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CETTE SOCIÉTÉ, FONDÉE LE 17° mans 1830,
A ÉTÉ AUTORISÉE ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE
PAR ORDONNANCE DU 3 AVRIL 1832.
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428 pages ; 87 figures (cartes, coupes, fossiles) dans le texte,
15 planches phototypiques, et 2 portraits.
PARIS
SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE
28, rue Serpente, VI
1917
NOTA — Le Compte Rendu sommaire des séances n’est pas réimprimé dans le Bulletin propre-
ment dit, qui ne renferme que les notes dont la longueur n’a pas permis l'insertion au Compte
. Rendu des séances. La table générale, placée à la fin du volume, comprend à la fois les articles
des deux publications, qu'il y a ainsi intérêt à relier en un seul volume.
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CETTE SOCIÉTÉ, FONDÉE LE 17 Mars 1830
A ÉTÉ AUTORISÉE ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE
PAR ORDONNANCE DU 3 AVRIL 1532
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_ çais et les étrangers peuvent également en faire pe nil n ‘existe |
distinction entre les membres. à ; |
ART. 4.— Pour faire partie de la Société, î faut s ile fait présent el dar
une de ses séances par deux membres qui auront signé la présenta 2
et avoir été proclamé dans la séance suivante par le Président. JE
du mois). ae ° re
Arr. 42. — Pour assisler aux séances, les personnes élrangères
| Société doivent être présentées chaque fois par un de ses rennes
_ ouvrage déjà i imprimé. ; Re
Han 48. — Aucune communication ou discussion ne peut avoir Sen sui
. dés objets étrangers à la Géologie ou aux sciences qui s’y rattachent.
Arr. 50. — Chaque année, de Juillet à Novembre, la Société tiendra
ou plusieurs séances extraordinaires sur un point qui aura été préalableme
déterminé.
ART. 53. — Un bulletin St qhe des travaux de la Société est déli
gratuitement à chaque membre.
ART. 55. — Il ne peut être vendu aux personnes étrangères à de
Sociélé qu’au prix de la cotisation annuelle, - AS
Lo
Anr. 58, — Les membres n’ont droit de recevoir que les volumes de:
années du Bulletin pour lesquelles ils ont payé leur cotisation, Toutefois
les volumes correspondant aux années antérieures à leurentrée dans le
ciété leur sont cédés, après décision spéciale du Conseil et OO
à un tarif déterminé. $
ART. 60. — Quelle que soit la longueur des notes où mémoires ins
au Bulletin, les auteurs pourront en faire faire à leurs frais un n tirage fai
part. ;
ART. 73. — Chaque membre paye: 1° un droit d'entrée ; 2 une cotisa Ion.
annuelle?. : BAR
Le droit d'entrée est fixé à la somme de 20 francs. |
La cotisation annuelle est invariablement fixée à 30 franès.
La cotisation annuelle peut, au choix de chaque membre, étr
par le versement en capilal Re somme livée par la Société. He
générale (400 francs).
Sont Membres à Perpetuite 1 personnes qui ont done ou a Abe
la Société un capital dont la rente représente au moins la cotisation annuelle
au 1000 once. LM RES à
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4
1. Les personnes qui désireraient faire partie de la Société et qui ne connai
traient aucun membre qui püt les présenter n'auront qu’à adresser une demande ;
au Secrétariat, en exposant les titres qui justifient de leur admission.
2. Néanmoins sur la demande des parrains les nouveaux membres peuve l
n'acquiller, la première année, que leur droit d'entrée, en versant, la somme d
20 fr. Le Compte Rendu sommaire des séances de l'année courante leur est.
envoyé graluilement ; mais ils ne recoivent le Bulletin que la deuxième année et
doivent alors payer la cotisalion de 30 francs. Ils douissend d'ailleurs de À res. jee
droils el privilèges des membres de la “or 2 > :
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SOCIÉTÉ
LES ASPIDOCERAS DES COUCHES A MINERAI DE FER
DE LA CÔTE D'OR
Par Louis Collot !
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minerai au calcaire à Spongiaires.
_ Parfois elle manque.
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giséments.
1. Note présentée à la séance du 18 mai 1914. — Voir Jounox, « Louis Collot »,
notice nécrologique, B.S.G.F., (4), XVI, 1916, p. 226-248.
2. J. Marrix. Le Callovien et l'Oxfordien du versant méditerranéen de la Côte
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5 d'Or. Mém. Acad. Dijon, 1877.
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GÉOLOGIQUE DE FRANCE
# Il existe dans la Côte d'Or une assise d’oolithe ferrugineuse
qui équivaut aux marnes à Ammonites Renggeri et fossiles pyri-
teux de la Haute-Marne et aux calcaires à chailles qui les sur-
montent. On y trouve l’Ammonitles cordatus représenté par des
_ formes identiques à celles des calcaires à chailles. On y trouve,
> au moins dans les environs de Dijon, déjà l'Amm. transversarius
et une variété de l’Amm. canaliculatus. Le minerai est recouvert
- pardes calcaires gris, grumeleux, à Spongiaires,et Amm. canalicu-
latus Vox Bucu, type, plate, avec large sillon au milieu des flancs;
‘4 Amm. hispidus accompagne cette espèce. Une couche où les
| oolithes ferrugineuses sont peu abondantes fait le passage du
Dans le Nord du département (Châtillon-sur-Seine), la zone à
Amm. Lamberti est elle-même à l'état d'oolithe ferrugineuse et se
soude, sans interruption dans le faciès, à la base des couches
précédentes. Sur le versant méditerranéen du département, la
zone à Amm. Lamberti est formée de calcaires, quelquefois très
. durs, de marnes, sans oolithes, et diffère entièrement, aupoint de
D vue pétrographique, de l'assise ao fait l’objet de cette étude,
J'ai voulu savoir quels Aspidoceras renferment ces couches qui
. sont à la limite de l’'Oxfordien et de l'Argovien. Je me suis efforcé
de trouver ici les formes indiquées ailleurs, et, d’une manière
générale, de préciser celles qui existent, afin de permettre ulté-
rieurement une comparaison efficace avec les formes d’autres
Jules Martin? cite de notre oolithe ferrugineuse : Amm. perarma-
î tus Sow., Amm. OŒEgir Opp., Amm. clambus Ope., Amm. babeanus
D'Ors., Amm. sparsispinatus WAAG. Il est difficile de savoir d’après
la figure ce qu'est Amm. perarmatus de Sowerby. D'autre part, les
LOUIS COLLOT
4
interprétations qui ont été données de cette espèce sont assez
divergentes. Peut-on, par exemple, mettre dans la même espèce,
l'individu de Sowerby, et celui figuré sous le même nom par
Ferd. Rœmer dans « Oberschlesien » ? Dans les matériaux assez
nombreux dont je dispose, je ne vois rien qui reproduise fidèlement
les caractères assignés à Amm. clambus et a Amm. OEgir par le
texte et par les figures d'Oppel.
tères. Certains de ceux-ci dans un groupe, ou au moins chez tels
individus un peu aberrants, établissent une liaison avec d’autres
groupes. Si l'on partait de ces caractères pris isolément pour
former le groupement, celui-ci se trouverait différent de celui
que j'ai fait. Mais attribuer une valeur prépondérante à certains
caractères plutôt qu’à d'autres, c’est souvent bien arbitraire et le
critérium pris par les uns n'est pas celui choisi par d'autres.
J'ai groupé mes échantillons d’après l’ensemble de leurs carac-
J'aurais pu établir un certain nombre d'espèces aussi nettement
séparées que telles qu’on a faites, J'ai été réservé dans cette voie :
outre que les individus qui serviraient de types ne sont pas tou-
jours assez bien conservés pour être figurés, j hésite à créer des
noms nouveaux. On diminue les intervalles existants entre les
espèces établies et les groupes sont tellement restreints que les
nouveaux individus rencontrés après leur formation se refusent
à y entrer: leurs différences avec les types sont supérieures à
celles qui séparent ceux-ci entre eux. Ces individus deviendraient
à leur tour des types d'espèces et les difficultés recommenceraient
our de nouvelles trouvailles avec d'autant plus d’acuité que les
intérvalles séparant les espèces se seraient encore rétrécis.
J'ai utilisé les figures existantes chaque fois qu'elles représen-
P
taient convenablement quelqu'un des échantillons que j étudie.
Cela m'a amené à me servir parfois de noms auxquels on pourrait
objecter que l'échantillon pour lequel ils ont été créés, rentre dans
une espèce antérieurement établie et que la loi de priorité obligerait
à prendre ce nom spécifique. Mais il n'y a pas identité avec le type
de cette espèce antérieure et j'ai préféré me servir de la figure qui
rend le mieux les traits de mon fossile et subsidiairement du nom
qui a été placé dessous. Cela donne des indications plus précises
que l'attribution d’un nom spécifique sous lequel sont groupées
un certain nombre de formes qu'on juge assez voisines pour être
logées dans le même compartiment.
les nœuds d’un réseau à mailles inégales occupant l'espace dans
lequel les individus seraient disséminés. Ceux-ci se rapprochent
, : É à : £
J'envisage les types figurés comme de simples repères, comme
inégalement des nœuds voisins et peuvent être caractérisés par
A
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ASPIDOCERAS DE LA COTE D'OR | y
leur distance à ces nœuds, c’est-à-dire par les traits qui les rap-
; q P:
prochent ou les éloignent des types auxquels on peut les com-
parer. Si un certain nombre d'individus se concentrent autour
d’un type et assez près de lui, on pourra dire que leur ensemble
constitue une espèce. Mais combien cette notion est vague, variable
et subjective, de d'Orbigny, qui a réuni sous le même nom beau-
coup de formes figurées antérieurement, à Buckman, qui a taillé
nombre de genres dans ce qui était couramment envisagé comme
une seule espèce !
Il faudrait pouvoir comparer les individus aux différents stades
de leur développement.Malheureusement, les adultes ne montrent
généralement pas dans leur milieu les premiers tours conservés
et les jeunes qu'on possède forment ainsi des séries à peu près
indépendantes, dont on ne réussit pas à rapporter les termes de
façon précise aux grands individus,
Au point de vue stratigraphique il convient de remarquer que
les travaux et quelques échantillons, que j'ai utilisés pour mon
étude, se rapportent généralement à Villers-sur-Mer (zone à Amm.
Martelli et Nucleolites scutatus), à la zone à Amm. transversarius
de l'Argovie,de Trept (Isère), de Sicile ; au Dhosa oolithe de l'Inde,
qui est la zone à Amm. cordatus, ou encore à des niveaux sem-
bfables de Galicie, de Russie. Cet ensemble de gisements est
homogène au point de vue de l’âge et concorde avec celui assigné
d'autre part à notre minerai de fer.
Si nous comparons nos Ammonites avec celles de la zone à
Amm. bimammatus et niveaux supérieurs, nous constatons que les
formes largement ombiliquées, à tours d'apparence carrée, avec
deux rangées de tubercules nembreux, se maintiennent un certain
temps : Amm. encyphus Orr., Amm. hypsetus OrP., Amm. lon-
gispinus Sow., Amm. apenninicus ZiTT.
Dans Amm. microptus Opr., les tubercules externes dispa-
raissent de très bonne heure, exceptionnellement les tours sont
hauts et comprimés.
Dans le type qui prédomine, les tubercules externes ont aussi
une tendance à disparaître, mais les flancs sont renflés, la région
ventrale saillante, les tours embrassants, l’ombilic étroit: Amm.
_ liparus OrP., Amm. Schilleri Opr., Amm. orthocera, Amm. Pipini
OpPp., Amm. Zeuschneri Zirr., Amm. avellanum Zrrr. Les carac-
tères de ce groupe se montrent timidement dans celui de Amm.
babeanus »'Ors., et surtout dans la grosse Ammonite de Talant
(PL. II, fig. 9). Dans les Ammonites du minerai de fer appartenant
à ce groupe, nous trouvons quelquefois sur le dernier tour des plis
HE RENE
PROS MA
£ ; +
Aer
LOUIS COLLOT
ventraux faibles.Ils se développént puissamment dans Aspidoceras
Garibaldii Gex. (pl. xt), du Tithonique. 14
Echantillons de petite taille. — Les très jeunes Aspidoceras
passent au début par un stade coronatiforme, avec des tours très p
bas, un ombilic profond et des côtes bise en avant, bien
marquées sur la carène latérale des tours. Ce stade, plus ou moins
durable, est parfois très peu apparent. Ensuite les tours s'arron-
dissent encore pour un temps variable, puis ils prennent souvent
une section voisine d’un carré ou d’un rectangle.
Certains individus où la section reste longtemps arrondie, ne
prennent des tubercules, et du côté externe seulement, qu'à 20
ou même 24 mm. de diamètre. J usque là ils ne montrent que des
côtes capillaires égales, légèrement flexueuses, bifurquées irrégu-
lièrement, tantôt en ane tantôt en arrière dé milieu des flancs,
quelquefois même anastomosées. L'intérieur de la figure 2 de la
planche 185 de la « Paléontologie française » correspond à cet état,
de même que celle de Quenstedt (Ceph., XVI, 9) Amm. Bakeriæ.
Une partie de cesindividus, à tours peu élevés au-dessus de l’om-
bilic, paraissent être les jeunes de Asp. ovale (voir plus loin).
Il ne faudrait pas voir dans la ressemblance des côtes capil-
laires des Ammonites ci-dessus avec celles des ZLytoceras, un
sujet de rapprochement avec ce genre, car aussi loin que j ai pu
remonter dans l'examen des cloisons vers le centre des tours, je
n'ai vu que des lobes latéraux à pointe médiane et non une divi-
sion en parties paires, comme cela a lieu dans les Lytoceras.
Sur les formes qui prennent de bonne heure une section carrée
ou rectangulaire, il y a alternance de quelques côtes plus faibles,
mais non capillaires, avec des côtes plus saillantes, qui portent
des nœuds paraboliques, puis des ‘tubercules. Ceux-ci se manmi-
festent d’abord du côté externe. Cependant un individu de
Laignes, de 29 mm., ayant son test, à tours légèrement plus
épais que hauts, pourvu de tubercules sur le bord externe des
flancs, à l'extrémité de fortes côtes, qui se sont montrées de bonne
heure, conserve encore, entre ces côtes et même sur elles, les cos-
tules capillaires du ire jeune âge. Elles passent sur la région
ventrale et il n’y a pas de Renites côtes autres que es qui à
portent les tubercules, C’est Asp. perarmatum Waac. (XVI, 5),
et Asp. Edwardsianum Bur. (XXX, VI, 1). Rien ne dit d’ailleurs, “8
qu'il serait resté longtemps sans tubercules internes comme Ammi u 4
Edwardsianus »'Ors. 1
Les formes les plus communes de jeunes Aspidoceras de L
l’oolithe ferrugineuse de la FOIE d'Or, sont à alternance de plu-
1
sieurs côtes médiocres avec une côte forte et tuberculée, et tours
carrés ou rectangulaires. Elles ne se distinguent pas des échan-
tillons pyriteux du Jura, dans les marnes à Amm. Renggeri. Ceux-
ciont été figurés par de Loriol (Oxfordien inférieur du Jura lédo-
nien, V, 12-24), sous le nom de Perisphincles perisphinctoides
SINZOW. Quelques-uns des individus représentés (12, 13, 17)
correspondent à la figure de Sinzow (II, 12) ; d'autres pourraient
aussi bien être attribués à Asp. perarmatum (II, 14), du même
auteur. C’est d’ailleurs encore, pour de Loriol, P. perisphinctoides,
seulement il en fait la variété armata. Quant à la figure 24 de de
Loriol, elle peut, parmi les figures de Sinzow, être rapprochée
de Asp. subbabeanum (IX, 13). De Loriol n'a pas craint d’englober
encore dans la même espèce Asp. perarmatum (in Bux., VI, 2-4).
En réalité il n’y a, dans tout cela, que des Aspidoceras et non des
Perisphinctes ; 11 est facile de le voir sur des Aspidoceras suffi-
samment grands pour être bien caractérisés, dans la partie cen-
trale desquels, si elle est bien conservée, on retrouve exactement
ces formes. D'ailleurs la forme carrée de la première selle, la
tendance de la ligne suturale à se porter en avant, en approchant
de l'ombilic, au lieu d’être décurrente, indique bien dans le des-
sin qu'en donne de Loriol, qu’il s’agit d’Aspidoceras et non de
Perisphinctes. P. billodensis Lor. (Léd. inf.) est de même un
Aspidoceras, que sa forme renflée place dans le groupe de Asp.
babeanum v’Ors.
Ces formes jeunes sont encore représentées, sous Le nom de Amm.
Bakeriæ par Quenstedt (Ceph., XVI, 8), et sous celui de Amm.
perarmatus par les auteurs suivants: Bukowski (XXX, 2-4),
Lahusen (X, 13, 14), dont la figure 14 montre le passage aux
caractères de l’adulte, d'Orbigny (CLXXXV, 1, 2).
J'ai sous les yeux un petit échantillon de Selongey qui diffère
de quelques-unes des formes figurées par de Loriol, notamment
de la figure 23, par des tours assez hauts, un ombilic plus étroit
et par des côtes moins flexueuses, à peu près droites.
_ Des individus, d'abord analogues aux précédents par leur orne-
mentation, mais plus renflés, avec une section carrée ou en rec-
tangle transverse, arrivent bientôt à avoir leurs côtes droites,
fortes, çà et là bifurquées près de l’ombilic, comme des Peltoce-
ras. De distance en distance les côtes portent des tubercules,
ceux du côté interne parfois précoces, bien que postérieurs aux
autres, Il arrive (PL. I, fig. 1) que les tubercules internes sont peu
accusés et portés à peu près également par toutes les côtes.
Celles-ci passent sur le ventre. Ensuite les côtes s'espacent et
s’atténuent (48 mm.), puis la région ventrale se renfle, Ces der-
8 © LOUIS COLLOT
niers échantillons paraissent se rapporter à ce que j'ai appelé
Asp. Depereti.
Il existe une forme à section transversalement elliptique au
diamètre de 20 mm., avec des côtes épaisses, irrégulièrement
bifurquées, légèrement flexueuses, alternant après 2 ou 3, avec
des côtes à peine plus fortes, portant un tubercule. C’est Peris-
phinctes Bonjouri Lor. (Led. inf., V, 25), avec des tubercules
jusqu'à la fin du dernier tour existant, comme dans la figure 26.
L'épaisseur relative des tours s'exagère encore dans un échan-
tillon de 20 mm. de diamètre, où elle est double de la hauteur.
L'ombilic, dans le tour précédent, est très profond, nettement
infundibuliforme et couronné par une crête de tubercules proé-
minents et réguliers. Sur le dernier tour, ils sont sporadiques,
relativement faibles et encore en série unique, placés au point
de bifurcation des côtes tranchantes, qui passent sur le ventre.
Cet échantillon est à rapporter au groupe de Amm. babeanus »'Ors.
ASPIDOGERAS HIRSUTUM BayLe (XLVIII)
Il se trouve bien caractérisé, dans les couches à Amm. athleta
et Amm. Lamberti des environs de Dijon (Hauteville, Talant). La
section des tours entre les tubercules est circulaire mais faite sur
les tubercules elle donne l’apparence carrée.
Toutes les espèces qui suivent Shb D ones à l'horizon supé-
rieur, oolithe à Amm. cordatus.
ï
Formes à section voisine d’un carre.
ASPIDOCERAS RIAZI n. sp.
Type : Amm. perarmatus, in DE Rraz, XIX,8.
Un groupe nombreux d'individus se fait remarquer par la lenteur
d’accroissement de ses tours et par leur apparence carrée, géné-
ralement un peu plus épais que hauts, sauf dans un échantillon
semblable par ses tubercules, où l'inverse a lieu (fig. 1). De nom-
breuses paires (21 par tour) de tubercules coniques, sont placées
près du bord des flancs, aussi bien du côté interne que du côté
externe. Sur le test, ces tubercules sont de grandes épines. Les:
tubercules internes apparaissent d’abord comme un pli en crois-
sant. Ce caractère, avec la région ventrale non proéminente,
m'empêche de les rapporter à Amm. OEgir Op». Cependant, chez
un individu, les tubercules internes coniques commencent presque
aussitôt que dans Amm. OŒEgir Orr.
J'ai la même forme de la zone à Amm. cordatus des environs
:
ENT PRIT EN LE
k
+
(
| ASPIDOCERAS DE LA COTE D'OR | 9
d’Aix-en-Provence et de l’oolithe ferrugineuse de Trousanges
sur les bords de la Loire, près Nevers, au même niveau. Elle
existe à Villers, dans le minerai de fer (24 tubercules par tour ;
Sorbonne) ; avec Peltoceras Constantiü, P. Eugenii, P. arduen-
nense, comme dans la Côte d'Or. Elle se trouve aussi dans l’oo-
lithe de Trouville (Muséum). ï
On peut indiquer comme synonymie : Amm. perarmatus (in
Riaz, XIX,7-9); Amm.perarmatus Quexsr. (Ceph., XVI, 12), mais
où l’ombilic est un peu plus étroit ;
Amm.perarmatus et Amm.OEgir
(in Favre, Voirons, V,123et V, 3,
4) ou les tubercules internes pren-
nent plus ou moins vite la forme
conique ; Amm. Œqir (in Neu-
MAYR, XIX, 12), mais avec les
paires de tubercules plus nom-
breuses et l'ombilic généralement
plus large dans nos échantillons.
Les tubercules ombilicaux persis-
tent, tandis que dans les figures de
Favre ils disparaissent ; en outre
le ventre de la figure 4 est plus
PR arrondi.
Aspidoceras Riazi n. sp. G. nat. On peut songer à rapprocher
cette forme de Amm. perarmatus
Sow. (CCCLIT). Toutefois les tours intérieurs de cette figure ne
sont pas conservés, l’accroissement est encore plus lent, l'ombi-
lic n’est pas abrupt et le niveau stratigraphique serait un peu
plus élevé.
Des individus à région ventrale un peu arrondie correspondent
bien à Amm. perarmatus (in Pal. franç., CLXXXIV).
Cette série fait encore penser à Amm. Bakeriæ distractus Quexsr.
(Schw., LXXXIX, 4), mais celle-ci a les tours plus grêles et
vient d'un niveau un peu inférieur.
Une variété à ornements plus forts, ombilic plus étroit, cor-
respond à Asp. perarmatum NœærunwG (V, 6), qui est encore un
peu plus épais.
ASPIDOCERAS DOUVILLEI n. sp.
= Type : Amm. perarmalus, in NeumayRr, XIX, 1.
PL L, fig. 3.
Le type est de Villers. Quelques Aspidoceras de l’oolithe ferru-
_gineuse de cette localité que j'ai sous les yeux, conservent pen-
{10 ‘ LOUIS COLLOT
dant longtemps leurs flancs chargés de 3 ou 4 côtes intermé-
diaires à celles qui portent les tubercules, différencient lente-
ment ceux de la rangée interne, ont ensuite leurs paires de
tubercules assez espacées, la région ventrale et le tour de l’om-
bilie légèrement arrondis. Ces caractères sont bien rendus par la
figure de Neumayr, qui représente un échantillon de cette pro-
venance. | ÿ
Les tours sont plus grêles, plus arrondis, que dans Asp. faus-
tum Bayre. Les tubercules internes s’accusent de meilleure
heure ; les 2 lignes de tubercules sont plus rapprochées. B.
On retrouve re caractères que je viens de signaler dans cer-
tains échantillons de la Côte d'Or. 4
D'autres échantillons de la Côte d'Or, ayant les tours un peu
arrondis en dedans et en dehors, épais, des tubercules semblables 4
à ceux des individus de Villers, ont l'accroissement plus rapide,
l'ombilic plus étroit. On peut ÈS comparer à Amm. perarmatus
de Nikitin (VI, 27). # |
Un échantillon à tours plus haut qu’épais, est-encore-à rappro-
cher de la figure de Nikitin, mais son ombilic abrupt l'éloigne un
peu de cette figure, de même que les échantillons de Villers ;
l’ombilic est aussi un peu plus étroit (0,36 au lieu de 0,40) que
dans Nikitin. É
Un échantillon de Talant (PI. I, fig. 3) mérite une mention spé-
ciale, Comme aspect général il correspond à Amm. perarmatus de
Waagen (XVI, 4), avec toutefois des tours plus épais et un ombilic
légèrement plus grand. Dans celui-ci des côtes fortes, tuberculeuses
alternent avec des groupes de 4 ou 5 côtes faibles, bifurquées,
non tuberculeuses. L’allure irrégulière des tubercules de la figure
de Waagen est sans doute un fait accidentel; ici ils sont plus
réguliers, en outre ils se détachent plus lentement, ce qui rap:
pelle A fenuispinatum Wa4G. (XVII, #). Au diamètre de 105 mm.
ils ont encore la forme de plis allongés suivant le rayon, mais
très saillants. Ils sont alors Mecs en arrière, de même que
les épines externes. |
Ces deux dernières formes paraissent être un passage à Asp.
faustum BAyre.
ASPIDOCERAS FAUSTUM Baye (XLVII)
PAT RE ENG:
Le type est du calcaire à oolithes ferrugineuses de Villers. À
Un individu de Talant, ayant 110 mm. de diamètre, pourvu de
son test, présente bien les caractères de la figure de Bayle au
même diamètre. Les tubercules internes commencent à 60 mm.
PET LT adtée. AREA
RE CRE Ye dt da 4
Se, RUE L'URSS
, s
ASPIDOCERAS DE LA COTE D'OR TR
Dans le jeune (26 mm.), la région ventrale porte de fines côtes.
Quelques autres échantillons, sans test, sont sensiblement
conformes ; toutefois les côtes reliant les tubercules sont très peu
marquées. La figure 1 de la planche XIV du « Jura lédonien » de
P. de Loriol, leur convient bien ; elle porte le nom d’Asp. Œgir.
Dans un individu (PI. IT, fig. 6) dépassant quelque peu la taille
de la figure de Bayle, la région externe est un peu arrondie et les
tubercules y sont peu accusés jusqu'à 100 mm. Cela n'empêche
pas ceux-ci de devenir ensuite de grandes épines. Les côtes
reliant les tubercules sont peu marquées.
Un individu de 127 mm. rappelle Asp. faus{um par ses tuber-
cules unis deux à deux par une côte, mais les tours sont plus
grêles et par suite l'ombilic plus grand (64 mm.) ; le pourtour
de celui-ci n'est pas abrupt, les flancs sont moins plats ; les
tubercules internes deviennent plus forts que les externes. Cette
forme rappelle en même temps Asp. Riazi, surtout dans sa par-
tie moyenne ; elle a l’ombilic plus large. Un individu de Villers
me paraît identique.
ASPICOCERAS ROTARI OPEL
Les côtes tuberculeuses un peu plus espacées que dans le type
d'Oppel. Les côtes fines qui, sur le dernier tour, apparaissent
comme des bifurcations des côtes tuberculeuses, forment sur les
flancs des tours internes dès groupes intercalés entre ces côtes.
Dans le Tithonique, Asp. Piccinü Zirr. (29, fig. 5) rappelle, par
ses alternances de côtes, Asp. Rotari et les jeunes de divers Aspi-
doceras du minerai oolithique.
Formes à section déclive vers l’ombilic.
: ASPIDOCERAS OVALE NEuMANx (VI, 20)
PI. I, fig. 4.
Notre Ammonite (PI. I, fig. 4) a Les tours à peu près circulaires
aux différents âges, entre les tubercules. Ceux-ci terminent, du.
côté externe, des côtes peu marquées, quelquefois précoces, d’autres
fois se laissant à peine soupconner au diamètre de 83 mm., et qui,
avec l’âge, arrivent à fournir aussi un tubercule interne, mal
défini. Ce dernier, à 180 mm., est encore très allongé suivant le
rayon et peu sallant. L'ombilic est les 0,48 du diamètre, pour
un échantillon de 184 mm. et le dernier tour a 53 mm. de hau-
teur. Par ces caractères, cette Ammonite s'identifie avec Asp.
ovale Neux. (VI, 20).
Un autre échantillon, de 113 mm., donne 0,40 pour l’ombilie
Et
42 LOUIS COLLOT
et 37 mm. pour la hauteur du dernier tour. Les tubercules sur
celui-ci sont plus forts que ceux de la figure de Neumann. Sur
l'avant-dernier tour, à 4 ou 5 em. de diamètre, les côtes et les tu-
bercules sont peu nombreux ; 7 seulement, ce qui rappelle Às
lytoceroides Geux. (XV, 10). J'avais d’abord indiqué cet échantillon
et le précédent (C. R. somm. S. G. F., du 5 juin 1914) sous ce
nom, bien qu’il soit donné à une forme de la zone à Amm. acan-
thieus. Les dimensions de Asp. lytoceroïdes sont légèrement dif-
férentes de celles de Asp. ovale. Celui-ci serait un précurseur.
De jeunes individus où les côtes sont à peine indiquées et où
les tubercules sont plus nombreux, forment le passage à Asp
pelasgicum Gemx. (XV, 9). D’ailieurs ces deux espèces de Gem-
mellaro sont bien voisines et l'absence de côtes et le rapproche-
ment des tubercules sont sans doute chez les jeunes des carac-
tères un peu accidentels. ;
On peut rapprocher nos échantillons de Asp. Edwarsianum
D'Ors. (CLXXX VIII), mais la région ventrale, chez d’Orbigny, est
un peu aplatie et la section est un trapèze curviligne ; en outre
les tubercules sont plus rapprochés sur le dernier tour (22 au
lieu de 16); il est vrai qu’un de nos échantillons en porte 18. La
différence est surtout marquée dans les tours internes, mais ici
il faut se méfier de la restauration arbitraire. En effet l’échantil-
lon donné au Muséum, comme type de Amm. Edwardsi, est formé
d'environ 1/2 tour de taille moyenne, avec un tout petit reste du
tour précédent. Sur celui-ci on voit des épines comprimées
d'avant en arrière, comme dans Amm. Meriani OpPp., quoiqu'un
peu moins étalées. L’ombilic est infundibuliforme. Les côtes qui
aboutissent aux tubercules externes sur le dernier tour, tendent
à peine à former un tubercule interne. Asp. helymense GE.
serait peut-être à rapprocher de cet individu. Unéchantillon assez
semblable à celui du Muséum, venant du minerai oxfordien: de
Nevers, donné à la Sorbonne par Hébert, porte à la fois les noms
de Amm. Edwardsi et Amm. Meriani.
J'ai un fragment du Lambert, près Aix en Provence, zone à
* Amm. cordatus et Amm. transversarius, qui montre les caractères
de la figure de d’Orbigny : dépression ventrale, côtes et tubercules
externes, nombreux, sans internes ; il a un aspect bien différent
des échantillons de la Côte d'Or qui m'occupent en ce moment,
Mais il y a, à l’École des Mines, un échantillon de 6 em. environ
de ane formé de calcaire rouge à oolithes ferrugineuses, de
Marsaunay-le-Bois (Côte d'Or), qui a les côtes et les tubercules
externes du type du Muséum, avec ces tubercules comprimés dans
le jeune âge et la même forme de section des tours. Au com-
mencement du dernier tour, il a encore des côtes ventrales.
| È à
ASPIDOCERAS DE LA COTE D'OR 13
L’Asp. ovale paraît comporter des variétés très plates, à sec-
tion des tours ovalaires, ainsi qu'il résulte d'un échantillon de
10 cm. environ, qui vient, d'après son aspect, de l’oolithe fer-
rugineuse de la Côte d'Or et se trouve au Muséum (coll. d'Orbi-
gny). Il n’y a pas de tubercules internes à la taille de l’échantil-
lon et les externes sont peu nombreux.
ASPIDOCERAS HELYMENSE GE. (XIII, 4).
PI. I, fig. 5 ; pl. IL, fig. 7.
L'aspect général des échantillons de la Côte d'Or est bien celui de
la figure de Gemmellaro. Toutefois les côtes ne passent pas du tout
sur la région ventrale. Un échantillon (PI. II, fig. 7) de 173 mm.
de dian:ètre, de Talant, à la section de la partie terminale, encore
cloisonnée, sensiblement circulaire et à peine en contact avec le
tour précédent. Un autre, de Vantoux, avec une taille à peine
moindre, les a un peu carrés et déprimés. Un troisième, de Nuits-
Saint-Georges (P1. I, fig. 5), de 83 mm., les a fortement déprimés et
très épais. Sur le premier, les côtes externes sont fortement com-
primées tangentiellement dans le jeune âge. Cette disposition
existe aussi dans le troisième, où les côtes qui aboutissent à des
tubercules sont dédoublées par un sillon. La compression est moins
marquée dans le deuxième. Tôt ou tard les côtes se gonflent du
côté interne en un tubercule qui tend à s’individualiser à un âge
variable suivant les individus. Lorsque le test existe, les tuber-
cules se développent en épines recourbées en arrière. Le jeune
est lisse, les tubercules externes apparaissent d’abord, les côtes
plus tard.
On peut réunir à cette espèce Asp. Choffati Lor. (Léd sup.,
XIT, 1), qui a des ornements un peu plus forts ; Amm. perarmatus
mamillanus Quest. (Ceph., XVI, 11); Amm. Bakeriæ Quexsr.
(Ceph., XVI,7); Amm. Lemani E. Favre (voir V, 8, particulière-
ment l'échantillon figuré de Nuits) ; Amm. perarmatus Rœx.
(XXIV, 1). Amm. Meriani Opr. (LXXV, 1) appartient au même
. groupe, mais a les tubercules externes singulièrement exagérés et
l'ombilic plus infundibuliforme. Amm. rupellensis E. Favre (voir
6,7) est encore dans le voisinage.
J'ai la même espèce des Mazes, commune de Maruejols (Gard),
avec Amm. canaliculatus.
Bien qu'elle ne soit pas de la Côte d'Or, je citerai ici, comme
forme extrême du groupe qui m'occupe, une Ammonite de Vil-
lers : elle ne renferme pas d'oolithes ferrugineuses, est d'un cal-
caire marneux gris, et a son test ; elle peut venir de la zone à
Amm. athletoïdes. Elle a les tubercules externes comprimés el
14 Louis COoLLOT
on pourrait même dire spatulés, au diamètre de 73 mm. où elle
est encore toute cloisonnée. Les tours sont bas, épais, l’ombilic
profond et étroit. Les tubercules internes naissant tard, comme
dans l’Asp. helymense, arrivent rapidement à égaler, sur le dernier
demi-tour, la hauteur des externes auxquels ils sont reliés par une
côte, et dont ils sont très rapprochés à cause de l'étroitesse des
flancs et de leur position assez loin de la suture ombilicale.
Cette Ammonite a ainsi une apparence très hérissée.
L’Asp. helymense se place dans le voisinage des Asp. ovale et
Asp. lytoceroïdes, mais se distingue à premier vue par les tours
plus robustes, l’ombilic- plus étroit et plus profond, l’ornementa-
tion plus espacée. Des différences dans divers détails complètent
la distinction. Asp. rupellense n'Ors. a les tours plus rectangu-
laires et un accroissement plus lent que Asp. helymense.
Formes rappelant ASP. BABEANUM Dp'Ors.
Les tours embrassants l'ombilic profond, la région ventrale
arrondie, donnent à ces Ammonites de l’analogie avec celles des
étages supérieurs à l’Argovien. |
J'ai quelques jeunes appartenant à ce groupe. Ils montrent des
côtes rayonnantes, irrégulièrement bifurquées, passant sur le
ventre, ayant le relief des :
côtes de Perisphinctes. De
distance en distance, des tu-
bercules prennent naissance
au bord extérieur des flancs.
Avec l’âge, les côtes de-
viennent moins nombreuses,
et tendent à disparaître de la
région ventrale. La section a
la forme d’un trapèze à hau-
teur moindre que la largeur;
un échantillon a même la
hauteur moitié seulement de
la largeur et un ombilic étroit ice ee Aspidoceras ponderosum WAAGEN
qui lui donne l'allure d'un Réd. aux 2/3.
Holcostephanus.
Un échantillon de 46 mm. a des tours à section à peu près
carrée, des côtes bien marquées, égales, quelquefois bifurquées
et même trifurquées sur l’ombilic, quelquefois sur la région ven-
trale. Les tubercules externes sont à peine indiqués par un léger
renflement et les internes n'apparaissent que sur le dernier tou
ra
ASPibocÉRAS be LA COTE Dp'ot {8
Sous la forme d’une surélévation des côtes. Cette forme jeune
paraît correspondre à ce que j'appelle plus loin Asp. Depereti.
Des individus assez semblables à la figure de Nœætling (V, 1,
:Amm. perarmatus) semblent former le passage entre Asp. Riazi
et les formes plus épaisses qui se rattachent à Asp. babeanum
D Or. De la zone à Amm. cordatus (surface rouge, banc noduleux
-de la carrière Guis), près Septèmes (Bouches-du-Rhône), j'ai un
individu encore plus semblable à la figure de Nœtling. Je ne vois
d’ailleurs pas de différence notable avec Asp. ponderosum de
Waagen (XXI, 2).
ASPIDOCERAS PONDEROSUM W 146. (XX)
PI. IL, fig. 8.
Un échantillon de Talant (PI. III, fig. 8) dont l’avant-dernier
tour a les flancs semblables à ceux de de Loriol (Oxf. inf., 4899),
a dejà, à La taille des échantillons et figures qui précèdent, une
section plus épaisse que haute. Le tour suivant encore cloisonné,
a la région ventrale arrondie, les tubercules d’une même paire
rapprochés, avec tendance à la fusion. Il ressemble à Asp. pon-
derosum WaaG. (XX), avec un ombilie un peu plus large, et on
peut le désigner sous ce nom (fig. 2).
ASPIDOCERAS SPARSISPINUM WAAG. (XVIII)
Un individu de Talant, de 140 mm., correspond bien par la
forme de ses tours, par ses tubercules, à la figure de Waagen.
L'ombilic est légèrement plus étroit (fig. 3).
ASPIDOCERAS DEPERETI n. sp.
PI. I, fig. 1-2 ; pl. IV, fig 10.
Encore de Talant vient un autre individu adulte, de 240 mm.
de diamètre, dont la chambre d'habitation occupe largement la
- moitié du dernier tour.
L'ombilic du jeune est
abrupt et ses flancs plats
portent des côtes sail-
lantes analogues à des
côtes de Perisphinctes ou
de Peltoceras, se réunis-
sant parfois deux à deux
sur le pourtour de l’om-
bilic, où existent quel-
F1G. 3.— Aspidoceras sParsispinäm WAAGEN. . Ç
| Réd. aux 9/3. ques tubercules. D'après
des jeunes isolés qui pa-
.Taissent appartenir à la même espèce, ces côtes passent sur le
: Aspidoceras Deperett.
Cu FORT CTP
16 LOUIS COLLOT
ventre après avoir formé une légère protubérance (comparez avec
la fig. 1, PL. I). Dans l’âge moyen les côtes sont très affaiblies et
se montrent encore quelquefois bifurquées ; les tubercules om-
bilicaux ont pris de la régularité ; les tubercules externes se
sont développés, sans prendre beaucoup de saillie; quelques-
uns de ceux-ci paraissent manquer. Sur le dernier tour, les côtes
prennent graduellement plus de relief, en même temps que l’im-
portance des tubercules diminue, de sorte que la majeure partie
de la chambre d'habitation porte des côtes à peu près dépourvues
de tubercules. Elles sont simples comme celles de certains
Perisphinctes adultes et passent sur le ventre en s’atténuant for-
tement. En même temps l’ombilic a pris des parois plus arrondies
et est devenu relativement plus large. La région ventralé est
arrondie et, à l'extrémité du dernier tour, la section a sa hauteur
et sa largeur sensiblement égales (fig. 3.
Je propose d'appeler cette forme, à laquelle ne correspond
aucune figure existante,
Il semble quil faille
rattacher à cette forme un
échantillon pris dans la
tranchée du chemin de
fer au Sud d’Etrochey, à
10 cm. au-dessus du banc
calcaire sur lequel re-
posent les premières ool1-
thes ferrugineuses (PI. I,
fig.2). ILa 90 mm. de dia-
mètre, des flancs assez Fic. 3.— Aspidoceras Depereti n. sp.
plats, la région ventrale 7 Réd. aux 2/8.
de plus en plus arrondie. Sur le dernier demi-tour, les tubercules
externes tendent à s’évanouir et les internes prennent l'allure
d'un pincement allongé selon le rayon. Dans la partie moyenne,
une double ligne de tubercules coniques. L'’ombilic est abrupt et
profond. Dans l’intérieur, les côtes tuberculées alternent avec 2 ou
3 qui ne le sont pas.
ASPIDOCERAS DEPBRETI h. Sp. Var. Spinosa
PI. IV, fig. 11,
Je rangerai dans la même espèce, à titre de variété, une forme
plus fortement tuberculée, à ombilic demeurant plus étroit. Il
s’agit encore d'un échantillon de même provenance (PI. IV, fig. 11),
large de 195 mm. On y retrouve sur les flancs le méplat du type,
| 4
ASPIDOCERAS DE LA COTE D'OR 17
la couronne de tubercules ombilicaux. Les externes forment de
bonne heure des saillies accentuées et sont plus volumineux sur le
dernier tour existant, encore tout cloisonné. Une côte, qui prend
plus de saillie sur le dernier demi-tour les relie au tubercule
ombilical, qui perd graduellement toute son individualité, pour
devenir une simple protubérance vers l'origine de la côte. La
région ventrale est légèrement arrondie.
5 Un autre individu, assez
semblable au précédent, a
conservé ses tours internes
suffisamment pour montrer,
chez le jeune, l'existence de
côtes semblables à celles que
je signalais sur le type. Les
tuberculesexternes sont plus
lents à se mettre en relief
que dans le précédent échan-
tillon. Par ces traits, cet in-
dividu rattache la variété
Fic. 4. — Aspidoceras Depereti n.sp.var. SPINOSa au type de l'espèce,
spinosa. Réd. aux 2/3.
ASPIDOCERAS BABEANUM D'ORs. sp. (pl. 181).
Un individu de Marsannay-le-Bois, de 98 mm., vu par côté, est
bien semblable à la figure 1
de d'Orbigny (fig. 5). Vu de
face, il montre ses tours
sensiblement plus bas: leur
épaisseur est de 34 mm.
pour une hauteur de 22; les
tubercules sont plus sail-
lants. Les tours intérieurs de
cet individu et ceux d'un
jeune isolé, sont nettement
lus globuleux que les figures
3, 4 de d'Orbigny. Dans Asp.
babeanum Lor. (Oxf. inf.,
1899, VII, 1) les tours, quoi-
que plus bas que dans la fi-
gure de d'Orbigny, sont en-
core plus hauts qu'ici, et les
tubercules d’une même paire sont plus éloignés l’un de l'autre.
Ce que Loriol a figuré dans le « Jura lédonien » (V, 30-34), sous
7 mai 1918. Bull. Soc. géol. Fr., (4) XVII. — 2,
F1G. 5.
Aspidoceras Babeanum n'Ormienx. G. nat.
18 Louis COLLOŸ
le nom de Perisphinctes billodensis est à réunir avec les Jeunes de
« Jura bernois » (VIII, 3-5). |
Par le rapprochement des paires de tubercules, l'Asp. babea-
num rappelle Asp. Riazi : elle en serait une variété renflée et à
tours plus embrassants.
ASPICOCERAS cf. BABEANUM D'ORs.
PI. IIL, fig. 9.
Un gros échantillon de Talant (PI. III, fig. 9) qui a 355 mm.
de diamètre, possède à peine le commencement de sa loge d'habi-
tation. Il pouvait atteindre 370 mm. quand il était entier. La
partie centrale n’est pas conservée ; sur l’avant-dernier tour on
voit de nombreux tubercules de taille médiocre, formant 2 spires
très rapprochées, de sorte qu’il reste un large intervalle entre la
spire externe et le dernier tour. Sur celui-ci, les tubercules,
externes disparaissent et l’ornementalion consiste en un tuber-
cule interne prolongé par une côte qui s'évanouit au bord du flanc.
Le rapprochement des deux lignes de tubercules, laissant en dehors
une ligne ventrale très saillante et arrondie, la section plus haute
que large, séparent cette forme de Asp. babeanum typique.
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EURITE BASALTIFORME
DES ENVIRONS D’EYMOUTIERS (HAUTE-VIENNE) ‘
PAR G.-F. Dollfus.
PLANCHE Ve
Dans une excursion récente en Limousin, j'ai eu l'occasion
d'observer une roche prismée, dont j'ai fait prendre quelques
photographies (PI. V, fig. 1 et 2), et sur laquelle je désire appeler
quelques instants l’ Heat de la Société. :
Emplacement. — Cette roche est ee d’une exploitation en
carrière ; elle fournit des matériaux d'empierrement pour les
routes, grâce au travail de nombreux prisonniers. Située sur la
route de Limoges à Eymoutiers, elle est à 4 km. 200 de cette der-
nière ville, au lieu dit les Ribières de Bussy-Varache, sur le flanc
ouest d'un coteau, au Nord de la route, vers l'altitude de 444 m.
Historique. — Le gisement de Bussy-Varache est signalé par
M. Barret dans son travail, fort intéressant et trop peu connu,
sur la géologie du Limousin, dont j'ai l'avantage d'offrir un
exemplaire pour la bibliothèque de la Société?. L’ He indique la
présence de schistes cristallins accompagnés de porphyres euri-
tiques, qui sont si bien dépouillés, dit-il, de leurs cristaux, que la
pâte subsiste seule et que les noms d’eurite, de pétrosilex, de
felsite pourraient leur être attribués ; l'auteur ajoute que ces
derniers noms doivent être spécialement appliqués à des roches
vitreuses et translucides et qu’on doit garder le nom spécial
d’eurite pour les variétés ternes et opaques qui sont précisément
celles en vue; aucune allusion n’est faite à leur texture prisma-
tique spéciale.
La carte géologique dressée par M. de en 1897 porte, au
point en examen, un long filon porphyrique dans les schistes
cambriens X avec Hhéroelo re de granite, passant au granite
gneissique, dans la région de l'Ouest; elle dessine un ancien
effondrement, entre deux failles, allant sensiblement du Sud au
1. Note présentée à la séance du 5 février 1917. |
2. BarReT. Géologie du Limousin. Limoges, 1291, Revue des Sciences de la Societé
Gay-Lussac. 1 vol., cartes et coupes (sans nom d'auteur).
l
EURITE D'EYMOUTIERS 21
Nord de la feuille que limitent à l'Ouest et à l'Est les schistes
métamorphiques plus ou moins chargés de quartzites enchâssés
dans le granite. La roche porphyrique est qualifiée, dans la
légende, de porphyre globulaire — eurite de Mallard — et comme
elle possède une pâte compacte de couleur claire avec cristaux de
quartz et de feldspath petits et rares, elle est considérée comme
éruptive,
Dans une étude récente, soigneusement développée, sur la
limite occidentale du massif granitique d'Eymoutiers (Haute-
Vienne}, M. G. Mouret ! a montré que le massif central français
pouvait être divisé en deux secteurs : à l'Ouest, le plateau de
Limoges formé de gneiss, de leptynites et.d'amphiboles ; à l'Ouest,
le plateau plus élevé d'Ussel composé principalement de granites,
de granulites et de quelques schistes métamorphiques ; ces deux
secteurs étant séparés par une grande faille principale avec
nombreux accidents secondaires, allant du Sud au Nord, de Trei-
gnac (Corrèze) à Grand-Mazures (Creuse) et dont le tracé diffé-
rait assez sensiblement de celui de M. Leverrier.
La limite du granite est marquée généralement par un filon
presque vertical de quartz de 30 à 40 cm. d'épaisseur et les
schistes verdâtres métamorphiques sont désignés sous le nom de
gneissite (Mallard).
Notre roche est donnée comme porphyre à quartz globulaire et
comme traversant le granite. En fait les quartzites sont accom-
pagnés le plus souvent d’une bande étroite de terrains qui ont
échappé au métamorphisme général : schistes, poudingues,
arkoses, grès et 1l convient de rappeler avec M. Mouret que la
ton est moins intense au contact du granite qu’au
contact du gneiss, et que, pour lui, il ne s’agit pas d’une fosse -
d’effondrement, mais d’une sorte de House de nappe gneissique
avec changements polymorphes; il ne F a pas été possible de se
mettre d'accord ni avec M. Leverrier, n1 avec M. de Launay qui
a dressé, au Nord, la feuille de Ge
Description. — L'eurite des Ribières de Bussy-Varache est une
roche compacte, dure, esquilleuse, de couleur rose clair ou jau-
nâtre, elle est formée d'un agrégat extrêmement fin et uniforme
de petits grains de quartz auxquels se mêlent des grains tout
aussi fins de feldspath arkose. On y découvre, surtout à la loupe,
de petits cristaux de quartz hyalin très disséminés. L'examen
microscopique de plaquettes parallèles et perpendiculaires à l’axe
1. B. S. G.F., (4), XI, 1911, p. 47.
22 G,-F, DOLLFUS
des prismes, d'après un examen que M. Lacroix a bien voulu
faire, donne une apparence parfaitement semblable : les grains de
quartz sont extrêmement fins et prépondérants, 1] sy mêle des
grains d’orthose de même taille; il y a peu de phénocristaux, ils
consistent en cristaux d’orthose, en cristaux de quartz plus
grands, et, dans un angle de la préparation, en quelques paillettes
de mica blanc; c’est au fond la même composition que la granulite.
La carrière ouverte, presque sur la crête et la pente ouest,
s'allonge du Sud au Nordet, c’est surtout dans la partie nord, que :
la fragmentation prismée de la masse est bien visible. Les prismes
sont généralement à 5 pans, parfois 6 côtés, dont l'un est très
réduit: les cassures et les faces sont fréquemment couvertes de
dendrites très élégantes qui se détachent en rameaux foncés sur
un fond rose clair. La dimension diagonale des prismes ne dépasse
pas 10 em. sans descendre au-dessous de 4; les cassures qui les
. fragmentent sont obliques ou perpendiculaires. Ces prismes sont
eux-mêmes inclinés de 40 à 50° sur l'horizon, parfois flexueux ;
dans leur partie inférieure et latérale 1ls se soudent à la masse
amorphe inférieure principale qui est irrégulièrement fendue.
Nomenclature. — J'ai désigné la roche des Ribières de Bussy-
Varache sous le nom d’eurite, non sans réserve, car la nomen-
clature présente des roches me paraît dans une situation très
confuse et comme anarchique. Ce nom d’eurite a été créé par
d'Aubuisson des Voisins dans son mémoire sur les roches d’appa-
rence homogène (1819) « pour des roches dont les parties sont à
peu près celles du granite, mais qui ne sont pas distinctes ».
Etant entendu, dit Brongniart, que le nom plus ancien encore de
pétrosilex, créé par Dolomieu, s'applique à une roche également
homogène, mais spécialement composée de feldspath et translu-
cide sur les bords.
Le terme d’aplite qui remonte à Retzius et aux minéralogistes
suédois de la période linnéenne est synonyme en réalité de peg-
matite et c’est Rosenbuch qui paraît l'avoir détourné à tort de sa
signification primitive en l’appliquant à des granulites de grain si
fin qu'on ne peut en distinguer les éléments sans la loupe.
Le terme d’aplite euritique a été employé par M. Ch. Barrois
(1900, Congrès géol., Excursion de Bretagne, p. 20) pour dési-
gner une roche de pâte très fine, roche de couleur claire, en
filonnets, presque dépourvue de phénocristaux, avec exagération
des éléments microlitiques.
Nous pensons qu’il n’y a aucun avantage à employer le terme
de rhyolite créé assez récemment par Reichtofen et qui préjuge
re
TR ER en ne
»
EURITE D'EYMOUTIERS 23
de l’origine fluidale de la roche ; nous voyons bien maintenant ce
nom employé pour des roches très différentes, considérées les unes
comme vitreuses et les autres comme dévitrifiées, la pâte est fine
et formée comme celle de l’eurite par des grains de quartz très
menus et prépondérants, quelques phénocristaux sont de quartz
et d’orthose. C’est bien la définition de l’eurite.
Le nom de microgranulite a été employé par Michel-Lévy pour
des roches très voisines de la nôtre, mais dans lesquelles les
éléments minéraux sont encore discernables à la loupe.
Enfin nous devons ajouter que nous considérons le terme de
porphyre globulaire comme impropre, il n’y a pas une pâte cris-
talline, enchâssant de gros cristaux secondaires, pas de globules.
La cristallinité de la pâte n’est pas marquée et les cristaux acces-
soires sont si petits et si disséminés qu'ils ne jouent aucun rôle
dans l'examen macroscopique et microscopique.
Origine de la roche. — La question se pose immédiatement
de savoir si cette roche est d’origine éruptive ou si c’est une
roche sédimentaire modifiée. L'examen microscopique ne révèle
aucun élément fluide, aucune trace vitreuse, l'étude stratigra-
phique n’est pas plus probante; d’après la carte, l'eurite pénètre
dans les schistes et si ces schistes étaient horizontaux l'injection
serait démontrée, mais ces schistes sont redressés presque à la
verticale et l’eurite est redressée et stratifiée comme eux, ce ne
pourrait être qu'une coulée s'étant étendue sur un fond argileux.
Notre roche est comparable à la couche de quartzite qui touche le
granite, elle peut être comme les poudingues et arkoses qui
l’accompagnent, tout simplement un grès sédimentaire, très fin,
silicifié, par des transports moléculaires postérieurs. Rien ne vient
à l'appui d'une dévitrification, ni d’une origine éruptive disparue.
La mise en place des roches cristallines est d’ailleurs un pro-
blème non résolu et tout récemment M. H. Douvillé d'une part,
M. Stanislas-Meunier dans un article très réfléchi sur l’origine
des gneiss, d'autre part, en ont montré la difficulté. Il faut tenir
compte de l’impénétrabilité de la matière et du défaut d'espaces
libres dans la masse profonde. Les roches cristallines n’ont exercé
aucune poussée mécanique spéciale sur les roches voisines, elles
ont subi des efforts en même temps qu'elles; si elles forment
le noyau des anticlinaux, elles ne les ont pas créés mécaniquement
par elles-mêmes, et s’il y a des apports qui les ont transformées,
ils doivent être d'égale valeur aux matériaux qu'elles ont pu perdre.
Il semble n’y avoir eu qu'un regroupement cristallin spécial des
1. RINN&-PERvINQUIÈRE. Etude pratique des roches. Paris, 1905, p. 336.
24 G.-F, DOLLFUS
molécules du dépôt primitif, sans apport de matériaux lointains
d’origine mystérieuse Î,
Il ne semble pas que les pétrographes se soient préoccupés
dans leur nomenclature des questions de priorité et de type qui
ont dominé les paléontologues ; ils ont souvent créé des noms
nouveaux pour des roches anciennement connues, pour appuyer
telle ou telle théorie nouvelle; ils semblent avoir modifié sans
hésitation les diagnoses primitives et changé la signification
des mots pour des en très secondaires,
En Allemagne on s'est préoccupé de l’origine des roches; aux
États-Unis, MM. Washington, Cross, Iddings, ont établi leur
classification sur la composition chimique des roches, sur les
rapports de leurs éléments entre eux; ils ont abouti à une com-
phication extraordinaire, à un émiettement de la nomenclature
qui a généralement tnpéche de les suivre. Certainement J’analyse
chimique est un renseignement des plus précieux, je dirai indis-
pensable, mais ilne faut pas lui demander plus qu'elle ne peut
donner ; l’analyse des silicates reste une opération chimique dif-
ficile, inégale, qu’il faut vingt fois refaire. On sait peu de chose du
groupement réel des acides avec les bases. De plus la composition
d’une même roche est variable suivant les points qu’on examine
et peut comporter à quelques décimètres de distance un pourcen-
tage .assez différent dans ses éléments pour lui faire donner un
nom différent dans la classification américaine. Il importe de ne
pas oublier que dans certaines carrières de granite, comme aux
environs d'Alençon, la granulite passe d’une part à la pegmatite,
tandis que, de l’autre, cie devient une mierogranulite qui n’est
séparée de l'eurite que par des nuances, par la réduction ou
l'augmentation de taille de certains éléments ou leur prédominance
dans des zones spéciales; une classification naturelle doit tenir
compte dé ces passages.
Peut-être la meilleure nomenclature pour les roches sera la
désignation d’un type géographique, type local bien nettement
circonscrit, qui limite les discussions etles incertitudes, comme la
désignation d'un nom de village, employé pour un type d'étage
en géologie stratigraphique; des noms comme « britannare » créé
par M. Washington ne représentent rien à l'esprit, et c'est un
encombrement pour la mémoire d’avoir à se souvenir des vraies
roches qu'ils représentent. Si donc on considère par exemple
comme type de la roche granitique le granite gris à mica noir, on
dira granite de Vire ou virite ; granite-virite ; la granulite rose
1. B.S. G:F., (4), IIT, 4903, p. 969.
AS. Re 7 Le ON SC
EURITE D'EYMOUTIERS 2ÿ
à mica blanc, le granite d'Alençon sera l’alençonite, granulite-
alençonite ; dans l’espèce, je rappellerai que l’origine métamor-
phique du granite de Vire n’est guère discutable en raison des
bandes importantes de galets marins de quartz qui y ont été
depuis longtemps signalés et qui ont été constatés par tous les
observateurs !.
Ce serait un retour à la nomenclature binominale de Linné dont
l'application faite au règne minéral a échoué ; on aurait un nom
générique général, granite, par exemple, suivi d’un nom spécifique
qui préciserait la nature du granite qu'on a en vue, et avec une
acuité suffisante pour ne donner place à aucune confusion, nom
spécifique tiré d’une localité typique où une seule nature de roche
est connue; on aurait la faculté d'ajouter un nom supplémentaire
de variété tirée d'une modification de texture, du mélange d’un
minéral accidentel, etc. Une solution est actuellement indispen-
sable, car dans les livres les plus récents une description de chaque
roche est nécessaire pour que nous sachions d'une façon précise
ce que l’auteur a eu en vue.
Prismation. — J'arrive à la question de la prismation de l’eu-
rite de Bussy-Varache qui a motivé cette communication, dans
laquelle je m'excuse de m'être étendu, et peut-être égaré, sur un
domaine de la géologie qui n’est pas celui qui a fait jusqu'ici
l’objet de mes observations ; M. Lacroix m'a indiqué qu'il exis-
tait dans les Pyrénées des phénomènes analogues dans d’autres
roches, M. Albert Michel-Lévy m'a signalé dans le Morvan d’autres
eurites prismatiques ; mais quel phénomène physique a présidé à
ce groupement spécial ?
Le regretté Longchambon (C.R. somm.S.G. F., 16 déc. 1912)
_a montré que la théorie de la formation des prismes de basalte
qui est fondée sur la diminution de volume qui accompagnerait
la solidification du magma fluide était peu satisfaisante. Son
premier maître, M. Glangeaud, concluait de son côté (C. A.
somm. S. G. F., 20 janv. 1913) que le retrait seul, dû au refroi-
dissement, ne lui paraissait pas suffisant pour produire la pris-
mation.
Le phénomène n'est pas aussi simple qu'on l'a pensé tout
d'abord et loin d'apporter une solution au problème, mes obser-
vations en augmentent la complication.
Les prismes de l’eurite d'Eymoutiers nous apparaissent comme
un accident de surface, ils se fondent dans la masse à une faible
profondéur. Ils ne sont ni parallèles ni perpendiculaires à la stra-
1. B.S.G. F., (2), LIT, 1836, p. 18, 94, 277 (VirLer p'Aousr et autres).
26 G.-F, DOLLFUS
tification comme il arriverait s'ils étaient contenus dans un filon-
couche, ou dans un filon éruptif,ils sont obliquement couchés et
contournés irrégulièrement, il n’y a aucune trace de phénomène
de refroidissement pas plus que nous n'avons relevé aucune trace
de fusion.
La prismation n'existe pas à l’état latent dans la masse infé-
rieure massive, car l'explosion à la dynamite ne provoque aucune
direction systématique spéciale dans la fragmentation, aucun
système de cassures préexistantes ne vient à s ouvrir, la grosse
basse masse se fend en étoilements irréguliers qui sont le plus
souvent limités à leur partie extérieure par des surfaces courbes:
La division superficielle n’est pas préexistante.
Evidemment la dénudation a arraché la partie supérieure du
dépôt et les agents atmosphériques ont fragmenté en menus mor-
ceaux les affleurements supérieurs dans lesquels pénètrent les
racines des bruyères, des genêts et des autres plantes broussail-
leuses qui couvrent ces croupes rocheuses.
Un peu plus bas les infiltrations des eaux ont élargi les fissures
et couvert de dendrites les faces des prismes et leurs cassures.
On a le sentiment d’un phénomène local très certainement
postérieur au redressement des couches et dans lequel la dilatation
provoquée par des différences de température a été facilitée par la
faiblesse des appuis latéraux et a pu jouer son rôle.
M ed ETES er
Le LEE
à LA SIGNIFICATION GÉOMORPHOLOGIQUE
DES ROCHES ÉRUPTIVES BASIQUES DE LA PARTIE CENTRALE
DE L'ARCHIPEL DES INDES NÉERLANDAISES
PAR E. C. Abendanon!
Plusieurs explorateurs, et notamment M. R. D. M. Verbeek
en 1908, dans son « Rapport sur les Moluques », ont réuni, en
un seul groupement, dans leurs études respectives, les roches
éruptives basiques de l'archipel des Indes néerlandaises, sans
faire connaître pourtant la relation géomorphologique qu'ont
entre elles ces diverses espèces de roches qui comprennent : des
péridotites, des gabbros, des diabases, des brèches et des tufs
diabasiques (et des variétés dioritiques en quantités presque
négligeables). Grâce aux voyages de reconnaissance que j'ai effec-
tués dans la Célèbes centrale et en. particulier aux monts Ver-
beek, par lesquels se rattachent l’une à l’autre la Célèbes centrale
et la Célèbes méridionale, j'ai pu déterminer nettement et je
vais indiquer quelle est, à mon sens, cette relation.
Je crois avoir démontré ? que, tout autour du massif “ de péri-
dotite de ces monts, il existe des auréoles, c’est-à-dire des zones
sphériques concentriques qui contiennent, d'abord des variétés de
roches gabbroïdes (en certains endroits, par suite d’une différen-
ciation, plus acides et conséquemment passées aux variétés dio-
ritiques), puis des diabases et enfin, des brèches et des tufs dia-
basiques. Le rapport de ces roches basiques entre elles doit donc
être Le même que celui de la masse centrale d'un .« magma-
bassin # » très grand à sa partie périphérique. Les observations
géologiques faites dans la Célèbes montrent donc d’une façon
évidente, qu’au double point de vue chimique et physique, ce
rapport est très simple et tout naturel.
On peut se représenter ces anciens magmas basiques comme
1. Note présentée à la séance du 19 février 1917.
2. E. C. ABeNnanow. Voyages géologiques et géographiques à travers la Célèbes
centrale, vol. II, p. 663. :
_ 3. Pour autant que j'ai pu le reconnaître, ce massif doit avoir une superficie
d'au moins 7000 kmgq, mais, dans son ensemble, celle-ci doit être notablement plus
grande.
4. E. HauG, Traité de Géologie, I, p. 308.
28 E.-C. ABENDANON
dépendants de magmas granodioritiques qui, à la périphérie,
sont passés à l'état ‘de roches trachytiques et andésitiques et aux
tufs qui en dérivent : d’un côté, nous avons les anciens noyaux
et les anciennes roches éruptives basiques, de l’autre, des noyaux
et des roches éruptives plus récents et plus acides.
Au sujet de l’âge des roches basiques, Verbeek' conclut
qu'elles « sont en grande partie d'âge prépermien (azoïque ou
paléozoïque) » : toutefois, il « ne considère pas comme impossible
qu'une partie, peut-être une partie notable des roches citées dans
ce groupe, Soient mésozoiques, mais jusqu'à ce moment » il n’a
pu en « fournir aucune preuve ».
D'autres explorateurs sont arrivés à de tout autres résultats,
que je ne mentionnerai pas, pour le moment, comme je ne pe
pas connaître non plus les considérations qui me portent à
admettre que les roches des monts Verbeek sont de l’époque
du Trias inférieur. Je me réserve de traiter ailleurs ces divers
points.
En dehors de la Célèbes et principalement dans toute la zone
remarquablement brisée comprise entre cette île et la Nouvelle-
Guinée, les roches éruptives basiques anciennes ont joué un rôle
D en important.
En me basant sur tout ce qui a été publié jusqu'ici, à ce sujet,
je suis enclin à croire qu'il y a lieu de faire une distinction
entre les massifs intrusifs et les épanchements en couches stra-
tifiées.
Il convient, à mon sens, d’assimiler aux premiers le massif de
péridotite des monts Verbeek.
Quant aux seconds, c'est-à-dire les épanchements en couches
stralifiées qui ont été la cause de la formation de couches de
serpentine, rien n'indique naturellement qu'ils soient du même
âge et 1l est bien possible qu'ils soient beaucoup plus récents ?.
Pour le moment, je veux m'en tenir à la question de savoir
si, dans le territoire précité, compris entre la Célèbes et la Nou-
velle-Guinée, les roches éruptives basiques sont aussi disposées
en zones circulaires concentriques, en d’autres termes, si, là
aussi, les noyaux de péridotite sont entourés successivement
d’ nets D de gabbro et de diabase.
En se men sur les découvertes faites par En Verbeek,
Wanner, ie Molengraaff, Brouwer et De Marez Opens
1. Loc. cit., p. 756 et 759.
2. Voir Dr. H. À. Brouwer. Geologische verkenningen in de oostelijke
Molukken. Verh. Geologisch. Mijnbouwkundig Gen. G. S., 1916, 2° partie, p. 45
et 54; et aussi : Bull. de la Soc. Royale de Géogr. des P. -B.. :4916, p. 86.
has“
ROCHES ÉRUPTIVES DES MOLUQUES 29
on peut répondre affirmativement à cette question, nonobstant les
lacunes si nombreuses et si grandes dont est encore marquée
notre connaissance de la constitution géologique des Moluques,
connaissance qu'il serait pourtant possible de compléter et
nonobstant aussi les immenses solutions de continuité (produites
par les mers des Moluques) des terres fixes qui seront toujours
inaccessibles aux recherches géologiques.
Nouvelle
Guinee
Croquis des Moluques
Echelle 1115000000. 7°
120°LE Cr
EG. 14,
Si, en vue de répondre à la question précitée, l'on procède à
l'étude de la documentation qui s’y rapporte, on verra qu'à l'Est
du grand massif de péridotite des monts Verbeek, il existe
encore, entre la Célèbes et la Nouvelle-Guinée, cinq autres noyaux
de composition analogue. Avant d'en faire l’énumération, je désire
attirer l'attention sur le fait que des galets de gabbro et de dia-
base peuvent se présenter aussi, à côté de la péridotite, dans les
30 Œ.-C. ABENDANON
parties centrales de ces noyaux. Cela ne doit pas nous étonner, st
nous ne perdons pas de vue qu’à l'origine, c'est-à-dire avant toute
dénudation, les auréoles de gabbro et de diabase devaient exister
aussi bien dans le sens vertical que dans le sens horizontal.
Dans les parties périphériques de ces noyaux, on ne pourra
trouver, au contraire, que des galets et des brèches de roches
diabasiques.
Il va de soi que ces noyaux ne doivent pas nécessairement
présenter à la surface de la terre une section circulaire ; celle-ci
aura plutôt une forme plus ou moins irrégulière, approximative-
ment elliptique ou ovale, de sorte qu'on pourra y distinguer un
axe longitudinal. :
Les cinq noyaux précités sont :
1. Les noyaux d'Halmahéra- Waigéou.
Il s'étend de la, mi-partie orientale d'Halmahéra jusqu'aux
limites occidentale et septentrionale de Waigéou. Son axe est
orienté suivant la direction + NW-SE: On y trouve la péri-
dotite : dans le territoire qui entoure la baie de Bouli (qui sépare
le bras nord-oriental du bras sud-oriental d'Halmahéra), jusqu’à
mi-chemin du bras nord-oriental et probablement sur toute
l'étendue du bras sud-oriental (Verbeek!, p. 175-177 et Brou-*
wer?, p. 84-85); dans les petites îles de Fau, de Gébée, de Gag,
de Balabalak et de Rouib, situées entre Halmahéra et Waïigéou
(Verbeek, p. 187, 185-186, 199, 187 et 188) et à la côte septen-
trionale de Waigéou (p. 190-191), tandis que dans la petite île de
Manouran, au Nord de Waigéou, il existe encore un conglomérat
de serpentine (p. 195).
Autour de ce noyau, on a une première zone de gabbro qui fut
trouvé : dans la mi-partie septentrionale du bras nord-oriental
d'Halmahéra ; du côté méridional du bras sud-oriental (Verbeek,
p. 175-177, gabbro à olivine et gabbro à gros grains) et sur toute
l'étendue de la partie centrale, entre les baies de Kau et de Wèda
(gabbro à olivine et, plus à l'Ouest, du gabbro: voir Wannerÿ);
dans la petite île de Gébée‘ (p. 186, gabbro grossier ou fix) et
4. Vergesex. Rapport sur les Moluques, 1908, Dans la suite de la présente nôte,
toute indication de page faite, sans donner le nom de l'auteur, est extraite de ce
rapport.
2. Brouwen. Bull. S.R. G. des P. B., 1916, p, 83-89,
3. Fig. vu de la fplanche xx dont il s’agit au premier renvoi relatif au noyau
d'Obi et p. 580-583.
4. Au sujet de Gébée, Verbeck dit (p. 186) : « Cette roche (péridotite) y alterne
deux fois avec du gabbro, qui est toujours nettement limité par rapport à la péri-
dotite. Pourtant il ne fait pas l'effet de s’y trouver intercalé en filons et comme la
it er
ROCHES ÉRUPTIVES DES MOLUQUES 31
enfin, dans la partie orientale du littoral septentrional de Wai-
géou ainsi qu'au centre et au Sud de cette île (p. 195), tandis
que dans celle de Rouib, on trouve de gros blocs de gabbro
(p. 188).
Si toute la partie centrale du noyau de péridotite est à peu près
complètement disparue sous la mer (remarquons entre autres la
direction longitudinale de l’île Gébée qui est plus ou moins paral-
lèle à l'axe du noyau), il est manifeste qu’il est encore beaucoup
moins resté de l’auréole de gabbro. Quant à celle de diabase, au
contraire, 1l en subsiste encore de grandes parties.
En effet, on trouve la diabase : dans les îles Moro (diabaso-
phyre à olivine et diorite porphyrite !, p. 183) et Rau (brèches
grossières de diabasophyre, p. 182) au NE du bras septentrio-
nal d'Halmahéra ; à la pointe nord de ce même bras (p. 167);
dans le bras méridional de l'île (p. 162-163); dans la petite île
de Salé lamo, situées entre celles d'Halmahéra et de Batjan
(p. 125) ; dans des galets des îles Batanta {diabasophyre et brèche
diabasique, p. 202) et de Salawati (diabases, diabasophyres et
brèches diabasiques, p. 202), toutes deux situées au Sud de
Waigéou ; dans la petite île de Snapan (au NE de Salawati,
p. 203) et le long de la côte voisine de la Nouvelle-Guinée
(p. 204).
Si grandes que soient les interruptions de territoires, on voit
donc que du moment où l'opinion est orientée, une fois pour
toutes, dans le sens de l'hypothèse précitée, l’on peut diflicile-
ment se soustraire à l’idée que l'on a affaire à un vaste massif de
péridotite entouré de deux zones concentriques, la première de
gabbro et la seconde de roches diabasiques. Ce massif est émi-
nemment fracturé aussi bien au centre qu'à la périphérie, du
côté du NE et du SW et ses seuls représentants actuels
sont Halmahéra au NW et Waigéou avec Batanta et Sala wati
au SE. |
Ces particularités jettent un nouveau jour, à mon sens, sur la
forme des contours de l’île Halmahéra. Nous nous représentons
celle-ci, à présent, comme un fragment du noyau de péridotite
‘
délimitation bien tranchée entre les deux roches paraît plaider contre des sécré-
tions feldspathiques dans la péridotite, en forme de traînées, on a probablement
affaire ici à des couches successives et superposées (d'anciennes coulées de
. lave) ».Je présume que nousnous trouvons ici dans la zone de transition de la péri-
dotite au gabbro. C'est certainement -là un point qui exige une étude très appro-
fondie.
1. Nous avons pu observer aussi ce phénomène de différenciation ayant donné
lieu à des roches plus acides dans la zone périphérique au massif de péridotite de
la partie orientale de la Célèbes centrale.
32 E.-C. ABENDANON
(le bras nord-oriental et le bras sud-oriental) avec une partie de
l'auréole de diabase (le bras septentrional et le bras méridional)
qui luiest encore reliée, en un seul point, par un dernier restant de
l'auréole intermédiaire de gabbro (Halmahéra centrale).
Non seulement la Fes mais aussi le gabbro, en certains
endroits, a donné lieu à des éruptions, ainsi que Verbeek l’a pré-
sumé en disant que, dans la petite île de Salé itj1 (entre Halma-
héra et Batjan), on a vraisemblablement affaire à un « ancien vol-
can de gabbro » (p. 126). :
2. Le-noyau d'Obi.
Les investigations de Verbeek et surtout de Wanner ! me
portent à conclure que les îles de l'archipel d’'Obi font partie d'un
noyau de péridotite principalement concassé à-sa périphérie. Ge
noyau est beaucoup plus petit que le précédent et est orienté sui-
vant le + WE.
On trouve la péridotite : très probablement dans le pays mon-
tagneux, qui occupe le centre d'Obi besar et à la pointe sud-
occidentale de cette île ; legabbro (gabbro à olivine et hypersthène),
autour de ces territoires, à la pointe nord-occidentale, tandis que
l’ilot qui existe dans le lac voisin de celle-ci, est constitué de
gabbro à olivine très riche en diallage (Wanner, p. 564; et fig. 1
de la planche xx); puis encore le long de la côte orientale et de la
côte méridionale et enfin dans la petite île de Gomoumou au Sud
d'Obi besar (Verbeek, p. 119). Quant à la diabase, on la trouve
de nouveau, formant la zone circulaire extérieure, dans les petites
îles de ci de Tapat et d'Obilatoe situées au NW d'Obi besar
(p. 116- 418).
Aïnsi donc, ona, dans l’archipel d'Obi, un noyau de péridotite
à peu près ci Eu d'une zone de soins mais avec frag-
ments de diabase à la périphérie.
3. Le noyau d'Ambon, à la partie occidentale de Céram.
Celui-ci est trop fragmenté et beaucoup trop peu connu encore
pour pouvoir donner l’orientation de son axe longitudinal, de sorte
qu'il n’y a rien à en dire au sujet des auréoles.
La péridotite et le gabbro ont été reconnus dans l’île d'Ambon,
dans celle de Céram ? occidentale, de part et d'autre de la baïe
1. J. Wanxer. Zur Geologie der Inseln Obimajora und Halmahera in den
Men N. J. für M., G., und P., Beil.-Bd. XXX VI, 1913, p. 560-585.
K. Marin. Reisenin den Molukken, Geologischer Theil. 1903, p. 148. L'auteur
“e l'attention sur le fait que déjà Schroeder van der Kolk mentionne le passage
de la péridotite au gabbro.
ROCHES ÉRUPTIVES DES MOLUQUES 33
de Pirou (p. 560) et enfin dans l’île de Kélang, à l'Ouest de Céram
(p. 569), tandis que les diabases existent également dans les îles
d’Ambon ! et de Kélang (p. 570).
La petite île de Téor, située entre la pointe SE de Céram et
les îles Kei, où apparaît la péridotite (Verbeek, p. 546) ne peut
entrer en ligne de compte, dans la question qui nous occupe,
car l’affleurement de péridotite y observé est, pour cela trop
isolé. ;
4. Le noyau de Timor à Moa.
Celui-ci est d’une étendue considérable et d'orientation +
WSW-ENE. Au centre, 1l est fortement: concassé ; il en est
de même à la périphérie, du côté du Nord, tandis que du côté du
Sud, il n'en est pour ainsi dire rien resté.
On a la péridotite, près de la côte septentrionale de la Timor
centrale (p. 351-352); dans l’île de Letti? et dans celle de Moa
(p- 454). |
On trouve le gabbro dans la petite île de Dai (p. 461-462)
qui, située au Nord de Babar, est donc à l'extrémité ENE du
noyau de péridotite. Il semble que nous soyons ici en présence
du seul représentant de l’auréole gabbroïde, bien qu'on puisse
admettre, comme certain, que l'amphibolite de Kisar (appelée
par Verbeek « un gabhio schisteux a hornblende », p. #42) en
forme aussi une partie.
De la zone périphérique de diabase, il est resté beaucoup plus ;
on trouve : dans la petite île de Lirang (au SW de. Wètar), de
la diabase (p. 438) ainsi qu'à Wètar (p. 440-441); à Letti, de la
diabase et du tuf diabasique (p. 451-453, selon toute apparence
dans un ancien fossé, entre Timor et Moa) ainsi qu'à Babar ?
(P- 458-461) ; à Sermata (entre Babar et Moa), du tuf diabasique
(p. 457) ; au SW de Timor, des déchets de diabase et de ser-
pentine (p. 339 et 343- EN et, dans la Timor centrale, encore
des débris de diabase (p. 353). Plus que tout autre, l’île de Wètar
représente donc encore un fragment excessivement grand de
l’auréole diabasique ou extérieure au noyau de péridotite qui
nous occupe et qui, comme le numéro | présente des dimensions
immenses. Les ouvrages existants ne fournissent guère d’indica-
1. Versez. Description géologique de l'ile d'Ambon, 1905, p. 71-73 et 167-
AE
2. MoreNGraarr. Geografische en geologische beschrijving van het eiland
Letti. Loc. cit., p. 23.
3. Voir aussi F. A. H. WeckeriN DE Marez Ovyens. De Geologie van het
eiland Babar. C. R. XIV* Congrès néerl. des Sc. phys. el méd., 1913, p. 463-468.
23 mai 1918, Bull. Soc. géol. Fr., (4), XVII, 1917. — 3.
-
34 E.-C. ABENDANON
tions à son sujet ; toutefois la fragmentation des plus intense qui
l'a affecté ne fait aucun doute.
5. Le noyau problématique de Soumba.
Verbeek a trouvé de la diabasophyre et une brèche diabasique
à la côte méridionale de la Soumba orientale (p. 303) et il croit
que les petites îles de Seloura, de Kotak et de Mangkoudou,
situées dans le voisinage de 1 précédente, sont très probable-
ment aussi formées de Fire (p. 303). Mais Witkamp!, qui
visita l’île de Seloura, nous fait connaître qu'elle paraît être tota-
lement constituée d'andésite (loc. cit., 1913, p. 626). Au cours
de ses nombreux voyages de reconnaissance dans l'île de Soumba
(4 mai-9 août 1910), Witkamp ne trouva le gabbro qu'en quelques
points, savoir : au sommet nord-oriental du Tanah Daroe (à peu
près à mi-distance des côtes septentrionale et méridionale et à
une distance égale au tiers de la longueur de l'ile à l'Est de la
pointe occidentale, p: 487) ; au sommet situé à 500 m. au Sud
du précédent (p. #88) et très près de la côte méridionale, à Wahang
(situé à une distance à peu près égale au tiers de la longueur de
l'île à l'Ouest de l'extrémité orientale, p. 620). Les roches dia-
basiques, diabase quartzfère, diabase, diabasophyre et tuf dia-
basique, apparaissent beaucoup plus, notamment dans la mu-
partie méridionale de la Soumba occidentale et dans la parte
occidentale de la Soumba centrale ainsi qu’à l'emplacement pré-
cité de Wahang entre la Soumba centrale et la Soumba orien-.
tale (loc. cit., 1912, p. 758, 763, 766-769, et 1913, p. 13, 14, 16,
17, 24, 487, 488, 491 et 620).
Les données dont on dispose sont trop incomplètes, non seu-
lement pour pouvoir parler en toute connaissance de cause de la
forme présumée et de l’étendue du massif éventuel dont il s’agit,
mais même aussi pour conclure que les gabbros et da de
Soumba appartiennent en réalité aux auréoles d’un noyau de péri-
dotite. S'il en est ainsi, il est probable que ce noyau se trouve au
Sud de Soumba sous la mer.
À présent que nous avons examiné, au point devue qui nous
occupe, les roches éruptives basiques de la partie orientale de
l'archipel des Indes néerlandaises et prouvé la relation géomor-
phologique existant entre ces roches, si remarquables sous maints
1. H. Wirxamr. Een verkenningstocht over het eiland Soemba. Avec une
carte n° VIII. Bull. S. R. G. des P.-B., 1912, p. 744-775 et 1913, p. 8-27, p. 484-505
ct p. 619-637.
ROCHES ÉRUPTIVES DES MOLUQUES 35
rapports, nous désirons encore résoudre la question suivante : Tous
ces noyaux de péridotite se rattachent-ils l'un à l’autre, dans les
profondeurs de la croûte terrestre et dès lors nous trouvons-nous
en présence de dômes ou points culminants d’un seul et même
batholite ayant des dimensions tellement considérables qu'il
_ s'étend de la Célèbes à la Nouvelle-Guinée et de l’île Soumba ou
de la Timor sud-occidentale jusqu'à l'extrémité septentrionale
d'Halmahéra ? |
Il est bien clair qu'on ne peut donner aucune réponse positive
à cette question ; mais, si l'on remarque, d’une part, la similitude
des rapports pétrographiques et tectoniqués ainsi que le syn-
chronisme des plus anciens sédiments qui reposent sur les divers
noyaux susvisés, sédiments qui sont tous de l’ancien Mésozoïque,
et, d'autre part, la parfaite analogie qui paraît exister au point
de vue génétique, on s'imaginera ae que cette réponse peut
difficilement être autre chose qu'affirmative. ,
Il est évident que les divers noyaux de péridotite, si remar-
quables surtout par leur position géomorphologique dans la partie
centrale de l'archipel des Indes néerlandaises, n’ont pu venir à
jour qu'après avoir subi de grands soulèvements radiaux et une
. dénudation très prononcée; mais il est certain aussi que ces
noyaux et leurs auréoles ont été l’objet de mouvements tecto-
niques très importants qui permettent d'expliquer les grandes
différences d'altitude que l'on y constate aujourd'hui. Et ainsi
nous considérons les parties qui sont au-dessus de la mer comme
des massifs soulevés, c'est-à-dire des horsts et celles qui sont
sous la surface de celle-ci comme des compartiments effondrés.
Me basant sur la conclusion que j'ai tirée au sujet de l’âge des
roches éruplives basiques des monts Verbeek, il résulte de nou-
veau, des considérations exposées ci-dessus, que l'origine du sou-
lèvement de la masse de péridotite en cause qui paraît s'étendre
sur tout le territoire des Moluques, a eu lieu pendant le Trias
inférieur.
Dès lors, nous en arrivons, pour finir, à poser cette question :
_ Quel est le grand événement géologique qui s’est passé dans la
croûte terrestre au cours de cette époque et qui a provoqué l’ap-
parition d’une masse de péridotite ayant des dimensions aussi
gigantesques ?
Note
SUR UNE /VÉRITINE DES SABLES COQUILLIERS ÉOCÈNES
DE LA CLOSE EN CAMPBON (LOIRE-INFÉRIEURE)
Par H. Dalimier !.
Les sables de Bois-Gouët (bassin de Saffré, Loire-inférieure)
fournissent, en assez grande abondance, parmi les autres espèces
du genre, la Neritina lineolata Desnayes, qui est signalée dans
l'ouvrage de M. Cossmann : « Mollusques éocéniques de la Loire-
Inférieure » avec l'indication de locahté suivante :
« Bois-Gouët, coll. Dumas, assez commune ; Coislin, coll.
Dumas ; la Close, coll. Cossmann *. »
Or, A un lot assez important de sables de la Close (com-
mune Me Campbon, Loire-inférieure), qui m'a été obligeamment
communiqué par mon savant ami, M. Bézier, directeur du Muséum
d'Histoire naturelle de Rennes, je n'ai retrouvé aucun exemplaire
de la Neritina lineolata Desn., qui a été vue par M. Cossmann.
Par contre, j'ai rencontré, avec une’fréquence assez grande, une
Néritine, très voisine de nel sinon identique, mais d'une
Re particulière, qui sera plus loin décrite.
Précisons d’abord les caractères de la Neritina lineolata Desu.
M. Cossmann 3 observe que la N. lineolata D. qu'il mentionne
de Bois-Gouët et de la Close, «ressemble plutôt à la variété
eleqans qu'à la lineolata typique », et il ajoute que dans l’orne-
mentation « on distingue généralement deux zones de linéoles
brunes et serrées, séparées et encadrées par trois rangées de flam-
mules blanches et triangulaires ; autour de la spire, qui est à.
peine saillante, il y a une zone composée de taches brunes et de
flammules blanches alternant régulièrement ».
Il nous paraït utile de reproduire ici les diagnoses de Deshayes
pour les deux variétés elegans et lineolata, auxquelles se réfère
M. Cossmann.
1. Note présentée à la séance du 5 mars 1917.
2. Cossmann. Mollusques éocéniques de la Loire-Inférieure. Bull. S. des Sciences
nat. Ouest de la France, 1899-1902. IX, p. 100, pl. v (X), fig. 9-11.
3. Cossmann. Loc. cil., p. 99.
oi :
DE LA CLOSE EN CAMPBON 37
NÉRITINE
1° « Néritine élégante. Neritina elegans Desu. N. {esta qlo-
bulosa, lævigata, eleganter fusco-lineolata, spira oblusa ; apertura
minima ; columella plana, angusta, edentula.
«Très jolie petite espèce, élégamment ornée de linéoles rou-
seâtres.. Sa columelle.…. ‘est sans dents".
20 « Néritine linéolée. Neritina lineolata Desu. N. festa ovato-
globosa, lævigata, eleganter lineolata, spira exsertiuscula, aper--
tura semilunari, columella acuta, basi plana, superne sub{riden-
lala.
F1G. 1. — Neritina Bezieri n. sp. — Gr. X 3. — Vue du côté de la bouche montrant
les dentelures de la columelle (le labre est légèrement endommagé) et vue du
côté de la spire, montrant les gros points blancs arrondis sur les zones décur-
rentes et les files de petits points blancs.
«La coloration dont on trouve des traces consiste en linéoles
brunes entrecroisées, mais dont les principales, formant deux
zones, sont longitudinales ?. »
La Neritina lineolata de Bois-Gouët présente bien ces carac-
tères : elle est linéolée, elle offre autour de la spire une zone
brune flammulée.
L'espèce de la Close, que nous considérons comme distincte, est
assurément très voisine de forme de AN. lineolata D., de Bois-
Gouët. Elle est globuleuse, lisse, à spire très peu proéminente.
L'ouverture est semi-lunaire ; le bord columellaire courbé pré-
sente quatre ou cinq dentelures plus ou moins obsolètes, la plus
accusée étant postérieure, ce qui donne un ensemble de carac-
tères qui concordent avec ceux de N, lineolata.
Mais, en ce qui concerne l'ornementation constamment obser-
vée sur tous les échantillons de la Close que j'ai eus à ma dis-
position, on constate de très nettes différences.
Tout d’abord on ne remarque pas, autour de la spire, la zone
de taches brunes et de flammules blanches triangulaires alternées
dont parle M. Cossmann, et que j'ai en effet retrouvée sur les
échantillons de Bois-Gouët; mais surtout il y a absence radicale
de linéoles. ,
1. Lamarck-Desnayes. Anim. sans vert. 2° éd., t. VIII, p. 595.
_2. Lamarck-DEsHAYEs. Op. cil., p.596,
38 IH. DALIMIER
La teinte de fond de cette jolie coquille est brun-vert ou vert
bronzé. Sur le dernier tour existent trois zones rubanées décur-
rentes brunes, chargées de gros points blancs arrondis, qui, net-
tement espacés sur la zone supérieure, se touchent par leur cr-
conférence sur la zone médiane et se confondent en se pénétrant
de manière à présenter une bande ondulée blanche sur la zoue
inférieure.
Sur certains exemplaires, les gros points blancs arrondis ne se
touchent pas tout à fait et nee une forme à tendance trian-
gulaire ou rectangulaire, dont la grande dimension est parallèle
à l’enroulement.
Les espaces entre les zones, qui, dans la N. lineolata de Bois-
Gouët sont occupés par des Déb aeoel serrées, obliques,
sont ici parsemés de petits points blancs ovalaires à grand dia-
mètre dans le sens décurrent et qui sont disposés en séries
linéaires obliques ou files légèrement incurvées ; ces petits points
sont au nombre de quatre à dix ; mais les Te six, sept et
huit sont dominants dans la nr médiane. Le fond sur lequel
ils sont disposés est sensiblement du même brun verdâtre que les
zones,
Fic. 2. — Neritina Bezieri n. sp. F1G. 3. — Nerilina lineolata Desu.
Vue du côté de la bouche. Vue du côté de la bouche.
Il semble donc difficile de conserver le nom spécifique de
lineolata à une espèce qui présente comme un caractère constant
d'être précisément dépourvue de linéoles.
D'ailleurs il ne paraît pas désirable de la réunir à titre
de variété à la N. elegans Desn. dont l’un des caractères ex
forma est d’être edentula. Notre Néritine de la Close offre cons-
tamment, comme la N. lineolala de Bois-Gouët, dans la dépres-
sion médiane de son bord columellaire, une dent postérieure assez
forte qu'accompagnent antérieurement des dents plus ou moins
obsolètes. |
h & / -
NÉRITINE DE LA CLOSE EN CAMPBON 39
J'estime donc qu'il y aurait opportunité à séparer cette espèce
que je considère comme nouvelle, et je demande à mon excellent
ami M. Bézier la permission de lui dédier cette élégante coquille
pour laquelle je propose -le nom :
NeRiTINA BEZIERI n. sp. — Loc., la Close en Campbon.
Il existe d’ailleurs au Bois-Gouët une forme très voisine qui
, doit être réunie à la ]V. Bezieri à titre de variété. Elle se dis-
tingue du type par les différences suivantes qui sont de simples
variations ex colore : la teinte du fond est d’un brun-verdâtre
très pâle: les gros points blancs, au lieu d’être arrondis, sont
elliptiques avec tendance anguleuse aux deux extrémités du grand
diamètre qui est vertical.
M. Cossmann, à la suite de ma communication, m'a signalé
une différence beaucoup plus importante observée par lui, entre
N. Bezieri et N. lineolata : il s’agit de la dentition du bord colu-
mellaire (écartement et saillie de la grosse dent inférieure) qui
est très différente ainsi qu'on pourra s'en rendre compte par la
figure 3 qui représente l'ouverture de N. lineolata.
1. Cette variété est rare au Bois-Gouëût.
40
LA NAPPE PHRÉATIQUE DE L'ÉGLISE DE SOULAC (GIRONDE)
PAR
Édouard Harlé!.
L'église de Soulac, située à 480 mètres de l'Océan, à l'extrémité
nord des Landes de Gascogne, a été envahie, depuis longtemps,
par la nappe d'eau souterraine (nappe phréatique), dontle niveau
s’est élevé, et il a fallu en exhausser le sol intérieur de plu-
sieurs mètres. Ce fait a été cité comme démontrant un affaisse-
ment général du pays, mais il doit s'expliquer, Je crois, tout
autrement.
L'église de Soulac est bien connue à cause de cette particula-
rité qu'une dune l’a ensevelie. Elle a été construite vers le x1°
siècle et déjà, au xiv*, le sable l'avait tellement remblayée qu'il
a fallu pratiquer, dans sa façade (Ouest), une porte dont le seuil
est à 5 m. 20 au-dessus du sol du xr. L'église a été, de plus en
plus, envahie par le sable et une dune l’a presque entièrement
recouverte, en se déplaçant vers l’Est, et n'a cessé sa progres-
sion qu'en 1809, où la Commission dés Dunes l’a fixée par un
semis de pins. Be 1860 et années suivantes, on a déblavé l’église,
on l’a remise en état et rendue au culte. L'entrée est maintenant
la porte du xrv° siècle et l’on a déblayé, devant, une place au même
niveau, c’est-à-dire à 5 m. 20 au-dessus du sol du xt° siècle. A l’in-
térieur, on a établi le sol de la nef à 1 m. 75 plus bas que cette,
porte, de sorte que, à cette extrémité de l'église, le plancher est
actuellement à 3 m. 45 au-dessus du sol primitif ; le plancher
descend en pente totale de 0 m. 15 jusqu à l’autre extrémité, près
de l’autel. Il n'aurait pas été possible de le baisser bien davan-
tage car, ainsi qu'où l'a constaté pendant les travaux de restau-
tation et après, la nappe d’eau phréatique est à un niveau très
supérieur à celui du sol du xi° siècle. C’est de cette élévation des
eaux phréatiques que l’on a conclu à un affaissement de la région,
ayant abaïssé le sol du xi1° siècle beaucoup en contre-bas du niveau
de la mer.
Cette conclusion est erronée. Les Ponts et Chaussées ont exé-
1. Note présentée à la séance du 19 mars 1917.
NAPPE PHRÉATIQUE DE L'ÉGLISE DE SOULAC al
cuté, en effet, il y a un mois (en février 1917), un nivellement
dont les cotes permettent de conclure que le sol du xi° siècle
est à un niveau un peu supérieur à celui des plus hautes mers,
des plus fortes marées extraordinaires, poussées par le vent,
Déjà, Charles Durand, l’architecte qui a restauré l’église, avait
écrit dans un rapport du 10 septembre 1864 ! : « On a dit et
j'ai voulu le vérifier, que le sol primitif de l’église était infé-
rieur au niveau de la mer. Il résulte d’un nivellement fait avec
soin que les plus hautes marées ne montent pas au niveau du
vieux sol, qui n’est égalé en hauteur que par le sommet des bri-
sans de pleine mer, par un vent violent de Nord-Ouest ».
Le moindre relief du terrain aurait suffi au besoin à protéger
l’église contre une menace aussi rare et momentanée.
Mais pourquoi le niveau des eaux phréatiques s'est-il ainsi
élevé? La dune qui enserre l’église atteint, au droit de la façade
(Ouest), 12 mètres au-dessus du sol du xi° siècle et, au droit de
l'extrémité de l’abside (Est), 17 mètres. Elle continue à monter
vers l'Est, atteint 20 mètres environ au-dessus du même niveau
et, après un petit ressaut, près de 30 mètres. Cet énorme remblai,
qui s’est superposé au terrain du x° siècle, explique très bien le
relèvement des eaux phréatiques, car, on le sait, les nappes
‘phréatiques suivent, quoique de loin, le relief du sol, et cela par-
ticulièrement dans les dunes *.
Le niveau bas de la nappe phréatique au xi° siècle doit faire
admettre que les environs de l’église étaient alors très largement
dégagés ; si, en effet, l'emplacement de l'église avait été une sorte
de puits, la nappe phréatique n'aurait pu s'y plier et elle y aurait
apparu en lac. D'autre part, la dune qui a enseveli l'église et que
_ j'ai sommairement décrite, se trouve être plus élevée que les
autres dunes du voisinage immédiat, et l’on peut supposer que
l'église, avec ses dépendances, faisant obstacle au mouvement
du sable, a pu contribuer à l'accumulation qui l’a ensevelie.
Il s’est produit, tout récemment, un nouveau relèvement de
la nappe phréatique : l’eau qui était à 1 mètre environ au-dessous
du sol intérieur actuel de l’église, s’est élevée au-dessus et, depuis
le T janvier dernier (1917), l’église est occupée par un lac dont la
profondeur est bientôt devenue 0 m. 35 au plus bas de la nef (près
1. C'est ce même rapport qui m'a donné la différence de 5 m. 20. Je l'ai trouvé
aux Archives départementales.
2, Voir notamment : Davsrée. Les eaux souterraines à l'époque actuelle. T. I.
La figure 30, p. 53, est une coupe de nos dunes de Gascogne, avec la nappe
phréatique « dont la surface supérieure est ondulée comme celle des dunes, mais
avec des ondulations beaucoup moins prononcées ». A la p. 54, observations ana-
logues sur les dunés de Hollande et, à la p. 30, fig. 11, sur les sables de Bruxelles.
#1
4 - < a
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ÉDOUARD HARLÉ
+=
19
de 0 m. 20 au pied de la porte) et davantage dans les chapelles,
plus basses. Toute la population de Soulac attribue ce fait, et avec
raison, à ce que, de 1912 à 191%, le propriétaire de la grande forèt
de pins qui borde Soulac. vient de la raser totalement. Ainsi, la
quantité d'eau considérable que les racines des arbres puisaient et
que leurs feuilles évaporaient, demeure maintenant dans la nappe
phréatique et la relève. J'ai mentionné un cas semblable qui s est
produit dans la commune du Porge let M, de Lapasse, conser-
vateur des Forêts m'en a cité de nombreux exemples, aussi dans
les dunes maritimes de Gascogne ; il se propose de publier
prochainement ses très intéressantes observations :
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Perte du XIV® ee
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Hiver lal6-lal7 R
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Doc baute Sol au XI* 3 O Longueurs 507
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RATE DA o Hauteurs 107
site tee tue
FiG. 1. — Équse ne Sourac gr sa puxe. Coupe perpendiculaire à la côte de l'Océan.
« Avant la fixation des dunes |de Gascogne] par le boisement
à l’aide-du pin maritime, écrit M. de Lapasse, les leftes, ou dépres-
sions qui les séparent entre elles, étaient le plus souvent sous
l’eau, à l'état de mares ou de petits étangs. Au fur et à mesure
de l'extension et du développement de la végétation, les eaux
pluviales ont été, après imbibition du sol, absorbées par les racines
des pins ; la stagnation aqueuse superficielle a disparu graduelle-
ment et aujourd’hui les lettes sont complètement asséchées. *
« La nappe d’eau sous-jacente produite par infiltration, s’est
abaissée peu à peu ; des faits de deux ordres ont permis de le
constater maintes fois. Les maisons forestières affectées au loge-
ment des gardes des Eaux et Forêts ont toutes été placées dans
. 1. Epouann Hanzé. La fixation des dunes de Gascogne. Bulletin de la Section
de Géographie. 1914, p. 220. ent
NAPPE PHRÉATIQUE DE L'ÉGLISE DE SOULAC 43
des lettes. À l’époque de leur construction [en chaque point, peu
après son boisement]}, de 1840 à 1863, des puits y ont été établis :
des arbres de diverses essences : platanes, ormes, peupliers,
Durs etc. ont été plantés pour ombrager leurs abords.
« Dans tous les puits on a reconnu que le niveau de l’eau bais-
sait progressivement et, à plusieurs reprises, on a été obligé de
e approfondir.
« Les premières plantations, faites à l’époque où la nappe
an était assez rapprochée de la surface du sol, ont pros-
péré parce que leurs racines ont pu trouver à une profondeur
moyenne et accessible l'humidité nécessaire à leur développe-
ment. Par contre les plantations nouvelles tentées ces dernières
années ont en général échoué; malgré toutes les précautions
prises et des arrosages pendant l'été, les racines se sont dessé-
chées avant d’avoir pu se développer suffisamment pour atteindre
la couche aquifère placée actuellement à un niveau trop bas. Les
anciennes plantations ont cependant continué à bien végéter
parce que les racines ont suivi l'eau et se sont allongées à mesure
que celle-ci s’abaissait. »
L'élévation de la nappe souterraine de Soulac, provoquée par
la coupe de la forêt, s’est produite par étapes qui m'ont été obli-
geamment détaillées par le curé, M. Estingoy. Avant la coupe,
l'eau, observée dans un puits situé contre l'abside, se tenait à
environ 1 mètre sous le plancher de la nef, soit 0 m. 60 sous le
dallage des chapelles : elle s'élevait un peu chaque hiver et s’abais-
sait l'été suivant. Aussitôt la coupe effectuée, la baisse de chaque
été n’a plus compensé l'élévation de l'hiver précédent. Il en est
résulté un exhaussement progressif et en quelque sorte par esca-
liers. Dans l'hiver 1915-1916, l'eau est arrivée ainsi à recouvrir
de 0 m. 08 le dallage des ÉRapellés Elle en a disparu dans l'été
1916, mais a recouvert de près de 0 m. 60 ce même dallage au
cours de l'hiver 1916-1917. Elle est en baisse à nouveau depuis
le présent mois de mars (1917). L'exhaussement par escaliers
provoqué par la coupe de 1912-1914, ne manifeste donc aucun
indice d’être terminé et l'on peut craindre que, l'hiver prochain
(1917-1918), l’eau ne s'élève encore plus dans l’église qu'elle
ne l’a fait jusqu'ici, s'il ne vient pas une année plus sèche qui
réduise l’alimentation de la nappe.
EH SE AE GER ER M NE SL LE AREAS RFC ST
: : ne v Para _ € à
+
+
NOTE CRITIQUE SUR LE GENREN C'ADOMOCERAS
par S. Coëmme !
PLrancne VI.
Le genre Cadomoceras a été'créé par Munier-Chalmas en 1892
Land il fut conduit, après son étude des formes FLAN ones,
à admettre la pin de celles-ci en plusieurs genres?: .
Comme type du genre Cadomoceras, il prit Ammonites cado-
mensis DEFRANCE, di Bajocien supérieur.
Deux autres espèces ont été décrites depuis : Cadomoceras
sullyense L. Brasiz et Cadomoceras nepos PARONA.
J'ai étudié des exemplaires des deux premières espèces. Parmi
ces exemplaires, les uhs appartiennent aux collections du Labo-
ratoire de Géologie de la Faculté des Sciences de Paris, où ils
ont été mis à ma disposition pe mon maitre, M. le professeur
Émile Haug, et les autres m'ont été très Han com-
muniqués par M. Bigot, doyen de . Faculté des Sciences de
Caen.
Qu'il me soit permis, avant dde l'étude de ces exem-
plaires, d'adresser tous mes remerciements à M. Emile Haug ainsi
qu'à M. Bigot. ê
CADOMOCERAS CADOMENSE DEFRANCE
PL. VI; r1G. 458.
Ammonites cadomensis Derrancr. Dictionnaire des Sciences
naturelles, pl. 2, fig. 1 (non fig. 16).
1842-1849. Amm. cadomensis ALc. D'ORBIGNY. Paléontologie française.
Terrains jurassiques, p..388, pl. 129, fig. 4-6.
1890. Iaploceras cadomense G. Srernmanx et DôberLeIN. Elemente der Palä-
ontologie, p. 380, fig. 450. ; <
1892. Cadomoceras cadomense Munier-CHazmas. Sur la possibilité d'admettre |
un dimorphisme sexuel chez les Ammonitidés. B. S. G.Æ., (3),
DNCND VOLE,
1894. Haploceras cadomense Pompecxs. Uber Ammonoideen mit anormaler
Wobhnkammer, p. 246. 4
1895. HaplocerascadomenseF. BERNARD. Éléments de Paléontologie, p. 629,
fig. 339. J
1. Note présentée à la séance du 19 février 1917 et imprimée après le décès de
son auteur.
2. Munier-Caarmas. Sur la possibilité d'admettre un dimorphisme sexuel chez TT
les Ammonitidés. B. S. G. F., (3), XX, 1892, p. cLxxi. | “4
GENRE CADOMOCERAS 45
1903. Lissoceras cadomense H. Douviczzé. Notice sur ses travaux scienti-
fiques, p. 31.
1907. Cadomoceras cadomense E. Hauc. Traité de Géologie, t. IL, fase. 2
p. 100.
Dimensions en centimètres de quelques échantillons :
Grand axe de l’ellipse 2,4 2,1
RP ne ON DAC" 2 2 1,9
? ul )
POSE der NOR PR LA SUR ln OSEO ES
Hauteur de la loge au voisinage du péristome........ 0,8:20,8:% 0,79
Épaisseur- de la loge au voisinage du péristome...... 0,6 0,5. 0,5
La coquille des exemplaires que j'ai sous les yeux est compri-
mée, non carénée, à ombilic petit et peu profond, à flancs légère-
ment convexes. Les tours de spire sont normaux jusqu au début
de la dernière loge qui occupe un tour complet. Celle-ci se déve-
loppe d’abord eo puis forme une petite gibbosité et
s'allonge en s'écartant de la spire normale, imprimant ainsi à la
coquille une tendance au déroulement. La loge est terminée par
‘le péristome. Les flancs sont ornés, dans la région subsiphonale,
de côtes nettes, plus accentuées sur Le moule interne que sur le
test. Ces côtes sont égales et parallèles, légèrement incurvées vers
le péristome du côté de la région ventrale. Elles se correspondent
d’un flanc à l’autre sans se rejoindre, laissant entre elles une
bande siphonale étroite et lisse. Les côtes se montrent sur les
flancs de la loge jusqu'à la région déroulée, laquelle en est tout à
fait dépourvue. Au voisinage du péristome, la région ventrale
présente un léger méplat et s’orne de trois ou quatre bourrelets
saillants, incurvés vers le péristome, qui s'atténuent et dispa-
raissent très vite sur les flancs.
Le péristome se compose d’une languette ventrale aplatie, pro-
longement du méplat orné de bourrelets et de deux apophyses
latérales ou jugales en forme de spatules arrondies ou d'oreil-
lettes terminées en haut et en bas par deux pointes. Les apo-
physes jJugales sont plus longues que la languette médiane et
rapprochées l’une de l’autre par leur bord arrondi, d’où résulte
l’étroitesse de la bouche.
Un exemplaire dont la loge est incomplètement développée m'a
permis de comprendre pourquoi l'ornementation est interrompue
sur la région déroulée. |
La petite gibbosité de la loge est ornée de côtes très fortement
marquées, puis vient une courte région présentant une tendance
au déroulement et portant six côtes à peine visibles surtout les
deux premières ; les cinquième et sixième côtes sont plus nettes,
puis viennent deux côtes qui s'archoutent et enfin les bourrelets
tte 4 à
46 | 5, COEMNE + IT PR NN MRRAnORRNE ù
_. . . | . ; . : Ë 4 4 l
saillants incurvés vers le péristome. La région lisse et déroulée
de la loge est donc une région à croissance plus lente et pendant
laquelle les côtes et les bourrelets du péristome ont pu se bien
développer; la gibbosité et le péristome sont éloignés l’un de
l’autre par la région à croissance rapide, ce qui a pour eflet de
donner à la coquille une forme elliptiqüe anormale.
. Fac. 1. — Ligne suturale
de Cadomoceras cadomense Der.
Les exemplaires de cette espèce sont plus ou moins plats. Cer- 7
tains sont très faiblement costulés, l'on y soupçonne à peine les |
=.
PT ss
Be ARE Re GRO RE Se EEE |
à
GENRE CADOMOCERAS #7
côtes, mais les bourrelets du péristome restent toujours marqués
plus nettement. Ces individus font le passage à la variété dont
on s’occupera plus loin.
Cadomoceras cadomense DEFRANCE est donc une espèce poly-
morphe.
J'ai pu étudier la cloison et son développement. Sur les très
jeunes exemplaires la cloison montre son plan : un lobe sipho-
nal assez large marqué d'une petite selle impaire aplatie ; une
selle externe prédominante avec branche externe éténdue vers le
lobe siphonal ; un lobe latéral, à pointe acuminée, dont la pro-
fondeur ne dépasse pas celle du lobe siphonal mais qui est le
plus important des lobes ; une selle latérale large et aplatie ; une
selle auxiliaire courte et large. Au fur et à mesure qu'on remonte
vers la dernière loge les lignes de suture sont plus denticulées.
Les lobes sont fréquemment trilobés. Il y a des différences nettes,
en général, entre les éléments de la cloison portée sur un flanc
et ceux de la cloison portée sur l'autre flanc. D'un individu à
l’autre la forme des éléments, principalement des selles, est beau-
coup modifiée, mais le plan reste bien constant.
Notons que les cloisons ne sont jamais intriquées sur les exem-
plaires étudiés et que les denticulations ont souvent une forme
non arrondie mais aplatie.
Distribution géographique ef stratigraphique. — Le type de
Cadomoceras cadomense provient des niveaux C et D de l’Oolite
ferrugineuse de Bayeux (Calvados), le niveau D est encore appelé
niveau à Cadomoceras cadomense !. J'ai rapporté à cette espèce
un échantillon trouvé dans le Bajocien supérieur de Melle (Deux-
Sèvres).
CADOMOCERAS CADOMENSE var. ACOSTATUM nob.
1895. Cadomoceras nepos Parona. Nuove osservazioni sopra la fauna e
l'eta degli strati con Posidonomya alpina nei Sette Comuni.
Palæontographia Italica, vol. I, 1895, p. 15, tav. 1, fig. 13.
Je n’ai'eu entre les mains aucun exemplaire de cette nouvelle
espèce, mais d'après la description et le dessin qu'en a donnés
Parona, je suis amenée à la considérer comme une variété de
Cadomoceras cadomense DErr.
Les caractères de l’ombilic, la partie déroulée assez rectiligne,
l'ornementation du péristome me semblent identiques à ceux de
1. Louis Brasir. Observations sur le Bajocien de Normandie. Bulletin du Labo-
raloire de Géologie de la Faculté des Sciences de Caen. Année 1895, p. 20 et 21,
' ANT 0 a Li d n ÿ
"v
48 S. COEMME
Cadomoceras cadomense. Les bourrelets ventraux voisins du
péristome, plus nombreux et composant la seule ornementation
constituent l’unique différence avec l'espèce présente ; cette diffé-
rence est d'ailleurs atténuée par le fait du polymorphisme de
cette espèce.
Parona a trouvé ses exemplaires au Monte Meleta dans les
Sette Communi et les attribue au Callovien, mais M. Emile Haug
pense que les couches attribuées par Parona au Callovien sont en
réalité bajociennes f.
CADOMOCERAS SULLYENSE BRAsIL
PL. VI; m6. 1-3.
1895. Cadomoceras sullyense L. Brasrz. Céphalopodes nouveaux ou peu
connus des étages jurassiques de Normandie. Bull. Soc. géol
de Normandie.
Dimensions en centimètres de quelques exemplaires :
Grand.axe de l’ellipse..... DA ES EN An ET ES 1,97 SA TRES
Pelitaxe-ded'elhpse ere Re EEE 14,48 AR
Hauteur de la loge au voisinage du péristome... 0,8 0,8 0,7 0,6
Épaisseur de la lose au voisinage du péristome. . 0,4 0,6 0,5 0,5
Petites formes elliptiques à test lisse, à flancs convexes ou un
peu aplatis suivant les individus fles dimensions précitées
montrent ce fait); à ombilic très réduit; légèrement carénées
jusqu'au début et un peu au delà de la loge et, plus rarement,
jusqu'aux bourrelets du péristome; la région ventrale s’arrondit
ensuite et présente, avant d'atteindre le péristome, un léger
méplat orné de trois paires de sillons qui ne se rejoignent pas
sur la région médiane mais forment des bourrelets plus ou moins
saillants se continuant à peine sur les flancs. Le méplat se pro-
longe en une courte languette qui proémine sur la bouche. Deux
apophyses jJugales arrondies en petites spatules et rapprochées
l'une de l’autre à leur extrémité complètent latéralement l'orne-
mentalion du péristome. | |
De même que chez Cadomoceras cadomense Derrances, la loge
occupe un tour complet et présente une partie normale, puis une
gibbosité suivie d'une région allongée légèrement courbe. Les
flancs de la chambre tombent rapidement en abrupt vers l'om-
bilic et se creusent quelquefois d'un court sillon qui remonte de.
l'ombilic vers l’apophyse jugale en longeant le péristome.
1. Eure Hauc. Traité de Géologie, t. Il.fase, 2, p. 1092:
_ Cette espèce a, dans le jeune âge, les flancs convexes et la
_ carène très nette. Des exemplaires dépourvus de loges avaient
été étiquetés par Munmier-Chalmas sous le nom d'Ammonites
Carabeufi!.
_ Cadomoceras sullyense représenté par des individus plus ou
n moins plats, carénés jusqu'au péristome ou non, est done une
‘espèce polymorphe. +
Fic. 2. — Ligne suturale
de Cadomoceras sullyense
BRaAsiL.
4 animal accélérait sa croissance en vieillissant comme le
montrent les lignes de suture qui sont de plus en plus rapprochées
orsqu'on s’avance vers la bouche.
_ La cloison est à dents aplaties ou arrondies. Elle est peu déve-
_ loppée. Le lobe siphonal est assez large et porte une petite selle
impaire aplatie. La selle externe est la plus haute et la plus large,
_1. Du nom de Carabeuf, collectionneur de la région de Caen.
| 24 mai 1918. Bull. Soc. géol. Fr. (4), XVII, 1917. — 4.
o0 S, COEMME
elle porte une branche externe saillante vers le lobe siphonal, le
lobe latéral est tridenté, la selle latérale, à denticulations irré-
gulières, est moins développée que la précédente, elle est séparée
de la selle suivante, très large et bifide, par un lobe petit, tri-
denté. Puis vient un dernier lobe à pointe acuminée suivie d’une
selle petite. à
La cloison est souvent dissymétrique : ou bien le lobe siphonäl
n’oceupe pas la région médiane ou bien les selles, surtout la
selle externe, présentent des irrégularités : atrophiée, par exemple,
sur un flanc, elle est élargie sur l’autre.
Distribution géographique et stratigraphie. — Cette espèce a
été recueillie à Sully près Bayeux (Calvados) dans le Bajocien supé-
rieur, niveau à Dorsetensia Edouardiana ou premier niveau de
l’Oolite ferrugineuse f.
Rapports et différences. — Cadomoceras sullyense BrasiL se rap-
proche de Cadomoceras cadomense DEFRANCE, par sa forme géné-
rale, par son péristome, les caractères de sa cloison, il en diffère
par le test lisse de la spire, l'étroitesse de son ombilic, la forme
légèrement courbe de la partie déroulée et par les sillons du
méplat qui ne se rejoignent pas sur la région siphonale.
*
* *
_
Il résulte des observations que j'ai faites sur les exemplaires
mis à ma disposition que le genre Cadomoceras peut être ainsi
caractérisé :
Coquille petite, elliptique, à enroulement normal jusqu à la
dernière loge. Celle-ci occupe un-tour complet, est géniculée,
puis présente une région déroulée. Au voisinage du péristome,
méplat ventral, toujours orné de 3 ou 4 bourrelets saillants ;
apophyses jugales et languette ventrale impaire délimitant une.
bouche étroite ; ombilic plus ou moins resserré, test lisse ou cos-
tulé ; cloison à plan très constant, à selle externe et lobe latéral
prédominants, à denticulations souvent aplaties et à éléments sou-
vent dissymétriques. Genre cryptogène, cantonné dans l'Oolite
ferrugineuse et à espèces polymorphes.
Quelle signification biologique peut-on donner au genre ainsi
caractérisé ?
1. Louis Brasiz. Céphalopodes nouveaux ou peu connus des étages jurassiques
de Normandie. Bull. Soc. geol. de Normandie, 1895.
RAA ER" 247 NT AS DAT ne
GENRE CADOMOCERAS o1
D'après Munier-Chalmas, les Ammonites à dernier tour plus
ou moins réfracté, à péristome muni d'une apophyse jugale, à
taille relativement petite et à arrêt rapide dans l’évolution des
cloisons correspondraient aux mâles dans certaines espèces !.
Le petit nombre d'individus de ces formes est un argument en
faveur de l'hypothèse précédente, car dans la nature actuelle il y
a par exemple 15°, de mâles chez certains Loligo, 25 °/, chez
divers Octopus *, de même les Nautilus et Sepia mâles sont moins
nombreux que le femelles 5.
Le fait qu’une coquille possède des apophyses jugales et une
_ ouverture étroite pour péristome peut-il être sérieusement invo-
qué en faveur d'un sexe déterminé? Dans la nature, les mâles
sont, il est vrai, souvent plus ornés que les femelles, mais 81 nous
examinons le cas du Nautile nous trouvons que l’ ouverture de la
coquille est plus large chez le mâle que chez la femelle. Pour
quelle raison admettre exactement le contraire chez les Ammo-
niles ?
La petitesse des formes scaphitoïdes suggère sans doute l'idée
de sexe mâle, car l’Argonaute femelle est au moins dix fois plus
volumineuse que son compagnon, et quand la femelle de Rossia
macrosoma atteint 100 à 135 mm. le mâle n’atteint que 70 à
80 mm. Mais cette idée ne va pas sans restriction, car chez Octopus
vulgaris, le mâle est cinq fois plus grand que k femelle # et chez
Spirula australis, le mâle est un peu plus grand que la femelle 5:
or Munier-Chalmas a précisément tenté de rapprocher les Ammo-
nites du genre Spirula actuel 6.
Enfin chez Sepia, les caractères sexuels secondaires sont indis-
tincts?.
Trois cas sont donc à distinguer dans le dimorphisme sexuel des
Céphalopodes actuels :
1° Le mâle est plus petit que la femelle ;
1. Mumer-CHaLmaAs. Sur la possibilité d'admettre un dimorphisme sexuel chez
les Ammonitidés. B.S. G. F., (3), XX, 1892, p. cLxxl.
2. P. PezsexEERr. Introduction à l'étude des Mollusques, 1894, p. 194.
3. P. Fiscaer. Observations sur quelques points de l’histoire naturelle des Cépha-
lopodes, p. 313.
4. Emire-G, Racovrrza. Notes de Biologie. Arch. Zool. exp. et gén., 3° série,
1894, t. II, p. 23-28.
DER: Owen On the external and structural characters of the male of Spirula
australis, Traduit dans les Arch. de Zool. expér.,t, VIII, 1880. (Notes et Revues,
P. Lx.)
6. Munier-CxaLmas. Sur le développement du phragmostracum des Céphalo-
podes et sur les rapports zoologiques des Ammonites avec les Spirules, C. R. Ac.
Sc., 29 décembre 1873.
7. P. Fiscmer. Loc. cit.
59 S. COMME
20 La femelle est plus petite que le mâle ;
3° Les caractères extérieurs distinctifs de mâle et de la femelle
font défaut.
Si nous admettons, avec M. Emile Haug ! que le dimorphisme
sexuel chez les Ammonites est plus ou moins accusé suivant les
familles et que parfois, il paraît faire défaut, nous devons admettre
aussi le cas possible de l'exiguité de la femelle par rapport au
mâle. Dès lors, comment savoir si une petite forme scaphitoïde
répond à un Ale ou à une femelle ?
Les coquilles éonsidérées par Munier-Chalmas, sont petites,
d'aspect sénile, les cloisons sont peu découpées et Brent fré-
quemment des vices de construction; 1l semble que les animaux
qu’elles protégeaient ne se soient pas développés normalement et
nous nous les représentons comme des nains mal conformés.
Or le sexe mâle est considéré par les zoologistes et les biolo-
gistes comme aussi évolué que le sexe femelle, et même certains
le considèrent comme étant un degré d'évolution plus avancé: De
plus, les mâles des Céphalopodes actuels bien qu'étant souvent
plus grêles et de taille inférieure aux femelles possèdent des organes
aussi perfectionnés qu’elles et sont parfaitement conformés ?.
D'après ces faits, 1l semble donc contradictoire de considérer
les petites formes « statives », « à arrêt rapide dans l'évolution
des cloisons » comme des mâles, puisque les paléontologistes
admettent que la coquille d’une Ammonite et le dessin de sa
cloison reflètent le degré de vitalité de l'animal à qui elle appar-
tenait.
Malgré les objections d'ordre zoologique et biologique qu'elle
peut soulever, l'hypothèse du dimorphisme sexuel chez les Am-
monites est singulièrement intéressante : il faut reconnaître qu'elle
fournit une explication commode 'de l'existence de certaines
formes réfractées et qu'elle permet le rapprochement des espèces ;
mais 1l est des cas où il semble légitime de faire appel à d'autres
hypothèses ainsi que l’a remarqué M. Émile Haug ÿ.
Les caractères marqués de nanisme et de mauvaise conforma-
tion des formes scaphitoïdes semblent indiquer que le jeune ani-
mal est parvenu à l’état adulte sans avoir eu assez de vitalité
pour atteindre son plein développement, qu'il est frappé de dégé-
nérescence.
1. E. Hauc. Observations à la suite d'une note de Ph. Glangeaud sur la forme
de l'ouverture de quelques Ammonites. B. S. G. F., (3), XXV, 1897, séance du
15 février 1897, p. 107.
2. Verany et Vocr. Mémoires sur les hectocotyles et le mâles de quelgers
Céphalopodes. Ann. Sc. nal., 3° série, L. XVIII, 1852, p. 182.
3. Emize HauG. Notice sur ses travaux scientifiques, 1903, p.12.
æ
GENRE CADOMOCERAS 53
Il semblerait que l'on dût taxer de tératologique une varia-
tion entraînant ces caractères si elle était accidentelle, mais elle
prend les allures d’un phénomène normal dans la série des Am-
monites. Autrement dit, il semble que certains groupes d'Ammo-
nites aient présenté des phénomènes de dichogénie (mot créé
par de Vries), c'est-à-dire deux possibilités de développement qui
devaient se produire l’une à l'exclusion de l’autre suivant les con-
ditions !. 1
Ne pourrait-on pas également considérer les formes naines
comme des hybrides ? On objectera que les hybrides sont excep-
tionnels dans la nature et inconnus chez les Céphalopodes
actuels, mais chez les Ammonites, 1l existait beaucoup d’espèces
très voisines qu'il nous est souvent bien difficile de distinguer
les unes des autres; de plus les petites formes réfractées sont
représentées par des individus peu nombreux dans les gisements
et leurs genres ont une extension stratigraphique restreinte ; par
l'ensemble de leurs caractères elles semblent donc répondre à la
tendance tératologique souvent accentuée des hybrides et à leur
stérilité ?.
En résumé, il est permis de penser que les Ammonites qui
étaient sujettes à la variation lente, pouvaient aussi être sujettes
à une variation brusque assez grande, soit causée par les condi-
tions biologiques, soit par le croisement, mais toujours capable
de donner naissance à des formes nouvelles qui pouvaient avoir
une fixité « relative », mais non comparable à celle des espèces
normales *. |
Pour divers auteurs, les caractères des formes scaphitoïides
marquent une décrépitude, une sénilité des espèces *. En ce qui
concerne les Cadomoceras, j'ai lieu de croire à des espèces en voie
d'extinction.
Les Cadomoceras ne sont connus qu'au Bajocien supérieur où
ils apparaissent brusquement (premier niveau de l'Oolite ferru-
gineuse). Leur extension stratigraphique est donc très restreinte.
Ce seraient les derniers représentants d'un genre liasique dont
les formes sont inconnues au début de l'Oolitique.
1. Yves DeLace. Structure du protoplasma et les théories sur l’hérédité et les
grands problèmes de Biologie générale. Paris, 1895, p. 281.
2. Yves DELAGe, loc. cit., p. 254.
3. Yves DELAGE, loc. cit., p. 297.
4. S. S. Bucxman’ et F. A. Barner. Can the sexes in Ammonites be distin-
guished ? in Natural Science, vol. IV, june 1894, p. 430.
Powrrcxs. Ueber Ammonoideen mit anormaler Wohnkammer, 1894, p. 290.
RUN CE MAR EC CON TOR RNA LÉ, D AS IS PES A 2 5 nl nn lof PT LA Et RE
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Comme les ornements peuvent varier avec les conditions exté-
rieurés et que le plan de la cloison est ce qui demeure le plus cons-
tant dans un genre donné, j'ai comparé la ligne de suture des
Cadomoceras à celle de divers genres liasiques. C’est ainsi que
j'ai pu rapprocher les Cadomoceras de : Dumortieria Munieri
HauG, zone à Harpoceras opalinum de Sainte-Marie-du-Mont
(Calvados), Harpoceras Ailiani HauG, zone du Harpoceras falci-
ferum de Fontenay -le-Comte (Vendée) et de Verson (Calvados)! ;
des espèces de S. S. Buckman : Xiliana laciniosa, Ludwigella
modica ?; et même de Harpoceras opalinum Rein.
Le plan de la cloison est le même chez ces formes et chez les
Cadomoceras : il y a prédominance de la selle externe ; l'allure
des découpures est semblable et les cloisons ne s’intriquent pas les
unes dans les autres.
De plus, le péristome des Cadomoceras est orné non seulement
d'une languette ventrale qui existe chez les Harpoceras liasiques
mais d’apophyses latérales, ce qui n’est pas étonnant puisque au
fur et à mesure qu'on s ‘élève dans le Jurassique, les apophyses
sont de plus en plus accusées ÿ.
Enfin on peut remarquer que, dans l'état actuel de nos con-
naissances sur ce sujet, les Harpocératidés ne survivent pas au
Lias et que les Cadomoceras forment un genre cryptogène du début
de l’Oolitique.
Je conclus de ces observations la possibilité de rapporter le
genre bajocien Cadomoceras au groupe liasique des Harpocéra-
tidés dont ils représenteraient quelques derniers vestiges.
1. E. Haue. Note sur quelques Ammonites nouvelles ou peu connues du Lias
supérieur. B. S. G.F., (3), XII, 1883-1884, p. 349, pl. xn1, fig. 3 et p. 352, pl..x1v,
fig. 2.
2. S. S. Bucxman. À monograph on the Inferior oolite Ammonites of the Bri-
‘ tish Islands. London 1889, suppl. plate xv, t. VITI et suppl. plate x1v, t.. VIII.
Dans le même ouvrage (part:Ill, plate A), Buckman remarque la similitude des
cloisons de OEcotraustes conjungens K. Mayer, de Ludwigia Bayre et Pseudo-
lioceras S. S. Buckman.
3. Eire Hauc. Note sur le péristome du Phylloceras mediterraneum, B.S.G.F:,
(3), XVIII, 1889-1890, p. 332.
55
NOTE PÉTROGRAPHIQUE SUR L'ELLIPSE GRANITIQUE
DES ZAER (MAROC OCCIDENTAL)
PAR S. Coëmme !.
L'ellipse granitique des Zaër est située à environ 70 kilo-
mètres, à vol d'oiseau, au SSE de Rabat et à 80 kilomètres à
l’'ESE de Casablanca.
Elle apparaît chez les Oulad Amran, les R’ouanem et les
Rouached où elle couvre une surface d'une quarantaine de kilo-
mètres de longueur sur une vingtaine de kilomètres de largeur.
Son grand axe est orienté sensiblement SW-NE suivant une
direction varisque. Cette ellipse est d’ailleurs d’âge primaire,
post-silurien et antépermien ?.
Elle est constituée par des granites à biotite et des syénites
traversés par des filons de granulites leucocrates. De plus, on
trouve une arkose et des roches clastiques à Tala Gourmat
R'ouanem et à Menjant Zaër.
La roche de profondeur a exercé sur les schistes et les grès
primaires un métamorphisme de contact intense donnant lieu à
la formation de schistes à andalousite, à cordiérite ou à tourma-
line et de schistes, les uns micacés, les autres tachetés. Enfin,
les grès ont subi l’action métamorphique ainsi que le montre
leur composition minéralogique.
M. Louis Gentil a bien voulu me confier l'étude pétrogra-
phique de cet ensemble de roches et de schistes dont il a
recueilh les matériaux au cours d’une exploration en août-sep-
tembre 1909 !. C’est cette étude qui fait l'objet de la présente
note.
I. ROCHES ÉRUPTIVES
1° Granites. — Les granites à biotite sont à grain assez gros
ou à grain fin. .
Ceux de la première catégorie sont des types parfaits de la
structure grenue à gros éléments : le mica noir y abonde en
1. Note présentée à la séance du 19 mars 1918.
2. Louis Genri. Le pays des Zaër (Maroc occidental). C.R.Ac.Sc., CLIIT, p. 839,
séance du 30 octobre 1911.
OP 5 UNS IPN ER RES CARO NES
56 S. COEMME
petites lamelles, les feldspaths en assez gros cristaux blanchâtres
dans l'une des roches et rosés dans l’autre, le quartz en plages
plus ou moins délimitées.
En lame mince, la biotite se présente en belles lamelles, avec
inclusions fréquentes de zircon, déterminant des auréoles pléo-
chroïques intenses, et d'apatite en petits cristaux allongés, avec
cassures suivant p (0001) et parfois inclusions liquides et solides
(magnétite) ; rarement l’apatite est entourée d’une faible auréole
pléochroïque.
La biotiteest fréquemment chloritisée en pennine qui apparaît
avec son pléochroïsme vert suivant n, et vert pâle suivant n,.
Les feldspaths sont représentés par de rares cristaux de mi-
crocline et d’albite, par de grands cristaux d’oligoclase souvent
zonés et bordés d’orthose, maclés suivant les lois de Carlsbad,
de l’albite et de la péricline. Presque tous ces feldspaths sont
épigénisés par du mica blanc, ou bien eraquelés et chargés de
produits de décomposition. Enfin, le quartz existe en grands
cristaux, à contours plus ou moins hexagonaux, avec files d'in-
clusions, ou bien à l’état vermiculaire.
Les granites à biotite à structure grenue fine sont de couleur
rosée ; à la loupe, on y distingue des paillettes de mica noir, de
petits cristaux de feldspath et de quartz. L'un des exemplaires
est traversé par des filonnets de quartz.
Au microscope, la biotite se montre rare dans l'un des échan-
tillons où elle possède son pléochroïsme ordinaire et où elle est
associée à de la magnétite et à de l’hématite rouge, mais abon-
dante dans l’autre où elle affecte un pléochroïsme dans les tons
brun orange et brun verdâtre.
L'essai Boricky, appliqué aux feldspaths, a montré qu'ils
étaient sodiques mais peu calciques. Il y a de l’orthose maclée
suivant la loi de Carlsbad; du microcline souvent abondant,
parfois de l’albite, enfin de l'oligoclase maclé suivant les trois
lois ordinaires. Tous ces feldspaths sont fendillés ou cassés. D'as-
sez belles plages de quartz et de la pennine secondaire, pléo-
chroïque dans les tons vert-jaunâtres, complètent la composi-
tion minéralogique de ces roches.
2° Syénites. — En outre de ces granites, des syénites se ren-
contrent parmiles roches constituantes de l’ellipse. Ces syénites
sont très alcalines et surtout sodiques ainsi que l’a montré l'essai
Boricky.
L'une d'elles est de couleur rouge-brique, avec un peu de mica
noir et de quartz, parmi de grands cristaux de feldspath rose à
macles fines de l’albite et large macle de Carlsbad.
ae
ELLIPSE GRANITIQUE DES ZAER
QE
tt
Cette syénite quartzifère renferme un peu de biotite chlori-
tisée accompagnée de produits ferrugineux, de la muscovite en
petites lamelles et un peu de quartz. Les feldspaths constituent
la grande masse de la roche ; ce sont l’orthose, l’anorthose et le
microcline en voie de décomposition, de l’oligoclase peu fré-
quente avec macle de l’albite.
Les autres syénites sont, l’une compacte et de couleur claire,
l’autre sombre, à gros éléments ; toutes deux essentiellement
constituées par de la chlorite, des feldspaths à clivages brillants
montrant à la loupe les cannelures des macles.
A l'examen microscopique, la biotite se présente en très rares
lamelles souvent chloritisées avec inclusions de zircon, on voit
aussi de la pennine secondaire, abondante, en plages irrégulières,
contournant les autres minéraux; avec des tons de polarisation
bleu foncé et violet-lilas et un pléochroïisme vert et jaune très
pâle. s
Les feldspaths comprennent de l’orthose, de l’anorthose rare,
de l’albite, de l'oligoclase quelquefois bordé d’orthose ou d'albite,
le noyau central est alors damouritisé. D’autres cristaux d'oli-
goclase et d’albite sont lardés de petites lamelles de mica blanc,
distribuées fréquemment suivant les clivages.Tous ces feldspaths
sont maclés suivant les lois de l’albite et de Carlsbad.
Comme minéraux accessoires, de l'apatite, de la magnétite
rares ; dans la roche claire on observe du rutile abondant avec
la macle en genou; du sphène s'offre en grains ou en cristaux en
fuseau dont le pléochroïsme est rose-saumon suivant n, et rose
verdâtre suivant n,.
3° Granulites. — Les filons qui traversent l’ellipse sont des
granulites de couleur claire, rose ou blanche, où les feldspaths se
présentent en plus ou moins gros cristaux, plongés dans une
association granulitique de feldspaths et d'autres éléments
quartz et petites paillettes de micas noir et blanc. Souvent des
grains sombres de chlorite se détachent sur le fond clair de la
roche ou bien de l'hématite rouge forme auréole autour des
micas.
Au microscope, l’une de ces roches, provenant de Sabab Rüih,
offre un grand développement de rutile en aiguilles très fines,
groupées en faisceaux ou en houppes ou bien formant des cris-
taux avec la macle en genou. Ce rutile est inclus dans le quartz
ou dans les chlorites. La biotite est peu abondante, à poly-
chroïsme marqué, peu chloritisée avec des inclusions de zircon et
plus rarement de rutile.
58 S. COEMME
La muscovite se présente en petites lamelles primaires ou
secondaires, libres ou incluses dans le quartz et les feldspaths,
plus rarement en grandes lamelles intactes ou plus ou moins
chloritisées par la pennine et le clinochlore.
De grands cristaux d’orthose existent presque partout avec la
macle de Carlsbad, du microcline altéré, de l’albite à macle du
même nom, de l’oligoclase en cristaux de taille variable avec
macles variées : de Carlsbad, de l’albite et de la péricline. Les
feldspaths sont souvent cassés, décomposés suivant les cassures
en matières argileuses et ferrugineuses, ou bien damouritisés
dans toute leur masse ou à leur Fan Les feldspaths sont
quelquefois zonés et l épigénie n'affecte que la zone périphérique
laissant le centre intact.
Le quartz est granulitique ou forme de grands cristaux rem-
plis d’inclusions,
Enfin la chlorite, quand elle se présente, se montre sous
forme de pennine et de clinochlore jaune pâle, à éclat nacré,
sans pléochroïsme, ou blanchâtre.
Ajoutons que dans l'un des types, la structure se révèle en
lame mince de nature cataclastique, les éléments se présentant
en petits fragments à contours peu nets.
IT. ARKOSES
A Tala Gourmat Zaër, on trouve une arkose constituée par
de grands cristaux blancs ou roses de feldspath, des cristaux de
quartz et du mica noir, cimentés par une pâte claire siliceuse.
L'examen en plaque mince révèle des lamelles fréquentes de
biotite peu chloritisée, avec de rares‘inclusions de zircon déter-
minant des auréoles pléochroiques: des cristaux d’orthose, de
microcline et d’anorthose troués et crevassés, de grands cristane
anguleux de quartz. Tous ces éléments sont réunis par un ci-
ment siliceux contenant des grains très fins d’hématite rouge.
On voit de temps en temps dans la pâte les vides laissés par le
départ des cristaux de feldspath. |
À Tala Gourmat R'ouanem et à Menjant Zaër, on rencontre
une roche classique composée d’une pâte pétrosiliceuse cimen-
tant des fragments de granulite, des feldspaths altérés et des
cristaux de quartz de diverses dimensions.
L'observation au microscope montre des fragments de granu-
lite et divers cristaux se détachant sur une pâte siliceuse crypto-
cristalline, formée de petits cristaux de quartz, ce qui donne à
ces roches l'allure de brèches. |
ELLIPSE GRANITIQUE DES ZAER 59
Dans les fragments de granulite, on voit : de la biotite avec
ses caractères ordinaires (quelquefois avec un pléochroïsme brun
vert suivant n, et brun pâle suivant n, ou n,,) parfois chloritisée
(clinoclore) et accompagnée d'un peu de magnétite ; quelques
paillettes de muscovite ; du microcline en voie d’altération, de
l’anorthose en grands cristaux subissant un commencement de
décomposition suivant les cassures, des plagioclases à bordure
d’anorthose, une microperthite. Tous ces feldspashs sont rare-
ment épigénisés par du mica blanc.
Les autres éléments englobés dans le ciment sont le zircon,
des lamelles de biotite un peu tordues et fragmentées, le quartz
en cristaux anguleux nombreux ou en plus petits cristaux, de
l’orthose avec macle de Carlsbad, du microcline, soit intacts,
soit damouritisés.
Sur le fond gris siliceux se détachent des vides laissés par les
feldspaths, les contours de la section du minéral disparu, souli-
gnés par de la matière argileuse, sont très nets. En quelques
points de la calcite, produit de la décomposition des feldspaths,
comble ces vides.
III. PHÉNOMÈNES DE CONTACT
La série métamorphisée comprend des schistes à andalousite,
à cordiérite ou à tourmaline, des schistes noduleux, des schistes
micacés, des schistes tachetés et des grès qui ont subi l’action
du métamorphisme.
1° Schiste à chiastolite de Sahab Rih. — C'est un schiste
gris à petits cristaux aciculés d'andalousite de quelques milli-
mètres de long et à fines paillettes de séricite visibles à la loupe.
Le fond de la roche est essentiellement composé de quartz et
de petites lamelles de mica blanc. Sur ce fond se détache de la
biotite, disséminée dans toute la masse ou formant des traînées
dans les plans de schistosité, et une multitude de cristaux d’an-
dalousite avec inclusions charbonneuses en dessins caractéris-
tiques. La matière charbonneuse abonde d’ailleurs dans ce
schiste : elle est encore concentrée en petits nodules ou bien
groupée autour des cristaux d’andalousite.
2° Schistes à andalousite. — 4) Celui des Zaër est gris terne
avec aiguilles d’andalousite visibles à la loupe. Au microscope,
ce minéral s'offre en cristaux peu nombreux, de taille moyenne,
et dont les clivages m (110) sont nets avec, parfois, altération
périphérique en damourite ou en produits jaunâtres. Le reste de
50 S. COEMME
la roche est constitué par des micas : biotite, muscovite en la-
melles plus ou moins petites, mais intactes, par du quartz grenu,
par du rutile abondant en petits éléments à contour arrondi, par
de l’hématite rouge en cristaux groupés.
b) Un autre schiste à andalousite venant de Menjant Zaër est
gris-ardoise, soyeux, très fissile, avec cristaux d’andalousite
entre les lits micacés. La structure de ce schiste se précise en
plaque mince où l’on voit de gros cristaux d’andalousite, mal
délimités, imprégnés de matières charbonneuses et de micas
blancs hydratés, moulés par des bandes plus ou moins sinueuses
de muscovite accompagnée de biotite (pléochroïque dans les tons
verts) et de magnétite.
c) À Foum Tri, on trouve un schiste gris, d'aspect satiné, à
cristaux d’andalousite de À à 2 centimètres de long et à petites
lamelles brunâtres de mica.
Au microscope, l’andalousite a les mêmes caractères que dans
le schiste précédent. Les micas abondent. Ils sont représentés
par de petites lamelles de muscovite et de séricite qui forment
le fond du schiste sur lequel tranchent de plus grandes lamelles
de biotite. Ce minéral y possède son polychroïsme ordinaire,
mais il est en voie de devenir opaque par production de produits
ferrugineux. |
Le plus souvent d’ailleurs, les lamelles, nettement clivées
suivant p (001) et chargées d'hématite rouge, sont devenues com-
plètement opaques.
Le quartz finement granulitique et la matière charbonneuse
abondante achèvent la constitution de cette roche.
d) Schiste à andalousite, cordiérite el tourmaline de Sahab
Rih. Cette roche grisâtre apparaît au contact immédiat du granite,
avec d’assez longs cristaux d'andalousite et des paillettes de
mica blanc. Elle offre une tendance à la schistosité.
Les plus fréquents minéraux qui se reconnaissent en plaque
mince sont : l’andalousite en très beaux cristaux avec clivages
m (110) nets et inclusions régulières de matières charbonneuses
ou bien de quartz et de magnétite ; la cordiérite en belles plages
irrégulières prenant parfois l'apparence de macles, avec inclu-
sions de magnétite, biotite, muscovite et tourmaline. La biotite,
pléochroïque dans les tons bruns, et la muscovite forment des
taches disséminées sur toute la plaque, tandis que les petits
cristaux de quartz avoisinent plutôt les cristaux d'andalousite et
de cordiérite formés à leurs dépens. La tourmaline, faiblement
pléochroïque, se présente en petites baguettes allongées avec
pointements.
ELLIPSE GRANITIQUE DES ZAËR 61
e) Le schiste à tourmaline el à andalousite des Zaër est com-
pact, très peu fissile, gris bleuâtre, avec des cristaux d'envi-
ron À cm. de long complètement épigénisés par du mica blanc et
_ une multitude de baguettes de tourmaline visibles à la loupe.
Au microscope, on voit se détacher vigoureusement sur un
fond de cristaux de quartz bien calibrés, de nombreuses et
belles baguettes de tourmaline. |
Ces baguettes allongés suivant l’axe vertical, sont consti-
tuées par les prismes d'd' (1120) accompagnés des faces
e (1010) et surmontés des faces p (1011) ou e! (0221): elles offrent
presque constamment des cassures transversales. Les faces du
sommet prennent quelquefois un grand développement par rap-
port à celles de la zone verticale, donnant aux cristaux une
forme lenticulaire. En lumière naturelle, le pléochroïsme est très
net : brun clair suivant n, et brun bleuâtre suivant n,.
Les baguettes de tourmaline sont presque toutes orientées
dans le plan de la schistosité ou dans le plan perpendiculaire.
Les cristaux d'andalousite ont conservé leur forme allongée mais
des produits micacés (muscovite en belles lamelles) les ont épi-
génisés. Enfin le rutile est abondant et le zircon assez fréquent
en prismes avec cassures transversales.
{) Le schiste à andalousite et à cordiérite altérées est compact,
peu fissile, gris foncé, montrant à la loupe de petites lamelles de
mica, de tout pelts cristaux de quartz et des sections grisâtres
d’un autre minéral (andalousite).
La damourite, le quartz et la magnétite en une multitude de
petits éléments forment le fond de la roche.
La biotite est fréquente en nombreuses lamelles de plus
grandes dimensions que les éléments précédents. La muscovite
s'offre en plus grandes lamelles encore. On observe enfin des
plages moyennes grisâtres, peu nettes, de cordiérite altérée et
des cristaux d’andalousite transformée en séricite.
3° Schiste micacé à cordiérite de Sahab Rih. — Cette roche
compacte, très finement cristalline, est rougeâtre avec des taches
vertes de chlorite, offrant de nombreuses et fines paillettes mi-
cacées qui lui donnent un aspect chatoyant sur les eassures.
Au microscope, on voit une multitude de lamelles micacées :
biotite en voie d'altération, souvent chargée d’hématite, ou bien
verdissant et commençant à se transformer en vermiculite : la-
melles enchevêtrées de muscovite associée à du quartz granu-
htique et à quelques petites baguettes de tourmaline; par
place apparaissent des plages de cordiérite à contours non défi-
62 S,. COEMME
nis, pleines d’inelusions de quartz. Des rosettes de pennine as
sociées à du rutile et à du sphène complètent la composition
minéralogique de cette roche.
4° Schiste micacé à andalousite avec tendance au schiste
noduleux. — Ce type pétrographique est gris clair, d'aspect
soyeux dû à de fines lamelles de mica blanc visibles à la loupe ;
les cristaux d’andalousite, complètement empâtés, boursouflent
légèrement la roche.
Les micas blancs abondent en paillettes et en minuscules la-
melles enchevêétrées ; un peu de quartz les accompagne.
L'andalousite, en taches allongées, sans contours géomé-
triques nets, est damouritisée tout au moins à la périphérie et
suivant les cassures. La biotite prend un aspect porphyroblas-
tique ; ses lamelles, disséminées sur toute la surface de la plaque
mince, sont petites, fragmentées suivant les clivages p (001) et
polychroïque dans les tons verts. Elle est accompagnée de ma-
gnétite et de fer oligiste en petits grains hexagonaux. On y ren-
contre encore du rutile et de la tourmaline plus rare.
La roche qui a donné ce schiste devait se trouver loin du con-
tact du granite.
5° Schistes noduleux à andalousite transformée en pail-
lettes micacées (Foum Tizi et Zaër).
Ce sont des schistes gris, d'aspect satiné, où les cristaux
d’andalousite forment boursouflures entre les lits micacés.
A l'examen microscopique, l'andalousite en gros cristaux
allongés suivant l’axe vertical et clivés suivant les faces m (110),
presque toujours imprégnés de matières charbonneuses, damou-
ritisées à la périphérie et suivant les cassures. Cette damouriti-
sation est souvent plus avancée; ‘dans certains échantillons, il
persiste encore des fragments du cristal d’andalousite noyés au
milieu d’un agrégat de très fines paillettes micacées, où bien 1l
n'existe plus que de larges bandes où des nodules de damourite
et de séricite.
Des lamelles de muscovite et de séricite, auxquelles peuvent
se Joindre soit de la chlorite (clinochlore et un peu de pennine),
soit du rutile, soit de la tourmaline, forment de longues bandes
où tous les éléments orientés dans la même direction se moulent
autour des nodules sériciteux. La biotite est fréquente, elle se
présente partout en lamelles moyennes, irrégulièrement distri-
buées sur toute la plaque, quelquefois associées à la muscovite
des bandes précédentes. Dans certains exemplaires, elle est
pléochroïque dans les tons verts, ou bien dans les tons bruns.
ELLIPSE GRANITIQUE DES ZAER 63
Ailleurs elle est altérée et chargée de produits ferrugineux qui
la rendent presque opaque. De petits cristaux de quartz secon-
daire sont parsemés sur toute la plaque et, dans un certain type,
disposés en filonnets et en plages d’étendue restreinte.
Le schiste noduleux des Zaër possède les cristaux d'andalou-
site les moins damouritisés, les lamelles de biotite sont légère-
ment tordues et déchiquetées et il n'y a pas de longues bandes
micacées à une seule orientation comme dans les schistes nodu-
leux de Foum Tizi,
Série des schistes tachetés. |° Schistes tachetés à anda-
lousite. — a) Schiste (acheté à andalousite transformée des Zaër.
C est un schiste gris soyeux sur la tranche duquel se dessinent
les sections losangiques des cristaux d’andalousite. Au micros-
cope, on voit une association de paillettes de séricite dissémi-
nées sur toute la plaque, de quartz finement grenu et d'une
multitude de petits grains de rutile, spinelle et hématite rouge.
La biotite est abondante en lamelles à clivages p (001) bien
marqués, à polychroïsme vert-brun suivant n, et vert suivant
TE
Les taches verdâtres ferrugineuses assez confuses tranchent,
par endroit, sur le fond de la roche. L'andalousite se présente
avec ses contours habituels, mais sa biréfringence est supé-
rieure à celle qu'elle a d'ordinaire ; ses cristaux souvent tordus,
blancs ou jaunâtres avec un reflet nacré, n'offrent pas d’extinc-
tion nette entre les nicols croisés, mais une teinte grisâtre non
uniforme. La matière qui les constitue ne paraît pas homogène.
Enfin, dans d’autres cristaux, il peut y avoir des régions cons-
tamment éteintes entre les nicols et d’autres qui restent tou-
jours grisâtres. Cette andalousite subit sans doute une trans-
formation en divers produits micacés. Dans les cristaux allon-
gés, on voit des cassures transversales remplies d’oligiste, de
rutile, de magnétite et de mica noir.
b) Schiste grisâtre satiné couverts de taches brunâtres, bien
visibles à l'œil nu, accompagnées d’autres plus ténues, visiblesà la
loupe.
La séricite, en petites lamelles orientées, constitue presque
uniquement le fond du schiste. Suivant certains lits, on trouve
du quartz en petits cristaux englobés dans de la biotite. Celle-ci
se présente rarement en lamelles nettes, mais en nombreuses
petites plages polychroïques dans les tons jaunes verdâtres. Sur
les lits micacés, se dessinent des taches verdätres oblongues, al-
longées dans le plan de la schstosité, dans lesquelles sont con-
64 S. COEMME
centrés des produits ferrugineux, un peu de biotite mal défimie et
quelques granules de quartz. Ces taches sont moins métamor-
phisées que le fond de la roche.
L'andalousite a disparu, laissant des trous à contours géomé-
triques, plus rarement elle est restée intacte. Un chloritoide à
allongementpositif, à pléochroïsme vert suivant n, et vert très
pâle suivant n, se présente en cristaux petits, bordés latérale-
ment de produits ferrugineux.
Aux minéraux précédents, 1l faut ajouter du rutile, du zircon,
de la magnétite et du fer oligiste, de la tourmaline rare, tous en
petits étant
Dans un autre type, les mêmes petits éléments (micas He
rutile, zircon, quartz, tourmaline à pléochroïsme net, D
dantes baguettes d’un chloritoïde) forment le fond du schiste. De
place en “bre se montrent les taches verdâtres micacées, puis
rassemblées en grandes plages de belles lamelles de biotite runs
la même SHontalon pléochroïques dans les tons brun verdâtres,
tordues et chloritisées suivant les clivages p (001); quant aux
cristaux d’andalousite ou bien ils ont disparu ou bien ils sont
profondément transformés en mica blanc.
c) Un autre schiste présente un fond uniquement micacé com-
posé de séricite dont les éléments disposés dans deux directions
perpendiculaires prennent, en plaque mince, l'apparence de
baguettes très nettes à allongement positif et de lamelles apla-
tes sur la face p (001). De petits cristaux de rutile, de zircon et
de tourmaline accompagnent la séricite.
Certains cristaux d’andalousite y sont en voie d’altération :
des produits ferrugineux, de la limonite, un peu de rutile appa-
raissent dans ces cristaux.
Les taches rougeâtres à contours plus ou moins géométriques
sont disséminées sur toute la préparation. Elles sont bourrées de
produits ferrugineux dans lesquels sont noyées quelques fines
lamelles de Hi et de séricite.
2° Schistes tachetés sans andalousite. — Le fond de la
roche est toujours formé de séricite orientée, prédominante et de
quartz en très petits éléments disposés par plages ou en filonnets;
à ces constituants, il faut ajouter le zircon, la magnétite, l'héma-
tte rouge et même le sphène. La biotite est très abondante, elle.
entoure les petits cristaux des lits schisteux, formant des taches
peu étendues à pléochroïsme verdâtre, plus rarement elle s'offre
en lamelles ordinaires. Elle entre peu comme constituant des
grandes taches rougeâtres qui ponctuent la plaque mince.
E »
ELLIPSE GRANITIQUE DES ZAEK 65
Comme dans les schistes tachetés précédents, ces taches sont
des régions du schiste imprégnées de produits ferrugineux où
l’on distingue quelquefois des granules d’hématite rouge et des
grains verdàtres ferrugineux.
Parfois on distingue soit à l'intérieur, soit à la périphérie de la
tache un minéral de biréfringence peu élevée correspondant à
celle de l’andalousite. D'ailleurs, ces taches ont souvent les con-
tours géométriques des cristaux d’andalousite.
Il reste à signaler des minéraux caractérisant quelques-uns
de ces schistes: dans l’un d'eux, la tourmaline est fréquente en
petits cristaux aciculaires ou bien en plus grands cristaux à poly-
chroïsme net.
Dans un autre ce sont de petits cristaux d’un chloritoïde à
bords ferrugineux, à pléochroïsme vert suivant n, et jaune ver-
dâtre suivant n, et dont l'extinction est longitudinale.
Des grès qui ont plus ou moins subi l’action du métamor-
phisme se trouvent intercalés dans les schistes précédents.
Chez les Zaër, il existe un grès très schisteux, quartzeux et
finement micacé, avec lits violacés sur la tranche. Le quartz y
est grenu, ses cristaux, plutôt petits, sont encerclés par du mi-
ca noir à pléochroisme vert très pâle suivant n, et vert bru-
nâtre suivant »,. Le mica noir et.l’hématite se développent da-
vantage suivant certaines bandes formant alors un réseau épais
qui, de place en place, enchâsse des cristaux de grenat. Le ru-
tile abonde dans cette roche ; la magnétite, le zircon, le sphène
y sont plus rares.
Chez les Zaër on trouve encore un grès grisâtre, schisteux,
montrant à la loupe de petits cristaux de quartz et des paillettes
micacées. En lame mince, le quartz se présente en cristaux
assez gros, bien calibrés, entourés de micas blancs ; on observe
des lamelles de muscovite, de grandes plages de damourite, du
zircon en inclusions dans le quartz et la muscovite, du rutile
- très abondant en fines aiguilles ou en cristaux inclus dans le
quartz. ar
… À Foum-Tizi, les cristaux de quaïtz sont du calibre des pré-
y cédents, cimentés par de la damourite et de la séricite ; le rutile
est aussi très fréquent en petits cristaux de forme parfaite (m h{
b !!? al) ou en plus grands cristaux :; mais aux minéraux cités
s'associent la tourmaliné rare à pléochroïsme caractéristique et
quelques cristaux d’andalousite, damouritisés à la périphérie,
mais à clivages m (110) nets.
Le grès de Sahab Rih, éloigné du contact, commence à évo-
25 mai 1918, Bull, Soc. géol, Fr. (4), XVII, 1917. — 5,
66 S. COEMNE
luer. Il est gris, schisteux, montrant à la loupe des cristaux de
magnétite, des paillettes micacées se détachant sur un fond
quartzeux. |
En lumière polarisée, on peut observer que le quartz est
clastique, s’offrant en petits éléments bien calibrés, cimentés
par de la séricite et une matière argilo-siliceuse. Le mica noir
chloritisé, la muscovite, la tourmaline sont rares.
Des cristaux de magnétite sont agglomérés en divers points
de la plaque. Suivant certains alignements, il s’est développé
du clinochlore et de la séricite.
RÉSUMÉ ET CONCLUSIONS
En résumé, les roches à structure grenue de l’ellipse sont cons-
tituées par des granites à caractères ordinaires, des syénites très
feldspathiques, des granulites leucocrates où la biotite est: peu
fréquente mais où l’on rencontre des chlorites et parfois, en
abondance, du rutile.
Les feldspaths de ces roches sont peu calciques, mais surtout
sodiques, les plagioclases subissent quelquefois l’albitisation,
enfin les feldspaths sont fréquemment damouritisés et en voie
de transformation.
D'après les caractères pétrographiques précédents, 1l semble
que nous soyons en présence d’un magma de fumerolles.
A cet égard je suis frappé de l'analogie que présente l’el-
lipse des Zaëravec l’ellipse d'Oulmès que M. L. Gentil a décrite!.
Enfin il existe quelques arkoses formées d’un ciment siliceux
qui englobe des minéraux : quartz, feldspath, mica noir, et
même des fragments de granulite comme à Tala Gourmat
R’ouanem et à Menjant Zaër. S
Les roches éruptives ont exercé une action métamorphique
sur les sédiments voisins les transformant en une série nor-
male de schistes métamorphiques dont on peut résumer ainsi les
caractères : schiste à chiastolite et à nodules de matières char-
bonneuses ; schistes micacés à andalousite légèrement damou-
ritisée ; schiste de Sahab Rih à petites baguettes de tourma-
line, mais à andalousite et surtout à cordiérite bien développée ;
schiste à tourmaline très abondante en belles baguettes orientées
accompagnée d’andalousite -et de rutile ; schiste micacé où la
cordiérite et l’andalousite sont altérées ; schiste micacé à cordié-
rite, pennine et biotite évoluant en vermiculite ; schistes nodu-
1, Louis Gexriz. Note sur les régions volcaniques du Maroc central. B.S. G. Æ.
(4), XVI, 1946, p. 200.
ELLIPSE GRANITIQUE DES ZAER ô7
leux le plus souvent à lits micacés orientés, moulant des nodules
de micas blancs hydratés, avec andalonsite centrale, plus ou
moins intacte ; schistes ponctués de taches de Mires ou rou-
geàtres chargées de produits ferrugineux, à fond quartzeux et
surtout micacé avec andalousite transformée qu’accompagne fré-
quemment un chloritoïde ; enfin schistes tachetés sans cristaux
d'andalousite, et grès, où le métamorphisme a développé des
minéraux comme le mica noir, le rutile, le grenat, l’andalousite
et la tourmaline.
Au point de vue minéralogique, on peut remarquer que les
taches des schistes tachetés résultent de l'imprégnation de cer-
tains minéraux par des produits ferrugineux et du mica noir.
Ainsi, l’andalousite existe souvent sur bords ou au centre
des taches brunes, et ces dernières ont fréquemment les contours
des sections losangiques de cristaux d’andalousite, Dans d’autres
cas, 1l ne reste plus que des squelettes de cristaux à angles plus
ou moins arrondis mais dont la forme géométrique est encore
très nette. Le minéral disparu est remplacé par des produits fer-
rugineux et micacés.
Au point de vue stratigraphique, le métamorphisme exercé
par les roches de profondeur sur les schistes primaires, formant
tout une auréole autour de l’ellipse, montre nettement la posté-
riorité du massif granitique par rapport à ces schistes primaires .
qui sont au moins d'âge silurien.
D'autre part, les arkoses apparaissent comme formées aux
dépens des granites et par conséquent sont postérieures à la
consolidation de ceux-ci; malheureusement leur âge reste indé-
terminé ; cependant on peut espérer qu'une étude détaillée de la
région fournisse sur ces arkoses des données stratigraphiques
qui permettront de limiter dans le temps l’époque de consoli-
dation des roches constitutives de l’ellipse des Zaër.
68
SUR QUELQUES PHÉNOMÈNES DUS A LA CIRCULATION
DE L'EAU DANS LES ROCHES
rar René d’Andrimont!, er Charles Fraipont.
I. Principes généraux. — On sait que toutes les roches,
qu'elles soient perméables en grand, perméables en petit, ou
« dites » imperméables, contiennent de l’eau et sont le siège de
phénomènes de dissolution et de recristallisation qui ont pour
effet de désagréger ou de consolider les roches.
On sait aussi que l’eau opère des dissolutions dans les roches,
soit qu'elle s’y trouve à l’état capillaire ou pelliculaire, soit
même que la roche soit apparemment sèche*.
La dissolution peut être plus ou moins rapide selon la perméa-
bilité de la roche; si l’eau circule rapidement, on aura un volume
considérable de liquide qui se saturera lentement, mais cependant
le volume de matières dissoutes pourra être considérable comme
c’est le cas dans les grottes calcaires ; dans le cas contraire, on
aura peu de liquide quise saturera rapidement.
Ces faits acquerront de l'importance pour la recristallisation.
On aura, en effet, pour un même minéral de plus gros cristaux
dans des roches peu perméables que dans des roches très per-
méables ; nous citerons comme exemples les volumineux et
beaux cristaux de quartz * et de calcite que l’on trouve souvent
englobés dans des argiles situées dans les cassures des roches, et
les cristaux de pyrite des phyllades cambriensé.
Le phénomène le plus général que nous voulons mettre en
évidence est le suivant : lorsque l’eau contient en dissolution
une matière quelconque et qu’elle rencontre une matière plus
soluble; elle peut abandonnerune certaine quantité de la première
1. Note présentée à la séance du 23 avril 1917. — Mémoire destiné au moment
de la déclaration, de la guerre, à être présenté à la Société géologique de Belgigue à
Liége.
2. Pour la compréhension exacte des termes « pernréable en grand », « per-
méable en petit », « état capillaire », « état pelliculaire », « apparemment sec »,
nous nous voyons obligés de renvoyer aux mémoires antérieurs de M. d’An-
drimont (voir in fine : bibliographie). |
3. Cristaux bipyramidés de Visé.
4. Ces argiles et ces phyllades sont imperméables, l'eau y circule à l’état pelli-
culaire ; tandis que dans les grès et dans les calcaires, l’eau circule à l’état capil-
laire, auquel cas elle forme plutôt des concrétions ou des stalactites.
sg gré LH ER
CIRCULATION DE L'EAU DANS LES ROCIES 69
qui recristallise et dissout une certaine quantité de la seconde,
mais nous n'avons pas une loi générale car le degré de concen-
tration joue ici un rôle Er Dannerait. Nous verrons notamment
une eau chargée de calcaire dissoudre un organisme siliceux et
le remplacer par du calcaire.
Nous savons parfaitement qu'en énonçant ce principe, nous
allons à l'encontre d’un principe généralement admis en physique :
à savoir qu'un liquide saturé d'un corps en dissolution ne perd
pas la faculté de dissoudre un autre corps, mais les exemples
géologiques que l'on observe dans la nature infirmant ce prin-
cipe sont tellement nombreux que nous devons nous rendre à
l'évidence.
Pourquoi la loi physique ne s'applique-t-elle pas aux phéno-
mènes géologiques ? Il est difficile de le dire, car nos études et
nos observations ne sont pas encore assez avancées ; cependant,
on peut signaler dès à présent :
1° Qu'il s'agit de solutions de corps très peu solubles — ou
même réputés insolubles —. Il faudrait donc distinguer peut-
être entre la « macrosolubilité » et la « microsolubilité ».
Pour vérifier si le principe énoncé ci-dessus se vérifie dans tous
les cas, il faudrait pouvoir classer toutes les espèces minérales
d'après leur solubilité.
2° Qu'il s’agit d'actions extrêmement prolongées embrassant
dans certains cas des périodes géologiques très longues et qui
pourraient en conséquence avoir un effet considérable alors que
le phénomène ne serait pas perceptible dans des expériences de
laboratoire.
3° Des échanges dans les solutions se produisent-ils lorsque de
l’eau est « microsaturée » ou pas ? IL est impossible de le dire
pour le moment. Nous ne pouvons actuellement fixer non plus à
partir de quel degré de concentration un échange est possible.
4° Enfin, il s’agit fréquemment .de phénomènes de dissolution
-provôqués par l'eau circulant à l'état pelliculaire et rien ne prouve
que, à cet état, l'eau se comporte au point de vue de la solubi-
lité comme dans ses autres états.
DnPel] peut de plus intervenir les actions combinées de 3, 4 ou
plus encore d'espèces minérales en solution.
6° L'influence des sels alcalins favorisant la dissolution de la
silice par exemple a été signalée par nos confrères MM. Lohest
et Cornet. -
L]
d'a de dE RE, à p hs PUR on à € nu LENS YA PACE OS EEE Va
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F2 : | NTM: TRE
10 R. D'ANDRIMONT ET CH, FRAIPONT
1° Des phénomènes chimiques ! et biologiques, plus ou moins
compliqués viennent se joindre aux phénomènes physiques.
Notre but n’est pas d'entrer dans des détails à leur sujet.
Quoi qu'il en soit, mentionnons ici une série d'exemples :
Exemple I. — Si nous avons du calcaire et du phosphate de
chaux en présence et que l’ensemble soit soumis à l’action dissol-
vante de l'eau, le calcaire plus soluble sera dissous d'abord, le
phosphate ensuite. Il se produira d’abord un enrichissement lent
en phosphate par départ du calcaire. Si ensuite le phosphate est
dissous à son tour, il eristallisera à l’état de phosphate zonaire à
un niveau inférieur, pour deux raisons : la première parce qu'un
liquide entièrement saturé a tendance à laisser cristalliser la
substance en solution au contact de cette même substance non
dissoute, et aussi parce que l’eau contenant le phosphate venant
à rencontrer de nouvelles couches calcareuses, abandonnera du
phosphate pour dissoudre du calcaire selon la loi que nous avons
énoncée ci-dessus. Dans ce cas desphénomènes chimiques entrent
en ligne de compte *.
Fe fait que les eaux du Crétacé renferment du sel en plus
grande quantité et du calcaire en moindre quantité en Campine
qu’en Hesbaye est dû à ce que la dissolution progressive du sel
a favorisé le dépôt du calcaire. Sans entrer dans des considérations
chimiques sur ce fait, c'est l’un de nous, M. d'Andrimont ?, qui
le premier a établi une relation de cause à effet tendant à expli-
quer ce phénomène, notre savant maître, le professeur Lohest
ayant constaté le fait.
Exemple II. — Tuf humique où ortstein. — On observe
généralemènt cé tuf dans-des régions marécageuses où la terre
végétale est très riche en matières organiques et repose sur un
sable gris peu épais sous lequel ce tuf se rencontre surmontant des
sables jaunes.
1. [se peut même qu'il ne s'agisse pas, dans beaucoup de cas, d'un simple échange
de corps en dissolution et qu'une simple migration de l'eau à l’état capillaire ou
pelliculaire, amenant des matières minérales en solution, les mettent en contact
avec d’autres et provoquent une réaction chimique. Nous serions très heureux de
voir nos collègues chimistes expliquer ainsi nombre de phénomènes. Cela ne
démontre pas, en tout cas, que la loi que nous tentons d'établir soit inexacte ; nous
ne doutons pas que les phénomènes physiques et chimiques interfèrent souvent,
mais noussommes convaincus que soit chimiquement, soit physiquement la solu-
tion d'une nouvelle matière par de l'eau contenant une premiere matière, favo-
te la précipitation ou la cristallisation de la premiere.
. Voir à ce sujet l’intéressant mémoire de notre confrère M. Gillet (Ann. Soc.
ie de Belgique).
si Ont
x
CIRCULATION DE L'EAU DANS LES ROCHES <1
L'eau d'infiltration chargée d’anhydride carbonique et d'acides
organiques s'infiltre dans le sable. Au contact entre le sable gris
et le sable jaune ferrugineux, le tuf se forme, le fer prenant la
place des matières organiques qui se précipitent.
Analyse d'un ortstein.
Terre Sable Ortstein Sable
végétale gris : jaune
MAPIÉNESSODPADIQUES ET doc rene oct 1,5 1 4 0
DO D DA IE SIA SNA ANR CR ee been Doit 0.006 0,006 0,083 0,009
tvdes drAalet de Fees ue 0,2 0,008 0:81: 0,73
CROP PATENT SR MAR ET ie Mes ln . traces traces 0,2 traces
EDG SERRE SR TR PR RE RP Le 94 98 96 96
Exemple III. — Tuf ferrugineux ou alios. — Ce tuf se forme
quand les sables renferment en même temps des substances fer-
rugineuses et du calcaire, il se forme au-dessus de la nappe aqui-
fère. L'eau chargée d'anhydride carbonique décalcifie d’abord les
couches qu'elle traverse, quand le ‘sable est décalcifié les eaux
d'infiltration s’attaquent au composé ferrugineux, puis arrivant
au contact de nouvelles couches calcareuses, il y a substitution,
et la dissolution du calcaire aide à la formation du tuf ferrugi-
neux, l’eau précipitant du fer pour redissoudre du calcaire.
Exemple IV. — Tuf calcaire. — I s'en forme en profondeur
par imprégnation par du calcaire d’une roche meuble, soit en sur-
face à l'émergence d’une nappe aquifère.
Le tuf calcaire profond se rencontre en Belgique au bord de la
mer, dans les dunes, et en Campine. En descendant, l’eau se charge
de plus en plus de calcaire (contenu dans les sables), à la ren-
contre de bancs coquillers par exemple, ce calcaire se reprécipite
et cimente les coquilles ; toute modification naturelle, comme
nous le verrons plus loin, favorisera ce dépôt, le balancement
de la nappe, etc... L'eau plus ou moins salée de la nappe au
bord de la mer peut aussi remonter dans les sables par capillarité,
et comme les sables sont calcareux, la rencontre de l’eau d'infil-
tration avec une solution salée peut favoriser également le dépôt
de calcaire,
Exemple V.— Les sables del'Oligocène supérieur ou Aquita-
nien ont des zones colorées, celles-ci sont moins riches en cal-
care que les sables jaunes. Les eaux chargées de fer et de man-
ganèse (éléments provenant des argiles sableuses supérieures)
ont dissous le calcaire du sable et l'ont remplacé par du fer et du
manganèse. C'est ainsi également que l’on peut expliquer les
dépôts de ferro-manganèse de Boncelles-lès-Liége, etc.
12 R. D'ANDRIMONT ET CH. FRAIPONT
Des analyses plus nombreuses devraient être effectuées dans ce
sens.
Analyse des dépôts oligocènes et pléocènes
(renseignements insuffisants). Grande sablière d'Ans.
Sables rouges Sables jaunes Blanc
supérieurs inférieurs pur
Perte}: 1 he nm IN me Te SR ER EE Rets 1,20 1,06 0,70
Silice. 22 2 SE cat ia Me DEN NE SEEN 86,56 88,10 97,10
OXMF ER LS NE ONE OR OR AMAR ER PRÉC ER ANA 1,30 } 20
À lümire Lt OT RES ER MERE RENR 10,30 9,00 \ me
Chaux: 24 LR RON SR RE EE A NE DEEE 0,20 0,60
- Exemple VI. — Examinons le cas de fossiles en calcaire com-
pact, ou en calcite (calcaire carbonifère tournaisien) amenés dans
une poche de sable tertiaire et interstratifiés dans ce sable.
Nous constatons que le calcaire de ces fossiles a été molécule à
molécule, transformé en silice. L'eau de pluie ne contenant pas
de calcaire a traversé le sable, s’est chargée de silice, a rencontré
les fossiles en calcaire-et les a facilement dissous mais a remplacé
leur substance calcaire par de la silice, conservant même la struc-
ture des fossiles. Ici, nous avons le cas de la substance très
soluble remplacée par la substance peu soluble. On pourrait pen-
ser que ce n'est pas le fait d'avoir dissous le calcaire qui favorise
la réprécipitation de la silice, mais bien le vide produit par la
dissolution du fossile, ou Diutot d’une molécule de celui-e1 ; la
nature dela roche nous montre qu'il n'en est rien car ce sable ect
très peu compact et le vide que produirait la dissolution d’une
parcelle d’un fossile ne serait pas plus favorable à la recristalli-
sation que les interstices éxistant entre les grains de sable.
Exemple VII. — Voyons maintenant ce qui se passe dans un
calcaire. Prenons le calcaire carbonifère, par exemple, les Mol-
lusques (lamellibranches et gastropodes) qui s’y trouvent avaient
leur coquille primitivement en aragonite ; l’aragonite a été dis-
soute et remplacée par de la calcite. L'eau qui circulait dans la
roche était évidemment chargée de calcaire (CaCO*) primitive-
ment amorphe ou à l'état de calcite; cette eau rencontre du cal-
caire CaC0 à l’état d’aragonite dont la solubilité est différente
de celle de la calcite, comme l’eau ne contenait pas encore d’ara-
gonite, elle la dissout et la remplace par de la calcite. Zi la
nature chimique du corps n'intervient certainement pas puisque.
identique pour les deux substances ; seule leur solubilité différente
ou la forme de leur molécule peut influencer le remplacement de
l’une par l’autre.
l'en
514
CIRCULATION DE L'EAU DANS LES ROCHES 73
Exemple VIIT. — Si nous examinons ce qui se passe généra-
lement dans les sables tertiaires pour les coquilles d'aragonite,
nous voyons celles-ci parfois respectées, aucun phénomène de
dissolution n'étant encore intervenu. Mais parfois, comme par
exemple, pour les fossiles de l'Oligocène supérieur rencontrés à
Boncelles, la coquille a été totalement dissoute et seule la forme
du fossile reste, sa substance n'ayant avecla roche aucune diffé-
rence sensible. Ce fait que nous voyons à sa phase primitive dans
le tertiaire de Boncelles est fréquent dans les roches anciennes.
On trouve dans les psammites des fossiles en psammite, dans les
schistes des fossiles en schistes, et ainsi de suite, sans qu'il reste
souvent la moindre structure cristalline. Lors de la dissolution
très lente de la coquille, un tassement très lent de la roche
encaissante a remplacé la partie dissoute du fossile par du sable,
de l’argile ou autre chose, sans que la recristallisation agisse dans
ce cas-ci, et cependant, presque toujours, une certaine imprégna-
tion de la roche par de la silice ou autre chose a lieu là où le fos-
sile se trouve. Les fossiles des psammites du Condroz, ont, en
effet, leur coquille en psammite identique au psammite voisin ;
cependant lorsque les eaux viendront laver la roche, le fossile
moins soluble que la roche se montrera en relief. Dans les mêmes
roches, on voit des moules externes de fossiles dus simplement à
la dissolution du calcaire de ceux-ci sans qu'il y ait tassement de
roche dans le creux.
Dans le calcaire carbonifère lavé par la pluie, le fait que les
fossiles restent en relief provient simplement du fait que la cal-
cite est moins soluble que le calcaire compact.
On pourrait généraliser ce phénomène et dire que toute roche
tend à un moment donné de son histoire à une homogénéité de
composition, en même temps que se cimentent ses éléments. Un
sable calcareux verra d'abord son calcaire disparaître près de la
surface du sol, puis l’eau se chargeant de silice à défaut de cal-
caire, et rencontrant en profondeur du calcaire, abandonnera la
silice pour redissoudre du calcaire. On pourrait expliquer ainsi
comment certaines roches siliceuses et calcareuses ont eu leur
calcaire enlevé et ont vu un ciment siliceux remplacer le calcaire
disparu.
Exemple IX. — Certaines concrétions, comme le silex, par
exemple, présentent dans leur origine une grande complexité de
phénomènes, mais ne sont pas aussi difficiles à étudier qu'on
- , ;
peut le penser. On se contente souvent de dire que la présence
d'un organisme aide à la formation de la concrétion, On d
OS ORAN EE
< 4%. vu al
1% R. D'ANDRIMONT ET CH, FRAIPONT
qu'un Foraminifère, ou un autre corps a Joué le rôle de centre d'at-
traction. Si nous examinons les silex dits « rudimentaires » ren-
contrés dans les sondages de la Campine, nous constatons une
série de faits qui nous semblent facilement explicables.
Qu'est-ce d'abord que le silex rudimentaire ?
C’est de la craie glauconifère renfermant beaucoup plus de
spicules et d'organismes siliceux que la craie glauconifère voi-
sine et imprégnée desilice, ayant souvent vers le centre un noyau
de silex noir ou blond. On peut supposer qu’en certains endroits
le nombre d'organismes siliceux dans un dépôt calcaire a été
énorme. Par exemple, on voit aujourd'hui encore en certains
points de la mer de Behring, de colossales accumulations
d'Éponges siliceuses (croisières de M. le professeur Damas, de
l'Université de Liége), cela s'est passé aussi pendant le Crétacé en
certains points de la craie où il y avait de la silice en grande
abondance.
Les eaux qui y circulaient dissolvaient jusqu à saturation peut-
être, du calcaire et de la silice, laquelle, peu soluble, se repréci-
pitait là où une coquille ou autre chose se dissolvait et impré-
gnait la craie avec la plus grande facilité au moindre changement
dans les conditions de cireulation des eaux ou voisinage d’un
organisme, d'une cavité, etc... Le fait d'avoir déposé de la silice
dissoute permet alors à l’eau de redissoudre du calcaire ; cette
dissolution de calcaire va aider au dépôt d’une nouvelle quantité
de silice, et progressivement, le silex rudimentaire va passer au
silex tes par élimination progressive de la craie imprégnée :
Parfois, le . englobera, sans en changer la nature, un fossile
en ue cristallisée ; parfois, lorsqu'un fossile (Bélemmite ou
autre) sera mi-partie de un silex, mi-partie dans la craie, la
partie enfermée dans le silex sera silièifiée, celle dépassant celui-ci
restant calcaire. Tous ces cas sont des stades dans la silicification.
On rencontre des Oursins dont les plaques encore calcaires ont
la cavité interne en silex. Il est probable que de la craie s’est,
après la mort de l'animal, introduite dans sa cavité centrale.
Cette craie moins tassée que celle entourant le fossile, était plus
favorable au dépôt de la siliceen solution, et qu'il s’est forméen
silex rudimentaire, puis un vrai silex dans l'Oursin. Ceci est
démontré par le fait que nous avons vu, à l’intérieur d'Oursins
en silex, des cavités emplies encore de craie. Ce que nous venons
de voir pour un Oursin se passera pour d’autres organismes.
Bien entendu, nous n'affirmons pas que l’imprégnation de cal-
caire est toujours nécessaire à la formation d'un silex, celte
substance pouvant se former parfois d’une autre façon par la ren-
Sul
CIRCULATION DE L'EAU DANS LES ROCHES +5
contre par l’eau silicifère d'une cavité, ete. comme nous le ver-
rons dans la suite.
Exemple X. — On voit dans certains calcaires (tournaisiens,
par exemple) des fossiles dont la coquille était en calcite ou en ara-
gonite, transformés en silice. Les eaux, évidemment chargées de
silice (par leur dissolution de cherts, ou circulation dans des
sables superposés, par exemple) CHareées aussi de calcaire, puis-
qu'elles se trouvent dans une he calcaire, ONE des
coquilles en calcaire de solubilité différente (caleite et aragonite)
de celle du calcaire (compact) qu'elles tiennent en solution ; elles
vont dissoudre ces coquilles, et à la place du calcaire qu’elles
viennent de mettre en solution, elles précipitent la silice.
Voyons à présent, un exemple inverse, c'est-à-dire un corps
moins soluble remplacé par un corps plus soluble.
Exemple XI. — Nous venons de voir ce qui se passait pour
un fossile en calcaire dans une roche siliceuse ; voyons ce que
-deviendra un organisme siliceux dans un calcaire. Prenons comme
exemple les spicules siliceuses d'une Hexactinelle dans un cal-
caire frasnien.
Ici, par le fait que les spicules sont creuses, nous aurons
deux cristallisations distinctes. L'eau traverse le calcaire fras-
nien et se charge de CaCO0* ; elle rencontre des spicules sili-
ceuses, n'ayant encore en solution que très peu, ou pas de silice;
elle va dissoudre celle-ci. D'autre part, l'eau chargée de calcaire
rencontrant la cavité des spicules continue à favoriser la recris-
tallisation, et le creux des spicules s'est empli de calcite. Nous
voyons deux cristallisations distinctes : une première rapide et
irrégulière dans les cavités des spicules ; une autre lente et très
régulière au lieu et place de la silice du corpsde la spicule.
Dans le cas que nous venons d'examiner, nousavons un corps
très peu soluble remplacé par un corps très soluble relative-
ment. L'eau saturée pour ainsi dire de calcaire n'en pouvait plus
dissoudre, mais gardait la propriété de dissoudre la silice. Cepen-
dant le fait de dissoudre la silice l’oblige à abandonner du cal-
caire à sa place.
Conclusion. — On pourrait tirer de ce que nous venons de voir
la conclusion suivante : Si des eaux circulant dans des roches et
contenant en solution, et à concentration convenable une subs-
tance‘a viennent à rencontrer une substance b et la dissolvent,
elles reprécipiteront ou recristalliseront à sa place une partie de
la substance a qu'elles tiennent en solution. Si des eaux contenant
76 R. D'ANDRIMONT ET CH. FRAIPONT
en solution, et à saturation convenable des substances à, c, d, par
exemple, rencontrent une substance b, et la dissolvent, elles la
remplaceront par l’une des substances à, c, ou d en raison directe
de leur concentration, et en raison inverse de leur solubilité. …
En somme, le fait de remplacer de la silice par du calcaire
dans certains cas n’est pas en opposition avec le fait qu'une sub-
stance peu soluble doit remplacer une substance plus soluble,
car lorsque cela arrive, c’est que quand les eaux sont saturées de
calcaire, cette substance est devenue pour elles moins soluble
que la silice.
II. — Dans tous les cas envisagés ci-dessus, il s'agit toujours de
l’action d’une espèce minérale sur une autre. Lorsqu'une solution
sera suffisamment saturée et qu'une seule substance sera en jeu,
des phénomènes de recristallisation, de concrétionnement auront
lieu aussi et ces phénomènes que nous allons examiner interfé-
reront souvent avec ceux que nous venons d'étudier, ce qui
compliquera ce que nous avons dit d'une façon évidemment
trop simpliste. Nous n'avons pas, notamment, étudié l’action
chimique d'une substance sur une autre ; on doit cependant,
bien entendu, la reconnaître dans bien des cas.
Lorsqu'une solution sera suffisamment saturée, la moindre
modification qui se présentera sur le chemin parcouru par l’eau
pourra amener une recristallisation, tout au moins partielle, par
exemple le départ d’un gaz en dissolution, la rencontre d'une
cavité ou d'un noyau d’ extraction, un bent de perméabi-
lité ou de température, une Anti du niveau de la nappe
aquifère, une évaporation près de la surface ou d’une cavité,
(EL KO
Voici des exemples : *
1. Départ de gaz. — Un exemple de cristallisation due au
départ de gaz est fourni par les grottes calcaires où les stalac-
tites et les stalagmites sont dues à ce phénomène (voir plus loin).
2. Rencontre d’un vide. — Un vide peut en quelque sorte
former « bouchon », si l'eau circulant dans une roche à l'état pelli-
culaire rencontre une géode par exemple, la vitesse de l'eau.
diminue et la géode est un point favorable à la formation de cris-
taux. Une fente joue le même rôle et si cette fente est en relation
avec l’air, à la diminution de vitesse de l'eau se joint L'évaperetes
favorable aussi à la cristallisation.
Les spicules des sables bruxelliens sont des one de cris-
talhsation due à la rencontre d’un vide par l'eau.
a
CIRCULATION DE L'EAU DANS LES ROCHES 17
3. Changement de perméabilité. — De l’eau cireule dans une
roche perméable ; elle arrive à une roche moins perméable, au
contact se trouve le point favorable aux concrétions et l'inverse
est vrai également.
A Sante-Walburge-lès-Liége, par exemple, les eaux tra-
versent un limon calcaire perméable dont la partie supérieure
(terre à briques) est décalcifiée par ces eaux, au bas de ce limon
calcareux se trouve un limon plus compact, moins perméable.
Vers Le bas du limon calcareux se forment des poupées cal-
caires.
Plus bas dans la coupe, au-dessous du limon hesbayen peu
perméable, se trouve un cailloutis et du sable tertiaire très per-
méable, les eaux chargées de ferro-manganèse abandonnent
celui-ci au contact du sable et du limon dans le cailloutis et la
base du limon; mais ici un phénomène examiné au commence-
ment de cette note, phénomène d'échange, vient s'ajouter vrai-
semblablement à celui dont nous parlons.
Ces phénomènes pourraient s'expliquer par la différence de
diffusibilité de l’eau et des matières dissoutes à travers les
milieux inertes !, l'eau diffuse plus rapidement que les sels dis-
_ sous, la concentration augmente et la cristallisation s'opère au
contact de roches différentes, la diffusibilité variant selon la
nature intime de chaque roche,
4. Action climatérique à la surface. — La latéritisation dans
les pays à saison sèche marquée, et même parfois en dehors des
régions intertropicales, a été attribuée à la réaction chimique sui-
vante :
2 K Al Si O8 + 3 H20 + CO? — 2 AI (OH) 3 L 6 SiO2-+ K? CO:
D’autres pensent que l'abondance de l'acide carbonique dans les
eaux météoriques aident à l'attaque des silicates alumineux et
forment du carbonate d’alumine qui se décompose en hydroxyde
et acide carbonique ; d’autres attribuent ces formations à l’action
de micro-organismes ?.
- Nous pensons que la latérite se forme surtout dans les régions
à saisons sèches de longue durée pendant lesquelles l’eau remonte
à la surface à l’état pelliculaire, il s'y produit une évaporation et:
par suite une précipitation des matières dissoutes.
5. Drainage provoqué par les accidents de lerrain. — C'est
ainsi que se forme avec la rapidité que l’on sait la limonite des
1. Voir Corner, Géologie, p. 909.
2. Corner, Géologie.
78 R. D'ANDRIMONT ET CH. FRAIPONT
prairies dans des vallons creusés dans des sables ferrugineux et
où coule un ruisseau.
L oxygène de l'air, avec peut-être l'action oxydante des miero-
organismes es la glauconie en solution dans l’eau en
ent des prairies.
Si nous prenons. quelques-uns des exemples cités par notre
savant maître M. Lohest dans son beau travail sur l’origine du
remplissage des veines et des géodes !, nous verrons qu'ils sont
explicables par les phénomènes dont nous venons de parler.
Dans le calcaire carbonifère les veines de calcite sont dues à
ce que l’eau circulant dans une roche uniformément calcaire a
rencontré un vide.
Dans le Frasnien à Hucorgne (calcaire) on trouve des cubes
de pyrite. Au-dessus, on rencontre des gisements de fer, les
eaux contenant du fer en solution ont laissé cristalliser la pyrite
parce qu’elles se chargeaient de plus en plus de calcaire (voir plus
haut). Ici, bien entendu a dû intervenir une action chimique.
Les phénomènes de substitution d’un corps dissous par un
corps qui entre en solution expliquent encore comment les gîtes
métasomatiques ne prennent naissance que dans les calcaires et
les dolomies *?
Notre on Ene M. Cornet signale aussi (p. 367) qu'au Katanga,
la sihicification accompagnée de séricitation est très prononcée
dans les roches encaissantes des gîtes de cuivre.
Les transformations par remplacement de matières dont nous
avons parlé se compliquent. On voit, d’après M. L. Cayeux, des
roches d’abord calcaires et silicifiées subir une nouvelle trans-
formation en calcaire, telles les gaizes oxfordiennes des
Ardennes françaises ?.
En un mot, dans le second volume de l'intéressant traité de
Géologie de notre savant confrère M. Cornet, une foule d'exemples
viennent corroborer notre manière de voir.
Enfin, pour terminer cette partie de notre travail, disons un
mot de la façon dont croissent et se pénètrent les cristaux ; ils
peuvent soit croître l’un à travers l’autre par remplacement
molécule à molécule, phénomène de substitution analogue à ce
que nous avons vu, l’eau circulant dans un cristal à l’état pelli-
culaire, action favorisée par les clivages et venant dissoudre la
portion en contact du cristal pénétré et permettant ainsi la crois-
sance du cristal pénétrant ; mais dans ce cas, le phénomène
Ann. Soc. géol. de Belgique.
. Corner, La 39.
3. CorNEr, 4b., p. 536,
UN |
CIRCULATION DE L'EAU DANS LES ROCHES 19
devrait être dans certaines circonstances réversible et l’on devrait
voir un cristal de tourmaline pénétrant un cristal d’orthose (ce
qui est parfois visible dans la nature) et un cristal d’orthose
pénétrant une tourmaline (nous ne savons si cela peut se pré-
senter).
Ou bien les minéraux ont-ils une force de cristallisation qui
leur est propre, cas où la réversibilité ne pourrait plus avoir
heu ? À ce sujet nous demandons à tous nos confrères de nous
signaler tous les cas qu’ils connaissent. Nous avons vu du quartz
pénétrer la calcite, de la tourmaline pénétrer du quartz, mais
l'inverse nous est inconnu. Tous les renseignements sur ces
phénomènes coordonnés et soigneusement examinés nous per-
mettraient peut-être d'établir une règle plus générale.
III. Des grottes en régions calcaires. — Des couches cal-
caires affleurant à la surface sont attaquées par les agents
externes, lesquels amènent le creusement des vallées et un abais-
sement progressif du niveau de la région. Les nappes aquifères
s’abaissent aussi au fur et à mesure que se creusent les vallées
par où s'écoule leur trop-plein. La roche calcaire se trouvera suc-
cessivement dans les situations suivantes :
1° Sous le niveau des vallées et à la profondeur où elles
échappent à l’action drainante des vallées les eaux sont presque
sans mouvement.
Ces eaux profondes, saturées de calcaire provoquent des recris-
tallisations ; ce seront par exemple les veines de calcite blanche
que l’on observe dans les marbres.
2° Dans la zone de circulation active des eaux souterraines, là
où se trouvent par exemple des aiguigeois en activité, les eaux
s’écoulent rapidement, élargissent les fissures des roches méca-
niquement el par dissolution, ce sera la zone de creusement des
grottes.
3° Au-dessus de la nappe aquifère, l’eau ne circulant plus
violemment et ne faisant plus que s’égoutter par une plus ou
moins lente infiltration, les cavités vont se combler par cristalli-
sation.
Quand il existe plusieurs niveaux de grottes superposées, les
salles supérieures sont les plus belles, les mieux décorées, les
plus pittoresques.
Un bel exemple à ce sujet nous est fourni par la grotte de
Tilff : les niveaux inférieurs visités par les touristes et dont
l'ouverture se trouve à peine à quelques mètres au-dessus du
80 R. D'ANDRIMONT ET CH. FRAIPONT
niveau de la rivière sont très peu décorés. La salle récemment
découverte par M. Octave de Melotte, dans sa propriété est au
contraire merveilleuse par l'abondance et la variété des cristal-
lisations qu'on y rencontre parce qu'elle se trouve à peu de
mètres en dessous du plateau.
Au sujet des cristallisations de calcite des grottes, nous ferons
remarquer que leur surface est toujours humide: la masse eris-
talline est hygroscopique ; l’eau circulant également et dans les
canalicules qui forment un réseau à leur surface et dans les chi-
vages même des stalactites. C’est cette hygroscopicité qui pro-
voque selon nous la formation des guirlandes en crêtes de coq
qui se sont formées le long des fissures préexistant dans la roche
et qui amènent l’eau qui nourrit les cristallisations. C’est égale-
ment ce qui explique la formation des barrages naturels quelque-
fois minces comme des feuilles de papier, dont la crête est tou-
jours humide et qui s’accroissent en hauteur, retenant l’eau dans
des vasques naturelles.
4° Lorsque l'érosion se continuant la grotte est très proche de
la surface, son toit s'effondre amenant le phénomène si bieu
étudié par MM. Lohest et Fourmarier f. ’
Si l'on renverse le problème, et si l’on analyse les actions
successives de l’eau qui s’infiltre dans un massif calcaire, on peut
dire :
1° Que pendant les premiers mètres l'eau circulant lentement,
à l’état pelliculaire, ou descendant goutte à goutte, dissout le
calcaire, mais elle ne tarde pas à se saturer, c’est pourquoi les
fissures sont plus largement corrodées à la surface.
2° L’eau saturée provoque ensuite des recristallisations.
3° Puis elle s’amasse, formant une nappe aquifère en mouve-
ment, elle agit alors mécaniquement et chimiquement et son action
est de nouveau dissolvante.
4° Enfin, elle se sature de nouveau, mais moins que précédem-
ment en raison de la moindre proportion d’anhydride carbonique
qu'elle renferme. La plus grande partie de l’eau s'écoule alors
par les trop-pleins naturels et forme les tufs superficiels. Une
autre partie de l'eau s’infiltre lentement et va dans les régions
profondes cimenter des cassures (veines de caleite).
1. Ann. Soc. géol.de Belgique.
È Cie : HET, BIBLIOGRAPHIE SE
+R. APR CES V.ses différents mémoires sur l’hydrologie, notamment 5
Fe _ «De l'alimentation des nappes aquifères ». Soc. géol. de Belgique ce
KL: | et Soc. belge de géol., etc. à
2. Lonesr. De l’origine des remplissages des veines et des géodes dans les Fe
74 Lr roches des terrains primaires de la Belgique. Ann. Soc. géol. :
4 OT Pelg., tu. XXXNI 2e
LHÈTE
3. Lonesr. De l’origine des remplissages des veines el des géodes dans les c
… roches des terrains primaires de la Belgique. Ann. Soc. géol. 2
3 25e MAS Belgit. XXXVI. à %
14 Conker. Géologie, vol. IL. : +
Louesr et Frarponr. Le limon hesbayen de la Hesbaye. Ann. Soc. géol. $ KR
Belg., Mre, t. XXXIV:
“e. FRAtPONT. Sur l'origine d’un cailloutis très fin interstratifié dans les
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. Frarpowr. Sur l’origine des silex de l’assise de Nouvelles. Ann. Soc.
géol. Belg., t. XXXVN.
. FrarpoNT. Une Hexatinellide nouvelle du Devonien Belge. Ann. Soc.
re
PA À PTS
6,
géol. Belg., t. XXX VII. à:
- Ds
Lonesr et Fourwamer. L'évolution des régions calcaires. Ann. Soc. géol. ; #
Havas HelT. F &
42
Ca
”
NE ME
ARTE
j
à
Le
«
A 'Bull, Soës géols Fr, (4), XVIE, 1917. — 5. à
SUR LES BOIS SILICIFIÉS D'ORSAY ET DE PALAISEAU
(SEINE-ET-OISE)
Par P.-H. Fritel £r R. Viguier !.
Prance VII,
Les terrassements exécutés en ces temps derniers, à la nouvelle
gare dite d’ « Orsay-Etat » (ligne de Paris à Chartres par Saint-
Arnoult), ont mis à découvert d'assez nombreux troncs d'arbres
silicifiés remarquables par leur volume et leur bonne conserva-
tion ?. Ces troncs ont été sauvés d'une destruction complète grâce
à la vigilance de notre confrère M. G. Ramond qui en a enrichi
les collections géologiques du Muséum national d'Histoire natu-
relle.
D'après les tone recueillis sur place par M. Ramond
ces bois fossiles cu été rencontrés dans les sables stampiens,
accompagnés de blocs de grès de Fontainebleau descendus avec
eux à flanc de coteau. Ce n’est donc pas là leur gisement originel.
La position stratigraphique de ces bois est précisée par la coupe
suivante, relevée par l’un de nous en 1909, à peu de distance du
lieu précédent. On voyait alors à Palaiseau, dans le chemin qui
monte de la gare au fort, les détails suivants, au-dessous de la
terre végétale :
Limon rouge argileux empâtant de gros blocs de meulière
caverneuse sans Hossiles RER re RS RER 14 SONDE
Limon'arsileux rougeñtre 2e Re A0
Meulière compacte, en plaquettes, puis fragmentaire avec
troncs silicifiés, à la base .. ... ME SRE are 0 25 à 0 30
Banc de meulière compacte avec empreintes végétales... 0 10
Bois silicifié, carié, formant un lit rompu......... ++. «000
Sable gras, argileux, avec traces de lignite et passant.
insensiblement au sable sous-jacent. ................ 0 15
Sable blanc de Fontainebleau visible sur........... 6 à 8 m.
1. Note présentée à la séance du 7 mai 1917. |
2. L'un des fragments recueillis en ce point ne mesure pas moins de 0,43 de
diamètre sur 1,70 de longueur et provient d’un tronc de volume beaucoup plus
considérable malheureusement brisé lors de son extraction.
:
+4
ARR EN ART
“
+ pe ir é. RS As LE D ty PO RS
“#Æ
EE: HE BOIS SILICIFIÉS D ORSAY 83
On peut rapprocher cette coupe de celles relevées jadis à
Étampes par Munier-Chalmas et M. Vélain, d'une part, et par
M. Dollfus, d'autre part, soit à la sablière M faubourg Saint-
Pierre où les sables blancs sont entremêlés au sommet avec des
argiles ligniteuses et du lignite noir, soit à la carrière de la route
d'Orléans (faubourg Saint-Martin) qui montre plusieurs interca-
lations successives, de sable noir ligniteux entre les sables stam-
piens proprement dits et une marne blanche ou grise, à Potamides
Lamarcki!. Dans la tranchée de Bonnelles (ligne Paris-Chartres),
M. Ramond a pu voir une disposition analogue. Là encore
quelques couches ligniteuses de 0 m. 15 à 0 m. 30 d'épaisseur,
_ s'intercalent au sommet des Sables de Fontainebleau et sont
surmontées par une marne à P. Lamarcki?.
Cette intercalation de hgnite dans les marnes ou dans les meu-
“hières à végétaux. se RSR à Epernon, comme le montre la
L] ?
coupe suivante, relevée par M. Dollfus à :
Calcaire marneux jaunâtre fossilifère (Caleaire
de Beauce typique)........ A ae re 0 40
Eitlisnieux'ondulé: 2... LA RAS NET ET EEE 0 03
Calcarre sahieux à Limnées 25200265 0 40
header honzontal ei on, 0 03
Daencicaicanré bianehen ner nr Li 0 08
LAN RE AT RAR RSR RENE 0 02
Menetsabléuseé 2'Bithimies, 2 2 7 0 05
Marne ligniteuse avec blocs de calcaire siliceux
LA PRO NSP Eee RE RENE SERRE 0 30
Sable blanc et jaune avec rognons endurcis sur. 1 00
De la comparaison de ces différentes coupes, il résulte que les
1. B.S.G.F., (3), t. VI, pp. 664-667.
G. Dorrrus. Trois excursions aux environs de Paris, Excursion d'Etampes,
B.S. G.F., (3), t. XX VIII, 1900, p. 120 et 122.
- 2. G. Ramon». C. R. somm. S. G. Fr., n° à, séance du 21 février 1916, p. 29 et
. C:R. Congrès Soc. sav., 1914, VII, pp. 149-150, pp. 9-10 du tiré à part. M. Ramond
a bien voulu nous autoriser à publier ici les détails de la coupe relevée par lui à
+ 2 tranchée de Bonnelles :
Terre végétale argilo-sableuse.
Limon des plateaux plus ou moins argileux, jaune sale, moyennement
Dr OO ER ER CRE 90 RETENIR RREE ERP E RS SERRE RENE 4 m. à 4m.50
Argile verdâtre ou brunâtre avec meulière-caillasse assez rare, . 1 m.àil 50
Marne d'Étampes avec lit de notules coquilliers (Pot. Lamarcki) 1 m.à1 70
NT EN OR M en ce ten ne 0 30
BIO LL ot iotdie. LNNUE OT 0,10à0 45
EE NT 2 din Me quo aie tenons te ces u 015
Sable grissverdâire, Th A RO LT OT CAO PRE RSS 0 30
Sable stampien avec veines couleur rouge-sang, visible sur. ....,...... 5 »
. 3, G. Dourus. B,S, G.F., (3), XVII, 1889, p. 887.
ART PT PE QE Ne ET AS NE SCO EN D CPL ERNEST
\ k ES à a peer APR «4 jar Léo e a 0
84 P.-H. FRITEL, ET R. VIGUIER
bois fossiles sont cantonnés à la base de la Meulière de Beauce,
sur le niveau correspondant aux Marnes d'Etampes, mais, tandis
e dans cette localité, comme à Bonnelles et Epernon, les
couches ligniteuses existent seules, à Palaiseau, elles sont rem-
lacées, au moins en partie, par des amas de bois silicifiés.
L’aire de dispersion de ces bois correspond à l'extension des
meulières dites « de Montmorency ». En effet, dans toutes les
localités où des bois de cette nature ont été signalés, on peut
constater la présence des meulières fossilifères, et l'erreur qui
les fait rapporter aux sables stampiens, a pour cause leur dépla-
cenient vertical, dû à l'érosion, qui en les déplaçant, les fit des-
cendre, comme c’est le cas à Orsay, au sein de la masse sableuse.
C'est ainsi qu'on en rencontre, à l’état erratique, à Bièvres, Buc,
Champlan, Chevreuse, Jouy-en-Josas, Longjumeau, Massy,
Montmorency et Neauphle-le-Château (Seine-et-Oise). Graves!
les mentionne dans les mêmes conditions à Montmélian, Plailly,
à la Molière de Sérans et jusqu’à Montjavoult (Oise), d’où, en
1807, un tronc, long de 4 m., fut envoyé au « Musée de Paris ».
Au Sud de Paris, ces amas de bois fossiles jalonnent une ligne
droite qui peut être suivie de Longjumeau à Neauphle-le-Chä-
teau, où ils ont été signalés jadis par Eug. Robert. Ils se pour-
suivent vraisemblablement vers l'Ouest, au moins Jusqu'au Tertre-
Saint-Denis où M. Dollfus ? a constaté la présence des meulières
à empreintes végétales, à environ 70 km. de Longjumeau. La
direction générale de leur alignement est sensiblement parallèle
à celle des grands axes tectoniques.
À Orsay, comme à Palaiseau, la silice qui imprègne ces bois
est de la calcédonite; elle se présente en effet, sous forme de
sphérolites dont les fibres ont un allongement optiquement néga-
tif. Ces sphérolites sont accompaènés çà et là, de quelques
grains de quartz, comme M. Lacroix a bien voulu le vérifier sur
nos préparations.
À Palaiseau les bois présentent, pour la plupart, les traces
d’une altération plus ou moins prononcée et d’une assez forte
compression antérieures à leur silicification (fig. 1). Il est à pré-
sumer qu'avant de subir cette transformation, ces bois se trou-
vaient à l’état ligniteux et peu éloignés de leur lieu d’origine.
Aucun ne présente les perforations dues aux tarets, si fréquentes
dans les bois silicifiés du sommet des Sables de Cuise?. L'imbi- --
bition par la silice semble s'être faite en même temps que s’opé-
1. Graves. Essai de géog. géognostiq. du dép. de l'Oise (1847), p. 709.
2. Légende dé la feuille 47, Évreux. Carte géol. de la Fr. à 1/80000.
3. R. Viouien et P.-H. Fnirer. Sur quelques bois fossiles du Bassin de Paris.
C.R. A.F. A.S., Dijon, 1911, p. 89.
BOIS SILICIFIÉS D'ORSAY 85
rait la transformation du Calcaire de Beauce en meulière, et a dû
se continuer pendant un assez long laps de temps. Cette pénétra-
tion de la silice ne semble pas, d'ailleurs, s'être poursuivie jus-
qu'à la base du dépôt, puisque des traces ligniteuses subsistent,
au-dessous du niveau des bois, au sommet des Sables de Fontai-
nebleau.
F1G. 1. — Coupe transversale d’un BOIS SILICIFIÉ DE PALAISEAU
montrant la compression subie avant la silicification. X 20.
Dans les bois du gisement d'Orsay, la structure est, en géné-
ral, beaucoup mieux conservée, et c’est grâce à cette bonne con-
servation qu'il nous a été possible, après examen d’une quinzaine
de coupes transversales, radiales et tangentielles, de déterminer,
par une étude anatomique complète, la place qu’il convient
d’assigner à ces bois dans la classification.
Un premier examen montre qu'il s'agit d’un bois de Gymnos-
perme. On sait que le bois de la presque totalité des Gymnos-
permes (les Ephédracées et Gnétacées seules faisant exception)
offre une structure assez simple : les éléments qui ne restent pas à
l'état de parenchyme, subissent une différenciation identique,
formant des tubes fermés, lignifiés et présentant des ponctuations
aréolées, caractéristiques. Ces tubes qui assurent à la fois les
fonctions de soutien et de transport de la sève, ont reçu les noms
de trachéides ou hydrostéréides. Les rayons parenchymateux,
peu élevés, sont formés, en général, d'une seule série de cellules
toutes semblables. Les Angiospermes, au contraire, ont un bois
beaucoup plus compliqué, avec des vaisseaux et des fibres ; les
rayons présentent fréquemment, des cellules dissemblables. Il
CP NV A RE On PA - TO AN CO VOTE PRES MERS CONTENT TES
‘1 TE ARMES 7 de Le RUES sa PTT re me Lai “
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Era
86 P.-H. FRITEL ET R. VIGUIER
n'existe que trois genres d'Angiospermes : Trochodendron, Dry-
mis, Tetracentron, qui, par leur bois homogène, se rapprochent
des Conifères, avec cette différence, du reste, que les rayons
sont assez compliqués.
Une étude plus approfondie des coupes montre les ponctua-
tions aréolées disposées sur les parois radiales de chaque hydros-
téréide suivant une seule ligne longitudinale ; quelquefois cepen-
dant ces ponctuations sont géminées : il y en a deux côte à côte,
sur la même paroi (PI. VII, fig. 4).
L'abondance du parenchyme ligneux, dont les cellules sont
entremêlées aux hydrostéréides, l'absence de canaux sécréteurs,
l'absence de bandes d'épaississement spiralées à la membrane des
hydrostéréides, sont autant de caractères qui permettent de rap-
porter les bois d'Orsay au type Cupressinoxylon, type qui se
trouve réalisé dans un grand nombre dé Conifères vivantes et,
en particulier, dans les genres Callitris, Cryplomeria, Glyptos-
trobus, Podocarpus, Sequoia et Taxodium.
Jusqu'à présent, il ne nous a pas été possible d'observer avec
une netteté suffisante les ponctuations des rayons médullaires,
dont l’étude a permis à divers auteurs, notamment à Gothan, de
distinguer, à côté du genre Cupressinoxylon : les Glyptostro-
boxylon, Podocarporylon, Taxodioxylon, etc.!. Sur une de nos
coupes, nous avons néanmoins, pu trouver une région de faible
étendue, 1il est vrai, dans laquelle les cellules des rayons présen-
taient des restes de ponctuations ; celles-ci étaient vraisemblable-
ment, au nombre de deux par cellules, sur la coupe radiale, et
présentaient une fente un peu oblique, caractères qui, avec la
présence de ponctuations aréolées géminées, rapprocheraient
notre bois de celui des Sequoia, sans toutefois qu'il nous soit pos-
sible d’être absolument affirmatifs sur ce point. C’est pourquoi,
nous nous bornerons à donner dans une diagnose assez brève,
les caractères des bois d'Orsay sous le nom de:
CUPRESSINOXYLON HURIPENSE? n. Sp.
Coupe TRANSVERSALE. — Anneaux annuels très nets. Hydrosté-
réides se présentant avec les caractères habituels : éléments à
contour assez régulièrement hexagonal et mesurant 45-60 L dans
le sens radial et environ 30 4 dans le sens tangentiel, dans le bois
de printemps ; éléments beaucoup plus aplatis radialement ne
1. R. Vicuier et P.-H. Frrrez. Sur le Cupressinoæylon Delcambrei n. sp.
(loc. cil., p. 561-62).
2. Du nom de l’ancien pays : le Hurepoix, dans les limites duquel sont situées
les localités de Palaiseau et d'Orsay et les principaux gisements de ces bois.
ue BOIS SILICIFIÉS D'ORSAY 87
mesurant que 25-30 y et ayant une paroi très épaisse, dans le
bois d'automne.
Parenchyme ligneux. — Cellules éparses facilement mises en
évidence par leur contenu noir (ferrugineux), plus abondantes au
voisinage du bois d'automne, de contour polygonal, et mesurant
un diamètre moyen de 30 y.
Rayons. — Unisériés, nombreux, longs, flexueux. Coupes tout
jours écrasées, disloquées, indiquant la compression et l'altéra-
tion subies par ces bois avant leur silicification. Les cellules des
rayons, à parois minces, semblent avoir 60-90 ;: de long et 25 y
dé large.
COUPE LONGITUDINALE RADIALE. — Hydrostéréides larges, à parois
minces montrant, parfois très nettement, une striation spiralée
qu'il ne faut pas confondre avec la bande d'épaississement spi-
ralée qu'on observe chez les Ifs, par exemple ; ; ponctuations
aérolées arrondies, à fente fréquemment croisée. Diamètre des
ponctuations, 14 17 u ; longueur des fentes, 6 y et largeur, 3 y;
disposition unisériée des ponctuations qui sont parfois gémi-
nées (pl. VIT, fig. #).
Parenchyme ligneux.— Files très allongées de cellules à parois
minces ; on y reconnaît d'une manière constante, la présence de
Limonite. Cellules de 75-120 y de hauteur et 45 de largeur.
Rayons. — Formés de 4 à !5 étages de cellules; cellules à
parois minces (rarement bien conservées), allongées radialement
et de 25 y de hauteur. Ponctuations des cellules (rarement bien
conservées), un peu plus petites que les aréoles des hydrosté-
réides et à fente oblique (?).
__ CouPE LONGITUDINALE TANGENTIELLE, — Hydrostéréides : même
remarque que ci-dessus, quant à leur épaisseur et leur largeur qui
est de 60 y environ ; mais plus de ponctuations visibles.
Parmi les genres énumérés plus haut, dont les bois corres-
_pondent au type Cupressinoxylon, nous attirerons spécialement
l'attention sur le genre Sequoia, comme étant celui auquel on
pourrait comparer avec le plus grand degré de vraisemblance,
Cupressinoæylon huripense. Nous rappellerons, en effet, que dés
rameaux à feuilles écailleuses, désignés par Brongniart sous le
nom de Glyptostrobites parisiensis, sont très fréquents dans les
meulières, à Longjumeau et à Neauphle-le-Château.
Or, pour de Saporta!, le Glyptostrobites parisiensis ne serait
1. DE Saporra. Etudes sur la végétation du Sud-Est de la France à l'époque
tertiaire : > part III. Flore d'Armissan. Ann. Sc. Nat.: Bot., 5,t. IV, p. 49
8& P.-H, FRITEL ET KR, VIGUIER
autre que Sequoia Tournali pe Saporra, fréquent à Armissan, sur
le même niveau stratigraphique. Le Sequoia Tournali ne repré-
sente lui-même qu’une forme du Sequoia Coutisiæ Heer.
La striation spiralée, nette par place,de la membrane des hydros-
téréides, et la présence, sur les faces radiales de quelques-unes
d’entre elles, de ponctuations aréolées géminées, disposition qui
se présente assez fréquemment dans le bois du Sequoia gigantea
Torrey actuel, sont des caractères qui viennent encore renforcer
l'hypothèse d’une similitude avec un bois du genre Sequoia. Une
disposition analogue se montre également chez Sequoia magnifica
KnowLron recueilli dans le Miocène du Yellowstone park (fig. 2
1
Fig. 2, — Coupe radiale X 90 F1G. 3. — Coupe tangentielle X 90
du Sequoia magnifica Kwowzron.
Le genre Sequoia atteint précisément son plein développement
à l'époque où se déposaient les Meulières de Beauce ; comme
nous l'avons déjà dit, il est est très fréquent à Armissan (Aude)
et SCHENK a reconnu que les lignites des environs de Leipzig,
d'âge équivalent, sont entièrement constitués par les bois du
Sequoia Couttsiæ. Ce genre était, sans doute, également très
répandu dans le Bassin de Paris, à la même époque. :
En terminant, nous adresserons nos remerciements à M. G..
Ramond qui a bien voulu nous confier l’examen des matériaux
qu'il a recueillis en poursuivant ses études géologiques sur la nou-
velle ligne de Paris-Chartres.
S4
L'OLIGOCÈNE SUPÉRIEUR MARIN,
DANS LE BASSIN DE L'ADOUR
PAR G.-F. Dollfus,
PLancne VIII
Inrropucrion. — M. Henri Douvillé m'a engagé à étudier une
série de Pecten, qui accompagnent le Nummulites vascus, dans
un gisement de marnes grises, situé à Saint-Geours-de-Maremne,
d'après une ancienne récolte de M. Raulin ?. J’ai accepté d’au-
tant plus volontiers ce travail limité, que j'avais déjà autrefois
entrepris l'examen des fossiles des « faluns bleus inconnus », dont
nous avait entretenu Raulin, en 1890, et que j'avais dû l’aban-
donner pour des raisons multiples. Les gisements de faluns bleus
examinés par M. Raulin, revus depuis par M. Douvillé, sont assez
nombreux et il n'est pas sür qu'ils appartiennent tous au même
niveau. Peyrère est au Nord de Peyrehorade et a fourni beau-
coup de ZLepidocyclina, Saint-Étienne-d'Orthe, Orthevielle,
Belin, ont fourni quelques Pecten semblables à ceux de Saint-
Geours, mais leur nombre n'est pas assez considérable pour que
je puisse dès maintenant garantir que tous ces gisements sont du
même âge, les considérations qui-vont suivre se rapportent
donc spécialement au gisement de Saint-Geours qui est fort
isolé, à 15 km. à l'Ouest de Dax, à 5 km. au NW de Saubusse,
et désigné parfois sous le nom de cette commune ; c’est une
marnière occasionnelle qu'il faut visiter après de grandes pluies.
Au point de vue stratigraphique, nous ne savons presque rien sur
Saint-Geours même, toute la contrée est couverte de sables et gra-
viers, mais nous savons que la marnière de Peyrère, sur la route
de Peyrehorade à Dax, est à un niveau nettement supérieur aux
marnes à Serpula spirulea, plus haut, ainsi que les couches de
la côte des Basques à Biarritz et, d'autre part, qu'elle est plus
ancienne que les faluns calcaires jaunes du Burdigalien de Saint-
Paul et d'Abesse, près de Dax.
Au point de vue paléontologique, on sait la grande utilité des
Pecten ; 11 y avait donc des chances pour que l'étude de ce
groupe, spécialement représenté, püt nous fournir des renseigne-
1. Note présentée à la séance du 4 juin 1917.
2. Il importe de ne pas confondre Saint-Geours-en-Maremne, avec Saint-
Geours-d'Auribat qui est en Chalosse.
TTL Pr À nés HA PAT DE RTE
90 G.-F. DOLLFUS
ments précis sur Saint-Geours. Justement je venais de terminer
avec M. Ph. Dautzenberg l'étude des Pecten des faluns de la Tou-
raine et des éléments comparatifs nombreux étaient entre mes
mains. On verra les conclusions qu'il a été possible d'en déduire,
dès maintenant il apparaissait que la faunule de Saint-Geours
était bien différente de celle de l'Oligocène moyen de Gaas à
Nalica crassatina, et qu'elle était tout aussi éloignée de la faune du
Miocène inférieur, de l’'Aquitanien de Labrède et de Bazas, de
Saint-Avit. Dans ces conditions, l'horizon marin de Saint-Geours
apparaissait comme intermédiaire, comme nouveau, comme
venant se placer stratigraphiquement dans l'Oligocène supé-
supérieur, parallèlement au dépôt continental de cet âge connu
sous le nom de Calcaire blanc de l’Agenais, à Helix Ramondi et à
Anthracotheriam magnum, dont aucun faciès marin n'avait encore
été signalé en France. L’Oligocène supérieur, qui est marin en
Allemagne, ayant porté les noms d’étage kasselien ou chattien,
se trouve continental dans le bassin de Paris avec le nom d'étage
firmitien, qui est le nom le plus ancien, et qui peut lui être main-
tenu.
La Carte géologique de la France, dans la feuille d'Orthez, qui
est due à M. Maury, en 1912, a considéré les couches de Peyrère,
ainsi que celles des faluns bleus, comme appartenant à l'Aquita-
nien; mais il est facile de se rendre compte que la faune de tous
ces gisements n'est pas aquitanienne dans son sens typique ; dans
le texte l’auteur parle d’un Aquitanien-Stampien avec nombreuses
Lepidocyclina et il est resté certainement des doutes dans son
esprit ; c'est d’ailleurs l'abondance de ces Lepidocyclina qui a
appelé l'attention de M. Douvillé sur ces couches et qui le déter-
minent encore dans leur classement.
Quoi qu'il en soit, les Marnes bleues sont connues au Nord et
au Sud de l’axe crétacé anticlinal de Tercis ; elles sont souvent
redressées, elles ont participé au mouvement, et sont antérieures
à cet accident tectonique ; enfin elles sont bien moins étendues
que les couches de Gaas et en stratification régressive sur l’Oli-
gocène moyen. Leur faune est toute différente de celle des
marnes bleues de Saubrigues, Saint-Jean-de-Marsacq, Saint-
Martin-de-Hinx, qui viennent au-dessus et qui sont torto-
niennes, très épaisses, également déplacées de leur stratification
primitive, mais ne dépassant pas l’Adour à l'Est et transgressives
aussi sur les étages antérieurs !.
1. Statistique géologique et agronomique du département des Landes. I. 1874,
p. 1-270, Généralités, par Jacquor et Rauzix, avec une carte à 1/200 000. II. 1888,
p. 271-500, Description des terrains par Jacouor, avec coupes. III. 1897, p. 239-406,
4
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*
a.
M GR TT Ur NET pe SN Nm TE
CR cd
& ET is
OLIGOCÈNE DU BASSIN DE L ADOUR 91
PECTEN ARCUATUS Broccui
PI, VIIL, fig. 4-5.
1814. Pecten arcuatus Broccur. Conchyl. fossile Subap., IL, pl. xrv, fig. 41
4848. Pecten Michelottii n'Ancurac, Mém. environs de Biarritz, p. 435,
pl. xni, fig. 20-21. |
1861. Janira fallax Micuerorri. Etude Terr. Tert. Mioc. inf, Italie, p. 78,
pl. 1x, fig. 4-5.
4861. Janira deperdita Micuezorrti. Id., p. 79, pl. 1x, fig. 6-7.
1870. Pecten arcuatus Br. Fucus, Vicentin Tertiargeb., p. 203, pl. x, fig. 38,
1873. Janira Michelottii »'Arcx. De BourzLé, Paléont, de Biarritz, I, p. #4.
1876. Pecten arcuatus Br. TourNouER, in Bouizré, 1d., II, p. 49.
1880. Janira arcuata Br. SeGuENzA, Formaz. Terziarie di Reggio, p. #1.
1889. Pecten nucalis Locarp. Moll. Tert. Tunisie, p. 51, pl. x, fig. 2 et 2*
(éantum).
1889. Pecten tripartitus Locarp (non D'Arcuiac).1d., p.52, pl. x, fig. 4bet 4e.
1894. Pecten subtripartitus Grecorio. Fossiles env. de Bassano, p. 24, pl.
iv, fig. 83-85 (malas).
1900. Pecten arcuatus Br. Roverero, Moll. foss. tongriani, p. 68, plus. var.
1897. Pecten arcuatus Br. Sacco, I. Moll. Terz. Piem, part. XXIV, p. 65,
_ pl. 21, fig. 14-30.
4900. Janira arcuatus Br. OPPENHEIM, Paläontol. Miscellan., III, p. 263.
4901. Pecten arcuatus Br. OPpeNeim, Die Priabona schichten, 135.
1905. Pecten arcuatus Br. Sacco, Etages et Faunes, bassin du Piémont,
Bull. X, p. 899.
1911. Pecten arcuatus' Br, J. Boussac, Nummulitique, p. 43, 81, pl. x, fig.
4,48, 5.
Le Pecten arcuatus, de Broccnr, a été longtemps méconnu,
parce qu'on pensait qu'il s'agissait d’une espèce du Pliocène, il y
avait confusion de localité entre Rochetta d'Asti et Rochetta-
_Ligure. Cette espèce est abondante et caractéristique du Tongrien
inférieur ou Priabonien en Italie, elle remonte dans le Stampien
et plus haut, à Albugnano et à Schio, peut-être dans le Miocène
inférieur.
Dans la coupe de Biarritz, elle monte de la côte des Basques
dans les grès du Phare et de la Chambre d'Amour. Locard est
tombé, à son sujet, dans une erreur singulière, il a considéré les
_ deux valves, qui sont en effet différentes, comme deux espèces
spéciales, il dit « qu'il a éprouvé quelque embarras à définir
Terrains tertiaires et d’alluvions par Rautix, avec listes de fossiles. — Raurix. Sur
quelques faluns bleus inconnus du département des Landes. B. S. G. F., XIX,
1890, p. 8. — H. Douvizcé. Évolution des Nummulites dans les divers bassins de
l'Europe occidentale. B. S. G. F., VI, 1906, pp. 13, 43, 50. — Le terrain nummuli-
tique du Bassin de l'Adour. B.S. G.F., V, 1905, p. 9. — Sur les couches à
Orbitoides (Lepidocyclina) du bassin de l’Adour. B. S. G. F., XXVII, 1899,
p. 497. — A. Sizvesrre, Distribuz, geolog. e geograph. di due Lepidociclina com-
muni nel Terziaria italiano. Roma. 1911.
92 G.-F. DOLLFUS
exactement le galbe général de ces espèces ». Mais c'est justement
le caractère des espèces typiques du genre Pecten de présenter
des valves inégalement incurvées. Nous avons des échantillons
de Saint-Geours-de-Maremne et de Saint-Etienne d’Orthe.
Le P. subarcuatus TourNouër, du Miocène moyen est tout
autre chose, c’est une espèce bien plus grande, moins courbée, à
côtes moins profondes, ete. Mais c'est peut-être le P. incurvatus
Nysr, de l'Oligocène belge.
PECTEN (ÆQUIPECTEN) DELETUS MicELOTr!
PI, VIII, fig. 8-0.
1861. Pecten deletus Micuerorri. Etudes sur le Miocène inf., Italie septent.,
p. 77, pl. 1x, fig. 1-3.
4897. Aequipecten delelus Mic. Sacco, I. Moll. Terr. Terz. Part., XXIV,.
p. 19, pl. vx, fig. 1-3. :
4900. Chlamys deletus Mic. Roverero, Moll. fossili Tongriani, p. 63,
PL fe AA amies
Cette espèce est, en Ligurie, la compagne de P. arcuatus, c'est
une forme orbiculaire, médiocrement convexe, équilatérale, dont
les deux valves n’ont pas tout à fait la même ornementation, elles
sont également ornées de 18 à 20 rayons bien arrondis, lisses,
mais les intervalles sont pourvus, sur la valve droite, de costules
granulées qui manquent presque complètement sur la valve
gauche, les côtes s’effacent dans les régions latérales et vers le
Rd palléal. AR <
L’horizon, en Italie, est à Dego, Santa Giustina, Frs le Tongrien
et le A vale,
Nos échantillons sont de Saint-Geours et de Saint-Étienne.
à
PECTEN (ÆQUIPECTEN) SUZANNæ MaAvEr
PI. VIIL, fig. 6-7.
1858. Peclen Suzannæ Mayer. Jour. Conchyl., t. VII, p. 78, pl. 11, fig. 4.
1914. Chlamys Suzannæ Mayer. Cossmann et PEyror, Conchy. Neos.
Aquit., [, p. 335, pl. xvir, fig. 12-13 (fantum).
La description de Mayer et sa figure sont bien médiocres,
cependant nous n’hésitons pas à reconnaître dans l'espèce de
Mayer rencontrée, dit-il, à Saubusse, la coquille qui est du
gisement que nous nommons actuellement Saint-Geours-de-
Maure Le gisement, dans une marne bleue, avait fait penser
à Mayer qu'il s'agissait de l'horizon tortonien voisin de Saint-Jean-
de-Marsacq, mais la question stratigraphique est maintenant
À PA Or Pc dE
* Es Fc FES
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OLIGOCÈNE DU BASSIN DE L ADOUR 93
résolue et 1l s’agit de marnes bleues bien inférieures à celles de
Saubrigues.
C'est une coquille orbiculaire un peu plus haute que large,
médiocrement convexe, assez épaisse, les côtes, au noble de
9, sont très fortes au centre et vont en FRA AE sur les côtés.
Ces côtes sont séparées par des intervalles aussi larges qu’elles
et, elles sont ornées, comme elles, de costules superficielles très
nombreuses et serrées, couvertes de petites épines rugueuses ali-
gnées ; la lignée centrale au milieu de la côte saillante est plus
marquée et forme une sorte d'arête dorsale mousse très exagérée
sur la figure de Mayer. Long. 30 mm., larg. 28 mm.
Nous ne mentionnons pas toutes les figures de MM. Cossmann
et Peyrot, car 1l nous semble qu'ils ont réuni deux espèces distinctes
et que les figures 10-11 qui ont des oreillettes toutes spéciales, des
côtes arrondies bien plus fortes, doivent passer dans le P. Saccoi.
Ces auteurs ajoutent la localité de Peyrère qui reste pour eux
très douteuse au point de vue stratigraphique ; au même titre
d’ailleurs que Saint-Geours et Saint-Étienne. |
Les affinités sont mal connues, évidemment nous sommes dans
le groupe de P. scabrellus, mais la disposition des côtes étalées
et leur ornementation plus granuleuse que lamellaire isole cette
espèce suffisamment.
PECTEN (ÆQUIPECTEN) SACCOI ROVERETO
PI. VII, fig. 12-15.
1897. Peplum oligopercostatum Sacco. I Moll. Ter. Vo Part. XXIV,
. 39, pl. xxr, fig. 22-23 (pars).
1900. Chiamys Säccoi Ho ERETO. Molluschi fossili Tongriani, p. 67, pl. 1x,
fig. +.
1M4. Pecten Suzannæ Cossmann et Peyror (pars). Conchy. Neog. Aquit.,
IT, p. 335, pl. xvur, fig. 10-11 (seulement).
Coquille abronde, assez bombée, valves inégales, la valve bys-
_ sale dépassant l’autre dans la région cardinale qui est rectiligne
et pourvue de petites rugosités spiniformes. Huit à dix côtes bien
_ marquées, arrondies, très inégales, diminuant rapidement sur les
aires latérales; de même largeur que leurs intervalles qui sont
profonds et lisses ; les côtes dans la région palléale se chargent
_ de costules peu marquées qui laissent des cicatrices squammeuses
_ découpées. Oreillettes très imégales, celle du byssus est prolongée
et franchement échancrée à la base avec une série de denticula-
tions s'opposant sur la coquille, l’autre est faible, MOISURNE et
rayonnée.
Diam. transv. 25 mm., hauteur 27 mm,
Sant-Geours, Peyrère.
a
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à
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TA G.-F. DOLLFUS |
M. Rovereto a étudié avec attention cette forme qui était con-
fuse avec d’autres dans Sacco ; il a indiqué qu'elle était voisine
du P. venetorum Opr. que l’auteur a lui-même assimilé au
P. Boucheri G. D. mais distincte, enfin qu'il y avait dans
d'Archiac sous le nom de P. subdiscors une petite espèce encore
mal connue qui avait également pour caractère la présence de
gros plis arrondis brusquement affaiblis dans les aires latérales.
Le gisement en Italie est oligocène moyen principalement.
PECTEN ( ÆÆQUIPECTEN) SPHINCTUS CossMANN et PEYROT
PI. VII, fig. 11.
1914. Chlamys scabrellaLamx,, var. sphincta C. et P.Conchyl. néog. aquit.,
II, p. 322, pl. xvi, fig. 22-23 (non pl. xrv).
Espèce de bonne taille, représentée par pas mal d'exemplaires,
elle nous paraît une Dune ancienne du P. scabrellus Law.
(= P. sienensis Lamk.) qui mérite d'en être bien distinguée ; les
oreillettes sont profondément déprimées et isolées par un fort
sillon, l’ornementation est plus fine et plus régulière ; nous avons
des échantillons bien arrondis et d’autres un peu obliques.
Hauteur 57 mm., largeur 59 mm.; sur d’autres échantillons,
hauteur 44 mm., largeur 42 mm. Les côtes sont au nombre de 12 à
10 suivant qu’on peut compter plus ou moins aisément les rayons
latéraux.
C'est peut-être bien le Chlams ys appenninica Roverero (pl. 1,
fig. 10). Mais les échantillons d'Italie sont bien mauvais. Cette
espèce est au nombre de celles que MM. Cossmannet Peyrot ont
isolées sans connaître avec précision leur horizon stratigraphique :
Saint-Étienne-d'Orthe, Saint-Geours-de-Maremne, Dans tous
les cas les affinités sont miocéniques avec l’espèce-groupe dans
laquelle les auteurs du bordelais l'avaient placée.
PECTEN (CuLAMYS) BIARRITZENZIS D'ARCHIAC
PI. VIII, fig. 5.
1846. Peclen biarritzensis D'Arcmiac. Description des fossiles recueillis
par M. Thorent. Mém. Soc. géol., p. 210, pl. vu, fig. 9.
1846. Pecten Thorentin'Arcurac. Id., p. 21, pl. vu, fig. 8.
4876. Pecten biarritzensis D'Arcu. Bourrué, Paléontol . ie Biarritz. Notes
Tournouër, p. 37.
1901. Pecten biarritzensis D'Arcx. OPPExary, Die Priabona Schicht.,
p- 132.
RE Es ge ÉTOORE Fe er vu VER,
Feage
x Au” 16 “à & As . à à
OLIGOCÈNE DU BASSIN DE L ADOUR 95
1911. Pecten biarritzensis n'Arcn. Boussac, Etudes nummul. de Biarritz,
p. 43.
FE, ee
D’Archiac a fondé les espèces que nous réunissons sur des diffé-
rences d'ornementation qui présentent tous les passages de l’une
à Lautre, Tournouër s'en est aperçu depuis longtemps, mais il a
été tenté d'y réunir en outre diverses autres formes comme le ?.
subtripartitus qui se rencontrent à un niveau stratigraphique
différent et qui se réunissent en formant un autre groupe, nous
avons donc suivi l'appréciation de M. Boussac en bornant notre
réunion à deux espèces. Il s’agit d’un groupe très orné dont les
rayons bifurqués et multiples se couvrent de petites épines squa-
__ meuses. Nous n'avons qu'un échantillon de Saint-Geours-de-
- Maremne, mais sa détermination n’est pas douteuse. En Italie,
l'espèce est connue de Priabona et de son horizon, elle a été,
nous semble-t-il, mal comprise par M. Sacco qui la rapproche du
- P. triangularis Gozpr., tandis qu'elle nous paraît extrêmement
__ voisine, sinon identique, avec son Æquipeclten spinosovalus
» Sacco (pl. vi, fig. 20-21).
PECTEN (AMUSSIOPECTEN) BENOISTI CossMANN et PEYROT
4 PI. VII, fig. 1-2
1914, Pecten Benoisli Cossmanx et Pevror, Conchyl. néog. de l’Aquit., I,
p.294, pl. xv, fig. 20-22
Comme le disent MM. Cossmann et Peyrot, cette espèce pour-
- rait être prise pour une forme jeune du P. burdigalensis. Mais sa
._ taille est bien moindre, la ligne cardinale est réduite, disposée en
V sur la valve byssale, avec une garniture épineuse, les côtes
sont moins accusées et un peu plus nombreuses.
E- Coquille orbiculaire, hauteur 42 mm., largeur 45 mm., valves
subplanes, équilatérales, pourvues de 18 côtes peu saillantes,
arrondies, qui s’effacent vers le bord palléal. Côtes et intervalles
très marqués à l'intérieur, surtout à leur extrémité, faisant une
. sorte de passage au genre Amussium.
- Saint-Geourset Saint-Étienne. — Cette espèce se rapproche du
_ P. oligoflabellatus Sacco (pl v, fig. 15-16), du Tongrien de
_ Carcare; mais il faudrait voir les échantillons eux-mêmes pour
Ro Se prononcer avec certitude, On sait que le P., burdigalensis
débute dans le Bordelais et l'Italie, dès l’Aquitanien, et qu'il se
développe dans l’'Helvétien des deux régions. MM. Cossmann et
Peyrot ont constitué leur espèce sur des échantillons de Saint-
_ Geours de la couche litigieuse exclusivement ; dans tous les cas
_ les affinités sont ici miocéniques.
RAR EU TT
96 ? G2F. DOLLFUS
PECTEN (PARVIAMUSSIUM) FELSINEUS ForEsri
4895. Amussium felsineum Foresri. Enumerazione moll. pliocenici di
Bologna, II, p. 269.
1898. Amussium felsineum For. GreGorio, Etude sur le genre Amussium,
XXIII, p. 28.
4897. Variamussium felsineum For. Sacco, I moll. terr. terzi. Part., XXIV,
p. 49, pl. xrv, fig. 7-22,
4914. Pecten cf. felsineum For. Cossmanx £r Peyror, Conchyl. Néog.aquit.,
HI, p. 368; pl. xur, fig. 3-7; pl. xv, fig. 24 med.
Petite coquille très intéressante ; elle procède du Pecten duode-
cimlamellatus Bronx, 1831, et n’est pas éloignée du ?. Philippui
Micuezorrr, 1847, du Miocène de l'Italie du Nord. L’ornementation
des deux valves est différente : sur la valve droite, dont l'oreillette
est la plus développée, l’ornementation concentrique est régulière; :
sur la valve gauche, à oreillettes subégales, l'ornementation est
rayonnée. On connaît depuis longtemps des espèces qui pré-
sentent ces différences et les premiers auteurs, comme Forbes et
Philippi, ont fait deux espèces pour des échantillons isolés dont
ils n'avaient pas trouvé les valves en connexion. Smith, dans le
rapport des Pélécypodes du Challenger, a signalé bon nombre
d'espèces vivantes des grands fonds qui sont fort analogues,
comme le P.cancellatum Suit.
Du côté interne, on observe 10 côtes rayonnantes, étroites, un
peu courbes, renforcées à leur extrémité, qui soutiennent le test:
extrêmement mince et seulement corné sur le bord. Une seule
localité: Saint-Étienne, où il est abondant. Foresti n’a pas figuré
son espèce, mais Sacco a donné une série de figures qui sont
conformes à nos échantillons ; on connaît, dans l’Oligocène supé-
rieur d'Allemagne, sous le nom de: P. pygmæus Muxsrer, une
espèce, insuffisamment figurée et décrite, qui est fort voisine de
celle de Foresti, et le groupe remonte encore plus loin avec le
P. Heberti Mayer du Pilate, et se suit par le P. cf. fenestratus
de l’Helvétien, etc.
M. Sacco a créé pour ces petites espèces divers sous-senres que
nous pensons devoir réduire, ainsi son Variamussium différerait
du Parviamussium parce que les deux valves n'auraient pas le
même genre d'ornementation ; mais cette ornementation est loin
d'être constante sur toute la surface, et, des’ échantillons où
dominent les stries concentriques peuvent être treillissés à leur
sommet, tandis que des échantillons lisses snr le bord palléal
peuvent être pourvus de stries au voisinage du crochet. Nous
gardons seulement Parviamussium qui s'applique à tout un
FL ui Hs C2 f
OLIGOCÈNE DU BASSIN DE L' ADOUR 97
. groupe de petits Amussium des grands fonds. L’ espèce de Foresti
est du Pliocène inférieur de Ponticella di Savena et c’est pour cela
. que MM. Cossmannet Peyrot, la retrouvant dans l’ Helvétien, l'ont
- fait précéder d'un point d'interrogation; elle est connue du Tor-
tonien du Piémont et, pour le moment, il nous paraît qu'il n’y a
aucun argument déranhique à en tirer.
PECTEN (AMUSSIUM) PRÆOBLITERATUS N. Sp.
PI. VIII, fig. 10
Espèce extrêmement curieuse, absolument isolée jusqu'ici,
ayant une très grande ressemblance avec le Pecten obliteratus
Liné sp. (Ostrea) [Syst. naturae, 1767, édit. XII, p. 1146 !], fon-
— dée sur une figure ancienne, grossière, de Gualtieri (pl. 73, fig. c)
_ reprise par Roue D. Wood, etc., espèce Lie de
- l'Océan indien, très isolée lent Au la nature actuelle.
C’est bien un Amussium KLEIN, 1753, car la surface extérieure
est lisse et la face interne est pourvue de rayons jumellés de
renforcement.
Mais, dans l'espèce fossile que nous décrivons, de Saint-Geours-
de-Maremne, et qui nest représentée malheureusement que par
un seul échantillon, assez abîmé, les côtes internes sont beau-
coup plus nombreuses, 36 environ, et assez serrées pour qu'il
soit nécessaire d'apporter la plus grande attention pour décou-
vrir qu'elles sont jumellées, car elles sont également distantes et
uniformes.
La surface est lisse, faiblement ondulée par des rayons obso-
lètes, la charnière est droite, les oreillettes fortes, la fosse liga-
mentaire centrale, trigone, profonde.
Hauteur 33 mm., largeur 32 mm. Saint-Geours.
I n'y a, pour le moment, aucun renseignement à tirer de cette
espèce.
Le
L set É 5 % at - 5 de Ver ER, LR ee. To NN ET
OSTREA (EXOGYRA) INSCRIPTA D'ARCHIAC
| 4848. Ostrea inscripta D'Arcurac. Fossiles Nummul. de Biarritz, p. #40,
4 pl. xm, fig. 26-28.
—.… 1886. Ostrea eversa Frauscner (non MerreviLre). Das Unter. Eocen der
F.. Nord Alpen, I, p.43, pl. 1, fig. 1-6.
à 1897. Exogyra miotaurinensis ‘Sacco. L. Moll. Terr. Terz., XXIII, p. 30,
D pl. 1x, fig. 17-30.
…._ 41901. Ostrea eversa Orpenmeim (non Mecr.). Die Priabonaschichten, p. 118,
1 pl. xiv, fig. 5, pl. xx, fig. 25.
4. Linné dit simplement : « Ostrea testa æquivalvi, radiis 24 duplicatis, extus
lævi. » 11 s'entend que puisque l'extérieur est lisse, les rayons sont à l'intérieur.
M. de Grégorio a donné toutes les citations se rapportant à l'espèce vivante.
27 mai 1918. Bull. Soc. géol. Fr., (4), XVII. —
98 ŸG.-F. DOLLEUS :
Voici une espèce dont la signification stratigraphique n'a pu
encore être circonscrite, puisque c'est un phylum qui débute dans
le Cénomanien avec Ostrea distans Lauk., passe dans le Sénonien
sous le nom d’O. lateralis Nixssow, 0. canicule Sow., dans
l'Eocène inférieur parisien avec O. eversa MELLEVILLE, dans
l'Eocène moyen de Bussolino par O. eoparvula Sacco et se suit
dans FOligocène comme 0. inscripta ; ayant été découverte dans
le Miocène, M. Sacco lui a donné le nom de O. miotaurinensis.
J'oublie des noms et des horizons et les listes de références rem-
pliraient plusieurs pages. Nous inscrivons son nom en attente à
Saint-Geours-de-Maremne.
PHoLADOMYA PuscH1 GoLpruss
14838. Pholadomya Puschi Gorpruss. Petref. Germaniæ, p. 273, pl. 158
fig. 3 (Bunde).
1846. Pholadomya Puschi Gozr. »’Arcurac, Descript. fossiles env. Bayonne,
p. 20 (Le phare).
1848. Pholadomya Puschi Goz». p'ArcHiac, Po: groupe nummulitique,
p. 32.
14861. Pholadomya Delbosi Micuscorrt. Etude mioc. inf. Italie sept., p. 55,
pl: x, (ete
1861. Pholadore Quaesita MiceLorrr. Id., p. 54, pl. v, fig. 1-2
4861. Pholadomya corbuloides Micnezorrt. Id., p. Pa pl. v, fig. 15 dr
1861. Pholadomya trigonula Mrcuerorri. Id., p. 56, pl. v, fig. 6-7,
4861. Pholadomya virgula Micmerorri. PL. 1v, fig. 18-19 (sans texte).
1867. Pholadomya Puschi Gozr. V. Kœnen, Marin Mittel Olig. Norddent.,
p. 123. ÿ
1867. Pholadomya Puschi Gorr. Mayer, Catal. Moll. Zurich Part II, p. 35,
64 (Saint-Geours). :
1872. Pholadomya Puschi Gorr. TournouEr, B. S. G. F., XXX, p. 50.
1873. Pholadomya Puschi Gorv. Bouizré, Paléont. Biarritz, I, p. 3-7.
1876. Pholadomya Puschi Gouv. Bouizzé, Id., II, p. 36, 39, 43.
1884. Pholadomya Puschi Gorr. SPeyer, Die Bivalven Casseler Tertiar
; Bild, pl. 1v, fig. 20. Très comprimée. Nieder Kaufungen.
1886. Pholadomya Puschi Gozr. Frauscner, Unter Eocen der Nord Alpen,
I, p. 192, pl. xr, fig. 3-4 (Syn.).
1886. Pholadomya Puschi Gorp, Benoist, Esquisse géol. terr. tert. Sud-
Ouest, p. 45.
1894. Pholadomya Puschi Go. Farzror, Etude étage tongrien dans la
Gironde, p. 25 (Monségur).
1897. Pholadomya alpina Rauzin (non Marnerow). Statistique géol. des
Landes, p. 336 (Saint-Geours).
1900. Pholadomya Puschi Gozr. Roverero, Moll. fossili Tongriani Liguria,
p. 126.
1901. Pholodomya Puschi Gozr. Sacco, I. Moll. Terr. Terz. Part. XXIX,
p. {#1 (nomb. var.).
1909. Pholadomya Puschi Gozp. var. virgula Micu. Cossmann et PEYROT,
Conchyl. Néog. Aquit., p. 53, pl. 1, fig. 38.
1909. Pholadomya Puschi Gozp. var. aiurensis C. P. Idem, p. 53,pk 1, fig.
39 (Saubusse).
1911. Pholadomya Puschi Gorn. Boussac, Nummulitique de Biarritz, p. 82.
+
*
2
=
OLIGOCÈNE DU BASSIN DE L'ADOUR 99
Voici une espèce tout à fait intéressante, le test nacré, fort
mince, a subi par la fossilisation des déformations variées qui
ont motivé la création d'espèces qu’il convient aujourd'hui de
réunir. Nous ne pouvons pas dire, faute d'échantillons assez
nombreux, si le polymorphisme pouvait s'étendre jusqu'au PL.
alpina MaTHERON, de Tanaron, comme l’a cru Raulin. De toutes
manières l’ornementation par rayons localisés à la partie centrale
des valves, qui sont coupés de cordons concentriques, détermine
un réseau chagriné caractéristique. Le Ph. Puschi est caractéris-
tique de l'Oligocène moyen et supérieur, dans l'Allemagne du
Nord, il occupe les mêmes horizons dans le Sud-Ouest. M. Fal-
lot le signale de Monségur dans le Calcaire à Astéries, c'est-à-
dire presque au même niveau qu à Biarritz. Cette espèce joue un
très grand rôle dans les molasses argileuses de la Ligurie; Mayer
l'a signalée dans les Alpes suisses, Fraucher dans les Alpes
bavaroises, et elle se poursuit dans les Carpathes ; c’est un horizon
qui paraît caractérisque et il n’y a rien d'analogue signalé, ni dans
l’Oligocène inférieur, ni en haut dans l’Aquitanien (Sacco). En
somme, espèce caractéristique de l’Oligocène supérieur où elle est
abondante, elle est apparue dès l'Oligocène moyen, et meurt
dans le Miocène inférieur.
MM. Cossmann et Peyrot ont admis deux variétés, mais un
plus grand nombre d'échantillons leur auraient montré tous les
passages ; la localité est la même, elle a été désignée comme
Saint-Geours par M. Degrange-Touzin, et comme Saubusse dans
la collection de Benoist, maïs c'est la même marnière.
RÉSUMÉ. — Liste DES ESPÈCES ÉTUDIÉES !.
Pecten arcuatus Broccui 4,2 Forme oligocène allant plus haut.
Pecten deletus MiceLorrti + Oligocène.
Pecten Suzannæ Mayer LP 7 Spéciale aux couches étudiées.
Pecten Saccoi Roverero 2, Oligocène.
Pecten sphinctus Coss. et Pex. 1, 2. Tendance miocénique.
Pecten biarritzensis D'Arcarac 1. Oligocène.
_ Pecten Benoisti Coss. et PEey. 25 Affinités miocéniques.
Pecten Felsinense Foresti 2. Longue durée.
Pecten præobtiteratus G. Doc. ds Espèce nouvelle spéciale.
Ostrea inscripta D’ArcHrAC : GC? Longue durée.
Pholadomya Puschi Gorpr. 1. Oligocène.
Nous avons dans les 11 espèces considérées, quatre espèces
_ nouvelles ou de longue durée, sans sénibcation. Deux espèces à
tendances miocéniques ete Fac espèces “appartenant à l'Oligocène.
1. Localités: 1, Saint-Geours. — 2, Saint-Étienne d'Orthe. — 3, Peyrère au N.
de Peyrehorade.
l
CAS EEE NC E
100 G.-F. DOLLFUS
Soit une majorité de formes oligocéniques avec tendance avec le
Miocène, il n'y a que l'Osfrea qui rattache la faune de Saint-
Geours à l'Eocène. La conclusion paléontologique e est que nous
sommes en présence d’un étage oligocène supérieur.
La comparaison avec la faune de Gaas n'est pas facile, car
nous connaissons mal la faune des Pectinidæ de ce niveau. Il n'y
a, à notre connaissance, que # ou 5 espèces décrites :
Pecten Billaudeli DesmouL. Soc. Linn. Bordeaux, 1866 (pl. v, fig. 5).
Pecten Boucheri G. Dorrrus. Soc. Borda, 1887, fig.
Pecten quinqueradiatum Mayer. Journ. Conchyl., 1869.
Pecten subtripartitus D'Arcarac. (Coll, Vignal).
Rien dans tout cela qui démontre quelque parenté avec Saint-
Geours.
Si nous passons à la faune marine immédiatement supérieure,
nous avons les espèces suivantes dans l’Aquitanien du Bordelais
à Miogypsina irreqularis, elles sont peu nombreuses :
Pecten Beudanti Basrt., P. multistriatus Poxr, P. multiscabrellus Sacco,
P. burdigalensis Lamx. (rare).
Deux espèces de Saint-Geours ont quelques affinités avec cette
faune du Miocène inférieur: le P. multiscabrellus est proche du
P. sphinctus et le P. burdigalensis rappelle le P. Benoisti. C'est
quelque chose, mais le rapprochement est moins grand qu'avec
l'Oligocène de Biarritz; décidément Saint-Geours n’est pas mio-
cène, il est prémiocénique ; il est bien Oligocène supérieur.
Avec Biarritz, la comparaison est possible, trois espèces impor-
tantes sont communes : Pecten arcuatus, P. biarritzensis et Pho-
ladomya Puschi, qui se trouvent dans les couches supérieures au
Nord de la falaise de la Chambre d'Amour, couches malheureuse-
ment peu fossilifères, M. Boussac y signale Ostrea cyathula.
Comme je l’ai fait observer, quand j'ai analysé l'excellent tra-
vail de M. Boussac sur Biarritz !, les conclusions qu'il a déduites
ne découlent en aucune manière des faits qu'il expose. Nous
admettons maintenant, avec lui, que les couches de la côte des
Basques, à Biarritz, sont sur l'horizon de Priabona, c’est la même
faune. Mais l'assimilation de la côte des Basques avec Barton en
Angleterre est impossible. La faune de l'horizon à Serpula spiru-
lea de Biarritz peut monter à cent espèces, celle de l'argile de
Barton s'élève à trois cents au moins; or M. Boussac, malgré ses
efforts, na découvert que deux espèces communes : Conorbis
dormitor et Bathytoma turbida! C'est une proportion d’un demi
pour cent. En réalité l'assimilation paléontologique n'existe pas,
il n'y a que la ressemblance minéralogique de faciès, celle de
1. Journal Conchyl., 1912,
Le LES
LEE Mu
OLIGOCÈNE DU BASSIN DE L'ADOUR 104
deux marnes bleuâtres déposées à une profondeur assez grande.
La faune de Biarritz n'existe pas davantage dans le bassin de
Paris qu'en Angleterre ; les dépôts contemporains ont été des
dépôts continentaux, ce ne peuvent être que les couches à Palæo-
therium et Anoplotherium du gypse de Paris et des calcaires de
l'Ile de Wight, c’est l'Oligocène inférieur qui est à cette place.
Je suis d'accord avec M. Fallot lorsqu'il a dit, depuis longtemps,
que les marnes grises de Saint-Geours sont l'équivalent des couches
tout à fait supérieures de Biarritz à Pholadomya Puschi; il a
reconnu la faune remarquable de Pecten que nous avons décrite,
qu'il y a trouvée accompagnée de l’Echinolampas Blainvillei,
espèce du calcaire à Astéries du Bordelais ; mais je suis obligé
de me séparer de lui quand, dans sa classification générale, il
considère Saint-Geours comme oligocène inférieur et comme
inférieur à l'horizon de Gaas ; pour nous c’est de l'Oligocène
supérieur, parce que nous considérons maintenant l'horizon de
Gaas comme contenu dans la série de Biarritz.
Mettant en parallèle les grès de Mugron à Nummulites inter-
medius superposés aux couches à Natica crassatina avec ceux du
Vieux-Port de Biarritz, considérant d'autre part que les couches de
la côte des Basques à Serpula spirulea sont nettement inférieures
dans toute la Chalosse aux couches à Vafica crassatina, nous
sommes conduits à la pensée que les couches mêmes à faune de
Gaas sont effondrées dans la profondeur dans la faille de la pers-
pective Miramar, que M. Léon Bertrand a signalée le premier, et
qui a été admise depuis par tous les observateurs et figurée par
M. Boussac. Dans ces conditions, il est utile de préciser ce qu'il
faut entendre par les marnes à Serpula spirulea et Pentacrinus
de la côte des Basques de Biarritz. Nous admettons parfaitement
qu'elles commencent au-dessus des couches de la villa Marbella à
Nummulites variolarius, ces couches de la villa Marbella sont
franchement éocéniques et très différentes des couches à Penta-
crines. On y rencontre Pecten subtripartitus D'ArcH., P. subdiscors
D ARCH., P. corneus Sow., espèces qui sont cantonnées à ce niveau.
Les couches de la villa Marbella sont auversiennes-marinésiennes
et profondément distinctes des marnes véritables de la côte des
Basques qui sont priaboniennes ; la limite nord de la côte des.
Basques est à la plage des Bains, où les couches relevées presque
L » . È o ë . .
jusqu’à la verticale sont contrastantes avec les couches peu incli-
nées de Lou Cachaou et paraissent bien en être séparées par une
grande fracture. J'ajoute que la faune de la côte des Basques est
sans analogie avec la faune de Bos d’Arros décrite par Alex.
Rouault et qui, elle, est franchement éocénique, sans que je sois
à La Ù I
CROP T
»
402 : G.-F. DOLLFUS
parfaitement édifié encore aujourd’hui sur l'étage dans lequel elle
doit être classée. La faune priabonienne est une faune contrastante
d'invasion et c'est pour cela qu'on doit en faire la faune de base
de l'Oligocène.
Il est extrêmement probable que l'Oligocène supérieur marin
existe en Ligurie et qu'il y porte le nom de Stampien; toute cette
classification est à redescendre d’un rang, elle a été faussée dès
la base par l'assimilation de la faune de Priabona à celle de
Barton par l'intermédiaire du terme de Biarritz. Ainsi le Tongrien
de M. Sacco et des auteurs du Piémont est en réalité le Rupélien
de Dumont (l'Oligocène moyen), et il faut chercher l'Oligocène
inférieur sous le nom mal compris de Bartonien et renfermant la
faune priabonienne.
En Calabre, Seguenza a classé comme Tongrien les couches
ligniteuses d'Antonimina, primitivement étudiées par Montagna
(1857) et qui nous paraissent occuper le niveau de l’Oligocène
supérieur; elles renferment en abondance Lepidocyclina dilatata
Micu. sp. sur lequel M. À. Silvestri a appelé récemment l’atten-
tion dans une note très intéressante (1911).
L'Oligocène supérieur marin des Alpes suisses nous conduirait
en Bavière, en Autriche, dans les Carpathes et rejoindrait peut-
être l’'Oligocène supérieur marin typique d'Allemagne.
CLASSIFICATION DES COUCHES DE L'OLIGOCÈNE
Basses-P yrénées
(Biarritz). Landes. - Bassin de Paris.
| Cal. de l'Orléanais,
molasse du Gâti-
nais.
Aquitanien
Marnes à Ostfrea Marnes de Peyrère, Calcaire de Beauce
Brongniartiet couches à Lépido- (propre)et niveau
no. PholadomyaPus- cyclines et de St- d’Ormoy.
chi. Geours à Nummu-
liles vascus.
Calcaire et grès à Grès de Mugron à Sables d'Etampes
Oligocène Nummuliles inter- Nummulites et et couches à Os-
moyen. mediusethorizonà marnes de Gaas à f{rea longirostris.
Natica crassatina. - Nalica crassatina.
! Marne de la côte Marnes à Rotularia Calcaire de Brie,
des BasquesàSer- spiruleade Peyre- marnesà Cyrènes,
Oligocène pula, Pentacrines, horrade {faune de calcaire de Cham-
‘ inférieur. ‘Orthophragmina. Priabona). pigny (gypse à
Paleot.magnumet
Anoploterium).
Marinésien ? Gvpse marin à Osfrea ludensis.
SUR LA GÉOLOGIE
DU SÉNÉGAL ET DÉS RÉGIONS VOISINES
rar Henry Hubert!.
M. Chudeau a publié dans le Compte Rendu Sommaire du
18 décembre 1916 (p. 173), une note sur le « golfe éocène du
. Sénégal» dans laquelle, en ce qui concerne la limite des formations
éocènes ?, 1l indique qu’elle a pu être reconnue, « d'une façon
presque continue », entre Aleg et Gombo. Or, au moins entre
Aleg et le Sénégal, soit sur plus de 200 km., aucun contact ne
semble avoir été décrit jusqu'ici. M. Chudeau signale qu'après
Gombo cette limite « se dirige ensuite vers l'W, sans qu'il soit
possible de préciser sa position pour le moment » : je ne partage
… pascette opinion. En effet, les 4 000 échantillons du Sénégal que
+. j'ai pu réunir au laboratoire de recherches géologiques de Dakar
et les quelques milliers d'itinéraires que j'ai eu l’occasion de
faire dans ce pays montrent qu'à partir de l’affleurement voisin
- de Gombo {que j'ai d’ailleurs signalé autérieurement) la limite
- des formations récentes se dirige non pas vers l'Ouest, mais,
pendant 500 km., vers le Sud-Ouest ; de plus, sa position est suf-
fisamment précise 4 pour figurer sur la carte géologique du Séné-
gal, à 1/1 000000, que j'ai pu établir récemment.
Cette limite coupe le fleuve Sénégal vers Diaouara, passe
- ensuite près de Samba Goura , puis à 12 km. à l'Est de Gombo.
+ On la retouve : un peu à l'Est des villages de Koussan, Djidjé
_ et Koukoudaka : — à proximité de Kounamba ; — entre Médina
… Codiologny et Kaparto ; — à 7 km. au Sud de Kowar; — dans
… le lit de la Koulountou, au Nord du gué de Damantan6; — au
…. Sud-Est de Kouladji. Elle entre ensuite en Guinée portugaise, un
La
1. Note présentée à la séance du 22janvier 1917.
2. Il serait plus correct de dire formations récentes.
3. Échantillons recueillis au cours de missions ou adressés notamment par le
Service des Travaux Publics du Sénégal, par le Directeur du chemin de fer de
Thiès à Kayes, par l'Administrateur du cercle du Sine-Saloum (échantillons recueil-
lis par M. Denis), et par M. de Coutouly, vice-consul de France à Bissao..
4. Exception faite pour la partie Kowar-Damantan, où l'erreur peut atteindre
exceptionnellement plusieurs kilomètres.
5. Renseignement déduit d'observations géographiques du capitaine Vallier.
Explorations dansle Ferlo, Bull. Com. Af. Fr. Suppl., 1906, p. 329.
6. La position septentrionale de ce point est exceptionnelle. Elle s'explique par
la tranchée creusée par le lit de la Koulountou, qui a mis ainsi à découvert les
formations anciennes,
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104 HENRY HUBERT
peu à l'Est de Pirada et passe tout près de Bafata. C’est seule-
ment après cette localité que je manque de renseignements, mais
je sais que son point d'aboutissement sur l'Atlantique ne peut
être qu'au Sud de Bissao et au Nord de la frontière de la Guinée
française, soit probablement entre le rio Cassini etle rio lombali.
Dans le Boundou septentrional seul cette limite est facile à
déterminer parce qu'elle est marquée, sur une trentaine de
kilomètres, par un rebord abrupt de grès ferrugineux, haut d'une
dizaine de mètres et constitué à sa partie supérieure par une suc-
cession de couches horizontales de 5 em. d'épaisseur. L'’allure
rectiligne de cet accident et la brusquerie avec laquelle se fait
le passage des formations font penser à une faille, mais l’abon--
dance de matériaux détritiques ne permet pas d'être affirmatif
sur ce point.
Partout ailleurs la limite des terrains anciens et récents est très
délicate à déterminer parce qu'elle ne se traduit par aucune
modification dans le modelé et parce que les deux séries de
roches qu'elle sépare sont recouvertes de formations détritiques
très semblables d'aspect (sables, grès ferrugineux, produits laté-
ritiques).
SÉRIE RÉCENTE (Crétacé à Actuel). _— Dans la vaste étendue
occupée par les formations de cette série (environ 220 000 km.
carrés) pour les trois colonies du Sénégal, de la Gambie anglaise
et de la Guinée portugaise, les seuls points où les roches du sous-
sol percent le manteau détritique sont : 1° la presqu'île du cap
Vert (à l'Ouest de la falaise de Thiès) ; 2° la région côtière au
Sud de cette falaise (Popenguine, Joal, N'Gazobil, Bissao, etc.) ;
3° les berges du lit asséché du Bounoun (Guéléfoul, Nody, Kotia-
dji, Yan-Yan); 4° les berges de la Gambie près de Guénéto. Par-
tout ailleurs, les renseignements stratigraphiques ne sont fournis
que par des puits creusés pour le captage des eaux souterraines,
mais si ces derniers sont nombreux et parfois très profonds (jus-
qu’à 106 m.), il est fort rare que des prélèvements aient été effec-
tués d'une façon suffisamment méthodique pour fournir des”
coupes précises.
En dehors du cordon littoral qui, au Nord de Dakar, a isolé un
système lagunaire aujourd'hui partiellement disparu, les forma-
y tions détritiques les plus récentes sont les sables, qui progressent
sous nos yeux avec une direction NNE-SSW en donnant
naissance à des dunes fixées femporairement (pendant la période
d'hivernage seulement) et orientées, par suite, dans le sens de
leur déplacement. L’épaisseur de ces sables est grande, surtout.
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GÉOLOGIE DU SÉNÉGAL 105
dans le Diambour ; elle diminue progressivement vers le Sud.
Au delà du Saloum, le sable, qui s'enrichit peu à peu en argile,
devient de moins en moins mobile et le manteau qu'il forme se
trouve de plus en plus discontinu. Il ne disparaît complètement
qu'un peu au Sud d’Youkounkoun, c'est-à-dire dans la région des
terrains anciens.
Une autre formation superficielle est constituée par une véri-
table latérite (au-dessus des roches anciennes) et, partout ail-
leurs, par des grès ferrugineux. Elle affleure fréquemment : à
l'Ouest, dans la presqu'île du cap Vert jusqu'au méridien passant
un peu à l'Est de Thiès ; au Sud, à partir d'une dizaine de kilo-
mètres au Nord de Kaolack, de Kaffrine, et d’une façon générale,
un peu au Nord de la voie ferrée jusqu’au delà de Kotiari ; à l'Est
à partir d'une quarantaine de kilomètres avant d'atteindre la
limite des formations récentes.
Pour les pays méridionaux, il paraît légitime de considérer ces
grès comme actuels — leurs cavités closes emprisonnent d’ail-
leurs fréquemment des sablesnon agglomérés —, mais, à mesure
qu'on se déplace vers le Nord, non seulement les affleurements
deviennent plus rares et plus limités mais encore à partir d'une
latitude comprise en général entre les 14 et 15 parallèles, ils ne
subsistent qu'à l'état fossile, étant recouverts d'une épaisseur de
sables de plus en plus considérable.
C'est seulement au-dessous de l’une ou l’autre de ces formations
(de l'une et de l’autre quand elles se trouvent superposées) que
se trouvent les véritables dépôts. Les plus récents paraissent être
les sables pleistocènes à faune marine parmi lesquels il faut faire
sans doute rentrer les puissantes accumulations de sables —
non dunaires, mais non toujours fossilifères — qui se trouvent
non seulement à proximité du rivage actuel (régions de Dakar et
de Saint-Louis), mais encore fort loin dans l'intérieur, notam-
ment dans le cercle de Louga (Louga, M'Bayène).
Au-dessous de ces sables commence une série de grès argileux
et d'argiles plus ou moins sableuses, non fossilifères, dont les
termes supérieurs sont fréquemment des sables offrant la strati-
fication entrecroisée, souvent très légèrement agglomérés par
de l'argile (Gambie) et les termes inférieurs sont des grès blancs
argileux parfois faculés de rouge! (Kaëdi, Gambie), presqu'île du
cap Vert, Boundou, Niali-Ouli, haut Saloum). Ces formations,
qui montrent à la partie supérieure de différents dépôts un enri-
chissement notable en hydrate de fer indiquant une exposition
1. Ce sontces grès que M. Chudeau qualifie de grès tendres dans sa note.
LS SON MEET
106 ENRY HUBERT
de longue durée aux agents superficiels s'observent, en profon-
deur, dans la plus g De partie de la région des terrains récents.
C'est seulement au-dessus des termes jt cette série (qui n'ont
pas été dépassés dans les puits peu profonds des territoires méri-
dionaux où affleurent les grès ferrugineux) que se rencontrent
de nouveau les horizons fossilifères. Au point de vue lithologique
on a surtout affaire à des marnes et à des calcaires, au milieu
desquels sont intercalés des lits d’argile.
On savait déjà que les plus anciens de ces calcaires étaient ceux
de Dakar (Sénonien) !. Les échantillons paléontologiques que
j'ai rapportés ont permis à M. H. Douvillé d'établir que c’est éga-
lement à Dakar que se trouvent les calcaires les plus récents
(Aquitanien) ?. Partout ailleurs, toujours d’après M. Douvillé, les
fossiles recueillis seraient éocènes, mais un premier examen ne
lui a pas encore permis d'établir des divisions pour cet étage.
Malgré la rareté des coupes, il semble bien que la plupart de
ces terrains reposent sur les autres en concordance, mais il n’en
demeure pas moins qu'ils ont été affectés, postérieurement à
l'individualisation des plus récents, de Re nt tectoniques
appréciables. On sait, d’autre part, que la presqu'île du cap Vert
a été le siège d’éruptions volcaniques successives, dont les plus
anciennes datent du Crétacé ?.
Dans l’ensemble -des terrains dont il vient d’être question, il -
convient de signaler quelques espèces minérales. Ce sont : la
calcite, qui en dehors des calcaires cristallins (Dakar, Yan-Yan,
etc.), fournit des cristaux volumineux, notamment à Dakar; —
le quartz hyalin, bipyramidé, dans des calcaires de M'Bao ; —
le silex, dans de nombreuses localités (la silicification des cal-
caires est d’ailleurs très développée en de nombreux points); —
la pyrite, assez abondante au milièu des calcaires marneux du
Sim-Saloum (p, a!, faces courbes de la face p b!) ; — la colopha-
nite à Joal * et en plusieurs points du chemin de fer de Thiès à
Kayes (certains échantillons montrent des teneurs très élevées en
acide phosphorique) ; — enfin, jusqu’à présent en petites quan-
ütés, les hydrocarbures (bitume dans les calcaires de M'Bao et de
Dakar, pétrole dans les silex accompagnant ces derniers calcaires).
1. Perow. Au sujet de l'existence du Crétacé supérieur au Sénégal. B.S. G.Æ,,
[4], V, 1905, p. 166.
2. H. Douvirré. Découvertes géologiques au Sénégal et fossiles nouveaux.
CR" somm, SF M817, n°15 p.158:
3. J, CaaurTann. Les roches volcaniques de la presqu'île du cap Vert. C.R.Ac.Sc.
at p. 919.
Ce gisement a été signalé autrefois par M. J. Caaurarp. Note sur les forma-
Fee Ho du Sénégal. B. S, G.F., [4], V,p. 141.
LE, id
+}
DETéL' TE sta Défioe bé CLUR,
Lt
en ,
GÉOLOGIE DU SÉNÉGAL 107
SÉRIES ANCIENNES (antécarbonifères). — a) Grès siliceux hori-
zontaux. — Bien qu'ils soient dépourvus de fossiles, on peut
admettre aujourd'hui que les grès siliceux horizontaux signalés
- autrefois dans la région de Kindia comme analogues à ceux du cap
Rouge, et par suite éocènes!, font au contraire partie de la même
série que ceux de la Mauritanie (devoniens) et du Soudan. D'abord
ils ont bien les mêmes caractères lithologiques, ensuite ils s'y
rattachent bien géographiquement. Pour ce qui est de la patrie
comprise entre Kindia et Youkounkoun, la continuité n'est pas
douteuse. Par contre entre cette dernière localité et la falaise du
Tambaoura (limite occidentale des grès du Soudan) subsiste une
lacune d'environ 200 km. qui peut faire douter de la‘continuité.
Celle-ci est cependant bien établie par une succession d’affleure-
ments qu’on observe notamment dans le bassin de la haute Gam-
bie et dans celui de la Falémé.
Il n'est pas possible de donner ici les contours très sinueux des
surfaces occupées par ces grès ; il suffira d'indiquer que la limite
septentrionale des affleurements auxquels appartient la région de
Kindia pénètre en Guinée portugaise vraisemblablément à la hau-
teur du méridien passant par Paï Agai?, puis rentre en Guinée
_ française un peu au Nord de Missira. Elle vient ensuite tout près
d'Oudaba puis, après avoir décrit une boucle, s'infléchit vers le
- Sud pour passer à l'Est d’Youkounkoun, à l'Ouest de Boussoura
. et à l'Est de Bouméhoul.
Ces grès sont susceptibles de donner naissance à des plateaux
limités par des falaises dont la hauteur dépasse 300 mètres.
“ b) Roches sédimentaires métamorphisées. — Contrairement aux
“ grès, qui n'ont subi des actions métamorphiques que très locale-
ment et d’une façon exceptionnelle, les formations de cette série
sont franchemnnt métamorphisées. Elles occupent la presque
_ totalité des régions non occupées par les séries précédentes. Elles
sont représentées par des schistes, micacés ou amphiboliques,
des brèches, des calcaires et surtout des quartzites. Ce sont ces
dernières roches et non des schistes, comme l'indique M. Chu-
deau, qui se trouvent le plus souvent au contact des formations
de la série récente.
c) Schistes cristallins. — Enfin, à une série encore plus ancienne
appartiennent les gneiss, qui d'ailleurs n'ont été observés que
dans un petit nombre d'affleurements.
1. J. Cuauraro. Étude géophysique et géologique sur le Fouta-Djallon.
2, Renseignement déduit de l’examen de cartes géographiques de la Guinée por-
tugaise.
Ds SE D PTE Re TE ES IT VAN VOD AM Pr “ÉCMr
108 HENRY HUBERT
Les formations des séries anciennes sont traversées par un
trachyte à noséane à Sénoudebou!, dont les conditions de gise-
ment sont encore à déterminer?, par des microgranites, des gra-
nites et des diabases.
Les microgranites, rares, n'apparaissent qu'en filons peu
importants. Les granites n'affleurent sur de grandes surfaces
qu'à l'Est de la Falémé. Les plus récents d’entre eux sont posté-
rieurs à la mise en place des grès horizontaux, comme l'éta-
blissent les contacts de Koussili et de Kondiougou.
Quant aux diabases, elles ont fourni, pendant une période très
longue, une série de vastes et puissantes coulées dont les plus
récentes sont contemporaines des grès *.
Ainsi que je lai indiqué précédemment , la répartition des eaux
souterraines est bien influencée par la présence des calcaires.
Dans les régions où ces roches dominent en profondeur, il est
certain qu'il n'y a pas de relation entre l'allure de la surface
topographique et celle de la surface des eaux souterraines : ; par
contre, les quelques observations précises que j'ai pu Lun
montrent que les variations de cette dernière sont de même sens
que les plissements, sans avoir cependant la même amplitude.
D'autre part, les recherches entreprises ont permis d’enregis-
trer un desséchement progressif du sol et du sous-sol, desséche-
ment dont l'origine est déjà fort ancienne et qui, avec des fluc-
tuations inévitables, aurait progressé constamment et évolue
maintenant avec une telle rapidité que des variations deviennent
sensibles au bout d'un cycle très court.
En ce qui concerne la géologie, on notera que les indications
précédentes embrassent non seulement la colonie du Sénégal et
les régions françaises limitrophes: mais encore les colonies de la
Gambie anglaise et de la Guinée portugaise sur lesquelles, à ma
connaissance, 1l n'a rien été publié jusqu à ce jour.
1. H. Arsanpaux. Sur une trachyte à noséane du Soudan français. C. R. Ac. Se.,
CXXX VIII, p. 163.
2. J'ai passé deux jours à chercher le gisement de ce trachyte à Sénoudébou. Il
a servi à fabriquer le dallage de deux bacs lors de la construction du fort.
3. H. Huserr. Les a nee diabasiques de l'Afrique occidentale française. Le R
Ac. Sc., CLIX, p. 1007.
AE HUBERT, Sur les eaux souterraines en Afrique occidentale. C. R. Ac. Se.
CXIT p.215:
% F
|
|
*
|
_
109
SUR L’'EXTENSION PROBABLE DES FORMATIONS TERTIAIRES
EN AFRIQUE OCCIDENTALE
PAR
Henry Hubert !.
Parmi les nombreux échantillons réunis au Laboratoire de
recherches géologiques de Dakar, certains apportent des préci-
sions sur la constitution géologique des pays septentrionaux de
l'Afrique occidentale française et permettent de formuler quelques
hypothèses au sujet de l'extension des formations tertiaires. Il
m'a paru utile d'attirer l'attention sur celte dernière question en
particulier, dans l’espoir de faciliter les recherches ultérieures ?.
A) Les intéressantes récoltes faites par M. Younès dans la
région du moyen Niger comprennent notamment les éléments
suivants :
9. Argile schisteuse calcaire et calcaire argileux. — Région
_ des Daounas et seuil du canal des Daounas.
8. Hématite. — Daounas.
1. Limonite pisolitique. — Tosaye ; bords du Niger à 16 km.
en amont de Gao.
6. Grès ferrugineux. — Temmou, Tosaye, Maniadoué, Kouka-
nakaïna.
d. Grès argileux. — Canal des Daounas, falaise de Lokotoro,
Ansongo. |
4. Calcaire cristallin. — Canal de Kamaïna au pied du mont
_Baccada.
3. Grès siliceux. — Plaine et plateau de Tinticha, seuil du
oanal des Daounas, plateau nord des Daounas, seuil de Kamaïna,
. Djibango, mont Bancor, mont Baccada, fond du lac Télé.
2. Quartzites. — Bords du lac Débo, bords du lac Fati, Akka,
1. Note présentée à la séance du 5 février 1917.
2. Les échantillons sur lesquels sont basés les arguments de cette note ont été
adressés officiellement par le Commissaire du Gouvernement général au Terri-
toire militaire du Niger ou ont été recueillis sur ma demande, par MM. Younès et
Bailly, à qui je suis heureux de pouvoir renouveler ici mes bien vifs remercie-
ments.
MAR E AAA ESS NC PET CE A
ESA TRE MA NT RO LAN" 70
{110 HENRY HUBERT
: ÿ fn ‘
mont Hangabéri, mont Baccada, Saléa, collines de Tendinami,
Barkaïna.
1. Phyllade. — Labezenga !.
D’après M. Douvillé, qui a bien voulu examiner le calcaire
argileux du seuil des Daounas, cette roche, qui renferme en
abondance des Diatomées et quelques coquilles — probablement
de Cypris — est une formation lacustre identique à celles du
Tchad?. Elle correspond par conséquent aux dépôts d’eau sta-
gnante signalés dans la région de Tombouctou ?. Il faudrait y
rattacher les argiles un peu calcaires et riches en frustules de
Diatomées recueillies aux environs de cette dernière localité # et
probablement aussi une grande partie des argiles de la région
jusqu'à Djenné. L’hématite, la limonite pisolitique et les grès
ferrugineux correspondent aux parties supérieures de la série
représentée surtout sur les bords du Niger par les grès argileux
(grès du Niger5). À mon avis ces grès doivent être regardés
comme étant éocènes, puisque M. Falconer a signalé des Num-
mulites dans des formations analogues au Sokoto6. J’indique en
passant que dans l’Adar-Doutchi la limite inférieure du Tertiaire
est très probablement un peu au-dessous des argiles feuilletées
gypsifères, ce qui résulte de la confrontation des travaux de
MM. Falconer et Garde ; par suite, si l’on cherche à identifier
les grès argileux du Niger à certaines couches de l’Adar-Doutchi,
identification qui ne s'impose pas nécessairement, ce ne peut
être qu'aux sables argileux des niveaux supérieurs, mais non à
la fois à ceux du sommet et à ceux de la base, ces dérniers étant
évidemment crétacés.
Le calcaire cristallin du canal de Kamaïna contient des Globi-
gérines et M. H. Douvillé a bien voulu m'y signaler en outre des
Bryozoaires, des débris d'Oursins et des petits Foraminifères spi-
rales. |
C'est donc bien un calcaire marin et sans doute une forme lit-
1. M. Younès a adressé également une bouteille de l'eau du puits de Daoukoré,
bien connue dans la région pour ses propriétés laxatives. Une analyse qualitative
de cette eau a montré qu'elle contenait notamment du chlorure de sodium, du.
carbonate de calcium et surtout du sulfate de magnésium.
2. H. Huserr. Sur quelques roches du Centre africain. Bull. Mus. Hist. nat.
1904, n° 6, p. 415. — Garpe. Description géologique des régions situées entre le
Niger et le Tchad.
3. L. Grrnaix. Mollusques fluviatiles recueillis près de Kabarah. Bull. Mus.
Hist. nat. 1909, n° 6, p. 469. — R, Cauvgau. Note sur la géologie du Soudan, B. S..
G. F., (4), X, 1910, n° 5, p. 326.
4, Adressés par Le lieutenant-gouverneur du Haut-Sénégal et Niger.
5. H. Huserr. Mission scientifique au Dahomey.
6. J. Farconer. The geology and geography of Northern Nigeria.
«
ne à x = RE £ | ,
_ TERTIAIRE EN AFRIQUE OCCIDENTALE
torale. Les organismes qui le constituent ne permettent évidem-
_ ment pas de fé dater avec précision, mais pour M. Douvillé on
peut cependant le considérer comme tertiaire. L'important est
- d'ailleurs qu'il soit bien antérieur aux calcaires lacustres, et sur
_ cepoint iln'ya pas de doute. Les espèces observées montrent
- en outre qu'il est beaucoup plus récent que les grès siliceux de la
région. Ceci est d’ailleurs confirmé au point de vue stratigra-
phique par les renseignements qu'a bien voulu me donner
_ M. Younès. Ce calcaire serait en effet situé au-dessus des grès
siliceux du seuil de Kamaïna et viendrait en outre buter contre
ceux du mont Baccada.
Les grès siliceux font partie de la série des grès horizontaux
de la boucle du Niger et du Soudan, lesquels se rattachent à ceux
de la Mauritanie, qui sont au moins en partie devoniens.
Les quartzites, souvent schisteux et parfois micacés, ont géné-
ralement subi des actions mécaniques considérables. Ils sont à
_ la base des grèset peuvent être considérés soit comme les termes
les plus anciens de la série gréseuse, soit comme les termes
supérieurs de la série des roches sédimentaires métamorphisées.
Les observations que j'ai eu l'occasion de faire en Guinée me
donnent à penser que cette seconde manière de voir est plus cor-
recte.
Quant aux phyllades de Labezenga, déjà étudiées d’autre part!,
. elles correspondent franchement aux types de la série des roches
sédimentaires métamorphisées.
PAST Éiie xd ES DR
*
D tee eo: Vue (n'S- (ne fils ciel, La vbs LE
En ce qui concerne l'histoire des formations postérieures aux
grès siliceux horizontaux, on sait que M. Chudeau n’a signalé
les formations crétacées — ou tertiaires — que jusqu'aux envi-
_rons de Bamba; en amont de ce point les formations superfi-
cielles de la région de Tombouctou ont finalement été considérées
par notre confrère comme des dépôts récents d’origine lacustre.
De son côté René de Lamothe? a indiqué que les dépôts profonds
observés au fond du golle de Nyamina #, en particulier à Gonindo,
_ devaient être attribués à la mer quaternaire intérieure que M. A.
- Chevalier avait signalée dans cette région. Or l’idée de cette mer
intérieure est SEPT hui londée De plus il ne me semble
1. H. Huserr. Sur une série de roches provenant des rapides du Niger. Bull.
…. Mus. Hist. nat. 1903, n° 8, p. 431.
2. R. #e Lamorne. Contribution à l'étude géologique des territoires du Haut-
Sénégal-Niger. B. S. G. F., (4), IX, 1909, n° 8, p. 526.
3. J'entends par golfe de Nyamina celui qui, délimité par les terrains anciens,
englobe le bassin du Niger en amont de Tosaye jusqu'aux environs de Nyamina
_ (Gonindo, cf. R. de Lamothe, loc. Mer
112 HENRY HUBERT
pas que les dépôts profonds étudiés par René de Lamothe puissent
être assimilés aux argiles ou aux calcaires lacustres de Tombouc-
tou. Ils sont d’ailleurs comparés aux formations de Toukoto et
pourraient l'être, également, aux formations dites de Koro, parmi
lesquelles j'ai Mie Adiamiment avec destypes siliceux analogies
à ceux de Gonindo, des grès argileux comparables à ceux du
Niger !{. Par conséquent, je crois qu'on serait plus près de la
vérité en faisant rentrer dans la même série les formations du
golfe de Nyamina et celles de Bamba. Je dis la même série sans
vouloir préciser davantage. Il est probable en effet que non seu-
lement 1l n'y a pas identité des formations au point de vue litho-
logique, mais encore qu'il n'y à pas synchronisme risoureux entre
les dépôts. Les arguments en faveur de la continuité des forma-
tions de la série de Bamba Jusqu'à Nyamina sont :
1° la présence du calcaire marin du canal de Kamaïna ;
2 les accumulations de nodules calcaires que jai Di
à Mopti, Djenné et Sémengou. L’abondance de ces nodules, sur
les rives du Niger, et leur répartition irrégulière me paraissent
incompatibles avec l’idée de dépôts formés aux dépens d'élé-
ments transportés par le fleuve. Mon opinion est que la chaux
des concrétions a été empruntée à des calcaires peu profonds, qui
peuvent du reste avoir disparu. Cette hypothèse est en tous cas
bien d'accord avec ce qu'on observe dans plusieurs régions cal-
caires de l'Ouest africain, dans la Lama (Dahomey) et la plaine
de Koro (Haut- Sénégal et Niger) notamment. Il faut signaler
encore qu à PE on trouve dés grès argileux qui Tape lt
beaucoup ceux de fe région de Nue
3° Les formations ea et calcaires signalées par René de
Lamothe.
B) Si la continuité des formations de la série de Bamba jus-
qu'à Nyamina se trouve confirmée, peut-être pourra-t-on relier
par la suite le golfe du Sénégal à celui de Nyamina par les
dépressions observées le ne du chemin de fer de Kayes au
Niger, où l’on rencontre les dépôts calcaires de Dinguira et de
Toukoto, qui présentent de nombreuses affinités lithologiques
avec ceux de Gonindo, et qui appartiennent à une série plus
récente que celle des grès siliceux horizontaux.
C) D autre part, il paraît bien probable que, non seulement les
grès du Niger et les couches d’Oti (Togo)? font partie de la.
1. H. Huserr. Sur la constitution géologique de la plaine située à l'Est de la
falaise de Bandiagara. B.S. G. F., [4], XI, 1911, p. 76.
2. Kœnr. Begleitworte zur geologischen Karte von Togo ; in H. Meyer, Das
Deutsche Kolonialreisch.
EXPLICATION DE LA PLANCHE I
Aspidoceras Depereti n. es — Gr. nat.
2. — Aspidoceras Depereti n. sp. — Réd. 1/2 Le |
RS Anpidoceras Douvilei n. Sp. = Réd. 1 12 env.
4. — Aspidoceras ovale NEUMANN. — Réd. 1/2 env.
Aspidoceras helymense Gewmezzaro. — Réd. 1/2 & v
_
Ÿ Pa A
Buzz. Soc. cÂoL. Da En — (4), XVII, 1917.
NoTE DE L. Collot
Bull. Soc. géol. de France S'EALTEVIL; pli
EXPLICATION DE LA PLANCHE II
Fic. 6. — Aspidoceras faustum Bayze. — Réd. 1/2 env.
1. — Aspidoceras helymense GEmmsiaro. — Réd. 1/2 env.
Buzz. Soc. akoz. pe FR. — (4), XVII, 1917.
IL I ‘IIAX 4°Pr S OUI 9P ‘1098 ‘200$ ‘IINS
AOTTOOUT AA CLEO NTI SL
passer mi
ne andere =
4.
EXPLICATION DE LA PLANCHE III
FiG. 8. — Aspidoceras ponderosum Waacen. — Réd. 1/2 env.
9. — Aspidoceras cf. babeanum »'Orsienx. — Réd. 1/4 env.
Buzz. Soc. GÉoL. DE Fr. — (4), XVII, 1917.
t. XVII; pl. III
.
,
S. 4
NOTE DE L. Collot
Bull. Soc. géol. de France
ape
MAN
EXPLICATION DE LA PLANCHE IV
F16. 10. — Aspidoceras Deépereti n. sp. — Réd. 1/2 env.
11. — Aspidoceras Depereti var. spinosa. — Réd. 1/2 env.
Buiz. Soc. GkoL. DE Fr. — (4), XVII. 1917.
OUI 9P 1098 008 ‘TN
AT IL 'ITAX 1? 8
J0II09 ‘'T AA ALON
NOTE DE G.-F. Dollfus
PLV
:t. XVII;
S. 4
Bull. Soc. géol. de France
- Vue latérale
1:
érieure
Vue supé
2
Eurite basaltiforme d'Eymoutiers
ra
Fic. 1, 2 et 3. — Cadomoceras sullyense one BRaASIL. — X % B joci
Sully, près Bayeux (Calvados). ;
(RANEENE A. Bigot).
SH de Sully, près Bayeux CEhaRon
à — Le! on vu de face, HONMADE le DAens.
— Cadence cadomense Date — x DE ‘Bajoc Tr
rieur de Sully, près Bayeux (Calvados). œ
(Collection da Laboratoire de Géologie de la Facu
Sciences de Paris). SE
= Cademoceras cadomense DEFRANCE. — X 2. B
Sully, près Bayeux (Calvados). “e PE
(Collection À. PEU RE
— Cadomoceras cadomense DerRANGE, — x 2. Bajocie st
rieur de Sully. -
ICONE S Bréville, Faculté des Sciences de Caen).
” |
2
Buzz. Soc. GhOL. DE Fr. — (4), XVII, -
.
NOTE DE S. Coëmme
DL VE
VIT
t
2
S. 4
Soc. géol. de France
Bull.
Le
EXPLICATION DE LA PLANCHE VII
Cupressinoxylon huripense Frirez et Viquier.
FIG. 1. — Coupe transversale montrant les zones alternatives de bois de prin-
temps et de bois d'automne (zones plus fournies). — X 10.
2. — Coupe transversale prise dans le bois de printemps. — X 100.
3. — Coupe longitudinale radiale. — X 10.
4. — Coupe longitudinalc radiale montrant les ponctuations aréolées dispo-
sées sur une seule file ou géminées. — X 100.
5. — Coupe longitudinale tangentielle. — X 10.
6. — Coupe longitudinale tangentielle montrant les rayons composés de 4 à
15 rangs de cellules. — X 100.
Bu. Soc. aéo1. De FR. — (4), XVII, 1917.
iguier
NOTE DE P.-H. Fritel ET R. V
Bull, Soc. géol. de France
;t. XVII; pl. VII
S. 4
QE
Clichés Fallou
\ DR
EXPLICATION DE LA PLANCHE VII
Pecten Benoisti, Peer
intérieur.
RER extér.
arcuatus, extér.
ne rextér.
Suzannæ, (ExHEnS
dot, extér. |
deletus, intér.
præobliteratus, intér.
| sphinctus, ue |
Saccoi, extér. 5
Saccoi, intér.
us, 2 =) Saccoi intér. et extér.
Li
Toutes les espèces sont de grandeur naturelle. :
V
Buzz. Soc. GÉOL. DE Fr.
NoTE DE G.-F. Dollfus
Bull. Soc. géol. de France S.4;t. XVII; pl. VIII
Clichés et Photocollogr. Tortellier et C°, Arcueil, près Paris
t
2
AT v
DA re
\, 18
Fee Notre: de la Société.) 2"
pus he Extrait du Catalogue.
SSMANN ét LawBer r. Etude paléontologique et stratigraphique sur le terrain oli-
Paraissant ee ER depuis à 1838, format in-4° raisin. Prix divers, (50 °/, pour
- gocène marin des environs d'Etampes. 88 p., 1 tabl. GDS RER Re RES 17 10 »
15 Ph. Tomas. Recherches stratigraphiqués et paléontologiques : sur As for-
PE Mations d'eauidoucedeuLAlgéhie, 54 p.21. (abl.;.5 pl... Rs time 4»
Cossmanx. Contribution à te de la faune de lé élage bathonien en France
Sr MS RO POdES PP DE TD RS RE RE nn so TA D rte NN lee EN, RC A2)»
Terquem. Les Entomostracés Ostracodes du système oolithique de la zone À Am.
… Parkinsoni de Fontoy (Moselle). 46 p., 6 pl LE TE MES DEAR OP PE ee da SOA 4 »
TERQUEM. Les Entomostracés Ostracodes du Fuller’s Earth des environs de Var-
SOA MERO UE Se eSATA RER RAT ET AND PE LS PO PT 6 »
C. Grann’ Evkx: Formation dés FORCES de Potiile et du terrain houiller. 138 p )
MOÉ DIN UE ENTER Ne SRE EN RE te ares ne Er et ARS nn on 20 »
H. Frrnor. Etudes sur les vertébrés fossiles d' ‘ssel RUE) ER Sen en dre 16 »
£ G. Corrgar. Echinides éocènes de la province d’Alicante. {07 p., 16 pl......…. ver AAA)
16e Dorror, P. Gopmirze et G. Ramoxp. Les grandes plâtrières d'Argenteuil
= (Seine- -et-Oise). Historique, genèse et distribution des formations gypseuses de
DR rTERION parisienne: #0 D. 1/19-; HDI REINE mn enr core eusane à SENS
_ P.-L. Prever. Apercu géologique sur la colline de Turin. 48 p., 7 fig., 1 carte. 8 »
_G: Zi. Contribution à l'étude géologique du Haut-Tonkin. — H. RNA
- Note sur la géologie de l'Indo-Chine. — René de Lamorne. Note sur la géologie
: dus Canbotue et du Bas-Laos. 80 p., 1 pl., 3 cartes en couleurs ........... 12 »
.MÉMOIRES-PALÉONTOLOGIE
PAR SOUSCRIPTION PAYABLE AVANT L'APPARITION DU VOLUME ANNUEL :
FRANGE, 25 FRANCS, FRANCO. — ÉTRANGER, 28 FRANCS: FRANCO
| Liste des Mémoires qui se vendent isolément :
_ Une remise de 20 °/, est accordée sur ces prix aux Membres de la Société
- 2. J. Sevnes. Contributions à l'étude des Céphalopodes du Crétacé supérieur de
D D A RU nes sue eee tee de Una e Re (NE
3. Ch. Drrérer. Les Animaux pliocènes du Roussillon. 17 pl., 188 p............. 60 »
- 5. G.nE Sarorra. Recherches sur les végétaux du niveau aquitanien de Manosque,
DID RSS ps: Na BTS ie Sn 0 A te DOG SOU LIÉE Dr Se 35 »
14. M. CossManN. Contribution à la Paléontologie française des terrains juras-
siques (en cours); Etudes sur les Gastropodes des terrains jurassiques : Opis-"
à thobranches, 6 pl. LAPTOP PRE D OS A a A AE CRE QE 14 50
125, S. Srrranescu. Etudes sur les lerrains tertiaires de la Roumanie : Contribu-
__ tion à l'étude des faunes sarmatique, pontique et levantine. 1 pl., 152 D- 26 »
* 19. M. Cossmanx. Contribution à la Paléontologie française des terrains Mens
siques (en cours) ; Gastropodes : Nérinées. 13 pl. SO R RP Pe apnihe 35 »
20 V. Porovic-Harzee. Contribution à l'étude de la faune du Crétacé supérieur
= de Roumanie; Environs de Campulung et de Sinaïa, 2 pl, 22p............... NUE
21. R. Zee. ‘Etude sur la flore fossile du bassin ‘houillier d'Héraclée (Asie-
mi DD D D M ec AR ne te CD à Rue du pro ine paru te tue 15 »
32. P. Parzary. Sur les Mollusques fossiles terrestres, ‘fluvialiles et saumâtres de
l'Algérie, 4pl., 218 p..... OR RE EPS DE RSA NÉ ER RE LATE De 26 »
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… la France {en cours), 6 pl., 69 p......... RU TRS CAE ROC ET 17 »
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25. H.-E. Sauvace. Recherches sur les Vertéhrés du Kiméridgien supérieur de
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_et des régions voisines (1"° partie : genre Pecten). (en cours), 23 DISCO." 50 »
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a ARE NN Te Re RE CE en ee D QC MARCEL LOS NS MENU ER TRS s
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28 p. A2 N9: dans le LEE. LUE, 2 ae eos se ve ee TE ASIE
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no be lez-Alais (Gard) Mfiqutente, pl 42 pi LR PU RUN
38.:Charles Jacor. Etude sur quelques Re du Crétacé moyen.##/fig., 9 pl; es
64 Dig RM SR OS RE RU nie rue it ere SR CC DEEE »
39: “ Przanr. Etude iconographique des Pleurotomes fossiles du Bassin de Paris.
D DUR D ULD eus ee dames RE LT DD ET DR nat NO AE ARE VE DE NE RRES
40. Bi. Per nee sur les végétaux fossiles de l'étage Sparnacien du Bassin
de PaArIS SDL SL DER ER ER AE re IR CT IE TOR COTES
41. Henri Douvizré. Efudes sur les Rudistes. Rudistes de Sicile, d'Algérie;
d'Esypte; du Liban et:de la Perse. 7 pl, Sp: MU ER Re RES
42. Léon PenvinqQuëre.Sur queques Ammonites du Crétacé algérien. 7 pl,, 86 p.
Robert Douvisce.-Céphalopodes argentins.-3 pli, 2% p.410. ?
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octo géologique par A. Direims. 4 fig, 4 pl, 72p....................
45. Robert Douvirzé. Etude sur les Gar Haba de Dives, Villers-sur-Mer et
quekmesautres isements 92iq 06) TT nie ER RER REC CRIER
46. Maurice Cossmanx. Contribution à la paléontologie. française des terrains
jurassiques (voir mém., n°“ 14, 19) ; Cerithiacea et Loxonemalacea, 2 pl. 264p:
47 Lucien Moxerzer et Jean Morezzer. Les Dasycladacées du Tertiaire parisien:
DE TOT VOD MODE. LITE E ne en tot te TOO De Da OO ENST EN RREN SE
48. Robert Douvizié. Etudes sur les Oppeliidées de Dives et Villers-sur-Mer.
SA T2 )DlS 260 D PNR TE RE ET RE RAA ET
49-50. F. Paru. Sur des Poissons fossiles et en particulier des Siluridés du Ter-
tiaire supérieur et'des couches récentes d'Afrique (Egypte et région du Pehad}:
— Sur des Poissons fossiles . ue rains tertiaires d'eau douce et ‘d’eau saumâtre
de Francéiel de Suisse, 9 DiSS0ip RSR CESR RER RS
51. P.nE Brun, C. CHATELET et PAL Cossmann. Le Barrémien Me à faciès
urgonien de Brouzel- lez- Alais (Gard) (v. mém. n° 37), fig., 54 pl., 56 RE
TABLE DES MATIÈRES (TOME XVII, Fascrcuxe RE: ;
Pages
I. Gollot. — Les Aspidoceras des couches à minerai de fer de la Côte-d'Or (6 fr fig
DL TT AS en A PRET ee QE IE CS SP SR
G Per .Dollfus. — Eurite basaltiforme des envinôns d' Eymoutiers (HAS Vienne)
(DEV) SRE SRE A DU Un Re PE D COM CE RS
ÆE.-C. Abendanon. — La signification géomorphologique des roc pe éruptives:
basiques ‘de la partie centrale de l archipel des Indes néer landaises ({earle)..
H. Dalimier.— Note sur une Neériline des sables coquilliers éocènes de la Close
en Campbon.(Loire-Inférieure) (4 fig F0 PR SERRE EDR EEE
Édouard Harlé. — La nappe phréatique de l’église de Soulac (Gironde) (4 fig DE
S. Coëmme.— Note critique sur le genre Cadomoceras (12 fig., pl. VI)... :
S. Coëmme. — Note RS sur l’ellipse granitique des Zaër (Maroc
oGCidental}. 2. Lite Me donné an en RS TT RSA EE )
R. d'Andrimont et Ch. Fraipont. — Sur quelques phénomènes dus à la circu=
ltion.de l'eau dansslesroches..:...,.t1150) 00e NN SRE
P.-H.Fritel et R. Viguiér. — Sur 1e bois silicifiés d'Orsay et de Palaiseau «
(Seineset-Oise) (599 SU VIT), LL. EE RAR ER RE EN PRRRE È
G. 7e Dollfus” — L’ Oligocène supérieur marin dans le bassin de l'Adour
Po Re LOT A RTS FU aies laie ee cote RM pire da ee IC AUTRE ;
H. Hubert. — Sur la géologie ‘du Sénégal et des régions voisines...,.,. PLATE :
A Hubert. — Surl extension probable: des formations tertiaires en Afrique occi-
CE PE PR TN ES VON MAL
(MACON, PROTAT FRÈRES, IMPRIMEURS Le gérant de la Soc, géologique : L. MÉMN
DE. FRANCE
CETTE SOGIÉTÉ, FONDÉE LE 17 MARS 1830
AUTORISÉE ET | RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT. # UTILITÉ PUBLIQUE
ds | PAR ORDONNANCE DU 3 AVRIL 1832
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QUATRIÈME SÉRIE
TOME DIX-SEPTIÈME
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Feuilles Se 18. — Planche IX
Arr. 2. — L'objet de la Société est de concourir à l'avancement de
Géologie en général et particulièrement de faire connaître le ‘sol dela
France, tant en lui-même que dans ses rapports avec les arts industriels
et l’agriculture.
en 3. — Le nombre des membres de la Société est illimité. Les Frans 1
çais et les étrangers peuvent également en faire partie. Il n’existe aucune
distinction entre les membres. RE |
ART. #.— Pour faire partie de la Société, il faut s’être fait présenter dans
une de ses séances par deux membres qui auront signé la présentation
et avoir été proclamé dans la séance suivante par le Président.
ART. 38. — La Société tient ses séances habituelles à Paris, de Novembre
° à Juillet.
Cr “7 vi Ve 2
ART. 39. — La Société se réunit deux fois par mois (le 1°" et le 3° lundi
du mois). | |
ART. 42. — Pour assisler aux séances, les personnes étrangères à la
Société doivent être présentées chaque fois par un de ses membres. 4
Arr. 46. — Les membres de la Société ne peuvent lire devant elle aucun
ouvrage déjà imprimé. È ê.
ART, 48. — Aucune communication ou discussion ne peut avoir lieu sur 4
des objets étrangers à la Géologie ou aux sciences qui s’y rattachent. D:
Arr. 50. — Chaque année, de Juillet à Novembre, la Société tiendra une FA.
ou plusieurs séances extraordinaires sur un point qui aura été préalablement
déterminé. à
Or
»,
ART. 53. — Un bulletin périodique des travaux de 1 Société est délivré
gratuitement à chaque membre.
ART, 55. — Il ne peut être vendu aux personnes étrangères à la
Société qu’au prix de la cotisation annuelle.
ART. 58. — Les membres n'ont droit de recevoir que les volumes des,
années du Bulletin pour lesquelles ils ont payé leur cotisation. Toutefois, |
les volumes correspondant aux années antérieures à leurentrée dans laSo-
ciété leur sont cédés, après décision spéciale du Conseil et CORAN
à un tarif Aéterminé.
ART. 60. — Quelle que soit la longueur des notes ou mémoires insérés
au Bulletin, les auteurs pourront en faire faire à leurs frais un tirage à
part. ‘
Arr. 73. — Chaque membre paye: 1° un droit d'entrée ; 2° une cotisation
annuelle?. ï |
Le droit d'entrée est fixé à la somme de:20 franes.
La cotisation annuelle est invariablement fixée à 30 francs. ;
La cotisation annuelle peut, au choix de chaque membre, étre remplacée ee:
par le‘versement en capilal d’une somme fixée par la Société en assemblée É
générale (400 francs). nE
Sont Membres à Perpétuité les personnes qui ont donné ou légué à à is
la Société un capital dont la rente représente au moins la cotisation annuelle 0h
(otre : 1000 francs).
1. Les personnes qui désireraient faire partie de la Société et qui ne connai
traient aucun membre qui püt les présenter n'auront qu'à adresser une demande
au Secrétariat, en exposant les titres qui justifient de leur admission.
2) Néanmoins sur la demande des parrains les nouveaux membres es
n'acquiller, la première année, que leur droit d'entrée, en versant la somme dK
20 fr. Le Compte Rendu sommaire des séances de La nnée courante leur est :
envoyé gratuilement ; mais ils ne recoivent le Bulletin que la deuxieme année
doivent alors payer la cotisation de 30 francs. Ils jouissent d ailleurs des autr
droils el privilèges des membres de la Sociéle.
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TERTIAIRE EN AFRIQUE OCCIDENTALE 113
. même série, mais encore qu'il. y a eu continuité entre les deux
… groupes de formations. Cette hypothèse est rendue plausible du
- fait que la communication a pu avoir lieu par la dépression com-
prise entre les accidents anciens du Gobnangou (grès siliceux
horizontaux) et de l’Atacora (roches sédimentaires métamorphi-
sées). Dans cette dépression, les couches d'argile blanche que
. j'ai observées à la Pendjari ! et celles que M. Bailly a reconnues?
_ à la hauteur de Kodjar apparaissent comme les témoins d'une
couche de la série du Niger, disparue en partie du fait de l’éro-
sion. Les puissantes accumulations d’argiles superficielles du bas-
sin de la Pendjari, accumulations que je n’ai pas observées ail-
leurs en Afrique occidentale, pourraient très bien être considé-
rées comme provenant du remaniement des couches PE
de la série du Niger, aujourd'hui disparues.
D) Bien que la nature des terrains compris entre les couches
de Koro et les grès du Niger demeure encore inconnue, il est pro-
bable également qu'il y a continuité entre les deux groupes de
formations.
.__ E) Il semble enfin que la bande de formations crétacées et
tertiaires qui s'étend au Sud du Sahara central peut être prolon-
gée, depuis le 8° long. E, jusqu'à Agadem et Bilma. En effet :
1° Aucun renseignement concernant le modelé de la région
_ comprise entre le go et le 11° long. E ne s'oppose à cette inter-
"3 _ prétation ; : les formations crétacées et tertiaires passeraient sim-
* plement sous les terrains récents, ce qui est très normal ;
2° Le doute exprimé par M. Chudeau quant à la provenance
du Nætlingia Monteili GAuTier ? n’est appuyé d'aucun fait et le
transport d’un Oursin fossile par une caravane ne s'impose pas
nécessairement ;
3° Par ate: certains échantillons parvenus à Dakar corres-
_ pondent bien, Btiologiquement: à ceux des formations crétacées
ou éocènes du Territoire militaire. Par exemple, dans le massif
_ d’Agadem, on trouve les associations suivantes : bauxite
D limonite pisolitique: grès en plaques riche en
_ hématite ; argiles blanches et dlie-de-vin; grès argileux ;
qui caractérisent précisément les formations des bords du Niger
pu Niamey et Gaya. On observe également des types ana-
_ 4. H. Husenr, loc. cut,
_ 2. Échantillons oanés à Dakar,
3. R. Cuupeau. Rectifications et compléments à la carte géologique du Sahara
central. B.S. G.F., [4], XIII, 1913, p. 177.
É 28 mai 1918. Bull. Soc. géol. Fr. LAVE
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14 HENRY HUBERT
logues à Dibbela et des grès argileux à Dadafi, à Aguézy et a ;
Kourtou-Damassa. Ces échantillons qui correspondent Ge nre -:
à ceux décrits antérieurement par M. Freydenberg ! pour la
région comprise entre N'Guigmiet Bilma, établissent bien défini-
tivement, à mon sens, l'existence de D rirone crétacées — plus
probablement Fe — lelong du méridien de Bilma ;
4° Enfin la situation ce du massif d'Agadem, dans
le prolongement du golfe éocène de Gongola (Nigeria) serait un
argument de plus, si cela était nécessaire, en faveur de l'existence,
à Agadem, de formations tertiaires. [l faudrait admettre par
conséquent, que ces formations passent sous les alluvions
lacustres du Tchad, c’est-à-dire qu on se retrouverait dans des
conditions identiques à celles du bassin de Tombouctou, qui pré-
sente avec les régions tchadiennes tant d'’affinités.
De plus, il y aurait bien ‘eu extension de la mer jusqu'au 11° *
long. E. L'existence de gypse à Agadem, Dibbéla, et Kourtou-
Damassa n'est évidemment pas un argument décisif à ce
sujet, mais il vient à l’appui de cette hypothèse ; il a, de plus,
l'avantage de fournir un nouvel élément de comparaison entre
les formations du 11° long. E et les terrains tertiaires — ou
crétacés de l'Ouest. D'autre part, l’analogie des deux groupes de
formations, étant un argument contre le transport de l’'Oursin de À
Bilma, rend plus vraisemblable encore l'extension de la mer
tertiaire jusqu’en ce point. Enfin l'envoi, à Dakar, d'un mou-
lage de Polypier rameux, provenant d'Agader semble solu-
tionner définitivement la question.
Mais si la bande des formations éocènes — ou crétacées —
s’est bien prolongée jusqu’au 11° long. E, il y a de fortes
chances pour qu’elle se trouve brusquement limitée vers l'Est au
moins au Nord du 15° parallèle. En effet, à partir de l’Ahnet,
jusqu’à l’Ennedi, il existe une puissante barrière de grès devoniens
qui paraît à peu près continue et sur laquelle au Sud du 20° paral-
lèle, doivent venir buter les formations plus récentes, comme cela
se Pd pour les régions au Sud de Tombouctou. Cette barrière
est constituée par l’Ahnet, le Mouydir, le Tassili des Azdjers,
les monts Tummo, le Tibesti et l'Ennedi. On notera que je con=M
sidère ici le Tibesti comme constitué en majeure partie par des
grès devoniens, contrairement à l'opinion courante, qui en fait
un massif éstlin. Cette interprétation n’est pas basée seule- à
ment sur la continuité des monts Tummo, du Tibesti et de l'En-
4, H. FneypenserG. Le Tchad et le bassin du Chari. Thèse Fac. Sc. de Paris.
“pe "à r FE : 6% , :
| _ TERTIAIRE EN AFRIQUE OCCIDENTALE 1145
« d .
nedi, mais surtout sur les dessins que Nachtigal a donnés de
e massif. L’exactitude de ces dessins est établie, à mes yeux,
par la a de ceux qu de a faits dans le Kaouar et des
5 communiquées Le M. A. Poe: Or il résulte de ces dessins
. que le Tibesti n'a pas le modelé d'un massif granitique, mais
bien d’un plateau gréseux. Cela n'empêche pas d'ailleurs qu'il
- soit traversé par des types volcaniques ? de même qu'il y a des
tions éruptives ou cristallines * qui, toujours d'après les
A photographies E M. Lacombe, traversent les grès siliceux de
HU Djado.
Les grès devoniens, dont des témoins se trouvent déjà à Agram
(mont Fosso) #, constituent le massif du Kaouar et se déve-
loppent largement tout de suite au Nord et au Nord-Est de Bilma,
point à partir duquel ils deviennent dominants. Les photogra-
phies que j'ai pu consulter ne laissent aucun doute en ce qui con-
cerne les oasis de Segguedim, Yat et Djado, et cette interpréta-
tion est confirmée par les échantillons adressés à Dakar et pro-
venant de Djado ?, Itchouma, Dada et Dadafi. Pour cette der-
nière localité, à mi-chemin entre Bilma et le Tibesti, on a notam-
- ment des grès siliceux légèrement calcaires dns lesquels on
observe des articles de Crinoïdes et des Brachiopodes. Parmi ces
- derniers figurent un contre-moulage qui semble bien devoir être
… attribué à Spirifer cf. Rousseaui M. RouarLt et des empreintes
… dorsales et ventrales de Zeptostrophia oriskania CLARKE, espèces
- signalées antérieurement par M. Haug à l'oued Oubrakate 6 et
qui permettent l'identification des formations du Tassili des
_ Azdjers et de celles du Nord-Est de Bilma.
Si les hypothèses formulées précédemment se trouvaient fon-
ées, elles montreraien ans l'Ouest africain une extension des
dées, elle tre t, dans l'Ouest af t l
Prfo ions tertiaire us gran ue celle qu'on avait indiquée
formations tertiaires plus grande Il q
1. NacaTiGaL. Sahara und Sudan.
3 …_ 2. La présence de bitume à Tarsat (Tibesti) est peut-être en relation avec des
É - phénomènes d’origine volcanique.
4 _ 3. Aiguilles d'Oridha.
4. D'après les photographies de M. Lacombe.
se 5. A signaler, pour Djado, une belle plaque de grès siliceux, de 35 centimètres
D cuour: avec Harlania Halli Gogrrerr (détermination de M. Douvillé). Cette
4 contre-empreinte, trouvée pour la première fois dans lesgrèssiluriens de Médina
… (Etats-Unis) a été décrite tout d'abord sous le nom de Fusoides harlant par Hall
1 (synoñymes donnés ultérieurement : Fucoïdes alleghensis, Fucoïdes Brongniarti,
à Artgraphycus harlani Cora) qui l’a figurée dans « Geol. of New-York» (part IV,
“ p- 46-47, fig. 1-2, 1843). Goepperten a donné par la suite un meilleur dessin (Foss,
Flora des Ueberg., 1852, pl. xur, fig. 4)
6. Hauc in Foureau, Documents scientifiques de la mission saharienne.
Fa
"Ra.
‘ment, ont dû re entre tee différentes régio
L Afrique occidentale.
:
Une des curiosités de la géologie de ces régions est l' exist
_ des golfes profonds qui se trouvent à la périphérie des for
secondaires. Leurs dépôts marquent vraisemblablement
cycle qui a débuté par la transgression crétacée.
1
117
LE PLATEAU MANDINGUE (AFRIQUE OCCIDENTALE).
PROFIL GÉOLOGIQUE
DU CHEMIN DE FER DE KAYES AU NIGER !
PAR R. Chudeau.
Je dois à l’obligeance du commandant Digue, directeur du
chemin de fer, d’avoir pu circuler librement sur la voie depuis
Bamako jusqu’à Kayes. Ce chemin de fer, commencé en 1881,
atteignait Bafoulabé en 1890 et était terminé en 1905. Depuis ce
temps, bien des tranchées et des fouilles ont été envahies par la
végétation ; elles ont à tout le moins perdu leur fraicheur et
souvent les détails sont devenus difficiles à voir.
Le PLATEAU MANDiINGUE. — Entre Kayes et le Niger, la voie
traverse un vaste plateau gréseux qui débute à l'Ouest par le
Tamba Oura, situé dans le Bambouk, région comprise entre la
Falémé et le Bañng. La falaise qui limite le Tamba Oura à l'Ouest
est longue de 200 km. environ ; elle commence au voisinage de
_Kayes (14° 26) et va jusqu'à la hauteur de Satadougou (12° 6°);
elle présente deux ou trois étages de murailles à arêtes vives ;
c’est le type ruiniforme des Vosges gréseuses. Cette falaise,
dont la hauteur varie de 50 à 200 m., est en général inacces-
sible et n'est franchissable qu'en quelques défilés étroits aux
.parois verticales et dont le sol est souvent formé, comme les
1
falaises elles-mêmes d'immenses dalles de grès tendres, dépouil-
lés de végétation *.
Ce régime de plateaux ? se continue entre le Bafing et le
Bakhoy, dans le Gangaran, traversé par Mage et Quintin, en
1863-64. Au delà du Bakhoy, Mage reconnaissait le plateau de
_ Kita et fixait au Sud la limite des grès du Fouladougou et de la
pénéplaine schisteuse du Kaarta et du Bakhounou. Cette limite, qui
_a été précisée depuis, est à peu près SW-NE ; elle se trouve
vers le 14°, au Nord de Kita, et le 14030’, à Mourdia, dans le cercle
1. Note présentée à la séance du 4 juin 1917.
2. L' Pascar, Voyage au Bambouk et retour à Bakel, Tour du Monde, III,
1 sem. 1861, p. 39-48, 1 carte à 1/800 000, p. 46-47.
3. Sur les cartes, fig. 1 et 2, les grès sont indiqués" par un grisé : quelques
_ falaises ont été indiquées. fl estencore impossible de donner de bonnes cartes de
ces régions.
ER ON ARCS D RS OT ETC TE TL I OR ETE
pt) + À vis - VOPRRTE, : a né 2 Ar L'ARES Si LU T kr
Le VAT + or
118 RENÉ CHUDEAU :
de Goumbou. Beaucoup plus tard, Gallieni et Borgnis-Desbordes
faisaient connaître lé Bélédougou, le Birgo et le Mandingue qui.
s'étendent entre le Baoulé et le Niger au Nord de la pénéplaine.
cristalline des régions aurifères du Bouré et du Siguiri!, |
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Fi. 1. — Prarsau MANDINGUE, RÉGION OCCIDENTALE. Les grès en grisé, < F
e , L L #1
Ce grand plateau, le plateau Mandingue?, présente partout en - ;
caractères topographiques indiqués pour le Tambe Oura. Il est
formé essentiellement d’un soubassement de schistes cristallins
mis parfois à nu dans les vallées et d'un manteau de grès parfois
réduit à quelques témoins. Les autres terrains, dont les plus
remarquables sont les calcaires de Toukoto et de Dinguira ny
jouent qu'un rôle subordonné. Au point de vue des altitudes, ce
1. BorGnis-Desporpes. Carte dressée par ordre du Colonel —, par la mission
1882-83, 6 feuilles à 1/100 000 (de Kita au Niger). — Derrien, Le Haut Sénégal,
Bull. Soc, Géog. d'Oran, 1881, p. 141-216, 1 carte à 1/100 000 ; id. Haut Sénégal, el
Mission, 1880-81. Carte levée sous la direction du Commandant —. 6 feuilles à
1/100 000 (de Médine à Kita). — Garzrenr. Exploration du Haut Niger, Tour dun -
Monde, 1882, XLIV, p. 257-336, 1883, XLV, p. 113-208 : à]. Mission dans le Haut
Niger et à Ségou, Bull. Soc. Géog., 2 s., 1882, IL, p. 433, 617 et 1883, LV, p.353, Le
565 ; id. Mission —, 1880-81, Haut Sénégal et Haut Niger, carte dressée par le capi-=
taine Vallières, à 1/100 000. — Prxrrmi. Note topographique sur l'itinéraire suivi de
Kila à Bamako, Bull. Soc: Géog. comm. de Bordeaux, 1881, p. 565-578. — A. Meu-
nier. Colonies du Haut Sénégal et Niger, carte du Bambouk, 9 feuilles à 1/200 000:
2. Au sens strict du mot, le Mandingue n’est que l'extrémité SE du plateau, au”
Sud de Bamako. Il est commode d'étendre cette désignation à tout le plateau
qu'habitent surtout des gens de langue |Mandé. à ;
ee # pe \ d: n
SA En PLATEAU MANDINGUE 119
lateau présente deux étages. De Kayes à Toukoto, sur le Bakhoy,
. la voie ferrée qui portait auparavant surle terrain avec des remblais
… oudes tranchées insignifiantes, se tient au-dessus de 200 m. dans
- le Bambouk ; les tables des plateaux atteignent au plus 300 à 350
. dans le Bambouk, 400 à 450 dans le Gangaran. De Toukoto à
. Bamako, la voie est toujours au-dessus de 200 m. et les plateaux
_ atteignent 500 à 600 mètres. D'une manière générale, le plateau
_s'abaisse du Sud, où il atteint 700 m. près des sources de
. Baninko, vers le Nord et surtout le Nord-Est, où il va dispa-
raître sous les alluvions du Niger au Nord de Nyamina!. Cepen-
dant, sur sa rive droite, entre Badoumbé et Bafoulabé, le Bakhoy
est bordé par un haut massif gréseux, le Nouroukrou, qui atteint
600 mètres.
SLR HR INT ONE
; +
Fic, 2. — PraTeau MANDINGUE, RÉGION ORIENTALE.
Deux rivières importantes traversent ce plateau : le Bafing
- qui prend sa source dans le Fouta Djalon, le Bakhoy qui a ses
_ têtes près de Siguiri ; quelques affluents du Bakhoy arrivent
- bien près du Niger dont aucun relief ne les sépare : entre
_ Siguiri et Bamako, le Niger coule à une altitude comprise entre
4 : | 1. Sur le Niger, à 150 km, en aval de Bamako.
N a D TOR Pre AO FA A L. LAPANER TE :. SEULE SADRTES AO
p j vr k : nt
120 x RENÉ CHUDEAU
350 et 320 m. ; au sud du plateau Mandingue, la ligne de faite,
à peine marquée entre les deux bassins !, est à une altitude sou-
vent inférieure à 400 m. : une capture du Haut Sénégal par le
Niger semble facile dans cette région où dominent les schistes et
les diabases.
Deux autres prennent leur source dans le plateau Mandities
même : le Baoulé, qui sépare le Fouladougou du Bélédougou,
coule d'abord vers le Nord au delà du 14°, puis se rabat vers le
Sud et vient rejoindre le Bakhoy à quelques kilomètres en aval de u
Toukoto ; le Baninko est son principal affluent.
La feue moyenne de ces rivières est très variable. Très faible
dans la plaine sénégalaise (5 mm. par km. entre Saint-Louis et
Diouldé Diabé), la ane du Sénégal est de 4 cm. par km. de.
Diouldé Diabéà Kayes ; en amont, elle s'accroît considérablement:
60 cm. entre Kayes et Bafoulabé, où les chutes et les barrages «
sont particulièrement nombreux ; 40 cm. de Bafoulabé au con-,
fluent du Bakhoy et du Baoulé. Entre ce confluent et la station
de Baoulé, la pente de cet affluent est d'environ 50 cm. ; on
dispose done dans le plateau Mandingue de forces hydrauliques
considérables, dont la grande variation des débits? rend l’utilisa=
tion délicate. Il faudrait étudier d'importants barrages de retenue.
SCHISTES ANCIENS. — Les schistes anciens verticaux se montrent
presque tout autour du plateau Mandingue. Ils forment la partie
-“W du Bambouk et sont bien visibles à Kayes dans lé lit du …
Sénégal ; vers le Nord, on les connaît, depuis O. Lenz, dans”
les pénéplaines du Kaarta et du Bakounou. Au Sud, entre la
Falémé et le Niger les districts aurifères des sources du Bakhoy …
(Bouré, Siguiri) leur appartiennent #; on les voit nettement pas-
ser sous le plateau Mandingue. Comme dans toute l'Afrique
occidentale, ces schistes sont accompagnés de diabases et de u
roches voisines *.
A l'intérieur du plateau, la première mention des terrains
P 4
1. Des mares établies, sur la ligne de partage, se déversent indifféremment dans
le Niger ou le Sénégal, Pierri, L. c., p. 571. — VALLIÈRES, in GALLIENI, Tour du
Monde, 1883,1°:sem., p. 166. :
2. À Kayes, le débit du Sénégal varie de 5 mc. à 5 000 mc. par seconde. °à
3. O. Lenz. Timbouctou, 2 vol., 1886. — Jd. Geologische Kart von West Afrika, je.
Petermann's Mittheil., I, 1889, — Macs avait antérieurement signalé des ardoises | à
Es le Kaarta, Voyage dans le Soudan occidental. Paris, 1868, p. 679. Er
Decrracues, Les sources du Bakhoy, région aurifère soudanaïse! Bull. Soc. 4
Géo A. O0. F., 3 sept 1907, p. 187-200, 1 carte. 2e
R. DE Don ARE DE de FAR calcaires dans la région de Bamako, We
Bull. Soc. géogr. A. O. F., 6 mars 1908, p. 37-44 ; — Contribution à l'étude seau de
logique des territoires du Haut Sénégal-Niger, B. S.G. F., IV, 9, 1909, p. 526- 539
1 carte, 3 coupes. à
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7e sean cohas sopa
122 RENÉ CHUDEAU.
cristallins est due à Derrien ie indique près de Kati « un gra-
nit à mica et à amphibole »!. À l'Est et au Sud du village de
Kati s'étend une plaine (7 à 8 km. de l'W à l'E, 2 à 3 du N'au
S), limitée à l'W par le plateau de Kati, à falaises verticales, qui,
la domine de 300 m., et presque partout ailleurs par des hauteurs M
gréseuses qui s'élèvent d'une manière plus progressive. Cette
plaine est couverte d’alluvions, mais en un grand nombre de
points, on y voit affleurer des diabasés ; elles sont particulière-
ment abondantes le long de la voie ferrée où on peut les suivre
depuis Kita (km. 310) pendant 5 km. vers l'Est ; en ce dernier
point, elles sont à la cote 360 m., à 35 m. au-dessus de la plaine.
En dehors de J’affleurement de Kita qui est le plus étendu, on
trouve les mêmes roches près de Kati (km. 478), Nafadié
(km. 405,5 et 403) et de Sébékoro (km. 376, 373,5 et 372). Du
km. 352,5 à Baninko (km. 334) la voie ferrée traverse une grande
laine argileuse, bordée de plateaux comme celle de Kita, et
où les affleurements de diabases sont assez nombreux.
Ils sont plus rares entre Kita et Kayes où je n’en ai vu que
près de Toukoto (km. 234) ; au km. 107, où un jeu de diaclases
les a ramenés au niveau de marnes subordonnées aux calcaires de
Toukoto ; à Badoumbé (km. 192,5 et km. 184), à Dioubéba
(km. 158,5) et enfin à Kalé (km. 137).
En dehors de la voie ferrée, à l’intérieur du plateau Man-
dingue, R. de Lamothe a signalé la même roche à Dialacoro (à
l’W de Koulikoro) ; H. Hubert ? en a figuré quelques autres
affleurements dont les plus importants au voisinage des sources
du Baoulé.
En aucun point, le long du chemin de fer, je n'ai pu voir de
schistes. Il est bien probable qu'ils forment le sol de la plaine de
Kita et de celle de Baninko, où il y a des diabases. Ces plaines
sont argileuses et les argiles proviennent vraisemblablement de
schistes sous-jacents ; dans des conditions semblables, grâce à
un puits que l’on creusait, j'ai pu trouver, sous 18 m. de roches
altérées et Fo Reese des schistes à séricite en Mauritanie®.
Mage (LL. c., p. 104 et 678) a signalé des schistes à Seppo
(50 km. au N. de Kita); J. Marcou qui a examiné l'échantillon
(p. 680, n° 7) y a reconnu des marnes noirâtres ; on en connaît M
d'analogues près de Toukoto, où elles sont plus jeunes que les
grès. C’est un point à revoir. H. Hubert a eu en main des schistes
1. DEeRRIEN. L. c., p. 211-216. Esquisse géologique du Haut Niger. :
2. H. Huserr. État actuel de nos connaissances sur la Géologie del Afrique Re : à
p. 414.
dentale, 1 carte à 1/5000 000, 1911.
3. R. Caupeau. Note sur la Géologie de la Mauritanie, B. S. G. F., 4, XI, 1917,
appartient à un tout autresystème {calcairesetargiles de Toukoto).
La roche que l'on voit le plus fréquemment est une diabase
. grenue à grains assez fins, présentant parfois la structure ophi-
_ tique, notamment à Dioubéba (km. 156,5).
_w. E.
à +150® (475%) Dispensaire
Niveau de la voie (3257 M ES
5 FiG. 4. — PLAreau DE KourouBa.
1, Grès de couleur claire en bancs épais, variant du blanc au gris ou au rose ;
‘stratification entrecroisée et bancs souvent lenticulaires ; grain variable, par-
fois fin, parfois aussi éléments de 1 à 2 cm. de diamètre ; cerisius bancs con-
tiennent des empreintes mécaniques; aspect ruiniforme des parties exposées à
l'érosion ; ép. 20 m. ; 2, Grès fin en bancs de 15.à 20 cm., devenant plus
+ épais vers la base ; gris ou rose ; des ripples ; ép. 2 m. ; 3, Grès analogue à 1;
= ép. 20 m, ; 4, Psammites bleu-foncé qui sont exploitées pour faire des dalles ;
ép. 4 à 5 m. ; un banc semblable est exploité à quelques km. à l'W près la
cascade de Farako ; 5, Grès, souvent masqué par des éboulis ; 6, Grès ;
1, Grès très bruns, en bancs minces : 8, Grès ; ép. des bancs 5 à 8, 55 m.:9,
Psammiles ; ép. 2 à 3 m.
Sur le versant W. du plateau, large d'environ 1 500 m., on retrouve une
succession analogue : 10, Grès grossiers assez puissants donnant naissance à
une cascade permanente ; 11, Grès tendres ; ép. 1 m.; 12, Psammites de teinte
claire ; ép. 1 m. ; 13, Grès grossiers formant falaisés (20 m. ).
A, Formations latéritiques recouvrant tout le plateau (40 à 50 m.); B, C, D,
PLatérite contenant des fragments de grès et de latérites éboulés; elles corres-
__ pondent à d'anciens niveaux des vallées,
A la base des latérites À, entre le dernier coude de la route de Koulouba qui
… estsur les psammites 9, et le dispensaire, il y a traces en plusieurs points d’as-
sises feuilletées et qui ont subi des glissements (E).
k
22
2
»
Cependant, auprès de Kita, où j'ai eu le temps de chercher, on
| trouve des roches à ATEN beaucoup plus grands et très alté-
. rées, j y ai noté une diorite avec cristaux d’amphibole dont la
| Jongaeur était de 7 à 8 mm. Il est possible que la plus grande
- abondance du type à grain fin ne soit qu'une apparence tenant à
Eu moindre altération de ces dernières !.
1. Les roches de l'Afrique occidentale ont déjà donné lieu à de nombreux tra-
Fa À. Lacroix, Résultats minéralogiques et géologiques de récentes explora-
tions dans l'A. O. F, Revue Coloniale, 1905, p. 129-139 et p. 205-223. — H. HuBerT.
_Les roches microlithiques de la Boucle du Niger, C.R. Ac.Sc., CLIL, 1911, p. 1606-
1608. ‘— Id. Les coulées diabasiques de l'A. OF. GT Aù Sc., CLIX, 1914,
Q2 1007,
RENÉ CHUDEAU
EN
Le
Æ
Grès ANCIENS, — Les grès anciens qui forment ‘le plateau
Mandingue peuvent atteindre une puissance de 300 m. (Montagne
de Kita). “4
La coupe de la montagne de Koulouba suffira pour préciser É
leur allure !. 4
Malgré la faible largeur du plateau de Koulouba, les bancs ne £
se D ou pas nt d'un versant à l'autre, à cause
de leur structure lenticulaire.
Au point de vue lithologique, ces grès sont le plus souvent à |
ciment siliceux et passent fréquemment à des quartzites: 1ls con-
tiennent parfois des feldspaths altérés, en trop petite quantité.
pour quel on puisse les qualifier d’ na
Un grès, tout semblable d'aspect, provenant de Dioubébaw
(km. 156,5) est à ciment calcaire. 1
Les psammites (9) contiennent, outre le mica blanc, de la
chlorite et comme minerais accessoires, apatite et Rance les À
plages de quartzite y sont fréquentes. 4
A Koulouba, on ne voit pas la base des grès qui disparaissent É
sous les A one Ils se retrouvent dans le ANiacr où ils forment |
les principaux barrages du fleuve autour du Bamako (Sotuba
etc.). Mais il y a probablement une faille parallèle au fleuve. À
H. Hubert ? a donné précédemment la coupe de Koulouba. Je
suis en désaccord avec lui sur trois points, dont deux importants.
Les schistes bleus (n° 7 de la coupe Hubert) sont des psammites, …
mais ceci est un détail. S
Les latérites schisteuses (8, 10, 11, 13 de la coupe Hubert) ne #
sont pas interstratifiées dans les grès ; elles sont des terrasses qua- …
ternaires qui correspondent à d'anciens niveaux de la vallée.Quant
aux latérites noduleuses qui recouvrent tout le plateau, elles
sont des produits de décalcification ; elles ne peuvent certaine
mentpas, au point de vue chimique, provenir des grès. Je revien=
drai sur cette question à la fin de cette note. ;
L'extension de ces grès dans le plateau Mandingue est suffi
. samment indiquée par les cartes ci-jointes (fig. À et 2). À
Au point de vue pétrographique, ils présentent quelques varia=
tions de détail ; un échantillon provenant de Dioubéba (km.156,5).
est un grès à dre calcaire, contenant un pra de IRSPAESS : :
fer y est très peu abondant.
x
1. L'altitude du plateau de Koulouba, au pied du palais du gouverneur . e.
SE), au-dessus du trottoir de la gare de Bamako, est 148 m. + 2 m. d'aprés
une détermination au tachymètre de M. Grob, vérificateur du Service topog
phique. Les autres cotes résultent d'interpolations au baromètre anéroïde,
2. H. Huserr. Sur les grès siliceux du Haut Sénégal et Niger, C.R. som, S.
F.. 18 mai 1912, p. 46-48. |
LE PLATEAU MANDINGUE 125
On trouve parfois de véritables arkoses: l’une des plus nettes
est traversée par la voie au km. 14 près du village de Séromé;
elle se continue vers le Nord et est coupée par le Sénégal aux
*
_ chutes de Félou, célèbres par leurs belles marmites.
L'âge de ces grès reste indéterminé ; le seul fossile qui y soit
connu, a été décrit par Stanislas Meunier ! ; c’est un débris dif-
ficile à interpréter et sans valeur stratigraphique.
Ils reposent en discordance sur les terrains cristallins ; leur
contact avec les diabases est visible à Nafadié [km. 404], à Kita
[km. 310] et à Kalé [km. 137]. A Kati [km. 480] les altérations
latéritiques masquent le contact.
Nulle part, Je n'ai vu de filons dans les grès ; cependant au
voisinage de la roche éruptive les grès débutent, aux trois points
où j ai bien pu voir le contact, par un banc verdâtre. Au micros-
cope, un échantillon, provenant de Nafadié, présente les carac-
tères suivants : le ciment est de la pennine, remplaçant la calcite,
la silice ou le fer des grès normaux ; ; certaines plages sont dé
véritables quartzites, ce qui est fréquent dans tous les grès de la
région ; comme éléments détritiques, il n'y a que de quartz,
les composants des diabases y font défaut. Il y a donc léger méta-
morphisme de contact : quelques diabases tout au moins ont été
mises en place après le début du dépôt des grès.
H. Hubert à signalé sommairement un contact analogue dans
le Tamba Oura.
Ces grès sont recouverts fréquemment par des formationslaté-
ritiques et parfois par les calcaires de Toukoto, d'âge indéter-
miné.
On sait quelles grandes surfaces couvrent en Afrique occi-
dentale des aliens gréseuses analogues. On les connaît en
Guinée où leur âge n’est pas fixé. W. Koërt2 a désigné sous le
nom de couches de Buëm un ensemble d’arkoses, de quartzites,
. etc., parfois injectées de diabases et qui, au Togo, forment une
série de plateaux ; illes rattache au Permo-Carbonifère parce
- qu'il a cru y reconnaître des actions glaciaires. Ces grès se pro-
. longent probablement par les plateaux du Gourma qui, autant
- que peuvent le montrer des photographies, ressemblent à ceux
du Mandingue.
Au Sahara, on connait deux bandes de plateaux analogues ;
la plus au Nord depuis l'Ahenet jusqu'au Tassili des Adjer est
en majeure partie dévonienne ; depuis H. Duveyrier, on y a
- {. Sraniscas Meunier. C. R. Congrès des Sociétés savantes, 1904, p. 156.
2. W. Koërnr. Begleitkarte zur geologischen Karte von Togo, Das deutsch
_Kolonialreich, 1910.
126 RENÉ CHUDEAU
recueilli de nombreux fossiles ; M. H. Douvillé m'a montré récem- ”
ment à l’École des Mines une plaque de grès provenant de Djado
[vers 23° lat. N, 10° long. E] et couvertes de pistes (Harlania)!
sur une longueur de 1 400 km., l'âge de ces grès reste le même.
La bande méridionale, moins continue, s'étend sur plus de
2 000 km. de l'Adrar mauritanien jusqu'au voisinage de l'Aïr,
de 16° long. W à 6° long. E. Jusqu à présent, les fossiles y sont
rares et peu caractéristiques ; mais en deux régions au moins
(Adrar mauritanien et In Tedreft), ces grès sont recouverts par le
Carbonifère?, Leur âge dévonien n’est pas douteux.
Par l'intermédiaire du Tagant, de l’Asaba, du plateau de
Yélimane (cercle de Nioro), ces grès se relient géographique-
ment au plateau Mandingue.
Vers l'Est, auprès de Bamako, quelques barrages gréseux dont
le plus connu est Sotuba, interrompent le cours du Niger et
rattachent le plateau Mandingue à une série de plateaux ana-
logues ; ces plateaux, médiocrement élevés entre le Niger et le
Bani, se continuent fort loin dans la boucle du Niger où ils
atteignent une grande altitude, un millier de mètres à “Hombori,
700 à 800 à Bobo-Dioulasso. Vers le Sud ils atteignent Banfora
(vers 10°30/ long. N).
Ce grand plateau gréseux forme, d'un seul tenant, un quadri-
latère dont les sommets sont Kayes, Satadougou, Banfora et
Hombori ; sa superficie est voisine de 300 000 km.?, près de la
moitié de la superficie de la France (636 000 kmgq.). Du Nord au
Sud, ces grès couvrent environ 200 km. ce qui semble beaucoup
pour une formation où dominent des sables pas très fins et où les
graviers ne sont pas rares.
L'océanographie permettra peut-être de mieux comprendre le
mode de formation de ces assises et de résoudre cette difficulté
qui se présente d'ailleurs pour toutes les grandes régions gré-
-seuses.
Ces grès, quels que soient leur àge et leur mode de formation, …
présentent une grosse importance hydrologique dans tout le
1. H. Huserr. Sur l'extension probable des formations tertiaires en Afrique.
occidentale, B.S.G.F., (4), X VII, 1917, p. 115). Ces Harlania, longtemps considérés
comme éodévoniens, appartiennent au Silurien supérieur (E. Hauc, Traité den
Géologie, p. 655). Des pistes analogues sont assez communes à la base des grès du
Tassali, au Nord de l’Ahaggar ; elles paraissent plus rares au Sud ; Foureau en
cite près d'In Azaoua (Doc. sc., p. 624) ; j'en ai noté près de Timissao! — Hubert
cite, en outre, de Dadañfi, à mi- -chemin entre Bilma et le Tibesti, Spirifer cf. Rous-. |
seaui et Leptostrophia oriskania. :
2. R. Caupsgau. Note sur la Géologie de la Mauritanie. B. S. G. F., (4), XI, 1911
p. 413-426 (p. 418). Rectifications et compléments à la carte géologique du Sahara |
central. Jd., XIII, 1913, p.172-182 (p. 179).
s
r
_
<
* -
_ Soudan où la saison sèche est de longue durée. On sait depuis
k
longtemps qu'ils donnent naissance à quelques sources. Mage *
‘en a signalé une à Seppo ; E. Caron * mentionne un petit ruis-
seau qui sourd d’un massif élevé, au Nord de Farangalla (dans le
Fouladougou, à 46 km. à l'Est de Kita). À 2 km. au Sud de Kita,
au contact des diabases et des grès, une source a été récemment
captée ; son débit est faible, douze litres par minute. Une autre
m'a été signalée vers l'extrémité W. du massif de Kita. À
Bamako, les deux ruisseaux qui descendent de Koulouba pré-
sentent des flaques d'eau permanente ; le Farako, qui naît près
de Kati, est lui aussi alimenté par des sources.
FiG. 5. — CARRIÈRE DE FouKkorTo.
Le C!‘ Derrien * a mentionné des Bambous sur le plateau de
Kita, à 300 m. au-dessus de la plaine; à quelques kilomètres à
l'Est de Toukoto, le plateau de Kaouta (+ 180 m.) présente à
70 m. et à 150 m. au-dessus de la voie ferrée deux étages peuplés
. de la même Graminée ; sur les parois de quelques ravins abrités
_ du soleil, il y avait des Mousses, des Hépatiques à thalle et des
débris de Fougères, le 20 mai, tout à fait au début de la saison
des pluies. Au pied du même plateau, un puits, profond de {1 m.
est pérenne.
J'ai signalé antérieurement, dans le plateau de Bandiagara, des
faits analogues ‘. k
_ Le long du chemin de fer de Kayes à Bamako, la pluie est
plus abondante qu'à Paris, mais elle tombe en six mois (mai à
octobre) ; à la fin de la saison sèche, l’eau manque un peu partout
en dehors des grosses rivières. Il semble que des galeries hori-
zontales, analogues aux foggara du Touat, creusées dans ceux des
‘
1. MaGe. L. c., p. 104.
2. E. Carox. De St-Louis au Port de Tombouctou, 1 vol., Paris, 1896, p. 53.
a: C Derniex. Mission topographique du Haut Niger, Bull. Soc. géogr. d'Oran,
1881. La feuille 3 à 1/100 000 de la mission Derrien, mentionne des villages établis
sur le Nouroukrou, trop au-dessus du fleuve pour y aller chercher de l’eau.
4. R. Caupeau. Note sur la Géologie du Soudan. B.S.G.F.. (4). X, 1910, p. 324,
128 RENÉ CHUDEAU .
plateaux qui ont un volume suffisant, en captant la nappe aqui- É
fère, permettraient une meilleure Dee des précipitations
atmosphériques.
CALCAIRES ET MARNES DE Touroto. — Les carrières exploitées à
Toukoto pour la fabrication de la chaux se trouvent à 1 km. de
la rive gauche du Bakhoy, un peu au Nord de la voie. J'ai pu y
relever la coupe suivante (fig. 5) :
1. Calcaire bréchoïde verdâtre dans un petit thalweg à 100 m.
à l'Est de la carrière (A, Débris de conglomérats, peut-être qua-
ternaires).
2. Calcaire jaunâtre ; je n'ai pas vu leur contact avec le n° 1,
mais ils sont certainement au-dessus.
3. Calcaires blancs en bancs bien lités, d'épaisseur variable ;
quelques-uns n'ont que 1 à 2 cm. ; un banc atteint 40 cm. ; la
plupart ont une dizaine de centimètres. Ces bancs sont séparés par
de minces feuillets argileux ; leur surface est couverte de ripples.
4. Les feuillets argileux, blancs ou roses deviennent plus épais
entre les bancs calcaires.
L'ensemble des bancs 3 et 4 a 4 à 5 m. de puissance ; ce sont
eux qui sont exploités pour la chaux.
. Calcaire très siliceux, en bancs de 8 à 10 cm., disloqués par
suite de leur glissement sur le flanc du petit mamelon où est
entaillée la carrière. Ils sont blancs ou verdâtres en profondeur,
souvent bruns à la surface.
W. 0 CA
Bekloy
5 F. à Ces à
ee FRURE ds ge F7 Éd: ! su SAR 4
Fic. 6. — Proriz pu Km. 220 AU Km. 240.
F, Failles : a, Alluvions ; À, Latérites; G, Grès anciens ; ps, Psammites ; à, Diabases!
6, Argiles schisteuses.
Sauf une courte interruption entre le km. 231 et234, où affleurent À
des diabases et des grès anciens, ces calcaires siliceux sont visibles
le long de la voie depuis le pont de Toukoto (km. 237,5) jusqu'à
un petit thalweg au km. 220,5 (fig. 6).
Au-dessus de ces calcaires, on rencontre :
6. Des argiles schisteuses bleues, bien visibles entre les km.
221 et 225, surtout au Sud de la voie; les parties superticielles
sont souvent brun-rougeñtre. Elles forment, au km. 224, un
petit plateau haut d’une quinzaine de mètres qui indique Jeur
puissance.
L TAN" QUES T je Er" L © à mm
LR
LE PLATEAU MANDINGUE 129
Elles disparaissent au km. 220,5 et jusqu'à Fongalla (km. 212)
sont remplacées le long de la voie par les grès anciens.
Pendant 35 km., de Fongalla au km. 172 (près d'Oualia) ces
argiles se voient d’une façon presque continue ; aux km.207 et 209,
elles sont remplacées par des diabases ramenées à la surface par
un jeu de diaclases. Le puits de Badoumbé (km. 192,5), profond
de.11 m. y est entièrement creusé ainsi qu'un puits (— 5 m.), au
km. 182, 5.
En quelques points (km. 209, 202 et 179), au-dessus de ces
argiles se montrent à nouveau des calcaires à silex, analogues à
ceux de Toukoto, mais plus élevés dans la série. Au km. 201,
en particulier, un ruisseau, encaissé de 5 m., permet de bien
voir leur contact avec les argiles.
Au km. 206, des marbres noirs, très siliceux, forment de petites
lentilles épaisses en leur milieu de 30 à 40 cm. ; ce sont peut-
être des calcaires récifaux.
Au km. 177, on voit nettement les argiles reposer en discor-
dance sur les grès anciens, dans les berges d’un marigot très
encaissé,
D'Oualia jusqu'à Talari (km. 101,5), pendant 76 km., la voie
repose sur les grès anciens, sur des alluvions ou des latérites.
Au’ km. 100, une petite tranchée montre des bancs de jaspe et
d'oxyde de fer (hématite rouge), épais souvent de 50 cm. ; ces
jaspes reposent sur les grès anciens ; le contact est bien visible
dans les berges d’un marigot (km. 99,7).
Au Sud de la voie, les jaspes et les oxydes forment une colline
haute de 25 m. qui semble se prolonger vers l'W., sans change-
ment de constitution, pendant plusieurs kilomètres.
J’insiste un peu sur ce gisement ; ces minerais sont probable-
ment exploitables. Pendant quelques semaines chaque année, des
bateaux d’un millier de tonnes peuvent aller directement de
France à Kayes. Comme fret de retour, ils ne trouvent guère que
de l’arachide, légère et encombrante; les minerais de fer, qui sont
à 100 km. de Kayes pourraient peut-être leur servir de lest.
Ces minerais ont été exploités autrefois par les indigènes ; peut-
être pourra-t-on chercher à faire revivre cette industrie qui
subsiste encore par place au Soudan. Le charbon de bois et les
forces hydrauliques qui abondent dans le plateau Mandingue per-
mettraient probablement d'appliquer à bon compte la méthode
catalane et de préparer sur place beaucoup de pièces de petites
dimensions que l'éloignement grève de frais de transport considé-
rables. Cette utilisation sur place semble avoir plus de chances
de réussite que l'exportation en Europe.
4 novembre 1918, Bull. Soc. géol. Fr. (4), XVII, 1917, — 9,
PHTE 1 a fer DAME PES OR Pre TR CPE RE
130 RENÉ CHUDEAU
On retrouve la même formation bien développée entre les km.
71 et 68 et indiquée aux km. 66, 61, 46, 36 et 34. Partout ail-
leurs, le long de la voie, se montrent les grès anciens.
A Dinguira (km. 37,5) entre la voie et le Sénégal, on trouve,
comme à Toukoto, des calcaires en relation avec les assises sili-
ceuses. La coupe (fig. 7) rend inutile de longs détails.
rs E.S.E.
2807 ‘ Maison du chef Sénégal
de district s age ST
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FiG. 7. — Coupe À DiINGuiRA.
À, Grès anciens : 1, Calcaires blancs, verts ou violets avec barytine et calcédoine,
exploités pour la fabrication de la chaux ; 2, Calcaires avec miouches vertes
(silicates magnésiens) 15 à 40 cm. ; 3, Calcaires en bancs minces ; 4, Jaspes;
x, filonnets de barytine; GB, filonnets de quartz.
Notons toutefois la présence de la barytine, assez abondante;
nous reviendrons sur ce point à propos de la tectonique.
On doit probablement rattacher à ces assises de Toukoto et de
Dinguira, une brèche formée de caléaire, d’oxyde de fer et de
jaspe que l'on trouve à Negala (km. 135) : on la voit, au Nord
du rail au km. 457, affleurer sur une faible surface. On là retrouve
à Negala même dans un puits : sous 8 m. d’alluvions, un banc
de cette brèche, épais de 1 m. a été traversé : le puits a été arrêté
à un second banc, séparé du premier par un 1 m. d'argile. D’après
le chef de distriet, la même brèche se montre encore à 1 500 m.
au SE du Negala.
Enfin la carté du commandant Derrien (f. III) mentionne des
calcaires dans le massif de Nouroukrou, au Nord d'Oualia, et
R. de Lamothe en signale sur la moyenne Falémé, vers Kéniéko!.
Ces calcaires sont certainement superposés aux grès et, comme
l'avait bien vu R. de Lamothe, ils reposent sur le fond de la val-
lée; les plateaux gréseux, plus anciens, les dominent de toutes
parts; on ne les connaît nulle part sur la table des plateaux, sauf
peut-être le gisement calcaire, signalé par Derrien au Nouroukroa …
. et qui est à revoir.
Les argiles et les jaspes, qui appartiennent au même groupe
4. R. ne Lamotue. B.S.G.F., (4), IX, 1909, p. 529.
LE PLATEAU MANDINGUE 131
que les calcaires, confirment cette impression ; toutes ces assises
semblent s'être déposées entre les plateaux et, autant qu'on les
connaît, forment un bassin allongé et étroit suivant en gros la
vallée du fleuve.
Rien jusqu’à présent ne permet de fixer l'âge des calcaires de
Toukoto; d'après leur aspect, ils semblent plus anciens que les
assises crétacées ou tertiaires du Sénégal ou du Soudan.
Le microscope confirme cette impression. Les calcaires de Tou-
koto sont très magnésiens, comme on le savait d’ailleurs par des
analyses. Les argiles qui les surmontent sont durcies et siliceuses;
même un échantillon provenant du puits du km. 182,5 est tout à
fait cristallin, très siliceux et contient des rhomboèdres de dolo-
mie.
L'absence complète d'organismes empêche de préciser l'âge et
laisse indécis l’origine de cet ensemble. Il semble difficile de par
sa situation géographique qu'il soit marin ; rien ne permet d'’af-
firmer qu'il est d’eau douce, bien que cette seconde hypothèse
semble plus vraisemblable,
R. de Lamothe (/. c., p. 529), parlant des gisements restreints
de Dinguira et de Toukoto, les seuls connus anciennement,
indique qu'ils sont peut-être des dépôts de source. Je ne crois
pas cette hypothèse admissible : les dépôts, actuellement connus,
sont trop étendus et trop réguliers pour ne pas être marins ou
lacustres.
Un fait négatif mérite encore d’être signalé ; je n’ai pu voir,
en aucun point de ces assises, ni grès, ni poudingues.
H. Hubert! a indiqué les gisements calcaires de Dinguira et
de Toukoto, en leur donnant la même couleur qu'aux formations
de Koro qui sont probablement plus jeunes. Quant aux argiles
qui les surmontent, elles sont marquées comme roches sédimen-
taires métamorphisées et confondues avec les schistes anciens.
QUATERNAIRE. — Les plaines d’alluvions sont en général peu
étendues. La plus importante se trouve à Kayes, à l'Ouest du
plateau Mandingue. Depuis Médine, jusqu'au voisinage de Dra-
mané, pendant une soixantaine de kilomètres, la rive gauche du
Sénégal est bordée d’une plaine d’alluvions large de plusieurs
kilomètres et sillonnée par quatre ou cinq ruisseaux nés dans le
Tambo Oura ; leur thalweg est une succession de mares ou de
marécages (desséchés pendant plusieurs mois chaque année) jus-
qu'a quelques centaines de mètres de leur confluent ; dans la
dernière partie de leur cours, ces ruisseaux deviennent subitement
1. H. Huserr, Etat actuel de nos connaissance, etc.
132 RENÉ CHUDEAU .: A4e
très encaissés ; 1l y a brusque rupture de pente avec cascade de 4
à 5 m. Cette dernière partie, très sinueuse, change fréquemment
de forme et déplace souvent son confluent, bien qu’elle soit à sec
une partie de l’année. Cette structure est en relation avec les
crues du Sénégal dont la valeur moyenne est de 7 m.à Ambidédi
(la crue de 1910 à Paris n’a été que de 6 m. 40). Le niveau de
base du confluent subit de grandes variations périodiques. Les
estuares présentent des conditions analogues, avec une période
beaucoup plus courte, la marée.
Dans la partie centrale de cette plaine, les alluvions ont 10 à
15 m. de puissance ; elles sont formées surtout d’argiles sableuses
qui, grâce à la sécheresse du climat, forment des berges presque
à pic.
Elles contiennent souvent des concrétions de 4 à 5 em. de
diamètre qui, à première vue, font songer aux « poupées ». Au
microscope, on y reconnaît des grès calcaires, identiques à des
échantillons provenant de l’Eocène de Youpé et de Balaf. Ces
poupées sont très abondantes au NE de Médine, au voisinage
de la falaise qu'aurait atteint la mer éocène.
Quelques bancs plus résistants sont intercalés dans les allu-
vions. À Diacamdapé par exemple, le barrage du Sénégal est formé
par une sorte de brèche qui contient des débris souvent anguleux
de toutes les roches de la région ; les graviers y dominent mais
on y trouve des blocs de 20 à 30 kg; un puits, creusé à 300 m.
au Sud du Sénégal, a recoupé le même banc.
Les barrages ie Tamboukané et d'Ambidédi sont de même
type.
En amont du confluent du Bakhoy et du Bañing, les alluvions
sont bien développées ; elles sont par place très tes et
sont exploitées par la tuilerie de Mahina ?.
Autour de Toukoto, on retrouve encore une plaine d’alluvions
peu étendue. Elles suis très sableuses et de couleur rouge ; on
les voit reposer sur les grès anciens qui forment le berdee dé
Bakhoy ; leur puissance est de 13 m. Elles s'étendent surtout sur
la rive hrs du fleuve ; sur la rive gauche, la vallée était limitée
par le mamelon calcaire exploité pour les fours à chaux ; on voit
encore fort bien dans la carrière quelques bancs calcaires, à 10 m.
au-dessus de l’étiage actuel $ et qui autrefois, ont servi de berge.
La plaine de Kita est recouverte d’argiles blanches ou gris clair
1. R. Caupgau. Eocène du Sénégal, B. S. G. F.,(4), XVI, 4916. Le golfe éocène,
dépassant la Falémé, se serait étendu jusqu’à Médine,
2. Les barrages de Bafing à Galola et à Mahina sont formés de grès anciens.
8. Les crues de Bakhoy à Toukoto sont de 5 m.
LE PLATEAU MANDINGUE 133
contenant d'assez nombreux nodules calcaires ; elle donne l’im-
pression d’un ancien lac ; un petit ruisseau la traverse et rejoint
le Bakhoy par une vallée étroite. Aucun fossile n’a pu être
reconnu, même au microscope.
On conçoit facilement que les nombreux barrages rocheux qui
interrompent toutes les rivières du plateau Mandingue aient pu
déterminer des lacs ou des étangs ; on en connaît quelques-uns.
Le lac de Delaba, à 40 km. au SE de Kita, occupe le centre
d'un plateau concave d'altitude assez élevé; il se déverse vers
l'Est dans le Baninko ; en saison sèche, il est réduit à quelques
nappes d’eau, réunies par des parties marécageuses !. À 40 km.
au N de Küita, le lac Mambiri (alt. 460 m.) a été reconnu par
Mage *.
LATÉRITES. — Passarge a attribué un rôle important à l’acide
nitrique dans la formation des latérites. En France, la quantité
annuelle d'acide nitrique fournie au sol par la pluie semble être
d’une quinzaine de kilogrammes par hectare. Je ne connais
pas d'analyses d’eau de pluie faites en Afrique occidentale ; si l’on
admet que les chiffres d’Hanoï* sont applicables, cette quantité
serait d'environ 90 kg. à Kayes où il tombe annuellement 700 mm.
d’eau environ, L'action doit être beaucoup plus considérable ; sa
valeur est encore accrue par la température.
A Paris, la température moyenne est de 10° environ (2°,1 en
janvier, 18°,1 en août) d’après l'Annuaire du Bureau des longi-
tudes ; à Kayes la moyenne est 28°,8 (23,6 en janvier, 34,6 en
mai) ; en septembre le mois le plus froid de la saison des pluies,
elle est de 27° 4, Le sol, au soleil, est à une température élevée’,
et ceci n’est pas indifférent au point de vue chimique.
Passarge a insisté aussi sur le rôle des termites qui, en con-
sommant les matières organiques, empêchent la formation de
Tl'humus, grand réducteur d'acide nitrique. Les constructions des
termites sont fréquemment en terre rouge ; cependant, on trouve
aussi des termitières grises. Cette couleur paraît être la règle
pour les termitières en champignon construites par les Cubi-
termes ; mais on l’observe aussi dans les grandes termitières des
1. Vazure. L. c., Tour du Monde, 1883,1, p. 150:
2. MAGe. L. c., carte II.
3. G. Capus. La valeur économique des pluies tropicales, Ann. de Géographie,
128, XXII, 1914, p. 109-196.
4. R. CHuneau. La température en Afrique Occidentale et Équatoriale, C. R.
Ac. Se., 167, 2 août 1915, p. 106.
5..Je n'ai pas de chiffres exacts pour les sols latéritiques. Pour les sables j'ai
observé 42,5 à Goundam à 14 h. en déc. 1916 (température de l'air 25,6) ; 52°,6
dans l’Ahenet à 14 h. en mai 1912 (température del’air 36°).
mer
CENTRE 19 TS
- SE”
\ No
134 RENÉ CHUDEAU
Odontotermes ; le commandant Friry m'avait montré que, auprès
de Thiès, la couleur des termitières variait avec la nature du sous-
sol et j'ai pu depuis vérifier à plusieurs reprises l’exactitude de
cette remarque ; les termitières ne seraient habituellement rouges
que parce que les terres latéritiques sont les plus fréquentes au
Soudan.
Je n'ai rien à dire à propos de la théorie microbienne de la
latérisation.
Le long du chemin de fer Kaye-Niger, les diabases ne sont pas
transformées en latérites, sauf peut-être à Kati qui est dans la
partie la plus méridionale de la ligne. La vraie latérite, au sens de
Buchan, est un produit de latitudes plus basses.
Sur un assez grand nombre de plateaux on trouve un épais
manteau de produits de décalcification, souvent pisolithiques et
dont l'étude reste à faire. Ces latérites passent du blanc au rouge
et paraissent formées surtout d’hydroxyde de fer et d'aluminium
(bauxite). Elles sont très développées sur le plateau de Koulouba
jusqu'à Kati et sur celui de Kita; plus à l'Ouest, la ligne s'élève
vers le NW et les latérites deviennent moins importantes ou
font défaut.
J'ai indiqué antérieurement ! que les véritables latérites, pro-
vénant des roches éruptives semblaient ne se trouver qu'au Sud
de 11° lat. N. Cette limite est probablement exacte pour la région
dahoméenne ; elle est trop basse pour la région qui nous occupe:
à Kita (13°2”), les diabases sont inaltérées ; elles commencent à
‘être à Kati (12°40/). Les isohyètes présentent la même inclinai-
son vers le Sud de l'Ouest à l'Est.
Les latérites de décalcification se trouvent plus au Nord, mais
elles manquent au Sahara où l’on trouve souvent des grès ferru-
gineux.
Ces diverses altérations sont donc bien fonction du climat. IL
semble qu’elles puissent se produire assez rapidement.
Un peu au Sud du plateau Mandingue, Desplagnes ? indique
que les puits anciens des exploitations aurifères sont revêtus inté-
rieurement d'une couche de latérite, tandis que dans les puits
récents on ne trouve qu une terre argileuse meuble et rougeûtre.
1. R. Caupgau. Sahara Soudanais, Paris 1909, p. 270-278.
2. L' Despracxes. Les sources de Bakhoy, régions aurifères soudanaises, Bul.
de la Soc. de Géogr. de l'A.O.F., 3, 1907, p.194.
ca
LE PLATEAU MANDINGUE 135
_ TecroniquE. — Comme tous les pays de structure tabulaire, le
plateau Mandingue présente de nombreuses diaclases qui suf-
fisent probablement à expliquer la différence d'altitude de ses
divers étages.
L'une des directions la plus marquée et la plus fréquente est à
peu près SW-NE, à l’azimuth 120°!. Au voisinage de Bamako,
cette déviation est celle de la vallée du Niger qui se trouve com-
prise entre le plateau Mandingue et le plateau de Ségou ; cette
vallée est probablement une fosse d’eflondrement correspondant
à l’axe d’un médiocre anticlinal.
A Dinguira les fractures sont particulièrement importantes ;
elles intéressent les calcaires et sont partiellement minéralisées
(barytine, quartz, jaspe). Le mamelon de Dinguira semble formé
de strates assez inclinées, plongeant de 45e vers le NE ; il est
au Nord du fleuve et je n'ai pas pu le voir de près. Un peu à
l'Est de Dinguira, au km. 40 les grès anciens sont imprégnés
d'amas Due. de. fer. |
Plus près de Kayes, au km. 12 et au km. 8'(carrière de Fouti),
les grés sont disloqués, très cristallins avec taches vertes (silicates
magnésiens).
Il y a donc indication d’un champ de fractures partiellement
minéralisées?. Les fractures les mieux marquées sont à l'azi-
muth 220°, qui va couper la Falémé au voisinage de Sénoudébou;
il y a peut-être une relation entre ces fractures et le trachyte à
noséane dont on ne connait pas encore le gisement exact.
1, Azimuth magnétique. Je n'ai pas de valeur récente de la déclinaison. En
1881, le commandant Derrien avait observé une déclinaison occidentale de 17°40
à Kita est de 19°8’ à Médine; la variation annuelle semble voisine de — 5° ce qui
donnerait 14° pour Kita et 16° pour Médine, en nombre rond.
2. On a signalé à plusieurs reprises de la cassitérite à Dinguira, probablement
par confusion avec la barytine.
136
LE CARTENNIEN DE BEN MaAHIS, RÉGION DE BERROUAGHIA
(ALGER) ‘
PAR E. Ficheur.
Sommaire : Aperçu géographique. — I. Soubassement du bassin miocène.
— Il. Le djebel Rethal et l'Aquitanien. —IIT. Description du Cartennien.
— IV. Zones fossilifères ; listes des fossiles ; comparaisons. — V. Con-
clusions : Valeur de l’étage cartennien ; son indépendance par rapport au
Miocène moyen. — VI. Considérations sur l'extension de l'étage en
Algérie.
APERÇU GÉOGRAPHIQUE
Au Sud-Est de Berrouaghia, sous le méridien d'Alger, se
trouve une zone de terrains miocènes, isolée à d'assez notables
distances des affleurements de formations correspondantes, qui
se montrent, au Nord, à la lisière du bassin de Médéa, au Sud-
Ouest, autour de Boghar, au Sud, dans quelques lambeaux du
massif du Titteri, et à l'Est dans la direction d’Aumale, éloignés
en moyenne de 25 à 40 kilomètres.
Ce petit bassin miocène ?s’est conservé dans une cuvette syn-
clinale, tronquée au Nord par une faille, et comprise entre la
chaîne crétacée de Berrouaghia, ridement de premier ordre, cor-
respondant à l’axe de la chaîne médiane du Tell d'Alger, et le
massif éogène du Titteri.
Son étendue, de l'Ouest à l'Est, est d'environ 16 km., avec une
largeur moyenne de 7 km. dans sa partie centrale, du Nord au
Sud. À l'Ouest et au Sud, la ceinture de ce bassin est bordée par
la dépression de la vallée supérieure de l’oued el Hakoum,
affluent du Chélif ; au Nord-Est et à l'Est, par la branche princi-
pale de la haute vallée de l’Isser, qui porte le nom de oued
Malah, et son affluent l’oued Chair.
Il correspond à la majeure partie du territoire de la tribu des
Oulad Déid, dont le nom pourrait servir à désigner ce bassin.
Toutefois, nous avons jugé préférable d'utiliser le nom de Ben-
Mahis 3, quis’applique à la zone la plus intéressante au point de
vue géologique ; c’est un mamelon saillant, dont la forme conique
1. Note présentée à la séance du 23 avril 1917.
2. Délimité, d’après mes tracés, à 1/200 000, de la Carte géologique générale de
l'Algérie (éd. 1900). Voir plus loin, la carte, fig.
3. Sur la Carte à 1/50 000 (feuille Baron Erin ce nom a été écrit Bou-Maiïz.
CARTENNIEN DE BEN MAHIS 1437
(alt. 1057 m.\ est remarquable à distance, et d'où la vue
embrasse dans son ensemble la région tertiaire.
Orographie. — La ceinture du bassin miocène est formée, à
l'Ouést, par un gros morne, isolé en apparence, dont le relief
saillant, et l'aspect, presque rutilant, attirent l'attention, de
points très éloignés. C’est le djebel Rethal ! (1238 m.) sommet
culminant d’une vaste région ; sa situation en fait un admirable
belvédère, d’où la vue s'étend sur une grande partie des massifs
telliens et de la région des steppes d'Alger, depuis le Zaccar et
l'Atlas de Blida au Djurjura, vers le Nord, et depuis le Dira
aux monts de Boghar et des Matmata, vers le Sud.
Le djebel Rethal s’abaisse rapidement au Sud, sur une
croupe, dont l’altitude moyenne dépasse un peu 1 000 m., et
dont les contreforts descendent à la vallée de l’oued el Hakoum
(650 à 700 m.). A l'Est, le bassin tertiaire est limité par les
contreforts du djebel Guentra (1 173 m.), large croupe rouge,
boisée et broussailleuse, dominant la vallée de l’oued Malah (700
à 800 m.).
La partie centrale de la zone miocène, à peu près entièrement
dénudée, présente des ondulations grisâtres, d'une altitude
moyenne de 850 à 950 m., avec quelques mamelons plus sail-
lants à l'Est, où ils dépassent 1 000 m.
A la bordure nord, le petit ridement de Ben-Mahis a tous ses
sommets supérieurs à 1 000 m.
Le bassin miocène est draîné par une série de dépressions,
disposées en éventail, et convergeant vers l’oued Sahrouane (ou
Saghouane), qui s'écoule au Sud-Ouest, à l'exception de la partie
_ nord du Guentra, qui déverse ses eaux à l’oued Chaïr.
J. — STRATIGRAPHIE.
Terrains anté-miocènes. — Au Nord, la chaîne de Berroua-
ghia montre, depuis l’arête du djebel Sebbah (1242 m.), la suc-
cession des assises crétacées, de l’Aptien au Sénonien, du Nord
au Sud, avec le déversement bien visible de l'Aptien supérieur et
_ de l’Albien sur le Cénomanien, au flanc du Sebbah Rharbi.
Au Sud du Rethal, le substratum sénonien supporte les ter-
rains éocènes, plus ou moins disloqués, et traversés dans diverses
_ directions par des pointements d’argiles bariolées et gypses tria-
siques, dont les principaux s’allongent, comme de véritables
1. Djebel Rtaël de la feuille à 1/50 000 (Berrouaghia).
138 E. FICHEUR
filons, sur le territoire des Rebaïa, où sont exploitées des sources
salines, se déversant dans l'oued Malah (rivière salée).
L’'Eocène comprend : 1° plusieurs ilots importants de Suesso-
nien : marnes et calcaires blancs, surmontés de calcaires à silex
et calcaires à Nummulites irreqularis !, var. algirus Ficx., etc. ;
2° les argiles et grès à Ostrea bogharensis NicaISE, surmontés
des grands bancs de grès, qui se rapportent à l'étage de Boghari
(Eocène moyen ?).
Ces deux étages sont séparés par une lacune d'assez longue
durée, durant laquelle l’érosion a entamé le Suessonien, jusqu’à
l’ablation totale sur de vastes surfaces, en sorte que les argiles
à O. bogharensis reposent en discordance sur l Eocène inférieur,
mais s'étendent surtout en transgression sur le Sénonien.
Le passage graduel des argiles et grès à O. bogharensis aux grès
supérieurs indique une sédimentation continue d’une certaine
durée, les assises supérieures ayant jusqu'à 250 m. au moins
d'épaisseur. Ces grès supérieurs dont les bancs élevés renferment,
au voisinage de Boghari, Pycnodonta Brongniarti, ont été con-
sidérés comme D représenter l'Éocène supérieur (Priabo-
nien) ? Ce sont là des essais de comparaison, non encore élueidés.
J'incline à placer tout l’ensemble de ces grès, au-dessous de
l'Éocène supérieur, par la raison statigraphique que ces grès
sont ravinés et recouverts par le Medjanien (base de luocees
supérieur), ainsi que je l’ai constaté, en 1894, dans la partie orien-
tale du Titteri, près de Chellala des Adaoura (lambeau marqué
sur la Carte géologique à 1/800 000, édition de 1900).
Terrains miocènes du Titteri. — D'autre part, dans l'Est,
etau Sud du Tittèri, les grès de Boghari sont surmontés par des
assises de marnes et grès, dont le faciès ne diffère pas sensible- -
ment de celui des assises éocènes sous-jacentes, mais qui ren-
ferment des Pectinidés miocènes. Dans une de mes tournées
d’études, en 1894, j'avais été frappé de rencontrer dans des grès
dr ue à faciès miocène, des Turritelles et moules de DL
semblables à ceux du ere sur le flanc nord du Kef Toug-
guer (Nord du djebel Afoul), à None de Sidi Aïssa.
Reprenant l'examen de ces fossiles, des Pectinidés rapportés
antérieurement (1887) de la même région par Pierredon, ainsi
que de ceux qu'il avait lui-même recueillis entre Sidi Aïssa
et Chellala des Adaoura, en 1907, M. Savornin a précisé? l’exis-
1. Ficsur. Les terrains éocènes de la Kabylie et du Djurjura, p.16.
2. J. Savornix. Sur le géosynelinal du Tell méridional. GC. R. Ac. Sc., 10 juin
1907.
CARTENNIEN DE BEN MAHIS 139
tence du Cartennien, mais en y rattachant la majeure partie des
grès de Boghari. Plus récemment, après avoir observé, même
dans une course rapide, la région de Boghari, mon collaborateur
a reconnu !, et en cela nous sommes entièrement d'accord, que
les grès miocènes du Titteri sont généralement indépendants des
grès éocènes de Boghari, et que la distinction peut s’en faire
facilement, avec un peu d'expérience des faciès.
Il existe, cependant, dans quelques parties du Titteri, des
lambeaux de grès et marnes miocènes, dont la séparation d’avec
les grès de Boghari doit être parfois délicate à établir.
D'autre part, dans la zone méridionale du Titteri, région des
collines d’Aïn Seba/ bordure nord de la plaine de Bou-gzoul, le
Cartennien débute par des poudingues qui permettent de fixer,
d’une manière rigoureuse, la limite inférieure de cet étage.
A l'Ouest du Chélif, environs de Boghar, le Cartennien,
depuis longtemps connu, est nettement caractérisé par les pou-:
dingues de base, surmonté par des assises de marnes et grès,
dont le faciès, totalement différent de celui des grès de Boghari,
ne laisse aucun doute sur leur attribution.
Ces considérations générales sont destinées à servir d'intro-
duction à la description stratigraphique et paléontologique qui
fait l'objet de la présente note.
Les observations, qui vont être présentées, sont le résultat
de’ plusieurs tournées d’études, d’abord en 1889 au djebel
Rethal, ensuite en 1895 dans toute la région, et en dernier lieu,
enoctobre 1900, pour une revision à l’aide de la carte à 1/50 000
(feuille de Berrouaghia), sur laquelle une partie des tracés ont
été effectués.
L'intérêt que présente ce bassin miocène, au point de vue des
fossiles, recueillis pour la première fois par Pierredon en 1887, et
signalés sommairement par Pomel, en 1889, dans la « Description
stratigraphique générale de l'Algérie » (p. 142), m'avait conduit
à reprendre l'étude de la faune et sa répartition stratigraphique.
La détermination, que j'en avais faite en majeure partie en
1902, a été revisée récemment, à l'aide des ouvrages publiés’
depuis cette époque.
1.3. Savornin. Sur la géologie des grès dits de « Boghari ». Bull. Soc. Hist. nat.
Afrique du Nord, 15 juin 1912.
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CARTENNIEN DE BEN MAHIS 141
IT. — Le Doerez RETHAL ET L'AQUITANIEN
Dansle bassin, qui fait l’objet de cette note, le soubassement
des terrains miocènes est constitué, sur toute la bordure, de
l'Ouest au Sud et à l'Est, par une assise détritique, de teinte
rouge plus ou moins accentuée, et dont la coloration tranche
vivement sur celle des terrains voisins, de teinte foncée, bleuâtre
ou noirâtre pour le Crétacé, d’un blanc crayeux pour le Suesso-
nien, et d’un ton gris-jaunâtre pour le Miocène.
Le djebel Rethal, dont il est question ci-dessus, présente un
amas assez incohérent, au milieu d’une argile rougeûtre, de blocs
parfois énormes, anguleux, et de fragments de toute dimension,
avec menus débris roulés ; les éléments proviennent en majeure
partie de quartzites éocrétacés de la chaîne du Nord (djebel
Sebbah) et probablement aussi, des grès quartziteux du Medja-
nien, démantelé et presque complètement enlevé de cette région.
Il n'en reste qu’un témoin, indiqué sur la Carte géologique à
1/80 000, à 10 km. environ au NW. Avec ces quartzites se
trouvent des débris de calcaires crétacés (Cénomanien et Turo-
nien).
Cette assise détritique, qui repose sur le Sénonien, au Nord et
à l'Ouest, présente une épaisseur qui peut être évaluée à 120 ou
130 m. La stratification, sur place, n'est pas très nette ; mais, à
distance, on voit que l’ensemble est légèrement incliné au NE
Cette accumulation dedébris, non cimentés, n’est pas due, comme
dans le bassin de Médéa! à un dépôt d’origine alluvionnaire,
mais elle paraît plutôt résulter d’un cône de déjection, ou d’un
dépôt d'éboulis au pied d’un escarpement ; ce qui tendrait à faire
admettre le voisinage d’un chaïnon abrupt de Medjanien, com-
plètement arasé depuis cette époque. À l'aspect, cet assise ne
ressemble ni aux couches rouges de Ben Chicao et des Hassen
ben Ali?, ni aux dépôts alluvionnaires des pentes orientales du
plateau de Médéa, au-dessus delaplaine de Beni Slimane,
Le sol est jaune-rougeàtre, plutôt brun, mais la coloration
devient plus rouge sur le versant sud-ouest,
Du côté de l'Ouest et du Nord, on ne distingue à l'horizon,
dans les crêtes d’une altitude inférieure, aucune trace de ce ter-
rain rouge, mais au Sud-Est et à l'Est du bassin, cette zone rouge
se prolonge sans discontinuité.
1. E. Ficmeur. Le bassin tertiaire de Médéa. B. S. G. F., Réunion extraordi-
naire en Algérie, 1896, p. 1043.
2. Carte géol. Algérie à 1/50 000 (feuille Médéa, publiée en 1895).— E. Ficaeur.
Compte rendu de l’excursion de Médéa. B.S. G. F., 1896, p. 1061.
142 4 E. FICHEUR
Sur le flanc est du djebel Rethal, ce terrain détritique est e
recouvert par des couches régulièrement stratifiées, inclinées au
NE d'environ 35°, et dont les bancs inférieurs se relèvent jus-
qu'à une distance verticale du sommet d’environ 60 m. (voir plus
loin, fig. 2).
La différence d’allure et d'aspect des deux terrains super-
posés est très nette, de quelque point du voisinage qu'on observe
le versant du Rethal.
J'avais indiqué ces faits dans une note publiée en 1890, mais
la différence de faciès du terrain du Rethal et de celui du bassin
de Médéa m'avait laissé hésitant sur l'assimilation. Ce n'est qu'à
la suite de mes observations de 1894, que j'ai été conduit à réu-.
nir ces terrains détritiques dans la même formation ?.
En suivant la bordure sud du bassin, du djebel Rethal à la
vallée de l’oued Saghouane, puis au Drà el Merguebet au djebel
Guentra, on voit que cet aspect spécial du terrain détritique se
modifie ; les couches rouges, atterrissements caillouteux, à peine
conglomérés, et limons bleus deviennent régulièrement stra-
tifiés, avec une inclinaison Dh accentuée ; en même temps, leur
épaisseur augmente et dépasse 200 mètres (Voir plus loin, fig. 3).
On retrouve, d’une manière frappante, l’aspect le el des
assises Cbobente du versant sud du Djurjura (Bouira, Maillot),
avec une coloration plus vivé, et aussi une analogie complète
avec les couches rouges inférieures du Bassin de Constantine
(Aïn Kerma, Rouabl Mila, etc.)?.
Au diebel Guentra Gi 173 4), qui forme le sommet culminant
de la ceinture orientale du bassin, ces couches rouges ont encore
une épaisseur plus considérable, et elles s’inclinent toujours vers
le centre du bassin. Elles surmontent, soit le Sénonien, soit les
lambeaux de Suessonien, soit la zone importante des argiles et
grès à 0. Bogharensis, du djebel Chaâba au djebel Hamra.
Plus à l'Est, sur les croupes qui dominent la rive gauche de
l’oued Malah, les dénominations de djebel Hamra, de djebel el
Ahmar, de Drâ el Ahmar (montagne ou crête rouge) traduisent
bien, dans la nomenclature expressive des Arabes, l'aspect de
ces Pause de relief. Une zone de terrain rouge contouene le Nord
du bassin miocène, montrant bien la disposition synclinale dela
cuvette resserrée à son extrémité est.
Par la vallée de l’oued Malah, à partir du confluent de l’oued
1, E. Frcmeur. Extension des atterrissements miocènes de Bouira. B. S.G.F,,
(3), XVIIL, p. 315.
2. E. Ficaeur. Les terrains du bassin de Constantine. B. S. G. F.,(3), XXII,
p. 571, 1894. |
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« ne 1‘ enr ae : ?
CNY 1» | Le .
CARTENNIEN DE BEN MAHIS 143
Haddada, la zone de même nature qui borde la plaine de Beni
Slimane. STE
Si la ceinture du bassin miocène n'est pas entièrement formée
par les affleurements du terrain rouge, cela tient à ce que, depuis
le flanc nord du Rethal, à l'Ouest, jusqu'au djebel Regada
(1108 m.) à l'Est, le terrain miocène est limité par une faille, de
direction sensiblement WE, qui met en contact le Miocène et le
Sénonien (voir plus loin, fig. 3 et 4).
Cette formation oligocène rouge ne m'a paru présenter ici, sur
tous les points où j'en ai vula base, aucune trace de l’assise d’argiles
grises à gypse, avec Helix subsenilis et Buliminus Jobæ, qui
se montre plus au Nord, sur quelques points du bassin de Médéa,
notamment à l’oued Zid et au Nord de Ben Chicao (feuille géo-
logique de Médéa, à 1/50 000) et dont j'ai indiqué les relations
avec les terrains miocènes {. Ce fait paraît indiquer une indé-
pendance complète des deux assises oligocènes, justifiant l'attri-
bution que j'ai faite des argiles à gypse et à Hélices à l'Oligocène
inférieur (Stampien ?).
M. Savornin a fait très justement remarquer ? que la formation
aquitanienne présente des caractères très variés de sédimenta-
tion : alluvionnaire, torrentielle, lagunaire, que l’on retrouve
dans le bassin de Médéa, et partiellement dans la région qui nous
occupe.
III. — DescriPrioN Du CARTENNIEN
Les assises inférieures s'appuient uniformément sur l’Aquita-
nien, en discordance par ravinement, et sur une partie de la cein-
ture du bassin, en discordance angulaire.
C'est sur le flanc est du djebel Rethal que le faciès détri-
tique de base est le plus développé.
Les couches de base sont bien stratifiées, avec inclinaison
d'environ 35° au NE, et remontent, sur la pente jusquà une
distance verticale d'environ 60 m. du sommet,
Ce sont des alternances de poudingues, de grès friables et de
marnes gréseuses, qui renferment principalement dans les couches
gréseuses et marneuses, des Huïîtres épaisses, le plus souvent
en débris, et se rapportant à Osfrea crassissima Lux., Ostrea gin-
gensis SCHLOTH.
1. E. Ficneur. Le Bassin de Médéa, L. c., etle Bassin de Constantine (l. c.,p. 570).
2. J. Savornix. Sur le régime hydrographique et climatérique algérien depuis
l'époque oligocène. C. R. Ac. Sc., 21 déc. 1908.
144 f E. FICHEUR
L'association des éléments des poudingues est très différente
de celle des conglomérats oligocènes ; ils renferment presque …
exclusivement des galets de calcaires crétacés (Cénomanien-
Turonien et Sénonien) avec des silex suessoniens, provenant des
terrains avoisinants, tandis que l’Aquitanien est formé principa-
lement d'éléments quartziteux. La séparation des deux assises
détritiques est très nette.
On y distingue trois couches principales de poudingues, dont
la plus puissante se trouve à la partie supérieure, mais cette
couche détritique passe latéralement vers le Sud à des assises
plus tendres, grès et marnes grises. L’épaisseur totale de l'en-
semble est approximativement de 60 mètres.
E
F Dj. Rethal VE
* o
CAATENNIEN vert
F1G. 2. — CouPE AU FLANC DU DJEBEL RETHAL.
p, Poudingues ; g, Grès; mg, Marnes et grès.
Cette réduction des couches détritiques s’accentue peu à peu,
et, à 5 km. au Sud-Est, à la coupure de l’oued Sarhouane (fig. 5,
ci-dessous), elles se réduisent à quelques lits, intercalés dans les
marnes. Le passage graduel est absolument net, de même que
la disparition des poudingues dans la partie orientale.
En dehors de cette zone de bordure, limitée ainsi à la partie
WSW du bassin, l'ensemble des couches miocènes est formé
de marnes, ou de marnes gréseuses, grises, donnant lieu à un
terrain à surface ondulé, au sol privé d’arbres, à l'exception de la
lisière nord, ligne des collines de Ben Mahis, où des grès jau-
nâtres intercalés ont offert plus de résistance à l'érosion, et sont
partiellement recouverts de courtes broussailles, avec quelques
arbres isolés sur les pitons.
I. La coupe, relevée depuis le flanc du djebel Rethal, au pre-
mier mamelon saillant, coté 1 042, à l'W de Ben Mahis, sur une
longueur d'environ 2 km. 500 est représentée figure 3. 4
L'assise B comprend des marnes bleuâtres et brunes, dures,
à cassure conchoïde, présentant le faciès caractéristique des
marnes cartenniennes du Tell septentrional, et dont les ravine-
|
Ë
®
1
+
3
À
M | » * AP,
Pit ET AC Le
ments à pentes rigides sont bien
accusées sur les pentes du djebel
Rethal, au Sud d’Aïn Kheneg, où
elles surmontent en concordance
les dernières couches de A. Pas de
fossiles visibles ; l'épaisseur de ces
marnes atteint de 100 à 150 mètres.
Au-dessus (assise C),les mêmes
marnes bleuâtres s’intercalent de
petits lits gréseux et passent à des
alternances de grès jaunâtres et
grisâtres, friables, écailleux et de
marnes sableuses, à concrétions
ferrugineuses ; ces couches sont
fossilifères, et renferment à diffé-
rents niveaux, des Ostracées, bi-
valves et Gastéropodes.L'’épaisseur
moyenne de cette assise peut être
évaluée de 80 à 100 mètres.
En concordance, avec passage
graduel, se montrent, à la partie
supérieure, des bancs de poudin-
gues D, formant le couronnement
du sommet 1 042, avec une dispo-
sition en léger synclinal. Ces pou-
dingues renferment de gros élé-
ments de calcaires crétacés et aussi
des galets de quartzites. Leur
épaisseur n'est ici que de 5 à 8
mètres.
Au Nord, l’assise de marnes et
grès C vient se mettre en contact,
par faille, avecle Sénonien, marno-
calcaires blancs, pétris d’Inocé-
rames, surmontant les marnes
schisteuses bleuâtres à rognons de
calcaire jaune, caractéristiques du
Sénonien de cette région. Sur la
même ligne, au-dessus de la source
dite Aïn el Deleb, j'ai recueilli un
fragment d'Ammonite (Mortoni-
ceras cf. texanum), sur lequel est
fixée une empreinte d’Inocérame.
4 novembre 1918.
Æ
W.S.M
Dj.Rethai
1238
CARTENNIEN DE BEN MAHIS
*
Sen.
Poss._
LE
=
Aquitanien
Faill
— Coure pu CARTENNIEN À L'EST Du DpbJEBEL RETHAL.
F1c..3.
; B, Marnes ; C:1, Marnes
145
Foss., Fossiles ; Seén., Marnes
2, Marnes et grès ; D, Poudingnes.
et calcaires à Inocérames,
4
greseuses ;
grès
À, Poudingues et
Bull. Soc. géol. Fr. (4), XVII, 1917. — 10.
146 te EH. FICHEUR
Observation intéressante : à la surface des calcaires à Inocéæ =
rames, J'ai constaté des traces de grès cartenniens avec des
valves d'Ostracées fixées sur le calcaire, sur la lèvre nord de
la faille, au niveau des couches de grès C à Ostrea cf. gingensis.
Doit-on en conclure que l’affaissement du bassin a commencé à
se produire avant la fin des dépôts du Gartennien ? *
IT. Toute la ligne de hauteurs, Drà Sidi Toumi, qui joint le
sommet 1042 au piton de Ben Mahis (1057) et dont l'altitude
moyenne est de 950 mètres, est couronnée par les grès grisâtres et
jaunâtres, marneux, avec fossiles, tout au moins des fragments
d'Ostrea, et dont l'épaisseur est d'environ 60 mètres ; au-dessous,
les marnes bleuâtres, intercalées dé petits lits gréseux ; c’est la
base de l’assise C, sous laquelle se voient les talus et ravine-
ments caractéristiques des marnes cartenniennes B.
TIT. La même succession se continue sur les pentes inférieures
du piton de Ben Mahis, où les couches sont très fossilifères, et
ont fourni une série importante dont la liste sera donnée plus
loin.
N. Ben Mahis S.
10517 _ 7
Sénonien
Fi. 4.— Coure pu CARTENNIÉN SUR LE FLANC DE BEN Mans.
B, Marnes cartenniennes ; C1 C, Comme ei-dessous ; D, Assise supérieure.
Ce sont encore les marnes cartenniennes typiques qui forment
la base, puis viennent :
C : 1° Marnes sableuses fossilifères avec lits gréseux et concré-
tions ferrugineuses, épaisseur environ 50 mètres ;
20 Alternances de marnes sableuses et de grès gris-jaunâtres ;
fossiles nombreux, principalement Pectoncles abondants ; : épais-
seur 40 mètres ; |
D : 5° Poudingues etgrès grossiers à Ostracées ;
4° Marnes sableuses et grès fossilifères ;
5° Gros banc de grès ;
6° Marnes sableuses :
CARTENNIEN DE BEN MAHIS 147
7 Banc de grès grossier et poudingues, formant couronnement.
Épaisseur totale des couches de 3 à 7 (assise D) environ 60 mètres.
Cette succession, qui correspond, terme pour terme, à la partie
supérieure de lacoupe précédente (fig. 3), est plus complète par
l'épaisseur de l’assise D, terminée par des conglomérats surmon-
tant des alternances de marnes et grès identiques à celles de l’as-
sise C. C’est sur ce point seulement que l’assise supérieure,
avec ses poudingues, atteint une telle épaisseur, dont le maxi-
mum peut être évalué à 60 mètres.
Le contact par faille du Cartennien avec le Sénonien est abéo-
lument remarquable sur ce point. La faille est oblique, avec incli-
naison d'environ 60° au Sud ; elle passe au sommet du Kef, où
les poudingues et grès sont tronqués brusquement et accolés aux
marno-calcaires crétacés à Inocérames.
De ce point culminant de Ben Mahis, qui porte également le
nom de Kalaà (forteresse), on suit très nettement la ligne de
faille, marquée par la différence de teinte du Cartennien et du
Crétacé, jusqu à la bordure nord du djebel Rethal, à Aïn Rethal
(maison du Caïd) ; de même, à l'Est, la ligne de démarcation
n’est pas moins nette.
Une autre faille, au Nord, à faible distance, fait buter les
marno-çalcaires blancs à Inocérames contre les marnes foncées du
Sénonien.
IV. A l'Est de Ben Mahis, après une légère dépression de la
ligne de crêtes, le mamelon 1025, couronné par le marabout
Sidi Ben Taïba, donne une coupe complète de l’assise supérieure
_ fossilifère, dont les couches présentent toujours la même incli-
naison au Nord.
1° Marnes et grès fossilifères (Turitelles abondantes) ;
2° Marnes grises ;
3° Marnes grises et grès (quelques fragments d’Osfrea cf. gqin-
gensis) ;
4° Marnes jaunes gréseuses et grès, très fossilifères ; les Pec-
toncles dominent ; à la partie supérieure, nombreux Ostrea ;
5° Poudingueset grès formant le couronnement {15 à 20 mètres).
Les couches 3et 4 ont une épaisseur totale d'environ 60 mètres.
Résumé. — Dans la succession des assises qui s'étendent du
versant du djebel Rethal à la crête de Ben Mahis, on peut éta-
blir la série suivante, entièrement concordante :
148 : E. FICHEUR
Assise inférieure À : 1. Poudingues et grès,
en bancs bien lités, intercalés de marnes
grises, avec des fragments d’Osfréa cras-
. sissima ; épaisseur approximative :.,.... 60 mètres.
Assise moyenne B : 2. Marnes bleuâtres dures,
Cartennien typique, sans fossiles; ép.:.. 100 à 150 mètres.
Assise supérieure G:3.Marnes gris-bleuâtres
et lits gréseux, fossiles disséminés ; ép.:. 30 à 40 mètres.
Id. k. Marnes gréseuses, gris-jaunâtres, très
fossiliières:/ épaisseurs ti AUTRE . 00 à 60 mètres.
D. 5° Poudingues à Osfreä gingensis, grès et
marnes surmontés de poudingues (Ben
Mahis), ep. max. visible .......... TU 60 mètres.
Total de l'étage : entre 300 et 370 mètres.
Il importe de faire les remarques et comparaisons suivantes :
1° Les marnes B présentent le faciès typique des marnes car-
tenniennes, telles qu’elles sont caractérisées danstoute la région
nord de l'Atlas (Mouzaïa-les-Mines, Blida, Hammam Rirha,
Bou Medfa) ; dans la Kabylie, Menerville, vallées de l’Isser et du
Sébaou ; à l'Ouest, environs de Cherchell, région classique de
Tenès, vallée du Chélif, Dahra, Oran-Ste-Clotilde ; bassin de la
Tafna ; Nord de Mascara, etc.) et telles qu’on les retrouve à peu
de distance au Sud-Ouest, à la montée de Boghar.
2° L'assise C, avec ses intercalations de grès Jaunâtres, d’un
gris ocracé, présente le faciès le plus commun et le plus recon-
naissable du Miocène de la lisière des Hautes-plaines (Teniet
el Häd, Taza, versant nord du chaînon de Boghar, Sud de Bog-
hari, Titteri, Aumale, bordures nord, est et sud-est du Hodna,
Batna, Aurès, Khenchela, etc.).
On se trouve donc, ici, dans une zone intermédiaire entre le
Cartennien du Tell septentrional, et celui du Tell méridional !.
La situation géographique confirme cette impression.
3° Quant à l’assise terminale D, renfermant des banes de
poudingues et de grès grossiers, à éléments calcaires crétacés,
elle ne paraît pas avoir été reconnue, jusqu'ici, dans le Carten-
nien de la région littorale ; elle correspond au faciès gréseux et
poudinguiforme de la partie supérieure du Cartennien du Sud
de Boghari (Aïn Sba). Dans la région de Mansourah-les-Biban,
ainsi que l'a reconnu M. Savornin (oc. cit.), le Miocène se ter-
mine par des épaisseurs notables de bancs de grès.
1. J. Savornin. Terrains miocènes de l'Atlas tellien, L. c., p. 316.
Ce dépôtdétritiqueparaîtcorrespondre ;
à la phase de comblement du bassin
miocène, qui a précédé le retrait de la
mer, et coïncidé avec le début des actions
de plissement intense, qui ont marqué
la fin de cette première période miocène.
Ce cycle de sédimentation a été bien
indiqué par M. Savornin !, et démontre
l'indépendance de cette série stratigra-
phique du Miocène inférieur.
Hypothèse d'un repli synclinal. — La
situation des bancs de poudingues et de
grès à la partie supérieure, m’a fait en-
visager, sur place, l'hypothèse d'un
renversement, sur les marnes et grès
fossilifères, des poudingues et grès, qui
pourraient correspondre à l’assise infé-
rieure, Mais l’allure de ces couches (fig.
3 et 4) dont la partie supérieure tend
vers l'horizontale, avec disposition en
cuvette sur le sommet (fig. 3), fait éloi-
gner toute idée d’une complication tec-
tonique. Du reste, le faciès des couches
fossilifères C, diffère nettement de celui
des assises de base, et les poudingues
inférieurs sont complètement différents
de ceux de l’assise D.
D'autre part, dans la partie est du
bassin, au flanc nord du djebel Guentra,
la dispoition synclinale régulière du
Miocène est manifeste, avec le relève-
ment sur tout le pourtour de la ceinture
oligocène. La disparition des assises du
Cartennien à l'Est du douar Oulad Ali
démontre bien que ces assises ne s’en-
foncent pas en profondeur.
Partie centrale du bassin. — En re-
montant la vallée de l’oued Sarhouane
par l’unique sentier, après avoir traversé
une succession dotés plissées, com-
prenant le Sénonien, le Suessonien et
‘4. J. Savorxix, L. c., B. S. G. F, 1908, p. 320.
CARTENNIEN DE BEN MAHIS
Si Mben Toum
Poe Teener
Merdya
A quita nien
mm me ne pue nn =. ee ee
PTS
7-7" Sahro
Le
— Coupe pu CARTENNIEN SUIVANT L'OUED SAHROUANE.
F1G. 5.
1, Marnes grises à gypse; 2, Poudin
;: 3, Marnes cartenniennes ; 4, Grès ; 5, Marnes sableu
’Aquitanien est très réduite sur cette coupe.
1
grès
gues et
sr
L'épaisseur de 1
150 E. FICHEUR
l'Éocène argilo-gréseux, indiqués sur la carte (fig. 1), on pénètre, 1
du Sud au Nord, dans le bassin miocène, où j'ai relevé la succession
suivante :
Ravinant les argiles et grès à Ostrea bogharensis, l'assise rouge
oligocène superpose ses atterrissements caillouteux et argiles
sableuses, toujours très colorées, sur une épaisseur que j'ai éva-
luée à 200 m. Les couches sont bien stratifiées, inclinées régu-
lièrement au nord, sans apparence de faille ; le ravin les coupe
obliquement à leur direction. Ce terrain rouge forme, en parti-
culier, un mamelon saillant, qui porte le marabout de Sidi Moha-
med ben Toumi.
À partir du confluent de l’oued Bedzam, on passe dans le
Miocène, qui débute par des marnes dont la superposition aux
couches rouges, absolument nette sur chaque versant, paraît se
faire sans interposition de poudingues de base. La base des
marnes grises renferme quelques petits lits caillouteux, formés
de menus débris non cimentés. Les marnes gris-brunâtres sont
traversées de petits filonnets de gypse fibreux. Peut-être est-ce
là un dépôt lagunaire, prélude du Cartennien ?
Cette première assise marneuse a une épaisseur très variable,
d'une moyenne de 50 à 60 m. Elle passe en concordance sous les
premiers lits rigides, dont l'épaisseur ne dépasse pas ici 2 m. 50;
ce sont des poudingues et grès grossiers, qui paraissent former
une ligne continue sur toute la zone en bordure du terrain rouge.
Ces couches détritiques, réduites ici à leur plus simple expres-
sion, augmentent progressivement d'épaisseur au NW, en rejoi-
gnant l’assise inférieure du flanc du djebel Rethal. Les bancs de
poudingues se montrent également plus puissants vers l'Est, où
ils se redressent en une petite arête saillante (Dr Medar).
Au Nord et à l'Est, se développe au-dessus de cette ligne, une
puissante série de marnes présentant les ravinements caractéris-
tiques du Cartennien, dans lesquelles s'étale la vallée supérieure
des branches de l’oued Sahrouane, sous les noms de oued ben
Chergui, oued Merdja, oued Sig, Chabet el Begrat, etc. C'est la
partie centrale du bassin des Ouled Déid, dont les dépressions,
occupées par plusieurs petites plaines d’alluvions argileuses,
renferment de bonnes terres de cultures et de pâturages. Les
deux plus larges de ces plaines sont désignées sous le nom de
Merdja (marais), entourées par des mamelonnements de marnes
cartenniennes sans stratification visible à distance, couronnés de
couches jaunâtres d’alluvions anciennes.
Dans la première partie, les marnes sont intercalées à deux |
niveaux successifs de quelques couches de grès friables, grossiers,
CARTENNIEN DE BEN MAHIS 151
petits lits ferrugineux (4 de la figure ci-dessus) et de marnes
sableuses à petits nodules ferrugineux (5). Ces couches renferment
à la partie supérieure de 4, des fossiles, Ostracées et bivalves, et
dans à, des Gastéropodes avec Ostracées. C'est le gisement signalé
ci-dessous sous le nom de Ouled Déid.
Les couches s'inclinent régulièrement au Nord, et se super-
posent sur une épaisseur approchant 140 m. jusqu'au Merdja.
D'après la situation, cette assise m'a paru se trouver sur le
même niveau que l'assise B, de la coupe de Rethal (fig. 2). C'est
au Nord du Merdja, s'étendant sur une longueur d'environ 2 km.,
que commencent les pentes du mamelon de Ben Mahis, vers la
cote 900.
De chaque côté s'arrondissent les collines marneuses, épanouis-
sement de la zone des marnes du flanc est du Rethal; il est
probable que ces marnes ont été légèrement plissées, ainsi què
l'indique la figure 3. C’est ce qui explique le développement en
surface que l’on ne peut considérer comme une superposition
régulière.
Partie est du bassin. — Le Cartennien n'est représenté, au-
dessus des couches rouges oligocènes, que par une épaisseur
réduite de marnes avec lits gréseux, surmontant les poudingues
et grès grossiers de la base, Cette assise marno-gréseuse, que je
considère comme l'équivalent de l’assise moyenne B, des Ouled
Déid, signalée ci-dessus à l’oued Sahraouane, renferme un gise-
ment fossilifère important, à l'Est du Douar Oulad Ali!, au NE
du djebel Guentra, près du chemin qui conduit au marché des
Rebaïa (Souk el Häd). C'est de ce point que Pierredon, collabo-
rateur à la Carte géologique, avait rapporté, en 1887, une belle
série de fossiles, signalée par Pomel. J'en donne la liste plus
loin.
Résumé stratigraphique. — Il semble, d’après ce que je viens
d'indiquer dans la vallée de l’oued Sarhouane, que l’assise infé-
rieure détritique, à Ostrea crassissima, à faciès littoral, n’est bien
caractérisée, dans ce bassin, qu’au flanc est du djebel Rethal, et
se trouve remplacée, au Sud et à l'Est, par une assise marneuse
à filonnets gypseux, renfermant seulement des intercalations de
lits caillouteux et quelques bancs de poudingues et grès grossiers :
ce qui témoigne de la communication au Sud avec les affleure-
ments miocènes du Titteri et de Boghar. De ce côté, j'ai pu
reconnaître, en 1907, un petit lambeau, formant couronnement
1. Feuille topographique à 1/50 000 (Souagui).
152 E. FICHEUR
d’une carrière, sur le flanc ouest du Drâ es Senoubia (feuille de
Boghar, à 1/50 000) situé à peu près à égale distance du djebel
Rethal et de la croupe de Boghar.
L'assise moyenne B, caractérisée par les marnes typiques du
Cartennien sans fossiles, dont l'épaisseur peut varier de 100 à
200 m., au moins, présente, à l’oued Sahrouane, et à Oulad Ali,
des gisements fossilifères dans desintercalations marno-gréseuses.
L’assise supérieure C paraît conservée seulement à la bordure
nord, ligne de Ben Mahis, avec ses nombreux fossiles, et c'est
seulement sur quelques points saillants qu'elle est couronnée par
des poudingues à Ostrea gingensis et des grès grossiers.
IV. — LIsTES DES FOSSILES DU CARTENNIÉN.
Les fossiles, dont j'ai fait l'étude, comprennent d’abord les
séries rapportées par Pierredon, et ensuite celles que j'ai recueil-
lies aux différents points signalés et sur les points voisins.
Les deux principaux gisements sont ceux de Ben Mahis, et
du chemin des Rebaïa (Oulad Ali); en outre, je signalerai les
fossiles de l’oued Sahrouane (Ouled Déid), quelques exemplaires
recueillis par Pierredon vers le milieu du bassin miocène, entre
Ben Mahis et djebel Guentra.
J'ajouterai, par comparaison, et pour compléter les analogies,
une liste de fossiles rapportés par Pierredon, du Kef Guebli
(douar Abaziz),-à une dizaine de kilomètres au SW de Boghari,
et dont le mode de conservation est identique à celui de la série
qui nous occupe. \
D'après l’exposé qui précède, les fossiles de Ben Mahis appar-
tiennent à l'assise supérieure, tandis que le gisement des Oulad
Al, ainsi que celui du NW du Guentra, et les fossiles des
Ouled Déid, font partie de l’assise moyenne du Cartennien.
. Je tiens à préciser ces conditions pour éloigner toute nouvelle
interprétation en faveur d’une théorie qui, sans raison sérieuse,
a essayé d'attribuer l’assise des marnes cartenniennes à l'Helvé-
tien.
Je dois également indiquer que le mode de conservation des
fossiles de ces divers gisements est absolument le même, à tel
point qu'il serait impossible d’en distinguer la provenance, en
cas de mélange.
Les couches qui les renferment ont sensiblement le même
aspect, et les conditions de sédimentation ne doivent pas différer,
au moins pendant certaines phases (dépôts néritiques) tandis que
lés marnes dites cartenniennes, avec leur faciès tout particulier,
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CARTENNIEN DE BEN MAHIS 153
peuvent provenir de dépôts vaseux (faciès plus ou moins bathyal).
La différence entre les assises fossilifères portent sur l'épaisseur,
de beaucoup plus considérable pour les couches supérieures, du
faciès sableux ou détritique.
A. Fossiles de Ben Mahis. — Les Pélécypodes dominent comme
nombre d'individus, notamment dans les couches les plus élevées :
les Pectoncles très abondants ; les Ostracées, souvent à l’état de
fragments, sont surtout répandues dans les couches détritiques de
la partie supérieure. Les Gastéropodes, plus variés, sont princi-
palement localisés dans les parties inférieures de l’assise fossili-
_fère. Les coquilles sont conservées, à l’état spathique, avec rem-
plissage de grès ; les ornements sont, en général, bien distincts,
sauf quelques parties encroûtées de grès. La conservation des
Pélécypodes laisse davantage à désirer, la coquille n'étant pas
P )
toujours intacte, et parfois représentée par le moulage interne.
GASTÉROPODES
_Terebra (Subula) fuscata Br.
Conus(Dendroconus) fuscocinqu-
latus Broxc.
Conus Dendroconus) Berghausi
Micu.
Conus (Conospirus) Dujardini
Des. — canaliculatus Br.
Conus(Lithoconus)cf.Mercatu Be.
Conus (Chelyconus) ventricosus
Bronx
var.
tauroventricosus Sacco
Conus (Leploconus) cf. Allioni
Mic.
Pleurotoma semimarginata Lux.
Clavalula asperulata Lu.
Clavatula calcarata Bar.
Clavatula cf. Schreibersi HôRNes
Clavatula gothica Mayer
Ancilla glandiformis Lu.
Voluta (Athlela) rarispina Lux.
Voluta (Athleta) ficulina Lux.
Fusus crispus Borsox
Fusus sp.
Fasciolaria | Latirus) ef. cornutus
Micu.
var. perfusoides Sacco
Eburna Caronis BRroNGN. — spi-
rala GRATEL.
Columbella curta Berz.
Murex aquilanicus GRAT.
Marex vindobonensis HôRrNes
Murex cf. craticulatus L.
Murex sp.
Triton cf. Tarbellianum Grar.
— tuberculiferum Bronx.
Ranella (Aspa) marginata Bronc.
Pyrula (Melongena) cornuta Ac.
Pyrula sp.
Ficula reticulata Lux.
Cypræa fabagina Lux.
Oliva cf. flammulata Lux.
Rostellaria (Gladius)
GRAT.
Cerithium minutum SERRES
Cerithium cf. vulgatum Bruc.
Cerithium sp.
Turritella terebralis Lux.
var. percin-
gulella Sacco
Turritella (Haustator) triplicata
Broccui
Turritella(Zaria)subanqgulata Br-
var,
spirala Br.
Proto (Protoma {cathedralis Basr.
dentlata
154
Natica burdigalensis Mayer
Natica Josephinia Risso
Naticacf.millepunctala Lux., var,
Sigarelus clathralus Reczuz— ca-
naliculaltus Basr.
Trochus patulus Br.
PÉLÉGYPODES
Ostrea gingensis Son.
Ostrea (Alectryonia) plicalula
Ge. |
Ostrea (Alectryonia) proplicatula
Sac.
Ostrea (Alectryonia) cf. Virleti
Desu.
Ostrea (Alectryonia) fimbriala
GRAT.
Anomia costata Br.
Pinna cf. Brocchu »'Ors.
Arca cf. clathrata Ders.
Arca (Anadara) cf. luronica Dus.
Arca (Fossularca) lactea L.
Pectunculus (Axinea) cf. bormi-
diana Mayer
E. FICHEUR :
Pectunculus (Axinea) cf, oblita
Micu,
Yoldia cf. Genei Beuxr.
Cardium cf. hirsutum Bronx
Cytherea (Callista) cf. erycina
Lux.
Cytherea (Callista) cf. pedemon-
lana AG,
Venus (Ventricola)
Mayer
Venus (Amiantis) islandicoides
… Lux.
Venus(Amiantis)umbonartia Lux.
Venus (Omphaloceathrum)
Aglauræ Broxc.
Mactra sp.
Corbula carinata Dus,
Lucina cf. Dujardini Des.
Tellina (Peronæa) cf. planata L.
præcursor
Trochocyathus.
Bryozoaires.
Serpula.
Balanes.
Crabe (fragments de pinces).
Cette série comprend un total de 75 espèces, dont 46 Gastéro-
podes, et 24 Pélécypodes.
Les fossiles les plus abondants sont :
rotoma semimarginata, Volula rarispina (caractéristique),
Conus Berghausi, ‘Pleu-
Tur-
rilella terebralis, Natica burdigalensis, Ostrea gingensis, Pectun-
culus cf, bormidiana, Venus islandicoides, Venus umbonaria.
B. Gisement des Oulad-Ali.
*
— (Gastéropodes prédominants,
plus variés; Pélécypodes moins nombreux.
GASTÉROPODES
Scaphander cf. lignarius L, var.
Grateloupi Basr.
Terebra (Subula) fuscala Br.
Terebra (Subula) plicaria Basr.
Terebra(Terebrum)pertusa Basr.
— neglecta Micu.
Conus (Dendroconus) Berghausi
Micu. .
Conus (Dendroconus) Berghausi,
var. conostriangqula Sacco
Conus (Conospirus) Dujardin
Desn. — canaliculatus Broccnt
Conus(Lithoconus) antiquus Lu,
var. COnCavospira SACCO
Conus(Lithoconus)ineditus Mrcu.
Conus (Lithoconus) of. Fun
minatus D'ORrB. |
Conus (Chelyconus) ventricosus
Bronx.
Conus (Chelyconus) ventriconus
Bronx var.{auroventricosus Sac.
E
_ Pleurotoma semimarginata Lux.
_ Pleurotoma vermicularis GraAT.
_ Clavalula asperulata Lux.
Clavatula calcarata Brrr.
_ Clavalula excavata Barr.
_ Clavatula cf. gradata Derr.
Drillia Pareti Mayer
‘Genotia ramosa Basr.
Genolia Craverit Be.
Genotia cf. Bonnanti Bei.
Pseudotoma præcedens Berr.
Cancellaria dertovaricosa Sacco
Marginella cf. Borsont Bei.
_ Voluta (Athlela) rarispina Lux.
Voluta (Athlela) ficulina Lux.
Mitra (Uromitra) pluricostata
Bezz, |
Fusus (Euthriofusus) burdiqa-
lensis Basr.
Fusus (Euthria) cf. Puschi Axve.
Fusus sp.
Phos polygonus Broccnr
Nassa incrassata Mur.
Nassa sallomacensis MAver
Nassa cf. Cocconit BELz.
Eburna Caronis Broxc.
Murex Partschii Hôürves
Murex (Vilularia) linguabovis
Basr,
Murex (Pollia)cf. intercisa Micu,
Murex (Jania) angulosa Brocc.
Triton cf. Tarbellianum Grar.
Persona cf. tortuosa Bors.
Persona sp.
Ranella (Aspa) marginata Broxc.
_Morio (Sconsia) stricta Lux.
Cypræa fabagina Lux.
Chenopus burdigalensis D'Onrs.
Rostellaria (Gladius) dentata
Grar.
_ Cerithium(Ptychocerithium) gra-
nulinum Box.
Cerithium (Ptych.) turritoplica-
tum Sacco
var.
pluriplicatum Sacco
CARTENNIEN DE BEN MAHIS 155
Cerithium (Plych.) turriloplica-
tum S. var, Bronnioides Sacco
Tuarrilellaterebralis Lux.
Turritella Delgador Doxxr.
Solarium carocollatum Lux.
Solarium (Granosolarium) mille-
granum Lux.
Rissoina decussala Moxr.
Natica burdigalensis Mayer
Natica cf. helicina Brocc.
Sigarelus clathratus Recruz.
PéLécyropes
Ostrea (Alectryonia) plicatula
GMer.
Ostrea (Alectryonia) plicatula
var.
Ostrea (Alectryonia) fimbriata
GRAT.
Ostrea (Cubitostrea) frondosa M.
DE SERRES
Pecten (Æquipecten) scabrellus
Lux.
= var.
laurolœvis Sacco
Arca (Anadara) cf. turonica Du,
Arca cf. Breislaki Basr.
Pectunculus (Axinea) prlosus L.
Cardila (Glans) cf. trapezia L.
Cardita(Glans)intermedia Broxc.
Cardium turonieum Mayer
Venus (Ventricola\ præcursor
Maxer
Dosinia lupinus L. var. Basteroti
(GRAT.
Diplodonta trigonula Bronx
Corbula carinata Du.
Corbula Cocconit Font.
Tellina (Peronæa) cf. planata L.
Teredo sp.
PoLypPiEers.
Trochocyathus.
Ecamies.
Schizaster, fragments.
Crabe (fragments de pinces).
Cette série réunit un total de 81 ses dont 60 Gastéro-
podes et 18 Pélécypodes.
156 E. FICHEUR
Les fossiles les plus abondants sont: Terebra fuscata, Voluta
rarispina (caractéristique), Voluta ficulina, Turritella terebra-
lis, Clavatula calcarata, Arca cf. turonica.
C. Fossiles de l’oued Sahrouane (Ouled Déid) (fig. 4). — Les
espèces déterminables sont les suivantes :
Clavatula asperulata Lux.
Marex sp.
Turritella terebralis Lux.
Turritella Delqadoï Dorrr.
Turritella lurris Basr.
Turritella Crossei Cosra
Solarium carocollatam Lux.
Natica Josephinia Risso
Ostrea gingensis Scur.
Ostrea crassissima Lux.
Venus (Amiantis) islandicoides
Lux.
Diplodonta trigonula Bronx
D. Entre Ben Madhis et djebel Guentra (Pierredon).
Clavatula asperulata Lux.
Ancilla glandiformis Lux.
Voluta (Athlela) rarispina Lux.
Fusus (Euthriofusus) burdiga-
lensis Basr.
Ranella (Aspa) marginata Broxc.
Pyrula (Melongena) Cornuta Ac.
Cyprœa fabagina Lux.
Turritella terebralis Lu.
Pecten revolutus Micu. Pomeli
BrRives
_Arca (Fossularca) lactea L.
E. Au Kef Guebli (Abaziz), gisement signalé ci-dessus
(Pierredon).
Terebra(Terebrum)pertusa Basr.
Conus (Conospirus) Dujardini
Desu.
Conus (Lithoconus) antiquus Lux.
var. CONCavospirata SACCO
Conus(Leploconus) Alliontü Mrex.
Conus (Leptoconus) elatus Micu.
Pleurotoma vermicularis GRaAT.
Clavatula carinifera GRAT.
Claratula unicostala BELz.
Clathurella scrobiculata Micu.
Voluta (Athleta) ficulina Lux.
Persona cf. tortuosa Borsox.
Cassis sp.
T'urritella terebralis Lux.
Turritella (Haustator) vermicula-
sri Brocc.
T'urritella tricarinata Brocc. var.
Solarium carocollaltum Lux.
Natica burdigalensis Mayer
Ostrea (Alectryonia) fimbriata
GRAT.
Anomia ephippium L.
Spondylus concentricus Bron.
var. imbricatus Micu.
Pecten(Æquipecten)cf.Northam-
ptoni Micu. var. oblita Micu.
Venus (Ventricola) multilamella
Lux. var. Boryi Desu.
Trochocyathus.
Serpula divers.
Bryozoaires.
Les fossiles de cette dernière liste, au nombre de 25, se rap-
portent, pour la plupart, à la série B (Oulad Ali), indiquant
l’assise moyenne.
CARTENNIEN DE BEN MAHIS
TABLEAU D’ENSEMBLE.
GISEMENTS (+, degré d’abondance).
El
M Se
LISTE DES ESPÈCES
Gastéropodes.
Scaphander lignarius L. var.
Grateloupr BR :.:..1 7:
Terebra (Subula) fuscata Br.
Terebra (Subula) plicaria Bas.
Terebra (Terebrum) pertusa
Conus (Dendroconus) fusco-
cingulatus BRG............
Conus (Dendroconus) Ber-
ee MG SR
Conus (Dendroconus) Ber-
ghausi var. conostriangula
SE NNEE COMÉRRRARMERNER
Des
ae MORE DOME N ONCE ET MOPORCAEICE D
Conus {Lithoconus) cf. suba-
cuminatus D'ORB..........
Conus (Lithoconus) cf. Merca-
MB: :...: DÉPENS
Conus (Chelyconus) ventrico-
DD a ANT en. re
Conus (Chelyconus) ventrico-
sus var. {fauroventricosus S.
Conus (Leptoconus) Allionii
LIFE Er RS PRIREERE
Conus (Leptoconus) elatus M.
Pleurotoma semimarginata L.
Pleurotoma vermicularis Gr.
Clavatula asperulata Lux...
Clavatula calcarata BEzz.....
Clavatula excavata BELL .....
Clavatula gothica Mayer...
Clavatula cf. Schreibersi Hôr.
Clavatula cf. gradata DErr...
Clavatula unicostata BEL...
Clavatula carinifera GRAT..…
Clavatula scrobiculata Micu..
Drillia Pareti Mayer
Genotia cf. Bonnanii BELL...
Pseudoloma præcedens BELL.
Cancellaria dertovaricosa Sac.
Ben-Mahis| Oulad-Ah
+
++++
+
++++
+ + + + +
+++
Ouled [Nord de
Déid |Guentra| Guebli
197
Kef
+
++
138 B. FICHEUR
GISEMENTS (-+, degré d’abondance).
LISTE DES ESPÈCES Oule INord delire
Ben-Mahis| Oulad-Alil Léa |Guentral Guebli
+ | + ‘4
+ ;
+++ ++ .
ï ++ ++
Ancilla glandiformis Lux...
Marginella cf. Borsoni BeLr.
Voluta (Athleta) rarispina Lx.
Voluta (Athleta) ficulina Lux.
Mitra (Uromitra) pluricostala
DENT RCE EME SRE
Fusus.crispus BORS.. 2...
Fusus (Euthriofusus) Burdi-
JAlENSISBAST ENTREE
Fusus (Euthria) cf. Puschi À.
MUSUSNSDASE REMERCIER CE
Phos polygonus Brocc.......
Fasciolaria (Latirus) cf. cor-
nutus Micu. var. perfusoides
D'ACOO SALE CLR ARERÉEREE
Nassa incrassata Muzz.......
Nassa sallomacensis MAYER...
Nassa cf. Cocconii BEzz......
Eburna Caronis BroNe, —
SD GRAS EUR EC LELEE
Columbella curta BELL ......
Murex aquitanicus GRAT.....
Mureæ vindobonensis HôRNeESs.
Murex cf. craticulatus L.....
Murex (Vilularia) lingua-bo-
DIS RARE ELA SERRE
+
+++
+ +++
+++
Murex (Jania) angulosa Broc.
Murex Partschü HÔRNES.....
ASE US) CN TRS CREER D
Triton cf. Tarbellianum Gra.
— luberculiferum BroNN..
Persona cf. tortuosa Bons...
PERSONNE S DE ER Rd eee
Ranella (Aspa) marginata Br.
Morio (Sconsia) stricta Lux ..
CAES SD Se CRE Etes
+
HET Et +
+
Cypræa fabagina Luk.......
Oliva cf. flammulata Lux...
Chenopus burdigalensis »’Or.
Rostellaria (Gladius) dentata
LRRARS RUTE OR AE MOINE
Chenopus burdigalensis »'Or.
Cerithium minutum SERRES. .
Cerithium cf.vulgatum Bruc.
CernUmISpE ee ER
Cerithium (Ptychocerithium)
granulinum BoN......,...
+++++
+
PRE
+
+
+ EE .
FAN A jh RS “ LE éd Étles
Eh
4
+
PET
CARTENNIEN DE BEN MAHIS 159
GISEMENTS (+, degré d’abondance).
LISTE DES ESPÈCES RAS A ETS TL UN EAN
Ben-Mahis| Oulad-Ali| Ouled |Nord de! _Kef
_Déid |Guentra| Guebli
Cerithium (Ptych.) tarritopli-
CUT SAGE rer de +
Cerithium (Ptych.) turritopli-
catum, var. pluriplicatum
2 EL MOMENT ARC C5
Cerithium (Ptych.) turrilopli-
catum, var, Bronnioides S.
Turritella terebralis Lux. +++
Turritella terebralis, var. per-
fcngulelläth SAccô.".:..::.1 ==
Turritella (Haustator) tripli-
DAME BROCE 0. net: as
Turritella(Zaria) subangulata
,Brocc. var. spirata Br..... .
Turrilella Delgadoi Dorrr... Te
Turrilella lurris BASr.......
Turritella Crossei Cosrta.....
Turritella (Haustator) vermi-
ARTE DROCC Dr leu ue dede ar
++
+
k
ÿ
+++
à <
Bo
TR
ce
ra
Solarium carocollatum Lux...
Solarium (Granosolarium)
millegranum Lux,........
Rissoina decussala MONTAIGU..
Natica burdigalensis MAYER. .
Natica Josephinia Risso......
Natica cf. millepunctata Lux.,
RP MONTE ere suite 2e ns
Natica cf. helicina Brocc ....
Sigaretus clathralus RecLuz..
Trochus patulus Br.........
+++ +
++ + ++
+
Pélécypodes.
Ostrea gingensis ScuL.......
Ostrea crassissima Lux......
Ostrea (Alectryonia) plicatula
LES TRES RP PRE
Ostrea (Alect.) proplicatula S.
Ostrea (Alect.)cf. Virleti Desu.
Ostrea (A lect.) fimbriata GRAT.
Ostrea (Cubitostrea) frondosa
DD DO SERRRS 1.0 so. SÉÛTE
—
+
+
—
+++
+
+
+
Anomia ephippium L..,.... ê as
Spondylus concentricus Bro,.
TETE ESNRERRN EEE +
Pecten (Æquipecten) scabrel-
lus Lux. var. faurolævis S. ru
Pecten (Æquipecten) cf. Nor-
160 E. FICHEUR
GISEMENTS (+, degré d'abondance).
a
fahi _arx;l Ouled | Kef |Nord de
Ben-Mahis| Oulad-Ali Déd |GueblilGuentes
LISTE DES ESPÈCES
ess seserss.e
Pecten revolutus Micn. — Po-;
melt BRIVES COMERREMCRER ET
Pinna cf. Brocchii »'Ors..
Arca cf. clathrata DEFR......
Arcacf: BreislaktBAST Out
Arca (Anadara) cf. turonica D.
Arca (Fossularca) lactea L,.
Pectunculus (Aæinea) cf. bor-
midiana MAYER NOR CEE
Pectunculus (Axinea) cf. oblita
NTIC ES EURE CARPE CREER
MOOD MOTOR NOM OR EEQN)
Yoldia cf. Genei Berz.
Cardita (Glans) cf.tr apez ia L.
Cardita (Glans) intermedia B.
Cardium cf. hirsutum BRoNN.
Cardium turonicum Mayer.
Cytherea (Callista) cf. erycina
LÉNTES 2 7 Re A RE CINE
e slnioielerialame ets sDne le » nil
nettes mnt.
DICO OEDEONCICEOEOEONORCICIONCNSCRECIECRC EU
Mann On um\ A-
GLAUTEIBRONG EN ONE
Venus (Ventricola) multila-
mella Lux. var. Boryi Des.
Dosinia lupinus L. var. Baste-
ROLUGRAT 7 CPPARER CREER
Diplodonta trigonula BRoONN.
NTaGUrA SD ENT EN MES RREAR TE
Corbula carinata Dus........
Corbula Cocconii FonNT.....
Lucina cf. Dujardini Desu
Tellina (Peronæa) cf. planata
+ + ++
OO TN ON CRT OIONICLOE ICIOEONCMONTIQNC
Porvpiers: Trochocyathus,
Dendrophyllia............ + 2€ a +
BRYOZOATRES PME CR NAT + na
SeTDUURS eee CE co ele tole 2 GE
EcHinipes : Schizaster....... Re
CRUSTACÉS : Balanus.... .... +
Cancer : fragments de pinces. + —
Total des espèces... 75 81 12 10 25
LS OX cr Rs. £ 4
CARTENNIEN DE BEN MAHIS 164
L
CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES SUR CETTE FAUNE. — Le tableau ci-
dessus montre que :
1° Les GASTÉROPODES sont représentés par 90 espèces détermi-
nées, en outre de 6 espèces qui n'ont pu être comparées aux
formes décrites.
Sur les 96 espèces séparées, le set de Ouled Ali en
comprend 60, Set de Ben-Mahis, 44 : on en compte 17 au Kef
Guebli.
18 espèces seulement sont communes aux deux gisements de
Ouled Ali (assise moyenne) et de Ben Mahis (assise supérieure),
comprenant les plus abondamment représentées, qui peuvent
« être considérées comme caractéristiques, savoir :
Terebra fuscata, Conus Berghausi, Pleurotoma semimar gt
nata, Clavatula asperulata, Clavatula calcarata, Voluta raris-.
pina, Voluta ficulina, Cypræa fabagina, delta dentata,
Turritella terebralis.
En outre, on peut noter, comme se rencontrant dans la plu-
part des gisements : Solarium carocollatum, Ranella marginata.
Natica burdigalensis. |
Comparaison. — Des 90 espèces signalées, 52 appartiennent
au Burdigalien de Léognan, parmi lesquelles les espèces carac-
téristiques citées ci-dessus, et en outre : Conus Dujardin,
Fusus burdigalensis.
19 espèces existent dans l’Aquitanien supérieur de Larriey,
entre autres la plupart des espèces indiquées ci-dessus.
15 dans l'Helvétien de La Sime.
La majeure partie des autres espèces se rencontrent dans le
Miocène inférieur et moyen de la colline de Turin.
Parmi les 44 espèces de Ben Mahis, 27 se trouvent à Léo-
gnan ; et sur les 60 espèces de Ouled Ali, 35 sont citées de la
même localité.
20 Les PÉLÉCYPODES comptent 39 espèces déterminées, dont 24
à Ben Mahis et 18 à Ouled Ali ; 6 espèces seulement sont com-
munes aux deux gisements.
Les plus abondantes, pouvant être considérées comme carac-
téristiques sont : Ostrea gingensis, Arca turonica, Diplodonta
trigonula, Corbula carinata.
On peut remarquer que les Ostracées sont plus nombreuses
dans l’assise supérieure (Ben Mahis) avec les Pectoncles, Venus .
et Cythérées, tandis que les Arca, Cardita, Corbula dominent
dans l’assise moyenne.
6 novembre 1918, Bull. Soc. géol. Fr. (4), XVII, 1917. — 11.
162 | E. FICHEUR
L'Ostrea crassissima se trouve seulement dans l’assise infé-
rieure (djebel Rethal) et à la base de l'assise moyenne (Ouled
Déid).
Comparaison. — Sur les 39 espèces, 21 appartiennent au Bur-
digalien de Léognan, 9 se trouvent dans l’Aquitanien supérieur
du Larriey.
Quant aux Pectinidés, très faiblement représentés ici, les
plus abondants au Kef Guebli, ils se rapportent aux espèces
connues du Cartennien inférieur ; Pecten revolutus, Pecten Nor-
thamptoni, signalées ailleurs par MM. Brives, Savornin, Blayac,
Dalloni.
3° L'ensemble de la faune, qui est loin d’être complète, com-
prend 129 espèces déterminées, dont :
83 espèces communes avec Léognan, soit 64 °/,.
28 espèces communes avec l’Aquitanien de Larriey, soit 21 °/.
19 espèces seulement se trouvent dans l’Helvétien de La Sime.
En comparant ces listes avec celles qui ont été données du
Burdigalien du Portugal !, nous trouvons qu’un certain nombre
d'espèces communes se retrouvent dans les trois assises du Bur-
digalien, parmi lesquelles : Turritella terebralis, Solarium
carocollatum, Genotia ramosa, Natica Josephinia, Ostrea crassis-
sima, O. gingensis, Venus islandicoides, Arca turonica, Corbula
carinata.
D'autre part, sur 67 espèces citées dans l’Helvétien supérieur
du Portugal (même publication) on trouve seulement 15 espèces
communes avec nos wisements.
Les comparaisons ci-dessus permettent donc de considérer que
les assises marneuses et marno-gréseuses du Cartennien (moyen
et supérieur) de Ben Mahis, peuvent être, au point de vue paléon-
tologique, mises en parallèle avec le Burdigalien.
COMPARAISONS AVEC D'AUTRES GISEMENTS EN ALGÉRIE. — Les listes
de fossiles, jusqu'ici signalées dans les assises du Cartennien gré-
seux, marneux ou marno-gréseux, ne comprennent qu un nombre
très restreint d'espèces déterminées de Mollusques, qui se
retrouvent, pour la plupart, dans les séries ci-dessus indiquées.
Indépendamment des Echinides, variés et caractéristiques de
._J’assise inférieure, notamment des Clypeaster, Schizaster, Echi-
nolampas, et aussi des Pectinidés, principalement abondants et
variés dans la même assise, la faune de Mollusques est faiblement
1. G.-F. Dorrrus, J.-C. Berkezey-Correr et J.-P. Gomës. Mollusques tertiaires
du Portugal. Lisbonne, 1903-1904.
CARTENNIEN DE BEN MAHIS 163
représentée, surtout par des Pélécypodes, le plus souvent à l’état
de moules, avec un petit nombre de Gastéropodes, dont la déter-
mination spécifique n’est pas toujours facile.
Je rappellerai rapidement les principales régions où le Carten-
nien a été étudié et décrit par les collaborateurs du Service géo-
logique, au cours des travaux effectués depuis vingt-cinq ans
pour la Carte géologique de l'Algérie.
M. Repezn a décrit en 1894, le Cartennien du massif des
Soumata et de Hammam-Rirha! ; les Mollusques qu'il signale
dans les grès et les poudingues de l’assise inférieure, comprennent
une dizaine d'espèces, parmi lesquelles : Ostrea crassissima,
Anomia costata, Tellina planata, Conus Mercati, Solarium caro-
collatum, des listes précédentes ; pas de fossiles dans les marnes.
Dans le massif de l'Ouarsenis ?, M. Repelin, signalant le déve -
loppement du Cartennien, indique, dans plusieurs gisements, la
présence dans les grès de Mollusques, principalement des Pélé-
cypodes, la plupart indéterminables spécifiquement. Il cite Spon-
dylus crassicosta, Arca Fichteli, Panopæa Menardi, Pyrula con-
dita, en dehors des Pectinidés et Ostracées.
M. Braves, dans sa « Description du bassin du Chélif et du
Dahra », indique (p. 67) un certain nombre de points particuliè-
rement fossilifères, notamment à l’oued Djer, aux Beni bou
Mileuk, dans la région de Tenès, et à Ouillis (Bosquet) ; les
fossiles proviennent des grès, des marnes gréseuses, ou des cal-
caires à Lithothathium se rattachant à l’assise inférieure. Les
Échinides et les Pectinidés y sont nombreux et caractéristiques ;
les Mollusques, en général, moins bien conservés, ne sont repré-
sentés que par un petit nombre d'espèces déterminées ; parmi
lesquelles : Osfrea cartenniensis, O. crassicostata, Spondylus cras-
sicosta, Anomia costata, Venus umbonaria, Venus islandicoides,
Tellina planata, Turritella turris, Turr. gradata, Cerithium
gallicum, Pereiræa Gervaisi, Aturia aturi.
M. Gentiz, dans son mémoire sur le Bassin de la Tafna #, a
étudié le Cartennien dans la région d'Oran, et dans la Tafna; il
signale, des marnes sableuses de Saint-André, près d'Oran :
. Repeuix. Constit. géologique du massif des Soumata. B.S.G.F., (3), XXIL
. Rereu. Étude géologique des environs d'Orléansville, Thèse, 1895.
. Brives. Les terrains miocènes du Chélif et du Dahra. Thèse, 1897.
. Genis. Esauisse stratigraphique du Bassin de la Tafna, Thèse, 1902,
> © 9
164 £. FICHEUR
Ostrea crassissima, Venus Dujardini, Turritella turris, Clava-
tula calcarata, etc.
De la région de Miliana, à la partie supérieure des grès, le
même auteur cite : Ostrea cartenniensis, Spondylus crassicosta,
Anomia costata, Venus umbonaria, V. islandicoides, Panopæa
Menardi, Tellina planata, Turritella turris, T. bicarinala, Turr.
gradata ; et dans les marnes, Pyrula cf. condita, et des bivalves.
M. Brayac, dans le Bassin de la Seybouse !, en décrivant le
Cartennien, représenté par des lambeaux, dont les plus impor-
tants forment deux longues bandes dans la chaîne des Chebka mta
Sellaoua, indique que la faune est des plus pauvres, et se réduit
à quelques Pecten, parmi lesquels Pecten convexior, Pecten revo-
lutus — Pomeli ; il signale l'Osfrea crassissima, dans les marnes
et argiles de l’assise supérieure.
M. Daresre DE LA CHAVANNE, dans la région de la Mahouna?, a
reconnu plusieurs lambeaux de Cartennien dans lesquels ina
signalé que des Pectinidés, notamment Pecten convexior, et des
débris d'Huîtres ete eee aussi bien dans ee infé-
rieure que dans l’assise supérieure.
M. Savornin a fait une étude très détaillée du Cartennien depuis
le Titteri, à l'Ouest, par la chaîne de l'Ouennougha et la chaîne
du Ho jusque ee les Hautes-Plaines de la région de Sétif et
de Saint-Arnaud, et dans le bassin oriental du Hodna. Il y a sur-
tout recueilli des Pectinidés ?, avec des moules de bivalves et des
Turritelles, dont il donnera la description lorsque les circons-
tances le lui permettront.
M. DounerGuE, dans la région d'Oran, et sur le versant nord
de la chaîne du Tessala ; M. EnrmMann, dans la haute région du
Sig ; M. DazLont dans les régions de Perrégaux et de Mascara,
et dans la région de Zemmora et de Mohammed ben Aouda, ont
également étudié le Cartennien, qui a fourni des Pectinidés dans
l’assise inférieure. M. Dalloni ‘ a signalé dans les marnes carten-
niennes des Ptéropodes, de nombreux petits Pecten lisses, avec
des Pyrula condita.
Enfin, je rappellerai que, dans ma « Description des terrains
1. Brayac. Esquisse géologique du Bassin de la Seybouse. Thèse, 1912.
2. DARESTE DE LA CHAVANNE. La région de Guelma. Thèse, 1910. .
8. J. Savornin. Terrains miocènes de la bordure Sud de l'Atlas Tellien. B.S.G.
F., 1908, p. 316. — J. Savornin. Diverses notes citées plus haut.
4. M. Dazzonr. La période néogène dans l'Algérie occidentale, 3.S.G.F., 1919,
p. 432. £
CARTENNIEN DE BEN MAHIS 165
tertiaires de la Kabylie du Djurjura », en 1890, j'ai signalé un
grand nombre de points fossilifères du Cartennien entre Belle-
fontaine-Menerville et les environs de Tizi Ouzou, d’une part, et
la région de Tizi Renif, de l’autre. Les fossiles cités et caracté-
ristiques sont surtout des Echinides, Clypeaster, Schizaster,
Hypsoclypus, et des Pectinidés ; les Mollusques pélécy bodes
assez fréquents ne se rencontrent qu'à l’état de moules, indéter-
minables spécifiquement ; je n'ai pu citer que : Anomia costata,
Panopæa Menardi, Cardium cf. Darwini; les Gastéropodes sont
des Turritelles, des Cérithes, des Cônes.
Ces Mollusques se trouvent généralement, avec Afuria aturi,
dans les couches argilo-gréseuses formant passage de l’assise
inférieure, poudingues et grès, à l’assise supérieure des marnes
cartenniennes.
Depuis cette publication (1890), les recherches faites dans
quelques-uns de ces gisements, par M. Savornin et par moi,
n'ont pas fourni de ue nouveaux au point de vue de la
faune des Mollusques.
_ Je dois signaler cependant, au voisinage d'Alger, dans le Car-
tennien des coteaux de l’Agha, la présence dans les marnes, de
quelques Gastéropodes à l’état de moules, associés à Afuria aturi
(forage d’un puits au-dessus du village Laperlier).
Cette revision des faunes de Mollusques du Cartennien, déter-
minés partout en très petit nombre, ne fait que mieux ressortir
l'intérêt considérable que présentent les listes de fossiles de la
région de Ben Mahis, pour l'assimilation au Burdigalien des
assises moyenne et supérieure de notre étage cartennien.
J'ajouterai, pour compléter la démonstration, que M. Dalloni
a recueilli, au cours de l'année 1916, dans la partie inférieure des
marnes du Cartennien, au Sud-Ouest de Hammam Rirha, une
série importante de Mollusques, Gastéropodes et Pélécypodes,
avec Ostrea crassissima et Ostrea gingensis, et qui se présentent
dans un état de conservation analogue à celui des fossiles de Ben
Mahis, avec lesquels nombre d'espèces sont communes. Mon col-
laborateur en fera prochainement l’objet d'une communication.
QUELQUES GISEMENTS FOSSILIFÈRES DU CARTENNIEN DANS LE SUD
ConsrANTINOIS. — Au cours des voyages d’études, que J'ai faits
dans le Sud Constantinois, en 1895, 1898 et 1902, j'avais rap-
porté quelques séries de fossiles du Cartennien, dont je réservais
la publication à l° SbEUS d’une description géologique des régions
étudiées. ,
Il me paraît utile de grouper ici ces documents, quoique très
incomplets, comme contribution à la faune du Cartennien.
166 + E. FICHEUR
I. DisBez Bou-ZouxrA, au Sud de Mdoukal dans la région Sud-
Est du bassin du Hodna. ;
Dans des alternances marno-gréseuses de l’assise moyenne du
Cartennien, J'ai recueilli, en 1898 : Se
Ostrea (Cubitostrea) frondosa DE SERRES, var. subfimbriata
SAcco +
Ostrea (Cubitostrea) frondosa DE SERRES, var. percaudata Sacco.
Ostrea (Alectryonia) Virleti DEsn. Ft abondant — (Cf. Zir-
TEL. Libysche Wüste).
Ostrea crassicostata SOW.
Ostrea neglecta Micu.
Anomia costata Brocc. | ;
Pectenlychnulus Font. — P. Josslingi Smirx.
Pecten (Æquipecten) cf. Malvinæ Ds.
Modiola cf. Escheri MOSS (Cf. JarTEL. Libysche Wüste). F
Pinna sp. 4
Cardium (Ringicardium) cf. Darwini Mayer = Danubianum
Mayer. |
Venus (Amiantis) umbonaria Lux.
Cytherea(Calistotapes) vetulus Basr.
Tellina (Peronæa) planata L.
Tellina cf. strigosa GMEL. à
En outre, nombreux moules de bivalves, Arca sp., Thracia à
sp. etc. | :
Un seul Gastéropode : Turritella cf. turris Basr.. de
hist
Il. AURÈS : DIEBEL ASKER (alt. 1837), au Sud de Zambèse.
Dans des marnes gréseuses, surmontant des bancs de grès :
de la base du Cartennien, j'ai recueilli, en 1895 : #4
Scaphander sp.
Conus (Dendroconus) Berghausi Micu, var. (riangularis SACCO.
Conus (Lithoconus) Mercatii Bronx.
Niso cf. terebellum Ceux.
Voluta sp.
Cassis cf. sulcosa Lux.
Cassis sp.
Pyrula geometra Bors.
Chenopus sp.
_Sirombus sp.
Natica sp.
Turritella terebralis Lux.
Pecten revolutus Micx.
Venus (Amiantis) islandicoïdes Lux.
= : L
CARTENNIEN DE BEN MAHIS 167
Venus (Amiantis) umbonaria Lux.
Lucina (Codokia) leonina Basr.
Lucina (Dentilucina) cf. persolida Sacco.
Lucina sp.
Thracia cf. convexa Woo.
Tellina (Peronæa) planata L.
Schizaster sp. k exemplaires.
II. Dusssz R'ARRIBOU (flanc ouest du dj.Melah) ; El Outaia.
Les Pectinidés sont abondants et variés ; recueillis en 1898.
Pecten (Æquipecten) numidus CoQ. — præscabriusculus Foxr.
var. calalaunica ALM.
Pecten (Æquipecten) præscabriusculus Fowr.
* Pecten subarcuatus Tours.
Pecten cf. Rollei HôRxEs.
Pecten (Flabellipecten) Ficheuri Brives.
Pecten (Flabellipecten) costisulcatus Ar. et Borr.
Pecten (Flabellipecten) vindascinus Font. — fraterculus Sow.
Schizaster numidicus Pomer.
Schizaster Ficheuri PouEL.
Opissaster sp. k
Dans les marnes qui surmontent en concordance, et appar-
tiennent à l’assise moyenne : Osfrea crassissima Luk.
IV. Dsesez Mour (Sud-Est de la plaine d'El-Outaïa), en 1898.
Ostrea crassicostata SOW.
Ostrea cartenniensis BRIVES.
Pecten (Æquipecten) præscabriusculus For,
Pecten rotundatus Lux.
Pecten (Flabellipecten) incrassatus PArTscH.
Trachypataqus tuberculatus PouEL.
Polypiers.
M. Flamand a donné, dans sa thèse ! (p. 685-688), une petite
liste de fossiles, recueillis par lui, sur le flanc sud de la même
montagne, à Branis, et dans laquelle il signale dans le Cartennien
gréseux : Pecten convexior ALm. et Borr., Pecten pseudo-Beu-
danti Derérer, T'apes vetulus Basr, et dans les marnes vertes qui
surmontent en concordance, Ostrea crassissima, de même qu'à
El Outaïa. Je considère que ces marnes représentent le Cartennien
Seceur. et non l’Helvétien, ainsi que l’admet M. Flamand.
1. G. B. M: Framaxo. Recherches géologiques + surle Haut-Pays de l'Oranie,
etc. Lyon, LUE?
168 ; E. FICHEUR
V, — ConCLUSIONS. CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES SUR LE CARTENNIEN,
Le terme de Cartennien, attribué par Pomel en 1858 à l'étage
inférieur de la série miocène en Algérie, représente une unité
géologique, nettement distincte, qui marque le début de la trans-
gression miocène, et l'extension maxima des mers néogènes sur
l'Afrique du Nord. La période cartennienne est séparée de la
suivante par des phénomènes tectoniques de première importance,
correspondant à la dernière phase des plissements intenses qui
ont affecté les hautes chaînes de l’Atlas : plis couchés du massif
de Blida, plis déversés et failles de la région de Tenès, plis-failles
du massif de Traras, pli-faille de Boghar, synclinaux pincés du
Cartennien dans la Mahouna, pour ne citer que les plus connus.
La période suivante (Helvétien-Tortonien) en est séparée par
des actions d’érosion, par des discordances manifestes et des faits
de régression et de transgression régionale, que les études détail-
lées ui permis de reconnaître date rat bassins miocènes.
Cette indépendance de l'étage cartennien, également mani-
feste par rapport aux Mono continentales antérieures, est
tellement démontrée, que cette désignation aurait dû être adop-
tée depuis longtemps, s’il avait été tenu compte des travaux de
Pomel, en toute sincérité, au moins par les géologues français,
dans la classification des terrains néogènes, au lieu des termes
de Langhien, de Burdigalien, de 1* Étage méditerranéen, dont
les limites imprécises, même dans les régions classiques, peuvent
toujours laisser prise à la discussion.
Tous les géologues, qui ont étudié avec quelque soin la strati-
graphie détaillée des diverses régions miocènes en Algérie, n'ont
pu que confirmer l'importance qu'il convient d’attribuer au terme
de Cartennien. Non seulement les collaborateurs de la Carte
géologique, MM. Repelin, Brives, Gentil, Blayac, Savornin,
Doumergue, À. Joly, Dareste de laChavanne, Dalloni, Ehrmann,
Flamand, en ont reconnu la valeur, mais encore nous avons
éprouvé la satisfaction de voir certains de nos confrères, des plus
autorisés, notamment M. Depéret, accepter cette désignation de
Cartenmien. à
Il y a lieu de remarquer cependant que M. L. Joleaud, a cru
devoirétablir, uniquement d'aprèsl'interprétation des publications,
une classification des terrains miocènes ! dans laquelle il considère
1. L. Jorsauo. Esquisse comparative des séries miocènes de l'Algérie et Sud E
de la France. B. S.G. F., (4), VIII, p. 284, 1908. — L. Jorgaun. Étude géologique
de la chaîne Numidique. Thèse, 1911.
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CARTENNIEN DE BEN MAHIS 169
le Cartennien comme représentant à la fois le Burdigalien et
l’'Helvétien.
D’après cette théorie, le Burdigalien ne comprendrait qu'une
partie de l'assise inférieure du Cartennien, poudingues et grès,
dont il faudrait même retrancher des bancs supérieurs, à Pecten
FEuchsi (?). C'est uniquement sur la présence de ce Pecten que
M. Joleaud établit une ligne de démarcation dans des couches
stratigraphiquement inséparables, pour y admettre l'étage helvé-
tien, comprenant, ainsi toute la série des marnes et marnes gré-
seuses du Cartennien moyen et supérieur.
Dans ces conditions, le Burdigalien ne serait représenté, dans
la plus grande partie des affleurements miocènes de l'Algérie,
que par les couches détritiques et gréseuses, dont l'épaisseur,
extrêmement variable, peut se réduire à quelques mètres? Quant
à des marnes à Pecten Fuschi, elles n’ont jamais été signalées par
M. Brives.
On a voulu assimiler les marnes du Cartennien au Schlier,
et aux marnes de Langhe, pour les attribuer à l'étage He
tien, suivant la clear Eten en faveur. J’ai vu le Schlies en
Autriche, et les marnes langhiennes en Piémont, et je puis
affirmer que, si l'on peut établir des analogies de faciès extérieur
avec les marnes dures, conchoïdes, rigides du Cartennien, il est
impossible de préciser une comparaison rigoureuse avec les
marnes sèches de Langhe. Ce sont des aspects, évidemment
similaires, mais qui ne suffisent pas pour dater une phase spé-
ciale des formations néogènes, dans des régions aussi éloignées.
Ce serait absolument contraire à la notion de faciès.
Je ferai remarquer, à ce sujet, que ce faciès de marnes dures,
rigides, bien que caractérisant le Cartennien de la zone littorale,
peut se renconter localement à un niveau plus élevé (Tortonien),
ainsi que M. Ehrmann l’a reconnu dans la feuille de Saint-Denis-
du-Sig ! ; mon collaborateur à fait constater cette particularité à
MM. Défloni, Doumergue et à moi-même.
Du reste, ce faciès de marnes cartenniennes n’est pas exclusif,
même dans la région littorale, où elles se trouvent fréquemment
intercalées de lits de grès, au de marnes gréseuses, témoignant
de variations locales dans les conditions de sédimentation.
Dans les régions fortement plissées, les marnes deviennent
schisteuses (col de Mouzaïa, quelques points des environs de
Miliana) et présentent le faciès du Crétacé schisteux voisin, dont
on ne peut les différencier que par la présence d'Ostracées
épaisses, ou de fragments écrasés d'Échinides tertiaires.
1. Feuille géologique de St-Denis-du-Sig, à 1/50 000, publiée en 1912.
170 E. FICHEUR
Ces marnes deviennent parfois argileuses, avec lits gypseux (EL
Affroun, Sainte-Clotilde d'Oran).
Dans la zone du Tell méridional, les assises du Cartennien sont
plus variées, généralement détritiques ou calcaires à la base, et
comprenant ensuite des alternances de marnes, de marnes gré-
seuses, de grès et d’argiles, dont la répartition et l'épaisseur
varient. Tantôt les grès dominent (djebel Mansourah), tantôt les
marnes et les argiles (versant sud de la chaîne du Hodna). Les
marnes présentent fréquemment le faciès grumeleux du Carten-
nien mais souvent elles sont argileuses avec un faciès qui rap-
pelle celui de l’Helvétien-Tortonien. Les Ostracées y sont princi-
palement représentées par Osfrea crassissima, variété à talon
court, et d'épaisseur moyenne, et par Ostrea crassicostata ; les
Pectinidés abondent, représentés par plusieurs formes caractéris-
tiques, Pecten convexior, Pecten numidus, Pecten revolutus, Pec-
ten Northamptoni, ete. ; les Échinides sa rares et peu variés,
contrairement à ce qui ete dans l’assise inférieure de la zone
littorale; par contre, les Mollusques gastéropodes et bivalves
paraissent plus on représentés.
Toutefois, si les gisements fossilifères, reconnus jusqu'ici dans.
la zone méridionale, ne sont pas aussi nombreux et abondants que
ceux qui ont été signalés dans la zone littorale, cela tient sans
aucun doute aux conditions topographiques et aux difficultés
d’études détaillées dans des régions dénuées de ressources.
D’après les observations que j'ai faites sur les terrains miocènes,
d’une extrémité à l’autre de l’Algérie, et dans les différentes.
régions, soit seul, soit en compagnie de mes collaborateurs, Je
puis affirmer que partout l'étage cartennien présente un ensemble
de caractères particuliers, qui diffèrent de ceux de la succession:
des étages helvétien-tortonien. Les seules difficultés d’attribu-
tion peuvent résulter de la présence dans les assises supérieures
de marnes plus argileuses et même gypseuses. Ce qui a notam=
ment conduit à attribuer à l'étage vindobonien différents lam=
beaux de marnes et d'argiles disséminées à de grandes distances
les uns des autres, dans la région des plateaux constantinois,
c’est la présence de L Ostrea crassissira, à laquelle on a cru deal
pendant longtemps, attribuer une valeur stratigraphique trop
limitée. J “4
Il est certain que l'Ostrea crassissima commence à se montrer
dans le Cartennien, même dès la base (djebel Rethal) ; nous “4
l’avons recueillie depuis longtemps, M. Repelin et moi, au col de
Mouzaïa, avec des formes relativement épaisses. De même, les”
Ostrea crassissima d'El Outaïa ne peuvent pas être séparées a :
CARTENNIEN DE BEN MAHIS 174
marnes du Cartennien. Les indications données par M. Gentil,
par M. Blayac, confirment cette opinion.
Mais il est incontestable que cette Huître atteint son maximum
d'épaisseur et de dimension dans le Tortonien (Ben Chicao,
Gontas, etc.).
_. En résumé, l'étage cartennien, d’après les séries de fossiles du
bassin de Ben-Mahis, peut, dans son ensemble, être assimilé au
Burdigalien. Il comprend une série d'assises concordantes, pou-
vant, sur certains points, présenter un cycle complet de sédi-
mentation, et dont l'épaisseur totale peut dépasser 400 mètres
(Savornin).
VI, — APERÇU SUR L'EXTENSION DU CARTENNIEN DANS LA
PROVINCE DE CONSTANTINE,
D'après mes observations, datant de 1890, et les études ulté-
rieures de M. Repelin, il semble bien que le Miocène moyen (Hel-
vétien-Tortonien) ne dépasse guère vers l'Est, près Aïn Tasselemt,
la lisière septentrionale du plateau du Sersou, ainsi qu'il a été
indiqué sur la Car/e géologique générale à 1/80 000.
Au delà, dans le Tell méridional, aussi bien que dans la région
de Chellala, le Miocène n’est représenté que par le Cartennien
de Teniet el Hâd, Taza, Boghar, Nord de Bougzoul, dans le Tit-
teri, région d'Aumale, de l’Ouennougha et de la Medjana (Savor-
nn), puis au Sud des plateaux de Sétif et de Saint-Arnaud, on
ne reconnait que du Cartennien.
Il en est de même au Nord, à l'Est, et au Sud-Est du bassin
du Hodna, d’où le Cartennien rejoint d'une part, la région de
Batna, Lambèse, Timgad, Khenchela, et de l’autre par Mdoukal,
EI Outaiïa, EI Kantara, les vallées de l’Aurès.
Un lambeau reconnu par A. Joly, sur la feuille Saint-Donat,
sert de trait d'union avec les zones d’Aïn Fakroun (Blayac), de la
Mahouna (Dareste) et de la région d'Aïn-Béida (Blayac) où les
affleurements indiqués, comme Miocène moyen (d'après Osfrea
crassissima) sur la Carte à 1/800 000, doivent être attribués au
Cartennien.
Dans la chaîne des Babors, le Miocène est représenté par des
îlots pincés dans des synclinaux, notamment au Sud-Est de
Ziama, au col de Lella-Kouba, où j'ai recueilli, en 1902, des fos-
siles, parmi lesquels : Turritella terebralis, abondant, Turritella
turris, Turr. bicarinata, var. taurocrassula SAcco, avec des Pec-
tinidés, entre autres Pecten Northamptoni. Le faciès des assises
VIT TR TX STE PR Dar Le
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+ j Cey
172 RE E. FICHEUR
ne m'a laissé aucun doute sur l'attribution au Cartennien, dé
même qu au flanc nord du djebel Tamesguida.
En résumé, ainsi que j'ai pu l'indiquer sur la Carte géologique
à 1/800 000 (édition de 1900) d’après mes observations sur les
plateaux constantinois, dans l’Aurès et la région de Batna, de
1897 à 1899, il me paraît incontestable que la mer cartennienne
s'est étendue sur une grande partie de la surface des Hantes-
Plaines constantinoises, sur l'emplacement du bassin du Hodna
et jusqu’à la lisière du abus de même qu'elle a pénétré, dans
es limites impossibles à préciser, au Nord dela chaîne des Babors.
Comme conclusion, Je suis amené à considérer les couches à
Ostrea crassissima du bassin de Constantine, Mila, Redjas, Fedy-
Mzala, comme appartenant au Cartennien. L Ostrea crassisSima,
que lon y trouve, présente la variété peu épaisse à talon court,
tout à fait nbIAne à celle des environs de Batna, de Lamb à
et d'El Outaia. Cette attribution vient losiqienient expliquer la
situation de ce bassin miocène marin, que son isolement ne per-
mettait de rattacher à aucun EN er helvétien. Seule, la
présence de l'Osfrea crassissima, avec l'hypothèse, D Éner EEE
admise alors, que cette espèce caractérisait le Miocène moyen,
m'avait conduit à rattacher ces couches d’argiles et grès à l'Hel=.
vétien, en 1893. Quelques années plus tard, jai recueilli, près de
Tiberguent, dans ces argiles, des Himalies qui rappellent Tur-
ritella terebralis, et ete autres Gastéropodes très mal con-
servés. :
J'avais fait part de cette hypothèse à mon collaborateur
M. Joleaud, au cours de ses études, en 1908, en l’engageant à
étudier la question de plus près ; il ne paraît pas avoir eu la
chance de rencontrer d’autres fossites.
Il importe de remarquer que les affleurements extrêmes des.
couches à Osfrea crassissima, près de Fedj-Mzala, se trouvent
moins éloignés du lambeau nent du D que celui-
ei n’est distant du lambeau de Ziama, au voisinage de l'affleure-
ment éocène, au SW du djebel Hd La communication
marine, de ce ane , paraît tout à fait logique.
L’ ne de ces couches marines du bassin de Constantine
au Cartennien vient préciser encore la classification des assises. Re
laguno-lacustres du bassin de Constantine.
J e n’airien à changer dans l'attribution que j'ai faite à l’ Aqui- e
tanien des couches rouges, poudingues et argiles inférieures aux -
couches marines, à Redjas, Rouached, Zéraïa et Mila, et par
(ÈS
SES Rés +£ 0
: CARTENNIEN DE BEN MAHIS 173
suite, de la longue bande d’Aïn Kerma au Sud de Brad (feuille
de Constantine à 1/50 000).
L'analogie que j'ai signalée, en 1894, dans ma note sur le
bassin lacustre de Constantine, avec le bassin de Médéa, se
_ complète par lasituation identique des argiles à gypse inférieures,
argiles du Hamma, de Rouffach, de Mila etde Rouached, à Pofa-
mides gibherosus, que je persiste à attribuer à l’Oligocène inférieur.
Je ne m'explique guère que M. L. Joleaud ait pensé à grouper
dans un même étage tortonien une série complexe très puissante,
dont les principaux termes sont séparés par des actions d’éro-
sion ; il a bien indiqué cependant, dans sa thèse (p. 259) que
les argiles à Osfrea crassissima, à Boufoua, sont supérieures aux
D ensrats rouges, RENE les Hroiles à gypse, ce qui est
one à mes FRERrTAteS La raison principale sur laquelle
s'appuie mon collaborateur pour rajeunir tout l'ensemble, con-
siste dans la rencontre, à la partie inférieure des argiles à gypse
et à lignites, dans un sondage effectué, près de Rouached, de
grès et d’argiles schisteuses avec des Ostracées. Mais je tiens à
faire remarquer que ces fragments d’Huîtres, qui m'ont été remis,
en 1897 ainsi que les rares débris fossiles provenant de ce sondage,
ne sont pas des Ostrea crassissima, mais se rapportent à une forme
étroite, du type d'Ostrea longirostris, et que les petits Cérithes ou
Potamides, qui les accompagnaient, ne sont pas les mêmes que
le A eue gibberosus de Mila.
J'ai, dureste, fait part à mon collaborateur de mon impression,
au cours d’une tournée commune, malheureusement entravée par
des conditions atmosphériques défavorables, et je lui ai fait
remarquer, après lecture de son important travail, que je ne pou-
vais partager son interprétation.
Le seul point, sur lequel j'aie été amené à modifier mon opi-
mon, d'après des faits précis, réside dans l'attribution au Pon-
tien des conglomérats supérieurs des collines de l’oued Mrarouel,
surmontant les argiles à Hélices dentées du Polygone, que je suis
d'accord avec M. Joleaud, pour attribuer au Tortonien,
Cette digression, sur une question en dehors du sujet de ce
mémoire, n’a d'autre but que de confirmer mon opinion ancienne
sur les aa oligocènes continentales et lagunaires de l’AI-
gérie telle que jel'ai donnée en 1898.
174
CONTRIBUTION A L'ÉTUDE
DES TERRAINS MIOCÈNES DE L'ALGÉRIE.
LE (CARTENNIEN DES ENVIRONS DE MILIANA
PAR Marius Dalloni !.
Dans une note récente, j'ai exposé sommairement les caractères
des divers tèrmes de la série néogène dans l'Algérie occidentale?;
je n’ai pu, dans ce travail, insister autant qu'il eût été nécessaire
sur l’une des phases les plus intéressantes de l’histoire de cette
période, correspondant au début de la transgression miocène :
celle-ci s’est exercée, suivant les points, dans des conditions tout
à fait particulières, correspondant à une remarquable variété des
faciès du Cartennien, dont je donnerai plus tard la description
détaillée. En attendant, la publication prochaine de l'important
mémoire de M. E. Ficheur * sur le Cartennien de Ben Mahis, au
Sud de Berrouaghia, m'engage à résumer les observations que
j'ai pu faire sur la même formation à l'Ouest de ce dernier bassin
et plus particulièrement dans la région comprise entre le chaînon
du Mouzaïa et le massif de Miliana.
Le Miocène inférieur de cette partie du Tell a été décrit à.
diverses reprises. Pour le Mouzaïa, éperon occidental de l'Atlas de
Blida se reliant vers le Sud-Est au plateau de Medea, il faut rap-
peler les travaux de MM. E. Ficheur et A. Brives, synthétisés
sur les feuilles à 1/50 000 de Blida, Medea et Ve=onLE a de
la Carte géologique de l'Algérie : le Cartennien s'y trouve très
disloqué et isolé des autres termes du Miocène, mais avec des
caractèrés assez typiques. Vers l'Ouest, il prend un développe-
ment considérable dans le large bassin de Bou Allouane, dont le
massif de Miliana constitue la bordure nord et qui a surtout fait
l’objet des recherches de Pomel, de MM. J. Repelin ?, A. Brives 6
1. Note présentéé à la séance’du 18 juin 1917.
2. B.S.G.F., (4), XV, p. 428 à 457, année 1915.
3. B.S.G:F:, (4), XVII,1917, p. 136,
4
. À. Poe. Description et Carte géologique du massif de Miliana. Extr.
public. Soc. de Climat. d'Alger, 1873 ; Description stratigraphique générale de
l'Algérie. Alger, 1889.
5. J. Repeu. Sur la constitution géologique du massif des Soumata et d'Ham-
mam Rirha, Algérie. B.S. G.F., (3), XXII, 1894, p. 7-16.
6. À. Brives. Les terrains tertiaires de la vallée du Chélif et du Dahra. Thèse
Fac. Sc. Univ. Lyon, 1897, p. 21-33.
À Ü
f di 2. .
LPS PUR TOR RTS
CS
CARTENNIEN DES ENV, DE MILIANA 175
et L. Gentil! auxquelles M. E. Ficheur a ajouté quelques obser-
vations intéressantes ; elles sont résumées sur les feuilles à
1/50 000 de Miliana et de Marengo.
Tous ces travaux ont apporté des précisions nouvelles à la des-
cription de Pomel, lequel avait montré que le Cartennien forme
une ceinture autour du massif de Miliana et qu'il présente sa
constitution typique dans la zone de la vallée du Chélif : il y
débute en effet par des poudingues à-Clypéastres et grandes
Ostracées, surmontés de grès plus ou moins argileux à Pelecy-
_podes et Gastropodes généralement à l'état de moules ; au-dessus
viennent les marnes cartenniennes dures, à délit conchoïde, peu
ou pas fossilifères.
L'Helvétien recouvre en discordance cette formation ; à une
époque où l'étude des quelques fossiles, d’ailleurs assez mal con-
servés, qu'on avait rencontrés dans ces terrains, était encore peu
avancée, c'est surtout cette indépendance si nette des deux étages
qui avait frappé Pomel : le Cartennien s’est déposé dans des bas-
sins dont la configuration était différente de celle de la mer hel-
vétienne et il ne se présente plus qu’en lambeaux, morcelés par
des dislocations intenses auxquelles a échappé le Miocène moyen.
Cette observation capitale est encore une base précieuse pour tra-
cer une limite entre les deux terrains.
- Néanmoins, il peut être intéressant — et c'est l'objet de cette
note — d'indiquer quelles sont les variations de faciès du Car-
tennien, notamment vers la base de l'étage, suivant les points du
bassin où 1l s’est déposé et de montrer qu’elles se traduisent par
de remarquables modifications dans la constitution lithologique
de ses dépôts comme dans la physionomie des faunes, beaucoup
plus riches qu'on ne le supposait. En donnant pour chaque gise-
ment la liste des fossiles que j'y ai recueillis, je rappellerai le
niveau où les mêmes espèces ont été signalées en dehors de la
région et dans les bassins classiqués, afin de mettre hors de doute
l'ancienneté de cette formation ; enfin, je terminerai par une com-
paraison du Cartennien des environs de Miliana avec le Miocène
inférieur des autres parties de l'Algérie et des pays où le Premier
étage méditerranéen est aujourd'hui bien connu.
1. L. Gen, Esquisse stratigraphique et pétrographique du bassin de la Tafna.
Thèse Fac. Sc. Univ. Paris, 1902, chap. II, p. 307. (Comparaison avec la région
de Miliana.)
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CARTENNIEN DES ENV. DE MILIANA 177
DESCRIPTION DES AFFLEUREMENTS
Le CARTENNIEN À L'OUEST DE MiLiana.
Je commence cette description par l'Ouest, où la Carte géolo-
gique montre l'existence d'un lambeau isolé chez les Beni M’nacer,
ë En ;
à 7 km. de Miliana ; il est compris dans un synclinal du Cénoma-
nien entre Si Nacer (957 m.) au Nord et le Koudiat bou Mendil
(838 m.), formant entre ces deux reliefs crétacés une zone dépri-
mée qui s'étend sur la rive droite de l’oued bou Adouf.
Se N.
FiG. 2. — Coupe au Sup pe Si Nacer.
c5-4, Cénomanien; m'ab, Cartennien inférieur : conglomérats, grès et marnes
(p, lentille à Polypiers) : m'., Marnes du Cartennien supérieur.
Sur les marnes et les calcaires cénomaniens repose, au Nord du
sentier qui conduit chez les Beni M’nacer, une assise marneuse
dans laquelle s’intercale une couche blanchâtre, calcareuse, cons-
tituée presque entièrement par des Spongiaires et des Polypiers ;
c'est l'équivalent exact du niveau coralligène d’Adelia, signalé
par Pomel. Cette zone à Polypiers se retrouve sporadiquement
en de nombreux points du massif et elle a peut-être existé sur
toute sa bordure.
Au-dessus viennent des grès jaunâtres, grossiers, à ciment
calcaire, dans lesquels on remarque des lits de petits galets ; ils
M loigent fortement au Sud et offrent quelques Hobtes près des
gourbis qui avoisinent le col :
Odontaspis.
Ostrea cartenniensis Brives (c.). Espèce voisine ou simple variété
d’'Ostrea Velaini Mux.-Cu., du Miocène inférieur de l'Andalousie ;
elle se trouve partout dans les assises grossièrement détritiques de la
base du Cartennien.
Spondylus crassiscosta Lauk.(a.c.). Ce Spondyle n'est pas rare, en
Algérie, dans les poudingues et les grès à tous les niveaux du Néogène ;
mais c'est l’une des formes les ere des grès cartenniens,sur-
16 novembre 1918. Bull. Soc. géol. Fr. (4), XVII, 1917. — 12.
178 MARIUS DALLONI
tout vers la partie inférieure. En France on la rencontre dès l'Aquita- |
nien ; elle abonde dans les collines de Turin et en Autriche dans le
même faciès. , )
Flabellipecten incrassalus Parrson (a.c.). Fréquemment citée sous le
nom de Pecten Besseri Axpr., cette espèce s'élève en Algérie très haut
dans le Néogène ; elle y est déjà commune à la base du Miocène,
comme à Leognan, en Espagne, en Corse, etc. |
Chlamys (Æquipeclen) sp.
Clypeaster. Fragments.
La dépression qui permet de passer de la vallée de l’oued ben
el Hacène dans celle de l’oued Kristiou s’ouvre dans les marnes
grises typiques à filonnets de calcite dont les fragments jonchent
le sol ; ces marnes paraissent peu fossilifères et s'appuient au
Sud sur des bancs de conglomérats entre lesquels s’intercalent R
des marnes avec minces lits gréseux. Le Cartennien inférieur offre
donc un faciès assez différent sur les deux flancs du synclinal. :
L’érosion a isolé le lambeau précédent d'un affleurement plus …
important qui débute près de Levacher, sur la rive droite de
l’oued Kristiou, et s'étend vers l'Est jusqu'aux abords de Miliana,
en suivant le pied du Zaccar Rarbi. Au Sud, le Cartennien repose
toujours sur les croupes marneuses du Crétacé, qui s’abaissent
progressivement jusqu'à la plaine du Chélif ; mais le pli est dis=
symétrique et-sur le chemin arabe de traverse qui conduit de
l’Aïn Tala Ouchakof au col des Beni-M'nacer, près S' bou Messa-
beh on peut voir nettement les marnes gréseuses de la base du
Cartennien chevauchées par les calcaires liasiques !.
La base de la formation est suivie par la route de Levacher à
Miliana. Le Crétacé, qui reste en contre-bas du chemin, supporte
des bancs massifs d’un poudingue à éléments bien roulés, de
taille parfois considérable, presque entièrement empruntés à l'AI
bien et aux grès quartziteux medjaniens qui couronnent quelques
sommets de la zone anticlinale secondaire ; les galets sont
cimentés par un grès siliceux très grossier. De minces lits mar-
neux, où Pomel voyait un dépôt de nivellement, constitué par
les marnes crétacées remaniées, s'intercalent en quelques points
dans ce conglomérat, où l'on commence à trouver quelques fos-
siles, des Balanes, des moules de grandes Venus, Ostrea carten-
niensis Brives et des Polypiers. ;
Au-dessus viennent des grès roux, très grossiers, passant sou
vent à un gravier à dragées siliceuses fortement cimentées, mais
ANT Le
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AE
1. M. L. Gentil a donné une coupe du synclinal de Levacher. Loc. cit., fig. 67,
p. 310. È
CARTENNIEN DES ENV. DE MILIANA 179
déjà un peu plus haut mélangés de marnes et assez friables :
c'est la zone des « grès cartenniens » inférieure aux marnes
typiques de l'étage, lesquelles n'apparaissent pas, contrairement
aux indications de la Carte géologique, dans la majeure partie de
l’affleurement ; seulement, par places, ces grès sont assez mar-
neux et constituent des croupes arrondies, qui séparent les
escarpements de Zaccar des conglomérats entaillés par la route.
Les fossiles ne sont pas rares dans ces grès, qui représentent une
formation de plage, à Gastropodes et Pélécypodes de grande taille,
particulièrement abondants près du sommet 847 ; c'est Le gise-
ment du col des Beni M'nacer, déjà signalé par Ville ! et visité
depuis par tous les géologues qui ont parcouru cette région.
M. Louis Gentil l'a indiqué sur la feuille de Miliana et en a cité
quelques espèces ; j y ai recueilli moi-même les suivantes :
Malea cf. orhiculata Brocc. (r.) C'est le Dolium denticulatum
Desu. figuré par Hôrnes et de Grund peut-être le Malea preorbiculata
Sacco, des collines de Turin.
Ficula condila Broxex. (c.). L'espèce est déjà commune dans le Ton-
grien et l'Aquitanien ; la variété fréquente dans les gisements des envi-
rons de Miliana est la forme à grosses côtes et à spire peu élevée des
collines de Turin.
Conus (Lithoconus) antiquus Lawk. (c.). C’est la mutation ancienne
deC. Mercali Brocc. : elle a été souvent citée sous ce dernier nom
dans le Cartennien.
Rostellaria dentala GrarT. (c.). Aquitanien au Tortonien.
Clavalula carinifera Grar. (r.). Plus rare dans ce gisement que dans
les marnes du Cartennien inférieur à l'Ouest d'Hammam Rirha, où elle
abonde, cette forme est très commune dans lAquitanien et le Miocène
inférieur du Bordelais, les couches de Grund et de Turin etc.
Nalica millepunctala Lawux. (c.). Echantillons comparables aux
ligrina
T
.
variélés anciennes de l'espèce : N. Sismondiana D'Ors., N
Derr. etc.
Nalica (Neverila) Josephinia Risso (a.c.). Cette espèce a peu varié de
l'Oligocène à nos jours; les formes du Cartennien sont toujours de
petite taille.
Nertla sp.
_ Solarium carocollalum Laux. (t.c.). C'est l'un des fossiles les plus
banals de la base du Miocène.
Tuarritella gradala Maexke (c.). C'est aussi une forme ancienne
(Aquitanien et Burdigalien) bien qu'ellesoit encore représentée à Grund.
Turritella turris Basr. (e.). De l’Aquitanien à l'Helvétien.
Ostrea.
1. Ville a eu le tort de ne pas séparer la faune de ce gisement de celle des grès
du Gontas, beaucoup plus récente comme le remarque Pomel.
180 MARIUS DALLONI:
Pecten Josslingi Suiru var. lævis Correr (r. |: De la zone à Pereiraia à
Gervaisi Véz. du Portugal (Burdigalien supérieur à l’Helvétien).
Modiola (Br achydonies) laurinensis Bon. sp. (a.c.). Les côtes sont
moins granuleuses que dans la variété de Grund: l’ornementation rap-
pelle plutôt celle du Piémont. M. L. Gentil a cité cette espèce sous le
nom de M. marginata Eicuw., qui appartient à la faune sarmatique.
Cardium.
Meretrix aff. subnitidula »'Ors. (a.c.), du Burdigalien de Pont-
Pourquey près Saucats. Rappelle Meretrix incrassala Sow. du Stams
pien ; mais en diffère par sa forme plus transverse, plus triangulaire,
son sommet plus saillant et plus recourbé.
Meretrix (Amiantis) cf. Brocchu Desu. Citée fréquemment sous le
nom de Venus islandicoides Lamx.
Venus (Chamelea) gallina L. (c.). Forme banale dans le Néogène.
Venus (Ventricola) cf. præcursor May. (r.). Mutation de l'espèce
oligocène.
Dosinia lupinus L. var. lincla Purrx. (e.). Miocène inférieur du Bor-
delais. Helvétien de la Touraine. Pliocène du Piémont.
Diplodonta trigonula Bronx. (a. c.). Très fréquente dans les collines
de Turin, cette espèce se trouve encore fort commune dans le Torto-
nien et l’Astien. à ;
Panopea Menardi Desu. (a.r.). Cette grande forme, déjà commune
dans l'Oligocène est partout abondante en Algérie dans les grès car- M
tenniens.
Tellina (Peronæa) planata L. Extrêmement commune dans ce gise-
ment, cetle espèce est propre aux faciès sableux du Néogène ; il en est
de même dans le bassin du Rhône, où elle débute à peu près au même
niveau dans la mollasse à Pecien præscabriusculus Foxr.
L'abondance de ce dernier fossile peut servir à caractériser ce faciès
des « grès à Tellines » ou de plages sablonneuses.
Les Echinides sont rares. Pomel a décrit du col des Beni
M'nacer une espèce spéciale, Brissapsis milianensis.
BaAnpe Au NoRD D'AFFREVILLE.
Environs D’ADÉLIA ET DE MARGUERITTE.
ri:
L’affleurement PU es le plus important de toute la région 4
Le
se montre au Sud du massif de Miliana ; il débute à quelques …
kilomètres à l'Ouest de Lavarande où le Crétacé est recouvert .
par les grès de l'étage, qui forment la bordure de la plaine du N
Chélif. Ce n’est qu’un peu plus à l'Est qu'apparaissent les marnes.
cartenniennes et à partir d’Affreville la formation est surmontée …
par les sédiments du Miocène moyen, dont les caractères sont
bien dilférents. | Sa
1
5
CARTENNIEN DES ENV. DE MILIANA 181
Les conglomérats de base sont assez réduits ; mais les grès
prennent un développement considérable, indiqué par M. L. Gen-
til sur la feuille de Miliana ; ces grès sont grossiers, tendres,
d'une teinte rousse ou rougeûtre et leurs éléments siliceux sont
englobés dans un ciment argilo-calcaire ; ils forment des collines
assez escarpées, généralement boisées ou couvertes de broussailles.
On rencontre dans ces grès les mêmes Turritelles qu'au col des
Beni M'nacer et Tellina (Peronæa) planata L. y est encore fort
commune; j'ai recueilli en outre, au Nord d'Affreville, près de la
route de Miliana :
Anomia.
Amussium denudatum Revss (a.r.). Surtout fréquent dans la zone
de passage des grès aux marnes Cartenniennes, comme en Kabylie
(Afir. près d'Haussonvillers), dans le Tell oranais etc.
Mantellum hians Ge: var) {aurinensis Sacco (a.r.\. Caractérise les
couches de Turin.
Pinna Brocchüi ? D» ’Ors. Un exemplaire, dont l'ornementation en
mauvais état ne permet pas une détermination précise.
Meretrix (Amiantis) giqas Lam. (a.c.). Cette belle espèce, que j'ai
retrouvée jusque dans les grès RTE (Mostaganem) a été citée sous les
_noms de Venus umbonaria Lauwx. et V.islandicoides Law. : elle existe
aussi à la base du Premier étage méditerranéen en Portugal.
Pomel a signalé encore aux environs d'Affreville deux Echi-
nides caractéristiques :
Hypsoclypus doma Pou. Fréquent à Malte dans le Miocène inférieur
(calcaire à Globigérines) et partout au même niveau en Algérie.
Clypeaster confusus Pou., dans la gorge de l’oued Boutan. Retrouvé
dans le Cartennien du flanc nord du Mouzaïa et des environs de Ténès.
La bande cartennienne, avec une direction SW-NE, prend
en écharpe le massif crétacé et, à partir de Miliana, vient
s'appuyer contre la muraille calcaire du Zaccar, où la base
dela formation n'est pas visible : les marnes cartenniennes,
plongeant au Nord sous le Lias, comme l’a constaté M. Gentil,
affleurent sur le chemin du col des Rirhas; les poudingues et les
grès disparaissent par faille ou, plus probablement, sont chevau-
chées par la poussée au Sud du massif calcaire et la dépression
de S' Saba, entre les Zaccar, montre nettement la pénétration,
relativement profonde, des assises miocènes sous le Lias et les
schistes anciens.
Au Sud du Zaccar Chergui, le Cartennien s’étale en un large pli
synchnal qui s'appuie sur le Crétacé des djebel Keskès, A
et Ouamborg. M. A. Brives, puis M. Gentil ont donné une coupe
182 | MARIOS DABLONT. 4 MIN PERTE
par cette région!. Un repli secondaire amène la réapparition du
Crétacé et de la base du Miocène entre le Télégraphe d'Adélia et “+
la vallée de l’oued Kekkou (Ferme alsacienne). Pomel a signalé
qu'elle prend en ce point un faciès récifal : un calcaire coralligène,
d'une quinzaine de mètres de puissance et constitué par des Poly- M
piers empâtés passe latéralement à un lit marneux également
intercalé dans les poudingues.
Les grès qui suivent, compacts, ferrugineux par places, où
M: WI a recueilli (sie crassissima Lamk., sur le sentier
de l'ancien Télégraphe, sont surmontés par la longue et monotone
succession des marnes cartenniennes qui affleurent entre Adélia
et Margueritte ; près de la Ferme alsacienne elles sont fortement :
calcaires, très dures, d'une teinte gris foncé ou noirâtre dans les
parties PRÉ et ee se débitant en esquilles à arêtes vives.
M. Gentil y a observé quelques empreintes de Mollusques, parmi - ;
lesquels Ficula condita BroNGx. ; on remarque en outre au
même point Pecten cf. Fuchsi Foxr., Amussium sp., Area (Fos-
sularca) lactea Pis. et des Oursins écrasés.
M. Brives a indiqué qu'à la montée du tunnel d'Adélhia les
argiles et les grès helvétiens s'étendent sur les poudingues et les
marnes du Cartennien en coupant nettement la tête des couches.
Au col de Tizi Ouchir, les marnes cartenniennes, intercalées de
grès, s'appuient sur le Cénomanien de l'éperon du Zaccar Cher-
gui; les grès se débitent en plaquettes à la surface desquelles on
observe des Foraminifères (Dentalina, Operculina), des fragments
de test et des radioles de Cidaridæ et de nombreuses empreintes
végétales, malheureusement très fragmentaires: on a signalé les
mêmes couches à végétaux dans la région de Vesoul Bénian,
7 Environs DE VESOUL BéNIAx.
L'affleurement helvétien qui.débute à Affreville prend rapide= | c
ment vers l'Est un développement considérable ; il forme les
reliefs peu accusés des environs de Vesoul Bénian, que domine au
Sud la longue crête du Gontas, constituée par les puissantes 3
Le
assises de grès à Osfrea crassissima LamKk., quicommençaient à.
se montrer ne les collines escarpées Rene d'Ain Sultan.
s'étalent sur les plis aigus qui ont cecte. à la fois le Crétacé et
le Cartennien ; mais cette dernière formation n'apparait pus
guère qu'à la faveur de l'érosion, dans la vallée de l’oued
1. A. Brives. Loc. cil., fig. t, p. 32. L. GenriL. Loc. cit. fig. 66, p. 309. | à
00
Les couches helvétiennes peu inchinées, faiblement ondulées,
4
PL
CARTENNIEN DES ENV. DE MILIANA 183
Zeboud] ; encore n’y voit-on que ses assises les plus élevées.
Les marnes cartenniennes sont typiques, dures, bleuâtres, à cas-
sure conchoïde et s'intercalent seulement de quelques lits gré-
seux ; la rigidité de ces talus marneux, coupés de nombreuses
ravines, donne un aspect tout particulier au paysage.
Quant aux marnes de Margueritte et d'Adélia, elles se pour-
suivent sans interruption et sans changer de caractères jusqu'à
la vallée de l'oued Djer, où on peut les étudier autour de Bou
Medfa ; c'est là qu'elles se réunissent à la bande cartennienne
qui suit au Nord le massif de Zaccar et que je décrirai tout d'abord,
FLANC NORD pu Zaccar CHERGUI.
VALLÉE DE L'OUED EL HAMMAM.
Le Cartennien existe sur Le flanc nord du Zaccar Chergui, à peu
près à mi-chemin entre le col des Rirhas et celuide Tizi Ouchir;
mais jen'ai pu rechercher jusqu'où cette formation s’avance vers
l'Ouest et si elle atteint dans cette direction le revers du Zaccar
Rarbi.
Pomel dit qu'il n’a trouvé au Nord du Zaccar Chergui, dans la
vallée de l’oued el Hammam que « des blocs souvent épars de
poudingue cartennien qui proviennent sans doute de petits lam-
beaux démantelés dont le gisement m'a échappé au milieu de
massifs presque impénétrables de broussailles ».
En réalité, en explorant le flanc de cette vallée entre le Zacçcar
et l’oued el Mezania, on se rend compte qu'on est là dans le pro-
longement du synclinal miocène d'Hammam Rirha et que le Car-
tennien y dessine une bande continue, quoique assez disloquée.
Sur le versant nord de la montagne, on observe quelques bancs
très relevés d'un poudingue à éléments volumineux, empruntés
au Grès rouge permien, aux calcaires liasiques et au Crétacé; ces
blocs bien roulés sont cimentés par un grès grossier, roux ou
rougeûtre.
Sur ce conglomérat reposent des grès assez graveleux, ceal-
caires, caractérisés par la présence de nombreux fragments d’un
grand Peigne qui n’est autre que Flabellipecten incrassatus
Parrscn ; cette bande peut se suivre en contre-bas de la route
qui relie la station estivale d'Aïn Nsour au col de Tizi Ouchir.
Les marnes dures du Cartennien supérieur forment un sol blan-
châtre, à peine couvert de maigres cultures indigènes, sur les
pentes qui descendent vers la rivière, au bord de laquelle repa-
raissent les grès, puis les conglomérats du flanc nord du pli qui
s'appuie surle Crétacé du massif des Soumata.
184 2 MARIUS DALLONI
Aux marabouts Si Abd Allah les gres brunâtres, grossiers,
assez marneux, qui reposent sur en poudingues de Koudiat
Bachar sont assez fossilifères au bord même de la rivière, où j'ai
recueilli :
Ringicula auriculala Méx. var. perminor Sacco (t. c.). Collines de
Turin et Sciolze (Piémont).
Conus (Lithoconus) anliquus Lamx. (c.).
Rostellaria dentala Grar. (c.).
Ancilla q glandiformis Lamx. (c.). Forme à spire réduite, fortement
empâtée, voisine de la variété dertocallosa Sacco, du Tortonien pié-
montais ; elle est représentée à Ben Mahis. |
ous (Lyria) faurinia Box. Assez commune, connue à Turin et
dans le bassin de Vienne (couches de Grund). ; :
Cerithium cf. vulgatum Bruc. (r.). Je ne puis rapporter qu'à cette
espèce un Cérithe de ce gisement ; elle n'est d’ailleurs pas inconnue
dans le Miocène inférieur car M. Depéret a signalé dans le banc rose
de Sausset une variété étroite, à spire allongée : ce sont les caractères
qu'on retrouve ICI.
T'urritella gradata Mexkes (c.).
Turritella turris Bast. (c.). Cette éspèce-groupe, avec ses nom-
breuses variétés, caractérise surtout, avec l'Aquitanien, les niveaux
inférieurs du Miocène.
Turritella quadriplicata Basr. (a. c.). Aquitanien de Carry et mol-
lasse de Sausset.
Solarium.
Natica millepunctata LAmx.,var.cf. miocontorta Sacco (c.), de Turin.
Natica (Neverila) Josephinia Risso (e.).
Amussium. :
Chlamys (Æquipeclen).
Arca (Anadara) Fichteli Desu. (c.). Premier étage du bassin de
Vienne (Horn). Grès de Turin. Helvétien de Berne.
Meretriæ aff. subnitidula »'Ors. (c.)..
Venus (Chamelea) qallina L. (a. r.).
Les grès sont piquetés de points blanchâtres qui ne sont autres
que des coquilles de Miliolidés (Spiroloculina, Triloculina, etc.).
Leur présence ici n’a rien qui doive surprendre : ce sont évi-
demment des coquilles flottées et entraïînées par des courants.
En somme, on retrouve dans ces grès quelques-unes des
espèces du col des Beni M’nacer, mais la physionomie de l’en-
semble est un peu différente ; il s'agit certainement d'un dépôt
plus profond, déjà assez vaseux, qui fait pour ainsi dire la tran-
«
sition entre le faciès des grès à Tellines et celui du Cartennien
inférieur on Ne Die que nous allons rencontrer à _peu
de distance de là, à S' M’hamed. Plus à l'Est encore, nous ver-
;
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4
3
185
rons d’ailleurs reparaître le faciès de Si Abd Allah dans les grès
‘: de Bou Medfa.
On peut relever à travers la vallée de l’oued el Hammam, une
coupe très intéressante passant un peu à l'Ouest de la forêt de
Chaïba, entre le Koudiat Rarroula et l'extrémité orientale. du
Zaccar (fig. 3).
S. fi.
Zaccar Cherqui ;
KE*Rarroula
Oued el Hammam
SiM'hamed
Ë me
FiG. 3. — Coupe ENTRE LE KOUDIAT RARROULA ET LE ZAGCAR CHERGUI.
l, Lias calcaire : c*-4, Cénomanien ; m', Cartennien inférieur (m'a, conglomérats,
m‘b, marnes et grès); m'e, Marne du Cartennien supérieur.
Les conglomérats de la base du Cartennien sont fortement
redressés contre l’Albien de Tala Ahmer ; à l'Est du K2t Bachar,
ils forment les barres subverticales du Rarroula (826 m.) presque
entièrement constituées par des blocs très volumineux de cal-
caires et de grès quartziteux crétacés. Cette assise, plongeant
fortement vers l'oued el Hammam, se relève brusquement sur
la rive gauche, dessinant un synclinal assez aigu ; mais sur le flanc
sud du pli n'affleurent que quelques bancs peu épais de pou-
dingue, dessinant une série d'arêtes saillantes, très disloquées,
affectant en quelques points, comme auprès du marabout Si
M'hamed, une direction N-S ; on a l'impression de voir
quelques pans de muraille en ruine. Appuyé contre les marnes
et calcaires marneux du Cénomanien à Mortoniceras inflalum
Sow. sp. !, ce conglomérat est très siliceux, formé de galets
quartzeux, plus rarement calcaires, englobés dans un ciment
argilo-gréseux très dur ; ses bancs sont séparés par des marnes
dures, grisâtres, intercalées de minces lits de grès ou de gravier.
Ce premier niveau est fossilifère et renferme en abondance
quelques formes très remarquables, indiquant nettement, comme
la nature du dépôt, la proximité du rivage de la mer cartennienne :
1. La Carte géologique est tout à fait inexacte en ce point. Le Cartennien fossi-
lifère y est indiqué comme Sénonien ; c’est d’ailleurs le Cénomanien qui affleure
sous le Miocène, au bas du talus.
186 MARIUS DALLONI.
Balanus sp. (t. e.).
Melongena cornuta AGass. (a. c). Aquitanien (Carry, La Brède).
Plus commune dans le Burdigalien ainsi qu'à Turin et dans l'Helvétien
de Dax, de la Touraine et du bassin du Rhône.
Myristica cf. basilica Bezr. (r.). Diffère du type, qui caractérise
l'Oligocène du Piémont (S'* Giustina, Sassello) par ses épines moins
nombreuses, le dernier tour plus tie moins étranglé en travers
entre les deux rangs d’épines.
Cerithium (Tympanotonus) bidentaltum Grar. (t. e.). J'en ai recueilli
plusieurs centaines d'exemplaires, généralement bien conservés ; cette
espèce va de l'Oligocène (Stampien de Gaas, Aquitanien de Carry, de
Montpellier) au V roots (Grund, etc.).
Nerite Plutonis ban Forme de ventables lamelles les lits
de gravier intercalés entre les poudingues. C’est encore une espèce
d'une grande longévité, allant du Stampien à l'Helvétien.
Ostrea crassissima Lawx. Typique. Constitue avec la suivante de
beaux bancs à la base de la formation et dans les premières assises
marneuses qui viennent au-dessus. On sait que cette espèce, autrefois
considérée comme caractéristique de l'Helvétien, a été fréquemment
rencontrée dans le premier étage méditerranéen, en Espagne, au Por-
tugal, dans la vallée du Rhône, le bassin de Vienne, elc. En Algérie,
elle a été signalée dans le Cartennien aux environs d’Adélia par
M. Welsch, dans le Sahel d'Oran par M. L. Gentil et M. E. Ficheur .
pense aujourd'hui que les couches à Ostrea crassissima Laux. des pla-
teaux constantinois appartiennent à cet étage.
Ostrea cf. gingensis Sourorx. Plus courte et plus arrondie que le
type, qui est déjà abondant dans le Burdigalien.
Mytilus (Septifer) oblitus Micur. (t. e.). Cette espèce va de l'Aqui-
tanien à l'Helvétien. Les exemplaires ‘de ce gisement sont beaucoup
plus grands que ceux de Turin figurés par ce
»
ni LÉ CAS M :
me < DE. 4
Ro tend NF AUS
en RE An ét ee OUR x DAS à
Au-dessus de ce niveau s'étendent, dans l’axe du ph, des
marnes dures, très calcaires, d’une teinte grisâtre ou rougeâtre,
parfois violacées en surface, devenant bleuâtres en profondeur,
dans les ravins qui descendent vers l’oued el Hammam ; ces
marnes ont été confondues sur la Carte géologique avec celles du
Sénonien et présentent en effet avec elles une certaine analogie.
d'aspect. Elles sont très fossilifères, notamment dans le coteau
qui s'étend sous le marabout de S' M'hamed, où jai recueilli une
faune assez riche ; en raison de son importance, Je l'ai soumise
à l'examen de M. Te professeur Depéret, qui a bien voulu avec
sa grande compétence déterminer la plupart des fossiles de ce
gisement :
Terebrum cf. tuberculiferum Dop, var. subhanodulosum Sacco,
Tortonien.
CARTENNIEN DES ENV. DE MILIANA 187
1
Clavätula carinifera Grar. (c.). Aquitanien (La Brède), pes
(Carry, Bordeaux), grès de Turin.
Cancellaria (Gulia) acutanqula Fauras (c.). L'espèce est très com-
mune à Léognan ; nos échantillons sont conformes aux spécimens de
Turin.
Cancellaria (Bivelia) cancellala Brocc. (c.). Une variété à spire
allongée, comme celle du gisement, se trouve assez communément à
Turin.
Voluta (Athlela) rarispina Lamk. (c.). Aquitanien, Burdigalien et
Helvétien.
Volula (Athleta) ficulina Lauk. (c.). Très fréquente dans les grès
de Turin, l'espèce est surtout vindobonienne (Dax, Saubrigues, etc.).
Voluta (Lyria) laurinia Box. (c.). Caractérise les grès de Turin ; se
retrouve à Grund.
Rostellaria dentata GraT. (a. c.).
Ancilla glandiformis Lamk. cf. var. derlocallosa Sacco (a. r.).
Mitra nov. sp., à ornementation élégamment treillissée.
Nassa (À mycla) gigantula Box. (r.). Tortonien et Pliocène.
Nassa Veneris Fausas (f.). Burdigalien de Saucats. Collines de Turin.
Murex (Haustellum) Sismond:æ Brir. var. varicosissima Sacco (L.
c.). Caractérise les couches de Turin.
Euthriofusus (Pleuroploca) tarbellianus Grar. (t. c.). Aquitanien
(La Brède). Très commun dans le He AE Saucats, vallée du
Rhône (mollasse à Pecten subhenedictus Foxr.), les éollines de Turin,
les couches de Grund.
Ficula condila Bruc. (a. €.)
Cypræa (Zonarta) fabagina Lawx..(c.). Sables de Turin.
Subularta subulata Dox. var. gigantea Don. (a. c.). Pliocène.
Rissoa (Alaba) Lachesis Basr. (t. c.).
Turritella gradata Moxke (c.).
Turritella (Archimediella) Archimedis BroxG. (c.). Burdigalien de
Carry. 3
Turritellä communis Risso (t. c.). Presque identique à l'espèce
- pliocène et actuelle, qui est déjà commune dès la base du Burdigalien
et reparait à {ous les niveaux dans les faciès marneux du Néogène.
F. Sacco l'a même signalé dans le Tongrien de Dego.
Turritella sp. (L. ec). Forme nouvelle des groupes {urris Basr. et
tricarinala Brocc. à 3 carènes plus tranchantes, subégales et à dépres-
sion suturale plus profonde.
Solarium carocollalum Lam. (c.).
Nalica millepunctata Lawk.(e.). Type el variété depressispira Sacco.
Ostrea digitalina Dusois (t. c.) (jeunes sujets). Espèce fréquente
dans le Miocène inférieur et moyen.
Ostrea cf. caudala Muxsrer (c ). Côtes plus nombreuses et plus
serrées que dans le type figuré par Goldfuss ; ce sont les caractères
d’une variété de l’Aquitanien de Carry. L'espèce est aussi burdiga-
lienne dans la vallée du Rhône.
$
188 MARIUS DALLONI |
Ostrea subdelloidea Muxsrer (c.). Aquitanien (Carry, Aquitaine).
Burdigalien de Léognan.
Arca (Anadara) FiehetE Des it CG):
Arca (Anadara) laclea Pmiz. (t. c.). Fréquent dans tout le Néogène
et même dès l’Aquitanien.
Cardila aff. inlermedia Brocc. (a. e.). Type surtout phocène.
Cardium cf. Michelotlianum Barr. (t. .e.). Collines de Turin.
Chama gryphoides L. (c.). Cette espèce et la suivante débutent
dans l’Aquitanien.
Chama gryphina Lamwx. (c.).
Meretrix aff. subnilidula »'Ors. (t. c.).
Venus (Chamelea) gqallina L. (a. r.).
Venus (Clausinella) fasciala DA Cosra (r.). Tortonien (Portugal) et
Pliocène (Piémont).
Dosinia lincta Purrx. = D. lupinus L. sp. (c.).
Diplodonta rotundata Lauk. (c.). Assez rare dans le Stampien (Dego,
etc.) devient de plus en plus abondant dès l’Aquilanien et dans le
Néogène.
Psammobia sp. “
Corbula carinata Dus. (t. c.). Le type est commun dans l’Aquita-
nien et le Burdigalien ; il est représenté à Turin.
Lucina (Megaxinus) Bellardianus May. (c.) Cette espèce est extrè-
mement commune dans le bassin du Piémont, où elle va du Tongrien
à l’Astien ; elle est fréquente aussi dans les couches de Grund.
Lucina (Dentilucina) Michelottii Max. (e.). Collines de Turin.
Il faut encore noter la présence d'assez nombreux Foramini-
fères, de quelques Polypiers (Cladocora, Astrocænia, Ceratotro-
cms et de très rares fragments d'Échinides et de Pectinidés
indéterminables.
En se dirigeant vers Hammam Rirha on observe, comme l’a
figuré M. J. Repelin!, que les.marnes du Cartennien passent
sous les conglomérats et les grès bigarrés helvétiens de la forêt
de Chaïba, qui les recouvrent en discordance.
Vers l'Ouest, au-dessus des marnes de Si M'hamed et en con-
cordance avec elles se montre un nouvel horizon marneux offrant
le faciès typique du Cartennien supérieur : quelques minces lits
gréseux, siliceux, s'intercalent à la base de ces marnes qui sont
plus argileuses et renferment des cristaux de gypse disséminés.
Leur faune est tout à fait particulière :
Scala (Cirsotrema) crassicosla Desn. (a. c.). Miocène inférieur
d'Acqui (Piémont). Collines de Turin. Couches à Afuria aturi Basr.
d: Afr, près d'Haussonvillers (Kabylie).
1700 in Ne Ep MALE
[ER
CARTENNIEN DES ENV. DE MILIANA 189
Amussium denudatum Reuss (a.c.).Caractérise les faciès vaseux de la
_ base du Miocène ; remplacée dès le Tortonien par A.cristalum Broxx.
Chlamys (Æquipeclen) Haueri Micur. (t. c.). Ce Peigne est can-
tonné en Italie dans les grès de Turin. Je l’ai recueilli dans les
cartenniens de Si Mohamed ben Aouda.
Chlamys (Æquipecten) cf. Bollenensis May. (r.). Je rapproche de
celte espèce, déjà commune à Turin, un Peigne de pelite taille, assez
fréquent dans le Cartennien.
Limatlulella langhiana Sacco (t. c.). Très abondante dans le « Lan-
ghien » du Piémont; pour Sacco c'est une forme des « tranquilles
dépôls vaseux ».
Teredo cf. norvegica SrExGLER (c.).
Vaginella depressa Basr. (L. c.). Les marnes du Cartennien supérieur
sont toujours riches en Ptéropodes.
res
(D)
On recueille en outre dans ces marnes des Oursins écrasés
(Bri issOpsis ?) et de nombreux Foraminifères : Cristellaria, Nodo-
sara, Lingulina et Miliolideæ.
But la rive gauche de l’oued el Hammam, un peu en amont
du marabout Si M'hamed, les marnes du Cartennien inférieur
prennent un aspect un peu différent de celui que j'ai décrit plus
haut ; on y observe de gros rognons de calcaire à Zithotham-
nium, très dur, cristallin, passant à des couches riches en Poly-
piers de grande taille. Quelques Mollusques sont disséminés
dans les lits marneux ou dans les rognons calcaires :
«
Cypræa sp. (moule).
Nerita Plutonis Basr. (a. c.).
Spondylus crassicosla Lamx. (a. c.).
Pecten Josslingi Suiru var. lævis Correr (a. r.). En Portugal cette
variété serait un peu plus récente que le type, qui est cantonné dans
le premier étage; mais il s'agit sans doute d’une modification due au
faciès. |
Chlamys (Æquipecten) cf. præscabriusculus Foxr. (r.). Diffère du
type si caractéristique du premier étage par quelques détails dans la
sculpture des côtes.
Jouannelia (c.).
Des Balanes et des Bryozoaires encroûtent les fossiles de cette
assise, qui marque une réapparition du faciès récifal du début de
l'étage ; en la suivant le long de la vallée, on constate qu'elle est
recouverte par les «marnes cartenniennes » et que celles-ci dispa-
raissent sous l'Helvétien à la base du coteau de Vesoul-Bénian.
190 MARIUS DALLONI
Exviroxs D Hamuau Rirna.
M. E. Ficheur, qui a eu l'occasion d'étudier cette région a
donné quelques indications intéressantes sur les caractères que
prend le Cartennien dans les collines d'Hammam Rirha. Les
conglomérats du K*t Rarroula diminuent beaucoup de puissance
à l'Est de ce sommet et, au delà de l’oued Chaïba, ils passent
latéralement à des grès peu épais intercalés entre l'Albien et les
marnes cartenniennes, lesquelles dessinent quelques ondulations
entre le massif crétacé et l’oued el Hammam ; puis vient l'Hel-
vétien à faciès alluvionnaire de la forêt de Chaïba, qui se prolonge
au Nord du village ; mais le flanc sud du synclinal est brusque-"
ment interrompu par un accident remarquable qui met en contact,
sur la.même ligne de fracture, les marnes du Cartennien et le
Sénonien marneux à nodules calcaires : à son extrémité nord-est
cette faille affecte la hordure des conglomérats helvétiens. C'est
à cette dislocation qu'est due l'émergence des eaux thermales
qui ont fait la réputation d'Hammam Rirha!.
D'intéressantes variations de faciès s'introduisent encore dans -
cette région à la base du Cartennien. Sur le flanc méridional du
djebel Thiberranine, les grès cartenniens sont relativement épais
et assez fossilifères : j'y ai rencontré Ostrea cartenniensis BRIVES,
Flabellipecten incrassatus Partscn., Chlamys Justianus Fonr.,
Hypsoclypus doma Po. ; mais ils s'amincissent rapidement vers
l'Ouest, au point qu'au douar Djilali Mbozar la Carte géologique
les montre se terminant en biseau entre le Sénonien et les marnes
cartenniennes, qui viendraient directement en contact. C'est là
cependant une exagération ; les grès n'ont plus guère que deux
ou trois mètres d'épaisseur, mais on peut toujours les suivre à la
limite du Crétacé et du Miocène ; de plus, les marnes qui les
surmontent alternent encore avec de minces lits gréseux et
prennent l'aspect des marnes fossilifères de S' M'hamed : il est
donc probable que le Cartennien inférieur revêt au Nord d'Ham-
mam Rirha le faciès vaseux.
Sur le versant sud du djebel Kermat Rarbi on voit apparaitre,
entre le Sénonien et les premières assises cartenniennes, des lam-
beaux de calcaire à Lithothamnium qui ont été interprétés sur la
Carte géologique comme reposant en discordance à la fois sur les
deux formations ; ils se relieraient ainsi à ceux qui se développent
1. E. Ficaeur. Note géologique sur les sources thermales d'Hammam Rirha,
Alser; 1910:
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CARTENNIEN DES ENV. DE MILIANÀ 191
à quelques kilomètres au Sud, vers la base de l'Helvétien et
l'affleurement important du djebel Kermat Tehena représenterait
la suite de ces couches du Miocène moyen, transgressives vers le
Nord. En réalité, sur toute la bordure du bassin, partout où l’on
peut observer sans ambiguïté l'allure de ces calcaires on les voit
nettement passer sous le Cartennien et l'on peut facilement s'en
convaincre en examinant leurs relations sur la route nationale,
près de l’oued Beira. D'ailleurs, j'ai observé l'intercalation de
bancs de calcaire à Lithothamnium dans les grès du Thiberranine
et ceux qui se développent plus à l'Est ne sont évidemment que
le développement de la même assise ; ils représentent une modi-
fication latérale du faciès des poudingues et des grès du Rar-
roula !. Une série de ces lambeaux calcaires s’intercale ainsi
sporadiquement entre le Crétacé et le Cartennien marneux non
seulement aux environs d'Hammam Rirha, mais encore au delà
de l'oued Djer, dans le massif de Beni Mahcen, par exemple,
qui relie le Cartennien de la région de Miliana à celui du Mou-
zaïa (feuille de Marengo).
Dans cette assise calcaire, à la crète du Cht el Gotta (ravin des
Voleurs) Pomel signale Clypeaster rhabdopetalus Pou., forme
très voisine de Clypeaster crassicostatus Micu., du Miocène infé-
rieur de la Corse et de la Superga.
S.
€ N.
Fic. 4. — Coure PAR Hammam RIRHA.
c3-1, Albien ; m'ab, Grès et marnes du Cartennien inférieur ; m'e, Marnes à Aturia
aluri; m°?l, Helvétien lagunaire; m?, Marnes et calcaire à Lithothamnium
(Helvétien marin).
En poursuivant la coupe par Hammam Rirha on observe, au-
dessous des couches rougeâtres ou bariolées, que M. E. Ficheur
considère comme représentant un faciès lagunaire de l’'Helvétien,
un remarquable développement des marnes cartenniennes, dans
cette sorte de golfe qui s'enfonce comme un coin dans le massif
des Soumata ; d'une teinte grise ou bleuâtre, dures, compactes,
1. M. J. Welsch a placé également dans le « Langhien ou Burdigalien » les con-
glomérats et calcaires grossiers à Lithothamnium relevés contre le Crétacé au
Nord d'Hammam Rirha (Etudes sur les subdivisions du Miocène de l'Algérie, B.S.
G.F., (3), XXIII, p. 271, 1896).
.192 ) MARIUS DALLONI
on y rencontre quelques lentilles de grès jaune et des cristaux de
gypse disséminés dans la masse, que traversent en tous sens des
veinules de caltite fibreuse. Les fossiles ne sont pas très rares
dans les coteaux qui descendent du village vers l’oued el Ham-
mam ; j'ai recueilli entre autres formes intéressantes :
Myliobatis sp. Chevrons isolés.
Odontaspis sp. Dents.
Carcharias (Prionodon) sp. Dent de la mâchoire supérieure.
Aturia Aluri Basr. Moules pyriteux. Ce Céphalopode, caractéris-
tique du Langhien et des marnes à faciès du Schlier a été trouvé par-
tout en Algérie dans les marnes cartenniennes (Batna, Kabylie, Boghar,
Ténès, etc.)
Scala (Cirsotrema) ruslicum Dsrr. (r ). Les formes de ce groupe
caractérisent les couches de Turin. L'espèce est assez commune à
Léognan. |
Scala (Discoscala) scaberrima Micur. (r.). Turin et Tortone. Un
exemplaire se rapproche surtout de la variété perproducta Sacco, de
l’« Helvétien » d'Albugnano. Hôrnes signale l’espèce à Baden.
Amussium denudalum Reuss (t. e.).
Chlamys (Æquipecten) Hauert Micur. (t. c.).
Limatulella langhiana ue (rc:
Vaginella.
Cidaris (Dorocidaris) cf. saheliensis Pouec ‘r.). Radioles épineux,
en forme de rames, voisins de ceux de l'espèce sahélienne d'Oran ; on
les retrouve dans le Cartennien d'El Hamra, près d'Uzès-le-Duc.
Brissopsis ? écrasés (c.). .
Gontiaster sp. (t. c.).
Isis cf. melitensis Gorpr. (c.).
Foraminifères. — Balysiphon taurinensis Sacco, Cristellaria,
Nodosaria, Lingulina, Miliolidæ très nombreux.
Le Cartennien marneux se charge à sa partie supérieure de
quelques bancs de grès, couverts de-Foraminifères ; puis 1l passe
sous des marnes compactes, bleues, sans fossiles, qui marque-
raient la base de l'Helvétien et dans lesquelles s intercale, près .
du Pont de l’Oued Djer, une barre de calcaire à Lithothamnium,
Amphistégines, Bryozoaires, Chlamys restitutensis Foxr., Æqui-
pecten sp., Ostrea digitalina Dusors, etc.
LE CaARTENNIEN A L'Esr be Bou MEprA.
VALLÉE DE L'OUED DJER.
Les caractères du Cartennien à l'Est de Bou Medfa ont été som-
mairement indiqués par M. J. Repelin qui a recueilli, dans les
poudingues et les grès de la base de l'étage, affleurant dans le lit
#1
Lu
al gr le “ado ASC.
CS
ke
CARTENNIEN DES ENV. DE MILIANA 4193
même de l’oued Djer, Panopea Menardi DEsu., Anomia costata
Broc., Pyrula cf. Lainei Grat., Solarium carocollatum GrAT.,
Tellina planata L., Natica cf. tigrina Derr., Conus Mercati
Brocc., Pereiraia Gervaisi Véz. !
J'ai étudié ces couches fossilifères, qui ne sont situées qu'à
2 km. à l'Est de Bou Medfa. Sur les calcaires et les marnes du
Cénomanien, affecté d'énergiques dislocations et même légère-
ment déversé au Sud, comme l’a remarqué M. Brives, reposent,
un peu en aval du Chabel el Akrera, les poudingues fortement
redressés de la base du Cartennien ; les blocs volumineux de ce
conglomérat sont cimentés par un grès très grossier, formé de
très petits galets aplatis de calcaire et de schiste crétacés, englobés
dans une argile rougeûtre. Des lits marneux plus ou moins
bariolés s'intercalent dans le poudingue et offrent d'assez beaux
bancs d'Ostrea crassissima Lawx.
Au-dessus viennent des grès identiques à ceux de S' Abd Allah:
brunâtres, très grossiers, passant à des graviers à éléments sili-
ceux et calcaires et assez marneux par places ; on peut les obser-
ver facilement sur la berge même, l’oued Djer ayant creusé son
lit dans cette assise jusqu'aux abords du eimetière de Bou
Medfa, où ils passent sous les marnes cartenniennes.
J'ai recueilli en ce point la faune suivante :
Balanus (t. c.).
Helix sp. (un exemplaire).
Scaphander lignarius L. cf. var. Targuon Risso (r.), commune dans
les collines de Turin.
Cylichnina (r.).
Ringicula auriculala Méx. (t. c.). Variété de petite taille.
Conus (Lilhoconus) antiquus Laux. (c.). C'est l'espèce déterminée
par M. J. Repelin Conus Mercati Brocc.
Rostellaria dentala Grar. (c.).
. Pereiraia Gervaisi Véz. (c.). Cette espèce débute dans le Miocène
inférieur du Portugal, d’après Berkeley Cotter et se poursuit dans
l'Helvétien ; elle a été également signalée en Hongrie et en Catalogne.
En Algérie M. Brives l’a retrouvée vive le Cartennien de Ténès.
Pseudotoma præcedens Bezz. (r.). Collines de Turin. Cartennien de
Ben Mahis, près Berrouaghia.
Clavatula carinifera Grar. (c.).
Surcula cf. Lamarcki Bezx. (a. r.). Forme tortonienne.
Euthriofusus Tarbellianus Grar. sp. (e.).
Nassa (Amycla) gigantula Box. (r.). |
Murex(Haustellum) Sismondæ Bezr. var. varicosissima Sacco (c.).
Melongena cornula AGass. (a. r.).
APE DC/CiL2 plu
18 novembre 1918, Bull. Soc. géol. Fr. (4), XVII, 1917. — 13.
j'ÈE tt
à
194 MARIUS DALLONI
Pirula condita Bruc. (a. c.).
Cypræa (Monelaria) fabaginà Lawx. (e.).
Turrilella tricarinata Brocc. (c.). Existe déjà, quoique peu fré-
quente, dans les collines de Turin.
T'urrilella bicarinata Ercuw. var. (c.). L'espèce est également repré-
sentée par une variété dansles sables de Turin.
Solarium carocollatum Lau. (c.).
Rissoa (Alaba) Lachesis Basr. (c.).
Natica millepunctala Lam. (c.). |
Nerita Plutonis Basr. (a. c.).
Oxystele Amedei Bronex. (r.). Généralement déterminé 7rochus
patulus Brocc.; c'est une prémutation de l'espèce pliocène, très com-
mune dans les collines de Turin, à Grund, etc.
Ostrea digitalina Dus. (a. c.).
Ostrea plicatula Guru (r.).
Anomia ephippium L. (t.c.). Banale dans tout le Néogène.
Anomia costala Brocc. (c.). Aquilanien de Carry et toutle Néogène.
Flabellipecten. =
Amussium. :
Chlamys Justianus Font. (r.).
Arca (Anadara) Fichteli Desu. (r.).
Arca (Fossularca) lactea Pur. (ft. c.).
Nucula nucleus L.(a.c.). Débute dans le Miocène inférieur du Bor-
delais, du Portugal, du bassin de Vienne, etc.
Nuculana (Lembulus)emarginata Lawx.(t. c.). Commune dès la base |
du Miocène.
Cardium cf. Michelottianum Barr. (t. c.).
Chama sp. (c.).
Meretrix aff. subnitidula v'Ors. (c.).
Venus (Chamelea) qallina L. (a.c.).
Diplodonta rotundata Moxre. sp. (c.).
Solen siliquarius Desu.
Lutraria cf. lutraria L. :
Corbula carinata Du.
T'ellina (Peronæa) planata L.
Bryozoaires.
Polypiers : Ceratotrochus, etc.
Foraminifères. Les Miliolidæ notamment sont très communs dans la
gangue gréseuse de la plupart des fossiles.
La faune est bien la même qu’à Si Abd Allah ; mais elle est ici
plus riche et renferme de nombreuses formes de S' M'hamed ;
tous ces gisements appartiennent donc au même niveau et la seule
différence à noter est qu'à Si M’hamed le faciès vaseux débute
immédiatement au-dessus des conglomérats, d’ailleurs très
réduits, de la base de l'étage et ne fait que se poursuivre dans
toute la hauteur du Cartennien, en passant à des sédiments de
plus en plus profonds.
_ 3h
CARTENNIEN DES ENV. DE MILIANA 195
Ces derniers se montrent à leur place, dans la vallée de l’oued
Djer, au-dessus des grès fossilifères et y présentent leurs carac-
tères habituels. M. Ch. Depéret, qui a eu l'occasion de les exa-
miner, lors de la réunion de la Société géologique de France en
Algérie, a constaté que leur faciès rappelle tout à fait celui des
marnes langhiennes : ce sont des marnes bleuâtres, dures, à délit
conchoïde, parfois rendues assez schisteuses par la pression.
Elles constituent le flane de la montagne sur la rive droite de
l’oued Djer; mais ce versant étant en partie cultivé et encombré
par les éboulis de l'Helvétien de Si Meheub, il est plus facile
d'étudier les marnes cartenniennes de l’autre côté de la rivière où
elles sont entaillées par le ravin de l’oued Cheurfa ; elles s’y
montrent bien typiques et assez fossilifères :
Poissons (Otolithes).
Gastropodes pyriteux de très petitetaille: Rissoa, Scala, Gibbula, etc.
Dentalium cf. dentale L. (e.). Sacco signale des formes voisines de
cette espèce, surtout pliocènes, dans les sables de Turin.
Chlamys (Æquipecten) Haueri Micur. (L. c.).
Nucula nucleus L. (c.).
Lucina.
Vaginella (c.).
Oursins écrasés.
Goniaster sp.
Foraminifères (nombreux Miliolidæ).
L'Helvétien recouvre directement les marnes cartenniennes ;
les grès sableux du K*t Tessalia sont assez riches en débris de
Pectinidés :
Flabellipecten expansus Sow. (e.).J'ai déjà signalé cette forme, ail-
leurs burdigalienne (Bordeaux, Portugal, etc.) dans le Miocène moyen
(grès à Heterostégines) du Tessala.
. Chlamys (Æquipecten) sp.(c.).
_ Sur la rive droite de l’oued Djer, le Crétacé du massif des
Soumata forme une ligne de hauteurs abruptes, très boisées, où
affleurent les calcaires marneux et les marnes schisteuses du
Cénomanien en stratification très tourmentée; contre ce chaînon
escarpé s'appuie au Sud la bordure du bassin miocène de Bou
Allouane ou du Gontas. Contrairement aux indications de la Carte
géologique, le Cartennien ne disparaît pas dans cette région ; il
dessine une bande étroite qui suit fidèlement la base del'Helvétien.
Une coupe NS vers le haut du Chabet Zalatoun un peu en
contre-bas du col qui conduit vers l’oued Moula (fig. 5) permet
d'observer les poudingues cartenniens plaqués contre le Crétacé
PR Er)
sh LA
À ns
Re
196 MARIUS DALLONI
(Albien); les bancs de conglomérats sont formés de blocs assez
volumineux, bien roulés, empruntés au substratum, sur lesquels
sont fixés des Polypiers, des Balanes et de grands Peignes parmi
lesquels Ælabellipecten incrassatus ParrscH est très abondant ;
les galets diminuent progressivement de dimension et le pou-
dingue passe en hauteur à un grès grumeleux très grossier, argi-
leux, jaunâtre, empâtant quelques fossiles et notamment des
Echinides
Pliolampas aff. Delagei Poe (a. c.) du Cartennien de Cheraga.
Echinolampas sp.
Hypsoclypus Ponsoti Power (c.). Grande espèce dont le type provient
du Cartennien de Mouzaïa.
A ces Échinides sont associés quelques Polypiers, des Bryo-
zoares et d'assez nombreux Foraminifères.
Ce grès, dont le pendage est très accusé, comme on peut le
voir dans le petit ravin qui monte au col de l’oued Moula, sup-
porteles marnes bleues typiques, dures, conchoïdes, à nombreuses
diaclases remplies de filonnets de calcite dont les fragments
jonchent le sol; elles sont réduites en ce point à quelques mètres
d'épaisseur et recouvertes en discordance par l'Helvétien.
SE : N.
SiEI Akrdar en Oued Djer
Chaba Zalatoun à
FrG. 5. — CourE VERS LE SOMME bu CHABA ZALATOUN.
c°-' Albien ; m' ab, Poudingues et grès à Flabellipeclen incrassatus PARTsH ;
m! ce, Marnes cartenniennes ; m° ab, Grès et marnes de l'Helvétien.
Le Miocène moyen débute par quelques bancs épais de grès
roux, qui se développent au col de l’oued Moula et que sur-
montent d’autres grès bleuâtres se délitant en plaquettes à la sur-
face desquelles on observe des Foraminifères et quelques traces
de végétaux ; puis viennent des marnes argileuses bleues, sèches,
raboteuses où s'intercalent quelques minces lits sableux assez
fossilifères : -
Balanus (c.).
T'urritella turris Basr. (c.).
Amussium sp. (a. C.).
és
à
CARTENNIEN DES ENV. DE MILIANA 197
Chlamys Justianus Foxr. (r.).
Chlamys (Æquipecten) Gentont Foxr. (c.).
Bryozoaires. Foraminifères.
Des bancs de grès à Anomies couronnent ces marnes et passent
à la puissante assise gréseuse à Ostrea crassissima LamK. de la crête
de Si EL Akrdar (670 m.); c'est non loin de là, au Nord du mara-
bout Si À. E. K. Gadet el Kebira que M. Welsch a trouvé un
remarquable gisement d’Echinides riche surtout en grands
Clypéastres.
L'Helvétien marneux se développe très largement au Sud de
ce petit plateau gréseux : ce sont les marnes de Bou Allouane,
qui s'élèvent jusqu'aux escarpements tortoniens du Gontas ; très
argileuses, délitescentes, dénudées, elles viennent. s'appuyer à
l'Est sur les marnes cartenniennes de l'oued bou Roumi, quelques
lits gréseux marquant par places la base du Miocène moven.
A S' Brahim Berkrissa, les poudingues cartenniens reposent
en discordance sur les marnes schisteuses et les grès de l’Albien,
que leur allure très tourmentée et leur teinte sombre fait ressem-
bler à une formation ancienne. Les conglomérats miocènes, entiè-
rement empruntés au Crétacé, sont également brunâtres et
s'élèvent en une barre escarpée, qui domine sur sa rive sud la
gorge de l’oued Sebt ; on y observe d’assez nombreux fossiles,
dont la plupart ont été déjà signalés par MM. J. Repelin et
A. Brives :
Ostrea cartenniensis Brives (t. c.).
Anomia coslata Brocc. (c.\.
Spondylus crassicosta Lamx. (t. c.).
Pecten Josslingi Surru (c.).Caractéristique du Premier étage en Por--
tugal, dans la vallée du Rhône, en Egypte, etc.; commun dans les col-
lines de Turin, à Baldissero, Albugnano, etc.
Pecten revolutus Micur. (c.). Décrite des collines de Turin, cette
espèce est très commune dans tous les gisements cartenniens.
Flabellipecten incrassalus Parrsen. Cité par M. J. Repelin sous le
nom de Pecten solarium Lamx. et par M. A. Brives sous celui de Pec-
ten Besseri Anprz.
Clypeaster bunopetalus Pouec. Forme du groupe des crassicostatr,
caractéristique du Premier étage.
Des grès foncés, durs, siliceux, très grossiers, viennent au-
dessus et renferment les mêmes Natices, les mêmes Turritelles et
les mêmes moules de Vénéridés qu'à l'oued Djer et à S' Abd Al-
lah ; on y rencontre en outre :
Pecten pseudo-Beudanti Der. Rom. Comme Pecten Beudanti Basr., -
cette variété est essentiellement caractéristique du Premier étage.
198 MARIUS DALLONI:
Flabellipecten burdigalensis Lawx.
Chlamys (Æquipecten) præscabriusculus Foxr., var. Catalaunica
Az. Bor. C'est le Pecten numidus Coquax», du Cartennien de l'Aurès.
Echinolampas cf. inæqualis Pom. C'est sans doute la même espèce
qu'E. cf. abrevialus Pom., cité par M. J. Repelin ; ces deux formes
sont d’ailleurs très voisines.
Spongiaires et Polypiers.
C'est tout à fait la physionomie lithologique et faunique du
Cartennien de Ténès et de la Kabylie.
Cette assise est surmontée par les marnes cartenniennes, qui
prennent un grand développement dans le bassin de l’oued bou
Roumi.
En se dirigeant de Si Brahim Berkrissa vers l'Est, on suit la
crête escarpée surmontant le Crétacé de l’oued Sebt ; les pou-
dingues et grès cartenniens s'y élèvent à plus de 800 mètres et
“ee les Ben Mahcène, une lentille de calcaire à Lithothamnium
se montre au contact 4. massif secondaire, à la base du Carten-
nien, c’est-à-dire dans la même situation qu'à Hamman Rirha.
Le Cartennien inférieur est très puissant dans cette région ; 1l
se poursuit avec les mêmes caractères sur les flanes du massif du
Mouzaïa. Près de S' Djerrar, les poudingues sont fossilifères ; on
y retrouve les mêmes espèces qu'à Berkrissa. <
Les grès gris verdâtre, grossiers, qui se développent sur le
versant nord du chaînon, chez les oulad Ali et les oulad Lekral
(863 m.), atteignent 079 m. au Koudiat Bouzarea; ils sont épais
d'une centaine 4 mètres et particulièrement ence en Échinides
sur la rive droite de l’oued bou Roumi : Schizaster, Hypsocly-
pus doma Pom., Echinolampas, Clypeaster bunopetalus Pom.
associés à Ostrea cartenniensis BRivEs, Pecten revolutus Micar.,
Flabellipecten burdigalensis Lamx.,ete.
Sur le flanc nord-ouest du Mouzaïa, cette assise passe à des
marnes à Ostrea crassissina Lamkr. ; au-dessus viennent les
marnes cartenniennes, tout à fait typiques et recouvertes en
discordance par l Re
' DISTRIBUTION DU CARTENNIEN.
SUBDIVISIONS ET FACIÉS. COMPARAISONS.
Le Cartennien qui s'étend au Sud des Zaccar et du massif des
Soumata se relie au Miocène de la région littorale par quelques
lambeaux plaqués sur le chaïînon crétacé et par la bande carten-
nienne d'Ameur el Aïn-El Affroun ; il est évident que la forma-
tion se poursuit sous la Mitidja.
CARTENNIEN DES ENV. DE MILIANA 199
Prenant en écharpe le prolongement oriental du massif de
Miliana, qu'elle recouvrait comme un haut fond, la mer miocène
s'est insinuée sur le revers nord du Zaccar Chergui, dans l’étroite
zone synclinale d'Hammam Rirha; mais elle ne semble pas avoir
réussi à contourner le Zaccar de l'Ouest. Sur le flanc méridional
du Zaccar Rarbi elle a pu atteindre la région des Beni M’nacer,
d’où elle se reliait sans doute avecle bassin des Beni bou Mileuk ;
à la bordure sud du massif de Miliana, dans le synclinal de la
vallée du Chélif, le Miocène inférieur s'est étalé avec ampleur,
suivi par la puissante série helvétienne et tortonienne de Bou
Allouane et du Gontas, qui s'étend jusqu'au Crétacé de la zone
de Berrouaghia. Il est à remarquer que la mer du Miocène moyen
n’a pas pénétré à l'intérieur du massif, où les couches grossière-
ment détritiques de l'Helvétien de Chaïba et d'Hammam Rirha
présentent un faciès franchement lagunaire.
Vers l'Est, le bassin se réduisait progressivement et contour-
nait le Mouzaïa, éperon avancé de l'Atlas blidéen; il se resserrait
encore davantage à l'Ouest, où l'on ne rencontre que le Miocène
moyen sur les deux versants du massif du Doui.
On peut retrouver facilement aux environs de Miliana les sub-
divisions classiques du Cartennien : sur le substratum de la série
miocène généralement constitué par le Crétacé, celle-ci débute à
peu près partout normalement par des conglomérats marquant la
transgression du Premier étage, puis viennent des grès, plus ou
moins marneux, qui constituent le principal horizon fossilifère
de la formation. Au-dessus se montrent les marnes cartenniennes
typiques, particulièrement développées dans cette partie du bas-
sin. C'est un véritable cycle sédimentaire continu, sauf qu'on
n’en connaît pas les couches régressives terminales ; elles ont
disparu sans doute par dénudation, avant la transgression de
l'Helvétien.
Le principal intérêt de cette étude réside dans l'observation
des variations de faciès dont est susceptible chacune de ces assises
et notamment celles du Cartennien inférieur (fig. 1); suivant les
points, elles prennent en effet des caractères particuliers, litho-
logiques et faunistiques, qui permettent d'établir des comparai-
sons tout à fait remarquables avec les premières formations m1io-
cènes des autres bassins de l’Afrique du Nord et des régions
classiques.
I. CARTENNIEN INFÉRIEUR.
Les conglomérats de la base du Cartennien sont bien déve-
loppés à la bordure du massif secondaire et représentent la pre-
‘ 3 ms. À LE AA
200 MARIUS DALLONI.
mière ligne du rivage de la mer miocène ; ils sont constitués par.
des blocs, parfois très volumineux, arrachés aux reliefs formés
par les premiers ridements de l'Atlas, calcaires marneux et
quartzites du Crétacé, calcaires massifs du Lias ou grès rouge
permien sur les flancs des Zaccar, etc. Des lits gréseux ou des
marnes s'intercalent à divers niveaux dans la masse des pou-
dingues, marquant sans doute une atténuation périodique dans
la violence de l'érosion marine. Quelques rares fossiles, des
Huîtres, de gros Spondyles, des Balanes sont fixés sur les blocs
du poudingue cartennien. Celui-ci présente partout en Algérie les
mêmes caractères essentiels, notamment en Kabylie, dans la
région de Ténès, etc. En Tunisie, au Maroc et sur le pourtour de
la Méditerranée on a retrouvé les mêmes dépôts clastiques à la
base du Miocène ; ils sont particulièrement puissants dans le Sud
de l'Espagne, le bassin du Piémont (colline de la Superga), le
bassin de Vienne, etc.
Cependant, en d’autres points, ces conglomérats sont rempla-
cés par le faciès calcaire ou mollassique, qui prend surtout
une importance considérable dans le bassin du Rhône, la Corse,
le Miocène de l’île de Malte ; aux environs de Miliana, comme
dans le reste de l'Algérie, on ne l'observe que sporadiquement à
la base de l'étage. Ce sont ici des calcaires construits, riches en
Lithothamnium, qui se développent irrégulièrement, par places,
dès les premières assises du Cartennien et représentent un dépôt
de mer peu profonde, tranquille, chaude et riche en organismes ;
en dehors des organismes inférieurs, dont la roche est pétrie,
c'est le gisement habituel des grands Pecten incrassatus PaRTscH
et on y rencontre quelques-uns des Echinides si variés des grès
cartenniens, en particulier des Clypéastres. Dans la région voi-
sine des Beni bou Mileuk, à l'Ouest de Miliana, des calcaires à
Lithothamnium ont été signalés au même niveau par M. Brives;
on les retrouve vers l'Est dans le massif du Mouzaïa etc.
On peut attribuer la même signification aux couches à Polypiers
qui se présentent à la bordure du massif; en quelques points
abrités, où le choc des vagues n’accumulait pas des cordons lit-
toraux de galets, les organismes constructeurs édifiaient des récifs,
qu'habitaient un certain nombre de Mollusques à test épais et des
Echinides spéciaux.
Là où la sédimentation grossièrement détritique s’est poursui-
vie normalement, des grès de plus en plus fins et mème assez
marneux par places ont succédé aux poudingues de la base
du Cartennien ; on voit de beaux exemples de cette prédominance
progressive du faciès gréseux sur le bord méridional du syncli-
de “À
CARTENNIEN DES ENV. DE MILIANA 201
nal de Levacher, dans les affleurements qui s’étalent largement
entre Affreville et Miliana et en bien d’autres points du bassin.
Ce sont généralement des grès à Tellines, à faune assez banale,
remarquable seulement par la grande taille des Mollusques qui
fréquentaient ces plages sablonneuses (notamment pour les Véné-
ridés) et l'extraordinaire pullulement de certaines espèces, comme
Rostellaria dentata GraT., Conus antiquus Lawk., deux ou trois
formes de Turritelles qu'on retrouve partout, Tellina planata L.
toujours très commune.
Les grès à Pectinidés, si développés dans le Cartennien du lit-
toral (Tenès etc.), en Kabylie, dans le Tell oranais, sont mal
représentés aux environs de Miliana ; ce n'est guère que dans la
bande de Si Brahim Berkrissa qu’ils offrent une certaine puissance
et les formes les plus typiques de cet horizon, Pecten Josslingi
Surx, P. revolutus Micar., Pecten du gr. de præscabriusculus
Foxr., ete. Il est à remarquer que Pecten pseudo-Beudanti Der.-
Row. est rare dans ces grès ; j ai indiqué! combien cette espèce
est au contraire abondante à Uzès-le-Duc, au Sud de Relizane où
des grès riches en Bryozoaires avec Miogypsina irregqularis Micur.
présentent de nombreux Échinides cantonnés dans le Premierétage
au Nord de la Méditerranée; c’est un faciès dont je n’ai pas retrouvé
l'analogue aux environs de Miliana.
On passe aux grès de Bou Medfa par des couches un peu plus
marneuses que les précédentes ; c'est en somme un faciès inter-
médiaire entre celui des grès à Tellines et les marnes de Si M'ha-
med. Dans le lit de l'oued Djer comme à Si Abd Allah, dans la
vallée de l'oued el Hamman, ces grès assez grossiers, micacés
- sont très fossilifères et la fauñe que j'y ai recueillie offre encore
un cachet néritique : la présence d'un Felix indique la proximité
du rivage, bien qu'il soit associé à de nombreux Wiliolidæ, Fora-
minifères assez communs dans les formations vasei ses, même lit-
torales. La faune ne différant guère de celle de Si M’hamed que
par quelques nuances, dues à la prédominance de l'élément gré-
seux dans cette assise, je discutérai plus loin sa valeur stratigra-
phique.
L'existence d'un faciès vaseux à la base du Cartennien n'est
pas, sans doute, un fait isolé, car en de nombreux points du Tell
algérien on a remarqué que le Miocène débute par des marnes,
généralement assimilées à celles du Cartennien supérieur ; on
savait aussi qu'aux environs de Miliana, chez les Beni M'nacer,
1. M. Darzoni. Sur le faciès du Miocène inférieur au Sud du Tell et la faune
du Cartennien d’Uzès-le-Duc (Algérie). C. R. Ac. Sc., CLXV, p. 153, séance du
23 juillet 1917.
202 £ MARIUS DALLONT :
dans la région d’Adélia, par exemple, les poudingues ou les bancs
à Polypiers qui s'appuient à la bordure du massif crétacé
alternent avec des lits marneux. Dans la vallée de l’oued el
Hammam, près de Si M'hamed, les conglomérats sont eux-mêmes
très réduits aux dépens des marnes, qui se développent presque
exclusivement à la base de l’étage, de sorte qu’en ce point le
Cartennien est entièrement marneux.
C'est à ce fait qu'est due l'existence, dans ces couches, d’une
faune particulièrement riche, liée à ce faciès vaseux néritique
ou même tout à fait littoral et bien différente, par suite, de celle
des marnes bathyales du Cartennien supérieur. Dès la base, on
rencontre dans ces marnes, où s’intercalent des bancs de pou-
dingue très peu épais, des formes sublittorales et de cachet très
archaïque, car elles se rencontrent toutes dès l’Oligocène ; en
même temps se montrent de beaux bancs d’Ostrea crassissima
LamK., Ostrea cf. gingensis ScnLotH., etc. ; puis viennent des
marnes puissantes renfermant toute une faune très variée de
Mollusques que des recherches suivies augmenteraient notable-
ment mais déjà suffisante pour permettre d'affirmer qu’elle appar-
tient sans conteste au Premier étage méditerranéen Les quelques
indications dont jai fait suivre chacun des fossiles cités prouvent
en effet que si certains d'entre eux passent dans le Miocène
moyen et parviennent même à des niveaux plus élevés du Néo-
gène, la plupart sont parmi les formes les plus communes de la
base du Miocène et que quelques-uns descendent encore plus
bas, dans l'Aquitanien et même le Tongrien.
Les rapports sont évidents avec la faune de Léognan ; la plu-
part des fossiles cités sont représentés dans les faluns burdigaliens.
Il serait facile de montrer qu'on les retrouve dansles assises mic-
cènes les plus anciennes au Portugal, dans le SW de l'Espagne,
dans la mollasse à Pecten præscabriusculus Font. de la vallée
du Rhône, en Corse, etc. Dans le bassin de Vienne les couches
de Horn, situées à la base du Premier étage, doivent être sans
doute parallélisées avec celles des environs de Miliana. Il est
vrai qu'on y rencontre plus haut, dans les ‘sables et argiles de
Grund, attribués à l'Helvétien, un certain nombre de fossiles du
Cartennien ; ici encore l’étage débute par une assise à Cerithium
bidentatum GraAT. et Melongena cornuta Ac. qui offre une singu-
lière analogie avec celle de Si M’hamed, mais ce sont là des
formes d’une grande extension verticale : les types les plus
caractéristiques de l'horizon de Grund et des couches qui le
représentent dans tout le bassin méditerranéen Pleurotoma Jouan-
neli Basr., Cardila Jouanneti BasT., ete. manquent ici absolu-
ment.
CARTENNIEN DES ENV. DE MILIANA 203
C'est surtout avec le bassin du Piémont que les comparaisons
sont remarquables. M. le Professeur Depéret à reconnu immédia-
tement, en examinant les fossiles des marnes de S' M'hamed, les
analogies étroites de cette faune avec celle de la Superga ; ilen
est de même pour celles des grès cartenniens, qui ne représentent
qu'un faciès de cette assise. Les nombreuses espèces ou variétés
communes avec les grès serpentineux de Turin, que j'ai signalées
dans les listes de chaque gisement, permettent une assimilation
certaine entre les deux formations.
Bien que les couches fossilifères des collines de Turin soient
assez généralement placées dans l'Helvétien ou à la base du
Deuxième étage, on ne peut cependant douter de l’âge réel de la
faune cartennienne. En premier lieu, elle comprend la plupart des
formes assez rares citées dans les grès et poudingues de la
Superga, inférieures aux marnes langhiennes ; après l'épisode
bathyal marqué par ces dernières, c’est dans les premières couches
littorales ou néritiques des environs de Turin qu'on voit repa-
raître la même faune, mais cette fois beaucoup plus riche et il n'y
a pas lieu de s'étonner d'y rencontrer de nombreuses espèces du
Cartenmien. Ce qui peut prêter à discussion, c’est l'attribution en
bloc à l’Helvétien de cette faune de Turin dans laquelle on
observe, il est vrai, des formes incontestablement vindobo-
niennes comme Pecten Grayi Micar., Chlamys scabrella L., Car-
dita Jouanneti Basr. ete. mais où se montrent, aussi, peut-être
dans des assises un peu plus anciennes, des espèces qui caracté-
risent parlout ailleurs le Premier étage, telles que Conus antiquus
Lawx., Flabellipecten burdigalensis Lamk., Chlamys (Æquipec-
ten) Northamptoni Micar., Æquipecten præscabriusculus Foxr.,
associées à des Lépidocyclines et à des Myogipsina. En ce qui
concerne les Echinides de la Superga, M. J. Cottereau a fait
remarquer que les uns sont caractéristiques du Burdigalien,
comme Æchinolampas plagiosomus AG., E. hemisphericus Law.,
Schizaster eurynotus AG., tandis que d'autres, tels que Clypeas-
ter altus KLEIN, sont certainement helvétiens. On observe aussi
dans l’Emilie la persistance de nombreux types burdigaliens dans
les mollasses et sables à Échinides qui y surmontent les marnes
langhiennes.
Il semble, en tenant compte de ces « associations » un peu
surprenantes, qu'une partie de la série fossilifère des couches de
Turin, pourrait peut-être être placée sans inconvénient dans le
Miocène inférieur. J'ai consulté sur ce point délicat l’éminent pro-
fesseur M. F. Sacco, qui a bien voulu me dire qu'à son avis « la
faune dite de la Supérga peut très bien comprendre ce qu'en
204% MARIUS DALLONI
France on nomme Burdigalien ». L'opinion du savant géologue
de Turin serait done favorable à l'hypothèse queje viens d'émettre ;
toute la question est de savoir si au-dessus de ces assises burdi-
galiennes ou cartenniennes il serait stratigraphiquement possible
de séparer un étage caractérisé par une faune nettement helvé-
tienne. D'autre part, il faut rappeler que cet « Helvétien » de la
Superga est séparé du Tortonien fossilifère par plus de mille mètres
de dépôts stériles qui pourraient très bien représenter la partie
inférieure du Deuxième étage.
Enfin, M. P.-L. Prever, dans son remarquable « Aperçu géo-
logique sur la colline de Turin » ! classe dans le Langhien les
marnes et sables de Termoufoura, dont il a donné une longue
liste de fossiles parmi lesquels on retrouve les formes les plus
caractéristiques de notre Cartennien.
En Algérie, certains horizons marno-sableux intercalés dans
le Tortonien du Tell oranais offrent un certain nombre de formes
banales dès le Cartennien, et qui reparaissaient à tous les niveaux
du Miocène dès que les conditions du dépôt redevenaient favo-
rables à leur existence ; cependant, les espèces caractéristiques du
Deuxième étage, telles que Pecten planosulcatus Matu., Cardita
Jouanneti BAsr., ete. ne se montrent jamais dans le Miocène infé-
rieur. On ne connaît malheureusement pas encore en Algérie une
faune nettement helvétienne, c’est-à-dire appartenant à la série
des couches comprises entre le Cartennien et le Tortonien.
M. E. Ficheur vient de consacrer un important mémoire à la
faune de Ben Mahis, jadis découverte par Pierredon dans des
couches marno-gréseuses qui surmontent, d'après mon savant
maître, les marnes cartenniennes de la région de Berrouaghia? ; il
s'agirait donc d’un niveau plus récent que celui de S' M'hamed,
néanmoins les formes communes entre les deux gisements sont
nombreuses ; je citerai entre autres Clavatula carinifera Grar.,
Pseudotoma præcedens Bezr., Voluta (Athleta) rarispina Lawx,,
Voluta (Athleta) ficulina Lamk., Rostellaria dentata GRAT., An-
cilla glandiformis Lamx., variété voisine de dertocallosa Sacco,
Ficula condita BruG., Melongena cornuta AG., Cypræa (Zonaria)
fabagina Lawr., Solarium carocollatum Lamk., Arca (Anadara)
Fichteli Desx., À. lactea Pnir., Cardita aff. intermedia Brocc.,
Venus (Ventricola) præcursor May., Dosinia lupinus L., Diplo-
donta trigonula Bronn., Corbula carinata Dus. La plupart de ces
fossiles, ainsi qu'un certain nombre d’autres que je n’ai pas
1. Mém. S. G. F. (4), I, mém. n° 2, 1907. Ô
2. Stratigraphiquement, cet horizon serait donc l'exact équivalent de celui de
Termoufoura.
CARTENNIEN DES ENV. DE MILIANA 205
retrouvés aux environs de Miliana, sont parmi les espèces les
plus communes des collines de Turin. Néanmoins M. Ficheur,
frappé, comme l'avait été Pomel, des analogies de cette faune
avec celles de Léognan, n'hésite pas à la placer encore dans le
Cartennien ; par suite, les marnes à Afuria aturi Bast. qui lui
sont subordonnées ne peuvent appartenir qu'au Premier étage.
=
II. CARTENNIEN SUPÉRIEUR.
Marnes à Ptéropodes et Atfuria aturi Basr. — Dans la région
que J'ai parcourue, cette formation représente la partie la plus
élevée de l'étage ; mais il est possible que les dernières assises du
Cartennien aient disparu. Aux abords d'Hammam Rirha, on
remarque à la partie supérieure des marnes, sous les Dnbirés
rouges à faciès lagunaire attribuées à l° Hélyéliôn: des banes de
grès roux assez épais dont la faune, surtout rt en Foramini-
fères, ne diffère pas d'ailleurs de celle des marnes qu'ils sur-
montent ; en tout cas, c'est un dépôt moins profond, qui repré-
sente peut-être ici l'horizon des marnes sableuses de Ben Mahis.
Les marnes cartenniennes sont bien différentes, au point de
vue lithologique, des argiles plus ou moins marneuses, délites-
centes, de l'Helvétien ; dures et compactes, elles constituent des
talus rigides, arides, souvent broussailleux, ces terres imper-
méables ne donnant que des récoltes médiocres. C’est avec les
marnes bleues, à délit conchoïde, du Tortonien, qu'on pourrait
les confondre ; elles représentent d’ailleurs comme ces dernières
un dépôt franchement bathyal, mais dont la faune est beaucoup
plus pauvre : c'est à peine si l'on pouvait citer Jusqu'ici, pour
toute l'Algérie, deux ou trois espèces de ce niveau. Mes recherches
aux environs de Miliana m'ont permis d'y réunir une faunule
assez intéressante.
Elle est essentiellement caractérisée par un Céphalopode,
Aturia aturi Bast., partout assez commun dans les marnes car-
tenniennes ; il a même été signalé par M. Brives à la partie
supérieure des grès de Ténès. C'est également l'espèce typique
des marnes « langhiennes » et des marnes à faciès du « Schlier »
qui présentent avec celles du Cartennien tant de points communs.
Les Ptéropodes et notamment le genre Vaginella accentuent
encore le caractère bien spécial de cette formation où J'ai ren-
contré un certain nombre de Mollusques tels que quelques Sca-
laria, Amussium denudatum Reuss, Chlamys Haueri Micar.,
Limatulella langhiana Sac., déjà connus dans le « Langhien »
306 Marius DALLON
typique ou les sables de Turin ; il faut y ajouter toute une série
de Gastropodes et de Pélécypodes pyriteux, de très petite taille
et de détermination difficile, des Oursins écrasés (Brissopsis,
Schizaster ?), associés à de nombreux assules d'Astérides, à un
Alcyonnaire du genre Jsis, à des Foraminifères très variés.
Il est utile de noter que ces marnes passent insensiblement
vers la base au Cartennien inférieur, marneux ou gréseux ; en ce
dernier cas, le plus fréquent, les grès commencent par alterner
vers la partie supérieure avec des lits marneux, qui prennent
progressivement plus d'importance et passent vers le haut aux
marnes cartenniennes typiques. En même temps, la faune subit
une transformation parallèle, uniquement liée au changement de
faciès. Il est donc difficile de ne pas admettre qu'il s’agit d’une
même formation, déposée dans un bassin en voie d’affaissement
continu ; comme l'a fait observer M. Haug pour les dépôts argi-
leux tout à-fait comparables du Schlier, cette invasion marine 4
atteint son maximum de profondeur à l'époque des marnes car-
tenniennes.
On ne peut donc tracer une limite aussi importante que celle
qui s'établit entre le Miocène inférieur et moyen au-dessous des
marnes cartenniennes et encoré moins accepter que ces marnes
et même la partie supérieure des grès cartenniens appartiennent
à l’'Helvétien, comme le pense M. L. Joleaud'!. D'ailleurs, si les
divers termes du Cartennien sont étroitement reliés entre eux,
l'ensemble de la formation s'oppose par la plupart de ses carac-
tères au Miocène moyen, dont elle paraît complètement indépen-
dante stratigraphiquement et paléontologiquement.
CONCLUSION
Le Cartennien des environs de Miliana présente vers sa base
des couches à faciès variés, indice des conditions particulières
dans lesquelles s'est exercée, suivant les points, la transgression
de la mer miocène dans cette région.
L'un des faits nouveaux les plus remarquables à mettre en
lumière est l'existence, dès les premières assises de la formation,
de sédiments vaseux, fossilifères, d'abord sub-littoraux, puis fran-
chement néritiques el passant en hauteur aux marnes cartenniennes
typiques, à faune bathyale. Ces marnes de la base se présentent
comme un faciès latéral de la partie supérieure des conglomérats
4. Étude géologique de la chaîne numidique et des monts de Constantine,
Thèse Fac. Sc. Univ. Paris, p. 236, 1911.
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CARTENNIEN DES ENV, DE MiLiaNA 207
ainsi que des grès cartenniens, d’ailleurs bien développés en divers
points du bassin et il est vraisemblable qu'elles sont également
représentées dans les régions adjacentes ; il sera donc nécessaire
de les séparer des marnes du Cartennien supérieur.
En dehors de quelques particularités pétrographiques, ces deux
horizons marneux se distinguent nettement par le caractère de
leur faune ; celle des marnes inférieures est essentiellement
néritique et il est important de constater qu'elle offre de nom-
breuses formes des faluns « burdigaliens » de l’Aquitaine, des
couches subordonnées au « Langhien » et surtout de la célèbre
faune de la Superga, dans le Piémont, comme de la faune du
« Premier étage méditerranéen » du bassin de Vienne. Quant aux
marnes du Cartennien supérieur, elles représentent un faciès
profond et plus récent de la même formation.
Au point de vue stratigraphique, les observations que J'ai pu
faire confirment l'opinion avancée par Pomel et tous les géo-
logues qui, après lui, ont étudié cette région que le Cartennien
est nettement indépendant du Miocène moyen. Il n’est pas dou-
teux que la mer du Deuxième étage n'a envahi la bordure du
massif de Miliana qu'à une époque où les dépôts cartenniens
étaient déjà plissés, disloqués et morcelés ; la configuration du
bassin était alors bien différente. Malheureusement la faune hel-
vétienne est encore trop mal connue pour qu'il soit possible de la
comparer avec celle du Miocène inférieur.
L'ONE SR à res ME dy 2 ERA 4 rue À . MAMA LT ”
- ! Ci SR RE T SATE Û a
+
Les GAZELLES PLIOCÈNES ET QUATERNAIRES DE L À LGÉRIE
PAR L. Joleaud!.
HISTORIQUE.
Pomel? a distingué onze espèces de Gazelles dans le Pliocène
et dans le Quaternaire d'Algérie :
Dorcas subqazella Power des fentes des travertins de Miliana, des
grottes d'Oran et de Souk el Arba ;
Dorcas kevella Guer. de l’escargotière d'Ain Mlila (P. Thomas*);
— subkevalla Pou. d'Aboukir et des grottes d'Oran;
— selifensis Pom. du Villafranchien de St-Arnaud ;
— atlanlica BourGuIGNAT ‘ de la caverne du eS ;
— Thomasi Po. (— Gazella atlantica P. Tomas * non Bouc.)
du Villafranchien d’Ain Jourdel (Constantine) ;
Dorcas nodicornis Pom. des fentes des calcaires d'Ain Oumata (Sidi
Bel Abbès); “|
Dorcas crassicornis Po. de l’ancienne grotte de la Pointe-Pescade
(Alger) (Bourjot $) ; |
Dorcas massaessilia Pou. des fentes des minerais de fer de Beni Saf ;
— oranensis Po. des grottes d'Oran ;
— triquetricornis Po. de la nouvelle “rotle de la Pointe PES
cade.
Ce paléontologiste n’a indiqué, par contre, que trois espèces
de Gazelles encore vivantes dans cette contrée :
Dorcas gazella L., la Gazelle des plaines ;
— kevella Gmer., la Gazelle des montagnes ;
— Pallaryi Dan la Gazelle rouge.
Or aujourd’hui l’on ne connaît pas moins de six espèces de
Gazelles actuelles d'Algérie :
Gazella dorcas L., la Gazelle des plaines 5 |
— Cuvieri Ocsy (— G.kevella aut.),la Gazelle des montagnes;
1. Note présentée à la séance du 22 janvier 1917 ; manuscrit remis au Secrétariat …
le 1* avril 1918.
2. Les Antilopes. C.G. Algérie, Paleont., 1895.
3. B.S. Climat. Alger, XIII, 1877.
4. Histoire du djebel Taya et des ossements fossiles recueillis dans la grand
caveren de la mosquée, 1870.
5. Mem. S. G. France, (3), IIT, 2, 1884.
6. B.S. Climat. Alger, V, 1868.
GAZELLES PLIOCÈNES ET QUATERNAIRES 209
Gazella leploceros F. Cuvier (— G. Loderi O. Tnowas), la Gazelle
des dunes ;
Gazella isabella Gray, la Gazelle des plateaux ;
— rufifrons Pix. var. rufina O. DE (= G. Pallaryi Pow.),
la Gazelle rouge ou Corinne ;
Gazella dama Parr. var. Aer Benx., le Nanguer.
Une revision comparative des Gazelles fossiles et vivantes de
l'Algérie paraissait donc nécessaire. J'ai pu la mener à bien
grâce aux matériaux que J'ai recueillis dans le gisement pliocène
du Mansoura et à ceux qui m'ontété obligeamment communiqués
par M. Debruge, à la suite des fouilles qu'il a effectuées dans
diverses stations préhistoriques de la région de Constantine.
Qu'il me soit permis de lui exprimer ici tous mes remerciements,
ainsi qu à MM. Vayssière et Repelin qui m'ont permis d'utiliser
les collections ostéologiques du Muséum d'Histoire naturelle de
Marseille.
4. GAZELLA Dorcas L.
(La Gazelle des plaines.)
Les cornes de G. dorcas L. d'Algérie présentent d'importantes
variations de taille et de forme. Généralement celles du mâle
adulte sont fortes, légèrement comprimées latéralement, bien
lyrées, profondément annelées et mesurent 25 à 32 em. de lon-
gueur. Celles de la femelle sont plus grêles, plus rondes, moins
recourbées, moins profondément annelées, parfois même lisses
et ne mesurent que 13 à 25 cm. Les individus de grande taille
sont habituellement attribués à une variété spéciale, G. d. kevella
Paz. (le Kevel de Buffon, el Bou Khrouma des Arabes).
G. dorcas habite depuis fe Maroc et le Sénégal jusqu en Égypte,
en Nubie, en Syrie et en Arabie. Les régions où on la rencontre
surtout sont les plaines semi-désertiques ét caillouteuses de la
bordure N du Sahara, entre l'Atlas et l'Erg, en Tripolitaine, sur
les confins de la basse Égypte. Elle s’avance encore vers le N
dans les hautes plaines de l'Oranie, des Zahrez, du Hodna, de
Kairouan ; jadis on la rencontrait jusque dans la vallée du Che-
liff. On la trouve, vers le Sud Jusque dans la région du Tchad.
G. Thomasi Pou. (— G. atlantica P. Tom. non BourG.) et
G. subqazella ! doivent, du fait même de l'étendue des variations
de G. dorcas, être envisagées comme de simples variétés de cette
espèce. T'aniss deux Sn dent surtout remarquables par l’inser-
tion de leur cheville osseuse très près du bord supérieur de
1. Boure. Anthropologie, X, 1889, p. 566.
* 19 novembre 1918. Bull. Soc. géol. Fr. (4), XVII, 1917. — 14.
210 à L. Joitaub
l'orbite. Dans G. subqazella, la section arrondie des cornes
indique une femelle ; dans G. Thomasi, leur aplatissement laté-
ral permet de diagnostiquer un mâle, L'une comme l’autre se
rapportent à des formes de petite taille.
G. dorcas a été signalée tout d’abord de l’ancienne grotte de la
Pointe-Pescade par Bourjott. Elle a été ensuite indiquée par
MM. Pallary, Tommasini ? et Doumergue * des grottes d'Oran.
Postérieurement à la publication de la monographie de Pomel,
elle a été observée par M. Flamand # dans les grottes de Musta-
‘ pha (Alger), par M. Debruge dans celle de Bou Zabaouin (Ain
Mlila) 5 et dans l’escargotière de Mechta-Châteaudun, au SW de
Constantinef, enfin par M. Campardou? dans la grotte de Taza
(Maroc). ms :
Au Quaternaire l'aire d'expansion de G. dorcas s’étendait donc
en dehors de ces limites actuelles, sur les plaines des environs
de Taza, d'Oran, d'Alger, de Codenbas et de Souk el Arba.
«
2. GAZELLA CUVIERI OGiLBy
(La Gazelle des montagnes.)
G. Cuvieri8 varie moins que G. dorcas. Ses cornes sont plus
1. Loc. 2
2. A.F.A.S.;, X, Marseille, 1891 | (1892). p. 645.
3. A F-A.S. I XE, Pau, 1899 (1893), p. 624. — Voir aussi Bull. Soc. Géogr. Ar-
cheol. Oran, XX VII, 1907, p. 394.
4. A.F.A.S., XXX, Ajaccio, 1901 (1902), p. 730.
2. Détermination L. Jorsaun.
6. Détermination L. Joreaup : Rec. S. Archéol. Constantine, XLVI, 1912 (1913),
p. 298 ; A.F.A.S., XLII, Tunis, 1913 (1914), p. 425.
7. Détermination Dounsreur : B.S. Géogr. Archéol. Oran, XXXVIII,1917,p. 17.s
8. La synonymie de G. Cuvieri, la seule espèce de Gazelle exclusivement bar-
baresque, a été ainsi établie par MM. Sczarer et Taomas (Book of Antelopes 1
1898, p. 109, fig. 58-59, pl. zrx).
Antilope Cuvieri OerLet. P, Z.S., 1840, p. 34
— — Fraser. Zoo!l. Typ., pl. xvn (1849).
Gazella Cuvieri Tomas. P. Z. S., 1894, p. 467.
— — 1 Prase. P.Z:0S5 "1896 p.814
— — Wuiraker. P. Z. S., 1896, p. 815.
— corinna Locne. Cat. Mamm. Alg., p. 13 (1850).
— —- : Locur. Expl. Ale. Mamm., p. 68 (1867).
— kevella Trisram. Great Sahara, p. 387 (1860).
— — Larasre, Mamm,. Barbarie, p. 172 (1885).
— — Buxrow. P.Z. S$., 1890, p. 368.
Je crois devoir compléter ces indications par les suivantes :
Lidmee SHaw. Voyag., p.314 (1743).
— Bruce in PLayrer. Trav., p. 189 (1877).
Edemi ne Corows. Expl. Ksours, p. 43 (1858),
Kevel gris F. Cuvrer. Mamm., pl. ceczxxr-11 (1827).
Gazella Cuvieri Larasre. Expl. Tun. Mamm., p. 36 (1887). He
— —- Loper P.Z.S., 1894,p. 473. >
GAZELLES PLIOCÈNES ET QUATERNAIRES 211
comprimées latéralement, plus droites, moins distantes à la base,
moins inclinées en arrière, presque parallèles pendant le premier
tiers de leur longueur, légèrement divergentes ensuite, finalement
incurvées en dedans et en avant. Le mâle a des cornes très
fortes, profondément annelées jusque vers la pointe, longues de
26 à 36 cm. La femelle eu diffère par ses cornes plus grêles,
souvent lisses et plus petites (17 à 27 em.).
G. Cuvieri semble localisée dans les régions montagneuses de
la Berbérie centrale et méridionale : Grand Atlas marocain ;
Ksours oranais ; djebel Amour; monts des Ouled Nail ; Numidie
depuis St-Donat {djebel Tafrent) jusqu’à Biskra (Aurès) et Négrine ;
Tunisie depuis Ghardimaou (massif Ouargha), Teboursouk (dje-
bel Ech Chehid) et Zaghouan jusqu’à Tamerza et Gafsa.
Dorcas kevella, subkevella ! et setifensis Pou. doivent passer
en synonymie de Gasella Cuvieri OGirey.
G. Cuvieri a été signalée tout d’abord de l'ancienne grotte de
la Pointe-Pescade par Bourjot ?, sous le nom de Corrine. Depuis
que Pomel a rédigé son travail, cette espèce a été indiquée :
1° du Villafranchien du Mansoura à Constantine, dans ma thèse? ;
-20 des grottes de Constantine, des escargotières de Tebessa et
de Mechta-Châteauduün par M. Debruge # ; 3° de la grotte de Taza
(Maroc) par M. Campardou ?.
Gazella Cuvieri Jonnsrow. P. Z. S., 1898, p. 353.
ae — Pgase. P.Z. $S., 1899, p. 593.
— — DE PousaArGuEs. B. Mus. Paris, 1900, p. 311.
— — TrousssarT. Caus. S. Z. F., 1905, p. 407.
— — Fourgau. Mission, p. 997, 1001 (1905).
—_ — Dexrozre, Naluralisle, 1988.
— — Hanrer. Nov. Z., 1913, p. 33.
— corinna Locue. Rev. Mar. Col., 1860, p.158.
Dorcas kevella Pomez. Antil., p. 8, pl. x11 (1895).
Gaïsella — Barrennier et TragurT. Algérie, p. 248 (1S98).
— — Rivière et LecQ. Man. agric. alg., p. 798 (1900).
Gazelle de montagne MoxcaicourrT. Thèse, p. 245 (1913). L
1. Boure. Loc. cil.
2Loc cit,
3. Etude géologique de la chaine Numidique et des monts de Constantine
1912, p. 264 (G. selifensis).
4. Grotte des Ours (Rec. S. Archéol. Constantine, XLII,1908 (1909), p. 153) :
détermination Pazzary (G. subkevella) ;
Grotte du Mouflon (4. F. A.S., XXXVIII, Lille, 1909 (1910), p. 821): détermi-
nation Parrany (G. subkevella) ;
Grotte des Pigeons : détermination L. Joreaun
Escargotières de Tebessa (Rec. S. Archéol. Constantine, XLIV, 1910 (1911):
détermination Pazrary (G. subkevella) :
Escargotières de Mechta-Châteaudun (Rec. S. Archéol. Constantine, XLVI,
1912 (1913), p. 298; A. F. 4. 8., XLII, Tunis, 1913 (1914), p. 425) : détermination
L. Jorraup.
5. Grotte de Taza (B. S. Geéogr. Archeol. Oran, XXXVII, 1917, p.17 : détermi-
CARE DouuerGue (G. kevella).
212 L. JOLEAUD
L’aire d'habitat de G. Cuvieri au Quaternaire différait fort peu
de ce qu’elle est aujourd'hui dans l'Algérie orientale. Vers l'W,
elle englobait les sahels d'Alger et d'Oran, ainsi que la région
de Taza.
3. GAZELLA LEPTOCEROS F. Cuvier
(La Gazelle des dunes.)
Dans G. leptoceros, les cornes longues de 33 à 35 em., sont
très grêles, rapprochées à la base, presque parallèles sur à peu
près à ne de leur longueur, lisement divergentes ensuite,
faiblement courbées vers l'arrière dans l’ensemble, sauf les
pointes qui sont légèrement inclinées en haut et en dehors ou
rarement en avant et eu dedans. Les annulations relativement
proches les unes des autres et au nombre de 20 à 27, sont moins
marquées que dans G. Cuvieri, surtout vers la pointe ; elles sont
sensiblement horizontales ou inclinées d'avant en arrière, au lieu
de l’être de haut en bas, comme dans G. Cuvieri.
G. leptoceros a été mentionnée pour la première fois en Algérie
par de Colomb dans son « Exploration’ des Ksours et du Sahara
‘de la province d'Oran » (1858) sous le nom de Rim !. C'est sous
la même dénomination qu'on la retrouve dans l’« Exploration
scientifique de l'Algérie » de Loche (1867)?. Cette forme a été
également didtine use par Duveyrier dans sa monographie sur « Les
ne De du Nord » (1864)3 et dans son « Journal de route du
Sahara algérien et tunisien » (1905) #, par Bissuel dans son ouvrage
sur « Les Touaregs de l'Ouest » (1888)° et par M. Cornetz dans
sa note sur « La faune du Sahara tunisién » (1898)6 sous le nom
de Gazelle des dunes ou des sables.
Toutelois elle n’a été étudiée au point de vue zoologique qu’en
1894 par O. Thomas qui l’a tout d'abord décrite comme une espèce
_ nouvelle sous le nom de G. Loderit. Elle doit en réalité être
rapportée, tout au plus à titre de variété géographique, à G. lep-
toceros F. Cuv.$, dont le type provient du Kordofan.
, Let Géogr. Alger, III, 1898, p. 158, carte.
7. O. THomas. Ann. Nat. "Hist.. 1894, p. 452; P. Z. S., 189$, p. 470-1, fig. 2, HU
XXXIL. — Loner. P. Z. S., 1894, p. 473. — Son ren P. Z:S., 1899, p.522: 9)
Psase. P. Z. S., 1896, p. 813 : 1809, p. 595. — Wiraker. P,Z.8., 1896, p. 816. —
JoHxsToN. P. Z. Se 1898, p. 353. — Rovaean Loc. cil.. p. 997, 1001. 2
8. DE D B. Mas. Paris, 1900, p. 341. — Dececel Caus. S. Z. Es RÉ
1905, p. 408. — Harrerr. Nov. Z., 1913 Np.183.00 2%
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| GAZELLES PLIOCÈNES ET QUATERNAIRES 213
_
… G. leptoceros fréquente exclusivement lee régions sablonneuses
du Sahara : Erg d’Iguidi, Erg occidental à l'W de Ghardaiïa et
. d’el Goléa, Grand Erg entre el Oued, Douz, Ouargla et Ghadames,
Ergs du pays des Azger. Son aire d'habitat s'étend par la Tripo-
litaine, le désert de Lybie, les bords du lac Natron, la Nubie
méridionale et le Kordofan, jusqu'au Nil blanc.
Cette espèce ne semble pas représentée dans la faune quater-
naire algérienne. Son absence, comme celle de l’Addax nasoma-
culata BLainv. et du Fennec (Vulpes zerda Zimu.) conduit à
penser qu'il ne s'est point établi au Pléistocène, en Berbérie, un
réseau de dunes comparable à celui où vivent actuellement ces
animaux dans le Sahara.
4. GAZELLA ISABELLA (GRAY
(La Gazelle des plateaux.)
G: isabella est caractérisée par ses cornes courtes, massives,
recourbées en arrière, très peu comprimées latéralement, diver-
geant très régulièrement jusqu'à la courbure à angle droit de
leur pointe qui dessine un crochet dirigé en dedans et en haut.
Les anneaux y sont relativement peu nombreux, mais ïorts, bien
espacés et à peu près équidistants de la base au sommet. Sur des
cornes de 27 et 28 cm. de longueur, on ne relève guère que 16 à
17 anneaux, ce qui donne un écartement moyen de 16 à 17 mm.
La femelle diffère du mâle par ses cornes de plus faible diamètre,
moins recourbées, mais de longueur sensiblement égale (23 à 28
cm.).
Cette espèce, connue depuis longtemps du Kordofan, a été
récemment signalée dans le Sahara algérien par de Pousargues !,
puis par M. Hartert?. On la rencontre dans les hamadas de la
bordure méridionale du Tadmait, entre Ouargla et In Salah. Son
aire d'habitat s'étend largement vers l'E, jusque dans la Haute
gvpte, la Nubie, le Kordofan, le Sennaar, l'Abyssinie, l'Ery-
thrée, l'Arabie pétrée. Elle affectionne de préférence les plateaux
désertiques situés au S des régions où prédomine G. dorcas.
G. isabella est très probablement la Gazelle qu'avaient en vue
de Colomb 3 et Loche * lorsqu'ils ont parlé d'une 4° espèce algé-
rienne appelée par les Arabes ech Cherqui, c’est-à-dire l’orientale,
et localisée dans la zone limitrophe des plaines et des sables. Ces :
1. B. Mus. Paris, 1900, p. 341.
2. Nov. Z., 1913, p. 34.
3. Loc. cit., p. 43.
4. Expl. Alg. Mamm., 1867, p. 69.
214 à SUD JOLEAUD
données géographiques cadrent avec ce que l’on sait de l’habitat
de G. isahella, car elles ont été recueillies de la bouche d'Indi-
gènes du Sud oranais : le Tadmait est, en effet, situé à l'E de
cette contrée, précisément entre les plaines nord-sahariennes
fréquentées par G. dorcas et l'Erg affectionné par G. leploceros.
. Dans la série des Gazelles quaternaires d'Algérie, deux types,
G. atlantica BourG. ! et G. nodicornis Pou., paraissent compa-
rables par la forme des noyaux osseux de leurs cornes à G. lep-
£oceros. |
Dans G. nodicornis, d'Ain Oumata les noyaux osseux portent
les traces des bourrelets de l’étui corné. Ces traces indiquent des
anneaux forts et bien accusés, distants les uns des autres de
15 mm. environ, alors qu'ils le sont de 16,5 à 17 dans G. isabella
vivante, de 10,5 à 11 dans G. dorcas, de 13 dans G. leptoceros,
de 14 dans G. Cuvieri et de 20 dans G, dama mhorr.
Dans G. atlantica et G. nodicornis, les chevilles osseuses,
toutes brisées d’ailleurs vers l'extrémité, sont fortement arquées
en arrière et ne dessinent point la courbure en dedans presque à
angle droit qui affecte la pointe de l'étui corné dans G. isabella
vivante. Dans l'individu momifié figuré par MM. Lortet et Gail-
lard ?, une corne est complète, tandis que l’autre, dont la gaine
a partiellement disparu, laisse voir le noyau osseux : or l’extré-
mité de celui-c1 n'atteint pas le point de courbure brusque de la
corne.
D'une façon générale, les noyaux osseux fossiles que je rapporte
à G. isabella ont la base relativement épaisse, arrondie, légère-
ment aplatie en dehors, très convexe en dedans.
Cette espèce est aisément reconnaissable sur les gravures
rupestres des Ksours oranais, où Pomelÿ l’a à tort prise pour
l'OŒgoceros selenocera: elle y est cependant bien reconnaissable
à ses cornes formant à leur extrémité un brusque crochet en
haut et en dedans, presque à angle droit.
Depuis que Pomel a donné son mémoire, G, nodicornis a été
signalée de la grotte des Bains Romains (Alger) “ ; G. atlantica
de la grotte des Ours (Constantine), de la grotte du Mouflon
1, Je considère la cheville osseuse de corne figurée par Bourguignat comme
étant le type de sa G. atlantica. Je fais les plus expresses réserves sur l'attribu-
‘ tion à la même espèce des dent, humérus, fémur et tibia représentés sur les
planches de la description de la grotte du Taya, La dent en particulier pourrait
avoir appartenu à un Tragelaphus.
2. Arch. Mus. H. N. Lyon, VIII, 1903, p. 85, fig. 47.
3. Loc. cit., pl. xv, fig. 8.
4. Ficneur et Brives. C. R. Ac. Sc., CXXX, p. 1485.
5. DesruGe. Rec. S. Archéol. Constantine, XLIII, 1908 (1909), p. 153 détermina-
tion PALLARY.
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Sr Lies PLIOCÈNES ET QUATERNAIRES 213
(Constantine)! et récemment de la grotte de Taza (Maroc)?
La présence au Pléistocène de G. isabella, espèce aujourd'hui
essentiellement steppo-désertique, dans la Berbérie, et particu-
lièrement dans des pays à relief bien accusé comme les régions
de Constantine et de Guelma, ne doit pas surprendre, car l’on
rencontre encore maintenant cette espèce par 1000 à 1300 m.
d'altitude dans les montagnes d'Abyssinie.
Son aire de dispersion, singulièrement plus étendue au Qua-
ternaire qu'à l’époque actuélle, comprenait vraisemblablement
alors toute l’Algérie et une bonne partie du Maroc.
5. GAZELLA RUFIFRONS GRAY var. RUFINA ©. THomas
(La Gazelle rouge ou Corinne.)
Gazella rufina O. Tomas, que l’on n'avait jamais songé jus-
qu’à maintenant à assimiler à G. Pallary Pom. #, est très sem-
blable par sa coloration, comme par la plupart de ses caractères,
à G. rufifrons Gray (la Corinne des planches de Buffon) ; elle ne
s'en distingue guère que par sa plus grande taille et peut par
suite lui être rapportée à titre de variété.
G. rufina a des cornes courtes en proportion de sa taille (29
cm. chez un mâle de 1 m. 40 de longueur totale), comprimées,
relativement écartées à la base, courbées en arrière, un peu
divergentes, à pointes revenant en avant et très légèrement en
dedans ; on observe sur leur moitié inférieure 10 anneaux saillants
sur la face antériéure, obsolètes sur la face postérieure. Il est à
présumer que les cornes, dans G. rufina, comme dans G. ru/i-
frons, sont fortes chez le mâle, faibles chez la femelle, où elles
arrivent à présenter une surface presque lisse,
La peau qui a servi à la description de G. rufina a été achetée
chez un marchand d'Alger par sir Edmond Loder ; celle de G.
Pallary provenait. d’un négociant oranais et avait été acquise par
M. Pallary sous le nom de Gazelle rouge. I] est probable que
cette Gazelle vit dans les montagnes du Maroc oriental, vers les
confins des Hautes plaines oranaises et du Grand Atlas, dans des
régions où notre influence commence à peine à se faire sentir et
où par suite elle a échappé jusqu'à présent aux recherches des
explorateurs naturalistes.
1. DesruGe. A.F.A.S., XX XVIII, Lille, 1909 (1910), p. 821 : détermination Paz-
LARY.
2. Camparpou. Bull. S. Geogr. Archeol. Oran, XXX VII, 1917, p. 17 : détermi-
nation DouMERGuE.
3. P.Z.8., 1894, p. 467. — Scrarer et Tomas. Book of Anlelopes, 1898, p. 167.
— V. aussi TROUESSART. Loc. cit., p. 407.
4. Loc. cit.,p. 8-9, pl. xur, fig. 1-2.
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216 no L, JOLEAUD
L'aire d'habitat de G. rufifrons est d'ailleurs remarquablement
étendue, puisqu'elle englobe depuis le Sénégal jusqu’au Nil blanc
(Fachoda)!. Les formes voisines, G. lœvipes Suxper. et G. mela-
nura, HEUGLIN (— G. tinolura HEUGLIN), habitent dans le Senaar
et le pays des Bogos : la seconde de ces formes s'élève jusqu à
1000 à 1700 m. d'altitude.
D. oranensis Pom. du Quaternaire doit être identifiée avec
G. rufina actuelle : cette Gazelle a été récemment signalée des
abris de la Mouilla, près de Lalla Marnia (Oran) ?.
Je possède un noyau osseux de corne provenant d'une escar-
gotière de Canrobert, près d’Ain Beïda : il est identique à ceux
d'Oranie figurés par Pomel.
G. rufifrons rufina a donc eu, comme la plupart des Gazelles,
son aire de dispersion singulièrement réduite dans l'Afrique du
Nord, depuis les temps quaternaires : elle a, en effet, abandonné
les hautes plaines de Numidie et le Tell oranais.
6. GAZELLA DAMA PALLAS var. MHORR BENNET
(Le Nanguer ou Mohor.)
G. dama a des cornes fortes, à section circulaire, qui présentent
4 larges anneaux distants les uns des autres de 2 em. en moyenne;
l’ensemble de ces annulatjons occupe les 3/4 de la longueur des
cornes. Celles-ci se dirigent d’abord sur 8 cm. fortement en
arrière et presque parallèlement l’une à l’autre, avec toutefois une
légère tendance à s'infléchir en dehors : leur axe prolonge alors
exactement le plan du front. Leurs pointes reviennent ensuite
vers le haut très en avant et un peu en dedans. Les femelles ont
des cornes plus grêles que les mâles.
Cette espèce compte trois variétés géographiques :
G. dama mhorr BEnx., du Sud marocain, .
G. dama type (= G. d. permista NEumanx) de la Sénégambie
au Tchad,
G. dama ruficollis Surra (L'Andra), de Dongola et de Korti à
Amboukol, dans le Nord du Kordofan.
Elle est remplacée, vers le SW, par G.Soemmeringi CRETSCHM.,
dont le type se rencontre entre Berbera, Souakim et Tadjoura,
la var. berberana Marscx., dans les pays des Somali, à l'E de
Tadjoura et la variété Batteri O. Taom., dans le pays des Galla.
1 SPA. S., 1900, p. 85. — Sanwarz. Ann. Nat. Mus., XIII. p. 40.
. 2. Bargin. Bull. Soc. Géogr. Archéol. Oran, XXX, 1910, p. 86 (détermination
Pazrary).
.
ONE 2.
GAZELLES PLIOCÈNES ET QUATERNAIRES 247
Bennet ! a décrit le premier le Nanguer du Sud-Ouest maro-
cain, d’après un individu provenant de l’oued Noun, où cette
espèce est connue des Arabes sous le nom de Âfhorr. LENz? parle
de l'Emhor d'Araouan. Bissuel ? mentionne le Mohor de l’Arrerf
Ahnet (parcours des Taitoq, Sahara occidental). Duveyrier # dit
que le Mohor se trouve déjà dans les dunes du Grand Erg, qu'il
devient abondant dans la plaine d’Admar {chez les Azger) et l’est
jusque dans l'Air. Barth” indique, dans l’Air et au N de Kano,
l’Antilope Soemmeringii, qui est appelée par les Indigènes
Mareia où Mohor: cet explorateur a évidemment confondu G.
dama mhorr avec la forme représentative des Nanguers dans
l’Afrique orientale. Nachtigal6 indique qu’au voisinage du Tchad,
dans le Bornou et le Kanem, l’Antilope dama est appelée par
les Arabes, tantôt Mohor, tantôt Ariel, et par les Kanouris et les
Bornouans, Xirdchique.
Le nom d’Ariel, qui désigne le Cerf dans plusieurs dialectes
arabes a trompé Foureau 7. Ce voyageur, en 1895, prit, en effet,
pour un Cerf, le Mohor, dont il signalait la présence sur la foi
de renseignements indigènes dans le massif de l’Ahaggar : il
ajoutait même qu’accidentellement cet animal descendait la val-
lée de l'Igharghar jusque vers Temassinin. Pat contre dans les
« Documents scientifiques de la mission saharienne » (1905), la
grande Gazelle du Sahara central est appelée par Foureau, Anti-
lope de Soemmering, par suite sans doute de la même confusion
dont avait déjà été victime Barth: cette Antilope est indiquée
comme vivant entre l’Afara et l’oued Taga, dans l'Air, le Tagama,
le Damergou, le Bornou et le Kanem: la figure, donnée dans cet
ouvrage de la tête d’un individu pris dans l’Air, montre d’ailleurs
nettement qu'il s’agit du Nanguer.
D'après M. Chudeau , le Mohor ne serait commun qu'au S de
l'Ahaggar : dans le N de la zone sahélienne, il serait même plus
fréquent que toutes les autres espèces de Gazelles. Cependant
1. P.Z.S., 1833, p. 1. Trans. Z. S., 1835, I, p. 1, pl. 1 (sous le nom de Damae
mhorr). — V. aussi Larasre. Loc. cil., p. 173 (Nanger mhorr). — Scrares et
Taomas. Loc. cit., p. 213. — Trouessarr. Loc. cil., p. 409 (Gazella mhorr)::
2. Voyage, p. 106.
3. Loc. cit,, p. 66 (Antilope mohorr).
4. Loc. cit., p. 225 (Antilope mohorr).
5. Voyages et découvertes dans l'Afrique septentrionale et centrale pendant
les années 1890 à 1855, trad. Itier, 1860, I, p. 201, IT, p. 7:.
6. Sahara et Soudan. 1881, p. 293, 372, 508. :
7. Mission chez les Touaregs ; mes deux itinéraires sahariens d'octobre 1894 à
mars 1895, 1895, p. 18. — V. aussi Pease. P. Z. S., 1896, p. 809.
8. P.1001, 1006 (fig. 359), 1024, 1034.
9. Sahara soudanais, 1909, p. 20 (Gazella mohor).
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918 L. JOLEAUD
M. Hartert! indique le Mohor dans l’Ahaggar et le Mouidir et
cette Antilope remonte même vers le N jusque dans le Tadmait
comme me l’avait depuis longtemps signalé mon ami À. Joly.
Deux formes de Gazelles quaternaires décrites par Pomel,
G. crassicornis et G. massaessilia semblent devoir être rapportées
à G. dama.
De même que le noyau osseux de G. isabella ne participe point
à la courbure en dedans des pointes, de même celui des cornes
de G. dama n'arrive pas à la hauteur de la partie des étuis qui
dessine un crochet en avant, comme j'ai pu m’en assurer sur plu-
sieurs exemplaires du Sud marocain faisant partie des collections
du Muséum de Marseille. Il n’y a donc rien d'étonnant à ce que
les noyaux osseux des G. crassicornis et massaessilia n'offrent
point d'inflexion vers la face de la tête. Leur section est plus
franchement circulaire que dans G. isabella et leurs dimensions
sont sensiblement plus fortes et tout à fait comparables à celles
des individus vivants du Moghreb.
Depuis que Pomel l’a An. G. crassicornis a été signalée de
la grotte des Bains Romains (Alger) ? ? et de la grotte du Mouflon
(Constantine).
Enfin le Mohor a été indiqué par M. Gautier‘ comme figurant
sur les gravures rupestres du Sahara.
Tout comme G.isabella, G. dama a donc abandonné la Berbérie
après le Quaternaire. A cette époque, en effet, elle habitait même
des régions franchement montagneuses, comme les environs de
Beni Saf et de Constantine. G. Soemmeringi, la forme représen-
tative de G. dama dans l’Afrique orientale, se rencontre, d'ail-
leurs, dans les zones élevées de l’Abyssinie.
7. GAZELLA sp. (?) aff. GRANT' BROOKE
M. Doumergueÿ a appelé Antilope cf. leporina PoMEL un
Ruminant, dont il a trouvé des ossements dans la grotte de la
Forêt à Oran avec un outillage néolithique. Il s'exprime ainsi à
son sujet : « Je ne puis identifier à aucune des Gazelles décrites.
par Pomel une portion de mandibule inférieure gauche qui porte
4 dents : la "et la 3° prémolaires, la 1° et la 2° arrière-molaires.
Les dimensions des dents sont les mêmes que celles d’une petite
4. Loc. cil., p. 34-35.
2. Ficueur et Brives. C. R. Ac. Sc., CXXX, p. 1485.
3. Devauce. A: F A.S., XXXVIIL, Lille 1909 (HOLD): p. 821 : détermination
FAR ARY.
4. Sahara algérien, 1898.
5. Bull. Soc. Géogr. Archeol. Oran, CXIII, 1907, p, 394.
a
*
0
TEL
| GAZELLFS PEMCAVEE ET QUATERNAIRES 219
Gazelle, mais certains caractères paraissent les séparer du genre
Dorcas. La 1'° arrière-molaire seule présente une très courte
colonnette interlobaire qui la rapproche de l'Anfilope Maupasi
Poe, chez laquelle les colonnettes sont bien développées dans
les trois arrière-molaires. La face interne de la 1'° arrière-molaire
et celle de la 2° sont presque lisses ; la 2° est nettement penchée
sur la {re, »
Il y a une forme de Gazelle vivante où M, est seule pourvue
d'une très courte colonnette et où la muraille interne des molaires
inférieures est presque lisse, c'est la Gazella Granti de l'Afrique
orientale. Cette espèce est évidemment très voisine ! de la
Gazelle trouvée par M. Doumergue, quoique de plus grande taille.
G. Granti a des cornes longues et fortes, comprimées latérale-
ment, fortement annelées, dirigées en arrière, avec les pointes
revenant en avant.
8. GAZELLA TRIQUETRICORNIS POMEL
G. triquetricornis est la seule espèce de Gazelle décrite par
Pomel qui ne me semble pas pouvoir être rapportée à une forme
actuelle du Nord-Ouest africain. Les noyaux osseux de ses cornes
sont courbés en avant, comme les étuis cornés de G. dama ; mais
ils sont en même temps infléchis en dehors, contrairement à ce
que l'on observe dans le type de Pallas. D'ailleurs leur section
subtriangulaire paraît bien assurer une place à G. triquetricornis
dans le genre Gazelle.
Par divers caractères de sa dentition cette espèce confine, ilest
vrai, à G. Bennetti Sykes : prémolaires inférieures très faibles ;
P, relativement courtes ; lobes de P, et de P, divisés par des
scissures en 3 étroits lobules et un talon postérieur ; M, et M,
avec 2 lobes externes séparés par un sillon peu profond et 5
arêtes internes, dont l'antérieure fait partie du pli eaprin ; ce
dernier est surtout accusé dans M,.
C'est précisément de la même espèce vivante que G. {rique-
tricornis se rapproche par ses cornes divergentes à pointes diri-
gées extérieurement et un peu en avant. Sa taille devait être à
peine supérieure à l'espèce de Svykes ie est elle-même plus
grande que G. dorcas.
Mais le Chikara (G. Bennett) n'est connu que de l'Inde, du
Beloutschistan, du Sud de la Perse et de l'Arabie.
1. À. Maupasi, qui est un Cervicapra et appartient à une [famille d'Antilopes
toute différente, les Cervicapridæ, se sépare nettement des Gazelles par sa longue
ét forte colonnette, par les lobes internes arrondis de ses molaires, ete.
220 "PYANSOLRATD
Je rappellerai à ce propos que Lydekker ! a décrit en 1911,
comme une espèce nouvelle de Gazelle, sous le nom de G. Hayi,
un Ruminant vivant, qui aurait été rencontré entre Constantine
et Biskra. L'année suivante ? il constatait que la G. Hayi était
en réalité, la G. fuscifrons BLANF., c'est-à-dire la variété persane
et béloutchistane de G. Bennetti. Faudrait-1l en conclure que
G. Bennetli ou une forme affine vit encore en Algérie ?
En tous cas, G. triquetricornis a été récemment retrouvée
dans la grotte des Bains Romains (Alger) ? et dans la grotte Ali
Bacha (Bougie) ‘.
Il est très intéressant de voir ainsi en Berbérie au Quaternaire
un représentant de ce groupe exclusivement asiatique aujour-
d'hui. Il est vrai que G. Bennetti diffère de toutes les autres
Gazelles sino-hindoues (groupes des G. subgutturosa et quttu-
rosa) par la présence de cornes chez les femelles, caractère qui la
rattache aux Gazelles africaines. De plus son aire de dispersion
déborde vers l'Ouest de l’ancien continent indien pour s'étendre
dans l'Iran et même l’Arabie ({Aden).
Il est bien probable que cette forme qui géographiquement et
morphologiquement forme un trait d'union entre les deux grandes
divisions, des Gazelles africaines, d'unepart, et des Gazelles asia-
tiques, d’autre part, habite encore les pays où se sont différenciés
ces deux phylums : de plus elle doit être assez proche parent de
l'ancêtre commun des Gazelles.
Cette espèce semble être plus primitive que toutes les autres
Gazelles par la présence d'une colonnette interlobaire à M,, et se
rapproche par là de Lithocranius. Mais en réalité elle est plus
évoluée que les Gazelles asiatiques comme le montre, 1° le faible
développement des côtes à la partie interne de ses molaires infé-
rieures et la face externe de ses molaires supérieures ; 2° les
petites dimensions de sa deuxième prémolaire.
Il est fort intéressant de retrouver au Quaternaire, en Berbé-.
bérie, un représentant de ce groupe à caractères mixtes, dont
l'aire d'habitat, localisée aujourd'hui à l'Asie occidentale, s'éten-
dait au Pliocène jusqu en Chine.
O9. LITHOCRANIUS (?) LEPORINUS POMEL
Sous le nom d'Antilope (Grimmia) leporina, PomeL? a fait
1. P.Z. S., 1911, p. 961.
2. Abstract. Proc. Z.S., n° 112, 29 octobre 1912, p. 1.
3. Fircueur et Brives. C. R. Ac. Sc., CXXX, p. 1485.
DesruGe. Rec.S. Archéol. Constantine, XL, 1906 (1908), p. 151, 5, 7.
Les Antilopes Pallas, 1895, p. 47-49, pl. xur, fig. 7-15. s
O1 À
dire
GAZELLES PLIOCÈNES ET QUATERNAIRES 224
connaître un Ruminant dont les restes ont été trouvés près de
Sétif (route des Beni Touda) dans les sables et travertins qu'avec
P. Thomas j'ai classés dans le Pliocène supérieur (Villafranchien).
Ces restes consistent en un fragment de mandibule avec les 1"°
et 2° arrière-molaires « remarquablement étroites, prismatiques,
à fût allongé. Les lobes internes sont comme pincés, subangu-
leux et portent une petite pointe conique, courte, interlobaire à
chacune des molaires ; en outre elles ont une arête au bord anté-
rieur qui correspond à un pli de la couronne, comme chez les
Chèvreset beaucoup d'Antilopes. La muraille intérieure est ondu-
_lée par les saillies des nervures marginales et les côtes un peu
bombées des lobes, avec des petits plis traçant des ridements de
fines nervures sur le bord postérieur du lobe. La lacune entre les
croissants de la couronne est courte et linéaire tellement les deux
demi-cylindres sont serrés ».
Les Antilopes à molaires inférieures pourvues d’une colon-
nette interne sont Cobus, Cervicapra, Gazella Granti (M; seule-
ment), Lithrocranius (M, et M, seulement), Hippotragus, Oryæ,
Addax, Boselaphus (M, et M.), Tragelaphus (M, et M), Strep-
sicoros (M;), Anoa (M,). Mais c'est seulement chez G. Granti et
-Lithocranius que l’on voit :
1° Une colonnette interlobaire très courte ;
2° Des lobes externes anguleux au lieu d’être arrondis;
3° Une lacune extrêmement réduite.
Dans Lithocranius où M, et M, sont pourvues de colonnette,
s'observe également une tendance à la formation du pli caprin du
bord antérieur, comme dans À. leporina ; par contre la hauteur
du fût est moindre dans le type du Somaliland que dans le type
barbaresque.
Les dimensions paraissent être très comparables dans les deux
formes. Un deuxième fragment de mandibule trouvé près de Sétif
donne, comme longueurs de molaires, les nombres ci-après :
Atom pes 6emm Sp: 6 mm: M; 6 00m; M, :
9 mm. :
La petitesse relative de P,, en particulier, est très caractéristique
de Lithocranus.
Ainsi done l'Antilope leporina PouEeLz pourrait être un ZLitho-
cranius genre apparenté de très près à Gazella. Le type de ce
genre, Lithocranius Walieri Brocke, habite le pays des Somalis.
Il est remarquable par plusieurs caractères. Sa dentition offre une
certaine analogie avec celle des Cerfs ; biologiquement il est com-
parable à ces Ruminants par sa façon de manger les feuilles et
329 2 doctatb
les rameaux des arbres en appuyant ses pieds de devant contre
leur tronc.
Son long cou tout droit, qui l’a fait nommer Gazelle-Girafe,
rappelle un peu celui des Nanguers. Les cornes font défaut chez
la femelle comme dans les Gazelles de l'Inde et de la Chine.
Chez le mâle, elles sont remarquables par leurs dimensions et
par leur forme contournée en hamecçon ; elles sont d’abord diri- ù
gées en arrière suivant la ligne du nez, puis recourbées en avant 4
vers la pointe. “4
Par sa dentition, Lithocranius apparaît comme la forme la plus ;
primitive non Hient de toutes les Gazelles, mais encore de à
1
toutes les Antilopes. Ses molaires, qui ont quelque analogie avec
celles de G. brevicornis de Pikermi sont cependant plus primi-
tives. : .
RÉSUMÉ ZOOLOGIQUE
G. dorcas L. peut être envisagée comme le type de la 1'° secrron du
genre Gazella. Cette section comprend des formes vivantes, G. arahica
Licur., G. Spekei Bivra et G. Pelzelni Kouz (le Déro du Somaliland),
G. Cuvieri Oc:irs., et des formes fossiles, G. dürcadoides Scuross.
(Pontien de Chine), G. borbonica Brav. (Pliocène inf. du Roussillon
et sup. de l'Auvergne), Antilope n. sp. minor Ropr. et Weiru. (Pon-
tien de Maragha, Perse), G. porrecticornis Lxp. (Pliocène du Punjab,
Inde).
Le 2° secriox, Leptoceros Waax., n'offre qu'une espèce, G. leptoce-
ros F, Cuv.
G. isabella Gray est le type d'une 3e secrion, dont font partie G.
muscatensis Brooke et G. marica O. Tuom. d'Arabie.
La 4 SECTION, Eudorcas Firz., compte G. Thomsoni Guenru. (de
l'Afrique orientale), G. rufrifrons Gray, G. lœvipes Brooke (G:{ino-
lura Hsucr.) du Senaar, G. Gaudryi Scurosser du Pontien de Samos.
A la 5° secrion, Nanguer Larasre, se rattachent G. dama Pau. et
G. Soemmerinqui Crerzscu. É
G. Granti Brooks est la seule Gazelle vivante de la 6° sectioN,
Matschiea Kxotr, connue à l'état fossile, du Pontien de Chine (G. al-
tidens Souross.), de Maragha en Perse (G. capricor Ropr. et Wernt.)
et de Samos (G. sp. Scuross.).
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_ GAZELLES PLIOCÈNES ET QUATÉRNAIRES 393
La 7° secrion, représentée par G. Bennetli Syxes (le Chikara de
l'Inde actuelle et du Pleistocène de Karnul), est connue également du
Pontien (G. sp. Lynexker des Siwalik) et du Pléistocène d'Afrique (G.
triquetricornis Pox.).
La S8°secrionest celle de G.subquiturosa Güco. (le Jairon de Perse) dont
l'ancêtre, G. palæosinensis ScnLoss., a été découvert dans le Pontien.
de la Chine ; une espèce voisine a été trouvée dans le Pliocène du
Punjab (Inde).
La 9 section, Procapra Hons., renferme G. qutturosa Par. (le
Dseren de Mongolie), G. picticauda Honcs. (du Thibet) et G. Pryze-
walskir Honcs.
La forme ancestrale commune G. brevicornis WaGxer (— G. deper-
dita Gerv.) du Pontien de Pikermi, de Samos, de Vienne et du Lube-
ron est le type de la 10° secriox.
Les 1re, 2°, 3°, 4, 5° et 6° sections forment la division des Gazelles
africaines ; les 7, 8° et 9% sections constituent la division des Gazelles
asiatiques, moins évoluée, dans son ensemble, que la précédente. La
différenciation de ces deux phylums doit remonter à la fin des temps.
miocènes.
A côté de ces 10 sections du genre Gazella gravitent d'autres
groupes, Lithocranius Kour(L. Walleri Brooke, le Gerenouk), Ammo-
dorcas O. Tuom. (A. Clarkei O. Taow., le Dibalag du Somaliland),
Dorcotraqus Noack. On peut en faire une sous-famille spéciale, les
Lithocraniunæ, qui, avec les Gazellinæ, les Antidorcatinæ (Antidor-
cas et Æpyceros), les Pantholopinæ, les Saiginæ et les Antilopinæ
forment la famille des Anfilopidie !,
1. Sur la classification des Antilopes. Voy. Sczarer et Taomas, Book of Anti-
lopes, Londres, 1900. — TrouEessarr. Catalogus Mammalium tam viventium quam
fossilium. Berlin, 1905. — Scarosser, Abh. Malh.-Physik. Cl. Kônigl.-Bayer.
Akad. Wissensch., XXXII, 1904, IL. — Kxorrerus-Mexer. Arch. Naturg.,
LXXIII, 1907, I, 1.
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GAZELLES PLIOCÈNES ET QUATERNAIRES 225
Conclusion.
Parmi les Gazelles pliocènes et quaternaires d'Algérie, deux
espèces seulement, G. dorcas el G. Cuvieri, ont continué à habi-
ter le centre de la Berbérie à l’époque actuelle. D’autres, comme
G. isabella et G. dama, ne se rencontrent plus maintenant que
dans le Sahara. L'évolution géographique de celles-ci a donc
été sensiblement la même que celle de l’'Oryx leucoryx, du Buba-
lus boselaphus et de l’Ammotragus lervia, qui, fréquents au Pléis-
tocène dans le Tell, n’habitent plus aujourd’hui que le Sud du
Moghreb.
Cependant, à l'exception de G. Cuvieri, tous les types de
Gazelles fossiles de l'Algérie ont une large extension géogra-
phique qui englobe l'Egypte, la Nubie, le Soudan, voir même
l'Arabie et la Syrie. Ainsi le Sahara, qui confine à la mer au Rio
de Oro et à Tripoli, n’a point constitué pour ces animaux, pas
plus d'ailleurs que pour nombres d’autres Mammifères, un
obstacle à leur dispersion. Les mêmes espèces se retrouvent au
Net au S du Rio de Oro, au Maroc et au Sénégal, comme à l’W et
à l'E de Tripoli, en Tunisie et en Egypte. Biologiquement le
désert ne forme à l'heure actuelle qu'une simple zone de raré-
faction des espèces steppiques et souvent même, grâce à l’isole-
ment, un milieu de protection et de conservation pour certaines
d’entre elles. Il est probable qu'il n’en a, d'ailleurs, pas toujours
été ainsi et que, au cours des phases successives de l'ère quater-
naire, le Sahara perdit et acquit plusieurs fois son caractère
désertique, devenant alors, tantôt une contrée de peuplement,
tantôt une contrée de dépeuplement, pour nombres de types
africains.
19 novembre 1918. Bull. Soc. géol. Fr. (4), XVII, 1917. — 15.
/ AL ve MRC dr 6" CO 2 1er AN AC ete"
226
LES CALCAIRES DANIENS DE LA POINTE SAINTE-ANNE
À HENDAYE (BassEs-P YRÉNÉES)
Par Jacques de Lapparent :.
PLance IX
Ce sont des calcaires compacts généralement roses, parfois
blanes, qui constituent un ensemble Le petits bancs reposant sur
les Lalames schisteux verts et lie de vin du Sénonien supérieur.
Ils sont baignés par la mer et l’on ne voit pas à Hendaye quelles
couches leurs sont superposées.
Grâce à leur dureté, ils résistent mieux à l'érosion que les
roches sur lesquelles ils reposent. C'est d'eux que sont formés
Jes îlots situés à l'Est de la plage d'Hendaye et qu'on appelle
«les Jumeaux ». À la pointe Sainte-Anne même, extrémité nord
du pare d'Abbadia, ils forment le sommet de la falaise. De là,
ils plongent vers le Nord-Est et atteignent à l'extrême ouest de
la baie de Loya le niveau de la mer.
Entre la pointe Sainte-Anne et la baie de Loya ils reposent en
concordance sur les calcaires schisteux sénoniens et sont douce-
ment ondulés. Aux Jumeaux leur contact avec les mêmes cal-
caires schisteux se fait suivant une faille ; en ce point ils sont
violemment contournés.
Au pied des falaises leurs débris s’amoncellent et des plages
de galets roses se forment. L’ardente lumière des jours d'été qui
dt violemment la mer et exalte les tons roses des roches, le
. contraste des hautes falaises et du grand espace marin laïssent à
qui vient de ces parages une impression profondément attachante.
J'ai fait l'étude micrographique de ces calcaires et celle-ci ma
révélé une particularité intéressante dont je voudrais ici indiquer
brièvement la nature.
On voit en plaques minces un grand nombre de Échos de
Globigérines et en moins grand otre des sections de Texti-
laires, dans une pâte de carbonate.
Les Globigérines sont du type Globigerina bulloides. Elles sont
perforées de gros pores; les sections sont crêtées. Les plus grosses
loges ont environ un dixième de millimètre de diamètre. Les
1. Note présentée à la séance du 18 juin 1917.
n En DA rev 4
da.
7
#
DANIEN D'HENDAŸYE 221
Textilaires sont du type Textilaria globifera Reuss ; ils ont
des dimensions analogues à celles des Globigérines. Les unes et
les autres ont des tests minces.
Aux forts grossissements on est frappé de voir que les loges
des Globigérines, en particulier les dernières loges, contiennent
un certain nombre de petits sphérules limités par une enveloppe
en tout semblable à celles de très petites Orbulines ; et si l’on
examine aux mêmes grossissements la pâte de la roche on s’aper-
çoit que celle-ci est pétrie des mêmes petits sphérules,. Ils ont un
centième de millimètre de diamètre environ ; mais si le plus
grand nombre ne dépasse pas cette dimension il en est de plus
gros et l'on trouve tous les intermédiaires entre les plus petits
et des sphérules d'un diamètre triple ou quadruple. Les uns et les
autres ont les mêmes tests finement perforés.
Il n’est pas rare de voir deux des plus gros sphérules accou-
plés et parfois associés à un troisième sphérule encore plus gros :
l'ensemble est le même que celui formé par les premières loges
d'une Globigérine ; aussi vient-il naturellement à l'esprit que
ces sphérules sont des œufs de Globigérines. Ils sont d'ailleurs
particuliers aux Globigérines et manquent dans les loges des
Texlilaires, mais ils n’ont été produits avec abondance que dans
un certain milieu. Ainsi quand la proportion des Textilaires
croit, les œufs sont moins abondants dans les loges des Globigé-
rines et si des Lagénidés et des spicules d'Eponges apparaissent,
le développement des œufs dans les Globigérines devient tout à
fait rare, et la pâte n'est pas composée comme précédemment
d'œufs intacts, mais des débris du test de ceux-ci.
Les échantillons que j'ai examinés ne proviennent pas d'un
même banc ; ils ont été recueillis en divers points. Le cas relaté
est donc, à Hendaye au moins, tout à fait constant. Il semble
que là les calcaires daniens sont les vestiges d'une zone de ponte
de Globigérines.
Outre ces sphérules ou si l'on veut, ces œufs de Globigérines
la pâte contient de très petits grains de quartz et de très petits
cristaux de carbonates rhomboédriques. Ceux-ci sont de la cal-
cite et de la dolomie. Les loges des Globigérines sont remplies
de carbonate largement cristallisé dans lequel baignent les œufs.
Dans la pâte on voit parfois un rhomboëèdre à contours nets
développé à l’intérieur d’un sphérule. Entre l'enveloppe du sphé-
rule et le rhomboëèdre il y a de la silice.
À côté des Globigérines et des Textilaires indiqués on trouve
de temps en temps un Textilaridé à test arénacé et une forme
ou deux de Aofalines.
228 JACQUES DE LAPPARENT
Il est intéressant de constater que ces calcaires ne contiennent
pas Rosalina Linnei (Pulvinulina tricarinata Quereau) dont j'ai
signalé la présence dans les couches sous-jacentes !. J'ai pu
examiner, grâce à l'obligeance de M. Cayeux, des échantillons de
calcaires daniens à faciès bréchique provenant des environs de
Salies ; ceux-ci ne la contiennent pas non plus. Ce faciès ne con-
tient même pas une Rosaline, voisine de Rosalina Linnei, abon-
dante à partir de la zone à Sfegaster et sur laquelle je reviendrai
prochainement.
D'autre part, quarante mètres environ plus bas, au niveau
même de la zone à Sfegaster, dans des calcaires roses et gris un
peu moins éclatants de couleur que les calcaires daniens et moins
durs qu'eux mais qui leur sont tout à fait analogues on trouve
Rosalina Linnei ; elle y voisine avec des Globigérines. Elle fait
ici partie d’un faciès quasi identique à celui des calcaires daniens.
Si done cette espèce manque dans les calcaires daniens d'Hen- Ÿ
daye ce n'est pas parce que leur faciès ne la éomporte pas et il
semble bien qu à cette époque elle ait, dans la région pyrénéenne,
complètement ho
1. J. ne LAPPARENT. Sur un Foraminifère de la craie des Alpes et des Pyré-
nées. C. R. Ac. Se., CLXIV, p. 731, 7 mai 1917.
À
SUR L’AGE DES MINERAIS DE FER SUPERFICIELS
DE LA RÉGION DE CHATEAUBRIANT
Par F. Kerforne !.
L’exploration détaillée des gisements de minerai de fer de la
région de Châteaubriant m'a amené à séparer de plus en plus les
minerais dits de minière des minerais de fer paléozoïques inter-
stratifiés en couches régulières dans le Grès armoricain inférieur.
Les premiers constituent des formations subhorizontales, bien
distinctes des têtes de couches paléozoïques, plus ou moins déver-
sées, qui ont pu souvent être confondues avec eux. Ils peuvent
leur être superposés, comme à Lary près de Bain par exemple,
mais le plus souvent ils n’ont aucun rapport de position avec les
couches de minerai profondes.
On aurait pu le supposer à leur alignement apparent le long
des crêtes de grès armoricain, mais cette situation qui est loin
d'être générale tient d'une part peut-être à l'orographie du pays
au moment de leur dépôt, mais d’autre part aussi aux actions
érosives subséquentes qui les ont respectés ou enlevés suivant
les modalités du relief. Ils reposent du reste très fréquemment
sur les grès armoricains supérieurs dans lesquels il n’y a pas de
véritables couches de minerai, mais tout au plus des passages
ferrugineux, inégaux, discontinus et de très faible importance.
On trouve les minerais de minière sur tous les terrains indis-
tinctement : Alsgonquien, Grès armoricain inférieur, Schistes
intermédiaires, Grès armoricain supérieur, schistes à Caly-
mènes, Ordovicien supérieur, Gothlandien. On les trouve quel-
quefois en amont des affleurements anciens et dans une situation
telle qu'ils ne peuvent pas en provenir par remaniement secon-
daire. |
Ils ont une extension géographique considérable ; leur épais-
seur est variable ; en certains endroits elle atteint une quinzaine
de mètres (minière de Rougé), elle a souvent de # à 6 mètres. En
dehors de ces gisements puissants, les seuls exploités, on e
trouve en bien d’autres endroits, soit en couches réduites, soit à
1. Note présentée à la séance du 18 mai 1917.
2907: 7 F. KERFORNE
l'état de fragments épars sur les terrains paléozoïques. C’est ainsi
qu'il y en a au Nord de Bain jusque près de la chapelle du Chà-
tellier.
Ils ont pour caractères généraux d’être formés de bancs sub-
horizontaux d’hématite Dan de reposer sur des argiles blanches
qui les séparent des terrains anciens et de passer à leur partie
supérieure à des minerais en rognons, inclus dans des glaises
jaunâtres ou brunâtres plus ou moins sableuses et disposés de
telle façon que la proportion relative et la taille des rognons
diminuent progressivement en allant du bas vers le haut, tandis
que au contraire la teneur en fer va en augmentant.
Jusqu'à présent 1ls ont été considérés comme appartenant à la
fin du Tertiaire et c’est l’opinion que j'en avais moi-même au
moment de la publication de mon Æfude géologique de la région
silurienne de Châteaubriant !, en signalant qu'ils étaient complè-
tement indépendants des formations vindoboniennes et rédo-
niennes.
Dans le même travail j'attirais l’ attention sur les rapports au
contraire qu'ils présentent avec des sables rouges grossiers, des
glaises sableuses plus ou moins rubéfiées et des argiles blanches,
accompagnés de parties sableuses, quelquefois poudingiformes,
agglomérées par un ciment silico-ferrugineux et d'énormes con-
crétions siliceuses à structure grossièrement pisolitique et plus
ou moins imprégnées d'oxyde de fer. Je rapprochais ces couches
des Poudingues de Rennes et des roches dans lesquelles M. du
Laurens a trouvé des végétaux dans la Bretagne occidentale.
Sur les Cartes géologiques de Saumur et d'Angers, M. L. Bureau
a rapporté des couches semblables aux Grès à Sabalites, c'est-à-
dire à l'Eocène, époque de silicification intense dans le massif
armoricain et cette assimilation lui a été dictée par leur passage
aux Grès à Sabalites fossilifères du type ordinaire. J'accepte
d'autant plus ia manière de voir du savant directeur du Muséum
de Nantes que j'ai trouvé dans la région de Châteaubriant, en
particulier dans la forêt de Thiouzée et aux environs de St-Aubin-
des-Châteaux et de Sion, le passage entre elles et de véritables
grès blancs, silicifiés, à grain très fin, lustrés, présentant abso=
lument le type classique des grès éocènes de l'Ouest.
Restait à préciser leurs rapports avec les minerais de fer avec
lesquels elles sont en relations et qui paraissent même quelque-
fois en représenter un faciès, tellement il semble en certains
points y avoir des passages graduels entre eux.
1. K. Kerrorne, B.S.G.F. (4), XV, 1915, p. 191.
4
a. To A,
e
MINERAIS DE FER DE CHATEAUBRIANT 931
En réalité, il s’agit de deux formations distinctes, dont l’une
ravine l’autre : les minerais de fer sont inférieurs et indépen-
dants ! ; cette disposition se voit nettement dans la minière de la
Blandinais, près de Nicore, à l'Ouest de St-Aubin-des-Châteaux
et là aucun doute n’est possible.
Au-dessus des minerais de fer, mais séparés d’eux et les
ravinant, on trouve des argiles blanches et des grès lustrés avec
parties poudingiformes et concrétionnées (grossièrement pisoli-
tiques). La formation n'est pas démantelée comme cela a lieu
d'ordinaire, mais en place, tabulaire et bien stratitiée.
Les minerais de fer, dits de minière, sont donc antérieurs aux
Grès à Sabalites et remonteraient jusqu'à la fin de l’époque cré-
tacée ou le début de l’Eocène au plus. Ils appartiendraient à une
période continentale et seraient formés dans des dépressions
lacustres.
Fi. 1. — Croquis du front de taille ouest de la MINIÈRE DE LA BLANDINAIS
(St-Aubin-des-Châteaux).
1, Minerai de fer ; 2, Glaises blanches et grès lustrés silicifiés ; 3, Terre végétale.
La silicification, qui a atteint si généralement les Grès à Saba-
lites, a quelquefois pénétré plus ou moins en certaines localités
dans les minerais situés au-dessous ; cette action, jointe au
démantèlement général de l’assise supérieure, a amené des appa-
rences qui ont pu être prises à tort pour des passages entre les
deux niveaux distincts. .
Cet âge relativement ancien des minerais de minière concorde
avec ce que M. Davy a trouvé dans la forêt de Gâvre? ; la for-
mation ferrugineuse subordonnée aux couches à fossiles rédoniens
1. Je parle naturellement des véritables minerais de fer; dans l’autre formation
il y a quelquefois des parties extrêmement ferrugineuses, mais faciles en somme à
différencier du minerai subordonné.
2. L. Davy. Découverte de fossiles du Miocène supérieur dans les sables rouges
de la forêt de Gâvre (Loire-Inférieure). B.S.G.F., (3), XVIII, 1890, p. 632.
roulés dans les alluvions anciennes de la Vilaine, les minerais de
o x : ï den DA LÉ
32 : POAPE RÉRPORNE À 2 INC UONN ;
L! * 0x L] MP, Le
1e D
présente, d'après sa description, tous les caractères d’un rema- at
niement des minerais au Rédonien. 71000
Je rapporte au même âge les minerais superficiels des envi-
rons de Rennes, en particulier ceux dont on trouve des fragments
la forêt de Montauban, d'une façon générale ceux qu'on ren-
contre sur la bande côtière qui s’étend de St-Brieuc à la Rance :
St-Brandan, Hillion, Pléneuf, bords de la Rance, ceux de Plémet
(Côtes-du- Nord) près desquels j jai de la présence . grès à
plantes, etc. FER
À Hillion et surtout un peu plus au Sud, à Yffiniac, on trouve 4
à leur voisinage de nombreuses roches diicieese à l'état de pierres : 4
volantes dans les champs ; quoiqu'elles aient un faciès assez dif-
férent de celles de Châteaubriant, elles me paraissent devoir leur
être assimilées comme âge et comme origine. ss
\
$ 933
CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES CORALLINACÉES FOSSILES
par Mapaue Paul Lemoine ‘.
I. — GÉNÉRALITÉS SUR LA STRUCTURE DES CORALLINACÉES.
Les Alodes calcaires jouent, à l’état fossile, un rôle assez
important dans les dépôts sédimentaires comme constructeurs de
calcaire ; ce rôle est bien connu depuis longtemps, ainsi qu’en
témoignent les termes de « calcaires à Nullipores, calcaires à
Lithothamnium, calcaires à Mélobésiées » employés parles géo-
logues pour désigner les formations constituées en proportion
notable par une accumulation de thalles ou de fragments de
thalles de Corallinacées ; ces Algues rouges, incrustées de cal-
caire, sont très souvent associées, dans les dépôts, à des Forami-
nifères, à des Polypiers, à des Echinodermes ou à des Mol-
lusques, ou encore aux Dasycladacées qui appartiennent au
groupe des Algues vertes; à certaines périodes, en particulier au
Trias, ces dernières ont constitué d'importantes formations.
Le plus souvent les géologues se sont contentés de signaler
ces formations sans les étudier au point de vue paléontologique.
Les Algues calcaires sont au nombre des fossiles dont on ne tente
pas souvent la détermination.
En Grande-Bretagne les Algues calcaires paléozoïques ont été
étudiées avec soin et Garwood (1913) a donné une excellente vue
d'ensemble des travaux faits sur les Solenopora et des résultats
d'ordre géologique qu'on pouvait en tirer ; 1l arrive à cette con-
clusion que les Algues calcaires peuvent servir, soit seules, soit
associées à d’autres fossiles, à caractériser des horizons géolo-
giques, et il donne l'exemple de Solenopora compacta de l'Ordo-
vicien qu'on retrouve dans les couches du Llandeïlo-Caradoc
depuis la région de la Baltique jusqu'aux Etats-Unis.
Il est impossible, pour le moment, de généraliser pour toute
la succession des périodes géologiques ; on ne peut pas encore
savoir si les Algues calcaires figureront parmi les fossiles carac-
téristiques d'un étage et si elles pourront être utilisées pour
déterminer l’âge d’une formation ; leur importance réelle au
1. Note présentée à la séance du 4 juin 1917.
*
234 __ MADAME PAUL LEMOINE
point de vue stratigraphique ne sera définie qu'après une étude
systématique complète de toutes les espèces connues de toutes les
périodes géologiques — et cette étude est à faire.
Dans un véritable « calcaire à Lithothamnium » les restes de
Corallinacées forment la presque totalité de la substance de la
roche ; les débris d Algues sont confondus en une masse homo-
gène, souvent très — et à l'examen superficiel du calcaire
on ne peut pas reconnaître la forme de chacun des thalles qui le
constituent. Les sections minces faites dans ce calcaire seront
faites absolument au hasard ; elles montreront de nombreux
thalles disposés en tous sens, et sectionnés de diverses manières;
on observera des coupes longitudinales ou transversales de
branches, des coupes de croûtes menées perpendiculatrement à
leur surface ; ces coupes permettront d'étudier les espèces aussi
facilement que s’il s'agissait d'espèces actuelles; d’autres fois, au
contraire, les sections ont été faites obliquement dans le tissu de
l’Algue et dans ce cas la coupe est inutilisable pour la détermi-
nation du genre et de l'espèce. Dans une seule section d’un cal-
caire à Don on peut reconnaitre plusieurs espèces
appartenant à un ou plusieurs genres. Il semble que jusqu'ici on
ait attribué la formation des Ale crétacés et tertiaires soit au
seul genre /Zithothamnium, soit en général aux Mélobésiées,
c'est-à-dire aux Algues calcaires qui forment des thalles en
croûtes minces ou mamelonnées ou encore des massifs diversement
ramifiés, d'un aspect très varié, mais dont les branches ne pré-
sentent jamais d’articulations ; on a ainsi méconnu le rôle des
Algues calcaires, qui, en opposition aux Mélobésiées, sont réu-
nies dans la sous-famille des Corallinées ; ces Algues consti-
tuent des massifs formés de fines branches démionrs articulées ;
à ma connaissance les seules mentions de Corallinées ee
étudiées en plaques minces, sont dues à M*° Weber van Bose
(1904) qui les a observées dans des calcaires de Nouvelle-Guinée
et des îles Célèbes.
En réalité les espèces de Mélobésiées et de Corallinées sont
souvent associées à l'état fossile ; il en est encore de même à
l'époque actuelle où des représentants de ces deux groupes
cohabitent dans toutes les mers du globe.
La comparaison des espèces fossiles et des espèces actuelles
sera aisée pour les Mélobésiées ; la fossilisation conserve admi-
rablement les détails de la structure ; elle facilite même l’obser-
vation des organes reproducteurs. Il n'en est pas de même pour
les Corallinées : les articulations non calcifiées disparaissent dans
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nf SAS ALI at Mr A Eu à EE EE Vas Eee Mug ETES + = jet L Qu
+ ; De SUEE EC 7 : + :
. . ne
Ju
è
CORALLINACÉES FOSSILES 235
la fossilisation et il ne reste que les articles isolés; le même fait
a lieu dans le groupe des Algues vertes pour les Siphonées (Ovu-
lies, etc.). La détermination des genres est rendue plus difficile,
car la classification actuelle est basée sur la structure de l'articu-
lation et de l’article ; seule cette dernière est utilisable pour les
espèces fossiles de Corallinées.
D'après tout ce qui précède, on comprend que dans l'étude des
fragments de thalles quicomposent un calcaire à Lithothamnium
on est amené à décrire des espèces dont on ignore l'aspect exté-
rieur. On peut cependant, comme nous allonsle voir, reconstituer
l'aspect de l’Algue d’après la structure que présente le fragment
étudié en section mince.
Jusqu'ici il a été question des calcaires dans lesquels les Algues
sont confondues sans qu'il soit possible de les dégager ; dans
certains dépôts (faluns miocènes, formations sableuses du calcaire
pisolithique de Vigny, Leithakalk, etc.), les Algues, moins abon-
dantes, ont conservé leur aspect extérieur, et on les récolte 1so-
lées les unes des autres ; mais il semble que dans ce cas la struc-
ture soit souvent plus altérée que lorsque les Algues constituent
la substance même de la roche.
Qu'il s'agisse de fragments d'Algues observés au sein d’un
calcaire ou d'échantillons recueillis entiers dans une formation
sableuse, on observe deux aspects différents suivant qe les sec-
tions traversent une croûte ou une branche.
1) Dans une espèce en croûte on observe généralement deux
tissus : le tissu de base, dont les files cellulaires courent paral-
lèlement au substratum, est l’hypothalle basilaire (voir fig. 1,
p.258; fig. 17, p. 269); dans le genre Zithophyllum :l présente
des rangées de celiules qui s’emboîtent ainsi qu'il est figuré
(fig. 7, 8, 9, p. 261). Ce tissu de base existe seul lorsque la
croûte est très mince et qu'elle est très lâchement fixée au sub-
stratum (fig. 8). Dans la plupart des cas les files de l'hypothalle
se relèvent verticalement et constituent le second tissu de la
croûte nommé périthalle.
Les épaisseurs relatives de l'hypothalle et du périthalle sont
variables suivant les espèces ; l'hypothalle n’augmente plus
d'épaisseur dès que le périthalle apparait ; il se détruit même peu
à peu à mesure que l’Algue vieillit; au contraire le périthalle
._ s'accroît durant la vie de l'Algue, mais ne dépasse pas certaines
limites déterminées pour chaque espèce.
Dans certaines espèces dont les croûtes, assez épaisses,
n'adhèrent pas au substratum, ou dans des espèces qui forment
nr A MAR LUE RP AU ER GOT
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%
236 MADAME PAUL LEMOINE
des sortes de crêtes, ou des lames disposées en tous sens, on
observe la disposition suivante : au centre de la section est l’hypo-
thalle entouré par deux périthalles développés de part et d'autre
de l'hypothalle (fig. 20, p. 272). S'il s'agit d’une croûte, le péri-
thalle de la face supérieure est plus épais du celui de la face
inférieure.
2) Dans une espèce formant des branches, ou seulement des
mamelons ou des tubérosités, on observe la disposition suivante :
le tissu de la branche est constitué par les files de l’hypothalle
qui sesont élevées à angle droit par rapport à la direction qu’elles
ont dans la croûte ; elles sont verticales dans l’axe de la branche
et s’'épanouissent vers la périphérie où elles deviennent presque
horizontales (fig. 21, p. 272).
Lorsqu'une tige est coupée transversalement la section montre
les files cellulaires axiales sectionnées perpendiculairement par
rapport à leur direction, et les cellules apparaissent comme de
petits polygones.
On voit ainsi que, le plus souvent, il est possible, d’après la
disposition des tissus de l’Algue, de reconstituer la forme qu'elle
avait approximativement à l’état vivant.
Au point de vue de la structure on distingue aisément deux
types bien différents dans les tissus des Corallinacées :
1) Les cellules peuvent être disposées en rangées, soit super-
posées, soit concentriques; les cellules se trouvent être toutes au
même niveau horizontal et leurs cloisons tangentielles, alignées
sur une même ligne, se soudent en une cloison unique continue.
Ce. type de structure est le seul qu'on observe dans les Coralli-
nées (fig. 13, 15). Dans les Mélobésiées, il se trouve réalisé dans
le genre Lithophyllum (fig. 11), soit partiellement, soit complè-
tement ; c’est-à-dire qu'on peut l'observer dans toute l'étendue
du tissu des branches et des croûtes, soit seulement dans une par-
tie des tissus ; dans les espèces en croûtes, l'hypothalle est tou-
jours formé d’éventails successifs emboîtés ; chaque éventail cor-
respond à une seule rangée de cellules (fig. 7 à 9, p. 261, 262).
En l’absence des articulations détruites par la fossilisation, on
peut quelquefois être embarrassé pour rapporter une espèce à un
genre de Corallinées (Corallina, Amphiroa, ete...) plutôt qu'aun
Lithophyllum formé de branches ; la dimension des cellules per-
mettra quelquefois de résoudre la question ; dans les Corallinées,,.
. les cellules atteignent 100 y dans la plupart des espèces ; dans
les Mélobésiées (sauf dans Solenopora) les dimensions ordinaires
PA PES CU fe De TR PRET
TE
EVER
D
+
0
CORALLINACÉES FOSSILES > 237
sont de 5 à 40 y ; il n'existe qu'un nombre restreint d'espèces de
Lithophyllum dont la dimension des cellules rivalise avec celle
des Corallinées ; d'autre part, les cloisons transversales des cel-
lules de Corallinées paraissent généralement plus minces que
celles de Lithophyllum et dans leur ensemble elles forment des
lignes concentriques moins arquées (comparer fig. 21 et fig. 23).
2) Dans les Zithothamnium les cellules ne sont généralement
pas disposées en rangées ; l'hypothalle est simplement formé de
files cellulaires rampantes (fig. 1). Le périthalle de la croûte,
ainsi que le tissu des mamelons ou des branches est formé de files
cellulaires dont les cellules ne sont pas, en principe, placées au
même niveau dans les différentes files ; si quelquefois on observe
la présence de rangées (fig. 18, p. 270), cette disposition sera très
locale, et l'ensemble du tissu conservera un aspect très différent
de celui des Lithophyllum.
Un caractère assez important du genre Lithothamnium est la
présence de lignes d’accroissement grossièrement concentriques,
qui élrétent des couches de teintes différentes dans le tissu
(fig. 4, p. 260) et qui sont particulièrement visibles au faible gros-
sissement ; chaque couche de tissu est composée d’un certain
nombre de cellules superposées.
3) Les deux types de structure qui viennent d'être étudiés se
trouvent associés dans le genre Archæolithothamnium, représenté
par un certain nombre d'espèces fossiles et vivantes. D'après les
figures que Rothplelz a données pour les espèces fossiles et les
coupes que J'ai faites sur quelques espèces actuelles, il m'a paru
que dans les espèces en croûte le périthalle seul montrait la
disposition en rangées, tandis que l'hypothalle était semblable à
celui des Litholhamnium. Dans les espèces formées de branches,
le tissu est entièrement formé de rangées de cellules et en l’ab-
sence des organes reproducteurs, il ne peut être différencié de
celui des Zithophyllum.
4) Dans le genre ancestral Solenopora la structure est tout à fait
semblable à celle des Mélobésiées tertiaires et actuelles. L'hypo-
thalle, inconnu des premiers auteurs qui ont décrit ce genre, a
été étudié par Rothpletz (1913) ; les Solenopora sont composées
d'un hypothalle et d'un périthalle comme les autres Mélobésiées ;
d'après l'examen des figures que Rothpletz a données de Saleno
pora spongioides, il de que l'hypothalle soit du même type
que celui des Lifhothamnium ; mais sur ces figures on ne suit
pas aisément le trajet de chaque file, les cellules ne paraissent
pas s'enchaîner les unes aux autres, ce qui me fait penser que
CA A 5e D OU ND ET Pal Le MNT 2S PRE OR TL OEM M OURS RRSUSRR PET ET TE
gr | « { - Fe LAIM A ROUTES k Pau 2 de
338 MADAME PAUL LÉMOINE
cette coupe n'a pas été orientée dans un sens convenable pour
permettre l'étude des files hypothalliennes.
Le tissu périthallien qui compose la plus grande partie des
croûtes de Solenopora n'est pas disposé suivant un type uniforme.
Une partie des espèces rappelle le type de structure Litho-
thamnium par la disposition des cellules et la présence de zones
concentriques qui traversent le tissu : les espèces S. filiformis,
S. nigra, S. spongioides du Silurien, S. jurassica du Jurassique, 4
et peut-être aussi S. fusiformis du Silurien, rentrent dans cette i
catégorie. Au contraire S. lifhothamnioides, S. gotlandica du
Silurien, S. Gariwoodi du Carbonifère montrent des cellules dis-
posées très nettement en rangées ; d’après la description de
Brown, le même caractère se retrouve probablement dans
S. compacta, mais il serait moins frappant.
En somme le genre Solenopora n'est pas un genre homogène
au point de vue de la structure; le seul caractère commun aux
espèces de ce genre est la grande taille des cellules ; la longueur
est comparable à celle des cellules des Corallinées ; mais la lar-
geur, qui atteindrait ici 100 y, n’a aucun rapport avec la largeur des
cellules des Corallinacées actuelles et fossiles qui, dans les autres
genres, ne dépasse jamais 20 y ; les dimensions des cellules, rele-
vées dans les travaux de Nicholson, Brown, Hinde, Rothpletz,
sont résumées dans le tableau suivant :
COUPE LONGITUDINALE COUPE TRANS-
EE VERSALE
Longueur Largeur Diamètre
. compacta
. filiformis
. lithothamnioides SD ait
. nigra 58 à 1664.
. dendriformis
. gotlandica
. Spongioides
S. Garwoodi 20 à 80 y
S. Jurassica 143-333 à
/
=
[cb]
.—
=
=
TE
un
Malgré les ressemblances de structure et d’aspect extérieur
que le genre Solenopora présente avec les autres Mélobésiées, la
dimension des cellules est dans l’ensemble beaucoup plus consi-
dérable que celle des Mélobésiées et se rapproche plutôt de celle
des Corallinées. Cependant ainsi que l’a fait remarquer Rothpletz
(1908), certaines espèces comme S. gotlandica avaient dès le
PAPTORS AN RE
CORALLINACÉES FOSSILES 330
Silurien des cellules relativement courtes et étaient intermédiaires
à ce point de vue entre Solenopora et Archæolithothamnium.
Les Solenopora sont jusqu'ici les seuls représentants des Coral-
linacées pendant le Primaire et pendant une partie des terrains
secondaires. Rothpletz avait cru devoir créer le nom de Soleno-
porella pour certains spécimens Jurassiques d'Angleterre, à cause
de la présence de pores dans les cloisons des cellules ; mais
d'autres auteurs comme Yabe et Garwood semblent n'attacher
aucune valeur générique à ce caractère.
5) Il reste à dire quelques mots du genre Mefasolenopora créé par
Yabe (1912) pour une espèce du Jurassique supérieur du Japon,
M. Rothpletzi. La structure paraît assez voisine de celle de Sole-
nopora ; l'hypothalle est représenté par quelques fiies cellulaires
horizontales, et ressemble à celui de Solenopora spongioides et
de Lifhothamnium. L'auteur pense que ce genre établit une tran-
sition entre Solenopora et Lithothamnium.
Ces différents types de structure n'avaient pas été mis en relief
et on avait méconnu leur intérêt dans la détermination des genres,
ainsi que je l'ai déjà fait remarquer (1911) ; c'est pourquoi la
plupart des espèces tertiaires de Mélobésiées ont été décrites sous
le nom de Zithothamnium, tandis que, par l'examen des figures
données par les auteurs, il s’agit le plus souvent d'espèces appar-
tenant au genre Lithophyllum ; les deux genres sont souvent
associés dans les mêmes dépôts, de même qu'à l'époque actuelle
ces deux genres se rencontrent sous toutes les latitudes ; cepen-
dant l'abondance des Zithothamnium va en augmentant de
l’équateur vers les deux pôles, tandis que le genre Zif{hophyl-
lum n'est plus représenté dans les mers glaciales que par des
espèces en nombre restreint et à structure aberrante.
Dans les espèces actuelles, l'étude de la structure permet faci-
. lement l'attribution à tel ou tel genre; car il est facile d'orienter
les coupes et d'en faire autant qu'il est nécessaire pour bien con-
naitre la structure d'une espèce. Dans les espèces fossiles, j'ai
attiré l'attention sur des cas embarrassants, parce qu’on est
souvent obligé de se contenter d'une section faite au hasard. C'est
pourquoi, les organes reproducteurs, si on a la chance de les
rencontrer, pourront fournir des renseignements précieux.
On sait que dans les Corallinacées, les organes reproducteurs
se développent dans des cavités ou conceptacles, formées à la
surface du tissu, mais pouvant se trouver au milieu du tissu par
suite de la croissance ultérieure des files cellulaires.
L£ ot) dE : M AD RM EE TL de 2 Ter LR" ‘
Te COTE : LT MAN NA
UE Fa 2
240 MADAME PAUL LEMOINE
Ces conceptacles se rencontrent rarement dans les Corallinées.
Ils seront donc surtout utiles pour la différenciation des trois
genres de Mélobésiées : Lifhothamnium, Liüthophyllum, Archæo-
lithothamnium.— Les conceptacles contenant les organes sexués
(conceptacles mâles à anthéridies, coneeptacles femelles conte-
nant d'abord les oogones, puis les spores résultant de la germi-
nation de l'œuf) ne fournissent pas de caractères permettant aisé-
ment la distinction des genres. — Au contraire les conceptacles à
sporanges offrent des caractères très intéressants. Dans le genre
Archæolithothamnium chaque sporange est isolé et enfermé dans
une petite cavité du tissu qui épouse sa forme. Dans les deux
autres genres les sporanges sont groupés en grand nombre dans
les conceptacles (fig. 18, p.270); la sortie des spores a lieu soit par
un seul orifice central (ZLifhophyllum) soit par un grand nombre
d'orifices (20 à 100) correspondant à un nombre égal de logettes
contenant les sporanges.
Les organes reproducteurs sont encore inconnus dans le genre
Metasolenopora. Dans le genre Solenopora, Brown (1894) avait
cru pouvoir affirmer d’après certains indices l'existence de spo-
ranges ; depuis, Rothpletz (1913) a figuré dans $. gotlandica des
cavités ovales, disposées en rangées concentriques, qui paraissent
en effet pouvoir être des sporanges; ils seraient du même type que
ceux de Archæolithothamnium, maisils ont une forme plus étroite,
plus allongée, et plus irrégulière ; leurs dimensions, 250 y: de
long et 60 à 80 y de large, sont plus grandes que celles des spo-
ranges de Archæolithothamnium.
II. —— TAF ACTUEL DE NOS CONNAISSANCES
SUR LES CORALLINACÉES FOSSILES.
Les calcaires d’origine végétale formés en grande partie par les
Corallinacées ont été signalés à presque toutes les époques géo-
logiques à partir du Silurien ; dès cette époque les Solenopora ont
constitué des dépôts calcaires importants et on les trouve associées
aux formations coralliennes. II ne semble pas que, à la fin du
Primaire ni pendant les périodes triasiques et jurassiques, les
Corallinacées aient joué un rôle important dans la formation des
roches calcaires ; leur importance s’accroit brusquement au Cré-
tacé supérieur où elles contribuent à la formation de la Craie de
Maëstricht ; leur rôle s'accentue pendant la période tertiaire : à
l'Eocène et à l'Oligocène elles constituent par leur accumulation
des calcaires connus dans tout le bassin méditerranéen. Au Mio-
CORALLINACÉES FOSSILES 241
cène elles sont très abondantes dans le Leithakalk de Vienne,
dans les Faluns de l’Anjou, etc. Leur abondance est telle que la
plupart des auteurs qui ont étudié les terrains tertiaires en ont
signalé la présence dans tous les pays.
La bibliographie relative aux Corallinacées fossiles est très
disséminée ; c’est pourquoi je crois utile de donrer la liste des
espèces qui ont été décrites jusqu'ici ; je crains que cette liste ne
renferme quelques omissions ; je pense toutefois que telle quelle
elle rendra service aux personnes qui chercheront à déterminer
ces Algues.
Une centaine de noms d'espèces ont été créés jusqu'ici ; un
certain nombre ne pourront pas être utilisés à cause de la des-
cription trop succincte donnée par l’auteur, à moins qu'on ne
puisse retrouver et décrire à nouveau les échantillons-types.
Pour la plupart des espèces de Lithothamnium et de Lithophyl-
lum, on ne peut pas se fier au nom générique donné par les
auteurs ; il ne faut pas oublier que les auteurs anciens les ont
considérées comme des Polypiers, sous le nom de Nullipora.
Ensuite la détermination des genres actuels s’est faite d’après
l'aspect de l’Algue (croûtes ou branches), puis d’après les carac-
tères des organes reproducteurs ; aussi les auteurs qui étudiaient
les espèces fossiles ne possédaient-ils aucun caractère qui pût les
guider dans l'attribution à un genre plutôt qu’à un autre, et ont-
ils Le plus souvent adopté le terme de Zithothamnium. Actuel-
lement les études anatomiques m'ont montré que ces genres
pouvaient être différenciés par leur structure, examinée en sec-
tions minces.
En résumé, pour toutes ces raisons, il n’est pas encore possible
d'utiliser nos connaissances sur les Corallinacées pour en tirer des
conclusions qui seraient prématurées. Il conviendra d’abord d'étu-
dier toutes les espèces des calcaires à Lithothamnium de toutes les
régions du globe. Il semble, d'après les échantillons qui m'ont
été donnés fort aimablement de divers côtés, que le nombre des
espèces soit beaucoup plus important qu’on ne le croit générale-
ment. Il ne faut pas oublier en effet qu'à l'époque actuelle ces Algues
existent sur toutes les côtes de tous les pays, et que dans chaque
localité on en connait 20 à 30 espèces dans les régions chaudes. Il
faut donc s'attendre, par analogie, à voir beaucoup s'augmenter
le nombre des Corallinacées fossiles connues jusqu'ici.
Il est probable que cette longue étude descriptive amènera, une
fois terminée, à une vue d'ensemble intéressante sur le dévelop-
pement de la famille des Corallinacées pendant les périodes géo-
logiques.
20 novembre 1918. Bull. Soc. géol. de Fr. (4), XVII, 1917. — 16.
549 MADAME PAUL LEÉMOINÉ
Terrains primaires
CawBRIEN. — D'après Garwood(1913, p. 491) les restes les plus
anciens de Corallinacées sont ceux d’une petite Algue calcaire
découverte dans l'Antarctique au glacier Beardmore, à la latitude
84° Sud (Priestley et David, 1910, p. 775, fig. 6, 1) ;. cette
Algue a été rapprochée des Sülenopora par ere savants
compétents sur cette question, Etheridge, Dun, Chapman.
SiLuRIEN. — Solenopora compacta Biczies ; Nicholson et Ethe-
ridge, 1880, p. 31, pl. 1, fig. 3,pl.n, fig, 1, nommée Tetradium Pea-
chü ; Nicholson et Etheridge, 1885, pl. xui, fig. 1 à 9 ; Nicholson,
18838, p. 20, fig. 3; Brown, 1894, p. 146, fig. 1, 2 ; Rothpletz,
1908, p. 12, pl 1, fe. JET 6 ; Rothpletz, 1913, L. 11, pl. 1, fig.
, 6. — Ürdoviaien- ob : Craighead près Giivat, comté de
AE (variété Peachii) : Angleterre : Shropshire ; Provins de la
Baltique: Saak près Reval, Esthonia ; Amérique du Nord :
Indiana ; calcaire de Trenton et Blackriver; groupe de Cincinnati;
No Furnberg (var. Peachii). Gothlandien : Ile Gothland.
Solenopora dendriformis Browx ; Brown, 1894, p. 196, fig. 7. —
Ordovicien. Province de la Baltique : Saak, Sud de Reval, Estho-
nia.
Solenopora filiformis Nicu. ; Nicholson, 1888, p. 21, fig. 4;
Brown, 1894, p. 195, fig. 6; Rothpletz, 1913, p. 14, pl. 11, fig. 4.
— Ordovicien. Ecosse : Craighead près Girvan, comté de Ayr.
Gothlandien : Ile Gothland.
Solenopora fusiformis Brown: Brown, 1894, p. 197, pl. v,
fig. 4.— Ordovicien. Ecosse: CBREdDrES Girvon “comité de ANS
Solenopora gotlandica Rorapc. ; Rothpletz, 1908, p- 44, pl. iv,
fe. La5: 191, p. 15, pL L fig. a 4, pl. vu, fig. 3. Gothlan
dien. Mer Baltique : Ile Faro et Ile Gothland.
Solenopora lithothamnioides Brown, 1894, p.148, pl. v,fig.2.—
Ordovicien. Ecosse : Shalloch Mill près Girvan, comté de Ayr.
Solenopora nigra Brown; Brown, 1894, p. 149, pl. v, fig. 3 et
fig. texte 3. — Ordovicien. Province de la Baltique : Saak, Sud
de Reval, Esthonia.
Solenopora spongioides Dys. ; Dybowski, 1877 : Rothpletz, 5
1913, p. 13, pl. nu, fig. À à 3. — Province de la Baltique : Saak,
Sud de Reval, Esthonia.
Une empreinte, d'affinité douteuse, qui devrait peut-être être
rapportée aux Hydrozoaires, a été décrite sous le nom de Coral-
lina Reussiana par Goeppert, 1859, p. 35, pl. xxxvi, fig. 14 et
2 AT gr TELE PRE) LUS
CORALLINACÉES FOSSILES 343
Schimper, t. I, 1869, p. 180, pl. ur, fig. 9; ce fossile provenait
des couches du Silurien supérieur de Beraun, Bohême.
DévoniIEN. — Aucune espèce n’a jusqu'ici été signalée dans le
Dévonien.
CARBONIFÈRE. — Solenopora Garwoodi Hinpe ; Hinde, 1915,
pl. x; Garwood, 1916, pl. xu, fig. 7, pl. xvinr, fig. 1, 2. — Carbo-
nifère inférieur ; Angleterre ; Westmoreland : district de Shap,
Ravenstonedale et Arnside ; Lancashire.
Deux autres espèces de Mélobésiées : Archæolithothamnium
marmoreum (Munier-CHaLmas mss) et Lithophyllum? belqicum
Fos. ont été décrites par Foslie (1909) d’après des préparations
et un échantillon du calcaire carbonifère de Belgique, donnés
par Munier-Chalmas à Bornet, qui sont actuellement au Labora-
toire de Cryptogamie du Muséum d'Histoire naturelle, de même
que toute la collection Bornet. L'échantillon est un calcaire noir
dans lequel les Algues calcaires forment de nombreuses taches
blanches. Le genre Archæolithothamnium n'avait jamais été,
avant cette découverte, signalé dans des terrains antérieurs au
Crétacé, et les genres Lifthothamnium et Lithophyllum n'étaient
connus qu'à partir du Jurassique supérieur. Cette découverte
apparaît beaucoup plus importante que Foslie ne le pensait quand
il décrivit ces deux espèces ; elle conduit à modifier les notions
que nous possédions jusqu'ici sur la phylogénie des Corallinacées.
On admettait en effet que le genre Archæolithothamnium apparu
le premier, avait donné naissance aux genres Lithothamnium et
Lithophyllum ; cette hypothèse séduisante ne peut plus être
maintenue ; ces trois genres ont apparu à des périodes beaucoup
plus anciennes et rien ne nous autorise pour le moment à dire
s'ils sont apparus simultanément ou successivement.
PERMIEN. — Steinmann (1909) a signalé dans des calcaires
permiens de Sicile des fossiles analogues à Solenopora ou à
Lithothamnium.
1. Garwoop, 1913, p. 548 a attiré l'attention sur des sections minces faites dans
le calcaire viséen du Bassin de Namur, conservées au Muséum de Bruxelles et
publiées par Gürich sous les noms de Spongiostroma et Malacostroma. Garwood
avait étudié les sections et la structure lui rappelait celle des Algues calcaires ;
d'après les photographies que donne Gürich (Les Spongiostromidés du Viséen de la
province de Namur, Mém. Musée roy. hist. nat. Belgique, L.LI, 1906) il me semble
qu'il y ait analogie avec les Algues calcaires vertes, Siphonées, mais non avec les
Corallinacées. D’autres restes fossiles signalés par Garwood, 1913, p. 548, décou-
verts par Kaïisin dans les couches qui surmontent les Psammites du Condroz, à
Feluy-sur-Samme (Hainault), sont rapportés aux genres Mitcheldeania et Orto-
nella qui paraissent appartenir aux Siphonées calcifiées.
244 MADAME PAUL LEMOINE
Terrains secondaires
Trras. — Solenopora triasina VinassA DE REGny, 1915. Timor.
Lithothamnium ? triadicum Tornquisr, 1899, p. 349, pl. xx,
fig. 10, du Calcaire à Ceratites subnodosus de Oreothal, dans le
Tretto et du calcaire du mont Spitz est d’une détermination
douteuse. L'auteur avoue n'avoir pas vu de cellules ; 1l a basé sa
détermination sur la présence de couches concentriques d’accrois-
sement, rappelant celle des Lithothamnium.
D'autre part Solms-Laubach (Einl. in die Paleophytologie,
4887, p. 46) fait allusion à des corps du Muschelkalk du Hain-
berg, près Gottingen (Hanovre) ; mais en l'absence de toute struc-
ture organique il déclare qu'il est impossible de savoir s1 ce sont
des Lithothamnium plutôt que de simples concrétions.
JurassiQue. — Unger a signalé sous le nom de Corallina des
restes fossiles dont l’un rod appartenir d’après l’auteur au
. genre Halimeda (Siphonées) : Corallina Halimeda Uxcer (Unger,
1847, p- 127, pl. xxxix, fig. 7; 1850, p. 24 ; Schimper, I, 1869,
p- 178) de l’Oolite de Leich Pannes rive gauche de l'Enns,
Autriche. Quant au Corallina arbuscula Une. (Unger, 1847,
p. 127, pl. xxxix, fig. 6 ; 1850, p. 24; Massalongo, 1856, p. 39;
Schimper, I, 1869, p. 179) du calcaire oolithique de Pechgraben
près Weiher Autriche, il est assez difficile de savoir s'il s’agit
réellement d’une Cor lues
Il ne faut pas faire état de l? Eronente signalée par de Saporta
(A propos des Algues fossiles, 1882, p. 23. pl. 1, fig. 6) sous le
nom de ihorhamnite Choisir et Heron Ha CS ie de la
Charente. 11 n'existe pas, à la surface du thalle des Algues cal-
caires, de pores analogues à ceux dont parle l’auteur ; ceux-ci
sont tr op nombreux et trop réguliers pour qu'on puisse penser
qu'il s'agisse de conceptacles.
Enfin les espèces désignées par Heer (Flora fossilis Helvetiae,
1876), du Jurassique et d’autres terrains, citées par Schimper
(t. I, 1869) et de Saporta, n’ont aucun rapport avec les Coralli-
nacées, et dans ces conditions il est inutile de donner leur biblio-
graphie.
= Les seuls restes certains de ÉOrRIBRRGeeE ÿ jurassiques sont les
espèces suivantes :
Solenopora Jjurassica NicHozson ms.; Brown, 1894, p. 150,
fig.4,5. — Angleterre : Chedworth, près Cirencester (Gloucester)
dans la grande Oolithe ; Malton (Yorkshire) dans le « Coral rag ».
+ ÈS TS
Ra Le, ds Ar
SM D SF
TU
SE junte dei chi vue
[#44
CORALLINACÉES FOSSILES 24
Solenoporella sp.!; Rothpletz, 1908, p. 10, pl. nu, fig. 5, 6
(nommée Solenoporella jurassica Nicu.). — Angleterre : Yedman-
dale et Seamer, district de Scarborough (Yorkshire).
Metasolenopora Rothpletzi YaBe, 1912, p. 2, pl. 1, fig. 2à 5,
et fig. texte 2 et 3. — Jurassique supérieur ou Crétacé inférieur
de Torinosu, Kompirayama, province de Shikoku (Japon).
Lithothamnium jurassicum Gumsez, 1871, p. 33, pl. u, fig.
9a,9b; Rothpletz, 1891, p. 304. Calcaires de Schwamm, Schwa-
benberg près Neukirchen (Franconie) dans la zone à Peltoceras
bimammatus.
Créracé. — Les empreintes nommées Corallinites gqalaxaura
MassaLonGoO (1856 a, p. 42, pl. vi, fig. 1, 2) du Crétacé inférieur
de Lombardie seraient, d’après l’auteur, plus voisines des
Galaxaura que des Corallina et ne rappellent d’ailleurs pas les
espèces actuelles de Corallinées.
CRÉTACÉ MOYEN. — La présence de Corallinacées était jus-
qu ici incertaine dans les couches antérieures au Cénomanien.
M. Romanes vient de décrire une nouvelle espèce recueillie
par M. Gregory. dans les couches albiennes de l’Angola (Afrique
du Sud), le Lithothamnium angolense Romaxes, 1916, fig. 2 à 6.
Précédemment M. Regnault avait signalé et figuré (1910, fig. 2)
des sables albiens de la Puisaye (départ. de l'Yonne) qu'il con-
sidérait d'ailleurs comme miocènes, un échantillon qu'il a nommé
Lithothamnium præracemus. L'auteur a bien voulu me montrer
cet échantillon qui a une certaine ressemblance extérieure avec
les Lithothamniées ramifiées, mais qui m’a paru plutôt être le
produit d’une concrétion. La question serait résolue définitive-
ment par l’étude d’une section mince, que l’auteur ne s’est pas
décidé à faire exécuter pour ne pas abîimer un échantillon unique.
Archæolithothamnium cenomanicum RoraPcerz, 1891,p. 313,
pl. xv, fig. 1, 2, 16 ; cette espèce a été signalée par Rothpletz
dans le Cénomanien de St-Paterne (Sarthe). Des échantillons
recueillis aux environs du Mans (Sarthe) par M. et Me OEhlert,
dans la zone à Terebratella Menardi, m'ont été donnés fort
aimablement par eux.
Il est possible qu'il faille réunir au Arch. cenomanicum le
Nullipora lycoperdites MicHeui, p. 218, pl. 53, fig. 20, des
environs du Mans. L'auteur dit en effet qu'il se présente sous
l'aspect de boules de la longueur d’un pois à celle d’une noix, et
1. Je me conforme ici à l'opinion de Garwood suivant laquelle le Solenoporella
Jurassica de Rothpletz ne serait pas la même espèce que le Solenopora jurassica
de Brown et de Nicholson.
Ne AT PER
246 MADAME PAUL LEMOINE
l'aspect de la figure de Michelin est tout à fait celui de mes
échantillons de À. cenomanicum.
Archæolithothamnium turonicum Rorneerz, 1891, p. 313,
pl. xv, fig. 9, 13. — Le Beausset (Var). Turonien.
Lithophyllum amphiroæformis Roraecerz, 1891, p.314, pl. xv,
fig. 10, 142; Foslie, 19092, p. 17. — Turonien. France : Le
Beausset (Var).
Le Nullipora mamillifera Micmeuw, p. 148, pl. 29, fig. 3, de
Tours (Indre-et-Loire) paraît être un Polypier rameux.
SÉNONIEN. — Archæolithothamnium gosaviense RorHPLErz,
1891, p.314, pl. xvu, fig. 1, 3. France : Les Martigues (Bouches-
du-Rhône) ; Galicie : couches à Inoceramus (Felix, 1906). Couches
de Gosau.
Lithothamnium sp. ; Silvestri, 1909, p. 122, pl. xvn, fig. 4.
Sicile : Calsasacco, près Termini-Imerese.
Lithothamnium Goldfussi Guuser, 1872, p. 285, pl. p 1v, fig.
L#; Rothpletz, 1891, p. 304 ; Goldfuss, 1826, p. 94 (nommé
Ceriopora polymorpha), pl. x, fig. T, pl. xxx, fig. 11 : Michelin,
1843, nommé Ceriopora polymorpha), pl. 1, fig. 4. — Craie de
Maestricht,.
Lithothamnium mamillosum Gümsez, 1871, p. 31, pl. n, fig.
Ta, b ; Rothpletz, 1891, p. 304, 315, pl. xvn, fig. 7 (non L.
mamillosum Haucr, 1885 — L. Haucki, Rorupz., 1891). — Craie
de Petersberg près Maestricht.
Lithothamnium palmatum Gorvruss, 1826, p. 20, pl vin, fig.
1 (nommé Nullipora palmata); Gümbel, 1872, p. 284, pl. D 1v,
fig. L 14 1h; Rothpletz, 1891, p. 304. — Craie de France (sans
localité) et Craie de Gosau (Salzkammergut, Hte-Autriche).
Lithothamnium racemosum Goznruss, 1826, p. 21, pl. vin,
fig. 2 (nommé Nullipora racemosa) ; Gümbel, 1872, p. 284, pl.
D IV, fig. L 2a, 2h ; Rothpletz, 1891, p.304. — Craie de Maestricht.
Lühophyllum perulatum Gümeez, 1871, p. 34, pl. u, fig. 11a,b;
Rothpletz, 1891, p. 304. — Craie de Maestricht.
Lithophyllum procaenum Gümsez, 1871, p. 33, pl. n, fig. 10a,
b; Rothpletz, 1891, p. 304. — Craie de Petersberg près Maestricht.
DANtEN-MonTiëx. — Lithothamnium parisiense Gümeez, 1871,
p. 32, pl. 1, fig. 8a b; Rothpletz, 1891, p. 304; Munier-Chal-
mas (1897, p. 85) a signalé cette espèce dans le calcaire pisoli-
thique de Meudon, où elle se rencontrait en individus isolés ;
mais elle ne paraît pas être représentée dans les collections de
France.
D'autres espèces ont été signalées également par Munier-Chal-
Lx
RCE
HAL
CORALLINACÉES FOSSILES 247
mas (1897) dans le Calcaire pisolithique de Vigny et la Falaise,
où elles ont en effet été recueillies à nouveau en 1914 lors d’une
excursion de la Société géologique de France.
Terrains tertiaires et quaternaires
NUMMOLITIQUE. — Archæolithothamnium Aschersoni (ScawaAG.)
Fosz,; Schwager, 1883, p. 100, pl. xxix, fig. 25; Rothpletz,
1891, p. 316 ; Foslie, 1901, p. 16. — Eocène inférieur. Désert
Lybique : au Nord de Dachel.
Archæolithothamnium nummuliticum GümseL, 1861, p. 654 ;
1871, p. 27, pl. 1, fig. 2a,b ; Rothpletz, 1891, p. 303, p. 316,
pl. xvu, fig. 5 ; 1908, pl. 1v, fig. 6, pl. v, fig. 1 ; Trabucco, 1894,
p. 205 ; Capeder, 1900, p. 176, pl. vi, fig. 2 ; Savornin, 1902,
p. 159, fig. 1 à 3. — Eocène : Kreissenberg (Bavière) ; Schoneck et
Hammer (niveau des couches de Kreissenberg) (Tyrol) ; val de
Sugana près Borgo; couches à Nummulites aturica de Kabylie
(Lutétien). Nummulitique inférieur : cette espèce a été signalée
avec quelque doute dans le Suessonien du département d'Oran,
à Arlal. Oligocène : Cave de Gassino; calcaire de Defilippi et
Cavigione.
Archæolithothamnium Rothpletzsi Trasucco, 1894, p. 192, pl.
ix, fig. 1. Oligocène : Gassino.
Archæolithothamnium torulosum Güws.; Gümbel, 1871, p. 30,
pl. 1, fig. 6a, b; Rothpletz, 1891, p. 303, 318, pl. xvrr, fig. 2, 6 ;
Silvestri, 1909, a (non Trabucco, 1894 — L. Trabuccoi Fosr.).
— Eocène : Monte Magre (Vicentin) ; val Sugana, près Borgo ;
Kreissenberg, Siegsdorf (Bavière) ; Grèce. Oligocène : Thalberg-
graben près Traunstein (Bavière).
Lithothamnium arenularium Carever, 1900, p. 177, pl. vi,
fig. 4. — Oligocène : Ponzone, Monte Fumaiolo (Italie).
Lithothamnium bolcense Munier-CHaLmas, 1891, p. 37, p. 84,
— Eocène moyen. Vicentin.
Lithothamnium cavernosum Capener, 1900, p. 175, pl. vi,
fig. 1. — Eocène. Italie : San Genesio.
Lithothamnium ? Dekinni Morren ; in Nyst Coq. et Polyp.
tertiaires de Belgique, 1843, p.620, nommée Millepora Dekinni.
— Belgique : Melsbroeck près Vilvorde. Lutétien inférieur.
Lithothamnium effusum Gümsez, 1871, p. 28, pl. 1, fig. 3;
Rothpletz 1891, p. 304. — Eocène, Bartonien. Sardaigne : Trient,
Lithothamnium etruscum PanTanezur, 1881, p. 53 ; 1882, p.
14, 15, pl. ni, fig. 3 et 5. — Italie : Calcaire de Ceserana, Val di
248 = MADAME PAUL LEMOINE
Serchio (Toscane); Chianti, Siena (Toscane) ; Collelungo (Ombrie).
Nullipora ? granulosa Micneuin, 1840-1847, p. 178, pl. 46, fig.
19. — France : Ecos (Eure). :
Lithothamnium Meneghinii Panranerzr, 1881, p. 53 ; 1882,
p. 15, pl. n, fig. 4. —Ttalie : Castagnoli Chianti, Siena (Toscane) ;
Monte di Licia, Sarzana (Ligurie).
Lithothamnium ovatum Caprener, 1900, p. 177, pl. vi, fig. 5.
— Oligocène. Italie : Sassello, val d'Erro (Ligurie).
Lithothamnium aff. palmatum Gopr.; Pantanelli, 1882, p. 15.
— Italie : Chianti, Siena (Toscane).
Lithothamnium suganum Roruaezerz, 1891, p. 319, pl. xvur,
fig. 4; Capeder, 1900, p. 176, pl. vr, fig. 3; Trabueco, 1908,
p. 396, pl. xiv, fig. 6, 9 ;: 1894, p. 193, pl. 1x, fig. 2. — Oligocène.
Italie : (brie Sens. Poe es done als (Piémont);
Telve près Éno Val Sugana ; Ge di Gassino.
Dh e ure Trabuccoi Foscie, 1901, p. 17 (— L. forulo-
sum TraBucco, 1894, p. 204, pl. 1x, fig. à. non Gümbel, 1871 ;
non Rothpletz, 1891). — Oligocène. Cavigione (Italie).
Lithothamnium fuberosum GümseL, 1871, p. 29, pl. r, fig. 5a,
b; Rothpletz, 1891, p. 303, 307 ; non Michelin. — Oligocène.
Bunde (Westphalie) ; Astrupp près Osnabrück (Hanovre).
Une empreinte rappelant les Melobesia a été signalée par Mas-
salongo {in Engler 1897, p. 561) sous le nom de Welobesites
membranaceus, associée à des Laminarites et Delesserites de
l’Eocène du Monte Bolca. Engler considère ce fossile comme .
étant d'attribution douteuse et appartenant peut-être aux Bryo-
zoaires.
Corallinites Micheloti Warezer, 1866, p. 27, pl. v, fig. 2, 3;
Schimper, [, 1869, p. 179, du calcaire grossier d’Arcueil (Seine) et
de Jouy (Aisne) serait d’après Fritel (1909, p. 383; 1913, p. 358)
des restes de Posidonia parisiensis BroN&N., plante phanérogame.
De même Corallinites Pomeli Broncn. (Watelet, 1866, p. 26,
pl. v, fig. 1: Schimper, I, 1869, p. 179) du calcaire grossier des
environs de Gentilly, serait d’après Fritel (1913, p. 355) une tige
de Cymodoceites Brongniarti War., dépourvue de feuilles.
On peut se demander sile Corallinites Donatiana MassaLOXGo,
1856, p. 44, pl. vr, fig. 3, du Tertiaire du Vicentin, ne serait pas
également une Naïadacée voisine des espèces précédentes.
La seule espèce appartenant d'une façon certaine aux Coralli-
nées est une Amphiroa signalée par Mv* Weber van Bosse (1904,
p. 110) dans l’Eocène dates Karas (Nouvelle-Guinée).
NÉOGÈNE INFÉRIEUR ET MOYEN. — Lithothamnium batala Di STE-
FANI, 1884, p. 147, p. 272 (sans description). — Tortonien. Tro-
pea, Calabre. Re
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CORALLINACÉES FOSSILES 249
Lithothamnium cavernosum Gapever, 1900, p. 175, pl. vr, fig.
1. — Tortonien : Italie : Bocca d’Asino.
Lithothamnium dentatum Career, 1900, p. 178, pl. vi, fig. 7.
— Helvétien. Italie : colline de Turin. Le nom de dentatum a été
préemployé par Kutzing (1841) pour une espèce actuelle de Zitho-
phyllum de la Méditerranée.
L.? (Nullipora) Florea-Brassica Mircer, 1854, p. 177 ; 1866,
p. 35 ; Couffon, 1903, p. 12; 1907, p. 23 ; 1908, p. 57; 1912,
p. 140. — Helvétien. Maine-et-Loire: Chazé Henri, St-Georges,
Aubigné, Machelle, Sceaux, St-Clément.
Lithothamnium Foslie Tragucco, 1900, p. 716, pl. x1, fig. 10 ;
1908, p. 397, pl. xiv, fig. 8. — Burdigalien-Helvétien. Italie :
calcaires d’'Acqui et de Verna, Casentino. Le nom de Z. Fosliei
a déjà été employé par Heydrich en 1897 pour un Zithophyllum
actuel.
Lithothamnium glomeratum Careper, 1900, p. 178, pl. vi,
fig. 8. — Helvétien. Italie : Turin.
Lithothamnium incrustans Careper, 1900, p. 179, pl. vi, fig.
9. — Helvétien. Italie : colline de Turin. (Ce nom a déjà été
employé par Philippi en 1837, pour un Zithophyllum de la
Méditerranée.)
Lithothamnium langhianum Trasucco, 1900, p. 715, pl. x1,
fig. 3, 4,9, 11 ; 1908, p. 396. — Burdigalien-Helvétien. Italie :
calcaires d’Acqui, Casentino (Toscane).
Lithophyllum aff. lichenoides (Ezr.) Priz.; Chapman, 1916,
1913. — Miocène. Australie : sondage de Weah, Victoria.
Lithophyllum (Dermatolithon) Lovisatoi Samsonorr, 1914. —
Burdigalien. Sardaigne : [sili.
Lithothamnium magnum Career, 1900, p.179, pl. vi, fig. 10.
— Helvétien. Italie : Villa Mandoletta, Casale (Piémont).
Lithophyllum ? Martelli Samsoxorr, 1914 (nommé Goniolithon
Martelli). — Miocène. Albanie : Rakovicza.
Lithothamnium pliocenum Güweez, 1871, p. 29, pl. 1, fig. 4;
Savornin, 1902, p.161, fig. 5. — Cette espèce signalée par Gümbel
dans les couches du Monte Mario a été retrouvée par Savornin
dans le Néogène moyen, étage sahélien : Sahel d'Alger et cap
Figalo.
Lithothamnium polymorphum Carever, 1900, p. 179, pl. vi,
fig. 11. — Helvétien. Turin (Ce nom est employé depuis Linné,
1767, pour une espèce actuelle de Lifhothamnium de l'Atlantique
Nord).
Lithophyllum racemus Lux. ; Trabueco, 1900, p. 716 ; 1908,
p. 398 ; Rothpletz, 1891, p. 320, pl. xv, fig. 4, 7, 8, 11, 12, 15.
250 MADAME PAUL LEMOINE
— Burdigalien-Helvétien. Italie : calcaire de Casentino, Acqui et
Verna (Trabucco). Helvétien-Tortonien, Canaries: Las Palmas.
D'après les figures données par Rothpletz il est probable que cette
espèce fossile doit être séparée de l'espèce actuelle,
Lithothamnium ramosissimum Reuss, 1848, p. 29, pl, ru, fig.
10-11 ; Unger, 1858, p. 23,-pl. v, fig. 18-22 ; Gümbel, 1871, p.
24, pl, 1, fig. la, 4d ; Schimper, t. I, 1869; p. 180; Rothpletz,
1891, p. 303, 320 ; Savornin, 1902, p. 161, fig. 4. — Cette espèce
constitue d’après les auteurs une partie des calcaires tortoniens
du Leithakalk en particulier à Steiermark, Neudorff, Nussdorf,
Eisenstadt, Morlich; elle a de plus été signalée à Wieliczka
(Galicie). Elle a été signalée avec quelque doute dans l’Helvétien-
Tortonien d'Alvérie, Orléansville, parSavornin. Dans les Bouches-
du-Rhône elle a été signalée en plusieurs localités par Collot dans
l'étage burdigalien.
Dans les Iles asiatiques Les auteurs ont signalé dans le Miocène
inférieur (Aquitanien-Burdigalien) l'extrême abondance de cette
espèce ou d’une espèce voisine, en particulier aux Célèbes (Doll-
fus, 1915) ; Bornéo, Ile Chritmas (Newton, 1916) ; Philippines
(Smith, 1913, p. 281, pl. x, fig. 21); Formose et Riu-Kiu,
calcaires à Orbitoides (Newton et Holland, 1901, p. 17, pl. t,
fig. 8); Nouvelle-Guinée hollandaise (Newton, 1916, p. 17).
Enfin cette même espèce a été signalée au Japon dans des
formations antérieures au Pliocène, que l’auteur a classées dans le
Miocène en grande partie à cause de la présence de L. ramosis-
simum (Nishiwada, 1895, p. 236, pl. xxx, fig. 2 à 4), En Aus-
tralie cette espèce a été signalée dans des couches attribuées au
Miocène par Chapman (1913, p. 166, pl. xvi, fig. 1 a-c; 1916,
fig. 1 a-c, 2, 3) et rencontrées dans un ee profond à Weah
(Victoria). |
L'étude comparative de tous ces échantillons serait fort ins-
tructive, car il n’est pas sûr que tous les auteurs aient eu en vue
Die espèce. Certains auteurs ont réuni au L,ramosissimum
le L. Rosenbergi (K. Martin, 1881, p. 12, pl. 1, fig. 6, 7)
signalé par K. Martin à Timor et en Nouvelle-Guinée. D'autre
part à l'examen des figures de K. Martin, Foslie (1904, p. 14, fig.
6), pensait avec raison que Z. Rosenberqgi comprenait plusieurs
espèces à structure différente, On voit donc que la question est
complexe ; il est très probable que, étant donnée l'abondance des
Lithothamnium dans les couches à Lépidocyclines des régions
énumérées, ils ne sont pas représentés par une seule espèce,
PT ee en Careper, 1900, p, 179, pl. vi, fig. 12.
— Tortonien : Colma di Rosignano, Villa Luchina,
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CORALLINACÉES FOSSILES 951
Lithothamnium saxorum Career, 1900, p. 180, pl. vi, fig. 13.
— Helvétien : Turin (Italie).
Lithothamnium spinosum Carever, 1900, p. 181, pl. vi, fig. 16,
— Burdigalien. Italie : calcaire d’Acqui, Ponte sul Poa Crescen-
tino (Piémont).
Lithothamnium suganum RovaPLetz ; Trabucco, 1894, p. 193,
pl. 1x, fig. 2; 1900, p. 716, pl. x1, fig. 12. — Burdigalien-Helvé-
tien : Calecaire d'Acqui, de Verna et de Casentino.
Lithothamnium taurinense CAPEDER, 1900, p. 181, pl. vr, fig. 14.
— Helvétien. Italie : Turin.
Lithothamnium tenue CapeDer, 1900, p. 180, pl. vi, fig. 15.
— Helvétien. Italie: Turin (Le nom de ZLifhothamnium tenue a
été employé par Rosenvinge, 1895, pour une espèce actuelle syno-
nyme de Z. laeve.)
ZLithothamnium tophiforme UNGER, — Tortonien : Leithakalk
de Vienne.
Lithothamnium undulatum CaPEDER, 1900, p. 178, pl. vi, fig.
6. — Burdigalien, Italie : calcaire d’ Aenus (Biémont).
ol atun uvaria Micueuin, 1847, p. 333, pl. 79, fig. 9;
Couffon, 1904, p.21. — Faluns de l'Anjou et de la Touraine, Ha-
guineau (Maine-et-Loire) ; Manthelan (Indre-et-Loire).
Lithothamnium Vernae Tragucco, 1900, p. 716, pl. xi, fig. 13;
1908, p. 398, pl. xiv, fig. T. :
L'thothamnium sp. ; Di Stefani, 1884, p. 34. — Tortonien.
Italie : Piana, cap Spartivento (Calabre).
La présence de Lifhothamnium a été signalée dans la molasse
miocène de Castries et Lunel-Viel" (Hérault), par Delage et de
Rouville (1903).
Deux espèces non dénommées ont été rencontrées par Chap-
man (1915, 1916) dans des couches probablement miocènes,
d'un sondage profond, en Australie (Victoria).
Il reste enfin à signaler la seule Corallinée connue au Miocène :
Jania sp.; Weber van Bosse, 1904, p. 109. Miocène ancien.
Célèbes : Totok.
NÉOGÈNE SUPÉRIEUR ET QUATERNAIRE, — Lithothamnium asperu-
lum Gümsez, 1871, p. 35, pl. un, fig. 12a-d ; Rothpletz, 1891,
p. 303 (non Foslie, 1907). — Astien. Italie : Castelarquato près
Parme.
Lithothamnium hermineum Panranezut, 1881, p. 53 ; 1882,
p- 18. — Italie : Pietra Porciana, Sarteano, Monte di Cétona
(Toscane).
Lithothamnium minutum Panranezur, 1881, p. 53 ; 1882, p.
18, pl. u, fig, 6. — Italie : Pietra Porciana, Sarteano, Monte di
Cetona (Toscane).
252 MADAME PAUL LEMOINE
Lithophyllum pliocaenum Gümeez, 1871, p. 29, pl. 1, fig. 4a,
b ; Rothpletz, 1891, p. 303 ; Savornin, 1902, p. 161, fig. 5. —
Italie : Monte Mario. Cette espèce a également été signalée au Néo-
sène moyen (Sahélien) en Algérie : Sahel d'Alger et Cap Figalo
(départ. d'Oran). D’après Foslie (1904) cette espèce serait iden-
tique à l'espèce actuelle Z. racemus.
Lithophyllum racemus (Lux.) Rorarzerz, 1891, pl. xv, fig. 4,
7,8, 14, 12, 15; Solms Laubach, p. 46. lSioile : Greente Fine
atenea (Syracuse).
Lithothamnium ? rhodica UnGer, 1858, pl. v, fig. 17. — Rhode.
Lithothamnium spinosum Caprener, 1900, p. 180, pl. vr, fig. 16.
— Jtalie : Borgato Stevani, près Rosignano (Monferrato).
Lithothamnium tenuiseptum Gapener, 1900, p. 181, pl. vi,
fig. 17. — Italie : Monte Mario.
Lithothamnium tophiforme UxG. ; Samsonoff, 1916. — Italie:
Nettuno di Piano, Bagni de Casciani (Toscane).
L. ? tuberosa MicHezi, 1844, p. 79, pl. xv, fig. 14 (non Güm-
bel, 1871). — Italie : environs d’Asti (Piémont).
Lithothamnium sp. ; Rothpletz, 1891, p. 321. — Italie : San
Quirico d'Orcia (Toscane).
Amphiroa fragilissima (L.) Lux. ; Weber van Bosse, 1904,
p. 109, pl. xvr, fig. 17.— Pliocène. Célèbes : Mont Nona, Ambon
(collection K. Martin, n° 327).
Une collection intéressante de Mélobésiées a été recueillie dans
le Quaternaire de Calabre et de Sicile Jo M. Gignoux, et sera
étudiée ultérieurement.
Amphiroa fragilissima (L.) Lux. et Amphiroa foliacea Lux.
ont été signalées à l’état fossile, mais sans indication d’âge, par
Me Weber van Bosse (1904, p. 110) dans les calcaires de Nou-
velle-Guinée (cap Haharu, près l'embouchure de la rivière Tami)
d’après l'étude de plaques minces de la collection Wichman (n°
734). Je crois utile de les mentionner étant donnée la rareté des
indications concernant les Corallinées fossiles.
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= Vo F M MER ere L TA
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256 MADAME PAUL LEMOINE
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III. — CoRALLINACÉES FOSSILES DE LA MARTINIQUE
1. AcGues pu MIiocÈNE INFÉRIEUR
Les travaux de MM. Cossmann !, Douvillé et Giraud ? nous
ont appris l’existence, à la Martinique, de tufs volcaniques avec
intercalations de calcaires formés d'une agglomération de débris
d'Algues calcaires associées à des Lepidocyclina et des A mphiste-
gina ; ces formations seraient probablement d'âge aquitanien ou
un peu plus récent. &
M. Douvillé a eu l’amabilité de me communiquer plusieurs
préparations microscopiques faites dans les calcaires à Litho-
thamnium de Beauséjour (presqu'ile de Caravelle) et du Marin,
rapportés par M. Giraud.
Dans ces calcaires blanc-grisâtre on ne distingue à l'aspect
aucun thalle délimité d'Algue calcaire ; la roche est compacte et
sa structure est homogène ; or, en section mince on voit que les
Algues calcaires constituent pour ainsi dire toute la masse de la
4. Cossmanx. Etude comparative de fossiles miocéniques recueillis à la Marti-
nique et à l’isthme de Panama. Journal de Conchyliologic, LXI, 1913, 64 pages,
» pl.
2. Giraup. Sur l’âge des formations volcaniques anciennes de la Martinique.
C.R. Ac. Sc., 29 décembre 1902.
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| CORALLINACÉES FOSSILES 257
roche; les Foraminifères n’y sont pas nombreux, au moins dans
les sections que j'ai étudiées ; cette roche est donc un calcaire à
Lithothamnium typique.
Les Corallinacées y sont au nombre d'environ 9 espèces répar-
ties en 4 genres. Ces calcaires ont été évidemment formés en des
localités riches en Algues calcaires; mais de ce nombre d'espèces
il ne faudrait pas conclure que l’époque miocène ait été plus
favorable au développement des Corallinacées dans les mers de
cette région, que l'époque actuelle. À la Martinique même, les
explorateurs n'ont encore recueilli qu'une seule espèce d’Algues
calcaires ; mais elles paraissent abondantes dans toute la région
des Antilles; les petites iles de Saint-Jan, Sainte-Croix, Saint-
Thomas, dont j'ai eu l’occasion d'étudier récemment les récoltes
de M. Boergesen!, abritent chacune une quinzaine d'espèces.
D'autre part, en Méditerranée un dragage fait par l'Expédition du
Thor ? à une profondeur de 35 m. à l'Ile Tenedos, a recueilli
d'une seule station 10 espèces vivantes; la même expédition a
récolté 9 espèces dans la localité de Taormine en Sicile. Enfin
dans un calcaire de formation actuelle à l’Ile Mayotte {archipel
des Comores) ? j'ai reconnu 5 espèces dans une seule préparation
que M. Lacroix a eu l’amabilité de me prêter.
Ces quelques exemples montrent que l’abondance des Coralli-
nacées au Miocène et à l’époque actuelle est tout à fait comparable.
Sauf le genre Arfhrocardia les genres de Corallinacées des
calcaires de la Martinique sont ceux qui vivent encore de nos
Jours aux Antilles. Les espèces sont nouvelles et n'ont pu être
identifiées ni avec les espèces actuelles, ni avec les espèces fos-
siles; pour ces dernières la comparaison n’est pas toujours facile
car les figures des auteurs sont souvent insuffisantes, et les des-
criptions de structure incomplètes.
Les affinités seraient plutôt avec les espèces actuelles; mais
elles en diffèrent par des caractères trop importants pour qu’il
soit possible de les identifier avec ces dernières ; deux espècés
rappellent par plusieurs caractères des espèces qui vivent à
l'époque actuelle aux Antilles; une autre espèce a des relations
avec une espèce européenne de la Méditerranée et des côtes
atlantiques mais est inconnue sur les côtes américaines.
1. M®° Pauz Lemoine. Melobesiae, in BosrGEsex. The marine algae of the Danish
West Indies. Part 3, Rhodophyceae. Saertrykaf Dansk Bot. Arkiv, UI, 1, p. 147-
182. Copenhague 1917.
2. M®° Pau Lemoine. Calcareous algae. Report on the Danish oceanogr. Erped.
10 the mediterranean and adjacent seas, 11, 10 fig., 30 p., 1 pl. Copenhague 1917.
3. M®° Pau Lemoine. Sur quelques Corallinacées trouvées dans un calcaire de
formation actuelle de l'Océan Indien. Bull. Mus. d'Hist. Nat., 1917, n°2, p. 130-132,
21 novembre 1918, Bull. Soc. géol. de Fr. (4), XVII. —17.
558 de MADAME PAUL LEMOINE
GENRE LITHOTHAMNIUM
Lithothamnium Douvillei n. sp. F
Cette espèce est représentée dans les préparations du calcaire
du Marin par plusieurs fragments qui présentent des aspects dif-
férents, mais qui peuvent être cependant considérés comme des
parties différentes d'un même thalle.
On observe d’une part des sections verticales de croûtes com-
posées d’un hypothalle et d’un périthalle; les cellules de l'hypo-
thalle sont renflées dans leur partie médiane d’une façon carac-
téristique ; elles mesurent 13 à 22 & de longueur et Tà 9 y de lar-
geur ; les cellules du périthalle mesurent 5 à Tu x 5 à 7.
DRE een
ie
F1G. 1. — Croûte de Lithothamnium Douvillei composée de l'hypothalle À
et du périthalle p.
D'autres sections très différentes des premières ont un aspect
irrégulier ainsi qu'on le voit sur la figure 2. La croûte présente |
des ramifications dressées par rapport à la partié basilaire; dans
cette ramification dont l'épaisseur est variable, on distingue une
partie centrale dans laquelle les files sont dressées verticalement
(hypothalle axial ou médullaire) et une partie périphérique dans
laquelle les files deviennent obliques et tendent à prendre une
direction horizontale. C’est en somme la structure des sections
longitudinales des mamelons ou des branches ; le contour irré-
gulier, le faible diamètre de ces sections (100 à 400 y.) font éloi-
gner l'hypothèse d’une branche, et rappelle bien davantage les
sections de certaines espèces actuelles L. ruptile Fosc. des An-
tilles, ZL. crispatum Haucr de la Méditerranée, dans lesquelles la
croûte de base se prolonge en des expansions foliacées verticales
en forme de cornet, de tubes, etc.
Les cellules mesurent 22 :. de longueur et 13 à 14 4. de largeur. “%
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CORALLINACÉES ROSSILES 230
dans la partie axiale, puis 15 à 17 y de longueur et 9 à 12 y de
largeur en s'éloignant de l’axe et diminuent encore de dimensions
dans les parties périphériques (périthalles).
FiG. 2. — a, Croûte de L. Douvillei ‘Fic. 3. — Cellules de l’hypothalle
avec ramifications, vue en coupe axial h, de l’une des ramifica-
verticale. — b,une ramification d’une tions.
autre croûte accolée à la croûte a.
Cette espèce ne rappelle aucune autre espèce fossile. Parmi
les espèces actuelles, elle se différencie facilement de ZL. ruptile ;
dans cette dernière espèce les cellules de l'hypothalle basilaire
mesurent 20 à 30 y x 7 à 10 y, et celles de l'hypothalle axial
des expansions de la croûte mesurent 25 à 30 y x 9 à 14 u ; les
cellules du périthalle mesurent 10 à 15 y x 7 à 10 y. L'espèce
actuelle des Antilles, L. ruptile se distingue de ZL. Douvillei par
des cellules beaucoup plus grandes dans toutes les parties du
thalle.
Lithothamnium caravellense n. sp. +
D’après la section observée dans les calcaires de Beauséjour
(presqu'ile de la Caravelle) cette espèce devait former des croûtes
épaisses pourvues de mamelons ou peut-être de courtes branches.
L'un des fragments observés avait une épaisseur de 1 mm. 1/2;
il est composé à la base d'un hypothalle d’une épaisseur très uni-
forme (300 ;.), surmonté d'un périthalle dont l'épaisseur variable
indique la présence de mamelons. Au faible grossissement on
remarque dans l'hypothalle la présence de lignes concentriques
d’accroissement, assez régulièrement espacées ; l’espace compris
entre deux lignes consécutives est occupé par plusieurs cellules ;
ces lignes d'accroissement existent dans la plupart des espèces de
Lithothamnium et se rencontrent généralement dans le péri-
260 MADAME PAUL LEMOINE
thalle ; ici on les observe à la fois dans l'hypothalle et dans le
périthalle, ainsi qu'il est figuré figure 4.
L'hypothalle est formé de cellules rectangulaires de 12 à 20 y
de longueur. Le périthalle est formé de cellules de 10 à 30 y dis-
posées, en certains points, en rangées.
_ Fig. 4. — Figure schématique d’une croûte de Litho- Fc. 5. — Tissu d’une
thamnium caravellense ; h, hypothalle; p, périthalle; branche de ZL. cara-
l, lignes d’accroissement. vellense.
Je pense que certaines coupes longitudinales et transversales
de branches appartiennent à la même
espèce ; les cellules mesurent 10 à 22 y
et jusqu'à 30 & de hauteur et 7 à 11 y
de largeur (fig. 5). Ces coupes montrent
des lignes d’accroissement comme les
autres coupes. Le diamètre des branches
est de 1 mm. 300 et l’un des fragments
avait 3 mm. de hauteur.
L'une des eoupes montre la section
d’un conceptacle ; la largeur est de 460 y
et la hauteur est de 120 y; d’autres sec-
tions de conceptacles, moins larges, ne
passent sans doute pas par le plus grand
diamètre du conceptacle ; l'une d'elles
montrait deux canaux permettant la
Fic. 6. — Fragment de l'hy- : : :
bothalle het uipénithaile SOLDE des spores, mais ceux-ci sont ab-
P, d'une croûte de Lithotha- Ssents.
mnium peleense.
Lithothamnium peleense n. sp.
On trouvera plus loin, page 268, la description de cetteespèce
étudiée dans des blocs rocheux rejetés par la Montagne Pelée ;
CORALLINACÉES FOSSILES 261
je lui rapporte une section du calcaire du Marin; c’est certaine-
ment une section de croûte ; elle est formée par un hypothalle peu
développé, formé de quelques files cellulaires dent les cellules
mesurent 10 à 20 y de longueur et 5 à 10 y de largeur. Le péri-
thalle, beaucoup plus épais, est formé de files cellulaires dont les
parois longitudinales sont ondulées ; les cellules mesurent 5 à
12 y de longueur et 6 à 12 y de largeur. L'épaisseur maximum
de l’hypothalle est de 50 à 70 y ; celle du périthalle de 300 à
390 y.
GENRE LITHOPHYLLUM
Lithophyllum Giraudi n. sp.
L. Giraudi était une espèce crustacée, adhérente au substra-
tum ; elle est constituée par un hypothalle et un périthalle.
L’hypothalle est formé de rangées concentriques très régulières ;
les cellules mesurent 20 à 28 y de longueur et 10 à 15 y de lar-
geur ; l'épaisseur de l’hypothalle est de 240 à 300 %. Le périthalle
est formé de petites cellules, larges par rapport à leur hauteur :
3 à 9 p de hauteur et 5 à 12 y de largeur ; elles sont disposées
en rangées superposées ; l'épaisseur du périthalle, qui est de 150
à 200 y dans certains échantillons, atteint 400 à 500 % dans
d’autres.
Au milieu du tissu périthallien sont des cavités ovales des con-
ceptacles ; leur largeur est 75 à 100 y.
Cette espèce a été observée dans les calcaires de Beauséjour
(presqu'île de la Caravelle).
Fic. 7. — Coupe verticale d'une croûte de Lithophyllum Giraudi :
h, hypothalle, p, périthalle, c, conceptacles.
Lithophyllum Giraudi est voisin comme structure générale de
Lithophyllum prelichenoides lorsque celui-ci forme des croûtes
composées de l’hypothalle et du périthalle ; il s'en distingue par
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262 MADAME PAUL LEMOINE
les dimensions des cellules de ces deux tissus, et par l'épaisseur
plus grande de l'hypothalle et du périthalle. :
L. Giraudi a été trouvé également dans les blocs calcaires de
la Montagne Pelée (voir page 271).
Lithophyllum prelichenoides n. sp.
Je réunis sous le nom de Z. prelichenoides un certain nombre
de coupes d’une espèce des calcaires de Beauséjour et du Marin
que J'ai retrouvée aussi en étudiant les roches de la Montagne
Pelée (voir page 271); elle se présente sous l'aspect de sections
peu hautes et assez longues, ondulées et cependant d’une épais-
seur constante. |
D'après l’aspect des sections, et leur ressemblance avec l'es-
pèce actuelle Zithophyllum lichenoides, on peut penser que cette :
espèce formait des croûtes très minces, d'épaisseur uniforme,
fixée seulement aux rochers par quelques points de leur surface
inférieure. re
Fic. 8 et 9. — Coupes verticales de croûtes de Lithophyllum prelichenoïdes
composées soit de l’hypothalle seul, soit de l'hypothalle h et du périthalle p.
Les coupes de cette espèce sont souvent constituées seulement
‘par l’hypothalle, dont l'épaisseur.est de 150 4 ; il est formé de
rangées régulièrement concentriques, séparées par des cloisons
concentriques minces ; les cellules mesurent de 25 à 40 y. de lon-
gueur et de 10 à 20 y de largeur. |
Dans d'autres coupes on observe un hypothalle formé comme
dans le cas précédent de rangées concentriques, dont les cellules
CORALLINACÉES FOSSILES | 263
ont la même dimension ; l’hypothalle a une épaisseur un peu plus
grande (jusqu’à 225 y) et 1l est surmonté par un périthalle qui
peut atteindre 200 y d'épaisseur. Le périthalle est formé dans son
ensemble de rangées de cellules, mais au fort grossissement la
disposition en rangées n’est pas partout réalisée. Les cellules du
périthalle mesurent 6 à 12 y de longueur et 6 à 9 de largeur.
Si je réunis sous le même nom les sections formées d’un hypo-
thalle seul et celles formées d’un hypothalle et d'un périthalle,
c'est parce que j'ai observé toutes les transitions entre ces deux
dispositions, et que dans certaines coupes l'hypothalle n'est sur-
monté que de 2 à 3 rangées périthalliennes.
9 Fi. 10.
Coupes de Lithophyllum martinicense.
a, Coupe longitudinale de branche.— b,
coupe longitudinale passant par une
ramification. — c, coupe transversale
de branche dissymétrique faite sans
doute au niveau d’une nodosité.
Comparaison avec les espèces actuelles. — L. prelichenoides
rappelle, par l'aspect et la disposition du tissu, l'espèce méditer-
ranéenne et atlantique Z. lichenoides (ELL.) Pris. ; dans L. liche-
noides la croûte est normalement constituée par l'hypothalle seul ;
dans certains échantillons âgés on observe un périthalle ; la dimen-
sion des cellules est peu différente : les cellules de l'hypothalle de
L. lichenoides mesurent 20 à 30 y de longueur ; la largeur est géné-
ralement de 7 à 12 y, j'ai observé exceptionnellement la largeur
26% MADAME PAUL LEMOINE
de 15 à 17 y pour certaines cellules d'échantillons de Grèce ; les
cellules sont done plus longues et plus larges dans l'espèce fos-
sile ; de plus dans ZL. lichenoides les cloisons séparant les rangées
de cellules sont très épaisses ; elles sont au contraire minces dans
le L. prelichenoides et moins régulièrement concentriques ; enfin
l'hypothalle ne dépasse pas 75 y. d'épaisseur lorsqu'il constitue
seul la croûte de L. lichenoides.
Il résulte de ces différences que les échantillons de la Marti-
nique n'appartiennent pas à l’espèce actuelle Z. lichenoides ; mais
j'ai nommé l'espèce fossile Z. prelichenoides pour rappeler des
analogies intéressantes.
L. lichenoides a été signalé à l’état fossile dans des couches
d'âge miocène traversées par un sondage en Victoria (Australie),
par Chapman ! (voir page 249). |
Parmi les espèces fossiles L. prelichenoides se rapprocherait de
L. Rosenbergi K. Martin du Tertiaire de Timor et de la Nou-
velle-Guinée ; il en diffère par les dimensions des cellules.
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Lithophyllum martinicense n. sp.
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Je réunis dans une même espèce plusieurs sections d’un Zitho-
phyllum qui à l’état vivant devait former un massif de branches;
on observe des coupes transversales de branches, à peu près
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FiG. 11. — Fragments de tissu de Lithophyllum martinicense. La disposition
en rangées, très régulière en a, montre en b quelques irrégularités.
circulaires, d’un diamètre de 400 y; d’autres fois la coupe est dis-
symétrique ; l’un des côtés a un développement beaucoup plus
considérable : la coupe passe au niveau d'une nodosité (fig. 10 c);
c'est sans doute aussi à cette espèce qu'il faut rapporter un frag-
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1. Caapma. Descriptions of new and rare fossils obtained by deep boring in
the Mallee. Proc. roy. Soc. Victoria, t. XXVI. New Series, part 1, septembre
1913, p. 165-191, pl. xvr. |
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AGP ES FOSSILES 265
ment qui montre la bifurcation d'une branche de 500 ;. de dia-
mètre, en deux branches de plus faible diamètre : 350 y» envi-
ron (fig. 10 b). Les cellules mesurent 15 à 25 y de longueur et 7 à
15 y de largeur ; elles sont disposées en rangées très régulières
dans la plus grande du tissu sauf en certains points où la dispo-
sition en rangée subit des irrégularités (fig. 11 b).
Cette espècese trouve dans les calcaires de Beauséjour et dans
ceux du Marin.
Lithophyllum (Dermatolithon) preprototypum n. sp.
Cette espèce se présente dans les coupes sous l'aspect de nom-
breuses rangées de cellules, d'épaisseur variable, qui sont super-
posées les unes aux autres de façon irrégulière, en laissant entre
elles des espaces (fig.12).
Les cellules qui composent ces rangées mesurent 10 à 25 ;. de
bauteur et 5 à 15 de largeur. Il ne paraît pas exister de rangée
basilaire différenciée, différente des autres rangées.
Cette espèce rappelle, par l’ab-
sence d’hypothalle différencié et
par les caractères du tissu, l'espèce
actuelle ZLithophyllum (Derm.)
prototypum Fose. de Saint-Jan et
Saint-Thomas dans les Antilles;
elle s’en distingue par l'absence des
petites cellules corticales qui dans
L. prototypum recouvrent chaque
È Ë . rangée de cellules du tissu, et
F1G. 12. — Coupe d'une croûte de L. },;, : .
M rebrolatypæn tormée.dé on: - 0 A0tPe-pAlG par la dimension des
gées de cellules laissant entre elles cellules ; dans l'espèce actuelle les
one cellules varient davantage de di-
mension dans une même coupe : la hauteur des cellules varie en
effet de T à 35 y.
L.(D.) preprototypum a été étudié dans les calcaires du Marin
et de Beauséjour (presqu'ile de la Caravelle).
GENRE CORALLINA
Corallina Cossmanni n. sp.
Cette jolie espèce formait des tiges qui dans les sections
minces, sont observées en coupe longitudinale: les cellules sont
fines et longues, disposées en rangées ; les différents fragments
266 MADAME PAUL LEMOINE
étudiés étaient formés respectivement de 7, 11 et 13 rangées; la DR «
dimension des cellules est assez variable suivant les rangées; dans
certaines tiges elle est de 45 à 90 y ; dans d’autres 45 à 50 y;
dans d’autres encore 75 à 125 4 ; la largeur est toujours de 8 à
15 . Par suite de l'agencement des cellules les cloisons tangen-
tielles forment une ligne sinueuse ; ce caractère paraît exister
assez généralement dans le genre Jania, voisin de Corallina.
Cette espèce a été rencontrée dans les calcaires du Marin et de
Beauséjour (presqu'île de la Caravelle). nr.
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cellules grossies de façon à mon-
Frc. 13. ‘ trer l'agencement des cellules
Un article de Corallina Cossmanni. des rangées successives.
GENRE ARTHROCARDIA
Arthrocardia Mangini n. sp.
Je rapporte au genre Arthrocardia des, sections de tiges d'une
Corallinée des calcaires de Beauséjour (presqu'ile de la Cara-
velle). Le diamètre des tiges est de 450 & ; le plus grand frag-
ment étudié était composé de 19 rangées de cellules toutes sem-
blables.
Le caractère principal de ces tiges est l'aspect des cloisons
séparatrices des rangées : elles sont presque horizontales, et
incurvées seulement sur les bords; elles se différencient de celles
de Corallina par ce caractère ; de plus les cellules sont moins
F1G. 14. — Quelques rangées de
variables de taille que celles de Corallina Cossmanni ; elles >0
mesurent 70 à 100 y de longueur. Arfhrocardia se distingue
| CORALUINACÉES FOSSILES : 267
d'Amphiroa en ce que les rangées sont toutes à peu près
de même longueur, tandis que les Amphiroa sont caractérisées par
une allernance de grandes et de petites rangées de cellules
(voir page 275). Ce serait la première fois que des restes de Arthro-
cardia seraient signalés à l’état fossile. À l’état vivant on ne connaît
pas encore d’Arfhrocardia aux Antilles ; mais une espèce vit sur
les côtes du Brésil.
2, ALGUES DES ROCHES DE LA MONTAGNE PELÉE
M. A. Lacroix a bien voulu me donner à étudier des plaques
_ minces faites dans des calcaires fossilifères de la Montagne Pelée ;
ces calcaires sont constitués en majeure partie par des Corallina-
cées auxquelles sont associés des Foraminifères. Ces roches de la
Montagne Pelée, qui ont été envoyées à M. La-
croix par M. Dublancq-Laborde, ont été rejetées
par le volcan; 1l est donc impossible de leur
assigner un âge géologique précis.
Les Corallinacées qui constituent ces calcaires
à Lithothamnium sont au nombre de 7 à 8 es-
pèces environ; J'ai décrit seulement les espèces
: les mieux représentées dans les sections
deux ZLithothamnium, quatre ZLithophyllum,
une Amphiroa. La conservation des Algues
s’est faite d’une façon remarquable He ces
F16.15.— Fragment Calcaires, et l’ étude des tissus est beaucoup plus
_ detigedeArthro- facile que celle des espèces aquitaniennes de la
cardiaManginien Afartinique. De même que pour ces dernières il
coupe longitudi- T ; k q 1.
nale. n'a pas été possible de dégager les thalles et
: d'étudier leur aspect extérieur ; les Algues sont
incorporées dans la roche qu’elles ont formée, et leur aspect exté-
rieur ne peut être reconstitué que par la comparaison de leur
structure avec celle des espèces actuelles.
L'étude de ces espèces et la comparaison avec les espèces des
calcaires à Lifhothamnium aquitaniens de la Martinique, ne me
permet de formuler aucune conclusion au sujet de l’âge de ces
blocs de calcaires ; les deux sortes de calcaires à Lithothamnium
de la Martinique ne sont pas constitués de façon analogue : les
roches de la Montagne Pelée montrent en abondance des restes
d’Amphiroa, tandis que ce genre est absent dans les calcaires de
la Caravelle et du Marin; dans ces derniers le groupe des Coral-
linées est au contraire représenté par deux autres genres : Ar{hro-
cardia et Corallina. Les genres Lithothamnium et Lithophyllum
{
268 À MADAME PAUL LEMOINE
sont communs aux deux formations et trois espèces des calcaires
miocènes se retrouvent dans les roches de la Montagne Pelée ;
mais ceci ne peut m'autoriser à conclure que leur âge est sem-
blable étant données les divergences signalées plus haut sur la
répartition des genres dans ces deux sortes de calcaires à Zitho-
thamnium. A l'époque actuelle ces genres Amphiroa, Lifhotham-
nium et Lithophyllum existent encore aux Antilles ; l'une-des
espèces des roches de la Montagne Pelée, Amphiroa prefragilis-
sima a des affinités réelles avec l'espèce actuelle À. fragilissima
(L.) Lux. des Antilles et de l'Océan Indien; tandis que Z. pre-
moluccense rappelle Z. moluccense Fosc. du Pacifique (Nouvelle-
Guinée et Moluques) : L. prelichenoides et L. Dublancqui ont
des caractères qui les rapprochent respectivement de Z. liche-
noides (ELc.) Pniz. de la Méditerranée et des côtes européennes
de l'Atlantique et de L. papillosum (Zan.) FosL. de la Méditer-
ranée et des Iles de la Sonde.
GENRE LITHOTHAMNIUM
Lithothamnium peleense n. sp.
Lithothamnium peleense est représenté par des sections de
croûte de faible épaisseur composées d’un tissu basilaire (hypo-
thalle) réduit, dont les files hori-
zontales se recourbent et conti-
nuent leur croissance dans une
périthalle. L’hypothalle est formé
de cellules de 10 à 20 y de lon-
gueur.et 5 à 12 y de largeur. Le
tique : les files ont dans leur
F1G. 16. — Portion d'une coupe verti- snsemble un aspect sinueux (fig |
cale d’une croûte de Lithothamnium ; :
peleense des calcaires de la Montagne 16) ) les cellules qui composent
. Pelée ; h, hypothalle très réduit ; p, les files périthalliennes mesurent
DénauS 5 à 12 y de longueur et 6 à 12 y
de largeur ; les parois longitudinales des cellules sont générale-
ment beaucoup plus apparentes que les cloisons tangentielles.
Les sections de Z. peleense ont montré des sections de concep-
tacles, vides de spores ; ils mesurent 150 à 250 y de largeur et
100 y de hauteur ; dans le toit du conceptacle on observe le
canal de sortie des spores.
J'ai rapporté à cette même espèce un thalle observé dans les
direction verticale pour former le
périthalle a un aspect caractéris-
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CORALLINACÉES FOSSILES 269
sections du calcaire de Beauséjour (presqu'île de la Caravelle) et
du calcaire du Marin à la Martinique, dans les couches aquita-
niennes dont il a été question, page 260.
Lithothamnium Lacroixi n. sp.
Cette espèce est abondamment représentée dans les calcaires
à Lithothamnium de la Montagne Pelée. Les plaques minces de
ces calcaires montrent soit des, sections longitudinales ou trans-
versales de branches, soit des coupes verticales de la croûte. On
peut en déduire que l’Algue devait se présenter sous l’aspect d’un
massif composé d’une croûte assez épaisse de laquelle s’élevaient
de courtes branches ou des mamelons ; le fragment le plus déve-
loppé, observé dans une section, mesurait 1/2 cm. de hauteur.
Dans l’une des préparations on observe un thalle circulaire
entourant un vide ; 1l est probable que la croûte s'était dévelop-
pée autour d’un objet rond, par exemple d’un petit caillou, qui
aura disparu au cours de la fossilisation. à
Dans la croûte proprement dite on observe la présence de
l’hypothalle assez bien développé, et du périthalle qui peut
atteindre une grande épaisseur (jusqu'à 900 y).
L'hypothalle, d'une épaisseur variant de 125 y à 350 y est
formé de files de cellules à cellules courtes; les files ont un aspect
sinueux dû aux variations de largeur des cellules d'une même
file ; les cellules mesurent 10 à 22 y de longueur, le plus sou-
vent 15 y dans la partie centrale, et T à 15 » de largeur.
Fic. 17, — Coupe verticale d’une croûte de Lithothamnium Lacroiri ;
il a été figuré l'hypothalle h, et le début du périthalle.
Le périthalle est formé de cellules rectangulaires disposées en
files, et en certains points du thalle en rangées ; leur dimension
est variable : 10 à 30 y de longueur et 8 à 10 y de largeur.
Dans son ensemble le tissu périthallien est traversé par un cer-
tain nombre de lignes d’accroissement qui délimitent des couches
F> ; o. RME MON à ENSEMREES
20 AManAñME PAUL LÉMOINE
successives dans le tissu: cette disposition n'est visible dans les
croûtes que lorsque le périthalle est très développé, mais elle est
très apparente dans les coupes de branches. i
Dans les branches ou mamelons, les cellules ont la même
dimension que dans le périthalle de la croûte -elles mesurent 10 6
à 30 y dans les parties centrales et 8 à 15 u. dans les parties péri- È
phériques ; les cellules sont rectangulaires et sont disposées en 4
certains points en rangées.
F1G. 18. — Portion d'une coupe de branche de L. Lacroiæi,
montrant un conceptacle qui contient encore quelques spores.
Organes reproducteurs. — Cette espèce est fréquemment pour-
vue de conceptacles. Les conceptacles à sporanges sont très
grands et peu élevés ; en coupe l’un d’eux mesurait 325 y et un
autre 100 y de largeur tandis que la hauteur n’est que de 100 à
125 y environ. d
Un de ces conceptacles, figuré ici en partie (fig. 18), montre
des sporanges et une tétraspore elliptique, de forme incurvée, qui
mesure 70 y de longueur et 15 à 20 y. de diamètre. On remarque
que le tissu a continué sa croissance au delà du conceptacle, qui
se trouve au milieu du tissu. CARE
Dans une autre coupe on observe très nettement la présence
de pores, au nombre de 7, dans le toit du conceptacle. |
Position de l'espèce. — Deux caractères nous indiquent que
cette espèce doit se placer dans le genre Lithothamnium : la
présence de canaux dans le toit du conceptacle et le caractère de
l'hypothalle formé de files de cellules horizontales. |
Par la présence assez fréquente de rangées de cellules dans le
périthalle de la croûte et dans le tissu des branches, l'espèce se
AP SROES | Li pe CORALLINACÉES FOSSILES ÿ71
place dans la section V des Lithothamnium qui ne contient
actuellement que des espèces antarctiques et subantarctiques.
Parmi les espèces fossiles cette espèce paraît très voisine d'une
espèce inédite que M. Jodot a recueillie dans l'Aquitanien de Saus-
set, etentre Sausset et Cary (Var). Dans les échantillons du Saus-
À set lastructureest beaucoupmoins
bien conservée ; par contre l’Algue
a gardé son aspect extérieur : elle
forme un massif avec de nom-
breuses branches qui ont environ
1 mm. 1/2 de diamètre et qui sont
rapprochées les unes des autres ;
l’Algue a été très abimée par la
fossilisation et les branches ont
été usées et rabotées au niveau de
la croûte.
En coupe mince l’aspect du
tissu est semblable à celui de
L. Lacroixi: les cellules sont en
certains points disposées en ran-
; gées, et dans son ensemble le tissu
F1G. 19. — Portion de coupe verticale k
d’une croûte de Lithophyllum pre- est partagé en couches concen-
lichenoides des roches de la Mon- triques. Il y aurait une légère
DR différence dans la largeur des cel-
Jules; voisine de 10 y dans les deux espèces, cette largeur varie
entre 10 et 20 y dans l'espèce du Sausset.
Les échantillons du Sausset ont montré des restes d'organes
reproducteurs : ce sont sans doute des conceptacles à cystocarpes :
ils mesurent en coupe 425 à 450 y de largeur et 100 y de hau-
teur; l’un d'eux montre l'orifice d’un conceptacle.
GENRE LITHOPHYLLUM
Lithophyllum prelichenoides n. sp.
Cette espèce est abondamment représentée dans les roches
de la Montagne Pelée (fig. 19) ; elle est également commune
dans les calcaires miocènes de la Martinique et a été étudiée avec
les autres espèces miocènes, page 262.
Lithophyllum Giraudi n. sp.
Je rapporte à cette espèce, déjà décrite dans les Algues miocènes
de la Martinique (page 261), des sections de croûtes d'une espèce
NP PO PT NT AE ER RE Se PER RE RAS M a
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272 MADAME PAUL LEMOINE
qui devait être fixée au substratum ; elle est caractérisée, comme
nous l'avons déjà vu, par la présence de rangées de cellules dans
l'hypothalle et dans le périthalle. Les cellules de l'hypothalle
atteignent ici 32 y de longueur, la largeur est toujours de 10 à
15 p. Le périthalle est formé de très petites cellules de 5 à 7 y
de hauteur et 10 à 12 y de largeur, qui ont la même dimension
que celles des calcaires de la Caravelle.
L’épaisseur du thalle est de 350 à 400 p avec un égal dévelop-
pement de l’hypothalle et du périthalle. Une coupe montre la
soudure de deux thalles, qui ont dû se rencontrer par suite de
leur croissance sur un même substratum et dans lesquels les
files cellulaires ont continué leur croissance côte à côte.
Les échantillons de la Montagne Pelée n’ont pas montré de:
restes d'organes reproducteurs.
Lithophyllum premolüccense n. sp.
Dans les plaques minces des roches de la Martinique se trouve
une espèce de Lithophyl/lum dont le tissu est composé de cellules
de deux tailles différentes alternant régulièrement ainsi qu'on
peut s’en rendre compte par la figure 20.
ARR RSR RS TT Reg
«il LR «
Fic. 20. — Coupe d'une croûte de Lilhophyl-
lum premoluccense montrant l'alternance
très régulière, dans l'hypothalle, de grandes
et de petites cellules.
: rade Fic, 21. — Coupe faite vrai-
D'après l’aspect des coupes on peut semblablement à l’extrémi-
- - ; 2 - té d’une branche de Litho-
reconstituer facilement l'aspect exté- phyllum premoluecense ;
rieur que devait présenter cette es- l'alternance, encore visible,
4 : * estmoinsrégulière que dans
pèce ; elle devait former une croûte la figure 20.
basilaire peu épaisse, peu adhérente au
substratum ; cette croûte était surmontée d'un massif de branches
ramifiées. On retrouve en effet dans les coupes, d'une part, des
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CORALLINACÉES FOSSILES 273
sections de croûte basilaire, d'autre part, des branches vues soit
en coupe longitudinale, soit en coupe transversale.
Le caractère de l'alternance de grandes et de petites cellules
permet d'attribuer à la même espèce la croûte et les branches.
1) Croûte basilaire. Elle est constituée par un hypothalle,
d'une épaisseur très uniforme, constitué par des rangées de
longues cellules de 50 à 70 y de longueur, et 10 à 12 y de lar-
geur, alternant avec des rangées de courtes cellules de 15 à 30 y
de longueur. L'alternance de grandeur dans les rangées est
remarquablement régulière (figure 20).
L'hypothalle se continue au-dessus et au-dessous par deux
périthalles presque également développés. Ils sont formés de ran-
gées de cellules toutes semblables ; les cellules mesurent 15 à 30 y
de longueur, en général 20 à 25 y et 100 » de largeur.
2) Branche. Les coupes des branches sont fragmentaires :
quelques sections montrent la structure des branches en coupe
transversale; on y voit une partie centrale dans laquelle les files
cellulaires axillaires sont coupées perpendiculairement et sont
polygonales ou arrondies, et une partie périphérique formée de
rangées de cellules alternant de grandeur. Certaines coupes
paraissent avoir été faites au niveau d’une ramification d’une
branche.
La structure longitudinale des branches est visible dans
quelques sections ; les longues cellules mesurent 50 à 85 y et les
petites 15 à 45 . : d’après l'aspect des cellules ces coupes doivent
être faites à l'extrémité supérieure des branches. D'une façon
générale l'alternance est moins régulière dans les branches que
dans les croûtes.
J'ai observé des conceptacles inclus dans le tissu et mesurant
100 à160 y de largeur.
Affinités. — La présence de rangées de cellules de grandeur
différente et alternant régulièrement, caractérise à l’époque actuelle
d’une part le genre Amphiroa, d'autre part l'Archæolithotham-
nium erythraeum Rortaez. (Mer Rouge, Océan Indien, Iles de la
Sonde) et l'Archæolithothamnium Aschersoni de l'Eocène, etenfin
dans le genre Lithophyllum les espèces actuelles: L. moluccense
FosL. et L. Bämleri Hey». (Nouvelle-Guinée, Moluques) et L. pla-
typhyllum Foss. (Antilles, Saint-Martin).
Dans l'espèce fossile de la Martinique l'alternance a lieu dans
l'hypothalle de la croûte et dans le tissu des branches tandis que
dans le genre Archæolithothamnium l'alternance n’a lieu que
dans le périthalle,
21 novembre 1918. Bull. Soc. géol. de Fr. (4), XVIL.— 18.
974 _ MADAME PAUL LEMOINE
Dans les Amphiroa l’alternance est généralement produite paï
la succession de plusieurs grandes cellules succédant à une ou
deux courtes ; à ma connaissance seule Amphiroa verrucosa Kürz.
aurait montré l’alténance régulière formée d'une seule longue.
cellule suivie d'une seule courte cellule.
Dans le Lithophyllum Bamleri on observe deux longues cel-
lules alternant avec une cellule plus courte.
Il ne reste donc à considérer que les deux espèces Lithophyl-
lam platyphyllam et L. moluccense; dans L. platyphyllum
les cellules sont plus courtes que dans l'espèce de la Martinique :
elles ne dépassent pas 36 y de longueur. Au contraire dans Z.
moluccense la dimension des cellules atteint 60 & dans les
branches, Mais la dimension des cellules est plus considérable
encore dans l'espèce fossile, quelle que soit la partie de la plante
que l’on considère, ainsi que le montre le résumé suivant :
Groüte,
L. moluccense. pre-
melti
H ball Grandes cellules 30 à 36 m,,,,,,7 60 à 70 pm
ypothallé | Betites cellules : 12, AADOne eue 15 à 30 p
Périthalle ADNAA SE PEN 15 à 96 u
Branches.
, \ Longues cellules 23 à 27 p....... 50 à 65 y
Coupe : transversale | Pées Cellules L9F AND RES brNE 20 à 30 u
té ARR rar As Longues cellules 30 A ANUS 50 à 85
COR os A etE Petites cellules 18 à 98 p...... 18 à 45 p
Aussi faut-il désigner l'espèce fossile sous un nom spécifique
distinct ; pour rappeler l'analogie de la disposition du tissu je
propose le nom de premoluccense.
Il faut remarquer d’ailleurs que le Z. moluccense est surtout
une espèce Pacifique : Moluques, Carolines, Nouvelle-Guinée,
Queensland; elle n’a été signalée dans l'Océan Indien qu'en un
point, l'Ile Maurice, et avec doute. Elle est inconnue actuellement
aux Antilles et dans l'Océan Atlantique.
Lithophyllum (Dermatholithon) Dublancqui n. sp.
Cette espèce forme des thalles d'une épaisseur de 160 à 200
environ dans les parties stériles et de 250 u environ dans les
parties pourvues de conceptacles.
Le thalle est constitué par un certain nombre de rangées de
cellules : ces rangées sont en nombre variable suivant les régions
du thalle : en général au nombre de 5 à 12, elles sont au nombre
4
|
|
| CORALLINAGÉES FOSSILES 21}
de 20 dans un échantillon ; leur hauteur est également très
variable : elle varie de 20 à 40 y, et elle est surtout de 30 à 40 y;
la largeur des cellules qui constituent ces rangées est de 10 à 20 p..
La rangée de base est formée de cellules généralement obliques,
qui Far être presque verticales en certains points du thalle :
cette rangée ou hypothalle est formée de cellules de 30 à 50 y de
hauteur . 15 à 20 y de largeur.
Plusieurs sections montrent des conceptacles ; ils mesurent
environ 300 u de large et 100 y de hauteur.
Cette espèce devait être Saxicole ; en effet sur l’un des échan-
tillons de cette espèce est fixé un Zifhophyllum ce qui amène à
penser que l'espèce en question était elle-même fixée sur un sup-
port solide; les Mélobésiées saxicoles poussent ainsi très fré-
quemment les unes sur les autres, ce qui est beaucoup plus
rare pour des espèces épiphytes.
sS RSS aT BB ms mu, Ja,
Re R M or FE FT
ds ee
rs
FiG. 22. = Coupe verticale d'un thalle dé Lithophyllum (Derm.) Dublancqui
composé de 5 rangées de cellules, et montrant 2 conceptacles vides, ©.
Cette espèce n’a pas d’analogie avec l'espèce actuelle des
Antilles: Lithophyllum (Derm.) prototypum Fos. (voir page 265)
qui est caractérisée en particulier par un décollement des rangées
de cellules. L. Dublancqui a surtout des affinités avec Lithophyl-
lum (Dermat.) papillosum (Zax.) Fosc., de la Méditerranée et des
Iles de la Sonde (Timor) ; dans cette espèce les cellules de
l'hypothalle mesurent 18 à 72 y de longueur et 7 à 12 y de lar-
geur, les cellules du périthalle : 12 à 60 & de longueur et les
conceptacles ont 150 à 300 y de diamètre. Les RNA des
cellules de l'espèce fossile sont plus petites que celles de l'espèce
actuelle, mais il y a des caractères communs dans l'aspect du
tissu et dans la structure.
Amphiroa prefragilissima n. Sp.
Gette espèce est extrêmement abondante dans les sections des
roches de la Martinique; on en observe des coupes longitudi-
pales de branches et aussi des coupes transversales,
276 MADAME PAUL LEMOINE
Dans ces coupes de branches on remarque que le tissu est
constitué par une alternance de cellules de taille différente ; on
observe soit 2 longues cellules suivies de 1 ou 2 petites cel-
lules, soit 3 ou 4 longues cellules suivies de 1 ou 2 petites ;
quelquefois même on observe une succession de 6 longues cel-
lules avant d'observer l’alternance avec de plus petites.
Dans les figures suivantes j'ai choisi un certain nombre d'exem-
plaires pour montrer la variation qui existe chez les Amphiroa
dans l’alternance des rangées. Dans la figure [ on remarque que
2 longues cellules sont suivies par 2 plus petites; dans la figure IT
ce sont 3 longues suivies par 2 petites tandis que dans la figure III
_les 3 rente ne sont suivies que par une seule petite; en dans
la figure IV on observe 4 longues suivies d’une seule petite.
1 té nee varie non ler rene d’une branche à l’autre, mais
aussi dans une même branche où on peut voir réaliser Plasieuts
dispositions différentes ; par exemple dans le bas de la figure I
on remarque qu'il n'existe qu'une seule longue cellule, tandis que
l'alternance régulière de cette branche paraît être 2 longues sui-
vies de 2 petites.
nn Rs nn
Fi. 23. — Variation dans l'alternance des rangées de cellules dans 4 exemplaires
différents de Amphiroa prefragilissima.
Les longues cellules mesurent 55 à 120 », quelquefois même
160 y ; les petites cellules mesurent seulement 10 à 30 y.
Les rangées de cellules qui constituent le tissu des branches
sont souvent presque horizontales, tout au moins peu arquées.
La détermination anatomique des Amphiroa est actuellement
basée’principalement sur la structure de l'articulation, et comme
CREER UE CP 0 DS UE a RLAEUE
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/ CORALLINACÉES FOSSILES 277
caractères secondaires sur la longueur des cellules et sur l’alter-
nance des rangées de grandes et de petites cellules. Pour les
espèces fossiles, les articulations ont disparu au cours de la fossi-
lisation ; seuls les deux derniers caractères peuvent servir.
Les caractères des coupes des roches de la Martinique rappellent
certainement ceux de l'espèce actuelle L. fragilissima (L.) Lux. :
Me Weber van Bosse, qui connaît si bien les Amphiroa, a bien
voulu le confirmer. Il faut remarquer cependant que dans l'espèce
actuelle les longues cellules sont au nombre de 2 à 8 suivies de
1 ou 2 petites, et qu'elles sont très fréquemment au nombre de 4:
dans l’espèce fossile la disposition la plus fréquente est celle de
2 ou 3 longues suivies de 1 courte.
Répartition. — A l'état vivant À. fragilissima vit dans l'Atlan-
tique : aux Bermudes, à la Guadeloupe, a la Barbade, en Floride,
et sur la côte de l'Amérique du Sud au Vénézuéla et au Mexique :
dans l'Océan Indien elle vit à Madagascar ; dans le Pacifique aux
Philippines, à Tahiti.
A l’état fossile cette espèce a été signalée dans le Pliocène
d’'Ambon aux Célèbes, par M" Weber van Bosse!{Siboga, p.110,
pl. xvi, fig. 17), d’après les échantillons récoltés par M. K. Mar-
tin, et d'autre part au Cap Haharu, près de l’embouchure de la
rivière Tami en Nouvelle-Guinée d’après les récoltes de M. Wich-
mann, mais sans indication d'âge.
CoxcLusIoNs
Les calcaires à Lithothamnium de la Martinique montrent à
l'état fossile l'existence dans cette région des genres Lithotham-
nium, Lithophyllum, Amphiroa, Arthrocardia, Corallina.
À l’époque actuelle la flore de Corallinacées de la Martinique
est peu connue : parmi les Mélobésiées, une seule espèce, Melo-
besia farinosa, y a été signalée,
Comparaison avec la flore actuelle.
1) Mélobésiées. — Si on considère l’ensemble de la flore des
Antilles, les Mélobésiées actuellement connues sont au nombre
de 32 espècesenviron qui se répartissent entre lesgenressuivants :
Archæolithothamnium. Î espèce Melobesia.... 4 espèces
Lithothamnium . ..... 5] Mastophora .. 1
Lithophyllum........ 15 Epilithon.... 1
Porclthon es 82 H
1. WEBER van Bosse. Corallinaceae Siboga Expédition. Siboga Expeditie,
Leyde 1904.
978 MADAMI: PAUL LEMOINE
Les genres Archæolithothamnium, Porolithon, Mastophora,
Melobesia et Epilithon ne sont pas représentés dans les calcaires
de la Martinique ; on ne peut d'ailleurs guère espérer retrouver
à l’état fossile les genres Melobesia et Epilithon, dont le thalle
épiphyte est de très petites dimensions et faiblement calcifié.
L'absence du genre Porolithon, dont 5 espèces paraissent com-
munes dans toutes les parties des Antilles, est tout à fait remar-
quable.
Dans le genre Lithothamnium, sur cinq espèces fossiles, une
seule rappelle une espèce aetuelle des Antilles.
Dans le genre Lifhophyllum sur six espèces, une seule AL
une espèce des Antilles et trois autres des espèces dela Méditer-
ranée et du Pacifique. On remarque une différence profonde dans
la structure des espèces fossiles et des espèces actuelles de
Lilhophyllum : les espèces fossiles en croûte montrent toujours
l’hypothalle formé d'éventails successifs, caractéristique du genre;
il n’en est pas de même à l'époque actuelle ; ainsi que je l'ai montré
récemment! sur sept espèces actuelles des Antilles, une seule
montre cette structure; dans les autres espèces par suite d'un
phénomène de régression l’hypothalle a perdu ce caractère et s’est
réduit de façon à n'être plus constitué que par une seule rangée
de petites cellules.
2) Corallinées. — La flore actuelle des Antilles est composée |
des genres suivants :
Corallina "5" J-espèces,.\ Janiat,r.7. 0411 1respeces
Amphiroa,,....., 4 espèces.
Les genres 'Amphiroa et Corallina ont été retrouvés à l’état
fossile ; chacün de ces deux genres y est représenté par une seule
espèce ; l'une d'elles Amphiroa prefragilissima paraît tout à fait
voisine de l'espèce actuelle des Antilles À. fragilissima.
Le genre Arthrocardia auquel j'ai rapporté des sections des
calcaires de la Martinique n'existe pas à l’époque actuelle aux
Antilles.
Comparaison avec les espèces fossiles.
_ Les genres Lithothamnium et Lithophyllum ont été signalés à
l'époque miocène en France, en Italie dans les calcaires d'Acqui,
en Autriche dans les calcaires de la Leitha ; dans les Iles
1. Me Pauz Lemoine. Melobesiae in Borr&gsen. The marine algae of the Danish
Wesf Indies. Parti. Rhodophyceae. Saertryk af Dansk Bot. Arkiv, II, 1, p. 147-
152. Copenhague, 1917.
és
Lan in. Ce, ce, ? >
CORALLINACÉES FOSSILES 279
Pacifiques, Philippines, Célèbes, Bornéo. Je n’ai pu identifier
aucune des espèces décrites au Miocène avec celle de la Martinique.
_ Cependant l’une des espèces des roches non datées de la Mon-
tagne Pelée montrent des caractères très voisins de ceux d'une
espèce de l'Aquitanien du Sud de la France.
Parmi les espèces fossiles de la Martinique, l’une d'elles
Amphiroa prefragilissima a des affinités certaines avec un
Amphiroa du Pliocène des Philippines qui a été rapporté à
Amplhiroa fragilissima aetuel.
Enfin il est possible que Lithophyllum prelichenoides de la
Martinique ait des affinités avec une espèce découverte dans un
sondage profond en Australie dans des couches probablement
miocènes (page 249) et que l'auteur a rapporté au Lifhophyllum
lichenoides actuel.
Les connaissances restreintes que nous possédons sur les
Corallinacées fossiles ne permettent pas de formuler actuellement
d’autres conclusions plus intéressantes et d'une portée plus
générale.
Mais l’étude comparative que j'ai pu faire des espèces actuelles
et fossiles des Antilles montre, malgré des affinités réelles, des
_ différences profondes qu'il étaitintéressant de mettre, dès à présent,
en évidence.
CU NE A ET al NO LACS SOUPER TEE OAI COTE OR ES
ù n . . ne | A E ca 4 AUS RAI LACS
280
CONTRIBUTIONS A L'ÉTUDE DES CORALLINACÉES FOSSILES
IV. SUR LA PRÉSENCE DU LITHOPHYLLUM AMPHIROÆFORMIS ROTHPL.
DANS L'ALBIEN DE VINPORT (LANDES)
pAR MADAME Paul Lemoine !
Lithophyllum amphiroæformis, une des espèces fossiles
d'Algues calcaires les mieux décrites et les plus caractéristiques,
a été signalée par Rothpletz ? dans le Turonien du département
du Var ; ce sont les marnes jaunâtres du Beausset qui lui ont
fourni des fragments de petites branches fines, simples ou rami-
fiées, dont il a figuré l’aspect ainsi que la structure interne
(pl: xv, fig. 10, 44°):
M. H. Douvillé a recueilli, dans des couches qu'il rapporte à
l’Albien, à Vinport près de Dax (Landes), des débris de branches
qu'il a eu l’amabilité de me donner et qui sont très semblables aux
fragments de L. amphiroæformis figurés par Rothpletz; ces
branches sont agglutinées par un ciment, mais il est facile de les
isoler ; les plus grands fragments atteignent 7 mm. ; elles sont
le plus souvent régulièrement cylindriques, quelques-unes sont
un peu comprimées ; le diamètre de ces échantillons de Vinport
varie de 0 mm. 750 à 1 mm. 700 ; Rothpletz avait indiqué
0 mm. 500 pour le diamètre des échantillons-types ; mais le dia-
mètre des branches peut varier dans une même espèce et dans
un même échantillon suivant qu'on mesure une branche de la
base du massif ou une de ses dernières ramifications. Par ail-
leurs les divers échantillons d’une même espèce offrent souvent.
des différences très marquées : il est facile d’en observer des
exemples ; je citerai seulement une observation, faite récemment
par Bocrpeccu 3 qui montre l'influence des conditions de vie sur
les dimensions des rameaux d’une Corallinée : Amphiroa fragi-
lissima ; dans les endroits abrités les tiges sont plus fines et leur
1. Note présentée à la séance du 17 décembre 1917.
2. Rorxpzerz. Fossile Kalkalgen aus den Familien der Codiaceen und der Coral-
lineen. Zeitschr. Deutsch. geolog. gesellsch. XLIII, heft 2, 1891, p. 295-322,
pl. xv-xvrr. Berlin, 1891.
3. BogrGesEx. The marine algae of the Danish West Indies, part III, Rhodo-
phyceae, p. 186. Saertryk af Dansk Botanisk arkiv, bd 3, n° 1, 1917.
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CORALLINACÉES FOSSILES 281
diamètre est de 190 à ; il atteint 460 & dans les individus qui
vivent dans les localités exposées à de forts courants marins.
La structure ne subit, au contraire, aucune variation sous l’in-
fluence des conditions d'habitat, et celle des échantillons de Vin-
port est identique à celle de l'espèce du Beausset. La coupe lon-
gitudinale montre au centre un hypothalle formé de rangées très
arquées : les cellules qui constituent ces rangées atteignent une
longueur de 100 à 200 y suivant l'axe de la branche et dimi-
nuent considérablement de taille vers la périphérie où elles
passent insensiblement aux cellules du périthalle ; ces dernières
mesurent 25 à 50 y seulement.
L'hypothalle forme ainsi, comme dans toutes les espèces en
branches, une sorte de colonne axiale, qui a ici 400 à 500 y de
diamètre, entourée comme par un manchon par le périthalle dont
l'épaisseur varie de 200 à 600 y dans les différentes branches
étudiées. En coupe transversale les cellules de l'hypothalle sont
polygonales, tandis que le périthalle est formé de rangées con-
centriques, semblables à celles de la coupe longitudinale, et qui
ont ici de 20 à 40 y de hauteur. Vers la périphérie le périthalle
se transforme en un tissu cortical dont les cellules n'ont que
10 y. Il me paraît inutile de figurer la structure et de donner
des dessins qui ne seraient pas autre chose qu'une répétition de
ceux de Rothpletz.
De même que les échantillons du Beausset, ceux de Vinport
n’ont montré aucune trace d'organes reproducteurs; cette espèce
n’est encore connue qu’à l’état stérile.
La découverte de L. amphiroæformis dans l’Albien des envi-
rons de Dax montre que cette espèce a une extension verticale
assez notable; de plus la présence de cette espèce dans l'Albien
est d'autant plus intéressante que la seule espèce signalée Jus-
qu'ici dans cet étage était le Lifhothamnium angolense ! décou-
vert par M. Gregory dans l’Afrique du Sud.
On sait que M. Douvillé a insisté sur le caractère mésogéen
des couches crétacées du Sud de la France, caractérisées par la
- présence des Coraux, des Rudistes et des genres de Foramini-
fères Orbitoides et Orbitolina qui tous indiquent une température
relativement chaude de ces mers. La présence de L. amphiroæ-
formis à Vinport permet de faire un rapprochement entre les
conditions dans lesquelles se sont déposées les couches albiennes
de Dax et les couches turoniennes du Beausset ; elle nous donne
même des renseignements plus précis sur les conditions dans
4. Romaxes M": F. Note on an algal limestone from Angola. Trans. of the Roy.
Soc. of Edinburgh, vol. LI, part III, n° 16,1906,1 pl.
282 MADAME PAUL LEMOINE
lesquelles elle a vécu, grâce à sa parenté très étroite avec une
espèce actuelle Lifhophyllum byssoides (Lux.) Heyp. ! ; cette
espèce, d'aspéct assez caractéristique, formée d'un lacis élégant
de branches entrelacées, montre la même structure que l'espèce
fossile, avec des cellules de ‘dimensions trencuoisinen de celles du
L. amphiroæfor mis.
A l'époque actuelle L. byssoides a été signalée en divers points
du globe : Méditerranée, Maroc (sans localité) ?, Mauritanie,
régions tropicales du Pacifique (Honolulu, Samoa), sud des Phi-
lippines, Mer Rouge. C’est une espèce peu commune ; en Mau-
ritanie elle n'a été récoltée qu’une seule fois, cet échantillon fait
partie de l’'Herbier Bornet. En Méditerranée elle a été recueillie
dans les localités suivantes : Corse, Sicile, Algérie, Tripolitaine,
Adriatique, Grèce, Ile de Rhode ; elle est peu répandue ainsi
qu'on en jugera par les faits suivants : dans quinze dra-
gages faits à des profondeurs variables, dans des fonds riches
en nombreuses espèces d’Algues caleaires, l'Expédition du Thor,
au cours de la croisière effectuée en 1908-1910, sous la direction
de J. Schmidt, n’a pas rencontré cette espèce ; auparavant,
Kuckuck en explorant 16 stations de la Mer Adriatique, n'a pas
réussi à découvrir cette espèce signalée dans cette région par
Hauck.
Les auteurs qui ont signalé cette espèce n . malheureusement
donné aucun me on sur la profondeur et sur les condi-
tions dans lesquelles elle vit. S'il m'avait été possible d'étudier
les échantillons exotiques, et de savoir si leur détermination avait
été faite avec exactitude, la répartition du ZL. byssoides m'aurait
permis de faire remarquer que les divers points où l'espèce a été
signalée jalonnent le tracé probable de la Mésogée crétacée.
Mais aucune conclusion ne peut être faite en l'absence d'échan-
tillons non déterminés par un spécialiste, dans un groupe aussi
délicat ; une nouvelle preuve vient de m'être donnée par cette
espèce elle-même : elle avait été signalée dans la Mer Rouge ÿ;
d’après un échantillon de l'Herbier du Muséum d'Histoire natu-
relle ; or cet échantillon que j'ai étudié appartient au Lithophyle
lum patasrenal |
1. Fosuxæ, Algologiske notiser VI. Der Kongelige norske videnskaber selskabs
skrifter, 1909, n°2, p. 17. Trondhjem 1909.
LEMOINE (Mme Paul). Structure anatomique des Mélobésiées. Annèles Inst.
Océanogr., t. II, fasc, 1. Monaco 1911, vair p. 82, fig. 62 à 64.
2, Foslie (loc. cit., 1909, p. 17) indique cette espèce au Maroc « Mouchez, herb,
Bornet ». Or dans l’Herbier Bornet, conservé au Laboratoire de cryptogamie du
Muséum, le seul échantillon de L. byssoides est celui récolté par Mouchez en
Mauritanie.
3. Foslie (loc. cit., 1909, p. 17) le signale dans la Mer Rouge d'après les échan-
tillons de l’Herbier d'Hauck.
ieux ds où alle a pris naissance; cette espèce, Z, en
est actuellement, dans la sous-famille des Mélobésiées, la seule
espèce qui montre des affinités très étroites avec la sous-famille
_ des Corallinées; il est d'autant plus intéressant de signaler, dès
_ l'Albien la présence de Z. amphiroæformis, ancêtre de cette
espèce, dans des couches où jusqu'ici les Corallinées n'ont pas
encore été signalées; la rareté relative de L. byssoides à l'époque
actuelle semble montrer que cette ancienne espèce serait en voie de
3 ‘disparition
284
LES LIGNES DIRECTRICES DE L'ASIE SUD-ORIENTALE,
DANS LEURS RAPPORTS
AVEC LES ÉLÉMENTS ANCIENS ET LES GÉOSYNCLINAUX
PAR J. Deprat:.
ÏJ. — Vue D'ENSEMBLE ET HISTORIQUE
Dans une série de notes et de mémoires concernant l’'Indo-
chine et le Yunnan, jai montré l’allure des plissements dans
cette partie de DAie ?. Je voudrais ici, dans une très brève
esquisse passer en revue les résultats que j ai obtenus pour les
relier à ceux que d’autres observateurs ont trouvés dans les
régions environnantes, de manière à obtenir une vue d'ensemble,
Heroes a de la structure de l'Asie sud- Étie ele
éminemment complexe.
Examinons la partie de la face de la Terre comprise entre le
40° parallèle nord et le 20° austral et les méridiens 80 et 120, et
voyons comment les différents auteurs qui ont eu Péces
d'écrire sur ces régions ont résumé leurs idées.
ñ AT à
de Tue : Le s LE 4
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rat.
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PRO ERTR n
DORE
A LR
+.
1
A
Dans le Nord, nous avons de bonnes références dans ke tra-
vaux de Loézy, von Richthofen, Obroutchev, Bailey Willis. Nous
voyons la partie sud de l’élément mongolien, l'Ordos, enveloppé
par les lignes de plissement des monts Nan-chan (Richthofen),
du Tsin-ling-chan, avec auS, le Ta-pa-chan, masse de plis, pro-
1. Note présentée à la séance du 5 novembre 1917.
2. J. Deprar. Surl'importance des mouvements épiroséniquesrécents dansl Asie.
sud-orientale. CR. Ac. Sc., 29 mai 1911. — Sur la tectonique du Yunnan: /Zd.,
14 nov. 1910. — Etude géologique du Yunnan oriental, Géologie générale. Mem.
Serv. géol. Indochine, vol. I, fasc. I, 1912. — Les charriages de la région de la
Rivière Noire sur les feuilles de Thanh-Ba ct de Van-Yen. Mém. Serv. géol. Indo-
chine, vol. IT, fasc. II, 1913. — Etude des plissements et des zones d'écrasement
de la moyenne et de la basse Rivière Noire. Mém. Serv. géol. Indochine, vol. I,
fasc. IV, 1914. — Les zones plissées intermédiaires entre le Yunnan et le Haut
Tonkin. CR. Ac. Sc., 10 mai 1915. — Sur l'existence d'un ridement d'âge paléo-
zoïque entre le Yunnan et le Tonkin. Id., 28 fév. 1916. — Etudes geologiques 182
sur la région septentrionale du Haut Tonkin. Mém. Serv. geol. Indochine, vol. IV,
fasc. IV, 1915. — Sur la structure de la zone interne des nappes préyunnanaises
- et sur l'existence de charriages antéouraliens dans le N du Tonkin. CR. Ac. Sc.,.
25 avril 1916. -- Exploration géol. de la partie du Yunnan entre la frontière ton-
kinoise, le Kwang-si et le Kweï-tchéou. CR. Ac. Sc., 8 janv. 1917.
DIRECTRICES DE L'ASIE SUD-ORIENTALE 285
longeant vers l'E, le système du Kwen-lun, c’est-à-dire le fond
plissé de la Téthvs septentrionale. A l’W, vers le méridien 90,
avance l'élément tibétain, tandis qu’à l'E s'étend l° « Eastern
element » de Bailey Willis, ou élément chinois sud-oriental qui
limite, au S, le bassin du bas Yang-tseu. Au S s'étale la grande
virgation des arcs de la Sonde. L'allure des plis à l'E du massif
tibétain est connue suffisamment : le rebroussement du faisceau
himalayen vers le S est chose bien établie. Mais par contre,
jusqu'en ces dernières années on ne possédait aucune donnée sur
l'allure des plis dansla vaste région comprise entre la Birmanie,
le -Sseu-tchoen et l'arc malais, au point qu'en 1907, B. Willis
pouvait écrire dans sa remarquable « Systematic Geology » du
deuxième volume de « Research in China », que les connaissances
sur celte région étaient trop faibles pour permettre aucune sup-
position.
Dans la première partie du tome IT de l’« Antlitz », E. Suess a
tenté, dans le chapitre intitulé « Les Altaïdes orientales », de
donner une idée générale de l'allure des plissements en Indo-
chine. Il note, d’après Loézy, la divergence des chaînes monta-
gneuses à l’W de Ta-li-fou, en admettant que les chaînes bir-
manes sont une prolongation du faisceau des plis arrivant du N
du Tibet, tandis qu’une autre partie de ces plis se prolongerait à
travers le Tonkin, en diminuant d'altitude, parallèlement aux
vallées de la Rivière Noire et du Fleuve Rouge, et il suppose que
ce seraient surtout les branches occidentales du faisceau compris
entre Ta-tsien-lou et Ba-tang qui atteindraient cette longueur.
If attribue à un massif ancien cambodgien hypothétique la cause
probable de la divergence de ces faisceaux. Je vais montrer qu'il
faut pleinement se ranger à cette opinion.
E. Suess n’a pu se faire une idée précise de ce qui se passait
au Yunnan, manquant complètement de données. Or cette région
devait apporter à l'observateur des lumières complètes sur la
structure générale de l'Asie du Sud-Est, en montrant le rebrous-
sement, accompagné dans son avant-pays de phénomènes tecto-
niques intenses, d'une partie du faisceau nord-tibétain qui va
former ce que j'ai appelé l’arc des Yunnanides, et à la description
duquel je renverrai le lecteur. D'après les vagues renseignements
qu'il possédait, Suess tendait à rattacher la région nord-est du
Tonkin à l'orientation SE du faisceau tibétain. Il y a bien dans
cette région une direction semblable, mais elle est locale et
appartient au grand mouvement d'incurvation de ce que J'ai
nommé faisceau de Kwang-Si ; elle est entièrement indépendante
des faisceaux tihétains.
A ne COMM de die
En dehors de ces notions, la tectonique des régions indochi=
noises et des régions chinoises voisines fit peu de progrès juss
qu'en ces dernières années. Je ne citerai que pour mémoire les
travaux de Leclère et de M. Lantenois qui n’ont pu apporter de
lumières sur la structure du Tonkin, ni du Yunnan, en dehors
des intéressants renseignements stratigraphiques procurés parles
gisements de fossiles qu'ils ont observés, Le Tonkin en particulier |
est une zone de plissements d'une rare intensité de puissants
charriages, et tant que l’on ne se fût pas rendu compte de la .
nature spéciale des terrains, fréquemment représentés par les plus
beaux types d'écrasement qui se puissent rencontrer et tant
qu'on les prit pour des terrains métamorphiques dont ils se
distinguent d'ailleurs avec la plus grande facilité, il était évident
que la structure, à la fois si grandiose et si simple de cette région 7 :
ne pourrait être, à mon avis, comprise en aucune façon,
E. Suess, dans un chapitre très clair, résumant les travaux de
Verbeek, Oldham, Lake, Warrington, “Smith, Volz, etc., a mon= “
tré comment la branche des Altaïdes qui a formé le faisceau bir-
man s'épanouit ensuite pour former les grands arcs et la virga-
. tion de l'archipel malais, en partie du moins, les ares extérieurs
étant le prolongement de la chaîne d’Arrakan,
Il. — DirECTRICES ET FAISGEAUX
En ce qui concerne le détail de la région de l’are yunnanais,
je renverrai le lecteur à mes travaux anidéare. et principale-
ment à mon ouvrage récent sur la région septentrionale du Haut-
Tonkin (Mém. Sr géol. Mnasche vol. IV, fase. IV, 1915).
L'intelligence de ce qui va suivre sera facilitée par l'examen
de la carte dans laquelle on a figuré les faisceaux tectoniques |
principaux de l'Asie sud-orientale “Uig. 2).
Au N de l'élément tibétain s'étale le vaste système des plis du
Kwen-lun, riches en terrains paléozoïques comme l’ont montré
les travaux de Bogdanovitch, Loézy, Obroutchev ; les grandes
chaînes qui le composent von l'orientation WNW ou NW.
D'une part, au N, cette masse donne le faisceau du Tsin-ling- Li 1
qui« possède la Structure d'une Chaine dissymétrique normale»!
Cetté chaîne forme une zone plissée au S de l'élément mongo=
lien ; d'autre part, au NE de l'élément tibétain, ce puissant sys-
bras: que nous appellerons faisceau nord- nb détache une
ne chaîne, le Ta-pa-chan, formée de schistes gneissoïdes
1. E. Suess, Antlitz, t. III, 1r° partie, p. 273.
+ de
fa +
à \ 5
DIREGTRIGES DÉ L'ASIE, SUD-ORIENTALE ès
anciens très relevés et de terrains paléozoïques renversés au S et
en écailles, se perdant sous le bassin Rouge du Sseu-tchoen,
chaîne se dirigeant vers l'ENE,
Au $ de l’origine occidentale du Ta-pa-chan, le faisceau nord-
tibétain détache un rameau seconduire de plis qui se dirigent
vers le SSE, se séparant complètement des faisceaux précédents
et coïncidant avec les grandes vallées et chaînes parallèles du
Kin-cha-kiang (haut Fleuve Bleu), du Lan-tsan-kiang (haut
Mékong) et de la haute Salouen, Les plis constituant ce faisceau
sont formés de Cambrien, Silurien, Dévonien, Carboniférien et
Permien et du Trias, avec une remarquable continuité des
bandes de terrain, comme le long affleurement de calcaire oura-
loartinskien qui s'étend de Tsiamdo par Yarkalo et Tchoung-tien
jusqu'au N de Ta-li-fou. Mais à l'E et au S de Ta-li-fou cet
important faisceau va se transformer avec de grosses modifica-
tions : les plis les plus orientaux, au lieu de se prolonger au
SSE rebroussent très rapidement et passent, dans la région com-
prise entre le sommet du grand coude du Yang-tseu et le haut
Fleuve Rouge, à la direction WE et ensuite NE et ENE, J'ai
appelé ce faisceau très important, où dominent le Cambrien, le
Silurien et le Dévonien très développés avec le Carboniférien
complet et du Permien, l'arc des Yunnanides.
Dans l’intérieur de cet are des Yunnanides pénètre le Yung-
ling-chan ou Alpes du Sseu-tchoen, où un gros noyau granitique
et cristallophyllien, avec de vieux plis, offre une orientation
NS. La bordure interne de cet arc est décomposée en écailles à
plongements régulièrement dirigés sous cette masse que j'ai
dénommée Sseutchoanides. La région des Yunnanides paraît donc
constituer vis-à-vis des Alpes du Sseu-tchoen un avant-pays,
mais comme nous allons le voir, cet avant-pays a joué à son
tour plus au S le rôle d’un arrière-pays.
Reprenons auparavant le faisceau des hautes vallées tibétaines.
A l'Ouest de Tu-li-fou il donne une branche qui vient former au
Tonkin les puissants plissements de la haute Rivière Noire, dis-
Ne OT, CE e N VOL PO: € UvT LUN
AQU: sp6 7 PRO x Se ur CE ir. IE TRS
LRU c L |
FA en
paraît en grande partie sous les nappes de la zone préyunnanaise .
dans la basse Rivière Noire ; puis en diminuant de plus en plus
d'intensité ces plis viennent finir, en s'atténuant considérable
ment, le long de la côte d'Annam et se perdent dans les plis
réguliers et peu complexes de la réunion des faisceaux du Kwang-
siet du Kwang-toung, formant cette Cordillère annamitique jus-
tement reconnue par Fuchs. M. Lantenois! contesta cette vue de
1. Note sur la Géologie de l’Indochine. Mém, Soc. géol. Fr, (4), I, Mém. n° 4,
p- 53.
=
288 £ J. DEPRAT
Fuchs, d'une Cordillère continue le long de l’'Annam parce qu'il
avait vu localement, comme au col de Ha-trai des directions de
strates ENE ou EW. Ces variations ne sont pas caractéristiques ;
j'en ai décrit moi-même d'intéressantes en Aunam ! et J'ai mon-
tré qu'il s’agit là de simples inflexions, de sinuosités de l'axe
des directrices tectoniques comme cela apparaît au premier exa-
men. La notion émise par Fuchs était donc exacte et doit être
conservée, mais en ajoutant que les plis de cette Cordillère s'at-
ténuent et disparaissent au SE de Tourane.
Dans le N du Tonkin, dans les bassins du Nan-ti, de la haute
Rivière Claire, l’are yunnanais poussé vers le S écrase complè-
tement le pays tonkinois qui se résout alors en une zone de
puissants charriages que j'ai dénommés nappes préyunnanaises,
qui s'étend sur le Tonkin avec des caractères singulièrement pré-
cis et une remarquable continuité jusque dans le NE de ce pays
et au SE jusqu’à la boucle de la Rivière Noire. Vers l’W le mou-
vement de compression a poussé les nappes préyunnanaises sur le
faisceau des plis de la Rivière Noire, ce faisceau qui pour nous
représente, nous l'avons vu, directement une partie des plis
nord-tibétains prolongés au SE. J'ai signalé ailleurs les phéno-
mènes tectoniques très complexes qui accompagnèrent ces mouve-
ments puissants.
Les charriages de l'arc yunnanaiïs sur le faisceau des plis de la
Rivière Noire en ce débuter très au N, car Loézy a signalé
des phénomènes tectoniques de ce genre près de Tchoung-tien,
au Nord de Ta-li-fou, où il a observé des couches triasiques
comprises entre deux masses puissantes de calcaire carbonifère
peu incliné. Ce serait donc à cette hauteur en latitude, peut-être
même plus haut encore, que commencerait le charriage frontal
de l'arc yunnanais, charriage qui atteint son effet le plus considé-
rable dans les nappes préyunnanaises, én territoire tonkinois. Le
front de l’arc des Yunnanides se Hoine ainsi linuté constam-
ment par des mouvements de poussée intense sur son pourtour,
atteignant leur plus haute expression au sommet de la convexité
de l'arc.
A l'E et au SE de la zone des nappes préyunnanaises et che-
vauchées par elle s'étend une région de plis sans charriages, plis
autochtones, formant ce que j'ai appelé les faisceaux du Kwang-
si et du Kwang-toung. Le faisceau du Kwang-si forme la prolon-
gation des plis bordant au S le bassin du bas Yang-tseu, avec
orientation ENE. Dans la région de Li-ta, entre Kwang-nan et
1. Les inflexions des directrices tectoniques dans le N. de l’Annam et leurs
relations. CR. Ac. Sc.,t. 165, p. 284, 1917.
: , EN UEE Globigérines de ces calcaires, fortement grossies, mr
: térieur des loges les petits sphérules. Le diamètre
grosses loges de Globigérines est de un dixième de mi
— Gr. 20 diamètres environ.
Buzz.
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de Ph. Tomas. Recherches stratigraphiques et paléontologiques sur quelques for-
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Cossmanx. Contribution à étde de la faune de l'étage bathonien en France
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_Terquem. Les Entomostracés Ostracodes du système oolithique de la zone à Am.
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Terquem. Les Entomostracés Ostracodes du Fuller s Earth des environs de Var-
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C. Graxo’ ÉuRY. Formation des couches de houille et du terrain houiller. 196 p.,
D TR PT PR Re RE CR RS Re OR NE et due den a 20 »
H: Firxor. Etudes sur les vertébrés fossiles d'Issel (Aude)...................... 16 »
G. Corrgau. Echinides éocènes de la province d’Alicante. 107 p., 16 pl............ 14 »
A. Dorror, P. Gopsize et G. Ramon. Les grandes plâtrières d'Argenteuil
(Seine- et- Oise). Historique, genèse et FRET des formations gypseuses de
On eue 0 An 7 M ADR, RE EE must ae dû 5 »
. P:-L. PrevErR. Aperçu géologique sur la colline de Turin. 48 p., 7 fig.,1 carte. 8 »
. G. Zeiz. Contribution à l'étude géologique du Haut-Tonkin. — H. L'Anrenors.
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Liste des Mémoires qui se vendent isolément :
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2. J. Sevxes. Contributions à l'étude des Céphalopodes du Crétacé supérieur de
LTRESS TO PONS DER EE ME EP RE AE PU EE RARE CS SUR 10 »
3. Ch. Deréner. Les Animaux pliocènes du Roussillon. 17 pl., 188 p............. 60 »
5. G.pE Sarorra. Recherches sur les v égétaux du niveau aquitanien de Manosque,
LD EN RE D RSA ERREUR A RE 35 »
14. M. Cossmanx. Contribution à la Paléontologie française des terrains juras-
siques (en cours); Etudes sur les Gastropodes des terrains jurassiques : Opis-
thobranches, 6 pl. NT RC PARA Ce De 1e cine DOROOCPP ITIOE 14 50
15. S. Sreranescu. Etudes sur les terrains terliaires de la Roumanie ; Contribu-
tion à l'étude des faunes sarmatique, pontique et levantine. 11 pl., 152 p...... 26 »
19. M. Cossmaxx. Contribution à la Paléontologie française des terrains juras-
pau (en cours) ; Gastropodes : Nérinées, 13 pl. HÉXIRS Selon AA PE ME LINE 35 ,.»
20. V. Porovicr-Harzec. Contribution à l'étude de la faune du Crétacé supérieur B
de tres Environs de Campulung et de Sinaïa, 2 pl., 22p............... 6 »
21 R'ZEizrer, ‘Etude sur la flore fossile du bassin ‘houillier d'Héraclée (Asie-
EE D A MD PR RE UT OP RESTE LE de a ele le 15 »
22 P. PazraRx. Sur les Mollusques fossiles terrestres, fluviatiles et saumâtres de
D TE DR PU RL AT AS En LRU LS ne nike e 26 »
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Mare len cours) V6 DRAC... SRE ER Le ne A7
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ee Robert Douvizé. Céphalopodes argentins: 3 pl, 24 p........0.2 14000 00m FL TRISTE
. Gustave F. Dorxrus. Les coquilles qu Quater UE marin du Sénégal. Intr 0 RAA
Re géologique par A:-DkReIms. 4/9, #4 pl.) 79 p.01... d'ostale LA ER 14
45. Robert Douvixé. Etude sur les Combats de Dives, Villers-sur-Mer et |
quelques autres nisements 89/0/2008 DL ENTIER NN AMAR ARTE 0er ETES
46. Maurice CossManN: so ce à la paléontologie française des terrains
jurassiques (voir mém., n°° 14, 19); Cerithiacea et Loxonematacea, 2 pl. 264 p.50
47 Lucien Nr eb Jean Monezzer. Les DAS du Tertiaire parisien.
Fo fe 9 DE ABS RE ee NA PA AVES OMR NT TES OR PR ER ESS 17
Robert Dour. Etudes sur les Oppeliidées de Dives et Villers-sur-Mer:
‘a 8 JEOREANR D) AIEAON ARR ARE re ATEN ARE En A RO RE LE 7
49-50. F. Paix. RE des Poissons fossiles et en particulier des Siluridés du Ter-
tiaire supérieur et des couches récentes d'Afrique (Egypte et région du Tchad).
— Sur des Poissons fossiles He Hu rains ter Dares d’eau douce el d’eau saumâtre
deFrance él deSuisse 9:50 p RC ON M ARRET RENE PEER
51. P. pe Brux, C. CHATELET “ M. Cossmanx. de Barrémien is à faciès
urgonien de Brouzet-lez-Alais (Gard) (v. mém. n° 37), fig., 54 pl, 56:p. ”
TABLE DES MATIÈRES (TOME XVII, Fascrcuze 3-3).
Pages |
H. Hubert. = Sur l'extension probable des PA EU tertiaires en Afrique ocei-, cs.
dentale'! (suite) A LR Re on De LIRE) A LENS Te RE AE RE ARE PAP A REA D | 118 2
R. Chudeau- — Le plateau 1 Mandiene (Afrique occ.). Profil géol. du chemin de. “
fer de Kayesau-Niger.(8 fiqu} "6 aRRnRUEE EE S NE RER
FE. Ficheur.— Le Et de Ben Mahis, région de Berrouaghia (Alger) (5igs).
Marius Dalloni. — Contribution à l'étude GE terrains miocènes de l'Algérie) rue
Cartennien' des environs de Miliana\(Bsfige) ee OCT AD IA PORC ERNENRS ANS
L. Joleaud. — Les Gazelles pliocènes et quaternaires de l'Algérie..... ....:.. NE
Jacques de. Lapparent. — Les calcaires daniens de la pointe Sainte- Anne à
Hendaye (Basses "PyrènÉes)t(pte RENE EURE SP EE RSR RER RER
F. Kerforne.— Sur l'âge des minerais de fer superficiels de la région de Chà-
Léa biais; JT) RE AMRNQ ENT ARR ES à ET LA EE
Madame Paul Lemoine: — Contribution à l'étude des Corallinacées fossiles. .
1 OA LET TS 607 EN PENSER TC NL A A EEE PA A AS PS
J. Dep — Les lignes directrices de Tai sud-orientale, dans leurs rapports
avec les éléments anciens et géosynelinaux (à suivre).
MACON, PROTAT FRÈRES, IMPRIMEURS Le gérant de la Soc. géologique : L. MM.
A ÉTÉ AUTORISÉE ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILUTÉ PUBLIQUE
De: FRANCE
CETTE SOCIÉTÉ, FONDÉE LE 17 MARS 1830
PAR, ORDONNANCE DU 3 AVRIL 1832
QUATRIÈME SÉRIE
TOME DIX-SEPTIÈME
FascreuLe 6-1
Feuilles 19-24* . — - Planche X-XIV |
(10 figures dans le tone 12, Portraits hors texte.)
SN NS,
SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE
Se 28, rue Sérphnte, VI Ed
1917
CS
a. : DÉCEMBRE 1918.
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Arr. 2. — L'objet de la Société est de concourir à l'avancement de la
Géologie en général et particulièrement de faire connaître le sol de la
France, tant en lui-même que dans ses rapports avec les arts industriels
et l’agriculture.
ART. 3. — Le nombre des membres de la Société est illimité. Les Fran-
çais et les étrangers peuvent également en faire FORME: Il n'existe aucune
distinction entre les membres.
Arr. 4.— Pour faire partie de la Société, il faut s 'êtré fait présenter die
une de, ses séances par deux membres qui auront signé la présentation 4
et avoir été proclamé dans la séance suivante par le Président.
ART. 38. — La Société tient ses séances habituelles à Paris, de Novembre
à Juillet.
ART. 39. — La Société se réunit deux fois par mois (le 4°" et le 3° lundi
du mois).
Arr. #2. — Pour assister aux séances, les personnes étrangères à la
Société doivent être présentées chaque fois par un‘ de ses membres.
ART. 46. — Les membres de la Société ne peuvent lire devant elle aucun
ouvrage déjà imprimé.
ART. 48. — Aucune communication ou discussion ne peut avoir lieu sur
des objets étrangers à la Géologie ou aux sciences qui s’y rattachent.
Arr. 50.— Chaque année, de Juillet à Novembre, la Société tiendra une
ou plusieurs séances extraordinaires sur un point quiaura été préalablement
déterminé.
ART. 53. — Un bulletin périodique des travaux de la Société est délivré
gratuitement à chaque membre.
ART. 55. — Il ne peut être vendu aux personnes étrangères à la
Société qu'au prix de la cotisation annuelle.
Arr. 58. — Les membres n’ont droit de recevoir que les volumes des
années du Bulletin pour lesquelles ils ont payé leur cotisation. Toutefois,
les volumes correspondant aux années antérieures à leurentrée dans la So-
ciété leur sont cédés, après décision spéciale du Conseil et COMORES
à un tarif déterminé.
ART. 60. — Quelle que soit la reine des notes ou LR ÉOUES insérés
au Bulletin, les auteurs pourront en faire faire à leurs frais un tirage à
part.
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annuelle?. \
Le droit d'entrée est fixé à la somme de 20 francs.
La cotisation annuelle est invariablement fixée à 30 francs.
La cotisation annuelle peut, au choix de chaque membre, étre remplacée
‘par le versement en capilal d’une somme fixée par la Sociélé en assemblée
générale (400 francs).
Sont Membres à Perpétuité les personnes qui ont donné ou légué à
ART. 73. — Chaque membre paye: 1° un droit d'entrée ; 2 une cotisation |
la Société un capital dont la rente représente au moins la Rosso annuelle
nu : 14000 francs).
:
1. Les personnes qui SN faire partie de la Société et qui ne connai=
traient aucun membre qui püt les présenter. n'auront qu'à adresser une demande,
au Secrétariat, en exposant les titres qui justifient de leur admission.
2. Néanmoins sur la demande des parrains les nouveaux membres peuvent
n'acquitter, la première année, que leur droit d'entrée, en versant la somme de
20 fr. Le Compte Rendu sommaire des séances de l'année courante leur est
envoyé gratuilement ; mais ils ne recoivent le Bulletin que la deurième année el,
doivent alors payer la cotisation de 30 francs. Ils jouissent d’ailleurs des autres
droits el privilèges des membres de la Société.
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DIRECTRICES DE L'ASIE SUD-ORIENTALE 289
Pé-se, j'ai vu ce faisceau de plis s’incurver rapidement vers le S
et prendre ensuite au Tonkin dans la région de Dong-van, Bao-
lac, Cao-bang, et au Kwang-si, l'orientation SE, toujours che-
vauché à l’W par les nappes préyunnanaises {nappe du Song-
mien). Dans la région de Lang-son les plis du faisceau du Kwang-
si s'incurvent de nouveau vers le SW en confluent avec les plis du
faisceau du Kwang-toung qui arrivent de l'E. Ce faisceau du
Kwang-toung forme la guirlande des plis de la baie d’Along et
du Sud de la région de Lang-son ; le massif du Mau-son, près de
Lang-son, se trouve exactement au point de divergence des deux
faisceaux et les axes des plis s’y dispersent en éventail sur la
carte. Ce massif formé de plis très relevés el serrés de Werfé-
nien et d’Anisien est très intéressant à cet égard.
Les deux faisceaux réunis du Kwang-si et du Kwang-toung
sont chevauchés à l’W du delta tonkinois par l'avance méridio-
nale des nappes de la Rivière Noire, c’est-à-dire de la zone tec-
tonique préyunnanaise, puis ils s’en dégagent et leurs plis con-
fondus, peu intenses, rebroussant de nouveau au SE vont se
réunir au faisceau expirant de la Rivière Noire issu du faisceau
nord-tibétain.
Donc le faisceau nord-tibétain donne dans la région yunna-
naise une série de zones décomposées en arcs plissés poussés l’un
sur l’autre vers le S et le SE : Alpes du Sseu-tchoen poussées
sur l’arc yunnanais, les Yunnanides à leur tour poussées sur le
Tonkin septentrional et central forment une vaste zone de nappes
qui chevauchent à leur tour un pays autochtone constitué par les
plis du faisceau du Kwang-si et plus au S du Kwang-toung
réuni à ce dernier, ces plis autochtones moulant, comme nous le
verrons plus loin, l’élément stable chinois sud-oriental ; l’en-
semble se montre, en quelque sorte, décomposé en pays géolo-
giques distincts, chacun de ces pays a été poussé vers le suivant
au S ; il semble qu'il se soit produit de vastes lignes de décolle-
ment et par suite de grandes surfaces de charriage qui ne
résultent pas d’un plissement mais de mouvements en masse,
tels que sous chaque avancée de pays charriés, la zone chevau-
chée s’est réduite en nappes et en écailles dont le type le plus
hautement développé est celui des nappes préyunnanaises, avec
son invraisemblable accumulation de brèches et de terrains lami-
nés. On peut faire en passant l'observation que chaque arrière-
pays est plus élevé au point de vue de l'altitude absolue que
l'avant-pays chevauché; on pourrait en induire peut-être que les
mouvements épeïrogéniques n’ont pas été étrangers à ces défor-
mations et que les mouvements orogéniques aient pu débuter par
11 décembre 1918. Bull. Soc. géol. Fr.(4), XVII. — 19.
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4.2
bIRECTRICES DE L'ASIE SUD-ORIENTALE 5601
des mouvements de flexure dont le dernier aboutissement serait
dans la formation des nappes, en y joignant la notion des mas-
sifs stables anciens qui explique seule le dessin sur la carte des
faisceaux de plis. Je me représenterais alors la succession des faits
ainsi que je le traduis dans la figure 1 essentiellement schéma-
tique, en faisant abstraction des plissements les plus anciens et
en cherchant à montrer seulement le mode de froduction probable
des grandes lignes de rupture. |
Mais ce n’est pas tout. Le faisceau nord-tibétain donne à
l'Ouest, ainsi que Suess l’a montré, une nouvelle dérivation de
plis formant un important faisceau. À l’W de Ta-li-fou, entre le
Mékong et la Salouen un épais faisceau de couches paléozoïques
comprenant des couches siluriennes importantes, avec du Carbo-
niférien (Ouralien) prend la direction NS, puis dans la région
de Mandalay les lignes directrices divergent franchement; ici
encore, comme dans toute l’Indochine du Nord, en Australie et
en Chine on observe du Silurien à faciès baltique et de Wen-
lock. Au S de Mandalay et à l’W de l’Irawaddy, Middlemiss a
montré que l'orientation dominante est NS et Suess a conclu que
la zone périphérique de Young-tchang-fou passe à l'E de Manda-
lay et que c'est elle qui atteint la mer près de l'embouchure de
la Salouen. Tout milite en faveur de cette vue. Tous ces plis des-
cendent dans la basse Birmanie avec orientation SSW. Ils
recoupent, en se relayant successivement vers l'E, la péninsule
de Malacca, en formant de longues bandes dans lesquelles le cal-
caire ouralo-permien joue un rôle important et où il repose sou-
vent directement sur des granites ou des schistes anciens. Les
travaux de Verbeek ont montré que ces plis passent de la pres-
qu'ile de Malacca dans les îles de Bangka et de Billiton, et au N
de Java dans le groupe de Karimoen-Djawa.
À ce faisceau birman-que nous venons de caractériser appar-
tiennent sans conteste les alignements de la région de Louang-
prabang, du Laos en général qui se prolongent directement dans
la péninsule de Malacca.
J'ai tracé sur la figure 2 les arcs de Bornéo et des Philippines
pour montrer par une vue d'ensemble les rapports de tous les
| éléments tectoniques sud-asiatiques.
À l'Ouest de Bhamo un important massif de gneiss et de gra-
3 nite limite le faisceau birman en le séparant de la chaine d'Ar-
rakan. A l’W de ce massif allongé SSW nous nous trouvons en
présence du rebroussement des plis subhimalayens où inter-
viennent avec un fort développement le Crétacé, l'Eocène et le
Tertiare supérieur subhimalayen des monts Naga, renversés au
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FiG. 2. — ESQUISSE DES LIGNES DIRECTRICES DE L'ASIE SUD-ORIENTALE,
tasse É > 1.46 it 2
*
DIRECTRICES DE L'ASIE SUD-ORIENTALE 293
NW qui passent dans la chaîne d’Arrakan, celle-ci se prolongeant
par l’are Andaman-Nicobar lui-même prolongé par la bande des
îles au SW de Sumatra.
Ainsi, pour nous résumer, le faisceau nord-tibétain serré au
N du Tibet entre l'élément mongolien et l'élément tibétain se
décompose d’abord en un premier faisceau, le Tsin-ling-chan,
bordant l'élément mongolien avec un arc qui le relaie au S, le
Ta-pa-chan, ces différents faisceaux étant orientés W-E, et ENE ;
puis il donne un nouvel alignement de plis formant l'arc des
Yunnanides, avec leur front de charriages au S. Un autre fais-
ceau, au lieu de rebrousser vers le NE comme le faisceau des
Yunnanides, passe directement au SE au Tonkin et va se con-
fondre en s’atténuant vers le SE avec les faisceaux coalescents
du Kwang-toung et du Kwang-si en s’atténuant progressivement
sur la côte d'Annam. Enfin, le même faisceau nord-tibétain
donne naissance à l’W de Ta-li-fou à un important groupe de plis,
le faisceau birman qui s’en détache en descendant au S et passe
dans les arcs de la Sonde. Enfin, plus à l’W, et indépendant du
système précédent, le rebroussement des plis subhimalayens
donne les chaînes de Naga, d'Arrakan, l’are Andaman et la chaîne
des îles méridionales de Sumatra.
III. —— ELÉMENTS ANCIENS.
Ici intervient avec force la notion d'éléments anciens qui ont
joué dans le dessin de ces directrices un rôle essentiel. Nous
savons à l'heure actuelle qu'un grand élément continental occupa
durant la plus grande partie des temps géologiques le Sud-
Annam, la Cobinehtae, le Bas-Laos, le Cambodge et le Siam.
Cet élément se soudait par le NE au grand élément chinois sud-
oriental, l« eastern element » défini par B. Willis. J’ai indi-
qué sur la figure 2 l'allure probable des contours de cette
masse. Elle Li en général recouverte par des formations épicon-
tinentales, et comme au Cambodge, peu plissées ou souvent
horizontales, avec absence de sédiments très anciens ; ainsi
l'Ouralien est souvent directement transgressif. Vers le NW cette
masse se termine entre le Mékong et le Fleuve Rouge. D'après
les renseignements de Loézy il me paraît évident qu'à de cer-
taines époques elle a été soudée à l'élément tibétain, ce qui
explique des divergences dans les faunes paléozoïques de l'Inde
et de l’'Indochine.
Cette masse ancienne de l'élément cap odeiCR ‘et chinois
204 ‘: J, DEPRAT
sud-oriental a joué le rôle principal dans les directions imposées
aux faisceaux de plis, comme cela ressort surabondamment des
cartes schématiques annexées à cette note. Bailey Willis, en
résumant les travaux de ses prédécesseurs, a montré l'allure de
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l'élément mongolien. Il a montré aussi l'existence de l’ « eas-
tern élément » s'étendant de la région de Nan-ning au delà de
Shang-hai vers la Corée et la Mandchourie côtière ; je viens d’in-
diquer qu'il se soudait au massif cambodgien vers le S etle SW
en englobant Hai-nan. Il y avait donc un vaste massif, un
MENTS ANCIENS DE L'ASIE OCCIDENTALE.
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ICES TECTONIQUES ET LES ELE
FiG. 3. — LES DIRECTR
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DIRECTRICES DE L'ASIE SUD-ORIENTALE 295
immense butoir méridional en relations temporaires avec le
à Tibet. La disposition de l’ensemble de ces différents éléments
semble expliquer l'allure générale des plissements entre cette
traînée d'éléments anciens, tendant eux-mêmes à prendre la
forme typique asiatique des arcs à convexité tournée vers le S.
On voit sur les deux cartes schématiques les faisceaux du sys-
tème du Kwen-lun resserrés entre le Tibet et l'extrémité ouest de
‘élément mongolien s'épanouir en puissants faisceaux divergents
grâce à l’'écartement des butoirs du Sud au Nord, écartement qui
atteint son maximum suivant le méridien 100. Le rebroussement
des plis de l’are yunnanais vers le NE s’explique ainsi pleine-
ment.
D'une façon générale, la poussée a eu lieu vers le S depuis le
Tsin-ling-chan jusqu ‘aux nappes préyunnanaises, et c’est dans
ces dernières, au voisinage des grands butoirs méridionaux que
la poussée atteignit son maximum d'effet en décomposant le Nord
du Tonkin en nappes chevauchantes.
Le faisceau des plis de la Rivière Noire paraît s'expliquer par
la présence d'une aire synclinale secondaire, alignée N W-SE qui
| traversait le massif ancien en un golfe se terminant probablement
1 vers le SE sauf sans doute pendant l’extension marine ouralo-
permienne. En tout cas, son importance diminue beaucoup vers
le SE où les plis s'atténuent fortement sur la côte d'Annam, ainsi
que la puissance des sédiments ; ce n’est qu'une dépendance
de la Téthys septentrionale.
L'extension du massif, vers le Sud, paraît indiquée par les pro-
__ fondeurs relativement faibles entre Bornéo et le Cambodge et la
__ Cochinchine. Je ne pense pas, pour des raisons que je donnerai
plus loin, qu'il y eut communication, en dehors de l’époque
Ouralien-Artinskien-Pundjabien, entre la dépression marine de
_ - l'arc malais, c’est-à-dire la Téthys méridionale et la Téthys sep-
_ ‘tentrionale. A l'W les limites de l'élément sont indiquées nette-
ment. Vers le N du Laos il est indiqué aussi dans les masses cris-
tallines et cristallophylliennes de la région frontière tonkinoise
et par le développement énorme des formations gréseuses tria-
siques et rhétiennes épicontinentales du Haut-Laos ; cette limite
d’ailleurs fut variable et il y eut certainement à certains
__ moments soudure entre ce massif et l'élément tibétain. La diver-
| gence des plissements au S de Ta-li-fou s'explique ainsi nette-
ment et la constitution du faisceau birman, avec ses directrices
en coulisses successives est facile à concevoir. Le massif du
haut Irawaddy le limite à l’W et s’allonge dans la direction des
1, J'ai laissé à dessein de côté la question des fractures,
296 | J. DEPRAT
plis. D'autre part le rebroussement des plis himalayens de la
région des monts Patkoi, Naga et d'Arrakan découle nécessai-
rement de l'allure de ces différents éléments et de l’action occi-
dentale du Gondwana. La figure très schématique 3 où j'ai tracé
uniquement les faisceaux de plis et les éléments anciens est un
meilleur commentaire que n importe quelle description !. 1
IV. — LES DÉPRESSIONS GÉOSYNCLINALES ET LEURS RAPPORTS
AVEC LES DIRECTRICES
Pendant la plus grande partie des temps paléozoïques et le
début de l’ère mésozoique une distinction très nette exista entre
la Téthys septentrionale et la Téthys méridionale. Cette distinc-
tion s’est prolongée dans la constitution des lignes de plissements
aux époques où Le fond de ces grandes dépressions fut comprimé
entre les butoirs. Le Tibet, l'élément cambodgien et l’.« eastern
element » formèrent une grande barrière incurvée au S, parfois
continue, par moments ouverte entre l'élément tibétain et l’élé-
ment cambodgien ; mais malgré tout la distinction des deux
grandes dépressions resta rigoureuse. La Téthys septentrionale
comprimée entre le prolongement ouest de l'élément mongolien
et le Tibet donna les plis du Kwen-lun, tandis que dans la large
incurvation méridionale du môle Tibet. élément cambodgien et
chinois sud-oriental, elle s’étalait Pres dans les “temps
paléozoïques donnant plus tard en se'plissant toute la série des
faisceaux plissés à renversement vers le Sud : Tsin-ling-chan,
Ta-pa-chan, Sseu-tchoanides, arc yunnanais, nappes préyunna-
naises. La Téthys nord émergée avant la Téthys méridionale ne
contient pas de dépôts au delà probablement du Médiojurassique,
tandis que la Téthys méridionale offre du Crétacé et le Tertiaire
marin bien développés.
lei on doit faire une remarque : les sédiments de même âge
offrent dans la Téthys nord et la Téthys sud des faunes générale-
ment différentes. De plus les dépôts chinois et du Nord indochi-
nois de la Téthys septentrionale montrent que c’est par la partie
occidentale de cette grande dépression, par la région du Kwen-.
lun que les faunes paléozoïques du Nord de l'Europe sont venues
de façon si typique s'installer dans les mers chinoises, faunes
que l’on ne retrouve pas dans le géosynclinal Mt Ainsi
dans le S du Yunnan l’Acadien offre le genre Conocoryphe avec
des espèces telles que Conocephalites cf. Emmrichi ; 1l contient
également une faune spéciale considérable en Trilobites, proba-
DIRECTRICES DE L'ASIE SUD-ORIENTALE 297
blement née dans le cul-de-sac cambrien de la Chine du Nord,
faune qui vient vers l’W se mélanger au Yunnan à la faune à
caractère baltique venant d'Europe. Rien de semblable n'existe
dans le Cambrien de la Salt Range et de Spiti, tellement différents.
L'Ordovicien montre partout en Chine des affinités européennes
marquées : les couches à Asaphus expansus, les couches à Tri-
nucleus trouvées par von Richthofen au Sseu-tchoen, les couches
à Calymènes ordoviciens de Chine, le calcaire à Vaginoceras de
Russie retrouvé en Chine près du Ta-ning-ho sur le moyen Yang-
tseu par Black-Welder, les espèces de Caradoc et de Bala si
abondantes dans les sédiments chinois et indochinois rattachent :
étroitement les mers ordoviciennes chinoises aux faciès baltiques.
Il en est de même pour le Silurien supérieur rempli partout,
dans les états Shans, au Yunnan, au Tonkin, au Sseu-tchoen,
et en général en Chine d'espèces de Dudley, Wenlock, Goth-
land, tant Trilobites que Brachiopodes, Polypiers, ete. La faune
à Calymene Blumenbachi s'étend au Tonkin et jusqu'en Aus-
tralie accompagnée de nombreuses espèces baltiques.
Le Dévonien du Yunnan est rempli d'espèces de l’Ardenne.
Le Dinantien du Tonkin offre un cachet européen remarquable
avec ses espèces de Visé ; de même le Moscovien yunnanais.
L'Ouralien du Yunnan du Tonkin et du Nord de l’'Annam con-
tient pour plus de moitié des espèces de l’Oural et M. Brügger
m'écrivit en me faisant ressortir les analogies avec le Spitzherg.
Rien de semblable dans la Salt Range où les faunes ont un carac-
tère bien plus spécial. Les Fusulines même diffèrent dans les
deux grandes dépressions : j'ai montré au Yunnan et au Ton-
kin la présence des espèces typiques des Alpes carniques, tandis
que dans l'Inde s'observe un groupe spécial qui semble n'avoir
atteint que temporairement et sur son bord seulement la Téthys
nord, c'est le groupe des Fusulines : Fus. pailensis, F. kattuen-
sis. De même dans les calcaires permiens. Le Ladinien du Yun-
nan et du Tonkin est un Ladinien à affinités européennes. Une
communication se montre établie pendant le Trias inférieur et
l’Anisien et sans doute aussi durant le Trias supérieur entre la
Téthys méridionale et l’Indochine comme en témoignent les
faunes à Danubites himalayanus, les couches à Cuccoceras yoga,
les dépôts à Pomarangina et à Rimkinites et les couches à Tro-
pites. Il y eut également communication pendant le Rhétien, car
J'ai montré que la faune rhétienne birmane à Myophoria napen-
gensis descend par la Rivière Noire jusque dans le Sud du Ton-
kin. Péndant la fin du Lias d'autre part, la mer de la Téthys
méridionale débordait vers le Nord jusqu'en Cochinchine où les
298 J. DEPRAT
couches de Trian contiennent une faune ammonitifère qui se rat-
tache aux faunes himalayennes et de Bornéo, tandis que rien de
semblable ne s’observe au Tonkin, dépendance de la Téthys sep-
tentrionale.
Quant aux faciès, ils fournissent dans la Téthys nord, dans les
domaines chinois et indochinois d'intéressantes notions sur l’ho-
lisopie, cette holisopie que l’on retrouve à de si grandes dis-
tances. On sait que l’holisopie caractérise à des distances consi-
_ dérables des faunes identiques, dans des faciès lithologiques
semblables. On a montré depuis longtemps dans la Téthys méri-
dionale l’holisopie parfaite d'horizons triasiques, du Lias rouge
(couches d’Adneth) entre les Alpes calcaires nord-occidentales
et l'Himalaya (Diener) ; Boehm a fait voir l’holisopie frappante
pour plusieurs horizons du Jurassique entre l'Europe et les îles
de la Sonde, etc. Cette holisopie apparaît dans les couches lia-
siques à Ammonites de Cochinchine, identiques comme faciès de
sédiment et comme faciès faunistique à des schistes du Lias alpin
du Jura. Dans la Téthys nord les couches à Conocephalites,
Conocoryphe, etc., du Yunnan méridional s'observent dans des
conditions lithologiques toutes semblables à celles du Cambrien
moyen du N de l’Europe, et cette même holisopie apparaît encore
plus frappante quand on observe les couches acadiennes et post-
damiennes du Nord du Tonkin et du Yunnan méridional où les
faunes acadienne à Damesella et postdamienné à Pfychaspis de
la Chine du Nord apparaissent dans des sédiments rigoureuse-
ment semblables à ceux qui contiennent ces faunes dans la Chine
septentrionale avec le même typique développement des calcaires
oolithiques et des conglomératoïdes et cela à 2000 km. de dis-
tance ; au faciès faunistique européen correspond un faciès litho-
logique analogue à celui des sédiments.baltiques ou bohémiens ;
au faciès lithologique nord chinois correspond la faune nord-
chinoise, Cette holisopie se retrouve dans les couches à Trinu-
cleus et à espèces de Brachiopodes de Caradoc, Bala, etc.; que
Richthofen a trouvés en Chine et qui se poursuivent plus au S
en Indochine et au Yunnan, rappelant les sédiments du N de
l’Europe ; le calcaire à Vaginoceras ordovicien russe se retrouve
dans le Ta-ning-ho dans le moyen Yang-tseu. Les couches ordo-:
viciennes à Lamellibranches du haut Tonkin rappellent de façon
typique les grès armoricains offrant également des faunes de
Pélécypodes. L’holisopie est frappante à un degré extraordinaire
dans le Gothlandien de l'Est asiatique où les Polypiers baltiques
typiques de Gothland, de Dudley, etc., se retrouvent dans des
calcaires identiques, formant comme je l’ai fait voir, des Alintar
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simulant ceux de Gothland ; dans le N du Tonkin, des calcaires
_ à Brachiopodes avec Calymènes m'ont fourni onze espèces de
Wenlock, Ludlow, Aymestry, Dudley, dans un calcaire complè-
tement identique à des calcaires de Wenlock ; de-même les
couches à À. pseudonnicronata rappellent des sédiments baltiques.
IL en est de même en Chine au Chan-si et d'autre part jusqu’en
Autralie où les formes de Bohême et de Wenlock apparaissent
dans des conditions analogues. En Birmanie, le Silurien supé-
rieur montre à proximité du Tonkin une faune à caractères bal-
tiques très marqués, avec des espèces de Trilobites, Brachio-
podes, Polypiers de Gothland, Wenlock, etc. Le Dévonien du
Yunnan montre avec exagération ce phénomène de l’holisopie ;
non seulement il fourmille d'espèces ardennaises et des provinces
rhénanes, mais les sédiments sont exactement pareils à ceux de
ces régions et si l'on mélangeait des espèces semblables prove-
nant soit de Chine, soit des régions rhénanes, on ne pourrait les
distinguer ensuite. Ce Dévonien à faciès européen se poursuit
dans le Nord de l’Annam. Par contre les couches à faune de
Hamilton, à faciès américain que j'ai découvertes sur la basse
Rivière Noire offrent non seulement une faune américaine, mais
immédiatement des sédiments tout semblables marno-sableux.
Même holisopie dans les calcaires noirs dinantiens tonkinois qui
avec une faune à affinités viséennes offrent le faciès de calcaires
semblables d'Europe. Holisopie parfaite encore dans les calcaires
sans intercalations terrigènes de l'Ouralien et de l’Artinskien de
l’Oural et de la Chine méridionale et du Tonkin. Enfin on peut
signaler l’holisopie de certains calcaires du Muschelkalk du Yun-
nan et du Muschelkalk alpin (couches à Cœnothyris vulgaris
par exemple). J'ai retrouvé dans la moyenne Rivière Noire les
couches à Pomarangina himalayennes; or, cette faune se montre
dans des couches rigoureusement semblables aux « Grey beds »
de Spiti.
Il y a en somme, très fréquemment une correspondance frap-
pante, à d'énormes distances, entre des sédiments de même âge
contenant les mêmes faunes. Ce phénomène est très connu et les
faits que je cite ne font que le confirmer. Il s’agit probablement
d'un fait biologique. En tout cas, ces nombreux exemples d’ho-
lisopie entre des régions si diverses de la Chine et de l’Indo-
chine du Nord, des états Shans et de l'Europe du Nord prouvent
nettement les rapports étroits entre la vaste dépression formée
par l'élargissement de la Téthys nord entre la grande barrière
des éléments anciens méridionaux et l'élément D Aolen et les
faciès paléozoïques de l'Europe septentrionale. Ceite relation
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s'établit déjà pendant le Cambrien moyen ainsi | que le montre
l'apparition des genres Conocephalites, Conocoryphe, dans la
Chine du Sud. D'ailleurs Bailey Willis dans ses esquisses palée 0 "4
géographiques des régions chinoises et tibétaines avait déjà pres-
senti ces communications par le Nord du Tibet dès le Cambrien 4
| (Research in China, t. Il, pl. 4) dans sa planche « Southern Asia. "à
during the Sinian benod ». 53
On “peut faire remarquer par opposition l’hétérotypie des for- #4
mations entre la Téthys méridionale et la Téthys septentrionale,
à des distances rapprochées, durant le Paléozoïque. Et les lignes
de plissements, se resserrant ou s ‘épanouissant entre les grands
massifs anciens précités qui délimitent la Téthys septentrionale,
mais ne passant pas (sauf l'exception du faisceau birman en cou-
lisses sur le seuil tibétano-cambodgien), dans les plis de la
Téthys méridionale, viennent encore confirmer ces vues.
(se
AS Ç
MS
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BULL. S. G. F. (4), XVII, p. 301
301
RENÉ ZEILLER
NOTICE NÉCROLOGIQUE
PAR H. Douvillé!.
Depuis trois ans la Société géologique a été durement frappée :
à côté des jeunes en qui elle mettait ses espoirs et que la guerre
a impitoyablement fauchés, les anciens n'ont pas été épargnés
par la mort, et parmi eux, celui qui a été le plus vivement regretté
et qui a laissé parmi nous le plus grand vide, c’est certainement
notre ancien président, mon Me et ami Zeiller, inspecteur
général des Mines, vice-président du Conseil Sénéral des Mines,
membre de Pts des Sciences. |
Charles-René Zeiller est né le 14 janvier 1847 à Nancy ; son
père était ingénieur des Ponts et Chaussées, et par sa mère il
appartenait à une vieille famille lorraine, les Guibal, remontant
à Barthélemy Guibal, sculpteur, d’origine languedocienne, et
auteur de la statue de Louis XV, érigée à Nancy. Après lui,
Nicolas Guibal (1725-1783), né à Lunéville est connu comme
peintre. Son fils Charles-François (1781-1861), grand-père de
René Zeiller, a eu une carrière très mouvementée: il entra à
l'École polytechnique, fut nommé professeur à l'École d'artillerie
de Valence, puis à celle de Douai ; il abandonna la carrière mili-
taire, devint avoué, puis notaire à Lunéville et enfin juge de paix
à Nancy. Il est membre de l’Académie de cette ville ; son
activité s'exerce dans toutes les directions : il publie des poésies
et en même temps un ouvrage sur l'application des mathéma-
tiques à la perspective ; mais il s'intéresse également aux sciences
naturelles : membre de notre Société en 1847, il est l’auteur de
travaux géologiques appréciés et publie A TRRSON un mémoire
sur le terrain jurassique du département de la Meurthe ; il est
correspondant de d’Orbigny qui lui a dédié une de ses espèces,
Ammonites Guibalianus; un certain nombre des fossiles qu'il
avait recueillis sont aujourd’ hui conservés dans ee collections de
l'Ecole des Mines.
La Botanique ne l'intéresse pas moins : il fait la connais-
sance de Godron, nous dit M. Bonnier, et suit les intéressantes
excursions de ce savant. Dans ses promenades autour de Nancy,
1. Note lue à la séance du 23 avril 1917.
jd | 4 DOUVILLÉ
il emmène souvent avec lui ses petits-fils Paul et René Zeiller, et
c'est sous cette influence qu'a certainement pris naissance la
vocation de notre confrère.
Ce milieu de haute culture tcllecelle ne pouvait que déve-
lopper les heureuses dispositions du jeune Lorrain. Nous savons
qu'il fit de brillantes études, d'abord à Paris au lycée Condorcet,
puis à Nancy.
Reçu à dix-huit ans à l'École polytechnique, il en sort le pre-
mier en 1867. Classé dans le Service des Mines, il fait au commen-
cement de 1870 un voyage d'instruction dans le Siebengebirge et
l’Eifel et en rapporte des mémoires intéressants jugés dignes
d’être insérés dans les Annales des Mines, l’un d'eux sur la
métallurgie, en collaboration avec son camarade Henry. De la
même collaboration est résulté un troisième mémoire sur les
roches éruptives et les filons de Schemnitz, publié à la suite d'une
mission en Autriche en 1872.
En 1871 il avait été attaché temporairement au secrétariat du
Conseil général des Mines; après sa mission de 1872, il est
nommé en 1813 à la résidence de Tours, mais il n'y reste que
peu de temps et il revient définitivement à Paris en septembre
1874, comme attaché au contrôle du chemin de fer d'Orléans.
Dès son séjour à l'École des Mines, l'attention de Zeiller
s'était portée sur les collections de plantes fossiles. « En 1871,
nous dit-il, il avait étendu aux plantes fossiles ses affections de
Jeune homme pour les plantes vivantes. » C'était une vocation
qui se développait et prenait conscience d'elle-même. Son retour
à Paris allait lui permettre de pousser activement cette étude.
Dès ce moment il fit deux parts à peu près égales de sa vie ; les
matinées étant presque toujours consacrées à des récheroies
scientifiques et le reste de la journée à ses travaux administratifs ;
dans les deux il acquit bientôt la même maîtrise.
J'arrivais presque en même temps que lui à Paris comme atta-
ché aux collections de l'École, et depuis ce moment nous avons
travaillé côte à côte dans le Le laboratoire consacré à la Paléon-
tologie, dans une intimité qui ne s’est jamais démentie, ayant
recours l’un à l'autre quand une difficulté se présentait pour la
solution de laquelle il n’était pas nécessaire d’être exclusivement
ou botaniste ou zoologue.
Peu de temps après son retour à Paris, Mallard et Fuchs lui :
soumettent des empreintes qu'ils avaient recueillies dans le bas-
sin houiller de la Ternera, au Nord du Chili. Il les reconnait
comme jurassiques, mais la question était un peu délicate, car
RENÉ ZEILLER, NOTICE NÉCROLOGIQUE 303
beaucoup d'ingénieurs croyaient encore qu'il n’y avait de vraie
houille que dans le terrain houiller ; aussi, se défiant un peu de
lui-même, il soumet les échantillons à l'autorité de Schimper,
qui du reste confirme entièrement ses déterminations.
Il arrivait assez rapidement à la conviction que les fossiles
végétaux étaient tout aussi caractéristiques que les fossiles ani-
maux et qu'il était possible de fixer l’âge d'une couche au moyen
des empreintes qu'elle fournissait, mais à la condition de déter-
miner celles-ci avec précision.
En particulier pour le terrain houiller il avait été frappé des
différences profondes que présentait la flore de la partie infé-
rieure de la formation, depuis l'Angleterre jusqu'en Russie, en
_passant par la Belgique et la Westphalie, avec celle de la partie
supérieure dans le Centre et le Midi de la France.
Les déterminations des plantes fossiles devenaient dès lors
d'une grande importance pour les ingénieurs qui exploitaient les
houillères et 1l était utile de mettre à leur disposition les premiers
éléments de ces déterminations. Dans ce but Lamé Fleury charge
Zeiller (1878) d'ajouter au 4° volume de l'Explication de la
Carte géologique la description des principales espèces du terrain,
houiller en France ; elle est accompagnée d’un atlas de 17 planches.
Dans cet ouvrage Zeiller décrit-près de 120 espèces, dont 50 sont
représentées par de bonnes figures ; il s'efforce de mettre en relief
les caractères extérieurs les plus faciles à saisir sur les empreintes,
en se bornant d’ailleurs aux espèces les plus répandues et qui lui
ont paru caractériser le plus nettement chacun des deux étages
du terrain houiller.
Dans un chapitre final, il montre comment la flore houillère,
entre des périodes de fixité relative, a subi à un certain moment
des modifications particulièrement rapides et importantes, et
comment ce maximum d'intensité dans le mouvement de trans-
formation a coincidé avec des changements profonds dans les
conditions géologiques, les dépôts ayant cessé dans la grande
houillère du Nord de l’Europe pour se localiser dans des bassins
beaucoup plus restreints.
Ces travaux avaient attiré l'attention des exploitants : un ingé-
mieur lorrain Thirion, était à ce moment président du Conseil
d'administration de la Grand'Combe; on exploitait dans cette
mine trois systèmes de couches, d’un côté celles de Champelauson
et de Trescol, de l'autre celles de Sainte-Barbe. Ces deux groupes
étaient séparés par un accident sur l'importance duquel les ingé-
nieurs n'étaient pas d'accord ; pour les uns, les couches de
Sainte-Barbe devaient être rattachées directement au système de
304 | H. DOUVILLÉ
Trescol, pour les autres ces deux groupes étaient d'âge différent.
En 1877 Grand'Eury, d’après quelques empreintes végétales
recueillies à Sainte-Barbe, émettait l'hypothèse que ces couches
étaient plus anciennes que les autres. La question méritait d’être
étudiée à fond : Thirion avait déjà commencé à faire recueillir
. des empreintes à Sainte-Barbe, 1l les fait envoyer à Zeiller, à
l'École des Mines; dès 1881, délai ci est en mesure d'annoncer
que les couches de Se Rae sont notablement plus anciennes
que celles de Trescol, la première venant se placer tout à fait à
la base du terrain houiller supérieur, et les autres au contraire au
sommet de la formation. Dès lors 1l devient possible de retrouver
les couches de Sainte-Barbe au-dessous de Trescol, et sur ses
indications un sondage de recherches est entrepris au Ricard ;
jusqu’à 400 m. 1l ne traverse que des couches stériles et 1l est
arrêté à cette profondeur : la foi étant encore un peu hésitante |
Grand'Eury, déjà bien connu par ses travaux de paléo-bota-
nique, est chargé de faire une étude complète du bassin ; on sait
comment il confirma les déterminations de Zeiller, et comment
il arriva à-évaluer à un minimum de 600 m. l'épaisseur des sté-
riles séparant les deux systèmes de couches. Le sondage est repris
et, en 1885, de belles couches de houille sont rencontrées à 731 et
à 118 m. La preuve était brillamment faite des grands services
que l'étude des plantes fossiles était appelée à Re aux exploi-
tants des mines de houille.
En 1878, Zeiller avait été chargé d'initier à ces problèmes les
élèves de l'E Bee et il inaugurait une série de conférences, qui,
en 1887, deremient un cours public. En 1881, 1l avait été atta-
ché oo aux collections de l’École, qu'il arrivait rapi-
dement à accroître, grâce à ses relations personnelles avec les
ingénieurs et avec 1e exploitants.
En 1882, il avait eu à examiner des empreintes recueillies au
Tonkin par Fuchs et Saladin ; là encore, les explorateurs avaient
retrouvé les formations, schistes et grès, qui accompagnent
habituellement la hariie, et Fuchs était bien persuadé d’avoir
découvert le véritable ii houiller, mais la botanique ne lui
donné pas raison et Zeiller n'eut pas de peine à démontrer, par
comparaison avec les couches de l’Inde, que le prétendu houiller
du Tonkin venait en réalité se placer entre le Trias et le Lias, au
grand désespoir de Fuchs toujours imbu du préjugé que la vraie
houille n'existait que dans le terrain houiller ; il est vrai que la
houille était ici de l’anthracite.
Mettant à profit les matériaux accumulés par ses soins, Zeiller
JS ro
RENÉ ZEILLER, NOTICE . NÉCROLOGIQUE 305
avait entrepris de décrire successivement la flore des divers
bassins houillers. Le premier de ces ouvrages et peut-être le
plus important est consacré au bassin de Valenciennes (1886),
il ne comprend pas moins de 731 pages de texte et de 94 planches.
Comme dans son mémoire précédent il s’efforce de ne pas perdre
de vue le côté utile, pratique, des déterminations : il donne des
figures aussi fidèles que possible de toutes les espèces reconnues
dans le bassin, de manière, dit-il, de mettre les ingénieurs locaux
à même de tirer parti des renseignements que peut leur fournir
l'étude des empreintes, sans être obligés de recourir aux ouvrages,
en partie étrangers, dans lesquels se trouvaient disséminés les
figures des espèces déjà publiées antérieurement.
Les conclusions de ce remarquable mémoire sont très impor-
tantes ; c’est d’abord la concordance exacte de l’ensemble avec la
flore du houiller moyen de l'Angleterre et de la Westphalie ; les
espèces dominantes sont les mêmes et les proportions suivant
lesquelles se répartissent les divers groupes végétaux sont de
part et d'autre identiques. D'un autre côté, les principales varia-
tions que présente cette flore, lorsqu'on s'élève de la base vers
le sommet de la formation, permettent de classer avec précision
les dépôts houillers du bassin de Valenciennes par rapport à
divers autres bassins auxquels il ne correspond que partiellement :
ainsi à Sarrebruck les dépôts houillers ont commencé un peu plus
tard et se sont poursuivis plus longtemps ; en Saxe les dépôts
les plus inférieurs commencent avec la flore la plus élevée du
Nord de la France et se continuent pendant le houiller supérieur.
En entrant dans le détail, l’auteur a pu préciser l’âge relatif des
différents faisceaux houillers du Nord et du Pas-de-Calais ; il
distingue trois zones principales :
La zone inférieure comprenant à la base le faisceau anthraci-
teux du Nord'et les couches d'Annœulin, avec quelques survi-
vants de la flore de Culm, et au sommet le faisceau des houilles
maigres du Nord. |
Dans la zone moyenne viennent se placer des faisceaux de
composition très variée : charbons demi-gras d’Anzin et d'Aniche,
charbons gras de la région de Douai et ceux de Denain et de
Douchy au Sud du « Cran de retour », les charbons maigres de
la lisière du bassin du Pas-de-Calais, et les charbons gras de la
pointe occidentale du bassin ; enfin les charbons demi-gras et
les veines grasses les plus inférieures de la concession de Ferfay.
_ La zone supérieure se réduit aux Flénus du Pas-de-Calais et
se retrouve en Belgique aux environs de Mons. Il résulte de
12 décembre 1918. Bull. Soc. géol. Fr.(4), XVII. — 20
308 ft, DOUvILLÉ
récoltes postérieures qu’elle existait également dans le départe-
ment du Nord, à Crespin.
Ces diverses couches se succèdent en stratification transgressive,
le bord de la cuvette houillère paraissant s'être avancé graduelle-
ment de l'Est vers l’Ouest ; en outre il existe un accident géolo-
gique important, à peu près à la limite des deux départements.
Un peu plus tard l’auteur a pu montrer la concordance complète
de ces subdivisions avec les observations de Kidston en Angle-
terre et de Cremer dans le bassin de la Ruhr. Toutefois les
couches les plus élevées d'Angleterre sont postérieures au niveau
supérieur de Valenciennes.
Enfin vers cette époque, notre confrère a pu reconnaître que,
d'après leur flore, les couches rencontrées dans le sondage de
Douvres étaient Fa ae sur le niveau des Flénus du Pas-de-
Calais.
Presque en même temps, Zeiller publiait coup sur coup la flore
du bassin de Commentry (1888) avec 42 planches, celle des bas-
sins d'Autun et d'Épinac (1890) avec 28 planches et du bassin
de Brive (1892) avec 15 planches ; les deux premiers mémoires
avaient été publiés en collaboration avec Renault, Zeiller s'étant
chargé plus spécialement de l'étude des Fougères. Plus de Ja
moitié des espèces sont nouvelles, ce qui s'explique par ce fait
que le houiller supérieur est relativement peu développé à l’étran-
ger. Cette faune a des affinités incontestables avec le Permien,
mais partout où la limite des étages a pu être établie avec certi-
tude d’après des considérations purement stratigraphiques, on
constate que la flore permienne est caractérisée par l'apparition
des Callipteris. Ce genre manque complètement à Commentry,
tandis qu'il est représenté par une espèce dans le Permien infé-
rieur d'Autun, par trois dans l'étage moven et par sept dans
l'étage supérieur. De même dans le département de la Corrèze
on Bout distinguer, à la base, du Houiller supérieur et au-dessus
du Permien inférieur.
Il avait étudié en 1884 la formation houillère des Actties et
y avait reconnu la présence de trois niveaux bien caractérisés. De
l’ensemble de tous ces travaux il avait conclu que les terrains
houillers renfermant des flores identiques sont bien contemporains
quelle que soit la distance qui les sépare. C’est ainsi qu'il n'hésite |
pas à ranger dans le terrain houiller supérieur le bassin du Zam-
bèze dont il avait étudié la flore en 1883. Nous verrons que la
réciproque n’est pas toujours vraie, et que pendant une certaine
période, des dépôts houillers de même âge ont présenté des flores
différentes.
04
&
RENÉ ZEILLER, NOTICE NÉCROLOGIQUE 30°
Quelques années plus tard, et dans des circonstances mémo-
rables, Zeiller trouvait une nouvelle occasion d’appliquer avec
succès ses connaissances si approfondies de la flore houillère.
Suivant les prévisions de Nicklès, on venait de retrouver en
Meurthe-et-Moselle le prolongement des couches houillères de
Sarrebruck, mais il était indispensable de se rendre compte de
la position exacte des couches rencontrées dans les différents
sondages par rapport aux couches exploitées dans ce bassin : les
carottes extraites sont soumises à Zeiller qui, après un examen
minutieux, arrive à fixer rigoureusement les niveaux atteints ; 1ls
appartiennent tantôt au système inférieur des charbons gras, et
‘tantôt à l'étage supérieur des charbons flambants. Il a pu même
préciser l'allure des couches, et si malheureusement la richesse
n’a pas répondu à ce qu'on était en droit d'attendre, du moins la
paléobotanique a permis de tirer des sondages tout ce qu'ils
étaient susceptibles de donner.
Zeiller était devenu, en 1888, secrétaire du Conseil général des
Mines ; ces importantes fonctions l’absorbaient de plus en plus
et l’obligent à ralentir ses grandes publications, mais son activité
scientifique reste toujours aussi grande. Il avait déjà publié à
différentes reprises des notes préliminaires sur les couches à
charbon du Tonkin dont il avait démontré l’âge rhétien ; ce n’est
qu’en 1903 qu'il pourra commencer la description de la flore de
_ces couches, il la terminera seulement en 1909. Mais dès ses
premières notes il avait insisté sur une particularité très curieuse
que présentait la distribution générale de la flore à l’époque
permo-houillère, Jusqu'au début de la période carbonifère, dit-il,
l’uniformité de la flore dans tous les pays, parait avoir été abse
lue, aussi bien en Europe, qu’en Australie et aux États-Unis. Un
peu plus haut, on voit apparaître en Australie dans les Lower
Cool measures, à côté de types encore européens, des formes
toutes nouvelles, Phyllotheca, Glossopteris et Nœggerathiopsis.
Plus haut encore à un niveau qui paraît correspondre au sommet
de notre Houiller supérieur ou à la base du Permien, les types
ordinaires de la flore d'Europe ont totalement disparus qe formes
nouvelles dominent avec d'autres formes également étrangères
à la flore européenne de la même époque, comme les Chine:
pteris. Ces mêmes types se poursuivent en Australie dans le
Trias et on les retrouve également d’une part au Cap dans des
dépôts d'âge permien ou triasique, d'autre part dans l’Inde, dans
les Lower Gondwana, c'est-à-dire dans une formation qui com-
prend à la fois le Permien et le Trias, mais où l’on rencontre
avec eux quelques types de flores d'Europe, Nevropteridium,
Schizsoneura, Sphenophyllum et Voltzia.
d-
5
es
308 H. DOUVILLÉ :
Il en résulte que dès le milieu de la période houillère, la végé-
tation avait cessé d’être uniforme à la surface du globe et qu'ily
avait eu à partir de ce moment deux provinces botaniques dis-
tinctes, l’une s’étendant sur la plus grande partie de l'hémisphère
boréal, l’autre ayant pour centre le continent australien tel qu'il
existait alors et s'étendant jusqu'au Cap d'un côté, jusque dans
l'Inde et l'Indochine de l’autre. Le Sud de l'Asie paraissait cor-
respondre à un point de contact entre les deux provinces, à en
juger par le mélange d’ espèces propres à chacune d'elles que l’on
observe dans les flores permienne et triasique de l’Inde et surtout
dans la flore rhétienne du Tonkin.
Zeiller ajoute cette remarque curieuse que c'est précisément
dans le voisinage de cette dernière région que sont cantonnées
aujourd’hui les espèces vivantes avec lesquelles ces divers types
rhétiens paraissent avoir les affinités les plus marquées.
D’autres points de contact entre ces deux provinces botaniques
ont été reconnus notamment dans le Sud du Brésil,etils ontper-
mis à notre confrère de préciser les rapports d’âge entre les
étages établis de part et d'autre, d'après les caractères de la
flore. Il montre ensuite que cette flore à Glossopteris a dù
s'étendre ou tout au moindre perdre peu à peu ses types les plus
caractéristiques vers la fin de l’époque triasique ; 1l en résulte
que par suite sans doute d'échanges entre l’une et l’autre pro-
vince, la flore était redevenue au commencement de l’époque
Jurässique presque complètement uniforme à la surface du globe,
la province à Glossopteris ne conservant plus que quelques rares
formes spécifiques lui appartenant en propre. Le fait de ces
échanges a d’ailleurs été confirmé par la découverte dans la flore
permienne de Russie de quelques types de la flore à Glossopteris,
dont un petit nombre a persisté dans nos régions Jusqu à l'époque
du Trias inférieur, comme les Schizoneura et les Nevropteridum.…
Nous avons vu que dès 1887 Zeiller avait été chargé à l'École
des Mines d’un cours public de Paléontologie NÉS Ces
leçons complétées et remaniées devinrent ses « An de
Paléobotanique » publiés en 1900, dans le but, dit-il, de donner
un aperçu sommaire des principaux éléments dont se composent
aujourd'hui nos connaissances relatives aux plantes fossiles. Il
s'attache surtout à nous donner pour chaque classe de végétaux,
une idée des types éteints et à signaler les différences qui les
séparent des types vivants dont ils se rapprochent le plus ; il.
montre ensuite par quelle succession de formes on est passé peu
à peu des flores anciennes à celles qui peuplent aujourd’hui
RENÉ ZEILLER, NOTICE NÉCROLOGIQUE 309
notre globe. Cette partie de l'ouvrage est particulièrewent inté-
ressante par les conséquences générales qui s’en dégagent. L’au-
teur résume la question des deux provinces botaniques à l’époque
permohouillère dont nous venons de parler et il montre quelle
lumière l'étude des flores fossiles jette sur la distribution des
climats à l’époque tertiaire, une flore relativement chaude s'étant
développée à cette époque dans les régions polaires.
Dans ses « considérations finales » Zeiller étudie l’origine des
diverses formes végétales ; il recherche les liens génétiques qui
peuvent exister entre elles et les rattacher les unes aux autres.
De cet examen il semble résulter que la plupart des groupes se
montrent dès le début aussi nettement séparés qu'aujourd'hui ;
pour quelques-uns seulement certains types éteints viennent
s’intercaler entre eux et paraissent diminuer les intervalles qui les
séparent, mais sans établir toutefois un passage graduel des uns
aux autres. Ils suggèrent seulement l’idée d’une origine commune
qu'il faudrait, semble-t-il, faire remonter à une date antérieure à
celle de nos plus anciens documents.
En 1902, il avait publié dans « Paleontologia indica », à la
demande du « Geological Survey » de l’Inde, une importante con-
tribution à la flore du Lower Gondwana. Ce mémoire, imprimé
en français, et accompagné de sept planches, présente des obser-
vations très intéressantes sur les Vertebraria et les Glossopteris.
Dans le domaine de la science pure, notre confrère a fait preuve
des mêmes qualités de sagacité et d'originalité que dans les appli-
cations. On sait que les végétaux fossiles se rencontrent toujours
à l’état fragmentaire et le paléobotaniste doit résoudre ce difficile
problème de reconstituer le végétal complet avec son tronc etses
feuilles. Zeiller a particulièrement insisté sur l'importance des
organes de fructification qui, seuls, permettent d'établir les véri-
tables affinités dès végétaux. On sait, en effet, que ceux-ci se
divisent d'après ces caractères en Cryptogames et Phanérogames :
les premiers portent des spores contenus dans des sortes de sacs
appelés sporanges ; mis en liberté, ils donnent naissance à une
production éphémère, le prothalle, dans lequel se développent
les organes mâles (anthérozoïdes) et femelles (oogones). Dans les
Phanérogames, au contraire, la fécondation se fait sur la plante
elle-même, qui porte alors des graines. Dans la nature actuelle,
ces derniers se distinguent également parce que, seuls, ils pré-
sentent du bois proprement dit, ce que les botanistes appellent
du bois secondaire centrifuge. Ce dernier caractère avait été
d’abord étendu aux formes fossiles et Brongniart avait pour cette
310 H. DOUVILLÉ
raison classé dans les Phanérogames certaines formes fossiles
comme les Sigillaria. On avait cependant reconnu que cette règle
présentait des exceptions; mais les déterminations faites sur des
échantillons de conservation incomplète étaient contestées et la
question donnait lieu aux discussions les plus vives ; après de
longues recherches, Zeiller put trouver des épis déterminables
de Sigillaires : ils étaient garnis de spores et il était ainsi démon-
tré définitivement que ces végétaux étaient des Cryptogames.
Le bois secondaire n’était qu'un organe de soutien. |
Une autre question dans laquelle intervenait également lebois
secondaire aboutit à une solution toute différente. Zeiller avait étu-
dié des trones connus sous le nom de Medullosa et montré qu'ils
étaient constitués comme les troncs de Fougères ; mais ils pré-
sentaient du bois secondaire bien développé et par ce caractère
se rapprochaient des Cycadinés. D'autre part, Grand’ Eury avait,
fait voir que ces troncs correspondaient à des feuilles classées
jusqu'alors parmi les Fougères, Ale{hopteris, Nevropteris, Odon-
topteris, ete. Toutefois on n’observait dans ces formes que des
indices incomplets de fructification ; Zeiller avait cependant.
figuré une pinnule d’Alefhopteris ressemblant tout à fait à une
feuille de Fougère, et il se demandait s'il fallait voir dans ce
groupe, des Cycadinés à feuille de Fougère ou des Fougères à bois
de Cycadiné, de là le nom de Cycado/ilicinés donné par Potonié
à ce groupe.
Une découverte inattendue fut faite quelques années plus tard
par des botanistes anglais et renouvelée ensuite en France par
Grand’Eury : les pseudo-Fougères dont il-vient d'être question
portaient des graines (de là le nom de Pééridospermées) et 1l fal-
lait les classer dans les Phanérogames. En même temps, on
réconnaissait qu'il existait des formes mâles ayant les plus
grandes analogies avec les feuilles fertiles des Fougères : c'était
précisément le cas de l’Alethopteris figuré par Zeiller. Celui-ci,
dans une magistrale conférence faite à Fribourg en 1906 sur les
« Enchaînements des végétaux fossiles », mit bien en évidence
toute l'importance de cette découverte et montra comment avait
dû se faire la transformation des Fougères Cryptogames en Pha-
‘ nérogames : d’abord séparation des sexes et distinction des spores
en microspores mâles et macrospores femelles, comme on l'ob-.
serve dans un certain nombre de végétaux, aussi bien vivants
que fossiles ; puis réduction du nombre des macrospores dont
une seule se développe dans la macrosporange et se fixe à ses
parois, constituant ainsi un ovule; la fécondation se faisait
ensuite sur place par des anthérozoïdes, comme on l'observe
L
y HA PARA re 1e ne UE AN
4
CAN à bon
RENÉ ZEILLER, NOTICE NÉCROLOGIQUE 344
encore dans les Gincko. Il semble bien résulter de là que les
Phanérogames ont eu des origines multiples et qu'ils constituent
en réalité un sxpnpe hétérogène.
Dans ces dernières années, l'attention de Zeiller fut attirée sur
un curieux et rare fossile ressemblant au premier abord à une
pomme de Pin. Figuré dès 1767 comme un des objets les plus
remarquables de la collection Davila, il était ensuite passé dans
diverses collections ; un deuxième échantillon avait été signalé
au Musée de Strasbourg, mais toujours de provenance inconnue.
Il avait été décrit d'abord comme Triplosporites Browni, mais
Schimper avait montré que c'était un fruit de Lepidodendron!
De nouveaux spécimens sont découverts en 1868, puis en 1870
dans les terrains de transport d’un affluent de la Garonñe, puis
dans la région de Cabrières. Mais c'est seulement trente ans plus
tard qu’une série d'échantillons parvinrent à l’École des Mines
et permirent à Zeiller de fixer définitivement leur niveau, à la
base du Dinantien, dans les gîtes de phosphate noir des Pyré-
nées et de l'Hérault. Un échantillon remarquablement conservé
lui fut communiqué par l'abbé Théron ; Zeiller put mettre en évi-
dence les détails les plus minutieux de la structure de ses diverses
parties, au moyen de nombreuses coupes systématiquement
ordonnées.
Ce cône diffère des fruits ordinaires de Lepidodendron en ce
que les écailles sporangifères ne se prolongent pas en limbes
foliacés, mais s’élargissent et se terminent en écussons à con-
tour rhomboïdal ou hexagonal, rappelant ceux des cônes de Pin.
En outre elles sont rangées en séries verticales régulières ; ce
fruit devait donc appartenir à un Lepidodendron dont les feuilles
présentaient cette même disposition.
Le mémoire que Zeiller a publié sur ce sujet comprend
14 planches et près de 200 figures dont la plupart sont des micro-
photographies de préparations tirées des différents échantillons.
La constitution de l’axe et des écailles, la disposition des spo-
ranges, microsporanges au sommet, macrosporanges à la base
sont établies avec grands détails. Un des points les plus curieux
est l'existence des cellules dont les parois sont épaissies par des
papilles saillantes passant à des lames transversales ou obliques.
Grâce à ce travail des plus remarquables, le Zepidostrobus
. Browni qui, il y a peu de temps encore n'était guère qu'une
curiosité de Musée, est aujourd'hui aussi bien connu ques'ilavait
ds être recueilli à l'état vivant.
312 | ‘H. DOUVILLÉ
Quelles étaient les idées de Zeiller sur l’évolution? La connais-
sance si approfondie qu'il avait des végétaux fossiles donne à
cette question une importance particulière. On peut la résumer
en quelques mots, en reproduisant les termes mêmes qu'il a
employés :
Les liens de filiation entre les différentes formes sont, dit-il.
assez accentués pour qu'on n'en puisse méconnaître la significa-
tion; mais les séries de formes sont discontinues et les formes de
passage font défaut aussi bien entre les espèces qu'entre les
groupes d’un ordre plus élevé. Les espèces demeurent semblables
à elles-mêmes pendant de longues périodes de temps et lesformes
voisines qui les remplacent à un moment donné apparaissent en
quelque sorte tout à coup et sans transitions appréciables, tout
en offrant avec elles des affinités assez évidentes pour que l’idée
de relation de parenté s'impose à notre esprit. C’est, en somme,
comme Zeiller l’a dit lui-même, conforme à la théorie des muta-
tions (il vaudrait mieux dire saltations) 0 ou variations brusques de
De Vries.
- On voit quelle riche moisson de faits nouveaux et du plus haut
intérêt, Zeiller a pu accumuler dans sa longue carrière scientifique,
sl alhesrencenent interrompue ; il ten de lui toute une série
de travaux d’une importance capitale, travaux dont nous n'avons
pu donner qu’une faible idée ; il restera aussi la précieuse collec-
tion de végétaux fossiles qu ;] a pu réunir à l'Ecole des Mines.
L'Académie des Sciences lui avait ouvert ses portes dès 1901,
la section de botanique ayant tenu à honneur de reconnaître les
progrès considérables dus à ses recherches persévérantes dans
le domaine de la science pure; plus récemment ilavait été choisi
par ses collègues pour les représenter: -dans Ja commission admi-
nistrative dé l’Institut.
Comme je l’ai dit en commençant, Zeiller avait résolu Le diffi
cile problème de mener de front ses recherches scientifiques et
ses travaux administratifs. Dès 1894 il avait été attaché à la
commission des Annales des Mines et pendant trente-deux ans il
fut la cheville ouvrière de cette importante publication. En 1888
il devenait secrétaire du conseil général des Mines et dans ces
délicates fonctions il fit preuve des qualités les plus éminentes.
Son esprit net et précis lui permettait de résumer les discussions
avec fidélité, tout en mettant en lumière les points les plus
importants. Il faisait preuve d’un incomparable talent de rédac-
tion et comme nous dit un de ses collègues, sa merveilleuse
facilité lui permettait de libeller en séance les conclusions, aus-
sitôt après la discussion de chaque affaire.
”
RENÉ ZEILLER, NOTICE NÉCROLOGIQUE 313
Zeiller conserva vingt-deux ans ces importantes fonctions ;
on devine quelle admirable richesse d'érudition et de doctrine il
avait pu amasser, lorsqu'après un court passage dans les fonctions
d’inspecteur général, il fut appelé en 1911 à la vice-prés'dence du
conseil. 11 était en même temps président de la commission cen-
trale des appareils à vapeur ; ses collègues savent avec quelle
impartialité il sut toujours diriger les débats, mettant à la dis-
position de tous les acquisitions de sa longue expérience. C’est
dans cette haute situation qu'il éprouva les premières atteintes
de la maladie. Malgré des souffrances qui s’aggravaient de jour en
jour, il continua à s'acquitter de ses fonctions avec le même zèle
et le même dévouement, faisant taire sa douleur et donnant à
tous un magnifique exemple d'énergie.
Zeiller était membre de notre Société depuis 1870 ; il a tou-
jours participé activement à nos travaux et a donné à nos publi-
cations un grand nombre de notes et de mémoires importants :
souvent il nous a réservé la primeur de ses découvertes. A plu-
sieurs reprises il a fait partie de nos commissions et de notre con-
seil ; il nous a présidés en 1893.
J 5 n’ai pas besoin de vous rappeler la droiture de ce caractère,
sa grande courtoisie et le charme de ses relations. II laisse parmi
nous d’unanimes regrets, mais ceux qui l'ont particulièrement
connu savent seuls toute l'étendue du vide que sa disparition a
laissé parmi nous.
Qu'il me soit permis en terminant d'adresser, au nom de la
Société géologique, à la famille de notre confrère, si durement
frappée depuis deux ans, l'expression de notre sympathie, et en
particulier à son fils Jacques Zeiller qui soutient courageusement
le drapeau de la France à l'Université internationale de Fribourg,
à côté de la chaire laissée vide par la mort de son beau-frère
Masson, deux fois lauréat de l’Académie française, tué à l’ennemi !
314
4. 1870
2. 1871
3. 1873
4. 1875
DOS
6. 4877
Tu —
8. 1878.
9 —
10-4879:
11. —
12e
13. 1880.
14. —
15. 4881.
H. DOUVILLÉ
LISTE DES TRAVAUX DE RENÉ ZEILLER
. Note sur le procédé de désargentation des plombs d'œuvre appli-
qué à l’usine de MM. Herbst frères, à Call (Eifel) (Annales des
Mines, 6°s., t. XVII, p. 447-455) (en collab. avec Ad. Henry).
. Mémoire sur le Siebengebirge et l’Eifel (Ann. M., 6°s., t. XIX,
p. 61-166, pl. 11).
. Mémoire sur les roches éruptives et sur les filons métallifères du
district de Chemnitz (Hongrie) (Ann. M., 7° s., t. III, p. 207-401,
pl. vi-vurr) (en collab. avec Ad. Henry).
. Note sur les plantes fossiles de la Ternera (Chili) (Bull, Soc.
Géol. Fr., 3°s., t. III, p. 572-574, pl. xvur).
Note sur quelques ones de fougères fossiles (Zbid., p. 574-579,
pl. xvr-xvin).
. Flore carbonifère du centre de la France. Travaux de M. Grand'-
Eury (Revue scientifique, 30 juin 1877, p. 1254-1256).
Délermination des étages houillers à l’aide de la flore fossile.
Résumé des travaux de M. Grand’-Eury (Ann. Le 125,000
p. 341-391).
Note sur quelques collections de plantes fossiles " terrain carbo-
nifère supérieur (Guide du Géologue à l'Exposition universelle
de 1878, p. 15-20, 23-25). — Congrès international de Géologie
tenu à Paris en 1878, p. 297-303 [1880].
Sur une nouvelle espèce de Dicranophyllum (Bull. Soc. Géol. Fr.,
36s.,t. VI, p. 614-615, pl. x). Le tirage à part porte la date de
1880, et l’auteur a fait figurer l’article à cette date dans sa
Notice sur ses travaux scientifiques (1895, n° 166).
Végétaux fossiles du terrain houiller (explication de la Carte
géologique de la France, t. IV, 2e partie, 186 p. PI. czix-
czxxvi). 1878 [Atlas], 1879 [Texte!. Publié à part sous le titre
Végétaux fossiles du terrain houiller dela France. Texte de 187 p.,
atlas de 18 pl. [1880].
Présentation de l'Atlas du tome IV de l'Explication de la Carte
géologique de France et No QE le genre Mariopteri is (Bull.
Soc. Géol. Fr., 3° s.,t. VII, p. 12-99, pl. v-vi).
L’éruptionde l'Etna (Revue étenl one 12 juillet 1879, p. 35-38).
Note sur quelques plantes fossiles du terrain permien de la Cor-
rèze (Bull. Soc. Géol. Fr., 3es.,t. VIII, p. 196-2141, pl. rv-v. —
Bull. Soc. scient., hist. et archéol. de la Corrèze, t. VI, p. 545-
576 [1881].
Note sur des cuticules fossiles du terrain carbonifère de la Rus-
sie centrale (Bull. Soc. Bot. Fr., t. XXVII, p. 348-353).
Observations sur le Sphenopteris Sauveurii (in F. Crépin, Nou-
velles observations sur le Sphenopteris Sauveurü, Bull. Soc.
royale de Botanique de Belgique, t. XX, p. 26-30).
4. Voir la liste complète publiée par les soins de son fils Jacques Zeiller, dans
la Revue générale de Botanique, tome XXIX.
PT FOUR VTT CUS
Cane Dumadt nt ni dub be
PE deu
La dite À ae ae dE
. 1883.
CRI AT DER à ; RER *
RENE ZEILLER, NOTICE NÉCROLOGIQUE ET
. Note sur les empreintes végétales des grès dévoniens de Caf-
fiers (Bull. Soc. Géol. Fr., t. VIII, p. 501-504),
Note sur la situation des stomates dans les pinnules du Cyca-
dopteris Brauniana Zigno (Bull. Soc. Bot. Fr., t. XXVII,
p. 22-26).
Note sur les stomates en étoile observés chez une plante fossile
[Frenelopsis Hoheneggeri Ettingh. (sp.)] (Bull. Soc. Bot. Fr.,
t. XX VIII, p. 210-214).
Découverte du ZLycopodium Complanatum L. dans les Vosges
(Bull. Soc. Bot. Fr., t. XXVIII, p. 243).
. Observations sur quelques cuticules fossiles (Annales des
sciences naturelles, 6° s., Botanique, t. XIII, p. 217-238, pl. 1x-x).
Sur la flore fossile des charbons du Tong-King (CR. Ac. Sc.,
t. XOV, p.194-196).
Examen de la flore fossile des couches de charbon du Tong-King
(Ann. M., 8 s.,t. II, p. 299-352, pl. x-xn).
Note sur la flore houillère des Asturies (Mém. de la Soc. géolog.
du Nord, t. I, n° 3, p. 1-22). Traduit en espagnol sous le titre :
Notas acerca de la flora hullera de las Asturias (Boletin de la Com.
dei Mapa geolog. de España, t. XI, p. 159-182, 1884).
Fructifications de Fougères du terrain houiller (Annales des
sciences naturelles, 6°s., Botanique, t. X VI, p. 177-209, pl.1x-xrr).
Note sur la flore du bassin houiller de Tete (région du Zambèze)
(Ann.M., 8 s., t. IV, p. 594-598).
Résumé de la flore fossile des couches de charbon du Tong-King
(Bull. Soc. Géol. Fr.,t, XI, p. 456-461).
. Sur quelques genres de Fougères fossiles nouvellement créés
(Annales des Sciences naturelles, 6° s., Botanique, t. XVII, p. 130-
143). \
Sur un nouveau genre de fossiles végétaux (CR. Ac. Sc.,
t. XCVIIL, p. 1391-1394) (En collab. avec B. Renault).
Sur des cônes de fructification de Sigillaires (Zbid., t. XCVIIT,
p. 1601-1604).
Sur un nouveau genre de graines du terrain houiller supérieur
(Ibid., t. XCIX, p. 56-58) (en collab. avec B. Renault).
Sur l’existence d’Asterophyllites phanérogames (/bid., t. XCIX,
p. 1133-1135 (En collab. avec B. Renault).
Cônes de fructification de Sigillaires (Annales des Sciences natu-
relles, 6° s., Botanique, t. XIX, p. 256-280, pl. x1-xu).
Note sur les Fougères du terrain houiller du Nord de la France
(Bull. Soc. Géol. Fr., t. XII, p. 189-204).
Sur la dénomination de quelques nouveaux genres de Fougères
fossiles (Zbid., p. 366-368).
. Surun ÆEquisetum du terrain houiller supérieur de Commentry
(CR. Ac. Sc., t. CG, p. 71-73) (en collab. avec M. B. Renault).
Sur des mousses de l’époque houillère (Zbid., p. 660-662) (en
collab, avec M. B. Renault).
Sur un nouveau type de Cordaïtées (Zbid., p. 867-869) (en collab.
avec M. B. Renault).
Note sur la flore et sur le niveau relatif des couches houillères de
la Grand’Combe (Bull. Soc. Géol. Fr.,t. XIIT, p. 131-149, pl. vrrr-1x).
Observations au sujet de la présentation de l'ouvrage de M. de
Saporta, « Les organismes problématiques des anciennes mers »
(Bull, Soc. Géol, Fr., 3e s., t, XIII, p, 189-190).
49. 1888.
50. —
1. —
56. 1889.
60. 1890.
; H. DOUVILLÉ
5. Détermination, par la flore fossile, de l'âge relatif des couches de
houille de la Grand’Combe (CR. Ac. Sc., t. C, p. 1171-1172).
Sur les affinités du genre Laccopteris (Bull. Soc. Bot. Fr.,
t. XXXII, p. 21-25),
. Sur les troncs de Fougères du terrain houiller supérieur (CR.
Ac. Sc., t. CII, p. 64-66) (en collab. avec M. B. Renault).
Le sondage de Ricard à la Grand'Combe (Bull. Soc. Géol. Fr.,
3° s.,t. XIV, p. 32-37 [séance du 9 novembre 1885).
Présentation d'une brochure de M. Kidston sur les Ulodendron
et observations sur les genres Ulodendron et Bothrodendron
(Ibid., p. 168-182, pl. vu et 1x [séance du 21 décembre 1885/).
Note sur des empreintes houillères recueillies par M. Gourdon
dans les Pyrénées centrales (Zhid., p. 328-329).
Note sur les empreintes végétales recueillies par M. Jourdy au
Tonkin {1bid., p. 454-463, pl. xxrv-xxv).
Note sur les empreintes végétales recueillies par M. Sarran dans
les couches de combustible du Tonkin (Zbid., p.575-581).
Sur quelques Cycadées houillères (CR. Ac. Se., t. CII, p. 325-
328) (en collab. avec M.B. Renault). Traduit en allemand : Uber
einige Cycadeen des Steinkohlenformation (Berg. und hütten-
männ Zeitung, t. XLVII, p. 17-18, 1888).
Bassin houiller de Valenciennes. Description de la flore fossile.
Atlas, 6 p., 94 pl. [1886]. Texte, 731 p., 45 fig., 1 carte [1888] (Minis-
tère des travaux publics. Etude des gîtes minéraux de la France).
Etude sur le terrain houiller de Commentry. Livre II. Flore fos-
sile, 1"° partie, texte 366 p., Atlas de 42 pl. Saint-Etienne, Impie
Théolier. Appendice à la 1re partie, p. 368-379 [1890]. 3° partie
(en collab. avec M. B. Renault), p. 713-727 [1890] (Bull. de la
Société d'Industrie minérale, 3° s.,t. II, 2° Liv. ; t. IV, 2e liw.).
Note sur la flore des lignites de Simeyrols (Bull. Soc. Géol. Fr.,
3°s.,t. XV, p. 882-884). Cette note lue dans la séance du 5 mars
1888 a été reportée au compte rendu de laréunion extraordinaire
de la Charente el-de la Dordogne en septembre 1887.
Note sur les végétaux fossiles des calcaires d’eau douce subor-
donnés aux lignites de Simeyrols (Zbid., t. XVI, p. 401-402).
Flore fossile du bassin houiller de Valenciennes (Zbid., p. 552-558).
Sur la présence, dans le grès bigarré des Vosges, de l’Acros-
tichides rhombifolius Fontaine (bid.. p. 693-699).
Sur l'attribution des genres Fayola et Palacoæyris (CR. Ac. Se.,
t. CXVII, p. 1022-1025) (en collaboration avec M. B. Renault).
Uber einige Cycadeen des Seinkohlenformation, v. 1886, n°81.
Note sur quelques empreintes végétales des couches de charbon
de la Nouvelle-Calédonie (Bull. Soc. Géol. Fr., 3° s.,t. XVII,
p. 443-446).
Sur les variations de formes du Sigillaria Brardi Brongniart
(Tbid.,p. 603-610).
Présentation d’une Note de M. Kidston sur deux espèces de
Nevropteris (Bull. Soc. Géol. Fr., 3° s.,t. XVII, p.559).
Présentation du travail de M. Kidston : on the fossil Flora of the
Stalfordshire Coalfields, part. 1 (Ibid., p. 559-560).
Bassin houiller et permien d’Autun et d’'Epinac. Fase. II : Flore
fossile, 1"° partie. Texte, 304 p., 40 fig.; Atlas, 28 pl. (Ministère
des travaux publics. Etude des gîtes minéraux de la France).
nc al LT ER ER PRE See es A D AT LE 7:
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68.
69.
70.
1:
1
D
1895.
%
\
. RENÉ ZEILLER, NOTICE NÉCROLOGIQUE 347
. Etude sur le bassin houiller de Commentry, appendice à la
1re part. et 3° part., v. 1888, n° 87. :
Compte rendu d’un nouveau travail de M. de Saporta sur la flore
d'Aix « Les dernières adjonctions à la Flore fossile d’Aix-en-Pro-
vence (Bull. Soc. Géol. Fr., 3e s., t. XVIII, p. 185-187).
Sur l’Atlas de la deuxième partie de la flore houillère de Com-
mentry par M. B. Renault (/bid., p. 360-364).
. Sur la valeur du genre Trizygia (Bull. Soc. Géol. Fr., 3 s.,
t. XIX, p. 673-678).
La Géologie et la Paléontologie du bassin houiller du Gard, de
M. Grand'Eury (Zbid., p. 679-690)
.
. Bassin houiller et Permien de Brive. Fasc. II : Études sur la flore
fossile des dépôts houillers et permiens des environs de Brive.
Texte, 132 p.; Atlas, 167 pl. (Ministère des Travaux publics.
Etude des gîtes minéraux de la France).
Sur la constitution des épis de fructification du Sphenophyllum
cuneifolium(CR. Ac. Sc.,t. CXV, p. 141-144).
Sur les empreintes du sondage de Douvres (Jbid., p. 626-629 ;
Ann. M., 9% s., t. IT, p. 599-601). — Traduit en anglais par
M. Mark Stirrup : On the fossil plants of the Dover Coal {Trans-
actions of the Manchester Géol. Soc., t. XXII, p. 55-58).
. Etude sur la constitution de l’appareil fructificateur des Speno-
phyllum (Mémoires de la Soc. Géol. de France, Paléontologie,
t. IV, Mém. n° 11, p. 1-39, pl. 1-1).
Sur les empreintes végétales du bassin de Yen-Baï au Tonkin
(Bull. Soc. Géol. Fr.,t. XX, cxxxv-cxxxvi).
. Note sur la flore des couches permiennes de Trienbach (Alsace)
(Bull. Soc. Géol. Fr.,t. XXII, p. xz-xLr ; 163-482 ; pl. virr-1x. —
Le même en allemand : Mittheilungen über die Flora der per-
mischen Schischten von Trienbach (Veilerthal) (Müittheil. d.
geoloÿ. Landesanstalt %. Elsass-Lothringen, t. IV, p. 149-170,
pl. x-xi1).
Note sur les rapports de la flore du bassin houiller de Douvres
avec la flore du bassin du Pas-de-Calais (C. R. mensuels de la
Société de l'Industrie minérale, 1894, p. 122-124). Traduit en
anglais : Relation between the Flora of the Dover and the Pas-
de-Calais Coal-Field (Colliery Guardian, t. XLVIIL, p. 788-789).
Sur l’âge des dépôts houillers de Commentry (Bull. Soc. Géol,
Fr., t. XXII, p.xcu-xcix ; 252-278).
Sur les subdivisions du Westphalien du Nord de la France
d'après les caractères de la flore (Jbid., p. cLxvir-cuxrx (1894)
483-501). |
Sur la flore des dépôts houillers d’Asie-Mineure et sur la pré-
sence, dans cette flore, du genre Phyllotheca (CR. Ac. Sc.,
t. CXX, p. 1228-1231),
Note sur la flore des gisements houillers de la Rhune et d’Iban-
telly (Basses-Pÿrénées) (Bull. Soc. Géol, Fr., 3°s.,t. XXIII,
p. cLxIx-CLxXx, 482-489, pl. vi).
Sur quelques empreintes végétales des gisements houillers du
Brésil méridional (CR. Ac. Se., t. CXXI, p. 961-964).
Note sur la flore fossile des gisements houillers de Rio Grande
do Sul (Brésil méridional) (Bull. Soc. Géol. Fr.,t. XXII,
p. excvu-cxGix ; 601-629; fig. 1-19 ; pl. vrur-10).
83.
97.
98.
LOT:
. 1900.
H. DoUviILLÉ
. Le même avec quelques variantes (Bull. Soë. Géol, Ër., 3t s.,
p. xxiv, p. 197-232) [1896].
. Sur l'attribution du genre Ver tebre aria (CR. Ac. Sc.,t. CXXIT,
p. 744-746).
Note sur quelques plantes fossiles du Transvaal (in :::
Les mines d'or du Transvaal, p. 206-209).
Etude sur quelques plantes fossiles, en particulier Vertebrariae
grossopteris des environs de Johannesburg (Transvaal) (Bull,
Soc. Géol. Fr., 3° s.,t. XXIX, p. c-cr ; 349-378 ; fig. 4-17 ; pl. xv-
XVIN). |
Remarques sur la flore fossile de l’Altaï, à propos des dernières
découvertes paléobotaniques de MM. les Docteurs Bodenbender
et Kurtz dans la REDESMANE Argentine (Jbid., p. cvin-cx ;
466-487).
Les provinces haraniqties de la fin des temps primaires (Revue
générale des Sciences, t. VIII, p. 5-11).
Observations sur quelques Fougères des dépôts houillers d’Asie-
Mineure (Bull. Soc. Bot. Fr., t: XLIV, p. 195-228, pl. vi).
Préface à la Noticesurle Musée géologique des bassins houillers
belges. Exposition internationale de Bruxelles, 1897, p. 5-20s
» |
s:
. Contribution à l'étude de la flore ptéridologique des schiste,
permiens de Lodève (Bulletin du Muséum de Marseille, 1.1, fase.
IT, p. 9-67, pl. r1-rv).
Sur un Lepidodendron, silicifié du Brésil (CR. Ac. Sc.-
t. CXXVII, p. 245-247).
. Etude sur 1 flore fossile du bassin houiller d'Héraclée (Asie,
Mineure) (Mémoires de la Soc. Géol. Fr., Paléontologie, t. VIII-
IX, mém. n° 21, p. 1-91, pl. r-v).
Sur la découverte, par M. Amalitzky, de Glossopteris dans le
Permien supérieur de Russie (Bull. Soc. Bot. Fr., t. XLV,
. 392-396).
Éléments de Send demie 4 vol., 421 p. avec 210 fig. Paris,
G. Carré. et C. Naud. |
Sur quelques plantes fossiles de la Chine méridionale (CR. Ac.
Sc., t. CXXX, p. 186-188).
Sur une Sélaginellée du terrain houiller de Blanzy (Zbid.,
t. CXXX, p. 1076-1078). «
Sur les végétaux fossiles recueillis par M. Villiaume dans les
gîtes charbonneux du nord- ouest de Madagascar (bid., p. 1570-
4573).
. Note sur la flore fossile du Tonkin (Extrait des Comptes rendus
du 7° Congrès géologique international de Paris en 1900, parus
en 1901 [Soc. Géol, Fr.], p. 498-501).
Note sur la flore houillère du Chansi (Ann. M., 9° s., t. XIX,
p. 431-453, pl. vir).
. Observations sur quelques plantes fossiles des Lower Gondwanas
(Palæontologia Indica [Memoirs of the Geological Survey of
India], New serie, vol. Il, n° 1, 40 p., 7 pl.).
Sur quelques empreintes végétales du Kimméridien de Santa-
Maria de Meya. — Le même en espagnol : Sobre algunas impre-
siones vegetales del Kimmeridgense de Santa Maria de Meya,.
provincia de Lerida (Cataluña) (Mem. Real. Acad. cienc. y artes
de Barcelona, IV, n° 20, 13 p., 2 pl.).
D EE TA RE à
aa Th
RENÉ 2EILLER, NOTICE NÉCROLOGIQUE 349
9. 4902. Nouvelles observations sur la flore houillère du bassin de Kous-
400. 1903.
101.
120. 1909.
netk (CR. Ac. Sc., t. CXXXIV, p. 887-891).
Flore fossile des gîtes de charbon du Tonkin. Texte de virr-328
p., 6 pl.; Atlas de zvr pl. (Ministère des travaux publics. Etude
des gîtes minéraux de la France).
Découverte de Strobiles de Sequoia et de Pin dans le Portlan-
dien des environs de Boulogne-sur-Mer {en collabor, avec
P. Fliche) (CR. Ac. Se., t. CXXXVII, p. 1020-1024).
Bernard Renault. Notice nécrologique (Revue générale des
Sciences, XV, p. 1057-1058).
Note sur une florule portlandienne des environs de Boulogne-
sur-Mer (en collaboration avec P. Fliche) (Bull. Soc. Géol. Fr.,
&e s., t. IV, p. 787-811).
Observations au sujet du mode de fructification des Cycadofili-
cinées (CR. Ac. Sc., t. CXXXVIII, p. 663-665).
Une nouvelle classe de gymnospermes : les Ptéridospermées
(Revue générale des Sciences, XVI, p. 718-727).
Sur quelques empreintes végétales de la formation charbonneuse
supra-crétacée des Balkans (Ann. M., 1° s.,t. VII, p. 326-349,
pl. vu).
Sur les plantes houillères des sondages d'Eply, Lesménils et
Pont-à-Mousson (CR. Ac. Sc., t. CXL, p. 837-840).
Observations relatives à la note de M. Nicklès sur la découverte
de la houille à Abaucourt (Meurthe-et-Moselle) (CR. Ac. Sc.,
t. LCXLI, p. 66-67).
Sur les résultats des sondages entrepris dans la région de
Pont-à-Mousson (Bull. Soc. Géol. Fr., 4e s., t, V, p. 161-163).
Sur les plantes rhétiennes de la Perse recueillies par M. J. de
Morgan (Jbid., p. 190-197).
Etude sur la flore fossile du bassin houiller et permien de Blanzy
et du Creusot (texte 1v-269 p.,9 fig.; atlas, 1v p., 51 pl. Ministère
des travaux publics. Etude des gîtes minéraux de la France).
Les végétaux fossiles et leurs enchaînements (Conférence faite
à Fribourg en Suisse le 15 décembre 1906 (Revue du mois, t. II
[4907], p. 129-149).
Les progrès de la Botanique de l’ère des Gymnospermes (Pro-
gressus rei Botanicae publié par l'Association internationale des
Botanistes, vol. II, p. 171-226).
Notes sur quelques empreintes végétales des gîtes de charbon du
Yunnan méridional (Ann. M., 10° s.,t. XI, p. 472-494, pl. xiv).
Sur la flore et sur les niveaux relatifs des sondages houillers de
Meurthe-et-Moselle (CR. Ac. Sc., t. CXLIV, p. 1137-1143).
Sur quelques Lepidostrobus de la région pyrénéenne (CR. Ac.
Sc., t. CXLV, p. 1122-1126).
Sur un tronc de Cycadoïdea de l’Infracrétacé américain (Bull,
Soc. Géol. Fr., 4 s.,t. VIII, p. 78-79),
Sur le terrain houiller du Sud-Oranais (en collaboration avec
H. Douvillé) (CR. Ac. Sc., t. CXLVI, p. 732-736).
— Allocution prononcée à l’Assemblée générale de l'Association
amicale des élèves de l'Ecole supérieure des Mines le 25 juin
1908 (Bull. mens. de l'Association, n° 7, juillet 1908, p. 69-73)
Observations sur le Lepidostrobus Brownii Brongniart (sp.) (CR,
Ac. Sc., t. CXLVII, p. 890-896).
133.
134.
3: 4910:
A2;
1945:
[A
. DOUVILLÉ
. 1909. Notice sur M. P. Fliche,sa vie et ses travaux (Bull. Soc. Bot. Fr.,
t. LVI, p. 480-490).
Les DrObIÈ ee et les méthodes de la Paléobotanique Fee du
mois, t. VI, p. 641-648. À formé ensuite l’un des chapitres {non
numérotés] du livre « De la méthode dans les Sciences », 2e s., p.
131-156. Paris, 1911),
Considérations finales terminant (p. 273-286) La Flore fossile du
Trias en Lorraine et en Franche-Comté, de P. Fliche, Paris-
Nancy, Berger-Levrault (vr-286 p., 27 pl.).
Sur quelques plantes wealdiennes du Pérou (CR. Ac. Sc.,
t. CL, p. 1488-1490).
. Etude sur le Lepidostrobus Brownii (Unger) Schimper (Mémoires
de l’Académie des Sciences, t. LXX, 69 p. 14 pl.).
Sur une flore triasique découverte à Madagascar par M. Perrier
de la Bâthie (CR. Ac. Sc., t. CLIIT, p. 30-35).
Note sur quelques végétaux infraliasiques des environs de Niort
(Bull. Soc. Géol. Fr., 4°s., t. XI, p. 322-328, pl. n1).
Sur quelques vécélaux fossiles de la grande Oolithe de Mar-
quise (Bull. de la Soc. acad. de Boulogne-sur-Mer, p. 675-686).
Uber das sogenannte Marsilidium Schenck (Zeitschrift Deutsch.
Geolog. Gesellschaft, LXIV, Monatsbericht, n° 5, p. 261-262).
. Présentation d’un ouvrage de M. Laurent. Flore fossile des
schistes de Menat (Puy- He Dôme) (Bull. Soc. Géol. Fr. 4545
t. XII, p.22).
INSUE quelques plantes ee recueillies au Pérou par le -
capitaine Berthon (Extrait du livre dédié à Gaston Bonnier : Tra-
vaux de Biologie végétale. Nemours 1914. Paru également dans
la Revue générale de Botanique, t. XXV bis (14914), p. 647-671
[même pagination que dans le volume), 2 pl.). |
Préface au volume de F. Pelourde, Paléontologie végétal : Cryp-
togames cellulaires et cryptogames vasculaires, p. xi-xvur, Paris, .
Doin (Encyclopédie scientifique publiée sous la direction du
Docteur Toulouse : Bibliothèque de Paléontologie dirigée par
M. Boule).
La Paléobotanique, 24 p., 3 illustrations. Paris, Larousse. Ex-
trait de la Science française, t. I, p. 265-288, Paris, Ministère de
l’Instruction publique et des Beaux-Arts.
À PARAITRE
La Paléobotanique ; ses progrès et ses applications (Conférence
faite en l'hôtel des Sociétés savantes, le 13 juin 1914 ; à paraître
dans le Livre d'Or de l'Ecole Nationale Supérieure des Mines, qui
devait être publié à l’occasion du cinquantenaire de la fondation
de l'Association des anciens élèves de l’Ecole et dont la publi-
cation a été ajournée à la fin de la guerre).
BULL. S. G. F. (4). XVII. D. 221 Photo. E. Romanaïis
321
JEAN BOUSSAC
RÉIMPRESSION Du RAPPORT SUR L'ATTRIBUTION DU Prix FoNTANNESs, POUR 1913,
LU DANS LA SÉANCE DU 19 JUIN 1913, SUIVI D'UNE NOTICE NÉCROLOGIQUE (30 JuIN 1917).
par Maurice Lugeon.
En m'appelant à rapporter sur l'attribution du prix Fontannes
pour 1913, la Société géologique de France me fait un bien grand
honneur et me cause une bien grande joie.
Un grand honneur, puisque je dois parler d’un des jeunes géo-
logues de France sur lequel l'avenir de notre science peut compter,
quand on sait ce qu'a été son court passé, une grande joie, car je
revendique Jean Boussac comme étant un peu mon élève, et il ne
protestera pas si Je l’accapare un peu comme un des miens, quand
je lui rappellerai les heures inoubliables, lorsque, des grandes
faîtières des Alpes du Wildhorn, j'avais le bonheur de lui montrer
les robustes constructions de ces immenses remparts, ou lorsque,
plus loin, juchés dans les parois, sous le feu du soleil d'août,
nous mesurions méticuleusement les séries des couches nummu-
litiques, ou encore, quand battus par les rafales de neige, nous
allions, malgré le froid, dans les montagnes de Derborence, cher-
cher, sous les bastions géants des Diablerets, les masses écrasées
des Préalpes.
Quand deux hommes ont eu de telles heures communes il se
crée entre eux une amitié qui ne se perd plus, et voilà pourquoi
je suis si heureux de parler d’un ami.
Je crois qu'aucun de vous qui m'écoutez ne protestera quand je
dirai que Jean Boussac est né sous une heureuse étoile. Déjà la
gloire le côtoie, et preuve en est ce que me disait de son œuvre
le grand maître Suess, 1l y a quelques mois, à Vienne : « C’est
une œuvre superbe, féconde, que celle de ce jeune Français. Il
est digne de la grande lignée de ses prédécesseurs ».
Comment donc Jean Boussac est-il arrivé de si bonne heure à
accomplir une tâche aussi immense ?
Il faut dire, tout d’abord, qu'il a possédé dès son entrée dans
les sciences géologiques une qualité extraordinairement acérée,
celle d’un esprit très clair, très calme, peu jeune je dirais, comme
19 décembre 1918. Bull. Soc. géol. Fr., (4), XVII. — 21.
322 MAURICE LUGEON
si les péchés de jeunesse que tout homme doit avoir s'étaient
perdus dans des essais scientifiques d’une science quelconque que
nous ne connaissons pas. Dès le début, ses moindres œuvres
dénotent une maturité d'esprit digne d’un vieux routier.
Il y a donc chez le jeune auteur de grandes qualités natives. II
faut en féliciter sa famille, sa race. Mais où son mérite devient
grand, c’est l'usage qu’il va faire de ses dons naturels. Il lui est
remis une grande tâche, soit une étude comparative stratigraphique
et paléontologique des étages moyens et supérieurs du Nummu-
litique dans Le bassin anglo-franco-belge, l'Armorique, l’Aquitaine,
les Pyrénées, les Alpes et le Vicentin.
Rien que cela ! Que va-t-il en tenir ?
On doit avouer que si Jean Boussac entrait dans le monde
scientifique avec la tournure d'esprit que j'ai indiquée, 1l fallait
cependant qu'il fût possédé par un enthousiasme bien juvénile
pour oser porter sur ses épaules un pareil fardeau. Il est vrai que
le milieu s’y prête. Il est d’une école où se maintient haut ce bel
esprit de tradition stratigraphique qui est une des gloires de la
géologie française, de cette Sorbonne, où son maître Émile Haug
ne a ménagea ni ses conseils, ni son énorme savoir, À l’École
des Mines, le maître Douvillé saura guider ce jeune émule, saura,
avec toute sa délicatesse et son amabilité proverbiale, laisser la
place au jeune qui arrive pour lui permettre de faire les premières
découvertes qui excitent. Il aura ses collègues de son âge, qui,
bien vite, reconnaissant en lui une lucidité de prodige, abdique-
ront et l’aideront de leur mieux dans les chemins par eux connus
des montagnes. Il recevra bien de temps en temps quelques
rebuffades, en particulier dans les séances de la Société géologique,
mais il saura bien vite se défendre seul, et son souffle n'aura pas
faibli dans ces croisées d’armes.
Quand :1l aborde son sujet d' études, la stratigraphie du Num-
mulitique est faite, mais de nombreux haies de parallélisme
sont encore à résoudre. L’échelle des Nummulites est revisée
par Henri Douvillé. Il possède ainsi un puissant instrument de
travail. Dans les Alpes, la synthèse est construite pour l’ensemble.
Elle l’est pour d'énormes territoires et justement de ceux où
règnent les sédiments tertiaires. Mais personne n’a encore osé
dérouler les nappes pour connaître l’océanographie des temps
nummulitiques.
En paléontologie, des confusions sont constantes dans les déter-
minations des Nummulites. Des listes classiques de fossiles
paraissent singulières, mais toutefois presque incontestables quand
on connait lus auteurs.
j
3
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où
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RU F5 “ oi e Peut
J. BOUSSAC, NOTICE NÉCROLOGIQUE 323
Il faudra donc que, tour à tour, Jean Boussac soit paléontologue,
stratigraphe, tectonicien même, bref qu'il soit à la fois ce que sont
la plupart du temps trois hommes ensemble, et encore en admet-
tant que ces trois hommes soient de grande qualité, Et il faudrait
ajouter à ce trio un quatrième personnage, qui n'a pour ainsi
dire que voix consultative, que l’on appelle de temps en temps,
et qui est un philosophe.
Comme il y a donc quatre hommes chez Jean Boussac, force
m'est de les examiner successivement.
Les tentatives de philosophie de Jean Boussac sont de deux
ordres. Il discute, d’une part, des questions de méthode, et d’autre
part, nous le voyons essayer d'aborder cette passionnante ques-
tion de l’évolution. A la suite d'une minutieuse étude des Cérites
nummulitiques, 1l essaye de reconstituer des rameaux phylétiques.
Au lieu de ne chercher à voir entre les formes que leurs diffé-
rences, 1l cherche à connaître les rapports des formes. Combien
plus fertile est cette méthode, combien les résultats sont-ils plus
passionnants, comparés à ceux livrés par les hommes qui ne
cherchent qu’à créer des espèces et encore des espèces,
Et cela amène Jean Boussac à des conclusions importantes qui
pourront avoir leur répercussion dans l'étude d’autres groupements
animaux, à savox que l’ornementation des Cérites se forme par
des processus différents dans les rameaux phylétiques différents,
même quand elle aboutit à des formes adultes comparables. En
outre quand il analyse les processus de l’évolution de ces char-
mants Mollusques, il arrive à une conclusion singulière, J'avoue
que jusqu'aux résultats de cette étude, je ne pouvais m'empêcher
de suspecter les saltations de Hugo de Vries ; aujourd'hui je suis
ébranlé, quand, par la perspicacité de ses observations, Jean
Boussac nous montre que les mutations des Cérites apparaissent
brusquement à côté des formes souches, qui continuent à se
développer à côté d'elles, Je suis ébranlé, car la paléontologie
philosophique a vraiment seule le droit d'espérer résoudre de
tels problèmes, elle qui peut nous laisser voir, dans le temps, la
plasticité des formes vivantes. Oui, Boussac montre bien, me
semble-t-il, que Les espèces au lieu de se transformer d'une façon
graduelle sont en général stables et ne donnent qu'à un moment
déterminé des mutations nouvelles, Il y a comme un déclenche-
ment.
Boussac montre qu’une espèce élémentaire, initiale, n'entre en
mutation qu'une fois. Elle continue à vivre quelque temps à côté
de sa mutation, puis elle meurt, elle est pour ainsi dire devenue
1
324 MAURICE LUGEON fs
stérile, et sa mutabilité s’est transmise aux espèces dérivées qui
donnent à leur tour des espèces nouvelles douées de mutabi-
lité et meurent à leur tour après une période stérile de longueur
variable. Voilà bien un moyen de transmission du pouvoir évo-
lutif dont l'importance n'échappera pas à l'esprit de celui qui
cherche à s’éclairer dans ces problèmes passionnants de la varia-
tion de la vie.
Mais arrêtons-nous. Ces quelques phrases suffisent pour mon-
trer le penseur à côté de l'observateur.
Cependant voyons l’auteur quand il discute de la méthode. Peut-
être que ceux qui ont lu les pages qu'il a écrites sur cette question
de la méthode stratigraphique se seront dit qu'il n’y avait là rien
de bien nouveau parce que, sans avoir spécialement abordé
cette matière, ils avaient toutefois, au cours de leurs travaux,
réfléchi sur la valeur des subdivisions et pensé comme lui, car
l'on ne peut guère penser autrement semble-t-il. Mais ceux qui
connaissent pourquoi Jean Boussac a écrit ces lignes savent
qu’elles ont été un instant nécessaires.
Il venait d’être commis dans un pays voisin une grosse erreur
par un esprit brillant, par un puissant travailleur dont l'influence
sur des confrères actifs et de son âge était considérable. Il pou-
vait en résulter un retard immense. Il était donc nécessaire
d'arrêter de suite la marche de l'erreur. On sait ce que furent :
d'Allemagne, de France et même de Suisse les nombreuses pro-
testations. L'affaire est aujourd’hui réglée.
Le combat, du reste, ne fut pas long. La défaite de l’adversaire
n’est cependant pas un triomphe, en quelque sorte,car on n’appelle
pas triomphe les résultats d’une lutte si inégale, lorque l’un des
combattants a été momentanément aveuglé pendant qu'il était
encore en champ clos. $
Mais d’une aventure semblable, il y a toujours des fruits à
RéColLEr 40
Elle a obligé celui qui sort victorieux à perfectionner sa tac-
tique, à parfaire sa stratégie. Et je crois que sans cette lutte nous
n'aurions pas aujourd'hui une précision aussi impeccable, ausst
méticuleuse dans les descriptions de Jean Boussac sur le Nummu-
litique des Alpes suisses. Qu'un dernier regard jeté sur cette
période nous montre bien qu'elle appartient déjà à l'histoire ; que
les uns comme les autres, le vaincu surtout, doivent tout oublier,
et même se réjour, puisque la lumière est maintenant plus res-
plendissante.
Du trio cité plus haut, sortons un des hommes et prenons le
paléontologue.
er EST RSR ot
J. BOUSSAC, NOTICE NÉCROLOGIQUÉ 325
Boussac a abordé une tâche bien difficile, celle d’une revision
partielle, mais déjà fort considérable, des Nummulites. Par ces
premiers travaux dans ce domaine, où l'influence du maitre
Douvillé est reconnaissable, le professeur actuel de l'Institut
catholique montre une maïtrise immédiate. Dans ces êtres que
tant d'hommes ont scié, poli depuis près d’un siècle, il réussit
encore à découvrir un détail anatomique nouveau, la lame trans-
verse, ainsi qu'il le nomme, ce qui l'amène à une classification
nouvelle des subdivisions du genre. Je ne sais pas très bien si la
nouvelle classification rendra les services que paraît attendre son
auteur. J'aurais désiré un peu plus de clarté, et je parle peut-être
comme un profane, mais n'est-ce pas justement pour des
gens comme moi, qui doivent occasionnellement déterminer de
ces Foraminifères, que ce livre est un peu fait ? EL ainsi, malgré
ce que dit Jean Boussac, je regrette un peu la disparition des deux
noms spécifiques. La nomenclature binaire n'aurait peut-être pas
été si rigoureuse si en la créant on avait connu les générations
alternantes.
Mais malgré cette critique, que je sais peu défendable, combien
devons-nous nous féliciter de posséder un tel mémoire. Quel
énorme service rendu, quelle lumière apportée dans ce chaos de
synonymes. Et quelle merveilleuse illustration !
La suite de l’œuvre paléontologique de Jean Boussac est for-
midable. Quel coup d'œil ne démontre-t-elle pas ? Que les géo-
logues alpins, en particulier, sont heureux de pouvoir s'appuyer
sur une aussi solide étude ! Moi qui ai connu nos vieilles collec-
tions nummulitiques, je puis bien m'apercevoir de l'énorme
portée de ce travail paléontologique. Combien les déterminations
n’étaient-elles pas approximatives ! IL est vrai que les fossiles
alpins sont souvent si frustes, il est vrai que l’on a tant de peine
à les trouver, que l’on désire presque coûte que coûte leur donner
un nom, les assimiler à ces beaux échantillons des gisements
extra-alpins. Boussac n’est pas tombé dans ce piège, peut-être
parce qu'il mettait moins de prix à ces pauvres débris récoltés
avec amour par des inconnus. Il faut lui savoir gré d’avoir agi
ainsi.
En dehors de la valeur intrinsèque des déterminations, les
résultats qui découlent de son enquête sont considérables.
L'étude approfondie à laquelle il s’est livré, dans le bassin
anglo-parisien, à Biarritz et dans les Alpes, l’ont conduit à des
résultats nouveaux concernant l’évolution et la migration dans
les mers nummulitiques.
Dans les temps lutétiens, la mer plus largement ouverte, ainsi
326 MAURICE LUGEON .
que pendant l’Auversien, permet une grande uniformité; tandis
que dans les temps priaboniens les faunes évoluent séparément
et se différencient. Dans le bassin anglo-parisien l’évolution
semble être le seul facteur en jeu et donne la faune du Ludien
sans apporter d'éléments nouveaux. Tout autre est le régime
méditerranéen. Des migrations constantes modifient la faune.
C'est là que se prépare la faune oligocène qui plus tard émigrera,
par la fermeture du géosynclinal, dans le bassin parisien et jus-
qu'en Allemagne.
Si nous devons être profondément reconnaissants à Jean Boussac
de ce qu'il a fait avec tant de maïtrise en paléontologie pour
nous faciliter notre besogne à nous, travailleurs d'occasion dans
le Nummulitique, si nous devons admirer le soin avec lequel il
a su figurer merveilleusement ces faunes de Mollusques et de
Foraminifères, nous ne devons cependant pas oublier celui qui a
décrété l'impression de cette œuvre paléontologique. Et nous
devons exprimer notre gratitude à l’ancien directeur du Service
de la Carte géologique de France d’avoir imprimé une œuvre
aussi volumineuse et coûteuse.
Pour pouvoir suivre utilement les variations de faciès du Num-
mulitique alpin, Jean Boussac devait connaître par le menu
toutes les dislocations des Alpes. Il devait donc se faire tectoni-
cien. Il le devait d'autant plus qu'il avait à aborder certains ter-
ritoires, comme ceux de la Suisse allemande, où les jeunes auteurs
se sont plu à débaptiser et rebaptiser ces pauvres nappes qui
n’en peuvent mais, où ils se sont mis à créer des noms chaque
fois qu'ils rencontraient la moindre digitation, de sorte que dans
la bonne intention d'éclairer les choses, à la longue elles furent
tellement obscurcies sous cette pluie de noms que c'était à déses-
pérer d'y jamais rien comprendre. Ce fut comme une période
sportive non encore éteinte : la course aux nappes, jeu olympique
d'un nouveau genre. Et dans ce fouillis Jean Boussac a dû se
débattre.
Dans le premier chapitre de son mémoire sur le Nummulitique
alpin, l'auteur donne une vue d’ensemble des grandes unités
tectoniques de la chaîne. Il cherche, comme il le dit lui-même,
à faire une introduction aussi simple, aussi schématique que
possible, car il écrit pour les stratigraphes. Je crois, sans me
tromper, que cette introduction sera tout aussi utile à de nom-
breux tectoniciens.
En quelques lignes, nous voyons défiler l’avant-pays alpin,
. puis les massifs hercyniens, puis les nappes helvétiques, réduites
+:
UE AT OR RE ENV 21 Le
rit lin PONTS
DAS : " «
À
I. BOUSSAC, NOTICE NÉCROLOGIQUE 397
à juste titre au nombre de trois, puis cette fameuse zone des
Aiguilles d'Arves. L'auteur insiste avec raison sur sa grande
importance. Il la montre naissant, très développée, sur les bords
riants de la Méditerranée entre Vintimille et Albenga, se pro-
longeant dans les régions sauvages à l’Est du Mercantour, dans
ces hauts créneaux des Aiguilles d’Arves, puis plus loin dans les
régions neigeuses du Simplon. C’est bien la première fois que
l’on démontre l'unité si constante de cette nappe singulière. Déjà,
en traitant de cette unité alpine, le brillant suceesseur d'Albert
de Lapparent ne se contente plus de résumer et de synthétiser
les travaux de ses devanciers et contemporains. En chemin il
démêle les complications des terrains tertiaires autochtones et
charriés dans l’arrière-Pelvoux. Ailleurs d'importantes décou-
vertes faites entre Gesso et Savone font enfin comprendre la
structure obscure jusqu'alors de ces territoires italiens.
En ce qui concerne les Préalpes suisses, nous voyons avec
plaisir que l’auteur n'hésite pas à rattacher les plus élevées aux
nappes à racines internes.
Aïnsi donc en abordant la géologie tectonique dans la seule
préoccupation d’être guidé dans ses recherches stratigraphiques,
l’auteur ne s’est pas contenté des faits jusqu'alors connus ; il
synthétise l’ensemble et il réussit, en outre, à faire des décou-
vertes de premier ordre.
Il ne nous reste plus à parler que du stratigraphe. C’est le
principal du trio.
Ce qui va résulter de l'immense enquête à laquelle s’est adonné
Jean Boussac sera le plus beau monument qui fut jamais élevé
à la stratigraphie alpine.
Mais à côté de cette œuvre considérable qui domine, qui brille
comme un phare, tel un de ces phares tournants qui scrutent tous
les recoins obscurs, qui apportent la lumière que le navigateur
errant de la science voit arriver sur la houle des Alpes comme
un secours inespéré, apparaissent encore d’autres lumières pla-
cées sur d'autres anciennes mers.
Dans le bassin anglo-parisien, le jeune géologue exerce ses
yeux, affine sa méthode, réglemente son esprit d'ordre. D'innom-
brables subdivisions ont été distinguées. Il s’agit de les mieux
grouper en zones paléontologiques ayant une valeur réelle. En
se basant sur les transformations des faunes, en se basant sur
l’évolution des Cérites, il montre l'individualité paléontologique
des zones auversienne, bartonienne et ludienne. Il arrive ainsi
par la comparaison des êtres qui furent, à démontrer réellement
l’âge auversien des couches supérieures de Bracklesham.
"PL ELA 1 HR PSP AUTOMNE ac. à uv PORTE DA
| ES Ê Dh 1 Vas ”
328 | MAURICE LUGEON
Un autre phare est construit là-bas, aux confins des Pyrénées.
A lui seul il suffirait à faire la réputation du bâtisseur. Un pin-
ceau lumineux dirigé entre les rochers de la Gourèpe et la Côte
des Basques, vers ie villa Marbella, fait apparaître, sans contes-
tation possible, les couches auversiennes certaines, celles où l'on
trouve les plus anciens Clypeaster. .
Puis le phare tourne et voilà que l’on voit qu'il faut identifier
le. Priabonien dont on faisait deux étages distincts, puis voici que
les couches de Cachaou se différencient et que c’est au Ludien
qu'il faut les faire correspondre.
Le mémoire sur Biarritz aura une répercussion féconde dans le
nouveau théâtre d'action du jeune savant. Il lui aura fait com-
prendre done que le Bartonien et le Priabonien ne sont pas deux
étages distants, mais deux sous-étages et que le Priabonien est
l'équivalent, dans l'Europe méridionale, de l’ensemble du Barto-
nien et du Ludien de l'Europe occidentale.
Et maintenant, à l'assaut des Alpes.
La guerre est déclarée. Le guerrier d'un nouveau genre a bien
aiguisé et fourbi ses armes; pour son sohenenene rien n'a été
négligé durant quatre ans.
Quand :il entre dans la nouvelle arène on peut dire qu'aucune
assise n’est déterminée avec certitude, à part les couches de
Kressenberg et d Einsiedeln. Et en one à peine a-t-il abordé
les bastions de l'immense forteresse, qu'il he un occupant et
celui-ci place des retranchements qu'il va falloir abattre.
C’est le chaos, chaos des noms locaux, chaos de listes de fos-
siles mal déterminés et tout cela par la faute des hommes, chaos
des superpositions anormales où, de par une volonté qui n’est plus
la nôtre, la nature s’est plue à placer des embüches devant chaque
pas.
Seule, apparaît une grande vérité sans laquelle rien. n’aurait pu
être compris. L'énorme édifice a livré son architecture. On con-
naît sa charpente et ses assemblages. Venu dix ans plus tôt,
Boussac aurait été vaincu. Je disais bien qu il était né sous une
heureuse étoile.
Essayons de dégager les grandes lignes de l’œuvre fondamen-
tale du jeune savant.
Dans la stratigraphie stricte, Boussac montre que les couches de
Palarea sont auversiennes, de même que celles du Hohgant avec
les faunes célèbres des Ralligstôcke, du Niederhorn et du Schim-
berg. Ce sont bien les Lee de Ron.
Et les couches à Cerithium Diaboli, ces pauvres couches que
l'on hisse jusque dans le Stampien et que d’autres font descendre
;
Ÿ
Le
F
J. BOUSSAC, NOTICE -NÉCROLOGIQUE 329
dans le Lutétien. Par des arguments péremptoires, elles deviennent
priaboniennes. Dans les environs de Castellane, jusqu’à Barrême,
d’autres couches déterminées comme priaboniennes deviennent
lattorfiennes. Dans les Alpes de Bavière et d'Autriche, le Num-
mulitique des environs de Salzbourg est exclusivement priabonien,
tandis que les affleurements plus internes, qui s'étendent de Reit
in Winkel à Haring, sont oligocènes.
Dans le Nummulitique des Aiguilles d'Arves, où l’on ne voyait
que du Bartonien, ne se montrent que le Lutétien et l’Auversien.
Et comme à la base se trouve du Crétacé, il y a là, pour Jean
‘ Boussac, une série compréhensive. Et dans les régions plus internes
encore, dans celles où règnent les schistes lustrés, le Nummuli-
tique ne serait que le terme supérieur d’une autre vaste série
compréhensive. Nous ne sommes pas tous d'accord sur cette
manière de voir, c'est vrai, mais en tout cas cette argumentation
aura pour elle l’avantage de forcer l’attention des chercheurs.
Un fait considérable ressort des recherches de Boussac, la
migration de faciès semblables dans le temps et l’espace. Au
premier abord il n’y a rien qui doive surprendre dans cet énoncé,
car on sait que des faciès semblables peuvent se répéter plusieurs
fois dans une même série avec des faunes très voisines chaque
fois que le même dépôt se répète. Mais dans le cas particulier il
fallait bien une grande sagacité pour mettre en lumière cette
migration, et preuve en est les fautes commises et que redresse
notre auteur. En s'avançant, la mer nummulitique possédait
souvent des grèves constituées par des sables. Les grès qui en
sont dérivés subsistent souvent à la base de la série et ils sont si
semblables entre eux qu'il paraissent être synchroniques. Or la
recherche montre que cette grève a été mobile et que sa migra-
tion a été si lente que la faune a pu se modifier plusieurs fois, en
donnant lieu à de nouvelles zones paléontologiques. En ce qui
concerne les Alpes helvétiques, ce phénomène prend une ampleur
considérable.
Un autre fait important apparaît encore, c’est que les faciès ne
sont pas parallèles aux fronts des nappes. Aujourd'hui, on oublie
parfois que la nappe de recouvrement est un phénomène d'ordre
strictement géométrique et qu'en conséquence seule sa forme
doit être prise en considération pour la déterminer. Or l’on a vu
dernièrement, que l’on essayait de définir des nappes en se basant
sur les variations de faciès, posant en sorte de dogme que dans
une nappe ne pouvait régner qu'un faciès. L'enquête si bien
conduite par Boussac et qu'illustrent les merveilleuses cartes de
son mémoire montre combien on ne saurait être trop prudent dans
les relations entre nappes et faciès.
330 MAURICE LUGEON
Il semblerait qu'après de telles recherches tous les secrets des
temps nummulitiques, dans les Alpes tout au moins, devraient
être effacés. Et cependant en ce qui concerne deux phénomènes
importants Boussac n’a pu conclure. Ce sont deux questions qui
se sont posées avec la naissance de la géologie alpine. D'où
viennent les éléments du grès de Taveyannaz ; d’où viennent et
comment sont venus les fameux blocs exotiques ?
En ce qui concerne le grès de Taveyannaz, Boussac restreint
le cadre des hypothèses, c’est déjà considérable. On peut dire avec
certitude que leurs éléments ne viennent pas du Nord, mais du
Sud ; d’où viennent-ils exactement, eux et ces fameux morceaux
de calcaires à Alvéolines trouvés par notre auteur dans les envi-
rons d'Altorf? Maintenant qu'il semble bien qu'il y a eu dans le
Sud, non loin de la ligne tonalitique, des roches éruptives post-
alpines, n'y en a-t-il pas eues d'un peu plus anciennes qui auraient
alimenté de leurs débris certains courants de la mer nummuli-
tique mourante ?
Et les blocs exotiques ? On sait qu'eux aussi viennent du Sud
mais aucune hypothèse pour expliquer leur venue n’est plausible.
On doit rejeter toute explication qui cherche les moteurs dans les
glaces flottantes, on doit également rejeter l'hypothèse par
laquelle on considère que ces blocs sont des fragments des nappes
avançantes dans la mer, puisque ces blocs ne sont pas constitués
par les éléments pétrographiques de ces nappes. Peut-être un jour
verra-t-on une liaison entre ces blocs et les masses avançantes
des Dinarides, si celles-ci ont vraiment avancé sur les Alpes,
mais non point alors des Dinarides postalpines, mais bien anté-
alpines.
Le problème semble avoir comme effrayé l’auteur et cependant
qui mieux que lui était à même d'essayer de le résoudre ? Il m'est
consolant cependant de savoir que tous les problèmes ne sont pas
épuisés et que celui qui en a résolu un si grand nombre a encore
de l'ouvrage pour demain. Il nous doit de poursuivre des
recherches dans cette direction.
Nous pourrions parler pendant des heures des découvertes
nombreuses faites par notre confrère, mais quittons ces simples
faits positifs, simples maintenant, mais si compliqués hier, et
cherchons avec lui la synthèse. He de nous faire une idée
des conditions géographiques et océanographiques de ces temps
écoulés. Alors viennent les belles heures, celles de la récompense,
celles pendant lesquelles l'imagination peut jouer.
Le géosynclinal alpin vient de subir une crise. Il a essayé de se
PAL A PEMRAR LE P
PIRE SO
Ep
J. BOUSSAC, NOTICE NÉCROLOGIQUE 331
fermer. D’aucuns pensent qu'il s’est fermé tout à fait, qu'il ny
a pas de séries compréhensives. Lorsque l'on éloigne ce désac-
cord, il n’en reste pas moins qu'un singulier phénomène s'est
accompli. Il semble que d'immenses territoires aplanis se sont
_ formés, presque parallèlement aux dernières couches déposées,
ou ne faisant avec elles qu'un angle très faible, non mesurable.
Et la mer va reprendre peu à peu possession de ces vastes
domaines.
Mais pour voir ainsi la vague avancer, il a fallu se livrer à une
spéculation presque nouvelle. On a dû dérouler les nappes empi-
lées, les placer les unes derrière les autres. Quelle joie, pour
celui qui vous parle, de savourer les fruits de l'arbre dont Marcel
Bertrand planta la graine ! Quel triomphe croissant d'une hypo-
thèse glorieuse !
Comme un Titan, mais un Titan de la pensée, Boussac soulève
les nappes, les reporte vers leur lieu d’origine, les cloue sur le
sol. Il en manque des fragments que les fleuves ont grain par
grain portés hier vers les molasses, portés aujourd'hui vers
l'Atlantique ou vers la Méditerranée, mais l'esprit saura recimen-
ter en un béton ces zones effritées par les frimas, et rien ne man-
quera de ces planchers jadis continus et actuellement morcelés,
soulevés, amincis jusqu'à devenir virtuels, broyés.
Et maintenant, place à un autre que nous.
Vous figurez-vous un être pensant qui vivrait des siècles et
pour lequel les années n'auraient pas même la valeur d’une seconde,
qui serait placé sur un belvédère si haut qu’il dominerait la terre ?
Cet être aurait vu s'avancer, du lointain, vers la grande cour-
bure d'une vaste mer arquée, un flot, un flot vert ou bleu sous un
ciel des tropiques. IL semble qu'un ordre a été donné, la mer
s'ébranle, déborde. Ce sont les temps lutétiens. Elle contourne
là-bas l’îilot du Mercantour, marche vers Menton, vers Saorge.
Elle pénètre là où seront les montagnes de la Suisse, et devant
elle s'étend toujours une plage sableuse, vaste lande qu'elle chasse
devant sa marche conquérante. Le fond plat de la mer se déforme.
Des fosses se creusent dans les régions d’où proviendront beau-
coup plus tard les territoires du Briançonnais et dans la Suisse
orientale.
La mer avance toujours. Mais d'autres coquillages sont rejetés
par les vagues, ce sont les temps auversiens. Le flot avance
encore, il s'insinue dans de nouveaux golfes, l’un entre l'Estérel
et le Mercantour, l’autre entre le Mercantour et le Pelvoux, un
troisième encore entre ce dernier et le Mont Blanc naissant. Les
masses calcaires de ces promontoires ne résistent pas à l'assaut
332 MAURICE LUGEON
des vagues et des marées, ici et là l'ossature cristalline est mise
à jour et montre ses roches rutilantes.
Dans l’eau tranquille du golfe des Bauges, des sédiments cal-
caires dominent. Sur la plage helvétique la mer continue à battre
des rives de sable. Au large, des pluies de globigérines tombent
dans les grands fonds et préparent des calcaires plaquetés du
Briançonnais. Là où se trouve aujourd'hui le col de Varbuche et
jusqu'en arrière du Mont Blanc et plus loi au Sud de la côte
de ce qui sera le massif de l’Aar, une sédimentation mystérieuse
se développe. L'épaisseur des flots, le trouble des eaux empêchent
notre observateur de bien comprendre ce qui se passe là. Mais
plus tard, les hommes trouveront des brèches singulières qu'ils ne
sauront guère expliquer, pas davantage que de gros blocs qu'ils
appelleront exotiques.
Et la mer sans se lasser avance encore. Ce sont les temps pria-
boniens. IL semble que la terre vaincue ne résiste plus, elle
‘semble s’abaisser comme pour faciliter l'immense inondation. Le
Mercantour n’est plus qu'une île. Le Pelvoux, ébréché par le saut
des vagues déferlantes, voit ses falaises de granit qui s’écroulent.
Le Mont Blanc, le massif de l’Aar n'existent plus. À leur place
s'étendent des marais, des lacs, puis des lagunes, et dans les
eaux saumâtres grouille une nouvelle faune d'une grande richesse,
venue du Sud.
Mais la fin approche. La mer dépasse encore ses limites sep-
tentrionales, mais au Sud, là où régnaient les grandes profondeurs,
des terres émergent. Peut-être entend-il, notre témoin, le bruit
sourd, le rombo des nappes naissantes qui se meuvent sous la
masse énorme des boues. Tout au lointain, peut-être de là où les
hommes parleront de zone tonalitique et de zone du Canavèse,
quelques volcans lancent dans les airs des colonnes sombres de
cendres. Et comme un flot qui fuit dans un étroit chenal incliné,
la mer entraîne avec elle des sables qui seront les grès d'Annot
et ceux de Taveyannaz. ;
Et c’est fini, tout se dessèche. Un autre acte de cette formi-
dable tragédie va commencer, mais notre spectateur fatigué len-
tement s'éloigne, comme à regret. ;
Si, connaissant l’infime détail des immenses charniers laissés
par cette mer qui vient de mourir, si, connaissant le tumulte des
vagues de pierres, qui ont remplacé celles qui furent liquides,
nous fermons les yeux pour bien nous isoler, ce spectacteur que
nous avons invoqué, qui a vécu des siècles, pour qui le temps ne
compte jamais parce qu'il n'existe pas pour lui, ce sera aussi
bien l’un d’entre vous que celui qui vous parle. Mais le magicien
J. BOUSSAC, NOTICE NÉCROLOGIQUE 333
qui vous aura plongé dans un rêve aussi glorieux, un rêve que
nous savons avoir été une réalité, aura travaillé des années pour
nous le forger, ce beau rêve. Il aura passé de longues heures
seul, patient dans les hauts rochers, auscultant les pierres qui lui
ont parlé, ei :l nous aura dit ce qu'elles lui ont confié, ces pierres.
Et voilà pourquoi encore nous devons vous être reconnaissant, à
vous, Jean Boussac qui m'écoutez.
Vous êtes, Jean Boussac, lauréat de la Société géologique de
France. C’est un grand titre quand on pense que c'est l’ensemble
des géologues d’un grand pays, qui aujourd'hui, vous porte sur
le pavois. Certes vous méritez cette haute distinction, car le
monument que vous venez d'élever est considérable et superbe.
Selon un usage charmant, chaque année votre nom sera reporté
sur la liste des couronnés. Considérez ce rappel non comme une
satisfaction suffisante, car satisfait on aspire au repos, mais envi-
sagez cette haute marque d'estime comme un encouragement, pas
davantage, car l’avenir vous l'avez pour vous, et du reste nous
savons bien, tous ici réunis, et tous ceux qui connaissent votre
ardeur, que vous nous apporterez encore des fruits de vos labeurs.
Des champs qui ont été semés par vos devanciers et par vous-
même, il y en a qui germent. Demain l’épi doré demandera la
faucille. Allez, moissonnez encore, le jour est beau, la lumière se
fait plus belle. Nous comptons sur vous, sur vous pour votre gloire
naissante, sur vous pour la gloire de notre belle science.
ttt
Voilà ce que nous lisions le 19 juin 1913...
L'avenir semblait souriant. Chacun faisait des projets, poussé
par le désir ardent d'agrandir le cerele de nos connaissances.
L'orage semblait parfois gronder à l'horizon, mais, pacifiques,
nous ne voulions point y croire. |
Et aujourd'hui, celui de qui nous chantions la joie de vivre,
celui à qui je disais : « Nous comptons sur vous, sur vous pour
votre gloire naissante, sur vous pour la gloire de notre belle
science », Jean Boussac n’est plus.
Il n'est plus. Il semble que cela ne soit pas possible. Il éma-
nait de lui une telle puissance de vie que ceux qui l'ont connu
ont encore dans l'oreille le son de sa voix si prenante, si eapti-
vante que l’on croit encore l’entendre. Il y avait un tel charme
dans sa personne que je le vois vivant quand je le veux. Je le
334 è MAURICE LUGEON
vois à la Sorbonne ou dans son laboratoire quand il expliquait
tantôt la minutie du bâti d'une infime Nummulite, tantôt la
grandiose charpente d’un tronçon des Alpes. Je le vois, cet
homme de petite taille, me suivre dans les rochers de mes mon-
tagnes, toujours infatigable, avec la gaîté délicieuse d'un être
sain, d'un cœur droit. Je ne crois pas, et beaucoup seront de mon
avis, que beaucoup d'hommes si complets, si harmonieusement
construits de corps et d'esprit peuvent se rencontrer. Heureux
ceux qui l’ont connu.
L'annonce de sa mort fut un coup terrible. Jamais peut-être,
en apprenant cette terrible nouvelle, je n'ai senti bouillir en moi
une haine plus impérissable contre les ennemis de la France !
J'avais eu la tâche charmante de parler de sa vie scientifique.
Et moi, qui mesens vieilli chaque fois que je pense à l'ami tué
en défendant sa Patrie, qui, lorsque ma pensée s'arrête sur des
souvenirs communs, voudrais pleurer seul, cacher ma misère, 1l
m'est demandé de jeter quelques fleurs sur la tombe, de poser la
palme glorieuse sur le cercueil qui renferme sa dépouille mor-
telle.
Ton corps est mort, Jean Boussac, mais ton âme demeure. Le
sillon laissé sur la terre par ton passage n’est point de ceux qui
s’effacent. Ta pensée est là par ton œuvre féconde. Pieusement
nous ferons mürir les graines que tu as semées et, dans ton
immortalité céleste, tu auras la joie de voir que tes efforts d'ici-
bas, toi qui possèdes maintenant tous les secrets du passé de la
terre, n'auront pas été vains. Que ton âme nous guide comme
ton esprit nous a guidé.
Jean Boussac est né à Paris le 19 mars 1885, le second de
jumeaux fort dissemblables l’un de l’autre, l'aîné aussi grand
que le cadet était fluet. Jean montre de bonne heure un goût
prononcé pour l’histoire naturelle. Il fait ses études, comme
externe, à Montaigne et à Louis-le-Grand. Doué pour tout, 1l fut
premier prix de philosophie. À
Il n'avait que quinze ans, lorsque, avec son ami Pierre Lecau,
le successeur de Maspero à la tête du Service des Antiquités du
Caire, il commence à parcourir le bassin de Paris, et bientôt les
faunes tertiaires lui sont entièrement connues. Aussi, dès l’âge de
dix-neuf ans, peut-il déjà entreprendre l’étude de la comparaison
des faunes nummulitiques du bassin de Paris avec celles d’autres
gisements classiques. C’est ce qui l’entraîne à Biarritz et, en
1904 déjà, paraît sa première note sur la découverte de Nummu-
lites intermedius dans les couches du rocher Lou Cachaou.
J. BOUSSAC, NOTICE NÉCROLOGIQUE 335
Il accomplit son année de service militaire, puis il se rend en
Italie et, de suite, il peut établir un parallélisme entre les couches
éocènes supérieures de Biarritz et du Vicentin. Quelle précocité !
En se jouant, pour ainsi dire, il obtient le grade de licencié
ès sciences et, en 1908, il est nommé préparateur de géologie à
la Sorbonne. De 1908 à 1911, il lui est attribué, durant trois
années successives, les subventions du fonds Commerey. Attaché
au Service de la Carte géologique de France il parcourt les
Alpes, de la Méditerranée à la Savoie, puis il séjourne longue-
ment dans les Alpes suisses et pousse très loin ses recherches
dans les montagnes bavaroises et autrichiennes. Il s'arrête long-
temps dans mon laboratoire en 1908, y revient en 1909 et nous
faisons en commun bon nombre de journées sur le terrain « qui
resteront, a-t-il écrit, parmi les meilleures que j'ai vécues ».
Préoccupé par l'énorme labeur que nécessite la rédaction de
son grand mémoire sur le Nummulitique Alpin qui le rendra
célèbre, 1l renonce, en 1911, à sa situation de préparateur. Cet
abandon étonne plusieurs d’entre nous, mais esprit très réfléchi,
Boussac avait son plan d'avenir déjà fait.
La chaire de géologie à l'Institut catholique de Paris était restée
vacante depuis la mort, en 1908, d'Albert de Lapparent. Jeau
Boussac rompt définitivement avec les écoles officielles. Il pose
sa candidature et a la satisfaction d’être agréé. Il pensait trouver
tout le calme nécessaire dans la haute école de la rue de Vaugi-
rard pour travailler sans relâche, sa vie durant, à élucider les
problèmes de la terre.
La même année, en 1912, il épouse M'ie Jeanne Termier,
cette femme d'élite, si digne d'être la compagne et le soutien
constant du brillant géologue.
Avant d'ouvrir ses cours, le jeune professeur désire parfaire
ses recherches sur le Nummulitique. Il séjourne dans ce but
pendant plusieurs mois en Égypte. De suite, il met de l’ordre
dans la série stratigraphique de ce pays, mais l'étude de ses
matériaux devait rester inachevée.
C'est en 1913, le 20 janvier, qu'il soutient, en une journée
triomphale, ses Ho de doctorat. Le voilà célèbre. Son œuvre
restera unique. Chacun sait ce qu'elle est. La Société géologique
de France puis l'Académie des Sciences couronnent les travaux
du jeune savant.
Puis son enseignement commence. On revoit les beaux jours
du temps d'Albert de Lapparent. Le jeune professeur attire à lu
étudiants et amateurs. Il organise des excursions et celle qu’il
dirige, en 1914, dans les Alpes françaises, a un tel succès que
336 MAURICE LUGEON
des géologues alpins de la Suisse y participent. Au laboratoire,
il dirige lui-même les travaux pratiques. Il réorganise les collec-
tions qui n'avaient subi aucun changement depuis la mort de
son prédécesseur. Sans doute, cette chaire de géologie de l’Ins-
titut catholique serait devenue une des plus célèbres de France,
mais le Destin en avait décidé autrement.
La monstrueuse guerre éclate et vient interrompre le pacifique
travail de la France. Elle se lève tout entière pour faire face aux
violateurs des traités, aux incendiaires des maisons de Dieu, pour
se défendre contre l’innomable attentat, pour défendre avec elle
le Droit et la Liberté violés, pour défendre l'Humanité tout
entière contre l’atroce fléau des hordes germaniques. Spectacle
sublime ! Elle encore, la généreuse et immortelle France, allait
sauver le monde, mais à quel prix ! Au prix des plus purs des
siens, hélas ! GA à eux !
Das l'effroyable mêlée, le brillant savant, le professeur Jean
Boussac, l'un des plus re d’entre nous, l'un des esprits les
plus ue et délicats, homme construit pour la paix, part, heu-
reux de défendre le sol de la Patrie. Il n’est qu'un modeste sergent.
Le 8 septembre 1914, non loin de Verdun, deux éclats de
fonte d'un schrapnel de gros calibre, qui éclate juste au-dessus
de lui, lui font deux larges trous dans le bas du mollet. La cica-
trisation est longue à venir. De son hôpital de Montpellier, 1l
m écrit : « Avec quelle ardeur on se remettra à la géologie après
la guerre. En attendant « faut bien, durer », car cela promet
d'être long. » Il guérit, passe quelques jours à Paris, reprenant
son travail dans son laboratoire.
Il retourne au front. Le 13 juillet 1915, il participe à une
affaire chaudement disputée, « à coup de gaz : m'écri-
vait-il, et avec un bombardement terrible de percutants, culbu-
tants 2 autres charmants joujoux. Contre les gaz, j'étais prémuni
par un bon masque et j'ai reçu un pelit éclat d'obus dans le bras;
c'était si peu de chose que je ne m'en suis pas même aperçu sur
le moment. Ensuite leur infanterie s’est avancée, et nous contre
eux. On se fusillait sous bois, à petite distance... avant d’être.
moi-même frappé par une balle qui a ricoché contre le fusil de
mon voisin et est venue me labourer le côté à la hauteur des
reins ». Il guérit en deux mois ; en décembre 1915, il est versé
au 282° de ligne, et retourne au front, dans les environs de
Berry-au-Bac.
Là, il fit la connaissance de M. l'abbé Robert Pinel. Je ne puis
m'empêcher ici de transcrire en partie une lettre, écrite Le 6
PTE
d. BoussaG, NOTICE NÉCROLOGIQUE 341
décembre 1915, que je lis dans la nécrologie que M. l'abbé
H. Colin a consacré à Jean Boussac.
Voici ce qu'écrivait l'abbé Pinel à Mgr le Recteur de l’Institut
catholique : |
« M. Boussac eut vite fait de conquérir, -au 282°, la sympathie
de tous ses camarades soldats. Je crois que cela tenait surtout à
sa parfaite modestie. C'était, chez lui, une vertu complexe, faite
de charité surnaturelle, d'exquise politesse, de délicate serviabi-
lité et de parfait oubli de soi. Tout cet ensemble, d’ailleurs, ne
faisait que relever et rehausser, à son insu, sa forte personnalité et
la rendre acceptable à tous. D'autre part, il n'est pas inutile de
remarquer combien une telle modestie était méritoire chez un
homme auquel la science, ses titres universitaires et sa haute
situation pouvaient facilement inspirer une attitude toute diffé-
rente.
« De tels dehors sont l'indice assuré de la grandeur de l’âme.
L'âme de Jean Boussac était profondément religieuse, surnatu-
relle, intérieure. Il y avait en elle une soif constante et inassou-
vie de lumière, de vérité et de perfection, avec une attirance
spéciale vers les formes antiques et traditionnelles de la piété
catholique... »
Ce témoignage si touchant méritait d’être rappelé ic1.
Du 282: régiment d'infanterie, Jean Boussac passe au 289° et
le voici envoyé aux lignes avancées dans les environs de Verdun.
Nous sommes en juin 1916. Il passe quelque temps dans les
tranchées sans dommage pour sa compagnie et se repose en
arrière pendant quelques semaines aux environs de Bar-le-Duc.
Puis, au mois d’août, son détachement retourne au combat, dans
les environs d’Esne, non loin de la fameuse cote 304.
Et nous sommes maintenant dans la terrible nuit du 11 au 12
août.
Le groupe dont il faisait partie revenait vers l'arrière au can-
tonnement de Montzéville. Un obus tombe ; sept hommes sont
frappés, dont le sergent. Jean Boussac reçoit une dizaine d’éclats.
Il est immédiatement conduit à l’ambulance de Ville-sur-Cou-
zance. On a quelque espoir, mais une esquille d’acier qui a péné-
tré dans le poumon amène des complications et le 22 août, en
présence de son beau-père, notre confrère Termier, vers minuit,
les souffrances très douloureuses des derniers jours ont raison de
notre ami. Il s'éteint et rentre dans l'éternité.
Il est mort décoré de la médaille militaire et de la croix de
guerre avec palme.
12 décembre 1918, Bull. Soc. géol. Fr. (4), XVII, —22,
338 MAURICE LUGEON
Le lendemain, ce doux savant pacifique, au cœur tendre, s’en
est allé reposer dans sa demeure provisoire, au milieu d’un appa-
reil de guerre entouré de soldats en armes, au bruit du canon
glorieux des défenseurs de Verdun.
O mystère de la destinée !
Là-bas, loin du front, où le héros est mort pour la défense des
foyers ignominieusement attaqués, une jeune femme pleure. Un
tout petit garçon, Christophe, voit, sans trop comprendre, la
douleur de sa maman. Pauvre petit orphelin qui essaye de la
consoler, pendant qu’une plus petite encore, Claire, dans un ber-
ceau, gazouille au printemps de la vie... cette petite que le père
n’a jamais eu la joie de voir, et dont il demandait, sans cesse,
qu'on lui parlât, alors que sur son lit de souffrance, lentement,
la mort s’avançait.….
Jeune famille bénie, faite pour descendre heureuse le fleuve
de la vie, combien nous partageons votre douleur et celle des
vôtres. Mais, courage ! En prenant votre chef, la France vous
a demandé un bien grand sacrifice. Ce sacrifice, celui de milliers
d'enfants de France ne sera point inutile. Il aura contribué au
salut de la Patrie et au salut de l'Humanité.
Nous, nous conserverons le souvenir de ce brave ami, de cet
homme si droit, sans peur ni reproche, de ce chrétien, de cette
lumineuse intelligence qui était l’orgueil de notre science.
_ La science française a perdu en Jean Boussac un de ses porte-
drapeaux. Puisse sa vie servir d'exemple bienfaisant et consola-
teur, et puisse la mort terrestre de ce soldat de la France et de
l'Humanité nous rappeler à jamais ce que fussent devenus la
Liberté et le Droit sans leurs défenseurs.
J. BOUSSAC, NOTICE NÉCROLOGIQUE 339
LISTE DES PUBLICATIONS DE JEAN BOUSSAC
4. 1904.
2. 1905.
Découverte de Nummulites intermedius dans les couches du
rocher Lou Cachaou, à Biarritz. In Douvillé, B. S. G. F., 21 nov
190% (4), p. 784-785.
Observations sur la constitution géologique de la perspective
Miramar à Biarritz. In Douvillé, B.S. G.F., 21 janvier 1905 (4),
NV; p.49:
Sur le parallélisme des couches éocènes supérieures de Biarritz
et du Vicentin. C. R. Ac. Sc., 6 nov. 1905.
Première note sur les Cérithes; révision du groupe Potamides
tricarinatus Lamarcx. B. S. G.F., 20 nov. 1905 (4), V, p. 669-
676, pl. xxiv-xxv.
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(Note posthume). Surl'existence, entre Modane et le col de Cha-
vière d’une fenétre faisant apparaître le Trias sous le Permien de
la Maurienne. C. R. Ac. Sc., t. 163, p. 708-709, 4 décembre 1946.
ÉCRASEMENTS ET CHARRIAGES DANS LA RÉGION DE CHAPA,
PRÈS Laokay (Tonxin)
PAR H. Lantenois!
La station estivale de Chapa est à 35 km. de Laokay et se
trouve à l'altitude de 1500 m. environ. De l'hôtel Zenner on
aperçoit au Sud-Ouest dans l'embrasure du col la masse très
imposante du Fan-Si-Pan dont le sommet née à la cote
3142 mètres.
La montagne du Fan-Si-Pan est entièrement couverte d’une
épaisse forêt, sauf au bas de ses pentes où les « Méos » ont
déboisé et au voisinage de sa ligne de crête où se montrent des
escarpements rocheux qui paraissent, à distance, être formés de
granite. Il serait intéressant de reconnaître si la montagne est
constituée par du granite vrai, en place, ou par du granite écrasé.
À défaut d’une exploration au cœur de la montagne qui serait,
d’ailleurs, des plus difficiles, l'examen des cailloux roulés dans
les ravins qui descendent directement des sommets donnerait à
cet égard des indications très utiles. Le peu de temps dont j'ai
disposé et la pluie ne m'ont permis de faire que des explorations
incomplètes. Toutefois j'ai vu en place dans le ravin qui descend
du col de Lo-Qui-Ho du granite à grain fin (aplite). J’ai recueilli
non loin de ce col sur le chemin de Binh-Lu du granite frane,
dans la rivière venant du pic de Ta-Yan-Ping à 10 km. au Nord
du Fan-Si-Pan. J'ai donc lieu de penser que le massif de Fan-
Si-Pan est composé de granite vrai.
La bordure nord de ce massif est constituée, comme j'ai pu
m'en assurer par deux excursions à l'Est et à l'Ouest, par une
auréole métamorphique de gneiss et micaschistes ordinaires plon-
geant vers le Nord-Nord-Est et surmontés par du calcaire très
métamorphique (calcaire-marbre blanc).
Sur cette bordure, entre les calcaires et les micaschistes, se
trouvent des schistes (ou gneiss) amphiboliques. Leur apparence
est semblable à d’autres schistes amphiboliques qui font suite à
un gabbro massif que l’on voit en place près de la station esti-
vale de Chapa. Une partie du calcaire a été visiblement digérée
. 1. Note présentée à la séance du 19 novembre 1917,
PALETTE QE LA
Te h, 2 t Mn
DS
_ RÉGION DE CHAPA (LAOKAY) 343
par le laccolite de gabbro ?, et j'attribue à l'effet d’une même
cause le gabbro et les schistes amphiboliques.
Quand on descend de la station de Chapa sur Laokay, on ren-
contre des micaschistes semblables à ceux qui bordent le Fan-
Si-Pan ; puis tout d’un coup commence la grande nappe de granite
écrasé dans laquelle la route se tient sur 20 km. de longueur et
qui cesse près du village de Coc-Xan.
Sur la route qui descend de la station de Chapa vers le Fan-
Si-Pan et qui longe ensuite ce massif en se dirigeant vers le col
de Lo-Qui-Ho, la traversée des calcaires n’a qu'une faible largeur
(de 100 m., environ), tandis que le calcaire occupe visiblement à
l'Est tout le massif que j'appelle de Sang-Ta-Van (d'après le
nom porté sur la carte); et il s’élargit aussi à l'Ouest, car je l’ai
‘retrouvé près du col en allant de Chapa à Taphing.
X % x | Micaschistes
ee Granite écrasé
FiG. 1. — Coupe AUX ÉNVIRONS DE CHAPA.
Je pense que le micaschiste qui paraît à Chapa est le même
que celui que l’on voit en bordure du massif du Fan-Si-Pan.
Chapa est dans un dôme anticlinal couché où le calcaire a été
décapé par l'érosion et laisse voir son substratum.
Le fait le plus intéressant est la grande ligne de charriage qui
va de Taphing à Chan-Tchau. Près du col de Taphong j'ai fait
une observation très importante. On voit reposer le granite
écrasé sur le calcaire dont les strates sont inclinées fortement
vers le Nord ; et le calcaire, tout près de ce contact, change entiè-
rement d'aspect ; il est {rès fortement laminé. Le granite écrasé
1. Cristaux de wollastonite dans le calcaire au contact du gabbro, par'places,
S44 TU LIT MIN LANTENOIS
a un aspect plus spécialement écrasé au voisinage de ce contact ;
après quoi il prend un faux air de gneiïss.
La grande ligne de charriage coupe en biseau les calcaires et
les micaschistes. Aux micaschistes succède eneffet directement le
granite écrasé, avec un faciès tout spécial au voisinage du contact.
Il est évident que le calcaire reposant au-dessus des mica-
schistes a disparu en ce point par un phénomène tectonique et
non par érosion. Il a donc dû être emporté comme une écaille
par le laminage.
La région de granite écrasé montre un pendage général vers
le Nord ; ce pendage est le plus souvent faible ; quelquefois il
est accusé. À Muong-Xen, qui est à moitié route de Chapa et de
Coc-Xan, le granite prend un aspect à peine rubanné. Au con-
traire, en descendant vers Coc-Xan, l'écrasement du granite s’ac-
centue et celui-cise transforme en une véritable bouillie minérale,
dans laquelle cependant restent encore très visibles des frag-
ments de granite intact.
Le honore est d'autant plus Mises observer que les
granites ordinaire et écrasé sont généralement très frais et n’ont
pas subi de métasomatose.
A partir de Coc-Xan, le terrain change brusquement : ce sont des
grès ou schistes gréseux peu métamorphiques. À Laokay et
le long de la ligne ferrée on retrouve la série gneissique, qui
parait oi. ain d she mes observations antérieures. Ce
serait à vérifier.
Fan siPan :.
Muong Xen
F1G. 2. — Coure pe Fan-Si-PaAn À Coc-Xan.
D'après ce qui précède on est amené à penser que le granite
de Muong-Xen constitue peut-être la partie centrale de la nappe
qui aurait été écrasée. La nappe viendrait de l'Ouest (on ne sait
d’où) et s’enfoncerait sous les terrains de Coc-Xan. On peut
encore supposer qu'une nappe d'épaisseur totale inconnue s’est
étendue sur le ferrain resté en place constitué à l'Ouest par les
granites, micaschistes et calcaires du Fan-Si-Pan et de Chapa, et
à l'Est par les terrains gréso-schisteux de Coc-Xan.
C'est cette seconde hypothèse que je représente par la coupe
ei-contre et qui me paraît le plus vraisemblable.
345
ÉTUDES SUR LES OVICELLES
DES BRYOZOAIRES CYCLOSTOMES
(2° contribution)
PAR F. Canu!.
PLANCHE X
Dans un précédent mémoire ? j'ai montré que les ovicelles des
Bryozoaires cyclostomes étaient assez variées et que chaque type
bien défini caractérisait une famille spéciale. Mais je n'avais
envisagé que les groupes munis de tubes en cornet et dépourvus
de tubes adventifs. Dans le présent mémoire, je considère les
groupes munis de ces derniers organes.
Les tubes adventifs sont variés en positions, grandeurs et.
fonctions. Les plus abondants cependant sont les mésopores. Ce
sont les ramifications supérieures des tubes polypidiens groupées
parallèlement à l’extrémité distale recourbée de ces derniers. Ils
sont dépourvus de polypides et nous ignorons encore leur utilité
physiologique. On les observe dans beaucoup de genres primaires
et ils caractérisent la famille bien connue des Aeteroporide.
Nous pouvons affirmer maintenant que cette dernière n'est pas
naturelle et doit être démembrée selon la nature de l’ovicelle.
Considérons d’abord les tubes polypidiens ; ils sont de deux
sortes. fe
Les uns sont cylindriques dans la presque totalité de leur par-
cours ; ils caractérisent l’ordre des Trepostomata quand ils ne
sont pas perforés. La section transverse du zoarium montre des
tubes aussi gros au centre qu’à la périphérie.
Les autres sont en cornet ; ils ne deviennent cylindriques qu'à
l'extrémité de leur parcours ; ils caractérisent l’ordre des Cyclos-
tomata. La section transverse du zoarium montre des tubes beau-
coup plus petits au centre qu’à la circonférence.
Dans les formes zoariales dites Cavaria et dans la famille des
Lichenoporidæ, il est impossible de déterminer exactement la
nature des tubes zoéciaux.
1. Note présentée à la séance du 21 mai 1917.
2. B.S. G.F., (4), XVI, 1916, p. 324, pl. 1x,
346: F. CANU
Les deux nouvelles familles étudiées : Tetrocyclæciadæ et
Ascosæciadæ, caractérisées par leurs ovicelles, comportent des
genres à tubes en cornet et des genres à tubes cylindriques.
L'ordre des Trepostomata ne paraît donc pas avoir de réalité
propre, au moins dans les Bryozoaires à ovicelles visibles des
terrains secondaires et tertiaires. ,
FAMILLE DES T'ETROCYCLŒCIADÆ
Heteropora dichotoma Reuss, 1849, est un fossile du Tortonien
d'Autriche que j'ai retrouvé dans l'Helvétien de Mus (Gard) et
de la Touraine. Son ovicelle appartient à un type absolument
nouveau caractérisant par conséquent une famille nouvelle, celle
des Tetrocyclæciadæ.
Cette ovicelle est orbiculaire, plane, régulière et limitée, non
saillante, lisse, traversée par les tubes et quelquefois par les
mésopores adjacents à ces derniers (PI. X, fig. 1).
Les tubes de cette espèce sont cylindriques. Elle constitue le
génotype du genre Tetrocyclæcia (Hocène- -Miocène). J’ai eu la
bonne fortune de retrouver ce même type d'ovicelle sur six
espèces américaines mais pourvues de tubes en cornet. Cette dif-
férence de structure m’oblige à créer pour elles le genre Parte-
trocyclæcia (Eocène jusqu'au Priabonien). Elles FR décrites
avec leurs ovicelles dans une publication ultérieure.
Reuss a confondu cette espèce avec Ceriopora dichotoma GoLp-:
rUus, 1827, de Maestricht. Je n’ai pas encore découvert l’ovicelle
de cette dei espèce. Sa section longitudinale étant absolument
différente et présentant des een. peut-être d'ordre géné-
rique, elle constitue certainement une espèce absolument diffé-
rente malgré les apparences extérieures qui, 4è l'avoue, sont très
réelles mais absolument trompeuses.
Les colonies de cette espèce ont la forme branchue (4 eteropora),
réticulée, massive (Multicrescis). A la surface, les péristomes sont
épars ou groupés radialement (Radiopora).
FAMILLE p£s ASCOSŒCIADÆ
Depuis longtemps, j'ai dans ma collection l’ovicelle du Zono-
pora ligeriensis b'OrBIGNY, 1852, du Coniacien de Tours et de
Villedieu. J'en donne deux figures pour mieux en montrer la
constitution, car elle caractérise une famille nouvelle, celle des
Ascosœciadæ.
x
OVICELLES DES BRYOZOAIRES 347
Cette ovicelle est une grosse boursouflure elliptique, allongée,
très saillante, plus ou moins globuleuse, poreuse et traversée par
les tubes (PI. X, fig. 2, 3).
Dans Fépiee donddeuée les tubes sont cylindriques (PISE
fig. 4) comme l'indique la section transverse. C'est le génotype de
notre genre Ascosæcia (Coniacien-Midwayen t).
Ce même type d’ovicelle est connu depuis longtemps (Gre-
gory, 1909) dans la famille des Petaloporidæ, notamment dans
les genres Sparsicavea D'OrBiGNY, 1854 (PI. X, fig. 5) et Petalopora
LonspaLe, 1850 (PI. X, fig. 6). Mais les espèces appartenant à
ces genres anciens ont une constitution très différente du Zonopora
ligeriensis : leurs tubes sont en cornet (PI. X, fig. 7, 8). Ils appar-
tiennent donc à un genre très différent : Parascosæcia (Céno-
manien-Midwayen). L'avenir apprendra s’il convient de mainte-
nir ces deux genres anciens qui diffèrent, non par leurs fonctions,
mais Sant par la disposition plus ou moins régulière de
tubes et des mésopores.
Zonopora p'OrBieny, 1852, n’est pas un genre. C’est un aspect
zoarial. Il diffère, comme constitution intime, des autres Hété-
ropores par la ramification des mésopores qui occasionne ces
zones extérieures plus ou moins alternantes de péristomes et de
mésopores. Avec M. Bassler, nous avons découvert dans le Ter-
tiaire américain des formes zonopores pourvues d’une ovicelle
totalement différente, de sorte que nous ne pouvons plus conser-
ver le vieux genre de d'Orbigny.
La disposition extérieure des péristomes est aussi très variable.
C'est ainsi que le genre Multicavea D'OrBieny, 1852, qui paraît
être formé par le groupement de sous-colonies de Lichenopora,
possédant une ovicelle identique à Zonopora, appartient au même
genre Ascosæcia. Malgré ses apparences extérieures il ne peut
donc être maintenu dans la famille des Lichenoporidæ.
1. Le Midway américain est placé dans l’Eocène inférieur, au-dessous du
Lutécien, à un niveau encore mal synchronisé.
348
ETUDE SUR LES OVICELLES
DE LA FAMILLE DES CORYMBOPORIDÆ SMiTT, 1866.
(3° contribution)
PAR F. Canu :.
PLancne XI.
HistToriQuE. — Le professeur scandinave Smitt a groupé dans
une même famille, celle des Corympoporidæ, tous les Bryozoaires
fasciculés dont les frondes étaient claviculées. Elle comprenait
trois genres : Corymbopora Micueuin, 1845 ; Coronopora GS
1848; Defrancia Bronn, 1825.
Les deux derniers genres appartiennent à la famille des Liche-
noporidæ dont ils ont l’ovicelle. Celle du premier genre au con-
traire est très différente et peut servir à caractériser cette ancienne
famille. Une fois de plus, il est prouvé que la forme zoariale est
un mauvais caractère de classification.
Le genre Corymbopora Miceuin, 1845 ne comprend que deux
espèces : Corymbopora Menardi Micaguin, 1845, du Cénomanien
du Mans et Corymbopora clavata D'OrBieny, 1852, du Sénonien
de Fécamp. Smitt y classait aussi son Corymbopora fungifor-
mis dontilna Jamais été trouvé qu'un seul spécimen et dont la
véritable nature est inconnue, Mes nouvelles études ont donc été
faites sur la seule espèce fossile du Cénomanien.
Gregory, dans sa classification de 1909, classe en Fascigeri-
dæ, dont tous les genres n’ont pas la même ovicelle et qu'il ne
convient de conserver que pour le genrè Fasciculipora Db'ORS1GNY,
1839, dont l’ovicelle est connue.
Corymbopora diffère de Fasciculipora, non seulement par son
ovicelle, mais encore par la nature de ses tubes. où
D 0 est donc une famille éteinte et ne
du Crétacé (Cénomanien-Sénonien).
Descripriox. — Le zoarium est buissonnant ; il est formé par
dichotomisations successives des frondes clavulées. L’extrémité
des frondes en voie d’accroissement est convexe; les tubes y
paraissent plus gros au centre. L'extrémité des frondes complètes
est capitulée et, presque plate ; les tubes y paraissent à peu près
de la même grosseur (PI. XI, fig. 7).
1. Note présentée à la séance du 21 mai 1917,
Re Pr Ro)
CORYMBOPORIDA Suit 849
Les frondes sont décorées de sulcis longitudinaux (P1. XI, fig. 6)
réguliers et profonds, au fond desquels sont disposés des pores
correspondant aux tubes.
Les tubes sont cylindriques. En section transversale ils sont
plus gros au centre qu’à la circonférence (PI. XI, fig. #). En section
longitudinale ils apparaissent comme juxtaposés, commençant
aux pores des sulcis et se terminant au capitule ; quelques-uns
se bifurquent dans leur trajet. Cette disposition est unique et
inexplicable. Dans tous les autres Bryozoaires, chaque tube nait
de la dorsale d’un tube proximal. Ici, au contraire, les tubes
naissent du côté frontal et par un système de bourgeonnement
absolument inexplicable. dans la mesure de nos connaissances
zoologiques (PI. XI, fig. 3).
Le zoarium est porté par un pied discoïdal peu étalé et qui
paraissait s'attacher aux Algues. Ce pied est aussi formé de petits
tubes juxtaposés ouverts dans des sulcis qui continuent ceux du
zoarium même ; leur formation, par rapport à l’ancestrule, est
aussi mystérieuse que celle des tubes polypidiens.
_ Ovicezze. — L'ovicelle est très remarquable et d’un caractère
absolument unique. C’est une rigole arborescente dans le capitule :
la paroi supérieure en est lisse et se brise facilement. Son dia-
mètre est celui d’un tube. Il commence à l'orifice d'un tube dont.
il paraît être simplement la prolongation.
Ce genre d’ovicelle est unique. Rien dans les espèces récentes
ne peut nous éclairer sur sa raison physiologique. Il ne peut être
comparé à aucune autre forme d’ovicelle récente ou fossile (PI. XI,
fig.1,2). Cependant aucun doute ne peut exister sur sa vraie nature.
Si la plupart des ovicelles sont des tubes dilatés à leur extrémité,
cette dilatation n’est pas absolument nécessaire au développement
de la larve. D'ailleurs son origine à l’orifice d’un tube et sa paroi
supérieure lisse indiquent suffisamment que ce n'est pas une per-
foration accidentelle du capitule.
Tant par son ovicelle que par sa gemmation la famille des
Corympoporidæ est bien réelle et naturelle.
Les descriptions du Corymbopora Menardi Micueun, 1845,
données par d'Orbigny en 1852 et par Gregory en 1909 sont par-
tiellement fausses. Cependant les figures du paléontologiste
français étant parfaitement exactes nous avons cru pouvoir les
reproduire sans inconvénient.
Les sections minces ont été faites par M. Bassler, du Musée de
Washington. Je les reproduis sans aucune correction, pour élimi-
ner toute erreur d'appréciation personnelle.
L AVE TS ELITE EC ATEN Se
x CU en
350 Se F. CANÜ
LEs BRYOZOAIRES FOSSILES
DES TERRAINS DU SUD-OUEST DE LA FRANCE
PAR F. Canu!.
PLzancnes XII-XIII.
XI. RUPÉLIEN (— STAMPIEN)?.
Les spécimens étudiés proviennent surtout de la localité de
Sarcignan-Madeire (Gironde). Par suite d’une erreur matérielle
j'avais à tort attribué en 1906 cette localité à l’Aquitanien.
Depuis cette époque, M. Bial de Bellerade, de Cenon, m'a com-
muniqué de nouveaux matériaux. Quelques rares spécimens ont
été trouvés à Cenon et à La Tresne.
Le nombre des espèces recueillies est de 22 dont 8 sont spé-
ciales à l'étage. Onze espèces de Gaas n’ont pas été trouvées
parmi lesquelles Adeonellopsis ornatissima Srorczxa du Latdor-
fien ; les deux localités ne paraissent donc pas rigoureusement
synchroniques; c'est pourquoi je n'ai pas cru devoir les réunir
dans la même publication de 1914.
La faune complète des deux gisements comprend environ
33 espèces. C’est une intéressante faunule très difficile à étudier
car les spécimens sont généralement très rares ou difficiles à
recueillir. Elle est encore peu caractérisée, une douzaine des
au plus paraissant particulière à l'étage.
Elle est sans rapport avec la petite faunule du Bassin de Paris
que j'ai décrite en 1914. Les conditions biologiques dans ces deux
golfes profonds paraissaient être très différents.
Les rapports avec le Vicksburgien des États-Unis sont aussi
très vagues. Les seules espèces très cosmopolites sont seules
communes aux deux continents.
1
à Note présentée à la séance du 19 novembre 1917.
. Voir B.S.G.F., (4), VI, 1906, p. 510 ; (4), VIII, 1908, p. 382; (4), IX, 1909, p. 442;
(4 x 5e 1910, p. 840; (4), XI, 1911, p. 444; (4), XII, 1912, P. 693 : ; (4), XIII, 1913, p-
298 : (4), XIV, p. 465: (4), XV, p.320: (&, XVI, 1916, p. 129.
3. €. CANU. Les Bryozoaires des terrains du Sud-Ouest de la France, VIII,
Rupélien de Gaas, B.S.G.F., (4), XIV, p. 465.
"4
BRYOZOAIRES DU SW DE LA FRANCE 351
MEMBRANIPORINA DIMORPHOCELLA n. Sp.
PL XII, fig. 9, 10.
Diagnose. — Le zoarium est creux, cylindrique ; il encroûtait
des Algues très fines. Les zoécies sont dimorphes. Les petites
zoécies sont distinctes, allongées, ogivales, séparées par une sail-
lie (fermen) commune aiguë; le cadre est plat, très oblique,
moins large en haut qu’en bas où il se prolonge en un crypto-
cyste étroit et profond ; l’opésie est régulière, allongée, elliptique.
Les grandes zoécies sont énormes, hexagonales, éparses entre les
autres ; le cadre est mince, régulier, sans cryptocyste.
À Z = 0,36- # 0:22
Petites zoécies De + de qi Opésie { 1 us di
ARRETE Le "052 Ooéae Ÿ ho — 0,40
randes zoécies | or 0 4 pésie j 15 — 039
Affinités. — Les petites zoécies sont très régulières ; elles sont
souvent surmontées d’une tubérosité. Les grandes zoécies sont
beaucoup moins régulières et leurs dimensions micrométriques
sont très variables.
Membranipora Savartü AupouIn, 1827, présente des grandes
zoécies; mais elles sont primosériales et passent graduellement
aux zoécies normales.
Membranipora Artint Canu, 1904, présente seul un dimor-
phisme analogue ; mais les grandes zoécies sont plus petites et
les zoécies normales n'ont pas de cryptocyste.
Parmi les espèces récentes nous n'avons jamais observé ce
dimorphisme. Nous ne pouvons faire que des hypothèses pour
l'expliquer. Les grandes zoécies sont peut-être les cellules fertiles ?
Localité. — Rupélien (— Stampien) de Sarcignan-Madeire
(Gironde).
HETEROCELLA LErIcHEI Canu, 1906.
Voir B.S.G.F., (4), VI, 1906, p. 512,. pl. xx, fig. 2.
Ce genre remarquable, si commun dans le Lutécien, s'étend
au même niveau en Amérique, dans le Vicksburgien.
Localité. — Rupélien (— Stampien) de Sarcignan-Madeire,
NELLIA AMPLA n. sp.
PI. XII, fig. 1, 2,3.
Diagnose. — Les segments du zoarium articulé sont eylin-
driques, formés de quatre rangées longitudinales de zoécies, et
as | CE UN ER
relativement rès gros pour le genre. Les zoécies sont très giandes,
allongées, elliptiques, distinctes, séparées par un faible sillon ; le
cadre est très large, régulier, convexe, l’opésie est médiane,
allongée, elliptique.
Zoëce À La1e. 0,06-1,00 gvér ho
OECIE À [7 — 0,56 PESe ? lo — 0,16-0,20
Affinités. — C'est la plus grande espèce connue ; sa détermi-
nation est donc très facile.
L'opésie de la zoécie inférieure est souvent plus large que les
autres (PI. XII, fig. 2); nous ignorons la raison physiologique de
ce phénomène.
L'opésie de la zoécie supérieure d’un segment est souvent plus
petite ; le joint chitineux d’un segment supérieur en sort pour
former un rameau nouveau. Cette zoécie n’a donc pas de poly-
pide ; elle est primosériale. Le joint chitineux d’articulation est
inséré dans un pore placé à la partie médiane inférieure du seg-
ment distal.
Ces espèces articulées sont les commensales des grandes Algues
flottantes ; elles participent à tous leurs mouvements sans être
dérangées. |
Localités. — Rupélien (— Stampien) de Sarcignan-Madeire et
de La Tresne (Gironde).
OnvcnoceLLA ANGuLosA Reuss, 1847.
Bibliographie générale.
1847. Cellepora angulosa Reuss. Die fossilen Polyparien des Wiener Ter-
tiärbeckens. Haidinger’'s naturwissénschaftliche Abhandlungen,
IL, p. 93, pl. nu, fig. 10.
1869. Membranipora angulosa Reuss. Paläontologische Studien über die
älteren Tertiärschichten der Alpen, II, Crosaro. Denkschriften
der k. Akademie der Wissenschaften, XXIX, pp. 41-50, pl. 29,
fig. 9-11. |
18,4. Membranipora angulosa Reuss. Die fossilen Bryozoen des Oesterrei-
chisch-Ungarischen Miocäns, I. Denkschriften der k. Akademie
der Wissenschaften, XXXIII, p. 185, pl. x, fig. 13-14.
1891. Onychocella angulosa Warers. North-Italian Bryozoa: Quaterly Jour-
nal of the Geological Society of London, XLVII, p. 9 (nec syn.).
1907. Onychocella angulosa F. Canu. Bryozoaires des Terrains tertiaires
des environs de Paris, Annales de Paléontologie, I, p. 21 (Bi-
bliographie paléontologique).
Bibliographie régionale, ;
1846. Eschara subpyriformis D'Arcuiac. Description des fossiles recueillis.
par M. Thorent dans les couches nummulitiques des environs de
Bayonne, Mémoires S. G. F., (2), II, p. 195, pl. 5, fig. 21.
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BRYOZOAÏIRES DU SW DE LA FRANCE 353
4869. Membranipora angulosa Reuss. Zur fossilen Fauna der Oligocäns-
chichten von Gaas, Sitzungsberichte der k. Akademie der Wis-
senschaften, LIX, p. 25.
1906. Onychocella angulosa Canu. Les Bryozoaires fossiles du Sud-Ouest
de la France, B.S.G.F., (4), VI, p.513, pl. xu, fig. 13 (Biblio-
graphie dans l’Eocène supérieur et dans l’Oligocène).
1909. Onychocella angulosa Canu. « Sud-Ouest », B.S.G.F, (4), IX, p.445,
pl. xv, fig. 6.
1910. Onychocella angülosà Canu. « Sud-Ouest », B.S.G.F. (4), X, p. 844.
1914. Onychocella angulosa Canu. « Sud-Ouest », B.S.G.F. (4), XIV, p. 467.
1916. Onychocella angulosa Canu. « Sud-Ouest », B.S.G.F, (4), XVI, p. 132.
Le bord proximal de l’opésie est presque toujours convexe et
non droit comme je l’ai écrit à tort en 1909 ; les bords droits
sont rares. Cette opésie est toujours très irrégulière. Les inden-
tations latérales ou opésiules sont rarement symétriques, car les
fibres rétracteurs du polypide s’insèrent rarement dans l'axe
médian de la zoécie.
J’ai cru utile de donner une bibliographie un peu étendue de
cette espèce pour faciliter les recherches.
Localités. — Rupélien (— Stampien) de Sarcignan-Madeire
(Gironde) et de Gaas (Landes).
Lutécien de Bruges (Gironde) et de Biarritz (Basses-P yrénées).
Burdigalien de Léognan.
Distribution géologique. — Priabonien du Vicentin (Reuss,
Waters), Wola Lu’zanska en Galicie (Pergens), de Koloswar en
Transylvanie (Pergens). Latdorfien d’Oberburg en Styrie (Reuss).
Jacksonien, etc.
Habitat. — Atlantique, Méditerranée ; zones chaudes.
MICROPORA CORIACEA Esper, 1791.
1906. Micropora gracilis Canu. Les Bryozoaires fossiles du Sud-Ouest de la
France, B. S. G. F., (4), VI, p. 543, pl. xu1, fig. 10.
4910. Micropora coriacea Canu. « Sud-Ouest », B.S.G.F. (4), X, p. 845
(Distribution géologique, Habitat).
1916. Micropora coriacea Canu. « Sud-Ouest », B.S. G.F, (4), XVI, p. 135.
(Bibliographie).
Zoëcie {LE = 0,50 Opésie { 1° — 0,06-0,07
O8CIE À ]7 — 0,29-0,34 PESIE | lo — 0,10-0,12
Quelques erreurs typographiques s'étaient glissées dans mes
précédentes mesures micrométriques. J’en donne de plus exactes
et en parfait accord avec celles que nous pouvons relever sur les -
spécimens récents.
Localités. — Rupélien (— Stampien) de Sarcignan-Madeire
(Gironde).
13 décembre 1918. Bull. Soc. géol. Fr., (4), XVII, — 23,
334 F. CANU
Auversien de Biarritz (Basses-Pyrénées).
Burdigalien de Léognan (Gironde).
LUNULARIA CONICA Busx, 1859.
Voir B.S.G.F. (4), XVI, p. 132 (Bibliographie).
Localités. — Rupélien (— Stampien) de Sarcignan- -Madeire
(Gironde), dans la collection Bial de Bellerade.
Aquitanien supérieur de St- Hit et de Mérignac (Baour) (Gi-
ronde).
Burdigalien de Léognan, Mérignac, Saucats, St-Médard (Gi-
ronde).
Helvétien de Salles (Gironde), de Clermont (Landes).
STEGANOPORELLA DEFIXA nOV. Sp:
PI. XIL, fig. 7, 8.
Dragnose. — Le zoarium est unilamellaire, cylindrique, creux ;
il encroûtait des algues minuscules ou des radicelles. Les zoécies
a sont distinctes, elliptiques, séparées par un léger sillon ; le cadre
est épais, régulier, convexe ; le cryptocyste est grand, profond,
lisse. L’opésie est semilunaire, transverse ; le tube polypidien est
profondément enfoncé, invisible extérieurement ; les deux opé-
siules latérales sont irrégulières et jamais symétriques. Les zo0é-
cies B sont plus grandes et garnies supérieurement d’une lamelle
calcaire très développée.
Grandes zoécies (B) LÉ is ne Opésie di du
Petites zoécies (a) Fe ra ee | Opésie ne e 02
Affinités. — Par son tube polypidien très enfoncé et par l’ab-
sence de la saillie du bord proximal de l'opésie cette espèce
appartient au groupe du Sfeganoporella (Gaudryanella) asyme-
trica Canu, 1907; elle en diffère par ses mesures micrométriques
beaucoup blue Crendee et par une moins grande 1 irrégularité entre
les opésiules.
Il diffère du Sfeganoporella cavatura Canu, 1915, par l'absence
d’aviculaires oraux sur le cadre.
Il diffère du Sfeganoporella brevis Canu, 1915, par son tube
polypidien irrégulier, plus enfoncé et par l'absence d’un bord
proximal très relevé à l’opésie.
Localité. — Rupélien (— Stampien) de Sarcignan-Madeire
(Gironde), :
BRYOZOAIRES DU SW DE LA FRANCE 355
S1TEGANOPORELLA ELEGANS Mirne-Enwarps, 1838.
PI. XII, fig. 4, 5, 6.
1838. Eschara elegans Micwe-Enwarps, Observations sur les polypiers
fossiles du genre Eschare, Annales des Sciences naturelles, pe Ai,
pl. 12, fig. 13.
? 1866. Eschara ignobilis Reuss. Die Foraminiferen, Anthozoen und Bryo-
zoen des deutschen Septarienthones, Denkschriften der k. Aka-
demie der Wissenschaften, XXV, p. 181 (sep. 65), pl. 6, fig. 1#.
1869. Flustrellaria impressa Reuss. Zur fossilen Fauna der Oligocänschich-
ten von Gaas, ue A ichte der k. Akademie der Wissenschaf-
ten, LIX, p. 26, pl. 4, fig. 2; pl. 5, fig. 6.
1906. Micropora elegans Canu. Les Bryozoaires fossiles des Terrains du
Sud-Ouest de la France, B.8, G. F., (4), VI, p. 513, pl. xn,
fig. 12.
1909. Micropora elegans Canu. « notes », B.S.G.F., (4), IX, p. #48,
pl. xvi, fig. 18.
1914. Steganoporella eleqans Canu. « Sud-Ouest », B.S.G.F. (4), XIV, p. 468.
1916. Steganoporella elegans Canu.«Sud-Ouest», B.S.G.F. (4), XVI, p.141.
Cette espèce est très polymorphe. Nous en avons déjà donné
deux figures. Les granulations du cadre s’atténuent beaucoup par
fossilisation ; c’est le cas de nos nouvelles figures. Le cryptocyste
lui-même qui, normalement est perforé de trémopores, est quel-
quefois lisse (PI. XII, fig. 5).
Les deux lamelles du zoarium sont simplement juxtaposées ;
elles se séparent facilement. La dorsale de chacune d'elles (PI. XII,
fig. 4) montre des zoécies fusiformes disposées sur des pans pris-
matiques et sans rapport apparent avec les cellules de la face
frontale.
Les opésiules sont toujours dissymétriques ; l’une perfore le
cryptocyste et l'autre s’échancre seulement. Le polypide parais-
-sait être attaché au voisinage de l'axe médian de la zoécie. Les
zoécies B sont souvent primosériales.
Beaucoup d’espèces méditerranéennes, récentes ou fossiles,
franchisssent l'Atlantique et sont observées sur les côtes améri-
caines et mexicaines. Le phénomène est beaucoup plus rare pour
les espèces du golfe de Gascogne. C’est ainsi que la présente
espèce qui est très commune, qui franchit toute la série du Rupé-
‘lien jusqu’au Redonnien et qui pullule en quantités innombrables
dans les faluns, n’a pas été retrouvée dans les terrains équiva-
lents de l'Amérique.
Je ne suis pas certain qu'elle ait vécu dans le Stampien d’Alle-
magne, car je n'ai jamais pu me procurer le moindre Bryozoaire
tertiaire de ce pays.
356 F. CANÜ
Localités. — Rupélien (— Stampien) de Sarcignan-Madeire
(Gironde) et de Gaas (Landes).
Aquitanien de la Saubotte, de Mérignac, de Léognan (Gironde)
et de St-Avit (Landes).
Burdigalien de Léognan et de St-Médard (Gironde).
Distribution géologique. — Helvétien de Touraine et d'Anjou.
Redonnien des environs de Rennes (Le Pigeon blanc).
RHAGASOSTOMA SPINIFERA Canu, 1914.
Voir B.S.G.F. (4), XIV, 1944, p. 469, pl. xv, fig. 7; XV, 1915, p. 322.
Localités. — Rupélien (— Stampien) de Sarcignan-Madeire
(Gironde), dans la collection Bial de Bellerade.
Rupélien de Gaas.
Aquitanien de Léognan.
Distribution géologique. — Helvétien de Touraine.
Genre Tubucellaria D'ORBIGNY, 1852.
La distinction entre les principales espèces du genre Tubu-
cellaria est actuellement assez embrouillée. La cause est due aux
hésitations de Reuss pour les fossiles et à celle des zoologistes
sur l'interprétation des figures anciennes. En 1914 j'ai commencé
à mettre un peu d'ordre. Je peux maintenant donner quelques
indications plus exactes.
Une des causes d’erreur est tt dans la Méditerranée
d'une espèce à longs segments, confondue avec celle d’Ellis et
Solander, et à laquelle je donne le nomde Mediterranea (PI. XIII,
fig. 11, 12). Elle diffère du Tubucellaria cereoides ELus et SALAN-
DER, dont une très bonne figure a été publiée par Waters en
1907 ! par ses segments plus longs et pouvant atteindre 2 em. 5,
par sa plus grande longueur zoéciale, dépassant toujours Î mm.5.
Les zoécies ovicellées sont malheureusement inconnues.
Dans ces conditions, la distinction entre les différentes espèces
confondues entre elles par leur aspect extérieur, est relativement
facile :
Tubucellaria fragilis Micueznn est la plus petite.
— bipartita Reuss est très étroite.
— cereoides ELris et SOLANDER est très ventrue.
— mediterränea Canu, 1917, est la plus longue.
1.-W. Waters. 1907. Tubucellaria : its Species and Ovicell, Linnean Sociely's
Journal, p. 129, pl, 15, fig. 8,9, 15, 16.
3%
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|
‘4
BRYOZOAIRES DU SW DE LA FRANCE 357
Je résume dans le tableau ci-contre les caractéristiques de
chacune de ces espèces:
Longueur Largeur Longueur Ovicelle
zoéciale zoéciale des segments
Tub. fragilis Micn. 0,76-0,80 0,32 0 cm. 5 Inc.
Tub. bipartita Rss. 4,00 (max 1,40) 0,36-0,40 O0 cm.7 Icon. nost.
pl. 2, fig. 6.
Tub. cereoides auct. 1,30 * 0,50 1 cm. 3 Waters 1907
pl. 15, fig. 8.
T .mediterranea Canu. 1,50-1,60 0,50 2 cm. 5 Inc.
Les larves se développent dans la péristomie des zoécies.
Celles-ci prennent une plus grande extension et deviennent faci-
lément discernables. Elles sont souvent appelées génésies.
TUBUCELLARIA BIPARTITA Reuss, 1869.
PI. XIIL fig. 6, 7, 8, 9, 10.
1869. Cellaria bipartita Reuss. Zur fossilen Fauna Oligocänschichten von
Gaas, Sitzungsberichte der k. Akademie der Wissenschaften,
LIX, p. 32, pl. ru, fig. 4,
1906. Tubucellaria punctata Canu. Les Bryozoaires fossiles des Terrains
du Sud-Ouest de la France, B.S.G.F., (4), VI, p. #16, pl. xur,
fig. 21.
4914. Tubucellaria bipartita Canu. « Sud-Ouest », B.S.G.F., (4), XIV,
p- #69, pl. xiv, fig. 6.
non Tubucellaria bipartita Canu, 1908 (= T. fragilis Micneui).
Variations. — Un buisson de Tubucellaria peut contenir jus-
qu'à 100 segments articulés entre eux par des joints cernés. Ils
ne sont jamais rigoureusement pareils entre eux.
La présente espèce n'échappe pas à la règle commune. Sur les
plus vieux segments (base) les zoécies sont peu distinctes entre
elles ; c'est ‘précisément le cas de ma figure de 1906.
Par les progrès de la calcification le péristome se festonne
(PL. XII, fig. 9) et les pores frontaux sont plus profonds et plus
évasés (PI. XIII, fig. 8,9).
Quand la péristomie existe (PI. XIII, fig. 7, 8), elle est cannelée.
La péristomie des zoécies fertiles est plus large que celle des
zoécies ordinaires; c’est bien visible sur notre figure 6 (PI. XIII).
Les segments n'ont jamais un centimètre de longueur.
Affinités. — Malgré l'apparence des figures données, cette
espèce est très différente du Tubucellaria fragilis MICHELIN 1840,
du Lutécien parisien ; elle en diffère par ses dimensions beau-
coup plus grandes. |
Il diffère du T'ubucellaria cereoides (Reuss 1874 et Waters
1907) par sa plus petite largeur zoéciale (0,40), par la moindre
338 F. CANU
longueur des segments, et par la forme très différente des géné-
sies.
Il diffère du Tubucellaria mediterranea Canu, 1917, précé-
demment décrit par sa longueur zoéciale plus petite et par ses
petits segments.
Localités. — Rupélien (— Stampien) de Sarcignan-Madeire
(Gironde), de Gaas (Landes), de Cenon (Gironde).
Aquitanien de Léognan (Le Thil) (Gironde) et de la Saubotte,
près Villandraut (Gironde).
TUBUCELLARIA AQUITANICA n. Sp.
PI. XIII, fig. 1, 2, 3, 4, 5.
Diagnose. — Les segments sont courts, trapus, claviformes.
Les zoécies sont distinctes, allongées, fusiformes ; la frontale est
peu convexe et couverte de gros trémopores ; le péristome est peu
sallant, ogival, plus épais latéralement ; le péristomice est
allongé et oval. Les génésies ont une péristomie très large, longue
et orthogonale. Le spiramen est toujours placé à la base de la
péristomie ; il est peu apparent.
Foie Ez "19% Péristome des zoécies : 0,16 sur 0,20
I — 0,40 Péristome des genèses : 0,24 sur 0,28
Longueur des segments 0 cm. 6. ;
Variations. — La péristomie des génésies est presque toujours
brisée et remplacée par un grand orifice irrégulier (P1. XIII, fig. 4).
Notre figure 5 (PI. XIII) présente une zoécie anormale : c'est
une zoécie de ramification qui n’a pas eu de polypide actif. Son
orifice orbiculaire sert au passage du joint corné. D’autres fois ce
joint corné émane d’un spiramen ; très souvent aussi 1l émane de
l’orifice d'une zoécie ordinaire dont le polypide dégénère alors.
Cette espèce est très bien caractérisée par la forme de ses
génésies et par celle du péristome des zoécies ordinaires.
Elle nous paraît cantonnée dans l’Aquitanien et n'existe pas
dans le Stampien.
Localité. — Aquitanien de Léognan (Le Thil).
TUBUCELLA MAMILLARIS Mirne-Enwarps, 1836.
Voir B.S.G.F. (4), VI, 1906, p. 545, pl. xn, fig. 411 (Bibliographie, Distri-
bution géologique) ; X, 1910, p. 848, pl. xvu, fig. 1.
Canu et Bassler ! ont proposé d'appeler Tubucella, les espèces
1. F. Canuet L. Bassrer. 1917. À Synopsis of american early tertiary cheilos
tome Bryozoa, United states national Museum, Bulletin 96.
LMD
BRYOZOAIRES DU SW DE LA FRANCE 359
non articulées dont l’organisation est absolument identique à celle
des Tubucellaria.
Les spécimens récoltés de cette espèce sont rares et de très
médiocres conservations.
Localités. — Rupélien (— Stampien) de Sarcignan-Madeire
(Gironde).
Auversien de Biarritz (Basses-P yrénées).
METRARABDOTOS HETEROMORPHUM Reuss, 1869.
Voir B.S.G.F.(4), XIV, 1914, p. 472, pl. xiv, fig. 1, 2, 3, 4.
Localités. — Rupélien (— Stampien) de Sarcignan-Madeire
(Gironde), de Gaas (Landes) et de Villandraut (Gamachot) (coll.
Duvergier). |
BRACEBRIDGIA OGIVALIS n Sp.
PI. XII, fig. 11, 12.
Diagnose. — Le zoarium est libre, bilamellaire. Les zoécies
sont distinctes ; séparées par un sillon peu profond, ogivales, très
rétrécies en arrière ; la frontale est peu convexe, granuleuse ; les
pores aérolaires pariétaux sont écartés. Le péristomice est ovale
et présente une peudorimule proximale arrondie. Le petit avicu-
laire oral, adjacent au péristome est allongé, fusiforme, sans
pivot. Les génésies ont une grande apertura allongée et elliptique.
ie Peristomice | EN Le
DRE as
OECIE |]; — 0,28 epe — 0,06
Le seul spécimen figuré a été trouvé en bon état de conserva-
tion. Nous n'en pouvons donc pas donner une étude complète.
Localité. — Rupélien (— Stampien) de Sarcignan- Madeire
(Gironde).
STOMATOPORA MAJOR JONHSTON, 1847.
Voir B.S.G.F.(4), VI, 1906 »P- 517 (Bibliographie, Distribution géologique).
Localité. — Rupélien (— Stampien) de Sarcignan-Madeire
(Gironde).
DIASTOPORA SPARSIPORA Canu, 1906.
Voir B.S.G.F. (4), VT, PUR 518, pl. xrni, fig. 23.
Localité. — Rupélien (— Stampien) de Sarcignan-Madeire
(Gironde).
D M RS ME PP An FE PRET EE AIT
0 + À n a 4 - x LEURS EX . « [ à:
360 F, CANU
ENTALOPHORA PROBOSCIDEA Mizne-Epwanps, 1838.
Voir B.S.G.F. (4), VI, 1906, p. 518; VIII, 1908, p. 383, pl. vu, fig. 17;
XI, 1941, p. 449 ; XV, 1915, p. 331 (Bibliographie régionale),
Localités. — Rupélien (— Stampien) de Sarcignan-Madeire à
(Gironde).
Lutécien de Gibret et de Baights (Basses-Pyrénées).
Lutécien supérieur et Auversien de Biarritz (Basses-Pyrénées).
Aquitanien supérieur de Mérignac (Baour) (Gironde).
ENITALOPHORA SUBCOMPRESSA Reuss, 1865.
1865. Entalophora subcompressa Reuss. Die Foraminiferen, Anthozoen, und
Bryozoen des deutschen Septarienthones, Denkschriflen der k.
Akademie der Wissenschaften, XXV, p. 193 (sept. 77), pl. 9,
Horde:
Localité. — Rupélien (— Stampien) de Sarcignan-Madeire
(Gironde). Un seul spécimen dans la collection Bial de Bellerade,
Distribution géologique. — Stampien d'Allemagne (Reuss).
ONcousoœcrA vARIANS Reuss, 1847.
1908. Filisparsa varians Canu. Bryozoaires fossiles des terrains du Sud-
Ouest de la France, B.S.G.F., (4), VIII, p. 384.
1914. Filisparsa varians Canu. « Sud-Ouest », B.S.G.F, (4), XIV, p. 473
(Bibliographie régionale, Distribution géologique, Habitat).
1916. Oncousæœcia varians Canu. Etude sur les ovicelles, B.S.G.F., (4),
XVI, p. _
Filisparsa n’est qu’une forme zoariale. L'ovicelle de cette 3
espèce ayant été-découverte et figuréé, il convient de la classer
convenablement.
Localités. — Rupélien (— Stampien) de Sarcignan-Madeire À
(Gironde). |
Lutécien de Gibret, près Montfort (Basses-P yrénées).
HORNERA RADIANS DErRANCE, 1821. 14
Voir B.S.G.F. (4), IX, 1909, p. 451, pl. xvn, fig. 29-30 ; XV, 1915, p. 333.
Localités. — Rupélien (— Stampien) de Sarcignan-Madeire,
dans la collection Bial de Bellerade.
Aquitanien supérieur de Mérignac (Baour) (Gironde).
Burdigalien de Léognan (Coquillat) (Gironde). ne
BRYOZOAIRES DU SW DE LA FRANCE 361
.
IDMONEA'SUBTUBULOSA Reuss, 1865.
1865. Idmonea subtubulosa Reuss. Die Foraminiferèn, Anthozoen und :
Bryozoen des deutschen Septarienthones, Denkschriften der k.
Akademie der Wissenschaften, XXV, p. 82, pl. 9, fig. 7.
Un seul spécimen dans la collection Bial de Bellerade.
Localité. — Rupélien (— Stampien) de Sarcignan-Madeire
(Gironde).
HETEROPORA AQUITANICA Canu, 1906.
Voir B.S.G.F. (4), VI, 4906,"p: 518, pl. xur, fig. 20.
Nous avons été assez heureux pour retrouver quelques spéci-
mens de cette espèce intéressante. Aucun ne porte d’ovicelle ;
nous n'avons donc pas jugé utile l’étude plus détaillée des sections.
Le zoarium est toujours libre, cylindrique, bifurqué et creux ;
c'est la forme dite cavaria. Les fragments récoltés sont petits et
incomplets.
Localités. — Rupélien (— Stampien) de Sarcignan-Madeire
(Gironde) et de Cenon (Gironde) et de Villandraut (Gamachot)
(coll. Duvergier).
362
LEs DASYCLADACÉES TERTIAIRES DE BRETAGNE
ET DU COTENTIN
PAR L. et J. Morellet !.
PLrancae XIV
Les matériaux que nous avons étudiés appartiennent à notre
propre collection, enrichie des dons qu'ont bien voulu nous faire
MM. G.-F. Dollfus et F. Canu, et aux collections de la Sorbonne,
du Musée de Nantes et de l’Institut catholique de Paris, obli-
geamment mises à notre disposition par M. le professeur Haug,
par M. L. Bureau et par notre regretté ami J. Boussac. Ils pro-
viennent de deux niveaux stratigraphiques distincts, les uns, de
beaucoup les plus nombreux, de l’Auversien ? de Bretagne et du
Cotentin, les autres du Sannoiïsien (marnes à Corbules) du
Cotentin.
I. Dasycladacées de l’Auversien.
Seule des cinq familles de Dasycladacées, celle des Utéridées
n’est pas représentée jusqu'ici dans l'Auversien de Bretagne et
du Cotentin. -
4. DasYCLADÉES.
Nous connaissons quatre genres de Dasycladées : Cymopolia
Lamx., Larvaria DErr., Neomeris LaAmx., Lemoinella L. et J.
MORrÉLLET.
CymMopoziA Lamx.
Ce genre est représenté par deux espèces, l'une du Bassin de
Paris, Cymopolia elongata |[Derr.]|, l’autre nouvelle Cymopolia
Dollfusi.
1. Note présentée à la séance du 5 novembre 1917.
2. Nous avons admis l'interprétation de Boussac en ce qui concerne l’âge des
niveaux de l'Eocène moyen de Bretagne et du Cotentin. Les couches qu'avec lui
nous plaçons dans l’Auversien (faluns à Cérithes et à Milioles, sables coquilliers
du Bois-Gouëêt) sont souvent considérées comme appartenant au Lutétien el c’est
généralement à cet étage que le lecteur retrouvera signalées certaines des espèces
que nous allons étudier.
363
CYMOPOLIA ELONGATA [Derr.]
1875. Potytripes longissima var. nova G.-F.DozLrusin ViriLLarp et Dorcrus.
Etudes géologiques des terrains crétacés et tertiaires du Cotentin.
p. 102.
Cette espèce, signalée dans l’Eocène du Cotentin pour la pre-
mière fois par Defrance, a été mentionnée depuis par tous les
auteurs qui ont étudié le Tertiaire de Bretagne et du Cotentin.
Elle a, dans ces gisements, tous les caractères de structure des
échantillons du Bassin de Paris et présente les mêmes variations
de forme. Nous y rattachons, sans la conserver, la variété lon-
gissima créée par G.-F. Dollfus pour certains spécimens du
Cotentin. Les types de cette variété que M. G.-F. Dollfus a bien
voulu nous donner, ne sont en effet pas plus longs en moyenne
que ceux de la collection Defrance et, d’ailleurs, le seraient-ils,
que ce caractère seul ne nous paraîtrait pas suffisant pour justi-
fier la création d’une variété, la longueur des articles étant,
comme nous avons déjà eu l’occasion de l'indiquer, essentielle-
ment variable chez la même plante suivant l'emplacement qu'ils
occupent dans les rameaux,
FiG. 1. — Cymopolia elongata [Derr.].
A et B, Échantillons d'Hauteville (Cotentin) remarquables par leurs dimensions
considérables (coll. Institut catholique de Paris), X 10. —C, Échantillon du
Bois-Gouët (Bretagne) (coll. Dumas), X 10.
1. Voir notamment: Vasseur. Recherches géologiques sur les terrains de la
France occidentale. Stratigraphie, 1'* partie, Bretagne, pp. 262 el 275. —
L. Bureau. Notice sur la Géologie de la Loire Inférieure in Nantes et la Loire
Inférieure, 1900, t. III, p. 422. — Vrerzzarp et Dozrrus. Loc. cit., etc.
364 va ‘L. ET J. MORELLET
D'une façon générale les échantillons de Bretagne sont de
petite taille ; ceux du Cotentin, au contraire, de dimensions sou-
vent plus considérables que les plus grands échantillons du Bas-
sin de Paris, sont larges, robustes et plus fortement calcifiés
(Fig. 1). Nous verrons par la suite que la même remarque s’ap-
plique à la plupart des espèces communes aux deux régions, ce
qui semble indiquer que les conditions biologiques n’y étaient
pas absolument identiques.
Gisement. — Bretagne : Bois-Gouët, Cambon (La Close).
Cotentin : Port-Bréhay, Fresville, Orglandes, Hauteville.
CymopoLrA DOLLFUSI n. sp.
PI. XIV, fig. 1.
Nous sommes heureux de dédier cette espèce à M. G.-F. Doll-
fus, auquel nous sommes redevables d’un grand nombre de maté-
riaux relatifs au Cotentin. Beaucoup moins fréquente que la
précédente, elle ne nous est connue que par quelques échantillons ;
les articles sont plus régulièrement cylindriques et rappellent
assez bien la forme de « pirouettes », au sens ornemental du
mot ; la cuticule à cellules hexagonales est rarement conservée
(PL. XIV, fig. 1, au milieu et à droite), et la coquille apparaît eri-
blée de très nombreux pores fins, irrégulièrement disposés en
quinconces (même figure, en bas et au milieu à gauche) à moins
que par suite d’une usure plus prononcée ne se.montrent au milieu
de ces pores des verticilles de larges ouvertures (même figure,
en haut) représentant les chambres sporangiques éventrées. La
cavité axiale est à peine égale au tiers du diamètre total ; elle
_ présente de place en place des sillons peu profonds où débouchent
les canaux primaires, courts et fortement inclinés sur l’axe. Les.
canaux secondaires sont fins ; les chambres sporangiques ont une
forme ovoïde qui rappelle un peu celles de Larvaria et de Neo-
meris ; beaucoup plus grandes que celles de Cym. elongata elles
Soon un tiers et re même la moitié de l'épaisseur de la
coquille et ne sont protégées vers l'extérieur que par une mince
couche de calcaire, comme chez Cym. (Karreria) Zitteli Mux.-Cx.
Cym. Doilfusi se distingue nettement de Cym. elongata par
la forme de ses articles et surtout par la forme, la position et les
dimensions de ses chambres sporangiques.
Dimensions. — Longueur maxima d’un article 4 mm., diamètre
externe 1,6 mm.
Les échantillons du Cotentin sont, comme chez Cym. elongata,
T'AUN IT AT EVIL
a
à
DASYCLADACÉES DE BRETAGNE Ef COTENTIN ETES
plus longs, plus solides et plus calcifiés que ceux de Bretagne.
Gisement. — Bretagne : Bois-Gouët (coll. Morellet).
Cotentin : Hauteville (coll. Institut catholique de Paris, type).
LARVARIA DEFRANCE
Nous avons reconnu dans ces gisements l’existence de deux
Larvaria : L. limbata Derr. et L. encrinula DErr.; une troisième
espèce, L. Vasseuri Mux.-Cu., signalée par Vasseur (loc. cit.,
pp. 262 et 275) appartient en réalité au genre Veomeris.
LARVARIA LIMBATA DEFR.
Les collections de la Sorbonne nous ont fourni un certain
nombre d’anneaux isolés qui paraissent appartenir à cette espèce,
telle que nous l'avons définie (Les Dasycladacées du Tertiaire
parisien, pp. 14-15).
Gisement. — Bretagne : La Close.
Cotentin : Hauteville, Orglandes.
LARVARIA ENCRINULA DEFR.
PI. XIV, fig. 2 et 8.
1822. Larvaria encrinula Derrance. Dict. Sc. nat., XXV, p. 288.
1830. — — _— BLanvizee, Dict. Sc. nat., LX, p. 406.
Cette espèce a été créée par Defrance pour une forme d'Hau-
teville, remarquable par son analogie avec une tige d’encrine.
Elle appartient, comme ZL. limbata, au sous-genre Parnesina
Mux.-Cu. et est très voisine de L. auversiensis nob. Elle s’en
distingue par sa forme plus allongée, par ses anneaux plus nette-
ment séparés, par ses lignes de suture plus flexueuses et par ses
costules qui, tout en affectant la même disposition, sont beau-
coup plus effacées.
Dimensions.— Longueur des plus grands échantillons : 2,5 mm..;
diamètre externe : 0,5 mm. ; diamètre interne : 0,2 mm.
Gisement. — Bretagne: Bois-Gouët (Vasseur, Morellet), La
Close (coll. Sorbonne).
Cotentin : Hauteville (types, coll. Defrance), Fresville et Port-
Bréhay (douteux, Vieillard et Dollfus).
NEOMERIS LAMOUROUx
Le genre Neomeris est représenté par trois espèces : N. (De-
caisnella) annulata Dickie, N. (Vaginopora) arenularia Mux.-Cu.
366 £. ET Jj. MORELLET
et N. (Vaginopora) pustulosa. Les deux premières sont connues
dans l’Eocène parisien ; la troisième est nouvelle.
INEOMERIS (DECAISNELLA) ANNULATA DICKIE
4
Nous rapportons à cette espèce quelques anneaux isolés qui
ont la plus grande analogie avec ceux que nous avons signalés
dans le Lutétien du Bassin de Paris.
Gisement. — Bretagne ; La Close (coll. Sorbonne).
Cotentin : Orglandes (coll. Sorbonne).
NEOMERIS (VAGINOPORA) ARENULARIA Mun.-Cu.
1881. Larvaria Vasseuri Mun.-Cu. mss. in coll. Sorbonne.
Nous réunissons au À. arenularia dont nous avons trouvé des
échantillons certains dans l’Auversien de Bretagne le Larvaria
M signalé par Vasseur au Bois-Gouët et à Cambon (loc.
, pp. 262 et 2715). Cette forme ainsi que nous avons pu nous
en convaincre par l'examen des types conservés à la Sorbonne
n’est pas un Larvaria mais un Neomeris de la section Vaginopora,
si voisin de certaines variétés de N. arenularia que nous ne
croyons pas devoir l’en séparer pour le moment.
Gisement.— Bretagne : Bois-Gouët et Cambon (coll. Sorbonne ;
coll. Morellet).
Cotentin : Orglandes (coll. Sorbonne, douteux).
INEOMERIS PUSTULOSA n. sp.
PI. XIV, fig. 4-6.
La coquille courte et trapue, creuse, ouverte aux deux bouts,
a toutes les apparences d’un article détaché d’une tige ; elle est
couverte sur toute sa surface de petites pustules arrondies, dis-
posées en quinconces (PI. XIV, fig. 4 et 5) et présentent chacune
en son milieu un pore, orifice externe d’un canal radial. La struc-
ture, la disposition relative, sur la surface interne, des orifices
des Han ttes sporangiques ét des canaux radiaires, 1e forme des
sporanges sont celles de tout Neomeris.
Dimensions. — Longueur d’un article : 2 mm. ; diamètre
externe: 1,8 mm. ; diamètre des ouvertures Mtees aux deux
extrémités Fun article : 0,5 mm.
Gisement. — Bretagne: ete (coll. Dumas d’où provient
le type, coll. Sorbonne, coll. Morellet).
Cette espèce n’est pas connue du Cotentin.
Ds PÉPOPEEe Aes u
PEN NE RTE NU De TPE PEN ANRT EE VS
ns.
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.
*
DASYCLADACÉES DE BRETAGNE ET COTENTIN 367
LEMOINELLA nob.
Lors de la création de ce genre, nous n’en connaissions qu'une
seule espèce (L. geometrica nob. ï ce qui nous a fait considérer
comme génériques des caractères qui ne sont en réalité que spé-
cifiques (forme polygonale de la coquille, disposition des pores
externes en dessins réguliers..). La découverte dans l’Auversien
de Bretagne et du Cotentin d’une nouvelle espèce (L. Bureaui)
nous a conduits à modifier de la façon suivante la diagnose de ce
genre.
Coquille tubiforme à section polygonale ou cylindrique, ne
portant aucunes traces d’annelure. Pores de la surface externe
très larges. Parois épaisses, traversées par des verticilles de
canaux primaires peu nombreux, à l'extrémité de chacun desquels
débouchent, situés dans un même plan perpendiculaire à l’axe,
une grosse chambre sphérique (sporange) et deux canaux secon-
daires, entourant le sporange et aboutissant aux pores de la sur-
face DEP
Lemoinella, ainsi compris, présente de nouvelles analogies
avec Veomeris mais continue à s’en distinguer nettement par sa
calcification qui englobe à la fois les rameaux primaires et les
rameaux secondaires, par la disposition à peu près normale à
l'axe des dits rameaux, par la forme sensiblement sphérique de
ses sporanges, enfin par la façon dont les canaux secondaires
embrassent les sporanges et s’élargissent considérablement avant
de déboucher sur la surface externe.
LEMOINELLA BUREAUI n. sp.
PI. XIV, fig. 7-10.
Nous dédions cette espèce nouvelle à notre confrère M. L.
Bureau, directeur du Musée de Nantes, qui a bien voulu mettre
à notre disposition les Algues renfermées dans les collections
dont il a la garde et particulièrement celles de la collection
Dumas.
La couille en forme de tube cylindrique, sans annelure, est
criblée extérieurement de larges pores auréolés, assez de
_à ceux de Meminella nob., disposés sans ordre apparent. Sa
cavité interne est égale au tiers environ du diamètre total ; les
pores y alternent d'un verticille à l’autre. Les canaux primaires
(12 à 18 par verticille) sont courts et sensiblement perpendicu-
laires à l'axe ; les canaux secondaires, situés dans le même plan,
TROUS Le D AR
embrassent les sporanges sphériques et s’élargissent progressi-
vement en se rapprochant de la surface (Fig. 2). Sur les échantil-
lons usés (PI. XIV, fig. 9) les sporanges sont éventrés et appa-
raissent sous DRE de très larges ouvertures régulièrement ali-
gnées entre lesquelles se voient, disposés par paires, des pores
pins fins représentant les sections profondes des canaux secon-
daires. :
F1c. 2. — Lemoinella Bureaui n. sp.
Coupe transversale, X 50.
Dimensions. — Les échantillons du Cotentin (PI. XIV, fig. 1)
sont de dimensions beaucoup plus grandes que ceux de Bretagne
(PIN, Mes)
Longueur très variable : l'échantillon de la Fig. 8 qui est entier
ne mesure que 2,5 mm. alors que celui de la Fig. 7, qui n’est qu'un
fragment, atteint 6 mm. , diamètre externe : 1 mm. à 1,5 mm.;
diamètre interne : 0,3 mm. à 0,5 mm.
Gisement. — Bretagne : Bois-Gouët (coll. Morellet, types).
Cotentin : Hauteville (coll. Institut catholique de Paris).
2. BORNÉTELLÉES.
Les Bornétellées sont représentées par quelques sporanges iso-
lés de Terquemella Mux.-Cu. (La Close, coll. Sorbonne) et par
un Maupasia Mun.-Cx.!.
MaupPasrA Mux.-Cu. (— MauPasiNA Mux.-Cn.).
Maupasia est un des six genres que nous n'avions pas encore
réussi à identifier sur ceux que Munier-Chalmas a créés, sans les
décrire et sans les figurer, dans sa note de 1877 ?.
1, Dans notre mémoire sur les Dasycladacées du Tertiaire parisien, sur la foi
d'anciens auteurs nous avons signalé (p. 27) la présence de Dactylopora cylindra-
cea Lux. dans l’Auversien de Bretagne et du Cotentin.Comme nous n'avons nous-…
mêmes rencontré jusqu'ici aucun FE rapportable à cette espèce, nous con-
soon sa présence dans ces gisements comme très douteuse.
2. Munrer-CHaLzuas. Observations sur les Algues calcaires appartenantau ro
des Siphonées verticillées et confondues avec les Foraminifères. CR. Ac. Sc.,
LXXXV, 1877, 2° semestre, p. 814.
L'ONU ES A L CES DRE CUS MES, de EME
ae bASYCLADACÈES DE BRETAGNE Et cOTENTIN 36ë
Sa diagnose est la suivante, basée sur l'étude de l'espèce de
Bretagne et de quelques formes du Bassin de Paris, encore iné-
dites f.
Diagnose. — Coquille en forme de doigtier, ouverte à une
extrémité, arrondie et fermée à l’autre, recouverte d’une cuticule
très fragile d'alvéoles hexagonaux, présentant chacun en son
centre un pore très fin. Parois épaisses uniquement constituées
par de très nombreux sporanges plurisporés, accolés les uns aux
autres et disposés en plusieurs lits concentriques irréguliers,
mais laissant entre eux des espaces vides, disposés suivant des
verticilles réguliers, par lesquels passent les canaux radiaires,
grêles, souvent disparus, qui partent d’un tube interne à peine
calcifié et par suite rarement conservé, pour aboutir aux orifices
de la cuticule.
Ce genre est très voisin de Züftelina Mun.-Cu. et de Digitella
nob. entre lesquels il constitue une sorte d’intermédiaire. Il se
rapproche de Ziftelina par l'abondance de ses sporanges et par
la façon dont ils sont soudés les uns aux autres, il s’en écarte
par leur disposition suivant plusieurs lits concentriques ce qui
donne aux parois une épaisseur et une solidité inconnue de Züt-
telina. Il rappelle Digitella par ses lits concentriques de sporanges
mais s’en distingue par le nombre beaucoup plus considérable
de ces derniers et par l'absence entre eux de tout ciment calcaire
interposé.
MauPAsrA DuMASI n. sp.
PI. XIV, fig. 11-12.
Le type de cette espèce nous a été fourni par la collection
Dumas (musée de Nantes). L'échantillon, bien qu'incomplet, a
l'extrémité supérieure intacte. La cuticule, la tige axiale, les
canaux radiaires n'existent plus ; il ne subsiste que les spo-
ranges plurisporés, de forme arrondie, qui, accolés les uns aux
autres et disposés sur 3 rangs (PI. XIV, fig. 12) forment les parois
de la coquille.
Dimensions. — Longueur du plus grand fragment : 4 mm. ;
diamètre externe : 2,5 mm. ; diamètre interne : 1,25 mm.
Gisement. — Cette espèce ne nous estconnue que de Bretagne :
Bois-Gouêt (coll. Dumas, coll. Morellet).
”. 1. C'est à ce genre qu'appartiennent les échantillons figurés par nous, PI. XIV,
… fig. 13-14, loc. cit.
4 janvier 1919. Bull. Soc. géol. Fr., (4), XVII AN
D ’ e ve CE
370 L. ET J. MORELLET
3. ACÉTABULARIÉES.
Les Acétabulariées sont rares dans les dépôts auversiens de
Bretagne et du Cotentin. Nous n’avons rencontré jusqu'ici que
quelques mauvais fragments, indéterminables, spécifiquement,
d’'Acicularia D'ArcH. et de Priardina Mux.-Cn. (la Close près
Cambon, Orglandes, coll. Sorbonne) et que quelques échantillons
d’un Clypeina Mic. signalés sous le nom de Clyp. marginopo-
rella Micn. par Vasseur, puis par Bureau (loc. cit.), mais qui
vraisemblablement appartiennent à une espèce nouvelle insuffi-
samment représentée pour être décrite (Bois-Gouët, Fresville,
Orglandes, coll. Sorbonne).
Nous devons en outre mentionner la présence dans les sables
‘ coquilliers du Bois-Gouët de corpuscules tronc-coniques qui rap-
pellent ceux que Steinmann considère avec beaucoup de vraisem-
blance, comme représentant la partie centrale de l’ombelle d’une
Acétabulariée (Einführung in die Paläontologie, p.16, fig. 6, D).
4. THYRSOPORELLIDÉES.
Cette famille est représentée par une espèce nouvelle apparte- … "74
nant au genre Belzungia L. MoRELLET.
‘
BELZUNGIA TERQUEMI n. sp.
PI. XIV, fig. 13-17.
*
Gümbelina Terquemi Munier-CnaLmas. msssin coll. Sorbonne et in coll.
Steinmann.
Gümbelina Zilteli Munrer-CHazmMas. mss. in coll. Solms-Laubach.
Les articles de cette Algue, en forme de cylindres allongés,
sont, lorsqu'ils sont bien conservés (PI. XIV, fig. 13), ponctués sur
toute leur surface externe d'une multitude de pores excessive
ment fins, disposés sans ordre apparent. La structure interne est. “4
celle a Belzungia typique ; de gros pores verticillés (une
es par verticille), ouverts sur la cavité axiale (PL XIV,
g. 16) donnent chacun naissance, dans l'épaisseur de la paroi
Fe XIV, fig. 17) à deux branches qui se subdivisent elles-mêmes
chacune en 4, puis en 16 rameaux, de sorte que, à un pore de la. ,
surface Panne correspondent ext enens 32 pores termi-
naux. Il est d’ailleurs facile de se rendre compte de ces subdi-
PES
DASYCLADACÉES DE BRETAGNE ET COTENTIN 371
visions successives sur les échantillons roulés (PI. XIV, fig. 14-
15), de beaucoup les plus nombreux.
Rapports et différences. — B. Terquemi se distingue très faci-
lement de B. Borneti par la forme allongée et cylindrique de ses
articles ainsi que par l'épaisseur plus considérable de sa coquille.
Dimensions. — Les articles les plus longs que nous connais-
sions ne dépassent pas 8 mm. ; le diamètre externe varie de
0,75 mm. à 1,25 mm., celui de la cavité axiale de 0, 35 mm. à
0,55 mm.
Gisement.— Cette espèce est très commune dans les gisements
de Bretagne (Bois-Gouët, la Close, toutes les collections). Nous
n'en connaissons jusqu'ici que de rares échantillons de l’Auver-
sien du Cotentin (Port-Bréhay, coll. Morellet).
En résumé, la florule de Dasycladacées de l’Auversien de Bre-
tagne et du Cotentin se compose de formes appartenant à dix
genres différents qui tous sont représentés dans l'Eocène du Bas-
sin de Paris. Quatre de ces genres ne peuvent être que signalés
en raison de l'insuffisance de leurs représentants (Terquemella,
Acicularia, Briardina, Clypeina) ; les six autres nous fournissent
dix espèces dont cinq sont déjà décrites (Cymopolia elongata,
Larvaria encrinula, Larvaria limbata, Neomeris annulata, Neo-
meris arenularia) et cinq sont nouvelles (Cymopolia Dollfusi,
Neomeris pustulosa, Lemoinella Bureaui, Maupasia Dumas,
Belzungia Terquemi). À l'exception de L. encrinula, les pre-
mières sont connues dans l'Éocène parisien où elles se ren-
contrent à la fois dans le Lutétien et dans l’Auversien ; leur pré-
sence dans l'Eocène de Bretagne et du Cotentin ne peut donc
pas servir d’argument pour l'attribution des couches qui les
renferment à l’un plutôt qu’à l’autre de ces étages.
II. Dasycladacées du Sannoisien.
Les Dasycladacées des marnes à Corbules du Cotentin sont
intéressantes parce qu’elles sont les premières que nous connais-
sions dans le Sannoisien. Elles sont au nombre de deux : un
Cymopolia que nous rapportons au Cym. elongata | Derr.] et un
Acicularia sp.
CYMOPOLIA ELONGATA [Derr.|.
Les articles de dimensions beaucoup plus faibles que ceux de
l’Eocène de la même région présentent de grandes analogies avec
ceux de l’Auversien du Bassin de Paris (Mortefontaine par
EYE ‘ | à L ïi il L an CA) Ÿ. , STE
Bonneville (coll. Morellet, ex-coll. G.-F. Dollfus).
exemple) ; leur structure est celle habituelle et ne mérite aücuñe
description spéciale. Signalons à ce propos la grande constance
de cette espèce qui débute dans le Cuisien, peut-être même dan
le Montien, et qui se retrouve dans le re d'Etampes et de
Gaas. ,
Gisement. — Marnes à Corbules de Rauville, Fresville, ha
ACICULARIA Sp.
Nous n’en possédons qu’un seul spicule (sporange) déni 3
À. pavantina n’Arcu. par Vieillard et Dollfus (loc. cit., p. 124).
Ce n’est certainement pas à cette espèce qu'il doit être rapporté ;
il est en effet plus aplati et à la façon d’un Briardina Mux.-Cx.
présente un nombre moindre de rangées de spores.
Gisement. — Marnes à Corbules de Rauville (ex-coll. G. KE.
Dollfus). '
ee.
EXPLICATION DE LA PLANCHE X
“
1
Pages
Fic. 1. — Ovicelle de Tetrocyclœæcia dichotoma Reuss. 1847: x 25.
Helvétien de Mus (Gard). Coll. Canu.........:.,............ 346
2. — Ovicelle de Ascosœæcia (Zonopora) ligeriensis »'OrBIGNY,
1852 ; X 25. Coniacien de Tours. Coll. Canu...,....4....2 347
3. — Ovicelle de la même espèce brisée. Ses tubes persistent, mais les
mésopores sont bouchés......... ete te BB mn 0e 0 16e BAT
4. — Section tranverse de Ascosæcia (Zonopora) ligeriensis
.D'OrBIGNY, 1852, Les tubes sont aussi gros au centre qu'à la
périphérie ist MN RER TEE re ere EEE CS)
5. — Ovicelle de Parascosæcia (Sparsicavea) carantina n'Or-
BIGNY, 1853 ; X 10 (d'après Gregory, 1899)................ ... 347 ,
,
6. — Ovicelle de Parascosœæcia (Petalopora) costata D'OrB1GNy,
1851; X 12. Santonien de Houssay, Loir-et-Cher. Coll. Ganu. 347
7. — Section transversale de Parascosæcia (Petalopora) costata
D'ORrBIGNY, 1851 (d’après Novak, 1877)....................... CS
8. — Section longitudinale du Parascosœæcia (Sparsicavea) ca-
rantina D'OrBiGny, 1853 (d'après Gregory, 1899)............. 1. 347
à
Buzz. Soc. GÉOL. DE FR, — (4) XVII, 1917. E-LN
NOTE DE F.Canu
SAT VIE pl EX
Bull. Soc. géol. de France
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" sa “. nm”.
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-
4 Ù DURS
Gter ur & (! ét à”
L LAS
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or
VPN CT
EXPLICATION DE LA PLANCHE XI.
Corymbopora Menardi Micreun, 1845.
— L'ovicelle est dépourvue de sa fermeture pelliculaire ; x 23. +
Canu. A s
Fe PS
— L'ovicelle est complète. Elle est placée sur le capitule, et fermée P
-une mince pellicule calcaire ; X 23. Coll. Canu. > Ace
4 a
— Section longitudinale ; X 25.
— Section transversale : :X 25. Les tubes sont plus gros au centre
circonférence. ü :
5. — Face inférieure de la base d’un zoarium ; la base du faisceau ér
visible au centre. © . ER :
.
4 J
U
6. — Pores au fond des sulcis longitudinaux (d’après d'Orbigny). É ee
w
7. — Face supérieure d’un capitule zoarial (d'après d'Orbigny).
te
Fond
8. — Face latérale d’un capitule zoarial (d'après d’Orbigny). En €
LE LU rie
ICS 9-10. — Frondes zoariales, grandeur naturelle (d'après d'Orbigny). DUE
À » : = ; A | joe
Le À £ L : L ne JE
ns 4
Buzz. Soc. GÉOL. DE Fr. — (4) XVII,191
:
à
L 5
NOTE DE F. Canu
:t. XVII; pl. XI
S. 4
Bull. Soc. géol. de France
a mn.
masi ab 144) 008ie)
EXPLICATION DE LA' PLANCHE XII
F1G. 1, 2, 3. — Nellia ampla Canu. Stampien de Sarcignan-Madeire.
Coll. Canu........,...........................40
4, 5, 6. — Steganoporella elegans Mre-Enwanps, Stampien
de Sarcignan-Madeire. Coll. Canu...................
à & A
71,8. — Steganoporella defixa Canu.Stampien de Sarcignan-
Madeïre "Coll: Ganu er AR ie ee
{
9,40: Membraniporina dimorphocella. Stampien de
hi um Coll. CARRE LL PEER APRES
‘
11, 12. — Bracehlideia ogivalis Cane. pe de Sarcignan-
Madeire. Coll. Canu...............................
=
Toutes les figures de cette planche sont Éroccies environ 95 fois.
Buzz. Soc. GÉOL. DE : Fa. — - 4 XVI, 1 1917. | PU NS
NOTE DE F. Canu
Bull. Soc. géol. de France SA SVII: pl. XII
ue, FR RASE SA >
ee" &
EXPLICATION DE LA PLANCHE XIII
a d : . \ . j \
FiG. 1 à 5. — Tubucéllaria sa nies Canu. Aquitanien de la Sau-
: botte. Coll. Canu...........2,8....4.4.ts. dues een
1. Zoécies ordinaires et zoécies àovicelle péristomique (Géné-
sies) ; x 25.
2. Groupe de segments 5 grandeur eue
3. Segment uniquement formé de zoécies Fo x 12.
# ‘=
4. Segment formé de zoécies ordinaires et de zoécies ovicel-
lées ; X 12. 7
5. Segment contenant unezoécie de bifurcation sans polypide. È
6 à 10. — Tubucellaria bipartita Revss. Coll. Canu...............
6. Les zoécies à large péristomie sont ovicellées : X 25.
7. Beau segment normal contenant des zoécies ovicellées
ci des zoécies ordinaires ; X 12. é ” À
8. Segment très calcifié à granulations frontales ADS
Re 9. Segment à péristome festonné et à à granulations £ frontales ; j p': :
4 x 12. AE
_
+ À
_
10. Groupe de segments, grandeur os
!
ne 12, — Tubucellaria in ene Cut Méditerranée .
X 25 et MS NCOUL GRROE are A RO ES 3:
n À! UE
Buzz. Soc. eéou. ve FR. — (4), XVII, 1917. Le EE *. ae
L
NOTE DE F. Canu
Bull. Soc. géol. de France S. 4; t. XVII; pl. XIII
EXPLICATION DE LA PLANCHE XIV
FiG. 1. — Cymopolia Dollfusi n. sp. Auversien, Hauteville (coll. Institut
catholique de Paris). X 10.
2-3. — Larvaria encrinula Derr. Auversien, Bois-Gouët (coll. MAselenss ;
X 15.
2, aspect général.
3, section longitudinale.
4. — Neomeris pustulosa n. sp. Auversien, Bois-Gouët (coll. Dumas, 13
Musée de Nantes). X 10.
Aspect général.
\
5-6. — Neomeris pustulosa n. sp. Auversien, Bois-Gouët (coll. Morellet).
x 10.
5, fragment montrant les pustules de la surface externe.
6, section longitudinale.
L)
1
catholique de Paris). X 10.
8-10. — Lemoinella Bureaui n. sp. Auversien, Bois- Gouët (coll. Morellet)..
X 10.
8, aspect général.
9, coupe tangentielle.
10, section longitudinale.
11. — Maupasia Dumasi n. sp. Auversien, Bois-Gouët (coll. Dumas,
Musée de Nantes). X 410.
Aspect général.
. — Lemoinella Bureaui n. sp. Auversien, Hauteville (coll. Institut | *
12. — Maupasia Dumasi n. sp. un Bois-Gouët (coll. Morellet) w
>CTIOE
Section longitudihale.
13-17. — Belzungia Terquemi n. sp. Auversien, Bois-Gouët (coll. Morel).
13, aspect général X 10.
14-15, rares usés X 10.
16, Section longitudinale x 10.
: 17, section transversale X 15.
Buzz. Soc. GÉOL. DE FR, — (4), XVII, 1917.
CA
;
NOTE DE L. ET J. Morellet
Bull. Soc. géol. de France S. 4; t. XVII; pl. XIV
Extrait du Catalogue.
x ICoisuarx et Du Etude paléontologique et stratigraphique sur le terrain oli-
die gocène marin des environs d'Etampes. 88 p., 1 labl., 6 pl.....,.................. 10 »
Ph. Tuomas. Recherches str PAG REMAUES et paléontologiques sur quelques for-
Mondlions d'eau douce de l'Algérie. 54 p., 1 able) plie LR... 4 »
Cossmanx. Contribution à l'étude de la faune de l'étage bathonien en France
RC ropodes) 13% 18 plis ele Ds PARTS LENS qe RE En 12 »
… Terquem. Les Entomostracés Ostracodes du système oolithique de la zone à Am.
MParkinsons deFontoy!(Moselle),/46: p1,; 6 pli ins RMI TR A 4 »
“ Terque. Les Entomostracés Ostracodes du Fuller's Earth des environs de Var-
; SE a 0 CCE EAU NE SEE PT NE ER ER AMP OR GTS 6 »
. C. GRAND Euryx. Formation des couches de houille et du terrain houiller. 196 p.,
OO SE ENS RNCIE DN Rs RE, ARE ARE SEE ES PR BU EN ER UE 20 »
- H. Frcmor. Etudes surles vertébrés fossiles d'Issel (ORNE TE (EE DR PAC ie QUE AR QE 16 »
G. Correau. Echinides éocènes de la province d’Alicante. 107 p., 16 pl............ 14 »
-_ A. Dorror, P. Gopmizze et G. Ramoxn. Les grandes plâtrières d'Argenteuil
(Seine- et- Oise). Historique, genèse et distribution des formations gypseuses de
RAP PETER AS RES QU pl UT LL UE ee. > »
P.-L. PREvER. Aperèu géologique sur la colline de Turin. 28 p. gai carnte. 8.) 0%
G. Zmir. Contribution à l'étude géologique du Haut-Tonkin, — H. Lanrevons.
Note sur la géologie de l'Indo-Chine. — René de Lamorne. Note sur la géologie
du Cambodge et du Bas-Laos. 80 p., 1 pl., 3 cartes en couleurs ........... 12 »
Général de Lamorus. Les anciennes Rene de rivage du Sahel d'Alger et d'une
. . partie de la côte algérienne. 288 p., 3 pl., 1 carte en couleurs.................... 15 »
- Léon Carrez. Résumé de la Géologie des Pyrénées françaises. 132 p., 1 pl., 6 cartes
TA NEO ARRET AD ESS ES 2 SENTE ACT A eo EN EAU PAT 9 15 »
Maurice Lucrox. Etude géologique sur le projet de SM du Haut-Rhône
français à Génissiat (près de Bellegarde). 136 p.,7 pl. ......,.........,....... HUE TRES
5 MÉMOIRES-PALEONTOLOGIE
PAR SOUSCRIPTION PAYABLE AVANT L'APPARITION DU VOLUME ANNUEL :
FRANCE, 25 FRANCS, FRANCO. — ÉTRANGER, 28 FRANCS: FRANCO
Liste des Mémoires qui se vendent isolément :
Une remise de 20 °/, est accordée sur ces prix aux Membres de la Société
2. J. Seuxes. Contributions à l'étude des Céphalopodes du Crétacé supérieur de
AROUND A er AR GPS ARE PRE PRE EC A IR APR RIRE RSR 10 »
3. Ch. Derérer. Les Animaux pliocènes du Roussillon. 17 pl, 188 p........:.... 60 »
- 5. G.ne Saponrra. Recherches sur les végétaux du niveau aquitanien de Manosque,
LL OR RE A rh PE REA AAA AO UE FRE EEE ee RAP NRA TRE 35 »
14. M. CossmanN. Contribution à la Paléontologie française des terrains juras-
siques (en cours); Etudes sur les Gastropodes des terrains jurassiques : Opis-
| thobranches, 6 pl. CAC ES LR SN PAIE Er ELLE Lg A re D HER NET a AE SES 14 50
15. S. Sreraneseu. Etudes sur les. terrains tertiaires de la Roumanie ; Contribu-
- tion à l'étude des faunes sarmatique, pontique et levantine. 11 pl., 152 je ee 26 0»
_ 19. M. Cossmaxx. Contribution à la Paléontologie fran çaise des terrains juras-
siques (en cours) ; Gastropodes : Nérinées, 13 pl, RD ART A ARTE ASE 35 »
#20. V. Porovicr-HATZE6. Contribution à l'étude de la faune du Crétacé supérieur
de Roumanie; Environs de Campulung et de Sinaïa, 2 pl., 22p............... 6 »
MONT UUR. ZEINLER, sur la flore fossile du bassin ‘houillier d'Héraclée (Asie-
ne 0 DES EN OR RC RE ET Nes e 15 »
HN 90: -P. PALLARY. ne Le Mollusques fossiles terrestres, fluviatiles et saumâtres de
EEE An AT NE RS... Ml ae tets « 26 »
023. G. SAYN, Les Ammonites pyriteuses des marnes valanginiennes du Sud-Est de
D Hraner (En COS RAD NOR PSE MEN Je... LUE aan due e ele 17
24. J. Lammenr. Les Échinides fossiles de la province de Barcelone. 9 pl., 128 ». 29
pr. H.-E. Sauvace. Recherches sur les Vertébrés du Kiméridgien supérieur de
D omel Lot-e-Garannehs DUO RE. RE. Res sde 12 »
26. Ch Déréner et à Roman. Monographie des Pectinidés. néog
: genre agi du Nc cours),
7h
NT BRAIN NS AIN EEE 2 ar ARS en A ALT Ab
: Albert Gaupry. Fossiles de Patagonie : Dentition de quelques à dant
No AN fg: ANS HE terte EE TRS SUR APR RES REA RARE SERIES |
32. Paul Lenonxe et Robert Douvisté. Sur le genre Lepidocyclina Gümbel. ai
ODA 6 St Sen Eee Alu creed alors dot dot EE LT SR AN A DRE ARRET On VOIES
33. Ferdinand Canu. Les Bryozoaires du Patagonien. Echelle des Bryosoaires, HS
pour:les Terrains tertiaires orpl 20 pare Rae Ve ter NE
34. Charles EAsrmanx. Les types de Poissons fossiles du Monte- Bolca au Muséu :
d'Histoire naturelle de\Paris 5"pES821p 2 Eten RER ner EE er RES
35. V. Porovicr-HarzeG. Les Céphalopodes du jurassique moyen du Mont |
Strunga (massif de Bucegi, Roumanie);.6/pl;5" 28 pu TR ARMES 12
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Edm. Pezzar et M. Cossmanx. Barrémien supérieur à faciès. HeoNIEN de
NAT lez Alais (Gard). 19/19. texte: 6\plu, 42 DS 4 RU NS A 41
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P
39. À. PezanT. Etude iconographique des Pleurotomes fossiles du Bassin de Paris.
LES Se A STE SP CS EG ET AR RASE PS Den RCA LT Do AR :
40. . “H. Re Etudes sur les végétaux fossiles de l’ étage Sparnacien du Bassin
déPars DL STADE MERE EN Me SEE SNS Ra RE NA ETS PR RRES Vhe
41. Henri Douviicé. Etudes sur les Rudistes. Rudistes de Sicile, d'Algérie,
d'Egypte, du Liban et dela Perse: 7 pl.y84p:.i4 tu: Min UC Ce
42. Léon PERVINQUIÈRE . Sur queques Ammonites du Crétacé algérien: 7 pl., 86p. »20! ps
43. Robert Douvicré. Céphalopodes argentins. 3 pl., 24p. TN OS
44. Gustave F. Dozrrus. Les coquilles du. Quaternaire marin du Sénégal. Intro- Ne
duction géologique par À. Dereims. 4 fig., 4 pl. 72p #
45. Robert Douvizré. Etude sur les Cardiooérahée de Dives, Villers-sur-Mer et
quelques autres gisements. 87 fig., 5 pl., 77 p.:..
46. Maurice CossMANN. Contribution à la paléontologie: française des terrains |
jurassiques (voir mém., n°° 14, 19) ; Cerithiacea et Loxonematacea, ? pl: 264%pn
47 Lucien Morgzzer et Jean MORELLET. Les Dasyeladacées du Tertiaire parisie
DL QE OUAL RAIDE AU NN CR NE RE RE RER ARRETE AE
48. Robert Fo Etudes sur les Oppelidées de Dives et Walere. Sur-Mer.
SITE, LIDIL BBD ARE RSR CARE STORE CR ES
49-50. F. Paie. Sur des Poissons fossiles et én particulier de Siluridés dé Ter.
tiaire supérieur et des couches récentes d'Afrique (Egypte et région du Tchad).
— Sur des: Poissons fossiles des terrains tertiaires d’eau Aouse. et d’ eau saumatrens J
de France et de Suisse. 9 pl., 30 p ù
51. P.0E Brun, C. CHaTerer et M. Gossmann. Le Bärrémien. Hruinies à Licras |
urgonien de Brouzet-lez- Alais (Gard) (v. mém . n°37), fig., 54 pe EU DA PAT EL
TABLE DES MATIÈRES (EOME XVI, Fascrcuze 6
J. Déprat. — Les énes Airecttioes de l'Asie: + brieittale, dans leurs rapports
avec les éléments anciens et géosynelinaux (suite) (2 cartes, 1 RER LOUER ER
H. Douvillé. — René Zeiller. Notice nécrologique ({ portrait)... “Ver
Maurice Lugeon.— Jean Boussac. Réimpression du Rapport sur Tattributi R
du Prix Fontannes, pour 1913, lu dans la séance du 19 juin A9 suivi d ine
notice nécrologique (30 juin 1917) (A pOnÉTa ER NET NES EE AE |
H. Lantenois.— Ecrasements et charriages dans la région de Chapa, me Laokay
(Fonkim)(Bicpupes)r de), AE RNA RE PANIER tree En Fr
F. Canu.— Etude sur les Ovicelles des Br. yozoaires oyclosiomes. (> contribution)
(planche LE li
F. Canu. — Etude sur les Ovicelles de la faraille des Corymboporidæ Surrr,
(3° contribution} (DANIEL EN NO Se AO TMS CEE 32
F. Canu. — Les Bryozoaires ‘fossiles des terrains du Sud-Ouest de la France ‘ti <
MACON, PROTAT FRÈRES, IMPRIMEURS Le gérant de la Soc. géologique : L.
4° Série, t. XVII. — 1917. — N° 8-9 et dernier
BULLETIN
DE LA
SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE
DE FRANCE
CETTE SOCIÉTÉ, FONDÉE LE 17 MARS 1830
A ÉTÉ AUTORISÉE ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE
PAR ORDONNANCE DU 3 AVRIL 1832
QUATRIÈME SÉRIE Lens
TOME DIX-SEPTIÉ
Fascicuze 8-9 et dernier
Feuilles 24*-27 — Planche XV
(1 carte dans le texte.)
PARIS
SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE
28; rue Serpente, VI
1917
PUBLICATION MENSUELLE AvRIL 1919
as DEN objet de la Société. est ds concourir à à l'avan emen
Géologie en général et particulièrement de faire connaître le s
France, tant en lui-même que dans « ses EAPHOPS avec les arts indus
et l’agriculture. 713
_ ART. 3. — Le nombre des membres de la Société Es illimité. Les | Frar
_çais etles étrangers peuvent Frs en QAR FU I n ‘existe aucune Ne
distinction entre les a. as 3
une de ses séances par due membres qui auront signé la Drésentatibns
et avoir été Re. dans 1e séance suivante par le Président.
ad EE 4 :
ART. 39, — La Société se réunit deux fois par mois s (le Taser le se
du mois). :
ART. 42. — Pour os aux séances, les personnes one à le re ka
Société doivent être présentées chaque fois par un de ses membres.
Arr. 46. — Les membres de la Société ne peuvent lire devant elle aucu
ouvrage déjà imprimé. . : He
_ Arr. 48. — Aucune communication ou discussion ne > peut avoir US
_ des objets étrangers à la Géologie ou aux sciences qui s’y rattachen SE
Ar, 50.— Chaque année, de Juillet à Novembre, la Société tiend
ou plusieurs séances extraordinaires sur un point qui aura été PS
déterminé.
gratuitement à chaque membre. u
ART. 55. — 1 ne peut être vendu aux personnes ae
Société qu'au prix de la cotisation annuelle, 4
Arr. 38. — Les membres n'ont droit de recevoir que les volumes d
années du Bulletin pour lesquelles ils ont payé leur cotisation. Toutefois,
les volumes correspondant aux années antérieures à leurentrée dans laS.
ciété leur sont cédés, après LRO spéciale du Conseil et conformes
à un tarif déterminé. ; RD
ART. 60. — Quelle que soit D longueur des notes ou mémoires i
au Bulletin, les auteurs pourront en faire faire à leurs frais un t
part. ; |
Arr. 73. — Chaque membre paye: 1e un droit d entrée ; 2 une co is
annuelle?,
Le dr oil d'entrée est a) à la somme de 20 Ho : ie
La cotisation annuelle est invariablement Ron 30 francs.
par le versement en capital d'une somme fixée par a Société en assembl
générale (400 francs). k Aa
__ Sont Membres à Perpétuité les personnes qui,ont nee ou : ég
la Société un capital dont la rente représente au moins la cotisation annué
Re : 1000 ie 6 l'OS El PU
au Secrétariat, en a les titres qui justifient de Le ee Ta
2. Néanmoins sur la demande des parrains les nouveaux membres on
n'acquiltier, la première année, que leur droit d'entrée, en versant la somme de
envoye gratuitement ; mais ils ne reçoivent le Bulletin que la deurième. anne
doivent alors payer la cotisation de 30 nos Ils Jansent danlersides
\
-
373
SUR QUELQUES SAPROPÉLITES FOSSILES
Par M.-D. Zalessky!.
Ayant entrepris il y a quelques années l'étude de la structure
des charbons, à laquelle je consacre les heures de loisir que me
laissent mes autres travaux paléobotaniques, j'ai eu dernièrement
l’occasion d'examiner quelques types intéressants des sapropélites
fossiles, soit nouveaux, soit offrant un intérêt particulier sous tel
ou tel rapport. Dans cette communication j'ai en vue de faire
connaître les données déjà recueillies en me bornant à en citer
les traits essentiels ; je me propose de consacrer à ces nouvelles
acquisitions un travail circonstancié, accompagné des illustra-
tions sans lesquelles elles ne peuvent prendre toute leur valeur
scientifique.
Le schiste combustible de Kuckers, présente le plus d'intérêt.
Dans la littérature géologique on désigne sous ce nom un com-
bustible fossile gisant au sein des calcaires de l'étage de Kuckers
du Silurien inférieur du gouvernement de Pétrograd et d'Es-
thonie, caractérisé par sa couleur brun-clair rougeâtre, son faible
poids spécifique et sa propriété, à l’état pur, de prendre feu à la
flamme d’une bougie en dégageant une grande quantité de car-
bures d’ FF volatils. Le schiste combustible de Kuckers se
rencontre parmi les calcaires de l'étage de Kuckers où 1l
forme des lits de puissance variable, atteignant par places, en
Esthonie, entre Jewe et Wesenberg, jusqu'à 3-6 décimètres
d'épaisseur. Dans la littérature ce schiste fut mentionné d'abord
par Helmersen, mais sa nature n’a pas été mise en lumière, ni par
ce savant, ni par ses continuateurs, qui le prenaient pour une
marne ou une argile imprégnée de bitume. Une nouvelle manière
de voir, quise NUE parfaitement juste, fut émise par M. Fokine,
qui ET constaté, dans les tranches microscopiques qu'il en
avait faites, des éléments organisés qu'il supposa être des Algues,
en indiquant la possibilité de ce point de vue d'après les Algues
décrites dans le boghead par Bertrand et Renault, et, après
‘avoir aperçu ces éléments organisés, tira la conclusion logique
1. Note présentée à la séance au 3 décembre 1917, au nom de M. M.-D. Zares-
sxy, géologue au Comité géologique de Russie.
24**
374 M.-D. ZALESSRŸ
que le schiste de Kuckers ne contient pas des hydrocarbures
préalablement existants, comme le supposait à tort Helmersen,
mais en sécrète comme résultat de la dissociation de la sub-
tance organique de ses éléments autrefois vivants. Cependant
Fokine ne prouva pas la justesse de son idée et la question de
la nature du schiste de Kuckers ne fut pas non plus tranchée
par lui. L'article de Fokine attira mon attention et je parvins à
vérifier la justesse de son point de vue, grâce à l’amabilité
de M. N. Pogrélov, qui me procura plusieurs morceaux de ce
schiste combustible, qu’il avait été chargé de prospecter, durant
cet été, par la commission de chauffage de Pétrograd. L'étude
microscopique de ce schiste montra, qu’à l’état pur, il consiste uni-
quement en l'accumulation d'une Algue cyanophycée en colonies
rappelant, de fort près, les représentants du genre Gloeocapsa.
- Cette circonstance rend impossible de lui conserver la dénomi-
nation de schiste ; nous proposons de le nommer kuckersite,
nom qui le relie au lieu où avaient été faites les plus riches
récoltes de la faune qui le caractérise, récoltes qui servirent de
base à F. B. Schmidt pour créer l'étage de Kuckers. La plus
grande partie de la masse du kuckersite consiste en colonies
muqueuses de l’Algue, dont les cellules séparées ne sont pas
visibles dans la mucosité, soit par suite de leur décomposition
très avancée, soit que leur coefficient de réfraction soit devenu
identique, soit enfin qu’elles se soient dissoutes. De pareilles
colonies se présentent sous l'aspect de petites pelotes de sub-
stance presque homogène. Parmi ces colonies fortement modi-
fiées se trouvent en abondance, isolément et en groupes, de
pareilles colonies muqueuses jaunes d’une Algue dont les nom-
breuses cellules, situées en groupes dans le mucus, se montrent
distinctement sous forme de corpuscules irrégulièrement sphéro-
ovoïdes de couleur brune, longs d'environ 5 y, suivant le grand
axe, et larges d'environ 3, 5 y suivant le petit. Autour de certaines
cellules on peut voir distinctement un système d’enveloppes
enchâssées plus ou moins mucifiées, entièrement semblables à
celles qu'on observe chez les Algues cyanophycées des genres
actuels de Gloeocapsa, Entophysalis, Placoma et Gloethece. Par
suite de la plus grande ressemblance de cette Algue fossile avec
celles du genre Gloeocapsa je l’ai nommée Gloeocapsomorpha
prisca et j'ai admis que dans ses traits essentiels son écologie
différait peu de celle des Algues cyanophycées actuelles des
genres Microcystis, Aphasiothece, Aphanocapsa et autres, qui
causent, comme on le sart, à une certaine saison la « floraison »
des pièces d'eau, et qui finissent par former quelquefois au fond,
MARNE
4 Leo ee
À
par suite de la précipitation de cette pellicule d'Algues et d'autre
plankton mourant, des couches très puissantes de sapropéle,
comme cela a lieu, par exemple, aux lacs Biéloë et Kolomenskoë,
district de Vychnii-Volotchek du gouvernement de Tver, que j'ai
visités dans l'été 1916, et aussi dans les autres lacs des régions
de Valdaï et du Nord-Ouest de la Russie. Un sapropéle, composé
d’une espèce un peu différente, se dépose aussi dans le lac Balkhach,
dans un golfe connu sous le nom d’Ala-koul, où sa masse princi-
pale est formée de l’Algue verte Bofryococcus Braun, à laquelle
vient s'ajouter en certains endroits l’Algue cyanophycée Gom-
phosphaeria aponina. Au lac Biéloë, par exemple, en certains
points, la puissance du sapropéle atteint jusqu’à 9 m., de sorte que
cette vase organique, étant riche en matières azotées, pourrait
être utilisée pour l'obtention de composés ammoniacaux et, à
l’état naturel, comme engrais. Sous ce rapport il est fort à désirer
que les agriculteurs y fassent sérieusement attention.
Comme les couches de kuckersite alternent avec celles de cal-
caires contenant une faune de l'époque silurienne et qu’elles con-
tiennent elles-mêmes cette faune, il est clair que le kuckersite
est un sapropélite d’origine marine qui s'était probablement
déposé dans des golfes ou havres peu profonds de la mer,
pareils à ceux qui se rencontrent maintenant sur la rive méridio-
nale de la Baltique. Un fait surprenant, c'est la circonstance que
la délicate Algue qui a formé ce sapropéle ancien, se conserve
dans un état tel que le mucus où baignait la colonie gonfle encore :
à présent par l'action de l’eau et encore plus par celle du chloral-
hydrate, et que l’Algue se redresse et reprend sa forme originale.
Un trait caractéristique du kuckersite c’est qu'il consiste exclu-
sivement en Algues peu modifiées sans mélange de la gelée
humique qui prend une si grande part à la formation des
bogheads et de leurs analogues. Cette gelée humique s’est
formée par la précipitation des matières humiques des eaux
brunes ou noires qui arrivaient dans les bassins où se déposait
la partie constituante principale des bogheads, Par suite de l’ab-
sence de déposition de gelée humique durant la formation du
kuckersite, 1l offre, à l’état pur, une roche peu dense jaune-rouge
qui s'éffrite en poudre sous la pression des doigts, se distin-
guant ainsi considérablement de la masse dense brun-noir du
boghead. C’est pourquoi on ne peut le nommer sapanthracone,
c'est-à-dire, charbon, mais seulement saprocolle, c’est-à-dire,
sapropéle desséché el densifié d'une haute antiquité. Cette diffé-
rence des conditions de formation du kuckersite et du boghead
est fort bien illustrée par la découverte d’un boghead qui s'est
‘376 TETE M.-D. ZALESSRY
transformé par places en kuckersite par suite de la perte des
substances humiques qui le lient en une masse dense noire. J'ai
fait cette découverte il y a quelques mois dans des échantillons de
boghead que j'aireçus de M. M. Prigorovsky. Dans le puits n°16 de
la Société par action des charbonnages du bassin de Moscou (Pobé-
denka, district de Skopin, gouvernement de Riazan), la couche
de ne boghead d'environ 75 em. en exploitation, dans une
partie du champ de boghead, se perd en se remplissant d’un sable
jaune-rougeûtre. D’après les observations de M.M. Prigorovsky,
ici a eu lieu, à l'époque carbonifère, l'érosion de la couche du char-
bon déjà formé durant la période d’accumulation des dépôts de
l'étage carbonifère, vu qu'un peu au-dessus du banc de boghead
gisent normalement, sans aucune perturbation, les couches de
« charbon enfumé », et encore plus haut, l’argile jurassique
avec les sables jurassiques qui lui servent de lit. Entre autres
échantillons de ce boghead, M. M. Prigorovsky en a pris un au
point de contact du boghead avec le sable, qui avait attiré son
attention par son aspect anormal. Dans cette portion, le boghead
a perdu son aspect caractéristique et sa couleur noire et s'est
transformé en une masse délitée d'un brun-jaune rougeâtre tom-
bant aisément en poussière. Déjà par son aspect cette roche rap-
pelle beaucoup le kuckersite. L'étude microscopique de cette roche
combustible a montré qu'elle consiste entièrement en une accu-
mulation des mêmes Algues qui forment la masse principale du
boghead normal de cette couche (Cladiscothallus Koeppeni R. et.
Pila Karpinskyi R.), mais sans aucune masse Rhumique entre elles.
En outre ces Algues se sont conservées dans le même état que le
Gloeocapsomorpha prisca dans le kuckersite, car le traitement au
chloralhydrate des Algues formant ce boghead donne la possibilité
de les voir entièrement redressées. De cette manière nous avons,
au point d'interruption du banc de boghead par le sable, une
zone délitée de puissance insignifiante (jusqu’à 34 mm.). Cette.
modification du boghead s'est effectuée soit par une délitation
(déflation) du boghead à ses affleurements dans la vallée du tor-
rent ou rivière carbonifère, soit comme résultat de son lessivage
par l’eau. Tant dans l’un que dans l’autre cas la masse humique
qui liait la vase composée d’Algues ou sapropéle a dû être éloi-
gnée, et c'est pourquoi le boghead en cet endroit se présente sous
l'aspect qu'il devrait avoir s'il s'était formé, comme le kuckersite,
en l'absence de dépôt de gelée humique.
L'intérêt de cette découverte consiste encore en ce que ce bog- NE
head modifié offre un excellent matériel pour démontrer la nature
des éléments organisés du boghead, ce qui estimportant pour 14°
L 4
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Es
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É , ri 1 € ch: . NY :
| SAPROPÉLITES FOSSILES | À 37%
réfutation des vues erronées des professeurs Jeffrey, White et
Thiessen, qui tenaient les diverses Pila pour des spores à enve-
loppe réticulée et non pas pour des Algues qu'ils sont réellement.
Après avoir considéré le D ulereies et le boghead russe à ce
même état de conservation, fixons notre he sur un
sapropélite fort intéressant que je propose de nommer clostérite,
Ce sapropélite présente ce qu’il est d'usage de nommer charbon,
car 1l est dense et en morceaux donnant une trace rouge-bru-
nâtre, rappelant en général le boghead. La stratification, selon
laquelle il se casse aisément en feuillets, est clairement manifeste.
Il m'a été transmis par N. J. Svitalsky et provient du bassin de
la rivière Olkha, affluent de droite de la rivière Irkoutsk (en Sibé-
rie). Dans une des vallées débouchant dans l'Olkha, connue des
habitants du village de même nom sous celui de « Kouswyr-
Jaslo » et commençant au pied du mont « Kameñ Karita »
(= pierre-calèche), I. D. Tchersky avait signalé la présence de
charbons tertiaires. En effet, N. I. Svitalsky trouva dans le sol
de la vallée, près du granite, et aussi dans le lit d'une source,
au milieu de détritus granitiques, de petites plaquettes de
charbon ; mais il ne réussit pas à découvrir les affleurements,
car le bon gît probablement à une plus grande fond de
sous le sol marécageux de la vallée. Svitalsky, vu la ressem-
blance de ces spécimens de charbon avec les charbons juras-
siques affleurant sur le cours de l’Angara, croit pouvoir leur
assigner un âge Jurassique plutôt que tertiaire; mais il n'y a pas
de données positives pour fortifier cette opinion, car l'étude
microscopique de ce charbon ne donne aucune indication sous ce
rapport. L'intérêt de ce charbon sapropélitique réside dans ce
fait que dans sa masse cannelle-rougeâtre, composée d’une
accumulation de corpuscules sphéroïdes de diverses grosseurs,
probablement d'Algues semblables au Protococcus botryoides, est
disséminée en abondance dans toute l'épaisseur de l'échantillon
de ce charbon que j'ai reçu, une Algue desmidienne, qu'il est aisé
de reconnaitre pour un représentant du genre actuel Closterium.
Cette Algue tranche distinctement par sa coloration jaune-clair
sur la masse rougeâtre de la substance fondamentale. Elle a une
ondulation ponctuée de l'enveloppe et en outre au milieu, le long
des cellules, un trait médian nettement visible. Le corps de
l’Algue a une zone clairement exprimée et se compose le plus
souvent de trois cellules ; il est faiblement recourbé et a, sur. une
largeur de 12,5 4, environ 240 y de long. Les extrémités des cel-
_ lules sont acuminées. Dans certaines cellules on peut apercevoir
les restes du chromotophore qui a une coloration brun-rouge et
NAN EN SN ER PRET MA RUE RE MD. FANS 4:
|
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ANT, AP Ve |ZAUESSEY rè
est muni de quelques côtes longitudinales, et assez rarement J'ai
cru observer des pyrénoiïdes, disposées en série le long de la cel-
lule. Ces pyrénoides s ‘offrent sous l’ aspect de petites boules blan-
châtres au sein de la masse brun-rouge du contenu des cellules.
On ne peut être certain que ces petites boules soient réellement des
pyrénoïdes, vu que par le caractère de leur conservation elles ne
se distinguent pas des corpuscules sphéroïdaux qui se rencontrent
dans la masse de la substance fondamentale du charbon, lesquels
forment parfois des amas entiers et dont la nature, de même que
celle de toute la masse, n'a pas encore été élucidée. Autant que
je puis le savoir, des représentants du genre Closterium à l’état
fossile n'étaient connus que dans des formations posttertiaires 1.
De cette façon ce Closterium (Closterites) n. sp. est la forme la
plus ancienne connue de ce genre. Comme c’est la première fois
qu'on a trouvé un sapropélite formé en grande partie d’une accu-
mulation de Closterium, je propose de distinguer ce charbon par
le nom de clostérite. Les Algues desmidiennes aiment, comme
c'est connu, les eaux paludéennes et, au contraire, n’aiment pas
les pièces d’eau riches en chaux, c’est pourquoi la présence de
Closterium dans un nee contenant des substances
humiques est tout à fait compréhensible. C’est par cette acidité
de l’eau où se déposait le clostérite qu'il faut, probablement,
expliquer l'excellente conservation du Closterium n. sp. qui QE
met encore d’apercevoir des restes des chromatophores et même
des pyrénoiïdes.
Le dernier sapropélite sur lequel je voudrais appeler l’atten-
tion, est un charbon de l’époque jurassique que j'ai nommé
tchéremkhite dans mon « Sketch on the question of formation
of coal »?. J'ai reçu ce charbon de K. I. Bogdanovitch. IL
avait été pris dans le rayon de Tchéremkhovo (n° 94 de la collec-
tion de K. I. Bogdanovitch). Dans mon « Sketch » je me figurais
que ce charbon s'était formé d’un sapropèle semblable à celui
qui se dépose dans la lagune riveraine du Stettinertlaf et dont le
caractère est identique à celui du sapropéle qui se dépose dans le
lac Biéloë, que j'avais pu étudier en détail, Maintenant, grâce à
la connaissance que j'ai acquise du sapropéle qui se dépose dans
le lac Tchernoë, district de Vychnii-Volotchek, gouvernement de
Tver, recueillie en hiver 1916 par V. N. Tagantser, j'ai réussi à
serrer de plus prèsla question du caractère de la substance-mère
de ce charbon et des conditions de sa formation. Le tchéremkhite
1. G. Lacermem. Untersuchungen über fossile Algen, I, II Geologs Fôren Fôr-
handl, n° 217, Bd 24, Häft 7,p. 475. (bibliographie).
9, En russe. Edition du comité géologique, 1914.
consiste en une masse humique jaune ou brun-rougeâtre sans
structure (matières ulmiques), dans laquelle se trouvent en abon-
dance de petites pelotes brunes ou rouge-brun de forme variée
et, par-ci par-là, des corpuscules jaune-clair à structure celluloi-
dale, rappelant de si près par leur caractère l'Algue connue sous
le nom de Pila, que je trouve nécessaire de les rapporter à ce
genre en désignant son représentant jurassique par un nom nou-
veau, Pila n. sp. J'estime maintenant que les pelotes brunes
de la tchéremkbhite, que je prenais précédemment pour des restes
de plankton modifié jusqu’à être méconnaissable, sont, du moins
en partie, des restes à demi pourris de plantes vasculaires, car il
me semble que la tchéremkite s’est formée de tourbe triturée et
lessivée, semblable à celle qui se dépose actuellement dans cer-
tains lacs entourés de tourbières et de marais. Ce qui m'amène à
cette conclusion, c’est l'examen de la vase du lac Tchernoë,
consistant entièrement en une masse de minuscules parcelles de
mousses et des plantes vasculaires tant aquatiques que palu-
déennes, devenues brunes, c'est-à-dire, riches en matières
ulmiques. Cette vase, de couleur tout à fait noire prise en masse,
et brune à la lumière transmise, s'est trouvée être de la tourbe
lessivée, tombant dans le lac Tchernoë des tourbières riveraines
du Sphagnum entourant le lac. Une pareille vase de tourbe se
dépose dans nombre de lacs de la région de Poliéssié et sy
nomme « moul ». Ainsi, d'après l’idée que j'en ai maintenant,
la tchéremkhite n'offre pas un pur sapropéle, c’est-à-dire, un
produit composé exclusivement d'organismes lacustres morts,mais
bien un sapropéle probablement mélangé de « moul », c’est-à-dire
de tourbe lessivée provenant des tourbières et marécages qui
entouraient les lacs de l’époque jurassique où s’est déposé le tché-
remkhite. L'absence presque complète de structure végétale dans
ce « moul » et l’'amorphisme apparent des petites pelotes dans
le tchéremkhite peut être expliquée en admettant que les petits
lambeaux de tissus de plantes ont subi une forte putréfaction et
qu'ils ont.été en partie modifiés en traversant l'appareil digestif
de la population animale du bassin.
380
SUR LE /VOEGGERATHIOPSIS ÆQUALIS (GOEPPERT SP.,
FEUILLES
4 \
DU MESOPITYS TCHIHATCHEFFI (GOEPPERT sp.) ZALESSKY
PAR M.-D. Zaléssky !.
PLANcHe XV. |
Dans un de mes travaux ?, jai montré que le Noeggerathiopsis
Hislopi Buxsury sp. de la flore gondwanienne de l’Inde ne se
distingue en rien du Cordaites æqualis GOoEPPERT sp. des flores
paléozoïques de la Sibérie. Tant chez le Cordaites æqualis G. sp.
que chez le Noeggerathiopsis Hislopi j ai signalé, sur un exem-
plaire de l’Inde que m'avait communiqué R. Zeiller, l'existence
d'une ligne simple entre chaque paire de nervures se dichoto-
misant réellement. J'expliquais la formation des fausses nervures
sur les empreintes par l'existence dans la feuille, entre les ner-
vures, de zones hypodermales qui auraient laissé sur la roche
une empreinte plus ou moins distincte.
4 Une pareille explication était la plus naturelle et se fondait sur
le fait que dans les feuilles de plusieurs espèces de Cordaites,
donnant des empreintes à fausses nervures, l'étude de leur ces
ture interne avait fait découvrir, entre Le nervures, des zones
hypodermales en nombre correspondant à celui des ges ner-
vures sur les empreintes ÿ. Ayant adopté cette explication de
l’origine des fausses nervures que j'avais signalées chez le Noeg-
gerathiopsis Hislopi il me semblait entièrement logique de reje-
ter le nom générique de Noeggerathiopsis, vu que la seule difté-
rence du genre Noeggerathiopsis d'avec'celui de Cordaites consis-
tait Justement en l'absence de fausses nervures chez le premier.
Zeiller approuva mes conclusions touchant l'identité tant géné-
rique que spécifique du Noeggerathiopsis Hislopi avec le Cor-
daites æqualis; voici ce qu'il m'écrivait le 23 mai 1913 : «... Mais
je tiens surtout à vous dire que je souscris pleinement à votre con-
clusion : les figures que vous donnez me paraissent absolument
1. Note présentée à la séance du 5 novembre 1917.
2. M.-D. Zarxessxy. Sur le Cordailes æqualis GorrPsrr sp. de Sibérie et sur
son identité avec le Noeggerothiopsis Hislopi Bunsury sp. de la flore de Gand-
wana. Mém. Com. geol., Nouv. série, livr. 86.
3. B. Rexaurr. Structure comparée de quelques tiges de la flore carbonifère.
Thèses Paris, 1879, pp. 295-304.
# (
; ec? ae * D RE Pie Pak PE Res UE
NOEGGERATHIOPSIS ÆQUALIS G. SP. F 38
démonstratives de l'identité que vous indiquez. J'ai revu avec
soin nos échantillons de l'Inde et y ai reconnu les fausses ner-
vures que vous y avez constatées ; elles sont sans doute moins
accusées que chez nos Cordaites houillers, mais il est clair qu'il
-y a identité générique, et la concordance est trop complète à tous
les points de vue entre les feuilles des gisements indiens et celles
du bassin de Kouznetsk pour douter de leur identité spécifique. »
Ces mots du célèbre savant qui avait eu l’occasion d'étudier
tant les Noeggerathiopsis Hislopi de l'Inde que les Cordaites
æqualis de la Silésie, confirment leur identité générique ; quant
à l'identité spécifique, la question, du moins par rapport à cer-
tains spécimens de Noegqgerathiopsis Hislopi BuneurY sp., ne
pourra être résolue définitivement qu'après des recherches com-
plémentaires dont la nécessité est dictée par ma présente inves-
tigation.
Touchant l'attribution des feuilles de l'Inde et de la Sibérie, au
genre Cordaites, comme Je l’ai fait dans mes travaux ! et aussi
R. Zeiller? dans un de ses articles sur des échantillons de
Kouznetsk, et mon affirmation qu'il n'y avait aucun motif de
conserver le nom générique de Noeggerathiopsis, il faut dire que
cette conclusion qui était sans doute tout à fait logique en l’état
où étaient alors nos connaissances, s’est en réalité trouvée fausse,
vu que |’ explication que J'y Re de l’origine des fausses ner-
vures, quoique juste pour les espèces du genre Cordaites, ne l'est
ion pour le Noeggerathiopsis Hislopi Buneurx sp. ni pour
le Noeggerathiopsis æqualis (— distans) GoëPrERT, ainsi que j'ai
réussi à l’élucider. Ce qui m'a amené à cette conclusion, c'est
d’un côté l'étude complémentaire d'empreintes de Noeggerathio-
psis æqualis des flores de Kouznetsk et de la Toungouzka, et de
l’autre, l'étude de la structure des feuilles de Noeggerathiopsis
æqualis, qu'il a été possible de faire sur des concrétions calcaires
de la couche de Brousnitsyne (dans la fosse de Kolezougino du
bassin de Kouznetsk), dont j'ai eu l’occasion de parler dans
mon ouvrage « Histoire naturelle d’un charbon » * en examinant
l’origine de ce charbon, et dans lequel ces feuilles, qui se sont
trouvées appartenir aux arbres largement distribués dans le
1. M.-D. Zaressky. Sur le Cordaites æqualis GogprerTt sp. de Sibérie. Mém.
Com. géol., Nouv. sér., livr. 86. — On the impressions of plants from the coal-
bearing deposits of Sudzenka, Siberia. Appendix to the part IV of the Bull. Soc.
Natur. Orel, 1912. — Flore gondwanienne du bassin de la Pétchora, [ Rivière
Adzva. Bull. Soc. oural. d'Amis des Sciences naturelles, Ekatérinbourg., vol.
XXXIII, 1913.
2. R. Zencer. Nouvelles observations sur la flore fossile du bassin de Kouz-
netsk (Sibérie): C. R. Ac. Sc. CXXXIV, p. 887, 1902.
3. Mém. Com. géol. Nouv. sér., livr. 139, Pétrograd.
382 | - M.-D. ZALESSKY
bassin de Kouznetsk, et connus sous le nom de Mesopitys Tchi-
hatcheffi GorbrerT, formaient des couches entières avec leurs
branches décortiquées et des fragments d’écorce. Décrivons
brièvement les résultats de cette recherche, tout en remettant de
plus grands détails au travail d'ensemble que je prépare sur la
flore paléozoïque de la série de l’Angara.
Les concrétions calcaires de la couche de Brousnitsyne cons-
tituent des rognons aplatis de forme irrégulière, ordinairement à
surface noire brillante, comme vernie. ‘En cassant ces rognons
suivant la stratification qui s’y manifeste dès les premiers coups,
on obtient des plaques à surface inégale sur lesquelles on voit en
relief, soit la surface, soit une section longitudinale de lam-
beaux de feuilles rappelant celles des Cordaites, et dont l'étude
à la loupe binoculaire montre qu’elles appartiennent au Neoyge-
rathiopsis æqualis GoePPert sp. ; sur ces feuilles on n’apercevait
pas les fausses nervures (PI. XV, fig. 6) qui avaient toujours été
visibles entre les nervures chez les empreintes bien conservées
des feuilles. Ayant cependant en vue qu’en fendant un rognon,
la surface de la fente pouvait correspondre au milieu de la feuille
et ne pas manifester les zones hypodermales situées aux deux
surfaces de la feuille, la question ne pouvait être résolue qu'au
moyen de sections transversales. Les figures 1 et 5 de la Planche
XV représentent de pareilles sections transversales de feuilles de
Noeggerathiopsis æqualis GospPerr sp. d'âge différent. La figure
donne la section transversale d’une jeune feuille dans sa partie
moyenne ou supérieure, ef la figure 5 celle d’une feuille plus âgée,
particulièrement dans sa partie inférieure où les nervures sont sur-
tout bien développées. Nous voyons que dans la jeune feuille il n'y
a point du tout de tissu hypodermal (collenchyme), et que dans la
feuille ce tissu ne forme pas de zones, mais s'étend à peu près
uniformément en suivant les deux es. de la feuille, et en se
développant un peu plus fort en face des faisceaux vasculaires ;
de cette manière dans la structure interne des feuilles du Voeg-
gerathiopsis æqualis Gorprerr sp., des concrétions de la couche
de Brousnitsyne, il n'y a rien qui ait pu donner, par suite de
l’impression de ces feuilles sur la roche, les fausses nervures que
nous trouvons sur les empreintes. Ce fait m'a frappé, car d’un
côté toute erreur était exclue de l'identification de ces feuilles
avec le Noeggerathiopsis æqualis GorPpert sp., et de l’autre,
j'étais sûr, d’après mes recherches précédentes, qu'il y avait des
fausses nervures sur les empreintes de Noeggerathiopsis æqualis
Gogppert sp. Il fallut recourir à un nouvel examen de tous les
échantillons de la grande collection des flores de Kouznetsk et de
APPART M, Léde En”
De UT
"(Art
2
NOEGGERATHIOPSIS ÆQUALIS G. SP, 383
la Toungouzka pour tâcher, à la lumière résultant de l'étude de
la structure interne du Noeggerathiopsis æqualis, de donner
l'explication de ces faits contradictoires. Tout d'abord je com-
mençai par douter que les empreintes de feuilles que j'avais dési-
gnées par le nom de Cordaites æqualis f. Derzavini, où les fausses
nervures sont particulièrement distinctes, appartinssent réelle-
ment au Cordaites æqualis et je supposai que parnu les
S empreintes de feuilles, tant de Kouznetsk que de la flore gond-
wanienne de l’Inde, il y avait des feuilles d’au moins deux types,
dont les unes sans fausses nervures, et les autres avec. En tra-
vaillant d’après cette hypothèse, je me convainquis bientôt qu'elle
n'était pas applicable au matériel que j’ai sous la main, car il
aurait fallu séparer tout à fait artificiellement des formes certai-
nement identiques. L'examen répété de la plupart des échantil-
lons me convainquit de ce que l'absence de fausses nervures
chez quelques empreintes s'explique probablement soit par un
degré particulier de conservation, soit par la circonstance que les
fausses nervures ne se manifestent sur la roche que lors de l'im-
pression d’une des faces seulement de la feuille. L'examen atten-
tif de plusieurs exemplaires à un fort grossissement et à l’aide de
la loupe binoculaire m'a donné une explication tout à fait satis-
faisante de l'absence de fausses nervures chez les feuilles des
concrétions de la couche de Brousnitsyne et leur présence chez
les empreintes.
Deux exemplaires se trouvèrent surtout précieux pour résoudre
la question, d’une part celui de la rivière Tchenkokta, bassin de
la Toungouzka, que j'avais décrit dans mon travail (p. 5) sur le
Cordaites æqualis GogprerT sp., et de l’autre, un échantillon du
Noeggerathiopsis æqualis que j'avais désigné comme forme Der-
zavini. L'exemplaire de la rivière Tchenkokta, dont l'empreinte
fortement agrandie est représentée dans la Planche XV (fig. 3),
est caractérisé par'le fait que la surface de l'empreinte est comme
recouverte de nervures saillant sous l’aspect de côtes, et que
chacune de ces côtes, si on la suit du haut vers le bas de la feuille,
après s'être plus ou moins étendue, s'interrompt subitement. La
surface de l'empreinte de quelques feuilles est recouverte d’une
mince écorce carbonisée, offrant la feuille du côté supérieur, où
l’on voit parfaitement la nervation (voir la figure 3, PI. XV), et,
avec un grossissement, des cellules distinctes de l’épiderme de la
feuille. Les nervures se dichotomisent, et juste aux endroits de la
roche où a lieu cette dichotomie, s'interrompent les côtes men-
tionnées plus haut. De cette façon sur la roche les côtes alternent
avec les nervures sur la croûte carbonisée. Toute la surface de la
384 M.-D. ZALESSKY
roche entre les nervures sur la croûte est couverte de points
noirs, particulièrement bien visibles sur les côtes. Ces points sont
indubitablement des empreintes de stomates. Les dites côtes se
sentent quelquefois sur la croûte carbonisée même à travers son
épaisseur sous l'aspect de lignes très évidentes entre les nervures.
Dans mon travail sur le Cordaites æqualis j'avais expliqué la
formation de ces côtes par la pénétration de la roche sous-jacente
à la face inférieure de la feuille, dans le mésophylle remplissant
l’espace entre les nervures, par suite de la pression exercée par les
nervures sur le mésophylle de la feuille. Je ne puis plus admettre
maintenant cette explication de la formation des côtes, car je
trouve que ces côtes ont une largeur insignifiante en comparaison :
de la largeur de l'intervalle occupé par le mésophylle. Une
pareille côle n’a pu se former qu'en admettant à la face inférieure
de la feuille l'existence d'une étroite rainure entre les nervures.
Cette supposition s’est pleinement confirmée en étudiant minu-
tieusement les exemplaires de Noeggerathiopsis æqualis que j'ai
désignés par le nom de forme Derzavini. Des portions agrandies de
ces échantillons sont représentées par les figures 2 et 4 (PL. XV).
La figure 2 représente une portion de croûte carbonisée, dont la
surface supérieure est en même temps la face supérieure de la
feuille. Sur la roche il y a trois sillons correspondant aux côtes sail-
lantes des nervures de la face inférieure de la feuille. Les espaces
qui correspondent aux intervalles entre les nervures, sont en
relief, et sur chaque côte en relief, le long de toute la côte, s'étend
une petite et étroite côte également en relief, correspondant à une
rainure qui se trouve certainement à la face inférieure de la feuille,
ce qui a réellement lieu; car à la figure 4, représentant avec un
fort grossissement la surface carbonisée de la face inférieure
d'une feuille, où les côtes noires en relief sont des nervures, au:
milieu même des espaces entre ces dernières, on voit d’étroites
rainures à surface recouverte de points ou de rides transversales.
I serait difficile de dire quelle était la fonction de ces rainures,
car le grossissement ne donne pas de réponse quant à la cause
de l'existence des points ou rides de ces rainures, mais quil
existe une de ces rainures suivant la ligne moyenne de chaque
intervalle entre deux nervurés, c'est un fait indubitable. Ces
rainures de la face inférieure qui, avec un faible grossissement,
paraissent être de simples lignes, constituent les fausses ner-
vures, dont J'expliquais l’origine par l’impression de zones
hypodermales, qui en réalité n’existent pas chez le Noeggerathio -
Psis æqualis GogpPERT sp. Prenant en considération qu'il n'y a M
de ces rainures qu'à la face inférieure de la feuille, il est aisé de
È
3
À
dJ AL *
s'expliquer leur fréquente absence sur les empreintes. Ce n’est
que dans des cas rares que l'empreinte de la face supérieure de
la feuille pouvait montrer une fausse nervure, car ce n'est que
par exception que la roche, étant comprimée dans une rainure de
la face inférieure de la feuille, pouvait en donner une empreinte
à travers l'épaisseur du mésophylle. Si l'on obtenait une pareille
empreinte, elle était très faible et visible seulement par un éclai-
rage oblique. Puisque les fausses nervures proviennent de l'im-
pression sur la roche de ces rainures, ou bien des moulages de
ces rainures, 1l est tout à fait évident que leur empreinte sur la
roche se trouvait encore dans une dépendance d'autant plus
grande de l'état de conservation de la feuille que si ces fausses
nervures étaient provenues de l'empreinte de zones hypodermales
sur la roche, vu que ces dernières auraient dù donner bien plus
souvent des empreintes que des formations superficielles qui se
désorganisent plus rapidement pendant la putréfaction de la
feuille (voir p. 9 de mon travail sur le Cordaites æqualis). Si nous
nous adressons maintenant aux coupes transversales des feuilles
des concrétions, nous verrons que la face supérieure des feuilles
apparaît plus ou moins lisse, et l’inférieure, côtelée, et qu'entre
ces côtes on aperçoit des dépressions plus ou moins distinctes,
qui dans la portion de vieille feuille (fig. 5, PL. XV) donnent une
section triangulaire. [1 faut penser que, dans leurs parties les plus
profondes, ces dépressions correspondent aux rainures qui s'al-
longent au milieu des intervalles entre les nervures. En tout cas,
pour voir la section d'une rainure et juger en général de son
caractère sur la section transversale de la feuille, il faut posséder
une section d'une feuille qui ne soit aucunement déformée par la
pression. La feuille dont la section est représentée par la figure 1
(PI. XV), est peu déformée, mais on n'y voit pas la section d'une
rainure. [l est probable que les rainures ne devenaient visibles
que chez les plus vieilles feuilles, ce qui s'accorderait fort bien
avec ce que j'ai eu l'occasion d'observer sur les empreintes. Il
est donc clair que les feuilles cordaïtoïdes des flores de Kouznetsk,
de la Toungouzka et de l'Hindoustan, n'ayant pas de fausses
nervures entre les vraies nervures dichotomiques dans le sens
précédemment adopté, ne peuvent pas être placées dans le genre
Cordaites, mais doivent être mises à part dans Le genre Noegge-
rathiopsis. Revenant à présent à la structure anatomique de la
feuille de Noeggerathiopsis æqualis, nous devons indiquer tout
d'abord que les faisceaux vasculaires s'étendant dans la feuille ne
sont formés que de bois centripète, tandis que les éléments spi-
ralés se distinguent fort peu des scalariformes par leur diamètre ;
3 avril 1919. Bull. Soc, géol. Fr., XVII, — 25,
+
| NOEGGERATHIOPSIS ÆQUALIS G. SP. ; 384
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386 < M.-D. ZALESSKRŸ
dans la plupart des cas le liber du faisceau vasculaire se désa- à
grège en laissant un vide à sa place. A la figure 1 (PI. XV) cepen-
dant le phloème s’est conservé, mais on ne peut y distinguer de
tubes criblés. Chaque faisceau vasculaire est invaginé de cellules
allongées (trachéides) à ponctuations aréolées, disposées parfois
en deux rangées. Le tissu formant cette gaine est connu chez les
auteurs anglais sous le nom de « tranfusion-tissue! ». Quand le
faisceau se divise cette gaine pénètre sous l'aspect d'un promon-
toire dans la partie en liber du faisceau, tout en le fendant en
deux, comme on le voit à la figure 5. Le tissu cellulaire de la feuille,
adjacent à l’épiderme de la face supérieure, se compose de paren-
chyme palissadé, formé de cellules plus hautes que larges, mais
dans la partie moyenne de la feuille, entre les nervures et aussi
en contact avec l'épiderme de la face inférieure, de parenchyme
à cellules plus larges que hautes. Les cavités cellulaires tant du
parenchyme palissadé que du spongieux, surtout de celui qui est
en contact avec l'épiderme ou le collenchyme, sont souvent rem-
plies d'un contenu brun ou noir. Il n'est pas douteux que ces
cellules, vu le caractère de leur contenu, correspondent au tissu
mélasotique des auteurs anglais *. Ce contenu est le reste du
plasma de la cellule, où il y ae beaucoup de grains d’amidon,
qui ont amené la na tanetane du plasma même en charbon, ou
bien de quelque tannin, vu que ce dernier, comme on le sal,
donne de l'encre avec les sels d'oxyde de fer. Il est intéressant
de noter que les cellules du parenchyme tant palissadé que spon-
gieux de certaines feuilles de Noeggerathiopsis paraissent divisées
par un système en treillis de bâtonnets ou fils, comme en une
masse de petites cellules à parois minces, dobaos à tout le
parenchyme un caractère spongieux. J'ai observé un pareil
parenchyme dans les coupes tant horizontales que transversales
des feuilles. Il me semble que ce caractère du parenchyme, avec
une telle division de ses cellules comme en minuscules cellules
équilatérales jusqu’à la grosseur de 9», rappelle beaucoup ce
qu écrivait le D' H. H. Thomas ? sur le parenchyme palissadé des
feuilles d' Asterophyllites et ce que j'ai observé moi-même chez
ces feuilles dans les préparations que j'en possède. H. H. Thomas
. M.-S. Srorss. On the leaf-structure of Cordaites, New Phytologist, vol. I,
FN? : and 5. — W.-C. Worspezr. On transfusion-tissue, Trans. Linn. Soc., 1897.
— O. Lienier. La nervation ténioptéridée ce folioles de Cycas et le tissu de
transfusion. Bull. Soc. Linn. Normandie, sér. 4, t. VI, fase. I, 1892.
2. Voir les ouvrages de T. Hire et H. Eee THoMas sur les Calamostachys,
les Calamites, les Asterophyllites (Calamoeladus).
3. FH. H. Taomas. On the leaves of Calamites (Calamocladus section), Phil.
Trans. Roy. Soc. London, ser. B., vol. 201, 1911, p. 62.
NOEGGERATHIOPSIS ÆQUALIS G. sr. 387
les prend pour de petits granules arrondis, remplissant les cel-
lules, et ne leur accorde pas d'importance, en notant qu'ils se
rencontrent très fréquemment dans les exemplaires mal conser-
vés. Il me semble qu'il est superflu de parler de granules
aussi bien dans les feuilles d’Aséerophyllites, que dans celles
de ANoeggerathiopsis. À mon opinion, nous avons affaire à
une structure treillissée distincte remplissant les cavités cellu-
laires. Je ne me décide pas néanmoins à attribuer cette structure
au parenchyme, pensant qu'elle se rapporte plutôt au mode de
conservation du contenu plasmatique des cellules, vu que je n'ai
observé ce phénomène que chez deux feuilles de Noeggerathiopsis
æqualis, tandis que, chez beaucoup d'autres, les cellules du
parenchyme avaient l’aspect habituel, c'est-à-dire que leurs cel-
lules étaient vides, Cette structure treillissée s’est surtout bien
conservée dans une coupe horizontale de la feuille, la traver-
sant à peu près au niveau de nervures où les cellules-qui séparent
les gaines des faisceaux vasculaires voisins sont allongées suivant
la largeur de la feuille. Certaines préparations donnent des coupes
suivant la face inférieure de la feuille, car il s’y dessine des por-
tions du tissu cellulaire de la cuticule, formée de cellules allon-
gées dans le sens de la longueur de la feuille, parmi lesquelles
sont disséminés des stomates un peu saillants, semble-t-il, au-.
dessus du niveau des cellules adjacentes de la cuticule. Ce qui
m amène à cette conclusion, c’est la circonstance que les sto-
mates s’impriment sur la roche sous l'aspect de creux puncti-
formes, comme on le voit à la figure 2 (PI. XV). Les points
noirs proéminents au-dessus de la surface, visibles sur la figure 4
entre les nervures, semblent être les stomates mêmes. Les dimen-
sions du stomate visible à la surface de la feuille avec les cellules
obturantes s'expriment par 16% de long sur 124 de large, et
l'ouverture arrondie, observée une fois entre les cellules obtu-
rantes, autrement dit l'orifice, mesurait 6 y de diamètre ; dans
un autre cas, l’orifice avait réellement l'aspect d'une fente, sa
longueur étant de 8 y et sa largeur de # y approximativement, En
parlant des stomates du Nocggerathiopsis æqualis GOEPPERT 8p.,
il faut indiquer la différence qui se remarque entre la position
des stomates du Noeggerathiopsis Hislopi, d'après les observa-
tions de R. Zeiller sur des exemplaires sud-africains !. Sui-
vant ses observations les stomates du Noeggerathiopsis His-
lopi, ont environ 26 y de long sur 20 y de large (ces mesures
1, R. Zerrer. Etude sur quelques plantes fossiles, en particulier Vertebraria
et Glossopteris des environs de Johannesburg (Transvaal), B,S:G:F, (3), XXIV,
p. 349, 1896. |
388 © M.-D. ZALESSKY
ont été prises par moi sur la figure placée dans son texte) et sont
déposés dans des dépressions, c'est-à-dire, au-dessous du niveau
des cellules adjacentes de la cuticule ; autrement dit, ces sto-
males occupent une position justement opposée à celle qu’on
observe, comme il me semble, chez le Noeggerathiopsis æqualis.
La grandeur des stomates des Noeggerathiopsis Hislopi africains
est presque double de celle des stomates des Voeggerathiopsis
æqualis de la flore de Kouznetsk. Une autre différence, c'est le
caractère des cellules entourant les stomates, qui chez le Noeg-
gerathiopsis æqualis sont allongées dans le sens de la longueur
de la feuille, tandis que chez le Noeggerathiopsis Hislopi elles
sont plus équilatérales. S'il n’y a pas ici d'erreur d'observation,
il nous semblerait être en présence de deux espèces différentes de
Noeggerathiopsis. Il en résulte qu’on est tenu à une grande
prudence quant à l'assimilation de tous les Noeggerathiopsis His-
lopi à nos Noeggerathiopsis æqualis, et 1l faut désirer une
prompte revision des Noeggerathiopsis Hislopi, tant de l’Inde
que de l'Australie et du Sud de l'Afrique, à la lumière de mes
recherches. C’est d'autant plus nécessaire que l’on ne sait pas
quelles sont les causes qui produisent les fausses nervures des
Noeggerathiopsis Hislopi de l'Inde et du Sud de l'Afrique. Qu'il
en existe chez celui de l'Inde, c’est ce qu’on voit sur l’échantil-
lon de Zeiller que j ai pu étudier, et quant à la présence de fausses
nervures chez les Noegqerathiopsis Hislopi sud-africains, elle est
indiquée dans la lettre que m’écrivait R. Zeiïller en date du 23 mai
1913. Je cite littéralement cette partie de sa lettre :
« Ce que je souhaiterais maintenant de pouvoir éclairair, c'est
la question des. empreintes sud-africaines sur lesquelles l’absence
de fausses nervures semble si formelle, comme par exemple sur
l'échantillon que j'ai figuré (Bull. Soc. géol. Fr., 3° sér., XXIV,
pl. xvirr, fig. 8), et qui montre, entre de fortes nervures plates,
une ponctuation vraisemblablement imputable aux stomates. Et
cependant sur un ou deux de ces échantillons de Johannesburg,
je crois bien reconnaître des indices de fausses nervures, ce qui
exclut l'idée de différence spécifique, mais il faudrait avoir en
mains un nombre d'échantillons plus considérable pour tirer la
chose au clair. »
Dans cet extrait il faut souligner l’opinion de R. Zeiller tou-
chant la probabilité de l'identité spécifique du Noeggerathiopsis
Hislopi d'Afrique avec notre N. æqualis. Comme nous l'avons
vu, il est possible que cette opinion soit juste, mais en ce cas
l'observation de Zeiller sur la position des stomates dans des
dépressions serait erronée. Comme il avait affaire à des lambeaux
389
de cuticule et en outre de faible largeur, il aurait été difficile d'y
constater des dépressions. Le plus probable, c'est que nous avons
affaire ici à une supposition de Zeiller, fondée moins sur l'observa-
tion de la cuticule que sur une analogie avec la disposition des
stomates sur les feuilles des Cycadacées, et sur la ponctuation ou
rugosité qu'il avait remarquée entre les nervures sur les
empreintes. Il me semble que Zeiller a fait un lapsus. Des ponc-
tuations sur la roche doivent correspondre à des protubérances
sur la feuille, et de cette façon je penserais que, sitôt que les
stomates ont produit sur la roche des empreintes punctiformes,
c'est-à-dire, de petits creux, ils devaient être plus élevés que
le niveau des cellules environnantes, et non pas être situés
dans des dépressions. J'ai observé une ponctuation ou rugosité,
pareille à celle qu'a trouvée Zeiller sur un échantillon sud-
africain, sur un exemplaire de la rivière Tchenkokta, bassin
de la Toungouska (voir mon travail sur le Cordaites æqualis,
p. à, pl. 1, fig. 4a). Cette circonstance m'incline à penser qu'il
s’agit ici d’une erreur d'observation. La différence observée entre
les dimensions des stomates du Noeggerathiopsis æqualis et de
ceux du N. Hislopi sud-africain et le plus faible allongement des
cellules de la cuticule entourant les stomates, pourraient s'expli-
quer par la différence des climats où croissaient les feuilles en
comparaison. Cette question réclame un nouvel examen très soi-
gné en tenant compte des nouvelles données.
Quant à ce qui concerne le fait que les feuilles de Noeggera-
thiopsis æqualis appartiennent aux arbres connus sous le nom de
Mesopitys Tchihatcheffi Goerpert sp., il devient évident, si l’on
compare le parenchyme de la feuille et ses cellules à contenu
noir, avec la moelle des ramilles et le parenchyme des lambeaux
d'écorce dispersés en quantité au sein des amas de feuilles de
Noeggerathiopsis æqualis, dans les concrétions calcaires de la
couche de Brousnitsyne. La parfaite similitude des tissus corres-
pondants de l'écorce, de la moelle de rameaux et des feuilles
exclut toute espèce de doute. C'est d'autant plus évident que les
empreintes de feuilles dites Noeggerathiopsis æqualis sont tout
aussi fréquentes et répandues partout dans le bassin de Kouznetsk,
que les fragments du bois de Mesopitys Tchihatcheffi GOgPPERT
sp., et se trouvent en outre aux mêmes gisements.
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REMARQUES STRATIGRAPHIQUES
SUR LES FORMATIONS TERTIAIRES DU BASSIN
DE LA MER DE MaARMARA
PAR N. Arabu !.
NUMMULITIQUE. — Les couches nummulitiques des environs
de la Mer de Marmara, ont été découvertes et étudiées par des
explorateurs émérites, comme Ami Boué, Viquesnel, Tchihatcheff,
etleurs matériaux examinés par de Enarauable savants, tels que
d'Archiac et Fischer ; leurs données sont évidemment incomplètes
et les déterminations datent d'un demi-siècle.
Dans une étude de la région, j'ai élé à même de parcourir des
contrées peu connues et, d'autre part, en me basant sur les don-
nées actuelles, bien plus complètes, de me faire sur la question
une idée assez différente de celle que l’on en a aujourd’hui.
Le Nummulitique est développé dans le bassin de la Mer de
Marmara sous deux faciès distincts : un faciès marin, bien repré-
senté en Thrace et dans les régions côtières de l'Asie Mineure
et un faciès saumâtre, développé exclusivement en Asie Mineure.
I. — Nummuliftique saumätre de l’Asie Mineure. — C'est ce
qu'on appelle communément «la formation volcanique de l’Asie
Mineure ».
Presque tous les auteurs, à la suite de Tchihatcheff, l'ont crue
très jeune; tout dernièrement encore, M. Philippson la considé-
rait comme Pliocène. Une preuve péremptoire d'une ancienneté
beaucoup plus grande, ressort des conditions de gisement en
Troade ; dans le rivage de la Mer Egée, cette formation est
recouverte en Spor de dt par les plus anciennes couches du
Miocène de la région, que-j'ai étudiée dans une note antérieure.
Mais l’étude des matériaux m'a permis de fixer avec une cer-
taine précision sa position stratigraphique ; les fossiles très spé-
ciaux qu’elle renferme, n’ont pas été trouvés ailleurs que dans
ces couches de l'extrême base du Nummulitique de la côte dal-
mate, décrites, 1l y a longtemps, par G. Stache, sous le nom de
| Liburnien.
Voici, très rapidement, # constitution de ces couches dans le
pe
ë, Nord- use de l’Asie Mineure :
1. Note présentée à la séance du 18 juin 1947.
1° À la base, calcaires jaunâtres, stratifiés parfois en minces
plaquettes, alternant avec des marnes de même couleur ; ces
couches affleurent en Troade, seulement dans la côte sud, en face
de l'île Mithylène. Pas de fossiles ; épaisseur inconnue, dépas-
sant 600 mètres.
2° Série de grès, de couleur plus ou moins foncée, avec des lits
de charbon et des niveaux silicifiés de marnes et d'argiles ét
quelques rares intercalations de calcaires ; ce niveau est trans-
gressif par rapport au précédent qu'il déborde en s'appuyant
directement sur les massifs anciens par des conglomérats et des
grès rouges puissants, notamment dans la haute vallée de la
Touzla. C'est dans cette série (surlout vers sa partie supé-
rieure), que s’intercalent les roches éruptives et volcaniques de
la région sur lesquelles je reviendrai plus loin. Epaisseur de
500-600 mètres. J’v ai trouvé des fossiles en plusieurs endroits,
toujours de mauvaise conservation ; ainsi à Suleimankioi, dans un
calcaire blanc, compris entre deux coulées de trachyte, j'ai
recueilli : Assiminea tergestina ST., Charhydrobia intermedia
Sr., C. aff. pupula Sr. Près du village Mossuratly : Fascinella
eocenica ST., et de nombreuses empreintes de plantes, tandis que
près d'Aktchinkioi, à quelques kilomètres au Sud-Est du dernier,
j'ai recueilli dans un grès gris, très dur et compact, à veines de
charbon et de concrétions pyriteuses, de nombreuses empreintes
d'Unio et des débris indéterminables de Mammifères; c'est un
gisement très important par l'ancienneté de ces débris, parmi les
plus anciens que l’on ait trouvé en Eurasie et vu leur éloignement
des endroits où ces faunes se présentent, comme on le sait, avec
des formes très affines de celles américaines.
La plupart de ces formes se laissant facilement rapporter à
celles du Liburnien de la côte dalmate, l'âge de ces couches
serait donc Nummulitique inférieur, au moins pour cette partie
de l’Asie Mineure.
3° Ce niveau est recouvert, en plusieurs localités, notamment
dans le bassin d’Ezine, par des grès jaunâtres et rougeâtres, avec
des niveaux sableux et des intercalations de calcaires jaunes à
grain très fin et à niveaux silicifiés. Ces couches qui sont rare-
ment fossilifères, m'ont fourni dans une vallée, près du village
Araplar, de nombreux Aelix, très voisins de A. Ramondi
BrowG., et représentant très vraisemblablement une race à côtes
plus atténuées. Ce niveau est donc d'âge chattien ; épaisseur
approximative de 200 m. ; il est discordant par rapport au précé-
dent et le recouvre avec conglomérat de base près du village de
Musfatkioi. Dans la haute vallée du Scamandre il est transgres-
MAMAN N. ARABU
sif; il occupe la dépression de Baïramitsch en s’adossant directe-
ne aux massifs eristallins.
L'existence en Troade de couches à faune liburnienne donne
à cette région une analogie remarquable avec la côte dalmate,
seule région où l’on ait trouvé une faune analogue ; mais il est
peu probable qu'elle en représente le prolongement au Sud-Est;
elle en est séparée par toute l'épaisseur du massif ancien de la
presqu'île balkanique. Les couches marines nummulitiques
semblent conduire également à l’idée de deux zones isopiques
séparées par le massif du Rhodope et ses prolongements au
Nord-Ouest et au Sud-Est.
Les roches éruptives de la Troade consistent en trachytes,
trachyandésites, dacites et quelques basaltes ; elles forment
des coulées étendues et puissantes, alternant avec des produits de
projection, des tufs en général de couleur blanche et des brèches
volcaniques versicolores ; ces produits s’intercalent dans la partie
supérieure du niveau 2 et sont consolidés par des dykes verti-
caux, traversant toute la série.
Lee roches volcaniques sont caractérisées :
1. Par la fraicheur de leurs feldspaths, qui se présentent
souvent en beaux cristaux zonés.
2. Par l’état d’allération de l’élément coloré, transformé, par
voie de fumerolles, en bowlingite.
3. Par leurs éléments souvent brisés, ou montrant l’extinc-
tion roulante, parfois présentant la structure cataclastique, struc-
ture due aux plissements intenses et répétés que la formation a
subis. Cette formation est souvent énergiquement plissée en
écailles (dans la haute vallée de la Touzla par exemple), alternant
avec d’autres formées de roches mésozoïques et plus anciennes.
Ici, comme au Nord du détroit de Baramitsch, cette formation
prend part à la constitution dés massifs montagneux sous des
faciès métamorphiques (quartzites, schistes satinés, peut-être
même schistes micacés), qui se confondent avec ceux des for-
mations anciennes.
Une question de grand intérêt est celle des roches grani-
toïdes de la région; ces roches constituent l'axe, en partie d’âge
mésozoïique, de Kara-Tchigri, Kawak-Dagh; ce sont non pas des
granites, comme on l’a dit, mais le plus souvent des monzo-
nites, quelquefois quartzifères ; de belles monzonites affleurent
également dans les montagnes du Zarb et de Scheitan Dagh ;
plus au Nord, vers Aksas, ce sont de véritables granites, tandis
que dans le Sud de la Troade, à Tawakly, ce sont plutôt des
gabbros.
“NA
TERTIAIRE DE LA MER DE MARMARA
Je ne puis fournir encore aucune preuve tirée des conditions
de gisement sur les relations entre les deux séries, mais il est
très probable que ces roches grenues, toujours d'aspect très frais
et de composition minéralogique analogue à celle des roches
éruptives indiquées plus haut, en représentent des faciès de pro-
fondeur.
II. — Couches à Nummulites. — Le Nummulitique marin
de la région consiste essentiellement en calcaires zoogènes coral-
ligènes et en calcaires et marnes à Nummulites, formant un
niveau d'épaisseur variable au milieu de dépôts détritiques peu
fossilifères qui forment sa base et sa partie supérieure.
Ses affleurements sont discontinus ; ils forment deux zones
plissées, séparées par des dépôts plus jeunes. Ces zones tra-
versent obliquement la mer actuelle : les affleurements de la côte
de la Thrace ont tous leurs prolongements en Asie Mineure.
Ainsi en commençant par l'Est de la région, on rencontre tout
d'abord la zone nummulitique qui embrasse l’extrémité sud-est
du massif de la Strandja ; en un seul tenant, elle se ramifie
peu après en plusieurs croupes fragmentées elles-mêmes partiel-
lement, en plusieurs îlots, semés comme autant d’écueils dans
le détroit miocène de Derkos-Bogados.
Une de ces croupes (qui comprend les couches éocènes les plus
anciennes de la région) passe au Nord du Dévonien du Bos-
phore et se continue au delà, en Bithynie, dans le rivage sud de
la Mer Noire. Plusieurs autres passent au Sud de l’ilot dévonien ;
elles se continuent également en Asie Mineure par plusieurs syn-
clinaux étroits, pincés dans les plis de la craie maestrichtienne
de la Bithynie ; l'importante traînée du Katirly Dagh, étudiée par
von Fritsch au Nord-Est de Brousse, représente la continuation de
la même zone,
Une autre zone d’affleurements se trouve à l'Ouest; des lam-
beaux de quelque étendue sont plaqués directement sur les
massifs anciens, dans les contreforts sud-est de Rhodope ; les
couches à Nummulites affleurent également dans l'axe des petites
chaînes de Tekir et Kourou Dagh au Nord de la Mer de Mar-
mara ; cette zone, comme la précédente, se prolonge en Asie
Mineure par plusieurs trainées, comme celle découverte par Toula
à l'Est de Lampsaque ; on en trouve une autre près de Biga et
Coquand a rencontré des couches à Nummulites aux environs de
Panderma.
En somme, les deux zones se ramifient vers le Sud-Est et leurs
rameaux se dispersent en éventail dans le littoral de l'Asie
Mineure, où elles finissent à peu de distance du rivage : il n'y
a que les rameaux tout à fait orientaux qui suivent les chaînes
pontiques jusqu'en Arménie et plus loin vers l'Est. Suivies en
direction opposée, on les voit, par contre, rassembler peu à peu
leurs éléments et (excepté un petit rameau qui s'échappe au Sud
du Rhodope) en passant vers Xauthi et Gumuldjina), finir par
confluer dans la région d'Andrinople; les dépôts en question,
s'étendent au delà, dans le bassin de Haskovo et de Philipopoli et
de là communiquent-ils peut-être par la région de Sophia,
comme les affinités des faunes semblent l'indiquer, avec les
dépôts de Bosnie et de la Hongrie.
Dans ces deux zones, le Nummulitique est plissé d'une
manière intense avec le substratum ; pourtant ce ne sont pas deux
faisceaux de plis. Le plissement est localisé, ce qui est très carac-
téristique pour la région. À côté de points peu dérangés, on peut
trouver des plis une et, un peu plus loin, des cndroé où les
dépôts nt métamorphysés: sont His en écailles ;
c'est ce qui arrive en Thrace orientale, dans la région de The
taldja. :
L'étude de la faune m'a fourni des données de grand intérêt ;
je me limiterai ici à la considération des Nummulites qui sont.
devenus si précieux dans les parallélismes.
Les Nummulites de ces couches ont été étudiés par d’Archiac
lui-même et l’on connaît l'importance de ses travaux ; mais les
matériaux, recueillis par d’autres personnes, étaient très incom-
plets, si ira ee que l’on aurait pu croire que dans cette
région, comme dans presque toute l'Europe sud-orientale, la série
est exclusivement représentée par le Lutétien.
Ceci n’est évidemment pas le cas pour le bassin de la Mer de
Marmara ; 1l y a sûrement ici, si l'on prend comme base l'échelle
des Nummulites, qui a fait ses preuves, des dépôts plus anciens et
aussi des dépôts plus récents ; en anticipant, je puis affirmer que
toutes les zones de l’échelle des Nummulites y sont représentées.
Les formes les plus simples et les plus anciennes, se trouvent
exclusivement cantonnées dans cette bande en partie gréseuse, en
partie calcaire, qui affleure dans le rivage de la Mer Noire, à Kara-
bournou en Thrace et à Chilé en Bithynie; elle a été découverte
par Hommaire de Hell ; on y trouve en abondance N. planulatus
Lamk., N. elegqans Sow., et d’Archiac cite également une forme
voisine la N. Viquesneli »'Arcx. Elles sont associées à des formes
très voisines de !V. afacicus Levy. et de N. Guettardi » ArcH.,
qui, en raison de leur petitesse et de la simplicité de leurs filets
cloisonnaires, doivent être considérées comme des mutations
encore peu évolué des formes types.
J'en 4
A
d”
TERTIAIRE DE LA MER DE MARMARA 395
_ Dans ces mêmes couches, à Chilé, se trouvent deux formes de
radiées, voisines de !V. solitarius ne LA Harpe et de /V. deserti
_ DE LA HARPE, trouvées et décrites dans les couches les plus infé-
rieures du Nummulitique de l'Egypte ; d'Archiac les avait déter-
minées comme variolarius-Heberti, qui ne peuvent pas se trouver
à ce niveau. Ces couches seraient donc du Nummulitique infé-
rieur, dont les principales formes ne se trouvent pas au Sud de la
zone indiquée.
Un lambeau très limité, trouvé au Nord-Ouest de la ville d'Is-
mid, m'a fourni NV. irreqularis DEsx., N. subirregqularis DE LA
. Harpe, N. Rollandi M.-Cu., sous ses deux formes, à micro et
macrosphère (cette dernière n’a pas encore été décrite jusqu'à
présent). D’autres formes se rapprochent plutôt de N. distans
Desx. Un pendant de ces couches se trouve en Thrace orientale,
à Hademkioi, où j'ai retrouvé NV. Tchihatchefji (qui est comme
M. H. Douvillé l’a montré, la compagne de distans) décrite par
d'Archiac de cette même localité.
Ces couches de Hademkioi, qui sont des calcaires marneux jau-
nâtres, sont recouverts par une alternance de grès, de calcaires et
de marnes, contenant d'épaisses lentilles de calcaires récifaux, à
Coraux ; ces couches m'ont fourni V. Rutymeyeri D’ARCH.,
N. Chavannesi et de nombreux AN. rotularius Desn., que
M. Douvillé considère comme une race de N. atacicus.
Le couple Rutymeyeri-Chavannesi apparaît plus haut dans la
série (dans le Priabonien), dars d’autres localités. Néanmoins et
malgré l'absence de Nummulites à piliers, le fait de la présence,
en grande abondance, d'Orthophragmines : O. stellata, O. Mar-
hac, O. Douvillei, O. Chudeaui et d'Echinides, très voisins de
ceux de Peyreblanque et du Rocher de la Gourèpe, font de ces
couches du Lutétien supérieur.
Fait très important, à mesure que l’on s'éloigne vers l'Ouest,
les niveaux inférieurs sont remplacés par des couches non marines.
Déjà, près du village de Kutchuk-Tchekmedje, proche de Cons-
tantinople, des couches à Congéries remplacent ces niveaux infé-
rieurs. La première Nummulite qu'on trouve au-dessus, c’est le N.
rotularius Desx. donc du Lutétien supérieur. Plus à l'Ouest, la série
débute par des faciès détritiques, des grès et conglomérats puis-
sants souvent à stratification entrecroisée ; à Guré Dére, près de
Lampsaque, après un épais conglomérat de base, par des marnes
à traces de plantes, puissantes de plusieurs centaines de mètres.
Mais en même temps, on constate que les Nummulites des
couches supérieures appartiennent à des niveaux de plus en plus
élevés de l'échelle.
396 N. ARABU
Ainsi sur le Lutétien supérieur de Sterna, à NV. rotularius, on
trouve des couches à N. Fabianii Prev., forme priabonienne. Je
n'ai pas trouvé cette forme dans le lambeau de Guré Dére, mais
on y trouve ici en abondance, N. contorlus Desx. et N. striatus
Bruc., formes auversiennes, el dans des grès supérieurs, N. mio-
contortus, forme décrite par Tellini, dans les couches oligocènes
de l'Italie. Dans tous les cas, des couches du début de l’Oligocène
se trouvent représentées dans la vallée de Kerasia, un peu à l'Est
du bourg de Myriophyso, au Sud de Tekir Dagh. Ici, au-dessus
de couches à N. Fabianü, on trouve des calcaires ou les Nummu-
lites très petites, toutes à grande loge, sont ou à lame spirale très
mince et à cloisons inégalement espacées, caractères qui les
mettent près de N. Boucheri De LA HARPE, ou des formes à tours
hauts et présentant comme N. Tournouëri ne LA HARPE une ten-
dance au déroulement. Ce sont très vraisemblablement des races
géographiques de ces espèces. Par-dessus ces couches vient cette
épaisse couverture de grès, à faciès de flysch, le flysch oligocène
de Tekir et Kourou Dagh, dont j'ai dit un mot dans une note
antérieure.
Quelles sont les relations de ces dépôts avec ceux des régions
avoisinantes ? C’est un grand problème que les données insuffi-
santes sur le Nummulitique de la presqu'île des Balkans et de
l’Asie Mineure ne permettent pas encore de résoudre.
Les affinités des faunes sont très grandes avec le Nummuli-
tique de la Hongrie. D'autre part, cette série plissée de Thrace,
ne peut pas être considérée comme le prolongement de celle
formée dans le géosynclinal dinarique, dont les massifs anciens
du Rhodope et leurs prolongements mésozoïques vers le Nord-
Ouest semblent la séparer. En outre, la marche de la transgres-
sion, dans les deux cas, a eu lieu en sens inverse et centripète par
rapport à ces massifs. Peut-être sommes-nous en présence de
deux zones isopiques distinctes, les dépôts de la Thrace, s’oppo-
sant à ceux de la Macédoine orientale, comme ceux plus septen-
trionaux de Bosnie s'opposent à ceux de la côte croate et dalmate.
LÉGENDE DE LA FIGURE 1, p. 397. — 1, Roches éruptives ; 2, Terrains paléo-
zoïques ; 3, Terrains mésozoïques ; 4, Eocène marin ; 5, Oligocène ; 6, Nummu-
litique à faciès liburnien ; 7, Vindobonien ; 8, Sarmatien ; 9, Pliocène ; 10, Qua-
ternaire et alluvions récentes.
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NUMMULITIQUE
1e
CLASSIFICATION DES FORMATIONS NUMMULITIQUES
DES ENVIRONS DE LA MER be MaARMaARa.
COUCHES MARINES A NUMMULITES
LirrorAz Norp
TurAcE
DE L'ASIE MINEURE
Supérieur
. Flysch oligocène de
Tekir et Kourou- 9
Dagh.
. Calcaires à Numsmnu-'5, Grès à Nummuliles
liles Boucheri, N.| miocontortus à l'Est
Tournouëri de Kera-| de Lampsaque.
sia Dere.
Moyen.
Calcaires à Num.|#. Calcaires jaunâtre à
Fabianii de Kerasia| Num. contortus, N.
Dere et grès rouges| sirialus, à l'Est de
de Sterna. Lampsaque..
. Calcaires à N. rotula-|3, Caleaires à N.rotula-
rius, Orthophragmi-
na Douvillei, Prenas-
ter alpinus de Kout-
chuk Tchekmedie,
rius,de Katirly Dagh,
au NE de Brousse.
. Calcaire marneux de|2. Calcaires à , Num.
Hadémkioi à Num.
Tchihatchefji.
distans, N. Rollandi
d'Ismid.
Inférieur.
Calcaire à N.planula-|1. Grès griset calcaires
tus, N.elegans de Ka-| jaunâtres de Chile
rabournou (Thrace),| (Bithynie) à Num, a-
lacicus, N, planula-
lus, N, elegans.
COUCHES SAUMATRES
3.Calcaires et grès rouges
2. Grès en gros bancs à la ||
. Suleimankioi.
. Grès En gros bin |
‘ d'un cale. marneux en |
1
|
Aste MiNeuRE (| Me
à Helix Ramondi
bassin d'Ezine.
du
Lacune
partie inférieure alter
nant en haut avec des |
roches éruptives; cou- |}.
ches à Fascinella eoce-.
nica de Babakalessi,,
faciès flysch, avec de 1
rares intercalations à |
plaquettes ; sans fo
siles ; afñleurent dans 1
Moon sud dela Troade
peut-être en partie d
crétacé.
. FAT RIRE TK, sai PE
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F Fi Na SE où
. M
© HERTIAIRE 5% ta: MER DE REA 399
Néocène. — Le Néogène de la région comprend des couches
miocènes et des couches d'âge pliocène ; ces couches se répar-
tissent de la manière suivante :
B. Pliocène : — 2. Conglomérats à bancs subordonnés de
sables de la ville de Gallipoli dansles Dardanelles, à Cardium
crassum, C. Tchaudae, etc.
1. Sables, grès, argiles à bancs de conglomérats, localisés
dans le golfe d'Ismid, à Congeria aff. croatica, Cardium aff.
edentulatum, etc.
A. Miocène : — 3. Couches saumâtres à Mactra caspia,
M. bulgarica, comprenant un niveau calcaire, intercalé entre
deux formations détritiques ; celle de la base est d'eau douce
à Unio et Paludines, elle débute par des conglomérats con-
tenant la faune à Hipparion.
2. Marnes bleuâtres, alternant avec des grès fins ou gros-
siers, parfois avec des conglomérats ; série généralement
saumâtre, stratifiée par bancs épais ; elle débute par des
couches marines (dans la région du lac Derkos) à Osfrea
cochlear, O. Hoernesi, Leda sp., etc
1. Calcaires coquilliers à Pecten convexo-costatus, Cardita
crassa, Venus Tauroverrucosa ; ils représentent les couches
miocènes les plus anciennes de la région.
Quant à l’âge absolu de ces couches, tel qu'il résulte de l'étude
de leurs faunes, j'ai essayé de l'établir dans plusieurs notes anté-
rieures ; je crois nécessaire d'ajouter les observations suivantes.
J'avais attribué au Vindobonien les couches les plus anciennes
du Miocène de la région ! ; ceci, en me basant sur la considération
des formes à caractère saumâtre, dont un certain nombre n’ap-
paraissent que dans la partie moyenne du Miocène de l'Italie,
comme Apicularia Guerini Sacc., Setia Tauromiocenica Sacc.,
Glomulus Monterosatoi Sacc. (Apicularia, Setia, Glomulus sont
des sous-genres de Æissoa) ; d'autres même, comme ANassa sub-
reticulata Bezz., N. coarctata Kicuw. ne se DA RENE que dans la
partie supérieure du Miocène italien (Colli Tortonesi, Sta Agatha).
La faune marine de ces couches consiste surtout en Lamelli-
branches et ce sont pour la plupart des formes indifférentes ; il
y a cependant quelques indices d’une ancienneté plus grande ;
1, N. AraBu. Etudes sur les formations tertiaires du bassin de la mer de Mar-
mara. Etage vindobonien de la Troade. C. R. Ac. Sc., CLX, p. 34, 4 janvier 1915,
200 N. ARABU
ainsi Ostrea Granensis Fonr. est une forme burdigalienne et
Ostrea crassissima Lamk. est représentée par une toute petite
forme, à caractères primitifs ; quant au Pecten convexo-costatus
Agicx, considéré comme burdigalien, la position stratigraphique
de son gisement d’origine n’est pas encore précisée. C’est cela qui
Mt décidé de one der ces couches, comme représentant
dans la région la base du Vindobonien.
Mais Rae lors, j ai eu l’occasion de parcourir des ouvrages
que je ne connaissais pas et surtout de voir la littérature sur les
contrées voisines. Il y a quelques années, M. Schaffer, de l’Uni-
versité de Vienne et directeur de la Section géologique du Hof-
muséum, avait publié un travail sur la faune d'Edimbourg, loca-
lité typique du Burdigalien viennoiïis ; or j'ai trouvé dans ce
mémoire presque Lobtes mes formes.
Il y a aussi un autre motif ; c'est la continuité, sur des grandes
surfaces, des zones de sédimentation suivant lesquelles semblent
localisées nettement, au moins dans un très grand nombre de
cas, les couches géologiques. Or justement dans les pays auxquels
je peux comparer ma région, le Miocène débute par des couches
du premier étage méditerranéen : dans le Nord de la Grèce, en
Arménie, en Perse.
Ces can done me forcent à être moins aflirmatif sur l’âge
de ces couches, de différer au moins ma réponse jusqu'à un nou-
vel examen de mes matériaux.
Par contre, la position stratigraphique des marnes bleues de la
Thrace ! — /a mollasse aux points verts des anciens auteurs — me
semble bien établie. Elle comprend trois séries de couches :
3. Couches à Congeria byzantica Anpr., Melanopsis callosa
À. Braux de la partie orientale de la Thrace.
2. Couches saumâtres à Mactra Basteroti May. de Rodosto.
1. Couches marines de la région de Derkos-Karabournou à
Ostrea Hornesi Reuss, O. cochlear var. navicula Br., etc.
Ce sont des couches vindoboniennes par leur Mactra Basteroti.
En outre, elles sont recouvertes directement par le Sarmatien ;
pourtant, les deux Huïîtres citées n'apparaissent, dans le bassin de
la Méditerranée, qu'au Pliocène ; mais comme d'autre part, dans
le bassin de Vienne, on trouve dans le Vindobonien les formes
en question on pourrait en conclure que c'est par l'Est de l’Europe
et par la région de la Mer de Marmara qu'elles ont émigré dans
la Méditerranée pliocène.
1. N. Aragu, Le Vindobonien de la Thrace. C. R. Ac. Sc., CLX, p. 72, 11 jan-
vier 1915,
TERTIAIRE DE 'LA MER DE MARMARA 401
Intéressante à considérer aussi, est la relation de ces couches
avec les précédentes : il y a passage insensible entre elles dans
la région des Dardanelles. En même temps, les marnes bleues se
montrent transgressives vers l'Est. Tandis que les premières
sont confinées au littoral de la Mer Egée, les marnes bleues
occupent tout le bassin de la Thrace orientale, où elles se pré-
sentent avec des épaisseurs dépassant sans doute 500 m. Elles
recouvrent directement le Flysch oligocène du Tekir Dagh et vers
l'Est les calcaires lutétiens des environs de Constantinople.
Le Sarmatien ! comprend plusieurs niveaux. Il est caractérisé
de haut en bas, par la grande abondance de Melanopsidés qui se
présentent avec une grande variété de formes ; plus complet dans
la région de Dardanelles, il y présente la constitution suivante :
4. Une grande dalle de calcaire jaunâtre, en partie oolitique,
sans fossiles, d’une trentaine de mètres d’épaisseur, couronne
l’ensemble. -
3. Alternance de grès, marnes et calcaires marneux, à Mactra
caspia Eicuw. et de petits Cardium indéterminables.
2. Calcaire jaunâtre à débris de coquilles, à Mactra caspia
Eicaw., Melanopsis trojana R. Hoerx., etc., alternant avec des
grès généralement sans fossiles.
1. À la base, grès, sables et argiles, en bancs épais, aux cou-
leurs en général sombres, contenant des fossiles d’eau douce :
Unio Steindachneri, Neritina Scamandri, etc.
Épaisseur dépassant 400 m. Il fait suite sans discontinuité au
Vindobonien, dans les Dardanelles, au delà du bourg de Ren-
kioi. Mais dansl’Est de la région, vers Constantinople, il recouvre
en discordance le même Vindobonien plissé et s'appuie, plus loin,
directement sur l’Eocène et sur le Dévonien du Bosphore.
C’est un ensemble important, dont la faune présente un carac-
tère plus lacustre même que le Sarmatien du bassin de Vienne.
Les deux formations ne sont d’ailleurs qu'en partie syn-
chroniques ?. IL n'y a que la base du Sarmatien de la Thrace qui
est d'âge sarmatien ; une partie même de la première division
est plus jeune. Neumayr a déterminé, provenant de ces couches,
plusieurs ossements de Vertébrés, appartenant à la faune de
1. N. Aragu. Sur le Néogène du Nord de la mer de Marmara. C. R. Ac. Se...
CLVII, p. 347, 4 août 1913.
2. N. AxagBu. Etudes sur les formations lertiaires. Classification et parallé-
lismes des couches néogènes.. C. R, Ac. Sc., CLXII, p. 332, 28 février 1916.
2mai1919. : Bull, Soc. géol. Fr., XVII. — 26,
10% PR k. ARAËU
Pikermi et j'ai trouvé dans la base même de l'étage, aux envi-
rons même de Constantinople, des éléments de la même faune.
Or dans le bassin de Vienne, le Sarmatien entier est caractérisé
par la faune du deuxième étage méditerranéen, à Mastodon augus-
tidens et Dinotherium hors icum. La faune à Hipparion et Mas-
todon longirostris n'apparaît qu'avec « les couches à Congé-
ries ». IL y a dans l'Europe orientale, comme j'ai essayé de le
montrer dans une note, un chevauchement de faciès provenant
de la dessalure progressive de l’ancien bassin de la Mer Noire,
beaucoup plus vaste autrefois, faciès pris à tort comme des
étages et au milieu desquels, ue les Vertébrés permettent de se
reconnaitre.
Ainsi le Sarmatien ! de ra Thrace est {si l’on prend comme 4
critérium la faune de Pikermi) synchronique du Sarmatien supé-
rieur méotique de la Russie méridionale, et des couches à Congé-
ries du bassin de Vienne. Le Pontien, tel qu'on le conçoit géné-
ralement, comme un niveau bien déterminé, représentant une
période d’alluvionnement intense et caractérisé à la fois par un
épanouissement de Congéries et par la faune de Pikermi n'existe
pas. Le
Les couches que je viens d’esquisser (le Vindobonien et le
Sarmatien de Thrace) ont été depuis longtemps étudiées et
décrites par deux géologues français, A. Boué et Viquesnel ;
plus tard Tchihatcheff découvrit ce lambeau, qui est peut-être du
Burdigalien, de l'Ouest de la Troade. Viquesnel attribuait au
Miocène la « mollasse aux points verts » de la Thrace et mettait
les couches à Mactra (A. Boué disait Cyrena) dans le Pliocène.
Dans tous les cas, les dernières recouvrent le Vindobonien comme
j'ai pu m'en assurer.
Vers 1870, la contrée a été à nouveau parcouruè par Hochstät-
ter, professeur à l’Université de Vienne, qui se fiant à la très
grande ressemblance de faciès avec le Néogène du bassin vien-
nois, renversa la succession établie par ses prédécesseurs : il
assimile au Sarmatien les couches à Mactra et considère comme
d'âge pontien les couches à Congéries et le reste du Vindobomien.
Ïl admet même un ZLevantin qui n’est autre que la partie termi-
nale du Sarmatien des environs de Constantinople, et un Thra-
cien représenté par un grand développement de conglomérats,
occupant le centre de pe cuvette tertiaire de la Thrace, débar-
rassé par l'érosion de ses couches supérieures. Malgré 0
1. N. Arasv. Existence de la faune à Hipparion dans le Sarmatien de la Mer de Ft
Marmara et ses conséquences pour la classification du NÉDERES Le R. Ac. Se,
CLXII, p. 424, 30 mars 1916.
FAPANVES JPA ENN EP EE
a
_
4
FIRE
© HERTIAIRE DEŸLA MER DE MARMARÀ 403
.
_ invraisemblance, ces idées ont été admises et se trouvent dans
_ tous les traités; 11 y a même des auteurs ayant parcouru la
région qui les répètent encore.
C'est surtout pour le Pliocène de la région que la reprise de la
question était à souhaiter ; 1] y avait trois sortes de couches plio-
eènes, et l’on avait le droit d'être étonné de cette grande variété
de faciès quelque admissible qu’elle fût à la rigueur.
1° Le faciès Thracien de Hochstätter.
2° Le Levantin du même auteur, développé en terrasse, suivant
lui, le long du littoral nord de la mer actuelle ; c’est Le faciès pan-
nonique.
3° Les couches saumâtres pliocènes, découvertes par Andrus-
sow, près de la ville de Gallipohi, dans les Dardanelles ; faciès
qu'on pourrait appeler euxinique.
Ceci pour la Thrace seule. Il faut ajouter un quatrième faciès,
« la formation volcanique de l'Asie Mineure », le « Jungter-
tiär » de M. Philippson, professeur à l’Université de Bonn, qui la
considère comme Pliocène également. C’est un faciès... asiatique,
l’on pourrait dire ; mais l’âge de ces couches est beaucoup plus
ancien ; elles appartiennent à l’Eocène le plus inférieur comme
je l'ai précédemment montré. Puisque les deux premiers faciès
appartiennent au Sarmatien il ne reste comme Pliocène dans la
région, que les couches de Gallipoli, que j'ai pu rapidement étu-
dier pendant une dernière course dans la région.
_ Ce sont des conglomérats très puissants avec des bancs de
sables intercalés ; ils s'appuient sur les couches un peu redressées
du Sarmatien et J'y ai récolté les formes curieuses de Cardium
que M. Andrussow avait décrit dans les couches du cap Tehaouda
en Crimée avec lesquelles il avait déjà parallélisé les conglomé-
rats de Gallipoli.
Ces couches sont de la fin du Pliocène-Levantin. J'ai décou-
vert des couches qui semblent un peu plus anciennes dans le
fond du golfe d'Ismid à l’autre extrémité de la Mer de Marmara.
À cause de la présence de Congéries, très semblables à la C. croa-
Lica, et de Cardium, très aplatis, du groupe des C. edentulatum,
_ on pourrait paralléliser ces couches avec le Dacien des géologues
: roumains, CAR At
Ces couches me semblent intéressantes à un autre point de vue,
au point de vue de la naissance du bassin actuel de ia Mer de
Marmara. On connaît les hypothèses mises en avant pour expli-
quer les curieuses connexions de la Mer de Marmara avec Les
404 f N. ARABU
mers voisines. La plus accréditée de ces hypothèses est que le
Bosphore et les Dardanelles représentent des tronçons d'anciennes
vallées fluviatiles submergées par la mer au Quaternaire.
Mais cette hypothèse ne me semble pas suffisante pour expli-
quer différentes particularités de la topographie sous-marine,
entre autres, cette fosse de plus de 1 000 m. orientée suivant l’axe
de la Mer de Marmara, ni l'aspect si découpé de ces rivages,
ces golfes profonds que lx mer envoie au loin à l'intérieur des
terres, ces presqu'iles longues et étroites et les îles, disposées en
traînées, le long des rivages.
Ïl est à remarquer que les couches néogènes sont localisées en
Thrace dans le rivage nord de la mer; en re. Mineure, elles ne
sont représentées, si l’on excepte l’ ot liseré du Sud Le Darda-
nelles, que par quelques lambeaux au Nord-Est de Brousse, Indices
d’une communication ancienne des mers vindoboniennes et sar-
matiennes de la Thrace avec les bassins contemporains occupant
les dépressions salines du centre de l'Asie Mineure ; partout ail--
".
leurs, entre ces deux points, on ne voit que de grands escarpements .
de roches anciennes et éruptives. Des dislocations récentes
ont dû agrandir l’ancienne cuvette néogène ; partout d'ailleurs, et
surtout près des rivages les couches, anciennes ou récentes, se
montrent redressées, disloquées, tassées suivant des failles paral-
lèles à la côte.
Mais les données sur la région sont encore très rares, de
grands espaces n'ont pas été Son ament étudiés, d’autres sont
inexplorés. Je crois néanmoins qu'en se basant, d'un côté, sur
cette apparence de plissement que n'importe quelle carte nous
montre, due à l'orientation grossièrement ouest-est des prinei-
paux traits topographiques (les golfes d'Ismid, de Guemlick, de
Xéros ; les presqu'iles de Gallipoli, du Samanly Dagh; la
dépression de l’Ergheni-Sou et celle, mise en évidence par
M. Philippson, au ei de la Mer de ‘Marmara, jalonnée par.
les lacs Appolonia et Manyas; la fosse axiale de la mer de Mar-
mara, etc.), d'un autre côté, sur la disposition des couches plio-
cènes d'Ismid, indépendantes du Sarmatien, et transgressives
sur le Secondaire ou sur des couches plus anciennes, des couches
de Gallipoli, également pliocènes, s'appuyant sur le Sarmatien
redressé, je crois, dis-je, qu'on peut avancer l’idée que ces dislo-
cations ont débuté avec le Pliocène et se sont continuées ensuite ;
elles continuent même de nos jours comme le témoignent les
fréquents tremblements de terre quiravagent parfois ces contrées.
TERTIAIRE DE LA MER DE MARMARA 5 405
CLASSIFICATION DES COUCHES NÉOGÈNES
DES ENVIRONS DE LA MER DE MarMarA
Pliocène.
Levantin.
[AS]
. Conglomérats à bancs subordonnés de sable de la ville de Gallipoli
- dans les Dardanelles, contenant Cardium crassum, C. Cazecae, Dreis-
sentia Tchaoudae, etc.
Dacien.
1. Sables, grès, argiles à bancs de conglomérat, couches localisées dans
le golfe d’Ismid, contenant Congeria a/f.croatica, Cardium aff. edentu-
latum.
Miocène.
Samartien supérieur, Maeotique.
3. Couches saumäâtres à Mactra caspia, M. bulgarica comprenant un
niveau calcaire intercalé entre deux formations détritiques ; celle de
la base est d’eau douce à Unio et Paludines et débute par des conglo-
mérats puissants contenant la faune à Hipparion.
S Vindobonien.
19
. Marnes bleuâtres. alternant avec des grès fins ou grossiers parfois
avec des conglomérats ; série généralement saumâtre, stratifiée par
bancs épais el contenant des lits de charbon ; elle débute dans les
Dardanelles par des couches sans fossiles et dans la région du lac
Derkos, en Thrace orientale, par des couches marines à Ostrea
cochlear, O. Hornesi, Leda sp., Dentales, etc.
Burdigalien .
1. Calcaires coquilliers à Pecten convexo-costalus, Cardita crassa, Venus
tauroverrucosa; ils représentent les couches miocènes les plus an-
ciennes de la région.
RAPPORT DE LA COMMISSION DE COMPTABILITÉ
‘do Observations générales.
La Commission de comptabilité chargée de l’examen des
comptes de 1915 et 1916, n’a recu ces comptes qu’en décembre
1917 ; elle a dù surmonter quelques difficultés résultant du che-
vauchement des exercices sur les années correspondantes.
L'usage s’est, en effet, introduit dans ces dernières années de
faire Een Le les bide soumis au Conseil, les dépenses
engagées dans l'exercice, bien qu'elles ne fussent pas toutes
payées. Cette spécialisation des dépenses à l'exercice correspon:
dant a sa raison d'être dans le budget de l'Etat, où chaque
dépense doit au préalable être votée par le Parlenient. Mais elle
a pour notre Société le grave inconvénient de ne pas faure TESEONES
tir la situation réelle de la caisse.
C'est ainsi que depuis les comptes de 1907, insérés dans le
Bulletin de 1908 (p. 587), les encaisses ne figurent plus sur ces
tableaux, et cependant dans une comptabilité normale, la diffé-
rence entre les recettes et les dépenses doit être précisément
identique à la différence des encaisses. Cette vérification est d'un
usage général dans toutes les comptabilités quelles qu’elles soient,
etil est fâcheux de ne pouvoir la mettre en évidence. Notre Tré-
sorier a du reste bien reconnu les inconvénients de cette manière
d'opérer et ce chevauchement a été supprimé à partir de 1945. |
La Commission a été frappée de ce fait assez singulier que des
exercices signalés comme clôturés en excédent, avaient cepens
dant dû faire des emprunts au compte capital. C'ést le cas par
exemple pour l'exercice 1914 qui, d’après les tableaux sérait en
excédent de 1 160 francs et qui malgré cela a dû emprunter aû 2
compte capital 1943 fr. 25. C'est id exercicé a dû payer ” F.
une somme de 5434 fr. 80 portée en dépensés en 1913 et non A
payée, tandis qu'il n’a laissé impayé en fin d'exercice que
2 007 fr. 35. De là une dépense supplémentaire de 3 427 fr. 45,
représentée de la manière suivante : IR
Emprunt au compte Capa ER 1 943 25 1
Excédent de l'exercice 1914...... 1160 » £
Diminution de l’encaisse........ NS 24 0
Total égal.... 3427 45.
Aussi malgré les excédents signalés à db reprises, JES
emprunts Ets au compte Se loin d'être partiellement amor-
tis, comme le Trésorier semble l'avoir pensé un instant (rapport
sur les comptes de 1914), ces emprunts, dis-je, n'ont fait que
s’accroitre jusqu'en 1916. Tous les exercices ont été en déficit
l
407
réel, déficit masqué par le report des dépenses d’un exercice sur
le suivant.
De plus les dépenses se sont trouvées avoir été portées en
double, au moins lorsqu'on a dû revenir à une comptabilité
réelle, — C’est ainsi que les 2 007 fr. 35 non payés et figurant
sur le tableau des dépenses de l'exercice 1914, ont dû être por-
tés sur les dépenses réelles de l’année 1915.
‘2 Examen des comptes de 1915 et 1916.
Les budgets de ces deux années ne pouvaient pas échapper aux
conséquences de la situation générale ; les recettes qui s'étaient
améliorées d’une manière notable de 1912 à 1914 et s'étaient
élevées progressivement de 19 311 fr. 31 à 23 181 fr. 05, ont brus-
quement fléchi à 16 633 fr. 39 en 1915 et à 16 667 fr. 60 en 1916.
La diminution porte à la fois sur les cotisations qui ont perdu
près de 3 000 francs en 1915 et près de # 000 francs en 1916, et
sur les ventes des publications en perte de plus de 2 000 francs.
Grâce au zèle et à l’habileté de notre trésorier, M. Lemoine,
des conversions de titres faites au moment opportun, ont permis
de porter nos revenus de 4 721 fr. 65 en 1914 à 5 312 fr. 05 en
1916. Cette augmentation n'a malheureusement compensé qu’une
faible partie des diminutions précédentes.
A signaler également l'attribution par le Conseil au fonds des
publications, d'une somme de 1 000 francs, prélevée sur le fonds
Ve Fontannes.
Les dépenses ont également diminué; celles qui portent sur les
dépenses ordinaires sont plutôt apparentes que réelles, le loyer
n'ayant pas été intégralement payé. Sa diminution de 25 °/, con-
sentie par la Société propriétaire pendant la durée delaguerrenéces-
sitera un règlement de compte qui figurera surle budget de 1917.
Une diminution plus importante porte sur les frais des publi-
cations qui passent de 12021 fr. 90 en 191% à 8 760 fr. 50 en
1916, et cela malgré l'augmentation notable des prix de l'impres-
sion. Elle provient du ralentissement et du fléchissement de nos
publications et c’est là un fait extrêmement regrettable, puis-
qu'elles donnent la mesure du rendement utile de notre Société.
En résumé, les deux années 1915 et 1916 sont caractérisées à
la fois par la diminution des recettes et par la diminution des
dépenses utiles ; en 1915 il a été fait encore un emprunt au
compte capital de 1 012 fr. 26 nécessaire pour couvrir une partie
du déficit de 1914 ; en 1916 il a encore été fait un emprunt ana-
logue de 800 francs, mais il peut n'être que provisoire puisqu'il
se traduit en réalité par une augmentation à peu près égale de
l’encaisse,
| 408 RAPPORT DE LA CO
Tableau récapitulatif des €
RECETTES 1914 | 495
1° Ordinaires
Cotisatonsicourantess ee PS ET EN MERE
CotiSaTOnS AU IDÉES NES ER RES ETES
Droits d'entrée se ANNE Ne RARE nr RENTE ra RP Et pe
é 19064 65
2° Vente de publications
Bulletins, Mémoires, C. R. somm., tables, divers... 1242 »
Mémoires de Paléontologie.......... CRE RS EAN 1501 40
Souscription - du Ministère. ............:.. de 1350 >|
3° Recettes extraordinaires
Remboursement de la Société Générale. ............
Remboursement du compte Prix au compte courant.
Vente de publications en double. . RURAL Ve
Vente de collections de M. Cheux et Divers .. UE
Attribution d’une partie du Fonds Ve Fontannes à
l'impression de planches du Bulletin de 1916......
TorAr DES RECETTES. UN,
: #27 000 k ae Frs l RCE À A = €
_ RAPPORT DE LA COMMISSION DE COMPTABILITÉ 409
DÉPENSES 1914 1945 1916
aite de l'ancien agent ................... rl "800 5: "8005 1E 8005
an vod, 3000 »| 3000 »| 3000 »
oyer, assurances, contributions................... 4371 35| 3448 20| 2247 15
niragé. LOU TRES RARE RSS 129 »| 39 45] 23 30
ANS ER SRE PR RN e LUe 20 85
a 147 20] 41475) 2 »
burèen, ménage... 970 40| 836 75| 766 70
Re Re RE 524 50| 565 35| 616 45
MO ele) SR AUL ES 86 50 79 » 60 »
9999 15] 8883 50] 7506 15
nions LI CO PORUIONT IR TERRES ARR RTE 442 45] 1533 10
TS CORRE RIRE ER TE _3376 70| 3007 70| 5329 95
omptes Hétu Sonbames 1... SLI INT ENT UEL 1328 05] 717 30| 1360 10
ts des Bulletins et des C. R. Sommaires... 231 40| 351 05] 342 05
res He Paléontologie er vies ren 6643 60| 724 »| 1728 40
12021 90! 6333 15| 8760 50
POP APN 22021 05] 15216 65116266 65
Excédent des Recettes..,,........... 1160 »| 1416 74] 400 95
Total égal.......:..| 23181 05] 16633 39/16667 60
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#10 RAPPORT DE LA COMMISSION DE COMPTABILITÉ | ER
Résumé des Comptes de 1915
RECETTES DÉPENSES
oo 1
1° Ordinaires | 1° Ordinaires
Revenus eee 479% 41% » »|[| Frais généraux......... "À
Frais à déduire........ —-68 80! 4725 34
Cotisations et droits d’en-
HOT | MERA fu » »| 9340 »|! 20 Frais de Publications...
2° Vente de Publications » »| 1665 65
3° Divers 3° Divers
Remboursement du Avances faites à l'exercice] “}
compte Pris... 30 » » 1914 sur le compte cou-|
Remboursement de la rant 1915. HORS
Société Générale...... 5495 » »
Vente de -collections lé-
BUCES EUR ER nee ce 820 45| 902 40||. Fe
Lotali SEE » _»|16633 39 5 lotale ece t SR ETERE
4° Compte capital! 4° Compte capital
Cotisatido à vie 10 400 » » »|| Achatde titres et opérations|
Remboursement de titres| 6866 83| 7266 83 sur les obligations de la
Total des recettes. » »1[23900 22 Défense nalionale.......
Total des dépenses...
En caisse au 1% janvier 1915. nu caisse au 31 déc. 191
Établissement de crédit.|+173 35 » »|| Établissement de
À la Société Géologique .|—533 80|—360 45 CLÉS. RER 57 70
TORRES 2853000 2e BOSSER
< PIQUE AE 5.
1. Emprunt au compte capital 1012 fr. 26. Total égal...
: FONDS FONDS
ATTRIBUTIONS EN : des de secours
œuvres de guerre ! BAROTTE ? (
UT POS PARIRN APE | Si » :» 600 85
L'OLS ETES NRA » » 635 »
LOLG TRE CNRS 900 » 500 »
1. Ces fonds ont été constitués en 1915-1916 par des dons PhD et des s somi
2, Le fonds Barotte a été augmenté, en 1915, par un don a anonyme. 7
RAPPORT DE LA COMMISSION DE COMPTABILITÉ rt
Résumé des Comptes de 1916
RECETTES DÉPENSES
_ = a
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F4 do Ordinaires 10 Te BR
Revenus: M ar A -| 5364 40 Frais généraux... ,....... 1506 15
Frais à déduire. ....... 59 3917531270)
Cotisations et droits d’en-
LRO ERP » »| 8320 »
2° Vente de Publications. » _»|] 1760 75]! 2° Frais de Publications... | 8760 50
Le 3° Divers néant
Remboursement du
Moompie rire... 76 » » »
Vente de collections lé- 3° Divers
. guées, etc. 198 80 » »
Contribution ue Fonds
_ Fontannes à la confec-
F: tion de planches. . .| 4000 »| 1274 80
F 1 UT ARS [16667 60 HO CM RUE 16266 65
4 4° Compte capital < ” 40 Compte capital
Cotisation à vie......... » »| 400 » néant
é Total des recettes... » _»[17067 60 Total des dépenses....[16266 65
… En caisse au 1** janvier 1916. En caisse au 31 décembre 1916.
sement de crédit 57 70 » »|| Établissement de crédit...| 862 45
k la Société Géologique. 3 0 61 20|| A la Société Géologique...| néant
Kotal defl'aebif: 2.2 » »|17128 80 Dot male tu Pis 17128 80
éciaux
REPRIX PRIX PRIX PRIX FONDS
FoNTANNES PresrwicH GauDry GossELET FoNTANNES
(m. argent) (m, d’or) (m. argent) (missions)
4 $ » DD 1197 » S PE 900 »
- 1200 35 300 35 + 693 35 (a) 1127 65 (b) » » 5)
1250 TE) D 1000 »ic) » » 1800 »
onibles sur les Prix Prestwich et Gaudry.
-412 RAPPORT DE LA COMMISSION DE COMPTABILITÉ
3° Compte des fonds spéciaux.
On sait que ces comptes sont complètement séparés de ceux
du budget ordinaire. Grâce à des conversions de rentes le revenu
de ces fonds a pu être augmenté de 276 francs qui ont été attri-
bués par partie au fonds de secours Barotte et au fonds Ve Fon-
tannes.
Un fonds de secours aux œuvres de guerre a été constitué par
le Conseil, en 1915, par une attribution de sommes disponibles
sur le prix Prestwich et sur le prix Gaudry, auxquelles est venue
s'ajouter une somme de 600 francs provenant de dons anonymes.
Nous rappelons également que le Conseil a prélevé sur le ‘fonds
Ve Fontannes une somme de 1 000 francs pour faciliter la publi-
cation des planches accompagnant les notes parues dans lé
Bulletin. :
4° Conclusion.
Somme toute, bien que la situation de la Société soit loin d’être
satisfaisante, on peut Cependant se féliciter de voir qu'elle a pu.
vaillamment surmonter les difficultés de la période actuelle ;
grâce au zèle de ses membres, elle a pu continuer ses publica-
tions malgré les pertes qu’elle a subies dans ses éléments les
plus jeunes et les plus actifs, et malgré les difficultés de toutes
sortes éprouvées par les travailleurs.
Les comptes ont été tenus régulièrement par la gérance, grâce
à l’aide apportée par M"° Tortellier qui a pu suppléer M. Mémin
mobilisé. 5
La Commission a signalé plus haut le zèle et l’habileté de
notre trésorier, M. Lemoine, elle vous demande de lui donner
quitus de sa gestion et de lui voter de chaleureux remerciements.
Le 4 février 1918.
Pour la Commission de comptabilité.
Le. rapporteur : HENRI Douvicré.
Sur la proposition du Président, l'assemblée approuve ce rap- …
port. Des remerciements sont votés au rapporteur M. Douvirré et
au trésorier, M. Pauz LEMOINE, à qui la ae donne quitus de
sa gestion en 1915 et 1916.
re RE dt Et QE + Er DE ontor 48 17 UN
ANR 08 We DATA
TABLE DES NOTES ET MÉMOIRES
CONTENUS
ne. dans le volume XVII du Bulletin (1917)
L. Collot. = Les Aspidoceras des couches à minerai de fer de la Côte-d'Or......
G.-F. Dollfus. — Eurite basaltiforme des environs d'Eymouliers (Haute-Vienne).
E.-C. Abendanon. — La signification géomorphologique des roches éruptives
basiques de la partie centrale de l'archipel des Indes néerlandaises. ...........
* H. Dalimier. — Note sur une Nériline des sables coquilliers éocènes de la Close
ÉMRPADDO NU MOITE INTETEEUTE)S AA 0 2 mener cie nee c'ets ge ee Len de
Édouard Harlé. — La nappe phréatique de l'église de Soulac (Gironde)
… S. Coëmme. — Note critique sur le genre Cadomoceras.........................
_ S. Coëmme. — Note pétrographique sur l’ellipse granitique des Zaër (Maroc
Gecidental re. ner 2 De Pan es ee er. An Sc NOT CL
R. d'Andrimont et Ch. Fraipont.— Sur quelques phénomènes dus à la circu-
RÉPONSE STOCRE SELS. A RE Le UT ee
P.-H.Fritelet R. Viguier. — Sur les bois silicifiés d'Orsay et de Palaiseau
RUE CR OHÉC RS tt ne date en ee nn Dee À à De queen e etai pui cle
G.-F. Dollfus. — L'Oligocène supérieur marin dans le bassin de l’Adour
- H. Hubert. — Sur la géologie du Sénégal et des régions voisines...............
H. Hubert.— Sur l'extension probable des formations tertiaires en Afrique occi-
dentale .:
R. Chudeau. — Le plateau Mandingue (Afrique occ.). Profil géol- du chemin de
fer de Kayes au Niger
E. Ficheur. — Le Cartennien de Ben Mahis, région de Berrouaghia (Algër).......
Marius Dalloni. — Contribution à l'étude des terrains miocènes de l'Algérie. Le
Cartennien des environs de Miliana
CC
Jacques de Lapparent. — Les calcaires daniens de la pointe Sainte-Anne à
MÉRANEMBANS ES IP YTETNSES) MEN EPA RE TR LR RAT ARE ARS
_ F. Kerforne.— Sur l'âge des minerais de fer superficiels de la région de Chà-
RE (sc re De CET DS NS OR ER RE 0 pere AE PRE
_ Madame Paul Lemoine. — Contribution à l'étude des Corallinacées fossiles.
LE à Deprat. — Les lignes directrices de l'Asie sud-orientale, dans leurs rapports
4 avev'les éléments auciensietsles géOsÿnelinaux à : 4.4 e do voee ea
H. Douvillé. — RE Zee, notice nécrologique.............................
_ M. Lugeon. —Jeax Boussac, notice nécrologique précédée du rapport sur l’attri-
bution du prix Fontannes en 1913
A
CCC
aa 170
VF. CGanu.,. —%Æes Bryozoaires fossiles des RASEtS du SE NE de la France.
Fa
H. Länteñois. — Hérasements Eh one dans la régio n de | hap
F. Canu.— Etudes sur r les Ovicelles des Bryozoaires ae (2° dote) uti e
F. Canu. — Etude sur les Ovicelles de la famille des Corymboporidæ ho «
(3° chatribution}s ns He near Re AN Te
". -D. an Sur quelques Sapropélites fossiles. SR A TN RS Men 5:
M.-D. Zalessky. — Sur le Nœggerathiopsis Caves Gorrerr sp, feuilles 4
Mesopitys Tchihatchefji ( GPL Se ) Zaxessky..
Me eue Manet M AE AS
HU CALE VER a | ru À | UE A C7 St l'a te DT
TABLE ALPHABÉTIQUE
DES MATIÈRES ET DES AUTEURS
du Bulletin et du Compte Rendu sommaire
des séances de la Société géologique de France,
4: série, tome XVII, année 1917.
Les renvois aux pages du Bulletin son! en chiffres gras, les chiffres ordinaires,
maigres se rapportent aux pages du Compte rendu sommaire.
A
ABexpaNon (E.-C.). La signification géo-
morphologique des roches éruptives
basiques de la partie centrale de l’ar-
chipel des Indes néerlandaises, 56,
21 (fig.).
Adour (Bassin de l'). Nouvel étage ma-
rin à distinguer dans le —, par G.-F.
Dozzrus, 146. — L'Oligocène sup.
. marin dans le —, par G.-F. Dorrrus,
89 (pl. vru).
Afrique. Limites des formations géol.
dans l’W africain, par H. Huserr
31. — Sur l'extension probable des
formations tertiaires en — occ., par
H. Hugerr, 48, 409.— Remarques sur
la géol. de l — occ., par R. CHupEAU,
63.— Précisions concernant la géol.
de l’— occ., par H. Huserr, 122. —
Sur la géol. du Sénégal et des régions
voisines, par H. Huserr, 403. — Le
plateau Mandingue (— occ.). Profil
géol. du chemin de fer de Kayes au
Niger, par R. Cauneau, 417 (8 fig.).
Voir : Algérie, Maroc.
Agadir. Sur la présence de calc. à Bra-
chiopodes dans les env. d’'— (Marco),
par W. Kizran, 32. — Géol. des env.
d'— (Maroc), par W. KiLiAN PES de
L. GenriL], 33.
- Agenais. Nouvelle découverte ir restes
de Vertébrés dans la mollasse del —
aux env. de Monbahus (Lot-et-G..)
par J. Bray ac et P. DÉGuiLnem [Obs.
de G.-F. Dozzrus], 160.
Aisne. Obs. sur les dépôts superficiels
de la vallée de l’—, dans la région de
Ste-Menehould, par DEN1zoT, 173, 216.
— Sur un point de stratigraphie des
env. de Château-Thierry (—), par
L. et J. MoreLcerT, 193.
Aix-en-Provence. Obs. à propos d'une
note posthume de G. Vasseur : « Dé-
couverte de restes d'Anthracothe-
rium dans les formations sannoi-
siennes d'—, par J. BLayac, 25, —
Id., par J. Rerez [Obs.de E. Have],
AE RE
Albien. Sur la présence de Lithophyl-
lum amphiroæformis dans l'— de
Vinport, par M"° P. LeMonve, 210, 280.
Algérie. Les gazelles pliocènes et qua-
ternaires de l'—, par L. JoceauD, 30,
208. — Au sujet de la Carte géol. de
l—, par E. FicHeur, 37. — Au sujet
de la carte au 200000 de l'—, par E.
Ficaeur [Obs. de L. GEnTix, 58, 167],
56, 94, — Sur le Néogène de l' — occ.,
par L. Genris, 65. — Sur le Miocène
sup. et le Pliocène de la vallée de la
Tafna, par M. Darroxt [Obs. de L.
Gzexriz, 168], 114. — Contrib. à l'étude
des terrains miocènes de l—: le Car
tennien des env. de Miliaua, par M.
Dazzonr, 162, 174 (5 fig.). — Le Car-
416 TABLE ALPHABÉTIQUE DES
tennien de Ben Mahis, région de Ber-
rouaghia, par E. Froneur, 436 (5 fig:.).
Algues. Voir : Paleobotanique.
Alpes. À propos des « Marbres en pla-
quettes » des zones intraalpines fran-
çaises, par W. Kizran, 148.
Alpes (Basses-). Sur le gypse de La
Garde (—), par A. GuÉBHARD, 41. —
Notes sur le SE des — ; La Jubi près
Castellane [Obs.de Ph. Zurcxer, 111],
86. — Id. Sur un morceau nouveau
de carte détaillée à 1/80 000 [Obs. de
Ph. Zurcuer, 111], 88.
Alpes-Marilimes. Sur les formations
quaternaires des env. de Biot (—),
par M. Gicnoux, 129, 137.
Voir: Basses- Alpes.
Amérique. Corallinacées fossiles de la
Martinique, par Me P. Lemoine, 256
(30 fig.).
Ammonites. Genre Oosterella, par W.
KizrAN, 58. — Sur un nouveau pro-
cédé de reproduction des cloisons
d'Ammonoïdés, par S. CoEmMME [Obs.
de L. Luraup, 206]/192. — Applica-
tion des empreintes au collodion à la
reproduction des cloisons des Ammo-
noïdés [Obs. de L. Luraup], par C.
Nicoresco, 205. — Note critique sur
le genre Cadomoceras, par Mi S.
CoEME, 44 (2 fig., pl. vr).
AnprIMONT (R. »’) et Ch. Frarronr. Sur
quelques phénomènes dus à la circu-
lation des eaux dans les roches, 112,
68.
Angers. Sur le raccord des contours
des feuilles « La Flèche » et«—» dela
Carte géol. détaillée de la France,
par A. BrGor, 47.
Aquitaine. Sur l’âge des couches à Lé-
pidocyclines de l'-- par H. Douvizé,
144
Voir : Adour, Agenais, Aquitanien,
EÉocène, Oligocène et Bryozoaires.
Aquitanien. Situation stratigr. du gise-
ment de Vertébrés —s de Laugnac,
près Agen, par J. Braxac [Obs. de
G.-F, Dorrrus, M. Cossmann|, 210.
ARABU(N.). Remarques stratigraphiques
sur les formations tertiaires du Bas-
sin de la Mer de Marmara, 390 (fig.).
ArNAUD (H.). Note sur —, par Mourer,
157.
Asie: Les terrains crétacés de l — occ.,
par H. Douvizxé, 121. — Les lignes
directrices de l’— sud-orientale dans
leurs rapports avec les éléments an-
ciens et les géosynclinaux, par J. Dr-
PRAT, 284 (3 fig.).
MATIÈRES ET DES AUTEURS
Voir: Indes, Tibet.
Aspidoceras. Les — des couches à mi-
nerai de fer de la Côte-d'Or, par Louis
CozLor (6fig., pl. 1-1v), 8.
B
Barrer. Nécrologie, 133.
Bélemnites. Sur un détail resté inaperçu
de l’anatomie des —, par Stanislas
Meuxtrer, 177.
Belfort (Terr. de). Notice sur l'Oligo-
cène du —, par L. Meyer [Obs. de :
G.-F. Dorrrus ; W. Kizraw, 127], 85.
Belgique. Limons belges et limons du
N de la France, par V. Commowr, 185.
Ben Mahis. Le Cartennien de —, région
de Berrouaghia (Alger), par “EURE
EHEUR, 436 B fig.).
Bibliographie. LE Aspidoceras de la
Côte-d'Or, par Louis Corot, 48. —
Chou de l'eau dans les roches,
par R. »’Axprimonr et Ch. FRAIPONT, -
81. — — des Corallinacées fossiles,
par M®° Paul Lemoine, 165, 210, 233
(30 fig.). — Liste des travaux de René
Zeirer, 344. — Liste des publications
de Jean Boussac, 339.
BiGor (A.). Sur le raccord des contours
des feuilles « La Flèche» et « Angers»
de la cartegéol. détaillée de la France,
47.
Brocxe. Don d ouvrages, 142.
Biot. Sur les formations quaternaires
des env. de — (A.-M.), par M. Gr-
GNoux, 129, 137.
Bravac (I Se Obs. à propos d’une note
posthume de G. _ Vasseur : « Décou-
verte de restes “d'Anthracotherium
dans les formations sannoisiennes
du Bassin d’Aix-en-Provence », 26. —
Prés. d'ouvr., 93. — Obs. à propos
des limites de l'Oligocène en Aqui-
taine, 160, 189, 201. — Situation stra-
tigr. du gisement de Vertébrés aqui-
taniens de Laugnac (L.-et-G.) [Obs.
de G.-F. Dozzrus, M. Cossmanw], 210.
Bzayac (J.) et P. Décuiznem. Nouvelle
découverte de restes de Vertcbrés
dans la mollasse de l’Agenais, aux
env. de Monbahus (Lot-et-G.)[Obs., à
de G. F. Dorrrus], 160.
Borissiak (A.). Prés. d'un mém., 206.
Box pe SainrT-VincexT. Prés. d'une no-
tice sur —, par À. Lacroix, 46.
Bos d'Arros. Sur les couches de —; par
H. Douvizé, 175.
Bourx (E. pe). Prés. d’ouvr., 171.
Boussac (J.). Nécrologie, 97, 321.
Boxer (G.). Nécrologie, 97.
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__ TABLÉ ALPHABÉTIQUE DES
Bretagne. Note prél, sur les Da’ :“ladas
cées de l'Éocène de la — et du Coten-
tin, par L, et J. MorriLeT, 84. — Les
Dasycladacées tertiaires de — el du
Cotentin, par L. et J. Morerrer, 362
(Afig., pl. xrv).
Bryozoaires. Les — foss. du Stampien
du bassin du SW de la France, par
F,. Canu, 190, 350 (pl. xu-xttt). —
Etude sur les Ovicelles des —, 133,
345 (pl. x), 348 (plL. xt).
Bureau de la Société. Son élection, 1,
44, 53.
Buxrorr (A.) et A. TrozscH. Prés. du
profil du tunnel de l4 ligne Moutier-
Granges, 153.
C
Cazzexs. Nécrologie, 170, 197.
Canu (F.). Prés. d'ouvr., 81. — Etudes
sur les Ovicelles des Bryozoaires cy-
clostomes (2° contribution), 133, 345
(pl. x). — Etude sur les Ovicelles de
la famille des Corymboporidæ Smitt,
1866 (3° contribution), 133, 348 (pl. x).
— Les Bryozoaires foss. des terrains
du SW de la France, 190, 350 (pl. xur-
XIII). ;
Cartennien. Contr. à l'étude des ter-
rains miocènes de l'Algérie; le — des
environs de Miliana, par M. DazLoxi,
162, — Le — de Ben Mahis, région de
Berrouaghia (Alger), par E. Ficneur,
436 (5 fig).
Cartes. Au sujet de la Carte géol. de
l'Algérie, par E, Ficaeur, 37. — Sur
le raccord des contours des feuilles
« La Flèche » et « Angers » de la Carte
géol. détaillée de la France, par A.
BiGor, 47. — Au sujet de la — au
200 000° de l'Algérie, par E. Ficaeur
(Obs. de L. Genriz, 58, 167], 56, 94. —
Croquis des Moluqueés, 1/15 000 000,
par E.-C. ABENDANoON, 29. — Plateau
Mandingue, par R. Cauneau, 418-419.
— Esquisse éol. de la région de Ben
Mahis, par . Ficneun, 1/200000, 440.
— Carte des faciès du Carténnien des
env. de Miliana, par Marius DarLoxi,
1/300 000, 176. — Esquisse des lignes
directrices de l'Asie sud-orientale, par
J. DErraAT, 1/35 000000, 292. — Les di-
rectrices tectoniques et les éléments
anciens del’Asieoccid.,parJ. Derrar,
294. — Esquisse géol. de la Mer de
Marmara, par N. Anasu, 397.
Castellane. La Jabi près —, par A. Gués-
__ mARD (Obs, de Ph, Zurcnen, 111], 86.
3 mai 1919,
AL EN UP EN TES ah et ARR
FES ce PREETE /
MATIÈRES ET DÉS AUTEURS M?
L
Cayeux (L.), reçoit le prix Gosselet,
106. — Obs. au sujet des minerais
de fer oolothiques, 135. — Sur l'épi-
génie du carbonate de chäux par
l'oxyde de fer et la formation des
oolithes ferrugineuses, 142. — Obs.
à propos de la limite de l'Oligocëne,
152.— Prés. d'ouvr., 209.
CHAMPAGNE. Nécrologie, 170.
Châteaubriant. Sur l’âge des minerais
de fer superficiels de la région de —,
par F. KerFORNE, 164, 229 (fig ).
Château-Thierry. Sur un point de la
stratigraphie des env. de — (Aisne),
par L. et J. Morezzet, 193.
Cxecor. Obs. à propos d'une eurite ba-
saltiforme, 47.
CaupEau (R.). Remarques sur la géol.
de l'Afrique occ. [Obs. de H. HuBerr,
122], 63. — Le plateau Mandingue
(Afrique occ.). Profil géol. du chemin
de fer de Kayes au Niger, 417 (8 fig.)
Close-en-Campbon (La). Note sur une
Néritine des sables coquilliers éocènes
de — (Loire-Inf.), par H. Darimier
[Obs. de M. Cossmanx}, 63, 36 (4 fig.).
Coëue (S.). Note critique sur le genre
Cadomoceras, 56, 44 (2 fig., pl. vr). —
Note pétrographique sur l'ellipse
granitique des Zaër (Maroc occ.), 75,
55. — Nécrologie, 170.— Sur un nou-
veau procédé de reproduction des
cloisons d'Ammonoïdés {Obs. de L.
Lurau», 206], 192.
Corror (Louis). Les Aspidoceras des
couches à minerai de fer de la Côte-
d'Or (6 fig., pl. r-1v), 3.
Couses (J. Dasseet Paul). Prés. d'ouvr.,
61.
Combles. Sur la découverte d'un lam-
beau de sables thanétiens à — (Som-
*me), par P. LamARE, 156.
Commissions. Composition des —. 59.
Commoxr(V.).Prés. d'ouvr.,117.—L'’abri
du Mammouth à Morchies (P.-de-C.),
183. — Limons belges et limons du N
de la France, 185.
Comptabilité (Commission de). Rapport
de la —, 406.
Conseil, son élection, 1, 44, 45, 53...
-Corallinacées. Contr. à l'étude des —
fossiles, par Me P. LEmoixe, 165,
. 210, 233 (30 fig.).
Cossmanx (M.). Obs. à propos d'unenou-
velle espèce de Néritine, 63. — Prés.
d'ouvr., 93. — Obs. à propos del'attri-
bution des faluns de Bazas, etc. à
l'Oligocène, 212..
Côte-d'Or. Les Aspidoceras des couche
Bull. Soc. géol. Fr., XVIL. — 27,
418
à minerai de fer de la —,
Cozxor (6 fig., pl. 1-1v), 3.
Cotentin. Note prél. sur les Dasyclada-
cées de l'Eocène de la Bretagne et du
—, par L. et J. MoreLzer, 84. — Les
Dasycladacées tertiaires de Bretagne
et du —, par L. et J. Morerzer, 362
(4 fig., pl XIV).
Crétace. Les terrains —s de AS occ.,
par H. Douvizté, 121.
D
Daumier (H). Note sur une Néritine
des sables coquilliers éocènes de la
Close-en-Campbon (Loire-Inf.) [Obs.
de M. Cossmanx}, 63, 36 (4 fig.).
Dazzowt (M.). Sur le Miocène sup. et le
Pliocène dela vallée de la Tafna [Obs.
de L. Genriz, 168], 114. — Contr. à
l'étude des terrains miocènes del’Al-
gérie : le Cartennien des env. de Mi-
liana, 162, 174 (5 fig.).
Danien. Les calcaires —s de la pointe
Sainte-Anne à Hendaye (Basses-Py-
rénées), par Jacques ne LAPPARENT,
226 (pl. 1x).
Dasse (J.)
d'ouvr., 6140
Dasycladacées. Note prél. sur les — de
l'Eocène de la Bretagne et du Coten-
tin, par L. et J. Morezzer, 84. — Les
Dasycladacées tertiaires de Bretagne
et du Cotentin, par L. et J. Morez-
LET, 362 (4 fig., pl. xIv).
DaurzEeNsERG (Ph.). Prés. d'ouvr., 172.
DAuTzeN8ERG (G.-F. Dorrrus et Ph.).
Prés. d'un mém., 113.
Davaz. Nécrologie, 1.
DéGuizaem (J. BLaxac et P.). Nouvelle
découverte de restes de Vertébrés
dans la mollasse de l'Agenais, aux
env. de Monbahus (Lot-et-G.) [Obs.
de G.-F, Dozrrus], 160.
Denorne (M'° Yvonne). Prés.
119.
Dexizor. Obs. sur les dépôts superf=
_ciels de la vallée de l'Aisne, dafñs la
région de Sainte-Menehould,173, 216.
Dar (Ch.). Sur l’âge de la faune de
Sansan, 73. — Prés. d’ouv., 155.
Dergrer (Ch.) et L. Gen.
d'ouv., 155.
Derérer (Ch.) et L. Joreaur. Prés.
d’ouvr., 155.
Deprar (J.). Prés. d'ouv., 21, — Les
lignes directrices de l'Asie sud-orien-
tale, dans leurs rapports avec les
par Louis
et. Paul Comes. Prés.
d'ouvr.
éléments anciens et les géosyncli-
_naux, 284 (3 fig.).
TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES ET DES AUTEURS
Prés...
Dozrrus (G.-F ). Allocutions, 2, 94. —
Rép. de J. Braxac aux obs. de — à
propos d’une note posthume de G.
Vasseur, 25. — Jd., de J. REPELIN
[Obs. de E. Haug], 27. — Eurité ba-
saltiforme des environs d'Eymoutiers
(H.-Vienne) [Obs. de Cneror. Jour-
Dy]}, 47, 20 (pl. v). — Rép. à des obs.
de M. — sur les contours des cartes
géol. par A. BiGor, 47. — Significa-
tion géomorphogénique des roches
éruptives basiques de la partie cen-
trale des Indes néerlandaises, 156,
27 (fig.). — Constitution de l'Oligo-
cène, 70, 82. — Sur l’approvisionne-
ment du Havre en eaux potables, 81.
— Obs. à propos de l'Oligocène du
Terr. de Belfort, 86. — Prés. d’ouvr.
et obs. sur le bassin de la Somme,
117. — L'Oligocène dans le Bassin de
Paris, 119, 135. — Nouvel étage ma-
rin à distinguer dans le Bassin de
l'Adour, 146. — Affinités de la faune
de Mammifères fossiles du gypse pa-
lustre des env. de Paris [Obs. de
L. Caxeux], 150. — Limites de l'Oli-
gocène dans la Gironde [Obs. de J.
BLayAc}, 157.— Obs, sur la faune ma-
rine oligocène du SW, 162. — L’Oli-
gocène dans le SW de la France
[Obs. de J. BraxAc], 186. — Limites
de l'Oligocène dans le SW (Obs.de]J.
BLayac], 199. — Obs. à propos du gi-
sement de Vertébrés de Laugnac,
212. — Obs. sur l'Éocène sup. du
SW de la France, 216. — L'Oligocène
sup. marin dans le Bassin del’Adour,
89 (pl. vin).
Dozrrus (G.-F.) et Ph. DAUTZENBERG.
Prés. d’un mém., 113.
Dorzrus ‘(G.-F.) et A. Hurs.
d'ouvr., 172. 3
Douvizzé (Henri). Obs. à propos de la
prés. d’un vol. des Mém. du Serv.
géol. de l’Indochine, 22. — Obs. 4
propos dela prés, de sa note « les Fo-
raminifères des couches de Rembang
(Java) », 4, — Prés. d'un ouvrage
Prés.
sur le Crétacé et l'Éocène du Tibet h
central, 62. — Rapp. sur l'attrib. du
Prix romanes à M. Mansuy, 109.
— Prés. d’un ouvrage sur les terrains
secondaires du Moghara, à l'E de
l'isthme de Suez, 118. — Les terrains
0
4 AT
Lie)
crétacés de l'Asie occ., 121.— Prés.
d'ouvr., 141, 155. — Sur l’âge des
couches à Lépidocyclines de l'Aqui-
Laine, 144. — A propos de Nummu-
lites perforalus, 174. —
-_ couches de Bos d’Arros, 175. — René
Zen, notice nécrologique, 111, 304
(portrait).
Douvizzé (Robert). Prés. d’une note
posthume sur les sols polygonaux ou
réticulés, 141.
Dunes. Prés. d'un ouvrage sur les —,
par E. Hané et J. HARLÉ, 45,
E
Eocène. Note sur une Néritine des
sablés coquilliers —s de la Close-en-
Campbon (Loire-Inf.), par H. Darr-
Mier [Obs. de M. Cossmanw], 63, 36
(4 fig.). — Note prél. sur les Dasycla-
dacées de l'—"de la Bretagne et du
Cotentin, par L. etJ. Monde 84.
— Sur un point de la stratigraphie
des env. de Château-Thierry (Aisne),
par L. etJ. Morezer, 193. — Obs.
relatives à l'— sup. dans le SW de le
France, par J. RePELIN, 214.
Eruptif. Signification géomorphogé-
nique des roches éruptives basiques
de la partie centrale de l'archipel des
Indes néerlandaises, par G.-F. Dour.-
FUS, 56. — La signification géomor-
phologique des roches éruptives ba-
siques de la partie centrale de l’ar-
chipel des Indes néerlandaises, par
E.-C. ABenDaNON, 27 (fig.).
Espagne. Voir : Pyrénées.
Evranrp (Ch.). Nécrologie, 97.
Eymoutiers. Eurite basaltiforme des
env. d'— (H.-Vienne), par G.-F.
Dorzrus [Obs. de CneroT, Jouroy|,
47, 20 (pl. v).
F
Faura y Sans. Prés. d'ouvr., 133, 183.
Faure-MarGusrir (P. Resouz et G.).
Sur un niveau à Brachiopodes du Ti-
thonique sup. dans le massif de la
Grande-Chartreuse, 126.
Fer. Obs. au sujet de l’origine épigé-
nique des minerais de — oolithique,
par St. Meunier[Obs. de L. Cayeux),
134. — Sur l'épigénie du carbonate de
chaux par l’oxyde de fer et la forma-
tion des oolithes ferrugineuses, par
L. Cayeux, 142. — Sur l'âge des mi-
nerais de — superficiels de la région
de Châteaubriant, par F. KERFORNE,
164, 229 (fig.).
Ficaeur (E.). Au sujet de la Carte géol.
de l'Algérie, 37. — Au sujet de la
‘carte au 200 000° de l’Algérie [Obs.
de L. Genriz, 58, 167], 56, 94. — Le
Sur les :
Cartennien de Ben Mahis, région de
Berrouaghia (Alger), 4136 (5 fig.).
Fiscaer (H.). Nécrologie, 97, 171.
Frècue (La). Sur le raccord des con-
tours de feuilles «—» et « Angers » de
la Carte géol. détaillée de la France,
par A. Bicor, 47.
Foraminifères. Voir : Nummuliles.
Fossilisalion. Obs. sur la calcite de mi-
néralisation de certains fossiles ani-
maux, par St. MEUNIER, 83. — Surun
détail resté inaperçu de l'anatomie
des Bélemnites, par St. MEUNIER, 177.
FraïPont (R. D’Anbrimonr et Ch.). Sur
quelques phénomènes dus à la cireu-
lation des eaux dans les roches, 112,
68.
Frirez (P.-H. et R. Viauier). Sur les
bois silicifiés d'Orsay et de Palai-
seau (S.-et-0.) [Obs. de G. Ramon»,
183], 124, 82 (3 fig., pl. vu).
G
Garde (La). Sur le gypse de — (B.-
Alpes), par A. GuÉéBHanRp, 41.
Gascogne. Prês. d'un ouvr. sur, les
Dunes de —, par E. Harxs et J. Har-
LÉ, 45.
Gazelles. Les — pliocènes et quater-
naires de l’Algérie, par L. Joreaup,
30, 208.
Gewriz (Louis). Obs. sur la géol. des
env. d'Agadir (Maroc), 36. — Obs. au
sujet de la carte au 200 000° de l'Algé-
rie [Obs. de E. Ficneur, 94], 58, 167.
— Sur le Néogène de l'Algérie occ.,
65. — Sur le Miocène sup. et le Plio-
cène de la vallée de la Tafna, 168.
GEnrTiL (Ch. DePÉRET et LL. |. Prés.
d'ouvr., 155.
Gers. Sur l’âge de la faune de Sansan,
par Ch. DEPÉRET, 73.
Giexoux (M.). Sur les formations qua-
ternaires des env. de Biot (A. M.),
129, 137.
Gironde. La nappe phréatique de
l'église de Soulac (—), par E. HARLÉ,
75, 40 (fig.). — Limites de l’Oligocène
dans la —, par G.-F. Dorrrus [Obs.
de J. BzayAc], 157.
Glaciaire. Obs. dans les hautes Vosges
centrales, par P. Lory, 202.
Gosserer (G.). Nécrologie, 97, 119.
Grande-Chartreuse. Sur un niveau à
Brachiopodes du Tithonique sup.
dans le massif de la —, par P. Re-
Bou et, G. FAURE-MARGUERIT, 126,
419
Grano'Eunx, Nécrologie, 169.
Groru (J.). Nécrologie, 97,
GuésHarD (A.). À propos d'une note
récente de M. —, par-W. Kirran, 41.
— Surle gypse de La Garde (Basses-
Alpes), 41. — Prés. denotes, 56,150. —
Notes sur le SE des Basses-Alpes: la
Jabi près Castellane [Obs. de Ph.
Zurcuer, 111}, 86, — Jd., sur un mor-
ceau nouveau de ‘earte détaillée à
1/80 000 [Obs, de Ph. Zurcner, 111],
8S. — /d., sur l'ambiguïté du signe
figuratif des discontinuités tecto- :
niques, 127, 150. — A propos d'une
carte géol. de M. —, par W. Kixrax,
178. t :
Guerre (Chronique de La). Tableau
d'honneur des membres mobilisés, 21.
— Dons de M. Maxsuy, 21, 110. —
Adresse à la Soc. géol. dés E.-U.
d'Amérique, 45, — Vœux de M. Dar
Piaz, 45. — M. Cviné dé Belgrade
présent à la séance; 53. — Lettre de
M. Lowinson-LessiG à M. Lacroix,
53. — Nouvelles de M. Corner, 81.
Gypse. Sur le gypse de La Garde (B.-
Alpes, par A. GuéBnaArD, 41. — Aff-
nités de la faune des Mammifères
fossiles du — palustre des env. de
Paris, par G.-F. Dorrrus [Ohs. de
L. Caxeux], 150,
mn
Harcé (Ed.). La nappe phréatique de
l'église de Soulac (Gironde), 75, 40
(fig.).
Harzé (Ed.) et Hanrré (Jacques). Prés.
d'’ouvr., 45,
Havre (Le). Sur l’approvisionnement
du Hayre en eaux potables, par G.-F.
Dozrrus, 81. :
Hendaye. Les calcaires daniens de la
pointe Ste-Anne à — (B.-Pyÿr.), par
- Jacques ne LapparenTr, 226 (pl. 1x).
Huserr (Henry). Limites des forma-
tions géol. dans l'W africain, 31. —
Sur l'extension probable des forma-
tions tertiaires en Afrique occ.
[Obs.de R. Caunsau, 63], 48, 409. —
Précisions concernant la géol. de
l'Afrique occ., 122. — Sur la géol. du
Sénégal et des régions voisines, 103.
Huexes (Mc. Kenny). Nécrologie, 169.
Hurs (Augusta). Prés. d’ouvr., 156.
N.
Hure (G.-F. Dozrrrus et A.). Prés.
d'ouvr;, 172. kE
Hydrologie. La nappe phréatique de
l'église de. Soulac (Gironde), par
QE par G. Fe DR: 81.
Sur quelques phénomènes dus
circulation de l'eau dans les roches,
par R. »'Axnrimonr et Ch. ne
112, 68. |
I
Indes. La signification géomorphol
gique des roches éruptives basique
de la partie centrale de l'archipel de
— De AA E.-C. ARE
(6e).
Voir : Tibet.
Indochine. Voir : Tonkin. |
Isère. Sur un niveau à Brachiopodes
du Tithonique sup. dans le massi
la Grande-Chartreuse, par P. Reg
et G, FaurRE-MarGueRrT, 126.
J !
JorEAUD (A.). Prés, d'ouvr., 24, "FL "
Jorgaun (L.). Prés. d'ouvr., 25. — x el
Gazelles pliocènes et quaternaires de #
l'Algérie, 30, 208. AS
Jocrauo (Ch. Drerérer et L.). Prés.
d'ouvr., 155.
Jourpy (Em.). Allocution, où — Obs.
propos d’une eurite basaltiforme, 47.
K
Kayes. Le plateau Mandingue LAfEeE)
occid.). Profil géol. du chemin de fer
de — au Niger, par R. Caungau, ‘47 À
(8 fig.) |
Rd (F.). Sur l’âge Het minerais
de fer superficiels de la région :
Châteaubriant, 164, 229 (fig).
“Kizran (W). Sur la présence de cale. à
Brachiopodes dans les env. d’Ag
(Maroc), 32. — Géol. des env. De
dir (Maroc) [Obs. de L. GEennir], 3
— À propos d'une note récente . Ÿ
M. Guésxarn, 41. — Genre Ooste-
rella, 58. — Sur un mém. de Arnold
Hæim, 115. — A propos d'une no
de L. Meyer, 127. — A propos SEE
intra-alpines françaises, 148. — À pro
pos d'une carte géol. de M. A. Us
HARD, 178.
KiLrAN (W.) et Resouz. Prés. d'ou
54.
04
L
Lacroix (A.). Prés. d'ouvr., 46.
LamarEe (Pierre). Sur la découverte
d'un lambeau de sables thanétiens à
Combles (Somme), 156.
Lanrenois (H.). Écrasements et char-
riages dans la région de Chapas, près
Laokay (Tonkin) [Obs. de P. Ter-
MIER], 190, 342 (3 fig.).
LaPparenT (Jacques pe). Prés. d'ouvr.,
154 — [Obs. de W. KiLran, 148]. —
Les calcaires daniens, de la pointe
Sainte-Anne à Hendaye (Basses-
Pyrénées), 226 (pl. 1x).
Laugnac. Situation stratigr. du gise-
ment de Vertébrés aquitaniens de —,
près- Agen, par J. Brayac [Obs. de
G.-F. Dozzrus, M. Cossmanx], 210.
Lauraxs (A.). Nécrologie, 97, 100.
LEcoiNTRE (G.). Prés. d'ouvr., 24.
- Le Marcxaxo. Nécrologie, 19.
Lemorne (Me Paul). Contribution à
l'étude des Corallinacées fossiles, 165,
210, 233 (30 fig.).
Lépidocyclines. Sur l'âge des couches à
— de l’Aquitaine, par H. Douvizté,
144
Lez (A.). Nécrologie, 97.
Limons belges et limons du N dela
France, par V. Commonr, 185.
Lines (0.). Nécrologie, 69. — Don de
sa bibliothèque géol. à la Société, 172.
Lrrpmanx (Ed.). Nécrologie, 97.
Lonix (A.). Nécrologie, 97, 100.
Loire-Inférieure.Note sur une Néritine
des sables coquilliers éocènes de la
Close-en-Campbon (—), par H. DaA-
LIMIER [Obs. de M. Cossmann|, 63,
36 (4 fig.) — Sur l’âge des minerais
de fer superficiels de la région de
Châteaubriant, par F. KERFORNE,
164,.229 (fig.).
LonGcaAmBon (M.). Nécrologie, 97.
Lory |P.). Observations dans les hautes
Vosges centrales, 202.
LoT-ET-GARONNE. Nouvelle découverte
de restes de Vertébrés dans la mol-
lasse de l’Agenais, aux env. de Mon-
bahus (—), par J. Brayac et P. DE-
GUILHEM [Obs. de G.-F. Dorcrus], 160.
— Situation stratigr. du gisement de
‘Vertébrés aquitaniens de Laugnac
(—), par J. Brayac [Obs. de G..-F.
Dozrrus, M. Cossmanx], 210.
Lucrox (Maurice). Jean Boussac, notice
nécrologique (accompagnée du rap-
port sur l'attribution du Prix Fon-
tannes en 1913), 324 (portrait),
Marmara (Mer de).
Fe
at"
ii A M d'A RTE SE nt?
da à nt
2 ee ” À ÿ ,
AA (L.).,Prése/d'ouvr., 1442
Au sujet de la continuation dans l'E
dusynelinal sénonien du Pland’Aups
(Var), 165.
M
Mammifères. Affinités de la faune des
— fossiles du gypse palustre des
env. de Paris, par G.-F. Dorrrus
[Obs. de L. Caxeux, 150].
Mammouth. L'abri du — à Morchies
(P.-de-C.), par V. Common, 183.
Mandingue (Plateau). Le — (Afrique
occ.). Profil géol. du chemin de fer
de Kayes au Niger, par R. CHuDEAu,
417 (8 fig.).
Maxsux (E.). Prés. d'ouvr., 22
le Prix Fontannes, 109.
MarGerie (E. ne). Obs. à propos de la
prés. d’un vol. des Mém. du Serv.
géol. de l'Indochine, 22. — Rép. de
M. Freneue à un vœu de M.— à pro-
pos de la Carte géol. de l'Algérie, 37.
— Prés. d'ouvr., 55. — Rapp. sur
l'attrib. du Prix Gaudry à M. C. D.
WALCOTT, 101.
. Reçoït
Remarques strati-
graphiques sur les formations ter-
tiaires du Bassin de la. —, par
N. Aragu, 390 (fig.).
Marne. Obs. sur les dépôts superficiels
de la vallée de l'Aisne dans la région
de Ste-Menehould, par Denizor, 173.
Maroc. Sur la présence de calc. à Bra-
chiopodes dans les env. d'Agadir (—),
par W. Kizran, 32. — Géol. des env.
d'Agadir (—), par W. Kizrax [Obs. de
L. Gennir], 33. — Note pétrogr. sur
l’ellipse granitique des Zaër (— occ.),
par S. CEoeE, 75, 55.
Maury (E.). Obs. sur la géol. des Py-
rénées catalanes, 40.
Meunter (Stanislas). Obs. sur la calcite
de minéralisation de certains fossiles
animaux, 83. — Obs. au sujet de
l’origine épigénique des minerais de
fer oolithique [Ohbs. de L. Caxeux,
142], 134. — Sur un détail resté ina-
perçu de l'anatomie des Bélemnites,
177. — Prés. d'ouvr., 199. ,
Msyxer (L.). Notice sur l'Oligocène du
territoire de Belfort [Obs. de G. F.
Dozzrus, W. Kizian. 127], 85.
Miliana. Contr. à l'étude des terrains
miocènes de l’Algérie : le Cartennien
des env. de —, par M. Dazcont, 162,
174 (5 fig.).
Miocène, Sur le — sup, et le Pliocène
dela vallée de la Tafna, par M. De
LonI [Obs. de L. Gentil, 168], 114. —
Contr. à l’étude des terrains —s de
l'Algérie : le Cartennien des env. de
Miliana, par M. Dazronr, 162, 474
(5 fig.). — Le Cartennien de Ben Ma-
his, région de Berrouaghia (Alger),
par E. Re 136 (5 fig.).
Monbahus. Nouvelle ones des
restes de Vertébrés dans la Mollasse
del’Agenaisauxenv.de — (Lot-et-G.),
par J. Bravac et P. DéGuinaeu [Obs.
de G.-F. Dorrrus], 160.
Moxesmer (J.). Prés. d'un mém., 167.
Morchies. L'abri de Mammouth à —
(P.-d.-C.), par V. Commoxr, 183.
Morezrer (L.). Le genre Cymopolia au
Abel: 70:
Morezzer (L.)etMorezrer(J.). Les Da-
sycladacées tertiaires de Bretagne et
du Cotentin, 84, 362 (4 fig., pl. xrv). —
Sur un point de la stratigraphie des
env. de Château-Thierry (Aïsne),193.
— Contribution à l'étude de la flore
phycologique du Thanétien, 213.
.Moursr. Prés. d’un portrait de H. Ar-
NAUD, 157.
Mourcon (M.). Nécrologie, 97, 98.
N
Nécrologie. DaAvaAz, 1. — Le MarcHANn,
19. — SAUVAGE (E.), 19. — Jaunes (O.),
69,172. — Boyer (G.), Boussac(J.),
Evragp (Ch.), Fisoner (H.), 67, 171.—
GosseeT (J.), Grorn (J.), Lippmann
(Ed.), Lez (A.), Laurans (A), Lo-
piN (A.), LowccaamBon (M.), Mour-
Lon(M.), Pecourne(F.), Weurun (J.),
97-100. — Douvizé(R.), ZEizrer(R.),
$7. — Gossecer (J.), 119. — Barrer,
133. — Hvucues (Mc. Kenny), 169. —
Granp'Eury, 169, — Mie Comme, 170.
— CaLLens, 170, 197. — CHAMPAGNE,
170. — Nicxrës (R.), 181. — René
Zeuxer, notice nécrologique, par
H. Douvirxé, 301 (portrait). — Jean
Boussac, notice nécrologique, par
Maurice Luceow, 321 (portrait).
Néogène. Sur le — de l'Algérie occ.,
par L. GENTIL, 65.
Néritine. Note sur une — des sables
coquilliers éocènes de la Close-en-
Campbon (Loire-Inf.), par H. Darr-
MIER [Obs. de M. Cossmanx], 63, 36
(4 fig.).
Nicxcës (R.). Nécrologie, 181.
Nrcocesco (C.). Applicalion des em-
preintes au collodion à la reproduc-
tion des ALAE des avr
Niger. Le plateau Mandingue (Afriqi
. occ.). Profil géol. du chemin de fe
Orsay. Sur les bois silicifiés d — et de
Paléobotanique. Le genre Cymopolia ë
Paléozoologie. Note sur une Néritine
Ne
(Obs. de L. Luraun|, 205.
de Kayes au —, par R. CaunEauw, 447
(Sfig.).
Nummalites. À propos de Nummulites Er
perforalus, par H. Douviré, 174.
(®)
l— du Terr. de Belfort, par L. Mass :
[Obs. de G:.-F. Douurus, W. Kitran,
127], 85. — L'—dansle Bassin de Pa-
ris, par G.-F. Dozrrus, 119, 135. —
— Limites de l'Oligocène dans la Gi- vs
ronde, par G.-F. Dorrrus [Obs. de
J. Bzayac], 157. — L'— dans le SW
de la France, par G.-F. Dorrrus a
[Obs. de J. BLaac], 186. — Limites
de l'— dans le SW, par G.-F. Dou-.
rus (Obs. de J.BLayac], 199. — L'Oli-
gocène sup. marin dans le bassin de
l'Adour, par G.-F. Dovurrus, 8 é
(pl. Ha
Palaiseau (S.-et-0.), par P.-H. FR.
rez et R. Vicurgr [Obs. de G. Ra-
monn, 183], 124, 82 (3fig., pl. vu).
P
au Tibet, par L. MoreLcer, 70, — Sur
les bois silicifiés d' Orsay et de Palai-
seau (S. et-O.), par P.-H. Frirez et R.
Viçurer [Obs. de G. Ramown,183],124,
82(3fig ,pl. vir). — Contr.à l'étude des
Corallinacées fossiles, par Me Paul
Lemoins,165, 210, 233 (30 fig.). — Les
Dasycladacées tertiaires de Bretagne
et du Cotentin, par L. et J. Morer- ess
LET, 862 (4 fig. pl. x1v). — Sur
quelques sapropélites fossiles par
M.-D. Zaressxy, 373. — Sur le Noeg-
geralhiopsis æqualis GoEPPERT Sp.,
feuilles de Mesopitys Tchihaticheffi
(GospPERT sp.) Zazessxy, 380 (pl.xv).
des sables coquilliers éocènes de la
Elose-en-Campbon (Loire-Inf.), par
H. Dazimrer [Obs. de M. CossmanN},
63, 36 (4 fig.). — Les Aspidoceras des
couches à minerai de fer de la Côte-
d'Or, par L. Corror (6 fig., pl. 1-1v), 3.
— Note critique sur le genre Cadomo-
ceras, par S. Coëuue, 44 (2 fig., pl. vi). |
$ Pres DO VA Puf, a.
TABLE ALPHABÉTIQUE DES
_— Les Gazelles pliocènes et quater-
naires de l'Algérie, par L. Jorraun,
30, 208. — Etudes sur les Ovicelles
des Bryozoaires, par F. Canu, 133,
345 (pl. x), 348 (pl. x1). — Les Bryo-
zoaires foss. des terrains du SW de
la France, 190, 350 (pl. xri-xr1).
Paléozoïque. Sur l’âge des minerais de
fer superficiels de la région de Chà-
teaubriant, par F. KERFORNE, 164,
229(fig.). — Sur quelques Sapropélites
fossiles, par M.-D. Zaressky, 373. —
Sur le Noeggerathiopsis æqualis
GopperT sp., feuilles de WMesopitys
Tchihatcheffi (GospPeRT sp.) Za-
SLESSKY, par M.-D. Zaressky, 380 (pl.
XV). -
Paris (Bassin de). L'Oligocène dans le
—, par G.-F. Dozrrus,119,135.— Af-
finités de la faune des Mammifères
fossiles du gypse palustre des env.
de Paris, par G.-F. Dourrus [Obs. de
L. Cayxeux], 150.
Pas-de-Calais. L'abri du Mammouth à
Morchies (—), par V. Coumoxr, 183.
Perounpe (F.). Nécrologie, 97.
Petrographie. Eurite basaltiforme des
env. d'Eymoutiers (H.-Vienne), par
G.-F. Dozzrus [Obs. de Cuecor, Jour-
py], 47, 20 (pl. v). — La signification
géomorphologique des roches érup-
tives basiques de la partie centrale de
l'archipel des Indes néerlandaises,
par E.-C. ABexvanoN [Obs. de G.-F.
Dozrrus, 56], 27 (fig.). — Note pétro-
graphique sur l’ellipse granitique des
Zaër (Maroc occid.), par Me S.
CoEume, 75, 55. — Obs. au sujet de
l’origine épigénique des minerais de
fer oolithique, par St. Meunier [Obs.
de L. Cayeux], 134. — Sur l’épigénie
du carbonate de chaux par l'oxyde
de fer et la formation des oolithes
ferrugineuses, par L. CayxEux, 142.
Prrourer (M.). Prés. d'ouvr., 209.
Plan d'Aups. Au sujet de la continua-
tion vers l'E du synclinal sénonien
du — (Var), par L. Luraun», 165.
Pliocène. Les Gazelles —s et quater-
naires de l'Algérie, par L. Joreaun,
30, 208. — Sur le Miocène sup. et le
— de la vailée de la Tafna, par M
DazLoxi [Obs. de L. GEnriz, 168], 114
Prix. Attribution des —, 101.
Provence. Voir : Aix.
Pyrénées. Obs. sur la géol. des — cata-
lanes, par E. Maury, 40.
Pyrénées (Basses-). Sur les couches de
MATIÈRES ET DES AUTEURS 493
Bos d’Arros, par H. Douvizé, 175.—
Les calcaires daniens de la pointe
Ste-Anne à Hendaye (—), par Jacques
DE LapPpARENT, 226 (pl. 1x).
Q
Quaternaire. Les Gazelles pliocènes et
—s de l'Algérie, par L. JorEaup», 30,
208. — Sur les formations —s des
env. de Biot(A.-M.), par M. Grexoux,
129, 137. — Obs. sur les dépôts su-
perficiels de la vallée de l'Aisne, dans
la région de Ste-Menehould, par DE-
NIZOT, 173. — L’abri du Mammouth à
Morchies (P.-de-C,), par V. Coumoxr,
183. — Limons belges et limons du N
de la France, par V. Commonr, 185.
R
Ramon (G.). Prés. d'échantillons de
lignites, 172. — Prés. d'ouvr., 182.
Resouz (André). Sur la présence de
calc. à Brachiopodes dans les env.
d'Agadir (Maroc), d'après les échan-
tillons recueillis par M. —, par W.
Kirzran, 32.
Resouz et G. FauRE-MARGUERIT. Sur un
niveau à Brachiopodes du Titho-
nique sup. dans le Massif de la
Grande-Chartreuse, 126,
Réglement. Nouvelle édition du —, 1.
Application du —-, 19. ,
Repreuin (J.). Prés. d'ouvr., 25. — Obs.
à propos d'une note posthume de
Vasseur : « Découverte de restes
d'Anthracotherium dans les forma-
tions sannoisiennes du bassin d'Aix-
en-Provence » [Obs. de E. HauG], 27.
— Obs. relatives à l'Éocène sup. dans
le SW de la France [Obs. de G.F.
Dorrrus], 214.
S
.Sainte-Menehould. Obs. sur les dépôts
superficiels de la vallée de l'Aisne
dans la région de —, par Denizor, 173,
216.
Sannoisien. Obs. à propos d’une note
posthume de G. Vasseur : « Décou-
verte de restes d'Anthracotherium
dans les formations —nes d’Aix-en-
Provence », par J. BLaxaAc, 25. —Id.,
par J. Rereuin [Obs. de E. HauG], 27.
Sansan. Sur l'âge de la faune de —, par
Ch. DEPÉRET, 73.
SauvAGE (E ). Nécrologie, 19.
Seine-et-Oise. Sur les bois silicifiés d'Or-
say et de Palaiseau (—), par P.-H.
Frirez et R. ViGuwier [Obs. de G. Ra-
monp, 183], 124, 82(3 fig., pl. vit).
Seine-Inférieure. Sur l’approvisionne-
ment du Havre en eaux potables, par
G.-F. Dozrrus, 81,
Sénégal. Voir : Afrique.
Sénonien. Au sujet de la continuation
vers l'E du synclinal — du Plan
d’Aups (Var), par L. Luraup, 165.
Somme. Obs. sur le bassin de la —, par
G.-F, Dorrrus, 117. — Sur la décou-
verte d’un lambeau de sables thané-
tiens à Combles (—), par P. Lamare,
156.
Soulac. La nappe phréatique de l’église
de — (Gironde), par Ed. HaARLÉ, 75,
40 (fig.).
Siampien. Les Bryozoaires foss. des
terrains du SW de la France, par F.
Canu, 190, 350 (pl. xr1-x111).
sk
Tafna. Sur le Miocène sup. et le Plio-
cène de la vallée dela —, par M. Dar-
Lon1 [Obs. de L. Genriz, 168], 114.
Tectonique. À propos d’une note ré-
cente de M. GuésxaRrn, par W. KicrAN,
41. — La Jabi, près Castellane (B.-
Alpes), par A. GuéBxarp (Obs. de
Ph. Zurcxer, 111], 86. — Sur un mor-
ceau nouveau de carte détaillée à
1/80 000, par A. Guégxanp [Obs. de
Ph. Zurcuer, 111]. 88. — Sur l'ambi-
guité du signe figuratif des disconti-
nuités tectoniques, par A. GuÉBHARD,
127, 150.— Ecrasements et charriages
dans la région de Chapas, près Laokay
(Tonkin), par H. Lanrenois [Obs. de
P. Termier], 190, 342 (3 fig.). — La
signification géomorphologique des
roches éruptives basiques de la partie
centrale de l’Archipel des Indes néer-
landaises, par E.-C. ABENDANON, 27
(fig.). — Les lignes directrices de
l'Asie sud-orientale, dans leurs rap-
ports avec les éléments anciens et les
géosyneclinaux, par J. DEPRaT, 284 (3
fig.).
Termier (P.). Obs. à propos de la prés.
des Mém. du Serv. géol. de l'Indo-
chine, 21. — Rapp. sur l’attrib. du
Prix Gosselet à M. L. Cayeux, 106.
— Obs. sur la tectonique du Tonkin,
191.
Nr PA pars Por PE ES s
_ TABLE ALPHABÉTIQUE DES
x F LG TRES
Tertiaire. Sur l'extension probable des
formations tertiaires en Afrique occ.
par H. Huserr, 48. — Les Dasyclada
cées tertiaires de Bretagne et du Co-
tentin, par L. et J. Morezrer, 362 (4
fig., pl. x1v). — Remarques stratigra-
phiques sur les formations —s du :
Bassin de la Mer de Marmara, PA Le,
AraBu, 390.
Voir: Sannoisien, Oligocène.
Thanétien. Sur la découvette d’un lam-
beau de sables —s à Combles (Somme),
par P. Lamare, 156. — Contribution
à l'étude de la flore phycologique du
, par L. et J. Morerzer, 213. *
Tibet. Le genre Cymopolia au —, par sr
L. MorELLET, 70. .
Tithonique. Sur un niveau à Brachio-
podes du — sup. dans le Massif dela
Grande-Chartreuse, par ©. Resouz et
G. Faure-MARGUERIT, 126.
Tonkin.Ecrasements et Charriages dans |
la région de Chapas, près Loakay(—),
par H. Lanrenois [Obs. de P. TEr-
MiER], 190, 342 (3 fig.).
Trosscx (A. Buxrorr et A.). Prés. du
profil du tunnel de Ia ligne Moutier-
Granges, 153.
y
VALETTE (Dom). Prés: d'’ouvr., 171. RAT.
Var. Au sujet de la continuation VErTS NOR
l'E .du synclinal sénonien du Plan
d'Aups (—), par L. Luraup, 165. — A
propos d'une Carte géol. de M. A.
GuésHarD, par W. Kizran, 178.
Vasseur (G.). Obs. à propos d'une note
posthume de — : « Découverte de
restes d'Anthracotherium dans les
formations sannoisiennes du bassin
d'Aix-en-Provence », par J. BLAYAG, à
25. — Id., par J. Rereu [Obs. deE.
. HauG], 27. — Eocène de Bretagne,
- Faune du Bois-Gouët. Prés., 93. ;
Vertébrés. Nouvelle découverte de
restes de — dans la mollasse de l'A-
genais aux env. de Monbahus (Lot-
et-G.), par J. Brayac et P. Déeuir-
HEM [Obs. de G.-F. Dozrrus], 160. —
Situation stratigr. du gisement de— .
aquitaniens de Laugnac, près Agen,
LE J. Bzayac [Obs. de G..-F. Dorzrus,
M. Cossmanw], 210. AL
Vienne (Haute-). Eurite basaltiforme
des env. d'Eymoutiers (—), par G.-F.
Dorzrus [Obs. de CaeLor, Jourpx],
47, 20 (pl. v). 4
24, 82 3 î. » Pl. vin).
Vi inport. Sur la présence du Lithophyl.
um amphiroæformis dans l’Albien
de —, Lu Me P. Lemoine, 210, 280.
W
© Waucorr (C. D.), reçoit le Prix Gau-
dry, 101.
Wenruin (J Ne .). Nécrologie, 97.
: Wasou (J (J.). Prés. d'ouvr., 197, 198.
tique des — (Maroc occ.), 75, 55.
Zazesskyx (M. D.). Sur quelques Sapro-
pélites fossiles, 373. — Sur le Noeg-
gerathiopsis æqualis GoEPPERT sp ,
feuilles de Mesopilys Tchihatchefji
(GorPPEerr sp.) Zazessky, 380 (pl. xv).
_Zenxer (René) Notice nécrologique,
par H. Douvizé, 111, 304 (portrait).
Zurcner (Ph.). À propos des notes de
M. A. GuésxanrpD au sujet de La Jaby,
près Castellane, 111. — A propos de
la note de M. A. GuéBHARD au sujet
du SE des Basses-Alpes ; sur un nou-
veau morceau de carte détaillée à
1/80 000, 111.
Zaër. Note pétrogr. sur l'ellipse grani- |
DATES
DE PURLICATION
_ des fascicules qui composent ce volume.
—_ (Feuilles 4-7, pl. LVUI) | Sept. 1948 ;
Ris Lx) : Oct. 1918.
( — 18-24*, pl. X-XIV, 2 Écbet) Mars. 1919 À
( — 24*-27, pl. XV) AVE. LUNA
IMPRIMEURS
MACON, PROTAT FRÈRES,
< QE a : ; | ;
F1G.
1 æ
EXPLICATION DE LA PLANCHE XV.
1. — Noeggerathiopsis æqualis Gorprsrr sp. Coupe transversale
jeune feuille dans sa partie supérieure. Préparation faite de la.
de la face inférieure d’une feuille. X 30. Mine de Batchate en [
Kouznetsk.
3. — Noeggerathiopsis æqualis GospPerT sp. Partie de la face
rieure d'une feuille carbonisée. X 40. Rivière Tohenporte bass
la Toungouska, Sibérie.
4. — Noeggerathiopsis æqualis GoEPPERT sp. Partie de la fe
rieure d'une feuille carbonisée. X 30. Mine de Batchate, bas
Hope ; Fi
Buzz. Soc. cor. pe Fr. — (4), XVII, 1917.
NOTE DE M. Zalesski
st. XVII; pl. XV
S. 4
Bull. Soc. géol. de France
a
ee
v
2
æ
est
les. Membres de la Société.)
eu Extrait du Catalogue.
« Cossmann et LAMBERT. | Etude paléontologique et stratigraphique sur le terrain oli-
à Ph: Tuomas. Recherches stratigraphiques et paléontologiques sur quelques for-
LOUE Sann Contribution à l'étude de la faune de l'étage bathonien en France
a TERQUEN. Les Entomostracés Ostracodes du système oolithique de la zone à Am.
TERQUEN. Les Entomostracés Ostracodes du Fuller's Earth des environs de Var-
. GRAND’ Éuar, Formation des couches da houille et du terrain houiller. 196 p.,
A. Dozcor, P. Gonmizze et G. Ramonp. Les grandes plâtrières d'Argenteuil À
. (Seine- et-Oise). Historique, genèse et distribution des formations gypseuses de;;#t
Hlarepion parisienne, 26 p., 71fife, 4 plis, lune uen. ene due 5
. P.-L. PRevER. Aperçu géologique sur la colline de Turin. 48 p., 7 fig.,1carle.. 8
- G. Zeix. Contribution à l'étude géologique du Haut-Tonkin. — H. LanrTenois.
_ Note sur la géologie de l’Indo-Chine. — René de Lamorme. Note sur la géologie
_ du Cambodge et du Bas-Laos. 80 p., 1 pl., 3 cartes en couleurs ........... 12
_ Général de Lamors. Les anciennes lignes de rivage du Sahel d'Alger et d'une
partie de la côte algérienne. 288 p., 3 pl., 1 carte en couleurs.........,.......... 15
Léon Carez. Résumé de la Géologie des Pyrénées françaises. 32 p., 1 pl., 6 cartes
CRUE re Co DE OR 2 PR Te ME PAL DÉMO DER de dus 15
Maurice LuGrox. Etude géologique sur le projet de Barrage du Haut-Rhône
français à Génissiat (près de Bellegarde). 136 p.,7 pl...............,.......... . 15
ROBE D AS DR LR DR nes sonne dope atenie dt Ste VERS 30 » e
aissant A crout depuis 1833, format in- -4e raisin. Prix divers. (50 °/, Bee
- gocène marin des environs d'Etampes. 88 p., 1 tabl: CDS AE ARR ACANES . 20 fr,
-mations d'eau douce de l’Algérie. 54 p., 1 {abl., 5 pl...........,........1., 402 4 »
Parkinsoni de Fontoy (Moselle). 46 p., 6 pl... ET RENRE DE : 4 »
TS DOS Rae Sat Lister tinie ar ue Net 6 Re |
40 Fee AE OR NE RO PE SATA RE ASE A ET ES ER A EP EE ES ER ET 20 N ;
ee HE Frizmor. Etudes sur les vertébrés fossiles d’Isse] (Aude)...... COTES ie res 16 ».
. G. Corrgau. Echinides éocènes de la province d’Alicante. 107 p., 16 pl............ 15 »
»
* PAR SOUSCRIPTION PAYABLE AVANT L'APPARITION DU VOLUME ANNUEL ;
FRANCE, 30 FRANCS, FRANCO. — ÉTRANGER, 99 FRANGS: FRANCO
Liste des Mémoires qui se vendent isolément :
Une remise de 20 °/..est accordée sur ces prix aux Membres de la Société
2. J. Seuxes. Contributions à l'étude des Céphalopodes du Crétacé supérieur de
RrAN CC UDIE. O2 DIRE EN ER PRE Te een cha ere tele à Sahel I eee rN IR ab etera te et NVere € 15
3. Ch. DEPÉRET. Les Animaux pliocènes du Roussillon. /7 pl., 188 p........:.... 60
5. G.ne SaporrA. Recherches sur les végétaux du niveau aquitanien de Manosque, |
ON AE TO ST LS à 10 Du A PR ON CE MS CRE a PSE CAE 35
44. M. rire Contribution à la, Paléontologie française des terrains juras-
-siques (en cours); Etudes sur les Gastropodes des terrains jurassiques : Opis-
thobranches, 6 Pl., LES RE CAT RU LT Sr EN DE CRE Det Et EN R 25
45,5. STEFANESCU. Etudes sur les terrains tertiaires de la Roumanie ; Contribu-
“ion à l'étude des faunes sarmatique, pontique et levantine. 11 pl., 152 Dire
19. M. Cossmanx. Contribution à la Paléontologie française des ferrains juras-
ne (en cours) ; Gastropodes : Nérinées, 13 pl.,180p....::.....2,..:...:.. 35 :
20. V. Porovicr-Harzec. Contribution à l'étude de la faune du Crétacé supérieur
de Roumanie ; Environs de Campulung et de Sinaïa, 2 pl., 22p............... 6
21. R: ZEiLrér. ruse sur la flore fossile du bassin Tonltes d'Héraclée (Asie-
Minetnel OP RMRED DRE. EN NUL APR RER RSR PE te RAT 3 ie 15
22, °P PALLARY. au les Mollusques RARES terrestres, fluviatiles et saumâtres de
de D D TIGE RS es à 0 20e nie MIE UR Se Sr Te RE NT ND TE PEN Mer E0
MÉMOIRES-PALEONTOLOGIE
23. G. Sayx. Les Ammonites pyr iteuses des marnes valanginiennes du Sud-Est de
la France (en cours), 6 pl., 69p....................,......::....,.. sis
24. J. Lamserr. Les Échinidcs fossiles de la province de Barcelone. 9 pl, 128 D: 18"#5)008
25. H.-E. Sauvace. Recherches sur les Vertébrés du Kiméridgien supérieur de
Fumel (Lot-et- Garonne) "SDL. "96 Dre os MR ST RE DIET 12
26. Ch. Deréfer et F. Roman. Monographie des Pectinidés néogènes de l'Europe
et des régions voisines (1"° partie : genre Pecten), (en cours), 23 pl., 169 p:...…. 60 » .
27.G. Dorxrus et Ph. DaurzenBerG. Conchyliogie du Miocène moyen du Bassin de la
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8. Marcellin Bouxe. Le Pachyæna de Vaugirard. Cr er MP SAME Le QUE TE Le
29. V. Paqurer. Les Rudistes urgoniens, 43 pl.; 102 p..::. .:...4:.4.42808 40
30. Ar. Toucas. Etudes sur la classification et l'évolution des Hippurites, 17 pl.,
RE RS AR RE EP ER CR TR Le ect Au RL DE KA AT à mette
Alban Gaupryx. Fossiles de Patagonie : Dentition de quelques Mammifères.
agp. , 42 fÿ, danse; tlemle. ii Re a ae ete r De sers eee) 7
32. Paul Lemon et Robert Douvizzé. Sur le genre Lepidocyclina Gümbel. 3 pl,
MOD RCE à LR RENE 2 RU M OR QE SE RE CS RENE SR CEE
33. Re CANu. Le Bryozoaires du Patagonien. Echelle des Bryozoaires
pour les Terrains tertiaires. 5 pl., 30 p....:..........,.....,..44.44.......
34. Charles Easrman. Les types de Poissons fossiles du Monte. Pays au Muséum
d'Histoire naturelle dé Paris pl, 32. Rene D CU Me NUE RCE
35. V. Porovici-HarzeG. Les Céphalopodes du jurassique moyen du Mont
Strunga (massif de Buceégi, Roumanie). 6 pl., 28 p...............,:...4......
a. Ar. Toucas.Etudes sur la classification et l’ évolution des Radiolitidés.2/pl.,182 p.
Edm.: Pezrar et M. Cossmann. ie eu à faciès urgonien de
bee lez-Alais (Gard),.9/figt texle, 6 pl. 22 pe SERRES EE US
38. Charles JAcos. Etude Le quelques Ne du Crétacé moyen: 44 fig, 9 pl,
64 Persia seen es eenereneederenieser est eeesemreiee
39. A. Sn Etude iconographique des Pleurotomes fossiles du Bassin de Paris.
SAP MOD. LR. 7e 2 DR The red des Ge de De re EE Ver OP eee nee CIE ER #5
40. B. -H. Fi TEL. pie sur les végétaux fossiles de l'étage Sparnacien du Bassin æ Et
de Paris. 5 php ER PR RE Me cet ne Te IEEE © TPE
41. Henri Douviicé. Etudes sur les Rudistes. Rudistes de Sicile, d'Algérie,
d'Egypte, du Libanet de la Perse7 pl, 82 De ARR ere a rente (es ARE
42. Len PERVINQUIÈRE . Sur quelques Arno nstee du Crétacé algérien. 7 pl.,86p. 15 » A
43. Robert Douvizzé, Céphalopodes argentins. 3 pl., 24p................,...404m. 7: 5 TORRES
44. Gustave F. Dozzrus. Les coquilles du Quaternaire marin du Sénégal. Intro- ë
duction géologique par A. Dereims. 4 fig., 4 pl., 72p.....:..........,.,2.... 10 »
45. Robert Douvizzé. Etude sur les Ce atidés de Dies Villers-sur-Mer et CP
quelques autres gisements. 84 fig., 5 pl., 11 p.....:..........,..:.. 12 »
46. Maurice Cossmanx. Contribution à la paléontologie française des terrains £
jurassiques (voir mém., n°* 14, 19) ; Cerithiaceaet Loxonematacea, 11 pl. 264 p: 35 » ds
47. Lucien Morezzer et Jean Morezxer. Les Dasycladacées du Tertiaire parisien. MA
AU LL ÉRIC 1 Sn er En RP RP LE D Ge ie OO En or 8. » FA:
48. Robert Dot Etudes sur les Oppeliidées de Dives et Villers-sur-Mer. VER
34 fig 2 DIN DB D OR SENTE ARR, CU SE Or SERRE 5: 5 CN
49-50: F. Priem. Sur des Poissons fossiles et en particulier des Siluridés du Ter- 4
tiaire supérieur et des couches récentes d'Afrique (Egypte et région du Tchad):
— Sur des Poissons fossiles des terrains tertiaires d’eau doute et d’eau saumâtre
déffrance ehde Suisse nl 0 D SRI SRE RE ES PES 2e ot 15
51. P. De Brun, GC. Cnarezer et M. Cossmann. Le Barrémien supérieur à faciès
urgonien de Brouzet-lez-Alais (Gard) (v. mém. n° 37), fig., 5 pl., 56 p.).....….. 12
TABLE DES MATIÈRES (TOME XVII, Fascrcuze 8-9)
M.-D. Zalessky. — Sur quelques Sapropélites fossiles. ..,...,.,...4...,.:44#
M.-D. Zalessky. — Sur le Noeggerathiopsis æqualis GoërrerT sp., feuilles du
Mesopitys Tchihalcheffi (GogrrerTt sp.) ZALESSK«Y (PLAN) ES de MÉRRDEE RRNORES 38
N. Arabu. — Remarques stratigraphiques sur les formations tertiaires du bassin
de la Mer de Marmara (1 carte)
Rapport de la commission de Comptabilité
MACON, PROTAT FRÈRES, IMPRIMEURS _. Le gérant de la Soc. géologique: L. NES
Asie
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