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Full text of "Bulletin de la Société géologique de France"

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SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE 


DE FRANCE 


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LILLE. — IMP. LE BIGOT FRÈRES 


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BULLETIN 


DE LA 


SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE 


DE FRANCE 


TROISIÈME SÉRIE — TOME VINGT-HUITIÈME 


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PARIS 
AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE 


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SOCIETÉ GEÉOLOGIQUE 


DE FRANCE 


Séance du S Janvier 1900 


PRÉSIDENCE DE M. E. DE MARGERIE, PRÉSIDENT 


M. J. Blayac, Secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la 
dernière séance. La rédaction de ce procès-verbal est adoptée. 


Le Président annonce deux présentations. 


Le Président fait connaître la mort de M. Ph. Matheron, 
Correspondant de l’Institut. Une notice nécrologique sur notre 
regretté confrère sera lue à la séance générale annuelle. 


On procède ensuite, par voie de scrutin, à l'élection d’un 
Président pour l’année 1900. 


M. À. de Lapparent, ayant obtenu 174 voix sur 186 votants, 
est élu Président de la Société en remplacement de M. E. de 


Margerie. 


Sont ensuite nommés successivement : 


Vice-Présidents : MM. L. Carez, A. Boistez, G. Vasseur et J. BLayac. 

Secrétaire pour la France : M. L. GENTIL. 

Secrétaire pour l'Etranger : M. L. PERVINQUIÈRE. 

Vice-Secrétaires : MM. J. GirauD et L. MÉMIN. 

Membres du Conseil : MM. E. de MaRGERIE, A. Gaupry, MuNIER-CHALMAS 
TerMier et E. PELLAT. 


6 SÉANCE DU 8 JANVIER 4900 


Par suite de ces élections, le Bureau et le Conseil sont composés, 
pour 1900, de la façon suivante : 


Président : M. A. de LAPPARENT. 


Vice-Présidents : 


M. L. Carez. | M. A. Boisrez. | M. G. Vasseur. | M. J. BLayac. 
Secrétaires : Vice-Secrétaires : 
MM. L. GEenriz, pour la France. | MM. J. Giraun. 
L. PERVINQUIÈRE, pour l'Etranger. L. MÉMIn. 
Trésorier : M. Léon JANET. | Archiviste : M. G. Ramonn. 


Membres du Conseil : 


MM. Ch. BarRoïs. MM. M. BERTRAND. MM. E. de MARGERIE. 
E. PELLAT. J. BERGERON. A. GAUDRY. 
C. SCHLUMBERGER. M. Bou. MuniER-CHALMAS. 
H. FayoL. E. HauG. | TERMIER. 


Dans sa séance du 18 janvier, le Conseil a fixé de la manière 
suivante, la composition des Commissions pour 1900 : 


40 Commission du Bulletin : MM. H. Douvizié, C. SCHLUMBERGER, M. BOULE, 
E. HauG, E. de MARGERIE. 

20 Commission des Mémoires de Géologie : MM. Marcel BERTRAND, A. GAUDRY, 
MuNIER-CHALMAS. 

30 Commission des Mémoires de Paléontologie : MM. A. Gaupry, MunNIEr- 
CHALMAS, H. Douvizré, R. ZEILLER, J. BERGERON. 

ho Commission de Comptabilité : MM. H. DouviLLé, TERMIER, L. CAREZ. 

5° Commission des Archives et de la Bibliothèque : MM. L. Carez, E. de Mar- 
GERIE, À. THÉVENIN. 


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Séance du 22 Janvier 1900 


PRÉSIDENCE DE M. E. DE MARGERIE, PUIS DE M. CAREZ, VICE-PRÉSIDENT 


M. E. de Margerie, Président sortant, prononce l’allocution 
suivante : 

« Messieurs, avant de quitter le fauteuil, je tiens à vous remer- 
cier encore une fois de l'honneur que vous m'avez fait en m’appelant 
à diriger vos débats, et de la bienveillance que vous m'avez toujours 
témoignée pendant la session qui vient de finir. 

» Il y aurait quelque impertinence à faire ressortir les titres qui 
ont désigné à votre choix l’auteur du Traité de Géologie, dont la 
quatrième édition s’achève en ce moment. Le nom de M. de Lappa- 
rent était indiqué d'avance à vos suffrages, cette année où vous 
allez recevoir les membres du Congrès géologique international. 

» Une circonstance indépendante de sa volonté empêche notre 
nouveau Président d’être ce soir au milieu de nous. Si j'éprouve un 
vif regret de son absence, je suis heureux d'inviter M. Carez à le 
suppléer aujourd’hui. 

» Depuis plus de vingt ans, vous avez pu apprécier le zèle et 
le dévouement dont notre savant confrère n’a cessé de donner 
l'exemple ; ce n’est que justice de voir notre Société consacrer par 
un vote presque unanime des efforts aussi désintéressés. 

» En terminant, qu’il me soit permis de rendre hommage à 
l'intelligente activité de nos Secrétaires sortants: la ponctualité 
avec laquelle ont paru les fascicules du Bulletin constitue, à cet 
égard, un témoignage trop éloquent pour qu’il y ait lieu d’insister. » 


M. L. Gentil, Secrétaire, donnelecture du procès-verbal de la der- 
nière séance. La rédaction de ce procès-verbal est adoptée. 


M. L. Carez, vice-président, prend place au fauteuil prési- 
dentiel. 
« Messieurs et chers Confrères, 


» M. de Lapparent, que vous venez d’élire président pour 
l’année 1900, me charge de vous exprimer tous ses regrets de ne 
pouvoir assister à la séance d'aujourd'hui. 


8 SÉANCE DU 22 JANVIER 1900 


» Son absence me laisse le soin de remercier en votre nom les 
membres sortants du bureau de 1899. Et d’abord notre Président, 
M. de Margerie, dont l’affabilité et l'obligeance sont connues de 
tous et qui non-seulement a dirigé si bien nos séances, mais qui 
s’est en outre occupé avec un dévouement constant de la solution 
des questions importantes pour l’avenir de la Société, qui se sont 
présentées en 1899 ; je veux parler surtout de la question du chan- 
gement de local. 

» Nous devons tous espérer que la décision prise de transférer le 
siège de notre Société à l'Hôtel des Sociétés savantes aura une 
heureuse influence sur l’avenir de notre association. 

» À M. Blayac, notre secrétaire, vous avez montré le cas que 
vous faites des services qu’il vous a rendus en le nommant vice- 
président pour cette année ; je lui adresse, avec mes félicitations, 
les remerciements de la Société pour avoir maintenu dans nos 
publications l’ordre et la régularité indispensables. 

» Quant à notre trésorier, M. Léon Janet, il n’a cessé, pendant 
l’année qui vient de s’écouler, de nous rendre de grands services en 
jetant un cri d’alarme toutes les fois que le Conseil semblait disposé 
à se laisser glisser sur la pente facile des dépenses trop importantes 
pour notre budget. Nous sommes heureux de le conserver encore 
dans les fonctions dont il s’acquitte si bien. 

» Permettez-moi, Messieurs, de profiter de l'occasion qui se pré- 
sente pour vous remercier de l’honneur que vous m'avez fait en me 
nommant vice-président pour 1900. Je ne puis croire que c’est à 
mon faible mérite scientifique que je dois la presque unanimité de 
vos suffrages, mais bien à ma fonction de trésorier du Congrès 
géologique international. Vous avez voulu montrer par votre choix 
tout l’intérêt que vous portez à cette grande manifestation scien- 
tifique, et le désir que vous avez tous d’en assurer la réussite. 

» Mais ce désir ne doit pas être platonique ; il faut, Messieurs, 
que chacun de vous contribue au succès final, non-seulement en 
s'inscrivant personnellement, cela va sans dire, mais en faisant 
autour de lui une propagande active. Il faut que nous montrions 
aux étrangers, par le nombre de nos adhérents nationaux, la 
vitalité de la science géologique dans notre pays, vitalité due en 
grande partie à l’influence de la Société géologique de France. » 


Le Président fait part à la Société de l’élection de M. A. Péron, 
comme Correspondant de l’Institut. Il fait l'éloge de notre émi- 
nent confrère. 


SÉANCE DU 22 JANVIER 1900 9 


Il annonce que le Congrès des Sociétés savantes s’ouvrira à la 
Sorbonne, le mardi 5 juin prochain. 


Par suite des présentations faites dans la séance précédente, le 
Président proclame membres de la Société : 


MM. Joseph Maurice, Ingénieur civil des Mines, à Monte- 

Horcaz (Espagne), présenté par MM. Termier et Léon Janet. 

Léon Judenne, Dessinateur, à Beauvais, présenté par 
MM. de Lapparent et de Mercey. 


M. L. Gentil signale parmi les publications françaises reçues en 
dons à la Société, une note de M. R. Fortin: Sur la craie blanche 
de Louviers (Eure). — Plusieurs notes parues dans les C. R. Ac. Sc. : 
Sur les plagioliparites du Cap Marsa (Algérie), par MM. L. Duparc et 
F. Pearce ; Sur les andésites et les basaltites albitisées du Cap Marsa 
(Algérie), par les mêmes auteurs ; Sur la dénudation du plateau 
central de Haye ou forêt de Haye (Meurthe-et-Moselle), par M. Bleicher : 
Sur la présence du Priabonien (Eocène supérieur) en Tunisie, par 
M. Flick. Enfin, une série de publications du Service de la Carte 
géologique d’Algérie, comprenant la suite du grand travail de notre 
regretté confrère A. Pomel : Sur les Mammifères quaternaires de 
l'Algérie (ces dernières forment 5 fascicules in-4°, avec planches 
en lithographie) ; et un mémoire important de M. A. Brives : Sur 
les Terrains miocènes des bassins du Chelif et du Dahra, en 2 fascicules 
(stratigraphie et paléontologie) accompagnés de planches. 


M. Giraud, Vice-Secrétaire, signale parmi les ouvrages reçus de 
l'Etranger : 

Ailio : Carte de la mer à Littorines en Finlande (B. S. de Géogr. de 
Finlande, N° 14) ; Sederholm : Les dépôts quaternaires en Finlande 
(Bull. de la Comm. géol. de Finlande); Simionescu : Fauna 
cretacica Superidra de la Urümos (Transilvania), av. 3 pl.; Id.: Fauna 
calloviana din valea Lupului (Rucar) ; Mrazec : Rernarques sur le cours 
des rivières en Valachie, Annarulu 1896 ; Rutot : Sur l’âge des gise- 
ments de silex taillés dans le canton de Binche (Hainaut) ; J. Cornet : 
Différents mémoires géologiques sur le Congo: Carte de la Lorraine 
allemande ; Carte de Finlande, feuille de Mohla. 


M. M. Boule offre à la Société géologique une note qu'il vient 
de publier dans L’Anthropologie, sur Les Mammifères quaternaires de 
l'Algérie, d’après les travaux de A. Pomel. 

Dans ce travail, après avoir passé en revue la faune préhistorique 


40 SÉANCE DU 22 JANVIER 1900 


des Mammifères de l’Algérie, dans l’ordre même où A. Pomel l’a 
décrite, M. Boule en donne une liste systématique en faisant remar- 
quer que la plupart des espèces nouvelles de A. Pomel sont en 
réalité très peu différentes d’espèces habitant actuellement des con- 
trées plus méridionales. La faune pléistocène de l’Algérie est 
essentiellement une faune africaine. Il y a très peu d’espèces com- 
munes entre le Quaternaire algérien et le Quaternaire européen. Il 
n’est pas douteux que les communications aient été rompues vers 
le début du Quaternaire. 


M. M. Bertrand croit que les conclusions de M. M. Boule sont 
mieux d'accord avec les faits géologiques que l’opinion, ancienne- 
ment exprimée, d’après l’étude des mollusques terrestres, d’une 
communication quaternaire entre l’Europe et l’Afrique sur l’empla- 
cement de la Méditerranée (Gibraltar ou Malte). 


M. E. de Martonne ofire à la Société : 1° un article intitulé 
Excursion de Géographie physique dans le Morvan et l'Auæois, avec 
4 planches en phototypie et une carte ; 2' deux notes extraites des 
C. R. de l’Académie des Sciences, résumant les recherches qu'il 
poursuit depuis deux ans dans les Karpates : Sur la Période glaciaire 
dans les Karpates méridionales ; Sur l'Histoire de la Vallée du Jiu. 


M. E. de Margerie présente à la Société l’Atlas de Finlande, 
publié par la Société de Géographie de ce pays. Cette belle publica- 
tion qui renferme entre autres la carte pétrographique et la carte 
des dépôts quaternaires de la Finlande, présente l’avantage d’être 
accompagnée d’un texte explicatif écrit en français. 


M. Albert Gaudry offre à la Société de la part des auteurs : 1° Une 
note de M. C. Gaillard, intitulée : 4 propos de l’Ours miocène de la 
Grive-Saint-Alban (Isère); 2 Une note de M. Bleicher : Recherches 
sur la structure et le gisement du minerai de fer pisolithique de diverses 
provenances françaises. 


11 


SUR LES CARACTÈRES GÉNÉRAUX DU BARTONIEN 
DANS LE BASSIN DE PARIS 


par M. MUNIER-CHALMAS. 


De très nombreux et importants travaux sur le Bartonien ont été 
déjà publiés par MM. Hébert, Vasseur, Carez et G. Dollfus; j’ajouterai 
aux faits déjà connus le résultat de mes dernières recherches. 

J’ai pris comme point de départ les environs du Mont Javoult 
où j'ai fait faire, en 1898, de nombreuses tranchées, grâce au con- 
cours bienveillant de M. Gaudin, maire de cette localité. 

Le Lutétien supérieur est encore incomplètement connu; il se 
divise en deux parties : l’une ayant les plus grands rapports avec le 
Lutétien moyen, l’autre présentant une grande affinité avec le Bar- 
tonien. 

Près de Loupeigne j'ai trouvé dans le Lutétien supérieur une zone 
caractérisée par Cerithium clavosum et C. Hericarti du Bartonien. 
À Montagny j'ai rencontré une couche avec Cytherea rustica, Denta- 
lium grande, fossiles également très abondants dans le Bartonien. 

A Montagny, le Bartonien repose sur des assises lutétiennes à 
Lymnæa, Planorbis, Cyclostoma, Glandina et Potamides lapidum qui 
sont fortement ravinées. Le Bartonien inférieur est représenté par 
4 mètres de sables, de graviers et de galets renfermant de nombreux 
fossiles ; ils représentent exactement les couches du Fayel à Cardita 
planicosta, avec nombreuses Volutes, grands Cerithes (Campanile) et 
Dactylopora cylindracea. C’est la zone marine la plus profonde du 
Bartonien ; au point de vue bathymétrique elle correspond rigoureu- 
sement à la zone des Volutes et des Campanile giganteum du Lutétien. 

Les assises de charriage de Montagny se différencient légèrement 
dans le temps. Tout en conservant leurs caractères bathymétriques 
principaux, on peut y distinguer des couches très peu épaisses qui 
correspondent aux zones d’Auvers, du Guépelle, d'Ermenonville, 
de Beauchamp, pour se terminer à la zone d’Ezanville à Potamides 
scalaroides, où les courants rapides cessent de se faire sentir. 

Le Bartonien moyen débute par le calcaire de Ducy, avec grains 
de sable quartzeux. Ce calcaire laguno-saumâtre présente un lit 
sableux intercalé, ayant la faune des couches de Mortefontaine : 
Fusus subcarinatus, Cerithium aff. tricarinatum (invasion marine). 


12 MUNIER-CHALMAS. — SUR LES CARACTÈRES GÉNÉRAUX 29 Janv. 


La zone de Mortefontaine qui succède renferme sa faune classique. 

Le calcaire de Saint-Ouen, qui termine le Bartonien moyen, 
montre : 

1° Des assises laguno-lacustres à Lymnæa longiscata, Planorbis 
goniobasis (6 à 8 m.); 

20 Des sables (sables de Montagny) caractérisés par Bayania sul- 
piciens, Lucina saxorum, Fusus minax, Cerithium aff. tricarinatum 
(2m); 

3° Des assises laguno-saumâtres à Hydrobia pusilla. 

Le Bartonien supérieur qui a 12 à 14 mètres, correspond aux 
sables de Cresne : à Mont-Javoult il présente : 

1° Des sables marins à Voluta athleta qui correspondent à la 
partie inférieure et moyenne des sables de Cresne, dont j'ai déjà fixé 
la position stratigraphique : 

20 Des calcaires avec la faune des couches de Saint-Ouen, Lymnæa 
longiscata, Planorbis goniobasis : cette zone (calcaire du Bois du Mulot) 
est synchronique, à Marines, de la zone saumâtre terminale des 
sables de Cresne. Peu de temps après leur formation ces calcaires 
ont été plissés à l’ouest de Mont Javoult et arasés par la mer 
ludienne. 

L'étude stratigraphique du Bartonien inférieur et l'examen de ses 
galets démontrent qu’au début de cet étage il s’est formé de nouveau, 
près de Gournay, un pli saillant qui a été arasé ; les matériaux pro- 
venant de sa destruction ont été charriés par les courants rapides 
dans un périmètre que j'ai délimité; aux environs de Château- 
Thierry, c’est-à-dire à plus de 110 kilom., on trouve encore des 

témoins de ce fait: 
4° Silex du Sénonien ; 

2 Cyprina scutellaria, Cucullæa crassatina, Cardita pectuncularis, 
du Thanétien ; 

30 Cyrena cuneiformis, C. tellinaria du Sparnacien : 

4° Turritella edita et galets avec Nummulites planulata de l'Ypré- 
sien ; 

5° Très nombreux galets du Lutétien inférieur avec Orbitolites 
complanata, Nummulites lævigata ; l’étude pétrographique de ces 
galets montre très nettement qu’ils proviennent du Vexin. 

En s’avançant vers l’est, le sud-est et le sud-ouest, les courants 
rapides perdaient de leur intensité et venaient se terminer dans 
des lagunes où se déposaient les sédiments saumâtres et laguno- 
lacustres qui forment une bordure au Bartonien marin. La limite 
très variable dans le temps, peut, en gros, être indiquée par une 


1900 DU BARTONIEN DANS LE BASSIN DE PARIS 43 


ligne qui passerait près des villes suivantes : est de Reims, Damervy, 
ouest de Montmirail, Esternay, nord de Provins, nord de Melun, 
Corbeil, sud de Versailles, etc. 

Le Bartonien inférieur qui n’a que 4 à 5 m. à Montagny et à 
Marines augmente en s’avançant vers le nord-est où il dépasse 50 m. 
(Crépy-en-Valois) ; tandis que le Bartonien supérieur, qui a 1 m. 
près de Crépy-en-Valois, atteint 20 à 25 m. à Montagny et à Marines. 
Les conclusions suivantes s’appliquent, également, aux différents 
étages tertiaires du Bassin de Paris : 

1° L’épaisseur des sédiments bartoniens est indépendante de la 
profondeur de la mer, mais est fonction de la rapidité de descente 
du bassin ; 

2° Les points du Bartonien inférieur qui marquent un maximum 
de vitesse de descente correspondent, dans le Bartonien supérieur 
à ceux où cette vitesse était réduite à son minimum ; l'inverse a 
eu lieu sur les points où les assises marines du Bartonien inférieur 
présentent un minimum d’épaisseur ; 

3° A l’époque du Lutétien supérieur et du Bartonien, les mers du 
Bassin de Paris envoyaient des prolongements lagunaires dans la 
Sarthe, la Mayenne et le Poitou et pénétraient très probablement 
dans l’Aquitaine. 


M. M. Bertrand insiste sur l'intérêt de la conclusion à laquelle 
ces études de détails ont mené M. Munier-Chalmas : proportion- 
nalité en chaque point de l’épaisseur des sédiments avec l’affaisse- 
ment du sol. Il estlui-même, par de nouvelles études sur les bassins 
houillers, arrivé à une conclusion toute semblable, et il compte en 
entretenir prochainement la Société. 


SUR L'OLIGOCÈNE DU GOLFE D'ÉBREUIL 


par MM. de LAUNAY et MUNIER-CHALMAS. 


Le golfe oligocène d’Ébreuil communiquait très facilement vers le 
nord avec les eaux saumâtres de la grande dépression de la Limagne. 

Les dépôts sannoisiens les plus anciens du golfe d’'Ebreuil sont 
représentés par des argiles, des sables, des grès et des arkoses rou- 
ges, jaunâtres, souvent bariolés et très irrégulièrement stratifiés, 
dans lesquels on ne connaît pas encore de fossiles. 


14 DE LAUNAY ET MUNIER-CHALMAS 22 Janv. 


Les premières assises fossilifères correspondent à des argiles 
rougeâtres brunâtres ressemblant à des produits de décalcification 
et se relient intimement aux couches sous-jacentes. Elles contien- 
nent Cyrena convexa, Potamides arvernensis, Helir. Ces couches pas- 
sent vers leur partie supérieure aux bancs de grès et d’arkoses qui 
sont caractérisés par une faune saumâtre lagunaire : Cerithium af. 
margaritaceum, Cerithium sp., Potamides arvernensis, P. Lamarcki, 
Hydrobia striatella, Cyrena convexa. 

Au-dessus de ces dernières assises se présentent une alternance 
de bancs calcaires qui contiennent soit des Cerithium plicatum, soit 
des Potamides Lamarcki, soit des Potamides arvernensis, ou bien des 
Hydrobia et des Helix. Nous signalerons aussi la présence de deux 
espèces nouvelles de Cerithes appartenant au groupe des C. plicatum 
(granulolabrum). 

Nous appellerons l’attention sur la présence, à plusieurs niveaux, 
de petits bancs de calcaire avec Lymnæa, Potamides et Helir qui indi- 
quent qu’à des époques différentes, il se formait de petites lagunes 
lacustres, temporaires et locales. 

Au sud d’Ebreuil, quelques assises formant bordure contiennent 
des Planorbis et beaucoup de Lymnæa associées à des Chara. 
Comme il est très difficile de tracer exactement une limite entre le 
Sannoisien et le Stampien au milieu d’assises dont les faunes sont 
encore très incomplètement connues, nous envisagerons la possibi- 
lité de rattacher encore au Sannoisien, en faisant toutefois des 
réserves, les couches dont nous venons de parler. 

Dans cette hypothèse, le Stampien commencerait par des argiles 
et des marnes feuilletées à Cypris avec intercalation de petits 
bancs de grès. 

Sur certains points il s’est formé, au milieu des argiles à Cypris, 
des lagunes d’évaporation où se déposait du gypse. Les couches 
qui surmontent ces dernières assises accusent une très grande acti- 
vité vitale dans la lagune sub-saumâtre ; en eftet, beaucoup de bancs 
sont formés uniquement de Cypris, d’autres par des Charu distructa. 

Les assises stampiennes se relient à des couches que l’on consi- 
dère actuellement comme appartenant à l’Aquitanien. En général, 
ce sont des bancs calcaires qui contiennent, par places, beaucoup 
d’Hydrobia sub-saumâtres associés à des Helir Ramondi typiques, 
d’autres bancs contiennent comme dans la Limagne, de nombreux 
tubes de Phryganes et des Hydrobia. Ces assises renferment une 
faune de Mammifères analogue à celle de Saint Gérand-le-Puy. Ces 
observations viennent confirmer les idées qui ont déjà été émises par 
MM. Michel-Lévy et Munier-Chalmas, à savoir : 


1900 SUR L'OLIGOCÈNE DU GOLFE D'ÉBREUIL 15 


40 Que les eaux de la mer stampienne du Bassin de Paris commu- 
niquaient avec les grandes lagunes oligocènes du Plateau central ; 

20 Qu'il n'existait pas à la fin de l’Oligocène de lacs occupant des 
altitudes différentes, mais bien de grandes lagunes à salure décrois- 
sante. 

A ce sujet, M. Munier-Chalmas fait remarquer que dans la coupe 
de Perrier donnée par M. Michel-Lévy et par lui, il manque au- 
dessus des calcaires qui avaient été attribués au calcaire de Beauce, 
toute une série de couches très puissantes qui complètent la série 
oligocène. 


M. M. Boule fait remarquer, à la suite de cette communication, 
que les argiles bariolées de Saint-Bonnet ne sont pas dépourvues de 
fossiles puisqu'elles renferment Palæotherium medium, ce qui place 
ces couches au niveau des gypses de Ronzon. Il est heureux de voir 
que M. Munier-Chalmas attribue aujourd’hui au Sannoisien les 
couches à Potamides qu’il avait figurées comme stampiennes sur la 
feuille de Gannat. Il espère que les nouvelles formes nominales de 
Potamides signalées dans cette région seront enfin figurées et que les 
géologues qui s'occupent du Plateau central pourront utiliser les 
recherches faites par notre savant confrère aux environs de Gannat. 

Enfin il a le plaisir d'annoncer que M. Giraud a retrouvé et suivi, 
très loin vers le sud, toute cette faune de Potamides alternant avec 
une faune malacologique d’eau douce très semblable à celle des 
calcaires de Ronzon. 

Tous ces travaux viennent à l'appui de la notion, très ancienne 
dans l’histoire de la science, que les lacs oligocènes du Plateau cen- 
tral, y compris celui d’Aurillac, qui est le plus méridional, ont été 
souvent en communication temporaire avec les mers oligocènes du 
bassin de Paris. Quant à la communication des nappes d’eau du 
Plateau central et des lacs du bassin du Rhône, c’est une pure hypo- 
thèse à laquelle les explorations sur le terrain n’ont apporté 
jusqu’à présent aucun appui. 


16 22 Janv. 


ÉTUDE SUR LES DISLOCATIONS DES BAUGES (SAVOIE) 


par M. Maurice LUGEON. 


La région des Bauges, formée par des plis très réguliers, dirigés 
nord-sud et couchés vers l’ouest, permet, grâce à sa régularité et à 
sa simplicité, de déduire un certain nombre de considérations 
intéressantes. 

A. La poussée tangentielle a produit des effets plus puissants en 
profondeur qu’en surface. — On peut en effet constater que tous les 
anticlinaux présentent dans la nappe urgonienne un pli simple, 
alors que les masses du Jurassique supérieur sont beaucoup plus 
plissées. Les synclinaux sont simples en profondeur. Ces faits ne 
sont pas explicables par les phénomènes de continuité du plisse- 
ment. Le mouvement de poussée a été unique. L’analyse de phéno- 
mènes semblables que MM. Marcel Bertrand et Ritter ont constatés 
sur la rive droite de l’Aar, permet de conclure à une plus grande 
intensité de la propagation de la poussée tangentielle en profon- 
deur qu’à la surface, sans que la nature des roches entre beaucoup 
en ligne de compte. 

B. Il n'y a pas de décrochements transversaux. — La région présente 
deux ondulations synclinales transversales très nettes, situées 
sous l'emplacement des vallées du Chéran et d’Annecy-Faverges. On 
ne peut songer à voir de décrochement dans ces vallées, les plis 
sont continus sur les deux flancs. Dans les environs de Faverges, 
cependant, les plis jurassiques sont plus nombreux sur le versant 
droit. Ils n’existent plus sur le flanc opposé grâce à la présence 
d’une flexure-faille qui coupe en long toutes les Bauges. Cet accident 
remarquable, postérieur au plissement, est dû à l’affaissement de la 
nappe cristalline ; le bord opposé du coin affaissé se voit sur les flancs 
de Belledonne où il a été étudié par MM. Paquier et Lory. Il est à 
remarquer que la partie affaissée se trouve dans la direction du syn- 
clinal du Reposoir. Les masses exotiques contenues dans ce dernier 
entrent peut-être en cause dans la formation de cette bande affaissée. 

C. Les plis des Bauges sont la continuation immédiate des plis du 
Genevois. 

D. Les plis présentent un angle rentrant sur les lignes d’ondulations 
synclinales transverses. — Ce fait est remarquable pour la Vallée du 
Chéran et de moins en moins sensible vers le nord. On remarque 
qu’il coïncide avec les lignes de poussée tangentielle minima, cette 
poussée étant plus intense dans les masses anticlinales transverses 


1900 ÉTUDE SUR LES DISLOCATIONS DES BAUGES 17 


où les plis ont tendance à marcher en avant. En outre, la poussée 
est, par places, dirigée vers le synclinal transverse. Ainsi le plisse- 
ment longitudinal est postérieur à l'existence des dépressions syn- 
clinales transversales. Il y a, autrement dit, tendance au remplissage 
des points bas. Le plissement transversal est indépendant du sub- 
stratum cristallin, parce que la nappe sédimentaire est en discor- 
dance sur les roches anciennes. Ailleurs, dans les Grandes-Rousses 
par exemple, les plis en question ont entraîné le Cristallin, d’après 
M. Termier. Ainsi le même phénomène peut se produire en très 
grande profondeur comme il ne peut être que superficiel, c’est-à- 
dire n’être sensible que dans la masse sédimentaire. 

E. Mouvement ondulatoire du plissement. — La plus grande facilité 
de propagation de la poussée tangentielle en profondeur nous 
permet de concevoir l’existence de phénomènes actuels de plisse- 
ment saus qu'ils se trahissent à la surface du sol. D'autre part, 
l'existence de lignes de minima de plissements nés dans la masse, 
sans cause perturbatrice de profondeur, mais qui sont un phéno- 
mène propre à une masse qui se plisse, nous permet de comparer 
le plissement terrestre à un mouvement ondulatoire semblable à 
celui d’une masse liquide en mouvement. L'écorce terrestre appa- 
raît à la suite de cette analyse comme une masse obéissant aux lois 
qui régissent les liquides. 

Un mémoire détaillé paraîtra très prochainement dans le Bulletin 
du Service de la Carte géologique de France. 


M. L. Duparc fait observer, à propos de la communication de 
M. Lugeon, que les faits signalés par ce dernier se retrouvent, avec 
des caractères identiques, dans les plis crétacés de Faucigny. Il n'est 
pas rare de voir dans les voûtes urgoniennes rompues, le Néoco- 
mien plissé à l’intérieur de celles-ci dessiner plusieurs anticlinaux 
distincts, sous l’anticlinal urgonien. Le fait est particulièrement 
évident au Nant d’Arpenaz, où les plis contournés dans le Jurassique 
et le Crétacé inférieur, se résolvent en simples ondulations dans la 
couverture urgonienne externe. 

M. Duparc a pu constater l’extrême généralité de ce phénomène, 
dans une série de profils-reliefs construits par lui, et utilisés pour 
la démonstration des phénomènes de plissement. Les profils-reliefs 
qui donnent à volonté le pli reconstitué ou dénudé, montrent netLe- 
ment que l'effort maximum se produit toujours à une certaine 
distance au-dessous de la surface, et que par exemple, des plis 
couchés qui, en profondeur, peuvent avoir une grande amplitude, 
se transforment près de la surface en faibles ondulations. 


3 Juin 1900. — T, XXVIII. Bull. Soc. Géol. Fr. — 2 


18 29 Janv. 


OBSERVATIONS 
SUR LA FORMATION DES CHAINES DE MONTAGNES 


par M. Marcel BERTRAND. 


Je tiens d’abord à féliciter M. Lugeon des brillants résultats, d’un 
intérêt général, auxquels l’a mené l’étude approfondie d’une région 
aussi restreinte que les Bauges. Quelques-uns des phénomènes indi- 
qués par M. Lugeon pourraient tenir à la continuité du phénomène 
de plissement, qui a par conséquent agi d'autant plus longtemps sur 
les couches qu’elles sont plus anciennes ; mais je n’en accepte pas 
moins la conclusion, que les montagnes se sont formées avec leur 
structure complexe et tous leurs plissements, sans se trahir 
d’abord à la surface autrement que par un léger bombement, dont 
on peut même à la rigueur contester l’existence. J’expose depuis 
longtemps la même idée à mon cours, et Je crois qu'en dehors du 
fait typique de l’atténuation des grands plis vers la surface, l'étude 
d'ensemble de la chaîne houillère et de la chaîne provençale en 
fournissent des preuves péremptoires. On est étonné en effet de voir, 
immédiatement après la formation de la chaîne houillère, les eaux 
triasiques pénétrer partout entre ses débris disloqués, qui sont les 
mêmes que les horst actuels, mais en moins grand nombre ; ainsi 
la Forêt Noire et les Vosges étaient submergées. Mais, si l’on remonte 
à l’époque permienne, où les plissements de la chaîne n'étaient pas 
encore terminés, il est extraordinaire de voir les eaux pénétrer déjà 
entre les intervalles des mêmes massifs saillants, mais avec une 
tendance plus grande à leur submersion : ainsi, le Permien péné- 
trait très loin à l’intérieur de la Bohême et du Plateau central dela 
France. Plus on se rapproche de la période de formation de la 
chaîne, et plus même on remonte dans cette période, plus la chaîne 
est morcelée et submergée ; elle aurait été ainsi morcelée avant d’être 
formée. Tout s'explique si la chaîne s’est formée en profondeur et 
s’est soulevée ensuite ; elle ne s’est soulevée que par morceaux ; les 
horst sont les seuls lambeaux de la chaine qui aient jamais été en 
saillie, la saillie s’ébauche seulement vers la fin de la formation de 
la chaîne, et va en s’accentuant à mesure qu'on arrive à desépoques 
plus récentes. 

En Basse-Provence, il en est de même, les grands charriages qui 


1900 SUR LA FORMATION DES CHAÎNES DE MONTAGNES 19 


caractérisent la structure de la chaîne, se continuent vers l’ouest 
avec toute leur amplitude jusque dans la Nerthe, c’est-à-dire jusqu’au 
point où la chaîne disparaît actuellement sous la mer ; ils se pour- 
suivaient donc bien plus loin vers l’ouest ; ils se retrouvent d’ail- 
leurs dans les Pyrénées, et devaient former barrage aux eaux qui 
tendaient à pénétrer dans la vallée du Rhône. Et pourtant ces eaux 
lagunaires y ont pénétré dès le début de l’Oligocène, immédiatement 
après la fin des grands plissements. Bien plus, M. Vasseur vient de 
retrouver à la base de la série discordante, avec les mêmes fossiles, 
l'équivalent du calcaire éocène de Saint-Pons, qui est associé, avec 
une légère discordance, au substratum des nappes charriées. Là 
encore, la chaîne aurait été disloquée avant d’être achevée ; ou, 
pour mieux dire, au moment même de sa formation, elle ne formait 
pas barrage aux eaux venant du sud. 

J'ai essayé, depuis que j'avais présenté ces observations à la 
Société, d'étudier au point de vue mécanique (1), le phénomène de 
formation des montagnes. J’ai trouvé que la théorie qui me paraît 
la plus plausible, non seulement explique, mais pourrait même 
prévoir cette double phase: d’une formation lente des plis sans saillie 
accentuée et d’un soulèvement en masse de l'édifice ainsi construit 
en profondeur. Le principe sur lequel je m’appuie est le principe 
d’isostasie, universellement accepté par les géologues américains, et 
bien rarement invoqué en France, où personne cependant n’a jamais 
songé à en contester la première application faite par Lowthian 
Green à la déviation des pointes continentales sous l'influence de la 
rotation de la terre. Ce principe consiste à admettre que l'écorce 
terrestre tend lentement, sous l’action des forces qui la sollicitent, à 
prendre la même figure d'équilibre que si elle était liquide. Il y a en 
chaque point une valeur de la pesanteur qui convient à la forme 
sphéroïdale ; si cette valeur n’est pas atteinte, l'écorce se soulève; 
si elle est dépassée, l’écorce s’affaisse. Si une autre pression vient 
se joindre à l’excès de pesanteur, par exemple le poids des mers, le 
poids des glaces amoncelées ou des sédiments accumulés. chacun 
de ces excès sera une nouvelle cause d’affaissement. On ne peut 
guère concevoir autrement la perpétuelle mobilité de l’écorce solide, 
mise au moins autant en évidence par les phénomènes de sédimen- 
tation que par ceux de plissement, et de plus bien des curieuses 
coïncidences trouvent là leur explication ; ainsi la submersion post- 


(4) C.R. Ac. des Sciences, 5 février 1900. Ces paragraphes ont été ajoutés pen- 
dant l'impression ; les considérations qu’ils contiennent n’ont donc pas été pré- 
sentées en séance à la Société. 


20 M. BERTRAND 22 Janv. 


glaciaire, l’enfoncement des deltas, et la remarque singulière de 
M. Romieux (1), sur l’égalité du poids des mers et du poids des 
masses solides soulevées au-dessus de leur niveau primitit. L’isos- 
tasie fournirait donc dans certains cas cette force soulevante, dont 
M. Suess nie l’existence, comme contraire à nos notions de méca- 
nique, et dont il proclame que la géologie doit savoir se passer. 
Quant aux causes de variation de la pesanteur, outre que les 
mesures du pendule nous en démontrent l’existence, il est facile 
de les trouver dans les différences de distribution des masses 
internes. 

Ceci posé, il est clair, d’après ce que nous savons, que la forma- 
tion des montagnes correspond, comme première phase, à un phé- 
nomène d’affaissement, c'est-à-dire à une zone d’excès de pesanteur. 
Cette première phase est en effet la formation d’un géosynelinal. Ce 
géosynclinal se forme toujours auprès d’une chaîne de montagnes 
nouvellement soulevée ; par conséquent les sédiments y affluent, et 
le remplissent au fur et à mesure qu'il s’accentue. Le poids des 
sédiments contribue à augmenter cette tendance à l’aflaissement. 
De plus, les travaux de ces vingt dernières années nous ont appris 
que, dans toutes les grandes chaînes, il s’est produit de grands char- 
riages horizontaux ; c'est donc un nouveau poids qui vient peser 
sur l'écorce au même point et fournir une nouvelle cause d’affais- 
sement. Sans doute il faut ajouter que, pendant tout ce temps, les 
tensions dues au refroidissement séculaire ne cessent d’agir, qu’elles 
forment des plis et qu’elles amènent ainsi certaines parties en 
saillie. Mais la théorie, aussi bien que l’observation, montrent que 
ce phénomène est relativement petit par rapport à ceux qui pro- 
duisent l’affaissement et le charriage ; M. Fisher (2) a prouvé depuis 
longtemps qu'il serait complètement insuffisant pour expliquer les 
grandes inégalités de l'écorce terrestre ; et de plus, toute partie 
amenée en saillie se trouve exposée à l’action des vagues, qui la 
nivellent à mesure qu’elle s'élève, ainsi qu’en témoignent les 
poudingues intercalés au milieu des masses de sédiments, pour 
lesquels tout montre une formation rapide et loin des rivages per- 
manents. Les plissements sont donc en réalité des phénomènes 
secondaires, qui se superposent à des phénomènes d’un ordre beau- 
coup plus grand; si énergiques que soient leurs effets, ils ne 
peuvent changer le sens général du phénomène, qui est un phéno- 
mène d’affaissement. Si ce phénomène continuait toujours à la 


(1) C. R. Ac. des Sciences, CXI, p. 111. 
(2) Physics of the earth’s crust, by the Rev. Osmond Fisher. Londres, 1889. 


1900 SUR LA FORMATION DES CHAÎNES DE MONTAGNES 1 


même place, jamais il ne s’y formerait de montagne au sens 
géographique du mot. 

Et pourtant il est bien certain que les montagnes finissent par 
s'élever sur l’ancien emplacement des géosynclinaux. Dans l’ordre 
d'idées que je viens de développer, cela ne peut s’expliquer que si 
la zone d’excès de pesanteur devient une zone de défaut de pesan- 
teur, c’est-à-dire s’il se produit un changement de distribution dans 
les masses internes. J'ai essayé de montrer qu’il existait deux 
causes de ces changements de distribution ; l’une est une sorte de 
réaction des déplacements horizontaux, dont la sédimentation et 
les charriages nous ont laissé la trace ; la somme de tous ces dépla- 
cements a toujours eu lieu dans le même sens, et l'équilibre (pour 
la même raison qui fait que nous repoussons la terre en marchant) 
exige que toute la terre, ou au moins une couche superficielle de 
l'écorce, se déplace en sens opposé. Ce dernier mouvement suffirait 
pour qu’au bout d’un certain temps l’aire géosynclinale ne se trouvât 
plus au-dessus de la zone d’excès de pesanteur, et par conséquent 
pour que l’affaissement püt s’y changer en soulèvement. Mais de 
plus, les attractions des corps célestes sur les inégalités du sphé- 
roïde interne (comme dans le phénomène de la précession des 
équinoxes) déterminent un mouvement de rotation autour de cet 
axe, qui peut ne pas être le même que pour l'écorce, et c’est là une 
nouvelle cause qui empêche la permanence de l’affaissement. On 
est amené ainsi à admettre l’existence d’une écorce mobile, qui n’est 
pas la croûte solide, pour laquelle on a fait souvent la même hypo- 
thèse, mais qui correspond à une couche superficielle beaucoup 
plus mince, et l’on comprend ainsi comment, après l'établissement 
et le remplissage de la cuvette géosynclinale, après l’achèvement 
des grands phénomènes de charriages (qui ne peuvent en effet se 
produire au-dessus de la cuvette que si elle leur fait place par son 
affaissement) vient une période d’exhaussement, pendant laquelle 
les plissements dus à la contraction pourront continuer, mais 
pendant laquelle les plissements plus grands dus aux charriages 
auront définitivement pris fin. Il y a même de bonnes raisons 
de croire que cette phase de soulèvement (sans doute avec petites 
oscillations intermédiaires), est beaucoup plus longue que la pre- 
mière phase, et il se pourrait que l’exhaussement actuel des côtes 
de Scandinavie ne fût autre chose que la fin du soulèvement de la 
chaîne silurienne. 


22 29 Janv. 


OBSERVATIONS FAITES SUR LE BORD MÉRIDIONAL 
DU LAC DE MOURISCOT, PRÈS BIARRITZ. 


par M. J. BERGERON. 


Sur la côte, entre Bidart et Biarritz, près du château de 
Sacchino ou de la Reïine de Serbie, il y a dans la falaise un acci- 
dent géologique qui a été l’objet de nombreuses interprétations et 
qui, par suite, a provoqué de chaudes discussions (1). J’ai eu der- 
nièrement l’occasion de faire dans l’intérieur des terres, sur les 
bords du lac de Mouriscot, des études qui m'ont permis de donner 
de cet accident une nouvelle explication qui intéressera peut-être 
la Société. 

Lorsqu'on longe la côte en remontant de Bidart vers Biarritz, 
c'est-à-dire du sud vers le nord, on constate qu'au niveau de la 
première de ces localités (2), la falaise est formée par un calcaire 
marneux, jaunâtre, compact, dont l'allure est assez variable. 
Pour M. Seunes(3) ce calcaire dit de Bidart correspondrait à la base 
du Danien, tandis que M. Carez (4) en fait du Sénonien supérieur 
(Campanien). Un peu avant le château de Sacchino, succède à ce 
calcaire marneux un calcaire rosé, lui-même légèrement marneux, 
très fissuré, plongeant vers le nord. Pour MM. Seunes et Carez, 
c’est le Danien. Il est recouvert immédiatement par des marnes 
rouges, brunes et vertes avec lits de gypse fibreux ; le tout est très 
contourné ; les lits de gypse sont fragmentés. MM. Seunes et Carez 


(4) Voir l'historique de la question pour la période antérieure à 1896 dans la 
note de M. Carez, ayant pour titre : Coupe des falaises de Biarritz et Bidart 
(Basses-Pyrénées), in B. S. G. F., 3° série, T. XXIV, p. 392, pl. XX, 1896. Depuis 
cette date, a paru sur le même sujet, la note suivante de M. Stuart-Menteath : 
Observations à propos des notes de MM. Carez et Seunes sur les falaises de 
Biarritz et de Bidart, B. S. G. F., 3%* sér., T. XXIV, p. 810. 

(2) Voir la coupe publiée par M. Carez, Op. cit , pl. XX. 

(3) SEuNES. Recherches géologiques sur les terrains secondaires et l'Eocène 
inférieur de la région sous-pyrénéenne du S.-0. de la France, p. 24, pl. IL, fig. 4 bis. 

Les conclusions de MM. Seunes et Carez étant sensiblement concordantes et, 
d’autre part, les études que j'avais à entreprendre du côté de Biarritz étant pure- 
ment d'ordre stratigraphique, j’ai cru pouvoir admettre les assimilations faites 
par ces auteurs, dont les observations m'ont paru d’ailleurs être très exactes. 

(4) Op. cit., p. 402. 


14900 OBSERVATIONS SUR LE BORD MÉRIDIONAL DU LAC DE MOURISCOT 23 


y voient un lambeau de Trias qu’une faille ramènerait contre le Da- 
nien vers le sud. Au nord de la bande de marnes avec gypse une autre 
faille mettrait le Trias en contact avec une série formée de bancs 
marneux et de bancs de calcaire avec silex, alternant entre eux; c’est 
le Cénomanien pour MM. Seunes et Carez. A partir du château de 
Sacchino, la falaise s’abaisse rapidement et fait place à des dunes 
sur une longueur de quelques centaines de mètres. Puis elle repa- 
rait plus-au nord, sous le château de Handia; elle est formée par 
des calcaires marneux jaunes, correspondant à la base du Num- 
mulitique de la région, c’est-à-dire à l’Eocène moyen. 

Le point sur lequel on a discuté est l’apparition des marnes 
rouges gypsifères entre deux niveaux crétacés : il est connu sous le 
nom d’accident de Caseville, mais la localité ainsi désignée dans le 
pays se trouve dans les terres sur la route de Bidart à Biarritz, 
et il conviendrait mieux de lui donner le nom d’accident de Sac- 
chino. L'interprétation de MM. Seunes et Carez n’a pas été admise 
par plusieurs auteurs, notamment par M. Stuart-Menteath (1), qui 
veut voir de Bidart à Biarritz une série continue. Il n’y aurait 
pas de faille séparant les marnes rouges des niveaux inférieurs et 
supérieurs ; ces marnes n’appartiendraient pas au Trias mais elles 
correspondraient au métamorphisme, sans doute par une venue 
d’ophite, des couches crétacées au milieu desquelles elles se trouvent. 

Les faits que j'ai observés à l’intérieur des terres me paraissent 
trancher la question. 

Sur la rive méridionale du lac de Mouriscot,- au niveau de la 
sortie nord du tunnel de la Négresse, il y a une ancienne exploi- 
tation de calcaire (2) ouverte dans le Danien. La coupe relevée en 
ce point est donnée par la fig. 1, p. 24. 

Les calcaires daniens exploités reposent directement sur les 
marnes triasiques, ils plongent vers le sud sous un angle d’une 
soixantaine de degrés. Ils disparaissent dans cette direction, sous 
le remblai de la ligne de chemin de fer et il est impossible de savoir 
ce qu'ils deviennent plus au sud. La tête nord du tunnel aurait été 
creusée dans le calcaire rose, au dire d'ouvriers qui y ont tra- 
vaillé; on en retrouve d’ailleurs des débris dans les déblais, de 
chaque côté de la voie. Au-dessus de la ligne de chemin de fer ce 
sont des marnes bleaes nummulitiques, surmontées des sables des 
Landes. 


(1) Observations à propos des notes de MM. Carez et Seunes sur les falaises de 
Biarritz et de Bidart. B. S. G. F., 3° sér.,t. XXIV, p. 811. 

(2) Cet affleurement m'a été signalé par M. Mouly, Ingénieur-directeur des 
thermes salins de Biarritz. 


24 J. BERGERON 99 Janv. 


Vers le nord, sur les marnes triasiques reposent de petits lam- 
beaux de calcaire avec silex et avec lits marneux du Cénomanien. 
Ils sont très peu développés et disparaissent sous des marnes avec 
gypse qui sont descendues vers la vallée et qui proviennent de la 
bande triasique. Un sondage (1) fait il y a quelques années au nord 
du chemin a rencontré ces marnes éboulées, puis à une profon- 
deur de 19 mètres, les calcaires roses du Danien qui reposaient sur 
les calcaires à silex du Cénomanien. 

L’allure des couches crétacées de chaque côté du massif de 
marnes triasiques, ne laisse aucun doute sur l’existence d’unfanti- 
clinal au point considéré. 


N.N.O. 


SIS'E: 


il 


SN 


+ 
N 


Ke VS 
R SSL 


Fig. 1. 
1, Marnes rouges et vertes avec lits de gypse fibreux du Trias. — 2, Calcäire avec 
silex et bancs de marnes du Cénomanien. — 3, Calcaires roses daniens. — 4, 
Marnes bleues nummulitiques. — 5, Sables des Landes. — 6, Eboulis formés 


surtout de marnes gypsifères du Trias. 


Si, là où la coupe a été relevée, le Danien n’affleure pas sur le 
versant septentrional de l’anticlinal, il n’en existe pas moins en 
profondeur; d’ailleurs il se voit tout le long du bord méridional du 
lac de Mouriscot, sous une mince couche de terrain superficiel. Il 
est jalonné par des sources dont la teneur en chaux est assez élevée 
et aussi assez constante pour qu’on puisse leur attribuer, sans 
aucun doute, une même origine. 


(4) Ce sondage avait pour but de trouver des sources salées dans les marnes 
triasiques ; il avait été fait sur les indications de MM. Gindre et Arnaud Detroyat 
qui ont relevé de ce point une coupe géologique qui m'a été communiquée par 
M. Mouly et par M. Arnaud Detroyat. Cette coupe manuscrite est très différente de 
celle que je publie. 


14900 OBSERVATIONS SUR LE BORD MÉRIDIONAL DU LAC DE MOURISCOT 25 


Plus près de la station de la Négresse, à une centaine de mètres 
du premier point étudié, vers le nord, le chemin de fer entame en 
tranchée les calcaires marneux jaunâtres du Sénonien, pour 
M. Carez, du Danien inférieur pour M. Seunes. Quel que soit leur 
âge, ce sont les calcaires qui affleurent dans la falaise. au nord de 
Bidart, et qui sont inférieurs au calcaire rose danien. Dans cette 
tranchée, ils plongent vers le sud et appartiennent au flanc méri- 
dional de l’anticlinal déjà signalé. Il est probable qu’ils sont recou- 
verts par le Danien, mais les marnes nummulitiques et les sables 
des Landes qui sont descendus de la partie haute de la colline 
empêchent de voir la série supérieure au calcaire marneux jaune. 

Dans la coupe précédente, le Danien du versant méridional 
reposait directement sur le Trias; il y a donc, sur une faible longueur, 
réapparition d’un niveau appartenant à la série des assises consti- 
tuant normalement le flanc méridional de l’anticlinal. Sur son flanc 
septentrional nous avons vu qu’il y avait quelques lambeaux du 
Cénomanien sous le Danien. Cet anticlinal est donc caractérisé par 
la structure anormale de ses flancs. 

Si on reporte sur la carte les différents affleurements dont je 
viens de parler, on voit que l’anticlinal auquel ils appartiennent. 
a approximativement une orientation nord 80° est et qu’il aboutit 
dans la falaise à l’accident dit de Sacchino. Il faut donc interpréter 
les contacts anormaux signalés en ce point de la façon suivante : 

Vers le sud, l’anticlinal se résoudrait en un pli faille dont l’axe 
triasique reposerait sur le Danien par suite de la disparition du 
Nummulitique qui devrait recouvrir les calcaires roses et de celle 
de tout le flanc méridional du pli. Vers le nord, par suite d'étire- 
ment, les assises formant le flanc septentrional ne sont qu’en 
partie représentées, toutes celles qui sont inférieures au Cénoma- 
nien étant restées en profondeur ; les brèches de friction observées 
par M. Carez sur les marnes triasiques, correspondraient à des 
lambeaux de couches secondaires qui auraient été entraînés par 
les marnes auxquelles leur plasticité a permis de s'élever sous 
l’action de la pression qui donnait naissance à l’anticlinal, jusqu’au 
travers de la clé de voûte qui s’était rompue. 

Il y a donc, près du château de Sacchino, deux contacts anormaux 
et il est impossible d'admettre que les marnes rouges soient dues 
au métamorphisme des couches crétacées. 


M. L. Carez se félicite de voir que M. Bergeron, si compétent 
par suite de ses études dans la Montagne Noire, admet l’âge tria- 
sique des argiles rouges de Caseville. 


26 SÉANCE DU 22 JANVIER 1900 


C'est un nouvel appui en faveur de l’opinion que M. Carez 
soutient depuis longtemps, malgré l’opposition de quelques 
géologues. 


M. Marcel Bertrand dit qu'il est heureux de voir les obser- 
vations de M. Bergeron confirmer celles de M. Seunes et Carez, et 
donner raison une fois de plus à l’opinion si résolument soutenue 
par M. Jacquot, que les singularités de gisement des marnes 
bariolées et des terrains gypsifères des Pyrénées, ne peuvent pré- 
valoir contre l’incontestable identité, non seulement dans l’aspect 
sénéral, mais dans le détail des couches, avec le Trias classique 
d’autres régions. Les coupes algériennes que vient de nous faire 
connaître M. Ficheur, montrent bien jusqu’à quel point les actions 
mécaniques peuvent enchevêtrer les terrains, et c’est un fait 
général, au moins pour la région alpine, que dans ces enchevêtre- 
ments le Trias joue un rôle à part et prend toujours les places les 
plus inattendues. 

Il n’en est pas moins vrai qu’à la longue ces singularités de gise- 
ment doivent se coordonner et qu’on doit arriver à pouvoir en présu- 
mer une explication. C’est naturellement en Provence, dont les 
coupes lui sont mieux connues, que M. Bertrand serait disposé à 
aller en chercher le principe; si d’ailleurs les apparences sont 
variables d’une région à l’autre, le fait de la singularisation du Trias 
est trop général pour ne pas avoir aussi une explication générale. 

Or en Basse Provence, on peut maintenant conclure que les bandes 
de Trias anormales, soit qu’elles soient largement épanouies, soit 
qu’elles soient réduites à des trainées filiformes, occupent presque 
invariablement la base des grandes nappes de charriage. Dans ces 
nappes, le mouvement s’est produit en masse, tout d’une pièce, 
laissant sur de grandes hauteurs la série sédimentaire complète, 
normale et régulièrement continue ; maïs à la base, on comprend 
que le frottement du charriage se soit fait plus fortement sentir, et 
il en résulte que cette base s’étire dans toutes les proportions : le 
Trias, plus plastique, joue le rôle de lubréfiant; tantôt, lui aussi, il 
s’amincit et s’étire, tantôt il s’amasse, comme en boules, et remplit 
les dépressions préexistantes ; il Joue, par rapport à la nappe, le 
rôle que jouent les formations dites continentales à la base des 
séries sédimentaires. Mais de plus, au-dessus des couches triasiques 
ainsi irrégulièrement étalées sur la surface du substratum, l’étire- 
ment a produit son maximum d’eftet, et a par places supprimé des 
étages entiers. Il n’est pas rare ainsi de voir le Jurassique supérieur 


SÉANCE DU 22 JANVIER 1900 27 


ou le Crétacé inférieur reposer directement sur le Trias, et, au- 
dessus de cette énorme lacune, la série reprendre sa régularité. 
Quelquefois au contact il y a une brèche de friction, quelquefois 
aussi des représentants laminés des étages supprimés ; mais souvent 
aussi, la superposition se fait sans ces intermédiaires et paraît de 
prime abord tout à fait normale ; les exploitations de gypse per- 
mettent de constater et de suivre le phénomène sur de grandes 
surfaces. 

Ce ne peut être certainement qu’une hypothèse de prétendre que, 
là où les mêmes effets se reproduisent, ils doivent être dus aux 
mêmes causes, et qu'il y a lieu par conséquent d’invoquer de nou- 
veaux charriages. Mais cette hypothèse est rationnelle, et jusqu’à 
nouvel ordre M. Bertrand n’en voit pas d’autre possible. Le fait 
matériel, tel qu’il résulte de l’étude d’un grand nombre de pointe- 
ments triasiques des Pyrénées, c’est que le Crétacé ou l'Eocène y 
surmontent directement le Trias, comme si, soit par suite d’une 
lacune sédimentaire, soit plutôt par suite d’une transgression avec 
dénudation, ces terrains s'étaient déposés directement sur le Trias. 
Mais jamais ces transgressions et ces dénudations ne se produisent, 
sans laisser de traces bien reconnaissables, aussi bien dans la série 
ravinée que dans la composition de la base de la série transgressive. 
Aucune de ces traces n’a jamais été constatée dans les Pyrénées ; 
par contre, en plusieurs points, on a indiqué entre les deux séries 
des lambeaux étirés de terrains intermédiaires. Jamais, il est vrai, 
on n’a même émis l’idée que le Trias pût être superposé aux 
terrains crétacés et éocènes qui l’avoisinent; dans la plupart des 
gisements même, l’évidence semble parler contre cette interpré- 
tation ; mais elle n’est pas nécessaire. Tout grand charriage déter- 
mine dans le substratum des entraînements, qui sont, eux aussi, des 
véritables charriages à une moindre échelle, et qui reproduisent les 
mêmes phénomènes ; la différence essentielle est seulement que 
le substratum n’est plus formé par les terrains les plus récents, 
mais peut l'être par des terrains plus anciens que ceux de la 
nappe déplacée. 

S'il y a eu des charriages (aujourd’hui dénudés) au-dessus du 
bord des Pyrénées, ces charriages ont dû entraîner par adhérence 
dans le substratum des lames de charriage, et dans ces entraine- 
ments, les mêmes phénomènes d’étirements et de suppressions de 
couches ont dù se reproduire. Il faudrait donc admettre que quelque 
grand charriage a déterminé dans le substratum une faille horizon- 
tale de décollage et de glissement, que la nature spéciale du Trias 


28 SÉANCE DU Ÿ2 JANVIER 4900 


a fourni pour la formation de cette faille une surface favorable, et 
que par suite le Trias a été séparé de la série sus-jacente par une 
grande surface de discontinuité ; ainsi se seraient trouvés amenés 
au-dessus du Trias, en contact avec lui, les étages les plus divers, 
jusqu’au Crétacé supérieur et à l’Eocène. Plus tard cette surface 
aurait été plissée avec les couches, produisant ainsi les apparences 
bien connues des pointements triasiques, correspondant à une 
série de dômes alignés. Il n’est même pas impossible que la nappe 
entraînée ait en certains points (près des bombements préexistants) 
retroussé son substratum, et se trouve ainsi avoir à sa base des 
lambeaux de terrains renversés, qui auraient été, eux aussi, égale- 
ment plissés avec les couches, et qui viendraient augmenter la 
complication des rapports observés. M. Bertrand ne veut pas 
essayer, avant une étude plus prolongée de la coupe de M. Bergeron, 
d'appliquer ces idées à l’interprétation immédiate de cette coupe, 
mais il est persuadé que c’est dans cette voie qu’il faut chercher 
l'explication de tous les phénomènes de cette nature, dans les 
Pyrénées, en Algérie et ailleurs. 


M. J. Bergeron, n'ayant étudié de la région subpyrénéenne où 
affleurent les couches triasiques que les environs de Biarritz, ne 
peut discuter la manière dont M. Marcel Bertrand interprète les 
faits connus. Ce qu’il peut dire, c’est qu’au sud de l'accident de 
Sacchino, la succession régulière des couches secondaires et pri- 
maires n’est interrompue que par des failles; il n’a vu aucune 
trace des contacts anormaux qui caractérisent les nappes de recou- 
vrement. 


LA GROTTE DU GLOSSOTHERIUM (NEOMYLODON) 
EN PATAGONIE 


par M. Erland NORDENSKJOLD (1). 


Sur la demande de mon parent, le Dr Otto Nordenskjôld, qui a 
fait en 1895-97 une exploration très riche en résultats scientifiques 
dans la Terre de Feu et dans la Patagonie, j'ai entrepris pendant la 
première moitié de 1899 un voyage au détroit de Magellan. Mon but 
était d'explorer plus complètement la grotte près d’Ultima Esperanza 
qui, dans ces derniers temps, a si vivement attiré l’attention des 
savants par les fossiles remarquables qui s’y trouvent et déjà ont 
suscité de vives discussions. 

Avant que je fusse de retour en Suède, la même grotte a été 
explorée par le D' R. Hauthal. L’éminent géologue argentin a donné 
un résumé assez étendu de ses observations (2). Une description 
d’un morceau de peau de Neomylodon, rapporté par le Dr O0. 
Nordenskjôld, a été l’objet d’un mémoire du Dr Lônnberg (3). Des 
notices sur le même sujet ont été publiées par M. F. Ameghino (4), 
par M. A. Smith-Woodward (5), par M. Albert Gaudry (6) et par 
moi (7). 

Pendant mon voyage, j'ai fait des fouilles considérables dans la 
grotte ou plutôt dans les grottes, à la ferme d’Eberhardt, près de 
l’Ultima Esperanza. Je les ai exécutées en tenant compte de la 
situation relative, et des âges différents des couches où les osse- 
ments se trouvaient. Ces fouilles m'ont procuré une nombreuse 
collection. Après mon retour, j’ai soumis mes échantillons à un 


(1) M. Erland Nordenskjôld n’étant pas membre de la Société, l'insertion de cette 
note a été décidée par le Conseil. 

(2) Rodolfo HaurHaLz, Santiago RoTx y Robert LenMan-Nirscae, El mamifera 
misterioso, etc. Revista del Museo de la Plata, 1899. Del Tomo IX, Pagina 409 y 
siguentes. 

(3) Einar LONNBERG. On some remains of Neomylodon Listai Ameghino. Svenska 
expeditionen till Magellanslaänderna. Band II, n° 7. Stockholm, 1899. 

(4) Florentino AMEGHINo. Première notice sur le Neomylodon Listai, un repré- 
sentant vivant des anciens Edentés Gravigrades fossiles de l'Argentine. La Plata, 1898. 

(5) Proceedings of the Zoological Society of London, 1899, Part I. 

(6) Sur le Neomylodon. Comptes-rendus, n° 13 (25 septembre 1899), p. 491. 

(7) Zoologische Anzeiger, XXII, Bd. N° 593, vom 31 Juli 1899. 


30 E. NORDENSKJÜLD 29 Janv. 


examen approfondi, en les comparant avec des collections corres- 
pondantes dans les musées, surtout celui de Copenhague, si riche - 
en fossiles remarquables des couches tertiaires et quaternaires de 
l'Amérique du Sud. Par ces études je suis arrivé à pouvoir discuter 
quelques questions importantes soulevées par les découvertes de la 
Cueva Eberhardt, et à me faire une opinion qui ne s'accorde pas 
complètement avec celle avancée par M. Hauthal et caractérisée 
par le nom Glossotherium domesticum proposé pour le gravigrade 
fossile de cette localité. Je crois que le résumé suivant présentera 
quelque intérêt. Un mémoire plus complet sur ce sujet sera inséré 
dans les mémoires de l’Académie Royale des Sciences à Stockholm. 

Indépendamment de la célèbre Cueva Eberhardt, quelques grottes 
plus petites, situées dans la même contrée, ont aussi été explorées 
par moi. Toutes sont érodées dans un conglomérat de fragments de 
porphyre et de plusieurs autres roches cristallines. Le fond de ces 
grottes est formé en général par des dépôts plus ou moins épais de 
gravier, de sable et de terre, etc., contenant le plus souvent, mais 
pas toujours, des restes d’ossements, etc., de différents âges géolo- 
giques. 

Dans ces dépôts de la Cueva Eberhardt, on peut discerner les 
couches suivantes : A, une couche supérieure qui renferme des 
ossements de diverses espèces d'animaux encore vivants dans les 
environs (le fossile le plus important est Auchenia Lama), avec des 
objets de l’industrie humaine et d’autres témoignages du séjour des 
hommes dans la grotte; B, une couche intermédiaire dont les fossiles 
principaux sont Auchenia Lama et Onohippidium Saldiasi Santiago 
Roth; C, une couche inférieure reposant immédiatement sur le fond 
rocheux de la grotte, contenant surtout des ossements d’espèces 
d'animaux éteints. Le fossile le plus important est Glossotherium 
Darwinii Owen. Dans cette couche C, je ne trouvai qu’exceptionnel- 
lement des objets travaillés ou autres indices de la présence de 
l’homme dans la grotte. 

Après avoir enlevé une couche épaisse de quelques centimètres 
de graviers el de pierres, je vis dans la couche supérieure A de la 
cendre, du foin sec, probablement employé par des hommes comme 
coucher, des objets travaillés, des coquilles de Hytilus, des morceaux 
de bois carbonisés et des os fendus ou brülés pour en extraire la 
moelle ; ces os proviennent exclusivement d'animaux qui vivent 
encore. La couche B se trouvait à peu près au milieu de la grotte, 
sous un lit supérieur de gravier. Elle se composait de cendre renfer- 
mant des os d’Auchenia Lama, brûlés et fendus pour en extraire la 


1900 LA GROTTE DU GLOSSOTHERIUM (NEOMYLODON) EN PATAGONIE 31 


moelle, ainsi que des os d’Onohippidium Saldiasi en grand nombre. 
Je n’ose dire avec certitude si les os d’Onohippidium ont été travaillés 
par l’homme ou non. Du feu, probablement allumé par des hommes, 
a pénétré dans la couche B et 4 et elle a en partie détruit la couche 
inférieure d’excréments. Cette dernière C arrive en plusieurs 
endroits à plus d’un mètre d’épaisseur et s'étend sur une grande 
partie du fond de la grotte. Elle se trouve sur quelques points plus 
ou moins pourrie; sur d’autres points, elle est dans un parfait état 
de conservation et elle renferme de gros crottins. L'hypothèse du 
D' Hauthal que la couche des excréments se trouve seulement sur 
un endroit assez restreint autrefois clôturé (corral), ne me paraît 
pas fondée; si la grotte eût été un endroit clôturé pour des animaux 
domestiques, on aurait dû y trouver des objets de l'industrie 
humaine en grand nombre. 

La grosseur des crottins, les milliers de poils de Glossotherium, 
qu’on trouve entremêlés dans les excréments, montrent que ceux- 
ci proviennent du Glossotherium Darwinii, le plus grand quadrupède 
qui a habité ou cherché un abri dans la grotte. Le contenu des 
excréments montre que cet animal se nourrissait d'herbes et pas de 
feuilles et qu’il mâchait et digérait mal sa nourriture, Dans la 
couche C j'ai trouvé un grand nombre d’ossements de Glossotherium, 
notamment onze morceaux de mâchoires inférieures, la partie supé- 
rieure d’un crâne, des vertèbres, des côtes, des phalanges, des ossi- 
cules de la peau, l'étrier, ete. J’ai recueilli aussi quelques échantil- 
lons des ossements d’un très grand Felis onca, d’un Macrauchenia, 
d’Onohippidium Saldiasi, ete. I ressort clairement de la comparaison 
ostéologique que j’ai faite que le Glossotherium Darwinii Owen et le 
Glossotherium (Neomylodon) Listai Ameghino, sont de la même 
espèce. La plupart des ossements du Glossotherium trouvés dans la 
grotte proviennent d'individus jeunes ; ceux trouvés dans la couche 
des excréments C sont très bien conservés, souvent avec des restes 
de viande séchée ; ils sont lourds et ne happent point à la langue. 
Par contre, dans les parties humides de la couche C, on trouve des 
ossements qui sont légers et qui happent à la langue. 

Le seul os certain d’homme que j'ai trouvé avec des ossements 
du Glossotherium est la pars petrosa d’un enfant en bas âge ; le seul 
objet d'industrie française est un morceau de courroie tressée. 
Probablement cet os d'homme et cet objet d'industrie proviennent 
originairement des couches supérieures (4 ou B). Ils ne peuvent 
pas être cités comme preuve certaine de la contemporanéité de 
l’homme avec Glossotherium. Les ossements de la couche C sont 


92 LA GROTTE DU GLOSSOTHERIUM (NEOMYLODON) EN PATAGONIE 22 Janv. 


cassés accidentellement, probablement écrasés par les pieds d’ani- 
maux lourds. Ces os sont souvent fortement polis et rayés sous 
l'influence du mouvement du sable. Dans les couches supérieures 
(4 et B), on trouve presque toutes les mâchoires inférieures du 
Guanaco fendues, tandis que des processus même assez saillants ne 
sont pas cassés. Au contraire on trouve toujours dans la couche C la 
partie du milieu de la mâchoire inférieure du Glossotherium entière, 
tandis que les parties saillantes sont brisées. Dans la couche C on 
ne rencontre pas des ossements brülés, excepté là où les excréments 
ont été consumés par un incendie accidentel. Aucun coquillage, 
aucun morceau de bois brûlé n’ont été trouvés ni dans la couche 
d'Onohippidium B ni dans celle du Glossotherium C. J'ai aussi soi- 
gneusement fouillé la couche dans laquelle, en 1895, la peau du 
Glossotherium (Neomylodon) a été trouvée. Elle me semble appartenir 
à une période plus récente que la couche C, car elle contient des 
feuilles et des branches d’arbres, qui à présent croissent aux 
environs d'Eberhardt, au lieu que la couche intacte de C, ainsi que 
les crottins que Je viens de mentionner, ne contiennent que des 
fragments d'herbes. Nous avons ici une preuve qu’à l'époque du 
Glossotherium, la grotte n’était pas comme aujourd’hui entourée 
d’un terrain boisé, mais probablement d’un pampas ou plutôt de 
marécages couverts d’herbes. Probablement la peau dont le Dr O. 
Nordenskjôld a recueilli un grand morceau n’appartenait pas origi- 
nairement à la couche C ; elle aura été secondairement transportée 
dans les couches supérieures ou à la surface par les habitants de la 
grotte. 

Les couches 4 et B appartiennent évidemment à une époque assez 
récente, contemporaine des hommes, tandis que la couche C conte- 
nant le Glossotherium, etc., est beaucoup plus ancienne. Elle ne 
me semble pourtant pas remonter à l’époque quaternaire. L'état de 
conservation des crottins, de la peau, d’une partie des ossements ne 
me semble pas s'accorder avec la supposition que ces fossiles ont 
été conservés pendant un temps aussi long. 

Quant à la question de savoir si le Glossotherium a été contem- 
porain de l’homme, je n’ose pas encore répondre définitivement. 


1900 33 


SUR LA CONSTITUTION GÉOLOGIQUE 
DU MASSIF DU GEBEL GALALA EL BAHARIEH (EGYPTE) 


par M. R. FOURTAU. 


La constitution géologique de la partie du désert arabique située 
entre le 27° et 30° de latitude nord, est encore très peu connue et, à 
part quelques notes de Schweïinfurth, Beyrich et Walther, nous ne 
possédons aucune indication précise sur cette partie de l'Egypte. 

Une rapide exploration de la partie septentrionale de ce désert 
m'a permis de recueillir quelques faits nouveaux au sujet de la 
structure géologique du massif du Gebel Galala el Baharieh qui 
constitue une grande partie du Hamada Arabique au nord du 29° 
de latitude, et d'établir la coupe suivante de l’escarpement sud de 
ce massif le long de l’Ouady Arabah. 


0. (2 
Bir elMeçad 
1350: 


: Ouadi Askar el Baharieh 
Boroumboul 0. CHRTROUE 7 i L _ Ge 
Farch el Proub uex. 
MOTIÉ 


se gt 


ouady SNS NPA 
uadyy Ar'abalk 


L EVA de 1 


Fig. 1. — Coupe du Galala el Baharieh suivant l’escarpement sud du plateau 
le long de l’Ouady Arabah. 


Echelle : des longueurs 1/1.250.000 ; des hauteurs 1/125.000. 


æ, Grès avec bancs de fossiles paléozoïques ; gn, Grès nubiens ; cm, Cénomanien ; 
sh2, Sénonien supérieur; €, Eocène inférieur ; &, Eocène moyen ; #1, Miocène ; 
pl, plage soulevée. 


Les faits nouveaux qui sont les plus importants à constater dans 
cette coupe sont : 

4° L'attribution au Cénomanien des couches crétacées qui sur- 
montent les grès nubiens, la présence dans ces strates d’Ostrea 
africana Lk., O. flabellata d’'Orb., Holectypus cenomanensis Guér., 
Hemiaster Pseudo-Fourneli Pér. et Gauth., ne laisse aucune hésita- 
tion, c’est donc à tort que Schweinfurth (1) avait classé ces couches 
dans le Sénonien. 


(1) Cf. G. ScuweInFurTH. Sur une récente exploration géologique de l’Ouady 
Arabah. Bull. Inst. Egypt., 2%° série, n° 8, p. 146 et suiv., 1887. 


3 Juin 1900. — T. XXVIII. : Bull. Soc. Géol. Fr. — 3 


34 CONSTITUTION DU MASSIF DU GEBEL GALALA EL BAHARIEH 22Janv. 


20 L'absence du Turonien et du Santonien qui se trouvent dans 
le plateau libyque à Abou Roach. 

3° L'attribution au Sénonien supérieur (Campanien) des couches 
crétacées qui surmontent le Cénomanien : fossile caractéristique 
O. vesicularis. 

4o La constatation de la présence de l’Eocène inférieur, couches 
à Conoclypeus Delanouei Lor., et Alveolina frumentiformis Schw. au- 
dessus de ce Campanien. 

ÿe La découverte d’un banc miocène à Ostrea crassissima et O. gin- 
gensis au-dessus des couches de l’Eocène moyen à l’endroit nommé 
par les bédouins Mâazeh : « Farch el Droub » et situé à 500 mètres à 
l’Est du point où l’Ouady Sannour reçoit l’Ouady Sannanir. 

J’insisterai surtout sur l’importance de cette dernière découverte. 
C’est la première fois qu’en Egypte le Miocène est rencontré à 400 
mètres au-dessus du niveau de la mer et sur le versant ouest du 
désert arabique. Sans vouloir d'ores et déjà, en tirer toutes les 
conséquences tectoniques qui peuvent en découler, je me vconten- 
terai de faire observer que l’existence de ce lambeau de Miocène 
contredit les théories émises par les géologues allemands au sujet 
de la date du soulèvement du massif du Galala el Baharieh qui doit 
tout au moins être reportée au pliocène sinon au pléistocène. 

En outre de cette coupe J'ai pu constater, au cours de mon 
excursion dans ces parages, que contrairement aux indications de 
la carte géologique de M. J. Walther (1), les grès nubiens ne dispa- 
raissaient pas sous le Cénomanien qui, sur cette carte, forme l’escar- 
pement du côté de la Mer Rouge mais qu’au contraire ils for- 
maient, sur 250 mètres de hauteur, la base de cet escarpement jus- 
qu’au nord du Ras Abou Darag et que seuls les éboulis qui cou- 
vrent la première partie de la montagne au nord de ce point empè- 
chaient de fixer exactement la limite nord de leur affleurement, 
qui doit être, en tous cas, reculée à plus de 35 kilomètres au nord 
du point indiqué par le savant professeur d'Iéna. 

Enfin les derniers contreforts du Gebel Galala el Kiblieh, qui 
plongent dans la Mer Rouge à 6 kilomètres au sud du phare de 
Zafarana, sont composés de calcaires à Alvéolines et appartiennent 
donc à l’Eocène inférieur et non au Crétacé comme l’indique cette 
même carte. 


(1) Cf. J. Wazruer. Die Korallenrifie der Sinaïhalbinsel. XIV Band. Abhandl. 
der Kôn. Sachsischen Ges. der Wiss. Leipzig, 1888. 


Co 
©. 


1900 


CAILLOUX PYRÉNÉENS 
DU COURS INFÉRIEUR DE LA GARONNE 


par M. Edouard HARLÉ. 


Comme suite à mes précédentes recherches sur les alluvions de 
la Garonne, j'ai tâché de me rendre compte quelle est, dans la par- 
tie inférieure du cours de ce fleuve, la proportion de cailloux 
d’origine pyrénéenne. Pour cela, j'ai comparé les cailloux de la 
Garonne à Langon (point jusqu'où remonte la marée) avec ses 
cailloux à Toulouse (point où elle a reçu tous ses cailloux pyrénéens 
et pas d’autres) (1). 

A Toulouse, les alluvions de la Garonne contiennent des cailloux 
de quartzite noir-bleu, vert ou brun, à veines blanches de quartz, 
le vert étant le résultat d’une certaine altération du noir-bleu et le 
brun le résultat d’une altération plus développée (2). 

Ces cailloux sont extrêmement durs ; beaucoup sont de gros 
volume. Les affluents non pyrénéens de la Garonne n’en charrient 
pas de la même nature, si ce n’est peut-être comme très rares excep- 
tions. J’ai trouvé une certaine proportion de ces cailloux à Langon. 
Voici en effet le résultat des comptages que j'y ai faits de plusieurs 
centaines de cailloux de la grosseur du poing, recueillis au hasard 
sur un banc de gravier, dans le lit de la Garonne : 


Quartzite noir-bleu, vert, brun, à veines blanches de quartz, 


provenantides PE VréNnees RENE PR IP ENT NEC 18 
Roches EraNnitiques PP ARENA RE Ne CU 2 
Autres roches quartzeuses (surtout du quartz filonien) . . .. 78 
R'OCRESTALVE SES AE M EAU PARA ALROUT ES RER ROSES ANER AN ES PARA 2 

100 


Parmi ces cailloux, les 18 de quartzite que j'ai désignés en tête 
de cette liste, proviennent, en totalité, des Pyrénées. Les autres en 
proviennent partiellement. J’observe que, ces 18 de quartzite étant 


(1) Entre les Pyrénées et Toulouse, le terrain est formé de marne tertiaire, qui 
ne fournit pas de cailloux, et d’alluvions quaternaires, qui proviennent elles-mêmes 
des Pyrénées. 

(2) Ce quartzite provient surtout de la vallée de la Neste: je puis l'y citer en place 
au pont d’Aragnouet, près d’'Eget. J’en ai trouvé des cailloux sur tout le cours de 
la Garonne, jusqu’à l'océan, sur la plage de Soulac. 


36 E. HARLÉ 22 Janv. 


de la grosseur du poing, devaient avoir, à leur passage à Toulouse, 
un volume bien plus considérable, qui a été réduit à celui du poing 
par leur charriage de plus de 200 kilomètres de Toulouse à Langon. 
Or, à Toulouse, les trois quarts environ des gros cailloux sont for- 
més de ce quartzite, l’autre quart étant, pour la plus grande partie, 
en quartz et autres roches dures. Les 100 cailloux de Langon com- 
prennent donc, en plus des 18 cailloux de quartzite, quelquesautres 
cailloux d’origine pyrénéenne, soit, en tout, 20 ou 25 cailloux des 
Pyrénées. 

On peut donc estimer que le 1/5 ou le 1/4 des cailloux de la 
Garonne, à son débouché dans sa partie maritime, à Langon, pro- 
vient des Pyrénées. Les autres 4/5 ou 3/4 proviennent du Plateau 
central: ils ont été amenés par le Tarn, l’Aveyron et le Lot, à l’épo- 
que actuelle ou à l’époque quaternaire. La part du Gers et des autres 
affluents rive gauche de l’aval de Toulouse est insignifiante. J'ajoute 
que, des Pyrénées à Langon, la vallée de la Garonne est creusée 
dans des marnes et des calcaires tendres qui ne donnent pas de 
cailloux. 

Cette proportion s’applique aux cailloux de la grosseur du poing. 
Il n’y a guère de cailloux plus gros. La proportion est peut-être 
sensiblement différente pour les très petits cailloux, mais il est 
difficile de la définir à cause de leurs faibles dimensions et de l’état 
d’altération de plusieurs d’entre eux. 

On remarquera l’absence presque totale de granite (des diverses 
variétés), à Langon, dans les cailloux de la grosseur du poing. À 
Toulouse, plus de 25 pour cent des cailloux de cette grosseur sont 
en granite, mais cette roche y est rare dans les gros cailloux et plus 
rare encore dans les très gros. A Castelsarrasin, à quelques kilo- 
mètres en amont du confluent du Tarn, moins de 10 pour cent des 
cailloux de la grosseur du poing que charrie la Garonne sont en 
granite. Le Tarn, l’Aveyron etle Lot fournissent très peu de cailloux 
en granite. L’usure et, plus encore, la décomposition chimique ont 
détruit les cailloux de granite avant leur arrivée à Langon. L’ophite, 
qui forme quelques-uns des gros cailloux de Toulouse, fait défaut 
à Langon, tout au moins parmi les cailloux de la grosseur du poing: 
elle a disparu surtout par décomposition. Quant au calcaire des 
Pyrénées (calcaire marmoréen), il arrive à peine, en petits cail- 
loux, jusqu’à Toulouse. 

Le quartz forme plus de la moitié des cailloux de Langon. A 
Toulouse, les cailloux de la grosseur du poing ne comprennent que 
25 à 30 pour cent de cailloux de quartz et les gros cailloux une 


4900  CAILLOUX PYRÉNÉENS DU COURS INFÉRIEUR DE LA GARONNE 37 


proportion moindre. Le Tarn, lAveyron et le Lot apportent 
surtout du quartz et la proportion des cailloux de cette roche est 
encore augmentée par la disparition de ceux de granite. J'ai trouvé, 
à Langon, plusieurs cailloux de quartz haché, roche amenée par 
l’Aveyron et le Lot. 

Enfin, j'ai trouvé exceptionnellement, dans les petits cailloux de 
Langon, du basalte, amené du massif volcanique du Cantal par le 
Lot (1), et du quartzite rouge avec paillettes d’hématite, amené par 
l'Ariège (2). 

Les cailloux de quartzite pyrénéen de Langon ont généralement 
une couleur verte ou brune plus accentuée que ceux de Toulouse, ce 
qui indique une altération plus prononcée. Leur charriage de Tou- 
louse à Langon a donc duré longtemps. Ils ont probablement subi, 
au cours de ce trajet, des arrêts extrêmement prolongés. 


En descendant la Garonne des Pyrénées jusqu’à la mer, on trouve 
que la nature de ses cailloux varie beaucoup. En amont de Montré- 
jeau, dans les Pyrénées, les cailloux schisteux sont abondants. 
Mais, bien avant Toulouse, vers l'embouchure du Salat, ils ont déjà 
disparu par usure. Le Salat et l’Ariège apportent de nombreux 
cailloux granitiques qui s'ajoutent à ceux amenés aussi des Pyré- 
nées par le cours supérieur de la Garonne, ou plutôt les remplacent, 
car les cailloux granitiques sont peu résistants (3). Dès avant le 
confluent du Tarn, la proportion de cailloux granitiques est deve- 
nue très faible, par usure et décomposition. Le Tarn et le Lot 
ajoutent aux cailloux de quartz de la Garonne, des cailloux dont le 
plus grand nombre est formé de cette roche. À partir de l’embou- 
chure du Tarn, plus de la moitié des cailloux de la Garonne sont en 
quartz. Les graviers de la Garonne peuvent se diviser ainsi en trois 
types principaux : les graviers caractérisés surtout par des schistes, 
tout à fait en amont ; les graviers caractérisés surtout par le gra- 
nite, dans la partie sous-pyrénéenne ; les graviers riches en quartz, 
en aval. J'ajoute que, à partir de l'embouchure du Lot, les alluvions 


(1) J'en ai trouvé d’assez nombreux cailloux dans les alluvions du Lot, à Cahors; 
quelques-uns, dans ses alluvions à Clairac, près de son confluent avec la Garonne. 

(2) Aux environs de Pamiers, dans le lit de l'Ariège, les cailloux de ce quartzite 
atteignent un volume considérable. Ainsi, un de ces cailloux, sous le pont de Béna- 
gues, a 3/4 de mètre cube (dimensions : 1*15 — 1730 — => 0"80). Tous ces cailloux 
sont en «Quartzite rouge coloré par de l’hématite microscopique, minéral qui forme 
les paillettes noires brillantes (rouges et transparentes en lames minces) ». 

(3) La plus forte proportion de cailloux granitiques paraît être, pour les cailloux 
de la grosseur du poing, en aval du eonfluent du Salat et atteindre 40 pour cent, 


38  CAILLOUX PYRÉNÉENS DU COURS INFÉRIEUR DE LA GARONNE 922Janv. 


de la Garonne contiennent des cailloux de silex et que cette roche 
forme la majeure partie des cailloux apportés par la Dordogne. 

Je ne sais quel est le volume de cailloux et de sable que la 
Garonne, à Langon, charrie annuellement. On admet qu’il n’est pas 
élevé. 

Je suis mieux fixé sur la quantité de vase que la Garonne trans- 
porte en suspension dans l’eau. M. Baumgarten a déduit de nombreu- 
ses expériences, poursuivies pendant plusieurs années, que, à Mar- 
mande (35 kilomètres en amont de Langon), la vase ainsi transportée 
pendant une année entière, occuperait, bien tassée et séchée, à la 
densité 4.47, un volume de 5.000.000 de mètres cubes (1). Je trouve 
que (en admettant pour le sol desséché une densité 2) ceci corres- 
pond à un abaissement moyen de toute la surface du bassin versant 
de 1/12 de millimètre, soit À millimètre en douze ans et 1 mètre en 
12.000 ans. 

Il faut ajouter l’effet de la dissolution. L’analyse de l’eau de la 
Garonne, à Toulouse, en vue de l’alimentation de cette ville en eau 
potable, a montré que chaque litre de cette eau transporte, en disso- 
lution, 135 milligrammes de carbonate de chaux et autres sels. Le 
débit moyen de la Garonne, à Toulouse, s’élevant à une centaine de 
mètres cubes par seconde, on peut conclure, par à peu près, que le 
poids de sels que la Garonne, à Toulouse, transporte ainsi chaque 
année, dépasse 400.000 tonnes. Ceci correspond (en admettant 2 pour 
densité moyenne du sol desséché) à un abaissement moyen de toute 
la surface du bassin versant de 1/45 de millimètre par an, soit 1 mil- 
limètre en 45 ans et 1 mètre en 45.000 ans. 

Au total, on peut conclure (autant qu'il est permis de le faire avec 
de pareilles données) que l’érosion de toute la surface du bassin de la 
Garonne se produit actuellement à raison d’une épaisseur moyenne 
de 1 millimètre en 9 ou 10 ans, soit 1 mètre en 9 ou 10.000 ans. 
L’abaissement de la surface du sol se poursuit donc d’une manière 
sensible. 


(1) BauMGaRTEN. Annales des Ponts-et-Chaussées, 1848, 2: semestre, p. 48. 


1900 39 


RESTES D'ÉLAN DE LA PLAGNOTTE (ARIÈGE) 


par M. Edouard HARLÉ. 


Les restes d’Élan sont très rares en France. Ainsi, dans le sud- 
ouest de la France, région que j'étudie depuis longtemps, je ne 
connaissais jusqu'ici l’Élan que d'un seul gisement: la grotte de 
La Tourasse (Haute-Garonne), station préhistorique de transition du 
Quaternaire à l’époque actuelle (1). Il est donc intéressant de 
signaler dans cette même région un autre gisement ayant donné de 
l’Élan. 

Un sondage exécuté au col de La Plagnotte, commune de Rimont 
(Ariège), à l’altitude de 460 mètres, pour la construction du chemin 
de fer de Saint-Girons à Foix, a traversé une couche de vase où l’on 
a recueilli une patte postérieure de très grand Cervidé et de 
nombreux Unios. M. Boulsaguet, ingénieur des l’onts-et-Chaussées, 
a bien voulu me remettre la plus grande partie du Canon, une pre- 
mière phalange, une deuxième phalange et un sabot du Cervidé. 
Ces pièces ne proviennent ni d’un Cerf élaphe (ou du Canada), ni 
d’un Mégacéros. Elles appartiennent à un Élan de très grande taille 
et de forme massive, ainsi que je m’en suis assuré par Comparaison 
avec les os correspondants de quatre sujets de l'Élan actuel, des 
collections du Muséum, que j'ai pu voir gràce à l’obligeance de 
M. le Professeur Filhol. 


La portion de canon postérieur qui m'a été remise par M. Boulsaguet 
(les 2/3 inférieurs) a les caractères de l'Élan. Ainsi : la partie antérieure 
présente, au-dessus de l'articulation, un bombement prononcé qui est très 
spécial et frappe à première vue — l’arête médiane de chaque poulie se 
prolonge, derrière le canon, au-dessus de l'articulation, par une crête sail- 
lante — entre ces deux crêtes, le canon présente un creux profond — la 
partie latérale extérieure de chaque poulie n’est dégagée par un léger étran- 
glement, à sa naissance, ni à la partie antérieure, ni à la partie postérieure 
du canon. Ce canon ne diffère de celui de l’Élan actuel que par ses dimen- 
sions plus grandes : tandis que la largeur maxima de l'extrémité inférieure 
s'élève à 67 millimètres au plus grand des quatre Élans actuels que j'ai 


(1) HarLé. Restes d’'Élan et de Lion dans une station préhistorique de transition 
entre le Quaternaire et les temps actuels, à Saint-Martory (Haute-Garonne). L’An- 
thropologie, 1894, p. 402. 


40 É. HARLÉ 29 Janv. 


examinés, elle atteint, à mon échantillon, 80 millimètres. Mais l’on a 

trouvé dans les alluvions quaternaires de la Seine, un canon postérieur 

d’Élan encore plus grand, car cette largeur y est de 90 millimètres (1). 
La première et la deuxième phalanges ne diffèrent de celles de l'Élan 


Fig. 1-2, — Sabot d'Élan de La Plagnotte (Ariège). 
4, Vu de dessus ; 2, Vu de l’intérieur. 


Nora. — La pointe, cassée, manque. — La partie voisine de l’articulation présente 
quelques petites traces d'une exostose, maladie qui est plus développée à l’extré- 
mité voisine de la phalange précédente. 


actuel que par la longueur un peu plus grande et leur grosseur transver- 
sale plus considérable. Elles indiquent un sujet plus grand et surtout 
plus massif. 


(4) Bezcranr. Le Bassin parisien aux âges antéhistoriques, 1869. Texte, p. 
179. PI. 22. Ce canon d’Élan a été trouvé à Montreuil, dans la carrière Savart, 
hauts-niveaux. 


1900 RESTES D'ÉLAN DE LA PLAGNOTTE HA 


Le sabot est comme chez l'Élan actuel, sauf une taille bien supérieure. 
Je l’ai figuré ci-dessus en grandeur naturelle. On remarquera, fig. 1, que 
son arête est très aiguë et, fig. 2, qu’elle se relève fortement à son extré- 
mité supérieure. Ce dernier caractère serait encore plus marqué sur la 
fig. 2, si elle ne représentait pas le sabot légèrement incliné vers l’inté- 
rieur, pour lui donner une position voisine de celle qu’il occupe dans 
l'animal vivant. 


M. Boulsaguet m’a remis aussi quelques-uns des Unios. Ils sont 
dans un état de conservation qui les fait paraître récents. Je les ai 
communiqués à M. A. Locard, qui a eu l’obligeance de m'envoyer 
l’avis suivant : 

« Vos échantillons appartiennent indubitablement à la même espèce que 
vous pouvez signaler sous le nom d’Unio falsus Bourguignat. 

» Unio falsus Bourguignat, in Locard, 1882. Prod. p. 295 et 363. — Brgt., 
1883. Unionidæ d'Italie, p. 58. — Loc. 1891. Rev. esp. fr. margar. et 
unio, p. 55. — Loc. 1893. Conch. franc., p. 196, fig. 210. 

» Dans ma Révision des esp. franc. appart. aux genres margaritane et 
unio, p. 55, j'ai signalé cette même espèce dans les localités suivantes : 
Troyes (Aube) ; la Seine à Charenton, Poissy, Vernon, Rouen; Saint-Simon, 
près Toulouse; le canal du Midi, à Villefranche-Lauragais ; le Tech, près 
de Perpignan ; Angers; le lac du Bourget ; la Loire, à Roanne, Ingrandes 
et Nantes ; le canal de Givors, à Givors (Rhône); l’Isère, près de Grenoble ; 
le Rhône, près de Vienne ; la Saône, à Mâcon; le Jura ; la Côte-d’Or ; 
l'Aisne ; Biarritz; Port-Sainte-Marie (Lot-et-Garonne), etc. Comme vous 
pouvez le voir par cette énumération, l'Unio falsus est une forme très 
répandue dans toute la France. Bourguignat l’a signalée en Italie. 

» Cette forme est certainement fossile dans vos échantillons et je ne 
crois pas qu'on l’ait rencontrée jusqu’à ce jour à cet état. Votre gisement 
me paraît être un Quaternaire récent, car dans le Quaternaire ancien, ce 
sont ordinairement les formes du groupe de l’Unio rhomboideus qui sem- 
blent dominer. Mais cela n’a rien d’absolu. » 


En résumé, le gisement de La Plagnotte est un ancien marais qui 
a donné un Élan, de grande taille et de forme robuste, et un Unio, 
d’une espèce actuellement commune en France. L'Élan ne vit main- 
tenant que plus au nord, en Prusse, en Suède: sa présence à La 
Plagnotte indique un climat un peu plus froid que le climat actuel. 
Il ne vit que dans les forêts où il se nourrit exclusivement des 
pousses, des branches et de l’écorce des arbres: sa présence à La 
Plagnotte montre que le pays était boisé. Enfin, le fait qu'il y avait 
là un marais exclut la possibilité d’un climat sec. Les conditions 
étaient donc les mêmes que pour la station préhistorique de La 
Tourasse, où j'ai déjà signalé l’Élan. D'autre part, aucun reste 


42 É. HARLÉ. — RESTES D'ÉLAN DE LA PLAGNOTTE 92 Janv. 


d'Élan n’a été reconnu parmi les innombrables ossements extraits 
des gisements quaternaires de la même région (1). Je suis donc 
porté à croire que le gisement de La Plagnotte appartient, comme 


celui de La Tourasse, à la transition du Quaternaire à l’époque 
actuelle. 


M. Léon Bertrand envoie à la Société les observations sui- 
vantes : ARE 

Je viens d’avoir connaissance, par le dernier fascicule du Bul- 
letin, du texte détaillé de la communication faite dans la séance du 
19 juin dernier par M. de Riaz: Contribution à l'étude du Système 
crétacé dans les Alpes-Maritimes. Je suis très heureux de constater 
que les recherches détaillées de M. de Riaz sur quelques gisements 
du Crétacé du littoral, confirment les résultats auxquels j'étais 
arrivé et qui se trouvent consignés dans les contours de la feuille 
de Nice, donnés au service de la Carte géologique l’hiver dernier et 
en cours de publication. 

En particulier, j’avais eu l’occasion de montrer sur place, au 
printemps de 1898, à M. Michel-Lévy, directeur du Service de la 
Carte géologique, le gisement d’Ostrea vesicularis que signale M. de 
Riaz ; en outre, dans une rapide excursion faite en 1892, dans la 
région du sud du Cheiron, j'avais aussi rencontré des bancs formés 
presque uniquement du même fossile, en un point situé entre 


(1) Les ossements quaternaires que l’on a trouvés dans le sud-ouest de la France 
appartiennent à trois phases que voici par ordre de date : 

1° Phase de climat chaud (peu de gisements connus: brèches, grottes, alluvions). 
Cette phase doit probablement se diviser en deux phases distinctes, dont la plus 
ancienne (à Hyène rayée) date presque du Pliocène; 

2e Phase de climat froid et humide (très nombreux gisements : grottes, alluvions); 

30 Phase de climat froid et sec, à la fin du Quaternaire (très nombreux gise- 
ments : grottes, abris sous roche). 

J’observe que les rares gisements de climat chaud connus jusqu'ici dans cette 
région comprennent les brèches que l’on a pu dater (Es-Taliens, Montoussé) ; il est 
donc indiqué de rechercher les ossements des nouvelles brèches que l’on décou- 
vrira, afin de tâcher de mieux se documenter sur cette phase. 

Je remarque aussi que les très nombreux gisements de climat froid et sec connus 
dans le sud-ouest de la France, sont, sans exception, des accumulatiors de débris 
de cuisine de l’homme préhistorique : si l’homme n'avait pas existé et s’il n'avait 
pas eu des habitudes très particulières, cette phase serait complètement inconnue 
dans toute cette région 


SÉANCE DU 22 JANVIER 1900 48 


Cipières et Gourdon, et dont l’emplacement précis m’échappe actuel- 
lement. Quant aux couches d’Exogyra columba, elles se retrouvent 
très développées au sud de Roquestéron. 

Quant à la question de l'existence du Turonien, que M. de Riaz 
croit prudent de ne reconnaître dans les régions alpines que sur 
des preuves décisives, je rappellerai que dans ma Description géolo- 
gique du Nord des Alpes-Maritimes, j'ai indiqué la découverte que 
j'avais faite, dans un ravin auprès d’Ascros, d’une Ammonite en 
assez mauvais état de conservation, mais qui se rapporte certaine- 
ment au genre Mamamnites et probablement au Mammites Rochebrunei. 

M. de Riaz signale aussi l’absence des niveaux crétacés inférieurs 
au Sénonien, au voisinage de Menton. J’ai constaté, en effet, qu’en 
un certain nombre de points, d’ailleurs très plissés, le Sénonien y 
repose sur les calcaires jurassiques et cette absence des couches 
intermédiaires habituelles, qu’on pourrait être tenté d’expliquer 
par des étirements mécaniques, me paraît bien résulter (comme on 
peut l’observer au voisinage de Castillon) de petites transgressions 
locales, parfois avec faible discordance angulaire, tenant vraisem- 
blablement à l'existence de mouvements locaux contemporains du 
Crétacé supérieur. 


D'autre part, dans une note sur le Gypse de la Bastide (Var), con- 
tenue dans le C. R. sommaire de la séance du 18 décembre 1899, 
M. Guébhard me semble avoir interprété mon opinion d’une façon 
inexacte, en me faisant considérer certains gypses du Nord des Alpes- 
Maritimes comme crétacés, alors que j'avais insisté sur le fait qu’à 
mon avis Qil ne s’agit pas d’un dépôt de gypse contemporain du 
» Cénomanien, mais d’une transformation de calcaires de cet étage 
» produite postérieurement à leur dépôt », en indiquant d’ailleurs, 
plus loin, que la transformation aurait eu lieu sous l’action d’eaux 
ayant traversé les couches triasiques. Je ne sais, d'autre part, ce qui 
a pu faire croire à M. Guébhard que «(je n’ai pas tardé à renoncer 
» à cette interprétation » ; car, dans la notice explicative de la 
feuille de Saint-Martin-Vésubie, j'ai étendu la même explication 
à un autre petit affleurement de gypse situé dans le voisinage de 
celui de Sausses, mais sur l'emplacement de calcaires nummuli- 
tiques. Je ferai d’ailleurs remarquer que j'ai considéré comme tria- 
siques tous les autres gypses des Alpes-Maritimes et que je n’ai 
adopté l'interprétation précédente, pour un très petit nombre 
d’entre eux, que parce qu’il m’a paru absolument impossible de les 
rapporter au Trias, à moins d'imaginer des accidents tectoniques 
incompatibles avec les résultats de l’étude stratigraphique et tecto- 
nique de ces gisements et de leurs abords. 


k SÉANCE DU 22 JANVIER 1900 


M. de Rouville. — Sur l'Infracrétacé de la feuille de Montpellier. 

Je lis dans le C.-R. sommaire n° 46 des séances de la Société 
géologique les observations de mon confrère, M. Roman, en réponse 
à ma note sur l’Infracrétacé de la feuille de Montpellier. 

Je me permettrai d'appeler son attention, d’une manière toute 
spéciale, sur la vaste surface verte désignée dans la légende comme 
« Valanginien inférieur et Berriasien », et de lui demander s’il a 
étudié la faune des couches qui la forment, et relevé exactement leur 
place topographique dans toute leur étendue géographique. 

Je ne saurais faire autrement que d’affirmer à nouveau, en pre- 
mier lieu, qu'elles renferment le Toæaster complanatus (Teyran) ; en 
second lieu, qu’elles se rattachent sans solution de continuité, au 
Calcaire miroitant de l’Hortols (Saint-Loup}), où elles recouvrent, 
comme à Clapies et à La Valette, les calcaires bicolores, générale- 
ment regardés comme hauteriviens, superposés eux-mêmes au 
Valanginien et au Berriasien. 

Je ne saurais donc y voir le Valanginien inférieur de la feuille de 
Montpellier, non plus que le Valanginien supérieur dont parle 
M. Roman. 

Je devrais tout au plus les considérer comme hauteriviennes. 

Si j'ai pensé à relever leur niveau stratigraphique, c’est à cause 
de leur grande épaisseur, et aussi à cause de certains Oursins qui 
rappellent ceux du Barrémien. 

Mais, barrémiennes ou hauteriviennes, elles ne revendiquent pas 
moins, par leur faune et par leur rang dans la série, la place que 
j'ai réclamée pour elles dans la légende de la feuille, en tête et non 
en queue de l’Infracrétacé. 

C’est l’unique point de notre litige. 

Quant aux calcaires proprement dits de Saturargues à Holcoste- 
phanus, qui surmontent bien les Calcaires miroitants, on pourrait, 
s’il n’y a pas ici renversement, y voir un retour du faciès à Cépha- 
lopodes en mer hauterivienne. Emilien Dumas ne voyait, en effet, 
dans le Calcaire miroitant qu’une variété pétrographique de son 
Calcaire à Spatangoïdes (3° étage du Calcaire jaune et bleu à Spa- 
tangoides, ou zone à Toxaster complanatus). 


45 


SUCCESSION DES MOLLUSQUES TERRESTRES ET 
D'EAU DOUCE DANS LE BASSIN TERTIAIRE DE L’AQUITAINE 


par M. V. RAULIN. 


Il y a 52 ans, en 1848, à la suite de deux années d’explorations 
dans le bassin entier de la Gironde, je proposai dans les Actes de 
l'Académie de Bordeaux, t. X, un Nouvel essai d’une classification des 
terrains tertiaires de l’Aquitaine : j'établissais dix assises. 

Depuis, de nouvelles recherches faites tant par moi-même que 
par d’autres géologues, ont amené diverses modifications dans le 
nombre et la classification des assises et dans leurs assimilations à 
celles du Bassin de Paris. 

Les diverses assises admises maintenant par moi et leur répar- 
tition dans les grands étages tertiaires sont énumérées dans le 
tableau de la page suivante, où J’emploie pour le Bassin de l’Aqui- 
taine mes dénominations de 1848, rectifiées déjà en 1854, et pour le 
Bassin de Paris, celles que j'avais adoptées en 1841 dans la légende 
de ma Carte géognostique du plateau tertiaire parisien (les dénomina- 
tions nouvelles sont indiquées entre parenthèses). 

Huit années après, en 1856, je donnai dans le même recueil, 
t. XVII, et dans le t. I de mes Notes géologiques sur l’Aquitaine, un 
mémoire sur la Distribution géologique des animaux vertébrés et des 
mollusques terrestres et fluviatiles fossiles de l'Aquitaine. 

De nouvelles découvertes ont donné lieu à plusieurs publications 
importantes et à diverses notes. 

Pour les Mollusques, Noulet a donné en 1868 la seconde édition 
de ses Mémoires sur les coquilles fossiles des terrains d’eau douce du 
sud-ouest de la France. 

M. Filhol, en 1876, a décrit avec Bourguignat, dans les Annales des 
sciences géologiques, t. VII, les espèces trouvées dans les phosphates 
de chaux du Quercy. 

Bourguignat, en 1881, a publié dans le même recueil, t. XI, son 
Histoire malacologique de la colline de Sansan (Gers). 

Enfin, M. Dégranges-Touzin a donné, en 1891-92, dans les Actes 
de la Société Linnéenne de Eordeaux, t. XLV, son Etude sur la faune 
terrestre, lacustre et fluviatile de l’Oligocène supérieur et du Miocène 
dans le sud-ouest de la France, principalement dans la Gironde. 


29 Janv. 


SUCCESSION DES MOLLUSQUES TERRESTRES 


V. RAULIN. 


46 


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1900 Er D'EAU DOUCE DANS LE BASSIN TERTIAIRE DE L'AQUITAINE 47 


Les mollusques terrestres et d’eau douce se rencontrent dans tous 
les étages et dans presque toutes les assises du terrain tertiaire, 
maisil y a lieu il me semble d'établir deux catégories : l’une, la 
plus nombreuse, des espèces qui se rencontrent dans les dépôts 
exclusivement d’eau douce ; l’autre, beaucoup moins nombreuse, de 
celles dont les restes se trouvent à peu près exclusivement dans les 
dépôts marins, ce qui est le cas surtout pour les Auricules et les 
Néritines. 


A. — Formations marines. 


Pour les espèces des assises marines, aucune n’a été signalée 
dans les diverses assises du terrain éocène ; mais il y en a quelques- 
unes dans chacune des assises oligocènes et miocènes, des plus 
inférieures aux plus supérieures. C’est seulement dans le falun de 
Léognan que les espèces sont en assez grand nombre : 


FALUN DE Gaas. — Le D' Grateloup y indique les 8 espèces sui- 
vantes, une seule, la première, a été rencontrée dans les marnes ou 
calcaires à Astéries de la Gironde (1). 


Neritina subpisiformis Fer., d’Orb. Helix subtrochoides Grat., d'Orb. 

Auricula subjudæ Grat., d’Orb. —  aspera Grat., d’Orb. 

Paludina Grateloupi Grat., d'Orb. —  subdepressa Grat., d’Orb. 

Strophostoma anastomæforme Grat. —  subcontorta Grat., d’Orb. 
d'Orb. 

FaLuN DE Bazas ET DE MÉRIGNAC. -— Six espèces ont été indiquées 


jusqu’à présent dans la Gironde (2). 


Dreissena Girondica Ben. Cyclostoma antiquum Brong. 
Hydrobia subpyrenaica Noul. Leuconia elegans Dég.-Touz. 
— Aturensis Noul. Melanopsis Aquensis Grat. 


FALuN DE LÉOGNAN. — Une grande partie des espèces a été indiquée 
par M. Dégranges-Touzin dans les faluns de Cestas et de Saucats, 
aux environs de Bordeaux. J’y rattache celles trouvées depuis long- 


(1) J'avais supposé que la partie inférieure de celui-ci remplaçait, dans l’ouest, la 
molasse d’eau douce du Fronsadais ; mais M. Matheron a établi qu’elle l'était par le 
calcaire grossier marin de Saint-Estèphe ou du Médoc. 

(2) Dans le bassin du sud-ouest la délimitation entre l'Eogène et le Néogène a été 
occasionnée par le soulèvement des Pyrénées qui a affecté le Tongrien. Sur celui-ci 
s’est déposé horizontalement l'Aquitanien dont les mollusques marins, presque tous 
différents, sont en grande partie les mêmes que ceux du Burdigalien superposé. 


48  V. RAULIN. — SUCCESSION DES MOLLUSQUES TERRESTRES 22 Janv. 


# 


temps par le D' Grateloup dans les faluns de Mandillot, près de 
Saint-Paul-lès-Dax (1). 


Cyrena Brongniarti Bast. Paludestrina turrila Grat. 

—  (eslinti Desh. — subvaricosa d'Orb. 
Dreissena Basteroti Desh. Ancylus Cestasiensis Ben., D.-T. 
Neritina Ferussaci Recl. Limnæa striatella Grat. 

— _ planospira Grat. — fragilis Grat. 

—  Burdigalensis d’Orb. Planorbis Cornu Brongn. 

—  Grateloupeana Fer. Melania Aquitanica Noul. 

— _ arata Recl. Melanopsis olivula Grat. 
Auricula oblonga Desh. — subbuccinoides d'Orb. 

—- ovata Grat. _ Dufour Grat. 

— pisum Brocc. — Nereis d'Orb. 

— Aquensis Tourn. Stenothiza Aquensis Dég.-Touz. 
Leuconia subbiplicata d'Orb. Fossarulus Paulensis Dég.-Touz. 
Melanpus pilula Tourn. Clausilia maxima Grat. 
Proplecotiema marginalis Grat. Achatina buccinula Grat. 
Strophostomu anostomæforme Grat. — acicula Lamk. 

— tricarinatum Braun. Helix Ligeriana May. 
Cyclostoma bisulcatum Ziet. —  involula Thom. 
Fossarulus Lemanti Bast. — _subconstricia Souv. 

- Paludestrina subglobulus d'Orb. —  subglobosa Grat. 

— abbreviala Grat. —  intermedia Grat. 


— minutissima Grat. 


FALUN DE SALLES. — Quelques espèces ont été signalées à Salles 
et à Orthez. 


Nerilina Ferussaci Recl. Cassidula wumbilicata Desh. 
— Graleloupeana Fer. — Orthezensis Dég.-Touz. 
Leuconia subbiplicala d'Orb. Helix Turonensis Desh. 


FALUN DE PEYREHORADE. — Deux espèces communes à d’autres 
assises ont été citées par M. Dégranges-Touzin (2). 


Nerilina Grateloupeana Fér. Melanopsis Nereis d'Orb. 


(1) Par suite d’une fausse appréciation, Delbos et moi nous avions cru le falun 
de Léognan inférieur à celui de Mérignac, la rectification a été faite par M. K. 
Mayer, en 1858. 

M. Boettger (B. S. G.F., 1899, p. 308) assimile au falun jaune du moulin de 
Cabanes, à Saint-Paul-lès-Dax, les marnes bleues de Saint-Jean de Marsacq et de 
Saubrigues, malgré toutes les indications fournies par les fossiles qui sont en 
grande partie différents et subapennins. I1 les met ainsi tous dans le Miocène 
moyen, au-dessous du calcaire de Sansan, ce qui n’est acceptable que pour le falun 
de Cabanes. 

(2) M. Douvillé(S. G., G.R. 1899, p. 125) par suite de la présence d’Orbitoïdes (Lepi- 
docyclina Mantelli et Burdigalensis) dans ce falun, est disposé à le considérer 
comme oligocène malgré la présence, sur 250 espèces, de 60 espèces du terrain 
néogène de Saubrigues et Saint-Jean de Marsacq, du Piémont et des environs de 
Vienne. Y 


1900 ET D'EAU DOUCE DANS LE BASSIN TERTIAIRE DE L'AQUITAINE 19 


B. — Formations d’eau douce 


Il n’en est plus de même pour celles-ci, les dépôts d’eau douce 
fossilifères se montrant dès le commencement de la période tertiaire 
et renfermant des espèces soit terrestres, soit d’eau douce en plus 
ou moins grande abondance. Les fossiles sont cantonnés surtout 
dans les calcaires et les marnes qui les accompagnent ; chacun des 
étages, éocène, oligocène et miocène en présente plusieurs niveaux. 
Les grandes assises de molasses intercalées en renferment généra- 
lement peu. 

CALCAIRE DE MONTOLIEU. — Il est situé sur les basses pentes méri- 
dionales de la Montagne-Noire, au-dessous et peut-être dans l’inté- 
rieur du terrain nummulitique. 


Cyclostoma Brauni Noul. Planorbis primævus Noul. 
— uniscalare Noul. —— Conchensis Noul. 
Limnæa Rollandi Noul. Pupa Montolivensis Noul. 
— Leymeriei Noul. —  Ramesi Noul. 
— Atacica Noul. Bulimus primævus Noul. 
Physa prisca Noul. — Montolivensis Noul. 


CALCAIRE DE VENTENAC. Placé à la base de la mollasse d’Issel, il 
renferme comme à la Caunette les deux espèces suivantes: 


Planorbis pseudo-rotundatus Math. Bulimus Hopei Bronn. 


CALCAIRE DE CASTRES ET DE SORÈZE et argiles à lignites de Labru- 
guière sur la pente nord-ouest de la Montagne-Noire : 


Sphærium Castrense Noul. Planorbis Castrensis Noul. 
Unio Solandri Sow. — pseudoammonius Schist. 
Paludina Soricinensis Noul. _ Rouxi Noul. 

— Castrensis Noul. —— spretus Noul. 

— Marturei Noul. Clausilia Rouxi Noul. 
Valvala pygmæa Noul. Helix Nicolavi Noul. 
Bythinia Brugueriensis Noul. —  Archiaci Boiss. 

— Jeani Noul. —  Boucheporni Noul. 
Melanopsis Castrensis Noul. — Monsdraconensis Noui. 

— Mansiana Noul. —  Vialai Boiss. 

— proboscidea Noul. —  Personnati Noul. 
Limnæa Castrensis Noul. —  serpentinites Boub. 

— Boreliana Noul. —  Potiezi Boiss. 
— Albigensis Noul. — janthinoides Serr. 


CALCAIRE DE CASTELNAUDARY au-dessus de la mollasse d’Issel. 


Sphærium pretærmissum Noul. Cyclostoma formosum Boub. 
Cyclostoma elegantibite Boub. _ Sandbergeri Noul. 
— egregium Noul. Valvata pygmæa Noul. 


3 Juin 1900. — T. XXVIII. Bull. Soc. Géol. Fr. — 4 


50  V. RAULIN. — SUCCESSION DES MOLLUSQUES TERRESTRES 22 Janv. 


Limnæa ore-longo Boub. Helix Frizaci Noul. 

— pyramidalis Brard. —  serpentinites Boub. 
Planorbis Cornu Brong. —  Potiezi Boiss. 

— spretus Noul. —  nemoralites Boub. 
Filhoha lævo-longa Boub., Bourg. — janthinoïdes Serr. 
Glandina costellata Sandb. —  Villæ-novæ Noul. 
Helix Vialai Boiss. —  insuela Noul. 


—  lapicidites Boub. 


CALCAIRE DES ONDES, PRÈS FUMEL. 


Cyclostoma formosum Boub. Limnæa Cadurcensis Noul. 

Melanopsis Castrensis Noul. Planorbis cornutus Boub. 

Limnæa longiscata Brong. — planulatus Desh. 
— ore-longo Boub. Helix Corduensis Noul. 


CALCAIRE DE CASTILLON ET DE BLAYE. 


Melanopsis buccinoidea ? Fér. Limnæa pyramidalis Brard. 
Bythinia Duchasteli Desh. Planorbis rotundatus ? Brong. 
Limnæa longiscata Brong. 


CALCAIRES MOYENS D'ALBI ET DE LAUTREC dans les mollasses de 


l’Albigeoïis. 

Nerita Lautricensis Noul. Planorbis cornu Brong. 
Paludina soricinensis Noul. Helix Vialai Boiss. 
Cyclostoma formosum Boub. —  Personnali Noul. 
Melanopsis Mansiana Noul. —  Albigensis Noul. 
Melania Albigensis Noul. —  Potiezi Boiss. 
Limnæa ore-longo Boub. —  politula Boiss. 

— Albigensis Noul. — Lautricensis Noul. 


PHOSPHATES DE CHAUX DU QuERCY. — C’est probablement pendant 
une partie de la période éocène et une partie de la période oligocène : 
que se sont faits ces dépôts; car, d’une part ils renferment des mol- 
lusques bien caractéristiques du calcaire de Castelnaudary et des 
Palæotherium, et d'autre part des espèces très voisines de celles du 
calcaire blanc d'Agen et des Anthracotherium. Il doit y avoir une 
distinction à faire entre les divers gîtes. 


Otopoma Filholi Bourg. . Limnæa ore-longo Boub. 
Ischarstoma formosum Boub.,Bourg. — Albigensis Noul. 

— Filholi Bourg. — longiscata Brong. 
Pomatias Filholi Bourg. — Filholi Bourg. 
Hybocystis Filholi Bourg. Limnæa Milne-Edwardsiana Filh. 

— Desnoyersiana Filh. Planorbis Aturi Bourg. 
—— Milne-Edwarsiana Filh. —— Filholi Bourg. 
= Bourguignatiana Filh. — solidus Thom. 

- Europæa Filh. — crassus Serr. 


— Chatiniana Kilh. Glandina Filholi Bourg. 


1900 ET D'EAU DOUCE DANS LE BASSIN TERTIAIRE DE L'AQUITAINE 51 


LeucochroaMilne-Ediwardsiana Filh. Helix axiospudasia Filh. 
Helix subnanina Filh. — Filholi Bourg. 
—  naninopsis Filh. — calyptogyna Filh. 


—  Ramondi Brong. 


MOLLASSES INFÉRIEURES DE L'AGENAIS et supérieures de l’Albigeoïs 
que l'ou ne peut séparer des supérieures dans le pays toulousain, 
par suite de l’absence du calcaire d'Agen. Elles renferment parfois 
quelques espèces : 

Helix Frontonensis Noul,. Helix Ramondi Brong. 

—  Villandricensis Noul, 


CALCAIRE BLANC D'AGEN. — Je l’avais confondu avec le calcaire 
blanc du Périgord ; mais il est supérieur à des mollasses qui rem- 
placent le calcaire à Astéries et il doit être sur l’horizon du calcaire 
supérieur aux faluns de Gaas. 


Cyclostoma antiquum Brong. Helix Deupesii Noul. 
Limnæa pachygaster Thom. —  Bartayresit Noul. 
Planorbis cornu Brong. —  Moroguesi Brong. 
Helix oxystoma Thom. —  Gassiesi Noul. 
—  obtusecarinata Sandb. —  Ramondi Brong. 
—  Tournali Noul. —  Lespiaullii Noul. 


CALCAIRE D'EAU DOUCE DE Gaas avec les huit espèces suivantes ; 
elles n’ont été qu'indiquées par Tournouer : 


Cyclostoma antiquum Brong. Strophostoma anastomæforme Grat. 
Planorbis Gaasensis Tourn. Helix Henrici Tourn. 

Clausilia Gaasensis Tourn. —  oxystoma Thom, 

Glandina Camiadei Tourn. —  depressa Grat. 


CALCAIRE SUPÉRIEUR DE L’ALBIGEOIS, Considéré comme éocène par 
Noulet, il a été mis par Tournouer en parallèle avec le calcaire 
blanc d'Agen : 


Paludina Castrensis Noul. Vertigo Corduensis Noul. 
Cyclostoma Cadurcense Noul. Helix Vialai Boiss. 
Pomatias Cieuracensis Noul. —  Boyeri Noul. 
Melania Lombersensis Noul. —  Personnati Noul. 
Limnæa Fabrei Noul. —  Cadurcensis Noul. 
— _ orelongo Boub, —  Albigensis Noul. 
—  pyramidalis Brard. —  Potiezi Boiss. 
— Atbigensis Noul. —  Nicolavi Noul. 
— Cadurcensis Noul. —  adornata Noul. 
Planorbis crassus Serr. — Cramauxensis Noul. 
— Cornu Brong. —  Sserpentinites Boub. 
— Rouxi Noul, —  Archiaci Boiss. 
Ancylus Boyeri Noul. —  Briatextensis Noul. 


Pupa sprela Noul. — janthinoides Boiss. 


52 


Helix Boucheporni Noul. 
—  Corduensis Noul. 


V. RAULIN. — SUCCESSION DES MOLLUSQUES TERRESTRES 


29 Janv. 


Helix Raulini Noul. 
—  Lombersensis Noul. 


MOLLASSE SUPÉRIEURE DE L’'AGENAIS : 


Bythinia Duchasteli Desh. 
Melanopsis Mansiana Noul. 
— Nereis d’Orb. 

Limnæa ore-longo Boub. 
— longiscata Brong. 
—  pachygaster Thom. 
Planorbis cornutus 


Planorbis planulatus Serr. 
Helix politula Boiss. 

—  Corduensis Noul. 

— Cadurcensis Noul. 

—  Debeauxii Noul. 

—  Tournaliti Noul. 

—  Ramondi var. major. 


CALCAIRE GRIS DE L’AGENAIS ET DE LA GIRONDE : 


Cyrena Brongniarti Bast. 

—  Geslini Desh. 

—  radiata Ben. 
Unio Lacazi Noul. 
Dreissensia Girondica Ben. 
Auricula Aquitanica Sandb. 

— Grateloupi Grat., Tourn. 
Alexia glandina Boetz. 

—  Benoisti Dég.-Touz. 
Blauneria Guestieri Dég.-Touz. 
Cyclostoma antiquum Brong. 

— Larteti Noul. 
— Vasconense Noul. 
Pseudoamnicola Mogontina Boetz. 


— Balizacensis Dég-T. 


Paludina Aquitanica Ben. 
Hydrobia subpyrenaica Noul. 
— inflata Fauij. 
— Aturensis Noul. 
—  Aquitanica May. 
— Andreæi Boetz. 
— Girondica Boetz. 
Bithinella Falloti Dég.-Touz. 


Fossarulus Lemani Bast. Dég.-Touz. 


Limnæa Girondica Noul. 
— subpalustris Thom. 
— pachygaster Thom. 
— Tournoueri Dég.-Touz. 
— Boestgeri Hartm. 
— minor Thom. 
— Dupuyana Noul. 
— Laurillardiana Noul. 
— Armumacensis Noul. 
Planorbis cornu Brong. 
e declivis Braun. 


Planorbis dealbatus Braun. 

— Goussardianus Noul. 

— conterraneus Nouf. 
Ancylus Saucatzensis Ben. 
Leuchochilus quadriplicatum Braun. 
Vertigo flexidens Reuss. 

—  callosa Reuss. 
Carychium Nouleti Bourg. 

— antiquum Braun 
Bulimus turgidulus Sandb. 
Glandina inflata Reuss. 
Zonites subverticillus Sandb. 

— _ semiplanus Reuss. 
Helix imbricata Braun. 

—  Saucatsensis Ben. 

—  rotundata Mull. 

—  extincia Ramb. 

—  Dicroceri Bourg. 

—  Ramondi Brong. 

—  Girondica Noul. 

— Moroguesi Desh. 

—  lepida Reuss,. 

—  Brochoni Dég.-Touz. 

—  Lucbardezensis Noul. 

—  Bartayresi Noul. 

—  Capgrandi Noul. 

—  lepidotricha Braun. 

—  expansilubris Sandb. 

—  obtusecarinata Sand. 

—  oxzystoma Thom. 

—  Perrisii Noul. 

—  Vasconensis Noul. 
Ariophanta Saucatsensis Dég.-Touz. 
Testacella Larteti Noul. 


1900 


ET D'EAU DOUCE DANS LE BASSIN TERTIAIRE DE L'AQUITAINE 53 


CALCAIRE DE SANSAN. — Il forme une lentille limitée à peu près 


aux environs d’Auch (1). 


Unio Larteti Noul. 
Cyclostoma Larteti Noul. 


Subpyrenaica Noul. 
campaneum Bourg. 


Valvata Larteli Bourg. 
Melania Aquitanica Noul. 


Sansaniensis Noul. 


Melanopsis Kleini Kerr. 
Limnæa terpna Bourg. 


pachygaster Thom. 
dilatata Noul. 
sphærogyra Bourg. 
Barreri Bourg. 
combsella Bourg. 
Larteti Noul. 
Armaniacensis Noul. 
turrita Klein. 
Dupuyana Noul. 
eumicra Bourg. 


Planorbis goniobasis Sandb. 


solidus Thom. 
telæus Bourg. 
Sansaniensis Noul. 
anabacnus Bourg. 
epagoqus Bourg. 
Dupuyanus Noul. 
Rousianus Noul. 
leptogyrus Bourg. 
omalus Bourg. 
gyreligmus Bourg. 
Campaneus Bourg. 
Goussardianus Noul. 
emyduum Bourg. 
microstatus Bourg. 
sphæriolænus Bourg. 
lenapalus Bourg 
callistus Bourg. 


on rine declivis Braun., Bourg. 


Milne-Edwardsia LartetiDup.Bourg. 


Milne-Edwardsi Bourg. 
Larteti Noul. Bourg. 
Barreri Boul. 


— Barreri Bourg. 


Pupilla Tratiana Dup. Bourg. 
Vertigo Blainvilleana Dup. Sandb. 
—  Larteti Dup. Bourg. 


Nouletiana Dup. Bourg. 
Ludovici Bourg. 
Barreri Bourg. 

chydæa Bourg. 

encrina Bourg. 

tapeina Bourg. 

necra Bourg. 


—  cyclophora Bourg. 
—  diversidens Bourg. 
—  presbytera Bourg. 
— campanea Bourg. 


Sansanica Bourg. 


—  lœmodonta Bourg. 


callostoma Bourg. 
codiolena Bourg. 
Milne-Edwardsi Bourg. 
bothriocheila Bourg. 
ragia Bourg. 


— triodonta Bourg. 


rhynchostoma Bourg. 
onixiodon Bourg. 
micronixia Bourg. 


Carychium Nouleti Dup. Bourg. 


— Milne-Edwardsi Bourg. 
— Larteti Bourg. 
— coloratum Bourg. 


Helix atopa Bourg. 


Ramondi Brong. 
Ornezanensis Noul. 
entala Bourg. 
Semna Bourg. 
calagonia Bourg. 
sterra Bourg. 
polypleura Bourg. 
euglyphalena Bourg. 
Leymerieana Noul. 
campanea Bourg. 
eutrapela Bourg. 
Larteti Boiss. 
Sansaniensis Dup. 


(1) Noulet y avait reconnu 31 espèces. Bourguignat est ve à en tripler le 
nombre (109), à la suite d’un examen très minutieux, trop minutieux peut-être, 
analogue sans doute à celui du botaniste Jordan pour les Hieracium. 


54  MOLLUSQUES TERRESTRES ET D'EAU DOUCE DE L’AQUITAINE 22 Janv. 


Helix Seissanica Bourg. Helix Laurillardiana Noul. 
— exerel& Bourg. — pleuradna Bourg. 
— exochia Bourg. — dasypleura Dup., Bourg. 
— sthenara Bourg. — subpulchella Bourg. 
—  Strongilostomu Bourg. —  Barreri Bourg. 
—  Lucbardezensis Noul. —  Asthena Bourg. 
— philoscia Bourg. Zonites Ludovici Noul., Bourg. 
—  Vothiophila Bourg. —  apneus Bourg. 
—  Sciamoica Bourg. Sansania Larteti Dup., Bourg. 
—  Dicroceri Bourg. Testacella Larteli Dup. 


— ambitodina Bourg. 


MOLLASSE SUPÉRIEURE DE L'ARMAGNAC. — C’est dans des noyaux 
calcaires que se trouvent les empreintes d’Unio et de Melania qui 
se rencontrent aussi dans les marnes à Dryopithecus de St-Gaudens. 
Les espèces sont les suivantes : 


Unio flabellifer Noul. Unio Lartleti Noul. 
—  latiplicatus Noul. —  anodontoides Noul. 
—  breviplicatus Noul. Cyclostoma Larteti Noul. 
—  Subtrigonus Noul: Melania Aquitanica Noul. 
— strictiplicatus Noul. Clausilia maxima Grat. 
—  Vasconensis Noul. Helix Fontani Noul. 
—  Lacazei Noul. — Larteti Noul. 


—  Laymontianus Noul. 


Dans les formations d’eau douce de l’Aquitaine, les dépôts cal- 
caires forment de véritables lentilles plus ou moins étendues, soit à 
la surface, soit à l’intérieur des grandes assises argilo-sableuses ou 
de mollasses. 

Chaque lentille renferme des espèces, soit particulières, ce qui 
est le cas pour le plus grand nombre, soit communes à plusieurs 
lentilles mais en nombre toujours restreint. C’est ce qui est arrivé 
surtout pour les lentilles de diverses assises d’une même région, 
comme dans l’Albigeois. 

Très peu d'espèces paraissent passer d’un étage dans un autre et 
les cas qu’on peut remarquer tiennent peut-être à des déterminations 
anciennes et inexactes. 

Il arrive aussi que les diverses lentilles qui sont considérées 
comme appartenant à un même horizon n’ontqu’un certain nombre 
d'espèces communes qui justifie leur rapprochement, ou bien ne 
possèdent que des espèces particulières, ce qui peut tenir, soit à ce 
que ces divers dépôts ne sont pas exactement synchroniques, soit 
à ce que, quoique contemporains, ils ont été formés dans des lacs 
isolés les uns des autres et qui avaient chacun sa population spé- 
ciale. C’est ce qui arrive dans l’étage éocène pour les différentes 
lentilles du calcaire à Palæotherium de Civrac, Blaye, la Grave, les 
Ondes, et Castelnaudary. 


Séance du %5 Février 1900 


PRÉSIDENCE DE M. A. DE LAPPARENT, PRÉSIDENT 


A l'ouverture de la séance, M. À. de Lapparent renouvelle 
l’expression du regret qu’il a éprouvé de ne pouvoir, dès le 22 jan- 
vier, prendre possession du fauteuil où la confiance de ses colle- 
gues l’a appelé pour la deuxième fois. Il rappelle que sa première 
présidence a coïncidé avec le cinquantenaire de la Société, aujour- 
d’hui vieille de soixante-dix ans, et qu'ayant, depuis trente-cinq ans, 
le bonheur d’en faire partie, il a désormais la satisfaction de penser 
qu’il aura vécu, de la vie de la Société géologique, plus qu’il n'en 
avait été vécu avaut lui. Plus que jamais il apprécie le charme des 
relations qu’il y a nouées, et l’importance de tout ce que lui a 
appris la constante fréquentation des séances. 


M. L. Gentil, Secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la 
dernière séance. La rédaction de ce procès-verbal est adoptée. 


Le Président fait connaître à la Société les pertes qu’elle vient de 
faire dans les personnes de : A.-F. Marion, professeur à la Faculté 
des Sciences de Marseille, aux excellents travaux duquel M. Milne- 
Edwards rendait dernièrement hommage devant l'Académie des 
Sciences ; À.-Ch. Tardy. bien connu de tous ceux qui fréquen- 
taient autrefois les excursions de la Société, où il comptait de 
nombreux amis, enfin du respectable H.-B. Geinitz, décédé à 
Dresde, à 87 ans. M. Geinitz aimait beaucoup la France; il avait pris 
part à la Réunion extraordinaire de 1867, et récemment le Conseil 
avait décidé que le nom de ce savant serait inscrit parmi ceux des 
membres à vie. 


Le Président annonce une présentation. 


M. L. Gentil signale parmi les dons reçus à la Société : 

Deux fascicules intéressant la Géographie militaire: /ntroduction 
à l'étude de l'Europe centrale ; La France du Nord-Est, par O. Barré. 
Plusieurs notes : Note géologique et géographique sur la Montagne de 
Noyon, Aperçu général sur la géologie du Boulonnais, etc., par M. J. 
Gosselet. Observations sur les cours d’eau et la pluie pendant l'année 
1898, par MM. Lemoine et Babinet. Dans les C.-R. de l’Ac. des Sc. : 


56 SÉANCE DU 3 FÉVRIER 1900 


Leclère : Sur la géologie de la Chine méridionale; Zeiller : Sur quel- 
ques plantes fossiles de la Chine méridionale ; Kilian : Sur la struc- 
ture de la portion méridionale de la zone du Briançonnais; CI. Gaillard : 
Sur un nouveau Rongeur miocène; A. Lacroix: Sur les transformations 
endomorphiques de l’andésite de Santorin sous l'influence d'enclaves 
enallogènes calcaires ; J. Garnier: La géologie de l'Australie occidentale. 


M. Giraud, Vice-Secrétaire, signale parmi les ouvrages reçus de 
l'Etranger : 

Trois mémoires des «Monographs of Geological Survey of United 
States » (XXIX-XXXV): B. Kendall Emerson : Geology of Old Hamps- 
hire County, Massachusetts, 32 pl. et 1 carte en 5 feuilles; J.-E. Spurr: 
Geology of the Aspen Mining District, Colorado, 43 pl. et 1 atlas de 30 pl.; 
Newbury : The latter extinct floras of North America, 68 pl. ; la feuille 
n° 16 (Genève, 2e éd.),de la Carte géologique de la Suisse au 1/100.000. 


M. Ph. Glangeaud offre à la Société deux notes parues dans les 
C.-R. de l’Acad. des Sc. : 1° Les minéraux du Crétacé de l’Aquitaine; 
20 Les faciès et les conditions de dépôt du Turonien de l’Aquitaine. 


M. Ph. Glangeaud présente à la Société des photographies 
d’un relief au 1/50.000 de la région des monts Dômes et d’une por- 
tion de la Limagne. Le plan relief en courbes de niveau et en plani- 
métrie a été fait par le capitaine Tallon. Les photographies obtenues 
à l’aide d’un éclairage oblique, font ressortir admirablement le 
modelé topographique si spécial de cette région que l’on serait 
tenté de comparer à une portion de la surface lunaire. Les photo- 
graphies présentent un grand intérêt au point de vue géophysique 
et géologique. La grande fracture N.-S. qui a donné naissance à la 
falaise granitique dominant la Limagne de plus de 400 m., apparaît 
avec une netteté parfaite et l’on peut étudier aisément, sur les photo- 
graphies, l’action considérable de l'érosion depuis la fin du Pliocène 
jusqu’à nos jours, érosion qui s’est manifestée par des entailles pro- 
fondes découpant la falaise et aboutissant jusqu’au pied des volcans. 
On suit ainsi facilement les coulées de laves issues de la chaîne des 
Puys, et qui sont venues mouler le fond de ces vallées pliocènes. 


OBSERVATIONS GÉOLOGIQUES 
DANS LES ENVIRONS D’INTERLAKEN 


par H. DOUVILLÉ. 


L’attention du voyageur arrivant à Interlaken est tout d’abord 
attirée par les grands escarpements calcaires du Harder, qui 
dominent la ville au nord et qui marquent la fin de la chaîne du 
Rothhorn. Des escarpements analogues se montrent au sud, sur le 
bord du lac de Thun, ils constituent l’'Abendberg, premier sommet 
de la chaîne du Morgenberghorn qui s’étend vers le sud-ouest, et se 
prolonge par les Dreispitz, puis par les escarpements du Bachfluh, 
au delà de la vallée de la Kien. 

Toutes ces chaînes présentent une constitution analogue ; les 
escarpements qu’elles présentent sont constitués principalement 
par les puissantes assises de l’Urgonien et du Néocomien, partout 
renversées sur la Craie supérieure et sur le Numrmulitique. 

Dans leur remarquable mémoire sur les chaînes septentrionales 
des Alpes bernoises (1), MM. Marcel Bertrand et H. Golliez ont 
indiqué que ce Néocomien qui se superpose à l’Eocène du lac de 
Thun est en continuité avec celui qui, dans la Kienthal, surmonte 
l’Eocène de la Sefinenfurgge, Eocène qui est lui-mème le prolonge- 
ment de la bande continue qui sépare les hautes chaînes schisteuses 
des hautes chaînes calcaires. Il en résulte que ce premier système 
de couches renversées que nous avons signalé aux environs immé- 
diats d’Interlaken, fait partie de la grande nappe de charriage 
venant du sud, telle qu’elle a été définie par les auteurs précités ; 
nous le désignerons par la notation BG. 

Si l’on suit la rive nord du lac de Thun entre Unterseen et Mer- 
ligen, on voit affleurer un deuxième système où les couches sont 
au contraire en stratification normale et paraissent être restées en 
place ; il est composé de deux dômes, ou plutôt de deux voûtes à 
axe plongeant vers le sud, celle de Saint-Beatenberg et celle du 
Waldegg qui, vers le nord, font partie du massif du Hohgant. 

Nous désignerons ce deuxième système par la lettre H, pour indi- 
quer que c’est là où il faut chercher le faciès dit helvétique. Les 


+ (1) Bulletin Soc. Géol. de France, 3° série, t. XXV, p. 568, 28 juin 4897, 


58 H. DOUVILLÉ 5 Févr. 


deux systèmes BG et H présentent des difiérences marquées de 
faciès dans les couches qui appartiennent au terrain nummulitique, 
comme le montre le tableau suivant : 


Système H Système BG 
COUCHES EN PLACE DE FACIÈS HEL- COUCHES RENVERSÉES ET CHARRIÉES 
VÉTIQUE (SAINT-BEATENBERG, WAL-  (ROTHHORN, MORGENBERGHORN , DREIS- 
DEGG, BUCHHOLZKOPF). PITZ, BACHFLUH). 
Flysch argileux compact. Alternances de couches gréseuses 


bien litées avec Helminthopsis, et de 
schistes fins, argileux, noirâtres. 


Grès quartzeux gris clair, du Hoh- Grès argileux {de Taviglianaz, d’après 
gant, avec faune barlonienne (ép. Mœæsch). 
environ 200"). 

Grès de couleur foncée, devenant Grès grossiers avec larges fucoïdes 
grossièrement schistoide par alté- (couches d’'Iberg de Mæsch, couches de 
ration, passant à la base à des cou- Wang de Kaufmann). 
ches glauconieuses lutéciennes avec Calcaires glauconieux et gréseux 
Num. perforata, N. complanata avec Lithothamnium, Assilines, Ortho- 
(ép. environ 50"). phragmina et Nummulites. 


Ravinement et lacune. 


Calcaires de Seewen à Lagena et à grands Inocérames. 
Couche glauconieuse à Bélemnites 
(au nord des lacs). 


Couche à nodules phosphatés et à 
Ammonites du Gault, au sud. 


Aptien à Orbitolines. Aptien. 
Urgonien à Requiénies. 
Néocomien à Toxaster complanatus. 


Valanginien à Hopl.neocomiensis. 


Berriasien à Hopl. occitanicus. Berriasien à H. occitanicus et Ter. 
diphyoides. 


Le contact des deux systèmes peut être étudié dans le ravin 
d'Habkern, soit dans le lit même du torrent, soit dans les talus de 
la route en face le hameau de Bort; les couches noires à Helmin- 
thopsis (sommet de BG) sont ici fortement redressées et viennent 
s'appuyer sur les couches jaunâtres du Flysch argileux compact 
(sommet de H); les premières sont fortement laminées et triturées 


1900 OBSERVATIONS GÉOLOGIQUES DANS LES ENVIRONS D’INTERLAKEN 59 


et renferment de nombreux lambeaux de grès finement stratifiés 
avec Helminthopsis, appartenant par conséquent à la couche elle- 
même, mais froissés et souvent même complètement repliés sur 
eux-mêmes ; ils sont empâtés dans un magma noirâtre provenant 
de la trituration des parties tendres et schisteuses de ces couches. 

Mais à côté de ces éléments empruntés à la couche elle-même, se 
trouvent de nombreux blocs exotiques, dont le gisement est du reste 
bien connu ; ils sont principalement constitués par des blocs de 
poudingues formés d'éléments de grosseur très variable, principa- 
lement de granite et de schistes anciens, depuis la grosseur d’un 
pois jusqu’à 1 mètre et plus de diamètre ; associés à ces poudingues 
se trouvent également des blocs de granite tantôt rouge (1), tantôt 
vert, dont le plus grand nombre paraît emprunté au poudingue 
précédent. Ces blocs exotiques présentent souvent des traces 
manifestes de laminage ; ils sont fréquemment verdis par des 
enduits de glauconie ; les blocs de grès sont eux-mêmes souvent 
transformés en quartzite par adjonction de quartz récent venant 
cimenter les grains de quartz anciens. 

Un peu au nord du pont d'Habkern, MM. Golliez et Lugeon ont 
signalé dans les mêmes couches un lambeau de gypse ayant une 
vingtaine de mètres de longueur ; sur d’autres points nous avons 
observé des lambeaux de calcaire d'apparence jurassique. Ce sont 
des débris de Xlippes, associés ici avec des blocs exotiques dans la 
zone de friction qui marque la base de la nappe charriée du sud. 

On retrouve un gisement tout à fait analogue à celui d’Habkern au 
pied du Morgenberghorn dans la Suldthal (en allant de la Scierie à 
la Pochtenfall) ; on y retrouve les mêmes blocs de grès laminés et 
passant à des quartzites verdâtres, et les mêmes lambeaux de 
calcaires jurassiques (?) ; les blocs de poudingues exotiques sont 
assez fréquents dans le lit au torrent et ils présentent ici quelques 
éléments calcaires. 

La zone des couches de contact redressés se poursuit au sud et 
dans une direction à peu près rectiligne ; elle est marquée sur la 
carte par deux affluents transversaux de la vallée de la Suld et éga- 
lement par deux affluents de la Kien ; le plus méridional de ceux- 


(1) Cest à cette variété de granite à grands cristaux de feldspath rougeâtre, 
qu'appartient le grand bloc exotique de granite cubant plus de mille mètres cubes 
qui se trouve à mi-côte sur le flanc gauche de la vallée, au-dessus du pont d’Hab- 
kern, au lieu dit Luegi boden. Il est vraisemblable qu'il n’est pas en place, et qu'il 
a dù glisser vers le sud au moment du creusement de la vallée; il est actuel- 
lement enterré à sa base dans des dépôts détritiques qui paraissent représenter 
une ancienne terrasse glaciaire. 


60 H. DOUVILLÉ 5 Févr. 


ci, la Farnithal, présente la coupe la plus intéressante ; on y observe 
non seulement des blocs exotiques comme à Habkern, blocs de 
granite (1) et de poudingue ancien, quartzites verdis, mais encore 
tous les éléments d’une ÆKlippe complète, décrite par Mæsch avec 
grands détails : Rauhwacke, Rüthidolomite, Lias inférieur et Lias 
moyen fossilifères. Supralias. On retrouve ainsi à la fois les blocs 
exotiques et les éléments des Klippes, réunis aux blocs de grès et 
de quartzite des couches à Helminthopsis, dans la zone de friction à 
la base du système BG. | 

Au-dessous, à l’ouest, la carte indique le Flysch argileux, reposant 
lui-même sur des grès quartzeux de couleur claire dont les blocs 
jonchent les pentes et qui rappellent tout à fait les grès du Hohgant. 
C’est le sommet du système en place. H: la zone des blocs exotiques 
associés aux éléments plus ou moins laminés des Klippes, occupe ici 
exactement la même situation que dans la vallée d’'Habkern. 

Si on admet avec MM. Lugeon et Schardt que les blocs exotiques 
et les Klippes représentent les débris d’une nappe autrefois con- 
tinue, on voit que cette nappe représente un troisième système de 
couches (Système K) qui vient s’étaler au-dessus du système H (en 
place) et qui est recouvert lui aussi par la nappe charriée BG. 

Dans la vallée du Kiental nous avons suivi la nappe K, jusqu’au 
delà du village de ce nom et nous l’avons vu s’enfoncer sous Île 
Nummulitique et le Néocomien de la nappe charriée ; or, MM. 
Bertrand et Golliez ont suivi la base de cette même nappe charriée 
dans une direction inverse, du sud vers le nord ; ils ont montré 
qu’elle était partout jalonnée par des brèches de calcaires à Num- 
mulites ou Orbitoïdes (Orthophragmina) avec lambeaux de quartzite, 
que l’on peut suivre au nord jusqu’à Gorneren, à 4 kilomètres de 
Kienthal; c’est l'équivalent de la zone de friction que nous avons 
suivie également depuis Habkern jusqu’à la Farnithal ; au sud cette 
nappe repose sur les calcaires de la Haute Chaîne (Hochgebirgskalk), 
au nord sur les calcaires des Klippes, et ces deux systèmes arrivent 
à une si faible distance l’un de l’autre et dans des conditions de 
gisement tellement analogues, que leur jonction par-dessous la 
nappe BG devient très vraisemblable. 


Si nous revenons maintenant à la rive sud du lac de Thun et aux 
massifs qui la séparent de la vallée de la Kien, nous verrons d’abord 
que les dômes du système H s’abaissent beaucoup. On retrouve 
encore le prolongement du dôme du Waldegg qui forme le Buch- 


(1) Mæsch y signale 3 gros blocs de granite cubant environ 20 mètres cubes. 


14900 OBSERVATIONS GÉOLOGIQUES DANS LES ENVIRONS D'INTERLAKEN (61 


holzkopf entre Därligen et Leissigen ; c’est une voûte bien nette 
formée au centre par le Néocomien, l'Urgonien et l’Aptien, et recou- 
verte par les couches à Nummulites, le grès du Hohgant fossilifère, 
bien apparent sur la route même et le Flysch argileux dont une 
bonne coupe est visible dans un ravin latéral. Seules les couches 
supérieures du Crétacé n’y ont pas encore été signalées. 

Ce dôme abaissé est recouvert par les couches renversées du 
système B G, couches à Helminthopsis, grès de Taviglianaz, couches 
d’Iberg, couches à Nummulites ; tout cet ensemble plonge légère- 
ment vers le sud et il est recouvert sur le versant nord de la 
Suldthal par un petit lambeau disloqué d’Urgonien. 

Vers l’ouest on peut suivre dans les ravins des environs de 
Leissigen les grès à Helminthopsis, qui descendent bientôt au niveau 
du lac où ils viennent former l’affleurement bien connu de Leissi- 
genbad. Ils présentent en cet endroit un double plissement en S qui 
explique les apparences singulières signalées par Mæsch ; ils dispa- 
raissent sous des dépôts superficiels et sont brusquement remplacés 
à quelques mètres de distance par les premiers affleurements de 
la Klippe de Krättigen-Spiez, dont Mæsch a fait une étude détaillée. 
On sait qu’elle présente toute la série des couches triasiques, 
l’Infralias à Avicula contorta, le Lias, le Jurassique supérieur 
et les couches de Berrias avec Terebratula diphyoïdes. Ces couches 
s'élèvent jusqu’à Oeschi, où elles sont recouvertes par des dépôts 
superficiels, mais elles reparaissent au sud sur les bords de la 
Kander, où on signale plusieurs affleurements des couches liasiques, 
et sur la rive droite de la Suld où des doloraies triasiques appa- 
raissent sous les grès éocènes de la nappe BG; ceux-ci se pro- 
longent vers le sud et constituent tout le massif compris entre les 
vallées de la Suld et de la Kien. A la base nous avons observé les 
couches à Helminthopsis au village de Scharnachthal ; celles-ci sont 
remplacées plus à l’est par les grès piquetés, marqués sur la carte 
comme grès de Taviglianaz, tandis que les sommets sont occupés 
par l’Urgonien de la Standfluh, dont l’altitude dépasse 2.000 mètres. 
La nappe inférieure du pli couché B G est ici représentée d’une 
manière complète, les crêtes urgoniennes dessinant une ligne qui 
est à peu près parallèle à la chaîne du Niesen, tandis que le plonge- 
ment général des couches vers l’ouest amène le Crétacé dans le 
voisinage de la Kander qu’il ne paraît pas avoir dépassée. 

Si on restitue par la pensée la nappe supérieure du pli, on voit 
que la coupe à l’ouest d’Interlaken présente les plus grandes analogies 
avec la coupe du Titlis à l’Uri Rothstock donnée par MM. M. Bertrand 


62 H. DOUVILLÉ D Févr. 


et Golliez ; la chaîne du Niesen correspondrait précisément à la 
tête de ce pli, formé par le nummulitique seul, mais présentant une 
épaisseur double de son épaisseur normale. Et en effet la distance 
verticale entre le sommet du Niesen et les Klippes de la vallée de 
la Kander est de 1600 mètres, tandis que sur la croupe d’Oeschi 
l'épaisseur du tertiaire renversé appartenant au système B G, ne 
parait pas inférieure à 800 mètres. Du reste, par la nature minéra- 
logique de ses couches, les grès du Niesen appartiennent manifes- 
tement au système BG, et on a signalé en plusieurs points de la 
masse, les grès à Helminthopsis. 


RÉSUMÉ ET CONCLUSIONS 


A. — On distingue aux environs d'Interlaken, trois systèmes de 
couches : 

1° Le système H, à faciès helvétique (Saint-Beatenberg, Waldegg, 
Buchholzkopf), en place, est caractérisé par le grand développement 
des grès siliceux bartoniens du Hohgant, surmonté par un Flisch 
compact argileux ; il forme une série de dômes ou de voûtes, 
tantôt soulevés et tantôt affaissés, de telle sorte que la surface 
terminale en est extrêmement inégale et irrégulière. 

20 Le grand pli couché BG ou nappe charriée du sud, compre- 
nant les chaînes schisteuses et les massifs renversés du Rothorn, 
du Morgenberghorn, du Dreispitz et du Bachfluh ; ceux-ci sont 
constitués par l’Urgonien, le Crétacé supérieur et le Nummulitique, 
principalement représenté par du grès argileux sans fossiles et se 
terminant par les couches à Helminthopsis. 

3° Entre ces deux systèmes vient se placer la nappe (K) des 
Klippes et des blocs exotiques, disloquée et rabotée par le charriage 
de la nappe supérieure B G; elle disparaît plus ou moins complè- 
tement quand les dômes du premier système sont relevés (vallée 
d'Habkern), elle prend au contraire une épaisseur considérable 
(Krattigen, Spiez), quand ces dômes sont aflaissés. Cette nappe 
est bien intercalée dans le Flysch, comme on l’a souvent indiqué, 
mais le Flysch du dessous et celui du dessus n’ont pas la même 
constitution et appartiennent à des systèmes difiérents. 


B. — La nappe de charriage (BG) se prolonge à l’ouest du Mor-. 
genberghorn et forme un grand pli couché présentant une dispo- 
sition analogue à celle qui a été indiquée par MM. Bertrand et 
Golliez entre le Titlis et Uri-Rothstock, de telle sorte que la chaîne 


1900 OBSERVATIONS GÉOLUGIQUES DANS LES ENVIRONS D'INTERLAKEN 63 


du Niesen se présente comme la tête ou le sommet de ce pli couché 
réduit à ses assises nummulitiques. 

C. — Dans cette même direction la nappe des Klippes vient se 
souder aux Préalpes, tandis qu’au sud elle s’avance sous la nappe 
de charriage BG à la rencontre des calcaires de la haute chaîne qui 
descendent dans la vallée de la Kien jusqu’à une faible distance de 
la Klippe de la Farnithal. Les conditions de gisement de ces deux 
systèmes présentent une telle analogie et leur proximité est si 
grande, que leur continuité devient très probable. 


M. M. Bertrand dit qu'on doit regretter que la paléontologie 
ne laisse pas à M. Douvillé les loisirs nécessaires pour revenir plus 
souvent à ses anciennes études stratigraphiques. La distinction pré- 
cise des deux faciès de l’Eocène, dans la partie en place et dans la 
nappe charriée, a un intérêt capital, et si, comme le dit M. Douvillé, 
le jalonnement du plan de charriage par les blocs exotiques avait déjà 
été indiqué à l’état d'hypothèse probable, jamais il n'avait été dégagé 
avec cette netteté et cette certitude. C’est là un résultat considérable. 

M. Douvillé conclut, des faits observés, que la nappe des blocs et 
des massifs exotiques doit être, d’après les apparences, non pas, 
comme on l’admet le plus souvent, supérieure à la masse des 
chaînes schisteuses de l’Oberland bernois et des chaînes du double 
pli de Glaris, mais inférieure à cette masse, dont en plusieurs 
points elle paraît occuper la base. M. Bertrand croit que cette appa- 
rence est trompeuse : d’après la coupe que vient de donner M. Dou- 
villé, en y embrassant le Niesen, l’ensemble de tous les terrains 
forme un grand pli couché, qui doit affecter le substratum, la lame 
de charriage (chaînes schisteuses de l’Oberland), et la nappe de 
charriage, si elle existe. Le résultat de ce pli couché peut donc être 
de pincer un morceau de la nappe exotique charriée entre le sub- 
stratum et les terrains renversés de la lame de charriage. Il y a là au 
moins une explication possible des faits décrits par M. Douvillé. En 
tout cas, M. M. Bertrand croit difficile, dans l’état des données 
acquises, d’admettre que les Klippen dans leur ensemble, forment 
‘une nappe inférieure à la nappe de l’Oberland. 


64 5 Févr, 


LES PLISSEMENTS DU PAYS DE BRAY 
PENDANT LA PÉRIODE TERTIAIRE 


par M. MUNIER-CHALMAS. 


J’ai étudié, avec beaucoup de détails, les différentes assises ter- 
Liaires qui avoisinent le Pays de Bray (1) et désire résumer mes 
observations. 

Si l’on ne possède pas encore assez de documents pour préciser 
les mouvements du Pays de Bray pendant les temps secondaires, 
il n’en est pas de même pour les temps tertiaires. 

La mer thanétienne s’étendait dans l’aire synclinale du Bassin de 
Paris en recouvrant le Bray, où sa profondeur était sensiblement la 
même que sur les autres points. Après le dépôt des sables de la zpne 
de Bracheux, la profondeur et la salure des eaux diminuent pro- 
gressivement jusque vers le milieu du Sparnacien (2). À ce moment, 
il se produit un dôme formé par les couches surélevées du Séno- 
nien, du Thanétien et du Sparnacien inférieur. On constate le 
même fait sur un autre point situé sur l’anticlinal de la Bresle, 
près de la forêt d’Eu. La mer devient alors plus profonde, des cou- 
rants rapides se produisent, détruisent les obstacles et transportent 
les matériaux les plus résistants (silex de la craie, galets verts du 
Thanétien inférieur) dans la mer sparnacienne. La faune qui 
devient alors franchement marine (Terebratula, Ostrea, Pecten) 
offre beaucoup d’affinités avec la faune yprésienne. 

Les dépôts marins du Sparnacien supérieur et ceux de l’Yprésien 
inférieur et moyen se continuent sensiblement dans les mêmes con- 
ditions bathymétriques; mais, vers la fin de l’Yprésien la mer 
devient moins profonde. Il se forme alors des lagunes locales et les 
espèces saumâtres s'étendent rapidement vers l’est du Bassin de 
Paris. 

Au mont de Magny on trouve dans l’unique banc calcaire de l’Ypré- 
sien des moules internes et rubéfiés de Nerita Schmideliana provenant 


(1) Le Pays de Bray a été étudié par les géologues les plus distingués, les tra- 
vaux successifs les plus importants sont ceux de MM. Elie de Beaumont, Hébert, 
de Lapparent, Dollfus, Marcel Bertrand. 

(2) Le calcaire de Rilly est un accident fluviatile qui s’est produit vers l'E. du 
Bassin de Paris; vers l'O. il n’existe que des dépôts lagunaires marins ou saumâtres. 


1900 LES PLISSEMENTS DU PAYS DE BRAY 65 


déjà de la destruction locale des couches yprésiennes émergées. Au 
début du Lutétien le pli est achevé, la mer s’approfondit de nouveau, 
la faune se modifie, les courants redeviennent rapides et arasent la 
partie saillante du pli; ils entraînent alors dans la mer lutétienne, 
sur les couches les plus élevées de l’Yprésien, de nombreux galets 
correspondant à des moules internes de mollusques provenant, en 
grande partie, des couches les plus inférieures de l’Yprésien. 
(Rostelluria Geoffroyi, Natica splendida, etc.). 

L'étude stratigraphique des environs de Gisors et surtout la 
coupe de Fosse (où l’on voit le Lutétien reposer, en discordance anqu- 
laire, sur les assises yprésiennes arasées et sensiblement redressées) 
confirment cette manière de voir. 

Les autres mouvements que j'ai constatés se sont toujours pro- 
duits rigoureusement dans les mêmes conditions. Les plus impor- 
tants sont: ceux du Lutétien terminal ; ceux de la fin du Bartonien 
moyen (calcaire lagunaire de Saint-Ouen); ceux de la partie termi- 
nale des calcaires laguno-lacustres du Bartonien supérieur. Il reste 
à préciser les mouvements de la fin du Ludien, du Sannoisien et du 
Stampien. 

Les conclusions relatives aux mouvements du Pays de Bray sont 
donc les suivantes : 

1° Il s’est formé pendant la période tertiaire, sous les eaux de la 
mer, une série successive de petits plis superficiels très réduits 
comme étendue (dômes) et séparés par des intervalles de temps où 
la descente générale du Bassin de Paris, redevenant régulière, réta- 
blissait, après l’arasement des parties surélevées, la courbure nor- 
male de l’aire synclinale ; 

2° Ces dômes, qui se sont en réalité superposés dans le temps, se 
sont toujours formés sensiblement sur le même emplacement. Ils se 
trouvent situés sur une ligne qui deviendra plus tard l’axe prolongé 
de l’anticlinal du Pays de Bray ; 

3° L’anticlinal du Bray, qui devait exister en profondeur, ne 
s’est montré en surface, sur toute son étendue, qu'après l’Oligocène ; 

4 Le maximum de plissement s’est fait sentir pendant le 
Pliocène, après le Plaisancien. Ce maximum d’effort correspond 
également à une époque où il y a eu un grand mouvement d’ensem- 
ble qui a fortement relevé des groupes d’anticlinaux en modifiant 
complètement la configuration générale de l’ancienne aire syncli- 
nale éogène du Bassin de Paris ; 

o° Les plissements sont annoncés par des mouvements précur- 
seurs qui intéressent tout le Bassin de Paris ; il y a diminution pro- 


3 Juin 1900. — T. XXVIII. Bull. Soc. Géol. Fr. — 5 


66 MUNIER-CHALMAS. — LES PLISSEMENTS DU PAYS DE BRAY 5 Févr. 


gressive dans la profondeur de la mer {1) et la salure des eaux et, 
généralement, formation de lagunes saumâtres ou lacustres ; 

6° Après la formation des dômes il y a descente générale du 
bassin, maximum de profondeur de la mer, retour des faunes fran- 
chement marines, arrivée d'espèces nouvelles pour le Bassin de 
Paris, formation de courants rapides, arasement des dômes, trans- 
port, vers l’est, dans le centre du bassin, de galets siliceux ou cal- 
caires à plus de 100 km. de leur point de départ et toujours trans- 
gression relative des formations marines ; 

7° Surl’emplacement des dômes arasés il y a lacune et discordance 
angulaire entre les nouvelles couches formées et les plus anciennes ; 
en dehors de ces points il y a concordance parfaite ; 

8° Les dépôts marins et lagunaires (Bartonien) peuvent avoir 
leur maximum d'épaisseur sur les points où passera plus tard, à 
l’époque pliocène, l’axe prolongé du Bray ; 

9 Après 1a formation d’un pliil peut y avoir déplacement des points 
où il y avait maximum de descente du Bassin (Bartonien inférieur et 
supérieur). 


M. M. Bertrand ne peut s'empêcher d'exprimer son admi- 
ration pour l’ingénieuse précision des observations de M. Munier- 
Chalmas et pour les conséquences qu'il sait en tirer. Pour l’histoire 
du Bray pourtant, il se demande s’il est nécessaire de supposer le 
mouvement discontinu. M. Munier-Chalmas prouve qu'il y a eu des 
alternatives d’exhaussement et d’affaissement. Maïs la discountinuité 
des phénomènes de ravinement pourrait être expliquée par l’inter- 
mittence des mouvements de la mer; chaque fois qu’il y a transgres- 
sion (toujours au milieu d’un étage, puisque les limites de nos étages 
sont établies aux points de discontinuité de faunes, c’est-à-dire aux 
époques de régression), la mer dénuderait le dôme en formation, 
et l’épaisseur plus grande des dépôts qui en résulterait en certains 
points suffirait à expliquer leur affaissement momentané. 


(4) Cette diminution progressive de la profondeur et de la salure de la mer 
paraît être en rapport avec l’intensité des plis. 


1900 67 


SUR LES ACCIDENTS STRATIGRAPHIQUES 
DES TERRAINS SECONDAIRES DES ENVIRONS DE VALENCE 


par M. MUNIER-CHALMAS. 


En suivant le Rhône à partir de Châteaubourg pour gagner La 
Voulte, on rencontre des bandes triasiques, jurassiques et crétacées 
très étroites qui sont délimitées par des failles. 

Aux environs de Châteaubourg, j'ai pu, après de très longues 
recherches, découvrir de très petits lambeaux de terrains secon- 
daires appartenant aux étages suivants : Trias, Rhétien, Hettangien, 
Bajocien, Bathonien, Callovien ; l’Oxfordien et le Séquanien occu- 
pant seuls des espaces superficiels étendus. La série jurassique est 
donc, sur ce point, au complet, jusqu’au Séquanien. 

En s’avançant vers le sud après avoir dépassé Guillerand, on voit, 
dans le ravin des Enfers, le Toarcien reposer directement sur le 
Trias ; un peu plus loin c’est le Bajocien, enfin en arrivant au N.-O. 
de Soyons, l’Oxfordien s'appuie à son tour sur le Trias. En s’avan- 
çant directement dans le Massif central, vers l’ouest, on rencontre 
à 17 km. de sou bord actuel, les lambeaux de Trias, de Rhétien et 
d'Hettangien des environs de Vernoux, qui ont été protégés par des 
failles. Le Trias est très réduit, mais l’Hettangien est très déve- 
loppé, il se termine par des calcaires à Polypiers et à Pentacrines. 

En se rapprochant de Privas la série jurassique se retrouve au 
complet. 

L'étude stratigraphique des points dont je viens de parler montre 
qu’il s’est produit vers la fin du Trias, entre Châteaubourg et Privas, 
un dôme formé par les couches triasiques surélevées, dôme qui fut 
contourné par les mers jurassiques, depuis le Rhétien jusqu’à l’Ox- 
fordien. À partir du Rhétien, il y a eu transgression successive des 
différentes assises jurassiques jusqu’au moment où la partie la plus 
élevée de ce dôme a été recouverte par la mer oxfordienne. 

Dans le ravin des Enfers on voit que les couches triasiques 
supérieures manquent et que les sédiments du Lias supérieur pro- 
viennent, en très grande partie, de la destruction des assises triasi- 
ques supérieures qui formaient la partie saillante du dôme. 

Vers La Voulte, à l’époque bajocienne, il s’est produit, au sud du 
dôme, une fracture qui a déterminé la formation d’une falaise qui a 


68  MUNIER-CHALMAS. — SUR LES ACCIDENTS STRATIGRAPHIQUES 5 Févr. 


fourni les éléments d'une brèche formée de fragments de schistes 
cristallins, cimentés par du calcaire. 

M. Munier-Chalmas a également observé à l'ouest de Château- 
bourg une succession anormale dans la série stratigraphique des 
terrains jurassiques supérieurs. Sur les assises fossilifères du Cal- 
lovien moyen à Reineckeia anceps, reposent directement les couches 
argoviennes à Oppelia Arolica, c’est-à-dire qu’il manque : 1° le Cal- 
lovien supérieur à Cardioceras Lamberti ; 2 l’Oxfordien inférieur à 
Cardioceras cordatum ; ces dernières assises atteignent près de La 
Voulte 50 m. de puissance. 

A priori, pour expliquer cette disposition particulière, on est tout 
naturellement conduit à admettre qu’il y a eu émersion temporaire 
de ia région ; mais, en examinant les faits de plus près, on voit : 

1° Que sur ce point il y a eu de très nombreuses dislocations et des 
pressions très énergiques qui ont déterminé la suppression méca- 
nique presque complète des couches appartenant au Jurassique 
inférieur et moyen (Infralias, Lias, Bajocien, Bathonien). 

20 Que les couches de contact du Callovien moyen et de l'Oxfor- 
dien supérieur paraissent tourmentées et même quelquefois légè- 
rement disloquées ou froissées. 

On est donc conduit à formuler, mais avec une extrême réserve, 
une autre hypothèse et à admettre que les couches argoviennes, qui 
reposent sur le Callovien moyen, représentent une lame de char- 
riage et qu'il y a eu suppression mécanique des assises intermé- 
diaires (Callovien supérieur et Oxfordien inférieur). 


M. de Lapparent remercie M. Munier-Chalmas de la bonne 
habitude qu'il prend de vider au profit de la Société quelques par- 
ties d’un sac dont tous connaissent la richesse. Il exprime l’espoir 
que le Bulletin en conservera des traces durables. 


_ M. M. Bertrand dit qu'il faut avoir la juste confiance qu'a 
M. Munier-Chalmas dans la certitude de ses observations pour tirer 
d’un fait aussi petit et aussi local une si grosse conséquence, Si con- 
traire aux idées acceptées. Mais une fois ce pas fait et la question 
posée, il faut avouer qu'il y a de sérieux arguments en faveur de 
l'hypothèse hardie de M. Munier-Chalmas. Il n’est guère possible 
quele front de la nappe charriée sur l'emplacement des Alpes ait des- 
siné une courbe parallèle au contour actuel de la chaîne; en efiet, du 
centre du demi-cercle correspondant à cette courbe, il ne pouvait 
venir qu'une quantité de matières tout à fait insuffisante pour en 
recouvrir la circonférence. Il est donc presque nécessaire que le front 


SÉANCE DU 5 FÉVRIER 1900 69 


se soit continué à peu près en ligne droite, et par conséquent que la 
nappe ait passé au moins sur une partie du Plateau Central. 

M. M. Bertrand ajoute que, dans l'étude du bassin houiller du Gard, 
il avait été conduit, sans oser s'y arrêter, à une conclusion analo- 
gue. Dans certaines failles triasiques on peut constater une très 
faible inclinaison, qui pour d’autres peut se déduire de leurs 
contours sinueux. Les terrains, sur le bord de la faille très oblique 
des Cévennes, sont amincis et étirés comme le long d’une faille de 
charriage ; le fait que la faille semble une faille descendante, avec 
rejet conforme à la règle de Schmidt, n’est pas une objection sans 
réplique; il suffit pour la lever de supposer que la nappe aurait, là, 
glissé sur des terrains plus inclinés que la surface de glissement ; 
les failles houillères des bords du Rouvergue en fournissent de 
nombreux éxemples pour lesquels l’interprétation n’est pas dou- 
teuse. Enfin les énormes blocs urgoniens qui s'élèvent çà et là à la 
surface du bassin tertiaire d’Alaïis, sont inexplicables si l’on n’admet 
pas que ce sont des débris laissés par la dénudation presque com- 
plète d’une nappe de recouvrement. Si les charriages sont venus 
jusqu’à Alais il n’y a rien d'étonnant à ce qu’ils se soient fait sentir 
aussi jusqu’auprès de Valence. 


A la suite des communications de MM. Douvillé et Munier-Chal- 
mas, ainsi que des observations présentées par M. Marcel Bertrand, 
le Président est heureux de constater le haut intérêt que prennent, 
en 1900, les séances de la Société. Il serait tenté de se souvenir, à 
cette occasion, du mot célèbre de Cicéron « O fortunatam natam me 
consule Romam ! », s'il n’était plus juste de dire que c'est lui qui 
doit se féliciter vivement que son consulat coïncide avec une aussi 
beureuse reprise de l’activité scientifique de la Société. 


70 SÉANCE DU D FÉVRIER 4900 


M. Edouard Harlé.— Cailloux à facettes des environs de Bordeaux. 

M. François Daleau m'a montré des cailloux à facettes planes 
qu'il avait recueillis dans la lande de Bussac et m'a donné les indi- 
cations nécessaires pour en visiter les gisements. 

La lande de Bussac est située entre Saint-Mariens et Bussac, 
dans le département de la Charente-Inférieure, à la limite même 
de celui de la Gironde. Comme les landes de Gascogne, elle est 
couverte d’une forêt de pins. Comme ces landes, elle est for- 
mée de sable siliceux blanc, avec couche d’alios. Par endroits, le 
sable contient des cailloux de quartz compact et dur, atteignant, 
exceptionnellement, une dizaine de centimètres de longueur. Beau- 
coup de ces cailloux ont une ou plusieurs facettes planes. Quelques- 
uns même ont ainsi la forme d’une pyramide, à trois côtés. En une 
heure de recherches dans la partie de lande située à 2 kilomètres 
au sud de Bussac, j'ai recueilli une cinquantaine de cailloux à 
facettes, de 4 à 8 centimètres de longueur. Bien d’autres points de 
cette lande m'ont donné d’aussi bonnes récoltes. 

Ces cailloux ont la même forme que ceux d'autres pays dont les 
facettes ont été attribuées à l’action du sable, chassé par le vent, pen- 
dant une époque à climat très sec. Il est curieux qu'ils aient été 
d’abord trouvés à Bussac par M. Daleau qui a déjà découvert, 
dans la même région, à Bourg-sur-Gironde, une faune quaternaire 
démontrant l’existence d’un climat très sec (Saïga tatarica, Spermo- 
philus rufescens). 

J'ai soumis l’un de ces cailloux à l’action d’un jet de sable sili- 
ceux, projeté par de l’air soufflé au moyen d’une machine, appareil 
servant à graver des inscriptions sur bouteilles. Le souffle n’était 
pas très fort, car la pression de l’air, dans le réservoir d’où il souf- 
flait, n'atteignait que 6 centimètres de mercure. Cependant, ce 
souffle, agissant perpendiculairement sur le caillou, l’a creusé en 
18 minutes sur une profondeur variant de 1/2 à 1 millimètre. Le 
même souffle, agissant tangentiellement au caillou pendant neuf 
heures, l’a creusé d’une quantité variable atteignant, au point 
d'arrivée du sable, 4 millimètres. La puissance de l’action du sable 
chassé par le vent est mise ainsi en évidence pour les cailloux de 
Bussac. 

On a souvent admis que les cailloux usés par le sable ont leur 
surface polie. La surface des cailloux de Bussac n’est pas polie. 
Mais il n’en résulte nullement que leurs facettes ne sont pas dues à 
l’action du sable, car, dans les expériences que je viens d'exposer, 
les parties que j’ai soumises au jet de sable n’ont pas été polies : 
‘leur aspect est le même que celui du reste du caillou. 


SÉANCE DU D FÉVRIER 1900 71 


M. Bresson signale la présence de fossiles, appartenant au niveau 
de Rognac, aux environs de Vignevieille sur la feuille de Quillan. En 
contact par faille avec le calcaire gothlandien, riche en Orthocères, 
de Vignevieille, se présentent, près du point coté 323 sur la carte 
de l’Etat-Major, des calcaires gris, sublithographiques, quelquefois 
marneux et rosés, accompagnés de grès roux et de marnes, verti- 
caux ou pendant fortement au Nord, c’est-à-dire dans le sens géné- 
ral des formations marines et lacustres de l’Eocène du plateau de 
la Camp. Ces couches renferment Bauxia disjuncta Math., B. Buli- 
moïides Math., et de nombreuses sections de Paludines. De ce fait, 
est rendue plus évidente encore la continuité de l’étage de Rognac, 
d’ailleurs reconnue parles géologues qui se sont occupés de la région 
en question, entre les couches fossilifères des feuilles de Narbonne 
(Thézan) et de Carcassonne (Alaric, Boucher, etc.) et celles de 
l'Ariège signalées de longue date. 


12 5 Févr. 


CONTRIBUTION 
A LA GÉOLOGIE DES ENVIRONS DE PROVINS 


par M. H. THOMAS. 


Pendant ces dernières années, j'ai eu l’occasion de faire aux 
environs de Provins plusieurs excursions au cours desquelles j'ai 
recueilli un certain nombre d'observations dont quelques-unes, 
étant nouvelles, m'ont paru mériter d’être signalées. 

Elles sont développées dans la présente note qui résume en même 
temps des faits déjà connus et signalés antérieurement. 


1o Craie 


Les plus anciennes assises géologiques qui affleurent dans les 
environs de Provins appartiennent au Sénonien représenté par la 
Craie campanienne qui occupe les pentes inférieures de la vallée 
de la Seine et pénètre dans les affluents de la rive droite : par la 
Voulzie jusqu’à Provins, et jusqu’à Villenauxe et Nesle par la Nauxe. 
Sur la rive gauche commence la plaine crayeuse de la Champagne. 

Trop tendre pour être employée dans les constructions, la Craie 
sert à l'amendement des terres et à la fabrication de l’acide carbo- 
nique pour les sucreries : Saint-Nicolas, Nogent-sur-Seine, Provins. 

On y trouve de nombreux fossiles dont je ne citerai que les prin 
cipaux : Belemnitella mucronata, Terebratula carnea, Magas pumilus, 
Rhynchonella limbata, Cidaris, Ananchytes ovata, Micraster Bron- 
gniarti, Offaster pilula, ete., qui abondent dans toutes les carrières 
de la rive droite, à Saint-Nicolas, Le Mériot, Longueville, Montigny- 
Lencoup, Provins, etc. 

Sur la rive gauche, par suite du plongement des couches vers le 
nord, on voit prédominer Actinocamax quadratus et Ananchytes 
carinata, à Trainel et à Bouy-sur-Orvin. 

A Provins, derrière l’usine à gaz, vers la cote 105, il existe au 
sommet de l’escarpement de craie une couche de nodules, tantôt 
blanchâtres, crayeux, grenus, tantôt jaunâtres, durcis et compacts 
qui rappellent certains calcaires du Bois d’Esmans, près de Mon- 
tereau. Les parties durcies paraissent dues à des infiltrations 


1900 CONTRIBUTION A LA GÉOLOGIE DES ENVIRONS DE PROVINS 73 


postérieures au dépôt de la couche crayeuse dont elles n’ont pas 
encore achevé la transformation. Cette transformation diminue en 
profondeur; et, d’ailleurs, les mêmes silex blonds à patine blanche 
et surtout les mêmes fossiles, Bélemnitelles et Magas, se voient pres- 
que au sommet de la craie altérée. Il semble plus rationnel d’assimi- 
ler ces calcaires noduleux et durcis à ceux qui, à Meudon, forment 
la partie supérieure de la craie à Bélemnitelles. 

C’est sans doute cette couche de craie noduleuse et durcie qui a 
été considérée dès 1844 comme Calcaire pisolitique (Montien) par 
de Sénarmont. Or, dans les points où il le cite : à Tachy, entre Lon- 
gueville et Chalmaison et sur le plateau de Four, à Savins, je n’ai 
rien trouvé qui ressemble aux calcaires du Bois d’Esmans. On n’y 
voit que de la craie jaunie par infiltration sur laquelle repose direc- 
tement l’Argile plastique, parfois mêlée de cristaux de sulfate de 
chaux. 

Au-dessus de la couche noduleuse de Provins s’interpose, entre 
la Craie et l’Argile, une assise marneuse, feuilletée, ne ressemblant 
ni à la Craie ni à l’Argile plastique, mais dans laquelle je n’ai 
trouvé aucun débris de corps organisé. 

Il résulte de ce qui précède que le Calcaire pisolitique ne paraît 
pas exister aux environs de Provins. | 

L’altitude de la surface supérieure de la Craie varie considérable- 
ment : au sud-ouest, elle affleure à Montigny Lencoup vers la cote 
112, puis elle se relève à 133 mètres au cap de Jutigny-Paroy et 
s’abaisse à 100 m. vers Longueville. De là elle remonte jusqu’à la 
cote 17{ au signal du Bois Ragot pour descendre de nouveau à 90 m. 
entre La Saulsotte et Villenauxe. Malgré l’importance de cette ondu- 
lation la stratification ne décèle l'existence d'aucun accident impor- 
tant. En tout cas la belle source de Saint-Parres ne provient pas 
d’une faille de la Craie : elle émerge de la nappe aquifère de 
l’Argile plastique qui draine les eaux du plateau tertiaire développé 
au nord-ouest. 


90 Thanétien 


L’étage thanétien affleure à Béthon, près de Villenauxe, où J'ai 
découvert un gisement intéressant de Travertin de Sézanne situé à 
15 kil. au sud-ouest des célèbres carrières de Travertin, et qui pré- 
sente la coupe suivante : 

Au sommet, des sables calcaires à gros grains, assez agglomérés 
pour former corniche; au-dessous, des graviers, des galets de craie 
dure mêlés à des galets de silex roulés en lits irréguliers, disconti- 


74 H. THOMAS 5 Févr. 


nus ; d’autres galets de craie blanche tendre sont encroûtés par un 
calcaire gris, dur, à grain très fin ; des sables argileux, des calcaires 
concrétionnés empâtant des débris de végétaux, et, vers la base, des 
galets de Travertin à plantes. Ces galets ont été formés par la démo- 
lition de bancs subordonnés que l’approfondissement de la carrière 
pourra mettre à Jour. On aurait ainsi la succession complète des 
assises bien connues de Sézanne dont on ne voit encore que la par- 
tie supérieure. 

L’altitude de ces couches est ici de 168 mètres, inférieure d’environ 
7 à 8m. à l'altitude qu’elles ont à Sézanne. 

Au-dessus de la Craie, il existe en divers points de la falaise 
tertiaire qui s'étend de Montereau à Villenauxe une couche 
importante de galets de silex noirs situés le plus souvent à la base 
des sablières : Montpotier, Saint-Parres. Parfois aussi ces galets 
sont épars dans les plaines, quand les sables qui les contenaient 
ont été dispersés : Chantemerle, etc. Ils sont généralement sphéri- 
ques, parfois ovoides et plus gros que le poing. Ils proviennent 
évidemment de couches de craie aujourd’hui détruites, et sont inter- 
calés entre la Craie campanienne et l’Argile sparnacienne. Mais, en 
l'absence de fossiles dans les sables et dans les galets, c'est la forme 
de ceux-ci, leurs dimensions et leurs conditions de gisement qu'il 
faut examiner pour fixer leur âge. Dans cette région, où M. de 
Grossouvre a bien voulu m’accompagner, partout les galets de l’ar- 
gile plastique ont une forme très différente de ceux de Montpotier ; 
ils sont aplatis, en amande et de taille inférieure à ceux-ci. Il en 
est de même dans la région de Beauvais par exemple : au sud-ouest 
de Méru et à l’ouest de Clermont, dans l'Oise, il existe comme ici à 
Béthon, Chantemerle, etc., une falaise tertiaire s’élevant au-dessus 
de la plaine crayeuse sur laquelle s'étend une nappe de galets de 
silex noirs plus ou moins sphériques. 

On trouve aussi ces galets agglomérés en poudingue à Coye, près 
de Chantilly, comme ils le sont à Blunay, près de Melz-sur-Seine. 
Au nord de Pont-Sainte-Maxence ils sont comme à Montpotier, 
englobés dans une masse sableuse. 

Or, dans tous les points cités: Méru, Clermont, Coye, Pont-Sainte- 
Maxence, des raisons stratigraphiques m'ont déterminé à les classer 
dans le Thanétien (1). 

M. Douvillé a signalé la présence d’un fossile marin dans le pou- 
dingue de Coye. 


(1) Voir : H. Taomas, Bulletin du service de la Carte géologique, n° 23, page 12, 
septembre 1891. 


1900 CONTRIBUTION À LA GÉOLOGIE DES ENVIRONS DE PROVINS 75 


Il me semble donc rationnel de classer également dans le Tha- 
nétien ceux de la région de Provins. 

M. Munier-Chalmas estime que ces galets formaient autrefois à 
la base de la falaise tertiaire un cordon littoral aujourd’hui détruit, 
et dont les éléments seraient en partie répandus et dispersés sur les 
plaines crayeuses; les autres auraient servi à constituer les poudin- 
gues de Sézanne. Or, ceux-ci, par analogie de faune avec Jonchery, 
ayant été classés dans le Thanétien, il paraît tout naturel d'attribuer 
l’âge thanétien aux galets de Montpotier. 


3 Sparnacien 


Les couches qui composent l'étage de l’Argile plastique n’offrent 
nulle part une succession assez régulière pour permettre d'en don- 
ner une coupe exacte et satisfaisante. 

La partie inférieure commence tantôt par des graviers ferrugi- 
neux, tantôt par des bancs argileux colorés ou non d’une teinte 
rougeàtre due à l’oxyde de fer, ou enfin par des sables grossiers à 
grains peu roulés de quartz ou de silex ; ceux-ci passant latérale- 
ment à des sables très fins qui, à leur tour, sont remplacés par de 
l'argile ou par des lignites (carrières de la vallée de la Voulzie). 

Souvent l’argile est impure et chargée de pyrites qui la rendent 
impropre à l’usage industriel ; elle devient meilleure dans les 
assises moyennes et sert à faire des tuyaux et des briques. Quand 
elle est complètement pure et devenue réfractaire, l'argile est 
employée à la fabrication des creusets de fonderie et des faïences 
dites de Montereau (Provins, Poigny, Septveilles, Longueville, Saint- 
Loup, Cessoy, Donnemarie, Montpotier, Villenauxe, Retourne- 
loup), etc. 

La puissance des couches varie de 12 mètres (Septveilles) à 
15 mètres (Les Grattons-Poigny). 

A la tuilerie des Grands-Pleux, dans la forêt de Sourdun, largi- 
lière présente la coupe suivante : 


BANTOMENLCAICAITE ANT RON RNCS REP E EfE Cn 2 
4, Marne argileuse blanche avec nodules et blocs de 
GTS ARS AIRE 0150 


Sparna- | 3. Argile grise, mêlée de graviers de calcaire et de grès.  1"50 


D 


cien . Argile grise, ferrugineuse dans le haut, propre à la 
DEC GCÉSAUUIEONS AMIE EN EE DOTE MEET Per 
AAC CITONSADICUSC RE RE NE RNA ER Il Sr ES ee Sn 


Des grès lustrés très durs, dont l'épaisseur varie de 0 m.50 à 1 m.50 
reposent tantôt sur des sables jaunes qui surmontent l'argile, tantôt 


76 H. THOMAS D Févr. 


directement sur celle-ci. Ne pouvant en raison de leur extrême 
dureté servir à faire des pavés, ils sont cassés pour l’empierrement 
des chemins (Montpotier, versant sud). 

Dans les argiles qu’exploite la tuilerie de Saint-Syllas à Provins, 
on a trouvé des débris de Trionyx ; les Carrières de Septveilles ont 
fourni des empreintes de feuilles et d’autres végétaux indétermi- 
nables. Des Paludines ont été signalées à Montpotier ; mais je ne 
connais dans le Sparnacien aucun gisement fossilifère qui mérite 
d’être cité. 


3° Lutétien 


Le Lutétien est représenté par des assises saumâtres ou lacustres 
appartenant à la zone supérieure. En dehors des localités classi- 
ques de Saint-Parres et des Eparmaiïlles, il apparaît dans la vallée 
du Grand Morin, dans celle de la Nauxe, et l’on devra vraisembla- 
blement rapporter à ce même niveau certains calcaires compacts, 
d'aspect lithographique, affleurant vers le sommet de la falaise de 
la rive droite de la Seine. 

Dans la vallée du Grand Morin, au nord, les couches du Lutétien 
viennent affleurer au passage à niveau de Cormeaux, près de La 
Pierre-aux-Fées. Elles s'y montrent à l’état de plaquettes calcaires 
grisâtres dans lesquelles j'ai trouvé : Potamides lapidum, Planorbis 
pseudo-ammonius, Cyclostoma mumia, Glandina (Achatina) Naudoti, 
Limnæa, etc. Sur le versant opposé ces mêmes fossiles accompagnés 
d’Helix Chertieri, Paludina... se montrent dans un calcaire compact 
à grain très fin, identique à celui des bancs à dendrites de Saint- 
Parres. 

Le même horizon existe à l’état sporadique en différents points de 
la bordure du plateau tertiaire. 

Avec les gisements de Saint-Parres et des Eparmailles dont je 
parlerai ci-après, les affleurements de Béthon et ceux de la Saul- 
sotte, près de Villenauxe, ne sont vraisemblablement pas les seuls 
où l'existence du Lutétien pourra être constatée. En effet à Blunay 
et à la descente de Mons à Donnemarie, entre le Bartonien à Limnæa 
longiscata et les marnes du Sparnacien supérieur, on voit affleurer 
des calcaires siliceux à grain fin, d’aspect lithographique, parais- 
sant identiques à ceux qui représentent le Lutétien à l’est et au 
nord; mais je n'y ai pas trouvé de fossiles et je ne possède pas 
encore assez de renseignements sur leur composition, leur allure 
stratigraphique, pour leur assigner un niveau précis. 

L’épaisseur de ces affleurements est loin d’avoir le développe- 


1900 CONTRIBUTION À LA GÉOLOGIE DES ENVIRONS DE PROVINS 71 


ment qu’elle prend à Saint-Parres, près de Nogent-sur-Seine et aux 
Eparmailles, près de Provins ; elle est réduite à quelques mètres, 
tandis qu’elle atteint 20 m. à Saint-Parres et 25 m. aux Eparmailles. 
Ce dernier gisement qui, outre la faune de Saint-Parres, a fourni 

des restes de Lophiodon, ne peut plus être facilement étudié ; aujour- 
d'hui enclos dans une propriété d'agrément, il se recouvre chaque 
année d’éboulis sous lesquels il aura bientôt disparu (1). Celui de 
Saint-Parres est toujours accessible et sa coupe mérite d’être 
rappelée : 

Terre végétale et calcaire remanié, environ . . . . 1150 

12. Calcaire blanc, compact, d'aspect PO PAIN à Dar 

drites, contenant Planorbis Chertieri et des Limnées. 2" 


AHSEManne vent (Clair RE Et 0 0U05 
10. Poudingue formé de : Planorbis pseudo-ammonius, 
Paludina novigentiensis, Helix Edwardsi. . . . .  O"10 
9. Calcaire à grain fin, à cassure conchoïde. . . . . . . . . 3" 
StHATpilenverte mn 2 a sn ed 0130 
7. Calcaire grenu avec Glandina re) Naudoti, 
Planorbis Chertieri, Paludina novigentiensis . . .  1"50 


G. Calcaire compact à cassure conchoïde, avec Planorbis 
pseudo-ammonius, Pl. Chertieri, Limnæa Michelini, 
Paludina novigentiensis, Helix Chertieri, H. Ber- 
thelini, Euchilus (Bythinia) Deschiensi, Pomatia 
GESSOTL ENS CERN ECC EC : MEL an on IDE SUIS 

(La base de ces cartes, masquée i ici par les éboulis, 
se revoit avec les mêmes fossiles à la source du moulin 
de la Doué). 


DIPATOIle CTISe Ur. APE ET RUN TEE VO MON ERT OUI Dee EU LE 
4. Sable blanc, eo rent jauni au nets Ne net Cid 
3. Sable gris, grossier, avec graviers et petits galets noirs. #4à5" 
2. Gros galets très arrondis de silex noir . . . . . . . . . 0"50 
1 Crare blanche MS ReNEnTREN NE visible sur environ, 60" 


4° Bartonien 


La plupart des assises qui composent le Bartonien existent dans 
la région de Provins. A la partie la plus élevée de la zone inférieure 
correspondent les calcaires de La Pierre-aux-Fées, signalés par 
M. Jannel dans ses Profils de la ligne de Gretz à Sézanne et qui 
contiennent Potamides conarius, P. perditus ; j'y ai également trouvé 


(1) Les gisements fossilifères de la vallée de la Voulzie sont aujourd’hui presque 
tous masqués par des éboulis ou enclos dans des propriétés privées. C’est à l’obli- 
geance de M. Antheaume, pharmacien à Provins, que je dois de les avoir retrou- 
vés. M. Antheaume a mis également sa précieuse collection locale à ma disposi- 
tion. Je le prie d’agréer l’expression de mes bien sincères remerciements. 


78 H. THOMAS 5 Févr. 


Cerithium tiarella du niveau de Beauchamp. Le calcaire de Saint- 
Ouen qui constitue la zone moyenne se développe sur les pentes de 
la vallée du Grand Morin, etil a été recoupé en divers points de la 
ligne ferrée de Mézy à Romilly. A la tranchée de Nesle-la-Reposte, 
Limnæa longiscata, Cyclostoma mumia, etc., abondent dans des cal- 
caires gris à silex noirs alternant avec des marnes blanches et 
violettes, sur les talus voisins de la station, vers l'altitude 148 mètres. 

Le même niveau fossilifère se voit également à la cote 151, en 
montant de Ressons à Fouchères. 

Je l’ai retrouvé à la tuilerie des Grands Pleux, où il présente plu- 
sieurs bancs de calcaire blanc, compact, à Limnæa longiscata, ayant 
ensemble environ 2 mètres. 

Plusieurs autres lambeaux s’échelonnent dans la direction du 
sud-ouest, jusqu'à Donnemarie; ici une carrière qui a fourni des 
marches d’escalier et d’autres matériaux de construction présente 
la coupe ci-après : 


Débris de calcaire blanc bréchoïde , . . . . NET) 
Calcaire lacustre, jaunâtre, à grain très fin à veines DAT 

ques, contenant de rares Limnées . . . . . . . .. CMOS 
Calcaire gris, compact, nombreuses Linnæa longiscata. 0"50 à 0"80 
Calcaire jaune à LtNneesS MARNE NERO EEE ER DE SD 
Marne blanche . . . . . RE LR UT 
Sable jaune, très fin, ans DT RE DT se MU 02 


Sol : altitude 115". 


Cette altitude montre que depuis Ressons, sur une distance de 
28 kil., la pente des couches vers le sud-ouest est relativement fai- 
ble puisqu'elle ne dépasse pas 1 m. 30 par kilomètre. 

Près de Provins, au coteau des Eparmailles, le Bartonien paraît 
de nouveau dans une marnière située au bord du chemin condui- 
sant à l’ancien champ de manœuvres. 

Des bancs de calcaire grenu, de marne farineuse, de calcaire 
fibreux, d’argiles et de calcaires siliceux, mesurant ensemble envi- 
ron 10 mètres d’épaisseur, reposent sur le Lutétien fossilifère, et 
supportent des calcaires à fossiles marins du Ludien. 

Sur le versant opposé, la vieille route qui monte de Richebourg 
à Sourdun présente la coupe ci-après, où nous retrouvons des fos- 
siles de l’horizon moyen du Bartonien : 


SÉADÉDrIS CAlCAITES MERE EE PE A RU Le A EPA 
KACacaire imarneux Ver da tres MANIERE PANNES 050 
3. Calcaire feuilleté ; marne blanche 2. : , : ! :. 0 0"80 
2. Calcaire blanc, grenu, avec Limnæa Rois Ut et Planor- 
DISYQON ODA SIS NAN ANNEE PE EU EN RE RTE SERIE 0240 


4. Marne et calcaires éboulés. . . . . HN Ee PREMIER ER MIE EG 0) 


1900 CONTRIBUTION A LA GÉOLOGIE DES ENVIRONS DE PROVINS 79 


L'horizon moyen du Bartonien est représenté par le banc n° 2 à 
Limnées, et les bancs marno-calcaires numérotés 3, 4 et 5, corres- 
pondraient au niveau supérieur (niveau des Sables de Cresnes). 

L’assise fossilifère qui est ici à la cote 121, est ramenée par une 
inflexion des couches vers le nord-est, à l'altitude 115 m. dans la 
carrière dite des Puttes-Pierres, située à moins de 500 m. de distance. 

Cette carrière nous montre, fortement ravinés, les bancs compris 
sous le n° 1 de la coupe précédente, et la couche à Limnées et à Pla- 
norbes accuse une ondulation très marquée qui affecte également 
les assises supérieures. 

De haut en bas les assises se succèdent ainsi qu’il suit: 

11. Calcaire remanié bréchoïde. 
10. Calcaire compact à grain fin, blanc, grisâtre, contenant 
HéSMOSSUESEMALINS ESPN TP ON ET A RL 
(Cette couche ravine la suivante). 
9. Argile vert-clair empâtant des calcaires siliceux avec 
Limnées, Planorbes et Bithinies (assise ondulée ravi- 


MantraussiRlaCOUCRELS) PR AMEN PIS EURE N(O TS 
8. Marne blanche. . . . . ADR TT PRE NN ARE O7 
7. Nodules de marnolites blancs, . . . . . . . . RARE OA 0) 
OMarnesD anche AE RE ed 
DR TOO EVELIMONCÉRN ENT NE TOUR IR MEN SES ON EC) 
LM arne blanche MEME PENAAPAMNESREE AEN : EURE M OTE0 
DAPADOIIeRVET(-CIA TEE MERE IEEE PEN SR 020) 
2. Marne blanche . . . . . . . nt em UN 000 
1PICAICAITEMDTEUTISEISMONCÉ ER CR CE 020 


Altitude : 110", 
Niveau de la Voulzie : 105". 


A la halte de Nesle, les assises à Limnæa longiscata et Cyclostoma 
mumia sont surmontées par des calcaires gris et par des marnes 
blanches ou verdâtres représentant le niveau supérieur de cet 
étage bartonien si largement développé sur la feuille de Provins. 


0 Ludien 


Le Gypse proprement dit n’existe pas sur la feuille. Il y est 
représenté par le Travertin de Champigny ou calcaire blanc jaunà- 
tre souvent compact, parfois bréchoïde, et assez peu résistant vers 
sa base. Les eaux y creusent facilement des cavités profondes, éten- 
dues, connues sous le nom « d’Entonnoirs » ou de « Gouffres » où 
elles se précipitent et cheminent pour ne reparaître souvent qu’à 
plusieurs kilomètres en aval; elles pénètrent ainsi de proche en 
proche jusqu'à l’argile plastique dont elles alimentent la nappe 


80 H. THOMAS 5 Févr. 


aquifère. La plupart des vallées présentent ces phénomènes, et les 
plus importants existent à l’ouest vers Ozouer le-Voulgis, au nord- 
ouest près de Villegenard et, au sud-est, à la Forestière, etc. Aux 
« Eglaux » de la Forestière, en temps d'orage, les eaux montent 
parfois d'une quinzaine de mètres en quelques heures ; puis elles 
circulent à travers les calcaires fissurés ludiens et bartoniens pour 
aller former un peu plus bas la jolie source de la Nauxe. 

Des calcaires durs, spathiques ou bréchoïdes, appartenant à la 
partie supérieure de l'étage existent dans la région nord-ouest, 
intercalés dans des marnes blanches où l’on rencontre des débris 
de Limnées et de Planorbes rappelant les formes de Limnæa strigosa 
et de Planorbis inflatus mais d’une façon insuffisante pour permet- 
tre de placer ces assises à la base de l’étage sannoisien. 

Lorsque les calcaires existent à fleur du sol ils sont souvent 
transformés en meulière par les eaux météoriques. Tel est le cas de 
ceux qui portent la partie sud-ouest de la forêt de la Traconne, et 
de ceux de la région située au nord-est d’Esternay. La transfor- 
mation n’est pas toujours complète et l’on y retrouve souvent une 
notable proportion de calcaire. 

Près de Villenauxe, le four à chaux du moulin des Roches entame 
une série de bancs calcaires grenus, jaunâtres, qui fournissent 
de la chaux grasse, et présentent de haut en bas la succession sui- 
vante : 


8. Calcaires siliceux en grande partie transformés en silex, 
empâtés dans une argile rougeûtre, provenant de la 


dissolution du calcaire MERE + An50aTSn 
FL \Calcaireten plaquettes désasrégées 1 0800" AMONT AAUEÛ 
6. Marne sableuse jaunâtre. . . . . ER OR DS 
5. Calcaire blanc compact avec Cardium, Calyptrea, Pota- 

INCTODSIS NE LENGLLC ON NEURONES 0.40 
4. Calcaire blanc à fossiles dissous . . . . EN SV OA 0 
3. Marne verdâtre et Calcaire marneux randos 

PSAMMObIASLANDULENSIS) RME MERE EC 1"60 
2. Calcaire compact, siliceux, très dur, nn to LE 440 
1. Calcaire gris, bréchoïde, en blocs peu agrégés . . . . 4aà5" 


Les assises précédentes, rapportées par Hébert à l’horizon de 
Beauchamp, furent considérées comme bartoniennes jusqu’au jour 
où la découverte de Psammobia stampinensis par M. Munier-Chal- 
mas permit de classer définitivement cet ensemble dans la zone 
inférieure de l’étage ludien, à Pholadomya ludensis. 

C’est à cette même zone que doit être rapportée la couche 10 de la 
coupe précédente, prisé à la carrière des Puttes-Pierres, et qui con- 


1900 CONTRIBUTION À LA GÉOLOGIE DES ENVIRONS DE PROVINS 81 


tient : Chama, Cardita, Sphenia, Clavagella, Potamidopsis, Natica, 
Turritella communis. 

Le Travertin de Champigny fournit des matériaux de construction 
de qualité médiocre: mais il est recherché pour la fabrication de la 
chaux dans les quelques fours que le développement de cette indus- 
trie dans le département de l’Aube n’a pas encore éteints. Les 
sucreries qui l’emploient en retirent, à prix égal, une quantité de 
gaz acide carbonique supérieure à celle que fournit la Craie. Il est 
très activement exploité aux abords de la Voulzie, aux Grattons et 
à Courton, où l’on recueille des fossiles indéterminables. 

Je n’ai encore trouvé que deux gisements fossilifères de cet horizon 
dans l’ensemble des couches éocènes qui affleurent sur la rive 
droite de la Seine. On n’y voit d’ailleurs que de petites exploita- 
tions fournissant pour empierrer les chemins des matériaux peu 
estimés et dont le voisinage des meulières de Brie restreint de plus 
en plus l'emploi. 

L’épaisseur de cet étage diminue constamment du nord-ouest au 
sud-est; de 20 mètres à Mortceri, elle descend à 4 ou 5 m. vers 
Donnemarie. 


6° Sannoisien 


Les rares fossiles que j’ai trouvés dans les marnières de la vallée 
de l’Yères sont trop mal conservés pour justifier l'assimilation 
certaine des assises qui les contiennent avec celles à Limnæa stri- 
gosa que l’on trouve par exemple à Villeparisis, Pantin, etc. 

Sannotsien inférieur. — C'est donc avec les Argiles vertes que Je 
ferai commencer l'étage sannoisien dans la région que j'ai étudiée. 

Ces argiles ont une importance beaucoup plus grande que ne 
semble le comporter leur faible épaisseur. Elles constituent un 
niveau de sources très constant sur le flanc des coteaux, et c’est à 
ce niveau que prennent naissance la plupart des cours d’eau d’ordre 
secondaire. 

L’horizon des Argiles vertes a une extension géographique consi- 
dérable, et ce n’est que dans l’angle sud-est où commence la 
Champagne, qu’on ne les rencontre pas. Elles n'apparaissent pas 
non plus au sommet de la falaise située sur l’autre rive de la Seine 
entre Villenauxe et Chalmaison, mais elles existent dans tout le 
reste de la feuille de Provins. Diverses exploitations signalent leur 
existence sur les pentes élevées qui dominent la Voulzie, à Sourdun 
et à Saint-Brice. On les voit également former la ceinture du mame- 


3 Juin 1900. — T. XXVIII. Bull. Soc. Géol. Fr. — 6 


82 H. THOMAS 5 Févr. 


lon où est bâti Châteaubleau, et la tuilerie de Vieux-Champagne 
va s’y approvisionner. Nombre d’autres tuileries exploitent les 
glaises à Liverdy, Vizy, Rozoy, Pécy, Vaudoy, Amillis, Louan, 
Esternay, etc. 

Les couches inférieures, surtout formées de marnes peu cohé- 
rentes, se délitant facilement à l’air, donnent un amendement très 
apprécié dans cette région essentiellement agricole. 

On y trouve parfois des lits peu épais (0 m. 10) de calcaire tendre 
contenant des empreintes de petits Gastropodes, mais je n’ai décou- 
vert nulle part les Marnes à Cyrènes de la base de l’étage. IL faut 
sortir des limites de la feuille pour en avoir une coupe complète: la 
tranchée de Guérard, que la Compagnie du Chemin de fer de l’Est 
a dû murailler en partie, en a fourni à M. Jannel les éléments les 
plus précis. 

L’épaisseur totale de la couche est assez uniforme et ne dépasse 
guère 4 à 6 mètres. 

À Favières, au nord de Tournan, deux carrières voisines montrent 
la succession des Argiles vertes, du Calcaire de Brie et des Sables de 
Fontainebleau. La sablière n'a pas atteint en profondeur le Calcaire 
de Brie, de sorte qu’on ne peut voir si la couche de Sables supé- 
rieurs l’a préservé de l’altération qu’il subit dans la carrière voi- 
sine. Ici, la partie supérieure du Calcaire de Brie non recouverte 
par les sables est entièrement transtormée en meulière, et le banc 
inférieur est déjà en voie d’altération. 

Voici la coupe : 


Terre VÉLÉ Ale PANNE ACER ER 0"40 
9. Limon argileux avec débris de meulière et gra- 
VIeLS CéManTes PME RENE LAN 040 à 120 
Slampien { 8. Sable quartzeux, fin, blanc ou grisâtre . . . . 6"50 
Sannoi- 7. Meulière sCoriacée légère. Mic cite 27 
sien 6. Calcaire grenu, celluleux, gris-blanchâtre. . . 050 
supér. 5 iMarné! blanche ze MARNE Net 1980 
LOPATOITeRAUN ER NEI PM DEN AE UEUE LE DR A SE AR nn A 
Sanno ANS. Arrilenverticlair, PR PSE SION SR RES) 
re 2. Argile vert foncé, compacte. . . . . . .. . . 480 
| 1. Argiles blanches ou jaune clair. . : . . . . . » 


Sol : altitude 402. 


Cette coupe se reproduit plus ou moins exactement en maint 
endroit de la région. Les bancs diffèrent à peine dans leur épaisseur, 
leur composition et leur destination. Les assises 1 et 5 servent à 
l'amendement des terres; les bancs 2 et 3 donnent des tuiles, 
et le banc 4, moins plastique et mêlé aux parties impures des 3e et 
4e bancs, fournit des briques de bonne qualité. La meulière est 
employée dans les constructions. 


1900 CONTRIBUTION A LA GÉOLOGIE DES ENVIRONS DE PROVINS 83 


Le Sannoisien supérieur est représenté par les meulières, cal- 
caires et marnes de la Brie, couches 5, 6 et 7. 

Sannoisien supérieur. — Les marnes existant le plus souvent à la 
base de cette assise, sont généralement blanches et peu cohérentes; 
au dessus, viennent des calcaires siliceux en petits bancs souvent 
décalcifiés, transformés en meulière et empâtés dans une argile 
rougeâtre, bariolée, résidu de la décalcification. Ces meulières 
fournissent d’excellents matériaux : les plus légères servent à la 
construction des habitations, et pour empierrer les routes on 
recherche les plus compactes et les plus résistantes. 

Dans les carrières des environs de Chaumes, près de Verneuil, la 
production de la meulière n’était surpassée, durant ces dernières 
années, que par celle d’un seul autre groupe dans l’étendue du 
territoire français. En Seine-et-Marne, on en a extrait 208.600 tonnes 
en 1898 ; et le département de Seine-et-Oise qui occupe le premier 
rang à cet égard en a fourni 354.300. 

La puissance de l’étage de la Brie est peu considérable ; dans 
l’ouest, elle atteint au maximum 10 à 11 mètres, et on la voit dimi- 
nuer, comme celle de toutes les assises tertiaires, au fur et à mesure 
que l’on s’approche de la limite est du bassin parisien. C’est ainsi 
que dans la forêt de la Traconne elle est réduite à 3 et souvent 
même à 2 m. 

Les diverses assises de cet étage ne m'ont fourni nulle part de 
fossiles déterminables, c’est d’ailleurs le cas général des divers 
terrains de la région à l’exception de la Craie sénonienne et des 
Calcaires lutétiens. On en trouve encore, mais plus rarement dans 
l’étage bartonien et un peu moins dans le Stampien. 


1° Stampien 


Dans la Forêt de Sourdun, se montrent par places de rares 
témoins de l’ancienne extension des sables de Fontainebleau (Stam- 
pien), représentés par des grès rouillés moyennement durs, et des 
sables qui parfois n’existent plus que dans les poches ravinant les 
calcaires de l’étage ludien. Les sables en place sont exploités à 
Sourdun, à la pointe nord-ouest de la forêt. Mais ils sont mieux 
représentés dans la région nord. Une première série de collines 
orientées sensiblement est-sud-est, se développe de Montaiguillon 
a Courchamps et Gastins; une seconde série s’échelonne d’Escardes 
à Monceaux. J’ai signalé en outre plusieurs éminences sableuses 
émergeant à peine au milieu des plaines; les principales sont 


84 H. THOMAS 5 Févr. 


situées dans le nord et dans l’est à Chavosnes, Pierrelez, Maisoncel- 
les, Courgivaux et Champguyon ; dans l’ouest à Favières, Liverdy, 
Andrezel, Vibert et enfin la longue colline qui s’étend de Plessis- 
Malet à Pécy. 

La partie supérieure des sables est couronnée par des grès se 
présentant en tables de 2 à 4 mètres d’épaisseur ou en blocs isolés 
sur la masse sableuse. Ces grès sont exploités pour pavés à Montai- 
guillon, Glatigny, Rozoy, Fontenay, Guignes, Ozouer-le-Voulgis et 
dans les bois de Blandureau, près de Pécy. 

Ils sont rarement fossilifères ; cependant au Moulin de Marles, 
j'ai trouvé quelques ossements d’Haliterium Schinzi. 

La coupe la plus intéressante m'a été fournie par une carrière 
de sable située à Pézarches, près de Lumigny, et dont voici le détail : 


Coupe d’une sablière à Pézarches, 
près de Lumigny (Seine-et-Marne). 


8. Limon sableux contenant vers sa base des nodules ferrugi- 
neux provenant de la décalcificalion des calcaires de 
BOAUCE SN DANS AE NA MEAIENTANNS DIRE PRES N EE ne Ne LAC OS AteS 0130 
. Sable jaune, fin, HERVE et argileux avec Pectunculus.  0"80 
6. Sable blanc fin, quartzeux, avec dents d’Odontaspis cuspi- 
datus, O. contortidens et ossements d’Halitherium 


1 


SCSI ANA Nbase NS EAP SN ONU er Neo be oiLe au 
DMBIletIN or NAT silex AN ESA ACTES NRA O"O1 
4. Calcaire grenu avec Natica crassatina, Bayania semi- 

HECUSE QE ANNE NL TEL REA ENS EL RTE RTE Le 150 
3. Marne grise avec Ostrea cyathula, Cerithium plicatum. 010 
2 Marnelcalcaire Crayon p blanc ee AMEN EEE nu) 
41. Calcaire gris dur, spathique, visible SUR NN 190 


Fond de la carrière, niveau d’eau, altitude 116". 


Les couches 1 et 2 appartiennent au Sannoisien supérieur (Cal- 
caire de Brie), et toutes les autres au Stampien (Sables de Fontai- 
nebleau); la couche 3 représente l’horizon des Marnes à huîtres; les 
_ Faluns de Jeurres correspondraient au n° 4 et les assises 5, 6 et 7 
aux sables à galets de Morigny. 

Dans cette coupe figure l’unique gisement fossilifère que je con- 
naisse dans l'étage stampien de la région. 

A Montaiguillon le sommet des sables et grès de Fontainebleau 
est à l’altitude 184 m.; à Lumigny, situé à 41 kil. au nord-ouest, il 
n’est plus qu’à 153 m., d’où une pente moyenne d'environ 4 m.92 par 
kilomètre. L’épaisseur totale de la masse sableuse, avec les grès 
qui la recouvrent par places, atteint près de 40 mètres. Elle n’est 


1900 CONTRIBUTION À LA GÉOLOGIE DES ENVIRONS DE PROVINS 85 


complète qu’en un seul point à Lumigny où elle a été préservée par 
une table calcaire d’environ 4 mètres d’épaisseur. 

Stampien supérieur (Aquitanien). — Le calcaire qui couronne la 
Butte de Lumigny, à l’altitude 157 m., appartient à l’horizon du Cal- 
caire de Beauce, considéré jusqu'ici comme faisant partie du 
groupe aquitanien; Limnæa Brongniarti et Planorbis cornu y sont 
très abondants. Suivant M. Munier-Chalmas ces calcaires représen- 
teraient la phase terminale de la période stampienne. C’est le seul 
point de la feuille où il soit possible de l’observer, car à Montaiguil- 
lon on n’en voit plus que des vestiges éboulés au pied des contreforts 
qui supportent la vieille forteresse des Templiers. 

Les renseignements qui précèdent seront complétés dans une 
note ultérieure qui comprendra les environs de Villiers-St-Georges 
et de Donnemarie. 


86 


Séance du 19 Février 1900 


PRÉSIDENCE DE M. A. DE LAPPARENT, PRÉSIDENT 


M. L. Gentil, Secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la 
dernière séance. La rédaction de ce procès-verbal est adoptée. 


Le Président proclame membre de la Société : 


M. Cord, Ingénieur-agronome, Licencié ès-sciences, présenté 
par MM. Gentil et Mémin. 


Il annonce deux présentations. 


Le Président prévient les Membres de la Société que le Congrès 
international de météorologie aura lieu à Paris, du 10 au 16 sep- 
tembre 1900. 


M. L. Gentil signale parmi les dons reçus à la Société : 

Deux notes de M. R. Nicklès: Etudes géologiques sur la Woëvre, 
I. Callovien ; et: Sur quelques accidents du Larzac. Les C.-R. de l’Aca- 
démie des Sciences renfermant plusieurs notes : Michel-Lévy, 
Lacroix et Leclère : Sur les roches cristallines et éruptives de la Chine 
méridionale ; Marcel Bertrand : Le bassin houiller du Gard et les phé- 
nomènes de charriage ; et : Essai d'une théorie mécanique de la forma- 
tion des montagnes, Déplacement progressif de l'axe terrestre ; Ed. 
Bureau : Sur la première plante fossile envoyée de Madagascar ; A. 
Lacroix : Sur un nouveau groupe d’enclaves homæogènes des roches 
volcaniques, les microtinites des andésites et des téphrites ; Bleicher : 
Sur les phénomènes de métamorphisme, de production de minerai de 
fer, consécutifs à la dénudation du plateau de Haye (Meurthe-et- 
Moselle); A. Lacroix : Sur une forme de silice anhydre optiquement 
négative; L. Duparc et F. Pearce: Sur quelques roches granîtoïdes du 
Cap Marsa. Le fasc. 2 de La Géographie. 


M. Giraud signale parmi les ouvrages reçus de l'Etranger : 

Report of the British Association for the Advancement of Science, 
Dover 1899. Dans le vol. LVL, Part I, Febr. 1900 du Quarterly Journal 
of the Geological Society, une étude de M. G.-W. Lamplugh : On 
some Effects of Earth-movement on the Carboniferous Volcanic Rocks 
of the Isle of Man ; une note de M. Gregory : On the Geology and Fossil 
Corals and Echinids of Somaliland, 2 pl. Dans le vol. VIT, N°8, Nov.- 
Déc. 1899, du Journal of Geology : C.-K. Leith : A reference list of sum- 


SÉANCE DU 19 FÉVRIER 1900 87 


maries of literature on North American Precambrian geology 1892 to 
the close of 4898. Dans le vol. XLIX, fase. 2, des Jahrbuch der Kai- 
serlich-Kôniglichen Geologischen Reichsanstalt, une étude de von 
M.-M. Remeë : Beiträge zur Kenntniss der Brachiopoden des Stramberger 
Tithon, avec 2 pl., et un intéressant mémoire de von E. Fugger : Das 
Salzburger Vorland, avec 2 pl. et 30 fig. dans le texte. Dans le 
vol. XXII, 1899, du Giornale di Scienze naturali ed economiche di 
Palermo, une importante étude de M. G.-G. Gemmellaro, sur La 
Fauna dei calcari con Fusulina della valle del Fiume Sosio (Brachio- 
poda), avec 4 pl. 


M. Munier-Chalmas adresse, au nom de ses collaborateurs et 
au sien, tous ses remerciements à Madame Chaper qui a donné, au 
Laboratoire de Géologie de l’Université de Paris, la très importante 
et très intéressante collection de feu Maurice Chaper. 

Il ajoute que les documents recueillis par notre regretté et savant 
confrère seront installés dans la Galerie de Paléontologie de la 
Sorbonne et pourront toujours être très facilement consultés par 
les paléontologistes qui font des études comparatives. 

M. Munier-Chalmas rappelle que les types figurés et décrits ont 
été donnés, du vivant de M. Maurice Chaper, à la collection de 
paléontologie de l'Ecole des Mines, dirigée par M. Douvillé. 


Le Secrétaire donne lecture des communications suivantes : 


M. Kiïilian signale à la Société la découverte qu’il vient de faire 
d’Algues calcaires du groupe des Diplopores dans les calcaires tria- 
siques du Pic d’Escreins au sud-est de Guillestre (Hautes-Alpes). 
C’est la première fois que se trouve constatée d’une façon certaine 
dans la partie française des Alpes, la présence, dans le Trias, de 
ces organismes dont nos confrères italiens avaient à plusieurs 
reprises indiqué l'existence dans la zone frontière et que MM. 
Steinmann et Lugeon ont rencontrés dans le Trias des Alpes suisses. 
M. Kilian rappelle à ce sujet que des Algues calcaires voisines du 
groupe des Diplopores et des Munierix abondent dans certains cal- 
caires zoogènes (et phytogènes) du Crétacé inférieur (Barrémien à 
faciès urgonien) et notamment dans la couche inférieure à Orbito- 
hnes de la zone subalpine ainsi qu’il l’a fait connaître à la Societé 
en 1897, au nom de Maurice Hovelacque et au sien. 


Sur la demande du Président, M. M. Boule fait une communi- 
cation sur l’Antiquité des divers âges de la Pierre en Afrique et parti- 
culièrement en Egypte. 


88 19 Févr. 


SUR | 
L'EXISTENCE DU DÉVONIEN MOYEN DANS L'ILLE-ET-VILAINE 


par M. P. LEBESCONTE. 


Frappoli (1) divisait le Dévonien de Bretagne en 3 régions : celle 
des Grès, à la base, recouverte d’abord par la région des Calcaires, 
puis par celle des Schistes et Grauwackes. 

Dalimier (2) considérait trois assises dans le même Dévonien : 
l’assise des Grès, à la base, surmontée par l’assise des Calcaires, 
alternant avec des schistes fétides noirs et par-dessus l’assise 
schisteuse supérieure composée de couches d’une grauwacke mica- 
cée, séparée par de faibles lits schisteux. 

Depuis, presque tous les géologues ne faisaient plus que deux 
assises dans le Dévonien de la région : les Grès à la base et au dessus 
les Grauwackes schisteuses avec lentilles calcaires intercalées, le tout 
formant le Dévonien inférieur. 

Cependant jusqu'ici J'avais toujours conservé dans mes travaux 
les trois divisions des anciens, parce que j'avais remarqué la grande 
épaisseur des couches schisteuses couronnant les grauwackes. Ces 
schistes que j’ai examinés avec beaucoup de soin depuis quelque 
temps, m'ont fourni après de longues recherches, de nombreux 
fossiles. Ils ne doivent plus appartenir au Dévonien inférieur ; maïs 
leur faune à Goniatites et à Phacops les place dans le Dévonien moyen. 
Les uns correspondent à la couche des Schistes et Grauwackes du Fret 
à Pleurodictyum (Grauwacke de Hierges), les autres (qui les 
recouvrent) aux Schistes de Porsquen, Eïfélien inférieur de M. Bar- 
rois (3). Ils correspondent aux Schistes d’Ixé à Goniatites déjà 
signalés par M. Barrois (4), à ceux de Saint-Julien de Vouvantes 
(Pont Maillet) et aux gisements de Sablé. 

Marie Rouault avait récolté à Gahard quelques-uns de ces fossiles 


(4) Frappout. Sur la disposition du terrain silurien dans le Finistère. B.S.(G.F., 
2e série, vol. 2, 1845. 

(2) DarMier. Stratigraphie des terrains primaires du Cotentin. Paris, 1861. 

(3) Barrois. Des relations des mers dévoniennes de Bretagne et des Ardennes. 
Ann. Soc. géol. N., t. XXVII, 1898. 

(4) Barrois. Ann. Soc. géol. N., t. XXII, p. 305, 1894. 


14900 EXISTENCE DU DÉVONIEN MOYEN DANS L'ILLE-ET-VILAINE 89 


sans en reconnaître l’âge. J’ai trouvé ces Schistes du Dévonien moyen 
dans plusieurs endroits autour de Gahard et de St-Aubin d'Aubigné. 
Ils surmontent constamment le Dévonien inférieur. 

On trouve par conséquent dans l’Ille-et-Vilaine les Grès dévoniens 
puis les Grauwackes avec lentilles calcaires : le tout formant le 
Dévonien inférieur de la région. Enfin, par dessus, la masse impor- 
tante des Schistes et Grauwackes du Fret, recouverts par les Schistes 
de Porsquen : ces deux dernières couches à Goniatites et à Phacops 
formant le Dévonien moyen. Les premières couches (Schistes et Grau- 
wackes du Fret) sont argileuses, d’une couleur gris brunâtre ou 
brun verdâtre. Elles contiennent des nodules siliceux ou ferrugineux 
et quelques petits bancs ou lentilles de calcaire fossilifère. Les 
fossiles sont répandus dans quelques bancs schisteux, dans les 
nodules et dans les bancs calcaires. Les Schistes qui les recouvrent 
(Schistes de Porsquen) sont plus pauvres en fossiles. Ils contiennent 
quelques nodules calcaires et quelques couches de schistes char- 
bonneux. 

A Gahard, Saint-Aubin d’Aubigné et Izé, les couches du Fret 
renferment Anarcestes lateseptatus Beyr. Les couches supérieures 
contiennent Anarcestes subnautilinus? Schlt. 

Voici une coupe allant du village de la Lézais à celui de la Thé- 
baudais, sur l’un des chemins vicinaux de Gahard. 


Si N. 
La Lézais La Thébaudais - 


Z 
Z 4 to 
V L VIDES 
, 


Fig. 1. — Echelle : 1/25000 environ. 


A, Grès dévonien; B, Grauwacke dévonienne ; C, Calcaires dévoniens; 
D, Schistes du Fret et de Porsguen ; KE, Alluvions de la Vallée. 


Le Grès dévonien au sud de la Lézais supporte la Grauwacke du 
Faou, qui contient des intercalations de Calcaire de Néhou au village 
de la Lézais et à celui de la Foulerie. En descendant la vallée vers la 
Thébaudais, on traverse cette Grauwacke fossilifère qui est ensuite 
recouverte par les Schistes et Grauwackes du Fret intercalés de petits 
bancs de calcaires. Des alluvions recouvrent le centre de la vallée. 
De l’autre côté se retrouvent les couches du Fret avec calcaires, les 
Grauwackes du Faou et le Grès dévonien blanc de Gahard. 


90  LEBESCONTE. — DÉVONIEN MOYEN DANS L'ILLE-ET-VILAINE 19 Févr. 


M. Barrois a eu la complaisance de m'envoyer à plusieurs fois 
les déterminations suivantes des fossiles de ces nouvelles couches 
du Fret: 


Phacops Potieri Bayle. 
Dailmanites laciniata Roem. 
Orthoceras sp. 
Anarcestes laleseptatus Beyr. — 
Goniatites plebeius Barr. 
Bellerophon sp. 
Tentaculites scalaris Schlt. 
Cyrtina heteroclyta Defr. 
Pterinea sp. 
Chonetes sarcinulata Schloth. 
Ambocælia umbonata Rou. 
Leptæna interstrialis Phill. 
— depressa Sow. 
— tæniolata Sandb. — Phil- 


lipst. 
Strophomena Thysbe. 
— nov Sp. 


Strophodonta Leblanci Rou. 
- comitans Barr. 

Merista plebeia Sow. 
Atrypa reticularis Sow. 
Athyris concentrica V. Buch. 

— Davousti Vern. 
Orthis Hamoni Rou. 

—  Beaumonti Vern. — O. vul- 

varit. 

—  Eifeliensis Vern. 

—  striatula Schit. 

—  Trigeri Vern. 


Productus subaculeatus Murch. — 
Leptæna fragaria Sow. 
Chonetes Davousti Oehl. 
— sarcinulata Schloth. 
Spirifer Arduenensis Schurn. 
— venus d'Orb. 
—  subspeciosus Vern. 
—  paradoæus Schl. — S. Pel- 
licot de Vern. 
— hystericus Schl.—S. Rous- 
seau Rou. 
Spirigera Sp. 
Pentamerus galeatus Dalm. 
Rhynchonella Pareti Vern. 
= voisine de À. falla- 
ciosa Bayle. 
Meganteris inornata d’Orb. — Me- 
galanteris. 
— Archiaci? Vern. 
Ctenodonta sp. 
Cypricardia elongatr d’Arch. et 
Vern. 
Encrines. 
Aulacophyllum sp. 
Cyatophyllum sp. 
Zaphrentis sp. 
Fistulipora sp. 
Fenestella. 
Pleurodyctium granuliferum Schlü- 
ter — PL problematicum Goldf. 


Dans les schistes supérieurs, qui sont très pourris, je n’ai pu 
trouver jusqu’à présent que Anarcestes subnautilinus? Schlt., et 
quelques autres fossiles qui seront déterminés plus tard. 

Nous avons donc actuellement dans l’Ille-et-Vilaine : 


DÉVONIEN MOYEN ; 


DÉVONIEN INFÉRIEUR 


Schistes de Porsguen. 


Eifélien intérieurs 


Grauwackes et Schistes du Fret. 


Grauwacke du Faou avec lentilles } 
de Calcaire de Néhou. 


Grès de Gahard. 


, Coblentzien. 
} 


} Taunusien. 


soit les trois assises des anciens avec cette seule différence que les 
Schistes supérieurs appartiennent au Dévonien moyen et que l’on 
pourra peut-être y trouver quelques traces du Dévonien supérieur. 


1900 91 


SUR UNE GROTTE D’EFFONDREMENT A COYOLLES (AISNE) 


par M. H. BOURSAULT. 


Lecoq a signalé, dans les environs immédiats de Villers-Cotterets, 
une perte de la rivière l’Automne qui disparaît complètement à 
quelques centaines de mètres de sa source (1). 

La vallée, profondément entaillée dans le calcaire grossier, 
montre, en de nombreux points, des traces évidentes de fractures 
directrices. 

La figure ci-jointe représente une grotte que j’’ai eu l’occasion de 
voir, dans la même région, au fond d’un puits de maison de garde, 
sur la ligne de Soissons, au sud de Coyolles. 

Le puits a 30 mètres de profondeur, il est maçonné jusqu’à 10 m. 
du sol, dans les 
parties inférieu- 
res des sables de 
Beauchamp et 
dans les premiè- 
res couches des 5 

| 
1 
l 
! 


Coupe 


Ssbles de Peau ché&rp 


Calcarïre grossier sup* 


décollement 


caillasses ; au-des- 
sous, ilest simple- 
ment creusé dans 
le calcaire gros- 


Calcarre grossier moyen 


f Cerrthrur g'panleusn 


sier moyen et in- 
férieur. 

Au niveau du 
Cerithium gigan- 
teum, s'ouvre une 
galerie surbaissée 
que j'ai pu explo- 
rer sur une lon- 
gueur de 70 m.;1a 
largeur varie de 


Sables du Sorssonnars 


Plan 
Q 5 
In. ll 

00 es 22 7m couloir : 

d ï 

ne 
Puits © 
ST EE EE = = - 


Section moyenne 


PANNE TNT A 


Fig. 1. 


5 à 12 m. et la hauteur de 1 m. 25 à 1 m. 80. Vers l’extrémité la plus 
éloignée du puits, il faut ramper dans un couloir de 0 m.50 de hauteur 


(1) H. Lecoo. Eléments de géologie et d'hydrographie, t. 1°1, 1838. 


92 BOURSAULT. — GROTTE D’EFFONDREMENT A COYOLLES 49 Févr 


et de 2 m. de longueur, pour atteindre une chambre de 2m. de haut 
et de 10m. delarge.Là, comme en quelques points de la galerie, le sol 
est recouvert par des blocs tombés de la voûte. La section moyenne 
est grossièrement elliptique, avec manque absolu de contact latéral, 
entre les parois inclinées et le sol de la galerie. Les caractères d’ar- 
rachement sont nets partout et principalement dans les points où 
les éboulements ultérieurs n’ont pas recouvert le radier. 

Un décollement de 0 m. 50 existe sur toute la circonférence du 
puits, à la tête du calcaire grossier moyen. 

L'eau souterraine, dont les fluctuations sont ici peu importantes, 
ainsi que j'en ai eu la preuve par l'observation des parois du puits, 
ne semble pas avoir jamais atteint la voûte qui, pas plus que les 
autres parties d’ailleurs, ne porte de traces de corrosions. L'eau est 
cependant très chargée de bicarbonate de chaux ; quand j'ai par- 
couru la grotte, le niveau hydrostatique atteignait à peine les parties 
basses ; l’eau avait déposé en s’abaissant, sur toutes les saillies, une 
plaque fine de cristaux de calcite. 

Le carbonate de chaux, emprunté à la roche calcaire, dans des 
parties plus ou moins éloignées, s’est déposé ici dans les conditions 
ordinaires, par suite du départ de l’acide carbonique ; ce gaz est en 
trop faible quantité pour être perceptible dans l'atmosphère de la 
grotte, et le puits, formant cheminée d’appel, entretient une circu- 
lation d’air appréciable. 

L'orientation de la galerie, légèrement curviligne, est sensiblement 
N.O.-S.E. Sa formation a pour origine évidente la circulation in- 
tense de l’eau souterraine et les dissolutions de calcaire qui en résul- 
tent, au niveau des couches situées au-dessous de l’excavation. 
Dans la grande épaisseur de terrains perméables de la base du 
tertiaire, il y a, en particulier, une circulation très active, sous le 
calcaire grossier, au-dessus d’un petit lit d'argile violette très peu 
épais qui existe d’une façon très constante, à la tête des sables du 
Soissonnais dans toute cette région. 

La grotte doit être en relation avec la surface du sol, par des fis- 
sures naturelles, le renouvellement facile de l’air en est une preuve: 
mais ces communications ne sont pas visibles dans la forêt. J’ai 
seulement pu observer un aven parfaitement caractérisé dans le 
prolongement de la ramification la plus méridionale de l’Automne. 
Or, ce vallon est précisément parallèle à la grotte, à une distance de 
1.500 mètres, et appartient comme elle, à un réseau de fractures qui 
ont déterminé la direction des écoulements souterrains et ensuite 
celle des érosions superficielles. 


1900 93 


CONTRIBUTION A LA GÉOLOGIE DE ROMORANTIN 


l. — STRATIGRAPHIE 


par M. G. DOLLFUS. 


En recherchant l’étendue des Sables de la Sologne j'ai eu l’occa- 
sion d'examiner les environs de Romorantin en compagnie de notre 
confrère M. Gauchery et j’exposerai rapidement nos observations 
sur la structure de cette région. J’ai recueilli, pendant cette course, 
une grande quantité de Bryozoaires dans la craie sénonienne de la 
carrière Amoureux, et M. Canu, qui s’est occupé avec succès de ces 
petits animaux dans ces dernières années, a bien voulu en faire 
l'examen et on trouvera son étude paléontologique annexée à ma 
note stratigraphique. 

La carte géologique, au 1/80.000, de Romorantin, due à M. Dou- 
villé, figure deux petits pointements crayeux fort intéressants au 
milieu d’une vaste étendue de tertiaire et je les ai immédiatement 
recherchés. Ils s’alignent en réalité, couverts seulement par l’argile 
à silex, sur une étendue assez grande, suivant une ligne anticlinale 
N.0.-S.E. parallèle aux autres plissements de la région. 

La carrière la plus importante de craie, qui n’est plus exploitée 
depuis longtemps malheureusement, est située à Romorantin, au 
faubourg Saint-Roch, sur la route de Loreux, vers l'altitude de 
104 mètres. On voit au sommet des sables argileux assez fins, gris 
ou blancs, qui appartiennent au niveau des Sables de la Sologne ; 
ces sables ravinent profondément une argile à silex d'épaisseur 
variable et de couleurs diverses ; blanche, grise, jaune ou verdäâtre 
avec amas confus de silex, souvent très gros, de forme arrondie, à 
surface blanche et à cassure jaune. Au-dessous apparaît une craie 
d'un blanc-jaunâtre, grenue, profondément altérée au sommet et 
fort inégale. Les bancs tendres du sommet n’ont pas plus de 2 à 3 
mètres, elle est compacte et solide à la partie moyenne et tout à 
fait dure vers la base ; on y remarque des lits de silex un peu diffus, 
souvent très gros, qui sont inclinés de 4 à 8 degrés vers le sud. 
Outre les Bryozoaires dont il sera question plus loin, on ne trouve 
que de menus débris peu déterminables : osselets d’Astéries, soies 


94 G. DOLLFUS ET F. CANU 19 Févr. 


d'Echinides, baguettes de Cidaris, Térébratulines, Globigérines et en 
abondance une petite Ostreu, que je n'ai pu déterminer, appartenant 
à un groupe qui relie l’Ostrea auricularis à l’Ostrea lateralis et à 
l’Ostrea eversa. 

Le second affleurement crétacé est visible dans la berge de la rive 
droite de la Sauldre, au moulin de Longueval ; la carrière, autrefois 
importante, est fermée. J’y ai recueilli un petit nombre de moules 
d’Acéphales et entre autres un gros Cardium : Cardium (Granulo- 
cardium) productum Sowerby, de la craie de Gosau dont j'ai indi- 
qué déjà l'intérêt (1). 

Cette craie calcaire de couleur jaune, piquetée de points noirs, 
est en lits irrégulièrement endurcis, l’argile à silex la surmonte 
et occupe toute la surface du coteau. Cette même argile à silex se 
poursuit sur la rive gauche de la Sauldre, vers le château de 
Portail, son extension réelle étant masquée par des sables dilu- 
viens graveleux, grossiers. À la Ratière un puits profond de huit 
mètres a rencontré la craie. Du côté de Villeherviers les carrières 
de cailloux diluviens sont nombreuses, on y observe un amas confus 
de silex crétacés remaniés et de sables de la Sologne avec grains 
granitiques nombreux. 

Au faubourg d'Orléans, au lieu dit les Etangs (altitude 95 mètres) 
c’est l’argile à silex qui affleure; on la suit sous Bel-Air (altitude 
106 m.), et à Lanthenay (altitude 107 m.) plusieurs vastes exploita- 
tions de silex sont en pleine activité, ces silex non roulés, naturelle- 
ment arrondis, parfois cassés, montrent une patine blanche et une 
cassure jaune ou blonde, les Spongiaires n’y sont pas rares et l’argile 
généralement blanche est souvent aussi panachée de rouge, de vert 
et de gris. 

Sur le revers sud de cette ride crétacée on découvre directement 
sur l'argile à silex les marnes du Calcaire de Beauce, je les ai ren- 
contrées à Lanthenay, à la Grange-Neuve (cote 91), au faubourg 
d'Orléans (altitude 96 m.), et, un forage profond situé dans le haut 
de la ville et dont MM. Gauchery et de Grossouvre se réservent 
d'entretenir quelque jour la Société, les a rencontrées sur une épais- 
seur de 18 m. entre les altitudes de 71 et 89 m. Elles descendent plus 
bas au sud de la ville et nous les avons‘retrouvées sur la rive gau- 
che de la Sauldre, à La Bèche, dans un puits domestique, à une fai- 


(1) Bull. Service Carte géologique, tome X, page 4 (1898). 
La dernière appréciation de M. Canu est que la craie de Romorantin est supé- 
rieure à celle de Villedieu et a beaucoup d’analogie avec le niveau à Bryozoaires de 


Fécamp qui occupe le niveau du Sénonien moyen. 


1900 CONTRIBUTION À LA GÉOLOGIE DE ROMORANTIN 95 


ble profondeur, sous le diluvium à l'altitude de 90 m., c’est enfin la 
même formation qui est visible dans les petites tranchées de la gare 
de Romorantin, à la même altitude. 

Au nord, les affleurements de Marne de Beauce sont très limités, 
ils sont presque immédiatement cachés par les Sables de la Sologne 
nettement transgressifs ; la carte les montre cependant à Villeher- 
viers et dans la vallée de la Rère, sur les berges, divers affleurements 
sont recherchés pour le marnage, masqués rapidement par le cail- 
loutis diluvien. 

Les Sables de la Sologne sont visibles sur les deux versants de la 
ride crétacée. Ils couvrent le flanc du coteau qui, du faubourg 
d'Orléans, descend au faubourg de Blois. On les a trouvés dans le 
forage artésien entre 99 et 89 mètres et ils semblent former la cou- 
verture du mamelon depuis la cote 101 jusqu’à la tranchée du 

“chemin de fer, au bas de la ville, à l'altitude de 87 m. A Bel-Air ils 
sont compris entre 98 et 107 mètres ; on trouve à leur base de gros 


S.0. 71.de LaubI d'Orleans 2 N.E. 
œ oe : 1027 Les Etangs Bel Au 
907? Forage 9m 107" 


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(LS au En | 2 * F À Memo 
Fig. 2. 


Coupes à Romorantin. 


4, Sables de la Sologne; 3, Marnes de Beauce; 2, Argile à silex; 
1, Craie sénonienne. 


grès lustrés, remaniés, dont l’âge est encore indéterminé. Les lits 
d'argile grise ou verte qui coupent les Sables de la Sologne per- 
mettent l’établissement d’abreuvoirs et de lavoirs fort utiles dans 


96 G. DOLLFUS ET F. CANU 19 Févr. 


cette région perméable. Sur la route de Blois, à Vitré, à La 
Grange, les Sables de la Sologne sont visibles vers 102 mètres. 

D'autre part, nous avons rappelé leur présence au sommet de la 
carrière Amoureux, au lieu dit «Maisons Neuves », vers 104 mètres 
et tout le plateau dans la direction de Villeherviers en est couvert. 

Vers le sud, ils sont remaniés dans le diluvium et forment des 
paquets dans l'argile à silex; nous n’avons pas vu de gisement 
important à signaler. 

Deux coupes presque parallèles passant par les coteaux sur 
lesquels la ville est bâtie, résumeront tous ces détails (fig. 1-2, p. 95). 

J'ai revu la Craie de Romorantin avec ses fossiles à Soings (altit. 
106 m.) sous les marnes de Beauce et les sables faluniens ainsi 
qu'aux hameaux voisins de Puits-Berleau, Hadry, Champdilly, La 
Princerie. Toute cette région qui est située en bordure du Massii 
crétacé de la Grande-Brosse, est en Craie sénonienne (c’) et non pas 
en Turonien (cf) ainsi qu'il est indiqué sur la Carte, il y a là un 
accident anticlinal distinct de celui de Romorantin et situé plus au 
sud. 

Quant à l’anticlinal de Romorantin, c’est celui d’Herbault, venant 
de l’ouest de Blois, il passe à Cheverny, et, de Romorantin, il se 
dirige sur Vierzon ; nous aurons certainement l’occasion d’en 
reparler dans quelque autre publication. 


Il. — PALÉONTOLOGIE 


par M. F. CANU. 


CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES SUR LA FAUNE DE LA CRAIE DE ROMORANTIN 


La craie de Romorantin est essentiellement formée de Bryozoaires 
entiers ou en débris. Au lavage il reste à peine un cinquième de 
matières étrangères : argileuse ou sableuse. 

Cet amoncellement de Bryozoaires est commun dans les terrains 
crétacés de tous les pays. Mais la faunule de Romorantin est domi- 
née par une seule espèce: Entalophora proboscidea Edw., que je n'ai 
jamais vue en telle quantité ; il y en a des millions et des millions 
de colonies. Sans exagération il y a cinquante fois plus de colonies 
de cette espèce que de toutes les autres réunies. 

Ces bryozoaires sont en calcite translucide, ce qui en rend l'étude 


1900 CONTRIBUTION À LA GÉOLOGIE DE ROMORANTIN 97 


assez minutieuse, les petits ornements étant peu visibles. Leur re- 
production microphotographique ne donne rien de bon. Ils sont 
généralement bien conservés. Les colonies sont très souvent brisées, 
mais jamais roulées. Ce sont là les indices d’une sédimentation très 
rapide sous l'influence d’un faible courant temporaire. 

Je n’ai pas encore eu l’occasion d’étudier un nombre suffisant de 
localités sénoniennes pour pouvoir assigner un niveau précis à la 
craie de Romorantin, d’après la seule connaissance des Bryozoaires. 
Les espèces les plus communes du niveau classique de Tours (San- 
tonien) n’existent pas ici (1). Nous sommes donc manifestement au- 
dessus de ce niveau. D'autre part, certaines espèces caractéristiques 
du niveau de Meudon, telles que Onychocella disparilis, Porina 
fiiformis, etc. (2), sont absolument absentes. La conclusion logique 
est que la Craie de Romorantin est située entre le niveau de Tours 
et celui de Meudon. 

Peut-on connaître les conditions bathymétriques du dépôt? Deux 
espèces vivent encore actuellement : Stomatopora granulata Edw. et 
Entalophora proboscidea Edw. Or, ce sont des espèces d’eau profonde. 
On les trouve habituellement à des profondeurs variant de 40 à 
180 mètres. 


FAUNULE DE LA CRAIE DE ROMORANTIN 


Dans le tableau suivant qui résume la faunule des Bryozoaires de 
Romorantin, j’indique seulement en bibliographie, non la référence 
spécifique mais la figure à laquelle se rapportent les échantillons. 
Le degré d’abondance est indiqué entre parenthèses. 


Ordo : Cheilostomata Busk. 
Subordo : Diplodermata J. Jullien, 1881, 


Fam.: Membraniporidæ (Auct.) 


1. MEMBRANIPORA MONILIFERA d'Orb., 1851 (r). 


Semiflustrina monilifera d’Orb. P. K. Bryoz. crét., p. 577, pl. 732, 
fig. 6-9. 


(1) Onychocella Nerei, Melicertites magnifica, Ogivalia Santonensis, Elea 
lamellosa, etc. 

(2) J'ai coutume de trier une quantité de matériaux assez considérable pour 
me permettre d'employer ces arguments négatifs. 


5 Juin 1900. — T. XXVIII. Bull. Soc. Géol. Fr. — 7 


98 G. DOLLFUS ET F. CANU 19 Févr. 


Cette espèce existe dans la craie de Tours et d’après d’Orbigny 
dans celle de Fécamp. 


2. MEMBRANIPORA RUSTrICA d’Orb., 1851 (r). 


Membranipora rustica d'Orb. P. K. Bryoz. crét., p. 558, pl. 729, 
fig. 21-22. 


3. MEMBRANIPORA OVALIS d’Orb., 1851 (rr). 


Biflustra emarginata d'Orb. P. F. Bryoz. crét., p. 278, pl. 696, 
fig. 5-7. 

L'examen des originaux de la collection de d’Orbigny m’a con- 
vaincu que Biflustra emarginata d’Orb. est une modification mor- 
phologique de Biflustra ovalis d’Orb. 


4. MEMBRANIPORA LATOMARGINATA noOV. sp. (c), fig. À et 2. 


Zoarium quadrangulaire ou pentagonal. Zoëcies ovales saillantes 
en avant. Area régulière, elliptique, allongée. Cadre large, plus 
élargi en bas de l’opésie, finement 
strié. Souvent des cellules closes. Ovi- 
celle inconnu. 

Les mesures extrêmes sont : 


Area : longueur — 030 — (mm42, 
» :largeur — Onm{0 — Qmmf4. 
Zoécie : longueur = 0mm42 — Oumé2. 
»  :largeur — 0230 — Onm36. 


Les cellules sont très inégales. Les 
plus grandes sont à la bifurcation des 
tiges ou en bas des fragments. 

Cette espèce se rapproche beaucoup, 
tant par les mesures micrométriques 


Fig. 1. 
Ë que par l’aspect, de Biflustra limbata 
Fig. 1. —- Membranipora lato- . 
marginala (nov. sp.) X 20.  d’Orb. 
Fig. 2. — La même. X 40 mon- Cette dernière n’est représentée 


trant les stries du cadre. dans la collection de d’Orb. que par 


un seul exemplaire. Les cellules y sont ectocystées, ce que je n’ai 
jamais constaté sur les nombreux exemplaires de Romorantin qui 
ont, en outre, un area plus étroit et un cadre plus large. 


1900 CONTRIBUTION À LA GÉOLOGIE DE ROMORANTIN 99 


3. MEMBRANIPORA OBLONGA d’Orb., 1851 (r), fig. 3. 

Biflustra oblonga d'Orb. P. F. Bryoz. crét., p.270, pl. 694, fig. 1-3. 

Les échantillons de Romorantin sont 
encroûtants. Ils sont ovicellés souvent, 
et ils portent un aviculaire sur l’ecto- 
cyste inférieur de la cellule. J’ai com- 
paré mes échantillons avec l'original de 
Biflustra oblonga qui est au Muséum. 
C’est bien le même aspect ; ce sont aussi 
les mêmes mesures micrométriques. La 
reptation et la présence d’un aviculaire 
ne sont pas des caractères spécifiques 


s les ipores. Fig. 3. — Membraniporu 
dans les Membranipores En AO CSS 


Fam. : Onychocellidæ J. Jullien, 1881. 


6. QUADRICELLARIA EXCAVATA d'Orb., 1851 (r). 


Quadricellaria excavata d'Orb. P. F. Bryoz. crét., p. 34, pl. 652, 
fig. 10-13. 


Craie de Rugen (Marss.). Craie de Ciply et de la Malogne (Perg.). 


7. ONYCHOCELLA IRREGULARIS Hag., 1851 (rr). 


Cellepora irregularis Hagenow. « Maastrichter », p. 92, pl. 11, 
fig. 14, 

Espèce très polymorphe, abondante surtout dans le Crétacé supé- 
rieur. 

Craie de Maestricht (Hag.), de Rugen (Marss.), de Suède (Hennig). 


S. ONycaocELLaA Actis d’Orb., 1851 (c). 


Eschara Acis d’Orb. P. F. Bryoz. crét., p. 114, pl. 662, fig. 10-12 et 
pl. 676, fig. 1-5. | 

Espèce très cosmopolite et très polymorphe. Les échantillons de 
Romorantin ont un cadre crénelé. La présence de ces ornements 
n’est pas suffisante pour créer une espèce nouvelle, car j’ai pu me 
convaincre que cette denticulation se produit sur des échantillons 
d’autres localités dont J'ai dépouillé de très nombreuses séries. Le 
fait est simplement général ici. Fossile du Cénomanien, du Turonien 
et du Sénonien. 


100 G. DOLLFUS ET F. CANU 19 Févr. 


9. ONYCHOCELLA INDISTINCTA Marss., 1887 (cc), 
fig. 4. 


Vincularia indistincta Marsson. PalϾont. 
Abhand. « Rugen », p. 65, pl. 6, fig. 7. 


Jamais espèce n’a mieux mérité son nom. 
Le dessinateur a essayé de rendre l’aspect 
d’une cellule et d’un onychocellaire. Mais en 
réalité les contours sont très vagues et très 
indécis. 

Fig. 4. — Restaura- ‘ 


tion de Onychocella 
indistincia Marss. 


X 930. 


10. ONYCHOCELLA DOLLFUSI nov. Sp., (c), fig. 5 et 6. 


Zoecies allongées, indistinctes. Opesie ronde ou ovale, allongée. 
Cryptocyste indiqué seule- 
ment par une impression 
à la partie inférieure de 
l’opésie. Onychocellaire très 
grand, intercalé; la pointe 
débordante, très saillante 
en avant ; ouverture ellip- 
tique, très allongée. 

La réduction du crypto- 
cyste caractérise suffisam- 
ment cette espèce pour 
qu'il ne soit pas nécessaire 
d’en donner les mesures 
micrométriques. 


Fig. 5 et 6. — Onychocella Dollfusi (nov. sp.). 
CMS: 


Fam. : Opesiulidæ J. Jullien, 1888. 


11, GARGANTUA XANTHE d'Orb., 1851 (rr). 


Cellepora Xanthe d’Orb. P. F. Bryoz. crét., p. #14, pl. 748, fig. 5-7. 
J'ai été particulièrement heureux de retrouver cette espèce sur 


l'existence de laquelle j'avais des doutes. La figure de d’Orbigny 
est exacte. 


1900 CONTRIBUTION A LA GÉOLOGIE DE ROMORANTIN 101 


12. RaaGasosromaA EDuSA d’Orb. 1851, var. FAzcIFORMIS(r'), fig.7. 


J'ai attribué les échantillons de Romorantin à E. Edusa d’Orb. 
d'après les mesures micrométriques, car 
d’après l’aspect, la transparence des cel- 
lulesest telle qu'il est très difficile de 
juger des autres caractères. Les pseudo- 
onychocellaires sont légèrement falciformes 
ce qui différencie suftisamment cette nou- 
velle variété du type même de d’Orbigny. 
De plus, la fig. 14 de la pl. 667 de l’ouvrage 
de d'Orbigny rend très mal l’originalquiest  Fis-K7. — Rhagasostoma 


6 à Edusa dOrb., var. 
conservé au Muséum. Falciformis. X 15. 


Ordo: Cyclostomata Busk. 
Fam. : Diastoporidæ Perg., 1889. 


13. STOMATOPORA GRANULATA Edw., 1837 (r). 


Stomatopora granulata Edw. A. S. Nat. Mém. sur Crisies, etc., 
D45 pl 46;tis. 1 

Espèce très cosmopolite débutant dans le Néocomien et vivant 
encore actuellement au Japon, en Australie, en Amérique, en An- 
gleterre, dans le golfe de Gascogne, aux îles Shetland, etc. 


14. DrasToPoRA PapiLLosA Reuss, 1847 (rr). 


1889. Diastopora papillosa Pergens. « Revision ». Bull. Soc. géol. 
Belge, p. 334, pl. 11, fig. 6 et 9; pl. 12, fig. 1. 

Du Cénomanien au Danien. Pergens l’a trouvée à Chartres (l'Arche 
de Lèves) et à Saint-Paterne. 


15. Discosparsa sIMPLEX d’Orb., 1852 (rr). 


Discosparsa simplex d’Orb. P.F. Bryoz. crét., p.823, pl. 460, fig. 5-8. 
Cette espèce existe encore dans la craie de Ciply et de Maestricht. 


Fam. : Entalophoridæ Perg., 1889. 


16. ENTALOPHORA PROBOSCIDEA Edw., 4838 (En quantité pro- 
digieuse). 

Toutes les variations morphologiques de cette espèce sont repré- 

sentées à Romorantin. La forme /linearis d'Orb. (loc. cit., p. 792, 

pl. 622, fig. 5-7} est particulièrement bien conservée et ofire des 


102 G. DOLLFUS ET F. CANU 19 Févr. 


échantillons magnifiques. Espèce très cosmopolite, débutant dans le 
Néscomien et vivant encore actuellement dans la Méditerranée, dans 
l’Adriatique, dans le Golfe de Gascogne, etc. Pergens la signale à Char- 
tres (l’Arche de Lèves), Saint-Paterne, Lavardin, La Ribochère. 


17. ENTALOPHORA PROBOSCIDEA Variété RUSTICA Hag., 1851. 


1851. Entalophora rugosa d’Orb. P. F. Bryoz. crét., p. 795, pl. 754, 
fig. 18-20. 

Très commune à Romorantin et admirablement conservée. Per- 
gens la signale à Chartres (L’Arche, Cachenback). 


18. ENTALOPHORA PULCHELLA Reuss, 1847 (c). 


1851. Laterotubigera transversa d’Orb. P. F. Bryoz. crét., p. 717, 
pl. 622. fig. 8-10. 

Outre la forme en Laterotubiyera on trouve encore à Romorantin 
la forme plus normale à tubes saillants. Espèce très cosmopolite 
répandue du Néocomien au Tortonien. Pergens l’a trouvée dans la 
craie de Chartres (Cachenback, L’Arche). 


19. MESENTERIPORA COMPRESSA d’Orb., 1852 (c). 


Mesenteripora compressa d’Orb. P. F. Bryoz. crét., p. 811, pl. 756, 
fig. 10-13. 

Les échantillons de Romorantin se rapportent rigoureusement à 
la figure donnée par d’Orbigny. Cette espèce a été identifiée avec 
Diastopora Michelini du Bathonien au M. meandrina Wood. Je 
crois que c’est une erreur. Ces deux dernières espèces offrent sur 
les zoécies adultes une sorte de dépression canaliforme qui n’existe 
pas sur l’espèce de d'Orbigny. La cause de cette espèce esi proba- 
blement une illusion d'optique, car dans Mes. compressa d’Orb. 
les deux tubes latéraux adjacents à un troisième sont souvent plus 
saillants que lui, offrant ainsi dans un examen superficiel, l’aspect. 
de la dépression signalée dans l’espèce de Wood. Mais un examen 
attentif rétablit les choses. J’ai d’ailleurs de Tours une espèce 
proche de D. Michelini, offrant le même aspect et qui n’est pas W. 
compressa d’Orb. Je m'en tiens donc à l’espèce de d’Orbigny dans 
les limites que Pergens lui assigne ((« Révision », p. 368). 


20. HETEROPORA LIGERIENSIS d’Orb., 1852 (r). 


Multizsonopora Ligeriensis d'Orb. P. F. Bryoz. crét., p. 927, pl. 772, 
fig. 4-6. 
Pergens à trouvé cette espèce à Saint-Paterne et à La Ribochère. 


1900 CONTRIBUTION A LA GÉOLOGIE DE ROMORANTIN 403 


21. HETEROPORA FRaNCcQaNA d’Orb., 1852 (r). 


Clausa Francqana d’'Orb. P.F. Bryoz. crét., p. 898, pl. 766, fig. 13-15. 

L'original manque dans la collection de d’Orbigny au Muséum. 
Les échantillons de Romorantin se rapprochent beaucoup de la 
figure donnée par d’Orbigny. 


Fam. : Idmoneidæ Perg., 1889. 


22. IDMONEA comMunis d’Orb., 1852 (c). 


Idmonea communis d'Orb. P.F. Bryoz. crét., p.745, pl. 750, fig. 6-10. 

Cette espèce se trouve principalement dans les parties supérieures 
du Crétacé. Rarissime à Tours, on la trouve communément dans l’île 
de Rugen (Marss.), en Suède (Hennig). Pergens l’a trouvée dans la 
craie de Chartres (Cachenback, L’Arche). 


Fam. : Fascigeridæ Perg., 1889. 


23. Fascrpora MEuDonENsis d’Orb., 1852 (c). 


Fasciporina Meudonensis d'Orb. P.F. Bryoz. crét., p. 694, pl. 627, 
fig. 22-25. 


Fam. : Lichenoporidæ Perg., 1889. 


24. LICHENOPORA ORGANISANS d’Orb., 1852 (rr). 


Radiotubigera organisans d’Orb. P.F. Bryoz. crét., p. 757, pl. 646, 
fig. 9-13. 

Cette espèce a été trouvée dans la craie de Chartres (Perg.), de 
Ciply (Perg.), de Danemark (Perg.), de Suède (Hennig), d'Angleterre 
(Vine). d’Orbigny dit qu'elle est commune à Fécamp. 


25. PAVOTUBIGERA FLABELLATA d’Orb., 1852 (rr). 
Pergens a identifié cette espèce avec Lichenopora Gaudryana. C’est 
à peu près certain. Je n’ai trouvé qu’un exemplaire à Romorantin. 
Il est identique avec ceux de Tours. 
Fam. : Cytisidæ d’Orb., 1852. 
26. TRUNCATULA ACULEATA Mich., 1845 (r'). 


Truncatula carinata (Reuss), d’Orb. P. F. Bryoz. crét., p. 1058, 
pl. 797, fig. 5-15, 


104  G. DOLLFUS ET F. CANU. — GÉOLOGIE DE ROMORANTIN 19 Févr. 


Espèce débutant dans le Cénomanien, mais n’ayant jamais été 
signalée plus haut que Meudon. Pergens l’a trouvée à Lavardin et à 
Chartres (L’Arche de Lèves). 


27. TRUNCATULA TETRAGONA Mich., 1845 (cc). 


Truncatula gracilis d'Orb. P. F. Bryoz. crét., p.1059, pl. 798, fig. 1-5. 
Cette espèce n’a pas encore été signalée plus haut que Meudon. 
Je l’ai de Tours. Pergens l’a signalée à Lavardin. 


Fam. : Melicertitidæ d’Orb.. 1852. 


28. SEMIELEA PLANA d’Orb., 1852 (r). 


Semielea plana d'Orb. P. F. Bryoz. crét., p. 638, pl. 738, fig. 12-14. 


29. ELEA LAMELLOSA d’Orb., 1852 (rr). 


Elea lamellosa d’Orb. P. F. Bryoz. crét., p. 632, pl. 625, fig. 11-15. 

Très abondante à Tours, cette espèce est très rare à Romorantin. 
Elle est bien reconnaissable à ses cavités origelliennes et à ses éléo- 
cellaires en forme de cellules. Pergens la signale de Lavardin. 


30. MELICERTITES UNDATA d’Orb., 1852 (rr). 


1852. Melicertites undata d'Orb. P. F. Bryoz. crét., p. 625, pl. 
737, fig. 11-14. 

Cette espèce n’a pu être étudiée par Pergens. C’est une chance de 
l’avoir retrouvée. Elle est caractérisée par ses éléocellaires peu 
différenciés des zoécies et qui sont assez mal figurés dans le bas de 
la figure de d’Orbigny. 


REMARQUES 


Les Lunulites qui sont des espèces arénicoles manquent totale- 
ment à Romorantin. Elles sont déjà rares à Tours, où la craie est 
cependant beaucoup plus sableuse. Les Céidées manquent aussi. 
Cette famille atteint d’ailleurs son maximum de développement 
dans le Santonien. 


105 


Séance du % Mars 1900 


PRÉSIDENCE DE M. A. DE LAPPARENT, PRÉSIDENT 


M. L. Gentil, Secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la 
dernière séance. La rédaction de ce procès-verbal est adoptée. 


Le Président proclame membres de la Société : 


MM. Julien Raspail. à Arcueil-Cachan (Seine), présenté par 
MM. Schlumberger et Adrien Dollfus. 
Claudius Gaillard, Chef de laboratoire au Muséum 
d'Histoire Naturelle de Lyon, présenté par MM. A. Gaudry 
et À. de Lapparent. 


M. Gentil signale parmi les dons reçus à là Société : 

10 Le 4er fascicule, t. V, des Travaux du Laboratoire de Géologie de 
la Faculté des Sciences de l’Université de Grenoble ; 2° La 2° année 
du Répertoire bibliographique des principales revues françaises 
pour l’année 1898, par D. Jordell ; 3° Les C.-R. de l’Académie des 
Sciences renfermant plusieurs notes : Déformation tétraëdriquete la 
Terre et déplacement du pôle, par M. Marcel Bertrand ; Examen des 
fossiles rapportés de Chine par la Mission Leclère, par M. Douvillé ; 
Sur l’Oligocène de la région comprise entre Issoire et Brioude, par M. 
Giraud ; Sur la dénudation de l'ensemble du plateau lorrain et sur 
quelques-unes de ses conséquences, par M. Bleicher. 


M. Giraud, Vice-Secrétaire, signale parmi les ouvrages reçus de 
l'Etranger : 

Deux études de F. Sacco : L'Appennino della Romagna ; Glianfi- 
teatri morenici del Veneto. Dans le vol. IV, part [, du Geological 
Survey of Canada: À revision of the genera and species of canadian 
palæozoic corals, par Lawrence M. Lambe. 


M. D.-P. Œhlert offre à la Société, de la part de M. Kerforne, 
une Note sur l’Ordovicien du Sud de Rennes, dans laquelle l’auteur 
fait connaître un certain nombre de divisions basées sur des carac- 
tères pétrographiques et paléontologiques. 


M. Depéret présente une Note imprimée de M. Roman, sur La 
faune lacustre de l’Eocène moyen du Midi de la France. Ce travail, 
accompagné de deux planches, a été fait dans des conditions de 


106 SÉANCE DU 5 MARS 1900 


rigueur comparative parfaite, gràäce à l’obligeance de M. Benecke, 
qui a communiqué à l’auteur les spécimens-types de Bouxwiller, 
étudiés par M. Andreæ ; de M. Trutat qui a envoyé des types de la 
collection Noulet qui n’ont jamais été figurés, de M. St. Meunier 
qui a envoyé des types du bassin de Paris, grâce enfin à l’examen 
d’une série remarquable de spécimens du Languedoc et de Provence, 
recueillis par l’auteur, ou communiqués par MM. Pellat, Miquel, 
Nicolas, etc. 


M. Marcel Bertrand analyse un récent mémoire de M. Groom 
sur les Malvern Hills (1). Les Malvern Hills sont un bourrelet de 
gneiss amphibolique qui, à l’est du pays de Galles, sur 15 kilomètres 
de long, se dresse entre la région silurienne et le Trias, dont le 
sépare une grande faille d’affaissement. A l’ouest, des lambeaux de 
Cambrien bordent les gneiss : d’abord quelques quartzites à Kutor- 
gina cingulata (zone à Olenellus), et en un point une étroite bande 
calcaire, puis des grès (grès d’Hollybush}), sans fossiles ; enfin 
des schistes noirs avec nombreuses intrusions basiques (une fouille 
dans des schistes de même nature a fourni au nord du massif des 
Olenus) et des schistes gris, contenant au sommet Dictyonema 
sociale. Le Silurieu supérieur, débutant par les grès de May Hill, 
s'appuie, sans contact visible, sur cette série. M. Groom pense 
que c’est partout par faille, et la similitude constante des pendages 
fait penser que cette faille est une faille oblique, plus ou moins 
parallèle aux bancs. 

En analysant les rapports du Cambrien et des gneiss, M. Groom 
a montré que, le plus souvent, le Cambrien plonge sous les gneiss, 
et que, quand il en est autrement, le Cambrien forme un pli ren- 
versé vers l’est, et comme on trouve alors, entre le Cambrien 
et le gneiss, le quartzite ou le calcaire inférieur, il faut en conclure 
que, non seulement la faille de chevauchement a été plissée, mais 
que les couches cambriennes, avant ce plissément, étaient ren- 
versées près du contact. 

A l’intérieur de la bande de gneiss, se voient de longues dépres- 
sions longitudinales, où l’on rencontre des lambeaux de grès de 
May Hill, ou moins souvent des lambeaux de Cambrien. La coupe de 
Winter Combe semble montrer avec une grande probabilité que ces 
derniers sont encore renversés, et quant aux lambeaux de grès de 
May Hill, M. Groom a prouvé qu’on ne pouvait attribuer leur pré- 
sence à une transgression du Silurien supérieur ; il les explique par 


(1) Quart. Journal, 1899, p. 129, et 1900, p. 138. 


SÉANCE DU D MARS 1900 107 


des enfouissements dans des plis écrasés, sur les flancs desquels 
tout le Cambrien aurait été étiré et aurait disparu ; mais toutes les 
coupes se simplifient et s'expliquent bien mieux par des réappari- 
tions d’un substratum silurien. 

Un argument indirect confirme cette interprétation : une faille 
transversale (Goulett pass), postérieure au Trias, a abaïissé la partie 
sud ; si le gneiss est un pli anticlinal avec racine, son affleurement 
doit être évidemment plus étroit dans la partie affaissée que dans 
l’autre ; il est au contraire plus large, et par conséquent la bande 
gneissique doit correspondre, non à un anticlinal, mais à un 
synclinal. 

Au nord, le tunnel de Malvern s’est engagé sous les gneiss, et a 
rencontré des schistes (Wenlock et Ludlow) avec un banc de cal- 
caire horizontal. 

Enfin la bande gneissique se prolonge au nord par quelques 
lambeaux isolés, qui semblent manifestement enfouis dans le 
Silurien. La coupe de l’un d’eux (Martley) montre une bande de 
gneiss superposée à un quartzite cambrien presque horizontal. 

M. Bertrand conclut que les Malvern Hills représentent non un 
noyau anticlinal déversé vers l’ouest, mais une nappe de recou- 
vrement, d’origine inconnue, entièrement superposée au Silurien, 
et comparable aux nappes charriées, bien connues maintenant, 
du Nord de l’Ecosse (1). 


M. Depéret présente à la Société une série de pièces osseuses 
de Dinosauriens récemment découvertes, avec la collaboration de 
M. Miquel, dans les couches fluvio-lacustres du Crétacé supérieur 
le plus élevé du Languedoc, dans la région de Saint-Chinian. 

Il existe dans cette région deux horizons à Dinosauriens l’un à la 
base de l'étage de Rognac dans des grès grossiers, lie-de-vin (grès de 
Saint-Chinian), qui représentent les grès à Reptiles du bassin d'Aix, 
où Matheron a déjà signalé l’Hypselosaurus et le Rhabdodon ; il n’a pas 
été possible encore de déterminer les ossements de cet horizon. 

L'autre horizon se trouve dans des argiles rutilantes superposées 
aux calcaires de Rognac et passant à leur partie supérieure aux 
calcaires lacustres à Physa prisca de l’Eocène inférieur ; c’est l’équi- 
valent précis des argiles de Vitrolles de Provence et la présence de 
Dinosauriens dans ces couches permet de trancher décidément en 
faveur du Crétacé (Danien tout à fait supérieur) l’âge souvent 
controversé de ces argiles vitrolliennes. 


(1) Une note plus détaillée paraîtra ultérieurement. 


108 SÉANCE DU 5 MARS 1900 


Les Dinosauriens de ce niveau appartiennent à deux types : un 
Sauropode, grand herbivore à os pleins, auquel j’attribue un fémur 
de ! mètre de long et des vertèbres caudales procæliennes du type 
Titanosaurus, genre répandu dans la Craie supérieure de l'Inde, de 
Patagonie, de Madagascar et dans le Wealdien de l’île de Wight. 
L'autre type est un Théropode carnassier, auquel appartient une 
partie de mandibule avec des dents comprimées en lame de sabre, 
pourvues de crénelures sur les deux arêtes tranchantes. Voisin du 
Mégalosaure du Jurassique, ce Reptile s’en distingue par le bord tran- 
chant antérieur de ses dents, crénelé sur toute sa longueur au lieu de 
l’être seulement dans le tiers supérieur; je l’attribue au genre Dryp- 
tosaurus Marsh, de la Craie supérieure du New-Jersey en Amérique. 

Il est intéressant de constater que les Dinosauriens ont ainsi 
survécu dans le Midi de la France jusqu’à la limite même des 
terrains crétacés et tertiaires ; il paraît en avoir été de même dans 
l'Amérique du Nord (étage de Laramie). 


109 


TROIS EXCURSIONS AUX ENVIRONS DE PARIS 


par M. Gustave F. DOLLEFUS. 


I 


Excursion d'Etampes 


L’excursion d’Etampes à pour principal objet l'examen des sables 
de Fontainebleau qui sont spécialement développés et fossilitères 
dans cette région, ils constituent l’Etage Stampien (Oligocène moyen) 
qui a été défini par M. de Rouvitle, dès 1853. 

On pourra voir également à leur base, si l’état des lieux est favo- 
rable, un rudiment de calcaire de Brie, qui forme le soubassement 
général de toutes les couches au fond des vallées de cette région, 
c’est le sommet du Sannoisien de MM. de Läpparent et Munier- 
Chalmas (1893), l’Oligocène inférieur dans sa partie terminale. 

Puis on étudiera, au sommet, sur un grand développement, le 
calcaire de Beauce, étage Aquitanien de M. Ch. Mayer-Eymar (1857), 
l’Oligocène supérieur de la classification générale. 

Enfin, si le temps le permet, on pourra constater au-dessus du 
calcaire de Beauce des lambeaux de sables granitiques sur le pro- 
longement des sables de la Sologne qui appartiennent au Miocène 
inférieur, ces sables sont sans fossiles mais ils peuvent être placés 
parallèlement au Burdigalien de M. Depéret (1892). 

Historique. — La Société géologique de France a visité deux fois 
déjà Etampes, en 1855, sous la conduite d’Hébert (1), mais le 
procès-verbal qui nous à été conservé renferme peu de détails ; en 
1878 sous la direction de R. Tournouër, auquel on doit une notice 
substantielle au point de vue paléontologique surtout (2). Depuis 
ces vingt dernières années la région d’'Etampes a fait l’objet de 
nombreux et importants travaux que nous allons analyser sommai- 
rement et qui ont renouvelé presque complètement les connaissances 
antérieures. 

Dès 1879 M. Stanislas Meunier faisait connaître la présence d’un 
nouveau point fossilifère, à Pierrefitte, sur la route d’Etampes à 
Saint-Hilaire, dans la masse même des sables blancs de Fontaine- 
bleau, et renfermant la faune d’Ormoy mêlée à celle de Morigny, 


4110 G.-F. DOLLFUS 5 Mars 


à celle de Jeurs, et accompagnée d'un grand nombre d'espèces 
nouvelles (3). Avec la collaboration de M. G. Lambert il publiait 
bientôt après un mémoire développé sur le même sujet (4). Mais 
la matière était abondante et M. Lambert en 1881 donnait des 
renseignements stratigraphiques complémentaires, précieux, sur 
toutes les carrières des environs (5); renseignements qui, refon- 
dus dans une étude d'ensemble paléontologique et stratigraphique 
avec le concours de M. Cossmann, aboutissaient à un Mémoire capital 
auquel nous aurons beaucoup à emprunter (6), Mémoire qui 
contenait en outre des considérations de synchronisme très impor- 
tantes avec les autres bassins oligocènes, mais sur lesquels nous 
ne pouvons entrer présentement. 

Pour terminer ce qui est relatif à la paléontologie, nous dirons 
qu’ultérieurement M. Cossmann a repris toute la faune malacolo- 
gique des Sables de Fontainebleau, principalement au point de vue 
générique, pour la mettre en harmonie avec la nomenclature adoptée 
dans son Catalogue des coquilles fossiles de l’Eocène des environs 
de Paris (7). 

Pendant ce temps M. Douvillé appelait l'attention sur la formation 
même des Grès de Fontainebleau et sur leur situation vis-à-vis du 
calcaire de Beauce (8). Et bientôt les explorations pour l’établisse- 
ment d’une nouvelle édition de la feuille de Melun de la carte géolo- 
gique de France (9), étaient pour moi-même l’occasion d’une nou- 
velle étude des Grès de Fontainebleau, par laquelle j’ai indiqué que 
ces Grès étaient généralement disposés par bandes orientées du N.-0. 
au S.-E., laissant entre elles des bandes exclusivement sableuses. 
J'ai poursuivi quelques-unes de ces bandes de grès, souvent amin- 
cles, ou localement interrompues, mais toujours reconnaissables 
sur des distances relativement considérables (120 kilom.), paralle- 
lement aux grands synclinaux et anticlinaux du bassin de Paris 
(voir la Carte fig. 5, p. 121). J'ai montré aussi que les tables gréseuses 
étaient à une altitude plus grande que les interbandes sableuses, et 
que les couches inférieures de calcaire de Beauce étaient plus 
épaisses dans ces interbandes sableuses (1). J’en ai déduit l’indi- 
cation probable d’une longue série de dunes, sensiblement parallèles 


(1) La zone fossilifère d'Ormoy-la-Rivière n’existe, ainsi que l’a exposé M. Hébert 
dès 1859, que dans l’interbande sableuse d’Ormoy, elle disparaît au nord avec la 
bande de grès de la Tourte, et au sud avec la bande de grès de la ferme d’Artondu 
(B.S. G. E., t. XVII, p. 111). La même interbande a fourni les mêmes fossiles au 
même niveau sous la marne calcaire, au Four-Blanc, dans la vallée de la Cha- 
louette. 


1900 TROIS EXCURSIONS AUX ENVIRONS DE PARIS 111 


au rivage dont le sommet était devenu gréseux, solide, par une 
sorte d’autosilicification ; séparées par des lagunes transversales 
marécageuses devenues un vaste lac dans lequel les dépôts du 
Calcaire de Beauce avaient bientôt couvert tout l’ensemble. 

J’ai abordé également la question de la silicification d’une partie 
du Calcaire de Beauce et sa transformation en meulières, ainsi que 
celle de l’extension des sables granitiques de la Sologne qui les sur- 
montent, sans pouvoir m'’étendre ici davantage sur ces divers sujets. 

M. Janet (10) montrait, de son côté, que les sables de Fontaine- 
bleau étaient toujours à ciment siliceux, qu’on y trouvait seulement 
et tout à fait accidentellement des concrétions dues à des infiltra- 
tions superficielles renfermant de 15 à 17 °/, de carbonate de chaux, 
et à Bellecroix, près Fontainebleau, des cristaux rhomboïdaux 
bien connus contenant 30 °/, de carbonate de chaux. 

M. Termier (14) expliquait de son côté que nos grès d’après 
l'examen microscopique sont formés de grains très fins, de sable 
quartzeux presque pur, lapidifiés par une cristallisation entre les 
grains d’une silice anhydre, calcédoine ou quartz. Ces grains pro- 
venant sans aucun doute de la corrosion des roches granitiques. 


ETRÉCHY 


C’est dans une carrière dite de la Ferme Vintué, à 1.200 mètres au 
nord de la station d'Etréchy (alt. 80 m.), mais qui est en réalité 
située dans un bois de peupliers dépendant de l’ancien parc du 
Château de Gravelles, appartenant maintenant à M. Saulay 
d’Etampes, que nous avons quelques chances de pouvoir observer 
le contact inférieur des Sables de Fontainebleau. Cette carrière, en 
fort mauvais état aujourd’hui, mais dont nous espérons pouvoir 
montrer un talus rafraîchi, donne la succession suivante (fig. 1, 
p. 112), tant d’après nos notes que d’après les détails fournis par 
M. Lambert. 

Le Calcaire de Brie est visible nettement un peu au nord, à Cha- 
marande, à Bouray, à Lardy. Il augmente d’épaisseur vers le nord; 
à Marolles, où il est largement exploité. 

Si,repassant par Etréchy. nous nous dirigeons au sud, par la route 
d'Etampes, sur le Château de Jeurs, à 1 kil. environ. on remarquera 
que la vallée se rétrécit ; deux promontoires élevés s’avancent vers 
chaque rive et forment une sorte de défilé. Ces promontoires sont 
formés de collines gréseuses qui ont fait obstacle à la dénudation ; 
de chaque côté et sur chaque plateau on exploite les grès de Fontai- 
nebleau dans de vastes carrières. Des blocs éboulés, très gros, jalon- 


112 G.-F. DOLLFUS 5 Mars 


nent la vallée et montrent l’ancien passage de la bande gréseuse 
d’une rive à l’autre, cette bande a 700 m. de largeur et se revoit dans 
les vallées voisines, elle passe sous le calcaire de Beauce et a été 
constatée dans de nombreux puits. Un peu plus loin les grès cessent, 
la vallée s’élargit et nous arrivons au Château de Jeurs. 


Fig. 1. — Carrière Vintué. 


He 10 Sables jaunes remaniés, galets isolés. . Dee 9700 
5 à 9 Falun: Sable calcareux jaune à VNatica a 
A1 N 
Se Cerilh. plicatum, Pectunculus angusticostatus, 
a Trochus subincrassatus. … . . | 1.50 
æ / 8 Falun jaune assez solide dit Mollasce à Ostr et dcyaihu 
En de La, Cytherea incrassata, etc. . . . . 0.80 
2 = E 7 Mollasse marneuse plus ou moins de a 0! ne 1.55 
5 E 6  Mollasse dure, fossiles à l’état de moules, très nom- 
SE & breux, exploitée pour moellons . . . . . . . . . 0.40 
FE = 5 Sable blanc gréseux sans fossiles. . . . . : . . . . 0:60 
À % Mollasse marine dure à Ostrea cyathula. . . . . . 0.20 
M à 3 Marneblanche tendreetargile verdâtre (altitude 72"). 1.50 
5 = \ 2 Marne blanche avec banc siliceux au sommet. . . . 41.60 
s ca ) 4 Calcaire siliceux gris, dur (Meulière de Brie), mieux 
SA ( visible dans une fosse voisine. 


JEURS 


L'orthographe de ce lieu ne paraît pas bien fixé, on écrit Jeur, 
Jeurre, Jeurs, Jeures; le château est sur la commune de Morigny- 
Champigny. C’est sur le bord ouest de la grande route d'Etampes, 
qu’on trouve une sablière vaste mais peu profonde, en médiocre état 
aujourd'hui, et qui présente la succession suivante (fig, 2, p. 113). 

La liaison entre la Mollasse d’Etréchy et le Falun de Jeurs est 
évidente, mais il y a certainement une limite à tracer eutre le falun 
de Jeurs et le sable de Morigny. Tournouër a beaucoup insisté sur 
cette distinction, il a pensé pouvoir y placer une division de premier 
ordre en s’appuyant sur une discordance avec profond ravinement 
visible à Villecresnes, près Brunoy, et qui lui paraissait occuper cette 


+ 


1900 TROIS EXCURSIONS AUX ENVIRONS DE PARIS 113 


place, mais depuis M. Lambert à montré que ce ravinement était 
en réalité supérieur aux sables de Morigny, et postérieur à la date 
fixée par Tournouër. Nous avions été nous-mêmes conduits à placer 
cette division plus haut encore, d’autre part la découverte du gise- 
ment de Pierrefitte a montré une extension verticale inattendue de la 
faune de Jeurs en prouvant que les sables fossilifères d'Etampes 
constituaient une unité paléontologique plus étroite qu’on n’avait 
supposé. Bien pius, la découverte dans ces sables de Pierrefitte des 
fossiles les plus caractéristiques d’'Ormoy, comme Cardita Bazini, 
Potamides Lamarcki,etc.,a montré que toutes les subdivisions tentées 
dans la faune des sables de Fontainebleau n'avaient qu'une valeur 
secondaire. 


Fig. 2. — Carrière de Jeurs. 


CS 
Qt 


» Terre végétale et sable rouge d’altération . . . . 0.45 
Diluvium gris très beau, cailloutis blanchâtre en lits 

très obliques formé He galets de silex remaniés, 

sables gris grossiers, fossiles brisés, grès su 

MCD ÉÉSE AN SR Te te D RARE CH AAS0 


A > 3 Sable blanc, très fin, pur, avec Cytherea ras 
Z © Buccinum Gossar di Cerilhiumtrochleare, Lucina 
2 ë Thierensi. . . . . . 1.50 
À 2 Sable jaune, fin, à Pécnicutue Lure 1.60 
Eu É 1 Sable calcareux jaune à Vatica crassatina, Ostrea 
EL cyathula, Pectunculus acuticostatus, sur. . . . 0.40 


Enfin, au point de vue stratigraphique la connaissance que nous 
avons aujourd'hui des nombreux horizons graveleux dans la masse 
des sables de Fontainebleau lorsqu'on s’approche de leur rivage, 
très près au sud d'Etampes, horizons de galets qui s’avancent plus 
ou moins loin au nord, accompagnés de ravinements irréguliers, 


S Juin 1900. — T. XXVIII. Bull. Soc. Géol. Fr, — S 


414 G.-F. DOLLFUS 5 Mars 


vientcorroborer ces informations paléontologiques et nous empêche 
de leur attribuer ici l'importance que nous leur accordons à d’autres 
niveaux, j'ai discuté ailleurs cette question plus amplement (6). 


Faune de Jeurs 


Voluta (Lyria) modesta Mérian. 
»  (Volutilithes) Rathieri Héb. 

Marginella (Cryptospira)\ Stampi- 
nensis St. Meun. 

Mitra(Conomitra) perminuta Braun. 

Tritonidea Heberti Mayer (Purpura, 
Engina). 

Purpura (Cuma) monoplex Desh. 

Buccinum (Cominella)\ Gossardi 
Nyst. 

Chenopus speciosus Schl. sp. (Strom- 
bites). 

Conus (Hemiconus) symmetricus 
Desh. 

Pleurotoma (Surcula) belgica Gold. 


» (Hemipleurotoma) Du- 
chasteli Nyst. 

» (Hemipleurotoma) lati- 
clavia Beyr. 

» (Raphitoma) costuosa 
Desh. 

» (Raphitoma) Prevosti 


Desh. (— PI. Bourdo- 
ti ? Coss. et Lamb.). 
Murex Deshayesi Duch. (M. capito 
Phil.). 
Fusus (Siphonalia) Speyeri Desh. 
Cancellaria (Sveltia) Baylei Bezan- 
con. 
Sandbergeria abscondita Desh. 
Cerithium intradentatum Desh. 


» dissitum Desh. 

» (Conocerithium) Boblayi 
Desh. 

» (Cerithiopsis) Jeurense 
Desh. 

» (Cerithiopsis)PietteiDesh. 

» (Granulolabium)  plica- 
tum Brug. 

» (Trypanaxis) Sandberge- 
ri Desh. 


Bittium sublima d'Orb. (Cerith. li- 
mula Desh. 
» undulosum St. Meunier 


Potamides enodosus Sand. (Cerith. 
multilineatum Desh.). 


» Viviari Oppenheim (C. 
elegans). 

» trochlearis Lk. (pl. var.). 

» conjunctus Desh. (Ceri- 
thium). 

» subcinctus d'Orb. (Ceri- 
thiuwm). 


Natica Combesi Bayan. 
»  (Helicina) Achatensis Recluz. 
»  (Megatylotus) crassatina Lk. 
Deshaysia parisiensis Raulin. 
Neritina Duchasteli Nyst. (= N. pro- 
pinqua Coss. et Lamb.). 
Xenophora scutaria Phil. (= X. Lyel- 
liana Bosquet). 
Trochus (Elenchus) subcarinatus Lk. 
(= Tr. Stampinensis Cs. et 
Lb.). 
»  (Elenchus) subincrassatus 
d'Orb. 
» (Elenchus) Rhenanus Mérian 
»  (Gibbula)triangulatusDesh. 
Turbo (Senectus) cancellato-costa- 
tus Sandb. — Turbo Bayani Bez. 
Tenostomia decussatum Sandb. 
Acteon punclato-sulcata Phil., 1841. 
»  Mayeri Coss. et Lambert. 
Ringicula minutissima Desh. 
Tornatina exerta Desh.sp.(Bullina). 
Bulla (Atys) turgidula Desh. 
Bulinella conoidea Desh. sp. (Bulla, 
Cylichna auct.) 

» minuta Desh. 

» cœlata Desh. (Bulla mi- 

nuta Sandb non Desh.). 

» neglecta St. Meun. Bulla. 

Turbonilla Heberti Desh. 

» (Syrnola) Nysti d’Orb. 
(Pyramidella  subu- 
lata Mérian). 

» (Syrnola) Aonis Desh. 

(=T. Deshayesi Mayer). 


1900 
Turbonilla (Syrnola) imbricataria 
Desh. 
Odostomia miliaris Desh, 
» obesula Desh. 
» acuminata Desh. 
» plicatula Desh. 
Raulinia alligata Desh. sp. (Torna- 


tella). 
Anisocycla Bezançoni Coss. et Lamb. 
sp. (Raphium). 
Stenothyra pupa Nyst. (Nematura). 
Bithinella helicella Br. (Bithinia). 


» Dubuissoni Bouillet (Hy- 
drobia). 
Bayania semidecussata Lk. sp. (He- 
lania). 


Rissoia turbinata Lk. sp. (Bulimus). 
» (Schwartzia) dubia Lk. 


» ( » )inchoata Desh. 
» Duboisi Nyst.(R. biangulata 
Desh.). 
Lacuna labiata Sand. (L. striatissi- 
ma Desh.). 


» eburnæformis Sand. 

» striatulæ Coss. et Lamb. 
(= L.cburnæformis Desh. 
non Sandb.). 

» Sandbergeri Mayer, 1864. 

Turritella planospira Nyst. 
Cœcum (Strebloceras) Edwardsi 
Desh. 

» (Strebloceras) Carpenteri 

Desh. 
Calyptra striatella Nyst. 
Dentalium seminudum Desh. 
» Kickxii Nyst. 
» Sandbergeri Bosq. 
Chiton Etrechyensis Rochebrune 
— C. Terquemi Desh. non Desl. 
Saxicava Jeurensis Desh., 1856 (= S. 
bicristata Sandb.). 
Panopea Heberti Bosq. 
Corbulomya triangula Nyst. 
» donaciformis Nyst.(—C. 
Morleti Stan. Meun.). 
Corbula subpisum d'Orb. 
» Henckeliusi Nyst. 
» pixidiculoides C. et L. 
Cuspidaria Bezançoni C. et L. 

(Neaert). 

Syndosmya elegans Desh. 


TROIS EXCURSIONS AUX ENVIRONS DE PARIS 


115 


Syndosmya Raulini Desh. 
Tellina (Mærella) Nysti Desh. 
» (Arcopagia) Heberti Desh. 
»  Raulini Desh. 

Psammobia (Gari) Fischeri Héb. et 
Ren. (P. Stampinensis Desh.). 
Meretrix splendida Mer. (Cytherea). 

» incrassata Sow. (Venus). 
» sitriatissima Desh. (Cythe- 


red). 
» { Tivelina)  Stampinensis 
Desh. (— Cyth. dubia 


Stan. Meun.). 
» (Tivelina) depressa Desh. 
Cyrena (Velorita) heterodonta Desh,. 
Cardium tenuisulcaltum Nyst. 


» scobinula Merian (— C. 
Raulini Hébert). 
» Defrancei Desh. 


Diplodonta fragilis Braun.(— D. De- 
caisnei St. Meun.). 
Lucina Heberti Desh. 
» (Dentilucina) tenuistriata 
Héb. 

»  (Dentilucina) Thierensi Héh. 

» » Laureti Coss. 

et Lb. 

»  ( Pseudomiltha) 

Desh. 

»  (Jagonia) squamosa Lk. 

»  (Divaricella) undulata Lk. 
Crassatella Bronni Merian. 
Venericardia Omaliusi Nyst. 
Nucula Greppini Desh. 

Leda gracilis Desh. (Nuculana Coss). 
Trigonocælia Jeurensis Desh. (Tri- 
nacrid). 
ATC& perliosa Desh. (— A. Stampi- 
nensis St. Meun.). 
Pectunculus (Axinea) angusticosta- 
tus Lk. 

» (Axinea) obliteratus 
Desh. (var. du précé- 
dent ?) 

» obovatus Lk. 

Mytilus (Sceptifer) denticulalus Lk. 
Pinna Deshayesi Mayer. 

Avicula Siampinensis Desh. 

Lima (Limatula) Sandbergeri Desh. 
Chlamys decussatus Munst.(Pecten). 
Ostrea cyathula Lk. 


Omaliusi 


116 G.-F. DOLLFUS 5 Mars 


MoriGNy 


Pour aller de Jeurs à Morigny on peut traverser la vallée au 
Moulin de Villemartin. La sablière fossilifère de Morigny est située 
dans un bouquet de bois sur la grande route, à l’est de la ferme de 
Malassis. Cette sablière, depuis longtemps abandonnée et envahie 
par la végétation, ne donne plus qu’une coupe médiocre, on juge 
cependant par les sables extraits de trous à divers niveaux, que la 
coupe que nous avions relevée autrefois était bien la suivante : 


Coupe de la Sablière de Morigny. 


5 Terre végétale noirâtre, sableuse. . . . . . . . . . MA TeO LD 
4 Sables blancs sans fossiles, quelques galets environ, . . . 1.00 
3 Sables blancs très fins, petits fossiles: Melania Semadecus- 
sata, Cerithium plicatum. Au-dessous Cytherea splen- 
DA eNVITONR ES UNE OS RER UN EE AURU RES PA APRES 1.20 
2 Sables grisâtres ou jaunàâtres à Pectunculus obovalus, 
souvent bivalves, Triton flandricum, Cassidaria Buchii, 
Pleurotomaibtelgico MN RENE NE RE INEEREN AU % 
1 Sables jaunes, visibles seulement dans un trou profond, 
enseénmple Lee ENT NS SEE eee ARE PAEEL te T2 DD 


On remarquera des deux côtés de la vallée entre 6 à 12 m., au- 
dessus du niveau de la Juine des terrasses de cailloux diluviens 
très constantes et qui se suivent régulièrement. 

Au passage à niveau au-dessus de Jeurs on peut relever la coupe 
suivante : 


Aimonibrun déCalcaTisé PM ONE EU NE NP RENETE 0.80 
3 MÉIMONMblANnChATEEICAlCAITE M NT TE 4.50 
2 Diluvium caillouteux, débris dominants de calcaire de 
Beauce: silex de aCra el CRE 0.60 
4 Sable blanc de Fontainebleau visible sur. . . . . . . . . 0.40 


Faune de Morigny 


Voluta (Voluthilites) Rathieri Héb. 

Mitra(Conomitra) perminuta Bronn. 

Engina Heberti Desh. sp. (Purpura). 

Buccinum (Cominella) Gossardi 
Nyst. 

Cassidaria (Morio) Frissoni Laville 
[C. Buchii Desh. non Boll.]. 

Chenopus speciosus Schl. sp. (4por- 
rhais). 

Conus (Hemiconus) symmetricus 
Desh. 


Pleurotoma laticlavia Bey. (P, Stop- 
panit Desh. 

» Sandbergeri Desh. (P. 

Selsysi de Kon.). 

» Parkinsoni Desh. 

» (Surcula) Belgica Gold. 
Typhis cuniculosus Deshayes. 
Murex pereger Bey. (M. areolifer 

Sandb.). 
Lampusia flandrica de Kon. (Trilon). 
Fusus (Streptochetus) elongatus Nyst. 


1900 


Cancellaria (Sveltia\ Baylei Bez. 

Potamides subcinctus d’Orbigny. = 
(Cerilhium insolitum 
Desh.). 

» conjunctus Desh. (Ceri- 
thium) [C. diaboli Coss. 
et Lamb. non Brongt.|. 

» trochleare Lk. (Ceri- 
thium). 

» Vivarii Opp. 1896. [C. ele- 
gans Desh., 1824, non 
Blain., 1820, C. Wein- 
kauffi Tour., 1892, non 
Fuchs, 1870]. 

Cerithium(Granulolabium)plicatum 
Brong. (Cerith. Galeotti 
Nyst.). 
» (Conocerithium) Boblayi 
Desh. (Cerithium). 
Bittium sublima d’Orb. (Cerith. lima 
Desh.). 
Cerithium intradentatum Desh. 
Natica (Megatylotus) crassatinus Lk. 
» (Helicina) achatensis Recluz 
(= N. Nysti d’'Orbigny). 
» Combesi Bay. (= N. Picteli 
Desh. non Hébert). 
Trochus (Elenchus) subcarinatus Lk. 
» (Gibbula)triangulatus Desh. 
sp. (Turbo). 
Acteon punctato-sulcata Phil. (=T. 
limnæiformis Sandb.). 
Acteon simulata Brand ? (1orna- 
tella Nysti Duch.). 
» Mayeri Coss. et Lamb. (Tor- 
natella). 
Bulla (Athys) turgidula Desh. = B. 
Tournoueri Mayer. 
Bullinella conoidea Desh. sp. 


» minuta » 
» cœlata » 
» neglecta Stan. Meunier. 


Turbonilla (Syrnola) ambiqua Desh. 
1863 (Turbon. Deshayesi Mayer 
1864). 

Odostomia obesula Desh. 


) miliaris Desh. (0. curla 
Desh. 

» acuminata Desh. 

) plicatula Desh, 


TROIS EXCURSIONS AUX ENVIRONS DE PARIS 417 


Nystia Jeurensis Bez. sp. (Bithinia). 
Bithinella helicella Braun. (G. Hy- 
drobia Coss.). 


D) Dubuissoni Bouillet (Lit- 
torinella Draparnaudi 
Sandb.). 
Bayania semidecussata Lk. (Mela- 
nid). 


Rissoa turbinata Lk. (Bulimus). 
»  {Schwartzia) dubia Lk. 
» ( » ) inchoata Desh. 
Lacuna (Stilpna) striatula Coss. et 
Lamb. non V.KϾn. (L. ebur- 
næformis Desh.non Sandb.) 
» Sandbergeri Mayer 1864. 
Calyptra striatella Nyst. 
Dentalium Novaki V. Kœn. (— D. 
acutum Desh. non Hé- 


bert). 

» Kickæi Nyst. (D. gemina- 
tum Gold.). 

» Sandbergeri Bosq. (Dent. 


fissura v.K. non Lk.). 
Siliqua Nysti Desh. 
Panopea Heberti Bosq. (G. Glycime- 
ris Coss.). 
Corbulomya triangula Nyst. (C. 
Nysti Desh.). 
Corbula subpisum d’Orb. 
» Henckeliusi Nyst. (C. lon- 
girostris Desh.). 
Syndosmya elegans Desh. 
Tellina (Mærella) Nysti Desh. 
»  (4rcopagia) Heberti Desh. 
D) NN » } mixlia » 
»  Raulini Deshayes. 
Psammobia (Gari) Stampinensis 
Desh. 
Meretrix splendida Merian sp. (Cy- 


thered). 

» incrassata Sow.sp. (Venus) 

» striatissima Desh. sp. (Cy - 
therea). 

» (Tivelina) depressa Desh. 
Sp. 


Isocardia subiransversa d’Orbigny 
(L transversa Nyst.). 
Cardium Defrancei Desh. 
» scobinula Merian. 
» tenuisulcatum Nyst. 


118 


Lucina Heberli Desh. 

(Dentilucina) Thierensi Héb. 
(Divaricella) undulata Lk. » obovatus Lk. 
Avicula stampinensis Desh. 


» 
) 
) 


(Jagonia) squamosa LK. 


G.-F. DOLLFUS 


Leda gracilis Desh. 


5 Mars 


Pectunculus obliteratus Desh. 


Kellyia Raulini Desh. sp. (Erycina). » inæqualis Bronn. (P. bifi- 

Crassatella Bronni Merian. dus Desh.). 

Venericardia Omaliusi Nyst. (Car- » pictus Gold. sp. (Pecten). 
dita). Lima (Radula) Sandbergeri Desh. 


Nucula Greppini Desh. 


ETAMPES (FAUBOURG SAINT-PIERRE). 


Chlamys decussatus Gold. (Pecten). 


Après avoir dépassé Morigny au sud, on atteint au bout de 2kilom. 


le faubourg Saint-Pierre d’Etampes. 


Au-dessus du niveau des 


maisons, plusieurs sablières sont ouvertes dans un coteau assez 
élevé, dans l’une d’elles le calcaire de Beauce est exploité au-dessus 
des sables et on peut relever la coupe suivante (fig. 3). 


CALCAIRE DE BEAUCE 


Saint-Pierre d’Etampes. 


Terre végétale brun foncé, environ . . . 

Nombreuses couches d’un calcaire Bancaire te assez 
dur avec lits d'argile minces, blanche ou verdà- 
tre. Partie inaccessible . 

Lit de calcaire blanc . 

Zone de gros silex blonds. 

Calcaire blanc à Lymnées. . 

Lit d’argile grise ou verte. 

Calcaire marneux blanc, tendre. 

Calcaire siliceux dur, en un fort banc. . 

Calcaire blanc plus ou moins dur. 

Filet marneux gris stratifié. 


Fig. 3. — Coupe au faubourg 


1900 TROIS EXCURSIONS AUX ENVIRONS DE PARIS 


Marne blanche ou un peu jaune à Bithinelles . . 
Lit irrégulier de silex noir à Bithinelles et Cyclos- 
COTES RARE ENT PA CRT {ee RE RE a Ta QEut, 
Marne blanc-crème à Potanvides Lamarcki ee 
Marne feuilletée jaune à Cyclostoma antiquum Bret 
Argile feuilletée brune . 
Lignite noir, pur, fendillé. . 
Sable gris, fin. . PAS 
Avwcile lisniteuse brune MMA 
Lignite noir, dur, fendillé (altitude 96") 
{ Sable jaunâtre avec petits rognons de grès. . . 
| Sable blanc fin, pur. 
4 Argile Teniteuse et sable Verdatre M annen 
SIMSADIE DIAnCHpDUTES ITALIE RON NT ONE AT 
» \ Tablette de faux grès en boules irrégulières. 
” | Sable blanc pur, fin, quelques cailloux à la base. 
1 Sable blanc en masse pure, visible sur. . 


(suite) 


CALCAIRE DE BEAUCE 


©: 


SABLES 
DE FONTAINEBLEAU 


ETAMPES (FAUBOURG SAINT-MARTIN). 


119 


0.45 


0.25 
1.00 
0.05 
0.08 
0.06 
0.01 
0.20 
0.04 
0.08 
1.50 
0.12 
0.20 


= 


.20 
.00 


Or 


La longue traversée d’Etampes, du faubourg Saint-Pierre au 


faubourg Saint-Martin, n’ofire pas d'intérêt. 


Le temps manquera pour visiter dans la vallée de la Chalouette 
le gîte de Pierrefitte qui est du reste entièrement perdu pour le 
moment par suite d’un éboulement qui a tout caché sous des débris 
supérieurs épais. Nous devons nous contenter de reproduire une 
classification générale de ces niveaux sableux supérieurs qui est 
celle de M. J. Lambert, légèrement modifiée. Une carte montrera 
d’un coup d’œil l’extension connue des sables de Fontainebleau 


dans le bassin de Paris (fig. 5). 


Tableau général des assises de l’Oligocène moyen à Etampes 


Calcaire de Beauce. — Marnes d’Etampes (Oligocène supérieur). 


VI Sables de Pierrefitte, nombreux fossiles. 


Votuta Rathieri, Lamna, Halitherium. 
sardi. 


sata. 


STAMPIEN (Oligocène moyen) 
Sables de Fontainebleau 


Inférieur 


I | costalus. 
Marne à Ostrea cyathula. 
Calcaire, Marnes et Meulières de Brie (Oligocène inférieur). 


ea VIII Sables d'Ormoy à Cardita Bazini, Cerith. plicatum, Potam. 
| A Lamarki, Bithinella Dubuissoni, Ostrea cyathula. 
VII Sables à galets de Saclas, sables gréseux sans fossiles. Grès. 


: | 

À 

& { VetIV Sables de Vauroux à galets et d’Etrechy à nodules, Cor- 
= | bulomya triangula, Natica Combesi, Cerith. troc Heures 
IIT Sables de Morigny à Cytherea splendida et Buccinum Gos- 
II Sables de Jeurs à Pectunculus obovatus et Cytherea incrus- 


Molasse d’Etrechy à Natica crassatina, Pectunculus acuti- 


420 G.-F. DOLLFUS 5 Mars 


Deux carrières au bas du faubourg Saint-Martin nous donne- 
ront une idée de la succession des diverses couches des sables 
propres de Fontainebleau (IV à VII) (fig. 4). 


Sablière Saint-Martin. 


10 Sable stratifié en.lits obliques. :4./- 0 4000. C2 00 
9 Sable blanc, ferme, massif . . . . . . . . se ot RME EN2 20 
8 Sable blanc, pur, stratifié horizontalement. . . . . . . . 2.00 
7 Sable blanc, un peu gros, sans stratification . . . . . . 3.50 
6 Sable blanc à tubulures jaunes saillantes, . . . . 2750 
5 Sable blanc, un peu grisâtre, à stratification entrecroisée 0.80 
LADITE er0S Dale ts NOILS A Ce AU 20 
3) Sablepur:tblanc demiAfin|:2,: #4 Le AN 0 MIO EC 
D (lit de galets/moyenset pelits. 0-1. 2 CN0-10 
1 Sable blanc, pur;-exXploité. 0, CU ee A ep MEN O), 


Pr TT y 


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À T< 

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IN ose oss Coeosz 
\ = 


LA 


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Fig. 4. — Carrière de la route d'Orléans. 

17 Calcaire fragmentaire jaunâtre inaccessible ou masqué, 
ENVILON Se eee dore MES le NE Ne A0 00 
(Calcaire de Beauce, sommet de la coupe: altitude 123"). 

16 Calcaire jaune, compacte, limnées éparses. . . . . . . . 1.40 

15 Argile sableuse, feuilletée, ligniteuse . . . . . . . 0.05 à 0.20 

AUTRE RS ET DESD 

14 Calcaire celluleux jaunâtre < tendre, marneux. . . . . 0.40 

dur, meuliériforme . . . 0.30 

1SMPAroIlesCriSe eEUIIeLÉ EME D DEAN 20 

12 Calcaire blanc crayeux. . . . DE OAIO 

41 Calcaire tabulaire, saillant, one avec Ponte et 
fvinnéesitrestahbondants RP RARE RER 0 HS EE DAS 0 

10 Calcaire marneux blanc, délité au sommet, sur. . ErRNOSAD 
irréculièrementisiliceux 4 la base PR DE 50) 

9 Calcaire en tablettes, dur, avec Lymnées . . . . 0.20 


S Marne blanche à nodules Silicone gris, nombreux Bithi- 
nella Dubuissoni, Potamides Lamarcki. . . à . . , 0.40 


TROIS EXCURSIONS AUX ENVIRONS DE PARIS 


1900 


‘SQ18 9p SOpUEG S0P JUOU998[AU9 | quonbrpur SUdWOIIOUI SYIPX S9T 
‘STIP 9D UISSEG OI SUPP NE9IQOUTPJUOX 9P SITES S9p 9NPUYIT queuuop 912879 — ‘GS 


a°T 


nonoy-2-vuco 80 NT 


o 
SAOST{) 


 dompimuon 


122 G.-F. DOLLFUS 5 Mars 
7 Filet sableux gris, ligniteux, noir à la base, . . . . . . 0.45 
6 Marne blanc-crème à Potamides. . . . . . . NN AENMIOES0 
5 Marne blanche avec gros rognons meuliériformes, Cyclos- 
LOMME LT RUDANONRAT TIENNE ENT" MOSS 
4 Marne grise à Potamides Lamarchi . . . . : . . . . . 0.10 
3 Sable argileux noir ligniteux (altitude 97"). . . . . . . 0.40 
2WSable cris tethiviolacé assez fn 7 AMP AUNTERENENENNE 4.50 
1 Sable blanc exploité, visible Sur: LOU TN NS 00 


Cette coupe classique est très intéressante, elle montre à la base 
le remplacement du régime marin des sables de Fontainebleau par 
le régime lacustre du Calcaire de Beauce. Mais ce changement a 
été moins brusque qu’il ne paraît, car dans plusieurs localités 
voisines, comme à Ormoy et à Chalô-Saint-Mars, dans le même 
synclinal, à l’est et à l’ouest, la faune marine réapparaît dans une 
récurrence sableuse au milieu des marnes à Potamides de la base 
du calcaire de Beauce. Ce niveau d’Ormoy se placerait à Etampes, 
dans la couche N° 7. Voici sa faune : 


Faune d’Ormoy 


Marginella Siampinensis Stan.Meun. Senothyra pupa Nyst. (Nematura). 
var. Bilhinella helicella Braun. 
Buccinum (Cominella)wossardi Nyst. » Dubuissonti Bouillet. 


Potamides conjunctus Desh. (Ceri- » 


thiun). 
» Lamarcki Brongt. (et var. 
microstoma Desh. 
Cerithium (Granulolabrum) plica- 
tum Brug. 


Cerithium (Conocerithium) abbre- 


viatum Braun. 
Murex conspicuus Braun. 
Acteon simulalus Brand. sp. 
Tornatina exerta Desh. (Bulla). 
Buila (Atys) turgidula Desh. 
Bullinella cœlata Desh., (— Bulla 
minima Sandb.). 
Turbonilla scalaroides Desh. 
Odostomia miliaris Desh. 


Sandbergeri Desh. (var. 
de la précédente ?). 

» pygmæa Desh. (Bithinia). 
Rissoa turbinala Lk. sp. 

Calyptra labellata Desh. 
Dentaliuwm seminudum Desh. 

» Sandbergeri Bosq. 
Corbulomya triangula Nyst. 
Psammobia nitens Desh. 

Meretrix incrassata Sow. (Venus). 
Lucina undulata Lk. 
» Heberti Desh. 
Cardita Bazini Desh. (conf. C. Bas- 
teroti de Gaas). 
Avicula Stampinensis Desh. 
Ostrea cyathula Lk. var. Minor. 


La situation synclinale d’Etampes n’est pas douteuse, car le 
contact des sables et du calcaire qui est à la carrière Saint-Martin 
vers l’altitude de 97 m., se trouve, au nord, à Etrechy, vers 120 m. 
et remonte vivement au sud, à Saclas, vers la même altitude élevée. 

Si nous continuons l’excursion vers le sud, en montant au plateau, 
les excavations cessent et nous arrivons à la ferme de Ville-Sauvage, 
au point culminant de 149 m., sur un vaste plateau limoneux, qui 
s'étend jusqu'à Orléans. Divers travaux d’une ancienne redoute 


1900 TROIS EXCURSIONS AUX ENVIRONS DE PARIS 123 


permettent cependant de constater sous le limon la présence d’un 
sable granitique grossier, gris ou ferrugineux, sans stratification el 
sans fossiles, accompagné souvent d’argile grise et qui est exacte- 
ment sur le prolongement des sables de la Sologne. Cette formation 
restée longtemps mal connue, a été l’objet de mes études depuis une 
vingtaine d'années, j'ai établi son origine au Plateau Central, et jai 
suivi ses traces jusqu'à la mer de la Manche (Le Hâvre, Honfleur). 
_ Ces sables quartzeux grossiers pénètrent souvent par poches dans le 
calcaire de Beauce et jusqu’à une profondeur très grande, un gise- 
ment de cette nature était autrefois visible sur la grande route, à la 
borne 52-96, vers l’altitude de 110 mètres. 

Mais nous pouvons revoir le même phénomène à Saint-Martin, 
sur la rive gauche de la Chalouette, au-dessus du cimetière, dans un 
chemin creux montant au plateau, les sables granitiques pénètrent 
en poches dans le calcaire de Beauce sans en avoir troublé la stra- 
tification, ni modifié la constitution, une figure rendra mieux 
compte des faits qu’une longue explication (fig. 6). 


1307 
VTT RS RE 2e 
D 


7/2 


ee 


z, ren 
SE QU EL QU 2 EL EPS 
æ - 2 


Fig. 6. 


4, Limon ; 3, Sables granitiques ; 2, Calcaire de Beauce ; 
1, Sables de Fontainebleau. 


Nous devons encore ajouter que les couches calcaires les plus 
hautes du plateau de Ville-Sauvage appartiennent au calcaire de 
l’Orléanais. Ce calcaire se distingue ici du calcaire de Beauce 
propre par sa couleur gris-bleuâtre et par sa faune abondante de 
grandes Lymnées et de grands Planorbes; nous connaissons cette 
assise également sur le plateau à l’ouest d’Etampes, et l’avons suivie 
bien à l’est où elle est séparée du calcaire de Beauce par une assise 
argileuse verdâtre, connue sous le nom de Molasse du Gâtinais. 

Il y a lieu de saisir cette circonstance pour expliquer que le cal- 
caire dit à Helix de l’Orléanais ne renferme qu’accidentellement des 
Helix, que sa faune comme celle des autres calcaires d'eau douce 
est composée le plus souvent de Lymnées et de Planorbes, les Helix 
n’y apparaissent que dans des régions qu’on peut considérer comme 
littorales (Ville-Romain}). Dans le calcaire de Beauce les Helix sont 
abondantes aussi en certains points, surtout vers la base, plus abon- 


124 G.-F. DOLLFUS 5 Mars 


dantes même souvent que dans le calcaire de l’Orléanais. La molasse 
du Gâtinais, qui n’a fourni encore aucun fossile, n'apparaît pas à 
Etampes, mais des couchettes d'argile verte sont fréquentes à 
divers niveaux dans la masse du calcaire de Beauce et les subdivi- 
sions positives de cette vaste assise sont encore mal connues et res- 
tent à étudier. 


Bibliographie sommaire pour les Sables de Fontainebleau 


4. HÉBERT. — B. S. G. F., 2e série, t. XII, p. 1316. 

2. TourNouËR. — B. S.G. F., 3e série, t. VI, p. 665. 

3. Stanislas MEUNIER. — Les sables de Pierrefitte. C. R. Ac. Sc., 
t. 89, p. 611. 

4. S. MEuNIER et J. LAMBERT. — Recherches stratigraphiques et 
paléontologiques sur les sables marins de Pierrefitte. Nouvelles 
Archives du Museum, 2° série, t. IL, p. 235 (18890). 

5. J. LAMBERT. — Sur les sables d’Etampes. B. S. G. F., 3° série, 
t. IX, p. 499, 1881. 

Cu. QuEeva. — Excursion à Etréchy. Ann. S. G. N.,t. X, p. 284, 
1884. 

6. CossManx et LAMBERT. — Etude sur le terrain oligocène marin 
aux environs d’'Etampes. Mem. S. G. F., 3e série, t. IT, part. I, 
188 p., 6 pl., 1884. 

G. Dozzrus. — Notice sur une nouvelle carte géologique des 
environs de Paris. Congrès de Berlin, 1885, gr. in-8°, 124 p., fig., 2 pl. 

7. CossmanN. — Révision de la faune de l’Oligocène du Bassin 
de Paris. Journal de Conchyliologie, L in tome 39, p. 255 (1891): II 
in tome 40, p. 330 (1892) ; IT in tome 41, p. 297 (1893). 

8. H. Douvizzé. — B.S. G. F., 3 sér., t. XIV, p. 471. 

9. G. Dozzrus. — Procès-Verbaux Soc. Géol. Fr., 17 Mai 1893. 
_— Bull. des Services de la Carte géol. de France, t. VI, p. 2, 1894. 
— Carte géol. de France. Feuille de Melun. Notice explicative 
(Mars 1895). 

10. L. Janer. — Comptes-rendus séances Soc. géol., t. 22, p. CLXT, 
3 Décembre 1894. 


41. TerRMIER. — Sur la structure des Grès de Fontainebleau. 
B. S. G. F.,1. 23, p. 244 (1895). 
42. A. Vox Ko@NEN. — Das Norddeutsche Unter-Oligocäan und 


seine Mollusken fauna, 7 livraisons in-8°, planches. Berlin, 1, 1889 ; 
II, 1890 ; III, 4891 ; IV, 1892; V, 1893; VI, 1894; VII, 1894. 

43. A. Von KoENEN. — Das Marine Mittel-Oligocan Norddeutsch- 
land. Cassel, in-4°, I liv. 1867, IL Liv. 1868. 


ee . 
| 


rraftt 


S 
ES 6 
ee ÈS 
&, enhs 


CARTE GEOLOGIQUE 


des 
Environs d'ETAMPES (Sene-et-0ise) 
perl GE Dollfus 


Echelle : 100600 


pi ire 
LÉGENDE 


À Zéoudis sur les pertes. m,, Cxeaire de Beauce sep7 (Orleanais) 
RE Allupions actuelles . ITU m mp Calcaire de Peace Lypigue. 
NN & Ziluvium ancien des valleës. Em m, Sables et.grés de Fontainebleau. 
=. ET at Zimon des plateaux. ET] my Laden d'Etrechy à Ctréz cyathula. 


m Sables de le Sologne. —+ m, Calcaire de Pré. 
+ Gites fessilifères. 
Fig. 7, 


126 G.-F. DOLLFUS b Mars 


14. O. Sreyer et À. V. KoëNEN. — Die conchylien der Casseler 
Tertiar Bildungen Ober-oligocân. Gasteropoden, 1864-1871. Cassel, 
in-4°. Bivalven, par V. Kœænen. Berlin, atlas, in-4°, 1884, 31 pl. avec 
explication. 


Il 
Excursion d’'Auvers-sur-Oise 


Le village d’Auvers (Seine-et-Oise) est situé à 30 kilomètres au 
nord-ouest de Paris, sur les bords de l'Oise. C’est une station du 
chemin de fer de Pontoise à Creil (altitude de l’Oise 22 m., altitude 
du rail à la station 28 m. 70). 

Le calcaire grossier forme à Auvers une berge élevée, une sorte de 
falaise au-dessus de laquelle apparaissent assez loin, en retrait, à 
deux kilomètres environ en arrière de la crête, les Sables Moyens. 
Ces sables sont très fossilifères en cet endroit et la localité d’Auvers 
peut être considérée comme typique, j'ai même proposé en 1877 
d’en faire le type d’un sous-étage des sables moyens sous le nom 
d’Auversien. Ils ont été décrits pour la première fois fort ancienne- 
ment déjà par Deshayes, ainsi que la localité voisine de Valmon- 
dois, dans un travail par lequel il débutait dans l’étude de la 
paléontologie des environs de Paris. 

Constant Prevost, Desnoyers, Graves, Hébert, etc., ont étudié 
Auvers sans épuiser l'intérêt qui s’y rattache. Alcide d’Orbigny a 
donné Auvers comme un exemple classique d'accumulation sous- 
marine formée sous l’influence de courants plus ou moins forts (1); 
faisant les plus grandes réserves sur la valeur de cette localité 
comme type stratigraphique en raison du nombre considérable de 
fossiles remaniés qu’on y rencontre. Au début, dans la classification 
générale, Auvers a été confondu avec les grès de Beauchamp dans 
l’assise du calcaire grossier parisien par Cuvier et Brongniart. C’est 
à Constant Prévost que revient le mérite d’avoir érigé ces sables en 
une assise distincte sous le nom général de Sables de Beauchamp. 
C’est le Parisien B d’Alcide d’Orbigny. Charles d’Orbigny a mal 
compris les détails stratigraphiques de cet ensemble. Les coupes 
de Michelot et de Sénarmont ne peuvent guère nous servir n'étant 
appuyées que sur une paléontologie insuffisante; mais on se repor- 
tera avec avantage aux notes de Goubert qui avait spécialement 


(4) Cours élémentaire de paléontologie et de géologie stratigraphique, 
tome IT, p. 748, 1851. 


1900 TROIS EXCURSIONS AUX ENVIRONS DE PARIS 197 


étudié tous les sables moyens. Nous avons repris ces recherches 
depuis 1877 et n’avons cessé de les observer depuis lors ; de même 
MM. Munier-Chalmas, Carez, Janet, Thomas ont apporté leur con- 
tingent au perfectionnement de l’œuvre commune. 


AUVERS (CARRIÈRE POUSSAIN) 
(CALCAIRE GROSSIER) 


On peut observer le calcaire grossier à peu de distance de la 
sablière d’Auvers, et dans la carrière Poussain, sur le chemin pour 
y parvenir, nous pourrons faire les observations suivantes (fig. 8). 


Fig. 8. — Auvers (Carrière Poussain). 

M'erreveRétAle ne EE RAI Re Er ere PE 0) 

__ | 10 Calcaire blanchâtre fragmentaire avec débris mar- 
Es neux AiESÉTOMpUSI EE NMElANLES PNR 0 
2) 9 Lit argileux blanc. NE Rs et 02 

= 8 Calcaire siliceux, dur, à facettes jaunes, quelques 
© Miholeste ACerI the SPRL NE) 
= 7 Délit argileux d’un blanc verdâtre. . . . . . . . . 0.05 
E 6 Calcaire marneux blanc fragmenté. . . . . . . . . 0.40 

= 5 Calcaire tendre marneux verdâtre avec taches de 
= roule (banc EMVELL) NES RP 2 10)60 
4  Délit argileux vert non continu. . . , . 0.03 


[SE 


renferme : Cardium aviculare, Lucina concen- 
trica, polypiers et tubulures (Pierres de taille). 2.10 

Calcaire à Milioles en plusieurs bancs de 0"60 en 
moyenne, nombreuses Orbitolites complanata . 3.00 

1 Calcaire à Milioles un peu grossier, jaunâtre, avec 

Fabularia discolites, Chama lamellosa, Xeno- 
phora, Cytherea, etc. (Moellons) . . . . . . . . 2.40 


CALCAIRE GROSSIER 


Moyen 
LO) 


| 
Calcaire à Milioles fin, un peu jaunâtre, demi dur 
(Banc royal), un lit de fossile à 0"50 du sommet 


Le Calcaire grossier inférieur n’est pas visible. 


198 G.-F. DOLLFUS 5 Mars 


Le « Banc Vert » qui forme la base du calcaire grossier supérieur 
est ici mal caractérisé, mais le banc marin qui termine au sommet 
le calcaire grossier moyen offre d'excellents caractères ; c’est le 
dernier lit très franchement marin de l’étage du calcaire grossier, 
partout au-dessus commence une longue série de couchettes plus 
ou moins potamides ou lacustres qui contrastent absolument avec la 
faune du « Banc Royal ». Nous aurons l’occasion de revenir sur 
cette question dans l’excursion d’Arcueil, et de justifier cette classi- 
fication. Une poche de diluvium graveleux traverse en biais la 
carrière d’un bord à l’autre, ses éléments sont empruntés en partie 
aux graviers des sables moyens, en partie aux meulières et grès 
supérieurs qui proviennent de couches complètement dénudées 
dans la région. 

Au-dessus de la carrière Poussain on trouve en montant un peu 
le coteau, d’autres écorchures du terrain qui permettent de cons- 
tater diverses couches supérieures de caillasses jusqu’à 65" d’alti- 
tude, ce sont des plaquettes de calcaire siliceux blanchâtre, dur, 
avec lits dolomitiques démantelés. On arrive bientôt au Plateau, 
là trois mamelons boisés s’avancent dans un alignement sud-ouest- 
nord-est, diverses excavations plus ou moins actives ou abandonnées 
permettent de constater qu’ils sont formés par des sables et des 
grès. Au nord, au bois de Butry, on ne voit que de gros grès dont 
l'exploitation est depuis longtemps abandonnée. Au centre, à droite 
de la route d’'Hérouville, une carrière récemment ouverte permet 
quelques constatations sur lesquelles nous reviendrons (voir la 
carte géologique des environs d’Auvers, fig. 11). Enfin dans le bois 
du Roi est située la carrière typique dont l’étude est la plus fruc- 
tueuse, nous allons la décrire brièvement. 


AUVERS (CARRIÈRE CLAUDET) 
(SABLES MOYENS INFÉRIEURS, TYPIQUES) 


On s'engage dans le bois par un chemin qui n’est plus guère 
fréquenté et traversant des parties autrefois exploitées et actuelle- 
ment reboisées on arrive après 300 mètres au front d'attaque dont 
ci-contre le croquis (fig. 9). La succession est très difficile à numé- 
roter car bon nombre de couches ne sont pas continues ou ne sont 
pas visibles sur une étendue suffisante. 

Nummulites variolaria Lk. sp. est extrêmement abondante, sa 
compagne N. Heberti d’Archiac (Microsphæra) ne dépasse pas la pro- 
portion de 2 °/., elle est plus grande et plus plate. 


1900 TROIS EXCURSIONS AUX ENVIRONS DE PARIS 129 


Le phénomène d’altération qui atteint les couches supérieures 
est bien facile à saisir, il explique comment les subdivisions des 
sables moyens sont si difficiles à tracer sur les cartes géologiques, 
car sans la présence d’une carrière quelque peu profonde, cest 
toujours du sable rouge qu’on rencontre, quel que soit le niveau 
fossilifère intéressé. 


. 


Fig. 9. — Auvers (Carrière du Bois du Roi). 


MIOMNTerrevécétale Eee 0.40 
9 Sable rouge, un peu Are Broc Dénétant par ï 
poches dansles sables sous-jacents. faux ravinement. 0.50 à 1.20 
8 Sable graveleux blanchâtre, coquillier, agglutiné par 
places par les infiltrations calcaires provenant de la disso- 
lution des couches supérieures, guirlandes jaunâtres. 0.30 à 0.60 
7 Sable très STE bien ous jaunûtre, en lits 
ObIIQUeS FE 2.00 
Plusieurs tablettes a” un grès etai hr 1 He fin, ces 
tablettes sont stratifiées, mais les filets sableux qui les 


(en) 


forment sont disposés obliquement . . . . . 1000-70 
5 Sable graveleux gris, très coquillier, débris remaniés ‘de 
foutematurer (ATELEUdeNT2) PE 210) 
4 Sable gréseux demi fin en lits obliques . . . . 0.60 
3 Bancs de grès blanc, compact, en couches Shlioues: Ben 
apparentes, sans fossiles. . . . . SAT RE LE HR LIEE 20 
2 Sable blanc, fin, débris fossilifères menus. . . . : 0.20 
1 Sable grossier en lits obliques, gros galets ES ‘à 
coquilles \pertorantes visible Sur... 10:10 


8 Juin 1900. — T. XXVIIL. Bull. Soc. Géol. Fr. — 9 


130 G.-F. DOLLFUS 5 Mars 


Le grès inférieur a été autrefois exploité largement pour le pavage, 
on l’a abandonné pour des matériaux plus durs, on y reviendra, 
espérons-le, quelque jour, il est du reste, impossible de confondre 
ces grès du niveau d’Auvers avec les grès du niveau propre de 
Beauchamp, ils sont plus grossiers, plus poreux, peu réguliers, sou- 
vent calcaires. Le calcaire grossier règne certainement à une faible 
profondeur sans que son contact même soit visible nulle part. 


AUVERS. — COUPE DE LA CARRIÈRE PRÈS LA ROUTE D'HÉROUVILLE 
J0Terrepvésétalenteun . 0.40 
9 Sable blanc, rubanné de rouge, Sans : fossiles, assez z fin. 79:00 
8 Sable jaune à stratif. oblique, fossilifère, avec cailloux. . 1.60 
7 Sable gris à stratif. inverse, agglutiné, solide. . . . .-. . 1.80 
G Grès fin en tablette, non continu ae PNEU 0740 
5ASablercraveleuxs fosstlifère: NEA NE RARE D GO 
4 Grès blane, fin, passant AULSADIE RS IERORT 0.60 
3 Sable graveleux, fossilifère, agglutiné, stratifié horizonta. 

lement . . . AIR CR net UE ME AU 
2 Table de grès dur, blanc, ‘continue Se de eo DO 
1 Sable blanc, BTÉSCUX; D DUT-4 00 NE EN et ST) 


Les fossiles dans cette carrière sont souvent agglutinés sans qu'il 
soit possible de les dégager soit du sable, soit entre eux, ils sont 
toujours plus roulés et plus altérés que dans la carrière précédente. 

Dans ces divers points le sommet de l’assise des sables moyens 
n’est pas visible, il est loin en arrière. Quand on arrive au plateau 
supérieur, vers la cote 102, on trouve un manteau de vieux diluvium 
très épais, qui cache le sous-sol; pour observer quelque chose il 
faut s'approcher d'Hérouville, au-dessus de la cote 71, on trouve des 
sables et des grès hors de place, qui appartiennent au niveau de 
Beauchamp type, et au Bois de Giroflay on découvre une marnière 
ouverte dans le calcaire de Saint-Ouen dont la position culminante 
n’est pas douteuse. Quant à la butte d’Hérouville on y revoit vers la 
cote 114, des sables argileux verdätres qui appartiennent à l'horizon 
de Marines et tout au sommet vers 122 m. des marnes gypseuses qui 
descendent vers Livilliers jusqu’à la Grande Route. Une forte épais- 
seur de terrain détritique que j'ai qualifié de diluvium, faute d’une 
expression plus exacte, couvre ces plateaux, il est formé de débris 
de meulières supérieures médiocrement roulées ou mieux éboulées 
sur place, de fragments gréseux de sables de Fontainebleau et de 
quelques galets remaniés de la base de cette formation, avec une 
pâte argileuse tenace d’origine gypseuse et supragypseuse. Ces 
matériaux proviennent certainement de la désagrégation et des- 
truction de collines de plus de 100 mètres de haut régnant sur 
toute la région et dont il ne reste plus que des témoins isolés. 


19 


Beauchamp. 


(0 


TROIS EXCURSIONS AUX ENVIRONS DE PARIS 


Voici un tableau détaillé des assises de l’étage des sables de 


Classification générale des couches des Sables moyens de Paris 
(Sables de Beauchamp) 


Bartonien de MM. Munier-Chalmas et de Lapparent. 


\ 
BARTONIEN j 
\ 


CALCAIRE 


SAINT-OUEN 


SABLES DE BEAUCHAMP. 


DE 


Supérieur. 
Moyen. . . 
Inférieur . 


SÉRIE MARINE 


Sables et calcaire de Morte- 
fontaine à Avwicula Defrancei, 


Cerithium  tricarinatum,. C. 
pleurotomoides, Fusus sub- 
carinalus. 


Calcaire gréseux à Milioles de 
Lizy-sur-Ourcq et de Louvres à 
Psammocarcinus Hericarti, 
Cerithium mixtum. 


Sables et grès type de Beau- 
champ à Cerithium mutabile, 
C. tuberculosum. 

Sablesà Bayania lactea de la 
vallée de la Marne et Trigono- 
cœlia media. 


Sable calcareux du Guespel à 
Laimpania Bouei, Cerithium 
crenatulatum, faune de Gland, 
Beauval, etc. 

Sables graveleux d’Auvers à 
Nummulites variolaria, Pec- 
tunculus depressus, Polypiers, 
Volutes, faune du Fayel, de Mary, 
d’ACY. 


Sables de Crènes, Marines, Monceau. 
Calcaire de Saint-Ouen. 
Sables de Beauchamp. 


SÉRIE PALUSTRE 


Calcaire de Saint-Ouen à Lim- 
næa longiscala. 


Calcaire de Ducy à Limnæa 
arenularia, Nystiaæ microsto- 
ma, Hydrobia tuba. 

Sables de Mery et de Beau- 
champ à Cerithium scalaroï- 
des et Bayania hordacea. 


Grès calcaire à Cyclostomes 
d’Herblay. Calcaire de Luzancey 
et Nogent-l’Artaud à Planorbis 
goniobastis et Lim. arenulariu. 


Calcaire de Jaignes, Sables et 
Marnes à Bayania hordacea et 
Potamides perditus. 


132 G.-F. DOLLFUS 5 Mars 


Très probablement certains horizons de la série palustre sont 
équivalents à des horizons de la série marine, et dans aucun point 
cette succession n’a été trouvée au complet. 

Nous sommes amenés, par une étude plus attentive de la faune 
du calcaire de Ducy, à considérer ce calcaire et les sables jaunes 
qui l’accompagnent comme se rattachant plutôt aux Sables de 
Beauchamp qu’au calcaire de Saint-Ouen. Les couches de Morte- 
fontaine deviennent dès lors la base du calcaire de Saint-Ouen 
ainsi que nous l’avons proposé en 1895. Les sables moyens eux- 
mêmes par cette réforme présentent une similitude de plus avec le 
calcaire grossier, débutant comme lui par des couches franchement 
marines, ils arrivent par une transition, qui ne va pas sans récur- 
rences, à passer à des couches potamides et palustres pour se 
terminer avec des strates franchement lacustres, c’est un exemple 
du cycle sédimentaire de MM. Rutot et Van den Broeck. J'ai divisé 
ensuite les sables moyens en trois grands groupes inégaux d’ailleurs. 

La zone d’Auvers a la base très bien isolée. Celle du Guespel au- 
dessus franchement marine aussi, mais déposée dans des conditions 
calmes, bien diflérentes ; et, au sommet, un grand complexe de cou- 
ches potamides, rarement tout à fait marines, qui sont coupées de 
couches d’eau douce, ou qui sont remplacées latéralement par elles 
et ne présentent pas la continuité des autres niveaux, c’est le com- 
plexe de Beauchamp proprement dit, dont le banc gréseux paraît 
l’élément le plus continu et le plus remarquable. 


Faune d’'Auvers-sur-Oise 


Clavagella Brongniarti Desh. Cardilia MicheliniDesh.(rarissime). 
Gastrochæna contorta Desh. (an- Tellina tellinella Lk. (— exclusa 
gusta). — subiilis Desh.). 
» Provignyt Desh. » striatissima Desh. 
Pholas (Aspidopholas) scutata » lunulata Desh,. 
Desh. Arcopagia subrotunda Desh. (= lu- 
» (Martesia) aperta Desh. cinalis,=symmetlrica 
» { » } conoïdea Desh. Desh.). 
Solen proæimus Desh. » nitidula Desh. 

»  gracilis SOW. Psammobia (Gari) rudis Desh. 
Corbulomya subcomplanata d'Orb. Ù (Psammodonaæx) 9 btu- 
Corbula (Bicorbula) gallica Lk. salis Desh. 

» Lamarcki Desh. (— stria- Donax auversiensis Desh. 
rella — tumida). »  parisiensis Desh. 
Ù rugos@ Lk. »  retusa Lk. 
(COTICUSIS OI » (Egerella) nitida Lmk. 
Mactra semisulcata Lk. Venerupis ( Venerella) striatula 
» compressa Desh. (— con- Desh. 


tradicta Desh.). » oblonga Desh. 


1900 TROIS EXCURSIONS AUX 


Venerupis subglobosa Desh. 
Venus (Mercenaria) turgida Desh. 
Meretrix lævigata Lmk.(Cythereu). 
» Heberti Desh. 
» parisiensis Desh. 


» lunularia Desh. 

» (Tivelina) tellinaria Lmk. 

» striatula Desh. (— stria- 
tina et delicatula Desh. 

» distans Desh. 


Meretrix r'ustica Desh. 
» elegans Lk. 
Sunettatrigonula Desh.(Cytherea). 
»  polita Lamk. (| » }. 
Cyrena deperdita Desh. 
» crassa Desh. 
Cypricardia (Coralliophaga) irre- 
gularis Desh. 


» (Coralliophaga) ele- 
gans Desh. 
» (Coralliophaga) mo- 


diolina Desh. 
Cardium porulosum Lmk. 


» (Plagiocardium) granu- 
tosum Lk. 

» (Lithocardium) avicula- 
re Lk. 

» (Goniocardium) rachitis 
Desh. 

» (Loæocardium)obliquum 


Lk. (= disceptum D. 
— Bouei Desh.) 


» (Divaricardium ) pari- 
siense d’'Orb. 
» (Nemocardium) parile 
. Desh. 
» (Byssocardium) emargi- 
natunr Desh. 
» (Papyridea) caspoides 


Bayan. (= C. Venus- 
tum Desh.). 
Chama papyracea Desh. 
» calcarata Lk. 
» Jimbriata Def. 
» turgidula LKk. 
Sportella dubia Desh. 
» depressa D. (— inæqui- 
lateralis D.). 
Corbis lamellosa Lamk. (Fimbria). 
Lucina|(Divcaricella) RigaulliDesh. 


ENVIRONS DE PARIS 133 


Lucina (Cavilucina) elegans Def. 
»  (Dentilucina)saxorumLmk. 
»  gibbosula Lk. 

Crassatella parisiensis d’Orb. 


» donacialis Desh, 
» rostralis Desh. 
» trigonata Lamk. 
Cardita (Venericardia) planicosta 
Lmk. 
» (Venericardia) complana- 
ta Desh. 


» (Venericardia) Davidsoni 
Desh. (— divergens D.). 
» (Venericardia)sulcata Sol. 


» ( » ) propinqua 
Desh. 

» { » ) pulchra 
Desh. 


» aspera Lk. 
Nucula Cossmanni Vinc. (— lunu- 
lata Nyst.). 
Trigonocælia (Trinacria) cancel- 
tata Desh. 


» (Trinacria) media 
Desh. 
Pectunculus (Aæinea) pulvinatus 
Lk. 
» (Azxinea) depressus 
Desh. 


Arca biangula Lk. 

»  (Acar) Lyelli Desh. (— con- 

torta Desh.). 
»  (Barbatia) subrudis d’Orb. 
(= r'udis). 

» {| » ) Jiligrana Desh. 
» ) sabuletorum D. 
] auversiensis » 
» ) _appendiculata 
Sow. (— planicosta D.). 


A 
= RS 
TZ 


»  (Barbatia) barbatula Lk. 

>) » ) Bernayi Desh. 

D » ) distans Desh. 

D) pu » } interrupta Lamk. 

je ( » ) soatulata Desh. 

Du » )magellanoïides 
Desh. ? 


Dan » ) Marsauæxi Desh. 
» _(Fossularca)capillaceuDesh. 
Modiola (Lithodomus) argentin 
Desh. 


1434 G.-F. DOLLFUS 


Modiola (Lithodomus) papyracea 
Desh. 
Vulsella minima Desh. 
Perna Lamarcki Desh. 
Avicula fragilis Def. (— Defrancei 
Desh.). 
Radula fiabelloides Desh. (Lima). 
»  plicata Ek. 
Spondylus multisitriatus Desh. 
Ostrea (Pycnodonta) cymbiola D. 
»  dorsatà Desh. 
»  cucullaris Lk. (— lamella- 
T1S8D;): 

»  gigantici Brander. (?). 

»  Cossmanni G. Doll. (0. puli- 

cata Def.) non Sol. 

» eæxtensa Desh. 

» cubitus Desh. 

Anoria psammotheis Bayan (— 
pellucida D.). 

Dentalium grande Desh. 

Belosepia Blainvillei Desh. 

Patella Rigaulti Desh. 

» Raincourti Desh. 
F'issurella decisa Desh. 
Parmophorus (Scutum) elongatus 

Lk. 
Hipponix dilatatus Lk. 
» patelloides Desh. 
Calyptra aperta Sol. (= trochifor- 
mis Lk.). 
Vermetus ([Serpulorbis) cancella- 
tus Desh. 
» (Serpulorbis) clathra- 
tus Desh. 
Siliquaria (Tenagodes) multistr'ia- 
ta Def. 
Turritella sulcifera Desh. 


» monilifera Desh. 
» copiosa Desh. 
» (Mesalia) Heberti Desh. 


» ( » ) cacerta Desh. 
n ( _» ) solida Desh. 
» (OR) ) sulcata TK. 

Scalaria Auversiensis Desh. 

Littorina Subangulata Desh. 

Tuba sulcata Pilk. (= Turbo sculp- 

tus Desh.). 
Rissoia | Pseudotaphrus) cincta 
Desh. 


5 Mars 


Rissoia (Pseudotaphrus)buccinalis 
Desh. 
Diastoma interrupta Desh. 
Adeorbis intermedia Desh. 
Bayania lactea Lk. (Melania). 
» delibata Desh. (— fru- 
mentum D.).. 
» hordeacea Lk. 
Nystia microstoma Desh. 
Turbonilla (Syrnola) acicula Desh. 
Tornatella striatina Desh. (Acteon) 
Ringicula ringens Desh. 
Bulla (Roæania) coronata 1LKk. 
» _(Bullinella) BruguiereiDesh. 
» (Cylichnina) cylindroïdes 


Desh.,. 
Solarium canaliculatum Lk. 
» plicatulum Desh. 


Homalaxis marginata Desh. (Bi- 
frontiu). 

Siphonaria spectabilis Desh. (— 
costaria D. — crassicosta Desh.). 

Linnæa arenularia Brard. 

Planorbis goniobasis Sand. (— r'o- 
tundata Br.). 

Auricula (Pythiopsis) nobilis Desh. 

» ( » ) ovata Lk. 

Bulimus auversiensis Desh. 

Cyclostoma{Dissostoma)mumia Lk 

Phasianella (Tricolia) Lamarcki 
Desh. 

Delphinula lima Lk. 


» (Collonia) striata Lk. 
» ( » ) turbinoïdes 
Lk. 
» ( » |) callifera 
Desh. 
» { » ) marginala 
Lk. 
Trochus (Tectus) margaritaceus 
Desh. 
» (Calliostoma)monilifer Lk 
» {Tugarium) umbilicaris 


Sol. (parisiensis). 
Clanculus Ozennei Crosse. 
Xenophora cumulans Brongt. 
» patellata Desh. 
Nerita auversiensis Desh. 
» granulosa Desh. 
» tricarinata Lk. 


1900 TROIS EXCURSIONS AUX ENVIRONS DE PARIS 435 


Natica (Naticina) Hantoniensis 


Pilk. 
» ( ) ) epiglottinoïdes 
Desh. 
» ( » ]) microglossa 
Desh. 
» { » ) Noë d’Orb 
Amputllina sigaretina Desh. 
» parisiensis d’Orb. 
» Edwardsi Desh. 
Natica (Crommium) ponderosa 
Desh, 


» (Euspira) hybrida Desh. 
Cancellaria (A dmetula) evulsa Sow 
Cerithium (Campanile) Auversia- 

num d'Orb. 


») 4 Brocchii Desh. 
» mutabile Lk. 
» tuberculosum Lk. 
» æquistriatum Desh. 
» tiarella Desh. 
» crenatulatum Desh. 
» Blainvillei Desh. 
» ({ Vulgocerithium) glo- 
bulosum Desh. 
» (Bittium) semigranulo- 
sum Ek. 
» (Newtoniella )\ trilira- 
tum Desh. 
» (Vertagus) unisulcatum 
Lamk. 
» ( D ) melanoïdes 
Lk. 
» (Sandbergeria) commu- 
$ ne Desh, 
» (Batillaria) Bouei Desh. 
» ( » ) bicarina- 
tum Lk. 
» (Batillaria) echinoïides 
Lk. 
Potamides mixtum Def. (Cerithium) 
» conarium Bay. (— tro- 
chiforme D.). 
» scalaroides Desh. 
» Bonnardi Desh. 
» angulosum Lk. 


Triforis plicatus Desh. 

Clavilithes longævous Sol. (= F. 
scalaris Lk.). 

Siphonalia scalaroides Lk.(Fusus). 


Melongena minaæx Sol. (Fusus). 
Strepsidura turgida Sol. (F. ficul- 
neus Lk. 
Sycum bulbiforme Lk. (Fusus). 
»  globatum Desh. 
»  pirus Sol. (Pyr.subcarinata 
Lk.). 
»  bulbus Sol. (Pyrula). 
Latirus parisiensis Desh. 
Murex micropterus Desh. 
» (Vitularia) crassicostatus 
Desh. 
» (Tripleæ) asper Solander. 
» (Jania) auversiensis Desh. 
» ( ? ) subrudis d’Orb. 
Borsonia nodularis Desh. 
Pleurotoma (Surcula) textiliosa 


Desh. 
» (Raphitoma) ventri- 
cosa Lk. 
» (Oxyacrum) oblitera- 
ta Desh. 
» (Eopleurotoma) cur:- 
vicosta Lk. 
» (Genotia) lyra Desh.. 
» (Drilla) turrella Lk. 
» { »  )granulataLxk. 
» ( » ) sulcata Lk. 
n (Raphitoma) plicata 
Lk. 
» (Conorbis) margina- 
ta Lk. 
» (Cryptoconus) prisca 
Sol. 
» (Cryptoconus) lineo- 
tata LK. 
Conus (Stephanoconus) crenula- 
tus Desh. 
» (Lithoconus) diversiformis 


Desh. 
Rostellaria (Rimella) fissurella Lk. 
Cassidaria (Morio) r'etusa Desh. 

» ({ » ) coronataDesh. 

Buccinum (Buccinanops) patulum 
Desh. 

» (Metula) decussatum Lk. 
Tritonidea subandrei Bast. 
Cominella deserta Sol. (— Buc. fu- 

siopsis D.). 
Terebra plicatula Lk. 


136 G.-F. DOLLFUS 5 Mars 


Harpa elegans Desh. Mira (Conomitra) inaspecta Desh. 

Oliva (Olivella) Branderi Sow. DE » ) fusellina Lamk. 
D) 0) CL QUTTOTITAILKe Volutilithes cithara Lk.(— ventri- 
» € »  ) Marmini Mich. cosa Def.). 

Ancillaria buccinoïdes TK. » strombiformis Desh. 

» obesula Desh. » depauperata Sow. 

» (Olivula) conalifera TK. » scabr'iuscula Sol. 
Volouaria acutiuscula Sow. » labr'ella Lk. 
Marginella Edwardsi Desh. » (Volutolyria) musica- 

» bifidoplicata Charlesw. lis Lk. 

Cypræa obesa Desh. » (Lyria) Branderi Def. 
Trivia pedicularis Desh. Nombreux Polypiers. 


Mitra (Mitreola) labratula Lk. 


Nous n’avons pas tenu compte des échantillons uniques, douteux 
ou défectueux. 

La faune d’Auvers provoque bien des observations ; elle renferme 
des éléments très variés, disparates, qui appartiennent à des époques 
bien différentes. Elle offre non seulement des espèces qui provien- 
nent par remaniement de couches plus anciennes, mais on est encore 
plus surpris d’y rencontrer nombre de formes qui caractérisent ordi- 
nairement des horizons postérieurs. Cependant la position stratigra- 
phique des sables d’Auvers n’est pas douteuse, dans nombre de 
localités du bassin, à l’est, à l’ouest, au nord, on les rencontre 
recouverts directement de sables fossilifères Bartoniens de niveau 
plus récent. En face d’Auvers, à Méry-sur-Oise, sur la rive gauche 
de l’Oise, la coupe du chemin de fer que nous avons étudiée autre- 
fois avec M. Vasseur, nous a montré le niveau d’Auvers normale- 
ment surmonté du niveau de Beauchamp type, de l’horizon à 
Cerith. scalaroïdes et du niveau de Mortefontaine. Et cependant des 
espèces considérées comme spéciales à Beauchamp, à Mortefontaine, 
etc., se trouvent roulées à Auvers dès la base de l’étage. Si nous 
rapprochons ce fait d’une information analogue donnée par M. 
Munier-Chalmas, qui a trouvé dans la tranchée de Nauphles, vers 
la base du calcaire grossier moyen, un lit à éléments détritiques 
renfermant une grande partie de la faune potamide développée 
ordinairement dans le calcaire grossier supérieur, nous sommes 
amenés à supposer que les potamides, les coquilles d’estuaires et 
certaines formes littorales qui caractérisent soit le calcaire grossier 
supérieur, soit les sables moyens supérieurs, ont commencé à vivre 
dès le début de ces mêmes formations, et nous avertissent par là 
de la valeur secondaire et très relative des petits horizons que 
nous pensions si importants et que nous avions été amenés à distin- 
euer minutieusement au-dessus. 


137 


TROIS EXCURSIONS AUX ENVIRONS DE PARIS 


1900 


: 


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13S G.-F. DOLLFUS 5 Mars 


Le mélange d'espèces d’habitat très divers est également remar- 
quable, ainsi à Auvers, on trouve des coquilles terrestres, d’autres 
littorales, un certain nombre accusent des fonds moyens, qu'on 
peut estimer de 20 à 40 mètres, et le tout s'est trouvé entassé, mêlé 
par des courants rapides, formant des bancs coquilliers de forme 
elliptique dont le grand axe paraît dirigé du nord-ouest au sud-est. 


Débris qui à Auvers sont ou paraissent empruntés 
à des dépôts antérieurs 


AU SÉNONIEN : Nombreux galets de silex, noirs, gris, blonds, zonés, appartenant 
à divers niveaux. 

AUX SABLES DE BRACHEUX : Cucullæa crassatina, Cyprina scutellaria, Car- 
dita pectuncularis, en fragments. Ostrea Bellecocina sub nom., O. 
gigantica Brander. ? 

Aux LiGnires pu Soissonnais : Cyrena cunetformis, Cyrena tellinaria, Mela- 
nopsis sp., Melongena minax. 

AUX SABLES DE Cuise: T'urritella Solanderi, Nummulites planulata. 

AU CALCAIRE GROSSIER INFÉRIEUR : Cardita planicosta, Cardium porulosum, 
Crassatella parisiensis, Corbula rugosa, Natica sigaretina, Bulla 
cylindroides, Eupsammia trochiformis, Turbinohia dispar ? Num- 
mulites lævigata. 

AU CALCAIRE GROSSIER MOYEN : Cardium aviculare, Corbis lamellosa, Orbito- 
lites complanat«a. 

AU CALCAIRE GROSSIER SUPÉRIEUR : Potamides lapidum, P. cristatum, ete. 


Espèces qui caractérisent des niveaux supérieurs 


Horizon DE BEaucaamp : Cerithium conf. mutabile, C. tuberculosum, C. tia- 
rella, C. crenatulatum, Tellina lunulata, Venerupis striatula, ete., 
Potamides mixtus, Cerithium Bouei, C. bicarinatum. 

HoRiZON DE MORTEFONTAINE : Avwicula Defrancei, Limnæa arenularia, Sipho- 
nalia scalaroïides. 

CALCAIRE DE SAINT-OuEx : Limnæa longiscata (fide Cossmann). 


Ces listes seront par la suite très augmentées, quand l’attention 
aura été appelée sur ce point et la faune des sables moyens s’en 
trouvera notablement épurée. 

Il est encore un autre point sur lequel l’étude d’Auvers comporte 
un enseignement général. Bien qu’il existe au point de vue strati- 
graphique un ravinement intense et une discordance géographique 
très manifeste entre l'étage du calcaire grossier et celui des sables 
moyens, ces deux formations restent unies cependant par un lien 
paléontologique considérable, qui atteint la proportion de 80 co 
d’espèces communes. Entre le calcaire grossier qui finit longuement 
par une série multiple de couches lagunaires argileuses et calcaires 
et les sables moyens qui débutent brusquement par un dépôt 


1900 TROIS EXCURSIONS AUX ENVIRONS DE PARIS 439 


sableux franchement marin assez profond, il semble qu’il est 
possible de tracer une division stratigraphique de premier ordre, 
mais la paléontologie s’y oppose, l’antagonisme des deux méthodes 
isolées éclate ; et ici la stratigraphie doit céder le pas à la paléon- 
tologie et les sables moyens ne peuvent être considérés que comme 
une subdivision de l’Eocène, sous la dépendance du calcaire gros- 
sier. 

M. Munier-Chalmas à entretenu tout récemment la Société géolo- 
gique de ses nouvelles recherches sur l’extension, la classification 
et les faciès du Bartonien. Nous ne pouvons que renvoyer à l’ana- 
lyse qu’il en a publiée. 

Les sables d’Auvers passent latéralement et à la périphérie du 
bassin à des sables argileux verdâtres fins, amincis, qui ravinent le 
calcaire grossier supérieur et dont la faune s’appauvrit considéra- 
blement, leur maximum occupe un synelinal central qui s’avance 
profondément par Montjavoult, Auvers, Luzarches, Nauteuil, au-delà 
de la Ferté-sous-Jouarre et Nogent-l’Artaud, passant au-dessus de 
Paxe futur du Bray qui n’avait point alors de relief. Notre carte de 
l’étendue actuellement connue des Sables Moyens permet d’abréger 
ce que nous avons à dire sur leur extension (fig. 10). 


Bibliographie sommaire pour les Sables moyens. 


1810. Cuvier et BRONGNIART. — Essai sur la géographie minéra- 
logique des environs de Paris. Paris, in 4°, planches ({re édition 
1810, 2e édition 1822, 3e édition 1835). 

1822. CoNsTanT PRÉvoOsT. — Observations sur les Grès coquilliers 
de Beauchamp. Journal de physique et de chimie, tome 94. 

1822. Desnayes. — Mémoire géologique sur les fossiles de Val- 
mondois. Mémoires de la Société d'hist. natur. de Paris, tome I, p. 245, 
in-4°, Paris, 14 p., 1 pl. (PI. XV). 

1837. D’ArRCHIAC. — B.S. G. F., {re série, t. IX, p. 54; t. X, p. 68 
t. XII, p. 39. 

1843. In. — Description géologique du département de l’Aisne. 
Mém. Soc. géol. de France, 1'° série, t. V, 129 p., pl. 21 à 31. 

1844. DE SÉNARMONT. — Essai d’une description géologique du 
département de Seine-et-Marne. Paris, in-8°, 230 p. 

1844. Ip. — Essai d’une description géologique du département 
de Seine-et-Oise. Paris, in-80, 272 p. 

1847. GRAVES. — Topographie géognostique du département de 
l’Oise. Beauvais, p. 430. 


140 G.-F. DOLLFUS 5 Mars 


1850. p’Arcuiac. — Histoire des Progrès de la Géologie, t. IT, 
2e part. et t. III. 
1855. CH. D'ORBIGNY. — Tableau synoptique de couches pari- 


siennes, 1 feuille grand aigle. 

1855. DE SÉNARMONT. — b. S. G. F., 2€ série, t. XII, p. 1324. 

1859. GouBErT. — B. S. G. F., 2 série, t. XVII, p. 137ett. XVIII, 
p. 445 (1861). 

1878. G. Dozrrus. — Coupe géologique du chemin de fer de 
Méry-sur Oise à Valmondois, 2€ partie. B. S. G. F., 3 série, t. VI, 
p. 280. 

1879. In. — Contribution à la stratigraphie parisienne (Sables 
moyens). B. S. G. F., tome VIII, p. 171. 

1879. Ip. — B. S. G. F., 3 série, t. IX, p. 480. 

4879. L. Carez. — Sables moyens des environs de Château- 
Thierry. B. S. G. F., 3° série, t. XII, p. 641 ; t. VIIL, p. 194. 
1881. G. DocLrus. — Sur la découverte de la dolomie dans les 

sables parisiens moyens. B. S. G. F., t. IX, p. 480. 

1885. In. — Notice sur une nouvelle carte géologique des envi- 
rons de Paris. Congrès géologique de Berlin, in-#°. 

1889. In. — Carte géologique de France. Feuille de Paris. Notice 
explicative. 

1895. Ip. — Bull. Service Carte géolog. de France. Rapports des 
Collaborateurs, t. VII, p. 5 ; t. IX, p. 2. 

1895. Munier-CHaLMas. — Bull. Service de la Carte, VIE, p. 15. 

1896. Léon JANET. — Sur l'allure des grès bartoniens aux envi- 
rons de Château-Thierry. B. S. G. F., 3e série, t XXIV, p. 49. 

1896. H. Taomas. — Bull. Service de la Carte, t. IX, p.15. Notice 
explicative, feuille de Soissons. 


1898. G. Dozzrus et L. Janer. — Carte géologique de France, 
feuille de Meaux, notice explicative. 
1900. Munier-CaaLMas. — Caractères généraux du Bartonien 


dans le bassin de Paris. C.-R. séances Soc. géol. de Fr., 22 janvier. — 
Sur les plissements du Pays de Bray pendant la période tertiaire. 
1d., 5 février. 

1900. J. GossELer. — Sur les couches de galets de la feuille de 
Laon. Annales Soc. géol. du Nord, t. XXVIIT, p. 297 (février). 


CARTE GEOLOGIQUE 
des 
Environs d'AUVERS 
per MGF Dollfus 
Echelle 55-500 


EEE TEST 


e1 Sableset.grés de Beauchamp et d'Auvers . 


p Zimor des plateaux. [I] e, Grécaire grossier superieur. Caillases. 
@° Ze gypse et ses marnes (Sables de Marènes) = e, Clcaire grossier moyen et inferteur. 
Co D Sa dore 


+ Gites fèssilifères. 
Rio 11e 


142 G.-F. DOLLFUS 5 Mars 


TTL 
Excursion d’Arcueil-Cachan 


La vallée de la Bièvre a été souvent visitée par les géologues, 
mais aucune description précise n’en a été donnée, ce qui peut être 
attribué à ce que les carrières d’Arcueil et de Gentilly ont toujours 
été irrégulièrement exploitées, vingt fois reprises et abandonnées, et 
qu’on n’était jamais sûr d’y revoir le lendemain ce qu'on y avait 
constaté la veille. M. Gosselet y a conduit ses élèves en 1883; 
J'en ai décrit un certain nombre d'exploitations en 1885 et la réu- 
nion extraordinaire de la Société géologique a visité la région 
le 18 août 1889 sous la direction de M. Munier-Chalmas. M. Marcel 
Bertrand nous a donné un compte-rendu intéressant des constata- 
tions qui y ont été faites. 

La présente excursion peut montrer l’argile plastique dans le 
fond de la vallée grâce à un anticlinal transversal à la Vallée de la 
Bièvre qui a surélevé la série tout entière à Arcueil ; toutes les 
couches plongeant régulièrement au sud vers Bourg-la-Reine et au 
nord vers Paris. 

La craie blanche était visible dans quelques points à une faible 
profondeur dans les carrières basses d'argile plastique. Le Thanétien 
fait défaut dans la région. Le Sparnacien est représenté seulement 
par l’argile plastique qu’on peut considérer, dans sa partie haute, 
comme située sur le prolongement des lignites du Soissonnais. Les 
sables de Cuise manquent. 

Le calcaire grossier repose directement sur l'argile plastique. 
On pourra en étudier une série presque complète. Cet étage 
nommé Lutétien par M. de Lapparent, en 1883, a été divisé tantôt 
en trois masses, tantôt en deux parties seulement : il est marin 
à la base et jusqu'aux deux tiers environ de son épaisseur, puis 
devient fluvio-marin dans toutes ses couches supérieures. La partie 
marine inférieure a été considérée comme un tout indivisible par le 
service de la carte géologique de France, mais elle a été subdi- 
visée en deux parties par beaucoup de géologues qui ont placé 
leur limite tantôt au-dessus, tantôt au-dessous du banc à Cerithium 
giganteum. Nous avons montré récemment qu’à défaut de preuves 
paléontologiques il convenait de considérer, au point de vue strati- 
graphique, la couche à Cerith. giganteum comme la base du calcaire 
grossier moyen parce que cette couche avait une extension plus 
grande que les couches inférieures et marquait une vaste transgres- 


1900 TROIS EXCURSIONS AUX ENVIRONS DE PARIS 


143 


sion vers l’ouest. Une autre transgression est marquée également à 
la base même du calcaire grossier à Paris car diverses couches 
calcaires, épaisses, à Nummulites lævigata, du nord du Bassin man- 


quent progressivement en s’approchant vers le sud. 


25) 
Pa : || | CaleT® 
!: | grossier 


23 
| | és 
AN ME cars 
! 15 moyer 
RE EN RER CRE 
Calere 
grossier 
infT 


ÊTES lt (MITA 


LITTLE Argile Plastique 
LA £. 


160 


50 


Üraie  sénorienne ts 
Fig. 12. — Carrière du cimetière à Arcueil-Cachan. 
/ Terre végétale brun foncé . . . . 0.30 
50 Marne blanche (environ) . . . . . 1.00 
4OMPiletaraileucivert AMP 0 01 Re ionina cecile 
ES MMarnelblanche RES 0 30 = a < 
&MNTabletie calcaire een era 0 04 20 
46 Marne blanche et jaune. . . . . . 0.40 
45 Calcaire avec lits siliceux. . . . . 0.45 
4%  Calcaire dur, jaunâtre, are EURE Re Mt 000 
e A5 MEiletargiieux vert stratifié Me EE ET ORNTES QUI 
= 42 Calcaire siliceux, dur, celluleux. . . . AE ONE 
Et 41  Argile grise ou verte stratifiée avec cordon g gypseux 
5 5 OUTQUATIZICATIEN EM RE A NO O6 A0 T1 
à 8 40 MCalcaire siliceux Veris (dur it MAN NE 000 05 
= o 39 Argile verte en feuillet ondulé. . . . AUILER RO OZ 
BE 38 Calcaire siliceux, gris, celluleux. . . . HÉROS 
= 2 37 Argile grise lee à Potamides anne 0e 07 
ae Quartz carié gris, grossier . . . THAT Me 012 
£ 5 36 { Calcaire celluleux, siliceux, Aleres RTS ee Ati 0 (0) 
E Quartz carié jaune, en plusieurs lits. . . . . 0.09 
5 35 Marne blanche et calcaire tabulaire fin RE 
d'empreintes de Corbula (Sphænia rostrata), 
Cerithium denticulatum, Natica parisiensis, 
Anomia tenuistriata, Hydrobia sextomus . . 0.38 
» 34 Argile jaune avec quartz carié, lit démantelé de cal- 
caire siliceuxisec MMM ; 0.12 


33 (Calcaire à Milioles assez fin avec as zones de 
| fossiles à 20, 40 et 55 centimètres de la base. 
\ COULEURS CAUSE TR EN ENS 1.15 


CALCAIRE GROSSIER 


CALCAIRE GROSSIER SUPÉRIEUR 


MOYEN 


CALCAIRE GROSSIER 


INFÉRIEUR 


Lutétien supérieur (suite) 


Lutétien moye 


Lutétien inférieur 


2 — 


19 
CE) 


1 
© 


18 


G.-F. DOLLFUS 


Calcaire à Milioles fin, plus tendre que le supérieur, 
stratification visible . : 

Calcaire à Milioles fin,très fe ciliferee à à Dee Con 
cristatum, C. denticulatum, Lucina Saxorum, 
Natica parisiensis . ; 

Argile blanche avec Cerithium ee À écrasés. 

Calcaire à Milioles fin, exploité largement . 

Calcaire fin à Cerith. denticulatum, id. : 

Calcaire fin, à Milioles, très dur (Cliquart, Dis) Le 

Calcaire grossier à Milioles, Cérithes très communs. 
Natica parisiensis, Cardita (exploité). . . . . 

Marne jaune ou crême . DE) 

Marne blanche ou verdâtre. . \ 
(Couches très ondulées, bien apparentes). 

Calcaire fin verdâtre, avec quelques Milioles (Saint- 
Nom.). Cerith. cristatum, C. denticulatum . 


(Banc vert) 


Calcaire grossier à Milioles, en masse, sans délit, 
plusieurs zones de fossiles. Au sommet, Milioles 
nombreuses, Cardium aviculare, Lucina con- 
centrica, Cerithium echinoïdes, Turritella 
Jasciata (Banc-Royal) . ne 

Calcaire grossier, même masse, petits relles disses 
minés : Car He calcitrapoides, Diastoma cos- 
tellatum, Turritella multisuicata, Orbitolites 
complanai«. 

Calcaire grossier à Milioles A Orbitolites \compla- 
nata, Tellina, Chama, Corbis, Cytherea . 

Calcaire grossier à Milioles fin d’un jaune clair blan- 
châtre. ! 

Calcaire grossier à Door bueaitnte avec CT 
zones fossilifères séparées par une bande sans 
coquilles de couleur plus claire, moules nom- 
breux. Turritella imbricataria, T. multisul- 
cata, Fusus butlbiformis, Rostellaria fissu- 
rella, Chama calcarata, Cytherea lævigata. 

Calcaire grossier glauconifère, nombreux moules. 
Cerithium giganteum, Fusus Noë, Voluta cy- 
thara, Turritella carinifera, Chama lamel- 
tosa, Tellina rostralis, Cytherea lævigata, 
Lucina gigantea . 


Calcaire grossier glauconieux brunâtre, assez dur . 

Calcaire grossier glauconieux tendre avec Ditrupa, 
Ostrea fiabellula, Echinolampas ajjinis 

Calcaire grossier glauconieux dur, vert, à moules 
nombreux, la faune est la même qu’au N° 11. 

Calcaire grossier peu fossilifère, verdâtre, tendre . 

Calcaire grossier verdâtre sableux, irrégulièrement 
endurci, formant des bancs discontinus . 

Calcaire sableux, glauconieux, fossiles en Taetles 
nombreux.Corbula gallica,Cardita planicosta 


» Mars 


SE 
© 


19 


.10 


1900 TROIS EXCURSIONS AUX ENVIRONS DE PARIS 145 


11 Calcaire glauconifère, assez dur, roussàtre. Cardita 
planicosta, Cardium porulosum, Crassatella 
plumbea, Ostrea flabellula, Ditrupa strangu- 
lata, Lunulites urceolata, Lenita ane 
Echinolampas affinis. à, . 21050 

10 Calcaire glauconifère dur, à fociles Din ce es, 
quelques cailloux de silex, faune variée. Pectun- 
culus pulvinatus, Corbula rugosa, Cytherea 
semisulcata, Nucula parisiensis, Arca bar- 
DATA NCA IAA TMORCMARR TERRE ELA OS 

9 Sable glauconifère (jaune ou verdâtre) avec petits 
graviers. Nummulites lævigata, Tubinolia sul- 

| cata, Eupsammia tr OCRUIONNNS; et mêmes fos- 


CALCAIRE GROSSIER INFÉRIEUR 
Lutétien inférieur (suite) 


siles que No 11. : 0.20 
8 Argile grise fortement ondulée à la surface . 0.15 
HbArSlemoire plastique lionileuse RM EEE 20 
FA Argile rouge ondulée . . . 0.25 
> À 6 Argile brune en amas. D (ro de AO P20 
E AFSUIeTOUCeNONAUIEC NA EN ER PET CE IUT 240 
CE 5 Argile noire stratifiée. Sete 0.10 
“à É 2 Argile grise pe Re ne AE Li hles HR dE Li LD 
AS 3 Argile panachée rouge et grise . . 1.80 
E £ 2 Argile plastique rouge UE Pt Een ie SA D SAR O) 
Pi #2 1 Craie blanche tendre, ravinée (craie de Meudon. 


Sénonien supérieur), avec silex noirs assez gros, 
atteinte dans un puisard. 


Dans la carrière du cimetière d’Arcueil qui est la plus impor- 
tante de celles aujourd’hui ouvertes (fig. 12), le sommet de l'étage 
du calcaire grossier n’est pas visible, si le temps ne nous faisait 
défaut, nous aurions pu aller l’observer dans l’ancienne grande 
carrière du Moulin de la Roche qu'on est occupé à combler et 
qui est située à 700 m. au N. sur la même rive de la Bièvre. Rien 
ne distingue ces couches supérieures qui ne fournissent pas de 
matériaux utilisables et qui sont connues sous le nom de « Caillas- 
ses » des couches plus basses du calcaire grossier supérieur. la 
faune est la même et la composition des assises ne diffère pas 
sensiblement, ce nom de Caillasses est pour nous synonyme de 
calcaire grossier supérieur et doit être abandonné en tant que 
désignant une série de couches spéciales. 

Le contact des Sables moyens {Bartonien) se fait par un ravinement 
très net avec faible brèche de calcaire siliceux, quelques perforations 
de coquilles marines accompagnent l’arrivée de sables argileux 
verdâtres de composition bien contrastante avec le calcaire grossier. 
Nous verrons ce contact dans la tranchée de la gare des marchan 
dises d’Arcueil (fig. 13). M. Munier-Chalmas a montré que bien 


S Juin 1900. — T, XXVIII. Bull. Soc. Géol. Fr. — 10 


146 G.-F. DOLLFUS 5 Mars 


que les couches composant les sables moyens au sud de Paris 
soient très réduites et de composition minéralogique assez uniforme, 
on pouvait y retrouver les diverses subdivisions faites au nord de 
Paris : niveau d’Auvers, niveau de Beauchamp propre, niveau de 
Mortefontaine. 


Aqueduc de la Vanne Pontsup” 
ll 


Fig. 13. — Coupe à la gare d’Arcueil (Marchandises). 


21 Terre végétale . 0 40 

n 20 Marne sableuse een AO HAITI 2E O0 

& 19 Marne sableuse verdätre, gypseuse . . . . . . . . 0.60 

£ 18 Marne blanche . à Cet A DEMO), 
2 17 Marne sableuse, verdâtre, avec gros rognons gré- 
= seux, cailloux calcaires à la base, ravinement 

FA trés bien) arqQue PNR ER ET EDG 
16 Calcaire siliceux, dur, sec, DA THIS souvent perforé 

au sommet par des Lithophages  . . . . . . . 0 10 

15 Marne calcaire AUNALLE A PER NE DE) 

14 Feuillet argileux. ondulé, vert. . . . . . OR OZ 

Ê 143 Marne calcaire blanche, analogue au N° 15 ARE OT 

£ 12 Feuillet argileux, ondulé, vert, gypseux. . , . . . 0.05 

E AP Marnetblanchemuners REPAS ER D 20 

g 10 Fcuillet arcileux vert ou brun 20/00 0 MAO OI 

A JMarne jaune Compacte PNR PRE A EU" ER )0025 

p 8%Marne fragmentaire jaune. ER EN OS #0 000022 

2 7 Calcaire siliceux en tablette ide RASE DA 

ï 6 Marne blanche ferme. . . . Me ME ee D 00 
E 5-4 Marne jaune avec quartz carié, et lits gypseux 

S APTE CUULLE LS PET CE LE 0.17 
= 3 Marne blanc-crème avec rognons ones “ 

SVIDSE PURE A AC AE RE A M à LD) 

2 Feuillet d'argile te due RON HT OA O2 

| 1 Marne blanc crème, compacte, sans Re 2 sel OÙ 
\ 6740, niveau de la voie au centre de l’ondulation. 


Le Calcaire de Saint-Ouen n'est pas facile à voir actuellement sur 
la rive gauche de la Bièvre, on le voyait autrefois très bien sur 
la rive droite dans la carrière déjà signalée du Moulin de la Roche. 
Mais on pourra l’étudier dans la carrière souterraine de M. Legard 


1900 TROIS EXCURSIONS AUX ENVIRONS DE PARIS 147 


à Bagneux où il renferme des bancs assez épais de gypse saccharot- 
de exploitable qui n'apparaissent jamais en affleurement naturel ; 
Ils sont dissous à flanc de coteau, et leur gisement paraît d’ailleurs 
limité au sud de Paris sur le revers sud de l’axe de la Seine. 

La visite aux grandes carrières de M. Legard à Bagneux constitue 
la partie la plus nouvelle de l’excursion, nous avons pu en étudier 
tous les éléments grâce à l'entremise aimable de M. L. Janet (1). C’est 
la première fois qu’on exploite en grand le gypse à ciel ouvert au 
sud de Paris; toutes les carrières de la région étaient autrefois 
souterraines. Je n’entrerai pas ici dans le détail et la discussion 
de la classification des diverses masses de gypse, on verra mieux 
ces choses dans les courses d'Argenteuil et de Romainville. Je puis 
dire seulement que la série supérieure (Sannoisien) y est aussi 
complète qu’au nord de Paris; on y voit depuis le sommet de la haute 
masse gypseuse : 1° Les marnes bleues avec gypses, 2° marnes blan- 
ches (hydrauliques) à Limnæa strigosa et Xyphodon, 3° marnes feuil- 
letées à Cyrena semistriata (Cyrena convexa Auct.) et Cerith. plicatum 
qui passent aux argiles vertes par des lits stratifiés à Psammobia 
plana et Planorbis depressus. Le sommet des argiles vertes est très 
ondulé et un rudiment de calcaire de Brie apparaît qui devient plus 
épais vers le nord et vers le sud : il forme le sommet du Tongrien 
supérieur vrai. 

L'ensemble des couches qui représente les sables fossilifères 
inférieurs de Fontainebleau (Stampien), désignées souvent aussi 
sous le nom de « Marnes à Huîtres » offre une succession normale ; 
la faune de Jeur à Vatica crassatina succède à celle d’Etrechy à 
Ostrea longirostris, ainsi que nous verrons à l’excursion d’Etampes, 
mais on observe une discontinuité étrange dans extension de ces 
couches, elles manquent sur le plateau de Marolles pour reparaître 
plus au sud, cette interruption a été attribuée à un vaste ravinement, 
mais l’explication est insuffisante car cette étendue est occupée par 
plusieurs ondulations synclinales ou anticlinales. Nous n'admettons 
pas qu'aucune partie des dites couches marines à Ostrea longirostris 
et O. cyathula puisse être considérée comme contemporaine du 
calcaire lacustre de Brie, la succession est normale et générale dans 
le bassin de Paris. 


(1) Les renseignements que nous donnons ici sur la carrière Légard seront 
développés ultérieurement par M. L. Janet; la coupe que nous donnons ici, 
d'avance, avec son assentiment, ne lui retire en rien le mérite de la priorité de ses 
études sur cette exploitation intéressante. 


5 Mars 


G.-F. DOLLFUS 


148 


RAinannisnsunns SOGBBETIIRANSSUERBDEMUUNN 
£ RO 
091 21271 Q L 
so ÉPSRRSSSERTSSSESIESE 
Eye 9 
EDOTITITOITIOIEOO 
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0 D rs = 
CARRE EN: BRPUIREU 
1 1€ sethone Pop bo gere = 
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S'IUTOZIIINO S SSL9LID 7) 


1900 


TROIS EXCURSIONS AUX ENVIRONS DE PARIS 


149 


PREMIÈRE CARRIÈRE LÉGARD A BAGNEUX (BRIQUETERIE SUPÉRIEURE) 


SABLES 


CaL- 


80 
79 
ES 
SANS 
a Es 
822 
Æ À JTE 
76 
& 
É © . 
Se 75 
W à 
FSC 
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el 74 
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CR 
un] 
72 
Re 71 
ERE 
el 
5 Æ 
70 


69 


ARGILE VERTE 


MARNES 
A CYRÈNES 


n 
ENS 
SITE 66 
Z LS 
& O 65 
A = 
È 

n 2) Fa 
ba (2 
S < 63 
= 62 
& 2 61 
É 2 60 
& 
ss à 

Lacune de 


anciens que les marnes bleues 


(Fig. 14). 
Altitude : 105". 
Derrevécétale ee 
Limon argilo-sableux . PEU OR 
Sables siliceux blancs ou nn à assez fins, sans 
fossiles, un peu faillés, argileux à la base . 
Passant à un sable brun très argileux. 


Argile brune, sableuse, avec nombreuses Ostrea 


cyathulu . ë 

Sable calcarifère (Mollasse) eue avec HGUUES CE 
fossiles nombreux: Natica crassatina, Cytherea 
incrassata, Cerithium plicatum, Ostrea longi- 
POSCLLSIN AIDES NE D os 0 EH (0) 

Argile brune ou verte avec RU MPre Eee Ostrea lon- 
girostris de grande taille, Balanus, Bryozoaires. 

Calcaire marneux et sableux (Mollasse) plus ou 
moins solide, avec moules de fossiles : Cerithium 
plicatum, Cythereaincrassata,Cythereasplen- 
dida, Cardium, etc. 

Délit argileux vert ou brun. 

Calcaire blanc ou jaunâtre très Vacable. ose af, 
vérulent, parfois meulier, avec blocs de silex noir 
CAVERN EUX A TO CASE PE ie CR OES() 

Argile verte franche, massive, avec gros nodules de 
calcite celluleuse verte (dite Marne Strontiani- 
fère). BTE 

Même le en lits stratifiés, ne 16 Psam 
mobia plana avec filets sableux blancs très 
fins. Passant aux marnes de la base. 

Marnes ferrugineuses, brunes ou vertes, jaunies par 
le contact de l'air, finement stratifiées, filets 
sableux ou calcaires blanchâtres. Plusieurs lits 
avec Cyrena semistriata, ossements de Pois- 
sons, Planorbis, etc. Ë 

Gypse stratifié, marneux, solide, Dane dit « Marne ». 

Marne blanche avec fins lits de gypse. 

Marne argileuse verdâtre, avec grumeaux CnledireS 
et Limnæa strigosa (rare). 

Marne calcaire blanche ou grise grumeleuse 

Gypse marneux irrégulier. 

Marne calcaire blanche ou Verdtiel 

Marne argileuse molle, verte. he 

Marne bleuâtre stratifiée avec lits de gypse Sisible 
SUTE 


à 


= 


.03 


.00 


.40 


.90 


2 00 


7" environ, mal connue, on sait seulement par des puits 
gypseuses continuent jusqu’au toit de la 


haute masse gypseuse exploitée dans la carrière souterraine, et qu’on y 
remarque entre autres un lit de gypse d’un mètre d'épaisseur nommé 
« Bison » par les ouvriers et qui est à 2" du sommet de la haute masse, 


450 G.-F. DOLLFUS 5 Mars 


DEUXIÈME CARRIÈRE LÉGARD. — PLATRIÈRE SOUTERRAINE. 
NiVEAU SUPÉRIEUR (GYPSE PROPRE). 
(Fig. 14). 

Ba 52 Gypse saccharoïde tendre (Les Fleurs). . . . . . . 0.80 
À SN » DHL Gros Banc) 0000025 
BA 50 » » » (Le Marneux) (Squelette 
SES d'oiseau) ES M DES 
RÈT 49 » » ) (Be Mouton). 0e 060 
ENEIR 48 » » plus dur, filet argileux gris (Les 
Eu Herrands) A MIA SAOUSS 

2 PRES) » très tendre (La Cale). . . . . . 0.45 
46 Marne blanche ou un peu jaunâtre à silex ménilite, lit argi- 

leux\eris à laibase CNRC ES RÉ NE Ae D EE Der a0 25 
45  Gypse stratifié, rubanné (Le Sous- Pied} RE 025 A0 30 
44 Marne blanche avec petits lits de gypse, lit argileux gris non 
continu . . . . RAR TPS SEE UE SE ete eee © (JE AD) 
43 Marne blanche avec ee nénilite. RE fe On ne ME SA Eu 0.25 
42 Gypse saccharoïde (Les Couennes). . . . . . . . . 0.60 
ANDÉliT'Ar SleUxX brune EEE RS ROSE 
E 40  Gypse saccharoïde dur (Le Banc Blanc) . . . . . 0.60 
8 39 » » stratié (LaPlaque) ARE OS 
= _ 38 » » marneux, tendre (Le Boudin). . 0 38 
Ê v 97 » » jaune, dur (Le Cul des Pavés). . 0.20 
È LE 36 » » tendre, marneux (Le Bousin). . 0.30 
= 5h) » » jaune, dur, avec ossements de 
a Paiæotherium ? Les Rousses). 0.25 
S£mMarne SDianche ete ee TPE PRE nee ONU 0.25 
33 Gypse saccharoïde, dur, jaune, some iliife. 0.05 à 0.20 
32 Marne blanche avec rognons de gypse cristallisé. . . . . . . 0.40 
31 Gypse en grands cristaux verticaux, les fers de lance ont la 
pointe tournée versie bas ((Grionard) Pere 015 
S0PMarnenblanche CYDSEUSC APS EN NE 20) 
2OMGypse ensorands CTISTAUXE PE CEE RUE NOTE NONOS 
2SHMarne blanche tenAre PTE DC CNE ER NC ER OS 
PrMeMarne aroileuse orise NP EN PERTE AT An LATNIOT20 
20RAMALNe Crise Her ER EE A RME eee RE EN (002 
Argile foncée d’un gris verdâtre, dure, fine . . . . . . . . 0.20 
di pee MALHEUX- D UE MUC RO DA NDETO 
Argile foncée d’un gris Sortie, Gens ne RE D LEO NA) 
24 Marne blanche. . . . .. DS DT NE tn SR 0.55 
23 Gypse stratifié avec lits de faute de re verticaux en 
cordons ondulés (3° masse ?). AE D PNR PA LEA 10 
22 Marne blanche avec gypse en fer de nes RE LU an EU CNE ESA (D EI) 
21 Gypse cristallisé avec lentilles de calcaire marneux. . . . . 0.50 
20 Marne blanche tendre avec grosses boules (base du gypse 
IDRO DIC } RS D ETECASRE IE ENT EUAT ES ER En ER EE RACE RON 0.60 


(Lacune d'observation, partie de galerie muraillée très en pente, 
environ 2 mètres). 


1900 


TROISIÈME CARRIÈRE LÉGARD. 


Re ND EE & © © 


TROIS EXCURSIONS AUX ENVIRONS DE PARIS 


NIVEAU INFÉRIEUR (CALCAIRE DE SAINT-OUEN). 
(Fig. 14). 


Calcaire marneux blanc-crème, ferme, avec lit à Limnæa lon- 
giscata à la base . ; 

Calcaire marneux dur, blanc . 

Filet argileux verdâtre . 

Calcaire marneux crème, assez ne $ 

Calcaire gris très dur à Limnæa longiscata. Re 

Calcaire marneux gris avec lits argileux noirs ligniteux . 

Calcaire très dur gris. re 

Gypse très dur en lit ondulé, ent) Sec el Dane ne 
{Roit:des galeries) SR MEN EEE : 

Marne blanche tendre à nodules gypseux tft Ë 

Marne dure avec gypse niviforme . NM RME Le 

Gypse saccharoïde faiblement stratifié . . . . . . . . .. 

Calcaire dur gris . - 5 

Gypse saccharoïde avec filets LR À 

Marne et gypse impur 

Gypse saccharoïde exploité . 


— PLATRIÈRE SOUTERRAINE. 


I1 existe au-dessous une épaisseur de calcaire marneux de 6"50 environ, 
puis un banc de gypse de 1"30 d’épaisseur reconnu par un puits de recher- 
che aujourd’hui bouché et dont le détail n’a pas été conservé. 


QUATERNAIRES 


DÉPÔTS 


2520020200 CR  — 00. 


1EEE == 


Altitude88® 


_— - TTITTI TI TTTT. 
LR 


Fig. 15. — Coupe à Bagneux (Carrière des Longs-Champs). 


Terre végétale forte . 

Limon brun foncé, décalcifié . Fr 

Limon brun clair avec une zone très Plaire Pire 
blanchâtre, avec poupées calcaires au tiers infé- 
rieur. Cordon de quelques gros cailloux à la base. 

4% Limon sableux et gras, mouillé. 

3 Limon brun clair, pur et franc, zone Non hate au 

tiers supérieur . . . AE ; 
> Limon caillouteux, débais ent 
1 Argile verte (Oligocène), bien ondulée. 


O OS «I 


0.10 
0.80 


2,00 


0.30 


2.00 
0.10 


151 


152 G.-F. DOLLFUS 5 Mars 


Les sables propres de Fontainebleau sont jaunâtres et sans fossiles 
à Bagneux, il faut marcher vers Chatillon pour étudier leur sommet, 
là, ils atteignent une épaisseur de 59 à 60 mètres, et vers Plessis- 
Piquet on y découvre une bande gréseuse culminante étroite, qui 
coupe le plateau en écharpe et se prolonge à une grande distance. 

Les meulières de Beauce (Aquitanien) règnent au-dessus des 
sables, mais le temps manquera pour le constater. 

A Plessis-Piquet également, une vaste poche de sables granitiques 
de la Sologne était visible, pénétrant dans les meulières et formant 
le dernier terme de la série tertiaire parisienne. 

Dans une carrière voisine moins importante dite des « Longs 
Champs », ouverte à un niveau inférieur, on verra la constitution 
du Quaternaire dans la région (coupe fig. 15). Le diluvium ne 
monte pas aussi haut, il était visible autrefois à la Porte d'Italie 
dans une carrière longtemps classique et qu'on est en train de rebou- 
cher aujourd'hui et dont la coupe nous a été heureusement conservée 
par M. Laville (1); le manque de place nous empêche d’en repro- 
duire ici les éléments et de la comparer avec les limons supérieurs, 
toutefois l’entrée de la carrière Lavenant, à Arcueil, dans laquelle on 
pourra donner un coup d'œil sur les dépôts quaternaires suppléera 
en partie à ces lacunes, les deux divisions inférieures de la classifi- 
cation générale de M. Ladrière y sont visibles (fig. 16). 


Fig. 16. — Coupe à Arcueil (Carrière Lavenant). 


7 Terre végétale noirâtre . 

6 Limon brun foncé décalcarisé . 

5 Limon brun clair, blanchatre par eee ionen 
calcaire . .  . à AR Te TRES EN) C0 0) 

4 Lit de cailloux ne ASSCZICLOS EME 0 20 

3-2 Sable limoneux rougeñtre et graviers nes Docs 
volumineux de roches locales à la base ; ucte 
obliquestirréculieres Pet ERNe RES RAS) 

1 Calcaire grossier supérieur caillases|. 


Dépôrs 
QUATERNAIRES 


(1) L’A nihropologie, tome IX, p. 278-297 (1898). 


1900 TROIS EXCURSIONS AUX ENVIRONS DE PARIS 153 


Bibliographie sommaire pour le Calcaire grossier. 


1802-1806. Lamarckx. — Mémoire sur les fossiles des environs 
de Paris. Annales du Muséum, tome LI à VITE, in-4° pl. 

1805-1806. Coupé. — L’Etude du sol des environs de Paris. Jour- 
nal de Physique, tome LXI à LXIII, in-40. 

1810. Cuvier et BRoNGNIART. — Description minéralogique des 
environs de Paris, 
in-4°, cartes et planches, 
2e édition, 1822; 3° édi- 


tion, 1835. 
1815. HÉRICART DE 
Taury. — Description 


des Catacombes de Pa- 
ris, À vol. in-8°, p. 86 à 
118, pl. tableau géolo- 
gique. 

1855. MICHELOT. — 
Sur le Calcaire gros- 
sier des environs de 
Paris. B. S. G. F., 2° sé- 
rie, t. XII, p. 1336. 

1856. Damour. — 
Dolomie du calcaire 
SLOSSIEL D SG. EH. 
2e série, t. XIII, p. 67. 

1859. GOUBERT. — 
Sumulétase éocenie 


moyen dans le bassin | ss M 
de Paris. B. S. G. F., Ÿ 
2 série, t. XVIL, p. 137. 
1862. GOUBERT. — Fig. 17. — Carte de l’excursion d’Arcueil, 


j es ” 4/80,000. — Gites fossilifères : +. 
BRS CG. BE De série, / ites fossilitères : + 


t. XX, p. 738. 
1865. Decesse. — Carte géologique du département de la Seine, 
4 feuilles 1/25.000, 2° édition en 4880. 


1866. Warezer. — Description des Plantes fossiles du bassin de 
Paris. Soissons in-4°, pl. 
1875. SranisLas Meunier. — Géologie des environs de Paris, 


{ vol. in-&o, 510 p., fig. Paris, Baillière. 
1880. G. Dozzrus. — Essai sur l'extension des Terrains tertiaires 


154  DOLLFUS. — TROIS EXCURSIONS AUX ENVIRONS DE PARIS 5 Mars 


dans le bassin de Paris, Mém. Soc. géol. de Normandie. Le Hàvre, 
in-80, t. VI, p. 478. 

1883. GosseLer. — Excursion géologique dans le bassin de Paris, 
Ann. Soc. géol. du Nord, t. X, p. 276. 

1885. DunkEeL. — Topographie et consolidation des carrières sous 
Paris, avec une description géologique du sol, in-4°, 4 pl. col. 

1886. G. Dozzrus et G. RAMOND. — Bibliographie de la Conchy- 
liologie du Terrain tertiaire parisien, in-8°, 28 p., Paris. 

1886. M. Cossmann. — Catalogue illustré des coquilles fossiles 
de l’Eocène des environs de Paris. Bruxelles, 2 tirages, in-8 et 
in-40, 1886, 1°' fasc., Pélécypodes; 1887, 2€ fasc., Pélécypodes : 
1888, 3° fasc., Gastéropodes ; 1889, 4€ fasc., Gastéropodes ; 1892, 
oc fasc., Supplément et tables ; 1893, appendice I; 1896, appendice If. 

1888. G. Dozcrus. — Sur une nouvelle carte géologique des envi- 
rons de Paris au 40.000. Congrès de Berlin, 1885, in-4°, 124 p., 
90 fig., 2 pl. 

1889. G. Dorzrus. — Carte géologique de France, feuille de Paris 
au 80.000. Notice explicative. 

1889. MARCEL de  . — Excursions géologiques aux envi- 
rons de Paris, B. S. G. F., 3° série, t. XVII, p. 845. 

1890. Lavizze. — Guide du care dans le Tertiaire parisien. 
Comptoir géologique, 24 pages, cartes, 10 pl. phot. 

1890. Munier-CHALMas. — C.-R. Acad. Sc., t. 110, p. 663. 

1891. G. Dozzrus et G. Ramonp. — Profil géologique du chemin 
de fer d'Argenteuil à Mantes. B. S. G. F., 3° série, t. XIX, p. 978- 
1023, pl. 

1891. Harris et Burrows. — The eocene and oligocene beds of 
the Paris Basin. London, in-80, 130 p., fig. 

1892. Munier-CHaLMas. — C.-R. Séances de la Soc. géol., 25 avril. 

1894. G. Dozzrus. — Sur les lits oolitiques du Tertiaire parisien. 
C.-R. Acad. Se., t. 417, p. 1113-1115. 

1897. Lacroix. — Le gypse de Pariset les minéraux qui l’accom- 
pagnent. N. Arch. du Muséum, t. IX, in-4°, planches. 

1897. G. DoLcrus. — Recherches sur la limite sud-ouest du 
calcaire grossier dans le bassin de Paris. B. S. G. F., 3tsérie, 
t. XXV, p. 597-639. 

1897. G. Dozzrus. — Observations géologiques faites aux envi- 
rons de Louviers, Vernon et Pacy-sur-Eure. Soc. Linnéenne de 
Normandie. Caen, in-4°, coupe. 


Séance du 19 Mars 1900 


PRÉSIDENCE DE M. A. DE LAPPARENT, PRÉSIDENT 


M. L. Gentil, Secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la 
séance précédente. La rédaction de ce procès-verbal est adoptée. 


Le Président souhaite la bienvenue à Sir John Evans, présent 
à la séance. 

Il offre à la bibliothèque de la Société, de la part de M. le 
D: Labat, l'Histoire naturelle des Poissons de la France (en 3 volu- 
mes), du Dr E. Moreau. 


M. de Lapparent fait hommage de la troisième et dernière 
partie de la nouvelle édition de son Traité de Géologie. 


M. L. Gentil signale parmi les dons reçus à la Société : 

Les C.-R. de l’Ac. des Sc. renfermant: A. de Lapparent: Sur la 
symétrie tétraédrique du globe terrestre ; Marcel Bertrand : Obser- 
vations à propos de la note de M. de Lapparent ; Charles Depéret : Sur 
les Dinosauriens des étages de Rognac et de Vitrolles du pied de la 
Montagne Noire; B. Renault : Sur quelques nouvelles bactériacées de 
la houille. 


M. Giraud, Vice-Secrétaire, signale parmi les dons reçus de 
l'Etranger : 

Une étude détaillée du district de Real del Monte, par E. Ordoñez 
et M. Rangel (B. Inst. Geol Mexico, 12); Catalogue of the types and 
figured specimens in the paleontological collection of the American 
Museum, par P. Whitfield et O0. Hovey (B. Am. Museum of H. N,, XI, 
Part Il, 1899); The geology and physical geography of Jamaica, par R. 
Hill (B. of the Museum of comparative Zool. at Harvard College, 
vol. XXXIV); The history of the Pelycosauria with a description of 
the genus Dimetrodon, par G. Baur et E.-C. Case (Trans. Am. Philos. 
Soc., New Series, vol. XX, Part I); The palæozoic reticulate Sponges 
constituting the family of Dictyospongidæ, par James Hall et M. Clarke 
(University of the State of New-York, Mem. Il) ; 3 fasc. de Paleont. 
Indica : Anthracolithic fossils of Kashmir and Spiti, par Carl Diener 
(Ser. XV, vol. I, part IL, 8 pl.); The Cambrian fauna of the eastern 
Salt-Range, par Redlich (New Series, Vol. I, Part I, 1 pl.) et Notes 
on the morphology of the Pelecypoda, par F. Noetling (New Series, 
Vol. I, Part II, 4 pl.). 


156 19 Mars 


LES AGGLOMÉRATS ANDÉSITIQUES DE L’AUVERGNE (1) 


par M. Marcellin BOULE. 


Ces agglomérats, appelés tour à tour brèches, conglomérats, 
trass, tufs, etc., jouent un rôle capital en Auvergne puisqu'ils for- 
ment la masse principale des volcans du Cantal et du Mont-Dore. Il 
y a lieu de distinguer, en dehors des tufs ou des cinérites de pro- 
jections, sur l'origine desquels tout le monde est d'accord, des 
brèches andésitiques à grands éléments, dont l'origine ignée ne 
saurait faire de doute pour persoune et des conglomérats andési- 
tiques à gros blocs, dont l’origine est plus difficile à établir, si l’on 
en juge par les travaux et les discussions auxquels ils ont donné 
lieu. 

M. Boule rappelle les diverses opinions qui ont été exprimées à 
leur sujet. Jusqu'en 1869, et à la suite de l’illustre vulcaniste Poulett- 
Scrope, tous les géologues les ont considérés comme des produits 
d’éruptions ou d’avalanches boueuses, semblables à celles qu’on 
observe dans les grands volcans trachytiques ou andésitiques des 
Andes, de Java, etc. 

En 1869, M. Julien s’efflorça de démontrer, dans une thèse de 
doctorat soutenue à Montpellier, que les conglomérats de Perrier, 
près d’Issoire, devaient être regardés comme une énorme moraine 
glaciaire. Cette théorie n’eut d’abord pas grand succès ; mais en 
1887, MM. Michel-Lévy et Munier-Chalmas lui prêtèrent l'appui de 
leur haute autorité scientifique. 

Après de longues études sur les volcans de l’Auvergne, M. Boule 
est amené à réfuter cette opinion et à développer les arguments de 
toutes sortes qui militent contre elle : 

1. Il fait d’abord ressortir que l'hypothèse glaciaire est incom- 
patible avec la répartition stratigraphique et topographique des 
conglomérats. Ceux-ci sont, en effet, de toutes les époques. Il en 
est qui remontent au Miocène supérieur, et admettre que ces der- 
uiers sont d’origine glaciaire reviendrait à dire que parfois les 
moraines peuvent être plus anciennes que les massifs montagneux 


(1) Résumé d’un des principaux chapitres d’un travail actuellement à l'im- 
pression dans le Bulletin du Service de la Carte géologique (n° 76) et qui a 
pour titre : Géologie des environs d’Aurillac et notions nouvelles sur le 
Cantal. 


1900 LES AGGLOMÉRATS ANDÉSITIQUES DE L'AUVERGNE 157 


d’où elles proviennent. Les dimensions de ces glaciers hypothé- 
tiques seraient d’ailleurs hors de proportion avec les dimensions 
des massifs volcaniques. 

2. Il y a passage insensible des conglomérats en question aux 
brèches ignées, comme si les conglomérats n'étaient que des brèches 
remaniées par voie aqueuse. 

3. Les blocs englobés dans les conglomérats n'y sont pas répartis 
par convois distincts comme dans les moraines latérales. [ls sont 
brassés pêle-mêle. 

4. Le ciment qui empâte ces blocs n’a aucun des caractères 
d’une boue glaciaire et d’ailleurs on ne saurait s'arrêter à l’idée que 
les conglomérats représentent partout des moraines profondes. Ce 
ciment est une véritable boue cinéritique, avec vacuoles témoignant 
de dégagements gazeux. 

5. Certains blocs sont de véritables enclaves ayant subi un méta- 
morphisme calorifique. 

6. Les contacts entre les conglomérats et les terrains sous-jacents 
n’offrent nulle part les caractères et les accidents de surface carac- 
téristiques des régions rabotées et unies par les glaciers. Pour ce 
qui est de Perrier, par exemple, un glacier n’aurait pas manqué 
d’enlever les sables très friables du Pliocène moyen sur lesquels 
reposent les conglomérats. 

7. Des conglomérats, semblables à ceux du Cantal et du Mont- 
Dore, s’observent dans tous les volcans de nature andésitique ou 
trachytique, quelle que soit leur latitude. 

8. Le volume, parfois prodigieux, de certains blocs, peut tout 
aussi bien s'expliquer par des avalanches boueuses descendant 
brusquement de la région des cratères avec des vitesses (constatées) 
de 7 à 8 m. par seconde. Il suffit de donner à la masse en mouve- 
ment une grandeur suffisante. 

9. Les pierres rayées qu’on a signalées, toujours fort différentes 
des véritables cailloux striés, ne sont pas non plus un argument sans 
réplique, car des stries peuvent se produire dans des conditions où 
les glaciers n’interviennent nullement, etc., etc. 

L'auteur se croit donc autorisé à recourir aux anciennes expli- 
cations proposées par l’illustre vulcaniste Poulett-Scrope, et il 
montre comment l’hypothèse des éruptions ou des avalanches 
boueuses, dont la nature actuelle nous fournit tant d'exemples, 
explique parfaitement tous les caractères des conglomérats. Il rap- 
pelle les récits de ces éruptions boueuses mille fois plus terribles 
dans leurs effets que les épanchements de laves, récits que nous 


158 BOULE. -— AGGLOMÉRATS ANDÉSITIQUES DE L'AUVERGNE 19 Mars 


devons à tant d'auteurs classiques et tant de voyageurs éminents. 
Il montre que, dans le monde entier, les volcans andésitiques sont 
précisément caractérisés par le développement, à leur périphérie, 
de conglomérats analogues à ceux de l'Auvergne, et, après avoir 
cité plusieurs passages de l’ouvrage récent de Verbeek et Fennema 
sur Java, il termine en disant : 

« En résumé, je crois pouvoir aflirmer que l'hypothèse glaciaire, 
appliquée aux conglomérats andésitiques de l'Auvergne, est insuf- 
fisante et inutile. 

» Elle est insuffisante parce que, si elle explique certains carac- 
tères des conglomérats, en particulier la grosseur, véritablement 
prodigieuse, de certains blocs, elle se heurte à d’insurmontables 
difficultés dans l’interprétation du plus grand nombre de ces carac- 
tères. 

» Elle est inutile, puisque la nature actuelle nous fournit, Je dirai 
presque nous impose, la véritable explication, en nous mettant sous 
les yeux des éruptions ou des avalanches boueuses, dont les pro- 
duits, identiques à nos conglomérats de l’Auvergne, peuvent être 
donnés comme une des caractéristiques des grands volcans andési- 
tiques. » 


M. Munier-Chalmas rend hommage à l'important travail de 
M. M. Boule, mais il lui est bien difficile — ainsi qu’à M. Michel- 
Lévy — d'expliquer, sans le concours d’un glacier, le transport 
depuis le Mont-Dore jusqu’à Perrier de blocs de roches volcaniques 
qui mesurent plusieurs milliers de mètres cubes; d'autant plus 
que, parmi eux, il en est de parfaitement striés et polis. 

MM. Michel-Lévy et Munier-Chalmas se réservent de revenir sur 
cette question après une nouvelle visite à Perrier. 


1900 159 


SUR L’AGE DES GYPSES DE BAGNEUX 


par M. Léon JANET. 


Les gypses du bassin parisien sont moins bien connus au 
sud de Paris, sur la rive gauche de la Seine, que dans les autres 
régions. Les couches s'amincissent beaucoup, et, comme elles affleu- 
rent le long de coteaux à pente rapide, l'épaisseur des terrains qui 
les recouvrent devient vite trop grande pour permettre de faire 
l'exploitation à ciel ouvert. On pourra cependant peut-être y 
arriver un jour en utilisant, pour chaux, ciment ou brique, un 
certain nombre des bancs de recouvrement. 

Actuellement, on chercherait vainement une de ces belles coupes 
analogues à celles d'Argenteuil, de Romainville, de Montreuil, de 
Livry, et c’est dans des carrières souterraines seulement que l’étude 
des gypses peut être faite. 

Une de ces carrières, située à la limite des communes de Bagneux 
et de Bourg-la-Reine (Seine), au lieu dit « Les Sablons » et exploitée 
par M. Legard, offre trois niveaux de galeries réunies par des plans 
inclinés, ce qui permet de relever une coupe très complète des 
terrains gypsifères. 

Les couches exploitées ont, comme ailleurs, reçu des ouvriers les 
noms de première, deuxième et troisième masse. C’est actuellement 
la troisième masse qui fournit la presque totalité de la production 
de la carrière. 

Il m'a paru qu'il serait intéressant de comparer ces diverses 
masses à celles du nord de Paris, et je suis ainsi arrivé à des con- 
clusions assez inattendues. 

Je crois utile de douner d’abord une coupe détaillée des diverses 
assises ; à Côté des désignations techniques, j’ai cru devoir repro- 
duire les noms plus ou moins bizarres que les ouvriers ont donnés 
aux divers bancs de la première masse de gypse, pensant ainsi 
faciliter la tâche de ceux qui désireraient retrouver, sur place, les 
bancs que j'indique. 


160 


OMOSTOMOSINO 
>= D È2 Er 


=> D 
© © 


080 
030 à 0"35 
035 
060 
0"80 à 0"90 
0455 à 0"20 
020 à 0"30 


0"20 à 0"40 


015 à 0"20 
0"20 à 0"40 


050 

003 

0"60 
0"10 à O"15 
0"35 à 0"40 


020 à 0"25 
025 à 0v30 
020 à 0"25 
025 
0"05 à 0"20 


0140 
0"15 


020 
005 
035 
020 
022 
020 
0"05 à O"10 
020 
OS 
1"10 


0"50 
260 


2010 


L. JANET 


Marnes bleues supra-gypseuses 


Gypse saccharoïde tendre finement stratifié (Les Fleurs). 


Id. (Le gros Banc). 
Id. (Le Marneux). 
Id. (Le Mouton). 


Gypse saccharoïde plus dur (Les Ferrands) 

Gypse saccharoïde blanc très tendre (La Cale). 

Marne blanche avec silex ménilite par places. Lit argi- 
leux à la base (Le coup d’Esse). 

Gypse finement stratifié, tendre en haut et dur en bas 
(Les Sous-Pieds). : 

Marne blanche tendre s’effritant à Pair. 

Marne blanche plus dure avec lits de gypse et de calcite ; 
on y a trouvé par places des silex ménilite. 

Gypse saccharoïde dur (Les Couennes). 

Lit de marne brune. 

Gypse saccharoïde dur (Le Banc blanc). 

Gypse saccharoïde dur stratifié (La Plaque des Pavés). 

Gypse tendre marneux avec poches irrégulières de marne 
blanche (Le Bousin des Pavés). 

Gypse jaune dur saccharoïde (Le Cul des Pavés). 

Gypse tendre marneux (Le Bousin des Rousses). 

Gypse jaune dur saccharoïde (Les Rousses). 

Marne blanche. 

Gypse jaune dur saccharoïde avec parties silicifiées (Les 
Couillons) 

Marne blanche mélangée de rognons de gypse. 

Gypse en grands cristaux verticaux, les fers de lance 
ayant la pointe en bas (Le petit Grignard). 

Marne blanche gypsifère. 

Gypse en cristaux verlicaux. 

Marne blanche tendre. 

Marne argileuse grise. 

Marne grisâtre. 

Argile foncée gris verdätre. 

Gypse marneux. 

Argile foncée gris verdâtre. 

Marne blanche. 

Gypse finement stratifié, marneux en haut, dur en bas, 
avec cordons de cristaux de 0"07 d'épaisseur à la base 
et de 0"02 d'épaisseur à 0"25 de la base. 

Marne blanche avec quelques fers de lance. 

Gypse presque entièrement cristallisé ; à la partie supé- 
rieure, lit discontinu de gypse blanc saccharoïde. 
Marne jaune tendre avec grosses boules de cristaux de 

gypse. 

Calcaire marneux blanc avec couche fossilifère de 0"20 
d'épaisseur (Linmnæa longiscata) à 1"15 de la base. 


19 Mars 


PREMIÈRE MASSE EXPLOITÉE 


2e masse exploitée 


1900 SUR L'AGE DES GYPSES DE BAGNEUX 164 


14 | 2180 Calcaire marneux jaunâtre avec quelques Limnæa lon- 
giscat«. 
13 0"10 Calcaire dur grisätre avec nombreuses Limnæa longis- 
cata. 
12 O"85 Calcaire marneux grisàtre avec cordons minces d'argile 
ligniteuse et de gypse. 
11 025 Calcaire dur grisàtre. 
10 020 Gypse dur mélangé de calcaire, avec petit cordon cris- 
tallisé de 002 d’épaisseur à 005 de la base. 
9 0"40 Marne grise avec nodules calcaires et nombreux cristaux 
de gypse. 
8 4025 Gypse compact avec gros cristaux épars. Fe 
7 0u10 Calcaire dur. E 
6 0130 Gypse stratifié tendre avec filets marneux. 5 
5 030 Gypse saccharoïde. > 
4 | 0%25 à 0"30 | Marne blanche tendre spongieuse. 3 
3 025 Gypse saccharoïde. g) 
2 040 Alternance de petits lits de marne et de gypse. = 
Al 1925 Gypse saccharoïde. n 


En dessous de la couche de base, un puits de recherche a traversé, 
d'après M.Legard, 6 m. 50 de calcaires marneux et un banc de gypse 
de 1 m.30 d'épaisseur ; il ne m'a pas été possible de prendre la 
coupe détaillée de ces terrains. 

Au-dessus de la couche 50, j'ai pu-relever, dans des excavations 
à ciel ouvert, une coupe détaillée de toutes les assises, jusqu'à la 
base des Sables de Fontainebleau, mais son examen me ferait 
sortir du cadre de cette étude. 

Les couches 1 à 8 forment la troisième masse des ouvriers, 
dont la puissance dépasse légèrement 4 mètres. Elle est constituée 
par des alternances de bancs de gypse et de bancs marneux ou cal- 
caires, Elle ne ressemble en rien, comme aspect lithologique, aux 
masses exploitées ailleurs. La présence de nombreuses Limnæa 
longiscata dans les couches 13, 14 et 15, indique nettement qu’elles 
apparliennent au Bartonien supérieur ; outre les Limnées, on y 
trouve en abondance des graines de Chara. 

Il en résulte donc que la masse de gypse exploitée à Bagneux 
sous le nom de troisième masse est d’âge bartonien. 

La présence de couches puissantes de gypse dans l’étage barto- 
nien pouvait être prévue, par suite de l’existence aux affleurements 
de couches de gypse changées en quartz, quartzine, lutécite ou cal- 
cite ; elle avait d’ailleurs été constatée dans divers forages. M. Mu- 
nier-Chalmas avait déjà, depuis longtemps, attiré l'attention sur 
ces questions, et fait remarquer qu’une couche de gypse pseudo- 


30 Juin 1900. — T. XXVIIL. Bull. Soc. Géol. Fr. — 11 


162 L. JANET 19 Mars 


morphosé, observée à l’affleurement, devait, sous les plateaux, être 
représentée par une couche de gypse d’une épaisseur bien plus 
grande. 

Mais on n’avait pas encore, à ma Connaissance, ouvert d’exploi- 
tation industrielle dans ces gypses, en sorte qu’on ne s'était pas 
encore trouvé en mesure de bien les observer. 

Il est évident qu'ils sont, comme les gypses ludiens, le produit 
de l’évaporation d'eaux marines dans des lagunes. Ils n’ont encore 
fourni aucun organisme. 

En appliquant au Bassin de Paris, comme l’a fait M. Munier- 
Chalmas, la doctrine des rides périphériques, récemment énoncée 
par M. Marcel Bertrand, on trouve que chaque terrain peut présen- 
ter trois faciès différents ; les lagunes communiquant librement 
avec la mer, où se déposent des formations sableuses, calcaires ou 
argileuses, laguno-marines, sont séparées, par une première ride 
périphérique, des lagunes d’évaporation où se déposent des marnes, 
du gypse, du sel gemme ; celles-ci sont elles-mêmes séparées, par 
une deuxième ride périphérique, des lagunes lacustres où se dépo- 
sent des marnes et calcaires laguno-lacustres ; enfin une troisième 
ride périphérique forme le rivage des lagunes lacustres. 

La couche 16 n’a pu être observée avec détails, étant muraillée 
sur une partie de sa hauteur ; divers échantillons ont cependant été 
prélevés dans le sol du plan incliné qui a recoupé la couche. Bien 
que les plus minutieuses recherches ne m’aient permis de trouver 
aucun fossile, l’aspect lithologique des marnes et les grosses boules 
de gypse cristallisé qu’elles renferment, permettent de supposer 
que cette couche 16 représente les marnes à Pholadomya ludensis. 
C’est donc entre les couches 415 et 16 que serait la limite du Barto- 
nien et du Ludien. 

Les couches 17 à 19 constituent la deuxième masse des ouvriers ; 
celle-ci se compose de deux bancs de gypse, de 0 m.50 et 1 m. 10 
d'épaisseur, séparés par un banc de marne de 0 m. 55. La composi- 
tion de cette masse est tout-à-fait analogue à celle de la masse infé- 
rieure, bien connue à l’ouest, au nord, et à l’est de Paris. 

Les couches 20 à 28 représentent les marnes séparant la masse 
inférieure de la masse moyenne, elles se sont déposées dans des 
lagunes impropres à la vie, et ne contiennent pas de fossiles. 

Les couches 29 à 40 représentent la masse moyenne de gypse, 
avec les deux petits bancs de gypse qui lui sont habituellement 
subordonnés (couches 29 et 51). 

La couche 50 paraît correspondre stratigraphiquement à la marne 


1900 SUR L'AGE DES GYPSES DE BAGNEUX 163 


jaune à Lucina inornata, que l’on peut suivre sur une grande élen- 
due au nord, à l’est et à l’ouest de Paris ; mais son aspect litholo- 
gique diffère sensiblement de celui qu'on observe habituellement, 
et les recherches que j'ai faites en vue d y trouver des fossiles, n’ont 
donné aucun résultat. 

L'aspect lithologique du banc principal de gypse, de 2 m.30 de 
puissance (couches 33 à 40), est également très différent de l’appa- 
rence ordinaire. Il n’y à pas de bancs cristallisés, et l’on trouve, à la 
base, dans la couche 33, d’assez nombreux ossements de Palæothe- 
rium. Ces deux faits n’ont, il est vrai, rien qui doive surprendre, 
car la grandeur des cristaux de gypse résulte uniquement de la 
rapidité de l’évaporation dans les lagunes, et la présence locale 
d’ossements de Mammifères s'explique facilement, si l’on réfléchit 
que, vers le sud, à une distance relativement faible, la masse 
moyenne est représentée par des calcaires laguno-lacustres ; on se 
trouvait donc dans une partie des lagunes d’évaporation très voisine 
des lagunes lacustres, et on comprend parfaitement que les cada- 
vres charriés par les fleuves, d’abord dans les lagunes lacustres, 
puis dans les lagunes d’évaporation, soient restés au bord de 
celles-ci sans aller jusqu’au centre. 

Les couches 41 à 44 représentent les marnes séparant la masse 
moyenne de la masse supérieure ; elles renferment, par places, 
comme dans le reste du bassin de Paris, quelques silex ménilite.. 

Les couches 45 à 50 correspondent à la masse supérieure ; elles 
forment, dans l’ensemble, un banc de gypse saccharoïde de 3 mètres 
de puissance. On y trouve quelques ossements de Palæotherium. La 
couche 48 a fourni un oiseau très bien conservé, ressemblant à un 
Pélican. 


CONCLUSIONS 


En résumé, les couches de gypse, désignées, à Bagneux, par les 
ouvriers, sous le nom de première, deuxième et troisième masse, 
ne correspondent nullement aux désignations analogues du centre 
du bassin. 

La troisième masse de Bagneux appartient au Bartonien supé- 
rieur, et c'est la première fois que des gypses bartoniens sont exploi- 
tés industriellement, à ma Connaissance. 

La deuxième masse de Bagneux correspond à la masse inférieure 
du nord de Paris. 

La première masse de Bagneux représente à la fois la masse 
moyenne et la masse supérieure. 


164 SÉANCE DU 19 mars 1900 


M. Munier-Chalmas est en complet accord avec M. Léon Janet 
au sujet de la grande diminution d'épaisseur que subissent les 
masses de gypses ludiens, sur la rive gauche de la Seine. 

Le synchronisme, établi par M. Janet, entre les trois masses, sur 
la rive droite et sur la rive gauche, est exact. 

M. G. Vasseur, ainsi que M. Munier-Chalmas, ont eu l’occasion 
d'étudier les belles coupes qui avaient été mises à jour lors du 
creusement du réservoir d’eau de la Ville de Paris ; les masses de 
gypses supérieures, quoique très réduites d’épaisseur, avaient 
encore conservé leurs caractères pétrographiques et se trouvaient 
également séparées par les marnes à silex menilite ; la masse 
moyenne renfermait aussi des ossements et des dents de Palæothe- 
rium medium. 


M. À. de Grossouvre adresse la communication suivante : Je 
viens de lire dans le Compte-rendu de la séance du 5 mars, le 
résumé d’une communication de M. G. Dollfus : Sur la géologie des 
environs de Romorantin. Les affleurements crétacés, qui se montrent 
au voisinage immédiat de cette ville, et qui ont d’ailleurs été indi- 
qués sur la carte géologique due à M. Douvillé, y sont considérés 
comme plus récents que la craie de Villedieu. Je ne puis partager 
cette opinion : j'ai depuis longtemps étudié ces gisements et suis 
arrivé à cette conclusion qu'ils ne peuvent être plus récents que la 
base de la craie de Villedieu ; je développerai ultérieurement les 
arguments à l’appui de cette manière de voir. Il ne m'a pas paru 
non plus que Romorantin soit situé sur un axe anticlinal. 


1900 165 


SECONDE NOTE SUR LES MOLLUSQUES 
DU BATHONIEN DE SAINT-GAULTIER (INDRE) 


par M. M. COSSMANN (1) 


CÉPHALOPODES 


BELEMNITES (BELEMNOPSISs) BEssiNus d’Orb. 


1849. B. Bessinus d’Orb. Pal. fr., terr. jur., I, p. 1114, pl. XII, 
fig. 14-18. 
1853. — Morr. et Lyc. Moll. gr. Ool. I, p. 8, pl. I, fig. 5, 7. 


Observations. — Les échantillons de Saint-Gaultier 
ressemblent en tous points, à ceux de l’Oolithe infé- 
rieure de Port-en-Bessin : ils possèdent un sillon 
ventral extrêmement profond, toujours fissuré, sur 
la hauteur du phragmocône, et qui s'arrête à une 
certaine distance de la pointe du rostre. On ne distin- 
gue aucune trace de sillons latéraux. Cette espèce 
appartient au groupe des Gastrocæli, pour lequel 
Bayle a proposé la dénomination Belemnopsis, qui a 
été prise en considération dans le Manuel de Fischer. 


Gisement. — Fig. 1. Assez commun, à l’état roulé, (6) 
à la base du Tuf à Vivipares (n° 6). x 
Fig. 1. — B. 
Bessinus 
d’Orb. 


BELEMNITES (HASTITES) FUSIFORMIS Park. 


(Fig. 2). 


4811. B. fusiformis Park. Org. Rem., IT, p. 127, PI. VILL, fig. 13. 
— Miller. Geol. Trans., p. 61, pl. VIIL fig. 22; 
PIX A Ne 7 
(1) La première Note, intitulée : Nole sur les Gastropodes du gisement büutho- 


nien de Saint-Gaullier (Indre), a été déposée à la séance du #4 décembre 1899 
(T. XXVIT, p. 543). 


166 M. COSSMANN. — SECONDE NOTE SUR LES MOLLUSQUES 19 Mars 


= Brown. Illustr. foss. Conch., p. 41, pl. XXIX, 


fig. 14. 
1849. B. Fleuriausus d’Orb. Pal. fr., terr. jur. [, p. 11, pl. XIIE, 
fig. 14, 18. 
1849. — d’Orb. Prod., I, Ile ét., p. 296, no 1. 


1853. B. fusiformis Morr. et Lyc. Moll. gr. Ool., EL, p. 8, pL. E, fig. 6,8. 
1883. Hastites fusiformis Mayer-Eymar. Grundz. Class. Bel., p. 642. 
1888. — Greppin. Desc. gr. Ool. Bâle, p. 134. 


Observations. — Il n’existe à Saint-Gaultier que de très petits spé- 
cimens de cette élégante espèce, fine, étroite, allongée, dont le sillon 
ventral est à peine marqué, et dont le rostre s’amin- 
cit au-dessous du phragmocône, puis se renîle en 
arrière. La dénomination Hastites, proposée par 
Mayer-Eymar, pour le groupe de Bélemnites hasti- 
formes, ne paraît pas encore définitivement adoptée 
| par tous les paléontologistes, cette simple différence 

dans le galbe du rostre, ne suffisant pas, à défaut 
His 0 Ep. d’autres caractères plus essentiels, pour motiver une 
fer coupe sous-générique. Je ne l’admets donc qu’à titre 
provisoire, jusqu’à ce qu'une étude plus approfondie 

de la coupe du rostre ait permis de découvrir ces différences. 

Gisement. — Fig. 2. Peu rare, à l’état roulé, à la base du Tuf à 
Vivipares (n° 6). 


V 


PARKINSONIA PARKINSONI | SOW.]. 


Cette espèce a été déterminée par notre savant confrère M. Haug, 
qui m'a fait remarquer qu’elle commence à apparaître dans la 
« zone à Cosmoceras subfurcatum », du Bajocien supérieur, et 
qu’elle existait encore dans la («zone à Oppelia aspidoides », du 
Bathonien supérieur. Par conséquent, de même que l’une des deux 
Belemnites ci-dessus signalées, et que le Nautilus dont il est question 
ci-après, elle ne nous apprend rien de nouveau, à cause de sa 
longévité, sur l’âge exact de la couche n° 5 où elle a été trouvée, en 
compagnie d’un petit échantillon de Perisphinctes, déformé et indé- 
terminable. P. Parkinsoni est, d’ailleurs, rare à Saint-Gaultier ; 
M. Benoist n’en a jamais trouvé que deux individus, dont l’un est 
de très grande taille. 


NAUTILUS Cf. LINEATUS SOW. 


Cette espèce bajocienne, qui est également citée dans le Bathonien 
de la Lorraine et dans les Deux-Sèvres, est représentée par quel- 


1900 DU BATHONIEN DE SAINT-GAULTIER 467 
ques fragments, trouvés par M. Benoist dans la même couche que 
P. Parkinsoni. Toutefois, n’ayant pas eu les échantillons à ma 


disposition, je me borne à en indiquer la détermination comme 
probable, d’après notre confrère. 


PÉLÉCYPODES 


OSTREA GREGAREA SOW. 


1815. O. gregarea Sow. Min. Conch., Il, p. 19, pl. CXI, fig. 1-2. 


1836. — Goldf. Petref. Germ., p. 7, pl. LXXIV, fig. 2. 
1849. — d’Orb. Prod., L, 12e ét., p. 343, n° 231. 

1851. — Bronn. Leth. geogn., p. 188, pl. XVII, fig. 16. 
1853. — Morr. et Lyc. Moll. gr. Ool., IT, p. 4, pl. L, fig. 2. 
1871. — Terq. et Jourdy. Bath. de la Mos., p. 131. 

1888. — Greppin. Desc. gr. Ool. env. de Bâle, p. 130. 


Var. pterophora, nobis. 


Taille peu grande ; forme allongée, irrégulière, tortueuse, pres- 
que toujours ailée du côté postérieur ; crochets peu saillants, obtus, 
donnant naissance à une arête dorsale subcarénée, lisse, le long de 
laquelle la coquille se fixait généralement par la valve inférieure ; 
aile postérieure saillante, paraissant ajoutée sur le flanc. Surface 
ornée de côtes aiguës, assez serrées, implantées perpendiculaire- 
ment à l’arête, garnissant les flancs sans se bifurquer, et formant 
de profondes dentelures sur le contour, de sorte que les valves 
réunies s’emboîtent solidement. 

Dimensions. — Largeur transversale, non compris la saillie de 
l'aile : 20 mill. ; hauteur : 36 mill.; épaisseur d’une valve: 15 mill. ; 
saillie de l’aile : 123 mill. 

Observations. — Le type de cette espèce très répandue appartient 
à l’étage Oxfordien ; Morris et Lycett y rapportent également une 
forme bathonienne, qui se trouve dans la Moselle, ainsi que dans 
l'Indre, et qu’il paraît difficile de séparer de la forme typique. 
Toutefois les échantillons de Saint-Gaultier portent presque tous 
une expansion aliforme très saillante, qui me paraît de nature 
à justifier la création d’une variété pterophora, et si le caractère 
était constant, on pourrait même la considérer comme une espèce 
distincte. 

Rapports et différences. — On ne peut confondre cette espèce avec 
0. costata, qui est beaucoup plus petit, beaucoup plus arrondi, dont 


168 M. COSSMANN. — SECONDE NOTE SUR LES MOLLUSQUES 19 Mars 


les côtes sont dichotomes, et qui est fixé, non par une arête longi- 
tudinale, mais par une surface discoïdale près des crochets. Au 
contraire, O. amor est beaucoup plus étroit et plus allongé, plus 
régulièrement courbé que 0. gregarea (non gregaria, comme l’a 
écrit d'Orbigny). 

Gisement. — Assez abondant, dans le Calcaire n° 4. 


HeziGmMus pozyrypus Eud. Desl. 


1856. E. polytypus E. Desl. Mém. Soc. linn. Norm., X, p. 289, pl. XV 


et XVI. 
1857. ee E. Desl. Bull. Soc. linn. Norm., vol. I, pl. VI. 
1807. — Laube. Biv. br. Jura Balin, p. 6, pl. EL, fig. 1, 2. 
1883. — de Lor. Couches à Mytilus Alpes Vaud., p. 75, 


DIX fig 27. 
1886. Heligmus polytypus Fischer. Man. Conchyl., p. 928, fig. 694. 


Taïile moyenne; test peu épais; forme ovale, déprimée, scaphoïde, 
très inéquilatérale; côté antérieur très court, largement arrondi; 
côté postérieur allongé, ovale, atténué, non aigu à son extrémité ; 
bord palléal largement et régulièrement curviligne ; crochets petits, 
peu saillants, opisthogyres. Surface lisse ou simplement ridée sur 
la région cardinale et sur les crochets, costulée en éventail sur le 
reste du dos; environ 25 côtes rayonnantes, anguleuses, égales 
entr’eiles, plus larges que leurs interstices, souvent dichotomes. 

Dimensions. — Longueur transversale : 42 mill.; hauteur : 
32 mill. : épaisseur des deux valves : 11 mill. (individu comprimé). 

Rapports et différences. — Ces échantillons appartiennent à la 
variété ovata, signalée par Eudes Deslongchamps, parmi les nom- 
breuses formes de cette espèce si variable. Ils ont des côtes plus 
nombreuses et plus anguleuses que ceux de Laitmaire, dans les 
Alpes Vaudoises, et au point de vue de l’ornementation, ils ressem- 
blent davantage à ceux de Balin, figurés par Laube ; tandis que leur 
forme ovale et haute les rapproche plutôt des individus de la 
Suisse. Celui qui est bivalve est accidentellement comprimé, de 
sorte que le bâillement postérieur du bord cardinal n’est pas bien 
visible; mais on le soupçonne en suivant le contour brisé et 
sinueux de la commissure anale des valves. 

Fischer a rétabli l'orthographe correcte du nom de ce Genre, dont 
l’'étymologie exige l’addition d’une H aspirée. 

Gisement. — Assez rare, dans les Calcaires n° 2, 4 et 9. 


1900 DU BATHONIEN DE SAINT-GAULTIER 169 


Hixnites Psycue d’Orb. 


1849. H. Psyche d’Orb. Prod., [, p. 314, n° 334. 

1854. H. abjectus Morr. et Lyc. Moll. gr. Ool., IL, p. 125, pl. IX, 
fig. 7, et pl. XIV, fig. 3 (non Phill.). 

1867. — Laube. Biv. br. Jura Balin, p. 18. 

1883. — de Lor. Couches à Mytilus Alpes Vaud., p. 72, 
pl. X, fig. 12-13. 


« Grande espèce, à côtes inégales, dont quelques-unes, plus 
« grosses que les autres, et espacées, sont épineuses » [d’'Orbigny|. 

Taille assez grande ; test peu épais ; valves inégales, la supérieure 
moins convexe que l’autre ; forme suborbiculaire, peu régulière, 
inégalement bossuée, à contour un peu excavé du côté antérieur ; 
crochet de la valve supérieure assez saillant et gonflé ; crochet de 
la valve inférieure peu proéminent. Surface ornée d’un grand nom- 
bre de côtes rayonnantes, finement granuleuses ; entre les côtes 
principales, un peu plus saillantes, sont intercalées deux ou trois 
côtes intermédiaires, et presque partout, un filet encore plus mince 
dans les interstices de celles-ci ; la saillie des côtes principales est 
plus marquée sur la valve inférieure, qui porte, en outre, deux 
côtes plus saillantes et subnoduleuses. 

Dimensions. — Diamètre d’une valve inférieure : 45 mill. ; valve 
inférieure : 32 mill. ; épaisseur de cette valve : 8 mill. 

Rapports et différences. — Les deux valves de Saint-Gaultier ressem- 
blent à celles qu'ont figurées Morris et Lycett, et que ces auteurs 
ont rapportées, à tort, d’après M. de Loriol, à l'espèce bajocienne de 
Phillips ; en présence de la nécessité de donner un autre nom à la 
forme bathonienne, dont la valve supérieure a été confondue tantôt 
avec H. velatus Goldf., tandis que la valve inférieure était rappro- 
chée de H. tuberculosus, j'ai pris le parti d'adopter la dénomination 
indiquée par d’Orbigny, dans son Prodrome, avec la courte diagnose 
que j'ai reproduite ci-dessus ; pour un grand nombre d’espèces de 
Pélécypodes de France, les croquis que j'ai pris autrefois, d’après 
les échantillons de la collection d’Orbigny, conservée au Muséum 
d'histoire naturelle de Paris, me permettent, en effet, de reprendre 
les noms, proposés par lui dans le Prodrome, toutes les fois qu’il ne 
s'agit pas de coquilles figurées depuis par d’autres auteurs, avec 
des noms susceptibles d’être conservés. 

(risement. — Assez commun, dans le Calcaire n° 4. 


170 M. COSSMANN. — SECONDE NOTE SUR LES MOLLUSQUES 19 Mars 


CHLAMYS (CAMPTONECTES) LENS [SOWw.. 


4818. Pecten lens Sow. Min. Conch., ILE, p. 3, pl. CCV, fig. 2,3. 


1830. _ Zieten. Wurt., p. 69, pl. LIL, fig. 6. 

1837. — Bronn. Leth. geogn., p. 206, pl. XIX, fig. 7. 

1846. eo Goldf. Petref. Germ., IL, p. 49, pl. XCI, fig. 9. 

1849. — d’Orb. Prod., I, 12% ét., p. 341, n° 215. 

1853. — Morr. et Lyc. Moll. gr. Ool., IL, p. 41, pl. IL fig. 1. 

1858. — Quenst. Jura, pp. 322-432, pl. XLIV, fig. 12; XLVI, 
fig. 20 ; XLVIIL, fig. 8; LIX, fig. 5, 4. 

1867. — Laube. Br. Jura v. Balin, p. 12. 

1871. — Terq. et Jourdy. Bath. Mos., p. 20. 

1888. — Greppin. Desc. foss. gr. Ool. Bâle, p. 129. 


Taille moyenne ; test mince ; forme très aplatie, plus haute que 
large, elliptique, presque symétrique; crochets pointus, sans aucune 
saillie sur le bord cardinal, qui est rectiligne; oreillettes presque 
égales, l’antérieure seulement plus échancrée ; bord palléal ovale- 
ment arrondi. Surface ornée d’un grand nombre de fines stries 
rayonnantes, parfois dichotomes, divergeant vers les bords laté- 
raux, croisées par des stries d’accroissement encore plus ténues; 
l’ornementation persiste sur les oreillettes. 


Dimensions. — Largeur transversale : 23 mill. ; hauteur : 
30 mill. ; épaisseur des deux valves : 8 mill. 
Observations. — Ainsi que l’a fait remarquer M. Laube, en citant 


cette espèce à Balin, en Gallicie, il est probable qu'on a confondu 
sous le mème nom plusieurs formes distinctes ; d’après d’Orbigny, 
le type de Sowerby serait du Callovien; mais il n’est pas prouvé que 
la coquille, si abondante dans la Grande Oolite d'Angleterre, appar- 
tient bien à la même espèce ; en tous cas, je puis affirmer que 
l'individu de Saint-Gaultier répond exactement à la figure que 
Morris et Lycett ont donnée de cette dernière. 

Pecten lens est, d’après le Manuel de Conchyliologie de Fischer, 
le type de la Section Camptonectes Agassiz (1864), du Genre Chlamys 
Bolten ; la caractéristique de cette subdivision réside exclusivement 
dans l’ornementation de la surface des valves. 

Gisement. — Unique, dans le Caleaire n° 4. 


CaLamys ef. LuCIENSIS [d’Orb.]. 
1849. Pecten luciensis d'Orb. Prod., I, p. 314, n° 326. 


« Espèce voisine du P. articulatus, maïs à côtes plus anguleuses, 
« carénées et non noduleuses » [d’Orbigny|]. 


1900 DU BATHONIEN DE SAINT-GAULTIER 471 


Taille au-dessous de la moyenne ; test mince; forme peu convexe, 
ovale, régulièrement arrondie sur le bord palléal, plus haute que 
large ; crochets médians, pointus, compris entre deux bords égale- 
ment déclives et carénés ; oreillettes très inégales, l’antérieure 
grande, saillante, à contour curviligne et sinueux, la postérieure 
petite, obliquement tronquée et déclive. Surface ornée d’environ 
25 côtes, serrées, plus larges que leurs interstices, dépourvues de 
nodosités, croisées par quelques lignes espacées, indiquant des 
arrêts de l’accroissement du test. 

Dimensions. — Longueur transversale : 20 mill.; hauteur: 
25 mill. ; épaisseur d’une valve : 3 mill. 

Rapports et différences. — Par sa forme assez haute et par ses côtes 
lisses, cette espèce ne ressemble à aucune de celles qui ont été 
figurées par Morris et Lycett, par Terquem et Jourdy, etc. Comme 
le test de notre échantillon n’est pas conservé, et que l’ornementa- 
tion s’est seulement imprimée sur la mince pellicule qui recouvre 
le moule interne de la coquille, J'ai cru prudent de ne pas proposer 
une nouvelle dénomination dans ces conditions, et j'ai rapporté cet 
échantillon à une forme, très brièvement décrite dans le Prodrome, 
mais dont j'avais autrefois pris un croquis, en examinant les tiroirs 
de la collection d’Orbigny, au Muséum d'histoire naturelle de Paris. 
Ce caractère ne ressort pas, d’une manière bien visible, sur l’indi- 
vidu de Saint-Gaultier, privé de son test; mais, à part cette diffé- 
rence explicable, il répond assez exactement à ce croquis. 

Gisement. — Unique, dans le Calcaire n° 4. 


LIMA (PLAGIOSTOMA) IMPRESSA Morr. et Lyc. 


4853. L. impressa Morr. et Lyc. Moll. gr. Ool., IE, p. 29, pl. EE, fig. 8. 

1871. —— Terq. et Jourdy. Bath. de la Mos., p. 118. 

1883. — de Loriol. Couches à Wytilus Alpes Vaud., p. 67, 
pl. IX, fig. 16-17. 


Taille moyenne ; test mince; forme convexe, oblique, ovale, semi- 
circulaire, tronquée en avant ; crochets peu saillants, peu gonflés, 
rapprochés ; oreillettes petites, presque symétriques, l’antérieure 
un peu excavée, la postérieure déclive. Surface ornée de stries ou 
rainures rayonnantes, séparant des côtes plates et lisses, et de fines 
lamelles ponctuant ou cloisonnant ces rainures; cette ornementa- 
tion persiste jusque sur la région antérieure et excavée ; enfin on 
distingue, en outre, quelques arrêts d’accroissement concentriques 
et écartés, 


172 M. COSSMANN. — SECONDE NOTE SUR LES MOLLUSQUES 19 Mars 


Dimensions. — Longueur transversale : 35 mill. ; hauteur : 
35 mill. : épaisseur d’une valve : 8 mill. 

Rapports et différences. — Cette espèce a le test si mince que, bien 
qu’elle ne soit pas rare à Saint-Gaultier, on n’en recueille que des 
échantillons en mauvais état, dont la détermination présente une 
réelle incertitude; on les reconnaît cependant à leur forme semiova- 
laire, à leurs stries rayonnantes et ponctuées, c’est-à-dire aux prin- 
cipaux caractères extérieurs du Sous-Genre Plagiostoma. L. impressa 
s’écarte du type de ce Genre, L. gigantea, non seulement par sa 
moindre taille, mais par sa forme moins trigone, et par ses stries 
mieux marquées, avec des interstices plus nettement cloisonnés, 
ponctués quand les rainures sont fines. Si on la compare à L. cardii- 
Jormis, qui a presque la même forme et la même taille, on trouve 
que cette dernière a des rainures plus larges, séparant des côtes 
plus arrondies, et qu’en outre son oreillette antérieure est bien plus 
étroite. L. bellula a le côté antérieur presque rectiligne, et l’orne- 
mentation plus effacée. 

Les échantillons des Alpes vaudoises, figurés par M. de Loriol, 
et également très fragiles, ressemblent complètement à ceux de 
Saint Gaultier ; mais notre confrère indique des dimensions beau- 
coup plus grandes pour ses plésiotypes. 

Gisement. — Assez commune dans le Calcaire n° 4; rare dans le 
Calcaire n° 2. 


LimMA (PLAGIOSTOMA) SEMICIRCULARIS Goldi. 


1833. Lima circularis Goldi. Petref. Germ., I, p. 83, pl. CI, fig. 6. 


1849. — d’Orb. Prod., I, 10e étage, p. 283, n° 396. 

1853. — Morr. et Lyc. Moll. gr. Ool., IE, p. 29, pl. LEE, 
fig. 3. 

1867. — Laube. Biv. br. Jura Balin, p. 14. 

1883. — de Lor. Couches à Mytilus Alpes Vaud., p. 69, 
pl. 10, fig. 1-4. 

2? 1888. — Greppin. Desc. foss. env. de Bâle, p. 125, 
pl. IX, fig. 12. 


Taille assez petite ; test mince ; forme peu convexe, exactement 
demi-circulaire, à côté antérieur absolument tronqué en ligne 
droite, suivant le diamètre du demi-cercle formée par le reste du 
contour palléal et postérieur ; crochets peu saillants, oreillettes 
petites et inégales, l’antérieure à peine saillante et rectangulaire, 
la postérieure plus squalène ; région ventrale excavée, presque 


1900 DU BATHONIEN DE SAINT-GAULTIER 173 


rainurée ; région anale déprimée d’une manière plus obsolète. 
Surface entièrement couverte d’une cinquantaine de stries rayon- 
nantes et finement ponctuées, séparant des côtes plates et lisses : 
on ne distingue aucun arrêt dans l'accroissement du test. 


Dimensions. — Longueur transversale : 23 mill. ; hauteur : 
28 mill.; épaisseur d’une valve : 5 mill. 
Rapports et différences. — Cette espèce appartient à un groupe 


comprenant plusieurs formes voisines qu'il n’est pas toujours facile 
de distinguer entre elles, surtout dans l'état de conservation où se 
trouvent les individus.Cependant L. semicircularis, — ou du moins la 
forme bathonienne qu’on s'accorde à rapporter à l'espèce bajocienne 
de Goldfuss, — s’écarte de L. impressa par sa forme moins trans- 
verse, plus semicirculaire, par son contour ventral rectiligne ; ce 
galbe la rapproche, au contraire, de L. cardüformis ; mais ses côtes 
sont aplaties, au lieu d’être arrondies, et séparées par des stries plus 
étroites et moins profondes que les rainures de l’autre espèce. On 
peut également la comparer à L. ovalis, qui a la forme d’une demi- 
ellipse, un peu plus étroite, mais qui s’en distingue principalement 
par ses stries beaucoup plus fines, beaucoup plus serrées et moins 
rigides, quoique ponctuées. L. bellula est plus trigone et presque 
lisse. Je remarque que l’échantillon des environs de Bâle, figuré 
par M. Greppin, paraît avoir beaucoup moins de côtes, plus larges, 
que nos individus. 
Gisement. — Deux valves opposées, dans le Calcaire n° 4. 


LIMA (PLAGIOSTOMA) CARDIIFORMIS SOW. 


1815. Plagiostoma cardiiforme Sow, Min. Conch., IE, p. 25, pl. CXIH, 


fig. 3. 
4849. Lima cardiiformis d’Orb. Prod., I, 12e ét., p. 341, n° 205. 
1853. — Morr. et Lyc. Moll. gr. Ool., IT, p. 27, pl. IL, 
19202 
1867. — Laube. Br. Jura v. Balin, p. 14. 
1883. — de Lor. Couches à Mytilus Alpes Vaud., 
p. 65, pl. IX, fig. 13-15. 
1895, À — Parona et Bonar. Faune callov. Savoie, p.62. 


Taille au-dessous de la moyenne; test mince ; forme peu convexe, 
un peu oblique, largement dilatée en demi-cercle, du côté anal et 
sur le contour palléal, tronquée et presque rectiligne du côté 
buccal ; crochet pointu, peu saillant ; oreillette postérieure isocèle, 
peu proéminente ; surface ornée de 45 côtes rayonnantes, égales, 


174 M. COSSMANN. — SECONDE NOTE SUR LES MOLLUSQUES 19 Mars 


régulièrement écartées, séparées par des interstices un peu plus 
étroits, au fond desquels on distingue, non sans difficulté, des stries 
d’accroissement assez serrées ; les côtés se prolongent, en éventail, 
sur l'oreillette postérieure; les accroissements sont marqués par 
quelques lignes d’arrêt, concentriques et écartées. 

Dimensions. — Longueur transversale : 22 mill. ; hauteur : 
23 mill. ; épaisseur d’une valve : # mill. 

Rapports et différences. — Les dimensions, que je viens d'indiquer 
pour l’échantillon de Saint-Gaultier, s’écartent sensiblement de 
celles des échantitlons de Suisse, qui sont plus larges et moins 
hauts, moins aplatis ; cependant M. de Loriol insiste sur la varia- 
bilité de cette espèce, de sorte que je ne crois pas qu'il y ait lieu d’y 
distinguer plusieurs formes. Toutefois il est bon d’observer que, 
d’après d’Orbigny, le type de Sowerby appartiendrait à l'étage 
Callovien, et rien ne prouve que l'assimilation faite par Morris et 
Lycett, qui y rapportent les coquilles bathoniennes de Minchin- 
hampton, soit exacte. En tous cas, à part le nombre des côtes qui 
est un peu moindre, et l’aplatissement un peu plus grand de la 
valve gauche, l’individu de Saint-Gaultier ressemble à la figure de 
l’ouvrage de Morris et Lycett, de sorte qu’en l'absence de plus amples 
renseignements sur le type callovien de L. cardiiformis, je crois 
prudent de désigner notre coquille sous ce nom. 

Gisement. — Unique, dans le calcaire n° 4. 


LiMA (CTENOSTREON) LUCIENSIS d’Orb. 


1849. Lima luciensis d’Orb. Prod., [, p.313, n° 303. 
1853. — Morr. et Lyc. Moll. gr. Ool., IE, p. 28, pl. LE, 
fig. 4. 


« Espèce voisine du L. proboscidea, mais plus déprimée, plus 
« oblique, avec neuf ou dix côtes » [d’Orb.]. 

Taille grande; test épais ; forme peu convexe, oblique, arrondie 
en arrière et sur le bord palléal, déclive et rectiligne du côté anté- 
rieur ; crochets aigus, déprimés, rapprochés, formant une saillie 
sur le bord cardinal rectiligne, et situés un peu en avant; oreillettes 
presque égales, la postérieure formant un angle très ouvert, l’anté- 
rieure presque rectangulaire et bâillante. Surface ornée de 12 côtes 
rayonnantes, couvrant toute la région dorsale, disparaissant sur les 
oreillettes, qui sont simplement striées dans le sens transversal; 
ces côtes sont arrondies, saillantes, aussi larges que leurs inters- 
tices, rugueuses par les accroissements. 


1900 DU BATHONIEN DE SAINT-GAULTIER 175 


Dimensions. — Longueur transversale : 65 mill. ; hauteur : 
70 mill. ; épaisseur d’une valve : 15 mill. 

Rapports et différences. — C’est avec raison que d’Orbigny a 
séparé cette espèce de L. proboscidea Sow. (= pectiniformis Schl.) : 


elle n’atteint pas, à beaucoup près, une taille aussi grande, quoique 
cependant elle soit plus volumineuse que le jeune individu de 
Minchinhampton qu'ont figuré Morris et Lycett ; elle s’en distingue 
surtout par sa forme plus déprimée, plus oblique, par ses côtes 
moins noueuses et plus régulières. L’espèce bajocienne paraît toute- 
fois avoir vécu dans le Bathonien, probablement aussi dans le Callo- 
vien et l’Oxfordien ; Je n’ai pas les éléments nécessaires pour con- 
trôler si ce sont des mutations distinctes de la forme typique du 
Bajocien : mais je remarque que les individus bathoniens, figurés 
sous ce nom, par Morris et Lycelt, paraissent avoir les côtes plus 
écartées et plus minces, moins nombreuses que celles de L. luciensis. 

L’une et l’autre espèces appartiennent d’ailleurs à la Section 
Ctenostreon Eichw. (1867), caractérisée par sa forme peu régulière, 
et par la largeur de ses oreillettes. 

Gisement. — Commune dans le Calcaire n° 4 ; assez commune dans 
le Calcaire n° 2. 


Lima (LiMaTuLA) HEeLvErTIcA Oppel. 


1835. Lima gibbosa Goldf. Petref. Germ., I, p. 86, pl. CIT, fig. 10, 


non SOW. 
1856. —  Helvetica Oppel. Juraformation, p. 489. 
1863. — Lycett. Suppl. gr. Ool., p. 41, pl. XXXIII, 
fig. 8. 


Taille au-dessous de la moyenne ; test mince; forme convexe, 
oblongue, un peu oblique, déclive du côté antérieur, ovale sur le 
contour anal et palléal ; crochets aigus, opposés, un peu écartés ; 
oreillettes très petites, à peine saillantes, presque égales, formant 
une courte ligne cardinale. Surface ornée de 25 à 27 côtes rayon- 
nantes, à section carrée, séparées par des intervalles un peu plus 
larges et lisses ; sur la région antérieure et déprimée, ces côtes sont 
remplacées par des lignes beaucoup plus fines et très serrées ; du 
côté postérieur, les côtes cessent également et la surface est lisse ; 
vers le bord palléal, on distingue quelques lamelles irrégulières 
d’accroissement, qui remontent sur les côtes et descendent dans 
leurs interstices. 

Dimensions. — Longueur transversale : 16 mnill.; hauteur : 
27 mill ; épaisseur d’une valve : 6 mill. 


176 M. COSSMANN. — SECONDE NOTE SUR LES MOLLUSQUES 19 Mars 


Rapports et différences. — Cette espèce a été séparée, avec raison, 
de L. gibbosa Sow.; car elle est beaucoup moins oblique, plus 
haute, plus étroite, moins gibbeuse, que l’espèce bajocienne; cepen- 
dant cette dernière existe aussi dans le Bathonien, à Minchinhamp- 
ton, à Ancliff et à Luc, d’après Morris et Lycett, tandis que les 
échantillons que je possède, des environs de Bâle, se rapportent 
bien à la diagnose et à la figure de L. Helvetica Oppel ; aussi est-il 
surprenant que cette dernière espèce n’ait pas été reprise dans 
la Monographie de M. Greppin sur le Bathonien bâlois. 

Gisement. — Unique, dans le Calcaire n° 6. 


PTEROPERNA COSTATULA [Desl.]. 


1824. Gervillia costatula Desl. Mém. Soc. linn. Norm., [, p. 131, 
pl. V, fig. 3-5. 
1853. Pteroperna costatula Morr. et Lyc. Mol. gr. Ool., Il, p. 18. 
pl. I, fig. 8 et 13. 
1883. un de Loriol. Couches à Mytilus Alpes Vaud., 
p. 64, pl. XI, fig. 4. 


Taille moyenne ; forme convexe, inéquivalve, inéquilatérale, très 
oblique ; valve droite très bombée, plus grande que l’autre ; cro- 
chets petits, non saillants, situés au quart de la longueur, du côté 
antérieur; oreillette antérieure petite, courte, bien échancrée pour 
le passage du byssus ; oreillette postérieure très prolongée, recti- 
ligne, malheureusement mutilée sur notre plésiotype, séparée de la 
convexité dorsale par une profonde dépression. Surface ornée 
d'environ 8 ou 9 côtes rayonnantes, partant du crochet et cessant 
vers les deux tiers du dos ; oreillette antérieure lisse, oreillette pos- 
térieure ornée de plusieurs sillons parallèles au bord cardinal. 

Dimensions. — Longueur transversale probable, le long du bord 
cardinal : 25 mill.; hauteur perpendiculaire au bord cardinal : 
28 mill. ; épaisseur de la valve droite : 10 mill. 

Observations. — Bien que je n'aie pu étudier la charnière de cet 
individu, il ressemble extérieurement à la figure 8 que Morris et 
Lycett ont donnée du jeune âge de cette espèce ; ou plutôt il est 
intermédiaire entre cette figure, qui représente une coquille entiè- 
rement costulée et la figure 13, à surface totalement lisse, corres- 
pondant à l’âge adulte; toutefois l’oreillette postérieure, qui porte 
la trace d’une cassure bien visible, devait être beaucoup plus 
allongée qu’elle ne le paraît sur cet échantillon. 

On sait que le Geure Pteroperna, admis seulement comme Sous- 


1900 DU BATHONIEN DE SAINT-GAULTIER A7 


Genre par Fischer, est caractérisé par ses dents sériales antérieures, 
et par ses rainures ligamentaires, parallèles au bord supérieur de 
l’oreillette postérieure. 

Gisement. — Unique, dans le Calcaire n° 4. 


GEerviLzelA WaLrTonr Lycett. 


Taille moyenne ; forme convexe, aviculoïde, obliquement allon- 
gée, très inéquilatérale ; crochets proéminents, gonflés ; oreillette 
antérieure peu large, longue, peu ou point échancrée, séparée par 
une profonde dépression ; oreillette postérieure assez largement 
ailée, presque taillée à angle droit, déprimée et isolée par une 
excavation aussi profonde que celle de l'oreillette antérieure. Surface 
lisse. Charnière large et aplatie, à contour un peu sinueux sous le 
crochet, munie de quatre fossettes ligamentaires, perpendiculaires 
au bord cardinal, un peu plus étroites que leurs interstices ; la 
première de ces rainures est située juste sous le crochet. 

Dimensions. — Longueur mesurée sur le bord cardinal : 20 mill. ; 
hauteur axiale : 35 mill. ; épaisseur de la valve droite : 9 mill. 

Rapports et différences. — Les individus que l’on trouve assez 
fréquemment dans le Calcaire n°6, à la base du Tuf à Vivipares, 
sont dans un état fruste, qui en rend la détermination peu certaine ; 
cependant l’un d’eux montre des traces de fossettes ligamentaires 
qui ne peuvent appartenir qu’au Genre Perna ou au Genre Gervil- 
leia : comme ils n'ont pas la forme élargie et subquadrangulaire 
des Pernes, comme iis ont, au contraire, l’oreillette antérieure des 
Gervillies, avec une forme oblique et allongée, moins lithodomoïde, 
il est vrai, que la plupart des espèces de ce genre, mais assez sem- 
blable à l’espèce à laquelle je les rapporte, il ne paraît pas y avoir 
d’hésitation sur l’attribution générique. L'oreillette antérieure de 
G. Waltoni est beaucoup plus étroite et plus longue, l'oreillette 
postérieure plus dilatée que celles de G. crassicosta, qui se distin- 
gue d’ailleurs par sa surface costulée ; G. monotis est une coquille 
beaucoup plus étroite et plus allongée, tandis que G. ovata est plus 
courte, plus ovale, avec une oreillette antérieure moins excavée. 

Gisement. — Commune, dans le Calcaire n° 6. 


PINNIGENA Noposa [Lycett|]. 
(Fig. 3). 
1850. Trichites nodosus Lyc. Ann. a. Mag. nat. Hist., p. 347, pl. X. 
1851. — Bronn. Leth. geogn., p. 221, pl. XX, fig. 1. 


30 Juin 1900. — T. XXVIII. Bull. Soc. Géol. Fr. — 12 


e 


178 M. COSSMANN. — SECONDE NOTE SUR LES MOLLUSQUES 19 Mars 


1853. — Morr. et Lyc. Moll. gr. Ool., IE, p. 35, pl. EI, 
fig. 11. 

Taille grande ; valves épaisses, à test fibreux, inégales en épais- 
seur, égales en surface ; forme subquadrangulaire, rectiligne surle 
contour supéro-postérieur, profondément excavée 
sur le bord ventral, en avant des crochets qui sont 
pointus, proéminents, un peu recourbés ; la valve 
gauche est toujours un peu plus convexe et plus 
épaisse que l’autre. Surface à peu près lisse sur 
la région dorsale, avoisinant les crochets, sauf 
quelques rides d’accroissement plus serrées vers 
l’excavation byssale, et quelques minces plis 
rayonpnants et rectilignes le long du bord cardinal ; 
au delà de cette région, apparaissent de gros plis 
onduleux et parfois noduleux, en nombre variable 
Fig. 3. — Pinni suivant les individus, rarement dichotomes, irré- 

Le nodos&  gulièrement contournés, et festonnant le contour 
à palléal, sur lequel il y a souvent un bec opposé 
aux crochets. Charnière sans dents. 

Dimensions. — Longueur cardinale : 100 à 110 mill.; hauteur : 
90 mill. ; épaisseur des deux valves : 50 à 60 mill. 

Observations. — Le nom Trichites, antérieur à la nomenclature 
binominale, était appliqué par Lhwyd (1699), par Guettard (1750), 
à des minéraux de contexture fibreuse comme le test de cette 
coquille ; tandis que Deluc (1779), dans le « Voyage dans les Alpes », 
de Saussure, a bien génériquement désigné, sous le nom Pinnigena, 
la coquille corallienne P. Saussurei Thurm. Aussi est-ce à tort que 
Defrance, Lycett et Morris ont repris la dénomination Trichites, qui 
n’est pas recevable, malgré son antériorité apparente. Cet exemple 
a d’ailleurs été suivi par Pictet et par M. de Loriol, c’est pourquoi 
j'insiste particulièrement sur la rectification de nomenclature à 
faire. Fischer a classé le Genre dans les Aviculidæ, quoique le test 
ait une contexture particulière, formée de prismes perpendiculaires 
à la surface d’accroissement; cette structure n’existe pas chez les 
deux autres Genres, classés par lui dans la même Sous-Famille 
Pinninæ (Pinna et Aviculopinna) ; le seul point de ressemblance est 
la charnière, peut-être aussi la saillie des crochets. 

Rapports et différences. — Aucun de nos deux échantillons, d’ail- 
leurs dissemblables, ne répond exactement à la figure de l’ouvrage 
de Morris et Lycett; néanmoins il ne parait pas douteux qu'il 
s’agit bien de la même espèce, reconnaissable à son galbe quadran- 


1900 DU BATHONIEN DE SAINT-GAULTIER 179 


gulaire, et à ses gros plis marginaux ; l’un de ces deux individus 
(fig. 3) a subi une compression ventrale, qui le fait paraître beau- 
coup plus épais que l’autre, lequel se rapproche davantage de la 
figure, tout en présentant une forme moins haute et un contour 
dorsal plus arrondi, plus aminei, moins abrupt. L’échantillon 
déformé n’a guère plus de 10 à 12 gros plis, vers les bords ; l’autre, 
cependant plus petit, en possède une vingtaine, dont les plus 
élevés, du côté de la charnière, sont parallèles comme ceux de 
l'individu de Minchinhampton. Il ne faut pas confondre ces gros 
plis onduleux avec les minces funicules, contigus à la charnière, 
dont j'ai indiqué l’existence, et qui forment des lignes droites, 
rayonnantes, en intersection avec les premiers plis, auxquels ils ne 
donnent nullement naissance. 

D’Orbigny a indiqué, dans son Prodrome ([, p.51%, n° 319, 11e ét.), 
une espèce bathonienne, sous le nom P. bathonica, avec cette 
simple diagnose : « Espèce voisine de l'espèce du Coral-rag, mais 
« plus large et plus gibbeuse : Saint-Aubin, Luc, Ranville ». [I ne me 
paraît guère douteux qu’il s’agit bien de la même espèce; mais il 
n’y à pas lieu de reprendre la dénomination bathonica, bien qu’elle 
soit antérieure d'une année environ à la description de Lycett ; 
d’abord elle n’est accompagnée d’aucune figure, ensuite elle est très 
incomplète, puisqu'elle ne mentionne pas les plis de la surface ; 
enfin les principaux caractères différentiels ne sont pas indiqués, et 
rien n’autorise, malgré la conviction que j'en ai, à affirmer que 
l’espèce normande est identique à celle de Minchinhampton et de 
Saint-Gaultier. | 

Gisement. — Fig. 3. Rare dans le Calcaire n° 4. 


PINNIGENA COMPLANATA, NOU. Sp. 


Taille très grande. Valves médiocrement épaisses, à test fibreux, 
à peu près égales en épaisseur et en surface ; forme comprimée, 
étalée, subquadrangulaire, rectiligne sur le contour supéro-posté- 
rieur, arrondie sur le contour palléal, faiblement excavée sur le 
contour ventral : crochets peu proéminents ? Surface à peu près 
lisse, dans toute son étendue, avec quelques accroissements 
abrupts; on distingue seulement, sur la région cardinale, des plis 
rayonnants, divergents et obsolètes, qui se perdent vers le milieu 
de la surface dorsale ; les bords ne présentent aucune ondulation. 
Charnière amincie, sans dents. 


1SO M. COSSMANN. — SECONDE NOTE SUR LES MOLLUSQUES 19 Mars 


Dimensions. — Longueur cardinale: 150 mill. ; hauteur : 200 mill. ; 
épaisseur vers les bords : 40 mill. 

Rapports et différences. — I] n’est pas possible d'admettre que cette 
grande coquille soit une déformation accidentelle de P. nodosa : outre 
que sa forme est plus haute, moins 
excavée en avant des crochets, elle 
ne porte pas la trace des gros plis 
onduleux et noduleux, qui caracté- 
risent l’autre espèce ; d’autre part, 
ses costules rayonnantes divergent 
davantage et se prolongent plus sur 
la surface dorsale, en s’écartant à 
leur extrémité. Quoique les valves 
paraissent peu inégales, on ne peut 
songer à les rapporter au Genre 
Perna, à cause de l’absence de dents 
à la charnière, et surtout à cause de 
la contexture fibreuse du test, qui 
Fig. 4. — Pinnigena complanata Cependant est beaucoup moins 

PoRsn épais que chez les autres Pinni- 
gena. Dans ces conditions, la création d’une espèce distincte paraît 
complètement justifiée. On peut encore la rapprocher de P. plana 
Etallon (frichites), du Rauracien bernois ; mais notre espèce est 
moins épaisse, moins allongée, et son test est beaucoup plus mince. 

Gisement. — Fig. 4. Unique, Calcaire n° 4. 


MyrTiLus ASPER [SOw.|. 


1818. Modiola aspera Sow. Min. Conch., IE, p. 21, pl. CCXIT, fig. 4. 
1849. Mytilus asper d’Orb. Prod., I, 14e ét., p.312, no 281. 

1853. — Morr. et Lyc. Moll. gr. Ool., IT, p. 39, pl. IV, fig. 8. 
1867. Septifer asper Laube. Br. Jura v. Balin, p. 22, pl. Il, fig. 5. 
1871. Mytilus asper Terq. et Jourdy. Bath. de la Mos., p. 116. 


Taille au-dessous de la moyenne ; forme convexe, étroite, allongée, 
arquée : crochets aigus, recourbés, peu gonflés, opposés; bord 
cardinal excavé, contour postérieur peu convexe, contour anal 
ovale, à peine dilaté. Surface ornée, sauf une étroite zone lisse en 
arrière des crochets, d’une grande quantité de stries rayonnantes, 
plusieurs fois dichotomes, finement cloisonnées par les accroisse- 
ments, et séparant des costules minces et arrondies ; en avant de la 
zone lisse, on distingue encore quelques stries rayonnantes. 


1900 DU BATHONIEN DE SAINT-GAULTIER 181 


Dimensions. — Largeur transversale: 12 mill. ; longueur : 23 mill ; 
épaisseur d’une valve : 6 mill. 

Rapports et différences. — Les individus de Saint-Gaultier répon- 
dent assez exactement à la figure du « Mineral Conchology » ; mais 
ils paraissent, — le plus grand surtout, — moins arqués que ne 
l'indique l’ouvrage de Morris et Lycett. M. de Loriol a séparé, 
comme une espèce distincte, les échantillons de Laïitmaire, qui 
sont beaucoup plus dilatés sur la région palléale, moins excavés 
sur la région cardinale ; il leur a donné le nom M. laitmairensis. 

Se fondant sur l’existence d’une petite zone lisse, du côté anté- 
rieur, Sowerby avait classé dans le Genre Modiola, cette espèce que 
d’Orbigny a dénommée Mytilus, de même que Morris et Lycett, 
tandis que M. Laube en fait un Septifer, bien que l'individu de Balin 
qu’il a figuré, ne montre aucune trace de septum sous le crochet. 
A mon avis, si ce n’est pas un Mytilus, malgré l’apparence bien 
terminale des crochets de l’individu de Balin, ce serait plutôt une 
Modiolaire qu’une Modiole. L’état de conservation des échantillons 
de Saint-Gaultier ne me permet pas de trancher cette question ; ils 
sont d’ailleurs dissemblables, le plus petit ayant subi une déforma- 
tion accidentelle. 

Gisement. — Très rare, dans le Calcaire n° 6. 


MoDIOLA IMBRICATA SOW. 


1818. Modiola imbricata Sow.Min. Conch., IE, p.21, pl. CCXIT, fig. 1. 
1849. Mytilus imbricatus d’'Orb. Prod., I, 12e ét., p. 340, n° 194. 


1853. _— Morr. et Lyc. Moll. gr. Ool., IL, p. #1, pl. IV, 
fig. 2. 

1867. Modiola imbricata Laube. Biv. br. Jura v. Balin, p. 21, pl. IH, 
fig. 3. 

1871. — Terq. et Jourdy. Bath. de la Mos., p. 115. 

1883. — de Loriol. Couches à Mytilus Alp. Vaud., 


p. 60, pl. IX, fig. 1-8. 


Taille au-dessous de la moyenne ; test mince ; forme étroite, allon- 
gée, plus ou moins incurvée, atténuée en avant, peu élargie en 
arrière; crochets gonflés, obtus, non terminaux, opposés ; bord 
cardinal rectiligne, bord palléal ovale. Surface ornée de stries 
d’accroissement régulières et écartées, subimbriquées, depuis les 
crochets jusqu'aux bords. 

Dimensions. — Largeur transversale : 43 mill. ; hauteur : 27 mill. ; 
épaisseur d’une valve : 5 mill. 


1S2 M. COSSMANN. — SECONDE NOTE SUR LES MOLLUSQUES 19 Mars 


Rapports et différences. — L’échantillon de Saint-Gaultier est 
peut-être un peu moins arqué que la figure de l’ouvrage de Morris 
et Lycett, et il ressemblerait à la figure que M. Laube a donnée de 
M. gibbosa, espèce callovienne que Lycett a également signalée dans 
le Corn-brash d'Angleterre, mais qui, d’après la figure qu'ilen donne, 
serait beaucoup plus courte et plus large que notre individu. 
Comme M. imbricata est également indiqué, par d’Orbigny, dans 
l'étage Callovien, la question de niveau ne peut être invoquée pour 
différencier les deux espèces : toutefois il semble que M. gibbosa, 
même d’après l'interprétation de M. Laube, est une forme moins 
allongée et moins excavée, sur la région dorsale, que ne l’est même 
notre coquille de l’Indre; en outre, il y a un caractère essentiel, 
&’est l’existence de stries imbriquées sur la surface de M. imbricata ; 
on les distingue assez nettement sur cet individu, tandis que 
M. gibbosa ne porte que des stries irrégulières, non imbriquées. En 
définitive, je crois donc ne pas commettre d’erreur en rapportant la 
coquille en question à M. imbricata. 

C’est d’ailleurs une Modiole, et non pas un Mytilus, comme l'ont 
prétendu d’Orbigny, Morris et Lycett ; car les crochets ne sont pas 
absolument terminaux, et le bord antérieur les dépasse un peu. 
Pour toutes ces formes, dont la charnière ne peut être étudiée, il 
n'y …a guère que ce caractère à invoquer. 

Gisement. — Unique, dans le Calcaire n° 6. 


MopioLa SOWERBYANA [d’Orb.]. 


4819. Modiola plicata Sow. Min. Conch., IT, p. 87, pl. CCXLVIIT, 


fig. 1. 
1849. Mytilus Sowerbyanus d'Orb. Prod., I, p. 312, n° 282. 
1853.  — — Morr. et Lyc. Moll. gr. Ool., IL, p. 36, 


pluies 4 
1867. Modiola Sowerbyana Laube. Biv. br. Jura v. Balin, p. 20. 


ASSURE — de Loriol. Couches à Mytilus Alpes 
Vaud., p. 62. 
ASOJRE — Fucini. Foss. titon. Sard., p. 156, pl. VI, 


fig. 5-6: pl. IX, fig. 9-12. 


Taille assez grande ; forme étroite, solénoïde, allongée, peu dilatée 
en arrière ; crochets non terminaux, dépassés par une petite saillie 
arrondie au bord antérieur ; bord palléal et bord cardinal presque 
rectilignes, peu divergents ; extrémité anale obliquement tronquée, 
un peu curviligne. Surface cardinale ornée de gros plis, parallèles 


1900 DU BATHONIEN DE SAINT-GAULTIER 183 


au bord anal, se subdivisant en fines stries avant d’atteindre l'angle 
obtus qui part du crochet et divise le dos en deux régions inégales ; 
région palléale beaucoup plus large, simplement ornée de stries 
d’accroissement bien plus fines et assez régulières. 


Dimensions. — Largeur transversale : 12 mill. ; hauteur 
32 mill. ; épaisseur d’une valve : 4 mill. 
Observations. — Comme l’a fait remarquer M. de Loriol, le chan- 


gement de dénomination, que d’Orbigny a imposé à cette espèce, en 
la faisant passer dans le Genre Mytilus, où elle rencontrait un 
M. plicatus antérieur, espèce vivante nommée par Gmelin, doit être 
conservé, quoique la coquille bathonienne soit, en définitive, une 
Modiole, attendu que Lamarck a, de son côté, ramené, dans le Genre 
Modiola, Mytilus plicatus Gm. Le double emploi restant équivalent, 
puisque les deux formes appartiennent, en fait, au même Genre, il 
y a lieu d’adopter le nom Sowerbyanus. 

Toutefois, il est probable que, quand on connaîtra la charnière 
de ces coquilles jurassiques, à gros plis cardinaux, on sera conduit 
à les grouper dans une Section distincte des véritables Modioles ; 
leur aspect est, en effet, très différent de celui des formes récentes, 
classées dans le Genre: mais cela ne suffit pas pour établir une 
Section, de sorte que je conserve provisoirement la dénomination 
générique, tout en faisant observer que ce ne sont pas des Mytilus, 
puisque les crochets ne sont pas terminaux. 

Rapports et différences. — 11 est peu probable que cette espèce ait 
la longévité que lui attribuent les nombreuses citations de différents 
auteurs, depuis le Lias, d’après Dumortier, jusqu'aux couches 
tithoniques, d’après M. Fucini, qui vient de le signaler en Sardaigne. 

Gisement. — Unique, dans le Calcaire n°6. 


BEUSHAUSENIA HIRSONENSIS |[d’Arch.|. 


1843. Cucullæa hirsonensis d’Archiac. Mém. Soc. géol. Fr., p. 374, 
pl. XX VIL fig. 5. 

1849. Arca hirsonensis d’Orb. Prod., I, p. 311, n° 275. 

1853. Macrodon hirsonensis Morr. et Lyc. Moll. gr. Ool., IT, p. 49, 


pl. V, fig. 1. 
1867. — Laube. Biv. br. Jura v. Balin, p. 24. 
1886. — Fischer. Man. Conchyl., p.976, pl. X VIE, 
fig. 15. 


1897. Beushausenia hirsonensis Cossm. Revue crit. Pal., [, p. 93. 
1899. Grammatodon hirsonense H. Woods. On the genus Gramm. 


184 M. COSSMANN. — SECONDE NOTE SUR LES MOLLUSQUES 19 Mars 


Taille assez grande ; forme étroite, allongée dans le sens trans- 
versal, très inéquilatérale, à crochets tout à fait antérieurs, surtout 
chez les individus très âgés ; bord cardinal rectiligne, taillé presque 
à angle droit à ses deux extrémités ; côté antérieur très court et 
arrondi ; bord anal dilaté et tronqué, à contour un peu sinueux en 
deçà du bec cardinal; bord palléal presque rectiligne. Crochets 
écartés, opposés, situés aux cinq sixièmes de la longueur, du côté 
antérieur ; aréa large, portant des rainures obliques; charnière 
étroite, composée d’une série de dents antérieures obliques, de dents 
médianes très courtes, et du côté postérieur, de deux rainures 
allongées, parallèles au bord cardinal. 

Dimensions. — Longueur : 40 mill. ; hauteur : 16 mill. ; épaisseur 
d’une valve : 10 mill. 

Observations. — Quoique les échantillons de l’Indre soient beau- 
coup plus petits que ceux de l’Aisne, à l’inverse de ce qui se pro- 
duit pour la plupart des coquilles de ce gisement, je n’hésite pas à 
les rapporter à l’espèce de d’Archiac, dont ils ont bien la forme, 
atténuée en avant, dilatée en arrière ; l’aréa et la charnière sont 
exactement semblables aux figures de cette espèce bien connue. 
Quant au Genre dans lequel il y a lieu de placer ce fossile, il a 
donné lieu à des controverses : la dénomination Macrodon, qui a 
précisément pour type cette coquille, ne pouvant être conservée, à 
cause d’un double emploi avec un Genre de Poissons, j'avais, en 
analysant un Mémoire de M. Beushausen sur les Pélécypodes dévo- 
niens, proposé d’y substituer Beushausenia, nobis. Mais M. Woods a 
exhumé un autre nom Grammatodon Meek et Wosthen (1860), qui, 
à mon avis, ne s'applique pas à la même forme, et il propose d'y 
réunir Parallelodon Meek et Worthen (1866) qui, d’après Fischer, 
a pour type une coquille carboniférienne, dont les dents antérieures 
sont subparallèles au bord cardinal, comme les dents postérieures, 
tandis que ces dents sont obliques chez Arca hirsonensis. En défini- 
tive, sans préjuger la question d'identité de Grammatodon, dont je 
ne connais pas le type (4. inornata M. et W.), j'estime qu’il ya lieu 
de conserver Beushausenia pour l'espèce bathonienne. 

Gisement. — Trois individus, dans le Calcaire n° 4. 


Var. EURYMORPHA NOU. Var. 


Rapports et différences. — Beaucoup plus courte et plus large que 
la forme typique, ci-dessus décrite, cette coquille s’y rattache par 
sa forme inéquilatérale ; elle appartient d’ailleurs à un niveau plus 
élevé, et je l’aurais certainement séparée de B. hirsonensis, à titre 


1900 DU BATHONIEN DE SAINT-GAULTIER 185 


d’espèce distincte, si j’en avais connu plus d’un échantillon. Malheu- 
reusement cet unique individu n’est pas dans un excellent élat de 
conservation : la surface en est usée, au pojnt qu’on n’y distingue 
guère que des traces d’ornementation. Une dépression dorsale, un 
peu plus marquée que sur les échantillons du Vésulien, part du 
crochet et aboutit à une légère sinuosité du bord palléal; la dépres- 
sion anale est profondément excavée, et au-dessous d’elle, le bord 
cardinal forme une ailette rhomboïdale ; l’aréa cardinale paraît être 
beaucoup plus étroite que chez B. hirsonensis. 

Dimensions. — Longueur : 33 à 35 mill. ; hauteur : 20 mill. 

Gisement. — Unique, dans le Calcaire n° 6, dépendant du sous- 
étage Bradfordien. 


Oprs (CoELopis) BIGOTI n0v. sp. 


Test épais ; taille moyenne ; forme subquadrangulaire, peu élevée, 
allongée dans le sens transversal, assez bombée; crochets proso- 
gyres, enroulés, inclinés, tout à fait à l’aplomb 
de l’extrémité antérieure ; lunule creusée en 
entonnoir subcirculaire, profonde, circonscrite 
par une carène dentelée ; aréa postérieure assez 
large, lisse, excavée, comprise entre deux 
carènes rayonnantes et contournées, corres- 
pondant à une troncature oblique du contour 
anal ; fossette ligamentaire étroite, lancéolée ; 
bord palléal rectiligne, presque parallèle au : ral 

’ Re à ; Fig. 5. — Opis Bigoli 
bord postéro-supérieur. Surface dorsale ornée Cossm: 
de plis d’accroissement rectilignes et serrés. 

Dimensions. — Longueur : 20 mill. ; hauteur : 13 mill. ; épaisseur 
d’une valve : 10 mill. 

Rapports et différences. — Bien que le nombre des Opis du Batho- 
nien soit déjà considérable, il faut encore séparer cette espèce qui 
ne peut se confondre avec aucune de celles antérieurement décrites. 

Tout d’abord, pour la comparaison, il faut se restreindre aux 
formes de la Section Cæœlopis Mun.-Chalm., caractérisées par leur 
lunule excavée, par leur aréa postérieure carénée, et par leurs cro- 
chets fortement recourbés. Parmi ces dernières, 0. similis Sow. 
(Cardita) ressemble à notre espèce, à cause de sa forme quadran- 
gulaire et de son ornementation ; mais il s’en écarte par ses propor- 
tions plus élevées et moins allongées, par sa carène lunulaire 


186 M. COSSMANN. — SECONDE NOTE SUR LES MOLLUSQUES 19 Mars 


dépourvue de denticulations, par son bord palléal moins rectiligne 
et un peu bombé; quant à O0. pulchella d’Orb., auquel M. Bigot 
réunit O. luciensis, dont les côtes sont simplement effacées par 
l'usure, c’est une coquille plus haute, à crochets moins inclinés, à 
carène dorsale bordée par une dépression rayonnante, à carène 
lunulaire non dentelée; au contraire, 0. langrunensis Bigot, qui a 
cette carène dentelée, même plus que notre espèce, a une forme 
triangulaire, qui ne permet pas de la confondre avec 0. Bigoti; il en 
est de même d’O0. Leckenbeyi Lycett, aussi bien pour l'échantillon 
anglais, que pour celui des environs de Bâle qu'a figuré M. Greppin 
et qui paraît cependant diflérent du type. 
Gisement. — Fig. 5. Unique, dans le Calcaire n° 4. 


ASTARTE ? INTERLINEATA [Lycett|. 


1850. Hiatella interlineata Lycett. Ann. Mag. nat. hist., p. 421. 


1854. Astarte — Morr. et Lyc. Moll. gr. Ool., IT, p. 87, 
pl. IX, fig. 14-15. 
1888.  — — Greppin. Desc. gr. Ool. env. de Bâle, 


p. 103, pl. VIIL, fig. 4. 


Test un peu épais; taille assez petite; forme peu bombée, subqua- 
drangulaire, oblongue, transversale, très inéquilatérale, ovale et 
atténuée à son extrémité antérieure, dilatée sur le contour supéro- 
postérieur, obliquement tronquée du côté anal ; bord palléal recti- 
ligne ; crochets petits, inclinés et contigus, situés au-delà de la 
sixième partie de la longueur, du côté antérieur ; lunule lancéolée, 
limitée par une profonde rainure. Surface externe déprimée sur la 
région palléale, et sur la région anale, le long du contour supérieur, 
avec un bombement subanguleux et rayonnant, qui sépare ces deux 
régions ; ornementation formée de lamelles écartées, saillantes, un 
peu épaisses, entre lesquelles on aperçoit de fines stries d’accroisse- 
ment concentriques. 

Dimensions. — Longueur : 22 mill. ; hauteur : 14 mill. ; épaisseur 
des deux valves : 9 mill. 

Rapports et différences. — L’échantillon de Saint-Gaultier paraît 
un peu plus obliquement tronqué et plus arrondi, du côté posté- 
rieur, que celui qui est figuré dans l'ouvrage de Morris et Lycett ; 
mais, comme il s’en rapproche par tous ses caractères, et notamment 
par son ornementation, ainsi que par ses dimensions, je n’hésite pas 
à le rapporter à l’espèce anglaise, d’autant plus que les auteurs 
précités indiquent eux-mêmes que la forme bathonienne constitue 


1900 DU BATHONIEN DE SAINT-GAULTIER 187 


une variété du type bajocien. Lycett a ultérieurement décrit une 
espèce voisine de celle-ci, À. aytonensis Bean, qui se distingue par 
sa forme plus rectangulaire, moins dilatée en arrière, par ses 
lamelles plus fines, non entremêlées de stries, et par ses crochets 
plus saillants. L’une et l’autre appartiennent à une section du Genre 
Astarte, qu’on peut caractériser par la forme allongée de la coquille, 
mais dont je n’ai pu étudier la charnière. 
Gisement. — Unique, dans le Calcaire n° 4. 


ASTARTE ? SABOURAINI NO. Sp. 
(Fig. 6). 


Test peu épais, translucide ; taille moyenne; forme très com- 
primée, oblongue, transverse, oblique, très inéquilatérale ; côté 
antérieur ovale, très court et 
atténué ; contour supéro-pos- 
térieur s’élevant plus haut 
que les crochets; extrémité 
postérieure arrondie et dila- 
tée ; bord palléal presque rec- 
tiligne ; crochets petits, cpposés, presque sans aucune saillie, situés 
aux quatre cinquièmes de la longueur transversale. Surface dépri- 
mée vers le bord palléal et vers le contour supéro-postérieur, ornée, 
près des crochets, de quelques rides concentriques, lisse sur toute 
la région dorsale, avec quelques sillons d’accroissement obsolètes, 
vers le bord palléal et du côté antérieur. 

Dimensions. — Longueur : 45 mill. ; hauteur : 28 mill.: épaisseur 
des deux valves : 10 mill. 

Observations. — Cette singulière coquille a tout à fait la forme 
de certaines Cardinies ; toutefois, je n’ai pas pu la classer dans le 
Genre Cardinia parce qu’elle est mince et qu’elle ne porte pas de 
fortes rides d’accroissement. Je la rapporte provisoirement au Genre 
Astarte, jusqu’à ce qu'on ait pu en étudier la charnière qui, autant 
qu’on peut en juger par translucidité, doit être assez sommaire. Je 
n’aperçois aucune trace d’un ligament externe, ce qui me fait douter 
que ce soit un Astarte, comme on pourrait le croire d’après les 
rides voisines des crochets ; les coquilles de la Section Neocrassina, 
dont le type est 4. obliqua, du Bajocien, sont beaucoup plus épaisses 
et plus bombées que notre échantillon bivalve. Le Genre Anoplo- 
phora Sandb., dont les espèces ont une forme allongée, inéquila- 
térale et comprimée, qui rappelle notre coquille, est une forme tria- 


Fig. 6. — Astarte Sabouraini Cossm. 


188 M. COSSMANN. — SECONDE NOTE SUR LES MOLLUSQUES 19 Mars 


sique, dont la lunule et le corselet sont bien visibles, et qui porte 
généralement un angle ou une carène, rayonnant des crochets vers 
l’extrémité postérieure ; on n’observe aucun de ces caractères chez 
A. Sabouraini. 

Gisement. — Fig. 6. Unique, dans le Calcaire n° 4. 


HiIPPOPODIUM SEGUINI O0. Sp. 


(Fig. 7). 


Test épais ; taille moyenne ; forme très bombée, oblongue, 
quadrangulaire, atténuée en avant, tronquée en arrière, rectiligne ou 
même un peu excavée sur le contour palléal ; crochets cordiformes, 
opposés, presque situés aux 
neuf dixièmes de la lon- 
gueur, du côté antérieur ; lu- 
nule petite, très enfoncée 
sous la pointe du crochet, 
limitée par une strie pro- 
fonde ; corselet caréné et 
allongé. Charnière épaisse : sur la valve droite, une dent anté- 
rieure, pointue et très saillante, une dent postérieure mince, très 
oblique et peu allongée, séparée de la précédente par une profonde 
fossette triangulaire, destinée à loger la dent de la valve opposée ; 
valve gauche avec une seule dent trigone, un peu oblique, comprise 
entre une profonde fossette en avant et une rainure superficielle ; 
nymphes ligamentaires peu distinctes du corselet. Surface ornée 
de fines stries concentriques, régulières et serrées, avec de grosses 
rides formées par les arrêts de l’accroissement, surtout vers les 
bords ; les dépressions rayonnantes, correspondant à la troncature 
anale et à l’'excavation palléale, donnent à la coquille bivalve un 
aspect polygonal. 

Dimensions. — Longueur : 50 mill. ; hauteur : 32 mill. ; épaisseur 
d’une valve : 18 mill. 

Rapports et différences. — D'’Orbigny a décrit, dans le Prodrome 
(1, p. 108, n° 221), un Hippopodium luciense, avec cette diagnose : 
« Très grande espèce quadrangulaire, à fortes rides d’accroisse- 
«ment, remarquable par le développement de sa charnière ». Comme 
la coquille de l'Indre n’a qu’une taille moyenne et une charnière 
normale, et que d’Orbigny ne mentionne pas de stries, je ne puis 
la rapporter à la même espèce. Le type du Genre Hippopodium 
(H. ponderosum Sow.) est une coquille du Lias moyen, beaucoup 


SKIN N NS 
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Fig. 7. — Hippopodium Seguini Cossm. 


1900 DU BATHONIEN DE SAINT GAULTIER 189 


plus épaisse, plus arrondie, moins oblongue, moins tronquée sur le 
contour anal. Quant à H. rhomboidale Phill. (Astarte}, auquel Morris 
et Lycett réunissent, non seulement #. bajocense, mais H. luciense, 
ainsi que la coquille bathonienne de Minchinhampton, il est plus 
que probable que c’est une espèce bien distincte ; par conséquent, 
la coquille de Minchinhampton, dont la figure ressemble extérieu- 
rement à H. Sequini, doit être rapportée à notre espèce. 
Gisement. — Fig. 7. Peu rare. dans le Calcaire n° 4. 


CORBIS IMBRICATA NOT. Sp. 


(Fig. 8). 


Test peu épais; taille moyenne ; forme peu bombée, ovale, 
arrondie aux extrémités, presque équilatérale, régulièrement con- 
vexe sur le bord palléal ; crochets saïllants, gonflés, recourbés et 
opposés, situés à peu près au 
milieu du bord supérieur, qui 
est excavé en avant, déclive en 
arrière ; lunule creuse, étroite, 
lancéolée, limitée par une pro- 
fonde rainure ; corselet obtusé- Fig. 8. — Corbis imbricata Cossm. 
ment caréné, peu distinct. Char- 
nière épaisse : sur la valve droite, deux dents cardinales diver- 
gentes, dont l’antérieure est plus épaisse, séparées par une fossette 
triangulaire ; aire cardinale plate, triangulaire en arrière, séparée 
du bord par une profonde rainure ; dents latérales indistinctes. 
Surface dorsale convexe, ornée de sillons imbriqués, plutôt que 
de lamelles concentriques, dépourvue de stries rayonnantes ; bord 
palléal non crénelé. 


Dimensions. — Longueur transversale: 37 mill. ; hauteur : 
32 mill ; épaisseur d’une valve: 8 mill. 
Rapports et différences. — Cette espèce a tout à fait la forme 


extérieure de C. Lajoyei d’Arch., du Bathonien de l’Aisne, quoi- 
qu’elle soit cependant un peu moins bombée: mais elle s’en distin- 
gue essentiellement. par son ornementation imbriquée, non lamel- 
leuse, par l’absence de stries rayonnantes et de crénelures palléales, 
enfin par l’aplatissement de sa lame cardinale, en arrière des 
dents. Quoique je n’aie pu distinguer bien nettement les dents 
latérales, à cause des petites cassures du bord supérieur sur le seul 
échantillon dégagé, il ne paraît pas douteux que c’est bien un 
Corbis, attendu qu’il y a d’autres espèces jurassiques qui ne sont 


190 M. COSSMANN. — SECONDE NOTE SUR LES MOLLUSQUES 19 Mars 


pas rayonnées (C. Buvignieri, Moreanda), ou qui sont imbriquées 
(C. gigantea). Quant à C. boloniensis Sauv. et Rig., du Bathonien 
du Boulonnais, c’est une grande espèce lamelleuse et rayonnée, 
portant un pli postérieur, et qui, par conséquent, ne ressemble 
aucunement à la coquille de Saint-Gaultier. Enfin C. cingenda Morr. 
et Lyc., confondu à tort comme variété de C. Lajoyei, mais 
distinct par ses côtes imbriquées, non rayonnées, et par ses bords 
entiers, se distingue de notre C. imbricata par sa forme plus 
arrondie, par ses valves plus épaisses, s’amincissant davantage en 
avant. 
Gisement. — Fig. 8. Peu rare, dans le Calcaire n° 4. 


CorBis? AsPERA Lycett. 


1850. C. aspera Lycett. Ann. Mag. Nat. hist., pl. XI, fig. 7. 
1853. —  Morr. Lyc. Moll. gr. Ool., Il, p. 70, pl. VIL, fig. 13. 


Taille petite; forme comprimée, peu convexe, ovale-transverse, 
presque équilatérale ; crochets petits, aigus, un peu proéminents, 
légèrement inclinés du côté antérieur, à peu près médians ; extré- 
mité buccale largement arrondie, extrémité anale plus atténuée, 
avec une faible dépression rayonnante, marquée par un angle obso- 
lète, décurrent sur la surface dorsale; bord cardinal peu déclive du 
côté anal, à peine excavé en avant des crochets ; bord palléal régu- 
lièrement curviligne, médiocrement convexe. Surface ornée de 
lamelles concentriques assez serrées vers les crochets, plus écartées 
vers le bord palléal, entre lesquelles on ne distingue pas de stries 


rayonnantes. 

Dimensions. — Longueur transversale : 17 mill.; hauteur : 
13 mill. ; épaisseur des deux valves : 7 mil]. 

Rapports et différences. — L’individu de Saint-Gaultier, que je 


rapporte à cette espèce, diffère un peu de la figure donnée par les 
auteurs anglais : d’abord il paraît plus comprimé, ensuite ses 
lamelles sont moins écartées ; cependant, comme la forme générale 
et les autres caractères sont identiques, qu'il s’agit d’un échantillon 
à l’état de moule interne, dont les ornements superficiels se sont 
conservés par contre-empreinte et qu'enfin, il n’est même pas 
prouvé, faute d'avoir pu observer la charnière, que c’est une 
coquille du Genre Corbis, je ne crois pas devoir la séparer de 
C. aspera. 

Dans sa Monographie des Couches à Mytilus des Alpes Vau- 
doises, M. de Loriol a décrit un C. Lycetti, auquel notre espèce 


1900 DU BATHONIEN DE SAINT-GAULTIER 191 


ressemble également, surtout par sa compression et par le rappro- 
chement de ses lamelles: mais, outre que la coquille suisse est 
d’une taille beaucoup plus grande que celle de l’fndre, elle est bien 
plus inéquilatérale, l'extrémité antérieure étant plus atténuée et 
plus excavée, les crochets étant plus incurvés, de sorte qu'il me 
paraît encore plus douteux qu’elle appartienne au Genre Corbis ; 
M. de Loriol l’a comparée à la var. cingenda de C. Lajoyei, qui est 
une coquille beaucoup plus gonflée, à crochets tumides, et qui 
n’a aucun rapport ni avec notre espèce, ni avec celle de la Suisse ; 
mais il ne l’a pas rapprochée de C. aspera, à laquelle elle ressem- 
blerait davantage. 
Gisement. — Unique, dans le Calcaire n° 6. 


UNIcARDIUM IMPRESSUM Morr. et Lyc. 


1853. U. impressum Morr. et Lyc. Moll. gr. Ool., LE, p. 73, pl. VIT, 
119209; 


Test un peu épais; taille peu grande; forme ovale-oblique, 
médiocrement convexe, également arrondie à ses extrémités ; côté 
antérieur plus court ; bord supéro-postérieur déclive et rectiligne ; 
bord palléal régulièrement curviligne ; crochets un peu gonflés, 
petits, contigus, inclinés en avant vers les deux cinquièmes de la 
longueur ; pas de lunule ; corselet faiblement déprimé, avec une 
nymphe à peine saillante, pour l'insertion du ligament. Charnière 
à peu près édentée, un peu épaisse. Surface externe ornée de plis 
d’accroissement irréguliers, presque effacés sur la région dorsale et 
dans le voisinage des crochets, plus lamelleux sur les bords. 

Dimensions. — Longueur : 25 mill. ; hauteur : 21 mill. ; épaisseur 
des deux valves : 45 mill. 

Rapports et différences. — Cette espèce est beaucoup moins gonflée 
et plus transverse qu'U. corbisoideum d’Orb., du Bathonien de 
Marquise. Si on la compare à U. varicosum Sow. (Venus), on trouve 
qu’elle est moins équilatérale et moins arrondie, que ses plis con- 
centriques sont moins visibles sur la surface dorsale ; en outre, elle 
porte, sur la région anale, une dépression rayonnante limitée par 
un angle excessivement émoussé, et qui n'existe pas chez les deux 
espèces que nous venons de citer. 

D’après Fischer (Man, Conch., p. 1099), Unicardium forme, avec 
Scaldia et Pseudemondia, deux Genres carbonifériens, une Famille 
Unicardiidæ, qu’il classe entre les Ungulinidæ et les Tancrediidæ, et 
qui est caractérisée par l'existence d’une seule dent cardinale émous- 


192 M. COSSMANN. — SECONDE NOTE SUR LES MOLLUSQUES 19 Mars 


sée sur chaque valve, par son ligament externe, et par ses bords 


non crénelés. 
Gisement. — Unique, dans le Calcaire n° 4. 


LuciNa cf. ORBIGNYANA d’Arch. 


1843. L. Orbignyana d’Arch. Mém. Soc. géol. Fr., p. 371, pl. XX VI, 
fig. 2. 
1849. — d’Orb. Prod., I, p. 309, n° 232. 


Test peu épais ; forme transverse, ovale, arrondie en avant, suban- 
guleuse en arrière, régulièrement curviligne sur le bord palléal ; 
crochets presque médians, un peu saillants ; bord supéro-postérieur 
rectiligne et déclive, accompagné d’un double pli rayonnant, qui 
limite le corselet. Surface ornée de stries concentriques, fines et 
irrégulières, qui forment deux crochets sur les plis de la région 


anale. 


Dimensions. — Longueur : 57 mill. ; hauteur : 47 mill. ; épaisseur 
des deux valves : 20 mill. 
Rapports et différences. — Notre échantillon est très mutilé, sur- 


tout sur la région antérieure, dans le voisinage des crochets qui 
manquent; aussi je me borne à le rapporter à une espèce déjà 
connue, bien qu’il me paraisse moins transverse que L. Orbignyana ; 
il est vrai que la figure de l'ouvrage de d’Archiac représente un 
individu, probablement restauré, dont la longueur transversale est 
manifestement exagérée, attendu qu’un échantillon de ma collec- 
tion, provenant de la carrière d’Eparcy, se rapproche beaucoup plus 
de l'individu de l’Indre que de cette figure. En tous cas, ce dernier, 
dont le corselet est bien visible, se distingue immédiatement de 
L. Bellona d’Orb. (—L£. lirata d'Arch., non Phill.) par son système 
d’ornementation, composé de fines stries, au lieu des lamelles qui 
caractérisent l’autre espèce. La charnière de cette espèce est incon- 
nue ; mais, autant qu’on peut en juger par les affinités de forme 
extérieure, elle doit appartenir au Sous-Genre Miltha, ou à sa 
Section Pseudomiltha, dont les dents cardinales, au nombre de 
deux sur chaque valve, s’oblitèrent parfois, au point qu’elles dispa- 
raissent totalement, comme chez L. gigantea. 

Gîisement. — Unique, dans le Calcaire n° 4. 


1900 DU BATHONIEN DE SAINT-GAULTIER 193 


LUCGINA DELAUNAYI #0. sp. 
(Fig. 9). 


Taille assez grande ; forme arrondie, un peu plus allongée dans 
le sens transversal qu’en hauteur ; crochets presque médians, un 
peu saillants et recourbés ; contour supéro-anté- 
rieur excavé en avant du crochet, contour pos- 
térieur déclive et presque rectiligne ; bord 
palléal largement circulaire ; lunule petite, 
profonde, indistincte; corselet caréné, très 
allongé; dépression anale à peine marquée, 
non limitée. Surface ornée de lamelles concen- Fig. 9. — Lucina 
triques, régulières, équidistantes, un peu  Pelaunayt Cossm. 
épaisses, dans les intervalles desquelles on aperçoit des stries 
rayonnantes, assez profondément gravées, surtout vers les bords. 

Dimensions. — Longueur : 48 mill.; hauteur : 42 mill.; épaisseur 
d’une valve : 11 mill. 

Rapports et différences. — Cette coquille se distingue des grandes 
espèces bathoniennes, telles que : L. Orbignyana et L. Bellona, par 
sa forme plus arrondie et moins transversale, par ses stries rayon- 
nantes, par ses crochets un peu plus reccurbés; elle n'appartient 
évidemment pas à la même Section du Genre Lucina; mais, comme 
je n'ai pu en étudier la charnière, il m'est impossible de rien pré- 
ciser à cet égard ; la seule chose qui paraisse certaine, c’est qu’il 
s’agit bien d’un Lucina. On peut, d’autre part, la rapprocher de 
L. substriata Ræmer, et particulièrement des échantillons de Valfin, 
que M. de Loriol a rapportés à l’espèce du Hanôvre; toutefois, 
quoique la forme arrondie de la coquille soit semblable, on ne dis- 
tingue pas, sur la surface des individus du Kiméridgien, les stries 
rayonnantes qui caractérisent ceux du Bathonien, et M. de Loriol 
n’en fait aucune mention dans sa diagnose ; indépendamment de 
cette différence capitale, il semble que notre espèce est un peu plus 
bombée que celle de Valfin. 

Gisement. — Fig. 9. Plusieurs échantillons, dans le Calcaire n° 4. 


LuCINA BENOISTI 0%. sp. 
(Fig. 10). 


Taille moyenne; forme peu convexe, déprimée vers les bords, 
arrondie, aussi haute que large ; crochets petits, un peu saillants, 


5 Juillet 1900. — T. XXVIII. Bull. Soc. Géol. Fr. — 13 


194 M. COSSMANN. — SECONDE NOTE SUR LES MOLLUSQUES 19 Mars 


faiblement gonflés, presque médians, recourbés du côté antérieur ; 
bord antéro-supérieur muni d’une courte excavation en avant des 
crochets ; contour supéro-postérieur arqué, et 
anguleux à sa jonction avec le contour palléal, 
qui est circulaire; lunule petite, profonde, bien 
limitée ; corselet caréné, non accompagné d’un 
pli dorsal. Surface ornée de lamelles concentri- 
Fig. 10. — Lucina ques écartées et saillantes, entre lesquelles on 
Benoisti Cossm. FU : FL , À 
distingue des stries d’accroissement peu régu- 
lières ; elles disparaissent sur la région qui avoisine immédiate- 
ment les crochets. 
Dimensions. — Largeur et hauteur : 28 mill.; épaisseur d'une 


valve : 4 mill. 
Rapports et différences. — Parmi les espèces rondes, plates et 


lamellifères, avec lesquelles pourrait se confondre notre espèce, je 
ne vois guère que L. aspera Buv., du Corallien de la Meuse ; mais 
celle-ci est un peu plus grande et plus transverse, sa hauteur étant 
notablement inférieure à son diamètre longitudinal ; en outre, elle 
porte une légère dépression dorsale, qui manque chez notre 
coquille, et enfin sa lunule paraît beaucoup plus allongée, beaucoup 
moins excavée que celle de L. Benoïsti. Je n’ai pu vérifier si la sur- 
face interne de notre espèce bathonienne porte les aspérités, ou 
plutôt les trous qui produisent les aspérités du moule interne de la 
coquille de la Meuse ; car le test de mes échantillons est fixé sur des 
morceaux de calcaire, qui ne permettent pas d’en étudier la char- 
nière, ni les impressions musculaires, de sorte que je ne puis exac- 
tement dire si ce sont des Cavilucina ou des Dentilucina. 

Gisement. — Fig. 10. Assez rare, dans le Calcaire n° 4. 


LuciNA LyYCETTI nom. mut. 


1863. Lucina striatula Lycett. Suppl. gr. Ool., p. 58, pl. XXX VIII, 
fig. 7 (non Buv.). 


Taille moyenne ; forme circulaire, à peu près aussi haute que 
large ; médiocrement convexe; crochets petits, à peine saillants; 
bord supéro-postérieur déclive, faiblement arqué; contour anal 
deux fois brisé ; bord palléal arrondi ; bord supéro-antérieur irré- 
gulièrement convexe; lunule profonde, bien limitée; corselet étroit, 
lancéolé, caréné ; en outre, deux dépressions, l’une antérieure, 
l’autre postérieure, rayonnent contre la lunule et contre le corselet. 
Surface ornée de stries irrégulières d’accroissement, sublamelleuses 


1900 DU BATHONIEN DE SAINT-GAULTIER 495 


ar places, selon les arrêts de l’accroissement. Charnière de la valve 
gauche avec une dent cardinale, petite et peu saillante ; nymphe 
étroite, rectiligne et très allongée le long du corselet. 

Dimensions. — Longueur transversale : 27 mill.; hauteur : 27 mill.; 
épaisseur des deux valves : 12 mill. 

Rapports et différences. — Les deux échantillons que je viens de 
décrire sont identiques à la figure de la coquille du Corn-brash de 
Kirklington, que Lycett a rapportée à tort à L. striatula Buv., du 
Corallien de la Meuse; j'ai changé le nom de cette espèce, parce qu’il 
y à de réelles différences, d’ailleurs indiquées par Lycett lui-même, 
entre ces échantillons et la figure de l’Atlas de Buvignier : d’abord 
la forme des valves est beaucoup moins transverse, et la diagnose de 
Buvignier indique une lougueur de 11 mill. pour une hauteur de 9 
seulement ; en second lieu, le contour postérieur de l’espèce batho- 
nienne est beaucoup plus anguleux et, par contre, le contour palléal 
est plus convexe ; enfin les crochets sont un peu plus saillants, avec 
une lunule plus profonde. Ces différences confirment la nécessité de 
séparer deux formes, que l’écart entre leurs âges géologiques con- 
seillait déjà de ne pas identifier. 

Gisement. — Rare, dans le Calcaire n° 6, contigu au Tuf à Vivi- 
pares. 


CARDIUM ANDRIACENSE (1) n0%. sp. 


(Fig. 11) 


Taille petite; forme ovale, globuleuse, assez haute, non angu- 
leuse, un peu oblique, arrondie sur le contour 
palléal ; crochets gonflés, cordiformes, opposés ; 
côté antérieur un peu plus atténué que l’autre. 
Surface ornée de côtes rayonnantes, finement 
granuleuses, séparées par des sillons plus étroits, Fig 141. | Cars 
décroissant graduellement d’arrière en avant, dium andria- 
presque effacées sur la région antérieure, qui ne ere COS 
porte que des stries d’accroissement. 

Dimensions. — Largeur transversale : 10 mili.; diamètre : 13 mill.; 
épaisseur des deux valves : 9 mill. 

Rapports et différences. — Cette coquille ressemble aux Loxocar- 
dium des terrains tertiaires; je ne vois aucune forme analogue 
parmi les Cardiidæ décrits dans les ouvrages relatifs aux étages 


(1) Andria, l'Indre; le nom andriacensis se trouve dans une charte de 917, 
d’après les recherches de M. Benoist. 


196 M. COSSMANN. — SECONDE NOTE SUR LES MOLLUSQUES 19 Mars 


inférieurs du Système jurassique ; l'espèce qui s’en rapproche le 
plus est C. concinnum M. et L., qui, à cause de sa carène anale, est 
peut-être un Plagiocardium. Mais notre fossile est oblique et non 
caréné. 

Gisement. — Fig. 11. Unique, dans le Calcaire n° 6. 


CARDIUM SUBMINUTUM d’Orb. 


1843. Cardium minutum d’Arch. Mém. Soc. géol. Fr., p. 374, 
pl. XX VIL fig. 4 (non Lamk.) 
1849. Cardium subminutum d'Orb. Prod., [, p. 310, no 252. 
1853. ? Cardium concinnum Morr. et Lyc. Moll. gr. Ool.. IL, p. 65, 
pl. VIE, fig. 7. 


Mouleinterne ; forme inéquilatérale, un peu plus haute que large, 
fortement carénée et tronquée à l'arrière, ovale et atténuée en 
avant; crochets très saillants, prosogyres, tout à fait antérieurs ; 
lunule petite excavée; corselet indistinct; région anale, entre le 
contour et l’angle, creuse, divisée en deux par une dépression, à 
laquelle correspond une côte interne, qui imprime un sillon assez 
profond sur le moule; bord palléal assez convexe, finement crénelé. 
Surface ornée de côtes nombreuses, plus serrées sur la région anale 
que du côté antérieur, croisées par des accroissements très fins. 
Charnière (des individus d’Eparcy) portant une grosse dent cardi- 
nale, et deux dents latérales très rapprochées. Impressions muscu- 
laires très inégales, l’antérieure petite, ronde, peu distincte, la 
postérieure allongée, profondément gravée ; ligne palléale entière. 

Dimensions. — Largeur transversale : 17 mill.: hauteur : 18 mill ; 
épaisseur d’une valve : 9 mill. 

Rapports et différences. — Les échantillons de Saint-Gaultier étant 
à l’état de moules, ils paraissent un peu plus élevés et moins trans- 
verses que les individus typiques de la carrière du bois d’Eparey, et 
surtout que la figure de l’ouvrage de d’Archiac, laquelle n’est pas 
très exacte, ni quant à la forme de la coquille, ni quant à son orne- 
mentation. [ls ressemblent donc davantage, à ce point de vue, à 
C. pesbovis d’Arch. ; mais, outre qu’ils n’atteignent pas, à beaucoup 
près, la taille de cette dernière espèce géante, ils s’en distinguent 
par leur ornementation qui se répartit sur toute la surface dorsale, 
tandis que, chez C. pesbovis. les côtes n'apparaissent, décroissantes 
d’arrière en avant, qu’à partir de la carène anale jusque vers le 
milieu du dos, où elles se perdent insensiblement ; chez C. submi- 


1900 DU BATHONIEN DE SAINT-GAULTIER 197 


nutum, la région anale, beaucoup moins tronquée, est costulée, 
tandis qu’elle est lisse chez C. pesbovis. 

Je ne suis pas absolument sûr de l'identité du fossile de Minchin- 
hampton, cité par Morris et Lycett sous le nom C. concinnum,; la 
figure représente un individu plus large et subquadrangulaire ; 
toutefois, si cette figure est inexacte, et si c’est bien l’espèce de 
d'Archiac, la dénomination concinnum est postérieure à subminutum. 

C. pesbovis et C. minutum appartiennent vraisemblablement au 
Sous-Genre Hemicardia Klein. 

Gisement. — Trois échantillons, dans le Calcaire n° 6 à Fucoïdes. 


NEMOCARDIUM SUBTRIGONUM [Morr. et Lyc.]. 


1853. Cardium subtrigonum Morr. et Lyc. Moll. gr. Ool., IL, p. 64, 
pl. VIL fig. 9. 

1863. — — Lycett. Suppl. gr. Ool. Moll., pl. XXX V, 
fig. 2. 


Taïlle moyenne ; forme assez convexe, subtrigone, très inéquila- 
térale, arrondie en avant, déclive et tronquée en arrière ; crochets 
gonflés, opposés, pointus, situés au tiers de la longueur transver- 
sale, du côté antérieur ; lunule excavée, non limitée ; corselet 
subcaréné ; région anale limitée par un angle décurrent et obtus, 
peu excavée, ornée de fines stries rayonnantes, qui cessent un peu 
avant le bord cardinal ; le reste de la surface dorsale, au delà de 
l’angle anal, est simplement marqué par des stries irrégulières 
d’accroissement. 

Dimensions. — Longueur transversale : 25 mill.; hauteur : 25 mill.; 
épaisseur des deux valves : 16 mill. 

Rapports et différences. — Cette espèce, qui appartient évidemment 
au Genre Nemocardium Meek (dont le type est C. semiasperum), se 
distingue par sa forme oblique et subtrigone. Terquem et Jourdy 
ont décrit un C. consobrinum, du Bathonien de la Moselle, qui est 
beaucoup plus équilatéral et moins élevé. L’échantillon de Saint- 
Gaultier ressemble davantage à la figure du premier ouvrage de 
Morris et Lycett, qu’à celle du Supplément de Lycett, qui repré- 
sente une variété plus transverse, quoique aussi oblique que le 
type. Quant aux espèces des Alpes Vaudoises, décrites par M. de 
Loriol, en 1883, elles sont à l’état de moule, et il paraît bien 
difficile de les rapprocher des formes connues, et en particulier de 
celle que nous venons de décrire. 

Gisement. — Unique, dans le Calcaire n° 6. 


198 M. COSSMANN. — SECONDE NOTE SUR LES MOLLUSQUES 19 Mars 


PHOLADOMYA HERAULTI Agassiz. 


1842. P. Murchisoni Ag. Et. crit. Myes, p. 79, pl. IV, fig. 5, 7 
(non Sow.). 
1845. P. Heraulti Ag. Id., Appendice. 
1849. P. Murchisoni d'Orb. Prod., I, p. 305, n° 458 (ex parte). 
1854. P. Heraulti Morr. et Lyc. Moll. gr. Ool., IT, p. 124, pl. XII, 
lie MAMeL plXVe ete 


Taille assez petite ; forme convexe, subtrigone, scaphoïde, tron- 
quée en avant, allongée en arrière ; crochets gonflés, peu saillants, 
opposés, situés aux trois quarts de la longueur du côté antérieur ; 
extrémité antérieure courte, bâillante, subanguleuse, à lunule 
excavée et mal limitée ; corselet lancéolé, subcaréné ; extrémité 
postérieure ovale, à peine bâillante ; bord palléal peu arrondi, 
subitement coudé du côté antérieur. Surface ornée, au milieu, 
d'environ neuf côtes rayonnantes et obtuses, traversées par des 
rides d’accroissement, qui y découpent de petits nodules perlés ; la 
première côte antérieure et les trois dernières postérieures sont 
presque eflacées ; la plus élevée est la seconde antérieure, qui 
forme l’angle de la région ventrale. 

Dimensions. — Longueur : 40 mill.; hauteur : 30 mill.; épaisseur 
des deux valves : 27 mill. 

Rapports et différences. — P. Heraulti a été séparé de P. Murchisoni, 
d’abord par Agassiz, puis par Morris et Lycett, pour les prove- 
nances du Bathonien, à cause de sa forme plus élevée, et en outre 
parce que la seconde côte est la plus élevée; j’ajouterai que les 
nodules perlés, qui ornent ces côtes, ne paraissent pas aussi bien 
formés sur les échantillons du Bajocien, auxquels doit être réservée 
la dénomination Murchisoni. Cette espèce ressemble aussi à P. 
triquetra Ag., du Bajocien ; mais elle est moins haute, plus courte 
en avant, beaucoup plus prolongée en arrière, et elle s’en distingue 
en outre par ses nodules sur les côtes. 

Ces trois espèces appartiennent au groupe de formes tronquées, 
renflées, à côtes peu nombreuses, qu’Agassiz a dénommées Bucar- 
dinæ, dans la première section, qui n’a pas d’écusson en arrière des 
crochets. En 1871, Meek n’attachant aucune importance à la pré- 
sence ou à l’absence de cet écusson, a compris sous le nom généri- 
que Procardia, non seulement les Bucardinæ sans écusson, mais 
aussi les Cardissoides, dont l’ornementation est semblable, mais qui 


1900 DU BATHONIEN DE SAINT-GAULTIER 199 


ont un écusson. La classification d’Agassiz me paraît plus ration- 


nelle. 
Gisement. — Deux individus, dans le Calcaire n° 4. 


CERATOMYA LEPTOGLYPTA NOU. Sp. 
(Fig. 12). 


Taille assez petite; forme ovale, transverse, inéquilatérale, 
arrondie en avant, obliquement atténuée en arrière ; crochets gon- 
flés, faiblement prosogyres, situés à peu près aux deux tiers de la 
longueur, du côté antérieur ; bord palléal ellip- 
tique. Surface ornée de sillons fins et réguliers, 
assez serrés, changeant deux fois de direction, 
d’abord sur la région dorsale antérieure, où ils 
cessent d’être parallèles aux bords, pour devenir Fig. 12. — Cerato- 
obliques et descendants sur toute la région mé- nes 
diane, puis en arrière, où ils se replient subi- 
tement, pour devenir de nouveau parallèles au contour anal; 
aucune côte ou strie rayonnante ne marque ces inflexions ; toutelois, 
vers le bord palléal, les cinq ou six derniers sillons sont parallèles 
au contour. 

Dimensions. — Longueur : 26 mill.; hauteur : 20 mill.; épaisseur 
des deux valves : 16 mill. 

Observations. — Fischer a faitobserver, dans son Manuel (p. 1165), 
que la dénomination Ceromya, qui a pour racine xeoas (corne), 
devrait être rectifiée Ceratomya. J'adopte cette rectification de 
nomenclature tout en laissant à Agassiz la paternité du Genre. 
Notre échantillon, quoique privé de son test, n’est pas complète- 
ment un moule, et les ornements de la surface y forment un mince 
épiderme, qui ne permet pas de vérifier les impressions musculaire 
et palléale, ni celle de la lame nymphale de la valve droite. 

Rapports et différences. — L'espèce bathonienne la plus voisine est 
C. plicata Ag., qui s’en distingue par sa forme beaucoup plus 
haute, plus gonflée, plus quadrangulaire, plus courte en avant, 
moins atténuée en arrière ; en outre, le point d’inflexion des stries 
est moins antérieur que chez notre espèce. et l'extrémité anale est 
plus bâillante. Quant à C. Whitakeri Rig. et Sauv., du Boulonnaiïs, 
qui ressemble un peu par sa forme à notre espèce, quoique plus 
arrondi cependant, il s’en écarte par ses stries concentriques. 

Gisement. — Fig. 12. Unique, dans le Calcaire n°1. 


200 M. COSSMANN. — SECONDE NOTE SUR LES MOLLUSQUES 49 Mars 


CERATOMYA (?) GONIOPHORA, NO. Sp. 


(Fig. 13). 


Taille petite; test mince; forme trigone, carénée sur le dos, 
presque aplatie sur la région ventrale, en avant de l’angle, conoi- 
dale en arrière de l’angle; crochets petits, proso- 
gyres, contournés latéralement, un peu distants ; 
bord palléal anguleux au point où aboutit la 
carène dorsale; bord cardinal déclive de chaque 
Fig. 13. — Cera- Côté des crochets. Surface ornée de sillons obli- 

Due ge. ques, parallèles au bord palléal et faisant un 

angle aigu de chaque côté de la carène dorsale, 
sur laquelle se fait leur intersection. 

Dimensions. — Largeur transversale : 11 mill.; hauteur : 15 mill.; 
épaisseur d’une valve : 6 à 7 mill. 

Observations. — Le classement de cette singulière coquille est des 
plus douteux; je ne connais, dans les terrains secondaires, aucune 
forme dont elle se rapproche ; l’absence de limite et le peu d'écarte- 
ment des crochets ne permettent pas de la considérer comme un 
Opis, et son ornementation est d’ailleurs bien différente de celle des 
espèces de ce Genre. Ces sillons en chevrons ont quelque analogie 
avec ceux des Ceratomya ; mais aucuue espèce de ce Genre ne paraît 
avoir le dos caréné; même C. columba Laube, du Jura brun de 
Balin, qui a une forme haute et contournée, a la surface dorsale 
arrondie et des sillons concentriques. Cependant, comme je ne con- 
nais pas la charnière de cette coquille, et que son test a disparu, 
remplacé par une mince pellicule, comme cela a lieu pour les fos- 
siles de certains calcaires lithographiques, je ne me hasarde pas à 
proposer une nouvelle division générique pour elle, et je la place 
provisoirement auprès des Ceratomya. 

Gisement. — Fig. 13. Unique, dans le Calcaire n° 6. 


THRACIA ? VICELIACENSIS d’Orb. 


1849. T. viceliacensis d'Orb. Prod., I, p. 306, n° 173. 


1853. — Cotteau. Prod. moll. foss. Yonne, p. 57. 
1883. — de Loriol. Couches à Mytilus, p. 15, pl. VE, 
fig. 8-11. 


« Espèce trigone, plus inéquilatérale que le T. alta, et plus com- 
» primée » [d’Orb.]. 


LS 


1900 DU BATHONIEN DE SAINT-GAULTIER 201 


Taille moyenne ; forme comprimée, peu convexe, trigone, 
subéquilatérale, déclive de part et d’autre des crochets, qui sont 
presque médians, opposés et rapprochés, à peine inclinés du côté 
antérieur ; région buccale amincie, arrondie, un peu excavée sous 
le crochet, déprimée, sans être limitée par un angle bien net; 
region anale subcarénée, cunéiforme, et creusée entre la carène et 
le bord cardinal, surtout sur la valve droite ; sur la valve gauche 
l’angle décurrent est plus obsolète; bord palléal peu arqué. Surface 
ornée de plis d’accroissement peu réguliers, fins et serrés. 

Dimensions. — Longueur transversale : 36 mill.; hauteur : 27 mill.; 
épaisseur des deux valves : 14 mill. 

Rapports et différences. — L’échantillon bivalve que je viens de 
décrire, et qui, comme tous ceux de la même couche bradfordienne, 
est un moule ayant conservé la contre-empreinte du test, ressemble 
tout à fait à la figure que M. de Loriol a donnée de 7. viceliacensis, 
après avoir comparé les fossiles de Suisse aux types provenant de 
Vézelay. La détermination de notre coquille paraît donc exacte ; 
seulement le classement générique est fort incertain : la forme de 
ces valves triangulaires, et carénées en arrière, ressemble plus à 
celle d’une Mactre que d’une Thracie à galbe transversal. D'autre 
part, la dénomination Corimya Ag. étant considérée comme abso- 
lument synonyme de Thracia, il n’y a pas lieu de la reprendre pour 
désigner les coquilles dont il s’agit. Il ne sera possible de proposer 
un Genre pour T. viceliacencis et pour les formes qui en sont voi- 
sines, que quand on aura pu en étudier la charnière. 

D'Orbigny ayant indiqué les différences entre son espèce et T. alta, 
il reste à la comparer à T. curtansata Morr. et Lyc. ; ce dernier est 
plus ovale, moins haut, moins caréné du côté postérieur ; il en est 
de même de 7. oolithica Terq. et Jourdy, qui est, en outre, plus 
excavé du côté antérieur. Enfin, M. Fucini vient tout récemment 
de décrire (Foss. tithonici en Sardegna, p. 158, pl. VI, fig. 8) une 
nouvelle espèce, T. Lovisatoi, qui ressemble beaucoup à notre T. vice- 
liacensis, et qui ne s’en distingue guère que par sa forme un peu 
plus transverse. 

Gisement. — Unique, dans le Calcaire n° 6, 


9 
19 


0 M. COSSMANN. — SECONDE NOTE SUR LES MOLLUSQUES - 19 Mars 


BRACHIOPODES 


par M. H. DOUVILLÉ. 


1° TEREBRATULA FLEISCHERI Oppel. 


Cette espèce ressemble beaucoup, comme l’a indiqué Oppel, à 
Ter. globata Sow., mais elle est toujours plus renflée et ses plis 
sont moins accentués. Les caractères s'appliquent bien aux échan- 
tillons de Saint-Gaultier, qui sont très renflés près de la charnière et 
dont les plis sont très peu accentués, la dépression qui les sépare 
étant surtout très faible. Le type de l’espèce provient du sommet du 
Bathonien. 


. 90 EupestaA cARDIUM Lamk. 


Variété assez distincte par ses côtes fréquemment bifurquées et 
sa taille un peu plus faible que d'habitude (20 à 33 mill. de longueur). 
Cette disposition des côtes est bien marquée dans le premier âge de 
cette espèce, qui a été distinguée par Sowerby sous le nom de 
Ter. furcata, et dont l’appareil interne a été plus tard figuré par 
Davidson; celui-ci montre les plus grandes analogies avec l’appa- 
reil des formes jeunes des Waldheimidés actuelles. La persistance, 
dans la forme de Saint-Gaultier, des caractères du jeune pourrait 
indiquer une mutation légèrement plus ancienne que la forme type. 


3° RUYNCHONELLA OBSOLETA SOW. 


Echantillons très renflés et de grande taille, pouvant être com- 
parés aux plus grands échantillons d'Angleterre figurés par 
Davidson (Brit. ool. Brach., pl. XVIL, fig. 1) et provenant de Brad- 
ford. 


40 RHYNCHONELLA CONCINNA ? SOW. 


Echantillons de petite taille (12 mill. de longueur sur 12 à 14 de 
largeur) présentant: de 20 à 26 côtes fines régulières. Ils ressem- 
blent beaucoup à une forme figurée par Davidson (PI. XVII, fig. 8), 
comme le jeune âge de Rh. concinna. Toutefois, les échantillons de 
Saint-Gaultier ne paraissent pas dépasser la taille que nous venons 
d'indiquer ; en outre, ils présentent entre les côtes des rides trans- 


1900 DU BATHONIEN DE SAINT-GAULTIER 203 


versales analogues à celles que nous avons signalées dans Rh. lotha- 
ringica. Il est donc probable que nous avons affaire à une espèce 
nouvelle ou tout au moins à une race distincte. 


5° RHYNCHONELLA ELEGANTULA Bouchard. 


Cette espèce, qui appartient au groupe des Rh. decorata et 
Rh. Hopkinsi, présente d’assez grandes variations dans la grosseur 
des plis. Les échantillons de Saint-Gaultier rappellent les variétés à 
gros plis du Boulonnais et des Ardennes ; le nombre de ces plis est 
de 5 à 6 à la fois sur le bourrelet et sur chacune des ailes ; la forme 
générale est nettement triangulaire. 


Conclusions. — L'ensemble de ces formes de Brachiopodes carac- 
térise bien nettement le Bathonien supérieur et indique vraisem- 
blablement la base de cet étage. 


RÉSUMÉ GÉNÉRAL 


Nous avons précédemment indiqué (B. S. G. F., 1899, p.543) que 
le total des Gastropodes déterminables des gisements de Saint-Gaul- 
tier et de Chabenet s'élevait à 46; si l’on y ajoute 4 espèces de 
Céphalopodes, 36 Pélécypodes et 5 Brachiopodes, on arrive au total 
de 91 espèces distinctes, pour l’ensemble des Mollusques et des 
Molluscoïdes. C’est un résultat déjà remarquable, dû aux patientes 
recherches de notre confrère M. Benoist, qui suit et surveille, au 
point de vue paléontologique, l'exploitation de ces intéressantes 
carrières. 

Mais, si la presque totalité des Gastropodes provient du calcaire 
n° 4, il n’en est pas de même des Pélécypodes, dont le tiers a été 
recueilli dans le calcaire à Fucoïdes (n° 6), et dont 2 sont encore 
au-dessus (calcaire n° 7). En ce qui concerne les Brachiopodes, la 
plupart caractérisent le Bradfordien, ou la base du Bathonien 
supérieur. Mais les Céphalopodes recueillis, d’ailleurs très rares, 
ne peuvent fournir aucun renseignement stratigraphique, Car ce 
sont des espèces que l’on rencontre depuis le Bajocien supérieur 
jusqu’au Bathonien supérieur. Cette répartition est, d’ailleurs, au 
point de vue zoologique, en concordance avec les conditions dans 
lesquelles s’est fait le dépôt des couches successives de la carrière 
de Saint-Gaultier : récifs à l’époque vésulienne, haute mer après la 
période paludéenne. 


Séance du 2 Avril 1900 


PRÉSIDENCE DE M. A. DE LAPPARENT, PRÉSIDENT 


M. L. Gentil, Secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la 
séance précédente. La rédaction de ce procès-verbal est adoptée. 


Il présente le 5e fascicule du tome XX VII du Bulletin de la Société 
géologique de France, et parmi les dons recus : la {re partie du 
tome XX VIII du Bulletin de l’A. F. A.S. (Congrès de Boulogne-sur- 
Mer), oftert par M. Schlumberger. 


M. Giraud, Vice-Secrétaire, signale parmi les ouvrages reçus de 
l'étranger : 

Une étude sur la faune et les dépôts pléistocènes d’Ilford, par 
A. C. Hinton, Kennard et Woodward, et un mémoire intitulé 
« The Zones of the White Chalk of the English coast » avec planches 
et coupes, par A. Rowe, Gregory, Kitchin et Davies Sherborn 
(Proceedings of the Geologists’ Association, vol. XVI, part 6, 
Febr. 1900) ; la première partie d’un ouvrage sur la géologie agricole 
de la province de Guipüuzcoa, par D. Ramén Adän de Yarza, 26 p., 
1 carte; un mémoire Geologia de los Alrededores de Orizaba, par 
E. Bôse (Boletin del Instituto Geolôgico de México, N° 13). 


M. Édouard Harlé envoie à la Société un exemplaire d’une 
note qu’il a publiée dans le Bulletin de la Soc. d’Hist. nat. de Tou- 
louse (séance du 21 février 1900), sur des Rochers creusés par des 
Colimaçons à Salies-du-Salat (Haute-Garonne). Ce phénomène a déjà 
été observé dans le Pas-de-Calais par Bouchard-Chantereux, qui l’a 
décrit et figuré dans les Annales des Sc. nat. (Zool.), 1861. Il est 
commun aux environs de Salies-du-Salat (Haute-Garonne), où des 
Helix nemoralis et hortensis creusent, dans du calcaire dur, de nom- 
breux trous cylindroïdes de la grosseur du pouce, atteignant 
15 centimètres de profondeur, et découpent ainsi en dentelle la 
surface de certains rochers. Cette question n’est pas sans intérêt au 
point de vue géologique : 1°: parce que l’on peut rencontrer, dans 
un gisement, des rochers ainsi creusés : si l’on n’était pas prévenu, 
l’on y verrait l'œuvre de mollusques marins, d’où conclusion erro- 
née sur le gisement; 2° parce que ce découpage favorise le recul 
rapide de la surface du rocher, la dissolution et les intempéries 
ayant vite raison des minces parois qui séparent les trous. 


SUR QUELQUES RUDISTES AMÉRICAINS 


par M. H. DOUVILLÉ. 


J'ai déjà signalé à la Société (1) quelques Rudistes recueillis au 
Mexique et au Texas; j'ai pensé qu’il serait utile de préciser ces 
courtes indications et de faire figurer les formes les mieux carac- 
térisées, d’autant qu’elles présentent un certain intérêt au point de 
vue de l’histoire générale de ce groupe de fossiles. 


IL. — MEXIQUE 


J'ai reçu quelques nouveaux échantillons de notre confrère, 
M. Aguilera, Directeur de l’Institut géologique du Mexique; mais 
ils ne m'ont pas paru différer de ceux qui m'avaient été remis pré- 
cédemment par notre regretté confrère Antonio del Castillo. Par 
contre, j'ai pu enfin me procurer le mémoire de Barcena où ont été 
décrits un certain nombre de Rudistes du Mexique (2). 

Peu après ma première note, paraissait un travail important de 
M. Boehm (3) sur les Rudistes rapportés du Mexique par MM. Félix 
et Lenk et provenant du Cerro Escamela, près Orizaba, et de la 
Sierra de la Boca del Abra dans l’État de Tamaulipas ; certaines 
formes intéressantes avaient déjà été décrites par le Dr Félix en 
1891, dans son grand ouvrage sur le Mexique; il a bien voulu tout 
récemment m'envoyer en communication deux de ces dernières, 
dont je dirai un mot plus loin. Enfin j'ai examiné à plusieurs 
reprises l’ensemble des échantillons donnés à l’École des Mines 
par A. del Castillo, ce qui m'a permis d’ajouter quelques nouvelles 
indications à celles que j'avais données précédemment. 

Les trois espèces que j'avais signalées d’abord proviennent de 
Coalcoman et sont les suivantes : 


(1) B. S. G. F., 3e série, t. XXVI, p. 387, 6 juin 1898. 

(2) Datos para el studio de las rocas mesozoicas de Mexico y sus fosiles carac- 
teristicos por Marian Barcena. Mexico, 1875. 

(3) Ueber Caprinidenkalke aus Mexico. Z. D. G. G., vol. L, p. 325, 189%. 


206 H. DOUVILLÉ 2 Avril 
Caprinidés 
1° ScxrosiA RAMOSA Boehm sp. 


1898. Caprina ramosa Boehm, Ueber Caprinidenkalke aus Mexico, 
Z. D. G. G., vol. L, p. 327, fig. 4. 


(Fig. 1 à 7). 


Cette espèce paraît assez commune à Coalcoman; la forme exté- 
rieure est celle des Caprines : valve supérieure capuloïde fortement 
arquée du côté dorsal, valve inférieure conique et souvent très 
allongée. 

Les sections montrent que les deux valves présentent des canaux 
marginaux compris entre des lames radiantes polyfurquées ; comme 
dans les Caprines, on observe quelquefois des canaux polygonaux 
en dehors de l'appareil cardinal. Ce sont bien là les caractères du 
genre Schiosia, tel qu’il a été défini par M. Boehm (1). 

Le bon état relatif de conservation des échantillons du Mexique 
nous a permis de figurer les sections des deux valves, et c’est la 
première fois que les caractères de ce genre curieux ont pu être 
ainsi donnés d’une manière complète. 

Les figures 1, 2, 3 et 4 représentent quatre sections successives 
d’un même échantillon dont les valves se trouvaient en connexion. 

Valve supérieure (fig. 1 et 2). — Elle reproduit la disposition bien 
connue des Caprines ; mais les dents cardinales B’ (antérieure If) et 
B (postérieure IT) sont remarquables par leur force et leur épaisseur ; 
en arrière de la dent postérieure on distingue la cavité interne du 
ligament, correspondant à un repli des lames externes indiqué 
sur la surface de la coquille par le sillon ligamentaire L. Du côté 
ventral, sur le prolongement de la même dent B, on observe la 
lame myophore dressée mp. Entre les deux dents cardinales vient 
se placer la dent N (antérieure 36) de la valve inférieure, et la 
fossette correspondante n se prolonge du côté ventral par une large 
cavité accessoire n’, qui est le quart ou le cinquième de la cavité 
principale G. 

En dehors de la région cardinale les lames radiantes sont plus ou 
moins irrégulières et quelquefois réunies par des lames transver- 


(1) Ein Beitrag zur Kenntniss der Kreide in den venetianer Alpen (Ber. der 
Naturforschenden Gesellschaft zu Freiburg i B., vol. VI), p. 144, pl. 7 et pl. 8, 
fig. 1, 2. 


1900 SUR QUELQUES RUDISTES AMÉRICAINS 207 


sales exactement comme dans Caprina. Sur tout le reste du pour- 
tour de la valve, elles sont au contraire très régulièrement dispo- 
sées et polyfurquées comme dans Plagioptychus. 

Valve inférieure (fig. 3 et 4). — La dent centrale N, qui était 
amincie dans sa partie supérieure, est au contraire épaisse et 


Fig. 1, 2, 3, 4. — Schiosia ramosa Boehm; quatre sections parallèles d'un 
échantillon bivalve ; valve supérieure, fig. 1 et 2; valve inférieure, fig. 3 et 4 
(trés légèrement réduites). 


robuste à sa base; de cette dent part, comme dans Caprinula, une 
lame dressée qui supporte le muscle postérieur et qui vient se pla- 
cer en dedans et en face de la lame myophore également dressée de 
la valve supérieure. De part et d’autre de cette dent N on observe 
les deux fossettes cardinales dans lesquelles pénètrent les dents B 


208 He DOUVILLÉ 9 Avril 


et B’; la grande cavité qui reçoit à la fois la dent postérieure B et la 
lame myophore qui lui fait suite ne présente dans nos coupes 
aucune cloison transversale, mais il est possible qu'il en existe à 
une plus grande profondeur; cette cavité (b + Omp’) vient se placer 
en regard de la cavité n n’ de l’autre valve. 

Sur tout le pourtour de la région ventrale on observe des lames 
radiantes régulières et polyfurquées, exactement comme sur la 
valve opposée. Du côté dorsal on observe quelquefois des canaux 
accessoires polygonaux ou arrondis. 

Le ligament est interne, mais paraît plus rapproché du bord que 
sur l’autre valve. 

Autres échantillons. — Les figures 5, 6 et 7 représentent des sec- 
tions d’autres échantillons de la même localité; la figure 5 a été 
obtenue en complétant l’une par l'autre deux sections voisines : 
elles sont plus éloignées de la commissure que les sections données 
précédemment (fig. 1 et 2); aussi la fossette n se trouve-t-elle 
obstruée par des cloisons transversales. C’est encore un exemple 
du système de consolidation par cloisonnement, si fréquemment 
observé dans ce groupe d’animaux ; il correspond évidemment à 
une dépense minimum de calcaire et est, par suite, le mieux 
approprié à une croissance très rapide de la coquille. 


Fig. 5. Fig. 6. 


Fig. 5 et 6. — Schiosia ramosa Boehm. Sections de valves supérieures 
plus ou moins usées. 


Les canaux marginaux du côté antérieur de la région cardinale 
paraissent plus simples et plus réguliers que ceux de l’échantillon 
précédent; mais les matériaux étudiés jusqu’à présent sont encore 


1900 SUR QUELQUES RUDISTES AMÉRICAINS 209 


trop peu nombreux pour qu'on puisse savoir s’il s’agit là de difré- 
rences ayant un Caractère spécifique. 

La figure 6 présente des caractères analogues, mais l'échantillon 
est assez fortement usé; l’usure est 
encore bien plus accentuée dans 
l'échantillon de la figure 7 (valve infé- 
rieure) ; c’est à peine si on distingue 
encore une trace des canaux du limbe. 

Rapports et différences. — Il existe 
une telle analogie entre les coupes 
que nous venons de décrire (surtout 
celle de la fig. 3) et les coupes que 
M. Boehm a données de la valve supé- 


: rte Fig. 7. — Schiosit ramosa 
rieure de la Caprina ramosa, que nous Poches ton ane alre 
n’hésitons pas à considérer ces deux inférieure fortement usée à 


] l'extérieur. 
formes comme appartenant à une 


seule et même espèce. Mais notre savant confrère et ami n’a pas 
eu connaissance de Ja valve inférieure, et dans ces conditions il 
était tout naturel d’attribuer cette espèce au genre Caprina. 
Gisement. — Tous les échantillons que nous avons décrits et 
figurés proviennent de Coalcoman et nous ont été remis par A. del 
Castillo; ceux que M. Boehm a décrits de son côté proviennent 
d’'Escamela, près Orizaba, et sont associés à des Orbitolines. 


Monopleuridés 


Le genre Monopleura a été établi par Matheron pour diverses 
espèces de l’Urgonien d'Orgon, et nous avons précédemment indi- 
qué (1) que l’on pouvait prendre pour type du genre le M. varians, 
à valve inférieure plus ou moins enroulée. Dans cette forme, le 
plancher cardinal est relativement étroit et il est presque entière- 
ment occupé, sur la valve supérieure libre, par les dents cardinales 
B (postérieure II) et B’ (antérieure II) séparées par une petite fos- 
sette n. Aux deux extrémités de ce plancher cardinal on observe 
des impressions musculaires superficielles, et l'impression muscu- 
laire postérieure s’allonge. vers le côté ventral en suivant le bord 
du plancher cardinal. 

Les Monopleura ne sont pas, comme nous l’avions pensé tout 
d’abord, une forme primordiale du groupe des Rudistes inverses, 


HMPBASNC FH, 3%serie (XV, p.767. 4 


5 Juillet 1900. — T. XXVIII. Bull. Soc. Géol. Fr. — 14 


210 H. DOUVILLÉ 2 Avril 


mais il faut plutôt les considérer comme une modification du type 
Valletia plus ancien, de telle sorte que les Gyropleura, avec leur 
lame myophore postérieure sur la valve inférieure, loin de dériver 
du Monopleura, sont au contraire plus rapprochés de la souche 
Valletia. 

Ces deux genres, Monopleura et Gyropleura, constituent les points 
de départ de deux groupes différents, aboutissant le premier aux 
Radiolites, le second aux Caprines et aux Hippurites. Ces modifica- 
tions du type primitif résultent principalement de l’apparition sur 
la valve supérieure d’une apophyse ou lame myophore postérieure 
supportant le muscle tantôt sur sa face externe (premier groupe, 
Radiolites), tantôt sur sa face interne (deuxième groupe, Horio- 
pleura, Polyconites, etc.). Cette modification s'effectue d’une manière 
progressive et en passant par une série de formes intermédiaires. 

Les formes intermédiaires du premier groupe sont beaucoup 
moins variées que celles du second; toutefois, on connaît déjà 
Agria, dans lequel les apophyses myophores de la valve supérieure 
sont encore très peu saillantes; la forme extérieure rappelle celle 
des Radiolites, mais la charnière diffère peu de celle des Mono- 
pleura ; Himeraelites, de di Stefano, présente au contraire une 
certaine ressemblance avec Caprotina : l’apophyse myophore posté- 
rieure est étroite, allongée et présente une saillie notable, mais 
surtout le bord du plancher cardinal s’est déplacé vers l’intérieur 
de la valve et ne touche plus que l’extrémité ventrale de l’apophyse 
myophore postérieure; il en résulte un agrandissement de la fos- 
sette n, ou plus exactement la formation d’une cavité supplémen- 
taire n’ tout à fait analogue à celle qui est si développée dans les 
Caprines. Malgré cela. l'examen des échantillons montre que cette 
lame ou apophyse myophore postérieure supportait le muscle par 
sa face externe; ce genre appartient donc encore au groupe des 
Monopleura. Cette disposition est bien marquée sur certaines formes 
du Mexique (Mon. Tulæ) qui, par leur disposition générale (voir 
plus loin), rappellent tout à fait les Valletia, dont ils doivent descen- 
dre directement. 

Sur d’autres formes, au contraire, l'appareil cardinal se rappro- 
che davantage de celui des Radiolites : les apophyses myophores de 
la valve supérieure deviennent franchement saillantes, mais la 
cavité accessoire »’ n'existe pas, la fossette n qui sépare les deux 
dents cardinales B et B’ est occupée en entier par la dent N, et les 
apophyses myophores se déveioppent en bordure de la cavité prin- 
cipale. C’est une section particulière des Honopleura qui nous paraît 


1900 SUR QUELQUES RUDISTES AMÉRICAINS D'1ARE 


devoir être rapprochée des Petalodontia de Pocta (1889) (1); ce genre 
est indiqué, en effet, comme présentant sur la valve supérieure deux 
dents cardinales dont l’antérieure est toujours la plus longue ; et, 
en outre, on voit, d’après les descriptions et les figures, que les 
impressions musculaires sont portées sur des saillies qui se ratta- 
chent aux dents cardinales et se développent sur le bord de la cavité 
principale. Certaines des espèces figurées, telles que P. planoper- 
culata (loc. cit. PI. IL, fig. 9), se rapprocheraient peut-être davan- 
tage des Himeraelites, et il faudrait restreindre ce genre aux formes 
telles que P. foliodentata (loc. cit. PI. ITT, fig. 4b), où la fossette n 
est peu développée et où l’apophyse du muscle postérieur se déve- 
loppe sur environ moitié de sa longueur le long du bord du plancher 
cardinal. 
Les formes suivantes paraissent appartenir à cette section : 


20 MONOPLEURA (PETALODONTIA) FELIXI n. sp. 


(Fig. 8, 9 et 10). 


La valve inférieure est conique, plus ou moins oblique ; elle est 
ornée de lamelles d’accroissement très légèrement ondulées, espa- 
cées et saillantes, et présente un sillon ligamentaire longitudinal. 
La valve supérieure est capuliforme surbaissée ; sa saillie est égale 
à environ le tiers du diamètre ; le sommet est rejeté en arrière du 
côté du sillon ligamentaire, sur l’échantillon bivalve que nous 
avons entre les mains, les lames externes manquent à la valve supé- 
Heure: 

Une section pratiquée à 10 millimètres environ au-dessous de la 
commissure (fig. 10) montre des lames externes peu épaisses avec 
un repli ligamentaire très net terminé par une large troncature sur 
laquelle venait s’insérer le ligament interne. Les couches internes 
sont au contraire très épaisses ; elles présentent deux fossettes car- 
dinales dans lesquelles pénètrent les deux dents B’ (antérieure Il) et 
B (postérieure Il) de la valve supérieure, la première étant beau- 
coup plus développée que la seconde ; les deux fossettes sont Sépa- 
rées par la dent N (antérieure 3) de la valve inférieure. Les deux 
impressions musculaires de la valve inférieure sont légèrement en 


(1) Ueber Rudisten, eine aurgestorbene Familie der Lamellibranchiaten, aus 
der boehmischen Kreideformation (en tchèque avec un résumé en allemand). 
Prague, 1889. 


212 


Fig-09: 


Fig. 10. 

Fig. 8, 9 et 10. — Monopleura (Peta- 
lodsntia) Felixi, n.sp., trois sections 
parallèles dans un même échantillon 
(réduites au 2/3). 


H. DOUVILLÉ 


2 Avril 


saillie et se distinguent par la 
couleur un peu plus foncée de 
leur section. 

Une deuxième section prati- 
quée à 5 millimètres environ de 
la commissure (fig. 9), présente 
une disposition analogue à la 
précédente, maïs elle montre les 
apophyses myophores de. la 
valve supérieure ; celle du côté 
antérieur est soudée à la dent B’, 
tandis que celle du côté posté- 
rieur est séparée de la dent B 
par le sillon correspondant au 
rectum. 

Une troisième section prati- 
quée très peu au-dessous de la 
commissure (fig. 8) montre tout 
le développement des apophyses 
myophores reliées entre elles 
par le bord du plancher cardi- 
nal ; ce dernier vient rencontrer 
l’'apophyse myophore  posté- 
rieure vers la moitié de sa lon- 
gueur ; il en résulte que la cavité 
n est petite et presque occupée 
en entier par la dent N. 

Rapports et différences. — Par 
l’ensemble de ses caractères, 
cette forme se rapproche des 
Monopleura ; elle en diffère par 
la saillie de ses apophyses myo- 
phores et forme en réalité le 
passage aux Radiolites, dans 
lesquels cette saillie est encore 
bien plus accentuée. Peut-être 
sera-t-on amené plus tard à grou- 
per dans le genre Agria tous ces 
types de passage, mais la forme 
capuloïde de la valve supérieure 
dans l'espèce que nous venons 
de décrire rappelle plutôt le 
genre Monopleura. 


1900 SUR QUELQUES RUDISTES AMÉRICAINS 213 


Au point de vue de la forme extérieure, il existe une très grande 
analogie avec Anodontopleura speciosa, mais les caractères internes 
ne permettent aucune assimilation, puisque cette dernière espèce 
est indiquée comme dépourvue de dents cardinales développées. 

Gisement. — Coalcoman. 


30 MONOPLEURA (PETALODONTIA) CALAMITIFORMIS Barcena sp. 


(Fig. 11 et 12). 


1875. Hippurites calamitiformis Barcena. Datos para el estudio de 
las rocas mesozoicas de Mexico, p. 8, fig. 5. 


Cette espèce ressemble à la précédente par sa forme générale 
conique, qui est souvent très allongée, mais elle s’en distingue 
facilement par l’ensemble de ses caractères. 

Extérieurement, la valve inférieure est ornée de côtes longitudi- 
nales irrégulièrement disposées, mais toujours assez saillantes. Les 
couches externes qui les constituent sont peu épaisses et présentent 
des lignes d’accroissement parallèles ; sur les échantillons que nous 
avons entre les mains, la valve supérieure est toujours décortiquée, 
elle paraît à peu près plane. 


Fig. 11. 
Fig. 411 et 12. — Monopleura (Petalodontia) calamitiformis Barcena, Sp. ; 
sections de deux échantillons différents (réduites aux 2/3). 


Fig. 12. 


A l'intérieur, on distingue dans les sections les deux grandes 
dents cardinales B et B’ de la valve supérieure gauche, séparées par 
la dent médiane N de la valve inférieure; les deux impressions 
musculaires sont saillantes, comme dans l'espèce précédente; elles 


214 H. DOUVILLÉ 3 Avril 


sont coupées tantôt à droite, tantôt à gauche, sur les deux sections 
reproduites ci-contre ; mais cette différence dépend uniquement de 
l’inclinaison et de la position du plan de section. 

Le repli ligamentaire est bien visible; il se termine par une 
large troncature qui aboutit à une cavité ligamentaire interne. 

Rapports et différences. — Cette espèce se distingue facilement de 
la précédente par sa valve supérieure plane et surtout par les côtes 
bien marquées de la valve inférieure. 

Un gros échantillon très écrasé, qui nous a été remis par A. del 
Castillo, ressemble tout à fait à la figure, donnée par Barcena, de 
l’Hippurites calamitiformis (indiqué comme trouvé « en los cerros 
de Zumpanyo ») (1), et l’analogie est si marquée que nous avons cru 
pouvoir appliquer cette dernière dénomination spécifique à l’espèce 
de Coalcoman. 

Localité. — Coalcoman. 


Parmi les échantillons qui nous ont été remis par Ant. del Cas- 
tillo se trouvaient trois spécimens provenant d’Orizaba, et, par 
suite, de la même localité ou d’une localité voisine de celle dont la 
faune a été étudiée par M. Boehm, mais ils appartiennent exclusi- 
vement à la famille des Monopleuridés, et paraissent représenter 
deux formes distinctes : ils sont malheureusement décortiqués, 
et assez fortement usés à la surface. 


40 MONOPLEURA (PETALODONTIA) Sp. 


Une valve inférieure de grande taille encore empâtée dans la 
roche et un fragment d’un autre échantillon bivalve (correspondant 
précisément à la région cardinale) paraissent appartenir à une 
première espèce voisine de celles que nous venons d’étudier. 

La section du secund échantillon présente une disposition ana- 
logue à celle de Monopleura Felixi : dent B forte et allongée, canne- 
lée du côté externe ; dent B’ robuste et arrondie ; entre les deux, on 
distingue la dent N occupant presque toute la fossette correspon- 
dante. Les impressions musculaires paraissent saillantes comme 
dans M. Felixi ; la forme extérieure est aussi très analogue à celle 
de cette dernière espèce; mais la dent postérieure est plus étroite, 
plus allongée, et l’ensemble de la coquille paraît beaucoup plus 
robuste. La dent postérieure présente des sillons nombreux et 


(1) Cette localité est indiquée sur les cartes un peu au nord de Mexico. 


1900 SUR QUELQUES RUDISTES AMÉRICAINS 215 


réguliers sur sa face externe, et à son contact avec l’apophyse myo- 
phore saillante qui lui fait suite, on distingue une petite échancrure 
très nette demi-circulaire qui correspond bien certainement au 
passage du rectum. 

Localité. — Orizaba. 


50 MoNoPLEURA (HIMERAELITES) SP. 


Une valve supérieure presque entièrement dégagée montre la 
dent antérieure B’ forte et conique, à la suite de laquelle on dis- 
tingue une insertion musculaire triangulaire allongée et à peine 
saillante. Du côté postérieur, au contraire, l’apophyse myophore 
est étroite, longue et saillante ; elle vient toucher seulement par 
son extrémité le bord du plancher cardinal; la cavité accessoire n' 
entre cette apophyse et la dent B’ est nettement caractérisée. C’est 
bien la disposition caractéristique des Himeraelites. 

Ce type difière des Himeraelites de Sicile par sa forme, qui est 
comprimée dans le sens antéro-postérieur. Il est voisin de l’Hime- 
raelites Tulæ, mais il en diffère par sa taille beaucoup plus considé- 
rable et par ses insertions musculaires beaucoup plus larges et plus 
robustes. 

Localité. — Orizaba. 

Ajoutons que M. Boehm a décrit de la même localité Sphæruca- 
prina Felixi et Sphærucaprina Lenki, associés avec Orbitolina aff. 
lenticularis; mais ces espèces sont établies sur des valves supé- 
rieures isolées ; la valve inférieure est inconnue ; il n’est donc pas 
possible de savoir si ces formes sont des Sphærucaprina ou des 
Caprinula. 

M. le professeur Felix a bien voulu nous communiquer les deux 
échantillons les plus intéressants de ceux qu’il a décrits de Tehua- 
can, dans l’État de Puebla ; nous croyons devoir en dire quelques 
mots. 


60 MoNoPLEURA (HIMERAELITES) TULÆ Felix. 


1891. J. Felix, Beitr. z. Geologie und Paleontologie der Republik 
Mexico, von Felix und Leuk(Paleontographica, vol. XXX VII), 
p. 48, pl. XX V, fig. 2, 12; pl. XX VI, fig. 4, 7. 


Nous avons sous les yeux la valve supérieure figurée pl. XXVI, 
fig. 6, et ne pouvons que confirmer l'interprétation qui en a été 
donnée par notre savant confrère. Le caractère le plus curieux de 


216 H. DOUVILLÉ | 2 Avril 


cette valve est donné par une dent antérieure B’ dressée, saillante, 
et se terminant en pointe aiguë; elle présente quatre sillons ou 
ondulations parallèles, fortement accentuées, et rappelle tout à fait 
la dent correspondante des Valletia. Du côté antérieur, l'impression 
du muscle antérieur est bien marquée (elle est insuffisamment 
indiquée sur la figure); elle est étroite et s’allonge sur le bord du 
plancher cardinal. La cavité nn se développe tout autour de la 
dent B’. La dent B est peu développée; elle paraît d’autant moins 
sur la figure qu’elle est cassée sur l’échantillon. Elle se prolonge 
par une apophyse myophore postérieure très étroite, saillante et 
lamelliforme, portant une impression musculaire très nette sur sa 
face extérieure; celle-ci est d’autant plus visible que le bord de la 
valve est un peu brisé ; cette lame myophore est nettement délimi- 
tée du côté de la dent B par le sillon rectal, et du côté opposé elle 
touche le bord du plancher cardinal. La figure donne bien une idée 
exacte de l’ensemble de l'échantillon, mais elle est tout à fait insuf- 
fisante pour les détails. 

L'’analogie de cette valve avec celle des Valletia est très curieuse ; 
elle en diffère seulement par le développement de la lame myophore 
postérieure. 


79 ANODONTOPLEURA SPECIOSA Felix. 


1891. J. Felix. Ibid, p. 167, pl. XXVI, fig. 1-2. 


Cette forme curieuse reste toujours très énigmatique ; elle est 
représentée par deux échantillons, une valve libre capuloïde natu- 
rellement dégagée, mais cassée dans sa partie postérieure, et un 
échantillon bivalve, tous deux correctement figurés dans l’ouvrage 
précité. Le second échantillon a tout à fait l’apparence d’un Mono- 
pleura, et une section pratiquée dans le voisinage du plan de la 
commissure donnerait certainement des indications précieuses sur 
la constitution de l’appareil cardinal ; inais dans l’état actuel, il ne 
montre aucun des caractères internes ; c’est donc le premier échan- 
tillon qui est seul en question. Il paraît incontestable que cet échan- 
tillon représente une valve de Rudiste et une valve gauche et libre ; 
on suit très bien la rainure ligamentaire qui est externe et margi- 
nale, et sa section est visible sur la cassure qui termine l’échan- 
tillon du côté postérieur ; il en résulte que l'extrémité de la rainure 
ligamentaire manque, et avec elle certainement toute la partie posté- 
rieure de l’appareil cardinal qui est toujours en relation de position 
avec l’extrémité de la rainure ligamentaire ; on sait, en eftet, que 


1900 SUR QUELQUES RUDISTES AMÉRICAINS 917 


la dent postérieure B et la fossette n sont toujours placées dans le 
voisinage immédiat de l’extrémité du ligament. L’échantillon est 
donc incomplet, et nous n'avons aucun indice de l'importance de 
la partie manquante. Dans ces conditions, il est impossible de se 
prononcer sur la signification du genre Anodontopleura, et il faut 
attendre ou qu'on ait fait des sections dans l'échantillon bivalve, 
ou qu’on ait pu étudier de nouveaux spécimens. 


Remarques et Conclusions 


L'ensemble des formes de Rudistes que nous venons de rappeler 
ou de faire connaître présente de très grandes analogies avec les 
espèces de Sicile décrites par Gemmellaro et di Stefano : il suffit 
de citer les Himeraelites, les Sphærucaprina et surtout les Schiosia, 
car bien que ce dernier genre ait été établi par Boehm pour des 
formes de la Vénétie, il est facile de voir que plusieurs des espèces 
de Sicile décrites comme Caprinella ont des lames radiantes bifur- 
quées ou polyfurquées sur les deux valves et sont en réalité des 
Schiosia. Enfin, la section des Petalodontia, de laquelle nous avons 
rapproché les Monopleuridés du Mexique, caractérise en Europe 
les couches à Caprotines de Bohême, attribuées au Cénomanien. 
J'ai déjà moi-même indiqué que les couches à Caprotinidés (Sellaea) 
et les couches à Caprinidés (Schiosia) de Sicile étaient vraisem- 
blablement aussi cénomaniennes. Il serait naturel d’en conclure 
que les couches à Rudistes du Mexique sont également cénoma- 
niennes et, par suite, du même âge que celles du Texas. Mais il ne 
faudrait pas accepter cette conclusion sans réserves, car il résulte 
des recherches de M. Paquier et d’une communication verbale qu'il 
nous a faite récemment, que les Sellaea et les Schiosia apparaissent 
dès l’Aptien inférieur. Il est donc très difficile de dire a priori si la 
faune des Rudistes que nous venons d'examiner est inférieure ou 
supérieure au Vraconnien à Amm. Roissyi et Enallaster qui paraît 
largement développé au Mexique ; ce sont les progrès des recher- 
ches géologiques dans ce pays qui pourront nous fixer sur ce 
point. Malheureusement, les récents travaux de M. Büse nous ont 
fait voir que ce n’est probablement pas dans la région d’Orizaba 
que nous trouverons la solution de cette question ; cet auteur cite 
en eftet, dans les calcaires d’Escamela, à la fois des Orbitolines. la 
Caprina ramosa (Schiosia), les Sphærucaprina et des Hippuriles (Vacci- 
nites mericanus). Si cette dernière détermination est exacte, il fau 
drait en conclure qu’il existe plusieurs niveaux différents dans ces 
calcaires massifs, et que ces niveaux ont été confondus. 


218 H. DOUVILLÉ 2 Avril 


LS NT EX AIS 


Nous avons déjà indiqué que dans cette région, et d’après les 
travaux de M. Hill, le grand niveau à Rudistes est supérieur aux 
couches de Fredricksburg qui, d’après leur faune (Amm. acutocart- 
natus, Sphenodiscus, Placenticeras, Enallaster), viennent se placer au 
niveau du Gault supérieur ou Vraconnien. Cette assimilation se 
trouve du reste confirmée par la superposition de ces couches à un 
niveau aptien (couches de Trinity) à Orbitolina lenticularis et Tou- 
casia cf. Seunesi, comme nous l’avons précédemment indiqué (1). 
Nous ajoutions que la présence à un niveau aussi bas d’un Radioli- 
tidé dépourvu de ligament présentait quelque chose d'anormal, 
mais que grâce à l’obligeance de M. Hill, nous avions pu nous 
assurer que le Radiolites Davidsoni décrit et figuré par cet auteur 
était bien un véritable Radiolites avec arête cardinale et ligament. 


4. RaDiouiTes Davipsont Hill. 


(Fig. 43, 14 et 15). 


1893. Radiolites Davidsont Hill The invertebrate Îossils of the 
Caprina limestone beds (Proc. of the biological Soc. of 
Washington, vol. VII, p. 97-108, pl. XII-XIIL), p. 106, 
fig. 4, pl. XIII. 


La description et les figures données par M. Hill montrent que 
cette espèce a la forme d’un cornet étroit et très allongé ; extérieu- 
rement, on distingue deux bandes saillantes E et S, plus ou moins 
aplaties rappelant celles du Biradiolites lumbricalis ; tout le reste de 
la surface montre des côtes longitudinales anguleuses, faiblement 
marquées et assez espacées. La section montre des lames d’accrois- 
sement fortement dressées; il en résulte que dans les sections 
transversales les prismes constituant ces couches externes sont 
coupées presque parallèlement à leur axe et donnent un réseau à 
mailles rectangulaires. 

Les trois sections que nous donnons ci-contre (fig. 13, 14 et 15) 
mettent bien en évidence la constitution de l'appareil cardinal. Sur 
la section la plus élevée (fig. 13), c’est-à-dire la plus rapprochée de 
la valve supérieure, on distingue les deux dents antérieure B’ et 
postérieure B de la valve supérieure. La première est largement 


(4) B.S. G.F., 3° série, t. XXVI,fp. 387, 6 juin 1898. 


1900 SUR QUELQUES RUDISTES AMÉRICAINS 219 


attachée à l’apophyse myophore antérieure, tandis que la seconde 
est séparée de l’apophyse myophore postérieure mp par l’échancrure 


rectale. Sur la seconde section (fig. 14) 
on n’observe plus que les deux dents 
cardinales B’ et B, entre lesquelles 
apparaît une lame oblique représen- 
tant la partie supérieure de la dent N. 
La surface d'insertion du ligament Z, 
qui était à peine marquée sur la sec- 
tion précédente, est portée ici sur une 
colonnette à section triangulaire, rap- 
pelant tout à fait la disposition carac- 
téristique des Sauvagesia, disposition 
qui se retrouve du reste dans d’autres 
Radiolites ; il suffit de comparer ces 
deux premières sections à la figure 
que nous avons donnée (1) du Sauva- 
gesia Sharpei, pour être frappé de la 
presque identité de l’appareil cardinal 
dans ces deux formes. 

La troisième section (fig. 15) montre 
la manière dont la dent N vient se 
rattacher au bord du plancher cardi- 
nal ainsi que la constitution des fos- 
settes correspondant aux dents B et B’. 


Une deuxième forme de Rudistes 
du Texas avait attiré notre attention 
d’une manière spéciale : elle avait été 
décrite par Rœmer sous le nom d’/ch- 
thyosarcolites anguis, et l’auteur avait 
figuré une valve supérieure paraissant 
conservée d’une manière remarqua- 
ble; mais cette figure était difficile à 
comprendre, et sur notre demande, 
M. Frech, le savant professeur de Bres- 
lau, a bien voulu nous communiquer 
des échantillons de la collection Roe- 
mer. C’est grâce à l’extrème obligeance 


Fig 13, 14 et 15. — Trois sec- 
tions parallèles dans un même 
échantillon de Radiolites Da- 
vidsonr Hill (en vraie gran- 
deur). 


de notre collègue qu’il nous est possible de donner aujourd’hui une 


(1) Caractères internes du Sauvagesia. B. S. G. F., 3e série, t. XIX, p. 670, fig.1. 


220 H. DOUVILLÉ 2 Avril 


figure exacte de cette forme intéressante ; ce n’est pas un Ichthyo- 
sarcolithe vrai, comme nous l’avions espéré tout d’abord, mais bien 
une Caprinule, et c’est la première fois que l’on rencontre une valve 
de ce genre, complètement dégagée. 


2. CAPRINULA ANGUIS Rœmer sp. 


(Fig. 16 et 17). 


1888. — Jchthyosarcolites anguis Rœmer. Ueber eine durch dei 
Haufigkeit hippuritenartiger Chamiden, ausgezeichnete 
Form der ober-turonen Kreide von Texas (Paleontolo- 
gische Abh. von Dames und Kayser, vol. IV, fasc. 4), p. 9 
(287), pl. I (XXXL), fig. 7 a-b; pl. H (XXXII), fig. 2 a-d. 


Les figures que nous donnons (fig. 16 et 17) des deux valves 


supérieures de cette espèce qui nous ont été communiquées, sont . 


la reproduction rigoureuse de deux photographies. Ces valves sont 
capuloïdes et plus ou moins allongées et incurvées du côté de la 
rainure ligamentaire. L'appareil cardinal présente la disposition 
commune à tous les Caprinidés : une dent principale B’ (anté- 
rieure IT) est située sur le bord du 
plancher cardinal à côté de l’im- 
pression du muscle antérieur ma. 
L'autre dent B (postérieure Il) est 


Fig, 16 et 17, — Caprinula anguis Rœmer Deux valves supérieures 
grossies 2 fois (en diamètre). 


placée en face de l’extrémité de la rainure ligamentaire, et, sur 
son prolongement, on distingue la lame myophore postérieure mp. 


1900 SUR QUELQUES RUDISTES AMÉRICAINS 21 


ne 


A la hauteur de la dent B’, le bord du plancher cardinal se recourbe à 
angle droit et sépare la cavité principale G de la cavité accessoire n, 
c’est la disposition que l’on rencontre dans tous les Caprinidés (1). 
Enfin, sur tout le pourtour de la coquille, la zone marginale pré- 
sente deux ou trois rangées de canaux polygonaux de grandeur 
généralement décroissante de l’intérieur vers l’extérieur ; quelques 
canaux accessoires sont même visibles sur le pourtour de la 
dent B’. 

Il n’a pas été possible de retrouver les échantillons de la valve 
inférieure qui avaient été figurés par Rœmer et qui se trouvent 
probablement à Berlin ; dans ceux qui nous ont été communiqués, 
les canaux marginaux n'étaient pas conservés. Toutefois, les 
figures données par Rœmer indiquent d'une manière incontestable 
l’existence de canaux marginaux de section polygonale ; il est donc 
bien certain que les échantillons figurés appartiennent au genre 
Caprinula. En outre, ces canaux sont coupés dans leur longueur 
par des cloisons transversales irrégulières analogues à celles que 
nous avons signalées dans Rousselia Guilhoti (2) et qui existent 
également dans Coralliochama.. 


(1) C’est cette cloison qui a été omise dans la figure donnée par Rœmer et qui 
la rendait tout à fait incompréhensible. 
(2) B. S. G. F., 3° série, t. XXVI, p. 152. 


222 2 Avril 


SUR LA DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE DES RUDISTES, 
DES ORBITOLINES ET DES ORBITOÏDES 


par H. DOUVILLÉ. 


Si l’on se borne à marquer sur une carte les gisements connus 
de Rudistes, on obtient une série de points isolés, souvent assez 
écartés et qu’il est très difficile de relier les uns aux autres; 
les documents sont en réalité insuffisants pour reconstituer les 
rivages des mers où des animaux ont vécu. Pour faciliter la 
solution du problème, il faudrait, au lieu de considérer les 
Rudistes seuls, examiner s’il n'existe pas d’autres fossiles qui 
accompagnent habituellement les Rudistes ou qui se rencontrent 
dans des conditions analogues de gisement ; les indications données 
seraient d’autant plus avantageuses que ces fossiles seraient plus 
communs et plus faciles à reconnaître. Or, certains Foraminifères 
remplissent précisément cette double condition, ce sont les Orbito- 
lines pour les couches inférieures du Crétacé, les Orbitoïdes pour les 
couches supérieures : ces fossiles accompagnent très fréquemment 
les Rudistes ou se montrent dans des couches voisines, et, de plus, 
ils sont ordinairement d’une abondance telle qu’ils peuvent servir 
à caractériser les assises même au point de vue lithologique. Grâce 
à la considération de ce double élément, Rudistes et Orbitolines, 
Rudistes et Orbitoïdes, il devient relativement facile de tracer sur 
une carte l’aire où ces animaux ont vécu aux diverses époques 
géologiques; ces aires d'habitat ont naturellement varié d’une 
époque à une autre et leurs variations indiquent les modifications 
successives éprouvées par le rivage des mers, mais ces modifica- 
tions sont ordinairement assez faibles ; ainsi, par exemple, on ren- 
contre le plus souvent les Orbitoides dans les mêmes régions où ont 
vécu les Orbitolines, et ceci se vérifie non seulement pour les Orbi- 
toïdes crétacées, mais encore pour les Orthophragmina éocènes et 
pour les Lepidocyclina oligocènes. On peut citer comme exemples 
de ces associations la Jamaïque (Rudistes, Orbitoïdes et Lepidocy- 
clina), le Mexique (Rudistes et Orbitolines), le bord septentrional 
des Pyrénées et le Nord de l'Italie (Rudistes, Orbitolines, Orbi- 
toïides, Orthophragmina, Lepidocyclina), Maestricht (Rudistes et 


1900 SUR LA DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE DES RUDISTES 293 


Orbitoides), et dans l'Extrême-Orient les îles de la Sonde (Rudistes, 
Orbitolines, Orthophragmina, Lepidocyclina). Ces divers fossiles 
se trouvent répartis sur une bande régulière que l’on peut suivre 
d’une manière continue depuis le Mexique et la mer des Antilles à 
l’ouest jusqu'aux îles de la Sonde à l’est, elle correspond à ce que 
l’on appelle d'habitude la zone méditerranéenne. 

Cette dénomination prête un peu à confusion avec les environs 
immédiats de la Méditerranée elle-même, et nous proposerons de la 
remplacer par zone Mésogéenne ou Mésogée (1). Cette mer Méso- 
gée (2) a formé pendant la plus grande partie de la période crétacée 
une bande continue séparant l’Amérique du Nord de l'Amérique 
du Sud, l’Eurasie septentrionale de l’Afrique et de l'Australie ; elle 
présentait des îles considérables comme le Plateau central de la 
France, la Meseta espagnole, les Maures et l’Esterel, la Corse et Ja 
Sardaigne, le massif ancien du Dekkan, etc. C’est l’existence de 
cette mer tropicale continue qui donne à la période crétacée son 
caractère particulier, et qui la distingue en particulier d’une 
manière très nette de la période actuelle où cette bande est morce- 
lée en trois tronçons séparés par l’isthme de Panama et par 
l’isthme de Suez. 

La faune de la Mésogée est caractérisée non seulement par la 
présence des Rudistes, des Orbitolines et des Orbitoïdes, mais 
encore par d’autres groupes d'animaux qui sont spéciaux à cette 
zone. On sait dès maintenant que c’est là où on rencontre, parmi 
les Ammonites, les Pulchelliidés, les Placenticeras, les Sphenodiscus, 
les Neolobites,et peut-être aussi les 4canthocératidés ; de même parmi 
les Echinides, les Enallaster paraissent aussi une forme spéciale et 
caractéristique de cette zone. D’autres formes de Céphalopodes, les 
Hoplitidés, les Bélemnites à scissure habitaient au contraire les 
mers septentrionales. On peut suivre pendant toute la période cré- 


(1) uecoyaroc, n, qui est au milieu des terres, c’est la transcription grecque du 
mot Méditerranée, et la composition de ce mot est bien d’accord avec les mots 
anciens de Hypogée, Périgée, Apogée, ce qui est au-dessous, autour et au-dessus 
de la terre : au contraire le mot Arctogée dans le sens de terre du Nord parait 
peu correct, la terminaison n grecque se transformant en e muet dans les mots 
français dérivés. 

(2) La Mésogée correspond à une phase particulière de la « Méditerranée centrale » 
de Neumayr ou de la Tethys de Suess ; c’est uniquement la mer dans laquelle les 
Rudistes ont vécu et se sont développés. — Les rivages de la Mésogée dans 
l’Europe centrale, sur les bords de l'Océan indien, et dans les îles de la Sonde 
différent notablement de ceux qui ont été indiqués par Neumayr pour sa « Médi- 
terranée centrale » à l’époque jurassique. 


224 DOUVILLÉ. — DISTRIBUTON GÉOGRAPHIQUE DES RUDISTES, 2 Avril 


tacée la lutte de ces deux faunes d’origine si différente et elle 
éclaire d’une vive lumière les modifications successives de la faune 
dans les différents bassins. Ainsi se trouve justifiée et expliquée, 
par exemple, la séparation que nous avons proposée autrefois el 
pour des raisons tirées exclusivement de la constitution de ces ani- 
maux, entre les Hoplitidés et les Pulchelliidés, entre les Schlünbachia 
et les Mortoniceras ; par contre, la parenté que nous avions suppo- 
sée entre les Hoplitidés d'une partetles Placenticeras et Sphenodis- 
eus d'autre part, devient douteuse et aurait besoin d’être examinée 
à nouveau. 

Lorsqu'on veut passer en revue la série de ces modifications, on 
peut prendre comme point de départ (1) le Barrémien bien connu 
de la Colombie et qui présente comme caractère tout spécial 
l’abondance des Pulchelliidés (Pulchellia proprement dits à région 
ventrale excavée et Mortoniceras Carénés, confondus encore dans le 
dernier mémoire de Gerhardt (2) avec les Schlünbachia). Les Hopli- 
tidés seraient représentés seulement par des formes douteuses 
(Amm. Codazzianus Karst., Amm. Treffryanus Karst), qui se rappro- 
cheraient peut-être du groupe du Sonneratia Deshayesi et seraient 
vraisemblablement aptiens. 

On sait que cette faune, suivant une direction analogue à celle du 
Gulf-Stream actuel, a pénétré dans la Méditerranée par la trouée 
du Guadalquivir, au sud de la Meseta, comme le montre la faune 
très nettement caractérisée décrite par M. Nicklès, dans la province 
d’Alicante (3); là, elle a rencontré une faune plus ancienne et 
d’origine boréale caractérisée par les Hoplites (neocomiensis, Rou- 
baudi) avec laquelle elle s’est mélangéé, puis elle a continué sa 
route vers l’est: on la retrouve aux Baléares (4), puis elle s’est 
infléchie vers le nord pour aller rejoindre la fosse préalpine. Dans 
le Dauphiné (5), on retrouve le même mélange de faunes ; au début 
du Crétacé, la faune est principalement composée d’éléments 
autochtones (Phylloceras, Lytoceras, Haploceras, Holcostephanus, 
Hoplites) ; mais à l’époque barrémienne, on voit apparaître en 
abondance les Pulchelliidés américains. 


(1) Pour les éléments de cette première phase, nous ne faisons que suivre les 
travaux bien connus de Suess, Neumayr, Uhlig et Haug. 

(2) Beitr. zur Kennt. der Kreideformation in Columbien. — N. Y. Beil. XI 
(Beitr. Z. Geol. und. Pal. von Sud Amerika, von G. Steinmann). 

(3) NickLès. Rech. géol. sur les terrains sec. et tert. de la prov. d’Alicante (Ann. 
Hebert), 1891. 

(4) Hermire. Etudes géol. sur les îles Baléares, 1879. 

(5) Kicran. Descr. géol. de la Montagne de Lure. 


1900 DES ORBITOLINES ET DES ORBITOÏDES 295 


Cette faune ne pénètre pas dans le bassin de Paris, où les Hoplites 
seuls se développent, mais elle suit vers l’est la région alpine ; c’est 
dans cette direction que nous retrouvons la célèbre faune de 
Wernsdorf.(1), dont l’analogie frappante avec celle du Vénézuela a 
été depuis longtemps signalée : même abondance de Pulchelliidés, 
tandis que les Hoplites sont exclusivement représentés par le 
groupe douteux de l’Amm. Treffryanus. Plus à l’est encore, on 
retrouve en Roumanie (2) le mélange de la faune à Pulchellia et de 
la faune à Hoplites. 

C’est vers la fin de cette période barrémienne que commencent à 
se développer les faunes à Rudistes ; mais elles sont connues en réa- 
lité dès le Valenginien et ces premières formes elles-mêmes déri- 
vent des Dicératidés jurassiques. Or, ces derniers paraissent avoir 
pris naissance (Diceras) dans le bassin de Paris (Meuse, Yonne) ou 
sur la limite méridionale du massif Vosgien à l’époque du Raura- 
cien ; de là ils descendent vers le sud à l’époque du Jurassique supé- 
rieur (Heterodiceras), et en même temps ils s'étendent vers l’ouest 
(Hérault) et vers l’est, au nord de la région alpine, par la Suisse 
(Wimmis), jusqu’en Silésie (Innwald) et jusqu’en Grèce. La for- 
mule des dents cardinales de ces formes anciennes (normales) est 
AI, AIT, 3b; c'est au début du Crétacé que prend naissance, dans 
cette même région alpine, le groupe inverse (AIT, 3b, —PII), dont 
la forme la plus ancienne, Valletia, paraît bien dériver directement 
de Heterodiceras, par la suppression de AI, toujours peu important 
du reste dans les Diceratidés et l'apparition de PII. Le développe- 
ment de ces deux groupes de Rudistes correspond précisément au 
Barrémien supérieur, c’est-à-dire au moment où ces formes pénè- 
trent dans la Mésogée, largement ouverte à ce moment à l’ouest 
jusqu’à la mer des Antilles, et à l’est au moins jusqu’en Perse (3). 
C’est également à cette même époque que se montrent pour la pre- 
mière fois les Orbitolines (4), mais les études de détail sont encore 


(1) V. Uni. Die Cephalopoden fauna der Wernsdorfersch., Deuksch. k. Ak. 
Wiss. Vol. 46, p. 127, 1883. 

(2) Popovici-HATzEG. 

(3) Et peut-être jusqu’à l’ouest de l’Indus où l’on signale Holcostephanus Astieri. 

(4) L'étude précise des Orbitolines présente des difficultés particulières à cause 
de la forme courbe des zones à étudier, aussi est-elle encore très peu avancée et 
jusqu’à présent il est très difficile et souvent même impossible de déterminer une 
Orbitoline isolée. Mais habituellement ces fossiles se rencontrent en quantités con- 
sidérables et il est alors possible de reconnaître les caractères généraux de l’espèce 
qui donneront souvent des indications assez précises sur l’âge de la couche d’où 
elles proviennent. 

Ainsi dans le premier niveau du Barrémien supérieur on ne rencontre guère 


o Juillet 1900. — T. XXVII. Bull. Soc. Géol. Fr. — 15 


226 DOUVILLÉ. — DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE DES RUDISTES, 2 Avril 


trop peu avancées pour qu'il soit possible d’affirmer que ce dernier 
genre à également pris naissance dans la fosse préalpine. 

De nouveaux types américains apparaissent dès l’'Aptien infé- 
rieur; ce sont les Acanthoceras du groupe du Martini, Stobieskii, etc. 
On les retrouve au Vénézuéla, dans la province d’Alicante, dans la 
fosse préalpine, depuis le Dauphiné jusqu’à Wernsdort; M. de Mor- 
gan vient de les retrouver dans le Louristan, et ils sont connus 
dans le nord de l’Inde (province de Cutch) ; très fréquemment, ces 
formes sont associées au Sonneratia Deshayesi. 

Les Acanthoceras pénètrent alors pour la première fois dans le 
bassin parisien et de deux côtés à la fois, comme l’indiquent les 
Ac. Cornueli de la couche rouge de Nasy, situées au débouché du 
détroit morvano-vosgien, et l’Ac. cf. Martini, de l’île de Wight, en 


d’après M. Paquier que l'O. conoidea (A. Gras, Cat. des corps org. fossiles de 
l'Isère, 1852) dont les dimensions varient de 3nm de diamètre et 2mm d'épaisseur 
jusqu’à 5"" sur 3", Dans l'Aptien, cette espèce est accompagnée de l'O. discoidea 
(A. GRAS, 1852), beaucoup plus plate, et qui peut atteindre un diamètre de 8 à 
Own, A la partie tout à fait supérieure de l’Aptien de la Perte du Rhône un banc 
entier est constitué par l'O. lenticularis (Madreprorites lenticularis Blumem- 
bach, 1805.— Orbulites lenticulata Lk., 1816), qui reste toujours petite et mince 
(diam. 3%, épaiss. 1m). 

Dans l’Albien inférieur, à Vinport, les Orbitolines rappellent les deux premières 
espèces, mais elles sont toujours plus épaisses; ainsi les formes coniques atteignent 
jusqu'à 35 d'épaisseur pour un diamètre de 5"", tandis que les formes plates de 
la taille de l'O. discoidea atteignent un diamètre de 8"" et une épaisseur de 2""5; 
il existe, du reste, des formes intermédiaires entre ces deux Lypes extrêmes. 

Dans le Gault supérieur ou Vraconnien, la taille des Orbitolines devient beaucoup 
plus considérable, en même temps que leur épaisseur diminue; il en résulte que 
leur surface est irrégulièrement ondulée et comme fripée. Ces formes persistent 
dans le Cénomanien inférieur, et elles ont reçu des noms différents : les grandes 
Orbitolines de Fouras ont reçu le nom de O. plana (d’Archiac, M. S. G. Fr.,1835), 
tandis que les formes coniques très petites (diam. 4"", ép. 2%) ont été nommées 
par cet auteur O. conica. Mais il est possible que ce dernier type soit simplement 
une forme jeune qui se détache souvent en saillie au centre des espèces de grande 
taille (0.mamillata) ; la première de ces espèces de d’Archiac atteint 25"" de dia- 
mètre. Nous serions portés à rapporter à cette même espèce (0. plana) une forme 
du Cénomanien de Santander décrite par Erman (Z. D. G. G., 1854) sous le nom 
d’O. aperta, et qui n’en diffère que parce qu’elle atteint une taille plus considé- 
rable, les plus grands échantillons signalés ayant un diamètre de 57"", C’est sous 
cette dénomination qu’elle a été signalée par Chofiat dans le Vraconnien du Por- 
tugal. La même espèce de Santander a été plus tard décrite à nouveau par K. Mar- 
tin (N. J. 1891) sous le nom de O. Andræi; l'échantillon figuré a seulement 42"" 
de diamètre sur 1 à 1""5 d'épaisseur. 

Enfin l’O. concava (Lamx, A. S. V. 1801) du Cénomanien supérieur de la Sar- 
the est plus petite et plus régulière de forme ; elle paraît occuper un niveau un 
peu plus élevé. 


1900 DES ORBITOLINES ET DES ORBITOÏDES DO 


face la trouée de la Manche, accompagné par la Toucasia Lonsdulei. 

A cette même époque, les Rudistes se développent largement 
dans la Mésogée, ainsi que les Orbitolines qui leur sont souvent 
associées : couches à Orbitolines et Toucasia au Texas, couches à 
Orbitolina conoïdea et discoïdea dans la province d’Alicante, couches 
analogues dans la fosse préalpine avec, au sommet, une assise à 
0. lenticularis dans le Dauphiné; c’est au niveau de l’Aptien infé- 
rieur que viennent se placer les Rudistes bien connus d’Orgon, 
Toucasia carinata, Requienia ammonia, Matheronia Virginiæ, nom- 
breux Monopleura, commencement des Caprotina et des Caprines 
(Schiosia). Les couches aptiennes à Orbitolines se retrouvent en 
Suisse, puis plus loin à Steyerdorf (0. lenticularis), à Héraclée, 
dans le nord de la Perse (de Morgan) et dans le centre du même 
pays (Grewink), où elles sont, comme d’habitude, associées à des 
Requiénies. 

Mais en même temps, la mer Mésogéenne contournait vers l’ouest 
la Meseta espagnole, et déposait dans le Portugal la série de couches 
si bien étudiée par M. Choffat et qui débute par le Barrémien à Hole. 
Astieri; au commencement de l’Aptien, elle s’avançait en même 
temps au nord et au sud des Pyrénées, pénétrait dans la Méditerra- 
née au sud de Barcelone et se prolongeait de là jusqu’en Provence; 
M. Paquier et les géologues espagnols ont, en effet, signalé l’iden- 
tité des calcaires urgoniens dans ces deux régions. 

A l’époque albienne, l'extension de la Mésogée en Europe diffère 
peu de celle de la période précédente; la pénétration dans la Médi- 
terranée s’effectue toujours principalement au sud de la Meseta ; au 
nord des Pyrénées, de même que dans le nord de l’Espagne et en 
Portugal, on rencontre un facies spécial à Orbitolines et à Rudistes 
(Polyconites et Horiopleura). mais ces couches ne paraissent pas 
atteindre la Provence. La fosse préalpine devait communiquer 
directement avec la trouée du Guadalquivir ; le mélange y est 
complet entre les faunes à Hoplites, d'une part, et les faunes à 
Acanthoceras et Mortoniceras d’autre part; le même mélange se 
retrouve dans le bassin parisien, le groupe nouveau de l’Acantho- 
ceras Lyelli, vraisemblablement d’origine américaine, paraît cepen- 
dant rester cantonnée au voisinage du détroit morvano-vosgien. 

La pénétration par la Manche, déjà ouverte pendant l’Aptien, 
persistait d’après toute vraisemblance; elle existait encore à la fin 
de cette période pendant le Vraconnien, comme l’indique la pré- 
sence tout à fait exceptionnelle du genre Enallaster à Blackdown. 
Ce genre a eu à ce moment une extension considérable : on le suit 


298 DOUVILLÉ. — DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE DES RUDISTES, © Avril 


depuis Caracoles (Chili) par le Pérou et le Vénézuela jusqu’au 
Mexique et au Texas. Au delà de l’Atlantique, on le retrouve au 
nord en Angleterre, comme nous venons de le dire, dans le Portu- 
gal, en Algérie et jusqu'en Syrie; il est associé à une faune nette- 
ment caractérisée par le Mortoniceras inflatum, le Placenticeras 
Uhligi, des Sphenodiscus, et ces formes encore indéterminées géné- 
riquement, qui viennent se placer dans le voisinage de l’4mmonites 
Roissyi (acutocarinatus, peruvianus, etc.); les espèces signalées au 
Pérou par Steinmann, Acanthoceras Lyelli, Brancoceras ægoceratoïides 
(cf. varicosum), complètent l’analogie avec les gisements bien 
connus du Dauphiné et du bassin parisien. 

En même temps, la faune mésogéenne s’étendait du côté de l’At- 
lantique sud sur les côtes du Brésil et sur celle de l'Afrique jusque 
dans Ja province d’Angola ; le Vraconnien correspond certainement 
à une période d’extension maxima de la mer crétacée ; le groupe si 
particulier du Puzosia kamerunensis, signalé par von Koenen dans 
le Kameroun, se retrouve en Roumanie(d’après M. Popovici-Hatzeg), 
en Perse (d’après les explorations récentes de M. de Morgan), et est 
représenté dans l’Inde par P. Denisoni, décrit depuis longtemps par 
Stoliczka. 

A l’époque cénomanienne, la faune ammonitique propre à la 
Mésogée n’est pas connue avec une précision suffisante pour qu’il 
soit possible de distinguer plusieurs périodes; ses principaux 
représentants ont été décrits par Stoliczka dans l’Inde, mais ils 
n’ont pas été séparés de la faune vraconnienne. Ces deux faunes 
ont été, dans ces dernières années, retrouvées dans le Louristan par 
M. de Morgan. En Europe, on peut signaler principalement les 
Acanthoceras à tubercules siphonaux (laticlavium, Gentoni, cenoma- 
nense, etc.), les Puzosia du groupe du planulata, les Neolobites, etc. 
Au point de vue des Orbitolines et des Rudistes, il est peut-être pos- 
sible de considérer deux niveaux : un niveau inférieur ayant des 
affinités vraconniennes et le plus souvent difficile à distinguer de 
l'horizon sous-jacent, c'est le niveau à Caprotinidés et Caprinidés de 
Sicile avec Schiosia (les formes décrites par Gemmellaro comme 
Caprinella appartiennent à ce genre), Sphærucaprina, Himeraelites, 
Sellaea; ce niveau paraît se retrouver plus au sud en Algérie 
(Constantine) et remonter vers le nord sur la côte est de la Sardai- 
one (?), dans l'Italie centrale, près d'Aquila, où elle vient d’être 
signalée par M. C.-F. Parona (1), et au nord de la Vénétie, où elle a 


(1) Atti dellu R. Acc. delle Sc. di Torino, 26 févr. 1899. 


1900 DES ORBITOLINES ET DES ORBITOÏDES 229 


été décrite par M. Boehm. Les Rudistes de Bohème étudiés par 
M. Pocta (Caprotina, Himeraelites, Petalodontia) appartiennent avec 
quelque vraisemblance à ce mème niveau ; enfin, nous en avons 
rapproché également non seulement les Rudistes du Texas (Capri- 
nula, Radiolites, Sauvagesia), mais encore ceux du Mexique (Schio- 
sia, Himeraelites, Petalodontia). Toutes ces faunes ont certainement 
de grandes analogies, mais nous ne pouvons encore déterminer leur 
âge que d’une manière approximative. En tout cas, elles paraissent 
plus anciennes que la faune bien connue du Cénomanien supérieur, 
caractérisée par Caprotina costata, Caprina adversa, Caprinula 
Boissy, Ichthyosarcolithus triangularis, Sauvagesia, Radiolites, etc., 
et par Orbitolina concava. 

Ces deux subdivisions du Cénomanien paraissent assez distinctes 
dans le bassin parisien ; le Cénomanien inférieur se fait remarquer 
par sa faune purement autochtone et par suite assez peu variée : 
Acanthoceras Mantelli associé à deux Hoplitidés, Schlünbachia varians 
et Hoplites falcatus (mutation de l’H. valbonnensis du Vraconnien), et 
à Turrilites Scheuchzeri ; les deux premières de ces espèces descen- 
dent au sud jusque dans la fosse préalpine. Le Cénomanien supé- 
rieur, au contraire, présente une faune très riche, par suite d’une 
invasion très caractérisée de la faune mésogéenne; celle-ci paraît 
s'être opérée par plusieurs points, surtout du côté de l’ouest : 
d’abord par le détroit de la Manche, déjà ouvert plusieurs fois dans 
les périodes précédentes, comme l'indique l’Orbitolina concava, 
signalé en plusieurs points du sud de l’Angleterre, et à Orglandes, 
dans le Cotentin ; une deuxième preuve en est fournie par la pré- 
sence du Puzosia planulata en Angleterre et à Rouen. Les couches à 
Orbitolines et à Rudistes de la Sarthe paraissent indiquer un autre 
point de pénétration par Challans et la Basse-Loire, sans préjudice, 
bien entendu, du détroit de Poitiers, dont l’ouverture à cette 
époque est également vraisemblable. 

Pendant le Turonien, la faune ammonitique est franchement 
mésogéenne, comme l’indiquent les Mammites, Tissotia el genres 
voisins que l’on rencontre depuis l’Algérie jusque dans le bassin 
de la Loire et même en Angleterre. La mer pénétrait donc de l’At- 
lantique dans le détroit de Poitiers ; partant du golfe Aquitanien, 
elle suivait dans toute sa longueur la fosse prépyrénéenne, comme 
l’indiquent les Tissotia découverts par M. Roussel à Padern. Peut- 
être communiquait-elle par là avec la Provence, où la faune à 
Tissotia et Mammites est bien connue. Par contre, la mer turonienne 
ne s’étendait pas au sud des Pyrénées, mais elle passait toujours 


230 DOUVILLÉ. — DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE DES RUDISTES, © Avril 


soit au sud de la Meseta, soit par le Maroc. Presque partout les 
rivages étaient Jalonnés par des bancs de Rudistes, Radiolites et 
Biradiolites en Portugal et en Aquitaine, grand développement des 
Hippurites dans la fosse prépyrénéenne, à Fontfroide, dans le 
Languedoc et le bassin du Rhône. 

Un deuxième bras de mer remontant au nord depuis l’Algérie 
suivait à peu près la direction qui avait été jalonnée précédemment 
par les couches à Schiosia ; c'était une Adriatique beaucoup plus 
étendue que la mer actuelle de ce nom et dont les rivages étaient 
habités par l’Hippurites gosaviensis. Elle s'étendait à l’est du massif 
alpin jusqu’à Vienne et jusqu’à Gosau, comprenait les couches de 
Bohème à Mammites nodosoïides, et de là s’étendait au nord jus- 
qu'aux gisements à Plagioptychus de Teplitz signalés par Ewald et 
Teller. 

Un état de choses analogue s’est maintenu pendant le Santonien : 
pendant que les bancs de Rudistes prenaient un développement 
considérable dans la Mésogée proprement dite, en Aquitaine, en 
Catalogne, en Provence et dans toute l’Europe méridionale, cer- 
taines formes, telles que les Biradiolites Mortoni, se distinguaient 
par leur expansion considérable : on rencontre, en effet, cette 
espèce depuis le Texas jusqu’en Perse, en passant par l'Algérie et 
l'Egypte, au nord elle se trouve à Gosau, tandis que sa présence 
dans le sud de l’Angleterre indique la persistance de l’ouverture de 
la Manche ; de même les quelques Rudistes signalés à St-Paterne 
montrent que le détroit de Poitiers n’était pas encore fermé. Dans 
l’Europe centrale les Rudistes s’étendaient au nord de la Bohême 
jusqu’au delà du Hartz vers Quedlinbourg, et au commencement du 
Campanien ils s’avancent plus loin encore jusqu’en Suède (Scanie), 
où Lundgreen a décrit le Radiolites suecicus de Oppmanna, prove- 
nant de la partie supérieure des couches à Belemnites quadratus. 

Avec le Campanien supérieur (Maëstrichtien ou Dordonien) 
apparaissent les Orbitoides et en même temps les Rudistes qui les 
accompagnent redescendent au sud jusqu’à Maestricht, qu’ils 
atteignaient vraisemblablement par le détroit de la Manche; en 
Allemagne, les Rudistes ne dépassent pas la lisière nord des Alpes, 
tandis que les Orbitoïdes s'arrêtent un peu plus au sud, à Neuberg. 
En Transylvanie, Redlich a signalé les Orbitoïdes et les Hippurites 
dans la vallée de l’Olt. 

Dans la région méridionale, on retrouve le Dordonien dans l’Aqui- 
taine et au sud des Pyrénées; la trouée du Guadalquivir était large- 
ment ouverte, et par cette trouée la faune dordonienne de la Jamaï- 


1900 DES ORBITOLINES ET DES ORBITOÏDES 231 


que, avec ses Orbitoïdes et ses curieux Hippurites à replis multiples, 
a pénétré dans le bassin de la Méditerranée, où son passage est indi- 
qué par les Pironaea des environs d’Alicante (Nicklès) et du nord de 
l’Italie (Pirona) ; la communication entre ces deux points se faisait 
probablement dans le voisinage des couches à Hippurites cornucopiæ 
de la Sicile (cap Passaro) et de la côte adriatique; mais la communi- 
cation entre le bassin du Rhône et la fosse prépyrénéenne avait cessé 
dès le commencement du Campanien, et c’est par l'Italie ou par la 
mer Tyrrhénienne que la faune à Orbitoïdes pénétrait dans la fosse 
préalpine pour atteindre le Dauphiné : un détroit mettait là en 
communication la mer Mésogéenne avec les mers boréales à 
Bélemnitelles; une communication analogue existait à l’autre 
extrémité des Alpes entre les couches à Orbitoïdes de Neuberg et 
les couches à Bélemnitelles de Siegdorf; dans l’intervalle de ces 
deux trouées, la mer à Bélemnitelles franchissait les Alpes et 
s’avançait presque jusqu’à Milan. 

Tout à fait au sud, on retrouve les Orbitoïdes en Algérie, où elles 
ont été signalées par Coquand dans les Calcaires à Inocérames du 
sud de la province de Constantine, et précisément dans la même 
région où viennent aîfleurer les couches à Orbitolines du Crétacé 
inférieur. 

Les documents que nous possédons pour l’Asie et l’est de l’Afri- 
que sont beaucoup moins complets : nous avons déjà signalé au 
nord le prolongement des couches à Orbitolines et à Requiénies 
sur les bords de la mer Noire (Héraclée); ces couches existent 
également dans la chaîne du Caucase: M. de Morgan a recueilli 
des Radiolites associés à des Orbitolines au pied du Demavend ; 
Greewingk avait signalé également des Requienies et des Orbi- 
tolines (Porospiru) à Taît, près de Jesd, dans la Perse centrale (à 
peu près à moitié distance entre le Chat-el-Arab et l’Afghanis- 
tan); Stahl signale des couches à Orbitolines au-dessus des Schistes 
paléozoïques dans les environs d’Ispahan. Au sud nous retrouvons 
le Cénomanien à Rudistes en Egypte, dans le désert lybique (Abou 
Roasch) et vers l’extrémité septentrionale du massif ancien qui 
constitue la chaîne arabique (cloître de St-Paul,, etc. ; ces couches 
présentent une faune d’Ammonites à caractères franchement méso- 
géens (Tissotia, Neolobites, Acanthoceras). De l’autre côté de la mer 
Rouge, à l’extrémité sud-est du massif arabique, nous retrouvons 
à Mirbat, sur la côte de l'Arabie, Orbitolina concava (Suess, d’après 
Duncan et Carter) ; d’après une récente communication verbale de 
M. de Grossouvre, M. Kossmatt à recueilli des Orbitolines de très 


/ 


232  DOUVILLÉ. — DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE DES RUDISTES, © Avril 


grande taille dans l’île de Socotora ; la bande mésogéenne se trouve 
ainsi nettement délimitée depuis ce dernier point au sud jusqu’à la 
mer Caspienne au Nord. 

C'est dans cette bande que viennent se placer les quelques 
Rudistes santoniens signalés dans la région : les Hippurites d’Ama- 
sie et d’'Hakim Khan au nord, l’H. cornucopiæ recueilli dans le 
Louristan par M. de Morgan, les Radiolites du pays des Bahk- 
tivaris (Loftus, de Morgan), et enfin les Hippurites du Djebel- 
Attaka, près de Suez, et les Rudistes de la presqu'ile du Sinaï, 
situés sur la bordure nord du massif arabique. 

Entre Jesd et le Bélouchistan viennent se placer les Hippurites 
signalés par Blanford à Kirman, puis dans le Bélouchistan même, 
à Katta, et plus au nord, à Kandabar ; il ne peut rester aucun doute 
sur la jonction de ces couches avec celles des bords de l’Indus, où 
Stoliczka a signalé depuis longtemps des Radiolites. 

Du reste, les découvertes de M. de Morgan dans le Louristan 
viennent confirmer de tous points cette jonction; les Echinides 
déjà publiées par MM. Cotteau et Gauthier présentent des analogies 
marquées d’une part avec l’Algérie et la Tunisie, et de l’autre avec 
l’Inde. Les analogies avec cette dernière région sont tout aussi 
frappantes pour les couches du Crétacé inférieur dans lesquelles 
les Ammonites reproduisent presque identiquement la faune du 
groupe d’Ootatour. 

Bien que les Rudistes disparaissent complètement à la fin du 
Crétacé, il est cependant intéressant d'examiner ce que deviennent 
les Orbitoïdés (1). 


(4) Nous avons rappelé précédemment (B. S. G. F., 3 série, t. XXVI, p. 592) 
que l’on devait distinguer dans les Orbitoïdés trois groupes nettement séparés : 

4° Les Orbitoides (sensu stricto) à nucleus central multiloculaire, entouré 
d'une paroi épaisse et à loges équatoriales arrondies, rappelant par leur forme et 
leur disposition les écailles des poissons cycloïdes. Les pores du plafond des loges 
sont très grands et atteignent 10 à 12 n. Ex. : O0. media, O. papyracea (= gen- 
sacica). Toutes les formes de ce groupe se rencontrent exclusivement dans le Cam- 
panien supérieur (Maëstrichtien ou Dordonien). 

20 Les Orthophragmina, à loges équatoriales rectangulaires, sont spéciales à 
l'Éocène. 

3° Les Lepidocyclina ont un nucleus initial qui paraît être presque toujours 
biloculaire ; les loges sont arrondies comme dans Orbitoides, ou même ogivales, 
Les perforalions du plafond n’atteignent guère que 1,5 & ou 1,8 & ; elles sont donc 
50 fois plus petites en surface que celles de ce dernier genre et il est par suite facile 
de distinguer ces deux groupes, même sur un simple fragment. 

Jusqu'à présent, toutes les Lepidocyclina sont caractéristiques de l’Oligocène. 
D’après les recherches récentes de M. Schlumberger, elles sont remplacées à la 


1900 DES ORBITOLINES ET DES ORBITOÏDES 255 


Les Orthophragmina éocènes restent, à une seule exception près, 
dans la zone mésogéenne : on les a signalés dans les Autilles, à l’île 
de la Trinité; elles existent partout dans le Nummulitique, en 
Algérie, en Espagne, dans la fosse prépyréenne, dans la fosse pré- 
alpine depuis les Alpes-Maritimes jusqu’en Suisse et en Bavière 
(Kressenberg) ; d’Archiac les a signalés dans les Carpathes, en 
Roumélie, dans la chaîne côtière de la mer Noire, dans le Taurus 
oriental et sur le versant nord-ouest de cette même chaîne, dans le 
Bélouchistan, et enfin dans l’Inde et sur les côtes de l’Arabie (Car- 
ter); elles se retrouvent également dans le nord de l'Égypte, dans 
les Oasis de Siouah et de Tarafrabh, sur le bord de la chaîne arabique 
(Djebel Sexton) et aux environs du Caire. 

Le point très exceptionnel que nous avons indiqué plus haut est 
le gisement de la baie St-Augustin, à Madagascar, où Fischer à 
signalé (1) Orbitoïides cf. papyracea associé à Nerita Schmiedeli. 

Malgré les grands mouvements qui ont affecté la Mésogée à la fin 
de la période éocène, le gisement des Lepidocyclina de l’Oligocène 
s’écarte encore très peu de celui des Orbitoïdés plus anciens : nous 
les retrouvons dans l’Isthme de Panama, à la Jamaïque, dans Pile 
de la Trinité et plus au nord dans les couches de Vicksbourg (L. 
Mantelli). Nous avons signalé les mêmes formes dans le golfe aqui- 
tanien au sud de Dax; le Lepidocyclina Mantelli a été également cité 
dans l’île de Malte; d’autres formes du même genre se retrouvent 
dans l’Aquitanien des environs de Turin (M. Sacco) et dans celui du 
Vicentin (M. Munier-Chalmas). 

Un dernier point reste à signaler, qui indique d’une manière 
frappante le prolongement de la Mésogée au sud-est de l’Inde. Les 
géologues néerlandais, et en particulier MM. Martin et Verbeek, 
ont figuré et décrit : 

40 Des Orbitolines provenant de la partie ouest de Bornéo et de 
Java ; 

90 Des Radiolites incontestables, de la baie de Martapoura vers la 
pointe sud de Bornéo ; 

30 Des Orthophragmina provenant de Java, de Bornéo et de l’île 
de Célèbes ; 


base du Miocène ou même dès le sommet de l’Aquitanien par les Miogypsina, qui 

ont une constitution générale analogue, mais dans laquelle il n’y à plus à l’origine 

de nucleus à parois distinctes et épaissies, mais une série de cellules disposées en 

spirale régulière; en outre, les cellules initiales occupent toujours une position 

plus ou moins excentrique. D’après ces caractères, l'Orbitoides burdigalensis ne 

serait déjà plus un Lepidocyclina, mais devrait être rangé dans les Wiogypsinu. 
(4) C. R. Ac. Sc., vol. 73, p. 1392 (année 1871). 


234  DOUVILLÉ. — DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE DES RUDISTES, © Avril 


4° Enfin des Lepidocyclina de Java, de Sumatra et de l’île de Kan- 
guean, à l’est de Madura. Il est vraisemblable que des formes ana- 
logues se retrouveront à la Nouvelle-Guinée, où M. Schlumberger a 
déjà signalé des Lucazina voisines des formes du Santonien de la 
Catalogne, et M. Martin des Orbitoïdes et des Cycloclypeus. 

Enfin, tout récemment, MM. Brady et Chapmann ont signalé de 
nombreux Orthophragmina et Lepidocyclina dans l’île de Christmas, 
située un peu au sud de Java, à 4° environ de latitude de la pointe 
occidentale de cette île. 

Entre la Nouvelle-Guinée et les gisements de Rudistes du 
Mexique, il n'existe plus que quelques îles inconnues géologique- 
ment et la vaste étendue de l'Océan Pacifique. Toutes les hypothèses 
sont donc permises, et le prolongement de la Mésogée depuis les 
iles de la Sonde jusqu’au Mexique est incontestablement la plus 
vraisemblable. 


RÉSUMÉ ET CONCLUSIONS 


En résumé, on peut suivre depuis l’Amérique jusqu’en Océanie, 
en traversant tout l’ancien continent, une bande continue de sédi- 
ments marins appartenant à la période crétacée et indiquant la 
persistance dans cette zone’ d’une mer séparant complètement les 
terres australes des terres boréales : c’est cette zone que nous avons 
proposé de désigner sous le nom de Wésogée. 

Son rivage sud part de Santa-Fé de Bogota par 5° environ de 
latitude nord, remonte vers l’île de la Trinité (100 lat. N.), en sui- 
vant la limite septentrionale du plateau ancien du Brésil. On la 
retrouve au delà de l’Atlantique, au nord du plateau saharien, où 
elle dépasse un peu vers le Sud la bordure de lAtlas; elle s’écarte 
ainsi de plus en plus de l’Equateur et atteint 35° 45’ de latitude 
nord dans la région de Constantine. Elle entame ensuite la partie 
nord de l'Egypte et descend jusqu’à l’île de Socotora (7° 30° lat. N.) 
et jusqu’à l’île Christmas (140 lat. S.) dans l'Océan indien : elle 
coupe ainsi l’Equateur vers la latitude de Ceylan. La limite nord 
est un peu plus irrégulière, surtout dans la région européenne, par 
suite de la nature beaucoup plus morcelée des massifs anciens : en 
Amérique, elle part du gisement à Corailiochama du nord de la 
presqu'île de Californie, suit à peu près le parallèle de 32° lat. nord 
en comprenant la craie du Texas et les couches à Lepidocyclina de 
Vicksbourg. Elle remonte dans l’Atlantique et pénètre à plusieurs 
reprises par la Manche dans le sud de l’Angleterre et jusqu’à Maes- 


1900 DES ORBITOLINES ET DES ORBITOÏDES 235 


tricht (500 50? lat. N.); elle pénètre également dans la fosse préal- 
pine par la trouée de l’Adriatique jusqu'en Bohême et jusqu’au 
nord du Hartz (51° 45’ lat. N); au début du Campanien elle atteint 
même la Scanie (56° 10’ lat. N.). 

Au delà, sa limite normale atteint Wernsdori, puis redescend à 
l'embouchure du Danube, comprend le Caucase, les rives méridio- 
nales de la Caspienne, traverse la Perse pour aller contourner au 
nord le cours supérieur de l'Indus, où ont été signalées des couches 
à Rudistes. Son prolongement dans la région du Bramapoutre est 
aussi incertain, mais il doit passer au nord des îles de la Sonde et 
de la Nouvelle-Guinée. La largeur de cette bande est assez irrégu- 
lière, mais elle atteint habituellement une vingtaine de degrés, et 
sa ligne moyenne s’écarte peu d’un petit cercle qui ferait avec 
l'Équateur un angle précisément égal à l’inclinaison de l’écliptique. 

Cette zone marine était coupée par un grand nombre d'îles sur 
les rivages desquelles les Rudistes se développaient: il nous suffira 
de citer dans la région européenne la Meseta espagnole, le plateau 
central de la France, la Corse et la Sardaigne (1), les Maures et 
l’Esterel, les îlots de terrains anciens qui forment encore aujour- 
d’hui les noyaux des Pyrénées et des Alpes, etc. Les limites de la 
Mésogée au nord et au sud étaient également discontinues et celle-ci 
S’ouvrait plus ou moins largement sur les mers boréales et australes. 
Il en est résulté des extensions locales des dépôts caractéristiques 
de cette zone, mais qui affectent surtout la faune ammonitique. On 
peut citer dans cet ordre d'idées l’extension de la faune vracon- 
nienne des deux côtés de l'Amérique du Sud, dans la région des 
Andes et sur les côtes du Brésil, extension qui se retrouve égale- 
ment sur les côtes occidentales de l’Afrique. 


MM. de Lapparent et Munier-Chalmas présentent quelques 
observations. 


(1) D’après la Marmora, on trouve sur la côte ouest des couches à Hippurites et 
sur la côte orientale des couches à Caprines, probablement analogues à celles de 
Sicile; le Nummulitique à Orthophragmina se retrouve également sur cette même 
côte orientale et se relie à celui du nord-est de la Corse, indiquant la persistance 
de la fosse thyrrénienne, et son prolongemeut très probable jusqu’à la fosse préal- 
pine. 


230 9 Avril 


NOUVELLES OBSERVATIONS 
SUR LA TECTONIQUE DE LA CHAINE DE LA NERTHE 


par M. J. REPELIN. 


(PLANCHE Î|. 


INTRODUCTION. 


Les phénomènes tectoniques de la Basse Provence, dont 
M. Marcel Bertrand a le premier donné les caractères et l’allure 
dans la région classique du Beausset et de la Sainte-Beaume, ont été 
étudiés dans de nombreux et importants mémoires par MM. Zürcher 
et Collot et tout récemment par MM. Fournier et Bresson. Au fur 
et à mesure que les observations se sont multipliées, les explica- 
tions théoriques primitives ont paru insuffisantes pour rendre 
compte de toutes les coupes de détail et de nouvelles idées se sont 
fait jour telles que celle des dômes en champignon, celle de la 
sinuosité extrême des plis et celle de la division presque à l'infini 
des plis anticlinaux et synclinaux, tous ou presque tous caracté- 
risés par de prodigieuses disparitions de couches. Ces idées nou- 
velles ont été en partie vérifiées, elles ont eu le mérite d'appeler de 
nouveau l'attention sur la Provence et de provoquer du maître qui, 
le premier, avait débrouillé la structure générale de la région, de 
nouvelles études qui l’ont conduit à une hypothèse hardie et sédui- 
sante destinée à rendre compte de la plupart des difficultés. Cette 
nouvelle hypothèse elle-même a provoqué d’autres observations, 
d’autres travaux, et le champ paraît encore largement ouvert à la 
discussion ou plutôt aux discussions desquelles, peut-être un jour 
jaillira la lumière définitive. 

Nous avons étudié, dès que les circonstances matérielles nous 
l’ont permis, les divers massifs si complexes des environs de Mar- 
seille, recueillant de nombreuses observations, longtemps inédites, 
et essayant de nous faire une opinion personnelle sur les disloca- 
tions de cette partie de la Provence. Nous avons hésité longtemps à 
entreprendre, en vue d’une publication, l’étude détaillée d’un des 
massifs des environs de Marseille, ne trouvant jamais les observa- 
tions assez sûres, ni assez complètes. C’est sur les conseils de 
M. Marcel Bertrand que nous avons fait, l’année dernière, une étude 


1900 SUR LA TECTONIQUE DE LA CHAÎNE DE LA NERTHE 231 


détaillée et suivie du massif de la Nerthe, c’est-à-dire de la région 
située entre la ligne de chemin de fer, l’étang de Berre et la mer. 

Nous devons remercier ce savant des nombreux conseils qu'il 
nous à donnés et des encouragements de toutes sortes qu il nous a 
prodigués. Grâce aux subventions qu’a bien voulu nous accorder. 
sur sa proposition, M. le Directeur du service de la carte géologique 
de France, nous avons pu terminer assez rapidement ce travail. 

Les observations que nous avons faites modifient d’une manière 
assez notable l’idée que l’on se faisait sur la structure tectonique de 
cette partie des chaînes qui bordent le Bassin de Marseille. Nous 
nous proposons d’exposer avec quelques détails ces observations 
et d’en tirer les conclusions qui nous sembleront raticnnelles au 
point de vue de l'interprétation d'ensemble des phénomènes de 
superposition anormale qui forment, pour ainsi dire, le caractère 
général des plissements provençaux. 

Aperçu géographique. — La région de la Nerthe est déjà suffi- 
samment connue, nous ne la décrirons pas dans le détail. Nous 
voulons seulement appeler l’attention sur les principaux accidents 
géographiques, parce qu’ils aideront à concevoir la constitution 
géologique. 

La partie de la Nerthe qui nous occupe est une sorte de presqu'ile, 
allongée de l’est à l’ouest, que baigne au nord l’étang de Berre et 
celui de Caronte, et que la mer limite au sud et à l’ouest. La partie 
occidentale borde à l’est le golfe de Fos et la limite orientale que 
nous avons adoptée est arbitraire, c’est la ligne de chemin de fer 
de Paris à Marseille, ou plutôt le tunnel où passe la voie ferrée. 

La chaîne nous apparaît, au point de vue géographique, comme 
divisée en deux parties d'importance presque égale mais de consti- 
tution bien différente, séparées par une ligne de dépressions qui, 
partant de la plaine du Rove, se poursuit vers Ensué, le val de 
Ricard, Romaron et, plus à l’ouest, vers le bassin oligocène de Saint- 
Pierre. Cette ligne paraît délimiter, grosso modo, la partie relative- 
ment tranquille de celle qui est la plus disloquée. La zone monta- 
gneuse septentrionale, dont l’altitude est comprise entre 100 mètres 
et 270 m., est bordée au nord par la plaine d’alluvions anciennes et 
modernes qui s'étend aux envirous de Gignac, de Chateauneu-les- 
Martigues et de la Mède. Plus à l’ouest, elle touche directement à 
l'étang de Berre et à l'étang de Caronte, et son altitude, de 260 m. à 
270 m. près du tunnel, n’atteint plus, entre Ponteau et Les Martigues, 
que 120 m. dans les sommets les plus élevés. Le seul accident un peu 
remarquable est la longue dépression qui se montre dans la partie 


238 REPELIN. — NOUVELLES OBSERVATIONS 2 Avril 


médiane, la seule boisée. Elle forme un ruban de terrain cultivé 
traversant presque dans toute sa largeur le bois de Châteauneuf et 
orienté parallèlement au chaînon qui la limite au nord, c’est-à-dire 
S.S:E., N°N.0- 

Le trait saillant de cette petite chaine septentrionale, comme 
d’ailleurs de la dépression médiane et de la chaîne méridionale est 
qu’elle dessine une courbe concave vers le nord, une sorte de V très 
ouvert dont le sommet se trouverait au moulin d’Ensué, point éga- 
lement remarquable au point de vue géologique, comme nous le 
verrons par la suite. C’est en effet entre Ensué et le moulin que se 
fait le changement de direction des chevauchements. 

La chaîne méridionale suit l’allure de la précédente, mais tandis 
que dans la première les chaînons secondaires sont parallèles à la 
direction générale de la chaîne, dans la seconde ils sont, pour la 
plupart, sauf dans la région de la Couronne, très obliques par 
rapport à cette direction. Dans la bande comprise entre le tunnel 
et la route d’Ensué à Carry, leur orientation est commandée par 
des phénomènes tectoniques. Dans le bois de Carry, un grand 
nombre résultent uniquement de la division par érosion d’un pla- 
teau urgonien et enfin, au delà, les phénomènes tectoniques ont 
encore joué le principal rôle directeur sur l'orientation des chaïi- 
nons. Les seuls accidents qui méritent d’attirer l’attention sont les 
dépressions cultivées de la Folie, de Valapoux et de Vallestelloué, 
au milieu des bois de Carry. 


DESCRIPTION SUCCINCTE DES DIVERS TERRAINS DE LA NERTHE. 


Nous examinerons d’abord, au point de vue tectonique, la chaîne 
septentrionale, puis la chaîne méridionale et enfin la zone de dépres- 
sions médianes. 

Mais il importe d’abord de donner quelques détails sur le facies 
des divers étages infracrétacés et jurassiques qui constituent la 
région de la Nerthe. Ces terrains appartiennent au Trias et aux 
divers termes de la série jurassique et de la série crétacée. Le Ter- 
tiaire ne se rencontre que dans la partie occidentale de la chaîne. 

En ce qui concerne les terrains jurassiques nous renvoyons à une 
note précédente publiée dans le Bulletin de la Société (1). 

Quant aux terrains crétacés, nous allons en donner une descrip- 
tion assez succincte. On pourra consulter, pour de plus amples ren- 
seignements, le mémoire de M. Collot (2). 


(1) B. S. G. F., 3° série, t. XXVI, p. 517. 
(2) Les terrains crétacés de la Basse Provence. B. S. G. F., t. XVIII et XIX. 


1900 SUR LA TECTONIQUE DE LA CHAÎNE DE LA NERTHE 239 


Le Valanginien est constitué par des marnes verdâtres argileuses 
supportant une épaisseur assez grande de calcaires en bancs bien 
lités. Ces calcaires sont d’un gris jaunâtre dans la partie occidentale. 
On y trouve un certain nombre de fossiles dout les plus remar- 
quables sont des Nérinées et des Rudistes appartenant sans doute 
au genre Valletia. Ces calcaires passent vers l’ouest, aux environs de 
la Bastide Blanche, à d’autres plus compacts blancs, nom sans ana- 
logie avec ceux de l’Urgonien et plus à l’ouest encore le Valanginien 
n'est plus représenté que par des calcaires en plaquettes, très durs 
et lithographiques (1), dont une partie, peut-être, appartient au 
Berriasien comme le pense M. Fournier. Des calcaires analogues 
mais moins fins sont exploités au sud du Douard (2). 

Le Néocomien proprement dit (Hauterivien) est constitué par des 
calcaires durs et des marnes grises que l’on peut observer au nord 
et au sud du Rove ainsi que dans les dépressions de la Bastide 
Blanche, de Plan Capelan, de Vallestelloué, de Valmejean, etc. 

Les fossiles les plus abondants sont : 

Ostrea Couloni, Terebratula prælonga, Echinospatagqus Ricordeaui, 
elc. 

L’Urgonien montre vers l’ouest un faciès un peu différent de celui 
qu’il présente vers l’est. C'est un calcaire crayeux tyès fossilifère 
d’où les fossiles peuvent être facilement dégagés ; il est analogue à 
celui d’Orgon et de Calissane. Vers l’est, au contraire, c’est un cal- 
caire dur, blanchâtre, cristallin, contenant toujours ou presque 
toujours des sections de Réquiénies. Au nord du Rove et au tunnel 
de la Nerthe, on y observe, à la base, un niveau dolomitique de 30 
à 40 mètres d'épaisseur. Les principaux fossiles sont Requienia 
ammonia, Req. Lonsdalii, Toucasia carinata, Monopleura trilobata, etc. 

Entre l’Aptien et l’Urgonien, s’observe un niveau calcaire très 
constant chargé de rognons, parfois énormes, de silex noirs ou gris 
foncé et contenant Ostrea aquila et Heteraster oblongus très abon- 
dant. M. Collot a donné une coupe de l’Aptien montrant la situation 
de ce précieux horizon, véritable repère stratigraphique, auquel 
nous devons d’avoir pu suivre les failles qui traversent l’Aptien au 
sud de Taxil. Ce niveau doit être rattaché à l’Aptien. Les couches 
que l’on observe au-dessus sont constituées par des calcaires gris 
ou jaunâtres avec Ancyloceras Matheroni, Ammonites fissicostatus, 
Plicatula placunea, surmontés par des marnes bleuâtres à Belemnites 
semicanaliculatus. A l’est de la Mède, l’ensemble est surmonté par 


(1) On a essayé de les exploiter comme pierres lithographiques. 
(2) Coczor. Loc. cit. 


240 REPELIN. — NOUVELLES OBSERVATIONS 2 Avril 


un grès calcaire presque toujours glauconieux (faciès de Fon- 
douille). 

L’Aptien n'existe plus dans la série crétacée au sud des Martigues, 
par suite de la trangression du Cénomanien, comme cela a été dit 
depuis longtemps (1). Il nous semble cependant que les chevauche- 
ments partiels des couches de la série normale ne sont pas absolu- 
ment étrangers à cette disparition, l’Aptien marneux (zone supé- 
rieure de la Bédoule), bien développé au sud de Rebutty, disparaît 
en effetentre l’Aptien calcaire et les grès supérieurs bien avant la 
Mède où commence à apparaître le Cénomanien. De plus, il est 
remarquable que dans cette série régulière des Martigues les hori- 
zons marneux aient tous disparu : marnes hauteriviennes, marnes 
aptiennes, marnes ligériennes et que certains étages, Cénomanien 
et Turonien soient extrêmement réduits en épaisseur. 

L'Aptien se montre sur toute la hordure septentrionale de la 
chaîne, à l’est des Martigues : Vallon de Gueule d’Enfer, la Mède, 
Châteauneuf, Gignac. Dans la chaîne on l’observe aux environs de 
Carry, à Romaron, à Ensué, au Rove, ainsi qu’à la Folie et à Vala- 
poux. On le retrouve au sud de la Bastide Blanche et sur la route de 
Niolon à Mejean. 

Le Gault joue un rôle peu important dans la Nerthe. On l’observe 
seulement dans la tranchée de Rebutty où M. Matheron a signalé 
Belemnites minimus, Acanthoceras latidorsatus, Ac. mamillare, Ae. 
Deluci, Desmoceras Mayorianum, Phylloceras Velledæ, P. Roissyi, 
Inoceramus concentricus. M. Collot à signalé, au sud des maisons du 
Rove, un niveau marneux, schisteux, noirâtre, où il a trouvé Znoc. 
concentricus. Les grès de la Folie et de Valapoux ne sont qu'avec 
doute attribués au Gault. 

Le Cénomanien est constitué par des calcaires blancs ou Jaunâtres 
un peu sableux alternant avec des sables jaunes. On y trouve Ostrea 
columba, Caprina adversa, Caprinella triangularis. On l'observe dans 
la région des Martigues et au sud-est d'Ensué. % 

Le Turonien est composé de calcaires à Biradioliles cornupastoris 
et de grès jaunâtres à faune saumâtre. On y trouve des intercalations 
ligniteuses riches en végétaux. Le Sénonien inférieur est formé par 
les calcaires à Hippurites. 

Le Valdonnien, le Fuvélien et les étages supérieurs jouent un rôle 
insignifiant dans la région disloquée (2). 


(1) B. S. G. F., 1864. 

(2) La description succincte que nous donnons des terrains crétacés n’a aucune 
prétention stratigraphique, elle est destinée seulement à éclairer les questions . 
tectoniques. 


1906 SUR LA TECTONIQUE DE LA CHAÎNE DE LA NERTHE 241 


TRAVAUX ANTÉRIEURS. 


Indépendamment des beaux travaux de M. Marcel Bertrand, un 
certain nombre de mémoires ont fait connaître la chaîne de la Nerthe. 

M. Matheron, le premier, en 1843, avait étudié cette région et un 
grand nombre des résultats obtenus par cet éminent géologue ont 
été consignés dans sa carte géologique des Bouches-du-Rhône. Plus 
tard, en 1864, la Société géologique visita la région des Martigues 
et Reynès fut chargé de rédiger le compte-rendu de cette course (1). 
La même année parut dans le Bulletin de la Société géologique la 
coupe de la Nerthe suivant le tunnel par M. Matheron. 

En 1887, M. Carez qui avait exploré la région pour la carte géolo- 
gique de France (Feuille d'Arles) donna, dans le B.S.G.F.{(2), un 
aperçu extrêmement succinct de la partie occidentale de la chaîne. 
Il considère tous les terrains infracrétacés situés au sud de la dépres- 
sion de Saint-Pierre comme appartenant au Néocomien à cause de 
la présence des marnes néocomiennes en bien des points, et il 
n’admet pas la présence de l’Urgonien signalé par M. Matheron dans 
sa carte géologique des Bouches-du-Rhône. M. Collot, dans son 
important mémoire sur les Terrains crétacés de la Basse-Provence, 
donne de nombreuses indications géologiques et paléontologiques 
sur la portion orientale, enfin M. Fournier à publié un travail spé- 
cial sur la Nerthe et donne, dans diverses publications, de nombreux 
documents pour l'étude tectonique de cette chaîne (3). 

Cette étude tectonique de la Nerthe que nous avons entreprise ne 
peut être séparée de celle de l’Etoile et, de l’avis de tous, les con- 
clusions qui s'appliquent à la Nerthe doivent aussi s'appliquer à 
l'Etoile. On comprendra donc tout de suite l’intérêt de ce travail au 
point de vue de l'existence d’une grande nappe de chevauchement 
dans la Basse-Provence. 

M. Collot a, le premier, attribué à un pli couché les phénomènes 
complexes qui s’observent sur le versant nord de l’Etoile et dans la 
chaîne de la Nerthe. Avant lui M. Matheron avait considéré la 
Nerthe comme un bombement anticlinal. Plus tard, M. Fournier 
s’aperçut que l’étude des coupes détaillées révélait en réalité une 
structure plus complexe et il admit une série d’anticlinaux plus on 


1) B.S. G. F., 2e série, t. XXI, 

2) B.S.G.F., XVI, (3), p. 506. 

3) Feuille des Jeunes Naturalistes, n°° 294, 314, 279, et B.S. G.F,,t, XXVI. 
3° série, et t. XXVII, 3° série, 


( 
( 


> Juillet 1900. — T. XXVIIT. Bull. Soc. Géol. Fr. — 16. 


249 REPELIN. — NOUVELLES OBSERVATIONS 3 Avril 


moins bifurqués et très incomplets par suite d’étirements gigantes- 
ques. Je ne discuterai pas ici la possibilité de la ramification pour 
ainsi dire à l'infini, des plis dans un espace très restreint. Je pense, 
cependant, qu'il sera possible de trouver à la complication des 
coupes des explications plus mécaniquement acceptables. Y a-t-il 
également une limite à la sinuosité des plis qu'invoque souvent 
M. Fournier ? L'étude détaillée seule pourra nous éclairer. Il semble 
toutefois, à priori, qu'il doit y en avoir une. 

Quoi qu’il en soit les difficultés que l’on éprouve à expliquer tous 
les faits par un pli couché ont amené M. Marcel Bertrand (3) à rejeter 
l'hypothèse d’un seul pli principal, avec plissements secondaires. 
pour admettre l’existence de deux grandes nappes de chevauche- 
ment, l’une normale (Masse de l'Etoile et partie sud de la Nerthe), 
l’autre renversée (bande de Mimet). 

Les raisons invoquées par M. Marcel Bertrand sont nombreuses et 
reposent sur des observations multiples et très étendues. Je discu- 
terai, les unes après les autres, celles sur la valeur desquelles l’étude 
de la Nerthe apporte le plus de clarté. L'hypothèse séduisante et 
grandiose de M. M. Bertrand rendrait compte, dans bien des cas, 
des complications des coupes surtout dans la partie orientale de 
l'Etoile. Il y a malheureusement de nombreuses et graves difficultés 
à faire coïncider les observations que nous avons faites avec l’exis- 
tence d’une grande nappe de chevauchement. 

Les difficultés existent dans toute la région. Je les signalerai en 
insistant toutefois, d’une manière spéciale, sur celles qui se présen- 
tent dans la partie occidentale qui fait l’objet principal de cette 
étude. 

Mais il importe d’abord de faire connaître au lecteur la région 
que nous avons étudiée. 


TECTONIQUE 
Bande septentrionale 


Nous avons pris comme point de départ dans notre étude la coupe 
de la Nerthe le long du tunnel. Cette coupe a été donnée déjà par 


(1) B.S. G. F., 3° série, t. XX, et aussi : Terrain jurassique des montagnes qui 
séparent la vallée du Lar de celle de l’'Huveaune. Rec. Sc. Nat. Montpellier, 
1885, coupe IV. 

(2) Feuille des Jeunes Naturalistes, 1895, no 294. 

(3) Annales des Mines, livraison de juillet 1898. — B.S.G.F., t. XXVI, 
3° série, n° 6. — Bulletin des services de la curte géologique, n° 68, t. X. 


1900 SUR LA TECTONIQUE DE LA CHAÎNE DE LA NERTHE 


M. Matheron (1) en 1864, puis par M. Dieula- 
fait et enfin par M. Fournier (2) en 1895. Nous 
l’avons relevée de nouveau avec le plus de 
détails possible, et avec le plus grand soin. 
Elle montre un grand anticlinal faille dans 
l’axe et dont le flanc nord est très incomplet, 
puisque la faille axiale met en contact le Lias 
du flanc sud avec les calcaires portlandiens du 
flanc nord. Un peu à l’ouest, on voit apparaître, 
au sud de l’affleurement liasique, plusieurs 
petites bandes de dolomies du Jurassique supé- 
rieur qui reposent sur les tranches du Lias et 
du Bajocien et qui montrent que la faille de la 
Nerthe est une faille de chevauchement. La 
coupe en ce point est un peu différente de celle 
qui suit le tunnel, nous avons pensé qu’il y 
avait intérêt à indiquer une partie de cette com- 
plication dans notre coupe générale (fig. 1). 
Une coupe détaillée précisera mieux la struc- 
ture de cette partie. Un grand nombre de 
petites failles secondaires ou de plis faillés de 
peu d'importance, mais intéressant à noter, 
accidentent les deux flancs de l’anticlinal. 
Dans l'hypothèse de M. Marcel Bertrand la 
partie située au nord de la grande faille repré- 
sente la nappe renversée, celle qui est au sud, 
la nappe normale, le substratum n’apparaîtrait 
pas. Les difficultés se montrent dès le début. En 
effet les couches situées au nord de la grande 
faille sont bien, il est vrai, légèrement déver- 
sées vers le nord, mais, quand on les suit vers 
l’ouest, elles se relèvent rapidement et le plon- 
gement régulier au nord s’accentue si bien, 
qu'au méridien du Rove, on constate une allure 
très normale avec pendage régulier des couches 
vers l’étang de Berre. Cette disposition se pour- 
suit jusqu'aux Martigues avec quelques acci- 
dents de peu d'importance dans cette série 
très régulière, et, en cette partie, la coupe se 
complète par l’apparition des termes supé- 


par et Alle, = 


ut 


Sat 


Rebutt 


n 


Eryrée N:du tunnel 


Fig, 4. — Coupe de la Nerthe suivant le tunnel. — Echelle : 3/100.000 ; hauteurs doublées. 


ff, b, 6, fa fs, fe, failles. 


(1) MaruEeron. Comptes rendus de la réunion de la Soc. géol. en Provence, 1864. 
(2) Fournier. Feuille des Jeunes Naturalistes, no 29%, 1895. 


244 REPELIN. — NOUVELLES OBSERVATIONS 2 Avril 


rieurs allant au moins jusqu’au poudingue bégudien qui forme la 
plus grande partie des collines qui s'étendent entre l’étang de 
Berre et le rivage de Fos. 

Si les couches situées au nord de la faille de la Nerthe font 
partie d’une nappe renversée, il faut admettre qu’un plissement de 
celte nappe a de nouveau remis les couches en place, en leur 
donnant tout l’aspect d’une série normale. 

Mais avant de discuter plus à fond la possibilité de l’existence de 
la nappe de recouvrement, nous allons exposer les faits tels que 
nous les avons observés et en leur donnant l'interprétation que nous 
croyons conforme aux observations. 

Nous admettrons donc que la coupe de la Nerthe représente bien 
un anticlinal, nous réservant de revenir postérieurement sur la pos- 
sibilité de l'existence de la grande nappe. 

La coupe de M. Matheron montre le flanc nord de l’anticlinal 
constitué par la série infracrétacée reposant sur les dolomies et les 
calcaires blancs du Jurassique supérieur. Trois failles verticales ou 
légèrement obliques superposent en apparence, au sud de Taxil, 
l’Urgonien, ou l’Aptien à silex, à l’Aptien calcaire ; elles se suivent 
plus ou moins vers l’ouest. Les deux plus septentrionales chemi- 
nent dans la bande aptienne presque parallèlement l’une à l’autre, 
jusqu’à la hauteur de la chapelle de Gignac où elles se perdent 
dans les alluvions. Une coupe prise au sud de Taxil montre l’allure 
de ces failles (fig. 2). 


S Logis Neufs 
D 


HD 
2 
WE 


Fig. 2. — Coupe prise au sud de Taxil. 
H, 1, f, Failles. 


L'autre se termine à deux kilomètres environ à l’ouest du tunnel, 
elle se poursuit un peu vers l’est où nous ne l'avons pas suivie. Une 
quatrième parallèle aux deux premières et produisant comme elles 
une simple dénivellation dans l’Aptien, se montre un peu plus au 
nord. Jusqu'au méridien de Gignac les couches de la bande nord 
ne présentent pas d’autre accident que ces failles. Maïs, tandis que 
l’Urgonien se poursuit par une large bande au delà de cette limite, 
l'Hauterivien, le Valanginien et le Jurassique supérieur viennent 
se terminer en biseau au contact d'un petit liseré de Trias qui 
borde au nord la dépression du Rove. Le Valanginien disparaît 


1900 SUR LA TECTONIQUE DE LA CHAÎNE DE LA NERTHE 245 


même par étirement vers l’ouest bien avant d’atteindre cette dépres- 
sion. 

A partir du méridien de Gignac, la bande septentrionale présente 
trois accidents qui jouent un certain rôle dans la topographie. C’est 
d’abord une faille partant des Piélettes et se dirigeant vers le sud- 
ouest. Cette faille qui, vers l’est, met en contact l’Urgonien et 
l’Aptien se prolonge ensuite en produisant une dénivellation dans 
l’Aptien. Plus au sud, une autre faille verticale et à tracé courbe, 
abaisse l’Aptien au pied d’une falaise urgonienne, en donnant nais- 
sance à l’hémicycle rocheux très pittoresque qui domine au sud 
la plaine de Laure (fig. 3). 


SE 
Coude de la Route, 


Fig. 3. — Coupe prise entre le coude de la route au Douard} ‘5 ffÿ4) 
let le hameau des Piélettes.| 


ARS 


F, Faille des Piélettes; fo, f, f”, Failles; o, Grandeïfaille’du Rove. 


Enfin plus au sud une faille oblique à contour légèrement 
sinueux fait chevaucher l’Urgonien sur l’Aptien en donnant nais- 
sance à une dépression aptienne cultivée au sud des coteaux 160 et 
200 de la carte de l’Etat-major 

Au sud de l’affleurement aptien, indiqué par M. Collot sur la carte 
géologique, l'Urgonien forme un bombement et vient s’enfoncer, 
parfois avec la complication d’une faille de contact, sous la bande 
aptienne d’Ensué et de Val-de-Ricard (fig. 4). 


Four à chaur de la 


astide neuve 


Fig. 4. 
F, F’, Failles, 


La faille F oblique légèrement au nord-ouest et vient se perdre 
dans l’Urgonien au sud de Châteauneuf. L’anticlinal urgonien se 
poursuit vers l’ouest et s'ouvre largement à Plan-Capelan, en se 
détournant vers le sud, pour montrer l’Hauterivien, puis le Valan- 


19 


46 REPELIN. — NOUVELLES OBSERVATIONS 2 Avril 


ginien, si développé entre l’Escalette et la Folie. Au nord, une 
grande faille, qui prend naissance un peu au nord-ouest de Val-de- 
Ricard, fait chevaucher la série normale de Châteauneuf sur le flanc 
nord de ce bombement. Une coupe nord-sud passant à l’ouest de 
Plan-Capelan montre ces relations (fig. 5). 


= S é >> Campfleury 
TES Ve 
& NE 


Fig. 5. 
f, Faille; Fh, Faille avec brêche de friction; fe, Faille d’étirement. 


Comme on peut le voir dans cette coupe, une petite faille secon- 
daire ramène au jour le Néocomien dans l’Urgonien du flanc nord 
de l’anticlinal. Entre Châteauneuf et la dépression de la Bastide 
Blanche deux failles secondaires très obliques viennent troubler 
momentanément l’ordre régulier de superposition des couches (fig.6). 


Chiteaun euf 


TV ê 
>, GR 
>» GT 
Le CU9 


à 
7] 
2Q 


7, 


Fig. 6. 
Fb, f, f, Failles. 


Un peu plus à l’ouest, au méridien de la Mède, la série est régu- 
lière depuis l’Aptien, au nord, jusqu’au Valanginien, au sud, et ce 
dernier butte par faille contre l’Urgonien qui borde au sud la 
dépression de la Bastide Blanche. Cette faille F, très importante est 
à peu près parallèle à la dépression et passe à peu de distance du 
point coté 168. Plus à l’ouest encore la coupe se complète par l’appa- 
rition des termes supérieurs Cénomanien, Turonien, Sénonien, 
dans les environs des Martigues. Une certaine complication se 
montre dans cette série entre les deux sommets 120 au sud des 
Martigues. Une faille a enfoui au milieu de l’Urgonien un lambeau 
de calcaire à Hippurites (1). 

Au nord-est de Saint-Julien, un synclinal aptien se creuse dans 


(4) Ce lambeau a été indiqué par M. Carez sur la carte géologique au 1/80 000, 
Feuille d’Arles. 


N. 


SET 


1900 SUR LA TECTONIQUE DE LA CHAÎNE DE LA NERTHE 247 


l’Urgonien au nord du bombement de Plan-Capelan, mais il dispa- 
raît presque aussitôt sous les calcaires sannoïisiens du bassin de 
Saint-Pierre. Les affleurements de la série régulière se poursuivent 
vers l’ouest où ils constituent, presque à eux seuls, la bande mon- 
tagneuse septentrionale. Un de ces affleurements mérite d’attirer un 
moment notre attention, c’est le Néocomien. Les bancs durs de la 
partie supérieure forment, sous l’Urgonien, une longue ligne 
d’escarpements accompagnée, sur tout son parcours, par une 
étroite dépression occupée par les marnes hauteriviennes fossili- 
fères. Cette dépression marneuse débute un peu au nord de Val de 
Ricard et s’allonge, comme les autres affleurements, presque de 
l’est à l’ouest à peu près parallèlement à ce que nous avous appelé 
la grande faille F;,. Un peu au-delà des Valletons, les marnes haute- 
riviennes disparaissent par étirement, les calcaires seuls poursui- 
vent leur route vers les Ventrons, c’est ce qui, sans doute, avait 
déterminé M. Carez à marquer sur la carte une faille, orientée nord- 
sud, qui, en réalité n’existe pas. Entre les Ventrons et la cote 133, 
la bande néocomienne se montre encore, mais elle disparaît assez 
rapidement au-delà du coude aigu que fait la route, près de Chay- 
lans. 

A l’est des Valletons, un lambeau gréseux, que nous avions pris 
d’abord pour du Crétacé supérieur, mais qui est en réalité miocène, 
se montre au milieu de la dépression hauterivienne (fig. 8). Les 
bancs marno-calcaires paraissent dérangés à son contact et indi- 
quent un accident, une faille sans doute, à la faveur de laquelle ce 
lambeau «à été enfoui et préservé des érosions. Il y a une grande ana- 
logie entre ce lambeau et celui qui a été signalé par M. Fournier 
dans le ravin de Siou-bianc. La coupe de Siou-blanc est la suivante 
(fig. 7), nous la mettons en regard de l’autre. 


Fig. 8. 
f, Faille. f, F, Failles. 


Il est impossible, à Siou-blanc, de voir la stratification de la 
molasse et de dire si elle n’est pas pincée dans une faille entre le 
Valanginien calcaire et les marnes valanginiennes. Il est à remar- 
quer qu’en admettant, comme M. Fournier, qu’elle s’est déposée 


248 REPELIN. — NOUVELLES OBSERVATIONS 2 Avril 
dans un ravin déjà creusé à l’époque helvétienne, on admet par 
cela même que les vallées de la chaîne de la Nerthe ont été creusées, 
antérieurement à l’Helvétien et que les époques pliocène et quater- 
naire ont trouvé le travail de dégradation presque achevé, ce qui 
paraît un peu étrange. Il faut ajouter qu'il y a un poudingue 
associé à cette mollasse et que ce poudingue ne contient que des 
blocs de roches étrangères au massif et pas un débris de calcaires 
jurassiques ou crétacés. 

La grande faille F, qui, au sud de la Bastide Blanche, faisait 
butter le Valanginien de la série normale contre l'Urgonien de Plan- 
Capelan, vient passer un peu au nord du moulin de Saint-Julien et 
met en contact, au sud des Valletons, les marnes hauteriviennes 
avec l’'Urgonien et, plus loin, entre les Ventrons et les Chaylans, les 
calcaires de l’Hauterivien supérieur avec la bande urgonienne qui 
borde, au nord, tout le bassin de Saint-Pierre et de Saint-Julien. 
La coupe entre Martigues et la Chapelle Saint-Pierre est la suivante : 


Les Ventrons 


m, Mollasse helvétienne ; F», Faille. 


Un peu plus à l’ouest une coupe nord-sud f{fig. 10) passe par le 
lambeau sénonien signalé par M. Carez. 


DR TT 
L VAN 

Le.urg- 
GR) Calc.hauteriv. 


Fig. 10. 


f, f, Failles ; F», Faille avec brèche de friction. 


Bande méridionale 


Les terrains situés entre la faille de la Nerthe (château) et la mer 
présentent l'allure d’un flanc d’anticlinal. La faille qui les sépare 
du flanc nord est loin d’être une faille verticale car on observe 


- 1900 SUR LA TECTONIQUE DE LA CHAÎNE DE LA NERTHE 249 


en plusieurs points, au voisinage du château des trous dans les 
dolomies chevauchées montrant directement le Lias ou le Bajocien 
et indiquant par IE RE RERNUES 

conséquent une Légende ban 


surface de faille Iptien === Callovien Y7ZZ AN ES LUN 
da inclinée. nn HHHHE Bathonie NS 
Ce fait nous est éco TT Bajo cier QU 


prouvé en Outre pen ot. D — 
par la présence de Fra _ = = 
trois bandes dolo- | 7"-==# #2 
mitiques super- 
posées au Juras- 
sique inférieur du 
flanc sud. C’est ce 
qu’indique la cou- 
pe qui passe par 
la ligne AB de la g 
carte(fig.1let19). [ip és 
lAvrardonclat ist one 
un  chevauche- 
ment de la série 
septentrionale ae 
sur le flanc sud Fig. 41. — Carte on de Cossimond, 
du pli. Le plan de 
faille est formé par une lame mince de Trias supportant une série 
ascendante qui débute par les dolomies kiméridgiennes. Une autre 
bande de dolomie, en contact au nord avec la précédente et en 
concordance de stratification avec le Crétacé de la dépression du 


27 


LE Se ri | 
TES PAS 


sl Heritade 


Callor. 


Fig. 12. — Coupe suivant la ligne AB de la figure 11 ; ©, Faille. 


Rove, butte successivement, par faille, contre les divers termes 
du Jurassique du flanc sud et va rejoindre celle qui, près des 
Bastides, fait partie du bombement régulier des couches entre les 
Bastides et la batterie de la Corbière. Le chevauchement paraît 
donc absolument limité. Quant à l’anticlinal en question, il prend 


250 REPELIN. — NOUVELLES OBSERVATIONS 2 Avril 


naissance dans le flanc sud de l’anticlinal principal et c’est bien 
plutôt une moitié de dôme qu'un anticlinal véritable. 

Ce serait en réalité la terminaison du pli de la Nerthe, concomi- 
tante de l’affaissement du Rove. Une coupe entre la calanque de 
l’Establon et l'extrémité de la plaine du Rove montre en effet qu’un 
synclinal naît vers le Logis-Neuf, à mesure que s’accentue au sud 
des Bastides la structure anticlinale. 

C’est entre ce bombement et la série normale du flanc nord que 
s’est produite la zone affaissée si complexe du Rove (1}. Ce demi 
dôme se complète vers l’ouest par des auréoles de Valanginien, 
d'Hauterivien et d’Urgonien, que recouvrent, vers Méjean, les 
termes supérieurs de la série, Cénomanien, Turonien, Sénonien. 

L’Urgonien offre à sa base un niveau dolomitique qui s’observe 
également au nord du Rove. Au centre de l’auréole dolomitique, un 
lambeau de Valanginien et d’'Hauterivien est en partie enfoui au 
nord et au sud sous les dolomies par suite d’une faille oblique et à 
tracé courbe qui nous a 
paru en relation avec les 
accidents de bordure de la 
plaine du Rove dont nous 
parlerons ultérieurement 
(fig. 13). 

L’auréole urgonienne est 
également traversée parune faille sud-sud-ouest, nord-nord-est, 
qui se poursuit vers le nord-est, bien plus que ne l’indique la carte 
géologique au 1/80.000 (Feuille d'Aix). 

Les termes supérieurs de cette série crétacée s’enfoncent, par suite 
d’une faille oblique qui n’est que le prolongement de la grande 
faille du Rove, sous un grand plateau néocomien et urgonien qui 
occupe une grande partie du bois de Carry et qui vient se relever 
au nord-ouest sur le bombement valanginien de l’Escalette. Mais la 
régularité apparente de ce plateau se trouve démentie par les acci- 
dents complexes de la Folie, de Valapoux, etc. 

Nous examinerons plusloin, avec plus de détails, ces dépressions. 
Il nous suffit de dire, pour le moment, que ce sont des trous 
creusés par les érosions dans le plateau urgonien et montrant un 
substratum plus récent. 

Les diverses auréoles dont nous venons de parler s’accidentent 


HAS LE 
ex N£ale. val. Ke 


(1) M. Collot a donné une coupe d’une partie de cette série régulière prise dans 
le ravin en face du Douard. Terr. crét. de la Basse-Provence. B, S, G. F., tome 18, 
p. 49 et suivantes, 


1900 SUR LA TECTONIQUE DE LA CHAÎNE DE LA NERTHE 251 


toutes, du côté de la mer, par des failles plus ou moins parallèles 
au littoral et en relation avec l’effondrement qui a donné naissance 
au golfe de Marseille. C’est ainsi qu’au nord de Lestaque une pre- 
mière faille sensiblement parallèle au littoral et à la direction géné- 
rale de la chaîne sépare, d’après la carte, les dolomies du calcaire 
sannoisien (1). Nous avons suivi cette faille sur toute sa longueur, 
c’est une faille verticale ou subverticale, mais loin de séparer exacte- 
ment, comme l’indique la carte, les dolomies jurassiques du calcaire 
sannoisien, elle pénètre au contraire dans les dolomies, laissant au 
sud le contact du Jurassique et du Tertiaire, qui se présente sans 
accidents depuis l'usine de Rio-Tinto jusqu’à la batterie de la Cor- 
bière. Sur toute cette longueur on peut voir plaqués contre les 
dolomies, des débris du calcaire à Nystia et des poudingues litto- 
raux tertiaires à galets de Jurassique. 

Un peu plus au sud une autre faille suit un trajet parallèle à 
celui de la première, elle est pour nous moins intéressante car elle 
ne contribue pas à la constitution tectonique de la Nerthe. Nous 
avons essayé toutefois de la suivre vers l’est. Elle ne semble pas se 
poursuivre au delà du Vallon, En tous cas, elle ne limite, pas plus 
que l’autre, les dolomies jurassiques du Tertiaire, Car nous avons 
observé au Vallon un contact normal des dolomies et du calcaire à 
Nystia Duchasteli. La présence en ce point du calcaire sannoisien 
montre également qu’elle ne sert pas davantage à délimiter le San- 
noisien des argiles stampiennes de Saint-Henri. 

Au nombre des accidents qui se montrent au bord de la mer, il 
faut signaler les affleurements très restreints de calcaires jurassi- 
ques qui apparaissent au nord de l’usine de Rio-Tinto et dans les 
deux ravins qui coupent la route entre ce point et le coude de la 
route. Ils appartiennent tous au Séquanien ; nous y avons trouvé 
des fossiles tels que Perisphinctes polyplocus, P. balderus, qui ne lais- 
sent place à aucun doute. Il en est de même de ceux qui se mon- 
trent sous les dolomies dans la calanque de l’Establon (2). 

Ainsi, bien que lesfailles indiquent un effondrement d'ensemble, 
il y a eu un relèvement local des couches au bord de la mer. 

Pius à l’ouest, à la calanque de Figuerolles, le Jurassique supé- 
rieur a chevauché sur le Valanginien qui se montre alors, au bord 
de la mer, dans une situation identique à celle de ces lambeaux 
Jurassiques. La faille de chevauchement vient passer au nord de la 


(1) Voir Carte géologique au 1/80.000, Feuille d’Aix. 
(2) La calanque de l’Establon est celle qui sert de débouché au ravin situé 
immédiatement à l’ouest du grand eoude de la route de Lestaque au Rove, 


252 REPELIN. — NOUVELLES OBSERVATIONS 9 Avril 


zone des lambeaux jurassiques et nous avons pu la suivre jusqu’à 
la route du Rove etau-delà. Sur la route même, à 50 mètres environ 
du restaurant de l’Establon, un rocher calcaire néocomien, isolé 

N. &l dans les dolomies, 
indique le passage de 
ladislocation (fig.1#). 

Le pli anticlinal 
qui passe au nord de 


go” 
Fig. 14. — Coupe prise à l’ouest de la calanque Romaron, et qui 
de l'Establon. s'ouvre largement à 


Fp, Faille avec brêche de friction. Plan-Capelan, où Île 


Valanginien occupe la partie axiale, dévie légèrement vers le sud 
pour continuer ensuite son trajet de l’est à l’ouest dans les collines 
comprises entre la Folie et Saint-Pierre. Cet anticlinal est loin 
d'être régulier, il est déversé, entre l’Escalette et Campfleuri, sur 
le bassin de Saint-Julien, dont les couches oligocènes masquent 
un synclinal aptien dans la profondeur. On voit en eftet, à l’Esca- 
lette, un affleurement très étroit de marnes hauteriviennes qui, 
plongeant sous le Valanginien à l’Escalette même, reprend la situa- 
tion normale dans la direction de Campfleuri pour disparaître par 
étirement entre le Valanginien de Plan Capelan et l’Urgonien de 
Campfleuri. À partir de la coupure où passe la route de Sausset aux 
Martigues, le flanc nord de l’anticlinal se complète par l’appari- 
tion d’une bande urgonienne, tandis que deux failles bordent, au 


nord et au sud la bande néocomienne comme l’indique la coupe 
(fig. 45). 


La présence de l’Urgonien en bordure méridionale à la dépression 
de Saint-Pierre avait été signalée, depuis fort longtemps, par 


S. 
: Cote 85 / NN S Bassin de 


Calc. 
hauteriv? NE CARRÉ RRRNINCN 


Calc.valang. 


Fig. 16. — F, F’, Failles. 


1900 SUR LA TECTONIQUE DE LA CHAÎNE DE LA NERTHE 253 


M. Matheron (1). M. Carez considéra ensuite ces calcaires comme 
faisant partie de la série néocomienne. Ces deux failles se réunis- 
sent er une seule à l’est et à l’ouest, englobant un fuseau de Néoco- 
mien (fig. 16). C’est leur prolongement vers l’ouest qui vient intro- 
duire une complication dans l’anticlinal entre Saint-Pierre et 
Léoures. 


Plus à l’ouest l’anticlinal se ferme et disparaît bientôt sous la mer. 


Zone de dépressions médianes 
BassiN DU ROVE 


Nous avons vu que le flanc nord du grand anticlinal de la Nerthe 
se composait de couches infracrétacées en superposition normale 
sur les calcaires blancs et les dolomies du Jurassique supérieur. 
Ainsi constitué, ce flanc, par suite d’un chevauchement, vient recou- 
vrir directement le Trias de la partie axiale. Les dolomies kimérid- 
giennes qui forment le substratum du bassin du Rove buttent, vers 
l’est, par faille, contre les divers termes de la série jurassique du 
flanc sud. Cette faille, comme nous l’avons dit, se termine un peu 
à l’est des Bastides et les mêmes dolomies viennent alors s’inter- 
caler dans un anticlinal régulier. 

Nous ne pensons pas qu’il y ait, comme l’a admis M. Fournier, 
un anticlinal secondaire entre la Nerthe et le Rove et que l’Oolite 
et le Lias soient pincés dans une cuvette synclinale. Les apparitions 
très limitées de Lias et d’Oolite n’indiquent pas, à notre avis, un 
anticlinal mais des pointements sous les dolomies chevauchées. 

Le mouvement de chevauchement du flanc nord s’accentue dans 
la direction du Rove et du Douar. Une coupe menée entre les Bas- 
tides et le Logis-Neuî 
est donc très difié- 
rente d’une coupe 


Plaine du Rove A 
Les Bastides 


D 
D 
CC 


prise à l’ouest du NE 
 / RTE) d à 
Done (fig. 17 et 18). A SS 
Entre les Bastides 
et l’Héritage se trou- Fig. 17. — Comparer cette coupe à la suivante. 
ve un petit vallon qui 9, Grande faille. 


traverse la route du Rove et se dirige ensuite vers l’ilot néocomien 
qui occupe le centre de l’auréole jurassique. Dans ce vallon M. Mar- 
cel Bertrand m'avait signalé une petite bande aptienne; celte bande 


(1) MATHERON. Carte géologique des Bouches-du-Rhône, 1843. 


254 REPELIN, — NOUVELLES OBSERVATIONS 2 Avril 


sépare les dolomies de la colline 204 (feuille de l’Etat-Major) de 
celles qui, au sud, font partie de l’anticlinal régulier. L’Aptien de 
l’'Héritage appartient à la zone supérieure, dite faciès de Fondouille, 
il en a les fossiles. On le voit nettement plonger au sud sous les 

dolomies de la 


colline 204comme 

_ Plaine du. Rove Pr l'indique la cou- 
NS DO co ESe 

ane SSS né AE Il semble donc 

que l’on doive rat- 

Fig. 18. — , Grande faille de chevauchement ; tacher ce lam- 


e, Plan d’étirement. Mio 
beau dolomitique 


aux dolomies du flanc nord, c’est-à-dire que l’on aurait là un lam- 
beau de recouvrement provenant du flanc nord. Nous ne voyons 
pas d’autre explication possible. Ainsi le bassin du Rove ne nous 
apparaît pas comme un véritable synelinal enfoui mais comme une 
portion affaissée le long d’une grande faille de chevauchement », 
el recouverte par les dolomies du flanc nord. Ces dolomies ont été 
ensuite démantelées par les érosions et il n’en reste plus aujour- 
d’hui que des lambeaux. 

Au Douard les dolomies jurassiques du flanc nord ont disparu 
par étirement et le Néocomien recouvre directement le Trias. Plus 
loin encore c’est l’Urgonien qui, à l’ouest du Douard, est directement 
en contact avec le Trias. Enfin un peu plus à l’ouest, au moulin de 
la Cride, le Trias se montre entre deux bandes aptiennes. Une coupe 
nord-sud en ce point 
montre la succession 
ci-contre (fig. 19). 

La bande aptienne 
IE Ee supérieure fait par- 

A IS tie de la masse che- 
vauchée tandis que 
l’autre fait partie du 
substratum. Nous verrons plus loin la confirmation de ce fait dans 
la coupe du moulin d'Ensué. 

M. Collot a donné dans son mémoire sur le Crétacé de la Basse- 
Provence une coupe de Gignac à Port-Mejean. Les superpositions 
anormales y sont expliquées par des failles verticales, ce qui ne 
nous paraît pas conforme aux observations que nous avons faites. 

Comme l’a fait remarquer M. Fournier, l’Aptien du Rove paraît se 
relier à celui du bassin d’Ensué par une petite bande de quelques 


M de La Crid: 


Fig. 19. — F, Faille. +, Grande faille. 


n149 


1900 SUR LA TECTONIQUE DE LA CHAÎNE DE LA NERTHE 255 


mètres à peine qui chemine parallèlement à la route à partir du 
moulin de la Cride jusqu’à celui d’Ensué. Mais, entre cet Aptien et 
l’Urgonien du flanc nord, nous n’avons trouvé que des traces de 
Trias, l’Aptien est presque vertical et se trouve comprimé entre 
l’Urgonien du flanc nord et celui qui, au Médecin, termine l’auréole 
de la série régulière du sud. Ce qu’il y a de remarquable, c’est 
que dans le bassin d’Ensué il n’y a plus d’accident au nord de la 
dépression et qu’un lambeau triasique, situé au sud de l’affleure- 
ment aptien, près du moulin 
d’Ensué, sépare cet affleure- 
ment de l’auréole urgonienne 
régulière (fig. 20). 

La situation de ce lambeau 
indique la continuation du 


à : Fig. 20. — », Grande faille de chevauche- 
meme mouvement qui, le ment du Rove : F, Faille secondaire ; 


long de la plaine du Rove, fait e, plan d’étirement. 

buter successivement, contre 

le liseré triasique, d’abord les dolomies jurassiques, puis le Néoco- 
mien et enfin l’Aptien au sommet de la montée d’'Ensué. 

Ainsi il y a une différence essentielle entre le bassin du Rove et 
celui d'Ensué, c’est que le Trias dans le bassin du Rove se trouve 
au nord de l’Aptien, tandis qu'il est au sud à l’extrémité orientale du 
bassin d’Ensué. La grande faille du Rove ne trouble pas l’allure des 
couches aptiennes d’Ensué. Elle traverse en écharpe le synclinal et 
vient ensuite cheminer vers le sud-ouest jusqu'à la mer entre La 
Redonne et la chapelle du Rouet. Dans cette partie encore, le che- 
vauchement a lieu du nord-ouest au sud-est. Malgré la continuité 
apparente du bassin du Rove et de celui d'Ensué, celui du Rove 
forme bien une unité à part. 


BASSIN D'ENSUÉ ET DE VAL DE RIiCARD 


Dans sa partie orientale le bassin d’Ensué se présente comme un 
synclinal assez régulier (fig. 21), 
mais en allant vers l’ouest ce 
synclinal s'effondre danssa partie 
méridionale et l’Urgonien, par 
suite de cet affaissement, che- 
vauche sur l’Aptien suivant un Fig. 21 
grand plan de faille o’ (fig. 22). 

A l’ouest du Val de Ricard le chevauchement est très accusé et l’on 


25 RÉPELIN. — NOUVELLES OBSERVATIONS 9 Avril 


N) 


observe un lambeau d’Urgonien superposé à l’Aptien. Nous avons 
suivi la bande aptienne vers l’ouest bien plus loin qu’elle n’est indi- 
quée sur la carte géologique et-c’est dans une course faite avec 


Fig. 22. — Coupe prise un peu à l’ouest de l’église d'Ensué. 
F, vw’, Faïlles. 


M. Marcel Bertrand que nous avons observé la bifurcation vers 
l’ouest de la bande aptienne. En coupe les relations des couches se 
présentent de la manière suivante (fig. 23). ; 


Fig. 23. 
#’, Grande faille de chevauchement (Intersection de la surface de chevauchement 
et du plan de coupe). 


BASSIN DE ROMARON 


Cette dépression est en continuité avec celle du Val de Ricard. Le 
tracé actuel des affleurements sur la carte ne permet pas de doute 
à cet égard. Si l’Aptien n'apparaît pas d’une manière continue entre 
le bassin de Romaron et celui de Val de Ricard c’est que le chevau- 
chement de la masse urgonienne forme voute complète au-dessus 
de la bande aptienne qui passe en tunnel. Nous avons pu également 
suivre l’Aptien de Romaron vers l’ouest bien plus loin que ne 
l’indique la carte, et si la faille de chevauchement d’Ensué et de 
Romaron suit la même sinuosité que l’anticlinal de Plan Capelan, 
ce qui est bien vraisemblable, il ne paraît guère douteux que l’acci- 
dent de Vailestelloué ne soit la suite de celui de Romaron. 


BASsINS DE LA FOLIE, DE VALAPOUX ET DE VALLESTELLOUÉ 


Ainsi, tandis que dans le bassin du Rove le chevauchement s’est 
produit du nord au sud ou plutôt du nord-ouest au sud-est, dans les 
bassins d'Ensué, du Val de Ricard et de Romaron nous constatons 


1900 SUR LA TECTONIQUE DE LA CHAÎNE DE LA NERTHE 257 


au contraire un Chevauchement de la partie méridionale, C'est 
encore ce que nous allons observer, avec une plus grande accentua- 
tion, dans les bassins de Valapoux, de Vallestelloué et de la Folie. 

La cuvette de Valapoux nous 
montre, eneftet, une nappe urgo- 
nienne chevauchée sur un subs- 
tratum d’Aptien supérieur (fig. 
24) et le ravin de Vallestelloué 
situé plus au nord présente une Fig. 2%. — o’, Faille. 
coupe très nette indiquant, pour : 
ainsi dire, la limite vers le nord de la nappe chevauchée de Vala- 
poux (fig. 25). 

Elle nous montre, par l'orientation du front de cette masse, 
qu’elle doit être en continuité avec celle de Romaron. Ce qui nous 
est prouvé en- 
core par un N. S. 
petit lambeau KK 
urgonien situé Na : 
à mi-route en- \Urg AP APE SP Gate 
tre Vallestel- Fig. 25. — +’, Faille. 
loué et Roma- 
ron, au milieu de la bande néocomienne et jalonnant pour ainsi 
dire la partie extrême de la masse charriée. 

Le bassin de la Folie est de tous le plus complexe et le plus inté- 
ressant. Le substratum y est plus complet et la nappe chevauchée 
extrêmement nette. On voit, en effet, apparaître sous une voûte 
d’Urgonien, les grès glauconieux et les marnes du Gault ?, et le 
Sénonien. 

La coupe le long de la route est la suivante (fig. 26). 


S. Plaine 


Fig. 26. — f, o’, Failles. 


Un peu plus à l’est elle est encore plus nette. Cette coupe difière 
sensiblement de celle de M. Fournier pour qui, il n’y a dans cette 
région que des failles verticales. La présence d’une nappe chevau- 
chée d'une grande étendue nous semble incontestable. 

Il est à remarquer que le chevauchement peu accusé encore 
à Ensué, au Val-de-Ricard et à Romaron s’accentue vers l’ouest à 


20 Juillet 1900. — T. XXVIII. Bull. Soc. Géol. Fr. — 17 


258 REPELIN. — NOUVELLES OBSERVATIONS 2 Avril 


partir du méridien de Plan-Capelan, dans la région de Valapoux et 
de la Folie. C’est aussi dans cette direction que l’anticlinal de Plan- 
Capelan subit une déviation brusque vers le sud, sous l'influence de 
la même action orogénique, sans doute, qui a donné naissance, à 
peu de distance de là, au début de la dépression de Saint-Julien. 

Vers l’ouest les dépôts helvétiens masquent en partie les affleure- 
ments crétacés et par suite les accidents géologiques. 

Malgré cela nous avons pu retrouver sous l’Helvétien de La Cou- 
ronne une réapparition de la nappe de chevauchement (1). 

Voici en eflet la coupe que l’on peut observer au nord de La 
Couronne (fig. 27). 


Helvi ter 
= ETAT ÉTÉ Em 
c — 2 — 
ES TR 
ù AN Crétacé supérieur 


Fig. 27. — vw’, Faille. 


Cette coupe est d'autant plus curieuse que non loiu de là, entre 
Carro et La Couronne, il n’y a plus trace de la nappe et la coupe est 
la suivante (fig. 28) : 

Je dois dire toutefois 


Carro 


La Couronne 


$. N. que la surface horizon- 


tale de contact est abso- 
lument plane et comme 
polie par des érosions 
ou par des phénomènes 
mécaniques. 


DISCUSSION DE L’HYPOTHÈSE D'UNE NAPPE DE CHEVAUCHEMENT 
COMPRENANT LA NERTHE ET L'ETOILE 


Ainsi, comme nous venons de l’exposer, les faits d’observation 
nous paraissent explicables dans cette région sans l’intervention 
d’une nappe de chevauchement de grande étendue. Nous recon- 
naissons que des coupes prises en certains points, tels que la partie 


(1) Dans une course récente nous avons trouvé, non loin de la route, entre 
Sausset et la Couronne, une autre réapparition du substratum. Ce sont des grès 
analogues à ceux de la Folie et du Sénonien qui se montrent près des maisons des 
Aubrais au milieu des couches infracrétacées, 


1900 SUR LA TECTONIQUE DE LA CHAÎNE DE LA NERTHE 259 


orientale du bassin de la Folie et le bassin de Valapoux, sont, de 
prime abord, favorables à cette hypothèse, ce sont de véritables 
trous dans une nappe chevauchée montrant le substratum. Mais la 
coupe le long de la route de la Folie, bien plus complexe, a une 
signification bien différente à notre avis. Elle nous montre une 
dissymétrie très grande entre les couches du nord et celles du sud 
du bassin. Au nord, le Valanginien paraît s’enfoncer sous les 
couches du Sénonien et du Gault de la Folie et le chevauchement 
est net, seulement dans la partie méridionale. À Valapoux, il y a, 
il est vrai, chevauchement au nord et au sud, autant que les cul- 
tures permettent d’en juger, et nous sommes bien là en présence 
d’un trou dans une nappe chevauchée, mais la coupure du ravin de 
Vallestelloué, situé au nord de Valapoux, nous offre une coupe 
d'une grande nelteté montrant le chevauchement de la partie méri- 
dionale et indiquant, comme nous l’avons dit. la limite au nord de 
la nappe chevauchée. Il y à d’ailleurs un argument qui nous paraît 
avoir une grande force : supposons vraie l'hypothèse de la grande 
nappe en ce qui concerne la Folie et Valapoux ; le plateau urgonien 
de Carry est en recouvrement; cet Urgonien repose partout norma- 
lement sur le Néocomien, il ferait donc partie de la nappe normale; 
mais, d’autre part, il est en continuité avec celui de Saint-Julien 
et, par suite, avec celui de la série des Martigues qui, elle, devrait 
être renversée. Il y a donc contradiction entre ces deux supposi- 
tions, l’une d’elles est donc inexacte. 

Les difficultés que nous avons éprouvées à faire coïncider les 
coupes du massif de la Nerthe avec l'hypothèse d’une grande nappe 
de chevauchement, nous ont amené à examiner les principaux 
arguments invoqués en sa faveur. Nous reconnaissons qu'ils ont 
une grande valeur surtout en ce qui concerne la partie occidentale 
de l’Etoile, et nous étions prêts à les accepter si les difficultés 
n'avaient pas été telles dans la région occidentale. Mais les consé- 
quences qu’entraîne cette manière de voir pour la Nerthe et le Cré- 
tacé des Martigues nous y ont fait renoncer. 

I. — La situation de la brèche bégudienne est de première impor- 
tance. Est-elle en anticlinal ou en synclinal ? Il serait difficile de se 
prononcer en l’absence de charnières visibles. Mais ici encore les 
conséquences ont entrainé notre opinion. Si la brèche était un 
pointement du substratum, l’Aptien de Taxil ferait partie de la masse 
charriée, celui de Gignac également, puisqu'il est la continuation 
vers l’ouest de la même bande et, par suite, celui de Gueule d’Enfer 
et des Martigues, et nous retombons sur cette conséquence difficile 


260 REPELIN. — NOUVELLES OBSERVATIONS 9 Avril 


à admettre que la série normale des Martigues est une série ren- 
versée, revenue à l’état normal par plissement et second renverse- 
ment. D'ailleurs il ne faut pas oublier que la coupe de la tranchée 
de Rebutty, donnée par M. Matheron, montre la brèche en syncli- 
nal et que les relations visibles à la surface sont aussi conformes à 
cette manière de voir. De plus, comme M. Marcel Bertrand l’a dit 
lui-même, M. Vasseur qui a fait une étude approfondie de la brèche 
a constaté qu'elle renferme souvent les éléments des roches avec 
lesquelles elle est en contact. Je dois ajouter qu’il paraît bien 
étrange qu’un pointement du substratum se réduise, toujours et 
partout, à un affleurement de brèche, mais cela n’est pas un argu- 
ment bien important. 

IT. — L’Aptien dit de Fondouille ne fait pas partie seulement des 
couches renversées. Vers Gignac et plus à l'ouest il est normale- 
ment superposé à la série aptienne calcaire. D'ailleurs, à Rebutty 
même, il est intercalé entre l’Aptien marneux et le Gault et il est 
inséparable de l’Aptien marneux. 

Il y a plus, si l'Aptien à faciès de Fondouille faisait partie d’une 
nappe renversée, si, en d’autres termes, il était réellement d’origine 
exotique, sa présence au Rove entrainerait ce fait que les couches 
du bassin du Rove devraient leur apparence normale à un plisse- 
ment avec renversement de couches déjà renversées. Aucune autre 
observation dans la région du Rove ne semble justifier cette manière 
de voir. Il ne paraît pas impossible que des couches renversées 
soient plissées postérieurement, il faut bien l’admettre pour cer- 
taines coupes de la région de Simiane, mais ici l'allure des coupes 
et le tracé des affleurements sur la carte ne sont pas favorables à 
cette interprétation. 

IT. — La partie axiale du pli ne montre pas de charnière et 
M. M. Bertrand fait valoir cet argument en faveur de l’hypothèse des 
grandes nappes de chevauchement. Il est incontestable que ce fait, 
bien que négatif, a une importance, mais celte absence de charnières 
visibles ne pourrait-elle pas être due à ce que le flanc normal du 
pli a cheminé par chevauchement au-dessus du flanc renversé, si 
bien que, non seulement le flanc renversé est parfois incomplet, ou 
manque, mais le flanc normal lui-même a perdu par étirement, 
sous l'influence de ce charriage, une bonne partie de ses termes 
inférieurs. 

Nous nous demandons également si les faits observés dans la 
bande de Mimet (1), plissements secondaires dans des couches 


(1) Voir la note de M. Marcel Bertrand. 


261 


SUR LA TECTONIQUE DE LA CHAÎNE DE LA NERTHE 


1900 


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262 REPELIN. — NOUVELLES OBSERVATIONS 2 Avril 


renversées, ne peuvent pas s'être produits dans le flanc renversé 
d’un anticlinal, en supposant que les couches de ce flanc aient 
chevauché les unes sur les autres d’une quantité suffisante et que 
de plus ce flanc renversé ait été plissé après le mouvement principal. 

Si, comme le pense M. M. Bertrand, le Trias de Saint-Germain 
est en recouvrement sur l’Aptien, ce que nous croyons aussi, le 
fait ne peut-il s'expliquer en admettant que l’axe du pli soit plus 
méridional, qu’il soit représenté par le liseré triasique situé au sud 
de Saint-Germain, comme j’en avais eu l’idée depuis fort longtemps. 

IV. — Le relèvement jusqu’à la verticale des couches du Crétacé 
supérieur, entre La Malle et le Pas-des-Lanciers, ne semble-t-il pas 
un peu extraordinaire dans le cas d’un charriage de l'Etoile sur Île 
bassin crétacé fluvio-lacustre et n’est-il pas au contraire très naturel 
dans l’hypothèse d’un pli enraciné. 

V. — En ce qui concerne le Valanginien de Figuerolle il est 
impossible d'y voir un pointement de substratum d’une nappe 
charriée. Il est en effet en continuité avec celui de l’auréole valan- 
ginienne régulière. / 

Un mot encore au sujet de la discordance par transgression du 
poudingue bégudien. Il nous semble qu’elle peut être admise sans 
contradiction avec les faits observés puisque la transgression a eu 
lieu avant le mouvement de déversement du pli et que ce poudingue 
a ensuite pris part au mouvement général et, probablement, aussi 
aux plissements secondaires. : 

Ainsi nous ne pensons pas qu'il soit nécessaire d’avoir recours à 
l'hypothèse d’une grande nappe de chevauchement pour expliquer 
les coupes très complexes que l’on observe dans la Nerthe et dans 
l'Etoile. Nous pensons aussi qu’il y a les plus grandes difficultés 
à faire coïncider les coupes avec cette hypothèse et nous espérons 
que notre travail, consciencieux et sans parti pris, contribuera à 
modifier l’opinion de notre savant maître M. Marcel Bertrand. 

Toutes les singularités que l’on rencontre, en relevant des coupes 
détaillées dans la partie orientale de la chaîne qui borde, au nord, 
le golfe de Marseille, nous paraissent explicables par le chevauche- 
ment de la partie de la chaîne située au nord-ouest d’une grande 
faille, sur la partie située au sud-est. Cette grande faille de chevau- 
chement +, dont le contour est parfois sinueux dans le détail, est à 
peu près orientée du nord-est au sud-ouest. 

Elle fait apparaître, au nord de la plaine du Rove,au moulin dela 
Cride et jusqu’à la descente d’'Ensué, un liseré triasique qui jalonne 
admirablement son trajet. 5 


1900 SUR LA TECTONIQUE DE LA CHAÎNE DE LA NERTHE 263 


Quant aux phénomènes anormaux de la Folie, de Valapoux, de 
Vallestelloué, de Romaron et d’Ensué, ils me paraissent tous pou- 
voir s'expliquer par le chevauchement vers le nord de la bande 
infracrétacée située au sud de ces dépressions, suivant une ligne 
courbe passant au nord du bassin de Val de Ricard, de Romaron, 
de Vallestelloué et de la Folie, et se poursuivant sans doute jusqu’au 
nord de la Couronne. 

Au point de vue général, je suis arrivé aux conclusions suivantes : 

10 I1 m'a paru nécessaire de recourir à la notion de chevauchements 
sans plis dans des séries plus ou moins régulières et non à des 
bifurcations de plis, dont le mécanisme, par suite de la multipli- 
cité des couches étirées qu’il faut invoquer, était d’ailleurs très 
difficile à concevoir : Exemple, le bassin de la Folie avec les bifur- 
cations de Vallestelloué et de Valapoux. 

20 Ces chevauchements peuvent se produire non seulement dans 
le sens perpendiculaire à l’orientation des divers affleurements, ce 
qui est le cas général, mais encore dans un sens oblique. Deux 
compartiments, séparés l’un de l’autre par une faille presque hori- 
zontale et à trace très oblique par rapport à l'orientation générale 
des couches, peuvent chevaucher l’un sur l’autre, suivant cette 
fracture, par suite d’un mouvement d’ensemble qui n’altère que 
faiblement l’allure générale des couches dans chacun de ces com- 
partiments. 

C’est ce qui a eu lieu le Ilong de la grande faille qui traverse 
obliquement le massif, depuis les environs du Logis-Neuf jusqu’au- 
près de la chapelle du Rouet. 

3° Une autre conclusion intéressante se dégage aussi de cette 
étude, c’est que les failles verticales paraissent être surtout l’apa- 
nage des parties qui ont subi le moins les efforts orogéniques 
(failles de Gignac), partout ailleurs on ne trouve plus que des failles 
de chevauchement. 

On peut de même vérifier en certains points qu'une faille verti- 
cale est souvent le point de départ d’une faille de chevauchement 
(faille des Ventrons) (voir carte tectonique, fig. 29). 

4° Les chevauchements ont eu lieu dans cette région, aussi bien 
du sud au nord que du nord au sud. Il y en a même qui se mani- 
festent dans des directions nord-ouest, sud-est, ou dans d’autres 
directions très obliques par rapport à une ligne nord-sud. La règle 
suivant laquelle les plis sont couchés vers le nord en Provence, 
paraît donc avoir, en dehors du massif de Sainte-Victoire, un certain 
nombre d’exceptions. 


264% de he : 2 Avril 


OBSERVATIONS SUR LA NOTE DE M. REPELIN 


par M. Marcel BERTRAND. 


M. Repelin a bien voulu, avant de les publier, me communiquer 
sa note, sa carte et ses coupes. J'avais d’ailleurs eu l’occasion de 
voir avec lui une partie de la région; je suis heureux de rendre 
hommage au soin et à la persévérance qu’il à apportés dans ces 
études difficiles, de pouvoir, pour beaucoup de points, me porter 
garant de l’exactitude de ses observations et d’en signaler l’impor- 
tance. 

Je ne puis, à mon grand regret, souscrire de même aux conclu- 
sions de M. Repelin ; sans discuter à fond la question en litige, je 
me contenterai d’indiquer ici les contradictions que me semble 
impliquer la solution proposée par M. Repelin. 

J'avais dit que les affleurements de Crétacé supérieur de la Folie 
et de Valapoux, enfouis au milieu des plateaux de Crétacé inférieur, 
sous lesquels ils plongent de toute part, nous faisaient connaître 
avec évidence le substratum de ces plateaux, que par conséquent 
ces plateaux, reposant sur des terrains plus récents qu'eux, 
devraient être considérés comme formés par une nappe charriée. 

M. Repelin a trouvé plusieurs autres affleurements de Crétacé 
supérieur, qui s’alignent d’une manière bien remarquable entre la 
Couronne et le Rove: il a montré que tous ces affleurements étaient 
recouverts en effet par des terrains plus anciens; mais il croit que 
ces superpositions anormales peuvent s'expliquer par le déverse- 
ment d’un seul des deux bords, l’autre bord étant formé par une 
faille à peu près verticale. A l’ouest ainsi, jusqu’à Ensué, tous les 
déversements auraient lieu vers le nord et seulement vers le nord ; 
à l’est d'Ensué au contraire, tous les déversements auraient lieu 
vers le sud et seulement vers le sud. 

Cette manière de voir n’est pas en contradiction avec le fait, 
bien certain à l’est de la route de la Folie et à Valapoux, que le 
Crétacé inférieur plonge au nord et au sud sous les terrains de bor- 
dure ; il suffit, en effet, d'admettre qu’en ces points la faille nord 
ne coïncide pas avec le bord de l’affleurement crétacé, qu’elle passe 
un peu plus loin au nord et met là en contact les terrains de recou- 
vrement venant du sud avec les terrains en place qui formaient au 


4900 OBSERVATIONS SUR LA NOTE DE M. REPELIN 265 


nord le substratum du Crétacé supérieur. Dans l’hypothèse, le 
Crétacé supérieur n'existe qu’au sud de la faille, mais il n’y à aucune 
raison pour qu'aux points où il existe, il ne soit pas resté recouvert 
jusqu’au bout par les terrains plusanciens, que le pli couché venant 
du sud lui a superposés. 

En principe donc, l'hypothèse est admissible et mérite d’être 
discutée, mais il faut alors se souvenir que la faille, hypothétique 
ou non, est une faille continue sur tout le bord des petits bassins 
crétacés, puisqu'elle doit mettre en contact une région nord où le 
Crétacé supérieur a été dénudé, et une région sud où le Crétacé 
supérieur ne disparaît que sous des terrains qui le surmontent, 
c’est-à-dire une région sud où existe partout le Crétacé supérieur 
(ou au moins l’Aptien). Si en outre on remarque que partout où 
l’on peut, comme à la Folie et à Valapoux, relever une coupe un 
peu complète de ces couches supérieures, elles sont renversées, il 
faut encore, pour compléter la coupe du pli couché, supposer en 
dessous l'existence des mêmes terrains dans l’ordre normal; et par 
conséquent la faille invoquée a une amplitude considérable, mettant 
partout en contact le Néocomien et l'Urgonien du substratum au 
nord avec le Néocomien ou l’Urgonien du flanc supérieur du pli 
couché. M. Repelin, dans les notes qu'il m’a communiquées, disait 
que les deux plateaux du nord et du sud sont en continuité 
évidente ; je ne sais s’il a maintenu cette assertion, mais cette pré- 
tendue continuité serait incompatible avec l'hypothèse de cette 
faille, puisque la partie nord du plateau serait en place, et la partie 
sud charriée ou au moins superposée à des termes plus récents. 

On voit que, jusqu'ici, je ne conteste ni ne discute l'hypothèse de 
M. Repelin; j'essaie seulement d’en montrer les conséquences 
directes et indiscutables. | 

Or, si l'on jette maintenant un coup d'œil sur la carte de 
M. Repelin, et qu’on veuille bien y rétablir, par un trait ou par la 
pensée, la continuitænécessaire de la faille, on voit que dans la région 
nord une ligne à peu près nord-sud marque la limite du Néocomien 
et de l’Urgonien. Dans la région sud, qui est indépendante, quoique 
formée des mêmes terrains, puisqu'elle a été amenée en contact par 
plissement et par faille, il n’y a aucune raison pour que le Néoco- 
mien et l’Urgonien soient limités de la même manière. Et pourtant 
on voit cette limite se continuer en ligne droite, sans déviation ni 
dérangement, d’un côté à l’autre de la faille, dans la partie en place 
ou dans la partie déplacée. C’est une preuve de la continuité et de 
l'identité de structure des plateaux nord et sud; mais en même 


266 M. BERTRAND 9 Avril 


temps, c'est la preuve que la faille n'existe pas. S’il n'y a pas de 
discontinuité entre les deux plateaux, formés des mêmes terrains, 
et si les terrains de l’un, du plateau sud, sont superposés au Crétacé 
supérieur, les terrains de l’autre, du plateau nord, le sont égale- 
ment. 

La partie orientale amène des remarques analogues. Je n’insiste 
pas sur ce point que, s’il y a des déversements vers le nord ou vers 
le sud, il est un peu étrange que les premiers cessent précisément 
au point où commencent les seconds. Je veux seulement examiner 
en elles-mêmes les coupes du Rove. 

Au nord, l’Aptien tantôt s'enfonce nettement sous le Trias, tantôt 
semble être vertical ou même s’incliner au sud ; malgré cette sorte 
d'oscillation autour d’une position moyenne et verticale, M. Repelin 
conclut avec raison qu'il y a chevauchement de la bordure nord, 
et il en voit la preuve dans l’existence du lambeau de dolomies 
jurassiques de l’Héritage qui, près de la bordure sud du bassin, est 
manifestement superposé à l’Aptien. Au sud de ce lambeau, lAptien 
forme une petite bande entre deux massifs de dolomies, reposant 
en apparence normale sur celles du sud, s’enfonçant sous celles du 
nord. Mais, si on suit la petite bande aptienne vers l’ouest, on la 
voit se coïncer, et les deux massifs de dolomies se rejoignent, sans 
aucune trace de séparation apparente. M. Repelin suppose qu'il 
existe entre les deux une faille courbe, qu’il a tracée en pointillée. 
Je n’ai rien vu sur le terrain qui puisse justifier cette hypothèse, 
Les deux masses de dolomies n’en font qu’une, et si l’une est super- 
posée au Crétacé, l’autre doit l'être également. 

Il y a d’ailleurs un autre argument indirect à faire valoir : la 
superposition de l’Aptien sur les dolomies du sud, à l’Héritage, ne 
peut qu’en apparence être une superposition normale ; si l’on suit 
la limite vers l’est, on voit s’intercaler l’Urgonien et le Néocomien, 
d’abord très réduits: ces deux terrains d’ailleurs existent dans tout 
le voisinage avec un grand développement, aussi bien au nord qu’au 
sud, à l’est qu’à l’ouest. Ils manquent donc à l’Héritage par suppres- 
sion mécanique; quelle que soit la nature de cette faille, il y a cer- 
tainement faille entre les dolomies et l’Aptien qui leur parait régu- 
lièrement superposé. Or une. faille parallèle aux bancs dans une 
série normale non charriée, est un fait au moins exceptionnel, et 
dont la raison serait difficile à concevoir. Si au contraire l’Aptien 
forme un pli couché renversé vers le sud. la suppression sur le flanc 
renversé d’une partie des termes intermédiaires est un fait tout 
naturel. La coupe seule de l'Héritage, à mes yeux, rend au moins 


1900 OBSERVATIONS SUR LA NOTE DE M. REPELIN 267 


très vraisemblable qu’au moment du plissement, l’Aptien formait 
le substratum des dolomies, et le coïncement de l’Aptien entre les 
deux massifs de dolomies, dont l’un lui est superposé, change 
presque cette vraisemblance en certitude. En tout cas, pour con- 
clure autrement, il faut introduire une faille, pour l’existence de 
laquelle l'observation ne fournit pas le moindre indice. 

La continuité des deux massifs de dolomies entraine la superpo- 
sition à l’Aptien de tout Je massif au sud jusqu’à la mer. Je crois 
que les coupes et la carte de M, Repelin permettraient, par un 
raisonnement analogue, de tirer la même conclusion des affleure- 
ments dolomitiques qu’il a reconnus et séparés à l’est du bassin ; 
mais je me contente ici de ces indications. 

Les nouveaux contours de M. Repelin montrent, il est vrai, que 
le raccordement de détail de l'Etoile et de la Nerthe ne se fait pas 
sans difficulté. Pour discuter la question, il faudrait que la partie 
comprimée entre Septèmes et la Nerthe eût été étudiée partout avec 
la même précision. J’ai vu avec M. Vasseur la coupe de la route de 
l’Assassin, et j'en ai rapporté la conviction que, malgré les appa- 
rences, elle se raccorde bien avec celle de Septèmes et de l'Etoile, 
telle que je l’ai donnée; mais c’est entre cette route et le tunnel de 
la Nerthe que j'aurais besoin de données plus certaines. Je repren- 
drai cette question, mais dès maintenant je n’hésite pas à conclure : 
le travail de M. Repelin, avec les nouveaux éléments qu’il apporte, 
confirme d’une manière à peu près définitive la conclusion à 
laquelle m'avait mené la seule étude de la Folie et de Valapoux (en 
y comprenant l’Aptien) : les plateaux de la Nerthe sont entièrement 
superposés au Crétacé supérieur, et font par conséquent partie d'une 
nappe de charriage, qui est la même que celle de l'Etoile, : 


268 2 Avril 


OBSERVATIONS SUR LA GÉOLOGIE DES ALPES-MARITIMES 
(FEUILLE DE NICE SUD-OUEST) 


par M. A. GUÉBHARD. 


L'auteur présente la réduction au 1/80.000, qu’il a dessinée pour 
le Service de la Carte géologique détaillée de France, des levers, 
presque tous au 1/10.000, qu'il effectue depuis de longues années, 
sur plans cadastraux, pour le seul quart de feuille de Nice S.-0. 

L'apparence de parallélisme et l'aspect de courbes ordinaires de niveau 
que prennent les contours géologiques, malgré leur indépendance, 
parfois presque paradoxale, des véritables courbes de niveau topo- 
graphiques, tiennent à la stratification primitive, régulièrement 
feuilletée, du substratum jurassique de la région, formé, depuis le 
Bajocien, d’assises sensiblement égales et parallèles entre elles, 
de sorte qu'après le jeu des plissements, fractures et érosions, les 
affleurements doivent, si on les a tous distingués, comme est arrivé 
à le faire l’auteur (1), donner le même dessin que les tranches des 
feuillets d’un cahier de papier, pliés, chiffonnés ou déchirés tous 
ensemble ; ou encore quelque chose d’analogue, dans les parties 
les plus régulières, aux veines d’une planche de bois, avec tous 
les accidents nodaux. 

D'où cette double loi, que: 1° Tout contour de cette catégorie ne 
peut se terminer que sur lui-même, ou sur une ligne de disconti- 
nuité (ou de transgression) ; 2 L’axe cartographique du pli, ou 
intersection de la surface axiale avec le plan de la carte, doit 
recouper orthogonalement les contours en des points de maximum 
de courbure et former le lieu géométrique des sommets principaux 
des courbes d’affleurement. 

Telles sont les formules qu'avec une évidence de plus en plus 
frappante, en dehors de tout préjugé théorique, a peu à peu imposé 
aux tracés la simple traduction graphique consciencieuse d’obser- 
vations de plus en plus serrées. Et il en résulte, par réciprocité, 
une grande facilité, pour l’œil, à reconstituer, sur la carte, la 


(1) Du-moins partout où la généralisation du faciès dolomitique ne rend plus 
impossible les distinctions basées sur l’aspect minéralogique ou la présence des 
fossiles. 


1900 OBSERVATIONS SUR LA GÉOLOGIE DES ALPES-MARITIMES 269 


ligne axiale (synclinale, de préférence, comme la mieux conservée), 
qui a servi légitimement de guide au dessinateur sur le papier, 
comme au prospecteur sur le terrain. 

Or, on est alors saisi d’un contraste marqué entre les différentes 
parties de la feuille. Tandis que toute la bordure supérieure montre, 
au nord de la rivière du Loup, les larges ondulations des plis du 
mont Cheiron s’allongeant de l'E. à l’O. avec un parallélisme par- 
fait; tandis que, dans l’angle sud-ouest, les régions de Mons et de 
Saint-Vallier, précédemment étudiées par l’auteur (1), montrent, au 
milieu de leurs complications, une prédominance marquée des 
recoupements orthogonaux et des formations de centres secondaires 
de plissements étoilés ; on voit, dans tout l’angle sud-est, cette ten- 
dance à l’homocentricité devenir la règle, et former, en particulier, 
une étoile complète de plis autour du point singulier que marque 
le pittoresque accident orographique du Saut du Loup. 

Aux quatre grands plis des hauts plateaux de la rive droite du 
Loup, que l’auteur avait déjà vus antérieurement (2) converger là 
avec celui de la dépression de Cipières, il faut en ajouter mainte- 
nant jusqu’à quinze, bien comptés, pour la rive gauche, dont la 
moitié compensent par leur nombre, à travers le plateau de Saint- 
Barnabé, leur faible relief. Il en résulte, à cause de la profonde 
érosion anticlinale de la rivière, qui rend souvent visible sur la crête 
de ce côté le débouché convergent de cette multitude d’encoches 
synclinales, un aspect tout à fait curieux de la carte, et l’explica- 
tion naturelle de toutes les singularités topographiques de ces lieux 
tourmentés. 

Parmi tous les rayons qui, de ce centre d'irradiation stellaire, 
s’en vont couvrir le plan dans tous les azimuts, il en est un, qui 
descend au delà des limites de la feuille, presque rectiligne, à 24 
kilomètres au sud-est, toujours jalonné par des lambeaux tertiaires 
au milieu du Jurassique ancien, jusqu’au Cap d'Antibes. Il est 
recoupé, perpendiculairement, à la hauteur du coude que fait vers 
l’est le cours nord-sud du Loup, par un couple serré de plis voisins 
et presque parallèles qui, partis eux-mêmes d’un centre secondaire 
situé à Saint-Raphaël-de-Vence, longent, en se dirigeant vers le 
sud-ouest, le pied des grands abrupts jusqu’à Grasse. 

Du croisement de cette ligne de plissement avec la précédente, 
résultent quatre angles droits dont les deux inférieurs sont occupés 

(4) A. F. A. S., XXII, 489, pl. VIL et VIII (1894), et Bull. Soc. ét. de Dra- 
guignan, XX, 225, pl. I et II (1896). 

(2) B.S. G. F., (3), XXVI, 104 (1898). 


270 A. GUÉBHARD. — SUR LA GÉOLOGIE DES ALPES-MARITIMES © Avril 


chacun par un faisceau bien caractérisé de plis en « éventail plan», 

ou « patte d’oie » (pour éviter toute confusion de termes), mais avec 
une disposition absolument inverse : l’un étalé au sud, vers les 
plaines de Grasse, en divergeant du sommet même de l’angle ; 
l’autre ouvert au nord, vers les bassins miocène de Vence et pliocène 
de La Colle, émanant du centre même du grand épanchement de 
labradorite, entre Biot et Villeneuve-Loubet. Des plis de ce dernier 
faisceau, plusieurs se recourbent pour converger encore aux envi- 
rons de La Sine, à l’ouest de Vence. En bien d’autres places de la 
carte, comme je l’ai fait remarquer pour la Collette de Clars, à 
l’ouest d’Escragnolles, se retrouve cette tendance des plis vers des 
centres communs. Et si, commeil est plus que probable, ce régime 
doit se répéter fréquemment en dehors de la région étudiée, il 
semble que cette notion, une fois admise, doive pouvoir contri- 
buer souvent à rapprocher de la matérialité des faits, en les simpli- 
fiant, soit les tracés, soit les interprétations. | 


1900 271 


_ SUR L’EXISTENCE DU NIVEAU DE CARADOC 
DANS LES HAUTES-CORBIÈRES (MASSIF DE MOUTHOUMET) 


par M. BRESSON. 


Les travaux de MM. d’Archiac (1), Noguës (2), Viguier (3) et 
Roussel (4) ont depuis longtemps fait connaître la composition et la 
succession des terrains anciens du massif de Mouthoumet. Ces 
auteurs y ont signalé en particulier les schistes noirs et calcaires 
gothlandiens à Orthocèfès au dessous desquels affleure, surtout 
vers l’est du massif, une puissante série de schistes satinés, terreux 
(So des coupes de M. Viguier, S2 de celles de M. Roussel). Ces schistes 
satinés, accompagnés parfois de lits de quartzites, ont été rapportés, 
par les auteurs précités, à l'Ordovicien, par raison stratigraphique, 
en l’absence complète de fossiles. 

Dans une course faite à Vignevielle, sur la feuille de Quillan, nous 
avons trouvé, entre Vignevielle et le moulin de Lagarde, vers la 
partie supérieure de cette formation schisteuse et au-dessous des 
schistes carburés, des couches riches en Orthis à grosses côtes, 
parmi lesquels figure Orthis Actoniæ Sow. 

Le niveau de Caradoc est donc représenté dansles Hautes Corbier és 
comme dans la Montagne Noire, les Pyrénées et la province de 
Barcelone. Il a d’ailleurs été signalé, comme on sait, à proximité des 
Corbières, sur la feuille de Prades, dans le massif du Canigou, par 
M. Roussel (5). 


(1) Mém. Soc. Géol. Fr'., 2° Sér., t. VI, no 2, 1859. 
(2) Act. Soc. Lin. Bordeaux, t. XXXI, 1858. 

(3) B. S. G. F., 3° Sér., t. XI, 1883. 

(4) B. C. G. F.,t. V, n° 35, 1893-94. 

(5) B. C. G. F., t. VIII, ne 52, 1896-97. 


Séance du 23 Avril 1900 


PRÉSIDENCE DE M. A. DE LAPPARENT, PRÉSIDENT 


M. L. Gentil, Secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la 
précédente séance. La rédaction de ce procès-verbal est adoptée. 


Le Président annonce la perte que la Société vient de faire en la 
personne de M. À. Milne-Edwards, inscrit sur nos listes depuis 
quarante ans. Il rappelle les premières publications paléontolo- 
giques de cet éminent savant, bientôt suivies par ses classiques 
études sur les Oiseaux fossiles. Les nombreuses occupations qui 
absorbaient l’activité scientifique de M. Milne-Edwards ne lui 
permettaient plus depuis longtemps d'assister à nos séances. Mais 
la Société ne saurait oublier le constant intérêt que le Directeur du 
Muséum portait aux études géologiques, et sa mort vraiment pré- 
maturée causera ici des regrets d’autant plus vifs, que son souvenir 
était inséparable de celui d’un des plus vénérables et des plus sym- 
pathiques parmi nos fondateurs, M. Desnoyers, son beau-père, que 
nous eûmes encore le plaisir de saluer au fauteuil de la présidence 
lors de la célébration du cinquantenaire de la Société. 


Avant de quitter le chapitre des deuils, le Président se fait un 
devoir d’exprimer, au nom de tous ses collègues, les sentiments 
dont ils sont animés, en présence des coups si douloureux qui, 
depuis notre dernière séance, ont frappé M. Marcel Bertrand. La 
Société géologique est une véritable famille, où rien ne peut être 
indifférent de ce qui affecte nos collègues, surtout ceux qui, comme 
M. Bertrand, ont si efficacement contribué à l’éclat de nos séances 
et au charme de nos réunions. Il est donc juste que d'ici parte un 
chaleureux écho de la profonde sympathie que tous éprouvent à son 
endroit. 


Le Président annonce deux présentations. 


Le Secrétaire signale parmi les dons reçus récemment : 

Les Mollusques éocéniques de la Loire-Inférieure, par M. Cossmann 
(Bull. Soc. Sc. Nat. de l’Ouest, t. Il, 1), 5 pl.; Plusieurs fascicules 
du Bulletin du Muséum d'Histoire Naturelle renfermant : Une étude 


SÉANCE DU 23 AVRIL 1900 DS 


sur les marais tourbeux aux époques primaires, par M. B. Renault ; 
Des descriptions d’ossements de Lémuriens disparus, par M. G. Gran- 
didier, etc. Les notes suivantes des C.-R. de l’Ac. des Sc. : 
M. Grand’Eury : 1° Sur les Calamariées debout et enracinées du terrain 
houiller ; 2° Sur les Fougères fossiles enracinées du terrain houiller ; 
30 Sur les Stigmaria ; M. Munier-Chalmas : Sur les plissements du 
Pays de Bray ; M. Zeiller : Sur une Selaginellée du terrain houiller de 
Blanzy. 


M. Pervinquière, Secrétaire, signale parmi les ouvrages reçus de 
l'étranger : 

3 fascicules des Memoirs of the Geological Survey of England : 
The geology of Beljord, Holy Island, and the Farne Islands (Nor- 
thumberland) ; The country around Newport ; The geology of the 
country around Dorchester.— Le 24e et dernier rapport annuel de The 
geological and natural history Survey of Minnesota (1895-1898). — 
Un article de M. Osborn: The geological and faunal relations of 
Europe and America, during the tertiary period, and the theory of the 
successive invasions of the african fauna, « Science » du 43 avril. 


M. de Lapparent présente, de la part des auteurs, MM. Mar- 
chand, directeur de l'Observatoire du Pie du Midi, et L.-A. 
Fabre, inspecteur des forêts, un travail inséré au Compte-rendu 
du Congrès des Sociétés savantes en 1899, et relatif aur érosions 
torrentielles sur les plateaux des Hautes-Pyrénées. 

M. de Lapparent appelle l’attention sur l’importance de cette 
étude, où les conditions de l’activité des torrents ont été analysées 
avec beaucoup de sagacité. L'influence de la nature et de la pente 
du terrain, celle de l’état de sa surface, celle de la direction des 
vents humides, y sont mises en pleine lumière. Les auteurs expli- 
quent comment ces facteurs déterminent l’orientation des vallées, 
la dissymétrie de leurs versants, la déviation progressive des 
affluents, enfin l’évolution du réseau hydrographique, sur tous ces 
plateaux où les alluvions fluvio-glaciaires étaient venues recouvrir 
un fonds de terrains tertiaires argileux, et où le déboisement a 
rendu l’action torrentielle plus intense. 


M. M. Boule a l’honneur d'offrir à la Société géologique, de la 
part du Comité d'administration du fonds Nansen, le pre- 
mier volume de la publication consacrée aux résultats scientifiques 
de la mémorable expédition du Fram. 

Ce premier volume, dont Nansen a écrit la préface, comprend 


25 Juillet 1900. — T. XXVIII. Bull. Soc. Géol. Fr. — 18 


274 SÉANCE DU 23 AVRIL 1900 


cinq mémoires : le premier est une description du Fram. Le second 
est une étude sur la géologie et la paléontologie du cap Flora (terre 
François-Joseph), par le D'J.-F. Pompecky et Fridtjof Nansen. Cette 
région est constituée par une succession de coulées basaltiques 
reposant sur des assises jurassiques baignées par la mer. Nansen a 
rencontré des empreintes de plantes dans les couches sédimentaires 
intercalées dans les basaltes et Nathorst attribue ces végétaux au 
Jurassique supérieur ou au Crétacé inférieur. Les éruptions volcani- 
ques remonteraient donc ici au Secondaire. Cette conclusion a été 
combattue par des géologues anglais, pour qui les basaltes seraient 
intrusifs. 

Les fossiles jurassiques comprennent 26 espèces bien détermina- 
bles qui appartiennent aux couches comprises entre le Bajocien et 
le Callovien supérieur. Jamais le Jurassique n'avait été rencontré à 
une latitude aussi septentrionale. 

Les autres mémoires sont purement zoologiques. 


M. J. Bergeron offre à la Société, de la part de M. R. Fourtau, 
les brochures suivantes : Notes sur le paléolithique en Egypte. — 
Note sur les sables pliocènes des environs des pyramides de Ghizeh. — 
Les phosphates de chaux en Egypte. — Les environs des pyramides de 
Ghizeh. — Notes pour servir à l’étude des échinides fossiles d'Egypte. 
— Notes sur les Echinides fossiles de l'Egypte. 

M. J. Bergeron attire l’attention de la Société sur la dernière de 
ces publications qui renferme une étude fort intéressante de notre 
confrère M. Victor Gauthier sur des Oursins crétacés et tertiaires ; 
quatre planches sur lesquelles sont représentées dix-huit espèces 
nouvelles accompagnent ce travail. Il félicite M. R. Fourtau de l’ar- 
deur avec laquelle il s’est mis à l'étude de la géologie de l’Egypte et 
des résultats qu'il a déjà obtenus. 


M. E. de Martonne offre à la Société, au nom de M. Munteanu 
Murgoci et au sien, une note intitulée : Sondage et analyse des 
boues du lac Gälcescu (Karpates méridionales). Le lac Gälcescu est le 
premier lac de haute montagne des Karpates méridionales qui ait 
fait l'objet de semblables recherches. Cette note a paru dans les 
C.-R. de l’Académie des Sciences. 


1900 275 


CONTRIBUTIONS 
A L'ÉTUDE DE LA PERIODE GLACIAIRE 
DANS LES KARPATES MÉRIDIONALES, 


par M. E. de MARTONNE. 


SOMMAIRE 


I. — Historique de la question. Difficultés. Pas de carte. Indécision sur la valeur 
probante des diverses traces glaciaires. Nécessité d’une étude détaillée d’une région 
caractéristique. Le Massif du Paringu, esquisse géologique. Les traces glaciaires 
ne peuvent se trouver que dans les cirques. Levé de Gäuri et Gälcescu et des cir- 
ques voisins. 

II. — Etude des traces glaciaires du Paringu. — A. Rochesmoutonnées. Leurs 
position, on ne peut les expliquer que par l’action glaciaire. — B. Stries. Pas de 
galets striés. Rareté des stries bien conservées sur la roche en place. Trois points 
certains. Raisons de la mauvaise conservation des stries. — C. Moraines. Moraine 
signalées par Lehmann, Mrazec, etc. Le scepticisme de Inkey n’est pas sans rai- 
son. Pas de moraine de fond. Fausses apparences de moraine de surface. Les 
éboulis de nevé. Seul moyen de distinguer les moraines des éboulis, étude pétro- 
graphique. La moraine du Gäuri, la moraine de Cärbunele. Pourquoi les moraines 
bien conservées sont-elles si rares ? La terrasse de Baraken. Hypothèse de M. 
Mrazec sur les terrasses de Bumbesti. — D. Lacs. Abondance des lacs dans le 
Paringu. Tous ne sont pas d’origine glaciaire. Criterium de l’origine glaciaire des 
lacs. Situation des lacs. — E. Topographie des Cirques. Théorie de l’origine gla- 
ciaire des cirques; ses adversaires, cause des dissentiments : absence de défini- 
tion du cirque. Origine du mot, ses équivalents populaires. Définition {opogra- 
phique du Cirque, distinction des formes voisines : bassin de réception torrentiel, 
cratère, doline. L’érosion subaérienne ne peut former de cirque. Objections à la 
théorie de la formation du cirque par l’érosion glaciaire. Formation du cirque 
par l’action combinée de l'érosion glaciaire, de la décomposition des roches et de 
l’érosion subaérienne. Analyse du processus. Loi des ruptures de pente. Impor- 
tance de l’érosion glaciaire. La glaciation générale tend à faire disparaître le 
cirque. La disparition du glacier amène la destruction du cirque. Double conclu- 
sion géologique et morphologique. 

III. — Questions générales. Étude rapide. 4° Extension de la glacialion dans 
les Karpates méridionales. Chaque individualité orographique est un: centre de 
glaciation. Le Paringu, morphologie des cirques, contraste des versants N. et S. 
Le Retiezat. Surian. Cindrelu. Steffleste. Sarco. Boeresco et massifs voisins. Les 
Fogarash. Caractères des cirques de la région des sources de l’Argesh. Le Bucegiu. 
Autres massifs dont la glaciation est probable. — 20 Y a-t il eu plusieurs 
périodes glaciaires. Arguments prouvant deux périodes glaciaires dans le Paringu. 
Moraines de Gäuri et Cärbunele. Terrasse de Cärbunele. Nécessité d'admettre une . 
période de glaciers de vallée suivie d’une période d’érosion puis d’une période de 
glaciers de cirques. Faits analogues dans les Fogarash. Age des deux périodes 


276 DE MARTONNE. — CONTRIBUTIONS À L'ÉTUDE 23 Avril 


glaciaires. Rapports avec les mouvements récents. — 3° Limite des neiges 
éternelles. Distinction entre la limite supérieure et la limite inférieure. Première 
période glaciaire, limite supérieure, 1850 m.; limite inférieure, 1650 m. Deuxième 
période, limite supérieure, 2150 m.; limite inférieure, 1900 m. Epoque actuelle, limite 
inférieure, 2400 m.; limite supérieure, 2800 m. Comparaison avec la Tatra et le 
Riladagh. 


I 


Il y a vingtans que le géographe allemand Lehmann signalait des 
traces de la période glaciaire dans les Karpates méridionales (1). 
Depuis ce temps la question a été plus d’une fois reprise et a fait 
l’objet de discussions assez vives, sans qu’il semble qu’on soit 
encore arrivé à une solution définitive. Les traces glaciaires décou- 
vertes par Lehmann consistaient en stries, moraines, cirques avec 
lacs et roches moutonnées. Ces arguments ne parurent pas con- 
vaincants aux géologues hongrois Primics et Inkey, qui ont étudié 
l’un la géologie des Monts de Fogarash, l’autre celle de tout l’arc 
karpatique à l’ouest du Défilé de la Tour Rouge. Primics déclare 
avoir vainement cherché des traces glaciaires (2). Inkey après avoir 
fait la même déclaration (3) revient plus longuement sur la question 
à la suite d’une réponse de Lehmann (4) qui multiplie ses indica- 
tions en les étendant à toutes les Alpes Transylvaines. Il insiste 
avec raison sur la prudence avec laquelle il faut aborder des ques- 
tions aussi délicates, sur la difficulté qu’il y a à distinguer les 
moraines sans galets striés des éboulis de montagne et conclut que, 
si la glaciation des Karpates méridionales est probable, il n’y en a 
encore aucune preuve certaine (5). Cette opinion paraît encore être 
restée jusqu’à ces derniers temps celle de tous les spécialistes qui 
ne connaissent pas les Alpes de Transylvanie (6). 


(1) P. LenManN. Beobachtungen über Tektonik und Gletscherspuren in Foga- 
rascher Hochgebirge. Zeitschr. D. Geol. Gesellsch., 1881. 

(2) G. Primics. Die Geologischen Verhältnisse der Fogarascher Alpen und des 
benachbarten rumänischen Gebirges. Mitteil. aus d. Jahrb. d. k. Ungar. Geol. 
Anstalt, 1884, VI, p. 284-315. 

(3) BELA von Inxey. Geotektonische Skizze der Westlichen Halfte des ungarisch 
rumänischen Grenzgebirges. Fôldtany Kozlôny, 1884, XIV, p. 116-121. 

(4) Die Sûdkarpathen zwischen Retiezat und Kônigstein. Zeëitschr. d. Ges. fur 
Erdkunde. Berlin, 1885. Plus tard Lehmann étendit ses observations au Rodna- 
gebirge : Das ehemalige Gletscher des Lalathales. Peterm. Mitteil., 1891, p. 98-99. 

(5) B. v. Inxey. Die Transsylvanischen Alpen vom Rotenturmpass bis zum 
Eisernen Thor. Mathematische und naturwissenschaftliche Berichte aus Un- 
garn, 1891, IX, p. 41 sq. 

(6) Lorsqu'on songe à quelle époque ont été publiées les premières observations 
de Lehmann, au moment où de tous côtés on signalaït des traces glaciaires 


4900 DE LA PÉRIODE GLACIAIRE DANS LES KARPATES MÉRIDIONALES 277 


Pourtant, depuis quatre ou cinq ans, on à vu se ranimer l'intérêt 
pour ces recherches, et plusieurs géologues roumains et hongrois 
ont réédité les affirmations de Lehmann en les appuyant sur des 
faits nouveaux comme MM. Mrazec (1) et Munteanu Murgoci (2) ou 
même en les étendant à des régions où Lehmann n'avait pas cru 
trouver de traces glaciaires comme MM. Popovici-Hatzeg (3) et 
Schafarzik (4). En même temps, des massifs montagneux voisins 
comme le Riladagh, déjà considérés comme soumis à la glacia- 
tion (5), ont été l’objet d’une étude détaillée et ont révélé des traces 
glaciaires certaines (6). 

Le Riladagh n’est que de 3 à 400 mètres plus élevé que les hauts 
sommets des Alpes de Transylvanie, et il est situé beaucoup plus 
au sud. Il serait bien invraisemblable que les Karpates méridio- 
nales n’aient pas été soumises à une glaciation qui s’étendait en 
même temps sur le Riesengebirge (7), la Tatra (8) et la Cerna- 
hora (9). 


souvent même en des lieux où il est impossible de concevoir l’existence d’anciens 
glaciers, on comprendra que des esprits scrupuleux aient été portés naturelle- 
ment à ne les accepter que sous toutes réserves. Lehmann et Inkey représentent 
deux types d'esprit scientifique, l’un peut-être un peu audacieux, l’autre peut- 
être trop prudent. Quand deux esprits aussi différents s'occupent d’une question 
délicate et encore insuffisamment approfondie il est nécessaire qu'ils arrivent à 
des conclusions diamétralement opposées. Il faut ajouter que Primics et Inkey 
(du moins lorsqu'il publia son premier travail) ne semblent pas avoir connu les 
glaciers alpins. 

(4) L. Mrazec. Sur l’existence d’anciens glaciers sur le versant sud des Karpates 
méridionales. Bull. Soc. des Sc. de Bucarest, Nov. 1898 (cf. Nov. 1897, p. 466), 
note reproduite avec quelques additions dans Bull. Soc. Ingenerilor si Indus- 
triasilor de Mine, 1899, ILE, n°2. — V. aussi: Quelques remarques sur le cours 
des Rivières en Valachie, extr. Ann. du Musée de Géol. de Bucarest, 1898, spécia- 
lement p. 14-18. 

(2) G. Munreanu MurGoci. Les Serpentines d'Urde Muntin et Gäuri. Ann. du 
Musée de Géol. de Bucarest, 1898, spécialement p. 68. 

(3) Communication à la Soc. des Sc. de Bucarest. Séance du 2/14 Nov. 1898. 

(4) Die Geologischen Verhältnisse der Umgebung von Borlova und Pojana Môrul. 
Jahresber. d. K. Ungar. Geol. Anstalt, 1899, p. 120 sq., spécialement p. 152-156. 

(5) Pencx. Mensch und Eiszeit. Archiv. für Anthropologie, 1884, XV, p. 211. 
Karte des Eiszeitlichen Schneegrenze. cf. Geographische Wirkung der Eiszeit 
Verh. IV. D. Geographentages z. München, 1884. 

(6) Cuuic. Das Rilagebirge und seine ehemalige Vergletscherung. Zeitschr. d. 
Ges. für Erdkunde z. Berlin, 1898, XXXIIL, p. 201-253. 

(7) Parrscu. Die Vergletscherung des Riesengebirges zur Eiszeit (Forschungen 
z. D. Landes und Volkhskunde, 189%. 

(8) Parrscn. Die Gletscher der Vorzeit in den Karpathen. 

(9) E. Tierze. Ueber das Vorkommen von Eiszeitspuren in den Ostkarpathen. 
Verhandl. k. k. Geolog. Reichsanstalt, 1878, p. 142-146, et Beiträge zur Geologie 


278 DE MARTONNE. — CONTRIBUTIONS A L'ÉTUDE 23 Avril 


Cette glaciation vraisemblable peut-elle être considérée comme 
démontrée? — C’est à quoi il est plus difficile de répondre. Aucun 
travail d’ensemble ne permet de se renseigner là-dessus. Il n’existe, 
à part le mémoire de Lehmann déjà cité, que de courtes notes ou des 
fragments d’articles. 

Nul n’a songé encore à étudier pour elle-même cette question, 
qui est des plus délicate; car si les Karpates ont subi une glacia- 
tion, elle n’a certainement pas approché de celle des Alpes, en 
sorte que les traces en ont dû être déjà en grande partie effacées 
par l’érosion subaérienne. On manque d’ailleurs pour des études 
aussi minutieuses de base cartographique, la carte topographique 
de ïa Roumanie n’ayant point encore paru pour la Valachie (1) et 
les cartes autrichiennes étant insuffisantes tant à cause de l'échelle 
(1/75.000) que de l’indifférence des topographes pour la haute mon- 
tagne. Or il semble bien que les considérations topographiques 
doivent précisément jouer un grand rôle dans les questions gla- 
ciaires en général et spécialement dans les Karpates (2). 

Il faut aussi reconnaître combien on est en somme peu fixé sur 
le degré de valeur probante des diverses traces glaciaires, roches 
moutonnées, stries, moraines, cirques, etc. Lorsqu'on étudie des 
régions soumises à une glaciation intense l’inconvénient n’est pas 
grand, car toutes ces marques du passage des glaciers doivent se 
retrouver nécessairement. Il n’en est pas de même lorsqu'on étudie 
des massifs qui, comme les Karpates méridionales, ne dépassaient 
probablement que de quelques centaines de mètres la limite des 
neiges éternelles au moment de la période glaciaire et ne peuvent 
par conséquent avoir eu que des glaciers locaux. Il est très vraisem- 
blable que dans ces conditions les divers genres de traces glaciaires 


von Galizien, id., 1880, p. 681, spécialement p. 690-698 (réponse à Hugo Zapalowiez, 
Geologische Skizze des 0. Theiles der Pokutisch Marmaroscher Grenz Karpathen, 
ibid., p. 361 sq., spécialement p. 582-587). — Cf. Th. Posewirz. Umgebung der Tur- 
batklause. Jahresber. K. Ungar Geolog. Anstalt für 1894, p. 41-43. 

(1) On n’a d'autre carte pour la Valachie que celle de Szathméry, lithographiée et 
coloriée à la main d’après les minutes du levé expédié de la Valachie, exécuté par 
les Autrichiens en 1856 « Charta României tipärit in stabilimentulu artisticu allu 
lui C. Szathmäry ». Cette carte d'exécution grossière est très rare. Les feuilles de 
la carte autrichienne au 75.000° dont le cadre comprend une portion de territoire 
roumain portaient sur cet espace (jusqu'aux dernières éditions) un figuré du 
relief très sommaire et parfois inexact. 

(2) Même dans le beau mémoire de M. Cuijic on regrette l’absence de cartes 
détaillées et exactes permettant de repérer et contrôler les assertions de l’auteur. 
Les descriptions minutieuses de Lehmann ne remplacent pas une seule carte et 
finissent par lasser sans convaincre par la répétition constante des mêmes détails. 


1900 DE LA PÉRIODE GLACIAIRE DANS LES KARPATES MÉRIDIONALES 279 


ne peuvent être partout également bien conservées. Dès lors, 
doit-on se contenter d’une ou plusieurs des traces glaciaires qu'on 
est habitué à trouver ailleurs en même temps que les autres ? — et 
quelles sont celles qui sont vraiment décisives ? — Les études les 
plus approfondies des géologues ayant porté sur des régions sou- 
mises à plusieurs reprises à des invasions d’inlandsis et où, par 
suite, les dépôts morainiques et les stries sont la trace la plus frap- 
pante du passage de la glace, on est généralement porté à considérer 
les stries et les moraines comme la preuve la plus indiscutable de 
la présence d’anciens glaciers. Reste à savoir si ces conceptions 
conviennent à une région où il n'y a jamais pu y avoir que des 
glaciers de type pyrénéen ou tout au plus alpin. 

Il nous a semblé que la réponse à toutes ces questions devait être 
cherchée dans l'étude approfondie de la topographie et de la géo- 
logie d’un petit massif des Karpates méridionales et nous avons 
choisi celui du Paringu où notre confrère, M. Mrazec, a eu l’ama- 
bilité d’être notre guide dans l'été de 1898 (1) et où M. Munteanu- 
Murgoci a été notre compagnon pendant une semaine lors du séjour 
de un mois et demi que nous y avons fait pendant l’été de 1899. 

Le Massif du Paringu (2) situé mi-partie en territoire roumain et 
en territoire hongrois, à l’est du sauvage défilé du Surduc par 
lequel le Jiu traverve la chaîne karpatique, au sud du bassin burdi- 
galien de Petroseny et au nord de la dépression de Tiîrgu Jiu, est, 
après la chaîne des Fogarash, la région la plus élevée de toutes les 
Karpates méridionales. Vu de la plaine qui s'étend à l’est de Tirgu 
Jiu presque jusqu’à Novaci et qu’on a appelée dépression subkar- 
patique (8), il apparaît comme une bosse aux formes arrondies 
dominant très nettement de 300 à 400 mètres toutes les montagnes 


(1) V. L. Mrazec. Sur l'existence d’anciens glaciers sur le versant sud des 
Karpates méridionales. Bul. Soc. Ingenerilor, 1899, ITI, n° 2. 

(2) V. Inkey. Geotektonische Skizze der W. Hälfte des Ungar. Rumäân. Grenz- 
gebirges. Fôldtany Kôzlony, 1884, XIV, p. 116-121. — Die Transylvanischen 
Alpen vom Rotenturmpass bis zum Eisernen Thor. Mathemat.undnaturivissensch. 
Berichte aus Ungarn, 189, IX, p. 41 sq. — G. Munreanu MurGocr. Masivul 
Paringu Dare de seamä asupra cercetärilor geologice den vara 1897 Bucarest 1898. 
— Les Serpentines d'Urde, Muntinu et Gäuri (Massif du Paringu). 4nn. du Musée 
de Géol. de Bucarest, 1898. — Grupul superior al cristalinului îin Masivul Paringu 
Dare de seamä asupra cercetärilor geologice din vara 1898, in: Bul. Soc. Ingene- 
rilor, Bucarest, 1899, III. — Je me propose de donner prochainement une mono- 
graphie géographique de cet intéressant massif. 

(3) L. Mrazec. Quelques remarques sur le cours des rivières en Valachie. — 
E. de MaARTONNE. Sur l’histoire de la vallée du Jiu. C. R, d. Séances de PAc. d. Sc. 
4 Déc. 1899. 


280 DE MARTONNE. — CONTRIBUTIONS A L'ÉTUDE 23 Avril 


voisines. Du point culminant Mindra (2529 m.) (1), l’arête principale 
s'abaisse en lentes ondulations d’un côté jusqu’à Cirja (2406 m.) et 
Viriu Parîngu (2077 m.), de l’autre jusqu’à Piatra Täiata (2306 m.), 
Päpusa (2230 m.) et Curmätura Oltetului (1800 m.), sans jamais offrir 
de cols au-dessous de 2100 m. Le versant nord donne naissance au 
Jietu, qui va rejoindre dans la dépression de Petroseny le Jiul 
unguresc et au Lotru, qui est, comme on sait, le seul grand affluent 
que reçoive l’Oltu à l’intérieur des Karpates. Le versant sud est 
l’origine d’un grand nombre de torrents qui vont déboucher dans 
la dépression subkarpatique et rejoignent plus ou moins vite le Jiu : 
Sadu, Gilortu, Roman, Galbenu, Oltetu. 

Ce massif est formé de schistes cristallins comme tout l’arc kar- 
patique à l'ouest de l’Oltu. La partie là plus élevée est constituée 
par un massif de granite flanqué de gneiss granitiques et amphibo- 
lites feldspathiques, qui occupe toute la région des sources du Lotru 
et ne disparaît de la crête principale qu’à Mâändra. Sur ce granite, 
qui semble former le noyau d’un anticlinal (2), viennent s'appuyer 
des couches appartenant au groupe supérieur du cristallin : schistes 
sériciteux et graphiteux qui affleurent à Mândra, quartzites. cipo- 
lins et roches vertes souvent accompagnées de nappes intrusives 
de serpentine bien développées à Gäuri, Muntinu et Urda. Toutes 
ces formations, d’origine probablement paléozoïque, viennent 
buter contre des formations plus anciennes, gneiss et micaschistes, 
par une faille dont le tracé sinueux suit la vallée moyenne du 
Jietu, coupe celle du Lotru à angle droit et vient se raccorder avec 
le cours supérieur de la Latorita entre Muntinu et Coasta Bengheï. 
Tout le long de cette faille on retrouve des lambeaux de schistes 
graphiteux et charbonneux avec grès quartzites et calcaires cristal- 
lins qui présentent le faciès de la formation de Schéla, à laquelle 
M. Mrazec attribue l’âge permocarbonilère (3). Des plis orthogo- 
naux, relativement à l’anticlinal qui suit la crête principale, vien- 
nent accidenter les couches du versant nord, tels les synclinaux 
nord-sud du Lotru et de Coasta lui Rusu et l’anticlinal de Gäuri: 
mais ce ne sont que des plis à grand rayon de courbure. Un trait 
remarquable de la tectonique du Paringu est d’ailleurs la faible 
inclinaison des couches en général. 


(1) D’après la nouvelle triangulation autrichienne. — Sur les dernières éditions 
du 75.000°, Virfu Mândra est encore coté 2520. 

(2) C’est les Mundrazug de Inkey et de Suess (4ntlilz, trad. fr., I, p. 639). 

(3) L. Mrazec. Ueber die Anthracitbildungen des S. Abhanges der Sûdkarpathen. 
Sitzungsber. d. K. Akad. d. Wissenschaften. Wien, 19 déc. 1895. 


1900 DE LA PÉRIODE GLACIAIRE DANS LES KARPATES MÉRIDIONALES 281 


Outre le granite, on trouve comme roches éruptives des Diorites 
qui sont probablement antérieures. 

En somme, à partles cipolins qui se présentent parfois en strates 
assez épaisses et amènent des escarpements, le Haut Paringu n'offre 
que des roches dont la décomposition et le travail par les agents 
atmosphériques ne peut donner lieu à des reliefs bien variés. La 
lourdeur et le caractère massif de ses formes n’a done pas lieu de 
surprendre. La crête principale est une sorte de croupe qui 
s'appuie sur de larges contreforts descendant vers le sud en pente 
relativement douce et séparés par des vallées profondes. Il ne 
semble pas, au premier abord, qu’on puisse trouver de ce Côté 
des traces glaciaires. Tout au plus remarquera-t-on quelques petits 
cirques, sortes de niches d’où s’échappent les torrents qui descendent 
rapidement vers le sud. Mais lorsqu'on arrive sur la crête et que le 
regard s'étend sur le versant sud l'impression change subitement. 
De vastes cirques entourés d’escarpements de plusieurs centaines 
de mètres entament de tous côtés la montagne et donnent à la crête 
principale un aspect aussi abrupt du côté nord qu'il est facile du 
côté sud. Les contreforts qui séparent les cirques en s'appuyant 
sur la crête principale ont souvent à leur point d'attache la forme 
d’arêtes aiguës et ne s’élargissent que peu à peu; formant des pla- 
teaux aux rebords escarpés. Ces cirques rappellent à s’y méprendre 
ceux des Pyrénées. Le fond en est plat, semé d'éboulis et criblé de 
lacs. Si, par un changement de climat, la limite des neiges s’abais- 
sait jusqu’à 2000 ou 1900 mètres, ils deviendraient nécessairement le 
siège de glaciers suspendus, et, si ces conditions ont jamais été 
réalisées, c’est là qu’on doit trouver les traces glaciaires les plus 
nettes. 

J’ai donc pensé qu’en essayant de préciser par un levé topogra- 
phique détaillé de ces cirques les caractères de leur topographie, 
qui ont été souvent indiqués comme une preuve manifeste de gla- 
ciation, j'avais chance, en même temps, de ne laisser échapper 
aucune des traces glaciaires qu’on pouvait trouver. Bien que con- 
vaincu de la glaciation des Karpates, j'étais d’ailleurs décidé à 
envisager les’ cas douteux avec toute la sévérité d’un adversaire 
convaincu de cette théorie. 

Pendant les mois d’août et septembre 1899, j'ai levé au 10.000€ 
avec la règle à éclimètre les cirques de Gäuri et Gälcescu situés en 
territoire roumain. J'ai soumis à une révision nécessaire la Lopo- 
graphie des cirques de Rosiile et Scliveiu situés en territoire hon- 
grois, et levé à la boussole et au baromètre tous les autres cirques 


282 DE MARTONNE. — CONTRIBUTIONS A L'ÉTUDE 93 Avril 


du Paringu jusqu’à Päpusa (Muntinu, Urda, Jeseru, Coasta Petresi, 
Mohoru, Plescoia, Jesul, Gruiu (1). 

Le résultat a été : 1° la découverte de preuves multiples de la gla- 
ciation du massif du Paringu; 2 la fixation de plusieurs points 
permettant de répondre à la question que nous posions tout à 
l'heure : quelle valeur probante doit-on reconnaître aux diverses 
traces du passage d’anciens glaciers ? 

En examinant les diverses preuves de la glaciation du Paringu, 
nous pourrons aussi envisager ce dernier problème. 


IT 


Les Roches moutonnées sont depuis longtemps considérées comme 
une caractéristique des régions soumises à l’action glaciaire (2). On 
en a signalé à plus d’un endroit dans les Karpates méridionales et 
Inkey lui-même déclare en avoir rencontré. Cependant, il ne voit 
point là une preuve décisive. L'expression de roche moutonnée à 
pourtant un sens très précis; mais il faut reconnaître que l’on con- 
naît des formes très semblables aux roches moutonnées et qui sont 
dues uniquement à des phénomènes de décomposition et de desqua- 
mation que subissent les roches cristallines dans les pays très 
humides et très chauds (3). D'autre part, en l’absence de la vue du 
terrain et de photographies, il est difficile de juger si l’on a affaire 
à des roches moutonnées vraiment typiques, et en l’absence de carte 
détaillée il est impossible de savoir exactement quel en est le 
nombre et la position, ce qui est le point important. 

J’ai pu prendre de nombreuses photographies de roches mouton- 
nées du Paringu, qui montrent qu’elles sont bien typiques et pré- 
sentent même des surfaces polies. Le fragment de la minute de 
ma Carte du Paringu .au 25.000 reproduit ici (fig. 1) permet de 
voir la position et l’allure des principales roches moutonnées des 
cirques de Gäuri, Gälceseu et Jesul. On remarquera que : 


(1) E. de MarTonne. Sur la période glaciaire dans les Karpates méridionales, 
C.R. Ac. d. Sc., 27 nov. 1899. Pour plus de détails v. : Le levé topographique des 
cirques de Gäuri et Gälcescu (av. carte au 1/10 000°). Bul. Soc. Ingenerilor. 
Bucarest, 1900. 

(2) Idée exprimée dans tous les traités de Géologie et de Géographie physique : 
A. de Lapparenr. Géologie, 3° édit. T, p. 280. — Géographie physique, 2e éd., p. 226. 
— RicaTHorex : Führer für Forschungsreisende, p. 238. — PEenck. Morphologie der 
Erdoberfläche, I, p. 408, etc., ete. 

(3) Branner. Decomposition of Rocks in Brazil. Bull. Geol. Soc. of America, 
VIT, p. 255-314. 


1900. DE LA PÉRIODE GLACIAIRE DANS LES KARPATES MÉRIDIONALES 283 


1° Les roches moutonnées sont en très grand nombre ; 
20 Elles se trouvent indifféremment dans les cipolins et les ser- 
pentines de Gäuri (roches qui ne se décomposent nullement par 


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Fig. 1. — Carte topographique de la Région des Sources du Lotru (Haut Paringu) 
montrant la disposition des cirques, l'emplacement des principales roches mou- 
tonnées, des stries (marquées par une flèche) et des moraines (marquées par 
des croix); d’après le levé au 1/10.000° des cirques de Gäuri et Gälceseu et la 
carte au 1/25.000° du massif du Paringu. — Echelle : 1/50.000°. 


desquamation ni selon des formes arrondies), dans les roches 
vertes, dans les gneiss granitiques de Gälcescu et dans le granite de 
Jesul ; 


284 DE MARTONNE. — CONTRIBUTIONS A L'ÉTUDE 93 Avril 


3° Elles offrent toujours leur abrupt du côté de la pente générale 
du sol ; 

4 Elles sont particulièrement nombreuses sur les flancs des 
cirques au pied des escarpements et sur le rebord de chaque palier, 
c'est-à-dire précisément aux endroits où dans l'hypothèse d’une 
glaciation, la pression devait être la plus forte et l'érosion glaciaire 
la plus intense. 

Tous ces faits nous semblent prouver que les roches moutonnées 
du Paringu sont dues au modelé glaciaire, et nous croyons qu’ils 
répondent aux conditions dans lesquelles on peut affirmer que des 
roches moutonnées ont vraiment cette origine. 

De belles roches moutonnées se retrouvent de même dans les 
cirquesde Rosiile, Scliveiul, Muntinu, Urda, Plescoia, etc. Voici les 
altitudes les plus basses qu’elles atteignent : Rosiile 1770 m., Gäuri 
1890 m., Gälcescu 1850 m., Urda 1710 m., Plescoia 1680 m,., 
Jesul 1900 m. 

Les Stries soit sur des cailloux, soit sur la roche en place, sont 
considérées par bien des auteurs comme la preuve la plus décisive 
du passage des glaciers. On en a encore trouvé fort peu dans les 
Karpates méridionales et Inkey lui-même n’est pas convaincu par 
celles qu'il a pu voir dans le Retiezat. 

Comme pour les Roches moutonnées il faut, en effet, remarquer 
que : 4° On connaît des stries produites par d’autres agents que les 
glaciers, notamment par les éboulis (1). 2 Il est difficile sans pho- 
tographies et sans carte détaillée de se rendre compte de la nature 
et de la répartition des stries. 

Aucun des auteurs qui ont soutenu la glaciation des Karpates 
méridionales n’a jamais trouvé de galets striés. J’en ai, moi-même, 
vainement cherché. Quant aux stries sur la roche en place je n’en 
ai trouvé de vraiment nettes, qu’à trois endroits marqués par des 
flèches qui indiquent en même temps la direction des cannelures 
sur la carte ci-jointe (fig. 1). Elles se trouvent sur des roches mou- 
tonnées et suivent en remontant la pente de la surface polie. Presque 
toutes les roches moutonnées dont la surface n’a point encore été 
envahie par l’herbe présentent d’ailleurs des cannelures assez sem- 
blables, mais qui sont souvent dues à la décomposition suivant 
les tranches des strates et les plans de fausse schistosité. Beaucoup 
des cannelures qu’on observe ainsi peuvent d’ailleurs fort bien être 
d'anciennes stries glaciaires mal conservées, mais on ne saurait les 


(1) Stan. Meunier. Remarque sur un mode de striage des roches indépendant 
des phénomènes glaciaires. C.R. Ac. d. Sc., 189%, CXVIII, p. 890-892. 


1900 DE LA PÉRIODE GLACIAIRE DANS LES KARPATES MÉRIDIONALES 285 


distinguer des raies dues à la seule décomposition des roches. Je 
m'en tiens donc aux trois points indiqués sans même faire entrer 
en ligne de compte les stries qui m'ont été signalées et dont je ne 
puis marquer exactement l’emplacement et la direction (1). La 
position de ces stries sur des roches moutonnées au bord des paliers, 
et même (comme c’est le cas à Gäuri) dans une situation qui exclut 
complètement l’hypothèse d’un rabotement par un éboulis, semble 
prouver qu'on doit les attribuer aux glaciers. 

Cependant je considérerais comme téméraire d’affirmer sur ces 
seules preuves la glaciation des cirques où elles se trouvent. Con- 
trairement à l’opinion la plus répandue, nous croyons en effet que 
les stries sont loin d’être une preuve décisive du passage des glaces 
et que leur absence ne prouve pas davantage contre. Car elles peu- 
vent être dues à des causes variées, et ce sont de toutes les traces 
glaciaires celles qui sont le plus vite effacées. 

Les variations des glaciers actuels ont permis de constater la 
disparition extrêmement rapide des stries sur les roches cristallines 
qui, de mémoire d’homme, étaientrecouvertes par la glace. C’estle 
résultat de la décomposition qui affecte spécialement les roches 
feldspathiques dans les climats humides et à grandes oscillations 
thermiques, spécialement dans la haute montagne. La rareté des 
stries dans le Paringu et en général dans les Karpates méridionales, 
peut donc s’expliquer par la prédominance des schistes cristallins 
et l'humidité du climat qui paraît dépasser celle de la plupart des 
autres montagnes d'Europe (2). Les gneiss œæillés de Gälcescu se 
montrent sur le bord des fliques d’eau temporaires profondément 
décomposés et couverts d’une croûte rouge qui, sous le marteau, 
s'effrite en une arène quartzeuse, colorée en rouge par les oxydes 
de fer qui proviennent de la décomposition des éléments ferro- 
magnésiens. Les cipolins donnent des lapiez à demi envahis par 
l’herbe et sont criblés d’une foule de petites dolines. Toutes les 
roches se décomposent avec une grande rapidité. 

Les Moraines sont généralement considérées, avec les stries, 
comme la trace la plus indiscutable de la présence d’anciens gla- 
ciers. La plupart des auteurs qui ont soutenu la glaciation des Kar- 


(1) Notre confrère M. Duparc, avec qui j'ai visité le Paringu en 1898, m'a dit 
avoir trouvé des stries sur un gneiss au bord de l’arête qui sépare Gälcescu de 
Gäuri. M. Munteanu-Murgoci a vu des stries sur les serpentines de Gäuri. 

(2) Cette hypothèse s'appuie sur un mois d'observations météorologiques que 
j'ai faites dans le cirque de Gäuri et sur des considérations théoriques que j'ai 
déjà en partie indiquées dans : La topographie des Cirques de Gäuri et Gälcescu. 
Bul. Soc. Ingenerilor, Bucarest 1900. 


286 DE MARTONNE. — CONTRIBUTIONS À L'ÉTUDE 23 Avril 


pates méridionales n’ont pas manqué d'y signaler des moraines. 
Lehmann en aurait trouvé dans les Fogarash (cirques de l’Arpasiu 
mare) (1), dans le massif du Cindrelu (2), dans celui du Surian (3) 
et celui du Paringu (cirque de Rosiile) (4). — M. Mrazec a signalé 
la présence de moraines à Boianu et Gäuri (5). Enfin M. Schafarzik 
a récemment décrit une moraine frontale dans la haute vallée du 
Murariu (massif cristallin de Birlova) (6). Il faut ajouter que 
M. Murgoci et M. Mrazec considèrent comme (erratiques » certains 
blocs de gneiss qu’on rencontre sur les pentes de Cärbunele (7) ; et 
que M. Inkey a lui-même découvert dans le Retiezat (vallée supé- 
rieure du Sibiselu) un rempart de blocs ressemblant à une moraine, 
mais qu’il déclare pouvoir être un éboulis (8). 

Le long séjour que nous avons fait dans le Paringu et l'étude 
détaillée de ses cirques nous porte à croire que le scepticisme de 
Inkey n’est pas sans raison, et que la plupart des moraines signalées 
peuvent bien n'être que des éboulis. Dans aucune on n’a trouvé 
de blocs striés. On n’a donc pas affaire à la moraine de fond, 
mais seulement à des moraines frontales et latérales (9). 


(1) Beobachtungen über Tektonik und Gletscherspuren im Fogarascher Hoch- 
gebirge. Zeitschr. d. D. Geol. Ges., 1881, spéc' p. 116. 

(2) Die Südkarpathen. Zeitschr. d. Ges. für Erdkunde. Berlin 1885, spéc! p. 348. 

(3) 1bid., p. 349-350. 

(4) Die Sudkarpathen, spéc' p. 353. Il appelle ce cirque « Rosia ». Une des nom- 
breuses difficultés de l’étude des Karpates méridionales est encore l’inexactitude 
de la nomenclature même en territoire hongrois sur la carte autrichienne, et 
l'ignorance du Roumain manifeste chez plusieurs auteurs qui se sont occupés de 
la région. 

(5) Quelques remarques sur le cours des rivières en Valachie, p. 17, note 1, et : 
Sur l’existence d'anciens glaciers sur le versant sud des Karpates méridionales. 
Bul. Soc. Ingenerilor, 1899. M. Mrazec m'écrit avoir aussi aperçu une moraine 
frontale et une moraine latérale dans les cirques de Buda (Fogarash). : 

(6) Die geologischen Verhältnisse der Umgebung von Borlova und Pojana Môrul. 
Jahresber d. K. Ungar. Geol. Anstalt für 1897. Budapest, 1899. 

(7) Munreanu MurGoci. Les Serpentines d’'Urde, Muntin et Gäuri. Ann. du 
Musée de Géol. de Bucarest, 1888, spéc! p. 69. — L. Mrazec. Quelques remarques, 
p. 17, note 2. 

(8) B. von Inxey. Die Transsylvanischen Alpen vom Rotenturmpass bis zum 
Eisernen Thor. Mathemat. und Nuturwiss. Berichte aus Ungarn, 1891, IX, spéc! 
p 47. 

(9) Ce principe nous paraît d’une rigueur absolue, et nous ne saurions, par 
exemple, admettre l'assimilation de dépôts couvrant le fond d’un cirque à la 
moraine de fond lorsqu'on n’y a trouvé aucun bloc strié comme c’est le cas pour 
l’un des cirques de la Leva Reka décrits par M. Cuijic (Zeitschr. d. Ges. für 
Erdkunde, 1898, p. 217). Tout le fond du cirque de Gälcescu est couvert d’un dépôt 
analogue à celui qu’il décrit, mais nous n’oserions pas y reconnaître la moraine de 
fond. 


1900 DE LA PÉRIODE GLACIAIRE DANS LES KARPATES MÉRIDIONALES 287 


L'absence de moraine de fond n’a pas lieu de surprendre, car les 
glaciers locaux, de type pyrénéen tels que les Karpates pouvaient 
seuls en avoir, sont, on le sait, très pauvres en moraine de fond, si 
même ils n’en manquent pas presque totalement. Récemment 
M. Vallot ayant pénétré assez loin sous la Mer de glace n’y a pas 
trouvé trace de moraine de fond (1). 

Les moraines frontales et latérales sont reconnaissables à leur 
composition qui est celle d’un amas conius de blocs et de cailloux 
anguleux de grosseur très diverse. Cette composition est en somme 
la mème que celle des éboulis; la moraine de surface n’est d’ailleurs 
autre chose que des éboulis transportés par le glacier, sans subir 
aucun frottement. Mais la moraine de surface présente des formes 
topographiques très reconnaissables : pour la moraine latérale, crête 
allongée à arête tranchante parallèle au bord de la vallée glaciaire, 
pour la moraine frontale, mur barrant la vallée et en forme de fer 
à cheval. Pour peu que l'érosion ait remanié les matériaux morai- 
niques et oblitéré ces formes il ne reste aucun moyen de distinguer 
la moraine de surface des éboulis. 

Les auteurs qui ont signalé des moraines dans les Karpates 
méridionales ont caractérisé les dépôts dont ils parlent, soit par 
leur composition et leur aspect, soit par leur seule composition, 
soit par leur seule forme topographique. 

Nous connaissons plus d’un exemple qui est bien de nature à 
mettre en garde contre ces deux derniers procédés. Il y a peu de 
montagnes plus trompeuses à cet égard que le Paringu. Quiconque 
a vu les grands glaciers alpins n’hésitera pas, en découvrant le 
cirque de Boianu du haut de Coasta lui Popovici, à reconnaître 
une moraine latérale typique dans la muraille boisée qui descend 
le long du flanc ouest du cirque. Qu'il s'approche, il y trouvera des 
schistes charbonneux (formation de Schéla). 

La ( muraille boisée » que M. Mrazec a vue de Cärbunele et pen- 
sait pouvoir être une moraine (2) n’est formée également que de 
roche en place. C’est seulement un peu en arrière qu’on trouve une 
terrasse entaillée par le torrent de Gäuri qui offre un mélange de 
gros blocs et de caïlloutis moyen. La Stîina Gäurilor din sus est eta- 
blie sur cette terrasse et les matériaux qui la constituent se trou- 
vent en contrebas du seuil rocheux formant le rebord du palier 
inférieur de Gäuri. Il y a donc là une dépression fermée remplie 


(1) J. Vazcor. La Moraine de fond et l’érosion glaciaire. Ann. de l'Observatoire 
du Mont Blanc, 1898, III, p. 153-182. 

(2) Sur l'existence d'anciens glaciers sur le versant sud des Karpates méridio- 
nales. Bul. Soc, Ingenerilor, 1899. 


288 DE MARTONNE. — CONTRIBUTIONS A L'ÉTUDE 23 Avril 


d’un dépôt qui n’est pas sans analogie avec une moraine frontale 
lavée et remaniée par l’érosion. J’ai retrouvé dans tous les cirques 
du Paringu la même disposition à l'extrémité du palier inférieur, 
juste au dessus de la cascade terminale du torrent, à l'endroit où le 
profil en V se substitue au profil en U de la vallée. 

Dans la partie supérieure des cirques de Gäuri et Gälcescu j'ai 
rencontré et figuré sur mon levé topographique des murailles de 
gros blocs anguleux en forme de fer à cheval. 11 y en a souvent plu- 
sieurs, emboîtées en quelque sorte l’une dans l’autre, et l’on trouve 
entre elles des dépressions plates, couvertes de flaques d’eau, 
après chaque période de pluies, mais n’offrant en temps ordinaire 
qu'un sol vaseux, craquelé et résistant (1). Leur position et leur 
forme ne permettent pas d’y voir des moraines latérales ou frontales, 
Ce sont donc des éboulis. Tout au plus, peut-on les considérer 
comme ayant glissé sur des nappes de névé plaquées sur les escar- 
pements, lors du dernier recul des glaciers qui remplissaient jadis 
tout le cirque. Telle nous paraît être l’origine du grand mur d’ébou- 
lis, haut de plus de 20 mètres, qui barre complètement Cäldarea 
Dracului, un des cirques latéraux de Gälcescu, et de l’entassement 
de blocs en forme de fer à cheval qui occupe le fond du cirque 
d’Urda. De loin on croirait voir la plus belle moraine frontale. 
Malheureusement la place manque en arrière pour le glacier qui 
l’aurait formée. 

De pareilles murailles peuvent encore se former à l’époque 
actuelle, en glissant sur les flaques de neige qui subsistent très 
tard jusqu’à la fin du printemps dans les endroits abrités (2). J’attri- 
buerais à cette origine les murailles en fer à cheval qu'on trouve 
sur la terrasse à l’est du lac Gälcescu et tout le long de la terrasse 
de Jeseru, dont nous aurons à reparler. 

Quant aux entassements de blocs énormes qui tapissent le palier 
inférieur du cirque de Rosiile et en rendent si difficile l'entrée, 
lorsqu'on monte par la vallée du Jietu, ils peuvent très bien n’être 
que des éboulis tels qu’on en voit encore se former actuellement, 
descendus des rebords du cirque qui sont là très rapprochés. Je 
crois que la plupart des moraines décrites par Lehmann sont dans 
ce Cas. 


(1) D’après la description que donne LEHMANN c’est à ce type de dépôt qu'appar- 
tient la soi disant moraine du cirque de Podagrelu (Fogarash). 

(2) M. Mrazec a déjà interprété ainsi les éboulis qui couvrent le fond du cirque 
de Gäuri et Gälcescu (Remarques sur le cours des rivières, p. 15 et : Sur l’exis- 
tence d’anciens glaciers... Bul. Soc. Ingenerilor, 1899). 


1900 DE LA PÉRIODE GLACIAIRE DANS LES KARPATES MÉRIDIONALES 289 


Il existe encore un moyen de distinguer les moraines des éboulis, 
c’est d'étudier la nature pétrographique de leurs matériaux. Lors- 
qu'on y trouve de gros blocs de roches dont il n’y a pas d’affleure- 
ments au voisinage, il est impossible de considérer les dépôts en 
question comme des éboulis en place. Malheureusement, la grande 
monotonie de composition géologique du Paringu rend difficile de 
pareilles vérifications. Je puis seulement citer deux points où cette 
méthode m’a conduit à un résultat. 

Toute la partie ouest de Gäuri, y compris la crête qui sépare ce 
cirque de celui de Geresiu à partir de Curmätura Tziganului, et le 
petit cirque latéral appelé Cäldarea lui Murgoci (1) est formée de 
roches du groupe supérieur du cristallin : schistes chloriteux et 
graphiteux avec cipolins et nappes intrusives de serpentines. Les 
cipolins forment des escarpements dénommés Politi, d’où l’on voit 
descendre des éboulis, qui couvrent les pentes douces des schistes. 
Dans le fond du cirque, ils affleurent largement, crevés de dolines 
et sillonnés de Lapiez. Mais ils disparaissent sur une surface de 
plusieurs centaines de mètres carrés sous un sol formé de gros 
blocs de granite gneissique et d'un cailloutis composé de débris 
des mêmes éléments (2). Si le cailloutis peut être, à la rigueur, 
attribué à la décomposition et au lavage des gros blocs, ceux-ci ne 
peuvent être considérés comme apportés par les eaux, à moins qu’on 
n’attribue le creusement du cirque à l’érosion subaérienne, ce qui, 
comme nous le verrons, est impossible. Dans tout Gäuri le granite 
gneissique n’affleure que dans les escarpements du fond (Stäncile 
Regelui) et la distance est telle qu’il est impossible d’attribuer ces 
blocs à un éboulis venu de ces parois dont on peut voir actuellement 
les éboulis descendre sans aller plus loin que 200 ou 300 mètres du 
pied des murailles. 

Le glacier qui aurait formé ces moraines, remaniées ensuite, 
aurait eu des dimensions très faibles, 1500 mètres de long et 100 
à 150 mètres d'épaisseur. 

Un autre point, sur lequel M. Murgoci a déjà appelé l’attention, 
est la Stina de Cärbunele (2). Elle est située à mi-côte sur le versant 
Est de la vallée du Lotru, au moment où, formée des trois torrents 
de Gäuri, Gälcescu et Jeseru, la rivière prend sa course vers le Nord. 
On trouve, un peu au-dessus de la bergerie, de gros blocs de gneiss 
qui ne peuvent, vu leur taille, avoir été transportés par les eaux, 


(1) Pour tous ces noms voir ma carte au 1/10.000°. Bul. Soc. Ingenerilor. 
Bucarest, 1900. 
(2) Les Serpentines, p. 69. 


25 Juillet 1900. — T. XXVIII. Bull. Soc. Géol. Fr. — 19 


290 DE MARTONNE. — CONTRIBUTIONS A L'ÉTUDE 93 Avril 


et qui, vu leur position sur une pente formée de cipolins et de 
roches vertes, ne sauraient être des éboulis. Ces raisons les ont fait 
qualifier d’ (erratiques ». 

J'ai étudié en détail cétte localité et constaté les faits suivants : 
10 les blocs en question se retrouvent sur les pentes de Cärbunele, 
à partir d’une vingtaine de mètres au-dessus du Lotru (1600 m.) 
jusqu’à 30 mètres au-dessus de Casa lui Dutescu (1) (1700 m.). 

2° Il y a non seulement des blocs de gneiss œillé identique à celui 
de Gälcescu et Jeseru, mais des blocs de schistes sériciteux et gra- 
phiteux tels qu’on en rencontre jusqu'à 1800 et 1900 m. sur les pentes 
supérieures de Cärbunele et Coasta Petresi. 

30 Ces blocs sont anguleux, sans traces de stries. 

4, J'ai retrouvé un gneiss semblable à celui des blocs de Cärbu- 
nele sur les bords du ruisseau de Coasta Petresi, au sud de Cärbu- 
nele, mais à une altitude inférieure de 40 à 50 m. aux blocs les plus 
élevés. A part cet affleurement, les gneiss ne se retrouvent qu’à la 
sortie de Jezeru et Gälcescu. 

Je considère les blocs de Cärbunele comme les débris d’une 
moraine latérale remaniée et en grande partie éboulée. Les blocs 
suivent en eftet une traînée ressemblant à un éboulis. La moraine 
devait se trouver au moins à la hauteur des blocs les plus haut pla- 
cés. Elle implique l’existence d’un glacier considérable, qui devait 
descendre la vallée du Lotru jusqu’à 1550 mètres au moins. 

En résumé, nous croyons pouvoir affirmer qu'il n’existe pas de 
moraine latérale ou frontale bien conservée dans les cirques du 
Paringu (2). 11 ne semble pas d’ailleurs que ce soit là qu’on doive 
chercher les dépôts glaciaires typiques. En effet, dans le cas de 
glaciers suspendus limités aux cirques (Kahrgletscher), la moraine 
terminale devait se trouver sur la marche la plus basse à l’extré- 
mité du cirque, c’est-à-dire là où l’érosion postglaciaire devait être 
le plus intense, puisque c’est le point où la courbe du thalweg, que 
l'érosion tend à rendre continue, fait le ressaut le plus brusque ; 
quant à la moraine latérale, elle ne devait pas tarder à être recou- 
verte par les éboulis glissant sur les nappes de neige ou sur les 
névés temporaires. 

Dans le cas de glaciers de vallée (Thalgletscher) c’est plus bas 
qu’on doit trouver les moraines les plus développées. 

Or, nous verrons que plusieurs faits semblent prouver l'existence 


(1) Cabane voisine de la Stina de Cärbunele. 
(2) Je ne prétends nullement qu’on n’en puisse trouver dans d’autres massifs 
des Karpates méridionales. 


14900 DE LA PÉRIODE GLACIAIRE DANS LES KARPATES MÉRIDIONALES 291 


de deux périodes glaciaires, séparées, dans le Paringu, par une 
période d’érosion, la plus ancienne ayant donné des glaciers de 
vallée, la plus récente seulement des glaciers suspendus. Dans cette 
hypothèse on comprendrait bien que les moraines des glaciers de 
vallée fussent difficiles à retrouver (1). 

Je dois encore signaler que l’on trouve dans la vallée du Jietu, 
à l'endroit où elle fait un coude vers l’ouest pour gagner le bassin 
de Petroseny, une terrasse en pente douce profondément entaillée 
par le torrent et qui se montre formée de gros blocs appartenant 
aux roches les plus diverses. Ces blocs sont noyés dans un cailloutis 
grossier, quelques-uns sont arrondis, beaucoup encore anguleux. 
C’est sur cette terrasse que se trouve Baraken, la plus haute habita- 
tion permanente dans cette vallée. Une étude plus détaillée de ce 
dépôt montrerait peut-être si on a affaire à une moraine ou à une 
terrasse fluvioglaciaire, ou à une terrasse fluviatile récente. L’alti- 
tude (1270 m.) et l'état de conservation de la plupart des blocs me 
feraient plutôt pencher pour cette dernière hypothèse. 

Si des glaciers ont existé dans le Paringu, il faut cependant que 
leurs dépôts se retrouvent quelque part, si loin que l'érosion les ait 
transportés. Ces considérations ont conduit M. Mrazec à soutenir 
que l’une des terrasses du Jiu à Bumbesti, c’est-à-dire à sa sortie du 
défilé du Surduc, est une sorte de terrasse fluvioglaciaire (2). 

Il s'appuie sur sa composition « blocs, lits et poches de graviers 
dans un limon tantôt sableux, tantôt argileux ». Sans discuter à 
fond cette brillante hypothèse, nous ferons remarquer que : 

1° La terrasse en question ne saurait être, à proprement parler, 
qualifiée de « fluvioglaciaire », vu qu’elle ne s'appuie pas en arrière 
sur des dépôts morainiques (3) et que l’origine glaciaire d’une 
partie de ses éléments est assez lointaine. Ces éléments seraient, 
dans l’hypothèse la plus favorable, les débris transportés au loin 
de véritables dépôts glaciaires formés en amont ; 

2° Les limons glaciaires ont coutume de se déposer, quelle que 
soit la pente du torrent, à une distance du glacier bien inférieure à 


(1) Persuadé à la suite d’excursions faites en 1898 qu'il n’y avait eu dans les 
Karpates que des glaciers suspendus, j'avais limité mes recherches en 1899 à la 
baute montagne. Il est possible qu’en explorant avec la même minutie les vallées 
moyennes jusqu’à 1,500 à 1 300 m. on trouve des dépôts morainiques. 

(2) L. Mrazec. Contributions à l’histoire de la vallée du Jiu. But. Soc. des Sc. 
de Bucarest, VIII, 1899. 

(3) Voir la définition de la (terrasse fluvioglaciaire » dans PENCK, BRÜCKNER 
et pu PasQuiER : Le système glaciaire des Alpes. 


292 DE MARTONNE. — CONTRIBUTIONS A L'ÉTUDE 23 Avril 


celle qui sépare Bumbesti de l’extrémité la plus avancée qu’on 
puisse admettre pour les glaciers du bassin du Ju ; 

3° Le dépôt doit, en tout cas, se faire dès qu’il y a un brusque et 
très notable amortissement de la pente, ce qui se produit, avant la 
traversée du Surduc, dans le bassin de Petroseny. S'il y a des ter- 
rasses d’origine fluvioglaciaire, contemporaines ou peu postérieures 
à la glaciation des Karpates, c’est là qu’elles doivent se trouver. 
Celles de Bumbesti ne sauraient être que le produit du remanie- 
ment et du transport de leurs éléments. Il y a, en eflet, dans le 
bassin de Petroseny, deux et quelquelois trois terrasses déjà 
signalées par Inkey et sur lesquelles je reviendrai prochainement. 
Qu'il nous suffise de dire qu’elles sont uniformément recouvertes 
d’une couche de limon plus homogène et plus læssoïde que celui de 
Bumbesti. Des terrassesde même composition se retrouvent dans le 
détilé du Surduc, à Lainici, à l’endroit où la vallée s’élargit un 
moment; 

4° Le limon de la terrasse de Bumbesti est semblable au limon 
qu'on trouve à Calimanesti sur les contreforts des Karpates formés 
de Flysch éocène (1). 

Les seules conclusions qui se dégagent de tout ce qui précède 
sont : la difficulté qu’il y a à retrouver des dépôts de nature morai- 
nique indiscutable dans un massif soumis à une glaciation peu 
étendue et déjà assez lointaine. — La fixation de quelques principes 
généraux pouvant guider dans cet ordre de recherches et notamment 
de l’importance de l'étude pétrographique. — L’extrême rareté des 
moraines bien conservées dans le massif du Paringu. — La pré- 
sence de dépôts morainiques remaniés qui, les uns (Gäuri), se 
rapportent à une phase de glaciers très petits, les autres (Cärbunele) 
à une phase de glaciers de vallée assez puissants. 

On a souvent considéré les Lacs de montagne comme une trace 
glaciaire manifeste. Lehmann aime à répéter un mot de Penck qui 
les appelle les fossiles caractéristiques du glaciaire « die Leitfossi- 
lien der Gletscherkunde ». : 

Il est certain que la présence de nombreux petits lacs dans un 
massif entièrement formé de schistes cristallins, c’est-à-dire soumis 
depuis longtemps à l’érosion subaërienne, est un indice d’imper- 
fection du réseau hydrographique explicable par une action gla- 
ciaire récente. Mais les lacs de montagne peuvent être dus à bien 


(1) Je me propose de revenir prochainement et sur les terrasses du Jiu (v. déjà 
C.R. Ac. d. Sc., décembre 1899) — et sur la composition et le caractère de tous 
ces limons. 


1900 DE LA PÉRIODE GLACIAIRE DANS LES KARPATES MÉRIDIONALES 293 


d’autres causes qu’à l’action d’anciens glaciers (1) et il convient de 
les étudier un à un pour en connaître l’origine. 

Sur une surface de huit kilomètres carrés dont j’ai fait le levé au 
1/10.000, je n’ai pas découvert moins de 20 lacs, dont un seul était 
marqué sur le 75.000€ autrichien. Dans les cirques voisins j’en ai 
trouvé six. Dans la partie du Paringu située en territoire hongrois, 
il y à 12 lacs marqués sur le 75.000: et sur les minutes au 25.000, 
plus deux ou trois qui, quoique certainement permanents, ne sont 
pas marqués. Les plus petits de ces lacs ont 20 à 30 ares de super- 
ficie, les plus grands 3 à 4 hectares. Leur altitude varie entre 1900 
et 2100 mètres. La plus grande profondeur mesurée jusqu’à présent 
est de 10 mètres (Lacul Gälcescu) (2). 

Tous ces lacs ne sont pas d’origine glaciaire. On ne saurait consi- 
dérer comme tels que des lacs dont les eaux sont retenues par un 
barrage morainique ou occupent une cuvette creusée dans le roc et 
entourée de roches moutonnées. 

A cette dernière catégorie appartiennent indiscutablement le 
grand lac de Rostile (altitude 2002 m.), le grand lac de Zänoaga Scli- 
veiului (1920 m.), le grand lac de Gälcescu (Lacul Gälcescu 1921 m.), 
ainsi que les deux lacs jumeaux de Cäldarea lui Vidal (1989 m. 
et 1990 m.) et le Lacu Päseri (2072 m }), situé à la sortie de Cäldarea 
Dracului, le grand lac du cirque de Jeseru (1938 m.), les deux lacs 
de Muntinu (2030 m.) et le petit lac de Jesul (1900 m.). 

Tous les autres lacs doivent leur existence à un rempart d’ébou- 
lis, sauf deux lacs de forme circulaire creusés dans les cipolins, 
l’un tout près du Lacul Gäurilor, dans Zänoaga Regelui, l’autre sur 
le flanc de Coasta lui Popovici, à une faible distance de la frontière. 
Parmi les lacs d’éboulis plusieurs peuvent devoir leur origine 
première à l’érosion glaciaire, les roches moutonnées qui formaient 
leur barrage ayant disparu sous les éboulis. Tels nous semblent 
être le lac de Geresiu, le Lacu lui Pompiliu dans Zänoaga Mare 
Gälceseului, et plusieurs lacs de Rosiile et Scliveiul. 

Quelle que soit d’ailleurs la nature de ces lacs on doit remarquer 
que: Lo leur altitude varie entre des limites très restreintes (200 m.), 
le plus grand nombre se trouve même entre 1900 m. et 2000 m.; 2° la 


(1) Voir pour la bibliographie de la question. DELEBECQUE : Les lacs français. 
Paris, 1898, et P. Wacner: Die Seen des Bôhmerwaldes eine geologisch geogra- 
phische Studie. Wissensch. Verôffentl. des Vereins für Erdkunde. Leipzig 1899, 
p. 1-90, 

(2) V. de MarTonne et MunTEeaAnu MurGoci : Sondage et analyse des boues du 
Lac Gälcescu. C.R, Ac, des Sc.,K2 avril 1900, 


294 DE MARTONNE. — CONTRIBUTIONS A L'ÉTUDE 23 Avril 


presque totalité de ces lacs est située sur le versant nord (quatre 
exceptions seulement: le petit lac de Jesul, les deux lacs de Muntinu, 
et le lac peut-être temporaire de Gruiu); 3° leslacs sont absolument 
limités aux cirques et c’est dans les cirques les plus typiques qu’il 
y a le plus grand nombre de las. 

La Topographie des cirques est donc dans un rapport intime avec 
la position des lacs et, vraisemblablement, avec l’action glaciaire. 

Un des arguments favoris de Lehmann est tiré de la ressem- 
blance des cirques des Karpates méridionales avec ceux de la 
Tatra, du Riesengebirg, des Pyrénées, etc. M. Mrazec a insisté aussi 
sur la topographie des cirques, qu’il considère, non sans raison, 
comme une des preuves de glaciation les plus indiscutables. C’est 
encore en s'appuyant sur la présence de très beaux cirques, que 
M. Popovici-Hatzeg a soutenu la glaciation du massif du Bucegiu. 

Tous ces auteurs se fondent sur la théoriesoutenue par Ramsay (1) 
À. Helland (2), Gastaldi (3), Penck (4), Richthofen (5), Russel (6), 
Sauer (7) et autres, d’après laquelle les cirques sont dus à l’érosion 
glaciaire. Maïs il ne faut pas oublier que l’origine glaciaire des 
cirques n’est nullement admise par tout le monde. Si la théorie de 
l’origine tectonique des cirques ne compte plus beaucoup de par- 
tisans (8) les gens qui se rallient plus ou moins directement à la 
théorie de Bonney (9) attribuant la formation des cirques à la 
décomposition des roches et à l’érosion subaérienne sont encore nom- 


(1) On the glacial origin of certain lakes. Quart. Journ. Geol. Soc., 1862, p. 184. 

(2) On the Fjords, Lakes and Cirques in Norway and Greenland. Quarterly 
Journ. Geol. Soc., 1877, p. 142. — Ueber die Vergletscherung der Fär Oer. Zeitschr. 
D. Geolog. Ges., 1879, p. 732. 

(3) On the effects of glacial erosion in Alpine valleys. Quart. Journ. Geol. Soc., 
1873, p. 396. 

(4) Die Eiszeit in den Pyränäen. Mitteil, des Vereins für Erdkunde. Leipzig, 
1883. — Morphologie der Erdoberfläche, IF, p. 307-311. 

(5) Führer für Forschungsreisende, 1886, p. 255. 

(6) Russez. Ü. S. Geol. Survey, 8th Annual. Rep., 1889. 

(7) Cirkusseen im Mittleren Schwarzwald. Wüértemberg, Jahrb. für Statistik 
und Landeskunde, 1895. 

(8) HocasrerrTer Juhrb. k. k. Geol. Reichsanstalt, 1885, VI, p. 14. — GÜMBEL. 
Geognostische Beschreibung des Osthayerischen Grenzgebirges, 1868, p. 552 et 
Geologie von Bayern, 1894, IT, p. 415-452. — Rornpcerz. Geologie des Karawendel- 
gebirges. Zeitschr. d. D. und Oesterr. Alpenvereins, 1888. — GERLAND. Glets- 
cherspuren in den Vogesen Verhandl. des 4 D. Geographentages, 1884, p. 92. — 
Fuccer. Hochseen Mitteil. d. Geogr. Ges. in Wien, 1896, p. 638 sq., spéc' p. 640. 

(9) On the formation of cirques. Proc. Geogr. Soc., 1873, p. 387. — Lakes of 
N.E. Alps. Quart. Journ. Geol. Soc., 1873, p. 382. — Do glaciers excavate ? Geogr. 
Journal, 1893, I, p. 481-499. 


1900 DE LA PÉRIODE GLACIAIRE DANS LES KARPATES MÉRIDIONALES 295 


breux. Inkey déclare formellement adhérer à ces idées, et ne voit 
dans les cirques que l’origine des vallées d’érosion (1). On a essayé 
d’expliquer l’origine de certains cirques par la difiérence de dureté 
des roches (2), Partsch considère les cirques du Riesengebirg comme 
antérieurs à la période glaciaire (3). Richter place la formation des 
cirques de Norvège après la période glaciaire et attribue la plus 
orande importance à la décomposition mécanique des roches (4). 
M. Cuijic, tout en reconnaissant le rôle de l’érosion glaciaire dans 
l'approfondissement des cirques, voit leur origine dans un processus 
de décomposition des roches et de déblaiement, dû en partie à 
l’action éolienne (5). 

En présence de telles divergences d'opinion, il semble difficile de 
voir dans la présence de cirques un argument décisif, prouvant la 
glaciation du massif où ils se trouvent, à moins qu'on n'ait réussi 
à prouver qu'ils sont bien réellement d’origine glaciaire. 

La véritable cause des dissentiments relatifs à l’origine des 
cirques nous paraît être l’absence d’idée nette sur ce qu’on doit 
entendre par ce terme. 

Le mot de cirque appliqué à une certaine forme topographique 
spéciale aux hautes montagnes n’est pas d’origine populaire. Mais 
il est devenu d’un emploi si général qu’on ne saurait le bannir, sans 
embrouiller les choses. Le premier qui l’ait employé parait être 
Charpentier (6). Le mota passé du français en anglais (cirke) et en 
allemand (cirkus). On a depuis reconnu que le peuple avait des 
désignations pour cette forme topographique Kare (ou Kahre) en 
Allemagne, Botn (pluriel Botner) en Scandinavie, Oule dans les 
Pyrénées, Coomb en Angleterre (Pays de Galles), Cüäldare 
ou Zänoaga en pays roumains (7). Mais bien que certains auteurs 


(1) B. v. Ingey. Die Transylvanischen Alpen... spéc! p. 47 sq. 

(2) BayserGer. Geographisch-geologische Studien aus dem Bôhmerwalde. Peterm. 
Milteil. Ergänzungsheft, 81, p. 38. — LapparenT Géologie, 1, p. 162. 

(3) Parrseu, Die Vergletscherung des Riesengebirges. Forsch. zur D. Landes 
und Votkskunde, VIT, 1894, spéc! p. 191-192, — Cf. Die Gletscher der Vorzeit, 
p. 178-190. 

(4) Geomorphologische Beobachtungen aus Norwegen. Sitzungsber. d. k. k. 
Akad. d. Wissensch., in Wien, 1896, p. 147. Dans une élude antérieure M. RICHTER 
considérait les Kahre des Alpes comme antéglaciaires, mais cependant élargis par 
l’action glaciaire. 

(5) Cuuic. Das Rilagebirge und seine ehemalige Vergletscherung. Zeitschr. der 
Ges. für Erdkunde, 1898. — Fuccer (Hochseen. Mitteil. d. Geogr. Ges. in Wien, 
1896, p. 638), veut expliquer également par l'érosion chimique les lacs de Kare. 

(6) Essai sur la constitution géognostique des Pyrénées, 1823, p. 24. 

(7) Zänoaga paraît limité aux montagnes à l'ouest de l’Oltu et s’applique à toute 
haute vallée un peu évasée, Cäldare est spécial dans le Paringu aux cirques laté- 


296 DE MARTONNE. — CONTRIBUTIONS À L'ÉTUDE 93 Avril 


aient cherché à définir la forme topographique que désignent tous 
ces noms, on constate aisément en lisant les polémiques relatives à 
l'origine des cirques que tout le monde est loin d’avoir la même 
conception de ce qu'il faut entendre par là (1). Souvent même on 
s’aperçoit que la définition plus ou moins nettement exprimée 
implique une conception génétique. La question du cirque n’est 
pas le seul problème morphologique dont la solution soit embar- 
rassée par ce fait. Il conviendrait de donner une définition rigou- 
reuse, fondée sur des considérations purement topographiques, de 
ce qu’on doit entendre par cirque au sens Île plus étroit du mot. 
Nous croyons qu'il y a lieu, si l’on ne veut pas embrouiller les 
idées, d’en restreindre l’acception à celle des termes Kahre, Oule, 
Botn, Cäldare, qui ont pour le peuple un sens très précis. 

Malheureusement une analyse exacte de cette forme de relief n’est 
possible que d’après un levé topographique très détaillé. Et l’on sait 
que les levés de haute montagne à une échelle supérieure au 25.000€ 
sont à peu près sans exemple. C’est pour combler cette lacune que 
nous avons entrepris notre levé au 1/10.000€ des cirques de Gäuri 
et Gälcescu. Nous avons été conduits ainsi à caractériser le cirque 
typique de la manière suivante. 

Vu de loin le cirque a l’aspect d’une sorte de niche entaillée dans 
le flanc de la montagne, généralement au voisinage des crêtes; on 
a souvent l’mpression, même si ce n’est pas le cas, que le fond en 
est plus bas que le rebord extérieur. : 

Examiné de plus près, le cirque montre un fond large et plat ou 
en pente assez faible, dominé de tous côtés par des escarpements 
qui, souvent, viennent presque se rejoindre en s’abaissant graduel- 
lement vers le débouché de la cuvette ainsi formée. Dans le cas des 
grands cirques, comme Gälcescu. la pente générale du fond peut 
être assez sensible, mais offre une série de ressauts brusques et de 


raux. Dans les Fogarash c’est le seul terme employé pour Cirque. Pour plus de 
détails, voir Le levé topographique de Gäuri et Gälcescu. Bul. Soc. Ingenerilor, 1900. 

(1) Des classifications comme celle de RorapzeTz (Geologie des Karawendelge- 
birgs. Zeitschr. D. und Oesterr. Alpenver, 1888), en Felsenkare, Altkare, et Sam- 
melkare, ou comme celle de RicxTER (Geomorphologische Beobachtungen)ne peuvent 
qu’embrouiller les idées. La synonymie des termes dans les différentes langues ne 
paraît même pas bien établie pour certains auteurs. GeisrBECxk (Die Seen der D. 
Alpen. Müitteil. des. Ver. fr Erdkunde. Leipzig, 1884, p. 230) appelle Kare 
« trichterférmige Cirken » et Botner « Cirken mit ziemlich breiten Thalboden ». — 
M. Pencx (Morphologie der Erdoberfläche, II, p. 306) nous paraît être nn de ceux 
qui ont donné la définition la plus nette du cirque. — M. Mrazec (Quelques 
remarques, etc.), donne une description pittoresque et très exacte des cirques du 
Paringu. 


1900 DE LA PÉRIODE GLACIAIRE DANS LES KARPATES MÉRIDIONALES 297 


paliers. Quelquefois même les paliers ont des points situés plus 
bas que le rebord de l’escarpement qui les termine du côté de la 
vallée. On y trouve alors des lacs, des tourbières ou des prairies 
humides. Il peut arriver que chaque palier ait la valeur d’un véri- 
table petit cirque, on a alors une série de cirques étagés. C’est ce 
qu’on observe à Gäuri. [l n’est pas rare de voir les parois d’un grand 
cirque découpées par de petits cirques parasites. Il y a alors un 
cirque complexe, dont Gäléescu est un des plus beaux types qu’on 
puisse citer. Les cirques parasites sont toujours à un niveau supé- 
rieur au cirque principal (s’il y a vraiment un lien entre la forme 
cirque et la présence des glaciers, ils doivent correspondre à un 
stade de glaciation moins intense et plus récent que les grands 
cirques). Jamais la pente du cirque ne se raccorde avec la pente 
des cours d’eau importants. On trouve toujours à l’extrémité un 
abrupt dominant la vallée voisine et plus important que tous les 
abrupts séparant les différents paliers. Les cirques voisins sont 
séparés par une crête étroite et escarpée de deux côtés, contrastant 
avec les vallées larges et plates que forment les deux cirques. 

L’hydrographie des cirques est généralement des plus indécise. 
Les ruisseaux coulent le plus souvent, non au milieu du cirque, 
mais sur le bord, au pied des escarpements; on en voit qui coulent 
dans un sens inverse à la pente générale, ou qui descendent en Cas- 
cade sans entamer le versant sur lequel ils coulent (1). 

En résumé, voici quels sont les éléments essentiels de la topographie 
du cirque : 

À) Profil transversal en U, profil longitudinal en escalier, le ressaut 
le plus fort étant généralement le dernier. 

B) Lignes de plus grande pente des escarpements convergeant, non 
vers un point unique, mais vers une ligne de rupture de pente qui 
entoure un fond plat ou déprimé. 

C) Allure générale des courbes de niveau complètement difié- 
rente de celle qu’on observe dans les vallées ordinaires. Courbes 
carrées dans les creux (cirques) et à angles aigus dans les pleins (arêtes 
siparatrices). 

D) Indépendance du tracé des cours d’eau et de celui des courbes de 
niveau. 


(1) Ce fait se traduit par l’absence de l’angle rentrant habituel des courbes de 
niveau coupées normalement par un thalweg. C’est un des traits de la topographie 
glaciaire bien souvent noté en Norvège (RicaTrr. Geomorphologische Beobachtungen 
aus Norwegen. Sitzungsber. d. k. Akad. d. Wissensch. Wien, 1896. — Ch. VÉLAIN. 
Les pays scandinaves et finlandais. Ann, du Club Alpin, 1895), 


298 DE MARTONNE. — CONTRIBUTIONS À L'ÉTUDE 23 Avril 


Cette définition nous permet de distinguer le cirque des formes 
voisines : bassin de réception torrentiel — cratère — doline. 

Pour ces deux dernières formes, la peine semblera peut-être inu- 
tile à quelques-uns, vu leur origine certainement toute autre. Mais 
nous devons rester fidèles au principe d’exclure toute considération 
génétique de la définition du cirque et l’on ne doit pas se dissimuler 
qu’il y a des parentés de forme entre le cirque, le cratère et la 
doline. Le temps n’est pas encore loin où l’on se demandait si les 
cirques des Vosges n'étaient pas d’anciens cratères {1} où certains 
cirques des régions polaires étaient décrits comme des bouches 
volcaniques (2), et parmi les premières explications invoquées pour 
rendre compte de la topographie des cirques on retrouve souvent 
celle d’effondrements (3). : 

La forme du cratère la plus complète et la moins travaillée par 
l'érosion n’a aucun rapport avec le cirque, car elle est celle d’une 
sorte de puits entouré de tous côtés de parois à peu près également 
élevées. C’est seulement lorsque l'érosion a créé une brèche dans 
la ceinture des escarpements et l’a réduit à une sorte de fer à cheval 
qu’une parenté extérieure peut exister avec le cirque. Il faut 
encore pour cela que la rupture des parois n’ait eu lieu qu’en un 
seul endroit, cas très rarement réalisé. Dans ces conditions, les 
Caractères À, B et C seront en effet communs avec le cirque, mais 
il manquera toujours le caractère D; car l’érosion qui a ouvert le 
cratère commence à se faire sentir à l’intérieur; par suite le carac- 
tère B lui-même ne sera pas pleinement réalisé, car le fond du 
cirque tendra de plus en plus à prendre l'aspect d’un bassin de 
réception torrentiel ne présentant jamais de fond déprimé, et rare- 
ment un fond plat. Seuls les cratères d’explosion peuvent présenter 

. une muraille en fer à cheval sans que l'érosion se soit encore fait 
sentir activement à l’intérieur, et il est intéressant de remarquer 
que les Espagnols leur donnent le même nom (Caldera) que les 
Roumains aux cirques (Cäldare) (4). Il reste toujours cette difté- 


(1) Rozer. Notice géologique sur la région granitique de la chaîne des Vosges. 
B.S G.F., TT, 1832-33, p. 131. 

(2) LieBer. Die Amerikanische Expedition nach Labrador. Peterm. Mitteil., 1861, 
p. 213. — RicaTerR (Geomorphologische Beobachtungen aus Norwegen, p. 166), cite 
des cirques de Norvège décrits il y a encore peu de temps comme cratère. 

(3) Hocasrerrer. Jahrb. k. k. Geol. Reichsanstalt. 1855, VI, p. 14. — GÜMBEL. 
Geognostische Beschreibung des Osthaverischen Grenzgebirges, 1868, p. 532. — 
GERLAND, Gletscherspuren in den Vogesen. — TourNaire. Configuration des mon- 
tagnes du Cantal. B S. G. F., 3° série, t. XIV, 1885, p. 117 sq. 

(4) D’après RicaTHorEeN (Führer für Forschungsreisende, p. 106 et 155), le mot 
Caldera s'appliquerait aussi aux bassins de réception torrentiels, particulièrement 
développés dans les tufs volcaniques. 


1900 DE LA PÉRIODE GLACIAIRE DANS LES KARPATES MÉRIDIONALES 299 


rence essentielle que le cratère est plus important que la montagne 
qui l’abrite, tandis que le cirque est une légère échancrure dans 
une énorme masse montagneuse. En d’autres termes, dans la mon- 
tagne à cratère le cube du creux égale ou dépasse le cube du plein, 
tandis que dans la montagne à cirque le cube du plein dépasse 
celui du creux. 

La doline ou le bassin d’effondrement diffèrent encore plus du 
cirque typique, sauf dans certains cas particuliers où l’érosion en à 
changé la forme en brisant la ligne d’escarpements continus qui 
entourent de tous côtés la dépression. Mais alors, le travail de l’éro- 
sion fait naître les mêmes différences reconnues pour le cratère. Il 
faut ajouter que la doline ne se rencontre que sur un terrain à 
pente générale assez faible, tandis que le cirque est spécial aux 
hautes montagnes, particulièrement au voisinage des crêtes. 

La distinction du cirque et du bassin de réception torrentiel est 
plus importante encore. Car la parenté de ces deux formes est la 
véritable raison des divergences d'opinion entre les partisans de 
l’origine glaciaire des cirques et ceux de la théorie de l’érosion, 
les uns ayant surtout devant les yeux le cirque typique, les autres 
le bassin de réception torrentiel. Les différences entre ces deux 
formes sont pourtant multiples : 

Dans le bassin de réception torrentiel, ou entonnoir d’érosion, 
. pas de profil longitudinal en escalier. Profil transversal en V ou en 
U passant graduellement vers l’aval au profil en V aigu (canal 
d'écoulement), tandis que dans le cirque le profil en U est très 
marqué et passe sans transition au profil en V. D’un côté, conver- 
gence des lignes de plus grande pente vers un point unique situé 
au début du canal d'écoulement, pas de brusque rupture de pente, 
pas de fond plat déprimé, de l’autre convergence des lignes de plus 
grande pente vers une ligne de rupture de pente circonserivant un 
fond plat ou déprimé. 

Dans l’entonnoir d’érosion, relation intime entre le tracé des 
rigoles suivies par les eaux et celui des courbes de niveau, qui font 
un angle rentrant au croisement avec chaque rigole, dans le cirque 
indépendance des courbes du tracé des ruisseaux. 

On ne saurait d’ailleurs se dissimuler qu'il existe des formes de 
transition. Certains cirques sont en train de se transformer en bas- 
sins de réception. torrentiels et présentent par conséquent des 
caractères mixtes (1). Mais lorsqu'on veut s'expliquer l’origine 


(1) Si l’on prend le mot bassin de réception lorrentiel dans le sens hydrogra- 
phique il est certain que tout cirque non occupé par la neige ou la glace mérite ce 


300 DE MARTONNE. — CONTRIBUTIONS A L'ÉTUDE 23 Avril 


d’unc des formes topographiques, il faut s'adresser aux types les 
plus purs. Si l’on consent à réserver le nom de cirque à la forme 
topographique que nous venons de définir et pour laquelle il existe 
des noms populaires spéciaux, nous croyons pouvoir facilement 
démontrer qu’elle ne peut être due qu’à l’action glaciaire. 

Certains caractères du cirque peuvent être dans certains cas dus 
à l'érosion subaérienne entravée dans son œuvre par la différence de 
dureté des roches ou par des accidents tectoniques. En ce qui 
touche les cirques du Paringu, l’étude de leur géologie montre que 
les lignes de rupture de pente aussi bien dans le profil longitudinal 
que dans le profil transversal ne correspondent pas en genéral au 
contact entre deux roches différentes et jamais à une dislocation 
tectonique. C’est ce qu’on peut voir par les profils ci-joint (fig. 2) 
sur la description desquels nous n’avons pas besoin d’insister (1). 

L’érosion subaérienne peut-elle d’elle-même former des cirques ? 
Il suffit de se reporter à notre définition et de se rappeler les carac- 
tères généraux de l'érosion subaérienne pour répondre non. Ces 
caractères sont connus et ont été admirablement résumés dans des 
livres classiques (2). L’érosion creuse linéairement, elle donne un 
profil de vallée en V et non en U. Elle tend à créer des pentes con- 
linues, qu’il s'agisse du profil transversal ou du profil longitudinal 
des vallées Son action maximum se fait sentir non dans la région 
des sources mais dans la région moyenne des bassins fluviaux. Elle 
ne saurait en aucun cas créer de dépression fermée daus la roche en 
place. Elle façonne le relief de telle manière que le tracé des cours 
d’eau soit dans un rapport intime avec la topographie. Nous croyons 
inutile d’insister davantage (3). II est évident que seule la confusion 
du cirque avec l'entonnoir d’érosion a pu amener à concevoir les 
cirques comme le produit de l’action des eaux courantes. 

Si la théorie de la formation des cirques par l'érosion subaérienne 


nom. Ainsi s'explique qu’on ait pu décrire comme type de bassin de réception de 
véritables cirques ou des cirques à peine transformés par l’érosion (SurREL. Etude 
sur les torrents des Hautes-Alpes, 1841). 

(1) Ces profils sont établis non au point de vue géologique, mais au point de vue 
géographique. l1s sont rigoureusement rectilignes et tracés de façon à passer non 
par les points où la géologie est la plus variée mais par ceux où le relief du sol 
offre les traits caractéristiques de la topographie du cirque. M. Munteanu-Murgoci 
a eu l’obligeance de les revoir et m’a donné de précieuses indications. 

(2) De LA Noe et FE. pe MARGrRIE. Les formes du terrain, — A. DE LAPPARENT. 
Géographie physique. — Ricaraoren. Fübrer für Forschungsreisende, etc. 

(3) La plupart de ces considérations ont d’ailleurs été très bien développées par 
Lehmann, par Richthofen, et récemment par M. Mrazec. 


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GLACIAIRE DANS LES KARPATES MÉRIDIONALES 


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302 DE MARTONNE. — CONTRIBUTIONS A L'ÉTUDE 23 Avril 


n’est plus soutenable, l'hypothèse de l’origine glaciaire des cirques 
n’est pas sans se heurter à de sérieuses difficultés. 

Richthofen (1) et après lui Penck (2) ont donné du processus de 
formation des cirques par l'érosion glaciaire une analyse détaillée 
et très ingénieuse. Cette explication implique la croyance à la pos- 
sibilité d’une excavation de plusieurs centaines de mètres par 
action de la glace et de la moraine de fond. Cette possibilité est loin 
encore d’être admise par tout le monde. Certains auteurs attribuent 
au contraire une action conservatrice à la présence d’une couver- 
ture de glace qui protège le sol contre l’érosion subaérienne. Si les 
études les plus récentes semblent prouver d’une façon certaine 
qu’une énorme calotte de glace comme l’Inlandsis groenlandais 
possède une réelle et très notable puissance érosive (3), il est évi- 
dent que la glaciation des Karpates ne peut avoir atteint de 
pareilles proportions. D’autre part, l’action de l'érosion glaciaire 
paraît être de faire disparaître les saillies, les angles aigus, les 
ruptures brusques de pente, de raboter d’une manière uniforme la 
surface du sol en créant une topographie aussi monotone qu'’inégale 
et confuse. Ces caractères ne sont pas ceux de la topographie du 
cirque, ils ne se trouvent à proprement parler que sur le fond même 
du cirque. 

Toute théorie voulant expliquer les cirques par la seule érosion 
glaciaire se heurte en somme aux deux objections suivantes, dont 
la première a été depuis longtemps formulée par Bonney (4) et par 
Inkey (5) et dont la seconde a été récemment mise en avant par 
Richter (6). 

1° Les cirques doivent, d’après la théorie, avoir été des lieux 
d’érosion maximum ; or, ils sont précisément situés là où elle 
devait être minimum, c’est-à-dire à l’origine du glacier. On les 
trouve généralement au voisinage de la ligne de faîte, en sorte qu'il 
manque en arrière une région d'alimentation pour former le gla- 
cier puissant seul capable d'opérer une telle excavation. 

20 Dans les régions qui ont subi jadis un régime d’Inlandsis et où 
les traces glaciaires sont partout uniformément répandues, les 


(1) Führer für Forschungsreisende, 1886, p. 255 sq. 

(2) Morphologie der Erdoberfläche, Il, p. 307-311. 

(3) DryGaLsxi. Grénland-Expedilion der Gesellschaft für Erdkunde zu Berlin, 
tome I, Grônlands Eis und sein Vorland, 1897. 

(4) Lakes of N. E. Alps. Quarterly Journ. Geol. Soc., 1873, p. 382. — On the 
formation of cirques. Proceed. Geogr. Soc., 1875, p. 387. 

(5) Die Transsylvanischen Alpen... spéc! p. 47 sq. 

(6) Geomorphologische Beobachtungen aus Norwegen, loc. cit. 


1900 DE LA PÉRIODE GLACIAIRE DANS LES KARPATES MÉRIDIONALES 903 


stries, surfaces polies et moutonnées, manquent toujours sur les 
escarpements des cirques. 

La première objection acquiert une force particulière par l'étude 
des Karpates méridionales. Dans le Paringu la ligne de crête est 
constamment formée par le rebord des escarpements des cirques 
du versant Nord. Dans le Retiezat et les Fogarash les cirques étant 
également bien développés sur les deux versants sont séparés par 
une crête sinueuse étroite et déchiquetée de caractère alpin. Il est 
évident que s’il y a eu des glaciers, ils étaient limités aux cirques. 
Dès lors, comment attribuer à leur érosion la formation des escar- 
pements qui atteignent leur plus grande hauteur justement au fond 
du cirque, c'est-à-dire à un endroit où le nevé n’était même pas en 
mouvement. 

Quant à la seconde objection, elle est corroborée par ce fait que 
nous n'avons jamais trouvé de roches moutonnées sur les crêtes 
séparant les cirques, ni sur les escarpements du fond. 

Malgré ces objectious, il y a dans la topographie du cirque trop de 
détails témoignant de l’action glaciaire pour que celle ci ne soit pas 
la cause déterminante de leur formation. Cette action a été, à de 
certains égards, conservatrice, à d’autres égards modificatrice du 
relief du sol ; mais les résultats particuliers qu’elle à produits dans 
certaines régions telles que les Karpates, sont dus à ce qu’elle a été 
limitée à une portion de la montagne, collaborant pour la façonner 
avec d’autres forces naturelles dont la plus importante est la décom- 
position mécanique des roches par les alternatives de gel et de 
dégel. 

Voici comment on peut se représenter la formation d’un cirque : 
Le point de départ a dù être le plus souvent un entonnoir d’érosion. 
Il est à remarquer que dans les régions cristallines les bassins de 
réception ont généralement une largeur plus grande qu'ailleurs et 
un profil plus évasé, la roche se montrant décomposée sur une 
grande profondeur. C’est ainsi que se présentent dans le Morvan 
toutes les hautes vallées qu'on appelle « Ouches » (1). On pourrait 
peut être s'expliquer ainsi la fréquence et la beauté des cirques 
dans les roches cristallines, fait qui a déjà été relevé par certains 
auteurs (2). Supposons que la limite des neiges éternelles, par suite 
d’un changement de climat, s’abaisse jusqu’à une altitude voisine 
d’un semblable bassin de réception torrentiel. Les neiges poussées 


(1) E. de MarToNNe. Une excursion de Géographie physique dans le Morvan et 
l’Auxois. Annales de Geogr., 1899. 
(2) Ricurer. Kahre und Hochseen,. 


304 DE MARTONNE. — CONTRIBUTIONS A L'ÉTUDE 93 Avril 


par le vent vont venir s’y accumuler. Dès qu’elles y sont établies, 
même avant qu’elles n’aient commencé à former un névé, puis un 
petit glacier, le travail de l'érosion subaérienne est suspendu. 
D'autre part, les hauts sommets couverts de neige sont également 
protégés. Seules les pentes du bassin de réception sont soumises, 
non plus au ruissellement, mais à l’action des intempéries. On peut 
observer au voisinage des glaciers actuels, avec quelle activité les 
alternances de gel et de dégel contribuent à désagréger les roches, 
précipitant des avalanches de débris qui viennent joncher la surface 
du glacier. Les pentes à découvert tendent donc à s’ébouler, à 
reculer et à devenir plus escarpées qu'elles ne l’étaient lorsqu'elles 
étaient soumises au ruissellement. Cependant, le climat devient de 
plus en plus rigoureux ; la neige, de plus en plus épaisse, forme un 
uévé et un petit glacier, qui, entrant en mouvement, commence à 
déblayer le sol meuble sur lequel il reposait et à entraîner au loin 
les éboulis tombant des escarpements en voie de formation. Les 
pentes nues qui entourent le glacier deviennent de plus en plus 
ébouleuses. Si le fond de la vallée n’était pas occupé par la glace, 
et si les matériaux n’étaient pas emportés immédiatement, on ver- 
rait le tout s’égaliser et la formation des escarpements s’arrêter 
par l’ensevelissement de leur pied sous les éboulis. Maïs non seule- 
ment le glacier emporte les débris tombés à sa surface; son action 
érosive commence aussi à se faire sentir, dès qu'il a déblayé le sol 
meuble qui lui servait d’abord de substratum. Cette action tend à 
faire disparaître les angles et à arrondir toutes les formes. Elle a 
pour efïet de transformer la partie de l’entonnoir occupée par la 
glace en un plan faiblement incliné à la surface bosselée irréguliè- 
rement, mais dans l’ensemble assez plate. 11 tend donc à s'établir, 
une ligne de rupture de pente limitant la surface soumise à l’éro- 
sion glaciaire et celle soumise aux intempéries. D’autre part, les 
grandes vallées situées plus bas continuent à être soumises à 
l'érosion subaérienne. Elles poursuivent leur approfondissement 
linéaire, tandis que le glacier déblaye et creuse en largeur. Une 
seconde rupture de pente va donc s’établir entre la région soumise 
à l’action glaciaire et celle soumise à l’érosion subaérienne. Ce sera 
le ressaut final du profil longitudinal du cirque. 

Le profil transversal en U est déjà esquissé. Il continue à se for- 
mer par l’action combinée de l'érosion glaciaire et de la décomposi- 
tion des roches qui s’écroulent sans cesse. Le glacier sape constam- 
ment le pied de l’escarpement et détermine ainsi les éboulements 
qui permettent aux intempéries d’avoir toujours une surface fraîche 


1900 DE LA PÉRIODE GLACIAIRE DANS LES KARPATES MÉRIDIONALES 303 


à attaquer. Cette érosion du glacier sur le bord du cirque est incon- 
testable, nous avons vu que c’est là qu’on trouve les plus belles 
roches moutonnées. 

Plus la période glaciaire dure longtemps, plus le cirque s’élargit, 
Des cirques voisins peuvent arriver à n’être plus séparés que par une 
arête étroite, comme on le voit dans le Paringu, le Retiezat et les 
Fogarash. Le cirque non seulement s'élargit, mais s’approfondit. Cet 
approfondissement est à la fois local et général ; local, car la moin- 
dre différence de dureté de la roche, comme on en rencontre saus 
règle apparente, particulièrement dans les roches cristallines, doit 
amener une intensité plus grande de l'érosion à certains points. 
Ainsi naissent les bassins lacustres et en général les paliers des 
cirques un peu étendus. C’est à ces cas que s'appliquent en réalité 
toutes les considérations développées par Richthoîfen et Penck pour 
expliquer la formation des cirques par érosion glaciaire. D'autre 
part il y a aussi approfondissement général, car toute inégalité 
marquée de la surface du fond du glacier tend, dès qu’elle commence 
à s’accuser, à être annihilée par la pression et l'érosion de la glace 
qui vient d’amont et doit nécessairement tendre à raboter le seuil 
ainsi formé. La présence de surfaces polies et moutonnées sur les 
flancs des arêtes limitatrices des cirques, assez loin du fond même du 
cirque, mais à 20 ou 30 mètres au-dessus du sol plat, indique que 
l’approfondissement général du cirque n’est pas une pure hypothèse. 

En résumé on voit que tous les détails de la topographie du cirque, 
tel que nous l’avons défini, s'expliquent par le processus que nous 
venons d'analyser. Le point le plus important est que toutes les brus- 
ques ruptures de pente (qui sont la chose la plus difficile à expliquer) 
sont la trace de la limite entre deux régions où les forces naturelles tra- 
vaillaient d’une manière complètement différente à la dénudation. 

On voit en quoi notre théorie diffère de celle de M. Richter qui 
considère la désagrégation mécanique des roches comme la cause 
première de la formation des cirques. Sans le glacier qui entraine 
les éboulis, aplanit le sol sur lequel il repose, le modèle et l’appro- 
fondit, attaque enfin constamment le pied des escarpements, ceux-ci 
ne pourraient se former et se conserver. 

Sans exagérer l'importance de l’érosion glaciaire, surtout dans 
le cas d'aussi petits glaciers que ceux qui ont formé les cirques, il 
ne faut pas la méconnaître. Nous ne croyons pas, comme M. Rich- 
ter, que le cirque s’agrandisse seulement en largeur, il s’approfon- 
dit aussi, bien que son accroissement dans le sens vertical soit peu 
de chose à côté de son accroissement dans le sens horizontal. En 


25 Juillet 1900. — T. XXVIIT. Bull. Soc. Géol. Fr. — 20 


306 DE MARTONNE. — CONTRIBUTIONS A L'ÉTUDE 23 Avril 


tout cas, dire que le cirque n’est pas dû à l'érosion glaciaire, c’est 
comme si on disait que la formation des vallées n’est pas due à 
l'érosion des rivières mais au ruissellement; c’est le ruissellement 
qui modèle le fond de la vallée, mais sous l’influence de l’appro- 
fondissement du thalweg. Toute pente raide, toute pente supérieure 
à l’inclinaison maximum d’un talus d’éboulis formé des débris des 
roches qui la constituent, ne peut exister et se maintenir que par 
l’action d’un agent quelconque d’érosion, eau ou glace. en sapant 
constamment la base. La cause première et déterminante de la for- 
mation et du développement du cirque, c’est donc bien le glacier. 
Mais, il ne faut pas l'oublier, c’est un glacier de type très spécial, 
ne descendant pas dans les grandes vallées, correspondant à ce que 
l’on a appele le Kargletscher, le glacier de cirque. Si la limite des 
neiges éternelles s’abaissait jusqu'aux vallées, donnant lieu à la 
formation de glacier de type norvégien ou glaciers de vallée, quel- 
ques-uns des traits de la topographie du cirque pourraient être 
effacés. Ainsi la ligne de rupture de pente formant le ressaut final 
du profil longitudinal, ne pourrait se maintenir, car l'érosion gla- 
ciaire s’y ferait sentir comme à l’intérieur même du cirque. Rabo- 
tée, usée en quelque sorte, elle pourrait même disparaître complè- 
tement, et l’on aurait en définitive une vallée glaciaire terminée en 
cirque telle qu’il en existe plus d’un exemple dans les Pyrénées, 
soumises pendant la période glaciaire à une glaciation de type 
norvégien. 

Supposons maintenant que les conditions climatiques deviennent 
encore plus rigoureuses et que la limite des neiges éternelles 
s’abaisse jusqu’à la plaine même. Toute la montagne sera bientôt 
couverte d’une calotte de glace analogue à l’inlandsis groenlandais. 
Dès lors, les conditions nécessaires à la formation du cirque ne 
seront plus du tout réalisées. Non-seulement les seuils terminaux 
s’arrondissent et disparaissent, les escarpements eux-mêmes ne 
sont plus soumis à l’action des intempéries, mais à l'érosion gla- 
ciaire, tout comme le fond du cirque. Ils vont tendre à s’aplanir et 
la ligne de rupture brusque de pente qui les longeait va dispa- 
raître elle aussi. Le cirque tendra donc à s’eflacer par érosion de 
toutes les arêtes qui le limitaient en amont et en aval. 

Supposons, au contraire, que le climat s’adoucisse et que le gla- 
cier disparaisse. Les éboulis s’entassent sur le fond du cirque, 
ensevelissent le pied des escarpements et tendent à remplacer la 
rupture de pente par un profil d'équilibre qui est celui correspon- 
dant aux matériaux dont ils sont formés. Sous ces éboulis dispa- 


14900 DE LA PÉRIODE GLACIAIRE DANS LES KARPATES MÉRIDIONALES 307 


raissent assez vite les moraines latérales. D’autre part, l’érosion 
reprenant son action, la marche qui marque l'extrémité du cirque 
ne tarde pas à être le point où son attaque est la plus vive, puisque 
c’est Ià qu’elle a le plus à travailler pour établir le profil longitudi- 
nal concave et continu. Les moraines qui se trouvent généralement 
à cet endroit sont très rapidement enlevées, les roches moutonnées 
les plus basses elles-mêmes ne tarderont pas à disparaître. Leë 
dépressions fermées qui accidentent le cirque sont occupées par des 
lacs, que les éboulis et les cônes de déjection des torrents teudent à 
combler. Bientôt ce ne sont plus que des tourbières. L'érosion con- 
tinuant son œuvre, attaquera même les escarpements du fond du 
cirque, ysciant de profondes rigoles. Au bout d’un certain tem ps les 
traces glaciaires auront disparu une à une. Il arrivera un moment 
où la forme générale du cirque, avec sa ceinture d’escarpements, 
son fond plat et irrégulier, son ressaut brusque de pente à l’extré- 
mité inférieure seront les seuls témoins de l’occupation par la glace. 
Enfin ces caractères eux mêmes s’eflaceront sous l'influence combi- 
née des éboulis et de l'érosion; le cirque sera devenu un bassin de 
réception torrentiel. 

Nous arrivons par celte analyse à une double conclusion : géolo- 
gique et morphologique. 

La conclusion géologique est que: le cirque est une preuve de 
glaciation aussi sûre, sinon plus, que les moraines, les stries et 
roches moutonnées. En effet, de toutes les traces glaciaires c’est 
celle qui disparaît la dernière. C’est aussi une trace de valeur plus 
précise. Car les stries, moraines et roches moutonnées ne donnent 
aucune indication sur la nature de la glaciation qui a affecté la 
région où on les trouve; tandis que le cirque est, comme nous 
venons de le voir, le résultat d’une glaciation de type pyrénéen ou 
tout au plus alpin (Kargletscher ou Gehängegletscher des Alle- 
mands). Stries, moraines, etc., se trouvent aussi bien si la région 
a été soumise au régime de l’inlandsis ou à celui des glaciers 
locaux. Le cirque caractérise des glaciers locaux et permet même 
de les délimiter à peu près sûrement. 

La conclusion morphologique est que : les formes de haute mon- 
tagne sont souvent dues à l’action glaciaire. C’est un fait caractéris- 
tique pour les montagnes, qui, comme les Karpates, n’atteignent 
que rarement l'altitude à partir de laquelle on rencontre les formes 
alpines. Ces formes sont intimement liées à la présence d’anciens 
glaciers qui ont amené une différenciation dans le mode d’attaque 
du sol par les agents extérieurs. Au contact de la région où agissait 


308 DE MARTONNE. — CONTRIBUTIONS A L'ÉTUDE 23 Avril 


la glace avec celle où agissaient seules les intempéries, et celle où 
se faisait sentir l’érosion subaérieune on trouve toujours une rup- 
ture brusque de pente. 


IL 


Nous croyons avoir établi d’une façon certaine que le massif du 
Paringu a été soumis à une glaciation de type pyrénéen ou alpin. 
Il nous reste à envisager brièvement les questions suivantes : 

1° Quelle a été l’extension des glaciers dans les Karpates méri- 
dionales ? 

20 Y a-t-il eu plusieurs périodes glaciaires. 

3° À quelle hauteur peut-on fixer approximativement la limite 
des neiges éternelles pendant ces différentes périodes, et à l’époque 
actuelle. 


10 Extension des glaciers dans les Karpates méridionales (v. fig. 3). 
D’après nos conclusions relatives à la question du cirque, il paraît 
vraisemblable que les massifs où l’on trouve des formes alpines 
doivent être ceux qui ont subi une glaciation. En effet tout semble 
prouver que dans ce monde montagneux, dont les grandes lignes 
sont si difficiles à retrouver, chaque individualité orographique un 
peu nelte a élé aussi un centre de glaciation indépendant. 

Le Paringu est le massif que nous connaissons le mieux, y ayant 
passé quelques jours en 1898 et un mois et demi en 1899. Les plus 
nombreux et les plus beaux cirques sont exposés vers le nord. 
Deux sont exposés à l’est (Muntinu et Urda). Plusieurs comme 
Zänoaga Scliveiului, Gäuri, Gälcescu, Jeseru (1), Urda, Dengheru 
sont accompagnés de petits cirques latéraux. Il y a un certain nom- 
bre de cirques exposés au sud, mais ils sont beaucoup plus petits 
(sauf Gäura Mohorului) et sont souvent déjà bien près d’être trans- 
formés en entonnoirs d’érosion. Nous donnons (page 311) la liste 
de ces cirques avec les éléments les plus importants de leur 
morphologie et la position des traces glaciaires les plus basses. 

11 paraît certain que dans le massif du Paringu la glaciation a été 
plus intense sur le versant nord que sur le versant sud. On a 
remarqué depuis longtemps en Norvège et ailleurs que les cirques 
étaient en général plus nombreux sur les pentes orientées au nord 
et à l’est. Le caractère de la morphologie du Paringu devait tendre à 
accentuer encore ces contrastes dus à des raisons climatologiques. 
Les surfaces supérieures à 2000 m. sont en effet bien plus dévelop- 


(4) N.-B. La carte ci-contre porte, par erreur, Lezeru au lieu de Jeseru. 


Ë 309 


ERIODE GLACIAIRE DANS LES KARPATES MERIDIONALES 


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310 DE MARTONNE. — CONTRIBUTIONS A L'ÉTUDE 93 Avril 


pées sur le versant nord que sur le versant sud. Les glaciers du ver- 
sant sud n’ont été vraiment développés que dans les vallées abritées 
contre l’action du soleil par leur situation au fond d’un angle ren- 
trant de la ligne de crête, et par la présence d’une bosse monta- 
gneuse assez élevée formant écran vers le sud. Tel est le cas pour 
Jesul et pour Gäura Mohorului, abrités l’un par le Molidvis, l’autre 
par Päpusa. Dans ces vallées, on ne voit le soleil que pendant 
quatre à cinq heures en moyenne. La présence d’nne roche mou- 
tonnée située très bas dans Zänoaga Plescoi est un fait exceptionnel. 
Elle a dû se trouver abritée sous des éboulis déblayés depuis peu 
par l'érosion. [Il est certain que sans l’action destructrice de l’éro- 
sion on trouverait des roches moutonnées beaucoup plus bas sur 
le versant nord. 

Le massif du Retiezat est situé entre le bassin de Petroseny et la 
plaine de Hatzeg au nord-ouest du Paringu. Sans atteindre nulle 
part une altitude maximum égale à celle de ce dernier, il lui est 
probablement supérieur par sa hauteur moyenne. Protégé vers le 
sud par l'écran des Monts du Vulean, il a pu être soumis à une gla- 
ciation aussi intense sur le versant sud que sur le versant nord. 
C’est même sur le versant sud que se trouvent les cirques les plus 
grandioses et les plus complexes, les lacs les plus étendus et les 
plus profonds. Ce massif est formé, comme le Paringu, de roches 
cristallines, la composition géologique est même encore plus uni- 
forme, puisqu'on n’y trouve que le granite plus ou moins gneis- 
sique, que nous avons signalé formant la crête principale du 
Paringu. Son caractère alpin est dû uniquement à l’action gla- 
ciaire (1). 

Au nord du Retiezat et du Paringu s’étend une région également 
cristalline qu’on appelle quelquefois Monts du Mühlbach. Dans le 
petit massif du Surian (2061 m.), dans ceux du Cindrelu (2245 m.) et 
du Steffleste (2251 m.), on trouve des cirques avec lacs. L’un d’eux 
a été décrit par Lehmann qui croyait même y avoir découvert 
une moraine frontale typique (2). 

Mais c’est surtout à l’ouest du Retiezat que les traces glaciaires 
paraissent être abondantes. La feuille de Borlova (zone 24, 
col. XX VII) de la carte topographique autrichienne se distingue des 


(1) Sur la géologie du Retiezat, v. INkey : Die transsvlvanischen Alnen vom 
Rotenturmpass his zum Kisernen Thor. Mathem. Naturwiss Ber. aus Ungarn, 
1891. Pour la description des cirqnes, LEaManN: Die Südkarpathen zwischen 
Retiezat und Kônicstein. Zeitschr. d. Ges. f. Erdkunde, Berlin, 1885. Le plus 
grand lac du Retiezat (Bucura) a, d'après la carte autrichienne, une superficie au 
moins double de celle du lac Gälcescu. On n’en a encore fait aucune étude détaillée. 

(2) Die Südkarpathen, loc. cil. 


311 


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E GLACIAIRE DANS LES KARPATES MERIDIONALES 


1900 DE LA PÉRIOD 


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(4) Muntinu offre un exemple unique de cirques latéraux plus bas que le cit 
principal. Il est très vraisemblable que le glacier de Muntinu s’écoulait au moment 


de sa plus grande extension en passant par les cols qui séparent la haute vallée de 


Muntinu de celle de la Latoritza. Ainsi ont pris naissance les deux cirques orientés 
au nord qui entourent le versant sud de la vallée de Latoritza et ne sont séparés 


que par deux cols surbaissés du cirque de Muntinu proprement dit. 


312 DE MARTONNE. — CONTRIBUTIONS À L'ÉTUDE 93 Avril 


feuilles voisines par le soin qui a été apporté au figuré du relief de 
la haute montagne. Les massifs du Sarco (2190 m.), du Muntemicu 
(1806 m.), du Boeresco (2160 m.), Scärisoaru (2223 m.) et Paltinu 
(2145 m.) rappellent d’une façon frappante tous les caractères de la 
topographie du Paringu. Tous les hauts sommets de cette région 
sont constitués par des schistes cristallins analogues à ceux qui for- 
ment la partie la plus élevée du Paringu. C’est seulement sur le 
versant nord du Sarco qu'on trouve des conglomérats paléozoïques (?) 
et des couches secondaires. Les cirques sont en général plus déve- 
loppés sur le versant nord. Plusieurs de ces cirques ont élé très 
bien décrits par M. Schafarzik, qui croit même avoir trouvé dans 
le cirque du Murariu une moraine frontale typique à une hauteur 
de 1700 m. (1). 

La chaîne des. Fogarash est, comme on sait, la région où les 
traces glaciaires ont été pour la première fois signalées par Leh- 
mann. Ce massif a la forme d’un double bourrelet montagneux 
s'étendant de l’est à l’ouest du col de Tôrzburg au défilé de la Tour 
Rouge. Le bourrelet nord est le plus élevé (Negoiu, 2540 m.) et tombe 
à pic sur la plaine de Fogarash, offrant une dénivellation de 2000 m. 
sur une largeur de quelques kilomètres (2). Le bourrelet méridional 
est moins élevé et séparé par une dépression assez marquée de la 
chaîne septentrionale à laquelle il vient se raccorder vers l’est par 
le massif de Jeseru. Les deux chaînes sont uniquement constituées 
par les schistes cristallins, qui, d’après Primics, forment deux 
anticlinaux correspondant à peu près aux deux lignes de crêtes et 
déviant vers le nord à l’extrémité est, de façon à se raccorder avec 
la direction nord-nord-est des monts de Persiany. A part le massif 
du Jeseru qui rappelle à bien des égards le Paringu, et où les cir- 
ques avec lacs sont particulièrement bien développés sur le versant 
nord, c’est uniquement dans la chaîne septentrionale qu’on trouve 
les traces glaciaires, localisées d’une part entre le Surul et le 
Negoiu, de l’autre autour de Ourla et du Berivoesco. Lehmann a 
décrit plusieurs cirques du versant nord (3), mais ceux du versant 
sud sont au moins aussi beaux. 

Les pentes sud du Negoiu sont occupées par trois cirques à plu- 
sieurs paliers avec roches moutonnées, mais sans lacs. Les eaux 


(1) ScHararzic. Die geologischen Verhältnisse der Umgebung von Borlova und 
Pojana Môrul. Jahresber. d. K. Ungar. Geolog. Anstalt. 1899. 

(2) Die geologischen Verhältnisse der Fogarascher Alpen. Mitteil. aus d. Jahrb. 
d. K. Ungar. Geolog. Anstalt, 1884. 

(3) Beobachtungen über Tektonik und Gletscherspuren. Zeitschr. D. Geolog. Ges. 
1881, et Die Süudkarpathen. Zeitschr. Ges. f. Erdkunde, Berlin, 1885. 


\ 


1900 DE LA PÉRIODE GLACIAIRE DANS LES KARPATES MÉRIDIONALES 913 


qui s’en échappent sont tributaires du Topologu. Les deux torrents 
qui représentent les sources de l’Argesh, Apa Capra et Apa Buda, 
sont formés de ruisseaux qui descendent de cirques très compliqués 


. comme ceux de Lespezile, Paltinu, Capra, pour Apa Capra; ceux 


de Musäteca, Riîosu et Buda, pour Apa Buda. Nous décrirons pro- 
chainement la topographie et la géologie de ces cirques; qu’il nous 
suffise d'indiquer ici les points suivants : 

1° Les cirques sont aussi typiques, qu'ils soient creusés dans les 
Cipolins (soit en totalité comme Riosu et Musäteca, soit en partie 
comme Lespezile) ou dans les micaschistes et les gneiss granitiques 
comme Paltinu, Capra, Buda et les petits cirques de Piscu Negru. 

20 Quelques-uns sont ouverts vers le sud, mais la plupart tournés 
vers l’ouest et surtout vers l’est. 

3° Dans quelques-uns on trouve des lacs égalant au moins en 
dimensions ceux du Paringu, par exemple dans Paltinu et dans un 
des cirques de Capra orientés vers le sud-est. 

4° Dans tous on trouve des roches moutonnées. Les plus belles 

sont dans le cirque de Capra orienté vers l’est, qui compte trois 
lacs étagés. C’est aussi dans ce cirque que j'ai trouvé les stries les 
plus belles que j'aie vues dans toutes les Karpates. 
Bo Les traces glaciaires manquent sur les pentes par où dévalent 
les torrents échappés des cirques de Paltinu et de ceux de Capra 
orientés vers l’est, mais on les retrouve dans le fond de la vallée de 
Capra. De très belles roches moutonnées s’observent près de la 
Stina de Capra, à une altitude de 1550 mètres. 

Je dois ajouter que M. Mrazec croit avoir aperçu des moraines à 
l'issue d’un cirque latéral de la vallée de Buda (probablement 
Riosu), et que j'ai moi-même trouvé au-dessous de la Stina de 
Capra, à une altitude de 1500 m. environ, une sorte de muraille cou- 
pée par le torrent qui pourrait être une moraine frontale, si les 
parois abruptes qu’on observe au-dessus ne permettaient pas de 
l'expliquer anssi comme un éboulis. 

A l’est des Fogarash, le seul massif où l’on ait jusqu'ici signalé 
des traces glaciaires, est le massif du Bucegiu. Il est d’origine sédi- 
mentaire, le soubassement cristallin n’apparaissant que par 
endroits dans la vallée de Jalomitza à la faveur d’une faille. Partout 
ailleurs on ne trouve que les calcaires jurassiques et les conglomé- 
rats cénomaniens ({)}. L'ensemble du massif a la forme d’un 
immense fer à cheval, dont le bord externe se dresse en escarpe- 


(1) Sur la géologie du Bucegiu, v. Porovicr-H\rzec : Etude géologique des envi_ 
rons de Sinaïa. Paris, 1899, avec carte géol. au 1/200.000°. 


314 DE MARTONNE. — CONTRIBUTIONS A L’ÉTUDE 93 Avril 


ments gigantesques d’un côté au-dessus de la Prahova, de l’autre 
au-dessus du col de Bran (Torzhurger pass), et dont les bords internes 
s’abaissent en pentes plus douces. Ainsi s'explique que les cirques 
soient plus développés sur le versant sud que sur le versant nord. 
C’est en s'appuyant sur la présence de ces cirques, dont plusieurs 
sont très insuffisamment figurés (même en territoire hongrois) sur 
le 75000° autrichien, que M. Popovici-Hatzeg a affirmé, contre l’opi- 
nion de Lehmann (1), la glaciation du massif du Bucegiu (2). La 
rapide visite que nous avons faite en sa compagnie à ce massif, en 
1898, nous a amené aux mêmes conclusions. Les cirques ont natu- 
rellement leur plus beau développement dans la partie la plus 
élevée du Bucegiu, dont le centre est Omu (2508m.). Comme c’est Jà 
que dominent les conglomérats, on conçoit quelles difficultés pré- 
sente la recherche des moraines, stries et roches moutonnées; on 
. n’en a point encore signalé jusqu’à présent. 

Il y a encore dans les Karpates méridionales un certain nombre 
de massifs formant des individualités assez nettes et qui ont vrai- 
semblablement été le siège de glaciers locaux. Tels sont le Csukas 
(1958 m.) en Valachie, le Ciahläu (1908 m.) en Moldavie, qui ressem- 
blent à bien des égards au Bucegiu. Il serait assez étonnant que le 
massif andésitique du Caliman (Caliman Isvoru 2031 mètres) ne 
révélât pas un jour des traces glaciaires. 


2 Ya-t-ùl eu plusieurs périodes glaciaires ? 

Dans toutes les montagnes de l’Europe moyenne dont la glacia- 
tion est maintenant considérée comme certaine, on a pu recon- 
naître l'existence de deux ou plusieurs périodes glaciaires (3). Le 
nombre des périodes paraît d’ailleurs diminuer avec l'intensité de 
la glaciation. Il n’y aurait donc rien d’étonnant à ce que les Kar- 
pates méridionales n’aient été couvertes de glaciers que pendant la 
période d’abaissement maximum de la limite des neiges éternelles. 

Nous croyons cependant qu’un certain nombre de faits permet- 
tent de conclure à une glaciation répétée, la première invasion 
ayant été la plus étendue. 

Dans le massif du Paringu nous avons signalé deux points où l’on 


(1) Die Südkarpathen, loc. cit. 

(2) Communication à la Société des Sc. de Bucarest, nov. 1898. 

(3) ParTsca. Vergletscherung des Riesengebirges, Forschungen z. D. Landes 
und Volkskunde, 1894, VIIT. — SreINMaANN et du Pasquier. Compte-Rendu d'une 
excursion dans le Pléistocène du nord de la Suisse. Archives des Sc. Phys. et Nat., 
1809, p. 217. — Cf. SreINMANN. Uber Pleistocän u. Pliocän in der Umgebung von 
Freiburg i Br. WMitteil. d. Bad. Geol. Landesanstalt, IT, 1890. — M. Bouze. La 
topographie glaciaire en Auvergne. Ann. de Géogr., 1896, p. 277-296, etc. 


1900 DE LA PÉRIODE GLACIAIRE DANS LES KARPATES MÉRIDIONALES 915 


trouve des dépôts d’origine morainique. L’un à Cärbunele, à une 
altitude de 1.600 m., à plus de deux kilomètres du débouché des 
cirques de Jeseru et Gälcescu, témoigne de l'existence d’un glacier 
qui descendait dans la vallée du Lotru jusqu’à une altitude voisine 
de 1.500 m. L'autre, dans le cirque de Gäuri, à une altitude de 
2.000 m., à une distance de 1.000 m. des paroïs formant le fond du 
cirque (Stâncile Regelui), prouve l’existence d’un glacier de très fai- 
bles dimensions limité exclusivement au cirque de Gäuri. Le pre- 
mier était un glacier de vallée (Thalgletscher), le second un glacier 
de cirque (Kahrgletscher). Il est difficile d'admettre qu’ils aient 
coexisté. 

Le dépôt de Cärbunele se trouve sur une terrasse dans le roc 
faiblement inclinée, qui interrompt assez nettement la pente du 
versant est de la vallée. Cette terrasse peut se suivre en amont 
jusqu’à l’entrée du cirque de Jeseru et même jusqu’à l’intérieur du 
cirque. La pente en est assez continue et un peu supérieure à celle 
du thalweg du Päräul Jeseru, si bien qu’elle vient se raccorder avec 
le fond de la vallée du Lotru, un peu en aval de Trecerea Lotrului. 
A la sortie du cirque de Jeseru on voit déboucher sur cette terrasse 
deux cirques latéraux dont les dimensions sont très exagérées sur 
le 1/75.000° autrichien. Les roches moutonnées ne manquent pas 
sur cette terrasse et les dépôts morainiques de Cärbunele prouvent 
qu'elle a été occupée par un glacier. De plus, on remarque au débou- 
ché du sentier de Boïanu, sur le flanc ouest de la vallée du Lotru, un 
ressaut de pente bien marqué correspondant à la terrasse de Cärbu- 
nele et qui cache peut être sous sa couverture de forêts les mêmes 
restes de dépôts morainiques. Dans le fond de la vallée les roches 
moutonnées ne descendent pas plus bas que le palier inférieur 
de Jeseru (1.800 mètres). 

Ces faits ne paraissent explicables qu’en admettant l'hypothèse 
suivante : le thalweg du Lotru et du Päräul Jeseru est creusé de 
100 ou 200 mètres plus bas qu’il ne l'était au moment de l'invasion 
maximum des glaciers, et ce creusement est l’œuvre d’une période 
d'érosion qui s’étend entre deux glaciations. Lors de la première, 
la vallée n’était creusée que jusqu’au niveau de la terrasse de Cär- 
bunele et c’est sur ce fond que s’est mû le glacier descendant 
jusqu’à Cärbunele ou même plus loin. La seconde glaciation à été 
moins intense, limitée aux petits cirques latéraux et au grand cir- 
que de Jeseru sans descendre plus bas que le palier inférieur de 
ce cirque. 

Il convient d’ajouter que dans les cirques d'Urda et dans le grand 


916 DE MARTONNE. — CONTRIBUTIONS A L'ÉTUDE 23 Avril 


cirque de Mohoru (Gäura Mohcrului) j'ai observé une terrasse dans 
le roc avec roches moutonnées, à peu près au niveau de celle de 
Jeseru. Il y aurait donc eu également dans les parties abritées du 
versant sud une double invasion des glaces. 

En étudiant en détail les cirques du Retiezat et des Fosarch on 
arrivera très vraisemblablement à retrouver des phénomènes sem- 
blables. Je ferai seulement remarquer que dans la région des 
sources de l’Argesh le fond des vallées, comme celle de Capra, pré- 
sente des traces glaciaires jusqu’à 1.500 m. (Roches moutonnées de 
la Stina de Capra), ces traces manquent sur les flancs de la vallée et 
_on les retrouve dans les vastes cirques qui s’ouvrent à 150 ou 200 m. 
au dessus du thalweg actuel. Il semble donc qu’on ait affaire là 
aussi à deux périodes d’extension glaciaire, l’une donnant des 
glaciers de vallée, l’autre des glaciers de cirque. 

On peut se demander si la topographie des cirques ne permet 
pas de conclure à une troisième période glaciaire. Tous les grands 
cirques sont, en effet, accompagnés de petits cirques latéraux, dont 
les caractères sont généralement bien plus typiques que ceux des 
grands cirques, et si notre théorie de la formation des cirques est 
juste il faut admettre que le rebord de l’escarpement final de ces 
cirques à dû correspondre à l’extrémité d’un glacier local. On peut 
cependant concevoir qu’il y ait eu là seulement une phase d’arrêt 
dans le recul des glaces. En tous cas, il est certain que la formation 
des petits cirques latéraux est postérieure à la première période 
glaciaire. La formation des grands cirques, elle-même, n’a été ache- 
vée que par la seconde période glaciaire particulièrement en ce qui 
concerne la marche terminale. 

Il serait intéressant de connaître l’âge des deux périodes cas 
res et de la période d’érosion qui les a séparées. La première période 
glaciaire doit être très ancienne, étant donné la difficulté qu’on a à : 
retrouver ses traces. Les Karpates méridionales et spécialement les 
massifs principaux qui doivent, vraisemblablement, leur altitude à 
des mouvements de soulèvement en masse très récents, devaient 
être plus élevées qu’à l’heure actuelle. Si l'assimilation est possible 
entre les périodes glaciaires des différentes régions, celle-ci serait 
de la fin du pliocène et correspondrait à la première ou à la seconde 
période glaciaire de Geikie (1). La période d’érosion interglaciaire 
est en rapport avec les mouvements d’affaissement de la plaine 
valaque qui ont provoqué un alluvionnement excessif et contribué 


(1) Gekie. The great ice ave, 


14900 DE LA PÉRIODE GLACIAIRE DANS LES KARPATES MÉRIDIONALES 317 


aux changements du réseau hydrographique à l’intérieur de la 
montagne. Ces conditions expliquent le transport au loin des maté- 
riaux glaciaires qui ont certainement contribué à former les ter- 
rasses de Petroseny, sinon celles de Bumbesti. Les terrasses limo- 
neuses de la vallée de l’Oltu (1) sont probablement aussi en rapport 
avec ce phénomène. | 

La seconde période serait quaternaire. Mais elle a été suivie d'une 
période d’érosion qui dure encore, seulement il semble que l’avan- 
tage au point de vue de l’activité érosive soit cette fois du côté du 
versant transylvain et uon plus du versant roumain (2). 


30 Limite des Neiges éternelles. — Il était nécessaire avant d’aboi- 
der cette question d’avoir fixé l'existence des deux périodes gla- 
ciaires. C’est faute d’avoir distingué dans les Karpates méridionales 
les traces de la première glaciation de celles qui se rapportent à la 
seconde qu’on a été conduit à des appréciations si variables au 
sujet de la limite des neiges éternelles à époque glaciaire. 

Il importerait d’ailleurs de toujours bien distinguer, lorsqu'on 
parle de la limite des neiges éternelles, la limite supérieure ou 
limite climatique, c’est-à-dire l’altitude au-dessous de laquelle la 
neige tombée sur une surface découverte ne peut se conserver d’une 
année à l’autre — et la limite inférieure ou limite orographique, 
c’est-à-dire l'altitude la plus basse où l’on trouve des flaques de 
neige pérenne se conservant à l’abri d’escarpements qui la protè- 
gent contre l’insolation (3). Cette dernière limite peut, dans des 
circonstances spéciales, s’abaisser très bas. Sa valeur moyenne 
seule est intéressante en ce qu’elle n’est généralement pas très dif- 
férente de la limile inférieure moyenne des glaciers. — Quant à la 
limite climatique, son importance est très grande dans l'étude des 
questions glaciaires, car elle est généralement un peu supérieure — 
dans le régime des glaciers locaux, à la limite moyennne du névé 
et du glacier d'écoulement. 

Pour Ja première période glaciaire uous trouvons, sur le versant 
nord du Paringu, un glacier descendant jusqu’à 1.500 m. Sur le ver- 
sant sud des Fogarash les roches moutonnées les plus basses que 


(1) Toutes les terrasses de la vallée de l’Oltu sont uniformément recouvertes d’un 
limon très loessoïde dont l'épaisseur atteint jusqu’à 8 ou 10 mètres. 

(2) Tous les points où nous avons eu l’occasion d'observer en Transylvanie la 
ligne de partage des eaux entre les rivières tributaires de la Theis et celies tribu- 
taires des affluents valaques du Danube, montrent une tête de source escarpée du 
côté des rivières hongroises et au contraire un sol plat du côté des rivières vala- 
ques. 

(3) v. RarTzez. H6hengrenzen und H6hengurtel. 


318 DE MARTONNE. — CONTRIBUTIONS A L'ÉTUDE 23 Avril 


nous rencontrons dénotent une extension à peu près égale. On peut 
considérer comme probable que la limite des neiges éternelles était 
vers 1850 m. ou 1900 m., la limite inférieure vers 1650 m. Les don- 
nées sont insuffisantes pour qu’on puisse préciser davantage. 

Pour la deuxième période glaciaire les cirques peuvent servir de 
point de repère. Si la théorie de la formation du cirque que nous 
avons exposée est exacte, on peut considérer l'extrémité du palier 
iuférieur des cirques comme ayant été l'endroit où le glacier est 
resté le plus longtemps stationnaire. La moyenne des cirques expo- 
sés au nord dans le Paringu donne 1857 m., celle des cirques exposés 
au sud 1903 m. La limite inférieure moyenne des neiges éternelles 
peut donc être considérée comme n’ayant guère dépassé 1900 m. sur 
le versant nord et 1950 m. sur le versant sud. La limite supérieure 
des neiges éternelles devait être voisine de 2150 m., ce qui corres- 
pond à peu près à la moyenne de l'altitude maximum du fond des 
cirques sur le versant nord. Il est probable que les petits cirques 
du versant sud du Paringu n’ont pas été occupés par de véritables 
glaciers lors de la seconde période glaciaire, à l’exception de ceux 
qui, comme Jesul et Gäura Mohorului, étaient dans une situation 
particulièrement favorable. Ces deux cirques sont aussi les seuls 
qui, sur le versant sud, présentent encore nettement les caractères 
de la topographie glaciaire. Tous les autres sont plus ou moins 
transformés en entonnoirs d’érosion. 

Pour les Fogarash on peut, en appliquant les mêmes principes à 
la région des sources de l’Argesh et du Topologu, fixer approxima- 
tivement la limite supérieure des neiges éternelles à 2100 m., la 
limite inférieure moyenne à 1900 m. Il ne semble pas y avoir grande 
différence entre les deux versants. 

Dans quel rapport ces résultats sont-ils avec ce qu’on peut savoir 
de la limite actuelle des neiges éternelles ? 

Les Karpates méridionales ne portant pas de glaciers rentrent 
dans la catégorie des montagnes qui ne s'élèvent pas au-dessus de 
la limite supérieure. Mais leurs sommets les plus élevés dépassent 
légèrement la limite inférieure. Dans le massif du Paringu, dans les 
Fogarash, le Retiezat et le Bucegiu, on trouve tout l’été dans les 
endroits abrités des flaques de neige partiellement fondue et regelée 
avec bandes poussiéreuses. Ce sont de petits névés dépassant rare- 
ment un hectare de superficie. Ces flaques de neige se trouvent 
jusqu'à 2200 m. ou même plus bas, dans des conditions tout à fait 
exceptionnelles. On peut considérer la limite moyenne inférieure 
des neiges éternelles dans les Karpates méridionales comme à peu 


1900 DE LA PÉRIODE GLACIAIRE DANS LES KARPATES MÉRIDIONALES 319 


près tangente aux sommets dépassant 2400 m. Quant à la limite supé- 
rieure, elle ne doit pas être très éloignée de 2800 mètres. 

Ces résultats sont intéressants à rapprocher de ceux obtenus pour 
la Tatra et récemment pour le Riladagh. La limite actuelle des 
neiges éternelles a été fixée pour la Tatra à 2300 m.. (1). Pour le Rila- 
dagh elle serait, d’après les indications de M. Cuijie, à peu près 
tangente aux plus hauts sommets qui dépassent 2700 m. (2). Le Rila- 
dagh est généralement recouvert de neige dès le mois de septembre. 
Les Fogarash eux-mêmes ne reprennent leur manteau de neige 
qu’au mois d'octobre 

La latitude de la Tatra, supérieure de quatre degrés à celle des 
Karpates méridionales, ainsi que son altitude plus grande que 
celle même des Fogarash, expliquent ces contrastes. Quant au Rila, 

sa latitude est bien inférieure de 3 degrés 1/2 à celle des Fogarash 
et du Paringu, mais il est situé plus près de la Méditerranée et son 
altitude moyenne est bien plus considérable. 

Il n’y a donc pas lieu de s'étonner que la glaciation du Riladagh 
ait élé au moins aussi intense, sinon plus, que celle des Karpates 
méridionales, bien que la limite des neiges éternelles y fut à peu 
près à la même hauteur (2200 m. d’après M. Cuijic). Il semble bien 
d’ailleurs que les traces glaciaires qu’on y a signalées correspon- 
dent à la deuxième des périodes glaciaires que nous avons distin- 
guées dans le Paringu. 


(1) Partscn. Die Gletscher der Vorzeit in den Karpathen. Breslau, 1882. Si ce 
chiffre se rapporte à la limite supérieure il semble qu'on doive le considérer comme 
un peu bas, car, malgré l'extrême raideur de pente des hauts sommets de la Tatra, 
on se demande si dans de pareilles conditions de petits glaciers ne pourraient pas 
prendre naissance. — Cf. K. GrissiNGer. Die Schneegrenze in der Hohen Tatra, 
Wissensch. Verôffentl. d. Ver. d. Geographen an der Universität Wien, XIV, 1888. 

(2) Das Rilagebirge und seine ehemalige Vergletscherung. Zeitsch. Ges. f. 
Erdk., 1898. 


320 93 Avril 


OBSERVATIONS GÉOLOGIQUES 
DANS LE SUD-OUEST DES ALPES-MARITIMES 


par M. A. GUÉBHARD. 


À propos du Virgulien et de l'Oxfordien du sud-ouest des Alpes- 
Maritimes, je désire signaler la trouvaille que j'ai faite, au cours 
de ma campagne de 1899, de l’Ostrea (Exogyra) virgula sur la crête 
qui sert de limite aux communes de Coursegoules, au nord, et Tour- 
rettes au sud, à peu près exactement entre le vieux sentier de 
Tourrettes à Saint-Barnabé et le Col des Termes, point culminant 
de la route de Vence à Coursegoules, un des seuls de cette route 
qui soient exactement marqués sur la carte de l’Etat-Maijor. 

De même qu’au-dessus du Col de Ferrier (commune de Saint- 
Vallier-de-Thiey}), où j'ai trouvé une première fois ce fossile carac- 
téristique (1), le calcaire kiméridgien, immédiatement subor- 
donné au Calcaire blanc proprement dit, à Rhynchonella Astieri, 
avec Coraux et Nérinées (Tithonique sensu stricto ou Portlandien à 
faciès tithonique), présente ici une pâte fine gris-jaunâtre, nette- 
ment lithographique, à cassure sub-marneuse, d’où se détache par 
érosion superficielle le fossile rare, en l'absence presque absolue 
des nodules de silex qui, généralement, caractérisent cet horizon, 

Les silex, par contre, ici, semblent débuter dès l'étage inférieur, 
où ils accompagnent, dans un calcaire à délit tout à fait gélif, de 
nombreuses Rhynchonella trilobata et Terebratula aff. insignis. 

À cette occasion, il est intéressant de mentionner l'existence, en 
plein Oxforuien même, d'un autre niveau à silex, vu pour la première 
fois, un peu en dessous du sommet le plus oriental du Mont Chei- 
ron, sous les bancs de calcaire jaune argileux, souvent riches en 
fossiles, qui forment jusqu’à l’ouest de Bezaudun et assez loin au 
nord du vallon de la Gravière toute la masse de la montagne, à l’ex- 
clusion des apparitions de Crétacé ou de Jurassique inférieur qui ont 
été figurées sur le panneau des Alpes de l'Exposition; ce niveau 
à silex, jusque là méconnu, se retrouve en bien d’autres endroits, 
notamment sur la route même de Coursegoules, à Vence, un peu 


(1) C.-R. Ac. Sc., CXX, 1077 (1895). 


1900 OBSERVATIONS GÉOLOGIQUES DANS LES ALPES-MARITIMES 921 


au-dessus de la célèbre Grotte de Mars, d’où Bourguignat, jadis, 
tira un squelette complet d’Ursus inédit. 

Mieux encore que le faciès glauconieux de l’Oxfordien (1), dont la 
richesse en fossiles caractéristiques s’augmente heureusement en 
raison même de sa ressemblance minéralogique avec le Gault, le 
niveau oxfordien de silex, lorsqu'il se présente sous forme d’inclu- 
sions clairsemées de pelits rognons arrondis, à cassure zonée d’un 
gris clair, et non d’une abondante criblure de petits fragments 
aigus, ou d'applications crustacées de silex bruns-blonds, peut 
devenir uné cause d'erreurs, qu’il était bon de noter, en attendant 
que soient étudiés ses rapports avec le caractère particulièrement 
argileux que montre l’Oxfordien dans toute la moitié orientale de 
l'immense pli plissé — et replissé — qu'est le massif du Cheiron. 


J'ai à signaler, en outre, l’observation que j'ai faite d’un /aciès par- 
ticulier du Miocène de Vence (A.-M.), imitant, à s’y méprendre, par ses 
caractères extérieurs, le calcaire blanc supérieur du Jurassique de la 
région. Quand on le rencontre, au-dessus {en apparence, au moins) 
des « marnes sableuses à Flabellum » d'Edmond Blanc, sur la montée 
de Notre-Dame-des-Fleurs à Saint-Raphaël, il est presque impossible, 
même une fois prévenu, de ne pas prendre pour jurassique la 
barre que franchit le chemin en petits lacets aigus, et qui, par sa 
patine extérieure d’un gris bleuâtre, avec lichens blancs et rosés, par 
les grandes bavures rubigineuses dont la maculent les suintements 
d'humidité, par son mode d'’érosion irrégulier et caverneux, par sa 
cassure enfin, assez dure et d’un blanc intense, offre, à première 
vue, tous les caractères les plus nets du calcaire blanc marbreux 
subordonné, dans toute la région, au Crétacé ou au Tertiaire. À peine, 
extérieurement, note-t-on pariois quelque lichen noirätre mêlé 
aux autres, puis une prédominance du mode esquilleux, presque 
schisteux, de l'érosion : il faut regarder la cassure d’extrêmement 
près pour constater que la blancheur n’en est nullement homogène 
et mate comme celle du marbre jurassique, mais formée par la 
moyenne résultante des teintes de larges veines arrondies, les unes 
un peu jaunâtres, les autres, au contraire, pour ainsi dire, plus que 
blanches, cristallines, laiteuses, à reflets d'aragonite compacte, le 


(1) Observé d’abord à Saint-Pierre-de-Mons (Var) et retrouvé en maints autres 
endroits, mais nulle part plus caractérisé qu’au coude du vallon de la Gravière 
(Cheiron), au point qui correspondrait exactement à la première lettre s de l’ins- 
cription La Bouisse de l’Etat-Major, en dessous de la bastide marquée là et qui 
n’y a jamais existé. 


25 Juillet 1900. — T, XXVIII. Bull. Soc. Géol. Fr. — 21 


922 OBSERVATIONS GÉOLOGIQUES DANS LES ALPES-MARITIMES 23 Avril 


tout enchevêtré de manière à donner l’idée d’une structure interne 
grossièrement oolithique ou coralline, hétérogène dans sa compa- 
cité. 

C’est seulement par la trouvaille de fossiles qu'on arrive à se 
persuader qu’on est bien en plein Miocène. M. Depéret a reconnu, 
venant de là, le Pecten restitutensis Font. et l’Ostrea Boblayei Desh., 
espèces caractéristiques de la partie supérieure du Burdigalien de la 
vallée du Rhône. En effet on peut voir, dans les barres à l’ouest du 
Caire (commune de Tourrettes-sur-Loup) et, plus loin encore, dans 
celles de Courmettes, au-dessus du Loup, où j'ai signalé jadis (1) la 
présence du Miocène avant d’en soupçonner toute l’importance, la 
superposition directe du calcaire blanc oolithique en gros banc à la 
mollasse gréseuse à Clypeaster et P. rotundatus. Aïlleurs, il est vrai, 
entre Saint-Raphaël et Le Caire, ce même banc semble reposer 
immédiatement sur les marnes sableuses à Flabellum, que M. Depé- 
ret a nettement caractérisées comme helvétiennes d’après les quel- 
ques fossiles reconnaissables que j'ai pu, après de longues recher- 
ches, en extraire : Ostrea cochlear Bold. var. Pecten denudatus Reuss, 
P. cf. burdigalensis Lamk., P. cf. bonifaciensis Sow., Dentalium 
Bouei Hœrnes, Ceratotrochus duodecimcostatus Mich., Nucula Mayeri 
Hœrnes, Cassidaria variabilis Belli et Mich. Mais il est évident que 
c’est par un mouvement tectonique que le calcaire oolithique blanc 
a été poussé au-dessus des marnes sableuses, et l’on a la preuve 
du recourbement anticlinal, par l’apparition, au milieu de la barre 
miocène, de pointements Jurassiques soit de calcaire blane véri- 
table, soit de dolomies safreuses encore inférieures, bien visibles au 
dernier tournant de la montée de Tourrettes au Caire. 


(1) B.S. G. F., (3), XXVI, 104 (1898). 


1900 323 


SUR LE BASSIN LACUSTRE DE LA ROQUE-ESCLAPON (VAR) 


par M. A. GUÉBHARD. 


A l’extrémité occidentale de ce bassin, presque entièrement 
rempli d’un poudingue, mêlé, à sa base, et non à la partie supé- 
rieure comme cela a été dit, d'argiles versicolores, se trouve, près 
de la chapelle de Sainte-Pétronille, un gisement remarquable de 
silex fossilitères qui, désigné dans la légende de la feuille de Castel- 
lane comme supérieur au Conglomérat, m'avait semblé à première 
vue, à cause de sa position en bordure, tout contre le Cénomanien 
fortement relevé, devoir être considéré comme inférieur. 

Le Poudingue lui-même, désigné par la lettre e, comme Eocène 
très inférieur, se trouvait indiqué depuis longtemps pour un relè- 
vement notable, par une détermination de M. Kilian, qui avait 
reconnu, d’une manière certaine, dans des galets siliceux de cette 
provenance, comme dans d’autres du Poudingue supérieur de 
Saint-Vallier-de-Thiey (1), le Planorbis pseudo-ammonius. 

Depuis lors une exploration systématique de tout le bassin a fait 
ramasser, à l’extrémité opposée, au lieu dit Blacouas, à l’est de La 
Roque, un galet roulé, contenant les fossiles mêmes de Sainte- 
Pétronille. Il devenait donc doublement intéressant de déterminer 
ceux-ci avec précision et, après plusieurs journées passées spéciale- 
ment à cette récolte, des échantillons en assez bon état purent être 
soumis à M. Depéret qui, jadis, sur des spécimens envoyés comme 
de l’Eocène inférieur, avait cru reconnaître une Limnæa aff. obliqua. 
Il y a bien une Limnée assez ressemblante à cette espèce, mais 
plutôt rare, et le fossile réellement caractéristique est une petite 
coquille qui crible certaines plaquettes, Nystia Duchasteli Nyst. var. 
crassilabra Matheron, accompagnée d’Hydrobia Dubuissoni Bouillet, 
et, plus rarement, d’un Planorbe à spires rapidement grossissantes, 
voisin du Pl. crassus Marcel de Serres. «La présence de ce dernier, 
dit M. Depéret, jointe à celle d’une Helix cf. janthinoides Marcel 
de Serres, espèces de l’Eocène supérieur du .Mas-Sainte-Puelle 
(Aude), tendrait à faire rapporter le gisement à cet étage, n’était la 


(1) Esquisse géologique de la commune de Mons (Var), in Bull. Soc. él. sc. de 
Draguignan, XX, 296 (1896). 


324 A. GUÉBHARD 23 Avril 


présence de Nystia Duchasteli, dont le caractère oligocène n’est pas 
douteux. » 

D'autre part, sur tout le pourtour oriental du bassin, autour de 
l’ilot jurassique d’Aco d’Aubert, ou sur le front arrondi des caps 
anticlinaux qui séparent les sortes de fjords par lesquels débou- 
chent, dans la cuvette polysynclinale, des synclinaux de toutes 
directions, on peut relever les traces de toute une bordure saumâtre 
ou lacustre (Voir la carte, B. S. G. F., t. XXVIL, p. 595, 1899). 

Outre le calcaire à Planorbis pseudo-ummonius lui-même, visible 
plusieurs fois en place, notamment à l’est, puis au sud du village 
de La Bastide, au bord même de la route, en bancs de pâte fine, 
veinée de rose, à cassure marneuse, avec nombreux silex rosés, on 
trouve tantôt des calcaires fissiles couverts de gastropodes écrasés, 
tantôt d’autres plus durs, criblés de trous dus à l’empreinte d’une 
petite coquille carénée, tantôt des plaquettes d’argile à petits bival- 
ves, ou d’autres argiles plus compactes ayant conservé le test bril- 
lant des fossiles, tantôt enfin des argiles à végétaux et de véritables 
lignites, allant jusqu’à la dureté du jais et paraissant représenter, 
autant qu’on peut juger au milieu du dérangement chaotique de ces 
couches Îriables, le niveau le plus inférieur, voisin du Cénomanien. 

Des lignites, je n’ai pu encore extraire rien de déterminable. Mais, 
des argiies contiguës, j'ai pu envoyer quelques échantillons recon- 
naissables à M. L. Laurent, de la Faculté des Sciences de Marseille, 
que la publication de sa magnifique thèse sur la Flore des calcaires 
de Célas désignait tout spécialement pour l'étude des empreintes de 
plantes. M. Laurent a pu, en effet, malgré le peu de netteté avec 
lequel le grain de la roche a conservé l'impression des nervures, 
relever un certain nombre de dessins qui ont tous confirmé l'opi- 
nion qu'il s’agit d’un gisement tertiaire contemporain des nombreux 
dépôts oligocènes de plantes que montre la Provence. Une des 
feuilles a appartenu certainement à un Salix, de la section du 
S. octandra Sieb., deux autres à des Laurinées, probablement du 
genre Cinnamonum lanceolatum Heer, trois autres enfin, selon toute 
vraisemblance, à des Légumineuses. Les affinités actuelles sont, 
d’ailleurs, toutes avec des plantes de climat méridional et, de l’ins- 
pection de l’ensemble, résulte une impression particulière d’exi- 
guité des organes foliaires de cette florule, pourtant assez abondante, 
et, par conséquent, de sécheresse du climat. Enfin toutes les affinités 
géologiques sont avec des végétaux de l’époque oligocène, et il est, 
en tout cas, certain qu'il ne s’agit point de Crétacé. 

Quant aux coquilles fournies par les autres dépôts, d'aspect miné- 


1900 SUR LE BASSIN LACUSTRE DE LA ROQUE-ESCLAPON 325 


ralogique si varié, M. Depéret, avec sa haute compétence, a été très 
affirmatif : tout cela, m’écrit-il, n’est encore que de l’Infra-tongrien, 
ou, tout au plus, de l'extrême base du Tongrien, avec Striatella 
muricata Wood., Sphœrium plantarum Saporta, Hydrobia Dubuissoni 
Brouillet var., Pupa cf. servasensis Font., Limnæa longiscata Brongn. 
et Limnæa aff. œqualis Marcel de Serres. 

Dès lors, si les traces les plus anciennes du Tertiaire, observables 
dans ce bassin, sont représentées par le calcaire à PI. pseudo-ammo- 
nius, que séparent encore du Poudingue des dépôts variés d’Infra- 
tongrien (Sannoisien), il est évident que ce Poudingue qui contient, 
à l’état roulé, des galets fossilifères de ces niveaux inférieurs ne 
peut plus être assimilé ni à celui qui accompagne, aux environs de 
Biot (1), les sables et grès versicolores attribués à la base de l’Eo- 
cène, ni à celui qui, à Saint-Vallier-de-Thiey, se montre rudimentai- 
rement en dessous des grès à Nummulites perforata (2). Tout semble, 
au contraire, par l'intermédiaire de Mons (Var), rattacher ce Con- 
glomérat au Poudingue de Sainte-Luce, qui, à Saint-Vallier-de-Thiey, 
recouvre le Bartonien à Orbitoides sella, par l'intermédiaire d'un 
banc d’argiles jaunes et vertes, avec mince lit de lignites. 

Il est vrai que j'avais été arrêté moi-même, jadis, sur la voie, 
d’emblée tentante, de l’assimilation, moins peut-être, par le fait du 
développement énorme et des colorations particulièrement vives 
que prennent, à partir du croisement synclinal de l’Aubarède, 
près Mons, les argiles et sables, que par l’absence totale, à partir 
de là, de galets nummulitiques (3). Mais cette absence n’était-elle 
pas une conséquence nécessaire de celle de l’Eocène marin lui- 
même, remplacé ici par les dépôts lacustres à PI. pseudo-ammonius, 
dont les galets bien reconnaissables, blancs veinés de rose, et les 
silex translucides tout roses, attestent, par leur foisonnement, la 
large démolition ? D'autre part, que pouvait donner, sinon des 
argiles, la disparition des énormes épaisseurs de Néocomien et 
Cénomanien, que l’on peut, partout où elles subsistent, constater 
incomparablement plus grandes qu’à l’est de la Siagne ? 

La présence des argiles, d’ailleurs, n’est même pas constante, et 


(1) Cf. B.S. G. F., (3), I, 181 (1873). 

(2) Bull. Soc. Et. sc. de Draguignan, XX, 291 (1896). 

(3) Les blocs isolés auxquels j'avais cru, sous toutes réserves, d’ailleurs (Voir 
l'Etude citée), trouver, en passant, un vague aspect de Nummulitique, non pas de 
Saint-Vallier, mais de La Mursola, se sont montrés, après vérification, n'être 
qu’une lumachelle argileuse... d’Infralias, à la surface de laquelle des saillies et 
sections de coquilles simulaient assez bien l’aspect familier des bancs à Assilines 
de la route de Menton à Vintimille. 


326  GUÉBHARD. — SUR LE BASSIN DE LA ROQUE-ESCLAPON 23 Avril 


on n’en trouve plus de traces du tout, c’est-à-dire encore moins qu’à 
Saint-Vallier, dans un important lambeau, encadré de Crétacé, non 
marqué sur la feuille de Castellane, observable au hameau de Saint- 
Marcellin, entre La Roque et Mons. L'influence des circonstances 
locales sur une formation de la nature du poudingue est visible 
partout. C’est ainsi que, dans le Vallon du Fil (commune de Mons), 
tandis qu’au quartier de la Tuilière on exploite les argiles, au 
quartier des Esquiers, un peu plus haut, l’on ne trouve plus que 
les sables. Et tandis que ceux-ci ne montrent que de petits grains 
de quartz hyalin, sans gravier, on voit dans le voisinage un banc à 
très gros éléments calcaires, à peine roulés, encastrant de tous 
petits galets siliceux extrêmement usés; contraste vraiment para- 
doxal pour qui n’aurait pas constaté la préexistence, en pleine pâte 
calcaire de certains bancs de la partie supérieure du Cénomanien, 
de petits cordons de graviers siliceux clairsemés, qui, détachés 
ultérieurement de la masse, ont pu prendre place, tout arrondis, 
dans une brèche postérieure à peine roulée. 

Ainsi tombe, semble-t-il, toute objection simplement minéralo- 
gique, à l'identification. Or, le Poudingue de Sainte-Luce a, d’un 
côté, par un de ses prolongements vers l’ouest, fourni, au lieu dit 
le Marinon, sur la rive droite de la Siagne supérieure, deux valves 
d’une huître que M. Kilian avait trouvée, à l’époque, bien ressem- 
blante à la crassissima ; d'autre part, il va, par une chaîne carto- 
graphique ininterrompue, rejoindre, vers l’est, le poudingue supé- 
rieur de Courmettes et du Caire (commune de Tourrettes-sur-Loup), 
qui surmonte tout le Burdigalien à Pecten rotundatus ou à Pecten 
reslitutensis. 

Il faudrait donc, s’il est permis d’unifier tout cet horizon de pou- 
dingues, si important par le rôle tectonique que jouent ses plus 
petits lambeaux résiduels, comme jalons d’axes synelinaux, jusqu’en 
plein Jurassique inférieur, en faire pour le moins de l’Helvétien. 
Quelque inattendue que soit cette conclusion, elle s'impose à titre 
provisoire, jusqu’à ce que des recherches nouvelles montrent où 
doit s’arrêter un relèvement, qui, en tout cas, rapprochera consi- 
dérablement des autres horizons de conglomérats miocènes énu- 
mérés sur la feuille de Castellane, celui de La Roque, qui en avait 
été trop éloigné. 


© 
=] 


1900 


NOTE SUR LE GENRE MIOGYPSINA 


par M. C. SCHLUMBERGER. 


(PLANCHES IT ET III). 


Il y a déjà quelques années, en 1894, trois savants paléontolo- 
gistes italiens m'ont gracieusement communiqué les notes qu’ils 
ont publiées sur deux Foraminifères fossiles de l’Aquitanien de la 
colline de Turin. Michelotti (1), en 1841, les avait désigné sous les 
noms de Nummulites irregularis et Nummulina globulina ; Sis- 
monda (2), en 1871, en avait fait des Orbitoïdes. 

M. le professeur Sacco, de Turin, est le premier en date (3), 
puisque sa communication est du 28 novembre 1893. Il observe que 
ces deux organismes sont très voisins des Gypsina vivantes (G. glo- 
bulus, G. vesicularis, G. inhaerens, etc.), mais les sections minces 
montrent que les loges embryonnaires sont disposées en spirale : 
il propose d’en faire un sous-genre sous le nom de Miogypsina. 

Peu après, le 3 décembre 189%, M. Ermanno Dervieux a repris la 
même étude (4). D’après lui, ces Nummulites de Michelotti ne peu- 
vent être classés, comme le fait Sismonda, parmi les Orbitoïdes à 
cause de l’excentricité de leur loge initiale ; il observe qu’elles diffe- 
rent par leurs caractères des genres Tinoporus, Gypsina, Thalamo- 
pora et Polytrema et il en fait un genre nouveau, Flabelliporus, qu’il 
place dans la sous-famille des Tinoporinæ. Seulement il change les 
noms spécifiques établis par Michelotti et remplace Num. irregularis 
par Flabelliporus orbicularis et N. globulina par F1. dilatatus. M. Der- 
vieux a le mérite d’avoir accompagné sa note d’une planche qui 
comprend des photographies assez bonnes, quoique trop petites, 
des deux espèces, mais il y a joint des sections tout-à-fait insuff- 
santes. 

Le 1er juillet 189%, M. G.-A. de Amicis (5), professeur au Lycée 
d’Azeglio, a publié la critique des deux notes de MM. Sacco et Der- 


(1) MicxeLoTTi. Saggio storico dei Rizopodi sopracretacei. 

(2) Sismonna. Matériaux pour servir à la paléont. des ter. tert. du Piémont. 
(3) Bulletin de la Société beige de Géologie, t. VII, 1893. 

(4) Atli d. R. Accademia delle Scienze di Torino, vol. XXIX, 1893. 

(5) Processi Verbali della Soc. Toscana di Sc. Naturali. Turin, 1894. 


328 C. SCHLUMBERGER ce 23 Avril 


vieux. Il est d’accord avec ces deux auteurs sur l’opportunité de 
changer les noms génériques de Michelotti, mais il reproche avec 
raison à M. Dervieux d’avoir, sur deux points, méconnu les règles 
de la nomenclature. D'abord, en ne tenant pas compte du droit de 
priorité de M. Sacco pour le nom générique de Miogypsina et, ce 
qui est inadmissible, en changeant les noms spécifiques imposés à 
ces fossiles par Michelotti : il relève aussi une singulière anomalie 
de synonymie commise par M. Dervieux, anomalie qui n’est peut- 
être due qu’à une faute d'impression et M. de Amicis conclut que 
N. irregularis Mich. et N. globulina doivent devenir Miogypsina irre- 
gularis Mich. et Miogypsina globulina Mich. 

Mon ami Douvillé ayant reçu de M. Sacco une ample provision 
de ces Miogynsina de la colline de Turin, a bien voulu me les confier 
et j'ai pu en faire de nombreuses sections et les comparer à un 
fossile analogue que j'avais découvert dans les marnes aquita- 
niennes de Saint-Etienne d’Orthes, dans les Landes. J'avais déjà, 
en 1892, communiqué des sections de cet organisme à mon ami 
Brady, de passage à Paris, et d’un commun accord nous l’avions 
étiqueté Tinoporus complanata. C'était là une erreur de détermina- 
tion, qu'heureusement nous n’avons pas publiée, mais pour justi- 
fier les conclusions auxquelles je suis arrivé par comparaison avec 
les Miogypsina italiennes, je crois utile de reproduire les coupes 
exactes de ces dernières. 


Mi10GYPSINA IRREGULARIS Michelotti. 


(PL. IL, fig. 4-7, 9, 10; PI. IL, fig. 17). 


Les anciens auteurs, Michelotti et Sismonda, ainsi qu'il a été dit 
plus haut, ont pris ces fossiles pour des Nummulites ou des Orbi- 
toides. Le plasmostracum a, en effet, une forme plus ou moins 
discoïdale, surépaissie vers le milieu et est couvert de nombreuses 
granulations ; le test est perforé. Cependant on constate toujours 
sur le pourtour un point légèrement acuminé et, à l’opposé, de 
l’irrégularité dans le contour (fig 1, 2, 3, 6), si bien que parfois le 
contour général, surtout dans les jeunes individus, est presque 
triangulaire (fig. 4, 5, 7). 

Ceux-ci sont de la forme mégasphérique (Forme A) et le point 
acuminé du contour indique à l’extérieur la situation de la partie 
embryonnaire. La fig. 9 de la pl. Il reproduit la section horizon- 
tale d’un de ces individus : on y voit une mégasphère entourée en 
spirale de cinq à six loges, dont la première est semilunaire et les 


1900 NOTE SUR LE GENRE MIOGYPSINA 329 


autres un peu anguleuses. Les loges suivantes se disposent en 
éventail autour de la spire ; elles ont un contour lancéolé terminé 
au sommet par une pointe acuminée. Ce caractère n’est pas toujours 
en évidence dans les sections, car le plan des loges équatoriales 
étant généralement ondulé les loges sont coupées obliquement, 
mais on le retrouve cependant dans les loges externes de la fig. 17, 
à droite. La fig. 10 est la section transversale d’un jeune individu. 
. On y constate la présence d’une couche équatoriale de loges assez 
volumineuses surmontées des deux côtés par des séries de loges 
surbaissées séparées par des piliers coniques qui vont former les 
granulations de la surface. 

La section équatoriale d’un grand individu (Forme B, microsphé- 
rique) est représentée par la fig. 47, pl. IT. La partie embryonnaire, 
excessivement petite et très excentrique, est très difficile à faire 
ressortir dans une coupe (1). C’est une spire minuscule (tout en 
haut de la figure) composée d’une dizaine de petites loges formant 
deux tours autour de la microsphère. Elle est suivie de rangées de 
fort petites loges en éventail, toutés portées d’un seul côté et qui 
augmentent graduellement de dimension vers le pourtour. 

Les plus grands individus atteignent jusqu’à 10 mill. de diamètre. 

Habitat. — Aquitanien. Villa Sacco, colline de Turin. Léognan, 
près Bordeaux. 


MI0GYPSINA GLOBULINA Mich. 


(PI. IL, fig. 8). 


Il est assez singulier que M. Dervieux mette en synonymie de 
son Flabelliporus orbicularis Derv. le Numinulites irreqularis Mich., 
tandis que sa description et l'explication de sa planche se rappor- 
tent évidemment à la Nummulina globulina Mich. 

Quoi qu’il en soit cette espèce, beaucoup moins abondante dans 
le même gisement que la précédente, a tout-à-fait le même aspect 
extérieur, sauf que le contour est plus régulièrement circulaire et 
l’ensemble plus renflé. Mais la section équatoriale, PI. IT, fig. 8, 
montre que la disposition interne des loges est identique à celle de 
la M. irregqularis. La mégasphère très excentrique est en veloppée 
du même nombre de loges en spirale, les loges suivantes ont même 
forme et même arrangement que dans l’espèce précédente. 


(1) Sur une dizaine d’essais je n’en ai réussi qu’un seul ; il a été photographié à 
la lumière directe. 


330 C. SCHLUMBERGER 23 Avril 


Je crois donc que M. globulina n’est qu’une variété de M. irregu- 
laris et que toutes deux ne constituent qu’une seule et même espèce. 


MIOGYPSINA COMPLANATA Schlumb., n. sp. 


(PL IT, fig. 13-16; PI. II, fig. 18-21). 


Plasmostracum discoïdal plus ou moins ondulé et de contour 
très irrégulier. Les deux surfaces externes sont garnies de protubé- 
rances saillantes produites par des piliers intercalés entre les loges 
ou qui les surmontent. Le test est perforé. Dans les jeunes individus 
les protubérances indiquent à l’extérieur la situation de la spirale 
interne (Fig. 16). 

Dans toutes les sections planes de cette espèce j'ai reconnu la 
présence d’une spirale embryonnaire bien développée, très ouverte, 
composée d’une vingtaine de loges formant deux tours autour de la 
loge primordiale. Ces dernières diffèrent de diamètre d’un individu 
à l’autre, mais le dimorphisme ne semble pas aussi accentué que 
pour la M. irreqularis (Fig. 18 et 19). 

À la suite de la spirale les nombreuses loges de forme lancéolée 
se disposent assez irrégulièrement en éventail. 

Dans des sections transversales, perpendiculairement au disque, 
on remarque tantôt un seul rang de loges équatoriales séparées ou 
surmontées par des piliers de calcaire compact (Fig. 20), tantôt un 
rang de loges latérales, surtout au-dessus de la spirale embryon- 
paire (Fig. 21). 

Les plus grands individus trouvés n’ont guère que 4 mill. de dia- 
mètre. 

Habitat. — Marnes aquitaniennes de Saint-Etienne d’Orthes 
(Landes). 


MIOGYPSINA BURDIGALENSIS Gümbel. 


(Pl: IT fig. 41 et 12; Pl NT fig. 22-25): 


Dans son important ouvrage sur les Foraminifères éocènes, 
Gümbel (1) a consacré un chapitre spécial aux Orbitoïdes. Malheu- 
reusement il s’y est glissé quelques erreurs provenant sans doute 
de fausses indications de ses correspondants. Déjà d’Orbigny (2) 


(1) Gümsez, Beiträge z. Foraminiferenfauna der Nordalpinen Eocangebilde. 
Munich, 1868. 
(2) Prodrôme, 1849. 


1900 NOTE SUR LE GENRE MIOGYPSINA 391 


avait cité à tort l’Orbitoïdes papyracea de Boubée dans le Suesso- 
nien ;: Gümbel le classe aussi dans l’Eocène et va plus loin en l’iden- 
tifiant aux O. Prattii et O. Fortisi. Or, ces derniers sont des Ortho- 
phragmina à loges équatoriales parallélipipédiques et appartiennent 
à l'Eocène, tandis que O. papyracea est un Orbitoide vrai à loges 
arrondies et se trouve dans le Danien. | 

En revanche Gümbel décrit très exactement l'apparence exté- 
rieure de son Orbitoïdes burdigalensis. U ne l’a pas figuré, mais on 
ne peut se méprendre aux caractères qu’il énumère. Forme lenticu- 
laire surépaissie, très grosses protubérances au centre du disque 
avec de petites granulations sur le pourtour et il ajoute avec raison 
que ces caractères ne permettent pas de le confondre avec aucun 
autre Orbitoïde. 

Les individus qu’il a eus à sa disposition appartenaient à la collec- 
tion de M. V. Munster et étaient indiqués, sous le nom de Lycophris, 
comme provenant des environs de Bordeaux. 

Or. dans ses recherches récentes sur les couches traversées par 
le canal de Panama, M. Douvillé ({} a eu à s'occuper de cette espèce. 
Il en a reçu un grand nombre de la localité de Mérignac et à pu 
reconnaître leur parfaite identité avec les types de la collection 
V. Munster, que Zittel lui avait obligeamment communiqué. 

En examinant une série nombreuse de ces organismes on cons- 
tate deux caractères que Gümbel n’a pas relevé. Alors que Îles 
Orbitoïdes ont un contour régulièrement circulaire, il est plus ou 
moins polvgonal dans O0. burdiqalensis (Fig. 11 et 12), de plus. le 
bord est tronqué et reste relativement plus épais. 

Une section perpendiculaire dans de jeunes individus (Forme A), 
fig. 23 et 25, montre une loge embryonnaire circulaire, excentrique. 
Dans la section plane, qui n’a pas été figurée, elle est suivie d’une 
seconde loge semilunaire et de quelques autres plus petites qui 
entourent en spirale la mégasphère. Autour de ce centre se déve- 
loppent circulairement des séries de loges ogivales terminées en 
pointe obtuse. En se reportant aux fig. 23 et 25 on voit au-dessus 
et au-dessous du plan de loges équatoriales, des loges superposées 
irrégulièrement. Elles sont surbaissées et entre elles s'élèvent de 
massifs piliers coniques de calcaire fibreux déposé par couches 
successives et dont les sommets en saillie à l’extérieur constituent 
les protubérances si caractéristiques de la surface. : 

La figure 22 reproduit la section d’un grand individu de forme 


(1) B. S. G. F., 3° série, t. XXVI, 1898. 


392 C. SCHLUMBERGER 23 Avril 


microsphérique (Forme B). Ici encore on constate la présence d’une 
spirale embryonnaire, moins excentrique que dans l’espèce précé- 
dente. Elle est entourée tout autour de rangées assez irrégulières de 
loges à contour ogival et terminées au sommet par une pointe (1). 
L'Orbitoïdes burdigalensis réunit donc tous les caractères des Mio- 
gypsina. 

Le plus grand des individus mis à ma disposition a 3,5 mill. de 
plus grand diamètre. 

Habitat. — Aquitanien de Mérignac et Léognan, près Bordeaux. 

Observations. — Aux espèces que je viens de décrire je crois pou- 
voir joindre un Orbitoïde que Verbeek a cité dans son grand 
ouvrage sur Java (2). L'auteur en donne de bonnes figures à la 
PI. XI (Fig. 161-163). D’après le texte, les loges « sont en losange ou 
en spatule vers le bord du disque » (Fig. 162), la « loge centrale est 
très petite » et les premières loges sont disposées en spirale autour 
du centre (Fig. 163). Malheureusement Verbeek ne donne pas de 
section transversale L’auteur n'ayant pas nommé ce fossile, je 
proposerai de le désigner sous le nom de Miogypsina Verbeeki. 

On aurait donc là tout un groupe de formes possédant des carac- 
tères communs : embryon spiralé, excentrique, contenu dans un 
plan de loges lancéolées et mucronées ; ce plan surmonté sur les 
deux faces par des couches de loges surbaissé:s de forme très diffé- 
rente de celles du plan équatorial et leur ensemble traversé par 
des piliers coniques qui vont former les protubérances à la surface. 

En somme, tous ces caractères rapprochent ces organismes des 
Orbitoides dont ils ne diffèrent que par l’excentricité de leur 
embryon, sa disposition en spirale et la forme des loges équato- 
riales. Je ne puis donc m'associer à l’opinion de M. Sacco et de 
M. Dervieux qui les comparent aux Gypsina et aux Tinoporus. Ces 
derniers genres ont leur embryon, qu'il soit globigériniforme ou 
spiralé, enveloppé dans tous les sens par les empilements des loges 
suivantes, aussi, n’était la question de priorité qui est en faveur de 
M. Sacco eut:il été préférable pour éviter toute confusion, d’adopter 
le nom de Flabelliporus proposé par M. Dervieux. 


° 


(1) Ce caractère est bien en évidence sur les loges du pourtour. 
(2) Java en Madura (Descript. géolog.), p. Verbeek et Fennema. Amsterdam, 1896 


1900 NOTE SUR LE GENRE MIOGYPSINA 393 


EXPLICATION DES PLANCHES 


PLANCHE Il. 
4 à 7. — Miogypsina irregularis Michelotti de différentes lailles, au gros- 
sissement de 10 diamètres. 
8. — Miogypsina globulina Michelotti. Section équatoriale de forme méga- 
sphérique (Forme A), au grossissement de 20 diamètres. 
9. — Miogypsina irregularis Michelotti. Section équatoriale de forme 
mégasphérique (Forme A), au grossissement de 20 diamètres. 
. 10. — Le même. Section transversale de la forme mégasph. (A), au grossis- 
sement de 20 diamètres. 
. Alet 12. — Hiogypsina burdigalensis Gûmbel, au grossissement de 10 diam. 


. 43 à 16. — Miogypsina complanata Schlumb., au grossissement de 10 diam. 


PLANCHE III. 


. 17. — Miogypsina 1rregularis Michelotti. Section équatoriale de la forme 


microsphérique (B), au grossissement de 20 diamètres. 


is. 18 et 19. — Miogypsina complanata Schlumb. Sections équatoriales, au gros- 


sissement de 20 diamètres. 


. 20 et 21. — Le même. Sections transversales, au grossissement de 20 diam. 
g. 22. — Miogypsina burdigalensis Gümbel. Section équatoriale de la forme 


microsphérique (B), au grossissement de 20 diamètres. 


. 24. — Le même. Section transversale de la forme microsphérique (B), au 


grossissement de 20 diamètres. 


. 23et25. — Le même. Sections transversales de la forme mégasphérique 


(Forme A), au grossissement de 20 diamètres. 


994 23 Avril 


REVISION DES BRYOZOAIRES DU CRÉTACÉ 
FIGURÉS PAR D'ORBIGNY 


DEUXIÈME PARTIE. — CHEILOSTOMATA 


par M. F. CANU 


(PLancnes IV-VII). 


I. — La collection 


La première partie de cette revision (Cyclostomata) a été faite 
par M. Pergens (1). Ce très remarquable travail est devenu fonda- 
mental dans la nomenclature paléontologique, et la classification 
du savant belge est maintenant généralement adoptée. Je suivrai 
donc le même plan, puisqu'il est consacré par le succès. Après les 
généralités nécessitées par les travaux récents, et après avoir établi 
la valeur et les rapports des caractères ectocystaux, qui sont les 
seuls utilisés par le paléontologiste, je discuterai la classification. 

Je remercie sincèrement mon vénéré maître, M. Alb. Gaudry, qui 
a bien voulu m’autoriser à faire le présent travail, et M. M. Boule, 
qui a bien voulu m'aider de ses conseils. Toutes les journées que je 
puis passer au Muséum sont toujours pour moi trop tôt terminées. 
Je remercie aussi M. Pergens pour les renseignements qu’il à bien 
voulu me communiquer, M. Welsch pour le temps qu’il m’a consa- 
cré pour la recherche des gisements turoniens, et enfin M. G. Doll- 
fus pour ses communications. 

Je crois devoir me justifier dés maintenant des imperfections et 
des lacunes de mon travail. 

10 La collection de d’Orbigny, depuis un demi-siècle, a subi des 
transformations et des déménagements dans lesquels il y a eu des 
pertes et des changements, les échantillons étant conservés en 
tubes et non en préparations micrographiques ; 

20 Les tris opérés par d’Orbigny étaient généralement mal faits. 
Il ne faut avoir aucune confiance dans la répartition géographique 


(1) Bull. Soc. belge Géol., 1889. 


4900 BRYOZOAIRES DU CRÉTACÉ FIGURÉS PAR D’'ORBIGNY 33) 


qu’il donne. La localité de l'original figuré et l'indication de l’étage 
sont seules rigoureusement exactes ; , 

3° La plus grande difficulté provient de la mauvaise figuration 
des échantillons. Les dessinateurs ont fait un travail qui est certai- 
nement très artistique, mais d’une exactitude très douteuse. Ils se 
sont montrés bien inférieurs au génie du célèbre paléontologiste 
français. Les figures de l’atlas sont une source continuelle d’er- 
reurs, et tous ceux qui ont voulu s’en servir sans consulter les ori- 
ginaux — et nous sommes, hélas ! de ce nombre — ont commis les 
bévues les plus préjudiciables à l’avancement de la science. Ces 
imperfections sont telles que, malgré les éliminations faites par 
Pergens et par moi, malgré nos mensurations, la détermination 
exacte des Bryozoaires crétacés sera toujours très difficile tant que 
les espèces de d’Orbigny n'auront pas été figurées à nouveau et 
mises en parfait accord avec les descriptions de l’auteur ; 

40 Les Cyclostomes sont les seuls que d’Orbigny avait bien conr- 
pris. Et, plus heureux que moi, Pergens à pu conserver la termino- 
logie de la Paléontologie française. Bien que d'Orbigny ait changé 
par trois fois (pp. 22, 181, 313) sa classification des Cheilostomes, 
elle est absolument tombée en désuétude, étant basée sur des 
caractères insignifiants. Il n’en reste absolument rien. Il m’a donc 
fallu répartir les espèces dans les genres nouveaux. Je l’ai fait de 
mon mieux, mais il y a certainement des erreurs provenant de 
l’imperfection des échantillons ; 

90 Les Cheilostoines sont divisés en Diplodermiés et Monoder- 
miés. Ces derniers apparaissent dans le Crétacé supérieur, où ils 
sont très rares. Leur classification a été faite par Smitt, Busk, 
Hincks et Waters, et nous n'avons pas à nous en occuper ici. Les 
Diplodermiés, très rares maintenant, peuplaient exclusivement.les 
mers jJurassiques et crétacées. Or, aucune classification d'ensemble 
des Diplodermiés n’a jamais été faite. Nous avons donc été contraint 
de nous engager dans cette voie, d'autant plus dangereuse que les 
recherches sur les espèces analogues actuelles sont plus insigni- 
fiantes. 

Nous avons mesuré les zoécies bien conservées et normales des 
originaux. Nous donnons soit les mesures les plus fréquentes, soit 
l'écart entre les plus grandes et les plus petites. Nous avons souvent 
ajouté les mesures relevées sur les échantillons de notre collection. 


336 F. CANU. — REVISION DES BRYOZOAIRES 23 Avril 


IT. — Terminologie 


L’individualité bryozoaire est le Zoarium (= Cœnœæcium, Colonie). 
C'est une réunion de plusieurs organismes secondaires appelés 
Bryozoïides (= polypo-cystide). Plus particulièrement le premier 
bryozoïde, celui qui résulte de la métamorphose de la larve, est 
l’Oozoïide ; sa carapace est l’ancestrula. Tout autre bryozoïde prove. 
nant du premier par bourgeonnement (Blastogenèse) est un Blastc- 
zoïide; sa carapace est la Zoecia (— Cellule). Les zoécies communi- 
quent entre elles par des pores placés sur une plaque appelée 
Septula. Tous les blastozoïdes ne sont pas identiques. Selon leur 
fonction, ils sont appelés : Génésies, zoécies ovariennes, avicel- 
laires, etc. 

Par commodité, et sans aucune idée de dualité avec la zoécie, les 
zoologistes appellent Cystide ou Polypide l'espèce d’animal tentacu- 
lifère à intestin recourbé qui habite la zoécie. Le polypide accom- 
plit les fonctions digestives bien connues. 

Les fonctions d’excrétion sont très curieuses. Le polypide d’une 
zoécie meurt, se transforme en corps brun, qui est expulsé par un 
second polypide qui se forme dans la même zoécie et dont les 
fonctions, et même l’organisation, sont souvent différentes du pre- 
mier. C’est le. phénomène remarquable de la Régénération du Poly- 
pide. 

Dans un Bryozoïde il faut considérer l’Ectoderme et le Tissu funi- 
culaire. 

L’Ectoderme constitue les parois du Bryozoïde. C’est une assise 
cellulaire appelée Endocyste (= Parietalschicht, Parenchymgewele), 
qui sécrète le revêtement chitineux ou calcaire appelé Ectocyste. Ce 
même tissu se réfléchit à l’intérieur pour former le feuillet interne 
du polypide (tentacules, gaine, tube digestif). 

Au-dessous de l’ectoderme est le Tissu funiculaire (— Endosarque 
Funiculartissue, Stranggewebe + Darmschicht). C’est -une mince 
membrane cellulaire pariétale qui circonscrit en outre extérieure- 
ment la gaîne et le tube digestif et se prolonge en un cordon cellu- 
laire (funicule) attaché à sa propre paroi basale. Elle circonscrit 
intérieurement la cavité générale, dans laquelle elle forme l'appareil 
musculaire et les organes reproducteurs. Ce tissu n’est continu que 
dans les jeunes Bryozoïdes. Dans les Bryozoïdes adultes, il se trans- 
forme en un réseau plus ou moins lâche et réticulé. Enfin, par 
prolifération spéciale de ses éléments, il forme le polypide régé- 


néré. 


1900 DU CRÉTACÉ FIGURÉS PAR D'ORBIGNY 337 


Le bourgeonnement zoecial est une prolifération de l’endocyste. 
Son mécanisme est ainsi résumé par Calvet (1). 

« Le bourgeon polypide (joncturie de Jullien) se forme toujours 
aux dépens d’éléments mésenchymateux renfermés dans la cavité 
zoéciale et provenant de la couche épithéliale ectodermique de l’en- 
docyste des auteurs. Ces éléments deviennent arrondis en perdant 
leurs prolongements et se groupent de manière à constituer un 
petit massif cellulaire dans lequel se creuse de très bonne heure 
une cavité ; le groupement continue, et ce n’est que progressive- 
ment que l’on voit se différencier les deux couches cellulaires clas- 
siques aux dépens desquelles s'effectuera le développement complet 
du polypide. » 

_ L’endocyste fournit donc les cellules qui sécrètent le calcaire 
(Pergens, Prouho), les cellules de bourgeonnement zoécial (Calvet), 
les cellules de bourgeonnement avicellaire (J. Jullien). Cette facilité 
remarquable que présentent les cellules de l’endocyste à se diffé- 
rencier conduisit J. Jullien dès 1886 à la théorie des Origelles qui 
résume magistralement le fonctionnement vital des Bryozoaïires (2). 

« J’ai donné le nom d’origelle (origo, origine) à tous les bourgeons 
de l’endocyste, depuis l’état rudimentaire jusqu’au moment où le 
bourgeon devient un zoide quelconque. Pour moi, toute origelle est 
formée par le tissu embryoplastique, dont les protoblastes, 
d’abord semblables, se transforment en cellules, puis se modifient 
de façons différentes par-les progrès du développement ; si le bour- 
geon n’a pas la force de se développer, ses éléments, constitués par 
des cellules embryonnaires, se résorbent peu à peu et finissent par 
disparaître plus ou moins complètement. Les origelles peuvent se 
diviser en origelles évolutives et en origelles abortives. Les premières, 
douées d’une force vitale parfois excessive, donnent naissance soit 
à des zoécies parfaites, soit à des zoécies imparfaites, ou génésies 
simplement mâles ou femelles dépourvues de polypides, soit à des 
zoëciules ne contenant ni polypide ni organes mâles, ni organes 
femelles, soità des avicellaires ou à des onychocellaires, soit à des 
épines, soit à des radicelles, soit à des articles tout à fait simples 
comme chez les Crisia. Les secondes, ne possédant qu’une vitalité 
insuffisante pour atteindre ces divers développements, ne peuvent 
franchir le stade embryonnaire dans lequel elles vivent et:péris- 
sent. Ces origelles forment les ponctuations marginales des zoécies 


(1) Cacver. C. R. Ac. Sc., 1898. 
(2) J. Juzuiex. Cap Horn, p. 12. 


29 Juillet 1900. — T. XXVIIT. Bull. Soc. Géol. Fr. — 22 


398 F. CANU. — REVISION DES BRYOZOAIRES 23 Avril 


et toutes les ponctuations des parois frontale et dorsale; ainsi, toute 
la face dorsale de la Cupularia Canariensis Busk est formée par une 
couche d’origelles abortives pyriformes, faciles à séparer de la 
couche zoéciale proprement dite, correspondant aux pores de cette 
face, sécrétant une épaisse couche de calcaire, mais vivant et mou- 
rant à l’état d’origelle. Ce sont les dépôts calcaires des origelles 
abortives qui finissent par engloutir les zoécies de certains zoaria, 
sur lesquels les avicellaires persistent cependant encore longtemps : 
c’est justement à la diminution de l’énergie vitale des avicellaires 
qu’il faut attribuer cette exception dans l’encroûtement de la colo- 
nie; ils sécrètent moins de calcaire, parce que la vie de leur endo- 
cyste est moins active. Les origelles abortives sont parfois douées 
d’une prolifération particulière, en raison de laquelle le tissu 
embryoplastique qui les constitue, sécrétant du calcaire d'un côté, 
bourgeonnant plus ou moins régulièrement de l’autre, produit un 
lacis de trabécules calcaires remplis par le tissu vivant; ce lacis 
peut masquer totalement les zoécies, en se terminant par la calcifi- 
cation plus ou moins générale du zoarium ; alors on ne distingue 
plus sur les surfaces du zoarium, ni les zoécies, ni les avicellaires, 
ni même le lacis origellaire que je viens de décrire; ce n’est qu’en 
brisant le zoarium qu’on peut, par les cavités profondes, recon- 
naître le Bryozoaire. Les ovicelles ne sont jamais le résultat du 
développement d’une origelle. » 


III. — Éléments des Bryozoaires fossiles 


Le paléontologiste ne dispose que de l'ectocyste des éléments 
blasto-génétiques du zoarium. Examinons donc les rapports de cet 
ectocyste avec l’organisation générale, afin de nous rendre compte 
de la valeur relative des caractères ectocystaux dans les fossiles. 

OviceLLe ET GÉNÉSIE — Sur un mème zoarium on trouve Îré- 
quemment des zoécies d’une nature très difiérente des autres et qui 
sont en rapport avec les phénomènes de reproduction. 

Les plus connus sont les zoécies ovariennes. Elles portent en avant 
une sorte de capuchon appelé ovicelle. C’est une cavité incubatrice 
où se développe la larve, indépendante du polypide et communi- 
quant avec la cavité générale. Tout ovicelle est formé d’un ovicelle 
externe appelé coitis, plus ou moins calcifié, plus ou moins régu- 
lier, qui résiste seul à la fossilisation, et d’une mince membrane 
interne ou sparganile qui est brisée par la larve. L’ovicelle ne se 
développe évidemment que sur les zoécies pourvues d’un ovaire 


1900 DU CRÉTACÉ FIGURES PAR D'ORBIGNY 339 


(femelle ou hermaphrodite). Souvent le coitis ne se calcifie pas ; les 
formes mortes ou fossiles ont alors un ovicelle qui présente l’aspect 
d’une cavité supérieure. Certains auteurs les ont confondus avec les 
génésies ; c’est un tort. 

Dans beaucoup d’espèces monodermiées, la zoécie ovarienne ne 
contient pas de polypide. Elle ne contient qu’un ovaire. Alors sa 
partie inférieure est réduite et sa forme est très différente de celle 
des autres zoécies. Ces zoécies femelles sont appelées génésies ; elles 
portent un ovicelle. 

Dans les Porinidées et les Adéonées il y a des zoécies spéciales et 
inovicellées, de forme et de grandeur différente, qui sont évidem- 
ment en rapport avec les fonctions de reproduction, puisque les 
espèces de ces familles sont dépourvues de zoécies ovariennes 
ordinaires. On appelle encore génésies ces sortes de zoécies, par 
; analogie avec les précédentes ; mais, à la vérité, nous en ignorons 
totalement le contenu et leur nom devrait être changé. Elles sont : 
a) de même forme mais plus grandes, ou bien, b) de forme difté- 
rente avec une partie supérieure dilatée. 

Enfin, il y a des espèces où, quelque grand que soit le uombre 
des observations, les cellules fertiles font totalement défaut. Le 
paléontologiste est absolument désarmé et il ne peut faire que des 
hypothèses. Prouho a signalé en effet plusieurs cas où la reproduc- 
tion s’exécute sans que l’ectocyste puisse le révéler : a) l'œuf se 
fixe sur le diaphragme (A/cyonidium duplex), b) l'œuf évolue dans la 
cavité générale elle-même sans modification du bryozoïde (Cylin- 
drœcium dilatatum), c) les œufs passent dans la gaîne tentaculaire 
d’un polypide avorté succédant à celui qui a présidé au. développe- 
ment de l'ovaire (Valkeria cuscuta), d) les œufs sont évacués directe- 
ment avant le fractionnement par un polypide ovifère, pourvu d’un 
oviducte, succédant à un polypide spermifère (Membranipora pilosa, 
Alcyonidium duplex), c'est le cas d’oviparité. Ces cas sont heureuse- 
ment rares dans les Cheïlostomes. 

AVICELLAIRES. — Les avicellaires sont ainsi nommés parce que les 
premiers organismes de ce genre qui furent découverts ressem- 
blaient vaguement à une tête d'oiseau. Ce sont de petites loges fer- 
mées par une mandibule cornée, aplatie transversalement, et ne 
contenant que les muscles propres aux mouvements de cette man- 
dibule. 

a) Les avicellaires articulés (fig. 1, A) ne laissent aucune trace 
fossile ; 

b) Les aucellaires ectocystaux (= adventitious de Busk) sont atta- 


340 F. CANU. —- REVISION DES BRYOZOAIRES 93 Avril 


chés aux parois zoéciales. Sur les espèces fossiles, ils offrent l’as- 
pect de petites saillies plus ou moins volumineuses percées de deux 
pores (destinés au passage des muscles) ou d’un seul pore divisé en 
deux par deux trabécules latéraux (fig. 1, C). Pour d’Orbigny 
c'était des pores spéciaux, et il figure toujours des pores ronds; 


Avec Sans Figuration 
mandibule mandibule de d'Orbigny 


(S 


+ 
= 
& 


Fig. 1. — AviceLLAIRES. — À, avicellaire articulé (d’après Hincks) ; md, mandibule ; 
om, muscle rétracteur. — B, avicellaires intercalés (d’après Hincks). — €, avi- 
cellaires ectocystaux ; Av, avicellaire fermé ; Mb, mandibule. 


c) Les avicellaires intercalés (— vicarious de Busk) prennent la 
place d’une zoécie. Ils ont en plus grand les mêmes caractères que 
les précédents. Leurs variations morphologiques sont encore plus 
considérables. Il y a tous les passages de la zoécie normale à la 
forme avicellaire la plus différenciée (fig. 1, B). Ils sont souvent 


s 7 44 


Fig. 2. — ONYCHOCELLAIRES. — &, avec onychocellium fermé ; b, avec onychocellium 
ouvert; €, Sans onychocellium ; d, figuration de d'Orbigny. 


He Pour d’Orbigny c'était des cellules spéciales et il ne 
figure jamais les trabécules latéraux ; 


ES 
) 


1900 DU CRÉTACÉ FIGURÉS PAR D'ORBIGNY 3 


d) Les onychocellaires sont des zoécies intercalées formées par 
une mandibule ou onychocellium, aplatie verticalement, et ornée 
d’une grande membrane cornée et d’une griffe libre, Sur les exem- 
plaires fossiles ils offrent communément l’aspect d’une zoécie plus 
ou moins falciforme, fermée par un cryptocyste percé par une 
opésie. Les muscles fléchisseurs s’insèrent dans la cavité, la mem- 
brane recouvre le cryptocyste et l’onychocellium s'articule sur 
 l’opésie. Les onychocellaires sont souvent pri- 
mosériaux. D’Orbigny les figure généralement 
bien ; c'était encore pour lui des cellules spé- 
ciales (fig. 2) ; 

e) Les reticulocellaires sont des onychocel- 
laires dont le cryptocyste est perforé (fig. 3) ; 

f) Les éléocellaires sont les avicellaires des 
Cyclostomes. Nous ignorons leurs parties cor- 


Fix, 3. — RéTicuLo- 


nées, les Eléidées n'ayant pas franchi le Cré- A TU EMMRp eee 
tacé; primitive du Cré- 
tacé. 


g) Les vibracellaires sont de petites loges 
contenant un appareil musculaire et fermées pat une soie (vibra- 
culum) ‘plus ou moins longue (fig. 4). Leur forme est très variée. 


Fig. 4. — VIBRACELLAIRES, — &, b, vibracellaires primoseriaux ; e, vibracellaire 
intercalé ; d, vibracellaire intact avec ses deux levres denticulées ; e, g, vibra- 
cellaires ectocystaux avec et sans seta ; À, vibracellaire très différencié (d'après 
Hincks) ; $, seta ; m, muscle. 


Sur les espèces fossiles du terrain crétacé, ils offrent l’aspect d’une 
tubérosité, intercalée entre les zoécies, et percée d’un pore à deux 


342 F. CANU. — REVISION DES BRYOZOAIRES 23 Avril 


lèvres dont l’une au moins est dentée. Les vibracellaires sont des 
avicellaires modifiés en vue d’un caractère d’adaptation : la loco- 
motion. Pour d’Orbigny ce sont encore des cellules spéciales. 

Épines. — Lie système épineux constitue un organe protecteur. 
Les épines sont aréales quand elles sont fixées sur le cadre, margi- 
nales quand elles sont situées au- 
tour de l’ouverture. Spécialement, 
les épines orales sont des deux 
épines qui sont situées de chaque 
côté de l’ouverture (fig. 5). 

Une espèce privée de ses épines 
est absolument méconnaissable. 
Elles ne laissent généralement au- 
cune trace; quelquefois on les soup- 
conne par de petites stries déco- 
rant le cadre. La plupart du temps, 
sur les espèces fossiles, il est im- 
possible de se prononcer sur leur 
présence ou leur absence. Dans 
quelques rares espèces des épines 
volumineuses ont laissé des traces 
en forme de pores ronds. Pour 
d’Orbigny, c'était des pores spéciaux. 

Les épines aréales disparaissent 
dans les Onychocellidées et les 
Monodermiées. Elles se soudent 
partiellement ou totalement dans 
Fig. 5. — Epies. — 4, épines mar- les Costulidées pour former un faux 

ginales. — B, épines aréales (d'a-  ectocyste. Elles sont bifurquées 

près Waters). — (, épines orales. 

— A droite : traces des épines dans le genre Tremopora, et la 

ApECS eu enUte prolifération de leurs rameaux 
forme un faux ectocyste dans les Hyanthoporidées. 

Les épines marginales sont plus résistantes. Leur prolifération 
forme la lamina peristomica des Steginopores. 

Zokcies cLoses. — Ce sont des zoécies fermées, perforées d’un 
très petit pore, et ne laissant aucune ouverture pour le passage du 
polypide. Nous en ignorons absolument le contenu. Elles existent 
dans tous les Bryozoaires. Elles ont été observées souvent en grand 
nombre sur un même zoarium dans les Membraniporidées, Onycho- 
cellidées, Opésiulidées, Costulidées. J. Jullien et moi-même nous: 
les avons observées dans les Monodermiées ; mais elles paraissent 


1900 DU CRÉTACÉ FIGURÉS PAR D'ORBIGNY 343 


plus rares. Enfin les auteurs en ont figuré dans les Entalophoridées 
et les Melicertidées (fig. 8, ete.). 

SEPTULES ET JONCTURIES. — On voit sur les parois des zoécies 
adjacentes des petits diaphragmes discoïdaux à perforation unique 
ou multiple : ce sont les septules (septula). [= Communications- 
plates (Hincks), 
communication- 
pores (Smitt), ro- 
settenplate (Rei- 
chert), rosette- 
plates (Waters )] 
Le nom de Rei- 
chert a le droit de 
priorité, mais il 
n'est pas confor- 
me à la nomen- 
clature latine; 
nous adoptons ce- 
lui de J. Jullien. 
Le sprossen - ca - 
nüle de Beissel est 
la trace d'une sep- 
tule dans les mou- 
lages. 

C’est au niveau 
des septules que 


Fig. 6. — SepruLes. — à, b, septules distales et latérales 

se forment les “de Membranipora ne (d'après Waters); d, 
joncturies ou masses cellulaires et filaments mésenchymateux atta- 
; chés à l’estomac, ces derniers traversant une septule 

bourgeons  spé- de Flabellaria roborata © (d’après Waters) ; e, élé- 


ments mésenchymateux traversant une septule d’Elec- 


ia : - 
ciaux de l’endo tra pilosa (d’après Waters). 


cyste, dont la pro- 
lifération constitue le bourgeon zoécial. Après le bourgeonnement, 
les joncturies sont remplacées par des fibres parenchymateuses 
(Waters) qui proviennent, selon Calvet, « d'éléments mésenchyma- 
teux spéciaux provenant de l’endocyste et groupés de façon à 
continuer le tissu funiculaire de la zoécie sous-jacente ou latérale 
ou bien du stolon » (fig. 6). 

Parfois les septules sont doubles et laissent entre leurs deux 
diaphragmes un pore-chamber (Waters). Ces pores-chambers sont 
internes (Membranipora lineata) ou externes (Cribrilina cribrosa) ou 


- 344 F. CANU. — REVISION DES BRYOZOAIRES 23 Avril 


immergés dans l'épaisseur de l'ectocyste (Semiflustrina vesiculosa) 
(fig. 7). 


Fig. 7. — PorE-cHAMBER. — À, interne (d'après Waters). — B, externe (d’après 
Waters). — C, immergé (d’après Beissel). 


D'Orbigny a fréquemment observé des septules sur les exem- 
plaires crétacés et il les figure par de petits points. 


IV. — L’Évolution dans les Bryozoaires 


La loi de l’Évolution fut formulée nettement en 1884 par Édouard 
Heckel (1). La marche gradative synthétique de la vie des orga- 
nismes vivants est la suivante : 

1° Simplicité relative ; 

20 Multiplication des parties homologues (Métamérisation) ; 

30 Différenciation de ces parties; 

4° Intégration (Céphalisation) en entités morphologiques d'ordre 
supérieur, annoncée par la fixité dans le nombre des organes, par 
leur arrangement symétrique, par leur rapprochement et par leur 
condensation, et réalisée par avortement et soudure des organes. 

« Cette marche de la différenciation peut se vérifier sur l’en- 
semble du règne végétal (et animal) comme sur chacun des groupes 
qui le constituent; elle s'exerce donc sur les êtres les plus simples 
(entités morphologiques du premier ordre) comme sur les plus 
élevées (intégrations d'ordre supérieur), sur l'organisme tout 
entier comme sur chacun des organes qui le constituent ou sur les 
éléments qui forment chacun de ces organes. » 

La vie des Bryozoaires, comme celle de leurs éléments, confirme 
absolument la loi de l’Évolution. 

Dans le bourgeonnement nous observons successivement : multi- 


(1) Édouard HeckeL. Revue Scientifique, 1884, Il, p. 168, et 1885, II, p. 499. 


1900 DU CRÉTACÉ FIGURÉS PAR D'ORBIGNY 345 


plication des cellules provenant d’une entité inférieure, l’endocyste, 
leur différenciation et l'intégration finale en un nouveau bryozoïde. 
La différenciation des parties homologues se faisant par spécialisa- 
tion physiologique, l’intégration est en rapport avec cette spéciali- 
sation et le nouvel organisme intégré peut être un bryozoïde 
ordinaire pour la fonction excrétrice, un bryozoïde ovarien pour la 
fonction reproductrice, un avicellaire pour la fonction défensive et 
ambulatrice. 

Dans la production du polypide régénéré, nous observons iden- 
tiquement que certaines cellules du tissu funiculaire se multiplient, 
se différencient suivant leur rôle physiologique, se rapprochent en 
organes distincts et s’intègrent finalement pour former le polypide 
régénéré. 

Ces modifications vitales, auxquelles nous assistons rapidement 
sur un exemplaire vivant, se sont opérées identiquement mais très 
lentement dans la suite des âges, et ils restentacquis par hérédité. 

La différenciation entre le bryozoïde et l’avicellaire, par exemple, 
est graduelle, et la divergence augmente avec le temps dans la. 
descendance générale. L’avicellaire prend d’abord la place d’une 
zoëécie (— intercalaire), et il est si peu différencié de cette zoécie 
qu’il se modifie dans le même sens qu’elle : l’avicellaire des Ony- 
chocellidées est pourvu d’un cryptocyste calcaire comme la zoécie 
(— c’est l’onychocellaire); il est tubuleux comme la zoécie dans les 
Mélicertidées (— c’est l’éléocellaire); l’avicellaire des Opésiulidées 
est perforé comme la zoécie (— c'est le réticulocellaire). La diver- 
sgence augmente avec la formation de l’avicellaire ectocystal, et, 
organisme intégré, il échappe aux modifications secondaires du 
bryozoïde et ne se modifie plus dans le même sens que lui. Même 
différencié l'organisme continue à se transformer : il se fixe dans sa 
position, son individualité augmente par l'articulation, et il atteint 
dans Bugula son plus haut degré de différenciation. 

Les premiers Cyclostomes n’ont pas d’avicellaires ; ce n’est qu’au 
Crétacé, à l’apogée de leur règne, que l’on voit apparaître les Méli- 
certidées qui en sont pourvus. Les Diplodermiées jurassiques ont 
des avicellaires intercalaires; ce n’est qu’au Crétacé que l’on trouve 
des Diplodermiées à avicellaires ectocystaux. Au début du Crétacé, 
la grande majorité des Cheilostomes ont des Avicellaires intercalés ; 
leur nombre diminue sans cesse jusqu’à l'époque actuelle où les 
espèces à avicellaires ectocystaux sont les plus nombreuses et peu- 
plent presque exclusivement nos mers. 


LOUE F. CANU. — RÉVISION DES BRYOZOAIRES 93 Avril 


De ces considérations générales nous pouvons tirer quelques 
observations très utiles pour la classification. 

Il faut considérer les espèces pourvues des deux sortes d'avicel- 
laires comme intermédiaires entre les espèces simplement pourvues 
d’avicellaires intercalaires et les espèces simplement pourvues 
d’avicellaires ectocystaux. Dans ce cas, l'intégration n’est pas com- 
plète. Quand elle est parfaite, l’avicellaire intercalaire avorte suivant 
la loi constante, mais il peut toujours réapparaître par atavisme. 

Dans une même descendance, c’est-à-dire dans une même famille 
fossile, les espèces les plus récentes doivent être munies d’avicel- 
laires vrais, les plus anciennes d’avicellaires intercalaires, et les 
primitives d'aucun avicellaire. Une famille dont toutes les espèces 
sont exclusivement ornées d’avicellaires vrais est d’apparition 
récente. [l faut rechercher dans les fossiles les espèces actuelles à 
avicellaires intercalaires. 


V. — Classification 


La classification des Bryozoaires monodermiés, ébauchée par 
Smitt, a été faite en réalité par Hincks. On peut ne pas partager ses 
vues sur l'importance du système operculaire, mais il faut rendre 
hommage à la pondération de ses idées. Le Dr J. Jullien, en voulant 
combiner ses propres vues sur la paroi frontale avec celles de 
Hincks sur le système operculaire, était arrivé à révolutionner 
toute la classification sans utilité pour la science et à multiplier à 
outrance familles et genres. Maïs nous ne devons pas oublier qu’il 
a débrouillé la classification des Cheilostomes diplodermiés que 
Hincks avait absolument négligée. Ses vues sont certainement plus 
justes que celles de l’auteur anglais, mais il exagère de trop ses 
accolades par des systématisations inutiles. 

Quant à la classification d’Ulrich, malheureusement suivie par 
Gregory, nous la rejetons absolument. Nous n’admettrons jamais, 
au grand jamais, qu’une classification soit établie sur des particu- 
larités organiques sans signification physiologique nettement 
connue. Nous sommes heureux de suivre ainsi Waters, qui est 
certainement l’observateur le plus consciencieux et le plus expert 
en la matière. 

Les Cheilostomes crétacés sont presque exclusivement des Diplo- 
dermiés. Je crois donc devoir énoncer les principes qui m'ont guidé 
dans la répartition générique des très nombreuses espèces de la 
collection de d’Orbigny. 


1900 DU CRÉTACÉ FIGURÉS PAR D'ORBIGNY 347 


CARACTÈRES DES FAMILLES. — Tous les membres d’une même 
famille ayant, par définition même, une même descendance, ont 
nécessairement des caractères anatomiques identiques, et leur dif- 
férenciation s’opère suivant la loi précitée de l’Évolution. Donc : 
Toute famille doit être basée sur une particularité anatomique com- 
mune à tous ses membres et fixée dans une suite ininterrompue de des- 
cendance. La carapace zoariale, n’étant que le résultat partiei de 
l’activité du Bryozoaire, ne peut exclusivement servir de base à 
l'établissement d’une famille. D'ailleurs, presque toutes les espèces 
fossiles étudiées ici s’encadrent parfaitement dans les familles 
actuelles. Les cas d’impossibilité absolue qui ont nécessité la créa- 
tion de familles fossiles spéciales sont très rares. 

CARACTÈRES GÉNÉRIQUES. — Il est trop admis que l'abondance 
spécifique est le caractère générique par excellence et qu’un genre 
ainsi formé est caractérisé par le type choisi. En pratique c’est 
commode, mais c’esi incompatible avec la classification évolution- 
niste. Ce système offre, de plus, un très grand désavantage : c’est 
la mobilité et la multiplicité extrêmes des genres suivant les vues 
individuelles des auteurs. 

Si le genre n’est pas un groupement nettement défini, la loi de 
l’Évolution permet de lui donner un sens exact. 

40 Une famille étant basée sur une particularité anatomique, les 
variations de cette particularité servent à distinguer les genres. C’est en 
nous basant sur ce principe fondamental que nous avons délimité 
les genres des Onychocellidées, Opésiulidées et Costulidées. 

20 La divergence des caractères dans une même famille n’affecte 
pas évidemment que la particularité anatomique considérée. Les 
caractères indiquant nettement une activité fonctionnelle divergente 
sont essentiellement génériques. 

a) Un groupe ancestral d’une famille nouvelle est nécessairement 
un genre distinct. 

b) Un organe secondaire en voie d'évolution peut, en s’intégrant, 
fournir un caractère générique. Les vrais avicellaires, par exemple, 
quand ils deviennent constants en forme et position, fournissent 
d’excellents caractères génériques. 

c) Une modification organique due à l'influence du milieu, mais 
qui se fixe dans une descendance partielle de la famille, peut four- 
nir un caractère générique, C’est le cas des vibracellaires. 

Il y a beaucoup de points obscurs dans la connaissance des Bryo- 
zoaires, points qui rendent très complexes l’étude de leur descen- 
dance et qui peuvent faire hésiter dans le choix des caractères 


348 F. CANU. — RÉVISION DES BRYOZOAIRES 93 Avril 


génériques de divergence. Tels sont, par exemple, la signification 
de l'articulation des zoaria, le développement des vibracellaires 
dans la suite des temps géologiques, etc. 

CARACTÈRES SPÉCIFIQUES. — Les caractères spécifiques des Bryo- 
zoaires sont assez difficiles à saisir, en raison de leurs variations 
extrêmes et de leurs altérations fossilifères. 

Dans une même espèce les zoécies normales sont très variables. 
Il y en a des grandes et des petites, des courtes et des longues, des 
larges et des étroites. Elles affectent bien une forme générale spéci- 
fique, mais qui change avec l’âge, la forme zoariale, les conditions 
extérieures, les altérations fossilifères. Le maximum des variations 
est atteint dans le genre Membranipora, où toute détermination est 
impossible si l’on ne dispose pas d’un grand nombre d'échantillons. 
D'Orbigny ne tenait aucun compte de ces variations, ce qui l’a con- 
duit à une multiplication spécifique absolument exagérée. 

Dans le dépouillement scrupuleux de matériaux importants pro- 
venant d’une même localité fossilifère, il est très facile de trouver 
des échantillons très dissemblables appartenant de la façon la plus 
indubitable à la même espèce. De même encore des échantillons 
d’une même espèce peuvent varier d’une manière étonnante avec 
les localités, c’est-à-dire en réalité avec les conditions bathymétri- 
ques. 

Une espèce de Bryozoaire n’est réellement connue que si l’on en 
connaît toutes les variations et tous les organes. 

CLASSIFICATION. — Voici, résumée dans le tableau suivant, la clas- 
sification que nous proposons pour les Diplodermiés. 

Je n’ai pas classé Thairopora et Diploporella, n’ayant pas d’échan- 
tillons à ma disposition. Le groupe de Membranipora hians forme 
probablement une famille spéciale. 


Bryozoa CHEILOSTOMATA Busk. 


1° Sub-ordo : Diplodermiata J. Jullien, 1881. 

FLusrrinz J. Jull a) Anciennes familles des Eucrateidæ, Cellularidæ, Bicel- 
lariidæ, Notamiidæ, Flustridæ, Gemellariadæ, Farcimina- 
riadæ. 

b) Membraniporinæ. Membranipora (Imbellisina et Linea 
tina), Hagenowinella, Discoflustrellaria, Lateroflustrella- 
ria, Trochopora, Nistchina, Tremopora, Foveolaria, Bathy- 

- pora, Heterœcium, Pyripora. 

ONYcHocELLIDÆ J. Jullien. Onychocella, Floridina. Smittipora, Cellarina, 

Quadricellaria, Euritina, Vibracella, Stichipora, Megapora, Diplodidymia, 
Ramphonotus (?). 


1900 DU CRÉTACÉ FIGURÉS PAR D'ORBIGNY 349 


OPesruuiÆ J. Jullien. Rosseliana, Gargantua, Rhagasostoma, Micropora, 
Manzonella, Monsella, Setosella, Caleschara, Steganoporella, Siphonopo- 
rella. 

Meuiceririnæ J. Jullien. Cellaria, Melicerita. 

Cosruzinæ J. Jullien. Membraniporella, Mumiella, Cribilina, Murinopsia, 
Puellina, Steginopora, Colletotsia, Scorpiodina, 

Hranroporinæ. Hiantopora, Gaudryanella, 

FusicezLariDæ. Fusicellaria. 

ELecTriNIDæ d’Orb. Electra. 

2% Sub-ordo : Monodermiata J. Jullien, 1881. 

DrazeuxipÆ J. Jullien. Diazeuxia. 

Porininæ d’Orb. Porina, Columnotheca, Bathistoma, Tœniopora, Systenos- 
toma, etc., etc. | 


Ordo : GHEILOSTOMATA Bush. 


Sub-ordo : CHEILOSTOMA DIPLODERMIA TA J. Jullien, 1881 


« Bryozoaires cheilostomiens dont l’ectocyste est double, c’est-à-dire 
formé par deux feuillets entre lesquels il existe une cavité qui sépare 
cette membrane en deux feuillets secondaires, dont l’externe charnu, 
ou se calcifiant accidentellement, est l’ectocyste, et l’interne, calcaire 
ou chitineux, est le cryptocyste. Le cryptocyste porte une ouverture ; 
c’est l’opésie » (1). ; 


Fam. : FLUSTRIDÆ J. Jullien, 1888. 


« L’opésie ne correspond pas dans sa forme à l’opercule. L'opercule 
n’est pas logé dans un cadre solide et immobile : il est porté par un 
ectocyste dont la situation varie selon l’état de plénitude de l’hypostège. 
Le bord antérieur de l'opercule touche la portion antérieure de l’opésie, 
sur laquelle il s’imprime, et fixe la lèvre antérieure de l’orifice. Le bord 
postérieur de l’opercule se continue avec un ectocyste charnu, pourvu 
quelquefois d'une véritable cuticule amorphe chitineuse. » 


Cette famille comprend les anciennes familles suivantes : Eucra- 
teidæ, Cellularidæ, Bicellaridæ, Notamiidæ, Flustridæ, Membranipo- 
ridæ, Gemelluriadæ, Farciminariadæ. 


(1) Nous donnerons toujours la définition mème des auteurs, que nous résume- 
rons ou complèterons au besoin. 


390. F. CANU. — RÉVISION DES BRYOZOAIRES 23 Avril 


Historique. — Les espèces que d’Orbigny comprenait dans ses 
familles des Flustrellidées, Flustrellariadées et Flustrinidées sont 
classées par les auteurs récents dans la famille des Membranipori- 
dées, dont la définition exacte n’a jamais été donnée et est encore à 
découvrir. Les genres qu’il créa étaient établis sur des caractères 
zoariaux. Mais comme, depuis Smitt, les naturalistes n’accordent 
plus aucune valeur à ces caractères, tout le travail de d’Orbigny fut 
enclavé dans le genre Membranipora. 

En 1898, Waters (1), dans un remarquable travail sur le genre 
Membranipora, fait un essai de groupement des espèces de ce genre. 
Il forme quinze groupes dont la plupart sont absolument naturels 
et dont quelques-uns d’entre eux auraient été précédemment recon- 
nus comme genres distincts. Certains de ces groupes ne peuvent 
servir utilement à la classification paléontologique, car l’auteur 
s’est surtout basé sur la forme de l’ovicelle, caractère sans significa- 
tion physiologique, trop variable et trop incertain au point de vue 
générique, surtout quand il s’agit de fossiles. 

Les groupes Chaperia, Pyripora, Electra, Onychocella, Membrani- 
porella, ainsi que les groupes de Membranipora Membranacea, M. 
Radicifera, M. hians sont des genres très naturels. Les autres peuvent 
être retenus comme sous-genres. 

En 1882, Hincks classait les Flustridées dans les Membranipori- 
dées. En 1888, J. Jullien (2), généralisant davantage, classait dans 
sa grande famille des Flustridées toutes les espèces diplodermiées 
n’appartenant pas aux Costulidées ou aux Onychocellidées. Il est, 
en effet, une observation indubitable, en dehors de toute discussion, 
c’est que tous les Bryozoaires ainsi réunis ont tous, sans exceplion 
aucune, les Caractères fondamentaux qu’il leur assigne. C’est donc 
uue famille d’une netteté parfaite, parfaitement et positivement 
circonserite. 

La famille des Flustridées contient des espèces actuelles et des 
espèces fossiles. Les espèces actuelles sont ou des formes chitineuses 
dont les formes ancestrales sont à jamais perdues, ou encore des 
formes calcaires très compliquées, d'apparition récente, ou enfin 
des formes calcaires très simples dont les formes fossiles sont pré- 
cisément ou ancestrales ou parentes. Ces dernières comprennent les 
espèces décrites par d’Orbigny. Aussi, pour ne pas sortir du but de 
révision qui nous est imposé par la nature de cette publication, 


(1) Waters. Observations ou Membraniporidæ. Linn. Soc. J., vol. 26, p. 654. 
(2) J. Juzzien. Cap. Horn, 1888, p. 5. 


1900 DU CRÉTACÉ FIGURÉS PAR D'ORBIGNY 3)1 


nous les grouperons artificiellement sous le nom de Membraniporinæ, 
que nous renonçons d’ailleurs à définir nettement. 


Sub, Fam. : MEMBRANIPORINÆ 


La figure 8, 1, résume l’organisation générale des espèces de ce 
groupe. La carapace fossile (fig. 8, Il) présente une grande ouver- 
ture ou area (par la disparition du double ectocyste chitineux) 
entouré d’un cadre CA que d’Orbigny appelait bourrelet. Souvent 
l’ectocyste calcaire se développe et porte des avicellaires ectocystaux. 
Entre les zoécies se développent fréquemment de grands avicellaires. 

Nous appelons distance aréale la distance d entre deux areas. Nous 
l'avons mesurée quand elle nous a paru utile. Pour l’ovicelle, nous 
donnons toujours deux mesures prises en avant (h) et aux points 
d'attache (H). | 

Dans le fond de la zoécie, on trouve fréquemment des impres- 
sions de nature inconnue (Fig. 8, V). 

La terminologie zoariale est importante. Nous pouvons adopter 
celle de d’Orbigny pour faciliter les descriptions. 


Colonie. Pas de pore. Un pore. Deux pores. 
Rampante. . . .. Membranipora Reptoflustrella Reptoflustrina 
Lamellairé : . - . Flustrellaria Semiflustrella Semiflustrina 
Bilamellaire. . . . Bifiustra Flustrella Flustrina 
Cylindrique. . . . Filiflustrellaria  Filiflustrella Filiflustrina 


Les quatre premiers noms sont évidemment les seuls à retenir. 
Les pores de d’Orbigny sont des avicellaires ectocystaux. La place 
et le nombre de ces derniers sont très variables dans une même 
espèce. 

Les Membraniporinées sont les plus variables de toutes les Diplo- 
dermiées. En général, l’ancestrale est petite et les zoécies grandis- 
sent en s’éloignant. Aussi les mesures n'ont qu'une valeur très 
relative dans ce groupe. Le polymorphisme zoécial est si extraor- 
dinaire qu’il est absolument impossible d’être certain d’une déter- 
mination quand on ne possède pas de nombreux échantillons. Les 
Jeunes zoécies ont un cadre commun ; les vieilles zoécies ont un 
cadre particulier. 


352 F CANU — RÉVISION DES BRYOZOAIRES 23 Avril 


PS 


ob re ÿir 


AVE 


Fig. 8. — ORGANISATION DES MEMBRANIPORINÉES. — I. Anatomie de Membrani- 
pora membranacea (d'après Nitsche) ; ml, muscle grand rétracteur du lopho- 
phore ; mrv, muscles rétracteurs de l’opercule ; mp, muscles pariétaux ; 
lpr, ligament pariéto-rétracteur ; ph, pharynx ; &@, œsophage ; sf, estomac ; 
t, intestin ; 7, rectum ; g£, gaine tentaculaire ‘ spt, septule ; ec, ectocyste ; en, 
endocyste ; n, ganglion; %%, tissus funiculaires -- Il. Constitution externe ; 
BSA, bord antérieur ; BIP, bord postérieur ; S, suture ; CA, cadre ; OV, ovi- 
celle ; AR, area ; EPM, épines marginales ; EPA, épines aréales ; AVE, avicel- 
laire ectocystal; 4 VV, avicellaire intercalé; d, denticule de l’avicellaire; d, dis- 
tance aréale, — IIT. Zoécies closes de . elliptica (d’après Reuss). — IV. Mou- 
lage interne de M. flabellata (d’après Reissel) ; s, sprossencanäle ; e, place de 
l’ectocyste, l’area des zoécies est ombrée. — V. Impressions internes de M. Buski. 


1900 DU CRÉTACÉ FIGURÉS PAR D'ORBIGNY 398 


G. Membranipora Blv., 1854. 


Ectocyste et cryptocyste chitineux soutenus par un cadre calcifié. 

Ce genre est la réunion de deux genres qui ont d'importants 
groupes ancestraux, mais qu’il est à peu près impossible de déter- 
miner sur les fossiles : 

19 Imbellisina. — Pas d’épines aréales. 

®% Lineatina.— Epines aréales régulières et semblables entreelles. 
Les espèces de ce genre sont toutes remarquables par la grande 
simplicité de leur structure. Elles peuvent être réparties dans un 


Fig. 14. — Sub. gen. Foratella. 
— Type: M. Lacroixii Aud. 
(d’après Waters). [Impressions 

Coupe longitudinale chota Busk. internes. 

(d’après Marsson). 


Fig. 11. — Sube sen Cras- Fig. 12. — Sub. gen. Val- Fig. 13. — Sub. gen. Or- 


simarginalella. Type: demunitella. — Type: natella. — Type: M. 

Crassimarginata M. Valdemunita Hincks ornata d'Orb Figure 

Hincks. Grand avicel- Grand avicellaire spa- théorique. Grosses épi- 
laire. tulé. nes aréales. 
Fig. 9 à 44. -- G. MEMBRaANtIPORA : Tableau des sous-genres. 


certain nombre de sous-genres artificiels, afin d’en faciliter la clas- 
sification. Nous préférons les établir sur la forme des avicellaires 
intercalés ou sur des caractères très secondaires mais faciles à dis- 
cerner sur les fossiles. Les figures 9 à 14 résument les sous-genres 
que nous avons reconnus dans la collection de d’Orbigny et dans les 
terrains crétacés. 


7 Août 1900. — T. XXVIII. Bull, Soc. Géol. Fr. — 23 


3)4 F. CANU. — RÉVISION DES BRYOZOAIRES 23 Avril 


Sub. gen. : M. Typica. 


M. FrancQana d'Orb. (1). 
1851. Flustrellaria Francqana d’Orb. Loc. cit., p. 525, pl. 725, 
fig. 13-16. 
Membranipora ovalis d’Orb. Loc. cit., p. 548, pl. 728, 
fig. 20-22, 
La = 0,20 — 0,21 ,.  Lz= 0,35 — 0,37 
Area À ja — 0,11 — 0,18 Zoëcie { 1, — 0:15 — 0,28 


Membranipora ovalis est représenté par un seul échantillon 
beaucoup mieux figuré par Flustrellaria Francqana. Turonien, Séno- 
nien. 

M. Co d’Orb. 


1851. Membranipora Clio-d’Orb. Loc. cit., p. 552, pl. 729, fig. 3-4. 
Flustrellaria hexagona d’Orb. Loc. cit., p. 520, pl. 724, 
fig. 9-12. 

À La = 0,25 — 0,35 Hoi Lz = 0,42 — 0,57 
1072 USE 20e — 0e 
Beaucoup de zoécies ont un area circulaire de 0,17 à 0,21 de dia- 

mètre. D’autres ont l’area entouré d’une sorte de lèvre saillante et 

un ectocyste concave. M. curta (Novak) est peut-être une variété 
cénomanienne. Sénonien. Ce n’est pas M. velamen (Goldf.). 
M. ezziprica Reuss (2). 


1872. Membranipora elliptica Rss., «Unt. planer », p. 101, pl. 24, 


fig. 4-5. 
1874. == — Rss. (Oster », p. 39, pl. 9, fig. 1-2. 
1871. — — Novak, Bry. Bohm, p. 84, pl. 24, 
fig. 4-5. 
Non = —  d’Orb., Hennig. 
1851. — paresi d’Orb., Loc. cit., p. 545, pl. 606, 


fig. 11-12 (fig. renversée). 
—— megapora d'Orb., Loc. cit., p. 546, pl. 607, 
fig. 1-2 (Ic. mal.). 
— : Vendinnensis d'Orb., Loc. cit., p. 545, pl. 606, 
fig. 9-10. 


(1) La — Longueur de l’area ; la — largeur de l’area ; Lz — Longueur zoéciale ; 
Iz — largeur zoéciale. Le millimètre est pris pour unité. 

(2) Je préfère indiquer Reuss plutôt que Hag., car les figures mieux faites, 
employées couramment dans la détermination, ne permettent aucune erreur. 


1900 DU CRÉTACÉ FIGURÉS PAR D'ORBIGNY 39 


1851. Membranipora Normanniana d'Orb. Loc. cit., p. 550, pl. 607, 


fig. 9-10. 
— Cypris d’Orb. Loc. cit., p. 551, pl. 607, 
fig. 11-12. 
Flustrellaria inornata d’Orb., Loc. cit., p. 536, pl. 728, 
fig. 5-8. 
La —= 0,28 — 0,42 sn Lz — 0,50 — 0,57 
M = 0,46 (1) M = 0,64 
Mn 00e 00 ZEN PR nee 
M = 0,31 M = 0,50 — 0,57 


Cette espèce est caractérisée par des sillons profonds de sépara- 
tion des cellules arrondies, un cadre très étroit et un ectocyste 
convexe. Quand il n’y a pas d’ectocyste, le cadre s’élargit légère- 
ment à la base. Il y a dans la collection de d’Orbigny de magnifiques 
échantillons ; il est très regrettable qu'ils n’aient pas été figurés. 
Cénomanien, Miocène. 


M. CONCATENATA Rss. 
1846. Membranipora concatenata Rss « Bohm », p. 69, pl. 45, 


fig. 16. 
1872. — — Rss. Unit. Planer, p. 101, fig. 25, 
fig. 7. 
1851. — — d'Orb., Loc. cit., p.553, pl. 729, 
fig. 5-6. 
Area LRU Zoécie HU 
ba 1017 12 = 0,24 — 0,48 


Cadre particulier figurant un vrai bourrelet. Je n’ai pu élucider 
la nature des pores à cause de l’insuffisance des échantillons. Cette 
espèce se distingue nettement de l’elliptica par ses petites mesures 
micrométriques, la régularité du cadre et par l’area non excen- 
trique. Cénomanien, Sénonien. 


M. rusTIcCA d’Orb. 


1851. Membranipora rustica d’Orb. Loc. cit., p. 558, pl. 729, 
fig. 21-22. 
Lz = 0,64 -- 0,85 (avec 
Zoécie OV.). 
1z — irrégulière. 


à La = 0,35 — 0,71 
TEA À Ja — 0,30 — 0,42 


(1) M = Maximum ; m — minimum. 


356 F. CANU. — RÉVISION DES BRYOZOAIRES 23 Avril 


Espèce si irrégulière que les mensurations sont à peu près inu- 
tiles. Cadre très mince; léger sillon de séparation; l'ovicelle 
déforme l’area supérieur. Sénonien. 

M. ELONGATA d'Orb. 

1851. Membranipora elongata d’Orb. Loc. cit, p. 555, pl. 729, 

fig. 11-12. 
À La = 0,71 — 1,14 Zoéci Lz = 1,97 — 1,71 
Ted) Ja 0,35 = 0,64 CEE D 17 — 0,64 

Très grande espèce bien caractérisée. J'ai observé, la — 0,21 et 

1z == 0,35. Sénonien. , 
M. simiuis d’'Orb. 

1851. Flustrellaria similis d'Orb., Loc. cit., p. 532, pl. 727, fig. 5-8. 
Lz = 0,35 — 0,42 

M = 0,f0 
1z = 0,21 — 0,28 


La = 0,21 — 0,50 


Area D ou eUui Zoëcie 


Ovicelle h = 0,14 
Figure exacte. L'espèce n’est représentée que par un fragment. 
C’est probablement M. concatenata près de l’ancestrule. Il y a des 
petits pores analogues à ceux de cette dernière espèce. Sénonien. 
M. Meunier. Nom. nov., pl. IV, fig. 1. 
4851. Flustrellaria limbata d’Orb., Loc. cit., p. 521, pl. 724, 
fig. 13-16. 
Espèce très irrégulière. Pas une seule zoécie ne ressemble aux 
autres. Sénonien. 
M. Pazraryi. Nom. nov. 
1851. Flustrellaria ovalis d’Orb., Loc. cit., p. 521, pl. 724, fig. 17-20. 
La = 0,57 — 0,71 Zoëci Lz = 0,78 
la — 0,35 DÉCO 17 = 038-1012 
Distance aréale = 0,07. 


Area 


Le type de la figure ne porte aucun avicellaire. Se distingue de 
M. Grandis par le cadre plus mince, la forme zoéciale plus régulière, 
le sillon de séparation à peine accentué, et par l'ensemble des 
mesures. Sénonien. Il existe déjà une W. ovalis d’Orb. 


1900 DU CRÉTACÉ FIGURÉS PAR D'ORBIGNY 391 


M. THEVENINI. Nom. nov. 


1851. Flustrellaria rhomboidalis d’Orb., Loc. cit., p. 534, pl. 727, 
fig. 19-22. 


1887. Membranipora oblonga Marsson (Rugen », p. 56, pl. 5, fig. 11. 


La = 0,25 — 0,34 Lz = 0,40 — 0,64 
la = 0,20 — 0,21 Iz = 0,35 M — 0,42 


Marsson a identifié à tort cette espèce avec Flustrellaria oblonga 
d’Orb., dont la figure est inexacte. Elle est commune dans l’île de 
Rugen. Bien que d’Orb. indique deux localités, je n’ai trouvé qu’un 
seul exemplaire dans la collection. Sénonien. 


Area Zoéëécie 


M. Ducossoner Perg. 


4854. Flustrellaria irregularis d’'Orb., Loc. cit., p. 522, pl. 724, 
fig. 21-24. 
1892. Membranipora Dugossonei Pergens. « Saint-Paterne », etc., 
p. 200. 
Espèce irrégulière. La mesure aréale la plus fréquente relevée sur 
le type de la figure est 0,35 sur 0,38, avec une distance aréale de 
0,05 à 0,07. Cadre finement denticulé. Ovicelle caréné. Sénonien. 


M. ACULEATA d’Orb. 
1851. Flustrellaria aculeata d'Orb., Loc. cit, p. 534, pl. 727, 
fig. 15-18. 


( La = 0,47 — 0,50 


es Lz = 0,57 — 0,64 
Area VE — 0,28 Zoëcie 


Iz = 0,35 — 0,40 
Distance aréale = 0,07 — 0,08. Ovicelle h = 0,15 
Le type est infiniment petit; les mesures en diffèrent notablement 
d’un autre échantillon bien conservé (area plus court et plus large). 
La figure est inexacte, car le cadre est commun. Ovicelle caréné. 
Sénonien. 


M. TRISINUATA d'Orb. 


1851. Flustrellaria trisinuata d'Orb., Loc: cit., p. 534, pl. 725, 
fig. 5-8. Sénonien. 


La = 0,21 — 0,24 Zoëci Lz = 0,50 — 0,57 
la = 0,24 — 0,28 CIE À 1z — 0,38 — 0,42 
M. costarTa d'Orb. 
1851. Frustellaria costata d’Orb., Loc. cit., p. 527, pl. 726, fig. 1-4. 


Area 


38 F. CANU. — RÉVISION DES BRYOZOAIRES 23 Avril 


AE La = 0,42 — 0,50 Zoéci Lz = 0,71 
EPA a 10,12 0,57 Ne Se — Gr 
Distance aréale = 0,21 
L’ovicelle très caractéristique mérite une étude spéciale. M. trigo- 
nopora (Marss) ne diffère de cette espèce que par deux petits pores 
secondaires que je n’ai pas observés sur les exemplaires de la col- 
lection de d’Orbigny. Sénonien. 


M. SANTONENSIS d’Orb. 


4851. Flustrellaria Santonensis d’Orb., Loc. cit., p. 535, pl. 727, 
fig. 23-26. 

La = 0,28 

la = 0,21 


Un seul exemplaire. Figure exacte. Sénonien. 


Area Distance aréale, 0,14 — 0,21 


M. varraBizis d'Orb. 


4851. Biflustra variabilis d'Orb. Loc. cit., p. 253, pl. 689, fig. 5-8. 
1887. — — Marsson. Rugen, p. 52, pl. 5, fig. 3. 
À La — 0,50 — 0,57 
Aron 0.42 os : Lz = 0,92 — 1,00 
| la — 0,28 — 0,32 2 —0,57 
m — 0,21 
Le cadre mince s’élargit avec l’âge. Il entoure tout à fait l’opésie 
sur les bons échantillons. Sur les échantillons usés, il s’élargit 
beaucoup à la base, s’atténue et se confond avec l’ectocyste. Celui-ci 
est plan ou concave. Sénonien. 


M. Bouzer. Nom. nov. 
1851. Biflustra oblonga d’Orb., Loc. cit., p. 270, pl. 694, fig. 1-3. 
La — 0,50 — 0,52 Zoéci Ez =078 
la — 0,21 — 0,23 QE 05 0%: 
Ovicelle h — 0,23 
Ovicelle caréné. Area légèrement pyriforme. Le cadre s’élargit à la 
partie inférieure. Sur le petit ectocyste j'ai souvent observé deux 


fossettes pouvant loger des avicellaires ; cette espèce doit done aussi 
se présenter en Flustrina. Sénonien. 


Area 


M. STRANGULATA d'Orb. 


1851. Biflustra strangulata d’Orb., Loc. cit., p. 268, pl. 695, 
fig. 10-12. 


1900 DU CRÉTACÉ FIGURÉS PAR D'ORBIGNY 399 


Lz = 0,571 — 0,71 
Li: = C 25 6 , ) 
de _ se 2e Zoécie{ (avec ov.). 
ane 1z — 0,35 — 0,42 


; j H— 0,24 
Ovicelle ion) 


Area 


Cette curieuse espèce ne doit pas être une altération fossilifère ; 
de très grands échantillons ont les zoécies invariablement étran- 
glées. Sénonien. 


M. LacrymoporA d’Orb., pl. IV, fig. 2. 
1851. Biflustra lacrymopora d’Orb., Loc. cit., p. 27%, pl. 69%, 
fig. 1-3. 
— prolifica d'Orb., Loc. cit., p. 261, pl. 691, fig. 7-11. 
Elustrella terminalis d’Orb,, Loc. cit., p. 295, pl. 700, 


fig. 4-6. 
— marginata d’'Orb., Loc. cit., p. 295, pl. 700, 
fig. 7-9. | 
Filiflustra compressa d’Orb., Loc. cit., p. 241, pl. 687, fig. 7-9. 
see La = 0,57 — 0,64 Zoënie Lz = 0,85 
la 0721 Iz — 0,28 — 0,55 


Dans le tube du type il y avait deux échantillons : l’un est repré- 
senté assez mal par la figure, l’autre, est une variété minor de M. 
ovalis (pl. IV, fig. 3). Les tris ont été faits sur ces deux types diffé- 
rents et la plus grande confusion règne dans les tubes. 

M. lacrymopora est une très belle espèce qui présente souvent un 
avicellaire à la base. Füiliflustrella compressa en est un morceau. 
Sénonien. 


M. FLABELLATA d’Orb. 
1851. Biflustra flabellata d'Orb., Loc. cit., p. 275, pl. 695, fig. 4-6. 


1865.  — —- Beissel Aach. Kr., p. 62, pl. 7, fig. 83-84. 
1887. — — Marsson, Rugen, p. 51. 

La M — 0,28 
Area HS RE 0,25 Distance opésiale = 0,10 


Un seul exemplaire sur lequel j’ai pris les mesures ci-dessus. 
Beissel a retrouvé l’espèce et l’a décrite en détail. Se distingue de 
M. cyclopora par le cadre plus étroit, non en bourrelet. 


M. Azu1TA d’Orb. 
1851. Biflustra allita d’Orb., Loc. cit., p. 266, pl. 665, fig. 11-13. 


360 F. CANU. — RÉVISION DES BRYOZOAIRES 23 Avril 


La = 0,09 — 0,15 Lz = 0,37 
la — 0,21 — 0,28 1z = 0,21 — 0,28 


Très curieux. Un seul exemplaire. Sénonien. 


Area Cadre 


M. ÆquaLis d’Orb. 


4851. Biflustra æqualis d'Orb., Loc. cit., p. 254, pl. 689, fig. 9-11. 
(Ic. mal.) 
A La = 0,28 M — 0,35 Zoëci 2 071 
a 0212008 CECI À 17 — 0,50 
Distance aréale — 0,14 — 0,20 
La figure est inexacte : le cadre est plus large à la base, et il pré- 
sente des sillons rayonnants écartés de 0,17. L’original est frustre. 
Sénonien. 


M. Royana d’Orb. 
4851. Biflustra Royana d’Orb., Loc. cit., p. 255, pl. 689, fig. 15-17. 
— fragilis d’Orb., Loc. cit., p. 255, pl. 689, fig. 12-14. 
La = 0,64 — 0,67 Zoëci Lz = 0,85 
| la — 0,32 — 0,42 DES Rene 
Les originaux ne correspondent pas à la figure. Un échantillon 
pris dans le tube de Royan correspond à peu près à la figure, et j’en 
donne les dimensions. Il correspond mieux d’ailleurs à Biflustra 
fragilis qui manque. Les deux espèces sont probablement identi- 
ques. Sénonien. 
M. GiroNDiNA d’Orb. 


1851. Biflustra Girondina d’Orb., Loc. cit., p. 729, pl. 696, fig. 14-16. 
(Figure renversée.) 


Area 


La — 0,28 
la — 0,14 


La figure est renversée. Un seul exemplaire. Sénonien, = 


M. ArGus d’Orb. 
1851. Biflustra Argus d'Orb., Loc. cit., p. 255, pl. 689, fig. 1-4. 


Area Distance aréale — 0,10 — 0,21 


Area ( La — 0,57 Zoécie ( Lz — 0.50 
(Fig. 2) { la — 0,28 (Rig.2) #17 210,21 

Area La = 1,14 Zoécie | Lz = 1,28 (avec ov.) 
(Fig. 3) ( la = 0,64 (Fig. 3) | 1z = 0,64 


1900 DU CRÉTACÉ FIGURÉS PAR D'ORBIGNY 361 


La fig. 2, qui n’est pas très exacte, représente les cellules ovicel- 
lées. Waters a cru trouver cette espèce dans le Miocène d'Australie, 
mais les dimensions qu’il donne sont très différentes. Il m'a été 
vendu sous ce nom, comme venant de Chatham, une espèce beau- 
coup plus petite, que j'ai retrouvée à Longuesse, et qui est spéciale. 
Sénonien. 


M. CENOMANA d’Orb. 
4851. Biflustra Cenomana d’Orb., Loc. cit., p.246, pl. 687, fig. 13-16. 


Na La = 0,24 — 0,35 Zoëcie Lz — 0,42 — 0,64 
la — 0,20 — 0,22 1z — 0,28 — 0,31 
Figure médiocre ; quand les zoécies sont ectocystées, le cadre fait 
le tour de l’area ; opésie ovale, la pointe en bas. L’original seul est 
conforme à la figure; les échantillons du tube appartiennent à une 
autre espèce. Cénomanien. 


M. FENESTELLA d’Orb. 
1851. Biflustra fenestella d'Orb., Loc. cit., p. 269, pl. 693, fig. 16-18. 
ç La = 0,42 — 0,50 br 1,07 — 1,28 
HENR ENENES Zoécie Ame po 
Area très enfoncé. Largeur du cadre plongeant à la partie supé- 
rieure — 0,10. Sénonien. 


M. ovazis d’Orb. 


1851. Biflustra ovalis d’Orb., Loc. cit., p. 279, pl. 696, fig. 11-13. 
—  papyracea d'Orb., Loc. cit., p. 278, pl. 696, fig. 8-10. 
—  emarginata d'Orb., Loc. cit., p. 278, pl. 696, fig. 5-7. 


Lz — 0,50 — 0,65 
Zoécie M = 0.71 

1z = 0,35 — 0,42 
H=10;,21 
hA=E0A LS 

La figure de B. ovalis est la plus exacte ; l’échancrure de l’ovicelle 

est exagérée. Le cadre très mince (distance aréale — 0,08) s’élargit 
un peu à la base. Espèce assez commune présentant d’incontesta- 
bles analogies avec M. Lacroixii, mais elle est ovicellée. Je crois 
l’avoir trouvée avec des avicellaires. Sénonien. 


Area { La = 0,35 — 0,45 
| la = 0,24 — 0,31 


Ovicelle 


M. LiGeriENsis d’Orb. 
1851. Biflustra Ligeriensis d'Orb., Loc. cit., p. 276, pl. 695, fig. 11-13. 


302 F. CANU. — RÉVISION DES BRYOZOAIRES 93 Avril 


1881. Ogiva Ligeriensis J. Jullien, Onychocellides, p. 12. 


( La — 0,22 — 0,28 
| la = 0,15 — 0,18 


Le cadre est très étroit, très peu saillant ; il entoure complètement 
l’area. Zoécies ectocystées. De tous les exemplaires triés par d’Orbi- 
gny et placés par lui dans les tubes de Tours, Vendôme, Luynes, 
pas un seul ne correspond au type et à la figure. Sénonien. 


Area 


M. convexA d’Orb. 


1851. Biflustra convexa d'Orb., Loc. cit., p. 290, pl. 699, fig. 1-3. 
1887. — —  Marsson, Rugen, p. 53. 


L'original de la figure a été substitué. Marsson prétend avoir 
retrouvé cette espèce à Rugen. Sénonien. 


M. crAssoRAMOSA d’Orb. 
1851. Biflustra crassoramosa d'Orb., Loc. cit., p. 257, pl. 690. 


fig. 7-10. 
1851. —  regularis d'Orb., Loc. cit., p. 259, pl. 691, fig. 1-3. 
La = 0,57 — 0,64 Lz — 0,85 — 1,00 
M — 0,71 M = 1,07 
Die. Zoëcie | 612 0.64 
M = 0,50 M = 0,71 


L'original de la fig. 8 est imparfait. La fig. 9 serait exacte si le 
cadre était mieux délimité, car il y a un petit ectocyste. L’original 
de B. regqularis manque; ce qu’il y a dans le tube correspond à 
B. crassoramosa (fig. 9). Dimensions très variables. Cellules arron- 
dies ou anguleuses. Quand le cadre est commun, un mince filet 
limite les zoécies. Sénonien. 


M. cycLopora d’Orb. 


4851. Biflustra cyclopora d’Orb., Loc. cit., p. 277, pl. 695, fig. 14-16. 
(Ic. mal.) 


! La — 0,28 — 0,35 ; Naud 
Aréa CDs M0 Distance aréale — 0,21 


Gros bourrelet autour de l’area ; plus large en bas. De plus, une 
petite partie déclive fortement striée entoure l’area. Sénonien. 
M. PYGMEA d’Orb. 


1851. Biflustra pygmea d’Orb., Loc. cit., p. 252, pl. 688, fig. 16-18. 


4900 DU CRÉTACÉ FIGURÉS PAR D'ORBIGNY 303 
La = 0,21 — 0,31 Zoéci Lz — 0,42 — 0,50 
a 010 10,14 EN 018 001 


Le cadre fait le tour de l’area; petit ectocyste. Un seul exemplaire 
médiocre. Sénonien. 


Area 


M. MEANDRINA d’Orb. 
1851. Biflustra meaundrina d’Orb., Loc. cit., p.275, pl. 695, fig. 7-10. 


1887. Dictuonia —  J. Jullien, Onychocellidæ, p. 13. 
à La — 0,21 — 0,28 na Lz — 0,42 — 0,57 
TE {Ja — 0,14 — 0,21 Sn ZE 085 0150 


Espèce très variable ; les mesures ci-dessus sont des moyennes. 
J’ai vu des cellules presque régulières mesurant 0,30 de diamètre 
aréal et 0,57 dans les deux sens de dimension zoéciale. J’ai con- 
staté fréquemment des largeurs aréales de 0,14. Le caractère capital 
est un cadre commun très épais avec un petit area. Sénonien. 


M. INoŒQuALIS d’Orb. 
1851. Biflustra inœqualis d’Orb., Loc. cit., p. 247, pl. 688, fig. 1-3. 


La — 0,18 — 0,35 Lz — 0,42 
1 014017 Iz — 0,18 


Cadre très large, strié, égal partout. Les cellules sont souvent 
ectocystées. Plus petite que Biflustra limbata. J'ai mesuré un échan- 
tillon qui avait : area — 0,21 sur 0,14, zoécie — 0,28 sur 0,21. 
Turonien. 


M. cimBarTa d’Orb. 


1851. Biflustra limbata d'Orb., Loc. cit., p. 262, pl. 692, fig. 1-3 
(fig. renversée). 
4851. — pulchella d'Orb., Loc. cit., p. 236, pl. 690, fig. 1-3 
(meilleure figure). 
1887. Collura limbata J. Jullien, Onychocellidæ, p. 13. 


Lz — 0,52 — 0,61 
1Z — 0,30 — 0,35 
m — 0,18 


Area Zoécie 


Area me de Zoécie 
la — 0,17 — 0,21 

Cadre strié très élargi en arrière et très distinct de l’ectocyste. 
Zoécies séparées par des sillons profonds. Sénonien. 

Cette espèce et la précédente sont très voisines. Il règne dans les 
tubes la plus grande confusion. 


364 F. CANU. — RÉVISION DES BRYOZOAIRES 93 Avril 


M. EXCENTRALIS d'Orb. 


1851. Reptoflustrella excentralis d'Orb., Loc. cit., p. 573, pl. 731, 
fig. 22-23. : 


j La — 0,24 — 0,28 


Area | po 02 


Distance aréale — 0,02 — 0,04 


Cadre très mince; ovicelle large et peu saillant (mal figuré). Deux 
avicellaires aux angles. Un seul exemplaire très petit. Doit appar- 
tenir à quelque autre espèce. Sénonien. 

M. RHoMBoïDALIS d’Orb. 


1851. Semaflustrella rhomboidalis d'Orb., Loc. cit. p. 564, pl. 730, 


fig. 5 8. “ 
Reptoflustrella ovalis d’Orb., Loc. cit., p. 572, pl. 731, 
fig. 17-18. 
Reptoflustrella simplex d'Orb., Loc. cit., p. 571, pl. 731, fig. 15-16. 
Ares La = 0,35 — 0,42 Distance aréale — 0,08 
la — 0,21 — 0,30 Ovicelle h — 0,10 


Espèce bien caractéristique par sa forme rhomboïdale. Mais les 
zoécies ovicellées sont beaucoup plus petites ; leur area est réguliè- 
rement elliptique ; elles sont totalement différentes des précédentes; 
elles ont aussi un avicellaire ; l’ovicelle est caréné. Sénonien. 


M. simPLex d’Orb. 


1851. Flustrella simplex d'Orh., Loc. cit., p. 293, pl. 699, fig. 14-16. 
1887. Biflustra unipora Marsson Rugen, p. 52. 


x La = 0,50 — 0,57 Zoëci Lz = 0.92 — 1 00 
TE |la — 0,18 CCE D 7 — 0 42 
Distance aréale = 0,10 — 0,14 
Ovicelle h — 0,14 — 0,17 


Très longue espèce. Le petit avicellaire est très réel. Sénonien. 


M. MoniutrEerA d’Orb. 


1851. Semiflustrina monilifera d’Orb., Loc. cit., p. 577, pl. 732, 
fig. 6-9. 
— lateralis d’Orb., Loc. cit., p. 577, pl. 732, 
fig. 10-13. 
Reptoflustrina simplex d'Orb., Loc. cit., p.583, pl. 784, fig. 1-2. 


1900 DU CRÉTACÉ FIGURÉS PAR D'ORBIGNY 365 


1851. Reptoflustrina tubulosa d'Orb., Loc. cit, p. 584, pl. 734, 
fig. 3-0. 

1887. Membranipora lyra Marsson Rugen, p. 59, pl. 5, fig. 17. 

Jolie petite espèce assez commune. Ovicelle caréné. L’area mesure 
au maximum 0,22 sur 0,15. Les très jeunes cellules sont plus gran- 
des et irrégulières ; c’est 1è. simplex d'Orb. L'espèce figurée par 
Marsson est celle-ci, mais n’est pas, je crois, M. lyÿra, figurée par 
Hagenow et Hennig. Sénonien. 


M. 1NORNATA d’Orb., pl. IV, fig. 4-5. 


1851. Semiflustrina inornata d’Orb., Loc. cit., p. 578, pl. 733, 
fig. 1-4. 
La = 0,57 — 0,71 7e 0 180785 
la — 0,42 M lUz = 0,57 
Distance aréale — 0,14 — 0,17 


Les deux pores figurés sont les deux ouvertures d’un même avi- 
cellaire. Figure inexacte. Sénonien. 


Area 


M. WeLsui Nom. nov. 


1851. Semiflustrina marginata d’'Orb., Loc. cit, p. 579, pl. 733, 


fig. 9-8. 
1 nie : Zoécie À LE = 0,57 
EE a 20:22 210,30 Sr 0e 
L H — DJ 
Ovicelle h Ra. 


Cadre très mince, ovicelle carèné. Les dimensions sont plus 
grandes que celles de H. monilifera. Se distingue de M. ovalis par des 
sillons profonds de séparation et par ses aviculaires saillants et 
constants. Sénonien. 


M. ReGuLaris d’Orb. 
1851. Flustrina regularis d'Orb., Loc. cit., p.306, pl. 702, fig. 47-19. 
_— circularis d’Orb., Loc. cit., p.305, pl. 702, fig. 11-13. 
La — 0,31 — 0,42 Zoéci Lz.—= 0,64 — 0,70 
là = 0,21 — 0,29 Dr 0 002 
F. circularis n’est représenté que par un seul échantillon bien 
médiocre, beaucoup mieux figuré par F. reqularis. Le type original 


de F. regularis n'existe plus. Les pores doivent être figurés comme 
les avicellaires de M. Lacroixii dans la figure de Hincks. Le cadre. 


Area 


366 F. CANU. — RÉVISION DES BRYOZOAIRES 23 Avril 


est commun ou séparé par un léger sillon; il est plus épais que celui 
de M. papyracea. Sénonien. 

Waters a cru retrouver cette espèce dans le Miocène d'Australie. 
Mais il donne 0,20 — 0,27 pour longueur aréale. 


M. D’ORBIGNYANA Nom. nov. 
4851. Flustrina simplex d'Orb., Loc. cît., p. 307, pl. 713, fig. 1-3. 


La 0 35 040 page À LE = 0,64 — 0,71 
ATEA À Ja — 0,14 — 0,21 DÉC os 


Cadre séparé, très accentué, légèrement élargi en arrière. Un seul 
échantillon. Sénonien. 


M. BacuiNA d’Orb. 


1851. Flustrina baculina d’Orb., Loc. cit., p. 301, pl. 701, fig. 13-16. 
1894. Lepralia —  Pergens « Cachemback », p. 183. 


« La colonne figurée par d’Orbigny est un exemplaire usé. Les 
matériaux de Cachemback (près Chartres) renferment plusieurs 
colonies en bon état, et d’autres roulées, présentant l’aspect de 
celle figurée dans la Paléontologie française. Les zoécies ont la 
forme de plaques simulant plus ou moins la forme d’un hexagone 
à angles arrondis. La surface semble être lisse, quoique à la loupe 
on croit voir parfois une structure en Cribrilina; leslimites zoéciales 
sont un peu visibles à l’extérieur. L’orifice est placé un peu en avant 
de la partie distale de la zoécie. Ordinairement, l’on voit à gauche 
et à droite un petit aviculaire, le bec dirigé en dehors. Quelques 
zoécies ont parfois le centre seul de la zoécie brisé, et rappellent 
alors les Microporella. Quand la colonie est fortement roulée, la 
paroi se brise et forme un faux area, qui rappelle les Membrani- 
pora; les pores proviennent des aviculaires usés, et en y comptant 
ceux des zoécies voisines, on a l’image figurée par d’Orbigny » 
(Pergens). Sénonien. 


M. TRANSVERSA d'Orb. 


4851. Flustrina transversa d’Orb., Loc. cit., p. 299, pl. 701, fig. 1-3. 
—  pentagona d’Orb., Loc. cit., p. 299, pl. 701, fig. 4-6. 


À La = 0,22 — 0,35 Zoëc: Lz = 0,42 — 0,64 
Fa 210 18 — 0,16 DECLE 17 — 0,22 — 0,33 
L'ectocyste placé au-dessous des avicellaires dans la figure de 


F. transversa est le plus souvent occupé par l’ovicelle. C’est peut- 
être la forme libre de M. monilifera. Sénonien. 


1900 DU CRÉTACÉ FIGURÉS PAR D'ORBIGNY 3067 


M. cyzinprica d’Orb., pl. VE, fig. 20. 
1851. Filiflustrina cylindrica d’Orb., Loc. cit., p. 575, pl. 732, 


fig. 1-5. 
| La — 0,24 
SOC EE 


Mignonne petite espèce dont le zoarium est peut-être articulé. 
Deux aviculaires inférieurs, et deux épines étranglent latéralement 
l’area comme dans le sous-genre Rhynchotella. C’est peut-être une 
Farcimia. Sénonien. 


M. HETEROPORA d'Orb. 
1851. Flustrellaria heteropora d’Orb., Loc. cit., p. 516, pl. 723, 
fig. 14-17. 
La = 0,21 — 0,35 Zoëci Lz = 0,42 -— 0,57 
la — 0,14 — 0,21 OÉCÉ À Iz = 0,24 — 0,31 
Un seul exemplaire. Les petites cellules paraissent primosériales. 
Cadre un peu plus large à la base, finement denticulé. Turonien. 


Area 


\ 


Sub. gen. : Solenophragma Marsson 1887. 


« Stock cylindrisch, dichotom verästelt, in der Axe mit mehreren, 
dicht aneinander liegenden, parallelen, langen Rührenzellen, von 
denen aus die Hauptzelled entspringen. Zellen durch eine Furchenlinie 
abgegrenzt mit grosser eingedrückter Oeffnung ». Canaux longitudi. 
naux au centre de la colonie. 

Type : S. baculinum (Marss, non d’Orb.). 

C’est par erreur que Marsson a identifié son espèce avec la Flus- 
trina baculina de d’Orbigny. : 


Sub. gen. : Rhynchotella. 


Un énorme avicellaire ectocystal. Area souvent étranglé par deux 
épines latérales. 
Type : Membranipora rhynchota (Busk). 


M. (Rhynchotella) rronposa d'Orb., pl. IV, fig. 6. 


1851. Flustrella frondosa d’Orb., Loc. cit., p. 285, pl. 697, fig. 9-12. 

1851.  — subcylindrica d’'Orb., Loc. cit., p. 291, pl. 699, 
fig. 7-9. 

4851. Elustrina triforata d’Orb., Loc. cit., p. 308, pl. 703, fig. 7-9. 

La — 0,21 — 0,28 


SUe EM ne) 


368 F. CANU. — RÉVISION DES BRYOZOAIRES 23 Avril 


Espèce très irrégulière ; maintes colonies présentent des mesures 
aréales plus petites que celles données ci-dessus. Les deux petites 
épines latérales sont très constantes. Au-dessus des zoécies ova- 
riennes, l’avicellaire se dédouble en deux avicellaires plus petits. 
Colonie cylindrique ou aplatie. Figures médiocres. Sénonien. 


M. (Rhynchotella) EcHiNATA d'Orb. 


1851. Flustrellu irregularis d’Orb. Loc. cit., p. 288, pl. 698, fig. 8-11. 
— pulchella d'Orb. Loc. cit., p. 284, pl. 697, fig 1-4. 
Variété minor. 
— echinata d’Orb. Loc. cit., p. 292, pl. 699, fig. 10-13. 
Reptoflustrella transversa d’Orb. Loc. 'cit., p. 573, pl. 731, 
fig. 24-25. Fig. renversée. 
Semiflustrella pulchella d’Orb. Loc. cit., p. 565, pl. 730, 
; fig. 17-20. Fig. renversée. 
Flustrella baculina d'Orb. Loc. cit., p. 291, pl. 699, fig. 4-6. 
Fig. renversée. 
Flustrina ornata d’Orb. Loc. cit., p. 303, pl. 702, fig. 1-4. 
Forme ovicellée usée. 
— compressa d'Orb. Loc.cit., p. 301, pl. 701, fig. 10-12. 
Avicellaire dédoublé. 
Flustrella regularis d'Orb. Loc. cit., p. 287, pl. 698, fig. 1-4. 
Altération fossilifère. 


Moyenne Extrèmes 
La — 0,30 0,17 — 0,56 
Te la — 0,2 0,10 — 0,28 


Prenant pour différences spécifiques des formes zoariales, des 
altérations fossilifères et même de simples renversements defigure, 
d’Orbigny a fait neuf espèces réparties dans quatre genres de cette 
seule membranipore. Cependant, malgré ses grandes variations 
micrométriques, sa constance morphologique est assez remar- 
quable. Elle est caractérisée, outre son grand avicellaire inférieur, 
par son area le plus souvent ovale, la pointe en haut, rarement 
elliptique. L’ovicelle est petit et enfoncé entre les avicellaires des 
zoécies adjacentes. Fréquemment au-dessus de lui, l’avicellaire de 
la zoécie supérieure se dédouble. Sénonien. 


M. (Rhynchotella) PoLypoRA d’Orb. 
1851. Elustrella polypora d'Orb. Loc. cit., p. 288, pl. 698, fig. 5-7. 
— inversa d’Orb. Loc. cit., p. 289, pl. 698, fig. 12 15. 
—- polymorpha d’Orb. Loc. cit., p. 286, pl. 697, 
fig. 13-15. 


1900 DU CRÉTACÉ FIGURÉS PAR D'ORBIGNY 309 


J'ai réuni ces trois espèces en une seule, mais il conviendrait de 
les étudier sur des exemplaires mieux conservés. Le pore spécial 
est un énorme avicellaire saillant. Sénonien. 


Sub. gen. : Grassimarginatella. 


« Ovicell umbonate, with partial rib; avicularia vicarious » 
(Waters). Grands avicellaires arrondis divisés en deux parties par deux 
dents latérales ou par une traverse calcaire. 

Type : Membranipora crassimarginata (Hincks). 

Autres espèces : Eschara Lesueuri (Hag.), M. sculpta (M. Gill), var. 
cucullata (W.), M. papulifera (M. Gill). : 

M. (Crassimarginatella) conrusa d'Orb. 
1851. Flustrella confusa d’Orb. Loc. cit., p. 524, pl. 725, fig. 9-12. 
(Ic. mal.) 
La = 0,42 — 0,57 Lz = 0,71 — 0,78 


00 0 Joue ee ent 


La figure n’est pas exacte : l’ectocyste est très réduit, mais le cadre 
s’élargit fortement à la base, tout en restant concave. L'avicellaire 
est mal figuré. Un seul échantillon. J'ai, de Chatham, des spécimens 
à plus petites dimensions. Sénonien. 


M. (Crassimarginatella) MEGAPoRA d’Orb. 
1851. Biflustra megapora d'Orb. Loc. cit., p.272, pl. 694, fig. 13-15. 
La — 0,85 — 0,92 


Ne m — 0,64 Tete Lz — 1,00 — 1,28 
| la — 0,35 — 0,42 122 0:57 
mm — 0,21 


Espèce remarquable par sa grandeur zoéciale. On trouve souvent 
sur une même colonie des zoécies beaucoup plus petites. Elles n’ont 
pas toutes un cadre commun comme sur la figure. L’avicellaire est 
rare. Sénonien. 


Sub. gen. : Valdemunitella. 


Avicellaire muni d'une sorte de spatule à la partie supérieure. 
Deux dents latérales ou bien une traverse calcaire. 
Type: M. Valdemunita(H.). Autre espèce : Biflustra aperta (Busk). 
M. (Valdemunitella) oBLoNGA d’Orb. 


1851. Flustrellaria oblonga d'Orb. Loc. cit., p.530, pl. 726, fig. 22-26. 
1886. Membranipora oblonga Pergens et Meunier. Syst: Montien. 


10 Juillet 1900. — T. XXVIII. Bull. Soc. Géol. Fr. — 24 


310 F. CANU. — RÉVISION DES BRYOZOAIRES 23 Avril 


La = 0,42 — 0,50 ne Lz = 0,57 — 0,71 


Area > 
la = 0,21 — 0,24 Jz — 0,42 — 0,50 


Espèce remarquable par son area très excentrique. Le cadre, très 
mince en haut, s’élargit beaucoup en bas. Il y a toujours un petit 
ectocyste qui n’est pas figuré. Sénonien. 

M. (Valdemunitella) APERTA d'Orb. 
1851. Biflustra aperta d'Orb. Loc. cit., p. 264, pl. 692, fig. 13-15. 


La 0,45 == 0,51 ZLoécie LA 0,50 


Area 
Ho) 02 02 1035 0,62 


L'avicellaire primosérial est très grand et mesure 0,85 sur 0,30. 
Le cadre est finement crénelé. Sénonien. 


M. (Valdemunitella) Marssonr. Nom. nov. 


4851. Flustrina irreqularis d'Orb. Loc. cit., p.305, pl. 702, fig. 14-16. 
1887. Biflustra —  Marsson. Rugen, p. 51. 
. Lz = 0,71. Distance 
{ La — 0,45 — 0,51 Hoécie aréale — 0,07. 
la — 0,21 — 0,28 IZ = 0,32 —0,34. A vi- 
cellaire 0,64sur0,31. 


Area 


Un seul exemplaire. Cadre très mince. Deux avicellaires sur 
l’ectocyste qui ne sont pas figurés. Le grand avicellaire est mal 
figuré ; les sillons de séparation ne sont pas si profonds que sur la 
figure. L’ovicelle est couché sur l’ectocyste de la zoécie supérieure. 
Sénonien. 


M. (Valdemunitella) MARGINATA d’Orb. 


1851. Biflustra marginata d’Orb. Loc. cit., p. 277, pl. 696, fig. 1-4. 
4851. — flexuosa d’Ord. Loc. cit., p. 257, pl. 699, fig. 4-6. 


( La — 0,38 — 0,50 Lz — 0,57 — 0,75 
| la — 0,20 — 0,23 1z = 0,35 — 0,42 


Avicellaire 


Avicellaire Zoëcie 
L0/57 
0/27 


Mesures micrométriques très variables. La fig. 2 de la pl. 696 est 
parfaitement exacte. Il y a toujours un petit ectocyste inférieur. 
Les nouvelles séries commencent par une zoécie déformée et le 
plus souveut par un avicellaire légèrement spatulé. Ovicelles non 
figurés. Le cadre entoure complètement l’area. Sénonien. 


1900 DU CRÉTACÉ FIGURES PAR D'ORBIGNY 971 

M. (Valdemunitella) iorNarTa d’Orb. 

1851. Biflustra inornata d'Orb. Loc. cit., p. 248, pl. 688, fig. 7-9. 

ASS. — : elongata d’Orb. Loc. cit., p. 249, pl. 688, fig. 10-12. 
La 0,35 2 042 


Area m — 0,30. Zoécie s n ne es que 
la = 0,18 — 0,32 z — 0,25 — 0, 
Avicellaire | L — 0:50 
OR 0,30 


Cette espèce est absolument analogue à la précédente. Elle s’en 
distingue : 1° par sa largeur zoéciale toujours inférieure à 0,35, 
20 par son avicellaire plus petit, 3° par l’absence de spatule en 
haut de l’avicellaire. J’ai plusieurs échantillons bien conservés de 
la milliarge de Chinon, ils sont ovicellés. Turonien. 


M. (Valdemunitella) &RaANDiS d’Orb. 
4851. Biflustra grandis d'Orb. Loc, cit., p. 273, pl. 694, fig. 16-18. 
Flustrellaria cretacea d'Ord. Loc. cit., p. 519, pl. 724, fig. 5-8. 
— angulosa d’Orb. Loc. cit., p. 536, pl. 728, fig. 1-4. 
dubia d'Orb. Loc. cit., p. 517, pl. 661, fig. 14-17. 


la — 0,35 — 0,43 1Z = 0,50 — 0,57 


Ovicelle H = 0,35 


Il y a des mesures plus grandes et plus petites que les précé- 
dentes qui sont les plus fréquentes. Cadre mince (— 0,05 à 0,08). 
Grande espèce caractérisée par ses grands avicellaires et par ses 
grands ovicelles carénés. L’ectocyste se développe quelquefois et 


porte un tout petit avicellaire. La fig. 17 de la pl. 694 est exacte. 
Sénonien. 


M. (Valdemunitellu) excAvATrA d’Orb. 


1851. Semiflustrella exeavata d'Orb., Loc. cit., p. 567, pl. 731, 


fig. 5-8. 
— rhomboidalis d'Orb. Loc. cit., p. 294, pl. 699, 
fig. 17-19. 
ne UN ab 00e 
Area là — 0,28 Vi 0,59 Zoëclie 0880 0 os 
M — 0,38 


Distance aréale = 0,11 — 0,24 


312 F. CANU. — RÉVISION DES BRYOZOAIRES 23 Avril 


Le cadre est finement denticulé. L’area est ovale ou elliptique. 
L’avicellaire inférieur est énorme et très saillant ; ses altérations 
fossilifères sont très variables. Sur un échantillon de Vendôme 
j'ai trouvé deux magnifiques avicellaires spatulés du groupe Val- 
demunitella. Ses grandes dimensions différencient bien éette espèce 
de M. echinata. Sénonien. 


Sub. gen. : Ornatella. 

Cadre orné de grosses épines creuses laissant des petits pores ou des 
tubérosités par leur disparition. 

Type : Membranipora ornata d’Orb. 

M. (Ornatella) orNaTA d’Orb. 
1851. Membranipora ornata d’Orb. Loc. cit., p.546, pl. 728, fig. 11-12. 
12 La — 0,28 — 0,40 Lz = 0,57 
la = 0,17 — 0,24 1Z = 0,32 — 0,35 
Cénomanien. Petit ectocyste. 


Zoécie 


M. (Ornatella) FRAGILIS d’Orb. 
1851. Flustrellaria fragilis d'Orb. Loc. cit., p. 515, pl. 728. fig. 5-9. 
A La — 0,50 — 0,37 Lz —0,71 
la — 0,30 — 0,37 Iz — 0,43 — 0,48 
Dans la moitié supérieure du cadre il y a 8 ou 10 épines, les 


quatre du haut sont très rapprochées. Figure exacte pour le reste. 
Cénomanien. 


Zoëcie 


M. (Ornatella) PusruLosA d’Orb. 
1851. Flustrellaria pustulosa d’Orb. Loc. cit., p.526, pl.725, fig. 22-25. 
Area | La = 0,43 Zoécie À LZ = 0,50 — 0,57 
(a 10,21 1z = 0,35 — 0,42 
Cadre arrondi, sillon profond, 4 épines en haut et deux autres un 
peu plus bas. Un seul exemplaire infiniment petit. Sénonien. 
M. (Ornatella) eRAcIus d’Orb. 
1851. Membranipora gracilis d’Orb. Loc. cit., p.549, pl. 607, fig. 3-4 
(simplex). 
Sénonien. Manque. 
M. (Ornatella) puLcHELLA d’Orb. 
1851. Flustrina pulchella d’'Orb. Loc. cit.. p. 300, pl. 701, fig. 7-9. 


L’échantillon du Muséum est usé. Mais l'espèce a été retrouvée 


1900 DU CRÉTACÉ FIGURÉS PAR D'ORBIGNY GAL) 


à Chatham. Elle est ravissante. Les deux pores sont deux avicellaires 
très saillants. Le cadre est garni de petites épines qui lui donnent 
un faciès granulé. L’area est plus grand que sur la figure. Sénonien. 
M. (Ornatella) ANNuLATA d’Orb. 
1851. Flustrellaria annulata d’Orb. Loc. cit., p.530, pl.726, fig. 18-21. 
. ({ Lz = 0,85 — 1,00 
Zoécie { 1z — 0,50 — 0,57 
M = 0,64 
Distance aréale = 0,21 — 0,24 


La = 0,57 
la = 0,35 — 0,42 


Area 


Le cadre s’élargit en arrière. Quand l’ectocyste existe il est granu- 
leux. Les zoécies sont en hexagone très allongé. Les ovicelles sont 
petits, les épines aréales se manifestent surtout par de petits tuber- 
cules pas figurés. Sénonien. 


M. (Ornatella) DeNTATA d’Orb. 


1851. Flustrellaria dentata d'Orb. Loc: cit., p. 525, pl. 725, fig. 17- 
21. Sénonien. 

1851. Flustrellaria granulosu d’Orb. Loc. cit., p.523, pl. 725, fig. 1-4. 

Membranipora marginata d'Orb. Loc. cit., p. 555, pl. 729, 
fig. 11-12. 
La = 0,35 — 0,50 Zoëcie  LZ = 0,64 M — 0,70 
la — 0,21 — 0,28 Ülz — 0,35. M — 0,42 

Ovicelle H — 0,21. 


Area 


Cette admirable espèce est pourvue de un ou deux avicellaires 
très saillants dont la pointe fait une forte saillie. Le cadre festonné 
est orné de petits tubercules qui sont des vestiges d’épines. Une 
variété de Chatham contient de petits avicellaires intercalés ana- 
logues à ceux de M. lineata. Sénonien. 


M. (Ornatellu) MAEsTRICHTENSIS Nom. nov. 
1851. Filiflustrellaria lateralis d’Orb. Loc. cit., p.562, pl. 730 fig. 1-4. 


Un médiocre échantillon. Quatre épines aréales de chaque côté. 
Area de 0,42 sur 0,22. Il est impossible de créer un genre sur ce 
seul échantillon quelque particulier qu’il paraisse. 


Sub. gen. : Foratella. 


La paroi interne porte des impressions de nature inconnue. 
Type : M. /orata d’Orb. 


314 F. CANU. — RÉVISION DES BRYOZOAIRES 93 Avril 


M. (Foratella) Lacroïxn Aud. et M. RETICULUM L. 


Les auteurs classent sous le nom de M. reticulum des formes 
inovicellées caractérisées surtout par leur grande irrégularité et 
s'étendant du Crétacé à l’époque actuelle. Pergens y a reconnu 
quatre principales variétés et il a assimilé avec trois d’entre elles 
plusieurs espèces de d’Orbigny. Hennig en a encore ajouté trois 
autres. 

Waters a fait des critiques très justes sur la synonymie de cette 
espèce. La figure de M. reticulum donnée par Esper est insuff- 
sante ; la figure de M. Lacroirii donnée par Audouin peut aussi bien 
représenter M. crassimarginata. 

D'un autre côté presque toutes les Membranipores sont très irré- 
gulières autour de l’ancestrule et selon les irrégularités de leur 
substratum. 

Je ne crois pas à la réalité de M. reticulum, et même dans les 
limites tracées par Pergens, elle n’existe pas dans les terrains 
crétacés. C’est du moins ce qu’il ressort de l’observation des échan- 
tillons de la collection de d'Orbigny résumée dans le tableau 
suivant. ; 


Espèces de d’Orbigny Var. de Pergens Espèces réelles 
Flustrellaria cyclopora Subtilimargo Espèce spéciale 

_ Meudonensis Subtilimargo Type manque 

— hexagona Subtilimargo M. Clio (d’Orb.) 

-- ovalis Subtilimargo Espèce beaucoup 

plus grande 

— crelacea Typica M. grandis 

Membranipora marginata Lacroixii Espèce spéciale du 


groupe M. lineata 
Var. de Hennig 


— Ligeriensis reticulum Manque 
— Normanniana  reticulum M. elliptica 
== Cypris reticulum M. elliptica 


Je crois donc qu'il est sage d'admettre comme M. Lacroirii, 
1° les échantillons bien semblables aux bonnes figures données par 
Busk (1852), Hincks (1889), Reuss (1874), Waters (1898); 2° les 
échantillons irréguliers dont on possède toute la série des transfor- 
mations données par Pergens ( «Russie » 1889) et de rejeter absolu- 
menttoutes les autres (M. subtilimargo et reticulum)comme indéter- 
minées. 


1900 : DU CRÉTACÉ FIGURÉS PAR D'ORBIGNY 31) 


Ainsi déterminée W. Lacroixii estune espèce très irrégulière dont 
je donne ici les mesures extrêmes à titre de Comparaison. Mais elle 
n'existe pas dans la collection de d’Orbigny et je ne l'ai jamais 
trouvée dans les terrains crétacés que j'ai étudiés. 


Pam "0:28 Ezomi—1057 
M = 0,57 À M — 0,80 

se ne 01 UE Iz,:m —10,25 
M — 0,28 M — 0,42 


Ces mesures ont été relevées sur des échantillons actuels et 
toujours loin de l’ancestrule. 


M. (Foratella) PRoFuNDA d’Orb. 
1851. Flustellaria profunda d’Orb. Loc. cit., p. 529, pl. 726, fig. 
14-17. 


—= RESTE 74 
La — 0,50 — 0,37 Lz — 0,64 — 0,71 
ete 0.28 15 Zoécie M — 0,80 
tdi 14 = 0,50 M — 0,57 


Distance aréale — 0,14 — 0,17. 


Area 


Cette espèce ressemble étrangement à M. Lacroixii. Comme elle 
le cadre paraît avoir un double rebord dans les zoécies qui n’ont 
pas de cadre particulier. Mais au micromètre elle est facile à dis- 
cerner par sa largeur bien plus grande. Sénonien. 


M. (Foratella) BipuNcraTA d’Orb. 
4851. Flustrellaria bipunctata d'Orb. Loc. cit., p. 531, pl. 927, 


fig. 1-4. 
Biflustra bimarginata d’'Orb. Loc. cit., p. 267, pl. 673, 
fig. 4-6. 
La, m —0,35 
M — 0,57 zoécie À LZ = 0,57 — 0,71 
el ie do 1z — 0,35 — 0,64 


M = 0,35 


h = 011 


Cette espèce ressemble encore beaucoup à M. Lacroirii par son 
double rebord du cadre et ses deux impressions supérieures. Mais 
elle est ovicellée et sa largeur est plus grande. Très irrégulière. 
Sénonien. 


Ovicelle H = 0,21 


376 F. CANU. — RÉVISION DES BRYOZOAIRES 23 Avril 


M. (Foratella) roraTa d'Orb. 


4851. Flustrellaria forata d’'Orb. p. 528, pl. 726, fig. 10-13. 

Biflustra heteropora d’Orb. p. 261, pl. 691, fig. 12-16. 
La = 0,35 — 0,38 Zoécien 2 0,50 0,07 
la — 0,20 — 0,24 Iz — 0,43 


Area 


Flustrellaria foruta sont les échantillons à zoécies presque circu- 
laires, ayant pour diamètre aréal 0,36 et pour diamètre zoécial 0,57. 
La figure n’est pas très exacte : l'impression transversale supérieure 
est bien figurée et très profonde mais la forme des cellules est 
inexacte. L'ovicelle s’ouvre dans la zoécie même, repose sur un 
plancher distinct, et déforme l’area immédiatement supérieur. 
M. trigonopora (Marss.) rend mieux cette forme cellulaire. 

Biflustra heteropora sont les échantillons à zoécies allongées. La 
figure est très mauvaise. Les grandes cellules figurées par d’Orb. 
sont bien réelles ; elles engendrent toujours trois séries de lignées ; 
leur area mesure 0,50 sur 34. 

Très voisine de M. (Flustrellaria) costata d’Orb. pl. 726, fig. 2. 


M. (Foratella) ruBuLosa d’Orb. 
4851 Flustrellaria tubulosa d’Orb. Loc. cit., p.532, pl. 727, fig.9-10. 


La — 0,31 
la — 0,22 


Area 


Figure peu exacte. Area très enfoncé, de sorte que la zoécie 
paraît très relevée en avant. Les cadres étant communs il y a un 
double rebord au cadre. En haut : deux impressions symétriques. 
Sénonien. | 


M. (Foratella) GLanGEauDr Nom. nov. 
4851. Biflustra rustica d’Orb. Loc. cit., p. 250, pl. 655, fig. 7-9. 


La = 0,35 — 0,42 Zoëcie Lz = 0,71 — 0,78 
la = 0,28 — 0,35 1z — 0,64 
Distance areale = 0,25 — 0,35 


Area 


Espèce très profonde à double rebord, mais un peu moins relevé 
en avant que la précédente. Les deux espèces sont peut-être d’ail- 
leurs identiques. Sénonien. Il existe déjà une M. rustica d'Orb. 


1900 DU CRÉTACÉ FIGURÉS PAR D'ORBIGNY 311 


G. Hagenowinella. 


Lamelle en fer à cheval attachée à la partie supérieure du cadre 
dans l’area. Sénonien. 


J. Julien pensait pouvoir faire rentrer les espèces de ce genre 
. dans son genre Chaperia. Mais : 10 les Chaperia 
sont des Monodermiées, tandis que les Hageno- 
winella sont manifestement des Diplodermiées; 
20 la lamelle des Hagenowinella n’est pas dis- 
posée du tout comme celle des Chaperia. Les 
espèces de la collection de d’Orbigny se rap- 
prochent plutôt de M. Cyclops (Busk.) que 
Waters a identifié avec M. hians. 1: 

Type : M. Cellepora vaginata Hag. (Fig. 15). pig. 15. — Hageno- 


Autre espèce : M. Cellepora odontophora Hag. winella. Type : H. 
vaginata Hag. 


H. iNCRAssaTA d’Orb. 


1851. Flustrellaria incrassata d’Orb. Loc. cit., p. 527, pl. 726, 
fig. 5-8. 
La = 0,50 — 0,54 Zoécie à LZ = 0,57 — 0,78 
la — 0,32 — 0,42 1z = 0,57 — 0,71 
Ovicelle h = 0,17 


Par la forme zoéciale et l’area trapezoïdal, cette espèce se rap- 
proche de W. trigonopora Marss. Les deux extrémités de la lamelle 
sont moins enfoncées dans l’area ; on les juge mieux quand les 
zoécies sont éclairées par en haut. Sénonien. 


Area 


H. CRYPTELLA. 
1851. Flustrella cryptella d’Orb. Loc. cit., p. 294, pl. 700, fig. 1-3. 
La — 0,28 — 0,42 née ln 0,50 — 0,64 
la — 0,21 — 0,28 la = 0,32 — 0,38 
Ovicelle très saillant. Aviculaire sur l’ectocyste. Lamelle peu 
distincte. Sénonien. 


Area 


G. Discofiustrellaria d’Orb. 1851. 


« Colonie orbiculaire, convexe, souvent conique en dessus, toujours 
concave en dessous, composée de cellules régulièrement placées par lignées 
rayonnantes commençant chacune par une cellule avortée, sans former 


318 F. CANU. — RÉVISION DES BRYOZOAIRES 23 Avril 


de lignes annulaires transversales.Cellules rondes ou carrées entièrement 
ouvertes, et profondes. Côté opposé aux cellules représentant des lignées 
rayonnantes régulières, non perforées à leur surface. » Se distingue 
de Trochopora par son ensemble creux au lieu d’être plein et solide. 

Type : Discoflustrellaria clypeiformis d'Orb. 

Autres espèces : D. Ubaghsi(Perg.); D. (Stychopora) pentasticha Hag. 
Marss. ; D. (Stychopora) crassa Marss. 

Ce genre de d’Orb. a été introduit dans le genre Membranipora 
parce qu'il est surtout basé sur des caractères zoariaux. Je crois 
devoir le maintenir tant qu'il ne sera pas prouvé que les espèces de 
ce genre peuvent prendre une autre forme zoariale. 


D. czLyPpeirorMIS d’'Orb. 


1851. Discoflustrellaria clypeiformis d’Orb. Loc. cit., p. 508, pl. 
722, fig. 2-5. Séponicu: 


La = 0,42 — 0,50 Distance aréale — 0,14 — 0,21 


la = 0,31 — 0,35 
D. poma d’Orb. Loc. cit., p. 509, pl. 722, fig. 6-10. Sénonien. 


Area 


G. Lateroflustrellaria d’Orb. 1851. 


Zoarium orbiculaire convexe. Zoëécies rayonnant autour de l’ances- 
trule mais paraissant placées en quinconce. Zoécies hexagones très 
profondes et très allongées par en dessous. Sénonien. 

La diagnose de d’Orb. est fausse. Ce genre nous paraît remar- 
quable par sa forme zoéciale. 

L. Hexacona d’Orb. 1851. Loc. cit. p. 512, pl. 722, fig. 11-14. 
Sénonien — 1887 id. Marsson. « Rugen », p. 62. 


G. Trochopora d’Orb. 1851. 


« Colonie orbiculaire, coniaue d’un côté, plan de l'autre, le centre 
plein, composée de cellules régulièrement placées par lignées rayon- 
nantes, et par lignes transversales annulaires. Cellules rondes ou 
carrées, profondes et infundibuliformes. Le centre plein forme une 
partie fibreuse verticale. » Eocène. Miocène. 


« Quand on analyse cette partie fibreuse, on reconnaît qu'elle 
est formée par la continuation interne verticale de toutes Îles 
cellules supérieures, qui, par des pores, viennent toutes aboutir à 
la face inférieure, où elles forment les lignées et montrent les pores 
externes qui correspondent à chacune d’elles. Il résulte de ce fait 


1900 DU CRÉTACÉ FIGURÉS PAR D’'ORBIGNY 319 


que chaque fois qu’il se forme au pourtour une nouvelle ligne 
transversale annulaire de cellules, toutes les cellules, ancienne- 
ment formées, s’épaississent aussi à l’intérieur d’une surface égale 


Fig. 16. — G. Trochopora d'Orb. — Type: T conica d’Orb. I, colonie. 
IT, face externe. III, face inférieure ; IV, coupe verticale. 


à l'épaisseur de cette nouvelle ligne annulaire. C’est un mode 
d’accroissement singulier et très remarquable. » k 
Espèces : 7. conica Def. T. ovalis d’Orb. (Fig. 16). 


G. Tremopora Ortmann 1890. 


« Zoarium inkrustierend, mehr od. minder kalkig. Zoecien getrennt 
von einander, durch (meist) 6 kurze Fortsätze verbunden. Vorderseite 


Fig. 17. — Tremopor« Ortm. Fig. 18. — Hiantoporz M. 
— Type : T. dendracantha Gill. — Type: 4. ferox M. 
(Ortm.). Gill. (d’après Kirkpatrik). 


oval, mit erhabenem Rande, der eine chitinôse Membran umfasst. 


380 F. CANU. — RÉVISION DES BRYOZOAIRES 23 Avril 


Unter der letzteren im unteren T'eile eine schmale oder breitere kalkige 
Lamelle. » — Un avicellaire et une grande épine bifurquée. Souche de 
la famille des Hiantoporidæ où la prolifération des rameaux de l’épine 
forme un faux cryptocyste (1). Miocène. Actuel. 

Type : T. (Membranipora) radicifera Hincks. — Autre espèce : T. 
dendracantha Ortm. (Fig. 17). 


G. Nichtina. 


Un gros tube saillant sur les zoécies ovariennes (?). Pliocène. Actuel. 
Type : N. (Membranipora) membranacea (L.) (Fig. 19). 


Fig. 19. — Nichtina. — Type: N. membranuacea (L.), a, zoécies normales ; 
b, tubes ovariens ? (d’après Hincks); €, operculum (d’après Waters). : 


G. Crépis J. Jullien 1882. 

« Zoëcies ovales, à ectocyste ne fermant 
pas complètement l’area en avant, où une 
grande ouverture existe pendant toute la 
vie; cette opésie (?) semi elliptique a ses 
angles plus ow moins arrondis, ectocyste 
chitineux, brillant quand il est sec ; calcifié 
sur les parois latérales qui s’elèvent en 
avant de l’opésie, et se prolonge en arrière 
de la zoëecie en un long filet, dont la pointe 
du se soude avec l’ectocyste pariétal de la zoécie 
Type: C. longipes (J.Jul.). précédente. » Actuel. 


(1) Cette famille comprend le genre Hiantopora M. G. (Fig. 18), où les ramifi- 
cations élargies de l’épine sont soudées au cadre, et le genre Gaudryanella du 
Lutétien, que je publierai prochainement, où la prolifération des ramifications 
forme un faux cryptocyste entier. 


1900 DU CRÉTACÉ FIGURÉS PAR D ORBIGNY 381 


G. Foveolaria Busk. 1884. 


« Zoarium erect, branched and cylindrical or  foliaceous and 
bilaminar. Front of Zoecia : 
with a thick granular bor- 
der very deeply imbedded in 
a pit formed by the thicke- 
ning of the general ectocyst. 
A sessile avicularium imme- 
diately below or in front 
of the lower border of the 
“pit. » Un avicellaire sessile 
ectocystal devant l’area. Ac- 
tuel. 
Type : F. elliptica Busk 


(Fig. 21). Fig. 21. — Foveolaria Busk. — Type : 
F. elliptica (Busk). 


G. Bathypora M. Gill. 1889. 


Zoarium encrusting. Zoecia in longitudinal series, quadrate, separa- 
ted by raised lines ; lower part calcareous, convex, much projecting, 
smooth, and imperforate; area occupyng the whole width of the upper 
part, deep, membranous, with à narrow, smooth lamina below. » 
Actuel. 

Type : B. porcellana M. Gill. (Fig. 22). 


Fig. 22. — Bathypora M. Fig. 23. — Heteræ- 
Gill. — Type : B. por- cium Hincks. — 
cellanæ (M. Gill) (d’a- Type: H. amplec- 


près Hincks). tens (Hincks). 


392 F. CANU. — RÉVISION DES BRYOZOAIRES 93 Avril 


G. Heterœcium Hincks 1891. 


Zoecia pyriform, aperture large, occuping about two thirds of the 
front, closed in by a membranous covering and furnished with marginal 
spines (calcureous) : immediately below the aperture a tall articulated 
spine. Oecium borne ou gigantic cells, which are elongate and of 
considerable width, extending over almost the whole of the aperture, 
which is covered by à roof composed of rib-like processes springing from 
the opposite sides of the cell-wall, and bending slightly inward so as to 
meet in the centre, where their extremities are soldered together, whilst 
they are united laterally by a calcareous expansion, the oral arch poin- 
ted ; ovicelligerous cells placed between the divergent lines of zoecia at 
a bijurcation. » (Hincks). — Ovicelle costulé placé dans l’area de zoëcies : 
plus grandes. Actuel. 

Type : Membranipora amplectens (Hincks) (Fig. 23). 


G. Nellia Gray. 


« Zoarium erect, articulated, branched. Zoecia quadriserial front 
flat or convex ut the bottom, with raised margins and large aperture, 
filled in by a membrane » (M. G.) Zoarium articulé. Actuel. 


Type : Nellia oculata (Busck). 
G. Pyripora d’Orb. 1847. 
Vibracellaires. L'accroissement ectocystalse fait par zones successives 


et concentriques. Cénomanien. Actuel. 
Type : Membranipora catenularia Jameson. (Fig. 24). 


Fig. 24. — Pyripora d'Orb. — Type: P. catenularix (Jameson) (d’après Hincks). 


Autres espèces : Membranipora polita (Hincks), éburnea (Hincks), 
Cupularia Houzeaut (Pergens el Meunier), etc. 


1900 DU CRÉTACÉ FIGURÉS PAR D'ORBIGNY 389 


P. conFrzuexs Reuss 1846. 


1846. Escharina confluens Reuss. (Bohm » IL, p. 68, pl. 15, fig. 22. 
1851. Membranipora pustulosa d’Orb. Loc. cit. p. 547, pl. 728, 
fig. 16-17. 
1851. Reptoflustrella Cenomana d’Orb. Loc. cit. p. 570. 
1851. Membranipora Francqana d’Orb. Loc. cit. p. 551, pl. 729, 
fig. 1-2. 
1874. Membranipora confluens Ass. « Ober. Quad. Sach. » IL, 
p. 129, pl. 24, fig. 14. 
1877. Membranipora confluens Novak «Bohm » p.19, pl. 2, fig. 17-18. 


l Il 
Opése | Lo 0212021 1 °0/10— 011 
Ülo —0,42— 0,14 |  0,12— 0,14 

I IL 
ZLoécie PA 0,39 ee 0,42 \ 0,30 = 0,34 
Iz —0,21 —0,28 Ÿ 0,21 — 0,25 


La meilleure figure est celle de Novak. L’area calcaire s’élargit 
beaucoup à la base; par une usure il s’atténue et se confond avec 
l’ectocyste. Les premières mesures sont celles de Reptoflustrella 
Cenomana qui n’a pas été figurée. Les secondes mesures (Il) sont 
celles de Membranipora Francqana, qui représente probablement 
un fragment tout près de l’ancestrule. Cette espèce traverse tous 
les terrains et vit encore actuellement. Mais je crois que les assimi- 
lations sont un peu hâtives. C’est ainsi que les magnifiques échan- 
tillons que je possède du Lutétien paraissent avoir des vibracel- 
laires très diflérents de ceux de l’espèce crétacée. Indiscutablement 
elle monte du Cénomanien au Sénonien. 


P. ELEGANS d’Orb. 
1851. Pyriflustrina elegans d’Orb. Loc, cit. p. 580, pl. 733, fig. 9-10. 


o° Ur 


Un seul échantillon mal conservé. Sénonien. 


ESPÈCES USÉES OÙ DOUTEUSES : 


Biflustra Carantina, p. 245, pl. 687, fig. 10-12. Pas conforme. 
— Turonensis, p. 283, pl. 696, fig. 17-19. Usée. 
— subcylindrica, p. 246, pl. 688, pl. 687, fig. 17-19. Usée. 
— ogivalis, p. 249, pl. 688, fig. 13-15. Costulidée brisée. 
— despecta, p. 87, 251, pl. 659, fig. 10-12, Usée. 
— Acteon, p. 251, pl. 665, fig, 1-3. Usée. 


384. F. CANU. — RÉVISION DES BRYOZOAIRES 23 Avril 


Biflustra gracilis, p. 258, pl. 690, fig. 11-13. Usée. 

— Parisiensis, p. 259, fig. 690, fig. 16-17. Manque. 

_- Meudonensis, p.263, pl. 692, fig. 4-6. Pas conforme. 

— divergens, p. 265, pl. 692, fig. 16-18. Un seul usé. 

— reticulata, p. 266, pl. 695, fig. 1-3. Usée. 

— tessellata, p. 271, pl. 604, fig. 7-9. Un seul usé. 

— bituberculata, p.268, pl. 693, fig. 7-9. Usée. 

— tuberculata, p. 269, pl. 693, fig. 13-15. Costulidée brisée. 

— amata, p. 272, pl. 694, fig. 10-12. Usée. 

Filiflustrellaria obliqua, p.513, pl. 725, fig. 1-4. Imparfait. 
— dubia, p. 517, pl. 601, fig. 14-17. Pas conforme. 
— Meudonensis, p. 518, pl. 723, fig. 18-21. Manque. 
— simplex, p. 519, pl. 724, fig. 1-4. Usée. 
_ elongata, p. 533, pl. 727, fig. 11-14. Mystification. 
Membranipora angulosa, p. 548, pl. 688, fig. 4-6. Usée. 

— Cenomana, p. 544, pl. 606, fig. 7-8. Usée. 

— crenulata, p. 947, pl. 728, fig. 13-15. Costulidée 

brisée. 

— rhomboidalis, p. 554, pl. 729, fig. 9-10. Espèce 
signalée et figurée par Reuss. Je 
l’ai trouvée à Tours. Je ne com- 
prends pas son organisation. 

— strangulata, p. 556, pl. 729, fig. 15-16. Usée. 

Membranipora pyriformis, p. 557, pl. 729, fig. 19-20. Usée. 

— subsimplex, p. 556, pl. 729, fig. 17-18. Usée. 

— Marticensis, p. 556, pl. 729, fig. 23-24. Usée. 

Flustrina elegans, p. 302, pl. 701, fig. 17-19. Usée. 

— ovalis, p. 304, pl. 702, fig. 8-10. Usée. 

— constricta, p. 304, pl. 702, fig. 5-7. Un échantillon 

douteux. 

— oculata, p. 307, pl. 703, fig. 4-6. Usée. 

— spatulata, p. 308, pl. 705, fig. 10-12. Usée. 
Semiflustrina angulosa, p. 578, pl. 732, fig. 14-17. Usée. 
Reptoflustrina bimarginata, p.583, pl. 733, fig. 15-17. Correspond pas. 
Flustrella confusa, p. 296, pl. 700, fig. 296. Usée. 

— lateralis, p. 285, pl. 697, fig. 5-8. Usée. 

— convexa, p. 290, pl. 699, fig. 1-3. Usée. 

Semiflustrella limbata, p. 565, pl. 730, fig.13-16. Figure fantaisiste. 

_ ovalis, p. 564, pl. 730, fig. 9-12. Usée. 

Lateroflustrellacomplanata, p.569, pl. 731, fig. 11-14. Pas conforme. 
Planicellaria fenestrata, p. 37, pl. 653, fig. 6-9. Original manque. 


1900 DU CRÉTACÉ FIGURÉS PAR D'ORBIGNY 38) 


Reptoflustrella Meudonensis, p. 572, pl. 731, fig. 19 21. La figure 
est à peu près exacte, mais je n'ai 
pu élucider la nature du pore spé- 
cial sur l’unique échantillon. 


Fam. : ONYCHOCELLIDÆ J. Jullien 


(De Onychocella : le principal genre). 


Cryptocyste calcifié. Opésie distincte de l’ouverture (apertura) Ony- 
chocellaire dans les formes primitives ; avicellaires dans les formes 
récentes. Pas d’épines marginales (Fig. 25). 


Fig. 25.— ORGANISATION GÉNÉRALE DES ONYCHOCELLIDÉES — I, Onychocella Luciæ 
(d’après J. Jullien). L’ectocyste transparent supporte l’opercule et laisse voir 
le cryptocyste et l’opésie. — II, Onychocellium. — TIT, Perforation du tuber- 
cule corné de l’onychocellium. — IV, Détail de l’ouverture. — V, Organisation 
externe ; ECT, ectocyste ; C, cadre ; CRY. cryptocyste ; OP, opésie ; OV, ovi- 
celle ; ON. onychocellaire ; 0p, opésie de l’onychocellaire ; cry, cryptocyste de 
l’onychocellaire ; BSA, bord zoécial antérieur ; BIP, bord zoécial postérieur. 
— VI, Moulage interne de Lunulites cretacea (d’après Beissel) ; av, avicellaire ; 
e, place de l’ectocyste ; s, sprossen-canäle. — VII, Moulage interne de Pavo- 
lunulites costata (d’après Beissel), mêmes lettres que pour VI. 


8 Août 1900. — T. XXVIII. Bull. Soc. Géol. Fr. — 25 


386 F. CANU. — RÉVISION DES BRYOZOAIRES 23 Avril 


Organisation générale. — « Si à présent nous analysons la consti- 
tution zoéciale de l’'Onychocella marioni (— 0. angulosu), nous trou- 
vons : deux ectocystes, l’un externe, l’autre interne, pas de spinules, 
des onychocellaires (onychocellaria) où faux aviculaires. 

« L’endocyste proprement dit ou externe reste charnu pendant 
toute la vie, qu’elle qu’en soit la durée, il repose par son bord sur 
le pourtour (cadre) des zoécies qu’il recouvre entièrement ; c’est lui 
qui porte l'orifice et son opercule. L’orifice est ici beaucoup plus 
compliqué ; ne touchant pas le pourtour des zoécies, il est situé 
entièrement dans l’ectocyste externe ; son opercule est très épais 
corné, son mode de fermeture est très bizarre. Sous le plan oper- 
culaire existe, tout autour du bord libre, une lamelle cornée, un 
peu inclinée, sur ce plan, élargie à ses extrémités; cette lamelle 
est reçue dans une sorte de fer à cheval, également corné, qui se 
moule sur elle; une membrane réunit la dilatation de la lamelle 
cornée aux extrémités du fer à cheval de telle sorte que l'orifice 
ouvert offre la forme d’un prisme triangulaire dont la face infé- 
rieure est virtuelle, et des deux faces supérieures, l’une est repré- 
sentée par le plan operculaire lui-même, la seconde par l'orifice 
vrai, la section prismatique est formée par la lamelle cornée margi- 
nale et l’élargissement inférieur de chacune de ses extrémités. 
L’ectocyste externe est de plus finement granuleux, ce dont il n’est 
pas toujours facile de se rendre compte sur les pièces sèches. 

« L'ectocyste interne ou cryptocyste (cryptocystus) est bientôt 
envahi par la calcification et forme un diaphragme qui divise la 
zoécie en deux chambres, l’une supérieure ou externe (hypostège), 
l’autre inférieure ou interne. Je ne sais encore rien sur le contenu 
de ces cavités pendant la vie. L'ouverture du cryptocyste ne corres- 
pond pas à l’ouverture vraie ou ectocystique, elle est infiniment 
plus vaste; sa portion antérieure forme une parabole fermée en 
arrière par une ligne courbe à concavilé interne variable, formant 
avec la parabole des angles arrondis. La surface du cryptocyste est 
couverte de granulations arrondies, elle se relève graduellement 
de l’orifice interne ou opésie (opesia) vers le bord limite de la zoécie. » 
J. Jullien. 

Le cryptocyste calcaire est un organe de protection analogue 
aux épines marginales qu’il remplace et dont il est l'équivalent 
physiologique. La conséquence de cette calcification est — outre 
l’absence des épines — la production d’un avicellaire spécial, dont 
la constitution rappelle celle de la zoécie normale, et qui est l’ony- 
chocellaire. Mais la grande loi de la différenciation agit sur la des- 


1900 DU CRÉTACÉ FIGURÉS PAR D'ORBIGNY 387 


cendance des espèces à cryptocyste calcaire comme sur Ia descen- 
dance des autres Bryozoaires, et dans leurs formes dérivées nous 
voyons apparaître les avicellaires intercalés et ectocystaux, appa- 
rition corrélalive avec une réduction dans la calcification du cryp- 
tocyste. 

Variations. — En créant sa famille des Onychocellidées, J. Jullien 
établit en même temps un certain nombre de genres basés sur les 
variations du cryptocyste, ce qui est très logique, et sur des 
variations zoéciales, ce qui ne l’est pas du tout. Il a pris comme 
caractères génériques de simples variations d’âge ou de forme. 
Cependant nous pouvons nous servir des mots qu'il a créés comme 
termes de terminologie générale. La zoécie est (Fig. 26): 

a) Irrégulière quand elle est plus ou moins irrégulièrement 

hexagonale. 

b) Ogivalienne (ogivalia) quand les trois côtes supérieures forment 

une courbe parabolique régulière concave. 

c) Prismatique (prismatica), quand le cryptocyste présente trois 

faces. 

-d) Dictuonienne (dictuonia), quand elle est quadrilatérale et losan- 

gique. 

e) Colluréenne (collura), quand elle est séparée des zoëcies adja- 
centes par un sillon profond plus ou 
moins régulier. 

e) Rhébasienne (rhebasia), quand le cadre est interrompu en haut. 


Fig. 26. — VARIATIONS ZOÉCIALES DES ONYCHOCELLIDÉES. — À, zoécie élliptique ou 
irrégulière ; 0, z. ogivalienne (Ogiralia); d, z. dictuonienne ou losangique 
(Dictuonia) ; r, z. rhébasienne (Rhebasia) ; c, z. colluréenne (Collura). 


Ces différentes formes se manifestent non seulement dans une 
même espèce mais encore sur un même zoarium. La forme collu- 
réenne est toujours un signe de vieillesse ; une ogivalia passe 
rapidement soit en dictuonia soit en rhebasia ; c’est ercore un signe 
de vieillesse. Les formes dictuonienne ou rhébasienne envahissent 


388 F. CANU. — RÉVISION DES BRYOZOAIRES 23 Avril 


parfois tellement une espèce que la forme ogivalienne jeune est 
très rare. 

L'opésie est très variable. Dans une même espèce elle peut être 
elliptique, ronde ou semi lunaire. Elle est toujours plus grande 
dans les jeunes zoécies ; des fragments uniquement composés de 
ces derniers pourraient être classés dans les Membranipores. 

D'Orbigny a confondu ces Cheilostomes avec les vraies Eschares ; 
aussi sa terminologie zoariale est la même. Particulièrement les 
Vincularia sont les colonies cylindriques. 


G. Onychocella J. Jullien, 1881. 


Cryptocyste plan. Opésie ronde ou elliptique. Bathonien. — Actuel. 
Type: Onychocellu angu- 

losa Reuss (Fig. 27). 
Ce genre très répandu 
077 dans les terrains crétacés 
contient une multitude 
C = Ÿ d'espèces qui ne se diffé- 
ma rencient que par leurs 
Pen ges dun. = Tape: 0. mesures micrométriques 
onychocellium de la même espèce (d’après leur forme zoariale et par 
Do quelques ornements secon- 
daires. Il n’est donc guère possible d'établir des sous-genres ; nous 
ne retiendrons que les Ogiva qui ont une élégante forme zoéciale 


facile à discerner. 


Sub. gen. : O. Typica. 


Zoécies irrégqulièrement arrondies ou hexagonales. Vieilles cellules en 
dictuonia et collura. 

Types : Onychocella angulosa Reuss. 0. Acis d’Orb. 

Autres espèces: Jurassique: Flustra flabelliformis Lamx.— Crétacé: 
Vincularia bella (Hag.), abscondita (Marss.); Eschara lepida (Hag.), 
propinqua (Hag.), Blainvillei (Hag.), sexangularis (Goldf.), crassipes 
(Marss.), Danue (Marss.) ; Semieschara cochlearis (Marss.), Richteri 
(Marss.), porosa (Marss.), cylindrica (Marss.) ; Cellepora depressa 
(Hag.), trregularis (Hag.), Pallasiana (Hag.), Esperi(Hag.). — Eocène: 
Semieschara Parisiensis (d'Orb.), Vincularia geometrica (Rss.) — 
Miocène : Biflustra excavata (Rss. Marss.). — Actuel : Membranipora 
bursaria (M. G.). — var. Philippensis (Waters). — etc., etc. 


O. MATRONA Hag. 


1839. Glauconome matrona Hagenow. « Rugen », p. 292. 


1900 DU CRÉTACÉ FIGURÉS PAR D'ORBIGNY 389 


1841. Eschara matrona Hag. in Rômer. Verst. Nordd. Kreiïd. p. 16. 
1851. Vincularia macropora d'Orb. Loc. cit., p. 65, pl. 601, fig. 7 9. 


1851. — perforata d'Orb. Loc. cit., p. 82, 189, pl. 658, 
fig. 4-6. 
1851. Eschara Arcas d’'Orb. Loc. cit., p. 127, pl. 666, fig. 1-3. 
1865. — Arcas Beissel. « Bryoz. Aach. » p. 17, pl. 1, fig. 9. 
(Mesures). 

1887. —  matrona Marsson. « Rugen », p. 68. 

1892. Membranipora Arcas Hennig. Bryoz. Swer. K. p. 17. 
Opésie } 0 (1) IRON Em 

lo — 0,21 — 0,22 1z —= 0,64 


Ces mesures ont été relevées sur l'original de V. macropora. Mes 
échantillons de Rugen m'ont donné: 


{ Lo— 0,28 — 0,32 Lz — 0,85 
| lo — 0,21 1 — 0,71 


Toutes ces mesures concordent rigoureusement avec celles qui 
ont été données par Beissel. Les originaux de V. perforata et de E. 
Arcas ne correspondent pas aux figures ; mais celles-ci rendent très 
bien l’espèce d'Hagenow. Les onychocellaires n’ont jamais été obser- 
vées, mais d'Orbigny, en parlant de V. perforata, écrit: «On 
remarque sur deux côtés opposés quelques cellules différentes des 
autres, accuminées en avant ». C’est très probablement O. (ogiva) 
echinata d’Orb. Sénonien. 


Opésie Zoécie 


O. GauDryANA d’Orb. 
1851. Fincularia Gaudryana d’Orb. Loc. cit., p. 193, pl. 682, fig. 1-3. 
1881. Onychocella Gaudryana J. Jullien « Onychocellidæ », p. 9. 
| Lz — 0,42. Rameau — 
Zoécie 0,35 
| IZ — 0,14 — 0,21 


Po 00 007 
0 5 —0, 
00 008 


Cryptocyste très peu profond. Figure exacte. Sénonien. 
O. QUADRANGULARIS d’Orb. 
1851. Vincularia quadrangularis d’Orb. Loc. cit., p. 194, pl. 681, 
fig. 4-6. Sénonien. 
1887. Biflustra quadrangularis Marson. « Rugen », p. 52. 


1866. Vincularina Trigeri Ubaghs « Maestrich », p. 49, pl. 2, fig 1. 
Variété. 


(1) Lo = longueur de l’opésie ; lo = largeur de l’opésie. 


390 F. CANU. — RÉVISION DES BRYOZOAIRES 23 Avril 


O. Royana d’Orb. 
1851. Eschara Royana d'Orb. Loc. cit., p. 108, pl. 602, fig. 12-43, 
pl. 673, fig. 2-3. Sénonien. 
1881. Onychocella Royana J. Jullien « Onychocellidæ », p. 9. 
O. AcarTHA d'Orb. 
1851. Eschara Agatha d’Orb. Loc. cit., p. 123, pl. 664, fig. 11-14. 
Sénonien. 
O. Acis d’Orb. 


1845. Eschara dichotoma Mich. Icon. Zooph., p. 213, pl. 53, fig. 15. 
(non Goldf. 1829). 


4851. — Acis d'Orb. Loc. cît., p. 114, pl. 662, fig. 10-12, 
pl. 676, fig. 1-5. 

1847. — Cenomana d’Orb. Loc. cit., p. 105, pl. 602, fig. 1-3, 
(Ic. mal.) 


4877. Biflustra Prazäki Novak. « Bohmishen Kreide, » p. 18, 
pl. 3, fig. 20-25. 

1892. Eschara labiata Pocta. « Kuttenberg » p. 32, pl. 4, fig. 6-8. 
1892. —  Acis Pergens. « Saint-Paterne, etc. » p. 215. 

1881. Dictuonia Acis J. Jullien. « Onychocellidæ », p. 13. 

4897. Onychocella Cenomana Canu. « Turonien des Janières » 

p. 446, pl. 5, fig. 4, 5, 6. 
1898. — — Canu. «Turonien de St-Calais ». 


Cette espèce très commune est d’une irrégularité déconcertante. 
Les zoécies sont généralement irrégulières, mais elless’arrondissent 
souvent en ogivalia et dans cet état ne se différencient de O0. Santo- 
nensis que par ses mesures plus petites et par la pointe de son 
onychocellaire qui est saillant en avant. Il y a des exemplaires 
entiers en dictuonia. Collura est toujours un signe de vieillesse. 
Toutes les figures publiées sont exactes et il est facile de retrouver 
toutes ces variations dans une même localité. Cénomanien, Turo- 
nien, Sénonien. 


O. PAUPERATA d’Orb. 
1851. Biflustra pauperata d’Orb. Loc. cit., p. 263, pl. 692, fig. 8-12. 
1881. Onychocella pauperata J. Jullien. Onychocellidæ, p. 10. 
1887. Biflustra pauperata Marsson. « Rugen ». p. 51. 
( .,( Lo—M= 0,37 NZ 0,07 
Opésie ? Zoécie à 
Le de M0 1 12 2050 
Cryptocyste très réduit, mais distinct. Sénonien. Je ne crois pas 
que la Üg. 11 appartienne à cette espèce. 


1900 DU CRÉTACÉ FIGURÉS PAR D'ORBIGNY 391 


O. AcasrTa d’Orb. 
1851. Eschara Acasta d’Orb. Loc. cit., p. 112, pl. 662, fig. 1-3. 
Lo — 0,1% — 0,17 rca be 0,502057 
lo —0,10 — 0,14 I28==10;28 
La colonie est presque une Vincularia. L’opésie est quelquefois 
ronde. Variété remarquable d’onychocellaire. Sénonien. 
O0. Nerer d’Orb. 
1851. Eschara Nerei d'Orb. Loc. cit., p. 111, pl. 603, fig. 10-12 
(Nerei), fig. 13-15 (Ligeriensis), pl. 604, fig. 
1-4 (dichotoma), pl. 673, fig. 7. 
1892. — Nerei Pergens « Saint-Paterne, etc. », p. 216. 
1851. Semieschara dentata d’'Orb. Loc. cit., p.381, pl. 710, fig. 18-21. 


Opésie 


Espèce très polymorphe caractérisée par sa dent opésiale. Elle 
est généralement ogivalienne passant à une forme rhébasienne. La 
forme hexagonale se détache en collura dans la vieillesse. Sénonien. 


O. pepressA Hag. 


1850. Cellepora depressa Hagenow « Maestricht », p. 93, pl. 11, 
fig. 15. 


Cette espèce est caractérisée par une opésie plus large que haute, 
par un cryptocyste bombé vers l'opésie, par des cellules hexagona- 
les arrondies aux angles. Je considère comme variétés les espèces 
qui n’ont pas un très large onychocellaire identique à la figure 
d’Hagenow, bien que ce caractère soit très secondaire. 


O. DEPRESSA Hag. var. Parisiensis d’Orb. 


1851. Cellepora Parisiensis d'Orb. Loc cit., pl. 712, fig. 13-14, non 
pl. 606. 
Semieschara cylindrica d'Orb. Loc. cit., p. 377, pl. 710, fig. 
1-5, non Marss. 
— inornata d'Orb. Loc.cit., p.376, pl. 710, fig. 13-16. 
1881. Onychocella cylindrica J. Jullien « Onychocellidæ », p. 10. 
1887. Semieschara inornata Marsson, « Rugen », p. 74. 
{ Lo — 0,14 — 0,17 BIO TEME 0 71 
| lo —0,18 — 0,21 1z — 0,30 — 0,50 
L = 0,71 — 0,85 
1 = 0,30 — 0,50 
Cette variété est caractérisée par ses grands onychocellaires. On 
trouve facilement des échantillons avec des cellules montrant les 


Opésie Zoécie 


Onychocellaire 


392 F. CANU. — RÉVISION DES BRYOZOAIRES 23 Avril 


mesures micrométriques de l’O. irregularis. Cénomanien, Turonien, 
Sénonien. 
O. pePREssA var. simplex d'Orb. 
1851. Semieschara simplex d’Orb. Loc. cit., p. 373, pl. 709. fig. 1-4. 
ein | LO — 0,21 Az 0771 

Opé 3 Zoécie | d 

een 2 (A 2 (7 
LE O0; 
| —:0,42 

L’onychocellaire est toujours très large (mal sur la figure) et les 
dimensions sont plus grandes que celles de la variété précédente. 
Sénonien. 


Onychocellaire 


O. 1RREGULARIS Hag. 


1839. Eschara irregularis Hag. Rugen. p. 264, pl. 4, fig. 2. 

1839. Cellepora irregularis Hag. Rugen. p. 276. 

1850. — — Hag. Mæstrich. p. 92, pl. 11, fig. 14. 

1851. Semieschara flabellata d'Orb. Loc. cît., p. 367, pl. 708, fig. 1 4. 

1851. Cellepora (Marginaria) Parisiensis d’Orb. Loc. cit., pl. 606, 
fig. 1-2. 

1881. Onychocella flabellata J. Jullien « Onychocellidæ », p. 10. 

1887. Semieschara cylindrica Marsson « Rugen », p. 77, pl. 7, 


fig. 8. 
1892. Periteichisma irregulare Hennig. Bryoz. Swer. K. p. 20, 
pl. 1, fig. 8. 
Opésie Lo — 0,1% — 0,17 ZoécieN Et 09% 0,87 
lo — 0,10 — 0,14 Iz — 0,35 — 0,42 
Onychocellaire L = 0,71 — 0,85 
1 — 0,35 


La formes. flabellata, qui n’est représentée que par un échantillon, 
a des cellules plus petites. Cette espèce se différencie de la précé- 
dente par ses mesures micrométriques plus petites et par son opésie 
plus haute que large. Turonien. Sénonien. 


O. cRETACEA d’Orb. 


1851. Reptocelleporaria cretacea d’Orb. Loc. cit., p. 432, pl. 713, 
fig. 17-18. 


Le cadre est très délié et n’est visible que sur certaines cellules, 
comme j'ai pu m'en rendre comple sur un superbe échantillon du 
Cénomanien que je possède. Sénonien. 


1900 DU CRÉTACÉ FIGURÉS PAR D'ORBIGNY 393 


Sub. gen. : Ogiva J. Jullien, 1881. 


Cellules adultes ogivaliennes passant à des formes rhébasiennes ou 
dictuoniennes. Vieilles zoécies légèrement détachées. 

Type actuel : Vincularia elegans d’Orb. Type fossile: Eschara 
Santonensis d’Orb. 

Espèces crétacées : Vincularia canalifera (Hag.), procera (Hag.), 
speculum (Marss.), indistineta (Marss.), chilostoma (Marss.) auriculata 
(Marss.) ; Eschara cyclostoma (Goldf.), nana (Hag.), Ellisi (Hag.), 
Solandri (Hag.), Gaimardi(Hag.), piriformis(Goldf.), excavata (Marss.) 
congesta (Marss.) ; Semieschara subclavata (Marss.) ; Cellepora subpi- 
riformis(Hag.), camerata (Hag.), Koninckiana (Hag.), Oweni (Hag.),etc. 

Espèces tertiaires : Steganoporella patula (Waters) ; Membranipora 
platystoma (Rss.), incompta (Rss.) ; Flustrellaria texturata(Rss,Mz.), 
autoctona (Rss. Mz.) ; Vinculuria binata (Rss. Mz.), etc. 


O. (Ogiva) NorMmaAnrANA d’Orb. 
1851. Vincularia Normaniana d’Orb. Loc. cit. p. 63, et 188 bis, 
pl. 600, fig. 14-16. 
21851. — excavata d'Orb. Loc. cit., p. 69, pl. 654, fig. 17-19. 
21881. Ogivalia ercavata J. Jullien, «Onychocellidæ », p. 12. 
1892. Vincularia Normaniana Pergens « St-Paterne, etc. » p. 215. 


1894. — — _ Pergens « Chartres », p. 182. 
Lo — 0,18 — 0,21 Lz = 0,50 — 0,57 
Opésie ; lo — 0,14 — 0,21 Zoëcie { M—0,71 
M = 0,24 172—10%2%M 0,572 
: Lei 
Onychocell ’ 
nychocellaire 1 — 0 30 


Cryptocyste bombé vers l’opésie. Me paraît la forme Vincularia 
de O. depressa (Hag.). Sénonien. 


O. (Ogiva) FRANCQANA d’Orb. 
4851. Vincularia Francaanad’Orb. Loc. cit. p.192, pl.681,fig 13-15. 


1881. Ogivalia — J. Jullien « Onychocellidæ » p. 12. 
Opésie Lo — 0,28 Zoécie $ LZ — 0,64 
lo — 0,18 171050 


Deux exemplaires insuffisants. Opésie légèrement sinueux infé- 
rieurement. Onychocellaire inconnu. Sénonien. 


O. (Ogiva) PonrTiANA d’Orb. 


1851. Vincularia Pontiana d’Orb. Loc. cit. p. 191, pl. 681, fig. 7-9. 
1894. ee — Pergens « Chartres », p. 139. 


394 F. CANU. — RÉVISION DES BRYOZOAIRES 23 Avril 
Opésie Po 0,175 Zoécie Lz — 0,910 — 0,950 
lo — 0,210 1z = 0,430 — 0,438 
La zoécie intacte présente une opésie avec un bord droit. Quand 
le cryptocyste disparaît l’ouverture occupe presque la moitié de 
l’area. Un exemplaire médiocre. Sénonien. (Pergens). 
O. (Ogiva) Mmurricezza d’Orb. 


1851. Vincularia multicella d'Orb. Loc. cit. p. 70, 189, pl. 655, 


fig. 4-6. 
1894. — — Pergens « Chartres », p. 139. 
Opésie ro 0,140 Zoécie 7e 0,490 a 0,425 
lo — 0,140 — 0,157 1z — 0,315 — 0,380 


Ne correspond pas à la fig. Pergens l’a retrouvée et m’a donné les 
mesures ci-dessus. Sénonien. 


O. (Ogiva) cRETAcEA d’Orb. 
1851. Vincularia cretacea d’Orb. Loc. cit., p. 63, pl. 600, fig. 17-19. 


O0 — 0,15 —= 0,21 Zoécie | 7 — 0,57 re 0,64 
lo — 0,14 { 1z — 0,21 — 0,24 
Je ne pense pas que l’espèce désignée par Pergens sous ce nom et 


provenant de Faxe soit cette espèce, car il en donne des mesures 
très différentes. Un exemplaire. Sénonien. 


Opésie 


O. (Ogiva) REGULARIS d’Orb. 


1851. Vincularia regularis d'Orb. Loc. cît., p.p. 6%, 138, pl. 601, 


fig. 1-3. 

1886. - — Pergens « Faxe », p. 50, Lz — 1,25 à 
1,5, Zoarium — 0,4 — 0,7. 

1887. — — Pergens « Kolosvar ». Bartonien. 


1892. Periteichisma regulare Hennig. Bry. Sw. Kreid., p. 27. 
1894. Vincularia regularis Pergens « Chartres », p. 182. Colonie 
quelquefois sexangulaire. 


Lo 01 ao D 
, Z , 0 
lo 021 SN ne 0 


L'original est égaré. Dans un des tubes j’ai retrouvé des échan- 
tillons qui se rapprochent de la figure et qui m'ont donné les 
mesures ci-dessus. J'ai de Chatham des échantillons pourvus d’Ony- 
chocellaires et qui ont des mesures très voisines. Pergens a trouvé 
à Chartres un exemplaire dont voici les dimensions : 


Opésie 


1900 DU CRÉTACÉ FIGURÉS PAR D'ORBIGNY 395 


10 — 0,245 Iz = 0,98 — 1,02 


Cet échantillon se rapproche de celui de Faxe; mais il est très 
différent des nôtres. Sénonien. 
O. (Ogiva) ParisteNsIS d’Orb. 


4851. Vincularia Parisiensis d'Orb. Loc. cit., p. 67, pl. 654, fig. 4-6. 
1881. Ogivalia Parisiensis J. Jullien « Onychocellidæ », p. 12. 
1887. Vincularia Parisiensis Marsson « Rugen » p. 64. 


Original substitué. La figure très caractéristique indique peut- 
être que Marsson a retrouvé quelque chose d’approchant. Sénonien. 
O. (Ogiva) vERTICILLATA d’Orb. 


1851. Vincularia verticillata d’Orb. Loc. cit., p. 86, 189, pl. 659, 
fig. 4-6. Sénonien. 


Lo — 0,14 Lz = 0,21 — 0,25 
lo — 0,10 — 0,11 2075 

Les grandes cellules ont donné les mesures suivantes. 

Lo = 0,21 — 0,23 Zoécie À LZ = 0,35 — 0,42 
lo —= 0,11 — 0,14 IZ = 0,74 


Opésie Zoécie 


Opésie 


| O. (Ogiva) pALMuLA d’Orb. 
1851. Vincularia palmula d'Orb. Loc. cit., p. 76, pl. 656, fig. 13-15. 


Opésie ( Lo — 0,25 — 0,28 ; Zoécie ( Lz — 0,78 
Il lo —0,21 I ; 1z:1=10;57 

Opésie { Lo — 0,35 — 0,38 Zoécie Lz = 0,85 — 0,92 
Il lo — 0,28 Il 3 = 1} 74 


L'original n'existe plus. J'ai retrouvé les échantillons dans le 
tube d’E. Claudia. Les premiers nombres ont été relevés sur un 
échantillon à petites cellules ; les autres sur un échantillon à 
grandes cellules. La grande largeur caractérise très bien cette 
espèce. Sénonien. 


O. (Ogiva) GLanGEAuDI Nom. nov. 


1851. Vincularia Leda d’Orb. Loc, cit., p. 88, pl. 659, fig. 16-18. 
1881. Ogivalia Leda J. Jullien « Onychocellidæ » p. 12. 


Lo — 0,21 — 0,24 Zocciel Lz — 0,35 — 0,42 


Opésie 
RER 0er | 1z — 0,81 M — 0,80 


396 F. CANU. — RÉVISION DES BRYOZOAIRES 23 Avril 


Onychocellaire L —=0,70 
1 = 0,35 


Trois échantillons insuffisants. Figure médiocre. Sénonien. 


O. (Ogiva) Lena d’Orb. 
1851. Semiflustrella Leda d’Orb., Loc. cit., p. 867, pl. 731, fig. 9-10. 


Area Ÿ La = 0,18 — 0.35 a Le LL 
À la —0,21 — 0,2 QU 0 no 0 SD 


Distance aréale — 0,20 
Ovicelle h — 0,10 


Sur la figure, les zoécies qui n’ont pas de pore supérieur sont les 
zoécies ovicellées. Le pore supérieur des autres est une fiction du 
dessinateur. Onychocellaires très fréquents. Sénonien. 


O. (Ogiva) pisparicis d'Orb. 

1851. Vincularia disparilis d'Orb. Loc. cit., p.193, pl. 681, fig. 16-18. 
1865. — — Beissel, Bryoz. Aach. K. p. 15, pl. 1, 
fig. 7-8. Mesures. 

1881. Rhebasia disparilis J. Jullien. ( Onychocellidæ », p. 15. 
Opésie à LO — 0,21 — 0,2% ‘Zoécie 7 = 10:71:08 

10 — 0,14 —-0,15 1z = 0,35 
. L —— 0 85 

Onychocellaire 2 
nychocellair | —0 28 


Les mesures ont été relevées sur l'original ; Beissel en a donné 
les variations. Sénonien. 
O. (Ogiva) Lepipa d’Orb. 


1851. Vincularia Lepida d’Orb. Loc. cit., p. 80, pl. 657, fig. 13-15. 


Opésie Lo — 0,22 — 0,24 Zoécie Lz = 0,57 — 0,71 
lo — 0,18 — 0,21 1Zz — 0,42 — 0,43 


Trois exemplaires. Zoécies très relevées en avant. Sénonien. 


0. (Ogiva) Ocrvauis d’Orb. 


1851. Vincularia ogivalis d’Orb. Loc. cit., p.198, pl. 682, fig. 16-18. 
Pergens « Faxe », p. 51. 


1886. — — 
Manque au Muséum. Pergens indique pour les exemplaires de 
Faxe: largeur des rameaux — 0,6 — 0,8, longueur zoéciale — 


0,5 — 0,7. Sénonien. 


1900 DU CRÉTACÉ FIGURÉS PAR D'ORBIGNY 397 


O. (Ogiva) TUBERCULATA d’Orb. 


1851. Vincularina tuberculata d’'Orb. Loc. cit., p. 94, pl. 660, 
fig. 8-10. Sénonien. 


lo — 0,07 — 0,08 17 = 
Ovicelle H = 0,17 
O. (Ogiva) MicHaupiana d’Orb. 

4847. Cellepora Michaudiana d'Orb. Loc. cit., p. 404, pl. 604, 
fig. 7-8, (ornata), pl. 712, fig. 3-4. 

1851. — Trigeri d’Orb. Loc. cit., p. 406, pl. 605, fig. 1-2, 

(escharina), pl. 712, fig. 5-6. 

1872. Membranipora depressa Reuss. Unter plan. p. 103, pl. 25, 
fig. 1. 

1874. — —  Reuss. Ob. planer. p. 138. 

1881. Ogivalia Michaudiana J. Jullien «Onychocellidæ » p. 13. 

1892. Membranipora depressa Pocta. « Kuttenberg » p. 31, pl. 4, 


(9) pésie 


fig. 918. 
4897. Ogivalia Michaudiana Canu «Turonien des Janières » p. 149. 
1898. = e Canu (Turonien de St-Calais ». 


Caractérisée par son onychocellaire petit dont la pointe est sail- 
lante en avant. Par altération ou usure il prend la forme figurée 
par Reuss. Cénomanien, Turonien. 

O. (Ogiva) cyccLosromaA Goldi. 
1826. Eschara cyclostoma Goldf. Petrel. [, p. 23, pl. 8, fig. 9. 


1850. — — Hag. « Maestricht » p. 75, pl. 9, fig. 7-8, 
pl. 12, fig. 3. 
Opésie { Lo — 0,28 — 0,35 Zoëcie Lz = 0,71 — 0,85 
( Lz = 0,50 — 0,60 Iz — 0,85 — 0,88 
Onychocellaire ! L— 0,42 — 0,85 


1 = 0,21 — 0,50 
J’ai trouvé cette espèce dans le tube de Nehou du Semieschara 
simpiex. Sénonien. 
O. (Ogiva) ARETHUSA d’Orb. 
1851. Eschara Arethusa d'Orb. Loc. cit., p. 127, pl. 666, fig. 4-6. 
VE CE 
Cryptocyste profond. Sénonien. 


Opésie 


398 F. CANU. — RÉVISION DES BRYOZOAIRES 93 Avril 


O. (Ogiva) piriForMis Goldi. 
1826. Eschara piriformis Goldf. Petref. Germ. I, p. 24, pl. 18, fig. 10. 


1846. Cellepora  — Hag.in Geinitz Grundr. Verst. p. 618, 
pl. 33 b, fig. 43. 

1850. Eschara —  Hag. « Maestricht », p. 75, pl. 9, fig. 6, 
pl. 11, fig. 6. 


1850. Cellepora subpiriformis Hag. «Maestricht», p.96, pl. 11, fig. 7. 
1865. Eschara pirilormis Beissel « Aach », p. 11. 

1851. — Archosa d’Orb. Loc. cit., p. 131, pl. 667, fig. 11-13. 
1881. Ogivalia Archosia J. Jullien (Onychocellidæ », p. 12. 
1887. Semieschara piriformis Marsson « Rugen », p. 74. 

1887. Amphiblestrum pyriforme Pergens « Ciply », p. 205. 

1892. Periteichisma pyriforme Hennig. Bry. Sued. K. p. 23. 

Lo = 0,54 — 0,61 Zoëcie | LZ — 1,07 — 1,28 

lo = 0,41 — 0,45 1Zz = 1,07 — 1,1% 

La figure de d’Orbigny ne vaut pas celle d’'Hagenow. Sénonien. 


O. (Ogiva) SaNroNENsis d’Orb. 1847. 


1851. Eschara Santonensis d’Orb. Loc. cit., p. 109, pl. 603, fig. 1-3, 
pl. 673, fig. 4. 
1881. Ogivalia Santonensis J. Jullien « Onychocellidæ », p. 12. 


Lo = 0,27 — 0,35 Lz = 0,64 — 0,85 


Opésie 


Opésie Zoëéci | 
ÉR  eerer RO SD EU 57 

Onychocellaire heu 

1 —=\0,42 


Espèce très irrégulière. L’opésie est ronde, transverse, ou ellip- 
tique ; quelquelois avec un bord droit inférieurement ; le crvpto- 
cyste est très réduit dans les jeunes Cellules. Les zoécies sont lou- 
jours séparées par un sillon profond. Elle se distingue de O. Acis 
par ses mesures plus grandes et son grand onychocellaire falci- 
forme. Sénonien. 


O. (Ogiva) CLEon d’Orb. 
1851. Eschara Cleon d’Orb. Loc. cit., p. 147, pl. 671, fig. 8-11. 
Lo — 0,28 Zoécie À LZ = 0,71 — 0,85 
lo—="0:21 21007 


Les mesures sont rigoureusement celles d’0. Santonensis. J’en fais 
une variété à cause de la colonne qui est presque vincularia et 
surtout parce que je n’y ai pas observé le grand onychocellaire. 
Sénonien. 


Opésie 


1900 DU CRÉTACÉ FIGURÉS PAR D'ORBIGNY 399 


O. (Ogiva) CypRoEA d’Orb. 
4851. Eschara Cyprœa d'Orb Loc. cit. p. 158, pl. 675, fig. 1-8. 


1851. —  Parisiensis d'Orb. Loc. cit., pl. 673, fig. 5-6 (non 603). 
1851. —  Allica d’Orb. Loc. cit., p. 125, pl. 665, fig. 8-10. 
1851. —  electra d’Orb., p. 171, pl. 678, fig. 4-6. 


1881. Ogiva Allica J. Jullien « Onychocellidæ », p. 11. 
1881. Ogivalia ‘Cypræa J. Jullien « Onychocellidæ », p. 12. 


Lo — 0,22 — 0,24 ee CO UMA US 


Opésie 
lo — 0,24 — 0,28 14 = 0,57 — 0,71 


Cette espèce ne se distingue de O0. Santonensis, dont elle pourrait 
bien être une variété, que par sa plus grande largeur zoéciale, par 
son onychocellaire moins large et par l’absence de sillon interzoé- 
cial. Sénonien (1). 


O. (Ogiva) crirHeA d'Orb. 
1851. Eschara crithea d’Orb. Loc. cit., p. 153, pl. 673, fig. 9-LL. 


Un seul échantillon. Figure très exacte. Sénonieu. 


O. (Ogiva) Danæ d’Orb. 


1851. Eschara Danæ d'Orb. Loc. cit., p. 160, pl. 675, lig. 7-13. 
4851. — Cymodoce d’Orb. Loc. cit., p. 156, pl 674, fig. 10 13. 
1881. Dictuonia Danæ, Amata J. Jullien. Onychocellidæ, p. 13. 
1881. Ogiva Cymodoce J. Jullien « Onychocellidæ » p. 13. 

1887. Eschara Danæ Marsson Rugen, p. 69. pl. 6, fig. 19. 

1894. — Cymodoce Pergens « Chartres », p. 140. 


Lo — 0,17 — 0,21 Zoccie | Lz = 0,42 — 0,64 
lo — 0,14 — 0,17 12, —0,35,0,57 


Les mesures sont les minima et maxima observés sur mes échan- 
lillons de Tours. L’opésie est légèrement allongée, souvent 
bordée, ronde dans les larges rameaux ; ovale dans les autres. La 
pointe de l’onychocellaire est saillante. Celui-ci existe fréquem- 
ment sur la tranche, mais 1l apparaît très souvent sur la face même 
principalement aux bifureations. Toutes les figures de d’Orbigny 
sont exactes mais ne représentent que les variations d’une mème 
espéce. Sénonien. 


Opésie 


(1) Il est hors de doute que 0. Cyprœa est la variété du bassin de Paris de O. 
Santonensis qui est des Charentes. Je l’ai toujours déterminée sous ce dernier 
vocable dans mes publications antérieures. 


400 F. CANU. — RÉVISION DES BRYOZUAIRES 23 Avril 


O. (Ogiva) AMATHA d’Orb. 
1851. Eschara Amata d’Orb. Loc. cit., p. 126, pl. 665, fig. 14-17. 
Lo — 0,24 — 0,50 | Lz — 0,42 — 0,70 
lo — 0,14 iz —= 0,35 — 0,42 
Cette espèce est très difficile à différencier de O0. Danae. On peut 
retenir comme O0. amatha les échantillons ayant une opésie non 


bordée et fortement elliptique avec des dimensions longitudinaies 
un peu plus grandes. Sénonien. 


Opésie Zoëécie 


O. (Ogiva) &GEA d’Orb. 


1831. Eschara ægea d’Orb. Loc. cit., p. 117, pl. 663, fig. 5-7. 
 A881. Dictuonia ægea J. Jullien « Onychocellidæ » p. 15. 
1892. Eschara ægea Pergens «St-Paterne, etc. » p. 216. 


1894.  —- —  Pergens « Chartres », p. 139. 
Opésie { L0 — Vie Da Zoécie | LE: O0. 
lo — 0,14 — 0,21 1z = 0,71 — 0,57 


L'original de la figure ne mesure que 0,14 de diamètre opésial et 
0,50 de longueur et de largeur zéociales ; mais dans les tubes 
presque tous les échantillons ont des dimensions plus grandes. 
L’opésie souvent ronde s’allonge fréquemment dans un sens ou 
dans l’autre. La forme dictuonia est la plus fréquente. Les dimen- 

sions zoéciales sont très variables. Se distingue de O0. Danae par son 
__opésie ronde, par ses dimensions généralement plus grandes et par 
son cadre moins accentué. « Espèce à rameaux aplatis et quelque- 
fois presque cylindriques. Les zoécies sont tantôt séparées par une 
rainure, tantôt par une crête. » (Pergens). Sénonien. 


O. (Ogiva) Cazypso d'Orb. 
1851 Eschara Calypso d'Orb. Loc. cit., p. 140, pl. 669, fig. 15-17. 


Lo = 0,11 — 0,12 Tone 220,35 
lo — 0,08 — 0,10 1z —0,2 


L’opésie n’est pas si allongée que sur la figure. Zoécies ogiva- 
liennes ou dictuoniennes. Se distingue des deux espèces précé- 
dentes par ses petites dimensions. Onychocellaire inconnu. 
Sénonien. 


Opésie 


O. (Ogiva) Arsixoe d’Orb. 
1851. Eschara Arsinoe d'Orb. Loc. cit., p. 129, pl. 667, fig. 4-6. 


1900 DU CRÉTACÉ FIGURÉS PAR D'ORBIGNY 401 


. ( Lo —= 0,08 — 0.10 À Lz = 0,35 — 0,42 
Opésie ? Zoëcie 2 9 
Ê 0 1 Same 
NS OC L 
Onychocellaire 092 


Opésie non terminale, très enfoncée. Sénonien. 


O. (Ogiva) Dinymia d’Orb. 
1851. Eschara didymia d'Orb. Loc. cit., p. 16%, pl. 676, fig. 12-14. 


1881. Ogivalia — J. Jullien « Onychocellidæ », p. 12. 
Opésie Lo — 0,21 — 0,25 Zoécie | LZ — 0,50 — 0,64 
lo — 0,21 (1z — 0,28 — 0,37 
0 


Onvychocellaire 
DD Dos 


. Cryptocyste peu profond. Cadre mince. Onychocellaire saillant 
en avant, nou falciforme. Sénonien. 
O. (Ogiva) Ecuo d’Orb. 
4854. Eschara Echo d’Orb. Loc. cit., p.168, pl. 677, fi. 10-12. 
1881. Ogivalia Echo J. Jullien (« Onychocellidæ », p. 12. 
lo — 0,21 — 0,22 Iz — 0,42 — 0,50 
Opésie bordée, denticulée à l’intérieur, devenant ronde sur 


certains échantillons. Caractérisée par son peu de profondeur et 
son aspect rhomboédrique. Sénonien. 


O. (Ogiva) Doryzas d’Orb. 


1851. Eschara Dorylus d’Orb. Loc. cit., p. 167, pl. 677, fig. 4-6. 

1881. Rhebasia Dorylas J. Jullien (Onichocellidæ », p. 15. 

Lo 0,14 TS 0,21 Zoécie Er 0,54 

lo — 0.10 — 0,12 1Zz — 0,28 — 0,35 
Espèce rhébasienne assez mal caractérisée et représentée par des 

échantillons généralement usés. Sénonien. 


Opésie 


Opésie 


O. (Ogiva) Eupora d’Orb. 


4851. Eschara Eudora d’Orb. Loc. cit.,;p. 174, pl. 678, fig. 13-15. 

1881. Rhebasia Eudora J. Jullien « Onychocellidæ », p. 15. 
Opésie po 0,14 Zoécie IL = 0,28 TS 0,31 
lo — 0,10 021 


16 Août 1900. — T. XXVIII. Bull. Soc. Géol. Fr. — 26 


402 F. CANU. — RÉVISION DES BRYOZOAIRES 23 Avril 


Les zoécies non figurées sont ogivaliennes, très relevées en avant 
et en arrière avec une opésie bordée, en passant en dictuonia. Les 
zoécies figurées ont une opésie ronde de 0,17 de diamètre. Turonien. 
Nous croyons l'avoir trouvée dans le Sénonien de Tours. 


O. (Ogiva) CyYNaRrA d’Orb. 


1851. Eschara Cynara d'Orb., Loc. cit., p. 157, pl. 674, fig. 14-16. 
1851. Biflustra confusa d’Orb. Loc. cit., p. 271, pl. 694, fig. 4-6. 


L’area mesure environ 0,36 — 0.43 sur 0,28. Sur le type de B. 
confusa conservé au Museum, j'ai relevé environ 0,30 sur 0,25. La 
forme de l'ovicelle caractérise très bien cette espèce ; elle est très 
difficile à rendre au dessin ; c’est ce qui explique les aspects difté- 
rents des figures. L’onychocellaire est saillant à la pointe. Sénonien. 


O. (Ogiva) CyNruia d’Orb. 
1851. Eschara Cynthia d’Orb. Loc. cit., p. 158, pl. 674, fig. 17-20. 


Lo— 0,29 To 0,35 ZLoécie pr 0,71 a 0,85 
lo — 0,22 — 0,30 1Z = 0,57 — 0,71 


Onychocellaire (non figuré) droit, saillant à la pointe ; cryptocyste 
convexe. Se distingué de O. santonensis — Cypræa par son onyÿcho- 
cellaire non falciforme. Se distingue de O. Acis par sa forme 
ogivalienne constante, par son opésie peu enfoncée et par son Cryp- 
tocyste plus développé et très convexe. Les denticulations figurées 
par d’Orbigny sont les altérations des vieilles zoécies. Sénonien. 

J'avais identifié cette espèce avec O0. Acis dans mes publications 
antérieures. Mais ayant pu m'en procurer un grand nombre à 
Vendôme, je suis convaincu maintenant qu’elle doit former une 
espèce distincte. Mais il est indubitable que les deux espèces préci- 
tées présentent fréquemment des zoécies absolument analogues en 
mesures et aspects. Aussi la détermination d'échantillons isolés de 
O. Cynthia est elle très délicate. 


Opésie 


O. (Ogiva) EcuiNaTA d’Orb. 


1851. Eschara echinata d’'Orb. Loc. cit., p. 175, pl. 679, fig. 1-4. 
1881. Dictuonia echinata J. Jullien « Onychocellidæ », p. 18. 


HUE Oo == 0 28 00e UOIz 0:57 LC —0185 
? Zoëcie ? Onychocellaire ’ 
CRÉSIE RON 5 Der Ÿ een 


Jolie espèce caractérisée par la forme de son ovicelle, malheu- 
reusement trop rare. L’onychocellaire est placé aux bifurcations. 
L'opésie est souvent ronde avec diamètre de 0,21. Nous avons 


1900 DU CRÉTACÉ FIGURÉS PAR D'ORBIGNY 403 


relevé les mesures sur l'original, mais elles sont beaucoup plus 
variables sur nos échantillons de Tours. C’est probablement 
O. matrona (Hag.). 


O. (Ogiva) rHomBoïDaLIS d’Orb. 
1851. Eschara rhomboidalis d’Orb. Loc. cit., p. 260, pl. 691, tig. 4-6. 


Opésie PEOo— 0,12 ex 0,14 ZLoécie 7 0,38 
lo — 0,12 — 0,14 1Z — 0,28 — 0,35 


O. (Ogiva) TuroNENsis d’Orb. 
1851. Flustrellaria Turonensis d'Orb. Loc. cit., p. 282, pl. 696, 
fig. 17-19. 

L'original de la figure est usé. Mais j'ai retrouvé l’espèce à 
Fontaine d’Antoigné, près Chatellerault. Elle est plus anguleuse, 
moins arrondie, étant moins roulée. Il y a de petits onychocellaires 
primosériaux. Les pores figurés indiquent la place des ovicelles 
brisés. Turonien. 

O. (Ogiva) ARBOREA d’Orb. 
1851. Semieschara arborea d’Orb. Loc. cit., p. 378, pl. 710, fig. 4-5. 
Sénonien. 
1881. Ogivalia arborea J. Jullien. « Onychocellidæ », p. 13. 
1865. Semieschara arborea Beïssel. Bryoz. Aach. Kreid. p. 40, 
pl. 4, fig. 43-46. 
1887. — Beisseli Marsson. « Rügen », p. 77. 


O. (Ogiva) iNæquaLIS d’Orb. 
1851. Escharinella inæqualis d’Orb. Loc. cit., p.202, pl. 683, fig. 1-4. 
Lz — 0,14 — 0,17 Zoécie ! LZ — 0,35 — 0,40 
ONE IZ — 0.28 — 0,30 


La figure est une restauration d’un seul échantillon usé. Je n'ai 
pu voir si le pore était un avicellaire ou un onychocellaire. 
Sénonien. 

_ O. (Ogiva) UranrA d’Orb. 


1851. Cellepora Urania d’Orb. Loc. cit., p. 415, pl. 713, fig. 10-11. 
1881. Ogivalia Urania J. Jullien. Loc. cit., p. 13. 
1887. Amphiblestrum Urania Pergens « Kolosvar ». Bartonien. 


Zoëécie 


Ne correspond pas. (J'ai une colonie que je crois être C. Urania. 
A comparer avec E. brya ». (Pergens). Sénonien. 


AU F. CANU. — RÉVISION DES BRYOZOAIRES 23 Avril 


O. (Ogiva)? Cazypso d’Orb. 
4851. Membranipora Calypso d'Orb. Loc. cit., p. 553, pl. 729, 
fig. 7-8. 
Echantillons médiocres. Onychocellaire inconnu. Sénonien. 
O. (Ogiva)°? EGoa d’Orb. 
1851. Eschara Egæa d’Orb. Loc. cit., p. 170, pl. 677, fig. 16-18. 


—)(| ES G k — —— 
Opésie Lo = 0,20 — 0,28 Zoëcie NZ 002100 
lo — 0,28 — 0,32 1z = 0,50 — 0,71 
L'opésie est souvent trifoliée. Cette espèce pourrait bien appar- 
tenir à un autre genre. Onychocellaire inconnu. Sénonien. 


O. (Ogiva) Cypippe d'Orb. 
1851. Eschara Cydippe d’Orb. Loc. cit., p. 155, pl. 674, fig. 7-9. 


sein | LO = 0,34 — 0,37 Zoënia Ÿ LZ = 0,64 — 0,70 
Opésie 2 Q Zoëécle ? 2 

5 lo — 0,28 — 0,32 Iz — 0,42 

Un seul échantillon. L’ovicelle est couché sur la zoécie supérieure. 
Onychocellaire inconnu. Sénonien. 


O. (Ogiva) Czyria d’Orb. 


1851. Eschara Clytia d’Orb. Loc. cit., p. 150, pl. 672, fig. 7-9. 
1881. Ogivalia Clytia J. Jullien (« Onychocellidæ », p. 12. 


Opésie Diamètre Zoécie PE 0,57 


= 0,12 — 0,15 1Z = 0,35 — 0,40 
Figure médiocre. Mais l’espèce est caractérisée par l’opésie 


crénelée. Un seul exemplaire. Onychocellaire inconnu. Sénonien. 
è 


O. (Ogiva) ABscoNpiraA Marss. 
1851. Eschara Bolina d'Orb. Loc. cit., p. 136, fig. 17-19. 
1887. Vinculia abseondita Marss. « Rügen », p. 66, pl 6, fig. 11. 
Lo = 0,10 — 0,11 Zoécie | LEZ — 0,95 0,41 
lo — 0,10 1z — 0,21 — 0,28 
Onychocellaire inconnu. L'opésie ronde présente parfois un bord 


droit ou un petit mucron. La figure de Marsson est exacte ; celle de 
d’Orbigny ne l’est pas. Sénonien. 


Opésie 


O. (Ogiva) ? Aspasia d’Orb. 
A851. Eschara Aspasia d’Orb. Loc. cit., p. 132, pl. 667, fig. 14-16. 


1900 DU CRÉTACÉ FIGURÉS PAR D'ORBIGNY 405 


Eee 008 tirer 
, Z ; 
Do le DE 060 


Splendide espèce. Onychocellaire inconnu. Sénonien. 


Opésie 


O. (Ogivu) ? INORNATA, fig. 7. 
1851. Semiflustrina inornata d'Orb. Loc. cit., p. 566, pl. 731, fig. 1-4. 


Le pore figuré est un avicellaire. Le cryptocyste est terminé laté- 
lement par deux cornes. Un seul exemplaire. Sénonien. 


G. Floridina J. Jullien, 1881. 


« Zoécies franchement hexagonales, limitées par des lignes droites (?); 
ectocyste inconnu ; cryptocyste limité vers le bord extérieur par une 
ligne courbe, ovale ou piriforme : opésie trifoliée, touchant presque le 
bord zoécial, son lobe supérieur est (généralement) le plus grand. — 
Onychocellaires bordés par quatre lignes droites dont les deux posté- 
rieures sont les plus courtes, les deux antérieures forment un angle qui 
empiète sur le fond d’une zoécie; ectocyste inconnu; cryptocyste limité 
vers le bord par une ligne courbe formant une enceinte piriforme plus 
allongée que dans les zoécies : opésie ovale ayant à peu près la moitié de 
la longueur du zoïde et dépourvue de gouttière terminale : la forme de 
cet onychocellaire se rapporte probable- 
ment à une mandibule vibraculoïide ou 
bimembraneuse » (J. Jullien). Opésie 
trifoliée. Cryptocyste prismatique. Ony- 
chocellaire modifié. Crétacé. — Actuel. 

L'opercule ne recouvre que le lobe 
supérieur de l’opésie. Le bord infté- 
rieur est droit, convexe ou triangu- 
laire; l’usage des deux échancrures 
latérales de ce lobe est inconnu ; peut- 
être servent-elles au passage des mus- 
cles operculaires”? L’onychocellaire est 
toujours étranglé latéralement, mais Fig 28. — Floridina J. Jullien. 
De ne RENE : ; k Type : F. antiqua (Smitt). 
je n’ai jamais vu sur les espèces créta- 
cées el miocènes, la barre ou les denticules caractéristiques des 
vrais avicellaires ; celui des espèces crétacées est encore peu diffé- 
rencié des zoécies car il en reproduit les caractères (pl. V, fig. 9-11). 

Malgré les apparences, ce genre est très éloigné des Opésiulidées, 
car l’onychocellaire, qui révèle la structure zoéciale, n’est jamais 
perforé. 


406 F. CANU. — RÉVISION DES BRYOZOAIRES 93 Avril 


Type: Mollia antiqua Smitt (fig. 28). Autres espèces : Crétacé : 
Cellepora crustulenta Goldf. Amphiblestrum formosum var. confertum 
(Perg.) Tertiaire: Membranipora gothica (Perg. et Meunier), M. 
formosum (Rss), M. formosum var. confertum (Seg.). Actuel: M. 
Mauritiana (Kirkp.}, V. gothica (Busk). 


F. Vizuierst d’Orb. 
1850. Cellepora Villiersi d'Orb. Loc. cit., p. 407, pl. 605, fig. 8-9. 


1881. Floridina — J. Jullien. « Onychocellidæ », p. 14. 
1892. Cellepora  —  Pergens. «St-Paterne, etc. », p. 214. 
Opésie \ Lo — 0,11 ZLoécie pr — 0,42 ue 0,50 
{lo — 0,14 1z = 0,25 — 0,35 


La hauteur de l’opésie est variable. Pour moi c’est Cellepora crus- 
tulenta (Goldf.) ; la figure d'Hagenow indique simplement un peu 
plus de profondeur dans le cryptocyste. 


F. RINGENS d’Orb. 


1851. Semieschara ringens d’Orb. Loc. cit., p.374, pl. 709, fig. 5-8. 
1881. Floridina —  J. Jullien. « Onychocellidæ », p. 14. 
| Lo —0,18 — 0,21 ina LZ = 0,57 — 0,71 

Opésie ? à Zoëcie î : 

PT | Jo = 0,21 — 0,35 Ülz = 0,42 — 0,64 

1 y a des formes étroites très profondes et des formes larges 
moins profondes. L’opésie de l’onychocellaire est aussi subtrifoliée. 
Sénonien. 


F. BIMARGINATA d’Orb. PI. V, fig. 8. 


1851. Semieschara bimaryinata d’Orb. Loc. cit., p. 369, pl. 654, 
fig. 10-12. Sénonien. 
1881. Floridina — J. Jullien. (Onychocellidæ » p. 14. 


F. Gorxica d’Orb. 


1851. Vincularia Gothica d’Orb. Loc. cit., p. 68, pl. 654, fig. 13-16. 
1881. Floridina —  J. Jullien. ( Onychocellidæ », p. 14. 
1887. Vincularia  —  Marsson. «Rügen », p. 65. 


L'original manque au Muséum. Sénonien. 


F. VENDOMA nov. sp. PI. V, fig. 9-11. 


Lo —= 0,15 — 0,18 Ao6c COL 0,64 — 0,71 


Opésie 
lo — 0,20 — 0,22 1z = 0,50 — 0,57 


1900 DU CRÉTACÉ FIGURÉS PAR D’ORBIGNY 407 


J’ai trouvé cette magnifique espèce dans un tube de Vendôme. 
Elle est bien caractérisée par ses deux lamelles opésiales. Sénonien. 


F. DeyaniRA d’Orb. PI. VI, fig. 15-16. 
1851. Eschara Dejanira d'Orb. Loc. cit., p.161, pl. 675, fig. 17-19. 
Lo — 0,12 — 0,17 Pod e-10/91 080 
lo = 0,12 — 0,18 1z = 0,30 — 0,35 
Espèce très bizarre dont l’opésie est dentée inférieurement et 
porte aussi deux petites dents latérales. Sénonien. 


Opésie 


G. Smittipora J. Jullien, 1881. 


« Caractérisé par des zoécies subhexagonales, fermées par un ectocyste 
membraneux supportant un opercule semielliptique; cryptocyste concave, 
présentant trois facettes, l'une plane et médiane commence sur la lèvre 
postérieure d'une opésie semielliptique, elle va mourir sur le bord zoé- 
cial postérieur, les deux autres facettes sont latérales et obliques de 
haut en bas et de dehors en dedans, elles se réunissent en avant de 
l'opésie qu’elles entourent : onychocellaires pourvus d'onychocellia mem- 
braneux des deux cotés du rachis, plus ou moins constants. » J. Jullien. 

Je ne suis pas certain que les espèces crétacées classées par 
J. Jullien appartiennent réellement au même type que Vincularia 
abyssicola (Smitt), (fig. 29). 


Fig. 29. — Smittipora J. Jullien. — Type: S. abyssicola (Smitt); 4, d’après 
Hincks ; B, C, d’après Smitt ; C, zoécies couvertes par l’ectocyste ; D, S. cana- 
liculata (d’Orb.) (d’après Reissel) or7a laminosa, au-dessus de l’opésie. 


Les espèces crétacées classées comme Smittipora ont toutes un 
caractère commun. L’opésie étant très enfoncée, une sorte de 
facette plongeante se développe dans la partie supérieure de l’opésie: 
c’est ce que nous appelons l’ora lamina ; elle porte l’ovicelle quand 
il existe; les jeunes cellules en sont dépourvues ; d’Orbigny, dans 


408 F. CANU. — RÉVISION DES BRYOZOAIRES 93 Avril 


ses descriptions, appelle bourrelet cette sorte de lamelle : mais le 
dessinateur ne l’a jamais figurée. 

Les deux facettes latérales du cryptocyste se rapprochent beau- 
coup, dans les vieilles zoécies, laissant entre elles une sorte de canal ; 
quelquefois même elles se rejoignent et les zoécies prennent un 
aspect monodermioiïde. 


S. BourGroisi d’Orb. 


4851. Vincularia Bourgeoisi d’Orb. Loc. cit., p.84, pl. 658, fig. 13-15. 
21851. — concinna d’orb. Loc. cit., p. 79, pl. 657, fig. 10-12. 
21851. — bisinuata d’Orb. Loc. cit., p.85, pl. 659, fig. 1-3. 

1881. Smittipora Bourgeoisi, concinna, bisinuata J. Jullien. (Ony- 

chocellidæ », 15. 
1892. Vincularia Bourgeoisi Pergens. « St-Paterne, etc. » p. 214. 


0 — 0,14 = 0,20 Zoécie Er — 0,57 
D 04001 en 


Ora lamina — 0,14 


Opésie 


Cryptocyste profond, prismatique ; l’opésie parait s'ouvrir au 
fond d’un entonnoir. L’original de V. Bourgeoïisi est seul conforme. 

Les originaux de V. concinna et de V. bisinuata sont usés. Difière 
de S. peregrina par 10 lignées aux zoaria et par sa plus grande 
largeur zoéciale. Sénonien. 


S. PEREGRINA d'Orb. 


1851. Vincularia peregrina d'Orb. Loc. cit., p.196, pl. 682, fig. 13-15. 
1851. _ rimula d’'Orb. Loc. cit., p. 84, pl. 658, fig. 16-18. 
1851. — perangusta d'Orb. Loc. cit., p.84, pl. 658, fig. 10-12. 
1881. Smittipora rimula J. Jullien. « Onychocellidæ », p. 14. 
1894. Vincularia peregrina Pergens. « Chartres », p. 138. 

Lo = 0,12 — 0,15 Zoécie { LZ = 0,50 — 0,71 

lo — 0,12 — 0,14 Iz = 0,28 — 0,31 

Ora lamina — O — 0,14 


V. rimula est constituée par les formes les plus longues. Il n’y a 
que huit lignées zoariales. Opésie presque ronde. Sénonien. 


Opésie 


S. CANALICULATA d’Orb. 


1851. Vincularia canaliculata d’Orb. Loc. cit., p. 74, pl. 656, 
fig. 7-9. 
1865 = — Beissel. Bry. Aach. Kreid. p. 13 
pl. 1, fig. 1-6. 


1900 DU CRÉTACÉ FIGURÉS PAR D 'ORBIGNY 409 


1881. Smittipora canaliculata J. Jullien. « Onychocellidæ » p. 14. 
1887. Vincularia — Marsson. « Rügen », p. 64. 


Il faut s’en référer aux figures de Beissel, car il n’y a qu’un exem- 
plaire usé dans la collection de d’Orbigny. Sénonien. 
S. ERINA d’Orb. 


1851. Eschara Erina d’Orb. Loc. cit., p. 172, pl. 678, fig. 7-9. 
1881. Rhebasia Erina J. Jullien. « Onychocellidæ », p. 15. 


Lo — 0,21 Zoëcie { LZ — 0,64 — 0,71 
lo — 0,10 | 1z — 0,98 — 0,35 


Ora lamina — 0,14 — 0,16 


Opésie 


Figure exacte, Sénonien. 


S. CANALIFERA Hag. 


1851. Vincularia canalifera Hag. Maestricht, p. 61, pl. 6, fig. 14. 


1851. —  longicella d’Orb. Loc. cit., p. 194, pl. 682, fig. 4-6. 
1881. Ogiva —  J. Jullien. « Onychocellidæ » p. 12. 
1886. Vincularia canalifera Pergens. « Faxe », p. 50. 
1887. — — Marsson. Rügen, p. 64. 
1887. —— — Pergens. « Ciply », p. 205. 
Opésie or— 0,11 == 0,17 Zoécie PA 0,50 — 0,57 
lo — 0,10 — 0,11 1z — 0,17 — 0,21 


Pergens indique 0,9 — 0,11 comme longueur zoéciale pour les 
exemplaires de Faxe. Les exemplaires de Maestricht qui sont au 
Muséum, ainsi que ceux que je dois à son obligeance, rentrent dans 
les mesures ci-dessus. Sénonien. 


S. PENTAPORA d Orb. 
1851. Vincularia pentapora d’Orb. Loc. cit. p. 69, pl. 655, fig. 1-5. 


1881. Smittipora — J. Jullien. «Onychocellidæ», p. 12. 
Opésie Lo — 0,14 ZLoëcie ID 0,57 De 0 64 
lo — 0,14 ]20—10;28 


Rameau 1 = 0.45 — 0,50 


Un seul exemplaire. Cryptocyste prismatique. Le bord inférieur 
de l’opésie présente deux espèces d'échancrures latérales comme 
dans les Opésiulidées. Quelquefois deux piquants latéraux à l’opésie 
qui prend alors un aspect subtrifoliée. Cinq lignées alternantes. 
Sénonien. 


410 F. CANU. — RÉVISION DES BRYOZOAIRES 93 Avril 


S. INORNATA d'Orb. 
1851. Vincularia inornata d’Orb. Loc. cit., p. 72, 189, pl. 655, 


fig. 13-15. 
1881. Smittipora  — J. Jullien. « Onichocellidæ », 42. 
1887. Vincularia  — Pergens. ( Ciply », p. 205. 
189%. — — Pergens. «Chartres », p.139. 
Opésie ! Lo — 0.10 Zoécie À Lz — 0,50 
10 — 0,10 — 0,11 1z —0,31 


Un seul exemplaire. La zoécie n’est pas si pointue au sommet 
que l'indique ja figure. Cryptocyste assez profond. Cadre plus 
mince que S. Creona. «Se distingue de V. pentapora par son orifice 
plus petit, ses zoécies plus larges et par six lignées alternantes. » 
(Pergens). L’opésie présente les mêmes caractères que l'espèce 
précédente. Sénonien. 


S. CREONA d'Orb. 


1851. Eschara Creona d'Orb. Loc. cit., p. 151, pl. 672, fig. 13-15. 
1881. Ogivalia Creona J. Jullien. « Onychocellidæ », p. 42. 


Lo — 0,10 — 0,11 Lz — 0,42 — 0,57 
10 = 011 1Z —= 0.28 — 0,35 


L’opésie figurée est inexacte; elle présente quelquelois deux 
dents latérales et le bord inférieur remonte à angle droit laissant 
deux échancrures latérales comme dans les Opésiulidées. Cadre 
épais, séparé. Cryptocyste profond, de sorte qu’il se développe une 
ora lamina. Sénonien. 


S. oBLIQUuA d’Orb. PI. V, fig. 13-14. 
1851. Vincularina obliqua d'Orb. Loc. cit., p.95, pl. 660, fig. 11-13. 


Lo — 0,08 Fe le 02 er 
lo — 0,12 — 0,14 1z — 0,22 — 0,28 


L'original est usé. J’ai retrouvé l’espèce à la Bonneville. Zoarium 
avec 4 ou 5 lignées. Le bord inférieur de l’opésie est convexe et 
laisse latéralement deux petits crans latéraux comme dans les Opé- 
siulidées. Sénonien. 


Opésie Zoëécie , 


Opésie 


Beaucoup de Smittipora offrent done les plus grandes analogies 
avec certaines Opésiulidées du genre Gargantua. Pour les classer 
convenablement il faudrait posséder un grand nombre d’échan- 
tillons afin d’en étudier les variations opésiales qui, seules, peuvent 
donner les caractères essentiels. 


1900 DU CRÉTACÉ FIGURÉS PAR D'ORBIGNY AA 


G. Euritina 


Cryptocyste prismatique près de l’opésie et peu accentué. Vieilles cellu- 
les monodermioïides. Avicel- 
laire. 

Type fossile : Eschara 
Eurita d’Orb. 

Type actuel : Membrani- 
pora trifolium var. minor 
(Hincks) — M. papillata 
(Busk) d’après Waters Éd 
(Fig. 30). Fig. 30. — Eurilina. — Type : E. papillata 

Dans les espèces créta- (Busk) (d'après Hincks); 
cées l’avicellaire est intercalé et peu différencié de la zoécie ; dans 
l'espèce actuelle c’est un véritable avicellaire plus différencié. 


E. DezraA d’Orb. 
1851. Eschara Delia Loc. cit., p. 162, pl. 676, fig. 6-8. 


Les échantillons que j'ai déterminés sous ce nom, du Turonien de 
St-Calais, ne sont pas cette espèce. Sénonien. La figure est vue sous 
un jour insuflisant. : 


E. Éurira d'Orb. PI. VI, fig. 17. 


1851. Eschara Eurita d’Orb. Loc. cit., p. 174, pl. 678, fig. 6-8. 
4897. Amphiblestrum Eurite Canu.«Turonien des Janières »,p. 150. 


Opésie denticulée. Espèce caractéristique du Turonien. Je ne 
pense pas que l’espèce signalée sous ce nom par Pergens, du Garum- 
nien de Faxe, soit cette espèce, car il en donne des mesures beau- 
coup plus grandes. 


E. WeLsx1 nov. sp. PI. VI, fig. 18-19. 


Belle espèce turonienne se distinguant de la précédente par son 
opésie plus petite toujours terminée par un bord droit inférieure- 
ment; Fontaine d’Antoigné, près Chatellerault. Je la dédie au savant 
professeur de Poitiers, M. Welsh, à qui je suis redevable de tant de 
complaisances. 


G. Cellarina d’Orb. 


Colonies articulées. Onychocellaire (?) présent ou absent. 
D'Orbigny classait en Cellaria les espèces à cryptocyste calcaire 


412 F. CANU. — RÉVISION DES BRYOZOAIRES 93 Avril 


dont le zoarium est articulé, et en Cellarina, celles qui de plus ont 
un « pore accessoire » (avicellaire). Cette distinction est absolument 
puérile. J'ai pu me procurer une vingtaine d'échantillons de 
Cellarina clava : il y a des segments avec avicellaires et des segments 
absolument dépourvus de ces organes. Je n’ai pas encore trouvé 
d'échantillons assez parfaits pour élucider si ce « pore accessoire » 
est un avicellaire ou un onychocellaire. 

Les échantillons de la collection de d’Orbigny sont infiniment 
petits, généralement usés, en très petit nombre et dans un grand 
désordre. 

Je retiens donc le nom de Cellarina comme genre spécial jusqu’à 
ce que la constitution de ces petits êtres soit mieux connue. 


C. cLava d’Orb. 


4851. Cellarina clava d’Orb. Loc. cit., p. 182, pl. 679, fig. 5-8. 
1851. — Turonensis d’Orb. Loc. cit., p. 183, pl. 679, fig. 9- 
11. Meilleure figure. 


Lo — 0,21 7oécies LZ—= 0,42 0,57 
l08—=0"10 (71001 
Segments | — 0,35 — 0,42 
Le cryptocyste forme un canal très étroit au bas de l’opésie. La 
présence de l’avicellaire n’est pas constante. C. Turonensis est la 
figure normale ; C. clava est une variation. Cénomanien, Turonien. 


Opésie 


C. FLEXIANA d'Orb. 


1851. Cellaria fleriana d'Orb. Loc. cit., p. 31, pl. 651, fig. 9-11. 
—  nodosa d’'Orb. Loc. cit., p. 31, pl. 651, fig. 12-14. 


Ces deux espèces sont représentées par quatre mauvais échan- 
tillons. Elles me paraissent identiques avec. C. clava. Sénonien. 


C. iNÆQuALIS d’Orb. 
1850. Cellaria inæqualis d’Orb. Loc. cit., p. 30, pl. 651, fig. 5-8. 


Sénonien. 
1881. Ogivalia —  J. Jullien «Onychocellidæ », p. 12. 
1887. Cellaria —  Pergens. « Ciply », p. 205. 


C. cacrirorMis d’Orb. 


1850. Cellaria cactiformis d’Orb. Loc. cit., p. 29, 181, pl. 651, fig. 1- 
4. Sénonien. 

1881. Ogivalia — J. Jullien. « Onychocellidæ », p. 12. 

1887. Cellaria — Pergens. « Ciply », p. 205. 


1900 DU CRÉTACÉ FIGURÉS PAR D'ORBIGNY 13 


G. Quadricellaria d’Orb., 1850. 


«Les Quadricellaires se distinguent, au premier aperçu, des Cellaires 
par leurs segments toujours comprimés, à cellules inégales en grandeur, 
placés sur quatre faces opposées, mais inégaux comme les cellules » 
(d’Orb.). 

Le dualisme linéaire signalé par d'Orbigny n’est pas un caractère 
constant. Nous maintenons le genre provisoirement, n’ayant pas 
en mains les éléments d’une discussion approfondie. 


Q. ExcaAvatra d'Orb. 
1850. Quadricellaria excavata d’Orb. Loc. cit., p. 34, pl. 652, 


fig. 1013. 
1850. — elegans d'Orb. Loc. cit., p. 33, pl. 652, fig. 1-5. 
1850. — pulchella d’Orb. Loc. cit., p. 35, pl. 652, 
fig. 14-17. 
1850. Onychocella elegans, pulchella J. Jullien « Onychocellidæ », 
Dn9° 


1881. Smittipora excavata J. Jullien. « Onychocellidæ », p. 14. 
1887. Vincularia angulata Marsson. « Rügen », p. 63. 
1887. — pusilla Marsson. « Rügen », p. 63. 
21887. Cellaria excavata Pergens. «Kolosvar ». 
1887. Quadricellaria excavata Pergens. «Ciply » p.205. 


Lo — 0,21 ARécIe Lz = 0,35 — 0,42 
lo — 0,10 Iz — 0.21 — 0,28 
Ora lamina — 0,07 Segments 1 — 0,42 


Opésie 


Cryptocyste prismatique s’atténuant facilement. La grandeur de 
l’opésie dépend du développement de l’Ora lamina ; sur un segment 
on trouve des opésies de 0,14 sur 0,07 et des autres de 0,28 sur 0,14. 
Toutes les figures représentent les variations d’une même espèce. 
Sénonien. 


Q. oBLoNGA d’Orb. 
1851. Quadricellaria oblonga d'Orb. Loc. cit. p.184, pl. 679, fig. 12-15. 


Lo = 0,22 — 0,31 Lz = 0,38 — 0,42 


Opési Zoécie | 
“lo 012 tn 


— ? 
Segments 1 — 0,24 — 0,35 
L'opésie généralement partielle occupe parfois tout l’area. 
Turonien. 


44 F. CANU. — RÉVISION DES BRYOZOAIRES 23 Avril 


G. Vibracella Waters, 1891. 


€ I propose the genus Vibracella for forms in which the zoecia have 
moderately large opesial openings, and in which 
there are vicarious eared vibracular cells. » 
Type : Cellepora trapezoidea Rss. (Fig. 31). 
Les vibracellaires passent pour être des 
avicellaires modifiés par les circonstances 
extérieures. La transformation est accom- 
pagnée d’une transformation corrélative 


ee U dans la forme zoéciale qui devient conique 
ig. 31. — Vibracella : c c : 

Waters. — Type: V.éra. ©. infundibuliforme dans les espèces les 
pezoidea (Rss) (d’après mieux caractérisées. 


HA Dans les espèces crétacées, les vibracel- 
laires ont toujours deux lèvres dont l’une est plus élevée que 
l’autre ; ils sont pourvus en avant d’un petit canal où se loge 
partiellement la soie. 


Sub. gen. : N. typica Waters. 


Colonie non flabelliforme et non cupuliforme. 


V. TENUISULCA Rss. 
1846. Marginaria tenuisulca Rss. « Bôhm. » p. 69, pl. 15, fig. 10. 


1872. Membranipora — Rss. (Unt. Pläner Sach. », p. 103, 
pl. 95, fig. 2, 8, 6. 
1874. — — Rss. « Ober. quadr. Sach.», p. 129. 
sea Lo — 0,05 — 0,07 sntn 6 Lz — 0,35 — 0,42 
Opé 2 à Zoécie | ? ? 
DES 01 02 04 
Vibracellaire L — 0,14 
l'=0;11 


J'ai trouvé cette espèce en mélange dans les tubes avec 0. Michau- 
diana. Elle se distingue de cette espèce par son vibracellaire et par 
son cryptocyste prismatique. Cénomanien. Turonien. 


Sub. gen. : Pavolunulites d’Orb., 1851. 


« Colonie libre flabelliforme, n'ayant de cellules que d’un côté, com- 
posée de lignées toutes dirigées du même côté, naissant de chaque côté 
d'une lignée primordiale centrale: toujours par une cellule primosériale 
distincte des autres, et formant dans leur réunion invariablement un 


1900 DU CRÉTACÉ FIGURÉS PAR D'ORBIGNY 415 


ensemble flabelliforme régulier libre. Cellules juxtaposées placées d’un 
seul côté, l’autre montant dessous, des lignées et des cellules » (d’Orb.). 


Fig. 32. — Sub. gen. Pavolunulites d'Orb. — Type : V. (Pavolunuliles) costata 


”(d’Orb.) (d’après Beissel) ; &, b, face externe ; €, face interne ou inférieure. 


Les deux espèces connues se présentent quelquefois en Lunulites. 
Type: Pavolunulites costata d’Orb. (Fig. 32). 
V. (Pavolunulites) costara d’Orb. 


1851. Pavolunulites costata d’Orb. Loc, cit., p. 359, pl. 706, fig. 9- 
11. Sénonien. 


1865. — —  Beissel. «Bryoz. Aach. Kreïide.» p. 37, 
pl. 5, fig. 34-41. Sénonien. 
1887. Semieschara  — Marsson. « Rügen », p. 76. 


V. (Pavolunulites) ELEGANS d’Orb. 


1851. Pavolunulites elegans d’Orb. Loc. cit. 
1865. — —  Beissel «Bryoz. Aach. Kreide. » p.34, 
pl. 3, fig. 35-38. 


Sub. gen. : Lunulites Lamk., 1801. 


Colonie cupuliforme. 

D'Orbigny a fait l’historique du 
genre Lunulites. Nous l’entendons 
dans le même sens que lui. La plus 
grande confusion règne dans cette 
partie de sa collection. Presque tous 
les originaux ont disparu et les espè- 
ces sont absolument mélangées dans 
les tubes. Il ne convient de retenir que 
les espèces indubitables ou retrouvées. 

Type : Lunulites cretacea Def. eo de 
(Fig. 33). Type: V. (Lunulites) creta- 

Espèces fossiles : Lunulites Goldfussi RÉRANERAG EURE RES R)E 
(Hag. Beissel), Hagenowi (Beissel), semilunaris (Marss.), patelliformis 


416 F. CANU. — RÉVISION DES BRYOZOAIRES 93 Avril 


(Marss.), Beisseli (Marss.), sella (Marss.), salebrosa (Marss.), mitra 
(Hag.), Latdorfensis (Stol.), etc. 
- V. (Lunulites) Bouraroisi d'Orb. 


1851. Lunulites Bourgeoisi d’Orb. Loc. cit., p. 348, pl. 600, fig. 1-3, 
pl. 704, fig. 4. 
1892. = — Pergens. «St-Paterne, etc. », p. 217. 


L'original manque au Muséum. Sénonien. 
V. (Lunulites) cretAcEA Defr. PI. fig. V, 21. 


1824-27. Lunulites cretacea Defr. Dict. Sc. nat. p. 360. 
1851. Lunulites cretacea d’Orb. Loc. cit., p. 349, pl. 704, fig. 2-6. 


1865. — —  Beissel « Bryoz. Aach. Kreide », p. 50, 
pl. 3, fig. 31-34. 

1887. — —  Marsson. « Rügen », p. 79, pl. 7, fig. 12. 

1887. — —  Pergens. ( Ciply », p. 205. 


Petits vibracellaires en lignées distinctes seulement dans les 
rangées de la périphérie. Les zoécies extérieures sont les plus 
grandes. L’ovicelle au-dessus de l’opésie. Sénonien. 


V. (Lunulites) ANGuLosa d’Orb. PI. V, fig. 12. 
1851. Reptolunulites angulosa d'Orb. Loc cit. p. 357, pl. 707, fig. 1-2. 


Lz = 0,35 — 0,38 
Zoécie { 1z — 0,40 — 0,42 
M — 0,50 

Quand l’opésie est bien conservée on voit, latéralement, deux 
petites lamelles (bien visibles à la loupe sur notre photographie) 
qui supportaient probablement l’ovicelle. L. Hagenowi (Beïissel) 
présente ces mêmes caractères, mais les vibracellaires y sont en 
lignées tandis qu’ils sont primosériaux dans L. angulosa. Sénonien. 


Dee Lo — 0,08 — 0,07 
lo — 0,12 — 0,14 


V. (Lunulites) ovazis d’Orb. 
1851. Reptolunulites ovalis d'Orb. Loc. cit., p. 357, pl. 707, fig. 3-4. 


Lo = 0,16 — 0,21 Zoécie À LZ = 0,42 — 0,50 
lo — 0,14 Iz — 0,22 — 0,28 


Un seul échantillon. Sénonien. 


Opésie 


V. (Lunulites) PErALOIDES d’Orb. 


1851. Lunulites petaloides d’Orb. Loc. cit., p. 353, pl. 705, fig. 6-9. 
Sénonien. 


1900 DU CRÉTACÉ FIGURÉS PAR D'ORBIGNY 417 


Lo = 0,07 — 0,10 
lo — 0,12 


Lz — 0,28 — 0,34 


Opésie Zoécie 
1z — 0,28 


V. (Lunulites) PAPYRACEA d’Orb. 
1851. Lunulites papyracea d’Orb. Loc. cit., p. 351, pl. 704, fig. 12-15. 


lo — 0,28 — 0,31 1z — 0,50 


Vibracellaires fusiformes. Les mesures sont prises à la circon- 
férence comme dans les espèces précédentes. Sénonien. 


Opésie 


G. Stichopora Hag., 1851. 


« Der polypenstock ist kalkig, fest und frei erhoben, und besteht aus 
einer Schichte starker, einseitig gemündeter Zellen die von einer ange- 
wachsenen Mutterzelle aus nur nach einer Richtung in bestimmten 
Reihen ausstrahlen und zu symmetrischen Formen anwachsen, unter 
welchen die Blatt und Lôffelartigen die vorherrschenden sind. » (Hag.). 

« Colonie entière, testacée, fixe seulement dans le jeune âge, orbi- 
culaire, convexe d’un côté, concave de l’autre, composée de cellules 
régulièrement placées en quinconce sans former de lignées, et 
toujours sans cellules primosériales, toutes les cellules étant 
égales et ne naissant pas de bourgeons placés à l'extrémité des 
cellules préexistantes, mais de chaque côté de ces premières 
cellules. Au centre une cellule primaire, autour de laquelle sont 
six cellules. Ouverture médiane n’occupant qu'une partie de la 
cellule. Côté opposé aux cellules, lisse vu avec les traces de cellules. 
Ici les cellules au lieu de former des lignées longitudinales rayon- 
nantes forment au contraire des lignes transversales au rayonne- 
ment. » (d’Orb.). 

Je ne possède pas assez d'échantillons pour élucider la nature de 
ce genre. 


S. CLYPEATA Hag. 


1851. Stichopora clypeata Hag. «Maestricht », p. 100, pl. 12, fig. 14. 
1851. — —  d’Orb. Loc. cit., p. 361, pl. 707, fig. 5-9. 
Sénonien. 


1881 Onychocella clypeata J. Jullien. « Onychocellidæ », p. 10. 


G. Ramphonotus Gray. 


« Ovicells with more or less arched area on the front ; usually lamina 
over considerable part of the front. Pore chambers. » (Waters). Actuel. 


46 Août 1900. — T. XXVIIL. Bull. Soc. Géol. Fr. — 27 


418 F. CANU. — RÉVISION DES BRYOZOAIRES 93 Avril 


Type: Membranipora Flemingi (Busk). (Fig. 34). 
Ce genre comporte des avicellaires et des épines. Sa place restera 


Fig. 34. — Ramphonotus Gray. —- Type : À. Flemingi (Busk) ; &, jeune zoécie : 
b, zoécie normale ; €, variété (d’après Hincks); d, mandibule de l’avicellaire 
(d’après Waters). 


douteuse tant que nous ne connaîtrons pas sa constitution anato- 
mique. Voir la liste des espèces dans le mémoire de Waters. 


G. Megapora Hinchs, 1880. 


« Zoarium incrusting. Zoecia with a depressed area in front, sur- 
rounded by a raised margin, and partially 
closed in by a calcareous lamina aperture 
trifoliate, the lower portion filled in by a 
horny plate, on wich the opercular valve 
works » (Hincks). Zoécies ectocystées. Cryp- 
tocyste limité par un cadre saillant. Opésie 
— Type : M. ringens trifoliée; le lobe inférieur est occupé par une 
(Hincks). membrane cornée sur laquelle s'articule 
lopercule. Actuel. 

Type : Membranipora ringens Bus. 
(Fig. 35). 


Fig. 


G. Diplodidymia Reuss, 1869. 


« Polyparium liberum ramosum, ramis 
gracillimis transversim surhomboideis ; cel- 
lularum seriebus in antica et postica facie 
binis alternantibus, dorso connatis ; cellulis 
depressis marginatis inæquilateralibus , 

à Se NY subinfleris; avicularis magno infra cellulamn 
Fig. 36. — Diplodidymia : ae 
Reuss. — Type: D. com-  POSito. » (Reuss.). Tertiaire. 
plicata (Rss). Type: D.complicataRss. de Gaas (Fig. 36). 


1900 DU CRÉTACÉ FIGURÉS PAR D'ORBIGNY 419 


Autres espèces: (ellularia diplodidymioïdes (Perg. et Meunier), 
Mémbranipora articulata (Waters), Micropora Ratoniensis (Waters). 


G. Coscinopleura Marsson, 1887. 


« Stock wie bei Eschara. Die schmale Kante des Stocks durch 
zwei Reihen grosser, anders gestalteter Zellen eingefasst. » (Marsson). 
Le bord étroit (la tranche) de la colonie porte de grosses cellules poreu- 
ses de nature et de fonction inconnue. Crétacé. 

Type : Eschara elegans Hag. (Fig. 37). 


Fig. 37. — ao D Marsson, — Type: C. elegans (Hg.) (d'après Beissel). 
I, Face normale montrant les deux sortes de zoécies ; IT, “Coupe transversale ; 
IL, Face dorsale ; IV, Moulage interne ; 4, zoécies anormales ; 0, zoécies ordi 
naires ; €, place de l ectocyste ; S, sprossen- canäle. 


Les deux échancrures latérales de l’opésie ne sont pas un carac- 
tère suffisant pour classer cette espèce dans le genre Rhagasostoma 
comme le veut Hennig. 


C. ELEGANS Hag. 
1839. Eschara elegans Hag. «Rügen », p. 256, pl. 4, fig. 3. 


1846.  — —  Geïinitz. Verstein kunde, p. 690. 
1848. — pulchra Bronn. Ind. Palæont. p. 470. - 
1851. — Clio d’Orb. Loc. cit., p. 147, pl. 671, fig. 12-15. 
Sénonien. 
1800 pulchra Beissel. Bryo. Aach. Kreïide, p. 18, pl. 1, 
fig. 10-15. 
1872. — heteromorpha Reuss. « Unt. pl. », p. 105, pl. 25, 


fig. 10-13, pl. 26, fig. 1. 
1887. Coscinopleura elegans Marsson. « Rügen », p. 72. 
1892. Rhagasostoma —  Hennig. « Bry. Sw. Kr. », p. 35, 
pl. 2, fig. 22-24. 


F. CANU. — RÉVISION DES BRYOZOAIRES 23 Avril 


G. Farcimia Pourtales, 1870: 


Zoécie prismatique. Zoarium articulé. Actuel. 
Type : F. cereus Busk. (Fig. 38). 


ESPÈCES USÉES, DOUTEUSES, ETC. : 


Eschara Alymene, p. 9, pl. 672, fig. 4-6. Un seul 
usé. 
—  Acestes, p.115, pl. 662, fig. 4-6. Manque. 
— Actea, p. 116, pl. 662, fig. 16-18. Ne cor- 
respond pas. 
—  Amyntas, p. 118, pl. 663, fig. 8-10. Un 


el je seul usé. 

Fig Be. — farci is Alimenia, p.124, pl. 665, fig. 5-7. Usé. 
Nec ee —  Argyrias, p. 129, pl. 667, fig. 1-3. Usé. 
reus (Busk) (d’a- =. j L S. 4 
près te : se Re 


Eschara Blandina, p. 136, pl. 668, fig. 14-16. Usé. 
—  Cœcilia, p. 138, pl. 669, fig. 4-7. Usé. 
— Bonasia, p. 137, pl. 669, fig. 1-3. Usé. 
— Camæna, p. 141, pl. 670, fig. 1-4. Indistinct. 
—  Chloris, p. 145, pl. 670, fig. 14-16. Usé. 
— Cornelia, p. 151, pl. 672, fig. 10-12. Usé. 
-- Doris, p.166, pl. 677, fig. 1-3. Usé. 
—  Elea, p. 171, pl. 678, fig. 1-3. Usé. 
Vincularia dichotoma, p.195, pl. 682, fig. 7-9. Manque. 


flexuosa, p. 76, pl. 656, fig. 16-18. Deux échantillons 
insuffisants. 

Meudonensis, pp. 67, 189, pl. 654, fig. 7-9. Manque. 

quadrilatera, p. 189, pl. 681, fig. 1-3. Usé. 

labiatula, p. 78, pl. 657, fig. 4-6. Ne correspond pas. 

elegans, p. 59. Un seul usé. 

oculata, p. 74, pl. 656, fig. 4-6. Indistincet. 

trabecula, p. 717, pl. 657, fig. 1-3. Usé. 

concinna, p. 79, pl. 657, fig. 10-12. Un seul usé. 

rugosa, p. 81, pl. 658, fig. 1-5. Manque. 


_ angustata, p. 80, pl. 657, fig. 16-18. Un seul. 


polytremma, p. 82, pl. 658, fig. 7-9. Ne correspond pas. 
bisisismata, p. 85, pl. 659, fig. 1-3. Ne correspond pas. 
perforata, p. 82, pl. 658, fig. 4-6. Ne correspond pas. 
Royana, pp. 66, 186, pl. 654, fig. 1-3. Usé. 


1900 DU CRÉTACÉ FIGURÉS PAR D'ORBIGNY 421 


Vincularia santonensis, pp, 73, 189. pl. 656, fig. 1-3. Usé. 
— arata, p. 196, pl. 682, fig. 10-12. C’est un Heteropora. 
Cellepora Zelima, p. 412, pl. 719, fig. 15-16. Original manque. 
_ Thisbe, p. 416, pl. 713, fig. 12-13. Usé. 
—— Vesta, p. 415, pl. 713, fig. 8-9. Usé. 
— Zangis, p. 413, pl. 713, fig. 1-2. Ne correspond pas. 
— Zenobia, p. 412, pl. 712, fig. 11-12. Ne correspond pas. 
Semieschara Normaniana, p.370, pl. 708, fig. 9-12. Ne correspond 
pas. 
—— excavata, p. 378, pl. 710, fig. 6-9. Usé. 
—- rugosa, p. 379, pl. 710, fig. 10-13. Usué. 
— elongata. p.380, pl. 710, fig. 14-17. Ne correspond pas. 
—— bipartita, p.376, pl. 709, fig. 17-20. Ne correspond pas. 
— complanata, p.369, pl. 708. fig, 5-8. Peut-être S. grandis. 
Lunulites tuberculata, p. 350, pl. 704, fig. 7-11. Manque. 
— reqularis, p. 352, pl. 705, fig. 1-5. Usé. 
— rosaceu, p. 393, pl. 705, fig. 10-13. Original manque. 
—  plana, p. 454, pl. 706, fig. 1-4. Original manque. 
—— subconica, p. 355, pl. 707, fig. 10-12 (Stichopora conica).” 
Un seul. 
Planicellaria oculata, p. 37, pl. 653, fig. 1-5. Ne correspond pas. 
— fenestrata, p. 37, pl. 653. fig. 6-9. Manque. 
Semiecharellina mumia, p. 450, pl. 714, fig. 17-20. Manque. 
Reptescharellina horrida, p. 456, pl. 715, fig. 7-9. Usé. 
— marginata, p.455, pl. 715, fig. 1-3. Ne correspond 
pas. 
Escharinella baculina, p. 203, pl. 683, fig. 8-10. Manque. 
— subcylindrica, p.203, pl. 683, fig. 5-7. Ne correspond 
pas. 
— elegans, p. 204, pl. 683, fig. 11-13. Usé. 
Semiescharinella complanata, p.427, pl. 714, fig. 1-4. Ne correspond 
pas. 
Vincularina echinata, p. 93, pl. 601, fig. 5-7. Usé. 
— ogivalis, p. 198, pl. 682, fig. 16-18. Usé. 
— simplex, p. 199, pl. 682, fig. 19-21. Ne correspond pas. 
— obeliscus, p. 309, pl. 660, fig. 1-4. Restaurationidéale. 
— sulcata, p. 92, pl. 601, fig. 5. Ne correspond pas. 
Escharifora flabellata, p. 460, pl. 715, fig. 10-12. Usé. 
— rhomboidalis, p. 210, pl. 684, fig. 1-4. Usé. 
Escharella ramosa, p. 220, pl. 684, fig. 9-11. Ne correspond pas. 
—  Circe, p. 210, pl. 671, fig. 1-4, pl. 684. fig.8. Ne °orres- 
pond pas. 


422 F. CANU. — RÉVISION DES BRYOZOAIRES 93 Avril 


Je n'ai pas trouvé dans la collection de d’Orbigny un seul exem- 
plaire qui corresponde à la structure de Escharifora d’Orb. ; Reuss, 
Marsson, Novak, Hennig, etc., dans leurs grandes monographies 
n’ont jamais rien trouvé et décrit d’analogue. Pergens et moi nous 
avons déjà fouillé maintes localités connues de d’Orbigny sans 
rencontrer un seul exemplaire conforme à ses figures. 

Seul, Waters (On chilostomatous Characters in Melicertitidæ) a 
retrouvé et figuré l’Escharifora Argus d'Orb. à Maestricht. Pour ce 
qui est de cette espèce j'ai bien retrouvé l'original de la fig. 14 
(pl. 666), mais je n’ai pas retrouvé celui de la fig. 15. 

Si l’observation de Waters est exacte, il faut évidemment main- 
tenir Escharifora. 


Fam. : OPESIULIDÆ J. Jullien. 


« Bryozoaires cheilostomiens diplodermiés chez lesquels le cryptocyste 
peut envahir toute la paroi frontale, en laissant de chaque côté une 
ouverture de forme variable ou opésiule (opesiula) qui donne passage 
aux muscles rétracteurs de l’ectocyste membraneux. Une hypostège 
existe toujours entre le cryptocyste calcifié et l’ectocyste : elle est remplie 
par le liquide périgastrique. Dans ce groupe, l'opésie peut n'être plus 
représentée que par l’orifice zoécial calcifié sur tout son pourtour, et 
sur lequel cependant l’opercule ne fixe pas son bord postérieur : ce dernier 
reste fixé à l'ectocyste et se détache le plus souvent avec lui par la dessic- 
cation » (J. Jullien). 

Historique. — En 1880, Hincks pour un groupe important 
d'espèces, créa la famille des Microporidæ. Il en donna la diagnose 
définitive en 1887. « Zoecia with raised margins ; front wall depres- 
sed, wholly calcified: orifice enclosed by a calcareous border, 
operculum with a distinct hinge. A characteristic feature is the 
foramen on each side of the front wall a little below the orifice. » 
_ « Zoécies avec des marges élevées; frontale (cryptocyste) 
déprimée entièrement calcifiée, orifice (opésie) entouré par un 
rebord calcaire; opercule avec une charnière distincte. Le fait 
caractéristique est le pore de chaque côté de la frontale, un peu 
devant l’orifice. » 

Le nom de Hincks ne peut être retenu parce que, d’après la 
diagnose même, les espèces à opésies vraies et les espèces à cryp- 
tocyste incomplet en sont exclues. A vrai dire Jullien aurait pu le 
conserver tout en étendant son sens ; mais puisqu'il en à choisi un 
autre plus exact et plus significatif nous devons nous y conformer. 

D'ailleurs la définition de 4880 était si inexacte que les auteurs 


1900 DU CRÉTACÉ FIGURÉS PAR D'ORBIGNY 423 


suivants introduisirent dans la famille toutes les espèces à crypto- 
cyste calcifié. 

Organisation. — La figure 39 (I) résume l’organisation anatomi- 
que des espèces de la famille et la figure 39 (IE, III) celle de leur 
squelette calcaire. 

Dans les formes primitives, la constitution de l'avicellaire est en 
rapport avec celle de la zoécie. C’est la plupart du temps un ony- 
chocellaire dont le cryptocyste est perforé pour le passage des 


Fig. 39. — ORGANISATION GÉNÉRALE DES OPÉSIULIDÉES. — 
I, Système anatomique ; HP, muscles pariétaux per- 
forant les opésiules ; #nr0, muscles rétracteurs de 
l’opercule ; mdg, muscles dilateurs de la gaine ; ml, 
muscles rétracteurs du lophophore ; æs, œsophage ; 

A - st, estomac ; 1, intestin; r. rectum. — #Micropora 

uncifera (d’après J. Jullien) — [f, Constitution externe ; BSA, bord zoécial 

antérieur ; BIP, bord zoécial postérieur ; C4, cadre ; OP, opésie ; OPL, opé- 
siules ; OR, cryptocyste, — IIL, Constitution schématique d’un réticulocellaire ; 
0p, opésie ; cr, cryptocyste ; p. perforations. — IV, Zoécies closes de Gargan- 
tua bidens (Rss.). — V. Moulage interne de Rhagasostoma crassa (d’après 
Beissel) ; e, place de l’ectocyste ; S, sprossen-canäle ; 7, réticulocellaire. 


muscles de la mandibule. Ces perforations sont assez variables, 
même sur un seul zoarium, comme le prouve la fig. 23 de la pl. VIT 
qui représente Rhagasostoma Dutempleana (d’Orb.). Mais la perlo- 
ration du cryptocyste de l’onychocellaire est un fait constant, qui 
Permet de classer sans aucune erreur possible les échantillons dont 


424 F. CANU. — RÉVISION DES BRYOZOAIRES 23 Avril 


l’opésie n’est pas suffisamment conservée. Cependant dans les 
formes où les opésiules ne perforent pas le cryptocyste, mais où 
celles-ci ne sont constituées que par un léger sinus de chaque côté 
du bord inférieur de l’opésie, l’onychocellaire n’est pas perforé. 

Dans les formes difiérenciées, l’avicellaire intercalé est remplacé 
soit par un vibracellaire, soit par un avicellaire vrai, suivant la loi 
de divergence précédemment énoncée. 

Puisque la présence des opésiules est le caractère fondamental de 
la famille, il faut évidemment rechercher dans leurs variations les 
principaux genres. C’est ce qu'a fait J. Jullien. Comme nous ne 
donnons aucune importance à la forme de l’opésie, contrairement 
à ses propres vues, nous retiendrons seulement comme sous-genres 
les noms qu'il établit pour des variations opésiales. 


G. Rosseliana J. Jullien, 1888. 


«€ Cryptocyste à moitié développé : orifice semi-lunaire. » (J. Jullien). 
Bord inférieur de l’opésie convere, les deux sinuosités latérales consti- 
tuant les opésiules. Sénonien. Actuel. 

Type : Flustra Rosseli Aud. (Fig. 40). 

Ce genre est assez difficile à distinguer. L’onychocellaire n’est 
pas toujours perforé ; et toutes les Diplodermiées dont le bord infé- 
rieur de l’opésie est convexe ne sont pas néCes- 
sairement des Rosseliana. Mais il y a un moyen 
d'investigation absolument certain : c’est 
l’étude des variations opésiales sur un grand 
nombre d'échantillons, comme nous l'avons 
fait pour R. grandis (d’Orb.). L’irrégularité 
opésiale est telle que, parfois, à l’un des angles 
inférieurs de l’opésie, on observe une véri- 
DE A Rosseliano table opésiule perforante à la manière de 

J. Jullien. — Type:  Rhagasostomu. 

nd Dans les espèces non opésiulidées, cette 

variation ne se produit Jamais. 

Ce dernier exemple montre une fois de plus combien il est 
absurde de prétendre classer une espèce sur un seul échantillon. 


R. GRanDis d’Orb. 


1850. Semieschara grandis d’Orb. p. 368, pl. 601, fig. 10-13. 

1851. — tuberculata d’Orb. Loc. cit., p. 372, pl. 708, 
fig. 17-20. 

1851. — elongata d’Orb. Loc. cit., p.380, pl. 710, fig. 14-17. 


1900 DU CRÉTACÉ FIGURÉS PAR D'ORBIGNY 4925 


4851. Eschara Calliope d’Orb. Loc. cit., pl. 138, pl. 669, fig. 8-10. 
1851. — Claudia d’Orb. Loc. cit.,pl.671, fig. 5-6 (non pl. 675). 
1886. Membranipora angulosa Pergens et Meunier. Système 
Montier, p. 8, pl. 3, fig. 96. 
1892. — grandis Pergens. « St-Paterne, etc. » p. 214. 
Lo — 0,14 — 0,28 Ez = 0.57 — 0,71 
lo — 0.22 — 0,37 Iz = 0,35 — 0,51 
C’est en étudiant les variations opésiales sur une nombreuse 
série de Tours que je me 


suis aperçu que cette espè- C) 
ce est une Opésiulidée 
(fig. 41). Zoécies ogivalien- 


nes, quelquelois rhéba- Ô A ce. CS ne 


siennes. Cryptocyste pro- 


fond, bombé surtout vers e ua E re Q A ER 


l’opésie ; son enfoncement nr 

k Fig. 41. — Opésie de R. Grandis (d’Orb.). Tous 
PEQUOQUE le développe- °les destne sont relevées à la chambre 
ment d’une ora lamina. claire, dessinés sur cinq échantillons ; ils 


Celle-ci n’existe pas sur sont tous à la même échelle. 

les jeunes zoécies ; elle débute par un petit tubercule sur les zoécies 
adultes et n’est complètement développée que sur les vieilles zoécies. 
Opésie trapézoïde, toujours plus large que haute. Plus les cellules 
sont vieilles, plus l’opésie devient petite et trapézoïde, plus le cadre 
s’épaissit, plus le cryptocyste s'enfonce, plus s'agrandit l’ora lamina. 
Ovicelle rare et minuscule. Onychocellaire petit ; la pointe est géné- 
ralement saillante en avant. Les figures de d’Orbigny sont générale 
ment inexactes. Celle de Pergens est assez exacte. Zoarium très 
variable : la forme unilamellaire est la plus fréquente. Sénonien. 


R. Drya d’Orb. 


4851. Eschara Drya d'Orb. Loc. cit., p.163, pl. 677, fig. 7-9. 
1881. Ogivalia Drya J. Jullien. « Onychocellidæ », p. 12. 


Opésie Zoëcie ; 


so à Lo = 0,30 — 0,35 ., { Lo = 0,57 
O0 es 2 ? Z é , 
PT AR 0 2811002 
LE E—=:070 
Onychocellaire 1 — 0.30 


Cryptocyste profond. Cadre mince, tranchant. Opésie sinueuse à 
la base. Onychocellaire perforé. Sénonien. 


G. Gargantua J. Jullien, 1888. 


Cryptocyste prismatique. Opésiules limitées intérieurement par des 


496 F. CANU. —— RÉVISION DES BRYOZOAIRES 23 Avril 


dents ou des sinuosités latérales. Jeunes (?) zoécies monodermioides. 
Sénonien. Plio- 
cène. 

Type : Cellepora 
Hippocrepis Goldf. 
(Fig. 42.) 

Autres espèces : 
Homalostega pavo- 
nia (Hag. Marss.), 
vespertilio . (Hag. 
Marss.), nonna 

* (Hag. Marss.): Pe- 
riteichisma Smitti 
(Hennig), ? Mucro- 


Fig. #2. — Gargantua J. Jullien. — Type: G. hippocre- nella  vesperugo 
pis (Hag.). — Le type de J. Jullien était: G. bidens pe ne 
(Hag.) ; c’est la figure de droite. (Hennig.). hians 


(Hennig.). 

Par la définition qu’il en a donnée, le genre de Jullien comprenait 
en outre les Rhagasostoma. Mais le type choisi offre une constitution 
très différente de ce dernier genre. Nous modifions donc sa diagnose 
pour la mettre en parfait accord avec ce type, M. bidens (Hag.) 

Au moment où J. Jullien rédigeait son mémoire classique sur les 
Bryozoaires du Cap Horn, les auteurs appelaient M. bidens une 
espèce figurée par Reuss, Busk, etc., et qui se rapporte beaucoup 
plus à Cellepora hippocrepis d'Hag. qu’à Cell. bidens du même auteur. 
C’est encore la raison qui nous a fait changer le nom du type géné- 
rique. D'ailleurs la synonymie de cette espèce est très embrouillée. 
Les échantillons du Miocène et du Pliocène, comme j'ai pu m'en 
convaincre, appartiennent bien au même genre mais non à la 
même espèce ; ils diffèrent de l’espèce crétacée par l’ovicelle et par 
l’avicellaire. Quant à l’espèce actuelle décrite sous le nom de ff. 
bidens par Waters, je crois par l'inspection de la figure que c’est 
encore autre chose. 

Tel que nous le circonscrivons, le genre Gargantua offre les ana- 
logies les plus incontestables avec Smittipora et avec les Cellaridées. 
Ce qu'il offre de très particulier c’est l’aspect monodermioïde que 
prennent souvent les zoécies ; alors celles-ci ont l'aspect de 
Mucronella. J'ai montré cette ressemblance à différentes personnes 
au Muséum et notamment à M. Boule sur un échantillon de Celle- 
pora simplex d'Orb. ; il m’a très bien confirmé que sur cet échantil- 
lon les zoécies figurées par d’Orbigny passaient insensiblement 
aux zoëécies normales de Cellepora hippocrepis (Goldf.). 


1900 


TS 
I 
CE | 


° DU CRÉTACÉ FIGURÉS PAR D’ORBIGNY 


G. HipPOCREPIS Gold. 


1826. 
1851. 
1850. 


1851. 
1851. 
1851. 


1851. 


1887. 


1892. 
1892. 


Cellepora hippocrepis Goldf. Petref Germ. p. 26, pl. 9, fig. 5. 

— — Hag. «Maestricht», p. 91, pl. 14, fig. 17. 

—  simplex d’Orb. Loc. cit., p. 407, pl. 605, fig. 10-12, 

(escharina) pl. 7413, fig. 14-16. 

— Clio d’Orb. Loc. cit., p. 410, pl. 712, fig. 7-8. 

—  Zetes d’Orb. Loc. eit., p. 411, pl. 712, fig. 9-10. 
Cellepora Zelima d’Orb. Loc. cit., p. 412, pl, 712, fig. 15-16. 
Reptescharinella transversa d’Orb. Loc. cit., p. 430, pl. 714, 

fig. 5-7. 
Semieschara complanata d’Orb. Loc. cit., p.369, p1.708, fig. 5-8. 
— transversa Marsson. « Rügen », p. 75. 
— hippocrepis Marsson. « Rügen », p. 73. 
Membranipora bidens Pergens: « St-Paterne, etc. », p. 21%. 
Periteichisma hippocrepis Hennig. Bry. Swer. K., p. 26, pl. 1, 


fig. 12-13. 
Opésie } L® = 0,04 — 0,10 Zocie | P2Ee 0.0 087 
| lo — 0,40 — 0,14 12 0,21 2055 

Onychocellaire | L — 0.21 

| — 0,08 


Espèce très variable de mesures et d’aspect. D’Orbigny lappelait : 
C. Zelima quand le bord inférieur de l’opésie se relève, C. simplex 
quand le cadre est atténué, Reptescharinella transversa quand les 
zoécies s’allongent et se classent transversalement. L’opésie est 
toujours plus large que haute; les formes les mieux conservées ont la 
moindre hauteur (— 0,04). Le bord inférieur de l’opésie est une 
lamelle finement dentée avec deux échancrures latérales, et le plus 
souvent une lamelle bidentée. L’ovicelle est petit et = 0,04. Séno- 


nien. 


Membranipora bidens (Kosch., Rse., Busk., etc.) n’est pas cette 


espèce. 


G. Xantaë d’'Orb.. 


1851. 
1892. 


Opésie 


Cellepora Xanthe d'Orb. Loc. cit., p. 414, pl. 713, fig. 5-7. 
Monoporella inflata Hennig. Bry. Swer. K., p.40, pl. 2, fig.33. 
Lo — 0,07 a EAU 2 DO 
pl Zo mn e 1 2 
b Ur  VWrettoenss 


J'ai vu le cadre sur des échantillons de Romorantin que je dois à 
la complaisance de M. G. Dolllus. Sénonien, 


128 F. CANU. — RÉVISION DES BRYOZOAIRES ‘ 23 Avril 


G. Rhagasostoma Koschinski, 1885. 


Opésiules distinctes rondes, adjacentes inférieurement à l’opésie et 
communiquant avec elle. Avicellaire modifié en reticulocellaire. Céno- 
manien, Oligocène. 

Type: Semieschara Dutempleana d’'Orb. PI. VII, fig. 22-24. 

Autres espèces. Crétacé : Membranipora irregularis (Rss., Nov.) 
depressa (Nov.); Eschara rhombea (Hag.), microstoma (Hag.), Lamou- 
rouxi (Hag.), Nysti (Hag.), pavonia (Hag.), Quoyana (Hag.), galeata 
(Hag. Beissel); Semieschara crassa (Beissel); Flustrina Falcoburgensis 
(Ubaghs) ; Eschara rimosa (Marss.), gibbosa (Marss.) : Semieschara 
labiata (Marss.). Éocène : R. cingens, heragonum et circumvallatum 
(Kosch.). Oligocène : Membranipora anhaltina (Stol.), etc. 

Ce genre fut établi, mais incomplètement défini, par Koschinski : 
c'est un des plus naturels de toute la nomenclature. Il est impos- 
sible de prendre pour type l’une des espèces de l’auteur allemand 
Car aucune ne lui a donné des échantillons assez bien conservés 
pour mettre en évidence tous les caractères du genre. 

Les variations opésiales sont assez importantes ; la lamelle infé- 
rieure est quelquefois très développée, et d’autres fois manque 
totalement, agrandissant l’opésie démesurément. Les opésiules sont 
souvent complètement séparées de l’opésie. 

Les variations les plus considérables affectent surtout le crypto- 
cyste et le cadre modifiant totalement l’aspect des zoécies. Beaucoup 
d'espèces sont dépourvues de cadre dans le jeune âge et les zoécies 
sont monodermioïdes. Souvent encore, sur un même zoarium on 
trouve des cellules ectocystées et des cellules qui ne le sont pas, 
modifiant ainsi de moitié la longueur zoéciale. Ces étonnantes 
variations rendent très difficiles la détermination d’une Rhagasos- 
toma dont l’opérateur ne possède pas de nombreux échantillons. 


R. Eryx d’Orb. 


1851. Eschara Eryx d’Orb. Loc. cit., p. 173, pl. 678, fig. 10-12. 
1894.  — —  Pergens « Chartres », p. 182. 


Un seul échantillon usé, qui nous a paru la forme à cadre de R. 
Turonica. Turonien (d’Orb.). Sénonien (Perg.). 
R. TURONICA nov. sp. 


1897. Gargantua Antiopa Canu « Turonien des Janières » p. 151, 
pl. 5, fig. 8-9. 
1898, — —  Canu (Turonien de St-Calais », p.. 


1900 DU CRÉTACÉ FIGURÉS PAR D'ORBIGNY 429 


La comparaison avec les originaux de la collection de d’Orbigny 
m'a montré que je m'étais absolument trompé en 1897. L'espèce 
que j'ai figurée en 1897 est nouvelle et caractérise nettement le 
Turonien. Elle se distingue notamment de R. Aegle par son onycho- 
cellaire dont la pointe est fortement saillante en avant du plan 
zoécial. Cette espèce existe dans la collection de d’Orbigny dans un 
tube d’Eschara non déterminés, de provenance turonienne. 


R. AnproMEDA d’Orb. 


1851. Eschara Andromeda d’Orb. Loc. cit., p.119, pl. 663, fig. 11-13. 


1892. AE — Pergens. « St-Paterne, etc., » p. 216. 
Opésie Lo = 0,07 Zoécie À L0 = 0,50 — 0,57 
lo — 0,14 lo == 0,21 — 0,28 


Le réticulocellaire est bien figuré dans sa forme extérieure. 
Sénonien. Je l’ai trouvée aussi dans le Turonien. 


R. ÆGon d’Orb. 
1851. Eschara Ægon d'Orb. Loc. cit., p. 122, pl. 664, fig. 8-10. 


1892. — —  Pergens. « St-Paterne, etc. », p. 215. 
Opésie Lo — 0,05 — 0,07 Zoécie ÿ LO = 0,57 
lo — 0,14 10 = 0,21 — 0.55 : 


L — 0,64 
1 — 0,21 — 0.29 


Le cadre est rarement visible et les zoécies sont généralement 
monodermioïdes ; elles sont bien figurées. Sénonien. 


Onychocellaire 


R. AnTiopaA d’Orb. 


1851. Eschara Antiopa d'Orb. Loc. cit., p. 120, pl. 664, fig. 1-4. 
1851. Semieschara Meudonensis d'Orb. Loc. cit., p. 371, pl. 708, 


fig. 13-16. 
1894. Eschara Antiopa Pergens. «Chartres », p. 140. 
caf Lo = 0,05 — 0,12 ia | LZ = 0,50 — 0,58 
; ? Zoécie ÿ ? 
NÉChRes De 008022 


Zoécies généralement monodermioïdes. Reticulocellaire arqué, 
très saillant et caractéristique. Mesures très variables. Sénonien. 
R. AeGLe d’Orb. 


1851. Eschara Aegle d’Orb. Loc. cit., p. 121, pl. 664, fig. 5-7. 
1892. — —  Pergens. « St-Paterne, etc. », p. 215. 


430 F. CANU. —- RÉVISION DES BRYOZOAIRES 93 Avril 


Cette espèce est peu différente de la précédente. Les mesures en 
sont généralement un peu plus grandes. Le reticulocellaire est plus 
droit, moins saillant ; mais sur une nombreuse série on trouve 
facilement tous les passages avec le reticulocellaire de R. Antiopa. 
Sénonien. 


R. AGLara d’Orb. 1850. 
1850. Eschara Aglaia d'Orb. Loc. cit., p. 123, pl. 665, fig. 2, 


(Alcyone). 
1897. Gargantua Aglaia Canu. « Turonien des Janières », p. 151. 
1898. — —  Canu. (Turonien de St-Calais », p. 742. 


Deux échantillons usés, coll. du Muséum. Turonien. Sénonien. 


R. ArTEMIS d’Orb. 
1851. Eschara Artemis d’Orb. Loc. cit., p. 130, pl. 667, fig. 7-10. 


Opésie Lo = 0,04 — 0,10 Zoécie { LZ = 0,35 — 0,50 
lo — 0,12 — 0,21 1z = 0,28 — 0,35 
L'’opésie n’est pas terminale, elle est éloignée du cadre et paraît 
s'ouvrir au fond d’un entonnoir : la lamelle inférieure est denticu- 
lée et plonge dans l’intérieur de la zoécie. Les opésiules sont quel-. 
quefois isolées par la prolifération de cette lamelle. Les grandes 
cellules accessoires de d’Orbigny sont des cellules ovariennes dont 
le cryptocyste est brisé. Le cadre est peu accentué ; on devine les 
cellules plus qu’on ne les voit. Semieschara labiata Marss. est très 
voisine. Sénonien. 


R. ATALANTA d’Orb. 


1851. Eschara Atalanta d’'Orb. Loc. cit., p. 133, pl. 668, fig. 1-3. 
4851.  — Cybele d’Orb. Loc. cit., p. 155, pl. 674, fig. 4-6. 


Lo — 0,05 — 0,10 Zoécie LL 0,06 0,L2 


Opésie 
la 0,11 — 0,14 IZ — 0,31 -- 0,35 


Espèce courte et régulière, rarement monodermioïde. Sénonien. 


R. CALLIRHOE d’Orb. | 
1851. Eschara Callirhoe d'Orb. Loc. cit., p. 139, pl. 669, fig. 11-14. 


Lo — 0,07 — 0,10 ne NUS ne 0,52 
lo — 0,11 — 0,12 { 1z — 0,17 — 0,20 


L’onychocellaire figuré est probablement une cellule ovarienne 
dont l’ovicelle est brisé. Sénonien. 


Opésie 


1900 DU CRÉTACÉ FIGURÉS PAR D'ORBIGNY 431 


R. Acmon d’Orb. PI. VII, fig. 27. 
1851. Eschara Acmon d’Orb. Loc. cit., p. 115, pl. 662, fig. 13-15. 


Opésie Lo — 0,07 Zoécie Loi— 0,42 
lo — 0,14 10 — 0,35 


Reticulocellaire L = 0,71 
1 — 0,21 — 0,28 
Zoécies hexagonales, trop allongées sur la figure, à cadres 
séparés. Cryptocyste peu profond. Ovicelle avec deux ornements 
latéraux. Plus grande que R. Edusa et plus petite que R. Cressida. 


R. CyANE d’Orb. 
1851. Eschara Cyane d’'Orb. Loc. cit., p. 154, pl. 674, fig. 1-3. 


Lo — 0,07 — 0,10 den 
DE 0 Zoécie M = 0,57 
À 1Z = 0,25 — 0,31 
Reticulocellaire L— 0,57 — 0,71 
1 — 0,20 
« Voisine par ses détails de E. Acmon, dit d'Orbigny, celle-ci s’en 
distingue par ses rameaux cinq fois plus étroits et ses cellules de 
moitié moins grande. » Or, les rameaux sont seulement trois fois 
moins étroits et les cellules de un sixième plus grandes. Cette erreur 
d'observation montre toute l’importance des mesures micromé- 
triques. Cette espèce se rapporte peut-être à la précédente. Sénonien. 


R. Lamarckr Hag. 


Opésie 


1850. Eschara Lamarcki Hag. « Maestricht » p. 74, pl. 9, fig. 2-4. 
1851. — — d'Orb. Loc. cit., p.165, pl. 676, fig. 15-17. 
—  Clito d’Orb. Loc. cit., p. 148, pl. 672, fig. 1-3. 
4851.  —  Cytherea d’Orb. Loc. cit., p. 159, pl. 675, fig. 4-6. 
Opésie Lo — 0,14 — 0,21 Zoëcie Lz — 0,42 — 0,57 
lo — 0,15 — 0,20 1z — 0,28 — 0,35 


Reticulocellaire À 7 de —— 80 


Cette espèce est très irrégulière. Les opésiules ne sont pas tou- 
jours visibles, car l’opésie s’altère très facilement. La variété Clito 
est un peu plus large (— 0,43). Sénonien. 

R. BELLONA d’Orb. 


4851. Eschara Bellona d’Orb. Loc. cit., p. 134, pl. 668, fig. 7-9. 
1851. —  Cassiope d’'Orb. Loc. cit., p. 142, pl. 670, fig. 5-7. 


432 F. CANU. — RÉVISION DES BRYOZOAIRES 93 Avril 


pe Lo = 0,12 — 0,15 : PR 
? ? Zoëcie ? 
MSIE lo — 0,17 — 0,19 te Iz — 0,28 — 0,35 
S 0 L — 0,85 
ticulocell 
Reticulocellaire | 0 30 


Très voisine de la précédente. Cadre souvent plus mince. Zoécies 
plus longues. Sénonien. 


R. Epusa d’Orb. PI. VIE, fig. 25-26. 
1851. Eschara Edusa d’Orb. Loc. cit., p. 169, pl. 677, fig. 13-15. 
Lo — 0,10 Lz = 0,35 — 0,42 


tisse Zoécie 
lo — 0,12 — 0,14 2 — 0,21 — 028 
Reticulocellaire ? L — 0,70 
120,21 


La figure ne rend pas du tout la beauté de cette espèce. Crypto- 
cyste peu profond. Zoécies peu ventrues. Sénonien. 


R. CRressipA d’Orb. 
1851. Eschara Cressida d’Orb. Loc. cit., p. 152, pl. 672, fig. 16-18. 


1851.  — Charonia d’Orb. Loc. cit., p. 144, pl. 670, fig. 11-15. 
4851.  —  Cepha d’'Orb. Loc. cit., p. 143, pl. 670, fig. 8-10. 
Opésie Po 0,1% — 0,15 Zoécie ( Ez — 0,42 ST 0,70 
lo — 0,11 — 0,14 Ü1z — 0,28 — 0,35 


L = 0,71 —— 0,85 
] — 0,21 — 0,28 

Cryptocyste peu profond. Opésie terminale. Ovicelle couché sur 
le cryptocyste de la zoécie supérieure. Sénonien. 


Reticulocellaire 


R. DELARUEANA d’Orb. 


1886. Amphiblesirum Delarueanum Pergens. « Faxe », p. 59. 
1887. Eschara Delarueana Marsson. « Rügen », p. 69. 
1892. — — Pergens. «St-Paterne, etc. », p. 214. 


1850. —— — d'Orb. Loc. cit., p.105, pl. 602, fig. 6-8, 
pl. 673, fig. 8. 
Opésie { L0 — 0,14 Zoécie { LZ — 0,57 
lo — 0,14 — 0,20 Iz — 0,42 — 0,50 


Reticulocellaire L — 0,71 


Reticulocellaire ayant sa pointe très en saillie sur le plan zoécial. 
Cadre épais. Plus petite que À. Girondina. Sénonien. 


1900 DU CRÉTACÉ FIGURÉS PAR D'ORBIGNY 433 


R. GironpiNa d’Orb. 
1850. Eschara Girondina Loc. cit., p.106, pl. 602, fig. 9-11, fig. 14- 
16, (Océani), pl. 673, fig. 4. 
Lo = 0,14 — 0,17 A0écie Lz = 0,50 — 0,57 
lo — 0,21 — 0,24 1z — 0,42 — 0,50 
L — 0,70 — 1,00 
1 = 0,25 — 0,35 


Les ovicelles figurés sont exagérés. Sénonien. 


Opésie 


Reticulocellaire 


R. SimPcex d’Orb. 
1851. Escharinella simplex d'Orb. Loc. cit., p.205, pl. 683, fig. 14-16. 


24020 Lz = 0,85 (avec ovi- 
Opésie e mn ne de ns Zoécie | celle). 
du ie Iz — 0,42 — 0,47 


Un seul et médiocre échantillon microscopique. Le pore figuré 
est la trace de l’ovicelle. Sénonien. 


R. ArGus d’Orb. 
1851. Escharifora Argus. Loc. cit. p.209, pl. 666, fig. 13-16 (non 15). 


Opésie Lo — 0,08 — 0,12 Zoëcie Lz — 0,57 — 0,64 
lo — 0,14 Iz — 0,42 
PA : L = 0,57 
Réticulocell ? 
éticulocellaire | — 0,30 


L’opésie est éloigné du cadre d’une distance — 0,21. Eschara 
rimosa (Marss.) et E. Rhombea (Hag.) sont voisines. Je n’ai rien vu 
qui justifiât la fig. 15. Waters l’a retrouvée, paraît-il, à Maestricht. 
Sénonien. 


R. Xipria d'Orb. 
1851. Cellepora Xiphia d'Orb. Loc. cit., p. 413, pl. 713, fig. 3-4. 


1892. — —  Pergens. (St-Paterne, etc. », p. 216. 
Lz — 0,50 — 0,00 
sa Lo — 0,08 — 0,11 one M = 0,71 
Opésie ? ? ’ 
; lo — 0,12 — 0,21 NE M Olos One 
M = 0,50 
Réticulocellaire L— 0,70 
1 — 0,28 


17 Aoùt 1900. — T. XXVIIT. Bull. Soc. Géol. Fr. — 28 


43% F. CANU. — RÉVISION DES BRYOZOAIRES 93 Avril 


Réticulocellaire légèrement falciforme ; souvent plus petit que ne 
l’indiquent la figure et les mesures ci-dessus. Sénonien. 

"  R. ZezimA d’Orb. 

4851. Cellepora Zelima d’Orb. Loc. cit., p. 412, pl. 712, fig. 15-16. 
Lo = 0,07 — 0,11 Lz = 0,42 
lo — 0,12 — 0,17 1z = 0,28 — 0,35 
L = 0,28 — 0,35 
1 = 0,11 — 0,14 

Le type est égaré. J’ai retrouvé l’espèce à Vendôme (tranchée de 
Coulommiers) et j'ai relevé les mesures ci-dessus. Sénonien. 


Opésie Zoécie 


Réticulocellaire 


G. Micropora Gray, 1848, 


Opésiules latérales perforant le cryptocyste. Réticulocellatre. Séno- 
nien. Actuel. 

Type : Flustra coriacea Esper (Fig. 43). 

Ce genre est très fécond en espèces. On peut y établir plusieurs 
coupes subgénériques résumées dans le tableau ci-dessous. 


Sub. gen. : Peneclausa J. Jullien, 1888. 


« L'opésiule est représentée par un très petit pore ouvert à la région 
postérieure de l’opésiule primitive en partie obstruée sauf sur ce petit 
pore ». 

Type: llustra Coriacea Esper (Fig. 43). 


Sub. gen. : Calpensia J. Jullien, 1888. 


« Cryptocyste entièrement développé et portant deux opésies secon- 
daires très nettes, avec l’opercule semi lunaire ». 
Type : Membranipora Calpensis Busk. 


Sub. gen. : Andreella J. Jullien, 1888. 


« La forme des opésies secondaires est assez différente du genre 
Calpensia ». Elles sont plus allongées et en croissant. 
Type : Micropora uncifera Busk. 


Sub. gen. : Thalamoporella Hinck, 1887. 


« Zoecia with the lower compartment divided : from the centre of 
the anterior extremity of the lamina a narrow calcareous wall is carried 
up to « lewel with the margin of the cell, to which it is united, forming 


1900. DU CRÉTACÉ FIGURÉS PAR D'ORBIGNY 435 


an orifice, which is partially closed by the operculum ; on each side of 
it a large foramen. Operculum small, semicireular. Oecia external, 
bilobate. » Opésie étranglée latéralement par deux dents comme dans le 
genre Lepralia. 

Type: Flustra Rozieri Aud. (Fig. 45). 


v 
SO 


€ US 1e Îl Z° 
Fig. 43. — Sub. Fig. 44. — Sub.gen.: Fig. 45. — Sub. gen. : Tha- 


gen. : Peneclau- Calpensia.— Type: Tamoporella. — Type: T. 
sa. — Type: P. C Calpensis(Busk.) Rozieri (Aud.) (d’après 
coriacea (Esper) (d’après Manzoni). Smitt.). 


(d’après Hincks) 


Fig. 46. — Sub. Fig. 47. — Sub. gen. Manzonella. — Type : M. exilis 
gen. Woodipora (Manz.) (d’après Neviani). 
— Type : W. ho- 
lostoma (Busk.) 


Fig. 43 à 47. — G. Micropora: Tableau des sous-genres. 


Sub. gen. : Woodipora J. Jullien, 1888. 


« Cryptocyste entièrement développé, deux opésiules régulières, opésie 
à contours arrondis ; offre d’incroyables rapports avec la famille des 
Onychocellidées. » 

Type : Membranipora holostoma Wood (Fig. 46). 

La collection de d’Orbigny ne comporte aucune de ces Micropora. 


436 F. CANU. — RÉVISION DES BRYOZOAIRES 93 Avril 


Sub. gen.: Manzonella J. Juilien, 1888. 

« Opésiules bien formées parfois multiples : opésie terminale en forme 
d'orifice (typica) ou opésie vraie subterminale (Verminaria). » Séno- 
nien. Actuel. 

Type: Membranipora exilis Manz. (Fig. 47). 

Autres espèces : Vincularia exsculpta (Marss.); Membranipora 
oblonga (Busk), elongata (Hincks). 


M. Macrana d’Orb. 


1851. Cellepora Maceana d'Orb. Loc. cit., p. 405, pl. 604, fig. 15-16. 

1851. — Vendinnensis d’Orb. Loc. cit., p. 405, pl. 604, 
fig. 13-14. 

1851. Reptescharellina Oceani d'Orb., Loc. cit., p. 454, pl. 605, 
fig. 14-15. : 


Opésie Lo 00e ROUE zoëcies Li 0,21 0,22 
10 — 0,08 I — 0,21 — 0,35 


Espèce très irrégulière comme aspect et comme dimensions. Les 
zoécies sont tantôt très allongées et tantôt hexagones. L’area est 
tantôt total, tantôt il occupe la moitié de la longueur et il affecte 
alors une forme trapézoïde. Les trois figures de d’Orbigny repré- 
sentent ces diverses transformations mais il en existe encore où 
l’area est plus réduit. L'ectocyste quand ii existe est toujours con- 
vexe. Les formes dont l’area est allongé ont 2-3 opésiules de chaque 
côté ; les formes courtes n’en ont qu’une. L’opésie est en forme 
d’orifice terminal saillant ; aucune des figures ne rend bien cette 
disposition. L’ovicelle est très petit (h = 0,04), souvent brisé et 
figurant un pore. Sénonien. 

Busk, Reuss, Manzoni, sous le nom de Wembranipora Oceani, ont 
assimilé à cette espèce des formes très différentes soit par les 
mesures, soit par la nature des opésiules. C’est pourquoi J'ai adopté 
le nom de Maceana pour éviter toute confusion. 


M. scuzpra d’Orb. 


1851. Vincularia sculpta d'Orb. Loc. cit., p. 72, pl. 655, fig. 16-18. 
1851. Quadricellaria Meudonensis d'Orb. Loc. cit., p. 184, pl. 679, 
fig. 16-19. 

1851. Eschara Argia d’Orb. Loc. cit., p. 128, pl. 666, fig. 10-12. 
1851. Quadricellaria filiformis d’Orb. Loc. cit., p.34, pl. 652, fig. 6-9. 
1886. Vincularia sculpta Pergens. « Faxe », p. 49. 

1892. Sieganoporella sculpta Hennig. Bry. Sever. K. p. 35, pl. 1, 

fig. 20. 


1900 DU CRÉTACÉ FIGURÉS PAR D'ORBIGNY 437 


Branche — 0,30 — 0,40 Te | Lz — 0,57 
Opésie D — 0,07 — 0,10 12 017-0021 
021 0:22 


Cryptocyste , 010 


Pour la forme de Faxe, 
Pergens donne des mesures 
zoéciales plus grandes (0,70 
— 1,00 sur 0,25) et des ra- 
meaux plus larges (0,40 — 
0,90). Il y a généralement 
3 opésiules de chaque côté. Je 
ne suis pas très certain que ce 
sont des opésiules. Sénonien. 


Cm 


ÿ) 
1 
‘ 


Fig. 48 — Monsella. — Type: M. encena 
(Meunier et Pergens). 


M. TRANSVERSA d'Orb. 
1851. Vincularia transversa d’Orb. Loc. cit., p. 78, pl. 657, fig. 7-9. 


1851. — undata d’Orb. Loc. cit., p. 75, pl. 656, fig. 10-12. 
1851. _ pulchella d’Orb. Loc. cit., p. 71, pl. 655, fig. 10-12. 
Opésie, D — 0,07 — 0,10 ose 7 RUE 


1z —0,17 — 0:27 


Dans la partie la plus large de la zoécie il y a une opésiule de 
chaque côté. Sénonien. 


G. Monsella. 


Opésiules linéaires adjacentes inférieurement à l’opésie et communi- : 
quant avec elle. Montien. 
Type : Planicellaria eocena Meunier et Pergens (Fig. 48). 


G. Setosella Hinck, 1880. 


« Zoarium incrusting. Zoecia with raised marqins ; front depressed 
and wholly calcareous ; aperture semicireular. 
Vibracular cells alternating with the zoecia 
throughout the colony. Vibraculum slender 
and setiform.» — Opésiules linéaires perforant 
le cryptocyste. Sénonien. Actuel. 

Type: Membranipora vulnerata Busk (Fig. LA 
A9). Autres espèces : Steganoporella rhom- pig. 49. — Sea 
boïidalis (Hennig) ; Membranipora papyracea RIRUse ER Sub 
(Rss.), Oceuni (Busk). 


438 F. CANU. — RÉVISION DES BRYOZOAIRES 93 Avril 


G. Caleschara M. Gill., 1886. 


« Zoarium encrusting, or erect, and uni, or bilaminate. Zoecia 
separated by distinct, raised, calcareous margins ; front covered by a 
thick epitheca, be- 
neath which the 
calcareous front 
wall is bevelled to 
the depressed cen- 
tre: on each side 
of the calcareous 
front is a longitu- 
dinal fissure, and 
across the upper 
par «a thickened 
bar, leaving a mem- 
branous portion 


Fig. 50. — Caleschara M. Gill. — Type: C. denticulata 


(M. Gill). above containing 

themouth, theoper- 

culum of which is incomplete. Oecia alterated and expanded zoecia. » 
(M. Gill.) — Opésiules linéaires perforant le cryptocyste. Zoécies 


dimorphes. Actuel. 
Type : C. denticulata M. Gill. (Fig. 50). 


G. Steganoporella Smitt, 1872. 


« Zoecia flustrina, extus microporidacea, intus calcificatione 
secundaria constructionem Steginoporarium (d’Orb.) imitandur. » 
(Smitt). « Zoecia with the aboral compartment divided into two 
chambers by a diaphragm, the lower of which is connected by a 
tubular passage with the upper and coutains the polypide; the 
whole of the upper half of the cell forming a large cavity, closed by 
the operculum and membranous frent wall. Operculum very large. 
External œcia wanting; represented by an internal chamber » 
(Hincks, 1887). Actuel. 

Type : St. magnilabris Busk (Fig. 51). 

La définition de Smitt est fausse, la constitution étant totalement 
différente de Steginopora (d'Orb.). Hincks en 1887 a donné une 
diagnose plus exacte, mais uniquement basée sur l'examen d’échan- 
tillons desséchés. Le Dr Jullien classe ce genre dans la famille des 
Opésiulidées, en écrivant: « Ce que Smitt et Hincks ont pris pour 


1900 DU CRÉTACÉ FIGURÉS PAR D ORBIGNY 439 


une ovicelle interne sans en avoir eu la preuve sous les yeux, ne 
peut être que le lieu d'insertion des deux faisceaux de muscles 
pariétaux dont je viens de parler, d'autant plus que la gouttière de 
leurs tendons existe très évidente à la place ordinaire. » 


Fig. 51. — Steganoporella Smitt. — Type: S. magnilabris Busk. ; &, avec l’ec- 
tocyste (d’après Hincks) ; b, sans ectocyste (d’après Hincks) ; €, d, opercules 
b et & (d’après Busk.). Pour la synonymie, voir S. Harmer. 


Enfin comme le présent ouvrage était à l'impression, j'ai reçu de 
M. S. Harmer un important travail de révision de ce genre (Revision 
of the genus Steganoporella. The quat. Journal of micr. science, 1900). 
L'auteur confirme les vues de J. Jullien et donne la véritable défi- 
nition du genre. 


« Zoecia typically dimorphic, completely covered in front by a mem- 
branous epitheca, the oral region alone rising as a calcareous arch 
above its level. Opercula of great size, rarely less than 320 x in diame- 
ter. and often much larger, strengthened by à girder (main sclerite) 
which projects from the lower surface, and often by additional girders. 
Cryptocyst a more or less horizontal, porous plate proximally, separa- 
ted from the epitheca by the depth of a tubercular calcareous shelf ; 
distally descending to join the basal or distal wall of the zoecium. The 
descending part of the cryptocyst is perforated by a passage or tube, 
trough which the tentacie — shealh passes to the orifice, the walls of 
this passage being developed at least above. The parts of the cavity on 
either side of the tube form more or less deep lateral recesses, which 
contain the opercular muscles and those which depress the epitheca. The 
tube is usually produced into distal and lateral flanges which limit a 
hollow, the cavity of the median process, which opens upwards into the 
space beneath the epitheca, Avicularia of the ordinary type and exter- 
nal ovicells wanting. » Actuel. 


Pour la synonymie et la terminologie nous renvoyons le lecteur 
à cet important mémoire. 


440 F. CANU. — RÉVISION DES BRYOZOAIRES 93 Avril 


G. Siphonoporella Hincks, 1880. 


« Zoeciu with raised margins, front depressed, in part membranous ; 
a small calcareous tube with wide mouth placed .al one side of the 
lamina below the aperture and opening into the 
cavity of the cell. Zoarium (in the only know 
species) incrusting. » Hincks. — Zoëcies eclocys- 
tées, cryptocyste peu développé, portant sur un 
côté, un petit tube calcaire qui s'ouvre par une 
large ouverture à l’intérieur de l’opésie. Actuel. 

S. Harmer identifie ce tube avec celui de 
Steganoporella ; mais il est ici asymétrique. 

« Siphonoporella diflers from Steganoporella 
in the small size of its opercula (which in S. 
His. 5 an delicatissima do not exceed 100 uw in diameter), 

porelia Hincks, — in the absence of any horizontal proximal part 

FR nodosa of the cryptocyst, and in the fact that the area 

bounded by the raised lines and filled by the 
membranous epitheca is usually not co-extensive with the front 
wall of the zoecium». (S. Harmer,. 


ESPÈCES USÉES, DOUTEUSES, ETC. : 


Eschara Bixia, p. 135, pl. 668, fig. 10-13. Usé. 
Vincularia labiatula, p. 78,ipl. 657. fig. 4-6. Ne correspond pas. 
— limbata, p.86, pl. 659, fig. 7-9. Ne correspond pas. 
Eschara Claudia, pl. 675, fig. 15 (non pl. 671). Original disparu. 
Eschara Parisiensis, pl. 603, fig. 4-6. Ne correspond pas. 
—  Camilla, p. 141, pl. 669, fig. 18-20. Usé. 


Fam. : COSTULIDÆ J. Jullien, 1886. 


Bryozoaires diplodermiés dont les zoécies ont une fausse paroi 
frontale formée par les épines aréales plus ou inoins libres, ou reliées 
entre elles par des trabécules, ou soudées ensemble. 

Historique. — Hincks en 1880 établit la famille des Cribrilinidées 
qu'il définit: « Zoarium adnate, forming an indefinite crust, or 
erect. Zoecia having the front wall more or less fissured, or trans- 
versed by radiating furrows ». Zoécies ayant leur paroi frontale 
plus ou moins fissurée ou traversée par des sillons rayonnants. Il 
introduit le genre Membraniporella, mais il fait des Stéginoporidées 
(d’Orb.) une famille spéciale. Or, les Stéginoporidées ont une paroi 


1900 . DU CRÉTACÉ FIGURÉS PAR D'ORBIGNY 4 


frontale identique aux Cribrilinidées ; elles ne se distinguent de 
ces dernières que par la prolifération spéciale des épines marginales 
qui forment une lamina peristomica. Cette lamelle n’est pas un 
organe et ne peut servir pour caractériser une famille. 


Fig. 53. — ORGANISATION DES CosTuLiDÉES.f— [, Système anato- 
mique de Cribrilina figularis (d’après J. Jullien); mrl, mus- 
cles rétracteurs du lophophore ; 170, muscles rétracteurs de 
l’opercule ; np. muscles pariétaux ;41r, irisoïde; gé, gaine 17 
tentaculaire}; ph, pharynx ; ®s, œsophage; sf, estomac ; 

i, intestin ; €g, cœcum. gastrique ; 7, rectum ; fst, testicule ; 0, ovaire ; 
r, débris de corps bruns ; p, larve; ol, ovicelle. — If, Constitution externe : 
OPL, opercule; ECT, ectocyste ; PL, plastron; £, talon des costules ; OP, ouver- 
ture ; UV, ovicelle.— III, Diagramme d’une zoécie Zo montrant les mouvements 
Op, 0" p, de l’opercule attaché‘à un ectocyste extensible Ect placé sous les cos- 
tules Cte. — IV, Zoécies closes de Membraniporella nitida (d'après Waters). 
— V, moulage interne d’une zoécie de Cribrilina cornuta {Beissel) ; €, place de 
l’ectocyste ; s, sprossen-canäle. 


J. Jullien, en 1886, introduit très justement les Stéginoporidées 
dans sa famille des Costulidées, mais j'ignore pourquoi il en exelut 
Membraniporella. 


442 F. CANU. — RÉVISION DES BRYOZOAIRES 93 Avril 


En 1852, d'Orbigny avait groupé les espèces alors connues de 
cette famille dans ses familles Escharellidæ, Eschariporidæ et 
Steginoporidæ. 

Aucun des noms créés par ces trois auteurs ne correspond rigou- 
reusement à la famille telle que nous la circonscrivons. Nous 
n’avons donc aucune raison pour les adopter. Cependant, comme 
nous ne différons des vues de J. Jullien que par l’adjonction du 
genre Membraniporella, nous retenons le nom de Costulidæ. De plus, 
l’infortuné savant français est le premier qui ait démontré que les 
costules de la frontale étaient formées par les épines aréales. 

Les épines constituent réellement un organe spécial de protection 
qui se modifie suivant les lois ordinaires de l’évolution, multi- 
plication, soudure, intégration. Elles constituent donc un excellent 
critérium de classification. 

Organisation. — La figure 53 (1) résume l’organisation des espèces 
de cette famille. La figure 53 (II)montre la constitution du squelette 
fossile. 

L’ectocyste membraneux qui est apparent dans les Membranipo- 
ridées, qui est au-dessus du cryptocyste calcifié dans les Onycho- 
cellaires, est ici caché sous les costules. L’opercule est bien de 
même forme que l’apertura (1), mais il est attaché précisément à 
cet ectocyste. De plus, si cet opercule reste attaché après l’ectocyste, 
il est articulé avec lui. 

L’opercule peut exactement se détacher : son bord fixe est sim- 
plement collé à l'ectocyste de manière à former avec lui une articu- 
lation. Cette articulation ne se voit point dans les Membranipo- 
ridées et dans les Onychocellidées. : 

L'ouverture de la loge se fait done exactement comme dans les 
autres Diplodermiées par le simple rabattement extérieur de haut 
en bas de l’opercule. Mais ici les bords latéraux de l’opercule sont 
pressés latéralement et cet opercule bascule autour d’un axe idéal 
entrainant l’ectocyste qui se dilate et la charnière qui remonte 
(fig. 53, III) et laissant deux ouvertures l’une pour le passage du 
polypide et l’autre pour le passage de l’eau entre l’ectocyste et les 
costules. Ce jeu de l’opercule ne peut exister sans un système 
puissant de muscles (rétracteurs de l’opercule) qui se voient nette- 
ment sur la figure. 


(1) L'ouverture qui se voit sur la carapace des Costulidées n’est, ni une opésie 
(ouverture dans le cryptocyste) ni une apertura (ouverture dans l’ectocyste exac- 
tement recouvert par l’opercule). Mais comme elle est de mème forme que cette 
dernière on peut lui conserver le même nom. S 


1900 DU CRÉTACÉ FIGURÉS PAR D'ORBIGNY 443 


Classification. — Puisque la présence des costules est le caractère 
fondamental de la famille, les genres sont indiqués par leurs 
variations. C’est ce que pensait Jullien, mais il a fait intervenir la 
forme de l'ouverture, ce qui ne permet pas de maintenir toute sa 
classification générique. La forme aperturale ne correspond ni à 
aucun organe essentiel ni à aucune fonction spéciale ; on peut 
néanmoins s’en servir pour l'établissement de sous-genres artificiels 
propres à faciliter la classification (1). 


G. Membraniporella Smitt, 1872. 


Costules libres, fixées seulement par leur extrémité dans l’axe médian 
zoécial. Sénonien actuel. 


Fig. 54. — Membraniporella Smitt. — Type: M. nitida (Jonhston) (d’après HincksS) ; 
a, zoécies normales et avicellaires ; b, structure d’une zoécie ; €, ancestrula 
d, opercule continuant l’ectocyste (d’après Waters) ; e, mandibule de l’avicel-: 
laire (d’après Waters). 


Type: Cellepora nitida Johnston (Fig. 54). 
Autres espèces crétacées : Cellepora Brongniarti (Hag.) ; Membrani- 
porella juvenis (Hennig), aurita (Hennig). 


M. ovuza d’Orb. 
1851. Reptescharella ovula d’Orb. Loc. cit., p. 466, pl. 715, fig. 17-19. 


La figure m'a paru exacte à la loupe; je n’ai pu mettre l’échan- 
tillon sous le microscope. Cénomanien. 


(1) Les Costulidées sont rares et fragiles. Les exemplaires de la collection de 
d'Orbigny sont peu nombreux et fréquemment dans un état de conservation très 
‘problématique. Les figures sont presque toujours inexactes et d’une infidélité 
notoire. Tant qu'elles n’auront pas été figurées à nouveau, il est probable que la 
majorité des espèces de d’Orbigny resteront dans l’oubli, 


444 F. CANU. — RÉVISION DES BRYOZOAIRES 93 Avril 


M. PLANA d’Orb. 
1851. Escharipora plana d'Orb. Loc. cit., p. 226, pl. 685, fig. 17-19. 
Re ., ( Lz = 0,71 — 0,78 
Ouverture D — 0,09 — 0,10 Zoécie NUS Ut 


Les pores figurés sont des épines. Deux petits échantillons bien 
frustres. Sénonien. 


M. Lortert d’Orb. 


1850. Reptescharella Lorieri d'Orb. Loc. cit., p. 466, pl. 604, 
fig. 11-12 (escharina). 


Lz = 0,37 — 0,42 
Ouverture ÿ La — 0,05 — 0,06 Zoécie | (avec ovicelle) 

AR 0,07 EE 0,07 772 0,17 pr 0,21 
Ovicelle h — 0,08 
Ouverture semi-lunaire. Cénomanien. 


Costule — 0 028 


? M. OBLIQUA. 


1851. Semiescharipora obliqua d'Orb. Loc. cit., p. 481, pl. 717, 
fig. 12-15. 
Ouverture { La = 0,14 Zoécie 4 LZ — 0,85 — 0,92 
la = 012 Iz — 0,31 — 0,35 
Costule — 0,04 


Ouverture semi-lunaire entourée d’un bourrelet. L’avicellaire n’est 
pas constant. Sénonien. 


G. Mumiella J. Jullien, 1886. 


Zoëcies dont la frontale est formée par des côtes 
aplaties, ne formant pas relief sur la surface 
externe, séparées par de larges espaces intercostaur 
couverts de très petits pores distribués sur plu- 
sieurs rangs irréguliers. J. Jullien. 

Type: Semiescharipora mumia d'Orb. (fig. 55). 


M. mumra d'Orb. (Fig. 55). 
Fig. 55. — Mumiella 
J. Jullien. — Type: 1851. Semiescharipora mumia d'Orb. Loc. cit. 
nn a 1851. Semiescharipora m a d'Orb. Loc. : 


p. 483, pl. 718, fig. 9-12. 
Da 0182020 pouad De 100 114 
orne 0 67 0 A 


Un seul tout petit exemplaire ne contenant que trois zoécies. 


1900 DU CRÉTACÉ FIGURES PAR D'ORBIGNY 445 


Deux avicellaires et deux épines marginales non figurées. Genre et 
espèce douteux. Sénonien. 


G. Cribrilina Gray, 1839. 


Fausse frontale formée par des costules réunies par des trabécules. 
Avicellaires. Cénomanien. Actuel. 

Type de Gray: Lepralia punctata Hassal. — Type de Hincks, 
Jullien, Waters, etc.: 
Eschara radiata Mol]. 
(Fig. 56). 

Autres espèces 
crétacées : Cribrilina 
asperula ( Marss.), 
collaris (Marss.), 
perforata ( Marss. ), (8 
triceps (Marss.), cre- Fig. 56. — Cribrilina Gray. — Type: C. radiata 


s (Moll.); à, zoécies (d’après Hincks) ; b, différents 
pidula (Hag. Marss.), aspects de l’avicellaire ; €, mandibule de l’avicel- 


lœvis (Hennig), qua- laire (d’après Waters). 
drisulcata (Hennig)}, mumia (Pocta); Lepralia pediculus (Rss.), 
euglypha ([Nov.). 

La fausse frontale présente des costules séparées par des sillons 
au fond desquels on voit — assez difficilement sur les petites espèces 
— une ligne de pores séparés par les trabécules qui réunissent les 
costules entre elles. 

Ce genre est très riche en espèces. On peut y faire les coupures 
suivantes : 

Sub. gen. : Costula J. Jullien, 1886. Ouverture semi-elliptique, 
occupant à peu près une surface égale à celle qui est recouverte 
par les côtes. 

Type : Escharella Arge d’Orb. (Fig. 57). 

Sub. gen. : Typica. Ouverture semi-lunaire. 

Type: Eschara radiata Moll. (Fig. 56). 

Sub. gen. : Barroïsina J. Jullien, 1888. Ouverture échancrée infé- 
rieurement comme dans Schizoporella. 

Type : Reptescharipora elegantula Bussel (Fig. 58). 

Sub. gen. : Figularia J. Jullien, 1886. Ouverture avec deux denti- 
cules latéraux et lèvre inférieure concave. Zoécies ectocystées. Gros 
pore au talon des costules. 

Type : Lepralia, fiqgularis Johnston (Fig. 59). 


LG F. CANU. — RÉVISION DES BRYOZOAIRES 23 Avril 


Sub. gen. Decurtaria J. Jullien, 1886. Ouverture avec deux denti- 
cules latéraux comme dans Hippoporina. 
Type : Semiescharipora cornuta Biessel (Fig. 60). 


Pr 


Fig. 57.— Sub. gen. Fig.58. — Sub. gen. Bar- 
Costula. — Type: roisina. —- Type : B. 
C. arge (d'Orb.). elegantula (Beissel). 


Fig. 61. — Sub. gen. Reginel- Fig. 62. — Sub. ie 63. — Sub. gen. 
e 
pe 


la. — Type: R. furcata gen. Lyrula. — tostoma — Ty- 
(Hincks). Type: L. hippo- : K. elongatum 
crepis (Hincks). (Marss.). 
Fig. 57 à 63. — G. CRiBRiLINA : Tableau des sous-genres. 


Sub. gen. : Reginella J. Jullien, 1886. Le bord inférieur de l’ouver- 
ture porte une protubérance plus ou moins constante comme dans 
Mucronella. 

Type: Cribrilina furcata Hincks (Fig. 61). 

Sub. gen. : Lyrula J. Jullien, 1886. Ouverture lyriforme. 

Type Cribrilina hippocrepis Hincks (Fig. 62). 


1900 DU CRÉTACÉ FIGURÉS PAR D'ORBIGNY 4417 


Sub. gen. : Kelestoma Marsson, 1887. Ouverture très saillante, ter- 
minale. 

Type : Æ. elongatum Marsson (Fig. 63). 

Sub. gen. : Distansescharella d'Orb. 1851. Chaque nouvelle lignée 
de cellules commence par un groupe de deux ou trois zoécies 
successives déformées. 

La constitution des types de Collarina (J. Jullien) et Jolietina 
(J. Jullien) est contestée. L’original de Escharella Arge, type des 
Costula, manque au Muséum. 


Sub. gen. : Typica. 


C. NePTuNI d’Orb. 
1850. Escharipora Neptuni d'Orb. Loc. cit., p. 221, pl. 603, 
fig. 7-9, pl. 684, fig. 12. 
La = 0,23 Zoécie 4 LZ = 1,07 — 1,14 
la — 0,21 1Z — 0,35 — 0,42 
Longue espèce très rétrécie en bas. Deux avicellaires imitant 


vaguement des oreilles, et deux épines marginales. C’est peut-être 
C. pupoides (Rss.\. Sénonien. Un seul. 


Ouverture 


C. MAGNiricA d’Orb. 
1851. Escharipora magnifica d’Orb. Loc. cit., pl. 686, fig. 1-5. 


1851. — pretiosa d’Orb. Loc. cit., p. 227. 
Ouverture 4 La = 0,21— 0,25  yécie d Lz = 1,14 — 1,28 
la — 0,20 À1z — 0.71 — 1,00 


Costule — 0,071 


Splendide espèce. Figure exacte. Sénonien. 


C. INORNATA d’Orb. 
1851. Escharipora inornata d’Orb. Loc. cit., p. 230, pl. 6686, 
fig. 17-19. 
La — 0,08 — 0,18  oécie à L2 = 0,78 — 1,07 
la — 0,14 — 0,15 Iz — 0,42 — 0,50 


Un seul exemplaire. Les pores frontaux n’ont pas la régularité 
de disposition indiquée sur la figure. Sénonien. 


Ouverture 


C. ritrorMiS d’Orb. 
1851. Escharipora filiformis d'Orb. Loc. cit. p.232, pl. 700, fig. 13-15. 


448 F. CANU. — RÉVISION DES BRYOZOAIÏRES 23 Avril 

La — 0,98 — 0,12 Toëcie Lz — 0,71 — 0,80 

la — 0,10 — 0,11 1z — 0,28 — 0,35 
Costule — 0,042 


Très jolie espèce dont les deux avicellaires sont très saillants. 
Ouverture enfoncée entre les deux avicellaires. Figure à peu près 
exacte. Sénonien. 


Ouverture 


C. PYGMOŒEA d’Orb. 


1851. Reptescharella pygmæa d’Orb. Loc. cit., p. 468, pl. 716, 


fig. 7-8. 
? 1851. — costata d’Orb. Loc.cit., p.470, pl. 716, fig. 16- 
18. Manque. 
Ouverture La — 0,05 — 0,07  Zoécie $ LZ = 0,45 — 0,50 
la — 0,14 Iz = 0,35 — 0,41 
Costule — 0,042 Ovicelle H — 0,18 


L'une et l’autre figure peuvent représenter le médiocre échantillon 
de la collection. Sénonien. 


C. GAUDRYANA nom. nov. 


1851. Reptescharella radiata d'Orb. Loc. cit., p. 468, pl. 761, fig. 4-6. 


Ouverture D — 0,17 Zoéc | Le = 0,64 — 0,78 Costule — 0,057 
uvertur Loécie | Ho 
N'est pas du tout la C. radiata (Moli) comme cela est indiqué dans 
le catalogue de M. Jelly. Sénonien. 


C. FRAGILIS d’Orb. 
1851. Semiescharipora fragilis d’Orb. Loc. cit., p. 480, pl. 717, 
fig. 8-11. 
1892. Cribrilina fragilis Pergens. Saint-Paterne, etc., p. 216. 
La = 0,14 Zoécie | Ez =10;71 10,78 
la4==10/11 Ü1z — 0,42 — 0,50 
Costule — 0,057 


Ouverture enfoncée entre deux épines orales saillantes qui la 
rétrécissent d’autant plus qu’elles sont plus développées Deux 
autres épines marginales. Cette espèce est peut-être une variété de 
la suivante. Sénonien. 


Ouverture 


1900 DU CRÉTACÉ FIGURÉS PAR D'ORBIGNY 449 


C. 1NTERRUPTA d'Orb. 
1851. Semiescharipora interrupta d’Orb. Loc. cit., p. 487, pl. 719, 
fig. 9-8. 
1851. Escharipora chrysalis d’Orb. Loc. cit.,p. 228, pl. 686, fig. 6-8. 
Lz — 0,92 — 1,00 
— 0,26 — 0,24 
Ouverture EE Dre Zoécie { 1z — 0,42 — 0,50 
pu 7 ! M — 0,70 
Costule — 0,071 


Ouverture bordée. Cadre tout autour des costules dont le plan 
est légèrement enfoncé. Deux énormes épines orales et deux épines 
marginales remplacées par usure par des granulations. Les trabé- 
cules sont gros et symétriques par rapport à l’axe. Sénonien. 


C. REGULARIS d’Orb. 


1851. Reptoporella regularis d'Orb. Loc. cit., p.475, pl. 717, fig. 6-7. 
21851. Membranipora crenulata d’Orb. Loc. cit., p. 547, pl. 728, 
fig. 13-15. Cénomanien. 
Lz = 0,71 — 0,85 
(+ ovicelle) 


La — 0,08 ere 
Zoécie 
1z = 0,35 — 0,37 


Ouverture 
la — 0,10 


Les nouvelles lignées débutent par un avicellaire intercalé. C’est 
peut-être une Membraniporella. Quand la frontale est brisée les 
zoécies ont l’aspect de M. crenulata. Sénonien. 


C. BREvVIS d’Orb. 
1851. Semiescharipora brevis d’Orb. Loc. cit. p.485, pl.718, fig.21-24. 
La — 0,10 . { Lz = 0,55 — 0,61 
Ouverture 2 Zoécie ) ? 
Ja: 0;10 1z = 0,28 — 0,35 
Deux avicellaires latéraux. Ouverture légèrement saillante. La 
soudure des costules sur la ligne médiane forme comme un large 
plastron. Zoécies ectocystées. C. crepidula (Marss.) est peut-être 


cette espèce. Sénonien. 


C. coNvexa d’Orb. 
4851. Reptescharipora convexa d’Orb. Loc. cit., p.492, pl.720, fig.1-3. 
«Le — 0,17 — 0,22 CNE = 1 0012 
Ouverture à 2 Zoécie | ? ? 
L À la — 0,28 a D En 
21 Août 1900. — T. XXVILL. Bull. Soc. Géol. Fr. — 29 


450 F. CANU. — RÉVISION DES BRYOZOAIRES 23 Avril 


Un seul. Figure assez exacte. Deux avicellaires latéraux et ques 
quefois deux épines marginales. Sénonien. 


C. iNsiGnis d’Orb. 


1851. Multescharipora insignis d'Orb. Loc. cit., p. 496, pl. 720, 
fig. 11-15. 

1851. Semiescharipora rustica d’'Orb. Loc. cit., p. 484, pl. 718, 
fig. 11-16. Une zoécie. 


la Æ 0,17 + 0,20 oec1e Z Far 2) — 0,54 
(+ avicellaire) 
Ovicelle — 0,28 Costule — 0,018 


Ouverture 


Grand plastron médian. Aucune des figures n’est exacte. Il y a 
de chaque côté de l’ouverture un avicellaire très volumineux dont 
on voit nettement les deux ouvertures; ces avicellaires forment 
comme deux ailes en haut des zoécies. Ovicelle couché sur la zoécie 
supérieure. Sénonien. 


Sub. gen. : Costula. 


C. (Costula) oRNaATA Goldf, : 
1851. Cellepora ornata Goldf. Petref. Germ. p. 26, pl. 9, fig. 1. 


1851. — —  Hag. (Maestricht», p. 98, pl. 10, fig. 16. 

La = 0,30 — 0,35 7 4, 4 Lz — 1,14 — 1,28 
() ture | ? ? ZLoécie ? ? 
nee dial 10 40 7 0149 RER 


La figure d’Hagenow est fantaisiste. Costules robustes avec un 
énorme pore au talon. Trabécules disposés irrégulièrement. Au- 
dessus de l’ouverture est un péristome saillant, large (= 0,17 —0,25), 
en forme de fer à cheval dont les deux extrémités sont terminées 
chacune par un avicellaire. Les mesures ont été relevées sur les 
exemplaires du Muséum. 


Sub. gen. : Decurtaria. 


C. (Decurtaria) STRIATA d'Orb. 
1851. Escharipora striata d’Orb.Loc. cit., p.229, pl. 686, fig. (9-12). 
1851. — mumia d’Orb. Loc. cit., p. 233, pl. 687, fig. 4-6. 
, { La = 0,20 — 0,30 bota (.Lz = 1,14 — 1,35 
Ouvert re | 4 2 Zoëcie À ; ; 
HO Remo se D 00 06e 
| Costule == 0,057 


1900 DU CRÉTACÉ FIGURÉS PAR D'ORBIGNY 451 


Ouverture ayant la lèvre inférieure plus petite que la lèvre supé- 
rieure. Quelques épines sur le cadre. Les avicellaires indiqués 
n'existent pas. Ce sont des sillons entre les cadres. Deux échantil- 
lons. Sénonien. 


C. (Decurtaria) DENTATA d’Orb. 
1851. Semiescharipora dentata d’Orb. Loc. cit., p.482, pl. 718, fig. 5-8. 
{ Lz = 0,71 — 0,85 
2057 


Figure médiocre. Ouverture subronde mais étranglée latérale- 
ment. Deux grands avicellaires oraux. Sénonien. 


Ouverture D — 0,21 Zoëécie 


C. (Decurtaria) PENTAPOoRA d'Orb. 
1851. Escharipora pentapora d’Orb. Loc. cit., p.224, pl. 685, fig. 5-8. 


1851. — raripora d’Orb. Loc. cit., p.234, pl.703, fig. 16-18. 

1851. — incrassata d'Orb. Loc, cit., p. 2233, pl. 685, fig. 1-4. 

1851. — regularis d’Orb. Loc. cit., p.224, pl. 685, fig. 9-12. 

21851. — ovalis d’Orb. Loc. cit., p. 235, pl. 703, fig. 13-15. 

1851. Semiescharipora semicostata d’Orb. Loc. cit., p. 486, pl. 719, 
fig. 1-4. 


1892. Escharipora regularis Pergens. « Saint-Paterne », p. 216. 

La —0,15 — 0,2 Zoéçie | Lz = 0,80 — 0,85 

la — 0,17 — 0,21 Iz — 0,42 — 0,50 
Costule — 0,05 


Ouverture terminale à lèvre inférieure plus petite, entourée de 
deux à cinq avicellaires. Le plan des costules est enfoncé et entouré 
par une sorte de cadre plus ou moins large, particulier ou commun. 
E. raripora n’est pas conforme mais la figure représente aussi 
E. regularis; E. ovalis est représentée par un échantillon usé à 
zoécies un peu plus petites et qui m'ont paru être une altération fossi- 
lifère de cette espèce ; Semiescharipora semicostata est représenté par 
deux échantillons usés sur lesquels une cellule un peu mieux con- 
servée m'a semblé avoir les caractères de cette espèce. Les meilleurs 
échantillons sont ceux de E. pentapora. Larges espaces intercostaux 
(= 0,028 — 0,040) Sénonien. 


Ouverture 


Sub. gen. : Distansescharella d’Orb. 


Ce sous-genre fut ainsi caractérisé par d’Orb. « Dans l'intervalle 
qui sépare les cellules se remarquent d’autres cellules accessoires, 
très petites, ayant à peine le quart des autres, mais de même 


452 F. CANU, — RÉVISION DES BRYOZOAIRES 23 Avril 


forme. » En examinant un échantillon de Cellepora familiaris qui 
est conservé au Muséum, j’ai pu constater que l'observation de 
d’Orbigny est fort juste. Mais ces petites cellules sont toujours pri- 
mosériales ; il y en a toujours deux ou trois qui se suivent précé- 
dant une cellule normale. 


C. (Distansescharella) FAMiLrARIS Hag. 


1839. Cellepora familiaris Hag. Rügen, p. 274. 
1851. Distansescharella familiaris d’Orb. Loc. cit., p. 463. 


pa = 0 100;11 Lz = 0,42 — 0.50 


Ouverture Zoécie 
la — 0,08 — 0,10 1z — 0,28 — 0,34 
Ovicelle H — 0,22 Costule — 0,057 


G. Murinopsia J. Jullien, 1880. 


« Zoëcies dont la frontale est formée par des côtes ne faisant pas relief 
sur la surface externe, séparées par des lignes transversales de pores 
arrondis. Orifice subcirculaire. Avicellaires naissant sur le pourtour 
zoécial aux places d'origelles, et formant un groupe en avant de l'ori- 
fice. Les zoëcies de ce genre ressemblent à un corps de chauve-souris. » 
(J. Jullien). Crétacé. 

Type : Multescharipora Francqana d’Orb. (Fig. 64). 


Ù \N 
® Là 
À 


Fig. 64. — Murinopsia J. Jullien. — Type : M. Francqana (d'Orb.) (d’après Beis- 
sel); «a, zoécie vue de face; b, zoécie vue de profil; c, zoécie vue de dos; d, 
coupe dans une zoécie. 


M. FRANCQANA d’Orb. 


1851. Multescharipora Francqana d’Orb. Loc. cit., p. 497, pl. 734, 
fig. 6-8. 
1865. Semiescharipora galeata Beissel. Bry. Aach. K. p. 55, pl. 6. 
fig. 70-75, pl. 7, fig. 76. 
1887. Lagodiopsis Francqana Marsson. « Rügen », p. 100. 


La — 0,07 Zoécie LL = 0,647 0,71 


t 
DATES Re | 12 042 


1900 DU CRÉTACÉ FIGURÉS PAR D’ORBIGNY 453 


Les costules n'ont pas la régularité indiquée sur la figure. Les 
pores figurés sont des avicellaires pour J. Jullien. Ils m'ont paru 
représenter des épines. Sénonien. 


G. Puellina J. Jullien, 1886. 


« Zoécies dont la frontale est formée en grande partie par une sur- 
face unie, au milieu de laquelle l'opésie 
du Membraniporide est entièrement 
recouverte par de courtes côtes, à peine 
séparées les unes des autres par un léger 
sillon dépourvu de pores intercostaux ; 
ces côtes sont pourvues d’une grande 
ponctuation sur le talon, elles se réunis- 
sent vers le centre pour former un tuber- 
cule formant un léger relief. Orifice semi- \ 
lunaire, pourvu d’épines marginales. Fig. 65! 
Avicellaires remplacés par des vibracel- Type: P. Gallyæ (Busk.). 
laires qui sont au-dessous de l'orifice NPD MineEs) 

à côté du talon de la première paire de côtes. » (J. Jullien). Actuel. 

Type: Lepralia Gattyæ Busk. (Fig. 65). 


G. Steginopora d’Orb., 1851. 


Côtes robustes sans relief. Quatre épines marginales creuses dont 


Fig. 66. — Steginopora d’Orb. — Type: S. ocellata (JS. Jullien). 


les deux extérieures ou toutes les quatre réunies forment par leur sou- 
dure un orifice secondaire au-dessus de l’orifice vrai et par prolifération 


454% F. CANU. — RÉVISION DES BRYOZOAIRES 93 Avril 


une lamina peristomica. Celle-ci est une sorte de plancher très irréqu- 

lier, perforé ou non, s’étalant au-dessus de la frontale. Chaque épine 

est réunie aux voisines par des trabécules séparés par des ocelles. Avicel- 

laires fixés en arrière des première et seconde paires de côtes. Sénonien. 
Type : Steginopora ocellata J. Jullien (Fig. 66). 


Sub. gen. : S. Typica. 


Côtes séparées par de simples lignes de petits pores arrondis. Les deux 
épines extérieures forment une lamina peristomica entière. Ocelles de 
formes irrégulières. 


?S. LENTIFORMIS Hag. 


ASôl. Escharifora lentiformis d'Orb. Loc. cit., p. 461, pl. 715. 
fig. 14-16. 
1846. Eschara lentiformis Hagenow. in Geinitz. Verst. p. 605, 
pl. 23 b, fig. 24. 
Un seul exemplaire qui m’a paru une Steginoporidée. On ne peut 
pas juger sans détruire l’échantillon. Rügen. 


?S. cRASsA d’Orb. 
1851. Escharifora crassa d’Orb. Loc. cit., p. 211, pl. 684, fig. 5-7. 


Espèce à étudier sur de nombreux échantillons. Sénonien. 


S. FRANCQANA d’Orb. 


1851. Disteginopora Francyana. Loc. cit., p. 498, pl. 734, fig. 9-11. 
1851. Reptescharipora exigua d’Orb. Loc. cit., p. 491, pl. 719, 
fig. 20-22. 


Espèce remarquable par la très grande saillie de son orifice secon- 
daire. « Elle porte deux épines médianes dont on ne voit que les 
traces sur l’unique exemplaire de la collection de d’Orbigny » 
(J. Jullien). Sénonien. 


S. ACULEATA d’Orb. 
AS51. Steginopora aculeata d’Orb. Loe, cit., p. 502, pl. 721, fig. 5-8. 
L— 0,14 7 CU EZ — 0 
? Zoëcie à 
1==:10/21 200207 
Figure médiocre. « Elle porte deux petites superbes épines elles- 
mêmes bifurquées que j'ai découvertes en faisant sauter la paroi 


_péristomique avec une aiguille en fer de lance. » (J. Jullien). 
Sénonien. 


Ouverture secondaire 


1900 DU CRÉTACÉ FIGURÉS PAR D'ORBIGNY 455 


S. ORNATA d’Orb. 


ASSL. Steginopora ornata d'Orb. Loc. eit., p. 501, pl. 721, fig. 1-4. 


Ouverture secondaire | 2 = 0.11 — 0,14 zoécie Lz=—0,505 0,7 
1 —0,18 — 0,21 1z —0,42—0,57 


Figure exacte. « Elle porte deux épines délicates qui se couchent 
sur [a paroi frontale de la zoécie et se soudent entre elles. » (J. Jul- 
lien) Sénonien. 


S. PULCHELLA d'Orb. 
1851. Steginopora pulchella d’Orb. Loc. cit., p. 503, pl. 721, fig. 9-12. 


« Elle porte une ou deux épines selon les zoécies » (J. Jullien). 
Sénonien. 


S. IRREGULARIS d’Orb. 


1851. Steginopora irregularis d’Orb. Loc. cit., p. 500, pl. 720, 
fig. 16-19. 


«Elle montre deux épines médianes brisées à leur base » (J. Jul- 
lien) Sénonien. 


Sub. gen. : Ubaghsia J. Jullien, 1886. 


Costules séparées par des lignes de grands pores allongés. Les deux 
épines internes sont souvent soudées en une seule épine palmée. Les 


Fig. 67. — Sub. gen. Ubaghsia. — Type : U. arcifer (J. Jullien). 


deux épines extérieures forment une lamina peristomica de [orme 
absolument irrégulière et disposée en un fragile réseau. 


456 F. CANU. — RÉVISION DES BRYOZOAIRES 93 Avril 


Type : Steginopora reticulata (Ubaghs). 
Autre espèce : Ubaghsia arcifer J. Jullien (Fig. 67). 


Sub. gen. : Thoracophora J. 
Jullien, 1886. 


Les quatre épines marginales 
forment une lamina peristo- 
mica perforée. 

Type: Disteginopora horrida 
d’Orb. (Fig. 68). 


S. (Thoracophora) nor- 


RIDA d’Orb. 
: 1850. Disteginopora horrida 
æ RUES & ee d’Orb. Loc. cit., p. 
tee Pb tea LOU 237, pl. 603, fig. 16- 


19, pl. 687 bis. 
S. (Thoracophora) rusrica d’Orb. 


4851. Reptescharipora rustica d’Orb. Loc. cit., p. 494, pl. 720, 
fig. 9-12. 
1851. Semiescharipora irregularis d'Orb. Loc. cit., p. 487, pl. 719, 
fig. 9-12. 


Le pore de la lamina peristomica est le plus souvent étoilé ; il est 
rarement en forme d’X. La nature de cette espèce avait échappé à 
d’Orbigny comme j'ai pu m’en rendre compte 
sur des échantillons que j'ai recueillis à 
Tours. Sénonien. 


G. Colletosia J. Jullien, 1886. 


« La frontale est formée par des côtes plus ou 
moins volumineuses, dont les bords, se soudant 
avec les bords voisins, forment de larges sillons, 

$ tout à fait dépourvus de pores. Orifice semi-lu- 
maire dépourvu d’épines marginales. Avicellai- 


Fig. 69. — Colletosia (J. 765 INCONNUS. » (J: Jullien). Miocène. 
Jullien). — Type: C. Type : Lepralia Endlicheri Rss. (Fig. 69). 


EndhenertRssns Autre espèce : Lepralia scarabœus Rss. 


1900 DU CRÉTACÉ FIGURÉS PAR D'ORBIGNY 457 


G. Scorpiodina J. Jullien, 1886. 


« Zoécies dont la frontale est formée par des côtes robustes se soudant 
promptement après le talon, pour former un large sternum entièrement 
dépourvu de sillons et de pores, où la prolifération 
donne naissance à de grosses verrues de forme irré- 
gulière. Orifice subcireulaire, dépourvu d’épines 
marginales » (J. Jullien). Helvétien. 

Type : Lepralia scorpioides Manzoni (Fig. 70). 

« Nous pouvons dire ici que Manzoni n’a 
point compris la valeur de cette remarquable 
espèce, dont la zoécie existe au-dessous du 
plastron qu’il a décrit. » (J. Jullien). À 

Neviani, qui a retrouvé cette espèce à Ter- Fig. 70. — Scorpio- 
mofourà, près Turin, écrit : « Ma cid che vi ha Te on 
di più interessante a notare, e dimostra la felice des (Manz.) (d’après 
intuizione del Jullien nella sua interpretazione,  Nviani): 
data sulla semplice ispezione di una figura, si è che i lembi crenati 
della frontale presentano distinto il tallone delle coste caratteris- 
tiche delle Cribriline, e in molti si nota un poro grande comme nel 
genere Lyrula. » (Bryozoici neozoici di alcuna località d'Italia, IV, 
p. 9, 1898). 


ESPÈCES USÉES, DOUTEUSES, ETC. 


Escharipora elegans, p. 222, pl. 684, fig. 13-15. Restauration idéale. 
— prolifica, p.225, pl. 685, fig. 13-16. Ne correspond pas. 
— leporina, p. 230, pl. 686, fig. 13-16. Fantaisie. 
= insignis, p. 231, pl. 687, fig. 1-3. Ne correspond pas. 
Semiescharipora complanata, p. 484, pl. 718, fig. 17-20. Usé. 

— ovalis, p.488, pl.719, fig. 13-16. Ne correspond pas. 

Reptescharipora Meudonensis, p. 491, pl. 719, fig, 17 19. Ce qui est 
dans le tube est Reptescharipora 
convera d’Orb. 

— punctata, p. 493, pl. 720, fig. 4-5. Un seul usé. 

— ornata, p. 494, pl.720, fig. 6-8. Ne correspond pas. 
Escharella Arge, p. 219, pl. 666, fig. 7-9. Ne correspond pas. 
Reptescharella flabellata, p. 469, pl.716, fig.9-12. Ne correspond pas. 

— cyclopora, p. 471, pl. 716, fig. 19-20. Ne correspond 

pas. 

— pupoides, p.470, pl. 716, fig. 13-16. Ne correspond 

pas. 

— inæqualis, p. 467, pl.716, fig. 1-3. Ne correspond pas. 


458 F. CANU. — RÉVISION DES BRYOZOAIRES 23 Avril 


Semieschara simplex, p. 481, pl. 718, fig. 1-4. Original manque. Ce 
qu'il y a dans les tubes est Cribrilina 
fragilis. 


Fam. : FUSICELLARIIDÆ 


La bizarre constitution des représentants de cette famille, nous 
oblige à les isoler complètement. Les observations de d’Orbigny 
sont exactes. Malheureusement nous ne pouvons nous livrer qu’à 
des conjectures sur l’organisation. 


G. Fusicellaria d’Orb. 


F. PULCHELLA d’Orb. 
1851. Fusicellaria pulchella d'Orb. Loc. cit., p. 186, pl. 680, fig. 1-6 


Cette espèce est caractéristique du Turonien. 
Sub-ordo : MONODERMIATA J. Jullien, 1881. 


« Cheilostomiens dont l’ectocyste est simple, c'est-à-dire non divisé en 
deux feuillets, dans lequel il n'existe aucune cavité pouvant séparer 
cetle membrane en deux membranes secondaires. Pourtour de l’orifice 
(apertura) entièrement calcifié. » 

Les Monodermiées crétacées sont rares et très petites. Il n’est 
guère possible de les étudier en détail. 


Tribu MONODERMIATA SUBOVICELLATA J. Jullien, 1884. 


« Bryozoaires cheilostomiens dont l’ovicelle est situé au-dessous de 
l’opercule. » 


Fam. : DIAZEUXIDÆ J. Jullien. 


« Paroi frontale entière, n'étant jamais perforée, parce que l’endo- 
cyste ne donne pas.d'origelles au-dessous de cette paroi ; elle s'accroît 
d’arrière en avant par zônes, laissant à la surface des lignes saillantes, 
plus ou moins en relief, qui sont des lignes d’accroissement ; les jonc- 
turies, ou bourgeons zoéciaux, produisent les zoécies soit isolément 
soit après leur coalescence : origelles toujours interzoéciales fournissant 
soit des génésies, soit de simples origelles. Zoëcies femelles ne contenant 
jamais de polypides, et prenant en général une [orme toute différente de 
celle des zoëcies mâles. Paroi dorsale toujours largement ouverte ; 
zoécie mère ou ancestrula affectant différentes formes. » 


4900 DU CRÉTACÉ FIGURÉS PAR D’ORBIGNY 459 


G. Diazeuxia J. Jullien, 1888. 


Caractères de la famille. Cénomanien. — Actuel. 

Type : Cellepora hyalina Linné. 

Les anciens auteurs appelaient particulièrement Hippothoa les 
espèces à zoécies linéaires et Mollia les espèces à zoécies adjacentes. 
Mais il est démontré qu’une même espèce peut prendre ces deux 
formes zoariales. 

Nous avons trouvé les formes suivantes dans la collection de 
d’'Orbigny : 

1851. Hippothoa elegans d’Orb. Loc. cit., p. 384, pl. 711, fig. 1-4. 


Cénomanien. 
1851. — simplex d'Orb. Loc. cit., p. 385, pl. 711, fig. 5-8. 
Cénomanien. 
1851. — gracilis d’Orb. Loc. cit., p. 386, pl. 711, fig. 9-11. 
Sénonien. 
1851. — laxata d’Orb. Loc. cit., p.386, pl. 711, fig. 12-15. 
Sénonien. 
1851. —- guttata d’Orb. Loc. cit., p. 389, pl. 712, fig. 1-2. 
Espèce très petite très mal figurée. 
Sénonien. 


1839. Cellepora convexa Hag. « Rügen », p. 277, pl. 5, fig. 1. — 
Homolostega convexa, Marsson «Rügen », p. 93, pl. 9, fig. 11. Les 
joncturies sont très visibles sur le superbe échantillon du Muséum. 


Fam. : PORINIDÆ d’Orb., 1851. 


Pour d’Orbigny, les Porinidæ étaient des Bryozoaires munis d’un 
pore spécial en arrière de l'ouverture. La forme tubuleuse de lou- 
verture n’était qu’un caractère très secondaire comme il appert de 
cette citation: « ... La présence de l'ouverture tubuleuse de 
quelques espèces d’un des genres nous les avait fait confondre avec 
les Bidiastopora... » 

Cependant les auteurs suivants ont pris comme caractères fonda- 
mentaux et le pore et la péristomie. 

Pour nous, la famille de d’Orbigny n’est pas à conserver. Il 
etait si peu certain des caractères qu’il lui assignait qu’il a intro- 
duit dans le genre Porina des cellules closes de Membranipora. 

Si nous examinons les coupes et les moulages des espèces cré- 
tacées, nous constatons, outre le ou les pores spéciaux, une sorte 
de péristomie renforcée par une abondante sécrétion calcaire qui la 


460 F. CANU. — RÉVISION DES BRYOZOAIRES 23 Avril 


rend peu apparente ou à peu près invisible extérieurement. Les 
pores origelliens sont encore très visibles dans le genre Columno- 


Fig. 71. — Constitution des Pori- 
nidées. — I, Coupe verticale 
(d’après Marsson). — IT, Moulage 


interne (d’après Beissel);s, spros- 
sen-canäle; b, cavité zoéciale prin- 
cipale ; d, canal péristomique ; 
p, canal du « pore spécial ». 


theca (Mass.), mais ils sont minus- 
cules dans les autres genres (fig. 73). 

Cette péristomie renforcée n’est 
évidemment qu’une hypothèse. 
Dans tous les cas, elle est spéciale 
aux terrains crétacés. Les espèces 
qui en sont ornées ont un caractère 
indiscutable de famille, mais dont il 
faudrait déterminer nettement la 
signification. Marsson a créé pour 
elles un certain nombre de genres 
que nous acceptons très volontiers, 
sauf le genre Acropora (Reuss), et 
nous renvoyons le lecteur à sa 
savante monographie de l’île de 
Rügen. ainsi qu'aux études de Beis- 
sel. 


G. Porina d’Orb. 1851. 


P. FILOGRANA Goldf. 


1826. Eschara filograna Goldf. Petref. German. p. 25, pl. 8, fig.17. 

1851. — —  Hag. (Maestricht », p. 65, pl. 7, fig. 12-13. 

1851. Porina filograna d’'Orb. Loc. cit., p. 435, pl. 626, fig. 5-10. 
(Bidiastopora ramosa). 

1887. — — Marsson. « Rügen », p. 87. 

1887. — —  Pergens. « Ciply », p. 205. 


Le diamètre interne de l'ouverture est de 0,14 en moyenne. Le 
péristome est ovale, plus large en bas, où il forme une sorte de 
lèvre saillante ; il mesure 0,18 — 0,22 sur 0,22 — 0,20. Sénonien. 


P. EaRENBERGIT Hagenow. 


1839. Eschara Ehrenbergii Hagenow. « Rügen », p. 644, pl. 9, fig. 2. 
1846. — — Hag. in Geinitz. Werst. p. 607, pl. 33 b, 


fig. 27. 


1851. Porina angustata d’Orb. Loc. cit., p. 436, pl. 626, fig. 13-15. 
1889. —  Ehrenbergii Marsson. « Rügen », p. 85, pl.8. fig. 8. 


1900 DU CRÉTACÉ FIGURÉS PAR D'ORBIGNY 461 


P. FLABELLATA d'Orb. 
1851. Escharipora flabellata d'Orb. Loc. cit., p. 460, pl. 715, 
fig. 11-12. Sénonien. 
1865. = — Beissel. « Bryoz. Aach. Kr.», p. 11. 
1887. Porina flabellata Marsson. «Rügen », p. 85. 


P,. FrizirorMis d’Orb. 


1851. Porina filiformis d’'Orb. Loc. cit., p.438, pl. 714, fig. 11-13. 
1887. Acropora — Marsson. « Rügen », p. 83, pl. 8, fig. 2. 


Diamètre de l’ouverture — 0,14. Diamètre du péristome — 0,17 
— 0,21. Sénonien. 


ESPÈCES USÉES, DOUTEUSES, ETC. : 


Porina varians, p. 437, pl. 714, fig. 8-10. Usé. 

Reptoporina micropora, p. 444, pl. 605, fig. 5-7. (Escharina) Mem- 
branipora. 

Reptescharellina tuberculata, p. 456, pl. 715, fig. 4-6. Un seul. 

Escharinella Lorici, p. 201, pl. 600, fig. 5-7. Manque. 


Bibliographie des publications relatives aux Bryozoaires crétacés 


1826. Gozpruss. — Petrefacta Germaniæ. 

1839. Hagexow. — Monographie der « Rugen’shen » Kreide- 
Versteinerungen. 

1845. Reuss. — Die Versteinerungen der « Bôhmishen Kreide- 
formation ». 

1840-1847. Micaezin. — Iconographie zoophythologique. 

1851. HaGenow. — Die Bryozoen der « Maastrichter » Kreïidebil- 
dung. 

1850-1852. D'ORBIGNY. — Paléontologie française. Terrains cré- 
tacés. Bryozoaires. 

1865. Beissez. — Ueber du Bryozoen der ( Aachner Kreidebil- 
dung ». 

1866. UBaGus. — Die Bryozoen-Schichten der Masstrichter Krei- 
debildung, Verb. d. n. Jahrg. XXII. 
_ 1872. Reuss. — Die Bryozoen und Foraminiferen des « unteren 
Pläners ». In Geinitz : Elbthalgebirge in Sachsen. Paleontographica. 

1874. Reuss. — Die Foraminiferen, Bryozoen, Ostracoden, des 
Pläners (mittlere und « obere Quader »). In Geinitz. Elbthagebirge 
in Sachsen. Paleontographica. 


462 F. CANU. — RÉVISION DES BRYOZOAIRES 23 Avril 


1877. NovÂk. — Beitrag zur kenntniss der Bryozoen der « Boh- 


mischen Kreideformation ». 
1886. MEUNIER et PERGENS. — Les Bryozoaires du «système Mon- 


tien ». 

1886. PeRGENS et Meunier. — La faune des Bryozoaires garum- 
niens de « Faxe ». Annales de la Soc. roy. malacologique de Bel- 
gique, XXI. 


1887. PERGENS. — Sur l’âge de la partie supérieure du tuffeau de 
« Ciply ». Bull. Soc. Belge de Géol., p. 204. 


1887. Marsson. — Die Bryozoen der Wassen schreibkreide der 
insel « Rügen ». 

1889. PERGENS. — Révision des Bryozoaires du crétacé figurés 
par D’Orbigny. Cyclostomata. Bull. Soc. Belge de Géol., p. 305. 

1892. PERGENS. — Bryozoaires du Sénonien de Saint-Paterne, 


Lavardin, La Ribochère. Bull. Soc. Belge Géol., p. 200. 

1892. HENNiG. — Studier ôfver «Bryozernaisweriges Kritsysteim » 
Lund’s Universit. Arsskriit. XXX. 

1894. PERGENS. — Bryozoaires de la carrière de l’Arche de Leves 
et de la carrière de Cachenback, près « Chartres ». Bull. Soc. Belge 
Géol., p. 131 et 181. 

1892. Filip Pocra. — O0. Mechovkäch z korycanskÿch vrstev 
(Ueber Bryozoen aus dem Cenoman an Fusse des Gangberges bei 
« Kuttenberg » Ceskä akademie cisaïe frantiska Josefa. 

1897. F. Canu. — Turonien des «Janières » (Sarthe). B.S. G.F., 
p. 146. 

1897. F. Canu. — Turonien de « Saint-Calais». B.S. G.F., p.737. 


. N. — Les mots entre guillemets sont seulement indiqués dans la synonymie. 


EXPLICATION DES PLANCHES 


PLANCHE IV 


Fig. 1. — Membranipora Meunieri. X 30. 

Hige nan Ne lacrymopora. X 25. 

Fig. 3 — — sp. X 25. La figure est éclairée à droite par erreur. 
D'Orbigay identifiait à tort cette espèce avec 
M. lacrymopora. 


Fig. 4. — _— inornata. X 10. 
Fig. 5. — = inornata. X 25. 
Fig. 6. — — (Rhynchotella) frondosa. X 30. D'après un échan- 


tillon de Flusirella subcylindrica. 
Onychocella (Ogiva) inornata. X 25. 


E>! 
mie 
(ue 
=} 
| 


1900 


Fig. 
Fig. 
Fig. 
Fig. 
Fig. 
Fig. 
igen 


Fig. 


Fig. 


10. 
ali 


ig. 15. 
. 16. 
UE 
. 48. 
. 49. 
g. 20. 
. 2. 


22. 


DU CRÉTACÉ FIGURÉS PAR D'ORBIGNY 463 


PLANCHE V 


Floridina bimarginata. X 10. D'après un échantillon de Longuesse. 
— Vendôma. x 25. 
Je ne X 23. 
— — X 25. La figure est renversée pour montrer 
les détails de l’opésie. 


: Vibracella (Lunuliles) angulosa. X 25. Les lamelles qui se trou- 


vent latéralement dans l’opésie sont très visibles à la loupe sur 
cette photographie, 
Smittiporaobliqua.X 25. 
— — X 60. Echantillon de la Bonneville, près Dreux, 
Je pense que c’est cette espèce que le dessinateur à voulu repré- 
senter dans l’atlas de d’Orbigny comme Vincularina obliqua. 


PLANCHE VI 


Floridina Dejanira. X 25. 

— — X 60. 
Euritina Eurita. X 30. 

— Welschi. X 30. 

— — _X 30. Ovicelles, 
Membranipora (filiflustrina) cylindrica. X 50, 


.Vibracella (Lunulites) cretacea. X 25. Ovicelles. 


PLance VII 


Rhagasostoma Dutempleana. X 35. Echantillon de la Ferme de 
l’Orme (Lutétien). 

Rhagasostoma Dutempleana. X 35. Mème provenance. Les réti- 
culocellaires n’ont pas la même forme que dans 
les espèces du crétacé. Ils n’ont jamais été obser- 
vés sur les espèces actuelles et la constitution de 
leurs parties molles et chitineuses nous est abso- 
lument inconnue. 

— Dutempleana. X 25. Face dorsale des échantillon:, 
unilamellaire. 

— Edusa. X 25. 

— Edusa. X 60. La constitution du réticulocellaire 
est remarquable. 

== Acmon. X 25. 


N. — Les dessins du texte ont été faits soit d’après les auteurs, soit d’après 
mes croquis par M. L. Numa. 


464 


Séance du 7 Mai 1900 


PRÉSIDENCE DE M. A. DE LAPPARENT, PRÉSIDENT 


M. L. Gentil, Secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la 
séance précédente. La rédaction de ce procès-verbal est adoptée. 


Le Président souhaite la bienvenue à M. G.-B.-M. Flamand, 
présent à la séance, et le félicite, au nom de-la Société, pour les 
importants résultats de sa mission au Touat. Il est heureux de cons- 
tater qu'ici l'initiative et la persévérance d’un géologue ont été pour 
le pays l’occasion d’un succès de la plus haute conséquence. 


Le Président fait connaître l’invitation adressée par la Direction 
de la Geologische Reichsanstalt d'Autriche, en vue de la célébration 
de son cinquantenaire, fixée au 9 juin prochain. 


Sont proclamés Membres de la Société : 


MM. L. Revelière, Ingénieur aux Mines de Marles, présenté 
par MM. Louis Bureau et Dumas. 
le Prince Lapoukhine Demidoff, présenté par MM. A. 
de Lapparent et Stuer. 


M. L. Gentil signale parmi les dons reçus, à la Société, les 
ouvrages suivants : 

Recherche des eaux potables et industrielles, par M. H. Boursault ; 
Un fascicule de l’Anthropologie renfermant une note de M. 
M. Boule : Etude paléontologique et archéologique sur la station paléo- 
lithique du lac Kärar (Algérie) ; Deux notes de M. P. Fliche : Le Pin 
sylvestre dans les terrains quaternaires de Cléry : Contribution à la 
Flore fossile de la Haute-Marne (Infracrétacé) ; Dans les C.-R. de l’Ac. 
des Sc., M. Grand’Eury : Sur les troncs debout, les souches et racines 
de Sigillaires ; Sur les tiges debout, les souches et racines de Cordaîtes ; 
M. A. Lacroix : Sur les granites et syenites quartzifères à ægyrine, 
arfvedsonite et ænigmatite de Madagascar ; M. F. Kerforne : Sur le 
Gothlandien de la presqu'île de Crozon (Finistère). 


SÉANCE DU 7 MAI 1900 465 


M. Pervinquière, Secrétaire, signale parmi les dons reçus de 
l’étranger : 

Ueber Paläozoicum in Hocharmenien und Persien, par F. Frech et 
G. Arthaber (Beitrâge zur Palæontologie und Geologie Osterreich- 
Ungarns und des Orients), avec 7 planches et 3 cartes ; Le rapport 
annuel (pour 1897) de la Smithsonian Institution, contenant un 
article de M. James M. Flint, intitulé : Recent Foraminifera, accom- 
pagné de 80 pl. ; Le volume IIT du Maryland Geological Survey, 
et le Ier vol. du Maryland Waether Service, renfermant.une impor- 
tante étude sur la région appalachienne illustrée de nombreuses 
photographies (4 general report of the physiography of Maryland) ; Le 
19° Annual reports of the U. S. G. S. (97-98), part IT, dans lequel se 
trouve un travail de M. C. W. Hayes, Physiography of the Chatta- 
nooga district (avec 5 cartes), et un autre de M. L. F. Ward: The 
cretaceous formation of the Black Hills as indicated by the fossil plants 
(avec 119 pl.) ; Le 20e Annual Report of the U. S. G. S., 1898-99, 
part VI, Mineral Resources. 


M. Albert Gaudry présente les Discours qui ont été prononcés 
par les Membres de l’Académie des Sciences sur la tombe de notre 
regretté et éminent confrère M. A. Milne-Edwards, membre de 
notre Société depuis 1860. 


M. Zeïiller offre à la Société le volume qu'il vient de publier 
sous le titre d’Eléments de Paléobotanique, et dans lequel il s’est 
efforcé d'exposer sous une forme suffisamment concise les princi- 
paux résultats actuellement acquis dans cette branche spéciale de 
la botanique, tant au point de vue botanique propre qu’au point 
de vue de l’histoire géologique des types végétaux. Il s’est attaché 
surtout à faire connaître, dans chaque classe, les formes actuelle- 
ment éteintes, en insistant sur les rapports qu’elles présentent avec 
les formes vivantes dont elles se rapprochent le plus et sur les 
différences qui les en séparent. Des figures, à l’exécution desquelles 
les éditeurs, MM. Carré et Naud, ont apporté un soin dont 
l’auteur tient à les remercier, reproduisent les types génériques les 
plus importants, tant en ce qui regarde les caractères anatomiques 
que les caractères morphologiques. Enfin un chapitre spécial résume 
la constitution de la flore de chaque terrain et la série des trans- 
formations par lesquelles on est passé peu à peu, des flores les plus 
anciennement connues, aux flores actuelles. 

M. Zeiller ajoute qu’il a cherché, en terminant, à dégager les 
enseignements qu'il est actuellement possible dé tirer des résultats 


22 Août 1900. — T. XXVIII. Bull. Soc. Géol. Fr. — 30 


466 SÉANCE DU 7 MAI 1900 


acquis, au point de vue phylogénétique ; maïs il insiste sur l’impor- 
tance des lacunes qui existent encore dans nos connaissances à cet 
égard et sur le rôle que joue forcément l’appréciation personnelle 
dans l'interprétation des données recueillies, notamment en ce qui 
regarde la question de variabilité ou de permanence de l’espèce ; 
en fait, il est encore impossible de percer l’obscurité qui enveloppe 
les origines des plus grands groupes, même pour les Dicotylédones, 
qui paraissent cependant si récentes, et sur lesquelles tout au moins 
il semblerait qu’on düût être mieux documenté. 


M. G. Ramond offre à la Société quatre brochures (tirages à 
part), dont il est l’auteur. 

10 Observations géologiques sur les travaux entrepris par la Direction 
technique de l'Assainissement de la Seine et de l’utilisation agricole 
des Eaux d’égouts de Paris (3° Note accompagnée de coupes et d’un 
Index bibliographique). | 

C’est, sans nul doute, à une insuffisance d’études relatives à la 
constitution géologique du sol sur lequel on se proposait d’épandre 
les eaux-vannes, que l’on doit attribuer les difficultés que l’on a 
rencontrées dans les plaines de Méry-sur-Oise et de Chanteloup- 
Andrésy (Seine-et-Oise). 

20 Études géologiques dans Paris et sa banlieue : le chemin de fer 
de « Courcelles au Champ-de-Mars »; la ligne « d’Issy à Viroflay, 
R.-G. » ; « le Métropolitain » ; les « Travaux de l'Exposition Univer- 
selle de 4900 ». Relevés rapides de coupes intéressant les étages 
Sparnacien, Lutétien, Bartonien, avec reproductions de clichés photo- 
graphiques de M. A. Dollot, Correspondant du Muséum d'histoire 
naturelle, membre de la Société. 

(Ces deux notes sont extraites des comptes-rendus de l’Assoctation 
française pour l'avancement des Sciences. — Congrès de Nantes). 

30 La Caverne de Ratelstein en Styrie, par C.-G. Héréus (1720); 
extrait du « Bulletin de la Société de Spéléologie, 1899 ». C’est une 
description de curiosités naturelles, observées dans l’une des plus 
anciennes excursions spéléologiques, que notre confrère, M. E.-A. 
Martel, a bien voulu insérer dans ( Spelunca ». 

4o Étude géologique de l’aqueduc du Loing et du Lunain (extr. des 
C.-R. du Congrès des Sociétés savantes, à Toulouse, 1899). 

L'auteur aurait voulu présenter cette courte Note, au moment de 
la communication de M. L. Janet à la Société (séance du 18 décembre 
1899). Les lenteurs avec lesquelles sont publiés les volumes des 
Congrès annuels, ne lui ont permis d’avoir ses tirages à part que 
depuis quelques jours seulement. 


SÉANCE DU 7 MAI 1900 167 


M. le D: Labat offre à la Société un petit volume dont il est 
l’auteur : Sur les Eaux minérales naturelles de l'Italie. Il fait remar- 
quer que les Eaux d'Italie sont plus nombreuses qu’on ne le croit 
généralement et possèdent les caractères principaux suivants : 
débit très abondant, haute température, éléments minéraux mixtes. 


M. Haug à lu avec le plus grand intérêt la note préliminaire sur 
« la distribution générale des Rudistes », publiée par M. Douvillé 
dans le dernier numéro du compte-rendu sommaire (séance du 
2 avril). Il est heureux de constater que l'étude détaillée des Rudistes 
et des Foraminifères de l’Amérique centrale apporte une confirma- 
tion éclatante aux idées émises par MM. Suess, Neumayr, Uhlig et 
d’autres sur les communications qui ont existé aux époques créta- 
cée et nummulitique entre la région des Antilles et les régions 
méridionales de l’Europe, ainsi que sur la continuation de la région 
méditerranéenne vers l’est. M. Haug a lui-même, dans un article 
sur le Néocomien, publié dans la Grande Encyclopédie, il y a plus d’un 
an, conclu à l’existence, au Barrémien, d’une « communication 
directe entre la région des Andes et la région méditerranéenne au 
travers de l’Atlantique, par un bras de mer séparant le continent 
nord-atlantique du continent africano-brésilien ». 

En ce qui concerne le nom de « Mésogée » proposé par M. Dou- 
villé pour remplacer celui de (zone méditerranéenne employé jus- 
qu’à présent », M. Haug fait remarquer que, pour désigner cette 
même mer, Neumayr avait employé le terme de « Méditerranée 
centrale » et M. Suess celui de « Tethys ». Le nom de « Mésogée » 
a l'inconvénient de faire inévitablement songer non à une mer, 
mais à un continent, en raison de son analogie avec les termes 
d’ « Arctogée », de « Notogée », de « Néogée », employés par les 
zoogéographes. 


468 7 Mai 


SUR LA SITUATION STRATIGRAPHIQUE 
DES LABRADORITES DU SUD-OUEST DE LA FEUILLE DE NICE 


par M. A. GUÉBHARD. 


Tandis que, d’une part, la grande nappe épanchée entre Biot et 
Villeneuve-Loubet épouse très nettement toutes les ondulations 
de son substratum bartonien à Orbitoides sella, ailleurs on voit, 
soit en longues trainées rectilignes s’élançant jusqu’au Cap d'An- 
tibes, soit au pourtour des bassins miocène et pliocène de Vence 
et de La Colle, bordant l'extrémité de golfes ou pointant en îlots 
ou en caps, les affleurements de labradorite suivre très régulière- 
ment les contours des terrains sédimentaires inférieurs. Enfin, si 
l’on repère exactement sur la carte les nombreux petits témoins 
épars que l’on découvre au milieu du grand plateau de Calcaire 
blanc (Portlandien) de la commune de Roquefort, on constate que 
presque tous s’alignent suivant les axes synclinaux déterminés par 
les traces subsistantes de l’Eocène. 

Cette observation serait-elle l’indice de l’existence, en profon- 
deur, de lignes de fracture qui auraient orienté suivant les axes des 
plis synclinaux, plutôt que suivant les anticlinaux, les cheminées 
d'émission ? 

Ce qu’il y a de certain, c’est que l'observation de tous ces petits 
lambeaux, quelque restreints qu’ils soient, a fini par rendre, au 
point de vue tectonique, les mêmes services que celle de ces autres 
lambeaux également minuscules, de Tertiaire inférieur ou supérieur, 
qui, parfois isolés, comme en discontinuité, au milieu du Juras- 
sique le plus ancien, mais presque toujours ceinturés de fragments 
résiduels des niveaux intermédiaires, figurent actuellement les 
derniers témoins qu'a laissés l’érosion tout au fond des lèvres 
arasées d’immenses synclinaux étirés et refermés sur eux-mêmes. 

Quant à l’âge précis des labradorites, M. Guébhard ne croit pas 
apporter une donnée nouvelle en rappelant qu’on voit, en maints 
endroits, au nord de Biot, l’épanchement recouvrir le Bartonien, et, 
en quelques autres, près de Tourrettes-sur-Loup, particulièrement 
sur la route même de Vence, supporter la partie la plus inférieure : 
de la Mollasse burdigalienne. 


1900 LABRADORITES DU SUD-OUEST DE LA FEUILLE DE NICE 469 


Des galets de labradorites, provenant évidemment de l’épanche- 
ment d'Arboin (altitude : 800 mètres), à l’est de Saint-Vallier 
de Thiey, se retrouvent, à l’ouest, à Sainte-Luce, dans le poudingue 
qui recouvre directement le Bartonien, et à La Malle, dans un petit 
lambeau de ce même poudingue élevé à 1200 mètres d'altitude. 
D’autres galets se ramassent, au-dessus de Tourrettes, au Caire, à 
1000 mètres, dans un conglomérat tout rongé de lithophages, qui 
surmonte nettement le plus haut banc du Burdigalien. Peut-être 
la découverte, faite récemment au nord de Biot, au haut du ravin, 
affluent le plus septentrional de la rive droite du Vallon de l’Aspre, 
(exactement, parcelle 83 de la section C du cadastre, quartier de 
Saint-Jullien), au milieu (ou à la base ? cela reste à préciser) de la 
masse éruptive, d’un gisement fossilifère argilo-gréseux, à em- 
preintes de plantes très bien conservées et de coquilles, malheu- 
reusement moins bonnes, permettra-t-elle de serrer d’un peu plus 
près les données chronologiques relatives à ces éruptions si impor- 
tantes. 


M. de Lapparent appelle l’attention de M. Guébhard sur une 
autre explication possible de la situation des labradorites en gise- 
ments isolés. On pourrait les considérer comme des fragments, seuls 
respectés par l'érosion, d'anciennes nappes qui auraient participé à 
toutes les dislocations de la région. 


M. Guébhard est très heureux, en adhérant sans réserve à 
l'explication de M. de Lapparent, de pouvoir ainsi justifier, bien 
mieux qu'il n’a fait, l'assimilation tectonique des lambeaux isolés 
de labradorite à ceux des autres niveaux tertiaires. S’il est permis 
d'admettre une extension assez grande des nappes primitives 
d’épanchement pour rattacher à un petit nombre de centres 
les lambeaux qu’on retrouve actuellement épars, cela explique 
très simplement l'identité frappante de l’allure stratigraphique de 
bancs, qui auraient supporté, à l’état de superposition presque 
concordante, d’identiques vicissitudes. 

Du même coup se trouve supprimée l’objection relative à l'absence 
habituelle de métamorphisme physique ou de perturbation méca- 
nique dans le calcaire blanc, au voisinage des petites taches érup- 
tives, qui seraient, en définitive, le contraire de dykes, de simples 
poches. | 


470 7 Mai 


NOTE SUR UN BOIS FOSSILE DE MADAGASCAR 


par M. P. FLICHE. 


Le 5 Juin dernier, M. A. de Grossouvre a fait, à la Société géolo- 
gique, une communication sur quelques fossiles crétacés de Mada- 
gascar. Ceux-ci lui avaient été remis par M. Bleicher, qui lui-même 
les avaient reçus de M. le commandant Bourgeois; ils ont été 
recueillis aux environs de Diego-Suarez. De l’étude qu’il a faite de 
ces fossiles, notre confrère a conclu qu’ils proviennent d’un terrain 
d'âge sénonien. 

Parmi eux, il cite des fragments de bois et dit que, de l’examen 
que nous en avions fait, M. Bleicher et moi, nous avions conclu 
qu'il s'agissait de restes de conifères. À ce moment, je n'avais pro- 
cédé qu’à un examen macroscopique de ces bois, suffisant pour 
arriver à la conclusion sommaire qui vient d’être rapportée, mais ne 
permettant aucune affirmation plus précise ; je n’avais pas examiné, 
non plus, le mode de fossilisation. Depuis, je me suis livré à une 
étude plus approfondie du meilleur échantillon et je suis arrivé à 
quelques résultats qu’il me semble intéressant de publier. 

L’échantillon en question avait 52 mill. de longueur, 34 mill. de 
largeur et 18 d'épaisseur, sa coloration varie du rougeâtre au brun 
foncé ; il présente un aspect cireux, plus ou moins brillant; en 
quelques points, il porte un peu de la roche encaissante qui est 
jaune. Aux endroits où il est entamé, on voit qu’il a très bien con- 
servé sa structure, et c’est ce qui m'avait permis, même macrosco- 
piquement, de voir qu'il provient d’une conifère ; il est parcouru 
par de nombreuses galeries cylindriques, aujourd’hui remplies de 
matière minérale amorphe, qui proviennent de l’action des tarets. 

Ce dernier trait, joint à tous les autres caractères, lui donne une 
grande ressemblance avec les bois fossiles qu’on rencontre, en si 
grande quantité, dans les exploitations de phosphate de l’Argonne, 
pratiquées aussi dans le crétacé, mais à un niveau inférieur (albien 
et cénomanien). Il m'a semblé intéressant de rechercher si le mode 
de fossilisation ne se ressemblait pas aussi de part et d’autre, si 
notamment le phosphate de chaux n’était pas en quantité notable 
dans le bois de Diego-Suarez comme il l’est dans ceux de l’Argonne. 

Une analyse chimique due au Directeur de la station agrono- 


1900 NOTE SUR UN BOIS FOSSILE DE MADAGASCAR 471 


mique de Nancy, M. Colomb-Pradel, que je suis heureux de remer- 
cier ici, a montré que mes prévisions étaient justes, puisque 
l'échantillon renferme : 


Acide phosphorique 24.95 °/. — Chaux 39.73 °/.. 


ce qui donne 54.39 o/, de phosphate tribasique de chaux, 
c’est-à-dire une proportion qui en ferait une substance susceptible 
d'utilisation très avantageuse en agriculture. 

On trouve en outre une proportion très appréciable de substance 
organique, laquelle n’a malheureusement pas été dosée, mais qui 
complète la ressemblance constatée entre ce bois et ceux de 
l’Argonne. 

La section transversale, obtenue en sciant l’échantillon, montre 
macroscopiquement que la surface est altérée, sur une épaisseur 
variable, de À mill. au maximum, la coloration interne est d’un 
gris assez uniforme ; on ne constate pas de couches annuelles. 
Celles-ci n'apparaissent pas davantage sur la coupe microscopique 
transversale vue simplement à la loupe par transparence. 

L'étude microscopique a fourni les renseignements suivants : 

La coupe transversale, bonne, ne donne pas même de traces nettes 
de couches annuelles ; elle montre que le bois est constitué unique- 
ment par des trachéides et des rayons médullaires ; les premières 
sont en files radiales bien régulières en général, nullement ou à 
peine infléchies par des compressions, elles sont, sauf quelques 
exceptions, à peu près de mêmes dimensions, à section habituelle- 
ment pentagonale assez variable, elles sont en général plus ou moins 
remplies, parfois presque complètement, par le gonflement de leur 
paroi propre ; mais il y a aussi des matières de dépôt : quelquelois 
celles-ci remplissent entièrement la cavité, remplaçant très proba- 
blement des substances résineuses qui s’y trouvaient lorsque 
l'arbre était sur pied. Les rayons médullaires sont formés d’un 
seul plan de cellules, de section à peu près rectangulaire, la paroi 
de contact de deux cellules étant cependant assez souvent légère- 
ment inclinée; ces rayons sont peu abondants, 4-5 seulement sur 
une largeur de 1 millimètre. 

La coupe tangentielle est assez bonne; elle montre que les 
rayons médullaires sont formés de 3-8 files de cellules superposées, 
le nombre 7étant le plus fréquent. La coupe radiale est assez bonne ; 
on constate’que les cellules des rayons médullaires sont bien rec- 
tangulaires, mais on ne voit plus rien de la sculpture qu'elles pré- 
sentaient ; la paroi des trachéides est fortement altérée, ce qu’on 
constatait déjà sur les coupes précédentes, cependant quelquefois, 


&72  P. FLICHE. — NOTE SUR UN BOIS FOSSILE DE MADAGASCAR 7 Mai 


les ponctuations aréolées sont bien conservées, comme on le voit 
sur la figure ci-contre, grossie 250 fois, particulièrement dans la 
trachéide de gauche ; elles sont alors en série conti- 
nue, dans laquelle elles se compriment bien nette- 
ment les unes les autres ; elles sont quelquefois 
partiellement en série double. 

Tous les caractères qui viennent d’être indiqués, 
surtout la structure très simple, ne comportant que 
des trachéides et des rayons médullaires, les ponc- 
tuations aréolées en séries comprimées, montrent 
que ce bois appartient au type nommé Araucaroxy- 
lon ; il me paraît se distinguer de tous ceux qui ont 
été décrits jusqu’à présent et par conséquent devoir 
constituer une espèce nouvelle, sous toutes les réser- 
ves que j'ai déjà plusieurs fois formulées, et comme 
il est le premier trouvé à Madagascar, il semble 
que le nom lui convenant le mieux serait celui d’A. 
Madagascariense ; il serait caractérisé par l’absence de couches 
annuelles, ses trachéides en files assez régulières, ses rayons peu 
abondants, formés de 5-8 files de cellules superposées, le plus fré- 
quemment 7. 

On sait qu’un bois à structure d’Araucarorylon n’appartient pas 
nécessairement à un Araucaria, ni même à une Araucariée ; Cepen- 
dant, au cas particulier, étant donné qu’il s’agit d’un bois trouvé 
dans le crétacé supérieur, il paraît certain qu'il est celui d’un arbre 
de cette famille ; comme d’autres bois du même type trouvés dans 
l'hémisphère austral à divers niveaux géologiques (1), il montre 
que les Araucariées, aujourd’hui localisées sur divers points de cet 
hémisphère, à l’exclusion de lhémisphère boréal, y ont existé de 
longue date avec une extension sans doute plus grande qu’aujour- 
d’hui. On voit que l’échantillon envoyé à M. Bleicher a quelque 
intérêt au point de vue paléontologique; il n’en présente pas un 
moindre, au point de vue pratique, puisque de sa forte teneur en 
phosphate de chaux, de sa complète ressemblance sous ce rapport 
et sous tous autres avec les bois fossiles de l’Albien et du Cénoma- 
nien, dans la région de l’Argonne; il résulte non pas la certitude 
qu’on trouvera à Diego-Suarez des nodules de phosphate exploita- 
bles, mais au moins une indication assez sérieuse pour qu’il y ait 
lieu d’y faire des recherches en vue de rencontrer cette substance 
si précieuse pour l’agriculture. 


(1) Voir en particulier Schenk. Palæophytologie, p. 869, dans Handbuch der 
Palaeontologie de Zittel. 


1900 473 


SUR LES ÉCHINIDES 
DE LA FAUNE CORALLIGÈENE 
DU VÉSULIEN DE SAINT-GAULTIER (INDRE) 
RECUEILLIS PAR M. E. BENOIST 


par M. J. LAMBERT. 


(PLANCHE VIIT). 


Notre confrère M. Cossmann, dans une note récemment publiée 
dans le Bulletin de la Société géologique de France (3° sér., t. XX VIT, 
p. 136, 1889), a fait connaître les remarquables découvertes de 
M. Benoist dans le Bathonien de Saint-Gaultier (Indre). D'après les 
travaux et les coupes de M. Benoist, il a expliqué la position strati- 
graphique exacte de l'horizon à Paludines, compris entre les 
calcaires suberayeux du Vésulien à Am. Parkinsoni et des calcaires 
oolithiques à Rhynchonella elegantula du Bathonien proprement dit. 
Cet ensemble repose, suivant ces coupes, sur des récifs formés de 
calcaires compacts à polypiers, dont les masses irrégulières sont 
séparées par un calcaire oolithique très fossilifère, évidemment à 
peu près de même âge que les calcaires réciformes. Cette disposition 
reproduit à une époque plus ancienne, celle observée dans tous les 
grands récifs du Jurassique moyen et supérieur et que j'ai particu- 
lièrement signalée dans l'Yonne en décrivant les massifs à polypiers 
du Rauracien de cette région (1). Ce sont ces calcaires blancs ooli- 
thiques du Vésulien, intercalés entre les masses de calcaire à poly- 
piers et minéralogiquement identiques aux calcaires oolithiques 
du Rauracien, qui ont fourni à M. Benoist la presque totalité des 
Echinides soumis à mon examen. M. Benoist distingue dans ces 
calcaires blancs oolithiques, subordonnés aux calcaires à polypiers, 
deux horizons, l’un à Pélécypodes et à Oursins, l’autre à Gastro- 
podes et à Polypiers, qui n’a fourni que deux espèces de radioles. 

Il va sans dire que n’ayant pas visité la localité, je laisse à mon 


(1) Etude sur le terrain jurassique moyen du département de l'Yonne, par 
J. Lambert. Auxerre, 1884, 


474 J. LAMBERT. — ÉCHINIDES DE LA FAUNE CORALLIGÈNE 7 Mai 


savant correspondant l’entière responsabilité de ces renseignements 
stratigraphiques et l'attribution au Vésulien des couches à Echi- 
nides. Mais on remarquera immédiatement que ces couches, infé- 
rieures à l'horizon de l’Am. Parkinsoni, occuperaient la même 
situation que l’inferior oolithe anglais et devraient plutôt être attri- 
buées au Bajocien qu’au Vésulien si, avec M. Munier-Chalmas et A. 
de Lapparent, on fait commencer le Vésulien seulement à l'horizon 
de l’Am. polymorphus (1). 

Quoi qu'il en soit, les Echinides de Saint-Gaultier forment un 
ensemble extrêmement remarquable et offrent une série de formes 
qui, examinées isolément, présentent un certain caractère moderne 
et conduiraient à rajeunir sensiblement l’âge du dépôt, où elles sont 
restées ensevelies. Il y a là pour le Paléontologiste un fait à cons- 
tater d'autant plus intéressant qu’il doit mettre en garde contre 
certaines conclusions trop absolues à tirer de l’étude des seuls 
Echinides. L’immutabilité relative des faunes coralligènes est d’ail- 
leurs un phénomène déjà plusieurs fois observé. 

Tandis que les Echinides jurassiques des faciès calcaréo-marneux 
suivaient pour ainsi dire les Céphalopodes dans lears rapides trans- 
formations, les espèces coralligènes, plus à l’abri sans doute des 
causes générales de modifications, sont restées extraordinairement 


(1) En présence de la nouvelle succession des assises donnée par M. Cossmann 
lors de sa communication à la Société géologique du 4 décembre 1899 (B. S. G. F., 
t. XX VIT, p. 523), je crois devoir reproduire ici celle plus complète qui m'est trans- 
mise par M. Benoist : 


11. Marnes jaunes et rouges avec chaïlles à polypiers et Dic- 
liothyris coarctata. : 
10. Calcaire suboolithique à robe CrbutieS 
9. Calcaire en plaquettes avec Corbules : 
8. Oolithe miliaire à Rhynchonella elegantula 
7. Calcaire lithographique à fucoïdes. 
6 
5 


BRADFORDIEN. 


i. Couche à Fiviparus aurelianus. 

. Calcaire gris avec Ammonites Parkinsonti NON 

{ B. Oolithe blanche à Gastropodes C Calcaire à 

| A. Oolithe à Pélécypodes et Oursins Polypiers 
Calcaire siliceux Ame NPA SE 
2. Calcaire oolithique à Budesiu cardrum \ 
dAMarnes ay Deus RETOURNER NET en 


VÉSULIEN. 


Dans le tableau de sa première note M. Cossmann avait supprimé les couches 
3, 9, 10, 11 et n'avait pas donné les couches 1, 2,3; dans !e tableau de sa deuxième 
note, seules les couches 9 et 11 sont omises ; il en résulte que le Calcaire à Ana- 
bacia porte le N°9 au lieu de 10. 

L'ensemble de la couche 4 est désignée sous le nom d’Oolithe et Calcaire à poly- 
piers avec Brachytrema Buvignieri, fossile qui caractérise cet ensemble. 


1900 DU VÉSULIEN DE SAINT-GAULTIER 475 


stables et les changements qu’elles ont subis au cours de deux ou 
trois étages restent à peine appréciabies. Enfin le caractère de 
l'ensemble de la faune échinitique coralligène, avec prédominance 
des Gnathostomata à test épais, puissantes mâchoires et lourds 
radioles, ne s’est jamais démenti depuis le premier grand dévelop- 
pement des Echinides, dans le Bajocien, jusqu’à nos jours. On con- 
naît déjà les rapports si étroits qui existent entre les Echinides des 
récifs Rauraciens et ceux des couches coralligènes du Séquanien et 
même du Kimméridien inférieur. Cotteau a dit comment l'on 
retrouvait dans l’oolithe séquanienne de Thury une série d'espèces 
du Rauracien de Coulanges-sur-Yonne. L'étude des oursins de 
Saint-Gaultier nous montre que ces rapports fauniques étaient bien 
plus anciens, puisqu’une série d'espèces, äntérieure à la disparition 
de l’Am. Parkinsoni, présente des formes d’Hemicidaris, de Pseudo- 
diadema et de Phymechinus à peine modifiées dans le Rauracien, et 
même un Pseudodiadème de type coralligène, qui a franchi, sans 
éprouver de changement appréciable, la succession des étages Vésu- 
lien, Bathonien, Callovien, Oxfordien, Argovien, Rauracien et 
Séquanien. 

Le tableau ci-dessous indique ces rapports étroits qui existent 
entre les espèces analogues ou identiques du gisement de Saint- 
Gaultier et celles des gisements rauraciens : 


Espèces de Saint-Gaultier. Espèces du Rauracien. 
Diplocidaris crausiensis. l Diplociduris gigantea. 
Hemicidaris luciensis. Hemicidaris crenularis. 
Gymnocidaris Cossmanni. (rymnocidaris diademat«. 
Pseudodiadema Segquini. Pseudodiadema pseudodiadema. 

== Orbignyi. — Orbignyi. 
Stomechinus serratus. Stomechinus perlatus. 
— Michelini. — Robineaui. 
Pymechinus Benoïisti. Phymechinus mirabilis. 


A côté de ces espèces à physionomie rauracienne, il en est quel- 
ques autres qui présentent un caractère opposé, comme le Sfome- 
chinus bigranularis du Bajocien. Plusieurs, enfin, ont un faciès 
nettement bathonien, notamment l’espèce la plus fréquente, 4ste- 
rocidaris granulosa, qui représente dans le nord l’4. Peroni du 
bassin méditerranéen. 


1. CIiDARIS MEANDRINA Agassiz. — Radiole de grande taille (long. 
35 mill., larg. 20), d’ailleurs conforme à celui fig. 4 de la pl. 163 de 
la Paléontologie française, 


476 J. LAMBERT. — ÉCHINIDES DE LA FAUNE CORALLIGÈNE 7 Mai 


Cette espèce, d’abord rencontrée dans le Bathonien de l’Argovie 
et des environs de Soleure, n’avait été retrouvée en France qu’au 
_ Puget (Var). C'est la première fois qu’on la signale au nord du 
plateau central. L'individu communiqué a été recueilli à Saint- 


Gaultier, immédiatement au-dessus de l’oolithe à polypiers et 
Bachytrema Buvignieri. 


2. DiPLOCIDARIS CRAUSIENSIS Lambert (PI. VIIL, fig. 1). — Cette 
espèce n’est connue que par un fragment malheureusement un peu 
encroûté, mais dont les pores ambulacraires chevauchent visible- 
ment. L’ambulacre était flexueux ; les assules interambulacraires 
très hautes portaient un tubercule crénelé, bien développé, dont 
le scrobicule déclive se confond avec le cône ; les granules scrobi- 
culaires, à peine plus gros que les autres, formaient un cercle 
complet et le surplus de la plaque était orné de gros granules, 
irrégulièrement disposés, serrés, ne laissant pas de place aux gra- 
nules miliaires. 

Ce fragment de la face supérieure ressemble surtout à l’espèce 
jadis figurée par Michelin sous le nom de Cidaris Bertrandi et que 
Cotteau a depuis réunie au Diplocidaris gigantea (1). J’aurais même 
hésité à séparer de ce dernier l'individu de Saïint-Gaultier, si 
l'espèce du Rauracien n'avait ses scrobicules plus profonds, une 
zone miliaire plus étendue et plus finement granuleuse. Quant au 
D. Dumortieri Cotteau, du Bathonien de Valauris, il appartient à un 
autre type caractérisé par ses plaques moins hautes, ses granules 
scrobiculaires à peine apparents, ses granules principaux espacés 
avec nombreux granules miliaires intermédiaires. 

J'attribue au D. crausiensis un radiole épais (PI. VIII, fig. 2), 
avec collerette à peine rétrécie, dont la tige est ornée de gros 
granules aplatis en séries longitudinales irrégulières. En raison de 
la forme comprimée de la tige, deux de ces séries plus saillantes 
constituent des carènes et impriment au radiole une physionomie 
particulière, différente de celle du D. gigantea, dont je ne connais 
aucun radiole présentant cette forme prismatique. 

Longueur du radiole 32 mill., largeur 6 ou 7 suivant les faces. 

Le fragment de test a été recueilli dans l’oolithe à Bachytrema 
Buvignieri et le radiole dans le Calcaire à polypiers subordonné. 


3. HEMICIDARIS LUCIENSIS d’Orbigny. — J'ai sous les yeux deux 
individus de cette espèce. L’un provient du calcaire oolithique à 


(1) MicmeuN. Magasin de zoo1., 1851, p. 2, pl. II, f. 2. — Correau. Pal. franc. 
Jurass., X, 1° part., p. 324, 


1900 DU VÉSULIEN DE SAINT-GAULTIER 477 


Eudesia cardium N°2; il est peu développé (diamètre 20 mill., 
haut. 10) et identique aux individus de même taille recueillis à 
Langrune. L'autre, recueilli dans la couche coralligène N°4, A, ases 
ambulacres un peu plus étroits en-dessus, ses tubercules interam- 
bulacraires plus développés au bord de l’apex, mais se rapproche 
encore tellement de certaines variétés de Luc et de Langrune qu’on 
ne saurait actuellement le séparer du type. 

Si ces individus ne donnent lieu à aucune remarque particulière, 
il me paraît bon cependant d’insister à leur occasion sur certaines 
variations du type de Luc. L'espèce est normalement pourvue de 
deux rangées de petits semitubercules, portés par des plaques 
oligopores; mais souvent, et surtout chez les grands individus, ces 
semitubercules deviennent alternes ; ils augmentent alors un peu 
de volume et les plaques qui les portent deviennent polypores, 
tandis que les primaires de la partie opposée de l’aire s’atrophient 
et se réduisent à de simples plaquettes porifères. J’ai sous les yeux 
divers individus, provenant tous de Luc ; l’un d’eux présente cette 
tendance à l’alternance des semitubercules, telle que Cotteau l’a 
décrite chez l'individu de Druyes, figuré à la pl. 272 de la Paléonto- 
logie française. Chez un autre l’alternance est complète pour les 
principaux semitubercules d’un ambulacre et l’on ne voit plus à 
l’ambitus qu’une seule ligne de tubercules ; sur les autres ambu- 
lacres l’alternance est moins absolue et les semitubercules forment 
seulement une ligne irrégulière en zig-zag. Les majeures sont alors 
composées de six et même sept plaques primaires, mais dès, que 
l’alternance cesse les majeures redeviennent oligopores. 

Ce phénomène est très important à constater, car il porte sur les 
variations d’un caractère aujourd’hui considéré comme de premier 
ordre et sur lequel tous les échinologues modernes n'ont pas hésité 
à créer des genres. L'examen d’un certain nombre d'individus m’a 
permis de me rendre compte de la manière dont se sont produites 
les anomalies observées. Le jeune H. luciensis comprend toujours 
de trois à quatre semitubercules en deux séries régulières, portées 
sur des majeures oligopores au bord du péristome; les semituber- 
cules suivants se constituent au cours du développement de l’indi- 
vidu et, le plus souvent, chacun de ces très petits tubercules se trans- 
forme successivement en semitubercule; on a alors jusque chez 
l’adulte deux séries très régulières et toutes les majeures restent oli- 
gopores. Mais il arrive, peut-être par suite d’une croissance trop 
rapide du test, que les très petits tubercules les plus rapprochés du 
dernier semitubercule, gènés par le grossissement de ce dernier, ne 


478 J. LAMBERT. — ÉCHINIDES DE LA FAUNE CORALLIGÈNE 7 Mai 


se développent pas; c’est le petit tubercule suivant qui grandit à ses 
dépens ; écrasé alors entre deux semitubercules, l’intermédiaire 
s’atrophie et sa plaque, bientôt envahie par le tubercule voisin, 
perd son individualité pour se souder à la suivante et former avec 
elle une majeure à six éléments. Or, cette transformation en 
entraîne une autre, dans la partie opposée de l’aire ambulacraire le 
même phénomène se produit : le premier petit tubercule, gêné dans 
son développement par le dernier semitubercule opposé, se place 
en retrait et, ne pouvant s'étendre en bas, enserré entre trois semi- 
tubercules, il s’atrophie à son tour et sa plaque se réduit bientôt à 
sa partie porifère. On arrive ainsi à la singulière disposition signalée 
chez mon gros individu de Luc. 

En réalité, on n’est pas ici en présence d’une disposition primitive 
et normale des primaires en majeures polypores, mais d’une coa- 
lescence accidentelle des plaques, laquelle à d’ailleurs chez les 
Hemicidaris si peu d'importance qu'elle ne se reproduit pas pour 
tous les individus d’une même espèce, pas même pour tous les 
ambulacres d’un même individu, ainsi que Cotteau l’a déjà observé 
sur À. ntermedia (Pal. franc. pl. 290, fig. 2, 3). Je retrouve la même 
anomalie sur un grand individu de l’H. grimaultensis. Ces observa- 
tions démontrent que le prétendu genre Hemitiaris Pomel ne repose 
sur aucun caractère sérieux et qu'il a été justement rejelé tant par 
Cotteau que par M. de Loriol. 

L'examen de nombreux individus de Luc et de Langrune m'a 
conduit à une autre conclusion et à constater l’impossibilité de 
maintenir la distinction proposée par Cotteau entre les H. luciensis 
et H. langrunensis. Sans doute, les différences signalées existent, 
mais elles sont uniquement en rapport avec l’âge des individus et 
je n'hésite pas à penser que l’H. langrunensis est seulement le jeune 
de l’H. luciensis. 

Il n’en est toutefois pas de même de l’H. langrunensis de Loriol, 
du Jura bernois. Je viens de recueillir l'espèce à Movelier ; elle a été 
parfaitement figurée dans l'Echinologie helvétique (Jurassique, 
pl. XIV, fig. 20-22) et, en comparant les figures données à celles de 
la pl. 275 de la Paléontologie française, il est facile de constater 
entre les deux types des différences importantes, que l’examen des 
individus confirme encore. 

Je n'hésite pas en conséquence à séparer la forme suisse du type 
normand de Cotteau, sous le nom d’H. Lorioli. Cette espèce suisse 
est remarquable par ses tubercules plus petits et plus nombreux, 
à scrobicules plus circulaires, moins confluents, par ses ambulacres 


1900 DU VÉSULIEN DE SAINT-GAULTIER 419 


plus étroits, pourvus de semitubercules plus nombreux, remontant 
plus haut et séparés dans la zone miliaire par un double rang de 
eranules. En-dessus, chez H. luciensis, les petits tubercules scro- 
biculés s’espacent de trois en trois primaires ; chez H. Lorioli, au 
contraire, ils se serrent, se dressent sur chaque primaire et se 
rapprochent bien avant l’apex sans laisser de place à la zone 
miliaire. Cette dernière est cependant plus développée que chez 
l’espèce normande immédiatement au-dessus de l’ambitus et elle 
est garnie de granules plus égaux et plus serrés. — L’H. Lorioli est 
donc très voisin de l’H. grimaultensis Cotteau, mais ce dernier a ses 
tubercules plus gros et à la partie supérieure des ambulacres il 
porte. des petits tubercules plus espacés, alternes près de l’apex; 
enfin ses zones miliaires sont moins larges dans les deux aires. 
L’H. Lorioli se rapproche peut-être davantage de l'A. stricta Cotteau, 
mais ce dernier m'a paru avoir ses tubercules interambulacraires 
plus gros et moins nombreux, les périapicaux moins développés. 
Dans les ambulacres les tubercules granuliformes sont en dessus 
plus espacés et plus inégaux; les zones miliaires sont moins 
étendues. 


4. GYMNocipaRis Cossmanni Lambert. Avant d'expliquer les motifs 
de la réintégration du genre Gymnocidaris Agassiz, 1838, il me 
paraît utile de donner la description de l’espèce de Saint-Gaultier 
la comparaison de ce nouveau type avec ses congénères étant de 
nature à préciser les caractères du genre lui-même. (PI. VIIL, fig. 3-4) 

Assez grande espèce (diam. 45 mill., haut. 21) subpentagonale, à 
face supérieure peu renflée, déprimée vers l’apex. Ambulacres 
irréguliers, larges et droits jusqu’à l’ambitus, subflexueux et se 
rétrécissant en dessus, surtout près du sommet; zones porifères 
onduleuses, formant à l’ambitus des arcs faibles devant les semi- 
tubercules ; zones interporifères garnies de deux rangées de sept 
semitubercules, crénelés, perforés, à cônes confluents, augmentant 
graduellement de volume du péristome à l’ambitus ; les derniers, 
très développés, sont cependant moitié moins gros que ceux corres- 
pondants des aires interambulacraires. Chacun de ces tubercules 
se dresse sur une plaque majeure à trois éléments ; seule la der- 
nière majeure de l’ambitus est composée de quatre primaires par 
adjonction d’une demi-plaque comme cela a lieu chez les Pseudo- 
diadema typiques. Au-dessus de l’ambitus, les tubercules diminuent 
brusquement de volume et sont remplacés par des granules mame- 
lonnés, rapprochés, alternes, occupant seulement deux primaires 


480 J. LAMBERT. — ÉCHINIDES DE LA FAUNE CORALLIGÈNE 7 Mai 


et séparés par une primaire granulifère. Les granules miliaires 
tendent à disparaître au-dessus de l’ambitus, où ils ne forment plus 
qu’une série irrégulière au milieu de l’ambulacre. — Aires interam- 
bulacraires portant deux séries de neuf gros tubercules, crénélés, 
perforés, à large cône elliptique et scrobicule peu profond, sans 
cercle de granules scrobiculaires spéciaux. Les tubercules sont 
tangents entre eux au-dessous de l’ambitus et séparés en dessus par 
un rang de granules. Les granules peu développés, inégaux, sont 
relégués au milieu et sur les côtés de l’aire. Le dernier tubercule 
près de l’apex, quoique très réduit, est encore distinctement mame- 
lonné, crénelé et perforé, mais son cône moins étendu laisse plus 
de place à la zone miliaire. — Apex large, pentagonal, dicyclique, 
à petites ocellaires triangulaires aux anglés des génitales, qui sont 
inégales et, sauf la madréporiforme, perforées de deux pores géni- 
taux. Cet apex est entièrement revêtu de granules inégaux; le 
périprocte large, irrégulièrement circulaire, ne montre aucunes 
traces d’impressions articulaires des plaques anales. — Péristome. 
très développé, à bords profondément ourlés. — Radioles inconnus. 
Trois individus plus petits que le type, au diamètre de 32, 28 et 
95 mill., d’ailleurs bien semblables à lui, ont également été 
recueillis à Saint-Gaultier dans l’oolithe blanche de la couche 4, A. 
Le G. Cossmanni est remarquable par le développement de ses 
tubercules et de ses semitubercules, plus gros que chez toutes les 
espèces connues antérieures au Rauracien. Ses affinités sont 
surtout avec les espèces coralliennes du groupe de l’Hemicidaris 
Agassizi (lato sensu). L’H. Apollo Laube de Balin a son péristome 
plus étroit, ses semitubercules plus petits, ses tubercules interam- 
bulacraires plus développés près de l’apex et pourvus de scrobicules 
plus profonds ; ses zones miliaires sont aussi plus étendues. 
Quant à l’H. Agassizi, il existe selon moi une très regrettable 
confusion à son sujet. Le type a été assez grossièrement figuré par 
Ræmer en 1839 (Die Versteinerungen der Norddeuts. Oolithen 
Gebirges, tab. XVII, fig. 31) et il est difficile de s’en faire une idée 
exacte : ses tubercules paraissent peu développés, ses ambulacres 
sont droits, mais on ignore la formule de ses majeures. Dames a 
seulement, en 1872, donné du type allemand une meilleure figure 
(Die Echin. der Norddeuts. Jurabild: Taf. VI, fig. 1). Les majeures 
des semitubercules semblent oligopores; mais, en l’absence de 
grossissements et de renseignements fournis par le texte, il est 
difficile de rien affirmer. Bien que l’auteur allemand ait proposé la 
réunion à l'espèce de Ræmer des H. diademata Agassiz, et H. 


1900 DU VÉSULIEN DE SAINT-GAULTIER 481 


Cartieri Desor, nous allons voir qu’il est impossible de confondre 
ces derniers avec une forme à petits tubercules nombreux et 
serrés. 

Agassiz ayant eu à décrire, en 1840, dans ses Echinides fossiles 
de la Suisse, une espèce du Rauracien de Lauffen, remarquable 
par l’amoindrissement de ses tubercules au voisinage de l’apex, 
l’avait désignée sous le nom d’H. diademata (tab. 19, fig. 15 à 17). 
D’autres individus du Jura bernois et balois ont été depuis figuré 
dans l’Echinologie helvétique et ils semblent assez profondément 
différer du type de Rœmer par leurs ambulacres moins droits, plus 
larges, leurs semitubercules plus développés, leurs tubercules 
interambulacraires plus gros, plus espacés et moins nombreux. 
Cotteau avait de son côté réuni à l’H. diademata des individus du 
Rauracien de Druyes et du Séquanien de Tonnerre et il les a figurés 
comme pourvus de majeures ambulacraires polypores. Or, j'ai pu 
m’assurer que ces figures étaient défectueuses et que tous les indi- 
vidus de l’Yonne ne portaient pour leurs semitubercules que des 
majeures oligopores. En est-il de même pour les types Suisses ? 
Il serait intéressant de le savoir, mais je ne puis actuellement rien 
affirmer, tout en considérant l’affirmative comme probable. 

Toutes les formes que depuis Dames on à voulu réunir appar- 
tiendraient donc en réalité à deux types bien distincts : 1° Celui du 
Rauracien de Kahleberg à ambulacres plus droits, plus étroits, avec 
semitubercules plus petits, plus nombreux et majeures polypores, 
tubercules interambulacraires plus nombreux et plus petits. C’est 
le vrai H. Agassizi Rœmer. — 2° Le type jurassien à ambulacres 
plus larges, plus gros tubercules et majeures oligopores, qui devra 
conserver le nom d’H. diademata. Ce deuxième type se retrouve 
dans le Rauracien et le Séquanien de l’Yonne. Je n’ai rencontré 
en France le premier que dans le Kimméridien inférieur de 
Venat, près Angoulême. 

Ceci posé, je dois dire que le G. Cossmanni, qui ne présente pour 
ainsi dire aucun rapport avec lé véritable H. Agassizi, en offre au 
contraire de très remarquables avec l’H. diademata. Il en diffère 
toutefois par sa forme subpentagonale, ses tubercules plus gros, 
moins atrophiés près de l’apex, ses ambulacres plus étroits, à 
rangées de granules plus serrés en dessus et plus alternes, ses 
granules miliaires moins abondants. 

J'arrive maintenant à la question de réintégration du genre 
Gymnocidaris, créé en 1838 par Agassiz et caractérisé par l’absence 
de gros tubercules à la face supérieure du test (Monog. des Salénies, 


23 Aoùt 1900. — T. XXVIII. Bull. Soc. Géol. Fr. — 31 * 


482 J. LAMBERT. — ÉCHINIDES DE LA FAUNE CORALLIGÈNE 7 Ma 


p. 3) et je rappellerai que tous les auteurs ayant eu à étudier le 
genre Hemicidaris ont cherché à le sectionner pour faciliter la clas- 
sification du nombre très considérable de ses espèces. Mais ces 
tentatives, justes au fond, ont été le plus souvent malheureuses, les 
sections proposées ayant été trop souvent établies sur des carac- 
tères sans valeur, ou les noms choisis pour les désigner ayant été 
précédemment employés avec un sens différent. 

Les Hemicidaris présentent cependant trois types bien distincts 
et qui doivent à mon avis constituer trois genres, auxquels on 
pourra ensuite rattacher un nombre plus ou moins considérable de 
sous-genre. Le premier est caractérisé par la présence, au-dessus 
des semitubercules de la base, de simples petites primaires toutes 
également granulifères. Le second porte, au-dessus des semituber- 
cules, des granules mamelonnés, tuberculiformes, mais incrénelés 
et imperforés, le plus souvent inégaux et occupant deux primaires. 
Le troisième a dans ses ambulacres, au-dessus des semitubercules, 
de petits tubercules, finement crénelés et perforés, alternant de 
trois en trois primaires avec des granules. De là les trois genres, 
Pseudocidaris, Gymnocidaris et Hemicidaris. 


A) Genre PseupoctpaRIs Etallon, 1859, à ambulacres étroits, ondu- 
leux, presqu’entièrement composés de simples primaires granu- 
lifères, égales, comme ceux des Cidaris, seulement quelques semi- 
tubercules portés par des majeures à trois éléments, au voisinage 
‘du péristome ; apex dicyclique, radioles épais, glandiformes. — 
Type : P. Thumanni Agassiz (Hemicidaris). Il ne faut pas confondre 
ce genre avec la section des Pseudocidarides, proposée dix ans avant 
par Haime pour certains Acrosalenia. 

Chez quelques espèces les ambulacres, moins flexueux, s’élargis- 
sent, sans que leurs ornements se modifient, les ocellaires posté- 
rieures alternent avec les génitales, les radioles s'allongent en 
baguette. Pomel a proposé pour elles, en 1883, le sous-genre Plesio- 
cidaris. — Type: P. alpina Agassiz (Hemicidaris). Ce petit groupe 
paraît correspondre à la souche des Hemicidarinæ et remonter au 
Rhétien, même très probablement au Trias. 


B) Genre Gymnociparis Agassiz, 1838, à ambulacres ne portant en 
dessus que des granules mamelonnés, tuberculiformes, maïs incré- 
nelés et imperforés, le plus souvent inégaux ; les semitubercules 
de la base reposent sur des majeures oligopores ; les tubercules 
interambulacraires tendent à s’atrophier en dessus, les plus gros 
étant à l’ambitus ; apex dicyclique, à plaques anales inarticulées ; 


1900 DU VÉSULIEN DE SAINT-GAULTIER 483 


radioles en baguettes lisses. — Type fr. diademata Agassiz (Hemici- 
daris). — Agassiz n’a pas indiqué le type de son genre, mais ce 
ne pouvait être que l’une des espèces alors connue de lui et 
plutôt l’H. diademata, décrit et figuré dès 1840, que l’H. pustu- 
losa, dont la diagnose n’a paru qu’en 1847. 

Il importe de ne pas confondre ce genre avec (rymnocidaris AI. 
Agassiz, créé, en 1863, pour le Cidaris metularia, vivant. On a 
voulu en séparer quelques petites espèces à plaques génitales 
impressionnées, pour lesquelles Etallon avait proposé son genre 
Hemipyqus ; maïs il est facile de démontrer que le caractère invoqué 
est sans valeur et je n’hésite pas à réunir Hemipygus à Gymnocidaris . 
L’Asterocidaris minor Cotteau est encore pour moi un véritable 
Gymnocidaris. 

On pourrait seulement maintenir le sous-genre PRODIADEMA 
Pomel, 1869, pour les quelques espèces à majeures des semituber- 
cules polypores. Le type serait P. Agassizi Rœmer(Cidarites) et non 
H. Cartieri Desor, que Pomel citait d’après une figure probablement 
inexacte. 

Sous-genre Traris Quenstedt, 1874, diffère du type Gymnocidaris 
par ses ambulacres flexueux, très étroits etses radioles claviformes. 
— Type: T. Quenstedti Merian (Hemicidaris) . — Il convient de lui 
rapporter le T. scolopendra Quenstedt et selon moi tous les radioles 
claviformes faussement attribués à l’H. crenularis. Dès 1565, une 
espèce de ce genre a été figurée par Gesner sous le nom de Scolo- 
pendrites. 

Sous-genre ASTEROCIDARIS Cotteau, 1859, comprend des espèces à 
majeures des principaux semitubercules polypores, avec, en dessus, 
des granules très réguliers portés par des petites majeures à deux 
éléments qui alternent avec une primaire libre ; apex dicyclique 
avec une couronne de gros granules autour du périprocte. Les 
zones lisses intérambulacraires n’ont qu’une valeur spécifique. 
Radioles subcarénés. — Type: 4. Nodoti Cotteau.— Le Pseudocidaris 
Peroni Cotteau rentre évidemment dans ce genre, ainsi que l’H. 
granulosa Wright. 


C) Genre HeMiciparis Agassiz, 1838. Ambulacres à semitubercules 
normalement sur des majeures oligopores ; au-dessus, de très petits 
tubercules crénelés et perforés alternent avec des granules de trois 
en trois primaires ; tubercules interambulacraires très développés 
en dessus; apex originairement dicyclique, mais avec l’âge les 
ocellaires postérieures s’intercalent entre les génitales: plaques 
anales solides, articulées sur les génitales. Radioles en baguettes. 


484 J. LAMBERT. — ÉCHINIDES DE LA FAUNE CORALLIGÈNE 7 Mai 


— Type : H. crenularis Lamarck (Cidarites) auquel je réunis l’H. 
intermedia Forbes, qui n’en diffère par aucun caractère. — Chez le 
type et quelques autres espèces on voit souvent, par suite d’ano- 
malies individuelles, les semitubercules devenir alternes et parfois 
être disposés sur un seul rang à la base de l’ambulacre, les majeures 
deviennent en même temps nettement polypores. 

Chez quelques espèces, cette anomalie devient la règle ; ilen est 
notamment ainsi pour l’H. stramonium Agassiz. Pomel a proposé 
pour ces espèces un genre Hemitiaris, qui me paraît sans valeur 
suffisante. 

Le genre Hypopiapema Desor, 1855, est destiné à comprendre 
presque toutes les espèces dépourvues de vrais semitubercules et 
dont les ambulacres ne portent que de très petits tubercules, sur 
des majeures mal définies. Type: H.saleniformis Desor (Hemicidaris). 
— Le vrai type du genre était H. Lamarcki Desmoulins {Diadema) 
reporté l’année suivante par Desor parmi les Acrosalenia. Les espè- 
ces triasiques n’y ayant été rapportées qu'avec doute et beaucoup 
d’autres ne correspondant pas à la diagnose, on est forcé de prendre 
pour type l’espèce valangienne, mais on peut y ajouter comme 
néotype parfaitement conforme à la diagnose l’Hemicidaris Rathieri 
Cotteau. Le genre Gymnotiara Pomel tombe simplement en syno- 
nymie d’Hypodiadema. 


9. ASTEROCIDARIS GRANULOSA Wright (Hemicidaris). — Cette 
espèce, partout rare, est la plus fréquente des Echinides de Saint- 
Gaultier, où il semble qu’à proximité du récif, elle ait trouvé des 
conditions d'existence lui convenant merveilleusement; elle y a 
d’ailleurs atteint une taille plus considérable que dans les autres 
gisements. Grande taille: diam. 44 mill., haut. 23 mill. et taille 
moyenne, diam. 37 mill., haut. 22 millimètres (PI. VILL, fig. 5-6). 

Cette espèce étant connue d’Angleterre, où on l’a recueillie au 
même niveau, dans la zone supérieure à Am. Parkinsoni de 
l’Inferior oolite et ayant été retrouvée en France à Fontenoy 
(Meurthe-et-Moselle), il me paraît superflu d'en reprendre la 
description et je me bornerai à insister sur certains de ses Carac- 
tères. 

Chez les individus de Saint-Gaultier les ornements de l’apex sont 
variables ; le plus souvent les génitales forment une légère saillie 
autour du périprocte et cette crête porte une couronne de granules 
bien développée, semblable à celle des autres espèces du genre. 
Les pores génitaux sont bordés de saillies finement granuleuses et 


1900 DU VÉSULIEN DE SAINT-GAULTIER 485 


d’autres petits granules inégaux sont épars sur le surplus des 
plaques, sauf sur la plaque 2, entièrement envahie par les hydro- 
trèmes. Chaque ocellaire porte aussi un assez gros granule. Mais 
chez certains individus les ornements de l’apex se modifient; les 
granules de la couronne périproctale sont plus petits, en même 
temps le centre des plaques se creuse comme cela a lieu chez les 
Hemipygus et chez l’A. Peroni. Ces variations démontrent qu'on a 
attaché une importance très exagérée à certaines modifications des 
ornements de l’apex des Tiarinæ. 

Les plaques ambulacraires de la plupart des semitubercules sont 
des majeures oligopores, mais près de l’ambitus les majeures, 
formées de quatre primaires, deviennent polypores. Au-dessus de 
l’ambitus les primaires se réunissent par deux pour porter un petit 
tubercule imperforé et incrénelé, comme ceux des Salenia, mais 
chacune de ces petites majeures à deux éléments est séparée de sa 
voisine par une primaire granulifère. 

Les individus de l’Indre diffèrent d’ailleurs du type anglais et de 
celui de la Paléontologie française, non seulement par leur forte 
taille, mais encore par leurs ambulacres subflexueux, leurs semi- 
tubercules plus développés, leur apex plus orné, avec couronne 
plus distincte de granules périproctaux. Ces différences qui m'ont 
paru être surtout en rapport avec la taille des individus, ne m'ont 
pas semblé suffisantes pour l’établissement d’une espèce nouvelle ; 
elles peuvent seulement servir à caractériser une variété du type à 
laquelle je donne le nom de Benoïsti, en l'honneur de mon savant 
correspondant. Cette variété se rapproche évidemment beaucoup 
de l’A. Peroni Cotteau (Pseudocidaris) ; mais l’espèce de Valauris 
diffère par ses gros tubercules remontant beaucoup plus haut en 
dessus et qui ne s’atrophient pas autant à la face supérieure ; elle 
en difière aussi par ses granules plus espacés, plus rares, dont les 
miliaires sont presque nuls dans les ambulacres, enfin par ses 
pores génitaux ouverts à l'extrémité des plaques. 

Je dois faire remarquer que si les individus recueillis dans 
l'Indre s’identifient facilement aux figures données par les auteurs, 
il faut toutefois faire exception pour la figure 1c de la pl. XV de 
l’Echinologie helvétique, qui indiquerait un mode de granulation 
du test très différent, différent aussi de celui figuré par Wrigt (Brit. 
fossil. Echinod. ad. form., pl. IL, fig. 2d). — Duncan a aussi donné 
une figure grossie de l’ambulacre (Quat. J. of the Geol. Soc., t. #1, 
N° 163, p. 422, fig. 16) d’après laquelle les semitubercules seraient 
incrénelés et imperforés. Il paraît évident que sous le nom d’Hermi- 


486 J. LAMBERT. — ÉCHINIDES DE LA FAUNE CORALLIGÈNE 7 Mai 


cidaris granulosa, l’auteur anglais a figuré tout autre chose. — 
Enfin la fig. 9 de la pl.:314 de la Paléontologie française n’est pas 
conforme à la description et ne reproduit pas la saillie des plaques 
génitales autour du périprocte. 

On ne connaît pas les radioles de l’A. granulosa, maïs en raison 
de la forme et des dimensions des tubercules, il me paraît très 
probable que les radioles subglandiformes assez abondamment 
recueillis à peu près dans le même gisement, appartiennent à cette 
espèce (PI. VIIL, fig. 7). Ces radioles sont malheureusement tous 
encroûtés, leur taille varie de 20 à 25 mill. de longueur sur 7 à 9 
de largeur. Quelques-uns sont effilés, subacuminés, comprimés et 
subcarénés au sommet ; ils se relient par transition insensible aux 
radioles subglandiformes ordinaires. Les ornements de la tige ont 
consisté en granules disposés par séries longitudinales régulières ; 
l'anneau est très saillant, la collerette très épaisse. Il se pourrait 
toutelois que ces petits radioles appartiennent encore au Cidaris 
meandrina, d'autant qu'ils proviennent tous de la couche #4, B, tandis 
que les test du 41. granulosa ont été recueillis dans la couche #4, A. 
Des découvertes ultérieures pourront seules nous fixer définitive- 
ment sur la véritable attribution des radioles de Saint-Gaultier. 


6. Pseupoprapema SEGuini Lambert (PI. VIIT, fig. 8-10). — Espèce 
de moyenne taille, subhémisphérique (diam. 42 mill., haut. 25) 
subpentagonale, plus ou moins subconique en dessus, parfois un 
peu déprimée vers l’apex (1), rappelant tout-à-fait la forme et la 
disposition générale du P. pseudodiadema Lamarck (Cidarites) du 
Rauracien, à ce point qu'il me paraît superflu d'en donner une 
description détaillée. L'espèce de Saint-Gaultier diffère cependant 
de celle du Rauracien par sa forme moins circulaire, plus renflée 
en dessus, ses tubercules secondaires interambulacraires relative- 
ment plus développés, dont les internes plus resserrés forment au- 
dessus de l’ambitus une série alterne plus apparente. Ces tuber- 
cules sont moins entremêlés de gros granules et entourés de gra- 
nules miliaires plus fins. Ce caractère est évidemment de peu 
d'importance, il suffit toutefois pour imprimer aux individus du 
Vésulien de Saint-Gaultier une physionomie particulière. On peut 
même ajouter que des différences analogues peuvent s’observer 
entre la grande variété à petits tubercules de P. pseudodiadema de 
Trouville et les individus de Coulanges-sur-Yonne. 


(1) Les dimensions deviennent alors : diam. 38 mill. et haut. 20. 


1900 DU VÉSULIEN DE SAINT-GAULTIER 487 


Le type du P. pseudodiadema Lamarck n'étant pas connu, j’estime 
que l’on doit prendre par tradition pour néotype de l'espèce le 
premier individu complètement décrit et figuré sous ce nom, c’est- 
à-dire celui du canton de Neuchâtel, figuré en 1840 par Agassiz 
(Echin. Suisses, pl. XVII, fig. 49, 53). On voit de suite en examinant 
ces figures, combien dans cette espèce l’espace laissé aux tubercules 
secondaires internes est plus large que chez l’espèce du Bathonien 
de l'Indre. Cette différence, également très frappante quand on 
compare les individus de cette dernière localité avec ceux du P. 
pseudodiadema du Séquanien de Tonnerre ou du Rauracien de Trou- 
ville, est moins apparente lorsqu'on les compare avec ceux du Rau- 
racien de Coulanges-sur-Yonne (Ech. foss. de l’Yonneé, 1, pl. 16, 
fig. 5, 8); elle subsiste cependant, ainsi que je puis m'en assurer 
par l'examen d’un bon individu de Coulanges ; elle saute aux 
yeux quand on compare le Pseudodiadema de Saint-Germain avec 
le P. pseudodiadema du Rauracien anglais (Wright: pl. XIE, fig. 1, 
Salter: Dec. V, pl. I. — Wright: Monog. pl. VIIL fig. I) avec 
celui de la Sarthe (Cotteau: pl. XXII, fig. 1), celui du Jura ber- 
nois (Lethea brunt., pl. 47, fig. 8), ceux de Normandie et des 
Ardennes (Pal. franc. jurass. X, 2%, pl. 353 et 354) et dans ces 
conditions je me crois autorisé à distinguer sous un nom particu- 
‘ lier la forme bathonienne que j'ai sous les yeux. 

Lorsque l’apex manque, on ne saurait confondre le P. Seguini avec 
l’Acrocidaris striata Agassiz, dont les majeures ambulacraires sont 
également oligopores, puisque ce dernier est complètement 
dépourvu de tubercules secondaires. 

P. Sequini, qui apparaît comme la souche de P. pseudodiadema, se 
place avec lui parmi les espèces typiques du genre. 

Saint-Gaultier, couche n° 4, A. 


7. PSEUDODIADEMA ORBIGNYtI Cotteau. — Il m'est impossible de 
trouver une différence appréciable entre les individus du Vésulien 
(Couche n° 4 A) et ceux du Rauracien ou du Séquanien de l'Yonne. 
Malgré la différence si considérable du gisement, je ne puis que 
constater l’immutabilité de ce type essentiellement coralligène, qui 
a passé du Vésulien au Séquanien supérieur sans éprouver aucune 
modification, traversant ainsi sept étages, c’est-à-dire la plus 
grande partie des temps oolithiques, en conservant tous ses carac- 
tères. C’est l’exemple le plus extraordinaire de longévité spécifique 
fourni par un Echinide secondaire. 


488 J. LAMBERT. — ÉCHINIDES DE LA FAUNE CORALLIGÈNE 7 Mai 


8. STOMECHINUS BIGRANULARIS Lamarck (Echinus). — Un individu 
un peu déformé, avec tubercules un peu plus petits que le néotype 
français de Bayeux. Un autre subconique, à granules bien déve- 
loppés, m'a paru devoir être encore réuni à cette espèce si bien 
caractérisée par sa granulation, si facile à reconnaître et dont le 
gisement le plus ordinaire est dans le Bajocien. — (Couche n° 4, A). 


9. STOMECHINUS SERRATUS Agassiz (Echinus). — J’ai pu examiner 
deux bons individus de cette espèce ; ils sont évidemment identiques 
à ceux de l'Yonne et de la Lorraine que j’ai sous les yeux. Le $. 
serratus est très voisin du S. perlatus Desmarest (Echinus) du Rau- 
racien et présente une physionomie générale peu difiérente ; il se 
distingue toutefois de son congénère par ses granules moins fins, 
sans tendance à se grouper en cercle autour des tubercules princi- 
paux et secondaires, comme cela a lieu chez S. perlatus à ses 
divers états de développement. — Couche n° 4, A). 


10. Sromecainus Micuezint Cotteau. — Les individus que m’a 
soumis M. Benoist et qui proviennent aussi de la couche n° 4, A. 
correspondent très exactement à la description du type donné par 
Cotteau et ils ne sauraient en être séparés. Comme Cotteau l’a déjà 
indiqué, l’espèce a des rapports avec S. Robineaui du Séquanien, 
mais s’en distingue facilement par son aspect plus uniformément 
tuberculeux et l’absence de zones nues interambulacraires. 


11. Paymecanus BeNorsri Lambert (PI. VIIL, fig. 11-12). — Grande 
espèce (diam. 53 mill., haut. 24) circulaire, rappelant beaucoup le 
P. mirabilis (Echinus) du Rauracien, mais en différant par son 
aspect plus granuleux et une autre disposition de ses tubercules 
secondaires. Ceux-ci forment aux côtés externes des tubercules 
principaux, des rangées à peu près égales, brusquement atrophiées 
au-dessus de l’ambitus. Quant aux rangées internes plus petites, 
même en dessous, que les principales, elles sont irrégulières, la 
plupart des tubercules restant atrophiés, et au-dessus de l’ambitus 
on ne remarque plus que cà et là un petit tubercule secondaire ; 
les granules inégaux de la zone miliaire s'étendent à leur place. 

Chez P. mirabilis les tubercules secondaires sont plus petits que 
les principaux et forment une double rangée irrégulière externe ; 
les rangées internes plus régulières se dédoublent au-dessus de 
l’ambitus sur les grands individus et sur tous s’élèvent jusqu’au 
voisinage de l’apex. 


1900 DU VÉSULIEN DE SAINT -GAULTIER 489 


J’estime que ces différences sont suffisantes pour permettre de 
distinguer les deux espèces tout en remarquant combien elles sont 
voisines. Quant au P. Thiollieri Etallon, ses tubercules principaux 
plus petits et ses secondaires plus développés, en rangées plus 
régulières, lui impriment une physionomie très difiérente. 

P. Benoïsti peut être considéré comme la souche du P. mirabilis 
et il est intéressant de constater l’existence du genre dès le Vésulien 
(1). En effet Phymechinus avec ses tubercules incrénelés et imper- 
forés, ses pores en rangées multiples, ses profondes entailles 
buccales est une des formes jurassiques qui offrent le plus d’ana- 
logie avec les genres polypores à tubercules imperforés, incrénelés, 
si répandus dans les mers actuelles. 

P. Benoisti paraît rare à Saint-Gaultier, et le seul individu 
recueilli y a été trouvé dans l’Oolithe blanche à Echinides 4, A. 


(1) Leiosema Jauberti Cotteau, du Bajocien rentre d’ailleurs, selon moi, déjà 
dans le genre Phymechimus. 


EXPLICATION DE LA PLANCHE VIII 


— Fragment de test de la face supérieure du Diplocidaris crausiensis. 
— Radiole du même. 

— Individu de grande taille du Gymnocidaris Cossmanni vu de côté. 
— Individu de moyenne taille du Gymnocidaris Cossmanni vu en dessus 
— Asterocidaris granulosa vu en dessus. 

Apex du même, grossi pour en montrer les ornements. 

— Radiole attribué au même. 

— Pseudodiadema Seguini, vu de profil. 

Fig. — Le même vu en dessous. 

Fig. — Le même vu en dessus. 

Fig. 11. — Phymechinus Benoisti vu de profil. 

Fig. 12. — Le même vu en dessous. 


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490 


Séance du 21 Mai 1900 


PRÉSIDENCE DE M. A. DE LAPPARENT, PRÉSIDENT 


M. L. Mémin, Vice-Secrétaire, donne lecture du procès-verbal de 
la séance précédente. La rédaction de ce procès-verbal est adoptée. 


M. E. de Margerie présente à la Société le tome IT de l'édition 
française de l’ouvrage de M. Ed. Suess, « La Face de la Terre », tra- 
duit avec le concours de M. Maurice Zimmermann et de nos 
confrères MM. Aug. Bernard, Depéret, Kilian, G. Poirault 
et Ach. Six. Ce volume renferme une analyse des contours de 
l'Océan Atlantique et de l’Océan Pacifique, un résumé de l’histoire 
des mers anciennes et une enquête détaillée sur les déplacements 
subis par les lignes de rivage à l’époque actuelle dans les différentes 
parties du globe. « De même que pour le tome I, nous avons cher- 
ché à tenir compte dans une large mesure des travaux qui ont paru 
depuis la publication du texte original, et dont le titre au moins a 
été reproduit en notes. Un certain nombre de figures nouvelles et 
de cartes ont également été ajoutées pour faciliter l'intelligence des 
passages descriptifs ». 


Le Président se fait l’interprète de la reconnaissance que tous les 
géologues français doivent à M. de Margerie, pour l'immense labeur 
qu’il s’est imposé en dirigeant cette traduction, dont il a su faire la 
plus précieuse et la mieux informée des encyclopédies géologiques. 


M. A. de Lapparent présente, de la part de l’auteur, M. Ed. Lozé, 
un ouvrage intitulé : Les charbons britanniques et leur épuisement ; 
M. Lozé a condensé, en deux remarquables volumes, toutes les 
données économiques concernant cet important facteur dela richesse 
des Iles Britanniques. Un appendice sur la production et la consom- 
mation des charbons dans le monde, et sur l’empire colonial, la 
marine et l’armée britannique, complète cet ensemble. 


M. de Lapparent offre ensuite, à la Société, de la part de 
M. F. Kerforne, une note : Sur le Gothlandien de la presqu’ile de 


SÉANCE DU 21 Mar 1900 491 


Crozon (Finistère). Les études de M. Kerforne complètent celles de 
M. Ch. Barrois et montrent que le Gothlandien du massif armoricain 
est beaucoup mieux représenté qu’on ne le pensait. L'auteur y 
reconnaît la présence de sept zones graptolitiques distinctes et d’une 
zone supérieure, le tout correspondant au Wenlock et au Ludlow 
et passant insensiblement au Gédinnien (quartzites de Plougastel). 


M. L. Mémin signale, parmi les ouvrages reçus à la Bibliothèque 
de la Société : 

Dans les C.-R. de l’Ac. des Sc., une note de M. A. Lacroix : Sur 
la composition minéralogique des Teschénites. — Dans le bulletin de 
la Société française de Minéralogie, une note de M. Fouqué : Contri- 
bution à l'étude des minéraux du qroupe de la Mélilite. — La {re livrai- 
son pour 1900, du bulletin de la Société de l’industrie minérale, 
renfermant un travail de M. B. Renault: Sur quelques microorga- 
nismes des combustibles fossiles, accompagné d’un atlas. — Le fasci- 
cule 45 des Annales de Géographie comprenant la fin du mémoire 
de M. Caullery sur les récifs coralliens ; des articles, de M. Fournier : 
Sur les réseaux hydrographiques du Doubs et de la Loue dans leurs 
rapports avec la structure géologique ; de M. G.-B.-M. Flamand : Une 
mission d'exploration scientifique au Tidikelt. — Le n° 5 de « la Géo- 
graphie », contenant : Une notice nécrologique Sur M. A. Milne- 
Edwards, par M. A. Grandidier ; un article de M. Flamand sur sa 
Mission au Tidikelt. — Le 1* et le 2me fasc. du bulletin de la Société 
d’'Hist. Nat. de Toulouse avec: le catalogue de Paléontologie quater- 
naire des collections de Toulouse, par M. E. Harlé, et des Matériaux 
pour l'étude des anciens glaciers des Pyrénées, par M. E. Trutat. 


M. L. Pervinquière, Secrétaire, signale parmi les ouvrages reçus 
de l’étranger : 

Un article de M. E. Koken : Ueber triassiche Versteinerungen aus 
China (2 pl.) (Neues Jahrbuch); une note de M. Max Schlosser, inti- 
tulée : Parailurus anglicus und Ursus Béckhi aus den ligniten von 
Baroth-Kôpecz (3 pl.), et une autre de M. Hugo B6ckh sur l’Orca 
Semseyi (1 pl.) (Mitt. aus dem Jahrb. der K. Ungar. geol. Anstalt) ; 
un Aperçu des communications sur le Grônland, par la Commission 
dirigeant les recherches géologiques et géographiques du Grôonland 
rédigé par Thowald Kornerup ; Descriptive note on the Sydney coul 
field (Nova Scotia), par Hugh Flechter, et Preliminary Report on the 
Klondike Gold fields, Yukon district, par R.-G. Mac Connel (Geol. 
Surv. of Canada). 


492 21 Mai 


SUR LE RÔLE DES ROCHES IGNÉES DANS LES PYRÉNÉES 


par M. STUART-MENTEATH. 


Sur la moitié, au moins, de l’aire des Pyrénées, les roches ignées 
sont cachées par une nappe tertiaire plus récente. Dans le reste, le 
granite ou l’ophite occupent une proportion très importante de la 
surface. Ces deux roches alternent et passent l’une à l’autre, les 
porphyres présentant tous les termes intermédiaires. Dans Îles 
masses d'ophite les plus typiques on trouve des passages à la gra- 
nulite, et les granites les mieux définis passent superficiellement à 
des roches ophitiques. Dans le Guipuzcoa, une seule masse d’ophite 
occupe 15 kilomètres de long pour 5 de large. Ces dimensions sont 
insignifiantes à côté de celles des agglomérats ophitiques, dont une 
seule bande. entre Baigorry et la vallée d’Ossau, présente une lon- 
gueur de 70 kilomètres avec une largeur moyenne de 4 à 5 kilomè- 
tres. Depuis la Haute-Garonne jusqu’à l'Océan, le Flysch turonien 
présente des intercalations de ces agglomérats, qui sont pour moi 
la preuve que le Flysch est en grande partie composé des matières 
fines et remaniées des éjections volcaniques de l’époque crétacée. 
En somme, dans les Pyrénées, on trouve un appareil volcanique qui, 
depuis les filons d’ophite des roches paléozoïques et les injections 
irrégulières des roches triasiques, passe aux éjections grandioses 
du Crétacé. L'opinion de Dufrenoy, Leymerie, etc., concernant le 
rôle de cet appareil est seulement incompatible avec la classification 
courante, l’âge supposé, et la passivité présumée des roches en 
question. La classification me paraît déjà abandonnée du moins en 
ce qui regarde les Pyrénées; l’analyse microscopique combinée avec 
l'étude sur le terrain a rendu impossible toute distinction absolue 
entre le granite, le porphyre et l’ophite. Quant à l’âge du granite 
on à essayé en vain de trouver une preuve quelconque de l’indé- 
pendance des filons de granulite et des masses dé granite, qui tra- 
versent le Flysch sur toute la lisière septentrionale des Pyrénées, et 
se présentent également à Estella en pointements parmi les couches 
à Orbitolines. On s’est rabattu sur le simple fait de la présence de 
cailloux roulés de granite dans quelques roches plus anciennes, 
comme si l’activité du granite à l’époque crétacée n’était pas com- 


1900 SUR LE RÔLE DES ROCHES IGNÉES DANS LES PYRÉNÉES 493 


patible avec son existence à toutes les époques antérieures. On peut 
affirmer que, lors de la transgression cénomanienne, les Pyrénées 
existaient déjà formées, et présentaient des vallées d’érosion pro- 
fondes. Reste la passivité observée dans les roches volcaniques 
anciennes et remaniées des Iles Britanniques. Cette passivité ne 
caractérise nullement les roches ignées des Pyrénées. Au contraire, 
partout on voit ces roches accompagnées de bouleversements locaux 
et spéciaux des couches. Inévitablement, ils se sont souvent fait 
jour par les plans de séparation des couches, mais la recherche 
patiente des points instructifs m'a fourni partout des preuves visi- 
bles de leur indépendance de la stratification. 

On a remplacé l’ancienne théorie volcanique par la conception de 
plis Caractéristiques des montagnes; et on est parvenu à représen- 
ter les phénomènes les plus nettement volcaniques comme des 
eflets de plissement, charriage, dynamométamorphisme, etc. 
Depuis que le plissement est reconnu comme un phénomène géné- 
ral, on à présenté une explication de l’origine des montagnes qui 
demande seulement trois points de départ : 1° l’existence préalable 
d’une chaîne toute faite, 20 la présence d’un géosynclinal conve- 
nablement situé, 3° la supposition considérable que les grands 
charriages sont la partie la plus essentielle de toute chaîne de mon- 
tagnes, à l'exception de la chaîne préalable. Les Pyrénées sont 
évidemment une chaîne préalable, car tous les efforts successifs 
pour représenter le Cambrien comme superposé au Crétacé ont été 
réfutés par des faits décisifs. Même dans les Corbières, la petite 
extension du Cénomanien au-dessus du Turonien est niée par le 
géologue qui a étudié la région dans le plus grand détail. On 
cherche toujours des points obscurs ou, en rectifiant de 35° les 
lignes directrices, en citant comme Lias à Dipyre l’Eocène à quartz 
bipyramidé, et en choisissant parmi des directions et plongements 
qui changent à chaque pas, on peut construire des coupes contre- 
disant la succession régulière signalée sur 150 kilomètres. On peut 
ainsi, à Cardone, classer dans le Trias le sel qui, dans tout le bassin 
de l’Ebre, est séparé du Trias par près de 1000 mètres de terrains 
fossilifères : et au lac Mouriscot on classe dans la même formation 
le Flysch qui, à Croix d’Ahetze et à St-Boés, est visiblement trans- 
formé en marnes irisées et gypse par des eaux sulfureuses. 

Si, au lieu de remanier les anciennes coupes en les adaptant aux 
théories les plus récentes, on cherche les faits nouveaux que les 
Pyrénées peuvent fournir, on pourra espérer que cette chaîne, la 
mieux définie et la plus accessible de toute l’Europe, contribuera à 


494 STUART-MENTEATH 21 Mai 


l'amélioration des théories. Jusqu’à présent les Pyrénées ont servi 
de type à la théorie que les plis sont entièrement différents selon les 
époques, puis à la théorie que les plis se forment toujours à la 
même place, et aujourd’hui elles deviennent l’exemple à l’appui 
d’une théorie selon laquelle les chaînes seraient toujours parallèles 
pourvu qu’elles appartiennent à des époques différentes. En confor- 
mité avec ces diverses théories on a fait des classifications desroches 
ignées dont le trait dominant est la contradiction absolue. 

Le granite des Pyrénées est assurément de toutes les époques, 
mais son association avec les roches crétacées sur toute la lisière 
septentrionale est son trait le plus remarquable. Ces affleurements 
sont coupés par la surface de discordance de la base du Crétacé 
supérieur ; le granite a spécialement affecté toutes les roches en- 
dessous de cette surface ; mais sur bien des points les apophyses 
granitiques ont métamorphisé le calcaire cénomanien, et même le 
Flysch superposé, d’une façon dont l'interprétation naturelle paraît 
décisive. La présence d'un Muschelkalk à Lingula tenuissima, avec 
tout le faciès typique, mais tantôt séparé du Cénomanien par des 
schistes lustrés, tantôt soudé au calcaire cénomanien, est la seule 
difficulté qui empêche de classer le célèbre cipolin à graphite de 
Louhossoa dans le Cénomanien dont il paraît la continuation 
directe. Mais entre la Haute Garonne et l’Océan les contacts du 
granite et de la granulite avec les roches crétacées sont si nombreux, 
et si parfaitement analogues avec ceux de l’ophite dont ils sont 
partout entourés, que l’on ne peut hésiter à expliquer l'origine de 
ces deux roches de la même manière. Toutes les tentatives con- 
traires ont abouti à la classification de roches certainement cré- 
tacées dans le Silurien, le Cambrien, ou le Précambrien, et cette 
voie me paraît déjà suffisamment épuisée. Quant aux mines de la 
région, ma principale préoccupation en fonçant des puits a été le 
choix de points suffisamment au-dessus du granite. La mine la plus 
profonde des Pyrénées, San Narciso, près d'Irun, complètement 
entourée de Crétacé fossilifère, et à quatre kilomètres de l’affleu- 
rement du granite, est traversée par plusieurs apophyses de cette 
roche à 150 mètres de profondeur, et entièrement coupée à 300 
mètres. Les filons de plomb et de cuivre de toute la région tra- 
versent le Trias et le Jurassique, et ont même affecté le Crétacé ; 
ceux de fer sont nettement crétacés; et tous sont coupés et détruits 
par le granite en profondeur. Comme la belle masse de Lherzolite 
que j'ai signalée entre Sarrance et Lourdios, le granite peut parfois 
se présenter au centre d’une bosse anticlinale dont le noyau est 


1900 SUR LE RÔLE DES ROCHES IGNÉES DANS LES PYRÉNÉES 495 


triasique et les couches extérieures crétacées. Mais même en pareil 
cas on trouve des irrégularités éruptives, et dans bien d’autres cas 
les preuves directes du soulèvement du Crétacé par le granite sont 
visibles. 

On comprend que les effets des filons ignés sont plutôt hydrau- 
liques que mécaniques. Quant aux éruptions, il y a lieu de faire 
remarquer que le granite est très constamment en alternance avec 
le calcaire, et que l’ophite est pareillement en alternance avec des 
calcaires qu’il remplace complètement sur quelques points. Les 
matières organiques de ses calcaires se concentrent en graphite, 
mais en profondeur elles peuvent bien fournir du carbure de 
calcium. 


M. de Rouville : Une solution paléontologique. 

Le « Serpulit » des portes de Montpellier, autrement dit, le Cal- 
caire à serpules du parc de la Valette, si souvent inquiété par difié- 
rents observateurs dans sa situation stratigraphique (1), vient enfin 
de produire son état civil sous les traits d’une belle Ammonite 
détachée de sa masse par un jeune naturaliste de Montpellier, 
M. Maurice Gennevaux, et reconnue par M. le Professeur Kilian 
pour un Holcostephanus ducalis Matheron, du Berriasien, paraît-il, 
bien authentique (2). 

Il est à souhaiter que les calcaires miroitants de la même région, 
un moment, eux aussi, secoués dans leurs assises, suivent bientôt 
son exemple. N’ont-ils pas, d’ailleurs, en attendant, à défaut de 
Céphalopode, produit des Echinodermes en témoignage suflisant de 
leur âge, tout au moins hauterivien ? 


(1) Historique de la question. Roman, thèse, p. 127 (note). 

(2) M. le Professeur Kilian veut bien nous écrire au sujet de cette Ammonite : 
« Nous possédons la même variété du Berriasien (z. à Hopl. Boissieri) des envi- 
rons de Lac-en-Diois {Drôme) ; elle est étroitement cantonnée, avec tout le groupe 
de Holc. ducalis, Negreli, etc., dans le Berriasien (sensu stricto) ». 


496 21 Mai 


LES POISSONS ET LES REPTILES 
DU JURASSIQUE SUPÉRIEUR DE FUMEL (LOT-ET-GARONNE) 


par M. H.-E. SAUVAGE. 


Le Musée de la ville d'Agen possède une importante collection 
de poissons et de reptiles recueillie par Combes dans les calcaires 
marneux à ciment des environs de Fumel (département du Lot-et- 
Garonne); ces calcaires appartiennent à la zone à Aspidoceras 
longispinus Sow. et Thracia suprajurensis Desh. de la partie supé- 
rieure de l’étage Kimméridgien. 

Grâce à l’obligeance de MM. Fourtau et Mommejà, nous avons 
pu étudier cette collection qui offre d'autant plus d'intérêt que les 
faunes ichthyologique et herpétologique du terrain jurassique du 
sud de la France sont à peu près inconnues. 

Ce qui domine parmi les débris de vertébrés recueillis à Fumel 
ce sont les pièces de la mâchoire de poissons appartenant à la 
famille des Pycnodontidées ; nous avons pu étudier, en eftet, 4 
vomers ou spléniaux souvent associés et en connexion, ce qui 
permet une association plus certaine des diverses pièces dentaires. 

Ces pièces indiquent sept espèces, dont deux, les Microdon Hugü 
Ag. et Mesodon affinis Nicolet, sont du Jurassique supérieur de 
Suisse, du Hanovre et d'Angleterre. Quant à Athrodon boloniensis 
Svg., le type de l’espèce que nous avons établie en 1880 est du 
Kimméridgien inférieur de Boulogne-sur-Mer. Les quatre autres 
espèces de Pycnodontes, qui sont nouvelles, appartiennent aux 
genres Mesodon et Gyrodus. L'une des espèces de Mesodon est voisine 
de M. granulatus Munster du Corallien et du Kimméridgien du 
Hanovre, du Wurtemberg et du sud de l'Angleterre; l’autre espèce 
est caractérisée par la forme en coin et la grandeur du vomer qui 
atteint O0 m. 100, le splénial ayant 0 m. 090 de long. Quant aux 
Gyrodus, l’un est voisin de G. coccoderma Egerton, l’autre de G. 
planidens Smith Woodward, du Kimméridgien de Weymouth. 


4900 POISSONS ET REPTILES DU JURASSIQUE SUPÉRIEUR DE FUMEL 497 


La famille des Eugnathidées est représentée à Fumel par un 
Caturus. 

La famille des Pachycormidées nous donne un Hypsocormus, 
celui-ci de grande taille si nous en jugeons par le maxillaire et 
l’inter-maxillaire. 

La famille des Sémionotidées est représentée par Lepidotus maxi- 
mus Wagner (Sphærodus gigas Ag.) dont l'extension géographique 
paraît être étendue, cette espèce ayant été signalée dans le Juras- 
sique supérieur du Wurtemberg, de Bavière, du Hanovre, de 
Suisse, du sud de l’Angleterre et du Boulonnais. Lepidotus maximus 
est indiquée à Fumel par des pièces dentaires caractéristiques ; il 
en est de même pour une espèce du groupe Lepidotus lœvis Ag. 

Les Elasmobranches sont très pauvrement représentés dans les 
couches de Fumel; nous ne pouvons citer parmi les Cestracion- 
tidées que l’Asteracanthus lepidus Dolf., du Kimméridgien supérieur 
_ du Havre et de Boulogne, et l'Hybodus acutus Ag. du one 
de Shotover, près Oxford, et de Boulogne. 

La famille des Lamnidées ne nous est indiquée que par une 
seule dent d’Orthacodus macer Quenst. (0. longidens Ag. sp.). 

Quant aux Chimères, ils ne nous sont connus à Fumel que par 
quelques débris d’ichthyodorulithe indiquant une espèce du genre 
Ischyodus. 


Ce que nous venons de dire des Chimères, nous pouvons l'écrire 
pour les Sauroptérygiens parmi les Reptiles. Les Sauroptérygiens 
sont abondants dans le Kimméridgien moyen et supérieur de 
Boulogne, tandis que l’on n’a recueilli à Fumel qu'une seule 
vertébre dorsale de Plésiosaurien. 

Les Ichthyosauriens sont représentés dans le Kimméridgien 
moyen et supérieur de Boulogne par deux espèces appartenant aux 
genres Ichthyosaure (Ichthyosaurus trigonus Owen) et Ophthalmo- 
saure (Ophthalmosaurus Cuvieri Val.). À Fumel, on a découvert des 
débris d’un Ichthyosaure, dont nous connaissons des vertèbres, 
des fragments de côtes et diverses parties des mâchoires. Ces 
débris indiquent une espèce de grande taille, les dents, du type 
Campylodon, ayant 70 mill.; une vertèbre caudale antérieure a 
102 mill. de hauteur pour le centrum ; quant à la pièce compre- 
nant les surangulaire, angulaire et operculaire, elle n’a pas moins 
de 0 m. 870 de long. 

Les Chéloniens sont connus à Fumel par les deux groupes des 
Cryptodères et des Pleurodères. Au premier de ces groupes on peut 


29 Août 1900. — T. XXVIII. Bull. Soc. Géol. Fr. — 32 


498 H.-E. SAUVAGE. — LES POISSONS ET LES REPTILES 21 Mai 


rapporter quelques débris qui indiquent une espèce voisine de 
Tropidemys gibba Rut., du Kimméridgien de Suisse; au second, 
diverses pièces de la dossière rappelant celles du Plesiochelys hanno- 
verana Marck, du Jurassique supérieur du Hanovre et du Boulon- 
nais. On a recueilli à Fumel un fémur de 123 mill. de long qui 
rappelle à la fois celui des Gymnopus et des Hydraspis, d'après la 
comparaison que M. le professeur L. Vaillant a bien voulu en faire ; 
ce fémur est celui d’une tortue à carapace plane ou peu bombée 
et ne peut convenir à un animal à carapace aussi bombée que le 
Tropidemys, de telle sorte que nous sommes en droit de le rapporter 
à Plesiochelys ; ce fait présente cet intérêt que les os des membres 
des espèces appartenant à ce genre ne sont pas connus. 


Les Crocodiliens sont représentés à Fumel par des débris indi- 
quant un Sténéosaure, le Metriorhynchus hastifer E.-E. Desl. du 
Havreet de Boulogne, le Machimosaurus Hugii Meyer et le Dacosaurus 
maximus Pliéninger. 

Le Machimosaurus Hugii que nous connaissons du Jurassique 
supérieur de Suisse, d'Allemagne, de Boulogne-sur-Mer, du Por- 
tugal, est indiqué dans le Kimméridgien de Lot-et-Garonne, non 
seulement par des dents mais encore par des vertèbres. Les ver- 
tèbres dorsales ont 65 mill. de long, les faces articulaires du 
centrum sont légèrement excavées ; la face inférieure est assez 
fortement excavée d’avant en arrière; les apophyses transverses 
sont larges et peuvent atteindre 120 mill. de long. Les premières 
vertèbres caudales ont les facettes pour l'insertion des os en V 
fortes et saillantes. Le Dacosaurus marximus, connu du Jurassique 
supérieur d'Allemagne, d'Angleterre, du Boulonnais, paraît avoir 
été assez abondant à Fumel, nous en connaissons, en effet, 34 dents 
provenant d'individus d’âge difiérent ; certaines de ces dents, qui 
ont jusqu’à 130 mill. de hauteur, racine comprise, indiquent un 
animal de grande taille. Les vertèbres dorsales ont la face infé- 
rieure du centrum à peine excavée antéro-postérieurement, les 
faces articulaires presque planes. Le coracoïdien est remarquable 
en ce qu'il est beaucoup moins bombé que chez les Crocodiliens 
actuels et que le bord postérieur est beaucoup plus droit. 


En résumé, nous connaissons 23 espèces de vertébrés dans le 
Kimméridgien supérieur de Fumel, soit 15 espèces de poissons, 
8 espèces de reptiles, indiquées dans la liste suivante : 


1900 DU JURASSIQUE SUPÉRIEUR DE FUMEL 499 


Poissons. 


SÉLACIENS. — Famille des Cestraciontidées : Asteracanthus 
lepidus, Dolf. ; Hybodus acutus Ag. 
- Famille des Lamnidées : Orthacodus macer Quenstd. 
HoLocÉPHALEs. — Famille des Chiméritidées : Ischyodus sp. 
TÉLÉOSTOMIENS. — Famille des Pycnodontidées : Mesodon afjfinis 
Nicolet ; Mesodon mn. sp.; Mesodon n. sp. ; Microdon Hugii Ag.; 
Athrodon boloniensis Svg. ; Gyrodus n. sp. ; Gyrodus n. sp. 

Famille des Sémionotidées: Lepidotus maximus Wagner ; Lepi- 
dotus aff. lœvis Ag. 

Famille des Eugnathidées : Caturus n. sp. 

Famille des Pachycormidées : Hypsocormus n. Sp. 


Reptiles. 


CROCODILIENS. — Famille des Téléosauridées : Dacosaurus maximus 
Plien. ; Metriorhynchus hastifer E.-E. Desl.; Machimosaurus Hugii 
Meyer ; Sieneosaurus sp. 

CHÉLONIENS. — Famille des Acichelyidées ; Tropidemys gibba 
Ruty. 

Famille des Plésiochelyidées : Plesiochelys aff. hannoverana Mark. 

ICHTHYOPTÉRYGIENS. — Jchthyosaurus sp. 

SAUROPTÉRYGIENS. — Plesiosaurus sp. 


500 21 Mai 


NOTE SUR LES POISSONS ET LES REPTILES 
DU JURASSIQUE INFÉRIEUR DU DÉPARTEMENT DE L'INDRE 


par M. H.-E. SAUVAGE. 


(PLANCHE IX). 


M. E. Benoist a bien voulu soumettre à notre examen des débris 
de Poissons et de Reptiles recueillis par lui dans le Jurassique 
inférieur du département de l'Indre, principalement dans les 
couches à Brachytrema du Vésulien. Ces débris indiquent les 
espèces suivantes : 


Poissons. 


Strophodus reticulatus Agassiz. — Dents de la série IV, longue de 
18 mill., large de 57 mill., rappellent par la forme S. longidens Agas- 
siz, du calcaire de Caen, surtout les dents figurées Poissons fossiles, 
t. Il, pl. XVI, fig. 1 ; l’ornementation de la couronne est celle de 
S. reticulatus, espèce qui, sous le nom d’Asteracanthus ornatissimus 
Agassiz, esl indiquée par M. Smith Woodward dans toute l’Oolithe 
d'Angleterre et d'Allemagne (1). La dent recueillie par M. Benoist 
dans les couches à Ludwigia Murchisoni de la tranchée du Compan, 
près Argenton-sur-Creuse (horizon de la molière de Normandie) est 
large de 56 mill. ; les stries de la surface émaillée sont fortes et 
forment un réseau irrégulièrement réticulé ; le long des bords 
antérieur et postérieur les lignes réticulées sont transverses et 
presque parallèles. 

Dans les couches à Brachytrema de la carrière Bonargent à Saint- 
Gaultier (sous-étage Vésulien) on a recueilli des dents de S. reticu- 
latus. Ainsi que l'indique Agassiz, les dents de la série II sont 
élevées en gros mamelon ; les dents de la série III sont bombées et 
les plis réticulés irradient irrégulièrement ; les dents de la série IV 
sont un peu bombées à l’extrémité postérieure, avec de fortes stries 
réticulées irrégulièrement, devenant sensiblement parallèles le 
long des bords antérieur et postérieur. 


(4) Cat. fossil fishes British Museum, t. I, p. 307. 


1900 POISSONS ET REPTILES DU JURASSIQUE INFÉRIEUR DE L'INDRE OÙ 


Strophodus magnus Agassiz. — Cette espèce, du Bathonien d’An- 
gleterre et du nord de la France, est représentée dans les couches à 
Brachytrema de Saint-Gaultier par des dents de toutes les séries. 
Les dents antérieures, qui ont de 12 à 23 mill., sont plus courtes 
que les suivantes, à bord antérieur arrondi, à bord postérieur 
légèrement excavé. Dents de la série IT ayant de 18 à 28 mill. ; angle 
postéro-latéral arrondi, l’autre coupé carrément. Dents de la série 
IV relativement moins larges que celles de la série LIL, à bords laté- 
raux plus parallèles ; dimensions 20 et 35 mill. Dents postérieures 
petites, 10 mill., de forme ovalaire. 

Dans les couches à Viviparus aurelianus de la base du sous-étage 
bradfordien de la carrière du Bourgde Saint-Gaultier (1), M. Benoist 
a recueilli une vertèbre de 15 mill. de diamètre sur 9 mill. de lon- 
sueur, fortement biconcave, qui pourrait être rapportée à un 
Strophodus ; cette vertèbre, qui ressemble celles des Synechodus de 
la même famille des Cestraciontidées (2), est roulée et pourrait peut- 
être provenir des couches marines inférieures. 

Mesodon aff. bathonicus Sauvage. — La famille des Pycnodontidées 
est représentée dans le calcaire oolithique à Brachytrema par 
quelques dents qui indiquent à ce niveau une espèce voisine de 
celle du Bathonien du Boulonnais, les dents de la série principale 
- sont ovalaires et ont 20 sur 42 mill. 


Reptiles 


Plesiosaurien ind. — On sait la rareté des Plésiosauriens dans les 
couches du Jurassique inférieur. Lydekker ne mentionne que la 
découverte de quelques vertèbres, qu’il rapporte au genre Cimolio- 
saurus, dans l’Oolithe de l’Eure et dans les couches de Stonesfield ; 
ces vertèbres indiquent deux espèces, dont l’une de petite taille (3). 
Du Boulonnais, nous ne connaissons qu’une seule vertèbre dorsale, 
indiquant une espèce de grande taille, recueillie dans les couches 
à Rhynconella elegantula de la partie inférieure du Cornbrash 
(Forest Marble). 

Le type Plésiosaurien paraît avoir existé à l'époque du Vésulien 
dans l’Inäre (couches à Brachytrema) ; nous rapportons, en effet, à 
un Plésiosaurien indéterminé une dent de 25 mill. de hauteur, dont 


(di Vr. note de M. Cossmann : B. S. G. F.,t. XXVIT, p. 140, 20 mars 1899. 
(2) 0p2 cit, Et. 1) p 325 pl XI fg..6: 


502 H.-E. SAUVAGE. — SUR LES POISSONS ET LES REPTILES 24 Mai 


la couronne porte des stries fixes et parallèles, n’atteignant pas 
toutes le sommet. 

Steneosaurus sp. — Le genre est représenté dans les calcaires à 
Brachytrema par quelques fragments de mandibule qui indiquent 
une espèce à mâchoires grêles et allongées, telle que le S. Larteti 
et S. megistorhynchus. 

Telésaurien ind. — Nous avons désigné en 1874 sous le nom de 
 Machimosaurus bathonicus (1) des dents recueillies dans les couches 
à Rhynconella obsoleta de l'étage Bathonien du Boulonnaïis, qui, par 
la forme et l’ornementation, ressemblent aux dents antérieures de 
Machimosaurus Hugii. ; 

Les couches à Brachytrema Buvignieri du sous-étage Vésulien de 
Saint-Gaultier ont fourni à M. Benoist d'assez nombreuses dents 
qui ressemblent beaucoup à celles de M. bathonicus, surtout les 
dents antérieures. 

Celles-ci, de 18 à 25 mill. de longueur, sont un peu recourbées en 
arrière, à coupe sensiblement circulaire, de telle sorte que les deux 
faces sont également bombées ; la partie émaillée est ornée de fortes 
stries qui arrivent presque toutes jusqu’au sommet, principale- 
ment à la face postérieure; une strie un peu plus forte que les 
autres, limite les deux faces. Des dents provenant d’une partie plus 
reculée des mâchoires ont de 18 à 28 mill.; elles sont plus sur- 
baissées, coniques, à peine recourbées; les stries de la face 
antérieure sont plus irrégulières qu’aux dents antérieures et parfois 
vermiculées ; le sommet de la dent porte des stries courtes et vermi- 
culées. C’est sans doute une de ces dents qui a été désignée sous le 
nom de ZLiopleurodon Grossouvieri Svg. par M. Cossmann dans la 
liste des espèces du Bathonien de l’Indre (2); or, Liopleurodon 
doit être regardé comme synonyme de Pliosaurus, qui est un 
Plésiosaurien. 

Une dent de 34 mill. de hauteur présente les caractères de l’espèce 
du Bolonien, du Boulonnais que nous avons désignée sous le nom 
de Machimosaurus interruptus, espèce que l’on doit sans doute 
réunir à M. Hugü Meyer. 

Pelvrosaurus sp. — Le résultat de beaucoup le plus intéressant 
des recherches de M. E. Benoist dans le Jurassique inférieur de 


(1) Mém. sur les Dinosauriens et les Crocodiliens des terrains jurassiques de 
Boulogne-sur-Mer, p. 49, pl. HI, fig. 10 ; pl. IV, fig. 11 à 18 (Mém. Soc. Géol. Fr., 
1874). 

(2) Sur la découverte d’un gisement palustre dans le terrain bathonien de l’Indre 
(B. S. G. F., 3 sér., t. XXVII, p. 136, 1899). 


1900 DU JURASSIQUE INFÉRIEUR DU DÉPARTEMENT DE L'INDRE 903 


l'Indre, c’est la découverte de dents de Dinosauriens dans la 
carrière de la Combe, commune de Saint-Gaultier, les dents ont 
été recueillies dans la couche de calcaire subcrayeux contenant des 
poissons (Strophodus magnus Ag.) et des Céphalopodes /Belemnites 
bessinus, Parkinsonia Parkinsoni) ; d’après les renseignements que 
veut bien nous donner M. Benoist, cette couche qui termine le 
Vésulien est de mer profonde; elle repose sur le calcaire oolitique 
à Brachytrema, qui remplit les intervalles existant entre les massifs 
compactes de polypiers qui forment la base de la carrière; le 
calcaire à Céphalopodes est surmonté par les couches palustres à 
Viviparus aurelianus et Valvata (Cincinna) Benoisti que l’on rapporte 
à la base du Bradfordien. 

La présence de Dinosauriens, reptiles essentiellement terrestres 
ou palustres, dans des dépôts de mer profonde, aurait lieu de nous 
surprendre, si M. Benoist ne nous faisait pas remarquer que ces 
dépôts se sont formés très près du rivage, qu’ils ont été bientôt 
relevés et ont servi de support aux couches terrestres et palustres 
de la base du Bradfordien. 

Quoi qu’il en soit, M. Benoist a recueilli dans la couche à Par- 
kinsonia une dent de 40 mill. de hauteur, sur 28 de plus grande 
largeur et 18 d'épaisseur à la base. La face antérieure est très bom- 
bée dans la partie médiane, creusée le long d’un des bords ; la face 
postérieure est concave de haut en bas dans son ensemble, surtout 
vers le sommet de la dent ; celui-ci, par suite de l’usure due au 
fonctionnement de la dent, est abrasé de haut en bas ; l’émail est 
couvert de nombreux petits plis formant réticulation. Cette dent 
doit être rapportée au genre Pelorosaurus (PI. IX, fig. 2, 2a, 2b, 26). 

Ce genre établi par Mantell en 4850 (1) pour un humérus recueilli 
dans le Wealdien du Sussex, appartient à l’ordre des Sauropodes ; 
pour Lydekker (2) il fait partie de la famille des Atlantosauridées, 
pour Zittel de celle des Morosauridées (3); Marsh réunit dans une 
famille spéciale, celle des Cardiodontidées, les genres Cardiodon 
(Cetiosaurus), Bothriospondylus, Ornithopsis et Pelorosaurus. Cette 
famille représente, dans le Jurassique d'Europe, la famille des 
Morosauridées du Jurassique supérieur des Etats-Unis; Marsh 
réunit, en eflet, le Wealdien au Jurassique supérieur et non au 
Crétacique inférieur. 

Cette famille des Cardiodontidées apparaît dans le Jurassique 


(1) Phil. Trans. 
(2). Cat. fossil Reptilia British Museum, t. 1, 1898. p. 145. 
(3) Traité de Paléont., éd. tr., t. IE, p. 705, 1898. 


904 POISSONS ET REPTILES DU JURASSIQUE INFÉRIEUR DE L'INDRE 21 Mai 


inférieur pour s'éteindre dans le Wealdien. Le genre Cardiodon, 
que Marsh réunit à Cetiosaurus, est connu, dans la grande Oolithe 
d'Angleterre, par trois espèces, les Cardiodon rugulosus Owen, 
Cetiosaurus oxonensis Phil., C. glymplonensis Phil., dans le Wealdien 
d'Angleterre par le C. brevior Owen. 

Le Bothriospondylus robustus Owen, est du Forest-Marble, le B. 
suffossus Owen, du Kimméridgien du Wiltshire. La plupart des 
espèces placées dans le genre Ornithopsis ayant été rapportées au 
genre Pelorosaurus, on ne peut guère maintenir dans le premier de 
ces genres que O0. Hulkei Seeley, du Wealdien de l’île de Wight. 
Quant au genre Pelorosaurus qui nous intéresse plus particulière- 
ment, le P. Conybeari Mantell, est du Wealdien d’Angleterre, le 
P. Manseli Hulke, du Kimméridgien du Dorsetshire ; le P. humero- 
cristatus Hulke {P. precursor Svg.) (PL. IX, fig. 3-7), a été trouvé 
dans le Jurassique supérieur d'Angleterre, du Portugal, du Bou- 
lonnais (1); Hulke a décrit sous le nom de P. Leedsi des ossements 
recueillis dans l’Oxfordien de Peterborough et indiquant une espèce 
de grande taille qui, d’après Lydekker, ne se sépare guère de P. 
huinerocristatus que par la différence de gisement. 

La dent recueillie par M. Benoist dans le Vésulien de Saint- 
Gaultier indique une espèce si voisine de celle du Jurassique supé- 
rieur que, vu l'insuffisance des matériaux dont nous disposons, 
nous ne pouvons trouver de caractères suffisants pour l’en distinguer. 

Megalosaurus. — La seconde dent recueillie dans la couche à 
Parkinsonia de l'Indre indique à ce niveau la présence du Wegalo- 
saurus Bucklandi Meyer, du Jurassique inférieur de France et 
d'Angleterre (P1. IX, fig. 1). 


(1) Vertébrés fossiles du Portugal. Contributions à l'étude des Poissons et des 
Reptiles du Jurassique et du Crétacique, p. 29 (Direction des travaux géologiques 
du Portugal). 


EXPLICATION DE LA PLANCHE IX 


Fig, 1. — Megalosaurus Bucklandi. Vésulien de Saint-Gaultier (Indre). 

Fig. 2,24, 2b, 2c. — Pelorosaurus sp. même niveau et même localité. 

Fig. 8à 7. — Pelorosaurus humerocristatus. Jurassique supérieur du Bou- 
lonnais. 


= 


Séance générale annuelle du 7 Juin 1900 


PRÉSIDENCE DE M. E. DE MARGERIE, Président sortant. 


M. J. Blayac, Secrétaire sortant, donne lecture du procès-verbal 
de la séance précédente. La rédaction de ce procès-verbal est adoptée. 


Le Président souhaite la bienvenue à M. Steinmann, présent à 
la séance. 


M. Haug fait hommage à la Société : 1° de la livraison de la 
Grande Encyclopédie renfermant l’article Quaternatr'e, qu’il vient de 
publier ; 2 d’un tirage à part de Remarques critiques sur la classifi- 
cation des Ammonites de M. liyatt, extrait de la Revue critique de 
Paléozoologie. 


Il présente également, de la part de M. David Martin, une 
note intitulée : Glacières souterraines naturelles et sources à basse 
température. 


M. Ch. Barrois offre à la Société un exemplaire du Livret- 
Guide du prochain Congrès International de Géologie. 


506 7 Juin 


ALLOCUTION DE M. EMM. DE MARGERIE, 
PRÉSIDENT DE L'ANNÉE 1899. 


« Messieurs, 


« L'usage qui attribue le fauteuil, pour notre Séance générale, 
au prédécesseur immédiat du Président en exercice, me vaut 
l'honneur de remplacer aujourd’hui, dans cette salle, le maître 
éminent qui dirige avec tant d’autorité vos débats. Ne pouvant 
me soustraire à cette tâche traditionnelle, je vous promets, du 
moins, de ne pas abuser longtemps de votre bienveillante attention. 

«€ Pour la dernière fois, cette réunion annuelle se tient dans un 
local que beaucoup d’entre nous, depuis bien des années, avaient 
pris l’habitude d'identifier avec la Société elle-même. Je n'ai pas à 
faire ici l’histoire de cet édifice, où, comme en taut d'autres demeu- 
res parisiennes, le commerce et les affaires ont peu à peu remplacé 
la clientèle aristocratique de jadis. Installée rue des Grands-Augus- 
tins, depuis 1870, la Société Géologique de France, d’abord allégée 
d’une partie de ses charges budgétüires par d’autres associations 
scientifiques, a vu bientôt le vide se faire autour d’elle. Vous savez 
comment le souci du bon état de notre Bibliothèque fit voter par 
le Conseil notre exode : les étapes dernières en sont prochaines, et 
déjà, une partie de nos volumes, soigneusement catalogués par 
M. Maire, a pris le chemin de l'Hôtel des Sociétés savantes. Avec 
l'installation confortable qui nous attend rue Danton, où le jour est 
excellent, où les surfaces sont vastes et les rayons d’un accès facile, 
permettez-moi d'espérer que nous utiliserons davantage les docu- 
ments précieux qui nous appartiennent : peut-être beaucoup de nos 
confrères ne se rendent-ils pas un compte exact, à cet égard, de 
l’étendue de nos richesses 


« Le morceau capital de notre Bulletin en 1899 a été le mémoire 
de M. Termier sur les nappes de recouvrement du Briançonnais. 
Deux de nos confrères, qui connaissent bien les Alpes, MM. Haug 
et Ailian, ont refusé de suivre l’auteur dans ses conclusions si 
hardies ; mais, quel que soit le sort que l’avenir réserve à ces ingé- 
nieuses hypothèses, le travail où elles sont développées restera un 
modèle d'exposition lucide : jamais des problèmes aussi complexes 
n’ont été discutés devant vous avec une aussi parfaite clarté. 


ro 


1900 ALLOCUTION DE M. EMM. DE MARGERIE 507 


« Dans une région voisine, M. de Riaz a étudié le système crétacé 
des Alpes-Maritimes, et M. Guébhard a continué ses minutieuses et 
patientes recherches sur la tectonique de la partie sud-occidentale 
du même département. En Provence, M. Repelin à décrit le Trias 
des environs de Rougiers, sa faune et ses relations avec des basaltes 
intrusifs; le même géologue a fait connaître la coupe de l’Aptien 
supérieur des environs de Marseille; M. E. Fournier s’est occupé de 
la structure des chaînes secondaires qui, du moins en apparence, 
limitent au sud le bassin d’Aix. M. l’Abbé Bourgeat a signalé 
quelques points nouveaux de la géologie jurassienne. 

« Dans les Pyrénées, qui demeurent la moins bien partagée des 
régions françaises, au point de vue de nos études, M. Caralp a 
consacré quelques pages au Flysch à fucoïdes de la Ballongue etdu 
bassin d’Oust. Au pied de la chaîne, M. Douvillé a examiné les 
couches à Orbitoides miocènes des rives de l’Adour; M. Harlé a 
continué l’étude des alluvions de la Garonne; les plissements qui 
accidentent le sous-sol de l’Aquitaine ont fait l’objet d’un échange 
de vues entre MM. Raulin et Glangeaud. 

« Si nous passons au Massif Central, nous trouvons une note de 
M. Thévenin sur le bassin tertiaire d’Asprières, dans l’Aveyron. 
Mais c’est à la Montagne Noire que sera dévolue, au tome XXVII de 
notre Bulletin, la plus grande place, grâce au compte-rendu des 
courses si variées et si pleines d’intérèt qu'ont dirigées l’année 
dernière, dans cette partie du Languedoc, MM. Bergeron, Depéret et 
Nicklès. 

« Quant au bassin de Paris, les notes de MM. Authelin, Cossmann, 
G. Dollfus et Gauchery, Douvillé, L. Janet nous ont montré que, 
même dans les régions qui passent pour être le plus complètement 
connues, le hasard, secondé par la patience d’observateurs habiles, 
tient encore en réserve plus d’un fait nouveau. 


« Après la France, c’est à l’étude de notre domaine colonial que nos 
fascicules sont naturellement destinés à s'ouvrir. En première ligne, 
l’Algérie nous a fourni la matière de cinq communications. C’est 
d’abord un mémoire de notre lauréat de 1899, sur le massif du 
Chettaba et les îlots triasiques de la région de Constantine : ceux 
des membres de la Société qui ont pris part à la réunion extra- 
ordinaire de 1896 se souviennent des débats que cette question de 
la présence du Trias en Algérie avait soulevés entre notre éminent 
conîrère M. M. Bertrand et les géologues du pays. D’un commun 
accord, ce problème est aujourd’hui résolu, et M. Ficheur, dans le 
remarquable mémoire qu'il lui a consacré, a fait connaître du même 


908 ALLOCUTION DE M. EMM. DE MARGERIE 7 Juin 


coup d’intéressants exemples de pénétrations purement méca- 
niques. 

« Un second travail, qui intéresse un tout autre ordre d'idées, 
mais où se retrouve le même souci de la précision et de l'exactitude, 
est la note de M. le Colonel de Lamothe sur les anciennes plages et 
terrasses du bassin de l’Isser. Cette consciencieuse monographie 
représente une contribution importante aux études de Géomor- 
phologie. Mentionnons encore les brèves indications fournies par 
MM. Brive et G. Fabre sur les gites pétrolifères des environs de 
Relizane, et une note très courte, mais pleine de promesses, sur les 
faunes malacologiques terrestres et d’eau douce du Nord del’Afrique, 
par M. Pallary. 

« Après l'Algérie, c’est sur Madagascar que s’est portée de préfé- 
rence l’attention de plusieurs de nos confrères : MM. Boule, Douvillé, 
de Grossouvre, Haug et Munier-Chalmas nous ont entretenu tour à 
tour des précieuses récoltes paléontologiques dues au zèle de nos 
voyageurs, de nos fonctionnaires et de nos officiers, MM. Ardouin, 
Bastard, Bourgeois, de Bouvié, Coridon, E. Gautier, Grillo, Jourdran, 
Mager, Vuillaume, etc. Grâce à tous ces documents, on voit se com- 
pléter peu à peu la série stratigraphique de la grande île et se 
préciser les ressemblances depuis longtemps signalées avec les 
terrains correspondants de notre hémisphère. 

« En dehors du territoire national, l’activité des membres de 
notre Société a malheureusement été très restreinte en 1899 : l’on ne 
relèveen effet, au Bulletin, qu’une communicationsur la Roumanie, - 
par M. de Martonne, qui d’ailleurs, nous l’avons vu cette année, ne 
s’en tiendra pas à ce coup d’essai ; et plusieurs notes sur l'Egypte, 
d’un de nos compatriotes établis au Caire, M. R. Fourtau. M. Ber- 
geron à fait connaître quelques Trilobites cambriens de Chine. 
Enfin, M. M. Bertrand, dans une communication qu'aucun d’entre 
vous n’a Certainement oubliée, a dégagé des faits observés à Panama 
en 1898, par M. Zurcher, les grandes lignes de l’histoire physique 
de l'Amérique Centrale. 


« Depuis l’origine de notre Société, la Paléontologie n’a cessé de 
tenir une place d'honneur dans nos publications. A cet égard, le 
tome XXVII de notre Bulletin ne sera pas indigne de ses aînés : 
vingt articles, à la rédaction desquels dix-sept de nos confrères ont 
pris part, n’occupent pas moins de 165 pages et de 15 planches, 
sans compter de nombreuses figures insérées dans le texte. Deplus, 
les Mémoires de Paléontologie, qui sont réservés aux travaux de 
longue haleine, nous ont apporté en 1899 la fin d’une monographie 


1900 ALLOCUTION DE M. EMM. DE MARGERIE 509 


des Nérinées jurassiques par M. Cossmann, une étude de M. y. 
Popovici-Hatzeg sur la faune du Crétacé supérieur de la Roumanie, 
enfin une magistrale analyse de la flore du bassin houiller d’Héra- 
clée, en Asie Mineure, par M. Zeiller. 

« Quant à la Pétrographie, elle n’a inspiré l’année dernière qu’une 
seule communication, due à M. Termier. 


« A plusieurs reprises, le Conseil de la Société s’est eflorcé d’aug- 
menter l'intérêt de quelques-unes de nos réunions en provoquant 
des conférences. Il y a trois ans, cette idée a reparu, grâce à l’ini- 
tiative de M. Bergeron. Les deux conférences faites devant vous en 
1899 par MM. de Launay et Golliez, toutes les deux sur les applica- 
tions de la Géologie, ont été fort applaudies l’une et l’autre : certes, 
la Scrence n’a qu’à gagner en parlant aux yeux et en s'adressant 
davantage au public; et le distingué Professeur de l'Ecole des 
Mines, comme notre sympathique confrère de Lausanne, n’ont laissé 
qu’un regret derrière eux, c’est de ne pas voir leur exemple plus 
souvent imité parmi nous. 


« L'année 1899 n’est pas sans avoir apporté à la Société 
sa part de deuil et de tristesse. L'un de nos plus jeunes con- 
frères, dont la mort a été pour nous d’autant plus cruelle qu’elle 
a frappé en sa personne l’un des membres les plus zélés du bureau, 
est tombé, on peut le dire, victime de son dévouement à la science. 
Paul Cambronne, que vous aviez nommé vice-secrétaire en 1898, 
était né en 1873 à Aïlly-sur-Noye, et arrière-petit-neveu du général 
de l’Empire. Admis à l’Ecole Normale en 1893, il passait brillam- 
ment son agrégation en 1897 et entrait aussitôt comme préparateur 
au Laboratoire de Géologie de la Sorbonne. Modeste, réservé, 
toujours serviable, mais profondément attaché à ses convictions, le 
. jeune Cambronne sut bien vite gagner la sympathie de ses cama- 
rades et de ses maîtres. C'est alors que, cherchant un sujet de thèse 
dans cette Espagne d’où plus d’un de ses devanciers avait déjà 
rapporté les palmes de docteur, Cambronne jeta son dévolu sur la 
région qui s'étend entre les plaines de la Castille et l’Aragon. Deux 
voyages, entrepris en 1897 et en 1898, lui firent bien augurer de ce 
choix. Aucommencementde l'été dernier, ilrepartait avec l'intention 
de séjourner pendant de longs mois sur un terrain dont il espérait 
pouvoir achever l’étude. Mais, hélas! nous ne devions plus le revoir : 
au début du mois d'octobre, nous apprenions que la fièvre typhoïde 
venait de l’enlever en quelques jours, à Atienza, au fond de la 
province de Guadalajara ; loin de sa famille et de ses amis, Paul 


510 ALLOCUTION DE M. EMM. DE MARGERIE 7 Juin 


Cambronne avait pu, du moins, embrasser son père avant de 
mourir. Si jamais fin fut prématurée, c’est bien celle de ce jeune 
homme arraché à l'affection des siens au moment où il touchait 
presque au but de ses efforts. Que ses parents veuillent bien accepter 
ce dernier témoignage de l’estime dont il était, ici même, entouré! 

« La région étudiée par Cambronne comprend particulièrement 
les bandes primaires, triasiques, jurassiques et crétacées situées au 
Nord de la Sierra de Guadarrama, dans les provinces de Soria et de 
Saragosse : il devait ainsi relier entre elles les observations faites 
par MM. Larrazet et Chudeau dans la Sierra de la Demanda et 
celles de M. Dereims sur la province de Teruel. Parmi les docu- 
ments paléontologiques qu’il a recueillis et qui sont conservés au 
Laboratoire de Géologie de la Sorbonne, on remarque une intéres- 
sante série d’'Ammonites turoniennes; en outre, de précieux carnets 
de notes, tenus avec le plus grand ordre, font honneur à sa cons- 
cience et à sa méthode de travail. On doit en souhaiter la publica- 
tion, afin que tout, dans ces efforts, ne soit pas perdu pour la 


Science | 


« La mort nous a enlevé également M. Jannettaz, qui fut notre 
Président en 1875. 

« Pierre-Michel-Edouard Jannettaz était né à Paris en 1832. 
Après avoir pris ses deux licences ès-sciences physiques et ès- 
sciences naturelles, il entrait au Muséum en 1858 comme préparateur 
libre de Ch: d’Orbigny, et était nommé l’année suivante aide-natu- 
raliste de Minéralogie, fonction qu’il a continué à remplir sans 
interruption pendant quarante ans. Appelé à la Sorbonne dès 1868, 
par Delafosse, comme préparateur, il fut nommé successivement 
répétiteur à l'Ecole des Hautes Etudes (1870), maître de Conférences 
(4874) et directeur-adjoint du Laboratoire de Minéralogie (1876). 
Chargé à deux reprises de présider une Société sœur de la nôtre, la . 
Société française de Minéralogie, Jannettaz se voyait confier, en 1878, 
la charge de Secrétaire-Général du premier des Congrès Géologiques 
Internationaux. Si la distinction était honorable, la tâche était 
absorbanteet délicate. Notre confrère s’en acquitta, on s’en souvient, 
avec autant de tact que de succès. 

« M. Jannettaz a fait paraître un grand nombre de mémoires se 
rattachant à sa science favorite. Plusieurs d’entre eux sont consa- 
crés à la description de minéraux faisant partie des collections du 
Muséum ; son ouvrage sur les Roches, dont la troisième édition n’a 
vu le jour qu'après sa mort, a élé justement appréciée des étudiants. 
Mais c’est surtout à l'étude du mode de propagation de la chaleur 


1900 ALLOCUTION DE M. EMM. DE MARGERIE 511 


dans les substances à structure cristalline que le nom de Jannettaz 
restera désormais attaché. Ces recherches l’ont conduit à s'occuper 
de la schistosité et du longrain des roches sédimentaires, dans une 
série de notes publiées dans notre Bulletin. 

« Messieurs, comme on l’a dit, il n’y a pas à louer seulement 
dans Jannettaz le professeur et le savant, il y a aussi le confrère et 
l’homme privé, toujours courtois, aimable, obligeant ; ses vertus 
sociales, comme ses qualités intellectuelles, seront pour son digne 
fils un exemple, un patrimoine précieux entre tous. 


€ M. Ph. Matheron, l'un de nos doyens, avait été proclamé membre 
dès 1840. Une voix plus autorisée que la mienne vous racontera 
tout à l’heure cette existence laborieuse et modeste, à laquelle la 
géologie de nos départements du Midi doit de si sérieux progrès. 


« M. Louis Lartet, admis à la Société en 1863, était le fils du natu- 
raliste dont les travaux sur la Paléontologie et l’Archéologie préhis- 
torique ont rendu le nom justement célèbre. Désireux de suivre les 
traces paternelles, Louis Lartet achevait ses études universitaires 
au moment où le Duc de Luynes équipait à ses frais une expédition 
chargée d’explorer les rives de la mer Morte: le jeune savant yfut 
attaché comme géologue. De ce voyage est sorti le beau livre que 
vous connaissez sur la Géologie de lu Palestine, livre dont la première 
partie servit de thèse de doctorat à son auteur et dont notre Bulletin 
avait enregistré auparavant les résultats essentiels. En dehors de 
l'intérêt qui s'attache à une connaissance exacte de ces lieux 
augustes, dont le nom est dans toutes les mémoires, ce volume 
fournissait une contribution capitale à l'étude des bassins fermés, 
avec tout le cortège de phénomènes qu’entraîne l’absence d’écoule- 
ment océanique. L'ouvrage, qui n’est point daté, parut vers 1877. 
Depuis cette époque, il semblait que l’activité de notre confrère se 
fût ralentie, en dehors de l’enseignement qu'il donnait à la Faculté 
des Sciences de Toulouse. Si les circonstances ne lui ont pas permis 
de produire autant que son talent et ses goûts naturels paraïissaient 
devoir l’annoncer, du moins ses conseils et son enthousiasme n’ont- 
ils pas été perdus ; l’un des plus écoutés parmi nos confrères, 
devenu un maître à son tour, pourrait, mieux que personne, attester 
la vérité de ce que j’avance. 


«€ M. Charles Brongniart appartenait, lui aussi, à une dynastie de 
savants dont le nom est associé depuis plusieurs; générations au 
progrès de nos études. Doué d’une facilité peu commune et d'une 


512 ALLOCUTION DE M. EMM. DE MARGERIE 7 Juin 


grande puissance de travail, il s'était fait, en quelques années, une 
autorité incontestée dans la science des Insectes fossiles : vous vous 
souvenez des planches si remarquables qu’il consacra à la restau- 
ration de certaines formes géantes des âges carbonifères et qui 
excitèrent l’étonnement des zoologistes. Mais il cultivait parfois 
aussi d’autres domaines et la Paléontologie des Poissons lui doit de 
curieuses découvertes. Vif, alerte, plein d’ardeur et de jeunesse, 
Charles Brongniart semblait destiné au plus heureux avenir. Sa 
mort si soudaine laisse un grand vide parmi ses anciens cama- 
rades, qui pleurent l'ami autant qu'ils regrettent le savant. 


« Nous avons encore perdu M. le Marquis de Vassart d'Hozier,qui 
appartenait au corps des Mines et faisait partie dela Société depuis 
1852; M. Ch. de Grasset, proclamé membre en 1864 et dont on 
rappelait naguère ici-même les fructueuses récoltes dans la 
Montagne Noire; M. Bécot, que ses occupations professionnelles 
intéressaient particulièrement aux progrès de la Géologie appliquée; 
M. Gouverneur, toujours assidu, depuis 1886, à suivre nos réunions 
extraordinaires ; M. Nagel, Ingénieur des houillères de Gagnières 
(1874); M. Rousseau, attaché au service des reboisements dans 
l'Aude (1872); M. Clausse (1867) ; enfin M. Em. de Moré, qui était 
des nôtres depuis près d’un demi-siècle (1854). 


« À l'étranger, la mort n’a rayé qu’un seul nom de noslistes, mais 
un nom difficile à remplacer, celui de Wilhelm Barnim Dames. Né 
à Stolp (Poméranie) en 1843, Dames avait puisé son goût pour 
l’étude des fossiles dans les leçons de Ferdinand Roemer, à Breslau. 
Appelé à Berlin en 1871, il y devenait vingt ans plus tard profes- 
seur ordinaire, puis, en 1896, directeur du département paléonto- 
logique du Museum für Naturkunde. Ces années passées dans l’un 
des établissements scientifiques les plus importants de l’Europe, 
dont la collection de Schlotheim a formé le noyau, ces années ont 
été des années d'activité féconde dans l'exercice des multiples 
devoirs auxquels Dames s'était astreint. L’un de ses élèves racon- 
tait naguère, dans le Recueil célèbre dont Dames fut longtemps 
directeur, tout le soin que le maître apportait à la préparation de 
son cours, étudiant, par exemple, les détails de cette Géologie 
glaciaire de l'Allemagne du Nord dont d'autres mains, sous son 
inspiration, devaient plus d’une fois tirer parti dans la suite. Mais 
c'est surtout comme descripteur précis autant qu’abondant des ani- 
maux fossiles que Dames conservera un nom très honorable dans 
l’histoire de la Science. De 1868 à 1899, il n’a pas fait paraître moins 


4900 ALLOCUTION DE M. EMM. DE MARGERIE 513 


de cent mémoires, dont quelques-uns sont devenus classiques, 
traitant tour à tour des sujets les plus divers,des Échinides juras- 
siques ou des Trliobites siluriens, de l’Archæopteryx et des Plésio- 
saures de la Souabe ou des Zeuglodontes tertiaires. Enfin, Dames a 
joué un rôle important en dirigeant, avec M. Kayser, la publication 
des Palaeontologische Abhandlungen, qui conserveront toujours 
associés les noms de ces deux savants. 


« Les Sciences géologiques ont encore fait hors de nos rangs, 
en 1899, un certain nombre de pertes trop sensibles pour n’être pas 
mentionnées à cette place : à Berlin, le Dr Rammelsberg, dont les 
ouvrages sont entre les mains de tous les minéralogistes ; à Vienne, 
M. le Chevalier F. von Hauer, qui fut longtemps l’âme de l’Institut 
Impérial et Royal d'Autriche ; à Londres, M. le Dr Hicks, qui porta 
la lumière sur les premières faunes paléozoïques ; à Aberdeen, un 
autre paléontologiste bien connu, M. H. Alleyne Nicholson : en 
Australie, Sir Frederick Mc-Coy, l’auteur de la Palæontology of 
Victoria ; au Canada, l’un des maitres de la Botanique fossile, Sir 
William Dawson ; aux Etats-Unis, l’illustre naturaliste Charles Othniel 
Marsh, dont M. Gaudry nous a fait connaître à maintes reprises 
les retentissantes découvertes. Nous devons enfin un hommage 
spécial à la mémoire de Lady Prestwich, morte le 26 août, à 
Parkstone, peu de temps après avoir fait paraître la biographie 
de son mari, Sir Joseph Prestwich, dont elle avait été la collabora- 
trice assidue. 


« Messieurs, après avoir épuisé cette funèbre énumération, il 
reste heureusement à votre Président d’une heure une tâche plus 
agréable à remplir : l’un des prix trop rares dont la Société dispose, 
le Prix Viquesnel, a été attribué cette année à M. Paul Choffat. Pour 
la première fois, cette distinction est accordée à un étranger ; si 
je me sers de ce mot pour désigner l’un de nos confrères les plus 
sympathiques, dont la langue est bien française et dont les débuts 
scientifiques ont eu d’ailleurs le sol de la France pour théâtre, 
ce n’est pas — ai-je besoin de le dire? — que mes sentiments 
d'estime pour son caractère et d’admiration pour son talent soient 
moins vifs: c’est, au contraire, pour marquer que notre Conseil a 
voulu relever, par son choix, la valeur morale de cette récompense, 
en élargissant le cercle de ceux qui désormais pourront l’obtenir. 
Les titres nombreux du lauréat vous sont familiers; je ne résisterai 
pas, cependant, au plaisir de transcrire ici le rapport qu’un bon 


29 Aoùt 1900. — T. XXVIII. Bull. Soc, Géol. Fr. — 33 


D14 ALLOCUTION DE M. EMM. DE MARGERIE 7 Juin 


juge, M. Marcel Bertrand, adressait à ce sujet à la Commission du 
Prix, le 29 janvier dernier : | 


« L'œuvre de M. Choffat, dit notre savant confrère, est bien 
connue. Après avoir porté la lumière dans les niveaux coralliens 
et dans les variations de faciès du Jura français, il s’est voué à 
l’étude des terrains secondaires du Portugal, et il a fait, de ce 
pays encore neuf, la région la mieux connue des péninsules 
méridionales de l'Europe. Il nous à fait connaître, dans ses vallées 
typhoniques, un curieux type d'accidents qui, se présentant dans 
une région simple ou peu tourmentée, contribuera un jour, plus 
que tout autre, à nous faire comprendre le rôle singulier joué 
par le Trias dans les plissements alpins. Il à recueilli avec une 
patience infatigable les éléments des faunes de tous les étages, et 
il a décrit lui-même tous les fossiles secondaires, sans autre 
souci que de faire connaître à tous, complètement et exactement, 
sans lacune et sans interprétation, les nombreux documents qu’il 
avait eus entre les mains. Grâce à cette méthode, généreusement 
désintéressée et éminemment profitable au progrès de la Science, 
on voit, me semble-t-il, se dégager peu à peu de ses études un 
élément inattendu, aussi nouveau qu’important, la marche et le 
rôle d’une migration atlantique dans la transformation de nos 
faunes occidentales à la fin du Jurassique et au début du Crétacé. » 


4 


« Je n’ai rien à ajouter à ces paroles; vos applaudissements, 


Messieurs — et c’est par là que je termine — montreront qu’à vos 
yeux, en portant ses suffrages presque unanimes sur le nom de 
M. Choffat, la commission du Prix Viquesnel a été bien inspirée. » 


Le Secrétaire lit une lettre de M. P. Choffat, qui remercie la 


Commission du prix Viquesnel et la Société et exprime tous ses 
regrets de ne pouvoir assister à la Séance générale annuelle, pour 
y recevoir des mains de notre président, la distinction dont il vient 
d’être l’objet. 


1900 919 


NOTICE BIOGRAPHIQUE SUR PH. MATHERON 
(1807-1899) 


par M. Ch. DEPÉRET 


C’est assurément l’une des plus respectables et des plus touchantes 
traditions de la Société géologique que celle qui consiste à perpé- 
tuer sous la forme d’une Notice biographique insérée dans le 
Bulletin la mémoire de ceux de ses membres qui, par leurs recher- 
. ches et par leurs travaux, ont le plus contribué aux progrès de la 
sciénce que tous aiment et cultivent d’une égale ardeur. Nul n’a 
mérité davantage cet honneur que l’éminent doyen d’âge des 
géologues français, dont je me suis chargé de retracer devant vous 
l'existence scientifique longue de près de trois quarts de siècle. 

Pierre-Emile-Philippe MATHERON naquit à Marseille presque au 
commencement de ce siècle, le 19 octobre 1807. Son père, qui donna 
naissance à une nombreuse lignée de onze enfants, exerçait la 
profession de géomètre arpenteur : là fut l’occasion et le point de 
départ de la vocation géologique du jeune Matheron. Au milieu de 
l’active phalange enfantine qui accompagnait parfois le père 
Matheron dans ses tournées de géomètre aux environs de Marseille, 
le jeune Philippe se révéla de bonne heure par son activité, prenant 
part dès l’âge de 18 ans aux travaux d’arpentage et aux explorations 
souterraines confiées à son père. Ces excursions l’amenèrent à 
commencer, dès cette époque, l’admirable collection de fossiles de 
Provence, qu’il a réunie jusqu’à la fin de ses jours avec un soin 
passionné. 

La carrière d'ingénieur était toute indiquée pour Matheron : dès 
1836, à peine âgé de 29 ans, il obtient au concours, avec le premier 
rang, le poste d’agent-voyer en chef des Bouches-du-Rhône, qu'il 
conserve jusqu’en 1844. La construction du chemin de fer de Paris 
à Marseille fournit alors à son activité un champ d’expérience plus 
important ;, Matheron est chargé comme chef de division des travaux 
du tunnel de la Nerthe, œuvre considérable pour l’époque et dont 
l'exécution dura quatre années ; on sait que ce tunnel lui permit de 
relever avec précision l’une des coupes les plus intéressantes des 
terrains secondaires de Provence. En 1848, la compagnie adjudi- 
cataire de l’approfondissement de la rade de Toulon l'appelle à la 


516 CH. DEPÉRET 7 Juin 


direction de ces importants travaux ; il se consacre de 1848 à 1857 
à cette mission délicate du curage de la rade de Toulon avec une 
science technique et une probité professionnelle au-dessus de tout 
éloge. 

Mis en évidence, par ce beau travail, Matheron est appelé, en 1857, 
comme Inspecteur général de la Compagnie des Forges et Chantiers 
de la Méditerranée, à préparer à la Seyne, sur des terrains qu'il 
connaissait si bien comme géologue, les magnifiques ateliers de 
construction de cette puissante Compagnie, dont il devint même un 
peu plus tard Directeur intérimaire. 

Nombreux sont de tous côtés les travaux d'ingénieur accomplis 
par Matheron dans la région de Marseille : il creuse le canal Bazin 
et jette les bases de l’exploitation des lignites de Fuveau, etc. 
Partout où, en Provence, l’art de l'ingénieur est appelé à remuer la 
terre ou les eaux, on est sûr de trouver Matheron, actif, entrepre- 
nant, dévoué au bien de ses compatriotes ; mais aussi partout et 
toujours trouvant dans ses travaux techniques de nouveaux et 
intéressants sujets de recherches géologiques et paléontologiques. 

Les premières publications de Matheron révèlent de bonne heure 
ses aptitudes et son coup d'œil de paléontologiste. Dès 1832, à l’âge 
de 25 ans, il publie dans les Annales des sciences et de l’industrie du 
Midi de la France, deux notes intéressantes. L’une est consacrée à 
la reconstitution des caractères zoologiques encore mal connus 
d’une coquille de la famille des Tarets, la Cloisonnaire ou Septaria 
de Lamarck, dont les fragments épars, comprenant le tube cloisonné, 
les valves et les palettes, avait été recueillis dans les débris extraits 
du bassin de Carénage du port de Marseille. La deuxième note 
consacrée aux Terrains tertiaires des Bouches-du-Rhône se termine 
par un appendice dans lequel Matheron commence la série de ses 
descriptions d'espèces et de genres nouveaux des terrains de Pro- 
vence, il y décrit et figure 13 espèces nouvelles de coquilles fossiles 
terrestres, la plupart appartenant au ferrain à lignite considéré 
alors comme tertiaire; là se trouve la première indication du 
curieux genre Lychnus de l'étage de Rognac. 

Mais c’est surtout dix ans plus tard, dans son Catalogue métho- 
dique et descriptif des corps organisés fossiles des Bouches-du-Rhône 
(1842), que Matheron donne la mesure de son talent de paléonto- 
logiste et de la haute importance de ses recherches. On trouve dans 
cet ouvrage l’énumération de 582 espèces réparties dans les divers 
terrains depuisle Trias jusqu'aux terrains tertiaires les plus récents, 
à l'exclusion du Pliocène. Parmi ces espèces, 238 sont décrites 


1900 NOTICE BIOGRAPHIQUE SUR PH. MATHERON 517 


comme nouvelles et sont pour la plupart restées dans la science ; 
elles sont figurées de la main même de l’auteur dans 41 planches 
d’une précision de dessin des plus remarquables. Les Rudistes du 
calcaire à Chama ammonia et de la Craie supérieure semblent avoir 
attiré d’une manière toute spéciale l’attention de Matheron ; c’est 
dans ce travail que sont fixés et décrits les caractères des genres 
nouveaux, Requienia, Monopleura, Dipilidia, Plagioptychus, sans 
parler des nombreuses espèces inédites de Radiolites et d’Hip- 
purites. Le Catalogue de Matheron est l’une de ces œuvres saines et 
vigoureuses que ne vieillissent point les injures de plus d’un demi- 
siècle d'existence et dont la présence s’impose sur la table de tra- 
vail de tout paléontologiste qui s'occupe d’Invertébrés secondaires 
et tertiaires. 

En même temps qu’il s’efforçait avec cette ardeur de relever 
l'inventaire des richesses paléontologiques de la Provence, Matheron 
ne négligeait pas l’étude stratigraphique de cette belle région dont 
la géologie était pour ainsi dire à créer. Dépourvu de toute carte 
topographique précise permettant de tracer les contours des 
diverses formations, il ne recule pas devant la lourde tâche de 
lever à l’échelle du 75.0008, le département tout entier des Bouches- 
du-Rhône. La carte topographique était éditée en 4 feuilles en 1840 
et trois ans après revoyait le jour à une échelle réduite, sous la 
forme de la Carte géologique des Bouches-du-Rhône, où la distribution 
des terrains se trouve indiquée pour les grandes masses avec une 
précision à laquelle il y a eu peu de chose à changer. 

Si l’on parcourt d’un coup d'œil philosophique la série des 
mémoires stratigraphiques qui s’échelonnent de 1832 à 1868, on 
voit Matheron procéder par étapes progressives où il se dégage une 
à une des erreurs d'interprétation alors répandues dans la science, 
pour se rapprocher de plus en plus des conclusions presque impec- 
cables qui caractérisent ses derniers travaux. 

Pour les terrains secondaires, Matheron se heurte tout d’abord à 
la difficulté de retrouver dans les formations du Midi, l'équivalent 
des étages supérieurs du Jurassique anglo-parisien, c’est-à-dire du 
Kimméridgien et du Portlandien. Convaincu avec tous les géologues 
de ce temps de l’âge oxfordien ou tout au plus corallien des dépôts 
que nous avons appris plus tard à attribuer à l’étage Tithonique, 
Matheron s’eflorce dans son Essai géognostique de 1839, dans l'Intro- 
duction de son Cataloque de 1842 et devant la Société géologique 
réunie à Aix la même année, de soutenir l'opinion que les étages 
supérieurs du Jurassique sont représentés en Provence par le 


518. CH. DEPÉRET 7 Juin 


calcaire à Chama ammonia et les assises marneuses subordonnées, 
tandis que le Néocomien aurait pour équivalent les calcaires et les 
marnes superposées à ce calcaire, qui sont en réalité les marnes 
aptiennes. Matheron mit à défendre cette erreur contre Coquand, 
d’Orbigny, Michelin, Itier et beaucoup d’autres, une tenacité et une 
ardeur qui étaient dans le fond même de son tempérament un peu 
combatif. Il est à peine besoin de rappeler ici que cette même 
erreur, reprise sous une autre forme, a donné lieu plus tard devant 
la Société géologique à des discussions aussi retentissantes que 
passionnées dont les sagaces observations d’Oppel ont mis long- 
temps à faire justice. 

Une autre question stratigraphique de prémier ordre pour la 
géologie provençale se retrouve à chaque pas dans les travaux de 
Matheron et se termine à peine de nos jours, cette fois tout à 
l'honneur du savant géologue marseillais. Il s’agit de l’âge de la 
série fluvio-lacustre de Fuveau et de Rognac, désignée à cette époque 
sous le nom de terrain à lignite, et considérée unanimement comme 
tertiaire {et souvent même comme miocène) en raison du faciès 
général d'apparence récente des genres de coquilles lacustres de ces 
terrains. Matheron établit, dès 1839, avec une netteté admirable, la 
subdivision de cet ensemble de couches, puissant de plus de 600 
mètres, qui constituent le bassin d'Aix. Il y reconnaît de bas en 
haut la série des étages suivants: 10 Etage du lignite; 2 Etage des 
Pennes et de Fuveau ; 3° Etage du Rousset et de Rognac; 4° Etage de 
l'argile ferrugineuse du Griffon ; 5° Etage du Cengle ou calcaire de 
Vitrolles et il caractérise chacune de ces divisions par toute une 
série de formes fossiles, pour la plupart nouvelles, qui sont décrites 
dans le Catalogue. Partageant l’erreur commune, Matheron consi- 
dère d’abord tous ces étages comme tertiaires et il essaie d'établir 
qu'ils occupent la place stratigraphique de l'argile plastique et du 
calcaire grossier du Bassin parisien, en raison de leur superposition 
sur des couches marines qui lui paraissaient correspondre au 
calcaire pisolithique et de leur recouvrement incontestable par 
l'étage du terrain à gypse d'Aix, équivalent du gypse de Montmartre. 
Ces conclusions étaient exactes seulement pour la partie supérieure 
de ce complexe, c’est-à-dire pour l’étage du Cengle ; elles étaient en 
défaut pour les étages inférieurs dont Matheron devait bientôt 
démontrer lui-même l’âge crétacé. Un premier pas vers cette solu- 
tion se trouve franchi dans le Mémoire fondamental de 1862 
intitulé : Recherches comparatives sur les dépôts fluvio-lacustres de 
Montpellier, de l'Aude et de la Provence. S'appuyant sur l'identité des 


1900 NOTICE BIOGRAPHIQUE SUR PH. MATHERON 519 


calcaires à Physa prisca de Vitrolles et de Montoulieu (Aude) dont 
la position infra-nummulitique n’est pas contestable, Matheron 
conclut que la majeure partie du terrain à lignite de Provence est 
plus ancienne que le Nummulitique marin des Corbières et par suite 
que le calcaire grossier de Paris ; et comme d’autre part, il est très 
vraisemblable que les couches à Physa prisca du Midi sont l’équi- 
valent du calcaire à Physes de Rilly, il émet l’opinion que les termes 
inférieurs du terrain à lignite (couches de Fuveau), sont plus ancien- 
nes que tout le tertiaire parisien, mais il n’ose pas encore en faire de 
la craie supérieure et se contente de leur assigner une position 
intermédiaire entre Rilly et le calcaire pisolithique. Je tiens de la 
bouche même de Matheron que ses yeux s’ouvrirent complètement 
à la lumière à la suite d’un voyage à Aix la-Chapelle au cours 
duquel il observa au Lousberg des couches ligniteuses analogues à 
celles de Fuveau, recouvertes par des assises crayeuses. à Bélemni- 
telles et autres fossiles de la Craie de Paris. Matheron put enfin 
exposer ses conclusions définitives devant la Société géologique à 
‘la Réunion de Marseille en 1864, en les appuyant d’une coupe 
minutieuse à travers le bassin fluvio-lacustre, de l’auberge de la 
Pomme à la ville d'Aix. Ces conclusions, l’auteur les formule de la 
manière suivante, à la suite de déductions comparatives tirées de 
l’étude des formations analogues de la Haute-Garonne, des Corbières, 
du Languedoc, du Tyrol autrichien, etc. : les couches du Valdonne 
. et de Fuveau se placent au niveau de la craie blanche ; les couches 
à Lychnus représentent la craie tout-à-fait supérieure ; les groupes 
de la Galante et de Langesse font partie de la série tertiaire dans 
laquelle on est en droit de les considérer comme représentant 
respectivement les sables de Bracheux, le dépôt lacustre de Rilly 
et les sables et lignites du Soissonnais; quant au calcaire du 
Montaiguet, il occupe la place de tout ou partie du calcaire grossier 
parisien. Il n’y à pas à l'heure actuelle, un seul mot à changer à 
ces parallélismes. Les travaux stratigraphiques sur les niveaux à 
Hippurites du Midi avaient paru, il y a quelques années, devoir 
modifier légèrement la place assignée au groupe de Valdonne et de 
Fuveau et tendaient à remonter ce groupe un peu au-dessus de la 
craie blanche campanienne: mais les belles études de notre 
confrère M. de Grossouvre sur les Ammonites du Sénonien du Midi, 
confirmées par les travaux de M. Douvillé sur la répartition verti- 
cale des espèces d’Hippurites, ont forcé les géologues à revenir 
intégralement à la manière de voir si clairement exposée par 
Matheron, dès 1874, 


520 CH. DEPÉRET 7 Juin 


Les études stratigraphiques de Matheron ont eu surtout pour 
objet préféré les terrains de Provence ; mais grâce à de nombreux 
voyages géologiques en France et à l’étranger, d’autres régions de 
notre pays ont pu bénéficier de la profonde expérience du géologue 
de Marseille et retirer de son passage de lumineuses clartés. En 
1867, Matheron a publié sur les terrains tertiaires du Médoc et du 
Blayais, une note fondamentale dans laquelle se trouve établie, avec 
une admirable précision, la succession des couches éocènes et 
oligocènes de ce pays et leur corrélation avec les termes classiques 
du bassin de Paris. Parmi les nombreuses conclusions importantes 
de ce travail, il convient de faire une place à part pour la belle 
découverte d’un équivalent marin du Gypse de Montmartre dans 
le calcaire de Saint-Estèphe dont la position stratigraphique se 
trouve rigoureusement établie entre le groupe lacustre de Blaye 
(calcaire de Saint-Ouen) et la molasse de Fronsadais:; la faune 
marinede Saint-Estèphe, toutenayant beaucoup d’espèces spéciales, 
présente plus d’affinités avec celle du calcaire grossier qu'avec 
celle des sables de Fontainebleau. Ces déductions rigoureuses n’ont 
jamais été contestées depuis cette époque déjà lointaine et sont 
passées intégralement dans les traités classiques. 

La Réunion de la Société géologique à Montpellier, en 1868, fournit 
également à Matheron l’occasion de jeter une vive lumière sur les 
terrains crétacés et tertiaires du Languedoc. La grande ressem- 
blance des faciès lacustres de cette contrée avec ceux de la Provence 
rendait d'ailleurs cette tâche particulièrement facile à Matheron 
qui n’eut aucune peine à reconnaître dans le bassin de Villeveyrac 
les différentes assises de l’étage de Rognac, surmontées par les 
couches rouges vitrolliennes dont il s'attache à démontrer l’équi- 
valence avec la partie supérieure du groupe d’Alet, de d’Archiac et 
avec le Garumnien de Leymerie. L'âge crétacé de ces argiles rutilan- 
tes vitrolliennes n’a pas cessé un seul seul instant d’être énergique- 
ment soutenu par Matheron et il ne sera peut-être pas inopportun de 
rappeler que les découvertes paléontologiques de Mollusques et de 
Reptiles crétacés, dans ces couches, ont apporté dans ces dernières 
années une confirmation éclatante aux vues exprimées par l’émi- 
nent géologue provençal. On trouvera, en outre, dans le compte- 
rendu de la réunion de Montpellier, de précieuses observations de 
Matheron sur la faune des calcaires éocènes à Strophostoma lapicida 
de Grabels, sur celle des couches paléothériennes de Saïint-Gély, 
enfin sur les formations marines aquitaniennes et miocènes avec 
leurs niveaux de calcaires lacustres intercalés. 


1900 NOTICE BIOGRAPHIQUE SUR PH. MATHERON 521 


Cette campagne de 1868 paraît marquer la fin de la période 
militante géologique de Matheron, déjà âgé de 61 ans, et dont les 
préoccupations scientifiques vont se tourner maintenant du côté 
des études paléontologiques de cabinet. Nous voyons paraître, 
en 1869, une note très remarquable sur les Reptiles fossiles des 
étages de Fuveau et de Rognac, dans laquelle sont décrits avec un 
véritable talent d’anatomiste, les restes fossiles de Chéloniens, de 
Crocodiles et surtout de deux grands Reptiles terrestres de l’ordre 
des Dinosauriens: l’un, provenant des couches détritiques de la 
partie moyenne de l'étage de Rognae, reçoit le nom d’Hypselosaurus 
priscus et l’auteur sait parfaitement reconnaître ses affinités avec 
le Cetiosaurus et le Pelorosaurus, c’est-à-dire avec les grands Sauro- 
podes du Jurassique et du Wealdien d'Angleterre. Le deuxième 
type, trouvé dans les marnes supérieures du même étage dans le 
tunnel de la Nerthe, est décrit sous le nom de Rhabdodon priscum et 
Matheron sait faire ressortir sa ressemblance avec les Ornithopodes 
du groupe des Iguanodontidés. 

Après cette trop courte incursion dans le monde des Vertébrés 
fossiles, Matheron revient à l’objet préféré de ses études, aux 
Invertébrés secondaires et tertiaires de Provence et il forme le 
projet de faire connaître toute l’étendue des richesses paléonto- 
logiques de sa collection dans une vaste publication ayant pour 
titre : Recherches paléontologiques dans le Midi de la France, devant 
paraître par fascicules successifs. Non content de dessiner lui- 
même sur la pierre lithographique les fossiles nouveaux qu’il 
voulait faire connaître, il a le courage d'installer dans sa propre 
maison, une véritable imprimerie dans laquelle étaient tirées ses 
planches et où était composé le texte destiné à les accompagner. 
Malheureusement cette entreprise hardie, qui fait honneur à l'esprit 
d’énergique initiative et d'indépendance scientifique de son auteur, 
ne devait pas réussir faute d’un nombre suffisant de souscriptions 
et d'abonnements : seuls ont pu voir le jour quelques fascicules de 
planches consacrés à des espèces du Trias de Toulon, à des Cépha- 
lopodes néocomiens, à quelques Rudistes nouveaux, enfin à des 
coquilles fluvio-lacustres du Crétacé et du Tertiaire de Provence, et 
font regretter aux paléontologistes l’absence du texte correspondant 
et surtout la suite de cette importante publication. 

C'est un peu après cette époque, vers 1886, que j'ai eu le plaisir 
de faire la connaissance de Matheron et de pénétrer dans son 
intimité. Pendant mes deux années de séjour à Marseille, il m’arri- 
vait fréquemment, sous le prétexte d’un échantillon type à consul- 


592 CH. DEPÉRET 7 Juin 


ter, de gravir le boulevard Notre-Dame pour aller rendre visite à 
Matheron, et ce n'est pas sans une émotion réelle que je revois par 
la pensée ce beau vieillard de 82 ans, vigoureux et alerte, que je 
trouvais toujours assis devant sa table de travail, décrivant des 
fossiles ou les dessinant de sa main. Le Comité de la Paléontologie 
française l'avait chargé d'écrire un volume de cette série sur la 
faune fluvio-lacustre du Crétacé de Provence et je me souviens 
encore de l’enthousiasme avec lequel Matheron ouvrait ses tiroirs 
pour me montrer les 60 espèces de Mélanidés qu’il se proposait de 
décrire dans sa Craie fluvio-lacustre. Des discussions géologiques, 
parfois assez vives, s’engageaient entre nous à l’occasion de ces 
visites d’où je sortais toujours charmé et toujours aussi un peu plus 
instruit. 

L'âge implacable et l’affaiblissement progressif de la vue n'avaient 
pu réussir encore à cette époque à éteindre dans l’âme de Matheron 
le feu sacré de la recherche, ni le désir de faire connaître ses 
découvertes. Lors d’une excursion des étudiants de la Faculté que 
je conduisais aux environs de Toulon, Matheron, alors en villégia- 
ture dans cette ville, vint se joindre à nous, malgré ses 83 ans, pour 
aller explorer les déblais fraîchement extraits des couches cénoma- 
niennes saumâtres du Revest, et c’est avec une véritable ardeur de 
néophyte qu'il recherchait lui-même les fossiles et se faisait 
remettre par les jeunes étudiants dont les yeux étaient meilleurs 
que les siens, les espèces nouvelles qu’il se proposait de publier 
bientôt. 

Que mes confrères veuillent bien me pardonner ces souvenirs 
peut-être un peu trop personnels, mais qui les aideront sans doute 
à comprendre la vénération dont Matheron était l’objet de la part 
de la petite pléiade de géologues provençaux. Les deux plus illustres 
d’entr'eux, de Saporta et Marion, aimaient à le proclamer comme 
leur maître et n'ont cessé jusqu’à leur mort d’entretenir avec lui 
des relations intimes et fréquentes. Matheron eut aussi les rapports 
les plus cordiaux avec d’autres géologues du Midi, Coqguand, 
Marcel de Serres, Itier, Requien, Panescorse, M. de Rouville, et 
aussi avec les maîtres les plus éminents de Paris, Elie de Beaumont 
d’abord, ensuite Hébert et M. Gaudry qui le tenaient tous en 
profonde estime. 

Matheron n’était pas un ambitieux. D’une indépendance presque 
un peu sauvage vis-à-vis du monde géologique officiel dont il 
aimait entre amis à dire quelque mal sans méchanceté, il ne recher- 
cha jamais aucun des honneurs qui furent la récompense de sa 


1900 NOTICE BIOGRAPHIQUE SUR PH. MATHERON 593 


très-haute valeur personnelle et de l’importance de son œuvre. 
Matheron reçut en 1852 le ruban de la Légion d'honneur pour sa 
participation aux travaux du port de Toulon. Une foule de sociétés 
savantes et d'Académies tinrent à honneur de se l’attacher: il 
faisait partie de la Société géologique de France depuis 1840 et il était 
au moment de sa mort le troisième par ordre d'ancienneté sur la 
liste de ses membres. Il fut nommé membre correspondant de 
l’Académie de Barcelone, en 1836, de l’Académie de Metz, en 1852, 
de l’Académie de Montpellier, en 1862, de l’Académie d’Aix, en 
1864. 

Enfin, l’Académie des Sciences le nomma, en 1895, correspondant 
pour la section de Minéralogie. 

Cette élection fut le couronnement mérité d’une vie toute d’ini- 
tiative ardente, d’énergie et de labeur scientifique et la consolation 
d’une fin de carrière attristée par une perte de la vue presque 
complète, qui rendait impossible la publication des travaux paléon- 
tologiques depuis si longtemps sur le chantier. Je suis certain de 
traduire avec fidélité le sentiment de tous ceux qui ont connu et 
approché Matheron en disant de lui qu’il fut une de ces âmes à la 
triple enveloppe d’airain dont parle le poète, à la trempe vigoureuse 
et solide, comme ce roc de Notre-Dame de la Garde sur lequel il 
avait bâti sa demeure.et où il s’est éteint à l'âge de 92 ans, empor- 
tant avec l’affection d’une belle famille, l’estime et l’admiration de 
tous ses confrères. 


Liste bibliographique des travaux de Ph. Matheron. 


1832. — Mémoire sur la Cloisonnaire trouvée dans les fouilles faites pour 
l’établissement d’un bassin de carénage à Marseille (Ann. sc. et indust. du Midi 
de lu France, t. I, p. 76). 


1832. — Observations sur les terrains tertiaires des Bouches-du-Rhône. suivies 
de la description d'espèces nouvelles (1d., t. TI). 

1832. — Sur le terrain tertiaire des environs de la Pointe-à-Pitre (Guadeloupe) 
(dat IIIe p; 1); 

1839. — Essai sur la constitution géognostique des Bouches-du-Rhône (Réper- 
toire des travaux de la Société de statistique de Marseille (t. TIL, p. 5). 

1840. — Carte topographique et administrative du département des Bouches- 
du-Rhône, 4 feuilles au 1/75.000°. 

1842. — Catalogue méthodique et descriptif des corps organisés fossiles du 


département des Bouches-du-Rhône (Repert. des trav. Soc. statist. de Marseille, 
(lo NU): 

1842. — Réunion extraordinaire de la Société géologique à Aix (B. S. G. F., 
1ISÉr MANUITp411);: 


524 CH. DEPÉRET 7 Juin 


1° Compte-rendu de la course à Istres, aux Martigues et dans le bassin d’Aix, 
p. 412. 

2 Réponse aux observations de MM. Michelin et Itier au sujet du terrain néo- 
comien, p. 422. 

3° Notions préliminaires sur les terrains jurassiques et crétacés du sud-est de 
la France, p. 423, et discussion, p. 446. 

4° Compte-rendu de la course d'Aix à Beaulieu, p. 450, et discussions, p. 466. 
— Course au Tholonet, p. 467. 

5° Observations sur le gypse d’Auriol, sur la puissance du terrain jurassique et 
sur l'indépendance du terrain crétacé selon M. Itier, p. 479. 

6° Observations sur la mollasse coquillière d'Aix, p. 488. 

7° Observations sur l’équivalence des couches du Bassin de Paris et du Midi de 
la France, p. 490. 

8° Description du genre ltieria, p. 493. 

9 Compte-rendu de la course à Cassis, p. 509, et discussion, p. 519. 

10° Communication d’un Mémoire sur les Rudistes de la Provence, p. 520. 

1842. — Carte géologique du département des Bouches-du-Rhône. 

1846. — Sur les terrains traversés par le souterrain de la Nerthe, près Marseille 
(BSSMGHES"2"/s6r, LeIVAp 261): 

1852. — Sur les terrains à Nummulites de Castelnaudary et le terrain crétacé 
de la Provence (B. S. G. F., 2° sér., t. IX, p. 188). 

1862. — Recherches comparatives sur les dépôts fluvio-lacustres tertiaires des 
environs de Montpellier, de l'Aude et de la Provence (Wém. Soc. émulation Mar- 
seille, t. I, p. 173-280, 1 tableau). 

1864. — Réunion extraordinaire de la Société géologique, Marseille (B. S. G. F., 
ASÉT AL I EXXIT) 

1° Compte-rendu de la course faite suivant la direction du souterrain de la 
- Nerthe, p. 509. 

2° Compte-rendu de la course dans le bassin de Fuveau et dans les environs 
d'Aix, p. 519. 

1866. — Concordance des terrains de Provence avec les terrains contemporains 


des autres parties de la France (Congrès scientifique de France, t. XXXIII, p. #17- 
424). 


1867. — Lettre à M. de Rouville sur l’âge des couches tertiaires de Saint-Chinian 
(Hérault) (B. S. G. F., 2: sér.. t. XXIV, p. 44-52). 
1867. — Note sur les dépôts tertiaires du Médoc et des environs de Blaye, et 


sur leurs rapports avec les couches fluvio-lacustres du nord-est de l’Aquitaine et 
avec les lambeaux tertiaires des environs de Nantes (B. S. G. F., 2° sér., t. XXIV, 
p. 197, et discussion, p. 822. 

1867. — Sur l’âge des calcaires à Lychnus du Midi de la France (B, S. G. F., 
2e sér., t. XXIV, p. 848). 

1868. — Note sur l’âge des calcaires lacustres à Strophostoma lupicida des 
environs d’Aix et de Montpellier et sur la position de l'étage de Rognac par rap- 
port à la série des dépôts fluvio-lacustres du bassin de Fuveau (B. S. (1. F., 28 sér., 
t. XXV, p. 752-777). 

1868. — Réunion extraordinaire de la Société géologique de Montpellier (B.S.G.F., 
2° sér., t. XXV). 

1e Note sur les calcaires de Grabels, les marnes bleues de Foncaude et le Ceri- 
thium plicatum de Bruguière, p. 888. 

2 Sur les calcaires lacustres de Brignac et de Castelnau de Guers, p. 956. 


1900 NOTICE BIOGRAPHIQUE SUR PH. MATHERON 525 


3’ Observations diverses, p. 882, 885, 909, 939, 940. 

4’ Compte-rendu de la course dans les environs de Pézenas et dans les collines 
de Saint-Siméon, p. 944. 

1869. — Notice sur les Reptiles fossiles des dépôts fluvio-lacustres crétacés du 
bassin à lignite de Feveau (Mém. Acad. sc. bell, lell. el arts de Marseille, 39 
p., » pl.) 


1569. — Note sur les Reptiles fossiles des dépôts fluvio-lacustres crétacés du 
bassin à lignite de Fuveau (B. S. G.F., 2 sér., t. XXVI, p. 781-795). 

1872. — Du rôle du groupe d’Alel d’Archiac, terrain Garwmnien Leymerie 
dans la géologie de l'Hérault (Congrès scientifique de France, t. XXXV, p. 192-193). 

1876. — Note sur les dépôts lacustres crétacés et d’eau saumâtre du Midi de la 
France (B.S. G. F., 3° sér., t. IV, p. 415-428. 

1891. — Réunion extraordinaire de la Société géologique en Provence : Note sur 


l'age de la série saumâtre et d’eau douce de Fuveau et de Rognac (B. S. G. F., 
3° sér., t. XIX, p. 1046). 


LE DOCTEUR PAUL MARÈS 


Le Président donne lecture de la lettre suivante de M. E. 
Ficheur : 


« J'ai le regret de vous faire part de la mort de notre confrère, 
M. le Docteur Pauz MarRËs, décédé à Mustapha-Alger, le 24 mai. 

» M. Marès faisait partie de la Société Géologique depuis 1853; 
venu de bonne heure en Algérie, où il avait pris part à la mission 
botanique de Cosson, en 1856 dans le Sud-Oranais, il s’est attaché 
à ce pays en y créant plus tard une exploitation très importante. 
Ses voyages d’explorations dans le Sud de l’Algérie, à une époque 
où l'occupation française commençait à peine à s'étendre, se sont 
renouvelés à plusieurs reprises, de 1856 à 1863. L’un des premiers, 
il put pénétrer dans le Sahara Oranais, au Chott Tigré et vers 
Figuig avec l’expédition du général de Colomb. Les diverses parties 
du Sahara Algérien et Constantinois ont été l’objet des investiga- 
tions de cet infatigable naturaliste, qui rapporta de précieuses 
observations géologiques et météorologiques et de riches récoltes 
de fossiles et de plantes. 

» M. Marès fut l’un des pionniers de l’exploration Saharienne ; 
les documents paléontologiques rapportés de l’Atlas Saharien, des 
régions de Djelfa, Laghouat, Bousaâda, ont été mis à contribution 


526 SÉANCE DU 7 JUIN 1900 


dans les descriptions de Coquand, qui a consacré à l’auteur de ces 
découvertes de nombreuses espèces. Le Dr Marès a contribué pour 
une grande part à la connaissance de la flore Saharienne. A diverses 
reprises également, de 1858 à 1866, il a parcouru les montagnes de 
la Kabylie, et abordé les crêtes du Djurjura. En dernier lieu, 
M. Marès, dès le début de l’occupation de la Tunisie, entreprenait 
un voyage qui lui permit des observations intéressantes dans la 
région du Kef. Plusieurs notes importantes sur la Géologie de 
l'Afrique du Nord, ont été insérées dans notre Bulletin, et bien que 
les soucis d’une exploitation agricole de premier ordre l’eussent 
détourné de ses recherches scientifiques, M. Marès continuait à 
s'intéresser à toutes les questions géologiques concernant l'Algérie, 
revivant ses souvenirs dans des entretiens où il savait prodiguer, 
avec la plus grande affabilité, les résultats de ses observations sur 
tant de points à peine entrevus. Le D' Marès laisse, à 74 ans, à tous 
ceux qui l'ont connu, le souvenir d’un homme d’une grande bonté, 
d’un savant modeste, qui tient une place bien marquée dans 
l'histoire du mouvement scientifique en Algérie. 

» J’ai pris la liberté, Monsieur le Président, de vous donner ces 
détails sur la carrière de notre confrère, estimant qu'ils pourront 
vous permettre de donner à sa mémoire l'expression justifiée des 
regrets que sa perte cause à la Société Géologique de France. » 


927 


RÉÉDITION DES TYPES DES ESPÈCES FOSSILES 


par M. D.-P. ŒHLERT. 


M. OEhlert informe la Société qu’il compte présenter au Congrès 
International une proposition ayant pour but de rééditer les types 
anciens fossiles. Cette idée ayant reçu l’approbation de plusieurs 
paléontologistes, une circulaire a été envoyée pour en informer les 
savants étrangers et recueillir les différentes observations que 
ferait naître ce projet. 

Le but de cette publication serait de reproduire par des procédés 
phototypiques, c’est-à-dire exacts et, inaltérables, les figures des 
types spécifiques anciens. Figurer par le même procédé, et d’après 
une photographie directe, le type lui-même s’il existe; cette 
seconde figure, placée à côté de la première, aurait l’avantage de 
montrer la part d'interprétation du dessinateur et de rétablir les 
caractères véritables. Enfin, adjoindre à ces figures leur descrip- 
tion originale dans son texte primitif, en reproduisant textuellement 
le nom générique et spécitique sous lequel le type a été décrit tout 
d’abord; en un mot, respecter d’une façon absolue le document 
ancien et le reproduire scrupuleusement sans y rien changer. 

Il n’est pas nécessaire d’insister sur son utilité, il suffit de rap- 
peler : 1° L'importance que présentent les échantillons types pour 
l’étude des espèces; l’impossibilité où l’on est souvent de pouvoir 
les consulter ; leur destruction ou leur détérioration plus ou moins 
probable dans un temps donné ; 2° la difficulté de se procurer les 
ouvrages où se trouvent les figures et les diagnoses originales; ces 
ouvrages devenant de plus en plus rares. 

Cette publication, faite sur fiches mobiles, permettrait de classer 
les documents suivant des méthodes difiérentes ; elle aurait l’avan- 
tage de faciliter le groupement côte-à-côte de figures d’une même 
espèce souvent disséminées sur une ou plusieurs planches ; elle 
‘aiderait également au rapprochement des figures d’espèces voisines 
publiées dans des ouvrages encombrants. 

Ce mode de publication rendrait possible les intercalations, les 
additions, et, s’il était nécessaire, l’adjonction à certaines feuilles 
de renseignements postérieurs plus complets. De plus, cette œuvre 
n'aurait rien d’incomplet si elle venait à s’arrêter, en même temps 
qu’elle pourrait se perpétuer indéfiniment. 

Il serait utile qu’une Commission internationale {fût chargée de 


528 SÉANCE DU 7 JUIN 1900 


choisir parmi les types anciens ceux qui présentent le plus d'in- 
térêt et qui sont en même temps plus difficiles à retrouver biblio- 
graphiquement ; elle dresserait ainsi des listes qui, étant épuisées, 
seraient remplacées par d’autres préparées à l’avance. 

L'idée d’une publication de ce genre, qui nous a été suggérée 
lorsque nous remplissions les fonctions de Bibliothécaire, grâce 
auxquelles nous avons pu apprécier tous les avantages rendus par 
les fiches mobiles, remonte à 1889, et fut, à cette époque, sur le 
point d’entrer dans le domaine de la réalisation, au moins tout 
d’abord pour les espèces caractéristiques françaises, grâce à la col- 
laboration de plusieurs de nos amis de laboratoire; si elle ne fut 
pas mise à exécution, elle a, en tous cas, fait son chemin et à reçu 
une approbation qui nous est d’un grand encouragement. Notre 
confrère, M. Kilian, a, de son côté, songé à faire une publication 
analogue, et nous pensons qu'ainsi aidé, le but que nous nous pro- 
posons pourra être atteint. Nous tenons à ajouter qu’à la réception 
de la circulaire envoyée, de nombreuses marques d'approbation 
nous sont venues de l’étranger, nous montrant que le projet répond 
à un véritable besoin, puisqu'il rendrait plus accessibles des docu- 
ments rares et dont l’importance ne fait de doute pour personne. 

Nous pensons que cette publication doit, pour réussir, revêtir un 
double caractère, en étant à la fois internationale et impersonnelle. 
Internationale, c’est-à-dire être entreprise avec l’aide des savants 
étrangers et concurremment dans divers pays, sous la direction de 
sous-commissions qui n'auraient qu’à adopter un plan uniforme 
pour le côté matériel de la publication; impersonnelle, c’est-à-dire 
reproduire textuellement figures et diagnoses originales, sans rien 
changer à ces documents primitifs originaux, et sans y ajouter ni 
commentaire, ni synonymie, choses qui sont l’œuvre d’une inter- 
prétation, et qui, par conséquent, peuvent prêter à la critique et 
enlever au document son caractère en quelque sorte immuable. 


M. de Lapparent pense que la question soulevée par M. OEhlert 
peut être soumise avec grand avantage aux délibérations d’un 
Congrès international. L'œuvre proposée ne lui paraît réalisable 
que si chaque musée ou chaque grande institution paléontologique 
se charge d’une partie du travail, déterminée en conformité avec 
les ressources spéciales ou les convenances de l'institution. C’est 
par les congrès qu’un accord de ce genre doit pouvoir s’établir. 


M. Munier-Chalmas appuie tres fortement l’idée de M. OEhlert 
et l'observation de M. de Lapparent. Mais, comme la publication 


SÉANCE DU 7 JUIN 1900 529 


des fiches demanderait un temps relativement très long, il serait 
urgent d'obtenir de chaque établissement scientifique : 1° La liste 
des types qu’il possède dans ses collections ; 2° les photographies 
de chacun des types qui lui seraient ensuite demandées. 


M. Zeiller insiste sur l’utilité qu’il y aura de reproduire, par des 
procédés photographiques, le type lui-même, lorsqu'il existe, afin 
de faire ressortir l'interprétation que le dessinateur a souvent 
apportée en reproduisant l’échantillon originel. 


SUR QUELQUES AFFLEUREMENTS FOSSILIFÈRES 


DE L’'HORIZON DE ROGNAC AUX ENVIRONS DE MOUTHOUMET 
(HAUTES-CORBIÈRES) 


par M. BRESSON. 


L’horizon de Rognac, si remarquablement fossilifère aux envi- 
rons de Thézan (1), (feuille de Narbonne), se poursuit vers l’ouest 
dans le massif des Corbières, notamment dans l’Alaric, le Costage, 
et au voisinage de Tournissan. Il se montre ensuite, à l’état de 
lambeaux discontinus, entre Villerouge et Alet, le long de la bor- 
dure du massif ancien de Mouthoumet, et pénètre enfin dans le 
grand synclinal d’Arques. Entre Mouthoumet et le Pont de l’Orbieu, 
quelques îlots préservés par l’érosion reposent à peu près horizon- 
talement sur la tranche des calcaires dévoniens à Aganides retrorsus 
et ontété signalés déjà par les auteurs (2), qui en ont défini l’allure 
et la composition. A la base on observe des marnes, des grès jaunâ- 
tres et des conglomérats avec débris d’os de reptiles (— argiles et 
grès de la vallée de l’Arc, dans le bassin d’Aix) au-dessus desquels 
vient le calcaire de Rognac, épais de 6 à 7 mètres, renfermant pres- 
que partout : Lychnus sp., Cyclophorus Luneli Math., Leptostoma 
Baylei Math., Bauxia Bulimoides Math. Ce fait ne peut que confirmer 
l’assimilation proposée de cette formation au Danien, et l’opinion à 
peu près généralement admise de la continuité de l’horizon de 
Rognac, de la Provence à l’Ariège et la Haute-Garonne, ainsi que 
la constance de faciès et de formes fossiles dans tout le parcours. 


(4) L. Donceux. B.S. G. F., 3° sér., t. XXVI, p. 159, 163. 
(2) Travaux de MM. d’Archiac, Magnan, Carez, Viguier, Roussel. 


30 Aoùt 1900. — T. XXVIII. Bull. Soc. Géol. Fr. — 34 


Jul 


NOTE SUR DE NOUVEAUX DINOSAURIENS 
DU CRÉTACÉ SUPÉRIEUR DE LA MONTAGNE-NOIRE 


par M. Ch. DEPÉRET. 


Les nombreuses pièces récemment recueillies dans l’horizon des 
grès de Saint-Chinian (Rognac inférieur), à l’occasion du levé géolo- 
gique de la feuille de Narbonne, consistent en une série de vertèbres 
caudales, allongées, biplanes ou légèrement amphicæliennes ; en 
portions d’os des membres de grande taille, présentant tous une 
étroite cavité médullaire ; enfin et surtout en une belle série d’épines 
et de plaques dermiques tout à fait bien conservées. La majeure 
partie de ces plaques dermiques a la forme de boucliers allongés, 
elliptiques, pourvus en dessous d’une large gouttière qui reposait 
sur les apophyses épineuses des vertèbres caudales et munies en 
dessus d’une carène ou crête longitudinale très accusée. Ces plaques 
dont les dimensions sont variables, ont la plus extrême ressem- 
blance avec une plaque dermique provenant du Crétacé supérieur 
de Neue Welt, près de Vienne, et décrite par M. Seeley sous le nom 
de Cratæomus. M. le professeur Suess a eu l’amabilité de m'’adres- 
ser les moulages des diverses pièces osseuses attribuées au Cratæo- 
mus, ce qui m'a permis de faire sans hésitation le rapprochement 
du Dinosaurien cornu des environs -de Vienne avec le type de la 
Montagne Noire. 

La forme amphicælienne des vertèbres caudales, l'identité de 
forme des plaques dermiques, enfin l'existence d’une véritable 
corne céphalique (trouvée à Vienne) ne permettent aucun doute sur 
les affinités du Cratæomus avec le groupe des Dinosauriens cornus 
d'Amérique, que Marsh a fait connaître sous le nom de Ceratopsidés. 
On sait que ces derniers animaux ont été découverts dans les 
couches du Crétacé tout à fait supérieur des Montagnes Rocheuses 
(étage de Laramie), par conséquent à un niveau très voisin de celui 
des gisements d'Autriche et du Midi de la France. 


Séance du 11 Juin 1900 


PRÉSIDENCE DE M. A. DE LAPPARENT, PRÉSIDENT 


M. L. Gentil, Secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la 
séance précédente. La rédaction de ce procès-verbal est adoptée. 


Le Président annonce deux présentations. 


Le Président annonce que le jeudi 16 août, jour de l'ouverture 
du Congrès géologique international, la Société géologique de 
France, dont la session extraordinaire de 1900 doit se confondre 
avec celle du Congrès, offrira aux Congressistes, à 8 h. 1/2 du soir, 


un punch dans la grande salle de l'hôtel des Sociétés savantes, 8, rue 
Danton. 


M. L. Gentil signale, parmi les dons reçus : 

Observations sur les variations des Glaciers et l’enneigement dans les 
Alpes Dauphinoïses, organisées par la Société des Touristes du Dauphiné, 
sous la direction de M. W. Kilian, avec la collaboration de M. G. 
Flusin. — M. Bleicher : Recherches sur l’origine et la nature des élé- 
ments du grès des Vosges. — C. R. Acad. des Sciences : M. Grand’- 
Eury : Sur les forêts fossiles et les sols de végétation du terrain houil- 
ler; Sur la formation des couches de houille. — M. Thoulet : Analyse 
de fonds marins recueillis dans l’Iroise. — M. Guillaume Grandidier: 
Sur les Lémuriens subfossiles de Madagascar. — MM. E. Ficheur et 
- Brives : Sur la découverte d’une caverne à ossements, à la carrière des 
Bains-Romains, à l’ouest d'Alger. — M. H. Douvillé : Sur les fossiles 
recueillis par M. Villiaume dans les couches charbonneuses des envi- 
rons de Nossi-Bé.— M. R. Zeiller : Sur les végétaux fossiles recueillis par 
Y. Villiaume dans les gîtes charbonneux du nord-ouest de Madagascar. 


. — M. Ph. Glangeaud : Le volcan de Gravenoire et les sources minc- 
rales de Royat. 


M. Pervinquière signale parmi les dons reçus de l’Étranger : 

3 vol. du Jabrb. der K. preuss. Geol. Landesanstalt (1896, 97, 98). 
Le dernier volume renfermant un article de M. K. Keilhack : Die Still- 
standslagen des letzten Inlandeises und die hydrographische Entwic- 
kelung des pommerchen Küstengebietes (13 cartes). — Un mémoire de 
C. Diener : Die triadische Cephalopoden-Fauna der Schiechlinghühe bei 
Hallstatt (Beitrâge zur Pal. und Geol. Ost.-Ung. und des Orients). 


532 41 Juin 


CONFÉRENCE DE GÉOLOGIE APPLIQUÉE SUR LE CAPTAGE 
ET LA PROTECTION DES SOURCES D'EAUX POTABLES 


par M. Léon JANET. 


Il est peu de questions où la géologie joue un rôle plus esssentiel 
que dans le captage et la protection des sources d'eaux potables. Ce 
rôle a, il est vrai, été longtemps méconnu, mais aujourd’hui en 
raison de l’importance de plus en plus grande que l’on attache à 
toutes les questions d'hygiène, on commence à reconnaître qu'il est 
indispensable de prendre l’avis d’un géologue, toutes les fois qu’il 
s’agit d'utiliser une eau pour l’alimentation d’une agglomération 
humaine. Tout récemment, une commission, composée de repré- 
sentants des Ministères de la Guerre, de l’Instruction publique, de 
l’Agriculture, des Travaux publics et de l’Intérieur, et comprenant 
deux de nos plus éminents confrères, M. Michel-Lévy, membre de 
l'Institut, directeur du service de la carte géologique de France, et 
M. Munier-Chalmas, professeur à la Faculté des Sciences de Paris, 
a proposé de consulter toujours un collaborateur du service de la 
carte géologique, avant de commencer l'instruction des projets de 
captage et d’adduction d’eau. Sans doute, il sera toujours néces- 
saire de faire appel au concours du chimiste pour déterminer la 
composition de l’eau en éléments minéraux et organiques, du micro- 
graphe pour déterminer sa teneur en bactéries, du médecin pour 
étudier la marche des épidémies dans le périmètre d’alimentation 
de la source, mais c'est l’examen géologique qui devra venir en 
première ligne. (A quoi sert, dit M. Henri Monod dans son savant 
(rapport approuvé par cette commission, l’assurance qu’une eau 
«est excellente au point de vue chimique, qu’on n’y trouve aucun 
«microbe pathogène, si cette eau est captée dans des terrains tels 
«que sa composition est sujette à d’inévitables variations ? Si, bonne 
«aujourd’hui, elle peut être mauvaise demain, si à certains endroits 
«de son parcours, ou sous l'influence de certaines circonstances, 
(par exemple à la suite de grandes pluies, elle est exposée à 
«recevoir des ‘infiltrations de bourbiers, de mares ou d’autres 
«(milieux infectés. » 

Je n’ai pas l’inteution de m'occuper du problème de la recherche 
des nappes souterraines ; souvent, dans les pays dépourvus de 


1900 LE CAPTAGE ET LA PROTECTION DES SOURCES D'EAUX POTABLES 099 


sources, on essaie d'obtenir de l’eau par des forages, et l’on demande 
alors à la science géologique à quelle profondeur on a des chances 
de rencontrer une nappe souterraine et si l’on peut espérer un jaillis- 
sement au dessus de la surface du sol. Ce sont là des questions très 
délicates, auxquelles une connaissance approfondie de la géologie 
de la région ne permet pas toujours de répondre avec certitude. Il 
suffit, par exemple, qu’une couche de sable aquifère se charge 
d'argile, par suite d'un simple changement de faciès, pour former 
un îlot au milieu de la nappe, et un forage, venant à tomber sur 
cet îlot, échoue, alors qu’il présentait les plus grandes chances de 
succès. 

Je ne m’occuperai donc que des sources, en définissant, comme 
source, l'écoulement naturel à la surface du sol de l’eau d’une nappe 
souterraine. 

Une source donnée est désignée à l’attention publique en raison 
de son débit, de sa température fraîche, de sa limpidité, et de la 
proximité de la ville qui songe à l’utiliser. Quelles études devra 
entreprendre le géologue pour reconnaître si cette eau peut être 
utilisée de manière à présenter, au point de vue de l'hygiène publique, 
toutes les garanties désirables ? Dans l’affirmative quels travaux 
faudra-t-il effectuer pour obtenir ces garanties ? 

Les sources ne représentent, comme on le sait aujourd’hui, qu’une 
fraction plus ou moins forte des eaux pluviales tombant sur une 
surface déterminée. 

D’une manière générale, le circuit souterrain des molécules 
d’eau, arrivant sur le sol sous forme de pluie, et ressortant sous 
forme de sources, comprend trois parties principales. 

Tout d’abord l’eau, après avoir plus ou moins ruisselé à la 
surface du sol, s’y infiltre dès qu’elle trouve une zone perméable, 
et descend jusqu’à ce qu’elle arrive à une couche imperméable, qui 
retient les eaux en formant une nappe souterraine. 

En second lieu, l’eau effectue un certain trajet dans la nappe 
souterraine elle-même, en suivant son gisement géologique. 

Enfin l’eau quitte le gisement géologique de la nappe et gagne la 
surface du sol, où elle forme une source. 

La première partie de ce trajet souterrain peut ne pas exister, si 
la nappe géologique affleure au point d'absorption: de même la 
troisième partie, si la nappe affleure au point d’émergence. Quant 
à la seconde partie, elle peut, au contraire, être plus complexe, 
l’eau passant partois d’une nappe souterraine à une autre, en sorte 
que la même molécule peut cheminer successivement dans plusieurs 
nappes différentes. 


534  L. JANET. — CONFÉRENCE DE GÉOLOGIE SUR LE CAPTAGE 41 Juin 


Cette théorie est applicable, non seulement aux eaux ordinaires, 
mais encore aux eaux minérales; celles-ci sont caractérisées, soit 
par la composition, en raison de la dissolution, dans le circuit sou- 
terrain, de substances ne se rencontrant pas dans les eaux ordi- 
naires, soit par la thermalité, qui résulte de ce que leur circuit 
souterrain atteint une grande profondeur. 

Ce sont surtout les sables et graviers qui renferment les véritables 
nappes souterraines. On a beaucoup: discuté pour savoir si l’on 
pouvait appliquer le nom de nappes aux eaux contenues dans les 
roches imperméables par elles-mêmes, mais fissurées. Il est clair 
que cela ne dépend que de l’éloignement des fissures. La craie, 
généralement découpée par un réseau de diaclases très rapprochées, 
renferme incontestablement des nappes souterraines, et un puits, 
d’un mètre de diamètre, pratiqué au hasard dans la craie, a de très 
grandes chances de tomber sur une fissure contenant de l’eau ; il 
n’en est pas de même dans certains calcaires compacts, ou l’eau ne 
circule que sous forme de canaux souterrains, très éloignés les uns 
des autres. 

Lorsqu'un puits s’alimente à une nappe souterraine, l’eau s'élève 
dans ce puits jusqu’à une certaine hauteur, et en multipliant le 
nombre de ces puits, on a une surface que l’on appelle ordinaire- 
ment surface hydrostatique, bien à tort d’ailleurs, car ce nom 
indique une absence totale de mouvement, et si l’eau de la nappe 
était stagnante cette surface hydrostatique serait un plan; or il est 
loin d'en être ainsi dans la réalité. Le terme de surface libre qui a 
été aussi proposé vaudrait mieux, mais par assimilation avec l'écou- 
lement de l’eau dans les conduites de distribution d’une ville 
j'adopterai l’expression de surface piézométrique. 

Les nappes souterraines se divisent en deux catégories : les 
nappes superficielles, auxquelles Daubrée a donné le nom de nappes 
phréatiques, alimentant les puits ordinaires, qui reposent sur la 
première couche imperméable se rencontrant à partir de la surface 
du sol, etles nappes profondes reposant sur une couche imperméable 

plus basse. Parmi celles-ci on 
Nappe plrtaigue 7" distingue les nappes dans les- 
Couche imperméable Lee 

quelles l’eau s'élève dans la cou- 
D Di che perméable jusqu’au niveau 
Her piézométrique que Jj'appellerai, 
avec M. Boursault, nappes libres 
(voir fig. 1.), et les nappes dans 
lesquelles l’eau est maintenue sous pression par une couche imper- 


Couche impermeable 


Fig. 1. — Nappes libres. 


‘x 


1900 ET LA PROTECTION DES SOURCES D EAUX POTABLES 535 


méable qui les surmonte ; on les appelle parfois nappes artésiennes : 
mais ce nom peut être mal compris, parce qu’on le réserve sou- 
vent aux nappes susceptibles de donner un jaillissement ; le nom 
de nappes ascendantes serait préférable, parce que l’eau s'élève au 
dessus de son gisement, dès qu’on a percé la couche imperméable 
supérieure, tantôt en n’arrivant pas jusqu’à la surface du sol, tantôt 
en donnant un jaillissement, mais cette ascension peut s’observer 
aussi pour les nappes libres existant dans les roches fissurées, au 
moment où un puits 
ou forage, descendu 
au-dessous duniveau 
piézométrique, dans 
une partie compacte, 
vient atteindre une 
fissure ; le terme de 
nappe captive (voir fig. 2.) proposé par M. Boursault me semble 
devoir être adopté. 

Parmi les sources on peut distinguer deux classes différentes, les 
unes sont produites par l'intersection de la surface supérieure d’une 
couche imperméable avec la surface topographique du terrain, et 
émergent souvent à flanc de coteau ; M. Boursault les appelle sources 
de déversement, je pré- 
fère leur donner le nom 
de sources d’affleurement 
(voir fig. 3) qui me pa- 
raît mieux définir leur 
situation géologique ; 
les autres s’observent à l'intersection de la surface piézométrique de 
la nappe avec la surface topographique du terrain, et se trouvent 
toujours dans les vallées. M. Boursault à proposé le nom de sources 
d’émergence ; pour moi, je considère qu’une source quelconque estun 
point d’émergence d’eau, et je les 
désigne sous le nom de sources de 
thalweg (voir fig. 4), parce que 


Nappe ca tive ble 
Couche ampermé® 


Fig. 2. — Nappe captive. 


Fig. 3. — Source d’affleurement. 


, » : À ñ Nappe souterraine 

c’est l'existence même de la dé- T1 Couche imperméable 2 
ression topographique qui dé- 

P DR I Fig. 4. — Source de thalweg. 


termine l'écoulement de l’eau. 
Chacune de ces deux catégories de sources peut être alimentée 
par une nappe libre ou une nappe captive. 
Dâns les sources d’affleurement, l’'écouiement de l’eau est déter- 
miné principalement par la pente de la couche imperméable qui 


536  L. JANET. — CONFÉRENCE DE GÉOLOGIE SUR LE CAPTAGE 41 Juin 


supporte la nappe. Pour les sources de thalweg, l'allure et la profon- 
deur de la couche imperméable ne jouent aucun rôle. 

J'arrive maintenant aux questions de captage et de protection des 
sources. 

Le captage d’une source d’eau potable a pour but essentiel de la 
mettre à l’abri de toutes les contaminations pouvant se produire au 
voisinage du point d’émergence, et spécialement dans le trajet que 
l’eau effectue entre le gisement géologique de la nappe et la surface 
du sol. Il faut donc obtenir de l’eau provenant uniquement de la 
nappe souterraine, sans la laisser se mélanger, ni avec les eaux 
de ruissellement en cas de grande pluie, ni avec les eaux suspectes 
de nappes plus rapprochées de la surface. 

La protection d’une source d’eau potable est une œuvre beaucoup 
plus complexe. Elle consiste à éviter la contamination de l’eau dela 
nappe au point où celle-ci quitte son gisement géologique pour 
gagner la surface du sol. 

Etudions d’abord la question du captage. 

C’est une question qui est presque toujours laissée de côté; 
lorsqu'il s’agit d'utiliser une source, on se borne à prendre l’eau 
telle qu’elle sort du sol; lorsqu'on a bien nettoyé le bassin de la 
source et lorsqu'on l'a entouré d’un pavillon fermé, on croit avoir 
pris toutes les précautions possibles. En réalité, l’eau ainsi prise est 
recueillie, elle n’est pas captée. 

Ces principes surannés ont eu pour eux, il est vrai, la haute auto- 
rité de Belgrand, qui estimait qu’il était mauvais de toucher aux 
sources, et qu’il suffisait pour éviter toute contamination de tenir, 
autant que possible, le niveau des sources au-dessus de celui des 
eaux voisines. 

La précaution est certainement excellente, mais en admettant 
qu’elle puisse être prise en temps ordinaire, elle ne peut plus, bien 
souvent, être observée dans les périodes pluvieuses; elle ne donne 
d’ailleurs à elle seule que des garanties tout à fait insuffisantes. 

Ce qui fait que cette question de captage des eaux potables a été 
tellement négiigée jusqu’à ce jour, c’est qu’on n’a presque jamais, 
pour la résoudre, fait appel à la science géologique. On comprend 
cependant qu'elle seule peut fournir la solution du problème, en 
indiquant la position des terrains contenant la nappe souterraine 
qui alimente la source. 

Eu réalité, jusqu’à ce jour, la question de captage n’a été étudiée 
que pour les eaux minérales, en raison de ce que la réglementation 
existante rend obligatoire, en cette matière, l’intervention des ingé- 
nieurs du corps des Mines. 


1900 ET LA PROTECTION DES SOURCES D’EAUX POTABLES 537 


L'ouvrage de notre confrère M. de Launay sur la recherche, le 
captage et l'aménagement des sources thermo-minérales donne tous les 
renseignements utiles sur les divers procédés qui ont été appliqués 
pour capter les eaux minérales. 

Ce que je demande tout simplement c’est qu’on emploie pour les 
eaux potables des méthodes analogues à celles qu’on a suivies depuis 
longtemps pour les eaux minérales. Le besoin s’en fait d’autant plus 
sentir, que, si l’usage d’une eau minérale comme boisson est souvent 
exceptionnel pour un individu déterminé, celui d'une eau potable 
est absolument courant ; l'obligation de ne livrer à la consommation 
publique qu’une eau absolument saine est donc plus impérieuse 
encore pour les eaux ordinaires que pour les eaux minérales. 

Les remarquables résultats obtenus par un captage bien étudié 
des eaux minérales montrent qu’il y a tout autant à attendre d’un 
captage rationnel des eaux potables. Chaque fois, en effet, que l’on 
a amélioré l'ouvrage de captage d’une source minérale, on a diminué 
les variations dans le débit, dans la composition, dans la tempéra- 
ture. 

C’est que les eaux minérales, dans la troisième partie de leur 
circuit souterrain, c’est-à-dire dans le trajet qu’elles effectuent 
entre le gisement géologique de la nappe souterraine qui les 
alimente et le point d’émergence, se mélangent, dans une proportion 
variable, avec des eaux plus superficielles, 

Sans doute, pour une eau potable, les variations seront plus diffi- 
ciles à saisir. La nappe alimentant la source à capter se trouve à 
une profondeur généralement faible, et la composition chimique 
de l’eau qu’elle fournit peut se rapprocher beaucoup de celle des 
eaux tout à fait superficielles avec lesquelles elle se mélange. 
De plus ces eaux superficielles n’entrent, la plupart du temps, sauî 
à la suite de fortes averses, que pour une très faible proportion 
dans le débit total de la source. Il en résulte que, en ne faisant que 
des analyses chimiques, on trouvera des compositions très analo- 
gues, avant et après le captage d’une source d’eau potable. Mais 
par contre l’analyse bactériologique doit fournir des résultats très 
différents. 

Il est vrai que, lorsqu'il s’agit de l’utilisation d’une eau potable, 
le but n’est plus d'obtenir une eau ayant constamment la même 
composition chimique, mais de fournir une eau fraîche ayant une 
proportion modérée de sels minéraux, contenant peu de matières 
organiques et exempte de microbes pathogènes. Mais on comprend 
saps peine que si l’on ne prend pas des mesures pour empêcher les 


538  L. JANET. — CONFÉRENCE DE GÉOLOGIE SUR LE CAPTAGE 11 Juin 


eaux de ruissellement d'arriver dans le bassin de la source, soit 
directement, soit après un très faible parcours souterrain, on sera 
exposé à avoir des contaminations graves. 

Dès lors, toutes les fois qu’on se trouve en présence d’une source 
d’eau potable, le captage doit avoir pour but de supprimer toute 
possibilité de contamination dans la partie du circuit souterrain, 
comprise entre la nappe géologique et le point d’émergence, c’est-à- 
dire d’aller chercher l’eau à une profondeur telle que le mélange 
avec des eaux plus superficielles devienne impossible, ce qu’on 
obtiendra généralement en prenant l’eau dans son gisement géolo- 

gique et l’amenant au jour par 
a un conduit imperméable. 


ne Considérons, par exemple, une 
Ouvrage à source d’affleurement émergeant 

de 2 métrique delan se x . 
Se à flanc de coteau (voir fig. 5). La 


ll 

LU 

\captase, 4 
' Æ 
1 100 

1 


plupart du temps le sous-sol géo- 
logique est recouvert, sur les pen- 
tes, d’éboulis meubles à travers 
Fig.5. — Captage d'une source lesquels l’eau de la source cir- 
d’affleurement À Ù : 
cule avant d'arriver au jour, en 
sorte que le point d’émergence est sensiblement plus bas que la sur- 
face supérieure de l’assise imperméable qui retient la nappe alimen- 
tant la source. Les éboulis sont formés souvent de couches parallèles 
à la pente du terrain, et il peut y circuler, surtout après les averses, 
des eaux qui viendront se mélanger avec celles de la nappe souter- 
raine, en les contaminant gravement. Dès lors, un ouvrage rationnel 
de captage doit simplement comprendre une galerie horizontale 
dont la base se trouve à la partie 
supérieure de la couche imper-- 
M méable retournant la nappe. 

Si nous prenons une source de 
thalweg (voir fig. 6), l’eau se fera 
jour généralement à travers une 
couche d’alluvions garnissant le 
thalwesg, et il faudra aller la cher- 


Couche imperméable 


Ouvrage de captage 
Eboulis \ 


Parcours prüveipal des eaux souterraines 


(onchenrec een cher, par un forage tubé, ou un 
Fig. 6. — Captage d’une source puits vertical cimenté, jusqu’à 
de thalweg. 


son gisement géologique. 

Les nappes qui alimentent ces sources de thalweg se trouvent très 
fréquemment dans des calcaires fissurés. Il existe alors, dans ces 
calcaires, une zone de parcours principal des eaux souterraines, où 


1900 ET LA PROTECTION DES SOURCES D’EAUX POTABLES 539 


celles-ci, dissolvant le calcaire, ont fini par former de grandes 
cavernes. Si une de ces cavernes vient à s’efiondrer dans le thalweg, 
il s'établit, par la cheminée, une communication entre la nappe 
souterraine et la surface du sol, et comme la nappe souterraine, libre 
sous les plateaux, est captive sous la vallée, l’eau jaillit à la surface 
du sol en donnant une source. Il peut arriver, toutefois, que le puits 
entrepris pour opérer le captage ne rencontre pas de fissure ; en ce 
cas,on doit lecompléter par une galerie partant de la base du puits, et 
poussée perpendiculairement à la direction des principales fissures. 

On comprend de suite, d’après les deux figures schématiques ci- 
dessus, qu’on peut généralement capter une source d’affleurement, 
plus haut que son point d’émergence, mais qu’on ne peut augmenter 
son débit, tandis que, pour une source de thalweg, à la seule 
condition qu’elle ne constitue pas l’unique exutoire d’une nappe 
souterraine, le débit peut être beaucoup augmenté en abaissant le 
plan d’eau dans l’ouvrage de captage. Il est vrai que cet abaissement 
ne doit être effectué qu'avec les plus grandes précautions, car si le 
niveau, dans l’ouvrage de captage, est inférieur à celui des eaux 
superficielles voisines, il est à craindre que celles-ci ne s’infiltrent 
à travers les alluvions jusqu’au gisement géologique de la nappe, 
et gagnent l’ouvrage de captage, après un parcours souterrain insuf- 
fisant pour les épurer d’une manière complète. Dans tous les cas, 
même lorsque le plan d’eau, dans l’ouvrage de captage, est tenu au 
dessus du niveau des eaux voisines, il est bon d’obturer les canaux 
naturels d’émergence, au moyen d’un corroi d’argile. 

La simple application de ces principes a permis, tout récemment, 
d'utiliser pour l’alimentation publique certaines sources jaillissant 
au milieu de marais tourbeux, à travers une épaisseur considérable 
d’alluvions, et se trouvant dans des conditions si défavorables que 
le Comité consultatif d'hygiène avait cru devoir proposer de les 
écarter. 

On pourrait objecter que cette méthode occasionnera des dépenses 
considérables, et conduira certaines municipalités à renoncer à 
l’adduction des sources, et à continuer à utiliser les eaux de rivières 
d’une qualité bien inférieure à celle d’eaux de sources, même mal 
captées. : 

Je répondrai que, dans le cas d’une source d’affleurement, où il 
n’y a pas d'épuisement à assurer, la dépense est toujours faible, et 
que, dans le cas d’une source d’émergence, le captage peut souvent 
s’eftectuer à peu de frais au moyen de forages tubés. C’est seulement 
dans le cas où l'emploi de forages venant à échouer, par suite du 


940 L. JANET. — CONFÉRENCE DE GÉOLOGIE SUR LE CAPTAGE 11 Juin 


trop grand écartement des fissures de la roche aquifère, il faut 
recourir à des puits et à des galeries, que la nécessité d’un épuise- 
ment important, ou de l’emploi, soit de l'air comprimé, soit de la 
congélation, entraîne des dépenses pouvant atteindre un chiffre très 
élevé. 

J'arrive maintenant à la question de la protection des sources. 

Elle est beaucoup plus complexe encore que celle du captage, et 
nécessite, pour le géologue, des études plus longues et plusdifficiles. 

La première question à résoudre est la détermination du périmètre 
d'alimentation de la source, c’est-à-dire de la zone dans laquelle 
une molécule d’eau, tombant à la surface du sol, peut se retrouver 
au point d'émergence de la source. 

Lorsque la nappe souterraine se trouve dans une couche sableuse, 
la filtration qu'elle subit, pendant le parcours qu’elle effectue dans 
la nappe elle-même, est suffisante, d’après toutes les expériences 
entreprises à ce sujet, pour qu’il soit possible de négliger complète- 
ment cette question du périmètre d'alimentation et de se borner à 
éviter les contaminations immédiatement voisines du point où l’eau 
quitle un gisement géologique pour gagner la surface du sol. 

Mais lorsqu'il s’agit d’une nappe se trouvant dans une roche 
fissurée, et notamment dans des calcaires, c'est-à-dire d’une nappe 
vauclusienne, on ne saurait prendre trop de précautions à cet égard. 

Tout d'abord une étude géologique approfondie de la région est 
nécessaire, et cette étude doit être poussée jusqu’à une très graride 
distance. On ne saurait trop s’élever contre la méthode qui consiste 
à déterminer l'étendue du périmètre d'alimentation par la compa- 
raison du débit de la source, et de la tranche d’eau tombant dans la 
région considérée. Déjà il existe une grande incertitude dans la 
détermination du coefficient à adopter pour tenir compte de la 
proportion d’eau retournant immédiatement à l’atmosphère par 
évaporation, ou ruisselant à la surface du sol sans s’y infiltrer, ou 
absorbée par la végétation. Mais, même en admettant que toute l’eau 
tombée à la surface du sol soit utilisée pour l’alimentation de la 
source considérée, on trouve encore un périmètre bien trop faible. 
Pour que cette méthode soit légitime, il faudrait que cette source fût 
l'unique exutoire de la nappe considérée. Il est bien rare qu’il en 
Soit ainsi. Pour les sources d’affleurement, principalement quand 
l'intersection de la surface supérieure de la couche imperméable 
avec la surface topographique estunecourbe fermée, on peutmesurer 
le débit total des sources alimentées par la nappe considérée, et en 
le comparant à la tranche d’eau tombant annuellement sur cette 


1900 ET LA PROTECTION DES SOURCES D’EAUX POTABLES D4l 


surface, on déduira le coefficient d’utilisation pour les sources ; en 
étudiant ensuite les ondulations de la couche imperméable qui 
supporte la nappe, surtout si elle est voisine de l'horizontale, on 
peut déterminer grossièrement des lignes de partage des eaux sou- 
terraines, et se rendre compte approximativement du périmètre 
propre d’alimentation d’une source. Mais lorsqu'il s’agit de sources 
de thalweg, il faudrait considérer toutes les sources alimentées 
par la nappe souterraine, et on est alors conduit à pousser si 
loin les investigations qu’une étude détaillée devient pratiquement 
impossible. Il faut alors déterminer seulement les directions de la 
circulation des eaux dans la nappe souterraine, et admettre 
que toute la partie de la nappe, se trouvant en amont du point 
d’'émergence considéré, peut contribuer à son alimentation. Si par 
exemple, dans une vallée principale et dans les vallées affluentes 
on observe une série de sources de thalweg, il faudra admettre que 
les molécules d’eau tombant dans le périmètre d’alimentation 
peuvent se répartir entre ces diverses sources, sans qu’il soit possible 
de distinguer de bassin souterrain correspondant à une source 
déterminée. 

L'étude des degrès hydrotimétriques ne conduit pas à des conclu- 
sions plus précises. Ainsi, lorsqu'on trouve, pour l’eau d’une 
source et l’eau d’un puits s’alimentant à une nappe souterraine, des 
degrès hydrotimétriques tout-à-fait différents, il ne faut nullement 
en déduire, comme on est trop souvent porté à le faire, que la nappe 
du puits ne concourt pas à l’alimentation de la source, c’est-à-dire, 
que le puits ne se trouve pas dans le périmètre d'alimentation de la 
source. Rien n’est plus variable, au point de vue hydrotimétrique, 
que certaines nappes souterraines. Prenons, par exemple, une 
nappe souterraine circulant dans la craie affleurant ou recouverte 
seulement de couches dépourvues de calcaire. L’eau arrivant à la 
nappe souterraine ne renferme qu’une très faible proportion de 
calcaire dissous. Par suite de l’acide carbonique qu’elle contient, 
elle dissoudra la craie sur les parois des diaclases dans lesquelles 
elle circule, et cette simple action de dissolution pourra amener la 
production de grandes cavernes. La quantité de calcaire dissous est 
d’ailleurs, au moins jusqu’à une certaine teneur limite, d'autant 
plus grande que l’eau reste plus longtemps en contact avec les 
parois de la craie. Dès lors, dans les parties de la nappe à circula- 
tion rapide, le degré hydrotimétrique sera faible ; dans les parties 
de la nappe où l’eau est à peu près stagnante, il sera élevé. Ainsi 
dans la nappe souterraine alimentant les sources de l’Avre, qui 


542 L, JANET. — CONFÉRENCE DE GÉOLOGIE SUR LE CAPTAGE 11 Juin 


circule dans la craie turonienne, le degré hydrotimétrique varie, 
dans des points peu éloignés, de 7° à 30°. Le degré hydrotimétrique 
des sources est une sorte de moyenne entre les degrés hydrotimé- 
triques extrêmes des diverses régions de la nappe souterraine. 

Il est toutefois intéressant, lorsqu'on dispose d’un nombre suffi- 
sant d'observations, de construire le lieu géométrique des points 
où le degré hydrotimétrique est le même, qui est une courbe que 
j'appelle isogradhydrotimétrique; l'allure des courbes isogradhydro- 
timétriques de 100, 20, 30, etc., donne des indications précises sur 
les zones de circulation lente et rapide des eaux dans la nappe sou- 
terraine. 

L'étude des températures d’une source dans les diverses sai- 
sons ne peut non plus donner aucun renseignement sur l'étendue 
de son périmètre d'alimentation. Cette température diffère presque 
toujours peu de la température moyenne de l’année, dans la région 
considérée, et les variations, généralement minimes, qu'on observe, 
résultent de ce que la durée du parcours souterrain des molécules 
d’eau n’a pas été assez grande pour leur permettre de prendre la 
température du sol. 

Ce n’est donc que par une étude détaillée de la géologie Ge la 
région, et principalement de sa tectonique que l'on peut espérer 
déterminer approximativement les limites du périmètre d’alimen- 
tation d’une source. Le problème est analogue à celui qu'ont à 
résoudre les géographes lorsqu'il s’agit de déterminer les limites 
d’un bassin hydrographique. Pour les sources d’affleurement, ces 
limites sont fréquemment déterminées par les plis synclinaux et 
anticlinaux de la couche imperméable qui supporte la nappe. Pour 
les sources de thalweg, elles résultent principalement de la position 
et de la cote des vallées. 

Après avoir déterminé approximativement les limites du péri- 
mètre d'alimentation de la source, il importe d'examiner attentive- 
ment la manière dont s’opère l’absorption des eaux dans ce péri- 
mètre. | 

Si tout le périmètre est uniformément perméable, les eaux 
pluviales s’infiltrent presque immédiatement dans le sol sans y 
avoir ruisselé ; elles arrivent à la nappe souterraine alimentant la 
source, soit directement, après une lente descente verticale à travers 
les couches perméables, soit indirectement, après avoir circulé 
dans des nappes moins profondes, s’il existe des couches imper- 
méables au-dessus de la nappe alimentant la source. 

Lorsqu'il se trouve, dans ces couches perméables, une assise 


1900 ET LA PROTECTION DES SOURCES D'EAUX POTABLES 543 


sableuse, les garanties données par cette filtration sont très grandes. 
Elles le sont beaucoup moins lorsque ces couches perméables sont 
formées de calcaires fissurés. 

Si le périmètre d'alimentation comprend une zone perméable, en 
aval d’une zone imperméable, les eaux pluviales tombant dans la 
zone imperméable ruisselleront d’abord à la surface du sol, et se 
réuniront au fond des thalwegs, en donnant des cours d’eau dont le 
débit ira en augmentant jusqu’à ce qu’ils pénètrent dans la zone 
perméable, passera par un maximum, et décroîtra ensuite ; souvent 
la disparition du cours d’eau est complète. L'eau peut s’infiltrer, 
soit progressivement dans un lit régulièrement poreux, soit en 
masse dans un gouffre. Les gouftres sont très fréquents dans beau- 
coup de régions ; je leur donnerai d’une manière générale le nom 
de bétoires, c’est-à-dire boit tout, sous lequel ils sont désignés 
en Normandie, sans me préoccuper de leur origine. Un bétoire sera 
donc un point d'absorption d’eau, par lequel un courant, d’un débit 
plus ou moins important, pourra gagner rapidement la nappe 
souterraine. Si l’eau du Cours d’eau engouffré est souillée par les 
eaux usées des agglomérations traversées, les lavoirs, les fosses 
d’aisances, la nappe souterraine pourra être contaminée de la 
manière la plus grave. 

Les bétoires dans lesquels l’eau disparaît peuvent avoir deux 
origines tout à fait différentes. Les uns ont été creusés de bas en haut 
par la circulation même de l’eau engoufirée, par suite, soit de l’abla- 
tion de matériaux meubles, soit de l'élargissement de diaclases par 
dissolution ; ils ont une origine externe. Les autres résultent de 
l’effondrement des cavités produites par la circulation des eaux 
souterraines ; notamment, lorsque le gisement de la nappe est cal- 
caire, les eaux y circulent, soit dans des diaclases de faibles dimen- 
sions, soit dans de larges cavernes. Il est rare que le ciel de celles-ci, 
dont la dissolution accroît lesdimensions d’une manière continuelle, 
ne s'effondre pas en certains points, en produisant des entonnoirs 
à la surface du sol. Ces enton- 
noirs d’effondrement aux- 
quels j’appliquerai le nom de 
mardelles, usité en Norman- 
die, établissent ainsi une com- ere se 
munication directe entre la Fig. 7.— Entonnoir d’effondrement fonc- 
surface du sol et la nappe sou- tionnant comme source pérenne. 
terraine. Leur rôle hydrologique est très différent suivant les condi- 
tions d'altitude dans lesquelles ils se trouvent. Si, par exemple, ce 


! Arqile à silex 
rain | de _la ARappe souterraine _ 


Veau piéxo7 FLN ) pe souterraine 


54%  L. JANET. — CONFÉRENCE DE GÉOLOGIE SUR LE CAPTAGE A1 Juin 


qui se produit souvent, dans les vallées, le niveau piézométrique de 
la nappe souterraine est plus élevé que le bord de l’effondrement, 
celui-ci donne naissance à une source. Si le niveau piézométrique 
de la nappe est plus bas que le bord de l’entonnoir, et si celui-ci se 
trouve sur un plateau, il ne donnera lieu à aucune émission ni 
absorption d’eau, ou du moins se contentera d’engouffrer les eaux 
de ruissellement des champs voisins; mais si l’entonnoir d’effon- 
drement se trouve dans un thal- 
weg, parcouru par un Cours 


f}énnaorinn desde ('eau, il engouftrera l’eau de ce 


Niveau piéxometre (172 


Argile à sde 


de la nappe Souferraine cours d’eau. Dans le premier Cas, 
ce Craie ; 
on à une mardelle-source, dans le 
Fig. 8. — Entonnoir d’effondrement , 
fonctionnant comme bétoire dans les Saone ARE marrdelle Fe GI ETENT 
saisons sèches, comme source dans dite, et dans le troisième, une 
Lee SaSe0sIpinvieuses: mardelle-bétoire. Si l’on remar- 
que en outre, que le niveau piézométrique de la nappe souterraine 
est susceptible de varier beaucoup dans les diverses saisons on 
remarquera que certaines 
mardelles, fonctionnant com- 
me sources dans la saison 


pluvieuse, cesseront de don- 


Craie 


1 1 . “ . 
De ire Arqile à silex 


Argile à silex 


VAVAU c 
M PAL AE OU LA FE 2 


d'veauprésométrique LUIUEUINT 


diveaupréxométrique mirumr de la nappe souterraine 


Br ce Craie ner de l’eau dans la saison 

Fig. 9. — Entonnoir d'effondrement sèche, et pourraient même 

fonctionnant comme bétoire en tout temps. absorber celle qui leur arri- 
verait. 


Notre confrère M. Martel, dans ses nombreux ouvrages relatifs à 
ja spéléolo gie, s’est efforcé de faire admettre que les entonnoirs 
d’effondrement étaient des exceptions extrêmement rares, et que 
presque tous les abîmes explorés par lui, étaient des entonnoirs 
d’affouillement creusés de bas en baut. Il est parfaitement possible 
qu’il ait raison, dans les régions de calcaires très compacts, mais 
je ne puis accepter ses conclusions, dans les régions de calcaires 
tendres et notamment dans les régions crayeuses. Là, les entonnoirs 
d’effondrement sont la règle, 
et ceux d’aflouillement ne 
AA sont que l’exception. On com- 
prend de suite que, dans une 

es matière aussi tendre et aussi 

Fe memes pire fissuréo que la craie, une ca- 
verne s'effondre dès qu’elle 

atteint de 3randes dimensions. Dans les régions où la craie est 


Mardelles de plateau 
sé ia 


Arg we 


1900 ET LA PROTECTION DES SOURCES D'EAUX POTABLES D45 


recouverte d'argile à silex, qui est, comme on le sait, un produit 
de décalcification de la craie, le contact est très irrégulier, et là où 
la décalcification a marché plus vite, il s’est formé des poches 
d'argile à silex ; il suffit qu’une caverne arrive en contact avec une 
de ces poches, pour que la première grosse pluie détermine son 
effondrement et le remplissage de la caverne (voir fig. 7, 8, 9 et 10). 
En raison du danger que présente, pour une nappe, l’engoufire- 
ment d’une grosse masse d’eau contaminée, il est nécessaire 
d'étudier minutieusement dans quelle mesure l’eau absorbée par 
chaque bétoire contribue à l’alimentation de la source à étudier. 
L'emploi de matières colorantes est tout indiqué pour démontrer 
la matérialité de la communication entre un bétoire et une source. 
Dès 1887, M. Feray, alors pharmacien à Evreux, a eu recours, dans 
la région de l’Avre, à la fluorescéine, substance capable de colorer 
une grande quantité d'eau tout en étant inoftensive. La méthode a 
depuis été perfectionnée, par M. Trillat, qui a inventé un tube, le 
[luorescope, permettant de constater la présence dans l’eau d’un 
milliardième de fluorescéine, et par conséquent d'opérer avec une 
quantité assez faible pour ne pas colorer, d’une manière visible, les 
eaux potables de la région. Mais, jusqu’à présent, on s'était borné à 
constater la coloration plus ou moins intense de la source qu’on 
voulait étudier. On peut aller beaucoup plus loin et se servir de la 
fluorescéine pour étudier la marche des eaux dans unenappe souter- 
raine. Il suffit d'observer un grand nombre de puits et de sources 
s’'alimentant à cette nappe, dans la région du bétoire où l’on 
introduit la fluorescéine, et de noter, d’une manière précise, l’appa- 
rition de la coloration aux divers points d'observation considérés. 
Le lieu géométrique des divers points où la matière colorante 
arrive dans le même laps de temps est une courbe pour laquelle je 
propose le nom de courbe isochronochromatique. En construisant sur 
une carte ces courbes pour une durée de 10 heures, 20 heures, 
30 heures, etc., on arrive à donner immédiatement idée de la 
manière dont l’eau absorbée par un bétoire se répartit dans une 
nappe souterraine. Les courbes éloignées les unes des autres indi- 
quent une circulation rapide, les courbes rapprochées une circula- 
tion lente. Des expériences de cette nature ont été faites tout récem- 
ment, dans la région des sources de l’Avre, par MM. Albert Lévy, 
chef du service chimique de la Préfecture de la Seine et Marboutin 
chef adjoint. La figure 11 indique la forme des courbes isochrono- 
chromatiques obtenues dans une de ces expériences, pour unenappe 
circulant dans la craie turonienne. Je suis convaincu que l’appli- 


30 Août 1900. — T. XXVIII. Bull. Soc. Géol. Fr. — 35 


546  L. JANET. — CONFÉRENCE DE GÉOLOGIE SUR LE CAPTAGE 11 Juin 


cation fréquente de cette méthode permettra enfin d’éclaircir la 
question si Com- 
plexe de la circu- 
lation de l’eau 
dans les nappes 
souterraines. 

La fluorescéine 
démontre bien 
| que les molécules 
| d’eau  absorbées 
par un bétoire 
vont ressortir à 
une source déter- 
minée, mais elle 
n’établit pas di- 
rectement le dan- 
ger de cette com- 
munication. La 
fluorescéine,étant 
dissoute, peut 
passer, alors que 
des bactéries pa- 
thogènes seraient 
arrêtées. Il est 
donc très utile de 
vérifier directe- 

Fig. 11. — Courbes isochronochromatiques. mon SUUES QLEAS 

* Echelle de 1/160.000°. nismes introduits 

dans le bétoire, se 

retrouvent à la source. Cette expérience ne peut, il est vrai, être 
faite que par un micrographe, mais c’est au géologue qu’il appartient 
d'indiquer les divers points d'absorption où elle présente le plus 
grand intérêt. Récemment, dans la région de l’Avre, M. le docteur 
Miquel, chef du Service micrographique à la Préfecture de la Seine, 
et M. Cambier, chef-adjoint, ont fait des expériences avec le saccha- 
romyces cerevisiæ, vulgairement levure de bière, sorte de cellule 
inoftensive, dont la dimension varie de 3 x à 10 w, et dépasse par con- 
séquent sensiblement celle de la plupart des bactéries pathogènes 
dont la dimension n’est que de 2 u à 3. Si, après avoir constaté 
l'absence de ce microorganisme dans la source à étudier, on l’y ren- 
contre réguliérement après en avoir introduit une certaine quantité 


1900 ET LA PROTECTION DES SOURCES D'EAUX POTABLES 547 


dans le bétoire suspect, on est fondé à penser que les microbes 
pathogènes pourraient passer avec la même facilité. 

Lorsque ces diverses expériences ont établi la matérialité de la 
communication rapide entre un certain nombre de bétoires et la 
source à utiliser, il est indispensable de remédier à la situation par 
des travaux appropriés. Lorsqu’on se trouve en présence d’entonnoirs 
d’efondrement, le plus simple est de les entourer d’un rempart 
imperméable assez élevé pour empêcher les plus hautes eaux d’y 
parvenir ; le dicton si courant qui dit que lorsqu'on bouche un 
bétoire, il s’en forme un autre à côté, est complètement inexact, dans 
ce Cas, puisqu’une modification du régime des eaux superficielles, 
ne peut avoir aucune influence sur la production d’entonnoirs dus 
à l'effondrement de cavités souterraines. Mais, il est en partie vrai, 
lorsqu'il s’agit de bétoires d’aftouillement, et il arrive souvent que, 
si l’on empêche l’eau d’arriver à un de ces bétoires, elle se fraie vite 
un nouveau passage. On peut ainsi être amené à faire au cours 
d’eau un lit artificiel cimenté dans toute la traversée de la zone 
perméable. 

Quant aux mardelles proprement dites, situées généralement sur 
les plateaux, ou à flanc de coteau, elles présentent peu de danger, 
et il suffit lorsqu'elles reçoivent, en cas d’averse, les eaux de ruis- 
sellement ayant lavé les champs voisins, de les entourer d’un petit 
rempart, pour empêcher ces eaux d’y arriver. 

Ces travaux, qui écartent de l'alimentation de la nappe souterraine 
les eaux de ruisseliement engoufirées dans les bétoires, ont pour 
inévitable conséquence de diminuer le débit des sources. Il est 
possible, par des jaugeages des cours d’eau au point où ils passent 
de la zone imperméable dans la zone perméable, c’est-à-dire où leur 
débit est maximum, de voir dans quelle proportion ces eaux de 
ruissellement contribuent à l’alimentation des sources considérées. 

Je ne dirai rien des questions de fosses d’aisance, fumiers, cime- 
tières ; il est impossible de songer à les supprimer dans tout le 
périmètre d'alimentation d’une source, sans en faire un désert ; 
tout ce qu’on peut essayer d'obtenir, c’est que les matières usées 
n'arrivent à la source qu'après une filtration suffisante. A cet égard 
rien ne peut être plus dangereux que les puits absorbants, dans 
lesquels on envoie directement à la nappe souterraine les eaux rési- 
duaires de certaines exploitations agricoles et industrielles ; on a 
ainsi de véritables bétoires artificiels, particulièrement dangereux 
en raison de la nature des eaux qu’ils reçoivent, alors que l’on doit, 
au contraire, s’eflorcer de supprimer les bétoires naturels. Il est 


D48 CONFÉRENCE SUR LE CAPTAGE DES EAUX POTABLES 11 Juin 


regrettable, à cet égard, que la législation en vigueur ne permette 
pas d'interdire de pareilles pratiques au voisinage des sources 
utilisées pour l'alimentation publique. 

Il ne faut pas se dissimuler d’ailleurs que la perfection n’est pas 
de ce monde, et l’on pourra encore avoir, malgré toutes les précau- 
tions prises, des maladies d’origine hydrique, mais ce sera déjà 
beaucoup si l’on arrive à diminuer leur nombre dans une forte 
proportion. 

Certains hygiénistes penseront peut-être que, aux méthodes de 
captage et de protection qui viennent d’être exposées ici, il faut 
préférer la stérilisation des eaux employées pour l’alimentation 
publique. Je ne suis nullement hostile, en principe, à la stérilisation 
des eaux, bien que la question soit encore loin d’être müre, maïs ce 
que je crois raisonnable de demander, c’est qu’on attende au moins 
les résultats donnés par les méthodes que j'ai préconisées et qui 
n’ont encore été appliquées nulle part d'une manière complète ; ce 
n’est que dans le cas où ces résultats seront reconnus insuffisants 
qu'il sera logique de chercher, dans une autre voie, la solution du 


problème. 


M. Munier-Chalmas se trouve en pleine conformité d'idées 
avec M. L. Janet. Il pense que le captage des sources doit toujours 
se faire suivant les nouvelles méthodes, c’est-à-dire que les galeries 

ou les forages doivent atteindre la nappe aquifère et non s'arrêter 
dans les éboulis des pentes; on évitera ainsi êce contaminations 
toujours possibles et probables. 

Les bétoires qui communiquent avec les sources doivent toujours 
être isolés ou comblés dès que leur existence est signalée, car ils 
constituent une cause permanente de dangers ; la nouvelle propo- 
sition de loi permettra de faire combler, pour la protection des eaux 
potables, lorsqu'il sera jugé nécessaire, les puisards, abreuvoirs, 
etc. Ensuite, il est absolument indispensable, avant toute recherche 
d’une eau potable, de procéder à des études stratigraphiques, de 
noter les lignes d’affleurements des nappes aquifères et surtout, de 
relever la direction des synclinaux qui suivent, dans le Bassin de 
Paris, les deux directions orthogonales. 


M. Bigot est très heureux d’avoir eu l’occasion d’entendre la 


conférence de M. Janet. 
On commence enfin, même en province, à comprendre qu'il 


ne suffit pas de protéger les sources, maïs qu'il faut encore pro- 
P protes P 


SÉANCE DU 41 guIN 1900 549 


téger leur bassin d’alimentation. Malheureusement cette protec- 
tion du bassin d'alimentation est parfois irréalisable dans la pra- 
tique parce qu’on ne peut songer à changer radicalement les 
conditions de pénétration des eaux vers la nappe si elles sont 
défectueuses, et que les mesures administratives elles-mêmes, 
supprimant les puits absorbants, interdisant l’épandage, n’empè- 
cheront pas que la nappe ne puisse être contaminée par des 
foyers épidémiques développés dans l’intérieur du périmètre du 
bassin d’alimentation. Evidemment, quand on se trouve en pré- 
sence d’une situation acquise, il ne faut négliger aucun des moyens 
de protection, dussent-ils être incomplètement efficaces. Mais il 
importe surtout de ne choisir à l’avenir, pour l’alimentation des 
villes, que des nappes dont les conditions géologiques ne nécessitent 
pas l'établissement d’un périmètre de protection; ce n’est souvent 
qu'une question de distance et par suite de dépense; l’économie 
réalisée par le captage de sources rapprochées ne sera souvent que 
temporaire si, par la suite*et sans pouvoir espérer des résultats 
absolument satisfaisants, on doit réaliser des améliorations très 
coûteuses du bassin d’alimentation. 

Dans sa conférence, M. Janet a été amené à parler incidemment 
de l’augmentation de débit qui résulte de l’amélioration des cap- 
tages. M. Bigot pense qu’il y a lieu de mettre les municipalités en 
garde contre les conséquences de cette augmentation momentanée 
du débit ; la nappe aquifère constitue un réservoir qui s'écoule 
par un Canal de section donnée; l’eau contenue dans ce réservoir 
comprend les eaux d'infiltration des pluies de l’année et un excé- 
dent des pluies des années antérieures, auquel la section du canal 
n’a pas permis de s’écouler. En augmentant cette section, le débit 
se trouvera accru pendant plusieurs années si la capacité du réser- 
voir est suffisante, mais cette augmentation ne sera que temporaire. 
L'expérience montre que le débit journalier d’un groupe de sources, 
porté par amélioration des captages de 8.000 mètres cubes à 14.000 
mètres cubes, à mis quatre ans à revenir au débit primitif. Il importe 
donc que l’estimation préliminaire du débit des sources, qui est 
l’une des bases d’un projet d’adduction, soit faite avant tout travail 
de captage. Les municipalités s’exposent à des déboires en basant 
les distributions de concessions sur le débit accru à la suite des 
captages. 


M. Léon Janet fait remarquer qu'il n’a parlé d’augmentation de 
débit que pour certaines sources jaillissant au fond de vallées, qui 
ne sont pas l’unique exutoire de la nappe souterraine qui les ali- 


550 SÉANCE DU A1 JuIN 1900 


mente, et où l’abaissement du plan d’eau dans l’ouvrage de captage 
peut faire affluer des eaux qui arrivaient précédemment au jour par 
d’autres émergences : il reconnaît, d’ailleurs, que ce procédé ne 
doit être appliqué qu'avec la plus grande prudence, en raison des 
dangers de contamination qu’il peut présenter. 


M. Boursault, d'accord avec M. Bigot, appuie sur l’impossibi- 
lité qu’il y a d'augmenter, d’une façon permanente, le débit d’une 
source ; on peut, par des travaux appropriés, réunir en un point 
unique un certain nombre d’affleurements d’une nappe ; c’est-à-dire 
qu'on peut augmenter le débit d’une source au détriment d’un 
certain nombre d’autres, mais, tout épuisement effectué à un niveau 
inférieur donne temporairement un accroissement de débit qui 
amène progressivement un abaissement corrélatif de la surface 
hydrostatique ou piézométrique de la nappe elle-même. Au bout 
d’un temps plus ou moins long, l’ancien régime est rétabli. 

Le fait est bien mis en évidence par les grands travaux de che- 
mins de fer ; c’est ainsi que le tunnel du Coudray, sur la ligne de 
Paris à Beauvais, ayant recoupé la nappe d’eau dans la craie à 
Micraster cor testudinarium, le débit total des écoulements recueillis 
a toujours été en diminuant depuis vingt ans. 

Au point de vue de l’opinion généralement répandue, parmi les 
hygiénistes, de la mauvaise qualité des eaux de puits, il est utile 
de noter que les premiers examens bactériologiques comparatifs 
faits, entre ces eaux et celles de sources pures, ont précisément 
porté sur d’anciens puits ordinaires peu profonds, naturellement 
rapprochés des habitations et, par suite, essentiellement exposés à 
la contamination. On a conclu trop rapidement des mauvais résul- 
tats obtenus que l’eau des puits était toujours suspecte ; en réalité, 
les géologues sont d'accord pour reconnaître que les puits et surtout 
les forages constituent, s'ils sont bien placés et convenablement 
établis, le meilleur moyen de capter les eaux souterraines, naturel- 
lement bonnes, sans les exposer aux altérations superficielles. 

Enfin, M. Boursault croit nécessaire de mettre en garde les per- 
sonnes étrangères à la géologie, contre la tendance qu’on a à regar- 
der tel ou tel niveau géologique comme essentiellement aquifère. 
Si les géologues sont obligés de parler, dans des études locales, de 
l’eau d’un terrain déterminé, il ne faut pas oublier que ces désigna:- 
tions sont spéciales et ne doivent jamais être généralisées. 

La généralisation de faits locaux entraine trop souvent à des 
mécomptes dans la recherche des eaux et porte à attribuer fausse- 


SÉANCE DU 11 quIN 1900 551 


ment à l’eau de certains terrains des propriétés qui sont absolument 
indépendantes de la nature de ceux-ci. 

La position des nappes et les propriétés de leurs eaux sont, toutes 
choses égales d’ailleurs, une question de tectonique. 


M. G. Dollfus remercie M. Janet d’avoir si bien démontré les 
méthodes de contamination des eaux de l’Avre. Il s’étonne qu'après 
de semblables études on ose proposer aujourd’hui d'augmenter le 
volume des eaux de l’Avre en y mélant les eaux de l’Iton qui se 
trouvent dans des conditions tout aussi défectueuses. Cette région 
de craie marneuse turonienne et même de craie plus dure séno- 
nienne est la plus mauvaise de toutes celles du Bassin de Paris, les 
bétoires, mardelles, rivières souterraines y abondent, mais toutes 
les eaux se groupent .sans subir aucune espèce de filtration. fl 
considère que les intéressantes méthodes de captage préconisées 
par M. Janet sont insuffisantes : boucher les mardelles, élever des 
murs autour des bétoires, c’est substituer le ruissellement externe 
au ruissellement interne, et comme toutes les eaux sont reprises 
dans des sources (?) basses dites de thalweg, elles sont reprises sans 
avoir subi aucune amélioration. Le concours précieux que les 
chimistes et les biologistes sont venus apporter aux explications 
des géologues constitue un avertissement majeur qui s'étend à 
toutes les sources de même origine, nous invitant à les proscrire 
complètement et à les remplacer par des eaux réellement pures. 


M. Bigot : L'observation de M. Dollfus est une application des 
observations générales que je viens de faire, au cas particulier des 
eaux de la ville de Paris. Cette dernière, à l’égard des eaux de la 
région de l’Avre, se trouve en face d’une situation acquise. On a 
été séduit à l’origine par l’importance de débit de sources que l’on 
sait aujourd’hui être des sources vauclusiennes, réapparition de cours 
d’eau absorbés en amont, accrus d’eaux superficielles absorbées par 
de nombreux bétoires. Il est impossible dans ces conditions de pro- 
téger d’une façon absolument efficace leur bassin d’alimentation. 


M. Léon Janet se défend d’avoir voulu viser spécialement la 
région de l’Avre ; il est, autant que possible, resté dans les généra- 
lités, et les expériences de démonstration de communication directe 
qu'il a citées, peuvent s'appliquer à un très grand nombre de 
sources. $ 


552 _ SÉANCE DU 11 sun 1900 


Le Président fait remarquer combien les considérations dévelop- 
pées par M. Janet et ceux de nos collègues qui ont pris la parole 
démontrent la nécessité de l'introduction des études géologiques 
dans le monde des ingénieurs hydrauliciens et des hygiénistes. Il 
espère qu’il résultera de ce chef un accroissement, devenu bien 
désirable, du nombre de nos membres. 

Rappelant les craintes plus d’une fois manifestées, au cours de 
cette séance, relativement à la contamination presque inévitable 
des sources qui alimentent la capitale, le Président tient à constater 
que l'exercice actif de la géologie est précisément le meilleur moyen 
de mettre l’organisme en état de résistance contre les microbes 
amenés par les eaux. 


SUR LES SURFACES DE GLISSEMENT DES PYRÉNÉES 
par M. STUART-MENTEATH. 


La plus remarquable de ces surfaces forme la base du Crétacé 
supérieur tant à Gavarnie qu'aux Eaux-Chaudes, étant continue 
entre ces deux points reliés par un vaste cercle décrit autour 
de la Haute Vallée d’Aspe. Cette surface coupe nettement les têtes 
arasées des plis serrés et complètement discordants du calcaire 
carbonifère recouvert par le houiller à Calamites. Elle est disposée 
en large anticlinal qui descend à 500, tant au sud qu’au nord, et 
également à sa terminaison occidentale. Aux Eaux-Chaudes les 
masses d’'Huîtres et de Janira, etc., du Crétacé sont soudées à la 
surface aplanie du soubassement ; à la Tume et vers le lac d’Anglas 
il y a intercalation de schistes noirs à plantes et d’argilite rouge 
entre les têtes verticales des couches du Carbonifère et le Crétacé 
rougi par les ophites, mais concordant avec l’intercalation. Enfin, 
vers les pics dü Midi et de l’Anayet, des émissions de porphyre 
alternant avec des agglomérats porphyriques, et passant à des argi- 
lites rouges, remplacent complètement la surface de contact. 

La régularité de l{ surface en question est habituellement remar- 
quable, mais autour des Eaux-Chaudes elle plonge vers toutes les 
directions et avec toutes les inclinaisons depuis l’horizontalité 
jusqu'au renversement complet. Ici le granite intrusif a remplacé 
le Carbonifère du soubassement, et le Crétacé est lardé d’ophites 


1900 SUR LES SURFACES DE GLISSEMENT DES PYRÉNÉES 553 


dont la disposition, autant que le métamorphisme des calcaires, 
prouve la postériorité au plissement du calcaire à Hippurites. En 
somme, l'irrégularité locale de la surface est en relation avec des 
éruptions locales, et la disposition générale ne correspond à aucune 
poussée horizontale mais à un bombement du soubassement. 

À l’ouest de la vallée d’Aspe un bombement analogue présente : 
au sud de Roncevaux le Trias au milieu du Crétacé et de l’Eocère 
sur une longueur de 19 kilomètres. Ce Trias forme un anticlinal 
régulier à base de poudingue coupant les têtes arasées des plis 
discordants de Carbonifère. Sur ce Trias repose le Cénomanien à 
Orbitolina concava. Entre les deux on trouve, sur un point, 
100 mètres du terrain à lignite d'Utrillas ou de Saint-Lon, aujour- 
d’hui attribué au Gault. Dans tout le bombement on ne trouve 
aucune trace de roches ignées. Les surfaces anormales, ni déran- 
gées, ni obscurcies, sont clairement des effets de l'érosion ou des 
transgressions. Le bombement lui-même est rapide vers le nord et 
graduel vers le sud, disposition rare dans la région. 

Sur la lisière septentrionale des Pyrénées on retrouve la surface 
de la base du Trias et la surface de la base du Crétacé supérieur. 
Entre les deux il y a tantôt 1000 mètres de Crétacé inférieur, Juras- 
sique et Trias, tantôt des lambeaux minces et irréguliers de ces 
trois formations, tantôt de simples blocs ou klippes, tantôt le 
contact direct du Cénomanien sur le Carbonifère. Comme sur le 
versant méridional, il y a passage insensible depuis le contact 
direct jusqu'aux intercalations les plus massives. Dans l’ensemble 
il s’agit clairement d’érosion et de transgression affectées localement 
par des glissements conséquents. Pour expliquer la différence de 
niveau entre la ville de Pau et le sommet du Mont Perdu, on a la 
différence de niveau de la surface du granite éruptif, qui atteint 
4500 mètres au cirque de Gavarnie, et doit se trouver à 2000 mètres 
plus bas à Pau. On dispose encore de l’épaisseur variable des 
intercalations sédimentaires poar expliquer les variations de 
niveau; et ces intercalations sont localement remplacées par des 
éjeclions et des agglomérats porphyriques et ophitiques qui attei- 
gnent 1000 mètres d’épaisseur réelle. L'observation pratique est 
donc renfermée entre les limites d’un choix de variations locales qui 
ne laissent aucune place pour les poussées du dehors. Une seule 
de ces variations locales suffit pour renverser les conditions de la 
stratification. 

Les vraies limites des Pyrénées sont indiquées, depuis les vol- 
cans d'Olot jusqu’aux ophites de Conchas de Haro, par une suite 


554 STUART-MENTEATH 41 Juin 


de pointements d’ophite. La limite septentrionale depuis Cette 
jusqu’à Bilbao est également jalonnée par des ophites. L’empiète- 
ment de l'Océan, estimé à 45 centimètres par an à Abadia, a exposé 
ces ophites dans des coupes en direction, et a fait croire que les 
Pyrénées et les Asturies sont deux chaînes différentes édifiées par 
des poussées en sens contraires. La même stratification, dans les 
mêmes couches continues, prouve ainsi la poussée que l’on veut. 
Mais il s’agit ici d’une troisième surface qui forme la base de l’Éo- 
cène. Les trois surfaces ont favorisé l’épanchement de l’ophite, et il 
y a une autre surface à la base de l’Oligocène. L'appareil des roches 
ignées, traversant ces diverses surfaces, prouve l’absence de tout 
glissement général, tout en confirmant l’existence de glissements 
locaux et irréguliers. C’est en négligeant ces quatre surfaces qu’on 
est arrivé à classer un seul et même calcaire, tantôt comme Céno- 
manien à Caprina adversa, tantôt comme Aptien inférieur à Rhynco- 
nella lata. 

Pour mieux préciser la signification des surfaces en question, il 
faudrait réviser la paléontologiedes Pyrénées. Les matériaux acquis 
proviennent malheureusement des Corbières, et des massifs exté- 
rieurs d’Orthez, Dax, etc., dont les relations avec la chaîne sont 
problématiques. Les fossiles des Pyrénées indiquent la nécessité 
d’une classification locale, comme d’ailleurs dans tous les pays 
l'introduction de pareilles classifications remplace l’ancienne supers- 
tilion, que les coupures de Smith ou d’'Orbigny représentent des 
phénomènes universels. Comme dans les fictions commodes des 
espèces et des genres, les anciens noms sont pourtant préférables à 
des nouveautés hâtives. Pour accepter la responsabilité d'une 
nouvelle classification il faudrait d’abord s'assurer qu’elle soit 
appliquable au moins à toute la chaîne des Pyrénées. Maïs la varia- 
bilité locale et sporadique des faunes paraît caractériser la géologie 
des montagnes tout autant que la variabilité locale et sporadique de 
la composition et de la disposition des couches. La géologie des 
grands bassins fossilifères est naturellemént différente de la 
géologie des régions d’une mobilité exceptionnelle et ancienne. 

Les couches à lignite de la base du Crétacé supérieur seraient, 
d’après les anciennes observations et les thèses plus récentes, de 
tous les horizons crétacés depuis le Néocomien moyen jusqu’au 
Sénonien. D'après mes propres observations depuis les Albères 
jusqu’à l'Océan, le lignite serait intermédiaire entre le Cénomanien 
el l’Aptien dans les coupes les plus complètes. Aux Eaux chaudes 
les Hippurites sont à 50 mètres au-dessus des marnes à Janira et 


1900 SUR LES SURFACES DE GLISSEMENT DES PYRÉNÉES 555 


Ostrea flabellata qui reposent sur le granite. J'ai signalé, il y a près 
de vingt ans, la situation analogue du calcaire à Hippurites et 
Spondylus spinosus qu’on a figuré comme Silurien dans les cartes 
géologiques les plus récentes sur six kilomètres de largeur entre 
Saint-Laurent de Cerdans et Castelfollit. En mettant de côté tous 
les écrits fondés sur les cartes, on peut dire que les faits d’obser- 
vation indiquent l’extension de chaque grande surface de dénudation 
sur toute l’aire des Pyrénées à la même époque. Ces surfaces seraient 
ainsi la base rationnelle de la classification des fossiles. A ce point 
de vue, la faune crétacée aurait beaucoup varié d’un point à un 
autre de la chaîne, le Lias aurait été très uniforme, mais le Trias a 
présenté des variations très remarquables dans son épaisseur. 
Sans adopter intégralement l’hypothèse de Herbert Spencer, à 
savoir que la succession des fossiles serait indépendante et analogue 
dans chaque massif de la surface du globe, on peut admettre quela 
classification des fossiles doit subir des modifications analogues à 
celles déjà admises pour les roches. 

En outre des lignites, des récifs cotiers, des grès et conglomérats, 
et de divers indices paléontologiques, les surfaces en question pré- 
sentent des analogies importantes avec la surface actuelle. Les 
roches éruptives se sont largement épanchées et ont rempli les 
irrégularités de chaque surface. Les produits de la décomposition 
atmosphérique sont largement conservés sous forme de brèches, 
blocs, et marnes rouges, analogues à celles qui caractérisent les 
vallées actuelles. Les sources thermales ont naturellement produit 
du gypse et du quartzite comme de nos jours. Dans certaines vallées 
des Pyrénées, et surtout à côté des ophites, les sources froides, et 
même les rivières, produisent des travertins sur une vaste échelle, 
et qu’il est presque impossible de distinguer des cargneules. Enfin, 
la présence du sel dans les irrégularités des diverses surfaces, et son 
‘association avec les roches éruptives comme dans les volcans 
actuels, complète les preuves de l’analogie. Aucune autreexplication 
n’est applicable à l’ensemble des phénomènes, et dans tout pro- 
blème compliqué il est essentiel de comparer de nombreuses coupes. 


A l'occasion de la communication de M. Stuart-Menteath, M. 
Léon Bertrand annonce à la Société que, dans une course 
récente dans la région sous-pyrénéenne occidentale, M. Michel- 
Lévy et lui ont examiné quelques-uns de ces affleurements 
d’argiles bariolées gypsifères, qu’ils considèrent comme triasiques, 
venant en contact avec des terrains beaucoup plus récents (Crétacé 


556 SÉANCE DU 11 guiN 1900 


supérieur et Nummulitique). Ils ont acquis la conviction qu'il s’agit 
de véritables écailles, ayant généralement à la base le Trias che- 
vauchant sur un substratum plus récent (souvent le Danien) et qui 
ont subi elles-mêmes des étirements amenant la suppression d’un 
grand nombre d'assises entre le Trias et les couches crétacées et 
nummulitiques qui reposent dessus. 

En outre, ils ont observé à Lasseube, sur la route d’Oloron à 
Gan, que l’un de ces affleurements triasiques, reposant sur les 
calcaires daniens plongeant vers le nord, est accompagné, sur plu- 
sieurs kilomètres de longueur, d’arènes granitoïdes et de Syénite, 
présentant pour partie au moins les caractères des roches graniti- 
ques anciennes et, en tout cas, antérieures au Danien. Cette décou- 
verte montre l'importance des mouvements qui ont amené au jour 
ces roches en pleine série crétacée supérieure et nummulitique, 
avec un étirement tel qu’il conduit à la production d’une véritable 
lame granitoïde de plus de # kilomètres de long sur quelques 
dizaines de mètres d'épaisseur seulement. 


SUR LA GÉOLOGIE DES ENVIRONS DE CHATEAUBRIANT 


par M. D.-P. ŒHLERT. 


L'importance donnée sur la feuille de Château-Gontier, particu- 
lièrement aux environs de Châteaubriant, à l’assise du Poudingue 
pourpré et des Schistes lie-de-vin (S't), ainsi que les faciès si divers 
que revêtent les couches rapportées à cette assise, montrent que le 
Cambrien s’y trouve représenté d’une façon beaucoup plus com- 
plète, qu’il n’est indiqué sur cette carte, tant sur le flanc nord que 
sur le flanc sud de l’anticlinal précambrien de Châteaubriant. 
M. Bureau a déjà signalé comme douteuse l’assimilation au Pou- 
dingue pourpré, des schistes verdâtres en grandes dalles, qu’on 
rencontre entre Rufligné et Pouancé. Nous ajouterons qu’à l’est 
de Châteaubriant, le développement des couches attribuées à ce 
même niveau (S!), depuis la vallée de la Chaussée jusqu'aux car- 
rières du Breuil, ainsi que les différences relevées dans l’inclinaison 
des bancs, la présence d’une Lingule rapportée à L. Lesueuri, enfin 
les différences pétrographiques observées à certains niveaux, 
prouvent qu’il y a des subdivisions à établir dans cette masse, 
qui ne saurait appartenir uniquement à la base du Cambrien. 

Si l’on continue la coupe vers le sud, on trouve, reposant sur la 
bande de grès armoricain qui passe au village de la Touche, des 
schistes ordoviciens ; à leur base, M. Davy, qui nous accompagnait 
dans cette excursion, nous a fait connaître un gisement fossilifère, 
dans lequel nous avons recueilli un assez grand nombre de Didymo- 
graptus ; ce niveau qui n'avait été signalé jusqu'ici que dans la 
falaise de Camaret, paraît être inférieur à la couche à nodules avec 
Calymene Tristani. Les schistes ordoviciens de l’angle sud-ouest de 
la feuille de Château-Gontier nous semblent être plus complets que 
ne l’indique le signe adopté (S°1) ; c’est ainsi que les schistes de la 
tranchée de la gare du tramway d’Erbray, ainsi que ceux qu’on 
observe dans la tranchée à l’est du bourg, représentent, pour nous, 
l’assise des schistes à Trinucleus (S*); en effet, ils occupent le 
sommet de l’'Ordovicien, supportant normalement le grès de la base 
du Gothlandien (S°), lequel forme une crête très nette que suit la 
route d’Erbray à Saint-Julien de Vouvantes ; ces grès sont exploités 


558  OEHLERT. — GÉOLOGIE DES ENVIRONS DE CHATEAUBRIANT 11 Juin 


sur maints points le long de cette route et affleurent, avec une incli- 
naison franchement sud, sous une partie des maisons du bourg; ils 
sont d’ailleurs inférieurs aux schistes ampéliteux rencontrés récem- 
. ment dans un puits creusé pour le service de la gare de La Cha- 
pelle-Glain. La succession existe du reste au complet grâce aux 
schistes et quartzites de la base du Dévonien, très caractérisés au 
sud-est de Saint-Julien de Vouvantes, et surmontés par le grès 
dévonien à Orthis Monnieri des Chalonges. 

En descendant plus au sud, on traverse des bandes alternative- 
ment schisteuses et gréseuses (feuilles de Saint-Nazaire et d’Ance- 
nis) qui sillonnent la région de l’ouest à l’est. Celles des environs 
d’Abbaretz ont plus particulièrement appelé notre attention ; nous 
pensons avec M. Bureau que la bande gréseuse, sur laquelle est 
établi le bourg, est ordovicienne et qu’elle doit être assimilée à 
l’assise du grès à Calymenella (S?) (— Grès de Saint-Germain-sur- 
Ille). Ce grès forme une crête au nord de laquelle apparaissent des 
schistes ordoviciens tellement modifiés par métamorphisme, qu’il 
est impossible de leur fixer un âge d’après leur faciès; ils sont 
d’ailleurs tellement décomposés qu'ils sont exploités comme argile 
dans la carrière de M. Piedallu, au nord du Moulin de Lantilloux ; 
leur nature ne saurait toutefois faire de doute, car leur fissilité 
verticale est restée bien visible. C’est au milieu de ces schistes que 
se trouve intercalé le quartz stannifère de Nozay-Abbaretz. L'attri- 
bution de ces schistes à l’'Ordovicien supérieur nous paraît toutefois 
confirmée par ce fait, qu'entre Nozay et Abbaretz, en montant le 
chemin allant de la cote 40 à la cote 60, en passant par le village de 
Bé, on rencontre d’abord, au sud de ce village, les ampélites bien 
caractérisées dans un pré situé à l’est du chemin, puis, dans le village 
lui-même, des blocs de quartzite noir traversé par des filonnets de 
quartz blanc, provenant du démantèlement sur place d’une bande 
de grès gothlandien (S3}, après quoi on traverse les schistes modifiés 
de l’Ordovicien (S*}), souvent très tourmalinifères, au milieu 
desquels se trouve le quartz à étain, pour arriver au grès ordovi- 
cien (S°b), lequel n’est que le prolongement de la crête saillante 


venant d’Abbaretz. 


1900 999 


LE CRÉTACÉ INFÉRIEUR 
DANS LE MASSIF DES MATMATAS (ALGER) 


par M. E. FICHEUR. 


SOMMAIRE 


Préliminaires ; Aperçu géographique. — Le Crétacé de l’Oued-Kerkor. — Le 
Crétacé de l’Echchaoun. — Faciès calcaire à polypiers de l’Oued-el-Hammam. 
—- Résumé ; Comparaison avec d’autres régions de l'Algérie. — Observations 
sommaires sur les terrains éocènes et miocènes. — Aperçu tectonique. 


PRÉLIMINAIRES. — Dans les chaînes telliennes du département 
d’Alger, le Crétacé inférieur, en général très pauvre en fossiles, 
présente des faciès variés qui servent de transition entre les for- 
mations schisteuses du massif de Blida et les assises bien caracté- 
risées de la région des Steppes et de l’Atlas Saharien. L'existence 
des principaux étages de la série infracrétacée a pu être reconnue 
par la présence de quelques rares fossiles caractéristiques, très 
disséminés, mais la classification des diverses assises laisse toujours 
une grande indécision, que des recherches minutieuses et ration- 
nelles parviendront seules à réduire. 

Parmi les localités intéressantes, les environs de Teniet-el-Hàd 
ont été depuis longtemps signalés comme fossilifères. Nicaise a le 
premier donné un aperçu de la composition des couches qui 
contiennent les fossiles du Crétacé inférieur; mais, dans les listes 
données (1), les espèces se trouvent mélangées : à l’étage Néoco- 
mien sont attribuées des espèces aptiennes, tandis que sous la 
désignation d’Aptien sont cités des fossiles néocomiens. Aucune 
division rationnelle n’a été indiquée par les géologues qui n’ont 
jusqu'ici étudié la localité que pour une récolte de fossiles. La 
stratigraphie de cette région est assez confuse; les couches cré- 
tacées se trouvent disloquées, et masquées en grande partie par 
des lambeaux de terrains tertiaires, éocènes et miocènes, qui 
empêchent de reconnaitre une superposition précise des diverses 
zones lossilifères. 

Dans le massif de l’Ouarsenis, les fossiles sont rares, en dehors 
des niveaux à Ammonites pyriteuses de la partie ouest (Flittas) ; 
les quelques fossiles cités çà et là, par M. Repelin (2), fournissent 


(1) Nicaise. Catalogue des animaux fossiles de la Province d’Alger, 1870. 
(2) RepeciN. Etude géol. des environs d’Orléansville, Thèse de doctorat, 1895. 


560 LE CRÉTACÉ INFÉRIEUR DANS LE MASSIF DES MATMATAS 11 Juin 


l'indication de l’Aptien à Ostrea Aquila, dont les exemplaires ont été 
pour la plupart recueillis par Nicaise. Aussi se trouve-t-on obligé 
de rester dans des données générales sur les limites stratigra- 
phiques. 

Les observations que nous avons faites au printemps de 1893, 
dans une région voisine et dont le résultat a été sommairement 
indiqué (1) nous ont fourni, sur la question de l’Infracrétacé, quel- 
ques indications plus précises, qui posent des jalons pour des 
études plus détaillées, que nous avons dû jusqu'ici retarder, faute 
de documents topographiques précis. Malgré l’état incomplet des 
résultats, nous ne voulons pas en différer plus longtemps la publi- 
cation, sans attendre les nouvelles recherches qui pourront s’effec- 
tuer avec plus de méthode à l’aide des cartes levées récemment par 
le Service géographique de l'Armée. 

APERÇU GÉOGRAPHIQUE. — Je désigne sous le nom de massif des 
Matmatas, une partie de la région montagneuse comprise entre 
Teniet-el-Hâd et Boghar, qui est indiquée par quelques géographes 
sous le terme de Monts de Taza, en y ajoutant les chainons qui 
s'étendent au nord jusqu'aux collines du Chélif. C’est la portion la 
plus compacte et la plus saïllante de la chaîne qui s'étend à l’est 
du massif de l’Ouarsenis, à la tête de la vallée de l'Oued-Deurdeur, 
le principal affluent du Chélif dans le bassin d’Afireville. La petite 
carte ci-jointe (fig. 1), précise la description suivante : 

Le Djebel-Matmata (1687 m.) occupe à peu près le centre, se 
rattachant au sud à l’'Echchaoun ou Achaoun (1804 m.), point culmi- 
nant de toute la région, et au nord-est à la ligne montagneuse qui 
comprend la Sra-Akkar (1648 m.), le Bou-Mediene (1590 m.) et le 
Djebel-Louhe (1448 m.), promontoire avancé ou nord. Du côté sud- 
ouest, le massif se relie aux monts de Teniet-el-Häd par le Djebel 
Mokra, point culminant Hadjeur-el-Ahmeur (1622 m). 

La direction des lignes de crêtes, sensiblement du nord au sud, 
contraste avec l’orientation générale de la chaîne de l’ouest à l'est. 
A ce point de vue, le massif possède une individualité propre, qui 
provient d’un bombement en dôme allongé du nord au sud, dont le 
_ pendage vers l’est est régulier, tandis que du côté de l’ouest l’allure 
est dérangée par des dislocations et plis secondaires. Cette action 
se manifeste dans la disposition plus tourmentée encore des 
chaînons des environs de Teniet. 

Tout ce massif très accidenté est en majeure partie recouvert de 


(4) Ficneur. Aperçu géol. sur le massif des Matmatas (4. F. A. S., 1893). 


CARTE GEOLOGIQUE DU MASSIF DES MATMATAS 
Echelle : !/200.000° 


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30 Aoùt 1900. — T. XXVIII. Bull. Soc. Géol. Fr. — 36 


562 E. FICHEUR. — LE CRÉTACÉ INFÉRIEUR 11 Juin 


zones forestières encore très denses par places, bien que l’incendie 
amène de fréquents ravages. Les ravins y sont profondément 
creusés, et leurs flancs présentent des escarpements abrupts, infran- 
chissables. Le nombre très restreint de sentiers, les pentes escar- 
pées, les broussailles impénétrables rendent le parcours de ce pays 
très difficile. Les chemins forestiers, fort heureusement, étendent 
de jour en jour leur réseau, et permettront une pénétration plus 
complète. Quelques maisons forestières très espacées peuvent donner 
asile, ainsi que les centres de Taza et de Letourneux. 


I. — Le Crétacé inférieur dans l’Oued Kerkor. 


Je commencerai par l’étude de la partie nord, dans le cirque 
bordé par la ligne de crêtes qui s'étend du Djebel-Louhe à la Sra- 
Akkar et au Djebel-Meroudj et qui forme la ceinture du petit 
bassin de l’Oued-el-Louze. 

Le chemin muletier qui remonte la vallée de l’Oued-el-Louze, à 
partir de son confluent avec l'Oued-Deurdeur, traverse les couches 
infracrétacées, argiles et grès, dont les affleurements sont masqués 
par les éboulis de grès et dépôts de pentes. Ce n’est qu’au-delà de la 


€ 
Djebel 1590, 
Bou Mediene 


Tames£uids Tizzirt Le Ga ET 
107 Coudiat Tabetsift RES Sra Alskur 
RS = 1 


990 


S 


Néocomien 


Fig. 2. — Coupe générale dans les contreforts du Bou-Mediene. 
Echelle : 1/75.000° ; hauteurs doublées. 


S, Sénonien ; À à D, Néocomien ; F. G, Aptien; H, Albien ; L, Cénomanien ; 
Ma, Argiles et grès [Eocène supérieur (Medjanien)] ; Mr, Grès [Id.]. 


bifurcation des chemins, dont l’un se dirige à l’est vers Aïn Somita, 
et l’autre continue à remonter la vallée, qui prend le nom d’Oued- 
Kerkor, que les talus, débarrassés de leur couverture d’éboulis, 
montrent des affleurements nets de terrains marneux grisâtres, 
dont les pentes sont couvertes de pins assez clairsemés. A 500 mè- 
tres plus haut, un mamelon, à sommet plus ou moins conique, qui 


1900 DANS LE MASSIF DES MATMATAS (ALGER) 565 


m'a été désigné sous le nom de Coudiat-Tabetsift, se présente dans 
d’excellentes conditions pour le relevé d’une coupe de détail, que 
J'ai pu étudier à plusieurs reprises, et tracer avec autant de soin 
que possible. 

Pour mieux faire comprendre la disposition relative des diverses 
assises et résumer la structure de cette partie du massif, je vais 
donner une coupe d'ensemble de l’ouest à l’est. 

Le deuxième profil, au-dessous, est dirigé obliquement au pre- 
mier vers lesud-est, par la Sra-Akkar ; il montre une série crétacée 
plus complète, avec le lambeau cénomanien d’Aïn-Kerkor, qui 
vient s’intercaler entre le Gault et l’Eocène. 

Le Sénonien qui occupe les collines basses de la vallée de l’Oued- 
Kremaïz, s'appuie sur le flanc des assises infra-crétacées, dont 
l’inclinaison constante, à l’est-nord-est, donne la superposition 
suivante : 


A. — Argiles brunes et noires schisteuses, avec quelques inter- 
calations de marnes bleuâtres, épaisseur environ 100 mètres ; 


B. — Alternances de grès quartziteux et d’argiles renfermant 
des bancs à lumachelles d’huîtres indéterminables, 120 mètres ; 


C. — Nouvelle assise d’argiles brunes, avec petits lits de grès 
quartziteux, et nodules ferrugineux (pierres d’aigle). Ces couches 
se développent sur le flanc ouest du Tamesguida, avec une puis- 
sance d’au moins 100 mètres ; 


D. — Grès et argiles formant la crête du Tamesguida, épaisseur 
80 mètres, les grès renferment de place en place Ostrea rectangu- 
laris Rœmer. Sur le versant opposé (rive gauche de l’Oued-Kerkor) 
ces couches vont passer sous les argiles et grès que je place dans 
l’Aptien. 

Cet ensemble, puissant de plus de 400 mètres, doit se rapporter au 
Néocomien s. str., ces assises, où dominent les argiles, s’inter- 
calent vers le sud-est de bancs de grès et de lentilles calcaires qui 
donnent à cette succession une allure rocheuse qui s’accentue dans 
le Djebel-Matmata, comme nous le verrons plus loin. 

Les couches suivantes deviennent fossilifères; les assises F, G, H, 
que je vais étudier en détail, représentent l’Aptien et l’Albien. Elles 
sont surmontées par une puissante formation d’argiles et grès, 
argilo-gréseuse à la base, puis constituée par des bancs puissants 
de grès quartziteux d’un facies bien connu, que je n’ai éprouvé 
aucune hésitation à placer dans l’Eocène supérieur (Grès medja- 


964 E. FICHEUR. — LE CRÉTACÉ INFÉRIEUR 11 Juin 


niens). La confirmation de cette attribution se trouve au nord du 
Djebel-Louhe, ainsi que je l’indiquerai plus loin. 

C’est sur le flanc de la colline de Tabetsift que l’on peut étudier 
dans les meilleures conditions les assises fossilifères. Le sommet 
est formé par l’affleurement d’un banc calcaire marneux sans 
fossiles, qui me paraît établir la limite supérieure de la puissante 
assise de marnes et calcaires de l’Aptien. Au dessus viennent les 
couches argilo-gréseuses dont la succession est indiquée par la 
coupe suivante : 

Au-dessous de l’as- 
sise argilo-gréseuse de 
la base de l’Eocène 
supérieur, on observe 
la succession sui- 
vante : 


Tizzirt 


Coudiat Tabetsift 


4. — Argiles gré- 
seuses avec intercala- 
tions des grès quartzi- 
teux, plaquettes cal- 
caires à Orbitolina conoïdea A. Gras, Orbit. discoïidea Gras, Janira 
sp., etc., 5 à 6 mètres. 


Fig. 3. — Coupe de l’Albien à l’est du Coudiat Tabet- 
sift. ES, Eocène supérieur ; G, Albien ; A, Aptien. 


3. — Marno-calcaires bleuâtres, renfermant quelques plaquettes 
calcaires à Orbitolines, environ 10 mètres. 


2. — Argiles grises et jaunâtres, gréseuses, avec bancs et len- 
tilles de grès quartziteux, rognons ferrugineux (pierres d’aigle) ; 
couches fossilifères, plaquettes recouvertes d’Orbitolines, plaques 
calcaires à articles et fragments de tiges d’'Encrines, avec Nucula 
bivirgata Fitton, Desmoceras latidorsatum Michelin, Ostrea sp., Pli- 
catula sp., Janira sp., Salenia sp., gastropodes, etc., épaisseur 20 à 
25 m. 


1. — Argiles gréseuses, séparées des précédentes par un banc de 
grès quartziteux, fossiles rares, environ 15 mètres. 

Ces couches présentent le faciès argilo-gréseux du Gault de 
Miliana, Médéa (Djebel-Taskrount), d’Aumale, etc. ; elles diffèrent 
entièrement de la série des assises également argilo-gréseuses qui 
les surmontent. Les fossiles déterminables sont peut-être insuffi- 
sants pour préciser l'attribution à l’Albien : l’association des Orbi- 
tolines avec Nucula bivirgata se retrouve au dessous, mais cette 
Nucule est très commune à l’Oued-Taskrount (Médéa), avec une faune 


1900 DANS LE MASSIF DES MATMATAS (ALGER) 565 


d'Ammonites incontestablement albiennes; la Janira est différente 
des espèces de l’Aptien sous-jacent; le seul fossile caractéristique 
est Desmoceras latidorsatuim. Mais à peu de distance au nord- 
ouest, sur les talus de la rive droite de l’Oued-el-Louze, j'ai 
recueilli dans des couches identiques Toxaster radula Gauthier 
(sub Echinospatangus) qui caractérise l’Albien du Bou-Thaleb. Plus 
au nord, sur la rive gauche de l’Oued-Deurdeur, près du marabout 
Sidi Abd-el-Kader (point 407 de la feuille de Pont-du-Kaïd), les 
mêmes couches m'ont donné Acanthoceras Milleti d’Orb. 

Cette assise, qui est réduite ici à une épaisseur de 50 à 60 mètres, 
augmente rapidement d'épaisseur vers l’est, et prend de plus en 
plus le faciès du Gault, malheureusement très pauvre en fossiles. 
La figure 2, profil inférieur, montre cet étage avec une épaisseur 
d’au moins 250 mètres, passant sous le Cénomanien. Je me crois 
donc autorisé, en établissant une séparation pour cette assise, dans 
cette coupe particulière du Coudiat Tabetsift, à l’attribuer à l’étage 
Albien. Ainsi que le montre la figure 2, cette assise est recouverte 
en discordance par les premières couches de l’Eocène supérieur, 
d’un faciès différent, les argiles éocènes verdâtres se délitent et se 
détrempent plus facilement en occasionnant des glissements, qui 
ne se produisent pas dans les argiles sèches du crétacé. 

A partir du sommet du Coudiat-Tabetsift, on traverse, en descen- 
dant, une puissante série de marnes gris-bleuâtres, très fossilifères 
dans les parties supérieures, et que des intercalations calcaréo- 
marneuses en saillie permettent de subdiviser en un certain nombre 
de zones indiquées dans la coupe suivante : 


A. — Affleure- 
ment,àlacrête,de 0: Coudiat Tobetaift 


marno-calcaires PSS 
bleuâtres, sans à 
fossiles, en con- 
cordance avec les 
argiles 1 (fig. 3) : 


B. — Marnes 


bleuâtres et gri- te a rie ae 
à ig. 4. — Coupe de l’Aptien supérieur 
ses (8 à 10 mètres), au Coudiat Tabetsift. 


dont l'épaisseur 

se réduit à l’extrémité est, au petit col, à quelques couches tron- 
quées obliquement par les bancs A. C'est une action de ravinement 
local, due à la proximité du rivage indiqué par l'abondance des 


566 E. FICHEUR. — LE CRÉTACÉ INFÉRIEUR 41 Juin 


huîtres et des bivalves. Je ne crois pas que ce fait, absolument 
localisé, puisse être invoqué comme une discordance entre A et B, 
permettant de rattacher la couche A à l’assise supérieure (Albien). 
Les marnes renferment quelques fossiles : Trigonia aliformis Par- 
kins., Mactra sp., Serpula fiiformis Sow. — Première zone fossilifère 
à Nucula bivirgata, etc. ; 


C. — Marno-calcaire, couche avec parties bréchoïdes et lentilles 
de poudingues. C’est une zone remarquable, très fossilifère, pétrie 
par places de bivalves et d’orbitolines, qui lui donne un caractère 
tout particulier. Les fossiles les plus abondants sont Ostrea aquila 
et MNucula bivirgata ; voici la liste des espèces recueillies dans 
l’ordre de fréquence : 


Ostrea aquila d’Orb. Pseudodiadema sp. 
Orbitolina conoidea A. Gras. Cyprina cf. rostrata Fitton. 

— discoidea A. Gras. — cf. regularis d’Orb. 
Nucula bivirgata Fitton. — Sp. 

—  ornaltissima d’Orb. Janira Morrisi Pict. et Ren. 
Trigonia aliformis Park. Mactromya cf. Couloni Agassiz. 
Arca Robinaldina d’Orb. Fimbria sp. 

Panopæa plicata Forbes. Venus sp. 
— cf. irregularis d’Orb. Turbo sp. 
Astarte cf. oblonga Desh. Cerithium sp, 

— cf. formosa Fitton. Nautilus sp. 

— cf. laticosta Desh. Cidaris sp., fragments. 
Cardita cf. tenuicosta Fitton. Serpula filiformis Sow. 
Terebratula tamurindus d’'Orb. — antiquala SoW. 

— cf. depressa Lmk. Odontaspis cf. gracilis Ag. 
Le cf. Moutoni d'Orb. Pycnodus sp., dents. 


Epiaster restrictus Gauth. 


D. — Marnes bleuâtres (8 m.), avec rognons calcaires, remplies 
d'Ostrea aquila et Terebratula cf. depressa Lmk. 


E. — Calcaire lumachelle (4e banc) à Ostrea aquila, surmontant 
une assise de marnes (12 m.) renfermant en abondance Ostrea 
aquila, avec des Échinides: Salenia ct. prestensis Desor, Holecty- 
pus Sp. 

F. — Deuxième banc à lumachelles de débris d’Ostrea aquila, 
surmontant des marnes bleues (5 m.) où l’Ostrea aquila devient 
rare, et qui renferment: Terebratula cf. depressa Lmk., Plicatula 
radiola d’Orb., Serpula filiformis Sow., Hoplites Dufresnoyi d'Orb., 
en partie pyriteuse. 


G. — Zone à grosses Térébratules. — Calcaires durs et marnes 


1900 DANS LE MASSIF DES MATMATAS (ALGER) 567 


bleues intercalées, formant un ressaut bien accusé; ces calcaires 
sont, par places, pétris de grosses Térébratules, très épaisses, que 
je rapproche de Terebratula depressa Lmk.; ils renferment encore 
en abondance Ostrea aquila, et en outre : Epiaster restrictus Gauth., 
Trigonia aliformis Park., Janira cf. atava d'Orb., Plicatula placunea 
Lmk., Terebratula sella d'Orb. 


H. — Zone à Epiaster. — Les marnes bleues et grises, qui 
viennent ensuite (10 m. environ), renferment de nombreux fossiles : 
des Epiaster très abondants, mais mal conservés, déformés et 
empâtés ; j'ai reconnu: Epiaster restrictus Gauthier, Ostrea aquila, 
variété plus carénée, avec Terebratula cf. depressa Lmk., toujours 
abondante, Terebratula Moutoni d’Orb., Pseudodiadema sp. 


K. — Troisième banc à lumachelles renfermant : Terebratula cf. 
depressa, Janira cf. atava d'Orb., Ostrea aquila, Hinnites cf. Studeri 
Pictet et Roux, Crassatella sp., et surmontant une assise de marnes 
grises et bleues (12 m.) pauvre en fossiles. 


L. — Banc calcaire (4 à 5 m.), formant escarpement et traçant un 
niveau bien net prolongé à distance dans ces assises marneuses. 
Les calcaires renferment des fragments d’Ostrea aquila, avec Ostrea 
macroptera Sow. des Epiaster écrasés, etc. 

La série précédente des couches de A à L présente une épaisseur 
de 60 à 70 m. 

Au-dessous se montre une assise puissante (180 m.) de marnes 
bleuâtres à l’aspect monotone, dans lesquelles quelques bancs mar- 
neux plus durs indiquent la stratification. Ces couches sont bien 
moins riches en fossiles, qui sont très localisés dans quelques bancs 
calcaréo-marneux. On peut distinguer : 


M. — Marnes grises (25 m.) au milieu desquelles un banc calcaire 
assez fossilifère renferme : Ostrea aquila, plus carénée, passant à 
Ostrea Couloni Deîfr. Epiaster restrictus, Terebratula sella d’Orb., 
Terebratula Moutoni d’Orb., Plicatula radiola d'Orb. Lima sp., Pecten 
sp., fragments d’Ammonites (Acanthoceras)-:indéterminables. 


N. — Marnes bleues dures (15 m.), présentant vers la base un 
banc calcaréo-marneux avec quelques fossiles: Ostrea aquila, variété 
carénée, lerebratula cf. depressa, Mytilus Orbignyi Pict., Plicatula 
radiola, Pecten sp., fragments de petites Ammonites indéterminables. 


O. — Les mêmes marnes se continuent (voir ci-dessous la fig. 5) 
sur une épaisseur de 60 m. ; on y rencontre encore çà et là : Plica- 


568 E. FICHEUR. — LE CRÉTACÉ INFÉRIEUR 41 Juin 


tula radiola d’Orb., Rhynchonella multiformis Rœmer, fragments 
d'Epiaster. 


P. — Banc calcaire grumeleux (4 m.) avec lumachelle de petites 
Huïtres et, en outre : Ostrea aquila carénée, Terebratula sella, plica- 
tules, Epiaster mal conservés. 

Les pentes descendent plus douces, le terrain se couvre de pins 
plus serrés. | 


R. — Marnes grises sèches, homogènes, d’une épaisseur d’environ 
80 m., sans intercalation saillante ; le sol se distingue par sa teinte 
blanchâtre ; ces marnes plus calcaires ne m'ont pas montré de 
fossiles. Elles descendent à une petite dépression que suit le sentier 
de l’Oued Deurdeur à Derrag (Letourneux), puis remontant légère- 
ment sur le talus d’une colline, dont la coupe est donnée dans la 
figure suivante. 

Avec la col- 

Coudiet Theft ]Jine suivante le 

faciès change : 
les marnes s’in- 
tercalent de 
grès et de cal- 
caires, et les 


pentes brous- 


Fig. 5. — Coupe générale de l’Aptien à l’Oued-Kerkor, il 
Echelle approximative : 1/20.000 ; hauteurs doublées. ser leuses sont 
d’une étude 


plus difficile. La stratification y est très nette, les couches plongeant 
d'environ 25°. La succession est la suivante : 

a) Souslesmarnes R, se trouve un premier banccalcaire marneux, 
relevé au sommet du mamelon ; ces calcaires renferment des em- 
preintes d'Ammonites indéterminables ; puis quelques lits marneux 
recouvrent un deuxième banc calcaire grumeleux, assez fossilifère, 
renfermant des fragments d'Ammonites, des bivalves et plaquettes 
d’Echinides : Costidiseus sp., Janira sp. très finement striée, Lytoce- 
ras Sp. Venus, Mactra, Cardium peregrinum d’Orb., Thetis, Astarte,sp. 

b) Alternances de marnes grises et de grès quartziteux ferru- 
gineux, avec quelques grès plus friables, renfermant une Trigonie 
mal conservée. 

c) Zone à Echinides. — A 40 m. environ au-dessous du premier 
banc de grès, une zone marno-calcaire m’a présenté des Echinides 
assez abondants, mais en mauvais état (Enallaster, Epiaster), puis 
viennent : 


0. 


1900 DANS LE MASSIF DES MATMATAS (ALGER) 569 


d) Zone à Plicatules. — Marnes jaunes feuilletées fossilifères ren- 
fermant : Ostrea Couloni Defr., variété passant à Aquila, abondant, 
Plicatula placunea, Lmk. très abondant, Janira cf. atava, Phylloceras 
tethys d’Orb., Gastropodes : Solarium ou Pleurotomaria ?, Aporrhaïs 
sp., plaquettes à Orbitolines. 

e) Bancs de grès quartzeux, puis alternances d’argiles grises et de 
quartzites rappelant les couches à Orbitolines du Djebel Fernen, à 
Berrouaghia. 

Des calcaires noduleux apparaissent en zones irrégulières, quel- 
ques parties sont pétries d'Orbitolines. L’une de ces zones (2° zone à 
Echinides) est riche en Ostrea Couloni, Toxaster Villei Cotteau, 
Epiaster Pouyannei n. sp., Enallaster Pomeli n. sp., Panopæa plicata 
Forbes, Cardium peregrinum, etc. 

f) Puis reviennent les alternances de grès et argiles qui descen- 
dent jusqu’à l’Oued Kerkor. On trouve encore, dans le lit de l’oued, 
des calcaires noduleux à Orbitolines, avec Epiaster et Enallaster. 

Ces couches remontent sur le flanc opposé, en dalles inclinées. 
L’épaisseur totale de ces assises, depuis A, est d’environ 120 m. 

En remontant le sentier de Derrag, on traverse les couches de 
cette assise inférieure plus dénudées que sur la colline étudiée; sur 
le sentier, on coupe un banc gréso-calcaire avec nombreux Ostrea 
Couloni, au dessus duquel des argiles grises feuilletées à petits lits 
gréseux se montrent très riches en fossiles : Ostrea Couloni, Plica- 
tula placunea, Rhynchonelles, Echinides, fragments d’Ammonites. 

Un peu plus au sud, un talus marneux facile à étudier, en dessous 
du sentier, m’a fourni une coupe nette des couches très fossilifères 
de la même assise. 

Au dessous des marnes gri- 
ses R de l’assise supérieure, 
on trouve: 

1. — Calcaires rognonneux 
(1 m. 50) extrêmement riches 
en jossiles, parmi lesquels SU SR RSA Es ‘ 
dominent les Rhynchonelles : Fig. 6 — Coupe de l'Aptien inférieur de 
Rhynchonella Gillieroni Pictet, FOued- -Kerkor, à 500 mètres au sud de 

a précédente. 
Rhynch. lata d’Orb., Rhynch. 
irregularis Pictet, Rhynch. parvirostris Sow., Toxaster Villei Gau- 
thier, Enallaster sp., Bivalves, Astarte sp., Serpula filiformis, Am- 
monites, fragments de Costidiscus, paraissant se rapporter à trois 
espèces distinctes ; 


570 E. FICHEUR. — LE CRÉTACÉ INFÉRIEUR 11 Juin 


9. — Alternances (10 à 11 m.) d’argiles et de grès, très riches en 
Rhynchovelles et Echinides: Rhynchonella Gillieroni Pictet, Rhynch. 
lata d’Orb. Rh. irreqularis Pictet, Rhynch. Gibbsi Sow., Rh. globu- 
losa Pictet, Rhynch. cf. antidichotoma Buvign., Terebratula Lema- 
niensis Pictet, Toxaster Villei, Enallaster Pomeli n. sp., Epiaster 
Pouyannei, n. sp., Epiaster Blayaci n. sp. 

3. — Banc de grès quartziteux, 1 m. 50 à 2 m.; 


4. — Alternances argilo-gréseuses (12 à 15 m.) semblables à 2, 
avec Plicatula placunea très abondant, Ostrea Couloni, var., Gastro- 
podes, Cardium peregrinum d'Orb., Ammonites, quelques Echinides 
empâtés ; 

5. -— Grès à Ostrea Couloni, variété passant à Aquila, surmontant 
des alternances argino-gréseuses, avec intercalation de lits quart- 
ziteux, renfermant toujours Plicatula placunea, maïs les Echinides 
sont plus rares et mal conservés. 

Cette coupe, remarquable par l'abondance et la variété des Rhyn- 
chonelles, vient compléter la précédente. 


REMARQUES SUR CETTE SÉRIE. — Les terrains fossilifères dont il 
vient d’être question peuvent se grouper en deux grandes assises : 

1° Une assise inférieure, argilo-gréseuse avec marnes et lits cal- 
caires, puissante de 120 m. 

20 L’assise supérieure, marneuse et marno-calcaire, sans grès, 
atteint environ 250 m. d'épaisseur. 

Tant au point de vue lithologique que paléontologique, ces deux 
puissantes assises se distinguent par des caractères bien tranchés. 
J'insisterai particulièrement sur la distribution des fossiles dans 
chaque groupe. 

Le groupe supérieur peut se subdiviser en deux assises : l’assise 
supérieure, comprenant les couches de A à N (fig. 4), est très riche 
en fossiles, et caractérisée par Ostrea aquila, Terebratula cf. depressa, 
Epiaster restrictus, épaisseur environ 120 m. ; dans l’assise suivante 
de OàR (fig. 5) puissante de 120 à 140 m., les fossiles sont très 
disséminés, mais appartiennent encore aux mêmes espèces, Ostrea 
aquila, variété carénée, Terebratula sella. Les Orbitolines, abon- 
dantes dans les couches les plus élevées, ne se retrouvent que dans 
le groupe inférieur. La faune de ce dernier groupe, par la présence 
de Plicatula placunea, Epiaster représente encore l’Aptien ; mais 
dans l’ensemble elle diffère de celle du groupe supérieur. 

Aussi me semble-t-il justifié de réunir l’ensemble de ces assises 
dans l'étage Aptien, divisé en deux sous-étages : 


1900 DANS LE MASSIF DES MATMATAS (ALGER) DH 


Aptien supérieur, marno-calcaire. 

Aptien inférieur, argilo-gréseux. 

Il me paraît utile de retenir l’attention sur cette faune importante, 
en groupant les espèces recueillies dans chacun des sous-étages. 


Liste des fossiles de l’Aptien supérieur. 


Ostrea aquila d’Orb., très abondante et caractéristique de l’assise 
supérieure ; la variété carénée (Ostrea Couloni 
Defr., var. aptienne) (Aptien supérieur de la Perte- 
du-Rhône) dans l’assise inférieure. 
—  macroptera SoW., rare, dans l’assise moyenne. 
Plicatula radiola d’Orb., se trouve à tous les niveaux. 
—  placunea Lmk., plus rare que la précédente. 
Janira Morrisi Pictet et Renev. (Aptien de la Perte-du-Rhône, 
pl. 19, fig. 2). | 
—  atava d’Orb. 
Hinnites cf. Studeri Pictet et Roux (Crétacé de Sainte-Croix, 
‘ pl. 179, fig. 3). 
Arca Robinaldina d’Orb. (Aptiende la Perte-du-Rhône, p1.15, fig. 4). 
Nucula bivirgata Fitton, abondante et caractéristique des couches 
les plus élevées. 
—  ornatissima d'Orb. id. id, 
Mytilus Orbignyi Pictet (Moll. des Grès verts, pl. 39, fig. 9). 
Trigonia aliformis Parkinson (même ornementation, taille un 
peu plus grande que l’espèce (Aptien de la 
Perte-du-Rhône, pl. XIV, fig. 1-2). 
Astarte cf. oblonga Desh., (Paléont. fr., pl. 263, fig. 8-11). — 4. 
elongata d’Orb. (Crét. de Sainte-Croix, pl. 
124, fig. 8-9). 
Astarte cf. formosa Fitton (Pal. fr., pl. 262, fig. 10-12). 
— cf. laticostaDesh.(Aptiende la Perte-du-Rhône, pl. X,fig. 2). 
Cyprina ci. rostrata Fitton (Pal. îr., pl. 271, fig. 1-5). — C. Saus- 
suri Pictet et Renev. (Perte-du-Rhône, 
pl. VII, fig. 1-2). 
— cf. reqularis d’Orb. (Pal. fr., pl. 272, fig. 3-4). 
Cardita cf. tenuicosta Fitton ( Ter. Crét. de Sainte-Croix, pl. 115, 
fig. 1-2). 
Mactromya ci. Couloni Agassiz (Crét. de Sainte-Croix, pl. 109, 
fig. 4-8). 


912 E. FICHEUR. — LE CRÉTACÉ INFÉRIEUR 11 Juin 


 Panopæa plicata Forbes (Perte-du-Rhône, pl. VI, fig. 4-5). 
— ci. irregularis d’Orb. (Pal. fr., pl. 352; fig. 4-2). 
Pecten, Lima, Spondylus, Crassatella, Cyprina, Venus, Fimbria, 
Mactra, Sp. 


Gastropodes rares: Turbo, Cerithium, sp. 


Céphalopodes rares : Hoplites Dufrenoyi d'Orb. sp., = Hopl. 
furcatus d'Orb. (fide Kilian). 

Fragments d’Ammonites indéterminables. 

Nautilus Sp., ornementation fine et serrée, rappelant celle du 
Nautilus Bouchardi d’Orb. 


Brachiopodes : 
Terebratula cf. depressa Lmk. (Apt. dela Perte-du-Rhône, pl. XX, 
fig. 4) très abondant et caractéristique, 
de grande taille, intermédiaire à T. 
depressa et T. Dutemplei. 
Terebratula Moutoni d'Orb. (Crét. de Sainte-Croix, pl. 203, fig. 3) 
(Aptien de la montagne de Lure (Kilian). 
Terebratula sella d’Orb., typique (Aptien de la Perte-du-Rhône). 
Terebratula tamarindus d’Orb. (Crét. de Sainte-Croix, pl. 204, 
fig. 1-3). 
Rhynchonella multiformis Rœmer (Crét. de Sainte-Croix, pl. 195, 
fig. 1-8). 
Annélides : Serpula filijormis Sow.(Aptien, Perte-du-Rhône, pl. I). 
Serpula antiquata Sow. id. id. 
Echinides : Epiaster restrictus Gauthier (Echin. foss. de l’Algérie, 
3e fascic., pl. D). 
Salenia cf. prestensis :Desor (Aptien Perte-du-Rhône). 
Holectypus, Pseudodiadema, Cidaris sp. 


Foraminifères : Orbitolina conoïidea A. Gras. 
_ discoïidea A. Gras. 


Vertébrés : Dents d’Odontaspis cf. gracilis Agassiz (Cr. de Sainte- 
Croix). 
Dents de Pycnodus sp. 


La majeure partie de ces espèces se trouve dans l’Aptien supérieur 
de la Perte-du-Rhône, notamment les formes caractéristiques. 
Quelques espèces remontent dans l’Albien, comme Nucula bivir- 
gata, qui a été rencontrée dans le Gault du Djebel Taskrount 
(Médéa). — D’autres sont citées de couches plus anciennes du Cré- 


1900 DANS LE MASSIF DES MATMATAS (ALGER) 913 


tacé de Sainte-Croix. Nous retrouvons enfin un certain nombre 
d’espèces communes avec les formes citées par M. Seunes dans 
l’Aptien supérieur des Pyrénées-Occidentales (1). 

On remarquera que les Ammonites sont rares, les Brachiopodes 
abondants dans toutes les couches, les bivalves répandus surtout 
dans les parties supérieures. 

Les espèces les plus abondamment réparties et caractéristiques 
sont : Ostrea aquila, Terebratula cf. depressa, Terebratula sella, Plica- 
tula radiola, Epiaster restrictus, Nucula bivirgata dans la zone 
supérieure. 


Liste des fossiles de l’Aptien inférieur. 


Plicatula placunea Lmk., abondant et caractéristique ; 
Ostrea Couloni Defr., var. aptienne, passant à 0. Aquila. 
Cardium peregrinum d'Orb. 

Janira cf. atava d'Orb. 

Panopæa plicata Forbes: 

Astarte, Trigonia, Thetis, sp. 

Aporrhaîïs sp., Solarium ou Pleurotomaria ? 


Céphalopodes : Ammonitidés : Phylloceras tethys d’Orb. 
Lytoceras sp., Costidiscus sp. 


Brachiopodes : Rhynchonella Gillieroni Pictet (Cr. de Sainte-Croix). 
_ lata d’'Orb. (Aptien inférieur, Mon- 
tagne de Lure, Kilian). 
— irregularis Pictet. 
— parvirostris Sow. Aptien supérieur. 
— Gibbsi Sow. Aptien supérieur. 
— globulosa Pictet. 
— cf. antidichotoma Buvign. Aptien et 
Gault. 
Terebratula Lemaniensis Pictet (Grès verts des 
environs de Genève). 
Serpula filiformis Sow. 
Echinides : Epiaster Pouyannei n. sp. 
—  PBlayaci, n. sp. 
Enallaster Pomeli n. sp. 
Toxaster Villei Gauthier (sub. Echinospatangqus). 
Orbitolines. 


(1) Seunes. Les terrains secondaires de la région Sous-Pyrénéenne (Thèse de 
doctorat, 1890). 


574 E. FICHEUR. — LE CRÉTACÉ INFÉRIEUR 41 Juin 


Les Mollusques appartiennent aux mêmes espèces que dans 
l’Aptien supérieur; les Rhÿnchonelles caractérisent l’Aptien ou 
l’Urgonien des environs de Genève. La présence des Epiaster indique 
bien l’Aptien, l’Aptien à faciès rhodanien, ainsi que l’a bien 
indiqué M. Péron (1) pour un ensemble analogue. Il est à 
remarquer que les deux espèces reconnues en grande abondance 
sont bien différentes de l’Epiaster restrictus du sous-étage supérieur. 
Enallaster Pomeli, espèce bien spéciale, se rencontre avec Toxaster 
Villei, décrit de Teniet-el-Had comme Néocomien. Je tiens à cons- 
tater que je n’ai pas recueilli sur ce point Heteraster oblongus, si 
abondant à Teniet, et dont le niveau par rapport à ces assises reste 
à préciser par des études de détail, que les coupes détaillées précé- 
dentes aideront à élucider. Sur d’autres points de l’Algérie, décrits 
avec tant de précision et de compétence par M. Péron, en particulier 
à Bousaâda, l'association des fossiles est un peu différente : l’Ostrea 
aquila manque, et les Brachiopodes ne paraissent guère représentés 
que par Terebratula sella. 

En résumé, c’est avec l’Aptien à faciès rhodanien, de la Perte-du- 
Rhône (2), des environs de Genève (3), le Crétacé de Sainte-Croix (4), 
que les assises de l’Oued-Kerkor présentent la plus grande analogie 
de faune. 

Mopiricarions. — Ce faciès de l’Aptien se poursuit au sud et à l’est 
sur les pentes inférieures du cirque montagneux. En remontant le 
petit ravin qui se dirige à l’est vers Bou-Mediene, on traverse toute 
la série des marnes de l’Aptien supérieur, surmontées par une assise 
calcaire qui correspond à la partie supérieure. Ces calcaires sont 
très durs, en bancs bien lités, renferment de nombreuses Huîtres 
(Ostrea aquila, Ostrea macrôptera) avec des Epiaster (£. restrictus ?) 
mais ne m'ont pas montré de traces de Rudistes, ni de Polypiers ; 
on y trouve les bancs à lumachelles identiques à ceux de Tabetsift. 
Au-dessus vient le banc marno-calcaire À, surmonté des couches 
argilo-gréseuses du Gault, ici très puissantes, d’une épaisseur 
comparable à celui de Miliana. Cette partie très boisée est difficile 
à étudier. 

Les calcaires aptiens, dont il est question, se retrouvent égale- 
ment au sud, en bancs durs, sur une épaisseur de 15 à 20 m., et 


(1) PéRoN. Essai d’une description géologique de l'Algérie, 1883, p. 56. 

(2) Picrer et RENEVIER. Descript. des fossiles du terr. aptien de la Perte-du- 
Rhône, 1858. 

(3) Prcrer et Roux. Fossiles des grès verts des environs de Genève. 

(4) Picrer et Campicae. Descript. des fossiles du terr. crétacé de Sainte-Croix. 


1900 : DANS LE MASSIF DES MATMATAS (ALGER) 579 


forment de petits Kefs; ce sontdes accidents lenticulaires des assises 
supérieures (voir fig. 2, profil inférieur). 


Il. — Le Crétacé inférieur du Djebel Echchaoun 


La masse culminante du Djebel Echchaoun (Achaoun des Cartes), 
qui domine le village de Taza, est constituée par les assises du 
Crétacé inférieur, qui présentent un pendage constant vers l’est, 
sauf à la bordure occidentale (Taza), où les couches se replient en 
anticlinal, avec quelques froissements et dislocations secondaires. 
La traverse de cette montagne, entre Letourneux(Derrag) et Taza, 
permet de relever la puissante succession des assises, indiquées 
_ dans la coupe suivante : 

Le village de Letourneux se trouve au pied d’ une zone de collines, 
constituées par les poudingues et grès Cartenniens, reposant surles 
argiles du Suessonien supérieur, et plus à l’ouest sur un lambeau 
Cénomanien. 

A l’ouest de ces collines, sur les premières pentes de la montagne, 
le ravin entame les premières couches infracrétacées, ainsi com- 
posées de haut en bas : 


0. 1804 Echchaoun ES 


Letourneux 


1177 


A Niveau de 1000 


Fig. 7. — Coupe du Djebel Echchaoun, de Taza à Letourneux. 
Echelle : 1/125.000° ; hauteurs triplées. 


M, Miocène cartennien ; e,, Eocène inférieur (argiles et grès de Boghari) ; 
F, Cénomanien ; EF, Albien ; D, Aptien ; C, B, A, Néocomien. 


1° Argile et grès quartziteux (faciès du Gault); 

20 Grès quartzeux ; 

3° Marnes grises, argiles et grès en plaquettes (40 à 50 m.) dans 
lesquelles des marno-calcaires grumeleux renferment : 

Nucula bivirgata Fitton, Desmoceras Mayori d'Orb., Belemnites SP., 
Cardium cÎ. Forbesi Pictet et Renev., Plicatula lle d’Orb, Rhyn- 
chonella sp., Orbitolines ; 

4° Grès calcarifères avec lits marneux, surmontant un banc à 
lumachelle d’Huîtres ; 

5 Marnes grises et bleues, faciès de l’Aptien supérieur. 


576 E. FICHEUR. — LE CRÉTACÉ INFÉRIEUR A1 Juin 


Les assises 1, 2, 3 appartiennent évidemment au même horizon 
que les couches supérieures du Coudiat Tabetsift (voir ci-dessus 
fig. 3), peut-être avec la couche 4, tandis que l’assise 5 correspond 
à la partie supérieure de l’Aptien, dont nous verrons le développe- 
ment plus loin. 

En prenant au sud-ouest de Letourneux les pentes de l’'Echchaoun 
très faciles à remonter le long d’un ravin, on peut suivre la coupe 
suivante : 


Echchaoun 1804 


Marabeut 
Sidi Youssef 


Fig. 8. — Coupe détaillée du flanc est du Djebel Echchaoun. 


Sous la terrasse d’alluvions caillouteuses, qui occupent une 
grande surface de la plaine de Derrag, on voitaffleurer des grès en 
bancs épais, qui renferment quelques parties de poudingues durs 
à galets de grès et de calcaires lumachelles, probablement aptiens. 
Au-dessus viennent les bancs à débris d’huîtres surmontés de 
marnes grises qui correspondent aux couches à Nucula bivirgata 
ci-dessus indiquées. Leurs bancs de grès poudinguiformes affleu- 
rent dans tous les ravins avec des ondulations secondaires qui les 
relèvent au sud où ils se montrent à la petite crête que contourne 
la route. 


A. — Cette assise détritique me paraît se rapporter à la base de 
l’Albien. Les couches suivantes, plus ou moins masquées par la 
végétation, affleurent dans le ravin. 


B. — 4. Marnes jaunes à nombreux fossiles, bivalves à l’état de 
moules, Cardites, Trigonia aliformis Park. 

9. Marnes bleuâtres et calcaires grumeleux très fossilifères: 
Ostrea aquila, Terebratula sella, Trigonies, Cardites, etc. 


C. — 3. Marnes jaunes (10 m.) 
4. Grès jaunes (15 m.) au milieu desquels un banc lumachelle 
pétri d’Ostrea aquila. 


D (épaisseur 60 mètres). — 1. Alternances d’argiles et quelques 
lits gréseux. 
9. Bancs de grès en saillie. 


1900 DANS LE MASSIF DES MATMATAS (ALGER) 971 


3. Alternances semblables aux précédentes. 
4. Grès en bancs formant l’arête secondaire qui porte le Marabout 
Sidi-Youssef. 


E (50 m.) — 1. Alternances d’argiles et grès, les grès renferment 
de nombreux moules de bivalves, Cardites, Venus, Trigonies 
indéterminables. 

2. Grès en bancs réguliers (20 m.). 


F. — {°. Zone d’argiles et grès (10 m..). 

20 Grès en bancs épais, assez friables (50 m.) Zone facile à suivre 
par une ligne boisée qui se prolonge au nord sur le flanc de Djebel 
Matmata. L’inclinaison, toujours faible, ne dépasse pas 15°. Ces 
grès renferment des Orbitolines ; ils s'élèvent jusqu’au premier 
sommet de l’Echchaoun. 


G. — Zone argilo-gréseuse (20 m.) occupant une clairière au 
milieu de belles forêts de chênes. 


H. — Grès quartziteux (10 m.) qui s'élèvent jusqu’au sommet 
culminant (1804 m.). 


Ce dernier banc présente un aspect différent de celui des couches 
de grès traversées au-dessus ; les grès plus durs se rapprochent 
davantage de ceux de la série sous-jacente. Faute des fossiles, la 
limite inférieure de l’Aptien est absolument illusoire; en y com- 
prenant la série des couches de B à G, qui renferment Ostrea aquila 
abondante seulement dans les couches supérieures, on obtient une 
épaisseur d'environ 250 mètres. L’homogéneité des assises permet 
de les réunir dans un même groupe. Les alternances d’argiles et de 
grès se succèdent avec des épaisseurs variables, mais tout ce 
versant présente le même aspect, bois sur les couches rigides, clairiè- 
res et prairies dans les zones argileuses qui dominent. En résumé, 
cet ensemble diffère de la série aptienne de l’Oued-Kerkor; ce 
changement de faciès se manifeste déjà sur le flanc est du Djebel 
Matmata. Par suite de l’allure très régulière des couches, on peut 
suivre le prolongement de ces bandes de grès à une grande distance 
au nord. La bande de grès quartziteux du sommet 1804 se pour- 
suit par une ligne boisée continue au sommet du Djebel-Matmata. 

Le flanc ouest de l’Echchaoun (fig. 7), est formé par les affleure- 
ments d’une puissante succession de bancs de grès, avec quelques 
intercalations d’argiles, qui se superposent sur une épaisseur d’au 
moins 600 mètres, depuis le sommet (1804 m.) jusqu’au bord de la 
dépression de Taza. 


31 Août 1900. — T. XXVIIT. Bull. Soc. Géol. Fr. — 37 


D78 E. FICHEUR. — LE CRÉTACÉ INFÉRIEUR 11 Juin 


1. Au-dessous du banc de grès quartziteux qui forme le sommet, 
assise puissante de 80 m. environ, d’argiles brunes et noires, schis- 
teuses, avec intercalations de quartzites noirâtres et de nodules 
ferrugineux. L'aspect est identique à celui des argiles noires du 
Camp-des-Chênes (route d’Afireville à Teniet). Ce faciès existe 
aussi dans le Néocomien du massif de Blida et du Bou-Mad au nord 
du Zaccar. 

2. Grès et argiles (40 à 50 m.) ; les blocs et rochers éboulés rappel- 
lent l’'Hadjeur-Touïla du Camp-des-Chènes. 

3. Au-dessous, série de grès quartziteux, dont les affleurements 
sont disloqués en débris, dont les éboulis recouvrent plus ou moins 
les pentes, et rendent difficile l’étude directe ; Les grès s’intercalent 
de calcaires gréseux et calcaires à débris d’Huîtres indéterminables. 

4. Grès sableux avec lentilles calcaires à Ostrea rectangularis, et 
plaquettes à Orbitolines, puissante assise que l’on peut étudier dans 
les petites tranchées du chemin forestier ; de place en place des inter- 
calations de calcaire à lumachelle d’Huitres. 

5. Grès blancs et rougeâtres, sableux, dont l’aspect rappelle les 
grès hauteriviens du Bou-Thaleb. 

6. Argiles et grès avec débris d’Huitres indéterminables et bancs 
de calcaires durs à Nérinées. 

7. Calcaires gréseux et calcaires à lumachelles d’Huîtres, qui 
paraissent à la base de cette série dans le ravin d’Aïn-Taza, sous les 
grès cartenniens. 

8. Assise argileuse à petits lits de grès visible dans les ravins. 

Il est important de remarquer que sur ce flanc de l’Echchaoun, 
les intercalations calcaires se montrent dans les assises moyennes 
et inférieures, mais toujours très subordonnées. Rien dans les 
parties supérieures ne represente le niveau à Heteraster oblongus 
de Teniet-el-Hâd. Il n’est pas moins intéressant de constater l’exis- 
tence de plaquettes à Orbitolines dans les couches à Ostrea rectan- 
gularis du Néocomien moyen. Ce niveau est coupé par le chemin 
forestier un peu au nord, vers l'attitude 1550. L'attribution des 
couches à Orbitolines, exclusivement à l'étage urgo-aptien en 
Algérie, se trouve quelque peu modifiée ; il n’en est pas moins vrai 
que ces Foraminifères sont particulièrement répandus dans l’Aptien; 
nous avons vu plus haut qu’ils existent également dans l’Albien, 
comme dans les Pyrénées occidentales (Seunes, Loc. cit.). 

AU NORD DE L’OuED Taza. — En suivant au nord les contre- 
forts de l'Echchaoun, on trouve au-dessous des premières couches 
rigides calcaréo-gréseuses (Assise 7) une assise argileuse puissante 


1900 DANS LE MASSIF DES MATMATAS (ALGER) 579 


de 100 mètres environ, occupant l’axe de l’anticlinal qui commence 
à se dessiner à l’Oued Taza ; les couches se redressent verticalement, 
ce sont de petits lits de grès au milieu de marnes jaunes et des 
calcaires grumeleux fossilifères, ‘renfermant Ostrea Couloni en 
fragments, et des Brachiopodes. 

A l'extrémité ouest 
du deuxième contre- 
fort, au nord de l’Oued 
Taza, ces argiles qui 
paraissent ici former la 
base du Néocomien, 


sont surmontées de cou- Fig. 9. — Coupe dans le Néocomien 

; E ARE d Taza. 
ches bréchoïdes à débris 7 ue si der Taza ce 

mel A, Marnes grises et calcaires grumeleux; B,Marnes 
de quartzites, dont les grises et jaunes; C, brèches et calcaires à 
éléments paraissent dif- Rhynchonelles. — M1, Grès cartenniens et 


a AT marnes, 
férents de ceux du Néo- 


comien voisin, puis de calcaires durs à Brachiopodes et Echinides. 
Ces bancs fortement redressés, et inclinés à l’ouest, paraissent 
s'appuyer en discordance sur les assises néocomiennes sous-jacen- 
tes ; mais comme cette zone est fortement disloquée, la discor- 
dance apparente doit être le résultat d’un écrasement local ; les 
couches bréchoïdes passant aux calcaires n’en sont pas moins 
remarquables, et me paraissent indiquer le début du faciès 
corallien que nous allons voir développé à l’Oued-el-Hammam. 
Les calcaires durs et calcaires grumeleux C renferment une faune 
intéressante de Brachiopodes qui m’a fourni les espèces suivantes, 
parmi lesquelles les Rhynchonelles abondent : 


Terebratula Montmollini d'Orb. Terebratulina cf. prestensis Pictet. 
— tamarindus d’Orb. Rhynchonella irreqularis Pictet. 
— Sueuri Pictet. — multiformis Rœmer. 

Terebratella exquisita de Loriol: Toxaster sp. Holectypus sp. 


La plupart de ces espèces appartiennent au Valanginien et à 
l’Hauterivien du Jura (Crétacé de Sainte-Croix). — Ces couches 
vont passer plus loin sous la puissante assise de grès du Néocomien 
moyen. 


En résumé, la série des assises du Crétacé inférieur du Dijebel 
Echchaoun montre une puissante superposition dans laquelle la 
pénurie de fossiles ne permet que d'établir deux grandes divisions: 
l’inférieure comprenant toute la succession des couches du versant 
ouest, sur une épaisseur de plus de 700 mètres, correspond au 


580 E. FICHEUR. — LE CRÉTACÉ INFÉRIEUR 411 Juin 


Néocomien proprement dit, tel que le comprend M. Kilian (1), mais 
danslaquelle les subdivisions purement lithologiques,ne permettent 
guère le parallélisme avec les étages Valanginien, Hauterivien et 
Barrémien ; la division supérieure, de délimitation arbitraire à la 
base, correspond à l’étage Aptien. Le tableau suivant résume cette 
succession (Voir fig. 7) : 


APTIEN ect Ar D, Alternances d’assises argileuses et de 
grès à Ostrea aquila et Terebratula 
LUN MSA Eten  RNEAAUES  ES AAES RE 240 m. 
Supérieur : G. Argiles schisteuses noires et grès quartzi- 
CEUX ANCIENNES ESPN Erin nRS 150 
Moyen : B. Grès sableux, avec intercalation de cal- 
caire gréseux à Ostrearectangularis, 
NÉOGOMIEN calcaire à Brachiopodes à la base, 
épaisseur approximative. . . . . . 350 
Inférieur : A. Grès et calcaires gréseux à Ostrea Cou- 
loni surmontant une assise argilo- 
gréseuse, Au Moins. 0. 150" 


III. — Faciès calcaire à Polypiers de l’Oued-el-Hammam 


Au nord-ouest de Taza, l’oued Kemmach s'engage dans le massif 
crétacé qu'il traverse dans une gorge étroite et pittoresque, en 
prenant le nom de l’oued Foum-el-Hammam. Tout le versant occi- 
dental du Djebel Matmata est formé par le pendage ouest de l’anti- 
clinal néocomien. 

A l’entrée de la gorge, les assises sont repliées par une torsion 
remarquable au flanc du Djebel Mokra; c'est la continuation de 
l’action d’écrasement qui se manifeste au pourtour du bassin mio- 
cène de Taza. Cet accident coïncide avec l'apparition dans le Néo- 
comien de bancs calcaires puissants. La première zone rocheuse 
formant barrage rappelle les calcaires à Brachiopodes signalés ci- 
dessus ; ces calcaires renferment ici des débris d’Huîtres et des 
Polypiers empâtés. Ils reposent sur des bancs de grès poudingui- 
formes et bréchoïdes de même nature que ceux de la fig. 9. 

Au-dessous se développe une puissante assise d’argiles jaunes 
feuilletées et petits lits de grès dont les couches plissotées offrent 
de remarquables exemples de torsion ; elle représente bien le Néo- 
comien inférieur ; les couches se replient et en descendant le ravin 


(4) Kixran. Notice stratigr. sur les environs de Sisteron (B.S. G.F., t. XXIII, 
p. 774, 1895). 


1900 DANS LE MASSIF DES MATMATAS (ALGER) 581 


on traverse la même série régulièrement inclinée au nord-ouest. 
Au-dessus affleurent les grès avec calcaires à Ostracées. En quittant 
le sentier de l’'Oued pour remonter le ravin qui s'élève sur la rive 
gauche, on coupe dans ces bancs gréseux une barre rocheuse de 25 
à 30 mètres d'épaisseur, constituée par des calcaires à Polypiers, 
véritables récifs coralliens ; dans les couches grumeleuses de bor- 
dure, on trouve des Brachiopodes et des Polypiers dégagés en 
abondance parmi lesquels : Astrocænia, Dimorphastræa, Dendrogyra, 
Latomæandra sp. avec Rhynchonella irregularis Pictet. 

Ces bancs s’atténuent visiblement en lentilles dans les grès 
_sableux qui ont le faciès des grès du Néocomien moyen de lEch- 
chaoun. Dans les grès calcarifères, auxquels passent latéralement 
ces calcaires, existent en certaine abondance Ostrea Couloni Deîr., 
Ostrea rectangularis Rœmer. 

Ces calcaires récifaux se développent et augmentent de puissance 
au nord sur le pourtour du Djebel Matmata, où ils forment des 
escarpements rocheux, d’une belle coloration rouge, d’un effet très 
pittoresque dont la situation stratigraphique est bien nette au 
milieu des assises du Néocomien moyen. L’épaisseur visible au- 
dessus du confluent de l’Oued-el-Abiod est au moins de 70 mètres, 
mais leur maximum de puissance paraît atteindre 100 mètres sur 
la rive gauche de l’Oued Assouel, au flanc du Djebel Matmata, où ils 
sont surmontés par les argiles et grès de la crête (Néocomien 
supérieur). 

Ces calcaires à Polypiers avaient été entrevus depuis bien long- 
temps par le regretté Pomel, qui les avait rapportés provisoirement 
au niveau des calcaires rhodaniens à Heteraster oblongus de Teniet 
(1), et m'avait chargé de rechercher leur situation stratigraphique. 

Ce faciès calcaire à Polypiers sur cette épaisseur peut représenter 
une grande partie du Néocomien moyen. Il sera intéressant de 
reprendre l’étude détaillée de ces assises avec la Carte exacte, et 
d’en recueillir la faune de Polypiers et de Brachiopodes. 

Au Djebel Bou-Amroua, un peu au nord, on voit d’une manière 
très nette plusieurs zones lenticulaires de calcaires intercalés dans 
les grès à différents niveaux; ces calcaires, puissants de 20 à 25 
mètres, se poursuivent dans la crête qui faitsuite à l’est, et viennent 
passer sous les grès de l’Eocène supérieur. 

Ce faciès disparaît au nord du Bou-Amroua où l’on trouve la 
série d’assises d’argiles et grès indiquées dans la figure 2. 


(1) Pomez. Description stratigraphique générale de l’Algérie, p. 65. 


582 E. FICHEUR. — LE CRÉTACÉ INFÉRIEUR 41 Juin 


Ces calcaires à Polypiers se développent ainsi au niveau du 
Néocomien moyen, vraisemblablement Hauterivien, dans une zone 
elliptique d’environ 12 kilomètres du nord-est au sud-ouest. Il est 
impossible de suivre son extension à l’ouest où le Néocomien dispa- 
raît sous les assises du Gault, du Cénomanien et du Sénonien. 
Cependant, je tiens à signaler que, dans la série des grès du Djebel 
Boukba (au nord-ouest), qui appartiennent au même étage, je n’ai 
pas reconnu ces calcaires qui ne paraissent pas non plus exister 
dans la région du Camp-des-Chèênes. 

Il importe de rapprocher ce faciès à Polypiers du Djebel Matmata 
des calcaires analogues à Polypiers et Echinides qui se trouvent 
également en lentilles dans les grès du même niveau (Néocomien 
moyen) du versant est du Djebel Chellala (Batna) et que j’ai signalés 
sommairement (1). 


IV. — Résumé sur l’ensemble du système infracrétacé 


D'après ce qui précède, la série infracrétacée dans la région des 
Matmatas peut se diviser en deux groupes, en dehors de l’Albien, 
que, pour les raisons indiquées plus loin, je suis disposé à rattacher 
au même système. 

Le faciès gréseux et argilo-gréseux domine presque exclusive- 
ment, et n’est remplacé que localement par des calcaires ou marno- 
calcaires dont l’extension est relativement restreinte. 

Le groupe inférieur comporte une formation puissante, assez 
homogène, dans laquelle on peut établir, d’après un ensemble de 
conditions lithologiques, des divisions que les fossiles très dissé- 
minés, et une faune peu variée ne permettent pas de paralléliser 
d’une manière rigoureuse avec les étages classiques. Ce groupe 
correspond au Néocomien, s. str., tel que le comprend M. Kilian, 
englobant les étages Valanginien, Hauterivien et Barrémien. 

Le deuxième groupe, nettement défini, représente l’Aptien, 
divisé en deux sous-étages, dont l’inférieur peut correspondre au 
Rhodanien de M. Renevier. Je ne crois pas nécessaire de conserver 
pour cette région la désignation d’Urgo-Aptien, puisque le faciès 
urgonien à réquiénies fait entièrement défaut. 

Nous pouvons résumer, comme il suit, les caractères de ces 
divers étages : 


(1) Réunion extraordinaire de la Société géologique en sie 18060 
Compte-rendu des excursions, t. XXIV, p. 1176. 


1900 DANS LE MASSIF DES MATMATAS (ALGER) 583 


À. NÉocoMIEN. — Trois divisions : 

1° Néocomien inférieur, assise argilo-gréseuse de Taza, de l’Oued- 
el-Hammam, et argiles inférieures du nord de Bou-Amroua: Ostrea 
Couloni et Rhynchonelles ; épaisseur visible : 150 mètres. 

20 Néocomien moyen, gréseux au flanc de l’Echchaoun, avec Ostrea 
Couloni, Ostrea rectangularis et Orbitolines; faciès latéral, calcaires 
à Polypiers et à Brachiopodes de l’Oued-el-Hamman et du Djebel 
Matmata (100 m. au maximum) ; au nord se retrouve le faciès gréso- 
argileux ; puissance de cette série, de 300 à 400 mètres. 

3° Néocomien supérieur comprenant à l’Echchaoun des grès 
quartziteux sans autres fossiles que des débris d’'Huîtres et des 
argiles noires schisteuses, dont l’épaisseur totale atteint 150 mètres. 


B. ApTiEN. — Deux grandes assises dans la partie nord, difficiles 
à séparer dans l’Echchaoun. 

10 Aptien inférieur, argilo-gréseux avec calcaires très fossilifères 
à l’Oued-Kerkor (assises à Enallaster, Orbitolines Plicatula placunea 
et Brachiopodes). 

20 Aptien supérieur marno-calcaire, très fossilifère à l’Oued 
Kerkor (Ostrea aquila, Terebratula sella, Terebratula ci. depressa, 
Orbitolines, etc.), devient argilo-gréseux au sud, avec Ostrea aquila 
très constant. 

L’épaisseur de l’Aptien peut varier entre 250 et 380 mètres. 


C. ALBIEN. — Cet étage présente son faciès argilo-gréseux si 
répandu dans le Tell; à la base, des couches marno-gréseuses 
renferment encore des Orbitolines avec des Ammonites (Desmoceras 
Mayori, D. latidorsatum) et des bivalves. L’épaisseur de cet étage 
dépasse 300 rnètres. 

Cette formation. par sa composition lithologique et son faciès, se 
rattache manifestement à la série infra-crétacée, dont il est très 
souvent difficile de la distinguer des assises supérieures. (Albo- 
Aptien de M. Repelin dans le massif de l’Ouarsenis) (1). En cousi- 
dérant ces rapprochements au point de vue lithologique, et les 
différences radicales avec le Cénomanien, toujours marno-calcaire, 
je suis conduit à réunir l’Albien à la série infra-crétacée, contrai- 
rement à mon opinion antérieurement exprimée, et d'accord en 
cela avec la classification de MM. Munier-Chalmas et de Lapparent. 

La séparation entre le Gault et le Cénomanien est généralement 
très nette en Algérie, sauf dans la région de Frenda, aussi bien dans 


(4) Repeui. Etude géol. des environs d’Orléansville. Thèse de doctorat, 1896, p.76. 


584 E. FICHEUR. — LE CRÉTACÉ INFÉRIEUR 11 Juin 


les chaînes du Tell que dans l'Atlas Saharien, où le faciès gréseux 
de l’Albien a fait souvent confondre ses assises avec le Néocomien (4). 


V. — Comparaison 


C’est avec les formations infracrétacées du massif de l’Aurès que 
la série étudiée ici présente le plus d’analogie. 

Au Djebel Chelia, constitué par un dôme infracrétacé tronqué au 
sud par une faille, le Néocomien est formé d'assises de grès sableux 
ou quartziteux avec intercalations d’argiles grises feuilletées, dont 
l’épaisseur dépasse 500 m. ; l’assise inférieure est plus argileuse, et 
la partie supérieure comprend des grès avec calcaires dolomitiques. 
L’Aptien comprend des grès et marnes avec intercations de calcaires 
à lumachelles d’Huîtres et de calcaires à Orbitolines et à Epiaster, 
et présente une puissance d’environ 350 m. L'ensemble des assises 
offre la plus grande similitude de faciès; les pentes de l'Echchaoun 
et les pentes du Chelia, à une distance de plus de 509 kilomètres, 
fournissent dans leurs détails des points de comparaison bien 
remarquables. 

Dans la crête du Djebel Lazereg (Aurès) de puissantes assises 
calcaires viennent s’intercaler dans le Néocomien moyen, au- 
dessus d’une assise argilo-gréseuse qui paraît bien sur ce point 
représenter le Valanginien. Ces masses calcaires qui constituent 
les sommets élevés, se présentent nettement comme un faciès laté- 
ral des grès néocomiens. Dans l’Aptien dominent les grès avec 
intercalations de calcaires à Orbitolines et à Heteraster. 

Avec le Djebel Chellala (Batna) l’analogie n’est pas moins frap- 
pante. La coupe d’ensemble que j’ai donnée pour l’Infracrétacé (2) 
permet d’établir les analogies ; des lentilles de calcaires à Polypiers 
et à Echinides s’intercalent dans les grès du Néocomien moyen, 
commençant dès la base de cette assise ; les calcaires gréseux à 
Orbitolines se rapportent à l’Aptien. 

Par rapport à l’Infracrétacé du Bou-Thaleb (3) la distinction est 
plus tranchée. Le faciès calcaire à Réquiénies envahit une grande 
épaisseur des assises supérieures : il est possible qu’il corresponde 
localement à une partie du Néocomien supérieur. Le terme Urgo- 
Aptien se trouve justifié ; mais, ainsi que le fait constater la note 


(1) PomeL. Descript. stratigr. générale de l'Algérie, 1889, p. 56 et suiv. 

(2) Freneur. C.R. des excursions de la Société géologique en Algérie, t. 24, p. 1176. 

(3) Ficaeur. Les terrains crétacés du massif du Bou-Thaleb (B. S. G. F., t. XX, 
p. 404). 


1900 DANS LE MASSIF DES MATMATAS (ALGER) 585 


précitée, les deux versants de la chaîne présentent des différences 
très notables : les bancs du flanc sud étant surtout pétris de Réquié- 
nies, tandis qu’au nord dominent les calcaires à Orbitolines. Pour 
le Néocomien, la distinction en étages valanginien et hauterivien 
est rendue facile par les fossiles. 

En ce qui concerne le Crétacé inférieur de Bousaàda (1), les diffé- 
rences sont à peu près du même ordre: la similitude est plus 
complète entre les assises de grès de l’étage Néocomien, par contre 
les couches à Heteraster et à Orbitolines sont calcaires, mais sans 
Rudistes. 

Les listes de fossiles données dans l’ouvrage précité par M. Péron, 
qui a étudié avec la plus grande compétence l’infracrétacé dans la 
majeure partie de la province d’Alger, ne renferment qu’un petit 
nombre de formes communes: les Brachiopodes notamment ne 
présentent pas la variété des espèces que je viens de signaler. Les 
assises de l’Oued Kerkor offrent à ce point de vue un certain inté- 
rêt justifiant les développements que j'ai donnés à cette question. 


VI. — Aperçu des autres terrains de la région. 


Je n’insisterai pas sur les étage Cénomanien et Sénonien, qui pré- 
sentent ici le faciès du Tell pauvre en fossiles. Le Cénomanien 
cependant se rattache déjà à la zone de Berrouaghia et renferme, 
dans l’îlot au nord du Djebel-Louhe (voir la Carte, fig. 1), quelques 
empreintes d’Ammonites, en particulier Schloenbachia inflata, qui 
ont été recueillies par M. Brives. 


TERRAINS ÉOCÈNES. 


A. Eocène inférieur. — On reconnaît dans la région les deux 
divisions stratigraphiques établies pour la région de Boghari (2). 
Bien que le terme Suessonien soit peut-être impropre à désigner la 
sérieentière de l’Eocène inférieur, mais comme il nous semble 
impossible d'établir une équivalence stratigraphique avec les étages 
du Bassin anglo-parisien, nous conservons provisoirement cette 


désignation de Suessonien, appliquée par d’Orbigny à l’ensemble 
de l’Eocène inférieur, et dont l'emploi, adopté par les géologues qui 


(1) PÉRON. Essai d’une description géologique de l’Algérie, 1883, p. 41. 
(2) Ficaeur. Etude géologique sur les terrains à phosphates de la région de 
Boghari (Ann. des Mines, Sept. 1895). 


586 E. FICHEUR. — LE CRÉTACÉ INFÉRIEUR 11 Juin 


se sont occupés de l’Algérie et de la Tunisie, permet d'éviter des 
périphrases complexes. 

Le Suessonien inférieur, étage des marnes blanches et marno- 
calcaire gris-blanchätres à silex, est représenté par quelques lam- 
beaux au nord-ouest du Djebel Louhe, avec le même faciès que 
dans la région de Boghari; les affleurements présentent des épais- 
seurs assez notables, dans lesquelles nous avons cherché en vain, 
M. Brives et moi, des couches de phosphate et des bancs à Num- 
mulites. 

Le Suessonien supérieur comprend une assise d’argiles jaunâtres 
et grès à la base, surmontée de grès sableux en gros bancs. Il se 
retrouve au nord du Djebel Louhe avec le même faciès qu’à 
Boghari : ces couches, comme en bien d’autres points, avaient été, 
jusqu’à nos observations, confondues avec l’Helvétien voisin. Les 
grès de Boghari forment en particulier la barre rocheuse des 
Kifan, traversée en cluse par l’Oued Deurdeur. 

La majeure partie de la région à l’est de Derrag est constituée 
par le même terrain, principalement dans l’assise inférieure, c’est 
la grande zone de bordure de l'Atlas. Au flanc sud du Djebel 
Meroud;j, sur le sentier de Tizi n’Saïm, les couches suessoniennes 
sont redressées et même déversées sur l’Eocène supérieur. 


B. Eocène supérieur. — Formation puissante se rapportant à l’étage 
inférieur que j'ai désigné en 1892, sous le nom d’étage Medjanien, 
faute de comparaison possible avec les divisions classiques. Ce 
terrain présente identiquement le faciès remarquable que j'ai 
signalé en Kabylie, puis dans la région de Djidjelli, et dans les 
monts de la Mediana, etc. Son extension a été reconnue depuis par 
M. Repelin (1) dans plusieurs îlots importants du massif de l’Ouar- 
senis, dans la région de l’Oued Fodda, et bien plus à l’ouest, M. L. 
Gentil (2) l’a signalée dans la chaîne des Sebâ-Chiouk (Tafna). 

Dans la région qui nous occupe, les grès de cet étage ont été con- 
fondus en partie avec le Néocomien par M. Pierredon et indiqués 
comme tels sur la carte géologique générale de l’Algérie (édition 
de 1899), en partie avec le Miocène. Il est évident que certaines 
parties de ces grès présentent une grande analogie d'aspect avec les 
bancs quartziteux du Néocomien supérieur, et qu’en passant de 
l’une à l’autre de ces formations sans intermédiaires, on est exposé 
à commettre l'erreur, mais, outre les caractères présentés ci-dessus 


(4) REPELIN. Loc. cit., p. 198. 
(2) Genric. Le Trias gypseux dans la province d'Oran. (B. S. G. F., 1898). 


1900 DANS LE MASSIF DES MATMATAS (ALGER) 587 


pour les différences de l’assise argilo-gréseuse de la base avec celle 
du Gault, les grès puissants qui caractérisent l’Eocène sont bien 
plus quartziteux que ceux du Néocomien ; on pourrait même dire 
qu'ils présentent un faciès plus ancien. La stratigraphie ne permet 
pas la confusion ; les assises éocènes s'étendent transgressivement 
sur la série crétacée, et au nord elles vont reposer sur le Suessonien 
supérieur. 

La puissance de cet étage atteint près de 500 m. à la Sra-Akkar et 
au Bou-Mediene. Ces lambeaux importants, témoins grandioses de 
dénudations colossales, servent de lien entre les zones éocènes de 
l’est (Dira d’Aumale) et les mêmes terrains qui occupent la Crête- 
des-Cèdres de Teniet-el-Häd, dont j'avais reconnu l’âge éocène en 
1890. 


TERRAINS MIOCÈNES 


Le Miocène inférieur (Etage cartennien) est représenté par 
des lambeaux au nord et à l’est des Kifan, et par des témoins sou- 
vent réduits à une simple trace, qui rattachent ces affleurements à 
ceux de Teniet-el-Hâd et de Taza. 

Au flanc nord-est des Kifan, les grès et petits poudingues, qui 
s’appliquent sur les grès du Suessonien supérieur, renferment 
Pecten burdigalensis, Pecten vindascinus, etc., et présentent bien le 
facies des grès cartenniens; ils passent en concordance sous un 
lambeau des marnes dures de cet étage, tandis qu'à l’est ils sont 
tronqués par les argiles 
helvétiennes qui les recou- 
vrent transgressivement. 

Le massif de l’Ech- 
chaoun est entouré à 
l’ouest et à l’est par des 
zones de Cartennien qui 
affectent une disposition 
remarquable. 

Autour du bassin de 
JRpse AE AT PE Ie AE À, Grès et poudingues ; B, Marnes de l'étage 
sante assise des marnes cartennien. 
cartenniennes, les grès 
inférieurs fossilifères à Pecten Burdigalensis, Pecten vindascinus, 
Pecten Pomeli Brives, et à Ostracées se redressent contre les 
bancs ondulés du Néocomien inférieur, ainsi qu’on l’observe de 
la manière la plus remarquable à la prise d’eau de Taza. 


TI 
ÿ = = SRU 
_ = 


Néocomien inf SM Sp 


Fig. 10. — Relations du Cartennien et du 
Néocomien à Taza. 


588 E. FICHEUR. — LE CRÉTACÉ INFÉRIEUR 11 Juin 


La mème disposition existe du reste à Teniet-el-Hâd, où les grès 
cartenniens sont redressés contre les calcaires aptiens du Kef 
Mezioud, sur la route de Taza. 

A Derrag, le Cartennien inférieur forme la ligne de hauteurs au 
pied de laquelle est bâti le village de Letourneux. Il se compose de: . 

1. Poudingues à débris d’Huîtres et fragments de Pecten. 

2. Grès friables grisâtres, intercalés de marnes gréseuses, riches 
en fossiles parmi lesquels Pecten burdigalensis, P. Vindascinus, avec 
moules de bivalves, Venus, Cardites, Tellines, etc. 

3. Grès calcarifères bleuâtres lardés de débris de coquilles, bancs 

durs formant les zones rocheuses (exploités en carrière). 

Ces couches sont ondulées et divisées de l’est à l’ouest en deux 
lambeaux séparés par une faille. Le substratum discordant est le 
Cénomanien à l’ouest, le Suessonien argileux à l’est, autour du 
village. 

Je ne parlerai que pour mémoire des pointements gypso-ophi- 
tiques de la rive droite de l’'Oued Handiz, en face de Letourneux, 
et de l'Oued Deurdeur, qui ont été étudiés par M. Flamand, puis 
par M. L. Gentil. 


VII. — Tectonique. 


Le bombement anticlinal que j'ai signalé au début de cette note, 
a Son axe principal dirigé sensiblement du sud au nord, passant à 
la base du Djebel Echchaoun et au flanc occidental du Djebel Mat- 
mata. À l’est le plongement est régulier et constant de toute la 
série des couches du Néocomien inférieur à l’Eocène supérieur. Le 
pendage à l’ouest est disloqué par les plissements secondaires qui 
affectent la bordure du massif. Les bancs calcaires sont repliés 
brusquement à l'entrée de la gorge de l’Oued-el-Hammam. 
Quant aux relations de ce côté du Néocomien avec les étages 
supérieurs, Gault, Cénomanien et Sénonien, elles sont plus 
difficiles à établir, et nécessiteraient une étude spéciale. 

Au sud de l’Echchaoun, les bancs néocomiens s’infléchissent 
depuis le sommet par un plongement graduel de l’ouest au sud et 
viennent passer sous les assises tertiaires. C’est l’abaissement de 
l’anticlinal au sud. 

L’allure du Cartennien à l’ouest, à la bordure de la cuvette syncli- 
nale de Taza, est l'indice d’un refoulement contre le flanc de l’Ech- 
chaoun, contrastant avec le synclinal largement étalé de Derrag. 


1900 DANS LE MASSIF DES MATMATAS (ALGER) D89 


Un synclinal transverse, dirigé sensiblement de l’ouest à l’est, se 
produit vers le milieu du massif, du Djebel Meroudj à la Sra-Akkar; 
le flanc sud est fortement redressé et même renversé partiellement, 
tandis que le pendage du versant nord est relativement faible. 
Quelques ondulations secondaires de même direction est-ouest accCi- 
dentent les escarpements gréseux de la Sra-Akkar au Bou-Mediene, 
qui offrent malgré cela, une remarquable régularité dans l’ensemble, 
dans le prolongement de l'anticlinal principal nord-sud. 

Le synclinal du Djebel Meroudj se poursuit à l’est dans le Djebel 
Krouma en un synclinal cartennien qui rejoint la crête du Djebel 
Ksab. 

Ici se retrouve l’influence du plissement est-ouest de la chaîne 
Tellienne. 

Ainsi que je l’ai dit en commençant, ce massif est remarquable 
autant par sa structure que par l’allure nord-sud de ses lignes orogé- 
niques, qui en font un promontoire avancé vers le sud dans la région 
tertiaire. C’est un noyau placé entre les contreforts de massif de 
l’Ouarsenis, dans lequel M. Repelin a montré l’allure concentrique 
des plis autour du sommet principal (1), et les chaînes du massif de 
Boghar qui reprennent l’allure générale du système Tellien de l’est 
à l’ouest. 


(1) Repeuin. Loc. cit., p. 189. 


990 11 Juin 


NOTE SUR QUELQUES ÉCHINIDES NOUVEAUX. 
DE L'APTIEN D’ALGÉRIE 


par M. E. FICHEUR. 


(PLANCHES X ET XI). 


Cette courte note a pour objet la description de quelques espèces 
nouvelles d'Echinides recueillis dans les couches à Plicatula placunea 
de l’Oued Kerkor, dans le massif des Matmatas (Alger). 

Elle vient à l’appui de l’étude de la faune aptienne signalée dans 
ma précèdente note sur le Crétacé inférieur de ce massif. 

Ces Echinides sont abondamment répartis dans les couches de 
l’Aptien inférieur, bien que les exemplaires soient le plus souvent 
en mauvais état, écrasés ou empâtés dans une gangue calcaire 
assez dure. 

Ts se rapportent aux deux genres Enallaster et Epiaster. En étu- 
diant les espèces des genres Enallaster et Heteraster si voisins, par 
comparaison avec les échantillons de différents gisements d’Algérie, 
déterminés sous le nom de Heteraster oblongus. j'ai été conduit à 
séparer de cette espèce des individus qui présentent les caractères 
du genre Enallaster, avec d’autres particularités qui ne permettent 
pas la confusion. 

Je décrirai ainsi une autre espèce de ce genre, qui ne provient 
pas du même gisement de l’Oued-Kerkor, mais qui appartient bien 
certainement au même horizon. 


I. Genre ENALLASTER d'Orb., 1853. 
1. — Enazcaster PEront Ficheur, 1900. (PI. X, fig. 1-4). 


Dimensions de quelques individus : 


Long. Larg. Haut. 
Grands échantillons. Bordj-el-Hammam. 41 à 47 mill. 38 à 42 mill. 24 mill. 
Moyens id. Djemora. . . . . . 33 à 34 30 à 32 19 à 21 
Petits id. Ouled-Sellem. . . 30 28 a A) 


Espèce oblongue, subcordiforme, peu élevée, déclive en avant à 
courbure irrégulière; point culminant vers le milieu, en avant de 
l’apex ; légèrement convexe en dessous, tronquée en arrière, échan- 
crée en avant. 


1900 SUR QUELQUES ÉCHINIDES NOUVEAUX DE L’APTIEN D'ALGÉRIE 591 


Sommet ambulacraire excentrique en arrière, comme dans Heteras- 
ter oblongus. 

Appareil apical petit, compact; pores génitaux entourés d’un 
cercle de granules; madréporide peu étendu. 

Ambulacre impair dans un sillon profond, ininterrompu du som- 
met au péristôme, élargi dans la partie médiane, resserré vers le 
bord. Zones porifères assez larges, sur les flancs du sillon ; elles 
sont formées de paires de pores de deux sortes: l’une, composée de 
deux pores linéaires, séparés par un espace relativement large, 
l'extérieur allongé et oblique, plus large que le pore interne ; 
l’autre paire est formée de deux pores petits, l’interne presque rond, 
l’externe en fente très étroite; ces deux pores très rapprochés et 
séparés par un petit renflement. 

Ces deux séries de pores alternent, à quelques exceptions près, 
où les paires de pores allongés sont réunies deux à deux. 

La paire de petits pores se trouve rapprochée dans l’axe, en sorte 
que les pores internes linéaires débordent notablement; la dif- 
férenciation ne commence que vers la dixième paire. 

Ambulacres pairs à fleur de test, les antérieurs pESSe nn une 
légère dépression dans la zone porifère externe. 

es antérieurs longs et sinueux, ouverts à leur extrémité. 

Zones porifères très inégales, l’externe très large, l’interne 
réduite à une double ligne de petits pores ronds. 

La zone externe marquée par un méplat, plus large que l’espace 
interzonaire, est formée de pores en fente, très allongés dans la 
rangée extérieure, très petits dans la rangée intérieure ; l’espace 
interzonaire porte une ligne sinueuse de granules. 

Ambulacres postérieurs courts, ondulés, ouverts à leur extrémité ; 
les zones porifères présentent les mêmes caractères que les anté- 
rieures, la zone interne formée seulement de pores plus larges. 

Péristome subcirculaire, avec légère proéminence à la bordure 
interne ; placé à 1/5 de la longueur. 

Periprocte ovale, transversal, placé plus ou moins haut ; la tronca- 
ture postérieure est limitée à la base par deux nodosités bien 
marquées. 

Rapports et différences — Cette espèce présente une grande ana- 
logie d’aspect avec Heteraster oblongus d’Orb., notamment avec 
quelques variétés figurées dans Pictet (terrain aptien de la 
Perte-du-Rhône, pl. XXI ). Elle en difière surtout par la structure 
des zones poritères de l’ambulaire impair, caractéristique du 
genre Enullaster et aussi par l’enfoncement beaucoup plus accusé 
du sillon, dans les échantillons bien conservés. 


592 E. FICHEUR. — NOTE SUR QUELQUES ÉCHINIDES NOUVEAUX 11 Juin 


Cependant, quelques exemplaires de la Perte-du-Rhône (Collec- 
tion de l'Ecole des Sciences d’Alger), présentent en partie le 
caractère du genre Enallaster. 

En comparant avec les exemplaires typiques de l’Heteraster 
oblongus d'Algérie, de Teniet-el-Had, du Bou-Thaleb, la difié- 
rence fondamentale est bien marquée, et en outre par la forme 
générale plus gibbeuse, nettement tronquée en arrière. 

Les ambulacres pairs sont un peu plus courts que dans Heter. 
oblongus, les zones porifères plus disparates, notamment en ce 
qui concerne ja zone interne de l’ambulacre antérieur, dont la 
rangée de pores très petits est parfois à peine visible sans la 
loupe. Le péristôme est plus éloigné du bord. 

Par la forme des pores de l’ambulacre impair et aussi des ambu- 
lacres pairs, cette espèce présente quelque analogie avec Enallaster 
Tissoti Coquand (sub Heteraster) maïs la forme générale de notre 
espèce est plus renflée, l’ambulacre antérieur plus creusé, les am bula- 
cres postérieurs pétaloïdes, tandis qu’ils sont fermés dans En. Tissot. 

Des différences analogues peuvent s'établir avec Enallaster 
Delgadoi de Loriol (Echinides crétaciques du Portugal, pl. XVI) 
dont le sommet est moins excentrique. 

Ces différences avec les espèces décrites, quelle que soit la valeur 
que l’on veuille attribuer aux termes génériques d’Enallaster et 
d’Heteraster, dont la réunion a été proposée par M. de Loriol, me 
paraît justifier une désignation spécifique que je propose sous le nom 
d’Enallaster Peroni, en hommage au savant qui a contribué pour 
une si large part à la connaissance de la faune échinitique de l'Algérie. 

Gisement. — Aptien inférieur (Urgo-Aptien). Aïn-Kahla, à l’est 
de Bordj-el-Hammam (Chaîne des Seba-Rôus) recueillis par M. Pier- 
redon avec Heteraster oblongus ; très abondants au-dessus de Djémora 
(Aurès), recueillis par nous en 1898 avec Epiaster restrictus ;, —Ouled- 
Sellem (Collection Tissot) avec une variété passant à H. oblongus 


2. — ENaLLastTeR PomEeLt Ficheur, 1900 (PI. X, fig. 5-8). 


Dimensions de quelques individus : 


Long. Larg. Haut. 
Oued KETKOP EEE RS RNULE 43, 35 mill. 39, 31 mill. 28, 19 mill. 
MeNTTA PRE ERE 31 28 19 


Espèce ovale, élevée, large, fortement échancrée en avant, fai- 
blement tronquée en arrière. 


1900 DE L’APTIEN D’ALGÉRIE 593 


Face supérieure à courbure régulière en avant, fortement déclive 
en arrière depuis le sommet culminant qui se trouve en arrière 
de l’apex, au tiers postérieur. 

Pourtour polygonal, la plus grande largeur au tiers anté- 
rieur. Face inférieure légèrement convexe. 

Appareil apical subcentral, petit, compact; pores génitaux 
entourés d’un cercle de granules ; madréporide saillant, rejetant 
en arrière la plaque génitale gauche (qui dans l’un des exem- 
plaires étudiés porte deux pores contigus); cinq plaques ocellaires 
petites à pores en croissant. 

Ambulacre impair dans un sillon élargi dans la partie moyenne, 
resserré au bord qu'il échancre profondément jusqu’au péristôme. 

Zones porifères larges, mais séparées par un espace plus large 
que l’une d'elles. Elles comprennent deux séries de paires 
de pores; l’une large formée de deux pores espacés, l’externe 
en fente, l’interne en ovale allongé; l’autre plus étroite com- 
posée de deux pores rapprochés, l’externe en fente étroite, l’interne 
en pore rond; ce dernier toujours en retrait sur le pore interne de 
l’autre série; une paire étroite alternant avec deux, rarement trois 
paires de pores allongés. 

Ambulacres antérieurs ondulés, ouverts à leur extrémité; zone 
porifère externe large, composée d’une rangée extérieure de pores 
en fente allongée et une intérieure de pores ronds ou ovales légère- 
ment obliques; la zone interne très étroite formée de petits pores 
ronds à l’intérieur, de pores en fente étroite et oblique à l’extérieur; 
espace interzonaire plus petit que la zone externe. 

Ambulacres postérieurs courts, ondulés, ouverts à l’extrémité, 
présentant la même disposition des zones porifères que dans 
les antérieurs. 

Peristôme subpentagonal, peu éloigné du bord. 

Périprocte ovale transverse, au milieu de la hauteur, au-dessous 
d’une aréa ovale, faiblement marquée, limitée à sa base par deux 
protubérances. 

Rapports et différences — L'aspect de cet Echinide le rapproche de 
Heteraster Couloni d’Orb., qui a également le sommet subcentral 
et les ambulacres pairs de même forme. 

Mais notre espèce en diffère : 

1° Par le sillon antérieur bien plus accusé ; 

20 Par la disposition des pores de l’ambulacre impair, caractéris- 
tique du genre Enallaster ; 

3 Par la disposition des zones porifères des ambulacres pairs; 


31 Août 1900. — T. XXVIIL. - Bull. Soc. Géol. Fr. — 38 


59% E. FICHEUR. — NOTE SUR QUELQUES ÉCHINIDES NOUVEAUX 11 Juin 


4° Par le sommet culminant en arrière de l’apex, et le périprocte 
moins élevé. 

Les différences avec l’espèce précédente Enallaster Peroni, por- 
tent sur la position de l’apex, et la forme bombée qui donne un 
aspect bien différent. 

On peut faire entre Heteraster Couloni et cette espèce les mêmes 
rapprochements qu'entre Heteraster oblongus et Enallaster Peroni. 

Gisement. — Aptien inférieur ; — Couches à Plicatula placunea de 
l’Oued-Kerkor (Matmatas). 

— Environs de Ténira (Oran), individus plus petits, associés à 
Heteraster oblongus dans les couches à Ostrea aquila. 


Il, Genre EPIASTER d’'Orb. 


1. — EprAstTER PouYaAnnEr Ficheur, 1900 (PI. XI, fig. 1-4). 


Dimensions de quelques individus : 


Long.: 41, 40 mill. Larg.: 39, 38 mill. Haut.: 26, 25 mill. 


Espèce cordiforme, bombée, élargie en avant, la plus grande lar- 
geur au tiers antérieur. 

Face supérieure très convexe, le point culminant en arrière du 
sommet apical, qui est excentrique en avant; le profil s’abaisse rapi- 
dement en avant, plus doucement en arrière. 

Face inférieure ondulée, avec protubérances correspondant au 
plastron et aux aires interambulacraires antérieures. 

Apex petit, dans une légère dépression; madréporide peu 
développé. 

Ambulacres dans des sillons à peu près également creusés; le 
sillon antérieur échancre légèrement l’ambitus en se prolongeant 
au péristôme ; dans l’ambulacre impair les pores disposés en che- 
vrons sont un peu plus petits que ceux des ambulacres pairs. 

Ambulacres pairs droits, très longs, ouverts à leur extrémité, les 
postérieurs un peu plus courts que les antérieurs, qui se prolon- 
gent jusqu’au bord. 

Zones porifères droites, de même largeur, séparées par des espa- 
ces égaux à l’une d’elles, et composées de pores allongés sensible- 
ment égaux. L’intérambulacre postérieur est légèrement caréné. 

Périsiôme au quart antérieur dans une légère dépression. 

Périprocte ovale, à mi-hauteur de la face postérieure. 

Rapports et différences — Cette espèce se distingue d’une manière 


1900 DE L’APTIEN D’ALGÉRIE 595 


absolue des espèces décrites de l’Aptien par la longueur des ambu- 
lacres pairs. Ce caractère suffit à le séparer de Epiaster restrictus 
Gauthier, et en outre la position antérieure de l’apex. La forme 
genérale et l’épaisseur la différencient de Epiaster polygonus d’Orb., 
de l’Aptien de la Perte-du-Rhône. 

Gisement. — Aptien inférieur ; argiles et grès à Plicatula placunea 
de l’Oued-Kerkor (Matmatas), avec Enallaster Pomeli. 


2. — Eprasrer BLAyACGI Ficheur, 1900 (PI. XI, fig. 5-8). 


Dimensions de quelques individus : 


Long.: 42, 35, 37 mill. Larg.: 38, 35, 34 mill. Haut.: 26, 24, ?3 mill, 


Espèce cordiforme, de moyenne taille, à pourtour arrondi. 

Face supérieure bombée, déclive en avant et en arrière ; sommet 
apical subcentral légèrement en arrière, interambulacre postérieur 
en forme de toit, faiblement carèné, plus grande largeur un peu en 
ayant du sommet ; dessous mamelonné. 

Appareil apical petit ; pores génitaux disposés en trapèze, madré- 
poride occupant presque tout le. milieu. 

Ambulacre impair dans un sillon faible s’élargissant ets’atténuant 
vers le bord qu'il entame très faiblement en se prolongeant au 
péristôme. Zones porifères étroites, composées de paires de pores 
petits, légèrement obliques, séparés par un petit renfoncement. 

Ambulacres pairs droits assez allongés, les postérieurs un peu 
plus courts,situés dans des dépressions faiblement accusées, moins 
encore dans les postérieurs. Zones porifères sensiblement d’égale 
largeur ; pores allongés, les internes un peu plus courts. Ambula- 
cres antérieurs ouverts, les postérieurs presque pétalés et fermés. 

Péristome dans une dépression assez éloignée du bord. 

Périprocte ovale, au milieu du bord postérieur qui est arrondi, 
sans aréa distincte. 

Tubercules clairsemés à la face supérieure, plus abondants et 
plus gros au pourtour et à la face inférieure. 

Rapports et diffèrences. — Cette espèce se distingue de la précé- 
dente par la position de l’apex, le profil antérieur, la disposition de 
l’ambulacre impair moins excavé, les ambulacres pairs moins 
longs et moins larges. 

Son aspect la distingue également de Epiaster restrictus, dont les 
ambulacres pairs sont bien plus courts, l’apex plus excentrique, le 


596  FICHEUR. — ÉCHINIDES NOUVEAUX DE L’APTIEN D'ALGÉRIE 11 Juin 


bord antérieur plus échancré. Des difiérences analogues et sur- 
tout le profil la séparent de Epiaster incisus Gauthier. 

Gisement. — Aptien inférieur : Oued-Kerkor, Couches à Plicatules, 
accompagne Epiaster Pouyannei et Enallaster Pomeli. 


Résumé. — Les quatre espèces ci-dessus décrites: Enallaster: 
Peroni, Enall. Pomeli, Epiaster Pouyannei, Epias. Blayaci caractéri- 
sent l’Aptien inférieur (couches à Plicatula placunea), tandis que 
Epiaster restrictus Gauthier se montre dans les couches plus élevées 
de l’Aptien supérieur, dans les assises de l’Oued-Kerkor (massif 
des Matmatas). 


EXPLICATION DES PLANCHES X ET XI 


PLANCHE X. 


Fig. 1. — Enallaster Peroni Ficheur, Aptien d’Aïn-Kahla, près de Bordj-el- 
Hammam (Zahrez), vu en dessus. 

Fig. 2. — Le même, vu en dessous, g. n. 

Fig. 3. — Le même, vu de profil, g. n. 

Fig. 4. — Le même, ambulacres grossis. 

Fig. 5. — Enallaster Pomeli Ficheur, Aptien inférieur de l’Oued-Kerkor, vu 
en dessus, g. n. 

Fig. 6. — Le même, vu en dessous. 

Fig. 7: — Le même, vu de profil. 

Fig. ©. — Le même, ambulacres grossis. 

PLANCHE XI. 

Fig. 1. — Epiaster Pouyannei Ficheur, Aptien inférieur de l’Oued-Kerkor, vu 
en dessus, g. n. 

Fig. 2. — Le même, vu en dessous. 


3. — Le même, vu de profil. 
Fig. 4. — Le même, ambulacres grossis. 
5. — Epraster Blayaci Ficheur, Aptien inférieur de l’Oued-Kerkor, vu 
en dessus, g. n. 
Fig. 6. — Le même, vu en dessous. 
Fig. 7. — Le même, vu de profil. 
Fig 8. — Le même, ambulacres grossis. 


1900 997 


CONTRIBUTION NOUVELLE A L'ÉTUDE DES FORMATIONS 
GÉOLOGIQUES DU DÉPARTEMENT DU JURA 


par M. BOURGEAT. 


Le but que je me propose dans les quelques lignes qui suivent, 
est de résumer, à grands traits, certaines observations qui me sem- 
blent de nature à contribuer à la connaissance plus complète des 
formations géologiques du département du Jura. 

Les premières de ces observations se rapportent au récif coralli- 
scène, qui surmonte le Bajocien aux environs de Chaussenans, tout 
près de Poligny. {’ai constaté que ce récif en forme de lentille ou 
de champignon surbaissé, ne présente pas au-dessus de lui, les 
marnes à Ostrea acuminata qui se trouvent très près de là, plus au 
levant, à la carrière de chez Lolo. Tout au contraire, certains lits 
marneux qui se remarquent dans son voisinage avec débris roulés 
de Rhynchonella varians, semblent se fondre dans sa masse: et, 
comme plus loin la Rhynchonella varians est au niveau de l’Ostrea 
acuminata (base du Bathonien), le récif semblerait être de cet âge. 

Quoiqu'il en soit, un fait bien certain, c’est qu’à mesure que l’on 
s’avance vers l’ouest, c’est-à-dire du côté de la falaise qui domine 
Poligny, on constate un changement marqué dans les formations 
correspondantes en récif. On les voit en effet devenir oolithiques et 
s’'appauvrir en Polypiers, puis passer à un calcaire compact, puis 
redevenir oolithiques et se terminer enfin, sur le front même de la 
falaise par un massif dolomitique couvert de genévriers. Ce massif, 
a raison de sa situation excentrique par rapport au plateau de 
Chaussenans et de la végétation sauvage qui le recouvre, n'avait 
que peu attiré mon attention. J'ai eu l’avantage de le visiter 
l'automne dernier et j'ai constaté que c’est un vrai récif coralligène, 
où la trame des Polypiers se montre encore quoique plus atténuée 
qu’au récif de Chaussenans. L’épaisseur du récif est d’au moins 
45 mètres et là il envahit manifestement la base du Bathonien. 

Au sujet du Bathonien, M. Girardot, dans son consciencieux 
travail sur le Jura des environs de Lons-le-Saunier, a fait ressortir 
le caractère coralligène qu’il présente à sa base dans la région de 
Châtillon et à son sommet dans le voisinage de Syam. J'ai à signaler 
une troisième région où il se montre coralligène vers son sommet, 


998 BOURGEAT. — CONTRIBUTION NOUVELLE A L'ÉTUDE 11 Juin 


c'est la bande qui s'étend au couchant de la combe de Prénovel, 
entre Prénovel et les Piards. 

A moitié chemin, à peu près entre ces deux villages, le Batho- 
nien supérieur devient très oolithique puis se charge de Polypiers 
avec accompagnement d’Encrines, de Rhynchonelles et de Nérinées, 
sans que pour cela la formation passe à l’état de récif. Les Polypiers 
restent noyés dans les assises oolithiques qui se maintiennent bien 
accusées. C'est donc comme un petit récif embryonnaire ou l’amorce 
d’un récif qui est peut-être caché plus au levant, sous le Callovien. 

Aux Prés de Valfin, à 5 kilomètres à l’est dans le même niveau, 
les oolithes ont complètement disparu, mais en retour, les Encrines 
se sont multipliées au point de constituer à elles seules les assises 
qui sont miroitantes et donnent de l’excellente pierre de construc- 
tion. Les Polypiers s'y montrent encore accompagnés de Lima 
gibbosa et d’Avicula echinata, mais l’espèce qui y domine sans 
conteste, est l’Anabacia orbulites, relativement rare dans le Jura. 
Il suffit de briser un bloc de calcaire pour en trouver un grand 
nombre d'exemplaires. Chose curieuse, ce fossile s’y montre tou- 
jours ferrugineux, alors que la roche ne l’est que médiocrement. 

Je ne dirai rien ici de l’Oxfordien sur lequel je me propose de 
revenir d’une façon spéciale, au sujet d'observations nouvelles 
faites du côté de Moirans et d’Orgelet. Je signalerai dans le Rauracien 
supérieur et dans l’Astartien de beaux faciès coralligènes, que 
j'aurais dû faire connaître depuis longtemps et qui se succèdent de 
la falaise bressanne, vers la région de Saint-Claude dans l’ordre 
suivant : Corallien de Cuisia, dans l’Ain ; Corallien du Mont-Névy ; 
Corallien d’Aromas; Corallien de la Valouse, au-dessous de St-Ime- 
tien; Corallien de la vallée de l’Ain, au-dessous de Charchilla et de 
Meussia. Ce dernier se subdivise en plusieurs niveaux dont le 
supérieur est manifestement Astartien, car on trouve des calcaires 
à Ptérocères presque immédiatement au-dessus. Les formations 
calcaires de ces faciès doivent avoir subi une dissolution considé- 
rable du côté de la falaise bressane, car on trouve assez loin de leur 
extension actuelle, sur les marnes oxfordiennes, un certain nombre 
de leurs fossiles en bon état de conservation, ce qui est dù, sans 
doute, à la silice qui se rencontre un peu dans leur coquille. 

Le Portlandien de Valfin s'était montré jusqu’à ces derniers temps 
assez rebelle aux efforts que j'avais faits pour y rechercher les diffé- 
rentes faunes des régions classiques. J’ai pu, l’année dernière, 
arriver à ce résultat, grâce à des carrières nouvellement ouvertes, 
entre Larixouse et Valfin, qui ont mis à jour quelques lits mar- 


4900 DES FORMATIONS GÉOLOGIQUES DU DÉPARTEMENT DU JURA 599 


neux. Voici la succession que j'y ai constatée à partir des petits lits 
marneux à Ostrea virgula que l’on observe à la côte de Valfin : 


4. — Calcaire dolomitique en plaquette blanc. , . . . . . . . . 92 
2. — Calcaire grumeleux avec empreintes sinueuses pénétrant dans 
lESDAN CSS MATE ER Re LOS SE ar PA RER PRE CNT Te ue 4m 
3. — Calcaire dolomitique vacuolaire avec géodes de Ca CO3 . .  1"50 
4. — Calcaire compact avec nombreuses nérinées parmi lesquelles 
dominent : Nerinea trinodosu [Woltz), N. subpyrami- 
dalis (Munst.) et N. Salinensis . . . . . . . . . . . .. 2020 
5. — Calcaire grumeleux devenant dolomitique vers le sommet. 8" 
6. — Calc. sub-compact avec rognons gris, dus probablement à des 
SPONSIAITES EE NN Ne eee 460 
7, — Lits marneux avec empreintes tortueuses et nombreux os 


siles, Natica athleta (d’Orb.), N. Marcousana (d’Orb.), 
N. elegans, N. Ceres (P. de Loriol), Cerithium Micheloti 
(P. de L.), Pteroceras Oceanti (Br.), Cyprina pulchella 
(P. de L.), Cardium dissimile (Sow.), Perna Bouchardi 
(Appel, Lima rustica (Deshayes), Mytilus Morrissii 


(Scharp}), "Ostrea: Thurmantit(Etal). 4: 10:21. 0"50 
8. — Alternance de calcaire compact et de calcaire compénétré 

d'empreintes LoOrtUeUSes PR ee cie de 12 à 15 
9. — Calcaire marneux avec taches ferrugineuses, contenant : 


Natica hæmispherica (Rœmer), Natica suprajurensis 
(Buvig), Cardium pisolinum (Coutejan), Mytilus Morrissii 
(Scharp), Thracia Rathieriana :Cott.), Cyprina Bron- 
gniar li (Pict.) et des Ptérocères voisins de Pt. Icaunensis 
formant passage entre le Pteroceras Ocean et le P. Pelagi.  1"50 


10. — Calcaires grumeleux avec Terebratula voisines de la Sub- 
Selldietiquelques Ptéroceres pe PM MMM ET ON 2050 

41. — Série de calcaires compacts avec vacuoles contenant des 
géodestdeicalcite ANNE MEN ATEN Al. ANS TL 

42% —"Dolomie-blanche friable à sa base. 5... 12 à 15" 


Ces différentes formations se montrent presque toutes sur le 
nouveau chemin de Valfin à la Rixouse, où elles se trouvent imbri- 
quées comme il est indiqué dans la coupe ci-jointe. 


S. N. 
Valfin La Rixouse 


| a 


Fig. 1. — Échelle : 1/40.000°; hauteurs centuplées. 


Seules les formations supérieures sont en grande partie recou- 
vertes par la végétation et le glaciaire en V auprès du village de la 
Rixouse. 


600 BOURGEAT. — CONTRIBUTION NOUVELLE A L'ÉTUDE 11 Juin 


Dans tous les cas, il y a là quatre niveaux successifs 1, 2, 3 et 4 
qui sont sérieusement fossilifères et dont la succession rappelle à 
peu près les faunes du Boulounais et de l’Yonne. ï 

I] faut noter toutefois que ces faunes n’ont rien de constant. La 
plus inférieure, celle des Nerinea trinodosa, qui est notée 1 sur la 
coupe, cesse bien vite à mesure que l’on suit, en montant sur la 
côte de Valfin, l’assise qui la contient. 

La seconde, qui est numérotée 2 et qui semble la plus riche, 
subit également une transformation importante à mesure que l’on 
monte sur la côte vers l’ouest. Le lit marneux qui la contient ainsi 
que les couches qui la supportent et celle qui la surmontent, passent 
peu à peu à un calcaire oolithique qui finit par se fondre dans 
une formation récifale blanche, contenant de petits Polypiers, des 
. Heterodiceras et surtout beaucoup de Trigonia voisines de la Trigonia 
truncata (Agass.) et de la Trigonia Letteroni (de Loriol). En même 
temps se multiplient de petites Nérinées du type de la Nerinea 
Vallonia (de Loriol). Les Gastropodes qui étaient gros dans des 
marnes, se montrent sous des dimensions moindres dans les cal- 
caires oolithiques. 

Enfin les deux autres horizons fossilifères notés 3 et 4 ne parais- 
sent être que sporadiques. 

Tout cet ensemble, soit par sa faune si changeante et si fugace, 
soit par les variations rapides de constitution des couches, témoigne 
d'un milieu essentiellement littoral où les fossiles s’amassaient 
comme par nids. Aussi ne semble-t-il pas possible de retrouver 
facilement ailleurs les quatre niveaux fossilifères que je viens de 
citer. 

A propos des dolomies qui terminent le Jurassique et forment 
comme passage au Purbeckien dans toute cette région du Jura, je 
me permettrai d’hasarder timidement une remarque qui me semble 
intéressante pour ceux qui étudient le Permien. 

Dans la région des Vosges, surtout dans le bassin de Saïnt-Dié, à 
Robache par exemple, on trouve des dolomies engagées dans le 
grès rouge permien, et avec elles en certains points, des nodules de 
quartz colorés en rouge qu’on appelle tantôt jaspes, tantôt agates. 
En fait, certains de ces rognons offrent l’aspect des agates, car le 
quartz n’étant pas toujours partout coloré, il s’y rencontre de véri- 
tables bigarrures. Quelques géologues, remarquant combien les 
roches éruptives du groupe des porphyres pétrosiliceux sont abon- 
dantes dans la région, ont voulu voir dans les dolomies et les 
agates des produits éruptifs. L'étude des dolomies que l’on ren- 


4900 DES FORMATIONS GÉOLOGIQUES DU DÉPARTEMENT DU JURA 601 


contre au Jura, soit au Trias, soit à la partie supérieure du Port- 
landien, me porterait à être d’un avis difiérent. Les dolomies 
du Portlandien, pour ne citer que celles-là, sont très caverneuses 
aux environs de Vichaumois, à la Rixouse et à Cinquétral. Celles 
de Robache ne le sont pas davantage. Elles sont associées à des 
masses siliceuses qui rappellent, avec la couleur en moins, celles 
de Robache. A Robache, les dolomies sont en couches comme dans 
le Jura. Elles ont donc beaucoup de traits de ressemblance et me 
semblent de part et d'autre devoir être attribuées à des dépôts 
chimiques effectués dans des lagunes. Si celles du Permien con- 
tiennent en plus, ainsi qu’il est facile de le voir, des grès rouges 
dans leur intérieur, cela tient sans doute à ce que les cours d’eau 
de l’époque amenaient ces matériaux détritiques dans les bassins 
des dolomies, pendant que celles-ci se déposaient par suite d’éva- 
poration 

La dernière remarque que je crois devoir faire sur les formations 
géologiques du Jura a trait au dépôt bressan que l’on observe dans 
les carrières de sables d’Aumont, entre Mont-sous-Vaudray et Poli- 
gny. On remarque là, à deux pas de la gare, la série suivante à 
partir du sol arable. 


I VArSile AChRarlles et al Castillo SEA EN A FRA tee Die |) 
2. — Conglomérats formés de débris de quartzites et de porphyre. 1" 

3. — Argile noire avec chailles, castillots et conglomérat . . . . O"10 
LAConclomérat varié A MICACE RE RE PME ON CAEN En LE 130 


Plus près du village, une autre carrière offre à peu près la même 
disposition ; c'est-à-dire deux niveaux de chaïilles d’origine mani- 
festement jurassienne enclavées dans les cailloutis exotiques. 
Comme Aumont n’est pas loin de la montagne du Jura et que le 
glaciaire jurassien s’étend presque jusque là sur les territoires 
de Tourmont et de Montholier. faut-il voir là un indice de deux 
périodes glaciaires, qui auraient poussé les chailles à deux 
reprises, ou bien n'est-ce qu'un simple phénomène d’érosion 
fluviatile présentant deux phases de paroxysme, c’est là une ques- 
tion assez intéressante à élucider plus tard. Ce qu’il y a de curieux 
c’est que dans les carrières de sable de Belmont qui sont près 
de Dôle et par conséquent assez loin du Jura, on trouve aussi 
vers la partie supérieure deux assises de castillots d’origine 
jurassienne, correspondants à peu près aux deux niveaux de 
chailles d’Aumont. 


602 11 Juin 


LE BARTONIEN SUR LA FEUILLE DE MONTPELLIER. 


UN DERNIER MOT SUR LES CALCAIRES MIROITANTS 
par M. de ROUVILLE. 


Si l’on jette les yeux sur la feuille de Montpellier de la Carte 
géologique détaillée de la France, on sera frappé de l'étendue de la 
surface qu’y occupe le Bartonien (e2! violet). 

Or, dès 1875 et plus récemment, à la suite de nouvelles courses 
de révision, plus récentes même que notre note commune avec M. 
Delage, sur les terrains éocène et oligocène de la région de 
Montpellier (1), le rôle de cette formation, dans nos contrées, 
nous à paru d’une médiocrité si contrastante avec celui qui lui est 
attribué sur la dite feuille, que nous ne pouvons nous soustraire au 
besoin de tenter à nouveau d'établir ce qui est pour nous l'évidence 
même. 


Le bassin de Grabels, Saint-Gély, les Matelles, contient tous les 
éléments de la question : nous le prenons, à ce titre, pour champ 
de démonstration ; jusqu'ici nous n’avons pris pour base de notre 
argumentation que l'interprétation d’une coupe entre deux points 
déterminés ; aujourd’hui, c’est par une autre voie, et en appelant 
en témoignage la surface entière de la région Grabels-les-Matelles, 
que nous essaierons de faire partager à nos confrères notre 
conviction. 


Elie de Beaumont, dans sa magistrale introduction à la Carte 
géologique de la France — où se retrouve le style de Buffon au 
service d’une science autrement précise — après avoir établi 
(p. 12-13) la valeur sans égale de la méthode géologique consistant 
à suivre la continuité des couches, déclare (p. 14) que son collabo- 
rateur et lui «se sont proposé de mettre en évidence toutes les 
relations de continuité qui existent entre les masses minérales 
dont le sol de la France se compose. » 


(1) B. S. G. F. 3e série, t. XXIV, p. 714, 


1900 LE BARTONIEN SUR LA FEUILLE DE MONTPELLIER 603 


Nous n’avons pas eu d'autre souci, pour ce qui concerne le 
département de l'Hérault, dans notre carte de 1875; fidèle à cette 
méthode, nous venons de suivre à nouveau d’une façon très 
attentive oculo et pede, la continuité et les contacts des diverses 
masses minérales qui composent la région discutée de Grabels-les- 
Matelles. 


Le front méridional de la colline de Grabels offre en superposition 
directe trois masses que nous désignerons de haut en bas sous les 
rubriques : 


3 calcaire de Grabels. 
2 marnes et grès versicolores. 
1 calcaire de Valmaillargues. 


Elles reposent dans le fond du bassin, sur ce que nous appellerons 
l’horizon rouge, notre ancien Garumnien, et que nous affecterons du 
chifire 0. 


0 Horizon rouge. 


Nous plaçant à la ligne de contact entre 3 et 2, nous l’avons 
suivie de l’est à l’ouest jusqu’au dessus de la source de Grabels, où 
nous avons perdu la trace de 2, et avons constaté d’une part, l’arrêt 
brusque accompagné de froissement de 1; d’autre part, le prolon- 
gement à l’ouest de 3, un moment en contact immédiat avec 0. 

C’est la faille de Grabels bien connue des observateurs. 

Sans abandonner 3, nous l’avons vu, au-delà, s’enfoncer à l’ouest, 
sous des grès et des marnes, dans la direction sud-nord, qu’à partir 
de là les couches affectent ; il se continue, sans rupture, jusqu’au 
Mas Gentil qu’il supporte, et se poursuit jusqu’à la route de Mont- 
pellier à Saint-Gély qu’il traverse, pour aller former, toujours au 
nord, le massif rocheux sur lequel est assis le château de Coulon- 
dre. Il est bordé continüment, dans ce parcours, par le système de 
marnes et de grès rencontrés plus au sud. 

Ce système forme un complexe très épais de grès, de marnes et 
de conglomérats avec quelques bancs calcaires, dont la constitution 
ne rappelle en rien celles des marnes et grès versicolores. 

Leur pétrographie et leur plongement ouest nous autorisent à 
l’ajouter à notre série, comme terme supérieur, sous le numéro 4, 


604 DE ROUVILLE A1 Juin 


La figure À traduit grossièrement les faits que nous venons 
d’énumérer. 
Bien différente est l'interprétation stratigraphique de la même 
surface par l’auteur de la 
feuille de Montpellier : pour 
lui, ce n’est pas un terme 
nouveau et supérieur que 
nous aurions rencontré au 
delà de la faille; c’est le 
terme 2 (marnes versicolores 
; 5 — Bartonien) qui, après avoir 
SERGE Ce ERA disparu, se montrerait à nou- 
7 ; veau au jour; en outre nous 
Pis: aurions, du côté de l’ouest, 
méconnu le prolongement du terme 1 (Calcaire de Valmaïllargues), 
lequel contournerait le terme 3, et l’accompagnerait jusqu'au Mas 
Gentil dont il formerait le seuil. 

La figure schématique 2 traduit cette interprétation : 

Pour ce qui est de l’autonomie du 
terme 4, nousen appelons à unesimple 
comparaison superficielle de son éco- 
nomie pétrographique avec celle du 
terme 2, et quant à sa réalité strati- 
graphique, au témoignage de deux 
observateurs : M. Bleicher dans ses 
études de Géologie pratique dans les 
environs de Montpellier. (1), place 
notre même groupe dans le Miocène 

‘ Fig. 2 inférieur ou l’Eocène supérieur ? ; 
Matheron., dans ses recherches comparées sur les dépôts fluvio- 
lacustres (2), écrit ce qui suit: «Les calcaires de Grabels et les 
Matelles (notre terme 3) terminent évidemment une époque; à 
ces calcaires succèdent, en eflet, des argiles jaunes et des pou- 
dingues qui décèlent une époque de trouble et de transport... ». 

Ces argiles jaunes et ces poudingues (notre terme 4) représentent 
l’un des phénomènes de transport qui se sont reproduits dans nos 
régions pyrénéenne et languedocienne à tous les âges tertiaires, et 
qu'on a le tort, même dans les traités les plus récents, de réduire 


Mas Gentil 4 


(1) Revue des Sciences Naturelles. Dubrueil. Juin, 1872, p. 12. 
(2) Recherches comparativessur les dépôts fluvio-lacustres tertiaires, 1862, p.36. 


1900 LE BARTONIEN SUR LA FEUILLE DE MONTPELLIER 605 


à un ou deux horizons, sous la rubrique historiquement peu jus- 
tifiée de Poudingue de Palassou. 

Notre complexe 4 serait le prolongement oriental de son équi- 
valent oligocène observé par M. Vasseur dans le pays Castrais, qu’il 
rattacherait à celui du Gard. (Alaisien de E. Dumas). 

Quant au prolongement jusqu’au Mas Gentil du terme 1, au-delà 
de la faille, en avant de 3, indépendamment du fait, que nous avons 
cru observer, de la continuité parfaite de ce dernier jusqu’à son 
contact avec les grès et les marnes qui le recouvrent, nous invo- 
querions volontiers pour le contester l’hésitation de l’auteur de la 
feuille, lui-même, à l’affirmer: « Ce qui rend », dit-il, «un peu 
délicate la détermination précise de ce niveau (Calcaire de Valmail- 
largues 1 au Mas Gentil), c’est la disparition des marnes et caillou- 
tis bartoniens qui devraient se retrouver entre les couches inférieu- 
res du Mas Gentil et les couches supérieures du sommet de la 
colline » (1). L'auteur ne se demande pas comment il se fait que ces 
mêmes marnes et cailloutis bartoniens, dont il constate avec éton- 
nement l’absence à droite entre les termes 1 et 3, se retrouveraient, 
aussi développés, à gauche ; d’autre part au delà du Mas Gentil, ne 
les observe-t-il pas en recouvrement sur 3, tous deux plongeant 
à l’ouest ? pourquoi donc leur refuser le numéro 4 ? 


IL. 


La continuité assidûment poursuivie du terme 3 nous amène 
dans la région de Coulondre dont il forme le relief, plongeant tou- 
jours à l’ouest, et supportant à quelques centaines de mètres de là, 
dans la même direction, notre terme 4 qui constitue les terres 
supérieures du Mas Roquet. Il se poursuit, sans solution de conti- 
nuité, jusqu’au Pont ruiné et bien au delà, porte la tour ancienne 
de Vias, et plongeant au nord-ouest continue à supporter le com- 
plexe 4 qui forme le sol de la ferme de Réganel. 

Le plongement nord-ouest permet aux étages inférieurs d’affleurer 
sur la face sud-est, et d’y présenter, comme au front de Grabels, la 
série concordante des termes 2, 1 et 0, reposant ici sur le Néocomien. 

Une observation de détail intéressante à noter est la rencontre en 
direction, en plein horizon rouge, de deux ou trois énormes blocs 
de silex analogues à celui qui renferme les empreintes de plantes 
de Sézanne; ils s’y montrent, à la partie supérieure, plus nettement 
enveloppés qu’au point où l’on recueille les végétaux. 


H)MBNSA GA ER NOEISÉL D ECX VE D 1377 


606 DE ROUVILLE 41 Juin 


Du Pont ruiné à l’orphelinat des Matelles, le terme 4 se développe 
dans toute son épaisseur, concordant avec à qu’il recouvre, mais 
discordant avec le cal- 

Pont ruiné|+ caire de la Chapelle que 
le Planorbis pseudoam- 
montius fait reconnaître 
pour le calcaire de 


Chapelle... x 


1 4 3/21] 0 


Técenner ne EE Valmaillargues, notre 
terme 1. 

La discordance expli- 

Couondre}+ quel’absenceen ce point 


du terme 2 et 3. 

Le terme 1 s’adossant 
au Néocomien, dont!les couches se présentent particulièrement 
tourmentées, se poursuit jusqu’au village des Matelles dont il forme 
le sol, et disparaît, à nouveau, à quelques pas, sous le terme 4, 
sur la route des Matelles à la baraque de 
Valène. 

Tels sont les résultats de nos observa- 
tions dans cette deuxième partie de la 
région que nous uous étions proposé 
d'étudier. 

La figure schématique 3 permettra de 
s’en taire une idée nette. 

Bien différent le schéma (fig. 4) que 
fournit la feuille de Montpellier. 

En opposition au parallélisme remar- 
quable de nos différents termes 0 — 
4, s'offrent, sur celui-ci, des relations 
toutes nouvelles; c’est d’abord le terme 
0 en contact avec le terme 2 dans le 
bas de la figure, et avec À dans le haut; 
c’est ensuite, la présence d’une nouvelle 
masse Mu, étrangère à tout ce qui 
l'entoure, alors que la surface qu’elle recouvre sur la feuille, 
est, sur le terrain, occupée par le prolongement normal et ininter- 
rompu de notre terme 3 suivi depuis Grabels. 

Pour en expliquer la présence, l’auteur de la feuille est conduit 
à supposer qu’ « elle serait venue après une érosion probable d’une 
partie des grès (n° 2) de la base et de la barre (n° 1), s'établir 
en discordance complète avec l’'Eocène inférieur et l'Eocène 
. ANOYen. » (Loc. cit.). 


Fig. 3. 


Fig. 4. 


1900 LE BARTONIEN SUR LA FEUILLE DE MONTPELLIER 607 


Notre interprétation nous épargne une telle supposition. 

Le terme 2, si développé sur la gauche du schéma, est la conti- 
nuation naturelle de notre terme 4, dont la siluation, au Mas 
Gentil, est si normale en recouvrement sur le terme 3 ; par contre, 
le vrai terme 2 de notre série (les marnes versicolores — Bartonien), 
absent à droite sur le schéma (fig. 4) se montre sur le terrain, 
affleurant comme à Grabels d’au-dessous le terme 3, en lisière 
étroite et continue, de Coulondre au Pont ruiné, parallèment en 
double affleurement 1 et 0, ainsi qu’en témoigne la figure schéma- 
tique 3. 

Nous faisons nos confrères juges des deux interprétations ; au 
risque de la voir se heurter à un nouveau Petit-Cœur, nous leur 
livrons, avec confiance, cette nouvelle application de la méthodede 
continuité, dans une région qui n’est rien moins qu’alpine. 

Notre appel à la paléontologie pour reconnaître le numéro 
d'ordre du calcaire de La Chapelle, réalise le cas dont parle Elie de 
Beaumont (p. 137), où le géologue est réduit à se servir de moyens 
de comparaison, « lorsque la continuité actuelle ou du moins, la 
continuité originaire des masses minérales ne peut être constatée. » 

Les faits avancés ci-dessus nous paraissent de nature à établir 
que les vastes surfaces pointillées en rouge sur la carte de 1875 
sont indüment attribuées au Bartonien sur la feuille de Montpellier. 


NOTE ADDITIONNELLE 


La légende de la feuille de Montpellier place au même niveau et 
sous la même rubrique mu, les calcaires d’Assas et les calcaires 
de Grabels. Or l’observation sar le terrain montre nettement le 
premier couronnant et le second supportant un système de pou- 
dingues, de grès et de marnes (notre terme 4). 

La réalité d’un même terme intermédiaire entre les deux, nous 
paraîtrait s'opposer à leur identification. Nous les avons distingués 
en 1875 en affectant le calcaire de Grabels du signe Lt et celui 
d’Assas de la notation L?. 


PoST-SCRIPTUM A PROPOS DU CRÉTACÉ INFÉRIEUR DE LA FEUILLE 
DE MONTPELLIER. 


C’est la même méthode de continuité qui nous à conduit à con- 
sidérer les Calcaires miroitants comme formant le toit du Crétacé 


608 DE ROUVILLE 41 Juin 


sur la feuille de Montpellier. L'auteur dit (4) « qu’au Saint-Loup et 
dans toute la partie méridionale du département du Gard, l’Hau- 
terivien a un développement de quelque importance... » or, 
c’est précisément au Saint-Loup (Hortols) que les calcaires miroi- 
tants occupent le sommet du Crétacé. Il en est de même plus près 
de Montpellier, aux fours à chaux de Lavalette (2) : ils appartien- 
draient donc tout au moins au niveau de l’Hauterivien; ils ne 
sauraient donc subsister à la place qu’ils occupent dans la légende 
de la dite feuille; c’est tout ce que nous avons voulu établir ; 
c'est ce que, d’ailleurs, l’auteur paraît reconnaître lui-même (thèse, 
p. 121-122), dans l'interprétation qu’il donne de la coupe de la 
région de Claret, et quand il dit «qu’au Saint-Loup le Valanginien 
se ralie progressivement à la base avec le Berriasien par des bancs 
de plus en plus calcaires et passant aussi à leur partie supérieure à 
des calcaires de teinte plus claire représentant l’'Hauterivien ». 


(1) B. S. G. F. 3 sér., t. XXVII. 
(2) B. S. G. F.,5° sér., t. XXVI. 


1900 609 


SUR UNE DIORITE ANDÉSITIQUE 
TRAVERSANT LE CARBONIFÈRE DE L’ARIÈGE 


par M. J. CARALP 


Aux environs d’Argein en Bellongue s'élève sur la rive droite de 
la Bouigane au milieu de schistes et de grès carbonifères un massif 
éruptil allongé de l’est à l’ouest dont la superficie dépasse dix 
hectares. 

Il se présente sous l’apparence de masses noirâtres d'aspect char- 
bonneux que sillonnent en tous sens des filons d’une roche plus 
claire, ordinairement grise ou blanchâtre, cristalline au plus haut 
degré. 

Etudions tout d’abord la composition des filons croiseurs, dont 
les matériaux, contrairement à ce qui se passe dans la roche fonda- 
mentale, sont nettement différenciés. Trois éléments y dominent : 
du'sphène, une amphibole, un feldspath du groupe des plagioclases. 

Le sphène est jaune ou vert pâle, plus rarement brunâtre et 
comme métallisé à la surface. Dans ses cristaux parfois volumineux 
on peut reconnaître les formes pd h', pmh'd“, d£ m et plus rare- 
ment des groupements hémitropes suivant la face h'. 

L’amphibole elle aussi est souvent cristallisée ; ses prismes hexa- 
gonaux (mg') montrent alors la valeur angulaire caractéristique de 
cette espèce. Les clivages m sont très nets ; les variétés altérées 
présentent un clivage supplémentaire suivant h', qui s’accompa- 
gnant d’un grand développement de mica suivant cette même 
direction, détermine une véritable lamellisation assez analogue à 
celle des diallages. Cette amphibole, franchement polychroïque, 
n’est autre chose qu’une hornblende ferrifère; sa couleur noire, sa 
richesse en fer, ses extinctions, sa forme géométrique le prouvent 
surabondamment. On lui trouve parfois associées dans les lames 
minces des sections, identiques en apparence, qui, par l'absence de 
polychroïsme et la forte valeur de leurs extinctions, sembleraient 
devoir être attribuées à un pyroxène : mais elles ne paraissent avoir 
qu’un rôle tout à fait exceptionnel. 

Le feldspath constitue de grandes masses facilement clivables, 
grises et vitreuses devenant blanc mat par altération. Dans les 
cassures fraîches on distingue nettement, bien qu'elles soient d’une 


31 Août 1900. — T. XXVIIL. Bull. Soc. Géol. Fr. — 39 


610 J. CAKALP. — SUR UNE DIORITE ANDÉSITIQUE 11 Juin 


extrême finesse, les stries caractéristiques des plagioclases. Divers 
caractères chimiques, et notamment la composition qui accuse 65 °/o 
environ de silice, et 23 d’alumine, et d’autres part l'examen optique 
(extinctions sur g' et sur deux lamelles hémitropes consécutives) 
tendent à prouver qu’il faut rapporter ce feldspath à l’oligoclase et 
pius spécialement à l’oligoclase-albite. fl n’a d’ailleurs pas de 
couleurs géométriques ; il est toujours à l’état de plages plus ou 
moins étendues moulant les autres éléments de la roche. 

La consolidation de ces divers minéraux s’est faite daus l’ordre 
suivant : 1° sphène, 2° amphibole, pyroxène (?), 3° feldspath plagio- 
clase. Cette particularité écarte toute parenté avec l’ophite. En 
raison de sa composition minéralogique, la roche filonienne d’Ar- 
gein doit être placée dans le groupe des Diorites andésitiques. 

A ces éléments essentiels se joignent divers éléments accessoires, 
les uns primordiaux, d’autres secondaires provenant d’altérations. 
En les faisant entrer en ligne de compte, la composition de ces filons 
dioritiques peut être résumée comme il] suit : 


Eléments primordiaux : I. Sphène, fer titané, apatite. 

Hornblende, pyroxène (?). 

II. Plagioclase (oligoclase-albite). 

Eléments secondaires :  Mica noir, actinote, chlorite. 

Hématite. Produits colloïdaux analogues à 
la serpentine. 

Kaolin, calcite, mica blanc. 

Matière jaune terreuse dérivant du sphène. 


Quant à la roche fondamentale qui forme la plus grande masse 
du magma éruptif, elle est beaucoup plus homogène au moins en 
apparence. C’est une roche noirâtre ou brunâtre, nuancée par places 
de vert et de blanc. L’hornblende y domine, convertie fréquemment 
en mica ; le sphène y est relativement abondant, le feldspath, au 
contraire, exceptionnel; il faut y ajouter divers minéraux acces- 
soires trouvés dans la roche filonienne. Sa composition la rapproche 
des Hornblendites micacées, et en particulier de celles que M. Lacroix 
a signalées dans divers massifs lherzolitiques des Pyrénées. 

La roche fondamentale (Hornblendite) et les filons croiseurs 
(Diorite andésitique) ont, au premier abord, des caractères tellement 
différents qu’on croirait qu’il n’y a entre elles aucun lien de parenté. 

Dans les filons le feldspath est l’élément dominant ; il est à peu 
près absent dans la roche fondamentale presque exclusivement 
formée d’amphibole ; il résulte de cette répartition que la première 


1900 TRAVERSANT LE CARBONIFÈRE DE L'’ARIÈGE 611 


roche a la densité et la composition des roches neutres, tandis que 
la roche fondamentale, par sa faible teneur en silice qui descend 
jusqu’à 40 et 35 et sa forte densité (3 environ) présente les carac- 
tères d’une roche ultra-basique. 

Malgré ces différences d’aspect et de composition, on ne peut nier 
qu'il n’y ait entre elles des relations génétiques excessivement 
étroites : hornblendite et diorite proviennent d’un même épanche- 
ment et représentent deux phases successives d’une même éruption 
au cours de laquelle les magmas éruptifs se sont, sous l’eftet d’une 
sorte de liquation, nettement différenciés. 

Quelles sont les relations de ces roches éruptives avec les terrains 
avoisinants ? 

Au nord comme au sud. le massif cristallin est entouré par des 
terrains sédimentaires. Son bord méridional est en contact avec 
une puissante formation schisteuse mêlée de grès et de tuis qui 
relèvent du Carbonifère et probablement du Carbonifère supérieur. 
Du côté nord se montrent tantôt des schistes analogues aux précé- 
dents, tantôt des calcaires peu développés d’ailleurs qui par leur 
différence de direction et de pendage accusent une formation indé- 
pendante. Ces calcaires éminemment cristallins paraissent devoir 
être rapportés au Sinémurien ; interrompus au niveau de la vallée 
par les érosions de la Bouigane ils se rattachent, sur la rive gauche, 
aux calcaires à couseranite d’Aucazein adossés à une ophite. 

La coupe ci-dessous;,'légèrement curviligne, indique ces relations: 


Vieillot Bouigane-r. Villeneuve 
d'Argeur 


EE EE A O SO ER RS RAR EEE NL 
Fig. 1. — Coupe transversale de la Bellongue, entre Vieillot et Villeneuve. 
Echelle des long. : 1/25.000. à, Diorite andésitique ; w, Ophite ; t, tufs éruptifs ; 
a, dépôts de transport fluviatile ; J1, Calc. sinémuriens ; H, Schistes carbonifères. 


Sur le versant de Vieillot, les schistes carbonifères renferment en 
nombre des tufs blanchâtres ou verdâtres, dans la composition 
desquels on retrouve, mais décomposés, tous les éléments de la 
roche éruptive. Ces tufs parfaitement concordants avec les schistes 
prouvent d’une façon indiscutable l’antériorité de cette roche par 
rapport au Carbonifère supérieur. Dans la gorge d'Autrech, en 
amont de Saint-Lary, on trouve en plein Carbonifère une roche 
analogue. 


612 


Séance du 25 Juin 1900 


PRÉSIDENCE DE M. A. DE LAPPARENT, PRÉSIDENT 


M. L. Gentil, Secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la 
dernière séance. La rédaction de ce procès-verbal est adoptée. 


Le Président proclame membres de la Société : 


MM. Babinet, Ingénieur en Chef des Ponts et Chaussées, 
présenté par MM. A. de Lapparent et Munier-Chalmas ; 
Ernest Boubée, présenté par MM. Munier-Chalmas et 

L. Gentil. 


M. L. Gentil signale parmi les dons reçus : 

Plusieurs fascicules du Bulietin du Muséum d'Histoire Naturelle 
renfermant : Marcellin Boule: Notes sur quelques fossiles de Mada- 
gascar parvenus récemment au Laboratoire de Paléontologie ; J. Giraud: 
Comparaison des dépôts de l'Oligocène inférieur dans le sud de la Lima- 
gne et l’île de Wight ; A. Lacroix : Sur une nouvelle espèce minérale, la 
Pseudocalcédonite. — Un fascicule de « La Géographie » renfermant: 
A. de Lapparent : L'œuvre de M. Suess. — Dans les C. R. Acad. des 
Sciences : Grand’Eury : Sur la formution des couches de stipite, de 
houille brune et de lignite. 


M. Pervinquière, Secrétaire, indique parmi les ouvrages reçus 
depuis la dernière séance : 

6 vol. des Monographs of the U. S. G. S., parmi lesquelles la 
XXXILIS (Geology of the Yellowstone park, avec 121 pl.) et la XXX VIT 
(Fossil flor a of the lower coal measures of Missouri, 42 pl.).— 3 vol. des 
Annual Reports (19% et 20%) et tous les Bulletins parus en 1898 et 1899. 
— Le 4er fascicule du Centralblatt für Mineralogie, Geologie und 
Palæontologie qui formera désormais un supplément au Neues 
Jahrbuch, paraissant deux fois par mois et consacré à la biblio- 
graphie et aux informations géologiques. — Une revue géologique 
suisse pour l’année 1898, par H. Schardt (Ecloyæ geologicæ Helvetiæ). 


Le Président annonce la nomination de M. P. Œhlert, comme 
Correspoudant de l’Institut, et fait l’éloge de notre savant confrère. 


SÉANCE DU 25 JUIN 4900 613 


Le Président donne lecture d’une lettre de la Société des Sciences 
Naturelles de Tarare, qui remercie de l’envoi du Compterendu 
sommaire et décerne le titre de « Correspondante » à la Société 
Géologique de France. 


M. G. Ramond fait connaître à la Société qu’il insère, dans la 
« Feuille des Jeunes Naturalistes », un article sur La Géographie 
physique et la Géologie à l'Exposition Universelle de 1900. 

Dès que l’impression en sera terminée, il mettra des exemplaires 
(en tirage à part) de cette Note à la disposition de ses confrères et 
des autres membres du Congrès géologique international. 


De son côté, M. Adrien Dollfus publie dans le même pério- 
dique — dont il est le Directeur — un article intitulé : Liste som- 
maire des Collections d'histoire naturelle à l'Exposition Universelle. 


Le Président présente la remarquable Carte géologique du Portugal, 
œuvre de MM. Delgado et Choffat, offerte à la Société, par le 
Service géologique du Portugal. 


M. L. Gentil offre à la Société, de la part de M. G.-B.-M. Fla- 
mand, empêché d’assister à la séance, deux notes récemment 
publiées, sur sa mission dans le Sahara. L’une : Une mission d’explo- 
ration scientifique au Tidikelt a paru dans les Annales de Géographie; 
l’autre : Mission au Tidikelt, archipel Touatien ; Résultats scientifiques 
généraux, est extraite de (la Géographie ». Dans ces notes, l’auteur 
a brièvement exposé le but et les principaux résultats de sa mission. 
Il prépare d’ailleurs un important mémoire sur la géographie 
saharienne, pour le Congrès géologique international. 


Le Président, avant de lever la séance, rappelle que la Société 
se réunit pour la dernière fois dans le local de la rue des Grands- 
Augustins, qu’elle occupait depuis près de trente ans. Il dit adieu, 
au nom de tous, à ces murs qui ont entendu tant de discussions 
intéressantes, et où se sont nouées tant de bonnes relations qui 
continueront dans la nouvelle demeure de la Société. 


614 95 Juin 


SUR LA COUPE DU LAC MOURISCOT, PRÈS BIARRITZ 


par M. STUART-MENTEATH. 


À propos de cette coupe, donnée par M. Bergeron à la page 24 du 
B.S.G.F.,t. XX VII, je ferai remarquer qu’il y a deux sondages, le 
premier immédiatement sur le bord nord de la voie ferrée, et à 100 
mètres au nord-est ainsi qu’à 20 mètres plus haut que la petite 
bosse insignifiante du dos du Danien qui est visible au bord du lac. 
L'autre sondage, figuré par M. Bergeron, est à un demi-kilomètre 
au nord-est, et entre celui-ci et la voie ferrée il n’y a que les glaises 
bariolées et le Nummulitique, l’affleurement du Danien se trouvant 
au sud de la voie ferrée. L'emplacement autant que les renseigne- 
ments de ces sondages, dus à un ingénieur et géologue d’un mérite 
hors ligne, sont changés dans la coupe en question. 

Ces sondages ont traversé la base de l’Eocène pour atteindre les 
glaises bariolées qui reposent sur le dos du Danien. Ce dernier, ayant 
plus de 20 m. d'épaisseur, n’a jamais été traversé. Il consiste en 
calcaire rosé vers la base et en calcaire blanc schisteux vers son 
sommet, que M. Bergeron a pris pour du Sénonien, le calcaire rosé 
traversant le tunnel. Ce Danien est bosselé, et sinueux en affleure- 
ment, jusqu’à Cazeville et également sur la côte. Il présente la 
troisième surface de discordance dont j'ai parlé dans ma dernière 
note, et sur cette surface on trouve des glaises bariolées, des conglo- 
mérats à Orbitolines clastiques, et des couches à Crabes, que j'ai 
retrouvées avec du lignite à la base de l’Eocène de Gan, au-dessus 
du même Danien bosselé et discordant. Au milieu des glaises 
bariolées on trouve des lentilles de calcaire jaune rempli de cristaux 
de quartz bipyramidé et avec une notable proportion de magnésie. 
Ce calcaire se retrouve dans le principal sondage de Mouriscot, et 
également à côté de l’ophite de Mouligna. Le gypse et le sel occupent 
les irrégularités de la surface de discordance en question, et, d’après 
une idée très juste de M. Gindre, ont produit le lac Mouriscot par 
leur dissolution. : 

J'ai donné une carte générale daus les C. R. Ac. Sc. de juin 1894. 
Des Orbitolines se trouvent en cailloux roulés, ainsi que dans la 
pâte des conglomérats du Flysch, tant du Crétacé que de l’Eocène, 


1900 SUR LA COUPE DU LAC MOURISCOT, PRÈS BIARRITZ 615 


et des quartz bipyramidés roulés se trouvent dans les premières 
couches éocènes qui font suite aux dernières glaises bariolées de 
Cazeville. À Croix d’Ahetze on trouve, en plein Flysch crétacé, des 
marnes bariolées avec gypse et fer oxydé en dodécaèdres, prove- 
nant de la décomposition de la pyrite abondante dans le Flysch. 
Les conglomérats de Cazeville et Mouligna sont semblables à ceux 
du Flysch crétacé, car le flysch éocène, largement développé en 
Espagne, représente une reprise des mêmes conditions de sédimen- 
tation. 

La coupe de M. Bergeron est fondée sur les conclusions antérieures 
de MM. Seunes et Carez, et elle est choisie par M. Marcel Bertrand 
comme base d’une théorie générale des Pyrénées. En opposant des 
faits nouveaux et des détails ignorés aux conclusions antérieures 
de ces géologues, j'ai donc essayé d’éclaircir une question fonda- 
mentale de la géologie, tout en m’efforçant de mettre en lumière 
une différence capitale de méthode d'observation. Dans une 
longue série de notes, qu’il est facile de consulter, j’ai suivi pas à 
pas le développement de la méthode qui a permis à M. Bergeron 
d'affirmer l’âge triasique, d’abord du sel de Cardone, ensuite du 
sel de Biarritz. Il s’agit d’une méthode dont l'importance pour 
toutes les questions industrielles ne peut être exagérée, et dont des 
applications lointaines et remarquables ont mis en question l'avenir 
de la géologie. : 

À Cardone comme à Biarritz on a soutenu le contraire de ce 
qui résulte des travaux patients et détaillés de tous les ingé- 
nieurs qui ont spécialement étudié le problème. Si M. Jacquot 
a changé d’opinion, c’est qu’il croyait crétacé le prolongement des 
couches de Cazeville à Fontarabie. Du moment que j’ai démontré, 
par des Nummulites et par une carte, que ce prolongement est 
éocène, et encore que la pointe d’Abadia consiste en Sénonien fossi- 
lifère de Bidart, la faille de M. Jacquot et les lignes directrices de 
M. Marcel Bertrand ont perdu leur raison d’être. Dans un manuel 
récent et remarquable je vois affirmer que M. Carez a établi l’âge 
paléozoïque de mon Crétacé de Lourdes, et dans chaque phrase de 
MM. Bergeron et Bertrand je vois également ressusciter les fantômes 
de toutes les opinions réfutées. Mes notes leur ont servi uniquement 
comme indication des points qui conduiraient nécessairement à un 
paradoxe. 

A Cardone, M. Bergeron a classé dans le Trias le sel qui, à Suria, 
Cardone et les montagnes au nord, est nettement interstratifié à la 
base de l’Oligocène et au-dessus de plus de 500 mètres d'Eocène 


616  STUART-MENTEATH. — SUR LA COUPE DU LAC MOURISCOT 25 Juin 


moyen. Dans tout le bassin de l’Ebre on retrouve ce gypse, avec 
lentilles de sel, et il recouvre indifféremment des affleurements de 
Trias, de Jurassique, et de Crétacé. Dans ces points de contact sa 
parfaite ressemblance avec le Trias l’a fait classer tantôt comme 
triasique, tantôt comme oligocène, dans les cartes hâtives. 

A Biarritz des ressemblances également trompeuses sont opposées 
à tout ce que l'étude de la région peut enseigner. Depuis Saint- 
Sébastien jusqu’à Pontaque et Ossun, sur plus de 150 kilomètres, 
l'horizon à gypse et sel est entre le Danien et l’Eocène fossilifère. 
Tous les sondages sont foncés au-dessus du dos du Danien et aucun 
n'a paru traverser cette formation. Pour établir le contraire, 
M. Bergeron a simplement substitué les mots «calcaires roses du 
Danien » aux mots très différents qui existent sur la minute du 
sondage qu’il a cité. Afin de ne rien dire de l’histoire de la question, 
on confond la base de l’Eocène avec le vrai Flysch à la base du 
Danien, et le calcaire jaune à quartz bipyramidé de l’Eocène de 
Cazeville et de Mouligna est décrit comme Danien par M. Bergeron, 
et comme Lias à dipyre par M. Carez. Plus à l’est, on a déjà vérifié 
l'hypothèse de M. Bergeron par des sondages qui ontété abandonnés 
après avoir traversé jusqu'à 50 mètres de calcaire. Les éruptions 
ophitiques qui ont eu lieu sur le dos du Danien, et dont les chemi- 
nées se retrouvent dans le Flysch, ont localement exagéré la discor- 
dance de la base de l’Eocène, et contribué à la formation et la 
conservation de nombreuses lentilles de sel. Des injections de gra- 
nite, inséparable de l’ophite, sont connues partout. Leur attribution 
arbitraire au Précambrien, Silurien, Trias, ete., a déjà produit des 
paradoxes significatifs. Il paraît impossible de respecter même 
l’emplacement et les résultats des sondages lorsqu'il s’agit de ces 
hypothèses. Dans la carte déjà citée j’ai prouvé que toute la tecto- 
nique du pays avait déjà subi le même sort. 


M. J. Bergeron ne croit pas devoir rien changer à ce qu'il a 
publié, quant à l’âge et à l’allure des couches au bord du lac de 
Mouriscot. Si l'hypothèse émise par M. Marcel Bertrand relative- 
ment à l’existence de nappes de recouvrement sur le bord septen- 
trional des Pyrénées, est exacte, comme cela semble résulter des 
récents travaux de MM. Michel-Lévy et Léon Bertrand, et de rensei- 
gnements inédits que M. J. Bergeron a reçus dernièrement, le pli 
signalé à la sortie du tunnel de la Négresse serait une simple ondu- 
lation dans une nappe de recouvrement. 


M. Carez ajoute quelques observations. 


1900 617 


LES GÉOSYNCLINAUX ET LES AIRES CONTINENTALES 


CONTRIBUTION A L’ÉTUDE 


DES TRANSGRESSIONS ET DES RÉGRESSIONS MARINES 


par M. Emile HAUG. 


Les problèmes de la paléogéographie sont depuis longtemps au 
premier plan parmi les préoccupations des géologues. Il faut avouer 
d’ailleurs qu’il existe peu de questions dans lesquelles l'imagination 
a joué un rôle aussi prépondérant. Ce n’est que tout récemment que 
les reconstitutions des mers anciennes ont été tentées sur des bases 
sérieuses et avec l’érudition et l’esprit critique qu’il est nécessaire 
d'apporter à ce genre d’essais. Parmi les tentatives qui ont été faites 
dans les dernières années, il convient de citer en toute première 
ligne celles de M. Fritz Frech (1) pour les terrains paléozoïques, 
celles de M. de Lapparent (2), pour tous les terrains. 

Le moment est peut-être venu de ue plus se contenter de recons- 
tituer simplement les anciens rivages, mais de rechercher désormais 
les causes de la répartition des terres et des mers aux diverses 
époques. Les essais de reconstitutions paléogéographiques fourni- 
ront dans cet ordre de recherches un point de départ inappréciable. 
Les meilleurs résultats seront obtenus par les méthodes de la 
géologie comparée, qui étudie les chaînes de montagnes, les conti- 
nents, les océans comme des organismes dont la structure obéit à 
des lois déterminées. De même que Georges Cuvier, le fondateur de 
l'anatomie comparée, reconstituait un être vivant avec quelques 
ossements, de même M. Eduard Suess (3), le fondateur de la géo- 
logie comparée, a pu évoquer l’histoire de tout un océan avec les 


(1) Lethæa Palæozoica, t. II. Stuttgart, 1897-99. 

(2) Traité de Géologie, 4° édition. Paris, 1900. 

(3) Das Antlitz der Erde. 2 vol. gr. in-80. Prague 1883-88. 

Je citerai ici toujours l’édition française, publiée sous la direction de M. Emm, 
de Margerie, sous le titre : la Face de la Terre. Paris, 1897 et 1900. 


618 ÉMILE HAUG 25 Juin 


données sommaires que nous possédons sur la charpente de quel- 
ques îles lointaines ; tandis que d’autres fragments lui ont permis 
de reconstituer des continents. 

Préoccupé de dégager les lois qui président à la répartition des 
terres et des mers aux époques successives de l’histoire du globe, je 
me suis attaché à montrer que l’emplacement des lignes de rivage 
n’a qu’une importance secondaire, qu'il est nécessaire avant tout 
de bien connaître la situation des masses continentales et celle des 
dépressions profondes. J’ai été conduit ainsi à étudier le rôle, 
souvent méconnu, de celles de ces dépressions que l’on a désignées 
sous le nom de géosynclinaurx et cette étude forme la première partie 
du présent mémoire. Dans une seconde partie, je me suis efforcé de 
mettre en évidence la permanence — jusqu’à une époque relative- 
ment récente — des anciennes masses continentales. La troisième 
partie, enfin, est consacrée au problème même que j'avais abordé, : 
la recherche des causes des grands changements dans la position 
respective des terres et des mers; jy étudie les transgressions et les 

régressions et les lois qui les régissent. 


PREMIÈRE Partie. — Les Géosynclinaux 
I. — Notions générales 
DÉFINITION. — La notion du géosynelinal est due incontestable- 


ment à James Hall (1). C’est en effet cetillustre paléontologiste qui, 
après avoir expliqué l’accumulation énorme des sédiments suivant 
certains zones de la surface terrestre par un affaissement graduel 
du fond de la mer, montra, dès 1859, que la « ligne de plus grande 
dépression » coïncide avec la «ligne de plus grande accumulation », 
établissant ainsi la proportionnalité, en chaque point, de l’épaisseur 
des sédiments avec l’affaissement du sol. Il admettait également 
que l’affaissement de la masse des sédiments donne lieu à la produc- 
tion d’un «grand axe synclinal ». C’est à ce plissement concave de 
l'écorce terrestre que Dana donna en 1875 (2) le nom de « géosyn- 
clinal ». Il en attribuait d’ailleurs avec raison la formation, non 
pas, comme le faisait Hall, au poids des sédiments, mais à la com- 
pression latérale. 

En même temps qu’il indiquait le mécanisme de l’accumulation, 


(1) James HALL. Natural History of New-York, Palaeontology. Vol. III, p. 70. 
Albany. 1859. : 
(2) James D. Dana. Manual of Geology. 24 edit., p. 748, 


1900 LES GÉOSYNCLINAUX ET LES AIRES CONTINENTALES 619 


James Hall arrivait à une constatation qui devenait en quelque 
sorte la base des théories orogéniques ultérieures ; il montrait que 
l'emplacement des régions de plissement coïncide avec les zones 
d'épaisseur maximum des sédiments. On a souvent donné à cette 
loi la forme suivante : les chaînes de montagnes se forment sur 
l'emplacement des géosynelinaux. 

L'exemple classique est la chaîne des Appalaches, dans laquelle 
les plissements ont affecté une épaisseur de sédiments que les. 
géologues américains évaluent à 40000 pieds. Dans l'Himalaya 
central, M. Diener (1) estime, d’après les observations de M. Gries- 
bach, que ies dépôts successifs, accumulés en un même point, attel- 
gnent une puissance de 900 à 14000 pieds, sans qu'aucune discor- 
dance importante vienne indiquer une grande interruption dans la 
sédimentation. Dans les Alpes occidentales on pourrait trouver des 
épaisseurs de même ordre. 

CARACTÈRE BATHYMÉTRIQUE DES GÉOSYNCLINAUX. — Tout en faisant 
d’expresses réserves sur la relation de cause à effet qui existe entre 
les plissements et la formation des géosynclinaux, M. Suess était 
conduit en 1875 (2) à une autre constatation, qui complète dans une 
certaine mesure le principe énoncé par James Hall et que l'on peut 
formuler ainsi: Dans les régions plissées la série sédimentaire est 
généralement complète et possède un caractère «pélagique » ; dans 
les régions tranquilles, au contraire, elle présente souvent des la- 
cunes ou des intercalations de dépôts saumâtres. Le Trias, le 
Portlandien fournissent à l’appui de cette règle des exemples bien 
CONNUS. 

Il existe en apparence une certaine contradiction entre le prin- 
cipe de James Hall et cette constatation capitale faite par M. Suess. 

En effet, les auteurs américains, et James Hall lui-même, ont sou- 
vent insisté avec beaucoup de force sur le caractère littoral ou tout 
au moins (peu profond » (shallow) des sédiments accumulés dans 
les géosynelinaux ; d'autre part, M. Suess entend par dépôts « péla- 
giques » des dépôts de mer relativement profonde et Neumayr allait 
jusqu’à considérer comme « abyssaux » certains dépôts jJurassiques 
de la région alpine. 

Il y a évidemment exagération de part et d’autre. Si, dans les 
Appalaches, la base de la série plissée (Cambrien et Silurien) est 
grossièrement détritique et indique des eaux très peu profondes, 
s’il en est de même de la partie supérieure (Carbonifère), la partie 


(4) In E. Suess. Are great ocean depths permanent. Nat. Science, vol. IT, p.184. 
2) Eduard Suess. Die Entstehung der Alpen. Vienne, 1875, p. 98. 


620 ÉMILE HAUG 25 Juin 


moyenne (Dévonien moyen et supérieur) s’est certainement 
déposée dans une mer d’une profondeur relativement considéra- 
ble. En ce qui concerne, d’autre part, les prétendus dépôts «abys- 
saux » des Alpes orientales, les calcaires siliceux à Radiolaires du 
Jurassique et du Néocomien, que Neumayr (1) a comparés aux vases 
à Radiolaires des grands fonds actuels, M. Johannes Walther (2) 
a montré que les deux formations n’ont certainement pas la même 
origine et, quant à l’assimiliation de la craie blanche aux boues à 
Globigérines, M. Cayeux et M. Walther en ont l’un et l’autre fait jus- 
tice (3). 

Pour ma part, je suis arrivé au résultat que les géosynclinaux 
correspondent, dans la plus grande majorité des cas, à des mers rela- 
tivement profondes, mais non abyssales. Il est nécessaire d’adopter 
un terme non équivoque pour désigner la zone bathymétrique 
comprise entre la zone abyssale proprement diteet la zone peu 
profonde, que l’on appelle quelquefois à tort «zone littorale ». J’ai 
proposé pour la «zone peu profonde » le nom de zone néritique (4), 
faute d’unterme correspondant, dans notre langue, aa «shallow 
water » des Anglais, au « Seichtwasser » des Allemands, et, en atten- 
dant une désignation plus significative, j’ai appelé, avec M. Rene- 
vier, zone bathyale la zone intermédiaire entre la zone néritique et 
la zone abyssale et je lui assigne comme limites extrêmes les 
isobathes de 80 ou 100 mètres et de 900 mètres. 

Les courants marins de surface peuvent, dans les mers actuelles, 
se faire sentir dans toute la profondeur de cette zone. La tempéra- 
ture y est à peu près constante et les êtres qui l’habitent sont 
essentiellement sténothermes. La lumière ne pénètre que fai- 
blement dans ses couches supérieures et l’action chlorophyllienne 
y est nulle, de sorte que les Algues et les animaux herbivores y 
font défaut. La faune est constituée surtout par des carnivores et 
par des mangeurs de boue ou limivores, qui se nourrissent de la 
vase organique, résultant de l’accumulation des cadavres d’ani- 
maux vivant à la surface des eaux. Les coquilles ornées sont plus 
rares et les colorations sont moins vives et moins variées que dans 
la zone néritique. 


(1) M. Neumayr. Erdgeschichte, t. I, p. 364. 

(2) J. Wazraer. Ueber die Lebensweise fossiler Meeresthiere, Zeitschr. d. D. 
geol. Ges., vol. XLIX, p. 214, 1897. 

(3) Je ne dirai rien de l'attribution, par M. Renevier, des argiles rutilantes 
garumniennes au « type abyssal » (Chronographe géologique, p. 551), qui n’a fort 
heureusement guère trouvé d’écho. 

(4) Revue annuelle de Géologie. Revue gén. des Sciences, 30 Juin 1898, p. 496 


1900 LES; GÉOSYNCLINAUX ET LES AIRES CONTINENTALES 621 


C'est dans la zone bathyale que se déposent surtout les boues 
terrigènes et en particulier les boues bleues riches en matière 
organique et en sullures. 

Sur le passage des grands courants marins, toutefois, le fond 
est balayé et certains êtres benthoniques, qui évitent les fonds 
vaseux, y présentent une richesse d'individus et une variété de for- 
mes remarquables, grâce à l’abondante nourriture fournie par le 
plankton de surface. 

Parmi les formations géologiques il en est un grand nombre qui, 
sans aucun doute, se sont déposées dans la zone bathyale et ce sont 
précisément celles qui, dans la plus large mesure, prennent part à 
la constitution des géosynclinaux. 

Ce sont les schistes à Graptolithes, les schistes à Posidonomyes, 
les argiles à Dentales, les schistes, les marnes, les calcaires com- 
pacts ou noduleux à Ammonites, les marnes à Pleurotomes, etc, 

Les calcaires rouges à Ammonites, les schistes à Aptychus sem- 
blent s'être formés dans les mêmes conditions bathymétriques, mais 
dans des fonds où les vases étaient balayées et où l’absence d’affais- 
sement empêchait l’accumulation d’une masse puissante de sédi- 
ments. 

Les formations dont il vient d’être question ont souvent reçu la 
dénomination de («faciès pélagiques », qui ne peut que prêter à 
confusion et évoquer des idées fausses sur le genre de vie des êtres 
qui y ont laissé leurs restes. On sait, en efïet, que M. Murray groupe 
les sédiments des mers actuelles, d’après leur mode de formation, 
en «dépôts pélagiques » et « dépôts terrigènes ». Les premiers 
comprennent (ceux qui sont formés vers le centre des grands 
océans et qui sont composés principalement des restes d’orga- 
nismes pélagiques, associés aux produits ultimes de la décompo- 
sition des roches et des minéraux » (1). Or, les sédiments de la zone 
bathyale ne répondent nullement à cette définition et rentrent pour 
la plupart dans la catégorie des dépôts terrigènes. Malgré cet 
inconvénient, le terme de « faciès pélagique » pouvait être appli- 
qué à bon droit à des sédiments riches en Ammonites, tant que 
les idées anciennes sur le genre de vie pélagique des Céphalopodes 
secondaires régnaient encore sans contestation. Dans l’état actuel 
de nos connaissances, il ne semble plus que ces Mollusques puissent 
être envisagés comme des animaux bons nageurs vivant à la sur- 
face des mers, à la manière de l’Argonaute. Comme la Spirule et le 


(1) John Murray and A,-F. RENARD. Report on deep-sea deposits. Report on 
the Scient. Res. of the voyage of H. M. S. Challenger, p. 185, 1891. 


622 ÉMILE HAUG 95 Juin 


Nautile, ils devaient vivre dans le voisinage du fond et faisaient 
partie du « Benthos ». A part les cas, plutôt.rares, où les coquilles 
des Ammonites flottaient après la mort de l’animal et se trouvaient 
charriées par les courants dans les régions littorales, comme l’ad- 
mettait Alcide d’Orbigny (1), il semble bien que, le plus souvent, 
les Ammonites aient vécu sur les fonds vaseux, là même où nous 
trouvons actuellement leurs coquilles. Outre que le bel état de 
conservation du péristome et des ornéments les plus délicats, dans 
certains gisements, se comprend mal dans l'hypothèse d’un flottage, 
on ne peut expliquer l’association, en un même point, de nom- 
breuses variations individuelles et d'individus de tout âge d’une 
même espèce qu’en admettant la vie collective dans le voisinage 
du fond. La plupart des Bélemnites et les Nautiles paraissent avoir 
vécu en général à des profondeurs moindres que les Ammonites, 
dans les parties profondes de la zone néritique, et, parmi les difté- 
rents genres d’Ammonites, les uns, comme Trachyceras, Reineckeia, 
Hoplites, etc., étaient vraisemblablement eurythermes, c’est-à- 
dire qu’ils supportaient d’assez grandes variations de température, 
et pouvaient vivre à des profondeurs variables, tandis que d’autres, 
et en particulier Phylloceras et Lytoceras, étaient sténothermes, se 
trouvaient liés à une température constante et ne pouvaient, par 
conséquent, vivre que dans la zone bathyale ; ils caractérisent les 
parties profondes des géosynelinaux, tandis que dans les parties 
moins profondes, sublittorales, vivaient exclusivement les genres 
eurythermes. Ainsi s'explique le contraste entre la « province de 
l’Europe centrale » et la « province méditerranéenne », qui, en 
réalité, correspondent à la zone néritique et à la zone bathyale 
d’une même province zoologique (2). 

L’analogie est grande, d’ailleurs, entre le mode de répartition des 
fossiles dans les argiles ou marnes à Céphalopodes du Secondaire 
et la distribution des animaux sur les fonds argileux de la zone 
bathyale des mers actuelles. Dans les deux cas, les êtres vivants se 
rencontrent d’une manière tout à fait sporadique. Les localités où 
ils sont abondants sont souvent séparées par de vastes régions où la 


(1) Cours élémentaire de Paléontologie, t. I, p. 85, 1849. 

(2) M. Pompeckj et moi nous sommes arrivés indépendamment l’un de l’autre 
à cette interprétation, que nous avons publiée à quelques semaines d'intervalle. 
M. Pompeckj l’a donnée d’abord à propos du Lias d’'Anatolie (Palæontologische 
und stratigraphische Notizen aus Anatolien. Zeitschr. d. D. geol. Ges., vol. XLIX, 
p. 826, 1898). J’ai été conduit au même résultat pour le Jurassique supérieur et 
pour le Néocomien en me basant en partie sur des observations de M. Kilian 
(V. Revue annuelle de Géologie. Revue gen. des Sciences, 30 Juin 1898, p. 497). 


1900 LES GÉOSYNCLINAUX ET LES AIRES CONTINENTALES 623 


vie est presque absente et, dans ces localités, c’est fréquemment 
une espèce qui prédomine à l’exclusion des autres. 

Si les caractères paléontologiques parlent en faveur de l’attri- 
bution des dépôts des géosynclinaux à une zone bathymétrique 
relativement profonde, il en est de même des caractères litholo- 
giques. Toutes les fois que l’on peut suivre les modifications 
qu’accusent les sédiments d’un géosynclinal dans le sens perpendi- 
culaire à l’axe, c’est-à-dire à la ligne de plus grande épaisseur, on 
constate d’abord un amincissement graduel, puis un passage latéral, 
brusque ou ménagé par des alternances multiples, à des sédiments 
qui se sont déposés dans des eaux moins profondes, dans la zone 
néritique. Je rappellerai un exemple que j’ai étudié moi-même (1). 

Dans la partie alpine du bassin du Rhône, le Lias présente deux 
faciès bien distincts : un faciès vaseux, que j'ai appelé le faciès 
dauphinois et qui se développe tout le long d’une ligne parallèle à 
la direction générale des plissements, et un faciès de calcaires z00- 
gènes, à éléments détritiques, que j'ai appelé, suivant les cas, faciès 
dauphinois, rhodanien ou briançonnais et qui borde de part et d’autre 
la bande formée par le précédent. Le faciès dauphinois présente tous 
les caractères lithologiques et paléontologiques du type bathyal, il 
s’est déposé dans un géosynclinal et ses sédiments atteignent 
souvent un millier de mètres d'épaisseur. 

Le faciès de calcaires zoogènes, qui, aux environs de Digne, pré- 
sente des alternances multiples avec le faciès dauphinois, appartient 
à la région néritique. Vers la Basse-Provence, les calcaires à Gry- 
phées du Lias inférieur diminuent graduellement d’épaisseur et 
disparaissent entièrement à l’approche du ne à des Maures, qui 
constituait une terre émergée. 

Dans cette même zone sublittorale, les calcaires spathiques et 
siliceux du Lias moyen prennent un grand développement. Des 
« bancs-limite » ou (hard grounds » se rencontrent à plusieurs 
niveaux. Sur l’autre bord du géosynclinal, dans la zone du Brian- 
çonnais, le Lias subit des modifications analogues. M. Kilian y à 
signalé en outre des calcaires coralligènes. Ailleurs même le Lias 
fait entièrement délaut, le Tithonique reposant immédiatement 
sur les calcaires triasiques. Le haut fond et les îles qui occupaient, 
au Lias, une partie de la zone du Briançonnais, séparent le géosyn- 
clinal dauphinois du géosynclinal piémontais, qui est formé par 
l'énorme accumulation des Schistes Lustrés liasiques et dont le 


(1) Les Chaïnes Subalpines entre Gap et Digne, p. 55. Bull. Serv. Carte géol., 
n° 21, 1891. 


624 ÉMILE HAUG 25 Juin 


bord oriental est inconnu. En ce qui concerne le géosynclinal dau- 
phinois, il estincontestable que sa partie médiane, où l’accumulation 
des sédiments atteignait son maximum, était la partie la plus éloi- 
gnée des rivages. C'était aussi la partie la plus profonde. 

En effet, il est évident a priori que, si l’épaisseur des sédiments 
est proportionnelle à la quantité dont le géosynclinal s’affaisse, le 
maximum de la profondeur des eaux se trouvera là où l’affaissement 
aura été le plus considérable et devra par conséquent coïncider avec 
l’endroit où les couches atteindront leur maximum d’épaisseur. 

Pour expliquer des accumulations de sédiments qui, sur des 
hauteurs énormes, conservent les mêmes caractères lithologiques, 
il faut supposer nécessairement que l'équilibre entre la vitesse 
d’affaissement du fond et la vitesse de la sédimentation soit réalisé 
d’une manière à peu près parfaite. Si l’affaissement avait lieu avec 
une trop grande lenteur, le géosynclinal ne tarderait pas à se com- 
bler. C’est ce qui se produit constamment dans le Bassin de Paris, à 
l’époque tertiaire, et c’est ce qui tend à se produire dans tous les 
géosynclinaux de faible profondeur, comme celui du Silurien des 
Appalaches ou tomme celui du Silurien du Massif Armoricain, par 
exemple, où des intercalations de grès grossiers viennent sans cesse 
interrompre la régularité de la sédimentation vaseuse. 

Dans les géosynclinaux qui possèdent unñe certaine profondeur, 
par contre, même lorsque l'intensité de l'affaissement n’est pas 
toujours rigoureusement proportionnelle à l’intensité de la sédi- 
mentation, le comblement ne se produira que si la disproportion 
des deux facteurs est par trop considérable en faveur du deuxième. 

A une certaine profondeur, des oscillations qui maïintiendront le 
fond dans les limites de la zone bathyale n’amèneront aucune modi- 
fication dans la nature des sédiments déposés, aussi les dépôts 
n'ofiriront-ils que de faibles variations dans le sens vertical et cela 
sur des épaisseurs souvent très considérables. C'est là encore une 
raison de plus pour attribuer à un grand nombre de géosynclinaux 
une profondeur relativement grande. Pour d’autres géosynclinaux, 
pour peu que les caractères lithologiques et paléontologiques des 
dépôts donnent des indications dans ce sens, je suis tout prêt, je le 
répète, à admettre que la sédimentation s’est effectuée dans des eaux 
très peu profondes, voire même dans des eaux douces, comme par 
exemple dans le cas des dépôts tertiaires du géosynclinal des Mon- 
tagnes Rocheuses. à 

On a remarqué depuis longtemps que les chaînes de montagnes 
ne peuvent presque jamais être formées par une série unique de 


1900 LES GÉOSYNCLINAUX ET LES AIRES CONTINENTALES 625 


terrains concordants; le plus souvent une chaîne comprend, 
comme on sait, plusieurs séries discordantes, ou tout au moins 
séparées par des lacunes, et le cas est fréquent, où chacune de ces 
séries correspond à une très grande épaisseur de couches, déposées 
dans autant de géosynclinaux superposés. Dans une même chaîne, 
les axes des géosynclinaux successifs peuvent coïncider, mais ne 
coïncident pas nécessairement, et l’on peut admettre que, lorsque 
trois séries discordantes sont superposées, comme par exemple 
dans le système alpin, c’est la série inférieure ou la série moyenne, 
rarement la série supérieure, dont les dépôts accusent le plus nette- 
ment le caractère bathyal. 

Ainsi, dans les Alpes occidentales, et en particulier dans la région 
située entre les massifs du Pelvoux et du Mercantour, trouve-t-on en 
superposition trois séries discordantes entre elles : 1° des schistes 
métamorphisés d'âge paléozoïque ; 2° toute la série secondaire con- 
cordante, débutant par le Trias lagunaire ou néritique et compre- 
nant ensuite tout le Jurassique et tout le Crétacé à l’état vaseux ou 
calcaréo-vaseux, avec faunes de la zone bathyale ; 3° les schistes 
azoïques du Priabonien, recouverts en concordance par des grès 
oligocènes. Chacun de ces trois termes s’est déposé dans un géosyn- 
clinal, comme l’attestent les épaisseurs énormes et l’uniformité des 
sédiments dans le sens vertical. C’est pour le Jurassique et le Cré- 
tacé seulement que l’on peut affirmer le caractère bathyal. 

Je citerai encore l’exemple des chaînes californiennes, où la 
superposition d'au moins trois séries extrêmement puissantes, Cons- 
tituées par des terrains concordants et discordantes entre elles a été 
mise en évidence par les récents travaux d’une pléiade de géologues 
éminents. La série inférieure, aurifère, fortement métamorphisée, 
comprend peut-être tout le Paléozoïque, le Trias du type alpin et 
le Jurassique inférieur et moyen (1); la série moyenne, dépassant 
quelquefois 10.000 mètres d’épaisseur, débute par le Tithonique 
(Knoxville beds, p. p.), comprend tout le Crétacé et supporte en 
concordance les couches éocènes de Tejon, qui sont séparées par 
une lacune du Sénonien supérieur (Chico); la série supérieure 
gréseuse correspond au Miocène. C’est dans la série inférieure 
seulement que l'on rencontre des sédiments appartenant incon- 
testablement à la zone bathyale; dans la série moyenne, il est 


(1) Il semble d’ailleurs que les formations géologiques qui prennent part à la 
constitution de la Coast Range, d’une part, et de la Sierra Nevada, de l’autre, ne 
sont pas toujours les mêmes ou que tout au moins les deux chaines renferment 
des faciès différents. 


3 Septembre 1900. — T. XXVIIL. Bull. Soc. Géol Fr. — 40 


626 | ÉMILE HAUG 25 Juin 


probable que, au moins temporairement, le géosynclinal possédait 
une certaine profondeur, comme l’atteste la présence des genres 
Phylloceras et Lytoceras, quoique la tendance fréquente au comble- 
ment soit indiquée par plusieurs intercalations de conglomérats et 
de grès dans l’immense épaisseur des schistes. 

RELATIONS ENTRE LES GÉOSYNCLINAUX ET LES PLISSEMENTS. — Les 
relations entre les géosynclinaux et les plissements sont de deux 
ordres : celles qui existent entre le géosynclinal et les plissements 
ultérieurs ; celles qui existent entre le géosynclinal et les plisse- 
ments antérieurs à sa formation. 

Nous avons vu que c’est James Hall qui, le premier,a montré que 
les plissements prennent naissance sur l’emplacement des géosyn- 
clinaux. C’est au même auteur (1) qu'est due également la notion de 
la formation des plis en profondeur et de l'indépendance complète 
de l'altitude des montagnes et du phénomène de plissement. 

Le premier pas dans la formation de plissements sur l’emplace- 
ment d’un géosynclinal est la naissance d’un anticlinal ou géanti- 
clinal médian, qui divise le géosynclinal primitif en deux géosyn- 
naux secondaires. C'est du moins ce qui a lieu dans deux cas qui 
ont plus particulièrement attiré mon attention, dans les Préalpes 
du Chablais et de la Suisse romande et dans les Alpes du Dauphiné. 

Dans les deux cas, le géosynclinal médian existe dès le Lias. On 
le voit persister pendant la plus grande partie de la période secon- 
daire et c'est lui qui constituera l’axe médian des plissements 
ultérieurs, c’est-à-dire la ligne de part et d’autre de laquelle les 
plis se déverseront en sens inverse, de manière à former un éventail 
composé. 

Je ne veux nullement prétendre qu’une ride naissant dans l’axe 
d’un géosynclinal jouera toujours ce même rôle tectonique, mais 
je me demande si, inversement, la disposition en éventail com- 
posé, que présentent beaucoup de chaines ou parties de chaînes, 
n’est pas due précisément à l’existence, antérieurement au plisse- 
ment principal, d’un géanticlinal séparant deux géosynclinaux. Ainsi 
s expliqueraient peut-être les nombreuses exceptions à la loi des 
poussées unilatérales, que M. Suess a formulée dès 1875 et dont il 


(1) Loc. cil., p. 72: « It nowhere appears that this folding or plication has 
contributed to the altitude of mountains... It is possible that the suggestion may 
be made, that if the folding and plication be the result of a sinking or depression 
of the mass, then these wrinkles would be removed on the subsequent eleva- 
tion ; and the beds might assume, in a degree at least, their original position. 
But this is not the mode of elevation. The elevation has been one of continental, 
and not of local origin... ». 


1900 LES GÉOSYNCLINAUX ET LES AIRES CONTINENTALES 627 


recherche depuis, dans d’admirables synthèses a vérification sur 
la Terre entière. 

Dans tous les cas, il n’est pas possible d’invoquer le bassin 
houïller du Nord comme un exemple contraire à cette interpré- 
tation des massifs en éventail. La ( crête du Condroz » constitue, 
il est vrai, une ride qui sépare deux géosynclinaux et qui ne devient 
pas plus tard l’axe tectonique de la région. D’après les travaux 
classiques de M. Gosselet, elle naît sur le bord septentrional du 
géosynclinal coblentzien et sépare, à partir du Givétien, le bassin 
de Dinant du bassin de Namur, et l’on sait que, vers la fin de 
l’époque carbonitère, lors du «ridement du Hainaut », le Dévonien' 
de la crête anticlinale du Condroz fut poussé par-dessus le bassin 
houiïller de Namur. Or, ce bassin est de formation beaucoup plus 
récente que le bassin de Dinant, qui constituait un géosynclinal 
pendant toute la période dévonienne, et ce n’est pas dans l’axe, 
mais sur le bord septentrional de ce géosynclinal, qu’est née la 
crête du Condroz ; dès lors on ne peut s'étonner qu’elle ne soit pas 
devenue l’axe d’un éventail. 


x 
X*X * 


Je n’ai pas l’intention d’étudier ici le mécanisme du plissement 
et Je me bornerai à la constatation de certains faits. 

On remarque, dans des cas très nombreux, qu'il existe un paral- 
lélisme plus ou moins parfait entre les axes des plis et les axes 
des géosynclinaux multiples ou du géosynelinal simple, dont la 
formation a précédé la phase de plissement. 

L'un des meilleurs exemples de ce parallélisme nous est encore 
fourni par la région des Préalpes du Chablais et de la Suisse 
romande, où l’on à pu établir depuis longtemps la constance du 
faciès dans toute la longueur d'un même pli et les variations brus- 
ques, lorsque l’on passe d’un pli à un autre pli parallèle. Comme 
les limites des faciès sont à peu près parallèles aux axes des deux 
géosynclinaux, il en résulte que les plis sont parallèles à ces axes. 

Dans le Massif Armoricain des faits tout à fait semblables ont été 
mis évidence par les travaux de M. Charles Barrois et de M. D.-P. 
OEhlert. 

Les cas de non-parallélisme entre les axes des plis et l’axe du 
géosynclinal préexistant sont plus rares, mais on peut néanmoins 
‘en citer quelques-uns. 

J’ai déjà insisté maintes fois sur le fait que, dans certaines parties 


628 ÉMILE HAUG 25 Juin 


des Alpes, les zones tectoniques ne coïncident pas exactement avec 
les zones de sédimentation. Je ne ferai mention ici que de l'exemple 
le plus frappant. 

Depuis les environs d’Albertville (Savoie) jusqu’au lac des Quatre- 
Cantons, et peut-être même plus à l’est, on suit sans interruption 
une bande de Valanginien à faciès vaseux, avec Ammonites pyri- 
teuses, parallèle à la direction générale de la chaîne et comprise, 
au moins à partir du Rhône, entre deux régions où le Valanginien 
est calcaire et appartient à la zone néritique. La bande vaseuse, qui 
constitue évidemment l’axe d’un géosynclinal, est, à maintes 
reprises, coupée très obliquement par des plis qui tendent à prendre 
une direction N.-S. et qui se relaient successivement dans leur rôle 
de plis extérieurs de la zone des Hautes Chaînes calcaires. 


Dans l’étude des relations entre un géosynclinal et les plissements 
antérieurs à sa formation, nous avons également à envisager le cas 
du parallélisme des axes et celui du non-parallélisme. 

On peut toujours supposer que la formation d’un géosynclinal 
déterminé a été précédée d’une phase orogénique plus ancienne, 
suivie de la transformation de la région plissée en pénéplaine et 
d’une invasion marine. Dans la nouvelle phase de sédimentation, 
les sédiments sont d’abord grossièrement détritiques et, si le fond 
demeure horizontal, le caractère des dépôts restera généralement 
néritique, comme dans les plateformes submergées ; mais 1l pourra 
se produire une courbure synclinale du fond, qui pourra devenir 
un géosynclinal, avec ses sédiments caractéristiques. On sait aujour- 
d’hui que, dans un très grand nombre de cas, l’axe du nouveau 
géosynclinal sera grossièrement parallèle à l’axe des anciens plis et 
que, par suite, le plus souvent, les plis qui se formeront dans ce 
géosynclinal coïncideront comme emplacement avec ceux de la 
première phase orogénique. C’est à Godwin-Austen que revient le 
mérite d’avoir dégagé, dès 1856, cette dernière loi que M. Marcel 
Bertrand a formulée de la manière suivante: «Les plis se repro- 
disent toujours aux mêmes places » (1). 

Les cas où cette coïncidence se vérifie sont si connus que je 
m'abstiendrai d'examiner en détail des exemples particuliers. Il 


(1) V. En particulier : Marcel BERTRAND, Sur le raccordement des bassins 
houillers du Nord de la France et du Sud de l’Angleterre. Ann. des Mines, 
janvier 1893, p. 12 et suiv. 


1900 LES GÉOSYNCLINAUX ET LES AIRES CONTINENTALES 629 


suffira de rappeler la superposition, dans l’Ardenne, du géosyn- 
clinal dévonien aux plissements antédévoniens, la coïncidence des 
plissements paléozoïques et des plissements crétacés et tertiaires 
dans les Alpes orientales, etc. Souvent le parallélisme de l’ancienne 
et de la nouvelle chaîne se traduit à première vue, non par une 
superposition, dont la constatation nécessite une analyse très 
détaillée, mais par une juxtaposition. 

Partant de ces données, on peut se demander si, dans les mers 
actuelles, il n’existe pas des dépressions que l’on puisse assimiler 
à des géosynclinaux. Certes la constatation directe de l’approfon- 
dissement graduel et de l'accumulation simultanée des sédiments 
fera toujours défaut, mais, en se basant sur le parallélisme de la 
ligne de plus grande profondeur avec les rivages et avec les plisse- 
ments des régions côtières, on pourra envisager certains détroits, 
certains golfes comme de véritables géosynclinaux. La Manche 
occidentale, le canal de Mozambique, le détroit de Malacca, le golfe 
Persique pourront peut-être recevoir cette interprétation. 

Mais il est également des cas très nombreux où la direction de 
l’axe du nouveau géosynclinal est totalement différente de celle des 
plissements antérieurs. 

C’est encore dans la chaîne des Alpes que je prendrai un exemple. 

Laissant de côté les régions alpines assez nombreuses où des plis 
d’âges différents viennent se croiser sous des angles variables, je ne 
retiendrai ici qu’un seul cas, qui intéresse la question des géosyn- 
clinaux, c’est celui du Dévoluy, où, d’après les observations de 
M. Pierre Lory, la formation de plissements S.O0.-N.E. antéséno- 
niens a été suivie de la formation d’un géosynelinal sénonien, dont 
l’axe, de même que celui des plissements subséquents, est dirigé à 
peu près N.0.-S.E. De même, M. Barrois a signalé, dans les Asturies, 
la superposition de plissements dirigés O.-E., antépermiens, et de 
plissements dirigés N.-S., postérieurs à l’Eocène. Chacune de 
ces phases de plissement est précédée par des ondulations suivant 
les mêmes directions respectives. 

La péninsule Ibérique nous fournit encore un second exemple de 
divergences analogues : le géosynclinal des terrains secondaires et 
tertiaires d’Andalousie et les plis correspondants qui constituent 
la chaîne Bétique ont leurs axes dirigés à peu près O.S.O.-E N.E., 
tandis qu’au delà du Guadalquivir les plis anciens de la Meseta 
sont dirigés N.0.-S.E., et semblent plonger sous la chaîne Ibérique. 

De même, les plis anciens du Massif Central semblent passer sous 
les plis tertiaires du Jura, en les coupant presque à angle droit. 


630 ÉMILE HAUG 25 Juin 


J'emprunterai un dernier exemple aux travaux récents qui ont 
été publiés sur la Dobrogea (Dobroudja) et sur les Carpathes rou- 
maines. On sait, depuis les explorations de Peters, que, dans la 
première de ces régions, les plis, d'âge antétriasique, sont dirigés 
du S.E. au N.0.; c’est cette même direction, qui est jalonnée par 
les gisements roumains du Trias, caractérisés, depuis la Buko- 
wine jusque dans la Dobrogea, par le caractère «alpin » (faciès 
de Hallstatt) des dépôts triasiques moyens. Au Jurassique, au 
Crétacé et à l’'Eocène, le géosynclinal carpathique avait une allure 
toute différente, il contournaïit la Dobrogea et la plaine actuelle du 
Bas-Danube et les plis posttertiaires décrivent la même sinuosité. 

Si j'ai rappelé ces quelques exemples de non-coïncidence entre le 
dessin des géosynclinaux à des époques successives, c'est moins 
pour mettre en relief ces exceptions à la loi générale que pour 
montrer précisément leur caractère exceptionnel. Il ne s’agit pas, 
en effet, de grandes variations dans l’emplacement des géosyncli- 
naux, ce sont de simples variations dans le degré de sinuosité que 
nous avons constatées. On peut affirmer, en ce qui concerne le 
système alpin, que le tracé des géosynclinaux et des plis formés sur 
leur emplacement est allé en se compliquant graduellement depuis 
les temps primaires jusqu’à l’époque des plissements de la fin du 
Miocène, mais que la situation de la région en voie de plissement, 

‘prise dans son ensemble, n’a pas varié. 

SITUATION DES GÉOSYNCLINAUX PAR RAPPORT AUX MASSES CONTINENTALES. 
— Les auteurs américains, auxquels est due la notion du géosyn- 
clinal, ont toujours pris comme point de départ de leurs théories 
orogéniques l’idée fondamentale que les chaînes de montagnes se 
forment sur le bord des océans et que les continents s’accroissent 
par addition de chaînes nouvelles de plus en plus récentes. Dans 
cette hypothèse, les géosynclinaux prendraient naissance à la limite 
des continents et des océans, les sédiments qui s’y accumulent 
seraient exclusivement des sédiments littoraux et la zone d’affais- 
sement où s'opère la sédimentation intensive serait séparée de la 
haute mer par un simple bourrelet. 

Il est facile de démontrer que ce n'est pas dans ces conditions 
que se forment les géosynclinaux et que, loin de prendre naissance 
sur le bord: des continents, à la limite des océans, ils sont toujours 
situés entre. deux masses continentales et constituent des zones 
mobiles, comprises entre deux masses relativement stables. Il 
suffira de quelques exemples pour s’en convaincre. 


1900 LES GÉOSYNCLINAUX ET LES AIRES CONTINENTALES 631 


La plus gigantesque chaîne de montagnes du Globe, l'Himalaya, 
correspond à un vaste géosynclinal, où les sédiments atteignent 
d’immenses épaisseurs. Ni au Paléozoïque, ni au Secondaire, les 
dépôts n’y présentent un caractère littoral et, à aucun moment, cette 
région ne s’est trouvée située sur le bord d’un grand océan. On peut 
bien admettre que des chaînes de plus en plus récentes se sont 
ajoutées successivement vers le sud au continent extrêmement 
ancien de l'Asie centrale et que l'Himalaya est la dernière formée ; 
mais toujours cette bande si mobile de l'écorce terrestre se trouvait 
limitée au sud par une région stable, l’Inde péninsulaire, fragment 
d’un continent beaucoup plus étendu. 

De même, les chaînes de l’Europe centrale, plissées à la fin de 
l’ère paléozoïque et vers la fin de l’ère tertiaire, prises dans leur 
ensemble, sont situées entre les chaînes plus anciennes de l’Europe 
septentrionale et l’ancien continent africain. Ici, comme en Asie, 
les conditions que suppose la théorie des géologues américains ne 
se trouvent pas réalisées. Il en sera de même si nous envisageons 
les chaînes de l’Europe dans le détail. Les Pyrénées sont comme 
écrasées entre le Massif Central de la France et la Meseta Ibérique ; 
les Carpathes sont refoulées sur la Plateforme Russe et leur arrière- 
pays est également constitué par des massifs anciens ; le rameau 
dinarique s’intercale entre la «terre orientale » de Mojsisovics et 
le massif adriatique, dont le Monte Gargano est un fragment; Atlas 
est de même pincé entre le vieux continent africain et la chaîne 
cristalline de la côte, aujourd’hui en grande partie effondrée sous 
la Méditerranée. Dans tous ces exemples, bien connus d’ailleurs, 
la chaîne plissée correspond toujours à un géosynclinal. Les zones 
mobiles, déprimées, forment autant de chenaux sinueux qui con- 
tournent les noyaux d’ancienne consolidation. 

Mais la position du géosynclinal des Appalaches n'indique pas 
davantage qu’on se trouve en présence de la zone côtière d'un 
océan. Les géologues américains sont d’accord pour admettre que 
le « Piedmont Plateau », chaîne archéenne, qui s’étend de l'Hudson 
à l’Alabama parallèlement à la côte atlantique, constituait au sud- 
est le rivage où s’alimentait la sédimentation du géosynelinal des 
Appalaches. L’océan ne peut donc être cherché au sud-est, sur 
l'emplacement de l'Atlantique actuel; aussi beaucoup d'auteurs 
ont-ils admis, à la suite de James Hall, que la haute mer se trouvait 
vers le nord-ouest, dans une région peu plissée, où des terrains 
synchroniques de ceux des Appalaches se rencontrent avec des 
faciès différents de ceux de la région montagneuse. Dans la pensée 


632 ÉMILE HAUG 25 Juin 


_de ces auteurs, ces sédiments se seraient déposés à une profondeur 
plus considérable que celle du géosyclinal des Appalaches. Je ne 
crois pas que cette manière de voir soit fondée. 

En effet, en ce qui concerne les dépôts siluriens, on ne peut guère 
admettre que les calcaires coralliens de Cincinnati se soient formés 
dans des eaux moins profondes que les schistes à Graptolithes des 
Appalaches et, quant au Dévonien, il présente dans l'Est un 
assez grand développement de schistes à Céphalopodes (Marcellus, 
Naples beds), qui sont remplacés dans les États du Centre par des 
calcaires peu puissants avec restes de Cœlentérés, de Crinoïdes, de 
Brachiopodes (type néritique). 

On sait d’ailleurs que le « continent algonkien », qui, au début 
du Cambrien, occupait le centre de l'Amérique du Nord, n’a été 
recouvert que d’une manière intermittente par les mers paléo- 
zoïques, fait difficilement conciliable avec l’existence temporaire 
d’un « océan » sur son emplacement. 

On peut, d’après tous ces exemples, attribuer le caractère de loi 
générale aux deux constatations suivantes : 

4° Les géosynclinaux, régions essentiellement mobiles de l'écorce 
terrestre, sont toujours situés entre deua: masses continentales, régions 
relativement stables ; 20 les géosynclinaux constituent, avant leur com- 
blement, des dépressions marines d’une profondeur assez considérable. 

Les aires continentales sont, par contre, des parties surélevées, 
exondées ou envahies temporairement par des mers peu profondes. 


II. — Situation géographique des géosynelinaux 
aux diverses époques géologiques 


Partant des principes généraux que j'ai mis en évidence dans les 
paragraphes précédents, je vais chercher à fixer, sur la sphère 
terrestre, l'emplacement des géosynclinaux aux grandes époques de 
l’histoire géologique du Globe (fig. 1). 

J'essayerai d’abord de déterminer la position des géosyncliuaux 
qui existaient à l'époque secondaire, puisque les documents sur 
l'extension des mers à cette époque sont beaucoup plus complets 
que ceux que nous possédons pour les autres phases de l’histoire de 
la Terre et puisque de remarquables essais de synthèse ont été déjà 
tentés pour le Trias, le Jurassique et le Crétacé et qu’ils pourront 
me servir de point de départ. Je montrerai ensuite, en me basant 
surtout sur les beaux travaux de M. Frech (1), qu’aux temps paléo- 


(1) Lethæa Palæozoica, t. II, 1897-99. 


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634 ÉMILE HAUG 95 Juin 


zoïiques l’emplacement des principaux géosynclinaux ne difiérait 
pas beaucoup de leur emplacement aux périodes ultérieures. Je 
terminerai en recherchant si les grands plissements de l’époque 
tertiaire ont été précédés partout, au début de la période, par une 
phase de sédimentation détritique extrêmement intense, compa- 
rable à celle dont on à reconnu depuis longtemps l’existence dans 
la chaîne des Alpes. Maïs, auparavant, je dois rappeler en peu de 
mots quel est l’état actuel de nos connaissances sur la répartition 
des plissements tertiaires à la surface du Globe. 


EXTENSION DES PLISSEMENTS TERTIAIRES. — Neumayr est le premier - 
géologue qui, en se basant surtout sur les travaux de M. Suess, ait 
tenté de représenter sur un planisphère (1) l'extension des régions 
plissées pendant le cours de l’ère tertiaire. Ea zone plissée comprend, 
comme l’on sait, la région alpine et méditerranéenne, sur laquelle 
je reviendrai plus loin, la Crimée, le Caucase, les montagnes de 
l'Asie Mineure, le plateau Iranien, l'Himalaya, l'arc Malais, jusqu’à 
la Nouvelle-Guinée. Ici la zone plissée se bifurque. L’une des bran- 
ches se dirige vers le nord, comprend Célèbes, les Philippines, 
Formose, l’archipel du Japon, passe par les Kouriles et les 
Aléoutiennes en Amérique. Elle suit constamment la côte paci- 
fique, depuis l’Alaska jusqu’au cap Horn, sauf dans l’Amérique 
centrale, où elle quitte le versant du grand océan pour former les 
arcs concentriques des Antilles. L'autre branche s'étend de la 
Nouvelle-Guinée à la Nouvelle-Zélande, en passant par la Nouvelle- 
Calédonie et en s'épanouissant vers le nord en plusieurs rameaux. 

Si l’on tient compte de la disposition des isobathes et de la répar- 
tition des volcans sur le pourtour du Pacifique, on peut compléter 
le schéma de Neumayr et fermer, au moins hypothétiquement, le 
cercle de plissements qui entoure l'océan. Tout d’abord l’on cons- 
tate, à l'extrémité méridionale de l’Amérique du Sud, une inflexion 
bien nette de la Cordillère des Andes, qui prend dans la Terre de 
Feu une direction O.-E. Cette direction se retrouve dans l’île 
des États. On peut se demander, comme l’a fait M. Arctowski (2), 
où doit être cherchée la continuation de la chaîne des Andes. Le 
distingué géologue de la Belgica relie, sur une figure schématique 
qui accompagne sa note, l'île des États aux Shetland du Sud et à la 
Terre de Graham par un coude assez brusque. L'examen des courbes 


(1) Erdgeschichte, I, p. 655. 
(2) K. Arcrowskr. Observations sur l'intérêt que présente l’exploration géolo- 
gique des terres australes, B.S. G. F.,3e sér., t. XXIII, p. 589-591, 1896. 


1900 LES GÉOSYNCLINAUX ET LES AIRES CONTINENTALES 635 


bathymétriques, telles qu’elles figurent par exemple sur les cartes 
du Challenger, m’a conduit cependant à réunir ces régions, comme 
l’a fait également M. Sacco (1), par une courbe moins ouverte, à 
branches parallèles et à courbure très accentuée, dessinée par la 
Géorgie du Sud et les Sandwich du Sud. Les Orcades du Sud 
possèdent une direction E.-0. ; les Shetland du Sud, alignées 
du N.-E. au S.0., se trouvent dans leur prolongement et appar- 
tiennent, comme l’ont montré les observations faites par les savants 
de la Belgica (2), à un système de plissements possédant cette même 
direction, système dont font également partie la terre de Graham 
et sans doute aussi la terre Alexandre I. A partir d’ici tous les 
documents précis font défaut, aussi est-ce d’une manière tout à 
fait hypothétique que je relie, avec M. Murray et avec M. Hans 
Reiter (3), la terre Alexandre I à la terre Victoria. 

Dans la terre Victoria, les deux volcans, l’Erebus et la Terror, 
découverts par Ross, en 1840, viennent s’interpoler dans le « cercle 
de feu » qui entoure le Pacifique. La côte est orientée du sud au 
nord et une traînée d'îles la relie à l'extrémité méridionale de la 
Nouvelle-Zélande. Ce sont les îles Balleny, Macquarie, Emeraude, 
Campbell, Auckland. Nous avons ainsi rejoint la branche qui, des 
îles de la Sonde, se dirige vers le sud-est et vers le sud, en fermant 
le cercle des plissements. 

C’est sur cet immense cercle circumpacifique que viennent s’em- 
brancher, à l’ouest de la Nouvelle-Guinée, les chaînes de la Malaisie 
et de l’Asie méridionale, que l’on suit aisément vers l’ouest jusqu’à 
Gibraltar. Mais là ne s’arrête pas encore cette zone de plissements 
grossièrement parallèle à l'Equateur. On peut admettre — et cela 
surtout pour des raisons stratigraphiques qui seront exposées plus 
loin — qu’elle se continuait au travers de l’Atlantique, de manière 
à s’'embrancher également sur le segment oriental du cercle circum- 
pacifique, à la latitude des Antilles. M. Suess a insisté, en s'appuyant 
sur des arguments puissants, sur les analogies straligraphiques 
que présentent les Antilles et les régions méditerranéennes. Il a 
montré aussi que l’arc convexe des Antilles et celui des plissements 
de la Méditerranée occidentale (Baléares-Andalousie-Gibraltar- 
Atlas) se font face des deux côtés de l’Atlantique. Je suis tout porté 


(1) F. Sacco. Essai sur l’orogénie de la Terre, in-8°, Turin, 1895. Planche. 

(2) E. Racow1rza. Résultats généraux de l’expédition antarctique belge. La 
Géographie, 1900, p. 81-92, pl. IV. 

(3) Hans Rerrer. Die Südpolarfrage und ïihre Bedeutung für die genetische 
Gliederung'der Erdoberfläche. Kettlers Zeitschr., vol. VI, p. 1-30, pl. I, 1886. 


636 ÉMILE HAUG 95 Juin 


à croire que ces deux arcs étaient reliés entre eux par une chaîne 
qui leur était tangente. 

En eftet, la plus méridionale des chaînes du eme, au lieu 
de subir l’incurvation des chaînes plus septentrionales, qui forment 
les Petites Antilles, conserve sa direction ouest-est, jusque dans 
l’île de la Trinité et sa continuation orientale doit être cherchée 
sous l’Atlantique. De même, de l’autre côté de l’océan, le Grand 
Atlas ne suit pas l’incurvation des chaînes plus septentrionales, 
qui se raccordent à Gibraltar avec la Cordillère Bétique, et conserve 
sa direction E.N.E.-0.S.0. jusqu’au cap Ghir. Les Canaries sont 
situées dans son prolongement. Les deux tronçons se correspondent 
des deux côtés de l’Atlantique et je ne puis résister à la tentation 
de les raccorder, en supposant une chaîne cachée sous l’océan 
actuel, chaîne parallèle d’ailleurs aux plissements paléozoïques, 
qui, plus au nord, d’après M. Marcel Bertrand, franchissaient égale- 
on l’Atlantique. 

Ainsi une chaîne continue, presque entièrement située dans 
l'hémisphère nord, relie les deux branches, orientale et occidentale, 
de la grande chaîne circumpacifique. En dehors de ces grandes 
zones plissées, les terrains tertiaires, et l’on peut en dire autant 
des terrains secondaires, sont, en général, restés à peu près hori- 
zontaux où n’ont subi que des ondulations peu accentuées, que 
M. Suess a appelées avec raison des plissements posthumes. Je 
dois cependant mettre à part une région qui fait exception à cette 
règle, c’est la zone plissée qui s'étend à travers toute la Russie 
méridionale, depuis la presqu'île de Manguichlak jusqu’en Pologne, 
puis de là à travers la plaine de l'Allemagne du Nord jusque dans 
le Yorkshire. Je reviendrai plus loin sur cette zone, qui, par cer- 
tains caractères, se rapproche de l’Oural et qui a son analogue, en 
Amérique, dans les Montagnes Rocheuses. 

LES GÉOSYNCLINAUX DE LA PÉRIODE SECONDAIRE. — M. Suess a établi 
depuis longtemps que toutes les zones plissées dont nous venons 
de rappeler à grands traits les allures ont été, pendant la période 
secondaire, occupées par des mers dont les dépôts rappellent, par 
bien des caractères, ceux de la région alpine. Ce sont, presque 
toujours, des dépôts du type bathyal, formés, dans un grand nombre 
de cas, dans des géosynclinaux. J’ai montré plus haut qu’on ne peut 
les attribuer à la zone abyssale. 

Dans son ouvrage mémorable sur la répartition géographique des 
terrains jurassiques, Neumayr donna le nom de «Méditerranée 
centrale » à la profonde dépression qui s’étendait des Antilles aux 


1900 LES GÉOSYNCLINAUX ET LES AIRES CONTINENTALES 637 


Indes orientales, sur l’emplacement futur des chaînes tertiaires. 
M. Suess proposa plus tard le nom de « Tethys » (1) pour désigner ce 
même (Océan ). 

C’est M. E. von Mojsisovics qui montra l’extension du Trias 
« pélagique » dans une grande partie de la Tethys et qui put en 
signaler l'existence sur tout le pourtour du Pacifique. La découverte 
du Trias à Sumatra et celle du Lias dans l’îile de Rotti, près de 
Timor, sont venues confirmer d’une manière éclatante la règle de 
la coïncidence des plissements tertiaires avec les faciès alpins. Les 
études de M. Kossmat et de M. Steinmann ont montré en outre la 
constance des caractères paléontologiques du Sénonien sur le pour- 
tour du Pacifique, toujours dans les mêmes régions (Japon, Colom- 
bie Britannique, Chili, Nouvelle-Zélande, etc.). 

L'existence d’une communication directe à travers l’Atlantique 
entre la Tethys et le géosynclinal circumpacifique est évidente 
pendant les périodes jurassique et crétacée. Les analogies de l’Aale- 
nien, du Bajocien, du Callovien, du Tithonique de la Cordillère des 
Andes avec les formations de même âge de l’Europe occidentale 
sont frappantes. On sait que le parallélisme de ces étages de part 
et d'autre de l’Atlantique a pu être établi zone par zone. Les ressem- 
blances du Barrémien de la Colombie avec celui des Alpes occiden- 
tales sont non moins grandes et sont connues depuis longtemps (2). 
Plus récemment, M. Douvillé a fait ressortir les affinités qui 
existent entre l’Albien supérieur du Pérou et du Vénézuéla et celui 
du Portugal. Le peu que nous savons des terrains secondaires du 
Mexique indique également des aftinités très grandes avec l’Europe 
et les analogies du Crétacé supérieur des Antilles avec celui de 
Gosau ont été mises en évidence par M. Suess. 

La Tethys devait également communiquer avec les mers du Sud, 
au moins à partir du Jurassique. La « Méditerranée éthiopienne » 
de Neumayr semble avoir été, depuis cette époque, un détroit sépa- 
rant, au moins temporairement, l'Afrique de Madagascar et il est 
fort probable qu’elle constituait un géosynclinal, dont l'axe devait 
coïncider avec celui du détroit de Mozambique actuel. Les dépôts 
tithoniques de Mombassa ont un caractère bathyal, mais l’absence 
des genres Phylloceras et Lytoceras dans l’Oxfordien de Mtaru et de 


(1) E. Suess. Are great ocean depths permanent ? Natural Science, vol. I, 
n° 13, mars 1893. Tethys était la sœur d’'Okeanos. 
(2) V. surtout : UnLiG. Die Cephalopoden der Wernsdorfer Schichten, p. 35, 
Vienne, 1883. 


638 ÉMILE HAUG 95 Juin 


Tanga et dans le Portlandien d’Apandramahala, à Madagascar (1), 
indique plutôt des eaux d’une profondeur relativement faible. Dans 
tous les cas, si le détroit de Mozambique était un géosynclinal, il 
n’a pas été le théâtre de mouvements orogéniques qui se soient tra- 
duits à la surface. 

LES GÉOSYNCLINAUX PALÉOZOÏQUES. — Il ne paraît pas y avoir eu de 
très grandes différences dans la situation respective des géosyneli- 
naux et des aires continentales entre la fin des temps paléozoïques 
et le début de l’ère mésozoïque. L'emplacement de la Tethys est déjà 
marqué par un grand développement de dépôts marins. Il suffit de 
rappeler les séries puissantes des Asturies, des Pyrénées, des Alpes 
orientales, de la Perse, de l’Asie centrale, de Sumatra, etc. Les prin- 
cipaux gisements de Permien à Céphalopodes se trouvent situés 
dans cette bande méridionale de l’Ancien Continent (Pyrénées, 
Sicile, Alpes Carniques, Djoulfa, Darwas, Salt-Range, Himalaya, 
Timor). Les calcaires à Fusulines y jouent un rôle considérable à 
l'époque ouralienne et sont connus Jusque dans le Thibet. Mais c'est 
au Carbonifère inférieur que la Tethys semble avoir possédé son 
maximum d’extension, ainsi qu’il résulte de l’aperçu publié par 
M. Frecb. La mer pénètre jusque dans la Chine centrale et méridio- 
nale. 

Depuis Sumatra jusque dans les Asturies, la Tethys possède donc, 
pendant les période carbonifère et permienne, une unité aussi 
remarquable que pendant l’ère secondaire. 

Malgré l’état peu avancé de nos connaissances, on peut en dire 
autant du géosynclinal circumpacifique. Des couches à Fusulines 
du Carbonifère supérieur sont connues au Japon, en Californie, au 
Guatemala, en Bolivie et des couches de même âge ont été signalées 
dans l’Alaska et à Vancouver. Le Carbonifère inférieur existe en 
outre dans la Nouvelle-Zélande et jusque dans les régions orientales 
de l’Australie. 

La principale différence dans la répartition des terres et des mers 
entre le début de l’ère secondaire et la période anthracolithique 
réside dans l’existence, pendant celle-ci, d’un important géosyn- 
clinal sur l'emplacement de l’Oural, dans lequel les sédiments se 
présentent en continuité et avec de grandes épaisseurs depuis le 
Dévonien jusqu’au Permien. Je reviendrai plus loin sur ce géosyn- 
clinal et sur celui des Montagnes Rocheuses, où l’on a observé une 
série tout à fait analogue. 


(1) Muxier-CaaLMas. Observations à la suite d’une communication de M. Boule. 
B S G.F., 3° sér.,t. XXVII, p. 125, 1899. 


1900 LES GÉOSYNCLINAUX ET LES AIRES CONTINENTALES 639 


À l’époque dévonienne, le contraste le plus frappant existe, comme 
on le sait, entre les régions septentrionales de l’Europe, où les 
dépôts de cet âge sont restés horizontaux, et les régions centrales et 
méridionales, où ces dépôts ont été plissés et forment un vaste 
géosynclinal. Dans la partie axiale de la dépression, le Silurien, le 
Dévonien et le Carbonifère inférieur sont concordants et le Dévonien 
esl souvent représenté par son type bathyal. La bande où existe 
cette continuité passe par les Pyrénées, la Montagne Noire, les 
Alpes orientales ; elle correspond à une région où les plissements 
tertiaires ont atteint une grande intensité. Il ne semble donc pas 
que l’axe de la Tethys ait occupé une position sensiblement diffé- 
rente au Dévonien et au Secondaire, contrairement à ce que l’on 
pourrait penser d’après les essais paléogéographiques récents. Ces 
cartes sont construites sur les données que nous possédons actuel- 
lement sur le Dévonien fossilifère ; or, dans la plupart des régions 
qui ont été affectées par les plissements tertiaires et qui ont vrai- 
semblablement été le théâtre de mouvements orogéniques à la fin 
des temps paléozoïques, il est très probable que les dépôts dévoniens 
ont été en grande partie fortement métamorphisés, comme ils l’ont 
été dans de nombreuses régions alpines. Les argiles déposées dans 
l’axe du géosynclinal ont dû être transformées en profondeur en 
schistes cristallins, que l’on confond vraisemblablement à tort avec 
les gneiss et les micaschistes archéens, comme on l’a fait pendant 
longtemps dans les Alpes. Les péninsules de l'Apennin et des 
Balkans, l’Asie Mineure, les plateaux iraniens, l’Himaïaya, l’Indo- 
Chine et les îles de la Sonde devront donc, si cette hypothèse est 
conforme à la réalité, être restituées aux surfaces occupées par la 
mer. 

Les mêmes conclusions s'appliquent au Silurien, car le géosyn- 
clinal correspondant au futur emplacement de la Tethys secondaire 
coïncidait probablement avec celui du Dévonien, sauf, en Europe, 
une plus grande extension vers le nord. On sait que dans une bande 
comprenant l'Irlande, la plus grande partie de l'Écosse et la chaîne 
centrale de la Scandinavie, bande connue sous le nom de zone des 
Grampians, l’Archéen, l’Algonkien, le Cambrien et le Silurien sont 
en parfaite concordance, atteignent des épaisseurs très considé- 
rables, et ont été plissés au début du Dévonien (chaîne armoricaine) ; 
mais tout porte à croire que cette série concordante se retrouvait 
également dans certaines régions alpines et méditerranéennes, 
englobant en outre le Dévonien, voire même, dans quelques cas, le 
Carbonitère. 


640 ÉMILE HAUG 95 Juin 


Nous avons aussi de nombreux indices de l’existence, au Cam- 
brien, au Silurien et au Dévonien, d'un géosynclinal circumpa- 
cifique, qui alors s’étendait encore sur toute la partie orientale de 
l'Australie. Le Silurien et le Dévonien ont été signalés dans la 
Nouvelle-Zélande, au Japon, dans la Californie et le Nevada, dans 
la Bolivie et dans les Andes de la République Argentine. Au Cam- 
brien, ces mêmes régions constituent, comme M. Frech l’a établi, 
une province zoologique distincte, caractérisée par l’absence du 
genre Paradoæxides, par l'apparition précoce de Dicellocephalus et par 
plusieurs autres particularités paléontologiques. 

Les preuves de communications directes entre l’Europe et l'Est 
de l'Amérique du Nord ont été mises en évidence depuis longtemps. 
De même qu’au Sénonien la craie à Bélemnitelles de New-Jersey 
est identique à la craie à Bélemnitelles de l'Europe occidentale, au 
Cambrien, lés zones paléontologiques que l’on avait établies en 
Scandinavie se retrouvent presque toutes dans le Nouveau-Bruns- 
wick et dans l’île de Terre-Neuve. 

Des communications transatlantiques 6nt certainement existé 
aussi entre l'Amérique du Sud et l'Afrique australe, car de nom- 
breuses espèces très caractéristiques sont communes au Dévonien 
inférieur de la Bolivie, du Brésil méridional, des îles Falkland et 
de la colonie du Cap. 

Des faits que je viens de rappeler je tirerai un peu plus loin des 
conclusions sur l’extension des masses continentales pendant l’ère 
paléozoïque, pour le moment, il me suffira de constater que les axes 
des géosynelinaux du Paléozoïque coïncidaient grossièrement avec 
ceux des géosynclinaux mésozoïques. Aux temps primaires les 
zones en voie de dépression constante s’étendaient sur une largeur 
plus grande qu’à l’époque secondaire et la bande qui est le siège de 
mouvements orogéniques devient de plus en plus étroite depuis 
l'époque algonkienne jusqu’au Carbonifère. 

LES GÉOSYNCLINAUX TERTIAIRES. — Îl est facile de démontrer qu’au 
début de la période tertiaire, et peut-être jusqu’au Miocène, la répar- 
tition des dépressions marines à la surface du Globe était encore 
sensiblement la même que pendant le cours de la période secondaire. 

Les couches à Nummulites de l’Eocène — si l’on fait abstraction 
du bassin anglo-parisien, de l’Afrique septentrionale et de l’Inde 
péninsulaire — sont strictement localisées dans les bandes qui 
constituaient des géosynclinaux à l’époque secondaire, savoir : 
région alpine et méditerranénne, Asie Mineure, Perse, Himalaya, 
Sumatra, Java, c’est-à-dire dans la Tethys ; Nouvelle-Zélande, Nou- 


1900 LES GÉOSYNCLINAUX. ET LES AIRES CONTINENTALES 641 


velle-Guinée, Philippines, Mexique, Equateur, Pérou, c’est-à-dire 
dans le géosynclinal circumpacifique ; côte occidentale de Mada- 
gascar et Gazaland, c’est-à-dire sur les bords de l’ancien détroit de 
Mozambique. Certainement, dans une partie de ces gisements, l'Oli- 
gocène est également représenté et l’on peut affirmer, avec M. Suess, 
qu’à cette mème époque la région des Antilles communiquait avec 
la région méditerranéenne sans en être séparée par un océean. Il 
résulte même d'une étude de M. Müricke sur les couches de Navidad, 
au Chili, que la faune de ces dépôts a des affinités plus grandes 
avec la faune méditerranéenne actuelle qu’avec celle du Pacifique. 

Mais il y a plus. Il existe également des analogies lithologiques 
entre les dépôts tertiaires de toutes ces régions qui vont être le 
théâtre des derniers grands efforts de plissement. Comme pour les 
périodes antérieures, les mouvements orogéniques ont été précédés 
par la formation de géosynclinaux, dans lesquels s’accumulaient de 
grandes épaisseurs de sédiments. Au début de la période, la sédi- 
mentation est surtout vaseuse, puis les géosynclinaux se comblent 
et les dépôts deviennent grossièrement détritiques ; enfin, dans une 
dernière phase, la mer est rejetée sur le bord de la chaîne et les 
nouvelles dépressions, lacustres ou marines, sont comblées à leur 
tour. Dans les Alpes occidentales, la première phase correspond à 
la formation du Flysch calcaire, d'âge priabonien (1) (Ubaye et 
Embrunais, canton de Glaris, Grisons) ; la seconde, à celle du Flysch 
gréseux (grès d’'Annot, grès de l’Embrunais, grès d'Elm), d’âge 
stampien (rupélien) ; la troisième, d'âge d’aquitanien et miocène, à 
celle des mollasses et de la nagelfluh (2). 

Dans d’autres chaines de même âge que les Alpes on retrouve 
aisément ces mêmes trois phases dans le dernier cycle de sédimen- 
tation. Ainsi, le flysch calcaire ou vaseux, qui est tout à fait compa- 
rable au faciès vaseux des terrains secondaires et qui ne s’en dis- 
tingue guère que par l’absence des Céphalopodes, existe aussi dans 
l’'Apennin central, où il est connu sous le nom d” (argille scagliose », 
- dans les Alpes Dinariques, dans beaucoup d’iles de la mer Egée, 
dans l’Asie Mineure. Comme dans les Grisons, ce Flysch est traversé 
par des roches vertes intrusives, généralement transformées en 


(1) Éocène supérieur dans la classification de MM. Munier-Chalmas et de Lappa- 
rent, Oligocène inférieur dans la classification allemande. 

(2) M. Marcel BerrranD (Structure des Alpes françaises et récurrence de 
certains faciès sédimentaires, Congrès géol. intern. Zurich, p. 170) a admis une 
chronologie un peu difiérente, puisqu'il considère la succession des phénomènes 
sédimentaires précédant la formation d’une chaine de montagnes comme un cycle 
unique. 


3 Septembre 1900. — T. XXVIIT. Bull. Soc. Géol. Fr. — 41 


642 ÉMILE HAUG 25 Juin 


serpentine. M. Suess ({) a insisté sur la présence des mêmes forma- 
tions dans l'Afghanistan, aux îles Andaman et Nicobares, en Bir- 
manie, dans la Nouvelle-Calédonie, dans les Antilles et dans la Cor- 
dillère des Andes. 

Des grès grossiers, en tous points analogues aux grès oligocènes 
des Alpes occidentales, se rencontrent en Algérie (grès de Kabylie), 
dans l'Himalaya, dans les iles de la Sonde. Des mollasses et des 
nagelfluhs miocènes existent dans l’Atlas, dans la péninsule des 
Balkans, en Asie Mineure, en Perse, en Californie, dans les Andes. 
Les couches des Siwaliks, sur la bordure méridionale de l'Himalaya, 
correspondent exactement aux mollasses d’eau douce du bord 
subalpin. 

Ainsi se poursuit jusque dans les détails la conformité de l’histoire 
géologique des régions qui ont élé aflectées par les grands plisse- 
ments de l'époque tertiaire, et qui ont été occupées par des géosyn- 
clinaux pendant toute l’époque secondaire. Si, dans certains cas, 
on constate que les sinuosités décrites par les géosynclinaux n’ont 
pas toujours été les mêmes à deux époques consécutives, il n’en est 
pas moins vrai que ce sont toujours les mêmes grandes régions 
qui, depuis le début des temps primaires, ont été les parties mobiles 
de l'écorce terrestre. 

C'est maintenant des régions stables ou relativement stables, 
c’est-à-dire des masses continentales, que nous allons avoir à nous 


occuper. 
DEuxIiÈèME Partie. — Les masses continentales 


I. — Détermination géographique 
déduite de l’emplacement des géosynelinaux 


J'ai établi plus haut que les géosynclinaux, régions essentiel- 
lement mobiles de l'écorce terrestre, sont toujours situés entre deux 
masses continentales, régions relativement stables. De la situation 
géographique des géosynclinaux, il est donc facile de déduire l’em- 
placement des masses continentales pendant les périodes géolo- 
giques. On peut ainsi établir l’existence d’un certain nombre 
d'anciens continents, qui, par leurs limites, voire même par leur 
situation, diffèrent considérablement des continents actuels. Ces 


continents sont les suivants : 


(1) La face de la Terre, t. I, p. 734. 


1900 LES GÉOSYNCLINAUX ET LES AIRES CONTINENTALES 643 


4° Continent nordatlantique ; 

2% Continent sino-sibérien ; 

3° Continent africano-brésilien ; 

4° Continent australo-indo-malgache ; 
y Continent pacifique. 

Je vais, pour chacun d’eux, mettre en évidence les arguments 
géologiques qui militent en faveur de son existence, réservant toute- 
fois, pour la dernière partie de ce mémoire, les arguments tirés des 
grandes transgressions. 

Dans le chapitre suivant, je compléterai ces données par des 
considérations d'ordre zoogéographique et phytogéographique. 

CONTINENT NORDATLANTIQUE. — Beaucoup d'auteurs admettent 
actuellement que la partie septentrionale de l'océan Atlantique est 
de formation relativement récente. M. Suess et M. Marcel Bertrand 
ont montré comment quelques-unes des chaînes de l’Europe se 
retrouvent au-dela de l’océan, dans le continent nordaméricain, de 
telle sorte que la continuité des plissements d’un continent à 
l’autre ne peut guère faire de doute. M. Suess a désigné sous le nom 
« d’Atlantide » (1), la masse continentale qui, au Paléozoïque, 
comprenait le noyau archéen de l’Amérique du Nord, l'Amérique 
boréale, l'emplacement de l’Atlantique Nord et le Nord de l'Europe. 
Le Groenland, dit M. Suess, est un reste de ce continent, aujourd’hui 
en partie eflondré. 

Partant de considérations toutes différentes, Neumayr a admis, 
dans sa reconstitution des terres et des mers à l’époque juras- 
sique (2), un (continent néarctique », comprenant l'Ouest de l’Amé- 
rique du Nord, le Groenland et l’Islande, et séparé de « l’île scandi- 
nave » par le « détroit des Shetlands ». Si ce détroit a réellement 
existé, il ne doit certainement pas nous empêcher d’envisager le 
« continent néarctique » et « l’île scandinave » réunis comme une 
seule unité continentale. D'autre part, comme nous le verrons plus 
tard, le Spitzberg et la Terre François Joseph, que Neumayr place 
dans son «océan arctique », n’ont été envahis que temporairement 
par les eaux, à certaines époques de grande transgression. Ces 
archipels doivent donc être rattachés eux aussi au continent. 

Les limites du continent nordatlantique peuvent être en grande 
partie fixées d’après les géosynclinaux qui l’entourent. 

En Amérique, le géosynclinal de la Cordillère et celui des Antilles 


ou 


(1) Antlitz der Erde, II, p. 318. 
(2) M. Neumayr. Die gcographische Verbreitung der Juraformation, Denhischr. 
Math.-Naturiw. CL K. Akad. Wiss, t. L, carte I, 1885. 


644 ÉMILE HAUG 295 Juin 


constituent à l'ouest et au sud une limite naturelle. Les grandes 
plaines crétacées qui s'étendent depuis l’embouchure du Mackenzie 
jusqu'aux monts Ouachita, dans le Texas, et les plaines paléozoïques 
du centre des États-Unis peuvent être envisagées comme le bord 
extérieur d’une masse restée relativement stable, où les dépôts 
postalgonkiens sont demeurés presque toujours horizontaux et 
présentent un caractère néritique. Le bras hypothétique de Ja 
Tethys, qui traverse l’Atlantique, des Antilles au Maroc, séparait 
le continent nordatlantique du continent africano-brésilien. En 
Europe, le géosynclinal complexe de la région alpine se comporte de 
même et la région ouralienne sépare à l’est la Plateforme Russe du 
continent sino-sibérien, jouant le rôle de géosynclinal pendant 
toute la période paléozoïque et formaut un bras de mer pendant 
tout au moins une partie des temps secondaires et tertiaires. La 
limite septentrionale du continent nordatlantique demeure seule 
indécise. Entre les terres polaires d'Amérique et d'Europe et celles 
d'Asie s'étend aujourd’hui une profonde dépression océanique, qui 
a peut-être toujours existé. Dans tous les cas, le continent nordatlan- 
tique et le continent sino-sibérien ne se rejoignaient pas sur-l'em- 
placement de cet océan, car la côte septentrionale de la Sibérie a 
été, pendant une grande partie de l’époque mésozoïque, une région 
littorale. 

CONTINENT SINO-SIBÉRIEN. — Le nom d’ ( Eurasie », qui est souvent 
employé pour désigner l’ensemble de l’Europe (plus les pays de 
l’Atlas) et de l’Asie (moins l’Arabie), n’a sa raison d’être que lors- 
qu’il s’agit du continent actuel, car, au moins jusqu’à l’Oligocène, 
nous avons des preuves d’une séparation marine de l’Europe et 
de l’Asie, sur l'emplacement ou sur l’un des versants de l’Oural. Le 
noyau central de la Sibérie et la Chine constituaient peut-être deux 
continents distincts au Paléozoïque, mais, dès le Jurassique, les deux 
masses étaient certainement soudées, la mer formant tout au plus 
un golfe, s'étendant sur l'emplacement du Thian-Chan (1). Le nom de 
continent sino-sibérien convient donc mieux que tout autre à la 
masse centrale de l’Asie et en tout cas celui de (continent sino- 
australien », proposé par Neumayr, doit être rejeté, car, contraire- 
ment aux conclusions de cet illustre et regretté savant, la Sibérie 
n’était pas sous les eaux de la mer jurassique et la Chine se trou- 
vait séparée de l’Australie par un bras de mer correspondant à 
l'emplacement des îles de la Sonde. 


(1) Bélemnites et Bivalves recueillis par A. Regel, dans l’Eiren Kabirghan, 
dans des schistes noirs superposés au gneiss. 


1900 .- LES GÉOSYNCLINAUX ET LES AIRES CONTINENTALES 645 


C’est la Tethys qui délimitait au sud le continent sino-sibérien, 
tandis que la limite orientale était formée par la portion du géo- 
synelinal circumpacifique comprise entre les Philippines et le 
Kamtchatka. Bornéo faisait probablement partie du continent dès 
le début des temps paléozoïques. 

Je ne voudrais pas affirmer qu'un géosynelinal ait également 
limité au nord le continent sino-sibérien, quoique une chaîne de 
plissements relie peut-être l'extrémité nord-est de la Nouvelle- 
Zemble avec la chaîne de Werchojansk (1), en passant par le cap 
Tcheljouskine et par les embouchures de l’Olenek et de la Lena. 
Toutefois, la nature plutôt littorale des dépôts secondaires de ces 
régions (Trias inférieur et Néocomien) n’est pas précisément favo- 
rable à cette interprétation. 

L'avenir nous apprendra si la disposition des chaînes en courbes 
concentriques fermées, qui paraît ressortir des cartes actuellement 
publiées, correspond à la réalité où si elle n’est qu'une apparence 
due à l’insuffisance des documents. 

CONTINENT AFRICANO-BRÉSILIEN. — Neumayr désigne sous le nom 
de (continent brasiliano-éthiopien » une masse continentale com- 
prenant l'Amérique du Sud, à l’exception de la région andine, 
l'Afrique, à l’exception de l'Atlas, et l'Arabie. Pour des raisons 
d'euphonie, je préfère employer le nom de «continent africano- 
brésilien ». L'existence d’une terre ferme réunissant l'Amérique 
du Sud à l'Afrique au travers de l'Atlantique est déduite par 
Neumayr de l’absence totale des dépôts jurassiques sur les côtes 
de l'Atlantique au sud du Maroc et de la présence de roches 
anciennes dans les projections volcaniques des îles du Cap Vert. 
Des arguments zoogéographiques puissants militent également, 
ainsi que nous le verrons plus loin, en faveur de cette jonction. 

Le continent est délimité au nord par la Tethys, à l’ouest par 
le géosynclinal des Andes, à l’est par le détroit de Mozambique. 
Les limites méridionales sont moins certaines, mais il est manifeste 
qu’au Dévonien une communication directe existait entre les mers 
qui baignaient les extrémités méridionales de l'Amérique et de 
l'Afrique et il est probable qu’au Crétacé cette communication 
subsistait encore (2). D'ailleurs, si au Paléozoïque, l'étendue du 
continent africano-brésilien était bien moindre qu’à l’époque secon- 
daire, l'emplacement de la masse centrale semble avoir été le 
même. 


(1) F. Sacco. Essai sur l’orogénie de la Terre, p. 13 et carte. 
(2) Neumayr. Geogr. Verbr. d. Juraform., p. 55. 


646 ÉMILE HAUG 25 Juin 


L'existence du détroit de Mozambique ne paraît pas être plus 
ancienne que le Jurassique et, à partir de cette époque, Madagascar 
a dû se trouver à maintes reprises reliée à l'Afrique. 

CONTINENT AUSTRALO-INDO-MALGACHE. — M. Suess, en se basant sur 
l’extension de la flore à (Glossapteris, s’est trouvé conduit à admettre 
l’existence d’un vaste « continent de Gondwana », dont l’Afrique, 
l’Inde péninsulaire et l’Australie doivent être considérés comme 
des débris. On peut y ajouter l'Amérique du Sud, mais c’est pendant 
les temps antéjurassiques seulement que cet ensemble a constitué 
une masse continentale unique. Plus tard, Madagascar — avec les 
Seychelles et les Mascareignes (1) —, l'Inde et l'Australie formèrent 
une masse indépendante, séparée du continent africano-brésilien 
par le détroit de Mozambique. Ce continent australo indo-malgache, 
qui commença peut-être à se morceler à l’époque crétacée, consti- 
tuait le « Vorland » des plissements alpins, depuis l’Indus jusqu’à 
la Tasmanie, et c’est le géosynclinal sur l'emplacement duquel se 
formèrent ces plissements qui doit être envisagé comme sa limite 
septentrionale et orientale. Il est tout-à-fait impossible de dire 
jusqu'où il s’étendait vers le sud et si, à un moment donné, il s’est 
trouvé en continuité avec les terres antarctiques de Wilkes et 
d'Enderby. 

CONTINENT PACIFIQUE. — Le continent pacifique est purement 
hypothétique, mais l'existence d’un géosynclinal circumpacifique, 
dans lequel les conditions de sédimentation étaient les mêmes que 
dans la Tethys, nous impose d’une manière absolue l'hypothèse 
d’une masse continentale sur l'emplacement des fonds abyssaux du 
Pacifique actuel. Huxley et G. Baur ont admis l'existence de ce 
continent en se basant sur des considérations zoogéographiques. 
Neumayr (2) a envisagé les îles de la Polynésie comme des restes 
d’un continent très ancien, qui s'était déjà affaissé sous les eaux 
avant l’époque jurassique. D’autres auteurs ont, par contre, énergi- 
quement nié son existence. M. Koken (3) admet que «la perma- 
nence de l’océan Pacifique depuis les temps les plus reculés est un 
fait avec lequel la géologie est obligée de compter ». M. Frech (4) 


(1) Ces deux archipels sont encore réunis par un seuil sous-marin, le (seuil des 
Mascareignes » de M. Supan. 

(2) Geogr. Verbr. d. Juraform., p. 65. 

(3) E. Koken. Die Vorwelt und ihre Entwicklungsgeschichte. [n-8°, Leipzig, 
1893, p. 404. 

(4) « L’océan Pacifique est la seule mer du Globe qui, malgré de grands chan- 
gements sur ses limites, n’a jamais, dans son ensemble, perdu son caractère de 
plus grand et plus profond bassin£maritime. ». Lethæa Palæozoica, t. I, p 396, 
Stuttgart, 1899. 


1900 LES GÉOSYNCLINAUX ET LES AIRES CONTINENTALES 647 


professe la même opinion. M. Suess lui-même a tout d’abord assigné 
à l’océan Pacifique un âge beaucoup plus ancien qu’à l'océan Indien 
et à l'océan Atlantique. Cependant il insistait sur le rôle de 
« Vorland » que joue le Pacifique par rapport aux plissements de 
son pourtour, rôle tout à fait comparable à celui des débris du 
« continent de Gondwana » par rapport aux plissements de l’Asie 
méridionale. 

En effet, si l’arc iranien a pour « Vorland » l’Arabie; l’arc hima- 
layen, l’Inde Péninsulaire ; la Nouvelle-Guinée, l'Australie, on ne 
voit pas pourquoi les arcs montagneux du Pacifique nord n’auraient 
pas eu un (Vorland » continental situé sur l'emplacement de l’océan 
actuel. Si l’on admet que la grande fosse (6.205n) située au sud des 
îles de la Sonde était autrefois occupée par une terre ferme réunis- 
sant l’Inde péninsulaire à l'Australie, il n’y a pas de raison de ne 
pas adopter l’hypothèse d’un continent situé au large du Japon et 
des Kouriles, sur l'emplacement de la fosse du Japon (8514 m.). Et 
l’on peut étendre la même conclusion à la partie du Pacifique située 
au large de la chaîne de montagnes (1) en partie submergée qui va 
de l’extrémité nord-est de la Nouvelle-Zélande aux îles Marshall, 
en passant par les îles Kermadec. l'archipel des Tonga, les îles 
Lagunes et les îles Gilbert. 

D’autre part. si l’on se souvient que, d’une manière générale, 
tous les géosynclinaux sont limités, sur leurs deux bords, par des 
masses continentales, on ne voit pas pourquoi le géosynelinal 
cireumpacifique ferait exception. Aussi ai-je formulé, dès 1897, 
l'hypothèse que ce géosynclinal entourait entièrement, au moins 
pendant l’époque secondaire, un continent, effondré depuis, situé 
sur l'emplacement des abysses du Pacifique actuel (2). Dans un tra- 
vail récent, M. Suess (3) a exprimé l'opinion que tout au moins 
l’ébauche première de la Cordillère américaine serait plus ancienne 
que l’océan Pacifique. Pour ma part, je suis tenté d'admettre que 
les effondrements sont, au moins en partie, postérieurs à la forma- 
tion des plissements tertiaires. C’est ce qui à lieu dans la Méditer- 


(4) Cette chaîne, qui est sans doute — de même que celle des Nouvelles- 
Hébrides, des îles Salomon et de l’archipel Bismarck — un rameau dévié de la 
grande chaîne tertiaire circumpacifique, constitue la véritable limite occidentale 
du Pacifique. Comme les îles de la Sonde, elle est bordée par une fosse profonde, 
la plus profonde des fosses connues, puisque au sud-est des îles Tonga le fond n’a 
pas été touché à 8960 m., lors des sondages du Penguin, en 189%5. (V. Supan, 
Grundzüge der physischen Erdkunde, 2: édit., carte, pl. D). 

(2) Revue annuelle de Géologie. Revue générale des Sciences, 1897, p. 162. 

(3, Ueber die Asymmetrie der nôrdl. Halbkugel, p. 12 


648 ÉMILE HAUG 95 Juin 


ranée, qui, malgré l'échelle réduite, n’est pas sans présenter des 
analogies considérables avec le grand océan. 

L’effondrement du continent australo-indo-malgache sur l’empla- 
cement de l’océan Indien a laissé en saillie des massifs très étendus, 
qui ont échappé au mouvement de descente. Il n’en est pas de même 
du continent Pacifique, qui s’est abîmé sous les flots sans qu'aucune 
de ses parties soit restée émergée. Cependant, une portion de l’Amé- 
rique centrale fait peut-être exception. 

En effet, la grande sinuosité que décrivent les plissements ter- 
tiaires de la Cordillère des Andes autour de la mer des Caraïbes, en 
passant par les Antilles, a évoqué, chez un certain nombre d'auteurs, _ 
l’idée que toute la région située dans la concavité de la courbe, sur le 
bord interne de la bande plissée, constituait autrefois une masse 
continentale, effondrée à une époque ultérieure à la formation des 
plissements. La partie effondrée constituerait aujourd'hui la mer 
des Caraïbes, tandis que le détroit de Panama, ainsi que Costa-Rica 
et le Nicaragua, devraient être envisagés comme des parties de la 
masse continentale restées en place, voire même surélevées. Cette 
« Antillide » (1) serait comparable, sous bien des rapports, à la 
masse continentale qui réunissait le littoral algérien et marocain à 
la chaîne Bétique, sur l’emplacement de la Méditerranée occiden- 
tale. Elle est entourée par la Cordillère des Antilles exactement de 
la même manière que cette masse continentale est entourée par 
l’Atlas et par la chaîne subbétique, comme l’a établi M. Suess. 

Par analogie, la chaîne d’îles, qui continue, au-delà de la Terre de 
Feu, la Cordillère des Andes et qui décrit une courbe tout à fait 
analogue à celle des Antilles, peut être envisagée comme contournant 
également une masse continentale aujourd’hui entièrement affaissée 
sous les eaux. | 

Les deux masses continentales ainsi contournées par des plisse- 
ments étaient probablement des presqu’îles du continent Pacifique 
s’avançant vers l’est. Elles ont peut-être résisté plus longtemps que 
le reste du continent à l’effondrement général. 

Un autre point, qui a fourni à M. Wichmann (2) un argument en 
faveur de l’âge récent du Pacifique, mérite encore d’être signalé. 


(1) Dans une note d’un intérêt capital, intitulée : « Reconstruction of the Antil- 
lean Continent » (Bull. Geol. Soc. Amer., vol. VI, 1896, p. 103-140, pl. 1), M. J. 
W. Spencer a montré avec évidence, en se basant sur l’existence de vallées sub- 
mergées, que ce continent existaitencore en partie au début de l’époque pléistocène. 

(2) Arthur WicaManx. Ein Beitrag zur Petrographie des Viti-Archipels. Miner. 


u. petrogr. Mitth.v. Tschermak, N. F., vol. V, p. 1-60, 1883. 


1900 LES GÉOSYNCLINAUX ET LES AIRES CONTINENTALES 649 


Tandis que toutes les îles du Pacifique, à l’est de la zone qui 
s'étend des îles Marshall à la Nouvelle-Zélande, sont ou volcaniques 
ou coralliennes, les Marquises feraient exception et seraient cons- 
tituées, d’après Marcou, par du granite et du gneiss. Ce seraient 
donc de véritables «îles continentales », c’est-à-dire des restes d’un 
ancien continent. M. Wichmann pense que beaucoup d’autres iles 
du Pacifique sont dans le même cas, mais que leur soubassement 
ancien est aujourd’hui recouvert par des roches volcaniques ou par 
des récifs coralliens. 

Aux arguments géologiques en faveur de l’existence d’un ancien 
continent Pacifique, que je viens d’exposer, j'ajouterai, dans le 
chapitre suivant, quelques autres arguments tirés du domaine de 
la zoogéographie. 


II. — Caractères zoogéographiques (et phytogéographiques) 
des anciens continents. 


PRINCIPES GÉNÉRAUX. — Tandis que la distribution des êtres 
marins est principalement régie par la température, par conséquent 
par un facteur climatérique, il n’en est pas tout à fait de même 
pour celle des animaux terrestres. Les études zoogéographiques 
récentes ont montré, en effet, que l’histoire géologique d’une région 
continentale peut seule expliquer la répartition des animaux (1). 
Si l’on ne faisait pas intervenir l’histoire paléontologique et la 
paléogéographie, on ne comprendrait pas pourquoi des pays placés 
dans des conditions climatériques identiques possèdent des faunes 
totalement distinctes, tandis que d’autres, placés dans des condi- 
tions climatériques très différentes (ex. : Tasmanie, Nouvelle-Guinée) 
sont caractérisés par des types très semblables, 

On sait maintenant que les différentes faunes terrestres qui coexis- 
tent actuellement à la surface du Globe sont des restes relativement 
peu modifiés de faunes qui se sont succédé dans le cours des 
périodes géologiques. Quelques auteurs ont formulé la règle que 
les faunes terrestres les plus anciennes sont conservées dans l’hé- 
misphère sud et que, en se dirigeant vers le nord, on rencontre des 
faunes de plus en plus récentes. M. Suess (2) a exposé brièvement 


(1) Dans toutes ces études zoogéographiques il est nécessaire, bien entendu, de 
n’attacher qu’une importance secondaire aux animaux qui peuvent franchir les 
barrières marines à la nage ou au vol. 

(2) Ed. Suess. Ueber die vermeintlichen säcularen Schwankungen einzelner 
Theile der Erdoberfläche., Verh. k. k. geol. Reichsanst. 1880, p. 178. 


650 ÉMILE HAUG 25 Juin 


ces faits, mais n’a jamais eu l’occasion de développer les conclusions 
qu'ils comportent. Je vais essayer, en me basant sur les travaux les 
plus récents, de résumer les résultats acquis aujourd’hui dans cet 
ordre de recherches. En ce qui concerne la nomenclature, je suivrai 
surtout le beau livre de M. Lydekker (1) sur la distribution géolo- 
gique des Mammifères, auquel j’emprunterai d’ailleurs un grand 
nombre de données (fig. 2). 

Dans l'hémisphère nord il existe une zone circumpolaire ou 
« région arctique » (Allen) (2\, caractérisée par une faune assez 
uniforme, comprenant non seulement des genres mais encore des 
espèces communes à toute la région (Canis lupus, Canis vulpes, Ursus 
arctos, Gulo luscus, Castor fiber, Alces machlis, Rangifer tarandus, éte.), 
Cette zone s'étend sur toute l’Europe, sur les régions méditerra- 
néennes de l'Afrique, sur toute la partie de l’Asie située au nord 
de l'Himalaya, sur le Canada et sur toute l’Amérique arctique. 
M. A. Heilprin lui a donné le nom de « région holarctique », destiné 
à englober la « région paléarctique » et une partie de la « région 
néarctique » de M. Sclater. C’est au début du Pléistocène ou du 
Pliocène supérieur que la faune holarctique s’est substituée, au 
moins en Europe et en Amérique, à la faune dite «mio-pliocène ». 

Au sud de la région holarctique s’étendent, dans l’Ancien Con- 
tinent, la (région éthiopienne » de M. Sclater et la « région orien- 
tale » du même auteur. La région éthiopienne comprend l’Afrique 
au Sud du Sahara ; la région orientale comprend l'Inde et l’Indo- 
Chine, ainsi que l’Archipel Malais. à l’ouest de la « ligne de Wal- 
lace ». Les faunes de ces deux régions présentent les plus grandes 
affinités à la fois entre elles et avec la faune mio-pliocène et ces 
affinités portent surtout sur les grands Singes, les Cercopithèques, 
les Effodentia (Pangolins et Oryctéropes), les Rhinocéros, les Élé- 
phants, auxquels viennent se joindre, si l’on envisage également 
la faune fossile des Monts Siwaliks, l’'Hippopotame, la Girafe, les 
Gazelles. les Bubales, les Chevrotains, etc. Les formes possédant 
des affinités plutôt miocènes que pliocènes (Singes anthropoïdes) 
sont refoulées actuellement dans l’Archipel Malais et dans les 
régions centrales et occidentales de l'Afrique. 

Dans le Nouveau Continent la « région sonorienne » de M. Hel- 


(1) R. LYpEKkER. À geographical history of Mammals, Cambridge, 1896. 

(21 J. A. ALLEN. The geographical distribution of the Mammalia, considered in 
r'lation to the principal ontological regions of the Earth, and the laws that 
£overn the distribution of animal life. Bull. of the U. S. Geol. a. Geogr. Surrey 
of the Territories, t. IV, p. 331, 1878. 


1900 LES GÉOSYNCLINAUX ET LES AIRES CONTINENTALES 651 


prin, quicomprend les États-Unis et les hauts plateaux du Mexique, 
joue par rapport à la région holarctique un rôle tout à fait semblable. 
Sa faune est constituée par un certain nombre de descendants 
directs des faunes mio-pliocènes de l'Amérique du Nord, associés 
à des types sudaméricains. Plusieurs descendants de la faune mio- 
pliocène, tels que le Tapir américain (1), le Pécari, le Lama, se 
trouvent actuellement refoulés jusque dans l’Amérique du Sud. 

En Europe, la faune miocène a succédé assez brusquement à une 
faune oligocène, dont les restes se trouvent principalement dans 
les phosphorites du Quercy et dans le Sidérolithique suisse et dont 
l’analogue actuel ne peut être cherché qu’à Madagascar. Dans cette 
île, qui, avec les Comores, les Mascareignes, les Amirantes et les 
Seychelles, constitue une province zoologique indépendante, la 
« région malgache » ou «lémurienne » (Allen), on ne trouve, il est 
vrai, pas d’Ongulés, à l’exception d’un Potamochærus et d’un Hippo- 
potame, dans les dépôts pléistocènes d’Antsirabé, mais les Lému- 
riens rappellent ceux des phosphorites, comme l’a fait remarquer 
M. Suess, et l’on peut en dire autant des Viverridés et des Insecti- 
vores. Madagascar renfermerait done un reste de la faune oligocène 
et cette faune refoulée d’abord en Afrique par cette même faune 
miocène, lorsque celle-ci envahit à son tour le continent éthiopien. 

Nous ne connaissons actuellement aucune faune qui puisse être 
comparée à la faune éocène d'Europe et d'Amérique, mais on sait 
que la faune éocène fut précédée chez nous par une faune secon- 
daire. constituée exclusivement par des Mammifères aplacentaires, 
faune dont l’analogue existe actuellement en Australie et dans les 
îles voisines, qui constituent la « Notogée » de Huxley. C’est là que 
vivent les Monotrèmes et les Marsupiaux, c’est là aussi que vit 
Ceratodus, type essentiellement triasique. et c’est dans la Nouvelle- 
Zélande que l’on a rencontré Hatteria. seul représentant actuel des 
Rhynchocéphales, c’est-à-dire de l’ordre le plus primitif des Reptiles, 
qui atteint son maximum dès le Permien. Ces données bien connues 
démontrent clairement que la Notogée s’est trouvée séparée des 
autres régions du Globe avant que les Aplacentaires y eussent fait 
leur apparition. 

Les faits que je viens d'exposer sommairement ont été souvent 
mis en avant en faveur d’une hypothèse de l’origine polaire de la 


(1) Le genre Tapirus, comme l’on sait, ne vit plus actuellement, dans l’Ancien 
Monde, que dans la presqu'île de Malacca et dans les iles de Sumatra et de 
Bornéo. 


652 Ce ÉMILE HAUG Pine .. 95 Juin 


vie (1). On s’est basé aussi sur la répartition des Struthionidés, des 
Tortues géantes, du genre Peripatus, des familles primitives d’An- 
nélidesoligochètes (Acanthodrilidés, Eudrilidés), etc., pour conclure 
que les types primitifs ont toujours été refoulés vers le sud par des 
types mieux armés pour résister au refroidissement graduel des 
régions polaires (2). En ce qui concerne le refoulement vers le sud 
de lafaune mio-pliocène par la faune pléistocène holarctique, on 
doit évidemment s'arrêter à cette hypothèse, mais elle n’est plus 
suffisante lorsqu'il s’agit de l'invasion de l’Europe et de l'Amérique 
du Nord par une faune cryptogène au début du Miocène, et lorsque 
Huxley à voulu expliquer l’apparition brusque des Mammifères 
Placentaires au début de l’Eocène, il a dû avoir recours à l’hypothèse 
d’un continent pacifique, sur lequel ces êtres auraient vécu pendant 
la durée des temps secondaires. 

On connaît d’autre part un certain nombre d'exemples de migra- 
tions d’espèces de l’hémisphère sud vers l’hémisphère nord, de 
sorte que la théorie de l’origine polaire de la vie doit être rejetée. 
Il est bien plus rationnel d'admettre que chaque unité continentale 
a eu sa faune propre tant qu'elle est restée isolée, que des immi- 
grations se produisent chaque fois que des communications par 
terre s’établissent avec une unité voisine et que la faune la mieux 
organisée dans la lutte pour l’existence arrive à s’implanter.et à 
refouler la faune autochtone dans les parties les plus reculées du 
continent. Si plus tard l’unité continentale est morcelée par un effon- 
drement partiel, les résidus de faunes permettront de rétablir par 
la pensée l’ancienne connexion. On voit quels services précieux 
peut nous rendre l’étude des faunes terrestres dans les essais de 
reconstition des continents morcelés. Partant des principes que je 
viens d’énoncer, je vais donc tenter de reconstituer les caractères 
zoogéographiques de chacune des unités continentales dont jai fixé 
précédemment les limites. L'histoire paléobotanique des continents 
de l’hémisphère sud viendra confirmer et compléter les résultats 
acquis par l'étude des faunes terrestres. 

CONTINENT NORDATLANTIQUE. — Plusieurs auteurs ont déjà insisté 
sur la similitude que présente le développement des Vertébrés 


(4) V. Suess, loc. cit., et F. E. Bepparp. A Text-Book of Zoogeography, p. 227. 
Cambridge, 1895. 

(2 Le pôle antarctique ne peut entrer en ligne de compte, les Mammifères 
terrestres faisant entièrement défaut aujourd’hui sur les terres australes. Nous 
verrons plus loin que la zoogéographie n’a aucun besoin de l’hypothèse d’un 
ancien continent antarctique. 


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654 ÉMILE HAUG 25 Juin 


secondaires en Europe et en Afrique. Je n'insisterai pas sur ces 

faits, car je serais amené à discuter les relations encore assez obs- 

cures qui existent entre la faune des couches de Karoo, dans l'Afrique 

australe, et les couches: permiennes et triasiques d'Europe, et 

celles, non moins obscures, qui unissent les Dinosauriens crétacés : 
de Madagascar à ceux de l'hémisphère nord. Il semble que la faune 

mésozoiïque de toute |’ (Arctogée » ait été assez homogène. 

Je rechercherai plus loin quel est le lieu d’origine probable des 
Mammifères Placentaires qui apparaissent brusquement au début 
de l’Evcène aussi bien en Europe que dans l’Amérique du Nord. 

J’aborde donc tout de suite la partie intéressante du problème 
des relations paléontologiques entre l'Amérique du Nord et l’Europe, 
celle qui a trait aux faunes tertiaires. 

Les affinités nombreuses qui existent entre les Mammifères de 
l’Eocène inférieur du bassin anglo-parisien et ceux des dépôts de 
même âge du centre des Etats-Unis ont été mises en évidence si 
souvent et par de si éminents savants (1) que je n'ai pas besoin de 
m'y arrêter. On sait que la faune de Cernay, près de Reims, corres- 
pond exactement à celle des couches de Puerco et que la faune 
sparnacienne est extrêmement voisine de celle des couches de 
Wasatch. Les genres communs aux deux régions sont si nombreux 
qu'il n’est pas possible de mettre en doute l’existence d’une com- 
munication directe entre l'Amérique du Nord et l’Europe au 
travers de l’Atlantique. Le peu que nous savons de la faune de 
l’étage parisien d'Europe nous montre que cette faune n’est qu’un 
écho affaibli de celle de Bridger, dans le Wyoming. Il est manifeste 
que la communication n’était pas moins facile qu’à l’Eocène 
inférieur. 

Mais déjà à l’Oligocène inférieur (Eocène supérieur pour beau- 
coup d’auteurs) la différenciation entre la faune nordaméricaine 
(Uinta) et la faune européenne (Gypse de Paris, phosphorites du 
Quercy p. p., Sidérolitique suisse p. p., etc.) commence à s’accen- 
tuer. D'après M. Zittel la jonction entre les deux continents paraît 
avoir encore existé, mais la communication serait devenue plus 
difficile. Lors de l’Oligocène moyen et supérieur (en Amérique : 
White River) il en est de même, mais, contrairement à ce qui avait 
lieu à l’Eocène, c’est l’Europe qui envoie son trop plein au Nouveau- 


(1) V. surtout : A. Gaupry. Similitudes dans la marche de l'évolution sur l’Ancien 
et le Nouveau Continent, B. S. G. F.,3% s., t. XIX., p. 1024-1035, 1892. — K. A. 
VON ZirTEL. Généralités sur le développement géologique, la descendance et la 
répartition des Mammifères. Traité de Géol., trad. Barrois, t. IV, p. 727-772, 1894. 


1900 LES GÉOSYNCLINAUX ET LES AIRES CONTINENTALES 655 


Monde et les immigrants peuvent atteindre le Dakota et l’Oregon, 
où ils se mélangent à des éléments autochtones, 

Avec le début du Miocène (Langhien ou Burdigalien) un évène- 
ment important se produit en Europe, c’est l’arrivée brusque, par 
immigration, de types étrangers, les Proboscidiens {Mastodon, 
Dinotherium) et les Singes catarrhiniens. En Amérique ces derniers 
font entièrement défaut et les Mastodontes apparaissent un peu plus 
tard qu'en Europe. En effet, ils ne sont pas connus dans les «John 
Day beds », qui correspondent au niveau de Sansan, à en juger par 
la coexistence des genres Anchitherium et Aceratherium et leur 
premier représentant se rencontre dans les « Deep River beds » des 
États de l'Ouest. On pourrait être tenté de les considérer comme des 
immigrés venus d'Europe, si l’on ne savait pas que désormais les 
communications directes avec l’est ont entièrement cessé. C’est 
évidemment par le Nord de l’Asie qu'ont lieu maintenant les 
échanges entre l’Ancien et le Nouveau Monde. J’en vois une preuve 
dans le fait suivant. Les Camélidés sont essentiellement d’origine 
américaine, leur filiation est connue, ils manquent entièrement 
dans les dépôts néogènes d'Europe, mais on les connaît dans les 
dépôts miocènes des Sivaliks et dans les dépôts pléistocènes de 
Sibérie, de la Russie méridionale, de Roumanie (1) et d'Algérie. 
C’est donc de l’est à l’ouest, en venant d'Amérique, qu’ils ont 
envahi l’Asie, puis l’Europe orientale et l'Afrique du Nord. 

Si les Mastodontes ont pénétré en Amérique par l’ouest, il y a 
tout lieu de croire qu’ils venaient d’Asie et c’est également en Asie 
que je suis porté à chercher l’origine des types cryptogènes du 
Miocène d'Europe. Ce n’est d'ailleurs qu’au Miocène que les faunes 
asiatiques ont pu envahir l'Europe, car à l’Eocène inférieur et à 
l'Oligocène un bras de mer longeant l’Oural séparait les deux pays 
qui plus tard devaient se réunir pour former l’Eurasie. 

La faune holarctique paraît, elle aussi, originaire de l’Asie septen- 
trionale (2), elle s’est répandue au début de la période glaciaire 
dans toute l’Europe et dans l’Amérique boréale, refoulant vers le 
sud les faunes mio-pliocènes. Elle descend cependant par filiation 
directe d’une faune dont les affinités avec la faune pliocène d'Europe 
étaient assez grandes. Quant aux communications directes entre 
l’Europe et l’Amérique du Nord, depuis le début de l’Oligocène 
elles devenaient de plus en plus imparfaites, pour cesser entièrement 


(1) Gr. SreranEscu, Le Chameau fossile de Roumanie. Anuarulü Museului dé 
Geologiü si de Puleont., ann. 1894. Bucarest, 1895, p. 89-123. 
(2) BRANDT, cité par Zrrrec. Traité de Paléont., t. IV, p. 768. 


656 ÉMILE HAUG . 95 Juin 


d'exister vers la fin du Miocène. Mais, dans tous les cas, les argu- 
ments paléogéographiques tirés des Mammifères terrestres confir- 
ment d'une manière éclatante l'hypothèse d’un continent nordatlan- 
tique, qui aurait encore existé intégralement au début de l’ère 
tertiaire. 

CONTINENT SINO-SIBÉRIEN. — Nous ne possédons aucun document 
paléontologique sur les faunes terrestres du continent sino-sibérien 
antérieures au Miocène, mais en revanche nous pouvons admettre 
que les éléments cryptogènes qui font leur apparition au début du 
Miocène d'Europe sont originaires de ce continent. C’est dans l’Asie 
centrale et boréale que, sans doute, les Proboscidiens, dont la 
filiation est encore enveloppée de mystère, s'étaient développés 
pendant l’Eocène et l’Oligocène. 

Les rares gisements miocènes ou pliocènes du Thibet, de la 
Chine méridionale, du Japon, des Philippines renferment la même 
faune que les « Siwalik-beds » de la région sous-himalyenne, de 
l’Inde péninsulaire, de l’Indo-Chine et des îles de la Sonde. C’est 
une faune beaucoup plus voisine de la faune orientale actuelle 
que de la faune holarctique, aussi est-ce plus au nord, probable- 
ment en Sibérie, que s’est développée cette dernière, peut-être par 
adaptation graduelle d’une faune à affinités orientales à un climat 
rigoureux. Cette faune sibérienne se serait ensuite répandue au 
Pléistocène sur toute la région holarctique actuelle. En Asie, on a 
trouvé, notamment dans des grottes de l’Altaï (1), des restes nom- 
breux de Mammifères, qui montrent l'identité complète de cette 
faune avec les faunes pléistocènes d'Europe et d'Amérique. 

En résumé, le seul résultat relatif à l'existence d’un ancien conti- 
nent Sino-sibérien qui découle de nos connaissances paléontolo- 
giques sur les faunes de l'hémisphère nord, c’est que nous pouvons 
considérer comme à peu près certain l'isolement de ce continent à 
une époque antérieure au Miocène et sa réunion aux continents 
voisins au début de cette période. 

CONTINENT AUSTRALO-INDO-MALGACHE. — Les restes de l’ancien conti- 
nent dont nous avous admis l’existence sur l’emplacement de l’océan 
Indien appartiennent aujourd’hui à trois provinces zoologiques 
différentes. L'Australie constitue une région totalement indépen- 
dante ; l'Inde péninsulaire est réunie à l’Asie et appartient à la 
région orientale; Madagascar forme avec ses dépendances une 
région autonome, dont les relations zoogéographiques avec l’Afrique 


(1) F. Branpr. Nouvelles recherches sur les restes de Mammifères trouvés dans 
les cavernes de l’Altai. Résumé par E. Oustalet. Ann. Sc. géol., t. II, art. 5, 1870. 


1900 LES GÉOSYNCLINAUX ET LES AIRES CONTINENTALES 657 


et celles beaucoup moins grandes avec l'Inde seront discutées plus 
loin. 

Nous avons vu que la séparation du continent australo-indo-mal- 
gache et du continent africano-brésilien, par l'établissement du 
détroit de Mozambique, date sans doute seulement du début de la 
période jurassique. Cette conclusion géologique est confirmée, non 
pas par des documents paléozoologiques, qui font encore à peu près 
défaut, mais par d'importantes données paléobotaniques. L'étude 
des végétaux de la fin des temps primaires a montré avec évidence 
que l'Amérique du Sud, l’Afrique australe, l’Inde péninsulaire, 
l’Australie et la Nouvelle-Zélande étaient réunies en une masse con- 
tinentale unique, caractérisée par la flore dite à Glossopteris. 

On sait que jusqu’au milieu de la période carbonifère la plus 
grande uniformité régnait dans la répartition des flores à la surface 
de la Terre. Ce n’est qu’au Stéphanien que les flores de l’hémisphère 
sud (y compris l’Inde péninsulaire) ont commencé à se différencier 
de celles de l'hémisphère nord, de sorte que le (continent à Glosso- 
pteris » a constitué au Stéphanien et au Permien une province bota- 
nique indépendante, distincte de la province septentrionale (1). Sa 
flore caractéristique est probablement originaire des régions aus- 
trales et elle s’étend graduellement vers le nord, atteignant même 
l'Europe à la fin du Permien. 

La grande uniformité que présente partout la flore à Glossopteris, 
sauf sur le bord septentrional du continent, où eile se,mélange à la 
flore de l'hémisphère nord, nous démontre avec certitude la réunion 
de l’Amérique du Sud avec l’Afrique australe, celle de l’Afrique 
australe avec l'Inde et l’Australie. Elle vient appuyer les conclusions 
géologiques formulées plus haut. 

Les affinités zoologiques entre l’Australie et l’Inde péninsulaire 
sont à peu près nulles. Si la connexion entre ces deux pays a existé, 
c'est qu’elle a été très anciennement rompue. La séparation est 
dans tous les cas antérieure à l’arrivée des Mammifères placentaires 
dans l’Ancien Continent, elle est par conséquent antétertiaire. 

La séparation de Madagascar et de l’Inde péninsulaire est peut- 
être plus récente. Cependant les affinités entre les faunes des deux 
régions sont très faibles. M. W. T. Blanford (2) les adiscutées avec un 


(1) V. surtout l'excellent résumé de la question publié par M. R. Zeizcer : Les 
provinces botaniques de la fin des temps primaires. Revue génér. des Sciences. 
15 janv. 1897. 

(2) W. T. BLanrorp. Anniversary address of the President. Quart. Journ. Geol. 
Soc., t. XLVI, 1890, Proc., p. 88. 


4 Septembre 1900. — T. XXVIII. Bull. Soc. Géol. Fr. — 42 


658 ÉMILE HAUG 95 Juin 


grand sens critique. Rejetant, avec M. Wallace, les arguments sur 
lesquels Sclater et Hartlaub avaient basé leur « Lémurie », il retient 
surtout les rapports extrêmement étroits qui existent entre les 
Oiseaux et les Mollusques terrestres des îles Mascareignes et ceux 
de l’Hindoustan péninsulaire. Or la nature granitique des Seychel- 
les rend très vraisemblable l’ancienne jonction de ces îles avec 
Madagascar. M. Blanford conclut que la connexion entre Mada- 
gascar, les Mascareignes et l’Inde péninsulaire existait encore 
à la fin de l’époque crétacée, mais que pendant la période tertiaire 
l’ancienne masse continentale fut remplacée par une traînée d'îles 
suffisamment rapprochées pour permettre la dispersion d’un cer- 
tain nombre d'êtres, mais trop éloignées pour que les Mammifères 
terrestres aient pu se répandre de l’une à l’autre. 

CONTINENT AFRICANO-BRÉSILIEN. — L'Amérique du Sud et l'Afrique, 
qui, d’après Neumayr, formaient au Jurassique un continent 
unique, constituent aujourd’hui deux provinces zoologiques bien 
distinctes : la «région néogéique » ou « Néogée » aussi appelée 
«région austro-columbienne » (Huxley), qui s'étend au nord jus- 
qu’au pied du plateau mexicain, et la «région éthiopienne », qui 
comprend toute l’Afrique au sud du Sahara. 

La région éthiopique est caractérisée actuellement par une 
faune qui, comme nous l’avons vu plus haut, descend directement 
de la faune mio-pliocène d'Europe. Quoique les documents paléon- 
tologiques sur l’Afrique fassent entièrement défaut, nous avons de 
bonnes raisons d'adinettre qu’antérieurement au Pliocène l'Afrique 
était habitée par une faune bien différente, dépourvue tout au 
moins de Proboscidiens et de grands Singes, car au Miocène le 
continent éthiopien était séparé de l’Europe par un large bras de 
inner, qui n'avait pas dû permettre la diffusion des types nouvelle- 
ment venus en Europe. ; 

Certains types archaïques, qui constituaient vraisemblablement 
alors la faune de l’Afrique, vivent encore, à l’époque actuelle, sur 
ce continent. Tels sont les Hyracoïdés, qui manquent totalement 
dans le Miocène de l’Europe occidentale et de l’Inde (1), mais vivent 
aujourd’hui dans l’Afrique méridionale.et orientale, ainsi qu’en 
Arabie et en Syrie (dépendances de la région éthiopique). Tels sont 
encore les Lémuriens, qui font entièrement défaut dans les dépôts 
miocènes et pliocènes de l’Amérique du Nord, de l’Europe et des 


(1) On connait des représentants fossiles des Hyracoïdés (Pliohyrax) dans le 
Miocene supérieur de Pikermi (A. Gaudry) et de l’île de Samos (Schlosser, Forsyth 
Major). Ils sont peut-être d’origine africaine. 


1900 LES GÉOSYNCLINAUX ET LES AIÎRES CONTINENTALES 659 


Siwaliks, mais qui existent actuellement en Afrique, à Madagascar 
et dans la région orientale. On sait que leurs ancêtres {Anaptomor- 
phus, Necrolemur) ont laissé des restes dans les dépôts éocènes 
de l'Amérique du Nord et oligocènes d'Europe. 

L'histoire paléontologique de l’Amérique du Sud est beaucoup 
mieux connue que celle de l'Afrique et cependant la plus grande 
obscurité règne encore en ce qui concerne l’âge et la nature des 
faunes de Mammifères les plus anciennes qui aient apparu sur ce 
continent. Les «couches à Pyrotherium » ont été attribuées par 
M. H. Ameghino au Crétacé, mais cette assimilation a été vivement 
combattue par M. Hatcher (1), qui conteste même l’homogénéité de 
leur faune. D'autre part, M. Santiago Roth a signalé la présence de 
quelques Mammifères placentaires dans des couches de Patagonie 
qui seraient incontestablement crétacées (2). Quoi qu'il en soit de 
ces gisements encore mal connus, il est certain que la faune (santa- 
cruzienne » n’est pas plus ancienne que l’Oligocène (Hatcher, 
Lydekker, Schlosser). Or, cette faune ne ressemble à aucune des 
faunes de même âge et elle diffère notamment du tout au tout 
des faunes miocènes de l'Amérique du Nord. 

Je rappellerai que les principaux groupes de Mammifères que 
l’on rencontre dans le Santa-Cruzien sont les suivants : Allothé- 
riens, Marsupiaux, Sparassodontes, Edentés très nombreux, Ongu- 
lés tout à fait spéciaux (Litopterna, Typotheria, Toxodonta, Astrapo- 
theria), Rongeurs hystricomorphes, Singes platyrhiniens. Une 
partie des types propres à la faune sudaméricaine actuelle dérive 


- directement des types santacruziens, maïs il s’est produit à la fin 


du Pliocène un événement géologique très important, grâce auquel 
le caractère général de la faune s’est trouvé profondément modifié. 
Des communications se sont établies entre les deux Amériques, 
de sorte que des échanges de faunes ont eu lieu entre les deux 
continents (3). C’est pourquoi les faunes pliocène supérieure (Monte 
Hermoso)et pléistocène (Pampéen) de l'Amérique du Sud ne possè- 
dent plus, malgré leurs particularités remarquables, un caractère 
aussi spécial qu'aux époques précédentes. 

En comparant les faunes fossiles de l'Amérique méridionale à la 
faune actuelle de la région éthiopique, je constate tout d’abord 


(1) J. B. Harcner. On the Geology of Southern Patagonia. Amer. Journ. of 
Science, Lth ser., vol. IV, p. 326-354, 1897. 

(2) Santiago Rorx. Aviso preliminar sobre Mamiferos mesozôicos encontrados 
en Patagonia. Revista del Museo de La Plala, t IX, p. 381-388, 1899. 

(3) V. Zirre. Traité de Paléoniol., t. IV, trad. Barrois, p. 760. 


660 ÉMILE HAUG 25 Juin 


qu'aucun des groupes qui caractérisent le Santa-Cruzien n'est 
représenté en Afrique, leur absence à Madagascar est non moins 
frappante. Inversement, je constate l’absence dans le Santa-Cruzien 
de tous les groupes de Mammifères qui impriment à la faune mal- 
gache un cachet si particulier : les Insectivores, les Viverridés, les 
Lémuriens. Dans la comparaison de la faune africaine avec les 
faunes fossiles sudaméricaines je fais abstraction, bien entendu, 
des éléments nordaméricains de la faune pléistocène, tels que les 
Equidés, les Camélidés, les Suidés, les Cervidés, les Proboscidiens, 
les Canidés, les Félidés, répandus dans toute l’Arctogée. Mais il est 
un fait que je tiens à mettre en évidence, c'est la présence d’Hyra- 
coïdés, c'est-à-dire d’un type que l’on est habitué à considérer 
comme essentiellement éthiopique, dans les couches à Pyrotherium. 
L'absence des Hyracoïdés dans le Santa-Cruzien est d’autant plus 
remarquable, à moins que l’on ne veuille admettre, avec Noack, 
leurs affinités avec les Toxodontes (1). 

Si maintenant on compare la faune actuelle de la Notogée à la 
faune éthiopique actuelle, on constate des affinités plus considé- 
rables, surtout si l’on envisage les animaux autres que les Mammi- 
fères. Avec son érudition habituelle, M. W. T. Blanford, dans son 
adresse présidentielle devant la Société Géologique de Londres (2), 
a mis en évidence ces affinités. Les groupes auxquels il fait appel 
sont les Lamellibranches (Ætheriidæ), les Poissons, les Batraciens, 
les Lacertiens, les Ophidiens, les Rongeurs (Octodontidæ) ; tous ces 
groupes comprennent des genres ou des sous-familles, voire même 
des familles entières, qui sont localisées exclusivement dans les 
deux régions sudaméricaine et éthiopique. M. Ihering est arrivé de 
son côté à des résultats analogues. 

Mais les affinités sont encore plus frappantes, si au lieu de com- 
parer la faune de la Notogée à celle de l’Afrique continentale, on 
la compare, comme le fait également M. Blanford, avec Madagascar 
et les Mascareignes. On constate alors que, parmi les Gastropodes, 
les Cyclostomatidæ ne sont nulle part plus abondants que dans les 
Mascareignes et les Antilles; que, parmi les Batraciens anoures, 
les Dendrobatidae ne comportent qu’un genre propre aux Masca- 
reignes (Wantella) et un genre néotropique (Dendrobates) ; que 
deux genres américains d’'Iguanidés se rencontrent également à 
Madagascar ; que, parmi les Chéloniens de la famille des Pelome- 


(1) V. Lypexker. LOC. Cit., p. 85. 
(2)NLOC. cit. p:199: 


1900 LES GÉOSYNCLINAUX ET LES AIRES CONTINENTALES 661 


dusidæ, le genre Podocnemis n'existe qu’à Madagascar et en Amé- 
rique. M. Blanford rappelle aussi que, en ce qui concerne les Ophi- 
diens, les relations des genres de Madagascar et des Mascareignes 
sont bien plutôt avec l’Amérique qu'avec l'Afrique. Enfin, parmi 
les Mammilères, une famille d’Insectivores propre à Madagascar, 
celle des Centetidæ ou Tenrecs, est assez proche parente des Sole- 
nodontidæ des Antilles. 

Voïci les conclusions que l’on peut tirer de ces nombreuses affi- 
nités. L'Amérique du Sud et l’Afrique étaient réunies autrefois en un 
seul continent. La faune qui occupait tout ce continent, faune assez 
voisine de la faune oligocène d'Europe, a laissé quelques survivants 
dans la Néogée, tandis que, d’autre part, un certain nombre de ses 
représentants ont pu pénétrer, à un moment où le détroit de Mozam- 
bique était fermé, dans la région malgache, où ils se sont développés 
et se sont conservés jusqu’à nos jours, puisqu'ils n’avaient pas à 
lutter avec la concurrence de la faune mio-pliocève, qui plus tard a 
envahi toute l’Afrique. 

La communication entre l’Amérique du Sud et l’Afrique a dù 
cesser d’exister avant l’Oligocène ou le Miocène, c’est-à-dire avant le 
moment où la faune santacruzienne a envahi l’Amérique du Sud, 
car aucun des éléments caractéristiques de cette faune n’a encore été 
rencontré en Afrique ou dans la région malgache. Je discuterai dans 
le paragraphe suivant la question du lieu d’origine de la faune 
santacruzienne et des faunes sudaméricaines qui l'ont précédée. 

On s’est souvent demandé par où se faisait la communication 
entre l'Amérique du Sud et l’Afrique, au moment où des échanges 
de faunes avaient lieu entre ces deux régions. On a imaginé l’hypo- 
thèse d’un continent antarctique qui les aurait réunies sous des 
latitudes australes et qui aurait également réuni l'Amérique du Sud 
à la Nouvelle-Zélande et à l'Australie. Les faits géologiques s’oppo- 
sent à cette hypothèse ; nous avons vu, en effet, que, non seulement 
au Dévonien, mais encore au Crétacé inférieur, les mers qui cou- 
vraient l’extrème Sud de l’Amérique communiquaient directement 
avec celles qui baignaient l'Afrique australe, de sorte que l’Amé- 
rique du Sud et l’Aîrique se trouvaient séparées, par un bras de 
mer, des terres antarctiques, en admettant que celles-ci aient 
existé. C’est donc uniquement au nord de ce bras de mer, au 
travers de l’Atlantique actuel, que pouvaitse faire la communication 
entre les deux masses continentales aujourd’hui séparées. 

Les considérations qui précèdent viennent donc à l'appui de 
l'hypothèse formulée par Neumayr d’un continent « brasiliano- 
éthiopien » ou africano-brésilien. 


662 ÉMILE HAUG 95 Juin 


CONTINENT PACIFIQUE. — Partant de l’idée que les Mammifères 
placentaires de l'Eocène inférieur d'Europe (et d'Amérique) suppo- 
sent nécessairement des ancêtres monodelphes crétacés, Huxley (1) 
a émis, dès 1870, l'hypothèse que ces ancêtres auraient vécu 
pendant l’époque crétacée sur un continent d’où ils se seraient 
répandus par immigration en Europe (eten Amérique) au début des 
temps tertiaires. Il suppose que ce continent mésozoïque devait se 
trouver sur l'emplacement du Pacifique nord. Dans l’état actuel de 
nos connaissances, c’est encore cette hypothèse qui explique le 
mieux l’arrivée simultanée de plusieurs groupes cryptogènes de 
Mammifères placentaires en Amérique et en Europe. Il est pro- 
bable que c’est également sur ce continent pacifique que vivaient 
les Dicotylédones avant qu’ils n’envahissent l'Amérique et l’Europe 
occidentale, au Crétacé inférieur, et l’Europe centrale, au Crétacé 
moyen. 

On peut admettre que le continent pacifique a continué à exister 
pendant une partie de l’époque tertiaire et que des Mammifères ont 
continué à y vivre, suivant peut-être une évolution différente dans 
ses divers fragments. C’est une de ces faunes différenciées qui 
aurait ensuite envahi l'Amérique du Sud avant l’époque miocène, 
alors que ce continent se trouvait encore réuni à l’Afrique. Puis, 
après la séparation de l’Afrique et de l’Amérique du Sud, serait 
arrivée la faune santacruzienne, originaire, elle aussi, d’un de ces 
fragments pacifiques. Mais tout ceci est du domaine de l’hypothèse 
pure ! 

Prenant comme point de départ des considérations toutes diffé- 
rentes, G. Baur (2) est arrivé, lui aussi, à la conclusion de l’âge 
récent de l’océan Pacifique. 

Les caractères particuliers de la faune des îles Galapagos avaient 
déjà frappé Darwin, qui avait remarqué que certains genres, 
répandus sur tout l’archipel, sont représentés sur chaque île par 
des espèces spéciales. Les recherches de Baur ont confirmé cette 
constatation remarquable. Les Galapagos ne peuvent donc avoir 
reçu leur faune d’un continent voisin, car cette faune serait la même 
dans toutes les îles. Les faunes propres à chaque île dérivent cer- 
tainement d’une faune unique, commune à tout l'archipel, et les 


(1) Huxzey. Anniversary Address of the President. Quart. Journ. Geol. Soc., 
vol. XXVI, 1870, Proc., p. XXI-LXIV. 

(2) G. Baur. New observations on the origin of the Galäpagos Islands, with 
remarks on the geological age of the Pacific Ocean. The American Naturalist, vol. 
XXXI, p. 661-680, 864-896, 1897, 


1900 LES GÉOSYNCLINAUX ET LES AIRES CONTINENTALES 663 


pifférentes espèces d’un même genre ont évolué indépendamment 
l’une de l’autre, grâce à l'isolement subséquent des îles. L'unifor- 
mité primitive de la faune suppose l’existence d’une masse conti- 
nentale réunissant l’ensemble de l’archipel, masse dont toutes les 
parties basses auraient disparu sous les eaux, grâce à un affaisse- 
ment graduel. Cette masse continentale aurait communiqué primi- 
tivement avec l'Amérique centrale, ce qui est tout à fait en harmonie 
avec l'hypothèse d’après laquelle ce pays aurait fait partie autrefois 
du continent Pacifique. ; 

G. Baur envisage les Galapagos comme des « îles continentales », 
à faune « disharmonique », et non comme des « îles océaniques », 
nées au milieu de l’océan grâce à des éruptions volcaniques, îles 
qui possèdent des faunes « harmoniques », originaires d’un conti- 
nent voisin. - 

Les conclusions tirées de la faune des îles Galapagos s'appliquent, 
d’après Baur, à l’ensemble des îles du Pacifique. Des exemples 
empruntés aux Zoanthaires (Pocillopora, Trapeziidæ), aux Déca- 
podes (4tyidæ), aux Fourmis, aux Lacertiens (Geckonidæ, Scin- 
cidæ), aux Columbidés, aux Sturniformes montrent la grande 
extension des familles et des genres dans les îles de l'Océanie et la 
localisation des espèces à des îles isolées ou à de petits archipels. 
Baur suppose que toute la région pacifique était d’abord continen- 
tale et avait une faune uniforme, qu’ensuite le continent s’est 
affaissé, de sorte que des restes de la faune primitive ont survécu 
sur chaque île en suivant une évolution indépendante. Les Mammi- 
fères et d’autres groupes auraient disparu, ne trouvant plus les 
conditions d'espace voulues. D'ailleurs les mêmes considérations 
indiquent également d'anciennes relations avec les îles de l’océan 
Indien. 

L'hypothèse d’un ancien continent pacifique explique aussi fort 
bien les quelques relations qui existent entre la faune de l'Amérique 
du Sud et celles de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande, relations 
qui ont été mises en évidence par M. Blanford (1); elle nous dispense, 
dans tous les cas, d'admettre l'existence d’un ancien continent 
austral, qui aurait réuni à la fois l'Amérique du Sud, l'Afrique et 
l'Australie. 

RÉSUMÉ. — Il résulte de ce sommaire exposé que les documents 
zoogéographiques viennent en tous points confirmer les conclusions 
relatives à l'existence d'anciens continents bien différents des conti- 


(1): Loc. cit., p. 99. 


66% ÉMILE HAUG 95 Juin 


nents actuels, conclusions obtenues précédemment par des consi- 
dérations purement géologiques. Par une série de déductions 
empruntées à la zoogéographie, nous sommes conduits à admettre 
l’ancienne existence d’un continent nordatlantique, d’un continent 
sino-sibérien, d’un continent africano-brésilien, d’un continent aus- 
tralo-indo-malgache, d’un continent pacifique. 

L'Australie actuelle semble s'être séparée de très bonne heure 
aussi bien de la région indo-malgache que du continent pacifique 
et dès le Crétacé elle était sans doute entièrement isolée. Au début 
de l’Eocène, les Mammifères placentaires, qui s'étaient développés 
sur le continent pacifique, envahissent le continent nord-atlantique 
et probablement toute l’Arctogée et la Notogée. Avant le Miocène 
l’Amérique du Sud se trouve séparée définitivement de l’Afrique et, 
aussitôt après, elle est envahie par une faune nouvelle à éléments 
tout à fait spéciaux. À peu près en même temps, l’Inde péninsulaire 
cesse de former un tout avec la région malgache, qui devient tribu- 
taire de l’Afrique. Au début du Miocène une faune nouvelle, 
originaire probablement du continent sino-sibérien, envahit l’Eu- 
rope, puis l'Amérique du Nord et l’Afrique. La faune oligocène est 
refoulée jusqu’à Madagascar, où ses descendants vivent encore 
actuellement. 

Les communicafions entre les deux moitiés du continent nord- 
atlantique, difficiles dès l’Oligocène, cessent d’exister ; en revanche, 
l’Eurasie se trouve constituée. Au Pliocène, les deux Amériques sont 
réunies et il se produit des échanges de faunes entre les deux conti- 
nents. Au début du Pléistocène une nouvelle faune, «holarctique », 
probablement d’origine asiatique, envahit l’Amérique boréale et 
l’Europe, refoule la faune mio-pliocène de l’Amérique du Nord 
dans la région sonorienne et celle d'Europe dans les régions «éthio- 
pienne » et « orientale ». 


III — Le morcellement des continents. 


James Dana avait émis l’hypothèse que les continents s’accrois- 
sent par additions successives, sur leurs bords, de zones de plisse- 
ment de plus en plus récentes. M. Marcel Bertrand a pu montrer (1) 
que cette règle se vérifie pour l’Europe, en établissant que les trois 
systèmes de montagnes distingués par M. Suess (2), calédonien, 

(1) Marcel BErrrAND. La chaîne des Alpes et de la formation du continent 
européen. B. S. G. F.,3° sér., t. XV, p. 423-447, 1887. 


(2) Ed. Suess. Ueber unterbrochene Gebirgsfaltung. Sitzb. d. k. Akad. d. Wiss., 
Bd. XCIV, Abth. I, p. 111-117, 1886. : 


Le 


1900 LES GÉOSYNCLINAUX ET LES AIRES CONTINENTALES 665 


armoricain-Varisque, alpin, se forment successivement, du nord au 


sud, chacun en retrait du précédent, en bordure de l’ancien conti- 
nent archéen. On peut généraliser la règle et l'appliquer à l’ensemble 
du continent nord-atlantique. Peut-être pourra-t-on démontrer un 
jour qu’elle est vraie pour tous les continents. Je ne possède pas 
les éléments nécessaires à la discussion de cette question, qui d’ail- 
leurs m’écarterait par trop du but que je me suis proposé dans le 
présent travail. 

Les régions ainsi adjointes aux masses continentales ne sont pas 
soustraites à tout jamais au milieu marin. Le continent peut être 
envahi temporairement, sinon en totalité, du moins en grande par- 
tie, par des mers qui conservent une faible profondeur, de sorte que 
le seuil continental continue à subsister. C’est à ces invasions 
marines d’un continent que l’on devrait réserver le nom de trans- 
gression. Mais certaines parties du continent peuvent aussi être 
affectées par des plissements localisés, qui reproduisent sous une 
forme très atténuée les plissements anciens et que M. Suess a 
appelés, pour cette raison, des plissements posthumes. Il se formera 
ainsi des parties surélevées et des dépressions et la mer pourra 
pénétrer dans celles-ci, tandis que celles-là resteront émergées. On 
peut employer le terme d’ingression, proposé par M. Penck (1), pour 
désigner cette catégorie d’invasions marines. L’intégrité du conti- 
nent se trouvera entamée, mais non détruite. Dans d’autres cas, par 
contre, le morcellement sera le résultat de véritables phénomènes 
d’effondrement. Il se produira des failles verticales, le long 
desquelles des bandes de terrain s’affaisseront, de sorte que des 
fosses prendront naissance, qui ne tarderont pas à être envahies 
par la mer. Les horsts resteront en saillie. Enfin, une masse 
continentale pourra s'effondrer tout entière, une profonde dépres- 
sion occupera son ancien emplacement et se trouvera limitée par des 
fractures périphériques, jalonnées par des volcans. Je vais passer 
en revue ces divers modes de morcellement des anciens continents. 

AIRES DE SURÉLÉVATION ET AIRES D'ENNOYAGE. — De même que 
chaque pli, anticlinal ou synclinal, peut présenter, dans le sens 
longitudinal, des ondulations d’axe, les faisceaux de plis peuvent 
subir dans leur ensemble des ondulations longitudinales telles que 
sur une même ligne transversale, les axes de tous les plis sont 
surélevés ou abaissés. Il résultera de ces ondulations, que j’attribue 
à des variations dans l'intensité du plissement, des apparences de 


(1) A. Pexcx. Morphologie der Erdoberfläche, I, p. 156. 


666 ÉMILE HAUG 25 Juin 


plissement transversal. Je dis des « apparences », puisqu'il me 
parait difficile, sauf dans des cas exceptionnels, d'admettre l’exis- 
tence de forces tangentielles agissant concurremment à angle droit 
sur une même bande de l'écorce terrestre. 

Dès 1872, Hébert (1), signalait dans le bassin de Paris l’existence 
de plissements «perpendiculaires » croisant les plissements princi- 
paux. M. Gustave Dollfus (2) nous a donné, en 1890, une étude très 
complète de ces deux systèmes d’ondulations. Deux ans après, 
M. Marcel Bertrand (3), généralisant les résultats obtenus par ses 
devanciers, formulait la règle suivante : « la Terre se déforme 
progressivement, en se ridant suivant un réseau de courbes 
orthogonales, les premières circumpolaires, les secondes conver- 
geant vers les régions polaires. » 

Depuis longtemps d’ailleurs on connaissait, dans les Alpes, des 
massifs de terrains cristallophylliens, isolés au milieu des terrains 
sédimentaires et désignés sous la dénomination générale de 
« massifs centraux. » Si l’on fait abstraction des véritables dômes, 
tels que le Mont Rose, ou des « massifs amygdaloïdes », tels que le 
Mont Blanc, on constate que la plupart de ces massifs sont dus à 
des surévélations de l’axe des plis dans un faisceau déterminé. L’un 
des meilleurs exemples est fourni par le massif de l’Aar. M. Heim (4) 
a montré très clairement que, dans son prolongement oriental, les 
plis de ce massif se continuent dans la dépression d’Elm et il a fait 
voir que, si dans le massif central la croûte terrestre a cédé à la 
compression latérale en se plissant vers le haut, dans la dépres- 
sion elle a cédé vers le bas. 

M. Termier (5) a signalé des cas encore plus remarquables d’ondu- 
lations longitudinales des plis dans les massifs des Grandes-Rousses 
et du Pelvoux. Ici chaque surélévation des plis fait affleurer les 
terrains cristallins et donne lieu à un massif, au sens géographique 
du mot, chaque abaissement des axes, chaque ennoyage fait dispa- 
raître les mêmes terrains sous un manteau de terrains secondaires. 

Je propose d’appeler aire de surélévation toute partie d’un faisceau 


(1) E HéBert. Ondulations de la craie dans le bassin de Paris. B. S. G. F., 
2 sér.,t. XXIX, p. 446-472, 583-594, pl. IV. 

(2) G. Doczrus. Recherches sur les ondulations des couches tertiaires dans le 
bassin de Paris. Bull. Serv. Carle Géol., n° 14. 

(3) Marcel BERTRAND. Sur la déformation de l’écorce terrestre. C. R. Acad. Sc., 
22 févr. 1892. 

(4) Alb. HEim. Geologie der Hochalpen zwischen Reuss und Rheïin. Matér. Carte 
géol. Suisse. Livr. XXV, p. 133, 1891. 

(5) P. TerMIER. Sur la tectonique du massif du Pelvoux. B.S. G, F., 3° sér., 
t. XXIV, p. 751, 1897, 


1900 LES GÉOSYNCLINAUX ET. LES AIRES CONTINENTALES 667 


de plissement dans laquelle les axes des plis sont portés à une 
altitude maximum et aire d'ennoyage toute partie du même faisceau 
dans laquelle les axes se trouvent à leur minimum d'altitude (1). 

C’est souvent grâce à l'existence des ondulations longitudinales 
d’un faisceau que la mer peut envahir partiellement une région 
plissée, elle pénètre dans les aires d’ennoyage et les aires de suré- 
lévation restent émergées, il y a ingression marine. Il peut y avoir 
intérêt à multiplier les exemples et à les répartir en plusieurs 
catégories. 

Dans un premier groupe, l’ingression marine dans une aire d’en- 
noyage donne lieu à la formation d’un détroit. Ainsi, dans les Alpes 
françaises, la dépression de l’'Embrunais correspond à un détroit de 
la mer nummulitique, séparant l’un de l’autre les massifs surélevés 
et émergés du Pelvoux et du Mercantour. Le détroit du Poitou, par 
lequel les mers crétacées du bassin de Paris et du bassin de 
l’Aquitaine communiquaient entre elles, est dû à l’ennoyage des 
plis méridionaux du Massif Armoricain et des plis nord-ouest du 
Massif Central et ces massifs sont, par excellence, des aires suré- 
levées. C’est sans doute un rôle analogue que joue actuellement le 
détroit de Bass, entre la Tasmanie et le continent australien. 

Dans un deuxième groupe d'exemples, l’ingression marine dans 
une aire d’ennoyage donne lieu à la formation d’un véritable bassin 
ou d’un golfe, car en arrière de la zone de plissements dans laquelle 
s’est formée la dépression se trouve une zone dans laquelle les plis 
n’ont pas subi d’abaissement d’axes et cette zone fait obstacle à 
l’envahissement de la mer. L'exemple classique de cette catégorie 
de golfes est le bassin de Paris à l’époque tertiaire et plus particu- 
lièrement au début de l’Eocène, alors qu’il n'existait aucune com- 
munication par la Manche avec les régions de l’Ouest. Pour les 
détails, il me suffira de renvoyer aux notes de M. Dollius et de 
M. Marcel Bertrand. En France, un exemple non moins remarquable 
nous est fourni par le golfe des Causses à l’époque jurassique (2), 
quoique une communication au moins temporaire avec le bassin 


(1) J'ai employé dans le même sens, dans des travaux antérieurs, les termes 
d'aire anticlinale et d’aire synclinale, je préfère aujourd’hui en restreindre 
l’usage à des faisceaux de plis dont l’ensemble se comporte comme un anticlinal 
ou comme un synelinal parallèle à la direction générale du plissement. 

Comme équivalent allemand d’ « aire de surélévation » je propose le terme 
d’ «Auffaltungsfeld » et celui d’ « Einfaltungsfeld » pour l (aire d’ennoyage ». 

(2) G. FaBre. Stratigraphie des petits causses entre Gévaudan et Vivarais. 
B. S. G. F., 3° sér., t. XXI, p. 640-674. — In. Région des Causses. Livret-guide 
des excursions en France du VIII: Congrès géol. intern. X, 2° partie, p. 4, 1900, 


668 ÉMILE HAUG 25 Juin 


de l’Aquitaine par le détroit de Villefranche ait certainement dû 
exister. L’aire d’ennoyage provient de l’abaissement d’axe que 
subissent les plis constituant au sud-ouest l’aire de surélévation de 
la Montagne Noire et au nord-est celle des Cévennes. L’abaissement 
des axes à dù se faire sentir pendant une grande partie de la période 
jurassique, de sorte que les sédiments se sont accumulés dans le 
golfe des Causses, comme ils l’auraient fait dans un géosynclinal, 
atteignant, d’après M. G. Fabre, une épaisseur totale d’au moins 
1500 m. 

Le bassin du Rhône lui-même a une origine analogue et c’est 
principalement grâce à l’abaissement d’axe des plis est-ouest le 
long du cours actuel du fleuve, que la mer pliocène a pu envahir la 
vallée jusqu’à Lyon. Je citerai encore le golfe du Mississipi, où, 
profitant d’un abaissement d’axe des plis qui unissent les Appa- 
laches méridionales aux monts Ouachita, les mers paléogènes ont 
pu pénétrer très loin dans l’intérieur du continent nord-américain. 

Enfin, je mets à part la Caspienne actuelle, qui est une aire d’en- 
noyage séparant le Balkhan du Caucase oriental. Elle est limitée 
au sud par l’Elbours. Au nord elle est sans limites tectoniques et 
la chaîne de Manghichlak, qui correspond au Balkhan, n’a pas de 
contre-partie sur la rive ouest. 

L'individualisation des aires de surélévation et des aires d’en- 
noyage semble, en général, dater de l’époque du plissement principal 
de la zone tectonique dont ces aires font partie; mais il est incon- 
testable que, de même qu’une zone plissée peut être affectée par des 
mouvements posthumes suivant des directions parallèles à celle du 
plissement primitif, ces mouvements posthumes peuvent donner 
lieu à des ondulations dont les axes sont perpendiculaires à ceux des 
plissements, c’est-à-dire à des variations verticales dans le degré de 
surélévation et d’ennoyage. Il se produira des mouvements qui sont 
généralement connus sous la dénomination d’oscillations verticales 
et une partie tout au moins de ces mouvements pourra être ramenée 
à des plissements posthumes. Les auteurs américains ont désigné 
les oscillations verticales sous le nom de mouvements « épéirogé- 
niques » (1), par opposition aux mouvements « orogéniques ». 
M. Le Conte (2) considère la recherche de leur cause comme le pro- 
blème le plus inexplicable de la géologie, comme un problème que 


(1) G. K. GizBerr. Lake Bonneville. Monogr. of the U. S. Geol. Surv., vol. I, 
1891, p. 341. De fnetpoc, continent. 

(2) Joseph Le Conte. Earth-crust movements and their causes. Bull. Geol. 
Soc. Amer., vol. VIII, p. 122, 1897. 


1900 LES GÉOSYNCLINAUX ET LES AIRES CONTINENTALES 669 


«le moindre rayon de lumière n’est encore venu éclairer ». M. Suess, 
d'autre part, a mis en doute l’existence même des oscillations ver- 
ticales. 

Des travaux récents ont cependant démontré, pour certaines 
régions, telles que la Scandinavie, l'Amérique du Nord, que ces 
oscillations non seulement existent, mais qu’elles se sont fait sentir 
pendant toute la durée de la période pléistocène et jusqu’à nos jours, 
comme le pensaient les anciens auteurs. Par l'analyse des anciennes 
lignes de rivage et de leurs altitudes actuelles, des géologues émi- 
nents (1) ont pu établir que, dans le massif finno-scandinave, les 
points qui, à une époque déterminée, ont subi une oscillation verti- 
cale d'égale amplitude se trouvent sur des courbes concentriques et 
sensiblement parallèles au pourtour du massif (isobases). C’est donc 
un dôme à base grossièrement elliptique qui s’est successivement 
élevé et abaissé. Il correspond parfaitement à une aire de surélé- 
vation des plis, l’aire d’ennoyage correspondant à la mer du Nord. 
Conformément à cette manière de voir, le grand axe de l’ellipse est 
sensiblement parallèle à la direction des plis. 

Les oscillations récentes du massif finno-scandinave sont peut- 
être trop complexes pour être envisagées comme de simples mouve- 
ments posthumes d’une aire de surélévation, mais cette interpré- 
tation convient certainement aux oscillations du massif armoricain 
qui ont déterminé des invasions marines successives de ce massif, 
pendant la période tertiaire. De même, l'ouverture et la fermeture 
répétées du détroit du Poitou peuvent être envisagées comme la 
conséquence d’oscillations verticales d’une aire d’ennoyage. 

Je reviendrai plus loin sur les oscillations des massifs finno- 
scandinave et canadien, mais on voit, par ce qui précède, que 
certains mouvements que l’on a qualifiés d’épéirogéniques sont loin 
d’être aussi fondamentalement différents des mouvements orogé- 
niques que le pensent les auteurs américains et qu’ils sont en 
relation directe avec les mouvements posthumes qui affectent les 
régions plissées. 

J’ai à peine besoin d’ajouter que mon interprétation des oscilla- 
tions verticales m’a été suggérée par les beaux travaux de M. Marcel 
Bertrand « sur la continuité du phénomène de plissement dans le 
bassin de Paris ». J'ai simplement substitué à la notion de plisse- 


(1) J’ai résumé ces travaux de géologues suédois et finlandais dans ma dernière 
«Revue annuelle de Géologie ». Revue générale des Sciences, 30 août 1899, p. 630- 
634, 2 fig. 


670 ÉMILE HAUG : 25 Juin 
ments transversaux celle de surélévation et d’ennoyage des plis, 
mais comme on l’a vu, le point de départ est le même. 

ZONES DE PLISSEMENTS SUR LE POURTOUR DES AIRES DE SURÉLÉVATION. 
— M. Suess a fait ressortir d’une maniere saisissante les analogies 
qui existent entre le massif finno-scandinave, qu’il appelle « bou- 
clier baltique », et le massif archéen de l’Amérique du Nord, qu'il 
designe sous le nom de « bouclier canadien ». L’un et l'autre cons- 
tituent une aire de surélévation. Les deux massifs ne sont cepen- 
dant pas tout à fait homologues, car, tandis que dans le bouclier 
canadien les terrains archéens et algonkiens sont seuls plissés, 
une large bande de Silurien plissé, prolongement de la zone des 
Grampians (fig. 3), traverse la Scandinavie dans toute sa longueur et 
sépare deux zones de Cambrien non plissé, celle des Hébrides et 
des Lofoten et celle de la Suède méridionale et de la Finlande. 
L'analogie entre les deux « boucliers » ne devient complète que 
vers la fin des temps paléozoïques. M. Suess a décrit les lignes de 
« Glint » qui bordent l’un et l’autre massif et il a montré que ces 
bords sont jalonnés aujourd’hui par des dépressions lacustres. 

Mais il y a plus. Le massif finno-scandinave et le massif canadien 
sont séparés chacun de la zone des plissements carbonifères 
(« hercyniens ») par une large zone dans laquelle les terrains paléo- 
zoïques récents, avec, le cas échéant, leur couverture secondaire et 
tertiaire, n’ont subi que des ondulations à grands rayons de cour- 
bure («Parmas» Suess). Cette zone constitue après le Carbonifère et 
jusque pendant la période tertiaire, une zone de dépression, géosyn- 
_clinal peu profond, caractérisé le plus souvent par des faciès spé- 
ciaux, que l’on ne retrouve pas dàâns d’autres régions. C’est, en 
Europe, la bande formée par le Timan et par les contreiorts de 
l’Oural, puis par une série de plissements (2) qui va des monts 
d’Inder et Bogdo, dans le Sud-Est de la Russie, au Yorkshire, com- 
prenant la Kamennaja Grjada, la Lysa Gora et les collines subher- 
cyniennes. C’est, en Amérique, le grand demi-cercle formé par le 
bord nord-ouest des Appalaches et par les Montagnes Rocheuses, 
qui sont reliées, comme on sait, par les monts Ouachita. 

MM. von Richthofen, Marcel Bertrand (3) et Fr. Frech (4) ont fait 


(1) Antlitz, t. II, chap. II. 

(2) Les plissements paléozoïques de l’arrière-pays décrivant peut-être une 
courbe semblable, l'Oural se raccorderait par les plis N.E.-S.0. des Mogoudjares 
avec les chaînes anciennes du Sud de la Russie. C’est alors à l’est de l’Oural que 
se trouverait la continuation des rameaux déviés du Tian-Chan. 

(3) Marcel Berrranp. Les excursions du 7° Congrès géologique international en 
Russie. B. S. G. F., 3° sér.,t. XXV, p. 715-723, 1898. 

(4) Lethæa Palæozoica, t. TI, p. 426. 


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672 ÉMILE HAUG 95 Juin 


ressortir les analogies qui existent entre l’Oural et les Appalaches 
M. Suess a comparé les Montagnes Rocheuses et leur avant-pays à 
l’Oural avec ses (« Parmas ». L'une et l’autre comparaisons sont 
fondées ; mais il est encore plus instructif d'établir un parallèle 
entre l’ensemble de la ceinture qui entoure le «bouclier canadien » 
et l’ensemble de la ceinture qui entoure le (bouclier scandinave ». 
On constate alors des homologies frappantes qui mériteraient d’être 
mises en lumière par une étude comparative plus complète que 
celle que je puis entreprendre ici. 

Dans l’un et l’autre cas, la courbe décrite par la ceinture s'éloigne 
considérablement du « bouclier » dans la région où s'opère le 
raccord de ses deux branches ; elle s'éloigne davantage que ne le 
font ces branches elles-même. Chacun des « boucliers » possède 
ainsi dans la concavité de la ceinture une sorte de dépendance 
envahie par la transgression carbonifère ; en Europe c’est la plate- 
forme moscovite, en Amérique c’est la région des Prairies ([owa, 
Illinois, Indiana). Les analogies de faciès que présentent les dépôts 
carbonifères inférieurs dans les deux régions sont tout à fait 
remarquables. 

L’arrière-pays de chacune des deux ceintures présente également 

des homologies évidentes. L’Oural central et oriental, ainsi que le 
«Piedmont piateau » (1), prolongement des chaînes acadiennes, etla 
région centrale des Montagnes Rocheuses correspondent assez bien 
aux chaînes armoricano-varisques (hercyniennes) de l’Europe occi- 
dentale. 
. Si le caractère des plissements appalachiens se retrouvé dans 
l’Oural, la structure en dômes allongés de la partie orientale des 
Montages Rocheuses n’est pas sans ressemblances avec l'allure des 
plis sur le bord méridional de la plaine de l’Allemagne du Nord et 
la disposition en « coulisses » se retrouve dans les deux régions. On 
pourrait d’ailleurs aussi voir des analogies entre la chaine de l’Alle- 
magne du Nord et les Appaiaches; car, de même que la chaîne 
américaine se termine manifestement dans l’état de New-York, 
puisque plus au nord les plissements de la région acadienne entrent 
en contact immédiat avec le «bouclier canadien », de même en 
Europe la chaîne qui limite au sud le ( bouclier scandinave » ne se 
continue pas vers l’ouest au-delà du Yorkshire et manque entière- 
ment dans l'Ouest de la Grande-Bretagne. £ 


(1) Cette chaine, de même que l’Oural, présente sur son bord oriental des plis 
déversés vers l’ouest. Comparer la coupe de M. Williams, Congrès de Washington, 
p. 272, et celle de M. Karpinsky. Guide du 7° Congrès, exc. V, p. 17. 


Je 


1900 LES GÉOSYNCLINAUX ET LES AIRES CONTINENTALES 673 


Mais les ressemblances entre les deux ceintures sont surtout 
évidentes si l’on compare les séries sédimentaires, à partir du 
Carbonifère. 

Ainsi la faune si caractéristique des couches à Schwagerina prin- 
ceps de l’étage Ouralien se retrouve dans le Kansas et dans le Nebras- 
ka (1), c’est-à-dire sur le bord occidental de la région des Prairies. 
Des Céphalopodes analogues à ceux des couches d’Artinsk ont été 
rencontrés dans les monts Ouachita et ont été décrits par M. White. 
Les analogies du Permien proprement dit sont encore plus frap- 
pantes et plus générales, car le faciès particulier connu sous le nom 
de Zechstein, avec sa faune si caractéristique, est jusqu'ici pour 
ainsi dire localisé sur le versant occidental de l’Oural, dans le 
Donetz, dans le Nord de l'Allemagne, dans le Nord de l’Angleterre, 
dans l’Est des Montagnes Rocheuses et dans leur avant-pays. Il est 
vrai que le Permien supérieur manque sur le revers occidental des 
Appalaches, mais je suis porté à croire qu’il s’y trouvait en discor- 
dance sur le Carbonifère et sur le Permien inférieur, comme dans 
le Nord de l’Allemagne et qu’il en a été enlevé avec les terrains 
secondaires par une dénudation ultérieure, car il me paraît difficile 
d'admettre que la communication de la Nouvelle-Ecosse, où le 
Zechstein se trouve également, avec le Texas et les Montagnes 
Rocheuses, se faisait autrement que par le détroit qui séparait le 
« bouclier canadien » du Piedmont-plateau. 

En ce qui concerne le Trias, il y a lieu de faire remarquer que les 
seules régions où l’on connaisse actuellement, en dehors de la 
Tethys, des Céphalopodes du Trias, inférieur sont situées dans 
l'Idaho, c'est-à-dire dans la ceinture du « bouclier canadien », dans 
les monts Bogdo, c’est-à-dire dans la ceinture du « bouclier scan- 
dinave », enfin, à l'embouchure de l’Olenek et à celle de l’Oussouri, 
c’est-à-dire dans la bande qui, prolongeant l’Oural, borde au nord 
le continent sino-sibérien. 

Dans l’Idaho l'épaisseur du Trias inférieur (« Meekoceras beds ») 
est énorme, d’après Peale (2) elle est d’environ 1.000 mètres. C’est 
dans un véritable géosynclinal qu'ont dû s’accumuler ces sédiments, 
mais la prédominance des formations grossièrement détritiques 
indique une faible profondeur des eaux. Considérée dans son 
ensemble, la plaine de l'Allemagne septentrionale formait égale- 
ment au Trias un vaste géosynelinal, mais la mer s’étendait en 


(1) Frecx. Lethæa Palæozoica, t. II, p. 379. 
(2) A. C. PEae. Jura-Trias section of Southeastern Idaho. Bull. U S. Geol. 
&. Geogr. Surv. of the Terril., vol. V, p. 119-123, 1879. 


5 Septembre 1900. — T. XXVIII. Bull. Soc. Géol Er. — 43 


674 ÉMILE HAUG 95 Juin 


outre, comme l’on sait, dans la grande dépression ou aire d’en- 
noyage comprise entre le massif armoricain et le massif de Bohème. 

Au Jurassique il en est encore de même, mais il est incontestable 
que les dépôts ont souvent, dans le Nord de l’Allemagne, un caractère 
bathyal, qui manque aux dépôts de même âge du bassin de Paris. 
Ce n’est qu’au Callovien que la mer envahit le versant occidental de 
l'Oural et, à ce moment, le « bouclier canadien » se trouve enserré 
entre les deux branches d’une dépression marine ({1),dont l’emplace- 
ment devait coincider à peu près avec celui de la mer permienne. 

Le Jurassique moyen et le Callovien sont très développés dans la 
région des Montagnes Rocheuses (Montana, Idaho, Wyoming, 
Utah, Colorado) et dans son avant-pays (Black-Hills et Red Buttes), 
nous ne connaissons pas leurs limites vers l’est, mais 1l semble 
bien que la branche orientale de la ceinture du «(bouclier canadien » 
n’a pas été envahie par les eaux. La communication avec l'Est et le 
Nord de l’Europe devait se faire par les régions boréales. Les afli- 
nités que présentent les Céphalopodes et les Lamellibranches des 
deux régions indiquent bien que les faunes appartiennent à une 
même province zoologique. 

Le Crétacé supérieur du Dakota et des Montagnes Rocheuses pos- 
sède également de grandes analogies avec celui de l'Allemagne du 
Nord ; mais, à partir de cette époque, le versant occidental de 
l'Oural n’est plus occupé par la mer, qui envahit par contre le sud 
de la chaîne, comme elle recouvre le sud des Appalaches. Désor- 
iais les homologies entre l’Oural et les Appalaches sont d’un 
autre ordre, ainsi que l’a très justement fait remarquer M. Marcel 
Bertrand : dans les deux cas, la mer baigne le versant oriental et 
non plus le versant occidental. 

La dépression de l'Allemagne du Nord et son prolongement dans 
la Russie méridionale, d’une part, la région des Montagnes Ro- 
cheuses, de l’autre, continuent cependant à jouer le rôle de géosyn- 
clinaux pendant une partie de l'époque tertiaire, comme lattestent 
les dépôts vaseux de l’Oligocène, dans le premier cas, les formidables 
accumulations de dépôts éocènes continentaux, dans le deuxième 
(Puerco, Wasatch, etc.). L'une et l’autre régions deviennent ensuite 
le siège de mouvements orogéniques assez importants, mais dont 
l'intensité ne peut être comparée à celle des actions qui ont déter- 
miné le dernier plissement de la région alpine. Dans le cas de 
l'Allemagne du Nord, tout au moins, il s’agit évidemment de mou- 


(4) Voir : A. Karpisky. Sur les mouvements de l’écorce terrestre en Russie. 
Annales de Géogr., 5° ann., p. 179-192, fig. 17. 


1900 LES GÉOSYNCLINAUX ET LES AIRES CONTINENTALES 675 


vements posthumes, consécutifs des plissements hercyniens (1) de la 
fin du Paléozoïque. 

Le résultat de ces phénomènes orogéniques a été de refouler vers 
le nord la dépression qui borde le massif finno-scandinave. Actuel- 
lement cette dépression suit le Skagerak, le Kattegat, la Baltique, 
le golfe de Finlande, les lacs Ladoga et Onega, la mer Blanche. On 
pressent déjà le rôle qu'elle à joué pendant la période pléistocène, 
mais c’est à des recherches ultérieures qu’il appartiendra de mon- 
trer si réellement les mouvements d’élévation du massif finno- 
scandinave correspondent à des mouvements d’affaissement de la 
dépression périphérique, et vice versa. 

En Amérique on constate des faits tout à fait analogues sur le 
bord même du « bouclier canadien ». De même qu’en Europe la mer 
postglaciaire à Yoldia baigne le sud et l’est du massif finno-scan- 
dinave, de même en Amérique, la mer qui dépose la « Champlain 
formation » envahit, de l’ouest vers l’est, la dépression bordière (2), 
occupant les vallées du Saint-Laurent et de l’Ottawa, l'emplacement 
actuel des lacs Champlain, Ontario, Nipissing et Huron, tandis que 
dans l’Ouest la dépression est en partie inondée par les eaux du lac 
Agassiz (3). Aujourd’hui encore la même dépression est Jalonnée 
dans toute sa longueur par des lacs ou des cours d’eau. 

Naturellement on ne peut pas aîtirmer, dans l’état actuel de nos 
connaissances, que les dépressions qui entourent le « bouclier 
canadien » et le « bouclier scandinave » sur la moitié de leur péri- 
phérie fassent réellement le tour complet des deux massifs, cepen- 
dant toutes les probabilités sont en faveur de cette manière de voir. 
Déjà, en ce qui concerne le massif finno-scandinave, il paraît dès à: 
présent probable que la continuation des plis du Timan et de la 
presqu'île de Kanin se retrouve dans la région du cap Nord. D'autre 
part, il semble bien que le détroit de Davis ait séparé dès les temps 
primaires le « bouclier canadien » du Groenland (4). Il n’y aurait 
donc d’incertitude que pour l’extrême Nord. 

Si les aires de surélévation sont entourées par des dépressions 


(4) Ici le terme de « plissements hercyniens » convient parfaitement, car ces 
plissements, qui forment un angle de 120° environ avec les plissements varisques, 
sont parallèles au grand axe du Harz. 

(2) V. surtout la synthèse publiée par M. DE GEer : On pleistocene changes of 
level in eastern North America. Proc. Bost. Soc. Nat, Hist., t. XXV, p. 454-477, 
pl: XIII, 1892. 

(3) Warren UpHaM. The Glacial Lake Agassiz. Monogr. of the U. S. Geol, 
Surv., vol. XXV, 1895. 

(4) Fr. Freca. Lethæa Palæozoica, t. II, carte V. 


676 ÉMILE HAUG 25 Juin 


périphériques, on peut se demander si inversement les aires d’en- 
noyage ne-sont pas entourées par des bourrelets périphériques. Je 
suis heureux de trouver dans une note récente de M. Munier- 
Chalmas (1) une réponse affirmative à cette question. Dansle bassin 
de Paris, qui est le type d’une aire d’ennoyage, il existerait, en effet, 
une ride périphérique, qui pendant tout l’Eocène aurait fait obstacle 
à l’extension de la mer vers le sud et le sud-est. 

I y a évidemment une relation de cause à effet entre Les plisse- 
ments qui naissent dans les dépressions périphériques des grandes 
aires de surélévation et les oscillations verticales de ces massifs, 
mais la discussion de ces relations ne pourra être abordée avec fruit 
que dans le paragraphe final du présent mémoire. 

LES EFFONDREMENTS. — Les effondrements qui affectent la litho- 
sphère ont fait l’objet, de la part de M. Suess, de si magistrales 
études que je pourrai être bref dans l’exposé que je vais faire des 
dernières phases du morcellement des continents. 

Dans la succession des phénomènes orogéniques, les périodes 
de plissement sont en général suivies de périodes de tassement, 
marquées par la production de failles ou fractures, lelong desquelles 
s’effondrent des compartiments ou blocs de l’écorce terrestre. Les 
phénomènes volcaniques, dont je n’ai pas à parler ici, peuvent 
accompagner la formation des fractures, mais ne les accompagnent 
pas nécessairement. 

Les fractures ne se produisent pas en des points quelconques 
des régions plissées, certaines parties sont privilégiées et sont 
comme prédestinées à être le siège des effondrements. 

Les aires de surélévation ont une tendance à rester en saillie, 
alorsles régions environnantes s’aflaisseront. Il se forme des failles 
sur une partie ou sur la totalité de leur pourtour et les régions 
environnantes s’affaissent. Ainsi naissent les horsts proprement 
dits, dont le Massif Central de la France est certainement un des 
meilleurs exemples. Dans certains cas particuliers, comme dans le 
Thüringer Wald, les failles sont à peu près toutes parallèles à la 
direction des plissements. Il est rare que la mer envahisse toute la 
région qui entoure le horst et que ce soient les fractures de la 
périphérie qui déterminent partout les lignes de rivage. 

M. Suess et M. Marcel Bertrand ont montré combien les cas sont 
fréquents, dans les chaînes de montagnes, où les plis décrivent de 
grands arcs de cercle qui se raccordent suivant des angles assez 


(4) Munier-CHazMas. Sur les plissements du bassin de Paris. C. R. Acad. Sc., 
26 mars 1900, 


1900 LES GÉOSYNCLINAUX ET LES AIRES CONTINENTALES 677 


aigus ( « Schaarung »), de sorte que la courbe décrite par les lignes 
de plissements présente des points de « rebroussement ». Ces 
rebroussements constituent souvent des points faibles, suivant 
lesquels il se produira des fractures, fréquemment jalonnées par 
des volcans. Je citerai encore l’exemple de notre Massif Central, où 
de grandes failles transversales très anciennes, accompagnées, 
dans leur voisinage, de venues éruptives, correspondent à peu près 
aux lignes suivant lesquelles s’opère le raccordement des plisse- 
ments armoricains et des plissements varisques. Au Japon, la 
« Grande Fosse » correspond également à une arête de rebrousse- 
ment des plis principaux de la région. L’axe volcanique de Came- 
roun joue peut-être un rôle analogue. 

Dans le cas du Massif Central, les fossés limités par des fractures 
parallèles sont envahis par des eaux de lagunes. Des fossés tout à 
fait analogues, limités eux aussi par des failles parallèles et envahis 
par la mer ou par des lacs, prennent cependant naissance dans des 
régions où ils ne sont pas en relation avec l'existence de rebrous- 
sements et où leurs contours paraissent même entièrement indé- 
pendants de l'allure des plissements préexistants. Ainsi, les grandes 
failles qui limitent la vallée du Rhin n’affectent pas seulement l’aire 
de surélévation des Vosges et de la Forêt-Noire, dont elles coupent 
obliquement les plis, mais elles pénètrent également très loin vers 
le nord, dans les chaînes de l’Allemagne centrale, ainsi que vers le 

_sud, dans les chaînons septentrionaux du Jura. Autant qu'on peuten 
juger actuellement, les grandes fractures méridiennes de l’Afrique 
orientale, qui se continuent vers le nord par le fossé érythréen et 
par le fossé syrien, sont, elles aussi, entièrement indépendantes de 
toute ligne de plissement. La même direction se retrouve dans les 
grandes fractures, suivant lesquelles, selon toute vraisemblance, 
sont orientés les volcans qui forment le substratum des Laquedives 
et des Maldives (1). 

La raison pour laquelle tous ces grands accidents sont orientés 
nord-sud nous échappe encore entièrement. 

Une autre catégorie d’effondrements est, par contre, de nouveau 
en corrélation évidente avec le phénomène de plissement. IL s’agit 
de l’effondrement, qui a lieu suivant des (fractures périphériques », 
de noyaux anciens, entourés par des chaînes plissées plus récentes, 
en général parallèles aux plis récents. 


(1) Beiträge zur Kenntniss des ôstlichen Afrika, IV, Ed. Suess, die Brüche des 
ôstlichen Afrika (p. 139). Denkschr. d. math.-naturw. Cl. d. k. Akad. d. Wis- 
sensCh., t. LVIII. 1891, 


678 ÉMILE HAUG 95 Juin 


Le morcellement est progressif, les derniers fragments du noyau 
ancien restent encore quelque temps en saillie, puis ils suivent à 
leur tour les parties effondrées dans leur mouvement de descente. 
Les fractures périphériques gàgnent de proche en proche les plisse- 
ments récents eux-mêmes, qui finalement sont affectés également 
par l'effondrement. 

En même temps, de profondes dépressions naissent sur l’empla- 
cement des anciens noyaux et la mer s’y engoufire. 

Je ne fais que rappeler les exemples classiques que fournissent la 
région méditerranéenne et les Antilles. 

J’appellerai irruption, par opposition aux transgressions et aux 
ingressions, une invasion marine consécutive d’un effondrement, 
que celui-ci soit dû à des fractures transversales par rapport à la 
direction des plissements ou que les fractures soient parallèles à 
cette direction. 

Le morcellement des continents entraîne tantôt une ingression 
tantôt une irruption de la mer sur des surfaces antérieurement 
exondées. 

SUCCESSION DES PHÉNOMÈNES DE MORCELLEMENT DANS LES CINQ MASSES 
CONTINENTALES. — Un aperçu rapide permettra de se rendre compte 
de la succession des phénomènes de morcellement dans chacune 
des cinq masses continentales primitives. 

Le continent sino-sibérien est une masse essentiellement stable et 
n’a subi de morcellement d’aucune sorte. 

Toute autre est l'histoire du continent nordatlantique qui, à une 
époque qu’il est difficile de fixer d’une manière précise, fut divisé 
en un certain nombre d’aires de surélévation, séparées par des aires 
d’ennoyage. Dans l’Europe centraleet occidentale plusieurs (massifs 
centraux » acquirent ainsi leur individualité. Dans une zone plus 
septentrionale, nous avons distingué, avec M. Suess, le « bouclier 
canadien » et le « bouclier baltique », auxquels il convient d’ajouter 
le Grænland et le massif britannique (Ecosse, Irlande, Pays de 
Galles), qui constituent des unités analogues. Leur individualité 
date peut-être d’une époque très reculée, maisj’ai indiqué les raisons 
pour lesquelles nous devons admettre des communications au 
moins temporaires entre l’Europe et l'Amérique du Nord. L’exis- 
tence d’un océan profond, au Secondaire et au début du Tertiaire, 
entre les deux continents actuels, n’est guère conciliable avec les 
données de la zoogéographie, tant marine que continentale. Ce n’est 
probablement que vers la fin de l’époque tertiaire que les aires de 
surélévation furent définitivement séparées l’une de l’autre par des 


1900 LES GÉOSYNCLINAUX ET LES AIRES CONTINENTALES 679 


dépressions marines. Désormais leurs oscillations furent indépen- 
dantes, quoique probablement simultanées, de même sens et déter- 
minées par les mêmes causes. 

C'est à ces oscillations que semblent dues les alternances de 
phases glaciaires et interglaciaires qui affectèrent en même temps 
chacune des aires de surélévation. Les périodes de soulèvement, 
correspondant à un abaissement de la limite des neiges persistantes, 
auraient entraîné la formation de grands glaciers, dont la fusion se 
serait produite lors des périodes d’affaissement. Chaque aire de 
surélévation aurait constitué un centre indépendant de glaciation. 

D’autres morceaux du continent nordatlantique, comme le Spitz- 
berg et la Terre François-Joseph, ont peut-être subi des oscillations 
verticales moins régulières et le régime des failles et des effondre- 
ments a dû y jouer un rôle prépondérant, ce qui ne veut pas dire, 
d’ailleurs, que les oscillations des aires de surélévation n’aient pas 
été accompagnées de la formation de fractures et de venues volca- 
niques. Il suffira de rappeler les éruptions tant anciennes que ré- 
centes de l’Ecosse et l’effondrement du bassin silurien de Kristiania. 

On à souvent attribué à l'Atlantique Nord une origine analogue, 
mais Je crois que c’est à tort et que l’on a tout au moins exagéré le 
rôle des effondrements dans la séparation de l’Amérique du Nord 
et de l’Europe. Mais cette question doit être discutée en même 
temps que celle de l’origine de l’Atlantique Sud. 

Les phénomènes qui ont conduit au morcellement du continent 
africano-brésilien, à la séparation de l’Amérique du Sud et de 
l'Afrique, ont dû être beaucoup moins complexes que ceux dont je 
viens de parler. Ici, nulle trace de ces aires de surélévation bien 
individualisées ; tout au plus peut-on admettre que la Guyane et le 
Brésil ont constitué depuis longtemps deux massifs indépendants, 
séparés par la dépression des Amazones. Ce n'est que dans l’Afrique 
orientale que l’on connaît de grandes fractures méridiennes, suivies 
d’effondrements. Leur âge ne peut être déterminé, elles semblent 
bien n’avoir aucun rapport avec la formation de l'Atlantique Sud, 
dont les rivages ne sont qu’exceptionnellement marqués par des 
failles et ne sont pas jalonnés par des centres d’éruptions volcani- 
ques. Les particularités des rivages atlantiques ont été mises en 
relief par M. Suess, mais l’une d'elles me paraît primer toutes les 
autres, c'est le parallélisme que présentent les côtes occidentales et 
orientales non seulement entre elles, mais encore avec la crête 
médiane de l’océan (1), véritable arête de symétrie. qui se poursuit 


(1) A. Supan. Die Bodenformen des Weltmeeres. Peterm. Mitt., t. XLV, 1899, 
p. 177-188, pl. XII. 


680 ÉMILE HAUG | 25 Juin 


depuis les îles Fär-Oer, au nord, jusqu'à Tristan da Cunha et Diego 
Alvarez, au sud, en passant par les Açores et l’île Ascension. Je ne 
puis m'expliquer ce remarquable parallélisme autrement que par 
la formation graduelle d’un immense géosynclinal, dans l’axe 
duquel un géanticlinal secondaire, ébauche possible d’une future 
chaîne de montagnes, serait en voie de formation. Ce géosynclinal 
serait transversal par rapport aux plissements du continent nord- 
atlantique et peut-être aussi par rapport à ceux du Continent afri- 
cano-brésilien. Sa formation serait de date relativement récente. 

Les fractures, en partie jalonnées par des volcans, ne seraient 
que des accidents accessoires dans le mouvement de descente du 
géosynclinal. La plus remarquable d’entre elles est sans conteste la 
ligne transversale de Cameroun et des îles du golfe de Guinée, qui 
se continue peut-être jusqu’à Ste-Hélène. 

Le morcellement du continent australo-indo-malgache est de date 
assez ancienne et M. Suess a montré que la formation de l’océan 
Indien remontait à une époque plus reculée que celle de l’océan 
Atlantique. Avant l’effondrement il est possible que des aires de 
surélévation se soient individualisées, ainsi l’île de Ceylan était cer- 
tainement séparée de la Péninsule Indoue, dès le Crétacé, par un 
détroit dont l'emplacement correspondait sensiblement au détroit 
de Palk actuel. C’est vraisemblablement suivant des lignes de frac- 
tures méridiennes que se sont produits les effondrements, comme 
l’attestent la ligne des Laquedives, des Maldives et des Chagos, la 
côte orientale de Madagascar, la côte occidentale de l'Australie. La 
ligne volcanique des Mascareignes ne nous apprend rien de parti. 
culier sur le morcellement du continent indo-malgache, mais elle 
ne peut en aucun Cas être considérée comme le prolongement de la 
ligne de fractures de l’Afrique orientale. 

Nous ne savons que fort peu de choses sur le morcellement du 
continent pacifique, morcellement qui est aujourd’hui achevé, 
puisque le continent tout entier est abimé sous les flots et se 
trouve remplacé par une profonde dépression océanique. Les fosses 
les plus profondes se trouvent sur la périphérie, sur le bord même 
de la chaîne de plissements circumpacifiques et leurs axes sont 
parallèles à la direction des plis. Plusieurs importantes traînées 
d'îles volcaniques ou coralliennes permettent de reconstituer par la 
pensée les lignes de fractures, suivant lesquelles ont eu lieu les 
effondrements. Dans la partie centrale de l’océan prédominent 
les alignements N.0.-S.E. Les îles Sandwich constituent un pre- 
mier alignement, puis viennent celui des îles Fanning et des 


1900 LES GÉOSYNCLINAUX ET LES AIRES CONTINENTALES GS1 


Marquises, celui des îles Basses, des Maniki et des îles Phœænix, celui 
des îles de la Société et des Tokelau, enfin, l’alignement des iles 
Rapa, Tubuaï, de Cook et des Samoa. D’autres alignements sont 
parallèles aux plissements périphériques : celui des îles Juan Fer- 
nandez, parallèle aux Andes, celui des îles Chatham et des Anti- 
podes, parallèle aux plissements de la Nouvelle-Zélande. Ce sont 
des fractures périphériques, et des accidents de même nature se 
retrouvent jusque dans l’intérieur des chaînes périphériques, trans- 
formées ainsi en un immense anneau volcanique, le fameux « cercle 
de feu ». Enfin, certains alignements sont normaux à la périphérie, 
tels sont l’arête de Bonin (Supan), prolongement de la « magna 
fossa » du Japon, puis les Galapagos, situées sur l’arête de rebrous- 
sement des Antilles. 

Il est impossible de fixer l’âge relatif et à plus forte raison l’âge 
absolu de tous ces accidents. 


TRoIStèME Partie.— Les transgressions et les régressions 


Lor GÉNÉRALE. — Il est peu de questions qui aient autant préoc- 
cupé les géologues, en particulier dans les vingt dernières années, 
que celle des causes des oscillations du niveau des mers. L'étude des 
déplacements actuels ou récents des lignes de rivage, loin de donner 
la clé des phénomènes de transgression et de régression dans les 
périodes anciennes, n’a guère fait qu’obseurcir le problème. 

Deux doctrines se trouvent encore aujourd’hui en présence : 
4° celle qui explique les déplacements des lignes de rivage par des 
oscillations verticales de la terre ferme ou par des mouvements du 
sol, quels qu’ils soient ; 2 celle qui a recours, pour expliquer ces 
déplacements, à des mouvements propres de la nappe océanique. 

C’est surtout M. Suess qui s’est élevé, avec beaucoup de force, 
contre l’hypothèse de mouvements continentaux. («( Cette récapitu- 
lation, conclut-il, (1) montre que la doctrine des oscillations sécu- 
laires des continents n'est pas susceptible d’expliquer les submer- 
sions et émersions réitérées de la terre ferme. » 

Les partisans des mouvements propres de la nappe océanique 
ont eu recours à un certain nombre d’hypothèses, ayant chacune 
pour point de départ une loi déterminée qui est censée régir les 
invasions marines. 

Il est facile de montrer que le point de départ de chacune des 


(1) La Face de la Terre, t. Il, p. 8%5. 


682 ÉMILE HAUG 95 Juin 


hypothèses proposées n’est pas en harmonie avec les faits observés. 

On a cherché à expliquer les variations du niveau de la mer par 
des variations dans l'intensité de l’attraction qu’exercent, suivant 
leur masse, les glaces polaires sur la nappe océanique. Cette masse 
atteint son maximum lors des périodes glaciaires et, si le phéno- 
mène de la précession des équinoxes détermine des périodes de 
froid alternativement dans les deux hémisphères, l’afflux des eaux 
se produira alternativement vers chacun des deux pôles. 

On a voulu faire intervenir des variations dans la vitesse de 
rotation de la Terre. Ces variations détermineraient un transport 
de la masse liquide tantôt vers les deux pôles tantôt vers l’équateur. 

M. Suess attribue une grande importance aux («( phénomènes 
eustatiques » (1). Les mouvements négatifs du niveau de la mer 
seraient dus en partie aux « affaissements locaux de la surface 
terrestre, qui chaque fois ont appelé une partie des eaux marines 
dans les fosses ainsi constituées, en abaissant du même coup le 
niveau général des rivages ». 

Les mouvements positifs seraient imputables à l'accumulation 
des sédiments sur le fond des mers, accumulation qui diminuerait 
localement la profondeur des océans, déterminant une élévation 
du niveau général. Dans l’un et l’autre cas, les variations dans la 
hauteur absolue des eaux devraient se faire sentir avec la même 
intensité sur tous les rivages océaniques. 

Suivant que l’une de ces trois hypothèses serait conforme à la 
réalité, les transgressions marines devraient se produire alternati- 
vement sur les deux hémisphères: elles devraient être localisées 
tantôt dans les régions équatoriales, tantôt dans les régions polaires: 
ou enfin, elles devraient être universelles. 

Depuis plusieurs années j'ai réuni les documents stratigraphiques 
relatifs aux transgressions et aux régressions en vue d'établir si 
l’une ou l’autre de ces trois conditions se trouvent remplies. Je suis 
arrivé à des résultats absolument négatifs, qui peuvent se résumer 
ainsi : 

4° Les principales transgressions marines se produisent simultané- 
ment dans les deux hémisphères ; 

2 Elles se produisent simultanément dans les régions polaires et 
duns les régions équatoriales ; 

3° Elles ne sont pas universelles. 

Mais j'ai été conduit en outre à des résultats positifs et je crois 
être à même de formuler la loi suivante : 


(4) Face de la Terre, t. Il, p. 863. 


1900 LES GÉOSYNCLINAUX ET LES AIRES CONTINENTALES 683 


Toutes les fois qu'un terme déterminé de la série sédimentaire se 
présentera en transgression sur les aires continentales, le même terme 
sera en régression dans les géosynclinaur ; 

Et réciproquement, 

Toutes les fois qu'un terme se présentera en transgression dans les 
géosynclinaux, il sera en régression sur les aires continentales. 

Ce qui revient à dire que les trangressions sur les aires continen- 
tales sont compensées par les régressions dans les géosynelinaux, et 
vice versa. 

Il est manifeste que cette conclusion est inconciliable avec toutes 
les hypothèses cosmiques ou telluriques qui supposent des mouve- 
ments propres de la nappe océanique. En revanche, elle s’accorde 
très bien avec l'hypothèse d’oscillations de la terre ferme. Ce n’est 
que dans les dernières pages de ce mémoire que je pourrai étudier 
la nature même de ces oscillations et en chercher les causes. Je dois 
tout d’abord fournir les preuves à l’appui de la loi que je viens 
d’énoncer. Mais auparavant je tiens à montrer que si cette loi est 
nouvelle dans la forme générale que je lui ai donnée, le résultat 
principal qu’elle met en évidence avait déjà été entrevu et même 
formulé par quelques auteurs. 

Il y a longtemps qu'Hébert et d’autres géologues avaient fait 
ressortir le contraste qui existe entre la série sédimentaire du Nord 
de l’Europe et celle du Midi, contraste qui se traduit parle fait que 
les lacunes dans l’une des régions sont comblées par un terme qui, 
existe dans l’autre. M. de Grossouvre a, plus récemment, géné- 
ralisé cette constatation, en formulant la règle suivante : (1) « On 
vérifie qu'à une phase positive dans une région Correspond une 
négative dans une autre, et l'on peut même établir qu’il existe, à ce 
point de vue, un contraste constant entre certaines aires de la sur- 
face du globe ». Dans sa note, malheureusement trop concise, il se 
contente de résumer, parmi les résultats auxquels il est arrivé, 
ceux qui ont trait à l’ère secondaire en Europe. Il met en évidence, 
par quelques exemples, le contraste entre le Nord de l’Europe, 
d’une part, et la région des Alpes, des Pyrénées, des Carpathes, 
de la Crimée, de l’autre. Il conclut de la manière suivante : « Cette 
analyse fait ressortir l’existence de nombreux mouvements orogé- 
niques dans la région alpine pendant toute la durée de l’ère secon- 
daire : à chacun d’eux correspond une transgression. C’est une loi 
générale qui peut être étendue à d’autres périodes. » 


(1) A. DE GRossouvRE. Sur les relations entre les transgressions marines et les 
mouvements du sol. C. R. Acad, Sc., 5 févr. 1894. 


684 ; ÉMILE HAUG 95 Juin 


M. de Grossouvre ne parle encore ni de géosynclinaux ni d’aires 
continentales. 

M. Frech, dans son ouvrage déjà classique sur les terrains paléo- 
zoïques, a fait ressortir, à maintes reprises (1), des faits analogues : 
contraste entre les mouvements négatifs de la mer cambrienne 
dans les régions atlantiques et les mouvements positifs du Cambrien 
moyen dans l’Europe méridionale ; opposition entre la grande 
transgression du Silurien supérieur dans les régions arctiques et le 
mouvement négatif que l’on constate dans certaines parties des 
Montagnes Rocheuses ; exclusion réciproque du Silurien supérieur 
et du Dévonien inférieur ; compensation de la transgression du 
Dévonien moyen par un retrait des eaux dans les lagunes du Vieux 
Grès Rouge de l’Europe septentrionale, etc. 

Après avoir, l’année d’auparavant (2), effleuré la question dans 
un essai de synthèse de nos connaissances géologiques de la 
Tunisie, j’ai consacré, en 1898, quelques pages d’une note sur le 
Portlandien à montrer le contraste qui existe entre la transgression 
de cet étage dans les régions qui ont été affectées par les plisse- 
ments alpins et sa régression sur les masses continentales (3). 
J’ajoutais que la compensation entre les deux phénomènes me 
paraissait affecter un caractère universel. Je concluais en expri- 
mant l'opinion que des compensations de même ordre existent pour 
d’autres formations géologiques, mais je renvoyais, pour la discus- 
‘ sion de cette question, à une note ultérieure. C’est ce travail que je 
publie aujourd’hui. 

À l’appui de la loi que j'ai formulée plus haut, je donnerai d’abord 
deux exemples, empruntés aux terrains crétacés, qui me paraissent 
particulièrement aptes à illustrer la compensation des phénomènes 
de transgression et de régression. Je continuerai ensuite mon étude 
du déplacement du niveau des mers en suivant l’ordre chronolo- 
gique des terrains. 

EXEMPLES FOURNIS PAR LES TERRAINS CRÉTACÉS. — L'exemple clas- 
sique entre tous d’une grande transgression est la transgression 
cénomanienne. Elle envahit les aires continentales, mais elle ne se 
fait pas sentir dans les géosynclinaux, où l’on constate au contraire 
des indices manifestes de régression. M. Suess a, le premier, 


(1) Lethæa Palæozoica, t. IX, p. 56, 110, 234, 256. — V. aussi: E. Hauc, Revue 
annuelle de Géologie in Revue génér. des Sciences, 1898, p. 499. 

(21 E. Hauc. Sur quelques points théoriques relatifs à la géologie de la Tunisie. 
Assoc. fr. Avanc. Scienc., congrès de Saint-Etienne, 1897, p. 370. 

(3) E. HauG. Portlandien, Tithonique et Volgien. B. S. G.F., 3° sér., t. XXVI, 
p. 197-228, 1898. 


1900 LES GÉOSYNCLINAUX ET LES AIRES CONTINENTALES 685 


reconnu l'importance de cette transgression et il a fait, à deux 
reprises (1), un exposé magistral des connaissances que nous en 
avons. Pour les détails, je puis renvoyer le lecteur à cet exposé et je 
n'insisterai que sur quelques points qui offrent de l'intérêt pour 
la thèse que je soutiens. | 

La transgression cénomanienne u’est qu’une phase dans une 
longue série de mouvements positifs de la mer, série qui débute au 
Néocomien, se continue — avec une légère oscillation dans le sens 
négatif au Barrémien — à l’Aptien et à l’Albien. Au Cénomanien, la 
mer atteint son maximum d’étendue horizontale, mais sa profondeur 
reste encore faible, comme l’attestent les dépôts exclusivement 
néritiques et très souvent gréseux qui recouvrent les régions nou- 
vellement conquises par la mer. En revanche, au Turonien, la 
_ transgression cesse d’envahir de nouvelles surfaces, mais les eaux 
gagnent en profondeur, de sorte que, dans un certain nombre de 
régions où le Cénomanien est encore néritique, le Turonien inférieur 
affecte un caractère bathyal. Au Sénonien inférieur (Emscherien), 
par contre, dans les mêmes régions, le retrait de la mer est mani- 
feste. On peut donc dire que le mouvement positif de la mer, qui 
commençait à se dessiner au Crétacé inférieur, atteint son maximum 
non pas au Cénomanien, mais au Turonïen inférieur. 

La transgression mésocrétacée envahit une grande partie du conti- 
nent nord-atlantique. Elle s'étend dès le début sur une grande partie 
de la dépression périphérique (voir plus haut) qui borde à l’ouest 
et au sud le bouclier canadien. Au Cénomanien, la mer envahit.le 
massif ancien lui-même, sans que l’on puisse dire où se trouvaient 
les limites de cette invasion. Le GrϾnland, le Spitzberg, la Terre 
François-Joseph, le massif Finno-Scandinave restent exondés, mais 
la transgression atteint la Plateforme Russe, la Bohème, le pourtour 
du Massif Central de la France et du massif Armoricain, l’Ardenne, 
l’Ouest des Iles Britanniques, puis également la Meseta Lbérique et 
certains noyaux anciens, entourés par les plissements alpins. C’est 
principalement l’Europe armoricano-varisque qui est atteinte. 

Le Nord de l’Afrique, la Syrie, l'Arabie, sont recouverts sur de 
grandes surfaces ; certains grès rouges horizontaux de l’intérieur 
du continent africano-brésilien doivent probablement aussi être 
attribués au Cénomanien. Pour la première fois depuis la fin des 
temps primaires, la mer baigne de nouveau les rivages actuels de 
l’Atlantique sud, aussi bien sur la côte africaine, de Cameroun à la 
province d’Angola — où ont été signalés des dépôts crétacés moyens 


(1) Entsteh. d. Alpen, chap. VI; Antlitz, t. Il, ch. VI, $ 6. 


686 ÉMILE HAUG 25 Juin 


fossilifères et transgressifs sur les terrains anciens, — que sur la 
côte du Brésil, où des dépôts de même âge s'étendent dans la pro- 
vince de Sergipe. M. Kossmat (1) pense que la séparation de l’Amé- 
rique du Sud et de l’Afrique était complète et admet l’existence 
d’une province atlantique à l’époque du Crétacé supérieur. Rien n’in- 
dique d’ailleurs que cette séparation ait été définitive, ni surtout 
que la mer ait eu, à ce moment déjà, une profondeur considérable. 

La transgression cénomanienne aflecte tout particulièrement le 
continent australo-indo-malgache. Plusieurs points de la péninsule 
Indoue sont envahis par des eaux certainement fort peu profon- 
des (2). Madagascar est atteinte par la même invasion marine et les 
découvertes récentes (3) ont mis en pleine iumière les grandes affi- 
nités qui relient les faunes crétacées de la Grande Ile à celles de 
l'Inde. La présence des dépôts sénoniens sur la côte orientale indi- 
que peut-être que la connexion ancienne avec l’Australie a cessé 
d'exister au Crétacé supérieur, mais je tiens à répéter que ce fait 
n'implique nullement la disparition, dès cette époque, du continent 
indo-malgache, car les limites d’une masse continentale sont tout à 
fait indépendantes des limites de la mer, qui, lors des transgres- 
sions, peut recouvrir en grande partie celte masse continentale, 
sans qu'elle cesse d'exister comme unité géographique. 

L'Australie a été atteinte elle aussi par la transgression mésocré- 
tacée, qui ici paraît débuter par l’Aptien et atteint son maximum au 
Cénomanien, dont les grès recouvrent de très vastes surfaces. 

Le continent sino-sibérien reste, par contre, presque entièrement 
exondé. Seule l’île de Bornéo possède des dépôts crétacés moyens. 

Quant au continent pacifique, sa nature entièrement hypothétique 
nous oblige à le laisser en dehors de la discussion. 

En même temps que les aires continentales sont envahies par la 
mer, les régions qui subiront des plissements à l’époque tertiaire, 
c’est-à-dire les géosynclinaux, deviennent le théâtre de mouvements 


(1) Franz Kossmar. Die Bedeutung der südindischen Kreideformation für die 
Beurtheilung der geographischen Verhältnisse während der späteren Kreidezeit. 
Jahrb. k. k. geol. Reichsanst., 1894, p. 459-478. 

(2) La présence, dans les grès crétacés des régions de Pondichéry et de Trichi- 
nopoli, des genres Phylloceras et Lytoceras de la zone bathyale s'explique très 
bien par un flottage des coquilles vides, qui devait être particulièrement intense 
dans le détroit séparant Ceylan de la Péninsule (v. plus haut). 

(3) Marcellin Bouze. Note sur les fossiles rapportés de Madagascar par M. E. 
Gautier. Bull. Mus. Hist. Nat , 1895, n° 5. — In , Note sur de nouveaux fossiles 
secondaires de Madagascar Jbid. 1899, no 3. — A. DE GRossouvre. Sur quelques 
fossiles crétacés de Madagascar. B. S. G. F., 3° sér., t. XXVII, p. 378, 1899. 
— Emile HauG. Sur le Cénomanien de Diego-Suarez (Madagascar), Ibid., p. 396. 


1900 LES GÉOSYNCLINAUX ET LES AIRES CONTINENTALES 687 


orogéniques plus ou moins iutenses, qui ont pour effet de déter- 
miner des exondations locales, de sorte que les terrains crétacés 
moyens pourront faire delaut sur des surfaces souvent assez éten- 
dues, tandis que dans des régions immédiatement adjacentes, qui 
auront conservé le caractère géosynclinal, la succession des dépôts 
crétacés pourra être continue du haut en bas de la série. C’est le 
Turonien qui, marquant le maximum de transgression sur les aires 
continentales, manquera le plus souvent dans les régions plissées. 
Le Cénomanien pourra aussi faire défaut, soit localement, soit dans 
la chaîne entière, plus rarement l’Albien. 

Des mouvements orogéniques antésénoniens très importants ont 
été depuis longtemps signalés dans les Alpes orientales, aussi l’AI- 
bien, le Cénomanien, le Turonien inférieur sont-ils presque entiè- 
rement inconnus dans cette chaine. Dans les Alpes occidentales, 
Charles Lory, M. Pierre Lory et d’autres auteurs ont constaté des 
faits analogues. Dans les Hautes Chaînes calcaires de la Savoie, le 
Sénonien repose presque toujours directement sur l’Albien. Dans 
les Carpathes, dans l’Apennin, en Andalousie, le Turonien manque 
d’une manière à peu près constante. En Algérie, en Tunisie, l'absence 
du Turonien a été souvent constatée, le Sénonien reposant indis- 
tinctement, dans certaines régions de l’Atlas, sur le Cénomanien, sur 
le Néocomien ou sur des couches encore plus anciennes. Dans le 
Caucase (1), le Cénomanien et le Turonien, ou tout au moins le Turo- 
nien inférieur, sont fort mal développés sur les deux versants de 
la chaine ; ils font certainement défaut en beaucoup d’endroits. 

Les dépôts crétacés des chaînes iraniennes, de l'Himalaya, de 
l’arc malais sont encore trop mal connus pour que l’on puisse affir- 
mer l’absence locale des termes moyens. J’en dirai autant de ceux 
de la bordure occidentale du Pacifique. En revanche, dans la Cor- 
dillère des Andes, nous rencontrons de nouveau, en plusieurs 
endroits, la même lacune que dans la région alpine. 

Les couches de Chico, par lesquelles se termine la puissante série 
secondaire de la Californie, correspondent au Sénonien. Elles 
reposent en concordance, mais en transgression sur les couches de 
Horsetown, qui renferment des faunes cénomaniennes et albiennes. 
Quoique MM. Diller et Stanton (2) insistent sur la continuité que 
présenteraient les deux formations, je suis assez disposé à admettre 


(1) V. AnxrauLa. Ueber die Kreïidefossilien des Kaukasus. Beitr. 3. Paläont. u. 
Geol. Œsterr.- Ung., t. XII, p. 136, 143. 

(2) J. S. Dizzer a. T. W. SraNron. The Shasta-Chico Series. Bull. Geol. Soc. 
Anner., vol. V, p. 435-464, 1894. 


688 ÉMILE HAUG 25 Juin 


qu’elles sont séparées par une lacune qui correspondrait préci- 
sément au Turonien (1). 

Dans la Colombie, dans le Vénézuéla, au Pérou, M. Gerhardt (2) 
signale expressément l'absence du Cénomanien et du Turonien, 
alors que l’Albien et le Sénonien existent dans ces régions. Cette 
circonstance n’est certainement pas fortuite et vient à l’appui de la 
thèse que je soutiens. 

Au Sénonien nous constatons des circonstances tout à fait 
inverses. Cet étage est transgressif dans les géosynclinaux et repose 
souvent, sur leurs bords, sur des terrains beaucoup plus anciens. 

Sur les aires continentales, il est, par contre, en régression bien 
évidente. Souvent la série transgressive commence par l’Emsche- 
rien, d’autres fois c’est par le Turonien supérieur, dans quelques 
cas c’est l’Aturien inférieur ou Campanien qui repose indistinc- 
tement sur des terrains quelconques, mais cette transgressivité du 
terme supérieur du Sénonien atteint également les aires de surélé- 
vation des chaînes anciennes. 

Dans les Alpes occidentales on a signalé, en de nombreux points, 
la superposition immédiate du Sénonien à des termes quelconques 
du Crétacé, voire même au Jurassique supérieur. Dans les Préalpes 
Romandes c’est par le Turonien supérieur ((couches rouges ») que 
débute la série transgressive ; dans le Dauphiné (3), c’est tantôt par 
l'Emscherien, tantôt par le Campanien. Au col de l’Argentière, sur 
la frontière franco-italienne, des calcaires à Hippurites Moulinsi 
reposent directement sur le Néocomien. Dans les Alpes orientales 
la mer qui dépose les couches de Gosau envahit des régions déjà 

plissées, mais l’invasion n’a pas lieu partout en même temps, car 

la série commence tantôt par le Turonien supérieur, tantôt par 
l'Aturien lie plus élevé, à Pachydiscus neubergicus. Dans les Alpes 
méridionales et dans l’Apennin, la Scaglia est également transgres- 
sive, et les couches analogues qui constituent le Sénonien dans 
l’Atlas jouent encore le même rôle. Au Caucase, le Sénonien repose 
très généralement en discordance et en transgressivité sur des 
couches très diverses et jusque sur le granite. 


(1) Dans l’île de la Reine Charlotte, le Turonien à Inoceramus labiutus exis- 
terait, d’après M. Whiteaves (Geol. Surv. of Canada, Mesozoic Fossils, I, IIT), et 
ferait suite au Cénomanien et au Crétacé inférieur ; mais le Sénonien fait défaut. 
L'ile se trouve peut-être déjà située à l’ouest du géosynelinal des chaînes côtières. 

(2) G. STeINMANN. Beitrâge zur Geologie und Paläontologie von Südamerika, 
V, VI, tableau p. 68, N. Jahrb. Beil.-Bd. XI, 1897. 

(3) V. PaquiER. Recherches géologiques dans le Diois et les Baronnies orien- 
tales. In-8°, Grenoble, 1900, p. 289. 


4900 LES GÉOSYNCLINAUX ET LES AIRES CONTINENTALES 689 


Dans le géosynclinal circumpacifique le Sénonien est connu en 
de nombreux points, mais son caractère transgressif n’est certain 
que pour la Californie et pour le Chili. En Californie, les couches 
de Chico sénoniennes débordent bien au-delà des couches de Hor- 
setown cénomaniennes (1) et reposent, aussi bien dans la Coast 
Range que dans la Sierra Nevada, en discordance sur des couches 
métamorphiques énergiquement plissées, en partie jurassiques. Il 
en est de même de leur équivalent, les couches littorales de Wallala, 
à Coralliochama Orcutti. 

Dans la région littorale du Chili, les couches de Quiriquina, dont 
l’âge sénonien a été démontré par M. Steinmann (2), sont discor- 
dantes sur des schistes d’âge indéterminé. 

Enfin, j'insisterai encore sur un point où la transgressivité du 
Sénonien est manifeste et ce point se trouve sur le bord d’un géosyn- 
clinal, qui, il est vrai, n’a pas été le siège de mouvements orogé- 
niques tertiaires. Je veux parler du Natal, où le Sénonien est dis- 
cordant sur les couches de Karoo, les termes inférieurs du Crétacé 
supérieur faisant entièrement défaut, comme l’a montré avec évi- 
dence M. Kossmat (3). 

Il résulte de ces faits que la transgression du Sénonien est un 
phénomène assez constant dans les géosynclinaux de la période 
secondaire, et qu’elle fait suite partout à une phase de plissement, 
correspondant au Cénomanien ou au Turonien. Après la fin de ces 
mouvements orogéniques, le géosynclinal s'enfonce de nouveau, 
mais sans doute d’une manière graduelle et inégale, ce qui explique 
la transgressivité tantôt du Turonien supérieur, tantôt de l’'Em- 
scherien, tantôt de l’Aturien. Pendant ce temps, la mer est en régres- 
sion sur les aires continentales, tout au moins à l’Emscherien. La 
Plateforme Russe est abandonnée par les eaux, il en est de même 
de la Meseta Ibérique, de l’Ardenne, de l'Irlande. Le mouvement 
négatif est également manifeste en Saxe et en Bohème. Sur les côtes 
de l'Atlantique sud le Sénonien est inconnu. 

Cette régression incontestable est d’autant plus remarquable 
que, dans un certain nombre de points où elle se manifeste, l’Atu- 
rien est de nouveau transgressif et repose soit sur le Cénomanien, 
soit sur des terrains plus anciens. C'est ce que l’on observe en 


(4) DizLER et STANTON. Loc. cil. 

(2) STEINMANN. Beiträge zur Geologie und Paläontologie von Südamerika, 
III, 1895. 

(3) Loc. cit., p. 464. 


5 Septembre 1900. — T. XXVIII. Bull. Soc. Géol. Er. — 4% 


690 ÉMILE HAUG 95 Juin 


Irlande (1), dans le Cotentin, dans les environs de Mons et d’Aix-la- 
Chapelle, dans le Sud-Est de la Russie, sur le versant oriental de 
l'Oural, sur le bord atlantique des États-Unis. L’étage aturien, sous 
son faciès de craie à Bélemnitelles ou de calcaire à Baculites, est 
certainement une des formations géologiques qui possèdent la 
plus grande extension horizontale, puisqu'on le rencontre jusque 
sur la côte occidentale du Grænland (2), par 70° de latitude nord, 
sous la forme de dépôts marins intercalés au milieu de couches à 
végétaux terrestres, et puisque sa transgressivité a été constatée 
aussi bien sur des aires de surélévation des anciennes chaînes que 
sur le bord des géosynclinaux. Cependant la transgression aturienne 
pe peut pas être considérée comme ayant un Caractère universel, 
elle est moins étendue que la transgression cénomanienne et ne 
peut en aucune façon être envisagée comme sa continuation. 

En résumé, il résulte du précédent exposé : 

1° Que la transgression cénomanienne, ou plus exactement néo- 
comienne-turonienne, est localisée aux aires continentales ; 

2% Qu'elle est compensée par une régression graduelle des mêmes 
termes dans les géosynclinaux, régression due à des mouvements 
orogéniques assez géNéTAUX ; 

3° Que l’Emscherien est transgressif dans les géosynclinaux et 
régressif sur les aires continentales ; 

4o Enfin, que l’Aturien est de nouveau transgressil sur les aires 
continentales et sur le bord des géosynclinaux. 

Cette transgressivité de l’Aturien, et surtout de l’Aturien supé- 
rieur, coïncide du reste avec un minimum de profondeur et avec 
un comblement graduel des géosynclinaux, qui, au Danien, est 
presque toujours entièrement réalisé. 

LES MERS PALÉOZOÏQUES. — J'ai dit plus haut que M. Frech avait 
reconnu une certaine compensation entre les transgressions qui, à 
des époques déterminées des temps paléozoïques, envahissent les 
aires continentales et les régressions qui se font sentir aux mêmes 
époques dans d’autres régions. La loi des transgressions et des régres- 
sions se vérifie parfaitement pour les terrains primaires, comme je 
vais le démontrer, en me basant d’ailleurs principalement sur les 
constatations faites dans ces dernières années par M. Frech (3). 


(1) W. Fraser Hume. The cretaceous strata of county Antrim. Quart. Journ. 
Geol. Soc., t. LIIT, p. 540-606, 1897. 

(2) P. ve Lorioz. Om fossile Saltvandsdyr fra Nord-Gronland. Heddelser om 
Grenlund, V, p. 203-215, 1883. 

(3) Pour la bibliographie je me contente de renvoyer à Lethæa Palæozoicu, t. II. 


1900 LES GÉOSYNCLINAUX ET LES AIRES CONTINENTALES 691 


Dès le début du CAMBRIEN, nous observons des mouvements 
positifs de la mer dans une vaste région, qui, pendant une grande 
partie de l’ère paléozoïque, jouera le rôle de géosynelinal et qui 
constituera même un des géosynclinaux les plus importants, puis- 
qu'il deviendra le siège des mouvements orogéniques calédoniens, 
armoricano-varisques, alpins. Nous connaissons sa limite septen- 
trionale, c’est la chaine huronienne de M. Marcel Bertrand, com- 
prenant, en Europe, la zone des Hébrides ; quant à sa limite méri- 
dionale, il est impossible de la préciser, elle se trouvait dans tous 
les cas très loin vers le sud, probablement en Afrique. De grandes 
masses de sédiments s’y étaient déjà accumulées pendant la période 
algonkienne et à la fin de cette époque il s’y forme plusieurs rides 
ou géanticlinaux secondaires. La principale de ces rides comprend 
le nord du massii Armorieain, le Pays de Galles, la Suède méri- 
dionale, la Finlande et peut-être la presqu'île de Kola ; elle divise 
la région septentrionale du géosynclinal en deux géosynclinaux 
secondaires. Dans l’un, celui des Grampians et de la dorsale scan- 
dinave, comme dans l’autre, celui de l’Europe centrale, l’Algonkien 
et le Cambrien sont parfaitement concordants. Sur le bord septen- 
trional, c’est-à-dire dans la zone des Hébrides, le Cambrien s’étend, 
par contre, en transgressivité et en discordance angulaire sur 
l’Algonkien. La même discordance s’observe dans toute la région 
qui sépare les deux géosynelinaux secondaires : le Pays de Galles, 
le massif Armoricain, le Sud de la Suède sont envahis par le Cam- 
brien inférieur transgressif, tandis qu'en Finlande la transgression 
paraît localisée sur le bord méridional du massif, dans la bande 
des Provinces Baltiques. 

En Bohème, ce n’est qu’au Cambrien moyen que les plissements 
algonkiens sont recouverts par la série transgressive. 

Dans l’Amérique du Nord, on observe, comme dans le Nord de 
l'Europe, une discordance du Cambrien inférieur sur l’Algonkien 
dans la région acadienne. Il est très probable, comme le fait remar- 
quer M. Frech, que ce même étage est également transgressif dans 
la région occidentale de l'Amérique du Nord et peut-être même en 
Chine. 

En revanche, le « bouclier canadien », ainsi que la région centrale 
des Etats-Unis, qui avaient été en partie sous les eaux à l’époque 
précambrienne, forment, au Cambrien inférieur et moyen, une 
terre émergée, le «continent algonkien » de M. Walcott. 

Au Cambrien supérieur l'extension des mers est presque inverse 
de ce qu’elle était au Cambrien inférieur et moyen. Les aires conti- 


692 ÉMILE HAUG 25 Juin 


nentales, qui étaient émergées, sont maintenant envahies par les 
eaux, tandis que les régions géosynclinales accusent des mouve- 
ments négatifs. 

La transgression des grès de Potsdam sur le continent algonkien 
a été décrite d’une manière magistrale par M. Walcott. En Europe, 
nous ne connaissons au Cambrien aucun mouvement positif com- 
parable. La raison doit en être cherchée dans le fait que, au début 
des temps primaires, la limite méridionale du continent nordatlan- 
tique se trouvait marquée par la zone des Hébrides et que, par 
conséquent, les restes de cette masse ancienne sont actuellement 
cachés sous les eaux de l’océan Arctique. Peut-être le système 
d’Hecla-Hook, dans le Spitzhberg, qui repose sur l’Archéen, est-il du 
même âge que les grès de Potsdam. 

À cette transgression du Cambrien supérieur sur une aire conti- 
nentale correspond une régression du même terme dans les géo- 
synclinaux adjacents. Les équivalents du grès de Postdam manquent 
dans l’Utah et dans l’Est de la Colombie Britannique ; l'absence du 
Cambrien supérieur en Bohême est bien connue; de plus, une 
régression analogue existerait en Ecosse et, d’après M. Frech, dans 
l’Europe méridionale. Enfin, j’ajouterai que, dans le Salt Range, on 
possède également des indices manifestes de mouvements négatifs, 
qui se traduisent par la formation de lagunes. 

Nous connaissons trop peu le Cambrien de l'hémisphère sud pour 
qu’il soit possible, dès à présent, de lui appliquer les conclusions 
précédentes. 

L’OrDovicIEN débute en Europe, c’est-à-dire dans une région géo- 
synclinale, par un nouveau mouvement positif de la mer. Le grès 
armoricain est largement transgressif en Bretagne et dans le Bocage 
normand et probablement dans une grande partie de l'Espagne. En 
Irlande, l’Ordovicien repose en discordance sur le Cambrien ; dans 
la Norvège méridionale et en Bohême sa transgressivité est non 
moins nette. Dans les Appalaches, un mouvement orogénique peu 
important est suivi, vers la partie moyenne de l’Ordovicien, d’un 
retour de la mer. Dans beaucoup de régions, par contre, la conti- 
nuité du Cambrien et de l’Ordovicien est parfaite. 

Le rôle important de la transgression du GorHLANDIEN dans l’Amé- 
rique boréale, c’est-à-dire sur le continent nordatlantique a été mis 
en évidence par M. Frech, qui a montré également l'existence de 
mouvements négatifs de même âge dans l’Arkansas et dans le Colo- 
rado, c’est-à-dire dans un géosynclinal. La même transgression 
paraît se manifester aussi sur le continent africano-brésilien, dans 
le bassi des Amazones. 


1900 LES GÉOSYNCLINAUX ET LES AIRES CONTINENTALES 693 


La limite du Silurien et du DÉVONIEN est marquée dans une partie 
de l’Europe par des mouvements orogéniques intenses, COnnus sous 
le nom de « mouvements calédoniens ». Leur existence est indiquée 
par la discordance du Dévonien sur le Silurien. Il y a cependant 
des régions où les deux systèmes sont en concordance et en conti- 
nuité parfaite : la Mayenne, la Bohême, les Alpes orientales, et, 
en Amérique, les Appalaches. Il s’agit sans doute de parties axiales 
des géosynclinaux. 

Le Nord de l’Europe est désormais adjoint au continent nordatlan- 
tique et les sédiments, presque toujours néritiques ou même lagu- 
naires, qui s’y déposeront resteront horizontaux ou ne subiront 
plus que de légères ondulations{1). Le Sud de l’Angleterre, le massif 
ardeunais et rhénan, le Harz, la Thuringe, la Pologne sont, par 
contre, au Dévonien, le théâtre d’une sédimentation très active ; ces 
régions constituent un géosynelinal en voie d’approfondissement 
graduel, qui, au Carbonifère, sera le siège de nouveaux mouve- 
ments orogéniques. Dans le Sud de l’Europe, il semble que des con- 
ditions analogues ont régné. Le géosynclinal dévonien s'étend done, 
suivant toute vraisemblance, depuis la Baltique jusqu’au Sahara. 

Vers le milieu de la période dévonienne, le mouvement positif de 
la mer va en s’accentuant et atteint bientôt son maximum. Il en 
résulte que certains points, encore émergés au Dévonien inférieur, 
comme le Boulonnais, la Thuringe, le Fichtelgebirge, la Pologne, 
le Timan, l'Espagne méridionale, sont envahis par les eaux. En 
même temps, la sédimentation prend, en beaucoup d'endroits, un 
caractère bathyal (faciès à Goniatites). Dans les Provinces Baltiques 
et dans la Russie centrale, des dépôts givétiens et frasniens fran- 
chement marins s’intercalent au milieu du Vieux Grès Rouge, de 
sorte que, là aussi, sur le bord même du géosynelinal, le mouve- 
ment positif se fait sentir. 

Sur le continent nordatlantique nous constatons, par contre, 
avec M. Frech, un mouvement négatif, synchronique de ce mouve- 
ment positif. En Ecosse, dans le centre de l'Angleterre et au 
Spitzhberg, le Vieux Grès Rouge inférieur à Cephalaspis est séparé 
du Vieux Grès Rouge supérieur à Holoptychius par une lacune etles 
deux termes sont quelquefois discordants. 

La fin de la période dévonienne est marquée, dans le géosynelinal 


(4) Dans le centre de l’Angleterre, en particulier dans le Shropshire, les mou- 
vements orogéniques ont eu lieu un peu plus tôt, immédiatement après l’Ordo- 
vicien, de sorte que le Gothlandien inaugure la série non plissée et possède un 
caractère essentiellement néritique. Il est concordant avec le Dévonien inférieur. 


694 ÉMILE HAUG 25 Juin 


de l’Europe centrale et méridionale, par un mouvement négatif, qui 
correspond au retour des eaux dans les lagunes de l’Europe septen- 
trionale : le Famennien prend un caractère gréseux dans Le bassin de 
Namur et dans le Boulonnais, le Dévonien supérieur manque 
entièrement en Bohême et dans la Mayenne. 

En dehors de l’Europe, on constate des faits de même ordre, 
qui confirment la loi des transgressions et des régressions. 

La transgression mésodévonienne est, comme l'a montré M. 
Frech, un phénomène d’une grande généralité. Il est vrai que, dans 
la plupart des cas, nous ne possédons pas de renseignements sur le 
substratum, mais comme on n’a rencontré, dans des régions où le 
Dévonien moyen et le Frasnien sont souvent très bien connus, ni 
Dévonien inférieur ni Famennien, on est bien en droit d'admettre, 
dans ces régions, un mouvement positif au milieu de la période. 
Les points signalés — Asie Mineure, Arménie, Perse, Altaï, Nou- 
velle-Sibérie, Sibérie Orientale, Tian-Chan, Kuen-Lun, Chine, 
Japon, bords du Mackenzie, Manitoba, Nevada — paraissent bien 
être situés dans les géosynclinaux qui entouraient l’ancien conti- 
nent sibérien et le «bouclier canadien ». On ne peut constater en 
Asie de régression correspondante, mais, dans l’Est du Canada, le 
Dévonien inférieur marin, concordant avec le Silurien supérieur, 
est séparé du Vieux Grès Rouge supérieur par des conglomérats et 
des grès à Psilophyton, indiquant un mouvement négatif, compa- 
rable à celui du Dévonien moyen de l’Europe septentrionale. 

Dans l’hémisphère sud, on connaît du Dévonien moyen dans les 
chaines orientales de l'Australie et en Tasmanie (Cordillère austra- 
lienne de M. Suess). Il appartient sans doute à un géosynclinal, 
car il est énergiquement plissé et supporte le Carbonifère presque 
horizontal (1). Dans le géosynclinal qui limitait à l’ouest et au 
sud le continent africano-brésilien (Bolivie, Parana, Malouines, 
Cap}, la série dévonienne comprend, par contre, un Dévonien infé- 
rieur très particulier (zone à Spirifer antarcticus et Leptocælia flabel- 
lites) et un Dévonien moyen gréseux, tandis que le Dévonien supé- 
rieur n'a pas été signalé, ce qui confirmerait, ici aussi, l'existence 
d’un mouvement négatif à la fin de la période. 

Le mouvement positif sur les aires continentales, qui avait com- 
mencé à se faire sentir au Dévonien supérieur, s’accentue au début 
du CARBONIFÈRE, au Dinantien, et atteint son maximum au Mosco- 
vien. Dans les géosynelinaux, le mouvement négatif correspondant 


(1) E. Suess. La Face de la Terre, Il, p. 248. 


1900 LES GÉOSYNCLINAUX ET LES AIRES CONTINENTALES 695 


se traduit, au Dinantien, par une diminution assez générale de la 
profondeur des mers et, au Moscovien, par un retrait des eaux dans 
up grand nombre de régions. 

Le Dévonien supérieur et le Carbonifère inférieur sont en concor- 
dance parfaite dans les Iles Britanniques, dans une grande partie 
du massif ardennais et rhénan, dans le Nord de l’Allemagne, dans 
la Russie centrale et orientale, dans le bassin du Donetz. Rarement 
le Dinantien est transgressif, mais le faciès des dépôts atteste un 
approfondissement des eaux au Dinantien supérieur (Viséen), prin 
cipalement dans le Nord de l’Angleterre. Le minimum de profon- 
deur est atteint dans la Russie centrale au Moscovien. Dans une 
zone plus méridionale, comprenant une grande partie de la France 
et correspondant à la région axiale du géosynelinal dévonien, la 
continuité entre le Dévonien et le Carbonifère n’existe plus, ou ne 
s’observe que rarement. 

Dans la Mayenne, M. D.-P. OEhlert a reconnu l'existence de 
mouvements orogéniques entre les deux périodes; ailleurs, on 
constate simplement l’absence du Tournaïisien (Boulonnais, Vosges, 
Massif Central, sauf le Morvan). Plus au sud encore, dans la Mon- 
tagne Noire, dans les Pyrénées, dans les Asturies et dans les Alpes 
orientales, la continuité existe de nouveau. Mais, depuis l'Espagne 
jusqu’en Belgique, depuis la Carinthie jusqu’en Thuringe, la 
régression du Moscovien est générale et ces régions deviennent le 
siège de grands mouvements orogéniques intracarbonifères. 

La transgression du Dinantien dans la région centrale des Etats- 
Unis est tout à fait semblable au mouvement positif de la mer qui se 
fait sentir sur la Plateforme Russe. Au Moscovien, les eaux marines 
s'étendent en outre sur l'Amérique boréale (couches à Glyphioceras 
diadema dans le détroit de Davis), le Sahara occidental, l’Arabie, le 
Timan, le Spitzherg et peut-être sur le Brésil. C’est aussi de cette 
époque que date probablement l’invasion par les eaux du continent 
à (lossopteris. 

Au milieu de la période anthracolithique, le sens des mouvements 
change : les géosynclinaux sont de nouveau le théâtre d’oscillations 
positives, tandis que les aires continentales sont peu à peu aban- 
données par les eaux. 

Dans les Alpes Carniques, les couches ouraliennes reposent en 
discordance sur le Viséen. La transgression ouralienne existe éga- 
lement dans la Salt Range, dans le Tibet et dans le Sud de la Chine 
(Lôczy), et sans doute aussi à Tenasserim et à Sumatra, ainsi que 
dans l'Himalaya central. 


696 ÉMILE HAUG 95 Juin 


En revanche, la Grande Bretagne, le massif Ardennaïs et Rhénan, 
le centre de l'Allemagne et, plus au sud, le massif Armoricain, le 
Massif Central, les Vosges, la Forêt Noire sont adjoints au continent 
nordatlantique et ne font désormais plus partie du géosynclinal 
principal de l'Europe, qui se trouve ainsi considérablement rétréci. 
Le mouvement négatif de la mer est non moins évident dans les 
environs de Moscou et dans le centre des États-Unis. 

La transgression est encore plus considérable à l’Artinskien. Dans 
l’Oural septentrional. et méridional cet étage repose directement 
sur le Carbonifère inférieur ou sur le Dévonien, mais la mer perd 
en profondeur ce qu’elle gagne en étendue, car le caractère des 
dépôts est généralement gréseux ou dolomitique. L’Artinskien a 
été rencontré en plusieurs points dans la « Tethys », quelqueïois 
même dans des régions où l’Ouralien n’a Jamais été signalé : dans 
les Pyrénées, en Sicile, dans les Alpes orientales, à Darwas (Boukha- 
rie), au col de Karakorum, à Chitichun (1) (Himalaya central). 

Avec le PERMIEN proprement-dit, la mer se retire définitivement 
de la région ouralienne, c'est-à-dire d’une région dans laquelle 
tout le Dévonien et le Carbonifère sont représentés par une série 
concordante, déposée vraisemblablement dans un géosynelinal. La 
bande de dépôts marins se trouve localisée dans la dépression qui 
entoure le massif finno-scandinave et la Plate forme Russe et dont il 
a été question plus haut. La transgression, dans le Nord de l’Alle- 
magne, s'opère graduellement. Sur le bord méridional du Harz, la 
série transgressive débute par les couches inférieures ; dans l’est de 
la Thuringe c’est le Zechstein qui repose en discordance sur le 
Carbonifère inférieur ; la partie supérieure de l’étage est lagunaire 
et indique un mouvement négatif des eaux. Dans les Alpes méri- 
dionales, ce sont, au contraire, les couches les plus élevées du Per- 
mien, les calcaires à Bellerophon, qui correspondent au maximum 
de profondeur. De même à Djoulfa, dans l’Arménie russe, les 
couches à Otoceras et {ungarites, qui me paraissent également 
représenter le Permien le plus élevé, reposent, d’après MM. Frech 
et von Arthaber (2), en discordance sur du Carbonifère plissé. 

Quoique, dans le cas du Permien, on ne puisse mettre en oppo- 
sition les géosyneclinaux et les aires continentales, il y a, là encore, 
un contraste assez frappant entre deux zones dont l’histoire géolo- 


(1) C. Drener. Die Æquivalente der Carbon- und Permformation im Himalaya. 
Sitzber. k. Akad. Wiss. Math.-naturiw. Cl. t. CVI, p. 447-465, 1897. 

(2) Fe. FREcH u. G. voN ARTHABER. Ueber das Palæozoicum in Hocharmenien 
und Persien. Beitr. Pal. Œsterr.-Ung., t. XII, p. 171, 1900. 


1900 LES GÉOSYNCLINAUX ET LES AIRES CONTINENTALES 697 


gique est différente, puisque la transgression atteint son maximum 
dans l’une au moment où dans l’autre la nature des sédiments 
atteste un mouvement négatif. 

Les faits relatifs aux terrains paléozoïques que je viens d’exposer 
s'expliquent très bien si l’on a recours à l’hypothèse de mouve- 
ments du sol; ils sont incompréhensibles, si l’on cherche à les 
interpréter en faisant intervenir des mouvements généraux de la 
nappe liquide. Voyons si les terrains triasiques et jurassiques nous 
conduisent aux mêmes résultats. 

LES MERS SECONDAIRES. — Je ne connais aucune région étendue 
dans laquelle on ait signalé une discordance angulaire — et par 
conséquent des mouvements orogéniques — entre le Permien et le 
Trias. Dans le Salt Range il s’agit d’une simple « nonconformité 
par érosion ». Généralement la transgression a lieu avec des couches 
plus anciennes, soit à la base ou dans le milieu du Permien propre- 
ment dit, soit à la base de l’Artinskien ou de l’Ouralien, et les 
termes supérieurs de la série anthracolithique sont alors en concor- 
dance parfaite avec le Trias inférieur, comme, par exemple, dans 
les Alpes méridionales, en Arménie, dans la région de Johar et de 
Painkhända (Himalaya central) (1). Quand le Permien manque, ou 
qu'il n’est représenté que par des dépôts lagunaires, le Trias infé- 
rieur est transgressif. C’est ce que l’on observe aussi bien dans les 
Alpes septentrionales que dans l’avant-pays de la chaîne. Pour ce 
qui concerne l’extension géographique du Trias inférieur, je renvoie 
à ce que j'ai dit plus haut. J’insiste seulement sur le fait que, dans 
les régions surélevées ou stables des masses continentales, les équi- 
valents marins du Grès Bigarré sont inconnus. Ainsi, au Spitzberg, 
le Trias moyen repose immédiatement sur le Permien. 

Le groupe moyen du Trias nous fournit un nouvel exemple de la 
loi des transgressions et des régressions. À des mouvements positifs 
dans les aires continentales correspondent des mouvements négatifs 
dans les géosynelinaux. 

Le contraste entre les deux catégories de régions est particulière- 
ment frappant pour l'étage supérieur du groupe, pour le Ladinien. 

Le mouvement positif se traduit par un approfondissement de la 
mer dans toute la province germanique ; il s’accuse déjà très nette- 
ment lors du dépôt du Wellenkalk (étage virglorien) et atteint son 
maximum, après une courte phase négative (groupe de l’anhydrite), 
au moment où Ceratites nodosus devient Fespèce la plus caractéris- 


(4) D’après les observations de MM. Griesbach et Diener. V. GC. DIENER, toc. cüb, 


) 
53, 


Æ 


P. 


698 _ÉMILE HAUG 25 Juin 


tique. En même temps, la mer s’étend sur quelques massifs, qui, 
depuis le début de la période, étaient restés émergés. À Sierck, dans 
la Lorraine annexée, le Muschelkalk inférieur vient à reposer direc- 
tement sur le Dévonien (1). 

Sur les bords du Massif Central, on constate des faits analogues. 
M. Munier-Chalmas (2) à recueilli aux environs de Valence, dans 
des grès immédiatement superposés aux micaschistes, la Myophoria 
Goldfussi, caractéristique de la Lettenkohle. 

Je suis convaincu, avec M. Munier-Chalmas (3), que beaucoup de 
grès formant dans le Sud de l'Europe la base du Trias, ont été con- 
sidérés à tort comme du Trias inférieur et qu’ils appartiennent en 
réalité, comme sur le bord du Massif Central, au Trias moyen. La 
transgression virglorienne ou ladinienne serait donc générale en 
dehors du géosynclinal alpin (4). 

Dans les Alpes orientales, par contre, on a signalé, en plusieurs 
points, l’absence du Ladinien et la transgressivité du Triassupérieur. 

Dans la région de Hallstadt, le Carnien, débutant par la zone à 
Trachyceras aonoïdes, repose immédiatement sur la zone à Ceratites 
trinodosus (Virglorien supérieur). La même lacune, correspondant 
exactement au Ladinien, a été reconnue par M. Diener (5) dans l'Hi- 
malaya central, en particulier dans la belle coupe du Shalshal- 
cliff, qui ue laisse aucun doute sur la succession. Dans plusieurs 
points des Alpes centrales, en particulier dans l’Engadine (6) et 
dans la région du Brenner (7), le («Hauptdolomit » carnien et norien 
est nettement transgressif et repose soit sur le Trias inférieur, soit 
sur les schistes paléozoïques. A Balia-Maaden, en Mysie (8), le Trias 


(1) L. van WEerveke. Erläuterungen zur geologischen Uebersichtskarte des 
westlichen Deutsch-Lothringen, Strasbourg, 1887. 

(2) Feuille de Valence de la Carte géologique de la France, notice explicative, 
1899. — V. aussi: DE LappaRENT. Traité de géologie, 4° édit., p. 1025. 

(3) V. Léon BERTRAND. C. R. somm. Soc. Géol., 1899, p. 94 et 109. 

(4) La présence de fossiles du Muschelkalk dans le Yunnan (Léezy) et celle de 
Gastropodes voisins de ceux de Saint-Cassian dans le Kuei-tchou (E. Koken) s’accor- 
dent assez bien avec cette manière de voir. 

(5) C. Diner. Ergebnisse einer geologischen Expedition in den Central-Himalaya 
von Johar, Hundes und Painkhanda. Denkschr. k. Akad. Wiss. math.-naturw. 
C., vol. LXII, 76 p., 8 pl., 18%, p. 49. 

(6) Emil Bôse. Zur Kenntniss der Schichtenfolge im Engadin Zeitschr. d. D. 
geol. Ges., 1896, p. 599. 

(7) Fr. Frecu. Die Tribulaungruppe am Brenner in ihrer Bedeutung für den 
Gebirgsbau. Richthofen-Festschrift, p. 7 du tirage à part. 

(8) GeszA v. Buxowski. Die geologischen Verhältnisse der Umgebung von Balia 
Maaden im nordwestlichen Kleinasien (Mysien). Sitzungsber. d. k. Akad. d. Wiss., 
math.-naturuw. Cl., vol. CI, I, 1892, p. 227. 


1900 LES GÉOSYNCLINAUX ET LES AIRES CONTINENTALES 699 


supérieur, débutant par un conglomérat de base, s’étend transgres- 
sivement sur le Carbonifère. 

De même, à Taylorville, en Californie, le « Hosselkus limestone » 
carnien repose directement, d’après M. Hyatt (1), sur des couches 
carbonifères. 

D'autre part, la grande extension des couches à Pseudomonotis, 
dans tout le géosynclinal circumpacifique, jointe à la rareté des 
localités où, dans les mêmes régions, le Trias inférieur et moyen 
ont été signalés, permet de supposer, là également, une transgres- 
sivité assez générale du Trias supérieur. 

Cette transgression dans les géosynclinaux correspond à une 
régression évidente sur les aires continentales. Sans parler du 
mouvement négatif attesté par les laguues du Keuper dans toute la 
province germanique, je rappelerai que dans la Dobrogea (2), qui 
n’est pas atteinte par les plissements alpins, le Trias supérieur est 
représenté en grande partie par des calcaires dolomitiques et par 
des psammites, et que, dans le Salt Range, le même groupe est 
constitué par des dolomies. Dans les deux cas, le mouvement 
négatif est donc manifeste. 

Si l’on fait abstraction de l’Europe, on constate que tous les gise- 
ments connus du Lras se rencontrent dans des géosynclinaux : 
Tethys, détroit de Mozambique et géosynclinal circumpacifique. 
Aucun n’a encore été signalé sur une aire continentale. Il est donc 
incontestable que le Lias correspond, pour les continents, à une 
phase négative et même à un maximum de régression marine. 

En Europe, il est plus difficile de définir le caractère de la période 
liasique, car, si le Lias fait entièrement défaut sur la Plateforme 
Russe et sur le bouclier scandinave, si, d’autre part, il prend un 
grand développement dans le géosynelinal alpin, il n’en est pas 
moins vrai qu'il se rencontre sur tous les massifs anciens de l’ouest 
du continent. 

La série liasique possède le type bathyal, non seulement dans 
certaines zones de la chaîne des Alpes (zones à faciès dauphinois, 
zone du Piémont, Alpes septentrionales), mais encore dans la 
dépression de l’Allemagne du Nord (Hanovre et Brunswick) et dans 
plusieurs (aires d’ennoyage », telles que le golfe des Causses, la 


(1) Voir: E. von Mossisovics : Beiträge zur Kenntniss der obertriadischen 
Cephalopoden-Faunen des Himalaya. Denkschr. d. math.-naturw. Cl d. K. 
Akad. d. Wiss., t. LXIII, p. 692. 

(2) V. Anasrasiu. Contributions à l’étude géologique de la Dobrogea (Roumanie). 
Thèse, Paris, 1898, p. 54. 


700 ÉMILE HAUG 25 Juin 


Souabe, le bassin anglais et probablement aussi le centre du bassin 
de Paris. Mais l'invasion marine atteint également les (aires de 
surélévation », telles que la Meseta Ibérique, le Massif Central, 
l’'Ardenne, le massif Armoricain, l’Ecosse et l'Irlande, et, dans ce 
cas. le type néritique est toujours prédominant, les intercalations 
bathyales sont rares. 

La transgression du Lias sur les aires de surélévation s’est opérée 
graduellement et avec des oscillations dans le sens négatif. En cer- 
tains points, la série débute par le Rhétien, ailleurs c’est seulement 
par l’Hettangien. Le Sinémurien proprement dit(Sinémurien moyen) 
est, par contre, souvent en régression, par exemple dans la Basse- 
Provence, dans le Languedoc, en Vendée, en Ecosse. La transgres- 
sion du Lias, débutant quelquefois avec le Sinémurien supérieur, 
est bien connue. Au Lias supérieur certains points de l’Europe 
centrale et occidentale s’approfondissent, de sorte que la sédimen- 
tation y devient exclusivement vaseuse et que les Phylloceras et les 
Lytoceras peuvent y jouer un rôle prépondérant; d’autres points, 
par contre, sont abandonnés par la mer. Ainsi, sur le bord sud-est 
du massif de l’Ardenne (1), on constate une transgressivité gra- 
duelle de tous les termes du Lias jusqu'aux couches à Deroceras 
Davæi, puis une régression graduelle des zones supérieures du Lias 
moyen, qui se continue au Toarcien et au début de l’Aalenien. 

Dans la région alpine on retrouve exactement les mêmes mou- 
vements. Le Lias moyen est transgressif au Hierlatz et en d’autres 
points des Alpes septentrionales, dans certaines parties des Préalpes 
romandes et dans le massif de la Mure. Le Lias supérieur manque 
quelquefois. Il est donc évident qu’au Lias les déplacements du 
niveau des mers ont eu lieu dans le même sens dans la région 
alpine et dans son « Vorland », et jusque dans le Nord de la Grande 
Bretagne. Ces faits ne peuvent s’expliquer que par un enfoncement 
graduel de toute l’Europe occidentale. Dans les autres continents 
on ne connaît rien d’analogue. 

A l’époque aalenienne les mouvements alpins et les mouvements 
dans le « Vorland » sont encore synchroniques. Ainsi les marnes 
à Harpoceras opalinum sont transgressives dans les Préalpes et dans 
les Alpes de Glaris et la même transgression, avec remaniement 
des couches inférieures de l’étage, existe en Normandie (2), peut-être 


(1) J. Gossezer. L’Ardenne. Mém. Cart. géol. Fr., p. 800, fig. 220, 1888. 
(2; Livret-guide des excursions en France du VIIIe congrès géologique interna- 
tional. Paris, 1900, IX, p. 46. 


1900 LES GÉOSYNCLINAUX ET LES AIRES CONTINENTALES 701 


aussi dans le Wurtemberg (Boll et Wasseralfingen) (1). Elle s’étend 
aussi vers l’est, en Pologne et en Galicie, et c’est par elle que débute, 
dans ces régions, la série jurassique. 

Avec le BaJociEN, le BATHONIEN et le CALLOVIEN nous nous trou- 
vous en présence d’une importante transgression mésojurassique, 
qui se fait sentir sur les aires continentales et qui, cette fois-ci, est 
synchronique d’un mouvement négatif dans les géosynclinaux. 
C’est rigoureusement le même contraste qu’au Crétacé moyen. 

Suivant les régions, c'est avec le Bajocien, le Bathonien ou le 
Callovien que débute l’invasion marine. La plateforme russe est 
submergée graduellement, des bords vers le centre, de telle sorte 
que les gouvernements de Jaroslaw, de Twer et de Moscou ne sont 
recouverts par les eaux qu’au Callovien moyen (2). La Bohême est 
envahie sur son bord sud-ouest dès le Bajocien, dans le centre, au 
Bathonien, sur le bord est, en Moravie, au Callovien supérieur. Le 
Boulonnais et le Sud-Est de l’Angleterre sont recouverts par la mer 
au Bathonien. Dans la Dobrogea, la série jurassique commence par 
le Bajocien, comme aussi dans la presqu'île de Manghychlak (3). 

Dans les fragments arctiques du continent nordatlantique la 
transgression mésojurassique débute soit par le Bajocien, comme 
au cap Flora, dans la Terre François-Joseph (4), soit par le Batho- 
nien, comme sur la Terre du Roi Charles (5), soit par le Callovien, 
comme au cap Stewart, sur la côte est du Grœænland (6). 

Sur le bord sud du continent, dans la dépression périphérique 
du bouclier canadian, les dépôts jurassiques essentiellement néri- 
tiques des Montagnes Rocheuses et des Black Hills du Dakota 
correspondent à la fois au Bajocien (Pentacrinus-beds), au Bathonien 
et au Callovien (Belemnites-beds), ainsi qu’il résulte des travaux 
de Meek et Hayden et de MM. C. A. White et T. W. Stanton (7). 


(1) EnGez. Die Ammonitenbreccie des Lias bei Boll. Jahresh. d. Ver. f. vaterl. 
Naturk. in Würtenb., 1894, p. LI-LXIT. 

(2) S. NixrriN. Ueber die Beziehungen der russischen und der westeuropäischen 
Juraformation. Neues Jahrb, 1886, IL, p. 205-245. 

(3) B. SÉMENOV, Faune des dépôts jurassiques de Mangychlak et de Touar Kyr. 
Trav. Soc. Natur. St-Pélersb. Géol. Minér., t. XXIV, p. 29-140, pl. I-IIT, 1896. 

(4) J. F. Pompxcxs. The jurassic fauna of cap Flora, Franz Josef Land. The 
Norwegian North-Polar Expedition 1893-96, Scientific Results edited by Fridtjof 
Nansen, Il, 1900. ; 

(5) In. Marines Mesozoicum von Kônig-Karls-Land. Ofversigt of Kongl. Vetens- 
kaps Akad. Fôrhandl., 1899, 5, p. 449-464. 

(6) B. LunpGren. Anmärkningar om nägra Jurafossil frân Kap Stewart i Ost-. 
Grôünland, Meddelser om Gronland, t. XIX, p. 189-214, 3 pl. 1895. 

(7) V. la bibliographie dans T. W. Stanton, Mesozoic fossils of the Yellowstone 
National Park. Monogr. U. S. Geol. Surv., n° XXXII, p. 602. 


102 ÉMILE HAUG 25 Juin 


Dans l’est du continent africain, dans le Choa (1), le Bajocien 
repose sur des grès, des marnes gypsifères et des dolomies, qui 
représentent probablement les couches de Gondwana. Il supporte 
du Bathonien et des couches plus récentes (Séquanien, Kimerid- 
gien), qui, comme lui, appartiennent au type néritique. Des forma- 
tions de même âge paraissent exister dans le Somali. 

La série bien connue de Cutch, dans l’Indoustan, commence égale- 
ment par le Bathonien (« Putchum beds ») et comprend ensuite tous 
les étages du Jurassique supérieur jusqu’au Portlandien inférieur. 

Dans l’Australie occidentale une masse de grès et de conglomé- 
rats horizontaux, avec bancs calcaires interstratifiés, repose sur les 
schistes cristallins. Elle renferme (2) certainement des fossiles ba]jo- 
ciens (Dorsetensia Clarkei Crick, Sphæroceras (?) Woodwardi Crick) 
et calloviens (Perisphinctes Championensis Criek — Proplanulites sp.). 

Cette remarquable transgression mésojurassique, qui envahit 
presque simultanément le continent nordatlantique, le continent 
africano-brésilien et le continent australo-indo-malgache, a comme 
contre-partie, comme l’a déjà fait remarquer M. de Grossouvre, un 
mouvement négatif dans la région alpine. Je rappellerai la super- 
position directe de l'Oxfordien ou du Tithonique au Lias ou même 
au Trias dans plusieurs points des Alpes, des Apennins, de l’Atlas 
et par conséquent la fréquente absence du Bathonien et du Callo- 
vien, ou le caractère lagunaire de ces étages (couches à Mytilus). 
En dehors de l’Europe, les documents font malheureusement défaut 
pour établir l’existence d’une lacune analogue dans la série juras- 
sique des régions plissées. 

Avec l’OxFORDIEN nous constatons de nouveau une solidarité frap- 
pante entre les mouvements de la région alpine et ceux du « Vor- 
land ». La zone moyenne (3) de l’Oxfordien (zone à Peltoceras trans- 
versarium) repose fréquemment en transgression sur des termes 
quelconques de la série jurassique, et très souvent sur le Callovien 
inférieur, aussi bien dans la région alpine que dans les régions 
anciennes adjacentes. 


(4) K. FurrerEer, Beiträge zur Kenntniss des Jura in Ost-Afrika, IV, Der Jura 
von Choa (Süd-Abessinien). Zeitschr. D. geol. Ges., t. XLIX, 1897, p. 568-627, 
pl. XIX-XXII. 
© (2) G. C. Cricx. On a collection of jurassic Cephalopoda from Western Australia 
obtained by Harry Page Woodward. Geol. Mag., dec. IV, vol. I, 1894, p. 385-393, 
433-441, pl. XII, XIII. 

(3) « Moyenne », si l’on admet une zone supérieure à Perisphincies Martelli 
(couches d’Effigen, « Impressa-Thone »), «supérieure », si l’on réunit cette zone à la 
précédente. 


1900 LES GÉOSYNCLINAUX ET LES AIRES CONTINENTALES 703 


Dans les Alpes de Glaris et de Saint-Gall, Mæsch (1) a observé en 
plusieurs points, entre autres au Gonzen, le contact direct, avec 
ravinement, des couches de Birmeusdorf avec les oolithes ferrugi- 
neuses bajociennes. Dans les Préalpes romandes la même transgres- 
sivité a été signalée. A Chabrières (2), dans les Basses-Alpes, des 
calcaires grumeleux identiques font suite immédiatement à des 
calcaires marneux de la zone à iacrocephalites macrocephalus. Dans 
les gorges inférieures de la Vésubie, dans les Alpes-Maritimes, la 
superposition directe de l'Oxfordien au Trias supérieur a été cons- 
tatée par M. Léon Bertrand (3). Enfin, au Zaghouan, près de Tunis, 
M. Ficheur et moi (4), avons vu l’'Oxfordien rouge à Peltoceras trans- 
versarium en contact direct avec le Lias, sans qu’il soit possible d’in- 
voquer un contact mécanique. 

On sait que, dans la chaine du Jura, l’absence du Callovien supé- 
rieur, ou tout au moins de l’Oxfordien inférieur, au-dessous des 
couches à Spongiaires de l’Oxfordien moyen, est un phénomène très 
répandu, dont l'interprétation a donné lieu à de longues discussions. 
En ce qui me concerne, je me range entièrement à l’opinion de 
M. Riche (5). 

Dans l’Ardèche, vis-à-vis de Valence, M. Munier-Chalmas (6) a 
constaté en divers points une transgressivité analogue. A l’ouest de 
Châteaubourg, l’'Oxfordien moyen recouvre le Callovien moyen à 
Reineckeia anceps, à Soyons il s'appuie même sur le Trias, envahis- 
sant un dôme qui était encore resté partiellement émergé au 
Bajocien. 

La transgression de l’Oxfordien moyen est un fait tout à fait 
général sur le bord septentrional du Massif Central; elle a été 
observée dans le Berry, par MM. Douvillé et de Grossouvre, dans la 
Côte-d'Or, par M. Collot (7). Elle a été retrouvée, par M. Dereims (8), 
dans l’Aragon, où le Cailovien supérieur fait toujours défaut. 


(1) C. Morse. Geologische Beschreibung der Kalkstein- und Schiefergebirge der 
Kantone Appenzell, St-Gallen, Glarus und Schwyz. Matér. Carte géol. suisse, 
livr. XIV, 3, p. 123, 1881. 

(2) Livret-guide des excurs. en France, XII, p. 9. 

(3) Communication verbale. 

(4) Sur les dômes liasiques du Zaghouan et du Bou-Kournin (Tunisie). C. R. 
Acad. Sc., 8 juin 1896. 

(5) Attale Ricue. Etudes stratigraphiques sur le Jurassique inférieur du Jura 
méridional. Annales Univers. Lyon, t. VI, 3, p. 354-363, 1893. 

(6) Munier-CHazmis. Sur les accidents stratigraphiques des terrains secondaires 
des environs de Valence. B. S. G. F., 3° sér., t. XXVIII, 1900, p. 67. 

(7) V. Attale Ricue. Loc. cil., p. 362. 

(8) A. DereIMs. Recherches géologiques dans le Sud de l’Aragon. Annales 
Aebert, t. IL., Lille, 1898, p. 132. 


704 ÉMILE HAUG 25 Juin 


Dans le Nord du bassin de Paris, en Angleterre, en Allemagne, 
en Bohème, par contre, on n’a jamais rien mentionné de semblable 
et il paraîtrait plutôt que l’Oxfordien supérieur correspond, dans 
ces régions, à un mouvement négatif de la mer, grâce auquel le 
régime corallien peut commencer à s'établir. 

Je n'ai pas de documents qui me permettent d'établir que le 
mouvement positif de l’Oxfordien supérieur, caractéristique des 
Alpes occidentales et de leur avant-pays, s’est fait sentir également 
dans d’autres parties de la Tethys ou dans le géosynclinal circum- 
pacifique. | 

Les étages suivants du Jurassique supérieur paraissent plutôt 
être en retrait dans les géosynclinaux. Le KiIMERIDGIEN, en particu- 
lier, n’a guère été signalé, en dehors de l’Europe, que sur les aires 
continentales : dans le Liban, le Choa, la presqu’ile de Cutch. En 
Europe, il est bien développé sur plusieurs massifs anciens où le 
Portlandien est entièrement absent : dans la Meseta ibérique, en 
Bohème, en Podolie, dans la Dobrogea. 

Le PorTLANDIEN fournit encore un des meilleurs exemples d’une 
transgression dans les géosyaclinaux qui correspond à une régres- 
sion sur les aires continentales. J’ai consacré à ces deux mouve- 
ments en sens inverse plusieurs pages dans un travail, publié ici 
même, auquel je renvoie le lecteur (1). 

Transgression graduelle du Lias, préparée déjà au Trias supé- 
rieur, régression du Bajocien au Callovien, faible transgression à 
l’'Oxfordien, suivie peut-être au Kimeridgien d’une légère régres- 
sion, grande transgression du Portlandien, atteignant son maximum 
au sommet de l’étage — telles sont, en résumé, les oscillations du 
niveau des mers jurassiques dans la Tethys et dans les autres 
géosynclinaux. 

Dans les aires continentales les phénomènes successifs peuvent 
être ainsi résumés : régression au Lias, transgression gradueile du 
Bajocien au Callovien, peut-être régression oxfordienne et légère 
transgression au Kimeridgien, régression très considérable au 
Portlandien et principalement au Portlandien supérieur. 

Dans les deux cas, la succession des mouvements positifs et 
négatifs est entièrement différente de ce qu’elle est au Crétacé. On 
a vu plus haut que, dans la première phase de cette période, du 
Néocomien'au Turonien, la mer est en régression graduelle dans les 
géosynclinaux et en transgression sur les aires continentales ; puis- 
que, à l’'Emscherien, les géosynclinaux sont à nouveau envahis par 


(1) Portl., Tith. et Volgien 


1900 LES GÉOSYNCLINAUX ET LES AIRES CONTINENTALES 705 


la mer, qui se retire des aires continentales ; enfin, qu à la fin de la 
période, à l’Aturien et au Danien, les géosynclinaux se comblent, 
tandis que les aires continentales sont en partie submergées. 

LES MERS TERTIAIRES. — Le passage du Silurien au Dévonien, du 
Dévonien au Carbonifère, du Permien au Trias, du Jurassique au 
Crétacé s'effectue dans les géosynelinaux par des séries continues, 
concordantes, souvent bathyales, dans lesquelles on ne peut en 
général établir qu’une limite. stratigraphique arbitraire. Sur les 
aires continentales, par contre, il existe presque toujours des 
lacunes entre les deux systèmes consécutifs et la limite est alors 
facile à tracer. Il n'en est pas de même pour la limite entre le Crétacé 
et le Tertiaire. On ne connaît pas de région où le passage de l’un 
des systèmes à l’autre s’effectue insensiblement, par des formations 
bathyales. Dans les géosyneclinaux où le Sénonien tout entier est 
bathyal, l’EOCÈNE INFÉRIEUR fait presque toujours défaut (1). Les 
points où ce terme inférieur de la série tertiaire existe appartien- 
nent à des zones situées en dehors de l’axe des géosynclinaux, 
voire même à des aires continentales. 

Nous avons vu plus haut que certaines parties des aires conti- 
nentales ont été envahies par les eaux de l’Aturien; le Danien 
accentue ce mouvement de transgression et, dans beaucoup de 
régions, l’Eocène inférieur s’étend sur des surfaces beaucoup plus 
considérables, de manière à reposer quelquefois sur des dépôts 
quelconques. Les trois étages sont alors stratigraphiquement indé- 
pendants. D’autres fois, ils sont en continuité parfaite. Comme 
exemple classique du premier cas, je citerai le nord du bassin anglo- 
parisien ; comme exemple du second, les Pyrénées et l’Istrie. Le 
Sud-Est de la Russie rentre dans le premier cas (2). On ne sait 
rien de précis sur la région à l’est de l’Oural. La transgression de 
l’Eocène inférieur est bien connue dans le Vicentin, qui se trouve 
incontestablement en dehors du géosynclinal alpin et qui est carac- 
térisé exclusivement par des formations éocènes néritiques. Elle 
est très générale dans le Nord de l’Afrique, à partir de la zone des 
Hauts Plateaux et à l’exclusion de la zone littorale (3). 


(1) Dans les Landes et dans les Basses-Pyrénées, l’Aturien est représenté par 
des calcaires à Stegaster riches en Ammonites; le Danien, par des calcaires à 
Coraster, Nautilus danicus. L'Eocène inférieur à Nummulites spileccensis repose 
en concordance et sans lacune sur le Danien. Toutefois l’Emscherien n’est pas 
représenté dans la région. Dans le reste des Pyrénées le Sénonien comporte des 
termes néritiques. 

(2) PAvLow. Guide des excursions du VII‘ congrès géol. intern., XX, p. 7, 1897. 

(3) E. Ficagur. Les Terrains éocènes de la Kabylie du Djurjura, Alger, 1890, 


10 Septembre 1900. — T, XXVII. Bull. Soc. Géol. Fr. — 45 


706 ÉMILE HAUG 95 Juin 


Dans l’Inde péninsulaire, l’Eocène le plus ancien (couches de 
Ranikot) est transgressif par rapport aux couches daniennes. Sur 
la côte orientale des États-Unis, la série tertiaire, succédant à l’Atu- 
rien, débute par un terme plus élevé de l’Eocène inférieur. 

Dans les régions qui subiront des plissements intenses vers la fin 
de la période tertiaire, l’Eocène inférieur manque presque toujours 
et la série éocène débute par les couches à Nummulites perforata 
ou par l’EOCÈNE SUPÉRIEUR (1), reposant, à la suite de mouvements 
orogéniques, en discordance et en transgressivité sur des termes 
quelconques du Secondaire, ou même sur des terrains paléozoïques 
ou cristallophylliens. En revanche, sur les aires continentales, un 
mouvement négatif commence à la fin du Lutétien et atteint son 
maximum à l’Eocène supérieur. 

Les couches à Nummulites perforata sont transgressives dans les 
Corbières, dans les Alpes occidentales (Alpes Maritimes, Ubaye, 
Bauges, Schwyz), dans les Alpes orientales (Kressenberg, Rad- 
stadt, Vicentin})}, dans l’Apennin, au Monte Gargano, en Calabre, 
dans le Tell, en Andalousie, à Majorque, en Hongrie, dans les Car- 
pathes Roumaines. 

En dehors de l’Europe on a constaté la transgressivité de ce même 
niveau — ou tout au moins sa présence dans des régions où d’autres 
niveaux éocènes n’ont pas été signalés — en Perse, dans le Tibet (2), 
à Madagascar, dans le Gazaland, à Java, etc. En Californie, les 
couches de Tejon, qui appartiennent à l’Eocène moyen, reposent 
sur les couches de Chico, qui sont sénoniennes. 

L’Eocène supérieur ou Priabonien déborde sur les couches à 
Nummulites perforata. C’est par lui que commence presque toujours 
la série tertiaire dans les Alpes occidentales. En Algérie il est trans- 
gressif dans toute la région littorale et se rencontre précisément 
dans les régions où manque l’Eocène inférieur. 

Dans les Alpes de la Haute-Provence, les grès d’Annot, qui repré- 
sentent un équivalent du « Sannoisien », exagèrent encore la trans- 
gression du Priabonien. La mer gagne en étendue ce qu’elle perd 
en profondeur. 

Dans la dépression qui délimite au sud le « bouclier scandinave » 
et la « plateforme russe », la série transgressive débute par l’équi- 
valent du Priabonien, par l’Oligocène inférieur des géologues alle- 
mands, et cette dépression se comporte maintenant comme un 


(1) Classification française. Eocène supérieur et Oligocène inférieur dans la clas- 


sification allemande. 
(2) E. Suess. Beiträge zur Stratigraphie Central-Asiens. Denkschr. d. math. 
naturuw. CI. d. K. Akad. d. Wiss., t. LXI, p. 463, 1894. 


1900 LES GÉOSYNCLINAUX ET LES AIRES CONTINENTALES 707 


véritable géosynclinal. La transgression pénètre un peu plus tard, 
au Sannoisien, dans |’ (aire d’ennoyage » du bassin de Paris. 

Avec le STAMPIEN la régression est générale dans la région alpine, 
le géosynelinal est comblé. Le même étage est, par contre, trans- 
gressif sur les massifs anciens de l’Europe centrale et septentrionale. 

Les documents font défaut pour apprécier les faits en dehors de 
l'Europe. 

Le début de la période NÉOGÈNE est marqué par un retour de la 
mer dans les régions alpines. Il se forme un géosynelinal très peu 
profond, sur les deux bords de la chaîne, et les eaux commencent à 
y pénétrer dès l’Aquitanien. Au Langhien ou Burdigalien ce mou- 
vement positif s’accentue, il atteint son maximum à l’Helvétien. Le 
Tortonien correspond, par contre, déjà à une phase de retrait, car 
l’invasion de certaines parties de la région alpine par les eaux du 
« 2e étage méditerranéen » est due non pas à une (transgression », 
ni même à une (ingression », mais bien à une «irruption » de la 
mer, due à des effondrements. 

Cette régression dans les régions plissées, qui commence au 
Tortonien, atteint son maximum au Pontien. C’est l’époque où 
s’achèvent les plissements alpins. Pendant ce temps, le Nord de 
l’Europe est de nouveau envahi. La mer recouvre au Miocène supé- 
rieur une partie de la Belgique et la région côtière du Nord-Ouest 
de l’Allemagne ; au Pliocène elle atteint l'Est de l'Angleterre, débor- 
dant bien au-delà des limites de la mer du Nord actuelle. En Bel- 
gique, il y a concordance parfaite entre le Miocène supérieur 
(Anversien) et le Pliocène inférieur (Scaldisien), contrairement à 
ce qui a lieu dans l’Europe méridionale. 

L’invasion marine dans le Nord de l’Europe, à la fin du Miocène, 
n’est pas une véritable ( transgression », c’est une (« ingression ), 
de même que celle qui affecte le massif Armoricain à la même 
époque. Les continents ont acquis leur forme actuelle et ne sont 
plus recouverts par des transgressions générales. Dans la région 
méditerranéenne les invasions marines du Pliocène ne peuvent 
pas davantage être envisagées comme de véritables «transgres- 
sions », ce sont en général des Qirruptions » ; la formation de la 
mer Egée est peut-être due à une « ingression ». 

En dehors de l’Europe, les données manquent pour tirer des con- 
clusions analogues. Je rappellerai seulement que la transgression 
miocène a étésignalée au Chili, au pied de la Cordillère. 


708 ÉMILE HAUG 25 Juin 


Conclusions. 


Nous voici arrivés à la fin de cet exposé, trop détaillé, peut-être, 
pour une première ébauche d'une nouvelle théorie, trop écourté, 
assurément, pour un travail de documentation. La loi que j'ai for- 
mulée au début de cette troisième partie se trouve vérifiée, elle est 
l'expression empirique des faits, il me reste à en donner l’interpré- 
tation, à conclure par une hypothèse qui définisse les causes du 
phénomène de déplacement des rivages. 

J'ai déjà éliminé toutes les hypothèses qui ont recours, pour 
expliquer les transgressions et les régressions, à des mouvements 
propres de la nappe océanique et en particulier celles qui font 
intervenir des causes astronomiques. 

Je vais essayer de démontrer que les déplacements des lignes de 
rivage sont dus exclusivement à des mouvements de l'écorce ter- 
restre. 

En ce qui concerne les transgressions et les régressions dans les 
géosynclinaux, leurs relations avec les phénomènes de plissement 
sont pour ainsi dire évidentes. Il suffira de se reporter aux pages 
précédentes pour se convaincre que, dans les géosynclinaux, les 
principales transgressions sont toujours consécutives d’une phase 
de plissement. Je rappellerai la transgression du Cambrien, celle du 
Dévonien, qui fait suite immédiatement aux mouvements calédo- 
niens, celles de l’Ouralien et du Permien, consécutives des mouve- 
ments carbonifères, celle du Portlandien, précédée par des plisse- 
ments incontestables, celle du Sénonien, celle de l’Eocène moyen, 
qui sont dns le même cas, celle du Miocène, localisée sur le bord 
des chaînes, qui suit l’exhaussement dans les zones centrales. Les 
principales phases de régression correspondent aux phases orogé- 
niques elles-mêmes. Je me bornerai, à l’appui de cette assertion, à 
citer la régression moscovienne, la régression cénomanienne et 
turonienne, la régression post-sénonienne, celle de la fin du 
Miocène. La corrélation saute aux yeux. 

Il est manifeste que celles des zones de la chaîne qui ont été plis- 
sées, sont devenues des géanticlinaux généralement émergés et 
divisant le géosynelinal primitif en géosynclinaux secondaires. 
Après la phase de plissement le tout s’est de nouveau affaissé, les 
géanticlinaux ont été à nouveau recouverts par la mer et les mêmes 
phénomènes se sont reproduits dans le même ordre jusqu’à l’ex- 
haussement définitif. 


1900 LES GÉOSYNCLINAUX ET LES AIRES CONTINENTALES 709 


L’explication des mouvements positifs et négatifs sur les aires 
continentales est plus difficile à donner. 

Le fait que les régressions dans les géosynclinaux sont synchro- 
niques des transgressions sur les aires continentales pourrait faire 
supposer que la formation des géanticlinaux, dont il vient d’être 
question, aurait amené un déplacement d’eau qui se serait traduit 
par une élévation générale du niveau des mers et par un mouve- 
ment positif des eaux sur le bord des aires continentales. Inver- 
sement, on pourrait admettre que, lorsque les géosynclinaux s’en- 
foncent, le niveau général des mers s’abaisse d’une manière géné- 
rale et que les aires continentales ont une tendance à émerger. 

Il est incontestable que ces oscillations du niveau des mers, véri- 
tables « mouvements eustatiques » (1), doivent exister, mais on 
peut se demander si elles suffisent à elles seules à expliquer des trans- 
gressions aussi étendues que celle de la mer cénomanienne, ou des 
régressions comme celle du Lias. Je l’ai cru pendant longtemps et 
ce n’est qu'après une étude approfondie des aires desurélévation et 
de leurs dépressions périphériques que je me suis trouvé conduit à - 
attribuer les transgressions et les régressions sur les aires continen- 
tales à des oscillations verticales de ces aires elles-mêmes. 

Les aires de surélévation peuvent être envisagées comme des 
aires continentales en petit et les dépressions qui les entourent 
peuvent être assimilées à des géosynclinaux. Les oscillations verti- 
cales des aires de surélévation ne peuvent plus aujourd’hui être 
mises en doute et les travaux des géologues scandinaves et norda- 
méricains sont absolument concluants à cet égard. Par analogie on 
peut admettre que les aires continentales sont affectées de mouve- 
ments semblables, dits épéirogéniques, et, du moins que ces oscilla- 
tions existent, on doit songer à rechercher une corrélation entre 
elles et les mouvements, dits orogéniques, des géosynclinaux. 

Nous avons vu que les oscillations des deux catégories de régions 
sont synchroniques, mais de signe différent, il est donc plausible 
d'admettre non pas un rapport fortuit, mais une relation de cause 
à effet entre les deux mouvements. 

Cette relation peut être conçue de deux manières différentes. 

Dans une première hypothèse, le phénomène primordial serait 
l’oscillation verticale des aires continentales. Chacune de ces aires 


(1) Ces «mouvements eustaliques » ne sont, comme on le voit, pas dus aux mêmes 
causes que ceux de M. Suess, qui, on s’en souvient, ont pour origine la formation 
des fosses océaniques et l'accumulation des sédiments, Par leur essence même 
ils ne sont pas universels. 


710 ÉMILE HAUG 95 Juin 


étant assimilée à une voûte, toute oscillation positive se traduirait 
par une diminution de surface de la base, toute oscillation négative 
correspondrait, par contre, à une augmentation de cette même sur- 
face. Dans le premier cas, la pression latérale qu’exerce la voûte sur 
ses pieds-droits, c’est-à-dire sur le bord du géosynelinal périphé- 
rique, tend à diminuer ; dans le second, elle augmente. Deux aires 
continentales voisines, oscillant dans le même sens et séparées par 
un géosynclinal, exerceront alors une pression tangentielle sur ce 
séosynclinal, qui se trouvera comme écrasé entre les deux mâchoires 
d’un étau. Des plissements résulteront de cette compression latérale, 
qui pourront se traduire par une émersion partielle. Dans le cas de 
la décompression, il se produira un tassement et un approfondis- 
sement du géosynclinal. Telle est précisément la succession des 
phénomènes. 

Dans une deuxième hypothèse, c’est dans les géosynclinaux que 
résideraient les mouvements primordiaux. Une contraction, une 
striction du géosynclinal déterminerait une diminution de la 
“pression latérale sur les pieds-droits de l’aire continentale, toujours 
assimilée à une voûte. Un tassement déterminerait une augmen- 
tation de la dépression latérale et une surrection de l’aire conti- 
nentale. Dans le cas de la décompression, la voûte s’affaisserait et 
pourrait même s’effondrer, ce qui, nous l’avons vu, est le sort des 
aires continentales. 

Je n’opterai pas entre ces deux hypothèses, d’autant plus que la 
théorie de l’isostasie pourrait peut-être les concilier toutes deux. 
Je n’approfondirai pas davantage cette question, car je me trou- 
verais conduit à discuter les problèmes les plus ardus de la géotec- 
tonique. Je laisse ce travail à de plus compétents que moi. 

Si, dans ce mémoire, j'avais réussi à convaincre le lecteur de la 
corrélation qui existe entre les mouvements du sol et les déplace- 
ments des lignes de rivage, je considérerais ma tâche comme 
accomplie. Il m’a fallu souvent remonter très loin, définir des 
notions fondamentales, mais souvent obscures, et ce n’est qu'après 
de longs détours que j'ai pu m’approcher du but. J'ai dû laisser 
beaucoup de points dans le vague, aussi bien ceci n'est-il qu’une 
ébauche et le sujet mérite-t-il des recherches plus approfondies, 
auxquelles je serais heureux de voir concourir un très grand nombre 


de géologues. 


LES GÉOSYNCLINAUX ET LES AIRES CONTINENTALES 


SOMMAIRE 


PreMièRE PARTIE. — Les géosynclinaux 


EN GTONSTÉNETAlES EEE ET CN CT TN TE ONE 


DÉANiTION Rs CR NE A MT D cle CIC CRIE tee 
Caractère bathymétrique des géosynclinaux . . . . . . . 
Relations entre les géosynelinaux et les plissements. . . . . . - . 
Situation des géosynelinaux par rapport aux masses continentales 


II. — Situation géographique des géosynelinaux aux diverses époques géolo- 


HO ESS 04 EN COLE MR MP PE ACTE M te 
Extension des plissements tertiaires. . . . . . . . . . . . . . 
Les géosynclinaux de la période secondaire . . . . . . . + . - : 
Les géosynclinaux paléozoiques . . . . . . . . . + . . + + - - 
Les géosynclinaux tertiaires. . . . . . . . . . . . + . . . + - . 


Deuxième Parrie. — Les masses continentales 


I. — Détermination géographique déduite de l'emplacement des géosyn- 


CNAUSS NN ENTER RE MR Re EEE POLE EE A lee di 
Continentenordatlantique EMTEC UE e D EUR 
Continentisino-sibérien LENS RCE EAU 
Continent africano-brésilien . . - . . . - . . . . + . - - - . - . 
Continent australo-indo-malgache . . . . . . . . . . 
ContinentiPACIRQUe EE ER ERIC ATEN COCO 


II. — Caractères zoogéographiques (et one nine) des anciens con- 


LIN EN CSM na MEME RENE EEE Sn AIR PART NRA EE ER AA RE RQ ee 
PriINCIDES ES CNÉTAUX 6 220) UE CU AUCH NE ; 
Continentinordatlan tique M PP EC CC IC CE 
Continent sino-sibérien . . . . RE REED LE RENTE OUI Cu CCS ET Pa 
Continent australo-indo- Palesche SE ee A Re fre 
Continent africano-brésilien . . . . . . - . . 


III. — Le morcellement des continents . . . . . . . PTE EE + MU Où fe 


Aires de surélévation et aires d’ennoyage . . . . . . . . . . . 
Zones de plissement sur le pourtour des aires de surélévation . 
este HOonremMentS EP SN ESC NC COTE EE CNRC 
Succession des phénomènes de morcellement dans les cinq masses 
continentales ra NAN ET AP et ete UNS 


TRoisièMe PARTIE. — Les transgressions et les régressions 


DO GÉNIE 0 010: 0.0 diolo or doi 00 000 2 6010007010 
Exemples fournis par les terrains crétacés. . , . . . .. 
LesimersipaléoZ0 QUES ENPIEPNPR REENPRES" à 
PestmersiSeCoONdaireSs PRE RP NC CE Cr , 
Mesimersiler aires RER CC CU 

CONCIUSIONS ER PE EE CC CCE 


711 


712 25 Juin 


SUR LA TECTONIQUE DES PYRÉNÉES 


par M. SEUART-MENTEATH. 


Quatre surfaces de discordance, et les relations intimes des roches 
éruptives avec ces surfaces, sont les traits dominants de la tecto- 
nique des Pyrénées. On reconnaît encore une structure bosselée et 
sporadique produite par le soulèvement de masses indépendantes 
de terrain paléozoïque autour desquelles les couches secondaires, 
absolument en discordance, sont inclinées et plissées dans toutes 
les directions. Pour chacune des quatre surfaces on peut recon- 
naître une indépendance analogue. Aux Eaux-Chaudes, les eaux du 
granite sont protégées de tout mélange par la base imperméable du 
Crétacé, qui rejette en nombreuses cascades les eaux de surface. 
La source thermale sulfureuse est simplement l'émergence des 
eaux du granite au point le plus bas où la base du Crétacé est coupée 
par la vallée. Ce captage naturel des eaux différentes qui ont 
circulé au-dessous de chacune des quatre surfaces des Pyrénées a 
dû modifier ce qu’on peut appeler la vie des montagnes. Depuis les 
eaux corrosives de la surface jusqu'aux eaux minéralisatrices du 
granite il y a place pour plusieurs variations. 

Pour l'interprétation des quatre surfaces nous avons à notre dispo- 
sition une cinquième surface qui est celle de la forme actuelle des 
Pyrénées. Dans ses contours, ainsi que dans les filons métallifères 
et les roches éruptives, on peut reconnaître la prédominance de 
deux paires de directions orthogonales, l’une dirigée nord-ouest et 
nord-est, l’autre nord-sud et est-ouest. La première paire domine 
vers les deux extrémités et la lisière méridionale de la chaîne, 
l’autre vers le centre et la lisière septentrionale. Bien que les rela- 
tions soient modifiées par le caractère de chaque bosse indépendante, 
ces directions paraissent se retrouver sur tout le globe terrestre, 
et elles donnent aux Pyrénées comme aux masses continentales une 
forme en triangle avec base au nord et pointe au sud. A part cela, 
la forme générale de la vaste plaque très surbaissée des Pyrénées 
est plutôt organique que géométrique, et suggère une maladie érup- 
tive affectant une partie irrégulière de la face de la terre. Il y a lieu 
de croire que cette forme est très ancienne. Le Miocène se montre 
à la Seo de Urgel autant qu'à 500 mètres plus haut à Puycerda, 
l’Oligocène pénètre en golfes entre les hautes montagnes, et le 
Crétacé occupe des golfes en travers du granite. Chaque surface a 
dû ressembler à celle de nos jours. Mais cette surface actuelle est à 


1900 SUR LA TECTONIQUE DES PYRÉNÉES 713 


peine sortie du grand nettoyage opéré par l’époque glaciaire. Les 
glissements ont à peine commencé à remplir les vallées de masses 
effondrées, enveloppées par les marnes rouges et les cargneules des 
sources incrustantes, et par les quartzites et les gypses des sources 
thermales. Les surfaces anciennes ont d’ailleurs supporté des 
volcans innombrables depuis le Trias jusqu’à l’Oligocène. 

Dans la vallée de Gavarnie on traverse d’abord le Flysch crétacé 
à Chondrites, dont le pendage paraît plonger sous la chaîne, mais qui 
est réellement en discordance sur le reste du Crétacé. Ensuite une 
zone plissée de Crétacé et Jurassique est séparée du Paléozoïque 
par des ophites. Le Paléozoïque, fortement imbriqué, présente des 
plis d’abord renversés au nord, ensuite au sud, jusqu’à l’entrée du 
cirque de Gavarnie. A Luz, vers le centre de cet éventail, passe le pro- 
longement théorique du grand synelinal crétacé des Eaux-Chaudes ; 
mais le granite, nettement intrusif, qui s'élève brusquement à 
3.000 mètres à l’est et à l’ouest de Saint-Sauveur, a tout brouillé. 
Le cirque de Gavarnie est creusé dans la vaste plaque de Crétacé 
qui forme la moitié méridionale des Pyrénées, et dont le bord 
rebroussé correspond au bord, rebroussé en sens contraire, de la 
plaque crétacée des Eaux-Chaudes. La surface de discordance, 
inclinée de 50° au sud à l’entrée du Cirque, est bientôt remplacée à 
l’est par le Trias. Ce Trias recouvre immédiatement le granite dans 
les vallées de Pinede, Bielsa et Gistain, et paraît replonger au- 
dessous de tout le Paléozoïque depuis la Hourquette d’Alans jusqu’au 
Pic des Posets, pour reparaître entre le granite et le Carbonifère à 
Bordères, près d’Arreau. [Il y a là, comme dans les Alpes, des 
illusions sur une vaste échelle. 

J’ai depuis longtemps insisté sur le renversement des plis vers le 
sud qui depuis Roncevaux jusqu’à l’Andorre paraît le trait le plus 
général des Pyrénées. L’enfouissement du Trias sous le Paléozoïque, 
à l’est de Gavarnie, et du Crétacé sous le Carbonifère, au nord des 
Eaux Chaudes, est clairement visible. Il est encore plus important 
de reconnaître que les calcaires de Cauterets sont des synclinaux 
et nullement des anticlinaux, et que les calcaires d'Argelès doivent 
leur apparence de chapeaux élevés à leur brusque émergence d’un 
manteau glaciaire que Charles Martins a limité à 300 mètres trop 
bas. Les preuves de l’extension du Crétacé dans le voisinage des 
intrusions les plus importantes du granite sont nécessairement en 
grande partie tectoniques, car il a fallu l’expérience exceptionnelle 
et la méthode détaillée de M. Douvillé pour reconnaître avec certi- 
tude des Rudistes de Pénémeda, et plus à l’est le calcaire crétacé est 
encore plus métamorphisé. Les roches ignées, auxquelles on à 


714  STUART-MENTEATH. — SUR LA TECTONIQUE DES PYRÉNÉES 95 Juin 


souvent nié le pouvoir de produire des plis, ont évidemment le 
pouvoir de les détruire et de substituer une nouvelle stratification 
simulant des discordances. Le calcaire paléozoïque de l’Oreimio, 
renversé presque horizontalement au sud dans les Pènes Blanques, 
et le calcaire crétacé de l’Arcisette renversé au nord, présentent un 
exemple des contrastes locaux et superficiels qu’il s’agit de dégager. 
Mème le renversement général vers le sud affecte seulement cer- 
taines zones tant en extension qu’en profondeur. Chaque bosse des 
Pyrénées présente un problème spécial, et les généralisations théo- 
riques sont semblables à ces extensions des coupes en profondeur 
et en l’air qui reproduisent les théories des auteurs tout en occupant 
plus de place que les faits observés. 

Dans les Pyrénées il s’agit de cinq plaques différentes et super- 
posées dont chacune a subi des intrusions, des érosions, et des 
transformations. L’enchevêtrement qui résulte est tel que souvent 
l’espace occupé antérieurement par une seule des plaques en 
question est aujourd’hui occupé par toutes les cinq et en outre par 
une grande pénétration de roches ignées. Des glissements dans tous 
les sens ont dû compenser les plissements. Loin de trouver une 
augmentation régulière des plissements, soit en profondeur soit vers 
la surface, l'observation sur le terrain constate que leur maximum 
se présente à un niveau spécial ou sur des points sporadiques. En 
dehors de lignes géographiques arbitraires et illusoires, les contours 
variables de la chaîne montrent partout le contrecoup de complica- 
tions intérieures. Pour expliquer nettement la différence entre la 
chaine et son pourtour il faudrait d’abord dégager une formule 
géologique de cette différence, autrement on s'engage dans la voie 
de ceux qui classent les filons d’après la valeur commerciale de 
leur produitsou les minéraux d’aprèsl’appréciatiou desbrocanteurs, 
La prédominance des roches ignées, la présence de plusieurs sur- 
faces de discordance, et la complication extrême de la stratification, 
composent un ensemblent de caractères distinctifs. Pour expliquer 
la réunion particulière de ces caractères dans les Pyrénées où peut 
recourir aux antibolos de M. Suess ou attendre que l’histoire de la 
région nous présente des données moins arbitraires. Ce qui est cer- 
tain c’est que le manteau oligocène est redevable pour ses allures 
à la surface qui l’a précédé, que les trois manteaux précédents ont 
des relations analogues, et que le soubassement est tout façonné par 
les roches ignées. Au moins quatre fois les Pyrénées ont subi un 
mouvement de bascule, qui ne ressemble nullement à une contrac- 
tion de l’écorce du globe, mais a un épisode normal et récurrent 
dans le régimedes causes actuelles, 


1900 115 


ÉTUDE GÉOLOGIQUE DU BASSIN HOUILLER 
DE DECAZEVILLE (AVEYRON) 


par MM. J. BERGERON. JARDEL et PICANDET. 


(PLancHE XII). 


SOMMAIRE 


I. Situation du bassin de Decazeville. — II. Historique des études géologiques 
dont il a été l’objet. — III. Conditions de gisement: étude des roches qui 
l'entourent. — IV. Configuration actuelle et ancienne du bassin. — V. Son 
mode de formation. — VI. Bassin de Decazeville à l’époque permienne. — 
VII. Modifications qu’il a subies postérieurement à sa formation. — VIII. 
Relations entre les reliefs actuels et les accidents géologiques. 


SITUATION DU BASSIN HOUILLER DE. DECAZEVILLE. — Ce bassin, situé 
à une trentaine de kilomètres au nord-ouest de Rodez, occupe au 
milieu des terrains anciens qui forment la plus grande partie du 
sous-sol du département de l'Aveyron, une dépression ayant, d’une 
manière générale, la forme d’un triangle dont les sommets corres- 
pondraient respectivement à Saint-Santin-de-Maurs, à Auzits et à 
Monpestels. La base du triangle passerait par Auzits et Monpestels 
au sud ; Saint-Santin-de-Maurs au nord en serait le sommet opposé. 
La largeur maxima du bassin prise dans sa partie méridionale est 
de neuf kilomètres environ, tandis que vers le nord cette largeur se 
réduit à quinze cents mètres, là où le Houiller est encore visible. 
La longueur du bassin, comptée du nord au sud, est d'environ dix- 
neuf kilomètres. 

Les dépôts houillers affleurent sur près de 77 kilomètres carrés, 
et ils ne sont recouverts par les terrains plus récents que sur une 
très faible partie de la surface totale du bassin. Ils se trouvent au 
même niveau que les roches plus anciennes qui les entourent 
et qui forment une sorte de plateau ; mais par suite de la nature 
détritique des éléments qui les composent, ils ont été creusés plus 


716 J. BERGERON, JARDEL ET PICANDET 25 Juin 


facilement par les cours d’eau pléistocènes. Aussi sont-ils sillonnés 
maintenant par de profondes vallées qui ont permis de reconnaître 
l'existence de la houille et qui en ont facilité l’exploitation. 


IT. 


HISTORIQUE DES ÉTUDES GÉOLOGIQUES RELATIVES A CE BASSIN. — La 
première fois qu’il ait été fait une mention sérieuse du bassin 
houiller de Decazeville, c’est dans une étude de Blavier (1) sur le 
département de l'Aveyron. Par suite du peu de connaissances 
géologiques de l’époque, l’auteur réunit les lignites jurassiques et 
les houilles carbonifères dans un même chapitre relatif aux 
«Houillères ». Il distingue cependant deux sortes de gisements : 
certaines de ces houilles se rencontrent dans des collines de grès ; 
elles forment parfois des masses de houille collante ; en profon- 
deur, les couches seraient moins épaisses et de moins bonne qualité 
qu'à la surface. Ces houilles sont celles du bassin de Decazeville. 

Blavier signale dans les propriétés de M. Jouliat de la Salle, 
l'existence d’une masse de houille de plus de 50 mètres de puis- 
sance. Elle était encore peu exploitée en 1806 et l’on tirait surtout 
parti des minerais alumineux provenant de la combustion des 
houilles superficielles de la colline de la Salle. 

Pour Blavier les exploitations de la commune et du canton d’Au- 
bin auraient été ouvertes sur la largeur d’une masse de houille 
s'étendant sur deux kilomètres de long depuis Firmy jusqu’au delà 
de la rive gauche du Lot et sur deux kilomètres de large, entre la 
montagne de Vivier et celle du Puy de Voll (2). 

Des mines étaient déjà exploitées à Bourran, Vialarels, Serons, 
l’Escabrins, Fontaines, Paleyret et en plusieurs autres localités. 
Blavier se plaint de la façon dont les travaux y étaient conduits et 
il pense qu’on pourrait tirer parti de ce charbon et des minerais de 
fer de la région en établissant des usines métallurgiques dans les 
environs d'Aubin. L'événement lui a donné raison. 

Blavier rattachaïit les couches exploitées aux mines de Bouquiès 
à celles de Firmy et, par suite, il admet que leur épaisseur diminue 


(1) Statistique géologique et minéralogique du département de l'Aveyron. 
Journal des Mines, 1806, t. 19, p. 33. 

(2) Pour abréger, nous croyons inutile de discuter dans cet historique les opi- 
nions qui nous paraissent erronées ; on trouvera plus loin notre manière de voir 
sur les mêmes sujets et les raisons pour lesquelles nous n’admettons pas celles de 
nos prédécesseurs. 


1900 ÉTUDE GÉOLOGIQUE DU BASSIN HOUILLER DE DECAZEVILLE 717 


à mesure qu’elles s’éloignent du centre du bassin vers le nord. Il 
signale l’existence de quatre couches principales, dont l’une est 
exploitée à plus de 20 mètres au-dessous du niveau du Lot. Le pro- 
duit de la mine de Bouquiès aurait été le quadruple de celui de la 


mine de la Salle. 

Il résultait déjà des recherches faites par des propriétaires dans 
les collines adossées à la mine de Bouquiès que les couches de 
houille y étaient bouleversées. 

La mine de Firmy était pour Blavier le principal gite de 
houille. Il y aurait eu là un amas de charbon visible sur une épais- 
seur de 70 mètres, mais qui devait dépasser 100 mètres ; il était de 
qualité supérieure à celle de toutes les autres mines du canton 
d’Aubin. 

De plus, les mines de Sauguières, du Montel, de la Cédalie et de 
Cransac pouvaient offrir de grandes ressources car le charbon s’y 
rencontre, d’après Blavier, depuis les sommets jusqu’au fond des 
vallées. Il signale encore à la Garinie, commune et canton de 
Montbazens, des affleurements superficiels qui se continuent 
depuis le pays d'Aubin jusqu’au pläteau de Montbazens; on y 
aurait reconnu une couche d'une épaisseur de plus de 1 m. 50. 
Cette exploitation aurait été abandonnée à cause du voisinage des 
couches d’Aubin qui sont plus épaisses. Rien n’est venu confirmer 
l’opinion de Blavier que, dans cette région, il existe, en profon- 
deur, d’autres couches plus épaisses. 

Déjà en 1806, plusieurs mines avaient été abandonnées ; le feu 
s’y était mis et, par suite de cette combustion spontanée, le sol se 
couvrait d’efflorescences d’alun exploitées sur plusieurs points, 
notamment près des mines de Cahuac, de Bouquiès, de Fontaines 
et de celles de la montagne dite la Buègne. 

Enfin Blavier signale la présence d’eaux minérales à Cransac ; il 
ne dit pas à quelle cause il attribue leur minéralisation. 


En 1809, Cordier (1) parle incidemment des dépôts houillers 
dans un rapport « sur les mines d'alun du pays d’Aubin ». Il est 
très frappé de la disposition des couches qui n'offre rien de constant. 
« L'état du sol paraît être le résultat d’un bouleversement total... 
Les couches pendent dans tous les sens et sous tous les angles. » Il 
signale des affleurements dans toutes les positions : au sommet, sur 
les flancs, au pied des collines; mais il ne donne aucun détail. 


(1) CorprerR. Sur les mines d’alun du Pays d’Aubin, département de l'Aveyron. 
Journal des Mines, t. 26, décembre 1809. 


718 J. BERGERON, JARDEL ET*PICANDET 25 Juin 


Neuf ans plus tard, les mêmes mines d’alun sont l’objet d’une 
nouvelle étude de Du Bosc qui ne parle pour ainsi dire pas des 
couches de houille (1) du bassin d’Aubin. 


En 1833, les exploitations houillères avaient permis de recon- 
naître dans la mine de la Salle la présence d’une couche de fer car- 
bonaté d’une puissance moyenne de 0,33. Combes et Lorieux (2) en 
donnent une description très détaillée. Encore incidemment, ils 
parlent de la grande épaisseur de la masse de houille de cette mine. 
Ils décrivent les terrains brülés et donnent l’énumération des pro- 
duits résultant de cette combustion. Ils insistent sur la minéra- 
lisation des eaux de Cransac qui résulte de leur passage à travers 
ces produits. 


Bien que l’étude de M. Pillet-Will (3) soit purement industrielle 
cependant on y remarque, sans d’ailleurs que l’auteur cherche à 
appuyer sa manière de voir par aucun argument, cette opinion que 
le bassin semble avoir été formé au fond d’un lac; les montagnes 
qui l’entourent en auraient été les rives. Les poudingues, les grès 
et les schistes se seraient déposés successivement et sans ordre sur 
le fond du bassin ; toutes les couches auraient été primitivement 
continues, mais elles auraient subi, postérieurement à leur dépôt, 
des plissements provenant d'immenses efforts souterrains. 


Dufrénoy (4) donna une description sommaire du bassin, et 
signala, lui aussi, l’allure contournée, disloquée des couches. Il 
reconnaît que c’est très sensiblement suivant la direction nord- 
sud que les plis sont alignés. Le nombre des couches de houille 
et de minerai de fer lui semble être constant en tous les points 
du bassin. Les conglomérats ne renfermeraient ni serpentine, ni 
porphyre, d’où l’auteur conclut que ces roches sont postérieures 
au dépôt des couches houillères ; c’est en venant au jour qu’elles 
auraient provoqué l'allure si bizarre de ces dernières. Dufrénoy, à 


(1) Du Bosc. Sur les mines de houille, d’alun et de couperose de Saint-Georges, 
Lavencas et Fontaynes, département de l'Aveyron. Ann. des Mines, t.IIl, 1818, p 17. 

(2) Comes et Lorreux. Sur le fer carbonaté argileux de Lassale et sur quelques 
produits des houillères embrasées des environs d’Aubin (Aveyron). Ann. des 
Mines, t. VIII. 1823, p. 431. 

(3) Przzer-Wizz. Examen analytique de l’usine de Decazeville, département de 
l'Aveyron. In-4e, 1832. 

(£) Durrénoy et E. de BeaumonrT. Explication de la carte géologique de France, 
t. I, p. 603, 1541. 


1900 ÉTUDE GÉOLOGIQUE DU BASSIN HOUILLER DE DECAZEVILLE 719 


l’appui de cette opinion, signale la présence des porphyres sur les 
côtés du bassin et à l’intérieur des plis. Les grès houillers seraient 
formés d'éléments granitiques ; Dufrénoy cite notamment un pou- 
dingue formé de gros blocs de granite que traverse la route de 
Montbazens à Aubin. Nous aurons occasion d’en reparler. 

Sur ce conglomérat, et presque partout à la base du terrain 
houiller, existerait un poudingue à galets de quartz blanc laiteux 
dont les dimensions varient de la grosseur d’un œuf à celle d’une 
noix ; Dufrénoy le compare au millstone grit d'Angleterre, et fait 
remarquer qu’un autre terme de comparaison avec les bassins 
d’outre-Manche réside dans la nature de la houiïlle qui est sèche 
comme celle qui recouvre le millstone grit. 

Les exploitations seraient ouvertes dans une couche très épaisse 
pouvant se subdiviser en trois veines par suite de l’intercalation de 
bancs de schistes, si irréguliers d’ailleurs qu’il semble parfois que 
les trois veines n’en forment qu’une. La veine supérieure a une 
épaisseur assez variable : puissante de 30 m. dans les mines de 
Serons, de la Caze et de Lagrange, elle n’a plus que 10 m. dans les 
autres exploitations. Pour la première fois est signalée la selle que 
forme cette grande couche supérieure du côté de Lagrange. 

Après avoir passé en revue difiérents gîtes, Dufrénoy arrive 
à cette conclusion que c’est la même grande couche qui est exploitée 
à Lagrange, à Bourran et à Paleyret. Il donne à l’appui de cette 
hypothèse deux coupes en travers du bassin qui sont les premières 
parues. 

Le minerai de fer en rognons et plus particulièrement celui en 
couches, est l’objet d’un examen spécial au point de vue du 
gisement. 

Ce travail se termine par une étude sur les porphyres que 
Dufrénoy considère comme intercalés dans le terrain houiller. Il y 
aurait pour lui deux groupes de roches porphyriques : celui dans 
lequel le feldspath est l'élément essentiel, et sous ce nom de feldspath 
il faut comprendre le feldspath orthose ; et celui qui renferme des 
roches vertes et quelquefois noires, dans lesquelles se verraient des 
cristaux d’albite. Nous reparlerons plus loin de ces roches ; nous 
dirons seulement pour le moment que cette distinction en deux 
groupes est justifiée, mais nous verrons quelle est leur vraie compo- 
sition minéralogique. Les modifications observées par Dufrénoy, 
sont les mêmes que nous examinerons plus loin : pour les porphy- 
res dits feldspathiques ce sont les variétés terreuses, les variétés 
blanches, rouges ; pour les roches vertes ce sont des variétés noires, 


720 J. BERGERON, JARDEL ET PICANDET 25 Juin 


constituées par une pâte ne renfermant de cristaux ni de pyroxène 
ni d’amphibole ; cette pâte rappelle le pechstein de la Saxe. Toute la 
série porphyrique rappelle à Dufrénoy avec raison celle de la vallée 
de la Nahe. 

C’est comme roche porphyrique que Dufrénoy signale pour la 
première fois une roche à gros cristaux de feldspath apparaissant 
dans le pli formé par la grande couche de houille de Lagrange; les 
auteurs qui suivront répéteront le fait sur la foi de Dufrénoy ; mais 
après examen au microscope, cette roche n'est en réalité qu'une 
arkose. 

La serpentine du Puy de Voll, s’observant dans le prolongement 
de porphyres noirs, Dufrénoy rattache l’une à l’autre les éruptions 
des deux roches, éruptions qui seraient ( des modifications d’un 
même phénomène ». 


Marcel de Serres (1) n’ajouta aucun fait nouveau à ceux déjà 
connus. Îl crut reconnaître dans l’allure des couches une direction 
nord-est-sud-ouest. 

En 1857, Callon (2) se basant sur la similitude de composition 
chimique des couches exploitées à Auzits et sur la rive droite du 
Lot, crut pouvoir admettre qu’elles étaient de même âge. Mais le 
caractère chimique est indépendant de l’âge et ce synchronisme de 
dépôt n’a pas été autrement établi. 


Ce fut Boisse (3) qui, le premier, coordonna les renseignements 
fournis par les exploitations déjà vieilles d’une quarantaine d’an- 
_nées. Il signala le parallélisme entre les principaux cours d’eau de 
ce bassin, qui ont tous une direction sensiblement nord 68° ouest, 
et les principales failles reconnues. D'autre part les ravins de second 
ordre, qui correspondraient à des plis anticlinaux, auraient une 
direction nord 10° à 15° ouest ; ce serait à peu près celle des couches. 
Avec les ingénieurs exploitant le bassin, il n’admet que deux 
systèmes de couches, celui de Campagnac et celui de Bourran qui 
est supérieur au premier; cependant, il ajoute en note que les 
assises d’Auzits pourraient bien former un troisième système. 

Boisse signale la présence de nombreux blocs de porphyre dans 
les conglomérats houillers, mais il semble confondre entre elles les 


(1) Marcel de Serres. Notice géologique sur le département de l'Aveyron. Méin. 
Acad. roy. de Belgique, t. XNTIII, 1844. 

(2) Note manuscrite communiquée par M. Petitjean. 

‘3) Boïsse. Esquisse géologique du département de l'Aveyron, 1870, p. 90. 


1900 ÉTUDE GÉOLOGIQUE DU BASSIN HOUILLER DE DECAZEVILLE 721 


différentes roches porphyriques. Il insiste tout particulièrement et 
avec raison sur les « mélaphyres » qui affleurent du côté de Flagnac 
(ce sont les anciens mélaphyres du pont de Bourran). Il signale la 
présence des mêmes roches éruptives à l’état de cailloux roulés et 
de filons dans le Houiller. Il explique ce fait «en supposant que les 
éruptions de mélaphyre, commencées, sinon avant le dépôt du 
terrain houiller, du moins pendant la durée de ce dépôt, se sont 
maintenues durant une assez longue période, mêlant leurs produits 
à ceux de la sédimentation ». 
Nous reviendrons plus loin sur cette intéressante question. 


Vers 1870, M. Jausions, ingénieur des mines à Rodez, dressa la 
première carte géologique détaillée du bassin. Elle est restée à l’état 
de manuscrit; mais il en existe de nombreuses copies dans les 
bureaux des compagnies houillères de la région. 


C’est à M. Grand’Eury (1) que l’on doit les premières études sur 
la flore du bassin de Decazeville. Dans les notes de voyage qu’il a 
publiées à la suite de la (flore carbonifère du département de la 
Loire », il rapporte les dépots de Decazeville à l’étage des Calamo- 
dendrées et les place au même niveau que ceux de Commentry, 
c’est-à-dire au niveau des couches d’Avaize (Saint-Etienne.) Il ne 
fait guère de différence entre les flores de Firmy, des Paleyrets et 
de Decazeville. Cependant les empreintes du toit de l'exploitation 
de la Vaysse sembleraient indiquer d’après lui un dépôt plus récent 
que celui des Paleyrets. 


M. Colrat (2) groupa les couches d’après leur composition et la 
qualité de la houille. Il distingua les vallées de fracture des vallées 
de plissement, et montra que les directions de ces deux sortes de 
vallées étaient différentes. 


Dans son beau mémoire sur la « Formation des couches de 
houille et du terrain houiller », M. Grand’Eury (3) parle incidem- 
ment des couches de Bouquiès qu’il considère comme formant 
des lentilles amincies sur les bords. Pour lui les couches se seraient 
déposées dans des bas-fonds ou cuvettes plus ou moins isolées, que 
sépareraient des saillies anticlinales. 


(1) GRanD’Eury. Flore carbonifère du département de la Loire, 1877, p. 532. 

(2) CocraT. Mine de houille et fabrication de la fonte dans le bassin d’Aubin. 
Bull. Ind. minérale, 2° sér., 1882, t. XI, p. 1043. 

(3) GRAND’Eury. Mém. Soc. Géol, 3° sér., t. [V, p. 150, 1887. 


15 Septembre 1900. — T. XXVIII. Bull. Soc. Géol. Fr. — 46 


722 J. BERGERON, JARDEL ET PICANDET 25 Juin 


Lors de la réunion extraordinaire de la Société Géologique de 
France, à Comment:y, M. Nougarède (1) donna quelques rensei- 
gnements sur l'allure des couches dans la mine de Bouquiès. Il 
établissait que dans le bassin d’Aubin, se rencontraient les mèmes 
accidents que dans le bassin de Commentry. 


M. J. Bergeron (2), dans cette même réunion, énonça pour la pre- 
mière fois, les faits qui lui permettaient de reconnaître dans le bassin 
de Decazeville l'existence de véritables deltas lacustres. 

En 1889, M. J. Bergeron (3) développa la communication précé- 
dente, et chercha à appliquer à ce même bassin les théories de 
M. Fayol. Des trois systèmes de couches qu'il admettait, les deux 
premiers seuls renfermaient des dépôts sûrement assimilables à 
des deltas. Dans le système inférieur, désigné généralement sous 
le nom de système d’Auzits, il signala la présence d’un delta à 
éléments feldspathiques très abondants ; il le dénomina delta d’Au- 
zits. C’est notre delta de Haute-Serre (Voir p. 730). 

Il rattachait au système moyen ou de Campagnac un conglomérat 
granitique à très gros éléments, visible sur la route de Montbazens 
et déjà signalé par Dufirénoy; il y voyait un delta formé par un 
cours d'eau venant d’une région occidentale où se trouve un vaste 
massif granitique. Ille désignait sous le nom de delta de Montbazens. 
C'est notre delta du Moulin du Faux (Voir p. 737). 

De même, dans la partie nord du bassin, du côté de Livinhac et 
du col des Estaques, il avait reconnu la trace d’un delta dont les 
éléments avaient été amenés de l’est. Le courant qui les apporta est 
notre courant du Pont de Bourran (Voir p. 738). 

Dans le système supérieur ou de Bourran, il avait été impossible 
de reconnaître la trace d'aucun delta. 

Ces études, quoique faites très rapidement, permettaient cepen- 
dant d'affirmer que la théorie des deltas lacustres pouvait s’appli- 
quer au bassin de Decazeville. 

Quant aux indications sur l’allure des couches elles différaient peu 
de celles données par Boisse, et elles sont restées vraies pour la 
plupart; elles résultaient d’ailleurs de nombreux faits signalés à 
l’auteur par MM. Petitjean, Heliot, Bravard, Seibel, Manigler, Nou- 
garède et Fabre. 


(1) NouGarèpe. Formation houillère d’Epinac. B. S. G. F., 3: sér., t. XVI, 1887- 
1888, p. 1015. 

(2) J. BerGeroN. Note sur les bassins houillers de Graissessac et de Decazeville. 
B. S. G. F., 3° sér., t. XVI, p. 1032. 

(3) Jules BEerGERoN. Etude du massif ancien situé au sud du Plateau central. 
Annales des sciences géologiques, t. 22, p. 19,6. 


N 


1900 ÉTUDE GÉOLOGIQUE DU BASSIN HOUILLER DE DECAZEVILLE 723 


La Compagnie de Commentry et Fourchambault ayant fusionné 
en 1892 avec la Société nouvelle des Houillères et Fonderies de 
l'Aveyron, M. Fayol, son directeur général, fit reprendre ces études. 
C'est le résultat de ces nouvelles recherches que nous exposons 
dans ce mémoire. Nous croyons bon de le publier au moment où 
les membres du Congrès géologique international viennent visiter 
le bassin de Decazeville parce qu’il pourra augmenter l'intérêt de 
cette visite, mais nous ne le considérons que comme un travail pro- 
visoire que des études ultérieures viendront compléter et peut-être 
même modifier. 


[LL 


CONDITIONS DE GISEMENTS. — Le plus souvent, dans les régions non 
situées au voisinage des exploitations, la végétation recouvre les 
assises houillères ; aussi les études sur le terrain y sont-elles assez 
dificiles. 

Dans la cuvette houillère, il est très rare que les grès et les 
schistes carbonifères soient recouverts par des sédiments d’âge plus 
récent. C’est seulement vers le sud et le sud-ouest, dansles environs 
de Montbazens, que se voient quelques lambeaux de calcaires appar- 
tenant au Jurassique inférieur. 

Vers le nord, les marnes avec cailloux blancs de quartz de 
l’Eocène recouvrent et cachent les sédiments houillers. 

Les assises du Permien inférieur ou Autunien reposent en con- 
cordance de stratification sur les assises les moins anciennes du 
houiller, dans la région du Négrin de Ruhle, comme au toit des 
couches supérieures de Bourran et de la Vaysse. Bien que concor- 
dantes avec le Houiller, les assises autuniennes sont en transgres- 
sion par rapport à ce même dépôt ; en effet, dans la région au sud 
d’Auzits comme dans celie à l’est de Firmy, les grès et schistes bien 
caractérisés de l’Autunien reposent sur les micaschistes qui forment 
le pourtour du bassin. Cette allure semble indiquer un affaisse- 
ment lent et progressif de tout le bassin ; mais elle ne peut s’expli- 
quer qu’en admettant, conformément à l’opinion de M. Munier- 
Chalmas, que le niveau des lacs houïillers était peu élevé au-dessus 
de celui des eaux lagunaires dans lesquelles se sont déposées les 
premières assises permiennes. 

A part l’Autunien, qui repose en concordance sur les assises supé- 
rieures du bassin, tous les terrains postérieurs au Carbonifère le 
recouvrent en discordance de stratification et d’une façon quel- 
conque. 


724 J. BERGERON, JARDEL ET PICANDET 25 Juin 


ETUDE DES ROCHES QUI ENTOURENT LE BASSIN. — Les terrains méta- 
morphiques qui bordent le bassin houiller n'ont guère de carac- 
tères distinctifs. Ce sont des schistes à séricite, des micaschistes, 
des micaschistes granulitisés passant aux gneiss granulitiques ; mais 
rien ne les distingue d’un côté ou d’un autre du bassin. 

Dans la région méridionale, le substratum des premiers dépôts 
houillers est un micaschiste qui apparaît entre Auzits et Longueñfont. 
Il est généralement feuilleté et se fragmente assez facilement. Du 
côté d’Auzits, ces micaschistes sont plus compacts, peut-être par 
suite de compression, ils donnent une poussière micacée rougeâtre. 
Quelques bancs sont particulièrement riches en silice et en graphite, 
comme c’est le cas pour une bande qui affleure sur. la route de 
Rulhe à Auzits, à la sortie de ce dernier village. Maïs cette même 
variété de micaschistes, ainsi qu’on le voit, dans la région d’Auzits 
encore sur la même route, peut être injectée de granulite; cette 
dernière roche se montre en filonnets plus ou moins minces, entre 
les feuillets de micaschistes ; la roche éruptive y forme même par 
places des amas glanduleux. C’est le type des micaschistes granuli- 
tisés passant aux gneiss. Le mica noir forme des bandes nettes dont 
certaines plages renferment des inclusions de zircon avec auréoles. 

Le feldspath orthose y est en grands cristaux très altérés, trans- 
formé en partie en damourite. L’oligoclase y est assez abondant 
en cristaux moins développés que ceux d’orthose. Le mica blanc 
se distingue au milieu des trainées de quartz granulitique. Les 
plages de quartz avec corrosion sont assez bien développées. 

Ces types de roches métamorphiques se retrouvent dans les autres 
parties du bassin ; nous ne reviendrons plus sur leur description. 

Si nous continuons l’étude de la bordure méridionale du bassin, 
nous trouvons au milieu des micaschistes précédents des masses 
formées par des roches éruptives, d’ailleurs dans un état de décom- 
position très avancée ; presque toute la roche est kaolinisée. Il est 
bien difficile de dire si ce sont des tufs ou des coulées. C’est près de 
la métairie de Girbals qu’elles sont le mieux développées. Ce sont 
des lits feldspathiques de couleur blanc verdâtre, parfois jaunâtre, 
d’autres fois rougeâtre ou violacée. D'après les éléments détermina- 
bles au microscope ce sont des roches se rattachant au type micro- 
sranulite. Les grands cristaux d’orthose sont très altérés; on n’en 
voit guère que les contours ; les plages sont criblées de damou- 
“rite. Il y a encore une pâte très riche en damourite au milieu de 
laquelle se trouvent des cristaux de mica noir, plus ou moins alté- 
rés, plus ou moins corrodés. Le quartz y est très rare. 


4900 ÉTUDE GÉOLOGIQUE DU BASSIN HOUILLER DE DECAZEVILLE 25 


Très fréquemment ces mêmes roches ont été imprégnées de 
silice, qui forme des veinules au milieu de la roche décomposée. 
Quand on examine cette dernière au microscope il semble qu’on ait 
affaire à un porphyre à quartz globulaire. 

A ces roches il faut en réunir d’autres également très décompo- 
sées que l’on rencontre dans la même région et qui, par l’absence 
de silice libre, par la tendance des cristaux d’orthose à s’allonger 
suivant l’arête pg', se rapprochent des ortophyres. Dans la descrip- 
tion des deltas nous les réunirons aux microgranulites. 

Près de Girbals et de Carabols affleurent des filons de porphyrite 
micacée, mal conservée ; on peut y reconnaître des restes de grands 
cristaux d'’oligoclase et de mica noir très altéré. Les microlithes 
appartiennent en majorité à l’oligoclase. Peut-être la venue de ces 
porphyrites micacées est-elle en relation avec les venues d’andésite 
à enstatite que nous aurons à signaler du côté du Pont de Bourran. 

Les roches microgranulitiques forment des masses discontinues 
qui s’observent jusqu’à Carabols. En cette dernière localité, les 
roches feldspathiques occupent une très grande surface. Elles sont 
tout ausssi altérées que du côté de Girbals. On peut encore y recon- 
naître des traces de grands cristaux d’orthose au milieu d’une pâte 
feldspathique ; le tout est complètement kaolinisé. Par places se 
distinguent des plages de mica noir, parfois très altéré. 

Entre les masses de roche éruptive apparaissent des schistes mi- 
cacés comparables à ceux déjà signalés. 

Dans la région comprise entre Girbals et Carabols, des filons de 
quartz noir traversent toutes les roches dont je viens de parler. 
C’est le seul point du bassin où s’observe cette coloration des filons 
de quartz. 

Les assises paléozoïques et les filons qui les traversent disparais- 
sent bientôt au sud du bassin sous les assises jurassiques qui for- 
ment le causse de Bournazel. 

En suivant le bord méridional des affleurements houillers on 
voit apparaître entre Montalègre et Lugan, sous le Houiller, comme 
sous le Jurassique, des affleurements de micaschistes et surtout 
des masses kaoliniques correspondant à des roches éruptives com- 
plètement décomposées. Parfois elles sont blanches : d’autres fois 
elles sont de couleur violacée. Leur décomposition est telle qu’on 
ne peut y reconnaître de minéraux déterminables; quant à l’analyse 
chimique elle ne donne que la composition d’une argile sans que la 
prédominance d’aucun corps puisse rappeler la composition primi- 
tive de la roche. Vers le sud au milieu des micaschistes se montrent 


726 J. BERGERON, JARDEL ET PICANDET 25 Juin 


quelques pointements de microgranulite ; en d’autres points ce sont 
des roches sursilicifiées rappelant encore les porphyres à quartz 
globulaire. 

A l’ouest de Lugan s'étend le causse jurassique de Montbazens 
sous lequel affleurent encore des schistes micacés ainsi que des 
roches feldspathiques décomposées, identiques à celles dont nous 
venons de parler. Nous serions très portés à considérer ces dernières 
comme dépendant de la venue microgranulitique reconnue du côté 
de Montalègre et de Lugan. 

Étant donnée l'allure des couches houillères au voisinage de la 
limite méridionale du bassin, il est certain qu’elles doivent se pro- 
longer plus ou moins loin vers le sud, sous les assises jurassiques. 
Ce n’est donc pas la limite naturelle du bassin que nous voyons de 
ce côté. 

Vers l’ouest, le Houiller est bordé par des schistes micacés com- 
parables à ceux déjà vus; on y reconnaît la trace d’actions méta- 
morphiques: le quartz granulitique y forme des traînées avec rares 
plages de mica blanc ; il s’y rencontre quelques plages de chlorite ; 
la séricite est développée et y constitue l’élément essentiel. 

Près du Pont de la Tour, sur la rive droite du Riou-Vieux, les 
schistes micacés sont plus riches en silice et le graphite y est abon- 
dant, mais on ne peut reconnaître ce minéral qu’en quelques lits très 
minces. 

À une faible distance de la bordure occidentale, les mêmes schis- 
tes sont granulitisés et prennent l'aspect de gneiss feuilletés. Ils 
sont traversés par des filons de porphyrite micacée, très altérée. 

Vers le sud-ouest, du côté du moulin de Narbonne, pointe le gra- 
nite au milieu des schistes micacés. C’est une apophyse d’une masse 
considérable qui affleure plus à l’ouest entre Najac et Asprières. 
On retrouve une autre apophyse provenant de cette même masse au 
nord du village du Faux, sous la métairie du Dantal. Elle apparaît 
au milieu des dépôts houillers vers le bord occidental du bassin et 
réduit la largeur de ce dernier au niveau d’Aubin de douze cents 
mètres environ. Ce granite de coloration légèrement bleuâtre, quand 
il est fraîchement mis à jour et non altéré, prend une coloration rosée 
quand il a été exposé à l’air. Il offre très sensiblement les mêmes 
caractères quelle que soit l’apophyse dont il provient. L’orthose en 
grands cristaux est très fréquemment altéré ; il est d’ailleurs très 
abondant. L’oligoclase en cristaux de moindres dimensions est bien 
plus rare. Le mica noir, également très fréquent, est assez souvent 
altéré. Le quartz présente la structure granulitique ; il est accom- 


1900 ÉTUDE GÉOLOGIQUE DU BASSIN HOUILLER DE DECAZEVILLE 727 


pagné de mica blanc. C’est une variété de granite qui se réduit 
facilement en arène. Un filon de granulite traverse le massif gra- 
nitique du Dantal. 

Au nord-est de cette apophyse du Dantal et sur son flanc oriental 
réapparaît une bande de schistes micacés comme ceux du pont de la 
Tour et des environs de Montbazens. On y reconnaît les mêmes 
accidents granulitiques donnant lieu à l'apparition de gneiss ou 
micaschistes granulitisés. 

Cette série schisteuse forme le bord occidental du bassin jusqu'au 
point où les marnes tertiaires de la région de Saint-Santin de 
Maurs recouvrent indifféremment la cuvette houillère et ses bords. 

Au nord le bassin se réduit rapidement en largeur ; il disparaît 
sous les assises tertiaires au niveau de la métairie de Latapie. Les 
dépôts primaires sont cachés sous ces marnes jusqu’à la vallée 
du Celé: mais dans cette vallée il n’y a plus trace de sédiments 
houillers. Il est probable que le bassin se termine vers le nord, à 
peu de distance au nord de la métairie de Latapie, par un étrangle- 
ment des couches. 

Peut-être le cheneau dans lequel se sont déposés les sédiments 
houillers se prolongeait-il au nord jusque du côté du bassin de 
Saint-Sernin. L'étude de cette question fort intéressante nous 
aurait entraînés trop loin et nous avons dü la laisser de côté. 

La bordure orientale du bassin est formée par des schistes mica- 
cés dans lesquels on retrouve la trace de nombreuses injections 
granulitiques; ce sont des veinules quartzeuses avec fines aiguilles 
de tourmaline. La séricite est très abondante; au milieu des plages 
de ce minéral se voient des cristaux d’apatite, de sphène ou leuco- 
xène. Il y a encore quelques plages de mica noir altéré, passant à la 
chlorite. 

Ces schistes micacés qui sont comparables à ceux de la bordure 
occidentale, apparaissent en dessous. des assises tertiaires dans 
toute la région orientale. [ls se prolongent vers le sud jusque près 
du massif de serpentine du Puy de Voll en donnant parfois des 
gneiss granulitiques. 

La serpentine du Puy de Voll a été considérée par plusieurs 
auteurs comme une roche éruptive dont la venue serait postérieure 
au dépôt houiller. En 1889, M. J. Bergeron (1) établit son antériorité. 
Nos recherches ont abouti aux mêmes conclusions. Au-dessus du 
chemin allant de Firmy à Noaillac, les grès houillers reposent 


(1) Etude géologique du massif ancien situé au sud du Plateau central, p. 33. 


728 J. BERGERON, JARDEL ET PICANDET 25 Juin 


sur la serpentine. Celle-ci présente toujours une surface écailleuse, 
presque schisteuse, pouvant donner des lamelles de serpentine 
avec une apparence micacée très curieuse. Dans certains bancs 
on retrouve associées aux éléments des grès des lamelles de 
serpentine. Mais le plus souvent celle-ci est complètement décom- 
posée ; elle est remplacée par une matière brune ou jaunâtre 
n’agissant plus sur la lumière polarisée. 


IV 


CONFIGURATION ACTUELLE ET ANCIENNE DU BASSIN. — Par suite des 
érosions datant de la période pléistocène, les sédiments houillers, 
ainsi que les roches qui les entourent, ont été creusés de profondes 
vallées. La principale est occupée par le Lot; dans les autres vallées 
coulent des ruisseaux qui d'ordinaire n’ont qu’un faible débit, mais 
qui, en temps de crues, se transforment en de véritables torrents. 
Dans la région située au sud du Lot, les cours d’eau ont une direc- 
tion sensiblement nord-ouest-sud-est; ils traversent donc de biais 
les dépôts houillers par rapport au sens de l’allongement du bassin. 
Ils coulent vers le nord-ouest pour prendre une direction sensible- 
ment nord-sud, quand ils sont sortis du bassin et qu’ils ont gagné 
les terrains anciens. Ils finissent par se réunir au Riou-Mort qui 
se jette dans le Lot au sud de Boisse-Panchot. 

Comme dans la suite, nous aurons à citer ces différents ruisseaux, 
il est nécessaire que nous donnions dès maintenant quelques 
indications sur le cours des principaux d'entre eux. 

Le Riou-Vieux entre dans le bassin houiller à Auzits, suit une 
direction sensiblement nord-ouest jusqu’au niveau des mines de 
l’'Etang, puis se dirige à peu près est-ouest pour s’infléchir ensuite 
vers le sud-ouest. Au droit d’une ligne longeant les Négrins et Lau- 
zeral, il remonte vers le nord-ouest, passe au Moulin du Faux, puis 
prend une direction est-ouest pour sortir du bassin houiller et 
s'engager dans les micaschistes et les gneiss. Après un certain 
nombre de détours, il va se jeter près de Viviez dans le Riou-Mort, 
mais auparavant, il a reçu l’Enne grossi du ruisseau du Banel. C’est 
le cours d’eau dont l'allure est la moins régulière. 

Le ruisseau de l’Enne, qui prend sa source au fond de la vallée de 
Cransac, a une direction est-ouest, légèrement inclinée vers le 
nord-ouest, jusqu’à Aubin ; puis il s’infléchit vers le nord, traverse 
suivant la direction nord-ouest-sud-est, le massif granitique du 
Dantal et recoit le ruisseau du Banel, qui vient de Combes, à peu 


1900 ÉTUDE GÉOLOGIQUE DU BASSIN HOUILLER DE DECAZEVILLE 729 


près au point où il quitte le granite pour entrer dans les schistes 
micacés et les micaschistes granulitisés. Il se jette dans le Riou- 
Vieux en amont de Viviez. 

Le ruisseau du Banel prend sa source au-dessous du Puech. 
Après avoir suivi une direction nord ouest-sud-est jusqu’au niveau 
de la Valsayrie, il coule de l’est à l’ouest et s’infléchit de nouveau 
vers le nord-ouest jusqu’à sa rencontre avec l’Enne. 

Le Riou-Mort prend naissance dans les assises permiennes situées 
au sud-est et en dehors du bassin. Il à une direction nord-ouest- 
sud-est, jusqu’à Decazeville, puis il se dirige vers l’ouest pour 
se réunir au Riou-Vieux. Sa direction est alors nord-ouest-sud-est 
jusqu’au Lot. 

Le Lot traverse la partie septentrionale du bassin. Il s’y est creusé 
une large vallée, dans laquelle il coule en faisant une boucle autour 
de Livinhac et en suivant deux parties rectilignes ayant encore 
une direction nord-ouest-sud-est. 

Aux points où ces cours d’eau entrent dans le bassin houiller ou 
en sortent, on peut reconnaître que les roches anciennes forment 
des parois presque à pic contre lesquelles butent les assises houil- 
lères. C’est là une allure de faille; maïs il est très difficile de dire si 
ce sont des failles préexistantes au remplissage du bassin ou pos- 
térieures. 

La présence de petits lambeaux de conglomérats houillers, en 
particulier vers l’ouest, en dehors des limites actuelles du bassin, 
porte à penser que primitivement ce dernier occupait une plus 
erande surface que celle que nous lui connaissons. Ces lambeaux 
qui correspondent toujours au fond du bassin, ont été portés à 
l'altitude du plateau au milieu duquel ils se trouvent, par suite du 
jeu des failles dont nous venons de parler. Il devait y avoir au-dessus 
une grande épaisseur de sédiments houillers et permiens qui ont 
été enlevés par érosion. Tout a été nivelé antérieurement au dépôt 
des assises jurassiques. Nous pouvons donc affirmer que les bords 
actuels ne sont pas les bords primitifs du bassin. 

De plus des plissements ont encore diminué sa largeur. La sur- 
face occupée par le bassin lors de sa formation correspond donc au 
développement des plis dont l’existence a été constatée en de nom- 
breux points (PI. XIL, fig. 3 et fig. 4), plus à une certaine surface 
recouverte par des sédiments actuellement disparus. Il est done 
impossible de se faire une idée même approximative de la forme 
primitive du bassin. 


730 J. BERGERON, JARDEL ET PICANDET 25 Juin 


V 


MODE DE FORMATION DU BASSIN. — Grâce à ces profondes vallées 
et aux ravins creusés sur leurs flancs par les ruisselets qui sy 
jettent, grâce aussi aux exploitations, nous avons pu avoir quelques 
données sur le mode de formation du bassin. 

Ce qui frappe surtout, dans un examen même le plus super- 
ficiel, c’est la présence, par places, de très gros blocs dont les 
dimensions diminuent à mesure que l’on s'éloigne de ces points. 
M. Fayol, dans ses beaux travaux sur le bassin de Commentry, 
nous a appris à y voir des deltas lacustres. Nous avons ainsi reconnu 
la présence de plusieurs deltas dont nous allons faire successive- 
ment l’étude ; nous essaierons ensuite de montrer les relations qui 
existent entre eux. 

Sur le pourtour du bassin, en contact avec les roches qui actuel- 
lement le limitent, se voient fréquemment des dépôts formés aux 
dépens de ces mêmes roches. Ils n’ont généralement qu'une impor- 
tance secondaire et sont dus très vraisemblablement à de faibles 
cours d’eau qui se jetaient directement dans le lac houiller. Ce fait 
a été déjà constaté par M. Fayol dans le bassin de Commentry. 
Nous nous arrêterons peu à leur étude, vu leur peu d'intérêt. 

Pour reconnaître plus facilement entre eux les différents cou- 
rants, nous les désignerons par des noms de localités, ce qui ne pré- 
juge d’ailleurs en rien des régions par lesquelles ils ont pu passer 
en dehors du bassin (Voir le plan du bassin, p. 745). 

Région du sud. — Sur ja route de Rulhe à Bournazel, à peu près 
au niveau du chemin descendant vers Antaignargues, affleure, 
reposant sur les micaschistes, un conglomérat formé de gros blocs à 
peine roulés de cette même roche. C’est le dépôt le plus ancien de 
cette partie du bassin, car il est recouvert par tous les autres. Il 
n’affleure que dans une région très restreinte et comme ce sont les 
formations immédiatement postérieures qui, dans les environs 
immédiats, reposent sur les micaschistes, on peut en conclure qu’il 
a peu d’étendue. Si nous recherchons le point d’où provient cette 
brèche, il ne peut être éloigné car les dimensions des blocs sont 
très grandes et, de plus, leurs arêtes sont à peine émoussées. II PE 
douc eu un premier courant venant du sud. 

Courant de Haute-Serre. — Immédiatement sur cette première 
brèche en repose une autre dont les éléments sont bien plus 
arrondis et plus variés, en même temps qu’elle occupe une surface 


14900 ÉTUDE GÉOLOGIQUE DU BASSIN HOUILLER DE DECAZEVILLE 731 


beaucoup plus grande. Les galets sont formés de micaschistes, de 
microgranulite (microgranulite : typique, pauvre en quartz, avec 
quartz globulaire), et de quartz blanc; il y en a quelques-uns mais 
très rares de quartz noir. 

Toutes ces roches viennent du sud ; nous les connaissons à Girbals, 
à Carabols, ce qui indique nettement que le courant qui les à 
entraînées venaitdusud ; mais il passait plus à l’est que le précédent. 
Est-ce le même cours d’eau qui après avoir formé un delta local, 
s’est déplacé vers l’Est en prenant une plus grande importance, ou 
est-ce un autre torrent qui est entré en activité; c’est ce qu’il est 
impossible de savoir. En tout cas, ce cours d’eau, que nous avons 
désigné sous le nom de courant de Haute-Serre, semble avoir 
entrainé, dans la partie orientale du delta, un plus grand nombre 
de blocs de micaschistes granulitisés, que dans le reste du dépôt. 
C’est d’ailleurs dans la partie orientale de la cuvette que se trou- 
vent en place ces micaschistes granulitisés. 

Cette brèche de Haute-Serre se développe sur sept kilomètres de 
long et, sauf au voisinage d’Antaignargues, où elle recouvre la brèche 
de micaschistes, elle repose directement sur les micaschistes en 
place. Elle est recouverte par des assises dont les sédiments sont 
déjà beaucoup plus fins et forment avec les siens un contraste frap- 
pant. Mais ces assises offrent une composition différente suivant la 
région où on les étudie; elles semblent avoir été déposées par 
deux cours d’eau que nous allons étudier successivement. 

Courant de Longuefont. — Vers l’est, au sud d’Auzits, ce sont 
d’abord des conglomérats riches en microgranulite, renfermant très 
peu de schistes micacés typiques et environ 15 °/, de micaschistes 
granulitisés. Au-dessus, repose un autre conglomérat, très riche en 
blocs de microgranulite dans sa partie occidentale, et en galets de 
micaschistes dans sa partie orientale. On y trouve également des 
micaschistes granulitisés. Il a du être déposé par un courant venant 
du sud et passant à la fois sur le massif de microgranulite de Girbals 
et sur les micaschistes de la région d’Auzits; ce sera notre courant 
de Longueïont. À ce conglomérat fait suite une gratte composée 
des mêmes éléments que le conglomérat de base (microgranulite 
et micaschistes granulitisés). Toute cette série a une coloration 
verdâtre qui doit être due à une même cause, à la transformation 
du mica en chlorite. 

Sur cet ensemble repose directement un conglomérat que nous 
allons retrouver en continuant l’étude du grand delta de Haute- 
Serre et que nous désignons sous le nom de conglomérat feldspa- 


732 J. BERGERON, JARDEL ET PICANDET 25 Juin 


thique en raison du nombre et de la grosseur des galets de micro- 
granulite qui le constituent. 

Dans cette anse du bassin le mode de remplissage n’est pas facile 
à voir, car les dépôts ont été troublés par les courants de Haute- 
Serre dont l’action est constatée dans cette région ; d’autre part, 
la stratification a été modifiée par des mouvements de terrain que 
démontre la verticalité des bancs sur le bord est de l’anse d’Auzits. 

Système d'Auzits. Couche des Abiracs. — Revenons à l’étude du 
courant de Haute-Serre. Nous avons vu comment dans la région 
d’Auzits, c’est à-dire vers l’est, les premiers dépôts du delta formé 
par le courant de Haute-Serre, étaient recouverts par des assises 
de coloration verdâtre. Vers l’ouest, sur ces mêmes premiers dépôts, 
reposent des grès très fins, de coloration jaunâtre, dans lesquels se 
rencontrent les couches de houille du système d’Auzits. Ce sont les 
premières couches de houille dont nous constations la présence. 
Elles s'étendent sur tout le delta formé par le courant de Haute- 
Serre en offrant leur épaisseur maxima au niveau des anciennes 
exploitations du Soulier et des Abiracs (1). 

Peut-être une partie de ces dépôts est-elle due aux apports du 
courant de Longuefont; peut-être une autre partie est-elle également 
due aux apports du courant de Lugan que nous étudierons tout à 
l'heure. 

Au toit des couches de houille se trouve une roche dont l’exten- 
sion est très grande ; c’est un grès à ciment feldspathique (nous le 
désignerons sous le nom de grès feldspathique) dont la coloration 
très variable, dépend de l’état d’oxydation du fer. Parfois on y trouve 
en grande abondance du mica noir hexagonal, comme dans cer- 
taines microgranulites. Cette roche s'étend vers le sud-ouest jusqu’à 
la rencontre des micaschistes qui affleurent près de Bouysse. 

Vers l’est, dans la région d’Auzits, on ne retrouve plus cette roche, 
bien que dans la vallée du Riou-Vieux elle soit encore très déve- 
loppée. 

Conglomérat feldspathique. — Elle est recouverte par le conglo- 
mérat que nous avons déjà désigné sous le nom de conglomérat 
feldspathique. Ses éléments essentiels sont des blocs roulés de 
microgranulite ; suivant les localités, les éléments secondaires sont 


(1) D’après les déterminations faites par M. Zeiller sur des végétaux pro- 
venant du toit de la grande couche des Abiracs, qui lui avaient été communiqués, 
(J. BERGERON : Note sur le bassin houiller d’Auzits (Aveyron). B. S. G. [° . 3° sér., 
t. XIV, p. 362. — Etude géologique du massif ancien situé au sud du Plateau 
central, p. 202), les assises du système d’Auzits seraient peut-être de l’âge de la 
zone des Cévennes. 


1900 ÉTUDE GÉOLOGIQUE DU BASSIN HOUILLER DE DECAZEVILLE 133 


un peu différents; mais sa richesse en éléments feldspathiques 
permet de le reconnaître sur une étendue considérable depuis 
la région d’Auzits jusqu’à Bouysse ; sauf dans la région orien- 
tale, il accompagne, constamment au toit, le grès feldspathique 
dont il vient d’être question. 

Du côté d’Auzits, il est presque uniquement formé de galets de 
microgranulite. Mais à mesure que l’on s’avance vers l’est, les blocs 
de micaschistes granulitisés et de granulite deviennent plus abon- 
dants, ce qui démontre que le courant de Longuelont a puissam- 
ment contribué à la formation de la partie orientale de ce conglo- 
mérat. C’est dans la région orientale du delta de Haute-Serre que 
les galets sont le plus gros, ce qui semble indiquer que de ce côté, 
le courant était plus violent et attaquait aussi les bords de la 
cuvette constitués par des microgranulites. 

Vers l’ouest, entre Rulhe et Antaignargues, les galets de micro 
granulite avec quartz prédominent sur ceux de microgranulite 
sans quartz qui sont très rares; il y à un assez grand nombre 
de galets de quartz blanc et de micaschistes. Les blocs de porphy- 
rite micacée et de quartz noir sont très rares ; la granulite et les 
micaschistes granulitisés font défaut. 

Ce conglomérat feldspathique a donc été déposé par le courant de 
Haute-Serre sur un delta qu'il avait déjà formé, et les variations 
de composition semblent être en rapport avec la nature des roches 
qui formaient bordure. Le courant de Haute-Serre venait toujours 
des régions de Girbals et de Carabols, mais il attaquait latéralement 
ses berges et leurs débris allaient se déposer dans les régions avoi- 
sinantes, dans le prolongement des gites, en suivant le courant. 

Dans sa partie supérieure, ce conglomérat feldspathique se 
charge de cailloux de quartz blanc. Il semble annoncer déjà un 
changement de régime qui va amener les galets blancs quartzeux 
des grattes du système de Campagnac. | 

Nous avons dit plus haut que dans la région d’Auzits, une série 
de dépôts formés par le courant de Longuelont, avait été recou- 
verte par le conglomérat feldspathique. Maïs ce dernier n’a qu’une 
faible épaisseur au sud d’Auzits ; il semble donc n’avoir empiété sur 
le courant de Longuefont que pendant peu de temps. Celui-ci d’ail- 
leurs a continué à déverser ses sédiments dans la région d’Auzits ; 
il y apporte des graviers qui forment des grès ; puis c’est un conglo- 
mérat de coloration verdâtre, à gros éléments de micaschistes dont 
20 c/, de micaschistes granulitisés ou de granulite. 

On y trouve encore des débris d’amphibolite, de granulite et de 


734 J. BERGERON, JARDEL ET PICANDET 25 Juin 


microgranulite. Il semble que le courant de Longuefont ait du, 
à partir de ce moment, modifier un peu sa direction primitive de 
manière à attaquer davantage les roches métamorphiques, ou autre- 
ment dit qu’il soit venu d’une région plus orientale. 

Couches de Lestang. — Au toit de ce conglomérat, qui n’a pas de 
représentant dans le reste du bassin, existent des grattes et des 
couches de houille désignées sous le nom de faisceau de Lestang. 
Ces couches sont assez mal connues, mais leur position (PI. XII, 
fig. 1) au flanc du delta de Haute-Serre, et en dessous des couches 
que l’on rapporte au système de Campagnac, tendrait à faire suppo- 
ser qu'elles ont été formées par le courant de Haute-Serre, tandis 
que se déposäait la partie supérieure du conglomérat feldspathique. 

Faisceaux de Campagnac.— C’est sur ce conglomérat feldspathique 
et au toit des couches de Lestang que se voient les grattes au milieu 
desquelles il y a quelques lits de houille représentant le faisceau 
de Campagnac (PI. XIE, fig. 5). 

Ce faisceau part de Tillades, dans la partie sud du bassin, passe 
par le village de Rulhe en suivant une direction sensiblement nord- 
sud. Dans cette dernière région, les couches sont importantes et ont 
été exploitées (Mines de Rulhe, des Issards). Puis au-delà de Rulhe, 
elles se ramifient en un certain nombre de veinules dont l’intervalle 
stérile augmente à mesure que l’on se rapproche de l’axe supposé 
du delta, caractérisé par la grosseur des galets. Le courant de Lugan 
peut avoir contribué à la formation de ces couches, principalement 
durant les périodes de ralentissement du courant de Haute-Serre, 
ralentissements démonirés aussi par l’intercalation au milieu des 
grattes du système de Campagnac de bancs avec galets granitiques 
que l’on observe au Puech, au Cayrou et aux Treilloux. Ceux-ci, ainsi 
que nous l’établirons plus tard, n’ont pu venir que du nord, peut- 
être à la suite d’un remaniement de dépôts houillers déjà formés. 

Le faisceau dit de Campagnac est représenté par une ou plusieurs 
couches suivant les régions considérées (PI. XIT, fig. 1, 3, 5) : à 
Rulhe, par une couche lenticulaire accompagnée de deux autres 
plus petites au mur ; à Campagnac et au Banel par une seule couche 
puissante, atteignant jusqu'à 25 mètres; aux Paleyrets, par trois 
couches assez régulières et très rapprochées dont l'épaisseur est la 
suivante : couche du mur, 3 mètres ; couche intermédiaire, 5 à 6 m. ; 
couche du toit, 2 m. 

La couche de Campagnac est située sur le bord ouest du delta du 
courant de Haute-Serre et elle pourrait bien avoir été formée par les 
végétaux entraînés non seulement par ce courant, mais encore par 
celui de Lugan dont nous allons nous occuper maintenant. 


1900 ÉTUDE GÉOLOGIQUE DU BASSIN HOUILLER DE DECAZEVILLE 739 


Courant de Lugan. — L'existence de ce courant est déduite par 
nous de la réunion de matériaux spéciaux, qui n'ont pu être 
entraînés par aucun des autres courants. 

Dans la région de Lugan et suivant une direction nord sud, affleu- 
rent des roches porphyriques altérées, au milieu desquelles se 
reconnaissent des microgranulites offrant les caractères déjà signalés 
plus haut dans l’étude de la bordure du bassin. 

L'état de décomposition des éléments ne perinet pas de se pronon- 
cer sur le mode de dépôt de ces roches. Peut-être sont-ce des cou- 
lées, peut-être sont-ce des tuis ; elles ne sont visibles que par suite 
de plissements et d’érosions dont nous parlerons plus loin. 

Elles forment le substratum de toutes les couches houillères de 
la région. Sans nier qu’elles aient pu être transportées par le cou- 
rant de Lugan, dont nous faisons l’étude en ce moment, nous les 
considérerons comme roches de fond. C’est sur elles que s’est 
déposé un conglomérat d’abord exclusivement composé de mica- 
schistes ; puis progressivement le nombre des galets de microgra- 
nulite augmente à mesure que l’on s'élève. Le courant de Lugan 
aurait donc commencé par attaquer les micaschistes de la bordure 
du bassin, puis il aurait gagné progressivement une région riche 
en microgranulite. 

Nous avons déjà signalé la présence de semblables dépôts de 
micaschistes sur les bords du bassin, à Antaignargues, et nous avons 
dit qu'ils avaient pu être formés par des ruisseaux sans grande 
importance. Mais ici il ne peut en avoir été ainsi. En effet, les micro- 
granulites qui affleurent près de Lugan se retrouvent dans les 
conglomérats suivant une direction nord-sud jusqu’à quatre kilo- 
mètres des bords. On les voit augmenter en nombre dans le conglo- 
mérat de micaschistes. Il y a donc eu un dépôt de très grande 
étendue qui n’a pu être formé que par un courant venant du sud. 
Les preruiers blocs qu’il a déposés, ceux de micaschistes, sont de 
très grandes dimensions et n’ont pu être transportés dans le lac 
houiller, que par un courant ayant une grande puissance, et par 
suite charriant une grande quantité de matériaux. Mais une grande 
partie du delta n’est plus visible ; il est probable qu’il se trouvait 
plus au sud. Après le soulèvement du bord méridional, des érosions 
ont fait disparaître une grande quantité de sédiments. Il est done 
impossible de préciser l’emplacement de ce courant. 

Le conglomérat de micaschistes, puis de micaschistes et de micro- 
granulite, s'étend à l'ouest et à l’est d’un bombement de roche por- 


736 J. BERGERON, JARDEL ET PICANDET 25 Juin 


phyrique altérée allant de Lugan à Bramarigues (1). Vers l’est il 
est recouvert par des grattes dans lesquelles se voient quelques 
filets charbonneux que l'étude stratigraphique permet de ratta- 
cher au système de Bourran. Il se trouve donc au mur de ce dernier 
système. 

Mais ce courant de Lugan a dû encore fonctionner pendant que 
se déposaient les assises inférieures du système de Bourran, car 
nous retrouvons, dans le ravin du moulin des Cubies, des galets de 
microgranulite formant un banc intercalé au milieu d'un conglo- 
mérat granitique apporté par le courant du moulin du Faux, con- 
glomérat qui vient se placer à la base du système de Bourran. Ces 
galets de microgranulite, trouvés dans la région de Vinnac, ne 
peuvent provenir que des pointements reconnus au sud de Lugan. 
Il semble que ce dernier courant ait concouru encore à la forma- 
tion des couches de houille du système de Bourran. 

Courant de Valzergques. — Comme pour le courant précédent, nous 
ne le connaissons guère que par des dépôts de peu d’importance. 
Son delta aurait disparu presque en totalité à la suite des érosions 
qui ont enlevé une grande partie des sédiments. houillers qui 
recouvraient les bords du bassin. Il n’en resterait actuellement qu’un 
lambeau occupant une superficie de 30 hectares et situé au nord-ouest 
de Montbazens, près de Montpestels. C’est une accumulation de blocs 
de granite de très grandes dimensions, à angles arrondis, parfois 
même formant des boules pouvant atteindre 4 à 5 mètres de diamè- 
tre. Ces blocs sont réunis entre eux par une arène granitique très 
riche en feldspath. Ce lambeau est isolé, mais il se trouve à proxi- 
mité du pointement de granite de Montpestels qui certainement 
est en relation avec la grande venue granitique située plus à 
l’ouest, entre Najac et Asprières. La grosseur des éléments est telle 
que le courant qui les a entraînés n’a pas dù les porter bien loin de 
leur gîte primitif. Ils reposent sur les micaschistes ; 1l semble donc 
que l’on ait affaire à un témoin de l’ancien cours d’eau, très vraisem- 
blablement au début de la formation du delta. 

Puis nous ne retrouvons qu’à une certaine distance, sur les mica- 
schistes, dans la région à l’ouest de Valzergues, du côté de Bextels, 
c’est-à-dire au nord du lambeau précédent, un conglomérat formé 
de débris de micaschistes et de granite. Ce serait peut-être un 


(1) La roche de Bramarigues est très décomposée ; nous en avons examiné un 
-grand nombre d'échantillons ; beaucoup ont présenté des cristaux à peine déter- 
minables d’orthose ; d’autres des cristaux d’oligoclase. Il est donc possible que 
dans le massif de Bramarigues, il y ait plusieurs roches, 


4900 ÉTUDE GÉOLOGIQUE DU BASSIN HOUILLER DE DECAZEVILLE 737 


lambeau appartenant encore à ce même cours d’eau de Valzergues 
qui aurait remanié ce premier conglomérat granitique et entraîné 
en plus des morceaux du substratum de micaschistes. 

A l’est de Valzergues, sur les micaschistes en place, repose un 

conglomérat, ou plutôt une brèche de micaschistes. Il est peu vrai- 
semblable qu’elle ait été déposée par le courant en question. C’est 
plutôt le résultat de l’attaque locale d’un cours d’eau se jetant 
directement dans le lac houiller. 
- Nous ne rapporterons donc au courant de Valzergues que le con- 
glomérat granitique et le conglomérat à débris de granite et de 
micaschistes. Ce dernier est recouvert par une série assez épaisse de 
grattes au milieu desquelles affleurent quelques minces filets de 
houille. Ces dépôts sont cantonnés dans la région sud-ouest du 
bassin ; ils se sont formés antérieurement à un conglomérat grani- 
tique dont nous allons parler et qui semble être à la base du 
système supérieur. On peut donc dire que les assises houillères de 
la région de Valzergues sont antérieures au système supérieur. 

Courant du Moulin du Faux. — Dans la région du Moulin du Faux, 
contre des micaschistes et des gneiss relevés à la verticale, est 
appliqué un conglomérat formé surtout de blocs énormes de granite 
dont la grosseur diminue du nord au sud. Ils caractérisent nette- 
ment un delta; mais celui-ci aurait été coupé par une faille au voisi- 
nage du Moulin du Faux. La lèvre ouest qui aurait été surélevée 
aurait porté la partie correspondante du delta à plus de 100 mètres 
de hauteur, puis des érosions auraient fait disparaître cette partie 
du delta. Il ne nous resterait plus que sa partie orientale et sa partie 
terminale. 

Ce qui reste de ce delta nous donne une idée du rôle très impor- 
tant du cours d’eau du Moulin du Faux, En montant du moulin 
dans la vallée du Riou-Vieux au hameau de Faux, on peut se 
rendre compte des dimensions colossales des blocs de granite accu- 
mulés les uns sur les autres; quelques-uns peuvent mesurer jusqu’à 
10 mètres cubes; ils sont réunis entre eux par une arène granitique ; 
de nombreux blocs de granulite leur sont associés. Mais en s'élevant 
dans la série, les galets de micaschistes et de microgranulite, sur- 
tout les premiers, deviennent plus abondants. 

Ce conglomérat granitique avec tous les caractères que nous 
venons de signaler, se poursuit vers le sud dans la région de Mont- 
bazens jusqu’au moulin des Cubies. Les gros blocs de granite 
diminuent progressivement de volume en allant vers le sud et tout 
en restant encore de grande taille jusque près de Montbazens. Les 


16 Septembre 1900. — T. XXVIII. Bull. Soc. Géol. Fr, — 47 


138 J. BERGERON, JARDEL ET PICANDET 25 Juin 


blocs de microgranulite augmentent en nombre, ce qui s'explique 
par le mélange des apports de ce courant et de celui de Lugan, 
leurs deltas se rapprochant de plus en plus au fur et à mesure du 
remplissage du bassin. Le courant de Lugan arrive à constituer 
presque à lui seul les dépôts du toit de ce conglomérat; on le 
reconnait à l'abondance des galets de microgranulite. 

Le delta devait s'étendre plus au nord, puisqu'on trouve un 
lambeau de ce conglomérat granitique reposant directement sur le 
granite près de la métairie d’Agar. 

Ce courant a tiré tous ses éléments granitiques du massif de Najac- 
Asprières. En effet, le granite est bien le même et d’ailleurs des 
blocs aussi volumineux n’ont pu accomplir qu'un faible parcours. 
De plus, il n’existe pas dans le voisinage d’autre massif de granite. 

Dans la région du Moulin du Faux, à ce conglomérat granitique, 
fait suite un conglomérat de micaschistes à gros éléments, avec peu 
de granite. Puis, vient une série de bancs de gratte avec prédomi- 
nance tantôt de granite, tantôt de micaschistes, tantôt de micro- 
granulites, selon que les courants du Faux, de Lugan ou de Viviez 
contribuent plus ou moins au remplissage. 

Au milieu de ces grattes affleurent de minces filets de houille 
que nous rapportons au système de Bourran. 

Ils sont au nombre de six, mais tous peu épais ; cependant 
quelques-uns ont justifié des recherches. La quantité de houille 
déposée dans cette région est très faible, parce que dans la vallée 
du Riou-Vieux les couches se trouvent au voisinage des deltas ; 
mais plus vers l’est, loin des apports détritiques de ces mêmes 
deltas, l’accumulation des végétaux s’est faite plus aisément et il 
s’est déposé jusqu’à 50 mètres de charbon, comme à Bourran. 

Courant de Viviez. — Ce courant n’est représenté que par les 
bancs de la base, contenant presque uniquement des galets de 
gneiss existant en place à Viviez, Marquiès, Ramié, etc. Ce delta 
est peu apparent par suite d'érosions. 

Le conglomérat gneissique est visible à la métairie de Granier et 
au nord de la Boudie; au toit, les dépôts se chargent de galets 
de microgranulite et de granite; ces derniers éléments ont pu être 
ou déposés par les courants du moulin du Faux et de Lugan, ou 
transportés par un affluent du courant de Viviez, passant sur une 
partie de la même masse granitique. 

Courant de Bourran. — La région traversée par ce dernier cou- 
rant est certainement la plus intéressante au point de vue géologi- 
que. En effet, on y rencontre des roches éruptives différentes de 


1900 ÉTUDE GÉOLOGIQUE DU BASSIN HOUILLER DE DECAZEVILLE 139 


celles du reste du bassin, et dont l’âge d’éruption n’est pas encore 
bien défini. 

Pour l'étude de cette région nous partirons du bord oriental du 
bassin non loin du point où le Lot y pénètre. Au contact des schistes 
micacés et du terrain houiller coule un ruisseau dit du Moulinou. 
La rive droite près du pont de Bourran est constituée par ces 
schistes micacés, tandis que sur la rive gauche se dresse un abrupt 
formé par une roche éruptive noire, la même que Dufrénoy assi- 
milait au pechstein de Saxe. Elle est assez dure pour être exploitée 
-pour l’empierrement des routes ; on la connaît dans le pays sous le 
nom de « pierre de Bourran ». Elle a recu différents noms : Boisse 
l’appelait mélaphyre; l’un de nous,après l’avoir étudiée au micros- 
cope, la rapporta en 1889, tout en faisant remarquer l'abondance 
des microlithes d’oligoclase, au groupe des mélaphyres à ensta- 
tite signalé par M. Michel-Lévy dans les environs de Figeac. A la 
suite de nouvelles études, il y a lieu de changer cette détermi- 
nation (l); la roche est une andésite à enstatite, dans laquelle 
le mica noir peut se développer en très grande abondance. Il sem- 
ble que les mêmes centres éruptifs aient donné des variétés assez 
nombreuses d’andésite ; mais de plus, dans le même massif, sans 
qu'il soit possible de bien délimiter les coulées, tant les roches sont 
uniformes au point de vue de leur aspect macroscopique, il y a cer- 
tains lits dans lesquels les microlithes de labrador peuvent devenir 
assez abondants pour constituer de vraies labradorites passant au 
basalle par l’apparition de péridot. 

Quelles que soient ces roches les éléments les plus anciens sont 
le fer oxydulé qui est réparti à peu près également dans toute la 
roche, à quelque variété qu’elle appartienne. Les cristaux d’ensta- 
tite ou de mica noir, suivant les variétés, sont abondants. Ceux 
d’enstalite sont généralement allongés suivant h'g'; les faces h' sont 
fréquentes dans certaines préparations. Le labrador et l’oligoclase 
forment de grands cristaux très mal conservés dans lesquels les 
lamelles hémitropes sont larges et s'éteignent sous des angles assez 
orands. Les inclusions de péridot signalées primitivement dans les 
cristaux d’enstalite, semblent être le plus souvent des produits 
d’altération de ce pyroxène. 


(1) Sur notre demande, M. L. Gentil, maître de conférences à la Sorbonne, a bien 
voulu examiner nos roches porphyriques ; nous l’en remercions cordialement. 
C’est lui qui le premier a assimilé les soi-disant mélaphyres du Pont-de-Bourran 
à des andésites et en particulier à celles qu’il a étudiées en Algérie, dans le 
massif de Tifarouine. M. Boule (Bull. Service Carte Géol. de Kr., t. XI, p. 127) 
est arrivé aux mêmes conclusions. 


740 J. BERGERON, JARDEL ET PICANDET 25 Juin 


Les éléments de seconde consolidation sont des microlithes d’oli- 
goclase et de labrador, prédominant suivant les variétés. L’enstatite 
semble appartenir également à ce second temps. Le fond de la roche 
est constitué par une matière vitreuse. 

. Ces roches sont rarement bien conservées, sauf au pont de Bour- 
ran, dans la montée des Estaques et au rocher de Gerles. 

L’escarpement du pont de Bourran montre à la fois des tufs et 
des filons, ces derniers s’intercalant entre les premiers. Au milieu 
des tufs se voient de grosses sphères qui sont suivant les cas des 
bombes volcaniques ou des masses de tuis entrant en décomposi- 
tion suivant des zones concentriques, comme c’est le cas pour bien 
d’autres roches éruptives. Sur cet ensemble de tufs et de filons 
repose un conglomérat dit du Pont de Bourran, remarquable par la 
grosseur et la variété de ses éléments; un banc surtout est parti- 
culièrement curieux par les grandes dimensions de ses blocs d’an- 
désite et de micaschistes. M. Fayol y voit, non un conglomérat stra- 
tifié, mais les traces d’un éboulement qui aurait provoqué dans les 
couches encore molles des tufs des refoulements et même des ren- 
versements. 

On trouve jusqu’à trois intercalations de conglomérats au milieu 
des tufs; ces conglomérats sont formés de blocs d’andésite ainsi 
que de galets de microgranulite et autres roches qui se rencontrent 
dans les sédiments houillers ; mais ce qui les distingue des conglo- 
mérats houillers immédiatement en contact, c’est la présence des 
blocs d’andésite. En ce point, à la montée du col des Estaques, il 
est impossible d'établir avec certitude l’âge relatif des éruptions 
d’andésites et des conglomérats houillers, les roches éruptives et 
sédimentaires étant en contact par faille. Quant aux trois bancs de 
conglomérats que nous venons de signaler, ils ont pu être formés 
par le remaniement de tufs et d'éléments d’un conglomérat houiller, 
à l'époque de l’éruption des andésites du Pont de Bourran. 

En remontant le vallon du Moulinou, on voit des tufs palago- 
uitiques en relation avec ces venues andésitiques reposer sur un 
conglomérat houiller à très gros éléments de micaschistes, de 
microgranulite et d’orthophyre. Ils sont à leur tour recouverts 
un peu plus au sud, dans le même vallon, par des grès argileux 
très fins, très riches en Pecopteris qui ne renferment aucun débris 
des roches éruptives sous-jacentes. Ce fait peut s'expliquer si les 
dépôts les plus récents se sont formés en eau profonde. 

On retrouve des conglomérats et des tuis andésitiques sur la rive 
droite du Lot, au rocher de Gerles; ils forment la bordure orientale 


1900 ÉTUDE GÉOLOGIQUE DU BASSIN HOUILLER DE DECAZEVILLE 741 


du prolongement du bassin vers le nord et sont en contact assez 
brusque, et comme par faille, avec les dépôts houillers de La Tapie, 
de Bosboïe et de Lhermie qui semblent former comme un îlot au 
milieu de ces roches éruptives. On les retrouve encore du côté de 
Livinhac ; elles forment une bande qui traverse le Lot à l’est des 
usines de Panchot et délimite vers l’ouest la partie septentrionale 
du bassin. 

On retrouve les mêmes conglomérats andésitiques dans la vallée 
du Riou-Vieux, au bas de la montée de la route de Rulhe à Lugan. 
Là ils sont en contact par faille avec un conglomérat à gros élé- 
ments de micaschistes. Peut-être sont-ils recouverts par les dépôts 
formés par le courant de Lugan. Il est impossible à cause des 
éboulis des pentes, de reconnaître l’allure des couches. 

Il est à remarquer que l’on n’a pas rencontré de blocs d’andésite 
dans les conglomérats houillers étudiés précédemment. Cependant 
ils eussent été faciles à reconnaître à leur coloration rouge ou noire 
(tufs et filons du Pont-de-Bourran) ou verte (tufs du Rocher-de- 
Gerles). Il est certain que ces éruptions sont postérieures à une 
partie des dépôts houillers puisque certaines coulées les recouvrent, 
et antérieures à d’autres cantonnés sur les bords du bassin et dans 
lesquels on retrouve de rares galets d’andésites ; mais aucun de ces 
dépôts n’a pu être relié à ceux que nous venons de décrire. Nous 
ne pouvons donc assigner un âge relatif à ces éruptions ; d’ailleurs 
d’après l’état différent de décomposition des roches andésitiques, 
suivant la région où on les trouve, il semble qu’il y ait eu plusieurs 
phases d’éruption, dont la dernière, d’après l’état de décomposition 
moins avancée de la roche, correspondrait à la venue du Pont de 
Bourran et daterait peut-être de la fin du Houiller. 

Sur la route du Pont de Bourran au col des Estaques, à une alti- 
tude supérieure à celle des tufs andésitiques, se montrent des con- 
glomérats avec filets de houille. Ils plongent vers l’ouest. Peut-être 
appartiennent-ils à la branche orientale du pli dit chapeau de gen- 
darme, si connu des mines de Bouquiès (PI. XII, fig. 4). Sur ces 
filets de houille se développe un conglomérat remarquablement 
riche en galets, parfois gros comme la tête, de microgranulite 
plus ou moins altérée. Cétte microgranulite est développée à l’est 
du bassin ; on en voit des filons près du rocher de Gerles; le Lot en 
charrie encore de nombreux blocs: enfin il en existe des filons sur la 
rive gauche du Lot. On reconnaît aussi dans ce conglomérat des 
micaschistes, quelques rares blocs de porphyrite micacée et de gra- 
nite, mais d’un granite différent de celui du moulin du Faux ; ses 


742 J. BERGERON, JARDEL ET PICANDET 25 Juin 


éléments sont plus fins, il est plus grenu ; des pointements de 
cette dernière roche existent à l’est du bassin. Il y a donc eu un 
courant venant de l’estet amenant ces blocs qui atteignent leur maxi- 
mum de grosseur dans la région traversée par le Lot (rive droite 
et rive gauche); il semble bien qu’il y ait en ce point un delta formé 
par un courant que nous avons désigné sous le nom de courant du 
pont de Bourran. Bien que les microgranulites qui constituent les 
éléments les plus importants de ce conglomérat soient identiques à 
celles du delta de Haute-Serre, cependant les deux conglomérats se 
distinguent l’un de l’autre par la présence de blocs de granite dans 
celui du nord et par leur absence dans celui du sud. 

D'autre part le courant qui a déposé tous ces sédiments ne venait 
pas du nord, sinon il aurait charrié des roches bien typiques telles 
que gneiss œillé, amphibolites, etc., que nous ne rencontrons pas 
dans cette partie du bassin, mais au nord. Ïl ne peut donc venir 
que de l’est. 

En résumé, ce conglomérat est très développé dans la partie 
septentrionale du bassin, où il recouvre les couches de houille de 
La Tapie, de Bosboïe et de Lhermie ; il se retrouve au toit de couches 
de houille que l’on rattache au faisceau de Bouquiès ; aussi est-on 
amené à rapporter toutes ces couches de houille à un seul système. 

D'après l'étude stratigraphique des couches de Bouquiès, elles 
paraissent se rattacher à celles des Paleyrets, c’est-à-dire au faisceau 
de Campagnac. Nous trouvons d’ailleurs au toit des couches, à Saint- 
Roch et à l’ouest du Puech par exemple, d'importants affleure- 
ments représentant le faisceau de Bourran. Rien n’indique qu'en 
cette région de Bouquiès ce dernier faisceau soit en relation avec 
les apports dus au courant du pont de Bourran. 

Nous avons signalé déjà (v. p. 734) dans le système de Campa- 
gnac, vers le sud, du côté de Firmy, la présence d'éléments grani- 
tiques qui n’ont pu être apportés dans le bassin que par le courant 
du pont de Bourran, courant le plus septentrional. Ce fait est très 
important car il montre que les eaux s’écoulaient du côté de Firmy 
et c’est dans une région qui n’est pas encore bien délimitée, mais 
dont la position est certaine, que se trouvait l’émissaire du bassin 
de Decazeville. 

La rencontre de galets de granite venant du nord-est, dans la 
partie sud-est du bassin, s'explique par ce fait qu’au bout d’un 
certain temps, le lac étant en grande partie comblé, les éléments 
entraînés par les cours d’eau restaient à une faible profondeur et 
pouvaient être charriés d’autant plus facilement par les courants 


1900 ÉTUDE GÉOLOGIQUE DU BASSIN HOUILLER DE DECAZEVILLE 743 


superficiels qui sont les plus intenses. C’est ce qui explique 
comment à mesure que le lac se comblait, c’est-à-dire, lors du 
dépôt du système de Campagnac, et surtout du système de Bourran 
les éléments des différents deltas arrivent à se mêler de telle sorte 
qu'il n’est plus possible d’y trouver des caractères suffisants pour 
reconnaître la direction des courants. C’est pour cette raison que nous 
n'avons pu suivre les courants dans l’intérieur du bassin. D'ailleurs 
des érosions ont certainement fait disparaître une grande partie 
des sédiments du système de Bourran. 

Sur le bord oriental du bassin se reconnaissent encore des traces 
de quelques courants locaux, tels que celui d’Agnac, qui ont charié 
surtout des blocs de roches métamorphiques. Leur rôle ayant été 
tout à fait secondaire dans la formation du bassin, nous croyons 
inutile d’y insister. 

Au niveau de Firmy se dresse le massif de serpentine du Puy de 
Voll. Nous avons dit plus haut (v. p.727) que cette roche était plus 
ancienne que les dépôts houillers. Cependant on n’a jamais ren- 
contré dans ces derniers de galets de cette serpentine, ni de 
l’amphibolite qui se trouve à son voisinage. Ce fait ne peut s’expli- 
quer qu’en supposant que les cours d’eau carbonifères n’attaquaient 
pas ce massif; quant aux minces lits de matière serpentineuse que 
nous avons signalés, ils peuvent être dus à des apports momentanés 
par de petits ruisseaux venant de l’est. 

Résumé sur l’âge relatif des courants. — Si, nous reportant à ce qui 
précède, nous cherchons à grouper les courants qui oat fonctionné 
simultanément ou successivement, nous pouvons établir les faits 
suivants (voir la carte, p. 745) : 

Le premier courant qui forme un delta est le courant de Haute- 
Serre, puis le courant de Longuefont entre en scène, en même 
temps que le courant de Lugan ; ils charrient les végétaux qui con- 
stitueront les couches de houille du Soulier ; les sédiments qu’ils 
ont entraînés seront en partie recouverts par le delta de Haute-Serre ; 
puis tous trois continuent à fonctionner simultanément, et alors se 
forment dans le sud les couches de houille du système de Campa- 
gnac dans lesquelles ont été ouvertes les mines de Rulhe, de la 
Richardie, des Issarts, de Beselgues, de Campagnac et des Paleyrets. 

En même temps que du côté du sud-ouest, le courant de Valzer- 
gues déposait lés assises dites de Valzergues, du côté du nord, il y 
avait dépôt par le courant du Pont de Bourran, d’une série d’assises 
qui venaient rejoindre vers le sud celles du système de Campagnac; 
les couches de houille qu’elles renferment sont celles de Latapie, 
Bosboïe, Lhermie et Bouquiès, 


744 J. BERGERON, JARDEL ET PICANDET 25 Juin 


Ce n'est qu’à partir de ce moment que le courant du Moulin du 
Faux fonctionne ; avec les courants de Valzergues et de Viviez, il 
forme le système de Bourran caractérisé par la grande couche exploi- 
tée à Lagrange, Bourran, Combes, le Fraysse, le Négrin et Firmy. 

Pour chacun de ces courants, il s’est produit, soit sur le delta, 
soit à son voisinage, des accidents tels que ceux que M. Fayol a 
décrits dans le bassin de Commentry; mais leur étude nous entrat- 
nerait trop loin ; d’ailleurs beaucoup sont encore mal connus. 


VI 


BASSIN DE DECAZEVILLE A L'ÉPOQUE PERMIENNE. — Il n’y a aucune 
discordance de stratification entre les dernières assises houillères 
et les premières assises permiennes. 

Celles-ci présentent les mêmes caractères que dans le a 
A la base, et reposant sur le toit du Houiller, ce sont des schistes 
noirs, parfois légèrement gréseux. C’est l’équivalent des schistes de 
Cuzel, de la vallée de la Sarre. Dessus, viennent les grès à Walchia 
qui se distinguent des grès houillers par la finesse et la régularité 
de leur grain. Le Permien inférieur se termine par les schistes de 
Lebach, désignés parfois sous le nom de «schistes à poissons ». 

Tous ces termes se retrouvent dans la région de Decazeville. Au 
toit des couches du Négrin, c’est la série typique telle que nous 
venons de la décrire; elle bute par faille contre le Houiller du 
système supérieur passant par Haute-Buane. On la retrouve encore 
au toit des couches de Bourran et du Fraysse. 

La concordance de stratification entre les premières assises per- 
miennes et les dernières assises houillères montre qu'il y a eu 
affaissement lent du bassin de manière à permettre son invasion 
par la mer, dès le début du Permien. C’est par la région méridio- 
nale que le bassin a été envahi. Nous y retrouvons toute la série 
inférieure, telle que nous venons‘de la décrire, mais elle est plus 
gréseuse à la base quand elle repose sur les micaschistes de la bor- 
dure du bassin. 

Cet Autunien s'étend jusque dans l'Hérault ; il est recouvert par 
une série de conglomérats, de grès et d’argiles rouges, aussi bien 
dans les environs de Decazeville que dans l'Hérault. C’est, d’ailleurs, 
une des séries paléozoïques les plus identiques à elles-mêmes qui 
soient connues dans toute l’Europe. 

Il est à remarquer que l'invasion de la mer permienne s’est faite 
par le sud ; c’est de ce côté que devaient être déjà à l’époque carbo- 


L2 


Legende 


Couches es Æisceau dL'Auzits 
de {al 7 de Cémpamac 
houille [dl _/d__ do Bourren 


An... Andecile 


Ernie Focene 
G AT .Œanite 
Gr ….Greruhte 


Gn: 
Roches GnGr...Gheiss granuhlique 
DEA 
diverses |J...... Vurassique 
….… Mcasehisées 
Mg... Mirogranuhte 
Ferme moyen 
P1.....Rrmien inrieur 
S ……..MJerpentne 
R.Pa....Aoche Pexréyrque albsree 


Echelle de 100560 


2 


ECAZEVILLE 


PE PT 
js) DES ONTBAZEN, NZ 


DE JR 


S PES 


| 
| 


746 J. BERGERON, JARDEL ET PICANDET 25 Juin 


nifère les régions basses et très probablement c’est de ce côté que 
devaient s’écouler les eaux à leur sortie du lac. 


VII 


MODIFICATIONS SUBIES PAR LE BASSIN POSTÉRIEUREMENT A SA FORMA- 
TION. — Les ridements et les cassures du sol qui, à la fin de l’époque 
carbonilère, avaient donné lieu à la formation d’une dépression 
qui devait devenir le lac houiller de Decazeville, ne provenaient 
pas d'efforts lucaux exercés sur la croûte terrestre ; mais ces acci- 
dents faisaient partie de tout un ensemble qui a reçu le nom de 
ridement hercynien et qui s’est produit durant les époques carbo- 
nifère et permienne. 

Aussi ne pouvons-nous être surpris de trouver dans le bassin de 
Decazeville, la trace de dislocations ou de ridements qui pour la 
plupart sont certainement postérieurs au Houiller et antérieurs à 
l’époque secondaire. 

Nous avons vu qu’au début de sa formation, il s'était produit 
des éruptions de microgranulite et d’orthophyre qui n’ont pu venir 
au jour que par des cassures. Nous les connaissons au nord dans 
la région du Pont de Bourran, au sud du côté de Girbals, de Carabols 
et de Lugan. Nous avons vu se produire plus tard les éruptions 
andésitiques. 

Peut être les successions signalées plus haut dans les périodes 
d'activité des courants, sont-elles en relation avec quelques mou- 
vements locaux du sol ; rien dans les faits observés ne nous per- 
met d’ailleurs d'établir cette relation. 

Mais postérieurement au dépôt du Permien, et antérieurement 
à celui du Jurassique, il s’est produit à l’intérieur du bassin une 
série d'accidents tels que plissements et failles. C’est grâce à ces 
plissements, suivis d’érosions relativement récentes, que le système 
de Bourran forme des lambeaux isolés et que les roches éruptives 
de Lugan, de Bramarigues, du Pont de Bourran et les micaschistes 
de Haute-Serre apparaissent au jour. 

Parfois les plis sont déjelés comme ceux des Paleyrets, de Farey- 
res, de Bouquiès et de Vialarets, intéressant tout le faisceau de Cam- 
pagnac, et ceux de Bourran et de Firmy intéressant le faisceau de 
Bourran (PI. XI, fig. 2, 3, 4 et 5). 

Il y a eu encore des fractures ; c'est ainsi que nous avons vu une 
faille coupant le delta du Moulin du Faux et mettant les mica- 
schistes au contact des’gros éléments granitiques. 


1900 ÉTUDE GÉOLOGIQUE DU BASSIN HOUILLER DE DECAZEVILLE - 741 


Par suite de cette même faille, sans doute, la base des dépôts dus 
au courant de Valzergues apparaît près de Montpestels, sensiblement 
à la même altitude que la partie supérieure du delta du Moulin du 
Faux. 

Une autre faille limite la partie sud du bassin du côté d'Auzits 
en mettant en contact les schistes granulitisés avec les sédiments 
déposés par le courant de Longuefont. 

Une autre passe au pied du Puy-de-Voll; elle est signalée par ce 
fait que les sédiments houillers viennent buter contre la serpentine 
en plongeant vers l’est. Cette faille d’ailleurs semble être posté- 
rieure au dépôt du Permien, car les grès rouges du Saxonien 
sont en contact, par faille, avec les micaschistes daus la vallée du 
ruisseau de Salles. 

La preuve que ces cassures se sont produites antérieurement au 
dépôt du Jurassique, est tirée de ce fait que, au Puech et à Mespou- 
lières, il y a, reposant sur les conglomérats houillers, deux lambeaux 
de Jurassique situés à une altitude peu différente de celle du 
causse de Montbazens. Or, ces lambeaux sont du côté oriental de 
la faille qui coupe le delta du Moulin du Faux, tandis que le causse 
de Montbazens est sur la lèvre occidentale de la même faille. 

A ces accidents tous visibles à la périphérie du bassin, il faut 
en ajouter d’autres qui existent à l’intérieur et dont plusieurs ont 
été mis en lumière par les travaux d'exploitation : 

Une des failles les plus nettes est celle qui suit le Riou-Vieux, 
et qui rejette les couches du Soulier et de la Bertrandie au niveau 
de celles exploitées aux Caumels. Il y a encore la grande faille dite 
de Bagnaud, qui passe à l’ouest de Saugières et vient se raccorder 
à celle de Bourran. Le soulèvement qui traverse le bassin du 
nord au sud à produit une faille assez importante dans la région de 
Lugan jusqu’à l’ouest de Bramarigues (PI. XIL, fig. 2), et une autre 
de Vialarels jusqu’à l’ouest de St-Roch. 

Sur le relèvement ouest de la grande cuvette de Bourran existe 
une faille se prolongeant jusqu'aux travaux de Campagnac; elle 
présente cette particularité qu’une couche de charbon, située du 
côté est de la faille, est totalement minéralisée du côté ouest. 

Beaucoup d’autres accidents ont été reconnus par les exploitants 
mais ils n’ont pas encore été suffisamment étudiés pour que nous 
soyons en mesure d’en parler ici. Ce n’est que plus tard, à la suite 
d’une longue série d'observations, qu’ils pourront être interprétés 
conformément à la théorie, comme cela à eu lieu à Commentry. 

Très vraisemblablement les failles postpermiennes ont rejoué à 


748 ÉTUDE GÉOLOGIQUE DU BASSIN HOUILLER DE DECAZEVILLE 25 Juin 


l’époque tertiaire. La disposition en gradins, avec plongement géné- 
ral vers le nord, des lambeaux séparés par ces failles, ne peut dater 
de l’époque permienne puisqu’au contraire à cette époque l’affaisse- 
ment général se produisait vers le sud. 

Il est bien plus naturel d'admettre la réouverture de failles per- 
miennes, ou la formation de failles tertiaires lorsqu'a joué la 
grande faille de Villefranche. 

La minéralisation d’une partie de la houille de la grande couche 
de Bourran est sans doute en relation avec ces accidents permiens. 

Peut-être cette transformation se relie-t-elle à la venue filonienne 
du Kaymar. 


VIII 


RELATIONS ENTRE LES RELIEFS ACTUELS ET LES ACCIDENTS GÉOLOGIQUES. 
— Les failles et les bombements que nous venons de signaler ont 
disposé les couches houillères de telle sorte que les érosions les ont 
attaquées facilement. Ainsi se trouvent isolés la cuvette de la Vaysse 
(entourée par les couches du Fraysse) et le lambeau de Firmy entre 
lesquels existait un anticlinal. 

Dans l’allure nord-ouest-sud-est d’une grande partie des cours 
d’eau, on peut retrouver une direction fréquente dans les accidents 
faisant partie du ridement hercynien. Mais d’autre part, la direc- 
tion sensiblement nord-sud des principaux plis rappelle celle des 
accidents postpermiens et tertiaires. Il semble donc que ce soit ces 
derniers qui aient donné aux couches leur direction actuelle, tandis 
que les accidents de l’époque primaire auraient joué le rôle prin- 
cipal au point de vue hydrographique. 

Si les vallées sont profondes et nombreuses dans ce bassin, cela 
tient surtout à la nature fragmentaire des sédiments. Entrainés 
une première fois par les cours d’eau carbonifères, ils se sont 
arrêtés dans une dépression ; mais ils étaient tout préparés à con- 
tinuer leur mouvement de descente vers l’océan, lorsque les cours 
d'eau pléistocènes les ont repris et les ont entraînés vers l’ouest. 


1900 749 


‘ NOTE AU SUJET DES CONGLOMÉRATS DE PERRIER 
PRÈS D’ISSOIRE 


par M. David MARTIN. 


Nous lisons, dans les C. R. somm. de la Soc. Géol. de France du 
19 mars dernier, une note très documentée de M. Marcellin Boule 
relative à l’origine des conglomérats de l’Auvergne analogues 
à ceux de Perrier près d Issoire. 

Tous les géologues, à partir de 1827, avaient, d’après Poulett- 
Scrope, considéré ces brèches comme le produit de coulées boueuses. 
M. Julien fut le premier qui, dès 1869, leur assigna une origine 
glaciaire, et MM. Michel-Lévy et Munier-Chalmas donnèrent à cette 
dernière manière de voir la haute autorité de leur valeur scienti- 
fique. ë 

Après de longues études sur l’Auvergne, M. M. Boule est amené 
à réfuter l'hypothèse glaciaire au’il considère comme insuffisante et 
inutile et se rallie à la théorie des courants boueux de Poulett-Scrope. 

Il est téméraire, pour nous, de contredire quelques-unes des 
conclusions de M. M. Boule, car nous n'avons, ni sa compétence, ni 
ses connaissances profondes de l’Auvergne. Et cependant nous nous 
permettons, non pas de faire des réserves, car nous ne pouvons 
espérer revoir les lieux, mais de présenter quelques observations 
relatives aux conglomérats de Perrier dont la formation nous 
paraît très complexe. | 

En septembre 1890, ne pouvant suivre toutes les excursions de 
la Réunion extraordinaire de la Soc. Géol., nous tâchâmes d'arriver 
à Clermont-Ferrand de manière à pouvoir consacrer, avant cette 
réunion, une journée à la visite de l’horizon pliocène de Perrier, 
afin d’y trouver un terme de comparaison avec les formations 
anciennes de la Durance. 

Un peu déçu par l’aspect peu imposant de l’affleurement pliocène, 
nous voulûmes au moins examiner les formations postérieures qui 
surmontent la nappe de galets et nous nous trouvâmes aussitôt, el 
à notre insu, en présence du célèbre conglomérat de Perrier et de 
roches volcaniques que nous n’avions encore vues que dans des 
collections. 


750 DAVID MARTIN 25 Juin 


Par simple curiosité nous explorions les lieux au hasard et cons- 
tations bientôt que nous nous trouvions en présence d’une coulée 
de scories volcaniques qui s'enchevêtrait avec des boues cinéritiques 
à gros blocs. 

La nature variée de ces gros blocs attira notre attention et ce ne 
fut pas sans une vive surprise que‘nous reconnûmes, sur quelques- 
uns, des surfaces polies et brillantes, avec des stries caractéristi- 
ques, comme nous en avions si souvent rencontré dans les dépôts 
glaciaires les plus typiques des Alpes. 

Mis en défiance par cet intime voisinage de scories volcaniques, 
de boues torrentielles et d'éléments glaciaires, nous reprîmes avec 
plus de détail l'exploration du talus. 

Cette révision ne fit que coufirmer notre première manière de 
voir. On constate aisément au-dessus des sables et graviers pliocènes 
du talus de Perrier : 

1° Une coulée de scories volcaniques agrégées en une brèche par 
de la lave. Nous avons vu, en effet, dans les minuscules excavations 
qui accidentent la pente, une pâte foncée, parfois ambrée, liquide 
et bulleuse qui forme des bavures sur les joints des blocs adossés. 

2 Une formation torrentielle d’une nature et d’une origine 
certainement toutes spéciales. Elle est composée d’une boue de 
cendres volcaniques blanches très pures, emballant des cailloux 
roulés et des blocs de toutes les tailles, les uns complètement angu- 
leux, tandis que d’autres sont émoussés ou arrondis et quelques- 
uns striés. 

Ces deux dépôts différents ne sont ni nettement séparés, ni nette- 
ment adossés, ils s’enchevètrent et se pénètrent mutuellement par 
des enclaves et des digitations, du moins dans les parties les plus 
voisines. Il nous a paru aussi que la coulée torrentielle était très 
réduite, tandis que les scories volcaniques règnent sur une grande 
étendue, vers l’ouest de Perrier. 

3° Pour nous, les blocs et galets à surface polie et striée de 
Perrier ne sont pas dans une moraine, en place ; mais leur origine 
glaciaire nous paraît incontestable ; et ils ne peuvent avoir voyagé 
longtemps dans une boue torrentielle. 

Ces éléments glaciaires comprennent des basaltes compacts, et 
surtout des granites variés ; ils sont emballés pêle-mêle dans les 
scories et les cinérites. 

Leur répartition est intéressante cependant: très nombreux dans 
les parties torrentielles, ils sont plus rares, et nous ont même paru 
disparaître totalement dans la brèche volcanique en s’éloignant un 


1900 NOTE AU SUJET DES CONGLOMÉRATS DE PERRIER ylai 


peu à l’ouest du torrentiel ; tandis qu'il nous à également paru 
qu'ils devenaient de plus en plus nombreux jusqu’à former la 
totalité du sommet du talus sur une certaine étendue, à l’est du 
torrentiel. Malheureusement, en ce point si intéressant, une végé- 
tation plus vigoureuse recouvre le sol, et empêche de constater, 
sans une fouille, si on se trouve ici en présence d’une moraine en 
place. Cette vigueur plus grande de la végétation indique évidem- 
ment un changement dans la composition du sol. 

En explorant au-dessus, le plateau de Pardines, dans la direc- 
tion de Coudes, nous avons pu déterminer par une ligne deux zones 
distinctes, grâce aux blocs formant saillie sur la lande du plateau. 
A l’est de cette ligne, sont surtout des blocs de roches granitiques, 
tandis qu'à l’ouest nous n’avons vu que des éléments trachytiques. 

Sur la feuille de Clermont-Ferrand {carte de l’Etat-Major) que nous 
avions alors sur nous, nous retrouvons une ligne bleue séparant le 
glaciaire hypothétique en place, à éléments granitoïdes, des scories 
volcaniques. 

Cette ligne, tracée à vol d’oiseau, et pour mémoire seulement, 
passe par le C. de Coudes, VS. de Sauvagnat, l’F. de Fournet, li de 
Pardines et se prolonge au sud sur le plateau de la rive droite de 
la Couse, en passant à égale distance des mots de la carte, Perrier 
et Chirat. 

Nous ne pûmes, à notre regret, visiter cette dernière région, mais 
du haut du talus de Perrier, nous apercevions au sud, sur le plateau 
opposé, un relief rappelant la topographie morainique, en même 
temps qu’une teinte plus claire du terrain semblait indiquer une 
grande abondance de granites. 

Et de fait, notre confrère M. Tardy, a signalé, en ce point, une 
moraine frontale (1). 

Notre excursion à Perrier a été bien éphémère ; elle aurait exigé 
de longues journées de recherches, là où nous n’avons pu consacrer 
que quelques heures seulement. 

Bien que nous n’ayons pas eu la satisfaction de rencontrer une 
moraine en place, nous avons pu toutefois constater des faits fort 
intéressants et suffisants pour étayer notre conviction. 

En somme, nous reconnaissons, avec M. M. Boule, que les 
brèches de Perrier se composent de coulées de scories volcaniques, et 
de déjections torrentielles : mais nous ne saurions y admettre, comme 
lui, une exclusion aussi absolue de l’action glaciaire. 


(1)-B. S. G. F., & série, 1. XVII, p. 956. 


752 DAVID MARTIN 25 Juin 


Il nous paraît à peu près certain, que la partie du plateau de Pardi- 
nes constituée par des éléments basaltiques, et surtout granitoïdes, 
représente une moraine en place. Mais à défaut de cette preuve, que 
des fouilles seules pourront donner, nous considérons néanmoins 
les blocs et galets striés emballés dans le torrentiel comme ayant 
une provenance incontestablement glaciaire, mais très rapprochée, 
sans quoi les polis et les stries des cailloux et des blocs auraient 
disparu. 

Tous ces accidents multiples donnent au talus de Perrier un 
aspect chaotique assez déconcertant à première vue. Et cependant, 
il nous semble qu'ils sont d’explication assez facile. 

Lors de la venue de la coulée de scories andésitiques, la vallée 
de la Couse se trouvait occupée par un glacier sur lequel étaient 
tombées d’abondantes pluies de cendres et de projections volca- 
niques. Ce glacier, descendu du massii du Mont-Dore, servit de plan 
incliné à la coulée volcanique. 

Sur les parties où le glacier était mal défendu, par suite d'une 
moindre épaisseur de la couche de cinérites et de lapilli la haute 
température des laves devait provoquer, par la fusion des glaces, 
des torrents et des avalanches de boues torrentielles. 

Il serait difficile d'admettre que les cinérites, « presque pures de 
tout mélange » (1} qui emballent le conglomérat torrentiel de 
Perrier, eussent pu voyager longtemps à travers des plateaux ou 
des vallées formés de terrains variés, sans se mélanger et sans 
perdre ainsi les caractères qu’elles ont si bien conservés. 

La coulée torrentielle, en ravinant ainsi le glacier lui-même, a 
pu emballer également dans sa masse les éléments glaciaires carac- 
téristiques qu’elle contient et les déposer à quelques mètres de là (2). 

Ce n’est pas sans une certaine appréhension que nous formulons 
cette interprétation, parce qu’elle n’est pas en harmonie avec une 
théorie universellement admise et qui considère le glaciaire de 
l'Auvergne, comme appartenant au Pliocène supérieur, tandis que 
le creusement de ses vallées serait l’œuvre des temps quaternaires. 

L’inverse nous paraïîtrait plus conforme aux faits que nous avons 
observés. 

Mais avant d'aborder les quelques observations que nous avons à 
présenter à ce sujet, nous ferons remarquer, toutefois, que la pré- 
sence de glaciers en Auvergne, au moment où ce massif était en 


(1) Miomez-Lévy. B. S. G. F., 3: série, t. XVIII, p. 931. 
(2) Voir, pour les effets des laves sur les neiges, le traité de Géologie par M. de 
Lapparent, p. 415-427 et 428. 


1900 NOTE AU SUJET DES CONGLOMÉRATS DE PERRIER 753 


pleine activité volcanique, n’est, en aucune façon, en contradiction 
avec la série des événements géologiques qui y ont été étudiés avec 
tant de soin et de succès. 

Ainsi, M. Michel-Lévy, dans sa savante étude du Mont-Dore, 
signale, à Neuville, une couche de cinérites à gros blocs, probable- 
ment glaciaire, intercalée entre deux coulées de basaltes et dont la 
plus élevée est également coiffée de glaciaire (1). Dans la figure 74 de 
la p. 932, on voit, à l’ouest de Neckers, un lambeau de glaciaire 
recouvert par une coulée de basalte f?. 

D'ailleurs, bien qu'il n’ait pas tenu compte de la présence de 
glaciers pendant les phases d'activité des volcans de l'Auvergne, 
M. Michel-Lévy a pu établir que les dépôts glaciaires sont très pro- 
bablement contemporains des coulées basaltiques 62, et certaine- 
ment antérieurs aux basaltes plus récents f° et ff (2). 

« En d’autres termes — dit-il, p. 774 — le régime glaciaire à 
commencé avant que les coulées basaltiques qui ont constitué les 
planèzes d’Aurières et de Vernines eussent terminé leur évolution ». 


Quelques remarques sur l’âge du glaciaire de l’Auvergne 
et sur le creusement de ses vallées. 


4o Nous avons constaté, d’une part, que tous les galets et blocs 
des diverses roches granitoïdes des brèches du talus de Perrier et 
du plateau de Pardines sont dan; un tel état de fraîcheur que leur 
altération est absolument négligeable. 

Cet état de remarquable conservation rappelle d’une manière 
frappante celle des éléments similaires du glaciaire des Alpes et 
des Pyrénées situé, cependant, dans des conditions analogues d’al- 
titude et d’exposition aux agents météoriques. La conclusion nous 
parait donc peu douteuse. 

D'autre part, les galets, également granitoïdes, des formations 
pléistocènes qui étalent, sous le glaciaire, leurs terrasses sur divers 
points du bassin de la Durance, sont très altérés et souvent si complé- 
tement kaolinisés, qu’ils tombent en poussière au moindre contact. 

2° Si, au moment de sa période glaciaire, ses vallées n'avaient 
pas été creusées, l’Auvergne n'aurait pu avoir que des glaciers en 
plateaux. Or, des glaciers qui ne sont pas encaissés dans des vallées 
ne peuvent avoir à leur surface, de moraines définies. Les matériaux 


(4) Mrcmez-Lévy, in B. S. G. F., 3: série, t. XVIII, 1890, p. 773. 
(2) ID id p.765: 


16 Septembre 1900. — T, XXVIII. Bull, Soc. Géol. Fr. — 48 


754 DAVID MARTIN 95 Juin 


qu'ils reçoivent, par éboulement, des escarpements émergeant de 
leur sein, divergent au hasard des mouvements superficiels du 
glacier. $ 

Les seules moraines que peuvent édifier ces sortes de glaciers ne 
s’opèrent que sur les positions suivantes : soit sur le périmètre de 
leur front, soit sur les croupes émergeant de leur masse, soit encore 
en moraines profondes, mais seulement dans les dépressions où la 
progression de leur fond est insensible. 

Nous ne saurions donc concevoir, dans ces conditions, des mo- 
raines qui s’édifient sur le plateau même qui a servi de lit au glacier 
comme à Perrier et à Veyre-Monton pour ne citer que les seuls points 
de l’Auvergne où nous ayons vu de l’Erratique. 

3° Dans les Alpes de la Durance, les grandes érosions sont, d'une 
manière manifeste, antérieures à la période glaciaire (1) ; les 
érosions préglaciaires y sont formidables, puisqu'elles ont déter- 
miné, au voisinage de Gap, un affouillement absolu de 530 mètres. 

Ce dénivellement est nettement établi par les alluvions du deckens- 
chotter de la Freyssinouse (2) alt. 1100 m. et par le thalweg actuel 
de la vallée qui présente, aux Piles, entre Tallard et la Saulce, à 
l'altitude de 570 mètres et à 4 mètres au-dessus du lit de la Durance, 
une petite moraine en place recouvrant des calcaires schisteux du 
Lias superbement striés par les anciens glaciers. 

4° Depuis Tyndall, on a coutume d'attribuer à l’action glaciaire 
des érosions et des sciages considérables. Nombre de faits semblent 
contredire, d’une manière péremptoire, une pareille croyance. Nous 
ne signalerons ici qu’un seul genre de faits relatifs à cette question : 

Nous avons retrouvé sous des dépôts morainiques une foule de 
ravines, d’arêtes, d’aiguilles de roche, d'origine évidemment pré 
glaciaire et que les érosions du grand glacier quaternaire de la 
Durance ne sont pas parvenues à faire disparaitre. 

Ce relief préexistant, épousé par l’Erratique, serait peu concluant 
s’il était uniquement cantonné dans des gorges latérales, dans des 
culs-de-sac, envahis par des hernies glaciaires dont la vitesse de 


(1) Le creusement du cañon du Régalon (Vaucluse) est pliocène. Les lambeaux 
de molasse marine de ses grottes appartiennent à l’Astien d’après la ädétermina- 
tion de leur faune par M. Depéret. 

(2) Le raccordement des alluvions de la Freyssinouse à celles des rampes du 
Mont-Genèvre, apparemment de même âge, donne, à la Durance d’alors, une 
pente de O m. 74 p. 0/0, pente supérieure à celle de la Durance actuelle. Il nous 
paraît donc inutile, pour expliquer l’origine des poudingues de la Freyssinouse, 
d’invoquer l'existence de glaciers pléistocènes: glaciers tout à fait hypothétiques 
puisqu'ils n’ont laissé aucune trace. 


1900 NOTE AU SUJET DES CONGLOMÉRATS DE PERRIER 755 


progression devait être très atténuée. Mais il existe également des 
ravins préglaciaires dans le fond des vallées, là où la puissance 
érosive du glacier devait être le plus considérable. Aïnsi sur le 
talus du plateau qui borde au nord sur 6 kilomètres de longueur, 
la petite plaine de Gap, nous avons observé, sous les dépôts gla- 
ciaires, les rigoles de cinq ravins préglaciaires creusées dans les 
schistes instables du Callovien. Et cependant, ces berges antiques 
ont conservé toute leur netteté malgré leur peu de cohésion et 
malgré le rabotage d’un glacier de 1400 mètres de puissance. 

Mais si la puissance érosive de la glace est moindre que celle de 
l'eau courante, les glaciers sont, en revanche, de merveilleux 
agents de transport et d’incomparables appareils de déblai et de 
remblai. [ls ont nettoyé les vallées alpines des roches branlantes, 
des falaises instables et des amoncellements chaotiques d’éboulis (1) 
qui les encombraient. Et, tandis qu’ils adoucissaient les profils, 
rabotaient les surfaces trop rudes, les angles trop vifs, ils modelaient 
avec leurs matériaux, sur des régions parfois décapées et afireuse- 
ment ravinées, des paysages morainiques ravissants par le moelleux 
de leurs ondulations. 

50 Canñons sous-glaciaires. — La question des érosions produites 
par les rivières sous-glaciaires est peu étudiée et peu connue encore. 
Elle n’est pourtant pas dénuée d'intérêt. Aussi nous croyons utile 
d'essayer d’en dire ici quelques mots. 

Par suite de leur position, les rivières sous-glaciaires doivent être 
peu divagantes. Les difficultés d'écoulement, sous la glace qui les 
emprisonne et les comprime, doivent provoquer la formation de 
chenaux, de cañons, de fjords. | 

Le fait que la plupart des glaciers actuels se terminent à des 
thalwegs en terrasses sur lesquelles divaguent les eaux de leur 
émissaire, semble être une preuve du contraire de ce que nous 
venons de dire. 

Le Glacier Blanc, par exemple, présentait une pareille particu- 
larité lorsqu'il atteignait, en 1855, la terrasse du Pré-de-Madame- 
Carle. Maïs, par la retraite qu’il a opérée depuis, nous le voyons 
déboucher, aujourd’hui, au haut d’un escarpement de 50 mètres au 
moins, et son torrent s’écoule par une fissure en cañon de plus de 
15 mètres de profondeur. 

Nombre de gorges, ayant encore des glaciers dans leurs hauteurs, 
présentent, sur leur thalweg ou sur leur débouché, des seuils élevés 


(1) Toutefois, nous avons trouvé de nombreuses brèches calcaires préglaciaires 
qui ont résisté à l’érosion glaciaire. 


756 DAVID MARTIN 25 Juin 


formant parfois croupe. Ces seuils rocheux sont coupés par des 
cañons étroits de 2 à 4 mètres avec des profondeurs de 15 à 30 mètres, 
comme aux Clots et à Bonvoisin en Vallouise ; à Presle de Cham- 
poléon, aux Clots, à Combe-Froide, Navette, Prantiq dans le Valgo 
demar, etc. 

Ces seuils, en roches cristallines compactes, ont presque toujours 
leur surface admirablement polie et striée et découpée comme à la 
scie par le cañon. Parfois même la coupure est établie sur la partie 
culminante de la croupe, comme à Bonvoisin. 

Evidemment, ces cañons ne sont pas d'origine post-glaciaire, 
sans quoi les stries et les polis glaciaires auraient été effacés par le 
torrent. 

À l'aval de ces vallons élevés, la Durance, par exemple, coule 
dans un thalweg présentant une série d’élargissements que séparent 
des croupes rocheuses. La rivière s’est cependant creusé un lit 
profond et régulier dans son profil en long, en coupant les cluses 
par des cañons se prolongeant même à l’amont et à l’aval dans les 
terrasses alluviales de son thalweg préglaciaire (1) comme entre 
Embrun et Guillestre, et entre Sisteron et le Monestier-Allemont. 

Mais le cañon glaciaire avait, dans ces parages du moins, une 
bien plus grande profondeur. En effet, un sondage effectué par 
M. Wilhelm, ingénieur des Ponts-et-Chaussées, sur le lit du bas 
étiage, n’a rencontré, jusqu’à la profondeur de 42"50, que des gra. 
viers d’abord, puis des argiles bleues à galets duranciens sur 
lesquels nous avons distingué les fines stries des galets glaciaires de 
même taille. 

Depuis la fin de la période glaciaire, la Durance, au lieu d’appro- 
fondir sa vallée, a donc remblayé son lit et comblé une grande 
partie de son ijord. 

Il nous paraît donc difficile d'admettre upe pareille asymétrie 
dans les phénomènes fluvio-glaciaires de deux régions aussi voi- 
sines que le sont les Alpes et l’Auvergne. 


(4) Du Monestier-Allemont à Volonne, la terrasse de fond est constituée, dès sa 
base, par des cailloutis franchement alluviens. Mais ces cailloutis présentent dans 
je haut une trainée de blocs arrondis ou sub-anguleux de 1 m. à 2 m. d’axe. 
Tandis que les terrasses d’Embrun à Guillestre, dont la surface est striée, pré- 
sentent, de la base au sommet, des caractères à la fois glaciaires et torrentiels 
très marqués. — Voir à ce sujet : Kicran et Penck. Les dépôts glaciaires et fluvio- 
glaciaires du bassin de la Durance. — Dans Bul. de la Carle géol., n° 69, t. x, 
avril 4899, une note de MM. P. Lory et D. M.et B. S. G. F., 3° série, t. XXVI, 
‘ p. 573, année 1898. 


1900 NOTE AU SUJET DES CONGLOMÉRATS DE PERRIER 757 


Glaciers de l'Auvergne. 


Après ces quelques considérations, trop allongées peut-être, 
qu’on veuille bien nous permettre d'examiner quelques-unes des 
objections de notre éminent confrère. 

S'il est vrai qu’il ne nie pas la réalité du phénomène de l'Erra- 
tique dans les vallées qui rayonnent autour du Mont-Dore, il met 
néanmoins en doute la valeur des caractères morainiques observés 
à Perrier. 

Nous reconnaissons volontiers que l’Erratique ne présente pas un 
développement remarquable dans l’Auvergne. Il manquait, en effet, 
au Plateau Central de la France, de hautes montagnes ofirant de 
vastes cirques d'alimentation capables de faire converger les névés 
dans des vallées profondément encaissées, afin de favoriser la for- 
mation de grands glaciers. 

Tandis que ses plus hauts massifs voisinent à peine l’altitude de 
1900 mètres, les vallées de l’Auvergne sont très nombreuses et peu 
profondes. Elles s’anastomosent, en outre, les unes avec les autres, 
par des cols très bas qui ont dévié et morceléles glaciers au moment 
où, encaissés dans leur vallée, ils auraient pu édifier un relief 
topographique de moraines. 

Et cependant malgré ces conditions peu favorables, de nombreux 
lambeaux morainiques ont été signalés par divers géologues et 
surtout par M. Michel-Lévy (1) qui nous montra la curieuse et bien 
réelle moraine de Veyre-Monton, pendant l’excursion de la Société 
Géologique, du 16 Septembre 1890. 

Ces traces de glaciation n’ont pas lieu de surprendre dans un 
massif qui dépasse, encore aujourd’hui, 1800 mètres, puisque, au 
voisinage de Sisteron et de Nyons, nous avons rencontré les mo- 
raines bien définies, de trois glaciers locaux, dans des montagnes 
dont les altitudes extrêmes étaient de 1836 m., à Clausonne, de 
1430 m., à Saint-Genis et de 1439 m., à Ribeyret. 

Dans sa sixième objection M. M. Boule trouve cependant que la 
région ne présente pas les traces caractéristiques du passage des 
glaciers. 

Nous ne pouvons, faute de recherches suffisantes, dire si les lieux 
offrent ou non le modelé glaciaire et des surfaces striées et polies. 
M. Tardy, dans la note citée, signale cependant, mais en passant, 
des moraines frontales et latérales. Il y aurait lieu de vérifier le fait. 


(1) Micez-Lévy, in B.S. G. F., t. XVIII, n° 9, 1890. 


758 DAVID MARTIN 25 Juin 


Dans tous les cas, les manifestations glaciaires de l’Auvergne méri- 
teraient de tenter un glaciériste de profession. Il y faudrait de minu- 
tieuses et patientes recherches de plusieurs années, d’une vie hu- 
maine peut-être. 

L’Erratique de l’Auvergne est si singulier, si spécial, à cause de 
l’abondance des cinérites, de sa répartition, de sa rareté même, que 
beaucoup de gisements peuvent avoir échappé à l’attention de géo- 
logues qui ne les recherchaient pas uniquement. 

Dans ce même paragraphe 6, nous lisons « qu’un glacier n’aurait 
pas manqué d’enlever les sables très friables du Pliocèue moyen sur 
lesquels reposent les conglomérats de Perrier ». 

L'argument ne manquerait pas de valeur, peut-être, si ces graviers 
se trouvaient sur une croupe ou sur le lit même du glacier. Mais 
sur la position latérale qu'ils occupent, par rapport à la vallée 
de la Couse, la force érosive du glacier devait être très atténuée. 
D'ailleurs ils étaient protégés, à l’ouest, par la contre-pente de 
Pardines qui coupait l’irmpulsion directe du courant de glace. 

Nous pourrions citer des centaines de cas, où des assises friables 
n’ont pas été démantelées par les glaciers alpins, à coup sûr, plus 
puissants que ceux d'Auvergne. 

Aux exemples que nous avons signalés plus haut, nous ajou- 
terons celui des alluvions pléistocènes de la Freyssinouse et du 
Buëch sur lesquelles s’est traîiné un bras du glacier durancien de 
900 m. au moins d'épaisseur ; ainsi que celui des alluvions fluvio- 
glaciaires de Guillestre à Embrun qui ont résisté à un rabot de 
glace de 4400 mètres de puissance. Il existe même à Font-Molines, 
entre la gare de Châteauroux et la maison Agnel, une croupe 
de sables graveleux à blocs. si mal agglutinés qu’on peut les pio- 
cher avec le pied. Et cependant, la surface de ces sables présente 
un modelé glaciaire étonnant : vallonnements, coups de gouge, 
stries grossières, mais étendues et bien définies. Les blocs mêmes 
qui font saillie sont striés sur le côté amont dans le sens de la 
vallée. 

Il n’est donc pas surprenant que les sables pliocènes de Perrier, 
moins exposés que des formations analogues des Alpes, n'aient 
pas disparu totalement sous l’action glaciaire. 

Dans sa huitième objection M. M. Boule ajoute : « Des avalanches 
boueuses ont pu transporter des blocs d’un volume prodigieux avec des 
vitesses de 7 à 8 m. par seconde...» 

Nous ne mettons pas en doute la puissance formidable que pos- 
sèdent les avalanches de boues. Les Alpes avec leurs pentes exces- 


1900 NOTE AU SUJET DES CONGLOMÉRATS DE PERRIER 759 


sives, nous ont fourni maintes fois l’occasion d'assister à des 
coulées de laves torrentielles (1). Mais nous ne saurions attribuer, 
à leur action seule, des formations analogues aux conglomérats de 
Perrier. 

Un des meilleurs types de torrents à laves que nous connaissions 
est celui de Lallé dans le Valgodemar. 

Ce torrent, d’un parcours de plus de trois kilomètres, comprend 
trois sections distinctes : 

lo Un cirque d'alimentation constitué par les gneiss amphibo- 
liques imperméables du Petit-Chaillol (alt. 2344) avec une longueur 
de 1300 et une pente moyenne de 80 °/o. 

2% Un chenal d'écoulement constitué par une rigole large de 20 à 
25 mètres et profonde de 10 à 15 mètres. Cette rigole est entière- 
ment établie dans des argiles jaunes et coulantes avec blocs énormes. 
Ces terrains meubles sont le produit d’avalanches et d’éboulis. Ce 
chenal d'écoulement a une longueur de 1458 mètres et une pente 
moyenne de 36 °/o. 

3° Un cône de déjection de 559 mètres de longueur avec une 
pente moyenne de 16 °/. 

Lorsque une trombe, venue du nord-ouest par la trouée de Corps 
(Isère), s’abat sur le Petit-Chaillol, un torrent se forme subitement 
el se précipite en cascades impétueuses. 

Ce n’est qu’à partir de l’alt. 1380», c’est-à-dire vers l’origine du 
chenal, que commence à se former une lave torrentielle que l’on 
appelle dans le Valgodemar, la runna. La masse de la runna s’accroit 
rapidement. Rien ne résiste à sa violence : des blocs de 5, 10 et 
15 mètres de diamètre qui obstruent les parois et le fond du chenal 
sont emportés par l'avalanche de boue. 

Il faut à la runna, pour parcourir son chenal de 1458 mètres, 
20 à 30 minutes, exceptionnellement 10 minutes; soit une vitesse 
de 50 à 145 mètres à la minute. 

Arrivée en tête du cône de déjection la runna se ralentit et aban- 
donne ses gros blocs, tandis que la lave s'étale en gradins. Malgré la 
forte pente du cône, la lave atteint rarement le fond de la vallée ; 
seules les boues et les eaux troubles arrivent à la rivière. 

Les runnas du torrent de Lallé nous fournissent encore quelques 
renseignements intéressant la question des conglomérats de Perrier. 

Vue d’une certaine distance, on dirait que l’avalanche de boue 


(1) Nous n'avons jamais assisté à une coulée de laves volcaniques. Aussi, nous 
n’en dirons rien, 


760 : 41 ODAVIDEMARTIN UT ROUE 95 Juin 


glisse entre ses berges comme un convoi porté sur un chariot. Maïs 
à la voir de la rive, on a vite constaté qu’il n’en est pas ainsi. 

La runna, en forme de larme colossale, a son front escarpé avec 
une pente d'environ 45°. Sur ce talus rapide, est une perpétuelle 
avalanche de cailloux qui dégringolent au bas de la pente où se 
forme un petit cône de déjection incessamment recouvert par la 
coulée torrentielle et incessamment renouvelé. 

Toutes les parties de la runna accomplissent donc de perpétuels 
mouvements de rotation sur elles-mêmes et les unes sur les autres. ” 
‘On conçoit, en eftet, que les parties, en contact avec les aspérités 
du couloir soient sans cesse ralenties, tandis que les parties super- 
ficielles acquièrent le maximum de vitesse. 

A l'arrière du convoi se trouve la force motrice sous la forme 
d’une nappe d’eau boueuse dont la profondeur extrème est déter- 
minée par la croupe de la lave qui progresse en avant. , 

Nous n'avons jamais vu de lave torrentielle précédée par un 
torrent d’eau. Mais dès que la lave s’arrête ou se ralentit, une brèche 
se produit sur sa crête et la poche d’eau se vide. 

Une lave est généralement unique. Mais pendant les trombes 
exceptionnelles, il s’en produit plusieurs qui voyagent à la suite les 
unes des autres. 

Sur les pentes inférieures à 7 ou 8 °/, les avalanches de boue 
ne peuvent progresser que lorsqu'elles sont encaissées entre des 
berges. Mais toute lave qui divague s'étale en un cône d'autant plus 
court, à talus plus accentué, que la pente est plus faible ou que ses 
éléments sont plus volumineux. 

Un courant boueux, issu du Mont-Dore, aurait-il pu, d’après ces 
données, édifier le conglomérat de Perrier ? 

D’après les magistrales études de M. Michel-Lévy, ces conglomé: 
rats n’auraient bénéficié que d’uue pente de 3°/. (1). Il est vrai que 
l'altitude du Mont-Dore pouvait être supérieure à celle d’aujourd'hui. 
M. Michel-Lévy estime que cette altitude ne pouvait guère dépasser 
2500 m. (2). Dans cette hypothèse les coulées torrentielles n’auraient 
néanmoins disposé que d’une pente moyenne d'environ 6 ©. 

Avec une pente aussi faible, les avalanches de boue, même en- 
caissées entre des berges, n'auraient pu atteindre Perrier et 
auraient édifié, bien en amont, un cône de déjection. Il ne nous 
paraît donc guère possible qu’une coulée, divaguant à travers les 
plateaux, ait pu édifier les conglomérats en question. 


(1) et (2) Bull. cité, p. 743 et planche 23. 


4900 NOTE AU SUJET DES CONGLOMÉRATS DE PERRIER 761 


Caractères des éléments des laves torrentielles et 
neuvième objection de M. M. Boule. 


A l’occasion des galets striés nous devons considérer ici deux 
catégories de torrents à laves pour la région des Alpes : 

4° Ceux qui sont complètement établis dans les dépôts d’ava- 
lanches ou d’éboulis. 

90 Ceux qui se forment dans les boues morainiques. 


Les premiers sont situés dans des massifs aux pentes rapides sur 
lesquelles les glaciers n’ont pu effectuer de dépôt, ou bien, dans 
des régions qui n’ont pas eu de glaciers, comme la Provence, par 
exemple. 

Dans les déjections, soit laviques, soit simplement torrentielles 
de ces régions, nous n’avons jamais rencontré de blocs, ni de galets 
ayant des stries caractéristiques comme les éléments glaciaires. 
On y trouve seulement des surfaces déchiquetées par écrasement ou 
par broiement, ou bien de brutales écorchures, et des traces fraîches 
d’éclats ou de cassures. Quand ces dépôts sont très caillouteux et 
pauvres en argile, on constate souvent aussi des traces de marte- 
lage sur les cailloux. 


Laves provenant des boues glaciaires. — Les glaciers anciens 
ont édifié d’épaisses assises non seulement sur les terrasses et sur 
les pentes modérées de leurs bords, ils ont en outre comblé de 
leurs déjections une multitude de couloirs, de gorges, de vallons, 
de vallées ou de simples remous préexistants. Mais, aussitôt après 
leur retraite, l’action torrentielle s’est employée au ravinement des 
moraines. Quelques-unes de ces gorges sont aujourd’hui complè- 
tement évidées et leurs torrents se sont éteints faute d’aliment. 
Dans d’autres, l’érosion est en pleine activité, tandis que dans 
quelques rares vallons l’action torrentielle est à peine à ses débuts. 

Dans les milliers de torrents établis dans des boues glaciaires se 
produisent fréquemment des avalanches de boues tout à fait compa- 
rables à celles du torrent de Lallé. Dans les cônes de déjections édi- 
fiés, par ces laves, avec des matériaux glaciaires très typiques et 
même après un parcours de quelques centaines de mètres seulement, 
tous les galets ont perdu leurs caractères glaciaires. C’est à peine si 
l’on trouve quelques traces frustes des stries les plus profondes sur 
des éléments un peu volumineux. 

Sur les petits galets, les stries glaciaires, quoique très définies, 


762 DAVID MARTIN 25 Juin 


sont si délicates qu’elles s’effacent, même après un séjour de quel- 
ques jours seulement, dans la poche du vêtement si on n’a pas le 
soin de les envelopper. 

Le caractère le plus commun que présentent les cailloux des cou- 
lées de laves torrentielles est celui du martelage, très sensible surtout 
sur les galets calcaires de couleur sombre. On dirait qu’ils ont été 
frappés avec un marteau à pointe mousse. 

Les galets martelés sont très communs dans les nappes de poudin- 
gues interstratifiés, à trois niveaux (1), dans les boues glaciaires de 
la vallée du Drac (2). 

Nous ne saurions donc considérer les avalanches boueuses comme 
susceptibles de produire des effets comparables à ceux des glaciers, 
soit sur les éléments qu’elles transportent, soit sur les parois qui 
les encaissent et où les stries glaciaires sont rapidement effacées 
quand elles viennent d’être mises à jour. 


Glissements de terrains. — Certains glissements de terrains, au 
contraire, peuvent laisser des polis et des surfaces striées. Ces 
phénomènes, fréquents dans les Alpes, mais très circonscrits, se 
produisent sous diverses formes ; comme éboulement, tassement 
de terrain, coulée boueuse, etc. 

Dans les champs pentueux, où dans les boues glaciaires, des 
arrosages excessifs ou des pluies prolongées déterminent souvent 
des décapages appelés veaux ou vaches suivant leurs dimensions. 
Mais, presque toujours, ces coulées de terrains se comportent 
comme de vraies laves torrentielles, dans lesquelles les parties 
roulent les unes sur les autres. 

Pour qu’un glissement produise des effets comparables à ceux 
des glaciers, il faut qu’il se fasse en masse et sans déplacement 
lotal de ses parties. En d’autres termes, le glissement doit être 
accompagné de phénomènes de trainage. 

Ainsi, si un pan de forêt se détache et glisse sur la pente, les 
racines des arbres forment lien, et la masse se meut tout d’une 


(4) P. Lory, in Bul. de La carte géol. déjà cité. 

(2) Ces poudingues, d’aspect alluvien, renferment cependant des blocs et beau- 
coup de galets striés. Ils ressemblent tout à fait aux moraines granitiques des 
hauteurs de Saint-Firmin (Les Sparcelets, Les Préaux). Au point où en sont nos 
recherches, nous entrevoyons, dans ces formations quaternaires successives de la 
vallée du Drac, une sorte de balancement dans des phases glaciaires qui auraient 
tour à tour amené ou supprimé des affluents inférieurs provenant de vallées 
calcaires ou schisteuses, tandis que les glaciers d’Olan auraient été insensibles à 
ces causes d’oscillations. 


1900 NOTE AU SUJET DES CONGLOMÉRATS DE PERRIER 763 


pièce. Dans ce cas, les parties résistantes qui se trouvent en contact 
sur les parois de frottement se polissent et se strient mutuellement. 

Il arrive quelquefois, dans des roches stratifiées et fortement 
inclinées, qu'une assise supérieure se décolle par grands compar- 
timents qui glissent sur l’assise inférieure. Les parties en saillie 
des deux surfaces de frottement se trouveront également affectées 
de polis et même de stries si des grains de sable, par exemple, se 
sont trouvés entre les surfaces en contact. 

Des phénomènes analogues, mais incomparablement plus remar- 
quables, se produisent dans la traîne des bois. 

Ces divers phénomènes de polissage et de striation des surfaces 
en place ressemblent beaucoup à ceux des glaciers, mais les circons- 
tances qui les accompagnent sont suffisantes pour mettre en garde 
et éviter toute méprise. 

D’autre part, les stries produites sur des cailloux, par ces divers 
phénomènes de traînage, n’occupent, en général, qu’une face et 
sont toujours orientées dans le même sens, tandis que dans les 
galets glaciaires elles sont réparties sans orientation sur toute la 
surface. 


Bien d'autres causes accidentelles et très exceptionnelles peuvent 
rayer des cailloux; mais ces striages sont si rares, si spéciaux et 
diffèrent tellement des vraies stries glaciaires que la confusion ne 
nous paraît pas admissible. 

Les blocs et galets striés de Perrier présentent si bien les carac- 
tères des éléments morainiques les plus typiques des Alpes et des 
Pyrénées que nous les considérons comme ayant une origine 
glaciaire incontestable. 


Conclusions. — De retour à Clermont-Ferrand, le soir de notre 
excursion à Perrier, nous allâmes faire part de nos observations 
à un excellent et aimable confrère qui avait bien voulu, la veille, 
nous renseigner ; et nous donnons ici, comme conclusion de cette 
note, le résumé du compte-rendu que nous lui fimes : 

« À notre avis, il s’est passé à Perrier des phénomènes analogues 
à ceux qui s’accomplissent aujourd’hui sur le Cotopaxi, où l’on voit 
des torrents de lave sur des glaciers ». 


764 25 Juin 


NOUVELLES OBSERVATIONS 
SUR LE SYSTÈME CRÉTACÉ DANS LES ALPES-MARITIMES 


par M. de RIAZ. 


Dans la note que j’ai publiée l’année dernière sur le Système cré- 
tacé des environs de Nice et de Menton (1), il était principalement 
question des étages supérieurs. Je me suis proposé, cette année, de 
mettre à profit le court séjour que j’ai fait dans le Midi, pour tâcher 
d'observer de préférence les étages inférieurs. 


1° Gairaut 


Je parlerai d’abord de la localité de Gairaut, qui n’a jamais été 
mentionnée. C’est un quartier de Nice, à plusieurs kilomètres de la 
ville, et faisant partie de son territoire. Des carrières y sont ouvertes. 
En les visitant, il y a plusieurs années, j'en avais rapporté quelques 
Ammonites assez frustes qu’on pouvait penser être Hoplites Leopoldi 
d'Orb. Mais ce n’était point là une certitude, et je n’en avais pas 
parlé. 

Cette fois, j'ai été plus heureux, et j'ai trouvé des fossiles qui ne 
laissent aucun doute sur le niveau auquel ils appartiennent. Entre 
les bancs qui fournissent une belle pierre blanche sont des délits 
tendres, parfois très fossilifères; ils renferment de la glauconie, et 
sont pétris de petites oolithes ferrugineuses noires, qui leur donnent 
l’aspect du Bajocien de Sully, ou du Callovien de Saint-Rambert en 
Bugey. 

Les fossiles que j'ai pu déterminer sont les suivants : 


Holcostephanus intermedius d’Orb. (2). 
— cf. Jeannoti d'Orb. 


(4) BS.G.F., t. XXVII, p. 411. 

Par un oubli inexplicable, je n’ai pas mentionné dans la bibliographie : 

KiLiAN, ZüRoHER et GuéBanp : Notice sur la région d’Escragnolles. B. S.G.k , 
t. XXII, p. 952, 1895. | 

J’ajouterai : PARONA et BoNARELLI : Fossili albiani d'Escraguolles, del Nizzardo 
e della Liguria occidentale (Paleontographia ila!lica), t. II, 1896. 

(2) M. Sayn a bien voulu me donner son avis sur la plupart des Céphalopodes 
cités dans cette note. Je lui renouvelle tous mes remerciements. 


© 


1900 SUR LE SYSTÈME CRÉTACÉ DANS LES ALPES-MARITIMES 76 


Holcostephanus du groupe Atherstoni Sharpe. | 

Hoplites, très grand échantillon que je suis tenté de rappro- 
cher de EH. angulicostatus (Crioceras ?) d'Orb. 

Crioceras Sp. 

Lytoceras subfimbriatum d’Orb. 

Haploceras Grasi d’Orb. 

Desmoceras Sp. 

Nautilus neocomiensis d'Orb. 

Belemnites (Hibolites sp.). 


De plus, M. Ambayrac, qui s’est encore montré de la plus grande 
obligeance à mon égard, a recueilli à Gairaut Hoplites radiatus Brug. 

Je n’ai donc pas la moindre hésitation à voir ici un horizon haute- 
rivien des mieux caractérisés, de faciès assez semblable à celui que 
MM. Kilian et Zürcher appellent, à Escragnolles, sublittoral, sauf la 
présence des Spatangues dont je n’ai vu aucune trace. 

Les couches inclinées à 45 degrés vers le nord ou nord-est, plon- 
gent sous le Jurassique. La stratigraphie est ici assez compliquée. 
Après avoir franchi la crête jurassique, la route redescend dans le 
Crétacé en se dirigeant vers le point marqué Saint-Sébastien sur la 
carte. On trouve là des étages plus élevés dans la série, et de nou- 
velles recherches dans le vallon de Rayet et à la descente sur Saint- 
André, permettraient de reconnaître plusieurs niveaux. En bas, je 
me suis retrouvé sur des couches glauconieuses qui ressemblent à 
celles de Gairaut, et qui pourraient être du même âge. N’ayant 
découvert de ces côtés aucun fossile qui puisse me guider, je ne puis 
en dire davantage. L’allure des couches est très tourmentée. 


20 Vallon de Saint-Laurent 


Je ne sais comment désigner autrement le vallon qui descend de 
la Turbie vers la mer, à l’ouest de la Tête de Chien, pour aboutir au 
petit hameau de Saint-Laurent dont j'ai parlé dans ma note précé- 
dente : ce vallon est entièrement creusé dans le système crétacé. 

J'ai découvert à mi-hauteur, à côté de la maison Castela (?) un 
gisement ayant le faciès des couches de Gairaut, à oolithes brunes 
ferrugineuses. C'est à peu près dans le thalweg, les bancs ayant une 
inclinaison de 45 à 50 degrés du côté de l'ouest. Ce gisement, de 
peu d’étendue, est appliqué contre le Jurassique. 

Les Bélemnites sont partieulièrement abondantes, et je n’ai aperçu 
absolument que des Céphalopodes peu déterminables. 


766 DE RIAZ. — NOUVELLES OBSERVATIONS 95 Juin 


Ce sont : 


Hoplites sp. 

Holcostephanus sp. 
Desmoceras Sp. 

Nautilus neocomiensis d'Orb. 
Hibolites pistilliformis BI. 


Voici donc, malgré la mauvaise conservation des fossiles, une 
deuxième station hauterivienne, avec un caractère pélagique par sa 
faune, sublittoral par son faciès minéralogique. 

Dans le voisinage de ce point, on remarque des blocs entièrement 
glauconieux. Est-ce le Barrémien ? Est-ce le Gault ? Je n’ai pu, ni 
observer la couche en place, le terrain étant remanié, ni découvrir 
de fossiles. 

À l’ouest, on trouve les marnes cénomaniennes qui paraissent très 
puissantes, et que la nouvelle route carrossable montant à Eze 
recoupe plusieurs fois. Ici elles sont peu fossilifères. 


3° La Turbie 


J'ai visité un gisement d'une certaine étendue au-dessous du 
village : il est situé entre le sentier qui descend de la Turbie à Monte- 
Carlo, et celui qui conduit plus à gauche à une carrière jurassique 
marquée par un obélisque. 

Les couches sont fossilifères, et l’on voit des blocs entièrement 
pétris. Malheureusement la roche est fort dure, les fossiles difficiles 
à obtenir entiers; et la forte déclivité du terrain, avec des cultures 
en petites terrasses étagées, n’est pas faite pour faciliter les récoltes. 

Quoi qu'il en soit, j'en ai rapporté un certain nombre d’échan- 
tillons, pas toujours entiers, où J'ai pu reconnaître : 


Costidiscus cf. rerticostatus d'Orb. (fragment ayant des côtes 
plus nombreuses que le type). 

Desmoceras cf. Cassida Rasp. 

Hoplites Sp. 

Nautilus pseudo-elegans d’Orb. 
—  neocomiensis d'Orb. (grands et moyens exemplaires, 

abondants). 

Toxaster gibbus Ag. (1). 

—  retusus Lam. (2). 


(1) Ces Echinides, ainsi que tous les autres cilés dans cette note, ont été déter- 
minés par M. Lambert, auquel je réitère mes plus vifs remerciements. 

(2) M. Lambert me dit: « D'accord avec M. de Loriol, j'ai restitué ce nom à 
l'Echinospatagus cordiformis de Cotteau, qui n’est pas un vrai Echinospatagus ». 


1900- SUR LE SYSTÈME CRÉTACÉ DANS LES ALPES-MARITIMES 767 


Je ne crois pas me tromper en rapportant ce gisement à l'étage 
Barrémien, plutôt qu’à l'Hauterivien, lors même que je n’ai pas 
d'éléments bien décisifs : il est évident que si j'étais sûr de C. recti- 
costatus, toute incertitude disparaîtrait. 

Le faciès minéralogique diffère de celui de l'Hauterivien de Gai- 
raut et de Castela; c’est de la glauconie pure, vert d’herbe, sans 
oolithes noires. 

Le Barrémien a été signalé à la Turbie par notre confrère M. Sayn, 
qui en a été cité : Desmoceras Charrieri, D. vocontium, D. difficile, 
Holcodiscus Caillaudi, H. Perezi, H. van den Heckei (1). Je pensais 
qu'il avait fait des observations sur le terrain, et qu’il connaissait 
lui-même les gisements. Il m’a dit avoir relevé ces désignations au 
Musée de Turin. Le nom de la Turbie embrasse un vaste périmètre, 
et les fossiles de Turin pourraient bien provenir d’un autre point 
que celui que j'ai visité. M. Sayn a cité aussi le nom de Simbola : or, 
cette localité n’est mentionnée, ni sur la carte d’Etat-major, ni sur 
les dictionnaires géographiques; le seul géologue de Nice, M. Am- 
bayrac, ne le connaît pas, et je n’ai pu encore la découvrir malgré 
mes recherches. 

Le gisement que j’ai décrit est surmonté par des marnes noires, 
que la route de la Corniche descendant vers Roquebrune entame 
fortement ; elles sont évidemment cénomaniennes, mais j'ai déjà 
dit qu’elles n'offrent aucun fossile. 


4 Les Moulins (Vallée de Tourette) 


Le procès-verbal de la Réunion extraordinaire de 1875 disait: 
« Un banc de calcaire bleu à grains glauconieux, de 2 mètres 
d'épaisseur, repose sur un banc très glauconieux à Serpules, en 
contact avec le calcaire blanc jurassique. Au-dessus du Néocomien, 
des couches glauconieuses représentent le Gault, puis viennent des 
marnes noires avec fossiles de la craie de Rouen. » 

Hébert faisait remarquer l’analogie de ce Néocomien avec celui 
d’Escragnolles : « Dans lés deux localités, disait-il, les espèces 
caractéristiques sont principalement : Amm. diflicilis d'Orb., et Amm. 
Charrieri d’Orb. (2) ». Coquand, appuyant le dire d’Hébert, ajoutait : 
« [ci le Gault repose sur ce que j'appelle étage barrémien ». 


(4) B.S. G.F., t. XXIII, p. 750, in Kilian. 

(2) Je ferai remarquer qu’à Escragnolles l’Haulerivien et le Barrémien existent 
tous les deux. Aux Moulins ou au Plan de Revel, je ne dis pas que l’Hauterivien 
n'existe pa-, mais je n’y ai pas jusqu'ici reconnu sa présence. 


168 ! DE RIAZ. — NOUVELLES OBSERVATIONS D JUIN 


Aujourd’hui tout le monde est d'accord sur cette appellation. La 
succession comprend donc le Barrémien, où j'ai recueilli non pas 
les fossiles indiqués par Hébert, mais Pulchellia cf. compressissima 
d’Orb., Holcodiseus cf. Caillaudi d’Orb. 

_ La présence du genre Pulchellia est bien décisive: Puis vient le 
Gault que je n’ai pu voir en place, mais j'en ai trouvé des blocs 
éboulés avec Hamites. Un échantillon recueilli détaché de Desmoceras 
Mayori d’Orb. (planulatum) pourrait provenir de l’Albien supérieur. 

Quant aux marnes cénomaniennes, elles sont très puissantes avec 

fossiles abondants, principalement : 


Acanthoceras naviculare Mant. 
— Mantelli Sow. 
Schlænbachia varians Sow. 
Nautilus elegans Sow. 
Holaster subglobosus Leske, etc., etc. 


C'est-à-dire une faune pélagique des plus typiques. La nature des 
dépôts, aussi bien que la faune, indique que le rivage s’est éloigné, 
et que la mer s’est approfondie depuis l’époque barrémienne. 

Nous remarquons dans la coupe des Moulins, comme dans celle 
d’Escragnolles, l'absence de l’étage aptien. 


5° Eze 


Eze (village et non gare), est, ainsi que je l’ai dit, un point où le 
Gault se présente avec une épaisseur notable, bien que difficile à 
évaluer, et avec des fossiles. MM. Parona et Bonarelli en ont décrit 
de nombreux, d’après les collections du Musée de Turin. En voici 
la liste : 


Acanthoceras Lyelli Leym. 

— pseudo-Lyelli Par. et Bon. 
Desmoceras latidorsatum Mich. 
Schlænbachia varicosa Sow. 
Douvilleiceras mamillatum Schl1. 

_ Helicoceras Roberti d’Orb. 

_ Trochus Falloti Par. et Bon. 
Straparolus dentatus d’Orb. 
Discohelix Martini d'Orb. 
Scalaria Dupini d'Orb. 

Natica gaultina d’Orb. 
—  Pricei de Lor. 


1900 SUR LE SYSTÈME CRÉTACÉ DANS LES ALPES-MARITIMES 769 


Dimorphosoma Orbignyi Pict. et R. 
Pleurotomaria Gibsi Sow. 

Terebratula dutempleana d'Orb. var. obtusa Dav. 
Epiaster trigonalis Ag. et Des. 


J'ajouterai que j'ai recueilli dans cette localité de nombreux 
Desmoceras, dont l’un de 8 cent. de diamètre, me semble D. Beudanti 
typique (MM. Parona et Bonarelli disent qu’un seul exemplaire 
douteux de cette espèce existe à Turin comme provenant d’Eze); de 
plus les Echinides suivants examinés par M. Lambert : 


Discoidea conica Des. 
Conulus castaneus Brongn. 
Holaster lævis Del. 


Venons maintenant à la stratigraphie de cette localité. Dans ma 
note de l’année dernière, J'ai fait des réserves sur la coupe donnée 
par Reynès, de l’espace compris entre la Drette et Eze. Après 
examen nouveau, je me suis convaineu qu’en effet Reynès a commis 
une erreur. Lors même qu'il a omis d'indiquer la direction, il est 
impossible de ne pas attribuer à sa coupe celle de l’ancien sentier 
et de la route carrossable construite depuis ; les communications du 
village d’Eze avec la route de la Corniche se sont toujours faites par 
le même vallon, du N.-N.E. au S.-S.E. Du reste, on a la même 
succession en traçant une ligne quelconque de la montagne vers le 
village. 

La succession est l'inverse de celle présentée par Reynès. Ce sont 
les étages supérieurs, et 
non les inférieurs, qui 
s'adossent à la montagne 
jurassique couronnée au- 
jourd’hui par les forts. Je 
n'ai pu prendre les épais- 
seurs, ni même bien m’as- 
surer de la direction des 
couches jurassiques qui 
sont entièrement en ter- 


Fopé, de Là Vrette 

7 i se Village d'Ese 
= Ù 

/Atede La Corniche Û 


rain militaire; mais Je \ Vu 
crois pouvoir proposer le NÉE 
schéma ci-contre à substi- Fig. 1. 


tuer à celui de Reynès. 
Il peut paraître singulier que le Sénonien vienne ici en contact 
avec le Jurassique. Si la structure géologique de la région est assez 


16 Septembre 1900, — T. XXVIII. Bull. Soc. Géol. Fr. — 49 


7170 DE RIAZ. — NOUVELLES OBSERVATIONS 25 Juin 


simple, l'amplitude des soulèvements a produit des complications 
partielles (Mont-Campi, fort de la Révère 704 m., Mont-Chauve 848, 
Mont-Agel 1149). On conçoit que de pareils mouvements aient pu 
amener bien des accidents locaux ; le Crétacé était flexible, le 
Jurassique rigide, et il en résulte des glissements et des étirements. 


6° Pont de Peille 


De nouvelles recherches m'ont fait découvrir Acanthoceras rhoto- 
magense Defr., que je n’avais pas encore rencontré dans les environs 
de Nice. L'observation n’a pas une grande importance, puisque cette 
espèce a été signalée ici, ainsi que sur d’autres points, par les 
auteurs qui m'ont précédé. Néanmoins, je tiens à faire remarquer 
que Ac. rhotomagense est beaucoup moins abondant que les formes 
du groupe Ac. Mantelli et naviculare, qui sont fréquentes, en général, 
dans les gisements cénomaniens des Alpes-Maritimes. 

Ce qui est plus intéressant, c’est ce que me dit M. Lambert au 
sujet d’une forme d’Epiaster cf. crassissimus Defr. que j'ai récoltée 
à Pont de Peille. «Cette espèce est très voisine d’Epiaster crassissimus 
par sa forme générale et celle de ses ambulacres, mais elle en 
diffère certainement par sa taille plus petite, son rostre moins proé- 
minent, la tubérosité sternale bien plus éloignée de l'extrémité du 
talon, son sillon antérieur plus atténué, les pores de son ambulacre 
impair moins serrés. C’est probablement cette espèce qui a déjà été 
citée en Provence sous le nom d’E. crassissimus. Il serait sage, avant 
de lui donner un nom, d’avoir un individu qui permette de cons- 
tater l’absence réelle du fasciole péripétale et aussi la stabilité des 
caractères indiqués. Je pense d’ailleurs qu’on arriverait à consi- 
dérer ce type, et l’E. distinctus lui même, comme de simples variétés 
de E. crassissimus. » 

J'ai fait une autre trouvaille sur le même point, celle d’un Micraster 
que j’ai tout de suite pensé être éboulé de plus haut, et dans lequel 
M. Lambert a reconnu Micraster Normanniæ Buc. J'avais recueilli 
précédemment un exemplaire de cette espèce du Nord, à Lodola, 
près de Menton, et mon savant confrère trouve que le deuxième est 
également bien typique. Il y a donc à Pont de Peille du Sénonien 
tout à fait inférieur (Coniacien), surmontant le Cénomanien, et 
laissant peu de place pour l’intercalation du Turonien. 


1900 SUR LE SYSTÈME CRÉTACÉ DANS LES ALPES-MARITIMES 771 


70 Résumé 


De ce qui précède, il résulte principalement ceci : 

Si l’on n’a pu encore découvrir dans la région de Nice, les couches 
qui tiendraient la place du Berriasien et du Valanginien, en 
revanche les étages hauterivien et barrémien sont beaucoup mieux 
représentés que certains auteurs ne l'avaient pensé. Les gisements 
de Gairaut et de la maison Castela sont suffisamment probants pour 
l'Hauterivien, ceux des Moulins et de la Turbie pour le Barrémien ; 
il serait bien intéressant de retrouver à la Turbie les espèces impor- 
tantes qui ont été relevées par M. Sayn au Musée de Turin. 

Perez avait reconnu cependant, dès 1846, le Néocomien de Nice. Il 
signale les oolithes brunes ferrugineuses. Sans donner toute sa liste 
assez considérable d’espèces, dont je suis redevable à une très obli- 
geante communication de M. le Prolesseur Issel, je cite d’après 
Pictet et de Loriol (1) : 


Belemnites pistilliformis 
— dilatatus 
Ammonites Astieri 
— difficilis 
—— cryploceras 
— angulicostatus 
Ancyloceras Emerici, 


On voit bien, par cette énumération, que les deux étages haute- 
rivien et barrémien sont clairement indiqués, bien que confondus. 
L'observation de Perez paraît être tombée dans l’oubli, car pendant 
longtemps, on ne trouve plus trace de recherches nouvelles dans 
cette contrée si intéressante et encore si mal connue. 

Le faciès de l’Hauterivien et du Barrémien est celui d’Escra- 
gnolles : glauconieux et sublittoral. Je n'ai pas trouvé de Spatangues 
dans l’Hauterivien ; dans le Barrémien de la Turbie ils sont abon- 
dants. 

D’autres gisements seront certainement découverts ou retrouvés, 
et de nouvelles explorations ne peuvent manquer d’être fruc- 
tueuses ; la végétation n’est pas envahissante, et l’observateur a pour 
ses recherches beaucoup de talus et de ravins soumis à l’érosion. 

L'’étage aptien est toujours insaisissable. 


(1) Description du terrain néocomien des Voirons, p. 59, 1858. 


772 95 Juin 


NOTE SUR LE NÉOCOMIEN DU LANGUEDOC MÉRIDIONAL 


par M. ROMAN (1). 


Dans une note récemment publiée au Bulletin, j'ai eu l’occasion 
de rappeler la composition du Néocomien de la région de Montpel- 
lier (2) et j'ai cherché à démontrer à l’aide d'arguments paléontolo- 
giques l'impossibilité d'admettre la présence du Barrémien dans 
cette région. 

Je ne reviendrais pas sur cette question, si de nouvelles observa- 
tions, faites au nord des points primilivement étudiés, n'étaient 
venues confirmer mes précédentes recherches. 

Au nord de la grande dent jurassique, du Pic St-Loup, accident 
caractéristique de l’orographie de la région, s'étend un plateau 
calcaire, supporté par un socle marneux qui le surélève au-dessus 
de la plaine. Ce plateau, entièrement constitué par le Néocomien, 
acquiert un intérêt exceptionnel de la présence de quelques horizons 
paléontologiques, bien définis, qui donnent la clef de la stratigra- 
phie du Crétacé inférieur de cette partie du Languedoc. 

On le connaît dans le pays sous le nom de Causse de Pompignan, du 
village situé à son pied nord, et il atteint une altitude moyenne de 
300 mètres au-dessus du niveau de la mer, tandis que les plaines 
voisines ne dépassent pas 180 mètres. Vers le sud, ce plateau se 
relève jusqu’à 500 mètres à la crête du Bois d’Hortus, haute 
muraille calcaire séparée du Pic St-Loup par la combe marneuse 
du Mas Rigaud. De tous côtés et principalement vers le sud et vers 
l'est, le Causse de Pompignan est limité par de hautes murailles 
calcaires surmontant des talus marneux à pente assez raide, 

La structure de ce massif est simple, on peut le considérer 
comme un synclinal à très large rayon, orienté sensiblement du 
nord au sud; les assises sont relevées assez régulièrement à 
l’est et à l’ouest tandis que la partie centrale est horizontale ou sub- 
horizontale. 

Le croquis ci-joint permettra de se rendre compte plus facilement 
de la structure géologique du pays. 


(1) Note présentée à la séance du 11 Juin. 
(2) Voir B, S. G. F., 3° série t. XXVII, p. 517. 


1900 NOTE SUR LE NÉOCOMIEN DU LANGUEDOC MÉRIDIONAL 713 


Le substratum du Néocomien, que je me borne ici à mentionner, 
est constitué parle Jurassique supérieur avec deux faciès différents : 
à l’est le faciès à Céphalopodes, et à l’ouest le faciès coralligène du 


Bois de Monié, le Causse de Pompignan masquant le passage latéral 
d’un faciès à l’autre. 


1 Corconne 


[1 ]Eocène moyen CL Valanginien inff 


: o + + + Facies 
+ . . 
[ _]Marnes a Plicatules RMC coralligène 


FÉÉFEFEEFEES Hauterivien « x ? Fac es a 
DS eur JCaHolcostephanus MES Co halopodes 


NII Valanginien sup7(Calc.miroitants) Paille 


Echelle de : CHOSE 


Tithonique 


Fig. 1. — Carte au 1/200.000 de la région comprise entre le Pic Saint- Loup 
et Pompignan, 


On observe la série complète des assises néocomiennes en suivant 
une coupe orientée du nord au sud en partant de Pompignan et se 
dirigeant du côté du sud vers le Saint-Loup (fig. 2). 

Sur le Tithonique, vienuent reposer, en succession normale, les 


774 ROMAN 95 Juin 


calcaires gris clairs un peu marneux de la zone à Hoplites Boissieri 
Pict. et occitanicus Pict. Ces assises, ordinairement très fossilifères, 
occupent au nord du Caussela plaine de Pompignan. Elles se relient 
à l’ouest aux calcaires du même niveau, de la plaine de Saint- 
Martin-de-Londres par une bande étroite suivant la route de N.-D.- 
de-Londres à Pompignan par Ferrières. Un peu avant le village de 
N.-D.-de-Londres, le Berriasien est masqué par un affleurement de 
l’Eocène ; il reparait un peu modifié par les accidents tectoniques 
du pied nord du Saint-Loup ; on le constate au col de la Pourca- 
resse et dans la Combe du Mas-Rigaud. 


S.0. Chemin N.E, 


Liqutére.r. ; 2 Cra : 
1 LeCrés TER Pompifnan 
NN C #5 
cz Ai ts H a ts EAN Rd /Artiques |! 
<t4 LE a ' 


Fig. 2. — Coupe du Causse de Pompignan 


Cu, Berriasien : cve, Marnes à Honlites nencomiensis ; cwb, Calcaires bicolores ; 
Cva, Calcaires miroitants : Cive, Calcaires marneux jaunes à Holcostephanus : 
@r-u, Marnes calcaires à PL. pseudo-ammonius (Lutétien) ; et-2, Grès et conglo- 
mérats jaunes (Bartonien). 


Au pied est du Causse, on retrouve très nettement, entre la route 
de Saint-Martin-de-Londres à Valflaunès et le village de Lauret les 
calcaires berriasiens ; mais en ce point au lieu de reposer sur le 
Tithonique, ils viennent buter par faille contre l’Hauterivien cal- 
caire. Aux fermes, marquées Viastre et la Plaine, sur la carte 
d'État-Major, le contact des deux formations est particulièrement 
net, bien que la faille n’amène aucune dénivellation de terrain. 

Le Berriasien est masqué pendant peu de temps par le Valan- 
ginien du Puech de Dolgue, dominant Claret. Auprès de ce village 
il reparaît avec une richesse exceptionnelle de fossiles, et vient 
reposer de nouveau sur le Tithonique supérieur. 

Je n’insisterai pas davantage sur ces couches, dont la position 
stratigraphique et la faune sont bien connues, mais elles servent 
de point de repère pour classer les assises supérieures souvent 
dépourvues de fossiles. 

Le Valanginien est plus intéressant, je distinguerai plusieurs 
termes : 

1) Marnes grises, plus ou moins feuilletées, se reliant par la base 
aux dernières assises de Berriasien. Ces marnes, en général peu 
fossilifères, offrent cependant en quelques points une faune à 


1900 NOTE SUR LE NÉOCOMIEN DU LANGUEDOC MÉRIDIONAL 715 


petits Céphalopodes pyriteux (Château de Mirabel, près Pompignan) 
très caractéristique de la base du Néocomien : 


Hoplites neocomiensis d'Orb. 
»  pexiptychus Uhl. 
Belemnites latus Blainv. 


Ces marnes conservent à peu près le même aspect au pied est et 
ouest du Causse. Entre Ferrières et la plaine de Londres elles sont 
très apparentes ; le ruisseau de Tourguille, qui se dirige vers N.-D. 
de Londres, est creusé à la limite du Berriasien et des marnes valan- 
giniennes. 

2) Les marnes passent insensiblement à leur partie supérieure à 
des assises entremêlées de calcaires marneux plus ou moins résis- 
tants; les premières couches renfermentencore Hoplites neocomiensis 
mais à l’état de moules calcaires de taille plus grande. On remarque 
en outre, à diverses hauteurs, des intercalations de bancs calcaires, 
riches en débris de Crinoïdes et d’Echinides. Une faunule de radioles 
de Cidaris a été signalée depuis longtemps à la montée du Causse 
près de Pompignan. A Claret ces mêmes couches renferment Hoplites 
Thurmanni Pict. de grande taille, souvent à test en partie silicifié. 
En différents points et particulièrement à la partie supérieure des 
assises marneuses que je considère en ce moment, j’ai recueilli des 
Hoplites ordinairement écrasés et que l’on peut rapporter au groupe 
de Hoplites regalis Bean et amblygonius Neum. et Uhl. 

L'ensemble des assises désignées sur la coupe (fig. 2) par la 
lettre c forme un talus assez raide facile à observer de tous les 
côtés du Causse. 

3) Au sommet de la montée du Causse, près de Pompignan, entre 
Pompignan et Claret, et entre Claret et l’escarpement du Bois 
d’Hortus, existent quelques bancs calcaires, deteinte gris et bleu à 
pâte assez fine et à peu près dépourvus de fossiles. MM. de Rouville 
et Delage (1) ont signalé le passage insensible de ces deux assises 
aux marnes du Valanginieu et rattachent l’ensemble «jusqu’à 
l’abrupt exclusivement à l’Hauterivien. » Ils signalent à ce niveau 
quelques Gastropodes, et quelques Rynchonelles. 

4) Au-dessus, vient une série de couches composées de bancs 
calcaires plus minces et de teinte ordinairement très claire. 

Cette assise est souvent représentée par des calcaires oolithiques, 
mais le plus fréquemment par des bancs à cassure miroitante. Ce 


(1) De Rouvize et DELAGE. Géologie de la région du Pic Saint-Loup, Mont- 
pellier, 1893. 


716 ROMAN 25 Juin 


dernier aspect résultant de l’agglomération de débris roulés et 
triturés de Crinoïdes et d’Echinides donnant à cet ensemble un 
aspect subcoralligène très net. Dans ces bancs ordinairement sans 
fossiles, et principalement à la base, on observe des traces ramifées 
d'origine un peu problématique, et résultant probablement du 
remplissage de trous de vers. 

Ce dernier terme occupe toute la surface du Causse de Pompi- 
gnan, son épaisseur paraît un peu plus considérable vers le sud que 
le nord. Au sud, ces assises constituent l’abrupt du Mont Hortus. 
Vers le nord, un lambeau détaché par l'érosion est resté comme 
témoin au sommet de la colline qui domine Pompignan. Au sommet 
de la montée d’Artigue, les bancs sont un peu plus marneux à leur 
partie supérieure. Quelques assises plus calcaires sont exploitées 
assez activement sur le bord de la route de Valflaunès, à Pompignan. 

Enfin à la partie tout à fait supérieure de la série on remarque 
quelques bancs de calcaires marneux où j'ai pu observer quelques 
débris de fossiles siliceux indéterminables, principalement des Gas- 
tropodes. Ces bancs occupent les hauteurs qui dominent la ferme 
de la Lause, et se retrouvent encore un peu à l’ouest de ce point. 

Il faudrait peut-être rapporter ces derniers bancs calcaires à 
l'extrême base de l’Hauterivien, mais en l’absence de preuves déci- 
sives, je préfère les laisser au sommet du Valanginien. 

Au sud du Causse de Pompignan, la partie terminale des Calcaires 
miroitants est plus intéressante à étudier. En suivant la route qui, 
venant de N.-D. de Londres, passe au pied de la chapelle de Saint- 
Etienne de Gabriac, on aperçoit, sur le bord du chemin entre la 
terme du Crés et la ferme du Janucq, quelques bancs minces de 
calcaire à cassure miroitante, de teinte rousse, où j'ai pu recueillir 
quelques Hoplites indéterminables, accompagnés d'exemplaires à 
test silicifié et très reconnaissables de Pygurus rostratus Ag. 

Les échantillons que j'ai rencontrés sont de taille un peu moindre 
que l’exemplaire figuré par d’Orbigny dans la Paléontologie fran- 
çaise, mais ne peuvent cependant se rapporter à aucune espèce 
voisine. : 

Cette assise de calcaire roux est très peu épaisse et semble tout à 
fait analogue comme faciès et comme faune à l’assise des calcaires 
du Fontanil, près de Grenoble. La présence de Pygurus rostratus à 
la partie supérieure des calcaires miroitants semble être une preuve 
formelle de l’attribution de ces couches au Valanginien, en l’absence 
de Céphalopodes en état de conservation suffisante pour permettre 
une bonne détermination spécifique. Il est en outre intéressant de 


1900 NOTE SUR LE NÉOCOMIEN DU LANGUEDOC MÉRIDIONAL 777 


remarquer que cette espèce n’a jamais encore été signalée plus au 
sud que Grenoble, et semble indiquer un faciès assez septentrional. 

5) En continuant la coupe, en se dirigeant vers la colline de Rouet, 
j'ai pu observer, qu'immédiatement au-dessus des calcaires roux, 
venaient des calcaires marneux jaunâtres se débitant en gros blocs, 
et suffisamment délitables à l’air pour qu’il ait été possible d’établir 
quelques cultures à leur surface. Ces bancs, bien visibles sur le 
bord du ruisseau de la Liquière, renferment une faune montrant 
les types suivants : 


Nautilus neocomiensis d’Orb. Pinna af. Robinaldi d’Orb. 
Holcostephanus Atherstoni Sharpe  Toxaster assez rares. 
Hoplites groupe de radiatus Brug. 


Un petit lambeau de la même formation se retrouve à peu de 
distance au nord, auprès de la ferme de Viala, où elle forme un îlot 
cultivé au milieu des calcaires miroitants dépourvus de végétation 
ou simplement boisés. 

Cette faune est, comme on le voit, absolument identique à celle 
que j’ai recueillie et signalée à différentes reprises à Saturargues, 
dans le département de l'Hérault ; comme elle, elle est superposée 
aux calcaires miroitants. L'attribution à un niveau déterminé est 
un peu délicate; peut-être faut-il considérer cette couche comme 
appartenant encore à la partie terminale du Valanginien, en la 
synchronisant avec les calcaires à Holcostephanus de Villers-le-Lac 
signalé par M. Sayn (1). La présence de forme du groupe de Hoplites 
radiatus semblerait devoir la faire classer à l'extrême base de 
l’Hauterivien. 

Au delà du ruisseau de Liquière, les assises sont masquées par 
le petit bassin tertiaire de Saint-Martin-de-Londres débutant par 
des marnes blanches et roses surmontées par les calcaires à Planor- 
bis pseudo-ammonius qui les classent dans l'Eocène moyen. 

Une deuxième coupe de la même région, menée de l’est à l’ouest, 
donne une succession analogue, mais plus complète pour les ter- 
rains supérieurs au calcaire marneux à Holcostephanus. 

1) La base de la coupe, telle que je la figure, est constituée par la 
partie supérieure des marnes du Valanginien, au point où l’élément 
calcaire commence à prédominer. Si on la prolongeait du côté de 
l’est, on verrait successivement les marnes inférieures du Valan- 
ginien, puis les calcaires du Berriasien, reposant à leur tour sur le 
Tithonique supérieur à Céphalopodes du Bois de Paris. 


(1) Voir Kizran. Note sur là région de Sisteron. B.S. G. F.,t. XXIIT, 


718 | ROMAN 95 Juin 


2) Le sommet de la colline à l’ouest de la route de Fontanès à Vac- 
quières, montre au-dessus des assises précédentes, quelques bancs 
de calcaire miroitant plongeant vers l’ouest et formant une barre 
calcaire s'étendant de ce côté jusqu’au ruisseau de Rieufrech. Au 
nord, cette barre atteint le ruisseau de Brestalou, non loin de Vac- 
quières, et au sud, elle se prolonge jusque vers Treviers. 


Fig. 3. — Coupe est-ouest entre le chemin de Fontanès à Vacquières 
et le Causse de Pompignan. 


Mêmes notations pour la base que pour la fig. 2. — Civr, Marnes à Plicatules; 
Civa, Calcaires à Crioceras Duvali. 


3) Au-dessus des calcaires miroitants, à partir du Rieufrech, 
jusqu’au pied de la colline suivante, on observe quelques assises de 
calcaires marneux jaunâtres cultivés en vignes renfermant la faune 
à Holcostephanus de Saturargues. Ce sont toujours les mêmes types, 
mais moins abondants en ce point. J'ai pu y observer Holcoste- 
phanus Atherstoni Sharpe, 4rca, Pinna, etc., en mauvais état de 
conservation. 

4) Puis viennent des couches marneuses bleues feuilletées d'aspect 
tout à fait identique aux marnes à fossiles pyriteux de la base du 
Valanginien avec lesquelles on pourrait les confondre à première 
vue. Ces marnes occupent le pied de la colline vers la chapelle 
d’Aleyrac et s'étendent vers le nord dans la direction de Vacquières. 
J'y ai rencontré une Plicatula voisine de placunea, mais de taille un 
peu plus petite, accompagnée de Belemnites Emerici de petite taille et 
de Belemnites subfusiformis. 

5) À leur partie supérieure, ces marnes se chargent progressive- 
ment de calcaire et passent à des bancs tout à fait calcaires à faune 
assez abondante de Céphalopodes de grande taille. Ces fossiles en 
général difficiles à déterminer appartiennent au groupe de Hoplites 
Leopoldinus. 

Les calcaires sont bien visibles des deux côtés de la route de 
Montpellier, et se prolongent vers le sud jusqu’auprès de la Valflau- 
nès. En ce dernier point, ils sont exploités pour la fabrication de la 


1900 NOTE SUR. LE NÉOCOMIEN DU LANGUEDOC MÉRIDIONAL 779 


chaux. J'ai pu y recueillir outre l’espèce citée plus haut, Hoplites 
du groupe de longinodus Neum. et Uhl., Nautilus pseudo-elegans. 
MM. de Rouville et Delage signalent en outre dans ce gisement la 
présence de Hoplites radiatus (1). 

Les assises se relèvent du côté de l’ouest, et vont butter contre le 
Berriasien par une faille, à partir de laquelle on retrouve la succes- 
sion normale du Causse de Pompignan, telle que je l’ai indiqué 
dans la première coupe. 

Les bancs calcaires moyens m'ont fourni entre la route de 
Montpellier et la faille un exemplaire silicifié, voisin de Crioceras 
Duvali, accompagné d’Ostrea Couloni et de Toxaster retusus (= rom- 
planatus). 

Avec ces assises se termine la série crétacée de la région que j’ai 
envisagée ; le terme le plus élevé de la série, les calcaires à grands 
Hoplites appartient, tout au plus, par sa faune. à l’Hauterivien 
moyen. J’affirmerai donc que le Barrémien n’existe pas plus dans 
la région du Saint-Loup et sur le Causse de Pompignan que sur 
la feuille de Montpellier. Ce terrain se retrouve, il est vrai, un peu 
plus au nord (Quart nord-est de la feuille du Vigan); j'aurai plus 
tard l’occasion de revenir sur la partie terminale de l’Hauterivien 
dans cette région. 


(1) De Rouvizze et DELAGE. Saint-Loup, p. 22. 


780 25 Juin 


LES MOUVEMENTS DU SOL 
ET LA SÉDIMENTATION EN DÉVOLUY 
DURANT LE CRÉTACÉ SUPÉRIEUR 


par M. P. LORY. 


L'histoire du Crétacé supérieur dans le Dévoluy et les massifs 
voisins est assez compliquée pour que, malgré les esquisses que 
j'en ai données déjà, il soit utile de revenir sur certains de ses 
caractères. 

Après avoir appartenu, durant l’Aptien supérieur, le Gault et le 
Cénomanien, au géosynclinal alpin, la région émerge au Turonien. 
Cette émersion s’est étendue à toutes les chaînes subalpines septen- 
trionales (Ch. Lory) ; elle est due vraisemblablement à une surélé: 
vation d'ensemble et, si l’on se rappelle la répartition du Céno- 
manien et de ses faciès dans le Vercors et le nord-est du Diois, on 
reconnaît que ce mouvement se propageait du nord-nord-ouest vers 
le sud-sud-est. Mais, en outre, il s’est produit dans notre région (1) 
des phénomènes orogéniques localisés, assez intenses pour créer 
une véritable tectonique (2); ses éléments sont des dômes, des 
cuvettes et des brachyanticlinaux à directions diverses ; on y peut 
découvrir une ébauche de réseau orthogonal, mais assez irrégulier. 

Puis, au Sénonien, un mouvement de descente de la région y 
ramène graduellement la mer. Pendant l’Emschérien et le Cam- 
panien inférieur, celle-ci épargne encore tout le nord-est, tandis 
que dans l’ouest et le sud, les dômes et les anticlinaux forment des 
îlots et des presqu'iles. J'ai pu constater en deux ou trois points 
que la longue durée de leur émersion était due à des reprises de 
l’activité orogénique, qui tendait à régénérer les reliefs attaqués par 
l'érosion. Au Campanien supérieur, seulement, l’arasement des sail- 


(1) Et d’ailleurs aussi dans une partie de la Chartreuse (Conglomérat sénonien 
de Girieu, Kilian et Lory). 

(2) La nappe sénonienne est discordante sur un substratum plissé et l’étude des 
conglomérats que contiennent ses assises de base permet d'établir que cette silua- 
tion résulte, non pas du trainage d’une nappe charriée, mais bien d’une transgres- 
sion venant recouvrir une région ondulée puis arasée avant le dépôt du Sénonien. 
Mes dernières observations n'ont fait que confirmer cette interprétation. 


1900 LES MOUVEMENTS DU SOL ET LA SÉDIMENTATION EN DÉVOLUY 181 


lies est à peu près terminé et le nord-est de la région, le Dévoluy, 
devenu une pénéplaine, est envahi par la mer, ainsi d’ailleurs que 
la plus grande partie des chaînes subalpines septentrionales (1). Mais 
il reste encore vers Lus, comme dans la partie orientale du Vercors 
et de la Chartreuse, de grandes surfaces où le Sénonien ne débutera 
que par la seconde ou la troisième assise du même sous-étage (2). 
Alors seulement le mouvement de descente a complété la submer- 
sion ; mais bientôt les bancs d’Huîtres qui s'installent un peu par- 
tout montrent que la profondeur diminue généralement et annon- 
cent une nouvelle émersion de l’ensemble. 

La plupart des fossiles indiquent dans la mer sénonienne de la 
région, de médiocres profondeurs (3), mais ils sont trop peu répan- 
dus pour suffire à fixer les conditions bathymétriques. Il faut 
recourir à l’étude microscopique des types lithologiques qui jouent 
un rôie important dans ce terrain. J'ai pu, grâce surtout à l’obli 
geance si compétente de notre confrère M. Cayeux, reconnaître 
leurs principaux caractères. Tous sont dus, en notable partie, à 
l’activité organique : les calcaires à spicules prédominent de beau- 
coup, en seconde ligne viennent les calcaires formés par une boue 
de Bryozoaires. Il est peu de couches à la formation desquelles 
l’activité mécanique n’ait pas, elle aussi, notablement contribué: 
les apports terrigènes prédominent bien souvent. Les types princi- 
paux ont leurs homologues dans le Crétacé supérieur du sud-ouest 
du bassin de Paris, étudiés par M. Cayeux. 

Nous avons en somme la preuve que les profondeurs de la 
mer sont restées faibles dans toute la région durant le Sénonien ; 
les variations qu’elles ont pu éprouver dans le temps ou l’espace 
n’ont pas dû dépasser une centaine de mètres. Elles sont donc 
énormément inférieures à celles que présente l'épaisseur des 
dépôts, car celle-ci varie de 100 à 900 mètres. Il est dès lors certain 
que ces différences d'épaisseur sont, avant tout, fonction de la 
vitesse de descente, comme c’est si fréquemment le cas (4), et 


(1) Dépôt des « Lauzes grises » des environs de Grenoble et des couches crayeuses 
du nord de la Chartreuse, à Pachydiscus Brandti. 

(2) Pour le Vercors et la Chartreuse, cette hauteur plus grande vers l’est de la 
lacune est connue depuis Ch. Lory (Descr. Dauph.); M. Paquier et moi l’avons 
aussi reconnue; il reste incertain seulement si l’assise supérieure des lauzes 
possède ou non dans ces points un équivalent rudimentaire. 

(3) Je citerai la présence des Inocérames dans toutes les assises et, comme parti- 
cularité, l’existence au col du Festre d’une couche remplie de grandes Zostéracées 
(déterm. de M. Fliche). 

(4) I1 y a longtemps, par exemple, que Ch. Lory a expliqué l'accumulation, au 
voisinage des massifs cristallins extérieurs, de sédiments très puissants et pour 


782 LORY. MOUVEMENTS DU SOL ET SÉDIMENTATION EN DÉVOLUY 25 Juin 


comme M. Munier-Chalmas vient de le montrer si magistralement 
dans le bassin de Paris. La cuvette de Creyers-Glandage à l’'Emsché- 
rien, le nord du Dévoluy au Campanien supérieur, sont de remar- 
quables exemples de ces aires dont l’affaissement rapide est com- 
pensé par l'extrême activité de la sédimentation (1). Done, 
concurremment avec les mouvements orogéniques proprement 
dits, et encore après qu'ils ont eu cessé, il s’est produit des 
déformations considérables par inégalités dans la vitesse de des- 
cente, mais elles se traduisaient en profondeur, en coupe, par des 
dépressions synclinales, mais n'étaient que peu ou même pas 
indiquées dans la forme du fond de la mer, qui restait presque 
horizontal. 

L’aire du Dévoluy était limitée, vers l’est, par un dôme où affleu- 
raient des roches granitiques, et qui ne pouvait être silué que dans 
la région du Pelvoux. Ce fait important résulte de l’existence, dans 
les diverses couches campaniennes du sud et de l’est du Dévoluy, 
non seulement de grains de Quartz et de paillettes de Micas, mais 
aussi d'abondants graviers de Feldspath (2). 


une bonne partie formés à de faibles profondeurs par l'affaissement, longtemps 
poursuivi avec des vitesses variables, de la partie interne des Chaînes subalpines 
(Cf. Notice sur ses travaux scientifiques, 1881, p. 35). 

(1) J’ai indiqué déjà ce fait pour le Dévoluy, en 1899 (Ann. C. A. F., 1898). 

(2) Orthose, Quartz, Mica blanc, Mica noir, d'après l'examen d’une de ces 
roches qu’a bien voulu faire M. L. Gentil. 


1900 Ê 783 


DESCRIPTION DE TROIS NOUVEAUX TRILOBITES 
DE L'ORDOVICIEN DE BRETAGNE (1) 


par M. F. KERFORNE. 


(PLANCHE XIII). 


Les recherches que je poursuis depuis quelques années dans les 
assises ordoviciennes du Massif Breton en général et du Finistère 
en particulier m'ont fait découvrir un assez grand nombre d’espèces 
nouvelles. Mes études paléontologiques m'ont permis de constater 
que la faune ordovicienne de Bretagne était loin d’être connue 
avec la précision qu’elle mérite. Sous ce rapport, nos connaissances 
sont bien inférieures à celles que nous avons de la faune dévo- 
nienne, si remarquablement étudiée par M. OEhlert. Beaucoup 
d’espèces sont à revoir, de nombreuses synonymies sont à établir, 
des espèces nouvelles ou insuffisamment connues à publier. Pour le 
moment je décrirai trois espèces de Trilobites qui présentent un 
intérèt plus particulier. 

Depuis longtemps on a signalé dans l’Ordovicien de Bretagne la 
présence d’Homalonotus (Plæsiacomia) rarus Corda de Bohême, 
désigné cependant quelquefois sous le nom de Plæsiacomia cf. rara. 

J'ai recueilli assez d'échantillons bien conservés de ce fossile 
pour constater que l’espèce est différente de celle de Bohème et qu’il 
importe de l’en distinguer. J'en fais l’Homalonotus (Plæsiacomia) 
Œhlerti n. sp. 

Dans le calcaire de Rosan (Finistère), j'ai trouvé plusieurs échan- 
tillons (céphalothorax et pygidium) d’un {l{lœnus non encore décrit. 
C’est le premier Trilobite déterminable trouvé à ce niveau intéres- 
sant. Je lui donne le nom d’/{lænus Munieri n. sp. 

Dans les schistes de Raguenez et à la base des grès de Kermeur, 
j'ai trouvé un Trinucleus que j'ai signalé comme voisin du Trinu- 
cleus Grenieri Berg. d’'Ecalgrain et du Trinucleus Goldfussi Barr. de 
Bohème. J’ai trouvé depuis cette époque des échantillons mieux 
conservés et j'ai pu l’étudier plus complètement. Il diffère nette- 


(1) Ce travail a été fait au laboratoire de Géologie de l’Université de Rennes. 
Les types des espèces sont déposés dans ses collections. 


784 KERFORNE. — DESCRIPTION DE TROIS NOUVEAUX TRILOBITES 29 Juin 


ment du Jrinucleus Grenieri par la saillie considérable de sa gla- 
belle (1). J'en fais une nouvelle espèce : le Trinucleus Seunesi. C’est 
probablement ce Trinucleus qui a été longtemps déterminé en Bre- 
tagne comme Trin. Goldfussi Barr. ; il en diffère et n’en est tout au 
plus qu’une forme représentative. 

Je me fais un devoir, au début de mes publications paléontolo- 
giques, de dédier ces trois nouvelles espèces à MM. OEhlert, Munier- 
Chalmas et Seunes, dont les conseils m'ont toujours été si précieux. 


HOMALONOTUS (PLÆSIACOMIA) OËALERTI n. SP. 


(PL. XII, fig. 1 et 2). 


Homalonotus raruüs Tromelin et Lebesconte (non Corda), 1875, 
C.-R. A. F. A. S., Nantes, tableau D. 
Plæsiucomia brevicaudata Tromelin, pro parte, 1876, Bull. Soc. 
linn. Norin., t. I, p. 9. 
Homalonotus rarus OEhlert, 1882 (non Corda), Notice géol. 
Mayeune, p. 99. 
Plæsiacomia cf. rara Bigot, 1891, Bull. lab. Caen, n° 4, p. 137. 


Céphalothorax semi-circutaire, présentant une inflexion rentrante 

au droit de la glabelle ; les joues sont très déelives et graduellement 
arrondies. La ligne de grande suture part du bord frontal à droite 
et à gauche de l’inflexion rentrante que nous avons signalée, elle 
s’infléchit légèrement et régulièrement en dedans pour atteindre 
l’œil, de telle sorte qu’elle forme une faible convexité vers l’exté- 
rieur. À partir de l’œil elle s’infléchit très brusquement vers le coin 
postérieur, qu’elle atteint en décrivant une légère convexité anté- 
rieure. 
_ Glabelle plate, un peu recourbée en avant, de forme trapézoïdale ; 
la petite base (antérieure) est très approximativement égale à la 
moitié de la grande base (postérieure). La glabelle est très nette- 
ment limitée par les sillons dorsaux qui sont linéaires, très bien 
marqués et se réunissent devant elle. À sa partie postérieure, au- 
dessous du niveau de l'œil, le sillon dorsal décrit une légère inflexion 
à convexité tournée en dedans ; à part cette inflexion il est sensi- 
blement droit. 

Le sillon occipital est linéaire et bien marqué comme les sillons 
dorsaux ; il est très faiblement convexe vers le haut en son milieu 


(4) M. BerGERoN (Bull. Soc. géol. Norm., t. XV) décrit au contraire le Trin. 
Grenieri comme ayant une glabelle peu saillante. LUE 


1900 DE L'ORDOVICIEN DE BRETAGNE 785 


et vers le bas à ses extrémités. Il se continue à droite et à gauche 
sur les joues en diminuant de netteté vers les extrémités, où il est 
à peine visible et où il se relève un peu vers le haut. 

Sur les échantillons très bien conservés, on distingue deux paires 
de sillons latéraux très peu marqués. 

Les joues sont arrondies et déclives. La joue mobile a la forme 
d’un triangle curviligne ; les deux côtés internes limités par la 
ligne de grande suture, ont leur convexité tournée vers l’intérieur 
du triangle ; le côté externe est convexe vers l’extérieur. Angles 
génaux arrondis très régulièrement. 

Yeux très petits, situés près du sillon dorsal et très bas : vers le 
tiers postérieur. Anneau occipital net, limité en arrière par une 
ligne droite, en avant par le sillon occipital à double inflexion. Il 
est limité à droite et à gauche par une ligne très oblique, continuant 
l’inflexion postérieure du sillon dorsal, ce qui fait qu’il est un peu 
plus large que la glabelle. Au-delà de cette ligne il se continue sur 
les joues avec lesquelles il se confond à ses extrémités latérales. 

Abdomen inconnu. j 

Pygidium. J’ai trouvé en même temps que des céphalotho- 
rax de cette espèce, un mauvais fragment de pygidium de petite 
taille, présentant des anneaux sur l’axe ; il se rapporte peut-être à 
cette espèce. 

Dimensions générales : largeur du céphalothorax : 8 à 9 milli- 
mètres ; hauteur : 4 à 5 mill. ; largeur de la glabelle : 4 et 2 mill. ; 
hauteur : 3 mill. Exceptionnellement dans un échantillon beaucoup 
plus grand mais déformé, la largeur du céphalothorax pouvait 
atteindre 20 millimètres. 

Gisement : Ordovicien moyen et Ordovicien supérieur. 

Localités : Camaret (Finistère) (Schistes du Courijou, Schistes de 
Morgat, Schistes de Raguenez); Kerarvail (Finistère); Kerarmor 
(Finistère) ; Raguenez (Finistère) ; Andouillé (Mayenne), etc. 

Rapports et différences. Cette espèce appartient au groupe du 
Plæsiacomia brevicaudata Desl. sp. et du Plæsiacomia rara Corda. 
Elle se sépare nettement du Plæsiacomia brevicaudata Des]. (1) par 
sa taille, la forme des sillons dorsaux qui présentent dans cette 
dernière espèce une inflexion prononcée aux trois quarts, au lieu 
d'en présenter une très faible à leur base ; par la position de l'œil 
qui est beaucoup moins élevée, par les dimensions relatives des 


différentes parties. 


(1) Desconccaamps, 1825. Mém. Soc. linn. Calv., II, pl. IL, £. 34. — Brcor, 1888, 
BASNGNR" 3.sér, XVI D 483 pl. V, 1: 


& Janvier 1901. — T. XXVIII. Bull. Soc. Géol. Fr. — 50 


786 KERFORNE. — DESCRIPTION DE TROIS NOUVEAUX TRILOBITES 25 Juin 


, Elle se distingue de Plæsiacomia rara Corda (1) dont elle est 
voisine et avec lequel elle a été confondue, par les dimensions des 
deux bases du trapèze de la glabelle : 2 et 4 au lieu de 1 et 3, par 
la forme des sillons dorsaux qui sont très convexes en dehors dans 
l’espèce de Bohème, et enfin par la position des yeux qui sont 
beaucoup plus bas que dans le Plæsiacomia rara. 


ILLOŒNUS MUNIERI n. sp. 


(PI. XIII, fig. 3 à 6). 


Céphalothorax arrondi, non transverse, faiblement bombé ; gla- 
belle peu proéminente, limitée par des sillons dorsaux de forme 
hyperbolique. Ces sillons sont très bien marqués à leur base, ils 
vont en s’atténuant vers le haut, jusqu’à disparaître peu à peu en 
divergeant. Les limites antérieures de la glabelle sont donc indé- 
-cises. Pas de sillons latéraux. La glabelle occupe un peu moins du 
tiers du céphalothorax. Ligne de grande suture très arrondie et très 
évasée vers le haut ; elle s’infléchit en dedans en se rapprochant de 
l’œil. OEil subelliptique, allongé, peu saillant et situé très près du 
bord postérieur. Au-dessous et en dedans de lui existe un sillon 
court aussi profond que le sillon dorsal à sa base. Joue mobile 
inconnue. 

Pygidium semi-circulaire, à surface régulièrement convexe. Axe 
petit, de faible relief, mais bien délimité par des sillons peu 
profonds, aucune trace de segmentation. Un échantillon montre que 
la doublure du test du pygidium était ornée de fines lignes concen- 
triques. 

Ornementation : test finement chagriné. Ce test est transformé en 
calcite à cassure spathique. 

Gisement : Calcaire de Rosan (Ordovicien supérieur). 

Localité : Rosan (Finistère). 

Rapports et différences : Le céphalothorax ressemble un peu à 
celui d’Ill. Bowmanni Salter (2) du Caradoc anglais, mais il s’en 
distingue par la longueur plus grande de l’œil; le pygidium est 
très différent. 

Illœænus ocularis Salter (3) (Cadaroc) s’en rapproche aussi, mais le 
céphalothorax est plus transverse et le pygidium différent. 


(1) Corpa, 1847, Prod., p. 55, pl. IIT, f. 30. — BaRRANDE, 1852, Syst. Silur., I, 
p. 581, pl. XXIX et suppl. 1872, p. 40, pl. V. 

(2) SazrER, Palæontogr. Soc., 1866, t. XX, p.125, pl. XXVIIL, f. 6-13, pl. XXX, f. 6. 

(3) SALTER, Palæontogr. Soc., 1866, t. XX, p. 198, pl. XXIX, f. 7-8. 


1900 DE L'ORDOVICIEN DE BRETAGNE 187 


Il diffère d’Ill. Hisingeri Barr. (1) par une ligne de grande suture 
plus évasée, et par le pygidium dont l’axe est bien plus nettement 
délimité. 

Le pygidium se rapproche beaucoup de celui d’Il. transfuga 
Barr. (2), mais l’axe est mieux délimité vers le bas et les sillons 
sont plus obliques. 

Cette espèce se rapproche également d’Jll. Salteri Barr. (3), mais 
le céphalothorax est beaucoup moins transverse, la ligne de suture 
différente, l’œil plus grand et relativement beaucoup plus rapproché 
des sillons dorsaux. 

Le céphalothorax est moins transverse et les sillons dorsaux 
moins divergents que dans J{l. oblitus Barr. (4). 


TRINUCLEUS SEUNESI D. SP. 


(PL. XII, fig. 7 à 13). 


Contour antérieur du céphalothorax arrondi, Semi-circulaire, un 
peu surbaissé en forme d’anse de panier. Le contour postérieur, 
droit au milieu, s’infléchit à droite et à gauche par une courbure 
subrégulière qui vient rejoindre le contour antérieur un peu en 
arrière et en bas de la portion moyenne du céphalothorax. L’angle 
génal est ainsi très développé et oblique. 

Limbe déclive sur tout son pourtour, mais surtout vers les angles 
génaux. Cette déclivité dans les échantillons bien conservés n’est 
pas plane sur les parties latérales ; la partie médiane est plus élevée 
et les parties interne et externe sont déclives par rapport à elle. Ce 
caractère ne se voit pas dans certains échantillons qui ont le limbe 
aplati par compression. Le limbe est orné des cavités caractéristi- 
ques des Trinucleus. On distingue deux rangées principales externes 
s'étendant d’un angle génal à l’autre sur tout le pourtour antérieur 
du limbe. Ces deux rangées présentent la plus grande régularité 
comme grandeur et distance des cavités; dans la seconde rangée (la 
plus interne), les cavités les plus voisines de l’angle génal sont sen- 
siblement plus grosses ; dans la rangée externe elles sont égales sur 
tout le pourtour. La rangée externe est un peu en contrebas par 
rapport à la rangée interne. En dedans de ces deux rangées prin- 


(1) BARRANDE, 1852, Syst. Silur., p. 198, pl. XXIX. 

(2) BARRANDE, 1852. Syst. Silur., p. 688, pl. XXX. 

(3) BARRANDE, 1852, Syst. Silur., p. 685, pl. XXXV. 

(4) BARRANDE, 1872, Syst. Silur. suppl., p. 73, pl. XV f. 44-45, 


188 KERFORNE. — DESCRIPTION DE TROIS NOUVEAUX TRILOBITES 25 Juin 


cipales on trouve une troisième rangée en contrebas de la seconde. 
Dans cette rangée, les cavités sont très sensiblement plus grosses 
et plus espacées vers les angles génaux. En approchant de la gla- 
belle elles deviennent de plus en plus fines et de plus en plus 
rapprochées. Elles passent au devant de la glabelle absolument au 
ras ; cette région antérieure présentant une déclivité dans le même 
sens que la glabelle, elles semblent quelquefois remonter sur elle. 
En dedans de cette troisième rangée, on en distingue une autre à 
pores plus petits qui ne s'étendent pas jusqu’au droit de la glabelle. 
Cette rangée présente la particularité de se dédoubler en avançant 
vers la partie antérieure en deux rangées contiguës dont les cavités 
sont réunies par une légère dépression ; elles semblent én quelque 
sorte être conjugées. Cet aspect est très caractéristique. Une cin- 
quième rangée sur nos échantillons ne dépasse pas les parties 
latéro-postérieures des joues. Il y a quelquefois deux ou trois autres 
points qui semblent être le commencement d’une sixième. Sur le 
côté postérieur du limbe existe une rangée aux cavités de laquelle 
viennent se raccorder plus ou moins directement les deux rangées 
externes, la troisième rangée y vient aussi mais un peu plus obli- 
quement ; quant aux rangées plus internes, elles se terminent à 
une ligne de cavités plus petites qui fait un petit angle avec la 
ligne postérieure. Vers la pointe génale, il y a encore au-dessous 
deux ou trois cavités. 

Glabelle ovoïde, piriforme, très saillante, limitée par des sillons 
dorsaux, profonds. Son relief est très considérable, de sorte que 
son profil, qui est, à peu près vertical du côté antérieur, présente 
une forme conique arrondie dont le point le plus élevé est situé 
près de la moitié de sa longueur. En deçà de ce point, sur la décli- 
vité postérieure, on remarque un petit tubercule saiïllant, un 
échantillon semble même en présenter deux. Par ailleurs un frag- 
ment de conservation parfaite nous a montré un test finement 
chagriné. Il y a deux traces de sillons latéraux, une de chaque côté 
de la base de la glabelle. Ces sillons viennent encore accentuer la 
grande différence de largeur et de grosseur qu’il y a entre la partie 
occipitale et la partie frontale de la glabelle. 

Un échantillon de grande taille m’a permis de constater que Ja 
déclivité de la glabelle du côté frontal forme toujours une ligne 
presque verticale qui ne s’infléchit pas en avant. La déclivité pos- 
térieure est d'environ 45°. 

Les sillons dorsaux présentent vers leur partie antérieure un 
petit enfoncement en avant duquel un petit pont triangulaire réunit 


1900 DE L'’ORDOVICIEN DE BRETAGNE 789 


la joue à la glabelle. Sillon occipital bien marqué, plus étroit vis-à- 
vis de la glabelle que sur les joues. Le bourrelet occipital porte 
une pointe relevée assez forte. 

Les joues sont saillantes et régulièrement bombées, mais beau- 
coup moins que la glabelle; elles ont une forme un peu plus 
acuminée qu’un quart de cercle. Les angles génaux sont obliques 
et prolongés sur les côtés mais en s’écartant de plus en plus de l’axe. 
* La pointe génale, d’après cette forme des angles, ne devait pas 
être parallèle à l’axe ; un échantillon de Riadan nous en a montré 
une en place: elle est oblique. Un fragment de pointe génale que 
nous avons trouvée à Raguenez présente une section sublosangique 
à faces concaves. 

Abdomen et pygidium mal connus et ne paraissant pas différer 
sensiblement de ceux des espèces voisines. 

Dimensions moyennes : hauteur du céphalothorax : 8 à 9 milli- 
mètres ; distance des angles génaux 18 à 20 mill. ; longueur de la 
glabelle : 6 mill.; sa plus grande largeur : 3 à 4 mill. ; sa plus 
petite largeur : 2 millimètres. 

Un échantillon exceptionnel avait une glabelle de. 12 mill. de 
longueur. Le relief de la glabelle est encore relativement plus 
considérable sur cet échantillon que sur les échantillons moyens. 

Gisement : Ordovicien supérieur. 

Localités : Raguenez (schistes) ; Morgat (schistes) ; Ile de l’Aber 
(schistes) ; Camaret (grès) ; Riadan (schistes) ; Lande de Baugé 
(Ille-et-Vilaine) (grès du niveau de Saint-Germain) (1). 

Rapports et différences : Dans mes précédentes publications (2), 
j'avais rapproché ce Trinucleus du Trinucleus Goldfussi Barr. 
et du Trinucleus Grenieri Berg., tout en en réservant l’étude. Il se 
rapproche en efiet de ces deux espèces; mais il diffère du Trin. 
Grenieri Berg. (3) par la glabelle qui dans le Trinucleus d’'Ecalgrain 
est peu saillante d’après la diagnose de M. Bergeron ; il diffère du 
Trinucleus Goldfussi Barr. (4) de Bohème : 1° par sa glabelle beaucoup 
plus saillante, à déclivité antérieure plus prononcée et à rétrécis- 
sement postérieur plus accentué ; 2 par la forme du contour 


(1) J’ai trouvé récemment un très bel échantillon de Trin. Seunesi dans 
les grès de la lande de Baugé, près Liffré (Ille-et-Vilaine). M. Bézier avait déjà 
trouvé en ce point un petit fragment de limbe de Trinucleus, mais cet échantillon 
était insuffisant pour qu’on puisse le déterminer spécifiquement. 

(2) KERFORNE, 1898, Bull. soc. sc. et 1. Ouest, t. VII, p. 327. — In., 1899, 
Comptes rendus Acad. Sciences. 

(3) BERGERON, 1894, Bull. Soc. Géol. Norm., t. XV, p. 18, pl. VI, f. 5-6. 

(£) BARRANDE, 1852, Syst. Silur., t. I, p. 628, pl. XXX et XXXV. 


790 KERFORNE. — DESCRIPTION DE TROIS NOUVEAUX TRILOBITES 25 Juin 


antérieur du céphalothorax qui est beaucoup plus surbaïssé et dont 
les bords latéraux n’arrivent pas à être parallèles à l’axe ; dans 
Trinucleus Goldfussi, la largeur du limbe est à peu près la même sur 
tout son pourtour ; dans Trinucleus Seunesi le limbe est plus large 
vis-à-vis du sillon occipital ; 3° par la ponctuation du limbe qui 
est diftérente : dans le Trinucleus Goldfussi, en eftet, il y a un plus 
grand nombre de rangées de ponctuations à passer au-devant de la 
glabelle, et les cavités sont beaucoup plus régulièrement espacées ; 
&° par la forme de l’angle génal qui est beaucoup plus oblique par 
rapport à l’axe médian au lieu de lui être presque parallèle. 

C’est cependant du Trin. Goldfussi que cette espèce se rapproche 
le plus, et il est bien probable que les Trinucleus de Bretagne rap- 
portés au Trin. Goldfussi, devront lui.être rattachés. J'ai en 
tous cas constaté la présence du Trin. Seunesi à Riadan dans les 
mêmes couches qui contiennent le Trin. Pongerardi Rou. et à la 
lande de Baugé, dans les grès du niveau de Saint-Germain-sur-Ille. 

Il diffère du Trin. Pongerardi Rou. (1) par la forme du limbe, la 
saillie de la glabelle et les ponctuations. 

Il diffère du Trin. Bureaui OEhl. (2) par la forme des parties 
latérales du contour du limbe et par les ponctuations. J’ai figuré 
trois échantillons de cette espèce (fig. 14, 15 et 16) comme termes 
de comparaison. 

Il diffère encore plus par sa glabelle du Trinucleus ornatus Sternb. 
(3) et du Trin. ultimus Barr. (4). 

Il diffère du Trin. Caractaci Sow. (5) d'Angleterre par la glabelle 
et la disposition des cavités du limbe. 


(1) RouauLT, 1846, B. S. G. F., 2° série, t. IV, p. 311, pl. III, f. 1. — Cf. 
OELerT, 1895, B. S. G. F., 3° série, t. XXIII, p. 307, pl. II, f. 25-32. 

(2) OEnLerr, 1895, B. S. G. F., 3e série, t. XXIII, p. 300, pl. I-II. 

(3) BARRANDE, 1852, Syst. Sil., t. I, p. 624, pl. XXIX et XXX. 

(4) BaARRANDE, 1852, Syst. Sil., t. I, p. 631, pl. XXIX. 

(3) Sowergy in Murcison, 1839, Silur. Syst., pl. XXIII, f. 1. 


EXPLICATION DE LA PLANCHE XIII 


Fig. 1. — Homalonotus (Plæsiacomia) Œhlerti Kerforne, 2/1; loc.: Andouillé 
(Mayenne). 

Fig. 2. — — = —  Kerforne 2/1; échantillon de 
taille exceptionnelle mon- 
trantle contour du céphalo- 
thorax ; loc. : Camaret. 


1900 DE L'ORDOVICIEN DE BRETAGNE 791 


Fig. 3. — Illænus Munieri Kerforne, 2/1, pygidium ; loc. : Rosan. 

Fig. 4. — — — Kerforne, 2/1, pygidium ; loc. : Rosan. 

Fig. 5. — or — Kerforne, 2/1, céphalothorax presque complet ; 

loc. : Rosan,. 
Fig. 6. — — — Kerforne, 2/1, fragment du céphathorax ; loc. : 
Rosan. 

Fig. 7. — Trinucleus Seunesi Kerforne, 1/1, loc. : Raguenez. 

Fig: 8. — — —  Kerforne, 1/1, même échantillon vu de profil. 

RIMON — —  Kerforne, 2/1, fragment du limbe montrant son 
ornementation ; loc. : Raguenez. 

Fig. 10. — — —  Kerforne, 1/1, loc. : Raguenez. 

Fig. 11. — — —  Kerforne, 1/1, échantillon montrant le grand 
relief de la glabelle ; loc. : Raguenez. 

Fig. 12. — — —  Kerforne, 1/1, loc. : Riadan (Ille-et-Vilaine). 

Fig-13— _ —  Kerforne, 1/1, échantillon complet; loc.: lande 
de Beaugé (Ille-et-Vilaine). 

Fig. 14. — — Bureaui OEhlert, 1/1, loc. : Saïinte-Brigitte (Morbihan). 

Fig. 15. — — — OEblert, 1/1, loc. : Sainte-Brigitte (Morbihan) (1). 

Fig. 16. — — — OEhlert, 1/1, loc. : Kerarmor (Finistère). 

OBSERVATIONS 


SUR LA NATURE DES MOUVEMENTS OROGÉNIQUES 


par M. E. FOURNIER. 


A propos de la récente communication de M. Lugeon sur la 
région des Bauges, M. E. Fournier tient à faire ressortir l'intérêt 
considérable des conclusions de notre savant confrère qui l’ont 
amené « à comparer les plissements terrestres à un mouvement 
ondulatoire semblable à celui d’une masse liquide en mouvement » et 
l’écorce terrestre à (une masse obéissant aux lois qui régissent les 
liquides ». 

M. E. Fournier fait remarquer, en outre, que ses études sur la 
Basse Provence l’avaient amené dès 1895 à des conclusions identi- 
ques (2) et qu’il avait pu, dès cette époque, formuler cette loi que 
«une ondulation orogénique refoule les couches devant elle et, tant 


(4) Les échantillons figurés fig. 14 et 15, font partie de la collection régionale 
du Morbihan donnée à l’Université de Rennes par M. le Comte de Limur. 

(2) E. Fournier. Etudes stratigraphiques sur le massif d’Allauch. B. S. G. F., 
(3), XXII, p. 541, 542, 542, 1895. — Is. Le pli de la Sainte-Beaume et son raccord 
avec le pli périphérique d’Allauch. B. S. G. F., (3), XXIV, p. 695 et suiv., 
9 nov. 189%. 


792 FOURNIER. SUR LA NATURE DES MOUVEMENTS OROGÉNIQUES 25 Juin 


qu’elle n’est pas arrêtée par un obstacle, tend à se propager libre- 
ment en surélevant les couches sur son passage exactement comme 
la vague de l'Océan, etc. (loc. cit., p. 696). 

La première conséquence que l’on peut tirer de cette loï, c’est que 
l'existence d’un pli sinueux ne suppose en aucune facon que la lon- 
gueur primitive du pli corresponde à la longueur de ses sinuosités 
une fois développées. Il ne faut donc pas s'étonner si la longueur 
du pli développé est parfois cinq ou six fois plus considérable que 
celle comprise en ligne droite entre ses points extrêmes. 

En second lieu l'application des lois qui régissent les masses 
liquides réduit à néant l’objection relative à la prétendue impossi- 
bilité mécanique de la formation des dômes à déversement périphé- 
rique. 

Enfin si le mouvement orogénique est en tous points comparable 
à celui d’une masse liquide en mouvement, on peut concevoir que 
l’axe d’un pli soit susceptible de se déplacer de plusieurs kilomètres 

sans qu'il en résulte un charriage horizontal considérable, car les 

couches constituant le pli peuvent en certains cas ne subir aucun 
mouvement de translation appréciable et conserver leur place pri- 
mitive, exactement comme cela arrive pour les corps flottant à la 
surface de la mer qui restent sensiblement immobiles et ne suivent 
pas la progression de la lame en avant. 

Plusieurs coupes nouvelles relevées récemment par moi en Basse 
Provence viennent confirmer d’une façon absolue ces conclusions 
et contredire d’une manière formelle l'hypothèse de l’existence 
d’une masse générale de recouvrement dans cette région. Je les 
publierai sous peu. 


1900 793 


SUR LES MINERAIS DE FER 
ET LES EAUX DE LA NAPPE DE L’HAUTERIVIEN DU BRAY 


par M. N. de MERCEY. 


Le minerai de fer de l’Hauterivien du Bray se présente dans une 
zone perméable argilo-sableuse, comprise entre l’argile rose mar- 
brée urgonienne et l’argile à poteries située vers le milieu de l’étage 
hauterivien épais de 26 mètres et que j'ai pu décomposer comme 
il est indiqué dans le tableau de la page 794, donnant les résultats 
de sondages exécutés aux environs de La Chapelle-aux-Pots, en 
distinguant les couches non altérées situées au-dessous du niveau 
hydrostatique d'avec les couches altérées situées au-dessus de ce 
niveau. 

Je n’aurai à m'occuper dans cette note que de la partie supérieure 
de l’étage hauterivien ainsi comprise entre l'argile rose marbrée et 
les argiles à poteries épaisses d’environ 1 m. 90, dont le mur d’une 
régularité remarquable a servi de repère dans les sondages. 

Les couches de minerai de fer c et e ont été l’objet d’anciennes 
exploitations dont témoignent des amas de scories ; mais elles 
n’avaient pas encore été étudiées. 

Graves n’en avait parlé que vaguement; cependant, en 1835, 
Bineau, alors Ingénieur des Mines à Beauvais, avait eu le pressenti- 
ment de l'importance que pouvait présenter une exploitation 
nouvelle de ce minerai de fer qu’il proposait pour alimenter un 
canal ou un chemin de fer à l’état de projet; mais il ne donnait pas de 
renseignements géologiques et attribuait aux couches dont il n’avait 
entrevu que des affleurements, des épaisseurs trop considérables. 

En réalité, le rendement moyen des deux couches, tel que j'ai pu 
le constater sur divers points, a varié de 12 à 17.009 tonnes de 
minerai de fer à l’hectare. 

J'ai pu aussi reconnaître que ces couches de minerai de fer se 
poursuivaient régulièrement en profondeur de la même façon que 
les autres couches sableuses ou argileuses de l’étage, et que ces 
couches elles-mêmes étaient loin de présenter les alternats ou les 
lacunes au moyen desquels on croyait pouvoir expliquer leurs 
caractères variables et mal définis, mais ne dépendant en réalité que 
de leurs divers degrés d’altération. 


— SUR LES MINERAIS DE FER 


Composition de l'étage hauterivien du Bray 


DÉSIGNATION DES COUCHES 
ALTÉRÉES AU-DESSUS 
DU NIVEAU HYDROSTATIQUE 


794 N. DE MERCEY. 
z ; 
SE DÉSIGNATION DES COUCHES 
& S NON ALTÉRÉES AU-DESSOUS 
= DU NIVEAU HYDROSTATIQUE 
2 d 
= 
a Sable gris clair. 
b Argile grise plastique. 
Fer carbonaté lithoïde avec 
Ce sable brun argileux (couche 
n° {). 
Sable gris verdâtre et sable 
d gris foncé avec veines de fer 
carbonaté lithoïde. 
Fer carbonaté lithoïde et ooli- 
e thique avec sable gris brun 
argileux (couche n° 2). 
Sable-gris foncé très argileux 
f avec rognons de fer carbo- 
naté. 
Sable gris très argileux avec 
g pyrites. 
h Argile noire plastique. 
i Argile grise plastique. 
È Sable gris et sable argileux 
J gris noirâtre et verdâtre. 
Sable gris verdâtre argileux 
k avec fer carbonaté lithoïde. 
1 Sable gris verdâtre argileux. 
Argile noire avec fer carbo- 
a paté lithoïde à la base. 
É Sable gris verdâtre argileux 


Fer hydroxydé avec sable roux 
argileux (couche n° 1). 


Sable roux et jaune avec vei- 
nes de fer hydroxydé. 


Fer hydroxydé avec sable roux 
argileux. 


Sable jaune et roux. 


25 Juin 


ÉPAISSEUR 
des couches 


Sable roux argileux avec fer 
hydroxydé. 


Sable jaune et gris argileux. 


Argile grise et argile noirâtre. 


avec fer carbonaté lithoïde. 


Sable argileux roux avec fer 
hydroxydé. 


0.487 


0.437 


0.712 


0.417 


1900 ET LES EAUX DE LA NAPPE DE L'HAUTERIVIEN DU BRAY 795 


Je me bornerai ici à rappeler la distinction que J'ai pu établir 
dans la nature des minerais de fer suivant leur position au-dessous 
ou au-dessus du niveau hydrostatique. 

La différence tranchée qui se manifeste entre le minerai carbonaté 
profond et le minerai hydroxydé de surface se trouve être en rapport 
direct avec sa position, relativement au niveau hydrostatique. 

Les couches situées au-dessous de ce niveau sont restées sans 
altération. Celles qui sont situées au-dessus, dans la zone où circu- 
lent les eaux alimentées d'oxygène par l’air, ont été très altérées; le 
minerai carbonaté y ayant été plus ou moins transformé par épigé- 
nie en un minerai hydroxydé souvent chargé d’une notable propor- 
tion de silice empruntée aux sables argileux qui formentlagangue(1). 

Je n’entrerai pas ici dans des détails minéralogiques qui pourront 
trouver place dans un autre travail. Au contraire, il est utile de 
préciser dans quelles conditions les eaux se présentent dans le 
massif perméable. 

La partie des eaux pluviales qui s’infiltre dans la zone sableuse 
en affleurement descend jusqu’à la base de cette zone où elle ren- 
contre la couche imperméable d’argile noire à poteries sur laquelle 
elle coule en suivant son pendage vers le sud-sud-ouest d’abord 
assez fort et atteignant 4.5 0/0. 

Lorsque ces sables aquifères s’enfoncent sous l’argile rose mar- 
brée qui forme une couverture imperméable, l’eau se répand en 
imbibant la totalité du massif compris entre les deux couches 
d'argile constituant ainsi, l’une le toit et l’autre.le mur, et elle 
acquiert alors une pression hydrostatique qui la fait remonter vers 
la partie supérieure des sables, sous la couverture d’argile rose 
marbrée. 

En même temps le plongement général des couches s’atténue 
assez vite, de façon à n’atteindre, à une distance de quelques kilo- 
mètres, qu'environ 2 0/0. 

Il résulte évidemment de cette disposition que, sur les points où 
seraient opérés des forages, l’eau aurait une force ascensionnelle 
qui lui permettrait de s'élever naturellement jusqu’à des altitudes 
assez voisines de celle où la couche affleure. 

On voit ainsi que, pour exploiter le minerai carbonaté du Bray, 


(1) C’est là un fait assez analogue à un de ceux démontrés expérimentalement 
par Daubrée (Rapport sur les progrès de la Géol. expér., t. 49, 1867). Le fer 
très divisé produit par le frottement de fragments de feldspath triturés en présence 
de l’eau distillée dans un cylindre en fer. après s'être transformé en oxyde de fer, 
s'empare de la silice du silicate alcalin à mesure que ce dernier se sépare du 
feldspath et il ne reste dans l’eau que de la potasse libre. 


796 N. DE MERCEY. — SUR LES MINERAIS DE FER 95 Juin 


il faudra opérer un épuisement plus ou moins analogue à celui que 
nécessite l’exploitation de diverses matières minérales et notam- 
ment de la houille. 

L'étude technique de cette opération ne saurait être développée 
ici, mais quelques chiffres seront utiles pour indiquer les résultats 
sur lesquels on pourrait compter, tant en ce qui concerne les cubes 
de minerai que les quantités d’eau à extraire ou à utiliser. 

Il faut d’abord déterminer quel est le développement en surface 
de la zone d’absorption des eaux pluviales formée par l’affleurement 
des sables aquifères avec minerai. 

La largeur de cette zone pouvant être considérée comme étant en 
moyenne de 1.500 mètres et sa longueur de 23 kilomètres, du Val 
de l'Eau (Commune de Saint-Sulpice), à Montreuil (Commune de 
Blacourt}), on aura, comme surface d’absorption, 34 kil. carrés 500, 
soit 3.450 hectares. 

On peut évaluer la moyenne de l’eau de pluie tombant par an 
dans le Bray à 0 m. 75 en hauteur, et admettre que 25 °/, de cette 
eau, soit 0 m. 1875, s’infiltre dans le sol de façon à s’y emmagasiner. 

L'alimentation de la nappe, indépendamment de la quantité d’eau 
séculaire accumulée, serait ainsi par hectare de 1.875 mètres cubes; 
ce qui donne pour la surface de 3.450 hectares, un cube total 
de 6.485.500 mètres cubes par an, soit, par seconde, 205 litres 11 et, 
par jour, 17.721 mètres cubes. 

Il est nécessaire de faire remarquer que la ligne suivant laquelle 
les sables aquifères disparaissent sous l’argile rose marbrée coïn- 
cide en général avec le thalweg de la vallée du Bray, dont la zone 
sableuse perméable forme le versant nord-est, tandis que le versant 
sud-ouest présente, sur une largeur moyenne de #kil. 500, les 
affleurements de toutes les couches qui s’étagent depuis l’argile rose 
marbrée jusques et y compris la craie blanche recouverte d’un 
manteau d’argile à silex et de limon. 

Les eaux pluviales qui tombent sur ce versant s’infiltrent pour la 
plus grande part, en suivant le pendage prononcé des couches vers 
le sud-ouest, jusqu’à la rencontre du massif argileux formé par la 
base de la gaize et le gault, en alimentant une nappe d'eau très 
abondante et très pure; une partie relativement minime de cette 
nappe se déverse dans quelques vallons en formant des sour- 
ces dont chacune, comme l’a dit M. de Lapparent, a déterminé 
l'emplacement d’un des villages de la zone des habitations. L'eau 
de ces sources augmentée des eaux de ruissellement sur l'argile 
rose marbrée s'écoule ensuite jusqu’au thalweg des vallées de 
l’Avelon et du Thérain. 


1900 ET LES EAUX DE LA NAPPE DE L'HAUTERIVIEN DU BRAY 797 


L’Avelon peut, d’ailleurs, laisser infiltrer, dans le massif sableux 
à minerai sur lequel il coule dans une grande partie de son parcours 
une quantité d’eau qu’il n’est pas possible de calculer, mais qui, 
cependant, pourrait ne pas être sans importance. 

Cette rivière jouerait, plus rarement, le rôle inverse de drain, 
dans les parties de son cours où elle coule sur le massif sableux de 
la base de l’Hauterivien, inférieur à l’argile à poteries, ou dans les 
sables blancs du Valanginien. 

Quelques accidents, et notamment des failles transversales, peu- 
vent aussi jouer un rôle qu’il n’est pas actuellement possible de 
préciser. 

Quant à la zone dans laquelle on peut se proposer d’exploiter le 
minerai de fer, elle serait évidemment d’autant plus étendue vers 
le sud-ouest que l’on descendrait à une plus grande profondeur. 
Sans entrer ici dans des développements techniques, je me borne- 
rai à dire qu'il y aurait à extraire, pour une tonne de minerai de 
fer, tout au plus deux tonnes d’eau ; tandis que, par exemple, dans 
les mines de Gardanne, la quantité d’eau à épuiser par tonne de 
lignite a varié de 6 m. cubes 3 à 76 mètres cubes, c’est-à-dire de plus 
de 3 à 37 fois la quantité d’eau à extraire dans le Bray par tonne de 
minerai de fer. 

Une comparaison entre les tonnages respectifs pouvant être 
exploités au moyen d’assèchement serait également tout à l’avan- 
tage de la région du Bray. En effet, on ne compte arriver à extraire 
par assèchement à Gardanne que 29 millions de tonnes de lignite, 
chiffre qui ne correspondrait dans le Bray qu’à une zone très 
restreinte atteignant un peu moins de 2.000 hectares. 

Quant à l’utilisation des eaux de la nappe de l’Hauterivien qui 
pourraient être ainsi amenées à la surface, elle peut être envisagée 
à des points de vue très divers suivant l’attitude à laquelle on se 
proposerait de les élever et les usages auxquels on voudrait les 
appliquer. 


RÉUNION EXTRAORDINAIRE DE 1900 


A PARIS 


Séance du Jeudi 16 Aoùt 1900 


Le Conseil de la Société, dans une de ses dernières séances de 
l’été, avait décidé que, malgré la session du Congrès géologique 
international, il n’y avait pas lieu d’interrompre la tradition des 
réunions extraordinaires annuelles; mais que, tout en tenant pour 
le principe celle de 1900, il convenait de la fondre, le plus possible, 
avec les excursions prévues pour les congressistes aux environs 
de Paris. 

En conséquence, le programme de la réunion extraordinaire de 
1900 a été réglé comme il suit : 

1° Réception offerte aux congressistes, le soir même de l’ouver- 
ture du Congrès, au nouveau local de la Société; 

20 Organisation d’excursions aux environs de Paris, destinées à 
compléter celles qui avaient été prévues par le Comité d’organisa- 
tion du Congrès et dirigées par MM. Gustave Dollfus et Léon Janet. 

Les excursions de M. Dollfus ont donné lieu à une publication 
qui a été faite par anticipation, avec l’autorisation du Conseil 
(Bulletin, t. XX VIII, p. 109), afin de permettre à l’auteur d’en distri- 
buer des tirages à part aux participants. 

Le jeudi 16 août 1900, après l’ouverture solennelle de la huitième 
session du Congrès géologique international, qui avait -eu lieu à 
quatre heures dans l’enceinte de l'Exposition, les congressistes, à 
qui l’invitation de la Société avait été notifiée par écrit sur le pro- 
gramme de la séance et renouvelée par le président du Congrès, 
ont commencé à affluer, dès huit heures et demie, dans la grande 
salle de l’hôtel des Sociétés savantes. La salle, louée pour cette 
occasion par la Société, était brillamment éclairée à la lumière 
électrique, et ornée par des faisceaux de drapeaux, où le pavillon 
de la France flottait côte à côte avec ceux des nations étrangères. 


RÉUNION EXTRAORDINAIRE DE 1900 À PARIS 799 


Vers neuf heures, en présence d’une nombreuse assistance, où 
. l’on comptait plusieurs dames, le président de la Société, M. de 

Lapparent, est monté sur l’estrade, entouré de MM. Carez et Blayac, 
vice-présidents; Janet, trésorier; Ramond, archiviste: Gentil et 
Pervinquière, secrétaires, et a prononcé l’allocution suivante : 


Allocution du Président 


« Mesdames, Messieurs et chers Collègues, 


« Lorsqu'il y a soixante-dix ans, la Société géologique de France 
s’est fondée, elle a inscrit, parmi ses obligations fondamentales, le 
devoir de tenir chaque année une session extraordinaire, consacrée 
à l'étude sur le terrain d’une question géologique intéressant la 
France ou les pays limitrophes. 

« Notre Société a été constamment fidèle à cette obligation, et 
sa fidélité a produit les résultats les plus féconds pour la science. 
Non seulement nos réunions extraordinaires ont amené la solu- 
tion, rapide et complète, de problèmes que des efforts individuels 
auraient mis beaucoup de temps à éclaircir; mais surtout, l’habi- 
tude de travailler en commun, de vivre au grand air de la même 
vie, a établi, entre les géologues, des liens de fraternité cordiale 
d’une rare puissance. 

« Les géologues français sont arrivés de cette manière à former 
un véritable faisceau, et bientôt cet avantage s’est étendu à nos 
confrères étrangers, par suite de la bonne habitude qu’ils ont prise 
de fréquenter nos sessions. Qu’on me permette de rappeler ici la 
réunion extraordinaire de 1867, coïncidant avec notre seconde 
Exposition universelle. Le vénérable d’'Omalius d’Halloy la prési- 
dait, et celui qui vous parle, alors à ses débuts dans la carrière, se 
sentait tout honoré de remplir les fonctions de secrétaire sous un 
tel maître. On y voyait aussi Hans Bruno Geinitz, dont le fils fait 
aujourd’hui revivre la tradition parmi nous; et le grand Lyell nous 
fit également l’honneur d’assister à une de nos séances. 

« Ilétait impossible que l'Exposition de 1900 et le Congrès géo- 
logique international, convoqué à cette occasion, ne fissent pas 
naître une manifestation du même genre. A la vérité, la Société 
géologique pouvait se sentir pleinement représentée au Congrès; 
car c’est chez elle que s’est accomplie toute la laborieuse prépara- 
tion de cette huitième session; c’est à ses membres les plus actiis 
et les plus dévoués qu'est échue la tâche d'organiser l’œuvre, en 


800 RÉUNION EXTRAORDINAIRE DE 4900 À PARIS 


particulier de préparer les excursions si bien combinées qui vous 
feront connaître notre sol national. 

« Enfin si quelqu'un pouvait avec autorité incarner devant vous 
la Société géologique de France, c’est bien le Président que vous 
avez acclamé il y a quelques heures dans le Palais des Congrès. 
Depuis cinquante et un ans, M. Albert Gaudry fréquente avec assi- 
duité nos séances, et, pour notre plus grand bien, il a, durant cet 
intervalle, occupé trois fois le fauteuil de la présidence. 


« Cependant il nous a semblé que, dans la circonstance, une 
intervention encore plus directe s’imposait à nous. Il a donc été 
résolu que notre Réunion extraordinaire de 1900 aurait pour objet 
spécial de vous faire fête, en complétant l’œuvre propre du Congrès. 
C’est pourquoi nous vous avons fraternellement convoqués, dès ce 
soir, dans le nouveau local que notre Société va désormais occuper, 
et où notre installation nous paraîtra d’autant plus agréable, que 
l'inauguration en aura été faite par vous. 


« Nous vous y recevrons avec la simplicité qui préside à toutes 
nos manifestations, vous assurant du moins que c’est pour nous 
tous une heureuse fortane, de pouvoir revendiquer pour notre 
vieille Société le privilège du premier acte d’hospitalité que nos 
collègues étrangers aient rencontré sur le sol français en se rendant 
au Congrès. 

« Je déclare donc ouverte la Réunion extraordinaire de 1900; 
après quoi je devrais presque, du même coup, la déclarer close, si 
cette réunion ne devait encore vous offrir quelques excursions 
intéressantes, qui se méleront à celles du Congrès. Mais, pour ce 
soir, je lèverai du moins la séance officielle, en vous invitant à vous 
rapprocher des tables de rafraichissements, afin d’y boire ensemble 
à la santé de la plus sociable de toutes les sciences. 

« C’est, en effet, le privilège de la géologie d’être, parmi toutes, 
celle qui a le plus besoin pour se développer du travail en commun. 
Aucune autre n’établit entre les hommes des liens aussi étroits et 
aussi solides, parce qu’elle les invite souvent à vivre de la même 
vie, à manger le même pain, à dormir sous le même toit. Aucune 
ne peut donc mieux contribuer à effacer les préjugés, et à produire, 
entre les nations, cette union si désirable qui, née sur le terrain 
de la science, ne tardera pas à prévaloir dans toutes les autres 
branches de l’activité humaine. 

« Allons donc choquer nos verres en l’honneur de notre chère 
Géologie, et laissons maintenant la parole au champagne, dont le 


RÉUNION EXTRAORDINAIRE DE 4900 À PARIS 801 


pétillant langage convient DA ER à l’expression des sen- 
timents qui nous animent. 


Après cette allocution, accueillie par les chaleureux applau- 
dissements de l’assistance, les congressistes se sont groupés auprès 
des tables où étaient servis les rafraîchissements. Pendant deux 
heures, les verres se sont fraternellement choqués. Les assistants, 
qui n’avaient fait pour ainsi dire que s’entrevoir à la séance 
d'ouverture, étaient heureux de refaire connaissance, sous les 
auspices d’une société aussi intimement associée à l’œuvre du 
Congrès, et la plus franche cordialité n’a cessé de régner jusqu’à 
la fin de cette réunion, considérée par tous comme une sorte de 
baptême, du meilleur augure pour la session qui venait de s'ouvrir. 


45 Janvier 1901. — T. XXVIII. Bull. Soc. Géol. Fr. — 51 


802 


Séance du 5 Novembre 1900 


PRÉSIDENCE DE M. L. CAREZ, VICE-PRÉSIDENT 


En prenant place au bureau, dans la nouvelle salle des séances 
de la Société, M. L. Carez prononce l’allocution suivante : 


« Messieurs, j'ai le regret d’annoncer à la Société que M. DE 
LAPPARENT vient d’avoir la douleur de perdre sa mère et ne 
pourra, par suite, présider la séance de ce soir. Je serai certaine- 
ment l’interprète de tous les membres de la réunion en envoyant à 
notre cher Président l’assurance de notre vive sympathie. 

« Depuis notre dernière séance, nous avons eu à déplorer la mort 
de quatre de nos confrères : 

« Le docteur A. BEZANÇON, qui venait rarement à nos séances, 
mais qui passait régulièrement quelques heures chaque semaine 
au laboratoire de M. Douvillé, à l’École des Mines, où beaucoup 
d’entre nous l’ont connu et apprécié. Le docteur Bezançon avait 
réuni une magnifique collection des fossiles tertiaires du Bassin de 
Paris et accueillait, avec la plus grande cordialité, tous ceux qui lui 
exprimaient le désir d'étudier les richesses qu'il avait accumulées. 

€ M. A. THIÉRY, que vous avez tous connu dans les fonctions de 
secrétaire qu’il remplissait encore tout récemment, et qui, malgré 
sa Jeunesse, vient d’être enlevé par une maladie implacable. 
M. Thiéry assistait à la plupart de nos sessions extraordinaires et 
contribuait, par son humeur enjouée, à rendre nos réunions plus 
cordiales et plus intimes. 

€ M. L. REVELIÈRE, ingénieur civil des Mines, récemment admis 
dans notre Société, est disparu, lui aussi, au début de sa carrière. 

« Enfin, M. Jacor, membre de la Société géologique depuis 1856. 


« Après vous avoir fait connaître nos tristesses et nos deuils, je 
suis heureux de terminer en vous annonçant, ou plutôt en vous 
rappelant le retour de M. DEREIMS, que vous avez certainement 
déjà appris par les journaux quotidiens. Notre collègue, parti avec 
la mission Blanchet, pour étudier des régions absolument incon- 


SÉANCE DU D NOVEMBRE 1900 803 


aues de l'Afrique occidentale, s’est trouvé aux prises avec des 
difficultés considérables et en butte à de grands dangers, par suite 
de l’hostilité des habitants et de l’insalubrité du climat. Je lui 
adresse les félicitations de ses confrères pour son heureux retour. » 


M. L. Gentil, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la 
séance précédente. La rédaction de ce procès-verbal est adoptée. 


Le Président proclame Membre de la Société : 


M. Munteanu-Murgoci, Assistant de Minéralogie à l’Univer- 
sité de Bucarest, présenté par MM. A. Lacroix et L. Gentil. 


Deux présentations sont annoncées. 


Le Secrétaire signale, parmi les dons reçus à la Société pendant 
les vacances : 

Album de microphotographies de roches sédimentaires, par Maurice 
Hovelacque et M. W. Kilian, ouvrage reçu en hommage de Mme 
Veuve Hovelacque.— Géologie et minéralogie appliquées, par H. Char- 
pentier (Bibliothèque du Conducteur des Travaux publics). 

Parmi les périodiques un grand nombre de notes ou mémoires 
sont à signaler : 

Ann. de Géographie, 1900: Neuvième bibliographie géographique 
annuelle, 1899, par Louis Raveneau, et La Cartographie à l'Exposition 
Universelle de 1900, par Emm. de Margerie et Louis Raveneau. — 
Bull. Muséum d’'Hist. Nat., 1900: G. Grandidier, Note sur les osse- 
ments d'animaux disparus, provenant d’Ambolisatra, sur la côte 
sud-est de Madagascar ; B. Renault, Plantes fossiles miocènes d’Advent- 
Bay (Spitzberg). — Soc. Géol. du Nord, 1900 : Gosselet, Note sur les 
gîtes de craie phosphatée des environs de Roïisel, etc. ; Grand’Eury, 
Sur l’origine du Terrain houiller. — L’Anthropologie : Dr J. Ulrich 
Dürst, Notes sur quelques bovidés préhistoriques — C. R. Acad. 
Sciences : Grand’Eury, Sur la formation des bassins carbonifères ; 
de Gennes et A. Bonard, Les roches volcaniques du Protectorat des 
Somalis ; David Martin, Sur des lambeaux de mollasse marine situés 
au fond du cañon du Régalon (Vaucluse) ; À. Lacroix, Les roches à 
néphéline du Puy de Sandoux ; E. Ficheur, Sur l'existence du terrain 
carboniférien dans la région d'Iqgli; Léon Janet, Sur le captage et la 
protection des sources d'eaux potables ; À. Lacroix, Sur l’origine des 
brèches calcaires secondaires de l'Ariège, conséquences à en tirer au 
point de vue de l’âge de la lherzolite; Ch. Depéret et P. Fourtau, 
Sur les terrains néogènes de la Basse-Egypte et l’Isthme de Suez ; 


804 SÉANCE DU 5 NOVEMBRE 1900 


L. Pervinquière, Sur l’Eocène de Tunisie et d'Algérie; Stanislas 
Meunier, Le ravin des Chevalleyres et la région des torrents ; P. Four- 
tau, Sur le Crétacé du massif d’Abou-Roach (Egypte) ; J. Thoulet, 
Fixation par les corps poreux de l'argile en suspension dans l'eau. 


M. Pervinquière, secrétaire, signale parmi les nombreux ouvra- 
ges reçus de l’Étranger : 

Un vol. intitulé : The gault and upper greensand of England, par 
M. A.-J. Jukes-Browne (avec 2 cartes géol.) (Mem. of the Geol. Surv. 
of the Un. Kingdom). — Le {er vol. du Catalogue of the cretaceous 
Bryozoa, par J.-W. Gregory (70 pl.). — Une étude de M. J. Joly: 
An estimate of the geological age of the earth (Se. trans. of the R: 
Dublin Soc.). — Le vol. XXIX et le 1 fasc. du vol. XXX des 
Memoirs of Geol. Surv. of India, entièrement consacrés par M. P.-D. 
Oldham à l’étude du grand tremblement de terre de 1897. — Un 
vol. de la Palæontologia Indica : Upper triassic Cephalopoda faunæ 
of Himalaya, par E. Mojsisovics von Mojsvor (22 pl.) (traduction 
du mémoire déjà publié en 1896 dans les Denksch. der Kais. Akad. 
der Wiss. in Wien). — Le vol. IV de The geology of Minnesota 
publié sous la direction de M. N.-H. Winchell (31 cartes en couleurs). 
— Dans le Jaarboek van het Mijnwesen in Nederlandisch Oost- 
Indie. deux mémoires, l’un de M. P. Krause intitulé : Uber tertidre, 
cretaceische und àältere Ablagerungen auf West Borneo, et l’autre : 
Neue Mollusken aus dem Jura von Borneo, par F. Vogel (5 pl.). — Le 
4er fascicule d’une nouvelle revue, les Annales scientifiques de l’'Uni- 
cersité de Jassy. — Un fascicule supplémentaire des Petermans 
Mitteilungen ayant pour titre : Die geographisch wissenschaftlichen 
Ergebnisse meiner Reise in Zentralasien, par Sven Hedin.— Dans les 
Beitr. zur Pal. und Geol. Oest-Ung. und des Orients, une étude de 
M. J. Enderle : Uber eine anthracolitische Fauna Van Balia Maaden in 
Kleinasien (4 pl.). — Un mémoire de Mlle Marie Tzwetaew sur les 
Nautiloidea et Ammonitidea de la section inférieure du calcaire carbo- 
nifère de la Russie centrale, et un autre de M. E. Holzapfel : Die Cepha- 
lopoden des domanik im Südlichen Timan (Mém. du Comité géol. 
russe); enfin dans les Verhand. der russich. Kaïs. min. Gesellschaît 
le travail de M. Karpinski: Uber die Reste von Edestiden und die 
neue Gattung Helicoprion (4 pl.). 


M. H. Douvillé annonce que la collection des fossiles tertiaires 
du Bassin de Paris, de notre regretté confrère le D' Bezançon, a 
été léguée à l’École des Mines, et s’y trouve disposée dans l’ordre 
même indiqué par son auteur. Cette belle collection est à la dispo- 
sition des Membres de la Société qui voudraient la consulter. 


SÉANCE DU © NOVEMBRE 1900 805 


M. Albert Gaudry s'exprime dans les termes suivants : 

Comme Président du Congrès géologique international, je crois 
remplir un devoir en remerciant nos confrères de la Société géolo- 
gique de France et particulièrement le Président de la Société, 
M. de Lapparent, pour la cordiale réception qu’ils ont faite aux 
membres du Congrès. Je remercie également les géologues qui ont 
dirigé avec tant de dévouement et d’habileté des excursions sur les 
différents points de la France ; je peux leur exprimer notre recon- 
naissance dans cette enceinte, car tous font partie de la Société 
géologique. Si les savants étrangers ont été satisfaits, soit au point 
de vue des travaux scientifiques, soit au point de vue de l'accueil 
qu'ils ont rencontré, c’est à vous tous, mes chers Conirères, que 
nous en sommes redevables. 


M. Albert Gaudry exprime les regrets de M. Ch. Barroiïs, 
Secrétaire général du Congrès géologique, qui, étant retenu par des 
devoirs professionnels, n’a pu venir à notre séance de rentrée. fl 
présente de sa part la liste des membres qui ont été inscrits au 
Congrès géologique international; cette liste comprend 1025 noms. 


M. G. Ramond fait hommage à la Société d’un exemplaire, en 
tirage à part, d’un article dont il est l’auteur : La Géographie phy- 
sique et la Géologie à l'Exposition Universelle de 1900 (2 fascicules). 
(Ext. de la « Feuille des Jeunes Naturalistes », juin-septembre 1900). 

(Voir, à ce sujet : C. R. S. G. F., séance du 25 juin 1900). 


M. G. Ramond offre également à la Société, de la part de 
M. Adrien Dollfus, un article paru dans le même périodique, et 
intitulé : Liste sommaire des Collections d'histoire naturelle à l'Expo- 
sition Universelle de 1900 (Ext. de la «Feuille des Jeunes Natura- 
listes », juin-septembre 1900). 


M. M. Boule fait la communication suivante : 

Le dernier numéro de notre Bulletin renferme une note sur le 
bassin houiller de Decazeville, signée de MM. Bergeron, Jardel et 
Picandet. Cette note résume les beaux travaux de cartographie à 
grande échelle entrepris sous la haute direction de M. Fayol et 
qu’on à pu admirer à l'Exposition Universelle. 

Étant chargé par le Service de la Carte géologique des explora- 
tions sur la feuille de Figeac, j'ai eu le plaisir de faire plusieurs 
courses avec MM. les Ingénieurs des mines de Decazeville. Les tra- 
vaux de ces savants confrères m'ont paru si complets et si minu- 
tieux que je n’ai pas cru devoir m'occuper du Terrain houiller. 


806 SÉANCE DU 5 NOVEMBRE 1900 


Par contre, j'avais tenu à visiter tous les gisements de roches 
éruptives du bassin, d’abord par goût, ensuite parce que les géo- 
logues ne me paraissaient pas être bien fixés sur la nature et sur 
l’âge de ces roches. 

Dès 1898 (Bulletin des Services de la Carte, n° 69, p. 29), j'affirmai 
que les roches du pont de Bourran avaient été décrites à tort sous 
le nom de mélaphyres. Je disais que ces roches sont de l’époque 
houillère ; qu’elles représentent de véritables coulées volcaniques, 
alternant avec des produits de projections, de véritables brèches, 
probablement de nature andésitique et s’intercalant au milieu des 
sédiments houillers aux mouvements desquels elles avaient par- 
ticipé. 

Dans mon rapport de 1899, j'ai écrit : 

« Ce sont des roches dures, compactes, très recherchées pour 
l’empierrement et dont je u’ai pas encore fait l'étude pétrogra- 
phique complète, mais qui oscillent entre des andésites et des 
basaltes (ou mélaphyres). Le trait le plus caractéristique de leur 
composition est la présence de cristaux, généralement altérés ou 
complètement transformés, de pyroxènes rhombiques. Ce sont 
des roches très analogues, sinon identiques aux mélaphyres à 
enstatite des environs de Figeac, signalés depuis près d’un siècle 
par Cordier, que M. Michel-Lévy a décrits et qui se présentent 
d’ailleurs dans les mêmes conditions stratigraphiques. 

« Ces roches sont accompagnées de tufs et de brèches, la plupart 
du temps très décomposés, mais sur l’origine subaérienne desquels 
il ne saurait y avoir aucun doute, car ces roches rappellent, par 
tous leurs Caractères, les brèches, les tufs et les cinérites des 
volcans tertiaires de l'Auvergne. De même que dans cette dernière 
région, coulées compactes et produits de projections alternent Îré- 
quemment avec des alluvions qui sont ici de l’époque houillère, au 
lieu d’être tertiaires ou quaternaires. 

« C’est dire que je considère les éruptions comme contempo- 
raines du terrain houiller, contrairement à l’opinion exprimée par 
divers géologues et aux idées qui règnent encore parmi les savants 
ingénieurs du Bassin de Decazeville », etc. 

Je croyais donc être le premier à avoir affirmé, du moins par 
écrit : 1° que les roches en question étaient des andésites ou des 
labradorites avec parfois un peu de péridot, mais n'étaient pas des 
mélaphyres ; 2 qu’elles représentaient de véritables coulées volca- 
niques accompagnées de divers produits de projection ; 3° que ces 
coulées sont bien contemporaines du terrain houiller et non per- 
miennes comme on l’avait dit. 


SÉANCE DU à NOVEMBRE 1900 807 


Par suite j'ai été un peu étonné, je l'avoue, quand j'ai lu dans la 
note de MM. Bergeron, Jardel et Picandet, au sujet de la nature de ces 
roches, que M. L. Gentil est «le premier » qui ait assimilé les soi- 
disant mélaphyres du pont de Bourran à des andésites et que je 
n’ai fait qu'arriver aux mêmes conclusions. Je ne connais pas de 
publication de M. Gentil à ce sujet. Quant à la note de MM. Ber- 
geron, Jardel et Picandet, présentée à la séance du 25 juin 1900, 
elle n’a paru qu’en octobre 1900. Or, ma première note où je parle 
de brèches andésitiques date de 1898. 

J'ai été, par contre, agréablement surpris de voir que mes savants 
confrères abandonnaïent leurs anciennes idées sur la nature, le 
mode de gisement et l’âge des roches noires du bassin de Decaze- 
ville pour adopter, au moins en partie, celles que j'avais déjà 
publiées. La Société comprendra qu’en présence de cette adhésion, 
je tienne à revendiquer des droits de priorité que la note précitée 
laisse passer complètement inaperçus. 


M. J. Bergeron fait remarquer que M. Gentil ayant déterminé 
la roche du pont de Bourran comme andésite à hypersthène avant 
que la note de M. Boule eût paru, il était de toute justice de signaler 
le fait. D'ailleurs M. Boule reconnaît lui-même que c’est avec doute 
qu'il avait en 1898 attribué cette même roche aux andésites. A ce 
propos M. J. Bergeron rappelle que dès 1889 (1) il avait signalé la 
très grande abondance des microlithes d’oligoclase dans la roche 
de Bourran : c’est sur le conseil de pétrographes éminents qu’il 
l’avait rangée dans la série des mélaphyres de la vallée du Lot. 

Si M. J. Bergeron admet que certaines venues andésitiques de la 
région du pont de Bourran sont antérieures au Houiller, par contre 
il croit que d’autres peuvent être plus récentes. Il n’accepte donc 
pas toute la manière de voir de M. Boule, comme semble le croire 
ce dernier. 


M. Gentil regrette que son nom ait été prononcé dans une 
question de priorité à laquelle il est étranger. Il a donné quelques 
renseignements à M. Thevenin sur des roches andésitiques de 
Figeac, puis à M. Bergeron sur des roches identiques de Decaze- 
ville. Quoique intéressé par ces roches — dans lesquelles il a 
retrouvé des types d’andésites à hypersthène altérées tout-à-fait 
analogues à des roches volcaniques de gisements tertiaires algé- 


(1) Ann. Sc. géol., t. XXII, p. 295. 


808 SÉANCE DU 5 NOVEMBRE 4900 


riens — il s’est scrupuleusement gardé de rien publier sur les 
échantillons qui lui ont été soumis, afin de laisser à leurs auteurs 
tout le bénéfice de leurs études. 


M. M. Boule répond que la question est très simple et ne 
saurait s’embarrasser de développements à côté. En matière de 
priorité, on ne peut et on ne doit tenir compte que des écrits 
imprimés. Or il vient d'établir que ses publications sur les roches 
de Bourran sont antérieures à celles de MM. Bergeron, Jardel et 
Picandet sur le même sujet et c’est tout ce qu’il tenait à démontrer 
devant la Société. 


M. Albert Gaudry entretient la Société d'une nouvelle décou- 
verte de peau fossile dans la Cueva Eberhardt. 

L’année dernière, dit-il, au retour d’un voyage en Scandinavie, 
j'ai parlé à la Société géologique de la peau d’un Mylodonte, rap- 
portée de la Cueva Eberhardt en Patagonie par M. Otto Nordenskjüld 
et très bien décrite par M. Lônnberg ; même j'ai montré une touffe 
de poils que l’habile naturaliste d’Upsal avait bien voulu me donner 
pour le Muséum. Cette peau est couverte de poils dans un tel état 
de conservation qu’elle semble provenir d’un animal mort depuis 
peu de temps, et pourtant les Mylodontes passaient justement pour 
présenter un type très éloigné de tout ce qui existe dans la nature 
actuelle. M. Erland Nordenskjôld, dont les découvertes récentes à la 
Cueva Eberhardt ont été exposées dans le Bulletin de notre Société, 
a remis à M. Lünnberg une peau garnie de poils d’un autre animal 
bien différent des Edentés ; suivant M. Lôünnberg, ce serait un 
 Equidé d’un genre éteint, l’Onohippidium. Il est vraiment étrange 
de connaître le poil d'animaux qui jusqu’à présent appartenaient 
au domaine de la paléontologie. 


M. A. Boistel estime que la première séance tenue par la 
Société dans son nouveau local ne doit pas se terminer sans que 
des remerciements soient adressés à la Commission qui a présidé 
avec tant de zèle au transfert de notre Siège social. En l’absence de 
M. le Président, il croit devoir se faire l’interprète des sentiments 
de tous nos confrères, que M. L. Carez, membre lui-même de la 
Commission, n’a pas pu exprimer. 


309 


SUR L’ARGILE A SILEX DES ENVIRONS DE VIERZON 


par M. A. de GROSSOUVRE. 


La question de l'argile à silex ou plutôt des argiles à silex a 
donné lieu à un nombre de travaux si considérable qu’une biblio- 
graphie complète remplirait plusieurs pages de ce bulletin. 

Les opinions les plus diverses et, on peut dire, les plus extrêmes, 
ont été émises sur leur âge et sur leur mode de formation. 

Au fond, il s’agit réellement de terrains bien différents, quoiqu’on 
les ait tous désignés par un nom unique : l’argile à silex du Nord 
de la France n’est certainement pas la même que celle de la 
Normandie ni que celle de la Touraine et du Berry. 

Les confondre serait une erreur analogue à celle commise autre- 
fois en groupant dans un seul étage tous les calcaires coralliens ou 
toutes les couches à Hippurites. 

Je ne parlerai ici que de l’argile à silex du sud-ouest du Bassin 
de Paris, de celle qui est marquée e, sur les feuilles de la carte 
géologique détaillée de la France, en faisant toutefois remarquer 
que ce signe a été parfois employé pour des terrains qui ne doi- 
vent pas être confondus avec l'argile à silex dont je m'occupe ici. 

* Pour mieux préciser l'objet de la discussion, je prendrai comme 
type l'argile à silex des environs de Vierzon, car c’est là qu’on peut 
le mieux l’étudier. Ce n’est pas d’ailleurs un gisement exceptionnel 
et j'en connais d’absolument semblables à Allogny, à la Pierre-Gou- 
pillière, près Sancerre, aux environs de Saint-Fargeau (Yonne), etc. 

Mais ce terrain est d'une nature éminemment meuble et il se 
laisse remanier avec la plus grande facilité : il s’éboule aussi sur 
les pentes et s’y mélange aux produits de décalcification de la craie 
et aux débris divers entraînés par les eaux de ruissellement. Pour 
l’étudier bien en place, il faut profiter des coupes profondes que 
peuvent fournir certains travaux. Nous trouvons précisément ces 
circonstances favorables dans la région de Vierzon. L’argile à silex 
y est en effet exploitée depuis fort longtemps pour la fabrication 
des cazettes des porcelaineries ; en outre, depuis quelques années, 
on en extrait près de Mennetou-sur-Cher des quantités assez consi- 
dérables comme terre destinée à entrer dans la composition des 
pâtes céramiques. 


810 DE GROSSOUVRE 5 Nov. 


Elle se présente à l’état de matière blanche, pulvérulente, au 
milieu de laquelle sont isolés des silex en nodules, tantôt de 
formes ovoïdes, tantôt plus ou moins allongés en plaques tabulaires 
à surface irrégulière. Avec eux ou au milieu d’eux se trouvent des 
fossiles qui ne sont pas les mêmes d’un gisement à un autre et 
appartiennent à divers niveaux supracrétacés. 

Ces nodules s’alignent en cordons horizontaux au milieu de la 
terre blanche et on reconnaît facilement qu'ils ont conservé la 
même forme et la même disposition qu’au milieu des roches 
crétacées. : 

Ces particularités ont conduit à considérer ce terrain comme le 
résidu sur place d’une action dissolvante exercée sur la craie par 
les eaux météoriques. 

Or, tous, depuis que notre attention a été attirée par M. Van den 
Broeck sur cet ordre de phénomènes, nous avons eu souvent 
l’occasion d'observer, dans le découvert des carrières de craie, des 
argiles à silex dérivant de cette cause : fréquemment on les voit 
remplir des fissures ou même des puits verticaux qui descendent 
plus ou moins profondément au milieu de la roche crétacée. 

Ce sont des argiles brunes, ferrugineuses, empâtant des silex 
recouverts d’un enduit rougeâtre. Au premier abord le contraste 
est grand avec l'argile blanche des environs de Vierzon et on est 
autorisé à se demander si réellement ces deux produits si dissem- 
blables appartiennent à un même mode de formation. 

Les différences s’accentueront encore et se préciseront si nous 
étudions de plus près la nature de la terre blanche de Vierzon. 

L'analyse chimique nous montrera en effet que la proportion 
d’alumine y est toujours très faible et bien inférieure à celle qui 
existe normalement dans les argiles proprement dites. Dans celles- 
ci, l’alumine varie de 18 à 30 °/. et la silice de 46 à 67 °/0. Dans 
l'argile de Vierzon la proportion d’alumine n’est que de 15 °/, et 
peut tomber à 9, tandis que celle de la silice est de 70 et s'élève 
même jusqu'à 80. 

C’est donc bien à tort que l’on a donné le nom d'argile à cette 
roche qui doit plutôt être considérée comme une terre siliceuse : 
j’ajouterai qu’au microscope elle se montre formée par des gra- 
nules ayant environ 1/100 de millimètre. 

Elle est d’ailleurs tellement pure qu’elle peut entrer dans la 
composition des pâtes céramiques fines des faïenceries ; c’est dire 
qu’elle ne renferme même pas de traces d’oxyde de fer. 

A cet égard, elle diffère donc essentiellement des résidus de 


1900 SUR L’ARGILE À SILEX DES ENVIRONS DE VIERZON 811 


décalcification des roches calcaires qui contiennent toujours une 
proportion assez forte d’oxyde de fer produit par l’action oxydante 
des eaux météoriques sur les sels ferreux que ces roches renfier- 
ment toujours. En particulier, la craie contient plus ou moins 
abondamment du fer disséminé dans toute la masse sans compter 
celui qui est concentré à l’état de glauconie ou de pyrite. Il n’est 
d’ailleurs pas de craie, même la plus blanche, qui, attaquée par les 
acides faibles, ne laisse un résidu ferrugineux : c’est lui qui colore 
en brun les argiles de décalcification. 

Mais il est encore un autre caractère de l’argile à silex de Vier- 
zon qui la sépare nettement des résidus de décalcification : c’est 
que plus des quatre cinquièmes de la silice qu’elle renferme sont 
à l’état soluble. 

Peut-être objectera-t-on que l’action dissolvante s’est portée de 
préférence sur le carbonate de chaux, plus facile à attaquer, et a 
laissé intacte la silice, même la silice soluble renfermée dans la 
roche crétacée. 

Cet argument ne pourrait être pris en considération depuis les 
expériences si concluantes de Friedel que j'ai rapportées dans un 
travail antérieur. Cet éminent chimiste, étudiant l’action des 
agents atmosphériques sur l’agate et les silex, a montré qu’il se 
produit une transformation due à une dissolution de la silice 
hydratée, de sorte qu'il reste comme résidu final seulement de la 
silice anhydre. 

Par conséquent si les agents météoriques peuvent éliminer 
des silex la silice hydratée qu’ils renferment, à plus forte raison 
sont-ils capables de faire disparaître de l’argile à silex la silice 
soluble alors que leur action s'exerce sur une matière pulvérulente 
et finement divisée. 

Comment croire que l’argile à silex est un résidu de dissolution, 
si elle est constituée en majeure partie par une substance soluble ? 

Nous voyons donc que la composition de ce terrain est absolu- 
ment inconciliable avec le mode d’action des agents atmosphéri- 
ques auquel on attribue son origine : des considérations d’autre 
nature vont confirmer encore cette conclusion. 

L’argile à silex ne constitue pas toujours, en effet, un terrain 
superficiel et souvent elle est recouverte par des roches d’âges 
divers. 

Si elle dérivait de l’action des eaux météoriques sur la craie, elle 
aurait dû se former d’une manière continue depuis l’émersion 
définitive de la région où on l’observe et, par suite, on devrait 


812 DE GROSSOUVRE. ARGILE A SILEX DES ENVIRONS DE VIERZON 5 Nov. 


s'attendre à lui trouver une épaisseur plus faible là où elle est 
recouverte et au contraire constater une puissance plus considé- 
rable partout où elle est à nu. 

Or, c’est plutôt l'inverse que nous observons, car les sondages 
nous montrent que l'épaisseur de l’argile à silex conservée sous 
des marnes et des calcaires, est absolument comparable, sinon 
supérieure, à celle des dépôts superficiels. 

Le sondage de Sully-sur-Loire, après avoir traversé une dizaine 
de mètres de sables composant les alluvions de la Loire, une 
vingtaine de mètres de sables et argiles de la Sologne et une 
vingtaine de mètres de marnes et calcaires lacustres, a rencontré 
vingt-neuf mètres d’argile à silex. 

Le sondage de Romorantin a trouvé plus de trente mètres d’argile 
à silex sous vingt mètres de marnes et calcaires lacustres et dix 
mètres de sables et argiles. 

Comme les argiles s'opposent au passage des eaux d'infiltration 
et que les marnes et les calcaires lacustres ne sont pas décalcifiés, 
il faut nécessairement se résoudre à admettre que l’argile à silex 
sous-jacente était formée antérieurement au dépôt de ces terrains. 

Tous les faits, toutes les observations sont donc d’accord pour 
démontrer que le terrain à silex, dont j'ai cherché à préciser les 
caractères, n’est pas un produit de décalcification et qu’il est d’un 
âge déterminé. 

Il resterait à rechercher quelles hypothèses on peut faire pour 
expliquer cette curieuse accumulation de silice farineuse et soluble. 
Je reviendrai probablement plus tard sur cette question : cette note 
avait seulement pour objet de combattre une erreur trop répandue 
et basée sur une fausse assimilation à laquelle n’est peut-être pas 
étrangère la dénomination si impropre d'argile à silex étendue à un 
grand nombre de formations différentes. 


1900 813 


SUR LE NÉOCOMIEN DE LA RIVE DROITE DU RHÔNE (1) 


par MM. G. SAYN et F. ROMAN. 


Les auteurs ont entrepris, sur le Néocomien de la rive droite du 
Rhône, une série d’études destinées à en paralléliser les divers 
termes, avec ceux de i’Infra-crétacé de la région alpine, ce que les 
divers travaux publiés ne permettent pas de faire rigoureusement. 
Les résultats obtenus peuvent se résumer de la façon suivante : 

Ardèche. a) ENvironNs pe CRuaAs. — Les marnes valanginiennes 
sont bien développées à Saint-Vincent et très pauvres en fossiles ; 
elles supportent des calcaires bleuâtres à rares débris d’Hoplites 
(Valanginien supérieur). L’Hauterivien débute par des marnes et 
calcaires marneux avec Bel. subfusiformis, Hole. Astieri, Aptychus 
Didayi (zone à Hoplites Castellanensis); puis vient une masse puis- 
sante de marno-calcaires compacts à Crioceras Duvali, Hoplites Crua- 
sensis, Toæaster complanatus (zone à Crioceras Duvali) (Saint-Martin). 
A leur partie supérieure, quelques bancs marneux intercalés, avec 
Bélemnites et petites Ammonites pyriteuses représentent la zone à 
Desmoceras Sayni (Cruas). 

La zone à Hoplites angulicostatus paraît assez réduite. 

Le Barrémien inférieur comprend : à Cruas, des couches glauco- 
nieuses à Pulchellia compressissima et Hoplites af. crioceroïdes ; à 
Meysse, le niveau bien connu à Holcodiscus et Pulchellia. Au-dessus, 
viennent les calcaires à chaux hydraulique et pierres de taille de 
Cruas à Costidiscus recticostatus et grands Desmoceras (cette partie 
du Barrémien présente de grands rapports avec celui de Cobonne). 
La partie supérieure de cette coupe, bien étudiée par M. Leenhardt, 
comprend toute une série de calcaires plus ou moins marneux ou 
siliceux contenant Costidiscus recticostatus, terminés par une grosse 
masse de calcaires à silex qui supportent les marnes aptiennes. 

b) Vazzon-Ruoms.— L’Hauterivien de cette région est entièrement 
formé par des calcaires à Spatangues. La partie inférieure a le même 
faciès qu’à Calvisson, près Nîmes, et qu’à Tarascon. Ce sont des cal- 
Caires assez marneux avec nombreux Ammoñites clypeiformis et 
grands Hoplites à affinités septentrionales. Vers le haut, existe un 
niveau à Hoplites Cruasensis identique à celui de Meysse. 


(1) Une note plus détaillée paraitra ultérieurement. 


814 SUR LE NÉOCOMIEN DE LA RIVE DROITE DU RHÔNE 5 Nov. 


c) SaINT-REMÈZE. — Ici la série débute par des calcaires marneux 
à Crioceras Duvali et Toxaster complanatus de l’Hauterivien moyen; 
des calcaires et marnes intercalées avec Desmoceras nov. Sp. (zone à 
Op. Sayni?) leur succèdent. Puis viennent des calcaires marneux, 
avec nombreux Hoplites angulicostatus ; à leur partie supérieure, on 
rencontre de grands Desmoceras et Ancyloceras à affinités barré- 
miennes. Des marnes grumeleuses avec alternance de bancs com- 
pacts à débris contenant de rares Toxaster de petite taille, repré- 
sentent le Barrémien inférieur. 

Gard. a) RÉGION DE SAINT-JusT-BROUZET. — Entre Mons et Saint- 
Just, on trouve, de bas en haut, pour représenter le Valanginien : 
4° des marnes et calcaires marneux sans fossiles ; 2 des calcaires 
glauconieux à Hoplites Neocomiensis var., Holc. cf. Astieri; 3 des 
marnes à fossiles pyriteux, Bel. Emerici, Bochianites Neocomiensis, 
Hopl. Neocomiensis var. à côtes fines ; 4° des calcaires marneux avec 
Lytoceras ophiurus, et grands Hoplites (près de la gare de Saint-Just). 

L'Hauterivien, marneux à la base, puis calcaire, avec Hoplites 
Castellanensis. Au-dessus se développent des calcaires à Hopl. Crua- 
sensis et Toxaster complanatus (Cruasien inférieur de M. Torcapel) 
qui supportent des calcaires blancs compacts entremèêlés de bancs 
à texture spathique (Cruasien supérieur, Torcapel). Le Barrémien 
inférieur est formé de marnes et de calcaires marneux avec Holco- 
diseus Perrezi, Holc. Caillaudi, Pulchellia Saunieri, Toxaster de petite 
taille, nombreux Brachiopodes, Ostrea Couloni (Barutelien, Tor- 
capel). 

Par dessus viennent les calcaires dits urgoniens de la gare de 
Brouzet. 

b) Lussan. — Une succession identique depuis l’Hauterivien 
supérieur se retrouve à Lussan. A la montée de la Collorgue le 
Barrémien inférieur renferme de grands Céphalopodes, entre autres 
Am. Fabrei. 


1900 815 


BRIOVÉRIEN ET SILURIEN EN BRETAGNE 


ET DANS L'OUEST DE LA FRANCE 
LEUR SÉPARATION PAR LES POUDINGUES ROUGES 


par M. P. LEBENCONTE. 


(PLANCHE XIV). 


Le moment me semble venu de séparer des assises du Silurien 
de Bretagne et de l’ouest de la France les couches des schistes de 
Rennes et de Saint-Lô. Comme Barrande, j'avais laissé ces assises 
dans le Silurien inférieur; mais la discordance des poudingues 
rouges que je viens de trouver dans plusieurs endroits du centre 
de la Bretagne, me décide à placer ces couches dans un nouveau 
système de terrains. Les schistes de Rennes et de Saint-Lo sont 
les terrains les plus anciens de Bretagne et tout porte à croire que 
c’est leur métamorphisme qui a donné, suivant les circonstances, 
les schistes cristallins, les micaschistes et les gneiss de notre région. 
J’émettais cette idée, en 1886, à la Réunion de la Société dans le 
Finistère (1) et depuis, les travaux de M. Barrois sur la Bretagne 
montrent de plus en plus l’origine sédimentaire de ces assises. 


SYSTÉME BRIOVÉRIEN (2) 


Ancien Archéen d'Hébert; Pré-cambrien du même auteur ; Algonkien du 
Geological Survey des Etats-Unis ; Pébidien ; Uriconien ; Monien ; 
Dalradien ; Torridonien ; Longmyndien ; Taconique, etc. 


J’adopte le nom de Briovérien, donné dernièrement par M. Barrois 
à l’ensemble des couches des schistes de Rennes et de Saint-Lô. Ce 
mot a l’avantage de ne rien préjuger sur un système ,de terrain 
contenant peu de fossiles. 


(4) LeBEsconTe. Constitution générale du Massif Breton. B. S. G. F., 3° série, 
t. XIV, 1886. 

(2) Barrois. Ancien nom de Saint-Lô (Briovera). Sketch of the geology of central 
Brittany. Geologist’s Association. London, 1899. 


816 P. LEBESCONTE. — BRIOVÉRIEN ET SILURIEN EN BRETAGNE 5 Nov. 


En 1882 (1), pour faciliter l'étude des schistes de Rennes et de 
Saint-Lô, j'y avais établi trois divisions de bas en haut : 


1° Schistes gris-verdâtres terreux ; 
20 Schistes roses ; 
30 Schistes verts en grandes dalles. 


Aujourd’hui je change le nom de la division moyenne par celui 
de schistes et poudingues de Gourin et de Saint-Lô. 
Le Briovérien comprend donc de bas en haut : 


4° Schistes gris-verdâtres terreux de Rennes et schistes de Lamballe 
avec phtanites ; 

20 Schistes et poudingues de Gourin et de Saint-Lô ; 

3 Schistes verts en grandes dalles. 


1° SCHISTES GRIS-VERDATRES TERREUX DE RENNES ET SCHISTES 
DE LAMBALLE AVEC PHTANITES 


Rennes, Montiort, Rocher d’Uzel, Douarnenez, Lamballe, etc. 


J'ai décrit, en 1882 (2) et en 1886 (3), ces couches, les plus an- 
ciennes de Bretagne. Elles sont intercalées de poudingues à petits 
éléments de quartz et de phtanites, de grès, de grauwackes et de 
calcaires variés dont les couches sont le plus souvent décalcifiées. 
Ces schistes sont traversés par de nombreux filons de quartz gras 
ainsi que par des filons de granite, de syénite, de diabase, de diorite, 
etc. Ils possèdent trois plans de clivages qui donnent à leurs 
fragments brisés la forme de parallélipipèdes. 

Les schistes avec phtanites de Lamballe sont, d’après M. Barrois, 
représentés par des schistes argileux, gris - bleuâtre, tendres, 
séricitiques, généralement micacés, alternant avec des grauwackes 
gris-verdâtre, un peu feldspathiques et micacés et des bancs de 
phtanites charbonneux. Ces phtanites contiennent des débris 
organiques parmi lesquels M. Cayeux a reconnu des Radiolaires, 
des groupes des Spumellaria et des Nasellaria, des Foraminifères 
de forme relativement complexe et de nombreux débris de Spon- 
giaires, à squelettes siliceux, de tous les ordres. 


(1) LeBesconTE. Sur la classification des assises siluriennes de l’Ille-et-Vilaine. 
B. S. G. F., 3° série, t. X, 1882. 

(2) LeBesconTE. Sur la classification des assises siluriennes de l’Ille-et-Vilaine. 
B. S. G. F., 3 série, t. X, 1882. 

(3) LeBesconTe. Constitution générale du Massif Breton. B. S. G. F., 3° série, 
t. XIV, 1886. 


1900 : ET DANS L'OUEST DE LA FRANCE 817 


20 SCHISTES ET POUDINGUES DE (GOURIN ET DE SAINT-LÔ 


Douarnenez, Gourin, Saint-Lô, Noyal-sur-Vilaine, Chateaubourg, Vallée 
de la Laize, Clécy, Granville, Cesson, près Saint-Brieuc, etc. 


Ce sont des schistes compacts, noir-verdâtres ou bleu-grisâtres, 
quelquefois roses, souvent plus ou moins luisants et satinés. Ils se 
divisent en lits réguliers, les morceaux ont souvent la forme paral- 
lélipipédique due aux trois plans de clivage. Ils sont souvent fissiles 
et ont été exploités comme ardoises grossières. Ils sont intercalés 
de poudingues formés de petits galets de quartz très nombreux 
avec rares galets de schistes, de phtanites ou de quartzites, cimentés 
dans une pâte argileuse peu cohérente. Les éléments de ces pou- 
dingues sont plus gros que ceux des poudingues des schistes gris- 
verdâtres terreux. Au nord du pays, à Granville, à Cesson, près de 
Saint-Brieuc, etc., en Normandie et dans la Mayenne, ils contien- 
nent souvent des galets très variés de schistes, de grauwackes, de 
schistes noirs cornés, de schistes granitisés, de schistes syénitisés, 
de granites, etc., provenant des schistes gris-verdûâtres terreux de 
Rennes, les couches les plus anciennes de Bretagne. 

Les calcaires marbres intercalés dans les schistes de Gourin et de 
Saint-Lô présentent parfois, d’après M. Barrois, une structure 
bréchoïde, contenant à la fois des galets bien roulés et des morceaux 
subanguleux. Les galets sont de quartz, quartzites, phtanite char- 
bonneux ; les fragments anguleux, à angles plus ou moins roulés, 
sont des calcaires très variés bleus, gris, dolomitiques, calcaire très 
feuilleté, calcaire oolitique, calcaire encrinitique, provenant égale- 
ment des schistes gris-verdâtres terreux de Rennes. 

. Les schistes et poudinques de Gourin et de Saint-Lô sont traversés 
par de nombreux filons de quartz gras ; soit noirs, soit d’un blanc 
laiteux, suivant ordinairement le plan des couches, parfois les 
coupant en travers. Ils sont aussi coupés par les granites carboni- 
fères, etc. 

Dans le Léon, les schistes et poudingues de Gourin et de Saint-Lô 
ont un faciès particulier, ce sont les Quartzophyllades de Morlaix (1) 
ou schistes zébrés ; et dans le pays de Tréguier les Tufs du Trégorrois 
dus à d'importants épanchements dans les schistes de diabases, 
diorites, porphyrites accompagnés de tufs et de cinérites. 


(1) Barrois. Constitution géologique de l’Ouest de la Bretagne, 3: article. Ann. 
Soc. géol. Nord, 7 novembre 1888. 


45 Janvier 1901. — T XXVIII. Bull. Soc. Géol. Fr. 52 


S1S  P. LEBESCONTE. — BRIOVÉRIEN ET SILURIEN EN BRETAGNE D Nov. 


3° SCHISTES VERTS EN GRANDES DALLES 


Montfort, Rocher d'Uzel, près la gare de Pléchatel, Rétiers, Néant, etc. 


Ces schistes qui sont au sommet de la formation sous les 
poudingues rouges, sont intercalés de nombreux bancs de poudin- 
gues à éléments moyens fortement cimentés, de calcaires siliceux, 
de grès, de grauwacke. Je les ai décrits en 1882 et en 1886 (notes 
déjà citées). Ils ont été exploités, comme ardoises, dans de nom- 
breuses localités. 


Fossiles des trois couches du Briovérien 


Nous avons déjà vu que M. Cayeux avait trouvé dans les phtanites 
de Lamballe des Radiolaires, des Foraminifères et de nombreux 
débris de Spongiaires. Il étudie en ce moment les calcaires encrini- 
tiques et autres de nos schistes de Rennes et de Suint-Lo et la récolte 
y sera fructueuse. 

En 1886 (1) j'avais décrit dans les schistes de Rennes, des Encrines, 
les Montfortia,et des Spongiaires, les Neantia. Les Montfortia n'étaient 
connus, à ce moment-là, que par des corps en relief ou en creux 
souvent très long : 42 à 15 centimètres, larges de 1 à 2 millimètres 
divisés en anneaux et se trouvant à la superficie des roches ou les 
traversant tantôt obliquement, tantôt verticalement. J'ai trouvé de 
nouveaux échantillons, bien mieux conservés, montrant une série 
de canaux, de pores et d’oscules qui appartiennent aux Spongiaires. 
Mes nouveaux fossiles proviennent de Montfort (Ille-et-Vilaine) et 
de la pointe Rozel, en Normandie. À Rozel j'ai trouvé les fossiles 
dans les schistes légèrement micacés qui sont sous les arkoses et 
les brèches porphyriques au sud-est de la pointe. M. Bézier, direc- 
teur du Musée géologique de Rennes, a eu la complaisance de les 
dessiner avec le plus grand soin (Planche XIV). 


Rectifications au Genre Montfortia Lebesc. 


Ces Spongiaires, de l’ordre des Lithistidæ, sous l’apparence 
d'individus uniques, présentent des colonies syndesmotiques 
composées en réalité de plusieurs individus vivant étroitement 
unis. Dans ces éponges, la cavité centrale unique est remplacée par 


(4) LesesconTe. Constitution générale du Massif Breton. B. S. G. F., 3° série, 
t. XIV, 1886. 


1900 ET DANS L'OUEST DE LA FRANCE 819 


un faisceau de canaux verticaux (voir pl. XIV, fig. 2, 3, 6, 12, 14, 
45, etc.) parallèles, conservant après leur développement, le même 
diamètre d’un bout à l’autre. Les canaux sont reliés entre eux de 
distance en distance par d’autres canaux circulaires et radiaires 
(fig. 3, 5, 6, 9, 12, 14, 15, etc.) qui mettent en communication tous 
les sujets de la colonie. L'endroit de jonction des canaux circulaires 
avec les canaux longitudinaux forme un étranglement dans lequel 
on remarque autant d’oscules qu'il y a de sujets dans la colonie 
(fig. 6, 12, 14et 15, etc.). Les canaux longitudinaux sont recouverts 
d'un grand nombre de pores qui forment sur eux des séries de 
lignes pointillées (fig. 3, 7, 8, 10, etc.). 

La description des espèces (1) n’a pas à être modifiée. 

Montfortia Rhedonensis Lebesc. est droite ou courbe, s’enroulant 
rarement, largeur de 4 à 2 millimètres. 

Montfortia filiformis Lebesc. est plus courte, moins droite, plus 
contournée, largeur de 1/4 à 1/8 de millimètre. 

En 1891 (2) j'ai aussi décrit deux autres fossiles dans les schistes 
de Rennes : une Algue, Amanlisia simplex Lebesc. et une forme rap- 
portée à une Cystidée, Armelia Barrandei Lebesc. 


Séparation du Briovérien et du Silurien 


Soulèvement dit du Longmyndien 


La formation des couches des schistes de Rennes et de Saint-Lô 
s’est trouvée brusquement interrompue par un soulèvement du 
sol qui a renversé et brisé les têtes de bancs. La mer, reculée 
d'abord par ce mouvement, est revenue ensuite par un mouvement 
général d’affaissement du sol. Elle s’est emparée des fragments 
brisés et après les avoir roulés, les a déposés ensuite par ordre de 
densité formant les poudingues rouges. 

J’ai déjà indiqué (3) que ces poudingues étaient entièrement 
différents de ceux qui sont intercalés dans les schistes de Rennes et 
de Saint-Lô et dans les schistes rouges. Ils sont dus au choc des vagues 
contre les côtes ; ils coïncident avec une discordance de stratifica- 
tion et sont caractérisés par leur hauteur fixe et leur continuité. 


(1) LeBesconte. Constitution générale du Massif Breton. B. S. G. F., 3° série, 
t. XIV. 

(2) LeBesconTe. Les Poudingues rouges de Montfort. Revue Sciences nat. Ouest, 
No 3, 1894. 

(3) LeBescontTe. Les Poudingues rouges de Montfort. Revue Sciences nat. Ouest, 
No 3, 1891. 


820 P. LEBESCONTE. — BRIOVÉRIEN ET SILURIEN EN BRETAGNE ) Nov. 


Au contraire, les poudingues intercalés dans les schistes de Rennes 
et de Saint-Lô et dans les schistes rouges sont dus à l'apport de sédi- 
ments caillouteux par des cours d’eau. Ils sont à des hauteurs 
variables, forment des couches lenticulaires et sans continuité. 


SYSTÈME SILURIEN ({) 


I. — Silurien inférieur 


Cambrien des Anglais (2) 


Le Silurien inférieur comprend cinq assises dans le centre de la 
Bretagne : 
1° Poudingues rouges ; 
20 Schistes rouges lie-de-vin ; 
J0 Grès roses ; 
40 Grès siliceux et schistes verts lisses ; 
5° Grès et Poudingues feldspathiques. 


1° POUDINGUES ROUGES 


Conglomérats pourprés. Poudingues pourprés. 


Montfort, Laïillé, Pontréan, Blossac, Bréhec, Cap de la Chèvre, Laize, 
Clécy, Sillé-le-Guillaume. 


Les poudingques rouges forment la base du Silurien inférieur en 
Bretagne et dans l’ouest de la France. Ils se sont déposés à la suite 
du soulèvement, qui a brusquement interrompu le dépôt des 
couches briovériennes et ils reposent en discordance sur ce système. 
Dus, comme nous l’avons vu, au choc des vagues contre les côtes, 
ils varient complètement d'épaisseur. À Blossac (3), près de Goven 
(Ille-et-Vilaine), ils ont jusqu’à 530 mètres d'épaisseur. D’autres 
fois, ils n’ont que quelques mètres ou sont à peine représentés. 

Dans les parties supérieures ils sont intercalés de quelques bancs 
schisteux et de grès contenant des fossiles ; mais la vie a complè- 
tement changé. Aucun des fossiles des schistes de Rennes et de Suint- 
Lo n'existe dans le Silurien et aucun des fossiles du Silurien ne se 


(4) Muronison, 1835. Nom tiré du pays des Silures, ancienne tribu du pays de : 
Galles. Lond et Edimb. Philos. Mag., VII, p. 46. 

(2) Sepewicx, 1835. Ancien nom du pays de Galles. Proc. Britan. Assoc. Dublin. 
De Cambria. 

(3) LeBesconre. Les Poudingues rouges de Montfort. 


1900 ET DANS L'OUEST DE LA FRANCE 821 


trouve dans le Briovérien. La discordance des poudinques rouges sur 
le Briovérien, que l’on avait constatée en Normandie et dans le sud 
de la Bretagne, se trouve également sur plusieurs points du centre 
de la Bretagne (voir la coupe du rocher d’Uzel, fig. 1, et la coupe de 
Noyal-sur-Bruz, fig. 3). Les couches faillées ou bouleversées au 
contact des deux systèmes masquent souvent cette discordance. 


5 2 4 


Fig. 1. — Coupe du rocher d’Uzel, près la gare de Pléchatel. 
Longueur environ 250 mètres. 


1, Schistes verts en grandes dalles avec couches de grès et de poudingues inter- 
calées (Briovérien) ; 2, Poudingues rouges (Silurien inférieur) ; 3, Schistes 
rouges (Silurien inférieur) ; 4, Grès armoricain (Silurien moyen). 


Les poudingues rouges forment donc dans nos terrains anciens 
une limite naturelle bien tranchée, bien connue, donnant la base 
du Silurien inférieur. 


2 SCHISTES ROUGES LIE-DE-VIN 


Schistes verts ou pourprés en dalles noduleuses. 


Pontréan, Laïillé, Paimpont, Cap de la Chèvre, Laize, Clécy, 
Sillé-le-Guillaume. 


Le dépôt des poudinques rouges s’est continué par celui des 
schistes rouges. Il y a passage d’une assise à l’autre. Ils acquièrent 
peu à peu la couleur rouge lie-de-vin ; ils sont intercalés à la base 
de bancs de schistes verts bosselés, entièrement différents des 
schistes verts du Briovérien par l’aspect et les fossiles (1). Comme 
je l’ai indiqué (2), les schistes rouges se clivent en sens contraire 
du plongement. Ils sont intercalés de poudingues, de grès, et sont 
traversés par des filons de quartz. Ils contiennent souvent des 
noyaux siliceux très durs dus à de gros Verillum Desglandi Rou. 


(1) LeBEscONTE. Sur la classification des assises siluriennes de l’Ille-et-Vilaine. 
BESNG NP 3% série tx, 882; 


(2) LeBEsconTE. Sur la classification des assises siluriennes, etc. 


822  P. LEBESCONTE. — BRIOVÉRIEN ET SILURIEN EN BRETAGNE 5 Nov. 


L’apparence bosselée des dalles est due également à des fossiles 
(des Vexilles et des Scolithes). Quelques pierres en sont tellement 
pétries que l’on remarque, lors de leur décomposition à l'air, un 
émiettement dont chaque morceau est un fossile. 

Les Scolithes, comme je l’ai indiqué (1), sont assez fréquemment 
des cheminées de Spongiaires, les Vexillum ; mais le plus souvent 
ce sont des trous d’Annélides traversant la roche perpendiculaire- 
ment. On remarque qu’ils sont souvent constitués d’une matière 
différente de la roche (sable ou argile), provenant d’une couche 
supérieure. Je conserve le nom de Scolithus pour désigner les 
perforations d’Annélides et je désignerai les autres comme chemi- 
nées de Vexilles. On trouve aussi dans les schistes rouges : Fucoïdes 
Rouaulti Lebesc. (2). Les schistes rouges se terminent par quelques 
intercalations de grès rouges et par un banc de pétrosilex enclavé 
au milieu des dernières couches schisteuses. C’est un passage à 
l’assise suivante. En Normandie et dans la Mayenne, les schistes 
rouges contiennent des intercalations de calcaires. 


3° GRÈS ROSES 


Laillé, Pontréan, Montiort, Plélan, Paimpont, etc. 


Ces grès sont grossiers ou siliceux, le plus souvent roses, quel- 
quefois blanchâtres. Ils ont environ 60 mètres d'épaisseur. Ils sont 
intercalés de couches schistoïdes roses ressemblant aux schistes 
rouges mais s’en distinguant en ce qu’elles se fendent parallèlement 
à l’inclinaison des couches. Ce sont ces grès roses qui contiennent 
les plus beaux types de Vexillum Desglandi Rouault et de nom- 
breuses cheminées de Vexilles avec quelques Scolithes. Ils mon- 
trent le passage à l’assise suivante. 


4° GRÈS SILICEUX ET SCHISTES VERTS LISSES 


Laillé, Pontréan, Châteaubriant, etc. 


Grès très durs, très siliceux, souvent quartzeux, d’environ 
40 mètres d’épaisseur, intercalés de schistes verts lisses, se fendant 
parallèlement à l’inclinaison des couches et contenant des Lingules 
et Fucoides Rouaulti Lebesc. Les bancs se continuent par des inter- 
calations de schistes verdâtres et grisâtres dans les mêmes grès. 
Il y a passage à l’assise suivante. 


(1) LeBesconTe. Constitution générale du Massif Breton, etc. 
(2) LeBesconre. OEuvres posthumes de Marie Rouault. Rennes, 1883. 


4900 ET DANS L'OUEST DE LA FRANCE 823 


59 GRÈS ET POUDINGUES FELDSPATHIQUES 


Laïllé, Pontréan, Erquy, Normandie, Mayenne, etc. 


Ces grès et poudingues sont intercalés de quartzites siliceux très 
durs avec lesquels ils alternent plusieurs fois. Ils ont environ 
30 mètres de puissance. Le feldspath de ces grès et poudingues est 
le plus souvent complètement kaolinisé. 


Dans le Finistère, en Normandie et surtout dans la Mayenne, le 
Silurien inférieur prend un grand développement. On trouve de bas 
en haut : 

1° Schistes quartzophylladiques zonés et calcaires (Lingulella) ; 

20 Grès grossiers de Sainte-Suzanne (Scolithes, Dinobolidæ) ; 

3° Brèche de porphyrite. Orthophyre ; 

4o Grès feldspathiques associés de tufs porphyritiques ; 

90 Psammites violets et verts (schistes et quartzophyllades ). 

Scolithus, Thomasina Criei ; 
6° Grès ferrugineux en plaquettes de Blandouët (Lingulella aff. 
Nicholsoni Callaway). 


II. Silurien moyen 


Ordovicien des Anglais (1) 


Le Silurien moyen comprend cinq assises en Bretagne : 
10 Grès armoricain ; 
20 Schiste ardoisier inférieur à Calymene Tristani ; 
30 Grès de May ; 
&o Schiste ardoisier supérieur à Trinucleus ornatus et T. Gold- 
fussi ; 
50 Calcaire de Rosan (dont la place n’est pas encore certaine). 


4° GRÈS ARMORICAIN 


Pontréan, Laillé, Montfort, Paimpont, Châteaubriant, Sion, Crozon, 
Bagnoles, les Moitiers-d’Allonne, Bois de l’Hopiteau et de Pezé 
à Sillé-le-Guillaume, etc. 


Le grès armoricain commence par des bancs de grès blanes, plus 
ou moins épais, séparés par des couches argileuses ou schistoïdes. 
Il contient en abondance des Scolithes, des Arenicolites, des Cru- 


(1) LapworTe, 1879. Nom tiré des Ordovices, ancienne tribu du pays de Galles. 
Geolog. Magaz., p. 13. 


824  p. LEBESCONTE. — BRIOVÉRIEN ET SILURIEN EN BRETAGNE 5 Nov. 


ziana, des Vexillum, des cheminées de Vexilles, des Lingules. Ces 
premières couches sont recouvertes de grès très durs, très siliceux, 
bruns, quelquefois bleuâtres, avec rares intercalations schistoides, 
puis par des bancs minces et nombreux de grès bruns, sombres. 
Les grès redeviennent ensuite blancs ; ils contiennent des minerais 
de fer et s’intercalent de couches schistoïdes nombreuses. Ces 
couches schistoïides micacées, qui deviennent de plus en plus 
épaisses, 10, 20, 30 mètres, renferment les mêmes fossiles que les 
grès. Après une couche schistoïde micacée de 60 mètres renfermant 
des Arenicolites et des Scolithes, le grès armoricain se continue par 
des bancs nombreux de grès blancs, contenant à la base un petit 
banc de poudingues. Ces grès sont quelquefois colorés, souvent 
micacés et renfermant en outre des Scolithes, Arenicolites, Cru- 
ziana, Vexillum et cheminées de Vexilles, de nombreuses Bival- 
ves, des Graptolites et des Crustacés : Calymene Tristani Bron., 
Ogygîtes armoricana Trom. Lebesc., Homalonotus Barroïisi Lebesc., 
H. Heberti Lebesc. Au Moitiers d’Allonne on trouve aussi Calymene 
Tristani, Homalonotus Vieillardi, Cheirurus aff. Pater, Ascocrinus 
Burrandei et des Graptolites. 

Le grès armoricain se continue par des minerais de fer, sorte de 
poudingues, empâtant des morceaux du grès et il se termine par 
des couches micacées, schistoïdes, avec Arenicolites, Scolithes et 
Cruziana, formant un passage au schiste ardoisier. 

Le grès armoricain du nord de l’Ille-et-Vilaine contient de très 
belles Bivalves comme celui du sud. 


20 SCHISTE ARDOISIER INFÉRIEUR A CALYMENE TRISTANI. 


Pour faciliter l’étude, on peut le diviser en plusieurs couches de 
bas en haut : | 

1. Schistes de Sion à Didymograptus Murchisoni Beck., D. nanus 
Lapw. et Placoparia Tourneminei, très riches en fossiles surtout 
dans les couches qui recouvrent le grès armoricain. Ces schistes se 
voient à Pontréan, Laïllé, Sion, Saint-Malo de Philly, Bain, etc. 

2. Schistes d'Angers et schistes à nodules renfermant Calymene 
Tristani, etc. Très belle faune à Angers, Bain, La Hunaudière, 
Vitré, etc. Ils sont surmontés de schistes à nodules sans fossiles. 

3. Schistes à nodules renfermant Calymene 4ragoi, surmontés de 
schistes à nodules sans fossiles. Faune très riche à Travensot, 
Guichen, etc. 

4. Schistes de La Couyère, remarquables par leur belle faune et 
la finesse de l’ardoise. 


1900 ET DANS L'OUEST DE LA FRANCE 825 


5. Grès de Kérarvail (ils n'existent à cette hauteur que dans le 
Finistère). 

6. Schistes à faune très riche d’Andouillé, Morgat, Domfront, etc. 

6. Schistes à Trinucleus Bureaui OEhlert ; Andouillé et Salles-de- 
Rohan (1), etc. 


3° GRÈS DE MAY 


Grès de Saint-Germain-sur-Ille, Grès du Châtellier. 
Saint-Germain-sur-Ille, Lande de Beaugé, Bas-Pont à Vitré, 


La Bouexière, Thourie, Bourg-des-Comptes, Riadan, Le Châtellier, 
Sottevast, May-sur-Orne, etc. 


Le schiste ardoisier inférieur passe insensiblement au grès de May 
par des couches schisteuses et gréseuses. Ce grès possède dès sa 
base Trinucleus Goldfussi Barr., que nous avons signalé au Bas-Pont 
à Vitré, en 1876 (2) et que M. Bézier vient de retrouver dans le 
même grès à la lande de Beaugé. 

La faune du grès de May est très riche dans l’Ille-et-Vilaine et la 
Loire-Inférieure et nous avons indiqué (3) que plus de la moitié 
des espèces de Saint-Germain-sur-Ille, La Bouexière, Beaugé, 
Thourie, se retrouvent également à May. Si nous n'avons pas plus 
de fossiles communs, cela tient d’une part au brisement et à l’affais- 
sement sous le sol d’un certain nombre de couches dans la partie 
nord de l’Ille-et-Vilaine, d'autre part au peu de développement de 
cette assise dans le sud du département et dans la Loire-Inférieure. 
Le passage par des couches schisteuses et gréseuses du schiste 
ardoisier inférieur au grès de May et de celui-ci au schiste ardoisier 
supérieur a fait aussi méconnaître ce grès dont les couches dures 
sont, en général, peu visibles et ne sont pas exploitées le plus 
souvent. 

M. Kerforne (4), en cherchant à assimiler nos couches de l’Ille-et- 
Vilaine avec celles du Finistère, a parallélisé les grès intercalés de 
schistes de Guichen (dont je viens de parler) avec ceux de Kermeur 
et de Camaret. 

Il n’a pas remarqué que sa coupe de l’Ille-et Vilaine place ces 
couches en dessous des schistes de Raguenez (schiste ardoisier supé- 


(1) Bézrer. Bullet. Soc. scient. et médic. Ouest, t. VII, 1898. 

(2) Bézrer. Loc. cit., t. IX, 1900. 

(3) Gaston de TRoMELIN et LeBEsconTe. Observations sur les terrains primaires 
du nord de l’Ille-et-Vilaine. B. S G. F., 3° série, t. IV. 

(4) KerrorRne. Note sur l’Ordovicien du sud de Rennes. Bull. Soc. scient. et 
médical Ouest, 8: année, 1899. 


826  P. LEBESCONTE: — BRIOVÉRIEN ET SILURIEN EN BRETAGNE 9 Nov. 


rieur à Trinucleus), tandis que sa coupe du Finistère les place en 
dessus des mêmes schistes. Il en résulte que dans le Finistère il 
doit y avoir un renversement de couches passé inaperçu, puisque 
dans l’Ille-et-Vilaine la série est ininterrompue dans un synclinal 
régulier. Toutes les couches schisteuses et gréseuses qui forment le 
passage du grès de May au schiste ardoisier inférieur ont des fossiles 
caractéristiques. J’en ai trouvé à Bourg-des-Comptes, à Riadan, à 
Thourie ; à May, en Normandie, des schistes à Trinucleus ornatus et 
Calymene séparent les grès inférieurs des grès supérieurs de May. 


Tunnel de Gare de , 
La Trottinais Bour FE des-Comptes LeZertre 
Ch%de Û Û 


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\ 


La Bouexière 


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sons 


Fig. 2. — Synclinal silurien de Bourg-des-Comptes sur la ligne de Rennes à Redon 
(5 kilomètres environ). 


SILURIEN MOYEN : 1 à 12, Grès armoricain ; 13, Schiste ardoisier inférieur à Caly- 
mene ; 14, Grès de May ; 15, Schiste ardoisier supérieur à Trinucleus. — Sizu- 
RIEN SUPÉRIEUR : 16, Grès culminant de Bretagne. 


N. 
Tranchée de la ; Pont et Tranchee de 


orêt d'Araixe la Cadre Gare de Noyal Tranchee 


Passage 
SÉET Ve Fr En 
FE 
1 


Fig. 3. — Synclinal silurien de Noyal-sur-Bruz (Loire-Inf.) sur la ligne de Rennes 
à Châteaubriant. — Long. 5 kilomètres. 


Passage à niveau 
Le Rui 
uisseau de Brux 

1 

= [l 


BRIOVÉRIEN : 1, Schistes de Rennes. — SILURIEN INFÉRIEUR : 2, Poudingues rouges ; 
3, Schistes rouges. — SILURIEN MOYEN : 4, Grès armoricain ; 5, Schiste ardoi- 
sier inférieur ; 6, Grès de May ; 7, Schiste ardoisier supérieur. — SILURIEN 
SUPÉRIEUR : 8, Grès culminant à Phtanites ; 9, Grès culminant à Ampélites ; 
10, Grès culminant à Cardiola interrupla.— TerTramRE : 11, Faluns. — 12, Qua- 
TERNAIRE. 


Les couches du grès de May sont souvent intercalées de schistes 
noirs micacés contenant les mêmes fossiles que les grès et bien 


différents des schistes noirs ampéliteux intercalés dans le grès 
culminant de Bretagne. 


1900 ET DANS L'OUEST DE LA FRANCE 827 


4° SCHISTE ARDOISIER SUPÉRIEUR 
A TRINUCLEUS ORNATUS STER. ET 1. GOLDFUSSI BARR. 


Bourg-des-Comptes, Riadan, Coësines, Renazé, Raguenez, la Sangsurière. 


Ce schiste riche en Trinucleus différents de ceux du schiste ardoi- 
sier inférieur est toujours séparé de ceux-ci par les grès de May. La 
séparation des schistes ardoïsiers inférieurs des schistes ardoisiers 
supérieurs par le grès de May est un fait général aussi bien dans le 
nord de l’Ille et-Vilaine que dans le sud du département. 

Les couches inférieures du schiste ardoisier supérieur sont les 
plus riches en Trinucleus ornatus et T: Goldfussi, etc. Les couches 
moyennes renferment en abondance des Bivalves, des Pleuroto- 
maria, des Orthocères et les couches supérieures sont riches en 
Acidaspis, Calymene Aragoi, C. pulchra, Homalonotus, Trinucleus, etc. 

Le schiste ardoisier supérieur passe insensiblement au grès culmi- 
nant de Bretagne par une série de couches schisteuses et gréseuses 
noires et grises. 


5° CALCAIRE DE ROSAN 


Je ne parle que pour mémoire de cette assise que nous n'avons 
pas dans l’Ille-et-Vilaine. Sa place est indécise à cause du renver- 
sement des couches du Finistère, dont j’ai parlé plus haut. Si cette 
assise fait partie du renversement elle se trouve inférieure au grès 
de May. Si elle est en dehors du mouvement elle est inférieure au 
grès culminant. Le calcaire de Rosan, si bien décrit par M. Barrois (1), 
est intercalé de tuis : roches vertes, feuilletées ou compactes, conte- 
nant à la fois des fossiles et des produits de projections tufacées 
(cendres, bombes), et qui atteignent parfois une grande épaisseur. 


IIT. — Silurien supérieur 
Gothlandien (2) de MM. de Lapparent et Munier-Chalmas. 


Le Silurien supérieur (grès culminant de Bretagne) comprend 
quatre assises : 
lo Grès et schistes à phtanites ; 
20 Grès à ampélites ; 
30 Grès ou calcaires à Cardiola interrupta ; 
4o Schistes et argiles à Sphéroïdes gréseux ou culcaires. 


(1) Barrois. Eruptions diabasiques siluriennes du Menez-Hom. Bullet. Services 
carte géol. de France, 1890. 

(2) Gothlandien de l’ile de Gothland (Baltique), de Lapparent et Munier-Chalmas. 
Traité de géologie, 3* édition, p. 748, 


828  P. LEBESCONTE. — BRIOVÉRIEN ET SILURIEN EN BRETAGNE 5 Nov. 


19 GRÈS ET SCHISTES A PHTANITES 


Noyal-sur-Bruz, Angers, les Pommerais, la Meignanne, Cuillon, 
Rieux, Théhillac, etc. 


Cette assise commence par des couches de grès, sableux et 
friables d’abord, puis ensuite durs et siliceux. Ils sont recouverts 
par des schistes terreux ou psammitiques puissants, de 200 mètres 
au moins d'épaisseur, à bancs de phtanites fossilifères, contenant 
quelquefois des intercalations de grès d’une vingtaine de mètres. 
Cet ensemble se termine par des schistes ferrugineux avec minerai 
de fer et des grès d’une centaine de mètres d’épaisseur intercalés de 
deux bancs de phtanites fossilifères. Ces grès sont eux-mêmes 
fossilifères et renferment des graptolites : Diplograptus et Mono- 
graptus. 

20 (GRÈS A AMPÉLITES 
Poligné, Andouillé, la Ménardaie, Noyal-sur-Bruz, Abbaretz. 


Cette assise commence par des grès très durs sombres (devenant 
blanchâtres par altération). Les bancs sont séparés par des schistes 
argileux terreux et sont intercalés de schistes ampéliteux fossilifè- 
res. [ls sont recouverts par des grès psammitiques roses, des mine- 
rais de fer et des grès sableux. Les grès psammitiques et les grès 
sableux alternent et sont intercalés de plusieurs bancs de schistes 
ampéliteux fossilifères. Ces grès sont eux-mêmes fossilifères et 
contiennent des graptolites, Monograptus et Cardiola interrupta Sow. 


30 GRÈS OU CALCAIRE A CARDIOLA INTERRUPTA SOW. 
Noyal-sur-Bruz, Saint-Sauveur-le-Vicomte, Feuguerolles, La Meignanne. 


Les grès à ampélites sont recouverts à Noyal-sur-Bruz par des grès 
psammitiques à Cardiola interrupta Sow., C. gibbosa Barr., Rhyn- 
chonella, Orthoceras, etc., intercalés de schistes pourris ou char- 
bonneux très friables. En Normandie, en Anjou, etc., ce sont des 
calcaires noirs très fossilifères intercalés de schistes pourris 
charbonneux. 


40 SCHISTES ET ARGILES A SPHÉROÏDES GRÉSEUX OU CALCAIRES 
Noyal-sur-Bruz, Villepot, Bourg-des-Comptes, Martigné, Ferchaud, 
Thourie, Saint-Médart sur-Ille, Saint-Aubin-d’Aubigné, Dourdain, Briassé, 
La Meignanne. 


Cette assise est en transgression complète sur toutes les couches 
du Silurien supérieur et semble former un passage avec le Dévonien. 


Tableau des couches briovériennes et siluriennes de Bretagne 


Systèmes| SUBDIVISIONS ASSISES COUCHES 


EEE 


Grès ou calcaires ? àa Cardiola dlerr uptla Sow.,etc. 
Grès à ampélites. 


(Gothlan- de Bretagne 
9 Grès et schistes à phtanites. 


Surérreun| Grès culminant 
dien) 

Calcaires. 

Tufs volcaniques fossilifères, 

Calcaires. 


Calcaires 


| Sch. et argiles à sphéroïdes g gréseux ou calcaires. 
de Rosan | 


Schiste ardoisier 


Sch. à Pleurotomaria, Bivalves, Orthocères, etc. 
supérieur 


Schistes à Trinucleus ornatusetT.Goldfussi,etc. 
Sch. à Acidaspis, Calymene, Homalonotus, etc. 
Grès à Conulaires, etc. 

Schistes à Trinucleus ornatus, Calymene, ete. 


Grès de May rnal 
Grès à Trinucleus Goldfussi, Homalonotus, etc. 


Moyen 


(Ordovicien) 
Schiste ardoisier 


Schistes d’Andouillé, Morgat, Domfront, etc. 

Grès de Kérarvail (n’existant à cette hauteur 
que dans le Finistère). 

Schistes de La Couyère. 

Schistes à nodules à Calymene Arago. 

Sch. d'Angers et sch. à nodules à Cal. Tristani. 

Sch. de Sion à Didymograptus, Placoparia, etc. 


\ Schistes à Trinucleus Bureaui, etc. 
inférieur | 


Grès à Calymene Tristani, Homalonotus, 0gy- 
gia, Bivalves, Graptolites, etc. 

Grès avec intercalations schistoides. 

Grès à Cruziana, Vexillum, Scolithus, ete. 


SILURIEN 


Grès armor cu) 


Grès el poudin- | Grès quartziteux. 
ques feldspa- j Grès et poudingues feldspathiques. 
thiques Grès ( Grès quartziteux très durs. 


Grès siliceux | Grès s Grès siliceux intercalés de schistes verdâtres ou 
et schistes veris grisatres. 
à Lingules l Grès intercalés de schistes verts à Lingules, etc. 

INFÉRIEUR ra Grès compacts roses avec intercalations de grès 
GHÉSATOSES ohiteus roses. k 
(Cambrien) 
Iles rouges intercalées de grès rouges (de cal- 
caires en Normandie et Mayenne) 
{ Dalles bosselées vertes et rouges. 


Schistes rouges \ Pa 
lie-de-vin 


Poudingues à petits éléments intercalés de grès 
Poudingues et schistes (Scolithes). 
rouges Poudingues à moyens éléments. 
- Poudingues à gros éléments. 


Soulèvement dit du Longmyndien 


Schisles verts | Schistes en grandes dalles. 


SUPÉRIEUR) en grandes dalles} Schistes intercalés de poudingues et de grès. 


Schistes à calcaires bréchoïdes. 
Schistes et pou- \ Schistes à poudingues à éléments quartzeux, 
Moyen (dinguesdeGourin quelquefois éruptifs. 
et de Saint-Lô | Schistes zébrés ou quartzophyllades de Morlaix. 
Tufs du Trégorrois. 


BRIOVÉRIEN 


ia gris AE Schistes intercalés de poudingues, grès, grau- 
RE URSS RS wackes et calcaires décalcifiés. 


INFÉRIEUR 
nes et sch. de Lam- à A ; à 
Fi pod) Schistes intercalés de phtanites charbonneux. 


830 P. LEBESCONTE. — BRIOVÉRIEN ET SILURIEN EN BRETAGNE ) Nov. 


Les grès et schistes à phtanites, les grès à ampélites et-les grès et 
calcaires à Cardioles sont de temps en temps recouverts sur leurs 
tranches de dépressions renfermant cette assise. Il se pourrait que 
cette transgression débordât aussi sur d’autres assises. Les 
sphéroïdes gréseux sont noyés au milieu de schistes pourris ou 
d’argile, résultant de la décomposition des schistes. Les sphéroïdes 
calcaires sont au milieu de schistes charbonneux pourris. Les 
sphéroïdes gréseux et calcaires renferment en abondance avec des 
Graptolites : Cardiola interrupta, C. gibbosa, etc. et Favosites Goth- 
landicus Linn. 

Le grès culminant de Bretagne ne saurait être confondu avec le 
grès de May. On l’avait prétendu azoïque; j’y ai trouvé des fossiles 
caractéristiques à plusieurs niveaux. Il est intercalé de phtanites 
fossilifères, d’ampélites fossilifères et surmonté de sphéroiïdes gré- 
seux ou calcaires renfermant également des fossiles de la même 
faune. 

Le grès de May contient des fossiles entièrement différents. Il est 
intercalé de schistes noirs micacés ; mais ces schistes ne sont pas 
ampéliteux et ils contiennent les mêmes fossiles que les grès. 


Je donne un tableau des couches des terrains briovériens et 
siluriens de Bretagne. Ces couches ne sont là que pour faciliter 
l'étude intime et sans aucune prétention de nom. Je me suis gardé 
de diviser le grès armoricain, le grès culminant, etc., et de donner 
des noms nouveaux à ces divisions. De même que l’on a laissé le 
grès de May intact en Normandie, je trouve que l'on doit en faire 
autant en Bretagne pour nos différentes assises. Plus on simplifiera 
la stratigraphie, plus on rendra l'étude de la géologie facile. A ce 
point de vue je trouve que l’habitude de donner des noms nouveaux 
du pays dans chaque travail local est très malheureuse et complique 
inutilement la science. Il en est de même pour la nomenclature 
des fossiles que l’on rend impossible par les divisions et subdivi- 
sions des genres et des espèces. 


EXPLICATION DE LA PLANCHE XIV 


Montfortia Rhedonensis Lebesconte 
Spongiaire briovérièn 


Fig. 4. — ù ! montrant quelques ca- 
Fig. bis — Empreintes en creux et en relief du Rozel RANbe ONE UE 


Fig. 2. — Empreinte en creux du Rozel verts par les pores. 


1900 ET DANS L'OUEST DE LA FRANCE 831 


Fig. 


Fig. 


Fig. 
Fig. 


Fig. 
Fig. 
Fig. 
Fig. 


Fig. 


Fig. 
Fig. 


Fig. 


Fig 


Fig. 


Fig. 


Fig. 


3. — Empreinte en creux du Rozel montrant les canaux verticaux, recou- 
verts de leurs pores, séparés par les étranglements des canaux 
circulaires et radiaires. Le fossile plonge dans la roche pour en 
sortir plus loin. 

5 et 6. — Empreintes en creux du Rozel montrant dans chaque division les 
séries de canaux verticaux recouverts de nombreuses empreintes 


de pores. 

Le nombre des empreintes des pores 
7. — Empreinte en relief du Rozel est considérable. Ces empreintes 
7bis, — Empreinte en creux du Rozel sont trop petites pour être ren- 

dues par le dessin. 
8a, 8b et 92. — Empreintes en relief 
\ montrant les nombreuses 
du Rozel 


9b. — Empreinte en creux du Rozel | empreintes des pores. 


8bpis. — Empreinte en relief du Rozel, échantillon 8b, grossi 3 fois, ecto- 
derme montrant la masse des pores, 

10. — Empreinte en creux du Rozel montrant le fossile plongeant dans la 
roche pour en sortir plus loin. Les séries de canaux verticaux sont 
munies de nombreuses empreintes de pores. 

118. — Empreinte en creux du Rozel contournée, montrant les séries de pores. 

montrant bien les canaux verti- 
caux dans chaque division. 


14h. — Empreinte en creux de Montfort La pointe cassée longitudina- 

12. — Empreinte en relief du Rozel lement empêche de voir la 
continuation des ornements 
sur 12. 

13. — Empreinte de Montfort montrant la coupe du fossile : & et b mon- 


trent la masse des canaux et l'empreinte externe ; c, plus oblique, 
montre seulement l'empreinte externe. 

14. — Belle empreinte en creux du Rozel (échantillon grossi 3 fois) montrant 
avec la plus grande netteté, dans chaque division, les séries des 
canaux verticaux recouverts par les pores. On remarque dans 
chaque étranglement circulaire l'empreinte des oscules qui mettent 
en communication l’extérieur avec les canaux circulaires et radiaires 
et avec les canaux verticaux. 

45. — Empreinte en creux du Rozel montrant les canaux verticaux divisés 
par les canaux circulaires et recouverts par les pores. Le fossile se 
termine par une pointe qui n’a pas encore atteint tout son dévelop- 


pement. 
16. — Empreinte en creux et en relief { montrant les fossiles plongeant 
de Montfort dans la roche pour reparai- 


17. — Empreinte de Montfort tre plus loin. 


832 o Nov. 


NOTE SUR LA PRÉSENCE DU CLATHROPTERIS PLATYPHYLLA 
DANS LE RHÉTIEN DU JURA 


par M. P. FLICHE. 


Le Clathropteris platyphylla (Gæpp.) Brongn., auquel il con- 
vient de réunir un certain nombre de formes qu’on en a distin- 
guées, sous des noms spécifiques différents, est une des plantes les 
plus caractéristiques de l’étage rhétien ; elle y a d’abord été signalée 
abondamment en Allemagne, puis en Scanie; de Saporta, en com- 
binant ses résultats et ceux de quelques autres observateurs l’a 
également indiquée sur divers points en France : à Auxy et la 
Coudre, dans les environs d'Autun, à Pouilly, près d'Auxerre, à 
Frémontrey (1) et Saint-Etienne, dans les Vosges, à Saint-Flin, près 
de Nancy, enfin aux environs de Mende ; mais il n’indiquait aucune 
localité du Jura, où d’ailleurs, à ma connaissance, on n’a point 
encore signalé de plantes fossiles déterminées, dans le Rhétien. 
Cela donne quelque intérêt à un échantillon qui a été trouvé par 
M. Sirot, employé des contributions indirectes à la Saline de Lons- 
le-Saulnier, et qui m'a été communiqué récemment par M. Girardot, 
professeur au Lycée de Lons-le-Saulnier, conservateur du Musée de 
la même ville. Il provient des environs de Lons-le-Saulnier, dans 
les vignes au sud des Mouillères. M. Girardot a bien voulu l’accom- 
pagner d’une note indiquant exactement le niveau auquel il a été 
trouvé. Elle est ainsi libellée : « Rhétien inférieur. — Niveau du 
grès de Boisset (A. Girardot, 1890) — Grès de Boisset (Marcou, 1846) 
— Rhétien inférieur. Zone A (Henry, 1875). Banc de grès à quelques 
décimètres au-dessus du banc inférieur de grès à débris de reptiles 
et de poissons, avec nodules de marnes keupériennes verdâtres, 
qui repose immédiatement sur les marnes irisées du Trias et qui 
forme le Bone bed inférieur du Jura lédonien. » 

La roche est un grès moyennement fin, de couleur grise jaunâtre ; 
elle renferme beaucoup de débris végétaux, en partie charbonneux, 


(1) Nom erroné. — L'’étiquette de l'échantillon conservé au Muséum, visé ici 
par de Saporta, porte : Côte de Trémontey, près Lamarche ; l'orthographe exacte 
de ce nom de localité est, d’après un renseignement pris dans le pays, Côle de 
Trémontais. 


1900 DU CLATHROPTERIS PLATYPHYLLA DANS LE RHÉTIEN DU JURA 839 


tous ‘indéterminables sauf l'empreinte d’une portion de fronde de 
C. platyphylla (Gæpp.) Brongn. qui est très bonne et ne laisse 
aucun doute sur la détermination de l’espèce. C’est un grand 
fragment de lobe de 8 cent. de longueur sur 45 mill. de largeur ; 
il est parcouru en son milieu par une nervure principale de 
laquelle se détachent latéralement, presque à angle droit, des 
nervures secondaires reliées entre elles par des nervures tertiaires, 
très régulièrement disposées ; la nervation plus fine qui remplit 
les aréoles ainsi formées, est quelquefois, mais rarement, bien 
conservée. Cette empreinte, celle aussi d’un autre fragment de la 
même espèce trouvé depuis, par M. Girardot, au même endroit, 
n’ajuutent rien à ce que nous savons de cette plante déjà bien 
étudiée, mais sa présence dans ce Rhétien de Lons-le-Saulnier 
montre une fois de plus combien la Fougère en question a été 
commune à l’époque où se déposaient les couches de cet âge, à quel 
point elle en est un fossile caractéristique. 


17 Janvier 1901. — T. XXVIHII. Bull. Soc Géol. Er. — 53 


834 


Séance du 19 Novembre 1900 


PRÉSIDENCE DE M. A. DE LAPPARENT, PRÉSIDENT 


En ouvrant la séance, le Président souhaite la bienvenue à 
M. Dereims, et le félicite d’avoir échappé aux dangers qui, durant 
l’été, avaient si fort préoccupé ses confrères. 

Le Président est heureux de constater que, grâce à des hommes 
comme MM. Foureau, Flamand et Dereims, la géologie française 
fait particulièrement bonne figure en ce monde, et que son initiative 
a récemment procuré, non seulement de nouvelles conquêtes pour 
la science, mais un notable accroissement de l'influence de notre 
pays en Afrique. 


M. Dereims remercie M. de Lapparent de ses souhaits de bien- 
venue. Il est profondément touché des marques de sympathie qui 
lui ont été prodiguées par ses confrères à son retour. Il se fera un 
devoir de communiquer à la Société géologique les principaux 
résultats de ses observations dans l’Adrar et la grande terrasse 
récente qui s'étend, dans l'Afrique occidentale, à plus de 150 kilo- 
mètres à l’intérieur des terres. IL exprime, en outre, le regret de 
n'avoir pu rapporter tous les matériaux qu’il avait recueillis dans 
la première partie de son voyage, à cause du pillage auquel a été 
soumis tout le matériel de la mission pendant sa captivité. 


M. L. Gentil, Secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la 
dernière séance. La rédaction de ce procès-verbal est adoptée. 


Le Président proclame membres de la Société : 


MM. Perner, Assistant de la chaire de Géologie à l’Université 
de Prague, présenté par MM. Antoine Fritsch, professeur 
à l’Université de Prague, et J. Bergeron ; 
Jordan, Paul, Ingénieur au Corps des mines, Chef du 
Service des mines de la régence de Tunis, présenté par 
MM. Marcel Bertrand et L. Cayeux. 


M. L. Gentil signale parmi les dons reçus depuis la dernière séance: 
4 feuilles de la Carte lithologique sous-marine des côtes de France, 
par Thoulet. — C. R. Acad. des Sciences : Maurice Lugeon, Les 
anciens cours de l’Aar, près de Meiringen (Suisse). — Bull. de l'A. F. 
A. S., 1899 : Kilian, La zone du Briançonnais ; Canu, Note prélimi- 


SÉANCE DU 19 NOVEMBRE 1900 835 


naire sur les Bryozoaires de Tours ; Kerforne, Classification des assises 
ordoviciennes du Massif armoricain ; Sauvage, Catalogue des reptiles 
trouvés dans le terrain jurassique supérieur du Boulonnais, ete. — 
Bull. Soc. des Sciences de l’Yonne, 1900 : M. Péron, Etudes paléon- 
to ogiques sur les terrains du département de l'Yonne (Céphalopodes et 
Gastropodes de l'étage néocomien). — Feuille des Jeunes Naturalistes : 
Benoist, Bathonien de l'Indre. 


M. Pervinquière, Secrétaire, signale parmi les ouvrages reçus 
récemment : 

Un vol. des Matériaux pour la géologie du Caucase (3, [) (avec 
4 atlas de 4 pl. et 2 cartes). — 4 fasc. des Mémoires du Comité 
géologique russe: Untersuchungen über Geoloqie und Bodenverhält- 
nisse im Kreïse Borowitschi, par P. Zemjatschensky (VIL, 3, 2 cartes); 
Versteinerungen des Sûd-Ussuri-Gebietes in der Ostsibirischen Küsten- 
provinz, par À. Bittner (VI, 4, 4 pl.); Die Schichten mit Venus Kon- 
kensis am Flusse Konka, par N. Sokolow (IX, 5, 5 pl. et 1 carte) ; Die 
Fauna einiger oberpaleozoischer Ablagerungen Russland : Die Cephalo- 
poden und Gastropoden, par N. Jakobw (XV, 3, 5 pl.). — Dans le 
Bull. de la Soc. impériale des Naturalistes de Moscou, un article 
de Mme M. Pavlow : Etude sur l’histoire paléontologique des Ongulés 
(2 pl.). — Un article de M. A. Jacobi intitulé : Lage und Form 
biogeographischer Gebiete (2 pl.) (Zeitsch. der Ges. fur Erkunde). — 
Un vol. de M. P. Choffat consacré au Crétacique supérieur au nord 
du Tage (Recueil de Mon. strat. sur le syst. crét. du Portugal)(11 pl.). 
— Une étude de MM. A.-C. Seward et A.-W. Hill : On the structure 
and afjinities of a Lepidodendroid Stem from the Calciferous Sandstone 
. of Dalmeny, Scotland (4 pl.), et divers travaux sur l’Old red sandstone 
(Trans. of the Royal Soc. Edinburgh). — La carte topographique 
des Etats-Unis à l'échelle de 1/2.500.000, et à l'échelle de 1/62.500. — 
Les roches éruptives des environs de Ménerville (A lgérie), par L. Dupare, 
F. Pearce et E. Ritter (Mém. de la Soc. de Phys. et d'Hist. Nat. de 
Genève), avec 5 pl. — Uber Gestalt und Gliederung einer Grundlinie 
in der Morphologie Ost-Asiens, par F. von Richtofen (Sitzungsbe- 
richte der K. Preuss. Akad. der Wiss. zu Berlin). 


En présentant à la Société, au nom de l’auteur, une note sur les 
travaux exécutés autour de Besançon, de 182$ à 1833, par M. Paran- 
 dier, le Président rappelle que notre éminent confrère, entré 
dans sa 97° année, fait depuis plus de 67 ans partie de la Société, 
et que son activité scientifique, encore en éveil aujourd’hui, aura 
embrassé un intervalle de temps jusqu'ici sans égal. 


836 SÉANCE DU 19 NOVEMBRE 1900 


M. G. Dollfus présente de la part de M. James E. Todd, 
géologue du South Dakota, les deux premiers rapports annuels du 
Service géologique de cet Etat. 


M. Haug dépose sur le bureau, de la part de M. V. Paquier, 
un mémoire intitulé : Recherches géologiques dans le Diois et les 
Baronnies orientales, que cet auteur a présenté le 29 juin 1900 
comme thèse de doctorat devant la Faculté des Sciences de l’Uni- 
versité de Paris. 

« Ce travail, dit M. Haug, constitue une précieuse contribution 
à l’histoire de la région rhodanienne pendant la période secon- 
daire ; les conditions bathymétriques des dépôts, en particalier 
celles des formations crétacées, y sont étudiées avec une grande 
sagacité et les résultats obtenus sont de nature à pleinement satis- 
faire l’esprit. Le chapitre tectonique élucide les relations si com- 
pliquées entre les plissements antéoligocènes et les plissements 
postmiocènes et met bien en évidence le fait que le Diois et les 
Baronnies forment une région déprimée, chevauchée par les plis 
du Beauchaîne, d’une part, par ceux du Valentinois méridional, 
de l’autre. 

» Le mémoire de M. Paquier fait le plus grand honneur au 
Laboratoire de Géologie de l’Université de Grenoble, dans lequel il 
a été élaboré. » 


M. Douvillé présente à la Société deux échantillons de Lingules 
qui lui ont été remis par notre confrère, M. Stuart-Menteath ; 
ils ont été trouvés par lui au sud d’Ascain, au pied des montagnes 
de la Rhune, dans des dolomies fissiles situées entre l’argilite rouge 
du Trias au sud, et les ophites avec marnes irisées et gypse au nord. 
Ces échantillons présentent un intérêt particulier au point de vue 
paléontologique, parce que leur pédoncule est conservé; M. Douvillé 
ajoute qu’il ne croit pas qu’un pareil exemple de conservation ait été 
encore signalé. Par sa taille cette lingule ressemble à la L. tenuis- 
sima des marnes irisées inférieures de Chaufontaine, près Lunéville, 
mais la forme en est un peu différente. 


837 


PROGRÈS DE LA GÉOLOGIE DES PYRÉNÉES 


par M. P.-W. STUART-MENTEATH. 


En dépit de toutes les apparences, il est certain que le calcaire 
cénomanien de la lisière des Pyrénées plonge sous le manteau de 
Flysch à Lourdes et forme une plate-forme bosselée jusqu’à Capvern, 
à dix kilomètres des montagnes. Entre ce Cénomanien et le Flysch, 
le contact discordant et bréchoïde présente partout des affleure- 
ments ophitiques et granitiques avec gypse et marnes bariolées. 
A Capvern, une bosse de Cénomanien typique est entourée de 
Flysch exactement semblable à celui de Habkern (Interlaken) et 
avec un développement analogue de grès de Taviglianaz. Des filets 
irréguliers de granulite se développent dans ce grès, et des parties 
des marnes transformées en granite concrétionné se présentent 
entre des masses de calcaire changées en quartzite sur la ligne’ 
rougie de l’émergence des sources thermales. À Rebénac, et cent 
autres endroits, des sources moins connues accompagnent des 
ophites, des gypses et des granulites du même contact. Le vrai 
lac de Lourdes, qui a englouti un quartier de la ville, paraît dater 
d’un effondrement des gypses accompagnant l’ophite de contact. 
A Berne, le Dr Kissling m’a montré la collection de Kaufmann 
pour son travail complet sur le Flysch de Habkern. Douze exem- 
plaires de Nummulites à l’intérieur du granite appuient ses des- 
sins du grès de Taviglianaz passant insensiblement au granite 
exotique de Habkern. Au Môle, j'ai dû souscrire absolument à la 
conclusion de M. Marcel Bertrand que la Mollasse est superposée en 
discordance, et à Leïssigen les procédés éruptifs sont presque 
aussi clairs que dans les Pyrénées. À moins de supposer que le 
Flysch est la source naturelle du granite et en continuité avec le 
granite axial caché par des Alpes et des Pyrénées entièrement 
charriées, je ne puis admettre des charriages locaux et contradic- 
toires pour chaque problème de stratigraphie. 

A Urt, un piton d’ophite s'élève jusqu’à 20 mètres au-dessus du 
Cénomanien typique, et passe à un agglomérat volcanique conte- 
nant des plaques de Lias fossilifère cimentées par des marnes bario- 
lées. Dans les agglomérats analogues de Lourdios, Saint-Engrace, 
Laurhibare, Esterençuby, [holdy, Vera, j'ai trouvé des plaques de 
Muschelkalk. | 

A Bugarach et à Salies-du-Salat on voit des massifs exotiques 


838 STUART-MENTEATH. PROGRÈS DE LA GÉOLOGIE DES PYRÉNÉES 19 Nov. 


coupant les plis du Crétacé et du Tertiaire. Le Bugarach étant formé 
de dolomies résistantes, et placé près d’un îlot ancien, analogue et 
admis, est pour M. Roussel et pour moi un ilot en place, comme le 
Pic de Freychenet. Le massif de Salies, nullement résistant, loin 
de tout îlot admis, et présentant des apophyses entre le calcaire à 
Miliolites presque aussi cristallin qu’à Biarritz, est une intrusion 
éruptive entre le Danien et l’Eocène. Le gypse de Sougraigne et 
de Salies occupe des synclinaux tertiaires bien définis. 

A Lasseube, j'ai revu l’ophite décomposée qui présente la struc- 
ture granitoïde très habituelle dans les ophites examinées par 
M. Kubhn, et que M. M. Bertrand a signalées comme « filons dans le 
Crétacé » (B.S. G. F.,t. XIIL, p. 575). Elle se présente entre le Danien 
vertical et une série éocène que j'ai relevée au 10.000%e pour Hébert 
en 1882. Vers l'Est l’ophite se résout, comme à Salies, en minces 
apophyses bréchoïdes entre des lambeaux brisés et disloqués de 
l’Eocène, dont les marnes sont transformées en glaises bariolées sur 
quelques centimètres du contact irrégulier. Pour expliquer la pré- 
sence de ces glaises au-dessus du Danien on a invoqué un charriage. 

En vertu de ce charriage à Lasseube, M. Bergeron maintient sa 
coupe du lac Mouriscot de Biarritz. Il place les marnes bariolées 
au dessous du Danien en dépit des sondages et des coupes de la 
côte. Il présente, comme le Danien complet, les quelques centi- 
mètres de calcaire à Milliolites, jaune, cristallin, dolomitisé, et 
rempli d’aiguilles de quartz bipyramidé, que j'ai analysé lors des 
sondages, et que l’on voit sur la côte dans les marnes bariolées et 
au-dessus du Danien, marneux et de 25 mètres d'épaisseur. Sa 
coupe, sans échelle, représente comme superposés des points dis- 
tants de 200 mètres. 

J'en dirai autant pour ce qui concerne la géologie de l'Hérault. 
Par les admirables études de MM. de Rouville et Delage on sait que 
des restes informes de Carbonifère sont dispersés sur les terrains 
plus anciens. On s’exposerait donc à de graves erreurs en récol- 
tant les fossiles carbonifères dispersés à la surface du Coblenzien, 
sans apercevoir aussi les fossiles en place trouvés dans les mêmes 
champs. C’est à une erreur de ce genre que j’attribue ces coupes 
sans échelle sur lesquelles on a fait figurer le Silurien reposant sur 
le Carbonifère — exactement comme on a placé au-dessous du 
Danien les marnes bariolées qui, à Lasseube et sur 150 kilomètres, 
sont si nettement au-dessus qu’on invoque des charriages pour 
expliquer cette superposition. — Sur les Iydiennes, voir B. S. G.F., 
t. XX VII, p. 120. 


1900 839 


SUR LES PYRÉNÉES DE LA FEUILLE DE MAULÉON 


par M. P.-W. STUART-MENTEATH. 


Ayant commencé à cartographier la géologie entre Sarrance et 
Les Aldudes en 1866, et l’ayant particulièrement fouillée depuis 
1878, je crois pouvoir résumer les faits décisiis. La région présente 
une reproduction singulièrement exacte de la Brèche du Chablais, 
comme j'ai pu le vérifier cette année en Suisse. M. Lugeon ma 
signalé le Môle comme le point décisif, mais jy ai reconnu que la 
Molasse est superposée comme M. Marcel Bertrand l’a admis. En 
vue des dernières recherches de M. Rothpletz, je suis d’ailleurs 
convaincu que l’Eocène de Murren et Grindelwald est autant en 
coin que celui de Habkern, et que le Flysch des Pyrénées présente, 
surtout dans ses relations avec le Lias, la reproduction et la 
solution, mieux conservées, des phénomènes les plus mal présentés 
dans les Alpes. On à cru pouvoir attribuer le Jurassique de la 
Jungfrau au Triasique et le Crétacé de Habkern au Paléozoïque, et 
pour certains écrivains ces nouvelles pistes paradoxales sont le 
fiat lux de la géologie. En Suisse, comme à Naples et dans les 
Pyrénées, les observations les plus suivies sur le terrain méritent 
seules une complète créance. 

La brèche ou conglomérat entre Bedous, Accous, Béhérobie et 
Esterençuby (50 X 5 kilomètres), figuré sur les cartes géologiques 
comme Trias et Paléozoïque, repose sur tout son pourtour sur des 
calcaires fossilifères du Crétacé, lesquels plongent au-dessous tant 
au nord qu’au sud, et reparaissent en de nombreux points au fond 
de la masse. Parmi les fragments fossilifères de tout âge qui com- 
posent le conglomérat, je n’ai jamais pu trouver un seul fossile 
paléozoïque en place. Des schistes, avec plantes ressemblant à 
celles du lignite crétacé d'Utrillas, Hernani et Saint-Lon, et des 
calcaires à Brachiopodes, Cidaris, Nérinées, Huîtres, Polypiers, 
Rudistes et Bryozoaires du Crétacé sont les seules roches en place. 
Immédiatement autour j'ai pourtant signalé le Dévonien et le 
Carbonifère avec fossiles abondants, ainsi que le Muschelkalk avec 
nombreuses Linqula tenuissima. Je puis donc aujourd’hui attribuer, 
même à mes preuves négatives, une certaine valeur. 

Le conglomérat se retrouve à Vera, au sud de La Rhune, où il 


840 SUR LES PYRÉNÉES DE LA FEUILLE DE MAULÉON 19 Nov. 


repose sur le calcaire à Caprina adxersa de Sare. Tant à Vera que 
sur la feuille de Mauléon, il est composé en grande partie de 
fragments d’ophite et il présente des intrusions considérables de 
cette roche. Au nord de Vera, comme à Iboldy, Tardets, Gotein, 
etc., on voit des intercalations du conglomérat entre les couches à 
Fucoides du Flysch. Ces intercalations, parfaitement interstratifiées, 
présentent des blocs anguleux d’ophite de 3 à 4 mètres de diamètre, 
ainsi que des fragments de calcaire cénomanien criblés de fossiles 
caractéristiques. Si on remblaye par la pensée l'érosion qui a 
laissé ces témoins au sommet de collines de 500 mètres, on com- 
prend que le conglomérat était autrefois continu avec les vastes 
dépôts des anciennes vallées ou golies entre Vera et Bedous. Le 
conglomérat, avec sa pâte de marnes rouges, est clairement le 
produit de volcans qui ont vomi tantôt des fragments ophitiques, 
tantôt des fragments de toutes les roches de leur soubassement. Un 
recouvrement gigantesque existe, mais il ne provient pas d’un 
charriage. 

Sans préjuger pour le moment la question de l’âge exact de cette 
Brèche du Chablais des Pyrénées, et surtout sans affirmer la con- 
temporanéité de sa base sur toute la chaîne, je puis dire qu’elle 
commence avec le Crétacé supérieur et forme depuis la fin du 
Cénomanien l'élément le plus remarquable des Pyrénées. Elle est, 
dans les montagnes, l’équivalent du Flysch de la plaine, et comme 
ce dernier habituellement postérieure au Cénomanien. Le Flysch 
des Pyrénées est donc essentiellement d’origine éruptive. Je puis 
ajouter que les principales cheminées volcaniques paraissent avoir 
persisté depuis le Permien, donnant localement des conglomérats 
qui représentent tous les terrains mésozoïques. 

Il est donc peu étonnant que M. Macpherson ait trouvé dans le 
gypse de Biarritz des Foraminifères crétacés, et que MM. Crouzet et 
de Freycinet aient trouvé dans le prétendu Infralias de Dax des 
fossiles éocènes. Le calcaire à Milliolites est altéré par l’ophite dans 
toute la chaîne, et le Flysch est particulièrement susceptible de 
métamorphisme. 


1900 841 


SUR LES POISSONS FOSSILES DU GYPSE DE PARIS 
par M. F. PRIEM. 


(PLancHes XV Er XVI). 


SOMMAIRE 


Historique. — Amia ignota Blainville. — 4"° Poisson des plâtrières (Cuvier). — 
Notogoneus Cuvieri Agassiz sp. — Notogoneus sp. Vertèbres.— Labeo ? Cuvieri 
n. sp. — Poecilia Lametherii Blainville. — Sarqus Cuvieri Agassiz. — Smer- 
dis ventralis Agassiz — Débris divers. — Résumé. 


La plupart des Poissons trouvés dans le gypse de Montmartre 
sont conservés dans la galerie de Paléontologie du Muséum. Grâce 
à l’obligeance de M. Albert Gaudry, membre de l’Institut, j'ai pu 
les étudier. M. Munier-Chalmas, professeur de Géologie à la Sor- 
bonne et M. Douvillé, professeur de Paléontologie à l'Ecole supé- 
rieure des Mines, ont eu l’amabilité de me communiquer deux 
remarquables poissons des plâtrières. Je crois utile de publier le 
résultat de mes recherches sur ces fossiles rares et encore impar- 
faitement connus. 

Historique. — La présence de Poissons fossiles dans le gypse de 
Montmartre a été signalée dès 1782 par le chevalier de Paul de 
Lamanon. En ayant trouvé dans les carrières d’Aix-en-Provence, où 
l’on exploite aussi le gypse, le chevalier de Lamanon soupçonpa 
qu'il s’en trouvait aussi à Montmartre. Il parvint à se procurer un 
ichthyolite du gypse de Montmartre qu'il décrivit et figura; le 
dessin est trop imparfait et la description trop vague pour permettre 
de reconnaître l’espèce de ce Poisson long de deux pouces environ 
(0 m.054) ; il a quelque ressemblance avec le fossile décrit par 
Cuvier sous le titre de septième Poisson des plâtrières (1). 

Faujas Saint-Fond, en 1803, dans son Essai de géologie (2) ne fait 
que mentionner la présence de Poissons fossiles à Montmartre. 


(1) Robert de Paul de Lamanow. Description de divers fossiles trouvés dans les 
carrières de Montmartre, près de Paris, et vues générales sur la formation des 
pierres gypseuses. Journal de Physique, tome XIX, mars 1782, p. 178, pl. I, fig. 2. 

(2) Faujas Sainr-Foxp. Essai de géologie ou Mémoires pour servir à l’histoire 
naturelle du globe. Paris, tome I, 1803 (an XI), p. 122-123. 


842 F. PRIEM 19 Nov. 


J.-CI. Delamétherie, en 1803, également (1), donna une descrip- 
tion brève d’un Poisson trouvé à Montmartre dans la seconde masse 
du gypse. Il le rangeait dans le groupe des Esoces ou Brochets. 
C’est le Poisson décrit par Blainville sous le nom de Poecilia Lame- 
therii et par Cuvier sous le titre de deuxième Poisson des plâtrières. 

Lacépède (2) en 1807 décrivit un Poisson du gypse qui lui avait 
été remis par Faujas Saint-Fond, et le rangea à côté des Muges. 
C’est le premier Poisson des plâtrières de Cuvier et l’Amia ignota 
de Blainville. 

Cuvier a étudié les Poissons de Montmartre dans ses Recherches 
sur les ossements fossiles. Le tome III de la première édition des 
Recherches (1812, in-4°) se termine par un « Mémoire sur les os de 
Reptiles et de Poissons des carrières à plâtre des environs de Paris » 
(20 p., 1 pl. sans numéro). On y trouve la description des cinq pre- 
mières espèces de Poissons des plâtrières. Les deux autres Poissons 
des plâtrières (sixième et septième espèces) ne furent décrites que 
dans les éditions suivantes des Recherches. 

L'étude des Poissons des plâtrières fut reprise par Blainville (3) 
et par Agassiz. 


ÂMIA IGNOTA Blainville. 


(PL. XV, fig. 1). 


Cuvier. Premier Poisson des plâtrières. Recherches sur les ossements 
fossiles, 2e édition de 1822, in-4, t. II, p. 342-343, pl. 76, fig. 13; 
4e édition in-8°, 1835, t. V, p. 621-626, pl. 157, fig. 43. 

Blainville. Sur les Ichthyolites. Nouv. Dict. Hist. Nat., t. XX VIII, 
1818, p. 373, tiré à part, p. 69-70. 

Agassiz. Notaeus laticaudus. Recherches sur les Poissons fossiles, 
t. V, part. [, 1844, p. 15ett. V, part. IT, 1844, p. 127-198, pl. XLVI, 

A. Smith Woodward. Catalogue of the fossil Fishes in the British 
Museum, part. ITT, 1895, p. 370-371. 


Ce Poisson avait été étudié par Lacépède qui le plaçait à côté des 
Muges. Cuvier le décrivit sous le titre de premier Poisson des plâ- 
trières et fit ressortir ses rapports avec l’Amia calva actuel d'Améri- 


(1) J.-CL. DELAMÉTHERIE. Description d’un Poisson fossile trouvé dans un bloc de 
gypse de Montmartre. Journal de Physique, t. LVII, 1803 (an XI), p. 330, pl. I. 

(3) B. de Lacépipe Sur un Poisson fossile trouvé dans une couche de gypse de 
Montmartre, près de Paris. Annales du Muséum, t. X, 1807, p. 234-295. 

(3) D. de Bramvizze. Sur les Ichthyolites ou les Poissons fossiles. Extr. du Nou- 
veau dictionnaire d'Histoire Naturelle, t. XXVIII, 1818. 


4900 SUR LES POISSONS FOSSILES DU GYPSE DE PARIS 843 


que : nombre des vertèbres, rayons branchiostèges aplatis, forme 
générale du corps, queue arrondie. Mais Cuvier pensait que la 
nageoire dorsale était double parce qu’il ne trouvait pas sur l’échan- 
tillon étudié trace de la partie moyenne de cette nageoire. C'était 
_ pour Cuvier une sorte d’Amia à deux nageoires dorsales. 

Blainville insista sur les rapports avec l’Amia et appela le fossile 
de Montmartre Amia 1gnota. 

Agassiz reconnut que la nageoire dorsale était simple mais il ne 
remarqua pas l’hétérocercie interne du Poisson; il l’écarta de l’Amia 
pour la ranger à côté des Salmonés sous le nom de Notarus laticau- 
dus, tandis qu’il décrivait sous le nom de Cyclurus Valenciennesi 
et rangeait parmi les Cyprinidés un Poisson très voisin du précé- 
dent, provenant de l’Oligocène de Ménat (Puy-de-Dôme). 

Heckel examina l’extrémité de la colonne vertébrale de ces Pois- 
sons et constata qu’elle se termine comme chez les Ganoïdes ; il en 
conclut que Notaeus et Cyclurus étaient de vrais Ganoïdes (1). Il 
reconnut plus tard qu’il n’y à aucune différence entre les deux 
genres Votaeus et Cyclurus et que de plus ces deux genres n’en font 
qu’un avec Amia (2), opinion adoptée ensuite par Gervais (3). 

La collection de Paléontologie possède un certain nombre de 

pièces d’Amia ignota. 
. Les n°5 11302-11303 (Catalogue d'anatomie comparée, ossements 
fossiles) sont l'empreinte et la contre-empreinte d’un individu dont 
Agassiz a représenté en haut de sa planche (t. V, 2 partie, pl. 46) 
l'empreinte en creux (n° 11302). ; 

Les n°S 11304-11305 sont l’empreinte et la contre-empreinte d’un 
individu plus grand. L’empreinte en relief (n°11304) a été représentée 
en demi-grandeur par Cuvier et grandeur naturelle par Agassiz au 
bas de sa planche. 

Il faut citer en outre une région caudale d’Amia ignota (n°11306) et 
un Poisson en fort mauvais état (n° 11341) provenant de la collection 
de Drée. 

Les pièces en question sont dans un médiocre état de conservation 
et il est nécessaire de les examiner toutes pour se faire une idée 
suffisamment nette d’Amia ignota. 


(1) Heckez. Ueber das Wirbelsaulen-Ende bei Ganoïden und Teleostiern. Sitz. 
der kais. Akad. Wiss. Wien, math.-naturw. cl., t. V, 1850, séance du 11 juillet, 
p. 143 148. æ 

(2) Heckez. Bemerkungen über die Ordnung der Chondrostei und die Gattun- 
gen Amia, Cyclurus, Notaeus. Sitz. Akad. Wiss. Wien, t. VI, 1851, séance du 
27 février, p. 219-224. 

(3) P. Gervais. Zool. et Paléont. franc., 2° édit., 1859, note de la page 530. 


84 F. PRIEM 19 Nov. 


L'Amia ignota étant de petite taille, n’atteignant pas plus de 0 m. 23 
de longueur (individu 11304-11305), c’est-à-dire le tiers seulement 
de l’Amia calva actuel dont la longueur est d’au moins deux pieds 
(0 m.66). La tête est plus longue et plus grosse relativement que 
celle de l’espèce actuelle et elle est contenue quatre fois environ 
dans la longueur totale. 

Le nombre des vertèbres est difficile à compter parce qu’elles sont 
représentées par des empreintes mal conservées et effacées en 
certains points. Il paraît y avoir en tout plus de 70 segments verté- 
braux tandis que chez l’Amia calva il y en a environ 90; c’est le 
nombre donné par Shufeldt (1), tandis que Schmidt (2) en compte 
86, 37 segments abdominaux et 47 caudaux, non compris deux 
vertèbres soudées à la partie postérieure du crâne. 

On sait que dans la région abdominale et le commencement de la 
région caudale d’Amia les centres vertébraux sont tous semblables 
et portent chacun des arcs supérieurs et des arcs inférieurs. Au 
contraire dans la plus grande partie de la région caudale il y a eu 
- alternance de segments privés d'arcs et d’autres qui en portent ; les 
premiers sont appelés centres ou pleurocentres, les seconds inter- 
centres ou hypocentres. 

Les centres et intercentres se voient nettement sur les deux 
individus d’Amia ignota et encore mieux sur la partie postérieure 
d’Amia ignota portant le n° 11306 (pl. XV, fig. 1). Cette pièce montre 
très bien l’hétérocercie interne du Poisson, la colonne vertébrale se 
relève pour pénétrer dans la nageoïire caudale. Au contraire dans 
les pièces figurées par Cuvier et Agassiz l'hétérocercie se voit diffi- 
cilement ; l’exemplaire n° 11304-11305, a la partie postérieure de la 
colonne vertébrale presque effacée ; dans l'exemplaire n°°11302-11303 
cette partie est rompue et déplacée; ce qui explique l'erreur commise. 

Les apophyses neurales, les côtes, les apophyses hæmales sont 
bien visibles. 

Le n° 11302 montre bien que les rayons dorsaux se prolongent 
sans interruption sur le dos au nombre de 40 environ, avec les 
osselets interépineux, contrairement à l'opinion de Cuvier qui 
croyait voir sur l'individu qu'il a figuré (n° 11304) deux nageoires 
dorsales séparées. Le nombre des rayons dorsaux est inférieur à 
celui des rayons dorsaux de l’Amia calva où il y en a 52 (Shufeldt}, 


(1) R.-W. Saurezor. The osteologie of Amia calva. Ann. Rep. U. S. Fish. Com- 
mission, 1883 (1885), p. 747-878, pl. I-X. 

(2) E. Scammwr. Untersuchungen zur Kenntniss des Wirbelbaues von 4 mia calva. 
Zeilsch. fur Wiss. Zoologie, Bd LIV, 1892, 4° fasc., 21 p., 5 fig., 1 pl. 


1900 SUR LES POISSONS FOSSILES DU GYPSE DE PARIS 845 


Le n°11306 montre bien les osselets interépineux avec un certain 
nombre de rayons dorsaux. C’est ce numéro qui montre le mieux 
la nageoiïire caudale. Le nombre des rayons de la caudale, ramifiés 
et branchus est de 15. Le nombre des rayons dans la caudale de 
l’Amia calva est de 17 d’après le professeur Andreae (1) tandis que 
Shufeldt en compte 25; cette différence tient à ce qu’il faut ajouter 
aux 17 gros rayons ramifiés, 4 petits rayons qui se trouvent à la 
base, à la partie supérieure et à la partie inférieure. 

Sur l’exemplaire n° 11306 l’anale est assez mal conservée, avec 
les traces de 8 rayons, mais sur l’exemplaire n°11302 il y en a 10, 
au lieu de 12 chez Amia calva (Shufeldt). 

Sur les pièces du Muséum les nageoires paires sont mal conser- 
vées. Il en est de même de la tête qui est écrasée et dont les os sont 
méconnaissables; sur les mâchoires on voit quelques dents, dont 
trois assez fortes sur le prémaxillaire (n° 11303). 

Les rayons branchiostèges sont larges et plats. 

Les écailles se voient sur les diverses pièces et notamment sur la 
pièce n°11306. Mais c’est sur la pièce n°11341 provenant de la collec- 
tion de Drée et trouvée d’après le Catalogue dans les carrières à plâtre 
des environs de Paris, que les écailles sont le mieux conservées. 

Cette pièce consiste en un morceau de marne blanche avec un 
Poisson en fort mauvais état ; il y a une partie des mâchoires avec 
deux dents pointues et crochues, des morceaux d’os operculaires et 
de rayons branchiostèges, et des débris des nageoires paires. Sur 
ce fragment long de O0 m.22 on ne voit aucune trace de colonne 
vertébrale. Le reste de la pièce se compose de grandes écailles bri- 
sées. Elles sont vues par leur face interne finement granulée avec 
un bord lisse. Dans certaines la face interne est enlevée et l’on voit 
sur la roche l’empreinte de la face externe avec de fines stries 
parallèles très serrées. L'aspect de ces écailles est tout à fait celui 
des écailles d’Amia Kehreri, figurées par le professeur Andreae (2) 
et des écailles d’Amia anglica figurées par M. E.-T. Newton (3). Les 
plus intactes de ces écailles ont une largeur de 0 m. 006 et leur 
longueur dépassait certainement 0 m. 012. 

L'examen du premier Poisson des plâtrières nous conduit à cette 


(1) ANDREAE. Beiïitrage zur Kenntniss der fossilen Fische des Mainzer Beckens. 
Abhand. d. Senckenberg. naturf. Gesellsch. Frankfurt, t. XVIII, 1894, p. 351-365, 
pl. I. Voir p. 361 et la fig. 23 qui représente la nageoire caudale d’Amia Kehreri. 

(2) ANDREAE. PI. I, fig. 8-11. 

13) E.-T. NEwToN. On the remains of Amia from Oligocene strata in the isle of 
Wight. Quart. Journal Geol. Soc. London, t. LV, 1899, p. 1-10. Voir p. 6-7 et pl. I, 
fig. 14 et 19-21. 


846 F. PRIEM 19 Nov. 


conclusion qu’il appartient bien au genre Ana. Il à tous les carac- 
tères du genre et appartient à une espèce de taille notablement plus 
faible que celle de l’Amia calva actuel. L’Amia ignota difière en outre 
de l’Amia calva par la tête relativement plus forte, le moindre nom- 
bre des vertèbres, des rayons dorsaux et des rayons caudaux. 


Quatrième Poisson des plâtrières (Cuvier). 


Cuvier a désigné comme quatrième Poisson des plâtrières un 
fragment de Poisson moulé et attaché sur un morceau de glaise 
adhérent au plâtre et faisant partie de la collection de Drée (Cuvier. 
Rech. oss. foss., édition in-8° de 1835, t. V, p. 630-632, pl. 157 fig. 11 ; 
p. 345-346, pl. 76, fig. 11 de l'édition in-4° de 1822). Il avait remar- 
qué l’empreinte de l’œil, une grande partie de la mâchoire inférieure 
avec une dent en place, l'os carré, le palatin, des portions d’os des 
tempes, l'empreinte de l’opercule, de trois rayons branchiostèges, 
une partie de l’os de la langue, des parties de l’os de l'épaule du 
côté droit, d’autres os de la tête, enfin des empreintes d’écailles en 
plusieurs rangées parallèles. Cuvier concluait que ce Poisson se” 
rapprochait beaucoup de la Truite. 

Blainville (Ichthyolites, p. 70) pensait que le Poisson en question 
devait rentrer dans l’espèce qu’il appelle Anormurus macrolepidotus, 
espèce fondée sur un Poisson incomplet de la collection de Drée, 
qui pourrait bien être, d’après sa description, la pièce du Muséum 
n° 411341, décrite plus haut, et que nous avons rapportée à Amia 
ignota. 

Agassiz rangeait la pièce de Cuvier (voir Rech. Poiss.foss., t. V, 
2 partie, 1844, p. 90, pl 44, fig. 3) dans son espèce Notogoneus 
(Sphenolepis) Cuvieri, mais c’est évidemment une erreur puisque la 
Truite ? de Cuvier a une grande mandibule dentée tandis que les 
Poissons du genre Notogoneus n’ont pas de dents. 

La pièce décrite par Cuvier se trouve au Muséum inscrite au 
Catalogue d'anatomie comparée, t. 2, sous le no 11311, avec cette 
mention : tête de Truite d’espèce indéterminée, Cuvier pl. 76, 
fig. 11. Mais la pièce est aujourd’hui très incomplète; toute la partie 
antérieure manque, il ne reste rien des os de la tête, on ne voit que 
des rangées d’écailles. Elles se présentent par leur face interne qui 
est granulée avec un bord lisse. Certaines laissent voir l’empreinte 
de la face externe qui est parcourue par de fines lignes parallèles 
très serrées. Par ces caractères elles ressemblent absolument à des 
écailles d’'Amia. Autant qu'on en peut juger maintenant d’après 


1900 SUR LES POISSONS FOSSILES DU GYPSE DE PARIS 847 


son mauvais état de conservation le quatrième Poisson des plâtrie- 
res doit être rapporté à 4 mia ignota et Anormurus macrolepidotus de 
Blainville serait un synonyme d’Amia ignota. 


NOTOGONEUS CUVIERI Agassiz sp. 


Cuvier. Sixième Poisson des plâtrières. Rech. oss. foss., 29 édition 
in-40, 1822, t. III, p. 346-347, pl. 77, fig. 15; 4e édition in-8&, 
1835, t. V, p. 633-635, pl. 158, fig. 15. 

Agassiz. Sphenolepis Cuvieri. Rech. Poiss. foss., t. V, 2° partie, 1844, 
p. 89-90, pl. 44, fig. 1-2 (non fig. 3-12). 

A. Smith Woodward. Notogoneus Cuvieri. Agassiz, sp. On some 
extinct Fishes of the Teleostean family Gonorynchidæ. Proc. 
Zool. Soc., London, 1896, p. 503-504, pl. XVIII. 


Le sixième Poisson des plâtrières fut décrit par Cuvier comme un 
Physostome de forme allongée dont la nageoire dorsale est un peu 
en arrière des ventrales et plus en avant que l’anale, et qui est 
dépourvu de dents. Le museau saillant et la disposition des nageoires 
rappellent, d’après Cuvier, les Cyprinoïdes à nez proéminent, tels 
que le Gonorhynque. ; 

Agassiz remarqua chez ce Poisson la présence d’écailles allon- 
gées à stries longitudinales et parallèles et établit le genre Spheno- 
lepis qu’il plaça, à cause du corps allongé et de la position de la 
dorsale dans la famille des Esocidés. Il rangea dans ce genre le 
sixième Poisson des plâtrières sous le nom de Sph. Cuvieri et un 
Poisson d’Aix-en-Provence décrit par Blainville sous le nom de 
Cyprinus squamosseus ; Agassiz en fit le Sph.squamosseus Blainville sp. 

Blainville ne parle pas dans son ouvrage (1818) du Poisson, que: 
Cuvier d’ailleurs ne décrivit qu’en 1822, sous le nom de sixième 
Poisson des plâtrières. Toutelois Blainville rapporte avec doute à 
son Cyprinus (Sphenolepis) squamosseus un fragment de Poisson 
provenant des carrières d'Argenteuil et appartenant à la collection 
de Drée ; il s’agit peut-être de Sphenolepis Cuvieri. Blainville trou- 
vait aussi des rapports entre les écailles de son Anormurus macro- 
lepidotus et celles de son Cyprinus squamosseus ; mais nous pensons 
que l’Anormurus macrolepidotus n’est autre qu’Amia ignota. 

M. A. Smith Woodward est revenu à l’idée de Cuvier. Il place les 
Poissons en question du gypse de Montmartre et du gypse d’Aix 
dans la famille des Gonorhynchidæ, Poissons Physostomes (groupe 
des Isospondyli) représentés aujourd’hui par le seul genre Gonorhyn- 
chus des mers de l'Afrique du sud, du Japon, d'Australie et de la 
Nouvelle-Zélande. 


848 F. PRIEM 49 Nov. 


Ces poissons du gypse seraient des Gonorhynchidæ d’eau douce, 
de même que celui de l’Eocène de Green River dans le Wyoming, 
décrit par Cope sous le nom de Notogoneus osculus (1). 

Le nom de Sphenolepis étant préoccupé (Nees 1834), M. A. Smith 
Woodward (2) le remplace par celui de Notogoneus. Sphenolepis 
Cuvieri devient ainsi Notogoneus Cuvieri Agassiz Sp. 

Les échantillons du Muséum portent au Catalogue les nos 11307- 
11308. Ils représentent l'empreinte et la contre-empreinte d’un 
individu à peu près complet. Le n° 11308 est l'empreinte figurée par 
Cuvier et aussi par Agassiz (t. V, pl. 4%, fig. 2); le n° 11507 est la 
contre-empreinte de la partie postérieure du Poisson ; elle a été 
figurée par Agassiz (pl. 44, fig. 1). 

La longueur totale du Poisson est de 0 m. 185 ; la longueur de la 
partie conservée de la caudale est de 0 m. 01; celle de la tête O0 m. 04. 
La plus grande hauteur du corps, au niveau de la dorsale, est de 
0 m.02. On voit une partie des vertèbres bien conservées et l’em- 
preinte des autres; il y en a une cinquantaine. Elles sont à peu 
près aussi hautes que longues (hauteur 0.0025, longueur 0.003). On 
voit en partie les apophyses neurales, les côtes minces et grèles, 
les apophyses hæmales, quelques osselets interépineux, et de 
nombreuses arêtes intermusculaires. 

Il n’y à plus trace des nageoires pectorales ; les nageoires ventra- 
les sont abdominales et paraissent avoir une dizaine de rayons. La 
nageoire dorsale se trouve un peu en arrière des ventrales et plus 
en avant que l’anale. On voit les restes d’une dizaine de rayons 
dorsaux, l’anale montre sept rayons conservés ; la caudale paraît 
tronquée, on y voit une vingtaine de rayons. La distance de la 
dorsale à la tête est de 0 m. 065; elle se termine à 0 m.04dela caudale. 

La tête est mal conservée, le museau est allongé, il n’y a pas 
trace de dents. Les branchiostèges sont visibles ; le sous-opercule 
montre les fentes profondes du bord postérieur caractéristiques 
des Notogoneus. 

Les empreintes des écailles sur les deux échantillons sont peu 
nettes. On en aperçoit cependant dans la région du dos en avant de 
la dorsale. Elles sont disposées en séries longitudinales, petites, 
allongées dans le sens antéro-postérieur avec des stries parallèles 
plus ou moins visibles à la loupe. On distingue aussi sur quelques- 


(1) American Naturalist, t. XIX, 1885, p. 1091. 
(2) Le nom de Sphenolepis est préoccupé. Le naturaliste Nees l’a employé le 
premier et l’a attribué en 1834 à un Insecte hyménoptère. 


1900 SUR LES POISSONS FOSSILES DU GYPSE DE PARIS 849 


unes un bord postérieur cténoïde. M. A. Smith Woodward dit que 
ce dernier caractère se voit bien sur un exemplaire conservé au 
British Museum. 


NOTOGONEUS Sp. 
(Vertèbres) 


(PL. XV, fig. 23). 


La collection du Muséum renferme un certain nombre de vertè- 
bres provenant du gypse de Montmartre. Sous les nos 11321-11331 
il y a 11 pièces. L'une d’elles n° 11321 est un basilaire (pl. XV, fig. 2), 
les autres sont des vertèbres ; six d’entre elles ont été figurées par 
Agassiz (t. V, 2 partie, pl. 44, fig. 49), celle de la fig. 6 d’Agassiz 
avait été figurée par Cuvier (pl. 158, fig. 9). 

Ces vertèbres sont regardées par Agassiz comme des vertèbres de 
Notogoneus (Sphenolepis), mais il remarque avec raison qu’elles sont 
notablement plus grandes que celles de Sphenolepis Cuvieri et pro- 
portionnellement plus courtes; elles présentent d’après lui les 
caractères de celle de Sph. squamosseus d’Aix. | 

Elles répondent à la description des vertèbres de Notogoneus oscu- 
lus Cope donnée par M. A. Smith Woodward (1). Elles ont la forme 
d’un sablier avec un orifice pour la notocorde ; elles sont plus hautes 
que longues (hauteur 0 m. 011, longueur 0 m. 006). Sur leur tranche 
il y a des lames longitudinales de consolidation. Elles présentent 
deux arcs neuraux larges et plats, deux petites apophyses articu- 
laires inférieures et plusieurs d’entre elles ont deux fortes apophy- 
ses inferolatérales obliques qui soutenaient les côtes. Ces apophyses 
se voient bien sur la fig. 4 d’Agassiz ; dans la vertèbre n° 11322 
représentée ici (pl. XV, fig. 3), on voit à droite l’un de ces prolonge- 
ments et à gauche une partie de l’autre. Ces vertèbres sont des 
vertèbres abdominales. 

La vertèbre n° 11333 figurée par Agassiz sous le n° 9 montre une 
longue apophyse et à côté d’elle on voit nettement l’empreinte 
d’une seconde apophyse qui partait du centre vertébral à côté de 
l’autre. Il s’agit ici d’une vertèbre caudale à épine neurale fourchue 
à la base comme celles figurées par M. A. Smith Woodward pour 
N. osculus (2). Elle est aussi longue que haute. Je la représente ici 
(pl. XV, fig. 5). 


(1) Proc. Zool. Soc. London, 1896, p. 502. 
(2) 1d., p. 502, pl. XVIIL, fig. 2. 


25 Janvier 1901. — T. XXVIII. Bull. Soc. Géol. Fr. — 54 


850 F. PRIEM 19 Nov. 


Je pense que ces vertèbres appartiennent à un Poisson du genre 
Notogoneus mais d’une espèce distincte de N. Cuvieri, et notablement 
plus grande. Les vertèbres sont beaucoup plus grandes que celles 
de N. Cuvieri, et sont presque toutes très sensiblement plus hautes 
que longues, tandis que celles de N. Cuvieri ont les deux dimensions 
presque égales, avec la longueur dépassant un peu la hauteur. 

Il faut rapporter à cette grande espèce de Notogoneus une vertèbre 
de la collection du Muséum, sans numéro de Catalogue (pl. XV, 
fig. 4). Elle se trouve sur un morceau de gypse mais la localité 
n’est pas indiquée. On voit les arcs neuraux avec l’épine neurale et 
une des larges apophyses inferolatérales, supports des côtes. 

Parmi des pièces détachées provenant du gypse de Montmartre 
se trouve une pièce n° 11320, fort incomplète mais dont l’empreinte 
sur le gypse est fort nette. Par sa forme elle répond assez bien au 
préopercule de Notogoneus osculus figuré par M. A. Smith Wood- 
ward(1). Elle pourrait appartenir à Notogoneus sp. 


LABEO ? CUVIERI n. Sp. 


(PI. XV, fig. 6). 


Cuvier. Septième Poisson des plâtrières. Rech. oss. foss., 2e édition, 
de 1822, in-4o, t. IT, p. 348, pl. 77, fig. 14 ; 4e édition, in-8°, 1835, 
t. V, p. 635, pl. 158, fig. 14. 

Blainville. Cyprinus minutus ? Ichthyolites. Extr. Nouv. Dict. Hist. 
Nat., 1818, p. 71-72. 

Agassiz. Poecilia Lametherii. Rech. Poiss. foss., t. IV, 1839, p. 170, 
note. 


L'original de Cuvier porte au Catalogue le n° 11309 avec cette 
mention : Cyprinus d'espèce indéterminée. Pour Cuvier c’est au 
sous-genre des Carpes proprement dites ou à celui des Labéons 
qu'appartient ce Poisson Cyprinoïde. Cuvier-avait remarqué l’exis- 
tence d’une longue nageoire dorsale comme chez les Carpes et les 
Labéons. 

Blainville dit avoir observé dans la collection de Drée un petit 
Poisson long de 21 lignes et haut de 3 ou 4. Il l’appelle Cyprinus 
minutus. La dorsale unique, immédiatement en arrière des nageoi- 
res pelviennes, avait 7 à 8 rayons. La nageoire caudale était grande, 
lancéolée ou même ovale avec 13 rayons au moins; il n’y avait pas 
trace des pectorales et les nageoires ventrales placées abdominale- 


(4) Proc. Zool. Soc. London, 18%, pl. XVIII, fig. 4. 


1900 SUR LES POISSONS FOSSILES DU GYPSE DE PARIS 851 


ment étaient fort petites et avaient 5 rayons. Blainville ne fait pas 
allusion au septième Poisson des plâtrières de Montmartre, qui ne 
fut décrit par Cuvier qu’en 1822, et il est difficile d'identifier sa 
description avec l’exemplaire de Cuvier. 

Agassiz sans donner ni description ni figure identifie à tort comme 
nous le verrons, le septième Poisson des plâtrières avec le deuxième 
Poisson des plâtrières qu’il appelle Poecilia Lametherii d’après 
Blainville. 

La longueur totale du corps est de 0 m.06 dont 0 m. 01 pour la 
tête et O0 m 01 également pour la caudale. La hauteur du corps est 
aussi de 0 m.01. On voit 18 vertèbres abdominales avec de fortes 
côtes et 25 vertèbres caudales; on aperçoit seulement de faibles 
traces des nageoires pectorales; les ventrales montrent 10 rayons. 
La nageoire dorsale est certainement incomplète, car au-dessus de 
l’'anale il y a 9 rayons dont 2 représentés seulement par leurs 
empreintes, mais il y a trace de 3 ou 4 rayons au-dessus des ven- 
trales et il paraît y en avoir eu d’autres en avant dont on voit assez 
facilement les empreintes. Il n’y a pas trace d’un premier rayon 
épineux comme il en existe dans le genre Cyprinus. La dorsale 
s'arrête à O0 m. 012 de la caudale. La nageoiïre anale est également 
incomplète; en avant on voit 3 rayons, puis après un intervalle 
6 autres rayons à la suite desquels il y a trace de 3 rayons plus 
petits. Elle se termine à 0 m. 01 de la caudale. La nageoire caudale 
est bifurquée avec 10 ou 11 rayons en haut et en bas. 

La tête est fort mal conservée; les os sont brisés, on voit seule- 
ment une partie du contour supérieur du crâne et de l’orbite, une 
partie des os operculaires et des fragments des mâchoires. Les 
pièces operculaires sont lisses, les mâchoires ne présentent pas 
trace de dents. 

Une bonne partie du corps est couverte d’écailles assez grandes 
mais brisées, laissant voir à la loupe de fines stries radiales. 

On voit d’abord que le septième Poisson des plâtrières ne peut 
être confondu avec Poecilia Lametherii (2me Poisson des plâtrières) 
dont l’anale est longue et dont la dorsale est opposée à l’anale. 

Tout indique que nous avons affaire à un Physostome de la famille 
des Cyprinoïdes comme le croyait Cuvier. L’imparfait état de con- 
servation du Poisson et l’absence des dents pharyngiennes ne per- 
mettent pas de le rapporter à un genre déterminé. Cependant 
comme la dorsale dépourvue d’un premier rayon épineux parait 
s'être étendue loin en avant et même en avant des ventrales, nous 
le rapprochons du genre actuel Labeo. Chez Labeo (Rohita) Hamilton 


852 F. PRIEM 19 Nov. 


Buchanan sp., la dorsale est aussi très avancée, dépasse les ventra- 
les et d’autre part atteint et recouvre presque complètement 
l’anale (1). Toutefois dans le genre Labeo le nombre des vertèbres 
est différent et il y a plus de vertèbres abdominales que de caudales 
à l'inverse de ce qui a lieu chez le Poisson des plâtrières. Ainsi chez 
L. niloticus Cuvier il y a 26 vertèbres abdominales et 15 caudales ; 
chez L. Forskalii Rüppell il y en a 23 abdominales et 16 caudales (2). 
C’est donc avec doute que nous assignerons le septième Poisson des 
plâtrières au genre Labeo. D'autre part, comme suivant toute pro- 
babilité, il est distinct de Cyprinus minutus de Blainville, qui est 
mal défini, nous l’attribuerons à une espèce nouvelle sous le nom 
de Labeo ? Cuvieri. 

Le genre Labeo actuel habite les eaux douces de l’Afrique tropi- 
cale et des Indes. Les Poissons de ce genre présentent d'assez 
grandes variations de taille. L. nandina, le Poisson des Indes qui 
ressemble le plus à la Carpe d'Europe, peut avoir 2 ou 3 pieds de 
long, mais la plupart des espèces atteignent rarement 0 m. 50 de 
long et souvent n’ont qu'une quarantaine de centimètres; certaines 
espèces comme Labeo chalybeatus Cuv. et Valenc. sp., de Rangoon. 
n’atteignent qu’un peu plus de 10 centimètres ; elles sont ainsi 
comparables au septième Poisson des plâtrières. 


PogciLiA LAMETHERI, Blainville. 


Cuvier. Deuxième Poisson des plâtrières. Rech. oss. foss., 2 édition, 
in-8, 1822, t. III, p. 343-345, pl. 76, fig. 12; 4e édition, in-8o, 
1835, t. V, p. 626-630, pl. 157, fig. 12. 

Blainville. Ichthyolites. Extr. Nouv. Dict. Hist. Nat., t. XX VII, 1818, 
p:70; 

Agassiz. Rech. Poiss. foss., t. IV, 1839, p. 170, note. 


Ce Poisson ne se trouve plus au Muséum et n’est pas indiqué au 
Catalogue. Il avait été trouvé dans la seconde musse du gypse. 
Delamétherie l’avait examiné avec Lacépède. Le fossile était privé 
de tête, sa queue était fourchue. La position de la dorsale, imme- 
diatement placée au dessus de la longue anale, l’avait fait placer 
parmi les Brochets. 


(1) Cuvrer et VALENCIENNES. Histoire naturelle des Poissons, t. XVI, 1842, p. 244, 
pl. 473. 

(2) A. Günraer. Catalogue of the Fishes in the British Museum, t. VII, London, 
1868, p. 47. 


1900 SUR LES POISSONS FOSSILES DU GYPSE DE PARIS 853 


Cuvier le décrivit et le figura. Il remarqua que ce fossile n’avait 
pas de rayons épineux, il comptait 10 rayons à la dorsale et 14 à 
. l’anale. La brièveté du tronc, outre la position de la dorsale, porta 
Cuvier à comparer le Poisson de Montmartre au genre Mormyrus 
du Nil (Physostomes, Mormyridés) et au genre Poecilia qui com- 
prend de petits Poissons de l’Amérique tropicale appartenant à 
l’ordre des Physostomes et la famille des Cyprinodontes. Blainville 
adopta cette dernière opinion et nomma le deuxième Poisson des 
plâtrières Poecilia Lametherii. 

Agassiz cita ce fossile seulement en note, sans description ni 
figure et lui donna le nom créé par Blainville. Il l'identifia sans 
explication au septième Poisson des plâtrières quiestun Cyprinoïde. 

Winkler (1) a signalé, dans le Miocène d’OEningen, un Poisson 
qu'il a appelé Poecilia œæningensis. Mais M. A. Smith Woodward (2) 
a démontré qu'il s'agissait là d’une mauvaise détermination et que 
le Poisson d’OEningen n’était autre qu’un Acanthoptérygien qu'on 
devait identifier au Lepidocottus brevis Agassiz sp. 

Comme rien ne prouve que le deuxième Poisson des plâtrières 
est un Poecilia, l'existence, en Europe, pendant le Tertiaire, de ce 
genre de l'Amérique tropicale, doit donc être considérée comme très 
douteuse. 


SARGUS CUVIERI Agassiz. 


(PI. XVI, fig. 1-2). 


Cuvier. Troisième Poisson des plâtrières. Rech. oss. foss., 2e édition, 
in-4°, 4822, t. III, p. 338-340, pl. 76, fig. 16-17 ; 4 édition, in-8’, 
1835, t. V, p. 617-621, pl. 157, fig. 16-17. 

Blainville. Sparus ? Ichthyolites. Extr. Nouv. Dict. Hist. Nat. 
t. XX VIII, 1818, p. 69. 

Agassiz. Rech. Poiss. foss., t. IV, 1839, p. 168-171. 


Le Poisson avait été trouvé à Montmartre dans la première masse 
du gypse. Cuvier l’a étudié sous le titre de troisième Poisson des 
plâtrières Il dit que le fossile consiste en une double empreinte, 
et que la partie dorsale est enlevée. C’est, dit-il, un Acanthopthéry- 
gien. Les nageoires ventrales thoraciques présentaient un gros 


(1) T.-C. WinxLer. Description de quelques nouvelles espèces de Poissons fossiles 
des calcaires d’eau douce d’OEningen. Haarlem, 1861. 

(2) A. Smrrn Woopwarp. On a supposed tropical american Fish (Poecilia) from 
the Upper Miocene of OEningen, Baden. Geolog. Magaz., new series, dec. IV, 
vol. V, 1898, p. 392-394. ° 


824 F. PRIEM 19 Nov. 


aiguillon suivi de quatre rayons. La nageoïre anale montraït trois 
aiguillons dont le premier était le plus court. La mâchoire infé- 
rieure, convenablement conservée sur l’une des empreintes (Cuvier, 
fig. 16), montrait en arrière deux dents hémisphériques comme chez 
les Spares et en avant une dent conique et pointue à laquelle 
répondait une dent de la mâchoire supérieure ; en outre il y avait 
des restes de dents plus petites. 

Suivant Cuvier le fossile était un Spare. Blainville était porté à 
adopter la même opinion, tout en remarquant qu'il y a des Perches 
ayant une dentition analogue. 

Agassiz s’est borné à transcrire la description donnée par Cuvier 
en ajoutant que c’est surtout la forme de la mâchoire inférieure qui 
l’engageait à placer ce fossile dans le genre Sargus. Il lui a donné le 
nom de S. Cuvieri. Agassiz disait n’avoir pu retrouver au Muséum 
l'original de Cuvier et il y manque en effet. La planche citée dans le 
texte d’Agassiz (t. IV, pl. 18, fig. À a, 1 b) n’a jamais été publiée. 

La collection de Géologie de la Sorbonne contient un exemplaire 
de Sargus Cuvieri (n° 2229 du Catalogue), provenant de la collection 
Constant Prévost. Il a été trouvé dans la masse supérieure du gypse 
de Montmartre (pl. XVI, fig. 1). 

C’est un Poisson dont les contours sont très nets, mais auquel 
manquent une grande partie de la tête et de la nageoire dorsale. La 
longueur totale est deO0 m.115 et la longueur sans la queue 0 m. 10. La 
hauteur maximum est de 0 m. 04 et au niveau de l’anale 0 m. 027. 

La tête est représentée par quelques débris d’os et par la partie 
antérieure de la mâchoire inférieure ; on voit aussi une molaire 
de forme arrondie et en avant un débris d’incisive. 

Après la tête viennent quelques rayons de nageoïre déplacés et 
brisés, savoir en haut deux piquants de la dorsale et en bas des 
fragments appartenant probablement aux pectorales. En arrière il 
ya en place quatre rayons postérieurs de la dorsale avec quelques 
osselets interépineux. L’anale montre des osselets interapophysaires 
bien conservés, surtout l’antérieur portant les piquants. 11 y a trois 
piquants très forts; le premier est le plus court, le second est le plus 
long ; les longueurs respectives des piquants sont O0 m. 01, 0 m. 022 
et 0 m. 017; à la suite il y a trois rayons. On ne voit que la base de la 
caudale avec 11 rayons en haut et 11 rayons en bas. Les ventrales 
sont déplacées et représentées par quelques rayons. 

On voit une partie de la colonne vertébrale, savoir 19 vertèbres en 
sablier plus longues que hautes (longueur 0 m.004, hauteur 0 m.003) 
avec les apophyses neurales et hémales ; il y a en avant quatre 
fortes côtes. 


1900 SUR LES POISSONS FOSSILES DU GYPSE DE PARIS 895 


Ce Poisson est un Acanthoptérygien Perciforme ayant trois rayons 
épineux à l’anale et pourvu de molaires arrondies. D’après cela, 
c’est un Sparoide appartenant au genre Sargus et qui paraît bien 
correspondre au Sarqus Cuvieri d’Agassiz. 

La collection de Paléontologie de l'Ecole des mines renferme un 
Poisson provenant du gypse de Sannois, près Paris, et donné par M. 
Lucas. Il est représenté par une empreinte et une contre-empreinte. 
Celle-ci ne correspond qu’à la partie postérieure de l’empreinte 
figurée (pl. XVI, fig. 2). 

On voit sur la figure un fragment de Poisson dont la tête manque 
ainsi que Ja queue. La longueur du fragment est de 0 m. 12, sa plus 
grande hauteur au niveau de la dorsale est de 0 m. 05 à 0 m. 06, et 
dans la région de l’anale 0 m. 04. Il y a environ 25 vertèbres en 
place ou à l’état d'empreintes ; elles sont légèrement plus longues 
que hautes (largeur 0 m. 004, hauteur 0 m. 003). On voit nettement 
les apophyses neurales, les apophyses hémales dans la partie 
postérieure et en avant quelques côtes longues et minces. 

La dorsale est en partie épineuse et la partie molle suit immé- 
diatement la partie épineuse. On distingue une partie des osselets 
interépineux ; les piquants dorsaux représentés par eux-mêmes ou 
par leurs empreintes, sont au nombre de 10 ; le premier est le plus 
court, le troisième le plus long et les autres décroissent régulière- 
ment ; les deux derniers sont accolés l’un à l’autre. La longueur 
du premier est de O0 m. 01, celle du second 0 m. 025 et celle du 
troisième 0 m. 035. A la suite il y a des indices de la partie molle. 

L’osselet interapophysaire antérieur de l’anale est volumineux. Il 
y a trois piquants à l’anale et une dizaine de rayons articulés. Le 
premier piquant, représenté par son empreinte, est le plus court ; 
puis viennent deux gros piquants longs de 0 m. 017, mais il semble 
que celui du milieu soit tronqué au bout et ait été le plus iong. Il 
n’y a pas traces des pectorales et des ventrales. 

La contre-empreinte de la partie postérieure montre la trace de 
quelques vertèbres, quelques côtes, l’empreinte de l’anale et de 
l’osselet interapophysaire antérieur. 

Le fossile de Sannoiïs est un Acanthoptérygien Perciforme à corps 
comprimé ayant dix piquants à la dorsale unique, et trois à l’anale 
dont le médian paraît être le plus grand. Ce qu’on connaît de ce 
Poisson pourrait faire penser au genre Lates. D'autre part, la 
structure de ce qui reste des nageoires ne s oppose pas à ce qu'on 
le range dans le genre Sarqus. En l’absence des mâchoires et des 
dents il est impossible de trancher la question. C’est avec beaucoup 
de doute que je l’inscris sous le nom de Sargus Cuvieri. 


856 F, PRIEM 49 Nov. 


SMERDIS VENTRALIS Agassiz. 


Cuvier. Cinquième Poisson des plâtrières. Rech. oss. foss., 2eédition, 
in-40, 4822, t. LIT, p. 346, pl. 76, fig. 14 ; 4e édition, in-80, 1835, 
t. V, p. 632, pl. 157, fig. 14. 

Blainville. Perca. Ichthyolites. Extr. Nouv. Dict. Hist. Nat.,t. XX VIII, 
1818, p. 71. 

Agassiz. Rech. Poiss. foss., t. IV, 1836, p. 58-59, pl. 8, fig. 7. 


Ce Poisson est représenté au Muséum par une empreinte en 
relief portant au Catalogue le n° 11310. 

Pour Cuvier c'était un abdominal ayant quelques rapports avec 
les Cyprinodontes. Il regardait les premiers rayons de l’anale 
comme articulés. 

Blainville au contraire les considérait comme épineux et plaçait 
le Poisson parmi les Acanthoptérygiens sous le nom de Perca. 

Agassiz remarqua que les deux rayons de l’anale sont vraiment 
épineux et qu’ils sont précédés d’un autre rayon très petit égale- 
ment épineux. Les ventrales, dit-il, sont thoraciques, avec un gros 
rayon épineux cassé par le milieu et suivi de quatre ou cinq rayons 
articulés. Il plaçait ce fossile dans le genre Smerdis non loin du 
S. minutus d'Aix. 

L’exemplaire du Muséum paraît être maintenant moins complet 
qu’à l’époque où Agassiz l’a figuré. Sa longueur est de 0 m. 03, celle 
de la tête est de 0 m. 007. La région dorsale, au-dessus de la colonne 
vertébrale, manque ainsi que la queue. On ne voit plus que des 
fragments de mâchoires sans dents visibles. On voit bien les deux 
gros piquants de l’anale avec le petit piquant antérieur. Il s’agit 
donc d’un Acanthoptérygien Perciforme de la famille des Serrani- 
dés (3 piquants à l’anale). Les pectorales n’ont laissé que quelques 
traces. On ne voit plus le piquant des ventrales ; elles ne sont repré- 
sentées que par cing rayons articulés. A l’anale, derrière les piquants, 
il y a cinq rayons articulés assez nets. Comme dans le genre éteint 
Smerdis, le préopercule et le préorbitaire sont dentelés et la tête est 
grosse par rapport au corps (environ le quart de la longueur), mais 
on ne peut discerner les autres caractères de ce genre ; opercule 
terminé en arrière par une pointe arrondie, 7 ou 8 piquants à la 
dorsale, caudale grande et fourchue. 

L’exemplaire du Muséum est celui figuré par Agassiz. La figure 
donnée par Cuvier est retournée, à moins qu'il ne s’agisse d’une 
contre-empreinte, aujourd’hui disparue. 


1900 SUR LES POISSONS FOSSILES DU GYPSE DE PARIS 857 


Débris divers. 


D’autres pièces détachées proviennent aussi de Montmartre. 

D'abord deux vertèbres de petite taille, aussi longues que hautes 
(longueur et hauteur 0 m.004) qui se trouvent sur un morceau de 
gypse avec des débris de rayons. Ces pièces qui portent le n° 11332, 
et indiquées au Catalogue comme appartenant à un Poisson indé- 
terminé, ne permettent pas en effet d'apprécier de quelle espèce 
elles proviennent. 

Deux autres vertèbres du gypse de Montmartre proviennent de 
la collection Michelin. Elles sont plus grandes que les précédentes ; 
l’une d’elles à une longueur de O0 m. 015 et une hauteur de 0 m. 012, 
l’autre une longueur de 0 m. 13 et une hauteur de 0 m. 016. Ce sont 
des vertèbres de Téléostéens, mais l’espèce est indéterminable. 

La pièce n° 11339, est une vertèbre plus complète, longue de 
Om.007, haute de 0 m.006 et présentant un arc neural et une 
apophyse neurale; il y a sur le même morceau de gypse trois autres 
apophyses neurales appartenant à des vertèbres dont on ne voit que 
l'empreinte. Le Catalogue rapporte cette pièce à un Acanthoptéry- 
gien indéterminé, de même que de fortes côtes (1) (n°s 11334-11338) 
et un préopercule (n° 11333). 

Ce préopercule, non dentelé, est indiqué par Cuvier (4° édition, 
t. V, p. 636, pl. 158, fig. 10) comme analogue à celui des Spares et des 
Chétodons, sans cependant lui être identique. C’est à tort qu’Agas- 
siz (t. V, 2e partie, p. 90, pl. 44, fig. 12) l’a rapporté à Notogoneus 
(Sphenolepis) Cuvieri. Il est beaucoup plus étroit et plus allongé que 
le préopercule de N. osculus décrit et figuré par M. A. Smith Wood- 
ward (2). J 

Il y a d’autres pièces operculaires. Les n° 11314-11316 sont indi- 
qués au Catalogue comme appartenant à une espèce voisine du 
Brochet, et les n° 11318-11320 comme appartenant à une espèce 
voisine de l’Orphie. La pièce n° 11315 a été figurée par Agassiz (pl. 44, 
fig. 10) comme plaque operculaire de Notogoneus Cuvieri et paraît 
être celle figurée par Cuvier (pl. 158, fig. 8) sans indication d’es- 
pèce. La pièce n° 11319 (pl. XV, fig. 7) semble lui être identique et 
elle est plus complète. Sa forme est à peu près quadrilatère avec 
les côtés arrondis, sa longueur est de O0 m. 021 et sa hauteur de 
0 m. 017. Elle présente des stries rayonnantes très nettes partant 


(1) Le Catalogue indique cinq côtes, mais il n’y en a que quatre dans la collec- 
tion. 
(2) A. Smira Woopwanp, p. 502, pl. XVIII, fig. 1. 


858 °F. PRIEM 19 Nov. 


de l’un des angles supérieurs. Cette pièce ressemble assez à l’oper- 
cule du Brochet (1) sans cependant lui être identique ; elle ne res- 
semble pas à l’opercule d’un Notogoneus (2). 

. La pièce n° 11318 figurée par Cuvier (pl. 158, fig. 13) sans indica- 
tion d’espèce et la pièce n° 11314, sont en fort mauvais état et 
indéterminables. 

Nous avons déjà parlé de la pièce n° 11320 à propos de Notogo- 
neus Sp. 

Le n° 11316 est un os dur, assez épais, à surface irrégulière, dont 
un des bords est concave et le bord opposé convexe. Il a quelques 
rapports avec le subopercule du Brochet, mais ne lui est pas iden- 
tique et s’en éloigne encore par sa solidité. 

Le n° 11317 a été signalé et figuré par Cuvier (3) comme rappe- 
lant (los temporal » (= hyomandibulaire) du Brochet ou mieux 
de l’Orphie sans être tout-à-fait pareil ni à l’un ni à l’autre. Il a des 
rapports moins lointains avec l’hyomandibulaire de l’Orphie qu’a- 
vec celui du Brochet. 

Enfin, la collection du Muséum renferme deux parasphénoïdes 
provenant des plâtrières de Montmartre (ns 11312-11313). Ces deux 
pièces sont semblables, mais le n° 11313 est un peu moins complet 
dans sa partie antérieure et a 0 m.04 de long, tandis que la pièce 
n° 11512 à une longueur de 0 m.058. Vers la partie postérieure, ces 
pièces s’élargissent, ont une largeur de 0 m. 015 au lieu de 0 m. 005 
en avant, puis se rétréciscent de nouveau. La pièce 11312 a été 
signalée et figurée par Cuvier (4) comme ressemblant à celle d’un 
Brochet, mais la ressemblance est assez faible (5). Agassiz (6) a 
rapporté ce parasphénoïde à Notogoneus Cuvieri, mais rien ne paraît 
justifier cette attribution ni permettre de déterminer l’espèce à 
laquelle appartient ce parasphénoïde. 


Résumé. 


Les Poissons du gypse des environs de Paris appartiennent aux 
espèces suivantes : 

1° Amia ignota Blainville. C’est le premier Poisson des plâtrières ; 
il faut probablement lui rapporter le quatrième Poisson des plà- 
trières et l’Anormurus macrolepidotus de Blainville. 


(1) AGassrz, t. V, pl. K, détails ostéologiques sur la tête du Brochet, fig. 42. 
(2) A. Suit Woopwanrp. Loc. cil., p. 502-503. pl. XVIII, fig. 1 et 3. 
(3) Cuvier. 4° édition in-8”, 1835, p. 636, pl. 158, fig. 12. 

(4) In., p. 636, pl. 158, fig. 11. 

(5) Acassrz, {. NV, pl. K; fig. 3 et 6. 
(6) Ip., t. V, 2° partie, p. 90, pl. 44, fig. 11. 


1900: SUR LES POISSONS FOSSILES DU GYPSE DE PARIS 859 


2 Notogoneus (Sphenolepis) Cuvieri Agassiz sp. C’est le sixième 
Poisson des plâtrières. Des vertèbres, un basilaire, un préopercule 
paraissent indiquer la présence dans le gypse d’une autre espèce 
plus grande du mème genre : Notogoneus sp. rappelant N. osculus 
Cope de l’Eocène de Green River. 

30 Labeo? Cuvieri n. sp. C’est le Cyprinoïde désigné par Cuvier 
comme septième Poisson des plâtrières. 

4° Sarqus Cuvieri Agassiz, troisième Poisson des plâtrières, trouvé 

à Montmartre. Il faut y rapporter avec doute un Acanthoptérygien 
Perciforme du gypse de Sannois, conservé à l’École des Mines, et 
qui est trop incomplet pour une détermination précise. 

5° Smerdis ventralis Agassiz, cinquième Poisson des plâtrières. 

6° Le deuxième Poisson des plâtrières, désigné par Blainville 
sous le nom de Poecilia Lametherii, n’est plus représenté au Muséum. 
La présence du genre de l'Amérique tropicale Poecilia, dans l’Eo- 
cène de Paris, est très douteuse. 

7° Il y a des débris divers provenant de Poissons du gypse ; cer- 
tains paraissent appartenir à des Poissons voisins du Brochet ou 
de l’Orphie. 

La formation gypseuse de Paris débute par les marnes à Pholado- 
mya ludensis, où l’élément marin a joué un rôle. M. Sauvage (1) a 
décrit une plaque dentaire de Myliobate trouvée à Montmartre et 
paraissant provenir de ces marnes. Il l’a appelée Myliobatis Rivieri. 
C’est une plaque dentaire supérieure. 

Agassiz (2) a décrit des dents d’Oxyrhina xiphodon (= 0. hastalis 
Agassiz) provenant du gypse des environs de Paris. Le niveau n’est 
pas indiqué. Ces dents peuvent provenir ou des marnes à Pholudo- 
mya ludensis, ou des couches marines qui s’intercalent dans le 
gypse à divers niveaux, ou encore des couches marneuses et glai- 
seuses de la base de l’Oligocène (étage sannoïisien), qui surmontent 
immédiatement la formation gypseuse. 


M. de Lapparent demande à M. Priem si la gangue des 
Poissons qu’il a décrits est constituée par le gypse saccharoïde ou 
par les marnes intercalées. Dans le premier cas, les Poissons pour- 
raient être considérés comme ayant été charriés dans la lagune 
gypseuse au même titre que les ossements de Mammifères et 
d’Oiseaux. 

(1) SauvAGE. Sur un Myliobate des terrains tertiaires de Paris. B. S G.F., 


3° série, t. VI, 1877-78, p. 623, pl. XI, fig. 3 et 34. 
(2) AGassrz. Rech. Poiss. foss., &. IIL, 1836, p. 278, pl. 33, fig. 11-17. 


860  F. PRIEM. — POISSONS FOSSILES DU GYPSE DE PARIS 19 Nov. 


M. Priem dit que les Poissons dont Cuvier indique le gisement 
exact, ont été trouvés dans la première masse et la seconde masse du 


gypse. 


M. Léon Janet pense que les Poissons trouvés dans le gypse 
saccharoïde sont des cadavres charriés. — Le charriage a pu s’opérer 
de deux manières différentes : de la mer, par le chenal la faisant 
communiquer avec la lagune d’évaporation, ou du continent, par 
les fleuves, et les lagunes lacustres où se déposait le travertin de 
Champigny. Outre les Poissons du gypse, on trouve dans les marnes 
à Cyrènes, notamment à Romainville, de très nombreux débris 
dissociés de Poissons et de très rares Poissons entiers. Au contraire 
des Poissons du gypse, ces animaux ont vécu en place ; l’eau des 
lagunes sans profondeur où se sont déposées les marnes à Cyrènes, 
subissait fréquemment, par suite de la suppression de la commu- 
nication avec la mer, une concentration qui la rendait impropre à 
la vie, ou disparaissait même complètement. Les Poissons se réfu- 
giaient dans les dernières flaques d’eau où ils venaient périr, en 
sorte qu’on trouve de très nombreux débris sur l'emplacement de 
ces flaques, alors qu’il n’en existe pas ailleurs. 


EXPLICATION DES PLANCHES 
PLANCHE XV 


Fig. 1. — Amia ignota Blainville. Région caudale. Gypse de Montmartre. Collec- 
tion du Muséum, Paléontologie (n° 11306). Réduit d’un tiers. 

Fig. 2-5. — Notogoneus sp. Gypse de Montmartre. Collection du Muséum, 
Paléontologie. — Fig. 2. basilaire (n° 11321), vu par la face supérieure ; fig. 3, 
vertèbre abdominale (n° 11322), vue de face ; fig. 4, vertèbre abdominale (sans 
numéro de Catalogue), vue de profil ; fig. 5, vertèbre caudale (n° 11323), vue de 
profil. Les quatre figures grandeur naturelle. _ 

Fig. 6. — Labeo ? Cuvieri n. sp. Gypse de Montmartre. Collection du Muséum, 
Paléontologie (n° 11309). Grandeur naturelle. 

Fig. 7. — Opercule. Poisson voisin du Brochet ? Gypse de Montmartre. Collec- 
tion du Muséum, Paléontologie (n° 11319). Grandeur naturelle. 


PLANCHE XVI 


Fig. 1. — Sargus Cuvieri Agassiz. Gypse de Montmartre. Collection de Géologie 
de la Sorbonne (n° 2229, collection Constant Prévost). Réduit d’un peu plus du 
quart. 

Fig. 2. — Acanthoptérygien Perciforme. Sargus Cuvieri Agassiz ? Gypse de 
Sannois. Collection de Paléontologie de l'Ecole supérieure des Mines. Réduit d’un 
peu plus du quart. 


1900 861 


LE MASSIF DE LA SERRE ET SON RÔLE TECTONIQUE 


par M. J.-F.-G. DEPRAT. 


(PLANCHE XVII). 


Le massif de la Serre a été l’objet déjà de plusieurs études remar- 
quables au point de vue stratigraphique et orographique. Les 
travaux de Coquand et de Pidancet nous ont décrit le Permien et 
le Grès vosgien de cette région. De plus, M. Jourdy, dans un inté- 
ressant mémoire intitulé : (« Description orographique du Jura 
dolois » a cherché à expliquer la structure, parfois assez com- 
pliquée, des abords du massif ancien. Le sujet pourrait donc 
paraître épuisé. Il n’en est rien cependant, et nous avons pu Cons- 
tater nous-même que le massif de la Serre présentait encore au 
point de vue tectonique plus d’un problème intéressant. La struc- 
ture est en effet beaucoup moins simple qu’on à pu le croire 
jusqu'ici. 

L. 


Les études poursuivies sur le massif de la Serre ont fait considérer 
cette région ancienne comme un dôme sur le pourtour duquel se 
sont accumulés les sédiments des périodes primaire et secondaire, 
et qui a subi durant les temps géologiques des vicissitudes 
diverses. En réalité, la Serre est bien un dôme, mais un dôme en 
éventail, c’est-à-dire sur une partie de sa périphérie, déversé au 
nord-ouest et au 


N.0. SE. 
sud-est. Chemin d Ougney 
Nous allons d’a- Bois de la Reine Er 
> 


bord étudier la D 
structure, la dis- | 
position des plis, 
puis nous cher- 
cherons à expli- 


Ù 1? 
Fig. 1. — Echelle 1/20.000:. 


Site or Rs 1, Pliocè ju, EF t bl ju, Full th; j" 

: p', Pliocène ; j!, Forest marble; j ullers earth ; ji, 

de formation. Bajocien 4, Toarcien : tv, Grès vosgien ; rex Permien : 
Si nous prenons ΠMicaschistes ; F, Faille. 

une coupe à l'extrémité nord-est du massif, nous verrons le Permien 


(fig. {) surmonté par le Trias, former un axe anticlinal dont les 


862 J.-F.-G. DEPRAT 19 Nov. 


deux flancs sont normaux. Ce Permien, constitué par des grès et 
des sables quartzeux grossiers contient des éléments arrachés au 
massif gneissique sur lequel il est en transgression. La présence 
du Carbonifère sous le Permien est douteuse, et il est probable 
que les sondages faits pour trouver la houille sur le pourtour du 
massif n’atteindront jamais que les gneiss et les micaschistes. Il 
faudrait, pour trouver la houille, opérer les sondages à une cer- 
taine distance du massif. Sur le flanc sud-est, les couches per- 
miennes sont coupées par une faille qui les met en contact avec le 
Lias d’un dôme que nous étudierons plus loin. 

Suivons l’axe de l’anticlinal permien. Nous voyons celui-ci, à 
mesure que nous avançons au sud-ouest, s’aplanir peu à peu, puis, 
si nous prenons 
une coupe entre 
Thervay et Serre- 
les-Moulières 

(fig. 2) nous 
voyons les cou- 
ches permiennes 

Fig. 2. — Echelle 1/40.000. plonger dechaque 
ci, Hauterivien ; jÿ, Kimméridgien ; j°, Portlandien ; côté sous le Grès 
t', Muschelkalk. vosgien et se rele- 
ver aux abords des failles qui bordent le massif. Entre la grande 
faille occidentale du massif et une faille secondaire, on peut obser- 
ver dans une vigne une bande de Muschelkalk, dont le pendage se 
fait vers le sud et en contact avec le Grès vosgien. Nous nous trou- 
vons alors en présence d'un synclinal dont l’axe est occupé par ce 
dernier étage. Suivons-le vers le sud-est ; nous verrons les couches 
permiennes se relever peu à peu, atteindre la verticale, puis se 
renverser et plonger vers la vallée du Doubs. Sous ce Permien 
plonge le Grès vosgien qui chevauche vers le Grès bigarré. Celui-ci 
bute contre la faille occidentale qui le met en contact avec le Grès 
bigarré du flanc oriental d’un dôme surmonté par du Muschelkalk 
et sur lequel est bâti le village d’Offlanges. Le Muschelkalk est lui- 
même coupé par une faille derrière laquelle apparaît le Keuper, 
surmonté par le Lias en série normale et plongeant vers la vallée 
de l’Ognon: 

Redescendons d’Offlanges sur le Grès bigarré et reprenons la 
coupe en sens inverse. Comme nous l’avons dit, le pendage du 
Permien se fait vers le sud-est, c’est-à-dire vers la vallée du 
Doubs (fig. 3). Contre le Permien formé de psammites rougei- 


1900 LE MASSIF DE LA SERRE ET SON RÔLE TECTONIQUE 863 


tres sans fossiles nous voyons surgir une bande d’une roche 
compacte, très dure (Eurite). Cette eurite qui a été considérée 
comme un grès ayant subi une forte silicification est en réalité une 
roche éruptive de la série ancienne. C’est une microgranulite à 
quartz craquelé et bipyramidé, à structure grenue. Derrière le filon 
de microgranulite, et chevauchant sur le Permien apparaissent des 
micaschistes sur la côte qui surplombe le vallon des Croisières. 
Puis à mesure que nous avançons vers la vallée du Doubs nous 
voyons ces micaschistes se relever peu à peu jusqu’à la verticale, 
0. E. 


RSS 
\ 


+ à ue d 
à mec 


CIN { L \ 
Pe N Les Croisières 


/Serreles Moulières 


Fig. 3. — Echelle 1/50.000°. 


l, Sinémurien ; t, Keuper ; un, ‘Grès bigarré ; r, Permien ; g, Gneiss ; gl, Gneiss 
granulitique à grenats ; y!, Granulite ;: y°, Microgranulite ; x, Filons de granu- 
lite pegmatoïde. 


Les micaschistes passent à des gneiss granitoïdes, à grands cris- 
taux de feldspath orthose, traversés çà et là par de minces filons 
de pegmatite et de granite porphyroïde. Les gneiss sont coupés 
brusquement par un filon de granulite qui les a fortement méta- 
morphisés, et comme nous l’avons reconnu dans des coupes minces, 
y a fait naître une grande abondance de petits cristaux de grenat. 
La sillimanite en fines aiguilles s’y reconnait également comme 
produit de métamorphisme. 

Derrière la granulite on recoupe un peu de Grès vosgien pincé 
dans la faille orientale qui borde le massif, puis les terrains 
jurassiques apparaissent, venant buter contre le massif archéen. 

Si nous reprenons la coupe précédente, nous voyons clairement 
que la partie orientale est formée par un massif archéen en éven- 
tail, dont une portion à disparu dans la faille. Puis dans la partie 
centrale on voit le Permien surmontant le Trias butant contre une 
faille de l’autre côté de laquelle apparaît un dôme formé de Grès 
bigarré surmonté par le Muschelkalk. En établissant les raccords, 
nous constatons que le Grès bigarré est pincé dans un synclinal 


864 3.-F.-G. DEPRAT 19 Nov. 


dont un des flancs est renversé. Ce flanc renversé correspond au 
flanc occidental de l’anticlinal archéen. 

Si, partant du village d’Amange, on se dirige au nord-ouest vers 
Moissey on observera la coupe de la fig. 4. Nous observerons 


Fig. 4. — Echelle 1/80.000°. 
p, Porphyres pétrosiliceux à quartz globulaire. 


d’abord du Jurassique butant contre la granulite par l’intermé- 
diaire de la faille orientale. Puis, après avoir traversé la combe, 
nous nous trouvons en présence du gneiss granulitisé, faisant avec 
la verticale un angle d'environ 25°. Puis les couches se relèvent peu 
à peu, et dans le bois de Dôle, les gneiss granitoïdes, puis les 
micaschistes, atteignent la verticale. On observe alors un morceau 
de Grès vosgien, horizontal et paraissant discordant sur les tran- 
ches relevées des gneiss. 

De l’autre côté du lambeau réapparaissent des gneiss gris plon- 
geant sous les micaschistes. Ces gneiss sont bordés par un filon de 
porphyre pétrosiliceux à quartz globulaire (partie des Eurites). 
Contre ce filon apparaissent les couches permiennes plongeant 
comme dans la fig. 3 sous l’Archéen. Mais, un peu avant Moissey, 
une faille met brusquement en contact le Permien du flanc renversé 
avec le Muschelkalk situé dans le prolongement du pli sur lequel 
est bâti le village d'Offlanges. Le Muschelkalk plonge vers la Saône. 
Ici, le synclinal que nous avons traversé en allant de Serre-les- 
Moulières à Offlanges n’existe plus. En effet, si nous suivons la 
faille (fig. 4, r) en remontant le vallon des Croisières, nous voyons 
disparaître le Grès bigarré dans l’axe du vallon, mais les couches 
au lieu de plonger sous le Permien comme à Offlanges le recouvrent 
au contraire en série normale. Par conséquent, le synclinal s’atté- 
nue peu à peu et les couches permiennes cessant d’être en synclinal 


1900 LE MASSIF DE LA SERRE ET SON RÔLE TECTONIQUE 865 


font partie du flanc renversé occidental du massif ancien. Sur le 
Muschelkalk, de l’autre côté de la faille occidentale, nous retrou- 
vons le Trias supérieur et le Lias des coupes précédentes, toujours 
en série normale (fig. 4 et 6). 

Si nous prenons maintenant une coupe à l’extrémité sud-ouest du 
massif, entre le mont Chatain et Chevigney, nous constaterons que 
nous sommes en présence d'un anticlinal à plongements normaux 
et dont l’axe est occupé par le Muschelkalk (fig. 5). De chaque côté 
ont eu lieu des effondrements qui ont mis en contact, d’un côté 
le Muschelkalk et l’Oxfordien, de l’autre le Muschelkalk et le 
Keuper ; dans ce dernier cas, la dénivellation est peu sensible. 


N.N.O. SISIE 
Cheviÿne 
2 Ÿ Menotey . ? 
: ses £ M{Chatain 


none eee 


Fig. 5. — Echelle 1/40.000. 
Même légende que dans les figures précédentes. 


Le pli en éventail que nous avons observé dans les coupes précé- 
dentes est done devenu un pli anticlinal normal. En effet, si 
l’on suit la bande permienne depuis Moissey vers le sud-ouest, 
on voit les couches qui plongeaient sous les gneiss se relever peu à 
peu, dépasser la verticale, puis reposer à leur tour sur les gneiss. 

Si l’on considère, en résumé, la carte que nous donnons du 
massif de la Serre (fig. 6) on constatera, en s'appuyant sur les 
coupes précédentes : 

1° Que la partie sud-est du massif, constituée par une bande 
d’Archéen, est un pli en éventail. 

20 La région centrale est constituée par un long synclinal dirigé 
nord-est sud-ouest dont un des flancs est renversé. Ce flanc renversé 
correspond au flanc nord-ouest renversé du pli en éventail. 

3° La région nord-ouest est formée par un pli anticlinal triasique 
bordé par une faille et dont les deux flancs sont normaux. 

ñ° Le pli en éventail atteint son maximum de déversement 
entre Amange et Moissey et passe ensuite peu à peu à un pli 
normal constitué par une couverture triasique sous laquelle plonge 
l'axe archéen qui disparaît alors définitivement. 


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6 Février 1901. — T. XXVIII. Bull. Soc. Géol..Er.— 59 


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1900 LE MASSIF DE LA SERRE ET SON RÔLE TECTONIQUE 867 


Il 


La région que nous venons d'étudier est comprise entre deux 
failles importantes. L’une, qui borde le massif au sud-est est le 
prolongement de la grande faille de l’Ognon. L’autre est située 
dans le prolongement de la faille de la Saône, mais ses rapports 
avec cette dernière ne peuvent être établis avec certitude par suite 
des alluvions qui recouvrent la région située au nord du massif. 

Le long de ces deux failles existent des plis dans lesquels nous 
avons reconnu en majorité des brachyanticlinaux effondrés suivant 
leur axe longitudinal. Nous citerons sur le flanc sud celui 
d'Amange, eftondré entre trois failles et dont l’axe est occupé par 
le Toarcien ; ceux de Serre-les-Moulières et de Saligney, dont l’axe 
est également occupé par le Lias supérieur autour duquel plongent 
les différents termes du Médiojurassique. 

Sur le flanc nord un long pli anticlinal s’observe de Brans au 
Bief-du-Moulins. L’axe longitudinal en est occupé par le Keuper 
et le flanc sud-est en a disparu dans la faille. Nous citerons égale- 
ment le petit dôme effondré formant la hauteur qui surplombe le 
Val Saint-Jean, et enfin le brachysynclinal amygdaloïde au sud de 
Thervay, dont l’axe est occupé par le Cénomanien. 

Il faut considérer que ces plis s’observent exclusivement au 
voisinage du massif, effondrés en partie contre les failles qui le 
délimitent ; ce pli archéen de la Serre a une importance très 
grande au point de vue des forces mises en jeu pour le former ; il 
est, à ce point de vue, tout à fait différent des plis qui l’avoisinent. 
Nous allons voir la conclusion qu’il en faut tirer. Mais aupara- 
vant il est nécessaire de chercher à se retracer l’histoire géologique 
du massif dont nous nous occupons. 

Nous manquons de données sur ce qui s’est passé antérieure- 
ment au Permien. Il est permis de supposer qu’à la fin du Carbo- 
nifère, les gneiss et les micaschistes ont émergé, formant un pli 
anticlinal battu par les eaux. Durant le Permien cet état de choses : 
à persisté. Les eaux permiennes baignaient la partie nord-ouest et 
formaient sur le littoral des poudingues dont les galets sont com- 
posés d'éléments arrachés au massif. C’est sans doute pendant cette 
longue période d’émersion que se sont fait jour d’une part les 
filons de granulite et de pegmatite à la fin ou pendant le Carboni- 
fère et d’autre part pendant le Permien la sortie des microgranu- 
lites et des porphyres pétrosiliceux. 

Quand au bord méridional du massif, il est certain qu’il se 


865 J.-F.-G. DEPRAT 19 Nov. 


prolongeait bien avant vers le sud, jusqu'à la bordure des plis 
actuels du Jura. En eftet. si l’on regarde avec attention une carte 
géologique à une petite échelle, on constatera que le massif de la 
Serre étant dans le prolongement du Morvan, la dépression située 
au sud et formée par la basse vallée de la Loire et la forêt de Chaux 
est également dans le prolongement de l’axe ancien du Mâconnais. 

A l’est, le massif archéen s’étendait vers Saint-Vit et Recologne 
où il devait être coupé par une faille, l'effondrement du môle 
vosgien devant dater de l’époque carbonifère. 

Au début de l’époque triasique une transgression importante se 
produisit sur la presque totalité du massif. Celui-ci fut décapé par 
des érosions intenses, et sur les couches gneissiques relevées à la 
verticale par les efforts hercyniens se déposèrent en transgression 
les sables grossiers du Grès vosgien. Avec le Grès bigarré se pro- 
duit un retrait des eaux et des cordons de galets littoraux. Puis 
avec le Muschelkalk, la mer recouvre le massif. Ce régime persiste 
sans doute durant la fin du Trias et les temps jurassiques. On peut 
cependant affirmer que jamais les fonds ne furent très importants 
et que le massif forma un plateau sous-marin. 

Durant la période crétacée une émersion générale se produit, 
et les eaux ne peuvent plus déposer leurs sédiments qu’au nord du 
massif et dans un fjord profond pénétrant jusqu’à Rozet. Ce fJord, 
comme nous le verrons, était une zone prédestinée à l’affaissement, 
car suivant sa direction se sont formées les grandes failles de 
bordure du Jura. 

Puis durant la période éocène se produisent des mouvements 
tectoniques intenses qui, affectant les couches de bordure, viennent 
les refouler fortement contre les plis archéens qui jouent alors le 
rôle de massif résistant. Les bassins crétacés situés au nord se 
plissent contre le massif. À cette époque tourmentée succède une 
ère de calme durant laquelle les calcaires de Talmay se déposent 
en discordance sur les terrains crétacés ; puis lors des mouvements 
_ alpins l’écho de l’ondulation qui plissa les bassins molassiques de 
la Haute-Chaîne sur les plis pyrénéens antérieurs se fait sentir, plis- 
sant légèrement les couches aux abords du massif en dômes peu 
importants ; enfin le contre-coup des grandes révolutions miocènes 
amène l’effondrement de toute la partie du inassif recouverte 
aujourd’hui par la forêt de Chaux et la vallée inférieure de la Loire. 
Postérieurement à ces mouvements un régime fluvic-lacustre 
s'établit sur la région. 

La conclusion que nous devons maintenant tirer est la suivante : 


1900 LE MASSIF DE LA SERRE ET SON RÔLE TECTONIQUE 869 


Les plis brachyanticlinaux ou brachysynclinaux qui bordent le 
massif ne sont pas de même âge que lui. Le pli central de la série 
en éventail est hercynien et les autres sont pyrénéens. De même 
l’effondrement de la partie méridionale du massif est due au 
contre-coup des grands plis alpins. C’est du reste cet effondrement 
qui ameua la formation de la grande faille de l’Ognon avec accom- 
pagnement d’étoilements comme ceux de Saligney, d’Ougney, etc. 
En effet ces étoilements, attribués par M. Jourdy à un affaissement 
du massif actuel, sont au contraire attribués par nous à l’effondre- 
ment du massif disparu actuellement contre la masse restée en 
place. Nous tendrions donc à considérer la Serre comme une sorte 
de horst autour duquel le reste du massif archéen s’est eflondré en 
gradins-successifs. 


Rôle tectonique du Massif de la Serre 


L'histoire du massif étant esquissée, étudions maintenant son 
rôle sur la région avoisinante. A la fin de la période portlandienne 
se produisit dans la région des avant-monts et dans une partie de 
la région des plateaux un soulèvement en masse qui sépara la 
dépression de la Saône du géosynelinal suisse. Ce soulèvement est 
marqué par des poudingues importants visibles près de Besançon à 
Arguel, la Chapelle-des-Buis, Montfaucon et près de Villers-le-Lac 
sur la frontière suisse. 

Alors tandis que se dépose dans le géosynclinal suisse la série 
complète des dépôts infracrétacés, cette série présente des lacunes 
nombreuses sur le versant regardant le bassin de Paris. De plus, 
les faciès sont totalement différents. Nous avons étudié dans un 
travail antérieur, publié dans la Société d'histoire naturelle du 
Doubs, ces modifications de faciès que nous résumons rapidement : 
D'abord lacune pour le Valanginien sur le versant du bassin de 
Paris. Nous signalerons ensuite dans l’Hauterivien la. différence 
entre les calcaires des synclinaux de la vallée de la Saône et le 
faciès des calcaires jaunes de Neuchâtel. L'Urgonien et l’Aptien 
manquent dans la région de Besançon. Le Gault y est très restreint 
et littoral. 

Dans le Cénomanien les différences entre les calcaires de la 
Haute-Chaîne et les calcaires des vallées de l’Ognon et de la Saône 
sont les suivantes : 


870 J.-G.-F. DEPRAT 19 Nov. 


Calcaires de la vallée de l'Ognon Calcaires de la Haute-Chaîne 


4. Calcaires grumeleux. friables,àgrain | 1. Calcaires crayeux, tendres, traçants; 


grossier, pétris de Bryozoaires ; grain fin. Peu de Mollusques, sauf 
Oursins et Mollusques littoraux Céphalopodes. 
abondants. 

2. Abondance de Bryozoaires. 2. Absence de Bryozoaires. 

3. Foraminifères des genres Crislel- | 3. Foraminifères des genres Textula- 
laria, Pleurostomella, Rotalia, ria, Orbulina, Fissurina, Globi- 
Nodosaria, Vaginulina. gerina, Rotalia. 

4. Absence de minéraux, sauf la Glau- | 4. Abondance de minéraux : Z1rcon, 
CONTE. Quartz, Disthène, Apatite,Grenat. 


Les premiers sont des dépôts littoraux, tandis que Îles seconds 
sont des dépôts d’eaux profondes. 

Puis à l’époque où se formèrent les plis pyrénéens une zone 
plissée se forma entre Besançon et Salins, se moulant sur la partie 
aujourd’hui effondrée de la région archéenne, et sur la bordure du 
massif actuel, amenant un mouvement en saillie de l’ancien massif 
hercynien. 

Cette zone plissée d’âge pyrénéen est, chose remarquable, compo- 
sée presque uniquement de plis anticlinaux amygdaloïdes. Sa 
bordure ouest est fortement faillée, car, comme nous l’avons dit, 
toute la région gneissique située entre ces plis et le reste de la 
masse archéenne s’effondra lors des mouvements alpins. 

A l’extrémité nord-est de la Serre, ce massif se prolongeait sans 
doute jusqu'aux environs de la faille de Recologne ; la partie hypo- 
thétique appelée le môle vosgien par M. Jourdy s'était sans doute 
efiondrée bien antérieurement, permettant l’établissement de fonds 


mi plusimportants dans 
0. ARE Sa 
; ÈS E. cette région durant 
C 72 { Fe Fort de Û 
h FUN \ N Chatillorr le Secondaire. Les 


plis se propagèrent 
donc sans peine par 
dessus ce môle pro- 
fondément enfoui et 
purent subir les 
effets de la poussée 
au vide au point de 
se renverser en plu- 
sieurs points vers le 
nord-ouest, faisant 
chevaucher le Jurassique sur le bord sud-est crétacé des brachysyn- 
clinaux, comme dans le synclinal de Devecey. Enfin, les derniers 


Fig. 7. — Echelle 1/10.000°. 
j*, Astartien ; c?, Gault. 


1900 LE MASSIF DE LA SERRE ET SON RÔLE TECTONIQUE 871 


effets des mouvements orogéniques produisirent l’axe anticlinal 
qui sépare la vallée de la Saône de celle de l’Ognon. Puis lors des 
plis alpins le massif de la Serre s’effondra dans sa partie orientale 
et sa partie méridionale, amenant la formation de la grande faille 
de l’Ognon, tandis que se formait une ondulation transversale qui 
coupa près de Salins la chaîne pyrénéenne, lui faisant subir une 
légère déviation. | 

Nous donnons une carte (pl. XVII) qui met en évidence la 
déviation de la ligne des brachyanticlinaux pyrénéens contre la 
région effondrée et la propagation des plis synclinaux au nord-est 
de cette région par dessus le môle vosgien dont nous avons repré- 
senté par une bande ombrée le parcours hypothétique. 

Nous ferons en terminant une remarque, c’est que les plis de 
bordure du Jura, du moins entre Salins et Montbéliard, sont tous 
des plis allongés, longs de quelques kilomètres, très étroits et 
présentant un noyau généralement keupérien. Ces longues lignes 
de plis sont comprises entre la région des plateaux, relativement 
peu plissée et la dépression de la Saône. Cette remarque nous 
amène donc à la même conclusion que M. Fournier, à savoir, que dans 
les pays de bordure du Jura, et nous ajouterons : immédiatement 
contre l’ancienne chaîne hercynienne dont la Serre est le dernier 
témoin, la notion de chaînons doit être remplacée par celle de 
brachyanticlinaux fréquemment déversés au nord-ouest ou dans 
les deux sens et de brachysynclinaux simples formant une seconde 
ligne de plis bordant la première. 

. Conczuüsions. — 1° Le pli de la Serre est un pli en éventail d’âge 
hercynien : 

2 Le massif résistant qui prolongeait la Serre au sud a servi de 
ligne directrice aux plis brachyanticlinaux du Vignoble lors des 
mouvements pyrénéens ; 

3° Ce massif s’est effondré lors des grands mouvements alpins, 
entraînant la formation d'une ondulation transversale coupant les 
plis pyrénéens et déversée généralement vers la forêt de Chaux et 
la vallée de la Loue. 


Documents et travaux consultés 


Jourpy. — Orographie du Jura Dôlois. B. S. G. F., 2e série, t. 29. 
Jourpy. — Explication dé la carte géologique du Jura Dôlois. 
BASNG./F., 29 série, t..28, 


872 DEPRAT.—LE MASSIF DE LA SERRE ET SON RÔLE TECTONIQUE 19 Nov. 


E. Fournier. — Etudes sur la tectonique du Jura. HA des 
Jeunes Naturalistes, N°s 335 et 336. 

M. BERTRAND. — Notices des cartes géologiques de Gray et 
Besançon. 

BouRGEAT. — Les modifications du Jurassique autour du massif 
de la Serre. 

J. DEPRAT. — Etudes sur les bassins crétacés des vallées de 


l’'Ognon et de la Saône. Feuille des Jeunes Naturalistes, N°s 338, 
339, 340. 


J. DepraT. — Note sur les avant-monts du Jura dans la région 
de Besançon. Feuille des Jeunes Naturalistes, Nos 345, 346. 
J. DEprar. — Etudes micrographiques sur quelques roches du 


Jura. Soc. d’hist. nat. du Doubs, N° 1. 


1900 S73 


NOTE SUR LA STRUCTURE DE LA VALLÉE D’'ENTREMONT 
ET DU PLATEAU DE MONTAGNOLE, 


PRÈS CHAMBÉRY (SAVOIE) (1) 
(EXTRÉMITÉ SEPTENTRIONALE DU MASSIF DE LA CHARTREUSE) 


par M. J. RÉVIL. 


Introduction 


La chaîne Nivollet-Revard, dont nous avons résumé la structure 
dans deux notes précédentes (2), se continue par la chaîne du 
Granier qui fait partie du massif de la Chartreuse. 

Ce dernier est formé par une série de plis situés entre la Cluse 
Grenoble-Moirans, au sud-ouest, et la dépression Chambéry-Mont- 
mélian, au nord-est; les accidents tectoniques s’y présentent en 
direction sensiblement nord-sud et sont constitués par des terrains 
appartenant aux formations secondaires et tertiaires. Plus au sud, 
ils se continuent par les montagnes de Lans, du Royans et du 
Vercors. 

Nous n’avons étudié la structure des plis de ce massif qu'entre 
Chambéry et le Guiers-Vif, nous proposant d’établir leurs relations 
avec ceux du Jura qui les limitent à l’ouest et ceux du massif des 
Bauges situés au nord-est. Ces relations ont été récemment remises 
en discussion par nos savants confrères, MM. Haug (3), Kilian (4) et 
P. Lory (5). 


(1) Les fossiles cités dans ce travail ont été déterminés au Laboratoire de Géo- 
logie de la Faculté des sciences de Grenoble, avec le bienveillant concours de 
MM. W. Kilian et P. Lory. 

(2) J. Réviz et J. Vivien. Sur la tectonique de la chaîne Nivollet-Revard (C.-R. 
Acad. des Sciences, 3 mai 1897). — Ip. Note sur la structure de la chaine Nivollet- 
Revard (B. S. G. F., 3° série, t. XXVI, p. 365, 1898). 

(3) E. HauG. Observations sur la division des Alpes occidentales en zones et 
sur certains points de la tectonique des zones externes (B. S. G. F., 3° série, 
t. XXIV, p. 34, 1896). 

(4) W. Kizran. Deux mots sur les chaînes subalpines du Dauphiné (B.S. G. F., 
t. XXIV, p. 174). 

(5) P. Lory. Notes sur les chaînes subalpines du Dauphiné (B. S. G.F.,t. XXIV, 
p-299)- 


874 J. RÉVIL. — STRUCTURE DE LA VALLÉE D'ENTREMONT 149 Nov. 


Nous croyons qu’une monographie de cette région ne manquera 
pas d'intérêt et sera favorablement accueillie par les géologues qui 
s'occupent de cette partie des Alpes. La structure du massif est 
d’ailleurs plus complexe que ne le faisaient prévoir les travaux de 
nos prédécesseurs. Nous les résumerons brièvement, donnant 
ensuite une description de notre champ d’étude au point de vue 
physique, et nous terminerons par la description des divers plis : la 
tectonique étant le but spécial de ce travail. 


I. — Historique 


La vallée d’'Entremont, où la Craie blanche fut découverte en 1849 
par Chamousset, Dumont et Louis Pillet, a été depuis lors visitée 
par de nombreux savants. Nous ne pouvons songer à résumer ici 
toutes les notices auxquelles elle a donné lieu. Les plus importan- 
tes sont dues à notre regretté maître Charles Lory, qui, dès 1852 (1), 
publiait dans les bulletins de la Société de statistique de l'Isère un 
mémoire demeuré classique sur le massif de la Chartreuse. 

Le premier chapitre de ce travail comprend l’étude des terrains 
qui affleurent dans le massif et qui présentent les plus grands 
rapports avec ceux du Royans et du Vercors. Tous sont décrits 
avec soin ; mais spécialement le Gault et la Craie blanche qui pré- 
sentent un remarquable développement. 

Le second chapitre est consacré à la structure et à l’orographie. 
L'ensemble des chaînes qui constituent cette partie des Alpes con- 
siste en crêtes et dépressions à peu près parallèles et devant leur 
origine à de grandes failles échelonnées dans le même sens de 
l’intérieur à l’extérieur. 

Le mémoire se termine par des considérations sur lés révolutions 
géologiques qui ont produit le relief actuel. Une conclusion impor- 
tante vérifiée par les travaux récents y est énoncée : c’est que les . 
assises néocomiennes ont subi avant le dépôt du Gault des dénu- 
dations plus ou moins accusées. 

En 1861, Charles Lory conduisait à Saint-Pierre d'Entremont 
quelques membres de la Société Géologique de France (2). Il rédi- 
geait à cette occasion un compte-rendu d’excursion qui peut servir 
de modèle et où sont savamment discutés les problèmes complexes 
que soulève l'étude de cette région disloquée. 


(1) Ch. Lory. Essai géologique sur le groupe des Montagnes de la Grande- 
Chartreuse (Bull. Soc. stat. de l’Isère, 2: série, t. II, 1852). 

(2) Ch. Lory. Compte-rendu d’une excursion géologique dans la vallée d’Entre- 
mont (Savoie) (B. S. G. F., 2° série, t. XVIII, p. 806, 1861). 


1900 ET DU PLATEAU DE MONTAGNOLE, PRÈS CHAMBÉRY 875 


Toutefois, la structure du massif n’y reçut pas sa véritable inter- 
prétation. Ce savant l’explique à l’aide de trois grandes failles 
verticales : faille de Voreppe, faille de la Chartreuse et faille 
d’Entremont. 

En réalité ces accidents ne présentent nullement la continuité 
indiquée ; il semble bien qu’ils ne soient rien autre chose que des 
plis érodés, cassés ou étirés et ayant amené par places des chevau- 
chements et des suppressions de couches (1). 

Le professeur de Grenoble ne modifia pas, dans la suite, sa manière 
de voir ; c’est de la même façon qu'il interpréta la structure du 
massif dans la description géologique du Dauphiné (2) et dans les 
comptes-rendus de la Réunion extraordinaire de la Société géologi- 
que de France tenue à Grenoble du # au 11 septembre 1881 (3). 
Pour lui, les grandes fractures sont indépendantes des plissements 
et jouent un rôle fondamental dans la structure des Alpes (4). 


Le plateau de Montagnole a également fait l’objet de divers 
travaux dont les plus importants sont dus à Louis Pillet et à 
M. Hollande. 

Le premier avait recueilli de nombreux fossiles dans les bancs 
d’un calcaire roux grossier, lamelleux ou suboolithique qui affleure 
en divers points. Après avoir dit quelques mots de cette faune dans 
sa description géologique et paléontologique de la colline de 
Lémenc (5), il en reprit l'étude en 1888 (6). Il arriva à une conclu- 
sion importante et que nos recherches récentes ont pleinement 
justifiée : c’est que les assises de ce niveau sont caractérisées par 


(1) M. Kilian est arrivé aux mêmes conclusions par l’étude des environs de 
Grenoble (Bull. Soc. stat. de l'Isère, 4° série, t. IV, p. 65). La faille de Voreppe 
n’est pour lui qu’un anticlinal localement étiré. On peut voir près du Pas de la 
Miséricorde et au-dessous de Saint-Joseph-de-Rivière, le pli-faille faire place à un 
anticlinal complet dans le flanc ouest duquel des assises ont disparu par étirement. 

Sur la route de Curière, d’après M. P. Lory (C. R. collaborateurs pour 1896, 
p. 144), la faille de Voreppe est très fortement oblique et se place dans le flanc 
ouest de l’anticlinal qui, ici, est également intact, peu aigu et peu déversé. 

(2) Description géologique du Dauphiné, publiée en 3 parties dans les tomes 
V, VI, VII du Bulletin de la Société de statistique de l’Isère. Grenoble. 

(3) C. R. réunion extraordinaire à Grenoble, du 4 au 11 septembre 1881 (B. S. 
CRM ASÉTIe NT IX p 595) 

(4) Loc. cit. 

(5) L. Piccer et E. DE FromenTEL. Description géologique et paléontologique de 
la colline de Lémenc (Mém. de l’Acad. des sciences, belles-letitres et arts de 
Savoie, 3° série, t. IV, p. 69, 1875). 

(6) L. Pizcer. Le Portlandien de Montagnole (Bull. Société Histoire naturelle 
Savoie, 1r° série, t. II, p. 147). | 


876 J. RÉVIL. — STRUCTURE DE LA VALLÉE D'ENTREMONT 149 Nov. 


des espèces spéciales encore jurassiques, permettant de les classer 
dans le Portlandien. | 

M. Hollande s’est plus spécialement occupé de stratigraphie et de 
tectonique (1). Il a étudié le lambeau de Mollasse marine (2) de la 
Croix-Mollard lequel, d’après lui, serait encaissé entre deux 
failles. Au Nord, ces deux failles se rapprochent au point de se 
confondre ; mais plus loin elles se séparent de nouveau et, à partir 
de Saint-Cassin, comprennent un grand lambeau de calcaire et de 
marnes crétacées. 

Pour M. Hollande, les plis et les cassures qui les accompagnent 
proviennent d’un affaissement des masses entre les failles obliques 
des parties sous-jacentes, affaissement ayant provoqué des poussées 
latérales et par suite les plis et les ruptures secondaires (3). C'était 
la conception de Lory. 

Dans un autre travail paru en 1892 (4), M. Hollande consacre 
quelques pages à l’anticlinal Corbelet-Hautheran qui, d’après lui, 
se continue au nord par la Chambotte et Aix-les-Bains. Il considère 
le synclinal de la vallée de Couz comme disparaissant près du 
passage des Echelles, par suite d’une élévation et d’une déviation 
pour former la vallée haute des Egaux (5). 

Nous établirons plus loin que tous les faits constatés par 
M. Hollande peuvent s'expliquer par une multiplication de plis 
secondaires qui accidentent le pli principal. 

Le même auteur consacre quelques lignes de sa notice au plateau 
de Montagnole, où les couches sont plissées de facon à ramener 
trois fois à la surlace les calcaires tithoniques. Il indique encore au 
col du Mollard et au Couvent deux failles verticales (fig. 9 et fig. 10) 
et c’est ici qu’il place la limite entre le Jura et la zone subalpine (6). 

Nous arriverons à d’autres conclusions, et les dislocations que 
nous aurons à décrire sont,comme ceux de la chaîne Nivolet-Revard, 
en rapport avec les accidents des massifs plus intérieurs. 


(1) D. HozzanDe. Etude sur les dislocations des montagnes calcaires de la 
Savoie (Bull. Soc. hist. nai. de Savoie, 1'° série, t. IT, p. 147). 

(2) Nous verrons plus loin que c’est de la mollasse aquitanienne. 

(3) D. Hozzanpe. Loc. cit. (Bull. Soc. hist. nat. Savoie, 1° série, t. Il, p. 160). 

(4) D. HozLaAnNDE. Contact entre le Jura méridional et la zone subalpine (Bull. 
Serv. de lu carte, t. IV, n° 29, 1892). 

(5) Loc. cit. 

(6) Consulter pour l’étude des terrains tertiaires du massif, H. Douxami : Etudes 


sur les terrains tertiaires du Dauphiné, de la Savoie et de la Suisse occidentale. 
Lyon, 1896. 


1900 ET DU PLATEAU DE MONTAGNOLE, PRÈS CHAMBÉRY 877 


II. — Description physique 


La vallée synclinale de Couz, prolongation méridionale de la 
dépression du lac du Bourget, se continue au sud par le synclinal 
mollassique de Voreppe. 

Elle est limitée à l’ouest par la chaîne de l’Epine-Mont-du-Chat 
et à l’est par celle du Corbelet-Hautheran. La première, ainsi que 
l’a montré M. Kilian (1), se termine par deux digitations, dont l’une 
prend fin près d’Entre-deux-Guiers et l’autre près d’Aiguenoire. 
Quant à la montagne du Corbelet-Hautheran, dont l'étude rentre 
plus spécialement dans le cadre de cette notice, elle prend nais- 
sance près du Pont-Saint-Charles, au sud de Chambéry, et se pour- 
suit sans interruption jusqu’au hameau du Châtelard, à l’est de 
Berland, où elle est coupée par le Guiers-Vif (2). L’allure générale 
de la chaîne est celle d’une voûte plus ou moins érodée sur le 
versant ouest, avec crêtes et combes également à regard ouest. Une 
dépression longitudinale s’étend au Corbelet, du bas de la colline 
de Saint-Claude aux chalets du Planay. C’est à partir de cette 
dernière localité que commence l’Hautheran. L’arèête s’élargit alors 
et forme, jusqu’au col du Grapillon, un plateau dénudé et sillonné 
de lapiez. De plus, le pli principal s’accidente de plis secondaires 
que nous aurons à décrire ; les plis et combes qui en résultent sont 
également à regard ouest. 

Le plateau de Montagnole et le cirque d’Entremont se trouvent à 
l’est de cette chaîne. Le premier, limité par une arête s'étendant de 
la Villette, sur Barberaz, au mont Joigny et au mont Pellaz, est 
accidenté par trois collines formant l’axe d’anticlinaux secondaires 
et délimitant de petits bassins où coulent des ruisseaux à Cours 
torrentiel. 

Les trois plus importants : le Nant de la Ca ou du Var, le Nant 
des Alberges et le Nant du Merdaret (3), qui reçoit le Nant Clair en 
amont de Saint-Cassin, présentent une particularité intéressante : 
c'est que, s’écoulant du sud au nord, dans des synclinaux de calcai- 
res argileux, ils les abandonnent brusquement avant d'arriver 
dans la plaine. Ils se dirigent alors vers l’ouest, traversent en 


(1) W. Kiran. Deux mots sur les chaines subalpines du Dauphiné. Loc. cilat. 

(2) L’anticlinal principal de l’Hautheran, d’après M. Kilian, passe à l'ouest de 
la Grande-Chartreuse puis devient un pli-faille et atteint l’Isère sur le flanc ouest 
de la montagne de Néron (C. R. collaboraleurs pour 1899). 

(3) Ces noms qui ne sont pas indiqués sur la carte d'État-Major français sont 
ceux que porte la carte du Ministère de l’intérieur au 1/100,000. 


878 J. RÉVIL. — STRUCTURE DE LA VALLÉE D'ENTREMONT 19 Nov. 


cluses plusieurs plis et viennent se jeter dans l’Hyère qui coule 
dans le synclinal de Couz. 


Le cirque d’Entremont forme l’une des vallées les plus pittores- 
ques du massif de la Chartreuse: Il s’étend des cols du Mollard et 


Hg. 
Extrémité septentrionale 
du 
MASSIF de la CHARTREUSE 


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du Frêne au col de la Porte. Il présente au point de vue orographi- 
que une structure assez intéressante. Le centre en est formé par 

une voûte anticlinale dans laquelle le torrent du Cozon a creusé son 
lit sur la plus grande partie de son parcours. Il vient se jeter dans 
le Guiers-Vif qui prend sa source au-dessous du plateau de l’Alpette 
et qui, grossie du ruisseau Malissard, traverse en cluse les divers 
plis de la chaîne qu’il entaille très profondément de Saint-Pierre à 
Berland. La gorge (Gorge du Frou) ainsi formée est très belle et est 


1900 ET DU PLATEAU DE MONTAGNOLE, PRÈS CHAMBÉRY 879 


traversée par une grande route aujourd’hui bien connue des tou- 
ristes. La rivière se réunit ensuite au Guiers-Mort, près des Echelles. 
La vallée comprend deux parties, dont l’une appartient au départe- 
ment de la Savoie et l’autre à celui de l'Isère. La première, la seule 
+ que nous ayons étudiée, est accidentée au nord par une arête qui 
s'étend du mont Pellaz au hameau des Bessons et qui délimite deux 
bassins secondaires. 

A l’est de la vallée haute d’Entremont, et la séparant de la riche 
vallée du Graisivaudan, existe un immense gradin dont le point 
culminant est à 1938 mètres d'altitude et que terminent sur chaque 
versant d'énormes abrupts. Il finit au nord par le sommet du Gra- 
nier, au sud par la Dent-de-Crolles et constitue l’un des belvédères 
les plus importants de nos Alpes. On ne saurait trop en conseiller 
l’ascension à ceux que passionnent les courses de montagne. 


IIT. — Tectonique 


La partie du massif de la Chartreuse qui à fait l’objet de nos 
recherches est constituée par un certain nombre de plis que l’on 
peut grouper en quatre bandes parallèles dirigées sensiblement 
nord-sud. Ce sont en allant de l’ouest à l’est : 1° Le faisceau anticli- 
nal du Corbelet-Hautheran ; 2° Le synclinal du col du Mollard-La 
Pointière ; 3° Le faisceau anticlinal de Montagnole-Entremont ; 
4° Le synclinal du Joigny-Granier. Nous décrirons chacune de ces 
bandes de plis en les suivant du nord au sud. 


4° FAISCEAU ANTICLINAL DU CORBELET-HAUTHERAN 


L’anticlinal du Corbelet a été considéré comme s’enfonçant près 
du Pont-Saint-Charles pour se relever au nord de Chambéry par 
Aix-les-Bains et La Chambotte (1). Il n’a pas en réalité de conti- 
nuation vers le nord; car les couches de l’Urgonien qui forment les 
deux flancs du pli présentent au point de sa terminaison un plonge- 
ment périclinal. On les voit sur les deux rives du Nant du Merdaret 
incliner de 45° environ au nord-nord-ouest et y être surmontées 
directement par les brèches calcaires et les marnes rouges de 
l’Aquitanien. En amont, les couches tertiaires plongent au nord et 
sont superposées aux assises urgoniennes qui présentent la même 
inclinaison. Plus à l’est l’Urgonien plonge au nord-nord-est, tandis 


(4) D. Hozzanpe. Contact du Jura méridional, ete. Loc. cit. 


880 J. RÉVIL. — STRUCTURE DE LA VALLÉE D'ENTREMONT 19 Nov. 


que si l’on continue de remonter le ruisseau, ici profondément 
encaissé, on peut constater que les bancs calcaires se relèvent 
verticalement pour incliner à l’est. Ici encore ils sont surmontés 
par quelques lits de Mollasse verte que l’on peut rapporter au 
Tertiaire. Un fait intéressant à noter c’est que l’Aquitanien qui, au 
bord de la rivière, repose directement sur l’Urgonien, s'appuie plus 
au sud sur l’Hauterivien ; d'importants phénomènes de dénudation 
et des mouvements d’une certaine amplitude se sont donc produits 
avant le dépôt de la formation tertiaire. 

Le pli n’est creusé ici que jusqu’à l’Hauterivien, l’axe va en se 
relevant vers le sud et la voûte est alors plus profondément érodée. 
On peut l’étudier à la hauteur du village de La Combaz, où les trois 
étages de la série néocomienne sont représentés (1). Le Valanginien 
comprend, dans cette localité, des calcaires compacts blancs grisà- 
tres à la partie inférieure, roux bleuâtres à la partie supérieure. Il 
a une certaine épaisseur et, fait à noter, il présente ici encore un 
plongement périclinal. On peut le voir sur la rive droite du ruisseau, 
en aval du village, incliner au nord : tandis que, plus au sud, il 
incline à l’est et à l’ouest. 

Il est surmonté par l’Hauterivien qui affecte les mêmes allures et 
a une puissance considérable, offrant des couches de composition 
diverse dans lesquelles nous avons pu établir plusieurs subdivi- 
sions. L'Urgonien formé d’un calcaire blanc saccharoïde est disposé 
en bancs redressés verticalement sur le flanc est de la vallée de 
Couz. 11 se trouve également très développé et avec les mêmes 
caractères sur l’autre versant de la montagne. Ajoutons que ces 
bancs ont été enlevés par érosion au sud de la Cascade, mais qu’ils 
se retrouvent à l’est de la plaine de La Praire. 

On peut relever une coupe très nette de la chaîne en se rendant de 
Saint-Thibaut-de-Couz aux chalets de Léliaz. On voit succéder à 
l’Urgonien, qui se trouve à l’est de l’église, des calcaires gréseux 
jaunâtres, des calcaires gris roux veinés de calcite et des calcaires 
marneux bleuâtres appartenant à l’Hauterivien. Viennent ensuite 
des calcaires roux, puis des calcaires blancs valanginiens à pâte 
fine, qui sont disposés en bancs verticaux et même, par places, 
légèrement renversés. Ils forment ici le noyau de la voûte. En efiet, 
plus à l’est, on voit les calcaires roux du Valanginien supérieur et 
les calcaires marneux de l’Hauterivien se présenter avec une incli- 


(1) Voir pour plus de détails sur les caractères stratigraphiques de cette série 
et sur les fossiles qu’on peut y recueillir, notre notice intitulée : « Description 
géologique du Corbelet » (Revue savoisienne d'Annecy, t. XX VIII, p. 69 et 108, 1887). 


1900 ET DU PLATEAU DE MONTAGNOLE, PRÈS CHAMBÉRY SSI 


naison inverse. C'est sur ces derniers que se trouvent les chalets du 
Planay. Quant à l'Urgonien, il se montre ensuite lorsqu'on se 
dirige vers Léliaz et il forme l’autre flanc de l’anticlinal. 

Le pli que nous venons de décrire se complique à partir de 
l’'Hautheran et présente une struclure moins simple. On a en ce 
point deux anticlinaux séparés par un synclinal formé d’assises 
appartenant à l'Urgonien. L'on peut voir, à la hauteur du col du 
Mollard, les calcaires de ce niveau devenir horizontaux et surmon- 
ter les couches hauteriviennes qui semblent présenter la même 
disposition. Ces dernières, recouvertes sur ce versant par des 
éboulis et plus ou moins érodées, ne montrent leur véritable allure 
que plus au sud, où elles ont conservé leur charnière ; et contre 
elles se relèvent alors de gros bancs calcaires verticaux apparte- 
nant de nouveau à l’Urgonien. Quant au versant ouest de la chaîne, 
il présente une structure analogue et on peut constater qu'entre 
Saint-Thibaut et le village des Martins les calcaires marneux de 
l’Hauterivien forment la charnière d’un autre anticlinal. Ce der- 
nier s’ouvre ensuite plus profondément et le noyau en est constitué, 
en contre-bas du col du Grapillon, par les calcaires compacts du 
Valanginien supérieur. 

Le passage de ce col permet de relever la succession suivante : 

1° Urgonien disposé en bancs inclinant à l’ouest et affleurant, au 
bord de la route des Echelles, près du hameau du Gros-Louis. 

20 Hauterivien présentant la mème inclinaison. 

30 Valanginien. 

Ce dernier forme une première arête et constitue ici la charnière 
du pli. Les granges du Grapillon aïnsi que le col lui-même sont sur 
l’Hauterivien. Lorsqu'on descend ensuite dans la vallée d’Entre- 
mont, on voit que celui-ci est directement surmonté par les marno- 
calcaires blanchâtres du Sénonien. L'Urgonien du flanc oriental 
manque. : 

Le Sénonien qui affleure au-dessous du col du Grapillon s'enfonce 
plus à l’est contre de nouveaux bancs urgoniens. Nous avons un 
autre anticlinal qui naît près des granges du Désert, délimitant un 
petit synclinal secondaire rempli de craie blanche (Sénonien) el 
qui s’éteint plus au sud par la fusion des deux anticlinaux. 

Revenons à la vallée de Couz. Un synclinal prend naissance au 
nord-est de Saint-Jean, dans l’Urgonien du flanc occidental de la 
chaîne de l'Hautheran (fig. 4). C’est le synclinal des Egaux que rem- 
plissent des dépôts appartenant à l’Albien, au Sénonien, à l’Aqui- 


6 Février 1901. — T. XXVIII. Bull. Soc. Géol. Fr. — 56 


882 J. RÉVIL. — STRUCTURE DE LA VALLÉE D'ENTREMONT 19 Nov. 


tanien (1) et au Burdigalien. Ce sont les assises de cette dernière 
formation qui se relèvent contre l’Urgonien de la montagne de Cor- 
bel. Il n’y a pas ici de faille comme le pensait Lory, mais suppres- 
sion d’assises par étirement ; car l’Albien et le Sénonien du flanc 
oriental, qui manquent sur la route de Corbel, affleurent au bord 
du Guiers. Quant à l’anticlinal qui succède au synclinal des Egaux, 
il laisse affleurer de l’Infra-valanginien (Berriasien) que l’on voit 
sous l’église de Corbel ; au-dessous passent les gros bancs du 
Jurassique supérieur (Tithonique et Kimméridgien) que l’on ren- 
contre lorsqu'on suit le chemin qui descend vers le Guiers. 

La succession des assises qui affleurent au bord même du Guiers- 
Vif (rive droite) va nous donner une coupe très nette de la chaîne. 
Elle mérite d’être décrite avec quelques détails et peut s’étudier 
facilement lorsqu'on se rend de Saint-Christophe à Saint-Pierre- 
d’Entremont. 

On observe tout d’abord, en allant de l’ouest à l’est, succédant au 
synclinal de Berland, suite de celui de Couz, un anticlinal urgonien 
dont la retombée ouest se présente en bancs verticaux, tandis que 
celle de l’est est en couches n’inclinant plus que de 45° environ. 
C’est ici qu’aurait passé, d’après Ch. Lory, la faille de Voreppe. 

La charnière du pli, qui est en effet le prolongement de l’anticli- 
nal de Voreppe, a été conservée et se voit très bien en face du 
village du Châtelard. Ce pli s'ouvre au sud et l’on peut observer, 
sur les deux rives de la rivière, les assises de l’Hauterivien et du 
Valanginien qui en forment le noyau. 

A cet anticlinal succède le synclinal des Egaux rempli, comme 
nous l'avons dit, par de l’Albien, du Sénonien, de l’Aquitanien et 
du Burdigalien. L’Albien et le Sénonien du flanc est du pli affleurent 
au bord même de la rivière où ils se relèvent contre l'Urgonien. Le 
pli n’est donc pas cassé, mais seulement déversé vers l’ouest. Les 
bancs verticaux de l’Urgonien succèdent à cet ensemble et sont 
directement en contact, sur l’autre versant, avec les calcaires 
argileux du Berriasien, superposés eux-mêmes aux couches du 
Jurassique supérieur que l’on voit dessiner une voute et se conti- 
nuer sur la rive gauche. L'Urgonien affleure au bord de la route où 
l’on peut l’étudier facilement. 

Au Jurassique supérieur succèdent, plus à l’est, le Berriasien, le 
Valanginien et l’Urgonien qui se présentent à inclinaison est. De 
plus indiquops ici, au milieu des calcaires urgoniens, un petit 


(4) Cette formation nous a été signalée par M. Douxami, lors d’une excursion 
où nous dirigions la Société d'Histoire naturelle de Savoie. 


1900 ET DU PLATEAU DE MONTAGNOLE, PRÈS CHAMBÉRY 883 


synclinal secondaire, renfermant du Gault, qui se retrouve sur les 
deux rives (1). Ajoutons encore que la voûte urgonienne s'ouvre 
sur ce versant du pli pour laisser affleurer au-dessous d’elle les 
marno-calcaires berriasiens qui forment, au bord du Guiers, le 
versant ouest de la vallée d’Entremont. 

En résumé, l'étude de ce faisceau de plis nous paraît présenter 
un certain intérêt ; car elle montre les modifications que peut subir 
un pli unique lorsqu'il arrive dans une région où les efforts de 
striction ont présenté plus d'intensité. Formé d’abord d'assises 
néocomiennes au Corbelet, l’anticlinal, en arrivant aux bords du 
Guiers-Vif, s’est ramifié en de nombreux plis, dont l’un, celui de 
Corbel, s’est ouvert jusqu’au Jurassique supérieur. 


20 SyNCLINAL DU COL DU MoLLARD-La POINTIÈRE 


Le synclinal du col du Mollard, confondu au nord du Corbelet 
avec celui de Couz, est jalonné dans la vallée de Chambéry par des 
assises tertiaires dépendant de l’Aquitanien (2). Il n’acquiert son 
individualité qu’à la hauteur de Saint-Cassin, au point où le Nant 
du Merdaret, se détournant vers l’ouest, traverse en cluse la termi- 
naison du faisceau anticlinal que nous venons de décrire. En ce 
point, on voit quelques bancs de mollasse gréseuse, à teinte vert 
-grisâtre, se relever verticalement contre la chaîne du Corbelet et y 
être directement surmontés par les calcaires argileux du Berriasien. 
Le synclinal est ici fortement étiré et chevauché par un anticlinal 
appartenant au groupe de plis situés plus à l’est. 

L’Aquitanien est mieux développé sur la route qui conduit de 
Saint-Cassin au village de La Combaz. Il consiste en un conglomérat 
assez épais formé de blocs calcaires anguleux, parfois très volumi- 
neux. Certains bancs sont fortement cimentés ; tandis que d’autres, 
moins durs, sont composés de fragments de roches épars dans un 
sable blanchâtre. Le conglomérat est situé ici dans une dépression 
de l’Urgonien et se présente à inclinaison est comme la roche sous- 
jacente. 

Faisons remarquer ici qu’on trouve à Vimines, sur le flanc est de 
l’anticlinal du Mont-du-Chat, un conglomérat ou plutôt une brèche 


(1) Ce synclinal nous a été signalé par notre confrère et ami M. Kilian, dans 
une course dirigée par lui et à laquelle prenaient part quelques étudiants des 
Universités de Genève et de Grenoble. 

(2) Quelques-uns de ces affleurements ont été indiqués également par M. 
Hollande (C. R. collaboruteurs, p. 18%). 


SS4 J. RÉVIL. — STRUCTURE DE LA VALLÉE D ENTREMONT 19 Nov. 


lacustre à éléments curieusement « pralinés » de même âge, à 
éléments calcaires liés par un ciment rougeâtre, et que c’est sous 
ce facies de brèches et de marnes bariolées que la formation d’eau 
douce s'étend tout le long du Jura Suisse, témoignant ainsi des 
puissantes érosions continentales qui en ont précédé le dépôt. 

La brèche tertiaire affleure également vers le hameau de chez 
Dubonnet, où elle plonge aussi vers l’est et où elle est directement 
surmontée par les assises du Crétacé inférieur. Plus au sud, elle 
manque par places, mais se voit nettement au-dessous de la cime 
de Blanchenet, où elle est encore située dans une dépression des 
calcaires urgoniens, et où elle se présente comme eux avec une 
inclinaison très forte (80° environ). Elle supporte des grès verts qui 
sont très développés près du hameau de La Rave. 

Signalons encore un lambeau de grès aquitanien (1) qui se 
montre sur la rive droite du ruisseau descendant du mont Pellaz 
et dont le prolongement va passer sous ce sommet formé, comme 
uous le verrons plus loin, d'assises appartenant au Crétacé inférieur 
(Berriasien et Valanginien) (fig. 6). Celles-ci sont donc ici en recou- 
vrement sur les couches tertiaires. 

Des bancs de mollasse verte sableuse, à débris de végétaux, 
s’observent au col même du Mollard où il incline également vers 
l’est. La brèche ne se voit pas ici, cachée probablement par les 
éboulis qui sont très abondants; mais elle affleure à cent mètres 
en contre-bas de la croix où elle se présente en couches verticales. 

Le synclinal s’élargit dans la vallée d’Entremont et est alors 
rempli par des dépôts appartenant au Gault et au Sénonien. Ce 
dernier est nettement transgressif : On le voit se relever directe- 
ment, au-dessous du col du Grapillon, sur des assises appartenant 
à l’Hauterivien, tandis qu’au nord et au sud de cette localité il 
s'appuie contre l'Urgonien de la retombée orientale du faisceau de 
l’Hautheran, et que, plus au sud encore, il repose sur les calcaires 
jaunes gréseux spathiques de l’Albien. 

Le hameau des Déserts est sur la Craie blanche qui incline à l’est ; 
elle supporte à l’ouest quelques bancs du conglomérat tertiaire 
(Aquitanien) (fig. 2). Des couches de Mollasse verte du même âge se 
rencontrent encore sur l’autre flanc du pli, en amont du hameau des 
Bessons et sur la rive gauche du petit ruisseau descendant du col 
du Mollard. Elle se relève, en ce point, contre les assises de Berrias. 

Un anticlinal secondaire d’Ürgonien prend naissance, comme 
nous l’avons dit, près des granges situées à l’ouest du hameau des 


(1) Is nous ont été signalés par notre confrère et ami M. Vivien. 


1900 ET DU PLATEAU DE MONTAGNOLE, PRÈS CHAMBÉRY 885 


Déserts. Il pointe au milieu des assises de la craie blanche et, fait 
intéressant, celle-ci, qui se trouve sur les deux flancs du pli, 
affleure également au sommet de l’arête où elle remplit une 
dépression creusée dans les calcaires urgoniens, nous fournissant 
la preuve que d'importants phénomènes d’érosions s’étaient pro- 
duits, avant l’envahissement de la région, par la mer du Crétacé 
supérieur. 

Le Sénonien présente un beau développement à La Pointière (1) 
à l’ouest d'Epernay (fig. 3), où il repose sur des calcaires gréseux 
jauvâtres qui appartiennent au Gault et qui affleurent dans la forêt 
située au sud du passage de la Cluse. Quant à la formation crayeuse, 
elle débute par des calcaires siliceux, blanc-grisâtres, très durs, à 
rognons ferrugineux et concrétions siliceuses, de forme branchue. 
Ces couches mesurent environ 6 mètres. Viennent ensuite des cal- 
caires marneux plus tendres, feuilletés, ayant 25 mètres d'épaisseur 
et renfermant de nombreux Inocérames, du groupe de l’/noceramus 
Cripsi Mant. Ils sont surmontés par d’autres couches crayeuses où 
l’on rencontre encore des Inocérames, mais en moins grande abon- 
dance, associés à d’autres bivalves : Spondylus, Pectens, Huîtres, ete. 
et à quelques échinides : Echinocorys vulgaris Breyn sp., Micraster 
sp., etc... Nous y avons trouvé aussi Belemnitella mucronata v. 
Schloth. sp. et des fragments d’Ammonites. 

Ces assises crayeuses se continuent sur une épaisseur de 50 
mètres et supportent d’autres couches tendres, légèrement glauco- 
nieuses. Les fossiles y sont alors d’une extrême abondance et nous 
y avons trouvé, dans des courses effectuées avec M. le commandant 
Savin, les espèces suivantes : 

Pachydiscus Brandti (2) Redtenbacher, Pachydiseus cf. Neubergicus 
F. von Hauer sp., T'urrilites (Heteroceras) polyplocus Rôm. sp., Belem- 
nitella mucronata v. Schloth. sp., Ostrea (Pycnodonta) vesicularis 
Lamk., Ostrea sp., Inoceramus Cripsi Mantell., Echinocorys vulgaris 
Breyn sp., Micraster sp. C’est l'équivalent des «Lauzes » des envi- 
rons de Grenoble (Etage Campanien). 


(1) C’est la localité classique qui a été citée par de nombreux savants : Cha- 
mousset, Dumont, Pillet, l’abbé Vallet, Scipion Gras, A. Favre, de Mortillet, 
Ch. Lory, Fallot, Hollande, etc. Ch. Lory a relevé une coupe (Description géolo- 
gique du Dauphiné, $ 176) qui se rapproche de la nôtre, mais où il n'indique pas 
la présence d’Ammonites. Le plus, donnons une mention spéciale à une notice de 
M. l'abbé Vallet, publiée en 1854, dans les mémoires de l’Académie de Savoie (t. IT, 
2° série, p. 385) et dans laquelle furent indiquées, pour la première fois, des 
assises appartenant au Gault. 

(2) Nous devons la détermination de ce fossile, recueilli par M. le C! Savin, à 
l’obligeance de M. de Grossouvre. 


19 Nov. 


STRUCTURE DE LA VALLÉE D'ENTREMONT 


J. RÉVIL. 


886 


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1900 ET DU PLATEAU DE MONTAGNOLE, PRÈS CHAMBÉRY 887 


Le Sénonien se termine par des calcaires plus durs, à rognons de 
silex, dont l'épaisseur est difficile à déterminer, car, se trouvant à 
flanc de coteau, ils sont en partie recouverts par la végétation. Les 
dernières assises ont parfois une structure bréchiforme. Elles 
représentent peut-être l'étage Maëstrichtien. La Craie et le Gault 
sont ici nettement transgressifs, car on les voit près des granges du 
Cucheron entourer complètement un lambeau d’Urgonien, formant 
comme un promontoire au milieu des formations du Crétacé supé- 
rieur. 

Quant au Sénonien, il remonte assez haut sur le flanc est de 
l’anticlinal précédent, reposant tantôt sur le Gault, tantôt sur 
l’Urgonien. 

Le synclinal que nous avons vu jusqu'ici être, le plus souvent, 
chevauché et étiré sur son flanc oriental est complet des Gandys 
à la Frassette. Il est alors limité à l’est par une barre urgonienne 
qui disparaît au nord des Gandys et au sud de la Frassette 
(fig. 4). Le centre de la cuvette est occupé par quelques bancs de 
Mollasse tertiaire, très bien indiqués dans les coupes de Ch. Lory 
et qui affleurent dans le vallon des Courriers et au petit col con- 
duisant aux Gandys. Cette mollasse est verticale et on voit sur le 
flanc est du pli une mince bande de Gault qui se relève contre 
l'Urgonien. 

Le pli est étiré au sud de la Frassette et n’est plus indiqué 
que par du Sénonien que domine la paroi urgonienne séparant 
le cirque d’Entremont du vallon de Corbel. C’est ensuite, au bord 
du Guiers, un synclinal de calcaires argileux du Berriasien qui 
relaye le pli que nous venons de décrire. 


30 FAISCEAU ANTICLINAL DE MONTAGNOLE-ENTREMONT 


Les plis du faisceau de Montagnole-Entremont sont formés par 
des assises appartenant au Jurassique supérieur et au Crétacé 
inférieur. Rappelons que dans une étude publiée en 1893 (1) nous 
avons établi pour ces terrains des environs de Chambéry la suc- 
cession suivante : 

a) Séquanien à Oppelia tenuilobata, très développé à Lémenc ; 
mais n’affleurant pas à Montagnole ; 

b) Kimméridgien à Phylloceras Loryi, se présentant habituelle- 
ment en gros bancs de teinte claire et mouchetés de points roses; 


(1) J. Révis. Note sur le Jurassique supérieur et le Crétacé inférieur des envi- 
rons de Chambéry (Bull. Soc, Hist. nat. Savoie, 1'° série, t. VI, p. 28, 1893). 


888 J. RÉVIL. — STRUCTURE DE LA VALLÉE D’ENTREMONT 19 Nov. 


c) Tithonique (— Portlandien) subdivisé en 3 assises : 1° Calcaires 
bréchiformes (fausse brèche) à Perisphinctes transitorius qui peu- 
vent s’étudier sur le mamelon situé au sud de la cascade de Jacob ; 
90 Calcaires blancs esquilleux sublithographiques à intercalations 
coralligènes ; 3° Marnes et calcaires grossiers présentant la struc- 
ture d’un « calcaire à débris ». 

C’est ensuite au-dessus que passent les niveaux du Crétacé infé- 
rieur, formés de calcaires argileux berriasiens à Hoplites Boissieri 
et des assises du Valanginien. Nous avons recueilli récemment dans 
ces dernières une faune très intéressante qui fera l’objet d’une 
étude spéciale. 

La plupart des plis que forme cet ensemble présentent sur le. 
plateau de Montagnole une dissymétrie très nette et se déversent 
vers l’ouest. Quelques-uns sont la continuation des plis de la chaîne 
Nivollet-Revard, tandis que d’autres n'ont pas de prolongement 
vers le nord et disparaissent au milieu des alluvions de la plaine 
de Chambéry. 

Le faisceau de l’Hautheran nous avait montré un pli simple 
allant se subdivisant et se ramifiant vers le sud. Ici, au contraire, 
nous avons un faisceau de plis qui, dans la même direction, va en 
se simplifiant et n’est plus constitué au bord du Guiers que par un 
seul anticlinal jurassique, se développant entre deux syneclinaux 
formés par les calcaires argileux du Berriasien. 

On peut relever au sud de Chambéry, et se dirigeant de l’ouest à 
l’est, la succession suivante d’anticlinaux et de synclinaux : I. Anti- 
clinal de Saint-Cassin : Il. Synclinal du Mont-Pellaz ; TE. Anticlinal du 
Césolet ; IV. Synclinal des Alberges; NV. Anticlinal Fe Jacob ; VI. Syn- 
ciinal de Bellecombette : VII. Anticlinal de la Fontaine Saint-Martin ; 
VIII. Synclinal des Charmettes ; IX. Anticlinal de Buisson-rond. — 
C'est ensuite au-dessus que se développent le Berriasien et le 
Valanginien de l’arête du Pas-de-la-Fosse et du mont Joigny, qui, 
entaillés par l'érosion au col du Frêne, se continuent, plus au sud, 
par la chaîne du Granier. Nous décrirons chacun de ces plis en les 
suivant du nord au sud et en les raccordant avec ceux de la 
vallée d'Entremont. 

I. Anticlinal de Saint-Cassin. — Cet anticlinal prend naissance 
à l'ouest des maisons du Césolet, au bord du Nant des Alberges où 
affleurent quelques gros bancs de calcaire blanc grisâtre apparte- 
nant au Tithonique moyen (fig. 5). Ils sont surmontés au bord de la 
route, sous l’église de Saint-Cassin, par des calcaires grossiers, 
lumachelliques ; présentant, comme nous l’avons dit, les caractères 


1900 ET DU PLATEAU DE MONTAGNOLE, PRÈS CHAMBÉRY 889 


d’un calcaire à débris et que nous désignerons sous le nom de cal- 
caire grossier de Montagnole. Sur ces assises passent, à la hauteur de 
Saint-Cassin, les couches de Berrias inclinant à l’est et se relevant 
sur les assises aquitaniennes du synelinal du Mollard. 


VNarrt des Alberges 


Fig 5. — Vallée de Chambéry. — Echelle 1/40.000°. 


Même légende. — E, Eboulis; CG, Calcaire grossier. 


Le pli est ici déversé vers l’ouest ; mais il se couche, au dessous 
du mont Pellaz, en formant plusieurs plis secondaires et est alors en 
recouvrement sur les assises de l’Aquitanien (fig. 6). Il se continue 
dans la vallée d’'Entremont, mais en se complétant. En effet, on peut 
voir à l’est du hameau des Déserts les assises berriasiennes dessi- 
ner une charnière et passer à l’inclinaison ouest. Cette retombée 
occidentale ne s’observe que sur une faible étendue enlevée proba- 
blement plus au sud par l’érosion. 


Fig. 6. — Vallée d’Entremont, massif du Pellaz-Joigny. — Echelle 1/40.000:. 
Même légende. 


Le pli se termine près du village des Bessons et c'est alors un 
pointement urgonien qui limite à l’est le synclinal de La Pointière. 
IL. Synclinal du mont Pellaz. — Le monticule qui est situe à l'est 
de l’église de Saint-Cassin est constitué par les couches de Berrias 
qui plongent à l’est sur le flanc occidental tandis qu’elles inclinent 


890 J. RÉVIL. — STRUCTURE DE LA VALLÉE D’'ENTREMONT 19 Nov. 


faiblement à l’ouest sur l’autre versant (fig. 5). Nous avons donc ici 
un pli synclinal qui, érodé plus au sud, se retrouve au mont Pellaz 
couché sur l’anticlinal précédent. Il consiste en marnes berriasien- 
nes et en calcaires du Valanginien que l’on voit incliner à l’est près 
du col du Mollard pour passer à l’inclinaison inverse sur l’autre 
flanc de l’arête. 

Le pli se continue ainsi avec les mêmes allures dans la vallée 
d'Entremont. Il passe à l’ouest du village du Grand-Carroz et des 
Girouds pour se terminer, comme le pli précédent, près des Bes- 
sons. 

IT. Anticlinal du Césolet. — Les couches de Berrias affleurent 
dans les vignes situées à l’est de la route près du pont des Alberges. 
Plus à l’est se montrent les couches du calcaire grossier (Tithoni- 
que supérieur) qui alors plongent vers l’est. 

Nous avons ici le noyau d’un nouvel anticlinal qui passe à l’est 
du monticule de Saint-Cassin, se continue par l’arête dominant le 
bois de M. Blanc, où le flanc ouest du pli se retrouve par places. 
L’anticlinal passe ensuite dans la dépression séparant le mont 
Joigny du mont Pellaz et il se continue dans la vallée d'Entremont. 
C'est dans l’axe de ce pli que le Cozon a creusé son lit. Plus au 
sud, le pli se fusionne avec ceux qui sont situés à l’est et qu’il 
nous reste à décrire. 

IV. Synclinal des Alberges. — Le Nant des Alberges est creusé en 
amont de ce village dans les calcaires argileux berriasiens. Ils y 
sont affectés de nombreux replis : on les voit incliner à l’est, sur 
la rive droite, affleurer en lits verticaux dans le lit du torrent et 
passer plus haut à l’inclinaison ouest. 

Le syncelinal se continue au sud à l’est du hameau le Chantre. 
Il se retrouve dans la vallée d’Entremont où il est jalonné par une 
barre de calcaires valanginiens affleurant au milieu des marnes 
berriasiennes. Ces calcaires s’observent sur la rive droite du ruis- 
seau descendant du Joigny et en amont du point où il vient se 
jeter dans le Cozôn. 

V. Anticlinal de Jacob. — A l’est des plis que nous venons de. 
décrire, et qui se terminent au milieu des alluvions interglaciaires, 
se développent, dans la vallée de Chambéry, les plis du plateau de 
Montagnole (sensu stricto). Le plus occidental d’entre eux, l’anticli- 
nal de Jacob, montre au Chanay (1) (fig. 7) des assises appartenant au 


(1) Un affleurement rocheux se voyait autrefois en face de l’Octroi près du 
Muséum. Une construction établie récemment ne permet de faire actuellement 
aucune observation ; mais d’après M. Hollande (Loc. cit., p. 147) on trouvait en . 


1900 ET DU PLATEAU DE MONTAGNOLE, PRÈS CHAMBÉRY 891 


Jurassique supérieur et formant une petite falaise constituée par 
des bancs inclinant à l’est. La voûte n’est pas cassée, mais érodée, 
car on voit, près de la cascade, et en contre-bas de celle-ci, les cou- 
ches incliner à l’ouest. Ce sont les assises bréchiformes du Titho- 
nique inférieur qui se montrent en ce point ; de plus, on rencontre, 
près de la ferme de Sécheron, les calcaires esquilleux du Tithonique 
moyen qui plongent également vers l'ouest. M. le Commandant 
Savin y a recueilli Magnosia Pilleti de Loriol, des radioles de Cidaris 
glandifera Goldfuss et quelques plaques ambulacraires. Contre ces 
calcaires se relèvent plus au sud, sur le versant ouest, les calcaires 
argileux du Berriasien (Infra-valanginien) qui peuvent s’étudier 
sur les vignes situées en contre-bas du chemin. Ils sont ici assez 
fossilifères et nous y avons trouvé : Hoplites Boissieri Pictet sp., 
Hoplites callistoides Behrendsen, Leptoceras Escheri (1) Ooster sp. Par 
contre, les calcaires esquilleux sur l’autre versant de la voûte sont 
directement recouverts par des marnes bleues et des calcaires 
grossiers (Tithonique supérieur). 


cade de Jacob les Cha FREIETO 
1 Bellecombette ! La Villette 
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Fig. 7. — Vallée de Chambéry. — Echelle 1/40.000°. 


Même légende. — K, Kimméridgien. 


Une petite cassure transversale amène, plus loin, les calcaires 
grossiers au niveau des calcaires blancs. Ce sont ensuite les assises 
berriasiennes, qui se développent sur tout le plateau, au sud de 
l’église de Montagnole. Elles y sont affectées de nombreux replis 
qui produisent deux pointements de calcaires grossiers. L'un 
forme l’arête dominant le Nant des Alberges, tandis que l’autre 
affleure près du village des Guillermins. 

Le flanc oriental du pli que nous étudions est constitué à l’est 
de l’église de Montagnole par des marno-calcaires en petits lits qui 


ce point les gros bancs de calcaires blancs à polypiers et rognons siliceux du 
Calvaire de Lémenc. 

(1) La présence de ce genre accentue encore le caractère des couches à Hopliles 
Boissieri (Berriasien ou Infra-Valanginien) que certains auteurs placent encore 


dans le Jurassique, malgré leur équivalence certaine avec le Valanginien inférieur 
du Jura, 


892 J. RÉVIL. — STRUCTURE DE LA VALLÉE D’ENTREMONT 49 Nov. 


ont une retombée très brusque et viennent se relever verticalement 
contre un anticlinal de calcaire grossier que nous étudierons plus 
loin. Les marno-calcaires inclinent à l’ouest près des carrières du 
Puisat et se retrouvent avec les mêmes allures au sud du hameau 
des Savons, indiquant ainsi un petit synclinal secondaire qui 
disparaît sous le Joigny. 

L’anticlinal principal se poursuit dans la vallée d’Entremont et 
les assises jurassiques affleurent, en aval du village de La Coche, en 
couches horizontales que surmontent les couches de Berrias pré- 
sentant la même disposition. Elles se retrouvent encore au bord 
du Cozon, en aval du hameau des Pins où elles se montrent en 
couches inclinant à l’ouest. Les calcaires de cette localité (Tithoni- 
que supérieur) sont à grain grossier, à teinte blonde, et, par 
places, oolithiques. Ils affleurent encore près de la grange Brancaz 
pour se continuer ensuite à l’est de la route et du village d’'Epernay 
et être, plus au sud, entaillés par la rivière du Cozon. 

La voûte prend un grand développement à la hauteur des Cour- 
riers et de la Frassette. La vallée ne consiste alors qu'en un anti- 
clinal succédant au synclinal de La Pointière qui, comme nous 
l’avons vu, est, ici également, très développé. L’anticlinal montre 
une série de couches allant du Jurassique supérieur à l’Urgo- 
nien. Cette dernière formation disparaît au sud de La Frassette et 
c’est dans un synclinal d’assises appartenant au Berriasien que se 
trouvent situés les deux villages de Saint-Pierre-d’Entremont. 
Quant au Jurassique, il se montre plus à l’est venant passer au 
village de Saint-Mesme pour se continuer sur l’autre rive du 
Guiers. | 

VI. Synclinal de Bellecombette. — Les calcaires blancs esquilleux 
du Tithonique moyen s’observent au sommet de la montée Valérieux 
au bord du chemin conduisant à Bellecombette (fig. 8). Ils sont 


0. Bellecombette fee E: 
Want de la (2 Charmettes 
/ C T 


Fig. 8. — Vallée de Chambéry, du Césolet à la Villette 
Même légende. 


directement surmontés par des marnes bleues auxquelles succèdent 
plus à l’est les calcaires grossiers de Montagnole. Plus à l’est encore 
viennent les calcaires argileux berriasiens, dont les couches affleu- 


1900 ET DU PLATEAU DE MONTAGNOLE, PRÈS CHAMBÉRY 893 


rent à l’est du vallon sur le sentier situé au sud du Couvent et 
conduisant aux Charmettes. Elle se relèvent ici contre l’anticlinal 
jurassique. 

On voit le synclinal aller en s’élargissant si l’on se dirige vers le 
sud, et il s’accidente, en amont du pont de Bellecombette, d’un 
anticlinal secondaire formé par des assises appartenant au Titho- 
nique supérieur (calcaires grossiers et marnes). Cet anticlinal 
secondaire est lui-même replié, et on peut voir au bord de la route 
les calcaires grossiers dessiner une voûte et un petit synclinal. Ce 
dernier est rempli par du Berriasien à la bauteur de l’église de 
Montagnole ; quant à l’anticlinal de l’est, il montre, au bord du 
Nant de la Ca, un pointement de calcaires blancs (Tithonique 
moyen). Ces divers plis se fusionnent près du Puisat avec ceux 
qui sont situés plus à l’est. Notons encore que tous ces plis, ainsi 
que ceux qu’il nous reste à étudier, ne peuvent être distingués que 
sur le plateau de Montagnole. Ils s’enfoncent sous le Joigny ou 
n’affleurent, comme nous le verrons, que des assises appartenant 
au Crétacé inférieur et qui sont disposées en un vaste synclinal. 

VIL. Anticlinal de La-Fontaine-Saint-Martin. — Les gros bancs 
du Kimméridgien s’observent près de la caserne des dragons où 
ils inclinent à l’est, et où ils sont surmontés par les couches bréchi- 
formes et rognonneuses du Tithonique inférieur. Ces dernières 
peuvent s’étudier, au bord de la route, sous la propriété Revel, où 
se rencontrent des calcaires compacts, mesurant 50 centimètres 
d'épaisseur, qui alternent avec des lits marneux. Au-dessus de ces 
assises passent les calcaires blancs du Tithonique moyen, très déve- 
loppés sur le mamelon, et surmontés eux-mêmes par les marnes 
bleues du Tithonique supérieur.Quant aux calcaires grossiers, ils ne 
se voient que plus au sud, et présentent alors leur faciès habituel. 

Le pli est simplement érodé; car l’on peut voir, à l’est de la 
maison des sœurs, des bancs de calcaires blancs qui inclinent à 
l’ouest. Cette retombée s’observe également 50 mètres plus au sud, 
et c’est contre elle que se relèvent, comme nous l’avons dit, les 
calcaires en petits lits du Berriasien. L’anticlinal se continue avec 
les mêmes allures sur la rive droite du Nant de la Ca et vient au- 
_ dessous de Pierregrosse se fusionner avec l’anticlinal de Buisson- 
rond. 

VIII. Synclinal des Charmettes. — Les calcaires marneux du 
Berriasien succèdent, dans le vallon des Charmettes, au Tithonique 
supérieur formant le flanc occidental du pli précédent. Ces cal- 
caires marneux peuvent s'étudier dans le lit du ruisseau et sur la 
route conduisant à Barberaz. 


894 J. RÉVIL. — STRUCTURE DE LA VALLÉE D'ENTREMONT 49 Nov. 


Les affleurements sont rares ; ce n’est que plus au sud que l’on 
voit les assises berriasiennes se relever en couches verticales con- 
tre le Jurassique de l’anticlinal suivant, montrant bien qu'il n’y a 
pas ici de cassure, mais un déversement du pli vers l’ouest. Ces 
assises reposent sur les calcaires grossiers (Tithonique supérieur) 
qui sont très développés et très fossilifères dans le haut du vallon 
et sur l'arête dominant le Nant de la Ca. Plus au sud, le synclinal 
s’annule par la fusion des deux plis qui le délimitent. 

IX. Anticlinal de Buissonrond. — Une arête calcaire formant 
l'axe d’un nouvel anticlinal s'étend de Buissonrond à Pierre- 
grosse, limitant à l’est le synclinal des Charmettes. Ce sont les gros 
bancs du Kimméridgien qui se montrent aux Rochers-du-Tir. Le 
Tithonique inférieur ne s’observe que plus à l’est, formé d’assises 
bréchiformes de calcaire gris et de lits marneux que l’on voit au 
bord de la route, à l’ouest du restaurant du Mont-Carmel. Les 
calcaires blancs se trouvent près de la maison d’école de Barberaz, 
où ils sont surmontés par des marnes bleues et des calcaires 
grossiers appartenant au Tithonique supérieur. C’est ensuite dans 
les marnes du Berriasien qu'est creusé le vallon de la Villette, qui, 
dans le bas, est rempli d’alluvions interglaciaires consistant en 
sable fin et cailloux roulés nettement stratifiés. 

L’anticlinal est également très dissymétrique et il n’est qu’érodé; 
car on peut voir sur son flanc ouest, et dans le haut du vallon des 
Charmettes, la retombée occidentale des bancs du calcaire blanc. 
La charnière a été conservée et s’observe plus nettement encore à 
Pierregrosse, où une cassure transversale amène les calcaires 
grossiers du Tithonique supérieur en contact avec les assises du 
Kimméridgien. Ces dernières affleurent, plus au sud, près du mou- 
lin du Dard et sur les deux rives du Nant de la Ca où elles sont 
disposées en couches horizontales. Les calcaires grossiers (1) pas- 
sent à l’ouest et à l’est sur ces assises, formant ainsi les deux 
flancs du pli, qui, n'étant plus resserré, n’est pas déversé. Les 
calcaires argileux infra-valanginiens surmontent cet ensemble. 
Ce pli disparaît plus au sud sous le mont Joigny. 


&° SYNCLINAL DU JOIGNY-GRANIER 


A l’est des plis précédents se développe le grand synclinal du 
Joigny-Granier formé de couches appartenant au système crétacé 


(1) M. le Comm! Savin a recueilli dans les calcaires grossiers de cette localité un 
échantillon de Harpagodes aft. Icaunensis Cotteau. 


1900 ET DU PLATEAU DE MONTAGNOLE, PRÈS CHAMBÉRY 895 


et où n’affleurent plus les divers étages du Jurassique supérieur 
que nous avons indiqués plus haut. 

L’arête qui limite le plateau de Montagnole, et qui s'étend de La 
Trousse au Pas de La Fosse, consiste en calcaires argileux inclinant à 
l’est où nous avons trouvé quelques fossiles nous permettant de les 
rapporter à l’Infra-Valanginien ou niveau de Berrias {zone à Hoplites 
Boissieri) (fig. 4). En effet, nous avons recueilli avec M. le Ct Savin, 
au sommet du col du Pas-de la-Coche, les espèces suivantes : Hoplites 
Malbosi Pictet sp., Hoplites Ponticus Retowski sp., Collyrites Malbosi 
Pictet. D’autres bancs fossilifères se retrouvent plus au sud sur la 
route d’Entremont où j'ai récolté : Hoplites Boissieri Pictet sp., 
Holcostephanus Negreli Matheron sp., Semipecten (Hinnites), Euthymi 
Pictet, sp. Ce n’est ensuite qu’à la sortie du tunnel, vers le versant 
est, qu'affleurent des marnes et des calcaires où se rencontrent les 


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Fig. 9. — Vallée de Chambéry. — Echelle 1/40.000°. 
Même légende. 


espèces caractéristiques du Valanginien inférieur : Hoplites pexip- 
tychus Uhlig (= H. Roubaudi (d’Orb.) Kilian), Belemnites sp. Au- 
dessus passent des calcaires en gros bancs, à grain grossier, bleus 
à l’intérieur, roux à l’extérieur par altération, où les Ammonites 
sont particulièrement abondantes et généralement d'assez grande 
taille. Nous pouvons citer les espèces suivantes : Perisphinctes nov. 
sp., voisin de P. Hauchecornei (1) Neumayr und Ublig, Hoplites 
Thurmani Pictet et Camp. sp., Hoplites neoromiensis d'Orbigny sp., 
Hoplites aff. paucinodus N. et Uhl., sp. nov. (2), Hoplites afï. Treza- 
nensis Sayn, Sp. DOV. 


(1) Cette espèce du Hils appartient à un groupe de formes des environs de 
Salzgitter (Allemagne). La présence d’un type très voisin aux environs de 
Chambéry, confirme la remarque de M. Kilian que c’est au facies sublittoral et 
jurassien que semblent liées les formes à cachet septentrional dans le Néocomien 
du bassin Delphino-Provençal. 

(2) Ces espèces nouvelles seront décrites et figurées dans un travail spécial que 
nous préparons sur les terrains secondaires des montagnes calcaires du départe- 
ment de la Savoie. 


896 J. RÉVIL. — STRUCTURE DE LA VALLÉE D'ENTREMONT 19 Nov. 


Ces couches se continuent vers l'ouest formant l’arête et sont 
surmontées par des calcaires roux gréseux, spathiques, pétris de 
fossiles et formant lumachelle : Huîtres, Janires, Térébratules, 
Rhynchonelles, ete. Ces assises qui se montrent au sommet même 
du mont Joigny nous paraissent être l’équivalent des couches à 
Ostrea (Alectryonia) rectangularis Roem. du Jura. 

Si l’on continue de suivre la grande route, au lieu de s'élever sur 
l’arête, on rentre dans les marno-calcaires berriasiens. En efet, 
nous avons trouvé quelques fragments d'Ammonites pouvant être 
rapportés à Hoplites Boissier: Pictet sp. dans les couches qui affleu- 
rent au-dessous du hameau de Sancoza. Quant aux marnes valangi- 
niennes inférieures, elles se retrouvent bien développées au col du 
Frêne, sur Entremont, où elles renferment de nombreux fossiles. 
M. le Ct Savin y a recueilli les espèces suivantes : Hoplites neoco- 
miensis d'Orbigny sp., Hoplites pexiptychus Uhlig. et de nombreuses 
formes intermédiaires entre Hoplites Callisto d'Orbigny sp. et 
Hoplites Thurmanni Pictet et Camp. sp. J’y ai trouvé un fragment 
de Céphalopode déroulé ressemblant, d’après M. P. Lory, à Bochiu- 
nites neocomiensis d’Orbigny sp.; mais l’échantillon est en trop 
mauvais état pour être déterminé avec certitude (1). Les marnes 
sont également surimontées ici par des calcaires à grain grossier, 
gris bleu, appartenant au Valanginien moyen et par des calcaires 
roux faisant partie du Valanginien supérieur. C’est ensuite au- 
dessus que passe l’Hauterivien et l’Urgonien qui forment le som- 
met du Granier. 

Ces assises dessinent bien un synclinal, car, sur la route du col 
du Frêne, elles ont un léger pendage vers l’ouest tandis qu’elles 
inclinent vers l’est sur l’autre versant. Nous n’avons pas repris, 
au point de vue tectonique, l’étude de la chaîne du Granier ; car les 
travaux de nos prédécesseurs, et plus spécialement ceux de Ch. 
Lory, en ont nettement établi la structure et la constitution. 


IV. — Conclusions. 


Cette description de la terminaison nord du massif de La 
Chartreuse nous permet d'indiquer sans ambiguïté possible ses 
relations avec les chaînes voisines. 

La chaîne Nivollet-Revard, comme l'ont établi les recherches de 
nos prédécesseurs, se continue bien dans le massif de La Chartreuse ; 


(1) Nous nous proposons de faire de nouvelles recherches pour le travail dont 
nous avons parlé plus haut. : 


1900 ET DU PLATEAU DE MONTAGNOLE, PRÈS CHAMBÉRY 897 


mais elle est la seule chaîne des Bauges à remplir ce rôle. Quant aux 
plis situés à l’ouest du faisceau anticlinal de Montagnole-Entremont, 
ils naissent au sud de Chambéry et ne se prolongent pas vers le nord. 
Ces plis relayent ceux situés à l’est de la chaîne du Mont-du-Chat ; 
mais n'en sont pas la continuation. Ils ne sont que l'épanouissement 
vers le sud d’un pli simple dont on voit l’axe s’abaisser peu à peu 
vers le nord pour disparaître ensuite, avec plongement périclinal, 
sous les assises tertiaires et les alluvions quaternaires de la vallée 
qui s'étend de Chambéry à Aix-les-Bains. 

Cette dernière, formée par la réunion des synclinaux de Couz et 
du col du Mollard, se continue au nord par le lac du Bourget ; là, 
et bien en dehors du massif de La Chartreuse, elle s’accidente de 
deux anticlinaux, celui de La Chambotte et celui de Roche-du- 
Roile-Vivier. Le premier, où notre regretté confrère Louis Pillet a 
signalé des assises devant être rapportées au Purbeckien, appartient 
encore aux chaînes du Jura dont il constitue le pli le plus oriental. 
Il présente à sa terminaison un plongement périclinal, et l’Urgonien 
y est surmonté en concordance, sur la rive droite du Sierroz, en 
face du hameau de La Fin, par un lambeau d’Aquitanien qui incline 
au sud-ouest et qui supporte un poudingue et des grès verts appar- 
tenant au Burdigalien. Le second supporte également des lambeaux 
d’Aquitanien et de Burdigalien situés dans des dépressions de 
l’Urgonien. À Aix-les-Bains, on voit en effet affleurer les assises 
tertiaires sur le nouveau boulevard de Marlioz. Nous avons donc 
ici deux plis bien distincts et qui n'ont pus, comme nous l’avons 
dit, de continuation vers le sud (1). i 

Quant à l’anticlinal du Mont-du-Chat ÿ/ ne se réunit pas aux 
chaînes de la Chartreuse, ainsi que l’a fait remarquer M. Kilian, 
mais vient disparaître dans le synclinal de Voreppe. Ce massif a 
donc bien, au point de vue tectonique, son individualité propre. 

Nous voyons donc que la vallée de Chambéry, située à la limite du 
Jura et des Alpes, intéressante au point de vue des faciès stratigra- 
phiques que nous étudierons dans un prochain travail, ne l’est pas 
moins au point de vue de la structure. Elle montre à la fois et à peu 
de distance une ondulation synclinale transversale : la cluse Cham- 
béry-Montmélian, et des plis à terminaison périclinale : La Cham- 
botte et le Corbelet. Ces derniers accidentent un grand synclinal qui 
se continue, au nord, par la vallée du Rhône et par la plaine suisse. 


(1) Le pli de Roche-du-Roi disparaît à Voglans au milieu des alluvions pléisto- 
cènes. 


G Février 1901. — T. XXVIII. Bull. Soc. Géol, Fr. — 57 


Séance du 3 Décembre 1900 


PRÉSIDENCE DE M. L. CAREZ, VICE-PRÉSIDENT 


M. L. Mémin, Vice-Secrétaire, donne lecture du procès-verbal de 
la dernière séance. La rédaction de ce procès-verbal est adoptée. 


Le Président annonce une présentation. 


Le Secrétaire signale parmi les dons nouvellement reçus : 

W. Kilian: Nouvelles observations géologiques dans les A {pes Delphino- 
provençales (Ex. B. Serv. Cart. géol. de France). — W. Kilian et Lory: 
Notice géologique sur divers points des Alpes françaises servant de com- 
plément au Livret-quide des excursions du VILI Congrès géologique 
international. — David Martin: Le Canyon du Régalon (Vaucluse) et 
ses lambeaux de molasse marine. — À. Bernard et N. Lacroix : Histo- 
rique de la pénétration saharienne. — L. de Launay : Géologie pratique 
et petit dictionnaire technique des termes géologiques les plus usuels. 

Parmi les publications périodiques : C.-R. Ac. Sc. : Stanislas 
Meunier, Origine de l'argile ocreuse caractéristique du Diluvium rouge ; 
J. Giraud, Les Basaltes miocènes des environs de Clermont. — Ann. de 
Géographie : de Margerie et L. Raveneau, La cartographie à l’Exposi- 
tion universelle de 1900 (suite) ; G.-F. Dollfus, Relations entre la struc- 
ture géologique du bassin de Paris et son hydrographie (suite) ; L. Per- 
vinquière, La Tunisie centrale, esquisse de géographie physique. 


M. Pervinquière, Secrétaire, indique parmi les publications 
récemment reçues par la Société : 

Un tirage à part de l’article de M. M. Blanckenhorn : Neues zur 
Geologie und Palaontologie Ægyptens (Zeïitsch. der Deut. Geol. Ges.). 
— Une note de M. I. Simionescu : La faune néocomienne de Dimbo- 
vicioara (résumé en français du travail publié par cet auteur dans 
les Mém. de l’Acad. de Bucarest) (Ann. scientifiques de l’Université 
de Jassy). — Le vol. XVII des Atti della Società Toscana di Scienze 
naturali renfermant la description de quelques Hoglites tithoniques, 
par M. Canavari, et deux articles de M. P.-R. Ugolini, intitulés : Sopra 
alcuni pettinidi delle arenarie mioceniche del circondario di Rossano in 
Calabria et Lo Steno Bellardii Portis del Pliocene di Orciano pisano. 


SÉANCE DU à DÉCEMBRE 1900 899 


M. Albert Gaudry. — Remarque à propos de la note sur la 
dentition des ancètres des Tapirs. 

Il y a quelque temps, la Société géologique a publié dans son 
Bulletin une note de moi sur la Dentition des ancêtres des Tapirs. 
M. Schlosser, en parlant de cette note, dit que les Tapirus Telleri, 
priscus et hungaricus sont apparemment inconnus à l’auteur. 
M. Schlosser sans doute n’a pas compris que ma note, ayant pour 
objet de mettre en lumière, par de bonnes figures, la manière insen- 
sible dont s’est produite la complication des dents, je n’avais pas à 
figurer les pièces inutiles à mon point de vue. Avant de m’accuser 
de ne pas connaître un fossile tel que le Sus priscus d'Eppelsheim, il 
aurait pu regarder, dans mes ÆEnchaînements du monde animal, 
la belle figure que j'ai donnée de Sus priscus, p. 63, fig. 71. Déjà au 
mois de septembre dernier, M. Schlosser a publié une réponse 
critique à notre confrère M. Gaillard, dans laquelle il a avoué qu’en 
faisant son travail sur l’histoire des Ours, il avait complètement 
oublié le chapitre des Matériaux”sur l’histoire des temps quater- 
naires, où M. Boule et moi nous avons donné des figures aidant à 
comprendre l’histoire des Ours. Il aurait pu ajouter qu'il avait 
également oublié mon Essai de paléontologie philosophique, où j'ai 
reproduit en partie les mêmes figures. Puisque M. Schlosser ne 
connaît pas mes ouvrages, je suis étonné qu’il en parle. Si un jour 
il visitait Paris, comme viennent de le faire tant d’illustres : 
séologues d'Allemagne, il verrait que les savants y sont cordialement 
reçus et il resgretterait sans doute ses critiques systématiques. 


F. Kerforne. — Sur la découverte du Dévonien moyen dans lIlle- 
et-Vilaine. 

Dans l’un des derniers fascicules du Bulletin paru avant les 
vacances, se trouve une note de M. P. Lebesconte : Sur l'existence du 
Dévonien moyen dans l’Ille-et- Vilaine. J'ai été heureux de constater 
que cette note confirme pleinement ce que j'ai annoncé dès 1898 : 
Le niveau à Phacops Potieri Bayle dans l’Ille-et- Vilaine (C.-R. A. F. 
A. S. Congrès de Nantes, août 1898). Je suis étonné que notre 
confrère n’ait pas cité ce travail. Cette omission est d’autant plus 
regrettable qu’il semble ainsi que ce soit lui qui ait découvert le 
Dévonien moyen à Gahard; cependant j'avais déjà signalé, au 
même point, la présence de la zone à Phacops Poltieri, rangée 
aujourd’hui dans le Dévonien moyen. Les fossiles de ce niveau ont 
été trouvés par Marie Rouault, mais n’ont pas été distingués par 
lui des autres fossiles dévoniens ; le Phacops Potieri Bayle était en 
particulier déterminé Calymene macrophthalma Brongn. J'ai reconnu 
la présence de ces fossiles dans les collections du musée de la ville 
de Rennes et, en les publiant en 1898, j'ai souligné tout leur intérêt. 


900 3 Déc. 


RAPPORT DE LA COMMISSION DE COMPTABILITÉ 


La Commission a vérifié les comptes présentés par le Trésorier 
pour l'année 1899, tels qu'ils sont reproduits dans le tableau A ; 
Ce même tableau comprend en outre les chiffres correspondants 
pour 1898 et les prévisions pour l’année 1900. 

Un second tableau (B) résume l’ensemble des opérations eftec- 
tuées par la Société en 1899. 


Recettes 


Les revenus ordinaires sont restés sans modification sensible 
(leur diminution très légère provient du remboursement de deux 
obligations dont il n’a pas été fait réemploi, en vue des dépenses 
prévues pour la nouvelle installation de la Société). 

Les cotisations arriérées sont en progrès de 300 francs, ce qui 
vient atténuer un peu la moins value des cotisations courantes de 
l’année 1898. Celles-ci ont repris en 1899 leur niveau habituel et 
sont même en très légère augmentation sur les chifires correspon- 
dant aux années 1897 et 1896. | 

Les cotisations anticipées poursuivent leur mouvement de baisse ; 
mais ce mouvement n’a pas d'importance en lui-même. On sait en 
effet que ce chapitre du budget provient en très grande partie du 
changement qui a été apporté dans le point de départ de l’année 
du Bulletin ; celui-ci ayant été reporté du 1€ novembre au {er jan- 
vier, quelques membres ont conservé l'habitude de payer leur 
cotisation en novembre ou décembre, mais leur nombre diminue 
de plus en plus, et il est à prévoir que d'ici à peu d’années le chiffre 
des cotisations anticipées deviendra insignifiant. 

En résumé, la somme totale des cotisations recouvrées s'élève à 
11.870 francs, en progrès de 240 francs sur le chiffre de 1898. 

Les droits d’entrée ont atteint 440 francs et sont également supé- 
rieurs de 180 francs à ceux de l’année précédente. Ce chiffre de 
440 francs n’avait pas été atteint depuis 1893. Malheureusement 
(comme nous le verrons plus loin) cette augmentation de membres 
nouveaux est presque entièrement compensée par l'augmentation 
inverse du nombre des membres qui négligent de payer leur cotisa- 
tion. 


1900 RAPPORT DE LA COMMISSION DE COMPTABILITÉ 901 


Les recettes provenant de la vente des publications sont en 
diminution notable (plus de 800 francs) ; c’est en grande partie la 
conséquence des conventions passées avec MM. Carré et Naud au 
sujet des Mémoires de Paléontologie. 

Au total les recettes normales résultant des deux premiers cha- 
pitres sont seulement en diminution de 300 francs par rapport à 
l'exercice 1898. 


Dépenses 


Une dépense anormale pour l’appropriation de la bibliothèque avait 
augmenté le chifire des frais généraux en 1898 ; elle ne s’est pas repro- 
duite et les frais généraux en 1899 ont repris leur niveau habituel. 

Les frais de publication du Bulletin sont en augmentation de 
1.500 francs et s'élèvent à 8.505 fr. 25. C’est un chiffre qu’il serait 
prudent de ne pas dépasser. 

Grâce au zèle intelligent de nos secrétaires la dépense du 
compte-rendu sommaire à diminué de plus de 200 francs. 

Le chapitre des Mémoires de Paléontologie présente pour la 
première fois les résultats complets de la convention conclue avec 

.MM. Carré et Naud. L’insuffisance des souscriptions pour le tome 
VIII, à la charge de la Société, s’est élevée à 899 francs ; il faut en 
retrancher 180 francs représentant la part revenant à la Société 
dans la vente des années antérieures, ce qui a réduit à 719 francs 
la somme versée à l’éditeur. La dépense réelle n’a même été que 
de 699 francs, si l’on tient compte d’une recette de 40 francs qui a 
été encaissée directement par la Société. 

Il faut signaler encore une dépense extraordinaire de 1.582 fr. 40 
pour la confection du catalogue de la bibliothèque. C’est une des 
causes principales de l’augmentation des dépenses qui ont dépassé 
de près de 2.000 francs celles de l’exercice précédent. 


Résumé et conclusions 


L'exercice 1898 avait présenté un excédent définitif de 2.437 fr. 01, 
en tenant compte des cotisations arriérées et anticipées ; l’exercice 
1899 présentera encore un excédent mais qui sera notablement 
moindre et atteindra seulement un millier de francs, d’après les 
prévisions du Trésorier. Cette diminution provient principalement, 
comme nous venons de le voir, de l’augmentation des frais d’impres- 
sion du Bulletin et de la confection du catalogue de la Bibliothèque. 

Malgré cet excédent la situation de la Société ne se présente pas 


902 RAPPORT DE LA COMMISSION DE COMPTABILITÉ 3 Déc. 


A Comptes de 1899 et projet 


EE 


PRÉVUES 1899 PRÉVUES 
pour 1899. pour 1900 


| ae 


RECETTES 1898 


4° Ordinaires 


R'eVCNnUS MES Re PNR MATE 4.873,85 4.875 » 4.860,15 4.900 » 
Cotisations arriérées . . . . . . . 530 » 400 » 830 » 600 » 
» COUTANtES be CUP 9.930 » 10.200 » 10.290 » 10.200 » 
» ANTICIPÉCS M ON 1.170 » 1.200 » 750 » 600 
DROITS eNRÉE er PNA RAS 360 » 400 » 540 » 500 » 
DiVeRS SARNIA RUN Rs teens k 10 » » 106 » » 


16.873,35 17.075 » 17.376,15 17.100 » 


20 Vente des Publications 


Bulletinfetatables PAR SEMCEEC 2.907,55 3.000 » 2.775,95 2.800 » 


Mémoires de Géologie. . . . . . . 465,40 500 » 245,10 300 » | 
» de Paléontologie. SARA 7er » 220 » 200 » 

Ouvrages de Fontannes . . . . . 80,30 » 124,05 100 »| 

Souscription ministérielle. . . . . 1.000 » 1.000 » 1.000 » 1.000 » 


5.175,25 4.500 » 4.365,10 4.400 » 


Totaltdes Recettes PP TER 22.048,60 | 21.575 » | 21.741,25 21.500 » 
Frais généraux à retrancher . . 9.739,15 9.340 » 8.720,13 9.800 » 
Dotation des publications . . . . | 12.309,45 | 12.235 » | 13.015,12 | 11.700 » 
En caisse au commencement » 1.599,78 | +1.599,78 | + 2.300,76 
Manque de l'exercice — 232,25 » » » 

| ACTIF DISPONIBLE. . .« . . 12.077,20 13.834,78 14.614,90 14.000,76 


1900 RAPPORT DE LA COMMISSION DE COMPTABILITÉ 903 


de budget pour 1900 


PRÉVUES PRÉVUES 


DÉPENSES 1898 
f pour 1399 pour 1900 


1° Frais généraux 


Personnel. Appointements . . . . 1.800 » . 80 1.800 » 

— Gratification 100 » 150 » 
Loyer effectif. ou avances, contri- 

butions FRE .b33,60 4. .408,80 
Chauffage et éclairage. . RAR 666,50 Ë 614,85 
Mobilier NS CE 454,50 457,10 
Bibliothèque . . .. DRE .416,40 519,95 
Frais de bureau. . . . . De RL 424,30 ) 442,95 
Port de lettres . . . Ds 253,50 271,88 
l 90,35 - 60,60 


9.739,15 9. .726,13 


2° Frais des Publications 


Bulletin, exercice courant . . . . 7.012,30 Se .505,25 10.000 
Compte- -rendu sommaire . . . ! 631,35 400,85 500 
Port : Bulletin et Compte-Rendu. F Roll RE 926,35 -1.000 
Mémoires de Paléontologie . . . . 1.662 » 899 » 1.000 
Table de la 3° série Ne » ; » 1.000 


3° Dépenses extraordinaires LR IVeEE NAS NE ATEN 


Contribution aux prix 0,30 » 

Catalogue de la bibliothèque . . . ] .D82,40 900 » 
Déménagement Re 10.000 » 
Indemnité au personnel. . . 100 » 
Frais de la réception du Congrès. 500 » 


582,70 | 11.500 » 
Dépenses totales (autres que les 


frais généraux) 10.477,42 10.950 » | 12.314,15 25.000 » 


— En caisse ; .599,78 | 2.884,79 | + 2.300,76 » 
nque en fin d'exercice . - | : u _ 10.999,24 


Total ou différence égale à l'actif. . . .07 13.834,79 14.614,91 14.000,76 


LS DUnRUE 


NI TE TRE RSS PERTE ES AE 


He 
PRES 
Ar 


902 RAPPORT DE LA COMMISSION DE COMPTABILITÉ 3 
Déc. 1900 RAPPORT DE LA COMMISSION DE COMPTABILITÉ 903 


Co 
mptes de 1899 et Projet À je pudget pour 1900 


PRÉVUES 


RECETTES 1898 1 PRÉV , ; 
pour 1899 622 : UE DÉPENSES 1898 PRÉVUES 1899 PRÉVUES 
Pour 1900 pour 1599 pour 1900 


EE 
| —_—_—, 
— 


oo 
1) Ordinairos 1° Frais généraux 
Personnel. Appointements . . . . 1.800 » 1.800 » 1.800 » 1.800 “» 
Baron ae 0 ont ma à 1.873,35 | 4.875 » | 486015 4e mn UN ANOMe e 4e Lo 1e UE 150 » 
ne AT RE Re Loyer effectif. ou avances, contri- 
COMEBUONS ATTIÉTÉSE So 0e 830 » | gp, UDC NT SRG En IP Ann | His 
» COURANTES ER EE 9.930 » 10.200 » | 10.290 » | 10:29 Chauffage et éclairage. . . . .. 666,50 650 » 614,85 500 » 
D NOTONS NET ENT) > 750 » | go A RRSR Le 1 ES MR 454,50 450 » 157110 450 » 
ni ; ë 260 ) Bibliothèque . Re De : 1.416,40 900 » 519,95 500 » 
ROÏSINENTLÉ ER ê » 400 » 540 » HNAISITENUTEAU RS 424,30 450 » 442,95 450 » 
D'INCLS EM PT re s 10 » » 106 » Port de lettres . . enotet ANS ES MR 253,90 300 » 271,88 300 » 
Dir MT En nues 90,35 100 » | : 60,60 50 » 


.726, 13 9.800 » 
TS | 


9.739,15 


16.873,35 17.075 » | 17.376,15 


20 Vente des Publications 2° Frais des Publications 
nil GAME UT .907.55 Bulletin, exercice courant . . . . 7.012,30 8.000 » 8.505,25 10.000 » 
Mono: de Ge : ; 2.907,55 À 2.775,95 Compte-rendu SOMMAITE 631,35 700 » 400,85 500 » 
moires de Géologie. . . . . . : 465,40 500 » 245,10 300 » Port : Bulletin et Compte-Rendu oral 7 1.250: » 926,35 1.000 » 
» de Paléontologie. . . . 122 5 » 220 » 200 » poor de Paléontologie . . . . 1.662 » » 899 » 1.000 » 
6 ES MS j ) ) 
D ee non lo 80,30 : 124,05 100 GIE EP ENS, à 0 à 0 ee » 1.000 » CADRE  MA000 NS) 
SI u û ti 9 ic o ï : = ! 45 £ ; 
ouscription ministérielle. . . . . 1.000 » 1.000 » 1.000 » 1.000 » Dépenses estraon din 10.477,42 10.950 » 10.731,45 13.500 » 
2 Contributi i 0,3 » 
1752 k 4.365,10 ON QUE DES + 6 à o à « ) ), 30 
H2178,eS +0 L Loogue de la bibliothèque . . . ; $ 1.582,40 RADAR 
Total des Recettes . . . . . 1022/0148 60 210570 0 Ne ETAPE 21.600 » ren ne LNEr < É 4 DE h 
Frais généraux à retrancher . . 9-789,15 9.340 » 8.726,13 | 9.800 ) Frais de la réception du Congrès. » » ? 7 
DELL DOTATT EURE 4 5 1.582,70 11.500 » 


Dotation des publications . . . . | 12.309,45 | 12.235 » | 15.015,12) MON | Dépenses totales (autres que les 
En caisse au commencement S 1.599,78 | 1.599,78 22.800, | 1750 généraux) . . , . . . . .| 10.477,42 | 10.950 » | 12.314,15 | 25.000 » 
Manque de l'exercice — 232,25 » ». n caisse 1.599,78 | 2.884,79 | 42.300,76 Ê 
D 2 » — Manque en fin d'exercice . . ét ’ L à » —10.999,24 
da 14.000,76 | 
ACTIF DISPONIBLE. . . . . 12.077,20 13.834,78 14.614,90 Total ou différence égale à l'actif. . . 12.077,20 13.834,79 14.614,91 14.000,76 


904 RAPPORT DE LA COMMISSION DE COMPTABILITÉ 3 Déc. 


B | Résumé des 


RECETTES 


40 Ordinaires 


Revenus: moe AeNseRe ME 4.860, 15 
Cotisations, droits d’entrée et divers . “ne 42.516 » 17.376,15 


2° Vente des publications 


Bulletin et Mémoires de Géologie. . . . 3.021, 05 
Mémoires de Paléontologie. . . . . . . 22010) 
Ouvrages de Fontannes . à: LL: . : - : 424, 05 
Souscription ministérielle. . . . . . en 1.000 » 4.365, 10 


3° Locatives 
Produit des sous-locations. . . . . . . . 3.275 » 3271000) 
4 Compte capital 


Cousations aivie ie Re ar re 400 » 
Remboursement d’une obligation P.-L.-M. 488, 75 888, 75 


5° Fonds spéciaux 


AA BarOtte tn era Ness Re 507, 50 

B Fontannes: 24m open Au 650 » | 

CViquesnelia; (fasse mn ee 332, 25 1.489, 75 
MOTAL em Ter 27.394, 75 


. 69 Encaisse au 1er Janvier 1899 


Budsel'ordinaire 6:14 SORA RENE NEE 4.599, 79 
Fonds spéciaux. . . . . ER COCA ue 658, 76 
Compte capital termes RER 1.688, 90 3.947, 45 


31.342, 20 


1900 RAPPORT DE LA COMMISSION DE COMPTABILITÉ 


comptes de l’Exercice 1899 


DÉPENSES 


4° Ordinaires 


Personnel, loyer, chauffage et éclairage. . 
Mobilier et bibliothèque. . . . . . . . . 
Frais de bureau, ports de lettres, divers . 


2° Frais des publications 


Bulletin (1899) et Réunion extraordinre(1898). 
Compte-rendu sommaire. 
Port du bulletin et du compte-rendu som- 
Re RME UE Ce ONE Roe 
Contribution aux Mémoires de Paléon- 
tonte RAR Cr 


30 Dépenses extraordinaires 


Catalogue de la bibliothèque. . 
4° Compte capital 
Néant. 
5° Fonds spéciaux 


A. Barotte . 
PRE OnNtANNnes 12 11.000 MMM MAUR À 
cViquesnel. : .:. 


6° Encaisse au 31 Décembre 1899 


Budget ordinaire . . 
Fonds spéciaux. . 
Compte capital. . 


10.248, 65 
977, 05 
775, 43 


8.303, 25 
400, 85 


926, 35 
899 » 


1.582, 40 


2.300, 76 
448, 51 
2.877,65 


12.001, 13 


10.731,45 


1.582, 40 


1.700, 30 


26.015, 28 


5.326, 92 


31.342, 20 


PGA 


90% 


Revenus cn 


LA 


1° Ordinaires 


d 


RAPPORT DE LA COMMISSION DE COMPTABILITÉ 


RECETTES 


Cotisations, droits d'entrée et divers . 


2 Vente des publications 


Mémoires de Paléontologie . . 
Ouvrages de Fontannes . 


Produit des sous-locations 


30 Locatives 


4° Compte capital 


Cotisations à vie 
Remboursement d’une obligation P. T. M. 


A. Barotte 


B. Fontannes. . . .. 
CHAVICUESDEL 


Budget ordinaire . 


Fonds spéciaux 
Compte capital. 


5° Fonds spéciaux 


Souscription ministérielle. 


Fe 0 0 © Tr 'D 


. 6° Encaisse au der Janvier 1899 


Bulletin et Mémoires de Géologie. . 


GMT à 0) TO QD 


42.516 » 


nt 


3 Déc. 


Résumé des 


4.860, 15° 
17.376,15 


4.365, 10 


3.275 ) 


400 » 
488, 75 


888, 75 


507, 50 
650 » 
332, 25 


638, 76 


1900 


comptes de l’'Exereice 1899 


14° Ordinaires 


Personnel, loyer, chauffage et éclairage. . 
Mobilier et bibliothèque. . . . . . - 
Frais de bureau, ports de lettres, divers . 


2° Frais des publications 


Bulletin (1899) et Réunion extraordinre(189$). 

Compte-rendu sommaire. 
Port du bulletin et du compte-rendu som- 
maire . . . 
Contribution aux Mémoires de Paléon- 
tologie. re 


3° Dépenses extraordinaires 


Catalogue de la bibliothèque. . 


4° Compte capital 
Néant. 


DÉPENSES 


10,248, 65 
977,05 
115, 43 


8.505, 25 
100, S5 


926,35 
899 » 


1.582, 40 


RAPPORT DE LA COMMISSION DE COMPTABILITÉ 


905 


12,001, 13 


10,731, 45 


1.582, 40 


5° Fonds spéciaux 


AMIBATOEtE : A. PE PER 
B. Fontannes ak Oh EM OMSSIR ES E 
c. Viquesnel . . 


Torre 


6° Encaisse au 31 Décembre 1899 


Budget ordinaire . . 
Fonds spéciaux. 
Compte capital. 


400 » 
1.300,30 


2,300, 76 
448,51 
2.577,65 


1,700, 30 


ns 


26.015, 28 


5.326, 92 
31,342, 20 


906 RAPPORT DE LA COMMISSION DE COMPTABILITÉ 3 Déc. 


sous un jour bien favorable : l'augmentation du loyer suffirait à elle 
seule pour faire disparaître l’excédent et l’augmentation prévue des 
dépenses d'impression du Bulletin mettra certainement la Société 
en déficit pendant l’année courante; il n’est pas question bien 
entendu des frais de la nouvelle installation qui devront être 
imputés sur le capital à titre de dépenses extraordinaires. 

Un autre point sur lequel le Trésorier appelle avec raison l’atten- 
tion de la Société, c’est l’augmentation du nombre des cotisations 
impayées, qui, depuis 1895, s’est élevé de 34 à 64, c’est-à-dire a pres- 
que doublé; en particulier pendant l’exercice 1899 ce chiffre à 
augmenté de 8, et a ainsi compensé presque entièrement l’augmen- 
tation du nombre des membres qui avait été de 10. 

En définitive toutes les augmentations ou diminutions signalées 
sont faibles et sans grande importance, sauf les variations dans les 
dépenses d'impression du Bulletin qui subissent des oscillations 
irrégulières ; la situation de la Société reste ainsi à peu près 
stationnaire. 

La Commission vous propose d'approuver les comptes du Tréso- 
rier et de lui voter des remerciements. 


Présenté au nom de la Commission de comptabilité, 


H. DouviLLé. 


Sur la proposition du Président, les comptes sont approuvés et 
des remerciements sont votés au Rapporteur de la Commission Ge 
comptabilité, M. H. Douvillé, et au Trésorier de la Société, 
M. Léon Janet. 


LE TRIAS DANS LE SYNCLINAL D’ALBIÈRES ET D’ARQUES 
(CORBIÈRES) 


par M. BRESSON. 


Les travaux des auteurs sur les terrains secondaires des Corbières 
ont fait connaître depuis longtemps, à la suite des mémoires de 
MM. d’Archiac, Magnan, Noguës, la composition et l’allure générale 
du Trias des Corbières. Les masses triasiques du rebord septentrio- 
nal du synclinal de Soulatge qui viennent s'appuyer, à partir de 
Fourtou, -en transgression et discordance en couches inclinées sur 


1900 LE TRIAS DANS LE SYNCLINAL D’ALBIÈRES ET D'ARQUES 907 


les terrains anciens du massif de Mouthoumet ont été, en particu- 
lier, figurées dernièrement avec beaucoup de fidélité par M. Carez(1). 

Une récente exploration du massif ancien nous a fourni l’occasion 
de constater incidemment l'existence du Trias en des points où il 
n'avait point encore été signalé, principalement dans le synclinal 
d’Albières. Le Trias forme là sous le Crétacé supérieur une bande 
continue depuis les environs de Mouthoumet jusqu’au méridien de 
Fourtou, sur une longueur de six kilomètres environ. Il se présente 
avec les caractères habituels à la région : marnes bariolées et car- 
gneules accompagnées de gypse et de quartz bipyramidés (La Grave), 
ainsi que des dolomies et des calcaires en plaquettes d’un niveau 
inférieur. A l’ouest d’Albières, dans la direction du col du Paradis, 
le Trias est séparé du grès d’Alet par un lambeau peu étendu de 
Cénomanien à Caprinules et de Sénonien indiqué déjà par 
M. Roussel (2). à 

Les affleurements en question ne présentant point d'indice de 
charriage, il paraît nécessaire de modifier la limite probable de 
l’extension du Trias dans les Hautes-Corbières et de la reporter 
plus au nord, à la latitude de Mouthoumet. On peut supposer, 
d’ailleurs, que la nappe triasique se poursuit, à l’ouest d’Albières, 
dans le fond du bassin d’Arques où elle serait masquée au contact 
des terrains anciens par les formations crétacées et tertiaires 
largement transgressives. Un affleurement très réduit de marnes 
rouges nous a fourni, en effet, au contact du Dévonien des Bezis, de 
nombreux cristaux de quartz bipyramidés. 

L’allure du Trias présente à Albières un certain intérêt par suite 
du renversement des schistes carbonifères sur le bord sud de la 
cuvette triasique, alors que partout ailleurs le Trias se présente sur 
la bordure du massif ancien en couches beaucoup moins inclinées. 


(1),B°S: GF:, 3%sér., t. XX, pl. XIV: 
(2) M. RousseL. Carte géologique des Pyrénées, 1893. 


908 3 Déc. 


NOTE SUR LA GIRAFE ET LE CHAMEAU 
DU QUATERNAIRE ALGÉRIEN 


par M. Paul PALLARY. 


Grâce au bienveillant concours d’un amateur de Paléontologie, 
M. Léon Miramont, négociant à Oran, nous avons pu eflectuer 
quelques fouilles dans la sablière de Ternifine connue par les publi- 
cations de Pomel. Ces recherches nous ont procuré, entre autres 
matériaux, des pièces d’une extrême rareté, se apportant à la 
Girafe et au Chameau. 

On sait que la sablière de Ternifine (connue aujourd’hui sous le 
nom de Palikao), située près de Mascara, dans le département d'Oran, 
est une station préhistorique datant du Quaternaire moyen et qui, 
avec une faune de grands vertébrés, a fourai des outils en pierre 
grossièrement éclatés du type de Chelles. 

M. Marcellin Boule (1) a fait ressortir les affinités que présente 
cette faune pléistocène avec la faune actuelle des contrées situées 
sous l’équateur, entre le Zambèze et le Cap. 

Bien que Pomel (2) eüt soupçonné la présence de la Girafe dans 
le Quaternaire de l’Algérie, ce qui est tout naturel d’après les 
affinités de la faune, on n’avait cependant encore trouvé aucune 
pièce pouvant être rapportée à ce grand ruminant. 

Les fouilles faites à Ternifine, en avril courant, avec la collabora- 
tion de M. Miramont, nous ont fait découvrir deux pièces se rap- 
portant à la Girafe ; ce sont: un métatarsien et une extrémité 
inférieure de fémur, cette dernière pièce malheureusement en 
mauvais état. 

Le métatarsien ne diffère guère par ses dimensions de celui de 
la Girafe actuelle (Camelopardalis girafja Gmelin), sa longueur est 
de 56 centimètres, alors que le même os mesure 63 centimètres 
dans le squelette de la Girafe exposé dans la galerie d'anatomie 
comparée du Muséum, et 58 centimètres dans le squelette décrit 
par Joly et Lavocat (3). Il est bien plus court que le métatarsien de 
la Girafe de Pikermi qui atteint 70 centimètres ! 


(1) Les Mammifères quat. de l’Algérie d’après les travaux de Pomel, in L’Anthro- 
pologie, t. X, p. 563. 

(2) Caméliens et Cervidés, p. 14-15. 

(3) Rech. histor., zool., anat. et paléont. sur la Girafe, 1845. 


1900 SUR LA GIRAFE ET LE CHAMEAU DU QUATERNAIRE ALGÉRIEN 909 


Bien que toutes les probabilités soient en faveur de l'identité 
spécifique de la Girafe de Ternifine avec la Girafe actuelle, nous 
ne voudrions pas l’affirmer d’une façon positive d’après cette seule 
pièce. Nous préférons attendre que des fouilles prochaines nous 
aient procuré d’autres parties du squelette et principalement des 
portions du crâne. 

La seconde pièce exhumée par nous est un métatarsien du Cha- 
meau que Pomel a nommé C. Thomasi. D'après les débris qu’il en 
possédait, ce paléontologiste avait conclu que ce camélien était bien 
différent du Dromadaire actuel par sa taille et par la forme des os 
du palais et du jugal (1). Mais la grosseur des molaires qui est 
identique dans les deux espèces lui fait dire (p. 20) «qu’il y a peut- 
être lieu de douter que cet os (un métatarsien) ait appartenu à la 
même espèce que les mâchoires et dents ». A cela il est facile 
d’objecter que l’Ane et le Cheval ont également un crâne, des 
maächoires et des dents de même volume, bien que le reste du sque- 
lette diffère comme taille. [l est probable qu’il en est de même pour 
le Chameau de Ternifine. 

Pomel n’a eu en main que des portions du métatarsien qui lui ont 
permis de déduire que le C. Thomasi était d’un cinquième plus 
grand que le Dromadaire actuel. Nous avons eu la bonue fortune 
d’exhumer un métatarsien complet qui indique en effet un animal 
de taille bien plus forte que le Dromadaire. 

Sa longueur est de 415 millimètres. 

M. Miramont a fait don de ces deux pièces à la Galerie de 
Paléontologie du Muséum. Nous espérons que la reprise des fouilles 
nous fera découvrir d’autres débris de ces deux intéressants verté- 
brés et nous terminerons cette note en exprimant le désir que 
l’exemple de notre collaborateur trouve de nombreux imitateurs 
en Algérie. 


\ 


(1) Caméliens et Cervidés, p. 14-15. 


910 3 Déc. 


DÉDOUBLEMENT DU SYNCLINAL D'ESCRAGNOLLES 
(ALPES-MARITIMES) 


par M. Adrien GUÉBHARD. 


Après avoir résolu avec une facilité relative le problème intéres- 
sant de la tectonique de la Collette de Clars (1), il en restait un 
particulièrement délicat relativement à la simplicité ou à la dualité 
du synclinal proprement dit d’Escragnolles. Stimulé par quelques 
_ observations très justes d’un savant confrère, j'ai profité de mon 
premier loisir pour aller, suivant mon procédé coutumier, m’ins- 
taller sur place tout le temps nécessaire pour lever les derniers 
doutes et arracher au terrain même les conclusions que je résume 
ci-dessous. 

En avant de l’anticlinal septentrional du Rancin se montre une 
avant-chaîne parallèle de sous-monticules jurassiques qui, domi- 
nant d’abord le village lui-même, puis se prolongeant à l’ouest 
jusqu’au point de confluence palmaire de tous les synclinaux de la 
région, sous la grande barre de l’Audibergue, pouvait être considérée 
ou bien comme une émanation de l’anticlinal du Rancin déversé, 
avec ou sans rupture, par dessus le Crétacé du synclinal inférieur ; 
ou bien comme une résurgence anticlinale, per ascensum, à travers 
ce Crétacé, dédoublant, à l’endroit de son brusque élargissement, 
après la traversée du synclinal perpendiculaire de la Siagne et de 
l’anticlinal de Briasq, l’étroit synclinal, fortement étranglé, descendu 
du haut de la montagne de Thiey, comme fait, à l’ouest, le dôme 
régulièrement allongé de Frontignac, entre les synclinaux, deux 
fois confluents, de Mounjoun et Valferrière. 

La première hypothèse semblait justifiée, en maints endroits, et 
spécialement dans la gorge qui fournit à Escragnolles sa source 
principale, par la position enveloppante du Crétacé en contre-bas, 
comme en-dessous du Jurassique, simulant bien jusqu’au fond de 
la gorge, les bavures d’une nappe écrasée. 

Mais, d'autre part, le relevé exact de toutes les apparitions du 
Crétacé sous les éboulis le montre, en plusieurs endroits, à des 
altitudes si nettement supérieures à celles de la masse supposée 


(1) B. S. G. F., (3), XXVII, 256 (1899). 


1900 DÉDOUBLEMENT DU SYNCLINAL D'ESCRAGNOLLES 911 


recouvrante, que celle-ci en apparaît plutôt recouverte, à moins 
qu’on n’admette pour elle, en dernière ressource, un détachement 
de son point d’origine, avec glissement et enfoncement consécutifs 
dans le substratum. 

Or, cette hypothèse est rendue elle-même inadmissible par 
l'observation des pendages, qui montre très-nettement, quand on 
regarde de l’est, la coupe naturelle qui supporte l’enceinte préhis- 
torique du Mounjoun au-dessus de l’auberge : 1° Du côté du nord, la 
retombée douce, au sud, du Bajocien, formant le noyau, pas du tout 
ou à peine déversé, de l’anticlinal du Rancin. 2° Remontant douce- 
ment contre la pente des bancs bajociens, le bord septentrional 
d’une rigole oxfordienne dont l’autre bord, brusquement recourbé, 
se replie verticalement au sud, en arrière de bancs également verti- 
caux de Jurassique supérieur, qui doivent arrêter net les bancs 
presque horizontaux du Cénomanien, et nullement les laisser péné- 
trer en nappe horizontale. 

Il est matériellement impossible, si l’on dessine cette coupe à 
l'échelle véritable, de raccorder l’Oxfordien de la rigole synclinale 
à celui qui coiffe supérieurement l’anticlinal droit, sans l’intermé- 
diaire d’un plan d’étirement suivant la tangente commune à la 
retombée bajocienne et au relèvement oxfordien, ni d'expliquer 
l’ensemble autrement que par un double mouvement synclinal en 
escalier, limité au nord, c’est-à-dire en arrière de chaque palier, 
par des surfaces de discontinuité plutôt verticales qu’horizontales et 
un étirement relativement modéré, chaque fois, de la croûte super- 
ficielle seule du Jurassique. 

Quant à l’existence du Crétacé, dans le proche voisinage de cette 
coupe même, en dessous du Jurassique, entre les deux mamelons 
qui dominent Escragnolles, elle ne peut être attribuable qu’à une 
rentrée locale vers le nord du synclinal inférieur, due à un plisse- 
ment perpendiculaire dont la trace atténuée se lit nettement sur 
les bancs mêmes du Rancin, et qui aurait froncé en protubérances 
isolées, coupé en deux dômes séparés, un mouvement anticlinal 
secondaire, auquel une observation de plus en plus précise ne peut 
faire autrement que de rattacher, du côté de l’ouest, l’éminence de 
Courgenouil, sous la route à l’est des Galants, et, au bord même de 
la route, celle des Rouguières, où se trouve, au kilom. 14,7, un 
remarquable gisement fossilifère d’Oxfordien marneux. 

Cet Oxfordien lui-même montre un rudiment de rigole synclinale, 
en correspondance exacte avec le tracé de ce qui me paraît être 
définitivement le synclinal supérieur d’'Escragnolles, tandis qu’au 


912 GUÉBHARD. DÉDOUBLEMENT DU SYNCLINAL D'ESCRAGNOLLES 3 Déc. 


synclinal inférieur, c’est-à-dire au pied de la petite barre de Cour- 
genouil, correspond non moins exactement le pied de la barre des 
Rouguières, avec sa petite source, marquée par un saule au bord 
de la route. Sur le sommet de la première de ces barres, un infime 
lambeau de Cénomanien, collé sur des bancs presque verticaux de 
Kiméridgien à silex, serait inexplicable si ceux-ci n’avaient pas 
surgi sur place de bas en haut, en hernie à travers le Crétacé. 
L'examen de la topographie, la répartition même des éboulis, tout 
concorde à rendre inadmissible une origine descendue de ces émi- 
nences qui ne peuvent sembler paradoxales ou accidentelles que là 
où n'apparaît point de prime abord leur relation avec un axe de 
soulèvement voisin, comme c’est le cas pour celle que contourne la 
route nationale au kilom. 13, prolongement évident et matérielle- 
ment constatable des anticlinaux de Courneton et Frontignac. 

Souvent, comme à Escragnolles, la visibilité de l’alignement en 
chapelet de plusieurs de ces monticules éclairera d’abord sur leur 
rôle. Mais fussent-ils tout-à-fait isolés au milieu d’un vaste bassin 
synclinal, comme au lieu dit Aco d’Aubert, au nord-est de la Roque- 
Esclapon (Var), il semble difficile, pour peu qu'on les rattache à la 
tectonique ambiante, de ne pas arriver à y reconnaître bientôt 
quelque chose comme la contre-partie de ces files de «jalons syncli- 
naux » qui, jadis ailleurs tant me frappèrent, c’est-à-dire les témoins 
ondulatoires ou interférentiels des soubresauts de l’axe anticlinal 
près d’un point de butée ou de croisement, où d’inévitables discon- 
tinuités, au voisinage du conflit général des synclinaux, au milieu 
des champs d’éboulis, épaves du combat, attestent encore la violence 
incoordonnée des efforts en jeu, la résistance à la disparition de 
l’ossature jurassique, la dernière lutte pour la vie des anticlinaux 
mourants. 


1900 915 


SUR QUELQUES GISEMENTS NOUVEAUX 
DE PLANTES TERTIAIRES EN PROVENCE 


par M. Adrien GUÉBHARD. 


Les quatre gisements nouveaux d’empreintes végétales qu’énu- 
mère l’auteur, quoique très différents géographiquement et miné- 
ralogiquement, ont tous cela de commun d’être certainement supé- 
rieurs à l’Eocène le plus récent de la région, mais subordonnés au 
poudingue le plus élevé, dont l’âge, par suite d’un ensemble d’obser- 
vations de plus en plus probantes, tendait à être remonté déjà 
jusqu’au-dessus des marnes helvétiennes de Vence (1). 

L'étude paléobotanique à laquelle a bien voulu s’adonner, à Mar- 
seille, M. L. Laurent, et qui n’en est qu’à ses débuts, lui a fourni 
déjà un assez grand nombre de dessins qui sont présentés à la 
Société et plusieurs déterminations intéressantes. Mais, sauf pour 
les argiles ligniteuses de Blacouas, près La Roque-Esclapon (Var), 
dont la riche flore, avec Myrica banksifolia, Cinnamomum lanceola- 
tum, Quercus furcinervis, Salix angusta, Carpinus cuspidata, Zanto 
xæylon (sp. nov.), etc., a paru à M. Laurent pouvoir être du même 
âge sannoisien que les fossiles du voisinage, antérieurement déter- 
minés par M. Depéret ; aucune conclusion sûre ne saurait ressortir 
du premier examen des végétaux fournis soit par les travertins 
très durs de San Peiré, commune de Roquefort (Alpes-Maritimes), 
soit par les lignites de la Couosta di Maureou à Saint-Vallier-de-Thiey 
(A.-M.), soit par les cinérites du Vallon de Saint-Julien, près Biot 
(A.-M.). 

Heureusement, pour ces dernières localités, quelques coquilles 
ont permis à M. Depéret, grâce à sa connaissance si parfaite de tout 
le Tertiaire méridional, de serrer de plus près la question d’âge. 
La faunule de Saint-Vallier, péniblement extraite d’une argile ligni- 
teuse finement micacée, que l’on trouve en dessous de grands bancs 
de poudingue, dans le vallon de la Combe, a paru à M. Depéret 
franchement néogène ; malgré le mauvais état des échantillons, il a 
reconnu le Planorbis prœcorneus Fischer et Tourn. du Miocène supé- 
rieur de Cucuron, un Ancylus très voisin de 4. Neumayri Font. du 


() B. S. G. F., (3), XXVIIL p. 326, 1900. 


6 Février 1901. — T. XXVIII. Bull. Soc. Géol. Fr. — 58 


914 GISEMENTS NOUVEAUX DE PLANTES TERTIAIRES EN PROVENCE 3 Déc. 


même gisement, enfin un Sphærium du groupe de S. Normandi 
Michaud, d’Hauterives, qui pourrait presque faire penser au Plio- 
cène, mais qui, en tout cas, conduit à faire du poudingue de Saint- 
Vallier-de-Thiey, remonté ainsi d’un nouveau cran au-dessus de 
mes présomptions les plus hardies, du Miocène tout à fait supé- 
rieur, du Pontien, équivalent exact des grands cailloutis du bassin 
de la Durance. 

Les conclusions de M. Depéret présentent un intérêt encore plus 
grand pour les coquilles extraites les unes d’un agglutiné argileux 
de grains quartzeux usés, les autres de certains lits gréseux des 
cinérites ligniteuses de Biot dont l'analyse optique, obligeamment 
faite, à la Sorbonne, par M. Gentil, a révélé des grains de quartz 
associés à de nombreux feldspaths plagioclases (notamment labra- 
dor), du pyroxène augite et quelques rares cristaux de pyroxène 
rhombique, l’hypersthène (1) avec un peu d’apatite : examen qui 
méritera d’être comparé à celui des épaisses coulées et conglomé- 
rats de labradorites superposées. 

Toute la faune cinéritique des Planorbes, Bithinies, Limnées de 
Biot, s’est montrée à M. Depéret aussi analogue que celle de Saint- 
Vallier à celle de Cucuron, c’est-à-dire nettement miocène supé- 
rieure, et il en résulte cette double conclusion formelle, que : 1° Les 
labradorites des Alpes-Maritimes, contrairement à ce qu’auraient 
pu faire supposer quelques observations anciennes (que je me 
réserve de contrôler ultérieurement), d’inclusions dans la Mollasse 
inférieure des environs de Vence, seraient bien contemporaines 
des épanchements volcaniques miocènes du Massif Central, des 
cinérites à plantes de la base du Cantal et du Mézencq; 2° Le pou- 
dingue, qui montre à Saint-Vallier comme à Vence, au milieu de 
galets siliceux très usés et de galets calcaires profondément impres- 
sionnés et striés, d'assez nombreux galets de ces mêmes labrado- 
rites, verrait par là confirmer «@ fortiori son âge au plus pontien, 
établi, par voie indépendante, d’après les fossiles de la Couosta di 
Maureou. 

L’extrème importance de ces résultats, dus aux savantes obser- 
vations de M. Depéret, ne peut que m’encourager à rechercher 
sur les lieux des documents nouveaux pour rendre ces conclusions 
tout à fait définitives. 


(1) M. Léon Bertrand a signalé dès 1893 la présence de ce minéral relativement 
rare dans les labradorites de Villeneuve-Loubet, terminaison orientale de l’immense 
uappe de Biot (B. S. G. F., (3), XXI, p. XVIII, 1893). 


1900 945 


NOTE SUR LE TERRAIN CARBONIFÉRIEN 
DE LA RÉGION D’IGLI (SAHARA -ORANAIS) 


par M. E. FICHEUR. 


L] 


PRÉLIMINAIRES. — L’occupation récente de la vallée de l'Oued 
Zousfana jusqu’à Igli, dans la partie saharienne de notre frontière 
marocaine, a donné lieu, de la part de quelques officiers qui ont 
pris part à la colonne, à des observations importantes dans la 
région traversée sur 230 kilomètres à partir de Duveyrier (Zoubia) 
point extrême étudié jusqu'alors. Avec une ardeur digne des plus 
grands éloges, M. Barthélemy, sous-lieutenant à la légion étran- 
gère, a recueilli sur tout le parcours, en avril dernier, une série 
d'échantillons de roches et de fossiles dont quelques-uns d’un grand 
intérêt. L'étude de ces fossiles m’a permis de reconnaître l’exis- 
tence du Carbonifère dans la région d’Igli, et j'ai tenu à signaler 
l’importance de cette constatation dans une note très sommaire 
que notre président, M. de Lapparent, a bien voulu présenter à 
l’Académie des Sciences (1) à la demande de M. Pouyanne, direc- 
teur du Service géologique de l’Algérie. 

Il me parait d’un certain intérêt, vu l'importance de ces premiers: 
résultats, de donner ici quelques détails sur les indications qui 
m'ont été fournies au sujet de la situation des points fossilifères, 
et sur la nature des fossiles recueillis, en attendant les renseigne- 
ments plus précis d'une étude stratigraphique à faire de cette 
région d’un accès encore difficile. 

Les documents réunis par M. Barthélemy m'ont été gracieuse- 
ment communiqués, pour la détermination, en juin dernier, par 
notre confrère, M. le général Oudri, commandant alors la subdi- 
vision de Mascara. Je ne saurais trop reconnaître ici tout le mérite 
de notre confrère, qui a cherché à susciter parmi ses officiers le 
goût des recherches scientifiques, et qui a su, en prodiguant ses 
bienveillants conseils et ses précieux encouragements, réserver à 


(1) Sur l’existence du terrain carboniférien dans la région d’Igli (C. R. Ac. Sc., 
23 juillet 1900). 


916 E. FICHEUR 3 Déc. 


la géologie, au milieu des observations géographiques, une place si 
justifiée par les résultats acquis, au cours d’une expédition diffcile, 
pénible et surtout très activement conduite. 

Les fossiles que j’ai pu déterminer, provenant de plusieurs points 
de la vallée de l’Oued Zousfana en amont d’Igli, indiquent, sur une 
étendue de plus de 80 kilomètres, la présence du Carboniférien ; 
leur mode de conservation permet d’espérer que des recherches 
méthodiques amèneront des récoltes fructueuses pour l'étude 
stratigraphique. 

Ces échantillons étaient déjà étudiés aus j'ai reçu de 
M. Ravier, ingénieur des mines à Oran, communication d’un cer- 
tain nombre de fossiles et de roches fossilifères, qui lui avaient été 
remis par M. le commandant d'artillerie Barthal de retour d’Igli, 
où il les avait recueillis. Ces nouveaux documents venaient 
confirmer, de la manière la plus complète, les résultats de la 
première étude (1). 

Enfin j'ai reçu récemment de M. Barthélemy quelques rensei- 
onements sur l'allure du terrain, et un fossile très important, 
recueilli par lui dans une reconnaissance faite en septembre dans 
la vallée de l’Oued-Guir. 


Situation géographique 


A l’aide des indications qui ont été fournies par M. Barthélemy, 
j'indique sur la petite carte ci-jointe, extraite de l'état-major au 
2.000.000, la situation des points qui ont donné les fossiles signalés 
dans la présente note. 

Le principal gisement, qui a fourni un assez grand nombre 
d'échantillons, se trouve à 4 kilomètres au nord du nouveau camp 
d’Igli, à la pointe sud du promontoire terminal de la chaine du 
Djebel Bechar, tronçon désigné sous le nom de Taouerda, qui 
domine le confluent de l’Oued-Guir et de l’Oued Zousfana. Les 
exemplaires nombreux, rapportés de ce point par M. Barthal, 
témoignent de l’abondance relative des Spirifers et des Polypiers, 
dégagés de leur gangue, bien que généralement déformés par 
écrasement, ou brisés en fragments. Avec ces fossiles se trouvent 


(1) Je tiens à exprimer ici un souvenir, profondément ému à la mémoire de 
M. Ravier, qui vient d’être enlevé par une cruelle maladie, le 29 octobre, à peine 
agé de 31 ans, et dont l’active intelligence promettait une précieuse collaboration 
à la géologie algérienne. 


1900 SUR LE TERRAIN CARBONIFÉRIEN DE LA RÉGION D’IGLI 917 


des plaquettes d’un calcaire dur, brun-jaunâtre, couvertes de 
Bryozoaires, de petits Polypiers et d’articles de Crinoïdes. 

Les observations signalées par M. Barthélemy laissent supposer 
que la majeure partie de la falaise en bordure du plateau qui 
domine la rive droite de la Zousfana, jusqu’au nord de Zaouïa- 
Foukania (65 kilomètres au nord-est d’Igli) est constituée par le 


Fig. 1. — Croquis topographique de la région comprise entre Duveyrier et Igli. 


terrain carboniférien. Les points où des fossiles ont été recueillis 
sont les suivants : El-Aouedj, Zaouïa-Tahtania, Taghit, Zaouïa- 
Foukania. Les assises paraissent disposées assez régulièrement 
avec une faible inclinaison au nord-ouest, dans la série suivante : 


918 E. FICHEUR 3 Déc. 


Calcaires durs au sommet, formant escarpement rocheux, marnes 
avec lits calcaires sur les pentes, et bancs de grès à la base, 
dont M. Barthélemy indique les affleurements, en face de Taghit. 
Nous verrons plus loin, par comparaison avec les assises carboni- 
fériennes reconnues par le D' Lenz au sud de l’Oued Draû, que ces 
grès appartiennent vraisemblablement encore au Carboniière. 
Parmi les échantillons de grès qui ont été adressés de différents 
points de la vallée de la Zousfana par le jeune officier, aucun ne 
m'a paru présenter de similitude d’aspect avec les échantillons 
de grès dévonien du Sabara oriental, que la collection de 
l'Ecole des Sciences d'Alger a reçus en don gracieux de M. Foureau. 
Les fragments de grès provenant de la région comprise entre 
Duveyrier et Zaouïa-Foukania m'ont paru se rapporter à des grès 
des terrains secondaires (jurassiques ou crétacés) analogues à ceux 
qui ont été étudiés dans cette partie terminale de la chaîne des 
Ksour par M. Flamand. Mais je dois me garder de toute affirmation 
d’après de simples fragments. 

Il convient cependant de signaler, parmi les échantillons étique- 
tés comme provenant de Aïn-Sefra de Zousfana, à 8 kilomètres au 
sud de Figuig, des fragments roulés de plaquettes calcaires à débris 
de Crinoïdes, identiques à certains échantillons rapportés par 
M. Foureau de sa mission de 1894-1895, du Carbonifère du plateau 
d’Eguélé ; ce qui laisse supposer la présence du terrain carboni- 
férien dans la région d’où dérive l'Oued Zousfana, au nord-ouest 
de Figuig. 

En dernier lieu, M. Barthélemy, dans une reconnaissance faite 
dans la vallée de l’Oued-Guir, a retrouvé les mêmes calcaires que 
ceux de la rive droite de la Zousfana, et en a rapporté un échan- 
tillon assez remarquable d’Archimedes, bien voisin de la forme 
figurée sous le nom d’Archimedes Wortheni Hall sp., du Carbonifère 
de l’Ilinois. 

D'autre part, l'examen des échantillons de Crinoïdes m’a conduit 
à établir un rapprochement bien intéressant avec le fragment de 
Crinoïde, cité par Pomel (1) sous le nom de Rhodocrinus verus, et 
attribué, sur la foi de Goldfuss (Petrefacta) au Dévonien. Ce 
fossile, qui a indiqué l'extension des terrains paléozoïques 
dans cette région (2), provenait de la vallée de l’Oued Guir, à une 
journée de marche au sud de Djori-el-Torba, d'où il avait été 


(1) Pomez. Le Sahara, 1872, p. 27. 
(2) C£. RozLzanp. Carte géologique du Sahara (C. R. Ac. Sc., 22 déc. 1890, et 
BASAGRE. tIEUX; ip. 1237241891): 


ai 


1900 SUR LE TERRAIN CARBONIFÉRIEN DE LA RÉGION D'IGLI 919 


rapporté et remis au Service des mines d'Oran par un officier de 
la colonne de Wimpfen, en mars 1870. Ce point, marqué approxi- 
mativement sur la carte (fig. À ci-dessus) avec l'indication 1870, 
se trouve à peu près à 80 kilomètres au nord d’Igli. L'identité de 
cet échantillon avec ceux qui ont été recueillis à Igli, permet 
d'affirmer l’extension du Carboniférien dans cette partie de la 
vallée de l’Oued-Guir, ce qui concorde avec les observations du 
lieutenant Barthélemy, qui a rejoint dans cette vallée l’itinéraire 
de Wimpien. 

Il me paraît utile de donner quelques détails sur les fossiles 
reconnus ; les plus abondants et caractéristiques sont : Spirifer 
cuspidatus et Zaphrentis cf. patula. 


Liste raisonnée des fossiles 
A. — BRACHIOPODES 


4. SPIRIFER (SYRINGOTHYRIS) CUSPIDATUS Martin — Syringothyris 
typus Winchell. 

Cette espèce est donnée comme le type du sous-genre Syringo- 
thyris Winchell, d’après la description si nette de M. D.-P. OEhlert 
(Conchyliologie de P. Fischer, Brachiopodes, p. 1295), et de 
M. Von Zittel (Traité de Paléont., trad. Barrois, t. [, p. 692). 

Les échantillons d’Igli présentent tous les caractères du sous- 
genre, une aréa ventrale très développée, ouverture triangulaire 
avec grand deltidium, la disposition tubuliforme des deux plaques 
transverses sous le crochet de la grande valve, et les deux plaques 
dentaires verticales. 

Les individus étudiés se rapportent aux figures et à la descrip- 
tion de 

Davidson (Palæont. Society, British Carboniferous, Brachiopoda, 
partie V et supplément) 

Vol. 10, pl. VIII, Spirifera cuspidata Martin, fig. 19-24, 

Vol. 41, pl. IX, — fig. 1-2, 

Vol. 34, pl. 33, Syringothyris (Spirifera) cuspidata Martin, fig. 1-3, 
Vol. 38, p. 468, Syringothyris cuspidata Martin, 


et ne diffèrent pas des échantillons figurés par 
Del oninck (Descript. des animaux fossiles du terrain carbonif. 
de Belgique). 
PI. 14, fig. 4. p. 243, Spirifer cuspidatus Martin. 


920 E. FICHEUR 3 Déc. 


Les exemplaires recueillis sont déformés, et brisés pour la 
plupart, mais les caractères n’en sont pas moins bien reconnais- 
sables sur les fragments. 


Valve ventrale; pli médian concave lisse ; surface couverte de 
côtes serrées, plus fines et plus serrées, et légèrement ondulées vers 
le bord externe ; lamelles d’accroissement bien marquées. 

Valve dorsale sans aréa ; pli médian convexe lisse, les côtes de 
la surface ont la même disposition que sur la valve ventrale ; les 
côtes sur chaque moitié des valves sont au nombre de 14 ou 15. 

Aréa très élevée, la hauteur égale environ la moitié de la largeur ; 
ouverture triangulaire, bordée de chaque côté d’un petit sillon ; la 
surface de. l’aréa couverte de stries fines et serrées, tandis que la 
face interne montre un réseau de canaux. 

Quelques individus ont des dimensions remarquables : 103 
mill. de largeur au bord cardinal tandis que le plus grand exem- 
plaire figuré par Davidson a 90 millimètres. 


Dimensions de quelques individus : 


Largeur du bord cardinal. . . . 103 mill., 83 mill., 58 mill. 
Hauteuride laréa nee 50 36 26 
Base de l’ouverture triangulaire. 39 26 17 


L’aréa est généralement plus élevée dans les FÇuU eus de 
Davidson que dans ceux-ci. 

Gisement. — Les échantillons proviennent tous du flanc de 
Taouerda (4 kil. au nord du camp d’Igli) ; quelques-uns ont la 
coquille perforée par des Cliones, ou partiellement couverte de 
Bryozoaires. | 

Horizon. — Spirifer cuspidatus se trouve dans le calcaire carbo- 
nifère d'Angleterre, d'Irlande et de Belgique ; dans cette région, il 
caractérise l’assise de Waulsort (Tournaisien supérieur). 


2. Arayris CÎ. Roissyr Leveillé. — Un échantillon d’Igli aplati, 
un peu usé (roulé), me paraît se rapporter à cette espèce d’après 
Davidson (Palæont. Society, British Carboniferous, Brachiopoda, 
part. V). 
Vol. 12, pl. XVIII, fig. 8-9. 
De Koninck, 1. c., pl. 18, fig. 4, p. 267. 


Horizon. — Calcaire carbonifère d’Angleterre, d’Ulverstone, de 
Bolland et de Millcent (Irlande). 

En Belgique, se trouve dans le Tournaisien (Gosselet, l’Ardenne, 
p. 669) avec Spirifer tornacensis et Poteriocrinus crassus. 


1900 SUR LE TERRAIN CARBONIFÉRIEN DE LA RÉGION D'IGLI 921 


3. Empreinte sur un fragment de calcaire, paraissant se rappor- 
ter à Chonetes papilionacea Phill. 
De Koninck, 1. c., pl. 19, fig. 2, p. 187. 


, 


B. — BRYOZOAIRES 


Les Bryozoaires couvrent la surface de plaquettes de calcaire 
dur, brunâtre, avec des fragments de Crinoïdes, de petits Polypiers, 
(Alweolites). Ces plaquettes proviennent du gisement d’Igli. Un échan- 
tillon de calcaire provenant de la partie inférieure de l’Oued-Guir, 
présente aussi une surface couverte de Bryozoaires identiques à 
ceux d’Igli. 

Parmi les formes très variées, on reconnaît plusieurs espèces du 
genre Fenestella. 


4. FENESTELLA MEMBRANACEA Phillips. — Réseau très semblable 
aux figures données sous ce nom par 
De Koninck (Foss. carbonifères de Belgique), 
PI. À, fig. 1, p. 4 (sub Gorgonid). 
Michelin (Iconographie zoophytologique, Carbonifère de Tournai), 
PI. 60, fig. 8 (sub Retepora). 


5. FENESTELLA CÎ. RETIFORMIS Schloth. — Réticulations très 
voisines de celles qui sont figurées par 
De Koninck (1. c., pl. À, fig. 2-3, p. 4, sub Gorgonia). 


6. FENESTELLA UNDULATA Michelin (sub. GORGONIA) — FENESTELLA 
Micaeuini d'Orb. 

Michelin (1. c., Carbonifère de Tournai, pl. 60, fig. 10). 

Les plaquettes calcaires présentent en outre des Bryozoaires 
tubuliporidés, paraissant se rapporter aux genres Stromatopora, 
Crisioidea (Michelin, I. c., pl. 60, fig. 11). 


7. ARCHIMEDES Cf. WORTHENT Hall Sp. (ARCHIMEDIPORA ARCHIMEDIS 
d’Orb.). 

Echantillon empâté dans un fragment de calcaire dur jaune-brun, 
provenant de la rive droite de l’Oued-Guir entre Bahariat et Igli. 
La portion de l’axe avec les sections des lames spirales ressort 
nettement par son ton jaune-clair sur le fond brunâtre de la roche. 

Ce genre est caractérisé par des réticulations en trémies de la 
forme de celles de Fenestella, s'étendant sur une lame spirale qui 
s’enroule autour d’un axe central solide. 


9292 E. FICHEUR 3 Déc. 


Zittel (Traité de Paléontologie, trad. Barrois, 1er vol., p. 614, 
fig. 435). 

Bien que la surface soit usée et présente l’aspect des roches polies 
et striées par les sables sahariens, on distingue parfaitement à la 
loupe, à la face interne (convexe) des lames, les cellules disposées 
en lignes régulières (Zittel, fig. 4354). 


Dimensions de l'échantillon : 


Longueurideblaxe te ARTE PR CAE 42 mill. 
Hauteurides tours de spire LC MM UN, 6 à 7 mill. 
Diamètre apparent de la lame spirale. . . . . . . 18 mill. 


Les dimensions sont sensiblement les mêmes que dans l’échan- 
tillon figuré dans Zittel, sous le nom de Archimedes Wortheni, à 
l’exception de l'étendue des lames spirales, plus étroites sur notre 
échantillon ; d’après le mode de conservation du fossile, tout porte 
à croire qu'il était déjà bien usé avant l’empâtement dans la roche, 
ce que paraissent indiquer les dimensions très inégales des diverses 
sections de la lame spirale. 

Horizon. — Ce genre est caractéristique du calcaire carbonifère 
des Etats-Unis, où il est extrêmement répandu dans l'Illinois et 
l'Iowa. Il appartient au Dinantien moyen et supérieur. 

Remarque. — La présence de ce fossile dans le Carbonifère d’Igli, 
fournit une indication très précieuse, et importante ; c’est pour la 
première fois, je crois, que ce genre Archimedes est signalé hors de 
l’Amérique du nord. 


C. — CRINOIDES 


Portions de tiges cylindriques ou aplaties que je crois pouvoir 
rapporter aux genres suivants : 


8. RHopocriNus cf. verus Miller. — Portion de tige cylindrique ; 
anneaux serrés, suture finement crénelée ; surface articulaire 
ornée de stries rayonnantes serrées ; canal à section étoilée penta- 
sonale à lobes arrondis. 

L’échantillon étudié ressemble par les dimensions et les détails 
de structure à l’exemplaire déterminé par Pomel comme Rhodocri- 
nus verus, de l'Oued-Guir ; ce fossile avait été indiqué d’après 
Goldtuss comme dévonien. Suivant M. de Zittel (Paléontologie, 
1 vol., p. 381), Rhodocrinus verus est carbonifère. 

L’échantillon présente bien les caractères des figures de Goldfuss 
(Petrefacta, pl. 60, fig. 3, A, B, J), et je crois pouvoir le rapporter à 
cette espèce, jusqu’à découverte de caractères plus précis. 


1900 SUR LE TERRAIN CARBONIFÉRIEN DE LA RÉGION D'IGLI 923 


9. POTERIOCRINUS Sp. — Je rapporte à ce genre d’autres fragments 
de tiges de Crinoïdes cylindriques, dont l’une me paraît voisine du 
Poteriocrinus conicus Phillips — Pot. spissus de Kon. et le Hon. (de 
Koninck, 1. c., page 47, pl. F, fig. 5), à canal quinquelobé en forme 
d'étoile. 

Quelques exemplaires se rapprochent des échantillons de Poterio- 
crinus rapportés par M. Foureau du Carbonifère du Tassili. 

Les espèces restent à étudier. 

Ces débris de Crinoïdes proviennent d’Igli et de Taghit, dans la 
vallée de la Zousfana. 


Observation. — Le calcaire encrinitique d’Igli présente des traces 
de Goniatites ? ou de Bellerophon ? 

De nombreux débris, articles et fragments de tiges et de bras 
d'Encrines se trouvent sur les plaquettes calcaires à Bryozoaires et 
Polypiers d’Igli, signalées ci-dessus. 


D MPOLYPIERS 


Les plus abondants et caractéristiques appartiennent à une 
même espèce que je rapporte à la suivante : 


40. ZapHRENTIS Cf. PATULA Michelin sp. (sub Caninia), d’après 

Michelin (Iconog. Zoophyt., pl. 59, fig. 4), 

Edwards et Haime (Polypiers fossiles des terr. paléoz., p. 338), 

Id. (Palæont. Society, vol. 6, British fossil Corals, p. 171). 

L'état de conservation des cloisons ne permet pas d'identifier 
d’ une manière absolue nos échantillons avec l’espèce ci dessus. 

De nombreux exemplaires (23), en assez mauvais état, pour la 
plupart, ont été recueillis à Igli par M. Barthal. Un exemplaire 
provient d’El-Aoued] (26 kil. au nord-est) : M. Barthélemy. 

Ces exemplaires peuvent se comparer avec certains des échan- 
tillons rapportés par M. Foureau de l’Eguélé. 

Horizon. — Calcaire carbonifère de Tournai (Assise inférieure) ; 
calcaire carb. d'Angleterre. 


11. LITHOSTROTION Cf. IRREGULARE Edw. et Haïime, 

(Palæont. Society, Fossils Corals of Great Britain, vol. 6, pl. #1, 
fig. 1) du calcaire carbonifère. 

L’échantillon, très voisin de l’espèce figurée, en diffère par les 
dimensions plus faibles. 

Ce fossile provient de Zaouïa Tahtania, dans l’Oued Zousfana. 


924 E. FICHEUR | 3 Déc. 


42. MicneLiNiA cÎ. comPpressA Michelin. 
(Michelin, Iconog. zoophyt. Carbonifère de Tournai, pl. 59, fig. 3). 
3 exemplaires provenant d’Igli (fragments). 


13. ALVEOLITES CÎ. IRREGULARIS de Koninck. — Je rattache à cette 
espèce plusieurs petits tronçons d'Igli. Les tiges plus ou moins 
ramifiées se rapportent comme dimensions et détails aux exem- 
plaires figurés dans 

Michelin ({conog. zoophyt. Carbonifère de Tournai, pl. 60, fig. 4), 
et de Koninck (Descr. des foss. Carb. de Belgique, pl. B, fig. 2). 

Le grossissement donné de cette figure 2 montre une disposition 
analogue à celle de nos échantillons dans la forme et le nombre 
des cellules très serrées, ainsi que des petites cellules intercalaires 
indiquées par de Koninck. 


14. ALVEOLITES FUNICULINA Michelin, 

Michelin (Iconog. zoophyt. Carbonifère de Tournai, pl. 60, fig. 5%). 

En petits cylindres étroits bifurqués ; se rencontre en certaine 
quantité sur les plaquettes calcaires à Fenestella d’Igli; la loupe 
montre la disposition régulière des cellules en quinconce, comme 
la diagnose l’indique. 


15. ALVEOLITES sp. — Polypiers encroûtant un fragment de 
Spirifer ; cellules plus grosses, plus espacées que dans A/veol. irre- 
gularis. 


Résumé et conclusions 


L'ensemble de cette faune, encore que des déterminations spéci- 
fiques restent indécises, présente des caractères assez nets pour 
l'attribution du niveau fossilifère d’Igli à l’étage Dinantien et à la 
partie supérieure du sous-étage Tournaisien des géologues belges 
(assise de Waulsort à Spirifer cuspidatus). 

Au Carbonifère de Tournai appartiennent : Spirifer cuspidatus, 
Athyris Roissyi, Fenestella membranacea, Fenestella undulata, Fenes- 
tella retiformis, Zaphrentis patula, Michelinia compressa, Alveolites 
irregqularis, Alveol. funiculina, c’est-à-dire la presque totalité des 
espèces reconnues à Igli. 

Le calcaire carbonifère d'Angleterre et d'Irlande renferme : Spi- 
rifer cuspidatus, Athyris Roissyi, Zaphrentis patula, Lithostrotion 
irregulare. : 

Enfin le remarquable Archimedes Wortheni n’est connu jusqu'ici 
que du Carbonifère des Etats-Unis. 


1900 SUR LE TERRAIN CARBONIFÉRIEN DE LA RÉGION D IGLI 925 


D’après cette comparaison, qui nous montre les rapports de la 
faunule d’Igli avec la faune du Carbonifère de Belgique, nous pou- 
vous considérer le niveau d’Igli comme l’équivalent du Tournaisien 
supérieur où Dinantien moyen. 

L'extension de ce terrain paraît indiquée vers le nord-ouest, dans 
la vallée de l’Oued Guir jusque vers la région de Djôrf-el-Torba ; de 
là le Carboniférien se poursuit vraisemblablement dans la chaîne 
du Grand Atlas Marocain. C’est dans la direction du nord-ouest 
qu'il y aura lieu de rechercher l’existence des assises supérieures 
au Dinantien, le terrain houiller, s’il existe, ainsi que semblent 
l’indiquer les schistes à Fougères observées au Djebel Okris, au 
Maroc, par le botaniste Balansa (1). 

D’autre part, M. Barthélemy signale des gypses et des terrains 
salés dans l’Oued Guir, ce qui laisse à supposer de ce côté l’exis- 
tence du Trias, si nettement défini dans la chaîne des Ksour par 
M. Flamand. 


Historique et comparaison 


Le terrain carboniférien du Sahara a été indiqué pour la première 
fois par les fossiles rapportés par le Dr Lenz (1882), dans le Sahara 
occidental, entre l’Oued Draà et les dunes d’Iguidi. L'étude de 
M. Stache (2) établit les divisions suivantes : 

1° Calcaires à Productus africanus de l’Oued Draà ; 

2° Marnes à Bryozoaires et Brachiopodes et sales à Crinoïdes 
d’Iguidi ; 

30 Grès de la zone moyenne à Spirifer mosquensis. 

Les assises 1 et 2 sont considérées comme l'équivalent du cal- 
caire de Visé, l’assise 3 représenterait l’horizon du calcaire de 
Tournai. 

En deuxième lieu, les explorations de M. Foureau (1893-94-95) 
ont apporté de précieux documents pour la connaissance des ter- 
rains paléozoïques dans le Sahara (3). L'illustre explorateur a 
découvert et signalé sur une grande étendue, dans le Tassili des 
Azdjer, dans l’Erg d’Issaouan et sur le plateau d’Eguélé, des cal- 
caires à Productus Cora, abondants en Crinoïdes (Poteriocrinus), 


(1) Pouez. L'Algérie et le nord de l’Afrique aux temps géologiques (4. F. 4.8., 
Congrès d’Alger, 1881, p. 45). 

(2) Sracxe. Fragmente einer Afrikanisch-Kohlenkalkfauna (Denkschrift Akad. 
Wissensch. zu Wien, 1883, Bd XLVI, 2° abth., p. 368). 

(3) FourEaAuU. Sur la présence du Carbonifère dans le Sahara (C. R. Ac. Sc., 1894, 
p. 576. 


9926 SUR LE TERRAIN CARBONIFÉRIEN DE LA RÉGION D'IGLI 3 Déc. 


puis des grès rouges ferrugineux à Lepidodendron. C’est encore un 
représentant des calcaires de Visé. 

En comparant ces indications avec celles qui nous sont fournies 
par la faune d'Igli, nous remarquons que la zone fossilifère de 
l’Oued Zousfana appartient à un horizon plus ancien que les cal- 
caires d’Eguélé, d’une part, et que les assises d’Iguidi et de l’Oued 
Draà de l’autre, paraissant se rapporter au sous-étage viséen. 

Cependant, l’horizon des grès à Spirilers que M. Stache place 
dans le Tournaisien, pourrait être en partie l’équivalent des couches 
à Spirifer cuspidatus. Au point de vue lithologique, on peut faire un 
rapprochement entre ces grès et ceux de la base à l’Oued Zousfana. 

D'autre part, je tiens à insister sur l’analogie signalée dans 
l'étude ci-dessus, entre quelques espèces de Crinoïdes et de Poly- 
piers d’Igli et les fossiles rapportés par M. Foureau. 

Nous devons attendre des recherches futures les documents 
utiles pour une comparaison rigoureuse. Mais, ainsi que le faisait 
observer M. Foureau, les indices de plantes de la période carboni- 
fère qu'il a recueillies, ne laissent rien préjuger de la présence 
toujours hypothétique du terrain houiller au Sahara. 


1900 927 


ETUDE SYNTHÉTIQUE 
SUR LES ZONES PLISSÉES DE LA BASSE-PROVENCE 


par M. E. FOURNIER. 


Introduction 


Depuis plusieurs années déjà, l'interprétation des curieux phé- 
nomènes tectoniques de la Basse-Provence a fait l’objet, entre 
M. Marcel Bertrand et nous, de l'échange d'observations contradic- 
toires qui ont été publiées pour la plupart dans le Bulletin. Au 
moment où le grand travail entrepris par la Compagnie des 
charbonnages va mettre enfin en mesure de se prononcer d une 
façon définitive et irrévocable entre les deux théories proposées, il 
nous semble indispensable de faire une synthèse complète des 
arguments sur lesquels nous nous sommes appuyé et d’y ajouter 
les nouvelles observations qui sont venues, dans ces derniers temps, 
confirmer de la facon la plus éclatante notre interprétation. Peu 
d’entre nos confrères ont pu suivre pas à pas la discussion engagée 
et il importe, au moment où la question va recevoir une solution 
définitive, qu’elle soit posée de la facon la plus nette. C’est sans 
doute d’ailleurs le même sentiment qui a amené M. Marcel Ber- 
trand à publier dans le Bulletin des Services de la carte géologique 
sa note sur la grande nappe de recouvrement de la Basse-Provence (1) 
dans laquelle il résume son interprétation actuelle de la question. 

Pour notre part, nous n’hésitons pas à revendiquer hautement la 
responsabilité des opinions que nous avons émises et nous n’appor- 
terons ici que des faits et des affirmations absolues, sans essayer en 
aucun cas de nous retrancher derrière la possibilité d’une double 
interprétation. Il importe, qu’à l'heure où il va être donné de la 
vérifier directement, la question soit posée de façon à ce qu’il ne 
reste place à aucune discussion ultérieure. Pour la bibliographie, 
je renverrai au travail précité de M. Marcel Bertrand, à mes notes 
publiées ici même sur le massif d’Allauch (8. S. G. F., (3), XXII, 
p. 508, 1895) et sur la Sainte-Baume (B. S. G. F., (3), XXIV, p. 663, 
1896), ainsi qu'à mon étude sur la tectonique de la Basse-Provence 


(1) Bull. Serv. carte géol. N° 68, t. X, 1899. 


4) 


994 E. FOURNIER. — ÉTUDE SYNTHÉTIQUE 3 Déc. 


( 


(Feuille des Jeunes Naturalistes, Nos 312 à 316, 1896-97) et à la 
récente note de M. Repelin sur le Massif de la Nerthe (B. S. G. F., 
(3), XX VIII, Nos 2 et 3, 1900. 

Les feuilles au 1/80.000, Arles, Aix et Marseille, publiées par le 
Service de la carte géologique, permettront de suivre notre descrip- 
tion. 

Pour chacun des massifs considérés, après avoir donné une idée 
générale de la structure géologique, nous n’insisterons que sur les 
coupes dont l’interprétation se rattache d’une façon directe à celle 
de la tectonique de tout le massif. Nous discuterons une à une toutes 
celles que M. Marcel Bertrand considère comme fournissant un 
argument décisif en faveur de son hypothèse et nous en examine- 
rons quelques-unes, récemment relevées par nous, qui constituent 
des arguments, qui nous paraissent irréfutables en faveur de notre 
interprétation. 

Les zones plissées que nous nous proposons d'étudier ici peuvent 
se diviser en trois groupes : 

1 Chaînes de la Nerthe, de l'Etoile, de N.-D. des Anges. d’Allauch, 
de la Sainte-Baume, formant la bordure méridionale du grand 
bassin crétacé fluvio-lacustre de Fuveau. 

920 Ondulation transversale : Massifs de Saint-Julien, d’Auriol, 
de Saint-Zacharie, etc. 

3° Région des dômes : N.-D. de la Garde, Carpiagne, Saint-Cyr, 
les Barles, etc. 

4° Plis du Cerveau et de Marseilleveyre. 

5° Massifs du Beausset-Vieux et du Castellet. 


Etude du premier groupe 
Chaîne de la Nerthe 


La chaîne de la Nerthe peut se diviser en deux parties, de 
structure absolument distincte : la partie occidentale, à structure 
relativement simple, est principalement constituée par les divers 
étages de l’Infracrétacé et du Crétacé que recouvrent en discordance 
les dépôts tertiaires ; la partie orientale, au contraire, constituée 
par les divers étages du Trias, du Jurassique et de l’Infracrétacé, 
présente une structure beaucoup plus complexe. M. Marcel Bertrand 
donne de l’une et l’autre partie une interprétation unique et très 
simple. Pour lui le Trias, le Jurassique et une partie de l’Infra- 
crétacé forment une immense nappe de recouvrement ayant che- 
vauché un substratum composé d’Aptien, de Gault et de Crétacé ; 


1900 SUR LES ZONES PLISSÉES DE LA BASSE-PROVENCE 929 


ces derniers terrains apparaîtraient dans certaines dépressions (La 
Folie, Valapoux, le Rove) creusées par les érosions dans la nappe 
superposée. Voici donc la question nettement posée. M. Marcel 
Bertrand affirme de la facon la plus absolue (1) que le massif de la 
Nerthe est entièrement superposé à un substratum plus récent, sans 
d’ailleurs préciser autrement l’origine possible de la masse char- 
riée. Nous maintenons au contraire que les plis de la Nerthe sont 
enracinés sur place, que la pénétration des charnières synclinales 
sous les masses anticlinales y est relativement faible et que les 
affleurements de Valapoux, la Folie et le Rove ne sont que des 
bassins d’effondrement, parfois limités par des failles de chevau- 
chement. C’est ce que nous allons démontrer par la discussion des 
coupes déjà publiées et par l’examen de coupes nouvelles. 

Les coupes relevées dans la partie la plus occidentale de la chaine 
n’ont montré Jusqu'ici qu’une voûte anticlinale absolument nor- 
male et régulière (2). Sur ce point tout le monde est d'accord et 
rien ne peut jusque là faire supposer l’existence ü’une nappe de 
recouvrement. 

Le premier point où l’on rencontre une difficulté d'interprétation 
est situé au nord du village de la Couronne et correspond à la 
coupe 27 du mémoire de M. Repelin (loc. cit.) On voit là du Turo- 
nien surmonté directement par le Néocomien. Si l’on suit la 
coupe le long des rochers sur lesquels est construite la route de 
la Couronne à Saint-Pierre, on voit même le Crétacé former, comme 
l’a indiqué M. Repelin, une série d’ondulations en forme de voûte 
sous l’Infracrétacé, mais ces ondulations ne se manifestent que sur 
une coupe dirigée parallèlement à la route, c’est-à-dire nord-est, 
sud-ouest. Si, en faisant le tour de l’affleurement crétacé, on cherche 
à se rendre compte de l’allure de sa surface de contact avec 
l'Infracrétacé, on voit que cette surface plonge rapidement vers le 
sud, formant une faille de chevauchement qui s’atténue vers l’ouest 
et disparaît de telle sorte que, comme l’a fort bien vu M. Repelin, 
entre Carro et la Couronne, il n’existe plus trace de la nappe et la 
coupe est régulière. Nous assistons donc là simplement à l’appa- 
rition d’un synclinal crétacé chevauché par l’Infracrétacé de la 
bande méridionale, synclinal que nous allons d’ailleurs suivre sur 
une grande partie de la zone plissée et dont l’axe est jalonné par 


UNBASACAGAE XS168 1899 Mn ro ! 

(2) Voir : Carez. B. S. G. F., (3), XVI, p: 506, fig. 1 et 2. — Vasseur. B. S. G. F., 
(3), XXII, p. 414 et suiv.#— Fournier. B. S. G. F., (3), XXVI, p. 614, fig. 1. — 
RepeLiN. B. S. G. F., (3), XXVIII, p. 258. 


23 Février 1901. — T. XXVIII. Bull. Soc. Géol. Fr. — 59 


950 E. FOURNIER. —. ÉTUDE SYNTHÉTIQUE 3 Déc. 


une série d’effondrements souvent accompagnés de chévauchements 
par faille. 

La pénétration du Crétacé sous l’Hauterivien a même été exagérée 
dans la coupe précitée, car, du village de la Couronne à la bordure 
de l’affleurement crétacé, il y a près de 4 kil. et la longueur sur 
laquelle on peut observer la superposition ne dépasse pas 250 m. 
Il faudrait donc, pour rétablir la coupe à l'échelle, réduire au 1/3 
l’affleurement crétacé qui y est figuré. 

Un peu plus loin à l’est, le Crétacé a été signalé par M. Repelin, 
dans une situation identique, près des Aubrats où il est accompagné 
d'une mince bande d’Aptien, comme dans le bassin de la Folie ; la 
surface de contact est encore ici une faille de chevauchement, mais 
dont la direction, d’ailleurs un peu variable, se rapproche de la 
verticale, il ne saurait donc être question d’une réapparition du 
substratum. 

Nous arrivons maintenant au bassin de la Folie qui est un des 
points les plus intéressants et les plus complexes de la partie occi- 
dentale. Nous avons revu cette coupe à maintes reprises et tout 
récemment encore. | 

Les grès glauconieux et les marnes du Gault s’y présentent en 
couches très froissées, parfois relevées jusqu’à la verticale et ne 
forment en aucun point de voûte anticlinale (1). Les calcaires à 
Hippurites qui affleurent dans ce bassin sont compris entre deux 
bandes de Gault, leur allure est manifestement synclinale. 

Comme nous l’avons constaté et comme M. Repelin l’a vérifié 
après nous, le bassin de la Folie est bordé au sud par l’Urgonien 
tandis qu’au nord c’est l’Hauterivien et même le Valanginien qui 
se trouvent en contact avec le Gault ; de plus les couches hauteri- 
viennes de la bordure nord s’enfoncent, sans doute possible, sous le 
Gault; il est donc impossible, quoiqu'’on fasse, de les faire raccorder 
avec les couches urgoniennes du versant sud qui, d’après l’hypo- 
thèse de M. M. Bertrand, seraient en recouvrement sur le Gault ; 
quelle que soit l’hypothèse adoptée, il faut qu’il existe là au moins 
une faille. 

Mais alors, si l’Infracrétacé de la bordure septentrionale est 
surmonté par le Gault du bassin, il fait partie du substratum. Or, 
si l’on s'éloigne soit vers l’ouest, soit vers l’est, on voit l’Infracré- 
tacé de la bordure septentrionale se souder à celui de la bordure 
méridionale. M. Marcel Bertrand lui-même, dans ses observations 
au sujet de la note de M. Repelin, dit (p. 266) que si les terrains du 


(4) Voir : Fournier. B. S. G. F., (3), XXVI, 1898, p. 613, Coupe 2. 


1900 SUR LES ZONES PiISSÉES DE LA BASSE-PROVENCE 931 


plateau sud sont superposés au Crétacé, ceux du plateau nord le sont 
également. Par conséquent inversement si les terrains du plateau 
nord plongent sous le Crétacé, ceux du plateau sud font également 
partie du substratum. 

En dehors du fait bien constaté que l’Infracrétacé plonge sous le 
Gault de la Folie, il y a d’ailleurs un argument prouvant d’une 
façon péremptoire que ces terrains font partie du substratum, 
nous l’avons déjà indiqué ici même (1) et il a été repris également 
par M. Repelin (loc. cit., p. 259). Voici cet argument : 

L'Infracrétacé du plateau septentrional supporte, sur son versant 
nord, la série régulière des Martigues qui s'enfonce sous le bassin 
crétacé fluvio lacustre de Fuveau, lequel supporte lui-même les 
divers termes du bassin d'Aix. Si donc l’Infracrétacé du plateau 
septentrional fait partie de la nappe de recouvrement, toute la 
série des Martigues et le bassin d’Aix lui-même font partie de la 
nappe. Or, comme nous allons le voir tout à l’heure, M. Marcel 
Bertrand lui-même est forcé d'admettre pour le Massif de l'Etoile 
que la série fluvio-lacustre fait partie du substratum. M. Marcel 
Bertrand n’a jamais réfuté cet argument qui est d’ailleurs irréfu- 
table. 

Dans le bassin de Valapoux (Voir Repelin, Loc. cit., fig. 24) c’est 
encore l'Urgonien du flanc méridional qui chevauche l’Aptien, 
lequel est lui-même renversé sur le Gault séparé de l’Urgonien du 
flanc nord par une faille presque verticale. 

Mais c’est surtout la coupe de Vallesteloué (Repelin, tbid., fig. 25) 
qui est absolument incompatible avec l’existence d’une nappe 
générale de chevauchement : (à, tous les étages infracrétacés du pla- 
teau nord plongent en série complète et normale sous le Gault du 
bassin, chevauché lui-même par l’Infracrétacé du plateau sud, formant 
lui aussi une série normale. Ici, sans aucun doute possible, l’Infra- 
crétacé du plateau nord fait partie du substratum. Or, d’après 
M. Marcel Bertrand (8. S. G. F., (3), XXVIII, Observ., p. 265), la 
continuité et l'identité de structure des plateaux nord et sud est prouvée, 
done ni l’un ni l’autre ne sont en recouvrement et seul le plateau 
sud présente un léger chevauchement par faille ou par pli-faille. 

Dans le bassin de Romaron, la coupe est analogue à celle de 
Vallesteloué. 

Avec les bassins d’Ensuès et du Rove les preuves de l’inexistence 
de la nappe charriée deviennent surabondantes. 

Dans sa partie moyenne, comme l’a fort bien vu M. Repelin et 


(A) B.S. G.F., (3), XXVII, p. 338. 


932 E. FOURNIER. — ÉTUDE SYNTHÉTIQUE 3 Déc. 


comme nous l’avions dit nous-même dès 1897 (1), le bassin d’En- 
suès se présente comme un synclinal régulier (Repelin loc. cit., 
fig. 21) dont l’axe est occupé par l’Aptien et les flancs par l’Urgo- 
pien. Or, dans l'hypothèse de M. Marcel Bertrand, l’Aptien fait 
partie du substratum 
recouvert par la nappe; 
il faut donc, pour expli- 
quer la coupe observée, 
sûpposer que cet Aptien 
a fait hernie à travers 
l’Urgonien constituant 
un véritable pli en 
champignon comme 
l'indiquent les raccords 
ab de late Me Or 
M. Marcel Bertrand a 

Lun déclaré, à diverses re- 
MS LE pohelle to envieuns à 0 rise quilédusderat 
les plis en champignon 
comme une impossibilité 
mécanique, il lui devient donc impossible d'expliquer la coupe de 
la fig. 1 en restant conséquent avec son hypothèse. 

Vers l’ouest, la surface de contact du flanc méridional se redresse 
et finit même par se renverser sur l’Aptien, mais nulle part l'Urgo- 
nien du flanc nord ne cesse de plonger sous les couches aptiennes, 
comme dans toutes les coupes précédentes C’est à l’ouest du bassin 
du Rove que passe la grande faille dirigée sensiblement nord-est 
sud-ouest et qui sépare la partie occidentale de la Nerthe, dont la 
structure est relativement simple, de sa partie orientale beau- 
coup plus complexe. 

Cette faille suit, entre Ensuès et le Moulin de la Cride, la bordure 
d’une petite bande d’Aptien qui relie l’Aptien du bassin d’Ensuès à 
celui du bassin du Rove ; on voit apparaître dans cette bande un 
mince liséré triasique : situé d’abord sur la limite sud de la 
bande, près du Moulin d’Ensués, il affleure ensuite, dans sa partie 
médiane, puis même sur sa bordure septentrionale, près du Moulin 
de la Cride. Nous avons démontré antérieurement (3) que ce liséré 


Cu, Aptien ; Gun, Urgonien; Ci, Hauterivien. 


(1) E. Fournier. La tectonique de la Basse-Provence. Feuille des Jeunes Nat., 
Nc 312. 

(2) Dans cette coupe et dans toutes les suivantes l’échelle indiquée est celle des 
longueurs ; les hauteurs sont amplifiées. 

(3) E. Fournier. Etudes stratigraphiques sur la chaîne de la Nerthe. Feuille 
des Jeunes Nat., janv.-mars 1895. 


1900 SUR LES ZONES PLISSÉES DE LA BASSE-PROVENCE 933 


triasique formait l’axe d’un anticlinal et était accompagné en plu- 
sieurs points de lambeaux laminés d’étages intermédiaires. Le seul 
fait que le Trias est là en anticlinal dans la bande aptienne suffirait à 
démontrer qu’il n’est pas en recouvrement; mais nous allons en trou- 
ver bien d’autres preuves encore, dans le bassin du Rove lui-même. 

La structure de ce bassin est des plus complexes, nous y sommes 
retournés récemment à maintes reprises pour y relever de nou- 
velles coupes que nous allons étudier ici : 

Si, passant à côté du puits d'extraction de gypse creusé dans le 
Trias, on se dirige vers les rochers blancs dolomitiques qui for- 
ment la bordure 
Lu AeAusep ten di : Puits d'extraction 4 
trional, on aper- <:: 
çoit, à quelques 
mètres seulement 
au nord du puits 
et à la base de ces 
rochers, une sorte 
de petit abri sous 
roche. Or, la voûte 


de cet abri sous Fig. 2 — Coupe de la bordure septentrionale 
roche est consti- du bassin du Rove. — Echelle 1/1.000. 


tuée par les Dolo- Ja, Dolomies du Jurassique supérieur; t*, Keuper ; Marnes 
à gypse avec giobertite et cargneules. 


mies jurassiques 
et le sol par les cargneules et marnes rouges du Trias (fig. 2). Ce 
sont donc les dolomies du plateau qui sont superposées au Trias, et, 
s'il y a recou- 
vrement, c’est 
au sud du Trias 
qu'il faut cher- 
cher la surface 
anormale de 
contact : c’est 
donc sur l’Ap- 


N. Se 
eo Rte du Rove 
à La Nertkhe 


i 
! 
l 
! 
! 
[ 
l 
! 


Fig. 3. — Coupe prise un peu à l’est de la précédente. 


tien que de- Echelle 1/2.500. 
vraitreposerle  Mème légende. — cu», Aptien supérieur calcaréo-gréséux ; 
ne Oro Cua, Aptien inférieur marno-calcaire. 

° ? 


l’on suit les cargneules triasiques vers l’est on relève la coupe de 
la fig. 3 dans laquelle la superposition de l’Aptien au Trias est 
évidente (1). Plus à l’est encore, l’'Urgonien et même l'Hauterivien 


(1) Cette coupe est en tous points comparable à la coupe 17 de M. REPELIN, /0€. cit. 


934 E. FOURNIER. — ÉTUDE SYNTHÉTIQUE 3 Déc. 


viennent s'intercaler entre l’Aptien et la bande triasique, toujours 
avec les mêmes plongements. Là encore, pour faire surgir l’Aptien 
du substratum il faudrait avoir recours à l'hypothèse d’un pli en 
champignon. Si l’on suit la bande triasique du côté de l’ouest, on 
la voit se redresser jusqu à 
la verticale et, dans un 
Puits d'extraction puits d’extraction aban- 
donné, situé près de la 
route du Rove à Ensues, 
j'ai relevé la coupe ci- 
contre (fig. 4). 

Les travaux d’exploita- 
tion ont été poussés jadis 
à un niveau inférieur d’en- 
Fig. 4. — Coupe de l’ancien puits situé à droite viron 40 mètres à celui de 

de la route SON le Douard. la route le long de laquelle 

Même légende. — gy, lentille de Gypse. vient ou ep ie 

mais on n’a rencontré dans 
le sondage autre chose que le Trias, pas plus d’ailleurs que dans le 
puits actuellement exploité du Rove. Si le Trias était en recouvre- 
ment, il faudrait (comme cela se produirait d’ailleurs tonjours, par 
un effet du hasard, dans toutes ces prétendues nappes chevauchées), 
qu'il soit pincé dans un synclinal vertical très aigu et, hasard plus 
étrange encore, ce synclinal, non seulement n’aurait eu vers l’est 
aucune répercussion dans la masse des dolomies superposées, mais 
se transformerait même brusquement etsans raison apparenteenun 
anticlinal, au moment où la bande triasique disparaît dans cette 
direction en s’enfouissant sous le Jurassique. Du côté de l’ouest, il 
se produirait un 
SE phénomène analo- 
Mammelon 

FoS gue, de sorte que la 
bande triasique au- 
rait une structure 
synclinale dans sa 
partie moyenne et 
une structure anti- 
clinale à ses extré- 

mités. 

Dans la partie mé- 
ridionale du bassin, 
on constate encore de bien curieux phénomènes : En suivant la 


S. Batiments N. 


BAoute du 


Petitthalweg 


r'aviné 


Champs cultivés 


Fig. 5. — Echelle 1/1.000. 
Même légende. 


1900 SUR LES ZONES PLISSÉES DE LA BASSE-PROVENCE 935 


route qui conduit du Rove à l’Estaque, on aperçoit sur la gauche, 
au moment où l’on va quitter le bassin, un petit mamelon boisé ; 
ce mamelon est constitué par des Dolomies jurassiques, entourées 
de toutes parts par l’Aptien. Dans l’hypothèse de M. Marcel Bertrand, 
ces dolomies font partie de la nappe charriée et reposent sur 
l’Aptien. Or, sur la bordure nord-ouest de ce mamelon, nous avons 
pu relever la coupe de la fig. 5 qui ne laisse aucun doute sur les 
relations de l’Aptien avec les dolomies. D'ailleurs, du côté de 
l’ouest et non loin du Médecin, les mêmes dolomies sont recou- 
vertes par une série normale et régulière composée de Valanginien, 
Hauterivien et Urgonien, ce dernier terme plongeant lui-même sous 
l’Aptien du bassin du Rove. 

M. Repelin, sans en déduire d’ailleurs l’existence d’une nappe 
de recouvrement générale, avait admis que ces dolomies étaient 
en recouvrement ; mais alors, pour concilier cette hypothèse avec 
la constatation précédente, il était obligé d'admettre l’existence, 
entre les dolomies normales et les dolomies charriées, d’une faille 
dont rien sur le terrain ne vient justifier l’existence. 

L’allure de ce promontoire dolomitique qui est, à vrai dire, au 
premier abord un peu déconcertante, s'explique néanmoins d’une 
façon très simple si l’on considère que la bordure méridionale du 
bassin du Rove est limitée par une faille dont l'amplitude s’accroit 
de l’ouest à l’est. Cette faille est oblique et un peu sinueuse ; lors de 
l'effondrement du bassin, le promontoire dolomitique a formé une 
sorte de mole, une sorte de horst, autour duquel se sont effondrées 
les couches aptiennes ; de là sa structure en saillie au dessus de 
la plaine infracrétacée. Si, conformément à l'hypothèse de M. Mar- 


N.0. S.€. 
Le Médecin Flanc oriental du 
| ravir de La esse 


Fig. 6. — Coupe du Médecin à  Figuerolles. — Echelle 1/40.000. 


Cin, Calcaire urgonien ; Cv, Marnes hauteriviennes ; Civa, Néocomien compact ; 
€y, Valanginien. 


cel Bertrand, l’Infracrétacé passait sous la masse dolomitique, il 
faudrait voir une réapparition du substratum dans le Valanginien 


936 E. FOURNIER. — ÉTUDE SYNTHÉTIQUE 3 Déc. 


de la Baume des Onze heures près Figuerolles, ce Valanginien 
est en effet subhorizontal et surmonté par les dolomies (1). Or, 
si l’on suit vers l’ouest ce Valanginien, on le voit se relever et se 
raccorder point par point au Valanginien du vallon de la Vesse 
qui est nettement superposé aux mêmes dolomies, ainsi que le 
montre la fig. 6. Le Valanginien du vallon de la Vesse n’est autre 
que celui du Médecin qui plonge, comme nous l’avons vu, sous 
l’Urgonien et sous l’Aptien du Rove ; ce dernier ne peut donc être 
que superposé aux dolomies comme nous l'avons indiqué dans 
notre coupe 5. 

Nous n’avons examiné jusqu'ici que les coupes de la bande 
méridionale et de la zone de bassins d’efflondrements qui l’accom- 
pagne ; avant d'aborder l’étude de la partie qui forme le passage 
entre les plis de la Nerthe et ceux de l'Etoile, nous allons jeter 
un coup d'œil rapide sur la bande septentrionale. 

Au nord du bassin de Saint-Pierre et en suivant la route de 
Saint-Pierre à Martigues par les Ventrons, on ne rencontre qu’une 
série absolument régulière comprenant les divers étages de l’Infra- 
crétacé et du Crétacé, jusqu'aux couches fluvio-lacustres qui vien- 
nent aîffleurer sur les bords de l’Etang de Caronte (2); cette série est 
homogène et continue, elle forme un ensemble indivisible et les 
conclusions que l’on peut chercher à appliquer aux termes qui 
lui servent de base doivent, comme nous l’avons déjà dit, s’appli- 
quer à tout l’ensemble. 

Un peu plus à l’ouest, on rencontre, au milieu des calcaires 
urgoniens et au fond d’un ravin,un lambeau de calcaires à Hippurites 
pincé entre deux failles (3), c’est encore un petit bassin d’effondre- 
ment. Dans l'hypothèse de M. Marcel Bertrand, il faudrait y voir, 
évidemment, une réapparition du substratum au-dessus duquel 
l’Urgonien ferait voûte. Or, les couches de ce lambeau sénonien sont 
verticales, tandis que l’Urgonien a des plongements très faibles : il 
serait assez étrange que le charriage de la masse ait provoqué dans le 
substratum, qui n’aurait joué qu’un rôle absolument passif, des plis 
plus intenses que ceux qui affectent la masse elle-même ; en second 
lieu, les. failles qui limitent le lambeau sont manifestes, on peut 
les suivre, non seulement sur la bordure du lambeau, mais même 
plus loin vers l’est dans les calcaires urgoniens, enfin ce Sénonien 
est identique à celui des bords de l’Etang de Berre qui est nette- 


(1) B. S. G. F., (3), XXVIL, p. 339, fig. 1 et 2. 
(2) B. S. G. F., (3), XXVL p. 614, fig. 1. 
(3) B. S. G. F., (3), XXVIL, p. 248, fig. 10. 


1900 SUR LES ZONES PLISSÉES DE LA BASSE-PROVENCE 937 


ment superposé à la série qui constituerait ici la nappe de recou- 
vrement ; on ne saurait donc considérer le Sénonien des bords de 
l'Etang de Berre comme étant une réapparition du même substra- 
tum. Et alors, jusqu'où faudrait-il reporter le front de la masse 
charriée ? Nous ignorions déjà l’origine de cette nappe, nous voici 
de même réduit à des hypothèses sur sa terminaison. 

Au nord du bassin de la Folie, s'élève le massif de Campfleury. 
Il est constitué en majeure partie par des calcaires en plaquettes, 
parfois très lithographiques, surmontés, sur toute une partie de 
la bordure du massif, par les marnes valanginiennes. Leur position 
stratigraphique, ainsi que leur identité de faciès avec les calcaires 
berriasiens de Mouriés et de Lançon, permet de les rapporter sans 
aucun doute à cet étage. Dans l’hypothèse d’une nappe de recou- 
vrement, ces calcaires feraient partie de la nappe. Or, le Berriasien 
n'existe en aucun point situé au sud de la bordure du bassin 
fluvio-lacustre et pourtant, c’est forcément du sud que proviendrait 
cette nappe. Cet étage existe au contraire au nord, et ses aîfleure- 
ments qui, depuis les environs de Pertuis jusqu'aux environs de 
Lançon, suivent une direction nord-nord-est sud-sud-ouest, expli- 
quent très naturellement sa présence dans la partie occidentale de 
la Nerthe si cette partie est bien en place. 

Les coupes relevées près de Châteauneuf-les-Martigues (1) et au 
nord du Douard (2), ne montrent également qu'une série parfaite- 
ment normale coupée de failles peu importantes. A l’est du Douard, 
cette série normale se redresse progressivement et se renverse 
vers le nord (3). La coupe aujourd’hui classique du tunnel de la 
Nerthe, donnée pour la première fois en 1864 par M. Matheron et 
reproduite successivement par divers géologues (4), montre bien 
ce renversement. Il faut remarquer dans cette coupe l'existence, 
sur la bordure nord, d’une bande de brèche danienne nettement 
superposée, comme aux environs de Taxil, à des marnes aptiennes 
qui reposent elles-mêmes normalement sur l’Urgonien. La cons- 
tatation de ce fait est d’un intérêt capital. Nous allons voir en effet 
que, dans la partie de la Nerthe la plus voisine de l'Etoile et dans 
l'Etoile elle-même, la brèche danienne est considérée par M. M. Ber- 
trand comme formant un anticlinal du substratum sous la nappe 


(4)- RepeuiN. B. S. G. F., (3), XXVIIL, p. 243, fig. 4 et 6., 

(2) In. Ibid., fig. 3. 

(3) E. Fournier. B. S. G. F., (3), XXVI, p. 617, fig. 4. 

(4) MATHERON. B. S. G. F. Réunion extr. Marseille 1864. — Fournier. Feuille 
des Jeunes Naiuralistes, 1895, No 296. — REPELIN, LOC. Cil., p. 244, fig. 1. 


938 E. FOURNIER. — ÉTUDE SYNTHÉTIQUE 3 Déc. 


charriée. Or, nous allons montrer que le banc de brèche présente 
une continuité absolument ininterrompue sur le flanc nord des 
deux chaînes. Si la brèche était en anticlinal dans l’Etoile, elle le 
serait également ici. Or, près de Taxil et surtout près de Gignac, 
elle remplit, entre l’Urgonien et l’Aptien, une dépression syncli- 
nale comprise entre deux anticlinaux dont les voûtes sont visibles, 
l’Aptien et l’Urgonien sont d’ailleurs là en continuité directe avec 
les mêmes étages de la bande occidentale dont la série est normale 
et régulière. La difficulté signalée pour la série des Martigues vient 
donc se doubler ici d’une ditficulté nouvelle car cette série, qui 
ferait partie de la nappe, se termine ici par la brèche qui ferait 
partie du substratum dans l'hypothèse de M. M. Bertrand. La contra- 
diction ressort donc d’une manière flagrante et l’argument acquiert 
toute son ampleur. 

Avant de passer à l’étude de la partie située plus à l’est, il 
importe encore de faire quelques remarques sur l’âge des plis dans 
la partie occidentale. 

Nous avons vu que l’Oligocène du bassin de Saint-Pierre et 
Saint-Julien reposait en discordance sur les couches très relevées 
de l’Infracrétacé. Nous avons constaté également que, dans le même 
bassin et sur les côtes de Carry, Sausset, la Couronne, les dépôts 
tertiaires étaient subhorizontaux. Nous moôntrerons de même tout 
à l'heure que l’Infra-Tongrien situé au sud du Jas-de-Rode dans la 
région du Poucet, repose presque horizontalement sur les couches 
plissées du Jurassique. Il en résulte que les principaux mouve- 
ments de plissement de la Nerthe sont anté-oligocènes ; ils sont 
de plus post-daniens puisque la brèche danienne a partout été 
affectée par les plis au même titre que les couches plus anciennes. 
Au voisinage de la partie axiale de la chaîne, dans le ravin de 
Siou-Blanc, j'ai signalé dès 1893 (1) l'existence d’un petit lambeau 
de molasse helvétienne ; bien que la direction des couches soit 
impossible à préciser dans ce lambeau, l’âge du pli sur le flanc 
duquel il repose exige qu'il soit en discordance. Je n'hésite pas à 
étendre cette conclusion au petit lambeau à l’est des Valletons, 
signalé par M. Repelin. Qu’une faille postérieure ait produit un 
effondrement local qui ait contribué à protéger ces lambeaux 
contre l’érosion, cela n'a rien d’impossible, maïs, en tous cas, la 
la situation subhorizontale de tous les autres dépôts tertiaires dans 
toute la chaine depuis l’anse de Ponteau jusqu’au Jas-de-Rode et 


(1) E. Fournier. Sur l'existence d’un lambeau helvétien dans la partie cen- 
trale de la chaîne de la Nerthe. Feuille des Jeunes Naturalistes, No 266, 1893. 


1900 SUR LES ZONES PLISSÉES DE LA BASSE-PROVENCE 939 


au Poucet, permet d’affirmer qu’en aucun cas ces lambeaux ne 
sauraient être considérés comme pincés dans un synclinal. Il reste 
donc bien établi que le principal mouvement de plissement de la 
Nerthe est post-danien et anté-oligocène et qu’un mouvement 
d’affaissement en masse a amené la grande transgression helvé- 
tienne à déposer ses sédiments en discordance sur les couches 
plissées du massif. Le fait que les dépôts helvétiens du Sioublanc, 
ainsi d’ailleurs que ceux de Sausset, renferment des poudingues à 
éléments anciens, sans éléments jurassiques et infracrétacés, prouve 
simplement que la Nerthe était suffisamment submergée à cette 
époque pour que la mer helvétienne n'ait pu arracher aucun 
galet à ce massif. Nous avons en effet démontré, par des considé- 
rations d’un tout autre ordre que, pendant une grande partie des 
temps tertiaires, le rivage était beaucoup plus au sud dans une 
région aujourd’hui submergée (1). 

Examinons maintenant la région formant le passage entre la 
chaîne de la Nerthe et celle de l'Etoile. Avant de publier la pré- 
sente note, j'ai encore voulu revoir en détail cette curieuse région 
et je n’y ai relevé encore que des coupes incompatibles avec 
l'hypothèse d’une nappe charriée. 

Au Jas-de-Rode, nous retrouvons la bande triasique que nous 
avons signalée au nord du bassin du Rove. Ici elle est représentée 
* parle Muschelkalk, dont les couches sont sensiblement verticales (2). 
Au sud du Muschelkalk, s'étend une étroite bande cultivée que 
j'avais considérée jusqu'ici, à cause de sa position stratigraphique 
et de sa couleur rouge, comme uniquement constituée par le Keuper. 
J’ai suivi de nouveau avec soin cette bande et mon étonnement a 
été grand en rencontrant, au contact des Cargneules du Keuper qui 
y existent effectivement, un banc assez épais de brèche danienne 
reposant en discordance sur le Trias, comme le montre la coupe de 
la fig. 7; nous avons pu suivre ce banc sans interruption jusqu’à 
sa jonction avec la brèche danienne de la montée de l’Assassin. 

Ainsi donc, d’un côté nous voici en présence de la couche la plus 
ancienne de la zone plissée : le Muschelkalk, et de l’autre de la plus 
récente : la brèche danienne. Dans l’hypothèse de M. Marcel Ber- 
trand, le Muschelkalk devrait constituer l’axe de la nappe et la. 
brèche un pointement du substratum. Or, nous voyons au contraire 
la brèche superposée au Trias et en discordance sur lui. fl faudrait, 


(1) G. Vasseur et E. Fournier. Preuves de l’extension sous-marine au sud de 
Marseille du massif ancien des Maures et de l’Esterel. C. R. Ac. Sc., 27 janvier 1896. 
(2) E. Fournier. B. S. G. F., (3), XXVI, p. 618, fig. 5. 


940 E. FOURNIER. — ÉTUDE SYNTHÉTIQUE 3 Déc. 


pour concilier cette coupe avec l’hypothèse de la nappe : 1° Que le 

flanc normal de la nappe se fût retroussé sur lui-même au point de 

se renverser, car il faut bien se rappeler que toute la série renversée 

du flanc nord se rac- 

nie re SSE corde par relèvement 

| progressif à une série 

normale ; 2° Que la brè- 

che émergeàt du sub- 

stratum en formant un 

5 champignon ; 3° Que la 

RS ED re 

pédoncule de ce cham- 

pignon de façon à isoler la brèche, car, dans certains ravins, on peut 

s’assurer que le Trias passe entièrement sous la brèche. Autrement 

dit, pour expliquer une coupe très simple, on serait obligé de 

recourir à une série d’hypothèses toutes plus invraisemblables les 
unes que les autres. | 

Un peu au sud-est du Jas-de-Rode, on voit les dépôts oligocènes 
subhorizontaux reposer en discordance sur les couches relevées 
du pli, ce qui vient encore confirmer ce que nous venons de dire 
au sujet de l’âge des mouvements orogéniques. 

Dans la dépression où passe la route de Saint-Antoine à l’Assassin 
et aux Pennes, on relève une coupe très intéressante que nous avons 
‘ publiée pour la première fois en 1895 (1) et reproduite ici même (2). 
On y voit (un peu au nord de l’embranchement des Cadenaux) le 
Trias former une voûte anticlinale très nette sous les terrains 
jurassiques en série normale, lesquels supportent à leur tour, sur 
leur flanc nord, une puissante formation bréchoïde danienne 
accompagnée de calcaires daniens fossilifères. J’ai encore repris 
tout récemment l'étude de cet affleurement danien, je lai suivi 
sur son pourtour, et je l’ai toujours vu, dans toute la partie située à 
l’ouest de Tassy, superposé au Jurassique et au Crétacé. Il est bien 
entendu que je ne parle ici que du lambeau supérieur, celui qui 
vient affleurer en couches subhorizontales, dans la tranchée de la 
route, à 50 mètres du bar du Vallon. Si l’on prend une coupe 
nord-est, sud-ouest de ce lambeau de brèche, vers le fond du ravin 
où passe la traver se correspondant au grand lacet de la route, on 
voit qu’elle est discordante sur les formations jurassiques ; la 
brèche a là une structure synclinale. Si elle fait partie du substra- 


Fig. 7. — Echelle 1/5.000. 


(4) Feuille des Jeunes Naturalistes, janv.-mars 1895. 
(2) B. S. G. F., (3), XXVI, p. 619, fig. 6. 


1900 SUR LES ZONES PLISSÉES DE LA BASSE-PROVENCE 941 


tum, il faut qu’elle affleure par suite de l’existence d’un pli en 
champignon, sans d’ailleurs ramener avec elle aucune des couches : 
de la nappe qui lui serait superposée. M. M. Bertrand, qui a vu 
cette coupe, dit lui- 
MÉME  BMSAGUEF, 
(3), XXVIII, p. 267, 
ligne 18, que les 
apparences ne sont 
pas en harmonie 
avec son hypothèse. 
S'il s'agissait d’une 
coupeisolée, on pour- 
rait peut-être parler 
d'apparence, mais il faut se souvenir que, depuis près de 40 kilo- 
mètres que nous suivons le pli, depuis son origine, ce sont toujours 
les mêmes difficultés, les mêmes objections qui viennent contredire 
l'hypothèse de M. M. Bertrand ; il ne s’agit pas là d’un fait local, 
partout où nous avons vu la brèche, sa situation est identique et en 
désaccord complet avec l’existence de la nappe charriée. 

La série renversée qui s'étend au nord de l’affleurement de brèche 
que nous venons d'examiner, comprend elle aussi, parmi ses 
termes renversés, un banc de brèche danienne, c’est la brèche 
de l’Assassin, qui a été exploitée comme marbre. Si l’on suit les 
deux bandes de brèche vers l’est, dans la direction de Sénière, on 
voit s’amincir la série jurassique et infracrétacée qui les sépare à 
tel point que, à 100 mètres à peu près au sud-sud-est de Sénière, 
les deux bandes se rejoignent ; l’amincissement de la bande inter- 
médiaire provient de deux causes : 1° Transgression de la brèche 
méridionale ; 2 Étirement de l’Infracrétacé dans le flanc septen- 
trional. 

Au moment où les deux bandes de brèche viennent se souder, 
elles dessinent nettement un anticlinal couché vers le nord, auquel 
succède, dans la direction de la brèche méridionale, un synclinal 
chevauché lui-même par la série jurassique et un peu plus loin par 
le Trias. Dans l’hypothèse de M. M. Bertrand, les deux bandes de 
brèche, qui un peu plus à l’ouest sont séparées par les dolomies, 
feraient l’une et l’autre partie du substratum : elles dessinent 
un anticlinal autour des dolomies, donc les dolomies feraient à 
fortiori partie du substratum. Or, ces dolomies sont en continuité 
absolue avec celles du plateau nord de la Nerthe qui, dans l’hypo- 
thèse de M. M. Bertrand, feraient partie de la nappe de recouvre- 
ment : la contradiction ressort ici nettement encore. 


Route Traverse 


Fig. 8. — Echelle 1/2.500. 


Même légende. — cB, Brèche danienne. 


942 E. FOURNIER. — ÉTUDE SYNTHÉTIQUE 3 Déc. 


Près de Sénière, la brèche est en contact avec le Muschelkalk 
et renferme précisément en ce point des blocs de Muschelkalk de 
la grosseur de la tête. Dans la partie située plus à l’ouest, nous 
l’avons vue successivement en contact avec l’Aptien, l'Urgonien, le 
Néocomien, le Valanginien et le Jurassique supérieur ; partout, les 
éléments prédominants sont ceux arrachés aux terrains formant 
bordure. Au nord de Sénière, elle vient en contact avec un petit 
lambeau urgonien et, à son voisinage, elle renferme des blocs de 
calcaire urgonien dont quelques-uns atteignent un volume d'un 
mètre cube. Pour que la brèche ait pu ainsi emprunter des éléments 
aux divers étages avec lesquels elle est en contact, il faut que ces 
divers étages aient formé le littoral des eaux sous lesquelles elle 
s’est déposée, autrement dit, il faut de toute nécessité que la brèche 
se soit déposée en transgression sur le flanc d’un pli peu accentué 
occupant, dès l'époque danienne l'emplacement actuel de la chaîne 
de la Nerthe (1). La brèche ne fait donc pas partie d’un substratum 
recouvert par une nappe charriée, elle est au contraire en synelinal 
comme on peut le vérifier d’ailleurs directement en plusieurs points 
et notamment dans la coupe de la tranchée de Rebutty. Les études 
de M. Vasseur sur les bassins de Fuveau et d'Aix et leur bordure, 
ainsi que celles de M. Repelin, sont venues confirmer notre manière 
de voir. M. Repelin a fait également, au sujet de la brèche, une 
remarque qui a certainement une grande importance dans l’inter- 
Dre de sa situation tectonique, c'est qu'il serait bien étrange 
qu'un pointement du substratum se réduisit loue et partout 
à un affleurement de brèche. 

Dans toute la région que nous venons de parcourir, depuis Gignac 
jusqu’au nord de Septèmes, le synclinal de brèche est longé au 
nord par une bande constituée par l’Aptien et quelquefois par 
l’'Urgonien. M. Marcel Bertrand considère cette bande comme 
formant, au nord de la brèche, un synelinal (2) dans la nappe de 
recouvrement. Or, à Gignac, au moment où la brèche disparaît, on 
voit cet Aptien se relier sans discontinuité à celui de Châteauneuf- 
les-Martigues qui, dans la même hypothèse, devrait former le flanc 
septentrional d’un anticlinal dessiné dans la masse charriée. 
D'ailleurs, près de Taxil, on peut voir en plusieurs points les voûtes 
anticlinales formées par l’Aptien. Mais c’est surtout dans les endroits 
où l’on observe des pointements urgoniens dans la bande, que 


() Voir E. Fournier. B. S. G. F., (3), XXVI, p. 621-622 et fig. 9. 
(2) M. BerrrAanp. La grande nappe de recouvrement de la Basse-Provence. 
B. S. C. G. F. N° G8. 


1900 SUR LES ZONES PLISSÉES DE LA BASSE-PROVENCE 943 


la structure anticlinale devient manifeste. Ainsi, par exemple, au 
sud-ouest de l’Assassin, à quelques mètres à droite du chemin con- 
duisant à la carrière de marbre ouverte dans la brèche, on observe, 
sur les bords du canal, un petit monticule dans lequel on a ouvert 
une carrière; ce monticule est constitué par l’Urgonien et la 
coupe est celle représentée 
par la fig. 9, qui montre nette- 
ment la structure anticlinale 
de la bande. Je citerai égale- 
ment comme très concluantes 
les coupes du Brusq et d’Au- 
gias que j'ai déjà données 
ici (1). Au nord de Sénière, 
la petite bande urgonienne 
qui borde la brèche présente ; ane 
: FINE c%2, Brèche danienne ;. c%1, Crétacé à 

une coupe à peu près iden- lignites ; J6-, Jurassique supérieur. 
tique à celle de la fig. 9. 

Avant de passer à la discussion des coupes observées dans 
l'Etoile, jetons un coup d'œil d'ensemble sur les résultats acquis 
par l’examen de la chaîne de la Nerthe : 

1° Les affleurements crétacés, albiens et aptiens observés dans 
les dépressions au nord de la Couronne, aux Aubrats, à la Folie, 
Valapoux, Romaron, Ensués, le Rove, ne sont pas des pointements 
d'un substratum recouvert par une nappe charriée mais simple- 
ment des lambeaux effondrés le long de failles plus ou moins 
obliques. 

20 Partout le chevauchement du plateau méridional est très limité, 
très local et se fait par faille. | 
30 Le plateau septentrional est également en place, il forme le 
substratum de la série des Martigues et du bassin d'Aix ; s’il était 
en recouvrement, cette conclusion devrait être étendue à ces deux 
régions. Les couches qui le composent se redressent et se renver- 

sent même dans la partie orientale. 

40 Les mouvements de plissement qui ont donné naissance 
aux principaux plis de la chaine de la Nerthe sont post-daniens et 
anté-oligocènes. 

»0 Le faciès des calcaires de Campfleury (Berriasien) ne se trouve 
pas dans les régions plus méridionales, ce qui implique que ces 
calcaires ne sauraient faire partie d’une nappe charriée dont 
l’origine serait plus au sud. 


Fig. 9. — Echelle 1/10.000. 


(1) B. S. G.F., (3), XXVI, p. 618 et 619. 


944 E. FOURNIER. — ÉTUDE SYNTHÉTIQUE 3 Déc. 


60 Si l’on suppose que «tous les plateaux de la Nerthe sont entiè- 
« rement superposés au Crétacé supérieur et font partie d’une 
« nappe de charriage qui est la même que celle de l'Etoile » on se 
trouve dans l'impossibilité de dire où cette nappe prend racine et 
où elle s'arrête. 

7° La brèche danienne est en transgression sur les étages plus 
anciens et la Nerthe était déjà dessinée à l’époque de sa formation. 
Cette brèche est en synclinal et non en anticlinal. 

8° La bande aptienne et urgonienne qui longe au nord le syn- 
clinal de brèche est en anticlinal et non en synclinal. 

90 Si l’Aptien d’Ensués et du Rove, ainsi que la brèche de la 
bande supérieure de la montée de l’Assassin, provenaient du subs- 
tratum, leur position ne pourrait être expliquée que par un pli en 
champignon que M. Marcel Bertrand considère comme une 
« impossibilité mécanique ». 

Rappelons maintenant que nous sommes absolument d’accord 
avec M. Marcel Bertrand sur ce point : « Qu'il est incontestable que 
« le massif de la Nerthe fait corps avec celui de l'Etoile et que les 
« mêmes conclusions doivent s’y appliquer (1) ». 


Massif de l’Etoile 


Le renversement, que nous avons vu s’accentuer sur tout le flanc 
nord de la partie orientale de la Nerthe, acquiert encore une inten- 
sité beaucoup plus grande dans le massif de l’Etoile ; les plis se 
multiplient, en certains points les étirements atteignent une 
amplitude colossale. Aussi, en commençant l’étude des plis proven- 
çGaux par une région comme celle de l’Etoile, d’Allauch ou de la 
Sainte-Baume, où la complication du phénomène atteint son 
maximum, il n’y a rien d'étonnant à ce qu’on ait été amené, pour 
expliquer la multiplicité et la complexité des phénomènes, à 
envisager une hypothèse qui, comme celle d’une nappe générale 
de recouvrement, aurait, malgré son invraisemblance, l’avantage 
de comprendre tous les phénomènes observés dans upe seule expli- 
cation. Mais, pour se rendre compte des véritables relations des 
couches et des plis, il est de toute nécessité d’avoir examiné à fond 
le massif de la Nerthe, c’est là que se trouve la clef du problème 
et c’est pourquoi nous avons commencé notre étude par ce massif. 
Toute hypothèse que l’on pourra proposer pour expliquer les plis 


(1) M. BERTRAND. B. S. G. F., (3), XXVIT, p. 632. 


1900 SUR LES ZONES PLISSÉES DE LA BASSE-PROVENCE 945 


de l'Etoile et d’Allauch, ne peut être considérée comme acceptable 
qu’à condition de s'appliquer aussi aux plis de la Nerthe ce qui 
n’a pas lieu comme nous l’avons vu pour l’hypothèse de M. Marcel 
Bertrand. 

Examinons maintenant les coupes les plus caractéristiques de 
la chaîne de l'Etoile et de Notre-Dame-des-Anges. 

Dans la tranchée du chemin de fer au nord de Septèmes (1) 
. nous retrouvons la brèche (qui n’est que le prolongement de la 
bande de Sénière) toujours dans la même position, c’est-à-dire 
pincée entre les couches les plus anciennes du pli et la bande 
aptienne que nous avons suivie précédemment depuis Gignac. Un 
peu plus à l’est, on voit apparaître de l’Urgonien et même un peu 
de Néocomien, sur le flanc méridional de cette bande. Or, chaque 
fois que dans la dite bande nous avons vu apparaître un terrain 
plus ancien que l’Aptien, c’est ce terrain qui s’est trouvé en 
contact avec la brèche. Si la brèche formait un pointement 
anticlinal du substratum sous la nappe de recouvrement, ce sont 
des étages intermédiaires entre l’Aptien et la brèche qui devraient 
évidemment apparaître entre ces deux formations. Si au contraire 
la brèche est, comme nous 
l’avons dit, transgressive, ce sont 
des étages, intermédiaires entre 
l'Aptien et l’étage formant l’axe 
du pli, qui doivent apparaître : 
c’est ce que nous avons constaté 
précisément près de l’Assassin 
et au nord de Sénière, où nous 
avons vu apparaître ainsi l’Urgo- 
nien ; C’est ce que nous consta- 


N. S. 


S ousquières 


Fig. 10. — Echelle 1/25.000. 


c%B, Brèche danienne ; c!, Gault ; Cu, 


tons également au sud-est du Aptien ; Gin, Urgonien ; Cv, Hauteri- 
: : vien; Cv, Valanginien ; Jf, Calcaire à 
Pin où nous voyons apparaître A D ? 


l’Urgonien et l’Aptien lui-même. 

Nous avons vu que, près de Gignac, la brèche était apparue dans 
une dépression synclinale à la limite de l’Urgonien et de l’Aptien 
sur lesquels elle repose en transgression. C’est encore en synclinal 
et entre les deux mêmes étages que la brèche disparaît aux envi- 
rons de Sousquières, mais ici les couches urgoniennes qui surmon- 
tent la brèche sont renversées comme le montre la coupe repré- 
sentée par la figure 10 ; en même temps que le synclinal de brèche 


(4) Voir B.S. G. F., (3), XXVI, p. 621, fig. 8. 


28 Février 1901. — T. XXVIII. Bull. Soc. Géol. Fr. — 60 


946 E. FOURNIER. — ÉTUDE SYNTHÉTIQUE 3 Déc. 


se vide, la bande aptienne s’amincit et devient simple par dispa- 
rition de son flanc méridional, disparition qui se fait progressive- 
ment comme le montre la fig. 11. 

Il ne reste plus alors qu’une simple série renversée (1) où nous 
retrouvons exactement tous les termes de la série normale des 
Martigues et ce sont bien en réalité 
les mêmes que nous avons suivis 
pas à pas sur toute la bordure 
septentrionale de la chaîne. Mais, 
au sud de cette série très simple, la 
structure se complique. En effet, le 
Trias de Sénière, que nous avons 
Fig. 11. — Coupe prise un peu à l’est retrouvé très réduit dans la tran- 
de la précédente. —Echelle1/25.000  chée de chemin de fer de Septèmes, 

Même légende. — c;, Gault ; se poursuit au nord des Bastidonnes 

cT-8, Calcaire à Hippurites. 

et, un peu au nord-est de Jean- 
le-Maître vient s'épanouir brusquement pour former le massif de 
Pignan au nord de Saint-Germain. Dans l'hypothèse d’une nappe 
générale de recouvrement, ce massif fait partie de la nappe: il 
doit donc être entièrement superposé à l’Aptien et les couches de 
l’Aptien et du Gault de Simiane doivent former, avec celles de Saint- 
Germain, un synclinal englobant comme noyau axial le Trias de 
Pignan. Si cette hypothèse est exacte, les terrains doivent se succé- 
der, sur un flanc comme sur l’autre, à partir de l’axe triasique, en 
série renversée, c’est-à-dire que, sur le flanc septentrional par 
exemple, où toutes les couches plongent vers l’axe du prétendu 
synclinal, ce sont les couches les plus anciennes qui doivent se 
trouver en conctact avec le Trias. 

Or, si, en quittant le village de Simiane, on suit vers le sud 
le sentier indiqué sur la carte au 1/80.000 et passant sur la 
partie supérieure de l’e de St-Germain on rencontre successivement 
l’Urgonien, l'Hauterivien, le Valanginien, le Jurassique supérieur, 
puis, de nouveau, le Valanginien formant synclinal, les Dolomies, 
enfin le Séquanien et le Trias. Si l’on suit alors du côté de l’ouest 
la limite entre le Trias et le Jurassique, on ne tarde pas à voir 
apparaître entre ces deux étages un mince liséré de Valanginien; 
puis les Dolomies et le Séquanien lui-même reviennent en contact ; 
enfin, à la hauteur du sentier qui conduit de la station de Bouc à 
Jean-le-Maître, j’ai pu observer en contact avec le Trias un petit 
lambeau probablement infracrétacé accompagné d’une brèche qui, 


A S. 


(1) B. S. G.F., (3), XXVI, p. 623, fig. 11. 


1900 SUR LES ZONES PLISSÉES DE LA BASSE-PROVENCE 947 


si elle ne doit pas être considérée comme brèche de faille, présente 
certainement de grandes analogies avec la brèche danienne que l’on 
retrouve d’ailleurs en suivant le sentier sur le flanc septentrional 
du même pli où elle est transgressive sur l’Infracrétacé auquel elle 
a arraché des blocs d’un volume supérieur à un demi-mètre cube. 

A Jean-le-Maître, le liséré triasique dont les couches sont verti- 
cales, occupe le fond d’une dépression dans le Jurassique, cette 
dépression anticlinale est bordée par deux failles nettement visi- 
bles et accompagnées en plusieurs points de brèches et de stries de 
friction, ce qui ne saurait avoir lieu si le Trias était en recouvre- 
ment. Le Trias auquel nous avons ici affaire est donc bien le même 
que celui que nous avons suivi à travers toute la chaîne de la 
Nerthe, depuis le Moulin de la Cride et sa situation par rapport au 
bassin aptien de Saint-Germain est identique à la situation qu'il 
occupait dans la Nerthe par rapport au bassin du Rove. A la Cride, 
nous l’avons vu s’enfouir sous l’Urgonien, son allure était du reste 
nettement anticlinale. 

Au sud de Jean-le-Maître, on voit apparaître un puissant massif 
de dolomies, avec récurrences de calcaires blancs, récurrences qui 
semblent en plusieurs points être dues plutôt à un phénomène 
tectonique qu'à une alternance de faciès. Il convient d’attendre le 
résultat des études détaillées que M. Vasseur poursuit sur cette 
région pour se prononcer définitivement sur ce point. 

Si la nappe de recouvrement existait bien, on devrait retrouver 
sous cette série des termes plus récents se rattachant à la série du 
bassin de Saint-Germain ainsi que l’indique d’ailleurs M. Marcel 
Bertrand dans une 
coupe prise dans une 
région un peu plus 
orientale (1). En sui- 
vant le deuxième ra- 
vin à l’est du caba- 
non de Jean-le-Mai- Fig. 12. — Echelle /25.000. 


OR Aneren Ver Ji, Séquanien ; J6-5, Dolomies et calcaires blancs ; 
effet sous le Jurassi- 341, Keuper ; t, Muschelkalk. 


que supérieur UN Nora. — Dans une coupe prise un peu plus à l’ouest 
affleurement calca- on voit apparaître dans le massif J6->, un petit 


: synclinal infracrétacé. 
réo-marneux faisant 
voûte et qui, par son faciès aurait pu en effet être pris au premier 


sr N. 
Vallon de 
VeanleMaitre 


! 
ei 1 


GE? sure 


(4) BERTRAND. Ann. des Mines, (9), XIV, pl. IIL, fig. 2, où l’auteur indique sous 
les dolomies de la Galère, qui sont en continuité avec celles de Jean-le-Maitre, un 
affleurement de marnes néocomiennes. 


948 E. FOURNIER. — ÉTUDE SYNTHÉTIQUE 3 Déc. 


abord pour des marnes néocomiennes (fig. 12). J'étais dans cette 
excursion accompagné de MM. Bresson et Martin. Après avoir cher- 
ché quelque temps dans ces calcaires, M. Bresson y découvrit un 
fragment de Perisphinctes très voisin de P. polyplocus. Divers autres 
fragments de fossiles recueillis dans le même gisement montrent 
que l’on est bien là sur le Séquanien et non sur le Néocomien, il 
faut donc renoncer à voir ici encore un pointement du substratum, 
la voûte est simplement une voûte normale. C’est sans doute le pro- 
longement vers l’est de cette voûte séquanienne que M. Marcel Ber- 
trand figure comme Néocomien (8.S. G.F., (3), XXVI, p. 635, fig. 2). 

Entre la chapelle de Saint-Germain et les Mérentières, existe, sur 
la bordure nord du bassin aptien, une bande de dolomies. Que ces 
dolomies soient infraliasiques ou jurassiques, ce qu’il y a d’indu- 
bitable c’est qu’elles sont plus récentes que le Trias; or, elles sont en 
position normale sur ce dernier terrain et elles plongent sous 
l’Aptien du bassin. Pour expliquer la présence de ces dolomies 
dans l’hypothèse de M. Marcel Bertrand, il faut admettre là deux 
failles de tassement dont rien sur le terrain ne décèle la présence. 

La bande triasique se poursuit encore pendant quelque temps 
au sud du bassin aptien de Saint-Germain; mais elle s’étire 
ensuite et on ne la retrouve plus d’une façon nette qu’un peu au 
sud de la Galinière, point à partir duquel on peut la suivre comme 
nous le verrons plus loin jusqu’à son raccord avec celle qui entoure 
le massif d'Allauch. En même temps, on voit se produire sur la 
bordure sud du bassin de Saint-Germain un phénomène très 
remarquable : c’est la réapparition, entre l’Aptien et les dolomies 
jurassiques, de toute la série infracrétacée renversée, série qui va 
se poursuivre sans interruption sur tout le flanc nord de l'Etoile. 
Or, si nous considérons que cette série se trouve exactement dans 
la même situation par rapport au liséré triasique qui passe au sud 
de: la Galinière, que la série du Verger par rapport au liséré 
triasique de Jean-le-Maître, on est en droit de se demander pour- 
quoi, si le massif triasique de Saint-Germain est réellement en 
recouvrement, les termes de ces deux séries ne se trouvent-ils pas 
dans le prolongement exact les uns des autres par rapport à ce 
massif, pourquoi si ce massif est en synclinal ces deux séries ne 
se présentent-elles pas par rapport à son axe dans un ordre inverse ? 

Si le massif de Pignan Îorme au contraire comme nous le 
croyons un dôme faillé sur sa partie méridionale, il est tout naturel 
que la surrection de ce dôme ait dissocié les deux séries qui n’en 
formaient primitivement qu’une seule, il est alors naturel que, 


1900 SUR LES ZONES PLISSÉES DE LA BASSE-PROVENCE 949 


dans les deux parties de la série, la succession soit la même. Les 
nouvelles études que nous avous faites sur le terrain nous ont 
amené à concevoir que le phénomène pourrait même être considéré 
comme un peu plus complexe que nous ne l’avions cru d’abord : la 
faille bordant au sud le dôme ne serait pas une simple faille 
d’effondrement, mais aurait joué en même temps, de concert avec 
le dôme, un rôle de décrochement, c’est ce qui expliquerait les 
terminaisons anguleuses avec étirement que présentent les diverses 
couches de la série sur le flanc nord du massif. 

La galerie de la mer qui va passer sous la partie orientale du 
massif, montrera sous peu la structure réelle de son substratum. 
M. Marcel Bertrand n’a pas hésité à considérer ce substratum 
comme entièrement formé, au niveau de la galerie, par le Crétacé 
fluvio-lacustre, non seulement sous le massif de Pignan, mais 
même sous tout le bassin de Saint-Germain et jusqu’à la faille du 
Pilon du roi (1). Les arguments que je viens d’exposer m'amè- 
nent au contraire à conclure que, dès que la galerie entamera 
le substratum du massif de Pignan, elle rencontrera une 
série d’étages de plus en plus anciens jusqu’à l’axe de ce massif et 
elle aura abandonné dès lors et pour toujours les couches du Crétacé 
fluvio-lacustre. Il est inutile de s’appesantir davantage sur la 
discussion de ce point qui va être éclairci directement sous peu. 
Néanmoins il importe de dire d’ores et déjà que les exploitations, 
poussées dans la Plâtrière au nord des Trois-Frères à un niveau 
bien inférieur à celui de la plaine aptienne, n’ont jamais rencontré 
que du Trias, ce qui est déjà une preuve en attendant mieux. 

Dans la partie médiane du bassin aptien de Saint-Germain, on 
voit surgir, au milieu de la plaine, plusieurs petits monticules 
constitués par des étages plus anciens et qui se présentent un peu 
à la manière des Klippen. Les deux plus importants sont ceux 
des Trois-Frères et de la Galinière. M. Marcel Bertrand a con- 
sidéré (2) le rocher des Trois-Frères comme formé par de l’Aptien 
inférieur. J’y avais observé des dolomies et des cargneules, 
flanquées de part et d’autre de calcaires blancs plus ou moins 
dolomitiques dont la partie supérieure pourrait en effet être rap- 
portée à l’Aptien. J'ai repris récemment en détail l’étude de ce 
petit mamelon, avec l’espoir d’y trouver des couches fossilifères et 
je n’ai pas été déçu dans mon attente. En effet, sur le flanc septen- 
trional du mamelon, j'ai trouvé, en dessous des maisons des Trois- 


(1) Marcez BERTRAND. Ann. des Mines, (9), XIV, pl. I, fig. 2. 
(2) Ip. Ibid., p. 35. / 


950 E. FOURNIER. — ÉTUDE SYNTHÉTIQUE 3 Déc. 


Frères, un petitlambeau urgonien, que l’on voit s’étirer vers l’ouest ; 
il fait alors place, au contact avec l’Aptien, à des calcaires jaunâtres 
bauteriviens à silex, en couches à peu près verticales, légèrement 
couchées vers le nord et sur lesquels reposent des marnes jaunà- 
tres fossilifères dans lesquelles j'ai recueilli : Terebratula prælonga, 
Toxaster ricordeanus, Astarte 

M 1 allaudiensis, etc., appartenant 
Platrière Par conséquent à l’Hauteri- 

vien. La coupe passant par 
le gisement fossilifère est la 
suivante : (fig. 13). J’ai suivi 
ensuite le petit ravin qui 
passe entre l’S et le { de St-Ger- 
ds Rautrtennes eallnes  œunr Main el là, à peu près exac- 

Calcaires à silex de l’Hauterivien. tement en dessous des ruines 

du château, j'ai vu apparaître 
sur le flanc occidental du ravin et sur le bord du sentier, un banc 
de dolomies jurassiques formant anticlinal sous l’Aptien, que j'ai 
pu suivre encore pendant quelque temps dans le bois qui s’étend à 
l’ouest. On voit ce banc dolomitique, qui est la terminaison occiden- 
tale du massif des Trois-Frères disparaître peu à peu par enfouis- 
sement sous l’Aptien. Le lambeau des Trois-Frères est donc bien, 
comme je l’avais dit jusqu'ici (1), une écaille amygdaloïde couchée 
vers le nord et intercalée, un peu à la manière des Klippen, 
dans l’aire synclinale de Saint-Germain. D’après M. Marcel Ber- 
trand, il serait entièrement formé par l’Aptien à Exogyra aquila 
B. S. G. F., (3), XXVI, p. 53). 

Pour les dolomies de la Galinière, qui forment un massif dont 
la situation tectonique est identique à celle du massif des Trois- 
Frères, nous. avons discuté à plusieurs reprises la question 
de leur âge infraliasique ou jurassique supérieur ; M. Collot, dans 
sa Carte géologique au 1/80.000 les avait considérées comme 
infraliasiques. MM. Gouret et Gabriel en avaient donné la même 
interprétation que j'avais également admise. Espérant pouvoir 
trouver enfin un argument décisif sur ce point je suis retourné 
récemment à plusieurs reprises au massif de la Galinière et j'ai été 
assez heureux pour découvrir, dans la partie orientale du massif, 
un peu au sud de la boucle inférieure du dernier e de Galinière des 
cargneules grises, rouges et jaunes appartenant certainement à 
l’Infralias, peut-être même au Keuper. Quant aux dolomies elles- 


Fig. 43. — Echelle 1/5.000. 


(1) B. S. G. F., (3), XXIV, p. 260, 261 et 224! 


1900 SUR LES ZONES PLISSÉES DE LA BASSE-PROVENCE 951 


mêmes, elles sont cloisonnées et parallélipipédiques comme celles 
de l’Infralias de Pichauris. Je maintiens donc l'attribution à l’In- 
fralias, tout en réservant la question de savoir s’il n’y aurait pas, 
sur la périphérie, une bande appartenant réellement au Jurassique 
supérieur, ce qui est bien difficile à préciser puisque tout est dolo- 
mitique. | 

L'âge des dolomies n’a d’ailleurs qu’une importance très relative 
dans l’interprétation tectonique du massif, puisque tout le monde 
est d'accord pour les considérer comme plus anciennes que 
l’Aptien. | 

Les couches de dolomies, aussi bien que les couches de cargneu- 
les, sont verticales : M. Marcel Bertrand les a figurées comme 
horizontales (Bull. Serv. de la carte géol. N° 65, pl. IL, fig. 1, et 
Ann. des Mines, (9), XIV, pl. IL, fig. 4). 

De plus, sur la bordure occidentale du mamelon, on voit très 
nettement les marnes aptiennes remonter sur les dolomies et for- 
mer voûte anticlinale. 

A peu près dans le prolongement de l’axe de la Galinière, 
M. M. Bertrand a signalé une voûte urgonienne qui lui à été 
indiquée par M. Repelin. J’ai observé cette voûte dont la structure 
anticlinale est d’une netteté parfaite et j'ai aussi observé la 
même structure dans l’Aptien avoisinant. Cette coupe étant 
absolument incompatible avec l’idée d’une nappe charriée, 
M. M. Bertrand admet que les surfaces de stratification, qui sont 
pourtant d’une netteté parfaite, sont des surfaces de cassure (1). 
Comment ces surfaces de cassure pourraient-elles se retrouver 
dans l’Aptien qui est marneux et plastique ? 

A peu de distance de là, j'ai encore retrouvé l’Urgonien en anti- 
clinal sous l’Aptien mais avec stratification moins nette. Près du 
château de Saint-Savournin également, l’Urgonien reparaît sous 
l’Aptien supérieur et le Gault par le même phénomène. 

Au nord du bassin de Saint-Germain, entre Simiane et Mimet, 
s'étend une bande figurée comme Gault sur la carte au 1/80.000, et 
renfermant en réalité du Gault, de l’Aptien et même de l’Urgo- 
nien. La structure de cette bande est nettement anticlinale, on 
peut s’en assurer en plusieurs points : 4° Dans le ravin de Babol 
où l’Urgonien forme une voûte des plus nettes sous l’Aptien ; 
2° Dans le ravin au sud du Safre où l’on retrouve la même voûte 
dans l’Aptien ; 3° Sur le flanc occidental du mamelon, au nord du 
lambeau de la Galinière, où les voûtes anticlinales sont aussi par- 


(1) Ann. des Mines, (9), XIV, p. 24. Note infrapaginale. 


952 E. FOURNIER. — ÉTUDE SYNTHÉTIQUE 3 Déc. 


faitement nettes. Les contours relevés par M. Vasseur dans cette 
région, contours qui ont été reportés sur la carte de Provence au 
1/20.000 exposée par lui en 1900, mettent également en évidence 
cette structure. 

Or, dans l'hypothèse de M. Marcel Bertrand il faudrait évidem- 
ment que toute cette bande fût en synclinal comme il l’a d’ailleurs 
figuré dans sa coupe générale de la galerie de la mer (1). 

Avant de passer à l’étude de la partie située à l’est de Mimet, qui 
forme le passage entre la chaîne de l'Etoile et le pli d’Allauch, 
il importe de jeter un coup d’œil d'ensemble sur les phénomènes 
qui se produisent sur le flanc méridional. 

Le flanc méridional ne comporte, d’une façon générale, qu’une 
série régulière débutant par le Jurassique supérieur et compre- 
nant tous les étages de l’Infracrétacé, sauf le Gault. 

La première coupe de cette série qui présente un intérêt, au 
point de vue de l'interprétation tectonique, c'est la coupe du puits 
de la Mure, où nous sommes déjà en présence de résultats démon- 
trés par le puits creusé par la Compagnie de charbonnages et par 
la galerie qui lui fait suite et dont l’avancement est déjà considé- 
rable. On à pu constater que les couches de l’Urgonien, inclinées 
environ à 45° recouvraient directement l’Hauterivien dont l’incli- 
naison était plus forte et que, sous l’Hauterivien lui-même, on 
voyait apparaître les marnes valanginiennes dont les couches sont 
sensiblement verticales, puis les calcaires blancs concordants avec 
le Valanginien, enfin les dolomies ; c’est ce que M. Marcel 
Bertrand a représenté dans la fig. 39 de sa note sur la grande 
nappe de recouvrement de la Basse-Provence (B. S. C. G. F., 
N° 68). Il est déjà tout-à-fait improbable, dans l'hypothèse de 
M. Marcel Bertrand, que les étages faisant partie du flanc normal 
de la nappe de recouvrement supposée, prennent brusquement une 
inclinaison voisine de la verticale. Mais, de plus, les dolomies 
jurassiques ne devraient, dans l'hypothèse proposée, occuper qu’une 
faible épaisseur puisque le Crétacé qui, dans cette hypothèse ferait 
partie du substratum, doit se trouver au-dessous de la nappe de 
recouvrement à une faible profondeur. Si donc un plissement local 
et postérieur au pli a relevé jusqu’à la verticale les couches du flanc 
normal de la nappe, la galerie ne saurait tarder à rencontrer le 
Crétacé du substratum. La galerie avance de jour en jour, et jusqu’à 
présent on n’a rencontré que des dolomies jurassiques. 

Sur tout le versant méridional, la série régulière se maintient. 


. (1) Ann. des Mines, (9), XIV, pl. I, fig. 2. 


1900 SUR LES ZONES PLISSÉES DE LA BASSE-PROVENCE 953 


Au sud-est de Notre-Dame-des-Anges, l’Infracrétacé du flanc méri- 
dional remonte à peu de distance de l’Infracrétacé du flanc septen- 
trional renversé. Si l’on suit exactement la limite entre les dolo- 
mies et les calcaires à Heterodiceras, depuis le point situé sous le n 
de Notre-Dame-des-Anges jusqu’au s de Mimet sommet arbre, on 
voit les calcaires à Heterodiceras du versant sud s’infléchir sur le 
flanc nord et venir s’enfoncer sous les dolomies. 

De même, si depuis la Mure on se dirige vers Septèmes signal, 
on voit les calcaires à Heterodiceras qui, sur le versant méridional, 
plongent vers le sud, devenir horizontaux sur le sommet, puis 
replonger sous les dolomies sur le versant nord. Nous avons donc 
en ces deux points la confirmation absolue de ce fait que la chaîne 
de l'Etoile forme bien un pli anticlinal comme nous l’avions 
démontré dès 1890. Or, dans son plus récent mémoire, M. Marcel 
Bertrand (B. S. C. G. F., N° 68, p. 45) développe longuement 
des considérations tendant à démontrer que le massif de l'Etoile ne 
correspond pas à un pli anticlinal. Ceci nous étonne d’autant plus 
que le même auteur et dans le même mémoire indique la chaîne de 
l'Etoile comme un pli anticlinal (1bid., pl. D. 

Sur le flanc méridional, il faut encore examiner une coupe dont 
l'importance, dans la question qui nous occupe, est considérable. 
C’est la coupe du petit massif que l’on traverse en suivant la route 
de Château-Gombert à la Baume-Loubière. Ce petit massif com- 
prend : 1° Des calcaires séquaniens et oxfordiens plongeant vers le 
sud (2) ; 2° Des dolomies et des cargneules que M. M. Bertrand attri- 
bue au Jurassique supérieur et nous à l'Infralias ; 3° Le Néocomien (3) 
plongeant sous les dolomies. Quant au calcaire portlandien JS, figuré 
par M. Marcel Bertrand dans sa coupe fig. 30 (loc. cit.) je n’ai pu le 
retrouver Sur le terrain. 

Si l’on avance un peu plus à l’ouest, sur le chemin de Party, 
on voit apparaître au dessus du Séquanien, sur le flanc méridional, 
des dolomies, puis du Néocomien et même de l’Urgonien ; on a donc 
bien là affaire à un pli anticlinal déversé vers le massif de l'Etoile, 
comme Je l’ai déjà dit antérieurement. De plus, les couches tertiai- 
res ont été fortement relevées au contact de ce pli (même les poudin- 
gues aquitaniens) donc ce mouvement est post-oligocène. Ceci vient 
confirmer d’une facon absolue l'hypothèse que nous avions déjà 


(1) E. Fournier. Esquisse géologique des environs de Marseille. Marseille 1890. 
et 4. F. 4° 5S., 1894- 

(2) E. Fournier. B. S. G. F., (3), XIV, 264, et M. BerTRAND. B. S. C. G. F., N°68, 
p. #2, fig. 30. 

(3) In., tbid. 


954 E. FOURNIER. — ÉTUDE SYNTHÉTIQUE 3 Déc. 


émise, que le pointement de Château-Gombert était un prolonge- 
ment vers l’ouest de l’ondulation transversale. Sur tout le versant 
sud, depuis Notre-Dame jusqu'aux Mayans, l’Oligocène est au con- 
traire discordant sur le flanc normal du véritable pli de l'Etoile. 
Sur le flanc nord, existent près du Moulin Berthet et près des 
Caillols, deux petits lambeaux helvétiens à Ostrea cî. crassissima et 
* Helix Aquensis absolument horizontaux, montrant que le pli prin- 
cipal n’a pas rejoué pendant le Miocène. Or, d’après l’hypothèse de 
M. Marcel Bertrand, il se serait produit d’abord, avant le dépôt des 
couches oligocènes, une nappe de recouvrement (1) qui se serait 
plissée postérieurement, englobant dans ses synclinaux les étages 
les plus anciens, et dans ses anticlinaux les étages les plus récents. 
Mais, puisque l’Oligocène est discordant et subhorizontal sur les 
couches du pli et que l’Helvétien est également discordant et hori- 
zontal sur les mêmes couches, cela prouve que si, à l’époque de 
formation des plis anté-oligocènes, il s'était formé une nappe de 
recouvrement, cette nappe serait restée telle quelle depuis, puis- 
qu'aucun mouvement postérieur de plissement ne s’est manifesté. 
La formation des plis retournés, indiqués par M. Bertrand, néces- 
siterait au contraire la production d’un mouvement orogénique 
postérieur. 

M. Marcel Bertrand tire ensuite un argument de l’observation des 
« conditions hydrologiques rencontrées par la galerie de charbon- 
« nage des Bouches-du-Rhône » et il dit : 

« La venue d’eau, au kil. 3,960 a été de 5500 litres à la minute, 
« de 4500 au kil. 4,560, la quantité totale aujourd’hui captée et 
« utilisée comme force motrice a varié de 57 à 51 mètres en sep- 
« tembre et octobre 1898 et suffirait à alimenter toute la ville de 
« Marseille. Où est la nappe d’eau qui donne naissance à ces 
« sources ? Où est la couche argileuse qui retient les eaux ? » 

Pour nous, nous n’hésitons pas à répondre que nous considérons 
cette nappe d’eau comme provenant du bassin de Marseille et de sa 
bordure, que la couche imperméable qui retient les eaux est cons- 
tituée par les marnes du Keuper de l’ondulation transversale 
enfouies là au pied de la faille et que les eaux circulant dans les 
diaclases des couches calcaires superposées sont retenues par les 
couches imperméables du Keuper. 

Une expérience de coloration à la fluorescéine, que nous comptons 
faire prochainement sur les eaux de la grotte de la Marionne, nous 
fixera définitivement sur ce point ; pour le moment, toutes les 


(1) Marcel BerrranD. Ann. des Mines (loc. cit.) p. 39. 


1900 SUR LES ZONES PLISSÉES DE LA BASSE-PROVENCE 955 


données spéléologiques et géologiques que nous avons pu réunir 
sur la question, nous amènent à conclure que les eaux de la 
Marionne vont ressortir aux sources de la Madrague ; ceci expli- 
que parfaitement les singularités que présente le niveau piézo- 
métrique (1). M. Marcel Bertrand a d’ailleurs bien entrevu que 
c’est dans l’Infralias ou le Trias qu’il faut chercher la nappe 
imperméable, mais ce n’est évidemment pas dans le Trias de 
la nappe de recouvrement, dont l'épaisseur, dans l’hypothèse 
même de M. Marcel Bertrand, pourrait être là nulle ou très 
faible, mais au contraire dans le Trias du pli transversal. Enfin; 
M. Marcel Bertrand remarque, qu'après avoir laissé écouler pen- 
dant huit mois l’eau rencontrée, le débit n’a pas sensiblement 
diminué et il ajoute avec justesse que la partie du massif de l'Etoile 
qui pourrait contribuer à l’alimentation de cette nappe serait 
insuffisante pour justifier ce débit. Si, au contraire, elle vient du 
bassin de Marseille, Auriol, Saint-Zacharie, etc., et est retenue par 
l’ondulation transversale, tout s'explique d’autant plus facilement 
que l’Huveaune subit, entre Pont-de l'Etoile et Aubagne, des 
pertes dont on ne connaissait pas jusqu'ici les résurgences et que, 
dans l'hypothèse proposée, tout le versant méridional de l'Etoile 
peut contribuer à l’alimentation des sources rencontrées. Quant à 
supposer que les couches de Fuveau soient pour quelque chose dans 
la production des sources en question, nous en sommes d’autant 
plus éloigné que, malgré le débit considérable écoulé pendant 
huit mois, les eaux des mines n’ont pas baissé d’un centimètre, et 
nous n’hésitons pas à prédire que, quand la galerie aura crevé le 
synclinal crétacé, elle sera envahie par des eaux plus abondantes et 
d’une origine différente de celles rencontrées jusqu’à présent. 
Dans son avancement actuel, la galerie n’a d’ailleurs rencontré 
jusqu'ici que des dolomies et non le Fuvélien. Si cet étage se 
trouvait sous les dolomies, la coupe relevée jusqu'ici permettrait 
d'ores et déjà d'affirmer qu’il se trouve à une profondeur suffi- 
sante pour qu'il n’y ait, dans l'explication des phénomènes hydro- 
logiques, aucune raison de substituer son niveau imperméable à 
celui du Keuper. 

Avant de passer à l’examen de la partie formant le passage entre 
l'Etoile et le pli d’Allauch, résumons rapidement les résultats acquis 
pour la chaîne de l'Etoile : 

4 Comme dans la Nerthe, la brèche danienne est en synclinal. 


(1) Marcel Berrranp. Bull. Soc. Géol. (loc. cil.), p. 59. 


956 E, FOURNIER. — ÉTUDE SYNTHÉTIQUE 3 Déc. 


20 Le Trias de Pignan est enraciné. 

3e Les massifs des Trois-Frères, de la Galinière, et les pointe- 
ments urgoniens des environs de Peypin, sont des écailles anticli- 
nales. 

40 La bande de Babol est en anticlinal. 

5° Les mouvements orogéniques sont post-daniens et anté- 
oligocènes. 11 ne s’est produit, dans la chaîne proprement dite, 
aucun mouvement important postérieur à l’Oligocène. 

6° Le massif entre Château-Gombert et la Baume-Loubière fait 
partie de l’ondulation transversale, il est en anticlinal et son 
principal plissement est post-oligocène. 

7° Les eaux de la galerie de la mer sont retenues par le bourrelet 
triasique de l’ondulation transversale et non par le Crétacé fluvio- 
lacustre. : 


PARTIE COMPRISE ENTRE L'ÉTOILE ET LE PLI D'ALLAUCH 


Cette partie ne peut guère fournir d'arguments en faveur de l’une 
ou l’autre des hypothèses, car on ne constate que la présence d’une 
simple série renversée (1). Il y a pourtant un point à noter c’est 
que, dans les galeries d'exploitation, on a toujours rencontré une 
faille de chevauchement séparant le Crétacé fluvio-lacustre des 
terrains plus anciens. Le Trias et l’Infralias se sont toujours 
présentés avec une structure anticlinale (Le Terme). Nulle part la 
série fluvio-lacustre ne s’est enfoncée sous le pli de l'Etoile avec 
une.inclinaison assez faible pour qu'on puisse supposer que sa 
pénétration soit considérable. 

Enfin, dans la galerie de Valdonne, on a rencontré récemment 
une couche de gypse intercalée dans le Crétacé supérieur, et 
M. M. Bertrand à considéré à juste titre ce gypse comme régénéré 
par des eaux ayant cireulé dans le Trias puis dans des fentes du 
Crétacé. 

Nous verrons plus loin que, près de la Bourine, dans le lit du 
Merlançon, aflleurent des marnes bariolées contenant du gypse. 
Ces gypses indiquent sinon le Trias, du moins la présence du 
Trias dans la profondeur. 


(1) Marcel Berrranp. Bull. Carte géol. (loc. cit.), fig. 15 et 16. — Corcor. B. S. 
G. F., (3), XIX, p. 1039 et M. BERTRAND. Ann. des Mines {loc. cit.), p. 41. — 
E. Fournier. B. S. G. F., (3), XIV, p. 699, fig. 44. 


1900 SUR LES ZONES PLISSÉES DE LA BASSE-PROVENCE 957 


Massif d’Allauch. 


Les coupes de la galerie de Valdonne et du Terme nous ont 
montré l’Aptien, puis le calcaire à Hippurites, enfin le Crétacé 
fluvio-lacustre plongeant sous l’axe du pli, constitué dans la pro- 
fondeur par le Trias, l’Infralias et le Lias. Cet Aptien et ce 
Crétacé se retrouvent vers le sud-est dans la cuvette des Mies que 
M. Marcel Bertrand considérait, dans son premier travail sur le 
massif d’Allauch (Bull. Serv. carte géol. N° 24, pl. IE, fig. 1), comme 
faisant partie du substratum et que ses nouvelles études amènent 
à considérer comme faisant partie de la nappe charriée(B.S.C.G.F., 
N° 68, pl. IIL, fig. 2), la continuité de l’Aptien de la cuvette des 
Mies avec l’Aptien de Saint-Savournin étant évidente. Dans l’espoir 
de trouver quelque argument en faveur de l'hypothèse de M. Mar- 
cel Bertrand, dans la région si complexe comprise entre Font-de- 
Mulle, Peypin, Saint-Savournin et les Cadets, J'ai entrepris, depuis 
1897, la révision complète des contours géologiques de cette région. 
J'ai pu ainsi constater que l’Aptien du promontoire des Mies se 
prolongeait 400 mètres plus au nord que ne l'indique la carte de 
M. Marcel Bertrand (B. S. C. G. F., N° 24, pl. I) et qu'entre l’extré- 
mité de ce promontoire et le Crétacé du Terme, il n’y avait inter- 
ruption du Crétacé par l’Infralias que pendant 200 mètres environ. 
D'ailleurs, dans cet espace de 200 mètres, j'ai pu constater très 
nettement la présence d’une ligne d’écrasement qui, dans le col du 
Terme, vient se raccorder avec la faille qui met en contact l’Infra- 
lias de la bande occidentale avec l’Oolithe de la bande orientale qui 
contourne la cuvette de Peypin. Vers le sud, le prolongement de 
cette mème ligne d’écrasement forme le contact de la bande infra- 
liasique occidentale avec le promontoire des Mies et est jalonnée 
par une étroite bande de Lias et d’Oolithe sous lesquels apparais- 
sent les dolomies jurassiques du Pied-de-Veyraud et des Trois- 
Fonts. Il n’y a donc pas là, au-dessus de l’Aptien du promontoire 
des Mies, une nappe unique comme le voudrait l'hypothèse de 
M. M. Bertrand, mais deux plis anticlihaux déversés en sens inverse 
et dont les charnières viennent s’écraser l’une contre l’autre dans 
la région du Terme. C’est ce que j'avais indiqué dès 1896 (1). 

De plus, en suivant sur le terrain la ligne de séparation des 
dolomies jurassiques et de l’Aptien, dans la partie occidentale du 
promontoire, j'ai vu apparaître de distance en distance entre ces 


(1) E. Fournir. Etudes stratigr. sur le massif d’Allauch. 8. S. G. F., (3), XXII, 
fig. 21. 


958 E. FOURNIER. — ÉTUDE SYNTHÉTIQUE 3 Déc. 


deux étages, des lambeaux appartenant à des étages intermédiaires: 
calcaires à Heterodiceras, marnes valanginiennes, calcaires et mar- 
nes de l’Hauterivien, le tout toujours très laminé et très froissé. 

Dans la colline de Collet-Redon, je n’avais indiqué en 1895 aucun 
étage plus ancien que le Keuper (loc. cit. p. 526, fig. 23), de nou- 
velles recherches m'ont permis de constater qu’un banc assez épais 
de Muschelkalk affleurait à mi côte, que, vers le nord-est, une partie 
de ce banc s’enfouissait presque horizontalement sous le Keuper, 
tandis que, vers le sud-ouest, il s’infléchissait brusquement jusqu’à 
dépasser la verticale puis s’enfonçait sous le Keuper de la bordure. 

Le Muschelkalk se retrouve encore sous le Keuper tout le long 
de la falaise jurassique et infracrétacée qui borde au sud la plaine 
de Pichauris. 

Au nord de l’Auberge de Pichauris, un anticlinal régulier montre 
les couches fossilifères de l’Infralias s’enfoncant en série absolu- 
ment normale sous le Jurassique de Notre-Dame des Anges. La 
continuité de l’axe triasique et infraliasique de l’Etoile avec le 
Trias et l’Infralias des plis de Pichauris peut être constatée ici 
directement. 

La coupe entre l'Auberge et le village de Pichauris, que j'ai 

publiée dès 1890 (1), montre une suc- 
cession de trois anticlinaux dont deux 
couchés vers le nord. On y voit le 
Batbonien affleurer entre deux cou- 
ches de Lias plongeant l’une et l’autre 

Fig. 14. — Echelle 1/25.000. vers le sud comme le montre la fig. 14. 
Jin, Bathonien ; 1°, Liasien ; 121, Or, d’après M. M. Bertrand, on est là 

Infralias et Lias inférieur; dans la nappe charriée : si le Batho- 

i-1, Keuper. nien est en anticlinal, comme l’admet 
M. Marcel Bertrand (2), cet anticlinal est couché vers le nord. On a 
donc affaire à un pli couché dans la nappe renversée; interprétation 
qu’il semble bien difficile d’accepter. Il est vrai que pour appuyer 
son interprétation M. M. Bertrand dit qu’en suivant le Bathonien au- 
dessus de la route, on le voit se coïncer entre le Lias et l’Infralias qui 
se rejoignent au-dessus de lui. J’ai suivi également le Bathonien 
dans ce sens; jai vu le synclinal accompagné d'une faille disparaître 
par étirement. M. Bertrand a reconnu lui-même « une ligne de 
discontinuité qui va rejoindre le Rhétien, au pied des côteaux tria- 
siques à 400 mètres environ au-dessus de la ferme ». Cette ligne de 


(1) E. Fournier. Esquisse géol. des environs de Marseille, coupe XIV. 
(2) B. S. C. G. F., N° 68, p. 32. 


1900 SUR LES ZONES PLISSÉES DE LA BASSE-PROVENCE 959 


discontinuité ne devrait pas exister si le Lias formait réellement 
une voûte autour du Bathonien, elle est toute naturelle, au contraire, 
si le synclinal a disparu par étirement. Quant à la coupe de la 
fig. 17 de M. M. Bertrand elle est orientée est-ouest, c’est-à-dire 
parallèlement aux plis de la bande, elle indique simplement que 
l’Infralias et le Lias chevauchent vers le nord sur le Jurassique 
ainsi que je l’ai indiqué dès 1890 (loc. cit.). 

Enfin la coupe 18 du mémoire de M. M. Bertrand, prise vers le 
haut du vallon de la Verrerie, con- 
corde très bien avec ce que nous : Dee ie 
y avons observé nous-même, il y a ne SERRES À 
là simplement, comme le montre 
notre figure 15 un anticlinal couché 
qui n’est autre que celui de la bande 
qui borde à l’ouest le promontoire 
des Mies. Au sud-ouest de Pichau- 
ris, les étages triasiques et infra- 


liasiques de la bordure s’amincis- Fig. 15. — Echelle 1/10.000. 
sent, ne formant plus qu’une étroite Ja, Dolomies du Jurassique supé- 
bande qui se continue dans celle du rieur; Ju, Bathonien; l?1, Lias 


; : inférieur et Infralias ; t3-1, 6 
vallon de l’Amandier. jee RUES 


Dans cette région, j'ai pu constater (en compagnie de M. Bresson, 
qui m’a signalé ce fait intéressant) que le Trias de la bande forme 
un anticlinal couché vers le massif et comprenant dans son flanc 
renversé du Jurassique supérieur, du Valanginien et des calcaires 


Fig. 16. — Echelle 1/10.000. 


cÿ, Calcaires à Hippurites ; c?, Calcaires à Lacazines ; Gv, Calcaire néocomien com- 
pact; c,, Marnes valanginiennes ; J5, Calcaire à Heterodiceras ; tr, Muschelkalk. 


à Hippurites, ces calcaires à Hippurites sont là dans le prolongement 
exact de ceux des Cadets que M. Marcel Bertrand considère comme 


960 E. FOURNIER. — ÉTUDE SYNTHÉTIQUE 3 Déc. 


faisant partie du substratum (Voir Bertrand. B. S. C. G. F., N° 24, 
pl. Il, fig. 5). Nous allons constater que, tout autour du massif 
d’Allauch, on relève, dans la bande périphérique, des coupes ana- 
logues et nous allons voir quelle conclusion il faut en tirer. | 

En continuant à suivre le Trias vers le sud-ouest, on le voit 
s’enfoncer dans le vallon de l’Amandier où il ne forme plus qu’un 
mince liséré entre deux failles verticales. 

Dans son mémoire de 1891 sur le massif d’Allauch, M. Marcel 
Bertrand avait figuré (page 16, fig. 12) le Trias comme formant 
un petit lambeau cunéiforme reposant sur le calcaire à Hippu- 
rites et coupé brusquement du côté du nord par une faille 
le séparant du massif infracrétacé (Valanginien, Néocomien, et 
Urgonien) compris entre les Cadets et les Maurins. Or, ce massif 
infracrétacé fait partie du flanc méridional de Notre-Dame-des- 
Anges qui, dans l’hypothèse actuelle de M. Marcel Bertrand, appar- 
tient à la nappe de recouvrement (B.S. C. G. F., N°68, pl. IL, fig. 1). 
Le Trias du vallon de l’Amandier doit donc plonger, dans cette 
hypothèse, sous le massif des Maurins et aller ressortir sur le flanc 
nord de Notre-Dame-des-Anges. C’est bien ainsi d’ailleurs que 
M. Marcel Bertrand l’a figuré dans les coupes précitées. Or, presque 
sur le sommet du massif en question, en contact direct avec l’Urgo- 
nien, environ à 6 millimètres au sud-est de la partie inférieure de 
l’f de Logis-Neuf, existe un petit lambeau de Cénomanien qui se 
trouve là, par rapport à l’Infracrétacé, dans une situation tout à fait 
identique à celle de tout le Crétacé du massif central d’Allauch, ce 
qui tendrait évidemment à faire supposer que si le massif central 
d’Allauch est en place, le massif des Maurins l’est aussi, puisqu'on 
y observe les mêmes transgressions et les mêmes lacunes, trans- 
gressions et lacunes qui n’existent pas dès qu’on s'éloigne de ce 
massif. 

D'ailleurs, vers la partie supérieure du vallon de l’Amandier et 
aussi dans le vallon des Maurins, dans les points où les failles qui 
bordent la bande triasique se rapprochent au point de faire 
disparaître momentanément cette bande par enfouissement, on 
voit l’Infracrétacé des deux lèvres de la faille se rapprocher : on 
peut alors constater l'identité et même la continuité des deux 
séries. La conclusion qui s'impose est donc que le Trias fait ici 
hernie dans la fracture et constitue un liséré anticlinal, liséré que 
nous allons pouvoir suivre sur tout le pourtour du massif. Dans 
l'hypothèse de M. Marcel Bertrand, le massif des Maurins, faisant 
partie de la nappe, proviendrait d’une région située à plusieurs 


1900 SUR LES ZONES PLISSÉES DE LA BASSE-PROVENCE 961 


kilomètres au sud, région qu’il est d’ailleurs impossible de déter- 
miner, et ce serait par une simple coïncidence que cette série 
charriée serait venue se juxtaposer à une série identique faisant 
partie du substratum. On ne connaît pas d’ailleurs, au sud du massi] 
d’Allauch, de série présentant exactement la même composition et les 
mêmes lacunes. 

Aux Cadets, le liséré triasique s’infléchit vers le sud et vient 
former la bordure occidentale du massif; on voit alors le flanc 
renversé de l’anticlinal se compléter par la réapparition d’un 
grand nombre de ses termes : ainsi, près de la porcherie, on voit 
apparaître sous le Trias: l’Infralias, un peu de Jurassique, enfin 
l’Infracrétacé au contact duquel apparaît immédiatement le Cré- 
tacé (1). 

Sur l’Infracrétacé et le Crétacé, existent plusieurs petits lam- 
beaux de recouvrement triasiques et infraliasiques provenant du 
pli occidental. A Allauch, l’axe triasique s’infléchit brusquement 
vers l’est, ce qui produit une torsion avec élirement et laminage 
des couches marneuses. Malgré sa réduction, le liséré triasique et 
infraliasique n’est pas interrompu. Lorsqu'on à tracé la petite 
promenade qui, au nord d’Allauch, se dirige vers le cimetière de 
Saint-Roch, on a rencontré les marnes rouges avec Gypse, en 
contact direct avec l’Infracrétacé, les étages intermédiaires ayant 
été étirés par la torsion. Quant à l’Infralias, il reparaît au sud 
d'Allauch en-dessous des Tours (Moulins ruinés) où il surmonte 
directement le Jurassique supérieur ; la surface de contact entre 
l’Infralias et le Jurassique supérieur est polie et striée ; il est 
évident qu’il y a là un plan d’étirement. De plus, on constate, dans 
le front des couches qui montent à l’assaut du calcaire jurassique 
une tendance à se relever, à se rejeter vers le sud, indiquant ainsi 
l’amorce de la voûte anticlinale couchée dont l’axe est occupé par 
le Trias. 

Enfin, il faut noter (et nous aurons l’occasion de revenir sur ce 
fait tout à l'heure) que, sur toute la bordure occidentale du massif 
d'Allauch et jusqu’en dessous du village, les calcaires infratongriens 
sont en discordance sur tous les étages plus anciens. 

Il faut remarquer aussi que, dans toute la série comprise entre le 
village d’Allauch et les Têtes-Rouges (2), il n’existe aucune faille 
proprement dite, mais simplement des étirements et que, par 
conséquent, il est tout à fait arbitraire d’établir en un point quel-- 


(4) E. Fournier. B. S. G. F., (3), XXIII, p. 535, fig. 35. 
(2) E. Fournier. (loc. cit.), p. 511, fig. 1, 2 et 3. 


28 Février 1901 = T. XXVIII. Bull. Soc Géol, Er — 61 


962 E. FOURNIER. — ÉTUDE SYNTHÉTIQUE 3 Déc. 


conque de cette série une séparation entre les étages faisant partie 
du massif central (substratum) et ceux de la bordure (nappe char- 
riée de M. M. Bertrand). M. M. Bertrand, dans son mémoire de 1891, 
avait figuré (B. S. C. G.F., N°24, p. 6, pl. [, fig. 2, et pl. IT, fig. 2) le 
Crétacé de Tète-Rouge et du Gravon comme formant un synclinal 
du substratum, couché sous la nappe. Mais si ce Crétacé fait partie 
du substratum, puisque l’on trouve successivement tous les termes 
intermédiaires entre ce Crétacé et l’axe triasique, il faut conclure 
que, au moins, sur la bordure méridionale, l’axe triasique d'Allauch 
est enraciné. 

Or, nous allons voir plus loin que les objections que j'ai soulevées 
contre son hypothèse ont amené M. Marcel Bertrand à considérer 
non seulement le Trias de la bordure méridionale, mais même celui 
du massif de Saint-Julien comme étant en recouvrement. Il est 
impossible de séparer dans les coupes de la bande méridionale la 
nappe charriée du substratum, aussi les coupes générales des notes 
les plus récentes de M. Marcel Bertrand ne passent-elles pas par 
la région des Têtes-Rouges (B. S. C. G. F., N° 68, pl. IL, fig. 1). 

Cependant, si l’on considère la fig. 2 de la même planche on y 
voit le Crétacé du sommet 660 (au nord de Garlaban) indiqué 
comme faisant partie du massif central, c'est-à-dire de la série en 
place. Or la situation de ce Crétacé est manifestement la même que 
celle du Crétacé du Taoumé et des Têtes-Rouges, il en résulte que, : 
dans l’hypothèse de M. M. Bertrand le Crétacé des Têtes-Rouges, et 
par suite celui du Gravon, fait partie du massif central. Or, entre 
la bande triasique de la bordure méridionale et le Crétacé du 
Gravon la série est continue et complète sauf étirement : le terme 
qui manque en un point se retrouve toujours à peu de distance : 
la bande méridionale ne peut donc être en recouvrement que 
si tout le massif central l’est aussi et alors le synclinal crétacé 
de la bande méridionale ne serait qu’un pli dans la nappe charriée. 
Mais alors l'argument émis par M. M. Bertrand au sujet du contraste 
qui existe entre les séries du massif central et de celles de la 
périphérie tombe de lui-même et il doit admettre pour les terrains 
composant la nappe charriée ce qu’il refusait d'admettre pour les 
terrains que nous considérons comme en place (1). 

Des coupes analogues à celles passant par Allauch et les Têtes- 
Rouges se retrouvent sur une grande partie de la bordure méridio- 


(A) Il faut noter aussi que les lacunes du massif central avaient été autrefois 
considérées par M. Marcel Bertrand comme mécaniques ; il semble avoir modifié 
aujourd’hui sa manière de voir. 


1900 SUR LES ZONES PLISSÉES DE LA BASSE-PROVENCE 963 


nale. Il faut aller jusqu’à Martelleine pour trouver un phénomène 
nouveau. 

Dès 1895 j'avais publié (1) une coupe montrant qu’il existait 
entre la Treille et la Plâtrière un pli couché provenant du massif de 
Saint-Julien ; l’axe triasique de ce pli vient par chevauchement 
rencontrer l’axe triasique du pli périphérique d’Allauch, de sorte 
que le Crétacé et l’Infracrétacé compris entre ces deux plis, pré- 
sente l’apparence d’une série recouverte par une nappe charriée. 
M. Marcel Bertrand, en 1898, a considéré cette coupe comme démon- 
trant la réapparition, dans le bassin de Marseille, de la nappe géné- 
rale de recouvrement et de son substratum (2). Or, même en admet- 
tant l’interprétation qu’il en donne et qui consiste à regarder le 
monticule triasique et dolomitique au nord des Bellons comme non 
enraciné (ce qui, comme je vais le prouver, n’est pas admissible), 
la coupe ne démontrerait pas autre chose que l’existence d’un pli 
couche sur la distance qui sépare la Treille des Bellons, c’est-à-dire 
sur un kilomètre et demi. La coupe donnée par M. M. Bertrand 
ne rencontre pas d’ailleurs le pli perpendiculairement à son axe et 
recoupe deux fois la même bande dans sa sinuosité. 

Dans la Plâtrière, M. Marcel Bertrand indique le Trias comme 
reposant avec une faible inclinaison sur le Valanginien. Or le 
puits d'exploitation ouvert dans le Trias, presque à la limite entre ces 
deux formations, bien que creusé à 50 mètres de profondeur, n’a 
rencontré que des marnes qypsifères et des cargneules et non du 
Valanginien. La non existence du recouvrement est donc ici 
démontrée d’une façon directe et indépendante de tout raisonne- 
ment. Enfin, la bande triasique la plus méridionale de la coupe de 
la Treille au Four fait partie du massif de Saint-Julien ; tant que 
M. Marcel Bertrand a admis que l’ondulation de Saint-Julien était 
transversale à celle d’Allauch, cette seule considération aurait dû 
lui faire abandonner l'hypothèse d’une nappe fermée autour de 
l’Aptien, puisque le Trias en question aurait fait partie en même 
temps du pli d’Allauch et du pli transversal, ce qui est évidemment 
impossible : aujourd’hui que M. Marcel Bertrand suppose que le 
massif de Saint-Julien fait lui-même partie de la nappe de recou- 
vrement, la question change de face, mais la difficulté reste 
la même. En effet, les plis du massif de Saint-Julien ont 
partout affecté l’Oligocène jusqu’à l’Aquitanien inclus. Par contre, 
l'Oligocène est partout en discordance sur les couches périphéri- 


(4) B. S. G.F., (3), XXUUL p. 516, fig. 6. 
(2) B.S. G.F., (3), XVI, p. 637, fig. 3. — B.S. C. G. F., N° 68, pl. IL, fig. 2. 


964 E. FOURNIER. — ÉTUDE SYNTHÉTIQUE 3 Déc. 


ques du massif d’Allauch. La prétendue nappe formant voûte au- 
dessus de l’Aptien serait donc composée de deux parties : l’une 
dont le plissement est antérieur à l’Infratongrien, l’autre, dont le 
plissement est postérieur à l’Oligocène, ce qui est évidemment 
inadmissible. En étudiant l'allure des couches oligocènes qui 
s’observent à droite du ravin, en remontant vers le village de la 
Treille, on peut constater directement la manière différente dont 
elles se comportent par rapport aux deux portions de la nappe que 
M. M. Bertrand considère comme unique. Enfin, le Trias de Saint- 
Julien est en continuité indiscutée avec la bande triasique d’Auriol, 
Saint-Zacharie, qui, après un enfouissement local, reparaît dans 
la vallée du Cauron au nord de Rougiers. Si donc le Trias de 
Saint-Julien est en recouvrement, celui de Rougiers l’est aussi, 
nous allons voir tout-à-l’heure que cela est impossible. 

En continuant à suivre du côté de l’est la bande triasique 
qui constitue la bordure méridionale du massif, on voit cette 
bande s’infléchir, et passer sous le flanc nord de la colline 673. La 
portion de la carte géologique au 1/80.000 comprise entre les 
Bellons, la Pondranne, Martelleine et les Lyonnaises est absolu- 
ment à refaire, les erreurs de contour y dépassent 1 kilomètre et 
l’Aptien y est en grande partie figuré comme Néocomien. Dans sa 
carte géologique au 1/200.000 (B.S. C. G. F., N°68, pl. IT), M. Marcel 
* Bertrand semble, autant que l'échelle peut permettre d’en juger, 
avoir rectifié une partie de ces erreurs. Néanmoins, sur cette carte, 
la bande triasique du Jas-de-Fontainebleau est indiquée comme 
formant le prolongement de la bande septentrionale (Keuper et 
Infralias) du massif de Saint-Julien, alors qu’elle est en réalité en 
continuité ininterrompue avec la bande d’Allauch. Ceci n’a pas 
d’ailleurs grande importance dans l’hypothèse actuelle de M. M. Ber- 
trand puisque l’une et l’autre bandes seraient en recouvrement. 
Cela a au contraire une importance capitale dans celle que nous 
proposons, puisque pour nous il y a là deux plis absolument dis- 
tincts et d’âge difiérent. 

La coupe 24 du récent mémoire de M. M. Bertrand n'indique rien 
d’incompatible avec l'existence d’un pli enraciné et couché vers le 
nord. En effet, la charnière synclinale indiquée sous le Trias et celle 
indiquée sous l’Infralias sont hypothétiques, on ne les voit nulle 
part sur le terrain. On voit simplement le Trias formant l’axe du 
pli couché présenter des plongements concordants avec ceux de 
l’Infralias; quand à l’Infralias du flanc renversé, il présente au 
contraire des froissements qui indiquent nettement une tendance 


1900 SUR LES ZONES PLISSÉES DE LA BASSE-PROVENCE 965 


à se recourber vers le sud et à venir former voûte au dessus du 
Trias. En suivant le liséré triasique vers l’est, on le voit en effet 
s'amincir et s’enfouir complètement sous l’Infralias ; de même, sur 
le flanc sud de la colline 373, on voit l’Infralias former voûte sur le 
Trias, ainsi que le montre 
notre figure 17 prise un 
peu à l’ouest de la coupe 26 
de M. Marcel Bertrand. 
La figure 23 du même 
mémoire représente la 
coupe des Camoins; une 
seule bande triasique y est 
figurée, alors qu’en réalité 
il en existe deux. Quant à 
l'interprétation consistant 
à regarder l’Urgonien de la 


Fig. 17. — Echelle 1/10.000. 


colline comme englobé Cu, Aptien; cv, Hauterivien ; cv, Valanginien 
= et Néocomien compact; J5, Calcaire à Hete- 


ct QE synclinal d ApP- rodiceras ; Ja, Dolomies Jurassiques ; Ju, 
tien, il est facile de démon- Bathonien ; 12-!, Infralias et Lias inférieur ; 
trer que non seulement t'-!, Keuper. 


elle est inadmissible, mais encore incompatible avec les coupes 
relevées par M. Marcel Bertrand lui-même, qui, dans la coupe 4 de 
sa première note sur le massif d’Allauch (B. S. C. G. F., No 24, p. 9), 
a montré que, dans une coupe située plus à l’ouest, on rencontre, 
entre la bande triasique et l’Aptien formant le prétendu synclinal, 
des couches appartenant au Jurassique supérieur (Dolomies) et à 
l'Infracrétacé (Valanginien). Or, s’il y avait là un pli retourné le 
Valanginien et le Jurassique supérieur devraient se trouver dans 
l’axe du synclinal et non sur ses flancs. Enfin, ici encore il faudrait 
admettre un pli renversé dans la nappe charriée. 

C’est un peu avant la ferme des Camoins, à Font-de-Mai, que la 
bande triasique de la bordure méridionale du massif s’infléchit 
vers le nord pour venir former la bordure orientale. 

Au pied du Garlaban, on retrouve la bande triasique accompagnée 
au nord d’une série renversée, au sud d’une série normale; la coupe 
de la fig. 40 du mémoire de M. M. Bertrand, à peu de chose près 
conforme à la fig. 38 de notre étude sur le massif d’Allauch 
(B. S. G. F., (3), XXIII, p. 538) me paraît impossible à interpréter 
autrement que comme un anticlinal couché vers le massif et ayant 
donné naissance au lambeau de recouvrement de Néocomien com- 
pact qui couronne le pie de Garlaban. Ici encore, on trouve toute 


966 E. FOURNIER. — ÉTUDE SYNTHÉTIQUE 3 Déc. 


une série intermédiaire entre l’axe triasique qui, dans l'hypothèse 
de M. M. Bertrand, devrait faire partie de la nappe, et l’Infracrétacé 
qui, dans la même hypothèse, ferait partie du substratum. Il n’y 
a là aucune faille verticale importante, M. Marcel Bertrand a 
reconnu lui-même qu’il n’y avait que des étirements (loc. cit.) 
p. 35, note 2). Aussi, frappé de la force de l'argument que nous 
venons de développer ici, n’hésite-t-il pas à déclarer (1bid., p. 35, 
ligne 14) que la série renversée qu’on observe en ce point n'a, 
malgré son analogie de position, aucun rapport avec la nappe de 
Simiane ! Mais alors, toute la bande couchée au sud du massif, qui 
est en continuité avec la même série, n'aurait donc elle non plus 
aucune analogie avec cette nappe. Enfin, plus au sud, on voit appa- 
raître l’Aptien sur ces dolomies (/bid., fig. 21) renversées; dans 
l'hypothèse d’une nappe charriée, cet Aptien ne peut occuper cette 
position que s’il est renversé subhorizontalement sur les dolomies: 
il y aurait donc eu dans la nappe renversée un pli couché jusqu’à 
l’horizontale, comme on est forcé de l’admettre chaque fois qu’on 
rencontre une coupe démontrant directement l'impossibilité de 
l'hypothèse. Ici, les couches auraient donc tourné de 360 degrés ! Il 
n’y a pas de raison pour s'arrêter dans cette voie, on arriverait 
par cette méthode à concevoir des plis en spirale où les couches 
aurait tourné de n fois 360° ; le double renversement semble d’ail- 
leurs devoir supposer deux mouvements successifs l’un donnant 
la nappe renversée, l’autre produisant des plis dans cette nappe. 
Or, nous l’avons démontré pour les plis d'Allauch, de la Nerthe et de 
l'Etoile, et nous le démontrerons encore pour celui de la Sainte- 
Baume : les mouvements orogéniques sont, dans ces chaînes, 
post-daniens et anté-oligocènes et, postérieurement à l’Infraton- 
grien, les plis n’ont pas sensiblement rejoué. 

Sur la bordure orientale, j'ai signalé (1), à l’ouest de l’Antique, un 
petit synclinal de Cénomanien très fossilifère couché vers le massif 
central et pincé dans la bande triasique et infraliasique. 

La charnière de ce synclinal est visible. M. Marcel Bertrand a pu 
vérifier l’existence de ce lambeau (loc. cit. fig. 32). Il a constaté 
également la superposition au Trias de la bordure occidentale de 
ce Cénomanien, ce qui l’oblige, dans son hypothèse, à admettre, 
entre le Trias et le Cénomanien, l'existence d’une faille dont rien 
sur le terrain ne permet de supposer la présence. On peut consta- 
ter distinctement que l’on est là en présence d’un synclinal couché 
comme le montre la fig. 18 


(A) B.S. G.F., (3)EXXV, p. %6. 


1900 SUR LES ZONES PLISSÉES DE LA BASSE-PROVENCE 967 


Si donc, dans cette bordure orientale, la bande triasique et 
infraliasique n’était, comme le veut l'hypothèse de la nappe charriée, 
qu’une ligne déterminée par l'érosion de la nappe qui aurait 
primitivement recouvert le massif, on se demande comment cette 
érosion aurait pu 
mettre à nu un 
syuclinal couché 
dans l’axe même 
de cette nappe. 

La nappe tria- 
sique et infralia- 
sique se poursuit, Fig. 148. — Echelle 1/10.000. 
sur toute la bor- €’, Cénomanien ; cu, Urgonien ; cv, Néocomien compact ; 


dure donentale, Cv, Valanginien : J5, Portlandien ; t3-l, Keuper. 
sans aucune discontinuité et va ensuite entourer la cuvette de 
Peypin (1). 

La cuvette de Peypin correspond à une sinuosité de la bande 
anticlinale. M. Marcel Bertrand la considère au contraire comme 
formée par le flanc normal de la nappe charriée : elle serait donc 
entièrement supportée par un substratum crétacé. 

Sur toute la partie nord-ouest de cette cuvette, l’axe de l’anti- 
clinal périphérique est constitué par l’Infralias dont les couches 
sont en plusieurs points sensiblement verticales; ceci est très 
naturel si nous sommes sur un axe anticlinal et semble au con- 
traire bien difficile à expliquer si le liséré triasique et infraliasi- 
que n’est que l'intersection d’une nappe avec la surface topogra- 
phique : en effet, l’Infracrétacé et le Jurassique supérieur du centre 
de la cuvette ont une inclinaison moyenne voisine de l’horizontale; 
si la cuvette était en recouvrement il n’y aurait aucune raison pour 
que la même inclinaison ne se retrouvât pas dans l’Infralias et le 
Trias. Près du château de Peypin, un pli local dans les couches 
de la cuvette permet de voir le substratum des dolomies jurassiques. 
Or, on peut constater que ce substratum est constitué en ce point par 
du Bathonien, du Callovien et de l'Oxfordien fossilifères, tandis que, 
sur la bordure nord-ouest de la cuvette, les dolomies ne sont 
séparées du Crétacé sous-jacent que par une bande d'Infralias 
de quelques centimètres : la série est donc plus complète au centre de 
la cuvette que sur ses bords. S'il y avait recouvrement, on devrait 
trouver dans le pli, au-dessous des dolomies, une mince couche 
d’Infralias superposée directement au Crétacé, au lieu de cela, on 
voit apparaître la série jurassique normale. 


4) B.S, G.F., (3), XXIV, p. 699 fig. 45. 


968 E. FOURNIER. — ÉTUDE SYNTHÉTIQUE 3 Déc. 


Jusqu'à la colline des Pégoulières, on ne voit plus affleurer, en 
contact avec le Tertiaire, aucun étage plus ancien que l’Oxfordien. 
Comme à partir de là le pli disparaît sous le Tertiaire du bassin de 
la Destrousse, il y aurait une petite lacune dans la continuité du 
pli : mais, en suivant le lit du Merlançon vers la Bourine, j'ai 
trouvé en plusieurs points, au-dessus du Crétacé fluvio-lacustre, des 
marnes bariolées contenant du gypse et ressemblant à s’y mépren- 
dre aux marnes bariolées du Trias. La possibilité de l’existence 
de couches gypseuses dans le Crétacé fluvio-lacustre m'a fait 
hésiter pendant longtemps à les attribuer au Trias. M. Marcel 
Bertrand a signalé récemment la découverte, dans la galerie de 
Valdonne et dans le Crétacé supérieur, d’une couche de gypse qu’il 
considère à juste titre comme régénéré par des eaux ayant circulé 
dans le Trias puis dans les fentes du Crétacé ; il est évident que le 
gypse de la Bourine, qui se présente dans des conditions identiques, 
doit avoir une origine analogue, ce qui nous amène à conclure que 
le Trias existe là dans la profondeur ; la nappe triasique est donc 
sous le Crétacé fluvio-lacustre et non au-dessus comme le voudrait 
l’hypothèse de la nappe charriée. 

A l'est de la Bourine, le Crétacé fluvio-lacustre repose du côté du 
nord sur les calcaires à Hippurites des Boyers, reposant eux-mêmes 
sur les dolomies des massifs de la Pomme et du Regagnas, ces 
massifs font donc partie du substratum du bassin crétacé fluvio- 
lacustre, nous le constatons ici directement. 

Du côté du sud, le Crétacé de la Bourine plonge au contraire 
sous le Jurassique supérieur qui forme la continuation un instant 
interrompue du Jurassique bordant la cuvette de Peypin. 

Au nord d’Auriol, nous avons pu relever une coupe (1) montrant 
le Valanginien et l’Hauterivien en synclinal dans le Jurassique 
supérieur. Or, si le Jurassique supérieur était en recouvrement 
l’Infracrétacé devrait être en anticlinal sous le Jurassique; de même 
on peut constater sans peine que les dolomies de Martinet reposent 
sur le Trias. Nous les reverrons dans la même situation à Roque- 
vayre, à Pont de l'Etoile et dans toute l’ondulation transversale. 

Avant de passer à l'étude du pli de la Sainte-Baume qui fait 
suite à celui d’Allauch, de l’autre côté de l’ondulation transversale, 
il importe de résumer rapidement les résultats mis en lumière 
pour le massif d’Allauch : 

1° Le pli de l'Etoile se poursuit sans discontinuité dans le pli 
périphérique d’Allauch. 


(1) B.S. G. EF. (3), XXIV, fig. 81. 


1900 SUR LES ZONES PLISSÉES DE LA BASSE-PROVENCE 969 


20 L'hypothèse d’une nappe de recouvrement amènerait, pour 
expliquer certaines coupes, notamment celles de Pichauris et du 
sud de Garlaban, à concevoir, dans cette nappe déjà renversée, de 
nouveaux plis renversés eux-mêmes. 

3° Le liséré triasique qui entoure le massif d’Allauch est bien 
un axe anticlinal et non une couche mise à nu par l'érosion d’une 
nappe. | 

& Le massif des Maurins qui, dans l'hypothèse de M. M. Bertrand, 
ferait partie de la nappe charriée de l'Etoile, présente les mêmes 
lacunes de sédimentation que le massif central d’Allauch qui, dans 
la même hypothèse, fait partie du substratum. 

5 Le pli périphérique d’Allauch est anté-oligocène, le pli de 
Saint-Julien qui, dans l'hypothèse du charriage, ferait partie de la 
même nappe, est post-aquitanien, ce qui est évidemment incompa- 
tible. 


Massif de la Sainte-Baume 


Je ne ferai que résumer très rapidement les arguments qui m'ont 
amené à considérer le massif de la Sainte-Baume comme formé 
par un pli sioueux s’enroulañt autour d’un certain nombre de 
massifs résistants. J’ai d’ailleurs donné ici même de nombreuses 
coupes de cette région (1), j'aurais pour le moment peu d’observa- 
tions nouvelles à ajouter. De plus, M. Marcel Bertrand ayant annoncé 
la publication prochaine d’un nouveau mémoire sur la Sainte- 
Baume, il convient d'attendre cette publication qui, avec les argu- 
ments nouveaux qu’elle apportera, permettra de donner à la discus- 
sion toute son ampleur. 

Depuis le col des glacières de Font-Frège, qui peut être considéré 
comme formant la terminaison de la chaîne de la Sainte-Baume, 
jusqu’au Fauge où elle est brusquement interrompue par un pli 
transversal, cette chaîne est constituée par un grand pli dont les 
sinuosités viennent se mouler sur les angles sud-ouest de deux 
massifs anciennement émergés (massif du Piégu et de la Lare) dont 
il épouse tous les contours. Ce pli est constamment couché vers 
ces massifs et constamment accompagné, de leur côté, de son 
synclinal couché qui décrit les mêmes sinuosités. 

Dans l'hypothèse de M. Marcel Bertrand, tout le massif, sauf la 
partie considérée par nous comme formant les massifs de résis- 
tance, serait en recouvrement et ferait partie de la nappe générale. 


(4) B. S. G.F., (3), XXIV, p. 663. 


r 


970 E. FOURNIER. — ÉTUDE SYNTHÉTIQUE 3 Déc. 

Nous ne reprendrons pas ici l’étude détaillée de la chaîne, nous 
allons nous contenter seulement de signaler les faits qui sont en 
contradiction directe avec cette hypothèse. 

Le pli formant la crète principale va en s’accentuant depuis le 
Baou de Bretagne, où les couches sont presque verticales, jusqu’à la 
région des Glacières, où elles sont couchées horizontalement (1). 
Pour admettre qu’au sud du Baou de Bretagne le Trias n’est pas 
enraciné, il faudrait admettre qu’il soit pincé dans un synclinal ver- 
tical. Or, aux Gypsières, on observe, enchâssé dans le Trias, un petit 
synclinal infraliasique dont 
la charnière est visible, il fau- 
drait donc que cet Infralias fît 
partie du flanc normal de la 
nappe, tandis que celui qui 
est situé au sud de la bande 
triasique ferait partie de son 
Ja, Dolomies ; Jiyvn, Marnes et cale. mar- flanc Henverse (COURS 19). Or, 

neux ; J3-1, Calcaires gris sublithogr.; CE dernier est surmonté par 

143, Liasien et Toarcien; EU Infralias toute une série normale qu'il 

GHASS DERRIenr tes SPEUDER faudrait alors considérer 
comme formée par le flanc renversé de la nappe, redevenu normal 
par renversement ; de plus cette série n’est autre chose que le sub- 
stratum du bassin du Beausset et il faudrait aussi alors admettre 
que ce bassin fit partie du flanc renversé de la nappe redevenu nor- 
mal par renversement. En outre, si l’on suit vers l’est l’Infralias du 
petit synclinal, on le voit se souder à celui du sud, l’hypothèse est 
donc inadmissible et le Trias des Gypsières est forcément enraciné. 
Or, la continuité de la bande triasique et infraliasique qui longe le 
flanc méridional de la Sainte-Baume est indubitable ; la conclusion 
relative au Trias des Gypsières s'étend donc à toute la bande. C’est 
encore la même bande qui s’infléchit vers Signes puis vers Méounes 
où elle s’enfonce entre deux failles, entre des collines jurassiques. 
M. Marcel Bertrand néanmoins considère encore cette partie de la 
bande comme en recouvrement (2). 

Si toute cette bande était en recouvrement le bassin de Chibron, 
comme ceux de la Folie, de Valapoux et du Rove, ne pourrait être 
considéré que comme un trou dans la nappe laissant apercevoir 
des terrains plus récents. Mais la coupe de Chibron, au lieu de 
laisser voir un anticlinal inverse, montre au contraire un anticlinal 


N.N.0. S:S:E* 
Les Gypières 
[l 


Fig. 19. — Echelle 1/50.000 environ. 


(1) B. S. G.F., (3), XXIV, fig. 3 à 40. 
(2) B. Se C. G. F., N° 68; p. 11. 


1900 SUR LES ZONES PLISSÉES DE LA BASSE-PROVENCE 971 


tout à fait normal avec Urgonien au centre et Crétacé supérieur à la 
périphérie, il faudrait donc que ce soit, non le flanc renversé de la 
nappe qui fut mis à jour en ce point, mais la série normale du sub- 
stratum. Mais alors la série normale qui forme la bordure du bassin 
représenterait le flanc renversé de la nappe. Or cette bordure 
(Néocomien et Urgonien) n’est autre chose que la bordure du bassin 
du Beausset et ce dernier ferait partie de la nappe de recouvrement 
dont il serait même le flanc renversé redevenu normal par un pli 
postérieur, l’invraisemblance d’un pareil phénomène suffirait à 
elle seule à faire rejeter l’explication. Enfin, même en supposant 
que par un artifice quelconque, comme celui qui consisterait par 
exemple à imaginer une faille entre le Trias et l’'Infralias des 
Gypsières, on arrive à considérer la série normale comprise entre 
Riboux et Chibron comme le flanc normal de la nappe, il n’en 
résulterait pas moins que toute une partie de la bordure du bassin 
du Beausset serait superposée au Crétacé, ou bien alors, il faut 
renoncer à donner, pour le bassin de Chibron, l’explication donnée 
par M. M. Bertrand pour les bassins de Valapoux, la Folie, Ensuès, le 
Rove, etc. qui sont manifestement identiques comme structure. 

Du reste, le fait seul de considérer le Trias de Méounes et des 
Tuves comme superposé au Crétacé, suppose, entre les Tuves et les 
parties les plus avancées de l’Olympe, un charriage d’environ 40 
kilomètres et comme il n’y a à priori aucune raison de supposer 
que la nappe triasique de Méounes soit distincte de celle qui au 
sud chevauche le bassin du Beausset, c’est un charriage de 60 à 70 
kilomètres qu’on est amené à concevoir. Il est vrai que, comme l’a 
dit excellement M. M. Bertrand lui-même, quand il s’agit d'imaginer 
des charriages, il n'y a que le premier kilomètre qui coûte. 

Les preuves directes de l’existence d’un anticlinal dans la bande 
triasique méridionale et d’un synclinal dans le Crétacé du col de 
Bretagne sont d’ailleurs nombreuses : 

Dans le vallon de Saint-Pons par exemple, le long de l’ancien 
sentier de la Sainte-Baume, en-dessous de la Plâtrière, on voit 
nettement le Muschelkalk former voûte sous le Keuper (1); de même, 
en-dessous du ravin dit du Chemin-de-Fer, à la base de la montée 
du col de Bretagne, on voit les calcaires à Hippuriles former un 
synclinal dont la charnière est visible (2). Enfin, l’allure anticlinale 
n’est pas moins visible dans J’Infralias de la ligne de collines située 


(4) E. Fournier, /0C, Cil., fig. 16. 
(2) In. Ibid.. fig. 18. 


972 E. FOURNIER. — ÉTUDE SYNTHÉTIQUE 3 Déc. 


au nord du col de Bretagne (1), dans ces 3 coupes les charnières 
des plis sont très nettes et il n’y a place à aucune interprétation. 
Près de la Gastaude, le Lias et le Jurassique des Etieunes, qui dans 
l'hypothèse d’un recouvrement, devraient présenter une structure 
synclinale présentent au contraire la disposition anticlinale la plus 
nette. 

Si le massif de Roussargues et les collines comprises entre 
Coutronne et Nans étaient en recouvrement, il faudrait supposer 
que le Crétacé saumâtre et lacustre de Tapan et du Fauge est le 
même que celui qui vient ressortir à Coutronne puis dans le col 
du Baou de Bretagne, après avoir passé sous toute la masse de 
recouvrement ; les couches crétacées seraient donc soumises, 
entre Tapan et le Baou de Bretagne, à un plissement faisant varier 
leur niveau de 800 mètres. Or, partout autour du massif, le Crétacé 
plonge avec une assez forte inclinaison sous le Jurassique, la masse 
de recouvrement reposerait donc sur une cuvette synclinale crétacée 
qui, dans l'hypothèse de M. M. Bertrand, serait formée postérieure- 
ment au charriage puisqu’en certains points elle aurait englobé les 
éléments de la nappe. Or, dans le coteau des Etiennes, on voit que 
le Crétacé a une inclinaison beaucoup plus forte que celle du Juras- 
sique qui lui serait superposé; ceci est impossible si les couches 
crétacées n'étaient pas plissées avant le charriage de la masse. 
Près de Roussargues au contraire, c’est le Crétacé qui a une faible 
pente et l’Infralias qui a un plongement presque vertical, ce qui 
estimpossible si la masse n’a pas subi de plis postérieurs ; l’hypo- 
thèse d'un charriage est donc impuissante à expliquer à la fois les 
deux coupes. 

De plus, sur divers points de la bordure septentrionale.et orientale 
du massif de Roussargues, on observe, sous le Jurassique, des cal- 
caires à Hippurites et même du Crétacé saumâtre renversé. Si l’on 
admet le recouvrement, il n’y a que deux moyens d'expliquer ce 
phénomène ; ou bien les Hippurites'et le Crétacé saumâtre ren- 
versés ont été charriés avec la masse dont ils font partie et alors on 
s'explique mal pourquoi ce sont toujours les mêmes couches qui 
ont été charriées, alors que les intermédiaires ont disparu ; ou bien, 
c'est la masse qui, en labourant le substratum, en a retroussé les 
couches au point de les renverser, ce qui suppose que le Crétacé 
saumâtre est en synclinal dans les calcaires à Hippurites. Or, pour 
expliquer les coupes du Fauge (2) dans l'hypothèse d’un recouvre- 


(1) E. Fournier. Loc. cit.. fig. 21. 
(2) Ip. Ibid., fig. 39 et 37. 


1900 SUR LES ZONES PLISSÉES DE LA BASSE-PROVENCE 973 


ment, on est obligé d'admettre que le Crétacé saumâtre est en 
anticlinal sous les Hippurites, ce qui est évidemment incompatible. 

Enfin, dans l'hypothèse d’un recouvrement, toutes les masses 
superposées se trouveraient, par une singulière coincidence, pincées 
dans des synclinaux. Pour expliquer ce fait on peut alléguer, il est 
vrai, que les masses n’ont été respectées par l’érosion que dans 
les points où leur allure était synclinale, mais il est facile de 
s’assurer que, dans le massif de la Sainte-Baume, ce sont Jjuste- 
ment les axes synclinaux qui ont subi le maximum d’érosion. 

Comme dans le massif d’Allauch, il y a une différence très nette 
entre la série sédimentaire du pli périphérique et celle des massifs 
anciennement émergés qui ont servi de ligne directrice. Dans ces 
derniers, les transgressions et les lacunes sont considérables ; il 
semble que le pli, après s'être surélevé dans sa partie axiale, s’est 
ensuite propagé sur le petit géo-synclinal qui séparait cette partie 
des massifs de résistance et que le déroulement n a été arrêté que 
par la résistance même offerte par ces massifs. Le rôle directeur 
des massifs d’ancienne émersion est d’ailleurs indéniable, car, 
même si l’on admettait l'hypothèse de la nappe de recouvrement, 
on devrait les considérer comme ayant joué, par rapport à cette 
nappe, le rôle de sortes de Horsts autour desquels elle se serait effon- 
drée, et qui auraient été remis à nu par les érosions postérieu- 
res. Ainsi donc, l'introduction de ces massifs ne constitue pas 
comme l’a dit M. M. Bertrand un cercle vicieux, puisque leur 
existence devient nécessaire, quelle que soit l'hypothèse que l’on 
envisage. Ces massifs sont des dômes, leur structure est des plus 
nettes et M. Marcel Bertrand, après les avoir longtemps méconnus, 
reconnaît aujourd’hui leur réalité (1). 


Ondulation transversale 
Massifs de Saint-dulien, Auriol, Saint-Zacharie 


La dépression dans laquelle coule l’Huveaune est parcourue par 
une zone de plis dont l’axe est constitué principalement par le Trias 
et l’Infralias et les flancs par le Jurassique et l’Iniracrétacé. Cette 
zone plissée est d’ailleurs masquée en plusieurs points par les 
dépôts tertiaires du bassin de Marseille et de Saint-Zacharie, 
Sa partie moyenne, qui se renfle pour former une sorte d’aire 


(4) Marcel BERTRAND. l0c. cèl. p. 5, et Ann. de Géng. 15 mai 1897 et 11 janv. 1898. 


974 E. FOURNIER. — ÉTUDE SYNTHÉTIQUE 3 Déc. 


anticlinale à peu près elliptique, a été désignée sous le nom de 
massif de Saint-Julien. Du côté de l’ouest, les plis sont partout 
masqués par les terrains tertiaires, sauf au sud de Château-Gom- 
bert, sur le chemin de Baume-Loubière (1) où l’on voit apparaître 
un pli qui, comme nous l’avons vu plus haut, ne peut être considéré 
que comme un prolongement de l’ondulation transversale, sa 
structure est anticlinale et il est couché vers le massif de l’Etoile. 

Ce serait aussi un prolongement souterrain du Trias de cette 
ondulation qui retiendrait les eaux sous les calcaires infracrétacés 
de la galerie de la Mure. | 

C’est dans le massif de Saint-Julien lui-même que l’on peut 
observer les coupes les plus nettes. M. A. Bresson a publié ici 
même une étude très documentée sur ce massif (2). 

Près de l’Aqueduc que l’on rencontre, sur la route d’Allauch aux 
Camoins, on voit le Trias, renversé sur l’Infralias, former un pli 
anticlinal couché vers le massif d’Allauch ; l'allure synelinale des 
couches infraliasiques est des plus nettes, car, ainsi que l’a bien 
montré M. Bresson, les couches à Avicula contorta de l’'Aqueduc, qui 
présentent une inclinaison d'environ 75 à 80 degrés, se relient à 
celles du monticule de Comte dont l’inclinaison est beaucoup plus 
faible et qui reposent normalement sur le Trias qui affleure sur le 
flanc nord du monticule en question, nous avons donc là affaire à 
un synclinal d’Infralias, surmonté par un pli anticlinal dont l'axe 
est occupé par le Trias. Le Trias qui aftleure au sud de l’Aqueduc 
est donc enraciné, car s’il ne l'était pas, il faudrait que les couches 
infraliasiques de Comte fussent en anticlinal ; on aurait là encore 
un pli inverse renversé dans la nappe charriée, hypothèse très 
hasardée qu’on serait d'ailleurs amené à considérer dans un grand 
nombre de cas, pour expliquer.des coupes qui sont en réalité 
excessivement simples. 

La bande triasique qui affleure entre le monticule de Comte et 
Montespin est en plusieurs points masquée par des dépôts oligocè- 
nes, ces dépôts sont fortement redressés, parfois renversés, et non 
loin de Rabaraud, je les ai même vus en plusieurs points plonger 
sous l’Infralias. Par contre, sur toute la bordure du pli périphéri 
que du massif d’Allauch, les mêmes dépôts oligocènes sont en 
discordance sur les couches assez fortement relevées de l’Infracré- 
tacé. Dans la coupe donnée par M. Bresson, prise entre les Fabres, 
Montespin et le massif central d’Allauch, on voit réapparaître 


) B.S. G. F., (3), XXIV, p. 264. 
(2) B.S. G.F., (3), XXVI, p. 340, 


1900 SUR LES ZONES PLISSÉES DE LA BASSE-PROVENCE 975 


quatre fois le Trias, plongeant toujours vers le sud, si toutes ces 
bandes triasiques font partie, comme le croit M. M. Bertrand, 
de la nappe de recouvrement, il faut qu’il y ait dans cette nappe 
quatre synclinaux renversés vers le massif. Dans une coupe passant 
par les Acates et le canal, l’allure synelinale du Keuper par rapport 
au Muschelkalk (1) et de l’[nfralias par rapport au Keuper n’est 
pas moins nette. 

Sous la chapelle de la Salette, on voit bien le Keuper et l’Infra- 
lias plonger sous le Muschelkalk (2), mais, dans la colline située 
plus au nord, au lieu de retrouver du Muschelkalk comme le 
voudrait l’hypothèse d’un recouvrement, on trouve de l’Infralias 
plongeant vers le nord et séparé du Keuper et de l’Infralias ren- 
versés par une faille très visible. Près des Romans, M. Bresson à 
même signalé (3) un lambeau aptien sous l’Infralias de la série 
renversée. Quant aux Dolomies infraliasiques qui apparaissent au 
nord de la faille, leur allure synclinale ne peut être mise en doute 
et elles reposent en série normale sur les calcaires à Avicula con- 
torta, qui surmontent eux-mêmes le Keuper et le Muschelkalk. 

Dans ce dérnier étage, on voit, près de Bellevue, des couches qui 
dessinent nettement une voûte anticlinale. Cet anticlinal n’est 
autre chose que le prolongement vers l’ouest de celui qui chevau- 
che la série de Montespin et l’Aptien de Martelleine. Ceci vient 
encore confirmer l'interprétation que nous avons donnée de cette 
dernière coupe et montre bien que la nappe qui, à Martelleine, 
semble recouvrir l’Aptien, est en réalité composée de deux plis 
dont l’un est arrivé à rejoindre l’autre en chevauchant l’Infracré- 
tacé. 

Au sud-ouest des Olives, on voit apparaître (4), dans une dépres- 
sion creusée entre deux collines de Muschelkalk, une bande de mar- 
nes irisées avec gypse.Au premier abord, on pourrait croire que cette 
bande n’est que la réapparition du flanc renversé d’une nappe 
charriée et que le Keuper forme un anticlinal sous le Muschelkalk ; 
mais une observation plus complète permet de montrer qu’il n’en 
est rien. D’abord, les couches des marnes irisées sont verticales, 
tandis que celles du Muschelkalk ont des plongements d’environ 
45°. Au contact entre ces deux étages, au lieu de voir les marnes du 
Keuper plonger sous les calcaires du Muschelkalk,on voit au con- 


(1) Bresson. Loc. cit. p. 342, fig. 8. 
(2) In. 1bid., fig. k. 

(3) In. 1bid., fig. 5. 

(4) In. 1bid., p. 344, fig. 6. 


976 E. FOURNIER. — ÉTUDE SYNTHÉTIQUE 3 Déc. 


traire que ces deux étages sont séparés par une surface verticale de 
faille. 

Quant au Muschelkalk lui-même, il est fortement ondulé et 
plonge près du Château-de-Bras sous des marnes à gypse. 

Enfin, dans la coupe 7 du mémoire de M. Bresson, on voit appa- 
raître, près de la grotte Monnard, un synclinal de Keuper dans le 
Muschelkalk, et au sud de Cos de Botte (Aquo de Botte), un syncli- 
nal d’Infralias dans le Keuper et un anticlinal à charnières visibles 
dans le Muschelkalk. 

J'ai eu l’occasion de revoir moi-même tout récemment sur le ter- 
rain les coupes de M. Bresson ; j’en ai pu vérifier l’exactitude abso- 
lue et je ne puis que m'’associer d’une façon absolue aux conclusions 
de son mémoire : 

Le massif de Saint-Julien est une aire anticlinale et non une portion 
de nappe charriée. 

Cette aire anticlinale fait partie de l'ondulation transversale de la 
vallée de l’'Huveaune qui,par Roquevayre et Saint-Zacharie se pour- 
suit jusqu’à Barjols. Les plis de cette aire anticlinale ont rejoué posté- 
rieurement au Tongrien et même à l’Aquitanien. Vers l’est, les plis du 
massif de Saint-Julien disparaissent sous le Tertiaire, mais leur 
tracé est encore jalonné en plusieurs points par des affleurements 
de Cargneules, notamment aux environs des Camoins et d’Eoures. 

Ils reparaissent près de Pont de l'Etoile, où l’on voit (1) les argi- 
les de Marseille pincées dans les dolomies du Jurassique supérieur. 
Ces dolomies jurassiques elles-même reposent directement sur les 
marnes du Keuper. 

L’allure anticlinale des couches triasiques qui occupent l’axe 
de l’ondulation peut se constater en plusieurs points,et notamment 
dans toute la bande située à l’est de Roquevayre, entre Roquevayre et 
Auriol, où les calcaires du Muschelkalk forment sous les marnes du 
Keuper des voûtes très nettes. 

Dans toute cette partie de l’ondulation le Keuper est directement 
surmonté par le Jurassique supérieur ou même l’Infracrétacé, sans 
interposition de couches intermédiaires. La raison de ce fait c’est 
que l’ondulation transversale, qui dans cette région vient couper 
les plis d’Allauch et de la Sainte-Baume, coupe également les 
cuvettes synclinales qui accompagnent leur flanc normal. 

En continuant à suivre l’ondulation vers le nord-est, du côté de 
Saint-Zacharie, on voit bientôt son axe s’enfouir momentanément, 
passer en tunnel sous le Jurassique, et reparaître dans les environs 


(A) B.S.G.F., (3), XXIV, p. 706, fig. 54, 


1900 SUR LES ZONES PLISSÉES DE LA BASSE-PROVENCE 977 


de Rougiers où il s’épanouit considérablement. Il n’y a pas de 
doute possible sur l'identité du pli qui reparaît dans cette région 
et qui de là remonte sur la Feuille de Draguignan vers Tourves, 
Bras et Barjols. Si la bande de Saint-Julien, Auriol, Roquevayre, 
Saint-Zacharie est en recouvrement, celle de Rougiers, Saint- 
Maximin, Bras, Barjols, La Verdière le serait également ainsi que 
les terrains jurassiques qui, sur la Feuille de Draguignan, sont 
superposés à cette bande. 

En résumé l'étude rapide que nous venons de faire de l’ondula- 
tion transversale vient confirmer un grand nombre de faits déjà 
indiqués par l'étude des plis d’Allauch et de la Sainte-Baume, 
notamment l'interprétation donnée par nous de la coupe de Mar- 
telleine, partout encore les mêmes difficultés ont surgi quand nous 
avons essayé d'expliquer les coupes observées par l’hypothèse 
d’un charriage ; en plusieurs points, nous avons vu apparaitre des 
charnières anticlinales ou synclinales ne laissant aucun doute au 
sujet de leur interprétation possible, partout l’ondulation nous est 
apparue comme une zone plissée enracinée ayant rejoué postérieu- 
rement à l’Oligocène et ayant joué par rapport aux plis antéoligocè- 
nes le rôle de pli faille de décrochement. 


Région des dômes 


Notre-Dame de la Garde. — Carpiagne. — Saint-Cyr. 
Marseilleveyre. — Les Barles. 


J'ai démontré antérieurement (1) que l’ensemble des îles Pomè- 
gues, Ratonneau, Château d’If et de la colline de Notre-Dame de la 
Garde, formait un dôme elliptique allongé de l’ouest-nord-ouest à 
l'est-sud-est; son centre est occupé par le Jurassique supérieur, sa 
périphérie par l’Infracrétacé dont les couches marneuses sont fré- 
quemment étirées dans la partie sud-ouest. 

Comme on ne connaît dans ce massif que des successions norma- 
les, il n’est venu jusqu'ici à l’idée d'aucun géologue de le considérer 
comme faisant partie d’une nappe de recouvrement, nous le laïsse- 
rons donc de côté pour le moment comme étranger à la discussion 
qui nous occupe. 

Dans le massif de Carpiagne-Saint-Cyr, la structure en dôme est 


(1) Esquisse géologique des environs de Marseille, Marseille, 1890. 4. Æ. 4. S8., 
Marseille, 1891, et Feuille des Jeunes Naturalistes, 1897. 


28 Février 1901. — T. XXVIII. Bull. Soc. Géol. Fr. - 62 


978 E: FOURNIER. — ÉTUDE SYNTHÉTIQUE 3 Déc. 


encore plus nette, néanmoins je me propose de montrer ici que, si 
l’on tire toutes les conséquences de l'hypothèse de M. Marcel Ber- 
trand, il faudrait encore considérer ce dôme comme faisant partie 
de la nappe. Je démontrerai ensuite que ce massif est indubitable- 
ment enraciné. 

Le noyau du dôme est occupé par les calcaires marneux du Bajo: 
cien et du Bathonien qui affleurent dans le vallon de Vaufrèges, où 
ils sont exploités pour la fabrication de la chaux hydraulique. Au- 
dessus viennent les calcaires gris de l’Oxfordien et du Séquanien, 
séparés du côté de l’ouest de la série infracrétacée, par une faille 
dirigée sensiblement nord-sud et à laquelle M. Savornin (1) a 
donné le nom de faille de Sainte-Croix ; à l’ouest de cette'faille 
M. Savornin signale,dans l’Urgonien, un petit pli synclinal renversé, 
_s’arrêétant au contact de la faille. À part ces deux accidents, on 
peut suivre d’une façon presque ininterrompue tout autour du 
massif de Carpiagne, les auréoles concentriques de l’Urgonien, de 
l’'Hauterivien, du Valanginien, et du calcaire à Heterodiceras (2). 
Nous avons donc là une structure en dôme excessivement nette. 
Dans le vallon de Vaufrèges, une faille verticale sépare la retombée 
méridionale du dôme dont les couches sont faiblement inclinées de 
sa partie septentrionale où l’inclinaison est beaucoup plus forte 
et qui présente même des phénomènes d’étirement. 

C’est dans cette retombée méridionale et au milieu d’un plateau 
urgonien dont les couches sont presque horizontales que se trou- 
vent les curieux petits bassins de Carpiagne et de Logisson dont le 
fond est occupé par l’Aptien. C’est dans une dépression creusée 
dans les calcaires urgoniens que l’on voit apparaitre les marnes 
aptiennes fossilitères, on pourrait croire même, au premier abord, 
que leurs couches vont plonger sous le calcaire à Requiénies. Leur 
disposition est identique à celle des bassins de Valapoux, la Folie, 
Ensuès, le Rove, etc., que M. Marcel Bertrand considère comme 
fournissant des preuves directes de l'existence d’une nappe charriée 
dans le massif de la Nerthe. Si l’on admet l'hypothèse de M. M. Ber- 
trand, ce serait une véritable inconséquence de chercher, pour 
expliquer la structure de ces bassins, une explication différente de 
celle fournie pour ceux de la Nerthe et on arriverait alors à la 
conclusion que le massif de Carpiagne-Saint-Cyr est en recou- 
vrement, Cette conclusion doit d’ailleurs venir immédiatement à 


(1) B. S. C. G. F. Comptes-rendus des Collaborateurs pour la campagne de 
1899, n° 73, p. 84. 
(2) Gourer et GaBriEL. Carte géologique des environs de Marseille. 


1900 SUR LES ZONES PLISSÉES DE LA BASSE-PROVENCE 979 


l'esprit de tout géologue qui admettrait que le massif de Saint- 
ulien n’est pas enraciné. 

En effet, si le massif de Saint-Julien fait partie d’une nappe 
charriée, on se trouve en présence de trois hypothèses : 

Première hypothèse : Le Trias a sa racine sous le Tertiaire de la 
vallée de l’Huveaune et il faut alors admettre, au pied des rochers 
cénomaniens de la Penne, une faille verticale colossale ramenant 
au jour le Trias du substratum : cette faille cesserait assez brus- 
quement vers l’est pour ne pas se retrouver dans l’Infracrétacé du 
Brigou, ce qui est invraisemblable. 

Deuxième hypothèse : Le Trias s’enfouit sous Carpiagne-Saint- 
Cyr et alors les terrains jurassiques et infracrétacés de ce massif 
font partie du flanc normal de la nappe. 

Troisième hypothèse : La nappe triasique aurait passé par dessus 
tout le massif de Carpiagne-Saint-Cyr et par suite sur tout le 
bassin du Beausset on serait alors réduit à chercher sa racine sous 
la Méditerranée. 

La considération de la structure des bassins de Carpiagne et de 
Logisson permet d'affirmer que seule la deuxième hypothèse 
aurait encore quelque lueur de vraisemblance, nous allons montrer 
qu’elle est aussi inadmissible que les deux autres. 

En effet, le thalweg du vallon de Vaufrèges, qui est à moins de 
100 mètres d'altitude, n’a rencontré que du Jurassique ; et même, un 
goufire important creusé dans le Bathonien inférieur près d’un 
four à chaux hydraulique ne nous a montré, sous le Bathonien et 
jusqu’à un niveau voisin de celui de la mer, que du Bathonien et du 
Bajocien. Comment pourrait-on concevoir alors qu’à Carpiagne et à 
Logisson, à près de 300 mètres d’allitude, une dénudation d’une 
trentaine de mètres dans l’Urgonien de la nappe puisse mettre à 
nu l’Aptien du substratum ou celui du flanc renversé, d'autant 
plus qu’à moins de 1 kilomètre de là, on voit affleurer (au nord 
du St 309) l’Hauterivien sous le même Urgonien. Cet argument qui 
nous paraît décisif peut d’ailleurs être aussi appliqué aux bassins 
d’effondrement de la Nerthe entre autres à la Folie et surtout à 
Romaron. 

Pour le bassin de Carpiagne, nous avons encore quelques 
remarques à ajouter : d’abord sur le flanc nord du bassin de Car- 
piagne on voit très nettement l’Aptien reposer sur les calcaires à 
Réquiénies, en second lieu, si l’on suit vers l’est le plateau urgo- 
nien de Carpiagne, on retrouve, entre le grand Massuguet et les 
Barles, un vaste lambeau aptien et cénomanien au fond d’une 


980 E. FOURNIER, — ÉTUDE SYNTHÉTIQUE 3 Déc. 


dépression des calcaires urgoniens ; le faciès de cet Aptien est 
identique à celui de l’Aptien du bassin de Cassis dont la bordure 
est située à À kilomètre à peine de la falaise qui limite le lambeau 
au sud. Si donc l’Urgonien est en recouvrement sur l’Aptien du 
Massuguet, puisque cet Urgonien forme le substratum du bassin 
de Cassis, ce dernier bassin repose sur un substratum plus récent. 
Partout, l'hypothèse d’une nappe de recouvrement nous amène 
fatalement à cette conclusion paradoxale. Si l’on suit d’ailleurs la 
dépression des Barles du côté de l’est, on voit apparaître au fond 
du thalweg, du Valanginien et de l’Hauterivien, séparés de l’Aptien 
des Barles par un mince liséré urgonien plongeant sous l’Aptien. 
Ce Valanginien et cet Hauterivien forment, au milieu de l’Urgo- 
nien, un petit dôme. 

Enfin, plus à l’est, le bassin de Rouvière, identique comme 
structure à celui des Barles, amènerait comme ce dernier aux 
mêmes conclusions paradoxales, dans le cas où l’on y considérait 
l’Urgonien comme superposé à l’Aptien et au Cénomanien. 

Il faut donc en revenir à l’idée que M. M. Bertrand avait lui-même 
émise avant d’avoir conçu l'hypothèse du charriage, c’est que tous 
ces bassins, ainsi que celui du Chibron et ceux de la Nerthe, sont 
des bassins d’effondrement. 


Plis au sud de Marseilleveyre 
et de la Tête de Puget (Cap Gros) 


Je ne dirai rien de la partie centrale des massifs de la Tête-Puget, 
de Marseilleveyre dont les séries normales sont en continuité avec 
le flanc méridional de Carpiagne-Saint-Cyr. 

Pendant longtemps on n’avait vu dans les massifs de Marseille- 
veyre et de la Tête-Puget qu'une série absolument régulière, car l’on 
n’avait étudié que la partie centrale de ces massifs où la succession 
est en effet normale. Dès 1891, j'ai montré qu’il existait, dans leur 
partie méridionale, des phénomènes de renversement impor- 
tants (1). Les plus intéressants sont ceux observés dans l’île Maire, 
au Cap Croisette, dans le col de Sormiou et dans la calanque de 
Sugiton. 

Dans l’ile Maire et au Cap Croisette, c’est l’Aptien qui est direc- 
tement surmonté par l'Urgonien. Dans le col de Sormiou c’est le 


(1) Feuille des Jeunes Naturalistes, 1891 et 1894. Voir aussi B.8.G. F., (3), 
XXIV, 1898. 


1900 SUR LES ZONES PLISSÉES DE LA BASSE-PROVENCE 981 


Jurassique supérieur et tous les étages inférieurs de l’Infracrétacé 
qui se présentent en série renversée. 

En ne considérant que la coupe du Cap Croisette (1), on pourrait 
croire, au premier abord, qu’on à affaire à une réapparition du 
flanc renversé d’une nappe de recouvrement et que l’Urgonien a été 
primitivement en continuité au-dessus de l’Aptien, mais si l’on suit 
l’Aptien vers le sud-est on voit bientôt les couches urgoniennes de 
la bordure septentrionale plonger sous l’Aptien. De même, dans la 
petite anse située au sud de celle de Mourgeret, en face de la côte 
septentrionale de l’île Maire, l’Aptien repose normalement sur l’Ur- 
gonien. Dans l’île Maire, la surface de contact entre l’Urgonien et 
l’'Aptien est une faille de chevauchement très nette avec stries et 
brèches de faille, et c’est la partie supérieure de l’Aptien et non sa 
partie inférieure qui est directement chevauchée par l’Urgonien. 
Dans l’intérieur de l’ile, les couches de l’Urgonien, d’abord couchées 
jusqu’à 45° sur l’Aptien, forment éventail, et se redressent jusqu’à 
la verticale, puis reprennent même un plongement normal sur le 
versant sud. | 

Le pli renversé de l’île Maire se poursuit encore vers l’ile Jaire 
et jusqu’à dans l’île de Riou, sur le rivage septentrional de laquelle 
existe un petit affleurement aptien. 

L’Aptien des îles Riou et Maireest, par rapport aux couches 
urgoniennes de Marseilleveyre, dans la même situation que l’Aptien 
de Cassis par rapport à celles de la Gardiole. Or, au sud du 
bassin de Cassis, il n’existe qu’un seul pli couché vers le nord, 
c’est celui du Gros-Cerveau. Si le pli des îles Maire et Riou ne 
cesse pas brusquement du côté de l’est, il ne peut qu'être en 
continuité avec celui du Grand-Cerveau, ou former un bifurcation 
de ce pli. 

Si donc l’Urgonien de Maire faisait partie d'une nappe renversée, 
cette nappe serait la même que celle qui, dans l'hypothèse de 
M. M. Bertrand, chevauche au sud le bassin du Beausset et comme 
d’autre part à Croisette, cette nappe comprendrait l’Urgonien du 
Cap qui est en continuité avec celui de Marseilleveyre, il en résul- 
terait que ce dernier ferait partie de la nappe de recouvrement. 
Or, l’Urgonien de Marseilleveyre est en continuité avec l’Urgonien 
de la Gardiole qui forme le substratum du bassin du Beausset, ce 
qui est incompatible à moins d'admettre que l’axe de la nappe,après 
avoir plongé sous tout le bassin du Beausset, vienne se retrousser 
dans le pli du Grand-Cerveau pour se renverser de nouveau vers 


(4) B.S. G.E., (3), XXIV, p. 434, fig. 4. 


982 E. FOURNIER. — ÉTUDE SYNTHÉTIQUE 3 Déc. 


le nord, nous aurions ainsi affaire à une nappe de recouvrement 
qui, après avoir été charriée pendant environ 70 kilomètres sur 
le substratum, se retrousserait sur sa bordure méridionale pour se 
renverser sur elle-même. [ci l’invraisemblance devient telle qu’elle 
prend la force d’un argument. 

Dans le col de Sormiou, nous voyons apparaître, au pied d’une 
faille bordant la série normale du massif central, une série renver- 
sée comprenant l’Hauterivien, le Valanginien, le Calcaire à Hetero- 
diceras et les dolomies. 

Ou bien ce pli est, comme nous le croyons, enraciné sur place, ou 
bien il représente le flanc renversé d’une nappe charriée. Si cette 
dernière hypothèse était vraie, les collines de Morgiou, celles de 
Luminy et de Carpiagne-Saint-Cyr, qui sont en continuité avec un 
de ses flancs, feraient partie de la nappe ; nous avons exposé dans 
le paragraphe précédent les arguments qui nous permettent d’affir- 
mer qu'il n’en est rien. Nous pouvons d’ailleurs trouver un argu- 
ment direct sur place : 

Si on suit vers le sud-est le Néocomien (Hauterivien du flanc 
renversé) onle voit se redresser au sommet même du col de Sormiou, 
puis redevenir normal et plonger très nettement sous l'Urgonien, 
sur l’un et l'autre flanc de la Calanque : le pli renversé se transforme 
alors en une voûte anticlinale normale. 

Enfin, près de la Calanque de Sugiton, on voit l’'Urgonien plonger 
sous le Valanginien, lequel plonge lui-même sous les dolomies. 
Nous sommes ici au pied même de la Tête Puget, et, si l’on veut 
voir dans ce renversement un flanc renversé de nappe, il faut 
admettre que la Tête-Puget elle-même fait partie de cette nappe, et 
que la dénudation qui à Logisson ferait apparaître à près de 300 
mètres d'altitude de l’Aptien du substratum sous l’Urgonien, ne 
met ici à nu au niveau de la mer que de l’Urgonien appartenant 
au flanc renversé ; il faudrait pour cela que la surface de contact 
entre la nappe et son substratum eut une forme bien inusitée. 

U suffit d’ailleurs de suivre sur le terrain les surfaces de chevau- 
chement du Valanginien sur l’Urgonien, et des dolomies sur le 
Valanginien,pour voir ces surfaces se redresser et former de vérita- 
bles failles verticales très visibles sur le bord même de la mer (1). 

Nous avons donc là simplement affaire à une zone plissée et fail- 
lée, qui, en se prolongeant vers le sud-est, vient se grefïer sur le pli 
méridional, constitué par le faisceau de l’île Maire et de Riou. 

Ainsi donc, pas plus dans le massif de Marseilleveyre et de la Tête- 


(4) B. S. G: E., (&), XXNIL, fig. 10, p. 440. 


1900 SUR LES ZONES PLISSÉES DE LA BASSE-PROVENCE 983 


Puget que dans les précédents, les superpositions anormales 
observées ne peuvent être expliquées par l’existence d’une immense 
nappe charriée, et pour ces deux massifs le fait est tellement évi- 
dent qu’il serait puéril d’insister. 


Pli du Grand-Cerveau et Massif du Beausset-Vieux 


Il ne nous reste plus que quelques mots à dire du massif du 
Beausset-Vieux et Qu Grand-Cerveau, qui forme la limite méridio- 
nale du Bassin du Beausset. 

Cette région a fait, depuis 1887, l’objet de très nombreuses études 
de la part de MM. M. Bertrand et Toucas (1). 

Le massif du Beausset-Vieux est constitué par une masse triasique 
et infraliasique de près de 4 kilomètres de diamètre et qui, sur sa 
périphérie, chevauche partout le Crétacé. 

M. Marcel Bertrand a considéré cette masse comme un lambeau 
de recouvrement. J'ai le premier suggéré l’idée qu’il y avait sans 
doute là un dôme enraciné déversé sur tout son pourtour, un 
véritable dôme en champignon. 

Sans revenir sur la discussion détaillée des deux hypothèses, je 
me contenterai de résumer rapidement les arguments qui militent 
en faveur de la dernière interprétation. 

1° Le Trias du Beausset-Vieux ne pourrait provenir que du pli 
du Gros-Cerveau situé plus au sud. Or dans la portion de ce pli 
faisant face au massif, le Trias est tantôt vertical, tantôt même 
couché vers le sud, les calcaires du Muschelkalk forment sous le 
Keuper une voûte fermée. 

20 Dans]la partie centraledu massif du Beausset-Vieux, en dessous 
de Cambeiron, on observe des couches verticales de Muschelkalk 
s'enfonçant entre deux bandes de marnes irisées. Ce n’est pas un 
fait local car on peut suivre ces couches verticales pendant près de 
2 kilomètres. Dans l’hypothèse d’une nappe de recouvrement elles 
devraient être horizontales. 

3° Il existe, sur tout le pourtour sud-ouest du massif des couches 
à Hippurites renversées surmontés directement par l’Infralias, si le 


(4) M. BERTRAND. B. S. G. F., (3), XV, 1887. Ibid., (3), XVI, p. 79; ibid., Réu- 
nion de Provence 1891, p. 1062; tbid., p. 1096, et Guide autographié de la Réunion 
de 1891. — A. Toucas. Réunion de Provence, 1891, p. 1088 ; Ip., B. S. G. F., (3), 
XXIV, p. 605. — Voir aussi : E. Fournier. { ompte rendu des excursions faites 
en Provence par les élèves des facultés de Province. Ann. de la Faculté des 
Sciences de Marseille 18%, p. 23 et B. S: G F., (3), XIV, p. 9%; B. S. 6. F., (3), 
XXIV, p. 509, é 


984 E. FOURNIER. — ÉTUDE SYNTHÉTIQUE 3 Déc. 


massif provient d’un charriage,il faut que dans ce charriage ces 
couches aient été transportées pendant plusieurs kilomètres avec 
étirement de tous les étages intermédiaires pour venir s'appliquer 
précisément sur des couches identiques du substratum ; la coïnci- 
dence est au moins singulière. Si au contraire le pli s’est formé sur 
place, c’est la surrection du Trias qui a replié les calcaires à Hippu- 
rites du bassin sur eux-mêmes. 

4° M. Toucas a constaté un relèvement des couches crétacées sur 
tout le pourtour du massif, si le massif était en recouvrement ce 
relèvement ne pourrait être dû évidemment qu’à un pli postérieur 
au charriage et, chose curieuse, ce pli cesserait dès qu’on s'éloigne de 
la masse. De même, dans le col du Grand-Canadeau et à Rouve, on 
voit du Crétacé pincé dans les marnes irisées. Comment la masse de 
recouvrement aurait-elle pu engiober du Crétacé dans les couches 
constituant son axe ? | 

5° En plusieurs points de la périphérie M. Toucas a constaté la 
présence de lambeaux d’étages intermédiaires entre le Trias et le 
Crétacé, notamment des dolomies jurassiques et de l’Urgonien. Les 
couches de ces lambeaux fortement relevées plongent toujours vers 
le centre du massif. Ceci ne peut s'expliquer, dans l'hypothèse d’un 
recouvrement, qu’en admettant que la masse est pincée dans une 
profonde cuvette synclinale crétacée. On arrive alors à cette anoma- 
lie de refuser d’admettre l’existence d’un dôme et d'admettre celle 
d’un dôme inverse (cuvette synclinale) compliqué de la conception 
de la nappe de recouvrement. 

6° Les prétendus plissements postérieurs qu’on est ici comme 
toujours obligé de faire intervenir, n’auraient jamais, par un hasard 
singulier, affecté que les points où ils’agit d'expliquer une anomalie. 

Quant au Trias de Fontanieu, son origine est toute différente, il 
est en continuité avec le Trias de l’axe du pli de la pointe Grenier 
qui est la suite du pli du Cerveau. Je persiste donc à le considérer 
comme une portion plus avancée de cet axe qui aurait chevauché 
le bassin crétacé sans toutefois que ce chevauchement atteigne une 
amplitude bien grande. 

Vers l’est, le pli du Cerveau se poursuit vers les Gorges d’Ollioules 
avec une allure tout à fait normale. Or, nous avons vu que dans 
l'hypothèse de M: Marcel Bertrand, le Trias de la bande de Méounes 
était superposé à des terrains plus récents, or la première bande 
triasique que l’on rencontre au sud de UE de Méounes est celle 
qui constitue l’axe du Grand-Cerveau, c’est donc dans ce pli du 
Cerveau qu’il faudrait voir la racine de toute la nappe charriée et 


1900 SUR LES ZONES PLISSÉES DE LA BASSE-PROVENCE 985 
l’on arrive alors à cette conclusion paradoxale que celte immense 
nappe de recouvrement avec ses charriages de 70 kilomètres provient 
d'un pli qui, sur toute une partie de son parcours, n’est pas renversé 
ou est renversé en sens opposé à celui dans lequel a progressé la nappe. 


Conclusions (1). 


Les conclusions par lesquelles nous avons terminé chaque para- 
graphe nous permettront d’être très bref dans nos conclusions 
générales. | 

Il résulte de notre étude que, depuis la Nerthe jusqu’à la Sainte- 
Baume, existe un faisceau complexe de plis enracinés et renversés 
en général vers le nord, ce faisceau devient très sinueux dans le 
massif d’Allauch et de la Sainte-Baume où il se moule sur une série 
de massifs résistants qui avaient commencé à être émergés dès le 
Crétacé. Les plis de ce faisceau sont antéoligocènes, par conséquent 
pyrénéens. 

Ce premier faisceau est coupé transversalement par une grande 
ondulation qui occupe l’axe de la dépression de l’Huveaune, cette 
ondulation est post-aquitanienne par conséquent alpine. Au sud, 
existe une zone de dômes sur la bordure méridionale de laquelle 
vient reposer la série régulière du bassin du Beausset. 

Le bassin est limité au sud par un pli important, Pli du Cerveau, 
accompagné d’un dôme (Vieux-Beausset) à déversement périphéri- 
que. 

Quant à l'hypothèse d’une nappe générale de recouvrement, elle 
entraînerait la conception que les séries régulières des Martigues 
et du Beausset, sont superposées à un substratum plus ancien ; elle 
supposerait, dans une région où les phénomènes tectoniques ont 
plutôt une allure locale et discontinue, un charriage de 70 kilomè- 
tres, l’origine de cette nappe serait des plus problématiques, puis- 
qu’on ne trouverait pour sa racine qu’un pli peu ou point déversé. 
Enfin, dans l'examen de toutes les coupes de détail, cette hypothèse se 
heurte partout à des difficultés insurmontables, à de véritables impos- 
sibilites. 


(4) C’est à dessein que j'ai laissé de côté dans cette note les massifs de la 
Pomme du ‘Regagnas et de l’Olympe, sur lesquels je compte publier ultérieure- 
ment une étude détaillée. Ë 


986 3 Déc. 


OLIGOCÈNE ET MIOCÈNE DU SUD DU BASSIN DE PARIS 


par M. 4. de GROSSOUVRE. 


J'ai publié, il y a quelques années (1897) deux courtes notes sur 
les sables et argiles de la Sologne dans lesquelles j'ai principale- 
ment cherché à établir, conformément aux idées depuis longtemps 
émises par M. Douvillé, que le calcaire de Montabuzard et les sables 
de l’Orléanais appartiennent à une même zone paléontologique. 
J'ai eu le plaisir de voir dernièrement (1899) M. G. Dollfus aban- 
ner la classification qu'il proposait en 1897 et se rallier définitive- 
ment à cette opinion. 

Il est probable qu’il faut aller plus loin encore et qu’il y a lieu de 
séparer du calcaire de Beauce proprement dit, l’assise calcaire 
supérieure à laquelle a été donnée les noms de calcaire du Gâti- 
nais (de Roys) et de calcaire de l’Orléanais (Tournouër). Aux envi- 
rons de Beaune-la-Rolande et près d’Orleans, elle est séparée du 
calcaire de Beauce par une couche de glaises vertes et dans le 
Gâtinais par une formation argilo-sableuse désignée par M. Douvillé 
sous le nom de molasse du Gâtinais. 

Plus à l’ouest (Blaisois) la couche intermédiaire disparaît, mais 
l’assise calcaire supérieure se distingue facilement du calcaire de 
Beauce par sa structure noduleuse . ses bancs noirâtres, bréchifor- 
mes renferment de nombreux rognons arrondis de couleur foncée, 
tandis que les calcaires inférieurs sont blanchâtres, vermiculés et 
très chargés de silice. 

Ce calcaire supérieur est souvent très fossilifère et les Hélices y 
sont surtout abondantes, d’où le nom de calcaire à Hélices qu'il a 
aussi reçu. 

. Le calcaire de Montabuzard renferme, d’après Deshayes, les 
mêmes Hélices que le calcaire de l’Orléanais : d’autre part, 
M. Dollfus a établi qu'à Montabuzard même ces deux horizons 
sont intimement soudés et ne peuvent être séparés. Enfin, M. 
Munier-Chalmas à fait remarquer (1898) la profonde modifica- 
tion qui s’opère dans la faune des Mollusques terrestres après le 
dépôt du calcaire de Beauce, les espèces du calcaire à Hélices de 
l’Orléanais étant loutes différentes de celles des calcaires inférieurs. 
Ces diverses observations démontrent qu’il y a lieu de séparer le 


1900 OLIGOCÈNE ET MIOCÈNE DU SUD DU BASSIN DE PARIS 987 


calcaire de l’Orléanais du calcaire de Beauce et de le réunir avec 
celui de Montabuzard, aux sables et argiles de l’Orléanais et de 
la Sologne. 

M. Dollfus a rattaché à ce dernier terrain les grès de la Brenne : 
j'ai déjà protesté brièvement contre cette assimilation dans une de 
mes notes de 1897, mais cette manière de voir ayant été adoptée 
par M. de Lapparent dans la quatrième édition de son Traité de 
géologie, je crois devoir développer aujourd’hui plus amplement 
les raisons qui me paraissent pouvoir être invoquées contre cette 
opinion et en profiter pour exposer les relations stratigraphiques 
existant entre les divers terrains tertiaires inférieurs du sud du 
bassin de Paris. 

Il est bien certain qu'il n’est pas toujours aisé de séparer des 
assises présentant la même constitution, lorsqu'elles ne renfer- 
ment aucuns fossiles permettant de fixer leur place dans l’échelle 
stratigraphique. Tel est le cas pour les dépôts diluviens composés 
de sables et argiles provenant de la destruction de massifs grani- 
tiques. S'ils arrivent à se trouver au voisinage les uns des autres, 
il devient fort difficile de les distinguer : cependant on peut souvent 
y parvenir, en étudiant de plus près les caractères particuliers de 
chacun d’eux, les relations stratigraphiques de leurs gisements. etc. 

Les sables et argiles de la Sologne se trouvent précisément dans 
les conditions dont je viens de parler et sont susceptibles d’être 
confondus avec les terrains diluviens issus à diverses reprises du 
Plateau Central. 

M. Dollfus me paraît avoir trop élargi le cadre de la formation 
argilo-sableuse miocène en y faisant rentrer toute une série de 
dépôts de sables granitiques qui doivent en être séparés. 

C’est ainsi qu’il rattache aux sables de la Sologne les grès qui 
forment le soubassement de diverses églises des XIe et XII° siècles. 
Quand M. Gauchery (1895) a signalé la présence de ces grès à la 
Société des Antiquaires du Centre, j'ai cru pouvoir, malgré la 
connaissance encore incomplète que J'avais de la Sologne, affirmer 
qu'ils ne provenaient pas de cette région, mais que leur origine 
devait être cherchée plus au sud dans les couches triasiques ou 
permiennes du Bourbonnais. Cette prévision a été vérifiée, car 
M. Gauchery a reconnu tout dernièrement que les pierres employées 
dans la construction d’églises du XIe siècle, non seulement de la 
Sologne mais de bien d’autres pays encore, provenaient de tombes 
autrefois fabriquées à Coulandon (Allier) avec les grès permiens 
exploités dans cette localité. 


988 A. DE GROSSOUVRE 3 Déc. 


Les grès de Loince, près Nançay, et des Brosses, près Theillay, que 
M. G. Dollfus rapporte aussi à l’assise des sables de la Sologne, me 
paraissent appartenir au Conglomérat éocène. 

M. G. Dollius rattache encore à cette même assise des dépôts de la 
feuille d’Issoudun que j'ai décrits «comme des argiles plus ou moins 
sableuses avec cailloutis de quartz blanc et chaïlles jurassiques 
et qui ont à Issoudun l’altitude de 157 ; à Lignières 175 à 200 ; 185 à 
195 à Dun-le-Roïi et 250 à 270 mètres aux environs du Châtelet. » 

Je ne vois aucune analogie entre ces terrains et les sables et 
argiles de la Sologne : ils ressemblent beaucoup au contraire aux 
argiles sableuses à cailloutis de quartz blanc et de chailles juras- 
siques et crétacées que j'ai signalées sur certains sommets de la 
Sologne où leur association à des galets de basalte ne permet pas 
de les classer plus bas que le Miocène supérieur. D'ailleurs ces 
terrains arrivent au sud de Vierzon à la cote 135 à 140 au maxi- 
mum, tandis qu’au nord la base des sables de la Sologne s'élève 
jusque vers la cote 170. J’ai pu en effet, sur les indications de 
M. Gauchery, vérifier que ce terrain s’avance vers le sud bien au- 
delà de la vallée de la Rère et que des débris respectés par l’érosion 
se retrouvent à une faible distance au nord de Vierzon. 

Comme il n’existe aucune faille permettant d'expliquer la 
différence de niveau constatée entre des gisements si voisins, il 
devient impossible de songer à les assimiler puisqu'ils sont séparés 
par une véritable discordance. 

J'arrive aux grès de la Brenne : s'ils étaient isolés, on pourrait 
être embarrassé sur la détermination de leur âge, mais ils appar- 
tiennent à un vaste ensemble de roches qui, comme je l’ai montré 
en 1886, recouvrent les terrains cristallins du Massif central et 
s’étalent au nord, à l’ouest et au sud-ouest sur les couches méso- 
zoïques de la bordure. 

Si les gisements actuels ne forment plus un tout absolument 
continu, néanmoins on les suit facilement de proche en proche et 
on les reconnaît aisément par les traits communs et caractéristiques 
qu’ils présentent. 

Ce sont des grès, des arkoses, des argilites sableuses ou pures, 
plus ou moins chargés de silice et d’ordinaire bariolés de teintes 
blanches, jaunes, ocreuses ou rouge vif. 

Quand ils reposent sur des calcaires, ceux-ci sont au contact 
plus ou moins profondément modifiés et transformés en marnes 
farineuses formées de rhomboëèdres microscopiques de calcite, ou 
en calcaires cristallins très durs qui offrent une analogie extraor- 


1900 OLIGOCÈNE ET MIOCÈNE DU SUD DU BASSIN DE PARIS 989 


dinaire avec certaines variétés de calcaires lacustres. Parfois la 
ressemblance est si grande que souvent, sur le terrain, on est fort 
embarrassé pour distinguer les deux roches. Les observations que 
j'ai été à mème de faire dans de nombreuses coupes et particuliè- 
rement dans les travaux souterrains des minières du Berry, m'ont 
permis d'établir (1886), d’une manière indiscutable, cette trans- 
formation des calcaires jurassiques au contact des gisements 
sidérolithiques. 

En 1888, j'ai pu montrer ces mêmes phénomènes à MM. Potier et 
Vasseur, dans la vallée de la Dordogne. Là, les grès de Bergerac 
sont l'équivalent exact des grès de la Brenne dont ils offrent tous 
les caractères : les calcaires crétacés, sur lesquels ils reposent, 
prennent au contact une texture cristalline très prononcée et 
ressemblent à s’y méprendre aux calcaires lacustres qui recouvrent 
les grès ; néanmoins, avec un peu d'attention, on peut constater 
leur passage graduel aux calcaires campaniens et souvent même 
on retrouve au milieu de la roche cristalline des fossiles crétacés 
qui ne permettent aucune hésitation. 

Les grès de la Brenne se relient latéralement aux grès et arkoses 
étudiés dans le Poitou par MM. Letouzé de Longuemaz et Rolland. 
De ce côté, ils sont recouverts par des calcaires lacustres dont l’âge 
est déterminé d’une manière précise par les fossiles qu’ils renfer- 
ment : Planorbis solidus, Nystia Duchasteli et une Limnée voisine 
de L. longiscata et identique à une espèce du calcaire de Brie. Ces 
déterminations sont dues à M. Vasseur dont la compétence ne 
saurait être mise en doute. Sur la feuille de Tours le prolongement 
de ces mêmes calcaires a été exploré par M. Kilian qui a soumis à 
M. Vasseur une série de fossiles de Mettray et de Pernay dans 
lesquels ce dernier a reconnu des Paludines, des Planorbes, des 
Bithinies et des Limnées se rapprochant d’espèces du calcaire de 
Brie. 

Sur la feuille de Montluçon, M. de Launay a pu également 
étudier un gisement de calcaire lacustre fossilifère où il a recueilli 
Nystia Duchasteli. 

Ainsi les calcaires lacustres du Berry et du Poitou qui recou- 
vrent les grès et arkoses sidérolithiques sont incontestablement de 
l’âge du calcaire de Brie et doivent être classés à la base de l’Oligo- 
cène. 

Du reste depuis longtemps (1875) M. Douvillé a montré que, par 
sa structure, le calcaire lacustre du Berry se distingue à la fois des 
marnes et calcaires de la Limagne et du calcaire de Beauce qui 


990 A. DE GROSSOUVRE : 3 Déc. 


affleure à Gien, tandis qu'il se rattache intimement aux calcaires 
de Château Landon. 

Ses conclusions ont donc été amplement confirmées par les 
données paléontologiques. 

Les études postérieures de M. Vasseur dans le Sud-ouest de la 
France apportent un supplément de nouvelles preuves. Notre 
savant confrère a en effet prouvé que dans la vallée de la Dordogne 
les grès de Bergerac passent latéralement à la Mollasse du Fronsa- 
dais et sont recouverts par le calcaire de Beaumont à Xiphodon et 
Palæotherium magnum : nouvelle démonsiration de l’âge oligocène 
des grès sidérolithiques et des calcaires lacustres qui les surmon- 
tent. 

Par conséquent, il résulte bien nettement de tout ce qui précède 
que l’on doit rapporter à l’Oligocène inférieur cet ensemble de grès, 
d’arkoses et d’argilites qui autrefois formait probablement une 
nappe continue descendant du Plateau Central et venant s’appuyer 
sur les terrains mésozoïques qui l'entourent. 

Considérons plus particulièrement la région du nord. 

Dans le département de la Creuse un premier lambeau assez 
important se trouve autour de Couzon aux environs de la cote 460 : 
des gisements de gypse et de calcaire lui sont subordonnés, tout 
comme dans lies argiles sidérolithiques des environs de Meiïllant 
(Cher). 

Près de Boussac, au pied des gros rochers des Pierres Jômatres, 
rendus célèbres par un des romans de Georges Sand, on voit les 
ures sidérolithiques reposant sur le granite et en renfermant les 
éléments remaniés : l’analogie des deux roches est telle qu’à l’œil 
nu ilest difficile de les distinguer. 

Des lambeaux tantôt de grès et d’argilites, tantôt de calcaires 
lacustres, permettent de reconstituer l’allure de la nappe et de 
vérifier qu’elle va en s’abaissant progressivement vers le nord : aux 
environs de Mehun et de Vierzon l'altitude des parties culininantes 
n’atteint pas 150 mètres et la base descend aux environs de la cote100. 

Ce terrain s'arrête au pied de la falaise formée par les couches 
crétacées : au sommet de celle-ci on trouve la nappe du terrain à 
silex s’abaissant elle-même à son tour vers le nord : sur cette 
dernière vient s'appuyer l’assise de la Sologne. Elle débute par des 
argiles calcarifères dont des lambeaux m'ont été depuis longtemps 
signalés par M. Gauchery au nord de Vierzon. On peut y voir 
l'équivalent des marnes de l’Orléanais beaucoup plus développées 
au nord et au nord-est, notamment aux environs de Gien (Bois- 


1900 OLIGOCÈNE ET MIOCÈNE DU SÜD DU BASSIN DE PARIS 994 


commun, etc.). Ces gisements se montrent à des altitudes un peu 
supérieures à la cote 160, et comme l'érosion les a réduits à de 
minces lambeaux, on peut admettre que leur base est à peu près à 
cette même cote. Celle du terrain sidérolithique descendant à la 
cote 100, il y a là entre les deux formations une différence de 
niveau de plus de cinquante mètres qui établit bien nettement leur 
distinction. 

Nous avons donc là tout un ensemble de données paléontologi- 
ques et stratigraphiques qui, indépendamment les unes des autres, 
démontrent l’âge oligocène des grès et arkoses sidérolithiques et 
leur indépendance complète par rapport aux terrains de la Sologne. 


ñ. S. 
Pierres Jomatres, 
. 460 
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Vierzce PV 
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Fig. 1. — Disposition de la base du terrain sidérolithique 


et de celle des sables et argiles de la Sologne. 


Une autre constatation importante résulte de l’examen des rela- 
tions des dépôts oligocènes avec la falaise crétacée qui limite leur 
extension vers le nord. 

Aux environs de Mehun et de Vierzon le calcaire oligocène 
inférieur vient s'appuyer sur les couches de la base de la falaise 


TT 
Er 1) | 
ALI) il | 
CN 
Fig. 2, — Coupe passant un peu à l’est de Vierzon. — Echelle des long. 1/80.000 env. 


9, Alluvions de la vallée du Cher ; S, Sables et argiles de la Sologne ; 7, Terrain à 
silex. — 6, OLIGOCÈNE. — CÉNOMANIEN : 5, Marnes à O. Baylei; 4, Sables 
et grès de Vierzon ; 3, Craie glauconieuse. — ALBIEN : 2, Sables de la Puisaye. 
— APTIEN : 1, Sables et grès grossiers. 


crétacée : par conséquent dans cette région le pied de cette dernière 
n’a pas varié depuis le début des temps oligocènes ; la pente du 


992 A. DE GROSSOUVRE 3 Déc. 


talus a seule pu diminuer, c’est-à-dire son arêle supérieure reculer 
un peu vers le nord. 

Ainsi dès la fin des temps éocènes la position de la falaise 
crétacée était la même qu'aujourd'hui, au moins pour la région 
des environs de Vierzon et de Mehun ; plus à l’est elle a dû certai- 
nement reculer un peu vers le nord à la suite des mouvements que 
le sul a éprouvés de ce côté ; car autrement on ne pourrait expli- 
quer comment la Grande et la Petite Sauldre auraient pu franchir 
le talus formé par les tranches des couches crétacées et aller 
prendre leur source plus au sud. 

Au début de l’époque oligocène .toutes les couches crétacées 
avaient donc été enlevées par l'érosion à peu près jusqu’à la falaise 
actuelle : antérieurement elles s’étendaient très loin vers le sud, 
car j'ai trouvé des silex crétacés dags les environs de Montluçon. 
Ce travail de déblaiement était déjà fort avancé vers le milieu de 
l’Eocène puisque près d’Argenton (Indre) nous connaissons un 
lambeau de marnes lacustres à Lophiodon reposant sur les calcaires 
oolithiques bathoniens. 

Par l’effet de l’érosion les calcaires jurassiques ont été mis à nu 
et, sur la pénéplaine qu'ils formaient, sont venues se plaquer les 
couches sidérolithiques : l’extension de ces dernières vers le nord 
a été limitée par la falaise crétacée qui de ce côté formait une 
barrière infranchissable sauf deux brèches, dont l’une correspon- 
dant à la vallée du Baraugeon et l’autre à celle de la Loire. 

En effet, entre Vierzon et Mehun s’avance vers le nord un 
éperon de couches oligocènes encaissées dans une dépression 
creusée au milieu des couches crétacées : il remonte jusqu’à trois 
kilomètres environ au sud de Neuvy-sur-Barangeon. 

L’interruption qu’il produit dans le talus crétacé paraît avoir été 
causée par une ou plusieurs failles, car des deux côtés de la vallée 
les diverses couches crétacées ne paraissent pas se correspondre 
exactement à la même altitude. 

La coupure de la Loire est due à un système de grandes failles 
alignées à peu près du nord-ouest au sud-est, système que je me 
propose d’étudier dans un travail ultérieur. Des compartiments 
plus ou moins importants découpés par ces fractures sont descen- 
dus et c’est seulement dans le chenal déterminé par ces affaisse- 
ments que les calcaires lacustres oligocènes ont pu recouvrir les 
conglomérats éocènes, tandis qu'ailleurs ils se sont déposés au 
pied du talus couronné par ces mêmes conglomérats. 

Le mouvement principal des failles de la Loire est donc d’âge 


1900 OLIGOCÈNE ET MIOCÈNE DU SUD DU BASSIN DE PARIS 993 


anté-oligocène : d’autres se sont produits encore à des époques 
postérieures, ainsi que j'ai eu l’occasion de l’établir dans des 
travaux précédents. 

La structure des effonärements linéaires de la vallée de la Loire 
rappelle celle de l'effondrement de la vallée du Rhin : tous deux 
sont à peu près de même date puisque le dernier à permis à la mer 
oligocène du nord de s’avancer vers le sud jusqu’à Bâle. 

Le chenal creusé à travers la falaise crétacée se continuait vers 
le nord dans la direction de la vallée de Loing : son extension de 
ce côté est indiquée par le curieux lambeau lacustre de Saint- 
Martin-sur-Ouanne (Yonne) qui se distingue si nettement par sa 
nature du calcaire de Beauce affleurant à l’ouest du Loing. 

Il est donc très vraisemblable que les lacs de la Brie et du 
Berry ont dû communiquer par ce chenal et ainsi s'explique faci- 
lement la similitude des calcaires de Briare et de Château-Landon. 

Vers la fin des temps oligocènes les conditions géographiques 
changent : un lac s’établit encore sur le revers nord de la falaise 
crétacée, mais ses limites sont bien différentes de celles du lac 
des débuts de l’Oligocène et dans la vallée de la Loire ses dépôts 
s'arrêtent à Gien. 

Au sud de la falaise crétacée existe bien un autre lac, maïs il est 
rejeté fort loin vers le sud et ses premiers dépôts ne commencent 
que vers Decize. 

Il n’y a donc pas eu communication entre ces deux lacs, ce qui 
concorde bien avec les caractères absolument différents des faunes 
malacologiques qui les peuplaient, tandis que les mêmes Mammi- 
fères habitaient leurs bords. 

A l’ouest de Vierzon, le calcaire de Beauce franchit la vallée du 
Cher et s’étend encore bien loin au sud jusqu’au delà de Buxeuil, 
comme je l’ai indiqué sur la feuille de Valençay publiée en 1890. 

L'examen de la carte montre que ce calcaire de Beauce prolonge 
vers le sud celui de la vallée de la Rère et qu’il repose indifférem- 
ment sur le terrain à silex et sur divers niveaux cénomaniens, 
c’est-à-dire sur la surface d’arasement de la tête d’un pli anticlinal 
très prononcé dont l’axe correspond à peu près au cours du Fouzon 
en amont de Bagneux. Il y a donc là une preuve manifeste que des 
ondulations des couches existaient déjà dans le bassin de Paris 
antérieurement au dépôt du calcaire de Beauce, contrairement à 
l'opinion récemment exprimée par M. G. Dollfus (1). 


(1) 1900. G. Dozzrus. Relations entre la structure géologique du bassin de Paris 
et son hydrographie, p. 12. 


28 Février 1901. — T. XXVIII. Bull. Soc. Géol. Fr. — 63 


994 DE GROSSOUVRE. OLIGOCÈNE ET MIOCÈNE DU BASSIN DE PARIS 3 Déc. 


Au calcaire de Beauce succèdent les sables et argiles de l’Orléanais 
et de la Sologne avec leurs niveaux calcaires subordonnés qui en 
certains points prennent une plus grande importance et donnent 
naissance à de véritables couches de calcaires lacustres. Cet 
ensemble n'existe, comme le calcaire de Beauce. que sur le revers 
septentrional de la falaise crétacée : j’ai montré précédemment qu’on 
ne pouvait lui rapporter aucun des dépôts argilo-sableux qui se trou- 
vent plus au sud. 

Ce terrain est-il représenté comme on l’a dit, dans le chenal 
correspondant à la vallée de la Loire ? J’ai exploré en détail toute 
la région s'étendant de Sancergues à Châtillon-sur-Loire et sur tout 
ce parcours je n’ai absolument rien vu qui puisse être rattaché 
aux sables et argiles de la Sologne. À Boulleret, où ceux-ci ont été 
signalés, les dépôts sableux que j’ai observés appartiennent à des 
alluvions anciennes et n’ont aucune analogie avec les terrains de 
la Sologne. Au Puits d’Havenat, entre Beaulieu et Châtillon-sur-Loire, 
j'ai bien rencontré un dépôt offrant une certaine ressemblance 
avec celui de la Sologne, mais il en difière essentiellement par la 
présence de gros graviers de quartz laiteux et de nombreux galets 
de chailles Jurassiques, absolument absents dans les sables de la 
Sologne que l’on rencontre quelques kilomètres plus au nord. 

Aujourd'hui encore on est donc en droit de douter que les sables 
et argiles de la Sologne soient venus directement du Plateau 
Central par la vallée de la Loire : tous les faits connus parlent 
plutôt contre cette hypothèse. 

En résumé, au début de l’Oligocène la falaise crétacée a limité 
vers le nord l'extension des calcaires lacustres du Berry (Sannoi- 
sien) et c’est seulement par le chenal de la Loire que ceux-ci ont 
pu se relier avec les calcaires de la Brie. 

Puis des mouvements du sol ont changé la disposition des 
cuvettes de sédimentation et le lac de la Beauce relégué au nord 
de la falaise crétacée n’a pas communiqué avec le lac de la 
Limagne. 

C’est sur ce même revers septentrional que se sont déposés les 
sables et argiles de la Sologne et de l’Orléanais avec leurs niveaux 
calcaires subordonnés à Hélices et à faune de Mammifères (Mas- 
todon, Amphycion, Anchiterium, Procervulus, etc.). 


M. G. Dollfus ne peut accepter les conclusions de M. de Gros- 
souvre, le prochain rapport annuel des Collaborateurs de la Carte 
géologique de la France contiendra le résultat de ses explorations 


1900 GISEMENTS A SAÏGA DANS LE SUD-OUEST DE LA FRANCE 995 


dans la vallée moyenne de la Loire. Il montrera que le mouvement 
du Sancerrois s’est effectué après le dépôt du calcaire de Beauce qui 
n’a pas pénétré dans la faille de la Loire, et avant l'apport des sables 
de la Sologne qui ont occupé la dépression survenue ; les traits oro- 
graphiques de l’Oligocène et du Miocène étaient donc très différents. 
Les grès de Beauce sont comme les sables de la Sologne insérés 
entre les marnes blanches de Beauce à la base et les calcaires 
meuliers au sommet, calcaires qu’on peut rapporter au calcaire de 
Chevruelles. 


GISEMENTS A SAIGA DANS LE SUD-OUEST DE LA FRANCE 


par M. Édouard HARLÉ. 


Dans le Bulletin de 1898, p. 533, J'ai énuméré, au sujet de la 
faune des steppes de la fin du Quaternaire, treize gisements du 
Sud-Ouest de la France où l’on a trouvé des restes de l’Antilope 
Saiga tatarica. Des recherches que j'ai faites aux environs des 
Eyzies (Dordogne) me permettent d’augmenter cette liste d'un autre 
gisement, peu éloigné de celui de Laugerie-Basse où Lartet et M. 
Gaudry ont d’abord signalé cette intéressante espèce. Une fouille 
que vient de creuser M. Galou, pour établir une construction, dans 
un talus au pied d’un rocher, à l'entrée de la gorge d’Enfer, a 
donné, en effet, deux molaires inférieures et une corne de Saïga, 
dont l’état de conservation est d’ailleurs bien différent de celui 
des échantillons de Laugerie-Basse. Le nouveau gisement est, 
comme les treize autres, une station préhistorique de la fin du 
Quaternaire. Ainsi, sans l'intervention de l’homme de cette époque, 
nous ne connaîtrions aucune trace du Saïga dans le sud-ouest de la 
France. Cette circonstance explique pourquoi, dans l’Allemagne, 
beaucoup moins éloignée des steppes qu'habite actuellement le 
Saïga, et où la faune de ces steppes est représentée par de nombreux 
ossements de rongeurs, on connaît seulement deux échantillons de 
Saïga (1). Cette Antilope devait être aussi commune en Allemagne 
que dans le sud-ouest de la France; maïs les stations préhistoriques 


(4) Nesric. Neues Jahrbuch für Mineralogie, 1896, t. I, p. 111, et Das Waid- 
werk in Wort und Bild, 1 août 1899. 


996 HARLÉ. GISEMENTS A SAÏGA DANS LE SUD-OUEST DE LA FRANCE 9 Déc. 


quaternaires étant très rares et pauvres en Allemagne, ses restes 
n’ont pas été conservés. 

Les stations préhistoriques quaternaires du pied des Pyrénées, 
bien que nombreuses et riches, n’ont pas donné de Saïga (1). Ce 
fait provient, ainsi que je l’ai déjà exposé, de ce que les pluies, 
provoquées par ces hautes montagnes, ont empêché le steppe de 
s’y étendre et y ont amené le développement de forêts. Le Saïga, 
animal de steppes, n’a donc pu vivre au pied des Pyrénées. Au 
contraire, le Cerf élaphe, animal de forêts, y a prospéré : ses restes 
y sont abondants tandis que, dans les gisements à Saïga, ils sont 
rares ou manquent complètement. 


M. M. Boule dit que l'explication de M. Harlé est à peu près 
générale. À partir du Quaternaire supérieur, les dépôts des grottes 
sont presque exclusivement des apports humains, des amas de 
détritus, des rebuts de cuisine. 


(1) Gervais (Jour. de Zool., II, 1873, p. 229) a signalé, mais avec doute, dans la 
station préhistorique magdalénienne éxplorée par M. Piette, à Gourdan, au pied 
des Pyrénées (près de Montréjeau, Haute-Garonne) : Saiga ? (d’après une extrémité 
inférieure de canon brisé). Ce fragment, à quelque animal qu'il appartienne, peut 
d’ailleurs avoir été apporté, de fort loin, dans une peau incomplètement dépouillée. 


1900 997 


Séance du 17 Décembre 1900 


PRÉSIDENCE DE M. A. DE LAPPARENT, PRÉSIDENT 


M. L. Gentil, Secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la 
dernière séance. La rédaction de ce procès-verbal est adoptée. 


Le Président proclame membre de la Société : 


M. Tournouër, André, présenté par MM. Albert Gaudry et 
Marcellin Boule. 


Il annonce une présentation. 


Le Secrétaire signale, parmi les dons nouvellement reçus à la 
Société : 

M. Bleicher : Le plateau central de Haye (1 carte au trait) ; MM. Blei- 
cher et Choffat : Contribution à l'étude des dragées culcaires des gale- 
ries de mines et de captation d'eaux ; F. de Montessus de Ballore : 
Introduction à un essai de description sismique du globe et de la mesure 
de la sismicité. — Le Naturaliste : D.-H. Fritel : Sur un gisement de 
plantes fossiles de l’argile plastique aux environs de Paris. — C.-R. 
Ac. Sc. : A. Leclère : Sur la continuité tectonique du Tonkin avec la 
Chine ; Stanislas Meunier : Examen chimique et minéralogique de la 
météorite de Lançon ; Fréd. Wallerant : Sur la maille et la forme primi- 
tive d'un corps cristullisé. 


M. Pervinquière, Secrétaire, signale à l’attention de la Société : 

Le dernier fascicule du Neues Jahrbuch (I, 3); 2 fascicules du 
Jahrbuch der K. K. Geol. Reichsanstalt (XLIX, 4, et L, 1). — Un 
travail de M. E. Ricèter : Geomorphologische Untersuchungen in den 
Hochalpen (avec 5 pl. dont 2 grands panoramas) (Petermanns Mittei- 
lungen). 4 vol. des Nouveaux Mémoires de la Société helvétique 
des Sciences Naturelles, dans lesquels on remarque les études sui- 
vantes : Studien am Unter-Grindelwaldgletscher über Glacialerosion, 
Längen- und Dickenveränderung in den Jahren 1892 bis 1897, par A. 
Baltzer (avec 1 carte et 10 phot.) (XXXIIL, 2). — Die Klippenregion 
von Giswyl, par E. Hugi (6 pl.) (XXX VI, 2). — Die Tierwelt der Hoch- 
gebirgsseen, par F. Zschokke (XXX VII) ; ce dernier mémoire, sans 
être précisément géologique, renferme nombre de renseignements 
susceptibles d’intéresser les géologues, et est accompagné de 4 cartes 
_et de 8 pl. en photogravure. 


998 SÉANCE DU 17 DÉCEMBRE 1900 


M. Lugeon. — Sur la découverte d’une racine de la « zone des 
cols » (Préalpes Suisses). 

On sait que les Préalpes suisses et françaises peuvent être subdi- 
visées en quatre zones indépendantes, ainsi que je l’ai démontré 
dans mon ouvrage sur la région de la Brèche du Chablais. 

J'ai démontré que la région de la Brèche était un fragment d’une 
vaste nappe de charriage venue de l’intérieur des Alpes. Les trois 
autres zones n’offrent, à mes yeux, aucun doute sur leur provenance 
identique, mais les preuves que l’on à apportées n’ont cependant 
pas encore rallié tous les géologues à cette hypothèse. 

La zone interne, dite (des cols », est formée par des écailles plon- 
geant, en moyenne, vers le nord. Elles s’enfouissent: sous les 
immenses amas du Flysch du Niesen. Je puis démontrer aujour- 
d'hui que l’une de ces écailles est la tête d’un grand pli couché 
dont on voit la racine dans les flancs droits de la vallée du Rhône. 
On voit le pli monter sur les Wildstrubel et y laisser de nombreux 
lambeaux de recouvrement de Jurassique dans les synclinaux et 
entrer, morcelé, dans le Flysch de la zone interne. Il ne peut y 
avoir aucun doute à ce sujet. Il devient évident que les autres 
écailles de cette zone ont la même origine. 

Le passage du Néocomien et de l’Urgonien des Wildstrubel à un 
faciès schisteux vers le sud détermine avec certitude l’exis- 
tence, supposée Jusqu'ici, d’un géosynclinal crétacé dans l’intérieur 
des Alpes. L'existence de l’écaille du Néocomien à Céphalopodes 
des Alpes de Bex n’est plus alors une énigme. 

On voit par ces découvertes, dont l'importance n'échappera pas 
aux géologues, que la racine des Préalpes ne doit pas. être recher- 
chée bien loin vers le sud. Le mécanisme du déroulement des plis 
couchés, des nappes de charriage, sur lequel je ne puis insister ici, 
suffit à l'expliquer. 

Ces faits apportent des arguments nouveaux en faveur de la 
théorie des grands charriages. 


M. Haug voit avec plaisir la question de l’origine des Préalpes 
sortir du domaine spéculatif, dans lequel elle était restée trop 
longtemps, pour entrer maintenant dans la voie des études de 
détail et des observations directes. Il constate que la découverte 
‘si importante, faite par M. Lugeon, d’une racine de l’une des 
«écailles » des Préalpes internes, en pleine zone des Hautes Chaînes 
calcaires à faciès « helvétique », diminue singulièrement la valeur 
du principal argument stratigraphique sur lequel était basée la 
théorie du charriage de l’ensemble des Préalpes. 


SÉANCE DU 17 DÉCEMBRE 1900 999 


M. Bleicher fait une communication Sur quelques faits nouveaux 
relatifs à l'origine des éléments du grès vosqien et sur la découverte de 
gros blocs de grès vosqien à la surface du plateau de Haye (Meurthe-et- 
Moselle). 

L'auteur signale la découverte récente de cailloux fossilifères 
dans le poudingue supérieur du grès vosgien de la vallée de Celles, 
au voisinage du Donon. Ce sont : un échantillon de Diplograptus 
bien conservé et déterminable, dans un éclat de caillou de lydienne, 
et un échantillon de partie de valve costée d’un Brachiopode, avec 
empreinte pouvant être attribuée à un article d’Encrine dans un 
caillou de grès quartzitique. Ces découvertes prennent rang à la 
suite de celles que l’auteur a déjà signalées dans cette même région, 
mais un peu plus à l’ouest de ce point, et l’amènent à parler du 
massif granitique de la. Serre comme pouvant être le point de départ 
de ces roches fossilifères. 

M. Bleicher annonce également la découverte à la surface du 
plateau bajocien de Haye (M.-et-M.), complètement isolé aujourd’hui 
entre la Meurthe et la Moselle, de gros blocs de grès vosgien arron- 
dis, à la cote 417, faite par M. le capitaine du génie Bois. Leur 
présence à cette hauteur de plus de 100 mètres au-dessus des vallées 
fluviales, et à la distance de plus de 100 kilomètres des premiers 
affleurements de grès vosgien, dont ils sont séparés par une région 
profondément creusée, paraît être en faveur de la théorie développée 
par M. Bleicher d’une communication directe ancienne, par un plan 
incliné, entre les Vosges et la première barrière oolithique, qui 
aurait été rompue à une époque relativement récente. 


M. Haug partage pleinement l’opinion de M. Bleicher en ce qui 
concerne la provenance méridionale des galets du conglomérat 
supérieur du grès des Vosges. Il rappelle que ce conglomérat va en 
s’amincissant du sud vers le nord, tandis que, inversement, le con- 
glomérat inférieur augmente graduellement d'importance vers le 
nord. Il pense que la superposition directe du grès à Voltzia sur 
des terrains antétriasiques, en certains points des Vosges méridio- 
nales, peut fournir des indications sur l’emplacement des massifs 
montagneux d’où descendaient les rivières dont les alluvions 
constituaient ce que nous appelons aujourd’hui le grès vosgien. 


M. À. de Lapparent rappelle qu’il existe à Chénebier, dans la 
Haute-Saône, non loin de Belfort, un gisement fossilifère du 
Dévonien. Cela rend très probable, dans cette région, l'existence 
en profondeur d’une bande silurienne, reste du massif qui a pu 
fournir les Graptolithes recueillis par M. Bleicher. 


1000 SÉANCE DU 17 DÉCEMBRE 1900 


M. Edm. Pellat : Sur la présence de l’Infra-Tongrien à Plan 
d'Orgon, près d’Orgon (Bouches-du-Rhône) (1). 

Il existe, à quelques pas de la station de Plan d’Orgon, une petite 
tranchée ouverte dans l’Infra-Tongrien. Les couches plongent au 
nord. Les plus élevées sont remplies de Limnées, de Planorbes, de 
petits Sphærium. M. Depéret, qui a bien voulu examiner ces fossiles, 
rapporte la Limnée à la forme méridionale de Limnæa longiscata 
qui caractérise, dans tout le midi, la base de l’Oligocène, au-dessus 
de l’Eocène supérieur à Paleotherium (niveau de Gargas et d’Euzet- 
les-Bains). Le Planorbe paraît être le Planorbis Rouvillei Font. de 
l’Infra-Tongrien du Languedoc. Ces calcaires grisâtres reposent sur 
une série d’autres calcaires compacts, d’un beau jaune nankin, 
puis blancs. La carte géologique détaillée (feuille d'Avignon) n’in- 
dique, sur ce point, que du Crétacé supérieur lacustre. Déjà, à peu 
de distance, plus au sud, l’Eocène moyen et l’Eocène inférieur ont 
été observés par MM. Depéret et Léenhardt et par moi-même. Là, 
aussi (Orgon, Eygalières), la carte géologique n'indique que des 
couches à Lychnus. 


Aquitanien d’Aramon (Gard) : 

Un zélé naturaliste d'Avignon, M. Nicolas, décédé il y a peu de 
temps, avant d’avoir publié ce fait, a recueilli dans les tranchées 
de la gare d'Aramon, sur la rive droite du Rhône, de nombreux 
moules d’Hélices, assez peu déterminables spécifiquement, apparte- 
nant à diverses espèces. Parmi ces Hélices on peut reconnaître Helix 
Ramondi. On les recueille dans des sédiments argilo-calcaires rou- 
geàtres, avec banc de conglomérat à éléments non roulés, sorte de 
mollasse rouge retrouvée jusqu’à Valence par M. Depéret, mais non 
observée encore dans les environs d'Avignon. La carte (feuille 222) 
indique, à tort, sur ce point, les sables et poudinques d’Euzet qui 
sont bartoniens. 


M. Douvillé signale à la Société les résultats des études pour- 
suivies sur les couches à Orbitoïdes des environs de Dax. H rappelle 
que M. Schlumberger a montré que certains Foraminiferes, con- 
fondus jusqu'ici avec les Lepidocyclina, appartenaient au contraire 
au genre Zi.yypsina (Sacco). Les premiers ont comme tous les 
Orbitoïdes un nucleus à parois épaissies (qui dans ce groupe est 
biloculaire) tandis que les seconds présentent à l'origine de la 
coquille une série de loges disposées en spirale. Si l’on examine à 
ce point de vue les échantillons recueillis dans les couches des 


(1) Une note plus détaillée sera présentée ultérieurement. 


SÉANCE DU 17 DÉCEMBRE 1900 4001 


environs de Dax, on constate qu’il est possible de distinguer trois 
niveaux distincts entre les couches de Gaas et le Burdigalien 
typique de Saint-Paul. 

4° À la base, des couches à grands Lepidocyclina Mantelli 
(Peyrère, Saint-Géours) dont l’attribution à l’Aquitanien ne paraît 
pas douteuse. 

2% Au-dessus, des couches où des Lepidocyclina de petite taille 
(L. cf. marginata\ sont associées à des Miogypsina (M. burdigalensis 
à Abesse, 3 kil. 5 au nord-ouest de Saint-Paul, M. complanata à 
Saint-Etienne-d'Orthe, M. irregularis à Mimbaste). 

3 Au sommet, des assises où l’on ne rencontre plus comme à 
Mérignac et à Léognan que des Miogypsina (M. complanata et 
M. burdigalensis, au passage à niveau du chemin de fer à Goeyre, 
2 kil. 8 à l’ouest de l’église de Saint-Paul). 

IL paraît plus naturel de rattacher ce troisième niveau au 
Burdigalien. Mais faut-il placer la limite inférieure de cet étage 
au-dessus ou au-dessous du deuxième niveau ? 

Ce deuxième niveau a en effet des caractères mixtes, comme c’est 
du reste toujours le cas pour les couches de passage ; stratigra- 
phiquement il paraît se rattacher plutôt au Burdigalien, tandis 
que sa faune présente encore des éléments nettement oligocènes 
(Cassidaria Buchi, Diastoma cf. costellatum). Suivant la décision 
prise, tous les Lepidocyclina seront oligocènes, ou tous les Wiogypsina 
miocènes. C’est la première solution qui paraît avoir été adoptée 
par M. Sacco pour les environs de Turin. 

Si l’on examine la répartition stratigraphique de ces diverses 
assises aux environs de Dax, on voit qu’elles se disposent réguliè- 
rement, comme les couches de Gaas elles-mêmes, soit sur les bords 
du golfe de Gaas, soit sur le pourtour du massif crétacé-éocène 
d’Angoumé-Vinport-Tercis. Une étude stratigraphique détaillée 
pourra seule montrer quelles sont les relations mutuelles de ces 
diverses assises ; il paraît toutefois certain que les couches de 
Peyrère à Lepidocyclina reposent directement sur les couches à 
Crabes qui représentent le sommet de l’Eocène moyen, sans qu'il y 
ait interposition des couches de Gaas. 


M. Douvillé présente à la Société un curieux Foraminifère 
recueilli en Egypte par notre confrère M. Fourtau. Par sa forme 
générale et par ses caractères essentiels il se rapproche des Orbito- 
lines : sa surface extérieure conique est recouverte d’une lame 
imperforée présentant des lignes d’accroissement concentriques ; 
cette lame est soutenue par un réseau de fines poutrelles qui con- 


1002 SÉANCE DU 17 DÉCEMBRE 1900 


stituent le plafond des loges rectangulaires formant la zone corticale. 
Par sa forme conico-convexe et ses dimensions, ce Foraminifère se 
rapprocherait des Orbitolines que l’on rencontre dans les couches 
à Rudistes (Albien) de Vinport (1). 


M. Douvillé ajoute quelques indications complémentaires au 
sujet de l’extension de la Mésogée entre l’Arabie méridionale et 
Madagascar. Les travaux récents des géologues allemands, MM. 
Gottf. Müller et W. Wolff, ont montré en effet que les éléments 
caractéristiques de la faune mésogéenne existaient dans la Colonie 
allemande de l’Est-aîricain ; M. Müller a figuré un Rudiste (Radio- 
lites ci. angeiodes) trouvé au sud-ouest de Dar-es-Salam, entre 7 et 
8° de latitude sud ; et M. Wolff a signalé la présence d’Orbitoïdes 
associés à des Nummulites et à des Assilines sur la côte, près de 
Lindi, vers 10° latitude sud ; dans cette même région il a signalé en 
outre Lepidocyclina Verbeecki. 

Dans le nord de Madagascar M. Newton avait indiqué la présence 
d'une faune analogue avec Nummulites, Assilines et Orbitoïdes, au 
nord de la baïe de Mahajamba, par 15° de latitude. 

Ces divers gisements relient ainsi incontestablement à la Mésogée, 
la faune signalée plus anciennement par Fischer aux environs de 
Tullear (par 23° 1/2 latitude sud) dans le voisinage immédiat du 
tropique du Capricorne et dont la position avait paru tout d’abord 
un peu aberrante. 


M. Haug rappelle que Neumayr envisageait sa « Méditerranée 
éthiopienne » comme un golfe de sa « Méditerranée centrale ». Il 
pense qu’il y aurait plutôt lieu d'admettre, entre Madagascar et 
l’Afrique, non pas un golfe mais un détroit mettant en communi- 
cation, tout au moins au Crétacé supérieur et à l’Éocène, les mers 
du Sud avec la « Tethys », comme le figure d’ailleurs M. de Lappa- 
rent dans ses esquisses paléogéographiques. 


(1) Une nouvelle étude de ce fossile a montré que ce n'était pas une Orbitoline, 
mais seulement une forme voisine, comme vient de l'indiquer M. Blanckenhorn 
(Z. D. G. G., genre Dictyoconos) (Note ajoutée pendant l’impression, Voir la 
séance de la Soc. géol. du 4 février 1901). 


1003 


NOTE SUR LE « SURCREUSEMENT » (‘“UEBERTIEFUNG”) 
DES VALLÉES ALPINES 


par M. W. KILIAN. 


Contrairement à MM. Morris Davis (1) et Penck (2), M. Kilian ne 
croit pas que ce phénomène puisse être invoqué comme preuve de 
l'action érosive des glaciers. 

En effet, du fait que les affluents de beaucoup de rivières alpines 
aboutissent à une altitude supérieure au thalweg actuel de ces 
rivières, avec lequel elles se raccordent dans ce cas par une pente 
abrupte ou par une gorge de formation récente, il semble préma- 
turé de conclure que la vallée principale n’a pu être approfondie 
que par des actions glaciairés. — Cette disposition peut être expli- 
quée de la façon suivante : 

4° La partie haute des vallons affluents est le reste d’une topo- 
graphie ancienne (préglaciaire) remontant à une époque où la 
vallée principale, beaucoup moins profonde, se raccordait norma- 
lement avec eux. 

2 Cette partie haute, occupée par des névés et des glaciers, a été 
préservée pendant longtemps de toute érosion ultérieure de quelque 
importance par ce manteau glacé permanent, alors que la vallée 
principale et la partie basse des vallons affluents, se trouvant dans 
le périmètre d’action des érosions fluviatiles interglaciaires, ont été 
profondément et à plusieurs reprises soumises à des creusements et 
approfondissements d’origine fluvio-glaciaire (et non exclusivement 
glaciaire). Les actions glaciaires ont laissé dans les grandes vallées 
des traces indéniables dans certaines formes du terrain, mais elles 
ne les ont pas creusées. 

3° À une époque relativement récente, la disparition du revête- 
ment glacé des hautes vallées affluentes a mis à nu leur topographie 
ancienne, qui s'est trouvée alors en désaccord avec la partie basse 
de formation récente. Cette disparition des névés et des glaciers 
a d’autre part diminué dans de grandes proportions et parfois sup- 
primé presque totalement le débit des cours d’eau secondaires, 


(1) K.-M. Davis. Glacial Erosion in the valley of Ticino (Appalachia, IX, 2. 
Boston, 1900). Analysé par Ch. Rabot in « La Géographie », I, p. #18. 
(2) Communication au Congrès géologique de Berlin, 1899. 


4004  KILIAN. SUR LE ( SURCREUSEMENT ) DES VALLÉES ALPINES 17 Déc. 


arrétant ainsi le cycle d’érosion dans ces vallons affluents, qu’elle 
a exmpêchés d’arriver à une maturité aussi avancée que la vallée 
principale, laissant ainsi subsister dans ces vallons deux tronçons 
de pente et de forme très différentes séparés par une rupture de pente. 
La même rupture de pente peut se présenter, du reste, pour la vallée 
principale elle-même, dans la portion voisine de la source. 

La forme de ces tronçons, leur section et la facon dont le plus 
inférieur des deux se raccorde avec la vallée principale, varient du 
reste suivant la consistance des roches encaissantes (Ex. Vallées de 
Freyssinières et du Guil dans le bassin de la Durance, Haute 
Durance, près du Mt Genèvre ; Vallée de la Cerveyrette ; Vallée de 
la Bufte près la Grave, etc., etc). 

Ainsi les phénomènes du surcreusement, loin de prouver l’action 
affouillante et érosive des glaciers, semblent au contraire mettre 
en évidence l’influence conservatrice du manteau glacé, et l’altitude 
maxima des paliers qui caractérisent la plupart des vallons affluents 
de nos grandes rivières alpines peut être considérée comme indi- 
quant la cote maxima qu'aient atteinte les phénomènes de recul 
interglaciaires. (Il arrive souvent que dans une même vallée il existe 
plusieurs ruptures de pente et plusieurs de ces paliers correspondant à 
des creusements interglaciaires successifs d’âges différents). 

Quant à ces creusements successifs qui ont affecté la partie du 
réseau hydrographique située au-dessous de cette limite, il resterait 
à examiner dans quelle mesure ils doivent être uniquement attri- 
bués aux ruptures de l’équilibre fluvial provoqué par le déplace- 
ment du front du glacier, c’est-à-dire du point d’origine du cours 
d’eau. Ils se manifestent en effet dans des régions (Haute-Ardèche, 
Gard) où ne subsistent pas de traces de glaciations pléistocènes. 
M. de Lamothe a montré (1) qu’en Algérie il existe, dans le bassin 
de l’Isser, une série de six terrasses fluviatiles séparées par d'impor- 
tants creusements déterminés par des déplacements du niveau de la 
mer et en relations manifestes avec une série d’anciennes plages 
marines aujourd'hui exondées et situées à des altitudes échelonnées 
de 15 à 205 mètres. Ces observations indiquent nettement que les 
déplacements du niveau de base des cours d’eau peuvent déterminer 
chez ces derniers, sur certaines parties de leur parcours, des 
périodes de creusement au même titre que les déplacements du 
point d’origine (source, glacier). 


(1) Note sur les anciennes plages et terrasses du bassin de l’Isser (département 
d’Alger), etc. (B. S. G. F., (3), XXVII, p. 257, 1899). 


1900 BORDURE MÉRIDIONALE DE LA MONTAGNE-NOIRE 1005 


Il serait intéressant de déterminer jusqu’à quel point ces actions, 
résultant d’oscillations du niveau des mers, ont pu atteindre les 
vallées alpines et se combiner avec celles qu'ont exercées les phéno- 
mènes alternatifs de recul et de progression des glaciers. La soudai- 
neté et la rapidité relative de certains creusements dans les grandes 
vallées alpines pourraient bien s’accorder avec l’intervention d’une 
cause agissant de l’aval vers l’amont. 


OBSERVATIONS A PROPOS 
DE L’'EXISTENCE DE COUCHES MARINES NUMMULITIQUES 
AU-DESSUS DU CALCAIRE DE VENTENAC 
SUR LA BORDURE MÉRIDIONALE DE LA MONTAGNE-NOIRE 


par M. BRESSON. 


Les travaux de M. Matheron en 1862 (1) ont permis d’établir 
dans l’Aude la position du Calcaire de Ventenac au-dessus du terrain 
nummulitique et de synchroniser rigoureusement cette assise 
lacustre avec les calcaires de Provence à Bulimus Hopei et Planorbis 
pseudorotundatus. Cette assimilation permettait, à la fois de corro- 
borer l’opinion des géologues sur l’âge des assises marines du 
Nummulitique, inférieures par ce fait, au Calcaire grossier moyen, 
et de montrer que vers le milieu du Lutétien, le géosynclinal 
nummulitique avait subi, à partir de l’est, un exhaussement 
graduel dont le résultat avait été de reléguer la mer dans la portion 
occidentale des Pyrénées. Comme les idées du géologue provençal 
ont été admises par la majorité des géologues qui ont étudié les 
formations de l’Aude il nous a paru assez intéressant de présenter 
quelques observations à propos de l’existence au-dessus du Calcaire 
de Ventenac de dépôts marins que M. Roussel, dans son travail 
récent (2), a de nouveau signalés sur la bordure méridionale de la 
Montagne-Noire. 

a. Les affleurements marins supérieurs au Calcaire de Ventenac sont 
très localisés et discontinus. 


(1) Recherches comparatives sur les dépôts fluvio-lacustres tertiaires des envi- 
rons de Montpellier, de l'Aude et de la Provence. 8. S. G.F., (2), XX, 1862. 

(2) Contribution à l’étude géologique des Pyrénées. B. S. C. G. F., XI, n° 74, 
1399-1900. 


1006 BORDURE MÉRIDIONALE DE LA MONTAGNE-NOIRE 47 Déc. 


Les affleurements signalés par M. Roussel avec beaucoup d’exac- 
titude aux environs de Saint-Martin-le-Vieil et de Carlipa, à 
Mariou (1), ainsi que près de Moussoulens (La Crouzette), ne se tra- 
duisent sur la carte géologique régionale que par des plaques très 
localisées et discontinues. Sur près de 70 kilomètres la limite du 
Calcaire de Ventenac et des grès et mollasses de Carcassonne et d’Issel, 
presque partout très nette, se fait sans intercalation de couches à 
fossiles marins. 

b. Les couches des affleurements en question ne partagent pas le 
pendage général des formations marines étendues des plateaux. 

Le pendage, notamment à Mariou et à Dalies, se fait en sens inverse 
de celui des causses nummulitiques. Tandis que le plan incliné des 
calcaires marins de Saint-Martin-le-Vieil plonge de 25 à 300 vers le 
sud, les affleurements de Mariou inclinent de 50 à 55° vers le nord, 
et ceux de Dalies, presque verticaux, de 70 à 802. 

c. On retrouve le Calcaire de Ventenac des deux côtés des affleure- 
ments en discussion avec des pendages inverses. 

Les affleurements marins de Mariou et de Dalies sont dirigés de 
l’est à l'ouest. Au nord comme au sud le Calcaire de Ventenac se 
montre avec pendage inverse formant les deux flancs d’un pli 
anticlinal. 

d. Les fossiles récoltés à Mariou sont exactement les mêmes que 
ceux des couches supérieures du Nummulitique : Ostrea stricticos- 
tata, Alveolina subpyrenaica, A. melo et Nummulites Ramondi. L’exis- 
tence de plis ne fait pour nous aucun doute et M. Roussel fait d’ail- 
leurs remarquer avec vérité (2) qu'il existe à Mariou un dérange- 
ment local des assises. 

La localisation si remarquable de plis dans des régions d’appa- 
rence tranquilles n’est d’ailleurs pas un fait isolé. C’est ainsi que 
sur la feuille de Gourdon, M. Fournier vient de signaler (3), à 
l’ouest de Livernon, ainsi qu’à Nougayrac, au milieu des causses 
réguliers jurassiques, de remarquables pointements de Toarcien 
dont l'étendue n’est guère plus grande que celle des affleurements 
nummulitiques de Mariou et de Dalies. 


(4) Loc. cit., p. 10. 

(2) Loc. cit. p. 10. 

(3) Etudes géologiques sur le Haut-Quercy. B. S. C. G. F., XI, n° 78, p. 21 et 22, 
1899-1900. 


1007 


TABLE GÉNÉRALE DES NOTES ET MÉMOIRES 


CONTENUS DANS CE VOLUME 


(par ordre des séances) 


Séance du 8 Janvier 1900 : 


NÉCrologie Ph MMATRERON ME LE TR DER A EL RL PTRTUERE 
LE CÉLON SPP PE A SAT RC SR en te AR 
Composition du Bureau, du Conseil et des Commissions. . .:. . . . . 


Séance du 22 Janvier 1900 : 


Emm. de MARGERIE, Léon CAREZ. — Allocutions présidentielles . 

Proclamation de nouveaux membres : MM. Joseph Maurice et Léon Dans, 

M. Bouze. — Présentation d’une note sur Les Mammifères quaternaires de 
l'Algérie, d’après les travaux de A. Pomel . . . . . . .. 


MAarCcelRBERTRAND 10 bservations EPA OUR ESRI  TATE UT S 
E. de MARTONNE, Emm. de MARGERIE, C. GAILLARD, BLEICHER. — Présenta- 
HONSITOUVTATES TE CN EE NN ee 0 tee UE 
Munier-CHALMAS. — Sur les caractères généraux du Bartonien dans le 
Ba SS ide MB ATIS ER RER TE Ce Er PEUR 

MALCCIRBERTRAND TO DSC VATIONS ER RE EN LE NE" 


De Launay et Munier-CraLmas. — Sur l’Oligocène du golfe d’Ebreuil (Allier). 
MAIBOULEN HODSELVALIONS ANS CLEMRE SP RENTE ANR ENTER AT RE 
M. Lucron. — Etude sur les dislocations des Bauges (Savoie) . . . . . . . 
DMDUPARCE=IOpServAtIONS EE EE ET ON TT CPR 2: CN ir 
Marcel BERTRAND. — Observations sur la formation des chaînes de montagnes 
J. BERGERON. — Observations faites sur le bord méridional du lac de Mou- 
riscot, près Biarritz (4 fig. dans le texte). . . . . . . . 
L. Carez, Marcel BERTRAND. — Observations . . . . . . . . . . . . . .. 
Erland NorpensxJôLr. — La grotte du Glossotherium en Patagonie. . . 
R. FourTau. — Sur la constitution géologique du massif du Gebel Galala 
el Baharieh (Egypte) (4 fig. dans le teæté). . . . . . . . 
Edouard HARLÉ. — Cailloux pyrénéens du cours inférieur de la Garonne. 


In. — Restes d’Elan de la Plagnotte (Ariège) (2 fig. dans le texte). 
Léon BERTRAND. — Observations sur le Crétacé des Alpes-Maritimes. . . 

Ip. — Observations sur le Gypse des Alpes-Maritimes . . . . 
De Rouvizze. — Sur l’Infracrétacé de la feuille de Montpellier . . . . . . 


V. RauLIN. — Succession des Mollusques terrestres et d’eau douce dans le 
bassinitertiaire depl/Aquitaine PREMIERE TES 


Séance du 5 Février 1900 : 


A. de LAPPARENT. — Allocution présidentielle. . . . . . . . . . . . . . . 
Nécrologie : A.-F. Marion, Ach. TarDy, H.-B. GEINITZ. . . : . . . . . 


OO © © 


1008 TABLE GÉNÉRALE DES NOTES ET MÉMOIRES 


Ph. GLaANGEAUD. — Présentation de notes et des photographies d’un relief 
de la région des monts Dômes dans le Massif central. 
H. Douvizzé. — Observations géologiques dans les environs d’Interlaken. 
Marcel BERTRAND == ObServVAatIONsS 2000 IE OR NN ee 
Munrer-CHALMas. — Les plissements du Pays de Bac nd la période 
COÉTÉTAITE 2 QE EE A A Re GER 
Marcel BERTRAND. — Observations . ; 
Munrer-CHALMAS. — Sur les accidents Senaqes de terrains secon- 
daires des environs de Valence (Drôme). 
Marcel BERTRAND Observations PP EN PCR CEA Re 
Edouard HarLÉ. — Cailloux à facettes des environs de Bordeaux . . . . 
BREssoN. — Présence de fossiles, appartenant au niveau de Rognac, aux 
environs de Vignevieille sur la feuille de Quillan (Htes-Corb.). 
H. Tomas. — Contribution à la géologie des environs de Provins. , . 


Séance du 19 Février 1900 : 


Proclamation d’un nouveau membre : M. Ernest Corp . . . . . . 

Munier-CHALMAs. — La collection de Maurice CHAPER . 

Kicran. — Découverte de Diplopores dans les calcaires ions Gr Pic 
d’Escreins (Hautes-Alpes) . . . 

M. Bouze. — Communication. 


P. LEBESCONTE. — Sur l'existence du Dé rien Na en de l'Ile- cé Vilaine 
(1 fig. dans le texte). 
H. BoursauLr. — Sur une grotte todo à Its Aa) (4 Ho 
DANSE TETE) ER NEAE A AE ed NAs AR te 
Gustave Dozcrus. — Contribution à la Séologie de Romorantin. Site 
phie (2/0 dans tente mie) APN 


F. Canu. — Contribution à la géologie de Romorantin. Paléontologie (7 fig. 
dans le tente) ut ERA UE ENNEMI EN es NE 


Séance du 5 Mars 1900 : 
Proclamation de nouveaux membres: MM. Julien Raspair, Claudius GAILLARD 


KERFORNE, RoMan. — Présentations d'ouvrages. . . . . . . . . . . . . . 
Marcel BERTRAND. — Analyse d’un mémoire de M Groom. sur Les Malvern 
Hills Angleterre) Me AePEtRE DUREE 
Depérer. — Sur des restes de Dinosauriens du Crétacé supérieur AE a 
région de Saint-Chinian (Corbières) . . . . . . . . . . 
Gustave DoLcrus. — Trois excursions aux environs de Paris. 


I. Etampes (5 fig. el 2 cartes dans le texte) 
II. Auvers-sur-Oise (2 fig. et 2 cartes dans Le texte). . 
III. Arcueil-Cachan (5 fig.'et un carton dans le texte). 


Séance du 19 Mars 1900 : 
Marcellin Bouze. — Les agglomérats andésitiques de l'Auvergne . 


Muxier-CHALMAs. — Observations . . . . . . . SA ENT ALP Le 
Léon JANET. — Sur l’âge des Gypses de Bagneux. . . 
MUNIER-CHALMAS = IODSERVAtIONS 0 PEN EME RNCS ne 


A. de Grossouvre. — Observations au sujet de la note de M. Dollfus inlitulcer 
Sur la géologie des environs de Romorantin . . . 
M. Cossmann. — 2": Note sur les Mollusques du Bathonien de S' Gaultier 
(Indre) NEA Rene RSA Ale Ne Ent 
Céphalopodes et Pélécypodes (15 fig. ‘dons le Rente). 
Brachiopodes, par M. H. DouviLLé. . . . . . . . . . 


56 


105 
105 


107 
107 


109 
126 
142 


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158 
159 
164 


164 
165 


165 
202 


TABLE GÉNÉRALE DES NOTES ET MÉMOIRES 


Séance du 2 Avril 1900 : 


Edouard HarLÉé. — Présentation d’une note sur des Rochers creusés par des 
Colimacons à Salies-du-Salat (Haute-Garonne) , . 


H. Douvizzé. — Sur quelques Rudistes américains (/7 fig. dans le texte). . 
Ip. — Sur la distribution géographique des Rudistes, des Orbito- 
lines et des Orbitoiïdes. . 5 
J. REPELIN. — Nouvelles observations sur la nue li Sie de. la 
Nertbe (B.-du-Rhône) (27 fig.et 2 cartes dans le texte, PI. D. 
Marcel BERTRAND. — Observations sur la note de M. Repelin . 
A. GuÉBHARD. - Observations sur la géologie des Alpes-Maritimes (fe uille 
dé Nice sud-ouest) . . . . . 
BRESSON. — Sur l'existence du niveau de Caradoc dns Fe ltes Corée 
(MASSE deMOUTROUNEL) APR EN ARE EE TRE 


Séance du 23 Avril 1900 : 


Nécrologie : A. MILNE-Epwarps 

A. de LAPPARENT, L.-A. FABRE, M. BOULE, ol RO Mae EANU- Macon 
E. de MARTONNE. — Présentations d'ouvrages. 
E. de MARTONNE. — Contributions à l’étude de la période babe dan Es 
Karpates méridionales (3 fig. et 2 carles dans Le texte). 
A. GuéBnarD. — Observations géologiques dans le S.-0. des Alpes-Maritimes. 
Ip. —-Sur le bassin lacustre de la Roque-Esclapon (Var) . . 

C. ScazumBEerGER. — Note sur le genre Miogypsina (PI. IT et III). . . . . . 
F. Canu. — Revision des Bryozoaires du Crétacé figurés par d’Orbigny ; 
2e partie. Cheilostomala (71 fig. dans le texle, PI. IV-VII). . 


Séance du 7 Mai 1900 : 


Proclamation de nouveaux membres : MM. L. REvVELIÈRE, le Prince Lapou- 

RHIN) ENT O DEP CSC ! 

Albert GAUDRY, ZEILLER, G. RAMOND, D' LABAT. ce ut hons d ouvrages. 

E. HauG. — Observations au sujet de la note de M. Douvillé : Sur la distri- 
bution générale des Rudistes . . . . . 

: À. GuéBHaRD. — Sur la situation stratigraphique des DD dont du Su 


Ouest de la feuille de Nice . . . . . . . . 
A. de LAPPARENT. — Observations . ; 
P. Fuicue. — Note sur un bois fossile de eee» | fl D CES D rte) 
J. LamBEerT. — Sur les Echinides de la faune coralligène du Vésulien de 


Saint-Gaultier (Indre) recueillis par M. E. Benoist (PI, VIII). 
Séance du 21 Mai 1900 : 


Emm. de MaARGERIE, A. de LAPPARENT, F. KERFORNE. — Présentations 

GONNA VAS 0 foto te a RO MO Le NU lie ON NOM PE. Le 
SruaRtT-MENTEATH. — Sur le rôle des roches ignées dans es Pyrénées. 

de Rouvizze. — Une solution paléontologique (le Calcaire à a, des 

porteside Montpellier) een 
H.-E. Sauvace. — Les Poissons et les Reptiles du Messie Supérieur 6e 
Fumel (Lot-et-Garonne) . 
Ip. — Note sur les Poissons et les Reptiles Gr Tao es 
rieur du département de l'Indre (PI. IX). . . . . . . 


1009 


5 Mars 1901. — T. XXVIII. Bull. Soc. Géol. Fr. — 64 


1010 TABLE GÉNÉRALE DES NOTES ET MÉMOIRES 


Séance générale annuelle du 7 Juin 1900 : 


E. HauG, David Manrin, Ch. BarRois. — Présentations d’ ouvrages. 
Emm. de MARGERIE. — Allocution présidentielle: . . . @& . . .: . . : . . 
Ip. — Nécrologie : Paul CAMBRONNE, JANNETrAZ, Louis LAR- 


rer, Charles BRoNGNiraART, Marquis de Vassarr 
d'Hozier, Ch. de GRaAssET, BÉCOT, GOUVERNEUR, 
NaGEL, Rousseau, CLAUSSE, E. de Moré, W.-B. 


D'ÂMES Nes sen ne a tn ne 
Ip.  — Attribution du prix Viquesnel, à M. Paul Chu. 
Ch. Depérer. — Notice biographique sur Ph. MATHERON (1807-1899). . . 
E. Ficaeur. — Mort du Docteur Paul MARËS. . + . - . . - . . . . 
D.-P. OEnLerT. — Réédition des types des espèces fossiles. . . 5 
A. de LAPPARENT, MUNIER-CHALMAS, ZEILLER. — Observations. . . . . . . 
Bresson. — Sur quelques affleurements fossilifères de l'horizon de Rognac 
aux environs de Mouthoumet ([Hautes-Corbières). . . . . . 


Ch. Depérer. — Note sur de nouveaux Dinosauriens du Crétacé supérieur 
deta Montagne NOiTe ER OP CRE RER APR 


Séance du 11 Juin 1900 : 


Léon Janer. — Conférence de géologie appliquée sur le captage et la protec- 
tion des sources d’eaux potables (11 fig. dans le texte). 
Munier-CHazmas, Bicor, BoursauLr, Gust. DocLrus. — Observations. . 
STuaART-MENTEATH. — Sur les surfaces de glissement des Pyrénées. . . . . 
Léon BERTRAND et Micmez-Lévy. — Observations. . . . . . . . . . . . . 
D.-P. OEaLerT. — Sur la géologie des environs de Chateaubriant (Loire-Inf'°). 
E. Ficneur. — Le Crétacé inférieur dans le massif des Matmatas (Alger) 
(9 fig. et 1Canrte dans leNente)se RENE ARTE RE 
Ip. — Note sur quelques Échinides nouveaux de l’Aptien d'Algérie 
(PIX et NE) AE anne etes Re tt SAR NES 
BouRGEAT. — Contribution nouvelle à l’ Étude des formations géologiques du 


département du Jura (4 fig. dans le texte). . . . . . .. 

de Rouvizze. — Le Bartonien sur la feuille de Montpellier ; Un dernier mot 
sur les calcaires miroitants (4 fig. dans le texte). . . 

J. Carazp.— Sur une diorite andésitique traversant le Carbonifère de l'Ariège 

UifaNdans\lerterte) REEMPESCERENENE D A NE NRA CE, 


Séance du 25 Juin 1900 : 


Proclamation de nouveaux membres: MM, BaBiner, Ernest BOoUBÉE. 

G. Ramon», Adrien DozLrus, DELGADO et CHorrar, G.-B.-M. FLAMAND. — 
Présentations d'ouvrages. PEN EME EN EN SEE 

ATeALAPPARENLT A ANLOCUTION ER PR PRES EE 


STuART-MENTEATH. — Sur la coupe du lac de Mouriscot, près Biarritz. 
JAPERGERON- Observations : SAONE eee See 
Emile Hauc. — Les géosynclinaux et les aires continentales. Contribution 


à l’étude des transgressions et des régressions marines 
(cartes danse stente) EAP MARNE tn AAA 
STUART-MENTEATH. — Sur la tectonique des Pyrénées. d 
J. BERGERON, JARDEL et PicaNDET. — Etude géologique du bassin Honler de 
Decazeville (Aveyron) (4 carte dans le texte, PI. XII). . 
David Mar. — Note au sujet des conglomérats de Perrier près d’Issoire. 


05 


506 


715 
749 


TABLE GÉNÉRALE DES NOTES ET MÉMOIRES 1011 


de Rraz. — Nouvelles observations sur le Système crétacé dans les Alpes- 
Manm es RUN AANSMeReTLe) RER TEe 76% 

Roman. — Note sur le Néocomien du Languedoc mé Ste (2 coupes et 
4 carle dans le texte). . . . . 772 

P. Lory. — Les mouvements du sol et la sé ea tiOn en Dé ue Gt 
le Crétacé supérieur. : … . 780 

F. KERFORNE. — Descriptions de trois nouveaux Trilobites de l'Ordovi icien 
de Bretagne (PI. XIII). AT OR EL ENT O 
E. Fournier. — Observations sur la re des mouve Han orogéniques. 791 

N. de MERGEYy. — Sur les minerais de fer et les eaux de la nappe de l’Haute- 
HAE NAGIOT JE No 0. Tee ME PE me ere lac to c sptinds: VO, 


Reunion extraordinaire de 1900 à Paris 
Séance du jeudi 16 Août 1900 : 


Albert de LAPPARENT. — Allocution aux membres du Congrès international 
5 Je DÉDIOBIE ME CNE LE à Ce TS PT DE OT A 0) 


Séance du 5 Novembre 1900 : 


PAICAREZ —"ANIOCUTION Ne 0 a et Ne ae CE SU 2 
Nécrologie : D' BEZANCÇON, THIÉRY, e. ue A SÉRR eN NTD) 
Proclamation d’un nouveau membre : M. MUNTEANU-MURGOGI.. . . . . . . 803 
H. Douvizzé. — La collection du D' a TR 80% 
Albert Gaupry. — Remerciements au sujet du Goneres ÉeOl ba 805 
G. RAMonD, Ad. Dozrus. — Présentations d'ouvrages. . . . . . . . . . . 805 

M. Boure. — Communication au sujet de la note de MM. BERGERON, JARDEL 
et Picanper, Sur Le bassin houiller de Decazeville. . . , . 805 
BERGERON: LCrENDIL —ObDSERVAtIONSS ET EE REINE TA SDS 
X Albert Gaupry. — Une nouvelle découverte “ peau Fe en rome, 808 
A. de GROSSOUVRE. — Sur l’argile à silex des environs de Vierzon (Cher). . 809 
G. Sayx et K. Roman. — Sur le Néocomien de la rive droite du Rhône. . . 813 

P. LEBESCONTE. — Briovérien et Silurien en Bretagne et dans l’Ouest de la 
= France (5 fig. dans le texte, PI. XIV). . . . . 815 

P. Ficne. — Note sur la présence du Clathropteris platyphylla ere le 
RINÉHENRdURIUTA PETER EEE DRE VS RE M de PISE) 


Séance du 19 Novembre 1900 : 


Proclamation de nouveaux membres : MM. PERNER, Paul JoURDAN . . . . 834 
PARANDIER, G. DoLzrus, V. PAQUIER. — Présentations d'ouvrages . . . . 835 
H. DouvizLé. — Sur une Lingule trouvée dans les Pyrénées par M. Se 
MENTEATH . . . . RTS ONE One NC 807 
P.-W. STUART-MENTEATH. — Progrès de la géologie des Prrenees > PES etre 837 
1. — Sur les Pyrénées de la feuille de Mauléon. . . 839 
F. PriemM. — Sur les Poissons fossiles du gypse de Paris (PI. XV-XVI) . . Ski 
A. de LAPPARENT, Léon JANET. — Observations. . . . . 859 
J.-F.-G. Deprar. — Le massif de la Serre (Jura) et son role tonne (6 6 fig. 
el 1 carte dans le texle, PI. XVII). : : …: . . 861 
J. Réviz. — Note sur la structure de la vallée d’ Entremont et du plateau 


de Montagnole, près Chambéry (Savoie) ($ fig. et 1 carte dans 
DENLERLE RTE AAA RÉ REUS NC SNINNSTS 


1012 TABLE GÉNÉRALE DES NOTES ET MÉMOIRES 


Séance du 3 Décembre 1900 : 


Albert Gaupry. — Remarque à propos de la note sur la dentition des ancé- 
tres des Tapirs. 
F. KeRFORNE. — Sur la découverte du Dévonien HGHEN iEne r Ille- et- Vilaine. 


H. Douvizzé. — Rapport de la Commission de comptabilité. 
Bresson. — Le Trias dans le synclinal d’Albières et d’Arques (Corbieres|. 
Paul PazLary. — Note sur la Girafe et le Chameau du Quaternaire algérien 
Adrien GuéBnarr. — Dédoublement du synclinal d'Escragnolles (A.-M.) . 
Ib. — Sur quelques gisements nouveaux de plantes tertiai- 
LESIENIPTOVeNCe PAPER RP NT Sete 
E. Ficaeur. — Note sur le Terrain carboniférien LE la région d’ fa (Sahara 
oranais) ({ carte dans le texte). RTS ERA RE D AR 
E. Fournier. — Etude synthétique sur les zones Dlssces de la Basse-Pro- 


vence (/9 fig. dans Le texte). 
A. de GRossouvre. — Oligocène et Miocène du sud du Bacon de Paris e Lo 


AANISNLE Le LLe) ER NEA A CIN RS RE TE 
Gustave DoLzrus. — Observations. . . . . . . . . 
Edouard HarRLÉ. — Gisements à Saiga dans le Sud Ouest de la Bron 
M. BouLe. — Observations. . . . . . . . 


Séance du 17 Décembre 1900 : 


Proclamation d’un nouveau membre : M. André TOURNOUER. . . . - . . . 

M. LuGron. — Sur la découverte d’une racine de la « zone des cols » (Pré- 
AIPeS SUISSES) PIS nee AN NOTE A 2e 

HAUG == NO DSL VATIONS 000 NE CNE AE REA 

BLeicaer. — Sur quelques faits nouveaux relatifs à l’origine des Cenent 


du grès. vosgien et sur la découverte de gros blocs de grès 
vosgien à la surface du plateau de Haye (Meurthe-et-Moselle). 


HAUG: A Ae LA PPARENT. —HODSeRVATIONSe 20 PNEU EC  En 
Edm. PELLAT. — Sur la présence de Houston à Plan d’Orgon près 
d'Orgon (Bouches-du-Rhône) . 

In. — Aquitanien d’Aramon (Gard). ; ù Pare 
H. Douvizzé. — Sur les couches à Orbitoides de environs de Da LED 

Ip. — Découverte d’Orbitolines sur le versant nord du Dj. Geneffe 

(Basse-Egypte) par M. FOURTAU. . . . . . 

Ib. — SUT l'extension de la MESONÉC NM NE EE 
HAUGH=LObSErVATIONSE 2 MEN A ET UE STAR NN 
KizraN. — Note sur le &« Surcreuscinent » de a lees Al nee D ER OT RA 
BREssoN. — Observations à propos de l’existence de couches marines num- 


mulitiques, 4œu-dessus du calcaire de Ventenac, sur la bordure 
méridionale de la Montagne Noire. 


JDD FOMIO Ed 


Tables. . 


FIN DE LA TABLE DES NOTES ET MÉMOIRES 


1013 


TABLE ALPHABÉTIQUE 
DES MATIÈRES ET DES AUTEURS 


POUR LE VINGT-HUITIÈME VOLUME 


(TROISIÈME SÉRIE) 


Année 1900 


A 


Aîres continentales. Les géosynclinaux 
et les —, Contribution à l’étude des 
transgressions et des régressions 
marines, par M. Emile Haug, 617. 


Aisne. Sur une grotte d’effondrement 
à Coyolles (—), par M. Boursault, 91. 


Albières. Le Trias dans le synclinal 
d’ — et d’Arques (Corbières), par 
M. Bresson, 906. 


Algérie. Le Crétacé inférieur dans le 
massif des Matmatas (Alger), —, par 
M. E. Ficheur, 559. — Note sur quel- 
ques Echinides nouveaux de l’Aptien 
d’—, par M. E. Ficheur (PI X et XI, 
590. — Note sur la Girafe et le Cha- 
meau du Qualernaire —n, par M. Paul 
Pallary, 908. 


Allier.Sur l’Oligocène du golfe d’'Ebreuil 
(—), par MM de Launay et Munier- 
Chalmas, 13. 


Allocutions présidentielles. 7, 55, 613, 
799, 802. 


Alpes. Découverte de Diplopores dans 
les Calcaires triasiques du pic d’Es- 
creins (H'**—), par M. Kilian, 87. — 
Sur la découverte d’une racine de la 
zone des cols (pré— suisses), par 
M. M. Lugeon, 998. — Note sur le sur- 
creusement(Uebertiefung) des vallées 
des -—, par M Kilian, 1005. 


Alpes-Maritimes. Observations sur le 
Crétacé des —, par M. Léon Bertrand, 
42. — Observalions sur les gypses des 
—, par M. Léon Bertrand, 43. — Obser- 
vations sur la géologie des — (feuille 
de Nice S -0.), par M, A. Guébhard, 
268. -- Observations géologiques dans 
le S.-0. des —, par M. A. Guébhard, 
320. — Sur la situation stratigraphi- 


que des Labradorites du S.-0. de la 
feuille de Nice (—), par M. A. 
Guébhard, 468 — Nouvelles observa- 
Lions sur le système crétacé dans les 
—, par M. de Riaz, 764 — Dédouble- 
ment du synelinal d’Escragnolles (—), 
par M. Adrien Guébhard, 910. 


Andésitiques (Agglomér'ats). Les — de 
l’Auvergne, par M. M. Boule, 156. 


Angleterre. Analyse d’un mémoire de 
M. Groom, sur les Malvern Hills (—), 
par M. Marcel Bertrand, 107. 


Aptien. Note sur quelques Echinides 
nouveaux de l— d'Algérie, par 
M. E. Ficheur (PI. X et XI), 590. 


Aquilanien. — d’Aramon (Gard), par 
M. Edm. Pellat, 1000. 


Aquitaine. Succession des Mollusques 
terrestres et d’eau douce dans le bas- 
sin tertiaire de |’ —, par M. V. Rau- 
lin, 45. 


Aramon. Aquitanien d— (Gard), par 
M. Edm. Pellat, 1000. 


Arcueil-Cachan. Trois excursions aux 
environs de Paris, par M. Gustave-F. 
Dollfus. Excursion d’—, 142. 


Argile à silex. Sur l' — des environs de 
Vierzon, par M. A. de Grossouvre, 809. 


Ariège. Restes d’Elan de la Plagnotte 
(—), par M. Ed. Harlé, 39. — Sur une 
diorite andésitique traversant le Car- 
bonifère de l’—, par M. J. Caralp, 609. 


Arques. Le Trias dans le synelinal 
d’Albières et d’— (Corbières), par 
M. Bresson, 906. 


Auvergne. Les agglomératsandésitiques 
de l—, par M. Marcellin Boule, 156, 


1014 


Auvers-sur-0ise. Trois excursions aux 
environs de Paris, par M. Gustave 
F. Dollfus. Excursion d’—, 126. 


Aveyron. Etude géologique du bassin 
houiller de Decazeville (—), par 
MM. Bergeron, Jardel et Picandet 
(PI. XII), 745. — Observations à la 
note de MM. Bergeron, Jardel et 
Picandet sur le bassin houiller de 
Decazeville (—), par M. M. Boule, 805. 


B 


Bagneux. Sur l’âge des gypses de —, 
par M. Léon Janet, 159. 


Barrois (Ch.). Présentation d'ouvrages, 
505. 


Bartonien.Sur les caractères généraux 
du — dans le Bassin de Paris, par 
M. Munier-Chalmas 11.-- Le — sur 
la feuille de Montpellier; un dernier 
mot sur les calcaires miroitants, par 
M. de Rouville, 602. ; 


Bathonien. Seconde note sur les Mol- 
lusques du — de Saint-Gaultier 
(Indre), par M. M. Cossmann; Cépha- 
lopodes et Pélécypodes, 165 ; Brachio- 
podes, pr M. A. Douvillé, :02. 


Bauges (Savoie). Etude sur les disloca- 
tions des —, par M M. Lugeon, 16. 


Bécor. Nécrologie. 


BERGERON (Jules). Observations faites 
sur le bord méridional du lac de 
Mouriscot, près Biarritz, 22. — Obser- 
vations, 616. 


BERGERON (Jules), JARDEL et PicANDEr. 
Etude géologique du bassin houiller 
de Decazeville (Aveyron) (PI. XII), 
715. — Observations à la note de 
MM.— sur le bassin houiller de Deca- 
zeville, par M. M. Boule, 507. 


BERTRAND (Léon). Observations sur le 
Crétacé des Alpes-Maritimes, 42. — 
Observations sur le gypse des Alpes- 
Maritimes, 43. — Observations, 555. 


BERTRAND (Marcel). Observations, 10, 
13, 26, 63, 66, 68. — Observat'ons sur 
la formation des chaines de monta- 
gnes, 18.— Analyse d’un mémoire, de 
M. Groom, sur les Malvern Hills, 106. 
Observations sur la note de M. Repe- 
lin intitulée : Nouvelles observations 
sur la tectonique de la chaîne de la 
Nerthe, 264. 


BEzaNçonN (D'). La collection du —, 804. 


TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES ET DES AUTEURS 


Biarritz. Observations faites sur le 
bord méridional du lac de Mouriscot, 
près —, par M. J. Bergeron, 22. — 
Sur la coupe du lac de Mouriscot, 
près —, par M. Stuart-Menteath, 614. 


Bicor. Observations, 548, 551. 


BLEIcHER. Présentation d'ouvrage, 10. 
— Sur quelques faits nouveaux rela- 
tifs à l’origine des éléments du grès 
vosgien et sur la découverte de gros 
blocs de grès vosgien à la surface du 
plateau de Haye (Meurthe-et-M.), 999. 


Bois fossile. Note sur un — de Mada- 
gascar, par M. P. Fliche, 470. 


Bordeaux. Cailloux à facettes des envi- 
rons de —, par M. Edouard Harlé, 70. 


Bouches-du-Rhône. Nouvelles obser- 
vations sur la tectonique de la Chaîne 
de la Nerthe (—), par M. J. Repelin 
(pl. 1), 236. — Sur la présence de 
l’Infratongrien à Plan d’Orgon, près 
d’Orgon (—), par M £dm. Pellat, 1000. 


Boure (Marcellin). Présentations d’ou- 
vrages, 9,273. — Observations, 15, 996. 
— Les agglomérats andésitiques de 
l'Auvergne, 156. — Communication à 
propos de la note de M. Bergeron sur 
le bassin houiller de Decazeville, 805. 


BourGEar. Contribution nouvelle à l’étu- 
de des formations géologiques du 
département du Jura, 597. 


BoursauLr (H.). Sur une grotte d’efton- 
drement à Coyolles (Aisne), 91. — 
Observations, 550. 


Brachivpodes. Seconde note sur les 
Mollusques du Bathonien de S'-Gaul- 
tier (Indre), par MM. Cossmann, — 
par M H. Douvillé, 202. 


Bray (Pays de) Les plissements du — 
pendant la période tertiaire, par 
M Munier-Cualmas, 64 — Sur les 
minerais de fer et les eaux de la 
nappe de l’Hauterivien du —, par 
M.N de Mercey, 793. 


Bresson Présence de fossiles, apparte- 
nant au niveau de Rognac, aux envi- 
rons de Vignevieille sur la feuille de 
Quilan, 71. - Sur lexistence du 
niveau de Caradoc dans les Hautes- 
Corbières (massif de Mouthoumet), 
271. — Sur quelques affleurements 
fossilifères de l'horizon de Rognac 
aux environs de Mouthoumet (Hautes- 
Corbières), 529 — Le Trias dans le 
synclinal d’Albières et d’Arques (Cor- 
bières),906.— Observations à propos de 


TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES ET DES AUTEURS 


l'existence de couches marines num- 
mulitiques, au-dessus du calcaire de 
Ventenac, sur la bordure méridionale 
de la Montagne-Noire, 1005. 


Bretagne.Description de trois nouveaux 
‘lrilobites de l’Ordovicien de —, par 
M. F. Kerforme (PI. XIII), 783. — 
Briovérien et Silurien en — et dans 
l'Ouest de la France, par M. P. 
Lebesconte (PI. XIV), 815. 


Briovérien et Silurien en Bretagne et 
dans l’ouest de la France ; leur sépa- 
ration par les: Poudingues rouges, 
par M. P. Lebesconte (pl. XIV), 815. 


BronGniart (Charles). Notice nécrolo- 
gique sur —, par M. Emm. de Mar- 
gerie, 511. 

Bryozoaires.Revision des — du Crétacé 
figurés par d’Orbigny, 2° partie, Chei- 
lostomata, par M. EF. Canu (PI. IV- 
VII), 334. 


Bureau. Composition du — de la 
Société géologique pour 1900, 5. 


C 


CAMBRONNE (Paul). Notice nécrologique 
sur — par M. Emm. de Margerie, 509. 


Canu (F.). Contribution à la géologie de 
Romorantin. Paléontologie, 96. — 
Révision des Bryozoaires du Crétacé 
figurés par d’Orbigny, 2° partie, 
Cheilostomata (PI. IV-VII), 334. 


Captage des sources d'eaux polables. 
Conférence de géologie appliquée sur 
le — et leur protection, par M. Léon 
Janet, 532. 


Caradoc. Sur l'existence du niveau de 
— dans les Hautes-Corbières (massif 
de Mouthoumet), par M. Bresson, 271. 

CaraLzp (J.). Sur une diorite andésitique 


traversant le Carbonifère de l’Ariège, 
609. 


Carbonifère. Sur une diorite andésiti- - 


que traversant le — de l’Ariège, par 
M. J. Caralp, 609. — Note sur le 
Terrain — de la région d’Igli (Sahara- 
Oranais), par M. E. Ficheur, 915. 


CaREz (L.). Allocutions présidentielles, 
7, 502. — Observations, 25. 


Céphalopodes. Seconde note sur les 
Mollusques du Bathonien de Saint- 
Gaultier (Indre), — et Pélécypodes, 
par M. M Cossmann, 165. 

Chaînes de Montagnes. Observations 
sur la formation des —, par M. Marcel 
Bertrand, 18. 


1015 


Chambéry. Note sur la structure de la 
vallée d’'Entremont et du plateau de 
Montagnole, près — (Savoie), par 
M. J. Révil, 873. 


Chameau. Note sur la Girafe et le — 
du Quaternaire algérien, par M. Paul 
Pallary, 908. 


Casper (Maurice). Les collections de 


—, 87. 


Chartreuse (Massif de la Grande-). 
Note sur la structure de la vallée 
d'Entremont, et du plateau de Mon- 
tagnole, près Chambéry (Savoie), 
extrémité septentrionale du —, par 
M. J. Révil, 873. 


Chateaubriant. Sur la géologie des 
environs de —, par M. OEhlert, 557. 


Cheilostomata Révision des Bryozoai- 
res du Crétacé figurés par d’Orbigny, 
2e partie —, par M. F. Canu (PI. IV- 
VII), 334. 


Cher. Sur l’argile à silex des environs 
de Vierzon (—), par M. A. de Grossou- 
vre, 809. 


Chinian (St.). Sur des restes de Dino- 
sauriens du Crétacé supérieur de la 
région de —, par M. Depéret, 107. 


CHorrar (Paul). Attribution du prix 
Viquesnel à M. —, 513. — Présenta- 
tion d’ouvrages, 613. 


Clathropteris. Note sur la présence 
du — platyphylla dans le Rhétien du 
Jura, 832. 


CLausse. Nécrologie, 512. 


Commission. Composition des —s de 
la Société géologique pour 1900, 6. 
— Rapport de la — de comptabilité 
présenté par M. H. Douvillé, 900. 


Congrés géologique international à 
Paris en 1900. Réunion extraordi- 
naire de la Société géologique de 
France, 798, — Remerciments de 
M. A. Gaudry, au sujet du —, 805. 


Conseil. Composition du — de la 
Société géologique pour 1900, 6. 


Coralligène (Faune). Sur les Echinides 
de la — du Vésulien de S'-Gaultier 
{Indre}, par M. J. Lambert, 473. 


Corbières. Présence de fossiles, appar- 
tenant au niveau de Rognac aux 
environs de Vignevielle sur la feuille 
de Quillan (Hautes—), par M. Bresson, 
71. — Sur des restes de Dinosauriens 
du Crétacé supérieur de la région de 


1016 


S'-Chinian (—), par M. Depéret, 107. 
— Sur l'existence du niveau de Cara- 
doc dans les Hautes — (massif de 
Mouthoumet), par M. Bresson, 271. — 
Sur quelques affleurements fossili- 
fères de l'horizon de Rognac aux envi- 
rons de Mouthoumet (Hautes—), par 
M. Bresson, 529 — Le Trias dans le 
synclinal d’Albières et d’Arques (—), 
par M. Bresson, 906. 


CossMaAnn (M.). Seconde note sur les 
Mollusques du Bathonien de S'-Gaul- 
tier (Indre), Céphalopodes et Pélécy- 
podes, 165. 

Coyolles. Sur une grotte d’effondre- 
ment à — (Aisne), par M. H. Bour- 
sault, 94. 


Crélacé Observations surle — des Alpes- 
Maritimes, par M. Léon Bertrand, 42, 
— Sur l’Infra— de la feuille de Mont- 
pellier, par M. de Rouville, 44. — Sur 
des restes de Dinosauriens du — supé- 
rieur de la région de Saint-Chinian, 
par M. Depéret, 107. — Révision des 
Bryozoaires du — figurés par d’Orbi- 
gny, 2° partie, Cheilostomata (PI. IV- 
VID), par M. F. Canu. 334. — Note sur 
de nouveaux Dinosauriens du — supé- 
rieur de la Montagne Noire, par M.Ch. 
Depéret, 530. — Le — inférieur dans 
le massif des Matmatas (Alger), par 
M. E. Ficheur, 559 — Nouvelles 
observations sur le système — dans 
les Alpes-Maritimes, par M. de Riaz, 
764. — Les mouvements du sol et la 
sédimentation en Dévoluy durant le 
— supérieur, par M. P. Lory, 780. 


D 


Dax. Sur les couches à Orbitoïdes des 
environs de —, par M. H. Douvillé, 
1000. 


Decazeville Etude géologique du bassin 
houiller de — (Aveyron), par MM. Ber- 
geron, Jardel et Picandet (PI. XII), 
715. — Observations à la note de MM. 
Bergeron, Jardel et Picandet. sur le 
bassin houiller de —, par M. M. 
Boule, 805. 


DELGADO. Présentation d’ouvrage, 613. 


Dentilion. Remarque à propos de la 
note sur la — des ancêtres des 
Tapirs, par M. AID. Gaudry, 899. 


DEpéRET. Sur des restes de Dinosau- 
riens du Crétacé supérieur de la 
région de Saint-Chinian, 107. — Notice 
biographique sur Ph. Matheron (1807- 
1899), 515. — Note sur de nouveaux 
Dinosauriens du Crétacé supérieur de 
la Montagne Noire, 530. 


TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES ET DES AUTEURS 


DEPRAT (J.-F.-G.). Le massif de la Serre 


et son rôle tectonique (pl. XVII), 861. 


Dévoluy. Les mouvements du sol et 
la sédimentation en — durant le 
Crétacé supérieur, par M.P.Lory, 780. 


Dévonien. Sur l'existence du — moyen 


dans lIlle-et-Vilaine, par M. P. 
Lebesconte, 88. — Sur la découverte 
du — moyen dans l’ille-et-Vilaine, 
par M.F Kerforne, 899. 


Dinosauriens. Sur des restes de — du 


Crétacé supérieur . de la région de 
S'-Chinian, par M. Depéret, 107. — 
Note sur de nouveaux — du Crétacé 
sup. de la Montagne-Noire, par M. 
Depéret, 530. 


Diorile. Sur une — andésitique tra- 


versant le Carbonifère de l'Ariège, 
par M. J. Caralp, 609. 


DocLrus (Adrien). Présentations d’ou- 


vrages, 613, 805. 


Dozcrus (Gustave F.). Contribution à 
la géologie de Romorantin, stratigra- 
phie, 93. — Observations au sujet 
de la note de M. — sur la géologie des 
environs de Romorantin, par MA. 
de Grossouvre, 164. — Trois excur- 
sions aux environs de Paris, 109. — 
Observations, 551, 994. 


Dômes (Monts). Présentation d’un relief 
des —, par M. Glangeaud, 56. 


DouviLzLé (H.). Observations géologiques 
dans les environs d’Interlaken, 57. — 
Seconde note sur les Mollusques du 
Bathonien de Saint-Gaultier (Indre), 
par MM. Cossmann : Brachiopodes par 
M. —, 202. — Sur quelques Rudistes 
américains, 205. — Sur la distribution 
géographique des Rudistes, des Orbi- 
tolines et des Orbitoïdes, 222. — Obser- 
valions sur la note de M. — intitulée : 
Sur la distribution géographique des 
Rudistes, par M. Haug, 467. — Sur 
une Lingule trouvée par M. Stuart- 
Menteath dans les Pyrénées, 836. — 
Rapport de la Commission de comp- 
tabilité présenté par M —, 900. — 
Sur les couches à Orbitoïdes des 
environs de Dax, 1000. — Découverte 
d’Orbitolines sur le versant nord du 
Dj. Geneffe (Basse-Egypter, par M. 
Fourtau, 1001. — Sur l'extension de 
la Mésogée, 1002. 


Drôme. Sur les accidents stratigraphi- 
ques des terrains secondaires des 
environs de Valence (—), par M. Mu- 
nier Chalmas 67. 


Duparc (L.). Observations, 17, 


TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES ET DES AUTEURS 


E 


Eaux potables. Conférence de géologie 
appliquée sur le captage et la protec- 
tion des sources d’—, par M. Léon 
Janet, 532. 


Ebreuil. Sur l’Oligocène du golfe d’—, 
par MM. de Launay et Munier-Chal- 
mas, 13. 


Echinides. Sur les — de la faune 
coralligène du Vésulien de Saint- 
Gaultier (Indre), par M. J. Lambert 
(PI. VII), 473. — Note sur quelques — 
nouveaux de l’Aptien d'Algérie, par 
M. E. Ficheur (PI. X et XI), 590. 


Egypte. Sur la constitution géologique 
du massif du G. Galala el Baharieh 
(—). par M. R. Fourtau, 33. — Décou- 
verte (annoncée par M. Douvillé) 
d’Orbitolines sur le versant nord du 
Dj. Genefte (—), par M. Fourtau, 1001, 


Elan. Restes d’— de la Plagnotte 
(Ariège), par M. Edouard Harlé, 39 


Elections, 5. 


Entremont (Vallée d). Note sur la 
structure de la — et du plateau de 
Montagnole, près Chambéry (Savoie), 
8 


Escragnolles. Dédoublement du syncli- 
nal d’— (Alpes-Maritimes), par M. 
Adrien Guébhard, 910. 


Etampes. Trois excursions aux envi- 
rons de Paris, par M. Gustave F. 
Dollfus. Excursion d'—, 109. 


Excursions. Trois — aux environs de 
Paris, par M. Gustave F. Dollfus, 109, 


F 


FABre (L.-A.). Présentation d'ouvrage, 
273. j 


Fer. Sur les minerais de — et les 
eaux de la nappe de l’'Hauterivien du 
Bray, par M N. de Mercey, 793. 


Ficaeur (E ). Mort du docteur Paul 
Marès, 525. — Le Crétacé inférieur 
dans le massif des Matmatas (Alger), 
559, — Note sur quelques Echinides 
nouveaux de l’Aptien d'Algérie, par 
M. E. Ficheur (PI. X et XI). 590 — 
Note sur le terrain carboniférien de 
la région d’Igli (Sahara orapais), 915. 


FLamanD (G.-B.-M.). Présentation d’ou- 


vrages, 613. 


1017 


FzicHe (P.). Note sur un bois fossile de 
Madagascar, 470. — Note sur la pré- 
sence de Clathropteris platyphylla 
dans le Rhétion du Jura, 832. 


Foraminifères. Note sur le genre Mio- 
gypsina (—), par M. C Schlumberger 
(PI. II et III), 327. 


Fournier (E.). Observations sur la na- 
ture des mouvements orogéniques 
791. — Etude synthétique sur les 
zones plissées de la Basse-Provence, 
927: 


Fourrau (R.). Sur la constitution géolo- 
giqué du massif du Gebel Galala el 
Baharich (Egypte), 33. — Présentation 
d'ouvrages, 274. — Découverte (an- 
noncée par M. Douvillé) d’Orbitolines, 
sur le versant nord du Dj. Genefte,1001. 


Fumel. Les Poissons et les Reptiles du 


Jurassique supérieur de — (Lot-et- 
Garonne), par M. H.-E. Sauvage, 496. 
G 


GAILLARD (Claudius). Présentation d’ou- 
vrages, 40. 


Galala el Baharieh (Gebel). Sur la 
constitution géologique du massif du 
— (Egypte), par M. R. Fourtau, 33. 


Gard. Aquitanien d’Aramon (—), par 
M. Edm. Pellat, 1000. 


Garonne. Caïlloux pyrénéens du cours 
inférieur de la —, par M. Edouard 
Harlé, 35. 


Gaupry (Albert). Remerciments au 
sujet du Congrès, 805. — Sur une 
nouvelle découverte de peau fossile 
à la Cueva Eberhardt, 808. — Pré- 
sentations d'ouvrages, 445. — Remar- 
que .à propos de la note sur la 
dentilion des ancêtres des Tapirs, 899. 


Geinirz (H.-B.). Nécrologie, 55. 


Geneffe (Djebel). Découverte par M. 
Fourtau, d’Orbitolines sur le versant 
nord du —,annoncée par M. Douvillé, 
1001. 


Gexriz (Louis). Observations, 807. 


Géosynclinaux. Les — et les aires 
continentales ; contribution à l’étude 
des transgressions et des régressions 
marines, par M. Emile Haug, 617. 


Girafe. Note sur la — et le Chameau 
du Quaternaire algérien, par M. Paul 
Pallary, 908. 


1018 


Glaciaire (Période). Contributions à 
l'étude de la — dans les Karpates 
méridionales, par M. E. de Martonne, 
275. 

GLANGEAUD (Ph.). Présentation d’ou- 

vrages. 06. 


Glissement (Surfaces de). Sur les — 


des Pyrénées, par M.Stuart-Menteath, 
552 


Glossotherium. La grotte du — 
(Neomylodon) en Patagonie, par M. 
Erland Nordenskjôld, 29. — Sur une 


nouvelle découverte de peau fossile : 


dans la Cueva Eberhardt, à propos 
du —, par M. Albert Gaudry, 808. 


GOUVERNEUR. Nécrologie, 512. 
GrassEeT (Ch. de). Nécrologie, 512. 


Grès vosgien. Sur quelques faits nou- 
veaux relatifs à l’origine des éléments 
du — et sur la découverte de gros 
blocs de — à la surface du plateau de 
de Haye (Meurthe-et-Moselle), par 
M  Bleicher, 999. 


GROSSOUVRE (A. DE). Observations au 
sujet de la note de M. Dollfus, sur là 
géologie de Romorantin, 164 — Sur 
l'argile à silex des environs de 
Vierzon, 809. — Oligocène et Miocène 
du sud du bassin de Paris, 986. 


Grotte. La — du Glossotherium (Neo- 
mylodon) en Patagonie, par M. 
Erland Nordenskjôld, 29, 808 — Sur 
une — d’effondrement à Coyolles 
(Aisne), par M. H. Boursault, 91. 


GuÉBHARD (Adrien). Observations sur la 
géologie des Alpes-Maritimes (feuille 
de Nice S.-0.). 268. — Observations 
géologiques dans le S.-0. des Alpes- 
Maritimes, 320. — Sur le bassin 
lacustre de la Roque-Esclapon (Var), 
323. — Sur la situation stratigraphi- 

- que des Labradorites du S.-0. de la 
feuille de Nice, 468. — Dédoublement 
du synclinal d’Escragnolles (Alpes- 
Maritimes), 910. — Sur quelques 
gisements nouveaux de plantes ter- 
tiaires en Provence, 913. 


Gypse. Observations sur le — des Alpes- 
Maritimes, par M Léon Bertrand, 43. 
— Sur l’age des —s de Bagneux, par 
M. Léon Janet, 159. — Sur les Pois- 
sons fossiles du — de Paris, par M. 
F. Priem (PI. XV et XVI), 841. 


TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES ET DES AUTEURS 


H 


HarLé (Edouard). Caïlloux pyrénéens 
du cours inférieur de la Garonne, 35. 
— Restes d’Elan de la Plagnotte 


(Ariège), 39. — Cailloux à facettes 
des environs de Bordeaux, 70 — 
Présentation d'ouvrage, 204. — Gise-. 


ments à Saiga dans le S.-0. de la 
de la France, 995. 


HauG (E). Observations à la note inti- 
tulée : Sur La distribution géographi- 
que des Rudistes, par M. Douvillé, 
467. — Présentation d'ouvrages, 505. 
— Les ‘géosyneclinaux et les aires 
continentales ; contribution à l’étude 
des transgressions et des régressions 
marines, 617. — Observations, 998, 
999, 1002. 


Hauterivien. Sur les minerais de fer et 
les eaux de la nappe de l’— du Bray, 
par M. N. de Mercey, 793. 


Haye (Plateau de). Sur quelques faits 
nouveaux relatifs à l'origine des 
éléments du grès vosgien et sur la 
découverte de gros blocs de grès vos- 
gien à la surface du — (Meurthe-et- 
Moselle', par M. Bleicher, 999. 


Houiller (Bassin). Etude géologique du 
— de Decazeville (Aveyron), par MM. 
J. Bergeron. Jardelet Picandet (PI. XII) 
715. — Observations à la note de 
MM. Bergeron, Jardel et Picandet 
sur le — de Decazeville par M. M. 
Boule, 805. 


I 


Igli. Note sur le terrain carboniferien 
de la région d'— (Sahara oranais), par 
M. E. Ficheur, 915. 


Ille-et-Vilaine. Sur l'existence du Dévo- 
nien moyen dans l’—, par M. P. Lebes- 
conte, 88. — Sur la découverte du 
Dévonien moyen dans l’—, par M. F. 
Kerforne, 899. 


Indre. Seconde note sur les Mollusques 
du Bathonien de Saint-Gaultier (—), 
Céphalopodes et Pélécypodes par M. 
M. Cossmann, 165. Brachiopodes, par 
M. H. Douvillé, 202. — Sur les Echi- 
nides de la faune coralligène du Vésu- 
lien de Saint-Gaultier (—), par M. J. 
Lambert (PI. VIIT),473.— Note sur les 
Poissons et les Reptiles du Jurassique 
inférieur du département de l’—, par 
M. H.-E. Sauvage (PI. IX), 500. 


TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES ET DES AUTEURS 


Interlaken. Observations géologiques 
dans les environs d’—, par M. H. Dou- 
villé, 57. 

Issoire. Note au sujet des conglomérats 


de Perrier près d’—, par M. David 
Martin, 749. 


J 


Janer (Léon). Sur l’âge des gypses de 
Bagneux, 159. Conférence de géologie 
appliquée sur le captage et la protec- 
tion des sources d’eaux potables, 532, 
— Observations, 860. 


JANNETAZ (P.-M.-E.). Notice nécrologique 
sur —, par M. Emm. de Margerie, 510. 


Jura. Contribution nouvelle à l’étude 
des formations géologiques du dépar- 
tement du —, par M. Bourgeat, 597. 
— Note sur la présence du Clathrop- 
teris platyphylla dans le Rhétien du 
—, par M. P. Fliche, 532. — Le mas- 
sif de la Serre (—) et son rôle Lecto- 
nique, par M. Deprat (PI. XVII), 861. 


Jurassique.Les Poissons et les Reptiles 
du — sup. de Fumel (Lot-et-Garonne), 
par M. H.-E, Sauvage, 496. — Note sur 
les Poissons et les Reptiles du — inf. 
du département de l'Indre, par M. H.- 
E. Sauvage (PI. IX), 500. 


K 


Karpates. Contributions à l’étude de la 
période glaciaire dans les — méridio- 
nales, par M. E. de Martonne, 275. 


KERFORNE (F.). Présentation d’ou- 
vrage, 105, 491 — Description de 
trois nouveaux Trilobites de l’Ordo- 
vicien de Bretagne (PI. XIII), 783. — 
Sur la découverte du Dévonien moyen 
dans l’Ille-et-Vilaine, 899. 


Kizrax. Découverte de Diplopores dans 
les calcaires triasiques du Pic d’Es- 
creins (Hautes-Alpes), 87. — Note 
sur le Surcreusement (Uebertiefung) 
des vallées alpines, 1003 


E 


LaBar (D'). Présentation d'ouvrage, 467. 


Labradorites.Sur la situation stratigra- 
phique des — du S -0. de la feuille 
de Nice, par M. A. Guébbard, 468, 


Lacustre (Bassin). Sur le — de la 
Roque-Esclapon (Var), par M. A. 
Guébhard, 323. 


1019 


LamBErT (J.). Sur les Echinides de la 
faune coralligène du Vésulien de 
S'-Gaultier (Indre), par M J. Lam- 
bert (PI. VIII), 473. 


Languedoc. Note sur le Néocomien du 
— méridional, par M. Roman, 772. 


LAPpPARENT (A. de). Allocutions prési- 
dentielles, 55, 613, 799 — Observä- 
tions, 68, 69, 469, 528, 552, 859, 999 — 
Présentations d'ouvrages, 273, 490, 
839. 


LarTer (Louis). Notice nécrologique 
sur —, par M. E. de Margerie, 511. 


Launay (de) et Muxnier-CHaLMas. Sur 
l’Oligocène du golfe d'Ebreuil, 13. 


LEBESCONTE (P.). Sur l'existence du 
Dévonien moyen dans l’Ille-et-Vilaine, 
88 — Briovérien et Silurien en Bre- 
tagne et dans l’ouest de la France, 
par M. P. Lebesconte (PI. XIV), 815. 


Lingule Sur une — trouvée dans les 
Pyrénées par M. Stuart-Menteath, 
présentée par M. Douvillé, 836. 


Loire-inférieure. Sur la géologie des 
environs de Châteaubriant — par 
M. P. OEhlert, 557 


Lory (P.) Les mouvements du sol et 
la sédimentation en Dévoluy durant 
le Crétacé supérieur, 780. 


Lot-et-Garonne. Les Poissons et les 
Reptiles du Jurassique de Fumel 
(—), par M. H.-E Sauvage, 496. 


LuGEox (Maurice) Etude sur les dis- 
locations de Bauges (Savoie), 16. — 
Sur la découverte d’une racine de la 
zone des cols (Préalpes suisses), 998. 


M 


Madagascar. Note sur un bois fossile 
de —, par M. P. Fliche, 470. 


Malvern Hills. Analyse d’un mémoire 
de M. Groom sur les — (Angleterre), 
par M. Marcel Bertrand, 106. 


MarcHAND. Présentation d'ouvrage, 273. 


Marès (le D' Paul). Notice nécrologique, 
par M. Ficheur, 525. 

MARGERIE (Emm. de). Allocution prési- 
dentielle, 7, 506. — Présentations 
d'ouvrages, 10, 490. 

MarioN (A.-F.). Nécrologie. 55. 

MarTiN (David). Présentation d’ouvra- 
ge, 505. — Note au sujet des conglo- 
mérats de Perrier près d’Issoire, 749. 


1020 


MaARTONNE (E. de). Présentations d’'ou- 
vrages, 10, 27%. — Contributions à 
l'étude de la période glaciaire dans 
les Karpates méridionales, 275. 


Massif central. Présentation d’un relief 
des Monts Dômes, dans le —, par 
M. Glangeaud, 56. 


MATRERoON (Ph.). Notice biographique sur 
— par M. Ch. Depéret, 515. 


Maimatas.Le Crétacé inf. dans le massif 
des — (Alger), par M. E. Ficheur, 559. 


Mauléon. Sur les Pyrénées de la feuille 
de —, par M. Stuart-Menteath, 839. 


Mercey (N. de). Sur les minerais de fer 
et les eaux de la nappe de l’Hauteri- 
vien du Bray, 793. 


Mésogée. Sur l'extension de la —, par 
M. H. Douvillé, 1002. 


Meurthe-et-Moselle. Sur quelques faits 
nouveaux relatifs à l’origine des élé- 
ments du grès vosgien et sur la 
découverte de gros blocs de grès 
vosgien à la surface du plateau de 
Haye (—), par M. Bleicher, 999. 


Mize-Enwanrps (Alph.). Nécrologie, 272. 


Miocène. Oligocène et — du bassin de 
Paris, par M. A. de Grossouvre, 986. 


Miogypsina. Note sur le genre — par 
M. C. Schlumberger (PI. II et III), 327. 


Mollusques. Succession des — terres- 
tres et d’eau douce dans le bassin 
tertiaire de l’Aquitaine, par M. V. 
Raulin, 45, — Seconde. note sur les 
— du Bathonien de Saint-Gaultier 
(Indre), par M M. Cossmann, Cépha- 
lopodes et Pélécypodes, 165. — Bra- 
chyopodes, par M. H. Douvillé, 202. 


Montagne-Noire. Note sur de nouveaux 
Dinosauriens du Crétacé supérieur 
de la —, par M. Ch. Depéret, 530. — 
Observations à propos de l’existence 
de couches marines nummulitiques 
au-dessus du calcaire de Ventenac, 
sur la bordure méridionale de la —, 
par M. Bresson, 1005. 


Montagnole (Plateau de) Note sur la 
structure de la vallée d'Entremont et 
du —, près Chambéry (Savoie), par 
M. J. Révil, 873. 


Montpellier. Sur l’Infracrétacé de la 
feuille de -, par M. de Rouville, 44. 
— Le Bartonien de la feuille de —, 
un dernier mot sur les calcaires 
miroitants, par M. de Rouville, 602. 
— Une solution paléontologique (le 
Calc. à Serpules des portes de —), 
par M. de Rouville, 495. 


TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES ET DES AUTEURS 


Mort (Em. de). Nécrologie, 512. 


Mouriscot (Lac de). Observations faites 
sur le bord méridional du —, près 
Biarritz, par M. J Bergeron, 22. — 
Sur la coupe du —, près Biarritz, par 
M. Stuart-Menteath, 614. 


Mouthoumet. — Sur l'existence du 
niveau de Caradoc dans les Hautes- 
Corbières (Massif de —), par M. Bres- 
son, 271.—Surquelques affleurements 
fossilifères de l'horizon de Rognac 
aux environs de — (Hautes-Corbières), 
par M. Bresson, 529. 


Munier-CnaLMas. Sur les caractères 
généraux du Bartonien dans le bassin 
de Paris, 11. — Les plissements du 
pays de Bray pendant la période ter- 
tiaire, 64. — Sur les accidents strati- 
graphiques des terrains secondaires 
des environs de Valence, 67.— Obser- 
vations, 158, 164, 528, 548. 


Munier-CHALMaAs et de LAUNay. 
l’Oligocène de golfe d’Ebreuil, 13. 


Sur 


MunTEAnu-MurGoci. Présentation d’ou- 
vrage, 274 


N 


NAGEL. Nécrologie, 512. 


Nansex (Comilé d'administration du 
fonds). Présentation d'ouvrage, 273. 


Nécrologie. Ph. Matheron, 5, 515. — 
A.-F. Marion, A.-Ch. Tardy, H.-B. 
Geinitz, 55. — Al. Milne-Edwards, 
272. — Paul Cambronne, P. M. E,. 
Jannetaz, Louis Lartet, Ch. Bron- 
gniart, Mi de Vassart d’Hozier, Ch. 
de Grasset, Bécot, Gouverneur, Nagel, 
Rousseau, Clausse, E. de Moré, W.-B. 
Dames, 509. — Paul Marès, 525. 


Néocomien. Note sur le — du Langue- 
doc méridional, par M. Roman, 772. 
— Sur le — de la rive droite du 
Rhône, par MM. Sayn et Roman, 813. 


Neomylodon. La grotte du Glossothe- 
riuwm (—) en Patagonie, par M. Erland 
Nordenskjôld, 29. — Sur une nou- 
velle découverte de peau fossile dans 
la Cueva Eberhardt, à propos du —, 
par M. Albert Gaudry, 808. 


Nerthe (La). Nouvelles observations sur 
la tectonique de la chaîne de —, par 
M. J. Repelin (PI. I), 236. — Obser- 
vations sur la note de M. Repelin 
intitulée: Nouvelles observations sur 
la tectonique de la chaine de —, par 
M. Marcel Bertrand, 264. 


TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES ET DES AUTEURS 


Nice. Observations sur la géologie des 
Alpes-Maritimes (feuille de — S.-0.), 
par M. A. Guébhard, 268. — Sur la 
situation stratigraphique des Labra- 
dorites du S.-0. de la feuille de —, 
‘par M. A. Guébhard, 468. 


NorpexskJôLp (Erland). La grotte du 
Glossotheriun (Neomylodon), par M. 
—, 29. — Sur une nouvelle décou- 
verte de peau fossile dans la Cueva 
Eberhardt, à propos de la note de 
M. —, par M. Albert Gaudry, 808 


Notices nécrologiques. Paul Cam- 
bronne, P. M. E. Jannetaz, Louis 
Lartet, Ch. Brongniart, W.-B. Dames, 
par M. Emm. de Margerie, 509, 513. 
— Ph. Matheron (1807-1899), par 
M. Ch. Depéret, 515. — Le D' Paul 
Marès, par M. Ficheur, 525. 


Nummuliles. Observations à propos de 
l'existence de couches marines à — ; 
au-dessus du calcaire de Ventenac 
sur la bordure méridionale de la 
Montagne-Noire, par M. Bresson, 1005. 


O 


Oberland bernois. Observations géolo- 
giques dans les environs d’Interlaken, 
par M. Douvillé, 57. 


OEnLERT (D.-P.). Réédition des types 
des espèces fossiles, 527. —: Sur la 
géologie des environs de Château- 
briant, 557. 


Oligocéne. Sur l’ — du golfe d’Ebreuil, 
par MM.de Launay et Munier-Chalmas 
13. — et Miocène du sud du bassin 
de Paris, par M. de Grossouvre, 986. 


ORB1GNY (d’, Révision des Bryozoaires 
du Crétacé figurés par —, 2° partie, 
Cheilostomata, par M. F. Canu (PI. 
IV-VII), 334. 


Orbitoides. Sur la distribution géogra- 
phique des Rudistes, des Orbitolines 
et des —; par M. H. Douvillé, 222. 
— Observations à la note de M. 
Douvillé, intitulée : Sur la distribu- 
lion géographique des Rudistes, des 
Orbitolines et des —, par M. Haug, 
467. — Sur les couches à — des 
environs de Dax, par M. H. Douvillé, 
1000. 


Orbitolines. Sur la distribution géogra- 
phique des Rudistes, des — et des 
Orbitoïdes, par M. H. Douvillç, 222. 
-— Observations à la note de M. 
Douvillé, intitulée : Sur la distribu- 
tion géographique des Rudistes, des 


1021 


— el des Orbitoides, par M. Haug, 
467. — Découverte due à M. Fourtau 
d’— sur le versant nord du Di. 
Geneffe (Basse-Egypte) annoncée, par 
M. H. Douvillé, 1001. 

Ordovicien. Description de trois nou- 
veaux Trilobites de l’— de Bretagne, 
par M. F. Kerforne (PI. XIII), 783. 


Orgon. Sur la présence de l’Infraton- 
grien à Plan d’—, près d’— (Bouches 
du-Rhône), par M. Edm. Pellat, 4000. 


Orogéniques (Mouvements). Observa- 
tions sur la nature des —, par M. E. 
Fournier, 791. 


P 


PaLzLary (Paul). Note sur la Girafe et le 
Chameau du Quaternaire algérien, 908. 


PaQuiER. Présentation d'ouvrage, 836. 
PARANDIER. Présentation d'ouvrage, 835. 


Paris. Trois excursions aux environs 
de —, par M. G.-F. Dollfus, 109.— Sur 
les Poissons fossiles du gypse de —, 
par M. F. Priem (PI. XV et XVI), 841, 


Paris (Bassin de). Sur les caractères 
généraux du Bartonien dans le —, 
par M. Munier-Chalmas, 11. — Oligo- 
cène et Miocène du sud du —, par 
M. A. de Grossouvre, 986. 


Patagonie. La grotte du Glossotherium 
(Neomylodon) en —, par M. Erland 
Nordenskjôld, 29. — Sur une nou- 
velle découverte de peau fossile à la 
Cueva Eberhardt (—), par M. Albert 
Gaudry, 808. 


Pélécypodes. Seconde note sur les 
Mollusques du Bathonien de Saint- 
Gaultier (Indre), Céphalopodes et —, 
par M. M. Cossmann, 165. 

PezLar (Edm.). Sur la présence de 
l’'Infratongrien à Plan d’Orgon, près 
d’Orgon (Bouches-du-Rhône), 1000. — 
Aquitanien d’Aramon (Gard), 1000. 


Perrier. Note au sujet des conglomérats 
de — près d’Issoire, par M. David 
Martin, 749. 


Piagnotte (La). Restes d'Elan de — 
(Ariège), par M. Edmond Harlé, 39. 


Poissons. Les — et les Reptiles du 
Jurassique supérieur de Fumel (Lot- 
et-Garonne), par M. H E. Sauvage, 
496. — Note sur les — et les Reptiles 
du Jurassique inf. du dép. de l'Indre, 
par M. H.-E. Sauvage, 500. — Sur les 
— fossiles du gypse de Paris, par M. 
F. Priem (PI. XV et XVI), 841. 


1022 


Poudinques. Briovérien et Silurien en 
Bretagne et dans l’ouest de la France, 
leur séparation par les — rouges, 
par M. P. Lebesconte (PI. XIV), 815. 


Priem (K.). — Sur les Poissons fossiles 
du gypse de Paris (PI. XV et XVI), 


841. 


Prix. Attribution du — 
M. P. Choffat, 513. 


Protection des sources d'eaux pola- 
bles. Conférence de géologie appli- 
quée sur le captage et la —, par M. 
Léon Janet, 532, 


Provence. Sur quelques gisements nou- 
veaux des plantes tertiaires en — 
par M. Adrien Guébhard, 913. — 
Etude synthétique sur les zones 
plissées de la Basse —, par M. E. 
Fournier, 927. 


Viquesnel à 


Provins. Contribution à la géologie des 
environs de —, par M. H. Thomas, 
722 


Puy-de-Dôme. Note au sujet des con- 
glomérats de Perrier, près d’Issoire 
(—), par M. David Martin, 749. 


Pyrénées Cailloux des — du cours 
inférieur de la Garonne, par M. 
Edouard Harlé, 35. — Sur le rôle des 
roches ignées dans les —, par M. 
Stuart-Menteath, 492. — Sur les 
surfaces de glissement des —, par 
M. P. W. Stuart-Menteath, 552. — 
Sur la tectonique des —, par M. P. 
W. Stuart-Menteath, 712 — Sur 
une lingule trouvée dans les —, par 
M. Stuart-Menteath, présentée par 


M. Dôuvillé, 836. — Progrès de la 
géologie des —, par M. P. W. Stuart- 
Menteath, 837. — Sur les — de la 


feuille de Mauléon, par M. P. W. 
Stuart-Menteath, 839. 


Q 


Quaternaire. Note sur la Girafe et le 
Chameau du — algérien, par M. 
Paul Pallary, 908. 


Quillan. Présence de fossiles, apparte- 
nant au niveau de Rognac, aux 
environs de Vignevieille, sur la feuille 
de —, par M. Bresson, 71. 


R 


Rapport de la Commission de Compta- 
bilité, présenté par M. H. Douvillé, 
900. 


TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES ET DES AUTEURS 


RAMOND (G.). Présentations d'ouvrages, 
166, 613, 805. 


RaULIN (V.). Succession des Mollusques 
terrestres et d’eau douce dans le 
bassin tertiaire de l’Aquitaine, 45. 

Kégressions. Les géosynelinaux et les 
aires continentales, contribution à 
l'étude des transgressions et des 
— marines, par M. Emile Haug, 617. 


REPELIN (J.). Nouvelles observations 
sur la tectonique de la chaîne de la 
Nerthe (PI. 1), 236. — Observations 
sur la note précédente de M. —, par 
M. Marcel Bertrand, 264. 


Reptiles. Les Poissons et les — du 
Jurassique supérieur de Fumel (Lot- 
et-Garonne), par M. H.-E. Sauvage, 
496. — Note sur les Poissons et les 
Reptiles du Jurassique inf. du dép. 
de l'Indre, par M. H. E. Sauvage 
(PL. IX), 500. 


Réunion extraordinaire de 1900 à Paris 
(séance du jeudi 16 août 1900), 798. 


Réviz (J.). Note sur la structure de la 
vallée d'Entremont et du plateau de 
Montagnole, près Chambéry (Savoie), 
873. 


Rhélien. Note sur la présence du Clu- 
thropteris platyphylla dans le — du 
Jura, par M. P. Fliche, 832. 


Rhône (Bassin du). Sur les accidents 
stratigraphiques des terrains secon- 
daires des environs de Valence, par 
M. Munier-Chalmas, 67. — Sur le 
Néocomien de la rive droite du —, 
par MM. G. Sayn et Roman, 815. 


Riaz (de). Nouvelles observations sur le 
système crétacé dans les Alpes-Mari- 
times, 764. 


Rognac. Présence de fossiles, apparte- 
nant au niveau de —, aux environs 
de Vignevieille sur la feuille de Quil- 
lan, par M. Bresson, 71. — Sur quel- 
ques affleurements fossilifères de l’ho - 
rizon de — aux environs de Mouthou- 
met (Hautes-Corbières), par M.Bresson 
529. 

Roman. Présentation d'ouvrage, 105. — 
Note sur le Néocomien du Languedoc 
méridional, 772. 


Roman(F.)et SAyN (G.) Sur le Néocomien 
de la rive droite du Rhône, 813. 


Romorantin. Contribution à la géologie 
de —,stratigraphie, par M.G. Dollfus, 
93. — Paléontologie, par M. F. Canu, 
96. — Observations au sujet de la 
note de M. Dollfus, sur la géologie 
des environs de —, par M. A. de 
Grossouvre, 164. 


TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES ET DES AUTEURS 


Roque-Esclapon (La). Sur le bassin 
lacustre de — (Var), par M. A. 
Guébhard, 323. 


Rousseau. Nécrologie, 512. 


Rouvize (de). Sur l’Infracrétacé de la 
feuille de Montpellier, 44. — Une 
solution paléontologique, 495. — Le 
Bartonien sur la feuille de Mont- 
pellier, un dernier mot sur les cal- 
caires miroitants, 602. 


Rudistes. Sur quelques — américains 


par M. H. Douvillé, 205. — Sur la 
distribution géographique des —, des 
Orbitolines et des Orbitoïdes, par M. 
H. Douvillé, 222. — Observations à 
la note de M. Douvillé, intitulée : 
Sur La distribution géographiquedes 
—, par M. Haug, 467. 


S 


Sahara oranais. Note sur le terrain 
carboniférien de la région d’Igli (—), 
par M. E. Ficheur, 915. 


Saiga. Gisements à — dans le S.-0. de 
la France, par M. Ed. Harlé, 995. 


Saint-Gaullier. Seconde note sur les 
Mollusques du Bathonien de — (Indre), 
Céphalopodes et Pélécypodes, par M. 
M.Cossmann, Brachiopodes, par M. H. 
Douvillé, 165. — Sur les Echinides de 
la faune coralligène du Vésulien de — 
(Indre),par M.J. Lambert (PI.VII1),473. 


SAUVAGE (H.-E.). Les Poissons et les 


Reptiles du Jurassique supérieur de- 


Fumel (Lot-et-Garonne), 496. — Note 
sur les Poissons et les Reptiles du 
Jurassique inférieur du département 
de l’Indre, 500. 


Savoie. Etude sur les dislocations des 
Bauges, par M. Maurice Lugeon, 16. 
— Note sur la structure de la vallée 
d’Entremont et du plateau de Monta- 
gnole, près Chambéry (—), par M. J. 
Révil, 873. 


SAyN (G.) et F. Roman. Sur le Néoco- 
mien de la rive droite du Rhône, 813. 


SCHLUMBERGER (C.). Note sur le genre 
Miogypsina (PI. Il et III), 327. 


Secondaire. Sur les accidents strati- 
graphiques des terrains —s des envi- 
rons de Valence, par M. Munier- 
Chalmas, 67. 


Serpules. Une solution paléontologique 
(le calcaire à — des portes de Mont- 
pellier), par M. de Rouville, 495. 


1023 


Serre (Massif de la). Le — et son rôle 
tectonique par M. J. F. G. Deprat 
(PIESVIT) SCIE 


Silex (Argile à). Sur |’ — des environs 
de Vierzon, par M. de Grossouvre, 809. 


Silurien. Briovérien et — en Bretagne 
et dans l’Ouest de la France, par M. 
P. Lebesconte (PI. XIV), 815. 


Sources. Conférence de géologie appli- 
quée sur le captage et la protection 
des — d’eaux potables, par M. Léon 
Janet, 532. 


STUART-MENTEATH (P.-W.). Sur le rôle 
des roches ignées dans les Pyrénées, 
492.— Sur les surfaces de glissement 
des Pyrénées, 552. — Sur la coupe 
du lac de Mouriscot, près Biarritz, 
614. — Sur la tectonique des Pyré- 
nées, 712. — Sur une Lingule trouvée 
dans les Pyrénées, 836. — Progrès de 
la géologie des Pyrénées, 837. — Sur 
les Pyrénées de la feuille de Mauléon, 
839. 


Suisse. Sur la découverte d’une racine 
de la zone des cols (Préalpes —s), par 
M. Lugeon, 998. 


Surfaces de glissement. Sur les — des 
Pyrénées, par M. Stuart-Menteath, 


vi 


52: 


1 


Tapirs. Remarque à propos de la note 
sur la dentition des ancêtres des —, 
par M. Albert Gaudry, 899. 


Tarpy (A.-Ch.). Nécrologie, 55. 


Tectonique. Nouvelles observations sur 
là — de la chaîne de la Nerthe, par 
M. J. Repelin (pl. [), 236. — Observa- 
tions sur la note de M. Repelin inti- 
tulée : Nouvelles observations sur la 
— de la chaîne de la Nerthe, par 
M. Marcel Bertrand, 264. — Sur la — 
des Pyrénées, par M. P.-W. Stuart- 
Menteath, 712. — Le massif de la 
Serre et son rôle —, par M. J.-F.-G. 
Deprat (PI. XVII), 861. 


Tertiaire. Succession des Mollusques 
terrestres et d’eau douce dans le bas- 
sin — de l’Aquitaine, par M. V. Raulin, 
45. — Les plissements du Pays de Bray 
pendant la période —, par M. Munier- 
Chalmas, 64. — Sur quelques gise- 
ments nouveaux de plantes —s en 
Provence, par M. Adrien Guébhard, 
913. 


1024 TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES ET DES AUTEURS 


Taomas (H.). Contribution à la géologie | 


des environs de Provins, 72. 


Tongrien. Sur la présence de l’Infra-— 
à Plan d’Orgon, près d’Orgon (Bouches- 
du-Rhône) par Edm. Pellat, 1000. 


Transgressions. Les géosynelinaux et 
les aires continentales. Contribution 
à l'étude des — et des régressions 
marines, par M. E. Haug, 617: 


Trias Découverte de Diplopores dans 
les calcaires —iques du Pic d’Escreins 
(Htes- Alpes), par M. Kilian, 87. — Le 
— dans le synclinal d’Albières et d’Ar- 
ques (Corbières), par M. Bresson, 906. 


Trilobites. Description de trois nou- 
veaux — de l’Ordovicien de Bretagne, 
par M. F. Kerforne (PI. XIII), 783. 


V 
Valence. Sur les accidents stratigraphi- 


ques des terrains secondaires des envi- 
rons de —, par M. Munier-Chalmas, 67. 


Var. Sur le bassin lacustre de la Roque- 
Esclapon (—), par M. A. Guébhard, 323. 


VassarT-D’HozieR (de). Nécrologie, 513. 


Ventenac. Observations à propos de 
l'existence de couches marines num- 
mulitiques, au-dessus du calcaire de 
—, sur la bordure méridionale de la 
Montagne-Noire, par M. Bresson, 1005. 


Vésulien. Sur les Echinides de la faune 
coralligène du — deS'-Gaultier (Indre), 
par M. J. Lambert (PI. VIII), 473. 


Vierzon. Sur l'argile à silex des envi- 
rons de —, par M. de Grossouvre, 809. 


Viquesnel. Attribution du prix —, à 


M. P. Choffat, 513. 


? 


Z 


ZeiLrer. Présentation d'ouvrage, 465. 


FIN DE LA TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES ET DES AUTEURS 


TABLE DES GENRES ET DES ESPÈCES 


DÉCRITS, FIGURÉS, DISCUTÉS ET DÉNOMMÉS A NOUVEAU 
ET DES SYNONYMIES INDIQUÉES DANS CE VOLUME (1) 


Alces (Elan), n. sp., p. 39-42, fig. 1 2. 


Amia ignota Blainville, p. 842; pl. 
XV, fig. 1. — Notaeus 
laticandus Agassiz ; 
Anormurus macrole- 
pidotus Blainville. 


Anodontopleura speciosa Felix, p.216. 
Araucaria indéterminé, p. #10, fig. 1. 
. Archimedes cf. Wortheni Hall sp., p. 
921, — Archimedipora 
Archimedis d'Orb. 
Astarte ? interlineata Lycett, p. 186. 


— Hiatella interlineata 
Lycett. 


—  Sabouraini Cossm., n. Sp., p. 
187, fig. 6. 
Asterocidaris Cotteau, p. 483. 


_ granulosa Wright (He- 
micidaris), p. 484, pl. 
VIII, Big. 5-7. 


Bathypora M. Gill, p. 381, fig. 22. 


Belemnites |(Belemnopsis) Bessinus 


d'Orb., p. 165, fig. 1. 


—— { Hastites )  fusiformis 
Park.,"p. 165, fig. 2. 

— B. pleuriausus d’Orb. 

Beushausenia hirsonensis d’Archiac, 
p. 183. — Cucullæa hir- 

sonensis d’Arch ; Arca 

hirsonensis Morr. et 

Lyc. ; Grammatodon 

hirsonense H. Woods. 


Var.eurymorpha 
Cossm., n. v., p. 184. 


Biflustra limbata d'Orb., p. 98. 


(1) Les noms de genres et d'espèces 
auteurs placent en synonymie. 


40 Mars 1901. — T. XXVIII. 


Caleschara M. Gill, p. 448, fig. 50. 
Camelopardalis af, Giraffa Gmelin, 
p. 908. 

Camelus Thomasi Pomel, p. 909. 

Caprinula anguis Rœmer, sp., p. 220, 
fig. 16-17. — Ichthyosar- 
colites anguis Rœmer. 

Cardium andriacense Cossm., n. sp., 
p. 195, fig. 11. 


—  subminutum d'Orb,, p. 19%. 
— C. minutum d’Arch.; 
? C. concinnum M. et Lyc. 


Cellarina d'Orb., p. #11. 


— cactiformis d’Orb., p. 412. — 
Cellaria cactiformis d’Orb. ; 
Ogivalia cactiformis J.Jul. 


— clava d'Orb., p. 412. — C. 
Turonensis d’Orb. 


— flexiuna d'Orb., p. 412. — 
Cellaria flexiana d’Orb. ; 
C. nodosa d’Orb. 


— inæqualis d'Orb., p. #12. — 
Cellaria inæqualis d’Orb.; 
Ogivalia inæqualis J. Jul. 


Ceratomya ? goniophora Cossm., n. 
sp., p. 200, fig. 15. 


— leptoglypta Cossm., n. sp., 
p. 199, fig. 12. 


Chlamys {Camptonectes) lens Sow., 
p. 170. — Pecten lens 
SOW. 


— cf. luciencis d’Orb., p. 170. 
—  Pecten luciensis 
d’Orb. 


en caractères romains sont ceux que les 


Bull. Soc. Géol. Fr. — 65 


1026 


Cidaris meandrina Agassiz, p. 475. 
Clathropteris Dior Brongn., p. 
832. 


Colletosia J, Jullien, p. 456, fig. 69. 
Corbis ? aspera Lycett, p. 190. 


— imbricata Cossm., n. sp., p. 189, 
fig. 8. 
Coscinopleura Marsson, p. 419, fig. 37. 


— elegans Hag., p. 419, 
fig. 37 — Eschara 
elegans Hag ; E. pul- 
chra Bronn; E. Clio 
d’Orb. ; E. heteromor- 
pha Reuss ; Rhagasos- 
toma elegans Hennig. 


Costulu (Cribrilina) ornata Goldf , p. 
450 ; Cellepora ornata 
Goldf 


Crassimarginatella ( Membranipora 
BL.), p. 369. 
— ( Membranipora 
BI.) confusa d’Orb., 
p. 9369. — Flustrella 
confusa d’Orb. 
— ( Membranipora 
B1.) megapora d’Orb., 
p. 369. — Biflustra me- 
gapora d’Orb. 


Cralæomus Secley, p. 530. 
Crepis J. Jullien, p. 380, fig. 20. 
Cribrilina Gray, p. 445, fig. 53, 56, 63. 


— brevis d’Orb, p. 449 — 
Semiescharipora bre- 
vis d’Orb. 


— ‘ convexa d'Orb., p. 449. — 
Reptescharipora con- 
vexa d’'Orb. 


—  filiformis d'Orb., p. 447. — 


Escharipora filiformis 


d’Orb. 

— fragilis d'Orb., p. 448. — 
Semiescharipora  fra- 
gilis d’Orb. 

— Gaudryana Canu, nom. no., 


p. 448. — Reptescha- 
rella radiata d’Orb. 


—  _inornata d’Orb., p. 447. — 
Escharipora inornata 
d'Orb. 


— insignis d'Orb., p. 450. — 
Multescharipora insi- 
gnis d'Orb; Semiescha- 
ripora rustica d’Orb. 


TABLE DES GENRES ET DES ESPÈCES 


Cribrilina interrupta d'Orb., p. 449. 
—  Semiescharipora 
interrupta d’Orb. — 
Escharipora chrysalis 
d’Orb. 


— magnifica d'Orb., p. 447. 
— Escharipora magni- 
fica d'Orb. — E pre- 


tiosa d’Orb. 
—— Neptuni d’'Orb., p. 447. — 
- Escharipora Neptuni 
d’Orb. 

— pygmæa d'Orb., p. 448. — 
Reptescharella pyg- 
mœæa d’Orb. — R. cos- 
tata d’Orb. 


— regularis d'Orb., p. 449. — 
Reptaporella regularis 
d'Orb. — Membrani- 
pora crenulata d’Orb. 


Dacosaurus maximus Plien., p. 498. 


Decurtaria (Cribrilina) dentata d’Orb., 
p. 451. — Semiescharipora 
dentata d’Orb. 
Cribrilina ) pentapora 
d’Orb., p. 451. — Eschari- 
pora pentapora d’Orb. ; E. 
raripora d’Orb.; E. incras- 
sata d’Orb. ; E. regularis 
d'Orb. ; E. ovalis d’Orb. ; 
Semiescharipora semicos- 
tata d’Orb. 
— (Cribrilina) striata d'Orb., 
. 450. — Escharipora 
striata d’Orb. ; E. mumia 
d’Orb. 
Diastopora Michelini, p. 102. 


— papillosa Reuss, p. 101. — 
D. papillosa Pergens. 


Diazeuxia J. Jullien, p. 459. 


Diplocidaris crausiensis Lamb., p.476 ; 
pl. VIIL, fig. 1-2. 
Diplodidymia Reuss, p. 418, fig. 36. 
Discoflustrellaria d'Orb., p. 377. 
— clypeiformis d'Orb., 
p. 378. 
= _doma d’Orb. p. 378. 
Discosparsa simplex d'Orb., p. 101. 
Distansescharella (Cribrilina) d'Orb., 
p. 451 
— (Cribrilina) familia- 
ris d'Orb., p. 452. — 


Cellepora familia- 
ris Hag. 


— 


TABLE DES GENRES ET DES ESPÈCES 


Dryptosaurus Marsh., p. 108. 
Elea lamellosa d’Orb., p. 104. 
Enallaster Peroni Ficheur, n. sp., p. 
590, pl. X, fig. 1-4. 
— Pomeli Ficheur, n. sp., p. 
592, pl. X, fig. 5-8. 
Entalophora proboscidea Edw., p. 101. 


— proboscidea var. rustica 
Hag., p.102.—E. rugosa 
d’Orb. 


— pulchella Reuss, p.102.— 
Laterotubigera trans- 
versa d’Orb. 


Epiaster Blayaci Ficheur, n. sp., p. 
595, pl. XI, fig. 5-8. 
— Pouyannei Ficheur, n. sp.,p. 
594, pl. XI, fig. 1-4. 
Eudesia cardium Lamk., p. 202. 
Euritina, p. #11, fig. 30. 


— Delia d'Orb., p.411.— Escha- 
ra Delia. 


_ Eurita d’Orb., p. 411, pl. VI, 
fig. 17. — Eschara Eurita 
d'Orb. ; Amphiblestrum 
Eurita Canu. 


— Welshi Canu, nov.sp., p.411, 
pl. VI, fig. 18-19. 


Farcimia Pourtales, p. 420, fig. 38. 


Fascipora Meudonensis d'Orb., p. 108. 
— Fasciporina Meudo- 
nensis d’Orb. 


Floridina J. Jullien, p. 405, fig. 28. 
— bimarginata d'Orb., p.406, 
pl. V, fig. 8. — Semies- 
chara bimarginata d’Orb. 
— Dejanira d'Or., p. 407, pl. 
VI, fig. 15-16. — Eschara 
Dejanira. 


= Gothica d'Orb., p. 406. — 
Vincularia Gothica d'Orb. 


— ringens d’Orb, p. 406. 
— Semieschara ringens 
d’Orb. 


— Vendôma Canu, nov. sp., 
p. 406, pl. V, fig. 9-11, 

— Villiersi d’Orb., p. 406. — 
Cellepora Villiersi d'Orb. 
—C. crustulenta Goldf. 


Foratella(Membranipora Blv.), p.373, 


1027 


Foratella (Membranipora) bipunctata 
d’Orb., p. 375. — Flustrel- 
laria bipunctata d’Orb; Bi- 
flustra bimarginata d’Orb. 


— _ (Membranipora) forata d'Or. 
p.376.— Flustrellaria forata 
d’Orb. ; Biflustra heteropora 
d’Orb. 


—  (Membranipora) Glangeaudi 
Canu, nom. nov., p. 376. — 
Biflustra rustica d’Orb. 


—  (Membranipora) Lacroixii 
Aud., p.374, fig. 14. 


— ({Membranipora ) profunda 
d'Orb., p. 375. — Flustrel- 
laria profunda d’Orb. 


—  (Membranipora)reticulumL. 
P. 574. 


— _ (Membranipora) sublilimar- 
go Pergens, p. 374. 


—  (Membranipora ) tubulosa 
d’Orb., p. 376. — Flustrel- 
laria tubulosa d’Orb. 


Foveolaria Busk., p. 381, fig. 21. 
Fusicellaria pulchella d'Orb., p. 458, 
Gargantua J. Jullien, p. 425, fig. 39-42. 


— hippocrepis Goldf., p. 427, 
fig 42. — Cellepora hip- 
pocrepis Goldf. ; C. sim- 
plex ®d'Orb”=;"" CG Clio 
d'Orb.; C. retes d'Orb. ; 
C. Zelima d’Orb.; Escha- 
rina simplex d’Orb. ; Rep- 
tescharinella transversa 
d’Orb.; Semieschara com- 
planata d’Orb.; S. trans- 
versa Marss ; S. hippo- 
crepis Marss.; Membra- 
nipora bidens Pergens ; 
Periteichisma hippocrepis 
Hennig. 


—— Xanthe d'Orb., p. 100, 
427. — Cellepora Xanthe 
d’Orb. ; Monoporella in- 
flata Hennig. 


Gaudryanella p. 380. 
Gervilleia Walloni Lycett, p. 177. 


Glossotherium (Neomylodon) Darwinii 
Owen, p. 29-32, 808. 
—G domesticum Hau- 
thal; G. Listai Ame- 
ghino. à 


Gymnocidaris Agassiz, p. 482. 


1028 


Gymnocidaris Cossmanni Lambert, p. 
479, pl. VIIL, fig. 3-4, 


Hagenovinella, p.377, fig. 15. 


— cryptella d'Orb., p. 
877. — Flustrella 
cryptella d’Orb. 


— incrassala d’Orb , p. 
377. — Flustrellaria 
incrassata d’Orb. 


Heligmus polytypus Fischer, p. 168. 
— Eligmus polytypus Eud. 
Desl. 


Hemicidaris Agassiz, p. 483. 
— Agassizi Rœmer, p. 480. 
— diademata Agassiz, p.480. 


— Lorioli Lambert, p. 478. 
— H. langrunensis Lo- 
riol. 


— luciensis d'Orb., p. 478.— 
H.langrunensis Cotteau. 


Heterœcium Hincks, p. 382, fig. 23. 


Heteropora Francqana d’Orb., p. 103. 
—Clausa Francqana d’Orb. 


— Ligeriensis d’Orb., p. 102. 
— Mullizonopora Lige- 
riensis d’Orb. 


Hiantopora M. Gr, p. 380, fig. 18. 


Hinnites Psyche d'Orb., p 169 — H. 
abjectus Morr. et Lyc. 


Hippopodium Sequini Cossm., n. sp, 
p. 188, fig. 7. 

Homalonotus Œhlerti Kerforne, n. 

Sp P 784; pl. XII, 

fig. 1-2. — H. rarus 

Tromelin et Lebes- 

conte. — Plæsiacomia 

brevicaudata Trome- 

lin ; P. cf. rara Bigot. 


Hypodiadema Desor, p. 484. 
Ichtyosaurus sp., p. 497. 
Idmonea communis d'Orb., p. 108. 


Illænus Munieri Kerforne, n. sp, p. 
386; pl. XIII, fig. 3-6. 


Labeo ? Cuvieri Priem, n. sp., p. 850; 
pl. XV, fig. (Es Cyprinus 
minutus Blainville; Poecilia 
Lametherii A gassiz . 


Lateroflustrellaria d'Orb., p. 378. 
= hexagona d'Orb., p. 378. 


TABLE DES GENRES ET DES ESPÈCES 


Lichenopora organisans d'Orb., p.103. 
Radiotubigera organi- 
sans d’Orb. 


Lima (Ctenostreon) luciensis d’Orb., 
p. 174 


— (Limatula) Helvetica Oppel, p.175 
Lima gibbosa Goldf. 


—  (Plagiosioma)cardiiformis Sow. 
p. 173.— PI. car- 
diiforme Sow. 


semicircularis 
Goldf., p. 172. — 
E. circularis 
Goldf. 


impressa Morr. et 
Lyc., p. 171. 


Lingula aff. tenuissima, p. 836. 


Lucina Benoisti Cossm., n. sp., p. 193, 
fig. 10. 


—  Delaunayi Cossm., n. sp., p. 
193, fig. 9 


—  Lycelti Cossm., nom. mut., p. 
19%. — L. striatula Lycett. 


— cf Orbignyana d’Arch , p. 192. 
Lunulites (Vibracella) Lamk , p. 415, 
fig. 33. 


(Vibracella) angulosad'Orb., 
p.416; pl. V, fig. 12. — Rep- 
tolunulites angulosa d’Orb. 


— ( Vibracella ) 
d'Orb , p. 416. 


— (Vibracella) cretac a Defr., 
p. 416, fig. 25 (VI), fig. 33 ; 
pl. V, fig: 21. 


— (Vibracella) ovalis d’Orb., p. 
416. — Reptolunulites ova- 
lis d’Orb. 


— ( Vibracella ) 
d’'Orb., p. 417 


— { Vibracella ) 
d’Orb., p. 416 


Machimosaurus aff. bathonicus Sau- 
vage, p. 902. — Lio- 
pleurodon Grossou- 
vieri Svg. 

— Hugii Meyer, p. 498. 


Manzonella (Micropora) J. 
p. 430, fig. 47. 


— (Micropora)Maceanad’Orb. 

p. 436. — Cellepora Ma- 

ceana d’Orb. : C. Vendin- 

ninsis d’Orb.; Reptes- 

-v charinella Oceani d'Orb. 


Bourgeoïisi 


papyracea 


petaloides 


Jullien, 


TABLE DES GENRES ET DES ESPÈCES 


Manzonella (Micropora) sculpla d'Orb., 
p. 436. Vincularia sculp- 
ta d’Orb. ; Quadricellaria 
Meudonensis d’Orb. ; Q 
filiformis d’Orb. ; Escha- 
ra Argia d’Orb. ; Stega- 
noporella sculpta Hennig. 


— { Micropora ) transversa 
d’Orb., p. 437. — Vincu- 
laria transversa d’Orb. ; 
V. undata d’Orb.; V.pul- 
chella d’Orb. 


Megalosaurus Bucklandi Meyer, p.504, 
pl IX, fig. 1. 


Megapora Hincks, p. 418, fig 35- 

Melicertiles undata d’Orb, p. 104. 

Membranipora Blv., p. 353, fig. 8-14. 
— aculeata d’Orb., p. 357. 


—- Æqualis d’Orb., p. 360. 
— Biflustra æqualis 
d’Orb. 


— allila d'Orb , p. 359. — 
Biflustra allita d’Orb. 


— Argus d'Orb., p. 360. — 
Biflustra Argus d’Orb. 


— baculina d’Orb., p 366. 
— Flustrina baculina 
d’Orb. — Lepralia ba- 
culina Pergens. 


— BouleiCanu,nom.nov., 
p. 358. — Biflustra 
oblonga. 


— Cenomana d'Orb., p. 
361. — Biflustra Ceno- 
mana d’Orb. 


— Clio d’Orb., p. 354. — 
Flustrellaria  hexa - 
gona d’Orb. 


— concatenala Reuss., p. 
399. 


— convexa d'Orb., p. 362. 
— Biflustra convexa 
d’Orb. 


— coslata d’Orb., p. 357. 


— crassoramosa d’Orb., 
p. 362 — Biflustra 
crassuramosi d'Orb. ; 
B. regularis d’Orb. 


— cyclopora d’Orb, p. 
362. — Biflustra cyclo- 
pora d’Orb. 


1029 


Membranipora cylindrica d'Orb, p. 
367.; pl. VI, fig. 20. — 
Filiflustrina cylindri- 
ca d’Orb. 


— d’'Orbignyana  Canu 
nom. n0V., p. 306. — 
Flustrina simplex. 


— Dugossonei Perg. p.357. 
— Flustrellaria irre- 
gularis d’'Orb. 


— elliplica Reuss, p. 354, 
fig, 8 (III). — M. pa- 
resi d'Orb.; M. mega- 
pora d’Orb ; M. Ven- 
dinnensis d’Orb. ; M. 
Normanniana d’Orb ; 
M. Cypris d’Orb.; M. 
Flustrellaria inornata 
d’'Orb. 


— elongata d’'Orb , p. 356. 


— excentralis d'Orb, p.361. 
—  Reptroflustrella 
excentralis d’Orb. 


— fenestella d’Orb., p.361. 
— Biflustra fenestella 
d’Orb. 


— flabellata d'Orb., p 359, 
fig. 8 (IV). — Biflustra 
flabellata d’Orpb. 


— Francqana d’Orb, p. 
354 — M.ovalis d’Orb. 
— Flustrellaria Franc- 
qana d’Orb. 


— Girondina d’Orb., p. 
360. — Biflustra G:i- 
rondina d’Orb. 


— heleropora d’'Orb., p. 
367. — Flustrellaria 
heteropora d’Orb. 


— inœqualis d'Orb., p. 
363. — Biflustra inæ- 
qualis d’Orb. 


— inornala d’Orb , p. 365, 
pl IV, fig. 45. — 
Semiflustrina inorna- 
ta d’'Orb. 


— Lacrymopora d'Orb., p. 
359, pl. IV, fig. 2. — 
Biflustra lacrymopora 
d’Orb. ; B. prolifica 
d’Orb. ; Flustrella ter- 
minalis d’Orb.; FI. 


marginata d’Orb. ; 
Filiflustra compressa 
d’'Orb. 


1030 


Membranipora latomarginala Canu 
nov.sp., p.98, fig. 1-2 


— Ligeriensis d’Orb. p.361, 
— Biflustra Ligerien- 
sis d’Orb.; Ogiva Li- 
geriensis J. Jullien. 


— limbata d’'Orb., p. 363 
— Biflustra limbata 
d'Orb.; B: pulchella 
d'Orb ; Collura lim- 
bata J Jullien. 


— meandrinad’Orb. p.363. 
—Biflustra meandrina 
d’Orb Dictuonia 
meandrina J. Jullien. 


_— Meunieri Canu, nom. 
nov., p. 356, pl. IV, 
fig 1. — Flustrellaria 
limbata d'Orb. 


— monilifera d'Orb., p 
97, 364 — M. lyra 
Marsson ; Semiflustri- 
na monilifera d’Orb. ; 
S. lateralis d’Orb 


) 


Reptoflustrina sim- 
plex d’Orb. ; R. tubu- 
losa d’Orb. 

— oblonga d’'Orb., p. 99, 
fig. 3. — Biflustra 
oblonga d’Orb. 

— ovalis d’Orb., p. 98, 


361, pl. IV, fig. 3. — 
Biflustra ovalis d'Orb.; 
B, papyracea d’Orb. ; 
B. emarginata d’Orb. 


— Pallaryi Canu nom. 
nOV., p. 306. — Flus- 
trellaria ovalis d’Orb. 


— pygmea d'Orb., p. 362. 
Biflustra pygmea 
d'Orb. 


— regularis d'Orb., p.365. 
— Flustrina regularis 
d'Orb. ; F. circularis 
d’Orb. 


— rhomboiïdalis d’Orb., 
p. 364 — Semiflus- 
trella  rhomboïdalis 
d’Orb. ; Reptoflustrel- 
la ovalis d’Orb.; R. 
simplex d’Orb. 


— Royana d’Orb., p. 360. 
— Biflustra Royana 


d'Orb, ; B. fragilis 
d’Orb. 

— rustica d'Orb., p. 98, p. 
995. 


TABLE DES GENRES ET DES ESPÈCES 


Membranipora Santonensis d'Orb , p. 
9358. — Flustrellaria 
Santonensis d’Orb. 


— similis d'Orb , p. 356. 
— Flustrellaria simi- 
lis d'Orb. 


— simplex d’Orb , p. 364. 
— Flustrella simplex 
d’Orb. ; Biflustra uni- 
pora Marsson. 


— strangulata d'Orb., p. 
358. — Bifiustra stran- 
gulata d’Orb. 


— Thevenini Canu, nom. 
nov., p. 307. — Flus- 
trellaria rhomboidalis 
d'Orb.; Membrani- 
pora oblonga Marsson. 


— transversa d’Orb., 
366.— Flustrina trans- 
versa d’Orb. ; F. pen- 
tagona d’Orb. 


= trisinuata d'Orb., : 
357. — Flustrellaria 
trisinuata d’Orb. 


— variabilis d'Orb, p. 
358. — Biflustra va- 
riabilis d’Orb. 


= WelshiCanu,nom.nov., 


p- 365. —  Semi- 
flustrina marginata 
d’Orb. 


Membraniporella Smitt., p. 443, fig. 
53-54. 


— Lorieri d'Orb., p. 
4k4kk. —  Reptes- 
charella  Lorieri 
d’Orb. ; Escharina 
Lorieri d’Orb. 

_ obliqua d’Orb., p. 
44h.  —  Semies- 
charipora obliqua 
d'Orb. 


— ovula d'Orb., p. 443. 
— Reptescharella 
ovula d’Orb. 


— plana d’Orb., p. 445. 
— Escharipora pla- 
na d’Orb. 


Mesenteriporacompressa d'Orb., p. 102. 
— meandrina Wood., p.102. 

Micropora Gray, p. 434, fig. 39, 43-47. 

Miogypsina p. 327, pl. IL-HI. 


TABLE DES GENRES ET DES ESPÈCES 


Miogypsina burdigalensis Gümbel, p. 
30, pl. II, fig. 11-12 ; 
pl. Il, fig. 22-23 


di ni” 29. 
— complanata Schlumb., n. 
Sp., p.390, pl. II, fig. 13 16; 

pl. III, fig. 18-21. 


— globulina Mich , p. 
pl. Il, fig. 8. 


— irregularis Michelotti, p. 
329, pl. IL, fig. 1-7, 9, 40, 
DIPALITS fig. 17. 
— Verbeeki Schlumb , n.Sp., 
P. 392- 
Modiola imbricata Sow., p. 181. — 
Mytilus imbricatus d’Orb. 


— Sowerbyana d'Orb., p. 182. — 
M. plicata Sow.; Mytilus 
Sowerbyanus d’Orb. 


Montfortia Rhedonensis Lebesconte, 
818, pl. XIV, fig. 1-17. 


Monopleura, p. 209. 
— (Himeraeliles),sp , p.215. 


— (Himeraelites)TulæFelix, 
p. 215. 
— (Petalodontia) sp., p.214. 


— (Petalodontia) calamiti- 
formis Barcena sp., p. 
213,fig. 11-12. — Hippu- 
rites calamitiformis Bar- 
cena. 


— { Petalodontia )  Felixi 
Douv., n. sp., p. 211, fig. 
8-10. 


Monsella, p. 437, fig. 48. 
Mumniella 3. Jullien, p, 444, fig. 55. 


— mumia d'Orb., p. 444, fig. 55. 
Semiescharipora mumia, 
d’Orb. 


Murinopsia J. Jullien, p. 452, fig. 64. 


— Francqana d’'Orb., p. 
452, fig. 64. — Multes- 
charipora  Francqana 
d’'Orb. ; Semieschari- 
pora galeata Beissel; 
Lagodiopsis Francqana 
Marsson. 


Mytilus asper Sow., p. 180. — Modiola 
aspera Sow. : ; Septifer asper. 


Nellia Gray, p. 382. 


Nemocardium sublrigonum Morr. et 
Lyc., p. 197. — Car- 
dium  subtrigonum 
Lycett. 


329, 


1031 


Nichtina p. 380, fig. 19. 
p. 849, pl. XV, p. 2-5. 


Notogoneus Cuvieri Agassiz Sp., p.847. 
— -Sphenolepis Cuvieri 
Agassiz. 


Notogoneus sp., 


Ogiva (Onychocella)J. Jullien, p. 393. 


—  (Onychocella) abscondits Marss, 
p. 404. — Eschara Bolina d’Orb. ; 
Vinculia abscondita Marss. 


—  (Onyehocella) ægea d’Orb., p.400. 
— Eschara ægea d’Orb.; Dictuo- 
nia ægea J. Jullien. 


—  (Onychocella) Amata d'Orb., p. 
400. — Eschara Amata d’Orb. 


—  (Onychocella) arborea d’Orb., p. 
403. — Semieschara arborea 
d’Orb.; S. Beisseli Marss.; Ogi- 
valia arborea J. Jullien. 


— (Onychocella) Arethusa d’Orb., 
p. 9397. — Eschara Arethusa 
d’Orb. 


—  (Onychocella) Arsinoe d’Orb , p. 
400. — Eschara Arsinoe d’Orb. 


—  (Onychocella) ? Aspasia d'Orb., 
p. 404. — Eschara Aspasia d’ Orb. 


—  (Onychocella) Calypso d’Orb., p. 
400. — Eschara Calypso d’Orb. 


—  (Onychocella)? Calypso d’Orb., p. 
404, — Membranipora Calypso 
d'Orb. 


— (Onychocella) Cleon d'Orb , p. 
398. — Eschara Cleon d’Orb. 


—  (Onychocella) Clytia d'Orb., p. 
40%. — Eschara Clytia d'Orb. : 
Ogivalia Clytia J. Jullien. 


—  (Onychocella) crelacea d'Orb., p. 
39%. — Vincularia cretacea 
d’Orb. 


— (Onychocella) crythea d’Orb., 
p.399.— Eschara crithea d’Orb, 


— -(Onychocella) cyclostoma Gold., 
p. 397. — Eschara cyclostoma 
Goldf. 


— (Onychocella) Cydippe d’Orb., 
p.404.— Eschara Cydippe d’Orb. 


—  (Onychocella) Cynara d’Orb., p. 
402. — Eschara Cynara d’Orb. ; 
Biflustra confusa d’Orb. 


— (Onychocella) Cynthia d’Orb., 
p.402.— Eschara Cynthia d’ Orb. 


1032 


TABLE DES GENRES ET. DES ESPÈCES 


Ogiva (Onychocella) Cypræa d'Orb., p. 


399. — O. Allica J. Jullien ; 
Eschara Cyprœæa d’Orb. ; E. Pari- 
siensis d’Orb.: E. Allica d’Orb. ; 


E.electra d'Orb.; Ogivalia Cy- 


prϾa J. Jullien. 


(Onychorella) Danæ d’Orb., p. 
399. — 0. Cymodoce J. Jullien ; 
Eschara Danæ d’Orb.; E. Cymo- 
doce d’Orb.; Dictuonia Danæ J. 
Jullien; D. Amata J. Jullien. 


(Onychocella) didymia d’Orb , 


p. 401. — Eschara didymia 
d'Orb.; Ogivalia didymia J 
Jullien. 

(On eRoreNe disparilis d’Orb., 
p. 396. — Vincularia, disparilis 
d’Orb.; Rhebasia disparilis J. 
Jullien. 


(Onychocella) Dorylas d’'Orb.,p 
4O1. — Eschara Dorylas d'Orb.; 
Rhebasia Dorylas J Jullien. 


(Onychocella) echinata d’Orb, 
p. 402. — Eschara echinata 
d'Orb.; Dictuonia echinata J 
Jullien. 


(Onychocella) Echo d'Orb., p.401. 
— Eschara Echo d’Orb.; Ogiva- 
lia Echo J. Jullien. 


(Onychocella) ? Egæa d’Orb., p 
404. — Eschara Egœæa d’ Orb. 


(Onychorella) Eudora d’Orb., 
401. — Eschara Eudora d’ D LEA 
Rhebasia Eudora J. Jullien. 


(Onychocella) Francqanad’Orb., 
p. 393. — Vincularia Francqana 
d’Orb.:; Ogivalia Francqana J. 
Jullien. 


(Onychocella) Glangeaudi Canu, 
nom. nov., p. 395. — Vincula- 
ria Leda d’Orb.; Ogivalia Leda 
J. Jullien. 


(Onychocella) inæqualis d'Orb., 
p. 403. — Escharinella inæqua- 
lis d’Orb. 


(Onychocella\ ? inornata d'Orb., 
p. 405, pl. IV, fig. 7. — Semiflus- 
trina inornata d’Orb. 


(Onychocella) Leda d'Orb., p.396. 
— Semiflustrella Leda d’Orb. 


(Onychocella) Lepida d'Orb., p 
396. — Vincularia Lepida d’Orb. 


(Onychocella\ Michaudiana 
d'Orb., p. 397. — Cellepora Mi- 
chaudiana d’Orb.; C. Trigeri 
d'Orb.; Membranipora depres- 
sa Reuss.; Ogivalia Michaudiana 
J. Jullien. 


Ogiva (Onychocella) multicella d'Orb., 
p.394. — Vincularia multicella 
l Orb. 


— (Onychocella\ Normaniana 
d’Orb., p.393.— Vincularia Nor- 
maniana d’Orb.; V. excavata 
d’Orb. Ogivalia excavata J. 
Tes 


—  (Onychocella) ogivalis d’Orb., p. 
396.—Vincularia ogivalis d'Orb. 


—  (Onychocella) palmula d’'Orb., 
p. 395. — Vincularia palmula 
d'Orb. 


—  (Onychocella) Parisiensis d'Orb. 
p. 395. — Vésicularia Parisien- 
sis d’Orb.; Ogivalia Parisiensis 


J. Jullien. 
— _ (Onychocella) piriformis Goldf., 
398. — Eschara piriformis 


Goldf. — E. Archosa d’Orb.; 
Cellepora piriformis Hag.; C. 
subpiriformis Hag. ; Ogivalia 
Archosa J. Jullien ; Semies- 
chara piriformis Marsson ; Am- 
phiblestrum pyriforme Per- 
gens ; Periteichisma pyriforme 


Hennig. 

—  (Onychocella) Pontiana d'Orb., 
p. 393. — Vincularia Pontiana 
d'Orb. 

—  (Onychocella) regularis d’Orb., 
p. 29%. — Vincularia regularis 
d'Orb ; Periteichisma regulare 
Hennig. 


—  (Onychocella) rhomboidalis 
d’'Orb., p.403.— Eschara rhom- 
boidalis d’Orb. 


— (Onychocella) \Santonensis d'Orb., 


p. 398. — Eschara Santonensis 
d'Orb.; Ogivalia Santonensis 
J. Jullien. 


—  (Onychocella)luberculata d'Orb., 
p- 397. — Vincularina tubercu- 
lata d’Orb. 


—  (Onychocella) Turonensis d'Orb., 
p. 403. — Flustrellaria Turo- 
nensis d’Orb. 


—  (Onychocella) Urania d'Orb., p. 
403. — Cellepora Urania d’Orb. ; 
Ogivalia Urania J. Jullien; Am- 
phiblestrum Urania Pergens. 


—  (Onychocella)verticillatad’Orb., 
p.395.— Vincularia verticillata 
d’Orb. 


Onohippidium p. 808. 


TABLE DES GENRES ET DES. ESPÈCES 


Onychocella J. Jullien, p. 388, fig. 27. 


Acasta d'Orb., p. 391. — 
Eschara Acasta d’Orb. 


Acis d’Orb., p. 99, 390. — 
O. Cenomana Canu ; Es- 
chara dichotoma Mich.; 
E. Acis d’Orb.; E. Ceno- 
mana d’Orb.; E. labiata 
Pocta ; Biflustra Prazaki 
Novak ; Dictuonia Acis 
J. Jullien. 


Agatha d’'Orb., p. 390. — 
Eschara Agatha d’'Orb. 


cretacea d'Orb., p. 392. — 
Reptocelleporaria cre- 
tacea d’Orb. 


depressa Hag., p. 391. — 
Cellepora depressa Hag. 


depressa Hag. var. Pari- 
Siensis d'Orb , p. 391. — 
0. cylindrica J. Jullien; 
Cellepora Parisiensis 
d’Orb. ; Semieschara 
cylindrica d’Orb. ; S. 
inornata d’Orb. 


depressa Hag. var. sim- 
vlex d’Orb., p. 392. — 
Semieschara  simplex 
d’Orb. ; 


Dollfusi Canu n. sp., p. 
100, fig. 5-6. 


Gaudryana d’Orb, p. 
389. — Vincularia Gau- 
dryana d’Orb. ; Onycho- 
cella Gaudryanà J. Jul- 
lien. 


indistincia Marss.. p.109, 
fig. —Vincularia indis- 
tincta Marsson., 


irregularis Hag., p. 99, 
392. — O. flabellata J. 
Jullien; Eschara irregu- 
laris Hag. ; Cellepora 
irregularis Hag.; C. 
(marginaria) Parisiensis 
Semieschara flabellata 
d’Orb.; Semieschara cy- 
lindrica Marsson.; Peri- 


teichisma  irregulare 
Hennig. 

matrona Hag., p. 358. — 
Glauconome matrona 


Hag.; Eschara matrona 
Hag.; E. Arcas d’Orb. ; 
Vincularia  macropora 
d'Orb.; V. perforata 
d'Orb.; Membranipora 
Arcas Hennig,. 


1033 


Onychocella Nerei d'Orb., p. 391. — 
Eschara Nerei d’Orb.; 
Semieschara  dentata 
d’Orb,. 


— pauperata d'Orb., p. 390. 
— Biflustra pauperata 


d’Orb. 
— quadrangularis d’Orb , 
p. 9389. — Vinecularia 


quadrangularis d’Orb ; 
‘Biflustraquadrangularis 
Marsson ; Vincularina 
Trigeri Ubaghs. 


— Royana d'Orb., p. 390.— 
Eschara Royana d’Orb.; 
Onychocella Royana J. 
Jullien. 
Opis (CϾlopis) Bigoli Cossm., n. sp., 


. 


p.185, fig. 9. 
Orbitolina, p. 1001. 
Ornatella (Membranipora Blv.), p. 372. 


— (Membranipora Blv.), annu- 
lata d’Orb., p. 373. — Flus- 
trellaria annulata d’Orb. 


— (Membranipora Blv.) den- 
tata d’Orb., p. 373. — Flus- 
trellaria dentata d’Orb. ; K. 
granulosa d’Orb.; Membra- 
nipora marginata d’Orb. 


— (Membranipora Blv.), fra- 
gilis d’Orb., p. 372. — Flus- 
trellaria fragilis d’Orb. 


— (Membranipora Blv.) graci- 
lis d'Orb., p. 372. 

— (Membranipora Blv.). Mues- 
trichtensis (Canu, nom. 
nov., p. 373. — filiflustrel- 
laria lateralis d’Orb. 


—  (Membranipora Blv.), or- 
nala d'Orb., p. 372, fig. 13. 


— (Membranipora Blv.\ pul- 
chella d'Orb., p. 372. — 
Flustrina pulchella d’Orb. 


— (Membranipora Blv.) pustu- 
losa d’Orb., p.372. — Flus- 
trellaria pustulosa d’Orb. 


Ostrea gregarea Sow., var. pterophoræ 
nobis, p. 167. 


Pavolunulites (Vibracella) p. 414, fig. 
32. 


— { Vibracellu ) costata 
d’Orb., p. 415, fig. 25 
(VII), fig. 32. — Se- 
mieschara costala, 


103% 


Pavolunulites ( Vibracella) elegans 
d'Orb., p. 415. 


Pavotubigera flabellata d'Orb., p. 108. 
Lichenopora Gaudrya- 
na. 


Pelorosaurus sp., p. 502, pl. IX, fig. 2, 
2a, 2b, 2t. 

_ humero cristatus Hulke, 

p. 504, pl. IX, fig. 3-7. 

Pholadomya Heraulti Agassiz, p 198. 

— P. Murchisoni Ag. 


Phymechinus Benoisti Lambert, p.488, 
; pl. VIII, fig. 11-12. 


Pinnigena complanata Cossm., n. sp., 
p. 179, fig. 4. 


— nodosa Lycett, p. 177, fig. 
3. — Trichites nodosus 
Lyc. 
Plesiochelys aft. hannoverana Mark., 
< p. 498 


Poecilia Lametherii Blainville, p. 852. 
Porina d'Orb., p. 460, fig. 71. 


—  Ehrenbergii Hagenow., p. 460. 

- — Eschara Ehrenbergii Hag. ; 
Porina angustata d’Orb. 

—  filiformis d'Orb., p. 461. — P. 

acropora filiformis Marsson. 


—  filograna Goldf., p. 460. — 
Eschara filograna Goldf. ; 
Bidiastopora ramosa d’Orb. 


—  flabellata d'Orb., p. 461. — 
Escharipora flabellata d’Orb. 


Prodiadema Pomel, p. 483. 

Pseudocidaris Etallon, p.482. 

Pseudodiademn Orbignyi Cotteau, p. 
487. 


— Seguini Lambert. p. 
486, pl. VIIL, fig. 8-10, 


Pteroperna costatula Desl , p. 176. — 
Gervillia costatula Desl. 


Puellina J. Jullien, p. 453, fig. 65. 
Pyripora d'Orb., p. 382, fig. 24. 


— confluens Reuss., p. 383. — 
Escharina confluens Reuss.; 
Membranipora  pustulosa 
d’Orb.;:M.Francqana d’Orb.; 
M. confluens Ass ; Repto- 
flustrella Cenomana d’Orb. 


— elegans d’Orb., p. 383. — 
Ù Pyriflustrina elegans d'Orb. 


TABLE DES GENRES ET DES ESPÈCES 


Quadricellaria d'Orb., p. 413. 


— excavata d'Orb., p. 99, 
413. — Q. elegans 
d'Orb.; Q. pulchella 
d'Orb.; Onychocella 
elegans J.' Jullien; 
O. pulchella J. Jul- 
lien ; Vincularia angu- 
lata Marsson ; V. pu- 
silla Marsson:Cellaria 
excavata Pergens. 


— oblonga d'Orb., p. 413. 
Radioliles Davidsoni Hill., p. 218, fig. 


Ramphonotus Gray., p. 417. fig. 34. 


Rhagasostoma Koschinski, p. 428, fig. 
9 (V). 


_— 4cmon d'Orb., p. 431, 
pl. VII fig. 27. — 
Eschara Acmon. 


— Ægon d’Orb., p. 429. — 
Eschara Ægon d’Orb. 


— Aegle d'Orb , p. 429. — 
Eschara Aegle d’Orb. 


— Aglaia d’Orb., p. 430. 
—  Eschara Aglaia 
d’Orb.; Gargantua 
Aglaiïa Canu. 


_ Andromeda d'Orb., p. 
429. — Eschara An- 
dromeda d’Orb. 


—— Antiona d'Orb., p. 429. 
— Eschara Antiopa 
d’Orb. ; Semieschara 
Meudonensis d’Orb. 


— Argus d'Orb , p. 43. 
\ — Escharipora Argus 
d'Orb. 


— Artemis d'Orb., p. 430. 
— Eschara Artemis 
d'Orb. 


— Atalanta d'Orb., p.430. 
— Eschara Atalanta 
d'Orb. ; E. Cybele 
d’Orb. 


— Bellona d'Orb., p. 431. 
— Eschara Bellona 
d'Orb. ; E. Cassiope 
d’Orb. 


— Callirhoe d'Orb., p.430. 
— Eschara Callirhoe 
d’'Orb. 


TABLE DES GENRES ET DES ESPÈCES 


Rhagasostoma Cressida d'Orb., p. 432. 
— Eschara Cressida 
d'Orb.; E. Charonia 
d’Orb.; E. Cepha 
d'Orb. 


— Cyane d'Orb. p. 431.-— 
Eschara Cyane d’Orb. 


— Delarueana d’Orb . p 
432. — Amphibles- 
trum Delarueanum 
Pergens ; Eschara 
Delarueana d’Orb. 


— Dutempleana d’Orb., 
p. 428, pl. VII, fig. 22- 
2h. — Semieschara 
Dutempleana d’Orb. 


— edusa d’Orb., p. 432, 
pl. VII, fig. 25-26. — 
Eschara edusa d’Orb. 


— edusa d’Orb., var. fal- 
ciformis p.101, fig. 7. 


— Eryx d’Orb., p 428.— 
Eschara Eryx d'Orb. 


— Girondina d’Orb., p. 
433. — Eschara Gi- 
rondina d’Orb.; E. 
Oceani d’Orb. 


— LamarckiHag., p.431. 
— Eschara Lamarcki 
Hag. ; E. Clito d’Orb.; 
E. Cytherea d’Orb. 


— simplex d’Orb., p.433. 
— Escharinella sim- 
plex d’Orb. 


— Turonica Canu, nov. 
Sp., p. 428. — Gar- 
gantua AntiopaCanu. 


_ Xiphia d'Orb., p. 433. 
— Cellepora Xiphia 
d’Orb, 
— Zelima d'Orb., p. 434. 
— Cellepora Zelima 
d'Orb. 
Rhynchonella concinna? Sow., p. 202. 


— elegantula Bouchard, 
p. 203. 


— obsoleta Sow., p. 202. 


Rhynchotella (Membranipora Blv.), p. 
307. 


1035 


Rhynchotella(Membranipora)echinata 
d'Orb., p. 368. — Flus- 
trellairregularis d’Orb. 
F. pulchella d’Orb. ; 
F. echinata d’Orb. ; 
F. baculina d’Orb.; 
F regularis d’Orb. ; 
Reptoflustrella trans- 
versa d’Orb. ; Semiflus- 
trella pulchella d’Orb. ; 
Flustrina ornata d’Orb,; 
F. compressa d’Orb, 


— (Membranipora) frondo- 
sa d’Orb., p.367, pl. IV, 
fig.6.— Flustrella fron- 
dosa d’Orb.; F. subcy- 
lindrica d’Orb.; Flustri- 
na triforata d’Orb. 


— {Membranipora) noly- 
pora d’Orb., p. 368. — 
Flustrella polypora 
dOrbes inversa 
d’Orb. ; F. polymorpha 
d'Orb. 


Rosseliana J. Jullien p. 424, fig. 40. 


— Drya d’Orb., p. 425. — 
Eschara Drya d’Orb.; Ogi- 
valia Drya J. Jullien. 


— grandis d’Orb., p. 424, fig. 
&1, — Semieschara gran- 
dis d’Orb. ; S. tuberculata 
d’Orb.;S.elongata d’Orb.; 
Eschara Calliope d’Orb. ; 
E Claudia d'Orb.; Mem- 
branipora angulosa Per- 
gens et Meunier; M.gran- 
dis Pergens. 


Sargus Cuvieri Agassiz, p.853, pl. XVI, 
fig. 1-2. — Sparus ? sp., Blv. 


Schiosa ramosu Boehm. sp , p. 206. 
fig. 4-7. — Caprina ramosa 
Boehm. 
Scorpiodina J. Jullien, p. 457, fig. 0. 
Senrielea plana d’Orb., p. 104. 
Selosella Hincks, p. 437, fig. 49. 
Siphonoporella Hincks, p. 440, fig. 52. 
Smerdis ventralis Agassiz, p. 856. 
Smittipora J. Jullien, p. 407, fig. 29. 


— Bouraeoisi d’Orb., p. 408. 
— S. concinna J. Jullien ; 
S. bisinuata J. Jullien ; 
Vincularia Bourgeoisi 
d’Orb.; V.concinna d'Orb.; 
V. bisinuata d’Orb. 


1036 


Smitlipora Re ue d'Orb., p.408, 
fig. 29. — Vincularia Cana: 
liculata d’Orb. 


— canalifera Hag., p. 409 — 
Vincularia canalifera Hag. 
V. longicella d’Orb. ; Ogi- 
va longicella J. Jullien. 


— Creonu d’'Orb., p. 410. — 
Eschara Creona d’Orb. ; 
Ogivalia Creona J. Jullien. 


— Erina d'Orb., p. 409. — 
Eschara Erina d’Orb ; 
Rhebasia Erina J. Jullien. 


— inornata d'Orb., p. 410. — 
Vincularia inornata d'Orb. 


— obliqua d'Orb., p. 410, pl. V, 
fig. 13-14. — Vincularina 
obliqua d’Orb. 


— pentapora d'Orb., p 409. 
— Vincularia pentapora 
d'Orb. 

— peregrina d'Orb., p. 408 
— Vincularia Ron 
d’Orb. ; V. rimulà d’Orb. ; 
V. perangusta d’Orb 
Smittipora rimula J. Jul- 
lien. 


Solenophragma  ( Membranipora ) 


Marss., p. 367. 


Spirifer' (Syringothyris) cuspidi'us 
Martin, p. 919. — Syringo- 
thyris typus Winchell. 


Sleganoporella Smitt., p. 438, fig. 51. 
Steginopora d'Orb , p. 453, fig. 66 
— aculeata d’Orb., p. 454. 


% — crassa d'Orb , p. 454. — 
Escharipora crassa d’Crb. 
— Francqana d'Orb., p.454. 

— Disteginopora Franc- 

qana d’Orb Reptes- 

charipora exigua d'Orb. 


— irregularis d'Orb., p. 455. 


lentiformis d'Orb., p 454. 
— Escharipora lenti- 
formis d’Orb.; Eschara 
lentiformis Hag, 


— ornatu d'Orb., p. 455. 
— pulchella d'Orb., p. 455. 
, P. 417. 


— clypeala Hag., p. 417. 
Onychocella “elypeata de 
Jullien, 


Stichopora Hag. 


TABLE DES GENRES ET DES ESPÈCES 


Siomatopora granulala Edw., p. 101. 


Stomechinus bigranularis Lamarck 
(Echinu:), p. 480. 


— serralus Agassiz (Echi- 
nus), p. 488. 


— Michelini Cotteau p.488. 
Strophodus magnus Agassiz, p. 501 
— reliculatus Agassiz, p.500. 
Terebratula Fleischeri Oppel, p. 202. 


Thoracophora PAR Jullien, 
456, fig 68. 

— — horrida 

’Orb., p. 456, fig. 68. 


— Disteginopora “hor- 
rida d'Orb. 


— (Steginopora) rustica 
d’'Orb., p. 456. — Rep- 
tescharipora rustica 

d’Orb. ; Semieschari- 
pora irregularis d’'Orb. 


Thracia ? viceliacensis d'Orb., p. 200. 
Tiaris Quenstedt, p. 483. 


Toxastler retusus Lam., p. 766. — Echi- 
nospatagus cordiformis Cot- 
teau. 


Tremopora Ortmann, p. 379, fig. 17. 


Trinucleus Bureaui OEbhlert, p. 790, 
pl. XIII, fig. 14-16. 


— Seunesi Kerforne, n. sp., 
p. 787, pl. XIII, fig. 713. 


Trochopora d'Orb., p. 378, fig. 


Truncatula aculeata Mich., p. 103. — 
T. carinata Reuss. 


— tetragona Mich., p. 103. — 
T. gracilis d’Orb. 


Ubaghsia (Steginopora) J. Jullien, p. 
455, fig. 67. 


Unicardiuwm impressum Morr. et Lyc., 


p. 191 
Valdemunitella (Membranipora Blv }), 
p. 369. 
— (Membranipora) aper- 
ta d'Orb., p. 370. — 
Biflustra aperta 
d’Orb. 


— (Membranipora)exca- 
vata d'Orb , p. 371. 
—Semiflustrella 
excavata d’Orb.; S, 
rhomboidalis d’Orb. 


TABLE DES GENRES ET DES ESPÈCES 


Faldemunilella (Membranipora) gran- 
dis d’Orb., p. 371.— 
Biflustra grandis 
d’Orb.: Flustrellaria 
cretacea d’Orb. ; F. 
angulosa d’Orb. ; K. 
dubia d’Orb. 


— (Membranipora)inor- 
nata d'Orb., p. 371. 
— Biflustra inornata 
d’Orb.; B. elongata 
d’Orb. 


— (Membranipora) mar- 
ginata d'Orb., p.370. 
— Biflustra margina- 
ta d’Orb., B. flexuosa 
d'Orb. 


1037 


Valdemunitella (Membranipora)Mars- 
soni Canu nom.nov., 
p. 370. — Flustrina 
irregularis d'Orb, ; 
Biflustra irregularis 
Marsson. 


— (Membranipora) 
oblonga d’Orb , p. 
369, — Flustrellaria 
oblonga d’Orb ; Mem- 
branipora  oblonga 
Pergens et Meunier. 


Vibracella Waters, p. 414, fig. 31. 


— tenuisulca Rss., p. 414. — 
Marginaria tenuisulca Rss ; 
Membranipora tenuisulca 
Rss. 


FIN DE LA TABLE DES GENRES ET.DES ESPÈCES 


1038 


LISTE DES FIGURES” EDMDES CARTES 


INTERCALÉES DANS LE TEXTE 


Pages 

J. BERGERON. — 1. Coupe sur la rive méridionale du lac de Mouriscot, près 
BAT DLEZ Ace et Me eee DA ee SES Me As A 24 

R. FourTaAu. — 1. Coupe du Galala el Baharieh suivant l'escarpement sud 
du plateau le long de l'Ouady Arabah . . . . . . . 33 
E. HARLÉ. — 1. Sabot d’Elan de La Plagnotte (Ariège); vu de dessous, . 40 
D Id. Id. ; vu de l’intérieur, A0 

P. LEBESCONTE. — 1, Coupe allant de La Lézais à La Thébaudais (Ille-et- 
Vilaine). hens-0 ce an ane PR LME 89 

H. BoursauLT. — 1. Grotte d’effondrement à Coyolles (Aisne). Coupe, plan 
et'SecliOn MOVENNE 2.2 ee ee 91 
Gust. Dorzrus.— 1. Coupe à Romorantin, . .. . . . . . . . . . . . . . 95 
2. Coupe à Romorantin, parallèle à la précédente, , . . . 95 
F. Canu, — 1-2, Membranipora latomarginata Canu n. sp.. . . . . 98 
3. Id. ObONQA OLD EEE Re 99 
4. Restauration de Onychocella indistincta Marsson . . 100 
5-6. Onychocella Dollfusi Canu n. sp. . . . . . . . . . 100 
7. Rhagasostoma edusa d'Orb., v. falciformis . . . . . 401 

Gust. Dorzrus. — 1, Carrière de la ferme Vintué au nord de la station d’Etré- 
chy (Séineeb Oise) 207 M RNEQ Es Ur MERE 412 
2. Carrière de Jeurs, commune de Morigny-Champigny . 113 
3. Coupe au faubourg Saint-Pierre d'Etampes . . . . . . 118 


4. Carrière au bas du faubourg Saint-Martin d'Etampes . 120 
5. Carte donnant l'étendue des Sables de Fontainebleau 


dansile bassin/de Paris ln En ee 121 

6. Coupe à Saint-Martin au-dessus du cimetière . . . . . 123 
7. Carte géologique des environs d’Etampes (S.-et-0.) au 

100 00DS EME ER ee Re Re Nr 125 

8. Carrière Poussain à Auvers-sur-Oise (S.-et-0.). . . . . 127 

9. Carrière du Bois-du-Roi à Auvers-sur-Oise . . . . . . 129 
10. Carte de l’étendue des Sables moyens dans le bassin de 

Pari SR EU ee en de dns Len de etes DT Poe Re 137 

11. Carte géologique des environs d’Auvers au 50 000 . . 141 

12. Carrière du cimetière à Arcueil-Cachan (Seine) . . . . 143 

43. Coupe à la gare des marchandises d’Arcueil . . . . . 146 

14. Coupe des carrières Légard à Bagneux (Seine). . . . . 148 

45. Coupe, carrière des Longs-Champs à Bagneux . . . . 451 

16. Coupe, carrière Lavenant à Arcueil, . . . . . . . . . 152 


17. Carte de l’excursion d’Arcueil au 80.000° . . . . . . .. 453 


LISTE DES FIGURES ET DES CARTES 


M°CossMANN.— 1. Belemnites Bessinus d'Orb... | . à. 
2e id. TUSTTOTMASALOEDES AENT RENE 

a M ATOS ROUEN AU ERP ENE E 

4. id. complanata Cossm., n. sp... . . . . , .. 

DMODiS B1J0(1CGSSIN- ni SpUE A UC 0 CURE 

6: Astarte Sabourainti Cossm.,n sp. 0... 

7. Hippopodium Seguini Cossm., n. sp.. . . . . . . .. 
SÉACONDISMMOICUTAACOSSME NSP EP 

9. Lucina Delaunayi Cossm., n. sp. . .. . . . . . , .. 

10 TT NBC O1STACOSSMENN SD I EC ne 

11. Cardium andriacense Cossm. n. sp, . . . . . . . ,. 

12. Ceratomya leptoglypta Cossm., n. sp. . . . . . . . . 

13. id. goniophora Cossm., n. sp. . . . . . . .. 

H. DouviLé. — 1-4. Schiosioa ramosa Boehm, 4 sections parallèles d’un 


J. REPELIN, — 


échantillon bivalve ; 1-2, valve sup., 3-4, valve inf... 


5-6. Schiosa ramosa. Sections de valves sup. usées. . 


7h 


Id. Section d’une valve inf. fortement usée à l’extérieur. 


8-10. Monopleura (Petalodontia) Felixi H. Douvillé, n. sp,; 


3 sections parallèles dans un même échantillon . . 


11-12. Monopleura (Petalodontia) calamitiformis Barcena 


sp., sections de 2 échantillons différents, , . . . .. 


13-45. Radiolites Davidsoni Hill, trois sections paral- 


lèles dans un même échantillon, . . . . . . . . . . 


16-17, Caprinula anguis Rœmer, 2 valves sup... . . . . . 


1. 


2. 


3. 


4. 


Or 


16. 


Coupe de la Nerthe (Bouches-du-Rhône) suivant le 
CUNN 6 LEP EE SE RE na ee DS OUTRE IS 


Coupe prise entre le coude de la route au Douard et le 
hameausdespPiéle LES NE EN RER RES CR 
Coupe entre le four à chaux de la Bastide-Neuve et la 
blametdumValde=Ricardee PO CU TE 


. Coupe N.-S. à l’ouest de Plan-Capelan . . . . . . . . . 
. Coupe entre Châteauneuf et la dépression de la Bastide 


DIANChE ER AT PETER RUE MR A MA ere 


Coupe Aura ViINNde SIOUDIANC EME CR CN EE 
A Coupe tiliestides Valle ons ne 
. Coupe entre Martignes et la chapelle Saint-Pierre , . 

. Coupe N.-S. à l'O. de la précédente. . . . . . . . . . . 
. Carte géologique des environs de Cossimond au 30.000. 
. Coupe suivant la ligne AB de la fig. 11. . . . . . . .. 
A COUDERAUENEAUe ROVER ANT PAIE ENTRER 
. Coupe prise à l'O. de la Calanque de l'Establon, , . . . 
. Coupe N.-S. au-delà de la coupure de la route de Sausset 


AUX IMACHIPNES MEANS SARA Een 
Coupe au sud du Bassin de Saint-Pierre . . . , . . . . 


. Coupe N.-S. de la plaine du Rove passant par les Bastides. 
. Coupe N.-$. de la plaine du Rove passant par l’Héritage . 
. Coupe passant par le Moulin-de-la-Cride, , . . . . .. 
. Coupe passant près du moulin d’'Ensué ., . . . , . .. 
\Coupetäitravers le bassinid'Ensué ee Un 


1040 


. CANU. 


22! 
93. 
24. 
25. 
26. 
27: 
28. 
29. 
E. de MARTONNE.—1. 


LISTE DES FIGURES ET DES CARTES 


Coupe prise un peu à l’O. de l’église d'Ensué . . . : 
Coupe à l'Ouest du Val-de-Ricard, . . . . . . . ù 
Coupe de la cuvette de Valapoux. . . . : . . . . . . 
Coupe du ravin de Vallestelloué. . . . . . . . . 
Coupe du Bassin de la Folie . . . . . . . . . . .. 
Coupelau Nord de"lafCouronne UM E METRE 
Coupe entre Carro et la Couronne . . . . . . . .. ë 
Carte tectonique de la chaîne de la Nerthe au 120.000° 
Carte topographique au 50.000: de la région des 
sources du Lotru (Haut-Paringu, Roumanie) montrant 
la disposition des cirques, l'emplacement des roches 
moutonnées, des stries et des moraines glaciaires . . 


2. Profils longitudinaux des cirques de Gäuri et Gälcescu, 
montrant l'indépendance des ruptures de pente et de 
lafgéologre nn rer ENENUaE Le Me ne ne Er ie 

3. Carte de l’exlension glaciaire dans les Karpates méri- 
dionales aut250; 000€ 7 ARE re Enr 

4. Bryozoaires, Avicellaires. . . . . : . .. .. Ne 

2 Id EOnyChotCellaIRES PENSER PA APN ESS" 

3. Id. Reticulocellaire, forme primitive du crétacé. . . . 

LME ANIDra Celine sn ARE RS AE 

DASITEPEÉPDINCSTE NES) ERA Ee 

6. Id. Seplules : a, b, de Membranipora perfragilis : & de 
Flabellaria roborata ; e, d'Electra pilosa . . . . . 

HI APOTE-CHAN her RENTREE ST RP 0 

&. Organisation des Membraniporinées ::[ et II, Membra- 


nipora membranacea ; I, M. elliptica; IV, M. 
RCE ta NP ÉMNBUS ROME REINE ON ARE 


9-14. G. membranipora : tableau des sous-genres : 9, 


s.-g. Solenophragma ; M. baculina Marss.— 10, s.-g. 
Rhyncotella ; M, Rhyncota Busk. — 11, s.-g. Crassi- 
marginatella; M. crassimarginata Hincks. — 12, 
s.-g, Valdemunitella ; M. valdemunita Hincks. — 
13, s.-g. Ornatella; M. ornata d'Orb. — 14, s.-g. 
Foratella ;>MLacroitit Au. NME EN Ne. 


. Hagenowinella ‘'vaginata Hag. . : . . . . . +. 
CTroOChopOrd conica d'OrD EE NP IT D ANCITNEIe NE ES 
. Tromopora ‘dendracantha Ortm. .. 1... . :. ; 
éHiantopora feroceMe Gil ER EN en ù 
MNichiinatmembnanacen LINE CERN 
CHE DIS ON TUDES TAUPE RE 
Rover eliPtIC A BUS KR AN MESSE Ur, : 
2 Bathypord porcelanc MAGIE NME RENE NEEURE 
.-Heteræcium ammplectens Hincks . . . . . . . 

. Pyripora catenulariaæ Jameson . . 

. Organisation générale des Onychocellidées : ÿL Y, Cios 


chocella Luciæ; VI, Lunulites cretacea; VII, Pavo- 
LUNUITTeSECOS ALLER CET REC : 


. Variations zuéciales des Onycbocellidées AD 0 ob ace 
“Onychocella angulosaiReUSS CE CECI AE 


P. FLICHE. — 


LISTE DES FIGURES ET DES CARTES 


AS MF IOT IN IONTIQUAISMUE M NME NOUNOU 
29, Smillipora abyssicola Smitt; S. canaliculata d'Orb. 
SO MEURT OPOADUU IAB USE EE AE NE 
SAP PrbnacellanirupezoideanReliss ÉPRNNR E 
32. Pavolunuliles costlata d'Orb. . . . .. . à . | | D 
DO LUNUVITESNONCLAC CON DEMI EEE RE 
Sc Ramphonotus  Flemingi Busk HR NE à LOU 
SDHC TANORO TURN TENSTHIOCRS SERPENT PIE 
36. Diplodidymia complicala Reuss. . . . . .. Je 
JHACOSCINODIEURC LT UNS COHEN MON NEE 
SO FOTCUMIANCERCUSIBUSR PA MENU CON 
99. Organisation générale des Opésiulidées : I-ILL, Hicro- 
pora uncifera; IV, Gargantua bidens; V, Rhagasos- 
loma CTASS®.  . SR RE ee cer nitatiee 
AD PROSSCNANCPR OSSELIEAUT PEN PR PATENT OR 
&1. Opésie du Rosseliana grandis d'Orb. . . . . . . .. 
42. Gargantua hippocrepis Hag., G, bidens J. Jullien. . 
43-47, G. microporu : tableau des sous-genres. — 43, s.-g. 
Peneclausa; P. coriacea Esper. — 44%, s.-g. Calpen- 
sia; C. Calpensis Busk. — 45, s.-g. Thalamoporella; 
T. Rozieri Aud. — 46,s.-g. Woodipora; W. holostoma 
Busk. — 47, s.-g. Manzonella; M, exilis Manz. , . 
48. Monsella eocena Meunier et Pergens. . . . . . . . . 
LOSetosellavu nent tanins MEME PE NNENNE NN 
00. Caleschara denticulata M. Gill. . . . . . ADAM 
51. Steganoporella magnilabris Busk . . . . . . . . . 
52. Siphonoporella nodosa Hincks . . . . , . . . ... 
53. Organisation des Costulidées : 1-III, Cribrilina figularis. 
— IV, Membraniporella nitida. — NV, Cribrilina 
CORULTAB ISSN RER EEE RENNES He 
54. Membraniporella nitida Johnston. . . . . . . . . . 
DoumielatmumiidOND MEME EME AS 
SO NORTONUINONTAAALAMMOIIRE SP NN EME NE 
57-63. G. Cribrilina : tableau des sous-venres : 57, s.-g. 
Costula; C. arge d'Orb, — 58, s.-g. Barroisina ; B. 
elegantula Beissel, — 59, s.-g. Figularia; F. Figu- 
laris Johns. — 60, s.-g, Decurtaria; D. cornuta 
Beissel., — 61, s.-g. Reginella; R. furcata Hincks. 
— 62, s,-g. Lyrula; L, hippocrepis Hincks. — 63, 
s.-8g. Ketostoma ; K. elongatum Marss. . . . , 5.0 
64. Murinopsia Francgana d'Orb. . à: . . , … . . . | 
CoPue lin GO ERBUSR RER EE EEE 
66. Steginopora ocellata J. Jullien . : . . . . . . . . . 
GÉAUD AT Sion arc en IIIe EEE EN 
GSTAONACODRONLANOTMALNIOrD PME ONE 
GAMColletosia Endichen RSS OEM RE re 


1. Coupe longitudinale d’un bois fossile de Madagascar, du 
YPO AP AUCAROZUYION EME EME OR ES 


435 
437 
437 
438 
439 
440 


441 
443 
Lhh 
445 


10 Mars 1901. — T. XXVIII. Bull. Soc. Géol. Fr. — 66 


1042 LISTE DES FIGURES ET DES CARTES 


Léon JANET. — 1-7. Coupes schématiques (nappes d’eaux souterraines) : 
1SMNappes libres PMP PIRE NP RENE ER EARRRRN 
2. Nappe captive. — 3. Source d’affleurement. — 4. Source 
de thalwe ge LS E IE MENN AErE E AN E A 
5. Captage d’une source d’affleurement. — 6. Captage Lure 
Sourceide thalw ep RES eo RER 
7. Enlonnoir d’effondrement fonctionnant comme source 
DÉTENUS NET RENE ee ER SEE ES 


8. Entonnoir d'effondrement fonctionnant comme bétoire 
dans les saisons sèches, comme source dans les sai- 
sons pluvieuses.— 9. Entonnoir d’effondrement fonc- 
tionnant comme bétoire en tout temps. — 10. Pro- 
duction des entonnoirs d’eflondrement des plateaux . 


11. Exemple de courbes isochronochromatiques . .:. . . . 
E. Ficueur. — 1. Carte géologique du massif des Matmatas (Algérie) au 
2000002 A RS RE TEA AR CRNQE 


2, Coupe générale dans les contreforts du BouMediene 
3. Coupe de l’Albien à l'E. du Coudiat Tabetsift . . . . . 
4. Coupe de l'Aptien sup. au Coudiat Tabetsift 

5. Coupe générale de l’Aptien à l’'Oued-Kerkor. . se 
6. Coupe de l’Aptien inf. de l'Oued-Kerkor . . . . . . 
7. Coupe du Dj. Echchaoun, de Taza à Letourneux . 

8. Coupe détaillée du flanc E. du Dj. Echchaoun . . 

9. Coupe dans le Néocomien au N. de Taza . . . . . . . 
0. Relations du Cartennien et du Néocomien à Taza . . . 
1 
1 


BOoURGEAT. — *\Coupede/Valfin a la Rixouse (Jura) te "0 men 
deRouviLze. — 1, 4 Schémas relatifs à la position du Bartonien sur la 
feuillerde/Montpellier "he RPMeEM NPC 604.- 

J. CaRALP. — 1, Coupe transversale de la Bellongue, entre Vieillot et 
Villenetvers nie as Mt ARTE RME rer CARE 
E. HauG. — 1. Carte des anciens continents et des Fee à la 
Mépériode Secondaire AE MERE EN EEE RP 
2. Carte des régions Zadeiques Pacs sur la répartition 
des Mammifères d'après R. Lydekker . . . . . . . 
3. Carte schématique tectonique de l’Europe. . . . . . . 
J. BERGERON, JARDEL et PicaNpeT. — 1. Carte géologique du Bassin houiller 
denDecazeville auMO00A000 PRE NN RER Rne 
de Riaz, — 1. Coupe entre le village d’Eze et le fort de la Drette(A.-M.) 
Roman, — 1. Carte de la région comprise entre le Pic Saint-Loup et 
Pompignan (Languedoc mérid.) au 200.000 . . . . . 

2. Coupe du Causse de Pompignan. . . . . . . . . 
3. Coupe E.-0, entre le chemin de Fontanès à Vacqnitres 
etile Causselde Pompignan ME UeMMCONE, 


P. LeBEesconTE.— 1. Coupe du rocher d'Uzel, près la gare de Pléchatel . 
2. Synclinal silurien de Bourg-les-Comptes sur la ligne de 
Rennes a2Redon eee RARE Re TS 
3. Synclinal silurien de Noyal-sur-Bruz (Loire-inf.) sur la 
ligne de Rennes à Châteaubriant . . . . . . . . . . 
J.F.G. DEPRAT.— 1. Coupe à l'extrémité N.-E. du massif de la Serre, . . 
2. Coupe entre Thervay et Serre-les-Moulières. . . . . . : 


LISTE DES FIGURES ET DES CARTES 1043 


3. Coupe entre Offlanges et Serre-les-Moulières. , , . . . 863 


4, Coupe entre Amange et Moissey . . . . . . . . . 01854 
5. Coupe entre Chevigney et le M'-Chatain . . . . . . . 865 
6. Carte géologique du massif de la Serre . . . . . . . . 866 
HAACoupe al OMduetortEdelChatIlon EM PNA 870 
J, RÉviL, - 1. Carte topographique de l'extrémité nord du massif de la 
Grande-Chartreuse au 160.0008. . . . .. . . . . . | 879 
2.-3-4, Coupes en travers de la Vallée d'Entremont. . . . 886 
5. Coupe dans la vallée de Chambéry . . . ® . . . . . . 889 
6. Coupe dans la vallée d'Entremont, massif du Pellaz- 
JOIPOV ES SRE M AAENCNNR DER 4 MES CS 889 
FAGCouperdansilasvallée de ChaMmhER VA Me EEE NP 891 
8. id. du Césolet à la Vil- 
IE Monte a © 892 
9. LAS RE ML OO AT ES PS ARE NS CEE 895 
E. Ficxeur — 1. Croquis topographique de la région comprise entre 
Duveyrier et Igli (Sahara Oranais) au 2.000.000. . . 917 
EPMEOURNIER.— "1" Coupe du\bassin! d'Ensuès 110." Un 932 
2, Coupe de la bordure septentrionale du bassin du Rove 933 
3. Coupe prise un peu à l’est de la précédente , . . . . . 933 
4. Coupe de l’ancien puits situé à droile de la route entre 
lerthoyetetile Dour ACER RE REP RE 934 
5. Coupe d’un mamelon à gauche de la route du Rove à 
ESA QUES RETURN NE 934 
6. Coupe du Médecin, à Figuerolles . . . . . . . - . . . 935 
AGouperaurias de ROUTES EE PIE NT REPOSER 940 
8. Coupe au N. de l'embranchement des Cadenaux. . . . 941 
OMÉOUPERAUS EU ACENZASSASSIN PNR EN CNE AE PATIOLS 
10. Coupe aux environs de Sousquières. . . . . . . . . . 945 
11. Coupe prise un peu à l'E, de la précédente . . . . . . 946 
12. Coupe à l'E. du cabanon de Jean-le-Maître . . . . . . 947 
143. Coupe du lambeau des Trois-Frères . . . . . . . . . 950 
14 MCouperauavilage de PIChauriISs RMC MEN 958 
15. Coupe en baut du vallon de la Verrerie. . . . . . . . 959 
16. Coupe sur le pourtour du Massif d’Allauch. . . . . . 959 
17. Id. ide ve 20e MN ROME Ress 965 
1e ACOUpeARIOMIENI ANTIQUE CRM 967 
TOM COUPEMRAUMAGMPIC LES ESPN PNR 97 
de Grossouvre.—1, Disposition de la base du terrain sidérolithique el de 
celle des sables et argiles de la Sologne . . . . . . 991 
2. Coupe passant un peu à l’est de Vierzon . . . . . . . Jo1 


FIN DE LA LISTE DES FIGURES ET DES CARTES 


1044 


LISTE DES PLANCHES 


PI. I. — J. REPELIN. — CARTE GÉOLOGIQUE EN COULEURS DE LA CHAÎNE DE LA NERTHE 
(Bouches-du-Rhône) au 80.000", topographie de la carte de l’État-Major. 


PI. IT. — C. SoncumBEerRGER. — Fig. 1-7. Miogypsina irregularis Michelotti de 
différentes tailles, au grossissement de 16 diamètres. — Fig 8 
Miogypsina globulina Michelotti. Section équatoriale de forme méga- 
sphérique (Forme A), au grossissement de 20 diamètres. — Fig. 9, 
Miogypsina irregularis Michelotti. Section équatoriale de forme 
mégasphérique (Forme A), au grossissement de 20 diamètres. — 
Fig. 10. Le même. Section transversale de la forme mégasphérique (A), 
au grossissement de 20 diamètres. — Fig. 11-12. Miogypsina burdi- 
galensis Gümbel, au grossissement de 10 diamètres. — Fig. 13-16. 
Miogypsina complanata Schlumb., au grossissement de 10 diamètres. 


PI. IT. — In. — Fig. 17. Miogypsina irregularis Michelotti. Section équatoriale 
de la forme microsphérique (B), au grossissement de 20 diamètres. 
— Fig. 18-19. Miogypsina complanata Schlumb. Section équato- 
riales, au grossissement de 20 diamètres. — Fig. 20-21. Le même. 
Sections transversales, au grossissement de 29 diamètres. — Fig. 22. 
Miogypsina burdigalensis Gûmbel. Section équatoriale de la forme 
microsphérique (B}), au grossissement de 2) diamètres. — Fig. 24. 
Le même. Section transversale de la forme microsphérique (B), au 
grossissement de 20 diamètres. — Fig. 23 et 25. Le même. Sections 
transversales de la forme mégasphérique (A), au grossissement 

de 20 diamètres. 


PL IV. — F. Canu. — BryozoaïREs DU CRÉTAGÉ. — Fig. 1. Wembranipora Meunieri. 
X 30. — Fig. 2. M. lacrymopora. X 2%. — Fig. 3. M. sp. X 25. La 
figure est éclairée à droite par erreur. D’Orbigny identifiait à tort 
cetle espèce avec M. lacrymopora. — Fig. 4. M. inornata. X 10. — 
Fig. 5. M. inornata. X %5. — Fig. 6. M. (Rhyncholellu) frondosa. 
X 30. D’après un échantillon de Flustrella subcylindrica. — Fig. 7. 
Onychocella (Ogiva) inornata. X 2%. 


PI. V. — In. — Fig. 8. Floridina bimarginata. X 10. D'après un échantillon de 
Longuesse. — Fig. 9-10. F. Vendôma. X 25. — Fig. 11. F. Vendôma. 
X 25. La figure est renversée pour montrer les détails de l’opésie. 
— Fig. 12. Vibracella (Lunulites) angulosa. X 25. Les lamelles 
qui se trouvent latéralement dans l’opésie sont très visibles à la 
loupe sur cette photographie. — Fig. 13. Smittipora obliqua. 
X 25. — Fig. 14. S. obliqua. X 60. Fchantillon de la Bonneville. 
près Dreux. (Je pense que c’est cette espèce que le dessinateur a voulu 
représenter dans l’atlas de d’Orbigny comme Vincularia obliqua). 


LISTE DES PLANCHES 1045 


PI. VI. — In. — Fig.15 Floridina Dejanira. X 25. — Fig. 16. F. Dejanira X 60. 
— Fig. 17. Euritina Eurita. X 30. — Fig. 18. E. Welschi. X 30. — 
Fig. 49. E. Welschi. X 30. Ovicelles. — Fig. 20, Membranipora (Fili- 
flustrina) cylindrica. X 50. — Fig. 21. Vibracella (Lunulites) cre- 
tacea. X 25. Ovicelles. 


PI. VIT. — Ip. — Fig. 22. Rhagasostoma Dutempleana. X 35. Échantillon de la 
Ferme de l’Orme (Lutétien). — Fig. 23. R. Dutempleana. X 35. 
Même provenance. Les réticulocellaires n’ont pas la même forme que 
dans les espèces du Crétacé. Ils n’ont jamais été observés sur les espè- 
ces actuelles et la constitution de leurs parties molles et chitineuses 
nous est absolument inconnue. — Fig. 24. R. Dutempleanu. X 25. 
Face dorsale des échantillons, unilamellaire. — Fig. 25. R. Edusa. 
X 25. — Fig. 26, R. Edusa. X 60. La constitution du réliculocellaire 
est remarquable. — Fig. 27. R. Acmon. X 25. 


PL. VIIL. — J. LAMBERT. — Écuinines DE SAINT-GAULTIER (Indre). — Fig. 1. Fragment 
de test de la face supérieure du Diplocidaris crausiensis. — Fig 2. 
Radiole du même. — Fig 3. Individu de grande taille du Gymno- 


cidaris Cosmanni vu de côté. — Fig. 4. Individu de moyenne taille 
du G. Cossmanni vu en dessus. — Fig. 5. Asterocidaris granulosa 
vu en dessus. — Fig. 6. Apex. du même, grossi pour en montrer 
les ornements. — Fig. 7. Radiole attribué au même — Fig. 8. Pseu- 


dodiadema Sequini, vu de profil — Fig. 9. Le même vu en dessous. 
— Fig. 10. Le même vu en dessus. — Fig. 11. Phymechinus Benoisti 
vu de profil. -— Fig. 12. Le même vu en dessous. 


PI. IX. — E. SAUVAGE. — DINOSAURIENS JURASSIQUES — Fig. 1. Megalosturus Buc- 
klandi. Vésulien de Saint-Gaultier (Indre). — Fig. 2, 24, 2b, 2c. 
Pelorosaurus Sp. même niveau et même localité. — Fig. 3-7. 
P. humerocristatus. Jurassique supérieur du Boulonnais. 


PI. X.— E. FICHEUR. — ÉGHINIDES APTIENS D'ALGÉRIE. — Fig. 1. Enallaster Peroni 
Ficheur, Aptien d’Aïn Kahla, Bordj-el-Hammam (Zahrez), vu en dessus. 
— Fig. 2. Le même vu en dessous, g. n. — Fig. 3. Le même, vu de 
profil, g. n. — Fig. 4. Le même, ambulacres grossis. — Fig. 5. 
£. Pomeli Ficheur, Aptien inférieur de l’Oued-Kerkor, vu en dessus, 
g. n. — Fig. 6. Le même, vu en dessous. — Fig. 7. Le même, vu de 
profil. — Fig. 8 Le même, ambulacres grossis. 


PI. XI. — In. — Fig. 1. Epiaster Pouyannei Ficheur, Aptien inférieur de l’Oued- 


Kerkor, vu en dessus, g. n. — Fig. 2. Le même, vu en dessous. — 
Fig. 3. Le même, vu de profil. — Fig. 4 Le même, ambulacres 


grossis. — Fig. 5. E. Blayaci Ficheur, Aptien inférieur de l’Oued- 
Kerkor, vu en dessus, g. n.— Fig. 6. Le même, vu en dessous. — 


Fig. 7. Le même, vu de profil. — Fig. 8. Le même, ambulacres 
grossis. 
PI. XII. — J. BERGERON, JARDEL et PICANDET. — COUPES GÉOLOGIQUES A TRAVERS LE 


BASSIN HOUILLER DE DECAZEVILLE. Éch. : 1/50.000°.— Fig. 1. Coupe N.-E., 
S.-0., passant par Lugan, les travaux du Soulier et de Lestang. — 
Fig. 2. Coupe N.-E., S.-0., passant par les couches de Valzergues, les 
{travaux de Campagnac et de Firmy.— Fig. 3. Coupe N.-E.S.-0., passant 
par les travaux de la Planquette, de Bourran et des Paleyrets. — 


1046 LISTE DES PLANCHES 


Fig. 4. Coupe N.-E., S.-0., passant par la couche de Bouquiès, — 
Fig. 5. Coupe longitudinale N.-0., S.-E., passant par Decazeville, 
Combes et Cransac. 


PI. XIII. — F. KERFORNE. — TRILOBITES DE L'ORDOVICIEN DE BRETAGNE. — Fig. 1. 
Homalonotus (Plæsiacomia) Œhlerti Kerforne, 2/1 ; loc. : Andouillé 
(Mayenne). — Fig. 2. H. (Plæsiacomia) Œhlerti Kerforne, 2/1 ; échan- 


tillon de taille exceptionnelle montrant le contour du céphalothorax ; 
loc. : Camaret. — Fig. 3. 1llænus Munieri Kerforne, 2/1; pygidium ; 
loc : Rosan. — Fig. 4. I. Munieri Kerforne, 2/1, pygidium ; loc. : Rosan, 
— Fig. 5. I. Munieri Kerforne, 2/1, céphalothorax presque complet ; 


loc. : Rosan. — Fig 6. 1. Munieri Kerforne, 2/1, fragment du cépha- 
lothorax ; loc: Rosan. — Fig. 7. Trinucleus Seunesi Kerforne, 1/1, 
loc. : Raguenez. — Fig. 8. T. Seunesi Kerforne, 1/1, même échantillon 
vu de profil. — Fig. 9. T. Seunesi Kerforne, 2/1, fragment du limbe 
montrant son ornementation ; loc. : Raguenez. — Fig. 10. T. Seunesi 
Kerforne, 1/1, loc. : Raguenez. — Fig. 11. T. Seunesi Kerforne, 1/1, 


échantillon montrant le grand relief de la glabelle ; loc. : Raguenez. — 
Fig. 12. T. Seunesi Kerforne, 1/1, loc. : Riadan (Ille-et-Vilaine). — 
Fig. 13. T. Seunesi Kerforne, 1/1, échantillon complet ; loc. : lande 
de Beaugé (Ille-et-Villaine). — Fig. 14. T. Bureaui OEhlert, 1/1, loc. : 
Sainte-Brigitte (Morbihan). — Fig. 15. T. Bureaui OEhlert, 1/1, loc : 
Sainte-Brigitte (Morbihan). — Fig. 16. T. Bureaui OEhlert, 1/1, loc. : 
Kerarmor (Finistère). — (Les échantillons figurés fig. 14 et 15, font 
partie de la collection régionale du Morbihan donnée à l’Université de 
Rennes par M le Comte de Limur). 


PI. XIV. — LEBESCONTE. — SPONGIAIRES BRIOVÉRIENS DES SCHISTES DE RENNES ET DE 
Sainr-Lô. Montfortia Rhedonensis. — Fig. 1.2. Empreintes du Rozel 
montrant quelques canaux verticaux recouverts par les pores, (1 et 2, 
empreinte en creux ; 4bis, en relief). — Fig. 3 Empreinte en creux 
du Rozel montrant les canaux verticaux, recouverts de leurs porcs, 
séparés par les étranglements des canaux circulaires et radiaires. Le 
fossile plonge dans la roche pour en sortir plus loin. — Fig. 4. Em- 
preinte de Montfort — Fig. 5-6. Empreintes en creux du Rozel mon- 
trant dans chaque division les séries de canaux verticaux recouverts 
de nombreuses empreintes de pores. — Fig. 7-7bis. Empreintes du 
Rozel où le nombre des empreintes des pores est considérable. Ces 
empreintes sont trop petites pour être rendues par le dessin. (7, en 
relief ; 7bis, en creux). — Fig 81, 8b, 92, 9b. Empreintes du Rozel mon- 
trant les nombreuses empreintes des pores. (8%, 8b, 92, en relief ; 9°, 
en creux). — 8Ppis. Empreinte en relief du Rozel, échantillon 8p, grossi 
3 fois, ectoderme montrant la masse des pores. — Fig. 10. Empreinte 
en creux du Rozel montrant le fossile plongeant dans la roche pour 
en sortir plus loin. Les séries de canaux verticaux sont munies de 
nombreuses empreintes de pores. — Fig. 114. Empreinte en creux du 
Rozel contournée, montrant les séries de pores. — Fig. 11-12. Em- 
preintes montrant bien les canaux verticaux dans chaque division 
(11, empreinte en creux de Montfort; 12, empreinte en relief du Rozel, 
la pointe cassée longitudinalement empêche de voir la continuation 
des ornements). — Fig. 143. Empreinte de Montfort montrant la coupe 


LISTE DES PLANCHES 1047 


du fossile: & et b montrent la masse des canaux et l'empreinte 
externe ; €, plus oblique, montre seulement l'empreinte externe. — 
Fig. 14. Belle empreinte en creux du Rozel (échantillon grossi 3 fois) 
montrant avec la plus grande netteté, dans chaque division, les séries 
des canaux verticaux recouverts par les pores. On remarque dans 
chaque étranglement circulaire l'empreinte des oscules qui mettent en 
communication l’extérieur avec les canaux circulaires et radiaires et 
avec les canaux verticaux. — Fig. 15. Empreinte en creux du Rozel 
montrant les canaux verticaux divisés par les canaux circulaires et 
recouverts par les pores. Le fossile se termine par une pointe qui n’a 
pas encore atteint tout son développement. — Fig. 16-17. Empreintes 
de Montfort montrant les fossiles plongeant dans la roche pour repa- 
raître plus loin. — Toutes les figures de cette planche, à l'exception 
de Sbpis et 14, représentent le fossile en grandeur naturelle. 


PI. XV.— F. PRIEM. — PoissoNS FOSsILES DU GYPSE DE Paris. — Fig. 1. Ami 
ignota Blainville. Région caudale. Gypse de Montmartre. Collection 
du Muséum, Paléontologie (n° 11306). Réduit d’un tiers. — Fig. 2-5. 
Nologoneus sp. Gypse de Montmartre. Collection du Muséum. Paléon- 
tologie. — Fig. 2, basilaire (n° 11321), vu par la face supérieure ; 
fig. 3, vertèbre abdominale (n° 11322), vue de face; fig. 4, vertèbre 
abdominale (sans numéro de Catalogue), vue de profil ; fig. 5, vertèbre 
caudale (n° 11323), vue de profil. Les quatre figures grandeur natu- 
relle. — Fig. 6. Labeo ? Cuvieri n. sp. Gypse de Montmartre. Collec- 
tion du Muséum, Paléontologie (n° 11309). Grandeur naturelle. — 
Fig. 7. Opercule. Poisson voisin du Brochet ? Gypse de Montmartre. 
Collection du Muséum, Paléontologie (n° 11319). Grandeur naturelle, 


PI. XVI. — In. — Fig. 1. Sargus Cuvieri Agassiz. Gypse de Montmartre. Collection 
de Géologie de la Sorbonne (n° 2229, collection Constant Prévost). 
Réduit d’un peu plus du quart. — Fig. 2. Acanthoptérygien Perci- 
forme. Sargus Cuvieri Agassiz ? Gypse de Sannois. Collection de 
Paléontologie de l’École supérieure des Mines. Réduit d’un peu plus 
du quart. 


PI. XVII. — J. DepRaT. — CARTE TECTONIQUE indiquant les relations du MASSIF DE 
LA SERRE (Haute-Saône) avec les régions avoisinantes. 


FIN DE LA LISTE DES PLANCHES 


1048 


DATE DE PUBLICATION 


DES FASCICULES QUI COMPOSENT CE VOLUME 


Fascicule 1 — (feuilles 1-10), juin 1900. 


— 2 — 1 
D ETS 
het 
A 
ee CG 
A 
Le et 


11-16), juillet 1900. 

47-25, PI. I-III), août 1900. 

26-33, PI. IV-IX), août 1900. 
34-41, PI, X-XI), août 1900. 

42-49, PI, XII), septembre 1900. 
50-57, PI. XIHI-XVII), février 1901. 
58-66), mars 1901. 


LISTE DES OUVRAGES 


REÇUS EN DON OÙ EN ÉCHANGE 


PAR LA 


SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE 


Supplément au tome XX VIII du Bulletin de la Société Géologique de France.  «. 


ABRÉVIATIONS 


Abh. — Abhandlungen. 
AC: — Academie, Accademia, Akademie, Academy, elc. 
Am. — America, American. 
Ann, — Annales, Annali, Annalen, Annuel, Annual, etc. 
Arch. — Archives, Archiv, Archivà, etc. 
B.S. — Bulletin de la Sociélé, Bollettino della Societa, ete. 
Bur. — Bureau. 
CR. — Compte Rendu (RC. — Rendiconti). 
D. — Deutsch. 
Eng. — English. 
Erdk. — Erdkunde. 
Ergh. — Ergänzungsheît. 
Fr. — France, de France, Français. 
Geog. — Géographie, ique, isch, y, ical, ià, etc. 
Geol. — Géologie, ique, ià, isch, y, ical, etc. 
Ges. — Gesellscnaît. 
H. N. — Histoire Naturelle, Historia Natural(e) 
hgg. — herausgegeben. 
I. — Impérial. 
Inst. — Inslitut(ion). 
I. — Italià. 
Jahrb. — Jahrbuch. 
Jahrber. — Jahresbericht. 
Journ. — Journal. 
Mag. — Magazine. 
Mit. — Mitteilungen. 
Nat. — Nature(l), Naturaliste (N. H. — Natural History). 
Philos. — Philosophical. 
Proc. — Proceedings. 
R. — Royal, Regal, Reichs, etc. 
Rec. — Records. 
Rep. = Report. 
SC. — Sciences, tiftique, zà, elc. 
Schr. — Schrilten. 
Sitzber. — Sitzungsberichte. 
Soc. — Société, Sociétà, Sociedad, Society, etc. 
Trans. — Transactions. 
U.S. Geol. Surv. — United States Geological Survey. 
Ver. = AVerCin- 
Verb. — Verhandlungen. 
Wiss. — (der) Wissenschaft(en), wissenschaltlich 
Zeitsch. — Zeitschrift. 
Zoo. — Zoology, y, ique, isch, elec. 
Exemple : 


Philadelphie. Journ. Ac. of Natural Sc., (2), XII, 1, 189%. 
Lisez : Journal of the Academy of Natural Sciences at Philadelphy, 2° série, 
omet XII, No 1, 1898. 


PIS YNEMNMDIESMOIUNTEPAICGIES 


REÇUS EN DON OÙ EN ÉCHANGE PAR LA 


SOCIÉTENGÉOLBOGIOUE DEEE ANCE 


Séance du 22 Janvier 1900 
19 NON PÉRIODIQUES 


Bleicher. Recherches sur la structure et le gisement du minerai 
de fer pisolithique de diverses provenances françaises, et de la Lor- 
raine en particulier. 8, 10 p., { pl. Nancy, 1894. 

Bonnevie (Kristine). Den Norske Nordhavs-Expedition (1876-78). 
XXVI, Zoologi. Hydroida. In-folio, 103 p., 8 pl., 3 fig. dans le texte. Chris- 
liana, 1899. 


4 


Boule (M.). Les Mammifères quaternaires de l’Algérie, d'après les 
travaux de Pomel. Ex. L’Anthropologie, 8’, 9 p. 

Brives (4.). Les terrains miocènes du Bassin du Chelif et du 
Dahra. (Stratigraphie, description régionale). Matériaux pour la carte 
uéologique de l’Algérie, 4°, 101 p., # pl. Alger, 1897. 

__ Fossiles miocènes. Idem : 4°, 38 p., 5 pl. Alger, 1897. 

Brunhes (J.). Sur les Marmites des îlots granitiques de la Cata- 
racte d’Assouan (Hte-Egypte). Ex. CR. Ac. Sc., 7 Août 1899, 3 p. 

— Les Marmites du Barrage de la Maigrauge. Ex. B. S. fribourgeoise 
des Sc. Nat. VII, 3-4, 1899, p. 169-185. 

— Etudes géographiques. Un nouveau procédé de reproduction 
appliqué à l'étude de la représentation des faits géog. : Phototypie 
stéréoscopique. &, 12 p. 10 pl. en phototypie. Fribourg, Janvier 1900. 

— L'Homme et la Terre cultivée. Ex. B.S. neuchäteloise de Géographie. 
XII, p. 219-260, 8. Neuchâtel, 1900. 

Cornet (J.). Observations sur les Terrains anciens du Katanga, 
faites au cours de l’Expédition Bia-Francqui (1891-93). Ex. Ann. Soc. 
séol. de Belgique, XXIX (Mémoires). 8°, 170 p., 1 pl. double. Liège, 1897. 

— Etudes sur la Géologie du Congo occidental, entre la côte et le 
confluent du Ruki. Ex. B. S. belge de Géol., XI (1897), Mémoires, p. 311- 
377, 1 pl. double, 8°. Bruxelles, 1899. 

— Observations sur la Géologie du Congo occidental. Ex. B.S8. belge 
de Géol., X (1896), 10 p., fig. dans le texte, 8°. Bruxelles, Déc. 1896. 


4 DONS. — SÉANCE DU 22 JANVIER 1900 


— Les dépots superficiels et l’érosion continentale dans le Bassin 
du Congo. Ex. B.S. belge de Géol., X (1896), Mémoires, p. 44-116, fig. dans le 
texte, 8°. Bruxelles, Mai 1896. 

— L'âge de la Pierre dans le Congo occidental. Ex. B.S. d’Anthropo- 
logie de Bruxelles, XV (1896-97), 7 p., 3 pl., &. Bruxelles, 1897. 

Fortin (R.). Notes de Géologie normande. V. Sur la Craie blanche 
de Louviers (Eure), et sur un Echinide irrégulier (Micraster Corma- 
rinum Park.), nouveau pour la faune fossile de Normandie. Ex. B. S. 
amis des Sc. Nat. de Rouen (2° semestre, 1898), 8 p., 2 pl., 8. Rouen, 1899. 

Kiœr (Hans). Den Norske Nordhavs-Expedition (1876-38). XXV, 
Zoologi. Thalamophora. In-tolio, 13 p., 1 pl., 1 carte. Christiania, 1899. 


Karrer (Felix). Geologische Studien in den tertiären und jüngeren 
Bildungen des Wiener Beckens (11, 12). Ex. Jahrb. d. K. K. Geol. Reich- 
sanstalt, 1899, N° 3, p. 493-516, 1 pl., 8°. Vienne (Autriche). 

Martonne (E. de). Sur l'histoire de la Vallée du Jiu (Karpates mé- 
ridionales). Ex. CR. Ac. Se., 4°, 3 p. 4 Déc. 1899. 

— Sur la période glaciaire dans les Karpates méridionales. Ex. CR. 
Ac. Sc., 40, 3 p. 27 Nov. 1899. 

— Une Excursion de Géographie physique dans le Morvan et 
l’Auxois. Ex. Ann. de Géog., VIII (1899), N° 42, p. 405-426, 1 carte, 4 pl. en pho- 
totypie. 

Pomel (4.). Singe et Homme. Publication du Serv. de la Carte géol. d’AI- 
gérie, 4°, 34 p., 8 pl. Alger, 1897. 

— Les Carnassiers. Id., 42 p., 15 pl. Alger, 1897. 

— Les Ovidés. Id., 32 p., 14 pl. Alger, 1898. 

— Les Kquidés. Id., 44 p., 12 pl. Alger, 1897. 

— Porciens. Id., 39 p., 10 pl. Alger, 1897. 

Rutot (A.). Sur l’âge des gisements de silex taillés, découverts 
sur le territoire des communes de Haïine-St-Pierre, Ressaix, Epi- 
nois, etc. (Belgique). Ex. B. S. d’Anthropologie de Belgique, XVII, 1898- 
1899, 124 p., fig., 8°. Bruxelles, 1899. 

Simionescu (J.). Ueber die ober-cretacische Fauna von Urmôs (sie- 
benburgen). Ex. Verh. d. K. K. geol. Reichsanstalt, 1899, N°8, p. 227-234, 8°. 
Vienne (Autriche). 

— Ueber die Kellowey fauna von Valeu Lupului in den Süd-Kar- , 
pathen Rumäniens. Ex. Verh. d. K. K. geol. Reichsanstalt, 1898, Nes 17-18, 
6 p., 8°. Vienne (Autriche). 


DONS. — SÉANCE DU 22 JANVIER 4900 : 5 


2% CARTES 


France. — Carte géologique et agronomique du département 
des Landes, par MM. Jacquot et Raulin, 3 feuilles au 1/200.000e. 


Finlande. — Atlas de Finlande, publié par la Société de Géo- 
graphie de Finlande, in-folio, 32 pl. Helsingfors, 1899. 

Lorraine. — Uebersichtskarte der Eisenerzfelder des W. 
Deutsch-Lothringen (1/80.000). 


30 PÉRIODIQUES 


France. — Auxerre. Bull. Soc. Sc. Hist. et Nat. de l'Yonne. 


LII, 1898. 


Parat: Les grottes de la Cure, p. 83-119, 2 pl. — Valette : Note sur quelques 
radioles d'Echinides du Corallien inférieur du département de l'Yonne, p. 122-149, 
1 pl. — Peron : A propos du gisement d’Echinides de Mailly-le-Château, p. 151-155. 

Paris Ac Sc R 1899" CXXIX 25 26-1000 CXXX, 1203 

N° 26: Albert Gaudry : Résumé du travail de M. Erland Nordenskjold sur la 
grotte du Glossotherium (Neomylodon) en Patagonie, p. 1216-1217. — Wallerant : 
Sur les éléments de symétrie limite et la mériédrie, p. 1281-1282. — Stanislas Meu- 
nier : Complément d'observation sur la structure du diluvium de la Seine, p. 1282- 
1285. — No 1: L. Duparc et F. Pearce : Sur les plagioliparites du cap Marsa (Algérie), 
p. 56-58. — N° 2: L. Duparc et F. Pearce: Sur les andésites et les basaltites 
albitisées du cap Marsa, p. 95-96. — N° 3: Bleicher : Sur la dénudation du plateau 
central de Haye ou forêt de Haye (Meurthe-et-Moselle), p. 146-148. — Flick : Sur 
la présence du Priabonien (Eocène supérieur) en Tunisie, p. 148-150. 


— Ann. de Géographie, IX, 43, 15 Janvier 1900. 


Caullery : Les récifs coralliens, p. 1-16. — H. Busson : Les vallées de l’Aurès, 
p. 43-55, carton dans le texte, 6 photo. 


— Ann. des Mines, (9). XVI (10 de 1899). 

Domage : Notice sur la construction d’une galerie souterraine destinée à relier 
la concession des mines de lignite de Gardanne à la mer, près de Marseille (suite), 
p. 349-455. 

— Club alpin Fr. Bull. mensuel. 1899, 12. 

— Feuille des Jeunes Naturalistes, 351, 1er Janvier 1900. 

H. Douvillé: Une découverte géologique à Villers-sur-Mer. 

— La Géographie. 1, 1900. 

Général Gallieni: Madagascar, p. 1-29, avec 2 cartes hors texte. 


— Journ. des Savants. Novembre et Décembre 1899. 


6 DONS. — SÉANCE DU 22 JANVIER 1900 


— Le Naturaliste. 308-309, 1er et 15 Janvier 1900. 


H. Boursault : Sablière de la Beuvrière près de Béthune. 


— La Nature. 1899, Nos 1387, 1388 ; 1900, Nos 1389-1391. 


J. Giraud : L'animal mystérieux de la Patagonie. — F. Priem : L’Helicoprion. 
_— Rev. Paléozoologie, IV, 1, Janvier 1900. 

— Bull. Soc. d’Anthropologie de —. (4), X, 4, 1899. 

— Soc. Géogr. Bull. (7), XX, 4, 1899. 

— Soc. de Géogr. C.-R. 1899, 7, Août-Décembre. 

Allemagne. — Berlin. Ges. für Erdk. Verh. 1899, 10. 


Bornhardt: Geographische und Geologische Mitteilungen über das deutsche 
Nyassa-Gebiet auf Grund eigener Reisen, p. 437-452, avec 1 pl. — Drygalski : Plan 
und Aufgaben der Deutschen Südpolar-Expedition, p. 452-463. 


— Zeitschr. f. Praktische Geol. 1900, 1. 

Gotha. Petermanns Mitt. 1899, 12. 

Bücking : Beitrâge zur Geologie von Celebes, p. 273-280. 
Stuttgart. Zeitsch. für Naturwiss. LXXII, 3, 1899. 
— N.Jahrb. fur Min. Geol. Pal. XIII, 1, 1899. 


H. Ohm : Ueber das Weissbleierz von der Grube Perm bei Ibbenbüren und 
einige andere Weissbleierzvorkommen Westfalens, p. 1-39, 2 pl. — Busz : Mitthei- 
lungen über den Granit des Dartmoor Forest in Devonshire, England, und einige 
seiner Contactgesteine, p. 90-139, 1 pl. — F. Noetling : Beiträge zur Morphologie 
des Pelecypodenschlosses, p. 140-184, 1 pl. 


Autriche-Hongrie. — Budapest. Mitt. aus dem Jahrb. des K. 
Ungarischen Geol. Anstalt. XIII, 1, 1899. 


Hugo Bôückh : Die geologischen Verhältnisse der Umgebung von Nagy-Maros, 
G2"p., 9 pl: 


— Fôldtani K6zlôny. XXIX, 5-7, 1899. 
Cracovie. Bull. internat. Ac. Sc. C.-R. Octobre et Novembre 1899. 


P. Rudzki . Nouvelles recherches sur les déformations de la terre pendant l’épo- 
que glaciaire, p. 445-468. 


Canada. — Ottawa. Proc. and Trans. of the R. Soc. (2), 4, 1898. 

G -F. Matthew : Studies on Cambrian faunas, n° 2, p. 123-155, 2 pl. 

Espagne. — Hadrid. Act. Soc. Esp. de H. N. Décembre 1899. 

Etats-Unis. — Cambridge. Museum of comparative Zool. at 
Harvard college. XXX V, 7, 1899. 

Chicago. Journal of Geology. VIT, 7, Octobre-Novembre 1899. 


P. Blake: The pliocene skull of California and the flint implements of table 


+ DONS. — SÉANCE DU 22 JANVIER 4900 1 


mountain, p. 631-638. — L.-G. Westgate : À granite-gneiss in central Connecticut, 
p. 638-655. — T.-L. Watson : Some notes on the lakes and valleys of the upper 


Nugsuak Peninsula, North Greenland, p. 655-667, — T.-C. Chamberlin : An attempt 
to frame à working hypothesis of the cause of glacial periods on an atmospheric 
basis, II, p. 667-686. — Van Hise : The naming of rocks, p. 686-700. 

Hamilton. Journ. and Proc. of the Association. XV, 1898-99. 

Grant : Geological notes, p. 48-66, 1 pl. 

Minneapolis. The Am. Geologist. XXIV, 2, Aug. 1899. 

Hershey : Age and origin of certain gold deposits on the isthmus of Panama, 
p. 73-78. — A. Stewart : Leptichthys, a new genus of Fishes from the Crelaceous 
of Kansas, p 78-79. — Warren Upham : Glacial history of the New England Islands, 
Cape Cod, and Long Island, p. 79-92. — F. Springer : Notice of a new discovery con- 
cerning Uintacrinus, p.92-93.— Marsden Manson : The evolution of climates, p.93-129. 

New-Haven. The Amer. Journ. of Sc. (4), IX, 49, January 1900. 

G.-H. Stone : Glaciation of Central Idaho, p. 9-13. - Washington: Analyses of 
Italian volcanic rocks, Il, p. 44-55. 

New-York. Science, New Series, X, 259-261; XI, 262. 

H.-F. Osborn : A skeleton of Diplodocus recently mounted in the American Mu- 
seum, p. 870-874. — Clarke and Schuchert : The nomenclature of the New-York 
series of geological formations, p. 874-878. — H.-F, Osborn : À complete Mosasaur 
skeleton osseous and cartilaginous, p. 919-925. 

Philadelphie. Proc. of the Am. Philos. Soc. XXX VIII, 159, January 
1899. 


Washington. Smithsonian miscellaneous Collections. 1174. 


Finlande. — Helsingfors. Bull. Comm. Géol. 9, 10, 1899. 


J.-J. Sederholm : Esquisse hypsométrique de la Finlande, 17 p., 1 carte. — Les 
dépôts quaternaires en Finlande, 28 p., 1 carte. 

Carte géologique de Finlande, feuille n° 34 de Mohla au 1/200.000° avec notice 
de 33 p. 


— Fennia (Bull. Soc. Géogr. de Finlande). 14, 15, 1897-1899. 


N° 1%: J. Aïlio : Ueber Strandbildungen des Lilorina-meeres auf der Insel Mant- 
sinsaari, p. 1-43 avec 1 carte. — Hackman : Ueber spätglaciale Strandbildungen im 
nôrdlichen Finland, 8 p., 1 carte. : N°15: Andersson : Studier ôfver Finlands 
torfmossar och fossila kvartärflora, 210 p., # pl. — W. Ramsay : Neue Beiträge 
zur Geologie der Halbinsel Kola, 15 p. 


Grande-Bretagne.—/ondres. The Geol. Magazine. (4), VII, 1. 


Ch. Andrews : A new species of Chelonian from Egypt, p. 1-3, 1 pl. — F. Chap- 
man : Patellina-limestone from Egypt, p. 3-18, 1 pl. — Dakyns : Modern denudation 
in North Wales, p. 18-20. — Greenly : Deflected glacial striæ, East Anglesey. p. 
24-25. — Jukes Browne: A boring through the Chalk and Gault near Dieppe, p. 25-28. 


Italie. — Rome. Atti R. Ac. dei Lincei. RC. VIIL, 11, 12, 1899. 


Tacchini : Il terremoto Romano del 19 luglio 1899, p. 291-296. — Agamennone : 


8 DONS. — SÉANCE DU 5 FÉVRIER 1900 


Il terremoto Emiliano della notte dal 4 al 5 marzo 1898, p. 321-327. — Il terremoto 
di Balikesri (Asia M.) del 14 settembre 1896, p. 327. 


Mexique. — Mexico. Mem. y Rev. Soc. cientifica Antonio Alzate. 
XII, 7, 8, 1898, 1899. 


Suisse. — Genève. Arch. Sc. phys. et nat. (4), VIII, 12, 15 Dé- 
cembre 1899. 


Ch. Rabot : Les variations de longueur des glaciers dans les régions arctiques 
et boréales (suite), p. 566-584. 


Lausanne. Bull. Soc. Vaudoise Sc. Nat. (4), XXXV, 133, Sep- 
tembre 1899. 


Roumanie. — Bucharest. Academia Româna. 1899. 

N°3, I. Simionescu : Studii geologice si paleontologice din Carpatii sudici. III Fauna 
Calloviana din valea Lupului (Rucär), p. 42, 3 pl. — N° 4, I. Simionescu : Fauna 
cretacica superiéra de la Urmôs (Transilvania), 38 p., 3 pl. 

— Anuarulu museului de Geologia si de Paleontologia. 1896. 


L. Mrazec : Quelques remarques sur le cours des rivières en Valachie, p. 1-109, 
avec 1 carte. — Stefanescu : Dinotherium gigantissimum Stef., p. 111-145, 4 pl. 


Uruguay. -— Montevideo. Ann. del Museo Nacional. Il, 12, 
1899. 


Séance du 5 Février 1900 


4° NON PÉRIODIQUES 


Barré. La géographie militaire et les nouvelles méthodes géogra- 
phiques. 1. Introduction à l’étude de l'Europe centrale. Ex. Revue du 
Génie militaire, 1899, 8°, 79 p., 3 pl. en couleur, 37 fig. dans le texte. 


— 2, La France du Nord-Est. Ex. Id., 122p., 3 pl. en couleur, 33 fig. dans 
le texte. 


Branner (John-C.). The Manganese deposits of Bahia and Minas 
(Brazil). Ex. American Institute of Mining Engeneers, California Meeting, Sept. 
1899. 80, 15 p., avec fig. dans le texte. 

Branner et Gilman (C.-E.). The Stone Reef at the Mouth of Rio- 
Grande-do-Norte (Brazil). Ex. American Geologist, XXIV, Déc. 1899. 8e, 3 p. 


Candargy (Paléologos-C.). Communication universelle à MM. les 
Savants de notre planète. 8°, 32 p. Athènes, 1899. 


Glangeaud. Les Minéraux du Crétacé de l’Aquitaine. Ex. CR. Ac. Se. 
4 Déc. 1899, 4 p. 


DONS. — SÉANCE DU 5 FÉVRIER 1900 9 


— Les faciès et les conditions de dépôt du Turonien de l’Aquitaine. 
Ex. Id. 11 Déc. 1899, 3 p. 

Gosselet. De l’alimentation en eau des Villes et Industries du Nord 
de la France. Ex. Ann. Soc. Géol. du Nord, XXVII, p. 272-294, 8, 24 Déc. 1898. 


— Sur les Eaux salines des sondages profonds. Ex. Id, XXVIN, 
p. 54-63, 19 Mars 1899. 

— Note géologique et géographique sur la Montagne de Noyon. 
Ex. Id., XXVII, p. 155-257, 26 Juillet 1899. 

— Aperçu général sur la géologie du Boulonnaïs. Ex. Ouvrage offert 


par la Ville de Boulogne-sur-Mer, aux membres du XXVIII* Congrès de l'AFAS., 
tenu en cette Ville en 1899. 8, 50 p. Boulogne-sur-Mer, 1899. 


Lemoine et Babinet. Observations sur les cours d’eau et la pluie 
pendant l’année 1898. s°, 1899. 


Lotz (H.). Die Fauna des Massenkalks der Lindener Mark bei 
Giessen. Ex. Gesellschaft zur Befôrderung der gesammten Naturwis. zu Marburg 
Bd. 13. Vierte Abtheilung. 8°, p. 197-236, 4 pl. Marburg, 1900. 


9% CARTES 


Suisse. — Carte géologique, XVI (Genève), 2° édit. au 1/100.000e 
avec notice explicative, par MM. Renevier et Schardt. 


93° PÉRIODIQUES 


France. — Carcassonne. Bulletin de la Société d'Etudes scienti- 
fiques de l’Aude. X, 1899. 


P. Courrent : Notice sur quelques fossiles intéressants découverts dans les envi- 
rons de Tuchan et dans le village même, p. 57-62, 2 pl. — G. Sicard : Note sur 
un gisement de fossiles siluriens à la Cabrerisse, près Caunes, p. 63-64. 


Moulins. Rev. sc. du Bourbonnaiïs. XITE, 145, Janv. 1900. 
Paris AC SCICRACXXIXN NES: 


Leclère : Sur la géologie de la Chine méridionale, p. 184-185. — R. Zeiller : Sur 
quelques plantes fossiles de la Chine méridionale, p. 186-188. — W. Kilian : Sur 
la structure de la portion méridionale de la zone du Briançonnais, p. 188-191. — 
CI. Gaillard : Sur un nouveau Rongeur miocène, p. 191-192. — Michel-Lévy, Lacroix 
et Leclère : Note sur les roches cristallines et éruptives de la Chine méridionale, 
p. 211-213. — Marcel Bertrand : Le bassin houiller du Gard et les phénomènes de 
charriage ; et Essai d’une théorie mécanique de la formation des montagnes. 
Déplacement progressif de l’axe terrestre, p. 213-220. — A Lacroix : Sur les trans- 
formations endomorphiques de l’andésite de Santorin sous l'influence d’enclaves 
enallogèncs calcaires, p. 272-274, — Wallerant : Sur la non-existence du système 
bexagonal, p. 275-276. — J. Garnier : La géologie de l'Australie occidentale, p. 277- 
2178, 


10 DONS. — SÉANCE DU 5 FÉVRIER 1900 


— La Nature. 1392-1393, 27 Janv. et 3 Févr. 1900. 

— Journ. de Conchyliologie. XLVII, 4, 1899. 

— Feuille des Jeunes Naturalistes. (3), XXX, 352, Févr. 1900. 
— L'Aéronaute. XXXIIL, 1, Janvier 14900. 


Hauvel : Géographie physique. 


Allemagne. — Berlin. Sitzber. K. Preuss. Ak. Wiss. 1900, 39-53. 


Van’t Hoff und Chiaraviglio : Untersuchungen über die Bildungswerhältnisse 
der oceanischen Salzablagerungen, insbesondere des Stassfurter Salzlagers, p. 810- 
819 et 951-954. 


— Ges. für Erdk. Verh. XXVIL, 1, 1900. 
Gotha. Petermanns Mitt. XLVI, 1, 1900. 
Mulhouse. Ball. Soc. industrielle. Nov.-Déc. 1899. 


Autriche-Hongrie. — Vienne. Verh. K. K. Geol. R. Anstalt. 
1899, 11-16. 


Fr. v. Kerner : Geologische Beschreibung der Insel Bua, p. 298-317. — C. Diener : 
Zur Altersstellung der Korallenkalke des Jainzen bei Ischl, p. 317-318. — U. 
Sôble : Vorläufiger Bericht über die stratigraphisch-geologischen Verhältnisse der 
Insel Lesina, p. 319-325. — J. Simionescu : Ueber das Auftreten des Toltry-Kalkes 
in Rumänien, p. 325-327. — Fr. v. Kerner : Der geologische Bau des Küsten- 
gebietes von Traü, p. 329-348. — F. Eichleiter : Ueber das Vorkommen und die 
Chemische Zusammensetzung von Anthraciden aus der Silurformation Mittel- 
bühmens, p. 348-362. — F. Schafter : Eine subfossile Mikrotestenfauna aus dem 
Hafen von Messina, p. 365-370. — Oth. Abel : Die Beziehungen des Klippengebietes 
zWischen Donau und Thaya zum Alpin-Karpatischen Gebirgssysteme, p. 374-381. 


États-Unis. — Minneapolis. The Am. Geologist. XXIV, 3, 
Sept. 1899. 


M. Manson : The evolution of climates, p. 157-180. 
New-York. Science. (2), XI, 264-265, Janv. 1900. 


J.-F. Kemp : The twelfth annual meeting of the Geological Society of America, 
p. 98-106 et 140-146. — O.-H. Hershey : Granites of the Sierra Costa Mountains 
in California, p. 130-132. 


Washington. U.S. Geol. Surv. Monographs XXIX, XXXI, XXXV. 


XXIX. B.-K. Emerson: Geology of Old Hampshire County, Massachusetts, 790 p., 
39 pl. — XXXI. J.-E. Spurr : Geology of the Aspen Mining District, Colorado, 260 p., 
43 pl. et 1 atlas de 31 pl. — XXXV. Newberry : The later extinct floras of North 
America, 295 p., 68 pl. 


Finlande. — {elsing/ors. Bull. de la Société de Géographie de 
—. XVIL, 1899. Texte français de l’Atlas de Finlande. 


Grande-Bretagne, —- Londres. R. Soc. Proc. LXV, Janv. 1900, 


DONS. — SÉANCE DU 19 FÉVRIER 1900 41 


Italie. — Modène. Boll. Soc. Sismologica. V, 5, 1899-1900. 

A. Riccù : Riassunto della Sismografia del terremoto del 16 novembre 194 in 
Calabria e Sicilia, p. 157-180. 

Rome. — Atti R. Ac. dei Lincei. RC. IX, 1, 1900. 

—- Mem. (5), [, 14895 ; IT, 1897. 


Vol. I. de Angelis : I Corallarj dei terreni terziari dell’ Italia settentrionale, 
p. 164-283, 3 pl. — Vol. Il. de Angelis d’Ossat : Contribuzione allo studio della 
fauna fossile paleozoica delle Alpi Carniche, p. 241-275. — Nasini, Anderlini € 
Salvadori : Ricerche sulle emanazioni terrestri italiane, p. 375-425, 7 pl. 

Turin. Mem. R. Ac. Sc. XXXIV, 5-14, 1898-99. 

Parona : Osservazioni sulla fauna e sull’ eta del calcare di scogliera presso Colle 
Pagliare nel!’ Abruzzo aquilano, p. 378-388. — Piolti : Sulla presenza della jadeite 
nella Valle di Susa, p. 600-609. — Spezia : Sopra un deposito di quarzo e di silice 
gelatinosa trovato nel traforo del Sempione, p. 705-714. — Roccali : Nuove ricerche 
sulla provenienza del materiale rocciozo della collina di Torino, p 817-829. 


Mexique. — Mexico. Mem. y Rev. Soc. cientifica Antonio Alzate. 
XII, 9-10, 1898-99. 


Suède. — Upsal. Bull. geol. Inst. of the University of Upsala. 
17221898: 

J. Westman : Beobachtungen über die Gletscher von Sulitelma und Âlmajalos, 
p. 45-79, 1 pl., 1 carte. — G. Andersson et N. Sahlbom : Sur la teneur en fluor 
des phosphorites suédoises, p. 79-89. — M. Hulth : Uber cinige Kalktufle aus 
Westergôtland, p. 89-125, 1 pl. 

Suisse. — Genève. Arch. Sc. phys. et nat. (4). X, 1, Janv. 1900. 


H. Schardt : Les progrès de la géologie en Suisse pendant l’année 1898, p. 50-86. 


Séance du 19 Février 1900 


19 NON PÉRIODIQUES 


Dewalque (G.). Observalions sur la Note de M. Halleux : (Améliora- 
tion de la distribution d’eau... à Spa ». Ex. Ann. Soc. géol. de Belgique. 
80, XXIV (Mém.), 4 p. Liège, 1897. 

— Les schistes à Spiriferina octoplicata (T'?) à Dolhain. Ex. I. 
XXV (Bull.), 3 p. Liège, 1898. 


— La faille eifélienne et son rôle de limite. Ex. Id, XXVI (Mém.), 
3 p. Liège, 1899. 


— Fossiles viséens de Lives et de Samson, Ex. Id., XXVI (Bull), 
Liège, 1899. 


49 DONS. — SÉANCE DU 19 FEVRIER 1900 


— Sur le granite de la Helle. Ex. Id., XXIV. 


— Discours prononcé aux funérailles de M. 4. Briart par le Secré- 
taire général (M. Dewalque). Ex. Id. 6 p. 

Duparc (L.) et Pearce. Note sur la composition des zones d’accrois- 
sement concentriques de certains plagioclases. Ex. Arch. Sc. physiques 
et nat. de Genève. 80, t. 104, 14 p. Genève, 1899. 


— Sur les Plagioliparites du Cap Marsa (Algérie). Ex. CR. Ac. Se., 
2 Janvier 1900. 3 p. 


— Sur les Andésites et les Basaltites albitisées du Cap Marsa. 
Ex. CR. Ac. Sc., 8 Janvier 1900, 2 p. 


— Sur les roches éruptives du Cap Blanc (Algérie). Ex. CR. Ac. Se. 
20 Mai 1899, 3 p. 

Fortin (R.). Notes de géologie normande. VI. — Sur un Discoides 
inferus Desor, recueilli à Tancarville (Seine-[nfre). Ex. Bull. Soc. géol. 
de Normandie, XVIII (1896-97). 8, 3 p., 1 fig. dans le texte. Le Havre. 

Minjard (Dr L.). L’Alcool, l'Alcoolisme, ses conséquences et ses 
dangers. Ex. Publ. Soc. Sc. nat. de Tarare, 52 p., 8°, Panissières, 1900. 

Mourlon (M.). Discours prononcé aux funérailles du Dr Jean Crocq. 
Ex. Bull. Soc. roy. malac. de Belgique, XXXIII (1898), 8°, 4 p. Bruxelles, 1898. 

— Quelques mots au sujet des observations de M. le Baron 0. van 
Eriborn sur l'allure probable de l'argile rupélienne dans le sous-sol 
de la Campine limbourgeoise. Ex. Ann. Soc. roy. malac. de Belgique, 
XXXIV (1898), 2 p., 8. Bruxelles, 1899. 

— Allocution prononcée à la séance du 6 Mai 1899 de la Soc. roy. 
malacologique (de Belgique) à l’occasion de la mort de M. Gérard 
Vincent. Ex. Id. (Bull. des Séances), XXXIV, 7 p. Bruxelles, 1899 (accompagné 
d’une liste des travaux de Gérard Vincent). 

— C. R. de l’excursion géol. dans Ja Campine limbourgeoise des 
21-22 Mai 1899. Ex. Id., XXXIV, 8 p. avec fig. dans le texte, 8°. Bruxelles, 1899. 


— Sur les dépôts tertiaires de la Campine limbourgeoise à l'Ouest 
de la Meuse. Ex. Bull. Soc. belge de géol., XIT (1898), (Mém.), p. 45-58, 8°. 
Bruxelles (1899). 

— Sur l’âge relatif des sables noirs à lignites du sous-sol de la 
Campine limbourgeoise. Ex. Ann, Soc. roy. malac. de Belgique (Bull. des 
Séances), XXXIII, 1898. 

Nicklès (René). Feuille de Saint-Afirique. Note sur quelques acci- 
dents du Larzac. Ex. Bull. Carte géol. de France, n° 69, X, Avril 1899, 8, 2p. 

— Etudes géol. sur la Woëvre.—-T.Callovien. Ex. Bull. Soc. des Se. de 
Nancy. 80, 11 p. 1899. 

Simionescu (D' Ion). Asupra unui calcar Sarmatic diu Nord-Estul 


Moldovei. Ex. Bull. Soc. Sc. din Bucuresci (Romänia). Ann. VIII, n° 6, &, 7 p. 
Bucarest, 1899. 


DONS. — SÉANCE DU 19 FÉVRIER 1900 13 


20 PÉRIODIQUES 


France. — Amiens. Bull. Soc. Linnéenne du N. de la Fr. XIV, 
321-322, 1899. 

Bourg. Bull. Soc. Sc. Nat. et Archéol. de l’Aïn. 16, 1899. 

Charlieu. Bull. Soc. des Sc. nat. et d’enseignement populaire de 
Tarare. IV, 11, Nov. 1899; V, 1, Janv. 1900. 

P. Privat-Deschanel : Les évolutions géologiques du Haut-Beaujolais, p. 255-260. 

Paris. Ac. Sc. CR. CXXX, 6-7, 5 et 12 Février 1900. 


Ed. Bureau : Sur la première plante fossile envoyée de Madagascar, p. 344-346. 
— Bleicher : Sur les phénomènes de métamorphisme, de production de minerai 
de fer, consécutifs à la dénudation du plateau de Haye (Meurthe-et-Moselle), 
p. 346-348. — A. Lacroix : Sur un nouveau groupe d’enclaves homœæogènes des 
roches volcaniques, les microtinites des andésites et des téphrites, p. 348-351. — 
A. Lacroix : Sur une forme de silice anhydre optiquement négative, p. 430-432. 
— L. Duparc et F. Pearce : Sur quelques roches granitoides du Cap Marsa, p. 432- 
434. — St. Meunier : Examen de la météorite tombée le 12 Mars 1899 à Bierbélé, 
près de Borgo, en Finlande, p. 434-436. 


— La Géographie. N° 2, 15 Février 1900. 


Racovitza : Résultats généraux de l’expédition antarclique belge, p. 81-93, 
4 carte hors texte. — G. Saint-Yves : Turkestan chinois et Pamirs, p. 93-111, 
carte hors texte. — Général Galliéni : Madagascar, p. 111-141. 


— Ann, des Mines. (9), XVI, 11, 1899. 

— Club Alpin Fr. Bull. mensuel. 1. Janvier 1900. 
— Le Naturaliste. (2), XXII, 310, 1er Février 1900. 
G. Garde : La faune antéprimordiale. 

— La Nature. 1394-1395, 10 et 17 Février 1900. 


Saint-Etienne. Soc. Ind. minérale. CR. Décembre 1899. 


> 


Allemagne. — Berlin. Zeitsch. D. Geol. Ges. LI, 3, Jul.-Aug.- 
Sept. 1899. 


Tornquist : Neue Beiträge zur Geologie und Paläontologie der Umgebung von 
Recoaro und Schio im Vicentin, III, Der Spitz-Kalk, p. 340-377, 3 pl. — Felix : 
Studien an cretaceischen Anthozoen, p. 377-388. — Schrammen : Beitrag zur 
Kenntniss der Nothosauriden des unteren Muschelkalks in Oberschlesien, p. 38S- 
409, 7 pl. — Schlüter : Podocrates im Senon von Braunschweig und Verbreitung 
und Benennung der Gattung, p. 409-431. — Fircks : Die Zinnerzlagerstätten des 
Mount Bischoff in Tasmanien, p. 431-465, 2 pl. — G. Bühm : Ueber einige Fossilien 
von Buchara, p. 465-470, 2 pl. 


— Zeitschr. Î. Praktische Geol. Febr. 1900, Hef. 2. 


14 DONS. — SÉANCE DU À19 FEVRIER 1900 


Autriche-Hongrie. — Vienne. Jahrb. K. K. Geol. R. Anstalt. 
XLIX, 2, 1899. 

M.-M. Remes : Beitrage zur Kenntnis der Brachiopoden des Stramberger Tithon, 
p. 213-235, 2 pl — K. Gorjanovié-Kramberger : Die Fauna der oberpontischen 
Bildungen von Podgradje und Vizanovec in Kroatien, p. 255-247, 1 pl. — John: 
Ueber Eruptivgesteine aus dem Salzkammergut, p. 247-259. — F. Kossmat : Ueber 
die geologischen Verhältnisse des Bergbaugebietes von Idria, p. 259-287, 2 pl. — 
Eberhard Fugger : Das Salzburger Vorland, p. 287-427, 2 pl. et 30 fig. 


Espagne. — Madrid. Ann. Soc. Esp. H. N. (2), XXVIHL. 


Vera y Chilier : Memoria sobre la formaciôn de las rocas de la provincia de 
Cadiz, p 305-320. 


États-Unis. — Boston. The American Naturalist. XXXIV, 397, 
Janv. 1900. 


H.-F. Osborn : A glacial pot-hole in the Hudson river sheales near Catskill, 
p. 33-37. 


Chicago. Journal of Geology. VII, 8, Nov.-Déc. 1899. 


W.-H. Weed : Granite rocks of Buttle, Mont, and Vicinity, p. 737-751. — T.-C. 
Chamberlin : On attempt to frame à working hypothesis of the cause of glacial 
periods on an atmospheric basis, II, p. 751-788. — C.-K. Leith : A reference list 
of summaries of literature on North American Precambrian geology, 1892 to the 
close of 1898, p 790-812. 


New-Haven. The Amer. Journ. of Sc. IX, Febr. 1900. 


J.-B. Hatcher : Sedimentary rocks of southern Patagonia, p. 85-109.—- A, Agassiz : 
Explorations of the (Albatros » in the Pacific, II, The Paumotus, p. 109-117. — 
A.-C. Spencer : Devonian Strata in Colorado, p. 125-13#. 


New-York. Science. New Series, XI, 266-267, Febr. 1900. 


H. Tucker : The effect of the Mexican earthquake of January 19th, at Mount 
Hamilton, Calif., p. 215-218. 


Grande-Bretagne. — Dover. R. of the Bristish Ass. for the 
Advancement of Science. 1899. - 


Londres. R. Soc. Proc. LXVI, 424. 


R.-D. Oldham : On the propagation of earthquake motion to great distances, 
p. 2-3. — J.-W. Gregory : Polytremacis and the ancestry of the Helioporidæ, 
p. 19-20. 

— (Quaterly Journ. Geol. Soc. LVTF, Part 4, N° 221, 15 Febr. 1900. 

Ch. Davison : On the Cornish Earthquakes of March 29th to April 204 1898, p. 1-8. 
— George Clinch : On Drift-gravels at West Wickham, p. 8-11. — G.-W. Lam- 
plugh : On some effects of earth-movement on the Carboniferous volcanic rocks 
of the Isle of Man, p. 11-26. — J.-W. Gregory : On the Geology and fossil Corals 
and Echinids of Somaliland, p. 26-46, 2 pl. — Wheelton Hind : On Palænilo car- 
bonifera, p. 46-50. — G.-J. Hinde : On Eocene Calcisponges from Victoria, Austra- 
lia, p. 50-67, 3 pl.— H. Lapworth : On the Silurian Sequence of Rhayader, p. 67-138, 


DONS. — SÉANCE DU D MARS 1900 15 


2 pl. — T.-T. Groom : On the geological structure of portions of the Malvern and 
Abberley Hills, p. 138-198, 1 pl. — W.-T. Blanford : On a particular form of sur- 
face resulting from glacial erosion at Loch Lochy and elsewhere, p. 198-202, 1 pl. 
— The Geol. Magazine. (4), VIL, 428, Febr. 1900. 
Ch. Eastman : New fossile bird and fish remains: Eocene, Wyoming, p. 54-58, 
4 pl. —J.-R. Dakyns : Some Snowdon tarns, p. 58-61. — H. Woodward: À new 
Crustacean, Mesodromilites Birleyi, Gault Folkestone, p. 61-64. 


Manchester. Trans. Geol. Soc. XXVI, 10-12. 

E. Hull : On sub-oceanic terraces and river valleys of the coasts of the British 
Isles and Western Europe, p. 313-324. 

Italie. — Palerme. Giornale di Sc. Nat. ed economiche. XXII, 
1899. 


G.-G. Gemmellaro : La fauna dei calcari con Fusulina della valle del fiume Sosio 


nella provincia di Palermo, p. 95-215, 12 pl. — E. Carapezza e L.-F. Schopen : 
Sopra alcune nuove Rhynchonelline della Sicilia, p. 215-255, 4 pl. 


Pise. Atti della Soc. Toscana di Sc. Nat. XI-XIT. 
G. d’Achiardi : Minerali del marmo di Carrara, p. 160-163. 
Rome. Atti R. Ac. dei Lincei. RC. IX, 2, 21 Gennaio 1900. 


Clerici : Appunti per la geologia del Viterbese, p. 56-62. 


République Argentine. — Buenos-Aires. Comunicaciones del 
Museo Nacional. [, 5. 


Ameghino : Los Arrhinolemuroidea, un nuevo orden de mamiferos extinguidos. 
— Mercerat : Sur le Neomylodon Listai. 


Suède. — Stockholm. Geologiska Fôreningens 1 Stockholm Für- 
handlingar, 1899. 


Séance du 5 Mars 1900 


19 NON PÉRIODIQUES 


Kerforne. Note sur l’Ordovicien du sud, de Rennes. Ex. B. Soc. se. 
et médicale de l'Ouest, 8° année, VIII, N°3, 8°, 11 p. Rennes. 

Lœvy (M.) et Puiseux (P.). Atlas photographique de la Lune, 
publié à l'Observatoire de Paris. Texte : 1°' fascicule, 4", 4% p., 1896, Paris, 
Imp. Nat.; 2° fasc., 4°, 64 p., 1897, idem ; 3° fasc., 4°, 64 p., 1898, idem ; 4' fasc., 
4°, 64 p., 1899, idem. 

Priem (F.). Sur les Poissons fossiles éocènes d'Egypte et de Rou- 
manie, et rectification relative à Pseudolates Heberti Gervais sp. 
Ex. B. S. G. F., [3], XXVII, p. 241-253, 1 pl., 1899. 


16 DONS. — SÉANCE DU 5 MARs 1900 


Roman (F.). Monographie de la faune lacustre de l’Eocène moyen. 
Ex. Annales de l’Université de Lyon, nouv. série, Sciences, fasc. I. 8°, 42 p., 3 pl. 
en phototypie. Paris-Lyon, 1899. 

Sacco (F.). « Giovanni Michelotti » (avec Index bibliographique). 
Ex. B. S. malacologica italiana, XX, p. 125-128 (s. I. n. d.). 

— Note sur l’origine des Paleodyction. Ex. B. S. belge de Géol., XIII, 
8°, 13 p., 1 pl. double. Bruxelles, 1899. 

— « Fossili problematica ». Ex. Rev. italiana de Paleontologia, IV, 3, 
SU D-APATIME 

— L’Appennino della Romagna. Studio geologico. Ex. B. S. Geol. 
italiana, XVIIL, 3, 8°, 69 p. Rome, 1899. 

— Gli Anfiteatri morenici del Veneto. Studio geologico. Ex. An. 
R. Accad. d’Agric. di Torino (4 Déc. 1898), 8, 64 p., 2 cartes géol. au 1/100.000°. 
Turin, 1899. 

— Sull’ età di alcuni terreni terziarii dell’ Appennino. Ex. Atti d. 
R. Accad. delle Scienze di Torino, XXXV (19 Nov. 1899), 80, 12 p. Turin, 1899. 

Vidal. C. R. des excursions (dirigées par M. —). Réunion extra- 
ordinaire de la S. G. F. à Barcelone, en 1898. Ex. B.S. G.F.,[3], XXVI, 
31 p.. 2 pl. Publié en 1899-1900. 


20 PÉRIODIQUES 


France. — Charleville. Bull. Soc. H. N. des Ardennes. V, 1898. 
Bestel : Compte-rendu d’une excursion à Monthermé, Deville, Laifour, p. 47-54. 
Grenoble. Travaux du Laboratoire de Géol. de la Fac. Sc. V, 1900. 


I. Simioneseu : Note sur quelques Ammonites du Néocomien français, p. 1-19, 
4 pl. — J. Blayac : Sur le Crétacé inférieur du bassin de l’Oued-Cherf (Algérie), 
p. 19-29. — Œcoptychius Christoli Beaudoin, de la collection Gevrey, 1 p., 1 pl. 


Mâcon. Soc. H. N. Bull. trim. 15-16, 1er Sept. 1899, 4er Mars 1900. 
Lissajous : Crinoïdes des environs de Mâcon, p. 1-5, 1 pl. 

Moulins. Revue sc. du Bourbonnaïis. XIII, 146, Févr. 1900. 

Paris. Ac. Sc. CR. CXXX, 8-9, 19 et 26 Février 1900. 


Marcel Bertrand : Déformation tétraédrique de la Terre et déplacement du pôle, 
p. 449-465. — H. Douvillé : Examen des fossiles rapportés de Chine par la mission 
Leclère, p. 592-595. — J. Giraud : Sur l’Oligocène de la région comprise entre 
Issoire et Brioude, p. 595-598. — Bleicher : Sur la dénudation de l’ensemble du 
plateau lorrain et sur quelques-unes de ses conséquences, p: 598-600. 


— Soc. botanique de Fr. Bull. (3), VE, 6-7, 1899. 
— La Nature. 1396-1397, 24 Février et 3 Mars 1900. 
— Soc. Fr. de Minéralogie. Bull. XXII, S, Déc. 1899. 


DONS. — SÉANCE DU » MARS 1900 17 


— L’Anthropologie. X, 6, Nov.-Déc. 1899. 

— Ann. des Mines. 9 serie, XVII, 1, 1900. 

— Le Naturaliste. XXII, 311-312, 15 Févr., 1°r Mars 1900. 

Stanislas Meunier : Imitation expérimentale des cheminées de fées, p. 39-40. 
E. Massat : Méduses fossiles, p. 51-53. — Bougon : La Terre, son origine, sa fin, 
P. 56. — B. Renault : Note sur les tourbes, p. 58-59. 

— Feuille des Jeunes Naturalistes. XXX, 353, 1er Mars 1900. 

G.-F, Dollfus : L'extension des anciennes mers, p. 73-77. 

— Répertoire bibliographique des principales revues françaises 
pour l’année 1898. 2e année. 


Allemagne. — Gotha. Petermanns Mitt. XLVI, 2, 1900. 

O. Pettersson : Die hydrographischen Untersuchungen des Nordatlantischen 
Ozeans in den Jahren 1895-96, p. 25-34, 1 carte. — C.-E. Jung : Das Bewässerungs- 
system in Britisch-Indien, p. 34-41, 1 carte.: 


Stuttgard. N. Jahrb. für Min., Geol., Pal. B. I, H. 2, 1900. 


E. Drygalski : Ueber die Structur des grônländischen Inlandeises und ihre 
Bedeutung für die Theorie der Gletscherbewegung, p. 71-87. — P. Oppenheim : 
Ueber die grossen Lucinen und das Alter der « miocänen » Macigno-Mergel des 
Appennin, p. 87-95. 


Autriche-Hongrie. — Cracovie. Bull. internat. Ac. Sc. CR. 
10, Déc. 1899. 


Vienne. Verh. K. K. Geol. R. Anstalt, 18, 1899. 


Franz Schafter : Zur Abgrenzung der ersten Mediterranstufe und zur Stellung 
des « Langhiano » im piemontesischen Tertiärbecken, p. 393-396. — F. Teller : Das 
Alter der Eisen- und Manganerz führenden Schichten im Ston- und Vigunsca- 
Gebiete an der Südseite der Karavanken, p. 396-418. — G. Geyer : Uggowitzer 
Breccie und Verrucano, p. 418-432. 


Canada. — Ottawa. Geol. Surv. IV, 1, 1899. 

Lawrence M. Lambe : À revision of the genera and species of Canadian palæo : 
zoic corals. The Madreporaria perforata and the Alcyonaria, p. 1-96, 5 pl. 

États-Unis. — New-York. Science. New Series, XI, 268-269, 
16-23 Febr. 1900. 

A. Birge : Some of the problems of Limnology, p. 253-255. 

Grande-Bretagne. — Zondres. R. Ph. Soc. Proc. Session 
1898-99. 

G. Goodchild : Solar energy in relation to ice, p. 137-155. — Some notes on a 


rock allied to Limburgite, near North Berwick, p. 155-157. — On the maintenance 
of the earth’s internal heat, p. 157-158. 


— The Geol. Magazine. (4), VII, 429, March 1900. 
T. Mellard-Reade : À contribution to Post-Glacial Geology, p. 97-105, 1 pl. —- 


18 DONS. — SÉANCE DU 19 mars 1900 


R. Cowper Reed : À new carboniferous Cephalopod, Pleuronautilus ? scarlettensis 
n. Sp., p 105-106, 1 pl. — Ch. Davison : On some minor British Earthquakes of 
the years 1893-1899, p. 106-115. — E. Greenly : Report on the drift at Moel Try- 
faen, drawn up by the Secretary of the Committee, p. 115-124. 


Italie. — Rome. Atti R. Ac. dei Lincei. RC. IX, 3, 1900. 
Japon. — Tokio. The Journ. of the College of Sc. XI, 4, 1899. 


S. Sekiya : The earthquake investigation committee catalogue of Japanese Earth- 
quakes, p. 315-389. — F. Omori : Notes on the earthquake investigation committee 
catalogue of Japanese earthquakes, p. 389-437, 12 pl. 

Suisse. — Genève. Arch. Sc. phys. et nat. (4), IX, 2, 15 Fé- 
vrier 1900. 


Charles Rabot : Les variations de longueur des glaciers dans les régions arcti- 
ques et boréales (suite), p. 162-185. 


Séance du 19 Mars 1900 


149 NON PÉRIODIQUES 


Gerrit S. Miller Jr. Description of three Free-Tailed Bats. Ex. Bull. 
Am. Museum of N. H., XII, p. 173-181, &e, fig. 

Hall (James) et Clarke (J.-M.). À Memoir on the Palæozoic reti- 
culate Sponges constituting the Family of Dictyospongidæ. (Memoir MH, 
State Museum University}, 4°, 350 p., 70 pl. en lithog. New-York et Albany, 1898. 

Langmuir (A.-C.) et Baskerville (Ch.). Index to the litterature of 
Zirconium. Ex. Smithsonian Miscellaneous Collections, No 41173, 8, 29 p. 
Washington, 1899. 

Moreau (Dr Emile). Histoire naturelle des Poissons de la France. 
3 vol. in-8 et un supplément ; 1893 p., 220 fig. 


20 PÉRIODIQUES 


France. — Lille. Soc. Géol. du N. Ann. XX VII, 4, 4899. 


Malaquin : Le Coryphodon Gosseleti n. sp. et la faune de l'Éocène inférieur de 
Vertain, p. 257-271. — Leriche : Notice sur les fossiles sparnaciens de la Belgique 
et en particulier sur ceux rencontrés dans un récent forage à Ostende, p. 280-283. 
— Leriche : Note sur la faune de la tourbe de Wissant, p. 283-284. — J. Gosselet : 
Note sur les grès des Bruyères de la Comtesse à Molinchard, p. 284-289. — J. 
Gosselet : Note sur les couches de galets de la feuille de Laon, p. 297-305. — Rabelle : 
Sarments de vigne trouvés à Ribemont dans une marne magnésienne, p. 305-307. 


Paris. Ac. Sc. CR. CXXX, 10-11, 5 et 12 Mars 1900. 


A. de Lapparent : Sur la symétrie tétraédrique du globe terrestre, p. 614-619. — 


DONS. — SÉANCE DU 19 mars 1900 11 


Marcel Bertrand : Observations à propos de la note de M. de A. Lapparent, p.619-622. 
— Ch. Depéret : Sur les Dinosauriens des étages de Rognac et de Vitrolles du pied 
de la Montagne Noire, p. 637-639. — B. Renault : Sur quelques nouvelles Bactéria- 
cées de la houille, p. 740-743. — L. de Launay : Sur les types régionaux de gites 
métallifères, p. 743-746. 


— La Géographie. 3, 15 Mars 1900. 

— Ann. de Géographie. IX, 44, 15 Mars 1900. 

— La Nature. N°° 1398-1399, 10 et 17 Mars 1900. 

— Soc. d'Anthropologie. Bull. (4), X, 5, 1899. 

— Club Alpin Fr. Bull. mensuel. Février 1900. 

— Journ. des Savants. Janvier et Février 1900. 

Saint-Etienne. Bull. Soc. Ind. minérale. (3), XIIT, 4, 1899. 

B. Renault : Sur quelques microorganismes des combustibles fossiles, p. 865-1171. 
— Soc. Ind. minérale. CR. mensuels. Janvier-Février 1900. 


Allemagne. — Berlin. Zeitschr. f. Praktische Geol. März 1900. 


E. Weinschenk : Der Silberberg bei Bodenmais im Bayerischen Wald, p. 65-71. 
— E. Lungwitz : Der geologische Zusammenhang von Vegetation und Goldlager- 


stâtten, p. 71-74. — Leriche : Ueber einige Excursionen des VIIT intern. Geologen- 
Congresses (Forts.), p. 74-82. 


— Zeitsch. d. Ges. für Erdk. Band XXXIV, 5, 1899. 


G. Maercker et Schäffer : Beiträge zur Erforschung Klein-Asiens, p. 363-408, 2 pl. 
— Otto Baschin : Die Entstehung wellenähnlicher Oberflachenformen, p. 408-425. 


Mulhouse. — Bull. Soc. industrielle. Janvier 1900. 


Autriche-Hongrie. — Cracovie. Bull. internat. Ac. Sc. CR. 
Janvier 1900. 


Vienne. Berg-und huüuttenmännisches Jahrb. XLVIII, Heît I, 1900. 
Fr. Katzer : Das Eisenerzgebiet von Vares in Bosnien, p. 99-160, 1 pl. 
Espagne. — Madrid. Act. Soc. Esp. de H. N. Febr. 1900. 

— Revista minera metal. y de ing. LI, 1769, Mars 1900. 
États-Unis. — Boston. Proc. Boston Soc. of Nat. Hist. XXIX, 1-8. 


Cambridge. Bulletin of the Museum of comparative Zoology at 
Harvard College. XXXV, 3-6, 1899. 


— Proc. Amer. Ac. Arts and Sc. XXXV, 1-3, 1899. 


— Museum of comparative Zool. at Harvard College. XXXIV, 
1899. 


Robert Hill : The geology and physical geography of Jamaica : Study of a type 
of Antillean developpement, 256 p., #1 pl. 


20 DONS. — SÉANCE DU 19 Mars 1900 


— Memoirs. XXII, 2. 
Des Moines. Geological Survey of Iowa. IX. Ann. rep. 1898. 


Bain : Geology of Carroll county, p. 51-109. — T.-H. Macbride : Geology of Hum- 
boldt county, p. 109-115. — W. Beyer : Geology of Story county, p. 155 247. — A. 
Udden : Geology of Muscatine county, p. 247-389. — IH. Norton : Geology of Scott 
county, p. 389-521. 

Minneapolis. The Am. Geologist. XXXIV, 4-5, Oct.-Nov. 1899. 

Gresley : Possible new coal plants in coal, p. 199-205, 4 pl. — Marsden Manson : 
The evolution of climates, p. 205-210. — Whiteaves : The devonian system in 
Canada, p. 210-240. — O.-H. Hershey : The gold bearing formation of Stephenson 
county, Hlinois, p. 240-243. — G.-P. Merrill : A discussion on the use of the terms 
rock-Weathering, serpentinization and hydrometamorphism, p. 244-250. — Sardeson : 
A pew Cystocrinoidean species from the Ordovician p. 263-276, 1 pl. — Keyes : On 
stratification planes, p. 294-300. — E. Wood : Eruption of Mauna-Loa 1899, p. 300- 
304, À pl. 

New-Haven. The Amer. Jourp. of Sc. (4), IX, 51, Mars 1900. 

Beecher : Conrad’s types of Syrian fossils, p. 176-179. — H.-S. Williams : Silurian- 
Devonian boundary in North America, p. 203-214. 

New-York. Science. (2), XI, 270-271, 2, 9 Mars 1900. 

— Americ. Mus. of Nat. Sc. Bull. XI, 2, 1899. 

Wbhitfield and Hovey : Catalogue of the types and ligured specineps in {he palæon- 
tological collection of the geological department, Amer. Mus. of Nat. Hist., 186 p. 

— Meinoirs. I, 4, 5. 

H.-F. Osborn : A complete Mosasaur skelelon, osseous and cartilagineous, p. 167- 
185. — H -F. Osborn : A skeleton of Diplodocus, p. 191-214, 8 pl. 

Philadelphie. Trans. of. the Am. Philos. Soc. XX, 1. 

G. Baur and E.-C. Case: The history of the Pelycusauria, With a description 
of the genus Dimetrodon Cope, 62 p., 3 pl. 

— Proc. Ac. of N. S. 1899, 2. 

Washington. Smithsonian miscellaneous Collections, 1173. 

Grande-Bretagne. — Londres. R. Soc. Proc. March 1900. 

Indes Anglaises. — Calcutta. Mem. Geol. Surv. of India. 
XX VII, 1, 1899. 


C. Diener : Notes on the geological structure of the Chitichun region, p. 1-97. — 
R.-D. Oldham : À note on the Allah-bund in the north-west of the Rann of Kuchh, 


p. 27-30, 1 pl — G.-E. Grimes : Geology of parts of the Myingyan, Magwe and 
Pakokku districts, Burma, p. 30-71, 2 pl. — H. Smith : The geology of the Mikir 
hills in Assam, p. 71-95, 1 pl — H. Hayden : On the geology of Tirah and the 


Bazar Valley, p. 95-117, 2 pl. 
— Paleontologia indica. 
(15), 1,2: C. Diener : Anthracoiïithic fossils of Kashmir and Spiti, 95 p., 8 pl. — 


DONS. — SÉANCE DU 2? AVRIL 1900 21 


(15), IT (table). — New series, I, 1 : K. Redlich : The Cambrian fauna of the eastern 
Salt-Range, 13 p., 1 pl. — 2 : F. Noetling : Notes où the morphology of the Pelecy- 


poda, 7 p., 3 pl. 


Italie. — Hodène. Boll. Soc. Sismologica. V, 6, 1899-1900. 


E. Oddone : Sulle registrazioni sismiche di periodo lento, p. 181-198. — Giovanni 
Costanzo : Il terremoto di Ventotene del 27 marzo 1899, e le indicazionitronome- 
triche avute al Collegio Bianchi in Napoli, ed a Reggio di Calabria, p. 198-206. — 
G. Agamennone : Tremblement de terre de Balikesri dans la partie N.W. de l'Asie 
Mineure du 14 septembre 1896, p. 206-214. 


Rome. Atti R. Ac. dei Lincei. IX, #4, 1er semestre 1900. 
Mexique. — Mexico. Mem. y Rev. Soc. cientifica Antonio Alzate. 
XII, 9-12, 1898-1899. 


— Boll. Inst. Geol. de Mexico. 12, 1899. 
E. Ordoñez et Manuel Rangel : El Real del Monte, 105 p., 21 pl. 


Séance du 2 Avril 1900 
10 NON PÉRIODIQUES 


Adän de Yarza (D. Ramôn). Provincia de Guipüzcoa. Geologia 
agricola. Primera parte. 4°, 26 p., carte géol. au 1/100.000°. Saint-Sébas- 
tien, 1900. 

Bogoslowsky. Ueber das Untere Neokom im Norden des Gouver- 
nements Simbirsk und den Rjazan-Horizont. Ex. Verh. d. K. Russischen 
Mineralogischen Gesellschaft zu St-Petersburg. (2), XXXVIL, 2, 80, p. 249-267, 1900. 

Dewalque, Cornet (J.), Malaise (C.), Lohest (M.), Forir (H.). Les 
coquilles du Limon. Ex. Ann. Soc. géol. de Belgique, XXVI (Bull.), &, 7 p. 
Liège, 1899. 

Dollfus (G.-F.). L'extension des anciennes mers. Ex. Feuille des Jeunes 
Naturalistes, 8, 4 p. Mars 1900. 

Forir (H.). Publications de M. —. %, 6 p. Liège, 1900. 

— et Defrenne (B.). Découverte de Grès blanc, gédinnien, à Mal- 
voisin. Ex. Ann. Soc. géol. de Belgique, XXVI (Bull.), 8, 1 p. Avril 1899. 

Furman (H. Van F.). Notes on Mining and Smelting in the State 
of Durango, Mexico. Ex. Colorado Scientific Soc., 8, 5 p. Denver, Janv. 1900. 


Harlé (Edouard). Rochers creusés par des Colimacçons à Salies-du- 
Salat (Haute-Garonne). Ex. Bull. S. H. N. Toulouse, février 1900. 


Lohest (Max). Publications de M. —. 8°, p. Liège, 1900. 


22 DONS. — SÉANCE DU 2 AVRIL 1900 


Lohest (Max). Discours prononcé au XX Ve anniversaire de la Soc. 
géol. de Belgique, sur « Les Progrès réalisés en géologie de 1874 à 
1898 ». Ex. Ann. Soc. géol. de Belgique, XXV bis, 40, 17 p. Liège, 1809. 

— et Forir (H.). Stratigraphie du Massif cambrien de Stavelot. 
Id., 4°, 49 p., 2 pl. en photot. et fig. Liège, 1899-1900. 

Moureaux (Th.). Déterminations magnétiques faites en Russie, 
dans le Gouvernement de Koursk, sous les auspices de la Soc. impé- 
riale russe de Géographie. 8°, 24 p., tables, carte et planches. Saint-Péters- 
bourg, 1898 

Pavlovié (P.-S.). Contribution à la connaissance des Foraminifères 
des étages méditerranéens. 8, (Texte russe), fig. 


20 PÉRIODIQUES 


France. — Amiens. Bull. Soc. Linnéenne du N. de la Fr. XV, 
323, Janvier 1900. 


Le Havre. Bull. Soc. Géol. de Normandie, XVIII, an. 1896-1897. 

Raoul Fortin : Notes de Géologie normande : Sur un Discoides inferus recueilli 
à Tancarville, p. 20-23. — J. Skrodzki : Rauracien et Séquanien des environs de 
Lisieux, p. 23-50. — J. Skrodzki : Quaternaire et Tertiaire des environs de Bayeux, 
p. 50-59. — Savalle et Lennier : Note sur des ossements de Dinosaurien découverts 
à Octeville, p. 59-62. — Hommey et Canel : Notice géologique sur le canton de Sécs, 
p. 62-92, 1 carte. 


Moulins. Rev. Sc. du Bourbonnais. XITE, 147, 45 Mars 1900. 
Paris. Ac. Sc. CR. CXXX, 12-13, 19 et 26 Mars 1900. 


L. Gentil : Le volcan andésitique de Tifarouïne (Algérie), p. 796-799. — Munier- 
Chalmas : Sur les plissements du bassin de Paris, p. 850-853. 

— Soc. botanique de Fr. Bull. (3), VII, 1, 1900. 

— La Nature. 1400-1401, 24 et 31 Mars 1900. 


— Le Naturaliste. XXII, 313, 15 Mars 1900. 


Stanislas Meunier : Les meulières de Montmorency, p. 63-65. 
— Feuille des Jeunes Naturalistes. XXX, 354, 1er Avril 1900. 


— Association française pour l’Avancement des Sciences. 28° 
session, XX VIII, {re partie, Boulogne-sur-Mer. 


E. Bertrand : Premières observations sur les nodules du terrain houiller d’Bar- 
dinghen, p. 246-247. — Lennier : Sur des parties d’un squelette de Dinosaurien 
recueillies à Bléville, au nord du cap de la Hève, dans le Kimméridien supérieur, 
p. 247. — Cossmann : Observations sur quelques coquilles crétaciques recueillies en 
France, p. 248. — Kerforne : Classification des assises ordoviciennes de Bretagne, 
Pp. 248. — Lebesconte : Epoque et mode de formation du détroit du Pas-de-Calais. 
Modifications subies par le littoral depuis l’origine du détroit jusqu’à nos jours, 
p. 249-250. — Sauvage : Reptiles du Jurassique supérieur du Boulonnais, p. 250. 


DONS. — SÉANCE DU 2 AVRIL 1900 923 


Allemagne. — Gotha. Petermanns Mitt. XLVI, 3, 4900. 


Stahl : Teheran und Umgegend, p. 49-58, 1 carte. — Petlersson : Die Wasserzir- 
kulation im Nordatlantischen Ozean, p. 61-66. 


Autriche-Hongrie. — Vienne. Verh. K. K. Geol. R. Anstalt. 
1-2, 4900. 


Uhlig : Abwebhrende Bemerkungen zu R. Zubers’s « Stratigraphie der Karpa- 
tischen Formationen », p. 37-55. — Suess : Eine Bemerkung über die Einwirkung 
des Erdbebens von Lissabon auf die Thermalquellen von Teplitz, p. 55-63. 


Danemark. — Copenhague. Acad. royale des Sc. et des Lettres 
de Danemark. Bulletin. 14899, 6 ; 1900, 1. 


États-Unis. — Boston. Am. Ac. Arts and Sc. Proc. XXXV, 4-7. 
Buffalo. Society of Natural Sciences. Bull. VI, 2-4. 


Grabau : The paleontology of Eighteen Mile Creek and the Lake shore sections 
of Erie County, New-York, p. 97-401. 


Cambridge. Museum of Comparative Zool. at Harward College. 
Memoirs. XXIV. 


The Fishes (mission de l’Albatros), 1 vol. texte 431 p., atlas de 97 pl., 1 carte. 
Minneapolis. The Am. Geologist. XXIV, 6, Dec. 1899. 


Woodmann : Shore development in the Bras d'Or Lakes, p. 329-342, 1 pl. — 
Branner and Gilman : The stone reef at the mouth of Rio Grande do Norte, Brazil, 


p. 342-349. — Abercrombie : Crossing the Valdez Glacier at. Bates’ pass, p. 349-355. 
— Watson : Some further notes on the weathering of diabase in the vicinity of 
Chatham, Virginia, p. 255-319. — Grant : A possibly driftless area in Northeastern 


Minnesota, p. 377-381. 
New-York. Science. (2), XI, 272-273. 


Grande-Bretagne. — Londres. Proc. Geol. Association. XVI, 
6, Febr. 1900. 


Chapman : The raised beach and rubble-drift at Aldrington (continued), p. 261- 
271. — Hinton : The Pleistocene deposits of the Ilford and Wanstead district, p. 271- 
282. — Kennard and Woodward : The Pleistocene non marine Mollusca of Iford, 
p. 282-286. — A. Rowe, Gregory, Kitchin and D. Sherborn : The Zones of the White 
Chalk of the English coast, pl. et fig. 


— KR. Soc. Proc. LXVI, 426. 
— The Geol. Magazine. New Series, (4), VII, 4, April 1900. 


Howard Fox : Notes on the geology and fossils of Devonian rocks of the north 
coast of Cornwall, p. 145-153, 1 pl. — Traquair : Notes on Drepanaspis Gmün- 
densis, p. 153-160. — Greenly : On the age of the later dykes of Anglesey, p. 160- 
164. — Davison ; On some British earthquakes of the years 1893-1899, p. 164-177. 


J4 DONS. — SÉANCE DU 23 AVRIL 1900 


Newcastle. Trans. of the N. England Inst. of Mining and Mecha- 
nical Engineers. XLVII, 5-6; XLIX, 1-2. 

Elwen : Notes on the glacial deposit or « wash » of the Dearness valley, p. 103- 
106. — de Rance : The geology of Furness, p. 157-165. 

Italie.— Milan. Atti Soc. It. Se. Nat. XXX VII, 4, 1900. 

E. Mariani : Fossili del giura e dell’ infracretaceo nella Lombardia, p. 367- 
451, 1 pl. 

Rome. Atti R. Ac. dei Lincei. RC. IX, 5, 1900. 


Turin. Mem. R. Ac. Sc. XXXIV, 1899. 

Bonarelli : 1 fossili senoniani dell’ Appennino centrale che si conservano a Peru- 
gia nella Collezione Bellucci, p. 1020-1028. 

Mexique. — Mexico. Bol. Inst. Geol. de Mexico. 13, 1899. 

E. Bôüse : Geologia de los Alrededores de Orizaba, 52 p., 3 pl. 


— La Naturaleza. (2), III, 1899. 
Suisse. — Genève. Arch. Sc. phys. et nat. (4), IX, 3, 15 Mars 1900. 


Ch. Rabot : Les variations de longueur des glaciers dans les régions arctiques et 
boréales (suite), p. 269-282. 


Séance du 23 Avril 1900 
19 NON PÉRIODIQUES 


Agamennone (G.). I pendolo orizzontale nella Sismometria. Ex. RC. 
d. R. Ac. d. Lincei (CI. d. Sc. f. m. nat.), IX, 1°" sem. sér. 5, fasc. 4, 8°, p. 107-114. 
Rome, février 1900. 

Cossmann (M.). Mollusques éocéniques de la Loire-Inférieure. 
Tome 2, 1er fasc. Ex. B. S. Sc. nat. de l’Ouest de la France, IX, 8, p. 307-360, 
5 pl. Nantes, 1899. 

Fourtau (R.). Notes sur les Echinides fossiles de l'Egypte. 8, 70 p., 
6 pl. en lith. Le Caire, 1900. 

— Notes pour servir à l’étude des Echinides fossiles d'Egypte. 
Comm. faite à « l’Institut égyptien », le 3 mars 1899. 8, 8 p. (fig. dans 
le texte). Le Caire, 1899. 


— Notes sur le Paléolithique en Egypte. Ex. Bull. Institut égyptien, 
80, 8 p. Le Caire, 1898. 

— Note sur les Sables pliocènes des environs des Pyramides de 
Ghizeh. Ex. Id., 8°, 5 p. Le Caire, 1899. 


— Les environs des Pyramides de Ghizeh. Ex. B.S. khédiviale de Géo- 
eraphie, N° 4, sér. 5, 8°, 16 p. Le Caire, 1899. 


1 
QC 


DONS. — SÉANCE DU 23 AVRIL 1900 


— Les phosphates de chaux en Egypte. Ex. Bull. Institut égyptien, 
8°, 8 p., fig. dans le texte. Le Caire, 1899. 

Kalkowsky (Profr Dr Ernst). « Hanns Bruno Geinitz ». Die Arbeit 
seines Lebens. Ex. Sitzhber. und Abh. d. nat. Ges. « Isis », 8°, 9 p. Dresde, 
février 1900. 

Marchand et Fabre (C.-A.). Les érosions torrentielles sur les pla- 
teaux des Hautes-Pyrénées. Ex. CR. Congrès Soc. sav., 1899. 

Martonne (E. de) et Munteanu Murgoci. Sondage et analyse des boues 
du lac Gälcescu (Karpates mérid.). Ex. CR. Ac. Sc., 3 p., 2 Avril 1900. 

Nansen (Fridtjof). The Norwegian North-Expedition (1893-96). 
Scientific Results. Vol. I, &, 141 p., 36 pl. Index des espèces décrites. Chris- 
tiania, 1900. 

Renevier (E.). Commission internationale de Classification strati- 
graphique. Ex. Eclogæ geol. Helvetiæ, 8°, VI, 1, p. 35-46. Berne, Juin 1899. 


— Etude géol. du tunnel du Simplon. Ex. Id., p. 31-34, 1899. 


Renevier et Schardt (H.). Notice explicative de la Feuille XVI 
(2e édition) de la Carte géo!. de la Suisse au 1/100.0006. Ex. Id., VI, 
2, p. 81-111. Berne, 1899. 

Université de Lausanne (Suisse). Index bibliographique de la 
Faculté des Sciences, publié par les Professeurs et Privat-Docents 
8°, 116 p. Lausanne, 1896. 


2 PÉRIODIQUES 


France. — Paris. Ac. Sc. CR. CXXX, 15-16. 


Grand’Eury : Sur les Calamariées debout et enracinées du terrain houiller ; Sur 
les Fougères fossiles enracinées du terrain houiller ; Sur les Stigmaria, p. 988- 
1054. — M. Munier-Chalmas : Sur les plissements du Pays de Bray, p. 1057. — 
R. Zeiller : Sur une Selaginellée du terrain houiller de Blanzy, p. 1076. — P. 
Choffat : Subdivision du Sénonien du Portugal, p. 1078. 


— Rev. Paléozoologique, IV, 2. 


Cossmann : Paléozoologie générale, p.49-51.— Cossmann : Mammifères et Oiseaux, 
p. 51-56. — Ramond : Trilobites et Crustacés, p. 57-60. — Cossmann : Insectes, 
p. 60-63. — Cossmann : Paléonconchologie, p. 63-78. — E. Haug : Cephalopodes, 
p. 78-87. — J. Lambert : Echinodermes, p. S8-95. — G.-F. Dollfus : Foraminifè- 
res, p. 95-103. 


— Bull. Mus. H. N. 1900. 


B. Renault : Sur les marais tourbeux aux époques primaires. — G. Grandidier : 
Description d’ossements de Lémuriens disparus. 


— Ann. des Mines, XVI, 12. 
— Le Naturaliste. XXII, 314-315. 


E. Massart: La faille des silex. — St. Meunier : Examen de la météorite 
tombée le 12 mars 1899 à Bierbelé en Finlande. 


26 DONS. — SÉANCE DU 7 Mar 4900 


— La Nature. 1402, 1403, 1404. 
— Annuaire des bibliothèques et des archives, 1900. 


Allemagne. — Mulhouse. Bull. Soc. Industrielle, février 4900. 
Canada.— Saint-Ilohn. N.H. Soc. of New-Brunswick Bull. IV, 18. 


Etats-Unis. — Minneapolis. The geol. and N. H. Surv. of Min- 
nesota. The 24th (and final) Annual Report for the years 1875-1898 
(1899). 


New-Haven. The Amer. Journ. of Sc., IX, 52. 


G.-R. Wieland : Skull, Pelvis, and probable Relation ships of the Huge Turtle 
of the Genus Archelon from the Fort Pierre Cretaceous of South Dakota, p. 237- 
251, 1 pl. — Santiago Roth: Some remarks an the latest publications of FI. 
Ameghino, p. 261-267. — W. Lindgren: Granodiorite and other intermediate 
rocks, p. 269-282. — H. Preston : The new American Meteorites, p. 283-387. 


New-York. Science. 143 Avril 1900. 
M. Osborn : The geologicæ and faunæ relations of Europe and America, during 
the tertiary period, and the theory of the successives invasions of the african fauna. 


Grande-Bretagne. — Londres. Geol. Surv. England and 
Wales Mem. 


N° 249 (1899; : Aubrey Strahan : The geology of the South Wales Coal field. 
Part I. The country around Newport (Monmouthshire) (feuille 249). — N° 328 
(1899) : Clement Reid : The geology of the country around Dorchester (feuille 328). 
— N° 110 (1900: (n° 4, new series) : The geology of Belford, Holy Island, and the 
Farne Islands (Northumberland) (feuille 410). 


— KR. Soc. Proc. LXVI, 427-498. 
Grèce. — Athènes. An. observatoire nat., IT, 1900. 
Italie. — Rome. Atti R. Ac. dei Leincei. C. IX, 6-7. 


Capellini : Balenottera miocenica della Republica di San Marino, p. 233. 


Séance du 7 Mai 1900 


19 NON PÉRIODIQUES 


Boursault (H.). Recherches des Eaux potables et industrielles. 
Encycl. scientifique des Aides-Mémoire, petit 8, 200 p., fig. 

Fliche (P.). Le Pin Sylvestre (Pinus sylvestris L.) dans les Terrains 
quaternaires de Clerey. 8. 31 p., 1 pl. en photot. Ex. Mém. Soc. Acad. de 
l'Aube, LXIII (1899). Troyes, 1900. 


LE 
| 


DONS. — SÉANCE DU 7 MAI 1900 


— Contribution à la Flore fossile de la Haute-Marne (Infracrétacé). 
Ex. B. S. des Sc. de Nancy, 8°, 23 p., 3 pl. (1900). 

Geinitz (F. Eugen). « Hanns Bruno Geinitz » ein Lebensbild aus 
dem 19 Jahrhundert. (1 portrait, et Index bibliogr.), Halle a. S., 8, 53 p. 1900. 

Karakasch (N.). Recherches géol. le long du Chemin de fer 
Dankow-Smolensk. Ex. Bull. du Comité géol. russe, 8°, XVIII, 16, p. 419-481. 
Saint-Pétersbourg (1900) (en langue russe). 

— Sur quelques gisements de Minerais de fer dans le District de 
Jisdra (Gouvt de Kalouga), Russie. Ex. 1d., XVIIL, 17, p. 483-504. 

Labat (Dr 4.). Eaux minérales d'Italie. &, 83 p. Paris. J.-B. Baillère, 1899. 


Palmer (Ch. Skeele). Outlines of the theoretical chimistry of Copper. 
Read before « the Colorado Scientific Soc. », in Denver, 3 feb. 1900. 
Ex. Proc. Col. Sc. Soc., 8°, 7 p., 1900. 

Portis (Alessandro). Di alcuni pseudofossili esistenti nello Istituto 
geol. universitario di Roma. — Lettera aperta al Presidente della 
Soc. geol. italiana. 8°, 7 p. Rome, 1900. 


Ramond (G.). Observations géol. sur les travaux entrepris par la 
Direction technique de l’assainissement de la Seine et de l’utilisa- 
tion agricole des Eaux d’Egouts de Paris (3me Note). Ex. A.F.A.S8,, 
Congrès de Nantes, 1898, 80, 1 pl. Index bibliographique 

— Etudes géol. dans Paris et sa Banlieue. Le Chemin de fer de 
Courcelles au Champ de Mars; la ligne d’Issy à Viroflay. R.-G. ; 
le Métropolitain; les travaux de l'Exposition universelle de 1900. 
Ex. Id. Id., 4 pl. photogravure. 

— Etude géol. de l’Aqueduc du Loing et du Lunaïn. Ex. CR. Con- 
grès Soc. Savantes, à Toulouse, 1899. 8°, 12 p. Paris, Imp. nat., 1900. 

— « La Caverne de Ratelstein, en Syrie, par C.-G. Héréus » (1720). 
Ex. B. S. Spéléologie (fasc. Juillet-Septembre, 1898). 8°, p. 99-106. 

Rispologensky (A.). Notice sur les objets exposés par Mr — à 
l'Exposition Universelle de 1900, à Paris. 8°, 25 p., 1900. Kazan (Russie). 

Vallot (Joseph) et Vallot (Henri). Chemin de fer (des Houches au 
sommet du Mont-Blanc ». Projet Saturnin Fabre. Etude prélimi- 
naire etavant-projet. 4, 82 p., carte d’ensemble au 1/80.000° ; plan général 
au 4/10 000e ; Plans, Profils, Coupes. - 


Zeiller (R.). Eléments de Paléobotanique. 8’, 421 p, fig. dans le texte: 
Index bibliog.: Index des noms de Classes, Familles, Genres et Espèces. Paris, 1900. 


2% PÉRIODIQUES 


France. — Paris. Ac. Sc. CR. CXXX, 17-18, 1900. 


Grand’Eury : Sur les troncs debout, les souches et racines de Sigillaires, p. 1105. 


28 DONS. — SÉANCE DU 7 MAI 1900 


— À. Lacroix : Sur les granites et syénites quartzifères à ægyrine, arfvedsonite, 


et ænigmatite de Madagascar, p. 1202. — K. Kerforne : Sur le Gothlandien de la 
presqu’ile de Crozon (Finistère), p. 1211. — Grand’Eury : Sur les tiges debout, les 


souches et racines de Cordaïtes, p. 1167. 


— Ann. des Mines, 1900, XVIL, 2. 


P. Jordan : Notes sur la Colombie Britannique, p. 216-283, 1 carte. 


— Soc. Botanique de Fr. Bull., VIII, 2-3, 1900. 
— L’Anthropologie, 1900, XI, 1. 


M. Boule : Etude paléontologique et archéologique sur la station paléolithique 
du lac Karar (Algérie), p. 1-22, 2 pl. — Ch. de Uijfalvy : Iconographie et anthropo- 
logie irano-indiennes. 


— Feuille des Jeunes Naturalistes, LT, 355, 4er mai 1900. 
— Le Naturaliste, 316, 1er mai 1900. 


G. Garde : Le bitume en Auvergne. 


— La Nature, 1405, 1406, 1900. 
Allemagne. — Berlin. Ges. für Erdk. Verh., XX VII, 4. 


P' Hans Steften : Reisen in den Patagonischen Anden, p. 194-220, 2 pl. — Die 
Deutsche Südpolar-Expedition, p. 221-231. — Littorische Besprechungen. 


Franc/ort. Abh. Senckenberg Naturforsch. Ges. XXVI, 1 ; XX, 2. 


Francfort s/M. Bericht der Senckenbergischen naturforschenden 
Gesellschaft, 1899. 

W. Kobelt-Schwanheim : Eine zoogeographische Studie. Vorderindien, p. 75-89, 
Yi 

Gotha. Petermanns Mitt., XLVI, 4. 


Erasmus Preston : Geodâtische Arbeiten in den Vereinigten Staten, 3 cartes — 
P° Richter : Die Gletscherkonferenz in August 1899. — Petterson : Die Wasserzir- 
kulation im Nordatlantischen Ozean. 


Australie. — Melbourne. Geol. Survey of Victoria, 6-7, 1899, 
Monthly progress report. 


Autriche-Hongrie. — Vienne. Beitrage zur Pal. und Geol. 
Oesterreichs-Ungarns und des Orients. XIE, 4, 7 pl., 3 cartes. 


Neue Forschungen in den Kaukasischen Ländern II Abtheilung : F. Frech ünd 
G. v. Arthaber : Ueber das Paläozoicum in Hocharmenien und Persien, p. 161-308. 


— Jahrb. K. K. Geol. R. Anstalt. XLIX, 3. 


D' Sava Athanasiu : Geologische Studien in den nord. moldauischen Karpathen, 
p. 429-492. — Felix Karrer : Geologische Studien in den tertiären und jungeren 
Bildungen des Wiener Beckens, p. 493-516. — W. Laskarew : Bemerkungen über 
die Miocänablagerungen Volhyniens, p. 517-528. — J.-V. Zelizko : Die Kreide 
formation der Umgebung von Pardubitz und Prelauë in Osthbôhmen, p. 529-545. 
— Lukoo Waagen: Der neue Fundort in den Hallstätter Kalken des Berchtes 


DONS. — SÉANCE DU 7 MAI 1900 29 


gadener Versuchsstollens, p. 545-558. — C. v. John : Ueber Geisteine von Pozoritta 
und Holbak, p. 559-568. — Von C. Zahälka : Bericht über Resultate der strati- 
oraphischen Arbeiten in der westhbohmischen Kreideformation. 


Belgique. — Bruxelles. Bull. Soc. Belge de Géol. Pal. et Hydro- 
logie, XII, 2, 1900. 


C. Chesneau : Note sur les observations sismométriques, grisoumétriques et 
barométriques faites en 1887 et 1888 à la fosse d’Herin (Compagnie d’Anzin), p. 66- 


74, 2 pl. — St. Meunier : Etude stratigraphique et chimique sur les gisements 
asphaltiques du Jura, p. 75-100. — E. Van den Broeck : Aperçu historique de la 


lutte contre le grisou en Belgique, p. 101-208, 2 pl. 
Liège. Ann. Soc. Géol. de Belgique. XXVII, 1, 1900. 


J. Cornet: Etude géologique sur les gisements de phosphate de chaux de Bandour. 


Danemark. — Copenhague. Ac. Royale des Sc. et des Lettres de 
Danemark. Bulletin, 4, 5, 1899. 
— Ac. R. des Sc. et des Lettres. Mémoires, IX, 5. 


Kirstine Meyer fodl Bjerrum : Om overensstemmende Tilstande hos Stofterne, 1 pl. 


États-Unis. — Baltimore. Maryland Geol. Surv. IE, 1899. 

Part 1: W. Bullock Clark : Introduction, including an account of the organisa- 
tion of hihway investigations by the Maryland Geol. Surv., p. 27-46. — Part II : 
W. Bullock Clark : The relations of Maryland topography, climate, and geology 
to hihway construction, p. 47-106, 11 pl. 

— Maryland Weather Service. [, 1899. 


Part I: W. Bullock Clark : Etablishment of the State Weather Service, p. 13-36. 
Part Il: Cleveland Abbe : A general report of the physiography of Maryland, 
p. 41-216, 16 pl. — Part III : Cleveland Abbe, P.-J. Walz et O.-L. Fassig : Report 
of on the meteorology of Maryland, p. 219-548, 55 pl. 

Minneapolis. The Am. Geologist, XXV, 1, 1900. 

Ch. Newton Gould : The lower cretaceous of Kansas, p. 10. — H.-T. Burr : À new 
lower Cambrian fauna from Eastern-Massachussets, p. 41-54. 

New-York. Science, XI, 277, 1900. 

Oscar H. Herschey : A curious phase of Inter-stream Erosion in Southern Oregon, 
p. 614. 

Washington. Memoirs of the National Academy of Siences, VILL, 4. 


— Smithsonian miscellaneous Collections. Annual Report for 
the year ending, june 30, 1898-1899. 

James M. Flint : Recent Foraminifera, p. 249-351, 80 pl. 

U. S. Geol. Surv. 19tt Ann. Report (1897-1898). 

Part II (1899) Papers chiefly of theoric nature : C.-W. Hayes : Physiography of 
the Chattanooga district, p. 1-58, 5 cartes. — KF.-H. King : Principles and condi- 
tions of the movements on ground water, p. 59-294, 10 pl. — C.-S. Slichter : 
Theorical investigation of the motion of ground waters, p. 295-384, 1 pl. — N.-$S, 


30 DONS. — SÉANCE DU 21 Mai 1900 


Shaler et J.-B. Woodworth : Geology of the Richmond Basin, Virginia, p. 385-520, 
34 pl. — L.-F. Ward : The Cretaceous formation of the Black Hills as indicated by 
the fossil plants, p. 521-946, 119 pl. — Part VI (1899) Mineral resources. 


Grande-Bretagne. — Dublin. Proc. R. Irish Ac., V, 4, 1900. 
Manchester. Geological Society, XX VI, 1899-1900. 


Londres. The Geol. Magazine, VII, 5, 1900. 


F.-A. Bather : Studies in Edrioasteroïdea, p. 193-204, 3 pl. — Philip Lake : Bala 
lake and the River System of North Wales, p. 204-215. — T.-G. Bonney : Plant- 
stems in the Guttanen gneiss, p. 215-220. — J. Joly : The geological age of the 
earth, p. 220-225. — T. Rupest Jones : Catalogue of the known Foraminifera from 
the Chalk, p. 225-230. 

Hollande. — La Haye. Arch. Néerlandaises des Sc. exactes et 
Nat., II, 3-4, 1900. 

J.-M. von Bemmelen. — Sur la teneur en fluorure de calcium d’un os d’éléphant 
fossile de l’époque tertiaire, p. 230-236. — J.-M. von Bemmelen : Sur le phénomène 


de l’absorption, en particulier l'accumulation de fluorure de calcium, de chaux, et 
de phosphates dans les os fossiles, p. 236-273. 


Suisse. — Genève. Arch. Sc. phys. et nat., IX, 4, 1900. 


Ch. Rabot : Les variations de longueur des glaciers dans les régions arctiques et 
boréales (suite), p. 349-365. 


Séance du 21 Mai 1900 


10 NoN PÉRIODIQUES 


Fletcher (Hugh). Descriptive Note on the Sydney Coal-Field (Cape 
Breton, Nova Scotia), to accompany a Revised Edition of the Geolo- 
gical map of the Coald-Field (Being Sheets 133, 134, 135 N. S.). 
80, 16 p., 3 Cartes, n° 685 des « Publ. du Geol. Surv. of Canada ». Ottawa, 1900. 

Kerforne (F.). Sur le Gothlandien de la Presqu’ile de Crozon 
(Finistère). Ex. CR. Ac. Sc. (30 Avril 1900), 2 p. 


Kornerup (Thorvald). Aperçu des « Meddelelser om Grünland » 
(1876-1899), par la Commission dirigeant les recherches géologiques 
et géographiques du Grünland (Trad. Euch. Baruël). 8, 62 p., 1 pl. 
Copenhague, 1900. 

Lozé (Ed.). Les Charbons britanniques et leur épuisement. 
Recherches sur la puissance du Royaume-Uni de Grande-Bretagne 


et d'Irlande, avec Cartes, Plans, Diagrammes, etc. I-II (annexes), 1229p., 
8°, 2 Cartes. Paris (1900). 


DONS. — SÉANCE DU 21 mar 1900 31 


Me Connell. Preliminary Report on the Klondike Gold-Field. 
80, 44 p., 2 pl., 1 Carte (n° 687 des Publ. du « Geol. Sur. of Canada »). Ottawa, 1900. 

Simioneseu (Jän). Synopsis des Ammonites néocomiennes ({n/{ra- 
valangien. Berriasien. Aptien). Ex. Ann. de l’Univ., XII, 1, 8', 6 p. Gre- 
noble, 1900. 

Suess (Ed.). « La Face de la Terre » (Das Antlitz der Erde), traduit 
et annoté, sous la direction de M. Emm. de Margerie. Tome Il. 


8°, 878 p., 128 fig., 2 Cartes en couleurs. (Ont collaboré à la Traduction : MM. Aug. 
Bernard, Ch. Depéret, W. Kilian, G. Poiraull, Ach. Six, M. Zimmermann). 


Stürtz (B.). Ein weiterer Beitrag zur Kenntnis palæozoischer 
Asteroiden. Ex. Verh. des nat. Ver. des preuss. Rheinland, Westfalens und des 
Regierungsbezirks Osnabrück. 56 Jahrg. 1899. 8°, p. 176-240, 3 pl. 

Villme Congrès Géologique International, 1900. « Voyages en 
France » (Monographies constituant le « Livret-Guide »). 8°. Paris et 
Lille, 1900. 


20 PÉRIODIQUES 


France. — Bordeaux. Actes Soc. linnéenne. LIV, 1899. 


Ivolas et Peyrot : Contribution à l’étude paléontologique des faluns de Touraine, 
p. 16-17. 


Moulins. Rev. Sc. du Bourbonnais. XIII, 149. 

Paris. Ac. Sc. CR. XXX, 19-20, 1900. 

— Ann. des Mines. (9), XVII, 3, 1900. 

— Nouvelles Arch. du Muséum H. N. (4), I, 1, 2, 1899. 
— Soc. Fr. de Minéralogie. Bull., XXII, 1, 2, 3, 1900. 
—_ Ann. de Géographie. IX, 45, 1900. 


M. Caullery : Les récifs coralliens, p. 193-210. — E. Fournier : Les réseaux 
hydrographiques du Doubs, et de la Loue dans leurs rapports avec la structure 
géologique, p. 219-229. — G.-B.-M. Flamand : Une mission d'exploration scientifi- 
que au Tidikelt, p. 233-243. 

— La Géographie. I, 5, 1900. 

G.-B.-M. Flamand : Mission au Tidikelt. Résultats scientifiques, p. 345-365. — 
F.-A. Martel : Padirac. Etude d’hydrologie souterraine, p. 365-385, 1 pl. 

— Le Naturaliste. (2), XXII, 317, 1900. 

St. Meunier : Sur l’origine du diluvium de la Seine, conclue de l'examen de sa 
structure intime, p. 114-118, 

— La Nature. 1407, 1408. 

— Journ. des Savants, mars-avril 1900. 


Saint-Etienne. Bull. Soc. Ind. Minérale, avril 1900. 


32 DONS. — SÉANCE DU 21 Mar 1900 


— Société de l'Industrie minérale (CR. mensuels)(3), XIV, 1, 1900. 

M.-B. Renault : Sur quelques microorganismes des combustibles fossiles (suite 
et fin), p. 5-161, avec atlas de 5 planches. — F, Coignet : Notice sur les gisements 
or de l'Australie occidentale, p. 191-217. 

Toulouse. Bull. Soc. d'H. N. XXIX, 1895 ; XXIX-XXX, 1896-97 ; 
XXXII, 1, 2, 1899. 

FE: GETAeS : Catalogue de Paléontologie quaternaire des collections de Toulouse, 

5-45. — E. Trutat : Matériaux pour l’étude des anciens glaciers des Pyrénées, 


P. 
pe 118 , & pl. 
Allemagne. — Berlin. Zeitschr. f. Praktische Geol. VII, 5 


K. Keilhack : Berechnung von Geschiebemengen in Endmoranen, p. 129-132. — 
H. Weber : Die Goldlagerstätten des Cape Nome-Gebiets, p. 133-136. — J. Martin: 
Ueber die geologischen Aufgaben einer geologisch-agronomischen Kartirung des 
Herzogthums Oldenburg, p. 136-140. 

Leipzig. Zeitschr. für Naturwiss. LXXIL, 4,5 

Fr. Wiegers : Zur Kenntniss des Diluviums der Umgegend von Lüneburg, 
p. 241-291. 

Stuttgard. N. Jahrb. für Min. Geol. Pal., 1900, I, 3. 

A. Tornquist : Einige Bemerkungen über das Vorkommen von Ceratites subno- 
dosus nov. var. romanicus in der Dobrudscha, p. 173-180, 1 pl. — E. Koken: 
Ueber triassiche Versteinerung aus China, p. 186-215, 2 pl. 


Autriche-Hongrie. — Budapest. K6ldtani Kôzlôny. 

XXIX, 1: Palfy Mdr : Adatok Székely. Udvarkely kôrngekének geologiai 
es hydrologiai viszonyaihoz, p. 6-12. — Adda Kälmän : Az ujvidéki varosi artézi 
kütrél, p. 13-16. — Staub Môriez : A Chondrites nevü fosszil maszatokrol, p, 16-32. 
— Koch Antal: À kisezelli parkänysik geologiai szelvényének mintäja, p. 33-38. — 
Nopesa Ferencz: Jurameszkéa Sztenuletyérôl, p. 38. — Holavâts Gyula: À job- 
bagyii mammuth-lelet, p. 39-41. — Roth Lajos : A ozovâtai Illyés-t6 es k6rnnyéke 
geologiai szemponibél, p. 41-45. — M. Pälfi : Beitrage zu den geologischen und 
hydrologischen verhältnissen von Szekely-Udvarhely, p. 99-106. — H. v. Adda : 
Die artesische Brunnen von Ujvidék, p. 107-110. — M. Staub: Ueber die Chon- 


drites benannten « Fossilien Algen », p. 110-125. — Baron Nopes : Jura-kalk am 
Stenuletye, p. 126-128. — J. Holaväts: Der Mammuth-befund von Jobbägyi, p. 


128-130. — Roth v. Telegd: Der Illyes-Teich bei Szoväta und seine Umgebung 
von geologischen Gesichtspunkte, p. 130-134. — Vol. XXIX, 8-10 : Cholnoky Jen : 
Dél-Mandsuorszag orotektonikai viszonyainak rovid ôsszefoglaläsa, p. 223-236. — 
Traxler Lâszlé : Adatok a borii diatomea-pelit és a dubraviczai ragad6pala szivaes- 
faunäjähoz, p. 236-240. — Szädeczky Gyula : A magyarorszägi korund-él6fordulä- 
sokrôl, p. 240-252. — Hornsitzky Henrik : Azagro-geologiai térképek készitesérôl, 
p. 253-262. — Eugen v. Cholnoky : Kurze Zusammenfassung der orotektonischen 
Verhaltnisse der sûdlichen Mandschurei, p. 277-292 — Ladislaus Traxler : Daten 
zur Schwämme-fauna des borier Diatomen-Pelito und dubroviczaer Klebeschiters, 
p- 292-296. — Jul. Szadeczky : Vom Vorkommen des Korunds in Ungarn, p. 296- 
310. — H. Hornsitzky : Ueber die Anfertigung agrogeologischer Karten, p. 310-321 
— Vol. XXIX, 11-12 : R. Hoernes : Zur Kenntniss der Megalodonten aus der oberen 


DONS. — SÉANCE DU 21 mat 1900 939 


Trias der Bakony, p. 351-360. — Fr. Baron Nopeza : Bemerkungen zur Geologie 
der Gegen von Hâtszeg, p. 360-363. — Fr. Schafarzik : Daten zur Geologie der 


Knochen-fundstätte von Ajnocsk6, p. 363-366. 


— Mitt. aus dem Jahrb. des K. Ungarischen Geol. Anstalt. XIIT, 2. 


Max Schlosser : Parailurus anglicus und Ursus Bôckii aus den Ligniten von 
Baréth-Kôpecz, p. 1-31, 3 pl. — Hugo Bôckh : Orca Semseyi ; eine neue Orca-Art, 
aus dem unteren Miocean von Salgé-Tarjan, p. 41-43, 1 pl. — Le même texte en 
magyar. 


Cracovie. Bull. internat. Ac. Sc. CR., XX XIV, 1899 ; XXX V, 1899; 
XXX VI, 1899 ; XXXVII, 1900. Bulletin, N° 3, mars 1900. 


Vienne. Verh. K. K. Geol. R. Anstalt. 


N° 3 (1900) : F. Kossmat : Das Gebirge zwischen Idria und Tribuëa, p. 65-78. — 
R.-J. Schubert : Der Clavulina Szaboihorizont im oberen Val di Non (Suüdtirol), 
p. 79-85. — F.-V. Zelizko : Ueber einen neuen Fossilien Fundort im mittelbomis- 
chen Untersilur, p. 85-93. —. U. Shôle : Geologisch-palacontologische Verhältnisse 
auf der Insel Lesina, p. 93-95. — N° 4 et 5 (1900): M. Remeë: Die Hôhlen im 
Devonkalke von Cernotin bei Mähr.-Weisskirchen, p. 103-109. — K. Hinterlechner: 
Vorläufige Mitteilungen über die Basalt Gesteine in Ost-Bôhmen, p. 110-118. — 
G. Geyer : Zur Kenntnis der Triasbildungen von Sappada, San Stefano, und 
Auronzo in Cadore, p. 119-139. 


Canada. — Ottawa. Geol. Surv. 


N° 685 (1900) : Hugh Fletcher : Descriptive note on the Sydney coal field, Cape 
Breton, Nova Scotia (to accompany a revised edition of the geological maps of the 
coal field sheets 133, 134, 135), 16 p., 3 cartes. — N° 687 (1900) : R.-G. Mac Connel : 
Preliminary report on the Klondike Gold Fields, Yukon District, Canada, 44 p., 
1 carte. 


Espagne. — Madrid. Act. Soc. Esp. de H. N. Mars-avril 1900. 
— Ann. Soc. Esp. H. N. (2), VIIT (XX VIII). 


Vera y Chilier : Memoria sobre la formaciôon de las rocas de la provincia de 
Cädiz (suite), p. 321-345. 


États-Unis. — Chicago. Journal of Geology. VIL, 2. 


H.-W. Turner : The nomenclature of feldspathic Granolites, p. 105-112. — C.-L. 
Herrick : The geology of the white sands of new Mexico, p. 112-128. — W.-H. Hess: 
The origin of nitrates in cavern earths, p. 112-129. — Reginald A. Daly : The cal- 
careous concretions of Kettle Point, Lambton Country, Ontario, p. 135-151. — J.-C. 
Brauner : Ants as geologic agents in the tropics, p. 151-154. — H.-F. Reid : Varia- 
tions of glaciers, v. p. 154-160. 


New-Haven. The Amer. Journ. of Sc. IX, 53. 
A.-E. Vevrill : Notes on the geology of the Bermudas, p. 313-341. 


New-York. Science. XI, 278, 279, 280 (1900). 


Hollande. — Zu Haye. Arch. Néerlandaises des Sc. exactes et 
Nat. (2), IL, 5. 


Supplément au tome XX VIII du Bulletin de la Société Géologique de France. b. 


34 DONS. — SÉANCE DU 11 gun 1900 


Italie. — Modène. Boll. Soc. Sismologica. 


G. Agamennone : Il terremoto Modenese-Bolognese delle notte dal 1° al 2 febbario 
1900, p. 231-234. — A. Cancani: Sopra un fenomeno elettrotermico nei contatti 
elettrici a debole pressione, p. 234-238. — Gamba Pericle : Su di una nuova forma di 
moltiplicazione applicabile ai movementi sismici e un nuova sismoscopio su di essa 
fondato, p. 238-244. — A. Cancani : Terremoto lozziale del 19 luglio 1899, p. 244-268. 


Rome. Atti R. Ac. dei Lincei. RC. IX, 8. 
Suisse.— Lausanne. Bull. Soc. Vaudoise Sc. Nat. XXXV, 134-135. 


Séance du’/11 Juin 1900 


19 NON PÉRIODIQUES 


Balta (J.). Ensayos sobre la Geologià del Perü. 8, 12 p., 1 pl, 1 tableau. 


Bleicher. Structure et origine des « dragées calcaires » de la prise 
d’eau de Lisbonne et des Mines de fer de Marbache et de Chaligny. 
Ex. B. S. des Sc. de Nancy, 11° année (Mai 1899), 80, 3 p. 

— Sur deux dépôts quaternaires voisins du lehm, dans les 
Vallées de la Meurthe et de la Moselle. Ex. Id. (Nov. 1899), 8°, 4 p., fig. 


— Recherches sur l’origine et la nature des éléments du Grès 
des Vosges. Ex. B. S. des Sc. de Nancy (1900), 8, 12 p. 


— Sur la dénudation de l’ensemble du Plateau lorrain et sur 
quelques-unes de ses conséquences. Ex. CR. Ac. Sc. (26 février 1900) 40, 3 p. 


— Sur la dénudation du Plateau central de Haye ou « Forêt de 
Haye » (Meurthe-et-Moselle). Ex. Id. (15 janvier 1900), 3 p. 


_— Sur les phénomèmes de Métamorphisme, de production de 
Minerai de fer, consécutiis à la dénudation du Plateau de Haye 
(Meurthe-et-Moselle). Ex. Id. (5 février 1900), 3 p. 

Chauvet (G.). « Ovum anguinum ». Ex. Revue Archéologique, 8°, 7 p., 
fig. Paris, 1900. 

— Notice sur 4.-F. Lièvre, Bibliothécaire de la Ville de Poitiers 
(1828-1898), avec un portrait. Ex. B. S. arch. et hist. de la Charente, 1899, 
8°, p. 357-393 (Liste des travaux). Angoulême, 1900. 

— Statistique et Bibliographie des sépultures Pré-Romaines du 
dépt de la Charente. Ex. Bul. arch., 8, 56 p., 7 pl. lithogr., 1899. Paris, 1900. 


— Anciens « Vases à Bec ». Ex. B. S. arch. et hist. de la Charente, 1899, 
80,7 p.. fig. dans le texte. Angoulême, 1900. 


DONS. — SÉANCE DU A1 guix 1900 39 


Chauvet (G.) et Baillet. Sépultures préhistoriques de la Charente 
et de l'Egypte (Comparaisons). Ex. Procès-verbaux de la Soc. archéol. et 
hist. de la Charente, 1899, 8°, 9 p. Angoulême, 1906. 

Choffat (P.). Subdivisions du Sénonien (s. 1.) du Portugal. Ex. CR. 
Ac. Sc. (17 avril 1900), 4°, 3 p. É 

— (Les Eaux souterraines et les Sources ». Conférence faite à 
« l’Association R. centrale de l’Agriculture portugaise ». Ex. Bul. 
R. Associaçäo Central portugueza, 8°, 20 p. 

David-Martin. Glacières souterraines naturelles et sources à 
basse température. 

Ferton (Ch.). Seconde Note sur l'Histoire de Bonifacio à l’'Epoque 
néolithique. Ex. Arch. Soc. linn., LIV, 1899, 8o, 22 p., 1 pl. Bordeaux, 1900. 


Fourtau (R.). Note sur quelques publications paléontologiques 
concernant l'Egypte, parues en 1898-99. Ex. Bull. Institut Egyptien, 
80, 13 p. Le Caire, 1899. 

Haug (E.). Remarques critiques sur la classification des Ammo- 
nites de M. Hyatt. Ex. Revue critique de Paléozoologie. 


Kilian (W.) [avec la collaboration de Flusin(G.)]. Observations sur 
les variations des Glaciers et de l’enneigement dans les Alpes Dau- 
phinoises, organisées par la « Soc. des Touristes du Dauphiné », 
de 1890 à 1899. (Pub. sous le patronage de l'A. F. A.S.), 8, 231 p., 9 pl. en 
photot., fig. dans le texte. Grenoble, 1900. 

Mieg (M.) et Bleicher. Excursions géol. en Alsace (Colline de 
Sigolsheim). Ex. Feuille des Jeunes Naturalistes, n° 341 (Mars 1899), 80, 4 p., fig. 


Nordgaard (0.). Den Norske Nordhavs-Expedition, 1876-78, XX VII, 
Zoologi. Polyzou. Gr. 4,28 p., 1 pl., 1 carte. Christiania, 1900. 

Turner (H.-W.). The Nomenclature of Feldspathic Granolites 
Ex. Journal of Geology, n° 2, 1900, 8°, p. 105-111. Chicago. 

Vischniakoff (N.). Allgemeine Beschreibung der Mineralien-Sam- 


mlung von —, 8, 25% p. (1 portrait). Moscou, 1900 (Im Zusammenhange mit 
seinen Arbeiten und seinen mündlichen Angaben entworfen von —). 


2% CARTES 


Italie. — Carta geologico-Agraria del Podere d’Istruzione del R. 
Istituto Tecnico di Udine, e dintorni proceduta dalla descrizione 


geologica della Tavoletta topographica di Udine. Gr. 8, 165 p., 5 pl. 
lithog. (Pub. par CR. Statione sperimentale agraria di Udine »). Udine, 1900. 


36 DONS. — SÉANCE DU 11 guIN 1900 


9° PÉRIODIQUES 


France. — Auxerre. Bull. Soc. Sc. Hist. et Nat. de l’Yonne, 
LIIL, 4899. 


J. Lambert: Etudes sur quelques Echinides de l’Infra-Lias et du Lias, p. 3-57, 1 pl. 
Paris. Ac. Sc. CR. XXX, 19-23, 1900. 


A. Lacroix : Sur la composition minéralogique des Teschénites, p. 1271. — 
Grand’Eury : Sur les forêts fossiles et les sols de végétation du terrain houiller : 
Sur la formation des couches de houille, p. 1366. — Thoulet : Analyse des fonds 
marins recueillis dans l’Iroise, p. 1420. — Guillaume Grandidier : Sur les Lému- 
riens subfossiles de Madagascar, p. 1482. — E. Ficheur et Brives : Sur la décou- 
verte d’une caverne à ossements, à la carrière des Bains-Romains, à l’ouest d'Alger, 
p. 1485. — Grand’Eury : Sur la formation des couches de houïille, p. 1512. — H. 
Douvillé : Sur les fossiles recueillis par M. Villiaume dans les couches charbon- 
neuses des environs de Nossi-Bé, p. 1568. — R. Zeiller : Sur les végétaux fossiles 
recueillis par M. Villiaume dans les gites charbonneux du nord-ouest de Mada- 
gascar, p. 1570. — Ph. Glangeaud : Le volcan de Gravenoire et les sources miné- 
rales de Royat, p. 1573. — Grand’Eury : Sur la formation des couches de stipite, 
de houille brune et de lignite, p. 1687. 


— Soc. Fr. de Minéralogie. Bull. XXIIL, 4, 1900. 


Fouqué : Contribution à l’étude des minéraux du groupe de la Mélilite. 


Allemagne.— Berlin. Jahrb. K. Preussisch. Geol. Landesanstalt 
und Bergakademie. Vol. XVII, 1896 ; XVIII, 1897; XIX, 1898. 

— Sitzungsber. K. Preussischen Ak. Wiss. 1900, I-XXII, janv. 
mai. 

— Zeitsch. Î. Praktische Geol. VIIL ‘6, 1900. 


F. Beyschag et P. Krush: Die Goldgänge von Donnybrook in Westaustralien, 
p. 169-174, 1 fig. — E. Weinschenk : Zur Kenntniss der Graphitlagerstätten (fin), 
3 Die Graphitlagersttäten der Insel Ceylon, p. 174-182, 3 fig. — E. Geinitz : Die 
Wasserversorgung der Stadt Weimar, p. 182-187. 


Gotha. Petermanns Mitt. XLVI, D. 


Hergesell : Die Temperatur der freien Atmosphäre, p. 97-111, 2 pl. — Langhans : 
Die wirtschaftlichen Beziehungen der deutschen Kuüsten zum Meere, p. 112-116, 
1 carte. 


Mulhouse. Bull. Soc. industrielle. Mars-avril 4900. 


Australie. — Melbourne. Geol. Survey of Victoria. Monthly Pro- 
gress Report, 8 et 9 (nov. et déc. 1899) ; 10, janvier 1900. 


Autriche-Hongrie. — Vienne. Beiträge zur Pal. und Geol. 
Oesterreichs-Ungarns und des Orients. XII, 1. 


C. Diener : Die triadische Cephalopoden-Fauna der Schiechlinghôéhe bei Hall- 
statt, p. 3-42, 3 pl. 


DONS. — SÉANCE DU 11 Juin 1900 31 


— Berg-und Huttenmännisches Jahrb. XLVIIL, 2. 


F. Katzer : Das Eisenerzgebiet von Varés in Bosnien, p. 65-191, 1 carte géol. 


États-Unis. Vew-Haven. The Amer. Journ. of Sc., IX, 54,1900. 


H.-L. Preston : New Meteorite from Oakley, Logan County, Kansas, p. 410-413. 
— C.-N. Gould : Phases of the Dakota Cretaceous in Nebraska, p. 429-434. 


New-York. Science. XI, 281, 282, 283. 


P. Merrill: Sandstone desintegration through the Formation of interstitial 
Gypsum, p. 850. 


Grande-Bretagne. — JZondres. Quaterly Journ. Geol. Soc. 
LVI, 222, may 1900. 


J.-W. Gregory : On the Geology of Mount Kenya, p. 205-223, 3 pl. — J.-W. 
Gregory : On the Nepheline-Syenite and Camptonitic Dykes intrusive in the 
Coast Series of British East Africa, p. 223-230, 1 pl. — Philip Lake : On Bala Lake 
and the River-System of North Wales, p. 230-233. — C. A. Matley : On the 
Geology of Northern Anglesey, p. 233-257, 2 pl. — F. Chapman : On Upper Cam- 
brian Foraminifera from the Malverns and on some Earliest-Known Foraminifera, 
p. 257-264, 1 pl. — W.-J. Sollas : On Brahmacrinus ponderosus and Cicero- 
crinus elegans, p. 264-273, 1 pl. — W.-J. Sollas : On Zchinium Wattsii and 
Oldhamia, p. 273-287, 2 pl. — T -G. Bonney : On the bunter Pebble-beds of the 
Midlands and the source of their materials, p. 287-307, 1 pl. — J. Parkinson : On 
the Rocks of the S.-E. Coast of Jersey, p. 307-325. — J. Parkinson : On the Rocks 
of La Saline (Northern Jersey), p. 307-320. — H.-G. Seeley : On Eurycarpus 
Oweni, p. 325-333, 1 pl. — T. Stephens : On a Diabase-[ntrusion into Permo- 
Carboniferous Rocks in Frederik Henry Bay (Tasmania), p. 333-337, 1 pl. — C.-A. 
Me Mahon : On the Geology of Gilgit, p. 337-370, 1 pl. — G.-L. Elles: On the 
Zonal Classification of the Wenlock Shales of the Welsh Borderland, p. 370-415, 
4 pl.— E.-M.-R. Wood : On the Lower Ludlow Formation and its Graptolite- 
Fauna, p. 415-492, 2 pl. 


— The Geol. Magazine. N° 432, (4), VII, 6, 4900. 


Philip Lake : Bala Lake and the River System of North Wales, p. 241-245, 
4 pl. — T.-G. Bouney : The parent rock of the diamond, p. 246-248. — W.-J. 
Sollas : Derived limestones, p. 248-250. — F-R. Cowper Reed: On the genus 
Conocoryphe, p. 250-257. — H.-J. Seymour : Occurrence of a blue Amphibole 
in Hornblende, p. 257-260. — E.-D. Wellburn : On Rhadinichihys monensis, 
p- 260-263, 2 fig. — R.-W. Hooley : Tortoise from the Wealden of the Isle of 
Wight, p. 263-266, 1 fig. — J.-B. Tyrrel : Stability of the Land around Hudson Bay, 
p. 266. — J.-R. Dakyns : A geological Examination of Snowdon, p. 267-273, 1 fig. 
H. Warth : Diagram of Composition of Igneous Rock, p. 273-275, 2 fig. 


— Geol. litterature added to the geological Society’s library during 
the year endend December 31th 1899. 


— Abstracts of the Proc. of the Geol. Soc. No 728. 


Italie. — Florence. Atti Soc. Toscana di Sc. Nat. XII, Janvier- 
mars 1900. 


G. d’Achiardi : La Cordierite dei filoni tormaliniferi nel granito di S. Pietro in 


38 DONS. — SÉANCE DU 25 JUIN 1900 


Campo (Elba), p. 38-47. — A. Fucini : Brevi notizie sulle Ammonite del Lias 
medio del l’Appennino centrale existenti nel Museo di Pisa, p. 52-55. — C. de 
Stefani : Il Miocene nell’ Appennino centrale a proposito di due recenti lavori di 
Oppenheim e di Sacco, p. 56-60. 

Rome. Atti R. Ac. dei Lincei. C, IX, 9-10. 


IX, 9 : Agamemnone : Sopra un nuovo tipo di sismometrografo, p. 304. — Viola : 
Sopra il sismografo a pendolo verticale, p. 309. — IX, 10 : Viola : Sopra il sismo- 
grafo a pendolo verticale, p. 317. — Pampaloni : I terreni carboniferi di Seni ed 
oolitici della Perdaliana in Sardegna, p. 321. 


— Boll. R. Comitato Geol. It. (3), X, 4, 1899. 


I.-S. Franchi : Nuove localita con fossili mesozoici nella zona delle pietre verdi 
presso il colle del Piccolo San Bernardo, p. 303-324, 1 carte. — C. Viola : Nuove 
ozzervazioni geologiche fatte nel 1899 sui monti Érnici e Simbruini (Appennino 
Romano), p. 325-345. — A. di Stefano e V. Sabatini : Sopra un calcare pliocenico nei 
dintorni di Viterbo, p. 346-352. 


Suisse. — Genève. Arch. Sc. phys. et nat. IX, 5, 1900. 
Uruguay. — Montevideo. Ann. del Museo Nacional, IE, 13, 1900. 


Séance du 25 Juin 1900 


1° NON PÉRIODIQUES 


Dale (T. Nelson). The Slate Belt of Eastern New-York and Western 
Vermont. Ex. 19% Annual Report of the U.S. Geol. Survey, part III (Economic 
Geol.), 8, p. 159-307, 13 pl. photo. Washington, 1900. 

Flamand (G.-B.-M.). Mission au Tidikelt (Archipel Touatien). — 
Résultats scientifiques généraux. Ex. B. S. de Géogr. (ann. 1900), p. 355- 
364, 8°. Paris, 1900. 

— Une mission d'exploration scientifique au Tidikelt. Ex. Annales 
de Géog., IX (ann. 1900), 45, p. 233-242, 8°. Paris, 1900. 

Funérailles de M. 4. Milne-Edwards, Membre de l’Académie des 
Sciences, le 25 avril 1900. Discours prononcés par MM. Maurice Lévy, 
H. Filhol, A. Gaudry, Moissan, Louis Passy, etc. 


Packard (Alpheus S.). Views of the Carboniferous Fauna of the 


« Narragansett Basin ». Paleontological Notes (IV). Ex. Proc. Ameri- 
can Acad. of Arts et Sc., XXXV, 20 (Avril 1900), &, 7 p., fig. 


« The John Crerar Library ». — Fifth Annual Report for the 
Year 1899. 8°, 37 p., et un portrait de Norman Williams. Chicago, 1900. 


DONS. — SÉANCE DU 25 JUIN 1900 39 


20 CARTE 


Portugal. — J. F. N. Delgado et Paul Choffat. Carte géologique 
du Portugal publiée par la Direction des travaux géologiques de 
ce pays. Paris, 1898. 


3° PÉRIODIQUES 


France. — Paris. Ac. Sc. CR. CXXX, 24-25. 


J. Thoulet : Fixation des argiles en suspension dans l’eau par les corps poreux, 
p. 1639. 


— La Géographie. 6 (1900). 


A. de Lapparent : L'œuvre de Suess, p. 424-437. — D' Weisgerber : Etudes 
géographiques sur le Maroc (4 fig., 1 carte), p. 437-449, — de Vaulserre: Le 


Fleuve bleu de Sui fou à Ta li fou (5 fig., 1 carte), p. 449-461. 
— Bull. Muséum H. N. 1900, 2, 3, 4. 


A. Lacroix : Sur une nouvelle espèce minérale, la Pseudocalcédonite, p. 87-88. 
— E. Harlé : Rochers creusés par les Colimaçons à Salies-du-Salat (H!*-Garonne), 
p. 141-144. — M. Boule: Note sur quelques fossiles de Madagascar parvenus 
récemment au laboratoire de Paléontologie, p. 202-204. — J. Giraud : Comparaison 
des dépôts de l’Oligocène inférieur dans le sud de la Limagne et l’île de Wight, 
p. 204-208. 

— La Nature. 1412, 1415. 


M. Bertrand : Nicaragua et Panama, les volcans de l'Amérique Centrale, p. 50-54. 


— Le Naturaliste. 319. 


Allemagne. — Berlin. Zeitsch. d. Ges. für Erdk. XXXV (1900),1. 
— Ges. für Erdk. Verh. XXVII (1900), N° 5. 


Bonn. Verh. N. H. Vereins des Preussischen Rheïinlands, West- 
falens und des Reg. Bez. Osnabrück. 1899, 2. 


Kaiser : Die Basalte am Nordabfalle des Siebengebirges, p. 133-146. — Knoop. 
Das Vorkommen des Posidonienschiefers bei Achim in Kreise Wolfenbüttel, p. 
146-156. — Stürtz : Ein weiterer Beitrag zur Kenntniss palaeozoischer Asteroiden, 
p. 176-240, 3 pl. 

— Sitzungber. der Niederrheinischen Ges. für Nat. und Heïlkunde 
1899, 2. 


Philippson : Entwicklungs Geschichte des reinischen Schiefersgebirge, p. A 48. 


Gotha. Petermanns Mitt. XLVI, 1900. 


W. Sievers : Die geographische Erforschung Südamerikas im 19. Jahrhundert, 
p. 121-142, 1 carte. 


Stuttgard. N. Jarhb. für Min. Geol. Pal. 1900, I, 1. 


L. Milch : Ueber dynamometamorphe Erscheinungen an einem nordischen 


40 DONS. — SÉANCE DU 25 JUIN 4900 


Granitgneiss, p. 39-51, 4 pl. — W. v. Reichenan : Notizen aus dem Museum zù 
Mainz, p. 52-62. 

— Centralblatt für Min. Geol. und Pal. 1900, 1. 

C. Diener : Ueber die Grenze des Perm und Triassystem im ostindischen Fau- 


nengebiete, p. 1-5. — E.-W. Beneke : Nachtrag zu Myophoria inflata, p. 5. — 
X.: Hanns Bruno Geinitz (Nekrolog) (mit Portrait). 


Belgique. — Bruxelles. Bull. Soc. Belge de Géol., Pal. et Hydrol. 

XIII, 1899, 1 : F. Sacco : Note sur l’origine des Paleodictyon, p. 1-12, 1 pl. — 
D. Vanhove : Description cristallographique du quartz de Nil-Saint-Vincent, 
p. 13-33, 2 pl. — A. Kemna : La biologie du filtrage au sable, p. 34-64, 4 pl. — 
A. Issel : Essai sur l’origine et la formation de la mer Rouge, p. 65-84, 1 pl. — 
X.: Compte-rendu détaillé des excursions de la Session extraordinaire annuelle 
à Nancy et dans les Vosges, p. 85-192, 5 pl. — X. Stainier et E. Bernays : Identifi- 
cation du Cœloma Rupeliense et du Cœloma Holzaticum, p. 207-208, 1 pl. — XIV 
(1900), 1 : A. Rutot : Note sur la position stratigraphique de la Corbicula flumi- 
nalis dans les couches quaternaires du bassin anglo-franco-belge, p. 1-24. 


Liège. Ann. Soc. Géol. de Belgique. XX VI (1900), 4 


Espagne. — Madrid. Annuario de la Real Academia de Ciencias 
exactas, fisicas y naturales, 1900. 


États-Unis. — Minneapolis. The Am. Geologist. XXV (1900), 2.3. 


R.-R. Rowley : New species of Crinoïds, Blastoïds and Cystoïds from Missouri, 
p. 65-75, 1 pl. — O -H. Hershey : Gold bearing lodes of the Sierra Costa mountains 
in California, p. 76-96. — J.-L. Todd : New ligth on the Drift in South Dakota, 
‘p. 96-106. —- E.-W. Claypole : The earthquake at San Jacinto Dec. 25, 1899, p. 106- 
409, 1 pl. — H.-S. Reed: À meteorological hypothesis of the cause of the glacial 
epoch, p. 109 114. — J.-M. Clarke and C. Schuchert : The nomenclature of the New- 
‘York series of Geological formations, p. 114-126. — G.-S. Prosser : Gas-Well 
sections in the Upper Mohawk valley and central New-York, p. 131-163. — 
G.-D. Hubbord : The blue mound quartzite, p. 163-168. — H.-W. Turner : The 
Esmeralda formation, p. 168. 


New-York. Trans. of N. Y. Ac. of Sc. IX (1889-90), 3 ; X (1890- 
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flora of the lower coal measures of Missouri, XI-467 pp., 73 pl. — XXXVII, 
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(1898) : Weller : A bibliographie index of North American carboniferous inverte- 
brates. — N° 154 (1898) : Gannett : A Gazetteer of Kansas (avec 1 carte). — N° 155 
(1898) : Perrine : Earthquakes in California in 1896 and 1897. — N° 156 (1898) : 
Weeks : Bibliography and index of North American geology, paleontology, petro- 
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and associated rocks of S. W. Minnesota, 27 pl. — N° 158 (1899) : Todd : The 
moraines of Southeastern South Dakota and their attendant deposits, 27 pl. — 
N° 159 (1899) : Emerson : The geology of eastern Berkshire county, Massachussetts 
3 pl. — N° 160 (1899) : Gannet : À dictionary of altitudes in the U. S. (3 édition). 
— N° 161 (1899) : Perrine : Earthquakes in California in 1898. — No 162 (1899) : 
Weeks : Bibliography and index of N. american geology, paleontology and mine- 
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Séance du 5% Novembre 1900 
19 NON PÉRIODIQUES 


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Angelis d'Ossat et Millosevich. Studio geologico sul materiale 
raccolto da M. Sacchi (Seconda spedizione Bôttego). 8°, 222 p. 4 pl. 
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artificielle de l’Oligiste. Ex. B. Ac. R. de Belgique, XX VII, (3), 6, 1894, 8°, 6 p. 

— Essai sur les réactions de double décomposition entre vapeurs. 
Ex. Id., XXIX, janvier 4895, 8, 16 p., 1 pl. 

— Notiz über Kuünstliche Dendriten. Ex. Zeitsch. für anorg. Chemie, 
Bd. XII (1896), p. 353-357, fig. dans le texte, 8. Hambourg. 

— Uber die doppelte Umsetzung bei gasfôrmigen Kôrpern. 
Ex. ld., Bd. VIII (1895), p. 213-223, 2 fig. 

— Observations sur l’Aurore australe, faites pendant l’hivernage 
de l’Expédition antarctique belge. Ex. Revue Ciel et Terre (16 mai 1900), 
pet. 8°, 5 p. Bruxelles. 

— Résultats préliminaires des observations météorologiques 
faites pendant l’hivernage de « la Belgica ». I-IV. Ex. Id., XX, 189, 
pet. 8, 2 fasc., 25 p., fig. dans le texte. Bruxelles. 

— Quelques résultats des observations météorologiques faites à 
Punta-Arenas (Amérique du Sud), par le R. P. Marabini. Ex. 14. 
XXI, 16 juin 1900, pet. 8°, 4 p. Bruxelles 

— Rapport préliminaire sur les recherches océanographiques 
de l’'Expédition antarctique belge. Ex. B. Ac. R. de Belgique (Sciences), 
pet. 8° (1899), n° 11, p. 642-649, 2 pl. Bruxelles. 

— Rapport préliminaire sur les sondages de « la Belgica ». 
Ex. Id., n° 6, p. 479-484. 

— Géographie physique de la région antarctique, visitée par 
l’Expédition de « la Belgica ». — Conférence donnée à la Soc. R. 


DONS. — SÉANCE DU 5 NOVEMBRE 1900 43 


belge de Géog., le 6 déc. 1899. Ex. B. S. R. belge de Géog., n° 1 (1900), 8’, 
88 p., 2 pl. et nomb. fig. dans le texte. Bruxelles. 

— Observations on the Aurora australis. Ex. The Geog. Journal (juillet 
1900), 8, 3 p. Londres. 

— The Bathymetrical conditions of the Antarctic Regions. Ex.ld., 
7 p., fig. dans le texte. 

— Materialy do Bibliografii prac Nankowych Polskich (1881- 
1896). 8 carré, 19 p. Bruxelles, 1897. 

— Materialy do Bibliografii prac Nankowych Polskich. &, 78 p. 
(Année 1897). Varsovie. : 

— The Genealogy of the Sciences as the Basis of their Bibliogra- 
phy. Ex. Nat. Sc., X, 64 (1897), &, p. 395-405. Londres. 

— La Généalogie des Sciences. — Quelques remarques sur la 
Bibliographie des Mémoires scientifiques et le principe de la Clas- 
sification naturelle des Sciences. Ex. B. Inst. intern. Bibliog., II (1897), 3. 
8°, 19 p. Bruxelles. 

— Notices sur les aurores australes, observées pendant l’hiver- 
nage de l’Expédition antarctique belge. Ex. CR. Ac. Sc., 40, 7 mai 1900. 

— Sur l’ancienne extension des glaciers dans la région des terres 
découvertes par l'Expédition antarctique belge. Ex. Id., 27 août 1900. 

Blanckenhorn (Max). Das Neogen in Ægypten und seine Pecti- 
nidenfauna. Ex. Centralblatt für Mineralogie, 1900, pet. 8, p. 209-216. 


— Das Alter der Schylthalschichten im Siebenbürgen und die 
Grenze zwischen Oligocän und Miocän. Ex. Zeitsch. d. D. Geol. Ges., 
Jg. 1900, pet. 8°, p. 395-402, fig. dans le texte. 

Bühm (August) Edlen von Bühmersheim. Die Alten Gletscher der 
Mur und Mürz. Ex. Abh. d. K. K. Geog. Ges., Bd IT, n° 3 (1900), 8°, 29 p., 1 pl. 
Vienne, 1900. 

Bombici (L.). Il Cabinetto universitario di Mineralogia in Bologna 
(Anno 1888). Gr. 8, juin 1888, 78 p., 1 plan. Bologne. 


— Un Museo didattico per l’insegnamento oggettivo elementare 
con Monografie circolanti. — Fondato dalla Soc. degl’ insegnanti 
in Bologna. 20 p. Bologne, 1888. 

— Sulla formazione della Grandine e sui Fenomeni ad essa 
concomitanti (Memoria). 4, 42 p., 2 pl. Bologne, 1888. 

Bruckner (Eduard). Die feste Erdrinde und ïihre Formen (par 
A.brecht Penck). Ex. Zeitsch. f. D. Üsterr. Gymn., 1899, Heît 3, pet. &, 5 p. 


Cancant (A.). Sulla necessità e sulla scelta di apparecchi sismiei 
paragonabili. — Agamennone (G.). Sulla velocita di propagazione 
del terremoto Emiliano del 4 marzo 1898. 8, ensemble : 45 p. (s.L. n. d.), 


A DONS. — SÉANCE DU 5 NOVEMBRE 1900 


Carnera (Luigi). Osservazioni meteorologiche fatte nell’ anno 1899, 
all’ Osservatorio della R. Università di Torino. Ex. Ac. R. d. Sc. di 
Torino, 8°, 53 p. (1899-1900). Turin, 1900. 

Charpentier (H.). Géologie et Minéralogie appliquées. Les minéraux 
utiles et leurs gisements. (1 vol. de la Bibliothèque du Conducteur de tra- 
vaux publics), gr. in-16, 643 p., 115 fig. dans le texte. Paris, 1900. 


Cocchi (Igino). Sulla origine dell’ Acido carbonico contenuto nelle 
acque sotterranee. — Di due Acque termali sotterranee (Due 
Memorie Idrologiche). Ex. Ass. medica italiana d’Idrologia e Climatologia, 
XI, 1, 8°, 16 p. Pérouse, 1900. 


— Osservazioni sui denti incisivi dell’ Elefante africano. Ex. B. 
Soc. geol. italiana, XIX (1900), 1, 80, 12 p. Rome, 1900. 

Cornet (J.). Limon hesbayen et limons de la Hesbaye (Ext. d’une 
lettre adressée à M. Lohest). Ex. Ann. Soc. géol. de Belgique, XX VII (Bull.), 
8°, 3 p. Liège. 

Cossmann. Observations sur quelques coquilles crétaciques 
recueillies en France (3° article). Ex. CR. A.F.A.S., Congrès de Boulogne- 
sur-Mer, 8, 8 p., 2 pl. phot. 

— Faune pliocénique de Karikal (Inde française). Ex. Journal de 
Conchyliologie (Janvier 1900), 8°, 55 p., 3 pl. phot. 


Cossmann et Pissarro. Faune éocénique du Cotentin. I. Ex. B. S. 
géol. de Normandie, XIX (1898-99), 8°, 59 p., 6 pl. 

Deprat (Jacques). Etudes micrographiques sur le Jura septen- 
trional. Ex. Mém. Soc. H. N. du Doubs, 1, année 1899, 80, 35 p., 2 tabl., 4 pl. 
Besançon, 1900. 

Dewalque (G.). Sur les variations de la teneur en fer de quelques 
eaux minérales de Spa. — Comparaison de la température de l'air 
et de celle d’une source à Spa. Ex. CR. Congrès intern. d’hydrologie à 
Liège, 1898, 8, p. 489-501, 3 tabl. Liège, 1900. | 

Dollfus (Adrien). Liste sommaire des collections d'histoire natu- 
relle à l'Exposition universelle de 1900. Ex. Feuille des Jeunes Natura- 
listes, Juin-Août 1900, 8, 15 p. Paris-Rennes, 1900. 

Duhourcan (D° E.). Tænias et Tænifuges. In-16, 63 p. Paris, 1900. 

Duparc (L.), Pearce (F.) et Ritter (Et.). Les roches éruptives des 
environs de Ménerville (Algérie). [I. Etude pétrographique, par L. 
Duparc et F. Pearce ; I. Etude géologique, par Et. Ritter]. Ex. Mém. 
Soc. Sc. physiques et nat. de Genève, XXXII, 2, 4e, 142 p., 5 pl. Genève, 1900. 

Ecole nationale supérieure des Mines, Paris. Catalogue de la Biblio- 
thèque. 2 vol. 8; I, 678 p., 1899 ; II, 630 p., 1900. Paris, Imp. Nat. 


— Programme des Cours. 8°, 310 p. Paris, 1900. 


DONS. — SÉANCE DU D NOVEMBRE 1900 45 


Ficheur et Brives. Sur la découverte d’une caverne à ossements, à 
lacarrière des Bains-Romains, à l'O. d'Alger. Ex. CR. Ac. Sc., 28 Mai 1900. 


Forir (H.). Rhynchonella Omaliusi et Rh. Dumonti ont-elles une 
signification stratigraphique ? Ex. Ann. Soc. géol. de Belgique, XXVII 
(Mém.), 8, 17 p. Liège, 1900. 

— Encore les limons ! (Ex. d’une lettre adressée à M. M. de Puydt). 
8°, 3 p. Bruxelles. 

Forir, Soreil, Lohest. CR. de la session extraordinaire de la Soc. 
géol. de Belgique, tenue à Hastière, à Beauraing et à Houyet, du 
31 Août au 3 Septembre 1895. Ex. Ann. Soc. géol. de Belgique, XXVI (1895), 
8°, 68 p., 1 pl. double. Liège, 1900. 


Gosselet. Première note sur les fossiles découverts à Liévin. Ex. 
Ann. Soc. géol. du Nord, XXIX {Avril 1900), &’, 3 p. Lille, 1900. 


— Quelques réflexions sur le cours de l’Oise moyenne et sur la 
Somme supérieure. Ex. Id., id., 13 p. 


— Le sol arable et le sous-sol. Ex. Id., XXVIII (Déc. 1899), 148 p. 


— Notice sur les Grès des Bruyères de la Comtesse à Molinchart. 
Ex Id Aid 4110p fe 

— Note sur les Gîtes de Craie phosphatée des environs de Roisel, 
suivie de considérations générales sur les dépôts de Craie phos- 
phatée de Picardie. Ex. Id., XXIX (Mai 1900), 22 p., fig. 


Grand'Eury. Forêt fossile à Calamites Suckowi ; identité spéci- 
fique du C. Suckowii Br., Cistii Br., Schatzlarensis St., foliosus Gr., 
Calamocladus parallelinervis Gr., Calamostachys vulgaris Gr. Ex. CR. 
Ac. Sc., 14 Juin 1897, 4 p. 


— Sur les Calamariées debout et enracinées du terrain houiller. 
Ex. Id., 2 Avril 1900, # p. 


— Sur les Fougères fossiles enracinées du terrain houiller. 
Ex. Id., 9 Avril 1900, 4 p. 


— Sur les Stigmaria. Ex. Id., 17 Avril 1900. 


— Sur les troncs debout, les souches et les racines de Sigillaires. 
Ex. Id., 23 Avril 1900, 3 p. 


— Sur les tiges debout, les souches et les racines de Cordaïtes. 
Ex. Id., 30 Avril 1900, 4 p. 


— Sur les forêts fossiles et les sols de végétation du terrain 
houiller. Ex: Id., 21 Mai 1900, 4 p. 


— Sur la formation des couches de houille. Ex. [d., 5 Juin 1900, 4 p. 


— Sur la formation des couches de Stipite, de houille brune et 
de lignite. Ex. Id., 18 Juin 1900, 4 p. 


46 DONS. — SÉANCE DU D NOVEMBRE 19090 


Grand’Eury. Sur la formation des Bassins carbonifères. Ex. Id., 
16 Juillet 1900, 4 p. 

Gregory (J.-W.). Catalogue of the Fossil Bryozoa of the Depart- 
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Guidoni (Gerolamo). Notice publiée par « Soc. per la diffusione e 
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Gulliver (F.-P.). Vienna as a type City. Ex. Journal of School. Geog., 
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— Thames River terraces in Connecticut. Ex. B. Geol. Soc. America, 
X, 1898, p. 492-494, 2 pl. phot., 4 fig. dans le texte. 

Hovelacque (Maurice). Album de microphotographies de roches 
sédimentaires, faites par M. —. d’après les échantillons recueillis 
et choisis par M. W. Kiliän. %, 69 pl., avec liste explicative et avant- 
propos. Paris, 1900 (Publication posthume, offerte par M° M. Hovelacque). 

Kilian. La zone du Briançonnais. — Essai de synthèse tectonique. 
Ex. CR. A.F.A.S., Congrès de Boulogne-sur-Mer (1899), 8’, p. 403-405. 

Lebesconte. Epoque et mode de formation du détroit du Pas-de- 
Calais. — Modifications subies par le littoral depuis l’origine du 
détroit jusqu’à nos jours. Ex. Id., id., p. 597-606. 

— Sur l'existence du Dévonien moyen dans l’Ille-et-Vilaine. 
Ex. B.S. G. K., (3), XXVIIT (1900), p. 88-90, 1 fig. dans le texte. 

Lohest (M.). De l’origine de la Vallée de la Meuse entre Namur et 
Liège. Ex. Ann. Soc. géol. de Belgique (Bull.), XXVII, S, 13 p. Liège, 1900. 


Lokhest et Forir. Quelques découvertes intéressantes faites pendant 
les excursions du Cours de Géologie de l’Université de Liège. Ex. Id. 
XXVII (Bull.), &, 5 p. 

— Détermination de l’âge relatif des roches dans le Massif Cam- 
brien de Stavelot. Ex. Bull. Sc. de l'Association des Ecoles spéciales de Liège, 
12-13, 8°, 24 p., 2 pl. phot., fig. dans le texte. Liège, 1900. 

Margerie (Emm. de) et Raveneau (L.). La cartographie à l'Exposition 
universelle de 4900. Ex. Ann. de Géog., IX, 46-48, 8e, 54 p. Paris, 1900. 


Môller (Hugo). Ueber Elephas antiquus Falc. und Rhinoceros Merki 
als. Jagdtiere des alt-diluvialen Menschen in Thüringen und über 
das Auftreten des Menschen in Europa. Ex. Zeitsch. für Naturwiss., Bd. 
73, 8, p. 41-70, 1 pl. (Index bibliog.). Stuttgard, 1900. 

Moreno (F.). Las irrigaciones de la Costa. In-12, 216 p. Lima (Pérou), 
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Nicolis (Enrico). Marmi, Pietre, e Terre coloranti della Provincia 
di Verona (Materiali nat. litoidi da costrazione e decoratione). 8, 
64 p., 1 pl. double, coloriée. Vérone, 1900. 


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Packard (Alpheus S.). À new Fossil Crab from the Miocene Green- 
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Phylogeny of the Genus Cancer. Ex. Proc. American Ac. Arts et Sc., 
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— On supposed Merostomatous and other Paleozoic Arthropod 
Trails, with Notes on those of Limulus. Ex. Id., id., p. 63-71. 

— On the Carboniferous Xiphosurous fauna of North-America. 
Ex. Mem. Nat. Ac. Sc., III. Art. XVI, 4°, p. 143-157, Nov. 1885. 

— I. On the Syncarida, a hitherto undescribed synthetic Group 
of extinct Malacostracous Crustacea. — IT. On the Gampsonychidæ, 
an undescribed family of Fossil Schizopod Crustacea. — IIT. On the 
Anthracaridæ, a family of Carboniferous Macrurous Decapod Crus- 
tacea. Ex. Id., id., Art. XV, 4, 43 p., 5 pl., fig. dans le texte. 

Penck (Albrecht). Die vierte Eiszeit im Bereiche der Alpen. Ex. Ver. 


zur Verbreitung naturwiss. Kentnisse, Jahrg. XXXIX, Heft 3, in-16, 20 p. (Déc. 
1898). Vienne, 1899. 


— Reisebeobachtungen aus Canada. Ex. Id., t. XXXVIII, Hf. 11 (Mars 
1898), 54 p., 12 fig. dans le texte. 

— Der Oderstrom. Ex. Geog. Zeitsch., 5 Jahrg., 1899, Heft 1, 8, p. 19-47 ; 
Hf. 2, p. 84-94. 

— Die Erdoberfläche. Ex. Geog. Handbuch, 1899, 8, p. 53-103, fig. dans 
le texte. 

— Die Begründung der Lehrkausel für Geog. und des Geog. Inst. 
an der Universität Wien. &, 14 p. Vienne, 1898. 

— Thalgeschichte der obersten Donau. Ex. Ver. für Geschichte des 
Bodensees und seiner Umgebung, Hf. 28, 8°, 14 p. 

— Bemerkungen über alte und neue Lothungen im Hallstätter 
See. Ex. Abh. der K. K. Geog. Gesel., Bd. IN, 4 (1900), gr. 8, 7 p. Vienne, 1900. 


— Der Illecillewaetgletscher im Selkirkgebirge. Ex. Zeitsch. des D. 
und Oster. Alpenver, Jahrg. 1898, Bd. XXIX, p. 55-60, fig. dans le texte. 


— Die Tiefen des Hallstätter und Gmundenersees. Ex. Mitt. des D. 
u. Oe. Alpenver, Jahrg. 1898, 9-10, in-16, 15 p. Vienne. 


— Finsterwalder’s Gletscherwerk. Ex. Id., 1899, 13, 9 p. 


Perez (Ingr G. Battista). La Provincia di Verona ed i Suoi vini 
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Pays étrangers. Ex. Feuille des Jeunes Natur., Juin-Sept. 1900, 8, 36 p. 
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Repelin (J.). Catalogue méthodique. détaillé, de la Collection 


paléontologique de Philippe Matheron. 4, 146 p. Marseille, 1900 (Hom- 
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Résumé des observations centralisées par le ones hydrométrique 
du Bassin de l’Adour, pendant l’année 1898, sous la direction de 
M. Parlier, Inspecteur général des P.-et-Ch., par MM. Garreta, Ing' 
en chef des P.-et-Ch., et Massenet, \ng' ordinaire des P.-et-Ch. 
8°, 1 fasc., texte, tableaux, atlas in-folio, graphiques, cartes, etc. Pau, 1900. 

Résumé des observations centralisées par le Service-hydrométrique 
du Bassin de la Garonne,- pendant l’année 1897, sous la direction 
de M. Eyriaud-Desvergnes, Insp' général des P.-et-Ch:, par MM. Baum- 
gartner, Ingr en chef des P.-et-Ch., et Eschback, Ing' ordinaire des 
P.-et-Ch. 8°, 1 fasc., texte, tableaux, 1 atlas in-folio, graphiques, cartes, etc. 
Toulouse, 1900. 


Rutot (4.). Les origines du Quaternaire de la Belgique. Ex. B. S. 
belge de Géol., XI, 1897 (Mém.), p. 140, 1 carte. Bruxelles, 1897. 


— Les conditions d’existence de l'Homme et les traces de sa 
présence au travers des temps modernes en Belgique. Ex. Bull. Soc. 
d’Anthropologie de Bruxelles, XVI, 1897-98, 8°, 50 p., 1 tableau. 

Steestrup (Japetus). Heteroteuthis Gray, med Bemærkninger om 
Rossia-Sepida-Familien i Almindelighed. Ex. Mém. Ac. R. Sc. et lettres 
de Danemark (Sciences), (6), IX, 6, 40, p. 285-300, 1 pl. Copenhague, 1900. 


Thoulet (J.). Analyse mécanique des sols sous-marins. Ex. Ann. 
des Mines, Avril 1900, &, 51 p., fig. dans le texte. Paris, 1900. 
Van den Broeck. Les dépôts à /guanodon de Bernissart et leur 
transfert dans l’Etage Purbeckien ou A quilonien du Jurassique supé- 
rieur. Fasc. I. Ex. B. S. belge de Géol. (Mém.), XIV, 8°, p. 39-112, 30 Mars 
1900. Bruxelles, 1900. 


2 PÉRIODIQUES 


France. — Amiens. Bull. Soc. Linnéenne du N. de la Fr., XV, 
326, 327, 328, 1900. 


Autun. Soc. H. N., Bull. XI, 2, 1898; Procès-verbaux et CR. 
XIE, 1, 4899. 


‘ Gautron du Coudray: Etude sur le gile métallifère à sulfures complexes de 
Dun-sur-Grandry (Nièvre), p. 185-197, 2 pl. — H. Daviot : Contribution à l'étude 


DONS. — SÉANCE DU 5 NOVEMBRE 1900 49 
géologique, chimique et minéralogique du Laurium (Grèce), p. 337-430, 1 carte. 
— M. Langeron : Contribution à l’étude de la flore fossile de Sézanne, p.431-455, 4 pl. 


Belfort. Bull. Soc. Belfortaise d’émulation. XIX, 1900. 


G. Courty : Notes sur la grotte préhistorique de Cravanche, p. 290-296 — 
L. Meyer : Notes géologiques prises le long du fossé de la canalisation d’eau de 
Roppe, p. 301-303. 


Bourg. Bull. Soc. Sc. Nat. et Archéol. de l’Ain, 17 (1899), 18 (1900). 
La Rochelle. Soc. des Sc. Nat, de la Charente-Inférieure, 1899 (1900). 
Le Harre. Soc. Géol. de Normandie, Bull. XIX, 1898-1899 (1900). 


Cossmann et G. Pissarro : Forme éocénique du Cotentin (Mollusques), p. 17-77, 


6 pl. — H. Houdry : Considérations géologiques sur les sources des environs 
d’Yport, p. 77-64. — A. Dubus: Note sur des Moules et Hachettes de bronze 


recueillis par M. Toutain-Mazeville, à Gonfreville-l’Orcher, près Harfleur, p. 84-89, 


Lille. Soc. Géol. du N. Ann. XXIX, 2, 1900. 


J. Gosselet : Compte-rendu de l’excursion géol. du 6 mai 1900 à Arras et aux 
environs, p. 49-55. — L. Desailly : Analyses chimiques comparatives du limon 
supérieur et de l'ergeron, p. 55-58. — H. Laffite : Note sur les caractères géologi- 
ques présentés par le terrain houiller au voisinage du calcaire carbonifère à la 
fosse n° 10 des Mines de Lens, p. 58-65. — J. Gosselet : Note sur les gites de craie 
phosphatée des environs de Roisel suivie des considérations générales sur les 
dépôts de craie phosphatée en Picardie, p. 65-86. — J. Peroche : Application de 
l’Astronomie à la constatation des mouvements de la croûte du Globe, p. 107-117. 
— Grand’Eury : Sur l’origine du terrain houiller, p. 117-128. — J. Gosselet : Note 
sur les sables de la plage de Dunkerque, p. 128. 


Moulins. Rev. Sc. du Bourbonnais, 151-154, 1900. 


E. Olivier : Le Congrès géologique international à Commentry, p. 170-173. 


Paris. Ac. Sc. CR. CXXX, 26 ; CXXXI, 1-16, 1900. 


Michel-Lévy et Léon Bertrand : Note sur une série de contacts anormaux dans 
la région sous-pyrénéenne occidentale, p. 1736-1739. — A. Lacroix : Sur une roche 
de Fayalite, p. 1778-1780. — A. Lacroix : La Prehnite considérée comme élément 
constitutif des calcaires métamorphiques, p. 69-72. — E.-A. Martel: Sur de nou- 
velles constatations dans la rivière souterraine de Padirac, p. 130-132. — Grand’- 
Eury : Sur la formation des bassins carbonifères, p. 166-169. — A. de Gennes et 
A. Bonard : Les roches volcaniques du Protectorat de la côte des Somalis, 
p. 196-199. — David Martin : Sur des lambeaux de mollasse marine situés au fond 
du cañon du Régalon (Vaucluse), p. 199-201. — A. Lacroix : Les roches à néphéline 
du Puy de Sandoux, p. 283-286. — Ficheur : Sur l'existence du terrain Car- 
boniférien dans la région d’Igli, p. 288-290. — L. Janet : Sur le captage et la protec- 
tion des sources d’eaux potables, p. 301-304. — J. Gosselet : Sur l’âge des sables de 
la plage de Dunkerque, p. 323-325. — A. Lacroix : Sur l’origine des brèches 
calcaires secondaires de l’Ariège ; conséquences à en tirer au point de vue de 
l’âge de la Lherzolite, p. 396-398. — C. Depéret et R. Fourtau : Sur les terrains 
néogènes de la Basse-Egypte et de l’isthme de Suez, p. 401-404. — A. Michel-Lévy : 
Nouvelles observations sur la baute vallée de la Dordogne, p. 433-435. — 
H. Arctowski : Sur l’ancienne extension des glaciers dans la région des terres 


Supplement au tome XX VIII du Bulletin de La Société Géologique de France. c. 


50 DONS. — SÉANCE DU D NOVEMBRE 1900 


découvertes par l’Expédition antarctique belge, p. 479-481. — P. Cottancin : Loi 
relative aux mouveménts géologiques du sol pour toute la terre, p. 481. — 
L. Pervinquière : Sur l’Éocène de Tunisie et d'Algérie, p. 563-566. — St. Meunier : 
Le ravin des Chevalleyres et la régression des torrents, p. 566-567. — J. Cornet : 
Sur l’Albien et le Cénomanien du Hainaut, p. 590-592. — R. Fourtau : Sur le Cré- 
tacé du massif d’Abou-Roach (Egypte), p. 629-631. — J. Thoulet : Fixation par les 
corps poreux de l’argile en suspension dans l’eau, p. 631-633. : 


— Ann. du Club Alpin Français. XXVI, 1899 (1900). 

— Club alpin Fr. Bull. mensuel. 5-7, 1900. 

— Mém. de la Soc. Zool. de France. XIII, 1, 1900. 

— Mém. de la Soc. de Spéléologie. IV, 24, 1900. 

— Soc. d’Anthropologie. Bull. et Mém. (4), X, 1899 ; (5), 1, 1900. 
— L’Anthropologie. XI, 2-4, 1900. 

D: J. Ulrich Dürst : Note sur quelques Bovidés préhistoriques. 

— Rev. Paléozoologie. IV, 3-4, 1900. 

— Bull. Muséum H. N. 5-6, 1900. 


G. Grandidier : Note sur les ossements d'animaux disparus, provenant d’Ambo- 
lisatra, sur la côte S.-E de Madagascar, p. 214-218. — Langeron : Note sur quelques 
Erables provenant des tufs Eocènes de Sézanne, p. 318-320. — B. Renault : Plantes 
fossiles Miocènes-d’Advent-Bay (Spitzhberg), p. 320-323. — G. Grandidier : Descrip- 
tion de l’Archæolemur robustus, nouvelle espèce de Lémurien sub-fossile de 
Madagascar, p. 323-324. 


— Journ. de Conchyliologie. XLVIIT, 12, 1900. 

R. Bellini : Les ammonites du calcaire rouge ammonitique (Toarcien) de l’Ombrie, 
p. 122-165. 

— Ann. de Géographie. 46-47, 1900. 


G.-F. Dollfuss : Relations entre la structure géologique du bassin de Paris et 
son hydrographie, p. 313-340, 1 carte. — Emm. de Margerie et L. Raveneau: 
La Cartographie à l’Exp. Universelle de 1900. — Louis Raveneau: Bibliographie 
géographique pour 1899. 


— Soc. Botanique Fr. Bull. (3), IV, réunion extraordinaire, 1897 
(1900) ; (3), VIL 4, 6,8, 1900. 
— Feuille des Jeunes Naturalistes. (3), XXX, 356-360. 


G. Ramond : La géographie physique et la géologie à l'Exposition universelle 
de 1900, p. 149-150 — M. Piroutet : Note préliminaire sur quelques lambeaux de 
dépôts glaciaires et d’alluvions anciennes des environs de Salins (Jura), p 168-171. — 
G. Ramond : La géographie physique et la géologie à l'Exposition universelle de 
1900, p. 183-199. — G. Ramond : La géographie physique, etc. (fin), p. 201-216. 


— Soc. Fr. de Minéralogie. Bull. XXIIL, 4-5, 1900. 
— Nouvelles Arch. du Muséum H. N. (4), IE, 1, 1900. 


DONS. — SÉANCE DU 5 NOVEMBRE 1900 51 


— Journ. des Savants. Mai-Août 1900. 
Babelon : Les gemmes antiques, p. 445-457. 
— La Géographie. I, 7-10, 1900. 

— La Nature. 1414-1431. 


David Martin : Origine des lambeaux de mollasse de la gorge du Regalon, p.155. 
— David Martin : Les bois pétrifiés de l’Arizona, p. 305. 


— Le Naturaliste. 320-327. 


E. Massat : Les tremblements de terre en 1899, p. 152-153. — X.: Congrès 
géologique international de 1900, p. 187-188. — Bougon : Ancienneté de l’homme, 
p. 203-204. — St. Meunier : Remarquables nodules de grès. — Bougon: Les chotts 


salés de l'Algérie. 

— Ann. des Mines. XVII, 4-7, 1900. 

Thoulet : Analyse mécanique des sols sous-marins, p. 401-448. — M. Bertrand : 
Etudes sur les bassins houillers ; Bassin houiller du Gard, p. 505-619. — E. Glosser : 
Note sur les richesses minérales de la Sibérie et sur l’état actuel de leur exploi- 
tation, p. 5-79 

Saint-Etienne. Bull. Soc. Ind. Minérale. (2), XIV, 2, 3, 1900. 

La 3° livraison renferme les rapports présentés au congrès international des 


mines et de la métallurgie sur les explosifs, et les conditions d’exploitation à 
grande profondeur. | 


— Soc. de l'Industrie minérale (CR. mensuels), juin-octobre 1900. 
Tarare. Bull. de la Soc. des Sc. Nat., V, 6-8, 1900. 
Villefranche. Soc. des Sc. et Arts du Beaujolais. Bull. I, 1-3, 1900. 


Allemagne. — Berlin. Sitzungsber. K. Preussischen Ak. Wiss. 
23-28, 1900. 


F. Rinne : Beitrag zur Petrographie der Minahassa in Nord-Célèbes, p. 474-504. 
A. Sauer : Geologische Beobachtungen im Aarmassiv, p. 729-741. 


— Ges. für Erdk. Verh. XX VII, 6, 7, 1900. 


— Zeitsch. d. Ges. für Erdk. XXXV, 2, 1900. 
W. Goôtz : Die Frage der Vergletscherung des Central-Balkan, p. 127-146 


— Zeitschr. f. praktische Geol. VILLE, 7-10, 1900. 


P. Krusch : Die geologische Landesanstalt und Bergakademie zu Berlin mit 
besonderer Berücksichtigung ihrer Museen und Sammlungen, p. 201-213, — 
E. Lungwitz : Die Goldseifen von British Guiana, p. 213-218. — J.-H.-L. Vogt : 
Veitere Untersuchungen über die Ausscheidungen von Titan-eisenerzen in 
basischen Eruptivgesteinen, p. 233-243. — T. Monkowsky : Berg-Meridianoscop 
oder Vorrichtung ohne Magnetnadel zum Bestimmen des Streichens und des 
Fallens der Gesteinsschichten, p. 243-248. — F. Klockmann : Montangeologische 
Reiseskizzen. I Manganerze und anderweitige Lagerstätten der franzôsischen 
Pyrenäen, p. 265-275. — H. Louis : Grundsätze der Classification der Mineralla- 
gerstatten, p. 275-278. — K. Dalmer : Die westerzgebirgische Granitmassivzone 


52 DONS. — SÉANCE DU D NOVEMBRE 1900 


p. 297-313. — P. Krusch nach De Launay : Uber die Veränderungen der Erzgänge 
in der Tiefe, p. 313-325. 


— Zeitsch. D. Geol. Ges., LI, 4, 1899 ; LILI, 1-2, 1900. 


E. v. Wolff : Beiträge zur Geologie und Petrographie Chiles unter besonderer 
Beruücksichtigung der beiden nôrdlichen Provinzen Atacama und Coquimbo, 
p. 471-556. — A Baltzer : Die Hügebrücken und ihre Beziehung zu den Disloca- 
tionen auf Jasmund und Rügen, p. 556-571. — Ochsenius : Ueber junge Hebungen 
in der Hudsonbai, p. 571-574. — A. Cathrein : Bestatigung und Begründung der 
kritik über Salomon’s Darstellungen, p. 574-578. — C. Sapper : Der Vulcan Las 
Pilas in Nicaragua, p. 578-588. — R. Hauthal : Erwiderung an Herrn A. Mercerat, 
p. 588-592. — A. Wollemann : Fimbria corrugata Sow. sp. aus dem Hilsconglo- 
merat von Schandelah, p. 592-593. — F. Rinne : Ein naturliches Faltungpräparat, 
p. 593-596. — E.-G. Harboe : Erwiderung auf die Bemerkung des Herrn Semper 
zu meinenn Aufsatz « Uber Vereisung und Vulkanismus », p. 596-607. — LIT, 1-2, 
1900 : H. Scupin : Die Trilobiten des niederschlesien Untercarbon, p. 1-21, 1 pl. — 
M. Blanckenhorn : Neues zur Geologie und Palaeontologie Aegyptens, p. 21-48. — 
W. Pabst: Beitrâge zur Kenntniss der Thierfahrten in dem Rothliegenden 
« Deutschland », p. 48-64. — E. Philippi: Beiträge zur Morphologie und Phylo- 
genie der Lamellibranchien : II. Zur Stammesgeschichte der Pectiniden, p. 64-118. 
— A. Tornquist : Neue Beiträge zur Geologie und Palaeontologie der Umgebung 
von Recoaro und Schio (im Vicentin). IV. Die Sturia-Kalke (Trinodosus-Niveau), 
p- 118-154, 3 pl. — A. Rothpletz : Ueber einem neuen jurassischen Hornschwamm 
und die darin eingeschlossen Diatomeen, p. 154-161. — G. Gürich : Ueber Gabbro 
im Liegenden des oberdevonischén Kalkes von Ebersdorf bei Neurode in der 
Grafschaft Gratz, p 161-165.— v. Reinach : Ueber einige Versteinerungs-fundpunkte 
in Bereich des Taunus, p. 165-167. — Klockmann : Ueber den Anteil v. Groddeck’s 
an der Deutung der Zinnerzlagerstatte des M'-Bischoff, p. 167-169. — G. Boehm : 
Reisenotizen auf New-Seeland, p. 169-178. — CI. Schlüter : Ueber einige Versteine- 
rungen des Unter-Devon, p. 178-183. — W. Salomon : Neue Bemerkungen zu den 
von A. Cathrein gegen mich gerichteten Angrifien, p. 183-188. — J. Bôhm : Ueber 
cretaceische Gastropoden von Libanon und von Karmel, p. 189-220, 3 pl. — 
J. Wysogôrski : Zur Entwickelunggeschichte der Orthiden in baltischem Silur, 
p. 220-237, 1 pl. — P. Oppenheim : Palaeontologische Miscellanen, p. 237-327, 3 pl. 
— F. Rinne : Skizzen zur Geologie der Minahassa in Nord-Celebes, p. 327-348, 2 pl. 
— W. Salomon : Ueber Pseudomonitis und Pleuronectites, p. 348-360, 1 pl. — 
CI. Schlüter : Ueber einige Kreide-Echiniden, p. 360-380, 4 pl. — H. Imkeller : 
Einige Beobachtungen über die Kreideablagerungen im Leitzachthal am Schlier 
und Tegernsee, p. 380-388. — A. Rothpletz: Nachtrag zu einem Aufsatz über 
einen neuen jurassischen Hornschwamm und die darin eingeschlossen Diatomeen, 
p. 388-390. — P. Oppenheim : Zur Kenntniss der alttertiären Binnenmollusken 
Sudôst-Frankreichs, p.390-595.—M. Blanckenhorn : Das Alter der Schylthalschichten 
in Siebenbürgen und die Grenze zwischen Oligocän und Miocän, p. 395-402. 


Breslau. Jahres-Bericht der Schlesischen Gess. für vaterländische 
Cultur. LXXVII, 1899 (1900). 


Frech : Zur Geologie der Radstädter Tauern, p. 7-13. — Frech : Geognostische 
Excursionen in Schlesien, p. 13-28. — Gürich : Entheilung der Erzlagerstatten, 
p. 3-4. — Guürich : Ueber Festigkeitsuntersuchungen an naturlichen Bausteinen, 
p. 30-32. — Gurich : Das geologische Profil von Ebersdorf in der Grafschaîft Glatz, 
p. 65. — Langenhan : Ueber einige Zechstein-Versteinerungen aus Schlesien, p. 44- 


DONS. — SÉANCE DU 5 NOVEMBRE 1900 53 


52. — Milch : Ueber dynamometamorphe Ercheinungen an einem skandinavischen 
Granit-gneiss, p. 64-65. — J. Partsch : Litteratur der Landes und Volkskunde der 
Provinz Schlesien, 7 (1900). 


Frankfort-s.-0. Societatum Litteræ. XIIT, 1899. : 
Le fascicule 12 est consacré à la bibliographie géologique. 
Gotha. Petermanns Mitt. XLIV, 7, 8, 9, 1900. 


C. Sapper : Bemerkungen über einige Vulkane von Guatemala und Salvador,. 
p. 149-151. — C. Diener: Die geologischen Ergebnisse der Reisen des Barons 
E. Tolf entlang der nordsibirischen Eismeersküste und nach den Neusibirischen 
Inseln, p. 161-165. 


— Ergänzungsheît. 131, 1900. 


Sven Hedin : Die Geographish-wissenschaftlichen Ergebnisse meiner Reisen in 
Zentralasien 1894-1897, p. 1-399. 


Greifswald. Jahres-Bericht der Geog. Ges. VII, 1898-1900. 
Mulhouse. Bull. Soc. Industrielle. Mai-Août 1900. 


Strasbourg. Mitt. der Geol. Landesanstalt von Elsass-Lothringen, 
V, 2, 1900. 


J. Schaller : Chemische und mikroskopische Untersuchung von dolomiten 
Gesteinen des lothringischen Muschelkalks, p. 63-122. 


Stuttgard. Centralblatt für Min. Geol. Pal., I, 2-8. 


J. Strüver : Die Minerallagerstätten der Alpe Sanlera und der Rocca Nera an 
der Mussa-Ebene im Ala-Thal, p. 41-48. — N. Krischtafowitsch : Classification- 
zeichnen Scala zur Bezeichnung postertiarer Ablagerungen, p. 48-53.— A. Bodmer- 
: Beder : Durch Gebirgsdruck gebogene Quartzkrystalle, p. 81-85, 4 fig. — E. Schütze : 
Glacialerscheinungen bei Gross-Wanzleben, unweit Magburg, p. 85-88, 1 fig. — 
F. Rinne : Bemerkung über die Polarisationwirkung von Linsenrandern, p. 88-89, 
2 fig. — L. Rollier : Vorlaufige Notiz über das Alter des Sylvanakalkes, p. 89-92. — 
A. Tornquist : Eine Neubenennung des Ceratites subnodosus (Muünster), p. 92-94. — 
E. Koken : Bewegung grosser Schichtmassen durch glacialen Druck, p. 115-118. — 
E. Kayser : Jovellania triangularis im Mitteldevon der Eifel, p. 118-119. — E. Koken: 
Bemerkungen über das Tertiar der Alb, p. 145-152. — E. v. Fellenberg: Der 
Meteorit von Rafrüti im Emmenthal, Canton Bern., p. 152-159. — C.-R. Eastmann : 
Einige neue Notizen über devonische Fischreste aus der Eifel, p. 177-178. — 
F. v. Huene : Rhynchodus emigratus v. Huene, p. 178. — M. Blanckenhorn : Das 
Neogen in Aegypten und seine Pectinidenfauna, p. 209-216. — Fr. Noetling : Die 
Otoceras beds in India, p. 216-218. — Fr. Katzer : Die Hauptzüge des geologischen 
Aufbanes des Majevica-Gebirges und der Umgebung von Dolnja Tuzla in Bosnien, 
p. 218-221. — A. Tornquist: VIII Congrès geologique international zu Paris im 
Jahre 1900, p. 241-261. — M. Schlosser : Ursus oder Ursavus, oder Hyaenarctos ? 
p. 261-265, 3 fig. — F. v. Huene : Pseudoglaciale Schrammung, p. 265-267. 

— N. Jahrb. für Min. Geol. Pal., II, 2, 1900. 

S'-J. Thugutt : Ueber den Zeagonit, als neues Zersetzungsproduct des Nephe- 
lins, p. 65-80, 1 pl. — O0. Mügge : Weitere Versuche über die Translationsfähigkeit 
des Eises, nebst Bemerkungen über die Bedeutung der Structur des grônlan- 
dischen Inlandeises, p. 80-99, 4 fig. — Lôrenthey : Foraminiferen der Pannonischen 


54 DONS. — SÉANCE DU D NOVEMBRE 1900 


Stufe Ungars, p. 99-108. — KF. Rinne : Ueber den Einfluss des Eisengehaltes auf 
die Modificationsanderung des Boracit, p. 108-116, 11 fig. 


— Zeitsch. für Naturwiss. LXXII, 6 ; LXXIIE, 1-2, 1900. 


Hugo Müller : Ueber Elephas antiquus und Rhinoceros Mercki als Jagdtiere des 
alt-diluvialen Menschen in Thuüringen und über das erste Auftreten des Menschen 
in Europa, p. 41-73, 1 pl. 


Australie. — Brisbane. Queensland Geol. Surv. 


E. Cameron: Geology of the West Moreton or Ipswich coal field, p. 1-29, 
2 cartes, 4 pl. 1899. 


— Bulletin, 11. 


B. Dunstan : Report on the geol. features of the country between Warren and 
Mount Lion, in the Rockhampton district, p. 1-10, 1 carte. 


Melbourne. Geol. Surv. of Victoria. Mounthly Progress Report, 
11-12, 1900. 


Annual Report of the secretary for Mines and Water supply for the year 
1899 (1900). 


Sidney. R. Soc. of New S. Wales Journ. and Proc., XXXIII, 4899. 


T.-W.-E. David : Discovery of glaciated Boulders at base of Permo-Carboniferous 
System, Lochinvar, New South Wales, p. 154-160, 1 pl. — G. Harker: On the 
composition of N. S. Wales Labradorite and Topazes with comparison of method 
for the estimation of Fluorine, p. 193-204. 


— Rec. Geol. Surv. of New S. Wales. Min. resources, 7-8, 1900 ; 
VI, 4, 1900. 

J.-E. Carne : Mercury, or Quicksilver in New South Wales, p. 1-36. — E.-C. 
Andrews : Report on the Hillgrove Gold-field, p. 1-43, 14 pl., 1 carte. — W.-S. Dun : 


Contribution to a list of papers and Reports dealing with the Economic Geology 
. of New South Wales, p. 183-357. 


Autriche-Hongrie. — Budapest. Mitt. aus dem Jahrb. des. 
K. Ungarischen Geol. Anstalt, XII, 1-2; XIII, 3, 4900. 


J. Bôckh: Die geologischen Verhältnisse von Sosmezo und Umgebung im 
Comitate Häromszek (mit besonderer Berücksichtigung der dortigen Petroleum- 
führenden Ablagerungen) (Traduction du mémoire original paru en magyar en 
1895), p. 1-222, 1 carte. — H. Hornsitsky : Die agro-geol. Verhältnisse der Gemar- 
kungen der Gemeïinden Muszla und Béla, p. 227-262, 2 pl. (Traduction du mémoire 
original hongrois paru en janvier 1898. — H. Hornsitzky : Die hydrographischen 
und agro-geologischen Verhältnisse der Umgebung von Komärom, p. 1-22. 


— K. Ung. Geol. Anstalt. 


M. v. Pälfy : General Register der Jahrgänge 1882-1891 des Jahresberichtes der 
K. Ung. Geol. Anstalt. Budapest, 1900. 


— À. Mag. Kir. Fôldtani intézet Evkônyve, XIII, 4, 1900. 


Adda Kälmän: Petroleum-Kutatäsok Érdekében Zemplén és Säros Värmgeyekben 
megtott Fôldtani Felvételekrél, p. 121-165, 1 pl. 


DONS. — SÉANCE DU à NOVEMBRE 1900 55 


— Fôldtany K6zlôny, XXX, 1-4, 1900. 

F. Schafarzik : Bericht über den von der Ung. Geol. Gess. vom 2-7 juli 1899 
ins Siebenbürgische Erzgebirge veranstalteten Ausflug, p. 97-120. — R. von 
Kôvesligethy : Geometrische Theorie der Erdbeben, p. 120-133. — F. Schafarzik : 
: Ueber das Erdbeben von Vinga, p. 134-136. 


Cracovie. Bull. internat. Ac. Sc. CR., février-juillet 4900. 
Vienne. Verh. K. K. Geol. K. Anstalt, 6-10, 1900. 


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geologisch-palaeontologischen Verhältnisse der Insel Brozza. — H. Engehhardt : 
Ueber bosnische Tertiarpflanzen. — A. Bittner : Ueber nachtriadische Verwandte 
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and Diamond regions of eastern Minas Geraes, Brazil, p. 207-217. — W.-M. Davis : 
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N° 286 : G.-K. Gilbert : Rhythms and Geological Time, p. 1001-1012. — N° 290 : 
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G.-W. Hayes et M.-R. Campbell : The relations of Biology to Physiography, p. 
431-133, 1 carte. — N° 293 : T.-C. Chamberlin et F.-R. Moulton : Certain recent 
attempts to test the Nebular Hypothesis, p. 201-208. — No 294 : Bailey Willis : 
Work of the U. S. G.S., 1899-1900, p. 241-246. — R.-E.-C. Stearns : The fossil shells 
of the Los Angeles Tunnel Clays, p. 247-250. — H.-F. Osborn : The eigth interna- 
tional geological Congress at Paris, p. 440-442. — N° 302 : C. Newton Gould : 
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J.-L: Wortman : Restoration of Oxyaena lupina Cope, with description of certain 
new species of Eocene Creodonts, p. 139-149, 1 pl. — H.-F. Osborn : Fore and 
Hind Limbs of Carnivorous and Herbivorous Dinosaurs from the Jurassie of 
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Excursion to Newton Abbot, Chudleigh, Dartmoor, and Torquay, p. 425-443, 
4 pl. — Excursion to Wimbledon and Kingston, p. 443-445. — Visit to the British 
Museum, p. 445-446. — Excursion to Hitchin and Arlesey, p. 446-447. — Excur- 
sion to Hertingfordbury, Bayford, and Brickenden Green, p. 447-448. — J.-E. Marr : 
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J.-B. Hill et H. Kynaston : Ou Kentallenite and its relations to other igneous rocks 
in Argyllshire, p. 531-559, 2 pl. — J.-W. Evans : On mechanically-formed lime- 
stones from Kathiawar, p. 559-584. — F. Chapmann : On the consolidated aeolian 
sands of Kathiawar, p. 584-590, 1 pl. — A.-K. Coomära-Swämy : On Ceylon rocks 
and Graphite, p. 590-616, 1 pl. — H.-H. Thomas : On new species of Dalmania and 
Olenus, p. 616-620, 2 pl. — H.-G. Seeley : On Aristodesmus Rütimeyeri, p. 620-646. 
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DONS. — SÉANCE DU 5 NOVEMBRE 1900 59 


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Brittlebank : Rate of erosion of some river valleys, p. 320-322. — R.-J. Lechmere 
Guppy : On the Naparima Rocks, Trinidad, p. 322-325. — F. Chapman : Two new 
species of Ostracodes, p. 325-326. — M.-M. Ogilvie Gordon: On the fauna of the 
upper Cassian zone in Falzagero Valley, South Tyrol, p. 337-349, — A. Vaughan 
Jennings : The Geology of Bad Nauheim and its thermal Salt-springs, p. 349-367, 
6 fig. — K. Chapman: Foraminiferal limestones of Sinaï, p. 367-374, 2 pl. — 
J.-J Harris Teall : On Nepheline-Syenite and its associates in the N-W. of Scotland, 
p. 385-392. — H. Woodward : Further Notes on Podophthalmous Crustaceans from 
upper Cretaceous of British Columbia, p. 392-401, 2 pl. — C.-W. Andrews : Fossil 
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lithic flint implements from the Isle of Wight, p. 406-412. — H. Woodward : 
Further notes on Podophthalmous Crustaceans from upper Cretaceous of British 
Columbia, p. 433-436, 1 pl. — K. Busz : On a Granophyre-Dvyke intrusive in the 
Gabbro of Ardnamurchan, Scotland, p. 436-441. — R.-H. Tiddeman : The age of 
the Raised Beech of Southern Britain as seen in Gower, p. 441-443. — G.-W. Lam- 
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and interesting features in Trigonocarpon olivaeforme, p. 434-449. — G. Peace : 
On the sinking of n°3 Nook Pit by the Astley and Tyldesley coal and Salt C Li, 
p. 451 463. — J. Barnes, W.-F. Holroyd : Some further notes on the Sea-beach in 


the carboniferous limestone, Derbyshire, p. 466-473. — C.-E. De Rance : The 
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River Congo, p. 499-500. — R. Sutcliffle : On a new method of sinking Pits by 
Machinery, p. 502-517. — J. Barnes et W -F. Holroyd : On the mottled carboni- 
ferous limestone of Derbyshire, p. 561-567. — G.-E Harris : On the Makum coal- 
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60 DONS. — SÉANCE DU NOVEMBRE 1900 


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R.-D. Oldham : Report on the great Earthquake of 12th june 1897, p. 1-377, 
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the great Earthquake of 12th june 1897, p. 1-102. 


— Mem. of the Geol. Surv. of India (Palaeontologia Indica. (15), 
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Italie. — Florence. Boll. delle Publicazioni It. 348-355, 1900. 
Modène. Boll. Soc. Sismologica. VIE, 1-3, 1900. 


G. Mercalli : Notizze vesuviane, p. 9-32. — M.-P. Rudzki: Sur la nature des 
vibrations sismiques, p. 32-36. — A. Cancani : Sulla necessità e sulla scelta di 
apparechi sismici paragonabili, p. 37-43. — G. Agamemnone : Sulla velocità di 
propagazione del Lerremoto Emiliano del 4 marzo 1898, p. 43-52. — G Agamem- 
none : Sulla velocita di propagazione del terremoto Emiliano del 4 marzo 1898 
(fine), p. 53-67. — Luchesi Astasio : Contribuzione allo studio del grande terremoto 
Napoletano del decembre 1857, p. 67-71. — G. Agamemnone : Nuovo typo di sismo- 
metrografo, p. 71-84. 


Palerme. Ann. de Géologie et Paléontologie. 28-29, 1900. 


A. de Gregorio : Descrizione di taluni tumuli Preistorici e presso Carini, p. 1-10, 
3 pl. — N° 29: A. de Gregorio : Iconografia dei resti preistorici della grotta dei 
Vaccari de M'° Gallo presso Palermo, p. 1-10, 3 pl. 


Rome. Boll. Soc. Geol. It. XVIII, 1899. 


G. de Stefano : Un nuovo lembo conchiglifero di Reggio Calabria, p. 1-4. — A. 
Portis : Avanzi di tragulidi oligocenici nell’ Italia settentrionale, p. 4-15. — P.-E. 
Vinassa de Regny : Studi geologici sulle roccie dell’ Appennino bolognese, p. 15- 
37, 1 pl. — G. de Angelis d’Ossat : Il gen. Heliolites nel Devoniano delle Alpi Car- 
niche italiene, p. 35-41. — P. Franco : Se il cono de Vesuvio esitesse prima del 79, 
p. 41-44. — P. Peola : Florula messiniana di Montecostello d’Alessandria, p. 44-52. 
— B. Nelli: I fossili titonici del Monte Judica nella provincia di Catenia, p 52-63, 
5 pl. — G. de Angelis d’Ossat et F. Luzj : Altri fossili dello Schlier delle Morche, 
p. 63-65. — B. Greco: Sulla presenza del dogger inferiore al Monte Foraporta 
presso Lagonegro, p. 65-71. — P.-K. Ugolini : Molluschi continentali fossili nelle 
Terra Rossa di Agnano nel Monte Pisano, p. 71-76. — E. Dervieux : Foraminiferi 
terziarii del Piemonte e specialmente sul gen. Polymorphina d’Orb., p. 76-79. — 
F. de Stefani : Come l’eta dei graniti si debba determinare con criteri stratigrafici, 
p. 79-116, 2 pl. — A. Portis : Una nuovo specie di rinoceronti fossile in Italia, 
p. 116-132, 1 pl. — G.. de Stefano : Appunti sopra alcuni lembi dei terreni post- 
terziari di Reggio Calabria, p. 132-140. — G. Airaghi : Echinidi del bacino della 
Bormida, p 140-179, 2 pl. — A. Verri et de Angelis d’Ossat : Ceni sulla geologia 
di Taranto, p. 179-211. — B. Nelli : Il raibl dei dintorni di Monte Judica, p. 211- 
223, 1 pl. — P. Peola : Flora messiniana di Guarene e dintorni, p. 225-255. — G. 
de Stefano : Gli strati a pinne di Morrocu. Nuovo lembo postpliocenico di Reggio 


DONS. — SÉANCE DU D NOVEMBRE 1900 61 


calabria, p. 255-281. — P. del Zanna : I laghi di S. Antonio in Provincia di Siena, 
p. 281-289. — R. Ugolini : Sopra alcuni fossili delle Schlier de Monte Cedrone, 
p 289-297. — T. Taranelli : Di alcuni scoscendimenti nel Vicentino, p. 297-309. — 
G. Capeder : Sui fenomeni üi erosione nei dintorni di Bra e di Castellamonte (Pie- 
monte), p. 309-315, 1 pl. — P. del Zanna : I fenomeni carsici nel bacino dell Esa, 
p. 315-323. — R. Meli : Osservazioni sul Pecten (Macrochlamys) Ponzi Meli e con- 
fronti con alcune forme di pectinidi che si collegano, p. 323-354. — F, Sacco : 


L’Appennino settentrionale, IV, p. 354-419. — G. de Stefano : L’Elephas meridio- 
nalis ed il Rhinoceros Merki nel quaternario calabrese, p. 421-432. — M. Boratta : 
Saggio dei materiali per una storia dei fenomeni sismici avvenuti in Italia, rac- 
colti dal prof. M. Stefano de Rossi, p. 432-461. — A. Bettoni : Affioramenti « Toar- 
ciani » del Prealpi brecciane, p. 461-467. — R. Ugolini : Appendice al Catalogo dei 
Molluschi fossili nel bacino dell’ Era, p. 467-471. — T. Morena : Le formazioni 
eoceniche e mioceniche fiancheggianti il gruppo del Catria nell Appennino cen- 
trale, p. 471-484. — G. Bonarelli : Alcune formazioni terziare fossilifere dell Um- 
bria, p. 484-491. — P.-E. Vinassa de Regny : I fossili della « Tabella oryctographica » 
di Fernando Bassi, conservato nel R. Instituto geologico di Bologna, p. 491-501. — 
E. Clerici : Sui recenti scavi per il nuovo ponte sul Tevere a Ripetta in Roma, 
p. 501-509. 


— Atti R. Ac. dei Lincei. RC. (5), IX, 12, 1er semestre 1900 ; 1-7, 
2e semestre 1900. 


Lovisato : Fayalite alterata delle granuliti di Villacidro, p. 10-13. — Silvestri : 
Sull’ esistenza dello zancleano nell’ Alta Valle Tiberiana, p. 17-20. — Agamemnone : 
Nuovo tipo di sismometrografo, p. 31-40. — De Angelis d’Ossat : L'origine dei 


ciottoli esotici nel Miocene de Monte Deruta (Umbria), p. 40-44. — Cancani : Sopra 
i resultati che si ottengono dai moderni sismografi, p. 94-97. 


— Boll. R. Comitato Geol. It. (4), [, 1, 1900. 


A. Stella : Sulle condizioni geognostiche della pianura piemontese rispelti alle 
acque di sottosulo, p. 1-32, 1 carte. — L. Baldacci et S. Franchi : Studio geologico 
della Galleria del Colle di Tenda, p. 33-87, 1 carte, 2 pl. 


Turin. Mem. R. Ac. Sc. (2), XLIX, 1900. 
— Atti R. Acad. Sc. di Torino. XXXV, 1899 (1900). 


Capeder : Contribuzione allo studio degli entomostraci pliocenici de Piemonte e 
della Liguria, p. 60-73. — Sacco : Sul!’ età di alcuni terreni terziarii dell Appen- 
nino, p. 74-84, > 


Japon. — Tokio. The Journ. of the College Sc. XII, 4, 1900; 
XIIL, 1-2, 1900. 

XIII, 1 : B. Koto : Notes on the Geology of the Dependent Isles of Taiwan, p. 1- 
57, 4 pl. 

Mexique. — Mexico. Mem. y Rev. Soc. cientifica Antonio Alzate. 
XIV, 3-6, 1899-1900. 


E. Ordoùez : Un voyage à la « Sierra Madre del Sur », p. 159 173. — E. Bôse : 
Sur l'indépendance des volcans des crevasses préexistantes, p. 119-224. 


62 DONS. — SÉANCE DU D NOVEMBRE 1900 


République Argentine. — Buenos-Aires. Comunicaciones del 
Muséo nacional de Buenos-Aires. I, 6, 1900. 


F. Ameghino : Mamiferos del cretäceo inferior de Patagonia (Formacién de las 
areniscas abigarradas), p. 197-206, 5 fig. 


Roumanie. — Jassy. Ann. scient. de l’Université. I, 1, 1900. 


P. Poni : Etudes sur les minéraux de Roumanie, p. 15-146. 


Russie. — Helsingfors. 
B. Frosterus : Beskrifning till Kartbladet, n° 35. St-Andreæ, 1900, p. 1-44, 2 cartes. 
Moscou. Bull. Soc. [. des Nat. XII, 1898 (1899). 


H.Trautschold : Ueber die Arbeiten der nordamerikanischen Geologen, p. 446-457. 


— Nouveaux Mém. de la Soc. I. des Nat. (2), XV (XX), 7, 1898; 
XVI (XXI), 1-2, 1898. 


XV (XX), 7: Strémooukhoff : Note sur le Phylloceras Zignodianum d’Orb. et le 
Lytoceras Adelae d’Orb. des schistes de Balaclava, p. 387-396, 2 pl. 


Saint-Pétersbourg. Comité Géol. Mém. XII, 3, 1899 ; VIIL, 4, 1898. 


XII, 3, 1899 : E. Holzapfel : Die Cephalopoden des Domanik in süudlichen Timan, 
p. 1-56, 10 pl. — VIII, 4, 1898 : M. Tzwetaev : Nautiloidea et Ammonoidea de la 
section inférieure du calcaire carbonifère de la Russie centrale, p. 1-46, 6 pl. 


— Soc. I. des Nat. CR. XXXI, 1-8, 1900. 
— Travaux de la Soc. I. des Nat. XXIX, 5, 1900. 


P. Zemiatschensky : Ueber Smaragden und Berylle aus den Smaragdgruben des 
Urals, p. 1-20, 1 pl. — P. Sustschinsky : Mineralogische Beobachtungen in den 
Ilmenbergen und den Bergwerkbezirk Kyschtin am Ural in Sommer 1899, p. 21- 
47, 1 pl. — I. Stcheglov : Trouvaille de produits de l’industrie de l’âge de pierre 
au bord du lac Kolodlivo, p. 47-60. - N. Andrusov : Fossile und lebende Dreissen- 
sidae Eurasien. Erstes supplement, p. 60-118, 2 pl. 


— Materialien zur Geol. Russlands. XIX, 1899. 


N. Krischtafovitsch : Lithologischer Character, Fauna, Stratigraphie, und Alter 
der Kreide-Ablagerungen in den Gouvernements Lublin und Radom, p. 1-20. — 
P.-N. Wenjukow : Die Fauna der silurischen Ablagerungen des Gouvernements 
Podolien, p. 21-256, 9 pl. (Résumé en allemand, p. 257-266). 


— Verh. der Russischen K. Mineralog. Ges. (2, XXXVI, 1-2, 
1899 ; XXX VII, 1, 1899. 


T. Tschernyschew : Ueber die Artinsk- und Carbon-Schwämme vom Ural und 
vom Timan, p. 1-55, 5 pl. — T. Tschernyschew et N. Jakolew : Die Kalksteinfauna 
des Cap Grebeni auf der Waigatsch-Insel und der Flusses Nechwatowa auf Nowaja- 
Semlija, p. 55-101, 3 pl. — N. Andrusow: Die südrüssischen Neogenablagerungen, 
p. 101-170. — E. Suess et W. Obrutschew : Ueberreste von Rhinoceros sp. aus der 
Ostlichen Mongolei, p. 171-181. — F. Hoyningen Huene: Die silurische Craniaden 
der Ostseeländer mit Ausschluss Gotlands, p. 181-361, 6 pl. — A. Karpinsky : 
Ueber die Reste von Edestiden und die neue Gattung Helicoprion, p. 361-477, 3 pl., 
72 fig. — E O0. Romanowsky: Arzruniana Verzeichniss der wissenschaftlichen 


DONS. — SÉANCE DU à NOVEMBRE 1900 63 


Publicationen von A. E. Arzruni, p. 477-488. — (2) XXXVII, 1, 1899 (Entièrement 
en russe). 


— Comité géol. Bulletin. XVII, 6-10, 1898 ; XVILL, 1-2, 1899. 


P. Krotow : Recherches hydrologiques et géologiques dans le territoire des 
sources sulfureuses de Varzi-Yatchi, p. 254-257. — J. Morozewiez : Recherches 
géologiques dans le district de Marioupoul, p. 287-295. — S Nikitin : Explorations 
géologiques le long des lignes du chemin de fer Moscou-Windau, p. 297-336, — 
Th. Tschernyschew et N. Jakovlew : La faune des calcaires du Cap Grebeni sur 
l’île de Vaïgatch et de la rivière Nekchvatova sur Novaïa-Zemlia, p. 337-380, 3 pl. 
— N. Grigoriew : De la flore paléozoïque supérieure recueillie aux environs des 
villages de Troïtskoié et Longanskoié dans le bassin du Donetz, p. 381-425, 1 pl. 
— N. A. Bogoslovsky : Explorations géologiques dans la partie N. W. du gouver- 
nement de Pensa, p. 427-439. — $. Nikitin : Sur les minerais de fer dans le district 
de Livny, gouv. d'Orel, et des régions avoisinantes, p. 430-451. — W. Mikhaïlovsky : 
Explorations des gisements de minerai de fer dans le district de Livny, gouv. 
d’Orel, p. 451-479. — N. Sokolov : Explorations géologiques dans la partie sud du 
district de Marioupoul, p. 1-36, 3 pl. — Compte-rendu des travaux du Comité 
géologique en 1889, p. 37-104. 


Serbie. — Belgrade. Sitzungsberichte d. serb. Geol. Ges., 1897- 
1900. 


Suisse. — Berne. Beitrage zur Geol. Karte der Schweiz. IX, 1900. 

Jakob Oberholzer : Monographie einiger prähistorischer Bergstürze in den 
Glarneralpen, p. 1-209, 4 pl., 1 carte. 

Fribourg. Etudes Geog., I, 2-5, 1900. 

S. Squinabol : Sur l’action de l’eau dans la scaglia de Bastia (M'° Euganéens) et 
sur l’évaluation approximative de la corrosion, p. 38-44, 4 pl. 

Genève. Arch. Sc. phys. et nat. (4), X, 7-10, 1900. 


E. Richter : Les variations périodiques des glaciers (5° rapport, 1899), p. 26-46. 
— H. Schardt et Ch. Sarasin : Les progrès de la géologie en Suisse pendant 
l’année 1899, p. 149-176. — P. Jaccard : Etude géo-botanique ; l'immigration post- 
glaciaire et la distribution actuelle de la flore alpine dans quelques régions des 


Alpes, p. 213-235. — H. Schardt et Sarasin : Les progrès de la géologie en Suisse 
pendant l’année 1899, p. 235-284. — A Sella : Sur une nouvelle méthode proposée 


par M. Gerschun de détermination de la densité de la terre, p. 322-329. — P. Jac- 
card : Etude géo-botanique : l’immigration post-glaciaire et la distribution 
actuelle de la flore alpine dans quelques régions des Alpes, p. 370-382. 

Zurich. Naturforsch. Ges. Vierteljahrssch. XLIV, 3-4, 1899 ; XLV, 
1-2, 1900. 

A. Heim : Geologische Nachlese, n° 10: Der Schlammabsatz am Grunde des 


Vierwaldstaftersee, p. 164-183. — A. Heim : Geologische Nachlese, n° 41 : Ueber 
das Eisenerz an Gonzen, sein Alter und seine Lagerung, p. 183-198, 1 pl. 


Uruguay. — Montevideo. Ann. del Museo Nacional. III, 1%, 1900. 


64 DONS. — SÉANCE DU 19 NOVEMBRE 1900 


Séance du 19 Novembre 1900 


19 NON PÉRIODIQUES 


Baker (F.-C.). The Mollusea of the Chicago Area. The Pelecypoda. 
Ex. The Chicago Ac. of Sc., Bull. n° III ; Part I, of the N. H. Survey, 8°, 130 p., 
27 pl. phot., Septembre 1898. 


Bogoslowsky (N.). Die Werwitterungsrinde der Russischen Ebene. 
Ex. Verh. d. K. Russischen Mineralogischen Ges. zu S'-Peter-burg. Zweite 
Serie, Bd XXXVIII, n° 1, 8°, p. 281-305. Saint-Pétersbourg, 1900. 

Paquier (V.). Recherches géologiques sur le Diois et les Baronnies 
Orientales. 8°, 402 + vur p., 3 pl. de coupes, 2 pl. de fossiles en phot. ; cartes 
au 320.000 et au 200.000". 

Perner (Dr Jaroslav). Miscellanea Silurica Bohemiæ (Prispévkyk 
Poznäni Ceského Siluru). Ex. Ceskä Ak. Cisaïe FrantiSka Josefa Pro- 
Vèëdy, Slovesnost a Umëni V. Praze. Dil. I. 4°, 16 p., 1 pl. phot. Prague, 1900. 

Pervinquière (L.). Sur l’Eocène de Tunisie et d'Algérie. Ex. CR. Ac. 
SC.; 3 p., 1° oct. 1900: 

Riaz (A. de). Contribution à l'étude du Système crétacé dans les 
Alpes-Maritimes. Ex. B. S. G. F., [3], XXVII, 1899, 8°, p. 411-435. 


— Nouvelles observations sur le Système Crétacé dans les Alpes- 
Maritimes. Ex. Id., XXVIII, 1900, p. 764-771. 


Richthofen (F. von). Ueber Gestalt und Gliederung einer Grundlinie 
in der Morphologie Ost-Asiens. Ex. Sitzber. d. K. Preus. Ak. der Wiss. zu 
Berlin, XL (1900), 8°, 38 p. 

Smith (W.-S. Tangtier). À topographie Study of the Islands of 
Southern California. Ex. University of California : Bull. of the Dept. of Geol., 
Vol. 2, n°7, 8, p. 179-230, 5 pl., Sept. 1900. Berkeley (Californie, E. U. d’Am.), 1900. 

Villot. (Titres et travaux littéraires et scientifiques de François- 
Charles-Alfred Villot), 1841-1899. 8, 8 p. Grenoble (Envoi de Mwe Villot). 


— Encore un mot sur le Pliocène d’eau douce du Bas-Dauphiné. 
Ex. Revue des Sc. Nat., Montpellier, Déc. 1880, 8°, 8 p. 

— Limites stratigraphiques des terrains Jurassiques et des ter- 
rains Crétacés aux environs de Grenoble. Ex. B. S. Sc. Nat. du S.-E., &, 
15 p., 1 pl. double (T. I, p. 38). 

— Limites stratigraphiques des terrains Jurassiques et Crétacés 
aux environs de Grenoble. Ex. Revue des Sc. Nat., Montpellier, Déc. 1882, 
8°, 11 p. 

— Synchronisme des marnes et argiles à lignite de Hauterives 
avec le groupe de Saint-Ariès. Ex. Id., Juin 1880, 8, 9 p. 


DONS. — SÉANCE DU 19 NOVEMBRE 1900 65 


Parandier. Description géologique des environs de Besançon. 
Ex. Mém. Soc. d’Emulation du Doubs, 7° série, t. IV (1899), pet. 8°, 16 p., tableaux, 
2 pl. Besançon. 


20 CARTES 


Thoulet. Cartes lithologiques des côtes de France. F. I à IV. 


U. S. Geological Survey. Carte générale des Etats-Unis d'Amérique 
au 2.500.000 (pub. en 1898). Série de cartes topographiques à 
l’échelle de 1/62.500. Washington, D. C., 1899-1900. 


93° PÉRIODIQUES 


France. — äiuxerre. Bull. Soc. Sc. Hist. et Nat. de l’Yonne, 
LIIT, 1899 (1900). 


A. Péron : Études paléontologiques sur les terrains du département de l’Yonne, 
p. 67-219, 4 pl. 


Charlieu. Bull. de la Soc. des Sc. Nat. de Tarare, V, 9, 1900. 


Paris. Ass. Îr. pour l’Av. des Sc. 28° Session, Boulogne-sur-Mer. 


E. Bertrand : Premières observations sur les nodules du terrain houiller d’Har- 
dinghen. I, Les plaques subéreuses calcifiées, p. 388-396. — Cossmann : Observa- 
tions sur quelques coquilles crétaciques recueillies en France, p. 396-402, 2 pl. — 
Kilian : La zone du Briançonnais, p. 403-405. — Canu : Note préliminaire sur les 
Bryozoaires de Tours, p. 406-411. — F, Kerforne: Classification des assises Ordo- 
viciennes du massif armoricain, p. 411-416. — H.-E. Sauvage : Catalogue des 
reptiles trouvés dans le terrain Jurassique supérieur du Boulonnais, p. 416-419. 


— Soc. fr. de Minéralogie. Bull. XXIIL, 6 7, 1900. 
— Le Naturaliste. (2), 328. 
— La Géographie. I-II, 4900. 


E. Levasseur : La houille britannique et la question de l’épuisement, p. 356-363. 
— Ac. Sc: CR., CXXXI, 17-20, 1900 

M. Lugeon : Les anciens cours de l’Aar, près de Meiringen (Suisse), p. 810-812. 
— Feuille des Jeunes Naturalistes. (4), XXXI, 361. 


E. Benoist : Note pour servir à l'étude de la géologie du département de l'Indre, 
p. 2-6, 1 pl. — M. Piroutet : Nouvelles stations préhistoriques aux environs de 
Salins et d’Arbois, p. 24-25. 


— La Nature, 1432-1434. 

— Club Alpin Fr. Bull. mensuel, 8-10, 1900. 

— Journal des Savants. Septembre-octobre 1900. 
— Journal de Conchyliologie. XLVIIL, 3, 1900. 


4 


66 DONS. — SÉANCE DU 19 NOVEMBRE 1900 


Saint-Etienne. Bull. Soc. Ind. Minérale. (3), XIV, 3, 1900. 


Congrès international des Mines et de la Métallurgie. 


Allemagne. — Berlin. Zeitsch. der Ges. für Erkunde, XXXV, 
3, 1900. 


A. Jacobi : Lage und Form biogeographischer Gebiete, p. 147-258, 2 pl. 


— K. Preussische Geol. Landesantalt. Abh. 10, 32, 33, 1900. 


10: F. Beyschlag et K. v. Fritsch : Die jungere Steinkohlengebirge und das 
Rotbliegende in der Provinz Sachsen und den angrenzenden Gebielen, p. 1-263, 
2 pl., 2 cartes. — 32: A. Leppla : Geologische-hydrographische Beschreibung des 
Niederschlaggebietes der Glatzer Neisse, p. 1-368 avec 1 atlas de 7 cartes et profils. 
— 33: Semper: Beiträge zur Kenntniss der Goldlagerstätten des Siebenbür- 
gischen Erzgebietes, p. 1-219. 


— Zeitsch. Î. Praktische Geol, VITE, 11, 1900. 


“E. Ryba : Beitrag zur Genesis der Chromeisenerzlagerstätte, p. 337-341. 


Gotha. Petermanns Mitt. XLVI, 10, 1900. 

N. Yamasaky : Unsre geographischen Kenntnisse von der Insel Taiwan (For- 
mosa), p. 221-234, 1 carte. 

Stuttgart. Centralblatt für Min. Geol. und Pal. [, 9, 1900. 


X.: Versammlung der deutschen geologischen Gesellschaft in Frankiurt-a-Main, 
p. 273-285. — L. Waagen : Werfener Schichten in der Salt-Range, p. 285-288. — 
F. Loewinson-Lessing : Zur Frage über die Kystallisationsfolge im Magma p. 288- 
291. — M. Bauer : Fuchsit als Meterial zu prähistorischen Artefacten aus 
Guatemala, p. 291-295. 


Australie. — Brisbane. Queensland Geol. Surv. 
Annual Progress Report of the Geol. Surv. for the year 1899, p. 1-16, 1 carte. 


Melbourne. Geol. Surv. of Victoria. Monthly Rep., 3-5, 1899. 
Espagne. — Madrid. Act. Soc. Esp. de H. N. Octobre 1900. 


États-Unis. — New-Haven. The Americ. Journ. of Sc. X,59,1900. 


L.-F. Ward : Elaboration of the Fossil Cycads in the Yale Museum, p. 327-346, 
2 pl. — A.-E. Ortmann : Synopsis of the collections of invertebrate fossils made 
by the Princeton Expedition to Southern Patagonia, p. 368-382. 


Vermilion. South Dakota Geol. Surv., Bull. I, 1894 ; II, 1898. 


J.-E. Todd : A Preliminary Report on the Geology of South Dakota, p. 1-169, 
5 pl., 1 carte. — 11, 1898 : J.-E. Todd : The first and second biennal Reports on the 
Geol. of South Dakota, p. 1-135, 15 pl. 


Grande-Bretagne. — Edimbourgh. Trans. of the Royal Soc. 
XXXIX, 2, 1897-98 (1899) ; XXXIX, 3, 4, 1898-99 (1900). 
Foster Heddle : Chapters on the Mineralogy of Scotland, Chapter VIII, Silicates, 


p. 341-361. — JS Flett: The Old red Sandstone of the Orkneys, p. 383-495, 
4 carte. — XXXIX,3: Malcolm Laurie : On a Silurian Scorpion and some addi- 


DONS. — SÉANCE DU 19 NOVEMBRE 1900 67 


tional Eurypterid remains from the Pentland Hills, p. 575-591, 5 pl. — Ramsay 
H, Traquair : On a new species of Cephalaspis discovered by the Geol. Surv. of 
Scotland, in the Old red Sandstone of Oban, p. 591-595, 1 pl.— Ramsay H. Traquair : 
On Tbelodus Pageli, Powrie, Sp., from the Old red Sandstone of Forfarshire, 
p. 595-603, 1 pl. — XXXIX, 4: J.-S. Flett: The Trap Dykes of the Orkneys, 
p- 865-907, 3 pl. — A.-C. Seward et A.-W. Hill : On the Structure and Affinities 
of a Lepidodendroid Stem from the Calciferous Sandstone of Dalmeny, Scotland, 
possibly identical with Lepidophloios Harcourtii (Witham), p.-907-937, 4 pl. 


— Proc. of the Royal Soc. of Edimbourgh, XXII, 1897-98, 1898-99 


(1900). 

G. Sharman et E.-T. Newton: Note on some additional Fossils collected at 
Seymour Island, Grabam’s Land, p. 58-62. — A. Geikie : Note on some specimens 
of rocks from the antarctic regions, p. 66-77. — S. Makaroff : On some oceanogra- 
phic problems, p. 391-409, 12 pl. — Duns: On some remains of Scottisch early 


Post-Pliocene Mammals, p. 692-701. 
Londres. R. Soc. Proc., LXVII, 437, 1900. 


— Quaterly Journ. Geol. Soc., LVI, 4 (224), 1900. 


F.-R.-C. Reed : On the igneous rocks of the Waterford coast, p. 657-694. — 
W. Murton Holmes : On Upper Chalk Radiolaria from Coulsdon, p. 694-705, 2 pl. 
— F.-W. Harmer : On the Crag of Essex (Waltonian) and its relation to that of 
Suffolk and Norfolk, p. 705-745. — C -V. Bellamy : On the Salt-Lake of Larnaca, 
Cyprus, p. 745-758, 1 pl. 


— The Geol. Magazine. (4), VIL, 11, 1900. 


C.-E. Beecher : Restoration of Stylonurus Lacoanus, à Giant Arthropod from 
the Upper Devonian, United States, p. 481-486, 1 pl. — R. Burckhardt : On Hype- 
rodapedon Gordoni, p. 486-492, 1 pl. — C.-I. Forsyth Major : A summary of our 
‘present Knowledge of extinct Primates from Madagascar, p. 492-500. — R. Bullen 
Newton : Pleistocene Shells from the Raised Beach deposits of the Red Sea, p. 500- 
514, 3 pl. — G.-C. Crick : Note on the horizon and locality of Nautilus truncatus, 


p. 514-516. 

Hollande. — Za Haye. Arch. Néerlandaises des Sc. exactes 
et nat. (2), IV, 1, 1900. 

J.-M. von Bemmelen : Les accumulations ferrugineuses dans et sous les tour- 
bières. Gisement, composition, formation, p. 19-91. 

Italie. — Florence. Boll. delle Publicazioni It., 356-357, 1900. 

Milan At Soc. It Sc. Nat XX XIX02 711900: 


Modène. Boll. Soc. Sismologica, VI, 4, 1900. 


R.-D. Oldham : The great earthquake of 121 June 1897, p. 87-96. — P.-G. Cos- 
tanzo : Un nuovo pendulo sismico protographico, 96-101. — S. Arcidiacono : Prin- 
cipali fenomeni eruttivi avvenuti in Sicilia e nelle isole adiacenti nell’ anno 1899, 
p. 101-114. 


Rome. Boll. R. Comitato Geol. It. (4), I, 2, 1900. 
S. Franchi : Sopra alcuni giacimenti di roccie giadeitiche nelle Alpi occidentali 
e nell’Apennino ligure, p. 119-158. — B. Lotti : Rilevamento geologico esegnito 


68 DONS. — SÉANCE DU 19 NOVEMBRE 1900 


nel 1899 nei dintorni del Trasimeno e nella regione immediamente a Sud fino a 
Orvieto, p. 159-174. — M. Casetti : Nuove osservazioni geologische sui monti di 
Gaeta, p. 174-180. — P. Moderni : Osservazioni geologische fatte nel 1899 al piede 
orientale della catena dei Sibillini, p. 181-188. 


— Atti R. Ac. dei Lincei. C. (5), IX,,8, 1900. 


Portugal. — Lisbonne. Dir. des Serv. géol. 


Recueil de Mon. strat. sur le Système crétacique, 1900. — P Choffat : Le Créta- 
cique supérieur au nord du Tage, p. 1-280, 9 pl. 


Russie. — Moscou. Bull. Soc. I. des Nat., 1899, 3, 4 (1900). 


M. Pavlow: Etudes sur l’histoire paléontologique des Ongulès. Artyodactyles 
anciens, p. 268-329, 2 pl. 


Saint-Pétersbourg. Comité Géol., Bull. XVIII, 3-10; 1899. 


XVIII, 3, 1899: W. Nalivkine : Recherches géologiques faites en 1898 au district 
d’Isioum, gouv. de Kharkow, p. 107-139. — A. Borissiak : Recherches géologiques 
dans la partie occidentale du district d’Isioum, p. 139-151. — A. Netchaiew : C.-R. 
préliminaire sur les recherches géologiques faites dans la partie S.-0. de la feuille 
129 de la carte générale de Russie d'Europe, p. 151-160. — XVIII, 4: V. Laska- 
rew : Recherches géologiques au partage des eaux entre le cours supérieur de la 
Goryn et de la Sloutch, p. 161-195. - F. de Montessus de Ballore : Description 
sismique de l’empire russe, p. 195-233, 1 carte. — XVIII, 5: N.-A. Bogolowsky : 
Sur quelques phénomènes d’altération des dépôts superficiels dans la plaine russe, 
p. 235-269. — XVIII, 6: N.-A. Bogolowsky : Recherches géologiques le long du 
chemin de fer entre Paveletz-Moscou et Moscou-Savélovo, p. 275-297. — A. Stucken- 
berg : Recherches géologiques accomplies en 1896 dans l’Oural du Sud, p. 297-313. 
V. Laskarew : Note sur le caractère paléontologique des dépôts compris dans la 
17° feuille de la carte générale de Russie d'Europe, p. 313-319. — À. Derjavine : 
Aperçu géologique du bassin de la Zoncha, affluent de droite de l’Oka, p. 319-337. 
— XVII, 7: N.-J. Andrusov: Bemerkungen über das Miocän der Kaspischen 
Länder, p. 339-369. — XVIII, 8 : J. Morozewics : Recherches géol. dans le district 
de Berdiansk, p. 371-383.— $. Nikitin : Note sur la carte géol. et les minerais de fer, 
du gouv. de Saratov, nouveau gisement de manganèse dans le district de Morchanks, 
p. 383-411. — $S. Nikitin : Une trouvaille de charbon minéral dans la partie occi- 
dentale du gouv. de Moscou, p. 411-417. — XVIII, 9-10 : N. Karakasch : Recherches 
géologiques le long du chemin de fer Dankow-Smolensk, p. 419-483, 1 pl. — 
N. Karakasch : Sur quelques gisements des minerais de fer dans le district de 
Jisdra, p. 483-504. 


— Bull. Ac. I. Se. (5), IX, 2-5, 1898; X, 1-5, XI, 1-5, 1899; XII, 
1, 1900. 


— Comité Géol., Mém. VIT, 3, 4; IX, 5; XV, 3 (1899). 


VIT, 3: P. Zemjatschensky : Untersuchungen über Geologie und Bodenverhalt- 
nisse im Kreise Borowitschi, p. 1-101, 2 cartes. — VII, 4 : A. Bittner : Versteine- 
rungen aus den Trias-Ablagerungen des Sud-Ussuri-Gebietes in der ostsibirischen 
Küstenprovinz, p. 1-35, 1-29, 4 pl. — IX, 5: N. Sokolow : Die Schichten mit Venus 
Konkensis am Flusse Konka, p. 1-96, 5 pl., 1 carte. — XV,3: N. Jakolew : Die 
Fauna einiger ober-paleozoischer Ablagerungen Russlands. I Die Cephalopoden 
und Gastropoden, p. 1-137, 5 pl. 


DONS. — SÉANCE DU à DÉCEMBRE 1900 69 


Tiflis. Mat. pour la Géologie du Caucase (3), Il avec atlas (1899) 4 pl. 

H. Abich : Raisonnirender Catalog einer Sammlung von Petrefacten und Gebirgs- 
arten aus Daghestan, p. 1-42. — N. Lebedeff: Le gisement de silice farineuse 
(tripoli terre à infusoires) situé au district d’Akhaltsikb, gouv. de Tiflis, p. 43-54. 
— N. Lebedef : Notice sur les sources minérales d’Amagleb, p. 57-64. — S. Simo- 
nowitch : Observations dans le bassin de l’Aragva principale (Aragva de Mtioulct) 
notamment dans le district de Douchet, gouv. de Tiflis, p. 65-123, 2 eartes, — 
A. Konschin : Les sources minérales du Caucase septentrional, p. 136-187. — 
N. Lebedeff: Le terrain naphtifère de Bibi-Eïbat considéré aux points de vue 
géologique et industriel, p. 191-262, 1 carte. 


Suède. — Upsala. Bull. of the Geol. Inst. of the Ho at of 
Upsala, IV, 2, 1899 (1900). 


C. Wiman: Eine untersilurische Litoralfacies bei Locknesjôn im Jemtland, 
p. 133-152, 1 carte. — A.-G. Nathorst: Ueber die oberdevonische Flora (die Ursaflora) 
der Bären Insel, p. 152-157, 2 pl. — O. Nordenskjôld : Topographisch-geologische 
Studien in Fjordgebieten, p. 157-227, 1 pl. — A. Govelin : On the glacial Lakes in 
the upper part of the Ume-river-valley, p. 231-243, 1 carte. — J. Gunnar Ander- 
son : Ueber die Stratigraphie und Tektonick der Bären Insel, p. 243-283, 3 pl. 

Suisse. — Lausanne. Bull. Soc. Vaudoise Sc. Nat. (4), XXXVI, 
137, 1900. 


Uruguay. — Montevideo. Ann. del Museo Nacional, Il, 15, 1900. 


Séance du 3 Décembre 1900 
19 NON PÉRIODIQUES 


Bernard (Augustin) et Lacroix (N.). Historique de la pénétration 
saharienne. 8, 186 p., 1 pl. de cartes. Alger-Mustapha, 1900. — [Envoi du Gou- 
verneur général de l’Algérie]. 

Blanckenhorn (Max). Neues zur Geologie und Palaeontologie Æg gyp- 
tens. Ex. Zeitsch. d. D. Geol. Ges. Jahrg. 1900. 8°, p. 403-479 et tableaux. 


Branner (John C.). The Oil-Bearing Shales of the Coast. Ex. Ame- 
rican Inst. of Mining Engeneers, at the Canadian Meeting, Aug. 1900, 8°, 18 p., 
pl. phot. et fig. dans le texte. 

Ficheur (E.). Le Crétacé inférieur dans le massif des Matmatas 
(Alger). — Note sur quelques Echinides nouveaux de l’Aptien d’Al- 
gérie. Ex. B. S. G. F., [3], t. XXVIIL, p. 559-589 et 590-596, 2 pl. et fig. dans le 
texte, 8°. Paris, 1900. 

— Sur l'existence du terrain Carboniférien dans la région d’Igli. 
Ex. CR. Ac. Sc., Lo, 2 p., 23 juillet 1900. 


70 DONS. — SÉANCE DU 3 DÉCEMBRE 1900 


Kiliun (W.). La Montagne de Lure. Ex. du Livret-Guide (VHI° Congrès 
géol. international), 8°, 24 p., fig. dans le texte. Paris-Lille, 1900. 


— Grenoble et les Alpes du poupee et de la Savoie. Ex. Id., 38 p., 
4 pl. phot., fig. dans le texte. 


Kilian (W.) et Lory (P.). Notices géol. sur divers points des Alpes 
françaises, servant de complément au Livret-Guide des excursions 
du VIII Congrès géol. international. 8°, 83 p. Grenoble, 1900. 


Launay (L. de). Géologie pratique et Petit Dictionnaire technique 
des termes géol. les plus usuels. In-16, 344 p., fig. dans le texte. Paris, 1900. 


Lory (P.). Massif de la Mure et Dévoluy. Ex. du Livret-Guide (VIII: 
Congrès géol. international), 8’, 18 p., fig. dans le texte. Paris-Lille, 1900. 


Martin (David). Le Canyon du Régalon (Vaucluse) et ses lambeaux 
de mollasse marine. Ex. Bull. Soc. d'Etudes, n° 35, 3° trimestre 1900, 8°, 
p. 183-193. Gap, 1900. 


Morandi (Luis). Normales para el clima de Montevideo (Publ. offi- 
cielle). Gr. 8, 57 p. Montevidéo (Uruguay), 1900. 


Udden (Johan August). An Old Indian Village (Augustina Library 
Publications, n° 2). Gr. &, 80 p., fig. texte. Rock Island, IL. (U. S. A.), 1900. 


20 PÉRIODIQUES 


France. — Amiens. Bull. Soc. Linnéenne du N. de la Fr., XV, 
329, 1900. 

Caen. Bull. Soc. Linnéenne de Normandie. (5), LIL, 1899 (1900). 

— Mémoires de la Soc. Linn. de Normandie, XX,1899-1900 (1900). 


Dunkerque. Bull. Soc. pour l’encouragement des Sc., Lettres et 
Arts, XXXIIL, 1899-1900 (1900). 


Paris. Le Naturaliste, XXII, 329, 1900. 


St. Meunier : Sur l’abus des suppositions glaciaires en géologie, p. 256-258. — 
Bougon : Les pierres creuses de Puteaux, p. 261-262. 


— Ann. des Mines. (9), XVIII, 9, 1900. 
— Feuille des Jeunes Naturalistes. (4), XXXI, 362, 1900. 
— Ac. Sc. CR. CXX XI, 21-22, 1900. 


St. Meunier : Origine de l'argile ocreuse caractéristique du Diluvium rouge, 
p. 851-852.—J. Giraud : Les Basaltes miocènes des environs de Clermont, p. 915-917. 


— La Nature. 1435, 1900. 
— Ann. de Géographie. IX, 48, 1900. 


Em. de Margerie et L. Raveneau : La Cartographie à l'Exposition universelle 


DONS. — SÉANCE DU à DÉCEMBRE 1900 TA 


de 1900 (suite). — G-F, Dollfus : Relations entre la structure géologique du bassin 
de Paris et son hydrographie, p. 13-434 (suite). — L. Pervinquière : La Tunisie 
centrale. Esquisse de géographie physique, p. 434-456, 1 carte et 4 pl. 


Allemagne. — Mulhouse. Bull. Soc. industrielle, sept.-oct. 1900. 
Stuttgart. Centralblatt für Min., Geol. und Pal. I, 20, 1900. 


E. Philippi : Bericht über Excursion X des Pariser Geologencongress (Central- 
plateau), p. 305-313. — E. Schenk : Ueber Dynamik der Kristalle, p. 313-319. — 
K.-F. Rammelsberg (Necrolog über). 


Autriche-Hongrie. — Vienne. Berg- und Hüttenmännisches 
Jahrb. XLVIII, 3, 1900. 


J. Mauerhofer : Ueber eine Studienreise nach Sûüd-Russland und dem Kaukasus, 
p. 367-376, 1 pl. — J. Mauerhofer : Id., p. 377-430, 3 pl. 


— Verh. K. K. Geol. R. Anstalt. 11-12, 1900. 


J.-F. Pompeckj : Bemerkungen zu Dr. Fr. Katzer « Ueber die Grenze zwischen 
Cambrium und Silur in Mittelbôhmen », p. 304-306. — M.-M. Ogilvie-Gordon: 
.Ueber die obere Cassianer Zone an der Falzarego Strasse, p. 306-322. — A. Bitlner : 
Geologisches aus der Gegend von Altenmarkt an der Enns, p. 322-324. — A. Bitt- 
ner : Geologisches aus der Gegend von Weyer in Oberosterreich, 3. Der angebliche 
Zug von Lunzer Schichten zwischen Seebach und Weyer, p. 324-326. 


Chili. — Santiago. Actes Soc. Sc. du Chili. VILLE, 5. 1898, 


Etats-Unis. — Cambridge. Bull. of the Museum of Compara- 
tive Zoology at Harvard College. XXX VI, 1; XXXVIL, 1-2, 1900. 


Chicago. Journal of Geology. VILE, 7, 1900. 


A. Geikie : De la coopération internationale dans les investigations géologiques, 
p. 985-596. — T.-C. Chamberlin : Proposed international geologic institute, p. 596- 
610. —H.-S. Washington : The composition of Kulaite, p. 610-621. — J.-E. Spurr : 
Succession and relation of lavas inthe Great Basin region, p 621-647. — W.-T. 
Lee : The glacier of M! Arapahoe, Colorado, p. 647-655. — C.-S. Prosser : The 
Shenandoah limestone and Martinsburg shale, p 655-668. 


Minneapolis. The Am. Geologist. XXVI, 1, 1900. 

H.-A. Ami: Sir John William Dawson: A brief biographical sketch, p. 1-49, 1 pl. 
— W.-S. Gresley : Possible new coal-plants in Coal, p. 49-55. 

New-York. Science. XII, 307-308, 1900, 


W.-J. Sollas : The address of the President before the Section of Geology of the 
British Association, I, p. 745-757. — E. Otis Hovey : The geological and paleonto- 
logical Collections in the American Museum of Natural History, p. 757-760. — 
J. Sollas : Address of the President of the Section of Geology of the British ASsocia= 
tion, p. 787-796. 


Washington. Proc. of the Washington Acad. of Sc. II, 1900. 


G.-P. Merril and H. N. Stokes : A new stony Meteorite from Allegem, Michigan, 
and à new iron Meteorite from Mort, Texas, p. 41-68, 6 pl. 


72 DONS. — SÉANCE DU 3 DÉCEMBRE 1900 


Grande-Bretagne. — Londres. Proc. of the Geol. Ass., XVI, 
10, 1900. 


Excursions to Boxmoor, p. 501-503. — Malvern and District, p. 503-510. — 
Caterham, Godstone, and Tilburstow, p. 510512. — Guildford, p 512-513. — 
Silchester, p. 513-516. — Kettering and Thrapston, p. 516-518. — Purley, Kenley, 
and Whyteleafe, p 518-519. — Winchfield and Hook, p. 519-522. — Grove Park, 
p- 522-524. — Netley Heath, p. 524-526. — Keswick, p. 526-532 — Strood and 


Halling, p. 532-533. — Orpington, p. 533-595. 
— Abstracts of the Proc. of the Geol. Soc., 732, 1900. 


— The Geol. Magazine. (4), VIIT, 12, 1900. 


R. Burckhardt : On Hyperodapedon Gordoni, p. 529-535. — T. Sheppard : On 
some remains of Cryptocleidus from the Kelloways Rock, p. 535-538. — W.-S,. 
Gresley : Growth in sitù of Coal Plants, p. 538-543. — H.-B. Woodward : A 
Greywether at South Kensington, p. 543-544. — R. Bullen Newton : Pleistocene 
Shells from the Raised Beech deposits of the Red Sea, p. 544-560, 3 pl. — G.-C. 
Crick : Note on Nautilus clitellarius of J. de C. Sowerby, p. 560-561. — G.-C. 
Crick : On Zieten’s types of Ammonites, p. 561-564 


Italie. — Florence. Boll. delle Publicazioni It. 358, 1900. 


Pise. Atti Soc. Toscana di Sc Nat., Processi verbali, XIE, 1900. 

E Salle: Il caolino dei dintorni della Spezia, p. 103-106. — E. Salle : Del calcare 
numimulitico della Poggia, località nei Monti livornesi, p. 107-108. 

— Atti della Soc. Toscana di Sc. Nat. Memorie. XVII, 1900. 

M Canavari : Hopliti titoniani dell’Appennino centrale, p. 95-105, 1 pl. — P.-R. 
Ugolini: Sopra alcuni pettinidi delle arenarie mioceniche del circondario di Ros- 
sano in Calabria, p. 105-114, 1 pl. — P.-R. Ugolini: Lo Steno Bellardii Portis del 
Pliocene di Orciano pisano, p. 132-145, 1 pl — E. Manasse : Stilbite e Foresite 
del granito Elbano, p. 203-228 

Rome. Atti R. Ac. dei Lincei. IX, 9, 1900. 

Martelli : Note geologische su Paxas e Antipaxas nelle isole Ionie. p. 282-286. — 
A. Rosati : La rocce vulcaniche di dintorni di Pachino (Sicilia), p. 286-292. 

Roumanie. — Jassy. Ann. Sc. de l’Université. I, 2, 4900. 


I. Simionescu : La faune néocomienne de Dimbovicioara, p. 187-201. 


Suisse. — Genève. Arch. Sc. phys. et nat. (4), X, 12, 1900. 

F.-A. Forel : Lecture sur les variations périodiques des glaciers, p. 401-418. 

Coire. Jahresbericht der Naturforsch. Gess. Graubündens. XLIIE, 
1899-1900. 


C. Tarnuzzer, G. Nussberger, P. Lorenz : Notice sur quelques gisements métal- 
lifères du Canton des Grisons (Suisse), p. 1-39, 3 pl. 


DONS. — SÉANCE DU 17 DÉCEMBRE 1900 73 


Séance du 17 Décembre 1900 
19 NON PÉRIODIQUES 


Bleicher. Le Plateau central de Haye. Etude de géog. physique, 
régionale. Ex. B. S. géog. de l'Est, 8', 28 p., carte et coupe. Nancy, 1900. 


Bleicher et Choffat. Contribution à l’étude des dragées calcaires 
des galeries de mines et de.captation d’eau. Ex. Com. da Direcçao dos 
Serviços geol. du Portugal, t. IV, fasc. I, 8°, 8 p., 1 pl. Lisbonne, 1900. 

Montessus de Ballore (F. de). Introduction à un essai de description 
sismique du globe et mesure de la sismicité. Ex. Beiträge zur Geophy- 
sik, IV, n° 15, 8°, p. 331-382. 

— Le Mexique sismique. Ex. Arch. Sc. physiques et nat. (de: Genève), 
t. IX (4° période), 8°, 16 p., carte. Mars 1900. 


— Description sismique de l’Empire russe. Ex. Bull. du Comité géol. 
de Russie, t. XVIII (1899), 6, 80, p. 195-233, carte. Saint-Pétersbourg, 1899. 


— Les régions balkaniques et l'Anatolie séismiques. Ex. Id., t. XIX 
(1900), 20, 8°, p. 31-53, carte. Saint-Pétersbourg, 1900. 


2 PÉRIODIQUES 


France. — Moulins. Rev. Sc. du Bourhonnais. XIII, 155-156. 


A. Roujou :.Des phénomènes cosmiques et de leur influence sur les phénomènes 
géologiques, p. 239-240. — F. Perot: Péronés de chevaux employés aux temps 
quaternaires, p, 240-242, 1 pl. 


Paris. Soc. d’Anthropologie. Bull. (5), I, 2, 1900. 


Zaborowski: Les Slaves de races et leurs origines, p. 69-99. — Volkov : 
L'homme-lion, p. 109. — Deniker : Dolmen et superstition, p. 110-113. — Bonne- 
nière: L’ornementation bretonne, p. 114. — Duhausset : Rham-a-Sama, dit 


l’homme primitif, p. 119-121. — Doigneau : La sablière des Rochottes, p. 122-125. 
— Soularne : Etude des proportions de la colonne vertébrale chez l'homme et chez 
la femme, p. 132-147, — d’Enjoy : Les menteurs et les calomniateurs devant la 
loi chinoise, p. 150-153. — Fourdrignier: Le peigne liturgique, p. 153-164. — 
Rivière : Les Menhirs des Bosserous, p. 164-168. — Table générale (1860-1899). 


— Ac. Sc. CR. CXXXI, 23-24, 1900. 


A. Leclère : Sur la continuité tectonique du Tonkin et de la Chine, p. 966-969. 
— St. Meunier : Examen chimique et minéralogique de la météorite de Lançon, 
p. 969-972. — F, Wallerant : Sur la maille du réseau, et la forme primitive d’un 
corps cristallisé, p. 1003-1005. 


— Club Alpin Fr. Bull. mensuel, 11, Nov. 1900. 
— Soc. philomatique. Bull. (4), Il, 2, 1899-1900 (1900). 


74 DONS. — SÉANCE DU 17 DÉCEMBRE 1900 


— Le Naturaliste. (2), 330, 1900. 


P. Fritel: Sur un gisement de plantes fossiles de l'argile plastique aux envi- 
rons de Paris, p. 267-270. 


— La Nature. 1437-1438, 1900. 


Saint-Etienne. Société de l'Industrie minérale (CR. mensuels), 
Nov. 1900. 


Allemagne. — Berlin. Zeitsch. d. Ges. für Erdk. XX VII, 8, 1900. 


C. Sapper : Ergebnisse seiner Reisen in Mittel-Amerika, p. 417-427, 7 pl., 1 carte. 


Gotha. Petermanns Mitt. Erganzungsheît, 132, 1900. 


E. Richter : Geomorphologische Untersuchungen in den Hochalpen, p. 1-103, 7 pl. 


Stuttgart. N. Jarhb. für Min. Geol. Pal., 1900, IT, 5. 


M. Bauer : Ueber einige Diabase von Curaçao, p. 140-154, — E. Koken : Lôs und 
Lehm in Schwaben, p. 154-176, 2pl. — Lôrenthey: Foraminiferen der Panno- 
nischen Stufe Ungarns, p. 99-108. — L. Milch : Ueber dynamometamorphe 
Erscheinungen an einem nordischen Granitgneiss, p. 39-52, 1 pl. — O. Mügge : 
Weitere Versuche über die Translationsfahigkeit des Eises, nebst Bemerkungen 
über die Bedeutung der Structur der gronlandischen Inlandeises, p. 80-99. — 
W. v. Reichenau : Notizen aus dem Museum zu Mainz, p. 52-63. — F. Rinne: 
Ueber den Einfluss des Eisengehaltes auf die Modificationsänderung des Boracits, 
p. 108-117. — W. Salomon : Kônnen Gletscher in anstehenden Fels Kare, Seebec- 
ken, und Thäler erodiren ? p. 117-140, 1 pl. — M Schwartzmann : Krystallopho- 
togrammetrie. Neues Hilfsverfahren bei der Krystallmessung, p. 1-39. — St. J. 
Thugutt : Ueber den Zeagonit, als neues Zersetzungsproduct des Nephelins, p. 65- 
80, 1 pl. 


— Centralblatt für Min., Geol. und Pal. 11, 1900. 


F. Frech : Ueber das Rothliegende an der schlesisch bôhmischen Grenze, p. 337- 
841. — J. Wysogérsky : Ueber einem neuen Fundpunkt nordischen Diluviums bei 
Landeshut in Schlesien, p. 341-342. — X.: Nekrolog über Karl Friedrich Ram- 
melsberg (fin), p. 342-358. 


Australie. — Sidney. Rec. Geol. Surv. of New S. Wales. VIT, 
1, 1900. 


E.-F. Pittman : The auriferous deposits of Lucknow, p. 1-9, 1 pl. -- E.-F. Pitt- 
man : The auriferous ore-beds of the Lyndhurst Gold-field, p. 9-16, 4 pl. — T.-S. 


Hall : On a collection of Graptolites from Mandurama, p. 16-17, 1 pl. — J.-B. 
Jaquet : Notes upon the occurence of Gold in Volcanic Glass at Grasy Gully, 
Galwal district, p. 17-20. — R. Beck : Contributions to our Knowledge of Broken- 


Hill, p. 20-98. 


— Annual Mining Rep. of New South Wales for the year 1899 
(1900). 


Pages 1-221, 6 cartes, 7 coupes, et 47 photographies. 


« 


Autriche-Hongrie. — Cracovie. Bull. internat. Ac. Oct. 1900. 


Cr 


DONS. — SÉANCE DU 17 DÉCEMBRE 1900 7: 


Vienne. Jahrb. K. K. Geol. K. Anstalt. XLIX, 4: L, 1, 1900. 


C. Gäbert : Die geologische Umgebung von Graslitz im béhmischen Erzgebirge, 
p. 581-641, 1 carte. — J.-E. Hibsch : Versuch einer Gliederund der Diluvialgebilde 
im nordbôhmischen Elbthale, p. 641-649. — F, Schafïer : Die Fauna des Dach- 
schiefer von Mariathal bei Presburg (Ungarn), p. 649-659, 1 pl. — F. Schaffer : Die 
Fauna des Glaukonitischen Mergels von Monte Brione bei Riva am Gardasee, 
p 659-663, 1 pl. — K.-A. Redtlich : Die Kreïde der Gortschitz- und Gurkthales, 
p 663-679. — E, Tietze : F. v. Hauer. Sein Lebensgang und seine wissenschaftliche 
Thatigkeit. Ein Beitrag zur Geschichte des 6sterreichischen Geologie, p. 679-725.— 
L, 1, 1900 : F. v. Kerner : Die Bezichung des Erdbebens von Sinj am 2. Juli 1898 zur 
Tektonik seines pleistoseischen Gebieles, p. 1-23, 1 pl. — M. Vacek : Skizze eines geo- 
logischen Profils durch den steierischen Ergberg, p. 23-33, 1 pl. — U. Sohle : Geo- 
gnostisch-palaeontologische Beschreibung der Insel Lesina, p. 33-47, 1 pl. — A. 
Hofmann : Fossilreste aus dem südmaäahrischen Braunkohlenbecken bei Gaya, 
p. 47-51, 2 pl. — A. Bittner : Die Grenze zwischen der Flysch-zone und den Kalk- 
alpen bei Wien, p. 51-59. — A. Bittner : Ueber die triadische Lamellibranchiaten- 
Gattung Mysidioptera Sal. und deren Beziehungen zu palaeozoischen Gattungen, 
p. 59 67, 1 pl. — C. Zahälka : Ueber die Schichtenfolge der westhbôhmischen Kreide- 
formation, p. 67-169. — M. Vacek : Ueber Saugethierreste der Pikermi-fauna von 
Eichkogel bei Médling, p. 169-186, 2 pl. : 


Chili. — Santiago. Actes Soc. Sc. du Chili. IX, 4-5, 1899 (1900) ; 
X-15 1000: 


. Etats-Unis. — Cambridge. Museum of comparative Zool. at 
Harvard College. XXX VI, 2-4, 1900. 
C.-R. Eastman : Fossil Lepidosteid from the Green River shales of Wyoming, 


p. 67-75, 2 pl. — F.-A. Lucas : Characters and relations of Gallinuloides, a fossil 
Gallinaceous bird from the Green River shales of Wyoming, p. 79-84, 1 pl. 


Minneapolis. The Amer. Geol. XXVI, 3, 1900. 


F. Springer : On the presence of pores in the ventral sac in Fistulate Crinoids, 
p. 133-151, 1 pl. — A.-N. Winchell : Mineralogical and petrographic study of the 
Gabbroids rocks of Minnesota and more particularly of the Plagioclasytes, p. 151-189. 


New-Haven. The Am. Journal of Sc. (4), X, 60, 1900. 


C. Palache : Notes on Tellurides from Colorado, p. 419-428. — E. Douglass : New 
species of Merycochaerus in Montana, p. 428-439. 


New-York. Science. XII, 309-310, 1900. 


J.-B. Hatcher : Vertebral formula of Diplodocus Marsh, p. 828-830. — H. von 
Ihering : The history of the Neotropical Region, p. 857-864. — T. Wayland Vau- 
ghan : À tertiary Coral Reef near Bainbridge, Georgia, p. 873-875. 


Philadelphie. Proc. of the Am. Philos. Soc. XXXIX, 162, 1900. 


Grande-Bretagne. — Dublin. Proc. R. Irish Ac. (3), VI, 1,900. 


J.-P. O’Reiïlly : On the Epidiorite and Mica Schists of Killiney Park C°, Dublin, 
p. 19-26, 2 pl. — G.-H. Kinahan : The Beaufort’s Dyke, of the Coast of the Mull of 
Galloway, p 26-33, 1 pl. — J.-P. O’Reilly : The Milesian colonization as considered 
in relation to Gold-mining, p. 36-79. 


76 DONS. —- SÉANCE DU 47 DÉCEMBRE 4900 


Italie. — Florence. Boll:delle Publicazioni It. 359,900. 
Rome. Atti R. Ac. dei Lincei. C. IX, 10, 1900. 


Mexique. — Mexico. Mem. y Rev. Soc. cientifica Antonio Alzate. 
XIV, 78, 1899-1900 (1900). 
E. Ordoñez : Les volcans du Valle de Santiago, p. 299-326, G pl. 


République Argentine.-— Buenos-Aires. Comunicaciones del 
Museo nacional de Buenos-Aires. I, 7, 1900. 

Hauthal : Quelques rectifications relatives au Gryphotherium de la caverne Eber- 
hardt, p. 241-252. — F. Ameghino : Gryphotherium, nom de genre à effacer, 
p. 257-260. 

Suisse. — Zurich. Nouveaux Mém. Soc. Helvétique Sc. Nat. 
XXXIIL, 2, 1898 ; XXX VI, 1-2, 1899-1900 ; XXX VII, 1900. 

XXXIII, 2 : A. Baltzer : Studien am Unten-Grindelwaldgletscher über Glacial- 
erosion, Langen- und Dickenveränderung, in den Jahren 1892 bis 1897, p. 1-20, 
1 carte et 10 pl..phot. — XXXVI, 2 : E. Hugi : Die Klippenregion von Giswyl, p. 1- 
73, 6 pl. — XXXVII: F. Zchokke : Die Tierwelt der Hochgebirgseen, p. 1-400, 
4 cartes, 8 pl. phot. 


Uruguay. — Montevideo. Ann. del Museo Nacional. II, 46, 1900. 


Le Secrétaire. L'Archiviste, 


L. PERVINQUIÈRE. G. RAMOND. 


FIN DE LA LISTE DES DONS POUR 1900 


I Jerte TAIÏVAL. LEZ (Sance de Z' Aoril 1900) 


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(Séanee du 23 Avril 1900) 


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Bull. Soc. Géol. de France. 8e Série T. XXVIII. PI. V 
(Séance du 98 Avril 4900.) 


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D° G. Pilarski, imp. 27, Rue de Coulmiers, Paris 


Bryozoaires du Crétacé 


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Bull. Soc. Géol. de France. SeSérIe ne, DOUVITTN PI NII 


(Séance du 28 Avril 4000.) 


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D: G. Pilarski, imp. 27, luc de Coulhmicrs, Paris 


Bryozosires du Crétacé 


D° G. Pilarski, imp. 


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Note de M... Lambert. 
Bull Soc. Géol. de France. grue Série. T. XXVIIL PI. VII. 
(Séance du 7 Mai 1900). 


E. Gauthier, del etlith Imp. Lemercer, Paris. 


Echinides de Saint Gaultier 


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Buli. Soc. Géol. de France. Se'Série T.:XXVIII. PI. IX 


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: De G. Pilarski, imp. 27, rue de Coulmiers, Paris 


Dinosauriens jurassiques 


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Note de M E Ficheur 


32e Série 


M SEXVITIERPIERS 


(Séance du 1iJuin 1900) 


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Note de ME. Ficheur 
Bull. Soc. Géol. de France. dHelSerIe. USENET 
(Séance du 11 Juin 1900) 


M. Ferrand, del.et lith Imp. Monrocq._ Paris. 


Echinides aptiens d'Algérie. 


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(dite chapeau de Gendarme) . 
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Note de M. F. Kerforne 
Bull. Soc. Géol. de France 3ne Série. T. XXVIII. PI. XIII. 


(Séance du 25 Juin 1900) 


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Note de M. P. Lebesconte 


Bull. Soc. Géol, de France Ses Série. T. XXVIII. PI. XIV. 
(Séance du 5 Novembre 1900). 


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Spongiaires briovériens 
des Schistes de Rennes et de Saint-Lô 


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 PHILOSOPHICAL SOCIETY 
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| WASHINCGTON. 


3° Série, €, XXVIIE — 1900. — N° 1 


BULLETIN 


DE LA 


SOCIÉTÉ GEOLOGIQUE 


DÉ FRANCE 


(CETTE SOCIÉTÉ, FONDÉE LE 11 MARS 1830, A ÉTÉ AUTORISÉE ET RECONNUE COMME 
ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE, PAR ORDONNANCE DU ROI DU à AVRIL 1332) 


TROISIÈME SÉRIE 


TOME VINGT-HUITIÈME 


Feuilles 1-10. 


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PARIS : 
AUS TECGE DELA SOCIÉTÉ 


| 1900 


. : D Le Bulletin parait par livraisons mensuelles G 
= Juin 1900 


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EXTRAITS DU RÈGLEMENT ADMINISTRATIF 


DE LA 


SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE 


ART. 2. — L'objet de la Société est de concourir à l’avan- 
cement de la Géologie en général et particulièrement de faire 
connaître le sol de la France, tant en lui-même que dans ses. 
rapports avec les arts industriels et l’agriculture. 

Arr. 3. — Le nombre des membres de la Société est 
illimité. Les Français et les étrangers peuvent également en 
faire partie. Il n’existe aucune distinction entre les membres. 

Arr. 4. — Pour faire partie de la Société, il faut s'être fait 
présenter dans une de ses séances par deux membres qui 
auront signé la présentation (1), avoir été proclamé dans la 
séance suivante par le Président et avoir reçu le diplôme de 
membre de la Société. 

ART. 6. — Le Trésorier ne remet le diplôme qu'après 
l’'acquittement du droit d'entrée. 

Arr. 38. — La Société tient ses séances habituelles à 
Paris, de Novembre à Juillet. 

ART. 39. — La Société se réunit deux fois par mois (Le 
4e et le 3° lundi du mois). 

ART. 42. — Pour assister aux séances, les personnes étran- 
gères à la Société doivent être présentées nu fois par un 
de ses membres. 

ART. 46. — Les membres de la Société ne peuvent lire 
devant elle aucun ouvrage déjà imprimé. 

ART. 48. — Aucune communication ou discussion ne peut. 
avoir lieu sur des objets étrangers à la Géologie ou aux 
sciences qui “y rattachent. 

ART. 50. Chaque année, de Juillet à Novembre, Ja 
Société rate. une ou plusieurs séances extraordinaires sur. 
un point qui aura été préalablement déterminé. 


ART. 53. Un bulletin périodique des travaux de da 
Société est ie gratuitement à chaque membre. - 
ART. 55. .. Il ne peut être vendu aux personnes 


étrangères à 13 Société qu'au prix de la cotisation annuelle. 

ART. 58. — Les membres n’ont droit de recevoir que les 
volumes des années du Bulletin pour lesquelles ils ont payé 
leur cotisation. Toutefois, les volumes correspondant aux 
années antérieures à leur entrée dans la Société, leur sont 
cédés, après décision spéciale du Conseil et conformément à : 
un tarii déterminé. | 


(1) Tes personnes qui désireraient faire partie de la Société et qui ne 
connaitraient aucun membre qui pût les présenter, n ’auront qu’à adresser 
une demande au Président, en exposant les titres qui JHSAUeL de leur 
admission. 


ART. 60. — Quelle que soit la longueur des notes ou 
mémoires insérés au Bulletin, les auteurs pourront en faire 
faire à leurs frais un tirage à part. 

ART. 73. — Chaque membre paye : 1° un droit d'entrée ; 
2 une cotisation annuelle (1). 

Le droit d'entrée est fixé à la somme de 20 francs. 

Ce droit pourra être augmenté par la suite, mais seulement 
pour les membres à élire. 

La cotisation annuelle est invariablement fixée à 30 francs. 

La cotisation annuelle peut, au choix de. chaque membre, 
être remplacée par le versement en capital d'une somme fixée par 
la Société en assemblée générale (2), qui, à moins de décision 
spéciale du Conseil, devra être placée. 


(1) Le Conseil de la Société, afin de faciliter le recrutement de nou- 
veaux membres, autorise, dorénavant, sur la demande des parrains, les 
personnes qui désirent faire partie de la Société à n'ac quitter, la première 
annee, que leur droit d'entrée en versant la somme de 20 fr. Le compte- 
rendu sommaire des séances de l’année courante leur sera envoyé gratui- 
tement ; mais ils ne recevront le Bulletin que la deuxième année et 
devront alors payer la cotisation de 80 francs. Ils Jouiront aussi des 
autres droits et privilèges des membres de la Soriété. 

(2) Cette somme est acluellement de 490 francs. 


TABLE DES MATIÈRES (FASCICULE 1, TOME XXVIII) 


- : Pages 
Séance du 8 Janvier 1900 : 
BEC LAQNS SES VUE RS ASS ER VA Le LT ERA ES Aa 5] 
. Séance du 22 Janvier 1900 : 
MTeONSENTéSITentiel less RS NT TR tee EEE dre à 7 
PPAUUOION dE MOUTOTESS A REA NS ee RER 9 
PREND AUL OULTATES TECUSLEN AONS. LE EI TER NOM AT RE 9 
M. Bouze. — Présentation d’une note sur Les Mammifères quaternaires 
de l’Algérie, d'après les travaux de A. Pomel. . . . . . . . . 9 
E. de MarTonxe, E. de MARGERIE et A. Gaupry. — Présentation de notes 
PA OUURT SR LA RE CO AE RENE AN, Li EE CE LEE 10 
Munien-Cracmas. — Sur les caractères généraux du Barlonien dans le 
ASSAULT OTAS ER AS UIUT) IDR EEE DEN MT ET OO Re ct Ne 2e 41 
de Launay et Munier-Cuazmas. — Sur l’Oligocène du golfe d'Ebreuil . . 14 
MSBOULE SE ODS ONU LITONS EC RC TARTES A PRPR RARE ee) AN a ee 45 
M. Lucron. — Elude sur les dislocations des Bauges (Savoie). . . . : . 16 
DLDUPAR CAS RO DSEROEMONSR NES RCE NS MONS MONET NA RE 17 
Marcel BertrranD. — Observations sur la formation des Chaînes de mon- 
LOURES EE OMAN TS TRS TENTE SEE RE A en En A MR terre 18 
J. BERGERON. — Observations faites sur le bord méridional du lac de 
Mouriscot, près Biarritz (1 figure dans le texte) . . . : . . . . 22 
L. Carez et Marcel BERTRAND. — Observations. 22. IE LU 0 25 
Erland NorpenskyôLr. — La grotte dw Glossotherium (Neomylodon) en 
PLONGEUR D à Le Pa Se Val Rene mp Pie uNE 29 
R. Fourrau. — Sur la constitution géologique du massif du Gebel Galala 
el Baharieh (Egypte) (1 fizure dans le Lexte). . . . . . . . 33 
Edouard Harcé. — Cailloux pyrénéens du cours inférieur de la Garonne. 35 
Ip. — Restes d’Elan de La Plagnotte (Ariège) (2 figures dans 
ENG RALENTIR ET a CU RS EAU DO 39 


Voir la suite au verso. 


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Z ä 4 | é Li = * 
« SRE LA pa + + ee L Es n 
IUT A ANT EE RTS PA Se Ve CE 2 2 EE 


TABLE DES MATIÈRES (FASCICULE 1, TOME XXI) ut. - 


Léon Berrranp. — Observations. sur des notes de M. de Riaz et de 


M. Guébhard. ; FE 
de Rouvizze. — Sur l’Infracr “étacé de la feuille de Montpellier Ce 
V. Rauun. — Succession des Mollusques terrestres et d’eau douce dans 

le Bassin tertiaire de l’Aquitaine . 


Séance du 5 Février 1900 : 


Allocution de M. de Lapparent. . Ras 
Décès de A. Marion, Ch. Tardy, H. Geinitz . 
Principaux dons reçus. 


Ph. GLANGEAUD. — Pr ésentations de notes et des photographies d'un relief 
H. Douvizzé. — Observations géologiques dams les environs d'Interlaken. 


Marcel BERTRAND. — Observations +. : 

Monrer-Caazmas. — Les plissements du Pays de Br dy pendant la période 
lerliaire . k Deus ae S $ 

Marcel BERTRAND. — Dhserpa lions. 


Munier-CaAzMas. — Sur les ac cidents Str atigraphiques ‘des terrains secon- 


daires des environs de Valence =, . à: 


Marcel BERTRAND. — Observations . 
Edouard Harcé. — Cailloux à faceltes des environs de Bordeaux. : 
Bresson. — Sur la présence de fossiles du niveau de Rognac, aux envi- 


rons de Vigneueille sur lu feuille de Quillan . 
H. Tuomas. — Contribution à la géologie Îes Environs de Provins 


Séance du 19 Février 1900 : 


Proclamation de membre . : . . 

Principaux ouvrages recus en dons . 

Munier-CnaLmas. — Collection paléontologique de M. ‘Chaper . 

KiLiAN. — Découverte de ones dans les culcaires note du Pic 
d'Escreins (Hautes-Alpes). 

M. Bouze. — Conmmunicalion. ... % 

P. LeBesconrs. — Sur: l'existence du Dévonien moyen ‘dans l'Ie- et Vilaine 
(1 figure dans le texte), 


Des 


H. BoursauLT. — Sur une grotte d' elondrement à Coyolles (Aisne) ul fig. le 


dans le texte). 


G. Dorcrus et K. CaANu. — Contribution ( da géologie de Romoranti : 


(9 figures dans le texte). 


Séance du 5 Mars 1900 : 


Proclamation demembres SSSR PR Re ee 


Principaux dons reçus. : 

D.-P. OEuLerT et DEPÉRET. — Présentation de notes - : 

Marcel BerrRAND. — Analyse d'un mémoire de M. Groom, sur les Malvern 
Hills. 

Drpéner. — Sur des restes ‘de Dinosauriens du Crétacé supérieur de la 
région de Saint-Chinian. 

Gustave Doccrus. — Trois excursions aux environs de Paris 7 figures 
et cartes dans le texte). #0 F 


Séance du 19 Mars 1900 : 


A. de LAPPARENT. — Présentation d'ouvrages ._. != . 0 | ec 
Principaux dons recus. : 
Marcellin BouLe. — £es agglomér ais andésitiques de l'Auvergne. 
Munier-CaaALMas. — Observations. = Es 
Léon Janer. — Sur l'âge des gypses de Bagneu® : 


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Le Secrétaire-Gérant, L. GENTIL. 


800 — Lille. Imp. LE BIGOT Frères. 


1 


PHILOSUPIEURL SULIE ! 


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DE LA 


SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE 


DE. FRANCE 


(CETTE SOCIÉTÉ, FONDÉE LE 11 MARS 1830, A ÉTÉ AUTORISÉE ET RECONNUE COMME 
ÉTABLISSEMENT D'UTILITE PUBLIQUE, PAR ORDONNANCE DU ROI DU 3 AVRIL 1832) 
5 { 


TROISIÈME SÉRIE 


TOME VINGT-HUITIÈME 


Feuilles 11-16. 


Liste des Dons : «. 


= PE — 


PARIS 


AU SÉPGE DE: LA SOCIÉTÉ 


1900 


Le Bulletin paraît par livraisons mensuelles 
Juillet 1900 


EXTRAITS DU RÉGLEMENT nt ee 


DE LA 


SOCIÉTÉ GÉOL OGIQUE DE FRANCE 


4 nt 


Arr. 2. — L'objet de la Société est de concourir à = = 


cement de la Géologie en général ei particulièrement de faire 
connaître le sol de Ta France, tant en lui-même que dans ses 
rapports avec les arts industriels et l’agriculture. | 
ArT. 3. — Le nombre des membres de la Société est 
illimité. Les Francais et les étrangers peuvent également en 
faire partie. Il n’existe aucune distinction entre les membres. 
Arr. 4. — Pour faire partie de Ja Société, il faut s'être fait 
présenter dans une de ses séances par-deux membres qui 
auront signé la présentation (1), avoir été proclamé dans la 


séance suivante par le Président et avoir reçu le diplôme Fe + 


membre de la Société. 


ArnT. 6. — Le Trésorier ne remet le diplôme qu après 
l’acquittement du droit d'entrée. 
ART. 38. — La Société tient ses séances habituelles à 


Paris, de Novembre à Juillet. ee 

ArT. 39. — La Société se réunit deux fois. par mois (Le 
1er et le 3° lundi du mois). 

ART. 42. — Pour assister aux séances, les personnes étran- 
gères à la Société doivent être Die chaque fois par un 
de ses membres. 

Arr. 46. — Les membres de la Société ne peuvent lire 
devant elle aucun ouvrage déjà imprimé. 

ART. 48. — Aucune communication ou discussion ne peut 
avoir lieu sur des objets étrangers à la Géologie ou aux 
sciences qui s’y rattachent. 


Art. 50. — Chaque année, de Juillet à Novembre, la 


Société tiendra une ou plusieurs séances extraordinaires sur, 
un point qui aura été préalablement déterminé. 

ART. 53. — Un bulletin périodique des travaux de Ja 
Société est délivré gratuitement à chaque membre. 


ART. 95. :.. Alone peut être vendu aux ‘personnes 


étrangères à Société qu’au prix de la cotisation annuëelle. 


ART. 58. — Les membres n’ont droit de recevoir que les 


volumes des années du Bulletin pour lesquelles ils ont payé. 


leur cotisation. Toutefois, les volumes correspondant aux 


années antérieures à leur entrée dans la Société, leur sont 


cédés, après décision spéciale du Conseil et conformément 1 


un tarif déterminé. 


(1) Les personnes qui désireraient faire partie de la Société et quine : 


connaitraient aucun membre qui püt les présenter, n ‘auront qu'à adresser 
une demande au Président, en Ex ESA nt les titres qui naine de leur 
admission, 


es 


ART. 60. — Quelle que soit la longueur des notes ou 
mémoires insérés au Bulletin, les auteurs pourront en faire 
faire à leurs frais un tirage à part. 

ART. 73. — Chaque membre paye : 1° un droit d'entrée 
2° une cotisation annuelle (1 

Le droit d'entrée est fixé à la somme de 20 francs. 

Ce droit pourra être augmenté par la suite, mais seulement 
pour les membres à élire. 

La cotisation annuelle est invariablement fi fi dée à 30 francs. 

La cotisation annuelle peut, au choix de chaque membre, 
èlre remplacée par le versement en capital d'une somme fixée par 
la Société en assemblée générale (2), qui, à moins de décision 
spéciale du Conseil, devra être placée. 


(1) Lé Conseil de. la Société, afin de faciliter le recrutement de nou- 
veaux membres, autorise, dorénavant, sur la demande des parrains, les 
personnes qui désirent faire partie de la Société à n ‘acquitter, la première 
année, que leur droit d'entrée en versant la somme de 20 fr, Le compte- 
rendu sommaire des séances de l’année courante leur sera envoyé gratui- 
tement ; mais ils ne recevront le Bulletin que la deuxième année et 
devront alors payer la cotisation de 80 francs, Ils jouiront aussi des 
autres droits et privilèges des membres de la Société. 

(2) Cette somme est actuellement de 400 francs, 


AVIS 


Le Secrétaire rappelle aux membres de la Société géologique 
les décisions suivantes, prises par le Conseil : 


Les Membres de la Société doivent acquitter leur cotisation à partir du 1€ janvier 

s'ils veulent recevoir le Bulletin au moment de la publication. — Le Trésorier est - 
autorisé à faire recouvrer les cotisations à domicile, par la poste, avec un supplément 
de 0,85 c. pour les frais d’encaissement. 
_ Les Membres doivent adresser, d’une Mnaniere impersonnelle, tous les envois 
d'argent et les mandats à Monsieur le Trésorier de la Société géologique de 
France et toute la correspondance à Monsieur le Secrétaire de la Société géolo- 
gique de France. 

Les manuscrits seront conservés dans les Archives de la Société et ne seront pas 
communiqués aux auteurs en même temps que l'épreuve qu’on leur adressera. 
De plus, il ne <era envoyé qu’une seule épreuve aux auteurs. 

I1 ne doit être publié dans le Bulletin ou le Compte-Rendu aucun nom d’espèce 
ou de genre nouveau dont l'auteur na pas fourni une description accompagnée de 
figure. 

Le nom spécifique de tout fossile cité doit être suivi du nom de l’auteur qui a 
fait l'espèce. 

Les demandes de tirages à part doivent être adressées directement au Secrétaire 
de la Société qui se charge, dans ce cas, de veiller à leur exécution. 

Les Comptes rendus sommaires des séances paraissent dans les quinze jours qui 
suivent la séance et sont réimprimés dans le Bulletin. Les Notes et Mémuires sont 
groupés par séances et leur ordre de succession est celui de la présentation. 

11 n’est accordé que deux pages d'impression au maximum, pour chaque note 
insérée dans le Compte rendu sommaire ; une demi page, au maximum, pour des 
observations faites en réponse à une communication originale, ou pour des présen- 
tations d'ouvrages. 


COMPOSITION DU BUREAU ET DU CONSEIL DE LA SOCIÉTE GÉOLOGIQUE 


POUR L'ANNÉE 1900 RES 


Président : M. A. de LAPPARENT. 


A s 


M. L. CaREz. f M. À. Boistez. | MG. Vasseur. le M. J. Bat 
Secrétaires : Vice-Secrélaires : : 
MM. L. Genriz, pour la France. MM. J. Giraup. 
LD. PeRvVINQUIÈRE, pour l'Etranger. |. na L. Mémin. 
Trésorier : M! Léon JANET. | Archivisle : M. 6. A 


Membres du Conseil : 


* 


MM. Ch. BarRoIs. MM. M. BERTRAND. MM. E. de MARGERIE. 
E. PELLAT. J. BERGERON. RAS GAUDRY. 
C. SCHLUMBERGER. M. Boure., | MUNIER- -CHALMAS. 
H. FAyOL. E. HaAuG, _TERMIER. 


TABLE DES MATIÈRES (FASCICULE 2, TOME XXVIHI) 


ES : Pages 

Séance du 19 Mars 1900 (suile) : ie cer 
Léon Janer. — Sur l'âge des gypses de Bagneux (suite) . . . . . |. 161 
® MuNIER-CHALMAS. — Observalions. . . à 7, 4 ln a 164 
A. de GRossouvrE, — Observations au Sujet de la note de M. G. Dofus, a 
intitulée : Sur la géologie des environs de Romorantin . . . .. 164 
M. Cossmann. — Seconde note sur les Mollusques du Bathonien de Saint- ne 
Gaultier (Indre) (13 figures dans le texte). , . : . . . : . . .. 1415 

Séance du 2 Avril 4900 : À 
Prineipaut. dons Tecus à 5. 2 re A AN de 20% 
Edouard Hancé, — Rochers creusés par des Colimacons à à ne du-Salat LR 
(Haute-Garonne), 50... Re RE TS 204. 
H. Douvirzé. — Sur quelques Rudistes américains u7 fig. dans le texte) . 205: 
Ip. — Sur la distribution JÉRUTApAT ue des Rudistes, des Orbi- re 
tolines etes OTbHOIdeS MER ER RE IE ER PE PES 222 

J. REPELIN. — Nouvelles observations sur la pure de La chaîne de 
la Nerthe (22 figures et 1 carte dans le texte). . . . . . . PARU 


Liste des dons : a. 


Le Secrétaire-Gérant, L. GENTIL. 


800 — Lille. Imp. LE BIGOT Frères. 


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 PHILOSOF CAL SOCIETY 
| --OF-- 
_WASHINGTON. 


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DE LA 


IISOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE 


DES RERANCE 


(CETTE SOCIÉTÉ, FONDÉE LE 11 MARS 1830, À ÉTÉ AUTORISÉE ET RECONNUE COMME 
ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE, PAR ORDONNANCE DU ROI DU 3 AVRIL 1832) 


TROISIÈME SÉRIE 


TOME VINGT-HUITIÈME 


Feuilles 17-25. — Planches I-III. 


OI — — — — 


PARIS 


NU STEÈGE D ES SOULOTRE 


1900 


Le Bulletin EU. par For mensuelles 
Août 1900 
2CY, | x 


EXTRAITS DU RÈGLEMENT ADMINISTRATIF 


SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE 


ART. 2. — L'objet de la Société est de concourir à l'avan- 
cement de la Géologie en général et particulièrement de faire 
connaître le sol de Ta France, tant en lui-même que dans ses 
rapports avec les arts industriels et l’agriculture. 

ART. 3. — Le nombre des membres de la Société est . 
illimité. Les Français et les étrangers peuvent également en 
faire partie. Il n’existe aucune distinction entre les membres. 

ART. 4. — Pour faire partie de la Société, il faut s’être fait 
présenter dans une de ses séances par deux membres qui 
auront signé la présentation (1), avoir été proclamé dans la 
séance suivante par le Président et avoir reçu le diplôme de 


membre de la Société. à 
Arr. 6. — Le Trésorier ne remet le. diplôme a après S. 
l’acquittement du droit d'entrée. | 
ART. 98. — La Société tient ses séances habituelles à à 


Paris, de Novembre à Juillet. 

Arr. 39. — La Société se réunit deux fois par mois (Le. 
14 et le 3° lundi du mois). ; 

ART. 42. — Pour assister aux séances, les personnes étran- 
gères à la Société doivent être présentées chaque fois par un 
de ses membres. ee 

ART. 46. — Les membres de-la Société ne peuvent 4. 2 
devant elle aucun ouvrage déjà imprimé. 

ART. 48. — Aucune communication ou discussion ne peut 
avoir lieu sur des objets étrangers à la Géologie ou aux. 
sciences qui S'y rattachent. Fe 

Arr. 50. — Chaque année, de Juillet à Novembre, la 
Société tiendra une ou plusieurs séances extraordinaires sur. 
un point qui aura été préalablement déterminé. 


ART. 53. Un bulletin périodique des travaux de D 
Société est déhoae gratuitement à chaque membre. 
ART. 55. +. ne peut être vendu aux personnes 


étrangères à ni Société qu’au prix de la cotisation annuelle. 

ART. 58. — Les membres n’ont droit de recevoir que les . 
volumes des années du Bulletin pour lesquelles ils ont payé 
leur cotisation. Toutefois, les volumes correspondant aux. 
années antérieures à leur entrée dans la Société, leur: sont Fe 
cédés, après décision spéciale du Conseil et conformément de 
un tarif déterminé. ne nn 


(1) Les personnes qui désireraient faire partie de la Société et qui ne 
connaitraient aucun membre qui pût les présenter, n'auront qu’à adresser. 
une demande au Président, en exposant les titres qui justifient de IQuE 
admission. 


ART. 60. — Quelle que soit la longueur des notes ou 
mémoires insérés au Bulletin, les auteurs pourront en faire 
faire à leurs frais un tirage à part. 

ART. 73. — Chaque membre paye : 1° un droit d'entrée ; 
22-une cotisation annuelle (1). 

Le droit d'entrée est firé à la somme de 20 francs. 

Ce droit pourra être augmenté par la suite, mais seulement 
pour les membres à élire. 

La cotisation annuelle est invariablement firée à 30 francs. 

La cotisation annuelle peut, au choix de chaque membre, 
être remplacée par le versement en capital d'une somme fixée par 
la Société en assemblée générale (2), qui, à moins de décision 
spéciale du Conseil, devra être placée. 


(1) Le Conseil de la Société, afin de faciliter le recrutement de nou- 
veaux membres, autorise, dorénavant, sur la demande des parrains, les 
personnes qui désirent faire partie de la Société à n'acquitter, la première 
année, que leur droit d'entrée en versant la somme de 20 fr. Le compte- 
rendu sommaire des séances de l'année courante leur sera envoyé gratui- 
tement ; mais ils ne recevront le Bulletin que la deuxième année et 
devront alors payer la cotisation de 80 francs. Ils jouiront aussi des 
autres droits et privilèges des membres de la Société. 

(2) Cette somme est actuellement de 490 francs. 


AVIS 


Le Secrétaire rappelle aux membres de la Société géologique 
les décisions suivantes, prises par le Conseil : 


Les Membres de la Société doivent acquitter leur cotisation à partir du 1er janvier 
s’ils veulent recevoir le Bulletin au moment de la publication. — Le Trésorier est 
autorisé à faire recouvrer les cotisations à domicile, par la poste, avec un supplément 
de 0,85 c. pour les frais d’encaissement. 

Les Membres doivent adresser, d'une manière impersonnelle, tous les envois 
d'argent et les mandats à Monsieur le Trésorier de la Société géologique de 
France et toute la correspondance à Monsieur le Secrétaire de lu Société géolo- 
gique de France. 

Les manuscrits seront conservés dans les Archives de la Société et ne seront pas 
communiqués aux auteurs en même temps que l'épreuve qu’on leur adressera. 
De plus, il ngœ era envoyé qu’une seule épreuve aux auteurs. 

I] ne doit être publié dans le Bulletin ou le Compte-Rendu aucun nom d'espèce 
. ou de genre nouveau dont l’auteur n’a pas fourni une description accompagnée de 
figure. 

Le nom spécifique de tout fossile cité doit être suivi du nom de l’auteur qui a 
fait l’espèce. 

Les demandes de tirages à part doivent être adressées directement au Secrétaire 
de la Scciété qui se charge, dans ce cas, de veiller à leur exécution. 

Les Comptes rendus sommaires des séances paraissent dans les quinze jours qui 
suivent la séance et sont réimprimés dans le Bulletin. Les Notes et Mémoires sont 
groupés par séances et leur ordre de succession est celui de la présentation. 

Il n’est accordé que deux pages d'impression au maximum, pour chaque note 
insérée dans le Compte rendu sommaire ; une demi page, au maximum, pour des 
observulions faites en réponse à une communication originale, ou pour des présen- 
tations d'ouvrages. 


DEN 


TABLE DES MATIÈRES (FASCICULE 3, TOME XXVIII) 


Pages 
Séance du 2 Avril 1900 (suile):: 

J. Repeun. — Nouvelles observations sur la lectonique de la chaîne de 

la Nerthe (suite) (5 figures et [ carte dans le texte; Planche I). . 257 
Marcel BerrrAnp. — Observations Sur la note dé M. Repelin: . 264 
A. Guégnanp. — Observations sur la Jéiogte des Alpes-Maritimes (Nice 

SUASOUES EN LR ILE SRE TR RSR ARE STE RE Es =. 7208 
Bresson. — Sur l'existence du niveau de Caradoc dans les Hautes-Cor- 

DAÈRES FRE EN EE en ee EE RSS MSC Pt SHARE QE LE 

Séance du 23 Avril 14900 : 

Nécrologie. — M. 4. Milne-Edwards. : : . : : . . - Al dE ea PE On Te 
Principaut OUDr QUES PeCUSIENR TONS. 2 LIEN RENE NAVARRE ES ee 272 
À. de LapPARENT, M. Boure, J. BERGERON, E. de MARTONNE. — Pr'ésenta- 

LLONS TOUTES ETES RNRERSRE ES tE on ESe tt ee 273 
E. de MarronNe. — Contributions à l'étude de la période glaciaire dans 

les Karpates méridionales (3 figures et ? cartes dans le texte). | 215 
A. GuéBaarp. — Observations géologiques dans le sud-ouest des Alpes- 

OPINIONS TRE A NN RP a DE PE DE ER RE 320 
A. GuéBHarp. — Sur le bassin lacustre de la du =Esclapon (Var) ne 323 
C. ScazumBercer. — Note sur le genre Miogypsina (Planches II et II). 21e 
F. Canv. — Révision des Bryozoaires du Crétacé figurés par d'Or Dao 


(27 frures dans le rexte) eo er ÿ 394 


La Société ne donne pas de tirés à part; toutefois, les 
auteurs ont le droit d’en faire faire à leurs frais ; la demande 
doit en être faite sur le manuscrit. pie 


TARIF DES TIRÉS À PART SUR PAPIER DU BULLETIN 


25 ex. | 50 ex. | 75 ex. | 100ex. | 150ex.. 200 ex. 250,ex. 


Une feuille entière... ....... 6fr.30 |Sfr.20 |10fr 10|14fr95|14fr79| 17Fr. 40 20fr. 75 
Trois quarts de feuille... .. 5 40 [7 » | 8 80! 9 80/12 GOÏT4 55127 » 
Une demi-feuille., :...2 4 50 (5 75 | 7  »| 7 90!10 10/11 35|12 60 

Un quart de jeuille ::....:. 3 6009 41016 A0 65 TN O0)RSSS MOSS IEEE 
Un huitième de feuille. ....12 90 13 85 | 4 45! 51015 751.6 35/2 oh 
Couverture spécialeavectitre.|4 50 (5 7%5 F6 50|7 


251 8 2519 »M10 


Le Secrétaire-Gérant, L. GENTIL. 


800 — Lille. Imp. LE BIGOT Fréres. 


ge A MO ES NS QE ENINA ( Er ME ren 


es AR T2 


PHILOSOPH'CAL SOCIETY 
-OF-- 
WASHINGTON. 


3° Série, €. XXVILI, — 1900. — N° 4. 


BULLETIN 


SOCIETÉ GEOLOGIQUE 


ER FRANCE 


(CETTE SOCIÉTÉ, FONDÉE LE 11 MARS 1830, À ÉTÉ AUTORISÉE ET RECONNUE COMME 
ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE, PAR ORDONNANCE DU ROI DU 3 AVRIL 1832) 


TROISIÈME SÉRIE 


TOME VINGT-HUITIÈME 


« 


Feuilles 26-33. — Planches IV-IX. 


PARIS 
AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ 


1900 


Le Bulletin paraît par livraisons mensuelles G° 
Août 1900 


EXTRAITS DU RÈGLEMENT ADMINISTRATIF 


DE LA 


SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE 


ArT. 2. — L'objet de la Société-est de concourir à l’avan- 
cement de la Géologie en général et particulièrement de faire 
connaître le sol de la France, tant en lui-même que dans ses 
rapports avec les arts industriels et l’agriculture. 

ART. 3. — Le nombre des membres de la Société est 
illimité. Les Français et les étrangers peuvent également. en 
faire partie. Il n'existe aucune distinction entre les membres. 

ART. 4. — Pour faire partie de la Société, 1l faut s’être fait 


présenter dans une de ses séances par deux membres qui 


auront signé la présentation (1), avoir été proclamé dans la 
séance suivante par le Président et avoir reçu le diplôme de 
membre de la Société. 

ART. 6. — Le Trésorier ne remet le diplôme qu'après 
l’acquittement du droit d'entrée. 

ART. 38. — La Société tient ses séances habituelles à 
Paris, de Novembre à Juillet. 

Anr. 39. — La Société se réunit deux fois par mois (Le 
{er et le 3° lundi du mois). 

ART. 42. — Pour assister aux séances, les personnes étran- 
gères à la Société doivent être présentées chaque fois par un 
de ses membres. 

ART. 46. — Les membres de la Société ne peuvent lire 
devant elle aucun ouvrage déjà imprimé. 


ART. 48. — Aucune communication ou discussion ne peut 


avoir lieu sur des objets étrangers à la Géologie ou aux 
sciences qui s’y rattachent. 

ART. 50. — Chaque année, de Juillet à Novembre, la 
Société tiendra une ou plusieurs séances extraordinaires sur 
un point qui aura été préalablement déterminé. 


ART. 53. — Un bulletin périodique des travaux de la 


Société est délivré gratuitement à chaque membre. 
ART. 55. Il ene peut être vendu aux personnes 


étrangères à L Société qu’au prix de la cotisation annuelle. à 


ART. 58. — Les membres n’ont droit de recevoir que les 


volumes des années du Bulletin pour lesquelles ils ont payé 
leur cotisation. Touteïois, les volumes correspondant aux 


années antérieures à leur entrée dans la Société, leur sont 
cédés, après décision spéciale du Conseil el conformément : à 
un tarif déterminé. 


(1) Les personnes qui désireraient faire partie de la Société et qui ne 
connaîtraient aucun membre qui püt les présenter, n'auront qu’à adresser 


une demande au Président, en exposant les titres qui justifient de Joue > 


admission. 


ART. 60. — Quelle que soit la longueur des notes ou 
mémoires insérés au Bulletin, les auteurs pourront en faire 
faire à leurs frais un tirage à part. 

ART. 73. — Chaque membre paye : 1° un droit d'entrée ; 
20 une cotisation «annuelle (4). 

Le droit d'entrée est fixé à la somme de 20 francs. 

Ce droit pourra être augmenté par la suite, mais seulement 
pour les membres à élire. 

La cotisation annuelle est invariablement fixée à 30 francs. 

La cotisation annuelle peut, au choix de chaque membre, 
être remplacée par le versement en capital d'une somme fixée par 
la Société en assemblée générale (2), qui, à moins de décision 
spéciale du Conseil, devra être placée. 


(1) Le Conseil de la Société, afin de faciliter le recrutement de nou- 
veaux membres, autorise, dorénavant, sur la demande des parrains, les 
personnes qui désirent faire partie de la Société à n'acquitter, la première 
année, que leur droit d'entrée en versant la somme de 20 fr. Le compte- 
rendu sommaire des séances de l’année courante leur sera envoyé gratui- 
tement ; mais ils ne recevront le Bulletin que la deuxième année et 
devront alors payer la cotisation de 80 francs. Ils jouiront aussi des 
autres droits et privilèges des membres de la Société. 

(2) Cette somme est actuellement de 400 francs. 


AVIS 


Le Secrétaire rappelle aux membres de la Société géologique 
les décisions suivantes. prises par le Conseil : 


Les Membres de la Société doivent acquitter leur cotisation à partir du 1€’ janvier 
s’ils veulent recevoir le Bulletin au moment de la publication. — Le Trésorier est 
autorisé à faire recouvrer les cotisations à domicile, par la poste, avec unsupplément 
de 0,85 c. pour les frais d’encaissement. 

Les Membres doivent adresser, d'une manière impersonnelle, tous les envois 
d'argent et les mandats à Monsieur le Trésorier de la Société géologique de 
France et toute la correspondance à Monsieur le Secrétaire de lu Société géolo- 
gique de France. 

Les manuscrits seront conservés dans les Archives de la Société et ne seront pas 
communiqués aux auteurs en même temps que l'épreuve qu’on leur adressera. 
De plus, il ne sera envoyé qu’une seule épreuve aux auteurs. à 

Il ne doit être publié dans le Bulletin ou le Compte-Rendu aucun nom d’espèc 
ou de genre nouveau dont l’auteur n’a pas fourni une description accompagnée de 
figure. 

Le nom spécifique de tout fossile cité doit être suivi du nom de l’auteur qui a 
fait l'espèce. ; 

Les demandes de tirages à part doivent être adressées directement au Secrétaire 
de la Société qui se charge, dans ce cas, de veiller à leur exécution. 

Les Comptes rendus sommaires des séances paraissent dans les quinze jours qui 
suivent la séance et sont réimprimés dans le Bulletin. Les Notes et Mémoires sont 
groupés par séances et leur ordre de succession est celui de la présentation. 

Il n’est accordé que deux pages d'impression au maximum, pour chaque note 
insérée dans le Compte rendu sommaire ; une demi-page, au maximum, pour des 
observalions faites en réponse à une communication originale, ou pour des présen- 
tations d'ouvrages. 


à A 


TABLE DES MATIÈRES (FASCIQULE 4, TOME XXVI) 


Séance du 23 Avril 1900 (suile) : 
F, Canu. — Révision des Bryozoaires du Crétacé figurés par d’ Orbigny _ 
(44 figures dans le texte, Planches IV-VII) (fin) . . . . . . . =. . _ 401 


Séance du 7 Mai 1900 : 


Proclamation de membres à: . +. 0... D A I ed le etre à 464 


Principaux dons reçus par la Société . . . . à. à : : HARAS 464 
A. GauDry, ZeiLzer, G. Ramon, D' Lapar. — Présentations d'ouvrages. 465 
E. Hauc.— Observations au sujet de la note de M. Douvillé « Sur la distri- 


bution générale des RUSSES NN ARR EEE EEE AG = 


A. Guésnarp. — Sur la Situation stratigraphique des Lubradorites du 


Sud-Ouest de la teuillende NICOLE PER SRE 468 


P. Fuicue. — Note sur un boïs fossile de Madagascar (1 fig. dans le texte). : 470 
J. LamBerT. — Sur les Échinides de la faune coralligène du Vésulien de 


Saint-Gauliier {Indre), recueillis par M. E. Benoist (PI. VIII). . : 473 
Séance du 21 Mai 1900 : à a 

E. de MarGERIE, A. de LAPPARENT. — Présentations d'ouvrages. - : 490 
PrincipauT, dons TecuS par Ta SOCTELE NS EN RER CS AN 
SruartT-MENrEATH. — Sur le rôle des roches ignées dans les Pyrénées. . 492: 

de RouviLce. — Une solution paléontologique, le Serpulit . à . . …. : 495 
H.-E. Sauvage. — Les Poissons et les Reptiles du Jurassique Supérieur 

de Fumel-fLotet-Garonne) 20e ee NME Re 496 

Ip. — Note Sur les Poissons et les Reptiles du dde 


inférieur du département de l'Indre (Planche IX). . 500 


Séance générale du 7 Juin 1900 : 


E. HauG, Ch. Barrois. — Présentations d'ouvrages. TN Re 505 
Emm. de MARGERIE. — Allocution. . . . . . . . . : . . er En 06e 
Ch. Depérer, — Notice biographique sur Ph. er DR xD ou 515 
E. Ficaeur. — Le Docteur Paul Marès. 0. 2. . - . | Re 2) 

D.-P. OExrerr. — Réédition des types des espèces fossiles D ee do 527 


La Société ne donne pas de tirés à à part; toutefois, les 
auteurs ont le droit d’en faire faire à leurs frais ; Ja demande : 


doit en être faite sur le manuscrit. : 


TARIF DES TIRÉS À PART SUR PAPIER DU BULLETIN 


Le Secrétaire-Gérant, L. GENTIL. 


800 — Lille. Imp. LE BIGOT Frères. 


Pages 


25 ex. | 50 ex. | 75 ex. | 100 ex. | 150ex. | 200 ex. | 250 ex. 
Une feuille entière... ....... Gfr.30 |8fr:20 |1Ofr 10/114fr-35 | 14fr.75|17fr. 40 |20fr.75 
Trois quarts de feuille... 5 40 |7 » | 8 80] 9 80/12 60/14 75/17 » 
Une demi-feuille. ..,....,... & 5015 75 | 7 »} 7 90110 10/1114 35112 60! 
Un quart de feuille. ........ 3 85 |5 10 | 6 10/6 75] 7 90! 8 85] 9 $5 
Un huitième de feuille...... 2 9013 85 | 4 45] 5 10] 5 751 6 35l 7 » 
Couverturespécialeavectitre.|4 - b) 6 fe 25| 9 - »|10 


PHILOSOPH:CAL SOCIETY 
+ OF a 


WAS HINCTON. 


BULLETIN 


SOCIÉTÉ GEÉOLOGIQUE 


BE FRANCE 


(CETTE SOCIÉTÉ, FONDÉE LES%17 MARS 1830, A ÉTÉ AUTORISÉE ET RECONNUE COMME 
ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE, PAR ORDONNANCE DU ROI DU à AVRIL 1832) 


TROISIÈME SÉRIE 


TOME VINGT-HUITIÈME 


Feuilles 34-41. — Planches X-XI. 


PARIS 


AU SIÈGE DE LA SOGIÉTÉ 
1900 


Le Bulletin parait par livraisons mensuelles 9 
Août 1900 


EXTRAITS DU RÈGLEMENT ADMINISTRATIF 


DE LA 


SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE 


ArT. 2. — L'objet de la Société est de concourir à l’avan- 
cement de la Géologie en général et particulièrement de faire 
connaître le sol de la France, tant en lui-même que dans ses 

rapports avec les arts industriels et l’agriculture. 

ART. 3. — Le nombre des membres de la Société est 
illimité. Les Français et les étrangers peuvent également en 
faire parlie. Il n’existe aucune distinction entre les membres. 

Arr. 4. — Pour faire parie de la Société, il faut s ’être fait 
présenter dans une de ses séances par deux membres qui 
auront signé la présentation (1), avoir été proclamé dans la 
séance suivante par le Président et avoir recu le diplôme de 
membre de la Société. 


Arr. 6. — Le Trésorier ne remet le diplôme qu après 
l’acquittement du droit d’entrée. 
ART. 38. — La Société tient ses séances habituelles à 


Paris, de Novembre à Juillet. 

Arr. 39. — La Sociélé se réunit deux fois par mois (Le 
4° et le 3° lundi du mois). 

Ant. 42. — Pour assister aux séances, les personnes étran- 
pères à la Société doivent êlre D chaque fois par un 
de ses membres. 

Arr. 46. — Les membres de la Société ne peuvent lire 
devant elle aucun'‘ouvrage déjà imprimé. 

ART. 48. — Aucune communication ou discussion ne peut 
avoir lieu sur des objets étrangers à la Géologie ou, aux 
sciences qui s’y rattachent. 

ART. 50. — Chaque année, de Juillet à Novembre, 1 
Société tiendra une ou plusieurs séances extraordinaires sur. 
un point qui aura été préalablement déterminé. 


ART. 59. — Un bulletin périodique des travaux de la. 
Société est délivré gratuitement à chaque membre. 
ART. 99. — ... Il ne peut être vendu aux personnes 


étrangères à la Société qu’au prix de la cotisation annuelle. 

ART. 58. — Les membres n’ont droit de recevoir que les 
volumes des années du Bulletin pour lesquelles ils ont payé 
leur cotisation. Toutefois, les volumes correspondant aux 
années antérieures à leur entrée dans la Société, leur sont 
cédés, après décision spéciale du Conseil et conformément + à 
un larii un 


(1) Les personnes qui désireraient faire partie de Ja Société et qui ne 
connaitraient aucun membre qui pût les présenter, n'auront qu'à adresser 
une demande au Président, en exposant les titres qui justifient de leur 
admission. 


ART. 60. — Quelle que soit la longueur des notes ou 
mémoires insérés au Bulletin, les auteurs pourront en faire 
faire à leurs frais un tirage à part. 

ART. 73. — Chaque membre paye : 1° un droit d'entrée : 
20 une cotisation annuelle (4). 

Le droit d'entrée est fixé à la somme de 20 francs. 

Ce droit pourra être œugmenté par la suite, mais seulement 
pour les membres à élire. 
La cotisation annuelle est invariablement fixée à 30 francs. 

La cotisation annuelle peut, au choix de chaque membre, 
être remplacée par le versement en capital d'une somme fixée par 
la Société en assemblée générale (2), qui, à moins de décision 
spéciale du Conseil, devra être placée. 


(1) Le Conseil de la Société, afin de faciliter le recrutement de nou- 
veaux membres, autorise, dorénavant, sur la demande des parrains, les 
personnes qui désirent faire partie de la Sociélé à n'acquitter, la première 
année, que leur droit d'entrée en versant la somme de 20 fr. Le compte- 
rendu sommaire des séances de l'année courante leur sera envoyé gratui- 
tement ; mais ils ne recevront le Bulletin que la deuxième année et 
devront alors payer la cotisation de 80 francs. Ils jJouiront aussi des 
autres droits et privilèges des membres de la Soriélé. 

(2) Cette somme est actuellement de 490 francs. 


AVIS 


Le Secrétaire rappelle aux membres de la Société géologique 
les décisions suivantes, prises par le Conseil : 


Les Membres de la Société doivent acquitter leur cotisation à partir du 4€ janvier 
s'ils verlent recevoir le Bulletin au moment de la publication. — Le Trésorier est 
autorisé à faire recouvrer les cotisalions àdomicile, par la poste, avec un supplément 
de 0,85 c. pour les frais d’encaissement. 

Les Membres doivent adresser, d'une manière impersonnelle, tous les envois 
d'argent et les mandats à Monsieur le Trésorier de lu Sociélé gévlogique de 
France et toute la correspondance à Monsieur le Secrétaire de lu Societé géolo- 
gique de France. 

Les manuscrits seront conservés dans les Archives de la Société et ne seront pas 
communiqués aux auteurs en même temps que l'épreuve qu'on leur adressera. 
De plus, il ne -era envoyé qu’une seule épreuve aux auleurs. 

1 ne doit être publié dans le Bulletin ou le Compte-Rendu aucun nom d'espèce 
ou de genre nouveau dont l’auteur n'a pas fourni une description accompagnée de 
figure. À 

Le nom spécifique de tout fossile cité doit être suivi du nom de l’auteur qui a 
fait l’espèce. 

Les demandes de tirages à part doivent être adressées directement au Secrétaire 
de la Société qui se charge, dans ce cas, de veiller à leur exécution. 

Les Comptes rendus sommaires des séances paraissent dans les quinze jours qui 
suivent la séance et sont réiniprimés dans le Bulletin. Les Notes et Mémuires sont 
groupés par séances et leur ordre de succession est celui de la présentation. 

11 n'est accordé que deux pages d'impression au Mmatimum, pour chaque note 
insérée dans le Compte rendu sommaire ; une demi-page, au maximum, pour des 
observalions faites en réponse à une communication originale, ou pour des présen- 
tations d'ouvrages. 


TABLE DES MATIÈRES (FASCICULE 5, TOME XX VIII) 


Pages 
Séance du 7 Juin 1900 (suite) : 
Bresson. — Sur quelques affleurements fossilifères de l’horison de à 
Rognac aux environs de Mouthoumet (Hautes-Corbières). . . . 529 
Ch. Drrérer. — Note sur de nouveaux Dinosauriens du Crélacé UROEUS 
delaMontogne Notre TRR Eee ANSE ER NON EEE 530 
Séance du 11 Juin 1900 : - 
PRINCIPAUX OUVRAGES PECUS EN CONS CN CREER EE NS 531 
Léon JANET. — Conférence de gévlogie D hou sur le captagé et la 
protection des sources d'eaux potables (11 figures dans le texte). 532 
Munier-CHaLMas, Bicor, BOURSAULT, G. DoLLFUS. — Observations aw Sujet , 
de la note de M. Léon Janet A TR PA UE ON RC Re NC 548 
SruartT-MENTEATH. — Sur les surfaces de glissement 5e Pyrénées. se 552 
Micuec-Lévy et Léon BERTRAND. — Observalions sur des gisements triasi- 
ques de la région sous-pyrénéenne occidentale . , . : . . . . - 555 
D.-P. OEazerr. — Sur la géologie des environs de Chateaubriant. . . | 557 
5. Ficueur. — Le Crétacé inférieur dans le massif des Matmatas (Alger) 
(1 carte et 9 figures dans le texte). - : . : =... :. 559 
Ib. — Note sur quelques Échinides nouveaux de 2 À pire d’Algé- 
rie (Planches, Xe XI) 5 2 ne JÉLRE 590 
BourGEar. — Contribution nouvelle à l'étude des formations géologiques | 
du département du Jura (1 figure dans le texte). : . , . . + . 097 
de Rouvirce. — Le Bartonien sur la feuille de Montpellier ; Un dernier 
mot sur les calcaires miroitants (4 figures dans le texte). . . . 602 
J. Carace. — Sur une diorile andésitique traversant le Carbonifère de 
l'Ariège (1 figure dans-letexte)-4 52H 
Séance du 25 Juin 1900 : : . 
Proclamation de membres. . . . . . . . . RRQ GIE 
Principaux ouvrages reçus. en dons . . + . … . - . PR HE 612 
G. RamonD, de LaPpaRENT, L. GENTIL. — Présentation d'ouvrages, . . . 613 
STUART-MENTEATH. — Sur la coupe du lac Mouriscot, près Biarritz. . . 614 
J. BERGERON. — Observations à la note précédente . : . : . . : : . . . 616. 


Emile Hauc. — Les géosynclinaux el les aires continentales. Contribu- . 
lion à l'élude des transgressions et des a marines. 
(2: cartes dans le Lexle) 95%) 0 tee Re Re 617 


Le Secrétaire-Gérant, Li. GENTIL. 


-800 — Lille. Imp. LE BIGOT Frères. 


. JPMMEUSUFMILAL OULIEIT I, 
OF 


WASHINGTON. ‘ 
h & Série, t. XXVEEI, — 1900. — N° G. 
ä 6 
BELLE ETN 


SOCIETÉ GEOLOGIQUE 


DE FRANCE J 


(CETTE SOCIÉTÉ, FONDÉE LE 11 MARS 1830, A ÉTÉ AUTORISÉE ET RECONNUE COMME 
ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE, PAR ORDONNANCE DU ROI DU 3 AVRIL 1832) 


TROISIÈME SÉRIE 
TOME VINGT-HUITIÈME 


Feuilles 42-49. — Planche XII. 


——————— 2 È E————<— ———— 


PARIS 


A'U'SIEGÉ-DE\ LAN SOCIÈTÉ 


F900Q 


Le Bulletin paraît par livraisons mensuelles 
Septembre 1900 


EXTRAITS DU RÈGLEMENT ADMINISTRATIF 


DE LA 


SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE 


ArT. 2. — L'objet de la Société est de concourir à l’avan- 
cement de la Géologie en général et particulièrement de faire 
connaître le sol de Ta France, tant en lui-même que dans ses 
rapports avec les arts industriels et l’agriculture. 

ART. 3. — Le nombre des membres de la Société est 
illimité. Les Français et les étrangers peuvent également en 
faire partie. Il n’existe aucune distinction entre les membres: 

Arr. 4. — Pour faire partie de la Société, il faut s'être fait 
présenter dans une de ses séances par deux membres qui 
auront signé la présentation (1), avoir été proclamé dans la 
séance suivante par le Président et avoir recu le diplôme de 
membre de la Sociëté. 

ART. 6. — Le Trésorier ne remet le diplôme qu'après 
l’acquittement du droit d'entrée. 

ÀÂRT. 38. — La Société tient ses séances habituelles à 
Paris, de Novembre à Juillet. 

ART. 39. — La Société se réunit deux fois par mois (Le 
{er et le 3° lundi du mois). Fe 

ART. 42. — Pour assister aux séances, les personnes étran- | 
gères à la Société doivent être présentées chaque fois pa un 
de ses membres. 

Apr. 46. — Les membres de la Société ne Deuren lire 
devant elle aucun ouvrage déjà imprimé. 

ART. 48. — Aucune communication ou discussion ne peut à 
avoir lieu sur des objets étrangers à la Géologie ou aux 
sciences qui s’y rattachent. 

ART. 50. — Chaque année, de Juillet àa Novembre, la 
Société tiendra une ou plusieurs séances extraordinaires sur 
un point qui aura été préalablement déterminé. 


ART. 53. — Un bulletin périodique des travaux de ja 
Société est délivré gratuitement à chaque membre. 
ART. 55. 2 LION peut être vendu aux personnes 


étrangères à a Société qu’au prix de la cotisation annuelle. 

. ART. 58. — Les membres n’ont droit de recevoir que les 
volumes des années du Bulletin pour lesquelles ils ont payé 
leur cotisation. Toutelois, les volumes correspondant aux 
années antérieures à leur entrée dans la Société, leur sont 


cédés, après décision spéciale du Conseil et conformément à : 
un tarii déterminé. 


(1) Les personnes qui désireraient faire partie de la Société et qui ne 


connaitraient aucun membre qui püût les présenter, n'auront qu'à adresser … 


une demande au Président, en exposant les titres qui justifient de leur 
admission. 


ART, 60. — Quelle que soit la longueur des notes ou 
mémoires insérés au Bulletin, les auteurs pourront en faire 
faire à leurs frais un tirage à part. 

ART. 73. — Chaque membre paye : 1° un droit d'entrée ; 
29 une cotisation annuelle (4). 

Le droit d'entrée est fixé à la somme de 20 francs. 

Ce droit pourra ètre augmenté par la suite, mais seulement 
pour les membres à élire. 

La cotisation annuelle est invariablement firée à 30 francs. 

La cotisation annuelle peut, au choix de chaque membre, 
être remplacée par le versement en capital d'une somme fixée par 
la Société en assemblée générale (2), qui, à moins de décision 
spéciale du Conseil, devra être placée. 


(1) Le Conseil de la Société, alin de faciliter le recrutement de nou- 
veaux membres, autorise, dorénavant, sur la demande des parrains, les 
personnes qui désirent faire partie de la Société à n'acquitter, la première 
année, que leur droit d'entrée en versant la somme de 20 fr. Le compte- 
rendu sommaire des séances de l’année courante leur sera envoyé gratui- 
tement ; mais ils ne recevront le Bulletin que la deuxième année et 
devront alors payer la cotisation de 80 francs. Ils jouiront aussi des 
autres droits et privilèges des membres de la Société. 

(2) Cette somme est actuellement de 490 francs. 


AVIS 


Le Secrétaire rappelle aux membres de la Société géologique 
les décisions suivantes, prises par le Conseil : 


Les Membres de la Société doivent acquitter leur cotisation à partir du 1€ janvier 
s'ils veulent recevoir le Bulletin au moment de la publication. — Le Trésorier est 
autorisé à faire recouvrer les cotisations à domicile, par la poste, avec unsupplément 
de 0,85 c. pour les frais d’encaissement. 

Les Membres doivent adresser, d'une manière impersonnelle, tous les envois 

. d'argent et les mandats à Monsieur le Trésorier de la Société géologique de 
France et toute la correspondance à Monsieur le Secrétaire de la Société géolo- 
gique de France. 

Les manuscrits seront conservés dans les Archives de la Société et ne seront pas 
communiqués aux auteurs en même temps que l'épreuve qu’on leur adressera. 
De plus, il ne sera envoyé qu’une seule épreuve aux auteurs. 

I1 ne doit être publié dans le Bulletin ou le Compte-Rendu aucun nom d’espèce 
ou de genre nouveau dont l’auteur n'a pas fourni une description accompagnée de 
figure. | 

Le nom spécifique de tout fossile cité doit être suivi du nom de l’auteur qui a 
fait l’espèce. 

Les demandes de tirages à part doivent être adressées directement au Secrétaire 
de la Société qui se charge, dans ce cas, de veiller à leur exécution. 

Les Comptes rendus sommaires des séances paraissent dans les quinze jours qui 
suivent la séance et sont réimprimés dans le Bulletin, Les Notes et Mémoires sont 
groupés par séances et leur ordre de succession est celui de la présentation. 

Il n’est accordé que deux pages d'impression au maximum, pour chaque note 

_ insérée dans le Compte rendu sommaire ; une demi-page, au maximum, pour des 
vbservalions faites en réponse à une communication originale, ou pour des présen- 
tations d'ouvrages. 


TABLE DES MATIÈRES (FASCICULE 6, TOME XXVIII) 


Séance du 25 Juin 1900 (suite) : 


Emile Hauc. — Les géosynclinaux et les aires continentales. Contribu- 
tion à l'étude des transgressions et des régressions marines 
(1 carte dans le texte) (fin) 


a Ne Vale Dre (ee le AS Aa is te LOTS 


Sruart-MENTEATH. — Sur la tectonique des Pyrénées 


RON er late re Cf 8) On MIS 0e) 


J. BERGERON, JARDEL et PicanpeT. — Etude géologique du bassin houiller 


de Decazeville (Aveyron) (1 carte dans le texte, Planche XID. 


David MarmnN.— Note au sujet des conglomérats de Perrier, près d'Issoire. 


De Rraz. — Nouvelles observations sur le système crétacé dans les Alpes- 
Maritimes (1 fig. dans le texte) 


Mere Pride able Nate here el retiens 


Roman. — Note sur le Néocomien du Languedoc érens (1 carte et 
2 fig. dans le texte) 


der eee le alle NN ee SE SE TS Ne de Le iiee 


P. Lory. — Les mouvements du solet la Sédimentation en Dévoluy durant 
LENCTÉLACE SUDEMIEUT ANT MEN RES 


F. Kerrorne. — Description de trois nouveaux trilobites de l’Ordovicien 
TeRBTELTU NE NNEPNTEN IE NETEE 


ee 2 dat ee Pie AND UT RE et Te PS 


La Société ne donne pas de tirés à part : toutelois, les 
auteurs ont le droit d’en faire faire à leurs frais ; Ja demande 


doit en être faite sur le manuscrit. 


TARIF DES TIRÉS A PART SUR PAPIER DU BULLETIN 


Trois quarts de feuille 7 È PME 75 
Une demi-feuille 50 |5 
Un quart de feuille... 5 
Un huitième de feuille 2 190 13 
Couverturespécialeavectitre.|4 5) 


de ex. | b0 . 75 ex. | 100 ex. | 150ex. | 200ex. | 250 ex. 


Une feuille entière 8fr.20 MOfr A10M1%-35|14tr75 ATP. 40 20fr. 7 


Le Secrétaire-Gérant, L. GENTIL. 


800 — Lille. Imp: LE BIGOT Krères. 


LOSCPHLGAL SOCIETY 


nnfiE me 


smmrie 


BULLETIN . 


DE LA 


SOCIETÉ GÉOLOGIQUE 


DE FRANCE 


(CETTE SOCIÉTÉ, FONDÉE LE 171 MARS 1830, À ÉTÉ AUTORISÉE ET RECONNUE COMME 
ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE, PAR ORDONNANCE DU ROI DU 3 AVRIL 1832) 
, 


TROISIÈME SÉRIE 
TOME VINGT-HUITIÈME 


Feuilles 50-57. en Planches XIII-XVII. 
Liste des Dons : b. 


SE — DRE 


PARIS 


ATSIEGE DE LA SOCIÉTÉ 


1900 


Le Bulletin paraît par livraisons mensuelles 
Février 1904 


EXTRAITS DU RÉGLEMENT ADMINISTRER 


DE LA 


SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE 


ART. 2. — L'objet de la Société est de concourir à l'avan- 


cement de la Géologie en général et particulièrement de faire 


connaître le sol de la France, tant en lui-même que dans ses 
rapports avec les arts industriels et l’agriculture. 


ART. 3. — Le nombre des membres de la Société est 


illimité. Les Français et les étrangers peuvent également en 
faire partie. [Il n’existe aucune distinction entre les membres. 

ART. 4. — Pour faire partie de la Société, il faut s’être fait 
présenter dans une de ses séances par deux membres qui 
auront signé la présentation (1), avoir été proclamé dans la 


séance suivante par le Président et avoir reçu le diplôme de 


membre de la Société. 


Arr. 6. — Le Trésorier ne remet le diplôme qu'après 
l’acquittement du droit d'entrée. 
ART. 38. — La Société tient ses séances habituelles. à 


Paris, de Novembre à Juillet. 
ART. 39. — La Société se réunit deux fois pas mois (Le 
4% et le 3° lundi du mois). 


ART. 42. — Pour assister aux séances, les personnes étran- 


gères à la Société doivent être présentées chaque fois Le un 
de ses membres. 

ART. 46. — Les membres de la Société. ne peuvent lire 
devant elle aucun ouvrage déjà imprimé. 

ART. 48. — Aucune communication ou discussion ne peut 
avoir lieu sur des objets CEE à la Géologie ou aux 
sciences qui s’y rattachent. 


ART. 50. — Chaque année, de Juillet à Novembre, la L é 


Société tiendra une ou plusieurs séances extraordinaires sur 
un point qui aura été préalablement déterminé. 


ART. 53. — Un bulletin périodique des travaux de la 
Société est délivré gratuitement à chaque membre. 
ART. 55. “Tone peut être vendu aux personnes 


étrangères à Ja Société qu'au prix de la cotisation annuelle. 
ART. 58. — Les membres n’ont droit de recevoir que les 


volumes des années du Bulletin pour lesquelles ils ont payé 
leur cotisation. Toutelois, les volumes correspondant aux 
années antérieures à leur entrée dans la Société, leur sont 
cédés, après décision spéciale du Conseil et conformément à 
un tarif déterminé. 


(1) Les personnes qui désireraient faire partie de la Société et qui ne 


connaitraient aucun membre qui pût les présenter, n’auront qu’à adresser 
une demande au Président, en exposant les titres qu justifient de leur 
admission. : 


. ART. 60. — Quelle que soit la longueur des notes ou 
mémoires insérés au Bulletin, les auteurs pourront en faire 
faire à leurs frais un tirage à part. 

ART. 73. — Chaque membre paye : 1° un droit d'entrée ; 
20 une cotisation annuelle (1). 

Le droit d'entrée est fixé à la somme de 20 francs. 

Ce droit pourra être augmenté par la suite, mais seulement 
pour les membres à élire. 

La cotisation annuelle est invariablement fixée à 30 francs. 

La cotisation annuelle peut, au choix de chaque membre, 
être remplacée par le versement en capital d'une somme fixée par 
la Société en assemblée générale (2), qui, à moins de décision 
. Spéciale du Conseil, devra être placée. 


(1) Le Conseil de la Société, afin de faciliter le recrutement de nou- 
veaux membres, autorise, dorénavant, Sur la demande des parrains, les 
personnes qui désirent faire partie de la Société à n'acquitter, la première 
année, que leur droit d'entrée en versant la somme de 20 fr. Le compte- 
rendu sommaire des séances de l’année courante leur sera envoyé gratui- 
tement ; mais ils ne recevront le Bulletin que la deuxième année et 
devront alors payer la cotisation de 80 francs. Ils jouiront aussi des 
“autres droïts et privilèges des membres de la Société. 

(2) Cette somme est actuellement de 490 francs. 


mm 


AVIS 


Es 


Le Secrétaire rappelle aux membres de la Société géologique . 
les décisions suivantes. prises par le Conseil : 


COMPTES-RENDUS SOMMAIRES : Les Comptes-rendus sommaires des séances 
paraissent dans les quinze jours qui suivent la séance. Les Notes et Mémoires 
sont groupés par séance et leur ordre de succession est celui de la présentation. 
Deux pages au maximum sont accordées aux communications originales. 
Une demi-page seulement est accordée aux observalions faites en réponse à 
une communication originale ou pour des présentations d'ouvrages. Les manus- 
crits, résumé ou conclusions, observalions, etc., des Communications faites en 
séance, doivent parvenir au Secrétaire de la Société, 28, rue Serpente, 
Paris, VI, avant le mercredi qui suit ia séance, à deux heures. Les 
manuscrits doivent être rédigés {rès lisiblement, les délais de publication ne per- 
mettant pas toujours de soumeltre une épreuve aux auteurs, 


BULLETIN : Les Comptes-rendus sommaires des séances sont réimprimés au 
Bulletin. Les Notes et Mémoires sont publiés, in-extenso, après avis de la Commis- 
sion du Bulletin, sous les titres donnés par les auteurs. 

I1 ne doit être publié dans le Bulletin ou le Compte-Rendu aucun nom d’espèce 
ou de genre nouveau dont l’auteur n'a pas fourni une description accompagnée de 
figure. 

.. Le nom spécifique de tout fossile cité doit ètre suivi du nom de l’auteur qui a 
fait l'espèce. 

Les demandes de tirages à part doivent être adressées directement au Secrétaire 
de la Société qui se charge, dans ce cas, de veiller à leur exécution. 


TABLE DES MATIÈRES (FASCICULE 7, TOME XXVII) + 


_ Pages À 
Séance du 25 Juin 1900 (sue) : : es ne 
. Kerrorne.— Description de (rois nouveaux Trilobites de l’Ordovicien 
de Bretagne:(fin). (Planche XII} RS CRE ER 785 < 
E. Fournier. — Observations sur la nature des nrouvements orogéniques. THE ES 
N. de Mercey. — Sur les minerais de fer et les eaux de la nappe de - 
l'Hauterivien du Bray PEER SEEN EE RER NON EE EE 793 
Réunion extraordinaire de 1900 à Paris. — Séance du jeudi 
AG AQU AIUD RES RASE NA M EN PEAR PNR ER CU AR 798 
A. de LaAPpPARENT. — A/loculion présidentielle... "mn. 799 
Séance du 5 Noyembre 1900 : 
L'Canez. — Allocuhion: 72507 Or RE ND DRM en 802 
ProOClOIALTON AE NEMIDTES AND RNINICAPEEEN ID ee Rec re ne0a 
Principaux ouvrages reçus en dons. . + . . . - En re nn ; 803 
GC Ramon." Préseniulionr d'OUDRATE NOTE EEE PR 805 
Marcellin Bouze. — Communication à propos de la note de MM. Bergeron, 
Jardel et Picandet sur le Bassin houiller de Decazeville , . : . 8065 
. BERGERON, L. GENTIL. — ObServaIions : . . 7, D, 000 de eur 
nn GAUDRY. — Sur une nouvelle découverte de no fossile en Pata- 
FORTE NPA ARRET AR ER SR re = 808. 
À. de Grossouvre — Sur l'argile à silex des envir ons de Vierzon . : - 809 
G. Say et F. Roman. — Sur le Néocomien de la rive droite du Rhône. : 813 
P. Lésesconre. — Briovérien et Silurien en Bretagne et dans l'Ouest de. 
la France, leur séparation par Les poudinques rouges (3 fig. 
dans le texte, Planche: XIV) PAR PR RS — 815 
P, Fucae. — Note sur la présence du Clathropteris ARMES dans RER 
RÉLTENTAUETURA PASSER RER Mons PA 
Séance du 19 Novembre 1900 : ; 
Proclamation dE MEMUMESS EN Ne PE Ant AU TS SARA LEE 
Principaux ouvrages reçus, en dons TR NN ES es 004 
A. de LapparenT, Gustave Doccrus, E, Hauc.— Présentations d’ ouvr ages. 835 
H. DouviLLé. — Sur une Lingule trouvée par M. Siuart-Menteath. . :  : 836. 
P.-W. Sruanrt-MentEATH. — Progrès de la géologie des Pyrénées. : - = 837 
P..W. SruarT-MenrEATH. — Sur les Pyrénées de la feuille de Mauléon. . 839 
F. Priem. — Sur les Poissons fossiles du Gypse de Paris (PI. XV et XVI). 841 
A. de LappaREenNT, Léon JANET. — Observations. 2. à. . . | - 859 - 
J.-F.-G. Deprar. — Le Massif de la Serre et Son rôle tectonique (6 fig. eb = 
upe carte dans le texte, Planche XVII). : . . 2 . 601 
J. Réviz, — Note sur ia structure de la vallée d’Entremont et du plateau 
de Montagnole, près Chambéry (Savoie) (S fig. et une carte dans SR 
le teX TE) à 2 Pa Re Mere er Res Re ee : BI 
Séance du 3 Décembre 1900 : os 1e 
PrinCipauT OUVTAJES TeCUS EN JONSE 1 NT INR NORS RE at . 898 
Albert GAubRY. — Remarque à propos de la note sur la dentition DES ESA 
ancétres des. TOITS NS ITR A Re D DT + 1899 
F. KerrorNe. — Sur La découverte du Dévonien moyen dans: Pllie-et- Fe S 
PAQUET RER AE RS PP e 899 
Rapport de la Commission de Comptabilité, . : +. 0... A OUUSe 
BReEssoN. — Le Tr ias dans le synclinal d'Albières et d'Arques Cor bières) 24906 
Paul Parcary. — Note sur la Girafe el le Chameau du. CHGIERRANTE RAR 
ŒIJÉTIEN SG RSR Re RE ee AAC AONE ES 
Adrien GUÉBHARD — Dédoublement du synclinal d'Escragnoiles (ape MU do. 
MOTUAMEST. AE NE RS NET ER M lo à 


Liste des dons : b. Se : 
Le Secrétaire-Gérant, Li. GENTIL. 


800 — Lille. Imp. LE BIGOT Frères. Fan ie ie 


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3° Série, t. XXVIILI. — 1900. 


BULLETIN 


DE LA 


SOCIÈTÉ GÉOLOGIQUE 


EE -ERANCE 


(CETTE SOCIÉTÉ, FONDÉE LE 11 MARS 1830, À ÉTÉ AUTORISÉE ET RECONNUE COMME 
ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE, PAR ORDONNANCE DU ROI DU 3 AVRIL 1832) 


TROISIÈME SÉRIE 


É TOME VINGT-HUITIÈME 


Feuilles 58-66. 


Liste des Dons : c. 


= DRE — 


PARIS 


NÉ STEGE DE LA -SOCIÉEE 
28, rue Serpente, VI 


1900 


Le Bulletin parait, par livraisons mensuelles 
Mars 1901 


EXTRAITS DU RÈGLEMENT ADMINISTRATIF 


DE LA 


SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE 


Arr. 2. — L'objet de la Société est de concourir à l’'avan-. 
cement de la Géologie en général et particulièrement de faire . 


connaître le sol de la France, tant en lui-même que dans ses 
rapports avec les arts industriels et l’agriculture. 

ART. 3. — Le nombre des membres de la Société est 
illimité. Les Français et les étrangers peuvent également en 
faire partie. I n’existe aucune distinction entre les membres. 


ART. 4. — Pour faire partie de la Société, il faut s'être fait 


présenter dans une de ses séances par deux membres qui 


auront signé la présentation (1), avoir été proclamé dans la. 
séance suivante par le Président et avoir reçu le (Epobe de 


membre de la Société. 


ART. 6. — Le Trésorier ne remet le diplôme qu’ après 


l’'acquittement du droit d'entrée. 


ART. 98. — La Société tient ses séances abris à 


Paris, de Novembre à Juillet. 


ART. 39. — La Société se réunit deux fois par mois (bee 


1# et le 3° lundi du mois). 

ART. 42. — Pour assister aux Séances, les personnes étran- 
gères à la Société doivent être présentées chaque fois par un 
de ses membres. 


ART. 46. — Les membres de la Société ne peuvent lire 


devant elle aucun ouvrage déja imprimé. 

ART. 48. — Aucune communication ou discussion ne peut 
avoir lieu sur des objets étrangers à la Géologie ou aux 
sciences qui s’y rattachent. 

ART. 50. — Chaque année, de Juillet à Novembre, la 


Société tiendra une ou plusieurs séances extraordinaires sur 


un point qui aura été préalablement déterminé. 


ART. 53. — Un bulletin périodique des travaux de la 


Société est délivré gratuitement à chaque membre. 


ART. 55. — ... [l ne peut être vendu aux personnes 


étrangères à la Société qu'au prix de la cotisation annuelle. 
ART. 58. — Les membres n’ont droit de recevoir que les 


volumes des années du Bulletin pour lesquelles ils ont payé : 
leur cotisation. Toutefois, les volumes correspondant aux 


années antérieures à leur entrée dans la Société, leur sont 
cédés, après décision spéciale du Conseil et conformément à 
un tarif déterminé. 


(1) Les personnes qui désireraient faire partie de la Société et quine © 


connaitraient aucun membre qui pût les présenter, n’auront qu'à adresser 
une demande au Président, en exposant les titres qui justifient de leur 
admission. 


Art. 60. — Quelle que soit la longueur des notes ou 
mémoires insérés au Bulletin, les auteurs pourront en faire 
faire à leurs frais un tirage à part. 

ART. 73. — Chaque membre paye : 1° un droit d'entrée ; 
20 une cotisation annuelle (1). 

Le droit d'entrée est fixé à la somme de 20 francs. 

Ce droit pourra être augmenté par la suite, mais seulement 
pour les membres à élire. 

La cotisation annuelle est invariablement fixée à 30 francs. 

La cotisation annuelle peut, au choix de chaque membre, 
être remplacée par le versement en capital d'une somme fixée par 
la Société en assemblée générale (2), qui, à moins de décision 
spéciale du Conseil, devra être placée. 


(4) Le Conseil de la Société, afin de faciliter le recrutement de nou- 
veaux membres, autorise, dorénavant, sur la demande des parrains, les 
personnes qui désirent faire partie de la Société à n'acquitler, la première 
année, que leur droit d'entrée en versant la somme de 20 fr. Le compte- 
rendu sommaire des séances de l’année courante leur sera envoyé gratui- 
tement ; mais ils ne recevront le Bulletin que la deuxième année et 
devront alors payer la cotisation de 80 francs. Ils Jouiront aussi des 
autres droits et privilèges des membres de la Société. 

(2) Cette somme est actuellement de 490 francs. 


EEE ELLE TT 


AVIS 


Le Secrétaire rappelle aux membres de la Société géologique 
les décisions suivantes. prises par le Conseil : 
COMPTES-RENDUS SOMMAIRES : Les Comptes-rendus sommaires des séances 


paraissent dans les quinze jours qui suivent la séance. Les Notes et Mémoires : 


sont groupés par séance et leur ordre de succession est celui de la présentation. 
Deux pages au maximum sont accordées aux communications originales. 
Une demi-page seulement est accordée aux vbservalions faites en réponse à 
une communication originale ou pour des présentations d'ouvrages. Les manus- 
crits, résumé ou conclusions, observations, etc., des communications faites en 
séance, doivent parvenir au Secrétaire de la Société, 28, rue Serpente, 
Paris, VI, avant le mercredi qui suit ia séance, à deux heures. Les 
manuscrits doivent être rédigés {rès lisiblement, les délais de publication ne per- 
mettant pas toujours de soumeltre une épreuve aux auteurs, 


BULLETIN : Les Comptes-rendus sommaires des séances sont réimprimés au 
Bulletin. Les Notes et Mémoires sont publiés, in-extenso, après avis de la Commis- 
sion du Bulletin, sous les titres donnés par les auteurs. 

11 ne doit être publié dans le Bulletin ou le Compte-Rendu aucun nom d'espèce 
ou de genre nouveau dont l’auteur n'a pas fourni une description accompagnée de 
figure. 

Le nom spécifique de tout fossile cité doit être suivi du nom de l’auteur qui a 
fait l’espèce. 

Les demandes de tirages à part doivent être adressées directement au Secrétaire 
de la Société qui se charge, dans ce cas, de veiller à leur exécution. 


TABLE DES MATIÈRES (FASCICULE 8, TOME XXVIHI) 


Séance du 3 Décembre 1900 (suite) : 


Adrien GuéBaarp. — Sur quelques gisements nouveaux de plantes ter- 


LOT ESÉCL PROVENCE RENE SES ne NIUE 
E. Ficueur. — Note sur le Terrain carboniférien de la région d'Ighi 
(Sahara-oranais) ("carte dans letexte) er nee 72 : 
E. Fournier. — Etude synthétique sur les zones plissées de la Basse- 
Prosence Me dans-le texte) te een RE Ve 
A. de Grossouvre. — Oligocéne et Miocène du sud du Bai de Paris 
(2h85-dans le texte)" 2 re PRET Eee 
Gustave DoLLEUS  —'ODSCTDAMONS EN NE EE Re 


Edouard HarLé. — Gisements à Saïga dans le Sud-Ouest de la France . 
M° BOULE. = "ObServaiIDnS EE LE ee MES Eee Lee Fe 


Séance du 17 Décembre 1900 : 


Proclumation d'un membre. RER ; 

Principaux ouvrages reçus en dons . . Là: LL... : ee 

M. LuGeon. — Sur la découverte d’une racine de la « zone . oe D 
(PRÉQIDES SUISSES) RENE PARC NT ne Dre aroen TR 

HauG. — Observalions. . ... RS EN à Fe 


Brricaer. — Sur quelques faits 1 nouveaurz le à de des éléments 


du grès vosgien et sur la découverte de gros blocs de grès vosqien 


à La surface du plateau de Haye ([Meurthe-et- ROSE LR 
HauG, À. de LAPPARENT. — Observations . : . à à. Fu 
Edm. Pezzat, — Sur là présence de l’Infratongrien à Plan d'Orgon, près 


d’Orgon (Bouches-du-Rhône). … . . . . : . . .. 
Ip. — Aquitanien d'Aramon (Gard) . . . 2: . , | k 
H. Douvicé. — Sur les couches à Orbitoides des environs de Durs 5 
In. — Découverte d’Orbitolines sur ie versant nord du Dj. 
Geneffe (Basse-Egypte), par M. FouRTAU. .:. . . . . . 
Ip. — Sur l'extension de la Mésogée . : . . . ER 
HAUG,— OU BSCTDOIONSV EE RIRE RS ER 0 ee 
Kicran.— Note sur le « Surer Re » » IUebertierune) es vallées alpines. 
BRESSON. — Observations à propos de l’existence de couches marines 
nummulitiques, au-dessus du culcaire de Ventenac, Sur la bor-. 
dure méridionale de la Montagne-Norre . 2 2 2 | 
Table générale des Notes et Mémoires du tome XXVIIL... . . . . . .. 


—  ülphabélique des matières et des auteurs du tome XXVIIT . - . 

— des genres et des espèces décrits, figurés, discutés et dénommés à 
nouveau el des synonymies indiquées dans le tome XXVIII . 

Liste des figures et des cartes intercalées dans Le texte du tome XXVIIT. 

des Planches du tome XVII 0 ED CRUE RSS one 

Date de publication des HÉQUUES qui composent le tome XXVIII . . , 

Liste des dons : c. 


1025 | 
1038. 


4044 
- 1048 


Le Sezrétaire-Gérant, Ii: GENTIL. 


800 — Lille. Imp. LE BIGOT Frères. 


:8 10° 


ONIAN INSTITUTION LIB 


HESLICHEFCES) 


F:018597212)81414747474% 


BEECRENE RES: 


RSR IS DE TS 1814