Ys.m/s
BULLETIN
DE LA
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DE CHERBOURG
XLVIII
ANNÉE 1916
CHERBOURG
Imprimerie de « La Dépêche de Cherbourg »
41, rue Gambetta
191-y
BULLETIN
DE LA
DE CHERBOURG
XLVIII
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ANNÉE 1916
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CHERBOURG
Imprimerie de •« La Dépêclie de Cherbourg »
41, rue Gambetta
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Société d'Horticulture de l'Arrondissement de Cherbourg
La Société a pour but de perfectionner et d'encourager
toutes les brandies de la science et de la pratique horticoles.
Elle organise, toutes les fois que ses î^essources le lui
permettent, une Exposition estivale ou automnale, à
laquelle la carte de Membre de la Société donne droit
d'entrée gratuite tous les jours.
Elle publie, chaque année, un Bulletin qui est adressé
gratuitement à tous les Sociétaires ainsi qu'aux Membres
correspondants et aux Sociétés affiliées. Ce Bulletin con-
tient les procès-verbaux des séances, des comptes rendus
d'expositions, des rapports sur les visites de jardins et de
propriétés, divers articles ou mémoires et autres docu-
ments intéressant V horticulture. Il offre, en outre, une
revue des publications horticoles reçues par la Société.
La Société possède, rue Montebello, 44, un jardin de
floriculture et d'acclimatation, et une salle des séances qui
renferme une bibliothèque ouverte aux Sociétaires tous
les mardis, à 8 heures du soir. L'entrée du jardin est libre,
pour les Sociétaires et leur famille, tous les jours, du lever
au coucher du soleil.
Un autre jardin, consacré à l'arboriculture, est situé
rue de la Duché. Des cours y sont faits par leprofesseur de
la Société.
Les séances se tiennent dans le local delà rue Montebello,
le premier dimanche de chaque mois ; elles sont annoncées
par la voie des journaux de Cherbourg. On y traite et on
y discute toutes sortes de questions horticoles et chaque
séance se termine par une loterie de fleurs ou de fruits de
saison, ou bien par une distribution d'ouvrages horticoles,
de graines, de boutures, de greffes, etc.
En été, de charmantes excursions dans les environs sont
organisées par les soins du Bur'eau.
Les personnes qui désirent acquérir des connaissances
horticoles utiles, ainsi que toutes celles qui ont à cœur de
contribuer à augmenter la richesse et le bien-être du pays
par le développement de r horticulture, sont instamment
priées d'apporter leur adhésion à la Société, et, par ce
m.oy en, d'accroître encore sa vitalité et sapuissance d'action.
Pour faire partie de la Société d'Horticulture, il faut
avoir été présenté par un Membre ou avoir adressé par
écrit une demande au Président. — Les Dames sont admi-
ses sous le nom de Dames patronnesses ; lors des Exposi-
tions, elles constituent un Jury chargé d'attribuer certaines
récompenses .
La cotisation annuelle est de 5 francs.
Membres d'honneur de la Société i
, ., ... ( M. le Sous-Préfet de l'Arrondissement.
PusiAtnU d honneur ^ ^ ,^ ^^-^^ de Cherbourg.
Membres du Bureau pour 1917
Président: M. Corbière, ^ L, professeur de Sciences naturelles au Lycée,
rue Asselin, 70.
^ MM. Le Carpentier, avocat, rue de l'Aima, 41.
Vice-Presidents J Dutot, || L, propriétaire, rue Montebello, 56.
/ MM. Le Crin, >f^ ||, avocat, rue Auvray, la.
Conseillers \ Piard, ancien négociant, rue de l'Aima, ^5 bis.
d'administration j Le Parmentier, propriétaire, rue Asselin, 7^
( Macé Adrien, négociant, rue de l'Aima. 6.
Trésorier: M. Le Brettevillois, || L, secrétaire général de la Mairie, rue
Jeanne-d'Arc. 28.
Secrétaire: M. Lelièvre Paulin, >^ ||, rue de la Polie, 18.
Secrétaires- \ MM. Thommin, ||, commis-princ. de la Marine, rue Delaville, ^i.
adjoints ( Mahieu, otfic. d'adm. de la Marine, r. Amiral-d'Aboville, 58.
Bibliothécaire : M. Noyon, impasse Dorival, place de la Fontaine.
Bibliothécaire-adjoint : M. Gallier, consul de Belgique, rue Montebello, 64.
Cultures d'utilité
MM. Le Carpentier, Président.
Catherine, §, s. -caissier de la
C. d'Epargne, en retraite.
Dkouet, ||, agent administratif
princ. de la Mar.,TourlavilIe.
Lefauconnier, ■i^, administrât,
princip. de l'Inscription mar.
Robin, propriétaire.
Dépinée, propriétaire.
Commissions permanentes
Cultures d'agrément
MM. DuTOT, ^ I., Président.
Bameulle, >j^, adjudant compt.,
princ. de la Marine en ret.
Crova, 0. ^ II, capit. de frég,
Mahaut, propriétaire.
Hochet, propriétaire.
Cauvin, bandagiste.
Comité de Rédaction
M. Corbière, || L, Président; M. Le Carpentier, Vice-Président ;
MM. les Membres du Bureau
Directeur honoraire du Jardin de la rue Montebello: M. Le Parmentier.
Directeur du Jardin de la rue Montebello : M. Dépinée.
Professeur d'Arboriculture et Directeur du Jardin du passage des Jardins : M. Piard.
Jardinier de la Société et Professeur de Floriculture : M. Letullier.
Délégué pour convoquer aux inhumations des sociétaires: M. Thommin. secrétaire-
adjoint, rue Delaville, ^i.
ANNEE 1916
TABLE DES MATIERES
P. Lelièvre
id.
L. Thommin
L. Allix .
P. Lelièvre
Avantages accordés aux Membres de la So-
ciété et conditions d'admission
Composition du Bureau et des Commissions
permanentes
Extraits des procès-verbaux des séances. . . .
Rapport sur la situation de la Société
Visite du jardin de ! infanterie coloniale
Visite de la propriété de M. Favier à la
Fauconnière
M. Desquesnes
Les sociétaires sous les drapeaux
Nécrologie
Nouveaux membres
4
5
7
2^
29
39
41
42
50
V
Extraits des Procès- Verbaux
des Séances de l'Année 1916
Séance du 6 Février
Fougère Hymenophyllnm. — Présentation de poires
et de pommes. — Commtmicatiotis diverses.
42 membres présents.
Les vives condoléances de la Société sont adres-
sées à M. Le Brettevillois, qui vient d'être éprouvé
par la mort de son beau-père.
M. de la Chapelle ayant été nommé récemment
commissaire principal de la marine, la Société lui
vote de cordiales félicitations.
M. Dépinée présente une minuscule fougère, res-
semblant à une mousse, qu'il cultive chez lui à Tair
libre, dans des conditions analogues à celles où croît
naturellement cette plante : c'est V H i/menoph yllum ,
fougère rare et de culture difficile, que l'on ren-
contre dans les environs de Cherbourg.
A propos de l'emploi de tannée pour le paillage
des fraisiers, dont il avait été question dans le
compte rendu des publications fait par M. Thommin
et lu à la séance du 5 décembre 1915, M. Bouin
donne des renseignements sur les inconvénients
que présente l'emploi de la tannée dans un jardin
fruitier. (\)
(1) Les renseignements donnés par M. Bouin au sujet des incon
vénienls de l'emploi de la tannée dans un Jardin fruitier, ont été
indi([ués en note à la page 57 du Bulletin de l'année 1915, à l'occasion
de la publication du compte rendu des publications fait à la
séance du 5 décembre 1915.
LÎBP/*
8 —
o
M. Lefaiiconnier présente de beaux fruits: l*^ une
poire de Passe-Crassane, que ÎM. Piard lui a offerte,
maturité de décembre à mars ; elle mérite d'être
propagée dans les jardins fruitiers (avis de M. Ballet
fils dans son ouvrage : La Culture Fruitière] ;
— 2° pomme connue dans le pays sous le nom de
Pomme Cardinal, mais dont M, Lefauconnier ne
sait pas le nom véritable ; — 3° pomme provenant
du jardin de M. Caillet (de Réville), déjà présentée
à la séance de novembre. M. Lefauconnier ne pense
pas que ce soit une pomme Grand- Alexandre dont
la maturité est, d'après M. Baltet fils, d'octobre à
décembre ; 4*^ des poires Beurré d'Aremberg, variété
recommandée, à juste raison, par M. Piard ;
M. Baltet qualifie ce fruit de qualité supérieure, la
maturité est de novembre à janvier. M. Lefaucon-
nier en a récolté de belles dont le poids variait de
300 à 330 grammes.
M. Lefauconnier dit que pour conserver long-
temps les fruits, il faut les placer sur le côté et non
sur l'œil ou le pédoncule. M. Piard ajoute que
iVL Lorette recommande d'exposer les fruits au
grand air pour les conserver.
Il est donné lecture du dépouillement fait par
M. Crova, des publications reçues depuis le com-
mencement de décembre. A propos de ces publi-
cations, M. Gauvin dit que les algues connues sous
le nom de lichen blanc, bouillies avec du lait vanillé,
font un gâteau excellent.
Séance du 5 Mars
Réveil d'un écusson greffé depuis 7 ans. — Cypri-
pedium obtenu par M. Levéel. — Pinguicula
orbicularis, oignon pomme de terre. — Commu-
nications diverses.
34 membres présents.
M. Dorange, mobilisé, a envoyé de nouvelles
— 9 —
cartes postales représentant dos vues d'Evroiix et
des environs ; ces cartes sont accompngnées de ren-
seignements montrant que dans cette région Thor-
ticulture est en honneur et qu'on y rencontre beau-
coup des végétaux répandus dans l'arrondissement
de Cherbourg.
M. Barbey, membre correspond;nit à Arroman-
ches, a écrit à M. le Président pour lui signaler le
réveil d'un écusson de rosier greffé il y a sept ans et
qui n'avait pas encore donné signe de vie. M. Cor-
bière demandera à M. Barbey des renseignements
complémentaires qui permettront sans doute d'ap-
précier l'anomalie signalée.
M. Levéel a envoyi' deux plantes remarquables et
fleuries : 1" un très beau Cypripedium , produit d'une
hybridation qu'il a faite il y a une dizaine d'années
entre les variétés insigne C//antiniei Borali atratum.
Il a donné à cette obtention le nom de Cypripedium
insigne Baymondi, la dédiant à son tils Baymond,
sur le front depuis le début des hostilités. — La
deuxième plante de M. Levéel, rare en France dans
les serres, mais commune dans certains établisse-
ments de la Belgique, est le Pinguicula orbiriilaris ;
elle présente une (leur unique, d'un beau violet,
portée par une hampe qui s'élève du milieu d'ime
rosette de feuilles arrondies, à l'aspect gras et
exsudant certain suc qui englue et digère les in-
sectes qui se posent dessus.
Il existe en France des espèces indigènes de
Pinguicula, notamment le Lusitanica, qui n'est pas
rare dans les marais des environs de Cherbouru-.
dit M. Corbière.
M. Fiquet présente un oignon qui, sous l'enve-
loppe extérieure, offre un grand nombre de bulbilles.
Il est connu sous le nom à' oignon pomme de terre
et se plante comme les échalottes. M. J^e Maire dit
que cet oignon est connu aussi en Belgique sous le
nom indiqué par M. Fiquet.
II est donné lecture du compte rendu, fait par
10
M. Crova, des publications reçues depuis la dernière
séance.
Séance du 2 Avril
Gousses de glycine violette provenant de Chine. —
Réveil d'un écusson greffe il y a 1 ans. — Envoi
par M. Levéel de plantes de Lœlia Lindleyana et
de Gattleya chocœnsis. — Graines envoyées
d'Alger. — Communicatioîis diverses.
43 membres présents.
M. Piard présente : i° une carte postale coloriée
japonaise, représentant de magnifiques grappes de
fleurs de glycine violette, et 2*^ deux grosses gousses
de cette plante, provenant de la Chine et contenant
des graines qui sont distribuées aux membres pré-
sents.
M. Saillard dit qu'il a vu à Etampes des gousses
de glycines grosses comme celles dos pois. M.
Corbière ajoute que l'espèce que l'on voit dans nos
jardins est la Wistaria sinensis qui porte des fleurs
en grappes pendantes d'un bleu violet, mais moins
fortes que celles représentées sur la carte postale.
M. le Président ayant demandé de nouveaux
renseignements à M. Barbey, au sujet du réveil
d'un écusson de rosier, grefle il y a 7 ans, a reçu
d'Arromanches une seconde lettre dans laquelle
iM. Barbey lui répond qu'd a soumis son rosier à
un ancien chef des cultures de MM. Baltet frères et
à des maîtres jardiniers. « Tous ont été unanimes à
reconnaître que la pousse en question venait non
d'un œil adventif, mais bien de l'œil écusson fait
sur une gloire de Dijon, en espaHer, pouvant avoir
de 15 à 20 ans. Cette pousse vigoureuse, ajoute M.
liarbey. et (jui atleint aujourd'hui 6 centimètres,
occupe la partie centrale d'une couronne noircie
par le temps et entourant l'œil écusson.
— 11 —
M. Corbière a rintention de soumettre ce cas
extraordinaire à M. Daniel, professeur à la faculté
de Rennes, spécialiste sur les questions de greffes.
M. Levéel a envoyé, avec une lettre donnant des
renseignements, deux orchidées très intéressantes et
assez rares dans les cultures. L'une, Lœlia Lind-
leyana donne des fleurs en nboudance et est d'une
culture facile ; elle est originaire du Brésil. 1/autre,
Cattlei/a c/iocoensis, albinos de cette espèce, est peu
répandue dans les cultures et assez rare, car elle
est originaire de la province de Ghoco (Nouvelle-
Grenade), peuplée de tribus indiennes très farou-
ches et très cruelles. La plante présentée est une
division d'un pied d'origine qu'il avait payé, en
1884, 25 fr. à la maison Louis de Smet, de Gand.
Quoique cette variété fût absolument blanche, M.
Levéel ne pensait pas, d'abord, qu'elle eût une si
grande valeur. Il a revendu à un horticulteur anglais
le pied mère avec six de ses divisions, et le tout lui
a été payé un prix très rémunérateur.
M. Corbière distribue aux sociétaires qui en dé-
sirent des graines d'un poirier nouveau du Maroc,
qui lui ont été offertes par M. le professeur Trabut,
d'Alger. Cet arbre est le Pyrus mamorensis, origi-
naire de la forêt de Mamora, et devrait bien résister
dans rOuest.
M. Letullier présente de charmantes fleurs d'un
Iris nain (I?is pumila) cultivé en bordures, et des
rameaux feuilles de cinq espèces à'Eucali/ptiis qui
ont parfaitement supporté l'hiver à Réville. Parmi
ces variétés se trouvent les gioôf/ius, robusta et elata.
M. Letullier a remarqué que l'odeur des feuilles
d'Eucalyptus devient particulièrement forte quand
le temps doit se mettre à la pluie.
M. Lefauconnier présente une très jolie pomme
parfaitement conservée, provenant du jardin de M.
Le iJérubey, à Omon ville. Il fournit des renseigne-
ments sur d'autres pommes et poires qu'il possède,
également bien conservées.
\9
11 est donné lecture des notes prises par M. Crova
dans les publications reçues depuis la dernière
séance.
M. le Président annonce que le Bulletin de 1915
est en cours d'impression et pourra être distribué à
la prochaine séance.
Séance du 7 Mai
Oignon pomme de terre. — Présentation de poires. —
Maturité retardée. — Roses Princesse Marie
d'Orléans. — Communications diverses.
38 membres présents.
A propos du procès-verbal de la séance d'avril,
M. Poupeville dit que l'oignon qui avait été pré-
senté par M. Fiquet sous le nom d' « oignon pomme
de terre », est appelé « oignon patate » dans l'ou-
vrage Les Plantes potagères, de Vilmorin-Andrieux
et que le Bon Jardinier indique qu'il doit être butté
comme la pomme de terre.
M. le Président rappelle que deux membres titu-
laires, MM. Launey, négociant et Bernom, direc-
teur de l'hôtel de France, sont décédés depuis la
dernière séance; les condoléances et les respec-
tueuses sympathies de la Société sont adressées aux
familles.
M. Corbière présente le Bulletin de 1915, qui
vient d'être imprimé et qui va être mis en distribu-
tion.
M. Letauconnier soumel aux membres présents
une très belle poire « Doyenné (jeorges Boucher »,
déjà présentée à la séance de novembre dernier.
Elle pesait, alors, 550 grammes; elle lui avait été
ofl'erte par M. Delamer, pharmacien à Barfleur, et
provenait d'une greffe placée sur un poirier de
a Doyenné du Comice ». M. Lefauconuier a teuu à
apporter cette poire, vu la saison avancée, les autres
— 13 —
fruits du poirier eu (question n'ayant pas, d'après
M. Delnnier, dépassé comme maturité la fin de
février ou le commencement de mars au plus tard.
M. Piard a remarqué que cette année, la maturité
de certaines variétés de poires s'est trouvée retar-
dée ; par exemple « Passe Crassane », qui n'est pas
encore mûre, alors qu'elle l'est généralement en
février-mars.
M. Dépinée présente trois jolies roses « Princesse
Marie d'Orléans » cueillies sur un rosier qui n'a
pas été taillé cette année et porte des fleurs depuis
trois semaines.
M. Letullier ajoute que, cette année, des rosiers
taillés ont déjà donné des tleurs et que cela doit
tenir à la douceur des premiers mois de l'année.
Plusieurs sociétaires disent que les graines de
glycine données par M. Piard ont levé et produit
des pousses déjà belles.
Il est donné lecture du compte rendu des publi-
cations, tait par M. Grova.
M. Piard annonce qu'il lera le jeudi 11 et le
dimanche 14, dans le jardm du passage des Jardins,
des cours sur le palissage de la vigne.
Séance du 4 Juin
Effets de Dégétdtion de poiriers. — Présentation de
fruits et de pommes de terre. — Dèyâts causés
dans des .serres par des gaz aspli y. riants allemands.
— M. Desquesnes, membre de la Société depuis
50 ans. — Conimunications diverses.
45 membres présents.
M. le Président exprime les regrets causés par
la mort de M. Giot, professeur au l^ycée ; il a déjà
adressé au frère de M. Giot, les condoléances de la
Société.
M. Bouin dit qu'à la suite de la communication
— 14
de M. Barbey, relative au réveil récent d'un écusson
de rosier greffé il y a 7 ans, il a fait à Hainneville
la constatation suivante : sur trois jeunes poiriers,
greffés chacun de deux écussons à la fin de l'été et
tous entrés en végétation au printemps suivant,
l'écusson inférieur fut dévoré par les limaces avant
son entier épanouissement, alors que l'écusson supé-
rieur, intact, se développait vigoureusement, l.'é-
cusson inférieur rongé, ne mourut pas toutefois;
mais sa végétation fut, pendant plusieurs années,
limitée à l'écorce seule, qui se développa et s'élar-
git dans la même proportion que celle du sujet.
Cinq ou six ans après, sous l'efiet d'une végétation
plus active ou par suite d'une taille plus accentuée
de l'arbre constitué par le développement régulier
de l'écusson supérieur, il s'est formé, à côté du
centre de l'œil de l'écusson intérieur, un bourgeon
adventif qui est entré en végétation normale et qui
aurait pu être conservé pour une branche charpen-
tière, si cela avait été nécessaire.
M. le Président fait remarquer qu'il n'y a pas
similitude entre les faits signalés par M. Bouin et
par M. Barbey. Dans le rosier de M. Barbey, c'est
l'œil primitif qui, après un sommeil de plusieurs
années, a fini par se développer, tandis que dans le
cas mentionné par M. Bouin, l'œil primitif est
d'abord entré normalement en végétation, et ce
sont des bourgeons adventifs qui ont mis quelques
années à se former. La communication de M. Bouin
n'en est pas moins intéressante.
M. Corbière présente, au nom de M. le D-- Tur-
bert, une très belle pomme admirablement conser-
vée, de la variété La Ménagère, provenant de la
propriété de M. le D'Turbert,àTeurthéville-Hague.
Ce pommier a été greffe au jardin de la Société.
M. Thommin présente de petits gazons très denses
de la Saguie subulée, jolie plante qui a bien réussi
chez lui à Flamanville ; il n'en a pas été de même
chez d'autres sociétaires.
— 15 —
M. Le Cat'pentier lit, dans le Journal ()//icie1, un
compte rendu delà séance du 21 mai, de rÂcadémie
d'agriculture, article dans lequel sont signalés les
dégâts causés par les gaz asphyxiants dans les serres
de M. Cordonnier, de Bailleul (Nord), à 7 kilomètres
du front. Les feuilles des vignes, en pleine végéta-
tion, après avoir subi une forte décoloration, ont
séché et sont tombées.
M. Saillard présente des pommes de terre mon-
trant les bons résultats qu'il a obtenus en plantant
des tubercules qui n'avaient pas atteint leur matu-
rité. Il pense qu'on pourrait utiliser ce procédé pré-
ventif dans le cas où les tubercules risqueraient
d'être atteints par la maladie.
M, Bouin ajoute que pour préserver les pommes
de terre de la maladie, un jardinier de sa connais-
sance sulfate les tiges aériennes avant le développe-
ment du champignon et obtient ainsi de bons
résultats.
M. le président rappelle que la Société ayant
décidé de remettre une médaille commémorative
aux membres qui réunissent 50 ans de sociétariat,
M. Desquesnes, qui a été admis comme membre de
la Société le 3 juin 1866, se trouve actuellement
dans les conditions requises. Le vénérable M. Des-
quesnes, entré le 27 avril dernier, dans sa 90^ année,
devait assister à la séance, car il jouit toujours d'une
bonne santé ; mais le mauvais temps l'en a empêché.
Une délégation se rendra après la séance chez M.
Desquesnes pour lui remettre la médaille qui lui est
destinée et lui offrir les meilleurs vœux de la Société.
M. le secrétaire lit une note concernant M. Des-
quesnes.
Il est ensuite donné lecture du compte rendu fait
par M. Grova, des publications reçues pendant le
mois écoulé.
10 —
Séance du 3 Juillet
Remise de médaille à 3J. Desquesnes à F occasion du
50" anniversaire de son admission comme socié-
taire. — Décès de M. Barbey. — Joubarbe présentée.
— Fleurs de /tarots doubles. — Le jardin public de
Rennes. — Le jardin de Vinfanterie coloniale. —
Communications diverses.
45 membres présents.
M. Desquesnes, malgré ses 90 ans, a tenu à venir
à la séance pour remercier la Société de la belle
médaille qui lui a été attribuée à l'occasion du 50^
anniversaire de son admission comme membre titu-
laire. Il remercie en particulier les sociétaires qui
faisaient partie de la délégation chargée de lui remet-
tre cette médaille. Les chaleureux applaudissements
des assistants témoignent à M. Desquesnes la sym-
pathie de tous.
M. le président dit qu'il a appris avec peine le
décès de M. Barbey, membre correspondant, retiré
à Arromanches, et il rappelle Tintérèt et l'attache-
ment que, de tout temps, M. Barbey avait montré à
notre Société. M. Corbière a exprimé à Mme Barbey
les condoléances de la Société d'horticulture.
M. Grova présente une jolie petite Joubarbe (Sem-
pervivum arachnoideum), dont les rosettes de feuilles
sont recouvertes de poils simulant des toiles d'arai-
gnée ; les nombreuses fleurs rose purpurin produi-
sent aussi un joli effet. Cette, plante, spéciale aux
montagnes, a été rapportée par M. Crova, de la
Haute-Loire.
M. Dépinée présente de superbes fleurs de pavot,
doubles, à pétales découpés et panachés de rayures
roses et blanches.
M. Adam dépose sur le bureau plusieurs belles
roses dont il désire savoir le nom. Ces roses sont
17
reconnues être : la Reine des neiges^ Baronne de
Bolhscliild, Caroline Testout, Madame Bérard et
Madame Abel Carrière.
l.e secrétaire donne connaissance d'une hîltre de
M. Le (jirin, mobilisé à Rennes, fournissant quekfues
renseignements sur le jardin public de cette ville
(le Tbabor) et indiquant que la municipalité a fait
semer des pommes de terre dans un grand terrain
vague d'un hectare et demi.
l^a roseraie du Thabor est superbe, dit M. LeGrin,
bien plus belle que Tannée dernière, quoique la
pluie ait un peu abîmé les fleurs des trois mille
rosiers (1500 variétés). Entre les belles des belles,
les promeneurs très nombreux admirent : Madame
Gahrielle Luiset (rose) ; Lo/iençrin [rouge) ; La Reine
des neiqes (blanche) ; Chédoine Gin/noiseau (thé) ;
fharisaer (hybride de thé). Le jardin mesure 5 hec-
tares ; la roseraie est dans la partie Est, très bien
dégagée.
M. Lefauconnier présente sa dernière pomme de
Saifinette conservée intacte jusqu'au 29 juin. M.
.\lahaut dit en avoir une de la même variété, donnée
par M. Lefauconnier, et qui est encore en meilleur
état que celle qui est présentée- aujourd'hui.
M. Thommin lit le rapport qu'il a rédigé, au
nom du bureau et des commissions permanentes, à
la suite de la visite faite au jardin du l^"" régiment
d'infanterie coloniale, rue de l'Abbaye, le 20 juin
191(5. Les cultures maraîchères de ce jardin de G
hectares environ, où l'on voit des pommes de terre
des artichauts, des haricots, des carottes, des
navets, des choux, des salades, etc., sont faites par
des soldats convalescents de l'infanterie coloniale,
sous la direction de M. le lieutenant de réserve
Garnot, agriculteur émérite. Elles sont très remar-
quables et contribuent largement à l'amélioration
de l'ordinaire du régiment. En 1915, la récolte en
pommes de terre et légumes divers a représenté
une valeur d'au moins 7,200 fr., d'après les prix
— 18 —
moyens du marché, et en 191G les cultures sont
encore plus importantes.
La Société, regrettant de ne pouvoir donner un
témoignage de satisfaction à chacun des militaires
employés à ces cultures — ils sont trop nombreux
et se succèdent trop rapidement — décide d'adres-
ser ses plus vives félicitations à M. le lieutenant
Garnot pour les magnifiques résultats obtenus sous
son habile et très dévouée direction et de décerner
une médaille de vermeil au l'^'' régiment d'infan-
terie coloniale.
Il est ensuite donné lecture du rapport mensuel
de M. Grova sur les publications reçues par la
Société.
Séance du 6 Août
Médaille de vermeil décernée au /^'" régiment d'infan-
terie coloniale pour ses cuitiires maraîchères. —
Présentations de M. Levéel. — I<loraison deT k.v\x\^-
dinaria falcata. — Fruits conservés jusquen août.
— Communications diverses.
42 membres présents.
M. le Président dit qu'il a adresse récemment à
M. le commandant Boin, major du 1'"^ régiment
d'infanterie coloniale, la médaille de vermeil, accom-
pagnée d'un diplôme, décernée à ce régiment à la
suite de la visite faite le 22 juin au jardin militaire
de la rue de l'Abbaye. Il a reçu de i\J. le counnan-
dant Boin une lettre de remerciements dont il donne
lecture.
M. Corbière renouvelle, aux applaudissements des
assistants, à M. le lieutenant (larnot, qui assiste à
la séance, les chaleureuses félicitations de la société
pour les magnifiques résultats obtenus sous sa di-
rection.
M. le Président ajoute qu'il a visité, à l'issue de
— 19 —
la dernière séance, le jardin, remar([uablement
tenu, de M. Uoljin, el (|ue celui-ci a bien \ouln
ofiVir à la sociélé un jeune échantillon de Piniis
jalulti, nrbre très décoratif attei,unant 12 à 15 m.
de hauteur, et originaire de rOaxaca. état de
Mexico, enlre 1.000 et 1.700 mètres d'altitude.
M. Dubois, notaire honoraire, a, de son coté,
offert pour la société un pied de Laurier des Cana-
ries [Apolioniiis). Des remerciements sont adressés
aux deux aimables donateurs.
M. Levéel, horticulteur, a envoyé, avec une lettre
d'explications : 1*^ une branche crarundinaria fnlcata
en fleurs; 2° deux jolis Cypripediuins: VEnryale
iiiiperbum, hybride, aux jolies nuances, du LoirH et
du Superbum, et le fjvande, hybride du Caudatum
et du Roezli .
M . l^evéel dit qu'il a Tintention de couper sa
touffe d' Arundinaria fa /rata à ras de terre, pensant
pouvoir prolonger de la sorte l'existence de cette
espèce, qui, comme tous les bambous, meurt après
la noraison.
M. Corbière pense que les rejets fleuriront aussi.
M. Robin ajoute qu'il avait fait cet essai, et que
les jeunes repousses sont mortes.
M. Alcide Poupeville présente de très beaux
dahlias simples aux coloris riches et variés,
M. Cauvin a apporté de très jolies fleurs doubles
de pavots ; elles, aussi, très variées comme colora-
tion .
M. T.efauconnier a envoyé une pomme do forme
curieuse, qu'il a cueillie un peu trop tôt, le 25
juillet. C'est une pomme .s7//y^^/' /oaf pjippin (Reinette
pain de sucre) ; elle provient de Réville, sur un
pommier en cordon horizontal ; sa maturité est fin
juillet commencement d'août. Excellente variété,
précieuse pour la saison et qui dcitmùrirà l'arbre ;
elle devient alors jaune comme une orange et a un
parfum très développé.
M. Mahaut présente une pomme de saignette,
— 20 —
encore intacte, que lui avait donnée M. Lefaucon-
nier.
M. Piard soumet aux membres présents: 1° une
poire de Doyenné d'iiiver qui se mange, générale-
ment, en mars et qu'il est rare de conserver
jusqu'en août ; 2<^ une pomme de Tan dernier, très
belle, bien conservée, qu'on lui a offerte et dont il
n'a pu trouver le nom.
M. Piard présente des pommes de terre d'une
variété qu'il cultive depuis 6 ans, dont les yeux sont
roses et les extrémités rouges, la chair jaunâtre.
Elle provient de la fécondation naturelle de Belle
de F'ontenay et de saucisse rouge. M. Piard l'a
appelée Belle du Vivier, l'ayant trouvée dans une
propriété du Vivier, à Tourlaville.
M. Grova, absent, n'a pu faire le rapport men-
suel sur les publications reçues. Les condoléances
de la société lui sont adressées à l'occasion de la
mort de sa belle-mère.
Séance du 3 Septembre
Décès de MM. Petiteville et Marion. — PrésentMion
de dahlias et de pommes.
35 membres présents.
M. le Président rappelle que M. Petiteville. capi-
taine au long cours, membre très assidu, sociétaire
depuis 1895, est décédé récemment, et il annonce
que M. Marion, bibliothécaire de la Société des
sciences, est mort quelques heures seulement avant
la séance. Au nom de la Société il adresse ses vifs
regrets et condoléances aux deux familles cruelle-
mant éprouvées, ainsi qu'à M. Joseph Uobin, qui a
eu tout récemment la douleur de perdre sa femme.
Une visite de la belle collection d'eucalyptus de
M. Favier à la Fauconnière, est fixée au vendredi
8 courant, à 2 heures 1/4.
^]
La Société décide que les fruits du jardin du
passage des Jardins (poires et raisins), seront dis-
tribués comme les deux années précédentes, aux
militaires blessés soignés dans les hôpitaux.
M. Alcide Poupevill(» présente des fleurs, très
belles comme formes et connue coloris, de dahlias,
les uns à collerette, les autres simples, bien que
provenant d'un même semis, lait à la fm de mars
191G.
M. Dépinée croit avoir remarqué chez M. Levéel,
un superbe bouquet de Scabieuses, jolies fleurs (rop
négligées.
M. Lefauconnier présente une belle pomme dont
il ignore le nom, cueillie fin août dans la propriété
de M. Le Dérubey à Omonville-la-Rogue, et qui
n'est pas encore mûre.
M. Piard soumet aux assistants deux pommes,
d'aspect vernissé, provenant d'un arbre de chez
M. Baltet, de Troyes et vendues sous le nom de
« Transparente de Crancels ».
Séance du 3 Octobre
■
Présentation de fleurs de chri/smithème. — Maturité
de poires privées d'air et de lumière.
39 membres présents.
M. Adam présente une belle (leur de chrysan-
thème qu'on lui a donné sous le nom de ruban rose.
Plusieurs sociétaires tout en ignorant le nom de
cette variété ne pensent pas que ce soit ruban rose
qui en difïérerait comme forme et couleur.
Une belle pomme apportée par M. Mahieu est
considérée comme étant la Ménagère d'après l'ou-
vrage les meilleurs fruits au XiV siècle et le Pomo-
logie de la France.
M. Depinée offre des graines de pavots rouges et
— 22 —
doubles dont il avait présenté des fleurs à une pré-
cédente séance.
M. Thommin dit avoir cueilli le 28 août, des
poires William et Duchesse et les avoir mises dans
une valise. Après 6 jours elles étaient mûres. Cela
doit tenir, dit un sociétaire, au manque d'air pour
la William et à la fermentation pour la Duchesse.
Séance du 5 Novembre
Décès de M. le docteur Benaidt, président lionor(dre
de la Société et de 1/'"^ Bonne foy, dame patron-
nesse. — U horticulture dans la région de Gran-
ville. — Rapport sur la visite de la propriété de
M. lavier, à la Fauconnière.
26 membres présents.
M. le Président rappelle que, pendant le mois
écoulé, la Société a fait une perte très sensible dans
la personne de son président honoraire M. le doc-
teur Renault, qui, durant de longues années, la
dirigea avec tant de compétence et de dévouement.
Au cimetière, M. Corbière a exprimé les sentiments
de regret de la Société d'horticulture et une cou-
ronne a été déposée au nom de la Société. Madame
Renault et sa famille ont adressé leurs remercie-
ments par une lettre dont il est donné lecture. Dans
son discours, M. Corbière n'a pu signaler en détail
tous les services rendus par M. le docteur Renault;
une notice complémentaire paraîtra dans le Bulletin.
M. le Président a exprimé à M. le docteur Ron-
nefoy les condoléances de la société k l'occasion du
décès de M"^^ Ronnefoy, dame patronnesse.
L'an dernier la mort enlevait M. Robin, le dévoué
membre titulaire ; tout récemment elle a frappé sa
veuve ; M. le l^^ésident adresse à la famille les
regrets de la Société.
M. Vandevelle, de Pontpoint (Oise) fait, pnr
lettre, des offres cavantngeuses relativement à la
vente de pommiers à cidre, poiriers et arbres variés.
Il est donné lecture du compte rendu fait par
M. Grova, des publications reçues depuis la der-
nière séance, M. Ci'ovn, signale entre autres, un
article de M. Bois, ayant pour titre a l'ilorliculture
dans la région de Granville.» L'auteur, en mention-
nant les résultats obtenus aux environs de cette
ville dans racclimatation des végétaux exotiques,
i'ail la même remarque que M. ]^etullier, l'an der-
nier, dans une note parue au Bulletin, à savoir que
ces résultats déj)endent, en grande partie, des abris
protecteurs contre les vents.
M. AUix lit un très intéressant rapport sur la
visite faite, le 8 septembre, par la Société à la pro-
priété de M. Favier, à la Fauconnière. Ce rapport
remarquable par sa forme littéraire et l'exactitude
des descriptions, mentionne en particulier les nom-
breux et superbes végétaux exotiques, tels que Eu-
calyptus, Mimosas et Cistes qui semblent parfaite-
ment acclimatés et font grand bonneur à MiVJ.
Favier, père et fils. De vifs remerciements sont
adressés à M. Allix, pour le plaisir que la Société
i\ éprouvé k la lecture de son rapport, qui sera inséré
au prochain EvUetin .
La Société nomme la commission annuelle char-
gée d'examiner les comptes du trésorier.
M. le Président dit que, conformément aux déci-
sions prises antérieurement, les fruits du jardin du
passage des .lardius, ont été distribués aux militai-
res blessés soignés dans les hôpitaux de la Ville.
— 24 —
Séance du 3 Décembre
Décès de M. Sanson. — Lecture de r^apports. — 1 Pré-
sentation de champignons. — Emploi des feuilles
de la fougère Pteris aquilina contre les chenilles.
— Rapport sur la situation de la Société.
39 membres présents.
M. le Président dit que la Société vient de perdre
un de ses membres dévoués, M, Sanson. Les
regrets et les condoléances de la Société seront
transmis à M"'^ Sanson.
Lecture est donnée d'une lettre de M, le docteur
Bonnefoy qui remercie la Société des condoléances
qui lui ont été adressées à l'occasion de la mort de
M""^ Bonnefoy, dame patronnesse. Sur sa demande,
M. le docteur Bonnefoy est nommé membre titu-
laire.
M. Bouin lit son rapport, rédigé au nom de la
Commission chargée d'examiner les comptes du
trésorier ; les conclusions, proposant des félicita-
tions et de vifs remerciements à M. Le Brettevillois,
sont adoptées aux applaudissements de l'assistance.
Le secrétaire lit, conformément aux statuts, un
rapport sur la situation et les travaux, en 1910, de
la Société, laquelle, malgré la guerre, n'a pas cessé
de donner des preuves de son activité.
l^e Sec retaille,
P. LELIÈVHE.
RAPPORT
SUR T.A
Situation et les T^ciOau^
DE LA SOCIÉTÉ D'HORTICULTURE
(Lu a la Séance du 3 Décembre ^eiu)
Messieurs,
Pour me conformer aux statuls, je viens encore
une fois, vous donner en complétant les indications
de la Commission des comptes du trésorier, quelques
renseignements sur la situation financière de la
Société et sur ses travaux en 1916.
D'après les écritures du trésorier les recettes ont
été du 23 novembre 1915 au 23 novembre 191G
de 2.992 fV. 26
et les dépenses de 2.858 i'r. 69
mais pour avoir les chiffres réels il y a lieu de déduire
de chacune de ces sommes 500 fr., valeur d'un bon
du Trésor à 6 mois qui a été pris en mai 1916 et a
été remboursé au commencement de novembre 1916,
ce qui ramène les recettes à 2. 192 fr. 26
et les dépenses à 1.858 fr. 69
Le restant en avoir étant toujours de 688 fr. 57
Si, après les fortes dépenses de l'exposition de
191 i, il restait encore en avoir au 27 novembre
191() 957 fr. 28
c'est que les subventions de la Ville (500 fr.) et de
l'Etat (260 fr.) allouées sur l'exercice 1914, n'avaient
pu être encaissées qu'au commencement de 1915.
— 26 —
II. n'a été alloué par suite de la guerre, au titre des
exercices 1915 et 1916, aucune subvention sur les
fonds de l'Etat, du département et de la ville. C'est
donc 1160 fr. que la Société n"a pas touché pour
chacune de ces années, soit pour 1915 et 1916, un
total de 2.320 fr.
Les recettes ont diminué aussi, mais légèrement,
du côté des cotisations, puisqu'il en avait été perçu
308 l'an dernier et que cette année il n'en a été
recouvré que 299. Les admissions nouvelles ont
compensé en partie les non paiements qui ont été au
nombre de 16 : 1 par suite de décès, 7 par suite de
refus ou démissions et 8 par suite de la mobilisation.
Si les non recouvrements n'ont pas été plus nom-
breux, cela tient aux démarches répétées de notre
concierge et, aussi, à la sympathie que nos collègues
ont pour la Société.
Des renseignements fournis par M . Le Brettevillois,
trésorier, il résulte que le maximum des cotisations
recouvrées a été vers 1885 et 1886 de 424. Espérons
qu'après la guerre, de nombreuses adhésions per-
mettront d'atteindre de nouveau, environ ce chitfre.
Certaines dépenses ont été atténuées ; par exem-
ple, les sommes consacrées chaque mois à des achats
de plantes ont été un peu réduites et M. Letullier,
en profitant des graines et des boutures qu'il a
récoltées a pu, tout en diminuant les achats, conti-
nuer à donner un aspect attrayant an jardin de la
me Montebclld.
L'()bligati(tn que la Ville a imposée à notre Société,
lors du renouvellement du bail, de tenir ce jardin
ouvert au public denx fois la semaine, contribue à
nécessiter son parfait entretien.
Des arbres (|iii étaient morts dans le jardin du
passage des Jardins ont dû être remplacés et M.
Piard a re])ris, là, avec son dévouement habituel, le
cours (le leçons d'arboriculture toujours si apprécié,
que son état de santé l'avait tbrcé d'interrompre
l'an dernier.
— 27 —
Les fruits du jardin d'arboriculture ont été distri-
bués, comme les deux années précédentes, aux
blessés militaires de notre ville, en témoignage de
sympathie pour nos vaillants soldats et de reconnais-
sance pour leur endurance et leur courage.
]j\ Société a continué le cours de ses travaux; les
séances ont été tenues régulièrement chaque mois.
et il a continué à y être fait de très intéressantes
communications : présentation de fruits, de fleurs et
de plantes, lecture de remarquables rapports (no-
tamment à l'occasion des visites des jardins de
l'infanterie coloniale et de la magnifique propriété de
M. Favier), ainsi que des comptes rendus mensuels
de M. Crova sur les publications reçues. Le nombre
des assistants a toujours été assez élevé, bien que
pas mal de sociétaires soient empêchés de venir aux
séances, par leurs occupations habituelles résultant
de la guerre ou par la mobilisation.
Dans une des réunions mensuelles, une médaille
de vermeil a été attribuée au L"'' régiment d'infan-
terie coloniale pour les remarquables cultures
maraîchères de ce corps, sous la direction compé-
tente de M. le lieutenant (larnot; dans une autre, il
a été remis, conformément à l'usage, une médaille
d'argent au vénérable M. Desquesnes, à l'occasion
du 50'' anniversaire de son admission comme mem-
bre titulaire.
L'exemple de M. Desquesnes prouve que lorsque
Ton est entré dans la Société, ini y reste aussi long-
temps que possible. M.'dheureusement, l;i mort ne
permet i)as à tous d'atteindre l'âge de notre bon
collègue et \ ienl faire dans nos rangs des vides bien
sensibles. Chaque année, nous avons la douleur de
nous voir enlevés un certain nombre de sociétaires
et des meilleurs.
L'an dernier, j'étais personnellement îilfecté par
la mort de notre excellent secrétaire-adjoint,
M. Leterrier, et de mon vieil ami M. l{()l)in. Cette
année, nous avons eu, entre autres, à déplorer la
— 28 —
mort de notre distingué Président honoraire, M. le
docteur Renault, avec lequel je me trouvais parti-
culièrement en rapports depuis 1868 et dont plus
que personne j"ai pu apprécier les hautes qualités
et le profond attachement à notre Société à la pros-
périté de laquelle il a puissamment contribué pen-
dant les longues années qu'il l'a dirigée. D'ailleurs
son digne successeur, M. Corbière, a été le fidèle
interprète des sentiments de tous dans le discours
qu'il a prononcé, lors des obsèques, sur la tombe
de M. le docteur Renault.
Malgré les pénibles circonstances que nous tra-
versons et la diminution sensible de ses ressources,
la Société a continué la publication de son Bulletin
annuel et le fascicule de cette année contient, comme
à l'ordinaire, des rapports intéressants et des indi-
cations horticoles pouvant être utiles.
Avec les sympathies et la considération qu'elle
rencontre de toutes parts, avec le bon esprit de
sincère confraternité qui existe entre tous ses mem-
bres, notre Société continuera, sans nul doute, à
travailler à l'encouragement des progrès de l'hor-
ticulture dans notre arrondissement.
Espérons que des jours meilleurs étant arrivés et
lorsque sera levé le soleil de la victoire, notre
Société verra ses ressources remonter par l'accrois-
sement du nombre de ses sociétaires et la restitution
des subventions qui lui étaient allouées avant la
guerre et qu'elle pourra, alors, envisager le moment
de repnMulre le cours de ses brillantes expositions,
au plus tard en 1919, année dans laquelle elle
réunira 75 ans d'existence, ayant été fondée en 1814.
P. LELIÈVRE.
=^\;^
Rapport sur la Visite
fc\ik au Jardin du i^r Rcginunl Colonial
LE 22 JUIN 1916
(Lu dans la Séance de la Socuti d'Horticulture du 2 Juillet içi6)
Sur le désir exprimé par le Commandant chargé
de la direction du jardin du 1®'' régiment colonial,
le Bureau et les membres des Commissions de la
Société d'Horticulture de Cherbourg se sont réunis
le jeudi 22 juin 1916 pour procéder à la visite de ce
jardin maraîcher.
Etaient présents :
MiM. Corbière, président ; Piard, membre du
bureau ; Crova, Robin, Mahaut, Lelauconnier,
membres des Commissions, et Thommin, secrétaire-
adjoint.
Absents excusés: MM. Bameulle et Drouet.
Nous avons été reçus au jardin par M. le com-
mandant Bouin et M. le lieutenant Garnot, celui-ci
chargé spécialement du jardin. Ces messieurs nous
souhaitent la bienvenue et nous remercient de venir
visiter, à titre d'encouragement, leurs cultures.
Cet immense jardin, environ 6 hectares, borné
par la rue de l'Abbaye, la route latérale de l'Hô-
pital maritime, la rue de la Bucaille prolongée et
le chemin de fer de l'Arsenal, est divisé en deux
parties par une allée bordée de plants d'artichauts.
1,400 artichauts ont été distribués cette année aux
militaires des dépôts de Cherbourg et de Ferman-
ville.
_ 30 —
De chaque cùté de cette allée, des cidtures de
pommes de terre, haricots, carottes, oignons, poi-
reaux, navets, choux et petits légumes. La plus
grande partie de ce jardin, 3 hectares, est consa-
crée à la culture de la pomme de terre (Institut de
Beauvais) 6,000 Idlogs ont été semés et le rende-
ment (on compte sur 50,000 kilogs) servira à l'ali-
mentation de nos troupes cpii n'en manqueront cer-
tainement pas cet hiver.
Le haricot sans rames (Inépuisable de Bordeaux)
est cultivé dans difïerentes parties de ce jardin et
promet aussi de produire beaucoup si le temps est
favorable. Les carottes, oignons, annoncent une
bonne récolte ; les poireaux sont un peu en retard
peut-être à cause de la trop grande sécheresse.
Les navets sont déjà très beaux pour la saison et
font l'admiration de la Commission ; une botte est
remise aux membres de la Commission afin qu'ils
en apprécient la saveur : ces navets ont été recon-
nus délicieux et hors de pair.
La culture des choux occupe aussi un espace
très étendu ; les résultats obtenus ont promis de
donner 250 kilogs de choux par jour pour l'alimen-
tation des dépôts. Malheureusement les chenilles,
elles aussi, veulent avoir leur bonne part de ce
légume et ont établi leur quartier général, depuis
quelque temps, sur les feuilles extérieures qu'elles
pourraient réduire bientôt en dentelle.
Pour remédier à ces ravages, il convient d'en-
lever les chenilles dès l'éclosion avant qu'elles se
soient dispersées de tous côté^ et M. le lieutenant
Carnot va niettre immédiatement en travail Ions les
militaires occupés à Fentretien du jardin ; ils arra-
cheront une par une les feuilles couvertes par les
chenilles, et les écraseront sans jùtié. De cette
façon on pourra sauver la j-écolte (ui du moins une
grande partie. Quelques plantes de rhubarbe sont
cultivées et serviront à confectionner quelques pots
— 31 —
de confitures pour améliorer rordiriaire des blessés
et des soldats inaptes revenus du Iront.
Du côté de riiùpital maritime, un terrain avait
servi à consiruire des tranchées modernes pour
l'instruction des jeunes soldats de la classe 1917;
ces jeunes gens ayant été envoyés à Fermanville
depuis (juelque temps pour compléter leur instruc-
tion avant leur départ pour le front, ce terrain a été
complètement remis à l'état de culture et une plan-
tation de choux occupe aujoui-d'luii remplacement
de ces tranchées.
Le défrichement en a été très difficile à cause
d'une plante à longue souche rempante et très tenace
(Polygonum amphibiumi dont l'extraction a été
particulièrement laborieuse.
Je dois signaler une machine agricole peu connue
ici : la houe à bras, du prix de 35 francs, utilisée
en temps ordinaire, pour le sarclage et le binage
des légumes. Elle a été mise en service par le lieu-
tenant Garnot; son emploi est facile, simplifie beau-
coup la main-d'œuvre et représente au moins le
travail de 15 hommes.
En résumé, le jardin du l''" colonial, avant la
guerre, était peu cultivé ; aujourd'hui, il l'est presque
entièrement et donne, ainsi que je l'ai dit, de mer-
veilleux résultats, grâce à M, le lieutenant de réserve
Garnot, agriculteur émérite qui depuis le début de
la guerre a su conduire et diriger méthodiquement
les travaux de cet immense potager qui fait honneur
à son intelligence et à son travail persévérant et qui
fait en même temps le bonheur de nos poilus colo-
niaux.
Je me permets de dire que le père de .M. Garnul,
qui est d'Avranches, fut un des fondateurs de la
Société des Agriculteurs de France,
Nous ajouterons que d'après les renseignements
qui nous ont été fournis, ce jardin a produit pendant
l'année 1915 les légumes suivants dont la valeur
O-v/
représente,
ci-après :
Pommes de
Choux
au
teri
prix
re
moyen du marché,
19.700 k. à 0.125
16.156 k. k0.20
714 k. à 0.15
1.538 k. à 0 12
<s76 k. à 0.30
2.663 k. àO.^^0
37() k. à 0.15
1.463tètesà0.10
les
2
3
i
. sommes
.462f.50
.251 20
Carottes . . .
Navets . . . .
107 10
184 56
Oignons . . .
Poireaux . .
Articliauts .
Salades . . .
Divers . . .
262 80
532 60
56 40
146 30
200 »»
ï(
3tal
général
.203f.46
Le Rapporteur,
G. THOMMIN
^L^^SZ: w%^^^^(^^^^
Rapport au sujet de la visite
faite à la propriété de M. FAVIER,
à la Fauconnière
(Lu à la Séance du j Novembre içi6)
>*6 ■
Le dimanche 3 septembre 1916, à la réunion
mensuelle ordinaire, l'un des membres les plus
zélés de notre Société d'Horticulture, M. Favier,
avocat au barreau de Cherbourg, prévint notre
dévoué président, M. Corbière, qu'il se tenait à la
disposition de la Société, pour la visite de sa pro-
priété de la Fauconnière.
On prit jour et le vendredi suivant, 8 septembre,
vers deux heures de l'après-midi, les membres de
la Société, sous la conduite du président et du
secrétaire, M. Lelièvre, s'engageaient dans les sen-
tiers rocailleux et escarpés de l'Amont-Quentin.
Nous étions une vingtaine environ; malheureuse-
ment, l'un de nous était absent, celui qui veut bien
se charger habituellement de ces comptes rendus,
M. Le Carpentier ; cette absence était fâcheuse, pour
lui d'abord, mais surtout pour ceux qui n'ont pu
assister à cette visite; ils espéraient se dédommager
en lisant un de ces récits à la fois exacts et pitto-
resques, auquels ils sont accoutumés et voici que
l'intérimaire qui a étourdiment accepté cette tâche
est obligé de solliciter la plus grande indulgence, vu
son incompétence en ces matières.
M" Favier vint recevoir ses visiteurs, avec sa
bonne grâce habituelle, à l'une des entrées si riantes
de la propriété et la visite commença Elle l'ut un
enchantement pour ceux qui y prirent part. Quand
- 34 —
on se souvient, comme les vieux Gherbourgeois dont
je suis, de ce coteau aride et pelé, où, il y a un peu
plus de 40 ans, poussaient seulement des bruyères
et des ajoncs, et que Ton parcourt ses allées sinueu-
ses, ombragées d'arbres superbes, bordées d'une
vég-étati(jn luxuriante et fraîche, on est vraiment
émerveillé. Comme on a bien su tirer parti des
accidents du terrain pour tracer ces sentiers qui par
des pentes presque insensibles conduisent le visiteur
jusqu'au splendide panorama du sommet sur la ville
et la rade, encadré par le Roule et les hauteurs
d'Octeville . Avant d'y parvenir, on en a comme un
avant-goùt par quelques échappées habilement
ménagées dans les masses de verdure et si l'es-
soufflement vous gagne un peu, vous pouvez vous
reposer sur l'un de ces bancs naturels disposés au
pied des magnifiques groupes de rochers, soigneu-
sement respectés ça et là avec un sens et un goût
artistique judicieux. Et tout naturellement, la
pensée s'en va vers celui qui créa ces belles choses,
sous l'œil étonné, un peu narquois de ses conci-
toyens, vers M. Favier père, qui, dans le repos et
la considération d'une retraite légitimement due à
une existence féconde, goûte aujourd'hui le fruit
le plus doux du labeur de l'homme : car il lui est
donné de voir, comme nous, ses petits enfants
jouer, et se griser de grand air sous ces magnifi-
ques ombrages. Gomme on comprend bien ce sen-
timent finement noté par je ne sais plus qui : le
respect dû c à l'homme qui plante un arbre ! »
« Bavard Poëte », va dire (et avec quel dédain),
l'homme pratique, qui attend ici des détails techni-
ques et précis. Patience ! comme disait Panurge.
Nous y voici! La Kauconnière renferme naturelle-
ment des exemplaires de tous les arbres et arbus-
tes de nos pays: les hêtres, les chênes, les bou-
leaux y déploient leurs frondaisons de teintes claires
sur lesquelles se détachent le vert sombre des sapins
et des pins maritimes ; les palmiers, les dracœnas,
— 35 —
tontes ces espèces si bien acclimatées dans notre
réjiion, y prospèrent excellemment ; les rhododen-
drons, infinis en nombre et en variétés s'y couvrent
de (leurs, et les hortensias y marient, souvent sur
le même pied, ces colorations roses et bleues dont
la succession sur le même sujet est due paraît-il, à
la présence du ter dans le sol. Mais M. Favier a eu
rheureuse idée d'introduire dans son domaine et de
cultiver un certain nombre d'arbres et d'arbustes
ap[)artenant à des régions lointaines, et qui lui
avaient paru susceptibles d'adaptation à notre cli-
mat. Ses efforts intelligents et éclairés ont été cou-
ronnés de succès, comme en témoigne plus particu-
lièrement sa remarquable collection d'eucalyptus.
L'Eucalyptus, qui appartient a la famille des Myr-
tacées (je viens de le lire dans un Larousse quel-
conque) est un arbre que l'on rencontre spéciale-
ment en Australie. On le nomme parfois « l'arbre à
fièvre » non parce qu'il la donne, mais au contraire
parce qu'il la combat, et à ce point de vue, on s'est
parfois bien trouvé de la diffusion de cet arbre dans
les régions marécageuses et putrides. Dans son pays
d'origine, l'eucalyptus atteint des dimensions gigan-
tesques: 60, 70, 80 mètres. Certaines espèces, VE.
amijgdalina, VE. colossea vel dlcerskolor peuvent
s'élever jusqu'à lOO mètres. Sans doute, les sujets
que nous avons pu voir chez M. Favier, n'ont point
pareille hauteur ; leurtaille,autantquej'en puis juger,
est de 4 ou 5 mètres ; le tronc lisse est gris-clair ;
les basses brandies sont à environ 1 m. 50 du sol.
Mais ce qui retient surtout l'attention, c'est le feuil-
lage. La coloration en est d'un vert spécial, diffé-
rent des nuances de nos pays ; on a la sensation
d'une végétation exotique. Le dessous des feuilles
est d'un gris argenté très doux à l'œil, et qui tait
valoir le vert de la partie supérieure. Lorsque le
soleil pénètre l'arbre de ses (lèches, l'eflet de lu-
mière est merveilleux. Nous avons passé en revue
une douzaine d'espèces ; il nous est impossible d'é-
— 36 —
tudier en détail les caractères qui distinguent cha-
cune d'elles ; cette étude nous entraînerait trop loin.
Nous nous bornerons à les énumérer, leurs noms
étant d'ailleurs significatifs : E. amygdahna, le Pep-
permint tree des Anglais, E. cambagei, E. cinerea,
E. coccifera^ très résistant au froid, E. coadideneana,
E. coriacea, E. Gunnii, E. Maideni, E. obliqua vel
gigantea, E. Polyanthema^ E. Pulvendenta, E.
A mit/m, E. stdlutata, E. urnigera, très rustique,
E. Viminalis, excellent bois de charpente et de
menuiserie. Toutes ces espèces végètent fortement
et ont un aspect sain et vigoureux. Cependant, il
faut noter que, depuis les premières plantations, il
n'y a pas eu d'hiver particulièrement dur. Or, il est
établi qu'une espèce non comprise dans la liste pré-
cédente et dont M. Kavier possède quelques échan-
tillons, VE. globuliis a été gelé à Cherbourg au
cours d'un hiver rigoureux. Si nous en revoyons
de tels, il sera nitéressant de vérifier, quelles espè-
ces présentent nne résistance plus grande et peu-
vent survivre à l'épreuve. Toutes en effet n'en sont
point capables, puisque au cours des essais les E.
Mulleri^ Robusta et Lehmanni ont été gelés et que
I'jE". Delegatensis^ sans avoir été gelé, a dépéri.
Aux Eucalyptus, M. Favier a joint les mimosas.
Tous les Cherbourgeois qui fréquentent le parc
E. Liais, connaissent cet arbre au feuillage délicat
qui donne, en cette saison, de petites fleurs jaunes
d'or en forme de boules.
Les mimosas de la Fauconnière, sont comme les
eucalyptus, en pleine prospérité et témoignent des
soins éclairés dont ils sont l'objet. Les variétés en
sont nombreuses : voici celles que nous avons re-
maT-quées : BaUeyuna, Cultriformis, Cyanophylla^
Dealbata, Decurrens, Linifolia^ Melanoxylon, Mol-
lissima, Obturala, Podalyriœfolia^ Ret inodes (flori-
bunda), Verticillata. Toutes ces espèces ont bien
résisté ; seuls ont été détruits par la gelée les M.
LongifoliUy Lop liant ha ^ Pyenantha vel petioiaris.
— 87 —
Tl faudrait presque un volume, une brocliure
loiil au moins, pour énumérer toutes les plantes,
tous les arbustes curieux qu'il nous fut donné de
connaître et d'admirer en cet après-midi. Force est
de se borner. On ne saurait cependant passer sous
silence la belle coUectién de cistes variés, aux fleurs
pourpres et blanches qne M. Favier a introduits
dans sa propriété. Le ciste est un arbrisseau, au
feuillage dense, (pii croît sur le littoral méditerra-
néen, particulièrement en Corse. Payant vu réussir
dans les terrains rocailleux et arides, M. Favier eut
l'idée de tenter chez lui cette culture, et elle y réussit
fort bien, comme nous avons pu en juger de nos
yeux mêmes. Signalons enfin de nombreux buis-
sons d'une plante fort intéressante, le Gotoneaster,
arbuste formant des toulVes élargies et compactes,
produisant des fruits abondants, jaune vif un peu
orangé ou d'un beau rouge vermillon et présentant
l'avantage de conserver leur beau coloris pendant
tout l'hiver.
Au cours de la promenade, M, Favier nous mon-
trait un petit coin ombreux et frais, protégé par un
vieux toit moussu, délicieuse retraite de calme soli-
tude. (( Là, nous disait-il, je AÏens parfois bouqui-
ner ». Je ne serais pas surpris que ce lin et délicat
lettré y emportât parfois son vieux Virgile et se
complût à relire certains passages des Géorgiques
dans un décor qui en serait le vivant commentaire.
D'antant qu'on peut redire ici le :
, Dant arhnta siJvae
En effet, au détour d'une allée nous nous som-
mes arrêtés devant un arbuste, au feuillage très
décoratif, portant tout à la fois une riche floraison
et des grappes de petits fruits rouge-brun. C'était
l'Arbutus, l'arbousier cher à Virgile et que je
pourrai maintenant décrire aux élèves de visu.
Car j'ai voulu retourner le voir, il y a quelques
jours. Les petites baies étaient devenues de beaux
fruits, de la grosseur d'une forte cerise et en train
38
de passer d'un jaune pfde crémeux à un magnifique
rouge vif. Ces fruits sont, paraît-il, exquis. Leur
surface est couverte de petits points noirs, analo-
gues à ceux que l'on observe sur la fraise : d'où le
nom d'arbre à fraise, souvent donné à l'arbousier.
Après cette délicieuse promenade, d'un si vif
intérêt, lorsque nous fùmss réunis, là haut, dans
l'hospitalière demeure, où notre hôte avait tenu à
nous offrir une coupe de Champagne, iM. Corbière
fut vraiment l'interprète de tous, en remerciant de
leur aimable accueil M. et aussi Mme Favier, qui,
avec une grâce charmante, avait bien voulu prési-
der à cette réunion. Le président traduisit sincère-
ment la pensée des assistants, en exprimant à nos
hôtes l'impression délicieuse que tous emportaient
de ce radieux après-midi.
C'est tini. La visite est terminée. Après un der-
nier coup d'œil au vaste horizon baigné des lueurs
du couchant, il faut redescendre. Le temps a passé
vite, mais l'heure fut si douce qu'on a presque
oublié la triste et tragique réalité. Et dans les che-
mins creux, où l'ombre déjà se fait plus dense, je
songe douloureusement combien les hommes sont
fous de ne pas entendre la haute leçon de recueil-
lement dans l'effort que leur donne la nature et de
ne pas laisser descendre en leur cœur l'apaisement,
qui, lentement, tombe, avec le soir, de la cime des
grands arbres.
2 Novembre 1916. • L. A.
M. DESQUISNES
(Lu à la Séance du 4 Juin içi6, à V occasion de la remise d'une
médaille d'argent à M. Desquesnes, comptant /o années comme
membre de la Société).
La Société d'Horticulture a l'usage de remettre
une médaille d'argent en témoignage de sympathie
et de reconnaissance à ceux de ses membres titu-
laires qui comptent 50 ans comme sociétaires.
Les deniiers auxquels cette remise a été faite ont
été AL Kossel et le bien regretté M. Robin, tous les
deux d'anciens Géciliens, comme d'ailleurs, i\L Des-
quesnes qui a été admis membre de la Société
d'Horticulture le S Juin 1866. Il faisait partie
depuis 1840, date de sa fondation par M. José
Barrière, de la Société chorale la Sainte-Cécile.
Etant excellent musicien et possédant une très belle
voix de ténor qu'il savait admirablement conduire,
il a largement contribué, comme soliste, pendant
de longues années, au succès de cette chorale, jus-
tement appréciée, dans les concours oîi elle a pris
part brillamment et dans les nombreux concerts
qu'elle a donnés.
Comme il comptait, dans la Sainte- Cécile, un
certain nombre d'amis (|ui étaient membres de la
Société d'Horticulture, entre autres MM. Rossel
André, Rossel Alfred, Amiot, Robin, il s'empressa
de se joindre à eux. D'ailleurs, les deux Associa-
tions ont toujours eu d'excellents rapports. La
Société Sainte-Cécile prêta, maintes fois, son con-
cours h. la Société d'Horticulture, entre autres pour
la brillante fête de nuit qui fut organisée dans les
jardins du Casino à l'occasion de l'exposition du 18
mai 1869.
— 40 —
M. Desqnesnes charmait par sa belle voix les
assistants aux banquets orpranisés à l'occasion des
expositions et comme il était aussi poète, il composa
et chanta, au banquet de l'exposition du 18 mai 1872
(qui inaugurait notre jardin de la rue Montebello et
avait heu dans les terrains que la Ville venait de
mettre à la disposition de la Société d'Horticulture)
la jolie chanson La Gloire des Horticulteurs, dont
voici le refrain :
Amis des jardins et des fleurs,
A plein verre il faut boire,
Pour célébrer la gloire,
La gloire des horticulteurs !
D'autres membres de la Société, MM. Orry,
Alfred Rossel et Cousin avaient, aussi, à cette occa-
sion composé des chansons. Si depuis quelque temps
M. Desquesnes n'a pas assisté réguhèrement à nos
séances, c'est un peu à cause de son grand âge, car
il vient d'entrer le 27 avril dans sa 90^ année, tout
en conservant sa santé et toutes ses facultés. Il n'en
porte pas moins un grand intérêt h notre société et
il a tenu à figurer toujours au nombre de ses membres.
w^P^#^ ^'^4^r#^ ^'^^^^r^'^
/^'O^X /vOv\^ /«O^A
Naiibns ck h Sociél»^ mobilis<^s
Un certain nombre de Sociétaires ont été appelés
sous les drapeaux. Plusieurs ont été l'objet de dis-
tinctions honorifiques, de citations à Tordre du jour
et d'avancement. Nous ne pouvons en donner
actuellement la liste; mois nous publierions avec
plaisir, dans le prochain bulletin, les indications
qui nous seraient fournies à ce sujet. En attendant,
mentionnons que la Société a été heureuse d'appren-
dre que M. ^lénard, l'un de nos collègues, a été
l'objet de la citation suivante :
« Ménard, Eugène, sergent-major comptable au
279" régiment territorial, croix de guerre et citation
à l'ordre du jour du régiment.
« D'un dévouement absolu et très courageux, a
assuré la liaison dans des circonstances particuliè-
rement dilticiles, notamment pendant les bombarde-
ments des tranchées de première ligne en 1916.
Le Secrétaire,
P. LELTÈVRE.
42
1 e H O L O Gf I
r-ir-ï.-Cv^
Depuis la publication du dernier bulletin, la
Société a été douloureusement atteinte par la Qiort
de son président honoraire, M. le docteur Renault,
d'une dame patronnesse, de dix membres titulaires
et d'un membre correspondant.
M. LE DOCTEUR Rexault était devenu président
honoraire lorsque, après avoir dirigé la Société pen-
dant 27 ans, il fut nommé Maire de la ville de
Cherbourg. Nous étant trouvé en rapports avec lui
depuis 1868, nous avons pu apprécier les précieuses
qualités de cet excellent président. Assistant à toutes
nos séances, qu'il dirigeait d'une façon remarquable,
il a donné maintes preuves de son profond attache-
ment à notre société. M. Corbière a, d'ailleurs,
rappelé dans le discours qu'il a prononcé sur sa
tombe et que nous reproduisons plus loin, les ser-
vices rendus par M. le docteur Renault à l'horticul-
ture cherbourgeoise. Ajoutons seulement que, per-
suadé qu'il était possible d'obtenir ici d'excellents
résultats dans racclimatation des végétaux exotiques,
il avait donne tous ses soins à In plantntion du jardin
de la rue Montebeilo. 11 aui-ait voulu la création
d'un jardin public sur la colline située derrièi'e la
gare, près des propriétés où M. Hamond et MM.
Favier ont acclamaté tant d'arbres et de plantes si
intéressants, et d'où une vue magnifique s'étend
sur la ville, le bassin de commerce et la rade. Mais
il ne put voir mettre ce projet à exécution.
Depuis qu'il avait quitt('' la présidence cllective,
le docteur Kcnault continuait à s'intéresser vivement
à la Société dhorlicullure. S'il jouissait parmi nous
— 43 —
d'une grande considération, il on était de même
dans toute notre ville. Le nombreux cortège qui
raccompagnait le 18 octobre 191() à sa dernière
demeure en était une ])reuve évidente.
De magnifiques couronnes avaient été offertes
par la Ville, Tancien Conseil uuniici})al de 1900-
1903, la Société d'Horticulture, le Syndicat des
Médecins. Les cordons du poêle étaient tenus par
MM. Corbière, président de la Société d'Horticul-
ture ; Dutot, ancien adjoint; Hubert, docteur-
médecin et le contre-amiral J^e Courtois. Le deuil
était conduit par les deux fils et le gendre du défunt.
Parmi rassistance on remarquait M. le sous-préfet,
MM. Lnzel et Libor, adjoints, représentant la mu-
nicipalité, les médecins de Cherbourg, des délégations
de la (Uianibre de commerce, de tous les services
municipaux, des tribunaux et un grand nombre de
notabilités civiles et militaires, suivant le convoi de
cet homme si estimé qui, pendant de longues années,
a rempli à Cherbourg, soit comme médecin, soit
comme administrateur ou maire, soit comme prési-
dent de la Société d'horticulture, un rôle des plus
remarquables.
Au cimetière, quatre discours ont été prononcés
par MM. le sous-préfet, le docteur Hubert, Dutot,
Corbière, qui ont retracé la carrière de M. le docteur
Renault et les services rendus par lui, comme hygié-
niste, comme médecin, comme administrateur et
maire, comme président de la Société d'horticulture.
M. Corbière a été le fidèle interprète des sentiments
de tous les membres de notre société, en s'exprimant
dans les termes suivants :
Discours de M. Corbière
M. le Sous-Préfet, MM. Hubert et Dutot ont fait
tout à l'heure le iuste élose du médecin savant et
dévoué, de l'administrateur remarquable, de l'hon-
nête homme universellement estimé, du bon citoyen
que fut le D'" Renault, et ils ont mis en relief les
44
traits qui méritent que son nom reste pieusement
iirnvé dans la mémoire des liabitants de sa ville
d'adoption.
Qu'il me soit permis à mon tour de rappeler en
quelques mots son œuvre sur un terrain plus mo-
deste, partant moins connu du public, mais où se
sont affirmés également sa vive et claire intelligence,
son activité toujours en éveil, son goût marqué pour
les sciences naturelles, son dévouement à ses
concitoyens et au pays. Je veux parler surtout de
son rôle à la tête de la Société d'Horticulture.
Dès ses débuts à Cherbourg, il était devenu
membre de la Société le 7 juin 1868, et presque
aussitôt, aidé de MM. Ilossel frères, il procédait au
classement de la bibliothèque, puis s'occupait à
ranimer le Bulletin qui, après avoir eu à l'origine
deux numéros fort intéressants, sommeillait depuis
lors, et cependant il le considérait avec raison
comme devant être un lien nécessaire entre tous
les membres de la Société.
Le D'' Renault tourna ensuite son activité vers
l'organisation des expositions, qui ont tant contribué
aux progrès de l'horticulture et au bon renom de
nos horticulteurs. Plusieurs expositions déjà avaient
été très réussies ; mais celle qui se tint au Casino
en mai 1869, les laissa loin derrière elle. Au nombre
et à la beauté des produits placés sous les yeux du
public vint s'ajouter l'éclat d'une fête musicale, et,
pour la première fois à Cherbourg, on put admirer
les jeux féeriques de la lumière électrique, dirigés
en cette occasion par un spécialiste de l'Opéra. Ce
fut un émerveillement. J^a Société recueillit le béné-
fice de ce succès qui lui valut, entre autres, une
augmentation très sensible du chiffre de ses adhé-
rents.
Reconnaissante, elle nomma le D"" Renault, à qui
revenait surtout le mérite de cette organisation,
d'abord vice-président (30 avril 1870), à la mort de
M. du Chevreuil, puis président (:^8 décembre 1873),
— 45 —
après le départ do M. b^ramanuel J.iais pour le
Brésil. Elle ne pouvait faire uu meilleur choix.
A partir de ce moment, la prospérité de la Société
d'Horticulture s'accuse de plus en plus. Je ne puis
ici entrer dans le détail de toutes les améliorations
réalisées; qu'il me suffise de signaler: la création
du jardin d'acclimatation de la rue Moidebello sur
un terrain vague mis par la Ville à la disposition de
la Société ; rédification du chalet où se tiennent les
séances mensuelles ; la création d'un jardin fruitier
d'application, d'abord impasse Dorival, puis passage
des Jardins, où se donnent des leçons d'arboricul-
ture, de taille des arbres, etc.
En même temps les séances sont de plus en plus
suivies, parce qu'elles sont de plus en plus intéres-
santes ; les expositions se succèdent, marquant
chaque fois de nouveaux elforts et de nouveaux
progrès ; la cordialité et même la sympathie sont
de règle entre tous les sociétaires.
Tel est le bilan, pour ainsi dire, de la longue et
incomparable direction de M. le D"^ Renault. Son
impulsion se fait toujours sentir, et il semble bien
que ses successeurs ne peuveut mieux faire que de
continuer à maintenir les traditions qu'il a étabhes.
Il crut devoir nous quitter en 1900 pour se con-
sacrer uniquement à l'admmistration de la ville de
Cherbourg, dont il était devenu le maire ; mais il
nous est resté néanmoins jusqu'à la fin, comme
président honoraire, et son souvenir demeure à
jamais inséparable de celui de la Société d'Horti-
culture.
Ajouterai-je que les rares loisirs que lui laissaient
ses multiples et absorbantes occupations étaient
employés à rechercher les vestiges de la préhistoire
cherbourgeoise, et que. dans cette voie, il a ras-
semblé des documents d'un grand intérêt, encore
inédits, mais qu'il est fort désirable de voir publier
quelque jour.
Et maintenant, au nom de la Société d'Horticul-
— 46 —
ture, qui n'oubliera jamnis tout ce qu'elle doit à
l'homme éminent qui en tut le membre fidèle pen-
dant 46 années et le guide éclairé pendant plus d'un
quart de siècle ; au nom également de la Société
des Sciences naturelles et mathématiques, qui
s'honore de l'avoir compté parmi ses membres les
plus distingués pendant de longues années, je m'in-
cline respectueusement devant sa dépouille mortelle,
et, avec l'adieu suprême, je lui apporte l'hommage
de nos regrets et de notre gratitude.
Enfin, puisse la digne et vénérée compagne de sa
vie, ainsi que ses enfants qui le pleurent, trouver un
adoucissement à leur peine dans le concours si
recueilli de la foule qui l'accompagne à sa dernière
demeure.
*
Madme Bonisefoy qui dirigeait ou prêtait son
concours dévoué à un grand nombre d 'œuvres de
bienfaisances s'intéressait particulièrement à notre
Société, dont elle avait bien voulu accepter le titre
de Dame patr(ynnesse. Nous l'avons vue parfois
assister à nos réunions, ainsi qu'aux cours de bota-
nique et d'arboriculture.
M. Bi<:rnon, propriétaire de l'hôtel de France, lors
des banquets organisés à l'occasion des expositions,
a\ait toujours mis beaucoup d'empressement à être
agréable à la Société d'Horticulture.
MM. GioT, professeur (lu Lycée; Maiuo.n. biblio-
thécaire de la Société des Sciences naturelles ;
Pi:ïitkvii.li:. capitaine au long-cours, témoignaient
de l'intérêt qu'ils prenaient à notre Société en assis-
tant régulièrement aux séances et aux excursions
organisées par elle.
47 —
*
MM. Hauvet, grol'i'KM' hoiiorairo da Tribunal civil;
Lenavkttikr, agent d'allaires; I^aumay, négociaiii et
QiONiAM, agent administratif de la Marine en re-
traite, étaient depuis longtemps déjà inscrits an nom-
bre des membres titulaires. M. Launay avait disposé
un jardin au Roule, entre les bras de la Divette, où
il avait fait d'intéressantes plantations.
M. PiCQUExoT, commis principal de Tadrainis-
tration des Colonies en retraite, avait tait à la
Société, lorsqu'il était à Tahiti, de très nombreux
envois de graines, d'échantillons de bois, de photo-
graphies, accompagnés de notes très intéressantes
qui ont été publiées dans nos Bulletins, de docu-
ments sur la flore des établissements français de
rOcéanie et d'objets divers de cette colonie.
J^a plupart des envois de M. Picquenot ont été
disposés dans la salle de nos séances et contribuent
à son ornementation. Il y a onze ans, après sa mise
à la retraite, il était venu se fixer à Cherbourg, sa
ville natale: il assistait régulièrement à nos réunions
et à nos excursions. Il aurait cru pouvoir jouir
encore longtemps de sa retraite et l'on ne pouvait
prévoir qu'il dût être frappé aussi tôt par la mort,
à l'âge de 56 ans. Après avoir fait fonctions pendant
plusieurs années de greffier du juge d'instruction de
Cherbourg, il venait d'être promu bibliothécaire-
adjoint de la ville et allait pouvoir se livrer à son
goût pour les recherches historiques.
M. Sanson, propriétaire, a succombé aux atteintes
d'une longue maladie. Autant ([u'il l'a pu, il a assisté
à nos séances et nous nous rappelons le dévouement
qu'il avait apporté lors de nos expositions, surtout
pour l'organisation de la loterie.
— 48 —
M. Barbhy, après avoir été longtemps chef d'ins-
titution à Cherbourg", s'était d'abord retiré à ToUe-
vast où il avait créé de belles pépinières de pommiers
à cidre que la soci'^té avait été appelée à visiter.
Puis il s'était fixé à Arromanches-les-Bains (Calva-
dos) d'où il faisait, encore peu de temps avant sa
mort, d'intéressantes communications, en se mon-
trant toujours un membre correspondant fidèle et
dévoué.
Notre article nécrologique était en cours d'im-
pression lorsque, en mars 1917, est survenue la
mort de M. Bameulle. Nous ne voulons pas attendre
le prochain bulletin, pour exprimer les regrets que
nous a causé le décès de cet excellent homme et de
ce très dévoué sociétaire. Il assistait régulièrement
à nos séances, à nos excursions ; il faisait partie de
la Commission des cultures d'agrément et s'était
souvent chargé de rédiger des rapports tort intéres-
sants, notamment à la suite de visites de jardins.
Plusieurs fois il avait prêté son concours constant et
empressé pour l'organisation de nos expositions. Sa
perte nous a été bien sensible et est venue s'ajouter
à celles déjà nombreuses que nous avons subies
depuis la publication du dernier Bulletin. La Société
s'est vivement associée au deuil de sa famille.
* »
Aux séances mensuelles qui oui suivi les décès
des membres dont nous avons mentionné ci-dessus
les noms, M. le Président a exprimé les regrets
causés par les morts de ces excellents collègues et
a adressé au nom de tous de vives condoléances à
leurs familles.
— 49 —
La Société s'est également associée aux deuils de
sociétaires ([ui ont perdu de leurs parents : MM.
Banieulle, Crova, (lallier, Lefauconnier, Le Rrette-
villois, Mahieu, Joseph Robin, Thoniniin, ainsi que
de ceux dont les fils ont succombé au champ d'hon-
neur, entre autres MM. lLamelinct(justave LeGoupii.
Le Secrétaire.
P, LELIÈVRE.
50 —
Membres admis pendant l'année 1916
MM. Baudot, chef d'escadron au 5* régiment d'artillerie, rue
du Roule, 4 bis.
Beaujeu, lieutenant de vaisseau, rue de la Fontaine, 25
Benezeth, ingénieur civil, r. Hippolyte-de-Tocqueville, 47
BoNNEFOY, médecin en chef de la marine, r. de la Polie, 1 1,
Cardon, ingénieur de la marine, place de la République, 2
Cheneaux, contrôleur de la marine, rue des Hameaux, 6
David, Georges, agent technique de la marine, rue
Chauvet, 5.
GiGOUT, commissaire général de la marine, r. Christine, 23.
Guillaume, lieutenant de vaisseau, rue Ledos, 7.
Lequertier, receveur principal des douanes en retraite,
rue de la Duché, 17.
Luge, commis principal de la marine en retraite, rue de
la Paix, 40.
Martin, André, étudiant, quai de l'Entrepôt, 35.
Mœvus, enseigne de vaisseau, rue Jeanne-d'Arc, 46.
Prigent, restaurateur, rue des Tribunaux, 14.
QuiNiou, étudiant, rue des Hameaux, 19.
Saugrain, professeur au Lycée, rue de la Polie, 'io.
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lieiTIClLTiEE
DE CHERBOURG
-*<3S>C-ïî-
XLIX
ANNEES 1917-1918
CHERBOURG
Imprimerie de « La Dépêche de Cherbourg »
41, rue Gambetta, 41
1919
BULLETIN
DE LA
f> w
seaiTi D'
DE CHERBOURG
-î>-08C-«f-
XLIX
LIBRARY
M-W YORK
BOlAMCA!
n A !;.» ^ :" V
ANNEES 1917-1918
<
^
CHERBOURG
Imprimerie de « La Dépêche de Cherbourg *
41, rue Gambetta, 41
1919
Société d'Horticulture de l'Arrondissement de Cherbourg
t,--ç-~X>±^.^^:S^'3
La Société a pour but depevfectioniier et d'encourager
toutes les branches de la science et de la pratique horticoles.
Elle organise, toutes les fois que ses ressources le lui
permettent, une Exposition estivale ou automnale, à
laquelle la carte de Membre, de la Société donne droit
d'entrée gratuite tous les jours.
Elle publie, chaque aiînée, un Bulletvi qui est adressé
gratuitement à tous les Sociétaires ainsi qu'aux Membres
correspondants et aux Sociétés affiliées. Ce Bulletin con-
tient i s procès-verbaux des séances, des comptes rendus
d'expositions, des rapports sur les visites de jardins et de
propriétés, divers articles ou mémoires et autres docu-
ments intércssaiit l'horticultui^e. Il offre, en outre, une
revue des publications horticoles reçues par la Société.
La Société possède, rue Montebello, 44, un jardin de
floriculture et d'acclimatation, et une salle des séances qui
renferme une bibliothèque ouverte aux Sociétaires tous
les mardis, à 8 heures du soir. L'entrée du jardin est libre,
pour les Sociétaires et leur famille, tous les jours, du lever
au coucher du soleil.
Un autre jardin, consacré à l'arboriculture, est situé
rue de la Duché. Des cours y sont faits par leprofesseur de
la Société.
IjCS séances se tiennent dans le local de la rue Montebello,
le premier dimanche de chaque mois ; elles sont annoncées
par la voie des journaux de Cherbourg. On y traite et on
y discute toutes sortes de questiotis horticoles et chaque
séance se termine par une loterie de fleurs ou de fruits de
saison, ou bien par une ^distribution d'ouvrages horticoles,
de graines, de boutures, de greffes, etc.
En été, de charmantes excursions dans les environs sont
organisées par les soins du Bureau.
Les personnes qui désirent acquérir des connaissances
horticoles utiles, ainsi que, toutes celles qui ont à cœur de
contribuer à augmenter la richesse et le Iden-être du pays
par le développement de r horticulture, sont instamment
priées d'apporter leur adhésion à la Société, et, par ce
moyen, d'accroître encore sa vitalité et sa puissance d'action.
Pour faire partie de la Société d'Horticulture, il faut
avoir été présenté par un Membre ou avoir adressé par
écrit une demande au Président. — IjCs Dames sont admi-
ses sous le 710 m de Dames patrnnnesses ; lors des Exposi-
tions, elles constituent un Jury chargé d'attribuer certaines
réco'm,penses .
La cotisation annuelle est de 5 francs,.
Membres d'honneur de la Société
r. -j , j,, ( M. le Sous-Préfet de TArrondissement.
Présidents d honneur j ^ le Maire de Cherbourg.
Membres du Bureau pour 1919
Président: M. Corbière, ^ I., professeur de Sciences naturelles au Lycée,
rue Asselin, 70
,,. r, ■ j . ^ MM. Le Carpentier, avocat, rue de l'Aima, 41.
Vice-Frtsidents , i ^ ^ri n^ * a
( Le (jrin, ^ pî, avocat, rue Auvray, 12.
MM. PiARD, ancien négociant, rue de l'Aima, ^ç bis.
Macé Adrien, négociant, rue de l'Aima, 6.
Dépinée. propriétaire, rue Segondat, 10.
Lefauconnier, *J^, adm. princ. de l'Inscr. marit. en ret.
Trésorier: M. Le Brettevillois, ^ I, secrétaire général de la Mairie, rue
Jeanne-d'Arc, 28
Secrétaire : M. Lelièvre Paulin, >^ fl, rue de la Polie, 18.
Secrétaires- ^ MM. Thommin,^, commis-princ. de la Marine, rue Delaville, 31.
adjoints } Mahieu, otfi. d'adm. de la Marine, r. Amiral-d'Aboville, 38.
Bibliothécaire : M. Noyon, impasse Dorival, place de la Fontaine.
Bibliothécaire adjoint : M. Gallier, consul de Belgique, rue Montebello, 64.
Commissions permanentes
Conseillers
d'administration
MM.
Cultures d'utilité
Le Carpentier, Président.
Catherine ^, s. -caissier de la
C. d'Epargne, en retraite.
Saillard, propriétaire.
Drouet, ^, agent administratif
princ.de la Mar.,Tourlaville.
Robin propriétaire.
BûuiN, agent administratif de la
Marine en retraite.
Cultures d'agrément
MM. Le Grin, >^ II, Président.
Mahaut, propriétaire.
Crova, 0. >^ II, cap. de frég.
Hochet, propriétaire.
Antoine, ancien huissier.
Cauvin, bandagiste.
M. Corbière,
Comité de Rédaction
I., Président ; M. Le Carpentier, Vice-Président ;
MM. les Membres du Bureau
Directeur du Jardin de la rue Montebello : M. Dépinée.
Professeur d'Arboriculture et Directeur du Jardin du passage des Jardins : M. Piard.
Jardinier de la Société et Professeur de Floriculture : M. Letullier.
Délégué pour convoquer aux inhumations des sociétaires : M. Thommin, secrétaire-
adjoint, rue Delaville, 51.
ANNEES 1917-1018
TABLE DES MATIERES
39&
Avantages accordés au Membres de la So-
ciété et conditions d'admission 2
Composition du Bureau et des Commissions
permanentes 5
P. Lelièvre Extraits des procès-verbaux des séances. ... S
Note du Bureau 42
Nécrologie 4?
Nouveaux membres... 47
Extraits des Procès- Verbaux
DES SEANCES
_ .« .
I, — ANNÉE 1917
\RY
Séance du 4 Février. — 35 membres présents
M. le capitaine Le Grin a envoyé, de Rennes, une
carte postale par laquelle il remercie de sa réélection
comme conseiller d'administration. Cette carte
représente un superbe cèdre du Liban qui fait l'or-
nement du jardin du Thabor. Il mesure 4 mètres de
circonférence ; une des branches a 18 mètres de
longueur. Cet arbre, planté au XV1I1« siècle, avait
été apporté dans une boîte, dit M. Le Grin.
A propos de la température exceptionnellement
basse que nous subissons en ce moment, M. le Pré-
sident dit qu'il est à craindre que plusieurs des
végétaux exotiques dont l'acclimatation avait été
essayée à Cherbourg, ne puissent résister aux froids
rigoureux de janvier-février 1917, et il est d'avis
que, dans quelques mois, soit ouverte une enquête,
comme celle qui eut lieu après l'hiver 1890-91 ; elle
fera connaître les pertes subies et surtout les végé-
taux qui ont résisté et, par suite, dont l'acclimata-
tion peut être considérée comme acquise.
iM. Adam demande le nom d'un beau chrysan-
thème qu'il a gagué à l'une des séances de la
Société et dont il présente des fleurs ; un assistant
pense que c'est la variété Colosse grenoblois.
x\l. Adam présente également des poires Duchesse
obtenues de S*" floraison. Le même arbre lui a donné
20 poires de la l'"^ floraison et 16 de la 2®.
V
- 6 -
M. Dépillée dépose sur le bureau un mastic à
greffer de son invention, qui a l'avantage de rester
mou tant qu'il n'a pas été appliqué et revient à un
prix très minime.
M. Saillard dit qu'on lui a rapporté que les pom-
mes de terre, pour se bien conserver, ne doivent pas
être égermées. Plusieurs sociétaires, entre autres
MM. Corbière et Piard, répondent qu'il faut, au
contraire, enlever les germes des tubercules à con-
server, et que, en outre, on fera bien de placer ces
pommes de terre dans l'obscurité pour les empêcher
de verdir. .
M. Grova ajoute que les Allemands, pour conser-
ver les pommes de terre, les coupent par tranches
qu'ils soumettent ensuite à la dessication.
A une demande de M. Cauvin, M. Piard répond
que tous les auteurs d'ouvrages d'horticulture
recommandent de s'abstenir de tailler les arbres
fruitiers quand il gèle.
Il est donné lecture des notes prises par
M. Thommin, pendant l'absence de M. Grova, dans
les publications reçues depuis la dernière séance.
M, Saillard dit que, d'après son expérience, lors-
que les racines des pommiers sont attaquées par un
champignon, si on creuse au pied de ces arbres et
que l'on y mette de la lessive de cendre de bois, on
tue les champignons qui s'y trouvent et les pom-
miers recommencent à prospérer.
La Société apprend avec plaisir que IVl. Ménard,
membre de la Société, mobilisé, vient d'être cité à
l'ordre du jour de l'armée et décoré de la croix de
guerre pour service rendus comme âge ut de liaison.
Séance du 4 Mars. — 37 membres présents
M. le Président rappelle que depuis la dernière
séance, M. Quoniam, agent administratif en retraite,
membre tituhiire depuis de longues années, est
décédé; que M. Gallicr n perdu sa l'emme, M. Kobin
son gendre, et M. Mnliieu. le non venu secrétaire-
adjoint, son père. Les vives condoléances de la
Société sont adressées aux sociétaires éprouvés, ainsi
qu'à la famille de M. Quoniam.
M. Corbière dit qu'il a demandé à M. Rey, lieute-
nant de vaisseau, directaur de l'observatoire de la
marine, météorologiste distingué, de bien vouloii' lui
fournir des renseiguements sur la température
rigoureuse de l'hiver 191(3-1917, comparée à celle
des dernières années. Ces renseignements explique-
ront les effets du froid sur les plantes d'origine
exotique, dont la culture a été essayée dans nos
jardins, et qui doivent faire l'objet de l'enquête
décidée lors de la séance de février,
M. Saillard présente une betterave sucrée d'ori-
gine anglaise, dont il ignore le nom, et qui rend de
grands services en cette saison. Les premières
feuilles ont été brûlées par le Iroid, mais il en est
repoussé de nouvelles. Cette betterave, dont M. Sail-
lard avait offert des plantes, a été trouvée très bonne
par les sociétaires qui l'ont cultivée. Des graines
sont mises à la disposition des personnes qui en
désireront.
' M. Messent dit que chez lui, les Eucalyptus ont
gelé. M. Corbière ajoute que chez M. Favier, à la
Fauconnière, où il a été constaté 9 degrés au-dessous
de 0, quelques Eucalyptus ont été atteints par le
froid, mais que beaucoup semblent avoir résisté.
M. Plénage dit que parmi les végétaux qu'il culti-
vait et qui proviennent d'un envoi lait à la Société
d'Horticulture par la Société dendrologique, les uns
ont résisté, les autres ont gelé, notamment les
Eucalyptus.
Sur les indications de M. Piard, il est lu un
article du Bulletin de la Société d'Horticulture de
Seine-et-Oise sur l'origine de la fraise a M"'^ Moutot ».
M. Messent présente une belle pomme rouge
dont il ignore le nom, et (jui se conserve jusqu'au
mois de mai.
— 8 —
Les graines de poirier du Maroc, distribuées à
Tune des séances dé l'an dernier, n'ont pas encore
fourni de résultats appréciables.
Il est donné lecture du rapport de M. Crova sur
les publications reçues pendant le mois.
Béance pu l'^'" Avril, -- — 42 membres présents
M. le Président rappelle que la Société d'Horti-
culture, très éprouvée depuis quelque temps, a eu
encore à déplorer, depuis la dernière séance, la
mort de trois de ses membres: MM. Picquenot,
commis principal de l'administration coloniale, en
retraite ; BameuUe, adjudant principal comptable
de là marine, en retraite; Le Petit, ancien restau-
rateur. Les vives et sympathiques condoléances de
la Société sont adressées aux familles de ces mem-
bres disparus, ainsi qu'à M. Lefauconnier, qui a
perdu son père, propriétaire à Réville et chevalier
du Mérite agricole.
M. Levéel, horticulteur, dans une lettre adressée
à M. le Président, dit que de savants botanistes
français ont découvert récemment, dans quelques
provinces inexplorées de la Chine, plusieurs belles
plantes dont il a pu se procurer des exemplaires
chez un de ses confrères d'Orléans. Deux espèces,
particulièrement intéressantes, sont déposées sur le
bureau, et M. Levéel donne à leur sujet les rensei-
gnements suivants :
1° Vihurnum Carlesi. C'est une sorte de laurier-
tin, section des boules de neige, dont l'introduction
remonte à une dizaine d'années et qui constituera
une bonne acquisition pour nos jardins. Cette plante,
très rustique, se prête bien à la culture en pot; les
fleurs blanches, disposées en corymbes, sont gra-
cieuses et ont uu parfum agréable.
2^ Rhododendron racemosmn. Espèce himalayenne
du versant chinois, produit de jolies petites fleui's
- Q -
curieuses par leur disposition axillaire, échelonnées
chez certains sujets vigoureux sur une longeur de
20 à 2b cm.
M, Levéel pense que Ton obtiendra des résultats
intéressants en hybridant cette espèce nouvelle avec
nos beaux rhododendrons de rHinialaya et il DfTre
un spécimen de ce Rhodndfindron raremo.mm pour le
jardin de la Société. De vifs remerciements lui sont
votés pour sa très intéressante communication et
pour son offre précieuse.
A la demande de .M. le Président, la Société
d'Horticulture décide, à Tunanimité, qu'une somme
de 50 trancs sera mise à la disposition du Bureau
de Bienfaisance pour Tachât de pommes de terre de
semence, que M. Biard voudra bien répartir entre
diverses familles nécessiteuses qui cultivent des
jardins ouvriers.
11 est donné lecture du compte rendu, fait par
M. Grova, des publications reçues pendant le mois
écoulé et d'un article de la Revue horticole, signalé
par M. Grova, et relatif à la chute de neige, cet
hiver, sur la côte d'Azur.
M. le Président fait remarquer que la Société a
fait de nombreuses pertes de membres titulaires
depuis quelque temps et il engage vivement les
sociétaires présents à tâcher de faire des présen-
tations pour combler les vides,
Séance du 7 Maf. — 43 membres présents
M. Albert Boutin ayant udi-essé gracieusement
l'ouvrage qu'il vient de publier: « Le Rosier, son
emploi dans l'ornementation des jardins et sa cul-
ture », M. Grova est prié de laire un compte rendu
pour l'une des prochaines séances.
M. le Président Vappelle que MM. Pierre et Léon
Gosselin ont perdu leur père, ancien horticulteur.
— 10 —
qui avait obtenu d'importantes récompenses dans
nos expositions; les vives condoléances de la Société
leur ont été adressées.
M. Corbière présente le Bulletin de 1916 qui va
être distribué ; par suite des circonstances actuelles,
il est un peu moins volumineux que celui des années,
précédentes.
M. Le Maire présente de jolies fleurs cultivées
dont il demande le nom. Ce sont des Freesia, dont
l'odeur est agréable et qui sont fort employées dans
les bonquets.
iM. le Président lit une note très intéressante de
M. Rey, directeur de l'Observatoire de la marine,
sur les basses températures de l'hiver dernier,
d'après les relevés faits au parc Liais par la Société
Flamrnarion et comparativement aux hivers les plus
rigoureux depuis 1840.
M. Corbière ajoute que le moment sera bientôt
venu pour la Commission des cultures d'agrément
de réunir les renseignements qui pourront lui être
fournis relativement aux effets de l'hiver sur les
végétaux d'origine exotique introduits dans les jar-
dins de Cherbourg et des environs.
MM. Le Carpentier et Letullier sont d'avis que le
vent a fait plus de mal aux plantes que le froid.
M. Le Carpentier communique un numéro du
Journal Officiel dans lequel se trouve la citation à
l'ordre du jour de l'armée, avec la croix de guerre,
de M. Belleaud, capitaine d'infanterie coloniale,
gendre de .\L Letullier. Les vives félicitations de la
Société sont adressées à M. Letullier.
Il est donné lecture du compte rendu fait par
M. Crova dès publications reçues depuis la dernière
séance.
M. Letullier signale que le Vibirrnum présenté
par M. Levéel dans la dernière séance, est en fleurs
au jardin de In Société.
M. Corbière lit un passage dun ouvrage de
M. Perrier, directeur du Muséum, ayant pour titre:
- 11
A travers le Monde virant. L'article, tort intéressant,
est relatif aux divers procédés qui permettent aux
horticulteurs de faire varier, presque à volonté, les
formes des fleurs et d'en produire djnédites.
M. Piard a expérimenté sur les fraises ces procé-
dés et a obtenu des fraises différentes de celles
d'origine.
"Séance du 8 Juix. — 39 membres présents
M. le Président rappelle que depuis la dernière
séance, la Société a perdu deux membres titulaires:
MM. Géraud, ancien chef de musique et Lequertier,
receveur principal des douanes en retraite. De plus,
M. Joseph Robin, si éprouvé depuis quelque temps
par la mort de plusieurs membres de sa famille,
vient encore de perdre sa fdle, M'"^ iîarcelo. Les
vives condoléances de la Société sont adressées aux
tamilles de M. Géraud el Lequertier, ainsi qu'à
M. Robin.
M. Corbière remet aux sociétaires présents qui
le désirent, un imprimé relatif aux effets de l'hiver
1916-1917 sur les végétaux d'origine exotique cul-
tivés à Cherbourg et il prie chacun des membres
de bien vouloir lui faire parvenir ce document après
l'avoir rempli. Il se propose de grouper les rensei-
gnements qui lui seront fournis et de publier ensuite
dans le prochain Bulletin un travail sur cet inté-
ressant sujet.
Il a remarqué, en particulier, que les lauriers, les
lauriers-tins et les véroniques, ont beaucoup souf-
fert. M. Saillard ajoute qu'il en est de même des
figuiers.
M. Poupeville présente une très belle pomme
Jeanne d Arc, au joli coloris, se conservant bien.
M. Lefauconnier ajoute que cette variété est très
bonne. M. Poupeville a également apporté une autre
pomme dont il ignore le nom exnct, mais qu'il pense
être du Court-pendu.
^ 12 -^
M. Fiquet présente une bouture d'un rameau
aérien de pomme de terre.
M. Lefauconnier soumet aux assistants ; une poire
Belle Angevine, conservée en bon état jusqu'au
l^"" juin, qui lui a été offerte par M. Gottel et deux
pommes à cidre originaires des environs de Monte-
bourg et conservées chez son frère à Révilie, les
fruits se conservant mieiix à l'air et à la lumière
comme l'ont déjà fait remarquer MM. Levesque et
Piard. A ce sujet, M. Lefauconnier dit que, si un
pommier de semis donne de bons fruits, il est inutile
de le grefîér. M. Corbière rappelle que tel était
l'avis de M. Barbey. M. Letullier fait remarquer que
les pommiers non greffés sont plus vigoureux que
les autres. M. Saillard a constaté également que
des pommiers non greffés étaient très robustes et
produisaient bien.
Lecture est donnée des comptes rendus, faits par
M. Crova des publications reçues pendant le mois
et de son rapport sur l'ouvrage de M. Albert Boutin :
« Le rosier, son emploi dans l'ornementation des
jardins et sa culture ». Cet ouvrage est recommandé
aux amateurs de roses.
M. Crova a trouvé dans une publication : La vie
agricole et rurale, un article sur la production, en
Allemagne, du chou hâtif, qui se sème tardivement.
Plusieurs sociétaires disent que les choux de Tour-
laville se sèment aussi au commencement d'août et
se récoltent au printemps. On emploie donc pour
leur culture, le même principe qu'en Allemagne.
M. Mahieu dit qu'il a détruit des insectes sur des
plantes en les aspergeant avec de l'eau au moyen
d'une pompe de bicyclette. M. Crova ajoute qu'il le
fait souve[it.
M. Letullier dit, de son côté, que dans le com-
mencement, c'est suffisant, mais que, plus tard, il
est nécessaire de recourir à un insecticide.
— 13 —
Séance du 1'''' Juillet. — 39 membres présents
M. le Président exprime le plaisir que la Société
a de voir assister à la séance, M. Le Grin, qui est
revenu à Cherbourg après un long séjour à Rennes,
comme capitaine de l'armée territoriale.
M. le Président a le regret d'avoir à signaler la
mort de M. Lequerrurier, membre très dévoué de
la Société, qui a succombé à une longue et doulou-
reuse maladie. Gomme i\I. Lequerrurier ne pouvait
plus assister aux séances, il avait été nommé mem-
bre honoraire et il avait été très sensible à cette
nomination.
Les condoléances de la Société sont adressées à
\lme Lequerrurier, ainsi qu'à M. Langlois, président
de la Chambre de Commerce, qui vient de perdre
l'un de ses fils, mort des suites de fatigues de la
guerre et de séjour aux colonies.
M. Corbière, qui doit faire, en vue du Bulletin
prochain, un trav.'iil sur les efïets de l'hiver dernier
à Cherbourg, ayant demandé aux membres de la
Société de vouloir bien lui donner à ce sujet les
indications à leur connaissance, a déjà reçu de
i\L Letullier une note, dont il donne lecture, sur ce
que ce sociétaire a observe dans les jardins de la
Société et dans quelques autres.
M. Letullier ht une autre note, dans laquelle il
indique que, pour lui, la persistance des vents d'Est
et de Nord-Est a été la cause principale de la perte
de certains arbustes, qui sont morts dans des jar-
dins, tandis que les mêmes espèces ont résisté dans
d'autres.
Un sociétaire fait remarquer que les dracœnas
qui avaient souffert un hiver précédent, il y a quel-
ques années, ont très bien résisté et sont partout en
fleurs cette année.
M. Dorange a envoyé un compte rendu, illustré
de cartes postales, d'une excursion qu'il a faite à
— 14 -
Notre-Dame-de-la-Mère et au camp des Belges à
Veriion, où nos alliés ont créé de très intéressantes
cultures.
M. Wolf présente un rameau fleuri d'une petite
plante récoltée en Suisse à une altitude d'environ
2,000 mètres. M. Corbière y reconnaît le Rhodo-
dendron ferrugineum,.
M. Letullier soumet aux membres présents une
ronce-framboisier, à très gros fruit (Longonberry),
importée d'Angleterre. Le fruit très beau, allongé,
rouge-foncé brillant, a un goût intermédiaire entre
ceux de la framboise et de la ronce : saveur vineuse,
chair ferme; mûrit de bonne heure; plante très
fertile. M. Mahaut en a un pied chargé de fruits
qui lui a été donné par M. Poupeville.
M. Lefauconnier a apporté une très belle gousse
de fève de 22 c/m de long, ré(îoltée l'an dernier
dans un terrain sablonneux et dont il a attribué la
grosseur à l'arrosage.
M. Le Grin conmiunique des cartes postales
représentant diverses parties du jardin des plantes
de Rennes (le Thabor) et il donne des renseigne-
ments très intéressants sur cet établissement, ainsi
que sur de beaux arbres, très anciens, qui existent
à Rennes ou dans les environs.
Il est donné lecture du compte rendu rédigé par
M. Grova, des publications reçues pendant le mois
écoulé.
Skanciî du 5 Août. — 39 membres présents
M. Corbière dit qu'il a remarqué, sur le littoral
de la baie Sainte-Anne, que les véroniques en arbre,
n'ont pas soulfert de l'hiver, tandis que la plupart
de ces plantes sont mortes à Gfierbourg.
M. Crova présente une betterave poirée blonde à
cardes, dont les pétioles se mangent préparés au
gratin ou comme du céleri et les parties vertes
- 15 -
remplaceiil les épiiiards. Elle est cultivée clans le
Dauphiiié et le J^yoïiiiais et M. Grova pense que
rhorticulture Cherbourgeoise aurait intérêt à cultiver
et à propager cette espèce.
M. Fiquet, qui avait apporté à la séance de juin
une bouture d'un rameau de pomme de terre, pré-
sente aujourd'hui une douzaine de beaux tubercules
provenant tous de l'un des rameaux bouturés. Le
pied qui avait fourni le rameau a rapporté tout
autant ; en sorte que cet intéressant procédé a
l'avantage de doubler le rendement de la récolte :
avantages des plus appréciables à l'heure actuelle.
M. Grova appelle l'attention sur une brochure
ayant pour titre « Utilisation et conservation des
fruits et des légumes, Conseils pratiques », éditée
par la Société des Agriculteurs de France. La
Société fera venir 50 exemplaires de cette brochure,
que désirent recevoir presque tous les membres pré-
sents à la séance.
M. Mahaut présente, au nom de M. Lefaucoiinier,
une jolie pomme précoce « Carmin de juin » qui a
été donnée par \L Le Dérubey.
La Société décide que les fruits de son jardin
continueront, ainsi que les années précédentes
depuis le commencement de la guerre, d'être dis-
tribués aux militaires soignés dans les hôpitaux de
Cherbourg.
M. le Président fait connaître que, à la demande
de l'Administration du Bureau de Bienfaisance, le
Bureau et les Commissions permanentes ont visité
le 14 juillet, les divers « jardins ouvriers » situés
aux environs de Cherbourg. Créée par le Bureau
de Bienfaisance avec l'appui généreux de la Muni-
cipalité, cette œuvre est hautement recommandable
à tous égards et rendra cette année surtout, les plus
grands services.
M. Thommin lit le rapport qu'il a été chargé de
faire à la suite de cette visite et qui est des plus
élogieux.
— 16 —
M. le Président ajoute que la Société regrette que
ses ressources, extrêmement réduites depuis la
guerre, ne lui permettent pas d'accorder des mé-
dailles ou des primes aux personnes les plus dignes
d'intérêt qui cultivent ces jardins. Le Bureau et les
Commissions ont décidé qu'un diplôme spécial serait
décerné à cinquante des familles qui se soïit parti-
culièrement distinguées par l'excellente tenue de
leur jardin.
M. Thommiii fournit des indications relatives :
1" au moyen d'augmenter la production des pom-
mes de terre; i"" à la destruction des limaces.
Lecture est donnée des notes recueillies par
M. Crova dans les publications reçues depuis la
dernière séance. A l'occasion d'un article concer-
nant les champignons, M. Corbière fait remarquer
qu'il ne faut pas se fier aux procédés empiriques
signalés comme permettant de distinguer les bons
champignons des mauvais : ces prétendus moyens
sont très inexacts et sont la cause de beaucoup
d'empoisonnements. Il se propose d'apporter à la
séance de septembre quelques échantillons de cham-
pignons particulièrement intéressants à connaître.
Séance du 2 Septembre, — 4() membres présents
M. le Président rappelle que MM. Langlois et
Hamelin viennent, pour la seconde fois, de perdre
chacun un de leurs fils mobilisés. Le lieutenant
Pierre Hamelin, qui, à peine guéri d'une grave
blessure, était retourné récemment au front, est
tombé au champ d'honneur, près de Verdun. Les
vives condoléances et les profondes sympathies de
la Société sont adressées aux deux honorables
familles si cruellement éprouvées.
M. Corbière, selon la promesse qu'il avait faite
dans la dernière séance, présente quelques espèces
— 17 —
(le chiimpignons vivants, les uns excellents, les
autres très dangereux. Il insiste particulièrement
sur les caractères distinctils du genre Amanite,
auquel Jipijnrtiennent les meilleures et les pires
espèces. Il montre plusieurs spécimens des trois
espèces mortelles, cause de presque ious les empoi-
sonnements : les Amanites p ha floïde^ citrine eX prin-
tanière, assez communes, les deux premières sur-
tout, dans les endroits Irais et ombreux (bois et
haies) de nos environs . On doit aussi se méfier de
TAnianite mtiscaria^ très belle espèce au chapeau
rouge vif parsemé d'écaillés blanches ; en revanche
TAmanite rougeâtre [rubescens] est très délicate.
J^es cèpes ou bolets comestibles sont excellents
et facile à reconnaître; mais ceux dont le pied ou
le chapeau offrent une couleur rouge ou dont la
chair bleuit à l'air quand ils sont coupés doivent
être rejetés.
Le genre Russule, qui n'a ni volve ni collier, mais
une chair ferme et dont le pied se casse net, ren-
ferme quelques bonnes espèces et un certain nom-
bre d'autres au moins suspectes. Il en est de même
d'un genre voisin, les Lactaires, ou champignons à
lait, dont M. Piard présente une espèce, le cellereus,
de grande taille, mais plus que médiocre.
M. Le Dérubey a apporté des pommes Carmin de
Jfùn, très belles et mures dès juillet; elles sont
naturellement plus développées que celles envoyées
à la précédente séance par M. Lefauconnier. M. Le
Dérubey présente, également, une autre belle va-
riété, le Calville blanc.
M. xMahaut soumet aux membres présents, de la
[)art de M. Lefauconnier, deux belles et bonnes
poires, favorite de Clapps et Précoce de TrévouXy
provenant de Réville.
M. David demande le nom d'une belle pomme
tombée avant maturité ; i\J . Piard y reconnaît le
Grand Alerandre.
M. Piard présente un pulvérisateur, imaginé et
— 18 —
fabriqué par M. Adam et dont il fait l'éloge. Cet
instrument, expérimenté dans le jardin de la Société
après la séance, est reconnu comme très pratique.
M. Favier fait connaître les effets de l'hiver der-
nier, dans sa propriété de la Fauconnière, sur les
végétaux exotiques qu'il a essayé d'y acclimater.
La température la plus basse a atteint chez lui — 9"
(nuit du 3 au 4 février), la thermomètre étant à
environ un mètre du sol.
M. Adam dit que des greffes faites par lui l'an
dernier sur des poiriers ont bien réussi et lui ont
donné des poires dès cette année. Il a mis 6 variétés
sur le même arbre cette année.
Lecture est ensuite donnée du compte rendu, fait
par M. Crova, des publications reçues pendant le
mois précédent.
Séance du 7 Octobre. — 36 membres présents
M. le Président dit que les diplômes décernés par
la Société à la suite de la visite des jardins ouvriers
faite par le Bureau et les Commissions, ont été remis
à M. Biard, vice-président du Bureau de Bienfai-
sance et qu'ils seront distribués le Li octobre, aux
intéressés, dans une réunion au cours de laquelle
sera lu le rapport de M. Thommin.
M. Corbière signale la floraison en ce moment,
dans le parc Liais, de deux Agave americana, pré-
sentant ohacMHi une magnifique hampe florale haute
de 6 mètres. Ces plantes ne fleurissent qu'une fois
après avoir végété pendant 30 ou iO ans, puis elles
périssent après floraison. M. Jeanne dit que chez
son fils, rue Emile-Zola, existe aussi un pied d'Agave
provenant d'un éclat mis en .terre il y a une tren-
taine d'années et qui actuellement porte une tige
florale aussi élevée que celles du parc Liais. J\L Le-
tuUier ajoute que, il y a un certain nombre d'années,
un fait semblable s'était produit dans le jardin du
— 19 —
presbytère de l'église Sainte-Trinité (actuellement
école pratique de filles) et qu'il avait présenté une
partie de la hampe florale aune séance de la Société.
M. IMénage a apporté diverses poires, différant
comme forme, coloris, époque de maturité et saveur,
de variétés qu'il avait surgreffées, c'est-à-dire gref-
fées sur des arbres qui avaient été déjà gretïés. Il a
remarcjué que plus la nouvelle greffe se rapprochait
du bourrelet de la première, selon le conseil de
M. Baltet, plus les changements étaient marqués.
M . Piard a essayé le surgreffage de trois espèces
de poires sur un Beurré Diel et il a obtenu les
variétés mêmes qu'il avait surgreffées. iVl. Plénage
répond que les variétés de fruits nouveaux passent
pour se modifier plus que celles des anciens.
MM. Dépinée et Bouin ont surgreffé des poiriers;
ils ont obtenu plus de vigueur, mais pas d'autres
variations.
M. Piard rapporte qu'il a cueilli, au jardin du
passage des Jardins, 228 poires sur l'arbre en forme
de vase, 404 sur celui en quenouille et 750 sur le
poirier de l'entrée. Il attribue ces résultats à la
taille Lorette.
M. Piard soumet aux membres présents une petite
grappe de raisin Golden Champion, qui se féconde
naturellement et porte de très gros grains, et un
grapillon avorté de Parc de Versailles, variété qui
ne donne de bons résultats que si elle est fécondée
artificiellement.
M. Piard indique, en outre, le moyen qui lui
semble le plus pratique d'opérer la pollinisation
artificielle : simplement en passant la main sur les
fleurs épanouies, puis sur les fleurs à féconder. On
peut aussi se servir d'un pinceau à poils mous. Un
sociétaire dit que M. L. Oosselin fait féconder ses
vignes par des abeilles. ^
M. Bouin a dans son jardin, en plein air, une
vigne qui, depuis plusieurs années, ne lui donnait
pas de raisin mùr ; cette année le raisin a mûri
— 20 —
parfaitement, quoique la saison ait été, semble-t-il^
peu favorable.
A propos de l'emploi signalé par M. Dépinée des
coquilles d'œufs pour éloigner les chenilles des
plants de choux, M. Lemaire dit avoir constaté que
la couleur blanche éloigne les papillons dans les
jardins.
M. Dépinée en conclut que les coquilles d'œuts
n'ont, sans doute, pas le pouvoir d'éloigner les
chenilles, mais d'éloigner les papillons qui, sans
elles, déposeraient leurs œufs dans les plants de
choux et donneraient naissance à une quantité
considérable de chenilles.
Pour que le procédé soit efficace, il est tout indi-
qué que les œufs doivent être placés avant la
plantation.
M. Bouin dit que des carrés entiers de poireaux
sont attaqués par un ver particulier qui commence
à ronger le cœur de ces légumes.
Séance du 7 Novembre. — 49 membres présents
De vives condoléances sont votées à l'adresse :
1° de M. Langlois, qui vient de perdre son 3^ fds,
mobilisé ; 2° de la famille Vrancken, à l'occasion du
décès de M. Vrancken, capitaine de vaisseau en
retraite, membre de la Société depuis de longues
années.
La Société désigne pour faire partie de la com-
mission annuelle chargée d'examin(ïr les comptes
du trésorier: MM. Bouin, Catherine et Jeanne.
M. Plénage présente: l*^ une poire Eva Ballet .
peu connue dans notre pays, jolie, mais de qualité
ordinaire ; 2" une poire obtenue du surgreffage de
la variété Eugène Tiriau sur Beurré Biel, et notable-
ment différente de ces deux variétés.
M. Le Dérubey demande le nom de deux belles
poires présentées par lui, et M. Saillard en soumet
— 2i —
deux autres, fort peu ressemblnntes entre elles,
quoique venues sur le même arbre; MM. Piard et
Letullier sont d'avis que ces fruits appartiennent à
la variété Doyenné du Comice.
M. Lefauconnier présente plusieurs beaux fruits:
1° une très belle poire Duchesse (T Angoulême, du
poids de 500 gr. environ, cueillie sur un espalier
dans sa propriété de Réville; il en a récolté, cette
même année, une autre du poids de 660 gr. ; 2°
une très belle pomme," au coloris superbe, du poids
de 350 gr., récoltée sur un arbre en cordon, dans
le jardin de son parent, M. G. Gaillet, de Héville.
M'. Lefauconnier, d'accord avec M. Piard, croit que
cette pomme est la variété Peasgood 7ion such ;
3° deux superbes poires de Doyenné du Comice,
venues en espalier; l'une du poids de 470 gr.,
provient du jardin de M. Jacques Laîné, de Tour-
faville ; l'autre, un peu moins grosse et moins
colorée, provient de Réville.
Les deux poiriers ont la même exposition (face
au midi), mais le poirier de Réville est un peu
ombragé, fait qui explique pourquoi le fruit est
moins coloré. M. Lefauconnier conseille la culture
de cette dernière variété reconnaissant, avec les
véritables amateurs, qu'elle est la première des
variétés de poires à tous les jioints de vue, ne blé-
tissant jamais, supérieure, à son avis, de beaucoup
à toutes les variétés de la saison et même à toutes
les variétés en général, même au Beurré d'Arenherg.
M. Piard présente de magnitiques poires qui* lui
ont été envoyées pour en connaître le nom. Deux
d'entre-elles, pesant respectivement 600 et 500 gr.,
sont Madame Lyé Ballet ; deux autres, d'une variété
différente, 'Président Roosvelt, atteignent 800 et
830 grammes.
M. Letullier dit avoir vu récemment à Yalognes,
un Agace americana, qui portait une hampe de
3"^50 au plus et avait passé l'hiver dehors.
M. Dépinée annonce qu'il a expérimenté un
- 22 —
procédé de conservation des poires, dans un mélange
de vinaigre, d'eau et d'un peu de sucre. Il donnera
prochainementdesrenseignements complémentaires.
La séance est levée après la lecture des notes
prises par M. Grova dans les publications reçues.
Séance du 2 Décembre. — 47 membres présents
M. Levéel a envoyé avec une lettre d'explications :
1° un Rhododendron racemosiim, intéressante espèce
dont il avait déjà présenté, à une précédente séance,
un spécimen en fleurs, et 2° un exemplaire de Ficus
repens nova^ variété non encore dans le commerce
et provenant aussi des dernières explorations en
Chine. Ce nouveau Ficus, écrit M. Levéel, est
plutôt rampant que grimpant; il est rustique à
Orléans, de la même façon que, le Ficus repens
minima, c'est-à-dire que, par les grands froids, ces
deux variétés perdent toutes les parties herbacées
de leur dernière végétation, mais repoussent aux
premiers beaux jours.
Les deux plantes envoyées par M. Levéel sont
offertes par lui pour le jardin de la Société.
Il est donné lecture d'une lettre de M. Dépinée,
qui, ne pouvant assister à la séance, fournit les
renseignements qu'il avait promis sur une recette
pour poires confites : « Faire fondre un kilog et
demi de sucre dans un litre d'eau et un demi-litre de
vinaigre pour 5 kilog. de poires. Peler les poires,
les laisser entières et les faire cuire, à petit feu, six
grandes heures ; ensuite mettre en cruchons ou en
bocaux. On doit employer des poires fermes, de
grosseur moyenne. On peut aussi utiliser les poires
tombées avant leur maturité. C'est un très bon des-
sert, se conservant bien. »
Sur les conclusions du rapport de la Commission
chargée d'examiner, conformément aux Statuts, les
(
— 23 —
romptes du Trésorier, la Société, à riinaniinité,
approuve les écritures de M. Le Brettevillois et lui
vote de vifs remerciements pour son dévouement.
Le Secrétaire présente, ensuite, un exposé de la
situation et des travaux de la Société pendant l'année
1917, et il fait remarquer que la Société aura en
1919, 75 ans d'existence.
M. Lefauconnier présente une très belle pomme,
bien faite et d'un joli coloris, de la variété améri-
caine Ontario qui lui a été offerte par son parent,
M. Delamer, de Barfleur.
La séance est levée après la lecture des notes
recueillies par M. Crova dans les publications
reçues.
Séance du 30 Décembre. — 45 membres présents
M. le Président rappelle que, depuis la dernière
séance est décédé l'un des membres les plus sympa-
thiques de la Société à laquelle il était très dévoué,
M. Point, gendre du regretté M. Cauvin décédé
vice-président. De vives condoléances ont été adres-
sées à la famille
Le but principal de la réunion étant le renouvel-
lement du Bureau et des Commissions permanentes,
il est procédé aux élections.
24
IL — ANNEE 1918
Séance du 2 Février. — 37 membres présents
M. Dutot, qui se trouve à Arcachon, pour sa
santé, a écrit à M. le Président pour le prier de
remercier la Société de sa réélection comme vice-
président. Il signale, en même temps, qu'il a trouv<^
là, les mêmes végétaux d'origine exotique que ceux
que l'on rencontre dans les jardins de Cherbourg,
mais il a vu peu de dracœnas aussi beaux que ceux
que nous avons ici. 11 a vu de nombreux arbousiers
dans les forêts de pins.
IM. le Président rappelle que la Société a fait,
depuis la dernière séance, deux pertes sensibles en
la personne de M. Benard, sous-intendant militaire
en retraite, qui, en maintes circonstances, avait
donné des preuves de son attachement et de son
dévouement à la Société, et de M. Pouthas, mar-
chand de nouveautés, que son état de santé empê-
chait depuis un certain temps d'assister aux réunions.
D'autre part, M. Meury a perdu sa femme. Les
vives condoléances et les regrets de la Société sont
exprimés aux familles éprouvées.
M"^^ Benard a bien voulu demander le titre de
Dame patronnesse ; des remerciements lui seront
adressés pour ce précieux témoignage d'intérêt.
M. Levéel a envoyé, avec une lettre explicative,
un Bliododendron nouveau, en fleurs, provenant des
dernières introductions, faites par Wilson, de plantes
de la Chine himalayenne. Ce nouveau rhododendron,
très précoce, sera en outre précieux pour la facilité
qu'il présente à l'hybridation. On devra obtenir de
beaux produits en le croisant avec \qs Rhododendrons
Wetr/iianion, Edgeivorthii, Yictorianum, etc.
— 25 -
M Saillard présente deux gousses provenant
d'une glycine très robuste qu'il possède. Cette plante
fructifie très rarement à Gherbdiirg. Les graines
sont ofVertes à des sociétaires pi'ésents.
M. j^elièvre rappelle que la Société d'Horti(;ullure
avait publié deux Bulletins, l'un en 1816, l'autre en
1848; puis cette publication fut interrompue jus-
qu'en 1868, époque depuis laquelle le Bulletin a
paru, chaque année, sans interruption. Dans le
numéro de 1818, se trouvent plusieurs mémoires
très intéressants.
Dans l'un d'eux ayant pour titre : f< Des végétaux
multiples cultivés sous le climat de Cherbourg »
et dont il est donné lecture des premiers paragraphes,
M. Duprey, alors président de la Société d'Horti-
culture (qui s'occupait lui-même spécialement d'ac-
climatation), commençait par signaler que « les
» tentatives faites individuellement par nos horti-
» culteurs pour introduire dans nos jardins les
» végétaux exotiques, n'exerceront qu'une influence
» très bornée tant que Cherbourg ne possédera pas
» un jardin consacré aux expérimentations horti-
» coles de tout genre et, en particulier, aux essais
» de naturalisation. »
M. Lelièvre rappelle que, depuis 1848, l'acclima-
tation a fait de grands progrès, grâce à notre tem-
pérature exceptionnelle, sur laquelle M. Emmanuel
Liais appelait l'attention dans le Bulletin signalé,
par un article : « Considérations sur le climat de
Cherbourg ».
M. Corbière ajoute qu'en effet le jardin public, le
parc Liais, le jardin de la rue Montebello, les encou-
ragements de la Société d'Horticulture et les expo-
sitions, ont contribué à démontrer les résultats que
l'on peut atteindre à Cherbourg dans l'acclimatation
des végétaux exotiques et que de grands progrès
ont été accomplis depuis 67 ans.
M. Lelièvre lit le commencement d'un autre
mémoire du Bulletin de 1848 : « Les cultures ma-
— 26 —
raîchères dans les Miellés de Tourlaville ». Son
auteur, M. Mauger, alors maire de cette commune,
sio-nalait que, là, les avantages du sol et la facilité
de se procurer du varech ou goëmon, engrais alors
fort recherché, favorisaient la production des pri-
meurs potagères cultivées à Pair libre. 11 ne pensait
pas qu'on dût se lancer, de longtemps, dans le pays,
dans la voie des cultures artificielles exigeant des
abris et des excitants extraordinaires.
M. Lehèvre fait remarquer que ce que M. Mauger
ne pensait pas devoir se produire de longtemps,
s'est réalisé, il y a déjà quelques années, par la
création dans la commune de Tourlaville, par
MM.. Gosselin et Gottin, de forceries qui donnent
d'excellents résultats.
M. Le Garpentier dit que, dans le canton de
Beaumont, la difficulté de se procurer actuellenient
des produits chimiques fait revenir à l'emploi du
varech pour amender les terres.
Il est donné lecture des notes recueillies par
M. Grova dans les publications reçues depuis la
dernière séance. Au sujet de l'un des articles signa-
lés et relatif à VAnséî'ine amarante, M. Gorbière
rappelle que M. Bois lui avait envoyé, il y a quel-
ques années, des graines qui ont été distribuées à
l'une des séances de la Société, et que le regretté
M. Bernard, de la rue de Sennecey, en avait obtenu
de bons résultats. Gette plante peut, à la fois, servir
pour la décoration des jardins et être utilisée comme
légume.
M. Letullier, répondant à une demande qui lui
est faite par M. le Président au sujet du meilleur
remède à employer pour détruire le puceron lani-
gère, dit qu'il se sert avec succès de l'alcool de
bois, étendu à l'aide d'un pinceau. M. Gatherine
ajoute qu'on peut employer également avec succès
une sorte de purin fait avec de la colombine (fiente
de pigeon) mise au pied des arbres attaqués. G 'est,
en outre, un engrais puissant.
27
Séance du 3 Maks. — 39 membres présents
M. le Président rappelle que, depuis la dernière
séance, sont décédés : M. Le Maire, ancien profes-
seur d'escrime de la Marine, très assidu aux séances,
où il faisait d'intéressantes communications, et
M. Favier père, avocat, qui fut longtemps membre
titulaire, jusqu'au moment où, ayant quitté Cher-
bourg temporairement, il avait été remplacé par son
fils. Les vives condoléances de la Société sont
adressées aux familles éprouvées.
M. Grova met à la disposition des sociétaires pré-
sents des graines de poirée à cardes, plante au sujet
de laquelle il a fait précédemment une communi-
cation. M. Letullier croit qu'il est préférable de
semer la poirée dans desjterrines et repiquer ensuite.
M. Lefauconnier présente : 1" de magnifiques
cosses de fèves de t2. à 25 c/m de longueur, obte-
nues, l'an dernier, par M. Poupeville, dans sa
propriété d'Equeurdreville ; (les graines provenaient
de la maison Vilmorin, sous le nom de « Fèves
vertes à longue cosse ») ; S'* une belle pomme douce,
« gros doux tardif », très belle étant donnée la
variété, provenant de Réville (de la propriété d'un
de ses parents, M. Caillet).
M . Lefauconnier a cru devoir la présenter, non
seulement pour sa grosseur, mais surtout pour son
époque de maturité. Alors que les autres pommes
douces ne se conservent guère après le mois de
janvier, cette variété se conserve jusqu'au mois
d'avril et même en]_mai.
M. Lefauconnier soumet, également, aux mem-
bres présents, une très belle pomme de table que
M. Piard, ainsi que M. Messent, pensent être une
Calville et que M. Lefaucounier croyait être une
Reinette du Canada ; elle lui avait été envoyée sans
nom par un autre de ses parents, M. Delamer, qui
l'avait récoltée à Barfieur.
— 28 —
M. Piard considère qu'il est temps de grefTer la
vigne en serre. M. Dépinée dit qu'il greffe en janvier.
M. Letullier a greffé des pommiers à la fin de mai
et a parfaitement réussi. MM. Corbière et Piard,
résumant les opinions émises, ajoutent qu'il faut
greffer quand la sève monte ou est sur le point de
monter, en tenant compte de la température.
11 est donné lecture des notes recueillies par
M. Grova dans les publications reçues. A propos
d'un article de ces publications, dont il est donné
lecture, M. Corbière fait remarquer qu'en certaines
provinces on coupe les pommes de terre par tran-
ches, puis on les dessèche dans les fourneaux de
cuisine. Elles se conservent ainsi très longtemps.
Séance du 7 Avril. — 37 membres présents
M. le Président rappelle que la Société a perdu,
depuis la dernière séance, l'un de ses membres titu-
laires les plus dévoués, M. Houchet, directeur de la
banque Le Herpeur, qui était assidu aux séances et
qui, dans maintes circonstances, notamment loj-s
des expositions, avait donné des preuves de dévoue-
ment. Les condoléances de la Société sont adressées
à la famille .
M. Corbière lit dans le journal La Dépêche de
Cherbourg un article relatant les citations très élo-
gieuses à l'ordre du jour dont a été l'objet M. Mau-
rice Le Merre (fils de M. Le Merre, membre de la
Société). Ce jeune lieutenant vient d'être nommé
chevalier de la Légion d'honneur et s'est signalé
plusieurs fois par des hauts faits de guerre.
Les vives félicitations de la Société seront adres-
sées au père" (le ce brillant officier.
M. Crova présente une branche d'une plante dont
il demande le nom et qui est reconnue provenir d'un
Shimmin Japimira. dont il existe des exemplaires au
jardin de la Société.
— 29 —
M. Lefaucormier présente une pomme Gro^i doux
tardif , dont il avait apporté un spécimen à la pré-
cédente séance et (jui est bien conservée.
M. Messent demande si l'un des membres pré-
sents peut lui indiquer un moyen de détruire le
kermès des arbres. 11 a essayé sans résultats des
remèdes de M. Truffant.
M. Piard a usé de savon noir, mais il ajoute que
M. Prigent lui a déclaré avoir employé de Talcool à
brûler avec un pinceau. Il pense que ce remède
pourrait être efficace.
11 est donné lecture du compte rendu de M. Grova
sur les publications faites dans le mois.
Séance du 5 Mai. — 39 membres présents
M. le Président fait connaître que M. Le Brette-
villois, secrétaire général de la Mairie, a eu son
traitement porté à son maximum par le Conseil
municipal, sur proposition de la Municipalité qui a
voulu lui donner un témoignage de reconnaissance
pour les services qu'il rend. S'il est un parfait
secrétaire général de la Ville, il est aussi le dévoué
trésorier de la Société d'Horticulture qui a appris
avec un grand plaisir son avancement si bien mérité.
Aussi, aux applaudissements unanimes des pré-
sents, la Société décide-t-elle de lui adresser ses
vives félicitations.
M. le Président annonce ensuite qu'il a appris le
décès de M. Maurice de Vilmorin, menïbre corres-
pondant, et il rappelle que la Société a perdu l'un
de ses membres les plus assidus, M. Allix, profes-
seur au Lycée, auteur d'un récent et très intéressant
rapport sur la visite de la propriété de M. Favier.
Les vives condoléances de la Société ont été adres-
sées à la famille.
il est donné lecture d'une circulaire de M. le
— 30 -
Préfet de la Manche relative à l'œuvre des Pupilles
de la Nation. Les sociétaires sont invités à souscrire
individuellement à cette œuvre patriotique ;' quant à
la Société elle-même, dont les ressources sont très
diminuées depuis la guerre, elle a le vif regret de
ne pouvoir y participer.
M. Levée! a présenté comparativement des fleurs
coupées de deux superbes Rhododendrons : du
Bhododendron e.iimiwn, qu'il possède et du Rhodo-
dendron Falconeri, planté il y a peu d'années, dans
le jardin de la Société. Dans une lettre adressée à
M. le Président, M. Levéel dit qu'il a eu récemment
l'occasion de correspondre avec M. Philippe de
Vilmorin, au sujet de variétés nouvelles de certains
rhododendrons hiraalayens et en particulier du beau
Falconeri. 11 ajoute que Veximium est une variété
voisine du Falconeri, mais bien distincte cependant
par plusieurs caractères qu'il énumère et dont on
peut se rendre compte sur les spécimens présentés.
Lecture est également donnée de l'intéressante lettre
de M. Philippe de Vilmorin à M. Levéel.
M. Levéel a également présenté une curieuse
orchidée du Japon, qu'il a rapportée d'Orléans, et
qui se cultive en pleine terre et en plein air, sans
compôt particulier : c'est le Bletia liyadntliina, dont
il possède trois variétés: le type, à fleurs roses ; une
variété à fleurs mîtrghiées de blanc, plus vigoureuse
que le type, et une autre à fleurs toutes blanches,
dont M. Levéel offre un exemplaire pour le jardin
de la Société.
M. Thommin lit un article, extrait du journal
Iji Maison de Campagne (\e 1881, relatif à la Poirée
et confirmant les renseignements fournis précé-
demment pai- M. Crova.
11 est donné lecture :
1" d'un article du journal le Petit Jardin (23 mars
1918) décrivant un procédé découvert, en 1916, par
un américain, M. Ilendricks, de Kansas-City, qui
prétend que Ton peut récolter 1.000 kilos de
— 31 —
pommes de terre sur ime surface de 4 mètres carrés,
au moyen d'un appareil appelé par lui « Caisson de
pomme de terre » ;
^° des notes prises par M. Crova dans les publi-
cations reçues depuis la dernière séance.
Séance du 2 Juin. — 43 membres présents
La Société ayant appris que Tun de ses membres
les plus sympathiques, M. Le Goupil, notaire hono-
raire, venait de perdre son second fils mort pour la
France, M. le Président se fait l'interprète de
l'Assemblée en adressant ses plus vives condoléances
à la famille si cruellement éprouvée.
M. Dépinée signale que M. Agnès, adjudant du
Génie, membre de la Société, a été l'objet d'une
citation à l'ordre du jour de l'Armée. De cordiales
félicitations sont votées à l'adresse de AL Agnès.
M. Le Garpentier présente une portion de tuber-
cule, relativement énorriie, trouvée à Sainte-Groix-
Hague où elle avait été défouie par des sangliers.
M. Corbière dit que le tubercule en question
appartient, sans aucun doute, au Tamus communis,
jolie plante assez commune dans nos haies et
désignée sous le nom vulgaire de Raisin du Diable.
Les tiges sont volubiles et portent des feuilles lui-
santes en cœur ressemblant h celles du liseron. Le
tubercule, qui est enfoui profondément, est riche en
fécule, mais contient, en outre, un principe émétique
qui Tempèche d'être alimentaire.
Peut-être, pourrait-on lui enlever ce principe et
le rendre comme le sont les ignames des pays
chauds qui appartiennent à la même famille, celle
des Dioscorées .
M. Saillard dit avoir vu de très gros tubercules
de cette plante dans les haies. M. Corbière ajoute
que, dans l'Orne, on applique des morceaux de ce
— ,32 —
iiibercule sur la peau pour faire disparaître les
dartres.
M. Letullier croit que rannée qui ne semble pas
devoir être fertile en pommes, ne le sera pas
davantage en raisins de serre. Dans les vignes qu'il
a soignées il a vu un assez grand nombre de
grappes avortées, transformées en vrilles, (spécia-
lement cbez le trankent/ial et le Chasselas], dont il
présente des spécimens. 11 pense que cette anomalie
est due au manque de soleil pendant le printemps.
M. Piard se demande si la cause ne serait pas
pl'itôt dans 1(^ mauvais aoùtement du bois de
l'année précédente, par suite de la température
défavoralDle ou d'une mauvaise orientation des
serres. Pour lui, il a vu beaucoup de raisin dans
une serre dont il s'occupe.
M. le Président donne lecture : 1° dans le Bulletin
de la Société d'Horticulture d'Angers d'un articl-e
sur les champignons vénéneux (article confirmant
les renseignements donnés précédemment par M.
Corbière) ; 2'' dans la Revue horticole, d'une des-
cription de la culture de l'œillet sur le littoral
méditerranéen. M. Corbière ajoute que les horti-
culteurs cherbourgeois pourraient, eux aussi, réussir
cette culture qui donne sur le littoral anglais les
résultats que l'on a pu admirer lors de notre
dernière exposition.
Séanck du 7 Juillet. — 42 membres présents
M. le Présidrut donne lecture dr la leltre ci-après
(|uH a reçue de M. Agnès, adjudant du (iéuie.
membre titulaire, à qui les félicitations de la Société
avaient été adressées pour sa citation à l'ordre du
jour de l'Armée :
« C'est de la tranchée même, creusée à la faveur
de la nuit et pendant un court repos au milieu de
— 3S —
la tourmente, alors que, tout autour de nous, le
canon gronde avec furie, que je vous écris ces
lignes pour vous remercier de l'intérêt que vous
avez bien voulu porter à ma citation de mars, et
vous l'aire savoir qu'ils t'ont un réel plaisir les
encouragements qui nous viennent du pays, surtout
dans les heures présentes.
» Depuis le 29, coude à coude ,^ avec leurs frères
d'armes de l'infanterie, les sapeurs du génie ont
accepté de grand cœur de veiller au parapet et de
faire le coup de feu, en cumulant ainsi leurs fonc-
tions spéciales avec celles du fantassin, pénétrés
de cette pensée que, dans de tels moments, l'on est
avant tout fantassin, artilleur ou brancardier. Tous
mènent le combat avec une énergie et une ardeur
sans pareilles. Division de Bretons et de Normands,
nos braves poilus ont affirmé, une fois encore, les
qualités de ténacité et de volonté de notre race,
(tamponnés au sol, nous n'avons cédé à l'ennemi
que juste le terrain nécessaire pour le redressement
dQ la ligne, afin de n'être pas pris à revers. Pareille
à nos belles falaises de granit, pareille au cap de
Jpbourg, dressé immuable contre les assauts furieux
de l'Océan, notre division forme à cette heure, dans
les positions ennemies, un saillant, un éperon dont
Tiitilité est, d'après les journaux, incontestable pour
le grand état-major (article du Petit Parisien: un
des épisodes de la bataille, 9 juin).
» La nourriture est bonne et substantielle ; le
moral, lui aussi, est bon ; les fatigues nouvelles
endorment les fatigues précédentes ! un seul senti-
nu'ut anime tous nos poilus : le Devoir ! »
La lecture de cette -lettre soulève les applaudis-
sements unanimes de l'assistance.
M. Dépinée présente une branche de fusain
attaquée par une sorte de galle que M. Corbière dit
être produite par des cochenilles.
M. le président ajoute que Mme Benard vient de
lui montrer une touffe de bambou Métaké dont les
— 34 —
feuilles sont toutes couvertes d'un liquide gluant
provenant d'un puceron. Pour s'en débarrasser, il
sui'tit de seringuer les touffes avec de Teau de savon.
M. Letullier dit que ce tait est assez commun en ce
moment et doit provenir de la sécheresse.
M. Bouin dit que, dans les jardins du centre de
la France, on cultive beaucoup la Poirée, signalée
à la société par Al. Grova. Elle résiste à la sécheresse.
La CLdture est faite parfois en planches, mais surtout
en bordures. Les parties vertes se mangent, soit
seules, soit mélangées avec des épinards,
iM. le Président dit que le bureau et les commis-
sions permanentes ont visité, cette année, comme
l'an dernier, les jardins ouvriers, à la demande de
la Commission administrative du Bureau de Bien-
faisance. M. Thomminn'apu encore faire le rapport
de cette visite ; tnais M. le président déclare que les
cultures étaient très intéressantes et de belle venue,
et que l'œuvre entreprise par la municipalité et le
bureau de bienfaisance est digne de louanges.
Séance du 4 Août. — 38 membres présents
A l'occasion du procès-verbal de la précédente
séance, x\L Lelièvre signale que M. Agnès a été
l'objet d'une 3^ citation très élogieuse à Tordre du
jour, pour de nouvelles actions d'éclat.
La Société l'apprend avec grand plaisir et
applaudit à la vaillance de ce brave membre titu-
laire .
M. le Président rappelle que la Société a perdu,
en la personne de M. Gabart-Danne ville, sénateur,
président de la Société d'agriculture, l'un de ses
membres titulaires les plus regrettés, et qui, en
maintes circonstances, lui avait donné des preuves
de son bienveillant intérêt. Les respectueuses condo-
léances de la Société sont adressées à la famille.
— 35 —
Al. Corbière signale que, peu de temps après
la (leruière séance, est décédé M. Delabrousse,
concierge depuis 28 ans du jardin de la rue Monte-
bello. Serviteur modèle, il est vivement regretté de
tous les sociétaires. Les sympathiques condoléances
de la Société sont votées à l'adresse de M"® Dela-
brousse.
11 est donné lecture de l'intéressant rapport de
M. Tbommin sur la visite faite le 23 juin aux jardins
ouvriers.
M. Cauvin présente de très jolies fleurs doubles
de coquelicots et de pavots, de coloris riches et
variés, et il ofTre des graines aux sociétaires qui en
désireront.
M . IMénage a apporté deux pommes de l'an dernier,
remarquablement fraîches. 11 dit que son fruitier est
dans un sous-sol sans lumière, mais sec et bien
aéré : conditions qui lui permettent de conserver
des fruits jusqu'en septembre.
M. Messent présente une grappe d'un raisin qui
lui a été donné comme éiM\i au. Muscat d' Alexandrie;
M. Piard déclare que ce n'est sûrement pas cette
variété, mais probablement de la Madeleine blanche.
Il est ensuite donné lecture du compte rendu fait
par M. Grova des publications reçues.
SiÎANCE DU l^"" Septembre. —38 membres présents
M. le Président fait connaître que par suite d'une
demande qu'il avait adressée, M. le Maire l'a
informé que le Conseil municipal a accordé à la
Société 250 fr, de subvention annuelle (moitié de ce
qui était alloué avant la guerre), considérant que
le jardin de la rue Montebello continue à être ouvert
au public régulièrement deux fois par semaine.
M. Gallis présente un lot de très grosses pommes
de terre géante blanche, de St-Malo, pesant de 5 à
600 grammes. Cette variété est bonne mais pas
- 36 —
délicnte. Elle existe dans notre région depuis une
douzaine d'années.
M . Messent présente un lot de pommes de terre
violettes dont la tuberculisation s'est faite irréguliè-
rement et qui sont soudées les unes aux autres.
Cette particularité serait due à la température de
Tannée.
Il est donné lecture du compte rendu de M. Crova
sur les publications reçues.
Séance du 6 Octobre. — 41 membres présents
M. Letullier présente des échantillons de pois
sanguin qu'il a obtenus, au jardin du passage
Desjardins, de graines rapportées, l'an dernier, lors
de la visite des jardins ouvriers. Ce pois qui ne
devient pas très haut donne assez bien ; l'écorce est
rouge et la tleur très jolie.
M. Letullier a apporté, également, des pommes
de terre de même provenance, dont il ignore le
nom. Il avait été frappé de l'uniformité des tuber-
cules. Au jardin de la Société, il a été obtenu de
"^0 à 22 pommes de terre à un pied. La chair est
blanche ; cette pomme de terre est excellente; pelée,
elle s'en va en bouillie. Cuite avec l'écorce elle se
tient bien. Les grosses n'avaient pas de galle; mais,
d'autres en étaient atteintes.
M. Letullier dit avoir vu, chez un cultivateur à
Fermanville, des pommes de terre Ducd' York ayant
donné plus de 2 kilos de tubercules par pied. Il
pense qu'on devrait, surtout, cultiver les pommes
de terre à grand rendement.
Le même sociétaire rapporte qu'une dame de
Ré ville a une grande exploitation près de Chartres
où elle occupe comme jardinier un prisonnier alle-
mand. Ce jardiniQr lui ayant dit que, dans son
pays, on n'égermait pas les pommes de terre, elle
en a fait l'essai et a obtenu une meilleure conserva-
- -Al —
tion, n'nvniit p<is enlevé les germes. Elle n fait part
de ce résultat à un habitant de noli'e ville qui lui a
répondu que, par suite de la ditTérence de tempé-
rature, on pouvait obtenir des résultais dillerents à
Cherbourg et à Gharli-es.
M. .Jeanne pense que la nourriture du germe
enlève la qualité de la pomme de terre.
M. Piard dit ([ue les pommes de terre à conserver
pour la consommation doivent être égermées, mais
non celles destinées à la reproduction, que le culti-
vateur choisit les pommes de terre destinées à la.
semence qu'il |dace debout sans les couvrir, tandis
qu'il couvre celles destinées à la consommation.
Sur les demandes qui lui sont faites sur l'usage à
Tourlaville, M. Trohcl répond que, suivant les
espèces, on égerme ou l'on n'égerme pas.
M. le Président ajoute que M. Piard a résumé la
question.
11 est, en outre, donné lecture de la note ci-après
dans le journal de la Société nationale d'horticulture
de France d'août 1918:
« Tubercules de plantation.. — C'est avant l'hiver
qu'il faut trier et mettre à part les pommes de terre
de plantation ; elles seront l'objet des soins les plus
attentifs. Pour de petites quantités, les étaler sur
un seul rang à la lumière, dans un local sec et les
retourner au moins une fois. On a constaté que le
verdissement provoqué par la lumière rend le
tubercule moins sensible à la maladie, quand, au
printemps, la température s'élève, il germe en
produisant des pousses courtes et trapues. Jamais
on ne devrait négliger de faire emploi, pour la
plantation, des tubercules ainsi germes, les rende-
ments qu'on en obtient sont plus élevés et la récolte
se trouve avancée de plusieurs semaines, avantage
important, surtout lorsqu'on cultive des pommes de
terre précoces ».
Il est, ensuite, donné lecture des notes recueillies
par M. Crova dans les publications reçues pendant
le mois précédent.
— 38 —
Séance du 3 Novembre, — 35 membres présents
M. le Président exprime les vifs regrets causés à
la Société par la mort de M. Dutot, qui vient de se
produire. M. Dutot était membre titulaire de la
Société depuis le 5 mai 1879. Après avoir rempli
successivement les fonctions de secrétaire-adjoint
et de conseiller d'administration, il était devenu
vice-président le 28 décembre 1900. Dans toutes
circonstances, il avait donné des preuves de son
attachement et de son dévouement à la Société ;
par son caractère aimable et bijenveiUant, il s'était
acquis les sympathies de tous les sociétaires.
M. le Président rappelle aussi que M. Macé,
conseiller d'administration de la Société, a perdu
tout récemment son fils René, mort d'une maladie
contractée sur le front et qu'un autre de ses fils a
été promu, à 23 ans, chevalier de la Légion d'hon-
neur pour actions d'éclat ; que le jeune fils de
M. Pioger, capitaine de frégate, l'aspirant Jean
Pioger, âgé de 19 ans, qui avait déjà fait l'objet de
deux citations, — dont il est donné lecture — est
tombé glorieusement le 18 juillet dernier à la tête
de sa section; que le neveu de M. le colonel Le
Gostey, le maréchal des logis Jean Fleury, décoré
de la Croix de guerre, deux fois cité, est décédé à
l'hôpital de Lunéville. Au nom de la Société, il
adresse ses vives et sympathiques condoléances aux
familles éprouvées.
11 est ensuite procédé k la nomination de la
Commission chargée, conformément aux statuts,
de vérifier chaque année les comptes du trésorier.
M. Adam présente une belle poire Duchesse, de
seconde floraison, provenant d'un arbre qui fu
portait 11.
M. Adam dépose également sur le bureau un
magnifiqiH^ chrysanthème blanc de la variété Mistress
Gilbert Drable, dont le capitule mesure 26 *= "> de
diamètre.
— 39 —
.M. le PrésiLlont dit que In totîilib'' des raisins du
jardin de la Société a été adressée celte année, ainsi
que cela a été décidé depuis le début de la guerre,
aux divers hôpitaux militaires de la Ville.
Il est donné lecture des notes relevées par M.
Crova dans les publications reçues par la Société
pendant le mois d'octobre.
Skance du l*"" Décembre. — 43 membres présents
En ouvrant la séance, M. Corbière s'exprime
ainsi :
(( Les événements prodigieux qui se sont succédé
si rapidement en ce mois inoubliable de novembre
1918 — et qui se résument en un mot, l'armistice —
ont une telle importance qu'il me semble impossible,
dans notre réunion d'aujourd'hui, de les passer sous
silence.
» Je n'ai pas à faire un récit qui est dans toutes
les mémoires ; mais je crois devoir, en votre nom,
exprimer notre profonde reconnaissance envers tous
les bons artisans de la paix glorieuse que nous
tenons 'enfin, et surtout aux deux admirables chefs,
Clemenceau et Foch, qui ont si grandement contri-
bué à sa réalisation.
» J'adresse aussi nt»tre souvenir ému, à jamais
lidèle, aux vaillants qui sont morts pour le salut de
la France, et j'offre l'assurance de notre respec-
tueuse et vive sympathie à tous les parents qui ont
eu à faire de cruels sacrifices en cette terrible guerre,
et tout spécialement aux membres de notre Société,
dont j'ai eu trop souvent, hélas ! à citer les noms
au cours de ces quatre longues années ».
Ces paroles sont saluées par les vifs et unanimes
applaudissements des sociétaires présents.
M. le Président rappelle que la famille de M. Dutot,
déjà douloureusement éprouvée jiar la mort de son
chef, vient d'apprendre que le plus jeune des fils
— 40 —
de notre dévoué collègue, M. André Dutot, mobilisé,
avait été enlevé en quelques jours par une attaque
de grippe. M. Corbière annonce ensuite la mort,
survenue quelques heures avant la séance, de
M. Devinck, membre titulaire depuis im grand
nombre d'années. Les sympathiques condoléances
de la Société sont adressées aux familles.
M. le Président, empêché d'assister aux obsèques
de M. Dutot, remercie M. J^e Grin d'avoir bien
voulu rappeler les services rendus à la Société
d'Horticulture par son regretté vice-président.
M. Catherine lit le rapport qu'il a rédigé, au nom
de la Commission chargée d'examiner les comptes
du trésorier. Les conclusions de ce rapport, propo-
sant de voter des éloges et des remerciements au
dévoué trésorier, M. Le Brettevillois, sont adoptées
par acclamation.
Le Secrétaire lit, ensuite, son rapport annuel sur
la situation et les travaux de la Société. Comme il
rappelle qu'en 1919 tomberont le 75^ anniversaire
de la fondation de la Société et la 50*^ année de la
publication du Bulletin, M. le Président exprime
'idée qu'il serait peut-être possible, dans quelques
mois, après la paix, de fêter ces anniversaires en
une réunion ou un banquet, en attendant qu'on
puisse organiser une exposition. L'idée est accueillie
très favorablement. .
M. Letullier présente de très belles pommes de
terre Princesse de Galles, pesant 2 k. 850 l'une, et
provenant de chez M. Fontanières, à la Micloterie.
Le rendement moyen est de 8 kilog. par touffe avec
3 ou 4 gros tubercules : bonne qualité, chair fon-
dante à la cuisson.
M. Lefauconnier dit que cette variété de pomme
de terre qui venait d'Amérique, a été abandonnée
dans le Val-de-Saire parcequ'elle passait pour ne
pas être de bonne conservation ou de garde.
M. Macé, après avoir remercié la Société des
cordiales sympathies qui lui ont été témoignées lors
- 41 —
de son douil récent, donne lecture d'un mémoire
très documenté qu'il a rédigé pour le Syndicat
général des cidres et qui est relatif à un nouveau
traitement des fruits à cidre cl à la nécessité qui
s'impose de modifier la législation actuelle au sujet
des cidres. Cet important travail est applaudi par
l'assistance. M. LeGrin confirme ce qu'a dit M. Macé,
de Topposition des viticulteurs contre tout ce qui
peut favoriser les progrès de la fabrication et du
placement des cidres, par crainte de la concurrence.
A propos de la bonne conservation du cidre,
M. Lefauconnier dit qu'il faut opérer l'opération du
soutirage aussitôt la fermentation terminée.
Le même sociétaire présente une belle poire
Beurré Bachelier, du poids de 360 grammes environ;
le poirier n'en portait qu'une demi-douzaine; c'est la
seule qui ait pu être conservée.
M. Lefauconnier a apporté aussi : 1" deux pom-
mes à cidre de la variété dite Grain la Rive, de
grosseur moyenne, amère, riche en alcool, importée
dans la commune de Réville depuis une cinquan-
taine d'années; d'après les renseignements recueillis,
c'est peut-être la variété la plus productive du pays ;
2^- une autre pomme à cidre de la variété Pomme
de fer, plus belle et plus amère que la précédente,
riche aussi en alcool. C'est une des plus belles
variétés, comme grosseur, de la région. Elle existe
dans la propriété de la famille Lefauconnier, à
Réville, depuis plus de 60 ans et. elle provient de la
Ferme du Tôt, sur la rivière la Saire (commune de
Saint-Vaast-la-Hougue).
11 est ensuite donné lecture des notes recueillies
ar M. Crova dans les publications reçues depuis
a dernière séance.
Le Secrétaire,
P. LELIÈVRE.
=«=
F.
— 42 —
Le Bureau a le vif regret de ne
pouvoir — vu l'exiguité des ressources
de la Société - publier les rapports
de M. Lelièvre sur la situation morale
et financière pendant les années 1917
et 1918 ; les articles de MM. Corbière
et Letullier sur les effets de l'hiver
1916-1917 : les rapports de M. Thommin
sur les visites des Jardins ouvriers en
1917 et 1918; le travail de M. Adrien
Macè sur la fabrication des cidres,
et la note de M. Dorange sur son
excursion aux Jardins belges de
Notre-Dame de la Mère, près Vernon.
-ô-
— 43 —
MÉGROLOGIE
Depuis la publication du Bulletin de 1916 sont
déoédés en 1917, huit membres titulaires :
MM. (îÉRAun, chef de musique retraité; Lepetit,
propriétaire ; Leouerrurier, propriétaire ; Le(juer-
TiER, inspecteur des douanes en retraites : Point,
propriétaire, à Tourlaville ; Pouthas, marchand de
nouveautés; Quo.ma.m, agent administratif de la
Marine en retraite ; Vrancken, capitaine de vaisseau
en retraite ;
^ Et en l'année 1918, une dame patronnesse,
M"" de la Chapelle, et sept membres titulaires :
MM. Allix, professeur au Lycée; Benard, sous-
intendant mihtaire en retraite; Gabart-Danneville,
sénateur; Devlnck, directeur honoraire du Ministère
de la Marine ; Dutot, vice-président de la Société
d'Horticulture ; (irouard, Léon, négociant ;
Le Maire, ancien professeur d'escrime; aux séances
mensuelles, M. le Président a exprimé les regrets
causés par les morts de ces excellents sociétaires ;
il a été chargé d'exprimer aux familles de bien vives
et sympathiques condoléances. Tous avaient mani-
festé leur intérêt à la Société, nous entretenions avec
eux les meilleures relations, mais quelques-uns
avaient donné, plus particulièrement, des preuves
de leur dévouement.
M. Lequerrurier qui assistait régulièrement aux
séances, tant qu'il l'avait pu, avait prêté son con-
cours précieux pour l'organisation des expositions.
Gomme dans ces derniers temps, sa santé ne lui
permettait plus de venir aux réunions, il lui avait
été conféré le titre de membre honoraire et il avait
été très sensible à ce témoignage de sympathie de
la Société,
- 44 -
M. Point, président pendant un certain nombre
d'années du Syndicat des maraîchers de Tourlaville,
était le gendre de notre bien regretté vice-président,
M. Cauvin, et il saisissait toutes les occasions,
notamment en faisant d'intéressantes communica-
tions, de témoigner l'intérêt qu'il portait à la Société
d'Horticulture.
*
^jme (jg \^ Chapelle était la veuve de notre excel-
lent collègue, M. Henri de la Chapelle qui, pendant
de longues années, donna tant de preuves de
dévouement à notre Association, principalement
comme collaborateur assidu de ce Bulletin et rap-
porteur de nos expositions.
*
M Allix, professeur au Lycée, assistait régu-
lièrement aux séances et lors de la visite de la
propriété de M. Favier, à la Fauconnière, il avait
rédigé un rapport des plus intéressants qui a été
publié dans le Bulletin de 1916 et dont chacun a pu
apprécier la forme littéraire.
M. Bexard, sous-intendant militaire en retraite,
qui, lui aussi, assistait régulièrement à nos séances,
avait, maintes iois, donné des preuves d'^intérêt à
notre Société, notamment lors des expositions et en
faisant partie des Commissions chargées d'examiner
les comptes du Trésorier.
» »
M. Cabart-Danneville, sénateur, président de la
Société d'Agriculture, toujours disposé à être
agréable, profitait de toutes les occasions pour
témoigner sa sympathie à la Société d'Horticulture.
— 45 —
M. Dkvinck, avant d'être ap[ielé à servir an
Ministère de la Marine, avait été secrétaire-adjoint
et lorsqu'avant pris sa retraite, il revint se fixer à
Cherbourg, il tint à se faire inscrire, de nouveau,
au nombre des membres titulaires.
*
Nous avons, tous, été vivement peines en appre-
nant la mort du très sympathique M. Dutot, vice-
président, avec lequel nous entretenions depuis
longtemps les meilleures relations. Malgré la maladie
qui Ta terrassé, il a donné jusqu'au dernier moment
des preuves de son attachement à notre Société.
Peu de temps avant sa mort, il faisait part à M. Cor-
bière des observations qu'il avait faites, au point de
vue horticole, à Arcachon, où il était allé pour sa
santé et il assistait encore à son retour à nos
réunions mensuelles. lia été accompagné à sa der-
nière demeure par un nombreux cortège, témoi-
gnant des unanimes regrets qu'il laissait et M. Le
Grin, son ancien collègue comme adjoint de la
Ville, a retracé, sur sa tombe, les services rendus
par cet excellent homme, à la ville de Cherbourg,
dans les Sociétés des Sciences Naturelles, Acadé-
mique, des Anciens Elèves du Collège et du Lycée,
de Secours aux Blessés et aux Réfugiés, à la Caisse
d'Epargne. En ce qui concerne la Société d'Horti-
culture, M. Le Grin s'est exprimé ainsi :
« Il appartenait aussi à la Société des Sciences
Naturelles depuis 32 ans ; en fut trois fois le prési-
dent; mais la Société qui l'attirait le plus était la
Société d'Horticulture, dans laquelle il était entré
en 1879 et où il remplit successivement les fonctions
de secrétaire-adjoint, de membre du Conseil d'ad-
ministration et dont il était devenu, depuis 18 ans,
l'un des vice-présidents. Prenant une part assidue
aux travaux et aux réunions, à l'organisation des
expositions, aux excursions ; il fit de nombreux
rapports qui ont été insérés dans les Mémoires.
Lorsque l'Association Française pour l'avancement
- 46 —
des Sciences vint, en 1905, tenir son Congrès à
Clierbourg, il écrivit une étude sur les plantes
d'origine exotique qui se trouvent dans le jardin de
la Société et sur leur acclimatation. Il avait, lui-
même, rassemblé une belle collection de fougères
qu'il aimait à cultiver et qu'il me faisait voir dans
son jardin, il n'y a pas encore longtemps. Jusqu'à
ces derniers mois et tant que sa santé le lui a per-
mis, il a assisté aux séances où tous les sociétaires
aimaient à 1^ voir venir, car là, comme partout, il
avait su se concilier l'amitié de tous ceux qui l'ap-
prochaient, comme vous l'aurait dit avec plus
dautorité M. le Président Corbière si ses devoirs
professionnels ne l'avaient empêché à son grand
regret de venir rendre les derniers devoirs à son
vice-président. »
*
M. Le Maire assistant aux séances, v avait lait,
souvent, d'intéressantes communications.
» *
La Société a été vivement alïectée par ces pertes
et comme le constatent les extraits des procès-
verbaux des séances, elle a pris, aussi, une large
part aux deuils qui ont frappé un certain nombre
de sociétaires dont quelques-uns ont perdu plusieurs
membres de leur famille, notamment par suite de
la guerre. Elle a eu à déplorer, aussi, la. mort de
M. Delafîrousse, qui ayant été retraité comme bri-
gadier des douanes, avait été, pendant 28 ans,
concierge du jardin de la rue Alontebello. C'était
un ancien combattant de 1870, qui, après s'être
distingué dans les combats sous Metz, avait été
prisonnier en Allemagne. 11 a été pour le IVésorier
et le Secrétaire un précieux collaborateur. 11 avait,
dans toutes circonstances, rendu des services
dévoués à la Société et avait su, par son caractère
aimable et complaisant, se faire estimer de tous.
Le Serrétaire, P. LELIÈVRE.
— 47 —
Membres admis pendant les années 1917-1918
Dames Patronnesses
M""' Benard, rue Montebello, 28.
DE PoNTAUMONT, ruc Guillaume-Fouacc. ^o.
Membres Titulaires
MM. Benoit, receveur de l'Hôpital-Hospice, ruedeSennecey,8o.
Beslin Georges, marchand mercier, rue de l'Union, 22.
BuRNOUF, professeur au Lycée, rue Loysel, 16.
Caillot, offic. d'administ. de la Mar.,rue Gustave-Féron,
Cardron Pierre, maire de Qiierqueville.
Chatel, propriétaire, rue de la Duché, 21 bis.
Gavet, propriét. du Petit-Bazar, rue de la Fontaine, $j.
Havet, retraité de la Marine, rue Président-Loubet. 76.
Hyernard, marchand de volailles, rue au Blé, 69.
KouMAR, propriétaire, rue Don-Pedro, 20.
Le Barrier, commiss. en chef de la Mar., r. Bondor, 24.
L'abbé Le Clerc, professeur, rue de la Duché, 26.
Lefillatre, off. desDir. deTrav.,r. St-Sauveur,8^, Octev.
Le Ménager, s. -dir de laBanqueLe Herpeur, r du Bassin.
,Léo, méd, en chef de la Mar. en retr., r. Bonhomme, 45,
Levesque René, architecte, rue de l'Abbaye, ^9.
Levesque Auguste, expert en quincaill., r. de l'Aima, 17.
Manceau, pharmacien, rue François-La Vieille, 2.
Martin, recev. de l'enregistrement, quai de l'Entrepôt, 55.
Mercier Henri, étudiant, rue Don-Pedro, 28.
O'neill, lieutenant de vaisseau, rue Amiral-Courbet, 28.
Platon, lieutenant de vaisseau, rue Bondor, 7 bis.
Renault Paul, docteur-médecin, rue des Bastions, 7.
Renault Henri, propriétaire, quai de Caligny, 2.
DE RouviLLE,ingen.des Ponts et Chauss.,r. Sébastopol, 2,
Talluau, pharmacien, rue du Bassin, 49.
Truffert, père, mécanicien, rue de Beauvais, S.
Wolf, commiss. en chef de la Marine, r. Hélain, 68 bis.
Vrancken Robert, avocat, rue Montebello, 40.
BULLETIIS
DE LA
r ^
mWîî BlDITICeiTiffi
DE CHERBOURG
-*«*0<*»cOi*S«-
ANNÉE 1919
CHERBOURG
Imprimerie de « La Dépêche de Cherbourg »
41, rue Gambetta, 41
1920
BULLETIN
DE LA
SWIÉTÉ llllETICILTili
DE CHERBOURG
ANNÉE 1019
-È
>f:V. YORK
^■. IC\1
W
CIIKRBOURC.
Impiimerie de « La Déjjcche dt,' Cliorbourg »
41, rue Gambetta, 41
1920
Société d'Horticulture de l'Arrondissement de Cherbourg
La Société a pour but de perfectionner et d'encourager
toutes les branches de la science et de la pratique horticoles.
Elle organise, toutes les fois que ses ressources le lui
permettent, une Exposition estivale ou automnale, à
laquelle la carie de Membre de la Société dontie droit
d'entrée gratuite tous les jours.
Elle publie, chaque année, un Bulletin qui est adressé
gratuitement à tous les Sociétaires ainsi qu'aux Membres
correspondants et aux Sociétés affiliées. Ce Bulletin con-
tient les procès-verbaux des séances, des comptes rendus
d'expositions, des rapports sur les visites de jardins et de
propriétés, divers articles ou mémoires et autres docu-
ments intéressant l'horticulture. Il offre, en outre, une
revue des publications horticoles reçues par la Société.
La Société possède, rue Montebello, 44, un jardin de
floriculture et d'acclimatation, et une salle des séances qui
renferme une bibliothèque ouverte aux Sociétaires tous
les mardis, à 8 heures du soir. Uentrée du jardin est libre,
pour les Sociétaires et leur famille, tous les jours, du lever
au coucher du soleil.
Un autre jardin, consacré à l'arboriculture, est situé
rue de la Duché. Des cours y sont faits jMr leprofesseur de
la Société.
IjBS séances se tiennent dans le local de la rue Montebello,
le premier diynanche de chaque mois ; elles sont annoncées
par la voie des journaux de Cherbourg. On y traite et on
y discute toutes sortes de questiotis horticoles et chaque
séance se termine par une loterie de fleurs ou de fruits de
saison, ou bien par une distribution d'ouvrages horticoles,
de graines, de boutures, de greffes, etc.
En été, de charmantes excursions dans les environs sont
organisées par les soins du Bureau.
Les personnes qui désirent acquérir des connaissances
horticoles utiles, ainsi que toutes celles qui ont à cœur de
contribuer à augmenter la richesse et le bien-être du pays
par le développement de V horticulture, sont instamment
priées d'apporter leur adhésion à la Société, et, par ce
moyen, d'accroître encore sa vitalité et sa puissance d'action.
Pour faire partie de la Société d'Horticulture, il faut
avoir été présenté par un Membre ou avoir adressé par
écrit une demande au Président. — Les Dames sont admi-
ses sous le nom de Dames paironnesses ; lors des Exposi-
tions, elles constituent un Jury chargé d'attribuer certaines
récompenses .
La cotisation annuelle est de 5 francs.
Membres d'honneur de la Société
r, . ■ , ,,, V M. le Sous-Préfet de l'Arrondissement.
Présidents d honneur ^ ^ j^ j^^i^^ ^^ Cherbourg.
Trésorier honoraire : M. Le Brettevillois. || I, receveur municipal.
Membres du Bureau pour 1920
Président : M. Corbière, || I, professeur honoraire, rue Asselin, 70.
... „, j s MM. Le Crin, iXi ^, avocat, rue Auvray, 12.
Vice-Prtsidents ^ ^^, Carpentier, avocat, rue de l'Aima, 41.
; MM PiARD, ancien négociant, rue de TAlma, ^5 bis.
Conseillers ) Macé Adrien, négociant, rue de l'Aima, 6.
d'administration ) Dépinée, propriétaire, rue Segondat, 10.
( LEFAUcoNNiER,ij^,adm. princ. de rinscr. mar. en ret.
Trésorier ': M. Frigoult, ^, officier d'administration principal de la marine, en
retraite, rue Amiral-Courbet, 40
Secrétaire : M. Lelièvre Paulin, *^ ||, rue de la Polie, 18.
, . V MM. Mahieu, officier d'administration de la Marine, en ret. rue
Secrétaires- J Amiral-d'AboviUe, ^,8.
adjoints ( DoRANGE, employé de commerce, rue Hélain, 66.
Bibliothécaire : M. Noyon, impasse Dorival, rue de la Fontaine.
Bibliothécaire adjoint : M. Gallier, consul de Belgique, rue Montebello, 64.
Commissions permanentes
Cultures d'agrément
MM. Le Crin, ^ ||, Présideni.
Crova, 0. >^ II, capit. de frég.
en retraite.
Mahaut, propriétaire.
Hochet, propriétaire.
Antoine, ancien huissier.
Cauvin, bandagiste.
Comité de Rédaction
M. Corbière, ^ L, Président ; M. Le Carpentier, Vice-Président ;
MM. les Membres du Bureau
Directeur du Jardin de la rue Montebello : M. Dépinée.
Professeur d'Arboriculture et Directeur du Jar Un du passage des Jardins : M. Piard.
Jardinier de la Société et Professeur de Floriculture : M. Letullier.
Délégué pour convoquer aux inhumations des sociétaires : M. Mahieu, secrétaire-
adjoint, rue Amiral-d'AboviUe, 38.
Cultures d'utilité
MM. Le Carpentier, Président.
BouiN, agent administratif de la
Marine, en retraite.
Robin, propriétaire.
Catherine, ^, s. -caissier de la
C. d'Epargne, en retraite.
Drouet, ||, agent administratif
princ. de la Mar. Tourlaville.
Saillard, propriétaire.
ANNEE 1919
TABLE DES MATIERES
—*-<.C_J^^^^_^i^--t~
P. Lelièvre
id.
Thommin
L. Corbière
A. Letullier
Thommin
P. Lelièvre
id.
Avantages accordés aux Membres de
la Société et Conditions d'admission 2
Composition du Bureau et des Com-
missions permanentes 3
Extraits des procès-verbaux des séances 5
Rapport sur la situation et les travaux
de la Société 21
Visite de Jardins : M. Galis 25
M.Adam 28
L'Hiver de 1916-19 17 à Cherbourg . 30
Le Vent d'Est cause de Dégâts pour
certains Végétaux 34
Visite des Jardins Ouvriers 36
Enquête de M. Aug. Chevalier sur la
Pomologie Normande 38
Les acclimatations d'Arbres utiles en
France, spécialement dans la Nor-
mandie, d'après M. Aug. Chevalier 40
Nécrologie 45
Liste des Membres admis dans l'année 46
f
*
Extraits des Procès-verbaux
des Séances de rAnnée 1919
Skaxhe niT 2 Fkviukh
40 membres présents.
M. le Président donne lecture d'une circulaire de
la Société Nationale d'Ilortici-Uture de France qui
ouvre une souscription destinée à venir en aide à
tous ceux qui, au point de vue /lortirole^ ont été vic-
times de l'invasion et ont subi des donming-es maté-
riels par suite de faits de guerre. « La Société
Nationale d'Horticulture de France, dit la circulaire,
vous adresse le plus pressant appel et espère que
vous voudrez bien l'aider dans sa tâche en informant
les membres de votre association de la décision
qu'elle a prise, et en recueillant leurs souscriptions
qui lui permettront de répondre aux besoins les plus
ui'î^ents qui lui ont été signalés ». Après échange de
vues à ce sujet, il est décidé à l'unanimité qu'il sera
fait appel eu conséquence aux membres de la Société*
d'Horticulture de Cherbourg, quune liste de sous-
cription sera présentée au domicile de cliaque socié-
taire lors du recouvrement des cotisations, et que la
souscription sera close h la séance de Mars.
La Société décide ensuite que ses sympathiques
condoléances seront adressées à M. Le Hrettevillois,
trésorier, à l'occasion du décès de Mme Avenel.
sa mère.
M. Uéjtinéc présente une branche df luclisia co;)-
verte de tleurs, comme pi'euve de la dout.-ciir d»' la
température.
e mois
— 6 —
M. Crova a déposé sur le bureau des tubercules
à'Oa-alis dont quelques-uns se sont développés au-
dessus du sol. M. Corbière explique qu'il n'y a rien
d'anormal à ce que la tuberculisalion se produise
hors de terre dans les conditions climatériques
actuelles.
M. Cauvin raconte qu'un cultivateur de Négre-
ville, commune réputée pour son cidre, lui a dit que
l'écrasement des pépins donne du meilleur cidre.
MM. Bouin et Corbière font remarquer, à ce propos,
que l'écrasement des pépins peut donner un goût
spécial au cidre, par suite des essences contenues
dans les graines, mais ne saurait donner de la force
au cidre.
11 est donné lecture des notes recueillies par M.
Crova dans les publications reçues pendant
écoulé,
SiÎANGE DU 2 Mars
87 membres présents.
M. le Président annonce la mort de M. Bindel,
membre titulaire ; les sympathiques condoléances de
la Société seront adressées à la famille.
M. Letullier a apporté, pour être distribuées, des
boutui'es d'une ronce cultivée Le Loqanberry , pro-
duisant de longs et gros fruits dont des spécimens
ont été présentés à une précédente réunion.
Parmi les plantes qu'il a achetées chez M. Junod,
pour être distribuées à la (in delaséanée, M. Dépinée
signale une espèce qu'il ne connaissait pas et qui lui
a été donnée sous le nom de Doroniaim Caucasiciim.
M. Corbière dit que plusieurs Doroniques vivent à l'état
sauvage en Normandie et se propagent rapidement.
A l'occiision du compte-rendu fait par M. Le Crin
(les pnblicalions reçues])endant lemois, divers rensei-
gnemenls sont donnés par les membres présents au
sujet de la plantation de la pomme de terre.
M. LefauconiiiorditqiiP si IVni coupo on qunrticrs
les tubercules, ils ont des chances de pourrir; qu'il
est préférable, à son avis, de choisir comme semen-
ces des pommes de terre moyennes et entières, car
elles poussent mieux. Au Becquet, on ne couperait
les tubercules que lorsque la semence est trop peu
abondante. C'est l'opinion générale.
M. Messent ajoute qu'il est bon de laisser sécher
les pommes de terre coupées en quartiers, avant de
les mettre en terre.
M. Lefauconnier recommande la pomme de terre
Un de Siècle. Elle ligure au catalogue Vilmorin, se
conserve tard ; il en a entendu dire beaucoup de bien.
M. Piard possède une pomme de terre qu'il a
obtenue de fécondation accidentelle et dont il a déjà
parlé. Il croit qu'elle provient des variétés Roiifie de
Hollande et Belle de Fontenay qu'il cultivait. Il l'a
depuis douze ans et la trouve excellente. Sa couleur
est rose aux deux extrémités. Il en présentera des
spécimens à une prochaine séance. Il en a envoyé
des spécimens à AJ. de Vilmorin qui lui a dit n'en
avoir rien obtenu.
Séance du 6 Avril
41 membres présents.
M. le Président fait connaître que la souscription
ouverte à rinstigatioii de la Société Nationale d'Horti-
culture de France pour venir en aide à tous ceux qui,
au point de vue horticole, ont subi des dommages
matériels par suite de faits de guerre, a produit la
somme de 485 francs. M. Corbière joint ses remer-
ciements à ceux que la Société Nationale adresse
aux membres de notre Société (jui ont participé à
cette généreuse souscription.
M. le Président présente le nouveau Bulletin, qui
vient d'être imprimé, et il rappelle les raisons, d'ordre
financier, qui ont empêché la Société de le publier
l'an dernier et l'ont forcée, cette année, à en réduire
— s —
le volume, vu raugmentalion considérable des frais
d'impression. 11 regrette notamment que plusieurs
rapportsou articlesintéressanls n'aientpu figurer dans
ce Bulletin, qui est distribué aux membres présents.
De vives lelicitations sont adressées à M. Le Bret-
tevillois, trésorier, pour sa nomination récente de
receveur municipal, et à M. Mahieu, pour sa promo-
tion au grade d'officier d'administration de l""^ cl.
de la Marine.
M. Lefauconnier présente des spécimens de la
pomme de terre Fin de Siècle, dont il avait parlé dans
la dernière séance. Elle est recommandée par le
catalogue Vilmorin ; elle se conserve longtemps et
ne se llétrit pas.
M, Saillard dit que le pois sanguin, dont il avait
reçu des graines Fan dernier, pousse plus vite et
résiste mieux au mauvaistempsqueles autres variétés.
M. Lefauconnier remet à M. le Président un alma-
nach Hachette de 1906. qui lui aété communiqué par
M. Martin, et contient un article très intéressant dont
il est donné lecture, et qui est relatif au cidre et à
sa fabrication.
Il est ensuite donné lecture des notes recueillies
par M. Le (irin dans les publications reçues. Comme,
dans une de ces publications, il est question du bou-
turage des pommes déterre, M. Fiquet rappelle qu'il
avait obtenu, l'an dernier, de bons résultats de ce
bouturage, ainsi qu'il l'avait annoncé à la Société:
mais il n'a ]ias continué cet essai, faute de temps et
de place.
Le même sociétaire ajoute qu'il obtient aussi des
poireaux perpétuels, signalés par l'une des publica-
tions. Ses poireaux étant placés par rangs, il les
coupe au ras du sol, et chaque pied donne plusieurs
|)('tits bulbes qui peuvent devenir aussi gros que les
jjoircaiix oi'dinaires.
M. fiquet dit encore que les tubercules de pom-
mes de terre, ayant à leur extrémité un œil principal,
— 9 —
il y aurait civantago à ensemencer seulement la moitié
(lu tubercule qui porte l'œil principal et à conserver
le restant poiii" la consommalioii.
Skaxcr du 4 AJai
45 membres présents.
Sur la proposition de M. le Président, la Société
vote de vives condoléances à M. Robert Vranken,
à l'occasion du décès de sa mère, dont l'inhumation
aura lieu le 5 mai.
AJ. Levéel a envoyé, avec une lettre explicative,
nn superbe rhododendron en fleurs, hybride des
Ddllioiisiœ et ci/iafum et appelé par l'obtenteur hy-
bride Countess of Hadington. Plus beau encore que
lé Rhododendron Princesse- Alice, introduit au jardin
de la Société, il est moins rustique, ayant besoin de
l'abri d'une serre froide l'hiver; il est aussi moins
odorant.
M. Levéel dit dans sa lettre ; « Il est incontestable
que ces plantes présentent un intérêt tout particulier
pour notre région, tant au point de vue de la formation
de belles plantes pour le marché qu'à celui de la
production des fleurs coupées pour les besoins des
lleuristes. Cette opinion ne m'est pas particulière,
comme vous pourrez le voir dans un article que \1.
S. Mottel. le distingué chef des cultures expérimen-
tales de Verrières à l'arboretum de M. de Vilmorin,
doit publier sous le titre : Les rhododendrons à /leurs
de If/s, article inspiré un peu par moi. Dans cet ai ticle
se trouveront décrits ces rhododendrons himalayens
et leurs hybrides ».
M. Mottel (comme M. Levéel et beaucoup d'autres
personnes) ne peut s'expliquer l'abandon oii sont
tombées ces belles plantes.
M. Piquet a apporté ; 1" des poireaux perpétuels
dont il avait parlé à la dernière séance et qui pro-
viennent de semis faits en septembre 191 i ; 2" de
belles pommes de terre bleues, variété qui tend à
— 10 —
disparaître de la régioD, mais qu'il cultive dans le
même terrain depuis trente ans au moins ; les tuber-
cules se conservent longtemps,
M. Jeanne dit que l'abandon de cette variété vient
de ce qu'elle est sujette à la maladie.
M. Lefauconnier montre : 1° une pomme de terre
Magnum bonum, que lui n donnée un cultivateur de
Montfarville, et qui est atteinte d'une sorte de galle ;
2° une pomme de terre en germination ayant l'œil
terminal beaucoup plus robuste et plus développé
que les autres, ce qui vient à l'appui de ce que M.
Fiquet a dit dans la précédente séance.
M. Dépinée signale, d'après un article du journal
L Agriculture moderne, un remède américain contre
le puceron lanigère qui consisterait dans l'emploi,
sur les racines des pommiers, de tabac en poudre,
en juin et en août ; ce remède serait très coûteux et
semble peu pratique.
M. Lefauconnier cite, dans le Bulletin de la So-
ciété 1913, un article de M. Macé, sur le salage du
cidre pour l'empêcher de noircir. 11 a fait l'essai de
ce procédé et il présente un spécimen du résultat
qu'il a obtenu 11 indiquera ultérieurement la dose
exacte de sal qu'il faut employer.
M. Dépinée dit que lorsqu'il a acheté les plantes
destinées à la loterie, M. Levéel lui a fait remarquer
qu'il ne faut pas trop toucher les feuilles des prime-
vères de Chine, parce que les poils dont elles sont
hérissées produisent une sorte d'urticaii'e.
11 est ensuite domié lecture des notes recueillies
3ar M. Le Grin dans les publications reçues pendant
e mois écoulé,
Séancr du l'"'' .Il'in
17 membres présents.
La Société décide que la question du retard de
l'heure des séances mensuelles — 2 heures
au lieu de 1 heure 1/2 — demandé en 1914 par une
— 11 —
pôtilion (lo M. Lefnuoonnier, signée par d'assez nom-
breux sociétaires, et dont la solution avait été ren-
voyée à la fin de la guerre, sera soumise, lors de la
prochaine séance, au vote des membres présents.
Sur la proposition de M. Saillard, il est décidé
qu'une visite aux jardins ouvriers sera faite le
dimanche 29 juin par le Bureau et les Commissions
permanentes.
M. Dépinée dit qu'on lui a indiqué un moyen
d'obtenir des variétés nouvelles de pommes de terre,
en liant ensemble deux moitiés d(^ tubercule de varié-
tés ditlerentes, lesquelles se souderaient une fois
mises en terre. M. Corbière fait observer que, si cette
opération réussissait — ce qui est douteux — on
pratiquerait ainsi une greffe en approche dont le résul-
tat ne pourrait être de donner une variété nouvelle.
M. Piard soumet à la Société un fraisier en pot
portant de très beaux fruits. Cette variété, qu'il a
appelée Cardinal de Paris^ a été obtenue par hybri-
dation de la variété Madame Moutot, croisée avec
une autre également de son obtention et qu'il avait
appelée -,So?/t'^m> ^e mon Fils. Ce fraisier, dont le pied
présenté a été cultivé sous châssis, se prête très bien
au forçage. M. Piard njoute qu'il a envoyé à M.Vil-
morin, pour être étudiées, six variétés de fraisiers
obtenues par lui.
Dans le journal de la Société Nationale d'Horti-
culture se trouve la liste des souscriptions recueillies
jusqu'au 10 avril pour venir en aide aux habitants
des pays envahis qui, au point de vue horticole, ont
été éprouvés par la guerre. I^a Société d'Horticulture
de Cherbourg figure au premier rang pour 185 ïv.
M. le Président renouvelle ses vifs remerciements
aux sociétaires pour leur générosité.
11 est douné lecture des notes recueillies par },{.
Le Crin dans les publications reçues depuis la der-
nière séance.
M. Corbière signale la belle floraison actuelle des
rhododendrons du jardin de la Société, dont les spéci-
mens ont été introduits dans ces dernièrts années.
^ . 19
Skancf, ht; 6 JriLLET
67 membres présents.
M. le Président rappelle qu'il y ^ eu, le 5 juillet,
75 ans que la Sciciété d'Horticulture a été fondée.
l.es circonstances n'ont pas permis d'organiser une
exposition à cette occasion; mais M. Thommin a
bien voulu, avec le concours d'un certain nombre de
musiciens Cherbourgeois, préparer un concert qui
va avoir lieu dans le Jardin après la séance.
M. le Président annonce égalen^nt que la Société
a le privilège, — peut-être unique parmi les Sociétés
d'horticulture, — de compter actuellement cinq de
ses membres ayant au moins 50 ans de sociétariat.
Selon la décision prise dans l'une des dernières séan-
ces, il aura la joie et l'honneur de remettre aujour-
d'hui à MM. Contant, Langlois et Lelièvre, une
médaille commémorative, semblable à celle qui avait
été offerte, il y a quelques années, à MM. fiossel et
Desquesnes, toujours en bonne santé.
M. Lelièvre lit un exposé des progrès de la société
d'horticulture, depuis sa fondation en juillet 1844.
M. Thommin donne lecture d'un intéressant rap-
port sur les visites faites par le Bureau et les Com-
missions permanentes aux jardins de M. Gallis, à
Tourlaville, et de M. Adam, rue Dom-Pedro.
M. Gallis présente de superbes échantillons de
fraises Mme Moytot, qui avaient été admirées chez
lui lors de la visite de la Société.
11 est donné lecture du compte rendu de M. Le Crin
sur les publications reçues pendant le mois écoulé.
AL Le Carpentier rapporte, à l'occasion d'un des
articles signalés par M. Le Crin, qu'il a vu, dans le
jardiu du Luxembourg, tou!:- les fruits ensachés,
ce qui nuisait un peu à l'aspect général.
Ctjunne suite à une pétition, signée par M. Lefau-
coiuiier et une ceutaiue de sociétaires, demandant
que les séances mensuelles aient lieu à deux heures
de l'après-midi, au lieu d'une heure et demie, il est
— 13 —
procédé à un scrutin secret: A() voix se prononcent
pour 2 henres, 25 voix pour ie maintien du sfd/u
qno ; il y a, en outre, une abstention et un bulletin
blanc.
En conséquence, les séances mensuelles auront
lieu désormais, le premier Dimanche de chaque
mois, à '■J heures précises de l'après-midi .
Des remerciements sont adressés à M . !^e Brun,
Consul d'Italie, qui a olTert pour être distribuées aux
membres présents, de belles brochures illustrées
ayant pour titre : Lf/ Guerre (T Italœ., ayant trait à
la participation de F Italie à la guerre, et éditées
avec huxe par le Touring Club italien.
Séance du 3 Août
iO membres présents .
M, le Président rend compte du concert qui a été
donné dans le jardin de la Société, le Dimanche
G Juillet, après la séance mensuelle, à l'occasion du
75" aniversaire de notre fondation. Le Président re-
mercie chaleureusement au nom de la Société,
notre collègue M. Thommm et les aimables artistes
qui sous sa direction ont composé l'orchestre et se
sont dévoués en la circonstance. M. le Président dit
qu'il est allé remettre avec M. Lelièvre, secrétaire,
à M. Contant, la médaille commémorative du cin-
quantenaire de son entrée dans la Société ; M. Con-
tant a été très touché de cette attention et sa verte
vieillesse fait espérer qu'il sera encore des nôtres
pendant longtemps.
M. le Président fait part du décès de M. Uuel,
qui était très assidu aux séances et prenait part aux
excursions ; il avait, lors de celle de 191 i, reçu les
sociétaires dans son beau jardin de Carteret.
M. Dépinée a apporté des feuilles de VOsmimda
regalis provenant de son jardin ; elles mesurent l^GS.
Une des caractéristiques de cette fougère consiste
en ce que les spores ne se trouvent pas au dessous
— 14 —
des feuilles, mais sont réunies en un bouquet à Tex-
trémité. Cette belle plante a disparu de nos environs
qui sont, cependant, peut-être, les plus riches en
fougères^ cela tient à ce qu'elle passait dans la cam-
pagne, pour guérir de la tuberculose et qu'alors,
comme cela se produit en pareil cas, on est arrivé
à sa destruction.
M. Levéel a envoyé des branches de Popidus la-
siocarpa^ de Salîjc niagni/ica, variétés superbes de
peupHer et de saule et un rameau d'une nouvelle
espèce de frêne. M. le Président se propose d'en
mettre à l'essai dans le parc Liais. Des compliments
sont adressés à M. Levéel pour cette belle présen-
tation de nouvelles espèces importées de Chine.
M. Lefauconnier présente une pomme de terre
Bonuiii mmjnum non ridée, mais couverte d'une
couche dartreuse qui a pu, en s'opposant à l'évapo-
ration. empêcher les rides de se former comme elles
se sont formées sur celles de la même récolte .
Séance du 7 Septembre
42 membres présents.
M. Cauvin présente une branche de Pommier
cerise ou Cerisette portant de petits fruits ressem-
blant à des cerises comme forme et coloris. 11 avait
acheté l'arbre ayant porté ces fruits chez iM. Goupil,
pépiniériste à Martinvast. Il obtient une récolte tous
les ans et la production est abondante. Les fruits
ne sont pas très bons. Des sociétaires disent avoir
vu ce pommier dans divers endroits à Cherbourg.
Il en a existé un pied dans le jardin de la rue Mon-
tebello.
Il est donné lecture du rapport de M. Thommin
sur la visite faite le 29 Juin aux jardins ouvriers.
x\L Le Grin dit que lors d'une précédente visite à
laquelle il assistait, il avait constaté qu'on obtenait
de très beaux légumes dans des terrains défrichés
à la Fau(.'onnière, qui étaient autrefois en landages ;
— 15 —
et, que, (railleurs, daus la propriété voisine appar-
tenant à M. Favier, ou peut se rendre (îompte des
mag'nifiques résultats obtenus dnns ces terrains ja-
dis incultes. M. Le Grin ajoute que l'œuvre des
jardins ouvriers est excellente au point de vue fami-
lial et moral et qu'il f'nut espérer qu'à un moment
donne, la Société pourra récompenser les détenteurs
de ces jardins d'une façon plus tangible que par des
diplômes comme cela a lieu actuellement. 11 est
donné ensuite lecture de la revue des publications
faite par M. Le Grin.
Séance du 5 Octobre
46 membres présents.
M. Corbière présente la candidature, au titre de
membre correspondant, de M. Auguste Chevalier,
explorateur du centre africain, officier de la Légion
d'Honneur, actuellement Directeur de l'Institut
Scientifique de Saigon, à qui il a fait visiter derniè-
rement plusieurs jardins et parcs de Cherbourg, qui
l'ont vivement intéressé, surtout au point de vue des
végétaux exotiques introduits dans la région. M. Cor-
bière ajoute que M. Chevalier est tout disposé à
seconder la Société dans sa tâche d'acclimater les
plantes étrangères, auxquelles convient notre climat
exceptionnel, et qu'il pourra nous procurer à cet
égard des graines et des renseignements fort utiles.
La proposition de M. Corbière est adoptée à l'u-
nanimité.
M. iMessent présente une superbe poire "Roo-
sevelt", atteinte de pourriture ; M. Corbière est d'avis
que cette maladie provient d'une blessure ancienne
dont le fruit porte la trace. M. iMessent recommande
cette poire (?omme qualité et grosseur. Un sociétaire
ajoute que M. Gallis, de Tourlaville, possède un
poirier "Roosevelt" qui a donné, cette année, beau-
coup de fruits remarquables.
— 16 —
M. Lefauconiiier, n'ayant pu assister à la séance,
a envoyé par M. Mahaut : 1" une poire "I.ouise-
Bonne d'i^vranches'', cueillie sur un poirier en
espalier planté dans son jardin de la rue du Val-de-
Saire, terrain sablonneux, mais amélioré avec de
Tengrais de volailles et arrosé souvent l'été ; 2° une
pomme acide, la Reinette d'Amérique, variété que
M. Balmont avait fait venir, il y a une trentaine
d'années, et dont il avait donné des gretles à M. Le-
fauconnier ; c'est un fruit excellent, précoce, mùr
de la mi-septembre à la mi-octobre, jaune citron à
maturité .
M. Corbière a reçu de M. Auguste Le Neveu, de
Gatteville, pour être présentées à la Société, deux
poires magnifiques, de la variété Marguerite Marillat,
pesant 750 et 760 grammes. M. Messent dit que ces
superbes poires blettent très vite. Des remercie-
ments et des félicitations sont votés à l'adresse de
M. Le Neveu.
M. Messent a essayé, deux fois de suite, dans
la même année (une fois en serre, en novembre ;
une fois à l'air libre, en mai), la culture en caisse des
pommes de terre, d'après le procédé américain qui,
disait-on, devait faire merveille. Les résultats obte-
nus ont été plus que médiocres.
AL Le Grin ajoute que des expériences faites en
différents endroits n'ont pas réussi davantage.
Il est ensuite donné lecture du compte-rendu, fait
par M. Le (Irin, des publications reçues. A propos
de l'un des articles signalés, AL Corbière dit que la
culture et la récolte en Krance des plantes médici-
nales est fortement recommandée en ce moment,
notre pays étant à cet égard tributaire de l'Allema-
gne avant la guerre. .\L Corbière ajoute que l'on
trouve beaucoup de ces pbmtes dans nos cainp.ignes
et({u'il est tout disposé à donner toutes indications
utiles aux personnes qui voudraient cultiver ou ré-
colter ces plantes.
— 17 —
Skam'.p: du 2 Novkmhme
1N nicinhros prôs(Mils.
A propos (lu [»i'ocès-verb;il de la dernière séance,
M. I.et'aiiconnier lit, dans le Traité de la culture
fruitière de M. Baltet, ini article concernant la poire
Marguerite Marillat, adressée par .M. Le Neveu, de
(latte ville.
.M. le Président a reçu de M. Chevalier, Directeur
■y '
de rinstitut Scientitique de Saigon, une lettre où il
remercie la Société pour sa nomination de membre
correspondant, et lui renouvelle l'assurance de son
concours.
M. Adam présente deux belles poires de variétés
dilTérentes, provenant du mêmn arbre, Beryamotte
sans pépin, sur le(|uel a été gretTée une autre variété
dont il ignore le non\, et qui a rapporté cette année
25 belles poires, dont celle qui est présentée el (|ui
pèse i50 grammes.
M. Dorange soumet aux assistants : 1" nu petit
panier en fil de fer, contenant primitivement des
tleurs de chardon et une pêche, qui ont été trempées
dans les eaux incrustantes de St-Allyre (Puy-de-Dn-
me) ; 2° une feuille de houx dont une moitié à l'état
naturel et l'autre incrustée ; 3° des cartes postales
représentant des incrustations de cette localité.
M. Corbière fait remarquer que les objets en
question ne sont pas pétritiés, comme on le dit or-
dinairement, mais incrustés, c'est-à-dire recouverts
par un dépôt plus ou moins épais de calcaire.
M. Diguet présente des feuilles desséchées dune
herbe connue vulgairement sous le nom de Thé
d'Europe dont on fait des infusions en guise de thé.
Cette plante, indigène en hVance, dit M. Corbière,
est le Ijllutspermuin o/liri)u(le de la même famille
que la Bmirrache. 11 existe dans le jardin de la So-
ciété un pied de véritable « Thé '^ Tliea liridis, ijui
est un arbuste très ditférent.
— 18 —
M. Lefauconnier a apporté deux poires Duchesse
d' Angoulême pour moutrer qu'il en existe, outre le
type, deux variétés : la panachée et la bronzée.
L'exemplaire de la Duchesse cT Angotdême bronzée
provient des cultures de M. Gottin, de Tourlavile ;
es autres de la propriété de la famille Lefauconnier,
à Réville. La première sous-variété mûrit plus tôt
que l'autre.
Le même sociétaire présente deux poires en for-
me de ligue, appelées Grosse Figue et mûrissant
lin novembre commencement de décembre.
La Société nomme la Commission chargée, d'après
les statuts, d'examiner chaque année les Comptes
du Trésorier.
11 est donné lecture des notes prises par M. Le Grin
dans les publications reçues pendant le mois écoulé.
Comme dans l'une de ces publications il est ques-
tion du lierre, M. Dépinée dit qu'on lui a indiqué
l'emploi de feuilles de lierre inlusées dans l'eau
bouillante pour nettoyer les étoffes, surtout les noi-
res, et aviver les couleurs.
Séance du 7 Décembre
62 membres présents.
M. Catherine lit le rapport qu'il a rédigé au nom
de la Commission chargée d'examiner les comptes
du Trésorier. La Société approuve, à l'unanimité,
par de chaleureux applaudissements les conclusions
de ce rapport proposant d'approuver les comptes du
Trésorier, M. Le Brettevillois, et de lui voter des
éloges et des remerciements pour le dévouement
qu'il a apporté dans l'accomplissement de ses fonc-
tions.
La séance de liu d'année est fixée au 2<S Décembre,
pour le renouvellement du bureau et des commis-
sions permanentes. Cette séance se tiendra comme
les doux années ])récédentes dans la salle de la rue
— l'J —
Moiitebello. Le secrétaii'p lit un exposé de la situa-
tion de la Société et de ses travaux pendant Tannée
1919.
M. Dépinée présente des rameaux fleuris de myrte
à petites leuilles et de ciste, qui témoignenl de la
douceur de la température. Le cisle provient de
chez M. Favier. M. le Président ajoute que M. Favier
possède une collection vraiment remarquable de
végétaux acclimatés dans sa propriété de la Kau-
connière (mimosas, cistes, eucalyptus, etc.).
M. Dépinée a déposé sur le bureau une branche
de Lei/re^teria fnrniosa, arbrisseau dont il existe un
pied dans le jardin de la Société.
11 est ensuite donné lecture des notes recueillies
par M. Le Grin dans les publications reçues depuis
la dernière séance.
M. Piard, présente de belles poires, provenant
des variétés d'hiver "François Goppée, Belle Poite-
vine, l*rofesseurGrosdemange, Alexandre Chômer",
qui ont été plantées, dans ces dernières années, au
jardin du Passage des Jardins.
Séance du 2S DÉciiMBRE
62 membres présents.
M. le Président ra[q)elle que, depuis la dernière
séance, M. Piard, le dévoué professeur d'arboricul-
ture de la Société a perdu son gendre M. Courtois
et que M. iluet. Commis principal de la Marine,
en retraite, membre titulaire, est décédé subitement.
Les vives condoléances de la Société sont adressées
à M. i^iard et à la l'amille de M. liuet.
.M. l'honnnin étant parti habiter Flamanville a
écrit à M. le Président pour le ])rier de le taire
remplacer comme secrétaire-adjoint. Il restera mem-
bre titulaire. M. Corbière, regrette que son change-
ment de résidence oblige AL Thommin (qui est venu
assister à la séance i h. cesser ses fonctions et il le
remercie vivement au nom de la Société, de son
— 20 —
dévouement et de l'empressement qu'il a mis, en
toutes circonstances, à être utile à la Société, depuis
36 ans qu'il est membre titulaire et pendant 30 ans
qu'il a été Secrétaire-Adjoint.
. M. le Président exprime aussi ses regrets de ce
(|ue M. Le Brettevillois ayant été nommé Receveur
municipal ait cru devoir demander à être remplacé
comme Trésorier et il lui adresse tous les remer
cléments de la Société pour les services dévoués
qu'il a rendus pendant les 20 années qu'il a rempli
ses fonctions. x\I. Le Brettevillois est acclamé
Trésorier honoraire par l'unanimité des membres
présents.
Il est ensuite procédé au renouvellement du
Bureau et des Commissions permanentes, but prin-
cipal de cette séance. Leur composition, pour 1920,
est indiquée en tête du présent bulletin.
Il est donné lecture des notes recueillies par
M. Le Grin dans les publications reçues depuis la
dernière séance.
Il est ensuite décidé que les concours pour
apports aux séances mensuelles, de plantes, fleurs,
fruits, légumes, seront repris et qu'au commence-
ment d'octobre, des récompenses (primes ou mé-
dailles) seront attribuées pour ces apports.
Le Secrétaire,
P. LELIÈVHK.
t
RAPPORT
SUR LA
Situation et les TraN^aux de la Société
PENDANT L'ANNÉE 1919
(LU A LA Séance du i Décembpe)
AllîSSIEURS,
Perniolloz-moi pour me conformer aux statuts, de
vous donner quelques renseignements qui complé-
teront l'exposé de la siluatioii tinancière résultant
du rapport de la Commission qui a élé chariiée
d'examiner les comptes du Trésorier.
Du 22 novembre 1918 an 21 n(nembre 1919, les
recettes ont été de 3. ."117 fr. 13
et les dépenses de 2.611 fr. 16
r/avoir restant était de 735 fr. (*)7
.Mc^is, du 21 novembre à la fin de
l'année, il sera encaissé : subventions
pour 1919 (l"de la ville 250 fr. ; 2" du
gouvernement 260 fr.) 510 fr.
Ce qui porterait l'avoir à 1.2'i5 fr. ()7
11 y aura à régler diverses dépenses
qui peuvent être estimées à 425 fr.
Il resterait, donc, disponiljle eu (in
d'année 820 fr.
9€>
Il résulte du rapport de la Commission des comp-
tes, (d'après les indications fournies par le dévoué
M. Le Brettevillois) que la moyenne des cotisations
encaissées a été de 323 pour les années 1891 à 1900,
de 302 pour les années 1901 à 1910 inclus et que,
pour 1919, les recouvrements se sont élevés, aussi,
à 302. Ce chiffre des quittances recouvrées sera,
certainement plus important en 1920, par suite de
nombreuses admissions nouvelles qui se produisent
depuis quelque temps et se continueront certaine-
ment, et, aussi, parmi les 10 sociétaires qui ont
refusé le paiement, plusieurs qui venaient d'être
démobilisés lorsque leur quittance leur a été pré-
sentée, paieront leur cotisation l'an prochain.
Les subventions que la Société recevait avant la
guerre lui ont été restituées en partie (celle du Dé-
partement 400 fr., du (Touvernement 2()0 ff.). Quant
en ce qui concerne la ville de Cherbourg, depuis
Tan dernier, le Conseil municipal a recommencé à
allouer à la Société 250 fr., au lieu de 500 fr., avant
la guerre. Espérons que l'an prochain cette sub-
vention de 50(3 fr. sera rendue toute entière.
La publication du bulletin a pu être reprise cette
année ; mais le bureau a regretté de se voir dans la
nécessité, par suite de l'augmentation considérable
des trais d'impression, d'ajourner la publication de
rapports qui à divers points de vue présentaient un
grand intérêt.
Les séances ont continué à être tenues très ré-
gulièrement et très suivies ; d'hitéressantes commu-
nications y ont été faites.
La situation financière permettra, sans doute, de
reprendre prochainement la distribution de récom-
penses pour apports de plantes, de fleurs, de fruits
et de légumes aux séances mensuelles, en vue
d'encourager les présentations.
Les jardins de la Société oui toujours été entre-
tenus avec beaucoup de soin. Dans celui de la rue
AJonlebello, un concert a été donné, en juillet, à
— 23 —
l'occasion du 75^ anniversaire de la Société, pai- un
groupe de musiciens, sous la direction de M. Ttiom-
inin et a obtenu un grand succès. Dans celui du
Passage des Jardins, auquel M. Piard donne ses
soins appuyés de conseils si appréciés, ont été ré-
coltés de nombreux fruits (poires et raisins) qui ont
été distribués à diverses autorités, aux Dames pa-
tronnesses, ou répartis, par la voie du sort, entre les
membres présents aux séances.
Diverses visites ont été faites par le Bureau et les
Commissions, notamment aux jardins ouvriers, et
la Société a regretté de ne pouvoir accorder des
récompenses autres que des diplômes, mais les res-
sources financières devenant un peu meilleures,
peut-être pourra-t-elle, désormais, manifester d'une
façon plus efficace, Fintérêt quelle porte à une œu-
vre si utile et si recommandable à tous les égards.
Le moment n'est, peut-être, pas encore venu de
s'occuper de l'organisation d'une grande exposition
dans le genre de celle qui venait d'être close lorsque
la guerre a éclaté. Mais c'est une question que le
Bureau ne perdra pas, certainement de vue. Le
moment venu, nous sommes persuadés que nos hor-
ticulteurs tiendront à montrer les magnifiques ré-
sultais qu'Us peuvent obtenir dans leurs cultures
grâce à leur savoir-faire et aux avantages du sol et
du climat exceptionnel de notre arrondissement. En
attendant, ils vont être probablement appelés, com-
me cela s'est produit il y a quelques années^, à
participer aux concours culturaux qui vont être
organisés dans le Département de la Manche.
En résumé, la situation de la Société est prospère
et malgré les difficultés qu'elle a dû supporter par
suite de la guerre, elle n'a pas été indifférente aux
misères éprouvées par les habitants des régions
envahies et c'est avec empressemeat que les socié-
taires ont répondu à l'appel qui lui a été fait par la
Société Nationale d'Horticulture en vue de venir en
aide à tous ceux qui, au point de vue horticole, ont
24
eu h soiiiïnr de rinvasion. La souscription ouverte
par notre Société a produit la somme de 489 fr., la
plus forte qui ait été recueillie par la Société Natio-
nnle et qui n fnit honneur à la générosité de nos
collègues.
Une preuve de rattachement de ses membres
pour la Société d'Horticulture c'est qu'elle en comp-
te, actuellement, 5 qui ont plus de 50 années de
sociétariat. Des médailles d'argent ont été remises,
cette année, conformément à l'usage adopté, à
MM. Contant, Langlois et Lelièvre qui se trouvaient
dans ce cas, comme en avaient reçu précédemment,
MM. Alfred Rossel et Desquesnes, ainsi que le
regretté M. Robin.
C'est, d'ailleurs, à l'excellent esprit régnant dans
notre Société, aux cordiales relations entretenues
par ses membres, à leur désir d'être utiles à l'asso-
ciation et aux sympathies qu'elle rencontre de toutes
parts qu'est due sa prospérité qui ne fera qu'aug-
menter, sovons-en certains.
Le Secrétaire^
P. LELIÈVHE
%^^-r#^ ^wq^r#^ >'^cgS^^*^
/vOv\^ /^Ô*\^ ^/^Ô*»\
en
RAPPORT lu à la Séance du h Juillet mm
Chez M. Galis, à la Bâte (Commune de Tourlaville)
Sur l;i demanda de M. Galis, la Société d'ilorti-
eidturea fait la visite de son jardin le 19 juin dernier.
Le rendez-vous fut fixé à 2 heures, place du
Château, au départ des Tramwavs.
Liaient préseids : ALU. Corbière, président ;
Piard, Dépinée, Lelièvre, membres du Bureau ;
Crova, Adam, Mahaut, Saillard, membres des Com-
missions des cultures d'utilité et d'agrément, et
Thommin, secrétaire adjoint désigné comme rap-
porteur.
La propriété de M. (lalis se trouve à 1 kilomètre
environ de la place de Tourlaville sur la l'oute
déparlementale de Cherbourg à St-Pierre. Un y
accède par une avenue de jeunes et beaux tilleuls
plantés en 1907. Pendant la guerre les poilus can-
tonnés à Tourlaville, ayant reçu du propriétaire un
accueil chaleureux, on! baptisé cette avenue du
nom du vainqueur de la Marne. Une pancarte dé-
corée avec goût des drapeaux alliés pdrte cette
inscription: « li-18 Avenue iVbu'échal Jollre ».
Nous sommes reçus très gracieusement par M. et
M"'" (lalis (pii nous font les honneurs de leur jardin.
Ce jardin, d'une contenance de 20 ares environ,
comprend un jardin d'agrémeid d lui potager. En
arrivant on croirait arriver dans un parc : à gauche.
- 26 —
une corbeille de bégonias aux fleurs rouges, une
jolie collection de pélargoniums aux teintes variées,
un massif de giroflées grecques, le tout encadré
d'une bordure de pensées Violette Cornuta ; à l'en-
trée d'une allée nous remarquons un vieux tronc
de saule sur lequel poussent des fougères.
Dans les massifs et pelouses se trouvent quantité
de rosiers parmi lesquels nous remarquons : La
France, blanche, Harry Karl, Princesse Marie d'Or-
léans, Catherine Mermet, Docteur Tillier, Lion Rose,
de forme et de couleurs les plus variées.
Un très bel Araucaria attire nos regards ; ce qui
en fait la beauté, c'est qu'il est complètement garni
à sa base, chose rare. M. Galis fait remarquer que
plusieurs fois par an, il nettoie le pied et le débar
rasse de l'herbe et des déchets qui s'amassent au
dessous, et il attribue sa vigueur à ces soins de
propreté.
Plus loin, nous admirons des collections de mu-
fliers, de pois de senteur de coloris divers, des pieds
d'alouette aux teintes bleu vif et bleu pâle, une de
ces plantes est remarquable par sa hauteur, une
autre collection de pivoines rouges et roses ; un
massif d'oxalis de toute beauté et un spirea nroncus
complètent l'ensemble de ce beau jardin. Un mas-
sif de dahlias promet aussi une superbe floraison.
Dans cotte partie du jardin se trouve un plant de
fraisiers, l'Or du Rhin, fraise hâtive et ne craignant
pas les insectes.
Une serre qui ne comprend que des vignes Chas-
selas, Frankenthal, Black Alicante, Directeur Tisse-
rand aux grappes nombreuses et de belle appa-
rence promet une bonne récolte.
M. Piard, notre distingué professeur donne quel-
ques détails sur la vigne et nous fait un petit cours
sur 1m fécondation du rnisiii que In Conuiiission
écoute avec la plus grande altention.
En sortnni de la serre nous arrivous au potager
qui comprend les légumes nécessaires aux besoins
— 27 —
(lu méjiage. Un carré tlo pommes de terre (Belle de
Foiileiiay), salade, eiv(^s, choux, carottes, haricots
et un pois écossé nain le Stratagème qui semé en
novembre, se récolte au commencement de juin.
Ce pois a ravantage d'occuper peu de place et
d'être productif et excellent.
Nous arrivons maintenant à la partie la plus in-
téressante de Jiotre visite : les fraisiers, ([ui sont
l'objet de tous les soins de M. et M'"° Galis.
Les principales espèces cultivées sont le Docteur
Morère et Madame Moutot : les fruits sont nom-
breux et rivalisent de grosseur et de beauté ; que
de travail il a fallu pour arriver à un pareil résultat 1
Des fruits, et ils sont nombreux, atteignent une
grosseur énorme et pèsent jusqu'à 50 grammes.
Tous ces plants de fraisiers ont comme bordure
des pissenlits améliorés. Ils servent à Talimentation
et en même temps de nourriture pour les lapins qui
en sont très friands.
M. Galis fait un très grand commerce de ses
fraises qui sont vendues dans Tourlaville et expé-
diées un peu partout.
Pour Tourlaville, la vente se fait sur place, dans
des paniers en peuplier de contenances différentes :
1/2 livre forme ronde, 1 livre forme carrée, 2 livres,
i livres, forme rectangulaire.
Pour l'expédition en plus grande quantité, les
fraises sont placées dans des paniers plats, chaque
panier porte une étiquette relatant la tare, ce qui
simplifie le travail pour la pesée des fraises.
La Commission avait fait remarquer que les vignes
portaient des gourmands, mais M. Galis en trouve
l'utilité pour décorer ses paniers de fraises. Avec
5 feuilles placées symétiquement il sait orner ses
petits paniers et leur donner un aspect décoratif,
c'est aussi une économie de papier qui n'est pas à
négliger par ces temps de vie chère.
Nous avons remarqué la culture des fraises en
tonneau (Kœnig Albert), peu pratiquée dans notre
— 28 —
contrée. Les avantages de cette méthode sont, je
pense, les suivants : soins de culture supprimés, les
fruits ne traînant pas à terre sont toujours propres
et moins en butte aux ravages des limaces, enfin la,
cueillette en est plus facile. Pour arriver à une bonne
récolte il faut surtout donner de l'eau en abondance.
Les maraudeurs ne peuvent pénétrer dans le jar-
din de M. (îalis, bien enclos de murs, garnis de
nombreux poiriers en espalier. Il y a quand même
à lutter contre de nombreux voleurs ailés: geais,
grives et merles, qui s'attaquent aux plus belles
fraises. Ils ne les mangent pas sur place; ils pren-
nent un beau fruit, car ils ne s'attaquent jamais aux
petits, et vont le déguster dans les pommiers voisins.
Grâce à la carabine qui est toujours à portée de la
main de M. dalis et aux nombreux pièges tendus au
bord des allées, la superbe récolte n'a pas trop à
souffrir de ces hôtes indésirables.
L'herbe des pelouses est utilisée pour la nourri-
ture des lapins ; une sorte de rocher leur sert d'habi-
tation pour la nuit et le mauvais temps. Dans la
journée ils sont en liberté dans un espace clos d'un
treillage en til de fer; d'autres lapins placés sous ua
garde manger, dont le fond a été enlevé, mangent
l'herbe savoureuse à l'abri du soleil et de l'humidité.
Ces lapins sont frais et dispos et ont, paraît-il, une
chair excellente.
Sur les instances de M. et M'"*^ Galis, la Commis-
sion a dégusté diverses variétés de fraises et a cons-
taté que la saveur en était ex([uise. Elle a renouvelé
ses félicitations aux propriétaires o\ s'est retirée
enchantée de sa visite.
Chez IVI. Adam, rue Don-Pedro
Ce jardin est situé derrière la maison de M. Adam,
rue Don-Pedro. Pour arriver à ce jardin, on traverse
une serre plantée de vignes Chasselas et Krankenthal
bien entretenue promettant une très bonne récolte.
Le jardin, de peUle dimension, présente nn coup
d'œil très agréable : ce qui attire surtout le regard
de la Commission c'est une magnifique collection de
roses en pleine floraison et de coloris variés : Fran-
çois-Ca»ppée, Lyon-Uose, France-Blanche, Maman-
Cochet, et enfin une des plus belles, la Reine-des-
Neiges. Un petit parterre de bégonias et de pélar-
g^niums complète ce coin délicieux.
Le long du mur, une Ronce Framboise produit en
abondance de beaux et excellents fruits ; plusieurs
variétés de poiriers très vigoureux : Poire Duchesse,
Beurré Hardy, Louise-Bonne, William.
Le potager contient tous les légumes destinés à
Talimentation : choux, carottes, échalottes, pommes
de terre Marjolaine, poireaux, salades et quelques
plants de fraisiers Madame-Moutot, d'excellent
rapport.
Nous adressons nos félicitations à M. Adam pour
la très bonne tenue de son jardin où il a su réunir
dans un espace restreint Tutile et l'agréable.
Le Rapporteur de la Commission
THOMMIN.
L'HIVER DE J9J6'î9f7
A Cherbourg
l^a douceur de notre climat u'esL plus à démontrer.
Profitant habilement de circonstances très avan-
tageuses pour racclimatation des plantes exotiques,
nos horticulteurs et amateurs ont peu à peu trans-
formé, depuis plus d'un demi-siècle, ta végétation
de nos parcs et de nos jardins et leur ont donné un
aspect qui déroute, à son arrivée chez nous, le
voyageur non averti.
Malheureusement, de loin en loin des hivers ex-
ceptionnels menacent de compromettre les résultats
lentement acquis.
On n'avait pas eu à Cherbourg de froids rigoureux
depuis l'hiver 1894-95, où pendant 21 jours consé-
cutifs (du 26 janvier au 17 février) il gela toutes les
nuits, le minimum observé étant de — 6", la moyen-
ne des minima journaliers — 2". 3 et les maxima
variant de — 2" à à +5°, 5. Au début de cette période,
il y avait eu une chute de neige assez abondante, qui
resta sur le sol presque jusqu'à la tiu.
En 1910 nous eûmes une seule gel(';e blancbe en
octobre, le21. Jusqu'en janvierpas de froid sensible;
mais le 16 et le 17 janvier le thermomètre descen-
dit au dessous de ()"'{ — 3" le IGi. Dans la nuit du 2(»
au 21 connnenea ime [)éi'iode de froids rigoureux
tout à fait ctnnparable à celle de l'hiver 1894-95 ;
elle ne prit fin que le 12 février. Il gela toutes les
— 31 —
nuits, sauf deux. Le luiuimun observé fut de — 5", 8
le 4 février à la station de la Société Flammarion,
MU parc Liais. La moyenne des minimafutde — 1"/.);
les maxima varièrent de 0° à + 4'^,(). [1 y eut quel-
ques chutes de neige, peu abondantes (').
De mes observations personnelles et de celles qu'ont
bien voulu me transmettre plusieurs de nos sociétaires,
en particulier : M. Léon Favier, avocat, propriétaire
du magnitique domaine de la Fauconnière ; M. le
commandant Fontaine, rue de la Bucaille, 17; M.
Letullier, jardinier de la Société d'Horticulture ; M.
Poupeville, agent-voyer, directeur du jardin public
du Houle, etc., il résulte que les dégâts causés par
l'hiver 1910-17 ne sont pas, en somme, aussi graves
qu'on eût pu le craindre et que les pertes éprouvées
sont dues, au moins autant à la persistance des vents
de nord et de nord-ouest, qui out soufflé durant tou-
te la période de froid, qu'à l'abaissement même de
la température, ainsi que l'indique avec raison M.
Letullier dans son article ci-après.
Voici les principaux faits observés.
I. — Ont gelé complètement :
Tous les Anthémis des jardins {Chri/santhemwti.
frutescensL.)
Tous les Pélargoniums (vulgairement Géraniums),
qui ne résistent pas au dessous de — 2^.
La plupart des Véroniques ligneuses à feuilles
persistantes ( Veronica speciosa, salirifolia, Lindleya-
na^ etc.) ; toutefois les pieds Agés d'une dizaine
d'années n'ont généralement souffert que dans leurs
rameaux, et plusieurs même ont résisté complète-
ment, ainsi que je l'ai constate dans tous les jardins
de la baie Ste Anne qui bordent la route de Quer-
queville.
(1) Jo (lois ces renseignements précis h l'obligeance de M. le
commandant Cli. Rey, le distingué président de la Société Scienti-
fique Flammarion de Cherbourg.
— 3^ —
Beaucoup de pieds du So/ani/m jasmuioides, d'un
si gracieux effet et si répandu à Cherbourg ; çà et
là quelques exemplaires n'ont gelé que partiellement
et ont repoussé avec vigueur.
II. — X'oiil souffert que légèrement (feuillage plus
ou moins roussi ; rarement sommités herbacées ge-
lées, qui u'ont fait que retarder la végétation) :
Lauriers ordinaires [Lauriis nohilis), lauriers-roses
\ Xeriuin Oleander), lauriers-tins. Chois y a ternata^
myrtes, genêts d'Espagne, Magnolias àfenillespersis-
huites, Èugenia apiculata. Passiflores, Mitldenbechia,
Mitraria coccinea, Colletia spinosa^ Beschorneria
multiflora, Phœnijc canariensis^ Cocos affstralis, Poi/r-
7'etia mexicana, Agave americana^ Gunnera scahra,
Eucabjptus Globulus, etc.
III. — Ont résisté sans dommage npparent :
Tous nos figuiers, camellias, cistes ladanifères,
Pittosporum undulatum, Buddleia iCohillei, eic.),Es-
aillonia ruhra, arbousiers, azalées et rhododendrons,
tuchsias dits de Jersey, poussant partout en haies ou
en buissons ; Clianthus magnificiis ^ Ara/ia Sieboldii,
Phormiums (tena./; variegata.Colensoï)^ Acacia deal-
hata, Draca3nas, Trachycarpus (Gham8erops;<?.2-ce/5«,
Ghamœrops humilis, etc. ■
Il était particulièrement intéressant de savoir quel
serait le résultat de l'hiver 1916-17 sur deux genres
d'arbres, les Acacias (ou Mimosas) et les Eucalyp-
tus, dont M. Favier entreprend avec persévérance
depuis plusieurs années la naturalisation dans sa
propriété de la Fauconnière (altit. environ 50 m.),
oîi la température descend t ou 3" plus bas qu'à
Cherbourg même.
L'Acacia dealhata n'a pas souflert et a fleuri
nbondauiment au printemps; Xq meJano.rylon a gelé
jusqu'à 1 m. du sol environ, mais a repoussé de])uis
avec vigueur. Quant aux Acacias (dftt/sata, cultri-
formis, liaileyana, floribunda [retinoides)^ podalyri-
l'olia, linifoiia, rerticUlata, dpcurrens, lonyifolia,
inoUissiina et cyanophylla^ ils ont entièrement gelé.
— 33 —
Les Kiicalyptus urnigera et coccif'pra oui adniira-
hlcinciit résisté, iiiéiuo aux expositions les moins
aljritées ; E. coriacea a eu seulement une partie de
son feuillage desséché. Les JS'. Gunnii^ pulverulenla,
cinerea^ stellulata^ n'ont perdu, en général, que de
menus rameaux. Les ciminalis et Cambagei ont été
plus fortement atteints. Quant aux Suiit/iii, Maideni,
Consideneana, delegatensis^ udcrophylla et obliqua (ou
gigantea\, la plupart ont gelé juscju'au sol : mais
certains sujets ont repoussé du pied vigoureuse-
ment. Les E. meUiodoni, Muelleri et robuUa ont
totalement disparu.
11 est à remarquer que les espèces dites « alpines »
lancées par la maison Vilmorin ne semblent pas avoir
montré une résistance an froid supérieure à celle
du Globuliis\ plusieurs même ont été plus maltraitées.
L. GOHBIÈUE.
LES VENTS D'EST CAUSE DES DÉGÂTS
pour certains Végétaux ( )
A la suite de Thiver que nous venons de subir,
je crois que la persistance des vents d'est et nord-
est a été la cause principale de la mort de beaucoup
d'arbustes ou tout nu moins la cause que certaines
espèces ont souffert dans certains jardins quand
dans d'autres les mêmes arbustes avaient peu souf-
fert grâce à l'orientation des jardins et l'emplacement
occupé par ces végétaux.
Ainsi, j'ai vu la plupart des Solanum jasminoïdes
de même que les Muhlenbeckia morts ; à côté de
ceux-ci, quelques exemplaires en petit nombre ont
échappé et repoussé sur le gros bois.
Il en est de même pour les Fuchsias à grandes
fleurs qui ne repoussent que du pied sur la souche.
Le fuchsia dit de Jersey a perdu ses extrémités et la
variété dite de Sl-Vaast ne repousse que sur le gros
bois. Les- véroniques ont subi le même sort et ne
repoussent que sur le pied.
Les Eucalyptus Globulus ont beaucoup souffert,
mais malgré les prévisions de certains de nos
collègues, ils repoussent et l'on n'aura pas de pertes
de ce côté .
Nos ChamoTops e.rcelsa qui ue se trouvaient pas
dans une situation abritée, ont eu leurs palmes très
abîmées et beaucoup avaient un bien triste aspect, le
bout des feuilles étant séché et brisé.
Nos belles touffes de Phormium^ dont les feuilles
étaient congelées, ont été brisées par le vent ; aussi
les variétés lenax variegata et Colensoi ont-elles
beaucoup perdu de leur gracieux aspect.
(1) Note lue à la séance du !«■• .Juillet 1917.
— 35 —
Les Maynolia (jrtmdi/lora à feuilles persistantes
ont eu leurs extrémités gelées et d'autres espèces
oui perdu ;iussi toutes leurs feuilles et, par consé-
quent, lu plupart ne lleuriront pas cet été.
Se basant sur la douceur de nos hivers, on a
laissé hiverner en terre les tubercules de Dahlias qui
oui été tous perdus ; de même les bulbes de Bégo-
nias discolorei les rhizomes àe nos Cannas en massif
ont beaucoup souffert et nombreux sont ceux ([ui
n'ont pas repoussé. Malgré cela, la plupnrt des
plantes ornementales exotiques qui ornent nos jar-
dins donnent leurs floraisons: Dracœna indivisa,
Phornmini tenax variegata^ Cliamœrops excelsa, lies-
cliorneria multiflora, et Ton peut voir au parc Liais,
dnns le groupe des Agaves deux magnifiques Agave
americana qui présentent chacun une superbe tige
flornle qui va s'épanouir.
Chez nos horticulteurs, les pertes par le Iroid ont
été très importantes, surtout dans les serres, vu la
pénurie du charbon, et les palmiers genre kentia,
Areca ont perdu leurs feuilles ; de même, les Cli-
vias, etc .
Pour terminer, un mot sur les cultures maraîchè-
res. Elles aussi ont été très atteintes, surtout les
choux-fleurs, les artichauts, que depuis des années,
vu le manque de main-d'œuvre, on négligeait de
couvrir ou buter. Beaucoup sont morts, sauf ceux
qui étaient cultivés sur le bord même de la mer.
Aussi, ceux qui ont repoussé ont donné leurs pro-
duits beaucoup plus tard que d'habitude et le prix
de vente sur le marché, à la date du 15 juin, était
de 0 fr. 50 à 0 fr. 6(1 pour les gros artichauts dits
du pays. De même les petits choux àplanter au prin-
temps étaient vendus dix francs le cent, pi'ix qui
n'avait pas été atteint au grand hiver de 18')1.
A. LETULLlh:H.
Visite des Jardins Ouvriers
Extrait du Rapport de M. Thommin
(Lu à la séance du 7 Septembre lyiy)
Sur le désir exprimé par la Commission adminis-
trative du Bureau de Bienfaisance, le bureau et les
membres des commissions de la Société d'Horticul-
ture de Cherbourg se sont rendus le Dimanche
29 Juin 1919, pour procéder à la visite annuelle
des différents groupes des jardins ouvriers de
Cherbourg.
Etaient présents: MM. Corbière, président de la
Société d'Horticulture ; Le CarpenLier, Lefaucon-
nier, membres ; Thommin, secrétaire adjoint.
Le Bureau de Bienfaisance était représenté par
MM. Biard, Saillard ; Baudry, secrétaire général ;
Martin, surveillant.
M. Thommin est désigné pour faire le rapport de
ces visites.
Actuellement, 231 ménages comprenant 952 en-
fants ont à leur disposition une parcelle de jardin.
Une nouvelle création a été faite dans le groupe
Saint-Sauveur ; un champ en contre-bas, rempli
d'eau l'année dernière, a été défriché et réparti entre
cinq familles au mois d'avril 1919. Ce terrain,
asséché en délournnnt le cours de l'eau, est main-
tenant des plus frais et la récolte promet d'être
mîiguifique.
Dans le groupe Duhamel, nue parcelle de terrain
inculte qui se trouvait à l'entrée a été défrichée et
est maintenant en plein rapport.
— 37 —
Dans les jardins de l'amont Quentin se trouve un
orme dont j'ai parlé dans mon rapport du 14 juillet
1*.)17 : cet orme crée un dani;erpour les possesseurs
de parcelles de jardin environnantes ; le Bureau de
Bienlaisance s'occupera de le faire abattre et s'a-
dressera, pour ce, au propriétaire.
Dans le jardin de la Fauconnière, deux parcelles
de jardin, non encore cultivées, seront réparties par
les soins du Bureau de Bienfaisance le plus tôt
possible.
A propos de l'apponl du fumier dans ce jardin,
dont l'accès est très diflicile par Tentrée actuelle,
une démarche sera faite à la Chefferie du dénie, en
vue d'obtenir l'autorisation de passage sur le terrain
militaire bornant le haut de ce jardin, pour fneiliter
l'introduction d'engrais et de fumier.
Un terrain qui se trouve h l'entrée étant libre, on
fera les démarches nécessaires pour en obtenir la
location en vue de l'utiliser en jardins ouvriers.
La Commission a constaté les progrès réalisés
dans les jardins ouvriers ; d'une façon générale,
tous les groupes sont très bien tenus et présentent
une sérieuse amélioration sur les années précé-
dentes. La récolte, malgré la grande sécheresse,
s'annonce abondante.
La Société a décidé cpi'il serait remis, couimc les
nnnées précédentes, 50 diphjmes aux personnes
cultivant ces jardins, dont les noms seront donnés
par l'administration du Bureau de Bienfaisance.
— 38 —
Enquête sur la Pomologie Normande
M. i\iiguste Chevalier, chef de la Mission perma-
nente cFEtudes des Cultures et Jardins d'Essais
Coloniaux au Ministère des Colonies, directeur de
l'Institut Scientifique de Saigon, frappé des progrès
merveilleux réalisés par l'agriculture et l'fiorticul-
ture dans les pays où les méthodes scientifiques les
plus niodernes ont été appliquées, a pensé qu'il
importait de substituer ces procédés à la routine et
à l'empirisme qui président trop souvent au choix
des pommiers à cidre.
Pour utiliser les connaissances des professionnels
et des amateurs qui, par des études et des expérien-
ces isolées, ont obtenu des résultats probants, M.
Chevalier a rédigé un questionnaire recommandé à
l'attention des membres des Sociétés d'Agriculture
et d'Horticulture. Nous le donnons ici en priant les
sociétaires qui auraient recueilli quelques observa-
tions intéressant le sujet de les adresser à M. Cor-
bière, président de notre Société.
1" Dégénérescence des variétés anciennes multipliées
par la greffe. — Croyez-vous à cette dégénérescen-
ce? Connaissez-vous des variétés qui, à âge et situa-
lion égales, sont moins robustes ou moins productives
qu'au temps de votre jeunesse ? Qu'est-ce qui a dégé-
néré (le rendement, hi résistance aux maladies, la
vigueur) ?
2" Création de nouvelles variétés. — Eu voit-on
apparaître souvent qui aient de réelles qualités ?
Connaissez-vous des pépiniéristes qui se soienl occu-
pés de cette (piestion? Je crois qu'on procède tou-
jours empinqu(Mnent chez nous et quand on rencontre
un Iranc de pied de bonne qualité on le multiplie
par la gretï'e.
— 31) —
3" Vieillissement des pommiers. — A quel Age un
arbre est-il en pleine produelion ? A ([ue' Af^-e cuni-
mence-t-il à décliner? Faul-il l'abattre sans attendre
sa mort? Le vieillissement dépend-il de la variété ?
4" Variations locales de la même mriété multipliée
en deux points dif/érent s. — Une variété, ({uand elle
est transportée d'un lieu à un autre parla grelï'e, se
transfbrnie-t-elle ?
5" Influence du terrain. — Y a-t-il des variétés qui
conviennent mieux pour les terrams siliceux, d'autres
pour les terrains calcaires, le voisinage de la mer,
etc. ?
6** Influence du climcit. — Les diverses variétés
subissent-elles d'une manière différente l'action du
climat ?
1^ Production biennale. — Comment expliquez-
vous que la plupart des pommiers ne produisent que
tous les deux ans ? Peut-on y remédier?
8" Influence de la lune sur les dwerses opérations
cultu raies (taille, greffe, transplantation). -— Croyez-
vous à cette influence ? A quel moment faut-il opérer ?
9^ Influence du sujet sur la greffe. — (Croyez-vous
à cette influence ? Pour avoir des sujets à greffer,
peut-on semer indifféremment des pépins de n'im-
porte quelle variété ou en est-il qui soient préférables ?
10° Sauvageons. — l^xiste-t-il des pommiers abso-
lument sauvages dans les forets de la Manche ? Ces
sauvageons sont-ils préférables comme porte-grelfes?
3*
T
— 40 —
Les acclimatations d'arbres utiles
en France et spécialement dans le Midi
et dans la Normandie
Ce titre est celui criinim])ortant et très intéressant
travail de M. Aug'. Chevalier, que Fauteur a com-
muniqué à notre Président, Al. Corbière. Nous
regrettons de ne pouvoir en donner, dans notre
Bulletin, qu'un bien pâle et sommaire aperçu.
Ce mémoire débute ainsi :
« Le programme de l'acclimatation et de l'amélio-
ration des plantes utiles à l'homme, dont la réalisation
dépend avant tout de la création de stations expéri-
mentales spécialisées pour l'agriculture et les forêts,
ne doit pas viser seulement les Colonies françaises.
» Sur notre propre territoire, une tâche considé-
rable reste à accomplir, relevant du domaine de la
bioh)gie végétale, notamment en viticulture, en pomo-
logie, dans la sélection des céréales, etc. Enfin, la
composition de nos forêts ne s'est, pour ainsi dire,
pas modifiée depuis des siècles, bien qu'un grand
nombre d'essences précieuses aient été introduites
de toutes les parties du monde. Ces espèces sont
demeurées cantonnées, jusqu'à ce jour, dans les jar-
dins botaniques ou dans les parcs de riches ama-
teurs. Très rares sont les espèces exotiques qui ont
été multipliées au point d'être répandues partout
aujourd'hui ».
M. Chevalier rappelant ensuite les acclimatations
anciennes, signale que beaucoup de végétaux' que
l'on voit en France, sont dus à des acclimatations,
notamment le ponnnior. Il indique les mesures prises
par les divers gouvernements pour encourager et
seconder les plantations d'arbres lorestierset h^uitiers.
Après avoir mentionné les introductions faites, en
ces derniers temps, dans le reste de la France et
— 41 —
iiotamiiieiit dans le Midi, M. Gliovalier consacre aux
accliiualalions d'arbres et d'arbustes eu Normandie
un chapitre spécial conunençant ainsi :
« Si du littoral méditerranéen on se transporte à
l'autre extrémité de la Fi'auco, sur la bordure de la
Manche mouillant la cote nord du Cotentin, on
retrouve une région au climat tout à fait ditïéreut
mais qui se [jrête aussi admirablement bien à l'accli-
matation d'un grand nombre de plantes des pays
chauds. C'est aux environs de Cherbourg qu'ont été
poursuivies, surtout sous les auspices de la Société
d'Horticulture de cette ville, les acclimatations de
végétaux exotiques susceptibles de réussir dans cette
partie de notre territoire.
» La douceur du climat influencé par le courant
du Gulf-stream est telle que les gelées sont presque
inconnues à Cherbourg, Des pluies tièdes réparties
également, presque tout au long de l'année, créent
un milieu favorable à la vie d'un grand nombre de
plantes des pays chauds et humides. Aussi, les envi-
rons de Cherbourg, les coins abrités de la llague,
les des Chausev, les îles au^lo-normandes donnent
asile, aujourd'hui, à un grand nombre de plantes
exotiques qui y prospèrent mieux que partout ail-
leurs. Dès qu'on pénètre dans l'intérieur de la Nor-
mandie, l'influence du climat chaud cesse de se taire
sentir. A Caen, toutefois, plusieurs essences de la
région méditerranéenne peuvent encore se cultiver.
Dans l'Orne, elles sont plus exposées aux gelées.
Aussi, pour les régions intérieures, c'est presque ex-
clusivement dans le domaine forestier que d'importan-
tes acclimatationsontétéréahsées depuis un siècle ».
M. Chevalier énumère les plantes, arbres et arbus-
tes exotiques acclimatés: « A, dans la région de
Cherbourg; B, dans la région de Caen ; C, dans le
département de l'Orne ». En ce qui concerne Cher-
bourg, il dit :
« C'est une grande surprise pour le voyageur
débarquant à Cherbourg de se trouver brusquement.
— A2 —
dans les jardins de la ville, environné d'une végé-
tation d'aspect tropical, rappelant la Flore que l'on
a l'habitude de rencontrer à Madère, à Lisbonne ou
dans les parcs de notre côte d'Azur: palmiers variés,
dracœnas, bambous, mimosas. Sont signalés comme
méritant de retenir spécialement l'attention : des pal-
miers, des Df'acœnas Draco^ des pliormium tenax très
forts et vigoureux portant très souvent des graines;
des Eucali/ptifs, un fuchsia chargé de fleurs presque
toute l'année, des mimosas (spécialement V Acacia
dealbata portant de fortes grappes de fleurs) ».
L'auteur passe ensuite en revue les trois princi-
pales collections déplantes exotiques qu'il a visitées
en octobre 1919, « guidé par M. Corbière, le savant
botaniste normand qui connaît si bien toutes les
espèces spontanées et cultivées de notre région » :
le jardin de la Société d'Horticulture de Cherbourg,
le parc Liais, le domaine de M. Favier à la Fauconnière.
M. Chevalier ajoute : « Ce qui frappe le plus dans
le domaine de la Fauconnière, c'est le souci que l'on
a pris de conserver la végétation spontanée. Les
plantes introduites y vivent au milieu des autochto-
nes et y produisent les associations les plus inatten-
dues. C'est ainsi que les Cistes, les bruyères médi-
terranéennes, le Lavandula vera de la Provence, les
chênes verts raboui?ris vivent en association avec
les bruyères de l'Ouest et avec VUlex Galliispéc'm\ h
cette région. Les cistes méditerranéens des terrains
siliceux se sont si bien acclimatés qu'ils se sèment
d'eux-mêmes à travers les bruyères et ils ont formé
plusieurs hybrides naturels entouflès plus vigoureu-
ses que les parents. »
Dans le chapitre 5, M. Chevalier traite de VUti-
litf' des acclimatations d^cssmces forestières ; dans le
chapili-e (), d ' VAcc/iaiatation d'arh'es fruitiers nou-
ceauj ; dans le chapitre 7, de V Acclimatation, d'ar-
bres et d^arùi/stes jownissant des produits pour F indus-
trie; dans le cliapitre 8, de V Amélioration des arbres
fruitiers indigènes ; il signale qu'on pourrait obtenir
— 43 —
des variétés plus jjarlaites de vignes, de pommiers,
de poiriers, de cerisiers, d'abricotiers, ou présentant
des qualités spéciales, soit en les créant parla sélec-
tion et rhybridation, soit eu les introduisant des pays
où elles existent déjà.
« C'est ainsi, dil-il, qu'en Chine, par exemple, il
existe des races et même des espèces de pêchers et
de chAtaii;niers qui n'ont pas encore été introduits
en Europe et qui pourront y vivre. Ces types croisés
avec nos races françaises amèneront la production
de nouvelles variétés, et il n'est pas douteux qu'il
s'en trouvera ayant des qualités qui les teront recher-
cher. Nos pommiers et poiriers à cidre pourront
également être améliorés par des croisements métho-
diques analogues à ceux qui se poursuivent depuis
de longues années au Canada et aux Etats-Unis.
« Il est stupéfiant, dit-il, que la Normandie, la
Bretagne et le Maine, qui produisent annuellement
pour plus d'un demi-milliard de fruits à cidre, ne
possèdent pas encore de vergers d'études ».
Ee travail de M. Chevalier se termine par des con-
clusions dont voici le dernier paragraphe:
« Des j)rogrammes destinés à réformer nos ser-
vices agricoles officiels se préparent en ce moment.
Nous demandons que dans ces programmes, il soit
fait à Tacclimatation et à l'amélioration des plantes
utiles à l'homme une })lace en rapport avec l'impor-
tance qu'ont ces questions pour le perlectionnement
de l'agriculture de la France et de ses colonies ;
c'est surtout par la création de stations expérimen-
tales spécialisées, suffisamment dotées, que des pro-
grès pourront être réalisés ».
La Société Nationale d'Acclimatation de Finance, dans
sa séance du 15 février 1920, après avoir entendu le
rapport de M. Chevalier sur racclimatation des plantes
utiles en France et dans les colonies...
A émis, à l'unanimité, les vœux suivants :
1" Qu'il soit créé sur le territoire national et dans les
— 44 —
colonies françaises des stations expérimentales spécia-
lisées pour l'étude des principales cultures à dévelop-
per ;
2° Que les établis?ements publics destinés aux accli-
matations ou à l'amélioration des plantes qui existent
déjà ou ceux qui seront créés (stations agricoles expé-
rimentales, instituts scientifiques aux colonies) soient
dotés de moyens suffisants en personnel et en matériel
et qu'ils aient une stabilité qui permette d'assurer
la pérennité de leurs recherches ;
3" Que chaque station expérimentale relevant d'un
service d'Etat publie annuellement, avant le 31 Mars,
un rapport faisant connaître les essais entrepris et les
lésuUats obtenus dans l'année précédente ;
k" Qu'il soit lait une large publicité aux résultats
obtenus et que des graines, des boutures ou des greffes
des végétaux acclimatés ou améliorés soient distribuées
au public en temps opportun...
La Société d'Horticulture de Cherbour^u-, dans sa
séance du 7 mars 1920, où elle a pris connaissance
du rapport de M. Chevalier, y a adhéré entièrement
et unanimement.
Il y aurait un puissant intérêt à ce que l'important
travail de M. Chevalier reçût la plus grande publi-
cité possible et que ses conseils fussent mis en appli-
cation.
Notre Société est heureuse et fière de compter ce
savant ;ui nombre de ses membres correspondants.
P. I.ELIEVHE.
X
— i5 —
OR OL06I
En 1919, la Société a eu la douleur de voir la
mort lui enlever sept de ses membres titulaires.
.M .M. Binde] et 11 net, commis principaux {\r la
marine, en retraite ; iiamon, propriétaire ; Philippe,
marchand de chaussures, s'intéressaient vivement
à la Société et prenaient part à ses réunions.
M. FoUiot, ancien huissier, membre titulaire de-
puis 1888, assistait aux séances mensuelles autant
qu'il le pouvait ot son nge avancé ne l'empêchait
pas de s'occuper encore de jardinage peu de temps
avant sa mort.
M. Le Flamand, négociant, était président du
Syndicat des maraîchers de Tourlaville et entretenait
de bonnes relations avec la Société d'Horticulture.
M. Ruel, propriétaire, prenait part aux séances
de la Société (dans lesquelles il faisait des commu-
nications intéressantes) et aux visites de jardins.
Lors d'une excursion à Carteret, il avait permis
de visiter le beau jardin qu'il possédait dans cette
commune.
Les décès de ces excellents membres ont vive-
ment affecté la Société et aux séances mensuelles,
au fur et à mesure qu'ils se sont produits, M. le
Président, au nom de tous, a adressé de vives et
sympathiques condoléances aux familles des défunts,
comme il l'a fait d'ailleurs lorsque des sociétaires
ont perdu l'un des leurs.
P. LELIÈVllE.
ADMISSIONS EN 1919
DAME PATRONNESSE
M"« Carré, rue Montebello, 36.
MEMBRE CORRESPONDANT
M. Chevalier, Directeur de l'Institut Scientifique de Saigon.
MEMBRES TITULAIRES
MM. Adam, propriétaire à Couville.
Brantonne, faïencier, rue au Fourdrey, 2.
Boulanger, officier d'administration d'artillerie, rue de
l'Abbaye, 23.
CoLOMBiNi, dentiste, rue St-Clément, 10.
Cotjraye du Parc, capitaine de vaisseau, rue Lesdos, 7.
Davarend, officier d'administration de 1'"'= classe de la
marine, rue Vintras, 16.
Despointes, officier d'administration de f^ classe de la
marine, rue Gambetia, 5.
DiGUET, propriétaire, rue Thiers, 36.
Dupont, imprimeur, rue Tour-Carrée, 2.
Groult, percepteur en retraite, rue du Val-de-Saire.
Hamon, propriétaire, rue Loysel, 22.
Hébert, agent technique de la marine, rue Montebello. 42.
Heirbrant, retraité de la marine, rue du Maupas
prolongée.
HÉROU, capitaine de frégate, rue de la Duché, 47.
Jeanne Edouard, négociant, rue Delaville, 9.
Jeanne André, négociant, rue de la Bucaille, 47.
Lassus, propriétaire, rue du Val-de-Saire, 179.
Lavieille, propriétaire, rue de la Polie, 8:?.
17
MM. Lemonnier, marchand de cycles, rue Loysel, 22.
LoY, industriel, rue Emmanuel-Liais, 26 et 28
Regnoni, commissaire de 1 '<= classe de la marine, rue
Montebello, 4.
Rosette, opticien-bandagiste, rue PVançois-La-Vieille, 55.
Sauvé, grainetier, rue François -La- Vieille, 3.
Taureau, commandant d'infanterie, rue Montebello, 4^.
Touraine-Desvaux, sous-chef de division, en retraite,
du Crédit foncier, rue Montebello, 78.
ValleteaU de Mouillac, capitaine d'infanterie, rue
Montebello, 4^
Vassal, lieutenant de vaisseau, rue Montebello, 69.
BULLETIN
DE LA
w/ w/
SÔCIETi DllÔITICDLTiEi
DE CHERBOURG
QPCïC-
LI
ANNEE 1920
<
^
CHERBOURG
Imprimerie de « La Dépêche de Cherbourg »
41, Rue Gambetta, 41
1921
BULLETIN
DE LA
f v
SOCIETE limCOLTilE
DE CHERBOURG
QWWS
LI
ANNÉE 1920
LI» '
CHERBOURG
Imprimerie de « La Dépêche de Cherbourg »
41, Rue Gambetta, 41
1921
Société d'Horticulture de l'Arrondissement de Cherbourg
La Société a jwm^ but de perfectiomier et d'encourager
toutes les branches de la science et de la pratique horticoles.
Elle organise, toutes les fois que ses ressources le lui
jjennettent, une Exposition estivale ou automnale, à
laquelle la carte de Membre de la Société donne droit
d'entrée gratuite tous les jours.
Elle publie, chaque année, un Bulletin qui est adressé
gratuitement à tous les Sociétaires ainsi qu'aux Membres
correspondants et aux Sociétés affiliées. Ce Bulletin con-
tient les procès-verbaux des séances, des comptes rendus
d'expositions, des rapports sur les visites de jardins et de
propriétés, divers articles ou mémoires et autres docu-
ments intéressant l'horticulture. Il offre, en outre, une
revue des publications horticoles reçues par la Société.
La Société possède, rue Montebello, 44, un jardin de
ff.oriculture et d'acclimatation, et une salle des séances qui
renferme une bibliothèque ouverte aux Sociétaires tous
les mardis, à 8 heures du soir. L'entrée du jardin est libre,
pour les Sociétaires et leur famille, tous les jours, du lever
au coucher du soleil.
Un autre jardin, consacré à l'arboriculture, est situé
rue de la Duché. Des cours y sont faits par le professeur de
la Société.
IjCS séances se tiennent dans le local de la rue Montebello,
le premier dimanche de chaque mois ; elles sont annoncées
par la voie des journaux de Cherbourg. On y traite et on
y discute toutes sortes de questions horticoles et chaque
séance se termhie par une loterie de fleurs ou de fruits de
saison, ou bien par une distribution d'ouvrages horticoles,
de graines, de boutures, de greffes, etc.
En été, de charmantes excursions dans les environs sont
organisées par les soins du Bureau.
Les personnes qui désirent acquérir des connaissances
horticoles utiles, ainsi que toutes celles qui ont à cœur de
contribuer à augmenter la richesse et le bien-être du pays
par le développement de V horticulture, sont instamment
priées d'apporter leur adhésion à la Société, et, par ce
m,oy en, d'accroître encore sa vitalité et sa puissance d'action.
Pour faire partie de la Société d'Horticulture, il faut
avoir été présenté par un Membre ou avoir adressé par
écrit une demande au Président. — Les Dames sont admi-
ses sous le nom de Darnes patronnesses ; lors des Exposi-
tions, elles constituent un Jury chargé d'attribuer certaines
récompenses .
La cotisation annuelle est de 5 francs.
Membres d'honneur de la Société
m 1 -j . j>i ^ M. le Sous-Préfet de l'Arrondissement.
Présidents a honneur ^ »/, i^ Mo.v^ ^^ ri,«.^u^.,^„
( M. le Maire de Lnerbourg.
Trésorier honoraire : M. Le Brettevillois, || I^ receveur municipal.
Membres du Bureau pour 1921
Président : M. Corbière, || I, professeur honoraire, rue Asselin, 70.
,,. r> ' j . ^ MM. Le Carpentier, avocat honoraire, rue de l'Aima, 41.
Vice-Prtsidents ^ ^e Gr.n, >j^, ||, avocat, rue Auvray, 12.
( MM. PiARD, ^, ancien négociant, rue de l'Aima, 35 bis-
Conseillers \ Macé Adrien, négociant, rue de la Duché, 35.
d^ Administration j Lefauconnœr, ^, adm. princ. de l'Inscr. mar. en ret.
( Dépinée, propriétaire, rue Segondat, 10.
Trésorier : M. Frigout, ^, officier d'admaiistration principal de la marine, en
retraite, rue Amiral-Courbet, 40,
Secrétaire : M. Lelièvre Paulin, >^, H, rue de la Polie, 18.
_ . . ( MM. Mahieu, >5i, officier d'administration de la Marine, en retr..
Secrétaires- \ ^^^ Amiral-d'Aboville, ?8.
adjoints ^ DoRANGE, employé de commerce, rue Hélain, 66.
Bibliothécaire : M. Noyon, impasse Dorival, rue de la Fontaine.
Commissions permanentes
Cultures d'utilité
MM. Le Carpentier, Président.
Cathkrine, ^, s. -caissier de la
Caisse d'Epargne, en retraite.
Saillard, propriétaire.
BouiN, agent administratif de la
Marine, en retraite.
Levéel, I^, ancien horticulteur.
Cultures d'agrément
MM. Le Crin, ^, ^, Président.
Cauvin, bandagiste.
Crova, 0. :^, II, capitaine de
frégate en retraite.
Hochet, propriétaire.
Mahaut, propriétaire.
Antoine, ancien huissier.
Comité de Rédaction
M. Corbière, || I., Président ; M. Le Carpentier, Vice-Président ;
MM. les Membres du Bureau
Directeur du Jardin de la rue ^ontebello : M. Dépinée.
Professeur d'Arboriculture et Directeur du Jardin du passage des Jardins : M. Piard, ^,
Jardinier de la Société et Professeur de Floriculture: M, Letullier.
Délégué pour convocjuer aux inhumations des Sociétaires: M. Mahieu, ^, secrétaire-
adjoint, rue Amiral-d'Aboville, 38.
ANNEE 1920
TABLE DES MATIERES
P.
Lelièvre
id.
L.
DORANGE
G
f, Levéel
L.
DORANGE
k.
Chevalier
P.
Lelièvre
id.
Avantages accordés aux Membres de la
Société et Conditions d'admission. . 2
Composition du Bureau et des Com-
missions permanentes 3
Extraits des procès-verbaux des séances j
Rapport sur la situation et les travaux
de la Société • 23
Excursion à Nacqueville 27
Exposition de Valognes 51
Visite des Jardins ouvriers 54
Sur l'origine des Pommiers à cidre ... 35
Exposition 39
Nécrologie 41
Liste des Membres admis dans l'année 42
Extraits des Procès- Verbaux
des Séances de TAnnée 1920
Séance du 8 Février
60 membres présents.
M. le Président donne lecture d'une lettre de M.
Chevalier, membre correspondant, qui, dans ses
voyages, ayant remarqué que les Anglais et les
Hollandais sont arrivés à des résultats merveilleux
pour certaines cultures, est persuadé qu'en choisis-
sant, pour les planter, de bonnes espèces de pom-
miers, on arriverait à obtenir des cidres supérieurs
à ceux que l'on obtient actuellement. Sa lettre est
accompagnée d'un questionnaire dont M. Corbière
se propose de donner connaissance à la prochaine
séance de la Société d'Agriculture. Plusieurs Socié-
taires sont d'avis qu'il pourrait en être donné aussi
connaissance par la voie des journaux.
M. Le Grin dit qu'il a lu dans VOuest-Eclair que
M. Daniel, professeur à la Faculté des sciences de
Rennes, avait indiqué les meilleures pommes à
cultiver.
M. Dépinée présente une « Pomme de fer »
provenant de Marchemaison (Orne), qui lui a été
remise par M. Deguerne et qui se conserve trois
années.
Il est donné lecture des notes prises par M. Le
Grin dans les publications reçues depuis la dernière
séance.
— 6 —
A propos d'un article de ces publications signalant
rintroductiou d'un Chardon géant provenant de
Salonique, M. Corbière dit que, dans nos grèves, se
trouve une jolie plante [Eryngium)^ connue sous le
nom de Chardon bleu.
M. Gallis présente des carottes et des betteraves
dans lesquelles il a placé des oignons de jacinthe
qui commencent à produire des tleurs, tandis qu'en-
dessous se sont formées des feuilles de betterave
et de carotte. Il faut arroser une fois par semaine.
M. le Président dit que la Société va reprendre
ses concours pour apports aux séances. Celui de
M. Gallis sera noté, par suite, après la séance, par
le Bureau et la Commission des cultures d'agrément.
Séance du 8 Mars
55 membres présents.
M. le Président rappelle que la Société vient de
perdre deux Membres titulaires s'intéressant beau-
coup à la Société : MM. Burnouf, professeur au
Lycée en retraite, et M. Hamelin, contrôleur de l""^
classe de la Marine en retraite. Les vives condo-
léances de la Société ont été adressées aux familles.
M. Crova présente des pommes douces « de
Cusset, » très cultivées aux environs de Lyon, et se
conservant assez longtemps.
M. Adam soumet aux membres présents une très
belle grappe de raisin « Gros Colman ou Dodrelabi. »
Cette variété a besoin d'être ciselée et se féconde
très bien ; elle est bonne seulement quand elle est
bien mûre. Elle a l'avantage de se conserver long-
temps. M. Adam avait, dans un appartement sans
lumière, mis In tige de la grappe présentée dans de
l'eau additionnée de sulfate de ter.
I
M. Corbière a reçu de M.. Chevalier, directeur de
rinstitut scientifique de Saïgon, membre correspon-
dant de la Société d'horticulture, un important
travail sur les acclimatations do végétaux exotiques
(pii ont été faites et qui pourraient être tentées
particulièrement dans le Midi de la France et en
Normandie. Ce travail a été inséré au Bulletin de
1919, page 40.
M. Corbière dit que M. Chevalier, en visitant les
jardins de Cherbourg, a été surpris des résultats
obtenus dans l'acclimatation des végétaux exotiques.
Il a beaucoup remarqué le beau Mimosa dealhata^
tout couvert de (leurs, dans le jardin de la Société,
où il a été planté en 1913. M. Chevalier pense que
cet arbre pourrait être cultivé dans la Hague, où il
serait une source de revenus pour les expéditions
de fleurs en France et en Angleterre. Ce mimosa ne
demande pas de soins spéciaux.
M. Chevalier avait, précédemment, adressé à M.
Corbière un questionnaire au sujet des améliorations
à apporter à la culture du pommier. M. Corbière en
a donné connaissance à la Société d'Agriculture et
il a prié, par une note insérée dans les journaux,
qu'on remette, soit à M. Le Coutour, président de
la Société d'Agriculture, soit à lui, les renseigne-
ments permettant de répondre à l'enquête provoquée
par M. Chevalier.
M. le Président fait remarquer que, cette année,
par suite de la douceur de la température pendant
l'hiver, la végétation est beaucoup en avance. Ainsi,
un marronnier est couvert de feuilles, depuis le
15 février, à l'Ecole des tilles de l'avenue Carnot.
M. Corbière signale qu'un très U)vi Mimom dealbata
qui se trouvait dans le parc Emmanuel Liais et qui
était tout couvert de boutons et VAilant/ius japonica
du jai'din de la Société, ont été abattus par le vent.
M. r.efauconnier présente une très belle pomme
« Calville rouge, » récoltée dans la propriété de sa
— 8 —
famille, à Réville. Elle a été cueillie sur un pommier
en plein vent, grelTé par son père il y a environ
vingt-cinq ans et qui porte des fruits tous les ans ;
il attribue la fertilité de ce pommier au fait qu'il a
été greffe sur place et n'a pas été transplanté. Il
n'en avait jamais été récolté d'aussi belle. Bien que
cette variété soit donnée comme mûrissant de mars
à avril, il a, souvent, conservé des pommes intactes
jusqu'à la fin du mois de mai.
Séance du 14 Avril
30 membres présents.
M. Le Grin, vice-président, exprime à M. Corbière
les vives condoléances de la Société, à l'occasion
du décès de M"'' Besnier, sa belle-sœur.
M. Dorange présente une belle collection de roses
de serre envoyées, avec une note et des étiquettes
explicatives, par M. Gallis (de Tourlaville^,. Ce sont
les roses : « Catherine Mermet, » rose carné, très
double, se tenant très longtemps ; — « Honorable
Edith GifTard, » blaBC carné ou cuivré, se tenant
très longtemps fleurie ; — « Belle Siebrecht, » rose-
œillet ; — a Luciole, » rose chiné très vif, teinte
safran, coloris variant beaucoup suivant la chaleur
et la lumière ; — « Pauline Labonté, » rose carné,
très florifère ; — « M^i*^ Marie Van Houtte, » blanc
jaunâtre, liseré rose, très florifère ; — " Francis
Dubreuil, » rouge pourpre velouté, très bonne en
plein air ; — « Franziska Kriiger, » jaune cuivré ;
— « Marie d'Orléans, » rose argenté à l'intérieur.
M. Dorange présente, encore, provenant de chez
M. Pierre Le Conte, à Landemer (Gréville), des
fleurs de soucis ayant passé l'hiver dehors et un
petit cactus en pot que l'on peut à peine distinguer
des caillons qui l'entourent. Cotte plante a été
— 9 —
rapportée du Midi, par M. Le Goide. Elle provenait
de la propriété de M">« Haidjury, à la Mortola
(Italie), 011 sont réunis, dit M. Corbière, la plus
grande partie des végétaux exotiques introduits en
Europe.
M. Cauvin dit que, par suite de la douceur de la
température il a, chez lui, du muguet (leuri.
Séance du 2 Mai
50 membres présents.
Les vives condoléances de la Société sont adres-
sées à la famille de M. Pierre, membre titulaire,
décédé depuis la dernière assemblée, ainsi qu'à
MM. Langlois, Léon Gavron et Halopé qui ont perdu
des membres de leurs familles.
M. le Président présente le Bulletin de In Société,
qui vient d'être imprimé et qui, bien que réduit de
Volume par suite des circonstances, contient des
articles très intéressants dont il est donné un aperçu.
M. Corbière a reçu de M. Dorange des fragments
d'un chêne pourrissant qui se trouve à Bricquebosq,
et qui avait fort intrigué les personnes du voisinage,
car, à la suite d'une ondée, il était devenu, pendant
la nuit, remarquablement phosphorescent.
M. Corbière explique que ce phénomène est dû à
un mycélium de champignon filamenteux qui pénètre
la substance du bois et qui, vivant à ses dépens,
en amène promptement la décomposition puis la.
disparition.
Il est décidé que la question de la reprise d'une
excursion, comme celles qui avaient lieu avant la
guerre, sera examinée par le Bureau.
M. Dorange présente, pour en savoir le nom, une
plante que lui a remise M. Vibet. C'est VArisœma
— 10 —
ringens (famille des Aroïdées) déclarent MM. Corbière
et Letullier.
M. Messent a en contre-espalier deux poiriers
Beurré crArenberg et CatiUac^ atteints d'une maladie
qui produit un suintement épais et noirâtre. M.
Trutfaut, à qui il a demandé conseil, lui a répondu
que ces arbres étaient attaqués par un champignon,
Polyporus /lispidus, cause de la maladie. M. Messent
a essayé, mais inutilement, de combattre cette
maladie par l'insecticide Truffant et par de la chaux.
D'après la description donnée par M. Messent du
champignon en question, M. Corbière dit que ce n'est
très probablement pas Polyporus liispidus ; mais il
ne peut rien affirmer sans avoir vu d'échantillons.
Plusieurs sociétaires indiquent les procédés qu'ils
considèrent comme efficaces pour détruire la coche-
nille, le kermès et le puceron lanigère.
La séance est levée après la lecture des notes
recueillies par M. Le Grin dans les publications
reçues.
Séance du 6 Juin
50 membres présents.
A propos du procès-verbal de la dernière séance,
M. Corbière dit que la maladie dont sont atteints les
poiriers de M. Messent est probablement d'ordre
mici'obien. Il a envoyé des spécimens de rameaux
attaqués au laboratoire de P;illiologie végétale, à
Paris ; mais les échantillons étaient insufiisanls pour
qu'on puisse arriver à une détermination précise, i^a
saison étant trop avancée, la solution de ce problème
est forcément renvoyée à l'an ])rochain. Quant au
champignon cpii avait [)oussé sur l'un des poiriers
malades, M. Corbière, qui en a vu un exemplaire,
déclare que ce n'est pas du tout un Polypore hispide,
— 11 —
comme l'avait écril M. TrufTaut, mais l'Oreille de
Judas [Auricularia Auricnla-,lud;e) ; que ce cham-
piguon, qui vient habituellement sur le sureau, était
accidentellement sur le poirier, et qu'il n'est certai-
nement pas la cause de la maladie en question.
M. le Président fait connaître que, au prix actuel
des transports, l'organisation d'une excursion un peu
loin de Cherbourg ne lui semble pas pratique. Sur
sa proposition, il est décidé qu'on se bornera, cette
année, à la visite du parc et du jardin potager du
château de Nacqueville, si, comme il l'espère, M.
Jean Hersent, propriétaire, veut bien en donner
l'autorisation. On prendrait le tramway de Querque-
ville, aller et retour. Cette excursion est fixée au
dimanche "SI juin ; départ à 13 h. 34 place du
Château.
M. Favier a envoyé des échantillons à fleurs roses
d'un très bel hybride naturel de Ciste ladcmifère,
provenant d'un semis fait à la Fauconnière.
M. Letullier présente des fleurs de Peltaria alliacea,
jolie crucifère vivace, qu'il avait trouvée chez M.
Le Cùupil, pépiniériste à Martinvast, et qu'il a
plantée dans la propriété de M. Auguste Simon. Les
fleurs, nombreuses, sont d'un beau blanc et ont une
odeur de miel. M. Corbière dit que cette plante n'est
pas française ; elle était autrefois naturalisée sur un
mur, au Mans ; elle est originaire de l'Europe
orientale.
M. Dorange a apporté des frondes d'une jolie
fougère ornementale sur lesquelles se sont dévelop-
pées des spores, et un chrysanthème « Petit-Onni, »
provenant de Saiut-Jean-de-Savigny,près deLisieux,
et qui commence à fleurir.
M. Letullier présente un rameau de poirier actuel-
lement en fleurs. Les poires de la première floraison
tombenL II est donc utile de supprimer ces (leurs
dans l'intérêt des premiers fruits.
— 12 —
Le même sociétaire présente des feuilles de chou
prompt dont les nervures portent de très curieuses
proliférations.
M. Gauvin dit que M. Gohel, de Tourlaville, a
obtenu de magnifiques résultats en employant la
Biogine Truffaut pour ses cultures d'échalottes, de
pommes de terre, etc.
M. Corbière donne connaissance de passages de
la Revue Scientifique de Limoges indiquant que, dans
cette région, on s'occupe beaucoup de la récolte des
plantes médicinales dont on faisait venir de grandes
quantités dWllemagne avant la guerre ; il e-3t déplo-
rable que sur beaucoup d'autres points, en France,
on continue de laisser perdre ces plantes. M. Cor-
bière rappelle qu'il est toujours à la disposition des
personnes qui désirent cultiver ou récolter les
plantes médicinales, pour leur donner toutes les
indications nécessaires. ,
M. le Président fait connaître qu'il a reçu quel-
ques notes en vue de l'enquête pomologique provo-
quée par M. Chevalier. Il s'entendra avec M. Le
Coutuur, président de la Société d'Agriculture, qui,
de son côté, a dn réiuiir des renseignements, en vue
de faire un travail d'ensemble résumant les avis
exprimés.
Lecture est donnée des notes prises par M. Le
Grin dans les publications reçues.
Séance du 4 Juillet
32 membres présents.
M. Dorange donne lecture de son rapport sur
l'excursion qui a eu lieu au château de iNacqueville,
le dimanche 27 Juin.
M. le Président dit qu'une Exposition d'horticul-
— 13 —
ture a eu lieu à Valognes, les 19, 20 et 21 Juin, et
que M. Levéel, délégué de la Société, a été nommé
Président du Jury.
M. le Président adresse les plus cordiales félicita-
tions de la Société à M. Letellier, qui compte 50
années de sociétariat, et il lui remet, aux applau-
dissements unanimes des assistants, une médaille
d'argent gravée à son nom. M. Corbière ajoute que
la Société d'Horticulture est heureuse et fière de
compter actuellement six membres titulaires ayant
plus d'un demi-siècle de sociétariat et qu'elle tient
probablement le record à cet égard.
M. Gallis, de Tourlaville, présente sur nn plat
bien décoré, de superbes fraises « Madame Moutot, »>
qui sont admirées des assistants.
M. Piard a apporté des feuilles de figuier atteintes
d'une maladie produite par un champignon que M.
Corbière étudiera.
A cette occasion, M. le Président dit que la pomme
de terre est fortement attaquée, cette année, par le
Phytophthora infestans^ conséquence des change-
ments fréquents de température et de l'humidité.
Cette maladie, qui nous est venue de l'Amérique
du Sud, comme la pomme de terre elle-même,
produisit ses premiers ravages en Europe en 1845.
Elle peut être combattue préventivement par l'em-
ploi, de bonne heure, de la bouillie bordelaise.
D'accord avec le Bureau de Bienfaisance, le
Bureau de la Société et les membres des Commis-
sions permanentes ont visité, tout dernièrement, à
deux reprises, les Jardins ouvriers. M. Dorange a
été chargé du Rapport qu'il rédigera pour la pro-
chaine séance. Des diplômes seront attribués aux
personnes les plus méritantes.
M. Lefauconnier présente sa dernière pomme
Saignette, variété se conservant le plus longtemps.
Il est donné lecture du compte-rendu de M. Le
Grin sur les publications reçues. Dans un article
— 14 —
sipcnalé, il est dit qu'en disposant des grappes de
raisin noir dans des sacs de papier blanc, on obtient
du raisin blanc. M. Messent présente trois spécimens
de sacs pour ensachage des fruits. M. Piard est
d'avis qu'il est préférable d'attacher ces sacs sur le
courson plutôt que sur le pédoncule de la poire.
M. le Président appelle l'attention des sociétaires
sur un article publié dans les journaux et sollicitant
des dons de livres pour la reconstitution de la
bibliothèque de Louvain, incendiée par les Alle-
mands. Il sera remis une collection de Bulletins de
la Société aussi complète que possible.
Séance du 1^"^ Août
32 membres présents.
A propos du procès-verbal de la dernière séance,
M. Piard fait remarquer que ce n'est pas sur le
pédoncule de la poire que le sac destiné à Tensa-
chage doit être attaché, mais sur le courson qui
supporte le fruit, de façon que si la poire se détache
elle tombe dans le sac et n'est pas abîmée.
M. Corbière fait connaître que la maladie qui
atteint les feuilles de figuier présentées à la dernière
séance par M. Piard, est causée par un champignon
microscopique : VAscor/u/ta Cnricv. Le remède à
cette maladie, comme à celle de la pomme de terre,
consiste dans l'emploi préventif de pulvérisations
de Bouillie bourguignonne, qui ne diffère de la
Bouillie bordelaise que par la substitution du car-
bonate de soude (ou cristaux) à la chaux qui entre
dans la composition de cette dernière. Les résultats
obtenus sont excellents, mais il est nécessaire d'agir
préventivement et non quand la maladie est
déclarée.
On peut effectuer de trois à cinq traitements : le
premier fin mai ; le deuxième fin juin ; le dernier
— 15 -
quinze jours avant la récolte ; généralement, trois
pulvérisations sont suffisantes. .M. Bouin déclare
qu'il connaît à la baie Sainte-Anne un jardinier qui,
depuis plusieurs années, f.iit deux ou trois sulfntnges
successifs et que ses pommes de terre sont exemptes
de maladie, alors qu'à Bretteville-Bas, où sévit la
maladie, les pommes de terre ne donnent même
pas la semence. L'on ne saurait, donc, trop insister
sur la nécessité de sulfater préventivement chaque
année, plutôt que de s'exposer à perdre toute sa
récolte. Cette année, ce sont les variétés «.lumeline »
et « Saucisse rouge » qui sont les plus atteintes.
M. Le Grin dit avoir remarqué à Vauville des
pommes de terre de la variété « Belle de Coucy, »
dont certains tubercules pesaient jusqu'à 550
grammes.
M. Messent ajoute qu'il a trouvé très peu de
pommes, de terre gâtées dans sa récolte, mais il se
plaint que beaucoup de ses poiriers donnent des
fruits crevassés, souvent impropres à la consom-
mation. Cette maladie est vraisemblablement la
Tavelure des poires, causée par le Fusicladmm
pirimim, dont le développement semble être favorisé
par l'humidité. Il convient de planter en espalier
les variétés sujettes à cette maladie et de préférence
à l'exposition du levant ou du midi.
A la demande d'un sociétaire, des renseignements
lui sont fournis sur la culture et la multiplication
des passeroses ou roses trémières, jolies plantes trop
négligées aujourd'hui.
M. le Président a reçu de M. Trabut, directeur
du Service botanique de l'Algérie, des graines d'un
eucalyptus hybride nouveau, qui doit réussir sous
le climat do Cherbourg, et que M. Vilmorin a cata-
logué sons le nom A^Eiicah/ptus Trnbuti. Des graines
en sont distribuées aux amateurs présents.
— 16 —
Séance du 5 Septembre
38 membres présents.
Lecture est donnée d'un intéressant Rapport de
M. Levéel sur l'Exposition de Valognes où il était
allé comme délégué de la Société et avait été nommé
président du Jury.
M. le Président, qui vient de faire un voyage dans
le centre de la France, a remarqué que les pommes
de terre soumises au même traitement préventif
q.ue la vigne, étaient indemnes de toute maladie. Il
exprime le vœu que, l'an prochain, les sulfatages
préventifs signalés à la dernière séance soient
entrepris» et protègent nos cultures régionales si
éprouvées cette année.
Des semences d'Eucalyptus Trabuti faites par M.
Favier il y a un mois environ, lèvent très bien. M.
le Président recommande d'enlever une à une les
jeunes plantes et de les repiquer très soigneusement,
la racine principale s'allongeant très vite et étant
très fragile.
M. Messent présente des poires «. Crassane » et
« Beurré d'Arenberg » atteintes de la tavelure. A
ce sujet, il est donné lecture d'un article de l'ouvrage
de M. E. Lemée : Les ennemis des plantes, où sont
indiqués les remèdes les plus efficaces pour com-
battre la tavelure. Comme pour la vigne et la
pomme de terre, ce sont les sulfatages préventifs
qui donnent les meilleurs résultats.
M. Adam présente ; 1° un très beau Chrysanthème
en pot, de la variété « Thorp's Beauty » en pleine
floraison ; chaque capitule mesure 30 centimètres de
diamètre ; 2"^ une coursonne de poirier portant deux
beaux fruits, de la variété «Beurré d'Amanlis » : un
rameau voisin non fructifère, grefïe par approche le
28 Avril 1920, leur a donné un supplément de sève
qui a certainement contribué à leur développement.
— 17 —
M. Gauvin possède un vieux poirier de la variété
« Doyenné du Comice » qui ne lui donnait que très
peu de fruits ; s'étant abstenu de le tailler l'hiver
dernier, il a obtenu cette année une récolte abon-
dante.
M. Lelièvre, qui a séjourné récemment à Mortain,
signale aux amateurs les établissements Prime
Irères, horticulteurs, qu'il a visités avec intérêt. Il
présente : 1" des échantillons à' Eriophorum angus-
tifoliuni ou «Jonc à coton», dont les fruits portent
de longues soies blanches en épi laineux ; 2° des
fruits de Tamiis communis, plante indigène, volubile,
ordinairement appelée « Raisin du diable. »
MM. Piard et Plénage, chacun de leur côté,
présentent des pommes de Tan dernier encore en
parfait état de conservation.
Il est donné lecture du compte-rendu de xM. Le
Grin sur les publications reçues.
Séance du 3 Octobre
60 membres présents.
M. le Président exprime, à l'adresse de M. Favier,
avocat, les vives condoléances de la Société, à l'oc-
casion de la mort de M"^'^ Favier, sa mère.
Puis, aux applaudissements unanimes des assis-
tants, il félicite chaleureusement MM. Lanulois,
président honoraire de la Chambre de commerce;
Mahieu, secrétaire-adjoint; Piard, le dévoué pro-
fesseur d'arboriculture de la Société ; Gustave Levéel,
l'horticulteur émérite, qui viennent d'être nommés,
les deux premiers chevaliers de la Légion d'honneur,
et les deux autres chevaliers du Mérite agricole.
M. Leneveu, de Gatteville, a envoyé par colis
postal de magnifiques poires : Général Totlehpn (450
gr.); Alliance Franco- Russe (585 gr.) ; Charles-
— 18 —
Ernest (500 gr.) ; Doyenné du Comice (555 gr.) ;
Président Boosevelt (380 gr.); Président Loubet (400
gr.), et une belle pomme pesant près de 600 gr.,
dont il ignore le nom et qui ressemble à la Ménagère.
M. Gallis, de son côté, présente : i" un lot de très
belles poires : Fondante-Thiriot, Marie-Louise d' Uccle,
Duchesse - crAngouléme^ Virginie - Baltet, Beurré -
Super fin, Beurré- Hardy, cette dernière variété,
particulièrement recommandable, vient après la
Louise-Bonne et le Doyenné du Comice; — 2" un lot
de superbes raisins : une grappe de Frankent/ial ,
une coursonne portant deux grappes jumelles de
Forsters tvliite Seedling, une grappe de Directeur-
Tisserand fécondée et une autre de la même variété
non fécondée, démontrant l'importance de la fécon-
dation,
M. Adam, qui avait écussonné,en 1918, bi variété
Duchesse-d Angoulême sur Beurré-Hardy, présente
deux belles poires. Tune provenant de l'écusson,
l'autre du pied du Beurré-Hardy. Le même sociétaire
a apporté deux superbes capitules de chrysanthèmes,
remarquables à la fois par leurs dimensions et leurs
coloris.
M. Bouin, revenant sur la question de la maladie
des pommes de terre, à propos d'articles parus dans
la presse locale, préconise fortement l'emploi de la
bouillie bordelaise qui est très efficace. 11 dit que
la dépense la plus élevée consiste dans l'achat du
pulvérisateur, mais cet achat pourrait être fait par
des collectivités. Aux environs de Vichy, il a vu les
pommesde terre superbes, complètement indemnes,
parce qu'elles avaient été traitées comme les vignes,
par le sulfatage.
M. Corbière rappelle toute l'importance de cette
question pour notre région et dit que la bouillie
bourguignonne, dans laquelle le carbonate de soude
remplace la chaux, semble préférable à la bouillie
bordelaise.
— 19 —
Séance du 7 Novembre
62 membres présents.
An nom de la Société, M. le Président remet à
M. Gcallis et à M. Adam une médaille de bronze pour
les beaux apports de fleurs et fruits qu'ils ont faits
aux séances mensuelles.
D'après les statuts, sont nommés membres de la
Commission des comptes du Trésorier: MM. Bouin,
Catherine et Jeanne.
L'usage s'était établi de tenir, par anticipation, la
séance de janvier à la fin de décembre, pour le
ronouvellement du Bureau et des Commissions. Il
est décidé, à l'unanimité, que, conformément aux
statuts, les prochaines élections auront lieu le
2 Janvier 1921. .
M. Adam présente deux superbes poires Président
Roosevelt, pesant l'une 560 gr. et l'autre 460.
M. Gallis a apporté un panier de poires remar-
quables comme grosseur, forme et coloris : quatre
Beurré Bachelier, pesant respectivement 930 gr.,
875, 795 et730gr. ; deux Président Roosevelt, l'une
de 875 gr, et l'autre de 835 gr.
Dans une lettre adressée à M. le Président, ]\I.
Gallis dit : « La poire Beurré Bachelier est classée
» dans les catalogues comme grosse et très bonne ;
» le Président Roosevelt fait la jolie poire. » M. Gallis
en avait de nombreuses du poids de 650 gr.
M. Messent présente, de son côté, une poi^e
Président Roosevelt de 650 gr. et une autre de 600
gr., de beaux fruits Nouveau Poiteau et Charles
Cognet ; cette dernière variété se conserve très
longtemps.
M. Messent dit qu'il a en ce moment des poiriers
et des pommiers en fleurs, prouvant la douceur de
la température de la saison.
— 20 —
11 est ensuite fait des présentations de fleurs de
clirysanthèmes de toute beauté: 1^ par M. Adam:
variétés 3P'^^ Jeanne Mamelle, Mistress R. C Pulling,
Mistress Gilbert Drabble (cette dernière ayant 27 c/m
de diamètre, pétales relevés) ; — 2° par M. Antoine :
Candeur des Pyrénées, frisée blanche, Lady Convers,
vieil or, Thomas Lunt, rayé et or, Undaimted, violet
amarante, M. 31ease, rayé cerise, Perle rose, rose,
chrysanthème simple Von Stanley ; — 3° par M.
Piard : i¥'"^ Gustave Levéel et Mistresss Gilbert
Drabble, fleurs obtenues par M. Le Conte, jardinier
de M'^^^ Gardin; — 4° par M. Le Merre, au nom de
M. Postel, successeur de M. Levéel : Loiseau-Rous-
seau, rose lilas, William Mease, BlistressR. C PuUing
(trois échantillons de fleurs jaunes obtenues de
façons différentes), et un échantillon en pot de la
variété Mistress Gilbert Drabble.
M. Piard présente des spécimens différents des
variétés de poiriers qu'il a plantés il y a quatre ans,
dans le jardin de la Société. Ce sont : Professeur
Razin, bon et beau fruit ; Professeur Grosdemange,
bon fruit ; François Coppée.
M. le Président expose que le Bureau s'est préoc-
cupé de la question de la reprise des Expositions et
qu'une Commission nommée à cet efïet propose
Torganisation d'une Exposition de chrysanthèmes,
de fruits et de fleurs de la saison pour le mois de
novembre 1921. La Société adopte à l'unanimité
cette proposition. En conséquence, un programme
va être préparé, de façon à être présenté à une
prochaine séance.
M. le Président donne lecture d'une intéressante
communication de M. Chevalier, présentée par M.
Mangin à. l'Académie des sciences, sur IJ origine des
Pommiers à cidre cultivés en Normandie et en Rre-
tagne.
Il est ensuite donné lecture des notes recueillies
par M. Le Grin dans les publications reçues.
21 —
Séance du 5 Décembre
62 membres sont présents. ^
M. Gatlieriiie, au nom de la Commission de véri-
ficalion des comptes du Trésorier, donne lecture de
son rapport, et, en conséquence, des félicitations et
de vifs remerciements sont votés à M. b'rigout,
trésorier, pour sa bonne gestion.
Une autre Commission, chargée de la révision des
statuts, a terminé son travail, dont il est donné
lecture. A l'unanimité, la Société approuve chaque
article, puis l'ensemble des nouveaux statuts. Le
Bureau est chargé de rédiger im règlement intérieur
qui les complétera.
Deux sociétaires présentent des fruits, poires et
pommes, afm d'en connaître les noms.
M. Letullier offre, pour être distribués aux ama-
teurs, de nombreux pieds de Peltaria alliacea^ jolie
crucifère ornementale à fleurs blanches.
M. Catherine rapporte qu'un cultivateur lui a dit
qu'il se proposait de planter chez lui une haie de
lauriers-roses, et il demande si ces plantes ne sont
pas dangereuses pour les animaux. M. Corbière
répond que le laurier-rose passe, en effet, pour être
vénéneux, mais que les animaux n'y toucheront
sans doute pas. Il n'est pas certain, d'ailleurs, que
cet arbuste, originaire de la région méditerranéenne,
puisse résister en plein air à Cherbourg.
M. Lemoigne présente de beaux exemplaires d'un
champignon qu'il a cueilli sur le Roule, et en
demande le nom. C'est, dit iM. Corbière, le Clltocyhe
nébuleux, champignon comestible mais non très
délicat. **
M. I^elièvre. secrétaire, donne lecture de son
Rapport annuel sur la situation de la Société.
M. Corbière lit une nouvelle note très intéressante
de M. Chevalier sur Forigine d'une variété très
ornementale du genêt à balais, connue sous le nom
de « Genêt d'André » (Genista Andreana). Les fleurs
ont les deux ailes d'un rouge vif et le reste jaune.
Elle a d'abord été rencontrée, à l'état sauvage, aux
environs d'Ernée, dans la Mayenne, puis cultivée
pendant plusieurs années au presbytère de Mégau-
dais, d'oi^i M. André, le dessinateur de jardins bien
connu, l'a rapportée à Paris et mise dans le com-
merce.
Il est décidé que la séance pour le renouvelle-
ment du Bureau et des Commissions permanentes,
aura lieu le 2 Janvier 1921, dans la salle des réu-
nions, rue Montebello, et qu'il ne sera pas envoyé
de lettre spéciale de convocation.
Le Secrétaire^
P. LELIÈVRE.
RAPPORT
SUR LA
SitucXtion d ks Tra>îc\uK de K\ Société
PENDANT L'ANNÉE 1920
(Lu A, LA Séance du 5 Décembre)
Messieurs
Permettez-moi, pour me conformer à l'usage et
aux statuts, de vous donner quelques renseigne-
ments sur la situation de la Société.
Il résulte du rapport de la Commission des
comptes du Trésorier, que du 21 novembre 1919 au
23 novembre 1920, les recettes ayant
été de 3.074 fr. 78
et les dépenses de 1 ,99() 10
il restait un avoir de 1 .078 fr. 68
Il y a lieu de remarquer qu'il restait
à recevoir les subventions pour 1920,
de la Ville 500 fr. ; ^^.^ ^^
du Département iOO \ ^^^ ^^
ce qui porterait l'avoir à 1 .978 t'r. 6S
Mais il y aura à régler, d'ici la tin
de l'année, diverses dépenses qui peu-
vent être évaluées à 478 00
(y compris le loyer 1^920 du jardin de
la rue Montebelïo. Les dépenses une
fois réglées, il resterait disponible au
ler janvier 1921, environ 1.500 fr. 00
— 24 —
La Commission des comptes vous a signalé que
22 cotisations n'ont pu être perçues (1 par suite de
décès, 21 pour cause de départ ou refus de paie-
ment), ce qui n'a pas empêché les recouvrements
d'atteindre le chiffre de 310, supérieur à celui de
l'an dernier (302) et à la moyenne des dix dernières
années (305). Les admissions ont donc plus que
compensé les pertes.
Pendant les dix dernières années, la recette la
plus forte a été en 1914, qui a donné 330 cotisations
recueillies. Le nombre des admissions avait aug-
menté par suite de la brillante Exposition dont nous
avons conservé le souvenir et qui a été close peu de
temps avant la déclaration de guerre.
Depuis, les circonstances n'ont pas permis d'or-
ganiser de nouvelle Exposition, mais le Bureau a
pensé que le moment serait venu d'en reprendre le
cours et qu'il serait peut-être possible, en restreignant
un peu les dépenses d'installation, de provoquer,
en novembre 1921, une Exposition de chrysanthè-
mes et de produits de la saison, dont le programme
a été préparé par une Commission spéciale et sera
prochainement publié après l'approbation de la
Société.
Les magnifiques fleurs qui ont été présentées à
nos séances et celles que nous avons vues, de tous
côtés, à l'occasion de la Toussaint, permettent
d'espérer qu'une Exposition de chrysanthèmes, de
fleurs et fruits, malgré les difficultés présentes, sera
au moins aussi brillante, en 1921, que précédem-
ment.
La Société espère qu'elle pourra obtenir diverses
récompenses ou allocations à attribuer aux concours
qui seront ouverts en la circonstance, pour contri-
buer, avec ce dont elle pourra disposer, à encourager
les apports.
Les concours qu'elle a ouverts cette année, à
défaut d'exposition, par exemple pour présentation
25
de plantes, de fleurs et de fruits aux séances men-
suelles, ont produit d'excellents eflets, Nous avons
pu nous rendre compte de magnifiques résultats
obteiuis par nos horticulteurs amnteurs et marchands.
La Société a été heureuse d'attribuer dos médailles
à MM. Adam et Gallis, en reconnaissance de leurs
beaux apports.
D'un autre coté, l'autorité supérieure, son atten-
tion ayant été appelée sur leurs mérites, a bien
voulu décerner les décorations de chevalier du
Mérite agricole à M. Levéel, le distingué horticul-
teur qui avait obtenu de nombreuses récompenses
bien méritées pour les superbes produits qu'il avait
présentés dans maintes Expositions, et à notre
dévoué professeur d'arboriculture, M. Piard, dont
les leçons sont toujours si appréciées.
La Société a continué le cours de ses travaux.
Des visites de jardins ont été faites, notamment aux
jardins ouvriers si dignes d'intérêt et qui ont pris
une grande extension dans notre ville, grâce à l'im-
pulsion donnée par la Municipalité et le Bureau de
bienfaisance.
Les séances ont été tenues avec une grande
régularité et c"e qui prouve leur intérêt, c'est que
le nombre des présents est, maintenant, en moyenne
de 60.
Le Bulletin, qui en était à sa cinquantième année,
a continué à être distribué aux sociétaires et aux
Associations correspondantes; il était toujours inté-
ressant, bien que les frais aient forcé cà en diminuer
Timportance.
Les jardins de la rue Monlebello et du passage
des Jardins ont toujours été entretenus avec beau-
coup de soin et ce dernier a permis d'offrir des
raisins et des poires aux autorités et aux dames
patronnesses, tout en en réservant pour être distri-
bués aux séances mensuelles. M. Piard a coidiuué
à donner, là, ses excellentes leeons d'arboriculture.
— 26 —
Une preuve de rattachement que ses membres
ont pour la Société, c'est que six (MM. Rossel,
Desquesnes, Contant, Langlois, Lelièvre, Letellier),
ont plus de cinquante ans de sociétariat. Une
médaille, selon l'usage adopté, a été remise à M.
Letellier qui, en 1920, comptait cinquante années
de présence dans la Société.
C'est que notre Société est l'une des plus vieilles
de notre ville, ayant été fondée en 1844; mais elle
n'est pas moins toujours très vaillante. Il a été
reconnu que ses statuts, dont la dernière édition
remontant à 1878 se trouve épuisée, avaient besoin
d'être modifiés avant réimpression. Une Commission,
composée de MM. Corbière, Le Grin, Le Carpentier
et Lelièvre, a été chargée de la révision et a soumis
son travail à l'approbation de la Société.
En résumé, notre Société ne perd jamais de vue
son but (le perfectionnement de l'Horticulture dans
l'arrondissenrent de Cherbourg) et sa tâche lui est
facilitée par la bonne volonté et la cordialité existant
entre tous ses membres et les précieux concours
qu'elle rencontre de toutes parts et qu'il y a tout lieu
d'y compter, ne lui feront jamais défaut.
Le Secrétaire^
P. LELIÈVRE.
■M
^5i^^^U:^^
Excursion c\ Nc\cciiic>Oilk
RAPPORT
lu à la Séance du 4 Juillet 1920
-^*-080>-«s-
Le projet caressé d'une grande excursion aux
Pieux, Diélette, avec retour par Brix, n'ayant pu se
réaliser cette année encore, à cause des prix excessifs
demandés pour le transport, Nacqueville fut choisi
comme but de la promenade traditionnelle de la
Société.
Le dimanche 27 juin, dix-huit excursionnistes se
réunissaient à 1 h. 34 place du Château pour
prendre le tramway qui nous débarqua à l'arrêt de
Querqueville. La distance qui sépare Querqueville
de Nacqueville fut parcourue allègrement et bientôt
nous apparaît l'entrée du château. M. le Président
avait demandé l'autorisation de visiter la propriété à
M. Jean Hersent, qui l'avait accordée très gracieu-
sement. Nous nous engageons sous les arbres
séculaires de l'avenue et arrivons bientôt dans le
parc. Le coup d'œil est splendide : le château se
dresse devant nous, vaste construction luxueuse,
précédée d'une poterne très originale que surmontent
les armes des anciens châtelains (XVl^ siècle). Il est
construit dans une petite vallée orientée du Nord au
Sud, qu'agrémente une jolie pièce d'eau.
Du parc nous avons une belle échappée sur la
mer, et il semble que l'eau du lac se confond avec
l'océan. La vue est magnifique ! Le parc renferme
de beaux conifères, de nombreux sapins [Abies
pectinata), un magnifique Séquoia distkha, un des
phis beaux conifères à isoler sur pelouse.
Nous passons sur le pont-levis jeté sur un petit
ruisseau qu'ornent de belles plantes aquatiques, en
particulier un joli trèfle d'eau.
De l'autre coté de la poterne, nous sommes reçus
par le gérant de la propriété, M. Leriche, qui fort
aimablement nous en failles honneurs. Nous allons
visiter le potager ; la majeure partie est occupée
par des arbres fruitiers, notamment des poiriers
sans valeur particulière et des pommiers en cordon.
Ces derniers ont abondamment fleuri, mais la fruc-
tification ne s'est pas bien faite, et à part quelques-
uns mieux abrités, les fruits sont rares. Une longue
plate-bande longeant le mur de clôture du potager
est occupée par des pommes de terre ; malheureu-
ment, elles sont envahies par la maladie occasionnée
par le Phytophthora intestans. Des pulvérisations
de bouillie bordelaise sont le traitement le plus
employé pour la combattre. Un grand carré d'arti-
chauts plantés en mars, commence à donner de
beaux capitules ; le- plnnt est magnifique.
Nous quittons le potager et nous engageons dans
le bois qui s'étend dei'rière le château. Nous rencon-
tronsencore de magnifiques conifères toujours verts,
([ui sont: Séquoia ijifjantea, originaire du Chili; le
Séquoia ^eriipercirens qui, comme le précédent, vient
très bien dans les terrains frais et profonds. Un
grand TImia gigantea {géant de Californie). Quelques
beaux pieds àEscalloniamacrantlia, à fleurs rouges
et beau feuillage odoriférant ; des lauriers de Portugal
[Cerasus azareo), très décoratifs, poussent non loin
d'une superbe plante de Gunnera seabra, dont les
feuilles gigantesques, mesurées par un de nos collè-
gues, atteignent deux mètres de diamètre. Un beau
pied d'arbousier (arbre à fraises), au port très
élégant, commence à fleurir.
29
Nous revenons vers le château, où un beau hêtre
pourpre i Farjuf; purpiirea] attire notre attention. Sur
la pelouse, de beaux pieds de Phormwm lena.x et de
Phormium rubané produisent le plus bel effet. Un
joli Deutzia est remarquable par sa floribondité et
la beauté de ses grandes fleurs blanc de neige. Un
joli rosier blanc, Madame Alfred Carrière, grimpe
autour d'un arbre ; c'est à cette variété qu'en Angle-
terre on cède volontiers la première place, parmi
les rosiers grimpants à fleurs blanches.
Sous la conduite de M. le Président, nous remon-
tons la vallée par de jolis sentiers pour atteindre
l'église de Nacqueville, point extrême de notre
excursion. En passant, nous cueillons de jolis
Chanterelles Un peu plus loin, nous découvrons
VAmanita rubescens, variété excellente. C'est à
cette famille qu'appartiennent les pires espèces. M. le
Président engage les amateurs qui s'intéressent aux
champignons à se bornera la recherche de quelques
variétés nettement caractérisées*, sur lesquelles il
est impossible de se méprendre. Nous nous enga-
geons dans un joli petit chemin de Mélèzes, e;
arrivons bientôt à l'église de Nacqueville.
Avant de regagner Querqueville, nous nous arrê-
tons au restaurant Cauchebrais, où une collation
nous attend. La cordialité s'épanche volontiers autour
d'une table réconfortante, et notre station menace
de se prolonger, M. le Président nous rappelle qu'il
faut s'arracher au repos, car le temps a passé vite
pendant cette si intéressante promenade, et nous
regagnons Querqueville por le chemin de la Séro-
terie. Nous trouvons un tramway qui nous reconduit
à Cherbourg vers 8 heures.
Tous nos remerciements à notre dévoué ^Président,
qui avait assuré la préparation et l'exécution de cette
excursion avec tant d'à-propos.
Espérons que l'année prochaine, la diminution
des frais de transport nous permettra d'organiser
— 30 —
une excursion plus lointaine, ces occasions ayant
Tindéniable avantage de resserrer les liens qui
unissent entre eux les membres de notre Société.
Gomme conclusion: bonne promenade et à Tannée
prochaine !
L. DORANGE.
Exposition ck Valogncs
RAPPORT
lu à la Séance du 5 Septembre 1920
Messieurs,
La terrible période que nous venons de traverser
ne nous permettait malheureusement plus de nous
récréer la vue de ces jolies manifestations florales
que nous avions le plaisir d'admirer de temps à
autre; bien au contraire, la seule vision que nous
avions était une vision de tristesses et d'horreurs
qui, Dieu merci, et grâce à nos chers Héros, a pu
prendre fin pour nous dans un magnifique rayonne-
ment de gloire. Ces tourments étant finis, il faut
espérer qu'à l'instar de la Société d'Horticulture de
Valognes, notre Société ne tardera pas à organiser,
pour nous, une de ces exhibitions florales si belles
et si réussies chez nous, en même temps que si
instructives.
Celle que je viens d'avoir le grand plaisir d'ad-
mirer et de juger le 19 juin dernier, à Valognes, bien
que peu importante par le nombre de ses exposants,
— deux horticulteurs de Valognes et un jardinier
de maison, — était, malgré cela, aussi belle que
celles d'avant-guerre et sans présenter aucun apport
de vieilleries ou non valeurs quelconques.
Le lauréat, M. Thomas, avait, dans ses apports,
un beau groupe de plantes d'ornement: Palmiers,
Araucarias, etc., et un joli lot de Rhododendrons
— 32 —
variés qu'il avait réussi, non sans peine, à retarder
comme floraison. Très beau aussi son lot de Géra-
niums (ou plutôt Pélargoniums) zonale etpeltatum en
belles variétés mais sans nouveautés ; un lot bien
réussi d'Hortensias, présentant de beaux capitules ;
ses corbeilles rustiques artistiquement travaillées et
garnies ; son apport de conlections florales : cou-
ronne, corbeille de table, bouquet de mariage de
très bon goût comme disposition de teintes et d'en-
semble, lui ont valu le Grand Prix, vase de Sèvres,
de M. le Président de la République, et un joli lot
de médailles d'or, de vermeil ou d'argent.
Le deuxième lauréat, M. Letellier, avait un apport
de plantes approchant de fort près celui de son
concurrent. Quatre points seulement l'ont mis en
infériorité. Son massif de plantes d'ornement: Pal-
miers, Fougères, Araucarias, etc., était très beau;
ses Pélargoniums zonale et peltatum valaient ceux de
M. Thomas ; très réussis aussi ses Hortensias et
Héliotropes, mais son plus bel apport était ses
Pélargoniums à grandes fleurs, très en fleurs et de
bonne culture. Quelques Hoteias astilboïdes. Pétu-
nias et d'appétissantes laitues sont encore à signaler
dans l'ensemble de son exposition, avec ses confec-
tions florales aussi bien réussies que celles de l'autre
exposant, et lui valant une médaille de vermeil
ex-œquo avec ce dernier ; tout cet ensemble lui
rapportait aussi plusieurs médailles d'or, de vermeil
et d'argent.
Le troisième exposant avait d'autant plus de
mérite, que ce n'est pas un professionnel. M.
Lecharbonnier, garde particulier et en même temps
jardinier de M. de la Hautière, au château de Saint-
Germain-de-Tournebut, ne s'occupe de cultures que
depuis huit ou neuf ans, et l'on est tout étonné de
rencontrer dans ses apports autant de diversité de
plantes et de cultures différentes, dont quelques-unes
rebuteraient certains professionnels. Dans son lot,
dominant le tout, ses Gloxinias, fort beaux comme
— 33 —
venue et très boutonnés, malheureusement pas assez
avancés, un lot de Bégonias bulbeux fort beaux aussi
comme variété et culture, accompagnés de Bégonias
Rex ou ligneux en très bonne forme. Son lot
d'Anthurium Schergerianum en variétés Rostchil-
dianum et Wardianum, en très belles variétés,
ainsi que ses Pelargonium zonales complétaient son
ensemble, avec quelques belles plantes vertes :
Anthémis, Hortensias et Héliotropes.
L'apport de M. Lecharbonnier a été récompensé
d'une grande médaille d'or, à juste titre, et de plu-
sieurs autres de vermeil et d'argent.
G. LEVÉEL.
Visita cks ](\rclins Ou>0ncrs
A la séance du 1^^ août 1920, M. Dorange a
présenté un Rapport très documenté sur la visite
que le Bureau et les Commissions ont faite des
ditTérents groupes des Jardins ouvriers, sous la
direction de M. Corbière, les 19 juin et 3 juillet 1920.
La longueur de ce très intéressant travail, publié
par le Cherhourg-Eclair , n'en permet pas Tinsertion
dans le Bulletin. Nous devons nous borner à résu-
mer les remarques les plus saillantes consignées par
le rapporteur.
Une amélioration sensible sur les années précé-
dentes a été remarquée dans la tenue de tous les
groupes : Octeville, S^-Sauveur, Duhamel, l'Amont-
Quentin et la Fauconnière. Malheureusement, les
pommes de terre, qui constituent un important élé-
ment de toutes les cultures, étaient généralement
atteintes de la maladie cryptogamique causée par le
Phytopkthora infestans, qui a produit tnnt de ravages
d'Bns la région pendant l'été 1920 ; cette maladie,
importée d'Amérique et signalée à Cherbourg vers
1845, peut être combattue préventivement par la
bouillie bordelaise ou mieux bourguignonne, dont
l'emploi, souvent préconisé dans le Bulletin, néces-
site un pulvérisateur, aujourd'hui très coûteux.
Des diplômes ont été remis aux concessionnaires
les plus méritants, parmi les 89 qui avaient paru à
la Commission susceptibles de recevoir une cote :
12 très bien, 65 bien, 12 assez bien.
En résumé, œuvre excellente à tous points de
vue que celle des Jardins ouvi'iers et qui justifie,
par ses résultats, les initiatives et les encouragements
dont elle est l'objet.
@3J^®^®^1^©
Sur l'origine des Pommiers à Cidre
cuUi>Ocs en Normandie et en Bretagne
Note de M. A. Chevalier, présentée par M. L. Mangin
à l'Académie des Sciences, Séance du 13 Septembre 1920 (')
Les Pommiers à cidre qui donnent lieu en France,
à la suite des années de bonne production, à un
commerce annuel d'environ 500 millions de francs,
sont loin d'avoir été étudiés avec autant de soin que
les vignes. Pour le nord-ouest de la France, depuis
un siècle, on en a décrit ou signalé de 500 à 1000
variétés, chifTre très incertain, car la synonymie de
ces variétés est mal établie.
Suivant Truelle, Lecœur, Warcollier, etc., il en
existerait en France plusieurs milliers de variétés,
mais beaucoup ont une faible valeur cidrière et
seraient à éliminer de nos vergers.
Leur origine est très mal connue. Jusqu'au siècle
dernier, on a admis qu'il existait une seule espèce
linnéenne, le Malus cnmmunis Lamk., renfermant à
la fois tous les Pommiers sauvages et tous les Pom-
miers cultivés, en laissant de coté les Malus Aq l'Asie
orientale et de l'Amérique du Nord,, qui sont des
espèces bien différentes.
Dans l'état actuel de nos connaissances, il nous
paraît nécessaire de scinder le Malus communis en
_ -^ .
(1) Nous regrettons que la place, qui nous est niesuri-e, nous
ait contraint à supprimer quelques passages de l'inti'ressante
Note de M. Chevalier.
— 36 —
quatre espèces élémentaires susceptibles de s'hybrider
entre elles, en produisant des races fertiles nom-
breuses, origine de toutes les sortes cultivées. Ce
sont : Malus acerba Mérat, M. dasyphylla Borkh.,
M. prxcox Borkh. (les deux réunis souvent sous le
nom de M. pumila JVlilL), enfm M. primifolia.
L'espèce Malus acerba a été créée en France en
1815 par Mérat pour des Pommiers spontanés qui
vivent dans les forêts de presque toute l'Europe.
Elle avait déjà été signalée antérieurement sous les
noms du M. spinosa Roussel, FI. Calvados (1806) et
M. sylvestris Miller, Gard, Dict. (1759). C'est ce
dernier nom, le plus ancien, qui doit être conservé.
Tous les auteurs français ont admis, en répétant
une erreur de Mérat du Prodrome de A.-r. de
Candolle, que nos Pommiers à cidre dérivent du
M. acerba et les Pommiers à couteau tireraient leur
origine de M . dasyphylla Borkh.
L'examen que nous venons de faire de nombreuses
variétés de Pommiers à cidre cultivés dans l'Ouest,
nous a amené à constater qu'aucun ne se rapporte
au M. acerba, espèce bien caractérisée par ses
feuilles et par ses inflorescences glabres et par ses
petits fruits très acerbes, mais qu'elles devaient être
rattachées, comme les variétés de nos jardins, au
M. dasyphylla Borkh.
Le Malus acerba est spontané dans les forêts de
presque toute l'Europe et il y existe depuis la plus
haute antiquité, puisque c'est sans nul doute à cette
espèce qu'il faut rapporter le Malus de l'époque des
tourbières trouvé dans les forêts submergées de
Belle-Ile-en-Mer (E. Gageceau). 11 était entretenu
par les Celtes au milieu des forêts et considéré par
les druides comme un arbre sacré à l'égal du chêne
(Hoog). C'est le Craib des Anglais, alors que le
Pommier se nomme Afple tree. Dans le nord-ouest
de la France on le nomme Bocquet ou Suret ; c'est
la Pommate des paysans de l'Aube. Dans aucune
— 37 —
région il n'est cultivé pour ses pommes, au moins
à Tétat pur, c'est-à-dire exempt d'hybridation, mais
on le déterre souvent dans les bois pour en faire
un porte-gfefïe pour les Pommiers cultivés. C'est
la raison pour laquelle il est devenu rare ou a
même disparu de certaines forêts. Il donne un cidre
acerbe, pâle et très médiocre. Jusqu'au xi® siècle,
il semble que ce soit la seule espèce qui ait été
employée en France pour faire du cidre. On ne le
cultivait pas, mais on en recueillait les fruits dans
les bois.
Le sagace Léopold Delisle a retrouvé dans les
archives normandes des textes du moyen-âge réglant
les obligations des usagers récoltant les pommes
sauvages dans les forêts. La boisson habituelle de
la Normandie et de la Bretagne était alors lacervoise
et non le cidre.
C'est à la fin du xi« siècle qu'il est question pour
la première fois, dans les textes, de cidre de qualité
consommé en Normandie. Nous admettons, avec
l'abbé Rozier (1795), qu'au xi^ siècle des greffes de
bons Pommiers à cidre furent apportées du nord de
l'Espagne (Biscaye et Asturies). Ces introductions
durèrent longtemps puisqu'au xvi" siècle on importait
encore dans le Cotentin des grefTes de Pommiers de
la Biscaye (Julien Le Paulmier). C'est dans la
période comprise entre le xiv" et le xvn" siècle que
la culture du pommier s'étendit à une grande partie
de la Normandie et de la Bretagne. L'espèce intro-
duite d'Espagne était le Malus dasyphi/Ua Borkh.,
originaire de l'xArménie et du Turkestan où l'explo-
rateur G. Capus l'a trouvée spontanée dans les forêts
en 1881. Sa culture s'était répandue dès la plus
haute antiquité sur tout le pourtour du bassinmédi-
terranéen et on la trouve aujourd'hui subspontanée
dans les bois de Sicile (Todare), d'Espagne (Will-
komm et Lange). Nous l'avons observée nous-même,
croissant dans des circonstances analogues, dans le
— 38 —
.cl(''pnrtoment des Alpes-Maritimes, vers 1000 m.
d'altitude.
Cette espèce, représentée dans sa patrie par de
nombreuses races, a été le point de départ des
variétés à fruits comestibles que l'on cultivait déjà
en Egypte sous la 19'' dynastie (Joret) et dont cer-
taines furent répandues dans les jardins romains
(Pline) et gallo-romains (Palladius). Elle a également
fourni les variétés de Pommiers à cidre à fruits
aigres, doux ou amers, et c'est en Espagne, à une
époque reculée, que la culture de ces variétés a
pris naissance.
Le Malus prrecox Borkh. n'est autre chose que le
Pommier Paradis ou Pommier Saint-Jean, employé
comme porte-greffe parles horticulteurs pour obtenir
les Pommiers nains cultivés dans les jardins. 11 est
originaire du sud-est de la Russie et de l'Asie
[Mineure et il paraît avoir été apporté en Europe à
la suite des Croisades.
Enfin M . prunifolia Borkh. est originaire de l'Asie
centrale et sa culture s'est répandue d'un côté vers
la Sibérie et la Russie et de l'autre vers la Chine et
le Japon (Rehder).
Les quatre espèces que nous venons de citer et
leurs diverses races encore mal connues, en se
transformant par la culture ou en s'hybridant entre
elles à des degrés divers, ont fourni les sortes très
nombreuses de Pommiers cultivés. En les croisant
avec le M. haccata Borkh. ou avec d'autres espèces
microcarpes d'Asie, on obtient des sortes plus résis-
tantes au froid, dont la culture tend à se répandre
au Canada ; mais elle n'a pas encore été tentée dans
le nord-ouest de la France ainsi que dans nos mon-
tagnes où elle oITrii-ait un grand intérêt.
A. CHEVALIEIL
Exposition d'Horticulture
à CHERBOURG en 1921
Une Exposition de chrysanthèmes, de plantes
fleuries de saison, de fruits, de légumes, d'objets
d'arts et d'industries horticoles aura lieu à Cherbourg,
du jeudi 10 novembre 1921 au dimanche 13 novembre
inclusivement.
Tous les horticulteurs et amateurs sont invités à
y prendre la plus grande part possible.
Des concours seront ouverts aux conditions prévues
au programme, pour:
Les chrysanthèmes en pots : culture à la grande
fleur, plantes de marché, standarts ou demi-standarts,
spécimens, plantes cultivées en uniflore, plantes
greff"ées ;
Les chrysanthèmes, fleurs coupées et nouveautés
inédites ;
Les bouquets, couronnes, garnitures de table, etc.,
faits avec des fleurs de chrysanthèmes associées ou
non à d'autres fleurs ;
Les plantes fleuries autres que les chrysanthèmes,
telles que: cyclamens, œillets, primevères, cinérai-
res, etc. ;
Les légumes ;
Les fruits de table (pommes, poires, raisins) ;
Les objets d'arts et d'industries horticoles fabri-
qués par des exposants appartenant à l'arrondisse-
ment.
— 40 —
Des diplômes d'honneur, des objets d'art, des
médailles, des diplômes de médailles d'or, de ver-
meil, d'argent, de bronze avec primes et des mentions
honorables seront attribués par le jury.
Les demandes d'admission à l'Exposition devront
être faites au Président de la Société d'Horticulture
avant le i^^ novembre.
Des exemplaires du programme peuvent être
demandés soit chez le concierge du jardui de la rue
Montebello, 44, soit au Président de la Société, rue
Asselin, 70, soit au Secrétaire, rue de la Polie, 18.
*
Le jeudi 10 novembre, les sociétaires et leurs
familles seront seuls admis, sur la présentation de
leur carte ou quittance, à visiter l'Exposition, de
3 heures à 5 heures du soir. Pendant les journées du
vendredi, du samedi et du dimanche, l'Exposition
sera ouverte au public, de 9 heures du matin à
5 heures du soir.
NÉCROLOGIE
Depuis la publication du dernier Bulletin, la
Société a eu la douleur d'enregistrer le décès de six
membres titulaires :
MM. Bidault, propriétaire ; Burnouf, professeur
au Lycée en retraite ; Hamelin, contrôleur de l""® cl.
de la Marine en retraite; Le Roux, docteur-médecin;
Pierre, propriétaire ; Vincent, ancien agent d'affaires
et agréé.
Tous s'intéressaient vivement à la Société d'Hor-
ticulture et la plupart assistaient régulièrement aux
séances, aux excursions, aux visites de jardins.
M. Hamelin, qui faisait partie de la Société depuis
1881, était le gendre du bien regretté M. Hervieux
qui s'intéressait particulièrement à la culture des
roses et à notre Société. M. Hamelin avait perdu
deux fils qui avaient succombé au champ d'honneur.
Il avait résisté à ces pénibles épreuves, mais quand, *
à la fin de 1919, il a appris la mort de son troisième
fils décédé en Gochinchine par suite de maladie
contractée au Laos, son cœur a été brisé et sa vie
s'est éteinte petit à petit.
Ces pertes douloureuses ont vivement éprouvé la
Société et ses sympathiques condoléances ont été
adressées aux familles des excellents et regrettés
sociétaires dont nous avons indiqué ci-dessus les
noms. La Société a pris également part aux deuils
de ses membres ayant perdu de leurs proches
parents.
P. LELIÈVRE.
^îS?iîSfi*^^i5r^^^^^^^^.
:^^.;^y0^ î^a^î)»^- «Nti^çSsgl^SJî iNà^5><^^- '^<*<3©5S^*'"'^^Q"^^^€>!^^
ADMISSIONS EN 1920
-3Se-
DAMES PATRONNESSES
M'ne Baudry, rue Montebello, 68.
M"*^ Renée Lanièce, rue François-La Vieille, ^5.
M"^e* Maurice Le Conte, place de la République, 9.
Leroy, rue de l'Aima, 12 bis.
RouLiER, rue Montebello, 54.
MEMBRES TITULAIRES
MM. BiORET, photographe, rue François-La Vieille, 11.
BoGÉ, chef d'escadron d'artillerie en retraite, rue Mon-
tebello, 45.
Cléret, représentant de commerce, rue des Ormes, 28.
Drouet, officier d'administration de la Marine, rue Mon-
tebello, 14.
Dumoncel Louis, négociant, rue Sadi-Carnot, Octeville.
Gélis, capitaine de corvette, rue Montebello, 42.
Gilles, restaurateur, rue de la Paix.
GioT, jardinier, rue des Vieilles-Carrières.
Grillard, conseiller général, Rauville-la-Bigot.
Grout, agent technique de la Marine en retraite, route
des Pieux, 24.
Jeanne Henri, négociant, rue de la Polie, 9^
Le Conte Maurice, négociant, place de la République, 4.
Ledentu, officier principal d'administration de la Marine
en retraite, rue de l'Aima, i.
Le Moigne. contrôleur d'octroi, rue Jeanne-d'Arc, 16.
Le Monnier, huissier honoraire, rue de la Duché, 46.
— 43 —
MM. Leneveu, maire de Gatteville.
Leroy, représentant de commerce, rue de l'Aima, 12 bis.
Marest. directeur à Cherbourg de la Banque Leherpeur
& C'% rue du Bassin.
MoucHEL. agent d'affaires, rue Grande-Vallée, 27.
P.ARDAiLLAN, officier d'administration de la Marine, rue
Général-Jouan.
Pierre, percepteur en retraite, rue Don-Pedro, 178.
P0STAIRE Louis, propriétaire, rue de la Fontaine, ]$.
Rostand, conseiller général, maire de Flamanville.
Sadot, associé de la Banque Leherpeur & C'«, rue du
Bassin.
DE Saint Basile, capitaine, rue Bonhomme, 56.
Vacossin, inspecteur principal des Douanes, rue du Val-
de-Saire, i.
A. r
Jmp. de I9 Dépêche de Chtrb^urg.
BULLETIIS
DE -LA
DE CHERBOURG
»»»0<i-»cO«tCi
LU
ANNEE 1921
CHERBOURG
Imprimerie de « La Dépêche de Cherbourg »
41, Rue Gambetta, 41
1922
BULLETIN
DE LA
W/ W/
DE CHERBOURG
ii»>iiin jL
LU
ANNÉE 1921
^
LibKARY
NEW YORK
CHERBOURG
Imprimerie de « La Dépêche de Cherbourg »
41, Rue Gambetta, 41
1922
Société d'Horticulture de l'Arrondissement de Cherbourg
La Société a pour but de perfectionner et d'encourager
toutes les branches de la science et de la pratique horticoles.
Elle organise, toutes les fois que ses ressources le lui
permettent, une Exposition estivale ou automnale, à
laquelle la carie de Membre de la Société donne droit
d'entrée gratuite tous les jours.
Elle publie, chaque année, un Bulletin qui est adressé
gratuitement à tous les Sociétaires ainsi qu'aux Membres
correspondants et aux Sociétés affiliées. Ce Bulletin con-
tient les procès-verbaux des séances, des comptes rendus
d'expositions, des rapports sur les visites de jardins et de
propriétés, divers articles ou mémoires et autres docu-
ments intéressant l'horticulture.
La Société possède, rue Montebello, 44, un jardin de
floriculture et d^ acclimatation, et une salle des séances qui
renferme une bibliothèque ouverte aux Sociétaires tous
les mardis, à 8 heures du soir. U entrée du jardin est libre,
pour les Sociétaires et leur famille, tous les jours, du lever
au coucher du soleil.
Un autre jardin, consacré à l'arboriculture, est situé
rue de la Duché. Des cours y sont faits par leprofesseur de
la, Société.
LjCS séances se tiennent dans le local de la rue Montebello,
le premier dimanche de chaque mois ; elles sont annoncées
par la voie des journaux de Cherbourg. On y traite et on
y discute toutes sortes de questions horticoles et chaque
séance se termine par une loterie de fleurs ou de fruits de
saison, ou bien par une distribution d'ouvrages horticoles,
de graines, de boutures, de greffes, etc.
En été, de charmantes excursions dans les environs sont
organisées par les soins du Bureau.
Les personnes qui désirent acquérir des connaissances
horticoles utiles, ainsi que toutes celles qui ont à cœur de
contribuer à augmenter la richesse et le bien-être du pays
par le développeynent de V horticulture, sont instamment
priées d'apporter leur adhésioti à la Société, et, par ce
moyen, d'accroître encore sa vitalité et sapuissance d'action.
Pour faire partie de la Société d'Horticulture, il faut
avoir été présenté par un Membre ou avoir adressé par
écrit une demande au Président. — Les Dames sont admi-
ses sous le nom de Dames patronnesses ; lors des Exposi-
tions, elles constituent un Jury chargé d'attribuer certaines
récompenses .
La cotisation annuelle est de 5 francs.
Membres d'honneur de la Société
M. le Sous-Préfet de l'Arrondissement.
Présidents d'honneur ^ ^/I i m • a ru^,k^
( M. le Maire de Lnerbourg.
Trésorier honoraire: M. Le Brettevillois, ||! I, receveur municipal.
Membres du Bureau pour 1922
Président: M. Corbière, ^ I, professeur honoraire, rue Asselin, 70.
.,. n • j i ^ MM. Le Carpentier, avocat honoraire, rue de l'Aima, 4t.
Vice-Prcsidents : ^ ^e Grin, >^ i$, avocat, rue Auvray, i 2.
l MM. PiARD, ^, ancien négociant, rue de l'Aima, 3J bis.
Conseillers \ Macé Adrien, négociant, rue la Duché, ^5.
d'Administration ) Lefauconnier. i^, adm. princ de Tlnscr. mar. enret.
( Depinée, propriétaire, rue Segondat, 10.
Trésorier: M. Frjgout, *^, officier d'administration principal de la Marine, en
retraite, rue Amiral-Courbet, 40.
Secrétaire: M. Lelièvre Paulin, ^ ||, rue de la Polie, 18.
o , . C MM. M AHiEU, iJ^, officier d'administration de la marine, en retr.,
Secrétaires- rue A^iiral-d'Aboville, 38.
^ -/'''" ^ f DoRANGE, employé de commerce, rue Hélain, 66.
Bibliothécaire : M. Noyon, impasse Dorival, rue de la Fontaine.
Commissions Permanentes
Cultures d'utilité
MM. Le Carpentier, Président,
Levéel, §, ancien horticulteur.
Adam, propriétaire.
Catherine, §, s. -caissier de la
Caisse d'Epargne, en retraite.
Saillard, propriétaire.
BouiN, agent administratif de la
Marine, en retraite.
Cultures d'agrément
MM. Le Grin, ^ ||, Président.
Mahaut, propriétaire.
Cauvin, bandagiste.
Crova 0. ^ II, capit. de frég.
en retraite
Hochet, propriétaire.
Antoine, ancien huissier.
Comité de Rédaction
M. Corbière, ^I, Président; M. Le Carpentier, Vice-Président;
MM. les Membres du Bureau
Directeur du Jardin de la rue Montebello : M. Dépinée.
Professeur d'Arboriculture et Directeur du Jardin du passage des Jardins : M. Piard, ^.
Jardinier de la Société et Professeur de Floriculture : M. Letullier, ^.
Délégué pour convoquer aux inhumations des sociétaires : M. Mahieu, i^, secrétaire-
adjoint, rue Amiral-d'Aboville, ^8.
ANNEE 1921
TABLE DES MATIÈRES
-*^j^s^Q_3A-^
P. Lelièvre
id.
l. dorange
Mahieu
P. Lelièvre
Avantages accordés aux Membres de
la Société et Conditions d'admission . 2
Composition du Bureau et des Commis-
sions permanentes 3
Extraits des procès-verbaux des séances 5
Rapport sur la situation et les travaux
de la Société 22
Excursion à Pépinvast 27
Visite des Jardins Ouvriers 38
]]^ Exposition organisée par la Société. 42
Nécrologie 51
Liste générale des Membres de la Société 53
f
co
Extraits des Procès- Verbaux
des Séances de l'Année 1921
>iENV YORK
rtOTANJCAt
Séance du 2 Janvier a.AWnHN
53 membres présents.
M. le Président rappelle que la Société a perdu
depuis la dernière séance M. Vincent, un de ses
membres les plus anciens et les plus sympathiques,
de vives condoléances ont été adressées à la
famille.
Le but principal de la séance étant le renouvelle-
ment du Bureau et des Commissions permanentes ;
leur composition pour 1921, ayant résulté des votes
de la Société a été indiquée au précédent Bulletin.
Par un vote au scrutin secret, la majorité des
membres présents décide que la cotisation pour
1921 restera fixée à cinq francs ; mais les Sociétaires
n'habitant pas Cherbourg seront priés d'adresser
ieur cotisation au Trésorier ; en cas de recouvrement
par la poste, ils auraient à ptiyer un supplément de
un franc, soit au total six francs, à cause des frais.
Le règlement intérieur complétant les nouveaux
statuts est lu et adopté.
11 est donné lecture également du programme de
l'exposition de chrysanthèmes, de fleurs, de légumes
CJ3 et de fruits de la saison, qui aura lieu dans la pre-
(-^ mière quinzaine de novembre 1921. Les jours exncts
^^ de cette exposition seront arrêtés ultérieurement.
— 6 —
Il est donné connaissance d'une lettre de M .
Alcide Poupeville qui, bien qu'étant aile habiter
la Ferté-Macé, tient à rester membre titulaire de la
Société.
M. Bouin communique un numéro du Journal
Officiel qui mentionne un prix de 3,000 francs,
accordé par l'Institut (fondation Tchihatchef) à M.
Auguste Chevalier, membre correspondant de la
Société, directeur de l'Institut scientifique de l'Indo-
Ghine, pour ses études des végétaux de cette colo-
lonie. M. Corbière se charge d'adresser à M.
Chevalier les félicitations de la Société.
Séance du 6 Février
56 membres présents.
Le Conseil d'Administration de la Société se
réunira après la séance pour choisir trois délégués
appelés à élire le Conseil d'Administration de l'Office
National des Pupilles de la Nation.
M. le Président fait connaître que M. Le Contour
l'a informé que la Société d'Agriculture avait voté
une subvention de 100 fr. pour être attribuée en
prix aux produits maraîchers présentés à l'exposition
d'horticulture de novembre prochain. De vifs remer-
ciements ont été adressés à M. Le Contour et à la
Société d'Agriculture.
M. Frigout, vice-président du Bureau de Bienfai-
sance, fait connaître, de son côté, que, sur la propo-
sition de M. Le Contour, l'Office Agricole départe-
mental a alloué 1.500 fr. aux jardins ouvriers pour
achats d'engrais et pour attribution de deux prix de
50 fr. chacun à décerner aux jardins les mieux
tenus.
M. Frigout ajoute que le Bureau de Bienfaisance
^ 7 —
s'occupe de la question des pulvérisations à employer
contre la maladie des pommes de terre.
M. Chevalier, directeur du Laboratoire d'Agrono-
mie coloniale, à Paris, a envoyé à M. Corbière des
graines de divers arbres fruitiers des montagnes de
TAnnam, vivant à 1000"" d'altitude et susceptibles
de s'acclimater chez nous. Ce sont: des noyaux de
pêches (forme sauvage et forme améliorée déjà culti-
vée par les indigènes), que M. Chevalier croit être
V Amyydalus Davidiana; des pépins du Mabis Lao-
sensis, pommier à cidre du Traminh ; des pépins
d'un poirier déjà cultivé (probablement le Pims
Pas/nu), puis des graines d'un intéressant châtai-
gnier (Castanea Eonii). Ces diverses graines ont été
distribuées entre les amateurs présents. De chaleu-
reux remerciements sont votés à l'adresse de M.
Chevalier.
M. Corbière distribue également, pour la seconde
fois, des graines à' Eucalyptus envoyées par M.
Trabut, directeur du Service botanique de l'Algérie.
M. Dorange remet aux Sociétaires qui en désirent
20 greffes du pommier Reinette du Canada, et
engage les amateurs à consulter l'ouvrage de \1.
Baltet sur le greffage ; ils y trouveront des conseils
fort utiles.
M. Lefauconnier présente une très belle poire
Passe-Crassane, obtenue par M. Cottin.
M. le Président dépose sur le bureau le Livre d'Or
du Lycée de Cherbourg offert par M. le Proviseur,
pour la bibliothèque de la Société.
Séance du i Mars
55 membres présents.
M. Frigout lait connaître que la Commission
administrative du Bureau de Bienfaisance, a décidé
que cette année, en plus des deux prix de 50 francs
— 8--
accordés par l'Office Agricole dépaptemental, il
sera attribué quatre prix de 25 francs pour les jar-
dins ouvriers.
iM. Letullier exprime par lettre tous ses remercie-
ments à la Société pour les témoignages de sympa-
thie qui lui ont été donnés à l'occasion de la mort
de Madame Letullier.
M. Dorange dit qu'il a été frappé des beaux
résultats obtenus chez un rosiériste de la rue Saint-
Sauveur, par l'emploi de sels de manganèse et
de magnésie. Il communique le numéro du journal
La Vie à la Campagne du 15 mai 1912, qui signalait
refficacité pour les rosiers, du manganèse et de la
magnésie. Il faut 30 grammes de chacun de ces
produits par mètre carré.
A propos d'un article signalé par M. Le Grin,
dans son compte-rendu des publications reçues et
ayant trait au Cupî^essas Lamhertiana. M. Corbière
rappelle qu'il existe plusieurs très beaux exemplai-
res de ces arbres à Cherbourg et dans les environs.
Il est donné lecture : L" d'un intéressant article
de M. Foëx, signalé par MM. Levéel et Piard, et
publié dans le Journal de la Société Nationale
d'RorticMlture, janvier 1921, cet article a trait aux
maladies du pommier en France et aux Etats-Unis ;
2" d'un article de la revue Jardinage de lévrier 1921,
sur la taille Lorette, considérée par l'auteur de
l'article, M. Debray. comme donnant de bons
résultats.
M. Langlois dit qu'il lui a été rapporté que, dans
les Charentes, on arrache les géraniums, on les
suspend dans une cave l'hiver et on les remet en
terre au printemps ; l'emploi de re procédé a été
signalé dons plusieurs régions.
M. Dorange dit que les essais qu'il a laits lui ont
donné de mauvais résultats.
M. Corbière ajoute que, sous notre climat, ces
- 9-
plantes placées dans une cave doivent pourrir à
cause de l'humidité.
M. Levéel pense qu'en couvrant les pieds des
géraniums avec de grandes feuilles, on pourrait les
conserver en terre.
Séance du 3 Avril
41 membres présents.
M. le maire du Mans a envoyé, pour être distri-
bués, des programmas de l'Exposition internationale
de chrysanthèmes et des produits de l'horticulture
et de l'agriculture qui se tiendra au Mans, du 5
au 13 novembre 1921.
Le Bulletin de la Société d'Horticulture de Cher-
bourg, année 1920, qui vient d'être imprimé un peu
plus tôt qu'à l'ordinaire, est présenté par M. le Pré-
sident et distribué aux membres présents.
Le programme de l'Exposition de chrysanthèmes,
de plantes fleuries de saison, fruits, légumes, objets
d'art et d'industrie horticole qui aura lieu à Cher-
bourg, du 10 au 13 novembre 1921, a été mis en
distribution depuis la dernière séance et des exem-
plaires sont à la disposition des personnes qui en
désireraient.
M. (lallis dépose sur le bureau une gerbe de
magnifiques roses, aux coloris riches et variés,
obtenues le long du mur du dossier de sa serre, la
surface vitrée étant uniquement utilisée pour la
culture de la vigne. Sont riMinies tes variétés sui-
vantes : Pauline Labonté, Mlle Marie Van Houtte,
Lu.'iole, Antoine Rivonx% Belle Siebret, Catherine
Mermot, Marie d'Orléans, La Comtesse Riza du
Parc, Honorable Edith (liflard.
M. Macé présente une bouteille d'un cidre sans
alcool, obtenu industriellement à son usine de Pont-
Hébert, et il donne d'intéressants renseignements à
— 10 -
ce sujet Ce produit est d'une belle couleur jaune
ambré, d'une parfaite clarté et très limpide. N'étant
pas fermenté, il reste doux et se conserve sans
noircir ni se troubler, même dans des bouteilles
entamées. Cette boisson est obtenue par l'addition
au jus concentré d'une quantité plus ou moins
grande d'eau pure, suivant la densité désirée. Elle
est fort recherchée des consommateurs abstention-
nistes, très nombreux dans certains pays, notamment
aux Etats-Unis, en Suède et en Norvège. Sous la
forme de concentrés, ce qui rendrait le transport
facile et peu coûteux, on pourrait envisager une
importante exportation du produit de nos pommiers.
Mais la difficulté, c'est qu'il faudrait obtenir une
modification au décret en vigueur, pour autoriser
l'emploi en cidrerie des moûts concentrés de jus de
pommes fraîches.
M. le Président adresse ses remerciements à M.
Macé pour sa très intéressante communication et lui
demande de libeller, pour la prochaine séance, un
vœu en faveur de la reconnaissance légale des jus
concentrés de fruits.
La séance est levée après lecture des notes recueil-
lies par M. Le Grin dans les publications reçues.
Séance du l^"" Mai
47 membres présents.
Les félicitations et les vœux de la Société sont
adressés à M. Desquesnes, l'un de ses plus anciens
membres, qui est entré le 21 avril dans 95* année.
Sont également féhcités : M. Gigout, nommé com-
missaire général de 1»"* classe, et appelé à servir au
Ministère comme Inspecteur général du Commissa-
riat de la marine ; M. Le Dérubey, receveur princi-
pal des douanes qui a obtenu un avancement de
classe sur place ; M. Langlois, qui vient de recevoir
une médaille d'argent de l'Alliance Française dont
il préside la section de Cherbourg.
11
Une circulaire de la Société Nationale d'Horlicul-
ture demande divers renseignements, entre autres:
1*' qu'y a-t-il de préférable, pour les serres, du bois,
du fer, du bois associé au fer? — 2° faut-il un vitrage
simple ou double? — 3° les serres doivent-elles être
ventilées? — 1" faut-il les ombrer par des claies ou
des toiles?
Les sociétaires présents sont d'avis: sur la première
question, que pour les serres le bois est bien préfé-
rable, mais que le fer peut y être associé comme
armature ; sur la deuxième question, qu'un vitrage
simple est généralement suffisant à Cherbourg; sur
la 3® question que la ventilation est indispensable,
les châssis étant placés le plus haut possible ; sur
la quatrième question que, dans notre région, les
feuillages des vignes suffisent pour ombrer les
serres.
La Société d'Horticulture de Gaen et du Calvados
a envoyé le programme de l'exposition qu'elle orga-
nisera du 20 au 23 octobre 1921.
M. Le Carpentier présente deux belles pornmes
pesant actuellement 355 et 320 gr., obtenues d'une
greffe posée en surgreffe sur pommier à cidre par le
D"' Turbert, à Teurtheville-Hague. Ces greffes
venaient de la Boissaie, au Mesnil-au-Val, d'un
pommier donnant des pommes beaucoup moins
grosses. D'autres greffes du même pommier donnent
des fruits très inférieurs comme grosseur et durée
de conservation. D'après les ouvrages : La pomologie
française et Les meilleurs fruits au XX^ siècle, ces
pommes avaient paru appartenir à la variété La
Ménagère. Il est plus probable que c'est la Belle
Dubois.
Il est donné lecture du compte-rendu de M.
Le Grin, sur les publications reçues pendant le
mois d'avril.
La question d'une excursion à Pépinvast sera
examinée par le Bureau et avis sera donné aux
Sociétaires de la décision prise.
10
Séance du 5 Juin
47 membres présents.
L'excursion à Pépinvast, dont il avait été question
dans la précédente séance, est fixée au dimanche
19 juin
M. Gallis présente un très beau lot de superbes
fraises 3Ime Moittot ; M. Gallis, dans une lettre
jointe à son apport, dit que les fruits aussi gros que
ceux qu'il présente et dont le plus beau pèse 55 gr.,
ne sont pas rares dans ses cultures.
M. f^e Garpentier communique un article du
journal La Vie Agricole dans lequel sont signalés
les plus beaux produits remarqués à l'exposition de
printemps de la Société Nationale d'Horticulture :
par exemple des érables du Japon, des hortensias
nouveaux d'un rose ardent, des asperges énormes
atteignant jusqu'à 208 gr.. etc.
M. le Président dit que M. Bertin avait rapporté
du Japon de ces mêmes érables, très décoratifs,
qu'il a plantés dans sa propriété du Val-Joli, à La
Glacerie.
M. Corbière signale la floraison, en ce moment,
au parc Liais d'un Agace Sampiana qui présente
une hampe florale haute d'environ 5 mètres. Ces
plantes sont une quarantaine d années avant de
fleurir et meurent ensuite. Le lait s'est déjà produit
pour plusieurs pieds au parc Liais. La reproduction
des Agaves se l'ait surtout par drageons.
Il est donné lecture du compte-rendu mensuel de
M. Le Grin sur les publications reçues.
Séance du 3 Juu.let
36 membres présents.
M. le Président annonce le décès récent de M.
Le rouge, membre titulaire. Les vives condoléance^
de la Société sont adressées à la famille du défunt.
13
M. le Président fait savoir que la visite des jardins
ouvriers est terminée et que le rapporteur de la
Commission, M. Mahieu, donnera lecture du compte
rendu à la prochaine séance.
M. Dorange lit son rappori sur l'excursion que la
Société a faite le 19 juin dernier, à La Pernelle, au
Vast et à Pépinvast, excursion très réussie à
tous égards, parfaitement organisée et des plus
intéressante.
M. Messent présente une plante très vigoureuse,
cultivée par lui sous le nom d'épinard géant du
Mexique.
M. le Président dit que la plante présentée n'est
pas un véritable épinard, mais un Chenopodium^
genre dont il existe plusieurs espèces intéressantes
au point de vue alimentaire.
M. Messent en offre des graines aux Sociétaires
qui en désirent.
M. Lefauconnier présente quelques jolies fleurs
d'un Pelargonium rouge vif Gloire de Louviers. Cette
variété est naine, très florifère et généralement très
cultivée à Deauville et à Trouville pour décoration
des parcs et jardins.
M. le Président présente les nouveaux statuts de
la Société, qui viennent d'être imprimés et pourront
être consultés au siège de la Société.
Lecture est ensuite donnée des notes prises par
M. Le Grin dans les publications reçues.
Séance du 7 Août
37 membres présents.
M. le Président fait connaître que la Société des
Agriculteurs de France a envoyé, pour l'exposition
de novembre, quatre médailles (deux d'argent et
deux de bronze).
— 14 —
M. le Président rappelle que la Société a perdu
depuis la dernière séance deux de ses membres
titulaires : M. Macé, Louis, rue Bouillon, qui assis-
tait régulièrement aux séances mensuelles et M.
l'abbé Marion. curé de Jobourg-, admis le 5 juin
dernier. Les vives condoléances de la Société sont
adressées aux familles des défunts.
Lecture est donnée d'une lettre de M. Boisroux,
jardinier en chef du château de Pépinvast, remer-
ciant la Société d'Horticulture du Diplôme d'honneur
avec prime qui lui a été décerné à l'occasion de la
visite de la Société au parc et aux jardins de Pépin-
vast, le 19 juin dernier.
M. Le Dérubey a envoyé quelques jolies fleurs de
Hoya Camosa (famille des asclépiadées). Les fleurs
de cette famille sont fécondées artificiellement par
les insectes, et il arrive, dans certaines variétés, que
ces derniers ne peuvent se retirer de la corolle de
la fleur, qui se referme sur eux et les prend par la
tête, comme dans un véritable piège.
M. Dorange présente un rameau de Limaire
(Monnaie du Pape), plante très employée pour la
confection des bouquets secs. La graine est renfer-
mée dans une silique, dont on arrache les deux
cloisons extérieures ; il n'en reste plus que la
cloison médiane d'un blanc d'argent très décoratif.
Le même Sociétaire rappelle que c'est dans le
mois d'août que l'on réussit le plus facilement la
greffe en écusson du lilas.
M. Grava dit qu'ayant abattu un dracœna et
déposé le tronc coupé en plusieurs tronçons dans
une cour, il fut étonné de constater quelque temps
après que des bourgeons vigoureux se développaient
dans le vieux bois, malgré l'absence de terre et
d'humidité.
M. Letullier fait remarquer que le fait n'est pas
rare et que l'on met à profit cette particularité du
— 15 —
dracœna d'émettre facilement de nouveaux bour-
geons sur le vieux bois pour le multiplier par bou-
tures.
M. Mahieu donne lecture de son rapport sur lu
visite des jardins ouvriers par les membres du
Bureau et des Commissions les 19, 21 et 25 juin
derniers. L'œuvre des jardins ouvriers s'étend de
plus en plus. 328 parcelles ont été visitées et 130
détenteurs des jardins les mieux tenus recevront
des diplômes de la Société d'Horticulture.
Lecture est donnée des notes prises par M. Le
Grin dans les publications reçues.
Séance du 4 Septembre
45 membres présents.
M. Gallis présente de très beaux raisins de la
variété Foster\s White Seedling, au sujet desquels
il donne d'intéressants renseignements. Les grappes
pèsent chacune de 700 à 800 grammes. La présen-
tation se compose de deux coursonnes portant cha-
cune deux grappes jumelles et d'une coursonne por-
tant une grappe unique. Des grappes aussi grosses
et aussi belles ne sont pas rares dans les cultures
deM.Gallis.
M. Adam présente un pied de chrysanthème
Euban-Rose, offrant trois énormes fleurs, obtenues
sans pincement. La culture de cette variété précoce
est facile.
M. Dorange présente deux jolies roses, au sujet
desquelles il donne quelques renseignements, d'après
le catalogue du rosiériste Pernet Durcher. L'une est
la variété Constance, au beau coloris jaune; l'autre,
Madame Segond ^\ebei\ d'un rose saumoné. Ces
variétés sont des hybrides de Thés préférables aux
hvbrides de remontants.
— 16 —
M. Piard soumet aux membres présents une poire
du jardin de la Société, provenant d'une greffe
donnée par M. Féron, sous le nom de Zoé, mais il
pense que cette variété est plutôt e/w/e^-G^wyo^, d'après
les catalogues.
La Société nomme ensuite les membres des Com-
missions d'organisation et de la loterie de l'exposition
de novembre prochain.
La séance est levée, après la lecture des notes
recueillies par M. Le Grin dans les publications
reçues.
M. Le Grin signale dans ces notes le bouturage
à l'envers du rosier et des moyens de détruire les
insectes.
M. Adam dit qu'il a détruit le puceron lanigère
avec du lysol.
Séance du 2 Octobre
50 membres présents.
M. le Président adresse, aux applaudissements
unanimes de l'assistance, les vives félicitations de
la Société à M. Letullier qui, depuis la dernière
séance, a été nommé chevalier du Mérite agricole
et à M. Le Brun, Consul d'Italie, qui a été décoré du
Christ de Portugal, pour services rendus aux trou-
pes portugaises qui ont campé à Cherbourg.
M. Adam présente deux pommes soudées ensem-
ble. Il présente également deux énormes pommes,
dont l'arbre producteur lui a été vendu sous le nom
de Sans Pareil. M. Piard dit que M. Gallis et lui
possèdent, sous le même nom, des pommiers dont
tes fruits ne ressemblent pas à ceux de M. Adam; il
ne] peut dire quelle est la véritable pomme Sans
Pareil.
M. Piard montre des pommes du jardin de la
— 17 —
Société, provenant de greffes données par M. le
docteur Turbert ; elles appartiennent à la variété
considérée comme étant Ln Ménagère ou plutôt la
Belle Dubois^ et semblent différer peu de celles de
M.. Adam.
M. Adam dépose sur le bureau trois roses de
variétés et de couleurs très différentes, provenant du
même pied de Gloire de Dijon, sur lequel avaient
été greffées Lyon Rose et Lady Ashton.
M. Dorange soumet aux Sociétaires présents une
jolie rose Madame Edouard Herriot, fleur de gran-
deur et de duplicature moyennes, d'un coloris
remarquable, rouge corail nuancé de jaune et de
rose carthame, passant au rouge crevette, qui a
obtenu la coupe du Daily Mail, prix de Bagatelle
1914; variété plus florifère encore que Lyon Rose.
La fleur présentée a été obtenue de 5" floraison.
M. Adam présente d'énormes et belles fleurs de
chrysanthèmes: l'une coupée, Ruban Rose et les
deux autres en pot, sur tige unique, Mistress Gilbert
Drable, et William Righy, sport jaune de la pre-
mière.
De son côté, M. Antoine a apporté un pied en pot
du chrysanthème Thorps Beauty avec trois grosses
fleurs magnifiques.
M. Gallis expose trois petits paniers de superbes
fruits : l'un de pommes Doux dWrgent ; les deux
autres de poires de saison Directeur Hardy et Beurré
super fin.
M. Dorange engage les amateurs à utiliser les
drageons des rosiers dans les jardins ; plantés et
greffés, ils donnent de jolies roses.
Un sociétaire présente un rameau d'une très belle
espèce de Labiée, le Leonotis Leonorus, à grandes
fleurs écartâtes et velues, très ornementales. Cette
plante, originaire du Cap, est d'orangerie ou même
de plein air dans le Midi de la France et peut-être
aussi à Cherbourg. En pinçant les jeunes pousses
— 18 —
au printemps, on obtient des plantes ramifiées qui
donnent tout l'automne de remarquables inflores-
cences.
M. Corbière présente des échantillons d'une plante
qui a été préconisée dernièrement comme légume et
pourrait rendre des services par ce temps de vie
chère ; elle a été bien accueillie à Paris : la Salicorne,
improprement appelée Criste marine. Elle pousse en
grande quantité au bord de la mer, surtout dans les
vases salées à l'embouchure des rivières. Cuite à
l'eau, puis assaisonnée au beurre, elle vaut les
haricots verts, dont elle rappelle le goût. Les échan-
tillons proviennent de l'ancienne mare de Tourla-
ville.
Il est convenu que par suite de l'exposition, les
comptes du trésorier ne seront arrêtés qu'en
décembre.
Lecture est ensuite donnée des notes recueillies
par M. Le Grin dans les publications reçues.
Séance du 6 Novembre
70 membres présents.
M. Le Carpentier présente les résultats obtenus
de semis de maïs rouge et jaune dans sa propriété
de Sainte-Croix. Les graines distribuées par iVJ. le
Président lui avaient été données par M. Favier qui
les avait reçues de M. Blaringhem habitant Angers.
Sur 32 graines semées en avril, 12 ont levé : les
plantes se sont développées vigoureusement, mais
les épis ont mûri incomplètement. M. Le Carpentier
pense que le semis avait été fait un peu tard ; aussi,
se propose- t-il d'en semer à nouveau, en février
prochain.
M. Blaringhem a remarqué qu'en faisant subir
un traumatisme ou une torsion aux épis, ces der-
niers mûrissaient plus vite.
— 19 —
M. Antoine dit que, dans le Midi, Ton préconise
d'élêter les épis de maïs pour hâter leur maturité.
M. Letullier présente, également, des épis de maïs
provenant du jardin du passage des Jardins. Les
graines sont enveloppées par une gaîne de feuilles
qui les préservent des insectes, des guêpes, en
particulier, qui en sont très friandes.
Les épis ont mûri et les résultats obtenus sont
encourageants.
M. ïhommin présente des poires de deuxième
récolte. Elles proviennent de deux poiriers qui,
après une superbe floraison étaient chargés de
fruits. Le coup de vent de juillet en 'à fait tomber
un grand nombre et les fruits restés étaient arrivés,
au mois d'août, en pleine maturité. Les poiriers ont
fleuri de nouveau principalement du côté de l'Ouest
et ont donné une 2" récolte.
Les fruits de cette 2" récolte tombent presque
tous par le vent, lorsqu'ils ont atteint une grosseur
moyenne et mûrissent en quelques jours. Les poires
sont déformées, leur chair est savoureuse, mais un
peu moins sucrée que celles de la première récolte.
M. Lefauconnier soumet aux membres présents
des pommes soudées par deux et par trois ; elles
lui ont été données par M. Martin, receveur de
l'enregistrement.
M. Saillard présente : 1° une magnifique pomme
de 575 gr., de la variété La Belle Joséphine ; 2° de
beaux fruits Doyenné du Comice et 3° quelques
poires de deuxième floraison,
M. Piard a apporté une énorme poire de Belle
Angevine pesant 1.150 gr. C'est une très bonne
poire à cuire. Ce superbe fruit lui a été envoyé par
M. Leclerc de Fermanville.
M. Dorange qui avait déjà présenté à la précé-
dente séance, une rose de la variété Madame Edouard
Herriot, d'un coloris rouge corail remarquable, en
montre une nouvelle obtenue de 6^ floraison. Cette
20
magnifique variété, à floraison continuelle, devrait
avoir sa place dans les plus petits jardins.
Le même sociétaire présente, également, une rose
Juliet, appartenant au joli groupe des Pernetiana,
fleur rouge rose, revers des pétales vieil or. grande,
pleine, très odorante et à parfum suave. Cette belle
variété obtint le prix de Bagatelle en 191(3. Sa
culture comme tleur coupée, mérite d'être encoura-
gée comme rosier splendide de premier mérite.
Lecture est donnée des notes prises par M. Le
Grin dans les publications reçues.
Séance du 4 Décembre
41 membres présents.
M. le Président rappelle que l'exposition qui a eu
lieu du 10 au 13 novembre, a obtenu un succès
complet, et, au nom de la Société, il adresse un
dernier remerciement à toutes les personnes dont le
dévouement a contribué à ce magnifique résultat,
et il mentionne en particulier le concours précieux
de M. Letullier.
Après la remise des récompenses, diplômes et
médailles, décernées par le jury, il est procédé à la
nomination de la Commission chargée de vérifier
les comptes du Trésorier.
Le l^'' janvier \^2'Z tombant un dimanche, la
prochaine séance mensuelle, dans laquelle il sera
procédé au renouvellement du Bureau et des Com-
missions permanentes, aura lieu le 8 janvier.
La Société décide ensuite que la cotisation en
1922, pour les dames patronnesses et les membres
titulaires habitant Cherbourg, reste fixée à cinq
francs ; mais elle continuera d'être de six francs (à
cause des frais de rcc.'ouvrement) pour les sociétaires
habitant hors de Cherbourg.
M. Dorange présente une 1res jolie rose, Madame
— 21 —
Edouard Herriot, cueillie le jour même, sur un
rosier en plein air, qui a produit une abondante
floraison.
M. Levéel a déposé sur le bureau des capsules
renfermant des graines cotonneuses, qu'un horticul-
teur de Caen avait présentées à l'exposition de cette
ville, comme appartenant au Gossi/pinm herbaceum
et pouvant réussir dans la région de Caen
M. Corbière dit que la plante en question n'est
pas un Gossypium ou Cotonnier, mais une espèce
d'Asclépiadée.
M. Lebrettevillois avait une vi^ne qui fleurissait
mais ne donnait pas de raisin; sur le conseil de M.
Piard, il a employé la fécondation artificielle et s'en
est fort bien trouvé; il a chargé M. Corbière de
signaler le fait et de bien vouloir transmettre ses
remerciements à M. Piard.
M. Le Contour, qui se trouve en mission sur les
bords du Rhin, a écrit à M. le Président pour lui
exprimer ses regrets de n'avoir pu assister à l'expo-
sition, et il signale que les Allemands traitent leurs
arbres fruitiers avec beaucoup de soins et obtiennent
de bons résultats. Ils brossent leurs arbres, les
badigeonnent à la chaux, et entourent le pied d'es-
pèces de cordages, afin d"em])èchor la ctiématobie
de monter. M. Corbière ajoute qu'en Normandie,
dans l'Orne notamment, on soigne les pommiers de
la même faron : le procédé n'est pas nouveau, mais
il faut l'appliquer.
Il est donné lecture des notes recueillies par M.
Le (ïrin dans les publications reçues, puis la séance
est levée après la proclamation de trois dames
patronnesses, et l'admission de quatorze membres
titulaires.
Le Secrétaire,
P. LELIÈVRE.
^^.
RAPPORT
SUR LA
Situation et les T^^^^tijJ
DE LA SOCIÉTÉ D'HORTICULTURE
PENDANT L'ANNÉE 1921
(Lu A LA Séance du s Janvier 1922)
Messieurs,
La Commission des comptes du Trésorier vient
de vous faire connaître que du 1i^ Novembre 1920
au 23 Décembre 1921, les recettes ont été :
1" pour le service ordinaire de la Société (y compris
l'avoir) 4.519 fr. 21
2° à l'occasion de
l'exposition 3.960 fr. 00
Soit au total 8.479 fr. 21
et les dépenses : pour
le service ordinaire. . . 2 .550 fr. 95
pour l'exposition. . . . 5.215 fr. 85
Soit au total 7.766 fr. 80
L'avoir au 23 Décembre restait de. . 712 fr. 41
Permettez-moi, pour me conformer à l'usage et
aux statuts, de vous donner quelques renseigne-
ments complémentaires.
Au 23 décembre, il y avait encore à encaisser la
subvention du Département pour 1921 (400 fr.) et
à régler quelques dépenses atteignant à peu près ce
— 23 —
chiffre. De sorte que l'on peut considérer que la
somme de 700 francs environ, est un avoir net. On
doit se féliciter de la situation, cnr, nous n'avons
pas été obligés de reporter, à Tannée suivante,
comme cela se présente généralement après les
expositions, le règlement de certaines dépenses.
Les frais divers de l'exposition ayant été do
5.215 fr. 85 et les recettes 3.960 fr., il n'est resté
que 1.355 fr. 85 à la charge des ressources ordi-
naires de la Société. Gela tient en partie à la
subvention supplémentaire de 300 francs du Conseil
municipal de Cherbourg et aux allocations de 100 fr.
de la Société d'Agriculture et de 50 francs de la
Chambre de Commerce, ainsi qu'aux médailles
mises à la disposition du Jury par M. le Ministre
de l'Agriculture, la Société des Agriculteurs dé
France et la Société française desChrysanthémistes.
Les cotisations recouvrées en 1921, ont atteint
le chiffre de 342, le plus élevé depuis 10 ans.
Espérons qu'il ne tardera pas à égaler le maximum
(424) qui a été obtenu en 1885 et 1886.
Pendant l'année qui vient de s'écouler, les statuts
de la Société, dont l'édition était épuisée, ont été
révisés ; la déclaration et l'impression des nouveaux
statuts ont causé quelques frais supplémentaires.
Il en a été, de même, pour l'installation du compteur
d'eau de la ville dans le jardin de la rue Monte-
bello qui a nécessité la suppression, pour éviter des
consommations importantes d'eau, du petit bassin
de l'entrée de ce jardin.
Malgré la préparation de l'exposition, la Société
a continué le cours de ses travaux ordinaires. Les
jardins de la rue Montebello et du passage des
Jardins ont été entretenus avec soin, et dans le
dernier, le dévoué M. Piard a continué ses leçons
d'arboriculture toujours si appréciées.
Une excursion au château de Pépinvast, à laquelle
ont pris part un certain nombre de sociétaires et de
— 2A —
membres de leurs familles, et qui avait été très bien
organisée par notre infatigable Président, a laissé
le meilleur souvenir aux personnes qui y ont par-
ticipé. M. Dorange en a fait un rapport très documenté
, qui a été lu et très apprécié, dans une séance de la
Société.
Comme les années précédentes, le Bureau et les
Commissions permanentes, de concert avec l'admi-
nistration du Bureau de Bienfaisance, ont visité les
jardins ouvriers et attribué un nombre important
de diplômes ; des primes ont été aussi décernées à
la suite de ces visites sur des fonds allectés à des
récompenses par le Bureau de Bienfaisance et
l'Office Agricole de la Manche. M. Mahieu, secré-
taire-adjoint, a rédigé un rapport très intéressant
qui a été lu, lui aussi, à une séance mensuelle. La
Société est heureuse d'encourager une œuvre aussi
utile et qui donne d'excellents résultats.
Un bulletin a été publié. S'il n'a pas été encore
aussi volumineux que le bureau l'aurait désiré,
(les dépenses d'impression étant, toujours élevées et
les ressources ayant dû être réservées surtout en
vue de l'exposition projetée), il a été cependant très
apprécié.
Les séances ont continué à être tenues régulière-
ment, tous les mois, et ce qui a été une preuve de
l'intérêt que les sociétaires prennent aux communi-
cations qui y sont faites, c'est que le chiffre des
présents est toujours élevé (génjéralement plus de
50) et qu'il y est fait de nombreuses admissions de
nouveaux membres.
Les présentations de beaux produits horticoles
(fleurs et fruits) et la lecture des notes recueillies
par M. Le Grin dans les publications reçues ont
contribué à l'attrait de ces séances.
La Société a été heureuse de voir plusieurs de
ses meilleurs membres (iMM. Piard, Levéel, Letul-
lier) nommés chevaliers du Mérite Agricole et
— 25 —
recevoir une juste récompense des services rendus
par eux à l'horticullure.
La Société s'était décidée à reprendre le cours
de ses expositions qui avait été interrompu par la
guerre. Celle qui a eu lieu du 10 au 13 novembre
dernier a obtenu, comme les précédentes, un grand
succès et, pendant toute sa durée, un nombreux
public l'a constamment visitée, ne se lassant pas
d'admirer les beaux produits exposés {fleurs et fruits,
objets d'industrie horticole).
La sécheresse exceptionnelle de l'année faisait
éprouver quelques inquiétudes qui ont été dissipées
par suite des soins attentifs que les exposants (mar-
chands et amateurs) ont donnés à leurs plantes pour
leur permettre d'être présentées dans d'excellentes
conditions et avec de superbes fleurs. Les halles,
près le théâtre, où se tenait l'exposition, avaient été
décorées, avec goût, grâce au concours précieux
de la Municipalité, par les soins de l'atelier munici-
pal, sous la direction de la Commission d'organisa-
tion présidée par M, Levéel et avec l'assistance de
M. Letullier.
Je n'entreprendrai pas de faire, aujourd'hui, une
description de cette solennité horticole, ni de signaler
les témoignages d'intérêt et de sympathie qui ont
été donnés par diverses autorités, corporations et
sociétés, ainsi que les preuves de dévouement des
membres du Bureau, des Commissions d'organisa-
tion et de Loterie, qui n'ont épargné ni leurs fatigues
ni leurs peines.
D'ailleurs, M. le Président a adressé les remer-
ciements, bien mérités, de la Société à toutes les
personnes, y compris les exposants, qui ont contri-
bué au succès de l'exposition de novembre.
Mais, personnellement, je tiens à remercier notre
très dévoué et sympathique Président que l'on trouve
toujours prêt à s'occuper des divers détails, et nos
excellents secrétaires-adjoints MM. Mahieu et
— 26 —
Dorange, sans oublier M. Thommin, venu de
Diélette pour la circonstance, qui m'ont aidé et
suppléé en mainte occasion, mon âge et mon état de
santé ne m'ayant pas permis de prêter un concours
aussi actif que je l'aurais désiré.
En résumé, la Société d'Horticulture a donné, en
1921, plus encore que précédemment, des preuves
de sa vitalité et de la sympathique cordialité qui
règne entre s,es membres qui, tous, font leurs efforts
pour contribuer à la prospérité de l'Association,
(une des doyennes de notre ville, comptant 77 ans
d'existence), et au développement de l'horticulture
dans l'arrondissement.
Le Secrétaire^
P. LELIÈVRE.
^^^ ^
?5^?^:^^
Excursion c\ L^ Pcrndk,
au Vasl û à PcpiiWcXst
LE 19 JUIN 1921
(RAPPORT lu à la Séance du 3 Juillet 1921)
Le projet d'une excursion à La Pernelle, au Vast
et à Pépinvast fut proposé par notre collègue M.
Jouet à la séance du l'^'" mai, et tous les Sociétaires
qui y ont pris part savent bon gré à M. Jouet de
l'avoir proposée.
C'est par une belle matinée de juin, que 35 excur-
sionnistes dirigés par M. Corbière, président, prirent
place dans l'autobus de la Société Atlas, qui devait
nous conduire rapidement au Vast. Plusieurs dames
avaient bien voulu prendre part à l'excursion. La
voiture n'est pas trop grande, mais tout le monde
finit par se caser sans trop de gène, et nous partons
joyeusement vers 8 heures 30.
Nous empruntons la route de Saint- Pierre-Eglise
jusqu'au Hamel-ès-Ronches et gagnons Le Vast en
passant par Gonneville. Nous voyons l'ancienne
filature de Gonneville, actuellement transformée en
scierie, qui s'élève au milieu d'une région très boisée,
des plus favorable à ce genre d'exploitation.
C'est la troisième excursion que la Société d'Hor-
ticulture de Cherbourg fait au Vast : la première
remonte à 1897 et la seconde à 1907. Le Vast a été
des mieux choisi pour la reprise des excursions
traditionnelles d'avant guerre.
— 28 —
Le Vast est situé à quatre lieues environ de Cher-
bourg; nous arrivons vers 10 heures à l'auberge du
Tourne Bride, tenue par Madame veuve Foliot. M.
le Président donne les dernières instructions pour
le déjeuner que nous devons prendre vers midi, et
nous repartons immédiatement pour La Pernelle
où nous arrivons à 10 heures AO.
Nous laissons Tauto près du Calvaire et nous nous
acheminons à pied à travers la vaste lande, à l'extré
mité de laquelle apparaît la jolie petite église de La
Pernelle, entourée de grands arbres, comme un
oasis tout au fond d'un désert.
Les dames se reposent sur le banc édifié par les
soins du Touring-Club de France, contre le mur
de la mairie. Nous dominons la plaine de 80 mètres;
devant nous se déroule un des plus beaux panoramas
de la Manche. La petite colline sur laquelle nous
nous trouvons est suffisamment éloignée de la côte
pour permettre à la vue, avant de se perdre sur
l'horizon infini de l'Océan, de s'étendre sur l'une des
plus riches vallées de la Basse-Normandie, le Val-
de-Saire, célèbre par ses primeurs et sa tertilité. A
nos pieds serpente la route de Quettehou à Barfleur.
Plus loin, sur la gauche, Montfarville dont nous
apercevons le clocher, Anneville-en-Saire au milieu
de splendides vergers, Kéville célèbre autrefois par
sa Commandorie de Templiers et son vieux manoir
féodal, aujourd'hui remplacé par un château moderne.
Plus loin on voit se dessiner avec la netteté d'une
carte géographique en relief, toute la cote du
Cotentin si bizarrement découpée, depuis les rochers
calcaires de (Irandcamp et Porl-en-Bessin qui
émergent dans le lointain, jusqu'<à la pointe de Bar-
fleur, et Gatteville, dont nous apercevons nettement
le phare d'une hauteur de 71 mètres, qui fut construit
en 1827 et dont les travaux remarquables furent
conduits par M. De la Rue, inspecteur général des
Ponts-et-C haussées.
Devant nous la pointe de Réville, et l'embouchure
large et sinueuse de la Saire, le petit port de Saint-
Vaast-la-Hougue qui jouit sur les cotes de la Manche,
d'une situation privilégiée.
A l'extrémité de la longue et mince presqu'île de
la tlougue, se dresse un donjon pittoresque juché
sur son piédestal de verdure, c'est le vieux fort de
la Hougue qui fut consti'uit par Louis XIV, après
le fameux combat de la Hougue.
Plus au large l'île de Tatihou, avec son muséum
de zoologie maritime, créé en 1894 par l'Etat. Un
vieux fort à la masse imposante et un pittoresque
entassement de rochers d'où émerge un donjon du
XVII'' siècle, achèvent de faire de l'île de Tatihou,
l'une des plus agréables et des plus intéressantes
excursions des environs de Saint-Vaast-la-Hougue.
D'où nous sommes, le regard s'étend à perte de vue
sur la mer immense, à la surface de laquelle sem-
blent de loin flotter comme des épaves, les deux
îles Saint-Marcouf. Dans le fond nous distinguons
nettement les côtes du Calvados. Nous sommes
forcés de nous arracher à ce grandiose panorama
pour regagner l'autobus; il est 11 heures, et le pro-
gramme de la journée est chargé. Un quart d'heure
après, nous nous arrêtons devant le potager du
château de Pépinvast, où nous sommes reçus par
iVl . Boisroux, jardinier chef, et notre collègue M.
Jouet. En entrant, une grande allée droite traverse
le jardin dans toute sa longueur, bordée à droite et
à gauche par de splendides contre-espaliers. Au
pied des arbres une grande quantité de géraniums
en pots, destinés à la décoration du parc, attendent
d'être mis en place.
Dans ce jardin modèle nous rencontrons toutes
les formes courantes d'arbres fruitiers : palmettes
Verrier, cordons verticaux, U simples et doubles à
branches inclinées. M. Boisroux nous fait reniarquer
que cette inclinaison des branches est fantaisiste, et
— 30 —
la fructification de ces arbres n'est pas supérieure
à celle des autres, traités d'une façon régulière,
(^.e système de charpente a été abandonné, et en
grande partie remplacé par les formes en U double,
reconnues les meilleures, mais à la condition de
bien choisir ses variétés.
Les murs fermant le potager sont entièrement
garnis d'arbres fruitiers, où alternent des basses
tiges occupant la moitié inférieure du mur, et des
hautes tiges tapissant la partie supérieure. La taille
et les traitements sont faits d'après les principes de
Pierre Passy, professeur à l'école d'agriculture de
Grignon (Seine-et-Oise). Le feuillage est indemne
de toute maladie, les arbres sont soumis l'hiver à un
traitement anti-cryptogamique sérieux, pulvérisa-
tions de lysol et de sulfate de cuivre.
Voici, pour les amateurs, la liste des 43 principa-
les variétés, que je dois à l'obligeance de M.
Boisroux ;
André Desportes.
Crassane.
Bergamotte Espéren.
Beurré Bachelier.
« Glairgeau.
« d'Amanlis.
« Boyal .
« Gitlard.
« Gris.
« Hardy.
« Superflu.
Bon Ghrétien Williams.
Charles Ernest.
Clapp's Eavourite.
Maréchal de Cour.
Doyenné d'Alençon.
Doyenné du Comice.
Duchesse d'Angoulême.
Fondante des Bois.
Joséphine de Matines.
Le Lectier.
Louise Bonne.
Olivier de Serres.
Passe Colmar.
Passe Crassane.
Soldat Laboureur.
Triomphe de Jodoigne.
Directeur Hardy.
Colmar d'Aremberg.
Doyenné Boussoch.
a Boucher.
« Gris.
Fondante Thiriot.
Président Boosevelt,
William Duchesse.
Souvenir du Congrès.
Chàtellerault.
Madeleine .
— 31 —
Williams. Messire Jean.
Belle Angevine. Chaumontel.
Catillac.
et autres variétés de moindre valeur, que nous
n'énumérons pas.
Belle collection de pommiers pour la plupart
cultivés en cordon, parmi les plus belles variétés
citons :
Api rose. Beinette d'Angleterre.
Astrakan rouge. « de Caux.
Boroutsky. « Franche.
Calville blanc « grise de Vitry.
Grand Alexandre. Beine des Beinettes.
Ménagère . Transparente de Croncel .
D'une façon générale, nous remarquons que ce
sont les vieux arbres les plus fructifères.
De beaux pêchers couverts de fruits sont cultivés
en espalier, mais on ne peut leur donner de formes
classiques, leur végétation n'étant pas assez réguliè-
re. Nous sommes à 125 mètres d'altitude et à cette
hauteur les arbres à noyau réussisent moins bien.
Toute une plantation de pruniers en espalier, dont
la végétation était languissante, a dû être remplacée
par des poiriers qui poussent très bien. Belle plan-
tation de framboisiers remontants, qui donnent des
fruits jusqu'à la Toussaint, parmi les meilleures
variétés cultivées citons :
Jaune remontant.
Bouge hatif.
Bouge remontant superlative.
Belle plate-bande de Céleri blanc d'Amiens, bon
à manger en août, variété recommandable; ce céleri
blanchit parfaitement sans le butter.
En sortant de ce jardin nous remarquons une
belle bordure de violettes de la variété Le Czar,
franchement remontante, à fleurs très grandes,
d'un bleu violet, à reflets métalliques.
— 32 —
Le long de la façade d'une petite maison, deux
beaux rosiers grimpants en pleine floraison, ce sont
les rosiers bien connus : William Allen Ricliardson
et Aviateur Blériot.
Des melons cultivés sous châssis sont déjà gros,
et promettent une belle récolte.
Deux beaux herbiers de pois, et de salsifis.
Les fraises sont représentées par de nombreuses
variétés, parmi les plus méritantes citons : S^ Fiacre,
Pie X, Merveille de Bon Secours, La Perle rouge,
Merveille de France. A l'automne l'on couvre ces
variétés remontantes de châssis, ce qui permet
d'obtenir des fruits jusqu'à la Toussaint.
Dans les variétés à gros fruits nous remarquons :
Docteur Morère, Madame Moutot^ Wonderful Shar-
plesse et Napoléon III.
Dans les fraisiers des quatre saisons, nous devons
une mention spéciale pour les variétés : Monstrueuse
Caennaise, et Madame Boisroux. Cette dernière
donne abondamment ses jolis fruits jusqu'à la
Toussaint. Très remontante cette variété obtenue de
semis est une création de M. Boisroux, à qui nous
adressons nos félicitations pour son obtention des
plus méritante.
Nous allons ensuite visiter les serres ; la grande
contient une belle collection de plantes vertes, beaux
pieds de Rentia lorsteriana, Cycas Revoluta, Todea
Barbara (très rare), Blechmum Brasiliense (Brésil),
Barentium articum, Angiopteris miquesiania,
Ceratozamia, Katzeriana (Mexique). Signalons éga-
lement une magnifique plante de Doryanthes excelsa,
(famille des Liliacées), plante magnifique qui a
fructifié il y a quelques années, M. Boisroux a pu
en obtenir 50 pieds de semis. Un beau Ficus Bepens
tapisse les murs, mais ne fructifie pas en serre; la
même variété fructifie en plein air, nous en voyons
un fort pied dehors, ses fruits ne sont pas comestibles.
Nous visitons la serre aux bégonias Rex, qui en
contient une superbe collection. Au centre une belle
— 33 —
plante de Strelitzia Reginip, précieuse pour la déco-^
ration des serres, elle forme des toulles superbeVi
fleurissant abondamment; ses fleurs bizarres, jaune
oranger et bleu d'outremer, produisent le plus bel
effet. La troisième serre contient une jolie collectiorl
d'Aubergines (Solanum Ovigerum.)
Vu la situation élevée du potager, l'eau est rare
aussi recueille-t-on précieusement l'eau de pluie
provenant des serres, elle est canalisée et conduite
dans un réservoir central de 150.00U litres d'où par
des canaux appropriés elle est répartie dans les
différentes parties du jardin. Un puits sert également
à alimenter différents réservoirs. Nous prenons
congé de M. Boisroux et lui donnons rendez-vous
à 2 h. 30, pour la visite du château et du parc.
A midi un quart nous arrivons au Vast, l'hôtelier
n'a point coutume de recevoir si nombreuse société;
la salle n'est pas grande mais chacun y trouve sa
petite place. On nous sert un excellent déjeuner, du
vrai gigot et du vrai cidre, les mets sont fort bons,
sans sauces raffinées, et nous y faisons honneur aved
des appétits aiguisés par la promenade du matin. '
Nous partons pour la visite du château, et vers 3
tieures nous arrivons à l'entrée où M. Boisroux nous
attend et va être notre aimable guide. L'entrée
principale du domaine est à gauche de la route, et
le château apparaît au bout d'une large avenue de
sapins. L'aspect des constructions est imposant ;
une partie a été restaurée il y a quelques années,
les armes des châtelains sont sculptées sur les
tourelles élancées de la partie neuve, celles des
anciens propriétaires — Porc-épic surmonté d'une
couronne, — ornent la partie nneienne. La propriété
appartient à Madame la comtesse Le Marois, s'étend
sur une superficie de 1.100 hectares et sur trois
communes, La Pernelle, Le Vicel, Le Vast.
550 hectares sont enclos de treillages, et le parc
renferme 50 kilomètres d'avenues. Nous faisons
— 34 —
\e tour des bâtiments et passons sur les immenses
caves dans lesquelles une installation électrique
est aménagée ; un moteur Japy fournit l'électri-
cité qui est distribuée dans les différentes parties
du château.
Nous apercevons à travers les grandes baies
vitrées du 1*^'" étage les salons et la salle à manger,
au rez-de-chaussée les cuisines et les communs.
Une Aristoloche d'une dizaine de mètres de hauteur
couvre la façade. Nous suivons notre guide et
commençons la visite du parc. Non loin du château
de beaux Araucarias imbricataont fructifié et possè-
dent de beaux cônes. Nous entrons dans le sous-
bois, où une vieille statue de Sainte Anne attire
notre attention, elle fut trouvée dans un vieux manoir
de iVlanneville.
Le parc est admirablement tenu ; à droite du
château son dessin présente un profond vallonnement
qui a été parfaitement utilisé pour y mettre Tété au
grand air les plantes exotiques à l'abri du vent.
Nous admirons de splendides palmiers et de grandes
fougères arborescentes en bacs. Autrefois ces bacs
étaient enterrés et donnaient l'impression que pal-
miers et fougères poussaient en pleine terre.
Maintenant cette décoration n'est plus possible vu
la réduction du personnel, il n'y a plus que 7 ou 8
jardiniers employés au château et avant la guerre
il y en avait une vingtaine. Le parc renferme les
plus belles fougères du pays [Aspidiuni cmgidare,
fougère mâle, etc.) ; citons encore VOsmonde royale
aux (rondes superbes.
Nous suivons un petit chemin, le long duquel
pousse un magnifique groupe de palmiers fJ'/Y/c/iy-
rarpus e.rcelsus), bientôt nous arrivons à une clairière
où a été construit un grand lavoir alimenté par la
Saire. Ce lavoir très original en forme de grottes est
construit en ciment ; dans le fond une grande
buanderie dont les cheminées en ciment armé ont
— 85 — .
la forme de grands arbres dénudés, qui ne nuiseni
en rien au paysage. Bientôt nous arrivons dans la
vallée, au fond un étang qu'alimente l'unique source
du parc. C'est son eau qui montée par deux béliers
au deuxième étage du château, est distribuée dans
toutes ses parties et suffit à la consommation jour-
nalière.
Belles touffes d'Escallouia Macrantha à fleurs
rouges, splendide hêtre pourpre isolé sur pelouse, et
devant le château un grand massif de thuias, pins
et sapins de variétés différentes.
Beau massif de laurier-palme; les feuilles de cet
arbuste contiennent un poison, l'acide prussique,
c'est à cette particularité qu'ils doivent de ne pas
être rongés par les lapins. On voit ceux-ci gambader de
temps en temps, ils sont presque familiers. —
1.200 thuias ont été plantés cette année, l'on n'abat
jamais d'arbres en végétation, mais seulement les
arbres morts ou tombant de vétusté.
Le parc contient de nombreux rhododendrons,
en particulier le Pontir.wn. un des plus rustiques et
très florifère. Nous parcourons une avenue splendide
c'est une des plus belles du parc, elle a un kilomètre
de long et est bordée d'un bout à l'autre de magni-
fiques toufïes d'hortensias. A travers bois nous nous
acheminons vers la roseraie qui est très étendue, et
contient de 700 à 800 pieds de rosiers. II y en a eu
plus d'un millier, mais les lapins n'ont pas respecté
la reine des fleurs, et le nombre de pieds détruits
par eux se compte par centaines.
Nous prenons congé de M. Boisroux. il est5h.30,
et après lui avoir adressé nos félicitations pour la
magnifique tenue de la propriété, nous regagnons
le Vast pour visiter le château de M'"'' de la Ger-
monière.
Une partie du parc occupe l'emplacement d'une
ancienne filature de coton fondée par M. Fontenillat,
aïeul de M""' de la Germonière et dont les bâtiments
— 36 —
ont été démolis il y a 45 ans. Un des plus beaux
ornements du parc est la cascade, la rivière la Saire
se précipite d'une hauteur de 4 "^50 et continue sa
course en bouillonnant. C'est du pont de la route,
qu'il faut la voir toute blanche d'écume, mais dans
cette période de sécheresse que nous traversons, la
Saire est moins abondante et la chute moins belle.
Le parc est étendu et planté d'arbres magnifiques.
On suit les bords de la rivière que bordent de vastes
prairies, tandis que de l'autre côté s'élèvent les
arbres des plus belles essences.
Belle collection de conifères, hêtres superbes.
Autour de la maison beaux massifs de pélargoniums,
rehaussés par l'éclat d'une jolie collection de rosiers
tiges.
Nous allons visiter la serre édifiée à l'entrée de
la propriété, elle est très bien tenue et contient
plusieurs variétés de raisins.
Tout près de la serre pousse un magnifique Cèdre
IJeodora. (C. de l'Himalaya.) Un peu plus loin un
Cryptomeria Japonica, très rustique et très beau,
lielle collection de rosiers tiges en pleine floraison,
contenant une grande partie de nos anciennes
variétés.
Nous voudrions nous attarder, mais il est 6 heures,
la route a été longue nous marchons depuis 2 heures
30 et la table est servie à l'auberge en face, où une
collation réconfortante nous attend.
Au dessert M. le Président considérant que nous
sommes réunis en séance exceptionnelle, proclame
\/[nie Vitrant et M™*" Quinet dames patronnesses de
la Société, et les remercie d'avoir bien voulu pren-
dre part à notre excursion.
M. le Président porte un toast à la santé des dames
et la journée s'achève gaiement. L'heure avance et
i faut songer au retour, nous repartons vers 7 heures
par une soirée délicieuse, et à 8 heures 30 nous
— 37 —
rentrons à Cherbourg, enchantés de notre journée.
Tous nos remerciements à notre dévoué Président
qui avait assuré la préparation et Texécution de
cette excursion avec tant d'à-propos.
Je termine en émettant un vœu : la continuation
de ces excursions annuelles qui ont l'indéniable
avantage de resserrer les liens qui unissent entre
eux les membres de notre Société,
Le Rapporteur,
h. DORANGE,
Visite des Jardins Ouvriers
par les Membres du Bureau et des Commissions
LES 19, 21 & 25 JUIN 1921
» *mt mt-*-
Sur le désir exprimé par la Commission adminis-
trative du Bureau de Bienfaisance, les membres du
Bureau et des Commissions de la Société d'Horticul-
ture ont procédé les 19, 21 et 25 Juin 1921, ainsi
que les années précédentes, à la visite des jardins
ouvriers situés à Octeville : rue Gambetta, rue
Saint-Sauveur, Amont-Quentin et la Fauconnière.
Etaient présents pour la Société d'Horticulture :
MM. Corbière, Président; Bouin, Catherine, Chardon,
Peck et Mahieu; ce dernier, Secrétaire-Adjoint,
désigné pour faire le compte-rendu de la visite.
Le Bureau de Bienfaisance était représenté par
MM. Frigout, Vice-Président: Omont, Saillard, M""'
Féron et M. Lemarié, Secrétaire Général.
MM. Lebas, Vice-Président; Adam et Lévesque,
représentaient la Société d'Agriculture.
(Il nous est impossible de reproduire ici la liste
des 328 parcelles avec les noms des occupants et les
cotes qui ont été attribuées à chacun d'eux ; nous
— 39 —
devons nous borner à consigner les appréciations
générales et les conclusions du travail si complet de
M. Mahieu.)
11 été procédé à la visite des groupes dans l'ordre
suivant :
I. Groupe d'Octeville. — Cultures bien soignées
en général et plutôt mieux que les années précé-
dentes. 60 jardins'visités, sur lesquels 41 ont obtenu
les cotes très bien, bien et assez bien.
II. Groupe de Saint-Sauveur. — En général,
moins bien soigné que le précédent, puisque sur
41 jardins visités, 21, c'est-à-dire seulement la
moitié, ont obtenu les cotes très bien, bien et assez
bien.
III. Groupe Duhamel. — En général bien soigné.
35 jardins visités, 30 ont obtenu les cotes très bien,
bien et assez bien.
IV. Groupe Le Goupil. — Ce terrain qui n'était
pas encore livré à la culture lors de notre visite de
1920 l'a été le 11 juillet 1920; il a une contenance
de 2 hectares environ.
Nous ne pouvons que complimenter les détenteurs
des difTérentes parcelles, qui ont obtenu de belles
cultures, en général bien soignées, puisque pour
cette première année, sur 66 parcelles cultivées, 46
ont obtenu les cotes très bien, bien et assez bien.
V. Groupe de r Amont-Quentin. — Laisse en
général à désirer : 82 parcelles visitées dont 40
seulement ont obtenu les cotes très bien, bien et
assez bien.
VI. Groupe de la Fauconnière (\^^ champ). — En
général bien cultivé et soigné. Sur 14 parcelles
visitées, 10 ont obtenu les cotes très bien, bien et
assez bien.
— 40 —
VIL Gro7tpe de la Fauconnière (2^ champ). — Le
moins bien tenu de tous les groupes, car sur 30
parcelles visitées, 10 seulement, soit un tiers, ont
obtenu les cotes très bien, bien et assez bien.
Soit en tout 828 parcelles visitées auxquelles sont
attribuées les cotes suivantes :
Très Bien. : SO
Bien : 1 06
Assez Bien : T 1
Fa.ssa.lDle : TV — Mléciioore : S4
c'est-à-dire 197 très bien, bien et assez bien, contre
131 passables et médiocres.
Les deux groupes à signaler dans cette dernière
catégorie, sont ceux de l' Amont-Quentin et du 2^
champ de la Fauconnière ; principalement ce der-
nier. — Mais pour être juste, nous devons dire que
par leur éloignement de Cherbourg et surtout par
Jeur altitude, ce sont les plus difficiles à cultiver et
à entretenir.
Conclusioili — Les cultures, qui sont toujours
sensiblement les mêmes: pommes de terre, pois,
haricots, fèves, oignons, échalotes, etc., sont en
général bien soignées et la Commission a constaté,
par rapport aux années précédentes, une améliora-
tion notable dont elle tient à complimenter les
détenteurs des différentes parcelles.
Certains ont joint l'agréable à l'utile en égayant
leurs jardins de quelques fleurs.
Nous avons remarqué avec plaisir que la maladie
qui régnait l'année dernière sur la pomme de terre
n'a pas fait d'apparition cette année et que toutes
les plantes sont très saines, ce qui est dû au temps
exceptionnellement beau dont nous jouissons depuis
plusieurs mois.
La Société d'Horticulture n'en réitère pas moins
— 41 —
le conseil quelle a donné Fan dernier, à savoir
l'emploi préventif de bouillies cupriques pour com-
battre la maladie toujours à craindre.
Pour terminer, disons que, comme précédem-
ment, la Société se fera un plaisir de remettre un
diplôme à chacune des personnes qui ont mérité les
cotes très bien et bien.
Cherbourg, le 25 juin 1921.
Le Rapporteur^
MAHIEU.
— ^^^
.(?>
.^5.:®Ju-r^|
33' EXPOSITION
dts Produits de l'Horticulture à Cherbourg
du 10 au 13 Novembre 1921
ié»»=
Nous empruntons à la Presse locale les comptes-
rendus ci-après :
« La 33^ exposition organisée par la Société
d'Horticulture de Cherbourg sous les halles, s'est
ouverte hier (10 octobre) après-midi pour les opé-
rations du Jury, et fermera ses portes dimanche
soir...
Un coup d'œil rapide jeté sur cette exposition
de fleurs de saison, particulièrement de chrysan-
thèmes, de fruits et objets horticoles, nous a permis
de constater avec plaisir que nos fleuristes, nos
jardiniers et nos artisans sont toujours dignes de
leur vieille et excellente réputation.
Et pourtant la saison n'est guère propice ; la
sécheresse exceptionnelle de l'été a rendu la tâche
des amis des fleurs très difficile : les plantes ont
pâti et la précocité des floraisons a empêché d'ap-
porter sous les halles beaucoup de très belles
plantes déjà ternies. Même désagrément pour les
fruits parvenus à maturité beaucoup plus vite que
les années précédentes.
L'exposition reste malgré tout très intéressante,
très curieuse et nous sommes convaincus qu'aujour-
d'hui, samedi et dimanche, les Cherbourgeois se
presseront en foule sous les halles autour du plus
— 43 —
beau jardin de Cherbourg, puisqu'on l'a composé
avec ce que nos fleuristes et nos jardiniers ont de
plus joli et de plus beau.
Nous voudrions louer individuellement tons les
exposants qui otTrent de véritables merveilles à
l'admiration des Cherbourgeois ; le temps nous
manque aujourd'hui. Aux compliments que nous
adressons très sincèrement aux lauréats, nous som-
mes heureux de joindre nos plus cordiales félicita-
tions à l'adresse du Comité de la Société d'Horticul-
ture et des organisateurs si dévoués de cette belle
exposition ».
(Dépêche de Cherbourg, 1 1 Novembre iç2i).
« La très belle exposition organisée par notre
Société d'Horticulture de Cherbourg a clos ses
portes dimanche soir après avoir connu le plus beau
et le plus flatteur des succès.
Jeudi, vendredi et samedi, une foule nombreuse
de Cherbourgeois a défilé devant les fleurs merveil-
leuses apportées par nos jardiniers professionnels et
amateurs : MM. Chrétien, Girard, Adam et Leca-
plain, tous remplis de zèle et de talent; devant les
fruits superbes (raisins, poires et pommes) apportés
par MM. Pierre Gosselin, digne fils et successeur
d'un père expérimenté, Albert Gallis, de Tourlaville,
dont l'ingéniosité fait l'admiration de tous ses amis,
Prime frères, de Mortain, (dont la collection était
très belle et nombreuse), Boyer, de Martinvast,
Henry, de Nacqueville, M'"" de Plinval et un groupe
d'amateurs, et devant les jolis objets de tonnellerie
horticole de M. Barré et les vases artistiques à fleurs
de M. Hamel, faits avec des enveloppes d'obus.
Dimanche, les halles ne désemplirent pas et les
amateurs furent si nombreux que de très bonne
heure les billets de tombola firent défaut ».
(Dépêche du 1 6 Novembre iç2i).
— 44 —
LE BANQUET
Un banquet fraternel réunit jeudi soir, les horti-
culteurs à l'Hôtel du Nord.
M. Corbière présidait, ayant à ses côtés MM.
Grégoire, sous-préfet, Brière, conseiller général,
les Membres du Jury, notamment le président, M.
Rosette, MM. Le Grin et Le Garpentier, vice-prési-
dents de la Société; Mahieu, secrétaire, etc..
Au Champagne, M. Corbière prononça une allo-
cution aussi aimable que touchante.
La première pensée du distingué professeur fut
pour « ceux qui ont fait le sacrifice de leur vie pour
que nous puissions continuer à vivre sur notre
vieille terre de France » .
Aujourd'hui, il faut cicatriser les plaies de la
France, et l'horticulture a sa place dans cette œuvre
de relèvement économique du pays.
La Société de Cherbourg a pour but principal de
susciter et entretenir entre tous les horticulteurs une
émulation efficace.
C'est une satisfaction pour elle de voir ses efforts
couronnés de succès, et d'avoir pu organiser, cette
année, malgré les nécessités de l'avant-guerre et la
sécheresse exceptionnelle, une splendide Exposition
qui fait honneur à tous ceux qui ont bien voulu y
participer.
En terminant, M. Corbière leva son verre en
l'honneur de M. Millerand, « l'illustre et vénéré
président», et du Ministre de l'Agriculture; il remer-
cia le bienveillant Sous-Préfet, le sympathique
Maire de Cherbourg et son personnel, qui, sous les
ordres de M. Métivier, prépara l'Exposition; les
membres du Jury, les collaborateurs dévoués de la
Société, et notamment les six membres qui ont
cinquante ans de sociétariat: ce sont: MM. Rossel,
le chansonnier normand ; Desquesnes, l'alerte
nonagénaire ; Langlois, président honoraire de la
Chambre de Commerce ; Paulin Lelièvre, le fidèle
— 45 —
secrétaire; Contant, ancien maire de Tourlaville et
Letellier. Enfin, M. Corbière buta tous les Sociétaires
et à leurs familles.
M. le Sous-Préfet remercia la Société de son
charmant accueil. Il promit son concours le plus
dévoué aux horticulteurs cherbourgeois qu'il félicita
pour la beauté de leur Exposition. Exposants et
organisateurs ont droit aux plus grands éloges.
M. Grégoire porta un toast en l'honneur de la
Société d'Horticulture et souhaita une longue vie à
ses Sociétaires, bien que ce vœu fût, à ses yeux,
superflu, puisqu'il semble que le fait d'appartenir à
cette Société constitue un brevet de longévité.
M. Rosette eut des paroles émouvantes pour
rappeler qu'en 1914, il disait aux horticulteurs
cherbourgeois : « Faites que vos fleurs soient belles
afin que les visiteurs de notre pays les admirent à
leur arrivée, et si nous avons à combattre pour le
salut du pays, préparez vos plus belles fleurs pour
nos soldats ».
Aujourd'hui, il faut de belles fleurs pour séduire
nos Alliés, mais de plus belles encore pour fleurir
les tombes de nos chers morts.
Ces harangues furent soulignées de vifs applau-
dissements. Après quoi, les chanteurs s'en donnèrent
à cœur joie et prolongèrent agréablement cette fête
pour laquelle M. Lhôtellier, amphytrion remarqua-
ble, s'est littéralement surpassé.
(Cherbourg-Eclair, du 12 Novembre iç2i.)
RECOMPENSES
1, — Prix décernés par le Jury
Le Jury chargé d'examiner les produits et objets
présentés pour les divers concours s'est réuni le
jeudi 10 Novembre 1921, à une heure de l'après-
- 46 —
midi, au lieu de rExposition (halles près le Théâtre
municipal).
Il était composé de MM.
Adam, de la Société d'Agriculture de Cherbourg,
Couillard, vice-président honoraire et délégué de la
Société Française des chrysanthèmistes,
Enouf, délégué de la Société centrale d'Horticulture
de Gaen et du Calvados,
Isidore Jubré, délégué de la Société d'Horticulture
d'Avranches,
Henri Laurent, délégué de la Société d'Horticulture
de Coutances,
Emile Le Brun, délégué de la Corporation de Saint-
Fiacre de Bayeux,
Rosette, délégué de la Société nationale d'Horticul-
ture de France,
Thomas, délégué de la Société d'Horticulture de
Valognes.
Après avoir désigné M. Rosette, délégué de la
Société nationale d'Horticulture de France pour son
président et M. Jubré, délégué de la Société d'Avran-
ches, pour son secrétaire, le Jury a procédé à ses
opérations avec le concours de M. Levéel, président
de la Commission d'organisation de l'Exposition et de
M. Mahieu, secrétaire de la Société.
Après un examen attentif des produits exposés, il
a attribué les récompenses suivantes :
Chrysanthèmes en Pot
Piix cV honneur de la Ville de Cherbourg. — Diplôme
de médaille d'or et prime de 150 fr,, à .\L Chrétien,,
horticulteur à Cherbourg,
Prix d'honneur de la Ville de Cherbourg. — Diplôme
de médaille d'or et prime de 100 fr., à M. Girard,
horticulteur à Cherbourg.
Prix d'honneur, médaille de vermeil de M. le Minis-
47
tre du Commerce et de r Industrie. — M. Adam,
amateur, à Cherbourg.
A la collection la plus belle et la plus nombreuse. —
M. Chrétien, diplôme de médaille d'or moyen module
et prime de 60 ïv. ; M, Girard, diplôme de médaille
d'argent grand module et prime de ^5 fr.
A la collection la plus belle en cinquante variétés. —
M. Girard, diplôme de médaille d'argent moyen
module et prime de 20 Ir.
A la collection la plus belle en trente variétés. — l''
Horticulteurs-marchands : M. Girard, diplôme de
médaille d'argent grand module et prime de 25 fr. ;
2° Amateurs : M. Adam, médaille de la Société
Française des Ghrysanthémistes.
A la collection des quarante plus belles variétés culti-
vées en pot et à la grande fleur. — M. Chrétien,
diplôme de médaille d'or petit module et prime de
40 fr.
Au plus beau lot ne dépassant pas 60 plantes basses,
en douze variétés cultivées spécialement pour le marché.
— M, Girard, diplôme de médaille d'argent grand
module et prime de 25 fr. ; M. Chrétien, diplôme de
médaille d'argent moyen module et prime de 20 fr.
A la plus belle collection de standarts ou de demi-
standarts [au moins 0"^60 de tige). — M, Chrétien,
diplôme de médaille de vermeil et prime de 30 fr. ;
M. Girard, diplôme de médaille d'argent grand
module et prime de 25 fr.
Au plus beau lot de trente variétés, cultivées à tiges
unique mais maintenues en touffes basses dites spécimens,
— M. Chrétien, diplôme de médaille d'or petit module
et prime de 40 fr. ; M. (iirard, diplôme de médaille
de vermeil et prime de 30 fr.
A u plus bel apport de plantes cultivées à la méthode
Japonaise et autres genres, en plantes greffées ou non
greffées. — M. Girard, diplôme .de médaille de ver-
meil et prime de 30 fr.
— 48 —
A u plus bel apport de plantes cultivées en uniflore.
— M . Chrétien, diplôme de médaille d'or petit module
et prime de 40 fr.
Fleurs coupées cultivées à la très grande fleur
Au plus beau lot de vingt-cinq variétés. — M. Leca-
plain, amateur, à St-Pierre-Eglise, médaille d'argent
de M. le Ministre de l'Agriculture.
Oonooiars imjDré^vuLS
Cyclamens: M. Chrétien, médaille d'argent de la
î^ociété des Agriculteurs de France.
Primevères: M. Chrétien, médaille de bronze de
M. le Ministre de l'Agriculture.
Bruyères: M. Chrétien, médaille de bronze de la
Société des Agriculteurs de France.
Fruits
A la collection soigneusement étiquetée de fruits de
table (poires et pommes), la plus complète et la plus
remarquable: MM. Prime frères, de Mortain (Manche)
diplôme de médaille d'or grand module et prime de
100 fr.
Concours d'ensemble (fruits divers, pommes, poires,
raisins): M. Gallis, de Tourlaville, médaille d'argent
de M. le Ministre de l'Agriculture ; M. Adam, médaille
d'argent de la Société des Agriculteurs de France :
M. Boyer, de La Glacerie, médaille de bronze de M.
le Ministre de l'Agriculture ; M. Henry, de Nacque-
ville, médaille de bronze de M. le Ministre de l'Agri-
culture ; Madame de Phnval, médaille de bronze de
la Société des Agriculteurs de France ; Un groupe
d'amateurs, diplôme de médaille d'argent grand
module et prime de 25 fr.
Au plus bel apport en variétés bien étiquetées de
raisins de serre: M. Pierre Gosselin fils, de Tourla-
— 49 —
ville, diplôme de médaille d'or et prime de 100 fr.,
(prix de la Société d'Agriculture de Cherbourg).
Objefs d'Art et d'Industries Horticoles
Au plus bel apport d'objets d'Art ou d'Industries
horticoles fabriqués par des exposants appartenant à
r arrondissement de Cherbourg : M. Barré, de Gher-
l>ourg, diplôme de médaille de vermeil et prime de
30 fr., pour tonnellerie horticole; M. Hamel, de
Cherbourg, médaille de vermeil et 'àO fr., pour vases
à fleurs en cuivre, (prix de la Chambre de Com-
merce!.
II. — Prix décernés par les Dames patronnesses
Les Dames patronnesses de la Société se sont
réunies le même jour, à 2 heures de l'après-midi,
au lieu de l'Exposition et elles ont attribué les
récompenses ci-après :
A la plus belle et la plus complète présentation,
montrant le parti que l'art du fleuriste peut tirer du
Chrysanthème: Gerbes, bouquets, surtouts, garnitu-
res de tables, de vases ; couronnes, etc., (Chrysan-
thèmes seuls ou associés à des feuillages divers, mais
sans autres fleurs que celles du Chrysanthème) :
Madame Chrétien, diplôme de médaille d'or moyen
module et prime de 60 fr.
A la plus belle et plus complète présentation de
Chrysanthèmes associés à d'autres genres de fleurs:
Madame Chrétien, diplôme de médaille de vermeil
et prime de 30 fr.
Concours imprévu: décoration florale: Madame
Chrétien, diplôme de médaille de vermeil et prime
de 30 fr.
— so-
in, — Apports aux Séances mensuelles
Du l^i- Octobre 1920 au 1«^ Octobre 1921, il a été
fait des apports très intéressants et très beaux de
fruits, fleurs et plantes aux séances mensuelles.
Le Bureau de la Société a attribué les récompenses
suivantes à ces apports:
M. Gallis, médaille d'argent petit module.
M. Adam, médaille de bronze doré petit module.
NÉCROLOGIE
Depuis la publication du dernier Bulletin, Ui
Société a eu à enregistrer la perte d'un trop grand
nombre de ses membres. Pendant les trois derniers
trimestres de 1921 elle apprit avec regret la mort de
M. Lerouge, tonnelier; de M. Perrotte ; de M.
TAbbé Marion ; du Commandant Bogé; de M. Gar-
N1ER, pharmacien, à St-Pierre-Eglise ; de M. Louis
Macé, très assidu aux réunions.
Mais c'est surtout au début de Tannée 1922 que
la mort l'a particulièrement éprouvée en frappant
coup sur coup M. Durel, commis principal du Com-
missariat en retraite, qui en faisait partie depuis 1884 ;
M. Despointes, officier d'administration de la Marine ;
M. ViALA, officier principal de la Direction des Tra-
vaux Hydrauliques; M. Quiéderarge, propriétaire,
qui comptait 30 ans de Sociétariat; M. Casimir
Jeanne, négociant, dont les quatre fils sont nos
collègues ; M. Alexandre Langlois, président hono-
raire de la Chambre de Commerce, l'un des plus
anciens sociétaires qui témoignait par la part qu'il
prenait aux réunions mensuelles et à la discussion
des questions horticoles de tout Tintérèt qu'il portait
à la Société. Entré dans la Société le 4 avril 1869,
M. Langlois avait reçu, à l'occasion de son cinquan-
tenaire, la médaille d'argent offerte par la Société
à ses vétérans.
Les unanimes sympathies de la Société ont été
exprimées aux familles à l'occasion de leurs deuils.
Le Bulletin était en cours d'impression lorsqu'est
survenu, le 11 mars 1922, le décès de M. Paulin
Lelièvre, qui en avait réuni les matériaux avec sa
— 52 —
diligence accoutumée. Entré dans la Société le 4
août 1867, M. Lelièvre en était devenu presque
aussitôt le Secrétaire, charge qu'il a gardée pendant
plus de cinquante ans.
Il ne cessa d'apporter dans l'exercice de ces
fonctions, si importantes dans la vie des collectivités,
un zèle, un esprit de suite, un dévouement de tous
les jours, qui faisaient de lui la cheville ouvrière de la
Société. Les procès-verbaux des séances mensuelles,
rédigés avec un soin méticuleux et une rare exac-
titude, forment de précieuses annales retraçant
l'histoire de la Société pendant cette longue période
d'un demi-siècle; on peut dire qu'ils constituent un
modèle du genre.
Les comptes rendus annuels des travaux de la
Société forment un recueil remarquable par la
méthode et la précision qui les inspirent. M.
Leltèvre était un archiviste incomparable, imbu de
tradition et d'expérience, sans être pour cela rebelle
au progrès et aux prudentes évolutions.
Sa perte a été vivement ressentie par la Société,
qu'il se plaisait à considérer comme faisant partie
de sa famille, et en particulier par les habitués des
séances mensuelles, parmi lesquels il ne comptait
que des amis.
M. Lelièvre avait, peu de temps avant sa mort,
témoigné de son vif attachement à la Société d'Hor-
ticulture en lui donnant une somme de 500 francs
dont les intérêts serviront à constituer un prix
décerné lors des Expositions, selon le désir qu'il a
exprimé à M. le Président.
:^'^^^:?^:^!^3^^^A
'QD
Ll
des Membres de la Société d'HorlicuUure
DAMES PATRONNESSES
914 M'"«^ Allemandet, rue Gambetta, 53
922 Allix, rue Asselin, 19.
920 Baudry, rue Montebello, 68.
911 Bazire, rue de l'Aima, 52.
918 Benard, rue Montebello 28.
913 Bernard, rue Emmanuel-Liais, 80.
9i9M'*« Garé, rue Montebello, 36.
9o6M"«^DivETAiN, rue de la Fontaine, 25.
921 Dubois Ernest, rue l9lagenta, 7.
921 DucHEMiN, quai Alexandre III, 54.
922 DuRRUTHY, rue Asselin, 72.
921 Féron, rue Ghristine, 27.
9o5 Gardin, rue de l'Ermitage, 6.
Qio Henry, rue Gambetta, 7,
021 M"' Lanièce Renée, rue François-La-Vieille, 35.
920 M"^**Le Conte Maurice, place de la République, 9,
921 Legourtois, rue du Val-de-Saire, 98.
921 Leemans, rue de l'Aima, u
908 Le Goupil, rue Montebello, 3i.
921 Legranché-Levéel, rue Carnot, i5, à Tourlaville.
917 Lejards, chalet de la Roque-Jaune, à Réville.
921 Lemaire, rue Montebello, 45.
921 M'"* Leroux, rue Emmanuel-Liais, 64.
921 M"^' Leroy, rue de l'Aima, 12 bis.
9i3 M"" Levesque, à Tilly-sur-SeuUe (Calvados).
921 M'^«^Matillon, rue du Val-de-Saire, 181.
897 NissEN, rue de la Bucaille, 76.
— 54 —
igcyM'i"^ NoËL-DuMARAis, rue Montebello, 45.
1921 M'^'sQuiNET, rue Montebello, 9.
1869 Renault, rue Emile-Zola, 4.
1921 RouLiER, rue Montebello, 54.
1915 Santerne, rue de la Polie, 91.
1922 Spaht, rue Lesdos, i5_.
iQi3 M"*= TouRAiLLE, rue Thiers, 34, à Tourlaville.
1921 M""® Vautier, place Napoléon, 18.
1912 M"^ Vicier, rue du Val-de-Saire, g3.
1912 M^^^ViLLiERS-MoRiAMÉ, Tue Guillaumc-Fouace, i5.
1921 Vitrant, rue François-La-Vieille, 41,
MEMBRES CORRESPONDANTS
1904 MM. Anfray, curé de Tocqueville.
1901 Bois, professeurauMuséumd'Histoirenaturelle, Paris.
192 1 Chevalier, directeur du laboratoire d'Agronomie
coloniale, 14, boulevard Saint-Marcel, Paris.
1903 Lemée, horticulteur, à Alençon (Orne).
1904 DE Tocqueville Ccomte), château de Tocqueville.
1009 Trabut, professeur à WEcole de Médecine d'Alger.
1905 DE Vilmorin Maurice, 4, quai de Mégisserie, Paris.
MEMBRES TITULAIRES
1910 MM. Adam Théodore, propriétaire, rue Don Pedro, 32.
1919 Adam, propriétaire, à Couville.
19 12 Adam, mécanicien principal de la Marine en retraite^
impasse Gouberville, 7 bis.
1921 Adam, professeur à l'Institut St-Paul, rue Jeanne-
d'Arc, 27.
1910 Agnès Charles, rue Guillaume-Fouace, 26.
1875 Annelot, juge honoraire, rue du Val-de-Saire, 157.
1910 Antoine, ancien huissier, rue de l'Ancien-Quai, 18.
1910 Ardouin, docteur-médecin, rue de la Comédie, 32.
1880 Aurel, commis principal de comptabilité de la
.Marine, en retraite, rue de la Polie, 77.
1906 AuBRiL, professeur au Lycée, rue de la Polie, 55.
1922 AuBRY DE LA NoË Jacques, rue Président-Loubet, 9.
— 55 —
1914 Barré, tonnelier, rue des Carrières, 34,
1916 Beaulavon, directeur de la Pharmacie de la Croix-
Blanche, rue Tour-Carrée, 55.
1921 Béni, professeur de gymnastique, au Lycée, rue de
la Comédie, 35.
1918 Benoit, receveur de l'Hôpital-Hospice, rue de
Sennecey, 80.
1907 Beresford, consul d'Angleterre, rue Jeanne-d'Arc, 5o.
[913 Bernadi, négociant, rue de la Fontaine, 20.
1919 Beslin Georges, marchand mercier, rue de l'Union, 22.
1888 BiARD, directeur du journal le Réveil^ rue Gambetta,i4.
1921 BiORET, photographe, rue François-La-Vieille, 9.
[901 BizARDEL, docteur-médecin, place Henry-Grévilie, i3.
1921 BoisRoux, jardinier-chef, château de Pépinvast,
Le Vicel.
[914 BoLLOT, agent du Veritas, rue Louis-Chauvet, 8.
1916 BoNNEFOY, médecin en chef de la Marine, rue de la
Polie, i3.
[9T1 Bouillon, propriétaire, villa « Marie-Philomène »
place Pasteur, Marseille.
1890 Bouin, agent administratif de la Marine, en retraite,
rue de l'Aima, 3.
1920 BouLENGER, officier d'administration d'artillerie,
rue de l'Abbaye, 23.
[920 Brantonne, faïencier, rue au Blé, 22.
[909 Brard, avoué, rue de l'Aima, 25.
[921 Brière, avocat, conseiller général, rue Louis XVI, 5.
1922 Bruneau, direct, des Pompes Funèbres, ruede l'Eglise.
191 1 BuHOT, agent d'affaires, rue Christine, 36.
[918 Caillot, officier d'administration de la Marine, rue
de l'Abbaye, 3.
1897 Canteau, médecin-vétérinaire, rue Matignon.
1918 Cardron, maire de Querqueville.
1909 Catherine, sous-caissier de la Caisse d'Epargne en
retraite, rue Hélain, 2.
1912 Caubrière, négociant, rue du Val-de-Saire, 80.
[906 Cauvin, bandagiste, rue Emmanuel-Liais, iii.
191 3 Cauvin, propriétaire, rue Montebello, 60.
[878 Cavron Léon, horticulteur, rue Gambetta, 12.
1922 Chambon, limonadier, quai Alexandre IIL
— 56 —
1921 Champion, représentant de commerce, rue Asselin,io4.
1910 Chanijeleur, rentier, rue Emile-Zola, 24.
igii DE LA Chapelle, commissaire principal de la Marine,
en retraite, rue de la Comédie, 41.
1906 Chardon, agent du Commissariat de la Marine, en
retraite, rue Montebello, 56.
191 1 Charf, entrepreneur de maçonnerie, rue Thiers, 218,
à Tourlaville.
1918 Chatel, propriétaire, rue de la Duché, 23 bis.
1901 Chrétien, horticulteur, rue de la Duché, 1 15.
1902 Cléret, représentant de commerce, rue Magenta, 8.
1920 Cléret fils, représ, de commerce, rue des Ormes, 28.
1921 CoLLEviLLE, professeur au Lycée, rue des Bastions, 17.
1920 Colombini, dentiste, rue François-La-Vieille, 12.
1922 Compère, rédacteur en chef du journal La Dépêche
de Cherbourg, rue Amiral-d'Aboville.
i86q Contant, propriétaire, La Glacerie.
1888 Corbière, prof, honoraire du Lycée, rue Asselin, 70.
1916 CossET, comm. des finances, r. Pasteur, 2i,Equeurd.
1903 Cottin Pierre, primeuriste, r. Thiers, à Tourlaville.
1921 Cousin Maurice, rue Divette, 3.
191 1 Crochard, jardinier, rue Gambetta, impasse Moulin.
1911 Crova, capitaine de frégate en retraite, r. Asselin, 27,
1919 Davarend, offi. d'admin. de la Marine, r. Vintras, 16.
1915 David, juge d'instruction, rue de l'Aima, 8.
1916 David Georges, agent technique de la Marine, rue
Louis-Chauvet, 5.
1921 Degouey, sous-économe du Collège Chaptal, en
retraite, rue de la Polie, 127.
1912 Delagarde, avocat, conseiller gén., r. des Carrières, 17.
1889 DÉPiNÉE, propriétaire, rue Secondât, 10.
1866 Desquesnes, agent administratif de la Marine en
retraite, rue de l'Aima, 5.
1921 Desrez, capitaine de corvette, rue du Rivage, 54.
1919 DiGUET, propriétaire, rue Thiers, 38.
1907 DoLD, ancien horloger, rue Montebello, 24.
1907 Dorange, employé de commerce, rue Hélain, 66.
1922 DoucET, instituteur en retraite, rue de France, 23.
1921 DouciN, officier d'admin. de la Marine, r. Lelédier, 68.
— 57 —
i9o5 Drouet, officier d'administrat. de la Marine, hameau
Vivier, à Tourlaville.
1920 Drouet, offic. des direct, de trav., r. Montebello, 14 b'*.
1875 DuBOST Jules, négociant, rue de la Duché, 53.
iQoS Dubois Eugène, notaire honoraire, r. Montebello, 53.
1913 Dubois Maurice, négociant, rue du Val-dc-Saire, 52.
1922 Dubois Henri, pharmacien, rue Emmanuel-Liais, 5.
1920 DuMONCEL Léon, négociant, r. Gambetta, à Octeville.
1908 Dupont Adolphe, commis des Postes et Télégraphes,
rue Magenta, 1 1 .
1920 Dupont, imprimeur, rue François-La Vieille, 56.
191 1 Dupont propriétaire, cité Balmoni, r. de la Duché, 48.
1908 DupREY Louis, horticulteur, rue Gambetta, 17.
1909 DuQUESNE, 1='' maître fourrier de la Marine en retraite,
rue de la Polie, 129.
189 1 Enault, notaire honoraire, rue Emmanuel-Liais, 88.
1894 Favier, avocat, place Henry-Gréville, i5.
1894 Fenard Léon, négociant, rue Cachin, 17.
1906 FÉRON, propriétaire, rue de Sennecey, 82.
1913 Feuardent, coiffeur, rue Gambetta, 9.
191 1 Fiquet Louis, propriétaire, impasse Martin, 5.
1921 FoRTERRE, docteur-médecin, rue Bondor, 19.
1895 FouRNiER, capit. de frég. en retr., r. Jeanne-d'Arc, 12.
1908 Frémy, ancien greffier, rue Président-Loubet, 52.
1908 Frigout, officier principal d'administration de la
Marine en retraite, rue Amiral-Courbet, 40.
1890 Gallier, consul de Belgique, rue Montebello, 64.
1900 Gallis, propriétaire, à Tourlaville.
1908 Galy, photographe, rue Emmanuel-Liais, Go.
1912 Garçon, propriétaire, rue Emmanuel-Liais, 91 .
191 7 Gavet, propriét. du Petit-Ba^ar, r. de la Fontaine, 57.
1920 Gélis, capitaine de corvette, rue Montebello, 42.
1920 GioT, jardinier, rue des Vieilles-Carrières.
1889 Girard Louis, horticulteur, rue de la Polie. 121.
1909 Gohel J.-B., restaurateur, pi. Gambetta, Tourlaville.
1921 Goreaud, propriétaire, rue des Tribunaux, 8.
1887 G0SSELIN Pierre, primeuriste, rue de l'Egalité, 4,
à Equeurdreville.
1905 GossELiN Léon, primeuriste, r. du Bois, 45, Tourlav.
— 58 —
1921 GossELiN fils, horticulteur à Bourbourg, Tourlaville.
1921 GossELiN Auguste, commis principal de la Marine?
rue Louis-Philippe, 29.
[922 GouTiN, capitaine, quai Alexandre-III, 56.
1921 Grillard, industriel, conseiller général, R. -la-Bigot.
1919 Groult, percepteur en retraite, r. du V.-de-Saire, i85.
1920 Groul Paul, agent technique de la Marine en retr.,
route des Pieux, 24.
[921 GuÉROULT, instituteur, rue Vauban, 27.
[909 GuESNON, instituteur, rue de la Comédie, 23.
t92i Hallard, sous-chef de section aux Chemins de fer de
l'Etat, impasse Destrais, rue de la Fontaine.
1879 Halopé, horticulteur, rue Gambetta, à Octeville.
1889 Hamelin, agréé, rue François-La-Vieille, 48.
[92 1 Hasne, ofïicier des directions de travaux de la Marine,
rue Montebello, 1 1.
[919 Hébert, agent technique, rue Christine, 17.
[919 Heirbrant, retraité, rue du Maupas prolongée.
1892 Henry, libraire, rue du Commerce, 40.
1919 Hérou, capitaine de frég. en retr., r. de la Duché, 47.
[901 Hochet, propriétaire, rue Emile-Zola, 34.
1912 HouYVET, agent du Commissariat de la Marine en
retraite, rue Victor-Hugo, 39.
(901 Hubert, docteur-médecin, rue Franc. -La-Vieille, 24.
1918 Hyernard, directeur de la Coopérative des Agricult.
de la Manche, rue Montebello, i5.
1921 James Emile, charcutier, rue Gambetta, 5.
192? Jeanne Henri, négociant, rue de la Polie, 93.
1913 Jeanne Désiré, négociant, rue Louis-XVI, i5.
1920 Jeanne André, négociant, rue de la Bucaille, 47.
[920 Jeanne Edouard, négociant, rue Delaville, 9.
1905 Jeanne, professeur en retraite, rue Loysel, 20 bis.
1921 Jouet, directeur d'Ecole, rue Thiers, à Tourlaville.
191 I JuNOD, horticulteur, rue de la Polie, 1 1 1.
1917 KouMAR, propriétaire, rue Don-Pedro, 26.
[909 La Grève, agent technique de la Marine en retraite,
rue du Bois, 2 bis.
1921 Laisné, débitant, rue Amiral-Courbet, 2.
[912 Lajoie, propriétaire, rue Jeanne-d'Arc, 21.
1913 Lalande, bijoutier, rue du Bassin, 26.
— 59 —
igoi Laloë, négociant, rue Thiers, 32.
1920 Lassus, propriétaire, rue du Val-de-Saire, 179.
1920 Lavieille, propriétaire, rue de la Polie, 83.
191 3 Le BAHBENCHON,ofHcier d'administration de la Marine,
rue de Sennecey, 67.
1897 Le Barrier, commissaire en chef de la Marine en
retraite, rue Bondor, 24.
1910 Leboucher, avoué, place de l'Aima, 2.
1913 Le Bouteiller, notaire, à Octeville.
1898 Le Brettevillois, recev, munie, r. Jeanne-d'Arc, 28.
1907 Le Brun, agent gén. d'Assurances, r. Montebello, 48.
192 1 Lecacheur, docteur-médecin, rue Thiers, 28.
1921 Le Cannellier, vice-amiral, rue Asselin, 22.
1910 Le Cannu Emile, pharmacien, rue de la Fontaine, 7.
1912 Le Cannu Jules, ancien pharmacien, rue Cachin, 25.
1914 Lecaplain, marchand dechaussures, St-Pierre-Egiise,
1890 Le Carpentier, avocat honoraire, rue de l'Aima, 41.
1900 Le Carpentier, ancien bijoutier, rue Montebello, 35.
1922 Le Carpentier, offi. des Dir. de trav., r. de Russie, 28.
1910 Le Cerf Charles, brasseur, rue Hélain, i23.
1917 l'abbé Lecler, professeur, rue de la Duché, 26.
1922 LeclercJuIcs, propr.,rueSt-Sauveur, 81, à Octeville.
1917 Leclère, restaurateur, St-Pierre-Eglise.
1910 Leconte, jardinier, rue de l'Ermitage, 6.
1920 Le Conte Maurice, négociant, pi. de la République, 9.
1907 Le Costey, lient. -colonel en retr., r. Montebello, 46.
1910 Lecourtois, imprimeur, rue Gambetta, 41.
1901 Le CouTOUR,cont. princ. des Douanes, r. Loysel, 25.
1920 Ledentu, officier d'administration principal de la
Marine en retraite, rue de l'Aima, 1.
19 14 Le Dérubev, receveur principal des Douanes, rue
du Val-de-Saire, i.
1893 Lefauconnier, administrateur principal de l'Inscrip-
tion Maritime, en retraite, r. du Val-de-Saire, i55.
1909 Lefèvre, avoué, rue Emmanuel-Liais, 61.
1914 Lefèvre, comm. priseur, rue de la Comédie, 36.
1921 Lefèvre, plâtrier, rue Montebello, 22.
19 17 Lefillatre, officier de Direction des travaux de la
Marine, rue Saint-Sauveur, 95, à Octeville.
1907 Leflambe. ancien bijoutier, rue du Château, 21.
— 60 —
igo4 Legagneur, photographe, rue François-La-Vieille, 6.
1889 Le Goupil, notaire honor., r. Guillaume-Fouace, 17.
1910 Le Goupil, pépiniériste, à Martinvast.
1921 Le Goupil, ancien négociant, rue de la Duché, 28.
1922 Le Goupil, Paul, propriétaire, rue de l'Aima, 17.
1873 Le Granché, propriétaire, rue de l'Aima, 9.
1902 Legrand, adjoint principal technique de la marine en
retraite, rue de la Bucaille, 49.
1879 Le Grin, avocat, rue Auvray, 12.
1892 Lejeune, agent du Commissariat de la marine en retr.,
rue des Bastions, 8.
1914 Le Jeune, Paul, agréé, rue de l'Aima, 16.
1907 Lelaidier, commissaire en chef de la marine, rue
Beauregard.
[913 Le Marquand, administrateur en chef de l'Inscription
marit. en retr., rue Thiers, 18, à Tourlaville.
[908 Le Meland, Michel, propriétaire, boul'^ Maritime.
(918 Leménager, directeur de banque, à Granville.
1902 Le Merre, jardinier, rue Sadi-Carnot, à Octeville.
[914 Lemiére, docteur-médecin, rue Thiers, 22.
1921 Lemoigne, contrôleur d'octroi, rue Jeanne-d'Arc, 16.
!90? Lemoigne, Jean, propriétaire, rue Auvray, 14.
1901 Le Moigne, Albert, député, à Eculleville.
1898 Lemonnier, rentier, quai Alexandre-lII, 36.
1919 Lemonnier, marchand de cycles, rue Loysel, 22.
(920 Lemonnier, huissier honoraire, rue de la Duché, 46.
1922 Lemonnier, procureur de la République, rue Amiral-
Courbet, 52.
[922 Lemonnier, coiffeur, rue de l'Union, 34.
[920 Leneveu, maire, à Gatteville.
1913 Lepeltier. maître peintre, rue de la Polie, 20.
1872 Lepelley, agent administratif de la marine en retr.,
à duettehou.
191 1 Leprévost, agent administratif de la marine en retr.,
rue Bonhomme, 48.
1913 Leprévost, quincaillier, rue Gambetta, 37.
1903 Lerivayran, propriétaire, rue du Bois, à Tourlaville.
1921 Le Roy, représent, de commerce, r. de l'Aima, i2ter.
1921 Leroy, officier princip. des Direct, de Travaux de la
marine, rue Hamelin, à Equeurdreville.
1907 Le Roux, Emile, propriétaire, rue de la Duché, 22.
— 61 —
[Syo Letellier, propriétaire, rue Emmanuel-Liais, 97.
rgi4 Le Tellier, Joseph, horticulteur, rue de la Polie, 76.
[882 Letullier, jardinier, rue Amiral-Courbet, 32.
1894 Levaillant, commis principal de la Marine en retr.,
rue Beauregard.
1904 Levallois, ancien pharmacien, rue Asselin, 69.
1914 Levavasseur, architecte, rue de l'Aima, 3o,
1888 Levéel Gustave, ancien horticulteur, rue de l'Aima, 5.
191 1 Levêque, jardinier-chef du Parc Liais, r. de la Bucaille.
[917 Levesque, architecte, rue de l'Espérance, 5.
[918 Levesque Auguste, expert en quincaillerie, rue des
Ormes, 34.
1922 Liais, professeur au Lycée, rue Loysel, 20,
[921 LiRON Charles, officier des directions de travaux,
rue des Maçons, 5.
1921 LiTTRÉ, capitaine de corvette, r. Amiral-Courbet, 46.
[919 LoY, industriel, rue Emmanuel-Liais, 26.
[916 Luge, commis principal de la Marine en retraite,
rue de la Paix, 40.
1921 Mabille Gaston, chef de comptabilité à la Banque de
France, rue Dujardin, 3.
1882 Macé Adriei», négociant, rue de la Duché, 35.
[922 Macé, économe honoraire, rue de la Bucaille, gb.
1900 Mahaut, propriétaire, rue Cachin, 63.
[911 Mahieu, officier d'administrat. de la Marine en retr.,
rue Amiral-d'Aboville, 38.
1920 Marest, directeur de la Banque Leherpeur, rue du
Bassin, 35.
55 Marion, notaire, rue Gambetta, 52.
1917 Martin, recev. de rEnregistrem.,q. de l'Entrepôt, 35.
1922 Martin Decaen, capitaine de frég. , r. Montebello, 19.
[922 Martineau, professeur au Lycée, rue delà Polie, 3o.
1921 Mas, représentant de commerce, rue Bondor, 29.
[921 Mas, photographe, rue Tour-Carrée, 24.
1907 Mauger, pilote, place du Château, 9.
1922 Maurer, mécanicien en chef de la Marine, rue
Lechosel-Lavallée, 2 ter.
1907 Medla, propriétaire, rue Asselin, 99.
[907 Mendret, notaire, à Saint-Pierre-Eglise.
1909 Menard, comptable, rue Président-Loubet, 81.
— 62 —
rgio Menier, docteur-médecin, rue Grande-Vallée, 5i.
[Qii Meslet. médecin de marine, rue Hippolyte-de-Toc-
queville, 29.
[915 Mesnage, directeur de l'hôpital-hospice, rue Asselin.
[914 Messent, Louis, propr., rue de Sennecey, 33.
1913 Méteyer, propriétaire, rue du Val-de-Saire, 201.
[904 Meury, propriétaire, rue Asselin, 81.
191 1 MoNDÉsiR (de), Paul, propr., château de Frémond, à
Brix.
[914 MoNDÉsiR (de), Emile, propr., château de Ruffosses,
à Sauxmesnil.
[897 MoREL, professeur au lycée, rue Présid'-Loubet, 89.
[914 MoRiÉs, com"' du génie en retr., r. de la Bucaille, 40.
[921 MoucHEL, agent d'affaires, rue Grande-Vallée, 27.
[921 NicoLLET, ancien négociant, rue Montebello, 58.
1874 NoYON, commis princ. de la marine en retr., impasse
Dorival, 10.
[918 O'Neil, contrôU de la marine, r. Amiral-Courbet, 28.
[910 Ornetti, chef de bataillon en retraite, rue de la Cein-
ture, 10.
1906 OzouF, jardinier en chef du Jardin Public, avenue
Carnot, 1 1 1.
1920 Pardaillan, officier d'admin»" de i''^cl. de la marine,
rue Général-.louan, 16.
1921 Pardaillan père, vérificateur des poids et mesures en
retraite, rue Malakoff, iio.
191 3 Pateau, agent technique en chef de la marine en retr.,
rue Vautrain, Equeurdreville.
[904 Peck, commis principal de la marine en retraite, rue
Emile-Zola, 20.
[910 Petit, directeur du journal Le Phare de la Manche^
rue de l'Aima, 18.
1905 Pesnel, négociant, rue Grande-Vallée, 7.
1901 Pezet, commis principal de la marine, rue de la Paix,.
69, à Equeurdreville.
1872 Piard, propriétaire, rue de l'Aima, 35 bis.
1912 PiGNOT, pilote, place Napoléon, 20.
[920 Pierre, percepteur retraité, rue Don-Pedro, 128.
1905 Plenage, propre, rue Waldeck-Rousseau, 6, Octeville.
[921 Point, Charles, propriét''^ à Bourbourg, Tourlaville.
191a PoNsoT, imprimeur, imp. Bertrand, rue Em m. -Liais,
— 63 —
[gi3> PosTAiRE, Auguste, propriétaire, rue de l'Aima, 46.
1920 PosTAiRE, Louis, propriétaire, rue de la Fontaine, 35.
1919 PosTEL. horticulteur, rue de la Fontaine, 40.
[883 PoupEviLLE, Alcide, propre, à la Ferté-Macé (Orne).
[922 Poussin, bijoutier, rue du Château, 25.
[917 Prévallée, propriétaire, à Périers.
[916 Prigent, fabricant de sirops, rue du Roule, 5i.
19 14 Provost, propriétaire, rue Christine, 29.
1921 duENAUX, entrepositaire, rue du Commerce, 32
1917 QuiNiou, étudiant, rue de l'Ancien-Hôtel-Dieu, i5.
1893 Rauch, chefde bataillon en retr., rue Emm. -Liais, 86.
1917 Renault. Henri, propriétaire, quai de Caligny, 2.
1918 Renault, Paul, docteur-médecin, rue des Bastions, 7.
[874 Robine, ancien avoué, rue Christine, 24.
[913 Robine, Alphonse, avocat, rue de l'Aima, 22.
[913 Robine, Louis, avocat, rue Grande-Vallée, 11.
1910 Robin, Joseph, ancien régisseur, Martinvast.
[904 Roger, agent-voyer en retr., rue de l'Ancien-Hôtel-
Dieu, 22.
1919 Rosette, opticien, rue PVançois-La-Vieille, 33.
i863 RossEL, Alfred, agent du commissariat de la marine
en retraite, rue du Val-de-Saire, io3.
[920 Rostand, conseiller général, château de Flamanville.
1920 Sadot, banquier place de la République, 20.
1913 Saillard, rentier, rue de la Polie, 56.
[921 Saint-Bazile (de), capitaine, rue Lesdos, 7.
1909 Sanson-Fromage, négociant, rue de la Duché, 16.
[920 Sauvé, Ernest, grainetier, rue François-La-Vieille, 3.
1882 Simon, Albert, construct'-mécanic" , rue de l'Aima, 45.
1904 Simon, Aug., construct^-mécanic", r. des Bastions, i3.
[899 Simon, ancien directeur de la Banque de France, quai
Alexandre-HI, 5o.
1922 Simon, inspecteur d'enregistrem', rue Montebello, 5o.
[918 Talluau, pharmacien, rue du Bassin, 49.
[922 Talon, capitaine de frégate, rue Christine, 22.
[921 Tencé, propriétaire, rue des Goths, à Equeurdreville.
1901 Tesson, marchand de meubles, rue l'Aima, 40.
i883 Thommin, commis principal de la marine en retraite,
à Flamanville.
— 64 —
1920 Touraine-Desvaux, sous-chef de division du crédit
foncier en retraite, rue Montebello, 78.
1900 Trocherie. commis principal du commissariat de la
marine, rue Thiers, 12, à Tourlaville.
1909 Trohel, Théodore, ouvrier à l'arsenal, hameau Vivier,
à Tourlaville.
1918 Truffert, Eugène, mécanicien, rues de TErmitage et
Lebrun.
1894 TuRBERT, docteur-médecin, à Teurthéville-Hague.
1920 Vacossin, inspecteur principal des Douanes, rue da
Val-de-Saire, i.
i885 Valot, propriétaire, avenue Carnot, 121.
1910 Vastel, marchand de nouveautés, rue au Blé, 9.
191 2 Vautier, propriétaire, rue Grande-Vallée, 16.
1914 Verschuere, Georges, libraire, rue de la Fontaine, 8,
1909 Veyrat, bandagiste, rue de la Fontaine, 47.
1914 ViEL, docteur-médecin, rue Emmanuel-Liais, 104.
1921 Vincent-Bréchignac, capitaine de vaisseau, rue Ami-
ral-Courbet, 3o.
1904 YvoN, tanneur, place du Cauchin, 18.
^U:-J-
Imprimerie de La Déprche de Cherboiirr/
41,. Rue Gambetla, Cherbourg
>$
BULLETIN
DE LA
f f/
SOCIlTi 1'
DE CHERBOURG
LUI
ANNÉE 1922
<
^
CHERBOURG
Imprimerie de « La Dépèche de Cherbourg »
41, Rue Gambetta, 41
1923
BULLETIN
DE LA
F f
SMlTi llftlTHLTBE
DE CHERBOURG
LUI
ANNÉE 1922
^-
LIBRARV
H'
CHERBOURG
Imprimerie de <■ La Dépêclie de Cherbourg »
41, Rue GamJjeUa, 41
1923
Société d'Horticulture de l'Arrondissement de Cherbourg
La Société a pour but de perfectionner et d'encourager
toutes les branches de la science et de la pratique horticoles.
Elle organise, toutes les fois que ses t^essources le lui
permettent, une Exposition estivale ou automnale, à
laquelle la carie de Membre de la Société donne droit
d'entrée gratuite tous les jours.
Elle publie, chaque année, un Bulletin qui est adressé
gratuitement à tous les Sociétaires ainsi qu'aux Membres
correspondants et aux Sociétés affiliées. Ce Bulletin con-
tient les procès-verbaux des séances, des comptes rendus
d'expositions, des rapports sur les visites de jardins et de
propriétés, divers articles ou mémoires et autres docu-
ments intéressant l'horticulture.
La Société possède, rue Montebello, 44, un jardin de
floriculture et d'acclimatation, et une salle des séances qui
renferme une bibliothèque ouverte aux Sociétaires tous
les mardis, à 8 heures du soir. L'entrée du jardin est libre,
pour les Sociétaires et leur famille, tous les jours, du lever
au coucher du soleil.
Un autre jardin, consacré à l'arboriculture, est situé
rue de la Duché. Des cours y sont faits par leprofesseur de
la Société.
IjCS séances se tiennent dans le local de la rue Montebello,
lepre7nier dimanche de chaque mois ; elles sont annoncées
par la voie des journaux de Cherbourg. On y traite et on
y discute toutes sortes de questions horticoles et chaque
séance se termine par une loterie de fleurs ou de fruits de
saison, ou bien par une distribution! d'ouvrages horticoles,
de graines, de boutures, de greffes, etc.
En été, de charmantes excursions dans les environs sont
organisées par les soins du Bureau.
Les personnes qui désirent acquérir des connaissances
horticoles utiles, ainsi que toutes celles qui ont à cœur de
contrilmer à augmenter la richesse et le bien-être du pays
par le développement de V horticulture, sont instamment
priées d'apporter leur adhésion à la Société, et, par ce
moy en, d'accroître encore sa vitalité et sapuissance d'action.
Pour faire partie de la Société d'Horticulture, il faut
avoir été présenté par un Membre ou avoir adressé par
écrit une demande au Préside?! t. — Les Dames sont admi-
ses sous le nom. de Dames palronnesses ; lors des Exposi-
tions, elles constituent un Jury chargé d'attribuer certaines
récompenses .
La cotisation annuelle est de 5 francs.
Membres d'honneur de la Société
M. le Sous-Préfet de l'Arrondissement.
Présidents d'honneur s ^/I i m ■ a ru u
( M. le Maire de Lherbourg
Trésorier honoraire : M. Le Brettevillois, ^ I, receveur municipal.
Professeur d'arboriculture honoraire : M. Piard, ^, propriétaire.
Membres du Bureau pour 1923
Président: M. Corbière, ^ I, professeur honoraire, rue Asselin, 70.
Vice-Présidents : \ ^^' f^^ ^^'^^"^"2.'^/^' ''°''^ honoraire, rue de l'Aima, 41.
( Le (jrin, >^ %$, avocat, rue Auvray, 12.
ÎMM. Piard, ^, ancien négociant, rue de l'Aima, 35 bis.
Depinée, propriétaire, rue Segondat, 10.
Macé Adrien, négociant, rue la Duché, 35.
LEFAucoNNiER.>^,adm. princ de Tlnscr. mar. enret.
Secrétaire : M. Mahieu,*^, officier d'administration de la marine, en retraite,rue
Président-Loubet, 29.
Secrétaires 's ^^' ^°^^"°'^' employé de commerce, rue Hélain, 66.
adjoints' ] Drouet, officier des Directions de Travaux, rue Monte-
■' ( bello, 14 bis.
Trésorier: M. Frigout, ^, officier d'administration principal de la Marine, en
retraite, rue Amiral-Courbet, 40.
Bibliothécaire: M. Noyon, impasse Dorival, rue de la Fontaine.
Commissions Permanentes
Cultures d'utilité
MM. Le Carpentier, Président,
Adam, propriétaire.
Saillard, propriétaire.
Levéel, I^, ancien horticulteur.
Catherine, H, s. -caissier de la
Caisse d'Epargne, en retraite.
BouiN, agent administratif de la
Marine, en retraite.
Cultures d'agrément
MM. Le Crin, ^ ^, Président.
Mahaut, propriétaire.
Antoine, ancien huissier,
Cauvin, bandagiste.
Hochet, propriétaire.
Crova 0. ^ ^, capit. de frég.
en retraite.
Comité de Rédaction
M. Corbière, t^ L, Président; M. Le Carpentier, Vice-Président;
MM. les Membres du Bureau
Directeur du Jardin de ta rue Montehello : M. Dépinée.
Professeur d'Arboriculture et de Floriculture, directeur du jardin du passage des Jardins
et jardinier de la Société: M. Letullier §.
Délégué pour convoquer aux inhumations des sociétaires : M. J. Lecarpentier, pro-
taire, rue Montebello, 35.
ANNEE 1922
TABLE DES MATIÈRES
Avantages accordés aux Membres de la
Société et conditions d'admission. . 2
Composition du Bureau et des Commis-
sions permanentes 3
E. Mahieu Extraits des procès-verbaux des séances 5
id. Rapport sur la situation et les travaux de
la Société 24
L. DoRANGE Excursion à Saint-Pierre-Eglise, Gou-
berville et Tocqueville 28
E. Mahieu Visites de jardins : I. Jardins ouvriers .. . 36
L. Drouet II. Jardins de MM. Adam et Gallis. . 39
G. Levéel III. Jardins de MM. Chrétien et An-
toine 43
Rapports des délégués de la Société aux
Expositions régionales :
G. Levéel I. Exposition de Lisieux 48
L. Cavron II. Exposition de Caen 50
J. Antoine III. Exposition de Valognes 51
L. DoRANGE Note sur la culture du Lilas à fleurs
doubles 55
J. Le Conte Note sur la Verveine « Verbenavenosa> 59
J. BouiN De l'emploi du Sulfate de cuivre, de l'ar-
séniate de soude et de la sylvinite. . . . 61
Circulaire relative à la récolte des plantes
médicinales 63
E. Mahieu Nécrologie 64
Liste des nouveaux membres 67
Extraits des Procès= Verbaux
des Séances de l'Année 1922
Séance du 8 Janvier
54 membres présents.
A l'occasion de la mort récente de Madame Par-
daillan, M. le Président adresse les vives condo-
léances de la Société à M. Pardaillan, son mari,
qui a montré beaucoup de dévouement pendant la
dernière exposition.
Plusieurs médailles, décernées lors de l'expo-
sition de novembre, mais qui étaient parvenues en
retard à la Société, sont remises aux intéressés.
Lecture est donnée d un rapport très élogieux de
la Commission de vérification des comptes du Tré-
sorier, puis du rapport annuel très intéressant de
:M. Lelièvre, secrétaire, sur la situation de la Société
en 1921. — Il est ensuite procédé au renouvelle-
ment du Bureau et des Commissions permanentes
dont la composition figure en tête du précédent
Bulletin.
Sur la proposition de M. le Président, sont élus
unaniment et aux applaudissements de la Société,
membres honoraires, MM. Bossel, Desquesnes, Le-
lièvre, Contant, Langlois et Letellier, qui comptent
chacun plus de cinquante années de sociétariat et
qui à ce titre ont reçu des médailles de la Société.
— 6 —
Il est ensuite donné lecture des notes prises par
M. Le Grin dans les publications parues.
La séance est levée après l'admission comme
membres titulaires, de MM. Talon, capitaine de
frégate; Chambon, limonadier ; Poussin, bijoutier,
et la distribution, par la voie du sort, des objets
achetés.
Séanck du 5 Février
59 membres présents.
Sur la demande de M. Le Carpentier, le Président
donne lecture d'un article de la Vie Agricole, sur la
culture du fraisier, article dans lequel M. A. Petit,
professeur à l'Ecole d'horticulture de Versailles,
fait part d'expériences desquelles il ressort que la
première récolte du fraisier varie dans certaines
lantation des cou-
proportions, suivant la date de
lants et qu'elle est d'autant plus abondante que
cette plantation est plus hâtive. 11 rappelle que le
paillis favorise la formation de la gelée blanche, de
sorte qu'on ne doit pailler le fraisier que lorsque les
gelées blanches ne sont plus à craindre. L'auteur
mentionne de nombreuses expériences faites sur le
forçage des fraisiers. Nous ne pouvons que renvoyer
les amateurs à ce document, où ils trouveront cer-
tainement de précieux renseignements.
Lecture est donnée des notes prises par M. Le
Grin dans les publications reçues.
La séance est ensuite levée après l'admission
comme membres titulaires, de MM. Legoupil Paul,
propriétaire et Liais, professeur au Lycée.
Séance du 5 Mars
62 membres présents.
Absent excusé : M. Lelièvre, secrétaire, dange-
reusement malade.
— 7 —
M. le Président rappelle le Hécès récent de
M. Langlois, président honoraire de la Chambre
de Commerce et exprime les très vifs regrets causés
par la perte de cet homme de bien, très attaché à
la Société, dont il laisait partie depuis plus d'un
demi-siècle.
Lecture est donnée d'une circulaire de la Société
Nationale d'Horticulture de France annonçant deux
expositions qui auront lieu cette année au Jardin
d'Acclimatation : la première, consacrée aux roses,
plantes fleuries, fruits forcés, légumes, etc., du 26
mai au 2 juin ; l'autre, du 27 octobre au 5 novembre,
réservée aux chrysanthèmes, autres plantes fleuries
de saison, fruits, légumes, etc. Tous les horticul-
teurs, arboriculteurs, maraîchers, amateurs des
pays alliés et neutres, sont hivites à y participer.
M. Le Garpentier, vice-président, donne lecture,
au nom de M. Leboucher, avoué, d'une circulaire,
parue dans le Bulletin de l'Instruction primaire de
la [Manche, janvier 1922, relative à la récolte des
plantes médicinales, que l'on fait venir à grands
frais de l'étranger, de l'Allemagne surtout, alors
que chez nous il suffirait souvent de se baisser pour
les récolter. M. Corbière déclare, de son côté, que
cette indifférence est déplorable. Mieux que quicon-
que, les instituteurs dans les campagnes peuvent
réagir utilement. En ce qui le concerne, il ne peut
que répéter ce qu'il a déjà dit à ce sujet, à savoir
qu'il est entièrement à la disposition de tous ceux
qui désireraient lui demander le nom, la station ou
autres renseignements relatifs aux plantes médici-
nales à récolter dans notre région.
M. Le Carpentier fait connaître que le maïs pré-
coce dont il avait reçu l'an dernier des grains comme
semence, a bien mûri à Sainte-Croix-Hague, de
même qu'à la Fauconnière, chez M. Favier. il en a
été de même au jardin de la Société et au parc Liais,
dit M. Corbière. L'époque la plus favorable pour le
semis est le commencement d'avril ; les pieds de
— 8 —
maïs doivent être distants d'environ 60 cent, dans
tous les sens. La culture de cette variété précoce
est recommandée. M. Corbière annonce qu'à la
prochaine séance il offrira des graines provenant du
parc Liais.
M. Le Garpentier donne enfin lecture d'un article
du Bulletin de la Société des Agriculteurs de France
relatif aux divers produits insecticides et il met en
garde contre ceux dans lesquels entre le pétrole ;
car, s'ils sont efficaces contre les insectes, ils ont le
grave inconvénient d'être funestes aux plantes ; le
remède est souvent pire que le mal.
Un membre présente un rameau de pommier
couvert de renflements ou nodosités causés par le
puceron lanigère. M. Catherine conseille, pour se
débarrasser de cet ennemi du pommier, de badi-
geonner l'arbre avec de l'eau additionnée de
colombine.
M. Dorange ofTre des greffes de a Reinette du
Canada », qui sont distribuées aux amateurs, et, de
son côté, M. Messent offre des graines d'épinard
géant, autrement dit de « tétragone », légume
excellent et d'un grand rapport.
Lecture est donnée : 1° d'un article du Bulletin
de la Société Nationale d'Horticulture par M. Rosette,
sur notre exposition de novembre ; 2° des notes
prises par M. Le Grin dans les publications reçues.
Puis la séance est levée, après l'admission comme
membre titulaire, de M. le capitaine de frégate
Martin-Decaen et le tirage, par la voie du sort, de
plantes achetées, ainsi que la distribution de beaux
rameaux fleuris du Mimosa dealbata du jardin de la
Société offerts à tous les membres présents.
Séance du 2 Avril
52 membres présents.
J\L Catherine demande qu'une rectification soit
apportée au procès-verbal de la dernière séance. 11
avait recommandé, contre le puceron lanigère,
— 9 —
d'arroser les racines du pommier avec de l'eau
additionnée de colombine et non « d'en badigeonner
l'arbre ».
M. le Président rappelle le décès, arrivé le 11
mars, du très regretté M. Lelièvre, qui fut membre
de la Société pendant 55 ans et secrétaire-adjoint,
puis secrétaire, pendant tout un demi-siècle. Il fait
de lui un éloge très mérité, met en relief son
dévouement constant aux intérêts de la Société, son
désir d'être utile et son désintéressement. Dans sa
modestie, il a voulu qu'il n'y eut à ses obsèques «ni
fleurs, ni couronnes, ni discours ». Pendant 50 ans,
il a été la cheville ouvrière de la Société, et, quel-
ques jours avant de mourir, il lui a donné une der-
nière marque de son attachement en remettant à
M. le Président une somme de 500 francs, dont les
intérêts doivent être employés, selon son désir, à
constituer un prix à décerner dans les expositions
ou concours futurs.
La Société s'associe unanimement à cet hommage.
La disparition de M. Lelièvre amène la Société
à reconstituer son Bureau. Sont élus à l'unanimité:
M. Mahieu, secrétaire ; M. Lucien Drouet, secré-
taire-adjoint et M. Jules Lecarpentier, délégué pour
convoquer une délégation aux inhumations des
sociétaires.
M. le Président remercie M. Piard du dévoue-
ment avec lequel il donne des leçons d'arboriculture
très appréciées et il engage les sociétaires à en
profiter, en aussi grand nombre que possible.
M. Le Garpentier donne lecture d'un très curieux
article de \a France pat/sanne, qui relate la première
visite de l'illustre Pasteur au célèbre entomologiste
Henri Fabre. Le premier, envoyé par le Gouverne-
ment, venait étudier sur place les ravages causés
au ver à soie par X^. pébrine et la flâcherie, maladies
qui causaient de grands ravages dans le Midi de la
France. Pasteur reçut de Fabre sa prrmière leçon
de sériciculture et peu après vainquit le terrible fléau.
— 10 —
11 est ensuite donné lecture des notes prises par
M. Le Grin dans les publications reçues. Un article
est particulièrement intéressant, celui de M. Aug.
Chevalier, dans la Bévue de botanique appliquée sur
VHistoii^e et T amélioration des ponwiiers, spécialement
des pommiers à cidre. "SI. Le Grin donne également
connaissance d'un article de la France paysanne sur
le buttage des pommes de terre.
M. Dorange offre 15 pieds de chrysanthèmes,
qui sont distribués aux amateurs.
M. Corbière annonce ensuite que deux subven-
tions : l'une de 441 fr. 60 et l'autre de 200 francs,
sont accordées à la Société pour 1922 par l'Office
agricole de la Manche et par l'Etat.
Sont proclamées dames patronnesses : M"*^^ Dur-
ruthy, Spaht et Ailix.
Sont admis comme membres titulaires : MM.
Goutin, administrateur de l'hospice ; Douet, ancien
instituteur; Macé. économe honoraire du Lycée
Saint-Louis ; Simon, inspecteur de l'Enregistre-
ment ; Compère, rédacteur à la Dépêche de Cher-
bourg] Jacques Aubry de la Noë, et Dubois, phar-
macien.
Séance du 7 Mai
62 membres présents.
M. le Président annonce que M. Julien Lelièvre,
héritier du regretté secrétaire général, prie la Société
d'accepter une statuette que M. Paulin Lelièvre
avait reçue, en 1905, comme témoignage de recon-
naissance pour ses longs services et son dévouement
à la Société. Des remerciements unanimes sont
votés à M. Julien Lelièvre.
M. Corbière ajoute que Tannée présente continue
de nous être néfaste : M. Desquesnesest le S'' de nos
doyens qui nous est enlevé depuis moins de trois
mois, et il exprime les très vifs regrets de la Société
pour la perte de cet homme de bien, fidèlement
attaché à la Société.
— 11 —
M. Levéel prosente de très belles fleurs du
Rhododendron Victorianum, hybride de /?. JJalhousœ
et de /?. Nuttalli. Cette plante ne supporte pas le
plein air à Cherbourg.
M. (iirard, horticulteur, a présenté, de son côté,
une pâquerette monstre à tige fasciée, dont la ca-
pitule est d'une grandeur démesurée. M. Corbière
dit que la variété de pâquerette à grande fleur est
actuellement cultivée en bordure au parc Liais.
M. le Président offre aux amateurs des pépins du
pommier du Laos, provenant du Tranninh, et du
poirier de Sibérie, originaire de l'Annam et du
Tonkin. Ces graines lui ont été envoyées par M.
Auguste Chevalier, directeur du laboratoire d'agro-
nomie coloniale à Paris, qui avait déjà fait, en 1920,
un envoi analogue.
A ce sujet, M. Le Carpentier fait connaître que
les noyaux de pêche asiatique, qu'il avait reçus l'an
dernier, l'un amélioré, l'autre spontané, ont bien
levé, mais que ce dernier seul paraît devoir réussir.
De son côté, M. Piard dit que l'ennui de ces
sortes de semis, c'est qu'il faut attendre bien long-
temps leur fructification et il explique qu'on peut
hâter très sensiblement les résultats cherchés, en
greffant des bourgeons de ces jeunes sujets exoti-
ques sur des variétés de chez nous.
A propos des grains de maïs précoce, distribués à
la dernière séance, M. Le Carpentier fait connaître
que pour les préserver de l'attaque des mulots, qui
en sont friands, il a employé le Corbol, produit que
lui a conseillé M. Hyernard, directeur de la Société
coopérative des Agriculteurs de la Manche. Il a fait,
de son maïs, deux lots semés à 15 jours d'intervalle
et il verra, d'après les résultats, quelle est l'époque
la plus favorable pour les semis.
M. le Président présente le Bulletin, nouvellement
imprimé, qui est distribué à tous les membres pré-
sents,
— i2 —
Il est ensuite donné lecture des notes prises par
M. Le Grin dans les publications reçues, puis la
séance est levée, après l'admission, comme mem-
bre titulaire, de M. Doré, juge de paix d'Octeville.
Séance du 4 Juin
39 membres présents.
A propos du procès-verbal de la dernière séance,
M. Le Garpentier dit que le maïs précoce, dont il
avait entretenu la Société et qu'il avait partagé en
deux lots semés à un mois d'intervalle, s'est com-
porté de telle sorte que le lot semé le dernier est,
actuellement, le plus développé : ce qui montre que
des semailles hâtives ne donnent pas nécessairement
des récoltes précoces. Quant au Corbol, qu'on lui
avait conseillé pour la destruction des mulots, il
semble avoir nui à la germination et n'est pas à
recommander.
M. le Président annonce que la Société a perdu
récemment deux nouveaux membres : M, Annelot,
juge honoraire, qui comptait 47 ans de sociétariat
et M. Gharf, entrepreneur de maçonnerie. De vives
condoléances sont votées à l'adresse des familles
des défunts.
M. Dorange présente : l*' deux magnifiques roses
Cherful, du groupe Pernetiana, a fleurs ponceau,
et Lady Pirrie, également d'obtention anglaise, à
pétales rouge cuivré extérieurement et d'un jaune
abricot à l'intérieur; 2° deux superbes Hortensias,
l'un d'un blanc pur, de la variété « Madame Mou-
lière », et l'autre rose corail « LiU Moulière »,
nouveauté récente, sport de la première variété.
M. Dorange donne lecture d'une note dont il est
l'auteur, sur la culture du lilas blanc à Heurs dou-
bles, et sur la multiplication facile de cette plante
— 13 -
par la greffe, procédé qu'il a décrit avec soin. Aux
applaudissements de l'assemblée, M. le Président
félicite M. Dorange de son intéressant travail, qui
sera inséré dans le prochain Bulletin .
M. Bouin présente des considérations d'un grand
intérêt sur l'emploi en horticulture, comme en agri-
culture, du sulfate de cuivre, de l'arséniatede soude
et des potasses d'Alsace (ou sylvinite). Le résumé
de cette communication que nous ne pouvons re-
produire ici faute de place, sera -également publié
dans le Bulletin de la Société l'an prochain.
M. Bouin est vivement remercié et félicité.
Au nom de M. Adam, propriétaire, rue Don-
Pedro, absent, M. Dorange présente deux belles
pommes parfaitement conservées : Belle d'Avril et
Belle de Pontoise et dit que, le moment venu, des
greffes de ces deux arbres seront mises, par M.
Adam, à la disposition des sociétaires amateurs. De
son côté, M. Le Grin, au nom de M. Lefauconnier,
présente une johe pomme, la. Saignette^ également
très bien conservée.
Lecture est donnée par M. Le Grin des notes
prises dans les publications reçues.
La séance est ensuite levée après l'admission,
comme membres titulaires de MM. Née, docteur-
médecin; Villain, ingénieur hydrographe, et Lahaye,
employé aux Chemins de fer de l'Etat.
Séance du 2 Juillet
46 membres présents.
M. le Président adresse les plus cordiales félici-
tations et les meilleurs vœux de la Société à M.
Piard, le très dévoué professeur d'Arboriculture,
qui compte 50 années de sociétariat, et lui remet à
cette occasion une médaille d'argent commémora-
tive, aux applaudissements unanimes de la réunion.
La même médaille va être adressée à M. Lepelley,
— 14 —
agent administratif de la Marine en retraite à
QuettehoLi, qui compte actuellement aussi 50 années
de sociétariat.
La visite des Jardins Ouvriers a été faite les 26
et 27 Juin. Le rapporteur, M. Mahieu, secrétaire,
donnera lecture de son compte-rendu à la prochaine
séance.
L'excursion annuelle de la Société aura lieu le
23 ou le 30 Juillet. Avis sera donné prochainement,
par la voie de la presse, du jour exact et du lieu de
l'excursion, ainsi que tous les renseignements utiles.
M. Bouin signale un article intéressant du journal
La Nature^ n° du 3 Juin, sur le « tigre » du poirier
et les moyens de le détruire.
M. Lefauconnier présente trois pommes tardives,
en parfait état de conservation, des variétés Reinette
rouge d'Amérique, Reinette verte et Saignette.
M. Piard demande le nom de deux énormes
champignons ayant poussé sur des arbres à (^cteville.
M. Corbière répond que ce sont des Polypores
écaille ux (Polyporus sqiiamosus), comestinles à
l'état jeune, mais non lorsqu'ils ont atteint pareil
développement. Un autre membre présente un
magnifique échantillon de la Pratelle des champs,
champignon excellent.
M. Dorange dépose sur le Bureau un panier de
superbes roses aux coloris aussi riches que variés. :
Reine des Neiges, avec sa variété à fleurs roses,
sport obtenu par M. Gavron et fixé en 1920 ; Hugh
Dickson, Georges Dickson, Jules Boucher, baronne
d'Erlanger, etc.
M. Gorbière offre à la bibliothèque de la Société
un exemplaire de la note que, en collaboration avec
M. Aug. Ghevalier, il a présentée à l'Académie des
Sciences, et qui est relative à la prodigieuse exten-
sion de cette graminée américaine qu'il observa,
pour la première fois en France, en 1906, au nord
— 15 -
de Garentan, et qui actuellement occupe plus de
mille hectares de vases salées au fond de la baie
des Veys.
M. le Président annonce qu'une affiche va être
communiqnée à la Presse et apposée au jardin de
la Société, afln de faire connaître aux Jardiniers et
Horticulteurs les conditions du Concours de cette
année pour l'attribution d'une subvention et de
plusieurs médailles accordées par M. le Ministre de
l'Agriculture.
11 est ensuite donné lecture des noies prises par
M. Le Grin dans les publications reçues.
Est proclamée dame patronnesse, Madame Martin,
directrice du GoUège de Jeunes Filles.
Sont admis comme membres titulaires : MM.
Dieudonné Jouan, second-maître de la Marine,
retraité, et Vaur Ernest, quincaillier.
Séance du 6 Août
67 Membres présents.
M. le Président annonce que, depuis la dernière
séance, la Société a perdu l'un de ses membres
très dévoués, M. Thommin, qui fut pendant de
longues années secrétaire-adjoint, jusqu'au jour
où, atteint par la retraite, il se retira à Flamanville.
C'est là qu'il s'est éteint presque subitement. La
Société adresse à Madame Veuve Thommin ses
bien sincères et respectueuses condoléances.
Lecture est donnée de deux intéressants rapports :
1^ L'un, de M. Mahieu, secrétaire, sur la visite
des Jardins Ouvriers, faite par la Société les 26 et
27 Juin ;
2" L'autre, de M. Dorange, secrétaire-adjoint,
sur l'excursion, réussie à tous égards, que la Société
a faite, le dimanche 23 Juillet, aux Parcs et Jardins
des châteaux de Saint-Pierre-Eglise, Gouberville et
Tocque ville.
— 16 —
M. Lepelley, fixé à Quettehou, remercie par lettre
la Société de la médaille qui lui a été conférée à
l'occasion de ses 50 années de sociétariat.
M. Girard présente une corbeille d'une belle et
savoureuse pon»me précoce dénommée « Pomme
d'Eve ».
Madame Vitrant, au nom de Madame Le Conte,
présente un magnifique glaïeul « Goliath », de chez
Truffant, qui excite l'admiration générale.
M. Messent dépose sur le bureau une belle plante
d'ail présentant de nombreux bulbilles reproducteurs,
et deux grappes de raisin « Chasselas Perrier »,
dont l'une offre de beaux grains parfaitement
développés, et l'autre des grains presque tous avor-
tés. Il demande l'explication de ce dernier cas, qui
est dû à une fécondation insuffisante ou à une cause
qui ne pourrait être reconnue que par l'examen sur
place de la vigne, disent MM. Corbière et Piard.
M. Levéel qui a visité, comme délégué l'exposition
de Lisieux le 29 Juillet, déposera son rapport pour la
séance prochaine.
M. Bouinoflre pour la Bibliothèque, un traité sur
les engrais, par M. A. Ch. Girard, membre de
l'Académie d'Agriculture. Cet ouvrage, dont il
résume les points principaux, semble répondre aux
desiderata exprimés par M. Bouin dans les séances
précédentes, et peut rendre de grands services aux
horticulteurs. De vifs remerciements sont adressés
à M. Bouin pour sa communication et son don
généreux.
Lecture est donnée des notes prises par M. Le
Grin dans les publications reçues.
Sont admis comme membres titulaires : MM.
Ondedieu, chef de bureau honoraire des Archives
départementales de l'Aisne ; Lecerf, propriétaire à
Hainneville ; Leroy, ingénieur civil ; Roblot, ins-
pecteur-adjoint de l'Enregistrement; Yvon Eugène;
Servant, artiste peintre, et Pottier, jardinier-chef du
parc Liais.
— 17 —
Séance du 3 Septembre
56 membres présents.
M. Dépinée s'excuse par lettre de ne pouvoir
assister à la séance. Il adresse quelques raisins
atteints d'une maladie que M. Piard reconnaît être
le black-rot, et il fait connaître, enoutre, un procédé
très simple employé par lui depuis longtemps contre
l'oïdium, et qui consiste à soufrer ses vignes une
seule fois et seulement s'il aperçoit les premières
atteintes du mal. Cette année encore il a une très
belle récolte.
Plusieurs sociétaires, et en particulier M. Piard,
sont d'avis que si les résultats que signale M.
Dépinée peuvent être obtenus, ils doivent être
accidentels, et il serait imprudent d'abandonner le
procédé habituel d'action préventive. Ce n'est pas
une fois, mais trois ou quatre fois qu'il convient de
soufrer les vignes dans le cours de leur végétation.
M. Levéel présente trois belles plantes ornemen-
tales, nouvelles on peu connues, pouvant être
cultivées à Chi rbuurg avec succès : Artemisia
lacti/lora, Clerodendron Fargesi et l'Héliotrope
« Maître-Bruant ».
Au nom de M. Pierre Le Conte, M. Dorange
présente un Gynura aurantiaca, ou « plante des
prélats », au superbe feuillage violet, et un Tillandsia
diant/ioïdes ou « fleur de l'air », natif de l'Uruguay,
qui végète depuis deux ans et demi, suspendu au
bout d'un fil, sans terre et sans eau ; il est actuelle-
ment en fleurs.
M. Adam, rue Don-Pedro, a déposé sur le bureau
un magnitique chrysanthème précoce, de la variété
« Ruban- Rose » et une très élégante Campanule
Pyramide à fleurs blanches.
M. de Traynel a envoyé une poire dont il désire
savoir le nom, et que MM. Piard et Lefauconnier
croient être la « Favorite de Glapp ». De son côté
M. Messent présente une pomme qu'on lui a donnée
— 18 —
sous le nom de « Jeanne-d'Arc », mais cette appel-
lation n'est connue d'aucun membre présent. Ce
fruit semble être une sorte de <( Reinette ».
M. Levéel, qui est allé comme délégué de la
Société à l'Exposition horticole de Lisieux, donne
lecture de son compte-rendu très documenté,
vivement applaudi, et qui paraîtra dans le prochain
Bulletin.
M. Cavron a été délégué pour représenter la
Société au concours-foire qui se tient actuellement
à Gaen. Son rapport sera lu lors de la prochaine
séance.
Sont admis comme membres titulaires : MM.
Vaultier, négociant, et Fauvel, boucher.
Séance du l^"" Octobre
80 membres présents.
M . le Président exprime les regrets causés à la
Société par le décès de deux anciens membres très
dévoués, MM. Hamelin et Robine, et adresse aux
familles ses plus cordiales sympathies.
Lecture est donnée :
1" d'un intéressant rapport de M. Léon Cavron,
délégué de la Société d'Horticulture à l'exposition
de Gaen du 2 septembre ;
2" d'une lettre de M. Le Contour, président de la
Société d'Agriculture de l'arrondissement de Cher-
bourg, qui remercie la Société d'Horticulture du
beau raisin qu'elle lui a offert à l'occasion du
banquet du 1 i septembre.
Sont présentés :
1" par M. Lecerf, une superbe pomme qui est
reconnue appartenir à la variété la Ménagèî'e, très
grosse, d'une culture facile et recommandable ;
— 19 —
2° par M. Levéel, deux jolis Chèvrefeuilles,
originaires de la Chine, l'un LaniceraGiraldi, couvert
de nomhreuses tleurs pourpre brunâtre, l'autre
Lanicera Henryi, portant de jolis fruits bleus très
décoratifs ;
3° par M. Adam, un pied du chrysanthème Ami
Paul Labbé, offrant deux énormes capitules de 28"°
de diamètre, aux larges pétales rouge brique, revers
vieil or ;
4" par M . Vocassin, deux champignons récoltés
dans les dunes de Réthoville que M. Corbière
reconnaît être, l'un le Pleurote de rEryngium et
l'autre le Lepiota pudica, tous les deux excellents
comestibles. Une troisième espèce, de grande taille
et d'un beau jaune doré, trouvée au pied d'un pin,
est Pholiota spectabilis^ à chair amère et non
comestible ;
5° par M. Le Carpentier, deux tiges fructifiées du
maïs, distribué l'an dernier avec l'espoir qu'il mûri-
rait sous notre climat. La température de cette
année ne lui a pas permis d'atteindre sa maturité,
contrairement à c ■ qui s'était produit en 1921 ; en
outre, plusieurs épis du sommet de la tige, qui
normalement devraient être exclusivement mâles,
portent d'assez nombreux grains.
M. Joseph Le Conte a envoyé plusieurs pots
d'une belle Verveine, Verbena venosa, connue depuis
longtemps mais dont on avait eu le tort d'abandonner
la culture. M. Le Conte, qui a obtenu cette année
de magnifiques massifs de cette espèce, engage
vivement à la cultiver. M. Corbière pense qu'elle
réussira certainement à Cherbourg, car un pied de
cette Verveine, poussé par hasard au parc Liais
l'année dernière, y a passé l'hiver 1921-1922 et a
fleuri à nouveau cette année.
M. Dorange donne lecture d'un compte rendu du
dernier concours de roses de Bagatelle en septembre
dernier. En outre il présente une rose de la variété
Indépendance Day, qui fut très remarquée par le
— 20 —
Jury ; puis Madame Edouard Herriot^ ascendant de
la précédente ; Reine des ISeiges, avec son sport à
fleurs roses ; Mrs Aaron V^'ard, Président Vvilson
et Countess Clamwilliam. M. le Président annonce
qu'une exposition générale internationale de maté-
riel agricole, auquel une foire de semences sera
annexée, s'ouvrira fin janvier 1923 au grand Palais
des Champs-Elysées.
M. Drouet donne lecture de son détaillé et très
intéressant rapport sur la visite faite le 12 septem-
bre, des jardins de MM. Adam et Gallis, rapport qui
reçoit les applaudissements unanimes et sera inséré
dans le prochain Bulletin.
Il est ensuite donné lecture des notes prises par
M. Le Grin dans les publications reçues.
Sont admis comme membres titulaires : MM.
Magloire Diguet, commis de comptabilité de la
Marine ; François Diguet, commis principal des
Postes et Télégraphes en retraite, et Gahu, rentier.
Séance du 5 Novembre
85 membres présents.
M. le Président donne connaissance d'une circu-
laire de M. le Ministre du Commerce et de l'Indus-
trie, relative à une Exposition internationale des
arts décoratifs et industriels modernes qui s'ouvrira
à Paris au printemps de 1924. Le programme de
cette exposition comporte, à la classe 25, l'Art des
Jardins. L'invitation officielle sera faite ultérieure-
ment.
La Société d'Horticulture de Valognes, qui ouvrira
son 'exposition de Chrysanthèmes le samedi 11
novembre, a prié la Société de Cherbourg de lui
envoyer un délégué pour faire partie du Jury.
M. Antoine est délégué à cet effet.
M, Jacques de Vilmorin, chef de l'importante
maison universellement connue, est, sur la proposi-
tion de M. Corbière, élu membre correspondant.
— 21 —
La Société a visité, le 20 octobre dernier, les
cultures de chrysanthèmes de MM. Chrétien, Antoine
et Adam. M. Levéel, empêché d'assister à la séance,
déposera et lira son rapport dans la prochaine
réunion.
Sont présentés et déposés sur le bureau les apports
suivants :
1° de M. Antoine, quatre magnifiques fleurs de
chrysanthèmes (F. S. Wallis, Mistress H. Kemp,
Ville-de-Saint-Germain et Mistress J. Gibson) ;
2<* de M. Dorange, trois superbes chrysanthèmes
en pot, dont les capitules ont respectivement 25, 27
et 35 centimètres de diamètre. M. Dorange accom-
pagne sa présentation de renseignements très inté-
ressants sur la culture de ses beaux produits ;
3" de M. Adam, trois splendides chrysanthèmes
en pot (William Rigby, Gilbert et Ville-de-Saint-
Germain) à fleurs ayant respectivement 26, 28 et
38 centimètres de diamètre ; puis un quatrième pot
offrant six espèces greffées sur Anthémis, le tout
d'une parfaite réussite et d'un très bel efïet.
4^ de M. Joseph Trohel, quatre superbes poires
du « Doyenné du Comice » pesant ensemble 1 kilo-
gramme 800.
M. J^efauconnier demande qu'en raison de l'exi-
guité relative de la salle et du nombre toujours
croissant des assistants aux séances, les réunions
aient lieu désormais à l'Hôtel de Ville. M. le Prési-
dent répond que le nécessaire sera fait à cet égard.
Au sujet d'une pomme qu'il avait présentée dans
une séance précédente sous le nom de « .leanne-
d'Arc », M. Messent fait voir un cafalogue de 1913
sur lequel figure cette dénomination.
A une question relative aux champignons comes-
tibles, M. Corbière dit que les champignons consti-
tuent un aliment de premier ordre qu'il est déplo-
rable de voir perdre, surtout à une époque de vie
chère comme la nôtre : sans quitter l'arrondissement,
plus de 100.000 francs d'une substance aussi nour-
99
rissante que la viande sont perdus annuellement.
Sans doute, il y a trois ou quatre espèces très
dangereuses, même mortelles, et cela demande une
attention sérieuse. Mais il n'est pas très difficile de
les reconnaître, comme aussi les bonnes espèces
les plus communes, et, en se tenant rigoureusement
à ces dernières, soumises au besoin à des connais-
seurs sérieux, on ne court pas de risques. Il avait
eu l'intention de faire, ces jours-ci, une Exposition
publique de champignons, accompagnée d'une cau-
serie explicative : les froids précoces de la fm
d'octobre l'empêchent de réaliser son projet, qui
est forcément renvoyé à l'année prochaine, au début
d'octobre. En attendant, M. Corbière sera à la
disposition de toute personne qui désirera le consul-
ter sur ce sujet, tous les lundis, de 9 à 11 heures,
au Musée d'Histoire Naturelle (parc Liais).
Il est ensuite donné lecture des notes prises par
M. Le Grm dans les publications reçues.
Séance du 3 Décembre
81 membres présents.
En ouvrant la séance, M. le président renouvelle
ses remerciements à M. le Maire, qui a eu la gra-
cieuseté de mettre à la disposition de la Société,
pour y tenir ses séances, l'ancienne salle du Conseil
municipal, celle de la Société étant devenue tout à
fait insuffisante depuis que s'est accru sensiblement
le nombre des sociétaires aux réunions mensuelles.
M. Corbière donne connaissance d'une lettre qu'il
vient de recevoir et par laquelle M. Piard exprime
tous ses regrets d'être obligé vu son âge et son état
de santé, de renoncer à ses fonctions de professeur
d'arboriculture. M. le président rappelle combien
la Société est redevable à M. Piard qui, depuis de
longues années, a bien voulu, avec tant de dévoue-
ment, donner des leçons pratiques si appréciées. Il
— 23 —
fera visite à M. Piard, l'assurera de toute la gratitude
de ses collègues et verra s'il est possible de le faire
revenir sur sa détermination.
Lecture est donnée de deux rapports :
1° de M. Levéel sur la visite faite le 20 octobre
par le Bureau et les Commissions aux remarquables
cultures de MM. Chrétien, Antoine et Adam;
2*^ de M. Antoine, délégué de la Société à l'Expo-
sition horticole de Valognes du 4 Novembre, oîi ses
collègues l'ont choisi comme Président du Jury.
Ces rapports, très intéressants, sont vivement
applaudis. [Is seront insérés dans le prochain
Bulletin de la Société.
M. le président donne lecture d'un article fort
curieux signalé par M. Levéel dans le journal La
ISature et relatif à la germination de graines d'orchi-
dées exotiques, germination qui ne se produit
presque jamais sans l'action de champignons micros-
copiques, comme l'a démontré Noël Bernard, jeune
botaniste français mort prématurément.
Sont déposés sur le bureau les apports suivants :
1° de M. Antoine, un très beau pied de chrysan-
thème « Général Pétain », variété tardive, bouturée
seulement en mars avec un seul pincement ;
2° de M. Adam, une superbe tige du chrysanthème
« Mrs Gilbert Drabble », dont le capitule a 30 centi-
mètres de diamètre et deux magnifiques grappes de
raisin « Gros Golman » et « Black Alicante ».
3** de M. Lefauconnier, un bel exemplaire de la
poire « Grosse Figue », ressemblant à la « Figue
d'Aleneon », mais un peu moins délicate.
M. Le Grin donne lecture des notes prises par lui
dans les publications reçues.
La séance est ensuite levée après l'admission
comme membre titulaire de M. Cerisier, officier
d'administration principal de la Guerre en retraite,
et la distribution, par la voie du sort, des plantes
achetées.
Le SECRETAIRE, E. MAHIEU
RAPPORT
SUR LA
Situation et les T^^ûati^î
DELA SOCIÉTÉ D'HORTIOULTURE
PENDANT L'ANNÉE 1922
LU A LA Séance du 7 Janvier 192 3
Madame et Messieurs,
Pour nous conformera l'article 12 de nos Statuts,
nous avons l'honneur de vous fournir les renseigne-
ments ci-après sur la situation de la Société au
31 décembre 1922.
Il résulte du rapport de la Commission de vérifi-
cation des comptes du Trésorier, qui vous a été lu
à la séance du 3 décembre, que du 20 décembre 1921
au 28 Novembre 1922
les recettes ayant été de 3709 fr. 30
et les dépenses de 2428 70
il restait en caisse une somme de 1280 60
Mais il y a lieu de faire remarquer
qu'il restait à toucher la subvention
votée par la Ville de Cherbourg, soit 500 »»
ce qui porterait l'avoir à 1780 60
et que,jusqu'à la fin de décembre 1922,
il y aura à payer un total de dépenses
diverses de 281 15
soit un restant en caisse au 31 décem-
bre 1922 de 1499 45
ou en chiffres ronds environ 1500 fr.
■— 25 —
Cette Commission vous a signalé que 17 cotisa-
tions n'ont pu être recouvrées cette année : 4 par
suite de décès et 13 pour cause de départ ou refus
de paiement, ce qui n'a pas empêché les recouvre-
ments d'atteindre le chiffre important de 374 contre
342 en 1921. Les admissions (32) ont donc plus que
largement compensé les pertes.
Si nous établissons un tableau comparatif avec
les trois précédentes périodes décennales, nous ob-
tenons les moyennes annuelles ci-après :
322 pour les années 1891 à 1900
302 — 1901 à 1910
305 — 1911 à 1920
342 pour l'année 1921
et 374 — 1922
Ces chiffres sont suffisamment éloquents et prou-
vent tout l'intérêt que l'on porte à notre belle et si
utile association.
Et, du reste, cette preuve n'en est-elle pas dans
l'assiduité des sociétaires assistant aux séances men-
suelles et à leur nombre toujours croissant ? En
effet, alors que le nombre des présents à chaque
séance était en moyenne de 50 à 60 les années pré-
cédentes, il est aujourd'hui de 80, chiffre qui nous
oblige à abandonner momentnnément notre maison,
pour nous réunir à l'Hùtel de Ville, où M. le Maire
a bien voulu mettre un local à notre disposition.
Nous voudrions bien, à ce sujet, ne pas blesser
la modestie de notre cher et si sympathique Prési-
dent, mais nous devons reconnaître que si nous ob-
tenons ces succès, si nos séances sont si recher-
chées et aussi suivies, nous le devons en grande
partie à son expérience, à son dévouement, à sa
courtoisie et à s^n amabilité toujours constante
envers tous et envers chacun. Nous le devons à vous
aussi, Messieurs, pour vos communications si inté-
ressantes et vos si beaux apports et, en tin, à M.
Le Grin, pour ses notes prises en dépouillant les
publications reçues.
— 26 —
Diverses visite? de jardins ont été faites par le
Bureau et les Commissions, notamment aux Jardins
Ouvriers, pour la récompense desquels la Société
n'a pu, jusqu'ici acorder que des diplômes; mais ses
ressources tinancières s'améliorant, peut-être pour-
ra-t-elle, dans l'avenir, manifester plus efficacement
l'intérêt qu'elle porte aune œuvre si utile et si re-
commandable à tous égards; puis aux jardins de
MlM. Gallis, Adam, Chrétien et Antoine, pour les-
quels des rapports ont été laits et vous ont été lus
par leurs auteurs, MM, Drouet et Levéel,
Trois expositions horticoles ont eu lieu cette année
en Normandie : à Lisieux, à Caen et à Valognes,
où la Société avait délégué MM. Levéel, Cavron et
Antoine, qui ont fait des comptes-rendus dont il
vous a été donné lecture.
Une très belle excursion a eu lieu le 23 juillet
à Saint-Pierre-Eglise, à Gouberville et à Tocque-
ville, sous la direction de M, Corbière. M, Dorange
en a fait un historique très complet dont il vous a
été donné également lecture.
Les jardins de la rue Montebello et du passage
des Jardins ont toujours été entretenus avec beau-
coup de soin. Dans ce dernier, la récolte des fruits
a permis cette année d'en faire plusieurs distribu-
tions aux séances mensuelles et d'en ofîrir aux au-
torités et aux dames patronnesses. M. Piard donne
toujours là ses intéressantes leçons d'arboriculture
et nous ne pouvons que désirer et souhaiter que la
santé si précaire de cet homme si dévoué et si expé-
rimenté se rétablisse au plus vite et nous permette
de le conserver encore longtemps.
En résumé la situation de notre Société est pros-
père, bien qu'elle s'aperçoive encore des difficultés
qu'elle a eu à surmonter du fait de la guerre.
Une preuve de l'attachement de ses membres à
la Société d'Horticulture, c'est que malgré plusieurs
décès survenus cette année parmi ses doyens :
— 27 —
MM. Langlois, Lelièvre, Desquesnes, Annelot,
Thommin, Robine, Hamelin, à qui nous adressons
notre souvenir ému, toujours fidèle, elle compte
encore actuellement 5 membres réunissant plus de
50 années de sociétariat, parmi lesquels MM. Le-
pelley et Piard, qui ont reçu cette année une
médaille commémorative.
C'est d'ailleurs à l'excellent esprit régnant dans
notre Société, aux grandes sympathies qu'elle ren-
contre partout et aux cordiales relations entretenues
par ses membres, qu'est due sa prospérité, qui ne
fera que s'accroître, nous en sommes convaincu.
Le Secrétaire,
MAHIEU,
^^iari«fi«fi«fi»^^i«rl«f^âSf
EXCURSION A S&INTPIERRE-EGUSE
GOUBERVILLE & TOCQUEVILLE
le 23 Juillet 1922
(Rapport lu à la Séance du 6 Août)
Le dimanche 23 juillet, une vingtaine de Socié-
taires, parmi lesquels de nombreuses dames, se
groupent autour de M. Corbière, président, pour
prendre, à 9 heures 30, l'autobus qui devait nous
conduire rapidement à Saint-Pierre-Eglise.
Le ciel est nuageux et nous protégera contre
l'ardeur du soleil. La journée entière se passe dans
les plus agréables conditions climatériques ; du reste,
Ton peutremarquerque depuisde nombreuses années
les excursions de notre Société ont toujours été
favorisées par le temps.
Saint-Pierre-Eglise est situé à 20 kilomètres envi-
ron de Cherbourg ; nous arrivons vers 10 heures 1/2
au restaurant Leclère. M. le président donne les
dernières instructions pour le déjeuner que nous
devons prendre vers midi, et nous partons immédia-
tement pour la visite du château. En l'absence de
Madame la comtesse de Blangy, actuellement en sa
propriété de Juvigny, et qui, gracieusement, auto-
rise la visite de son domaine, nous sommes reçus
par M. Goubert, garde-particulier du château, et ce
sera sous sa conduite que nous accomplirons notre
visite.
— 29 —
Le château de Saint-Pierre, propriété de Madame
la comtesse de Blangy, vaste construction du 18^
siècle (1717), se dresse majestueusement au milieu
du parc; 11 possède AS fenêtres sur chaque façade
et 12 de chaque côté. Au point de vue historique,
il renferme la chambre de l'abbé de Saint-Pierre ;
rien n'a été changé dans son aménagement depuis
la mort du grand écrivain dont Saint-Pierre-Eglise
se glorifie d'être la patrie.
Nous passons sur le bord d'un joli étang et nous
nous engageons dans une magnifique avenue de
chênes. Les mycologues sont ravis ; la récolte, favo-
risée parle temps humide des semaines précédentes,
s'annonce abondante. La cueillette commence le
long de l'avenue, tant en espèces comestibles qu'en
espèces vénéneuses. Les espèces comestibles ren-
contrées le plus souvent sont des Chanterelles, Bolets
et Pratelles, l'Amanite rougeâtre et des Cèpes énor-
mes. Ces champignons sont déterminés avec la plus
grande obligeance par notre savant président. Les
champignons vénéneux rencontrés sont aussi l'objet
de l'attention générale : Lactaires, Amanites et la
trompeuse Russule émétique. Un de nos collègues
présente à M. Corbière un morceau de hêtre offrant
une teinte vert-de-gris des plus curieuses. Nous
apprenons que cette coloration est produite par le
mycélium d'un champignon, le Chlorosplenium
œruginosum. -
Des échappées soigneusement ménagées permet-
tent d'apercevoir la campagne. Nous passons non
loin de la route de Carneville. Un peu plus loin se
voit un ancien donjon, aujourd'hui inutilisé, et qui
a été malheureusement endommngé par la chute
d'un arbre. Bientôt, nous arrivons d<iiis un magni-
fique carrefour, le rond-point mesure exactement
20 ares, et la vue s'étend sur huit avenues de hêtres,
sillonnant la propriété dans toutes les directions. Le
parc s'étend sur une superdcie de 60 hectares em-
murés, et la plupart des arbres ont été plantés il y
a environ 240 ans.
— 30 —
Nous re^venons vers le château entouré de beaux
herbages, qui doivent leur fertilité à la facilité que
les propriétaires possèdent de les irriguer à volonté.
Au nord du château se tj'ouve le jardin fruitier
dont les arbres produisent des fruits abondants,
grâce à leur situation a l'abri des vents du nord et
de l'est. Notre guide nous dit qu'il y gèle très rare-
ment. Nous apercevons, bâtie sur la propriété
même, l'église qui se dresse au milieu d'un groupe
de beaux arbres. Signalons, isolé sur une pelouse,
un beau liêtre pourpre, Fagns purpin^ea, de dimen-
sions peu communes. Nous nous arrachons à toutes
ces beautés horticoles, car l'heure avance, et nous
remercions chaleureusement M. Goubert de l'ama-
bilité avec laquelle il nous a pilotés dans l'immense
parc.
Le déjeuner nous réunit tous à une table unique,
et nous y faisons l'accueil le plus empressé : dispo-
sition de la table, service, composition et exécution
du menu, cordialité des convives, rien ne manque
pour donner au repas l'agrément et le réconfort.
Aussitôt le déjeuner terminé, nous reprenons l'au-
tobus qui nous conduit bientôt à l'entrée du château
de Gouberville, à 28 kilomètres de Cherbourg. Le
garde-particulier du château nous attend pour nous
guider dans le parc qui s'étend sur une superficie
de 16 hectares. Nous suivons une large avenue, le
long de laquelle nous remarquons plusieurs beaux
pieds de Cypi'ès Lambert^ plantés il y a 140 ans
environ. Ces beaux conifères, de croissance rapide,
résistent à la sécheresse et sont des arbres précieux
pour l'ornementation des parcs et avenues.
Non loin, un bel Eucalyptus Globulus (famille des
Myrtacées), Cet arbre, originaire d'Australie, com-
bat la fièvre, aussi on se trouve bien de sa diffusion
dans les régions marécageuses et iusalubres. Dans
son pays d'origine, l'Eucalyptus atteint des dimen-
— 31 —
sions gigantesques ; GO, 70, 80 mètres. Certaines
espèces, VEucali/ptus Ami/gdalina, VEucaJyptus
Colossea peuvent s'élever jusqu'à 100 mètres.
Beau pied de Séquoia Distica, un des plus beaux
conifères à isoler sur pelouse. 11 s'accommode bien
des terrains frais et profonds. Le parc contient de
nombreux rhododendrons, en particulier le Ponti-
cum^ un des plus rustiques et très florifère. Nous
traversons une petite rivière poissonneuse, qui coule
rapide et joyeuse, et arrivons en vue du château.
Le vieux château entouré de ses tour^ (18'' siècle),
tel les anciens du pays l'ont encore connu, a été
abattu ne pouvant plus être restauré d'une façon
convenable, et a été remplacé par la belle cons-
truction que nous admirons. Devant les fenêtres, à
droite et à gauche, deux plates-bandes, plantées de
rosiers haute-tige; parmi les plus belles variétés,
citons : Madame-Caroline-Testout^ Captain-Cfiruty,
Général-Jacqueminot et Madame- M eiinier , rose très
florifère de premier mérite. Sur la pelouse, face aux
fenêtres du château, beau massif de Cosmos hybride
varié, au feuillage gracieux, aux fleurs élégantes, de
coloris agréable et très frais. Derrière le château,
lac aux eaux dormantes et reposantes; dans les
masses de verdure formant le fond du tableau, une
échappée a été habilement ménagée, permettant
d'apercevoir, dans le lointain, la mer aux horizons
infinis ; le panorama est splendide !
Notre guide nous abandonne, pour quelques ins-
tants, aux mains du jardinier qui va nous faire visiter
le jardin potager et fruitier. Ce jardin, enclos de
murs, s'étend sur 6.000 mètres de superficie ; mal-
heureusement, la difficulté de troip r-r de la main-
d'œuvre fait qu'il est négligé, cela n'empêche pas
les arbres d'être chargés de fruits, ce qui prouve les
précieuses qualités de leurs variétés et la bonne
(|ualité du sol. Signalons : brugnons, abricotiers,
pêchers et poiriers, en espalier. Poiriers de plein
vent, de nombreuses variétés. Vieux pommiers en
— 32 —
cordons; nous remarquons en particulier un Calville
et un Grand- Alexandre chargés d'énormes fruits.
Dans un ccin abandonné, pousse avec vigueur VEpi-
lobium Spicatum ou Bâton de Saint- Antoine, aux
délicates fleurs roses. Vraisemblablement, cette
plante a été introduite dans la région par le chemin
de fer, propagateur puissant de nombreuses variétés.
Nous revenons vers le château, dont, très aimable-
ment, de la part de Madame la vicomtesse de Martel
de Janville, M. Renault est chargé de nous faire
les honneurs. Dès l'entrée, nous sommes surpris par
la beauté et la quantité innombrable d'antiquités,
tapisseries, céramiques, réunies en aussi grand nom-
bre. Je ne résiste pas au plaisir de vous citer les
pièces les plus remarquables de cette collection.
Deux superbes bahuts attirent notre attention, leurs
bas-reliefs sont merveilleusement sculptés, parfaite-
ment conservés, ils possèdent serrures et clefs fine-
ment ciselées. Le plus beau fut découvert par M.
Renault, dans le bûcher du château, où il servait
d'établi au menuisier. De belles tapisseries et des
armes anciennes surmontées de casques, recouvrent
les murs, dans l'intervalle des fenêtres. Nous péné-
trons dans le salon qui est fort beau, parquet remar-
quable, le dessus de la porte d'entrée est surmonté
d'un devant d'autel Louis XIV, aux couleurs d'une
fraîcheur et d'un coloris ravissants, les autres pan-
neaux ne sont que des copies du premier. De beaux
vieux meubles aux bois finement travaillés, une
table italienne, fauteuils recouverts de tapisseries
dAubusson et des Gobelins ; des soieries aux tons
fanés que des galons anciens ornementent de façon
charmante, donnent à ce salon d'honneur une atmos-
phère spéciale, une harmonie exquise.
La bibliothèque renferme un fort beau tableau de
Belloy-en-Santerre.
Dans la salle à manger, une importante collection
de faïences et de cristaux, une grande cheminée en
bois sculpté méritent d'être vues. Parmi les meubles,
— 33 —
il faut citer « le petit fauteuil du roi de Rome », il
fut acheté à une vente aux Tuileries, en 1815, par
l'amère-grand-père de xMadame de Janville, mous-
quetaire sous la première Restauration, hussard sous
la seconde. Ce fauteuil est resté, depuis 1815, dans
la famille, qui le conserve comme une relique.
Des rafraîchissements nous sont servis très aima-
blement, et M. Corbière fut vraiment l'interprète de
tous, en remerciant notre hôte de son charmant
accueil et en faisant remercier Madame la vicom-
tesse de Janville .
J^ 'heure s'avance, et nous prenons l'autobus qui
nous mène vers Tocqueville. Bientôt, à l'extrémité
d'une grande allée, le château nous apparaît, il se
présente agréablement aux visiteurs, bien mis en
valeur dans un joli cadre de fleurs et de verdure.
Les communs, avec leurs portiques recouverts de
lierre, sont ravissants. M. le comte de Tocqueville
vient au-devant de nous, nous souhaite la bienvenue
et nous fait les honneurs de son domaine.
Le château a subi d'importantes restaurations; la
façade est tapiss'>e de plantes grimpantes, rosiers,
clématites, jasmins, etc. Signalons une magnifique
Ampélopsis Veitchi, ou vigne vierge de Vietch ; elle
a sur l'espèce commune, qui est connue de tout le
monde, le très grand avantage de s'accrocher seule
à tous les supports, même aux murs les plus lisses.
Sur la pelouse, devant le château, joli massif de
rosiers de la variété si estimée Madame-JSorbert-
Levavasseur , en pleine floraison.
A travers lo parc, nous gagnons le potager très
bien exposé et très bien tenu; il contient également
un contre espalier de poiriers très bien soignés et
couverts de fruits. Nous visitons l'antique pigeon-
nier aujourd'hui inutilisé, mais qui, de son temps,
pouvait contenir plus de deux mille pigeons.
Nous sommes invités à entrer dans le château, où
nous sommes reçus au salon par Madame la comtesse
de Tocqueville qui nous en fait les honneurs. Un
— 34 -
membre correspondant de notre Société, M. l'abbé
Anfray, curé de Tocqueville, botaniste et chrysan-
thémiste distingué, a bien voulu nous rejoindre au
château. Le salon renferme une collection de por-
traits de famille et un fort beau tableau d'Alexis de
Tocqueville, alors adolescent, écrivant les mémoires
que lui dicte son père debout à ses côtés. Curieuses
gravures de l'ancien château de Tourlaville. Après
avoir traversé les salons, nous arrivons dans une
grande salle ornée d'une cheminée qui, à elle seule,
évoque tout un passé de grandeur et de puissance.
Magnifiques bas-reliefs représentant différentes scè-
nes de la vie de Salomon, un beau buste de Fran-
çois I" la surmonte. Cette cheminée, provenant des
collections du prince Jérôme Napoléon, est sculptée
dans une pierre plus dure que le granit. Très connue
des antiquaires, elle est même cataloguée en Alle-
magne. Un lunch est servi dans la salle à manger;
on y admire une boiserie de chêne sculpté, d'un
travail remarquable, œuvre d'ouvriers cherbour-
geois. Il était près de six heures quand nous avons
quitté le château. M. le président traduisit sincère-
ment la pensée des assistants, en exprimant à nos
hôtes l'impression délicieuse que tous emportaient
de ce radieux après-midi.
Revenus à Saint-Pierre-Eglise, nous allons avant
le dîner, faire la visite du jardin de notre collègue,
M, Lecaplain, chrysanthémiste, lauréat de notre der-
nière exposition.
M. Lecaplain est toujours un travailleur infati-
gable, cherchant sans cesse à améliorer ses cultures
par des procédés et engrais nouveaux. Je signalerai
dans la serre une quinzaine de variétés de Pélar-
goniums remontants, un magnifique pied d'Osmonde
royale aux frondes superbes. Quant aux Chrysan-
thèmes cultivés en pleine terre, M. Lecaplain pos-
sède les variétés les plus méritantes promettant une
magnifique floraison. La visite que nous avons faite
nous a permis de juger des progrès tangibles de
— 35 —
notre collègue; nous espérons avoir le plaisir de
revoir ses apports lors de nos futures expositions.
M. Corbière adresse de sincères félicitations à M.
Lecaplain.
Le dîner est très bon et servi rapidement.
Avant la séparation, M. Vitrant et le secrétaire
adjoint expriment la reconnaissance de tous envers
M. Corbière, président, qui a préparé et organisé
cette charmante excursion. La journée a été agréa-
ble et utile. Chacun en rapporte d'intéressantes
observations et en conservera un excellent souvenir.
Le rapporteur,
L. DORANGE.
VISITES DE JARDINS
1. — Jardins Ouvriers
(Lu à la Séance du 6 Août)
-; ^ :-
Ainsi que les années précédentes, le Bureau et
les Commissions ont, sur la demande de la Commis-
sion administrative du Bureau de Bienfaisance,
procédé les 26 et 27 juin 1922 à la visite des
Jardins Ouvriers situés à Octeville : rue Gambetta,
rue Saint-Sauveur, Amont-Quentin et La Fauconnière.
Etaient présents pour la Société d'Horticulture :
MM. Corbière, président; Le Carpentier, vice-
président; Mahieu, secrétaire; et Drouet, secrétaire-
adjoint.
MM. Lebas, vice-président et Adam, trésorier,
représentaient la Société d'Agriculture.
Le Bureau de Bienfaisance était représenté par
MM. Frigout, vice-président, Saillard, membre et
Lemarié, secrétaire général.
L'importance de cette visite était rehaussée par
la présence de M. Délavai, conseiller général,
maire de Notre-Dame-de-Cénilly, délégué par
l'Office agricole départemental de la Manche.
Avant de procéder à la visite des jardins, la
Commission désigne M. Mahieu pour en faire le
comple-rendu.
Il nous est impossible Je reproduire ici la liste des 328
parcelles visitées, avec le nom des occupants et les cotes
qui ontété attribuées à chacun deux; nous nous bornerons
à consigner les appréciations générales et les conclusions
du travail du rapporteur.
— 37 —
Il a été procédé k la visite des groupes dans
l'ordre suivant :
Groupe d'Octeiille. — Cultures généralement bien
soignées et mieux qu'en 19::il , car sur GO jardins
visités, 49 des détenteurs ont obtenu les cotes
supérieures au lieu de 41 l'année précédente.
Groupe de Saint-Sauveur. — Egalement mieux
que l'année précédente, où sur 41 jardins visités,
21 avaient obtenu les cotes supérieures, contre
29 cette année.
Groupe Legoupil . — Ce terrain, qui n'a été livré
à la culture que le 11 juillet 1920, avait, en 1921,
attiré tout particulièrement l'attention de la Com-
mission pour la façon dont les détenteurs en avaient
tiré parti.
Il continue à être bien cultivé et sur 66 parcelles
49 viennent de se voir attribuer la cote très bien,
bien et assez bien, au lieu de 46 en 1921.
Groupe de F Amont-Quentin . — Ce groupe, qui
en général, laissait à désirer en 1921, s'est sensible-
ment amélioré depuis, car au lieu de 40 parcelles
cotées supérieurement en 1921, sur 82 visitées, il y
en a 53 cette année, soit an bon tiers de plus.
Groupe Duhamel. — En général, bien soigné ;
cependant, il y a un certain relâchement par rapport
à l'année précédente, puisqu a ce moment, sur 35
jardins visités, 30 avaient été cotées supérieurement,
au lieu de 26 cette année.
Groupe de la Fauconnière (l'^'" champ). — En
général, bien cultivé et soigné : sur 14 parcelles
visitées, 11 obtiennent la cote supérieure, au lieu
de 10 en 1921.
Groupe de la Fauconnière (2® champ). — Amélio-
lioration importante sur 1921, où, sur 30 parcelles
visitées, 10 seulement avaient obtenu les cotes su-
— 38 —
périeures en 1921, alors que ce chiffre monte à 22
en 1922, soit 73 o/o contre 30 o/o l'année précé-
dente.
En résumé et, de même qu'en 1921, 328 jardins
ont été visités cette année ; il leur a été attribué les
cotes ci-après :
19£2
Très bien
Bien
Assez-bien
Passable . . ■.
Médiocre
Non cultivés, ne les
possédant que depuis
peu
Possédant une 2«par-
celle et recevant une
cote moyenne
Total
Total.
1921
en plu!
17
106
22
112
36
9
13
8
36
328
en
moins
5
14
7
Soit pour 1922 : 238 cotes supérieures
contre 56 passables et médiocres
1921 : 235 cotes supérieures
contre 57 passables et médiocres
Le total des cotes supérieures attribuées en 1922
est donc sensiblement le même que celui de 1921.
Si la cote très bien est un peu moindre, par contre
la cote assez bien diminue de 22 unités pour passer
à la cote bien, d'où amélioration sensible.
Un groupe s'est particulièrement distingué cette
année, c'est celui du 2^ champ de la Fauconnière,
qui a obtenu plus du double des cotes supérieures
attribuées en 1921. Or, si l'on considère son éloigne-
ment de Cherbourg et son altitude qui le rendait
beaucoup plus difficile d'accès, cette amélioration
sur l'année précédente a une importance toute
particulière et le classe au premier rang des autres
groupes.
- 39 —
CONCLUSION. — Les cultures sont générale-
ment mieux soignées cette année, mais moins variées
que l'année précédente : nous avons trouvé nombre
de parcelles où figure seulement la:j'jommede terre;
c'est ce qui a empêché la Commission d'attribuer
des cotes supérieures à certains des détenteurs. En
outre, les soins de propreté sont parfois négligés,
en particulier aux groupes Duhamel et de l'Amont-
Quentin, où se voient trop de mauvaises herbes.
La pomme de terre n'a pas été cette année at-
teinte par la maladie ; mais dans quelques jardins,
les gelées printanières ont empêché la réussite
d'être aussi complète que l'an dernier.
Nous croyons devoir rappeler cette année le
conseil donné précédemment, et non suivi jusqu'à
présent,de l'emploi préventif des bouillies cupriques.
En terminant, la Commission adresse ses com-
pliments à tous les possesseurs de jardins qui ont
redoublé d'efforts cette année ; comme les années
précédentes, la Société d'Horticulture se fera un
plaisir de remettre un diplôme à tous ceux qui ont
mérité les cotes très bien et bien.
Le 7'apportenr^
MAHIEU
II
Jardins de NK Adam et Gallis
(Lu à la Séaiice du /•"" Octobre)
Le 12 septembre 1922, les membres du Bureau
et les Commissions ont procédé à la visite des
jardins de MM. Adam et Gallis, qui en avaient
exprimé le désir
— 40 —
Etaient présents: MM. Corbière, président; Le
Grin, vice-président; Levéel et Saillard, membres
de la Commission des cultures d'utilité; Crova,
Hochet et Antoine, membres de la Commission des
cultures d'agrément, et Drouet, secrétaire-adjoint,
désigné comme rapporteur.
Jardin de M. ADAM, rue Don- Pedro
Ce jardin situé derrière la maison d'habitation de
M. Adam, affecte la forme d'un rectangle de cinq
mètres de largeur représentant une surface d'en-
viron 190 mètres carrés, dans laquelle M. Adam a
su réunir l'utile et l'agréable.
On accède à ce jardin en traversant une serre
plantée de vignes Vieux Cherbourg, Chasselas,
Black Alicante, Frankenthal et Forster's, toutes en
plein rapport.
Dans cette serre, à signaler un pot de chrysan-
thèmes comprenant six espèces différentes greffées
en fente sur une Anthémis ; ce sont les six variétés
suivantes : Rose Poitevine, Président Poincaré,
Jeanne Mamelle, Thorp's Beauty, Quai d'Orsay et
Ami Paul Labbé.
L'allée centrale du jardin est bordée de deux
parterres où se trouvent quantité de rosiers, dont
plusieurs sont à leur troisième floraison. Parmi eux,
il faut citer: Lyon rose. Reine des neiges, M""^ Isaac
Pereire, Caroline Testout, François Coppée, M'^^Ca-
ristie Martel, M"'^ Segond-Weber, M'"« Edouard
Herriot, Van Houtte, Abel Chatenay, Lady Ashtown
et Gloire de Dijon.
Derrière ces rosiers, des pommiers dont les fruits
atteignent 90™/'" de diamètre, attirent l'attention;
ce sont des Belle d'Avril, Sans Pareil et Calville
de Bade.
Des géraniums et diverses autres plantes com-
plètent la décoration de ce jardiu d'agrément auquel
— 41 —
fait suite le potager. Celui-ci est tenu d'une façon
irréprochable et contient tous les légumes destinés
à ralimentntion.
Les murs sont garnis de nombreux poiriers en
espalier dont quelques-uns présentent certaines
particularités : un Président Hoosevelt écussonné
sur Bergamote, un Beurré d'Amanlis dont quatre
branches en anse de panier ont été obtenues par
greffage de demi à demi, un Doyenné du Comice
dont une branche a été greffée par approche.
Une grande quantité de pots de chrysanthèmes
du plus bel augure nous permet de constater que
M. Adam est toujours digne de son excellente répu-
tation de chrysanthémiste passionné. Pour ne citer
que les principales variétés, notons : Ruban rose,
présente en pleine floraison ta la dernière séance de
septembre ; William Turner, Mrs Gilbert Drabble,
William Rigby, Albert René, Ami Philippe Rivoire,
Pulling, Alcide Lefebvre, Candeur des Pyrénées,
Loiseau Rousseau, Mrs Kelly, Perle rose, M"'^Jean
Paquin, Mrs Felton, Armistice, Ville de Saint-Ger-
main, Master Stevens, etc.
En les remerciant du bon accueil avec lequel ils
nous ont reçus, nous adressons nos félicitations à
Madame et à M. Adam pour l'excellente tenue de
leur jardin, le bon goût de la disposition de l'en-
semble et la parfaite utilisation d'un espace relati-
vement restreint.
Jardin de M. G A LU S, à la Bâte (Tourlavillel
L'accès de la propriété de M. Gallis, située à
un kilomètre environ de la place de Tourlaville, a
lieu par une belle avenue de tilleuls très vigoureux
qui a son entrée sur In route de Cherbourg à Barfleur.
Le jardin qui est situé sur la façade arrière du
bâtiment d'habitation, est entouré de murs com-
plètement recouverts de poiriers en espalier. Parmi
ces poiriers qui sont tous très affruités, citons les
— 42 —
variétés : Louise-Bonne, Directeur Hardy, Beurré
Hardy, Le Lectier, Beurré Bachelier, Fondante
Thiriau, Président Roosevelt, cette dernière donnant
des fruits pesant de 700 à 950 grammes.
A l'entrée du jardin, au centre, une corbeille de
bégonias oii la couleur rouge minium domine, est du
plus bel effet. A gauche, et encadrés de bordures de
pensées Viola cornuta, des massifs de roses s'éten-
dent parmi lesquelles on remarque l'Isaac Pereire,,
une des roses réputées pour être des plus odorantes,
la rose Socrate, la Gloire Lyonnaise, l'Etoile de
France, Madame Tillaye, Madame Herriot, la Wil-
liam Allen Richardson, Harry Kirk, Georges Dick-
son, Madame de Watteville.
Un magnifique Araucaria et un vieux tronc de
saule garni de fougères et de géraniums retombants
retiennent l'attention.
En pénétrant dans la serre, le coup d'œil est
vraiment superbe, les grappes sont très nombreuses,
saines et régulièrement espacées ; on y remarque
du Chasselas doré, du Forster's, du Black Alicante,
du Frankenthal et du Directeur Tisserand fécondé
artificiellement.
A signaler en passantjune campanule retombante
à fleurs blanches très pittoresque dont la première
fleur est apparue le 23 juillet et qui depuis, est
toujours en floraison. D'autres campanules pyrami-
dales de la même couleur, cultivées en pots, sont
du plus bel effet; chaque pot comprend quatre tiges
également espacées et une tige centrale plus haute,
le tout donnant l'illusion de la silhouette réduite de
certains clochers.
Les plants de fraisiers occupent la plus grande
partie de la propriété, ils sont au nombre d'une
quinzaine environ et fournissent les 1,200 pieds
nécessaires à l'exploitation. La principale variété
est xMadame Moutot.
M. Gallis nous explique la façon dont il ameublit
sa terre et nous montre le rayonneur^ instrument
— 43 —
qu'il emploie à cet effet. C'est un grand râteau por-
tant trois petits socs comme ceux d'une charrue et
que l'oQ traîne sur le sol dans deux sens rectan-
gulaires en vue d'obtenir, outre un parfait ameu-
blissement, une aération du sol suffisante.
A litre d'exemple de la culture des fraises en
tonneau, citons l'application qu'en a faite M. Gallis
en cultivant de cette façon la variété Ganique.
Des fleurs de toutes sortes, de la centaurée, de
la sauge et une corbeille de magnifiques dahlias,
des cactus pour la plupart, complètent le tout d'une
façon harmonieuse.
Un rocher très rustique abrite des lapins qui sont
mis en liberté dans une vaste pelouse close d'un
grillage.
Terminons en disant que Madame et M. (Jallis
s'occupent seuls de la culture de leur jardin qui ne
mesure guère moins de 2,000 mètres carrés et que
l'entretien des pelouses et la propreté des allées
donnent à cette propriété l'aspect d'un parc parfai-
tement tenu. Aussi les félicitations de la Société
vont-elles sincères aux propriétaires qui nous ont
d'ailleurs reçu de la façon la plus affable.
Le Rapporteur^
DROUET.
m
Jardins de MN. Chrélien d Antoine
Lu à la Séance du 3 Décembre
Sur la demande de MM. Chrétien et Antoine, les
Membres du Bureau et des Commissions conduits
par notre honorable Président, se sont rendus le 22
Octobre dernier aux cultures de nos collègues oii
ils ont pu constater tant l'amélioration que la beauté
de leurs produits.
— 44 —
S'il est une plante qui ait progressé parmi toutes
celles qui ont évolué dans ces dernières années, Ton
peut sans crainte de contradiction mettre au pre-
mier rang le Chrysanthème ; quant on se reporte
aux variétés qui formaient le fond des cultures il y
a une trentaine d'années, on est tout surpris et
charmé en même temps de la beauté des coloris
actuels et de l'ampleur des capitules que nombre
d'habiles praticiens sont arrivés à produire, et dont
nous avons pu admirer la splendeur chez MM.
Chrétien et Antoine.
Notre première visite fut pour M. Chrétien, qui
pour nous guider nous attendait à son établissement
rue de la Duché.
Dans une première serre, nous avons pu voir
des tormes dites spécimens on ne peut mieux réus-
sies et comportant quelques exemplaires particuliè-
rement beaux des variétés suivantes : Petit Robert,
Maréchal Foch, Augustine Doré, Loiseau Rousseau
et ses sports, Vice-Président Félix Sahut, etc., dans
cette même serre, un Jot de Chrysanthèmes sim-
ples, nouveaux, que nous n'avons pu juger, ces
plantes n'étant pas assez avancées dans leur
floraison.
Dans un autre local, nous voyons de bonnes peti-
tes plantes dites de marché, très bien réussies aussi
et sans maladies apparentes ; de là, nous passons
dans deux grands abris vitrés, où nous trouvons le
clou des cultures de cet horticulteur. Là, en effet,
sont réunies un très grand nombre des plus belles
et plus récentes nouveautés, cultivées à la grande
fleur, l'on pourrait même dire à la très grande
fleur, car quelques-unes étaient arrivées au summum
de leur beauté ; les Mrs R. C. Pulling, Ami Paul
Labbé, Mrs Gilbert Drabble, W. Rigby voisinaient
avec les si beaux Sénateur Milliés-Lacroix, Ma
Gloire, Grapouillot, Ami Philippe Rivoire, Patrol,
Aviateur Kaymond Cornu, Madame Alcide Lefèvre,
Mrs R. C. Liixford, Armistice, Golden Champion,
— 45 —
Pic de l.erey, S''" d'Albet't Delauney, Maréchal
Foch, Raoul Duffy ce si joli blanc nain, Président
Millerand, Madame Albert Martin, Mr R. Felton,
Mona Davis, Edith Gawell et une foule d'autres
variétés parmi les plus nouvelles et les meilleures
de ces dernières années. Cet ensemble de si belles
fleurs présentait une gamme de tons réellement
belle, l'on dirait presque féerique. Nous nous som-
mes arrachés difficilement à cette contemplation
pour aller voir sous d'autres abris un ensemble de
standards et demi-standards dignes de tous les élo-
ges possibles, parmi lesquels quelques exemplaires
pourvus de plus de 40 tiges, parfaitement conduits
et mdemnes de toute maladie, et dans lesquels domi-
naient les variétés suivantes : Colonel L. Linel, Ami
Philippe Rivoire, Viviand Morel, Tokio, Nipon,
Président Félix Sahut, Joséphine Bernier, Thorp's
Beauty, Mme Labbé, etc. Notre visite s'est terminée
sur ce si bel ensemble, et tous, nous avons pu cons-
tater chez M. Chrétien une très grande amélioration
dans ses cultures.
M. Chrétien est grand amateur de ce beau genre
de plantes, aussi espérons-nous qu'il ne s'arrêtera
pas dans cette voie et pourra l'an prochain nous
(aire voir, non pas plus beau que ce que nous
venons de voir, mais de nouvelles formes et de
nouveaux coloris.
M. le Président, à ses félicitations et encourage-
ments à M. Chrétien, a bien voulu joindre les nôtres,
et nous nous sommes après cette si intéressante
visite acheminés vers les cultures de M. Antoine,
sises impasse Dorival.
M. Antoine depuis de longues annéos se livre lui
aussi, en amateur, à la culture du Chrysanthème,
qu'il connaît on ne peut mieux, et réussit de même
en ce qui concerne la culture à la grande fleur.
11 est vraiment regrettable que cet amateur n'ait
pas un plus grand espace, à sa disposition, car les
plantes que nous avons pu voir chez lui étaient fort
— 46 —
belles, et parmi celles-ci beaucoup de nouveautés ;
pas de maladies non plus, preuve évidente des soins
constants dont M. Antoine entoure ses plantes.
Nons avons vu, réunies dans une serre, de fort
belles plantes, aussi bien réussies que celles de M.
Chrétien, mais évidemment en nombre moindre,
c'est ce qui fait regretter que cet habile amateur
n'ait pas plus d'espace à sa disposition.
Je citerai parmi les variétés qu'il nous a été
donné d'admirer, les suivantes :
En premier lieu la si belle variété Louisa Pockett
dont les capitules blancs atteignent les plus grandes
dimensions et dont un exemplaire est muni de trois
de ces fleurs irréprochables.
Parmi les autres variétés : Ami Paul Labbé,
Aviateur Raymond Cornu, R. Luxlord, Alcide
Lefebvre, Captain Fox, William Turner, Colonel
Lmel, Candeur des Pyrénées, Chrysanthémiste
Paul Oudot, Jeanne Péchou, Madame Charles
Dubuisson, Lady Convers, Madame Labbé, R. C.
Rulling à fleur énorme. Ruban rose, Ruban des
Pyrénées, Undaunted, Salonica, Mrs H. Tysoë,
Mrs J. Gibson, Madame Jane Paquin, Mrs H. J.
Jones, etc.
Gomme à M. Chrétien, M. le Président a bien
voulu joindre aux siennes nos félicitations et remer-
ciements à M. Antoine. Cette visite devait clore nos
travaux de la journée, mais sur la demande de M.
Adam qui était des nôtres, nous sommes allés, sinon
tous, du moins la majeure partie, revoir à nouveau
ses si jolies plantes naines dont nous n'avions pu
quelques jours avant voir toute la beauté, ces plantes
n'étant que promesses, car seulement en boutons,
Nous avons pu constater que ces promesses
n'étaient pas vaines, car nous avons retrouvé là, des
Ami Paul Labbé, Madame Charles Lutaud, Ethel
— 47 —
Thorp, Mrs Gil, Drabble, W. Rigby, Mademoiselle
Jeanne Mamelle, Mrs R. G. Rilling-, Aviateur Ray-
monl Cornu, Ami Philippe Rivoire, Président Poin-
caré, Blanche Delclocque, etc., qui ne diminueront
pas les succès de ce si sympathique amateur, et
qui même, s'il est possible, nous ont lait constater
cliez lui de réels progrès.
G. l.EVÉEL
RAPPORTS
d*:s DèUgiKS (^i la Society aux Expositions rcgionaks
I. — Exposition de Lisieux
(lu a la SEANCE DU 3 SEPTEMBRE)
La ville de Lisieux avait organisé les 29, 30 et
31 Juillet dernier, toute une série de grandes fêtes,
tant rétrospectives que d'actualités, qui ont dû avoir
un bien grand succès, autant que j'ai pu en juger
le samedi 29 juillet par l'aspect de la ville, toute
enguirlandée de feuillages et de fleurs et par l'activité
que mettaient les habitants à donner le dernier
coup de main à la décoration de cette vieille et si
curieuse localité.
Le programme de ces fêtes comportait entre
autres une exposition horticole organisée par la
Société d'Horticulture et de Botanique du centre
de la Normandie, dont le siège est à Lisieux, laquelle
avait prié la nôtre de bien vouloir lui envoyer pour
son jury, l'un de ses membres. M. Corbière a bien
voulu me confier cette mission, ce dont je le
remercie particulièrement, car il sait tout l'intérêt
que je porte à ces belles fêtes florales.
La réunion du Jury, était fixée à 9 heures, place
de la Victoire, où, sous une grande tente rectangu-
laire était installée l'Exposition; parti de Cherbourg
à 6 heures, je n'ai pu arriver au dit lieu avant
9 h. 1/2, sans trop de retard ; j'ai Irouvéles Membres
de la Société Horticole qui m'ont très agréablement
reçu.
— 49 —
i\I. Despories, président de la Société, MM.
Vidaud, vice-présidonl, Yoii, secrétaire général et
Leroux, le sympathique organisateur de l'exposi-
tion, m'ont présenté à MM. les membres du Jury,
lequel se composait de : M. Tourret, délégué de la
Société Nationale d'Horticulture de France, que
nous avons nommé président du .iury par déférence
pour la Société Nationale; de MM. Tanvel, délégué
du Havre, Anquetil, délégué de Rouen, Lapelley,
délégué d'Evreux et votre serviteur.
Cette exposition présentait un grand intérêt en ce
qui concerne l'horticulture mais surtout dans la
branche maraîchère, et il serait bien intéressant
pour notre ville, de voir les maraîchers de notre
arrondissement, suivre les traces de leurs confrères
de Lisieux, qui nous ont fait admirer des produits
aussi nombreux que beaux, bien étiquetés et bien
présentés. Je n'essaierai pas de vous donner la
description des espèces et variétés présentées, il
serait plus simple de prendre le catalogue d'un de
nos meilleurs marchands grainiers et de vous en
lire la nomenclaliii'i' ; tous les articles ou à peu près
de ce catalogue se trouvaient réunis là, voire même
la collection de Tomates en plantes basses, en pot,
garnies de beaux fruits, et voisinant avec de suc-
culents melons et d'énormes potirons.
Dans la partie horticole, ce qui dominait, c'étaient
de belles plantes d'ornement, en exemplaires moyens,
plantes marchandes, de très bonne culture ; Kentias,
Phœnix Cordylinos, Bégonias Rex en énormespotées ;
Fougères, Broméliacées, Goleus, etc. et en plantes
fleuries. Rosiers, Hortensias, Bégonias bulbeux,
Galcéolaires, Fuchsias, Géraniums, etc.
Une décoration de table très réussie par M'"<^
Gailly, fleuriste à Lisieux ; quelques Gonilères,
arbustes récents, Phormiums et Dracœnas Pana-
chés, complétaient cet ensemble, on l'on remarquait
encore deux beaux lots de fleurs coupées, roses et
dahlias, de bons plants de jardin de M. Vidaud,
— 50 —
quelques constructions rustiques en ciment armé et
les engrais et produits horticoles du comptoir
Parisien.
Je vous demanderai de m'excuser si, contraire-
ment à l'usage, j'ai fait passer dans mon rapport,
les légumes avant les fleurs ; mais c'est que ces
derniers dominaient par leur nombre, et que j'y
trouve une obligation, devant tout le mérite et les
difficultés qu'ont eues les divers exposants de cette
Section, pour arriver à produire certains articles qui
étaient présentés là tout à fait hors saison.
Il faut bien dire aussi que si les fleurs flattent si
agréablement notre vue, certains légumes ne
flattent pas moins agréablement notre palais, quand
ils sont aussi bien préparés et présentés que ceux
que nous avons dégustés dans le délicieux déjeuner
auquel nous a conviés le Bureau après les opérations
du Jury; M. le président de la Société n'ayant pu
être des nôtres, nous avait gracieusement offert le
café chez lui, où nous avons eu l'agréable surprise
et le grand honneur d'être présentés à M. Chéron,
notre ministre de l'Agriculture, lequel nous a
demandé de bien vouloir l'accompagner et le guider
à cette belle manifestation horlicole, ce que vous
pensez bien nous nous sommes empressés de faire.
G. LEVÉEL.
II. — Exposition de Caen
(lu a la SEANCE DU l^"" OCTOBRe)
Sur la demande de notre Président, j'ai accepté
de faire partie du Jury de l'Exposition d'Horticulture
qui eut lieu à Caen le 2 septembre dernier.
Cette Exposition qui avait été conçue pour coïn-
cider avec in foire de Caen et lui donner plus
d'attrait avnit lieu sous deux tentes ; l'une réservée
aux fleurs, l'autre aux légumes et fruits.
— 51 —
L'ensemble peut-être estimé des plus satisfaisants.
Toutetois, il convient de faire ressortir les obten-
teurs suivants présentant des produits exclusive-
ment de leur culture, et vraiment méritants. La plus
belle culture caennaise était représentée par le lot
présenté par M. Lesénécal et consistant en un
groupe de Géraniums à feuilles de lierre, et de
Bégonias des plus réussis.
Les fleurs de Glaïeuls de semis présentées par
M. Louis Gautier, réunissaient toutes les qualités
quant à la beauté de la fleur et aux teintes
attrayantes.
Ce même exposant présentait également un lot
de Fraisiers remontants, en pots, chargés de fruits,
dont la plupart à maturité, digne de tous les éloges
et dénotant, avec une connaissance approfondie de
cette culture, la recherche d'une sélection toujours
meilleure.
Comme Maraîchers^ — M. Segut, de Gaen,
présentait un très beau lot de fruits et légumes bien
venus et d'une bonne culture.
iM. Cousin avec sa magnifique présentation de
melons de Cantaloup nous laissa supposer que nous
n'étions pas en 1922, mais dans une année favorable
à cette culture, tellement ils étaient beaux et
réguliers.
Pour tous les autres Concours, je m'en réfère au
Journal de Caen^ donnantle palmarès de l'Exposition.
L. CAVRON.
IIL — Exposition de Valognes
(lu a. la. SEA.NCK DU 3 DECEMBRe)
Le samedi 11 novembre 1922, jour anniversau'e
de rarmistice, la Société d'Horticulture de Valognes
inaugurait sa 70® Exposition aimuelle, réservée plus
spécialement aux chrysanthèmes.
-^ 52 —
La halle aux grains était transformée en un
coquet parterre de fleurs et de verdure.
Le Jury — composé de MM. Antoine, chrysan-
thémiste à Cherbourg, président ; Lebrun, horticul-
teur à Bayeux ; Rosette, secrétaire de la Société de
Caen, — a procédé, dans la matinée de l'ouverture,
aux opérations de visites des lots exposés et à l'attri-
bution des récompenses.
Rapport du Président :
Le prix d'honneur, offert par le Président de la
République, a été décerné à M. Letelher, horticul-
teur à'Valognes, pour l'ensemble de ses apports;
une grande médaille d'or lui a été attribuée pour sa
belle et nombreuse collection de chrysanthèmes en
pots, maintenus en touffes basses avec un feuillage
sain et robuste. A citer, parmi les meilleures
variétés : W. Duckham — bel incurvé rose vif à
centre verdâtre ; Cousine Aline, Madame Labbé,
Loiseau Rousseau, Rose Poitevine, Maréchal Foch.
Pour le concours des trois plus belles fleurs ayant
le plus grand développement, présentées en fleurs
coupées, une médaille de vermeil a récompensé la
présentation pour les variétés Aviateur Leblanc,
Mistress Gilbert Drabble et R. C. Pulling.
Trois autres médailles de vermeil ont été décer-
nées pour les plus belles collections en 12 et 6
variétés et pour un beau lot de plantes vertes.
Dans l'art décoratif du chrysanthème, montrant
tout le parti que l'habileté et le bon goût du fleuriste
peuvent tirer du chrysanthème par la confection de
gerbes, bouquets, garnitures de tables, de vases,
couronnes, etc., une médaille d'or a été attribuée à
M"^ Letellier et à M"'* Desaint-Germain, fleuristes
à Valognes, avec — pour cette dernière — une
prime spéciale et les félicilations du Jury, pour
élégance et bonne présenta lion.
M. Desaiiit-Cermain a obtenu, en outre, une
médaille d'argent, pour sa colleclion de chrysan-
— 53 —
thèmes en 8 variétés ; une. autre, pour un lot de
fruits; et une médaille de vermeil, pour ses plantes
vertes.
M. Bélair, horticulteur à Montebourg, établi
depuis deux ou trois ans seulement, nous réserve
de bonnes surprises pour nos Expositions futures.
Une médaille d'or a récompensé son lot de chry-
santhèmes à grosses fleurs, parmi lesquelles nous
retrouvons les bonnes variétés suivantes : Madame
Blanche Delclocque, R. G. Pulling, Loiseau Rous-
seau, Marj' Masson, Thomas Lunt, Niagara; il a
obtenu une médaille d'argent pour un joli lot de
Standards, mais un peu en retard dans leur floraison.
C'est surtout dans l'arboriculture fruitière qu'il y
a lieu d'adresser de vives félicitations à M. Bélair;
son bel apport de fruits en 54 variétés a attiré
l'attention du Jury et du public ; plus d'une visi-
teuse sans doute aura éprouvé la tentation de notre
mère Eve pour les bonnes pommes exposées, suc-
culentes aussi et de rapport, comme Ghemzford
Wandler, Gox's orange Pippin, Impériale Nouvelle
(variété énorme). Reinette Baumann, Passe Pomme
d'Hiver, Galvi d'Automne, Belle de Pontoise —
pour ne citer que celles-là, et pour de belles poires
comme : Doyenné du Gomice, Beurré Diel, Duchesse
d'Angoulême, Gharles Ernest, Beurré d'Aremberg.
Un quatrième exposant, M. Tixier, jardinier-chef
chez M. de Parfouru, à Yvetot-Bocage, présentait
une collection de chrysanthèmes en pots, à la grosse
fleur, en 30 variétés. Une médaille d'or, avec pla-
quette, offerte par M. Villault-Ouchesnois, député,
président de la Société, a récompensé ce lot, com-
posé de fleurs un peu avancées, mais dont la dupli-
cature indiquait une bonne culture, des pincements
faits en temps voulu pour obtenir la grosse fleur.
Parmi les meilleures variétés, il y a lieu de signaler :
W. Turner, Gandeur des Pyrénées, Rêverie,
Thomas Lunt.
— 54 —
Une médaille de vermeil a été attribuée à de jolis
spécimens ; une médaille d'argent, à un groupe de
greffés sur anthémis ; et une médaille d'argent, à
une collection de 12 variétés, parmi lesquelles on
remarquait : W. Duckham, José[)hine Bernier,
Ernest Galvat, Mistress Marsham.
Enfin, un lot de légumes superbes, au même
exposant, fut récompensé par une médaille d'argent.
En résumé, Exposition bien réussie, faisant hon-
neur aux exposants et aux organisateurs.
Le Rapporteur^
J. ANTOINE.
NOTE
sur la Culture du Lilas à fleurs doubles
et des moyens propres à en hâter la diffusion
(La à la Séance du U Juin)
Nombreux sont les petits amateurs qui cultivent
depuis des années le Lilas commua à fleurs blanches
ou violettes. Parmi ces amateurs, beaucoup désire-
raient posséder, à la place de leur lilas à fleurs
simples, quelques pieds de lilas à fleurs doubles,
aux thyrses impeccables, tels ceux que Ton peut
admirer aux étalages de nos Horticulteurs-Fleuristes.
Rien ne leur est plus facile : pour arriver à ce
résultat, la greffe est à leur disposition.
J'ai greffé en août 1920 deux lilas à fleurs
simples, les greffes se sont développées en 1921,
ont formé une forte charpente et actuellement sont
couvertes de fleurs. Une seule greffe m'a donné
douze très belles inflorescences. Voici très exactement
la façon dont j'ai opéré.
Au commencement de juin 1920, aussitôt mes
lilas défleuris, j'ai rabattu ces derniers sérieusement,
mais sans tailler dans le trop vieux bois. Cette taille
a fait développer vers l'extrémité des tiges, de
nombreuses pousses plus ou moins vigoureuses. J'ai
conservé les fortes pousses et supprimé les faibles
ou mal placées, ainsi que les drageons qui sortaient
des racines et doivent être retranchés dans tous
les cas, puisqu'ils absorbent la sève aux dépens de
la tige. Les rameaux conservés ont poussé vigou-
reusement durant le printemps et l'été, et c'est
seulement au déclin de la sève, vers la mi-août,
quand les rameaux étaient bien aoûtés que j'ai
pratiqué la greffe en écusson ; faite plus tôt,
l'écusson peut être noyé par l'excès de sève, ou
— 56 —
risque de se développer immédiatement ; dans ce
cas la jeune pousse n'a pas le temps de s'aoûter
avant les froids, et périt le plus souvent en hiver.
Selon la température et le plus ou moins de
sécheresse du sol, cette greffe se fera plus ou moins
tardivement, de la mi-juillet à la mi-septembre et
plus communément dans le mois d'août ; toutefois
certains jardiniers préfèrent la pratiquer un peu
tard ; la réussite est alors plus assurée, surtout si,
après une sécheresse qui suspend momentanément
la circulation de la sève, il survient quelques jours
de pluie quj, lui font reprendre son cours. Le sujet
doit être en sève pour que l'on puisse pratiquer la
greffe en écusson ; on s'en assure en soulevant
l'écorce du sujet avec ungrelfoir ; si elle se soulève
facilement l'opération est assurée, si elle ne se
décolle pas, l'opération devient impossible.
L'écusson doit se placer à la base des jeunes
tiges, en dessus et le plus près possible du vieux
bois, de manière à laisser subsister le moins possible
de jeune bois au porte-greffe, de façon que la
nouvelle variété gretfée se substitue le plus complé-
ment possible à l'ancienne.
Choix des écussons. — On coupe de suite, ou
quelques jours à l'avance, quand on ne peut faire
autrement, les rameaux de la variété qui doit donner
des écussons. On choisit de préférence des rameaux
de grosseur muyenne, ayant poussé dans l'année
et sur le bois de l'année précédente; les forts
rameaux à boismal aoùtés et développés sur le vieux
bois ne sont utilisés que faute de mieux. Ceci fait
on retranche immédintement toutes les feuilles en
ne conservant qu'un bout de pétiole d'une longueur
de 15 à 20 milli mètres. Ces précautions prises, il
ne reste plus qu'à enlever l'écusson, ce qui se fait
facilement h l'aide d'un greffoir. On commence à
un centimètre et demi au dessus de l'osil, l'on fait
pénétrer légèrement la lame du greffoir, on prend
— 57 —
ensuite plus d'épaisseur une fois arrivé à l'œil, puis
sitôt que cet œil e^t dépassé, ou diminue d'épaisseur
ius([u'à détacher Técusson à la longueur voulue.
J'ai placé des écussons avec la petite languette de
bois qui s'en était détachée ; j'ai enlevé cette petite
languette à d'autres, la reprise s'est aussi bien opé-
rée dans l'un que dans l'autre cas. Une fois
l'écusson enlevé, on le tient par le pétiole entre les
lèvres, pour se conserver les mains libres, puis l'on
fait une incision en T surl'écorce du sujet et d'une
grandeur correspondante à l'écusson. On soulève
ensuite, avec la spatule du grefïbir les deux côtés
de l'incision pour y introduire l'écusson en le tenant
par le pétiole, puis on coupe le bout de languette
qui dépasse juste sur la ligne T. On termine en
enveloppant l'écusson avec un lien de laine ou de
coton, sans couvrir lœil, en serrant modérément.
Huit jours après la pose on s'assure de la reprise ;
si elle est parfaite, le pétiole desséché se détache au
moindre attouchement, tandis que le pétiole de
l'écusson non repris se contourne et se détache
difficilement, Si un écusson n'est pas repris, il est
facile de recommencer l'opération immédiatement
en dessous de celui-ci, la greffe reprenant aussi
facilement sous la branche que dessus, j'ai expéri-
menté ce procédé avec succès. Une fois les écussons
posés il ne reste plus rien à faire jusqu'à l'époque de
la taille . Fin février, les grands froids n'étant plus
à craindre, on enlève avec la pointe de la serpette
la laine qui entoure la greffe ; on taille ensuite les
rameaux greffés à un œil au dessus de cette greffe.
L'œil laissé au dessus de la greffe fournit une
pousse qui joue le rôle d'appelle-sève. Cet œil com-
mence à pousser généralement le premier, la greffe
un peu plus tard ; dès que la greffe a atteinte, 25 c.
de longueur environ on peut couper cet appelle-sève
et à la fm de l'été, vers septembre, l'on coupe le
rameau sur lequel la greffe estposée, à un centimè-
tre au dessus de celle-ci.
-- 58 —
Le printemps suivant, les greffes ont poussé vigou-
reusement pendant l'été précédent, fleurissent abon-
damment ; elles profitent de toute la vigueur du
vieux pied, et donnent des fleurs beaucoup plus
abondantes que si Ton avait eu recours au bouturage,
qui est toujours long. On peut grefTer sur le même
pied des lilas de variétés différentes. J'ai greffé sur
le même sujet : Madame Lemaire, magnifique lilas
blanc pur, et Madame Casimir Périer, blanc pur ;
Tun et l'autre poussent vigoureusement.
Je recommande particulièrement aux amateurs la
variété Madame Casimir Périer, d'une floribondité
extraordinaire et supportant, contrairement à cer-
taines variétés, une taille très courte. Je l'admire
depuis quelques années chez un ami, qui en possède
un beau pied greffe sur franc; tous les ans, aussitôt
la floraison terminée, les rameaux sont taillés
environ à 0™10 de la greffe; malgré ces tailles très
courtes et successives, la floraison se continue tou-
jours aussi belle et aussi abondante chaque année.
Le lilas se greffe également très bien sur troène
et de nombreux horticulteurs livrent les variétés
greffées sur cet arbuste:
J'encourage vivement les amateurs de lilas à
faire un essai de ce mode de culture et je serais
heureux si j'ai pu rendre service aux fervents de
cette belle fleur.
L. DORANGE.
Noie sur la \)erN)eine « Vi:rbau\ >0^:nosc\ ))
Lue à la Séance du i^' Octobre
Cette verveine est connue depuis longtemps, mais
on en avait abandonné la culture. Elle a reparu sur
les catalogues des principales maisons de graines à
la suite du grand succès obtenu, grâce à elle, par
le service d'Horticulture des Palais nationaux. A
Versailles, comme d'ailleurs à Saint-Germain-en-
Laye et à Saint-Gloud, le public a vivement admiré,
surtout l'année dernière, d'immenses massifs d'un
violet magnifique qui ont faille bonheur de plusieurs
artistes peintres dont les toiles exposées au plus
récent Salon ont célébré très dignement les mérites
décoratifs de cette variété.
Ce que l'on cherche aujourd'hui, c'est à obtenir
de belles plates-bandes avec le minimum.de main-
d'œuvre et sans utiliser la serre chaude. La verveine
Venosa répond donc pleinement aux besoins de
l'heure présente. Elle se sème en terrines dès jan-
vier-février, mais comme la graine est très dure
et par là-même, longue à lever, il est bon de la
tremper au préalable dans un peu d'eau à 30" oii
elle séjournera environ 12 heures. Les terrines
seront placées en serre froide près de la lumière et
le plant repiqué dans cet endroit ou mieux sous
châssis. La mise en place se fera dès avril, lorsque
les plantes seront suffisamment fortes et à une
exposition très ensoleillée. Ceci est fort important
si l'on veut obtenir le maximum d'effet. A l'ombre,
la plante s'étiole et la floraison est trop retardée.
La verveine Venosa ayant supporté l'hiver en
pleine terre dans le parc de Saint-Cloud, il est certain
qu'à Cherbourg, on pourra la conserver dans les
mêmes conditions. Elle produit de nombreux dra-
— 60 —
geons qui donnent de nouveaux sujets et peut être
comparée sur ce point à mie autre plante de grand
mérite, de même coloris, mais plus naine, la Viola
Corniita E-reelsior qui par sa culture facile (multi-
plication par division en automne) doit être aussi
vivement recommandée. On la trouve d'ailleurs dans
plusieurs jardins de notre ville.
Les potées qui sont aujourd'hui présentées à la
Société ne peuvent donner qu'une idée très approxi-
mative de la verveine Venosa qui est exclusivement
une plante de massifs, ne produisant son plein effet
que par groupes compacts. Ces sujets, par suite
d'un semis trop tardif et de la lenteur inaccoutumée
de la végétation, ne permettront probablement pas
cet automne, une récolte de graines.
J. LE CONTE
DE L'EMPLOI
du Sulfate de Cuiyre
de r^rséniate de Soude
et de la Si;\v\n\\e
(Note lue par M. BouiN à la Séance du U Juin)
La bouillie cuprique employée couramment contre
le mildew de la vigne, de la pomme de terre, de
la tomate, etc., est généralement dosée à 2/100 de
sulfate de cuivre. Des indications récentes font
connaître que le dosage employé en Irlande contre
le phytophtora infestans de la pomme de terre n'est
que de 1/100 et qu'il donne cependant des résultats
identiques. U y a là une économie de 50 o/o de
sulfate de cuivre qui mérite l'attention et qui doit
nous inciter à essayer le sulfatage à cette dose
réduite.
— L'emploi de l'arséniate de soude, par incorpo-
ration dans le sol au moment des labours, augmente
considérablement la récolte.
Des essais répétés, à la dose de 20 à 30 k. par
hectare, ont donné un rendement moyen supérieur
de 20 o/o pour la pomme de terre, de 30 o/o pour
le blé et l'avoine.
A première vue, il peut paraître extraordinaire
que de tels résultats soient obtenus avec une si
minime quantité d'arséniate, ne r-' p-ésentant en
effet que 2 à 3 grammes par mètre carré. — La
cause est la suivante : la nitrification des engrais
et leur assimilation possible par les plantes sont
assurées dans le sol par de nombreuses bactéries
qui travaillent sans arrêt dès qu'il existe une propor-
tion suffisante d'humidité et de chaleur. Le sol
renferme aussi une quantité de protozoaires dont
l'action est néfaste pour les bactéries. Or Tarséniate
de soude drtruit les protozoaires et n'affecte nulle-
ment les bactéries dont le travail se trouve ainsi libéré
de toute entrave et porté au maximum d'activité.
L'arséniate de soude agit donc comme désinfec-
tant du sol plutôt que comme engrais.
C'est un poison violent qui demande des précau-
tions particulières pour son usage. 11 ne doit jamais
être employé en surface pour les légumes verts ou
pour les prairies naturelles ou artificielles.
— Depuis deux ans environ, les potasses d'Alsace
sont vendues dans le commerce sous le nom de
Sylvinite. C'est un engrais de toute première qualité
pour les pommes de terre, les betteraves, les carottes,
les légumes secs et les céréales. Il contient une forte
proportion de chlorure de potassium, facilement assi-
milable par les plantes dans les terres légères et calcai-
res, par sa transformation en carbonate de potasse.
Mais dans les terres silico-argileuses, acides et
froides, dépourvues de chaux, la transformation en
carbonate de potasse et l'assimilation ne peuvent
s'effectuer, et le chlorure reste dans le sol comme
une matière inerte. C'est la source des mécomptes
éprouvés par des cultivateurs ignorants de cette
particularité.
il est facile de remédier à cet inconvénient en
fournissant au sol la chaux qui lui manque, soit
par un apport direct, soit par addition de scories de
déphosphoration qui contiennent à la fois de l'acide
phosphorique et en moyenne 50 o/o de chaux.
— L'emploi de plus en plus répandu des engrais
chimiques exige impérieusement des horticulteurs
et des cultivateurs la connaissance élémentaire des
composants du sol qu'ils cultivent et des engrais
appropriés tant au sol qu'aux diverses cultures.
Un ouvrage dans ce sens, rédigé en termes sim-
ples, clairs, à la portée de tous, leur rendrait les plus
grands service et devrait être largement vulgarisé.
Circulaire relative à la récolte
des Plantes médicinales
Extrait du « Bulletin de l'Instruction primaire de la Manche >
Janvier 1922
Lu à la Séance du 5 Mars
J'ai déjà appelé l'attention du personnel sur
l'intérêt particulier que présente la récolte des
plantes médicinales par les enfants de nos écoles.
Je sais, par des témoignages précis, combien on
s'est intéressé à la question dans certains départe-
ments. Mais il en est d'autres où les Maîtres ne
semblent pas en avoir bien compris l'importance.
Je juge donc nécessaire d'insister, sans parler
des enseignements précieux que la collecte des
plantes offre aux enfants. Il importe de tirer mieux
parti des richesses végétales dont le sol national
regorge, sinon nous resterons obligés de demander
ces produits à l'étranger et, parfois de les lui payer
assez cher.
En outre, nos maîtres doivent songer que le pro-
duit de la vente des plantes cueillies en commun
peut devenir une source de revenus croissants pour
les œuvres dont ils s'occupent. Celle des pupilles
de l'Ecole publique en particulier semble toujours
bénéficier en première ligne de ce concours ines-
timable et que l'on ne croie pas qu'il y ait dans ces
indications la moindre exagération . Mainte circons-
cription réalise de la sorte, presque sans peine, un
gain annuel de de 1500 à éOOOfr.
Les membres du personnel qui désireraient des
renseignements sur les plantes (jii'il est plus ou
moins facile de récolter, suivant la région, sur la
façon de les faire sécher, de les présenter au com-
mette peuvent s'adresser au Président du Comité
interministériel des plantes médit'innleset à essences,
44, rue de Bellechasse, à Paris, qui leur fournira
toutes indications et brochures indispensables.
NÉCROLOGIE
L'année 1922 a été particulièrement néfaste à
notre Société qui a eu à enregistrer le décès de
plusieurs de ses membres dont trois de ses doyens
réunissant plus de 50 années de sociétariat:
M. Langlois, président honoraire de la Chambre
de Commerce, entré à la Société en 1869 ; sa
biographie a paru dans le dernier Bulletin.
Notre sympathique et dévoué secrétaire depuis
50 ans, M, Lelièvre. Entré à la Société en 1867,
sa biographie a également paru dans le précédent
Bulletin .
M. Desquesnes, agent administratif de la Marine,
en. retraite, le plus ancien des trois. 11 entra en
1866 à la Société, avec, comme parrains, MM.
Rossel frères, Amiot et Robin, dont M. Alfred
Rossel est le dernier survivant et toujours des
nôtres, quoique malheureusement privé de la vue
depuis longtemps et par suite empêché d'assister à
nos séances qu'il suivait si régulièrement. En outre
d'être un horticulteur dans l'âme, M. Desquesnes
était un musicien consommé, compositeur émérite
et possédant une magnifique voix de ténor. Il
faisait partie de la chorale Sainte-Cécile, alors
dirigée par M. José Barrière et, au banquet de
notre exposition du 18 Mai 1872, qui inaugurait le
jardin de la rue Montebello, il chanta une jolie
composition de lui : « La Gloire des horticulteurs ».
M. Thommin, commis principal de la Marine en
retraite, était l'un de nos plus fervents depuis de
nombreuses années ; pendant longtemps, il fut
secrétaire-adjoint et remplissait ces fonctions avec
le plus entier dévouement. Il ne les quitta que
lorsqu'il fut admis à la retraite, se retirant alors à
Flamanville où, étant donné sa robuste santé, il
espérait vivre encore de longues années. Mais le
— 65 —
destin lui fut fatal et au bout de peu de temps il
mourut presque subitement, l.'annonce un peu
tardive du jour et de l'heure de ses obsèques nn
pas permis à la Société, à son grand regret, de s'y
faire représenter.
M. Annelot, juge honoraire, appartenait depuis
1875 à la Société à laquelle il était très attaché. Sa
longue maladie, seule, l'a éloigné de nos séances
auxquelles il prenait beaucoup d'intérêt.
M. Charf, entrepreneur de maçonnerie, a toujours
suivi assidûment nos séances ; il était depuis peu
parmi nous.
M. RoBiNE, ancien avoué, l'un de nos doyens
et des plus dévoués. Entré à la Société en 1874,
il allait bientôt recevoir la médaille commémo-
rative, témoignage de sympathie et de reconnais-
sance, offerte aux membres titulaires réunissant
50 années comme sociétaires.
M. Hamelin, agréé, était encore l'un des plus
anciens membres ; il suivait avec intérêt nos travaux
et assistait à presque toutes les excursions organisées
par la Société.
M. Levallois, ancien pharmacien à Saint-Pierre-
Eglise, faisait partie de la Société depuis qu'il s'était
fixé à Cherbourg.
M. Legoupil, pépiniériste à Martinvast, nous était
également très attaché.
M. Degouey, ancien sous-économe du lycée
Chaptal, s'était fixé depuis peu à Cherbourg et était
entré aussitôt à la Société dont il suivait régulière-
ment les séances mensuelles.
Ces divers décès ont vivement affecté la Société d'Horti-
culture et au fur et à mesure qu'ils se sorît produits, M. le
Président, au nom de tous ses membres, a adressé de sym-
pathiques condoléances aux familles de ces chers disparus.
E. MAllIEU
-.»^— -^£>f ^ .^.£>f — -^û<— -^c\— -^ov— -^r>f —
ADMISSIONS EN 1922
DAMES PATRONNESSES
j^mes Allix, 23, Fuc Amiral-d'Abovillc.
DuRRUTHY, 72, rue Asselin.
Levékl, 19, rue Loysel.
Martin, directrice du Collège de Jeunes Filles.
Spaht, i5, rue Lesdos.
MEMBRES TITULAIRES
MM. AuBRY DE LA NoE Jacques, rentier, 9, rue Président-Loubet.
Cahu, rentier, 72 bis, rue de Sennecey.
Cerisier, officier d'administration principal de la Guerre,
en retraite, 20, rue Président-Loubet.
Chambon, limonadier, 18, quai Alexandre III.
Compère, rédacteur à la Dépêche de Cherbourg, 86, rue
de la Duché.
DiGUET Magloire, commis de comptabilité de la Marine,
16, rue des Hameaux.
DiGUET François, commis principal des P. T. T., en
retraite, 16, rue des Hameaux.
Doré, juge de Paix d'Octeville, i3, rue Guillaume- Fouace.
DouET, ancien instituteur, 23, rue de France.
Dubois Henri, pharmacien, 5, rueEmmanuel-Liais.
Fauvel, boucher, 20, rue des Portes.
GoxjTiN, administ. de l'Hospice, 56, quai Alexandre-III.
JouAN Dieudonné, second-maître de la Marine, en retraite,
hameau des Goths, à Equeurdreville.
Lahayk, emp. Chemins de fer de l'Etat, 17, r. Montebello.
Lecerf, propriétaire, hameau de la Mer, Hainneville.
Legoupil, propriétaire, 17, rue de l'Aima.
Leroy, ingénieur civil, 49, rue Président-Loubet.
Liais, professeur au Lycée, 35, rue Président-Loubet.
Mack, écon. hon. du Lycée St-Louis, 95, r. de la Bucaille.
— 67 —
MM. Martin-Decaen, cap. de Frégate, 30, rue Amiral-Courbet.
Nke, docteur-médecin, 57, rue Montebello.
Ondedieu, chef de bureau honoraire des archives dépar-
tementales de l'Aisne, 4, rue du Roule.
PoTTiER, jardinier en chef du Parc Liais.
Poussin, bijoutier, 25, rue du Château.
RoBLOT, inspect.-adj. de l'Enregistr., 49, r. de la Bucaille.
Servant, artiste peintre, 27, rue Bondor.
Simon, inspecteur de l'Enregistrement, 5o, rue Montebello.
Talon, capitaine de Frégate, en retraite, 22, rue Christine.
Vaultier, négociant, 21 et 23, rue du Château.
Vaur, quincaillier, 39, rue des Portes.
ViLLAiN, ingénieur hydrographe, 42, rue Montebello.
YvoN Eugène, négociant, 10, rue Louis-Chauvet.
»^=/ ^^*
Imp. de la Dipéche de Cherbmirg.
BULLETIN
DE LA
SUCIlTE WÔITICiLTiEE
DE CHERBOURG
-»»'^»0*-
LIV
ANNÉE 1923
CHERBOURG
Imprimerie de « La Dépéciie de Clierbourg »
41, Rue GambetUi, 41
1924
BULLETIN
DE LA
W/ T
SMIiTE IIOITIC
DE CHERBOURG
» oœ»-»-
LIV
ANNÉE 1923
^
^
CllERBOURr.
Imprimerie de «La Dépêche de Cherboiir;,'»
41, Rue rianibetta, 41
1924
Membres d'honneur de la Société
r3 . • , , ,,, ( M. le Sous-Préfet de l'Arrondissement.
Présidents d honneur ] «« i »/« • j /-u u
( M. le Maire de Cherbourg.
Trésorier honoraire: M. Le Brettevillois, || I, receveur municipal.
Membres du Bureau pour 1924
Président: M. Corbière, ^^ || I, professeur honoraire, rue Asselin, 70.
Tr. D • V / S MM. Le Carpentier, avocat honoraire, rue de TAlma, 41.
Vice-Presutenls : j ^^ ç.^^^^ ^ ^^ ^^^^^^^ ^^^ Auvray, 12.
( MM. Macé Adrien, négociant, rue la Duché, 3^,
Conseillers \ Dépinée, propriétaire, rue Segondat, 10.
d'Administration j Favier, avocat, place Henry-Gréville, 15.
( Crova, 0. y^ II, cap. de frég. en r.,rue Asselin, 27.
Secrétaire : M. Mahieu,>J^, officier d'administration de la marine, en retraite,rue
Président-Loubet, 29.
Secrétaires- ( MM. Dorange, employé de commerce, rue Hélain, 66.
adjoints ( F. Macé, ^ I, économe honoraire, rue de la Bucaille,95.
Trésorier : M. Frigout, *^, officier d'administration principal de la Marine, en
retraite, rue Amiral-Courbet, 40.
Bibliothécaire : M. Noyon, impasse Dorival, rue de la Fontaine.
Commissions Permanentes
Cultures d'utilité
MM. Le Carpentier, Président,
Adam, propriétaire.
Saillard, propriétaire.
Levéel, ^, ancien horticulteur.
BouiN, agent administratif de la
Marine, en retraite.
Ondedieu, chef de bureau hono-
raire des Archives du dé-
partement de l'Aisne.
Cultures d'agrément
MM. Le Grin,^ p. Président.
Cauvin, bandagiste.
Mahaut, propriétaire.
Hochet, propriétaire.
DoucET, H I, instituteur en r.
Peck, commis principal de la
Marine, en retraite.
Comité de Rédaction
M. Corbière, ^ || I , Président; M. Le Carpentier, Vice-Président ;
MM. les Membres du Bureau
Directeur des Jardins de la Société : M. Dépinée.
Professeur d'Arboriculture : M. P. Gosselin, ^, ancien horticulteur.
"Professeui de Floriculture : M. Levéel, ^, ancien horticulteur.
Jardinier de la Société: M. J. Burnel.
Délégué pour convoquer aux inhumations : M. J. Lecarpentier, ancien bijoutier.
Société d'Horticulture de l'Arrondissement de Cherbourg
^t^-QiA.i^''*- *-
La Société a pour but de perfectionner et d'encouraçier
toutes les branches de la science et de la pratique horticoles.
Elle organise, toutes les fois que ses r^essources le lui
permettent, une Exposition estivale ou automnale, à
laquelle la carte de Membre de la Société donne droit
d'entrée gratuite tous les jours.
Elle publie, chaque année, un Bulletin qui est adressé
gratuitement à tous les Sociétaires ainsi qu'aux Membres
correspondants et aux Sociétés affiliées. Ce Bulletin con-
tient des extraits des procès-verbaux des séances, des
comptes résidus d'expositions, des rapports sur les visites
de jardins et de propriétés, divers articles ou mémoires
et autres documents intéressant l'horticulture.
La Société possède, rue Montebello, 44, un jardin de
floriculture et d'acclhnatation, et une salle des séances qui
renferme une bibliothèque ouverte aux Sociétaires tous
les mardis, à 8 heures du soir. U entrée du jardin est libre,
pour les Sociétaires et leur famille, tous les jours, à partir
de 8 h. du matin jusqu'à 7 h. du soir en été, et jusqu'au
coucher du soleil en hiver.
Un autre jardiii, consacré à l'arboriculture, est situé
rue de la Duché. Des cours y sont faits par leprofesseur de
la Société.
IjCS séances se tiennent dans le local delà rue Montebello,
le premier dimanclie de cliaquc mois, à 14 h. ; elles sont
annoncées par la voie des journaux de Cherbourg. On y
traite et on y discute toutes sortes de questions horticoles
et chaque séance se termine par une loterie de fleurs ou de
fruits de saison, ou bien par une distribution d'ouvrages
horticoles, de graines, de boutures, de greffes, etc.
En été, de charmantes excursions dans les environs sont
organisées par les soi7îs du Bureau.
IjCs personnes qui désirent acquérir des connaissances
horticoles utiles, ainsi que toutes celles qui ont à cœur de
co7itribuer à augmenter la richesse et le bien-être du pays
par le développement de V horticulture, sont instamment
priées d'apporter leur adhésion à la Société, et, par ce
moyen, d'accroître encore sa vitalité et sapuissance d'action.
Pour faire partie de la Société d'Horticulture, il faut
avoir été présenté par un Membre ou avoir adressé par
écrit une demande au Président. — Les Dames sont admi-
ses sous le nom de Dames jxitroniîesscs ; lors des Exposi-
tions, elles constituent un Jury chargé d'attribuer certaines
récompenses .
La cotisation annuelle est de 10 francs.
ANNÉE 192:J
TABLE DES MATIÈRES
E. Mahieu
id.
A. Le Grin
L. DORANGE
E. Mahieu
L. DoRANGE
F. Macé
A. Le Grin
F. Macé
L. Cavron
L. Corbière
E. Mahieu
Compte-
rendu :
Avantages accordés aux Membres de la Société
et conditions d'admission
Extraits des procès-verbaux des séances
L de la situation et des travaux de
la Société en 1923
IL de l'inoubliable manifestation
dont M. Corbière tut l'objet
le 2 5 Novembre
Excursion à Diélette et à Flamanville
L Jardin de M. Cottin, à Tour-
laville
IL Jardins ouvriers
III. Jardin public et parc Liais. . . .
IV. Jardins de MM. Gallis et
Girard
V. Jardins de MM. Th. Adam
et Messent
VI. Jardins de MM. Th. Adam
et Girard
Rapports des dé- [ I. Exposition de Valo-
gnes
II. Exposition de Cou-
Visites
de
Jardins
légués de la
Société aux expo-
sitions régionales
Nécrologie
Liste des nouveaux membres
tances.
5
26
3o
41
46
53
57
68
73
76
79
81
85
86
Extraits des Procès- Verbaux
des Séances de l'ilnnée 1923
• ^a*!^ .., . vv ■ \ ( ) i-i K
Séance du 7 Janvier
■,Akk)«dN
61 membres présents.
M. Mahieu, secrétaire, donne lecture de son
rapport sur la situation morale et financière de la
Société au 31 décembre 1922 ; situation excellente
à tous égards,
M, Lemonnier, maintenant fixé au Mans, prie la
Société d'accepter sa démission avec l'expression de
tous ses regrets.
M. le Président fait connaître que M. Piard est
dans un état de santé qui ne lui permet plus de don-
ner ses leçons d'arboriculture, si appréciées depuis
longtemps par tous les sociétaires. Aussi M. Corbière
n'a-t-il pu insister pour que M. Piard retire sa dé-
mission et il demande que notre collègue soit nom-
mé professeur d'arboriculture honoraire : proposi-
tion unanimementaccueillie. En outre, M. le Président
fait connaître que le Bureau, dans une réunion
^ récente, a décidé qu'un objet artistique serait offert
"iî^ à M. Piard comme bommage de reconnaissance de
cr: la Société. De chaleureux applaudissements de toute
■ l'assemblée ratifient cette décision et il est convenu
qu'aussitôt après la séance, une délégation se rendra
*~ auprès de M. Piard pour lui offrir une jolie statuette
— 6 —
en marbre choisie par une Commission nommée à
cet effet.
M. Dorange présente une curieuse petite plante,
ordinairement, mais improprement, appelée « Rose
de Jéricho », car ce n'est pas une rose, mais une
crucifère poussant dans les régions désertiques et
chaudes de l'Asie et de l'Afrique ; elle a la propriété
de se crisper en boule par la sécheresse, puis est
facilement déracinée et emportée par lèvent. Qu'elle
arrive dans un endroit humide, cette plante, morte
en apparence, redevient vivante; la boule s'étale sur
le sol et abandonne les graines qui germent presque
aussitôt. L'échantillon de M. Dorange, apporté à
Cherbourg en 1883 et conservé au sec depuis lors,
avait, après une imbibition assez courte, repris
l'aspect d'une plante vivante.
Il est ensuite procédé, selon les Statuts, à une
série de scrutins pour le renouvellement du Bureau
et des Commissions dont la composition figure en
tête du précédent Bulletin.
Après la proclamation de ces divers scrutins, M.
Corbière remercie vivement les Sociétaires de ce
nouveau témoignage de sympathie qui le porte à la
présidence pour la 24® fois ; il les assure de son
entier dévouement et leur offre ses meilleurs vœux
de nouvel an pour eux et leurs familles. Il les re-
mercie également d'avoir maintenu en fonctions le
Bureau de 1922, qui, dit-il, continuera d'être digne,
en 1923, de la confiance qui lui est témoignée.
M. Le Grin donne lecture des notes qu'il a prises
dans les publications reçues; puis est proclamée une
nouvelle dame patronnesse et sont élus trois mem-
bres titulaires nouveaux. Enfin, la séance est levée
après le tirnge au sort des objets de la tombola.
SlÎANCE DU 4 FÉVRIKR
68 membres présents.
M. le Président fait connaître, que selon la
décision prise à la dernière rénnion, il s'est rendu,
à l'issue de la séance, accompaj^né des membres du
Bureau, auprès de I\l. Piard et lui a ofîert, avec tous
ses vœux de meilleure santé, la statuette de marbre
que la Société le priait d'accepter en hommage de
reconnaissance pour son long dévouement. M.
Piard s'est montré profondément touché. Non
seulement il a remercié très vivement la délégation
et la Société toute entière des marques de sympathies
dont il était l'objet; mais encore il vient d'adresser
à M. Corbière, qui en donne lecture, une lettre
dans laquelle il renouvelle à tous et à chacun
l'expression de sa gratitude.
Aux applaudissements chaleureux et unanimes
de l'Assemblée, M. le Président annonce que M.
Girard, horticulteur de grand mérite, depuis long-
temps lauréat de toutes nos expositions, vient d'être
nommé Chevalier du Mérite Agricole, sur la présen-
tation du Bureau de la Société.
M. Corbière dit qu'il a été informé, ces jours
derniers, par l'Office Agricole de la Manche, que
trois subventions sont accordées à la Société en
1923, savoir:
L'une de 200 francs pour encouragement à la
taille des arbres fruitiers, sur sa demande appuyée
par M. Lecoutour, le sympathique Président de la
Société d'Agriculture, à qui sont votés d'unanimes
remerciements.
Les deux autres, de 200 fr. et de 441 fr. 66,
accordées de même qu'en 1922, la première sur les
fonds de l'Etat et la seconde sur les fonds du
Déparlement, sans affectation spéciale.
Il est ensuite donné connaissance des récompenses
attribuées par la Société en 1922. Ce sont :
1° Deux médailles d'argent offertes, au nom delà
République, par M. le ministre de l'Agriculture, à
MM. Adam iïhéodore)et Antoine, pour apport aux
séances ;
2° Trois médailles de bronze, offertes de même
— 8 —
par M. le {Ministre de l'Agriculture, à MM. Gallis et
Girard pour apports aux séances, et à M. Lecaplain,
de Saint-Pierre-Eglise, pour la belle tenue de son
jardin ;
3° Deux médailles d'argent offertes par la Société
pour participation aux concours de i922, Tune
d'une valeur de60fr. à M. Gallis, de Tourlaville, et
l'autre d'une valeur de 40 fr. à M. Théodore Adam.
M. Dorange, au nom de M. Théodore Adam,
présente une superbe grappe de raisin « Gros
Golman ».
M. Messent s'étonne que M. Dorange ne soit pas
au nombre des lauréats. M. le Président réplique
que M . Dorange étant membre du Bureau ne peut,
d'après le règlement, participer aux récompenses.
M. Macé interprète des Sociétaires qui ont
assisté récemment à l'intéressante leçon de taille
de la vigne donnée par M. Letullier, exprime le
vœu que la Société puisse organiser des leçons
générales d'horticulture et d'arboriculture aussi
nombreuses que possible. M. le Président répond
que le Bureau va examiner les moyens de donner
satisfaction à ce désir, qui lui semble d'autant plus
réalisable que la subvention de 200 fr. de l'Office
Agricole arrive fort à propos.
M. Dépinée offre aux amateurs plusieurs jeunes
plants d'un Aiicuba nain formant des touffes plus
denses que les variétés ordinaires.
]\I. Le Grin donne lecture des extraits les plus
intéressants qu'il a notés dans les publications reçues
en janvier.
Quatre nouveaux membres sont admis ; puis la
séance est levée après tirage au sort des plantes
achetées pour la tombola.
Skance du a Mars
72 membres présents.
M. le Président exprime, au nom de la Société,
— 9 —
les regrets causés parla mort prématurée et presque
subite de M. Le Uoy, représentant de commerce, et il
adresse ses respectueuses condoléances à la veuve,
dame patronnesse, et à toute la famille de M. Le Roy,
dont plusieurs membres sont nos collègues.
M. Galiis présente deux magnifiques grappes de
roisin « Directeur Tisserand », très fraîches et pou-
vant être conservées encore plusieurs semaines en
continuant de maintenir dans l'eau d'une bouteille le
bout de cep qui porte chaque grappe.
M. Th. Adam a employé contre le ver du poireau
un remède indiqué dans notre Bulletin de 1913(40 à
50 gr. de savon noir dissous dans un litre d'eau) et
les résultats ont été parfaits, comme le montre un
magnifique poireau ainsi traité, déposé sur le bureau.
Le même sociétaire recommande la culture de la
poire <( Georges Boucher », dont il présente un bel
exemplaire ; ce fruit, qui est excellent, peut se
conserver jusqu'en mai.
M. Gosnefroy présente un très bel échantillon de
la pomme de terre «Fluck géante» cultivée dans les
polders du Mont Saint-Michel ; elle est très saine et
de bonne qualité, et il pense qu'elle mériterait d'être
cultivée dans notre région.
M. le Président donne la parole à M. La Vieille, qui
expose de façon très intéressante le procédé Beccari,
ayant pour résultat la transformation des fumiers ou
des ordures en un produit solide, noirâtre, très divisé,
inodore, qui renferme à plus forte dose tous les prin-
cipes fertilisants contenus dans le fumier de ferme.
Ce procédé se répand de plus en plus en Italie et
même en France.
M. Corbière rappelle combien sont nombreux, et
généralement peu efficaces, les moyens employés
pour combattre le puceron lanigère, cause du dépé-
rissement des pommiers de nos jardins et même de
ceux des champs ; puis il donne lecture d'un article
de journal qui signale un procédé tout nouveau et assez
inattendu de destruction du puceron lanigère, décou-
— 10 —
vert par M, Marchai, directeur de la Station Entomo-
logique de Paris. Ce savant a introduit d'Amérique
un petit hyménoptère, V Aplielinus Mali, ennemi
acharné du puceron lanigère, qu'il parasite et fait
promptement périr. L'acclimatation de V Aplielinus
semble facile en France et les résultats déjà cons-
tatés sont très remarquables.
M. Le Grin dit que M. de Traynel, d'Omonville,
s'est débarrassé complètement delà tavelure, maladie
de nature cryptogamique dont souffraient ses poiriers,
en employant le sulfate de cuivre. Il a maintenant
des récoltes superbes.
M. Le Grin donne ensuite lecture des notes qu'il a
prises en parcourant les publications reçues en
lévrier.
M. le Président remercie les sociétaires qui, par
leurs communications ou leurs apports ont contribué
à l'intérêt de la séance, et M. Dépinée qui veut bien
continuer de se charger de l'acquisition des plantes
pour la loterie mensuelle. Sont ensuite admis trois
nouveaux membres ; puis il est procédé au tirage au
sort de la loterie, et la prochaine séance est fixée
au 8 avril.
Séance du 8 Avril
55 Membres présents.
M. le Président adresse, aux applaudissements
de toute l'Assemblée, les chaleureuses félicitations
de la Société à M. Le Grin, vice-président, dont le
neveu, grièvement blessé pendant la guerre, vient
d'être fait Chevalier de la Légion d'Honneur.
M. Corbière remet à MM. Gallis et Th. Adam les
médailles d'argent qui leur ont été attribuées à la
suite du concours de 1922, et il y joint de justes
félicitations très applaudies. Il rappelle à ce sujet
que deux médailles d'argent et trois médailles de
bronze sont mises par le Ministre de l'Agriculture à
— 11 —
la disposition do la Société pour les concours de
1923, et que TOftice Agricole de la Manche a accordé,
de son côté, une somme de 200 francs pour encou-
ragement dans notre région de la taille des arbres
fruitiers, spécialement du poirier. Des affiches indi-
queront prochainement ces concours et les récom-
penses allouées.
Vers la fin du mois, une visite sera faite aux
cultures de M. Cottin ; dès que la date en sera fixée,
elle sera annoncée par la voie des journaux.
Les apports suivants sont déposés sur le Bureau :
1^ De M. Gallis une superbe gerbe de roses, très
fraîches et de coloris magnifique, appartenant aux
variétés « Edouard Herriot, Hichemond, Jean
Ducher, comtesse Riza du Parc, Pauline La Bonté,
Marie van Houtte, Marie d'Orléans et Luciole». Une
lettre explicative de M. Gallis, jointe à son envoi,
indique le procédé qu'il emploie pour conserver avec
cette fraîcheur les roses coupées.
2" De M. Levéel une tige abondamment fleurie du
Rétama alba ou Cytisus albiis^ vulgairement connu
sous le nom de « Genêt à fleurs blanches », et un
beau corymbe du Rhododendron « Comtesse Had-
dington », du groupe des Himalaya et de serre froide.
3° De M. Th. Adam, une belle et excellente
pomme « Belle d'Avril », très recommandable et
dont les fruits peuvent se conserver encore plusieurs
semaines.
4° M. Corbière présente des rameaux fleuris d'un
arbuste fort élégant, le Pittosporum undiilatiwi,
cultivé dans son jardin, et dont les graines lui
avaient été envoyées de Tahiti, il y a près de vingt
ans, par M. Picquenot. Les arbustes issus de ces
graines ont vécu constamment en plein air, mais
c'est la première fois que l'un d'eux fleurit à Cher-
bourg et très probablement en France ; nouvelle
preuve de la douceur de notre climat, l^es fleurs
sont d'un beau jaune, à odeur suave de miel et elles
— 12 —
forment des sortes de cymes denses à l'extrémité
des rameaux.
M. Dorange rapporte qu'étant de passage à Paris
au début de ce mois, il a remarqué chez des fleuristes
des sortes d'œufs de Pâques confectionnés avec de
la mousse où étaient piquées des fleurs diverses
d'un joli effet. Ces « œufs de Pâques », qui n'ont
pas encore fait leur apparition à Cherbourg, avaient
un gros succès.
Relativement à la pomme de terre « Fluck géante »
dont il a été question à la dernière séance, M. Lefau-
connier, qui était alors absent, dit que cette variété,
cultivée autrefois dans le Val-de-Saire, a été rem-
placée par la « Montvilliers », qui en est voisine,
mais est préférable.
Lecture est donnée par M. Le Grin des notes prises
par lui dans les publications reçues en mars.
Puis M. Corbière présente le Bulletin de 1922,
qui vient de paraître et dont un exemplaire est dis-
tribué à chaque membre présent. Des remerciements
sont adressés aux sociétaires qui ont contribué à son
élaboration, ainsi qu'aux diverses personnes qui,
par leurs apports ou leurs communications, ont
contribué à l'intérêt de la séance.
Sur la proposition de M. le Président, de chaleu-
reux remerciements sont votés à l'adresse de M. le
Maire, qui a bien voulu nous donner, depuis plu-
sieurs mois l'hospitalité à l'Hôtel de Ville, et il est
décidé que la prochaine séance se tiendra au jardin
de la rue Montebello.
La séance est ensuite levée après la distribution,
par la voie du sort, des plantes achetées.
Séance du 6 Mai
75 membres présents.
A propos du procès-verbal de la dernière séance,
M. Letauconnier dit que la pomme de terre dont il
— 13 —
a parlé à la dernière séance est désignée dans les
catalogues sous le nom de « Abondance de Mont-
villiers ».
M. Corbière fait connaître que, de ses recherches
toutes récentes, il résulte: i° que le Pittospoj'um
connu à Taïti sous le nom de P. undulatum est,
en réalité, P. eugenioides A. Cunningh, originaire
de la Nouvelle-Zélande ; 2° que celui qui est cultivé
au jardin de la Société sous le nom de P. Mai/i (des
horticulteurs) est P. tenuifolium Gaertn.
M. Dorange donne lecture de son intéressant
rapport sur la visite faite par la Société, le 27 avril,
aux forceries de M. Pierre Gottin, de Tourlaville.
La Société d'Horticulture du Havre annonce
qu'elle organise une exposition générale d'Horticul-
ture pour les 22, 23 et 24 juin 1923.
M. Levéel veut bien se charger d'expérimenter
un nouvel insecticide, le Xex, dont un échantillon a
été envoyé parle « Gomptoir du Midi ».
Le même sociétaire présente de superbes échan-
tillons de divers Rhododendrons remarquables :
R. décorum, espèce nouvelle de Ghine ; Princesse
Alice, aux fleurs très odorantes ; des hybrides de
B. Auc/da7îdii cippeiés parles Anglais « White Pearl »
et « Pink Pearl », etc. M. Levéel donne sur son
apport de très intéressants renseignements.
Des feuilles de vignes, présentées par un sociétaire
comme pouvant être atteintes d'une maladie crypto-
gamique, ont été simplement brûlées par le soleil,
dit M. Gorbière.
M. Dépinée a goûté la poire «Georges Boucher »
présentée par M. Adam à la dernière séance et il l'a
trouvée à chair fine et de goût très agréable.
M. Lefauconnier présente une poire « Alexandre
Ghomer », très bien conservée et qu'appréciera
M. Dépinée.
M. le Président consulte la Société sur le principe
d'une exposition d'été à organiser en 1924. A l'una-
nimité cette proposition est acceptée.
— 14 ■ -
Des remerciements sont adressés à M. La Vieille
qui a mis à la disposition de la Société un mètre
cube d'engrais Beccari à expérimenter.
M. Le Grin donne lecture des notes qu'il a prises
en dépouillant les publications reçues. Puis sont
proclamées deux nouvelles dames patronnesses et
sont élus huit sociétaires nouveaux. Le tirage au
sort de la loterie termine la séance.
SÉA^XE DU 3 Juin
55 membres présents.
M. le Président rappelle le décès récent de
M. Leflambe et exprime, à l'adresse de la famille,
les vives condoléances de la Société.
Lecture est donnée d'une lettre de M. le lieute-
nant-colonel Berger, qui remercie la Société de son
admission.
M. Dépinée déclare que la poire <( Alexandre
Chômer », qui lui avait été remise à la dernière
séance pour dégustation, est de qualité médiocre;
son mérite est de se conserver longtemps.
Sont déposés sur le Bureau, divers apports :
1" De M. Dorange, une curieuse fougère, variété
horticole de VAspidit/m angidare et nommée variété
prolifenim Vi^ollastoni ;
2^ De M. Messent trois jolies roses intéressantes :
« Lieutenant Ghauré » et « Juliette », très odoran-
tes et à beaux coloris, et « Albéric Barbier », de la
section des Wichuraianœ, très florifère et d'un beau
jaune ;
3° De M. Favier, de beaux spécimens de Gistes
provenant de son parc de la Fauconnière, parmi
lesquels le Giste ladanifère à grands pétales, les uns
blancs, les autres roses, avec ou sans macule pour-
pre. Ces Gistes ortrent de curieux métis entre varié-
tés de la même espèce et des hybrides avec d'autres
espèces du même genre ;
— 15 —
4" De M. Dôpiriée, un rameau -bouture do trèfle
d'eau ;
5" De M. Le Dérubé, deux IjoUcs pommes « Mer-
veille de Cat », très bien conservées et pouvant
l'aire la soudure avec le « Carmin de Juin » ;
6" De M. Saillard, des tiges l'euillées de pommes
de terre précoces, à leuilles languissantes et dont
les bords sont roulés.
M. Corbière, à qui des renseignements sont de-
mandés à ce sujet, dit que ces pommes de terre
sont atteintes de la frisolée, maladie sur laquelle on
est encore mal fixé, qui semble s'attaquer à cer-
taines races peut-être épuisées par une trop longue
culture sur un même sol, mais qui n'offre pas le
caractère épidémique.
M. Corbière entre ensuite dans d'intéressants dé-
tails sur les maladies les plus redoutables de la
pomme de terre, notamment sur celle qui est causée
par le Phytophtora infestans et il renouvelle le bon
conseil d'employer préventivement les bouillies
cupriques, surtout la bouillie bourguignonne. Il
conseille aussi de ne pas sectionner les tubercules
de semence, mais d'employer des tubercules entiers,
de moyenne taille .
M. Le Cannu, qui a visité la dernière exposition
horticole de Paris, en est revenu émerveillé. Il a
particulièrement admiré les bégonias d'Arthur Bil-
lard, du Yésinet; des roses nouvelles de chez Moser,
etc.
L'excursion annuelle de la Société aura lieu très
vraisemblablement le 8 juillet ; les Sociétaires rece-
vront à la réunion du l*"" juillet tous renseignements
utiles à ce sujet.
M. Bouin résume de façon fort intéressante un
article paru dans le journal La Nature et relatif aux
facteurs climatériquesde la fructitication des arbres:
air, eau, lumière et chaleur.
Il revient aussi sur la curieuse plante appelée
« Rose de Jéricho », qui n'est pas une rose mais
— 16 —
une petite crucifère, et se trouve dans les terrains
désertiques d'Afrique et d'Asie, mais non à Jéricho.
M. Le Grin donne lecture des notes prises par
lui dans les publications reçues pendant le mois de
mai ; un Sociétaire nouveau et une dame patron-
nasse sont admis, puis la séance est levée après le
tirage au sort de la loterie.
Séance du 1®"^ Juillet
55 membres présents.
A propos du procès-verbal de la dernière séance,
M. le Président donne connaissance d'une lettre de
M. Piard, qui rectifie ce qui a été dit au sujet de la
poire provenant du jardin de la Société, laquelle ne
serait mûre qu'en mai et que l'on a appelée à tort,
Alexandre Chômer. La véritable Alexandre Chômer
est une poire de bonne qualité, qui mûrit en
décembre et ne se conserve pas plus tard.
M. le Président félicite M. de Saint-Bazile qui
vient d'être promu, sur place, commandant au 25''
Régiment d'Infanterie ; puis il annonce que M.
Jacques Burnel ,dont il fait l'éloge, est devenu jardinier
de la Société en remplacement de M. Letullier,
démissionnaire, et qu'il va falloir remplacer prochai-
ment M. Marencourt, concierge très dévoué, démis-
sionnaire pour raison de santé.
M. Léon Cavron, horticulteur, a accepté
d'assister, comme délégué, à l'Exposition de la
Société d'Horticulture de Valognes, le lo juillet.
A la demande de la Commission Administrative
du Bureau de Bienfaisance, la Société a procédé,
comme les années précédentes, à la visite des
Jardins Ouvriers les 29et30 juin dernier. M. Mahieu,
rapporteur, déposera son rapport pour la prochaine
séance. — La Société visitera également, le vendredi
6 juillet, le Jardin Public et le parc Liais. Réunion
— 17 —
ce jour, à 14 heures précises, à l'entrée du Jardin
Pui)lic.
M. Corbière donne des renseignements détnillés
sur l'excursion annuelle qui aura lieu le S jiiillel à
Diélette et à Flamanville (parc et jardins du châ-
teau). Le départ par autobus aura lieu à 9 heures
1/4, place Divette devant le bureau de la Société
Atlas.
Sont déposés sur le Bureau les apports suivants :
1" de M. Gallis, une splendide gerbe de Lathyrus
odoratus (Pois de senteur), qui excite l'admiration
générale ;
2" de M. Mahaut, deux belles roses : Lyon rose et
Caroline Testout ;
3" de M. Laloë, un bouquet d'une rose sans épine,
qui semble être « Madame Sancy de Parabère » ;
4° de M. Pierre Le Conte une superbe joubarbe,
Sempei^ivum rubicundum , acclimatée à Cherbourg
depuis deux ans ;
5° de M . Messent, une belle pomme inconnue
qu'il n'a pas été possible d'idendifier ;
6° de M. Saillard, des ieuilles de poirier atteintes
d'une maladie cryptogamique, que M. Corbière
reconnaît être la tavelure^ causée par le Fusicladiinn
pirinuin ;
7" enfin de M Mahieu, des feuilles de Fève,
atteintes de la « Rouille de la Fève », causée par
VU?vmyces fabœ.
M. Lefauconnier ayant demandé la composition
de la bouillie bourguignonne, M. Corbière s'em-
presse de la lui indiquer : faire dissoudre d'une
part 2 kg. de sulfate de cuivre dans 3 litres d'eau,
d'autre part 3 kg. de carbonate de soude (cristaux),
mélanger les 2 solutions et compléter avec l'eau
jusqu'à 100 litres de liquide.
Lecture est donnée d'un article du Petit Parisien
dans lequel l'auteur préconise, comme semence,
les pommes de terre fragmentées. M. Corbière
rappelle ce qu'il a dit récemment à ce sujet, à
— 18 —
savoir que des tubercules segmentés favorisent le
développement delà maladie, que Ton doit préférer
de beaucoup les tubercules ^^z/zV/v*^ de taille moyenne.
Lecture est également donnée desnotes prises par
M, Le Grin dans les publications reçues. Puis sont
admis six sociétaires nouveaux, et la séance est
levée après le tirage au sort de la loterie.
Séance du 5 Août
»
40 membres présents.
M. le Président fait connaître que M. Louis
André) est nommé concierge du jardin à partir du
l^'' octobre prochain, en remplacement de M.
Marencourt, démissionnaire pour raison de santé.
A la demande de MM. Gallis et Girard, la Société
décide qu'une visite de leurs jardins sera faite le
vendredi 10 août ; rendez-vous est pris pour le
départ par tramway, place du Château, à 14 heures
précises.
Lecture est donnée des trois rapports ci-après :
1^ de M. Mahieu sur la visite des jardins ouvriers
faite les 29 et 30 juin ;
2^ de M. Dorange, sur la visite du 6 juillet faite
au Jardin Public et au parc Liais ;
3° de M. Gavron, sur l'exposition horticole de
Valognes. du 13 juillet dernier.
Sont déposés sur le bureau les apports suivants :
1" de M. GalHs, de magnifiques campanules
pyramidales disposées en arceau, à fleurs bleues
ou blanches, donf la floraison peut persister jusqu'en
décembre ;
2" de M. Girard, de superbes pots de Reines-
Marguerites des variétés « Comète géante » et
« Géante branchue » ; puis des pommes dites de la
variété « Transparente de Croncels », mûres en
niai et enfin de belles grappes de Chasselas de
— 19 —
Fontainebleau dont plusieurs ont été livrées au
marché vers le 20 juillet;
3° de M. Th. Adam, deux belles pommes de
(( Pigeonnet blanc <>, d'excellente qualité et très
recommandée.
Lecture est donnée des notes prises par M. LeGrin
dans les publications reçues ; puis sont admis sept
nouveaux sociétaires et la séance est levée après le
tirage au sort de la loterie habituelle.
Séance du 2 Septembre
38 membres présents.
M. le Président annonce que M. Gallis, notre
sympathique et très dévoué collègue, vient d'être
promu Chevalier du Mérite Agricole, et il lui
adresse, aux applaudissements chaleureux et una-
nimes de l'Assemblée, ses plus cordiales félicitations.
Il adresse également les vives félicitations de la
Société à M. Louis Le Brun, vice-consul d'Italie,
qui a été promu tout récemment Chevalier de la
Couronne d'Italie.
Lecture est ensuite dcjunée des lettres suivantes
reçues depuis la dernière séance :
1° de M. Lemière, jardinier au Château de Flaman-
ville, qui remercie la Société de la prime qui lui a
été allouée à la suite de l'excursion du 8 juillet ;
2' de M. Aug. Chevalier, directeur de la « Revue
de botanique appliquée », qui adresse deux sachets
de noyaux de Cerasus puddinn et d'un abricotier
demi-sauvage des montagnes du ïonkin, lesquels
pourraient s'acclimater à Cherbourg et servir au
moins de porté grefïes, car ils n'ont jamais de
gommose ;
3° de la Société Départementale d'Agriculture de
Saint-Lo qui invita les membres de notre Société à
participer au Concours Agricole qu'elle organise à
Saint-J^o pour les 4, 5, 6 et 7 octobre prochain.
— 20 —
Sont déposés sur le bureau les apports suivants :
1° de M. Dorange, un joli bouquet de roses diverses
(Benedict Seguin, Belle Lyonnaise, M'"^ Edouard
Herriot, Constance, Louise-Catherine Breslau, Kofk,
Alex. Dickson et Excelsa) dont M. Dorange met en
relief les mérites ; puis un rameau fleuri de Solanum
jasminoides, jolie plante sarmenteuse très élégante,
et enfin cinq variétés de Fuchsias, très recomman-
dables ;
2° de M. Th. Adam, deux belles grappes de
raisins : l'un de Chasselas doré greffé sur Black
Alicante et dont le grain est plus gros que celui du
Chasselas ordinaire ; l'autre de Forster greffé sur
Chasselas et produisant au contraire un grain plus
petit que le Forster normal ;
3" de M. Girard, une corbeille de belles pommes
de Caiville-St-Laurent, dont Tarbre greffé en 1918,
produit actuellement de 4 à 5 cents fruits.
Il est donné lecture : 1° des rapports de M. Le
Grin, sur l'excursion du 8 juillet à Diélette et
Flamanville, et de M. Macé, sur la visite faite le
10 août aux jardins de MM. GalHs et Girard:
rapports très intéressants qui reçoivent les applau-
dissements unanimes des Sociétaires, et seront
insérés dans le prochain Bulletin ; 2° des notes prises
par M. Le Grin dans les dernières publications
reçues.
La Société admet deux nouveaux membres, puis
la séance est levée après l'attribution, par la voie du
sort, des plantes achetées et des poires provenant
du jarrhn de la Société.
Séaîsce i)\j 7 Octobre
80 Membres présents.
A rouverturo de la séance, M. Le Carpenlier,
vice-président, demande la parole et annonce que
notre cher et sympathique Président vient d'être
nommé Chevalier de la Légion d'Honneur, promo-
— 21 —
tiori Pasteur. Celte (lisliiiclioii, dil M. J-.e Carpeiilicr,
est unanimement approuvée par toute la ville de
Cherbourg", tant pour les éminents services rendus
par .M. Corbière que pour Taménité de son caractère,
sa grande courtoisie, son obligeance et son dévoue-
ment en toutes circonstances. J.,es paroles de M. Le
Carpentier sont sans cesse interrompues par les
app audissements chaleureux de l'assemblée. M,
Corbière remercie M. Le Carpentier de ses aimables
f>aroles et les sociétaires de leur manifestation qui
e touche profondément, et il s'excuse de ne pouvoir
exprimer, comme il le désirerait, sa vive reconnais-
sance.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et
adopté.
M. le Président rappelle le décès récent de Tun
de nos plus anciens membres, et des plus fidèles,
M. Pesnel, négociant ; il adresse les bien sincères
condoléances de la Société à la famille ; puis il
annonce que M. Hasne, officier des Directions de
travaux, fun de nos membres les plus assidus, vient
d'être nommé Chevalier de la Légion d'Honneur, et
il lui adresse ses bien vifs compliments, unanimement
applaudis par l'assemblée .
Différents apports sont déposés sur le bureau :
1** de M. Th. Adam, trois magnifiques pots de
chrysanthèmes : A7?ii Paul Labhé, Salonica et Piil-
ling, sur lesquels M. Antoine fournit des renseigne-
ments très appréciés ; puis une corbeille de beaux
fruits (raisin Black Alicante, pommes de Reinette
du Canada et poires de Beurré Hardy) ;
2° de M. Girard, horticulteur, un lot de 14 pots
de très beaux chrysanthèmes. i\I. Girard invite la
Société à visiter ses cultures, visite acceptée, pour
laquelle un avis sera inséré en temps utile, dans la
presse locale ;
3'^ de M. Métayer, un joli rameau de Hedi/cldum
Gardnerianum , belle plante de serre froide, détermi-
née par M. Corbière;
■^ 22 —
4" de M. Ondedieu, un échantillon tout rouge de
Kochia tricliophylla, plante très ornementale, sur
laquelle d'intéressants renseignements sont donnés
par le présentateur.
M. (jallis offre 10 sachets de graines de Lathyriis
odoratus ou pois de senteur, pour être distribués aux
sociétaires amateurs.
Lecture est ensuite donnée par M. Le Grin :
1° de son rapport sur la visite des jardins de MM.
Th. Adam et Messent, rapport très documenté qui
sera inséré dans le prochain Bulletin de la Société ;
2° des notes prises par lui dans les dernières
publications reçues.
Sont admis : 7 nouveaux membres titulaires, puis
la séance est levée après la distribution, par la voie
du sort, des plantes achetées, de poires provenant
du jardin de la Société et des sachets de Latlnjrus
offerts par M. Gallis.
Séance du 4 Novembre
86 membres présents.
M. le Président annonce que M. Boisroux, le dis-
tingué jardinier du château de Pépinvast, vient
d'être nommé Chevalier du Mérite Agricole. De
chaleureuses félicitations sont votées à l'adresse du
nouveau promu.
Conformément aux statuts, une Commission est
nommée pour la vérification des comptes du Tréso-
rier. Elle se compose de MM. Bouin, Catherine et
Jeanne.
Sont déposés sur le bureau les apports suivants :
1" de M. Th. Adam, un panier de beaux fruits :
deux poires Président-Roosevelt, pesant chacune
600 grammes, et deux pommes Sam-Pareille, pesant
ensemble 725 grammes ; puis de superbes chrysan-
thèmes : Rigl>y et Mm Gilbert Drabhle greffés
sur Anthémis, puis Yille de Saint-Germain^ Daily
Mail et Luxford ;
^ 2^ —
2" de M. lîallis, (juntre mnj^nifiques poires Prési-
dent-Roosecelt, pesant respectivement 630, 675, 690
et 800 grammes ; puis, à titre de curiosité, une
poire de même variété et sensiblement de même
poids, ainsi qu'une grappe de raisin Directeur Tisse-
rand, du poids de 250 grammes, ces deux fruits
contenus chacun dans une carafe où ils ont poussé
et qui a été finalement remplie d'alcool pour assurer
leur conservation ;
3** de M. Le Merre, au nom de M. Postel, horti-
culteur, de très belles fleurs coupées de chrysan-
thèmes des variétés Crapoidllot^ Maréchal Jo/fre^
William Turner, Alexis Ruljler, Ministre Mougeot,
Et/tel TJiorp ; puis en pot, Maréchal Foch, Alise et un
sport inédit d'Alise ; enfin une feuille très élégante
et une curieuse inflorescence de Philodendron pertu-
sum de la familles des Aroïdées ;
4° de M. Antoine, un magnifique chrysanthème
blanc, Louisa Pockett;
5" de M. Dépinée, un fuchsia cultivé dans le
même pot depuis au moins 20 ans, et à propos
duquel le présentateur donne d'intéressants rensei-
gnements ;
6° de xM. Messent, trois belles pommes de terre,
Abondance de Montvilliers, Bouge ronde et Bleue qu'il
a semées le 17 juillet dernier. Le même sociétaire
signale dans le journal La Prospérité à la Campagne
deux articles, dont il e.st donné lecture ; l'un, sur la
conservation des pommes de terre par le soufre ;
l'autre, sur l'arrosage des rosiers avec de l'eau de
lavages contenant du savon.
M. Macé donne lecture de son très intéressant
rapport sur les visites faites le 27 octobre aux jardins
de MM. Girard et Th. Adam.
11 est donné connaissance d'un article d'un journal
local sur l'importance prise par la culture des chry-
santhèmes à Cherbourg, article très élogieux pour
MM. Th. Adam, Hochet, Antoine, Gallis, Girard, et
en particulier pour M. Chrétien, horticulteur, qui
— 2A —
vient de remporter à Paris une médaille de vermeil
et deux médailles d'argent. M. le Président ajoute
les chaleureuses félicitations de la Société à celles
qui sont exprimées dans cet article.
Le nombre des sociétaires présents aux séances
étant de plus en plus considérable, M, le Président
va prier M. le Maire de bien vouloir nous accorder
l'hospitalité à l'Hôtel de Ville, à partir de la pro-
chaine séance.
M. Le Grin donne lecture des notes prises par lui
dans les dernières publications reçues ; trois nou-
veaux sociétaires sont admis, dont une dame patron-
nesse ; puis la séance est levée après le tirage au
sort des plantes achetées, ou offertes par MM. Adam
et Dépinée.
Séance du 2 Décembre
80 Membres présents.
Absents excusés: MM. Corbière et Le Garpentier,
empêchés d'assister à la séance.
Sont déposés sur le bureau les apports ci-après :
1° de M. Th. Adam, deux superbes grappes de
raisin Black Alicante et gros Golman, en parfait
état ;
2° de M. Gallis un magnifique lot de chrysanthè-
mes coupés, des variétés Mrs. Gilbert Drabble, Mrs.
Pulling, M^'^ Jeanne Mamelle, Comtesse Alice de
Lancev, Undaunted, William Church ;
3° de M. Postel, présenté par M. Le Merre, nn
splendide bouquet de chrysanthèmes, également
coupés, des variétés Président Millerand, Mrs.
Gilbert Drabble, M"« Jeanne Mamelle, M^^*^ P. de
Goës, Mrs. Pulling, Rigby, sport de Gilbert Drabble,
Armistice, tous bouturés au début de janvier;
■i" de M. 'JVohel, de jolies fleurs rouge vif de
Schizostylis coccinea, espèce précieuse à cause de
sa floraison tardive.
— 25 —
Des félicitations sont adressées à M. Antoine, qui
vient d'être nommé Juge de Paix dans les Basses-
Alpes.
Lecture est donnée des récompenses accordées
par le bureau pour bonne tenue de jardins et apports
aux séances en 1923. Les lauréats sont: 1° pour
.bonne tenue de jardin: MM. Ozouf, Potier, Jeanne,
Hinard, Duval, Adam, Cottin, Gallis, Th. Adam,
Messent et Girard ; 2° pour apports aux séances
mensuelles: MM. Th. Adam, Gallis, Girard, Trohel
et M'i" Garé.
La fixation du montant de la cotisation pour 1921
sera mise, conformément aux Statuts, à l'ordre du
jour de la prochaine séance.
M. Dépinée dit que, d'un entretien qu'il a eu, la
veille, avec M. Piard, toujours souffrant, il résulte
que c'est M. Piard qui, le premier à Cherbourg, a
traité et réussi la culture du chrysanthème à grande
fleur, en avance de 4 ans, à cet égard, sur les
horticulteurs de la région.
M. Le Grin donne lecture des notes prises par lui
dans les dernières publications reçues ; puis trois
nouveaux sociétaires sont admis et la séance est
levée après le tirage au sort des plantes achetées
pour la loterie mensuelle.
Le Secrétaire^
E. MAHIEU
COMPTE-RENDU
I. — De la situation et des travaux de la Société
pendant l'année 1923;
II. — De l'inoubliable manifestation dont M. Corbière
fut l'objet le 25 Novembre 1923.
(lu a la. séance du 6 Janvier 1924)
Messieurs,
En conformité de l'article 12 de nos Statuts, j'ai
l'honneur de vous présenter le compte-rendu ci-
après :
I. — De la situation et des travaux de la Société pendant
Pannée 1923.
D'après le rapport de la Commission de vérification
des comptes du Trésorier, qui vient de vous être
lu et que vous venez d'approuver par vos applaudis-
sements, il ressort que du 25 novembre 1922 au
7 décembre 1923, jour de la vérification,
les recettes ayant été de 5168 fr. 98
et les dépenses de 4175 31
il restait en caisse à cette dernière date, 993 67
Mais du 7 au 31 décembre 1923,
nous avons encore dépensé 381 25
l'avoir au l^'" Janvier 1924 est donc de 609 42
alors qu'au l^'" Janvier 1923, il était de 1500 francs
environ.
Le même rapport constate qu'en 1923, nous
avons touché 389 cotisations contre 374 en 1922;
de plus, pendant le 4""* trimestre, nous avons admis
— 27 —
10 nouveaux membres qui, d'après larlicle 3 de
nos statuts, n'ont pas payé de cotisation. Nous
avons donc une augmentation de 25 sociétaires et
de 75 fr. de recettes, somme qui, ajoutée aux
200 fr. de la subvention qui nous a été allouée par
rOlTice agricole, pour cours de taille des arbres
fruitiers, donne 275 fr. de recettes de plus qu'en 1922.
Mais nos dépenses ont augmenté également, et
dans une plus forte proportion, puisqu'au 31
décembre dernier, il nous restait en caisse 600 fr.,
alors que nous en avions 1500 l'année précédente.
Gela tient à ce que les récompenses pour apports
aux séances et pour visites de jardins, ont été très
nombreuses en 1923 et que le prix de toutes choses
est allé sans cesse croissant et dans des proportions
imprévues.
Nos dépenses augmenteront encore sensiblement
cette année,, à cause de l'Exposition que nous
devons organiser pour le mois de Juin prochain.
Aussi notre bureau, après un examen attentif de
la situation, se voit-il dans la nécessité de vous
proposer une majoration du montant de la cotisation
annuelle, à partir de 1924, afin de pouvoir faire
face à nos dépenses. Connaissant votre dévouement
pour notre Société, nous sommes convaincu que
vous voudrez bien accepter le léger sacrifice qui
vous sera demandé tout à l'heure et auquel il a été
fait allusion dans la séance du 2 décembre dernier.
L'attrait de nos séances s'est accru à tel point
que le nombre des sociétaires qui y assistent main-
tenant nous a encore contraints récemment à
demander à M. le Maire de Cherbourg, l'hospitalité
dans l'une des salles de l'Hôtel de Ville. Nous lui
sommes très reconnaissants d'avoir accueilli avec
bienveillance notre requête ; mais nous le serions
bien davantage encore si notre salle de la rue
Montebello, oi^i nous sommes vraiment en famille,
à proximité de notre jardin, pouvait être agrandie
suffisamment dans un avenir prochain.
— 28 —
Je ne puis résister au désir de répéter ici ce que
je disais dans mon rapport de 1922, à savoir que si
nos séances sont de plus en plus intéressantes et de
plus en plus suivies, c'est o-râce avant tout au zèle
et au dévouement de notre Président qui met, avec
la plus grande courtoisie, ses connaissances très
étendues au service de tous et de chacun ; au
dévoué M. Le Grin qui, chaque mois, prend la
peine de dépouiller les publications reçues et d'en
extraire les renseignements les plus intéressants, et
enfin à notre ami Dépinée qui sait choisir les plantes
et autres objets destinés à la loterie mensuelle,
comme aussi déguster, en fin connaisseur, les fruits
dont l'espèce ou la quaUté sont l'objet de contes-
tation.
Gomme l'année précédente, nous avons procédé
à la visite de divers jardins: celui de M. P. Gottin,
maraîcher à Tourlaville, le 27 Avril ; les Jardins
ouvriers, les 29 et 30 Juin ; le Jardin Public et le
parc Liais, le 6 Juillet; les jardins de MM. Gallis
et Girard, le 10 Août; de MM. Th. Adam et Messent,
le 24 Août; et enfin de MM. Th. Adam et Girard,
le 27 Octobre. Des comptes-rendus de ces visites
ont été faits par MM. Dorange, Mahieu, Macé et
Le Grin et vous ont été lus à nos séances men-
suelles.
Deux expositions horticoles ont eu lieu : l'une, le
13 juillet dernier, à Valognes ; M.Gavron, horticul-
teur, délégué par la Société, a fait un rapport dont
il vous a été donné connaissance à la séance du
5 Août; l'autre, à Goutances, le 10 Novembre, à
laquelle avait été délégué M. Corbière qui vient de
vous en faire un compte-rendu.
Une magnifique excursion, dont le succès a dé-
passé encore celui des années précédentes, a réuni
58 sociétaires, le dimanche 8 Juillet, à Diélette et
à Flamanville. Un compte-rendu très intéressant en
a été fait par M. Le Grin, qui en a donné lecture à
la séance du 2 Septembre.
— 29 —
Nous îivons eu, cette année, deux démissions
dans notre personnel :
I" de iVI. I.etullier, jardinier de la Société, qui,
soullVant, a été remplacé par j\l. Burnel, travail-
leur habile, très consciencieux et qui nous donne
toute salisl'action ;
2" de iM. Marencourt, concierge, dont l'état de
santé ne lui permettait plus de continuer ses fonc-
tions; il nous a quittés le l®*" Octobre pour se repo-
ser, mais, malheureusement, il mourut quelques
jours après. 11 a été remplacé par M. Louis
(André) dont nous n'avons qu'à nous louer à tous
égards.
Nous avons eu la fierté d'enregistrer cette année
lin nouveau cinqunntenaire, celui de M. Le Gran-
ché, propriétaire, ce qui porte à six le nombre de
nos vétérans, à la tète desquels nous sommes par-
ticulièrement heureux de voir toujours le sympa-
thique M. Alfred Rossel, qui compte maintenant
60 ans de sociétariat et à qui nous adressons notre
salut et nos vœux les plus cordiaux. Une délégation
du bureau s'est rendue, le 18 décembre, chez M.
Le Granché pour lui remettre la Médaille commé-
morative.
Nous avons eu, malheureusement, à déplorer
quatre décès parmi nos membres : ceux de M.
Le Roy, représentant de commerce; de M. Leflambe,
ancien bijoutier; de M. Pesnel, négociant, et, en
particulier, de l'un de nos doyens, AL Piard, pro-
fesseur d'arboriculture honoraire, dont les cours si
intéressants étaient très suivis.
En résumé, la situation do notre Société est
bonne, mais elle deviendra meilleure si, comme
nous l'espérons, vous voulez bien répondre à l'ap-
pel ci-dessus de votre bureau.
I ^^^^^^>^tr*^^^*^k^^i^<^t^^^^
— 30 —
II. — De la manifestation du 25 Novembre
Il me reste un devoir bien agréable à remplir,
celui de rappeler la touchante et grandiose mani-
festation qui a eu lieu le Dimanche 25 novembre,
dans le grand salon de l'Hôtel de Ville, mis gra-
cieusement par M. le Maire de Cherbourg à la dis-
position de la Société des Sciences Naturelles et
Mathématiques et de la Société d'Horticulture. Le
but de cette manifestation était la remise à M.
Corbière, Directeur ou Président des deux Sociétés,
des Insignes de Chevalier de la Légion d'honneur et
d'un superbe objet d'art « La Foi », de Larche, que
tous les membres des deux Sociétés réunies avaient
tenu à lui offrir.
A 14 heures, les portes du grand salon, magni-
fiquement décoré et aménagé pour la circonstance,
étaient à peine ouvertes que les sociétaires et leurs
familles s'empressaient de répondre à l'appel du
Comité d'organisation et, qu'un quart d'heure après,
toutes les places étaient occupées.
A 14 heures et demie précises, M. Corbière, en-
touré des bureaux des deux Sociétés, de M. Brière,
conseiller général, de M. le Proviseur du Lycée, du
général Vérillon, etc., fit son entrée dans la salle,
au miheu d'un recueillement général, tous les as-
sistants levés. M. le vice-amiral Le Cannellier,
grand officier de la Légion d'honneur, qui présidait
la séance, donna d'abord la parole à M. le docteur
Ardouin, Président de la Société des Sciences, qui
prononça le discours ci-après :
Discours de M. le D' ARDOUIN
Il y eut grande joie, cher Monsieur Corbière,
parmi vos collègues de la Société des Sciences le
jour où VOffiCÏel annonça votre nomination dans
l'ordre de la Légion d'Honneur.
Vos amis furent heureux de voir reconnaître par
les Pouvoirs Publics la haute valeur de l'homme de
science qui honore le pays, qui, depuis de longues
— 31 —
années, se voue avec un désintéressement digne
vraiment d'un autre âge, à la Science et à l'Educa-
tion de notre jeunesse.
Il leur a plu, à vos amis, que vous n'ayez pas été
compris dans une promotion banale de jour de l'an et
que M. le Ministre de l'Instruction Publique, par une
marque d'estime particulière, ait attendu, pour vous
y faire figurer, la promotion Pasteur, Nous n'avons
pas consenti à voir là une simple coïncidence, comme
il a pu se produire pour d'autres. Nous voulons y
trouver une véritable ressemblance, un rapproche-
ment avec ce grand homme, dont nous célébrions
ensemble le centenaire dans ce salon, il y a deux
mois à peine, dont l'ombre dominatrice continue
ainsi, même sous forme de récompense, ses bien-
faits de l'Humanité.
Gomme lui vous avez la passion de la Science,
cette nouvelle idole ; vous aimez la science pure,
mais aussi vous vous plaisez à en rechercher les
applications pratiques : on l'a bien vu lorsque vous
avez découvert puis identilié cette surprenante gra-
minée de la baie des Veys {Spartina Tofvnsendï) qui
nous vient d'Amérique. Dès le principe vous indiquiez
son utilisation par l'agriculture et son rcMe dans
l'industrie.
Vous avez la persévérance dans l'effort, la ténacité,
la patience nécessaires à cet ordre de recherches ;
votre travail vous prend tout entier. Souvent, pour
récolter la plante dont l'étude vous attire, vous partez
d'un pied allègre, votre frugal déjeuner dans voire
poche, et vous allez, soutenu seulement, entraîné
par votre but: mettre eu pleine lumière la vérité,
sans souci d'aucune contingence, le regard (ixé vers
votre idéal. Votre science, vous avez pris la peine de
l'infuser pendant plus de 50 années à nos jeunes
gens, ajoutant à vos- leçons professorales, sans
apparat, sans mise en œuvre particulière autre que
l'exemple de votre vie, de fortes leçons d'éducation
et d'énergie.
— 32 —
A cette jeunesse, vous avez dédié votre Flore de
Noî'mandie, fruit de vos veilles, fleur de vos pensées.
Elle n'a pas été lons^ue à y reconnaître la flamme de
Tenthousiasme scientifique, inspiratrice du travail.
C'est toujours avec une aimable courtoisie, avec
un sourire bienveillant que vous mettez à la dispo-
sition de tous les trésors amassés de votre expérience
et de votre savoir. Aussi, lorsque vos collègues se
réjouissent, est-il permis d'affirmer que la ville
entière est de même, en liesse, car vous aiment et
vous apprécient tous ceux qui vous connaissent.
Pour la ville de Cherbourg, vous êtes le conseiller
sur et prudent, très écouté, lorsqu'il s'agit de diriger
son Jardin botanique ou de conserver son Musée
d'Histoire Naturelle.
Pour la Société des Sciences, vous restez le guide
précieux, éclairé, dévoué, le véritable Directeur,
rame même sans laquelle le pauvre corps dépérirait.
Et combien d'autres œuvres de science ou de
charité (citerai-je l'une des plus émouvantes; l'Aide
aux Aveugles de Guerre ?), d'œuvres d'éducation ou
de solidarité sociale vous doivent leurs remercie-
ments !
Vous avez ainsi conquis, tant par les qualités de
l'homme que par le mérite du savant, les titres les
plus flatteurs : Membre correspondant du Muséum
d'Histoire Naturelle de Paris, Vice-Président de la
Société Mycologique de France, lauréat de l'Institut,
Président de notre Société d'Horticulture, Corres-
pondant du Ministère de l'Instruction Publique,
Conservateur du Musée d'Histoire Naturelle de
Cherbourg, Délégué du Ministère de l'Agriculture,
Directeur de notre Société des Sciences... .le suis
obligé d'en passer, et des meilleurs, titres que vient
de consacrer et couronner aujourd'hui Irt Croix de
la Légion d'Honneur.
En sorte qu'à notre joie se mêle un peu de fierté
d'être de vos amis et beaucoup de reconnaissance
pour vos collaborations fidèles et fécondes...
A M. CORBTF.RE
Cheval iKR de la Légion d'Honneur
La Société des Sciences et la Société d'Horticulture^ de Cherbourg
LE 25 Novembre 1923.
t
— 33 —
Nous associons, cher Directeur, h celte maiiifes-
lation que vos amis ont voulue imposante. Madame
Corbière et vos enfants. Nous les prions de recevoir nos
félicitations très cordiales, très chaud(>s. ^ous par-
tao;eons leur bonheur en face du chef de la farniilp.
En ce jour de fête familiale, notre pensée commune
se reporte avec émotion vers le terrible champ de
bataille de Charleroi pour y honorer la mémoire du
glorieux soldat de 25 ans, votre fils, tombé au Champ
d'honneur pour la France.
Nous voulons en terminant, cher Monsieur Cor-
bière, saluer très respectueusement votre personne
sympathique, votre caractère si droit, votre bonté,
votre vie toute d'honneur et de travail et redire la
haute estime que vous inspirez à la population de
Cherbourg.
Vous offrez le modèle d'une vie sereine dans
Taccomplissement du devoir.
Heureux le pays qui possède de tels citoyens
Veuillez pardonner à notre affection d'imposer
cette épreuve à votre modestie. Il y a dans la vie
des instants solennels et sans retour où il faut bien
que la vérité soit exposée au grand jour, où il faut
bien que la craintive modestie cède le pas à la
vérité, où la sainte force de l'exemple doit être mise
en lumière pour l'édification générale, où l'amitié
qui voudrait vous épargner cette émotion, doit s'in-
cliner devant le bien à répandre.
Des applaudissements unanimes et répétés saluè-
rent ces ])aroles, puis M. Le Carpentier, premier
vice-président de la Société d'Horticulture, prononça
à son tour le discours suivant :
Discours de M. LE CARPENTIER
Cher Monsieur Corbière,
La Société d'Horticulture, dont vous êtes depuis
vingt-trois ans, le président unanimement élu, uni-
versellement vénéré et airné, accueillit par une
explosion de joie votre nomination dans la Légion
— 34 —
crhoiineur : ce fut pour ses 400 membres un événe-
ment familinl. l.e Bureau de la Société vous l'exprima
le jour même et, trois jours après, dans la réunion
d'octobre, la salle de la rue Montebello ne pouvait
contenir la ioule des sociétaires accourus pour
manifester, par une ovation sans précédent, la
sincère afleclion dont ils vous entourent. Vous avez
été d'autant plus touché de cette démonstration que
vous en connaissiez la spontanéité, et qu'elle consa-
crait, par une vibrante ratification, la distinction
que le Gouvernement vous conférait. A ce magni-
fique auditoire, il m'appartient d'expliquer briève-
ment la cause de cet accord parfait entre le pouvoir
exécutif, l'administration et le suffrage populaire,
accord que ne vient troubler aucune voix discor-
dante. C'est l'harmonie qui réunit en votre personne
les quahtés les plus diverses et, en apparence, les
plus opposées.
Le frontispice des monuments est généralement
orné de sculptures, statues, écussons ou médaillons,
qui symbolisent l'affectation intérieure de l'édifice.
Aucun passant ne se trompera en apercevant une
façade décorée des masques de la tragédie, du drame
ou de la comédie, des attributs de fa musique ou de
la danse, il conclura que c'est une salle de spectacle.
Les faisceaux des licteurs, les armoiries à couronne
murale, lui révéleront qu'il se trouve devant une
préfecture ou un hôtel de ville ; les balances rigides
et indéréglables, ou les tables de la loi, lui indique-
ront un palais de justice. Si les portes de ce salon
eussent été pour la circonstance parées de cette
enseigne parlante, nous eussions vu, d'un côté, le
médaillon de la Science, les traits impassibles, le
front puissant et découvert, le regard profond et
absorbé, les lèvres amincies qui semblent laisser
dédaigneusement tomber Vodi profandïn vulgus
d'iloracC'; de f autre côté, la figure de la Bonté,
sortie de la pensée et du ciseau d'un Phidias, avec
les attributs qui caractérisent la bienveillance envers
-So-
les petits, la tolérance envers les ignorants, la
charité et le dévouement sous toutes leurs formes.
Vous entendez bien que de la Science en particu-
lier, j'ébauche une conception abstraite et que je
me garde d'en appliquer le symbole un peu glacial
et solennel à vos aimables collègues de la Société
des Sciences et spécialement à son distingué prési-
dent, dont la philanthropie et Tamabilité sont à la
hauteur de l'art et du talent ; je n'oublie pas d'ail-
leurs que la Société d'Horticulture a la bonne fortune
de compter parmi ses membres un grand nombre
des érudits qui font partie de sa sœur cadette. Mais
la différence capitale entre ces deux groupements
vient de leur recrutement : la Société des Sciences
Naturelles et Mathématiques est, par son titre même,
l'apanage d'une élite intellectuelle, bénéticiant d'une
culture intensive, aussi familière avec les traditions
classiques qu'avec les incessantes conquêtes du
progrès dans le domaine des laboratoires et des
usines. Tout autre se présente le rayon d'action
d'une Société d'Horticulture ; il englobe, à titre
d'études, de délassement, de curiosité, des profes-
sionnels, des amateurs venus de tous les points de
l'horizon, et dont chaque catégorie apporte avec
elle la mentalité, les aptitudes, les connaissances
les plus variées.
Depuis un quart de siècle que je vous vois à l'œuvre,
mon cher l^résident, j'admire le tact, la souplesse, la
maîtrise avec lesquels vous avez excellé à satisfaire
à toutes les exigences. S'il est vrai que tant vaut le
fermier, tant vaut la ferme, iln'estpas moins exactde
dire que, la plupart du temps, tant vaut le Président,
tant vaut la Société. Chacun de nous sent que c'est
à votre direction qu'est due la prospérité de la
nôtre. Nous en arriverions même, permettez-moi
cette boutade, à la trouver excessive, pléthorique,
puisque telle est l'affluence des sociétaires attirés
aux séances mensuelles que nous débordons de
notre local de la rue Montebello et que vous êtes
— 36 —
souvent contraint d'avoir recours à l'aimable
hospitalité que M. le Maire de Cherbourg nous
donne gracieusement n FHôtel de Ville. L'intérêt
que présentent nos séances se maintient au même
niveau; il s'accroît même puisqu'il ne faiblit pas.
Vous savez vous mettre à la portée de tous dans les
explications scientiliques qui satisfont à toutes les
questions posées ; vous rectifiez les erreurs, vous
combattez les préjugés, vous ménagez les suscepti-
bilités, vous faites votre profit des expériences
tentées par vos modestes collaborateurs, — j'allais
dire par vos grands élèves, — et tout cela avec la
courtoisie, l'aménité, la délicatesse qu'aurait
symbolisée le deuxième médaillon qu'en imagination
j'ai appendu à l'entrée de cette réunion.
Vous n'estimez pas d'ailleurs que votre rôle de
président se borne à la préparation et à la direction
des séances : accueillant pour tous, vous sympa-
thisez à nos joies et à nos deuils ; vous créez un
courant de cordialité entre des sociétaires qui
s'ignoraient tiier et qui ne sont plus aujourd'hui
des unités indifférentes les unes aux autres. Pénétré
du but de la Société, vous ne négligez aucune
mesure susceptible de promouvoir une féconde
émulation entre les horticulteurs, qu'ils travaillent
en vue du commerce ou qu'ils soient de simples
amateurs : des visites de jardins, des attributions
de récompenses pécuniaires ou de médailles pour
les résultats obtenus et pour les apports faits aux
séances, maintiennent en haleine et encouragent
les obtenteurs des plus remarquables produits.
Désireux de faire connaître au public les progrès
des horticulteurs et de stimuler le zèle de ceux-ci,
vous cherchez le moyen de multiplier les expo-
sitions, soit d'été, soit d'automne, qui demandent
une longue préparation et une organisation labo-
rieuse, et dont le succès ne s'est jamais démenti.
Enfui, puisque je passe en revue les manifestations
de votre participation à la vie de la Société d'Horti-
culture, jo ne saurais niil)liei'l;i promenade annuelle,
momenianémenl inliii-rompue par la guerre, et qui
constitue l'un des plus puissants facteurs des bonnes
relations entre sociétaires. Cette journée, impatiem-
ment attendue de ceux qui peuvent y prendre part,
vous la préparez avec un soin méticuleux, ne lais-
sant rien à l'imprévu, parcourant l'itinéraire à
l'avance, vous assurant des autobus, du restaurant,
et, par dessus tout, du concours du propriétaire
dont le domame fait l'objet technique de l'excursion.
Combien d'entre nous ont ainsi connu des parcs,
des jardins, des sites, qui sont un des charmes de
notre région et qui réservent leurs trésors aux seuls
amis des propriétaires ! Mais vous possédez le
moyen de faire ouvrir toutes les grilles derrière
lesquelles il y a quelque chose d'intéressant ; et
c'est un nouvel appoint pour la vitalité de notre
Société. En somme, vous ne reculez devant aucune
tâche pour développer l'intérêt des séances, des
visites, des expositions, des excursions. Vous êtes
bien le chef, un chef paternel, qui ne veut être que
le primiis inter pares. Comment, avec de pareils
procédés, n'auriez-vous pas créé autour de vous
une atmosphère de respectueuse déférence et de
sincère amitié ?
J'ai dit à quelle manifestation chaleureuse avait
donné lieu votre promotion dans la Légion d'hon-
neur; si, dans cette enceinte, quelques personnes
ignoraient les motifs de notre joie unanime, elles
sont maintenant édifiées à cet égard et elles com-
prennent pourquoi nous nous empressons en rangs
compacts à la cérémonie de la remise officielle de
la Croix, confiée, à la satisfaction de tous, à l'émi-
nent dignitaire de la Légion d'honneur, qui prend
une part des plus actives à la vie des deux Sociétés
particulièrement représentées ici.
La Société Nationale des Sciences Naturelles et
Mathématiques et la Société d'Horticulture ont
résolu, dès le premier jour, de vous offrir un sou-
— 38 —
venir artistique qui marquât la journée du 25
novembre 1923 ; l'accord s'est fait aisément entre
les bureaux des deux Sociétés pour le choix de
l'objet qui vous rappellera la chaude sympathie de
vos collègues de l'une et de l'autre; c'est un bronze
de Larche, La Foi. Vos études favorites attirent vos
regards vers la terre, où croissent les humbles plan-
tes dont l'infinie variété n'a pour vous aucun secret.
Mais vous êtes, cher Président, de ceux qui, après
Ovide, redisent en relevant la tête vers les cieux :
Os homini sublime dédit., cœlumque tueri
Jussit...
La Foi dans la science, la Foi dans l'amitié, la
Foi dans l'idéal, la Foi tout court, le bronze de
Larche vous le rappellera sans froisser aucun de
vos sentiments intimes. Il vous rappellera aussi, à
vous et à votre famille, cette mémorable journée, au
cours des longues années pendant lesquelles, si nos
vœux se réalisent, vous continuerez de donner,
sans compter, votre concours aux Sociétés qui
savent en apprécier la valeur.
Les applaudissements chaleureux qui accueillirent
ces paroles duraient encore, lorsque tomba le voile
qui recouvrait le magnifique objet d'art offert à M.
Corbière.
Celui-ci profondément touché de la manifestation
dont il était l'objet, et parvenant avec peine à sur-
monter son émotion, s'exprima en ces termes :
Amiral ,
Mesdames, Messieurs,
Je vous dois l'une des plus grandes joies de
ma vie.
Comment vous en exprimer ma reconnaissance ?
Le silence, sans doute, serait plus éloquent que
mes paroles. Et pourtant, je ne puis me taire. Je
dois adresser mes remerciements : tout d'abord à
M. l'Amiral Le Cannellier, qui préside cette réunion
— 39 —
et voudra bien tout à l'heure me recevoir dans la
Légion d'Honneur ; à M. le Docteur Ardouin et à
M. Le Garpentier, qui dans un admirable langage,
viennent d'exalter, avec toute leur bienveillance et
leur bonne amitié, les modestes services que j'ai
pu rendre jusqu'à ce jour ; enfin, à vous tous, dont
la présence et les chaleureux applaudissements
m'apportent le témoignage précieux de votre
sympathie.
On m'avait laissé entendre que, dans cette
solennité, nos deux Sociétés devaient m'ofïrir les
Lisignes de la Légion d'Honneur ; mais je ne
pouvais supposer qu'on y ajouterait ce bronze
merveilleux que j'aperçois. Les mots me manquent
pour vous exprimer ma gratitude.
J'apprends que cette œuvre magnifique d'un grand
artiste symbolise « La Foi ». Aucun objet ne
pouvait m'être plus agréable que celui-là. Car la
foi, je l'ai toujours eue : la foi dans la Science, qui
est la recherche de la vérité ; la foi en Dieu qui,
pour moi, est toute Science et toute vérité ; la foi
dans l'idéal sous toutes ses formes ; la foi dans la
France, le pays de l'idéal, de tous les dévouements
et de toutes les grandes causes ; la nation qui a
produit des personnalités incomparables, telles
qu'on n'en rencontre nulle part ailleurs : les Pascal,
les Pasteur, les Jeanne d'Arc, les Saint-Vincent de
Paul ; la nation à laquelle nous devons tous être
heureux et fiers d'appartenir. J'ai foi enfin dans
l'amitié, dont vous me donnez des preuves si
émouvantes.
L'on s'est plus à me représenter comme un
modeste, et j'ai mes raisons de l'être. Mais laissez-
moi vous avouer qu'en réalité, aujourd'hui du moins,
je suis fier, et même très fier : fier de vos bonnes
sympathies et de votre amitié, fier aussi d'avoir pu
contribuer à cette union qui existe — et continuera
d'exister, j'espère — entre tous les membres de nos
deux Sociétés.
— 40 —
Il est temps que je m'arrête : je sens que les
grandesjoies, comme les grandes douleurs, devraient
être muettes. Je n'ajoute plus qu'un mot: A vous
tous et de tout cœur, merci î
A ces mots, les applaudissements éclatent de
toutes parts. M. l'Amiral Le Gannellier, se levant à
son tour dit d'une voix forte et chaude :
« J'ai remis déjà beaucoup de Croix, mais jamais
délégation ne m'a été plus douce que celle-ci ;
jamais je n'ai été plus heureux que de décorer le
vieil ami avec lequel je collabore depuis 38 ans à la
Société des Sciences et dont la Croix, décernée dans
la promotion Pasteur, nous est à tous un double
sujet de joie et de fierté ».
Puis l'Amiral donna l'accolade à M. Corbière, au
milieu de la joie et de la sympathie générales.
M. Le Grin offrit ensuite au nouveau Chevalier,
au nom des deux Sociétés, une belle gerbe de fleurs,
en lui disant :
« Nos deux Sociétés ont déjà fait porter ce matin
une gerbe à M™" Corbière, mais il n'est pas chez
nous de belle fête sans fleurs ; veuillez accepter
celles-ci, mon cher Directeur et Président, au nom
de tous vos nombreux amis ».
La séance fut alors levée; puis tous les assistants,
s'avançant tour à tour vers M. Corbière, lui
renouvelèrent leurs plus affectueuses sympathies,
s'empressèrent d'admirer l'œuvre de Larche et se
retirèrent en emportant l'inoubliable souvenir de
cette belle manifestation.
Cherbourg, le 31 Décembre 1923.
Le Secrétaire de la Société d' Horticulture^
K. MAlilEU.
EXCURSION A DIELETTE
& A FLAMANVILLE
(Lu à la Séance du ^ Septembre 192S)
A cinquante-huit, dont plusieurs dames, nous
montions le dimanche 8 juillet, sur les dix heures,
dans deux voitures de la « Société des Automobiles
de la Manche », qui nous déposaient une heure
après au port de Diélette, en Flamanville, par un
temps choisi et une brise agréable. Les uns se
dirigent vers la plage de sable de Siouville, le plus
grand nombre s'en va vers les mines. Ces mines de
Diélette renferment du minerai de fer à grand
rendement, excellent pour la fabrication de l'acier,
mais elles sont d'une exploitation très difficile qui
avait rebuté plusieurs concessionnaires français,
lorsque, quelques années avantla guerre, une société,
dite des mines et carrières de Flamanville, qui était
en réalité une société allemande, dont le principal
actionnaire était le fameux industriel Thyssen,
entreprit de grands travaux : creusement de galeries
sous la mer, construction de caissons métalliques
formant une jetée pour l'embarquement rapide du
minerai, car la mer est très mauvaise dans ce
passage, qui s'appelle la Déroute, entre la côte
française et les îles anglo-normandes. Au mois de
juillet 1914, un premier navire vint charger; il fut
le seul, car la guerre survint et les mines furent
mises sous séquestre. Elles sont aujourd'hui en
mauvaise condition : les galeries sont inondées, les
caissons de jetée bouleversés par la mer; seule la
machinerie est soigneusement entretenue par les
— 42 —
employés du séquestre. Sur le carreau des quantités
de minerai sont restées, les wagonnets ont été
abandonnés, tout chargés, le jour de la mobilisation;
le A'ent y a jeté de la poussière et des graines, et des
herbes ont poussé. Ce n'est pas de l'horticulture,
mais il est curieux à voir ce matériel immobilisé,
envahi par les plantes qui ont poussé entre les rails,
passent à travers les jantes des roues ou croissent
sur la poussière qui recouvre le minerai; c'est une
image très spéciale du fait de la guerre.
Notre président trouve sur les traverses de la
voie un champignon non encore vu dans notre
région, le Lentinus tigriniis.
L'Etat a essayé, ces temps derniers, de vendre
ces mines ; mais deux tentatives d'adjudication
n'ont pas réussi, il ne s'est pas présenté d'amateurs
sur la mise à prix de 5.000.000 francs abaissée par
la suite à 1.000.000.
Il faudrait un chemin de fer reliant Diélette à
Couville, la gare la plus proche, sur la ligne de
Paris à Cherbourg, située à douze kilomètres ; on
pourrait alors aussi mettre en exploitation ration-
nelle les magnifiques carrières de granit qui sont
voisines de la mine. Des études ont été faites, il y a
déjà bien longtemps ; elles ont été reprises, on en
parle toujours, mais le temps de la réaUsation
paraît encore bien lointain.
A midi le déjeuner servi à l'hôtel de la Falaise,
tenu par M. Ribot, nous réunit autour de huit tables.
D'énormes radis sont en hors d'œuvres et font bien
augurer de la suite ; ils ne nous trompent pas, le
poisson et le poulet sont excellents et cuits à point.
A treize heures et demie nous remontons en
voiture pour nous rendre au château de Flaman ville,
à trois kilomètres. D'abord une côte en épingle à
cheveux et très raide, les moteurs donnent toute
leur force et nous arrivons sur le plateau. M. Rostand,
conseiller général, nous reçoit à la grille et nous
présente son jardinier, M. Léon Lemière, lauréat
— 43 —
des concours de Goutances, qui se plaint de la
sécheresse. Dans l'allée conduisant au château
nous remarquons deux beaux araucarias un mâle
et une femelle, celui-ci muni de ses cônes.
Le château est une belle construction du XVII*'
siècle, formée d'un corps de bâtiments principal
flanquée de deux ailes, dont l'une est l'orangerie
que nous traversons. Elle est en ce moment garnie
de palmiers, une serre y fait suite, garnie de
grappes de Chasselas de Fontainebleau qui font
espérer une abondante récolte. Nous entrons dans
le jardin potager, il est très grand, huit vergées
soit un hectare soixante ares, très bien tenu, et fait
honneur au jardinier. Il contient toutes sortes de
légumes, des pommes de terre vigoureuses, de
superbes artichauts, des cardons ; des grillages
posés sur les plants de fraisiers, les protègent. Afin
d'augmenter la surface disponible pour les espaliers,
on a édifié des murs transversaux dans une partie
seulement du terrain afin de laisser les passages
libres. Des fleurs encadrent les plante-bandes de
légumes.
JNous pénétrons dans le parc. 11 s'étend sur vingt
hectares, dont un quart est en prairies ; les allées
figurent une étoile ; les arbres du pays, chênes,
hêtres, ormes sont fort beaux ; un hêtre pourpre
a, comme cela arrive souvent sur le bord de la
mer dans notre contrée, ses branches inclinées par
le vent; des sapins du Canada, plantés par M. de
Sesmaisons, un des anciens propriétaires qui avait
été consul en Amérique, ont bien réussi. Les fossés
du château ont été comblés en arrière et sontrempla-
cés par des parterres ornés de jolis Pelargonium
zonale rouges.
Nous entrons dans le château, oij nous sommes
reçus par M""® Rostand ; puis nous nous dirigeons
vers une autre partie du parc, où nous voyons les
fossés en avant remplis d'eau et les étangs. Une
rangée de palmiers, Chamœrops exceha, vit sur le
U —
bord et leur feuillage exotique tranche sur celui des
chênes et des hêtres. Les plus ingambes montent
sur la tour de Jean-Jacques Rousseau, édifiée,
dit-on, pour recevoir le philosophe, qui préféra
Ermenonville ; mais cette destination n'est rien
moins que certaine : un châtelain de Flamanville
s'appelait aussi Jean-Jacques. Un lunch est servi non
loin de l'étang aux palmiers sur une table de granit,
magnifique morceau extrait des carrières de Diélette,
et M, Rostand veut bien nous faire l'historique du
château.
Au XV^ siècle, un Bazan, venu d'Espagne avec
le roi de Navarre Charles le Mauvais, qui possé-
dait alors la Normandie, acquit le fief de Flamanville :
il fut au nombre des défenseurs de Cherbourg
contre les Anglais. Ceux-ci, s'étant rendus maîtres
de la ville, confisquèrent ses biens, qui lui furent
rendus par le roi de France. Les Bazan demeurèrent
fidèles au roi pendant les guerres de religion du
XVI» siècle. En 1603 le fief fut érigé en baronnie ;
Hervé Bazan, grand bailli du Gotentin, habita le
domaine : il avait épousé la fille de Mathieu Mole,
premier président du parlement de Paris, garde
des sceaux de France ; il fit construire le château
actuel en 1657. Il fut créé marquis de Flamanville
en récompense de ses services militaires et de ceux
de sa famille. C'est un seigneur de Flamanville qui,
ayant obtenu la concession du port de Diélette, y fit
construire la première jetée. La branche mâle des
Bazan s'étant éteinte, une fille épousa le comte
de Bruc; le château passa ensuite par voie de legs
dans la famille de Sesmaisons, de qui elle fut acquise
en 1888 par M. Milcenl de qui le tient le propriétaire
actuel.
Les heures s'écoulent trop rapides. Nous partons
en remerciant Madame et M. Rostand de leur si
aimable accueil.
Nous retournons à Diélette ; nous nous promenons
sur la plage pendant que le président, sa musette
— 45 —
en sautoir, s'éloigne un peu ii la recherche des
plantes nouvelles ; il a bientôt trouvé en abondance,
dans un champ sur la falaise, une rare ombcllifère,
fa/caria Rivini^ dont on ne connaissait dans la
iManche qu'une station à Urville-Hague, où des
constructions l'ont tait disparaître. Nous nous
mettons gaiement à table pour une collation dinatoire,
veau froid, salade, fromages et fraises, le tout bien
ordonné.
C'est la quatrième excursion que la Société
d'Horticulture fait à Flamanville ; les autres sont
de 1872, 1881 et 1906. Le rapporteur de cette
dernière excursion rendait hommage au remar-
quable talent d'organisation de M. Corbière. Tous
ceux qui ont pris part à celle de 1923 penseront
comme votre rapporteur qu'il n'y a rien à retrancher
à cet hommage ; mais il y a un souhait à y ajouter
c'est que notre président dirige encore longtemps
nos excursions, qu'il conduit avec une si aimable
autorité.
LE GRIN.
'^^^^^^^^m^^
RARPORT
sur la Visite des Forceries de Fruits et Légumes
de M. Pierre COTTIN
(Lu à la Séance du 6 Mai 1933J
A la réunion du Dimanche 8 Avril, M. le Prési-
dent fit une communication qui fut aussitôt accueillie
favorablement : M. Pierre Gottin, à qui la demande
en avait été faite, se mettait à la disposition de la
Société, pour laisser visiter ses cultures.
Le vendredi 27 Avril, une trentaine de socié-
taires se réunissaient à 2 heures, place du Château.
Favorisés par une belle après-midi, nous nous
acheminons vers Tourlaville et arrivons à 2 h. 30
aux forceries, où M. et M"^^ Cottin nous attendent
et nous reçoivent très gracieusement.
L'établissement de M. Gottin s'étend sur une
superficie de 6,500"". Devant la maison d'habita-
tion se dressent de beaux poiriers de plein vent, en
particulier une belle pyramide de « Beurré Hardy »
couverte de jeunes fruits. Au sujet de ce poirier,
M. Gottin nous fait remarquer qu'une transplan-
tation faite de bonne heure en automne ne porte
pas préjudice à la bonne venue de Tarbre ; celui
que nous voyons a porté 580 fruits Tannée de sa
transplantation. Devant ces arbres, un contre-espa-
lier bien aménagé a été planté et, malgré la rigueur
du printemps, de jeunes palmettes Verrier à quatre
branches portent de nombreux fruits. Ces poiriers
sont tous nadigeonnés à la chaux, pour combattre
le ver qui se développe facilement dans le terrain
très humide l'hiver.
Notre regard est attiré par un réservoir en ciment
— 47 —
armé, contenant 30,000 litres. Une pompe avec
moteur à esï^enco prend Teau dans un bassin voisin
du Troltebec et la tait monter dans la cuve réser-
voir. La dilTérence de niveau entre le réservoir et
les bouches d'arrosage donnera la pression.
De cette cuve descendent et rayonnent les con-
duites en plomb qui distribuent l'eau dans toutes
les serres ou cultures de l'établissement. Devant
nous s'étendent 600 châssis, les uns en bois, les
autres en aggloméré de mâchefer et ciment, ces
derniers très pratiques et très solides ; ils tendent à
remplacer tous les autres systèmes et sont d'un prix
de revient plus avantageux.
Plusieurs châssis contiennent de jeunes plants de
cantaloups repiqués, à raison de deux plantes par
pot. Ce mode de culture rend la transplantation
plus facile et la reprise assurée. Le temps n'est
plus où on pouvait attribuer l'origine de toutes les
primeurs à la région du Midi et celle des melons à
Créances ; d'ailleurs, tout concourt à rendre cette
production facile dans le coin oi^i nous sommes. La
terre est meuble et aérée, légèrement calcaire, et
une condition importante pour l'entretien de la
fertilité du sol « la restitution au sol des principes
enlevés », est soigneusement respectée par M.
Cottin, qui y pourvoit chaque année par des fumiers
d'écurie de la ville et par d'autres engrais du
commerce.
De belles chicorées de troisième levée remplissent
de nombreux châssis. Sous d'autres panneaux se
voient d'autres cultures maraîchères : carottes,
poireaux, navets, etc. ; tous les légumes de la
région y sont représentés.
Belles plates-bandes d'oseille cultivée à l'air libre,
après avoir été forcée en mars pour la vente du
carême. Nous arrivons aux fraisiers dont les belles
hampes florales promettent une abondante floraison.
Les plates-bandes ont été sulginées soigneusement
pour détruire les courtilières, dont les dégâts ne se
— 48 —
bornent pas seulement aux fraisiers, mais à toutes
les autres plantes maraîchères.
Un ouvrier agricole nous rejoint, portant un bel
échantillon de l'insecte nuisible, aux pattes anté-
rieures élargies en forme de pelle et bien disposées
pour creuser des galeries dans le sol. La courti-
lière est parfois appelée « écrevisse de terre » à
cause de son aspect qui rappelle vaguement celui
de Técrevisse ; ou « taupe grillon », à cause de la
ressemblance de ses pattes avec celles de la taupe.
M. Cottin pour les détruire avait sulginé Tannée
dernière de nombreuses plates-bandes au mois de
mars ; l'opération ayant été faite à une époque où
l'insecte est encore enfoui profondément dans le
sol, les résultats obtenus furent peu satisfaisants.
Au contraire le sulginage opéré fin avril avait
donné un plein succès ; les plates-bandes sulginées
à cette époque furent exemptes de courtilières toute
l'année. Quelques grammes de sulgine, répandus
à la surface des pots, détruisirent tous les insectes
que ceux-ci pouvaient contenir ; ils sont asphyxiés
par l'acide sulfhydrique que la sulgine dégage.
M. Cottin est partisan du sulginage, qu'il consi-
dère comme un procédé très énergique de désin-
fection du sol.
Le mur du jardin, exposé à l'ouest, est couvert
de nombreux poiriers en espalier, âgés de 15 ans.
Trois variétés sont seulement cultivées et alter-
nent régulièrement d'un bout à l'autre de l'espalier;
ce sont : Doyenné du Comice, Duchesse d'Angou-
lème, Beurré Hardy. Toutes les branches sont for-
tement inclinées , M. Cottin a choisi cette forme
pour leur donner une plus grande longueur.
Comme dans tous les autres jardins, la tempé-
rature de l'année courante a gêné la production
fruitière. Les feuilles attaquées par la tavelure, la
rouille et la cloque sont nombreuses, ce qui n'em-
pêche pas certains arbres d'être couverts de fruits.
M. Cottin nous fait remarquer que cet espalier
— 49 —
est lu3ureusciiieiil. à l'abri des vents d'est, ce qui
tous les ans favorise la fructification, car dans notre
contrée les vents d'est sont néfastes aux poii'Iei's et
anéantissent en peu de temps les plus belles espé-
rances. M. Gottin ne nous cache pas que les
résultats obtenus ne sont pas en rapport avec les
soins de toute sorte que cette culture demande. Les
cultures maraîchères et la production de beaux
raisins de table sont autrement rénumératrices et
nous connaissons de grandes torceries de la région
qui ont en partie abandonné cette culture.
Au pied de ces espaliers sont plantés de magni-
fiques laitues : Trocadéro, Sans-Rivale, Reine de
Mai, Belle de Milly sont les variétés les plus pré-
coces. Avant de faire la visite des serres, M. Gottin,
qui est aussi aviculteur, nous fait voir son pou-
lailler, contenant de belles volailles de races : Minor-
quQs, Leghorns, Brakels et Dresses^ qui lui donnent
les meilleurs résultats.
A peu de distance s'élèvent les serres ; l'étabhs-
sement en possède quatre très grandes, de 40 mètres
de longueur et quatre bâches particulièrement réser-
vées pour le forçage des légumes.
Ge qui nous frappe le plus dans les serres que
nous visitons, c'est la construction avec arcs métal-
liques; ce qui supprime les piliers intérieurs, facilite
le travail de culture et donne un cachet d'élégance
que les serres de jadis n'avaient pas.
La cochenille ayant envahi plusieurs serres pen-
dant la guerre y fit de terribles dégâts. Le manque
de personnel et la mobilisation de M. Gottin empê-
chèrent de combattre efficacement ce terrible in-
secte. Aussi AL Gottin décida-t-il de détruire com-
plètement les vignes des serres atteintes du iléau
et de les remplacer par des vignes greffées sur
plant américain. La nouvelle plantation fut faite il
y a trois ans, à raison de 100 vignes par serre.
Actuellement la végétation est luxuriante et nom-
breuses sont les vignes couvertes de grappes. Nous
— 50 —
remarquons les variétés Black Alicante, Chasselas
doré, Frankeiithnl et Directeur Tisserand, magnifique
rai-in noir, mais qui demande pour réussir la fé-
condation artificielle.
Plus loin, nous visitons une autre serre entière-
ment plantée en 1916;, de « Forster s VVhile Seed-
ling », qui promet une abondante récolte. Un
membre présent fîiit remarquer que le Forster's
présente un grave inconvénient : de nombreux
grains craquent au moment de la maturité, ce qui
nécessite une surveillance sérieuse si l'on ne veut
pas perdre de grappes. A cette observation, M.
Gottin répond que cet accident provient d'un ébour-
geonnage trop sévère et qu'il est nécessaire, surtout
au moment de la maturité, de laisser de nombreux
bourgeons se développer pour activer la circulation
de la sève et empêcher ainsi l'éclatement des grains.
D'une façon générale, M. Gottin pense que l'on
ébourgeonne trop sévèrement les vignes,' surtout
dans les serres des maisons bourgeoises et qu'il est
nécessaire de laisser toujours un nombre suffisant
de bourgeons pour activiter la circulation de la
sève.
Nous remarquons que presque toutes les vignes
ont été taillées très court, à un œil en général et
quelle que soit la variété. Les prolongements sur
0"^30 à 0'"40 au plus pour que tous les yeux se
développent normalement. Actuellement les feuilles
de ces vignes sont recouvertes de taches bleuâtres
résultant d'une pulvérisation au carbosanol insecti-
cide employé pour combattre le Black-Rot.
Le sol de toutes les serres est utilisé et les récol-
tes se succèdent sans interruption pendant presque
toute l'année. La serre que nous visitons est rem-
plie (le navels dont la cueillette sera bientôt finie
et auxquels succéderont des tomates. J^a rouille,
qui sévit sur les navets et les carottes, est combattue
avec succès par l'emploi de la bouillie bordelaise.
M. Gottin fait marcher devant nous un tourni-
— 51 —
quel arroseur, monté sur trépied, qui fonctionne
admirablement avec n'importe (juelle pression. Cet
appareil arrose facilement 30 mètres carrés et per-
met à son propriétaire une économie de temps et
de manœuvre appréciable. Dans toutes les serres,
la partie vitrée forme, au sommet, une croisée d'un
seul tenant en longueur, dont les battants sont
entrebaillés par le mouvement d'un levier nu pignon
de la serre. On aère ou l'on ferme à volonté en une
minute. Nous demandons à M. Cottin quels engrais
il emploie pour entretenir la fertilité du sol. M.
Cottin nous dit qu'il se sert de fumier d'écurie et de
potasses d'Alsace sous forme de sylvinite. La sylvi-
nite est répandue au printemps, à raison de 100
kilos par serre ; son prix de revient est abordable,
22 fr. 50 le quintal. M. Cottin attribue en grande
partie la magnifique végétation de ses vignes à
l'emploi de cet engrais.
En sortant, nous visitons les communs : magasin
d'emballage, celliers, etc., bâtiments tous éclairés
à l'électricité. M. Cottin nous montre des pommes
"de terre nouvelles ; elles appartiennent à la variété
bien connue la « Jumeline », de première qualité.
Les premières ont été récoltées il y a 15 jours. Une
seule serre, d'une contenance de six perches, en
a produit 800 livres. Ces pommes de terre sont
vendues au prix de 1 fr. la livre. Une partie est
vendue à Cherbourg et le reste expédié sur les mar-
chés de Londres et de Paris. Malheureusement, le
change avec l'Angleterre porte un sérieux préjudice
à nos producteurs et des bottes de navets, cpii de-
vraient être vendues normalement 1 shilling, attei-
gnent difficilement dix pence.
M. le Président nous fait remarquer un magni-
fique fusain Econi/mtis pulchelltts, de près de deux
mètres de hauteur, alors que cette espèce, habituelle-
ment plantée en bordure, est naine et ne dépasse
guère 2 d"». Il faudrait aller loin pour trouver
pareil exemplaire.
— 52 —
M. Cottin nous conduit à un autre jardin, situé
à peu de distance, dans la rue de Sennecey. La
plus grande partie de ce terrain, de 40 ares, est
occupée par des laitues ; il y en a 15.000 tètes de
3 ou 4 variétés.
Dans le centre se trouve une serre contenant 30
vignes des variétés Frankenthal, Chasselas doré et
Black Alicante.
M. Cottin a récolté 150 livres de pommes de terre
dans cette petite serre. Du seuil de la serre, nous
admirons, dans le jardin voisin, un magnifique
Eucalyptus Globulus, ou Gommier bleu, semé par
notre regretté collègue M. Bernard et qui est cer-
tainement l'un des plus beaux existants à Cher-
bourg.
Au moment du départ, M. le Président se fait
rinterprète de tous pour exprimer à M. Cottin nos
très vifs remerciements pour sa grande amabilité et
nos plus chaleureuses félicitations pour son œuvre
si méritante. Personnellement, je souhaite qu'une
visite en août-septembre puisse nous faire admirer
la merveilleuse fructification que laissent espérer
les cultures de vignes visitées aujourd'hui.
Cherbourg, le 27 Avril 1923.
L. DORANGE.
de la Visite des Jardins Ou>^riers
par les Membres du Bureau et des Commissions
les 29 et 30 Juin 1923
(Lu à la Séance du 5 Août i9'23)
Sur la demande de la Commission administrative
da Bureau de Bienfaisance, le Bureau et les Com-
missions de la Société d'Horticulture ont, comme
les années précédentes, procédé en 1923 à la visite
des Jardins ouvriers.
Notre Société était représentée par MM. Corbière,
Saillard, Mahaut, Lefauconnier et Mahieu ;
la Société d'Agriculture, par MM. Lecoutour et
Lebas ;
le Bureau de Bienfaisance par MM. Frigout,
Darthenay et Lemarié.
M. Mahieu a été désigné pour faire le rapport de
cette visite. Gomme d'usage, la Commission a dé-
cidé d'attribuer les notes suivantes :
5 Très bien ;
4 Bien ;
3 Assez bien ;
2 Passable ;
1 Médiocre ;
et les opérations ont commencé aussitôt, dans Tor-
dre ci-après : (1)
Groupe d'Octeviile. — Ainsi qu'en 1922, 60 par-
(i) Ne pouvant reproduire ici la liste des 328 parcelles
visitées, avec les noms des occupants et les notes qui ont
été données à chacun d'eux, nous nous bornerons a consi-
gner les appréciations générales et les conclusions de notre
rapport.
— 54 —
celles ont été visitées, il leur a été donné les cotes :
Très bien 7, Bien 23 et Assez bien 24, alors qu'en
1922 elles étaient : Très bien 4, Bien 26 et Assez
bien 19 ; d'où amélioration.
Groupe Saint-Sauveur. — Comme Tannée précé-
dente, 41 parcelles ont été visitées ; elles sont tou-
jours de mieux en mieux cultivées et soignées. On
comptait en 1922 : 4 Très bien, 17 Bien et 8 Assez
bien, contre 6 Très bien, 16 Bien et 12 Assez bien
cette année.
Groupe Duhamel. — De même qu'en 1922, 35
parcelles ont été visitées ; nous y avons également
constaté de l'amélioration pour la culture et pour
les soins. En 1922, nous avions : 12 Bien et 14
Assez bien, tandis que 1923 se chifïre par : 3 Très
bien, 15 Bien et 16 Assez bien.
Groupe de la Fauconnière (i^' champ). — Les 14
parcelles visitées ont été reconnues moins bien
soignées que l'année précédente qui accusait 6 Bien
et 5 Assez bien contre 1 Bien et 7 Assez bien cette
année.
Groupe de la Fauconnière [2^ champ). — Les 30
parcelles que nous avons visitées, comme précé-
demment, sont en général peu cultivées et soi-
gnées ; on y rencontre trop de mauvaises herbes.
i^a comparaison des notes données cette année avec
celles de 1922, en fournit la preuve : en 1923, 6
Bien et 17 Assez bien et en 1922 : 14 Bien et 8
Assez bien.
Groupe Legoupil. — Même conclusion que pour
le 2« champ ci-dessus. En 1922 : 2 Très bien, 30
bien et 16 Assez bien, contre 1 Très bien, 24 Bien
et 28 Assez bien en 1923.
Groupe de F Amont-Quentin. — Les 82 parcelles
visitées sont peu cultivées et en général très mal
soignées. En eflet, en 1922 la Commission avait
55 —
donné les notes : 3 Très bien, 23 Bien et 28 Assez
bien, alors que cette année elle n'a pu donner que
15 Bien et 30 Assez bien.
RÉSUMÉ. — Gomme en 1922 et 1921, 328 jar-
dins ont été visités. Le tableau ci-après donne, à
titre de comparaison, les totaux de chacune des
cinq notes qui ont été attribuées :
1922 1921
Très bien
Bien
Assez bien
Passable
Médiocre
Jardinsnon cultivés, les détenteurs
ne les possédant que depuis peu . . . .
Détenteurs de deux jardins et,
comme tels, recevant une cote
moyenne
Totaux
18
100
141
46
1
20
328
12
128
98
45
6
5
34
328
17
106
112
36
13
8
36
328
Par rapport à l'année précédente, ce tableau
comparatif fait ressortir un certain relâchement dans
les quatre derniers groupes, en particulier pour le
2^ champ de la Fauconnière et surtout pour l'Amont
Quentin.
Alors qu'en 1922 le deuxième champ de la Fau-
connière avait tout particulièrement attiré l'attention
de la Commission pour ses cultures variées et très
bien soignées et avait reçu à ce sujet des éloges
très mérités, nous Jie comprenons pas cette diffé-
rence entre ces deux dernières années. Nous avons
cependant forcé un peu les notes de 1923, pour
compenser l'éloignement de Cherbourg et l'altitude
élevée de ce terrain, afin d'encourager ceux qui
en sont les détenteurs à faire mieux dans l'avenir.
^ - 56 —
Quant au groupe de l' Amont-Quentin, nous ne
trouvons pas d'excuse pour la façon dont il est peu
cultivé et surtout si négligé.
CONCLUSIONS.— Gomme en 1922, les cultures
sont, en général, peu variées et même moins, mal-
gré les observations qui avaient été faites à (,'e sujet :
on ne trouve en effet que la pomme de terre dans
la plupart des jardins, raison qui a décidé la Com-
mission a réduire un peu les notes cette année.
Dans quelques parcelles, des plantes de pommes
de terre sont atteintes par la maladie ; aufesi, croyons-
nous devoir encore rappeler à ce sujet de conseil
plusieurs fois donné et non suivi de l'emploi des
bouillies cupriques.
Dans presque tous les jardins oîi figure la fève,
nous avons remarqué que les plantes sont garnies
de pucerons ; cet inconvénient eut pu être évité en
étêtant les plantes.
En terminant, la Commission adresse ses compli-
ments aux détenteurs de jardins qui ont le mieux
cultivé ou soigné leur terrain, et, comme les années
précédentes, la Société d'Horticulture aura le plai-
sir de remettre un Diplôme à chacun de ceux qui
ont mérité les notes très bien et bien.
Le Rapporteur,
E. MAHIEU
RAPPORT SUR LA VISITE
DU JARDIN PUBLIC ET DU PÀRO LIAIS
LE 6 JUILLET 1923
(Lu à la Séance du 5 Août 1923)
Sur la demande du jardinier chef du jardin
public du Roule, M. le Président avait fait convoquer
pour le vendredi 6 juillet, à 2 heures, les membres
du Bureau et des Commissions, auxquels s'étaient
joints de nombreux sociétaires désirant assister à
cette intéressante visite.
M. le Président s'excuse de ne pouvoir nous
accompa.^ner à cause d'un devoir imprévu qui
l'oblig-e à s'absenter. Nous lui exprimons tous les
regrets d'être privés de sa direction toujours si
appréciée.
Accompagnés de M. Ozouf, jardinier chef, nous
commençons notre visite.
Au premier plan un espace dégagé où brille une
magnitique ornementation estivale.
Sur les côtés plusieurs rangées d'arbustes masquent
les grilles et les murs de clôture ; on a l'impression
d'être séparé de la ville et dans un immense parc.
A gauche en entrant, magnifique massif de
Pelargonium zonale de la variété très estimée « Paul
Grampel », aux énormes fleurs d'un rouge superbe.
Le haut de ce massif est formé par une belle
collection de dahhas à fleurs de cactus et dahlias
décoratifs en 17 variétés, dout la plupart provien-
nent de la maison Vilmorin. Toutes les plantes sont
vigoureuses, bieu tuteurées, et promettent une
abondante floraison do fin juillet jusqu'aux gelées.
— 58 —
Bordure de Lobelia Erinus nain compact, bleu pur,
du plus bel effet. La conservation et la multiplication
en est desplusiacile; M. Ozouf en conserve quelques
vieux pieds en serre pendant l'hiver, et les multiplie
au printemps très facilement par bouturage.
Sur la droite, beau massif de pélargoniums d'un
rouge violacé, très florifères, avec bordure de
pyrèthre au feuillage très découpé, bien doré et très
compact. Le haut du massif est formé de fuchsias
de la variété « Van !Moë » très jolie et très rustique;
les dahlias ne réussissent pas à cette exposition
trop peu ensoleillée.
Dans l'hémicycle, à droite et à gauche de la
grille d'entrée, beau massif de géraniums ; à signaler
« Alliance », variété à feuilles de lierre, d'un rose
vif très joli; le haut du massif est formé d'anémones
du Japon garnies de nombreuses hampes florales.
Le fond de cette première partie du jardin est
formé de Magnolia grandiflornm dont quelques-uns
commencent à fleurir. Aux deux extrémités de cette
plate bande, beaux calcéolaires en pleine floraison.
Le jardinier a reçu l'ordre de ne pas faire de
plantations dans le milieu, les travaux pour le
monument commémoratif érigé aux morts de la
guerre devant commencer incessamment et s'élever
en avant des magnolias qui en feront le fond.
Signalons au hasard de notre visite un pied de
Pobjgonum haldscliuanicum, espèce introduite à
Cherbourg par notre regretté collègue M. Bernard.
Quelques jeunes Evcalyptus G iobî/hf s aplanies pour
remplacer les beaux exemplaires gelés durant l'hiver
de 1917. Belle collection d'Azalées plantées il y
a quelques années ; les pieds vigoureux proviennent
des pépinières de Louis Leroy d'Angers ; corbeille
de Cannas florifères en 25 variétés; grand massif
de lilas en trois variétés doubles, remarquables au
printemps : Charles X, violet ; M"^^ Lemoine, blanc
Crème, et sa rivale, M'"® Casimir Périer. Sur une
pelouse bien entretenue, une grande corbeille
— 59 —
d'héliotropes a succédé à de superbes giroflées, que
tous les habitués du jardin ont admirées et dont ils
ont respiré le parfum suave au printemps.
A la place du grand catalpa mort il y a deux ans,
a été créé un vaste massif de rhododendrons qui est
appelé à prendre une grande extension, vu les
précautions dont on a entouré la plantation ; il n'a
pas fallu moins de 10 mètres cubes de terre de
bruyère pour donner une épaisseur moyenne de
0"^35 à tout le massif ; comme il est très difficile de
se procurer de la terre de bruyère dans la région,
un wagon en a été commandé à Angers et réparti
entre le jardin public et le parc Liais. Un autre beau
massif de plantes de terre de bruyère, est celui
d'andromèdes, planté il y a 6 ans et dont les jeunes
pieds ont maintenant une forte taille.
Nous nous arrêtons devant le chêne Hège, inconnu
de beaucoup d'habitués du jardin, qui passent près de
lui et l'ignorent. En effet il est en partie caché par une
haie de troènes qui le protègent du vandalisme de
personnes malveillantes, dont on nous a fait
constater les déprédations sur de nombreux arbres
du jardin. Ce chêne fut semé par M. Amiot, l'ancien
bibliothécaire de la ville, qui réussit à en élever trois,
dont celui-ci est le seul survivant.
Nous voici arrivés au rond point formé par de
magnifiques tilleuls argentés et tilleuls communs en
pleine végétation. Jadis s'élevait au centre un très
joli kiosque rustique, qui fut détruit avant la guerre.
La plate forme sur laquelle il s'élevait est encore
entourée d'une mosaïque très soignée; Gnaphalium et
Ageratum du Mexique nain, bleu pâle; Quorantaisie
verte et rouge ; Géranium Saleroy, y sont disposés
très harmonieusement.
Regardons du côté des arbres et arbustes bordant
la rue Lebrun ; une longue plate-bande plantée de
pélargoniums de la variété « Nuit Poitevine » d'un
rouge violacé très beau; M""^ Alfred Magne, rose vif
à très grandes fleurs ; « Marguerite de Layres » aux
— 00 —
grosses ombelles blanches, produit le plus, bel eflet.
Le haut du massif est planté d'Anthemis en pleine
floraison.
Un mûrier, arbre rare à Cherbourg, attire nos
regards, ainsi qu'un Sophora pleureur du Japon au
pied duquel est disposée une superbe corbeille de
plus de 300 bégonias bulbeux aux coloris variés,
plantés en plein terreau ; le plant est d'une bonne
vigueur et une bordure de Bégonia semperflorens
en fait ressortir la beauté.
Nous arrivons à l'étang, où s'ébattent les cygnes
et les canards. Des arbres et arbrisseaux pleureurs
avancent leurs branches au dessus de l'eau.
Sur le glacis de la pièce d'eau, M. Ozouf a dessiné
une mosaïque très réussie ; le motif décoratif
principal est formé d'£'c/?<??;m«, les ailes, de Bégonia
gracilis bordés de Pyrèthre, le fond d'Alternanthera,
qui fait bien ressortir toutes les parties du dessin.
Face à l'étang, d'énormes peupliers plantés précé-
demment en bordure du chemin de l'Ermitage,
qui subsiste encore sous le gazon à 0™30 de
profondeur environ. Ces arbres ont été soigneuse-
ment conservés dans le tracé du jardin exécuté par
M. Edmond Gavron en 1887. La montagne du
Roule forme un fond splendide ; il est cependant à
regretter que le jardin n'aille pas jusqu'au pied du
mont, le coup d'œil aurait beaucoup gagné, comme
on le constate à Nîmes, aux célèbres jardins de La
Fontaine.
Nous avons aussi admiré une corbeille, dont le
centre très élevé est garni de Perilla de Nankin, à
feuillage pourpre, très décoratif, entouré de beaux
pélargoniums roses à grande fleur, bordés d'a?illet
d'Inde nain, simple, de la Légion dilonnour.
En contre-bas, un superbe exemplaire de Cha-
nwrops e.xr.eha, autour duquel une corbeille de
bégonias bulbeux nouveaux Flambof/ant^ d'un
rouge superbe. Faisant face à cette corbeille, grand
— (31 —
massif de bégonias /iertini, loujours d'un puissant
efTel décoratif.
l.,o buste de Millet, notre grand peintre, est là
tout près, devant un massif tout bleu A' Ageratum
du Mexique, abondamment fleuri.
Sur le milieu de la pelouse, une belle toulfe de
Gunnera scabra, aux feuilles superbes.
D'une grotte artificielle s'écbappe une source où
végètent de beaux nénuphars blancs et roses.
L'ancienne touffe de bambou, dont les détritus
salissaient le ruisseau, a été détruite et remplacée
par un pittoresque massif d'/m Kaempferi variés,
provenant de la maison Vilmorin,
Non loin de là, joli massif d'œillets des fleuristes,
ceinturé de capucine naine variée.
A l'extrémité du ruisseau, rocher artificiel où
pousse abondamment la Pervenche de Madagascar,
au milieu de laquelle émergent un fort Yucca et
une belle touffe de Tritoma ?iobiiù, dont les hampes
florales -atteignent au moins 1"^50. Surmontant
l'étang, un vieux pommier, greffé en deux variétés
de pommes à couteau, porte quelques fruits. A la
sortie du jardin, du côté de la rae Lebrun, nous
remarquons un vernis du Japon, qui après avoir
été abîmé par le vent, fut taillé très sévèrement, et
porte aujourd'hui de nombreux jets vigoureux pro-
mettant de refaire une belle tète.
Nous terminons cette visite par le petit jardin
des bords du Trottebec, oi^i se trouvent la serre et
les châssis qui servent aux semis et à la multipli-
cation des milliers de plantes nécessaires à la plan-
talion du jardin. Signalons de beaux géraniums
Mac-Mahon, au feuillage panaché très décoratif ;
des giroflées de deux variétés «(Empereur» et «Dame
Blanche », destinées à former des massifs en
octobre prochain, pour fleurir au printemps sui-
vant ; des Pétunias simples, des Mesembryantfie-
mum, des Alternanthera d'hivernage difficile. A
l'entrée de la serre, un fort pied de Datura d'Egypte,
— 62 --
des Ficoïdes en pleine floraison, un Eucalyptus
Globulus, etc.
La serre, qui date déjà de plusieurs années, a
été mal conçue ; le refroidissement y est rapide et
les gelées s'y font sentir durement. Il faudrait de
toute nécessité, imiter les horticulteurs de la ville,
qui ont adopté le chauffage pat* circulation d'eau
chaude, le thermosiphon. Les châssis de bois, qui
tombaient en pourriture, ont été refaits par M. Ozouf
en aggloméré de mâchefer et ciment, très solide et
durable.
M. Ozouf, jardinier chef depuis 18 ans, est
secondé dans ses travaux par MM. Louis Jeanne
et Duval.
Ces aides, nous dit le jardinier chef, lui sont très
précieux et montrent beaucoup d'initiative et d'apti-
tude dans tous les travaux qu'il leur confie.
Avant notre départ, nous adressons à M . Ozouf
nos félicitations pour l'inteUigente direction, la très
bonne tenue du jardin et les améliorations qu'il a
réalisées. Ses aides dévoués ont droit à leur part
de ces éloges.
En route pour visiter les serres et jardins du
Parc Liais.
Visite du Parc Emmanuel-Llals
Nous arrivons vers i heures et sommes reçus
par M. Pottier, jardinier chef. Nous regrettons
l'absence de M. Corbière, notre dévoué président,
qui est directeur scientifique du jardin et connaît
d'une façon toute spéciale les plantes exotiques.
Un peu avant l'entrée des serres, nous admirons
de magnifiques Eucalyptus Globulus (Bluc gum des
Australiens) qui ont résisté au grand hiver de 1917^
Ils fleurissent, fructifient et se reproduisent sponta-
nément par graines sous notre climat : témoin ce
jeune Eucalyptus qui pousse entre deux rochers.
Nous entrons dans la première serre. Nombreux
— 63 —
semis de mimosas en deux espèces, M. tlorihunda
et M. Furnesiana. Belle collection de Coleus à
grandes feuilles colorées. Les Cactées sont large-
ment représentées, de nombreuses espèces, nou-
velles ou peu connues, ont été envoyées par le
Muséum ; parmi les plus curieuses, citons : Sans-
ceria trifasciata et un joli Epipfujilum dont les
rameaux retombants se couvrent au printemps de
tleurs roses.
Nous pénétrons dans la serre chaude, où règne
une température humide de SS** centigrades ; en
hiver la température moyenne est de 20 à 25° et ne
doit jamais descendre, par les nuits les plus froides,
en dessous de 15". Nous admirons de magnifiques
Galadiums du Brésil (Aroïdées). Ces belles plantes,
dont la réputation n'est plus à faire, sont remar-
quables par leur feuillage dont les coloris, variés à
l'infini, rivalisent de fraîcheur et de richesse avec
ceux des plus jolies fleurs. Belle collection de
Maranta (Gannacées) en 12 variétés et A' Anthurium
aux spathes de 10 à 15 cent, de long; nous remar-
quons en particulier le Scheî'zerianum^ d'un rouge
brillant magnifique. A signaler que les inflores-
cences persistent sur les plantes pendant trois mois
environ. Parmi les Orchidées, de beaux pieds de
Catleya. Le sphagnum est indispensable pour la
culture de toutes ces Orchidées. Dans le fond de la
serre, bel ensemble de Broméliacées en plusieurs
variétés ; puis un curieux palmier, le Carludovica
palniata, originaire du Pérou, dont les feuilles
servent à confectionner les chapeaux dits de
Panama. Nombreux pieds d'une étonnante légumi-
neuse, le Mimosa pudica L. ou Sensitive, originaire
de l'Amérique méridionale Les feuilles de cette
plante ont la curieuse propriété de se refermer au
moindre contact, ce que font le monde peut cons-
tater. Collection de Bégonia lie./: de toute beauté ;
les jeunes plantes sont cultivées en godets et les
racines, sortant par le fond des pots, vont puiser
— 64 —
leur nourriture dans les scories qui garnissent la ta-
blette de la serre. Parmi les plus belles variétés, notons
Jeanne d'Arc et Inimitable. Ces plantes sont main-
tenues au sec pendant l'hiver, rempotées et mises en
végétation au printemps.
Serre aux Cypripediums : nombreux pieds de
Cyprïpedium Calceolus L., appelé Sabot de Vénus ou
de la Vierge, à cause de la forme de ses fleurs. Sur
le mur pousse un énorme bégonia Rex, toujours
très beau et très rustique. Bel exemplaire à' Antliu-
?ium géant, et de Piper nigrum^ dont les feuilles
froissées sentent fortement le poivre.
Nous regrettons vivement la disparition d'une
précieuse orchidée, la vanille du Mexique Vaniila
aromatica et la belle collection de j\epe?ithes morts
pendant la guerre, en 1916.
Pénétrant dans la longue galerie qui conduit à la
grande serre aux bananiers, nous remarquons
d'abord de curieuses Gycadées : Zamia Ca/fra et
Zamia horrida ; Encephalartos, Altensteini et E.
LeJimnnii; le Cyr.as revoluta, etc.
On sait que les Gycadées sont des plantes des
anciens âges (époque secondaire) qui tendent à
disparaître.
Voici maintenant de superbes Fougères arbores-
centes, en particulier, le Ci/athea dealbata^ à frondes
d'un blanc argenté en dessous et du plus bel effet,
dont le stipe a été recouvert de sphagnum, où
végètent de jolies broméliacées ; puis des Dicksonia
antarctica^ Alsophila aiistralis, Cyatliea meduUaru^
Cibotium Schiede, Blechnuin brasi/iense, etc
Heraarqué un jeune Mimosa Laplanta. (Albizzia) qui
n'a pas encore fleuri ; un beau pied de Citnis
Aiirantium L. ou oranger (Aurantiacées) ; un pied
de Thé, Tliea sinensis (Ternstroemiacées.) On sait
que ce sont les jeunes feuilles, séchées avec soia,
qui servent aux infusions. Voici de nombreux
figuiers : Ficus elastica, F. nuœroplu/lla ; un Magno-
lia fusca, dont les fleurs exhalent une forte odeur de
— 65 —
pitiiime de reinetle ; des Justicia représentés par de
beaux exemplaires eu (leurs, des Bégonias Kex
luagnifiques sont répartis tout le long de la galerie,
notamment un magnifique pied de la variété Baronne
de Bothschild.
Nous voici dans la grande serre aux bananiers
restaurée depuis la guerre ; il y règne une tempé-
rature de 21 «.
Nous y admirons : le Bananier du Paradis, Musa
paradisiaca , qui fructifie et donne de beaux régimes
de bananes ; un beau pied de Cocos nucifera^ un des
arbres coloniaux les plus utiles ; de superbes Kentia
balmoreana, un Theophrasta et quantité d'autres
plantes remarquables qui ont été signalées dans le
Bulletin de 1908 par M. Picquenot, notre regretté
collègue.
Des hottes appliquées le long des parois des serres
et qui viennent d'être renouvelées par M. Pottier,
contiennent de superbes Philodendron aux longues
racines aériennes qui, comme des câbles, pendent
de toutes les hauteurs ; diverses Broméliacées (telles
que B. Ananas).
En dehors des serres, vu le Pittosporum eiigenioides,
représenté par plusieurs sujets provenant de graines
importées de Tahiti. Les femmes indigènes se ser-
vent des tleurs à odeur de jasmin, pour parfumer
l'huile de coco qui leur sert à oindre leur belle
chevelure, d'après M. Picquenot. Cette plante n'a
pas encore fleuri au parc, mais, cette année même,
dans le jardin de notre président, qui en possède un
bel exemplaire.
Nous entrons dans la grande serre aux Cactées,
où se trouvent de beaux échantillons du cierge du
Pérou (Cereiis peimvianus) Haw., d'énormes Kentia
balmoreana ; Areca sapida, Dichsonia antarctica, etc.
Dans la serre d'entrée du musée, nous avons fort
admiré un magnifique Jubea spectabilis ou « Cocos
chilensis ». Il peut atteindre 12 mètres; malheureu-
sement il devient trop fort pour être maintenu dans
— 06 —
la ferre et l'un sera sans cloute obligé de le trans-
planter dans le parc. L'opération sera délicate et
difficnltueuse. .M. I^iais affectionnait tout spéciale-
ment son Jubea, qu'il avait rapporté du Brésil, et
son cercueil fut déposé, avant l'inhumation, sous les
grandes frondes de ce beau palmier.
Dans la même serre, une belle fougère arbores-
cente, le Dirksonia antai'ctica, plusieurs Araucaria
exceha que l'on a été forcé d'étêter, vu leur taille qui
menaçait la toiture. Nous ne parlerons que pour
mémoire des camélias couverts dès février de fleurs
de toute beauté et de toutes nuances : tous les Cher-
bourgeois les ont admirés.
En sortant de la serre, beau massif de bégonias
bulbeux, plantés en plein terreau.
Sur la droite, jeune pied d'olivier, arbuste sup-
portant bien le plein air à Cherbourg. Près de la
statue de M. Emmanuel Liais, un bel Eucalyptus
pulverulenta et un jeune E. coccifera, espèces qui
semblent bien acclimatées chez nous. Le long de la
serre aux bananiers et dans quelques massifs^ des
Azalées nombreuses ofîrent vraiment un coup d'œil
splendide au printemps, lorsqu'elles sont en pleine
floraison.
Le parc possède aussi une riche collection de
Rhododendrons appréciés de tous les promeneurs.
Admiré un superbe massif du Pélargonium « Paul
Crampel » le long de la serre chaude, une collec-
tion de Pétunias, puis un beau massif en mosaïcul-
ture : le centre est formé de Cannas florifères avec
une collerette de Coleus au large feuillage bien
coloré, les 4 ailes en Bégonia gracilis rose, le tout
sur fond d'Althernanthera, bordé de Lobelia Erinus
bleu.
Dans l'étang, jolie collection de ÎSymphéacées ;
parmi les plus belles citons : Nymphaea alba,
N. rubra ; A. rosacea ; ISl. sulfurea; N. odorata.
Le jardin et les serres sont tenus par M. Pottier,
jardinier chef, secondé de M. Hinard, son aide prin-
— ()T —
cipal, ut du gardien, M. Adam. En plus des serres
et du parc, M. Pottier et ses aides ont à entretenir
plus de 300 arbustes en bacs ; qu'ils ont à trnns-
porter fréquemment pour organiser des décors aux
réceptions, fêtes, etc., données par la Ville. Aussi
adressons-nous à M. Pottier toutes nos félicitations
pour la science professionnelle qu'il montre dans la
direction de cet important jardin. Ses collaborateurs
ont droit aussi à leur part de ces éloges.
Le Rapporteur,
L. DORANGE
^^^^^ès^^^^^^
RAPPORT
de 1^ "^B^We de^ FmpriéMs
de KK. GALUS M GHEAEO
Faite le 10 Août 1923
(Lu à la Séance du 2 Septembre Jg23)
^3^1^
Très intéressantes les deux visites que fît la
Société d'Horticulture aux jardins de MM. Gallis et
Girard, le 10 août 1923.
Autour du président Corbière se trouvaient réu-
nis : MM. Le Goupil, notaire honoraire, accompagné
de ses deux charmantes fdles ; Benoît, Jeanne,
Jouan, Saillard, Levèque, Peck, Jules Lecarpentier,
Aubry de la Noë, Liron, Gahu, Dépinée, l^elaucon-
nier et Macé.
Le vieux manoir de la Bâte, situé non loin du
termnius de ïourlaville, occupe un site merveilleux
d'où, par une trouée de verdure, de TefTet le plus
pittoresque, se découvre le panorama du port et de
la ville de Cherbourg. Une majestueuse avenue, à
l'orée de laquelle deux marronniers séculaires et
gignntesques montent la garde d'honneur, donne
accès à la propriété de M. Gallis, où nous sommes
accueillis avec la plus entière afrabililé. Au seuil du
manoir, l'.'iimable M""® Gallis nous attend pour nous
l'aire les honneurs de sa demeure. Là, nctre attention
est tout d'abord sollicitée par doux superbes spéci-
mens de campanules, dont l'une terme arceau de ses
bbincs pétales que rehnussent des fleurs de glaïeul
posées à la base, et l'autre de ses ramilles fleuries
dessine un lustre original suspendu au-dessus de
la table.
— 00 —
Eti péiiéh'Hnl dans le jardin, l'on subit riin[)!'('S-
sion très nette du goût qui préside à la disposition
générale, car M. Gallis est un amateur passionné,
un Yvai prêtre de Flore.
Tout d'abord, un jardin anglais, savamment des-
siné, nous offre la fraîcheur de ses massifs On est
émerveillé par la richesse de coloris d'une corbeille
de bégonias bulbeux, aux teintes douces et variées,
sur lesquels un orme pleureur, on un geste d'admi-
ration et de protection, incline mollement ses bran-
ches d'un vert sombre. Tout près de là, et formant
en quelque sorte une réplique à la première, une
seconde corbeille, de bégonias Bertini, épanouit ses
corolles d'un rouge le plus éclatant, sous les palmes
légères d'un chamérops chevelu.
Remarqué aussi l'art avec lequel M. Gallis a su
utiliser le tronc creux d'un vieux saule, où poussent
des fougères champêtres aux dentelures desquelles
se mêlent les guirlandes roses en cascade d'un
géranium-lierre. Rocailles, pelouses, berceaux de
verdure, qui semblent braver la température cani-
culaire et l'aridité de la saison, donnent une impres-
sion de bien-être et de fraîcheur. Les roses délicates
et choisies, dont la Madame-IIerriot, Lady-Grenall,
orange safran, et Le Progrès, jaune, qui tiennent
une place d'honneur, s'épanouissent parmi les
anthémis et les calcéolaires.
Un portique de rosiers grimpants, un massif de
dahlias, une touffe de latliyrus odoratus, un salvia
fulgens d'un bleu magnifique, une jolie collection
de chrysanthèmes, un superbe araucaria imbrirata
femelle, une mosaïque de géraniums variés, tout
montre que Thorticulture est ici un art aux mains
d'un dilettante dont la compétence éprouvée guide
le goût parfait.
La visite du jardin potager et des arbres fruitiers
ne fait que confirmer une réputation déjà bien établie
à la Société d'florticulture de Cherbourg. M. Gallis
n'est pas seulement « prêtre de Flore », mais « de
— 70 —
Pomone encore ». 11 s'est même spécialisé dans la
culture du fraisier. Les espèces les mieux sélec-
tionnées : la Madame-Moiitot, VOi'-du-Rhin, la
Aœniff- William (dont fort heureusement la saveur
fait oublier le nom) sont cultivées selon les règles
les plus rigoureuses, filles d'une longue expérience.
M. Gallis nous les expose sommairement, mais je
ne saurais les relater ici, sans risquer de regretta-
bles erreurs.
Que dire de la serre, nette, propre et dégagée, où,
seuls, s'abritent en ce moment les nombreux et
vigoureux ceps que garnit une multitude de grappes
transparentes d'un chasselas affriolant ? Là;, comme
aux espaliers ovi l'on voit la variété des poires les
plus recherchées, tout subit la norme d'une arbori-
culture artistique et savante. Est-ce à dire que
l'amour du beau soit exclusif des résultats profita-
bles ? Loin de là î Les chiffres que nous donne le
maître expert en son art sont assez éloquents pour
justifier sa doctrine : « La beauté avant le nombre ».
A 5 heures, notre groupe pénétrait au n" 121 de
la rue de la Polie, dans l'exploitation horticole de
M. Girard. Celui-ci nous fait le plus jovial accueil
et répond avec la meilleure grâce aux nombreuses
questions que chacun lui pose. Nous admirons, près
de l'entrée, les guirlandes harmonieuses de pélar-
gonium lieire et de Solamim jasminoïdes qui garnis-
sent le mur de la maison. Dans uns serre voisine,
une ample collection de cocos, à' asparagus et à' arau-
caria excelsa retient l'attention des visiteurs. Sous les
vitres du sommet, une vigne de Chasselas de Fontai"
nehleau en pleine maturité, promet une fructueuse
vendange. Plus loin, une planche de reines-margue-
rites, de semis, offre aux yeux la plus belle variété
de formes et de coloris de la Comète géante ; en
face, le massif des héliotropes nous inonde de ses
effluves embaumées. Chacun s'extasie devant la
collection des fuchsias, que l'habile horticulteur
destine à l'échéance proche de la léte de Ste-Marie.
— 71 —
Dans un autre carré, s'étale l'odorante juncliée
de'spois de<ienteio\ près desquels voisinent les c/irijsan-
thèmes prêts à épanouir leurs multicolores pana-
ches. Plus loin, une planche de glaïeuh variés mon-
tre ses derniers spécimens, alors que V œillet perpétuel
des Flamands^ avec ses gros flocons aux tons multi-
Êles, semble vouloir braver les injures du temps,
'eux touffes, l'une de statice, l'autre àe,gi/psophyle,
s'offrent, avec leurs fleurs légères, à donner aux
bouquets du fleuriste un complément de grâce et
d'harmonie. Une autre serre abrite la collection de
pélargoniums destinés à la reproduction par semis.
A ce sujet, M. Girard donne des renseignements
fort intéressants, surtout en ce qui concerne la
variété Paul Campel, remarquable par la facilité de
sa culture et de sa reproduction.
Le côté fruit n'occupe, chez M. Girard, qu'un rôle
de second plan. Pourtant, nous avons pu admirer
deux pommiers nains d'Angleterre d'une remar-
quable fertilité et chargés de fruits que l'on dit
délicieux. Un autre arbre, greffé en 1894, donne
une pomme hâtive dite transparente de Croncels, que
son aspect et sa précocité font extrêmement avan-
tageuse, puisque la récolte de 1922 avait donné lieu
à une recette de 400 fr. En 1923, la recette n'a été
que de 250 fr., ce qui est encore un joli denier pour
un seul pommier peu volumineux et l'on se demande
même s'il en fut oncques un aussi précieux au jardin
des Hespérides.
D'ailleurs, le rendement est, dans toute la
culture du jardin de la Polie, l'^inique but du
propriétaire. S'il est permis, en tout bien tout
honneur, d'établir un parallèle entre les deux
jardins que nous venons de visiter, on peut dire que
M. Gallis est à M. (iirard ce qu'un architecte est
à un ingénieur. L'un se soucie avant tout de
l'art et de la ligne, sans négliger tout à fait le coté
profit, bien entendu ; chez l'autre, le but primordial
est le rendement et l'esthétique n'intervient que
r9
dans la limite où elle concourt absolument à la
réalisation du profit.
Ce double objectif en horticulture, qui a ses rai-
sons, ne pouvait échapper à l'attention de notre
groupe et, sans nous déjuger, nous avons pu, avec
la même sincérité, comphmenter nos deux distingués
sociétaires.
S'il m'est permis d'emprunter encore à l'Olympe,
je terminerai en disant que, chez M. Gallis, Flore et
Pomone régnent en déesses, filles gâtées d'Apollon,
tandis que, chez M. Girard, si brillamment parées
qu'elles soient toujours, elles doivent se plier aux
exigences de l'autoritaire et capricieux Mercure.
F. MAGE.
>^=/ ^^*
RAPPORT
de la Visite des Jardins
de MM. Th. ADAM & MESSENT
Faite le 24 Août 1923
(Lu à la Séance du 7 Octobre i923)
Jardin de M. ADAM
Le jardin de M. Adam, dépendance de sa maison
d'habitation rue Don-Pedro, a plusieurs lois reçu
la visite du Bureau et des Commissions ; il en a été
parlé dans les bulletins de 1919 et de 1922. Ce qui
est tout particulièrement à remarquer, c'est la
parfaite utilisation que notre collègue a faite d'un
espace de 190 mètres carrés. D'abord une serre
appuyée à la maison est garnie de chasselas de
Fontainebleau, Black Alicante, Vieux Gherboug,
Frankenthal, Gros Golman et dans cet espace de
5 mètres sur 3, il a été récolté jusqu'à trois cents
livres de raisin. iM. Adam pratique la greffe par
approche et nous avons assisté à une intéressante
discussion sur ce procédé comparé avec d'autres.
Dans le jardin les pommiers en espalier portent
de beaux fruits, une reinette du Canada mesure
0 m. 10 de diamètre. Les légumes sont de belle
venue, M. Adam nous a lait remarquer les betteraves
jaunes peu prisées sur les marchés mais qui méri-
tent beaucoup mieux, les tomates s'annoncent très
bien, les poireaux sont énormes.
L'utile n'a pas exclu l'agréable du jardin, nous
avons revu les rosiers signalés par le rapporteur de
1922, la collection a même été augmentée. Les
— 74 —
chrysanthèmes s'annoncent bien, la grande fleur
est en bouton bien développé.
M. Adam nous a dit et c'est peut-être une des
raisons de son succès, qu'il a renoncé aux engrais
chimiques pour s'en tenir au fumier et aux vidanges
de cabinets, désodorisées par le sulfate de fer.
J'ai pensé qu'il était bon pour montrer ce que
l'on peut, avec du goût et du travail, cultiver dans
un petit espace en pleine ville, de donner la dési-
gnation des poiriers et des pommiers du jardin de
M. Adam.
Poiriers : PrésidentRoosevelt, Doyenné du Comice,
Beurré Hardy, WiUiams, Charles Ernest, Duchesse
d'Angoulôme, Beurré d'Amanlis, Clapps favourite,
Marguerite Marillot.
Pommiers : Reinettte du Canada, Calville de
Bade, Sans pareille. Belle d'Avril, Belle de Pontoise.
Après avoir félicité M. et M"^ Adam et les avoir
remerciés de leur aimable accueil, nous nous
sommes rendus rue de Sennecey chez M. Messent.
Jardin de IVI. MESSENT
La maison de M. Messent est dans un quartier
où le terrain n'est pas encore rare, ce qui lui a
permis d'avoir un jardin d'une étendue de onze ares,
exactement 1165™'. Au sortir de la maison, dans la
cour que des arbres ombragent, nous remarquons
en pot une jolie pariétaire qui couvre la terre ;
des chrysanthèmes s'annoncent bien et promettent
de belles fleurs, bien que ce soit la première année
que M. Messent s'occupe de cette culture. Dans
un bassin, des trèfles d'eau et des nénuphars blancs,
puis dans une plante-bande un beau Datura arhorea
double.
M. Messent a rassemblé dans son jardin cent trente
poiriers et pommiers des meilleures espèces dont
une partie est disposée en cordons et en palmettes
Verrier à deux ou quatre branches. Pour d'autres,
— 75 —
en soudant les branches entre elles au moyen de la
grefFe par approche, M. Messent arrive à obtenir
de grandes surfaces sans hauteur. Un poirier Charles
Coignet dépérissait, il en sortait une matière blan-
châtre ressemblant à de la vaseline, il a été guéri
par des injections de sulfate de fer et de cryptol
sulfureux données jusqu'au cœur de l'arbre. M.
Messent nous a dit qu'il se trouve très bien de la
déplantation et do la replantation de ses arbres à
Iruit tous les quatre à cinq ans, il rafraîchit les
racines et change la terre, de sorte que les arbres
ne sont jamais dans une terre usée. Les pommes
de terre traitées par la bouillie Bourguignonne n'ont
pas souffert et donneront une bonne récolte. Dans
fa serre un plant de tomates est d'une belle venue,
les fruits sont déjà gros ; puis ce sont des vignes
chargées de grappes: Frankenthal, Vieux Cherbourg,
Muscat, Chasselas doré, Périer, de Fontainebleau,
Boudalès qui porte des grappes de sept cents à
neuf cents grammes parfaitement conformées. Il
est agréable de rassembler dans un espace de douze
mètres sur six plusieurs espèces dont le goût varie.
M. Messent, qui pratique avec succès l'aviculture
et la cuniculture dont il nous a fait voir de beaux
spécimens, trouve dans le fumier de ses poules et
de ses lapins l'engrais suffisant et se passe ainsi de
recourir aux compositions chimiques. Il est certain
que quand on peut se le procurer, l'engrais naturel
est encore ce qu'il y a de meilleur.
Nous remercions M. et M™^ Messent de leur
aimable accueil en les félicitant des beaux fruits
obtenus.
Notre visite avait lieu à la fin d'août; étant
retourné à la fin de septembre chez M. Messent,
j'ai vu deux beaux chrysanthèmes, un Ruban rose
et un Thorp's Beauty très bien fleuris.
LE GRIN.
VISITE DES JARDINS
de MM. Girard et Théodore Adam
faite le 27 Octobre 1923
(Lu à la Séance du h Novembre 1923)
Nous étions bien une vingtaine d'amateurs de
beautés du jardin, réunis autour de notre clier
Président, le samedi 21 Octobre, pour nous rendji;e
à l'invitation de notre sociétaire, M. Girard.
Celui-ci nous accueille avec sa coutumière jovia-
lité et nous met en présence d'un lot compact de
chrysanthèmes magnifiques, rangés sous une remise.
Le coup d'œil d'ensemble est ravissant et nous ne
savons ce qui doit être le plus admiré dans cette
riche collection : aigrettes dorées, aigrettes blanches,
aigrettes roses, aigrettes grenat, etc., avec toutes
les combinaisons que ces tons, vifs ou dégradés,
peuvent produire par leurs mélanges ; tout est beau,
somptueux, délicieux à contempler. Dans la mesure
où il le peut, M. Girard répond à nos questions et
cite des noms : iVlrsR. G. PulHng, Mrs G. G. Kelly,
Kara Dow, Mrs Luxford, Queen-Mary, de telle
sorte qu'à notre admiration s'ajoute l'étonnement de
cette nomenclature d'Outre- Manche. En insistant
nous aurions probablement connu le Chrysanthème
Lloyd-Georges et, peut-être, le Papyrus.
Notre hôte nous promène ensuite à travers ses
nombreuses serres où se pressent d'innombrables
pots garnis de chrysanthèmes toujours plus beaux,
qui lui valent les louanges des amateurs érudils dans
l'art chrysanthémique.
— 77 —
Une question jaillit de nos lèvres: « Mais com-
bien en avez-YOUs donc ? »
— « Environ dix-huit cents ».
— « Dix-huit cents ! Mais, que ferez-vous de tout
« cela ? Vous n'arriverez pas à les vendre en ces
« quelques jours de Toussaint? »
— « Détrompez-vous, tout sera vendu et beau-
« coup le sont déjà ».
— « Que peut valoir une fleur comme celle-ci ? »
— « Vingt-cinq francs ! »
Nous avions désigné la plus belle, il est vrai.
Néanmoins nous apprîmes que la moindre potée se
vendrait facilement un écu.
Et après avoir contemplé ces 1800 toufles de
Chrysanthèmes {Chrusos anthémos, fleur d'or), nous
nous disions que si la couleur des capitules, où le
jaune est loin de dominer, ne justifiait guère le nom
de chrysanthème, en revanche, on en trouvait faci-
lement l'étymologie en considérant sa relation avec
le Pactole et c'est pourquoi nous avons doublement
félicité l'habile et heureux horticulteur du n" 121 de
la rue de la Polie.
*
En sortant de là, plusieurs d'entre nous se firent
un plaisir d'accepter l'invitation de M. Théodore
Adam, dont les apports à nos réunions sont si sou-
vent remarqués .
M. Adam est un amateur, mais un de ces ama-
teurs qui ne font rien à demi. Dans sa petite serre
de la rue Don-Pedro, il nous fit admirer des spéci-
mens extraordinaires de chrysanthèmes, tels le
Crapouillot, le Lady Convevs, le Jeanne Mamelle et
un Undaunted ^àoni\Qcsi^\iu[Q mesure 31 centimètres
de diamètre. Remarqué aussi un pied grefïe sur
anthémise, avec des greffes de Gilbert et de Regby,
deux variétés dont les tiges ont poussé avec une
— 78 —
étonnante symétrie. Ceci est du dilettantisme, et du
beau.
On ne saurait assez complimenter M. Théodore
Adam, qui. après avoir, pendant une longue car-
rière, manié la lime et Tétau, a su, dans sa retraite,
acquérir une telle habileté dans les cultures de la
serre et du jardin, comme le prouvent ses vignes
et ses parterres.
F. MAGE
^
■--— ^^S^gr^>— ^«^s^^-^^Of— -^-i^^— « ^^^'^
SUR
l'Exposilion Horlicok de ValogiKS
du 13 Juillet 1923
{Lu à la Séance du 5 Août 1923)
Le 13 juillet, la Société d'Horticulture de Valognes
ouvrait sa 71^ exposition où vous me fîtes l'honneur
de m'appeler en qualité de membre du jury.
L'exposition avait lieu sous les halles aux 'grains
où j'eus le plaisir de rencontrer MM. Gouespel, de
Bayeux, et Lebreton, de Saint-Lo, également mem-
bres du jury, qui me firent l'honneur de me nommer
président.
Il n'y avait que trois exposants : MM. Desaint-
Germain, de Valognes, Belair, de Montebourg,
Letourneur, de Valognes.
Après examen des lots exposés, examen rendu
facile par la petite quantité des variétés apportées,
nous avons décerné les récompenses suivantes :
A M. Desaint-Germain : Une médaille d'or pour
ses hortensias ; une médaille de vermeil pour ses
bégonias bulbeux ; une médaille de vermeil pour
bûches rustiques ; cinq autres médailles d'argent
pour iuschias, héliotropes, plantes vertes et diverses
et confections florales.
A M. Belair : Une médaille d'or, avec félicitations
du jury, pour ses bégonias Bertini ; trois médailles
de vermeil pour ses trois groupes d'hortensias :
bleus, blancs, roses ; une médaille de vermeil pour
ses bégonias bulbeux, d'une culture parfaite tout en
— 80 —
regrettant qu'ils n aient été plus fleuris ; six autres
médailles d'argent et de bronze pour ses bégonias
Métallica, fuschias, plantes vertes et diverses et pour
sa collection de roses qui, cueillies de la veille,
étaient malheureusement fanées.
Le troisième exposant, M. Letourneur, n'a eu que
des médailles de bronze, ses lots étant, du reste,
des plus réduits et composés de bégonias bulbeux,
Rex, gracilis, de Coleus, héliotropes et plantes diver-
ses ; chaque genre concourant séparément ; quel-
ques variétés de roses et confections florales. Nous
espérons qu'il fera mieux.
Les opérations du jury terminées, M. le secrétaire
LeteUier nous convia à un déjeuner où nous trou-
vâmes le plus aimable accueil de la part de MM. le
président Villault Duchesnois, et Carré, vice-prési-
dent de la Société.
L. GAYRON.
^U-i^
COMPTE-RENDU
de l'Exposition d'Horticulture
(IO-I2 Novembre 1923)
Messieurs,
A l'occasion de la fête anniversaire de ri\.rmistice,
la Société d'Horticulture de Goutances, avec qui
nous entretenons les meilleurs rapports, avait orga-
nisé une Exposition, à laquelle j'avais été convié
pour faire partie du .iury.
J'avais accepté bien volontiers, avec l'agrément
de notre Bureau, l'honneur qui m'était fait, et le
samedi 10 Novembre, à 9 heures, j'étais exact au
rendez-vous, ainsi que mes collègues. M. Daniel,
Drésident de la Société, nous attendait à l'entrée de
'Exposition. Il nous accueillit fort aimablement,
puis nous conduisit jeter un coup-d'œil sur Tensem-
ble de l'Exposition, qui occupait la grande salle du
Cinéma et la halle adjacente, complètement méta-
morphosées. La salle du Cinéma avait été trans-
formée en un merveilleux parterre, où l'œil, ébloui
par les tons chauds et infiniment variés des chry-
santhèmes, se reposait agréablement sur les feuil-
lages verts des plantes ou arbustes groupés çà et là
avec beaucoup de goût. Quant à la halle annexe,
elle abritait les plus beaux produits de la maraî-
cherie coutançaise, des arbres fruitiers fort bien
dirigés, des pommes et poires magnilniues, des
arbres verts, des outils et instruments horticoles.
— 82 —
Après cette rapide visite, le Jury constitua son
bureau. A Tunanimité, furent élus : président,
M. Corbière, président de la Société d'Horticulture
de Cherbourg ; secrétaire, M. Legraverend, direc-
teur des promenades et jardins publics de Rouen.
Les autres membres étaient : MM. Guisle. primeu-
riste à Avranches ; Lelourneur. horticulteur, à
Valognes, et Simonne, horticulteur-maraîcher, à
Saint-Lo.
Pendant toute la matinée, le Jury examina, dis-
cuta, nota les mérites des lots exposés, réservant
l'après-midi pour arrêter définitivement l'attribution
des récompenses.
A midi, la Société d'Horticulture offrait, à l'hôtel
du Bon Laboureur, un déjeuner excellent, auquel
prenaient part les notabilités de Coutances, spécia-
lement M. le Sous-Préfet et M. le Maire, les mem-
bres du Jury et les exposants.
Au Champagne, M. Daniel, président, après avoir
souligné les progrès réalisés par la Société, qui
compte plus de 700 adhérents, adressa de chaleu-
reux remerciements au Jury et aux exposants,
d'aimables compliments à M. Corbière, puis il porta
les toasts d'usage. Les diverses parties de cette
allocution lurent très applaudies. M. Corbière
exprima ensuite sa vive gratitude à M. Daniel pour
les gracieuses félicitations dont il venait d'être per-
sonnellement l'objet; et, au nom du Jury, il dit tout
l'intérêt que ses collègues et lui avaient pris à la
magnifique exposition qu'ils avaient eu à juger. Ne
connaissant pas encore les noms des lauréats, il ne
pouvait que les féliciter tous collectivement ; mais il
était persuadé que chaque exposant serait satisfait
de sou sort.
Environ deux heures plus tard, le palmarès était
arrêté et proclamé. Voici les principales récom-
j)enses accordées :
Prix d'honneur avec félicitations du jury : M,
Eugène Legraverend.
— 88 ~
(irand pi'ix d'honneur ol prime de 15fMV;mrs,
diplôme de médaille d'or, :3 diplômes et médaille de
vermeil, décerné à M. Paul Durand, horticulteur ù
Coutances.
Prix d'honneur et diplôme de médaille d'or et
prime de 100 francs décerné à M. Lalosse, jardinier
en chef du jardin public de Coutances.
Prix d'honneur et prime de 100 francs, un diplô-
me de médaille de vermeil, un diplôme de médaille
d'argent, décerné à M. Jean Lavalley. horticulteur
à Coutances.
Prix d'honneur avec prime de 100 francs, 2 di-
plômes de médaille d'or, décerné à M. Joseph
Pillet, horticulteur et arboriculteur à Coutances.
Prix d'honneur, un diplôme de médaille d'or et
une prime de 100 francs, à M. Emmanuel Lelong,
maraîcher à Saint-Nicolas de Coutances.
Un diplôme de médaille de vermeil grand module
et une prime de 75 francs, à M. Pasturel, horticul-
teur à Heugueville.
Un diplôme de médaille d'or et 75 francs, deux
diplômes de médaille de vermeil et 50 francs, 3 di-
plômes de médaille d'argent et 30 francs, une mé-
daille bronze argenté, à M. Henri Laurent, horti-
culteur à Coutances.
Une médaille de vermeil et une prime de 75 francs
une médaille d'argent et deux diplômes de médaille
de vermeil, à M. Emile Hédouin, horticulteur à
Coutances.
Une médaille d'ai-gent et une prime de 75 francs,
ua diplôme de mé.daille d'argent, une médaille
bronze doré à M. Jean Vaullier, horticulteur à
Coutances.
Une médaille de vermeil et prime de 50 fr.. une
médaille d'argent, à M. Marie, de Denneville.
Citons encore, parmi les lauréats: MM. Marcel
Bois, de Coutances; Savary, de Trelly ; Berlin, de
Saint-Pierre de Coutances ; Lesaulnier, do Cou-
tances, etc.
, — 84 —
Selon ropinion que j'ai entendu exprimer autour
de moi par des Coutanrais très autorisés, l'exposition
du 10 novembre a dépassé tout ce que l'on avait vu
jusqu'alors en cette ville. Je ne puis faire semblable
comparaison ; mais, assurément, cette exposition,
en elle-même, était fort belle, parfaitement réussie,
et les organisateurs, de même que les exposants,
méritent les plus grands éloges.
En terminant, je crois devoir signaler, au milieu
des nombreux lots de chrysanthèmes à « grande
fleur » (très beaux du reste et riches en variétés
nouvelles) un superbe groupe de chrysanthèmes
simples, aux nuances variées, à petites fleurs natu-
rellement, d'un très gracieux effet, dans lequel plus
d'un visiteur sans doute n'aura pas reconnu des
chrysanthèmes : tellement l'œil du public est main-
tenant habitué aux seules formes à capitule énorme.
Cet apport très intéressant, qui a fait sensation,
était dû à M. Legraverend, membre du jury.
L. CORBIÈRE.
^^w-a.
NÉCROLOGIE
oîOîe
L'année 1923 u été moins cruelle pour notre
société que les précédentes, toutefois nous avons à
enregistrer les quatre décès suivants :
M. Le Roy, représentant de commerce ; apparte-
nait depuis 1921 à la société à laquelle il était très
attaché.
M. Leflambe, ancien bijoutier; il était parmi nous
depuis 16 ans et suivait nos séances très assidûment.
M. Pesnel, négociant ; comptait parmi l'un de
nos plus fervents. Il avait été admis en 1905 et était
très dévoué à la société.
M. PiARD, l'un de nos doyens ; il allait bientôt
réunir 52 ans de sociétariat. C'était un homme de
bien, dont le dévouement et les connaissances en
arboriculture étaient connus de tous nos membres.
L'empressement avec lequel les sociétaires sui-
vaient ses cours, montrait à quel point ces cours
étaient iixtéressants et combien il était sympathique.
Aussi au mois de janvier 1923, la société lui décer-
nait le titre de professeur honoraire d'arboriculture
et lui offrait un objet d'art comme hommage de
reconnaissance.
Aux séances mensuelles qui ont suivi les décès
des membres dont nous mentionnons ci-dessus les
noms, M. le Président a exprimé les regrets causés
par la mort de ces sympathiques collègues et a
adressé de vives condoléances à leurs familles, au
nom de la société.
E. MAHIEU
ADMISSIONS EN 1923
'■•'^-a^fÊf*^ —
DAMES PATRONNESSES
j^mes Lekloch, 85, Fuc dc la Bucaille.
Levéel, 19, rue Loysel.
Sanson, 60, rue Hélain.
VuiLLAUME, 24, rue Jeanne-d'Arc.
MEMBRES TITULAIRES
MM. Berger, lieutenant-colonel d'infanterie coloniale, rue
Hippolyte-de-Tocqueville.
BoRiEs, directeur delà Société Générale, rue delà Fontaine.
BuRNEL, jardinier, chemin des Vieilles-Carrières.
CosNEFROY, père, propriétaire, 3i, ruePrésident-Loubet.
d'Aquin, officier d'administration principal de la marine^
retraité, 17, rue de Russie.
Decourtye, menuisier, 218, rueThiers, à Tourlavllle.
DE MoNTRiGAUD, Capitaine d'inf. col., 8, route des Pieux.
DE Saint-Bazile, fils, 7, ruc Lesdos.
Desfossks, propriétaire, 33, rue Victor-Hugo.
DE Traynel, propriétaire, 20, rue Jeanne-d'Arc.
DuBOST, greffier de paix, 26 bis, rue du Val-de-Saire.
Félix René, représentant de la S. A. M., 87, rue Asselin.
Flamary, vice-consul de Grèce et d'Espagne, 29, rue
Guillaume-Fouace.
Gallet, chemisier, 23, rue Tour-Carrée.
GioT, notaire honoraire, 3 1 , rue de la Bucaille.
Guilbert, pharmacien, i, rue du Château.
Hamel, notaire honoraire, 56, rue Montebello.
HoLuiGUE,dir. du Llyod hollandais, 62, quai Alexandre-III.
Jeanne Julien, 145, rue de la Polie.
Jeannette, épicier, 26, rue de la Paix.
— 87 —
MM. JoRET, instituteur, lo, rue de l'Aima.
JouAX, propriétaire, i5, rue de l'Ermitage.
Klein, horticulteur, 40, rue de Sennecey.
Labbé, économe du Bureau de Bienfaisance, 42, r. M ontcbello.
Lambert, propriétaire, 64, rue Carnot,à Equeurdrcville.
Le Duigou, docteur-médecin, 36, rue de la Fontaine.
Lemarik, secrétaire général du Bureau de Bienfaisance,
2g, rue de l'Ancien Hôtel-Dieu.
Lemire, maraîcher à la Guerranderie, àTourlaville.
Lepelletier, greffier de paix, 33, rue Jeanne-d'Arc.
Le Poittevin Eugène, marchand debois,9, rue L. -Philippe.
Le Poittevin Emile, id. 16, rue Lesdos.
Lepoittevin, commis principal de la marine, retraité, à
la Fonderie, Tourlaville.
Leridez, directeur d'assurances, 23, rue Grande-Vallée.
Letellier Albert, horticulteur, 76, rue de la Polie.
Levieux, maître-forgeron, à la Fonderie, Tourlaville.
Luge, commis à la Mairie, 1 1, rue Magenta.
LuiGi, maréchal des logis de gendarmerie, retraité,
3i, rue Bouillon.
Marsollet, premier-maître de marine, retraité, 85, rue
de la Bucaille.
N1COLLET, fils, 59 et 61, rue du Val-de-Saire.
Rabé, commis des P. T. T,, g3, rue Thomas-Hcnry.
Racine, chauffeur d'autos, 71, rue Montebello.
RoYER, employé de commerce, 12, rue Gibert.
Salle René, 64, quai Alexandre-III.
Tanqueray, receveur d'enregistrement, 69, rue Asselin.
Trubert, ancien bijoutier, 9, rue du Bassin.
Truffert, électricien à la Fonderie, Tourlaville.
*§"
•tm: Dl: LA OÉpECHE OE CHCRBOUnO
BULLETIN
DE LA
DE CHERBOURG
^^B^r-
LV
ANNÉE 1924
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CHERBOURG
Imprimerie de « La Dépèche de Cherbourg ••
41, Rue Gambelta, 4i
1925
BULLETIN
DE LA
DE CHERBOURG
-ss^
LV
UBRARY
^E\V YORK
BOTANiCAi
ANNÉE 1924
-$
CHERBOURG
Imprimerie de « La Dépêche de Cherbourg »
41, Rue Gambetta, 41
19 35
Membres d'honneur de la Société
M. le Sous-Préfet de l'Arrondissement.
Présidents d'honneur ^ ^ ^^ ^^1^^ ^^ Cherbourg.
Trésorier honoraire: M. Le Brettevillois, || I, receveur municipal.
Membres du Bureau pour 1925
Président: M. Corbière, i^ ^ I, professeur honoraire, rue Asselin, 70.
„. n • j i ^ MM. Le Carpentier, avocat honoraire, rue de l'Aima, 41.
Vice-Presidents : | ^e Grin, >^ ||, avocat, rue Auvray, 12.
/ MM. Macé Adrien, négociant, rue la Duché, ^5.
Conseillers \ Favier, avocat, place Henry-Gréville, 15.
d'Administration J Dépinée, propriétaire, rue Segondat, 10.
( Crova, 0. ^ II, cap. de trég. en r.,rue Asselin, 27.
Secrétaire : M. Mahieu, i^, officier d'administration de la marine, en retraite, rue
Président-Loubet, 29.
Secrétaires- ( MM. Dorange, employé de commerce, rue Hélain, 66.
adjoints ( F. Macé, || I, économe honoraire, rue de la Bucaille,9^.
Trésorier: M. Frigout, ^, officier d'administration principal de la Marine, en
retraite, rue Amiral-Courbet, 40.
Bibliothécaire : M. Marc Nicollet, rue Montebello, 56.
Cultures d'utilité
MM. Le Carpentier, Président,
Adam, propriétaire.
Levéel, ^, ancien horticulteur.
Saillard, propriétaire.
BouiN, agent administratif de la
Marine, en retraite.
Ondedieu, chef de bureau hono-
raire des Archives du dé-
partement de l'Aisne.
Commissions Permanentes
Cultures d'agrément
MM. Le Grin,>^ ||, Président.
Cauvin, bandagiste.
Mahaut, propriétaire.
Hochet, propriétaire.
Doucet, Il I, instituteur en r.
Peck, commis principal de la
Marine, en retraite.
Comité de Rédaction
M. CoïiBiÈnE, ^ 1^ l. , Président ; M. Le Carpentier, Vice-Président;
MM. les Membres du Bureau
Directeur des Jardins de la Société : M. Dépinée.
Professeur d'Arboriculture : M. P. Gosselin, ^, ancien horticulteur.
"Professeur de Floriculture : M. Levéël, ^, ancien horticulteur
Jardinier de la Société : M. J. Burnel.
Délégué pour convoquer aux inhumations : M. J. Lecarpentier, ancien bijoutier.
Société d'Horticulture de l'Arrondissement de Cherbourg
La Société a pour but de perfectionner et d'encourager
toutes les branches de la science et de la pratique horticoles.
Elle organise i toutes les fois que ses ressources le lui
permettent, une Exposition estivale ou automnale, à
laquelle la carte de Membre de la Société donne droit
d'entrée gratuite tous les jours.
Elle publie, chaque année, un Bulletin qui est adressé
gratuitement à tous les Sociétaires ainsi qu'aux Membres
correspondants et aux Sociétés affiliées. Ce Bulletin con-
tient des extraits des procès-verbaux des séances, des
comptes rendus d'expositions, des rapports sur les visites
de jardins et de propriétés, divers articles ou mémoires
et autres documents intéressant l'horticulture.
La Société possède, rue Montebello, 44, un jardin de
fioriculture et d'acclimatation, et une salle des séances qui
renferme une bibliothèque ouverte aux Sociétaires tous
les mardis, à S heures du soir. L'entrée du jardin est libre,
pour les Sociétaires et leur famille, tous les jours, à partir
de 8 h. du matin jusqu'à 7 h. du soir en été, et jusqu'au
coucher du soleil en hiver.
Un autre jardin, consacré à l'arboriculture, est situé
rue de la Duché. Des cours y sont faits par leprofesseur de
la Société.
I^es séances se tiennent dans le local de la rue Montebello,
le premier dimanche de chaque mois, à 14 h. ; elles sont
annoncées par la voie des journaux de Cherbourg. On y
traite et on y discute toutes sortes de questions horticoles
et chaque séance se termine par une loterie de fleurs ou de
fruits de saison, ou bien par une distribution d'ouvrages
horticoles, de graines, de boutures, de greffes, etc.
En été, de charmantes excursions dans les environs sont
organisées par les soins du Bui'eau.
Les persoruies qui désirent acquérir des connaissances
horticoles utiles, ainsi que toutes celles qui ont à cœur de
contribuer à augmenter la richesse et le bien-être du pays
par le développement de r horticulture, sont instamment
priées d'apporter leur adhésion à la Société, et, par ce
nioy en,d'accroïtre encore sa vitalité et sapuissance d'action.
Pour faire partie de la Société d'Horticulture, il faut
avoir été présenté par un Membre ou avoir adressé par
écrit une demande au Président. — Les Dames sont admi-
ses sous le 7iom de Dames patronnesses ; lors des Exposi-
tions, elles constituent un Jury chargé d'attribuer certaines
récompenses .
La cotisation annuelle est de 10 francs.
ANNEE 1924
TABLE DES MATIERES
E. Mahieu
id.
F. Macé
E.
Mahieu
F. Macé
id.
G
. Levéel
A. Chrétien
S.
MOTTET
F. Macé
E.
Mahieu
E.
Mahieu
id.
Composition du Bureau et des Commissions pour
1925
Avantages accordés aux Membres de la
Société et conditions d'admission
Extraits des procès-verbaux des séances. 4
Rapport sur la situation financière et mo-
rale de la Société en 1924 24
f I. Jardins de MM. Dorange
Visite l et Nicol 29
) II. Jardins ouvriers :?4
"^ j III. Propriété de M. Favier, à
Jardinsf „, , '^ Fauconnière 39
\ IV. Jardin de M. Hochet 44
Rapports des dé- ( 1. Saint-Pierre- sur-
légués de lai Dives 46
Sociétéauxexpo- ) ^t tt i o
sitions régionales ( "• Valognes 48
Résumé de la Conférence du 24 août 1924
sur les Glaïeuls 50
Rapport sur la 54^ Exposition de la So-
ciété, du 2 1 au 23 juin inclus 1924. . . 59
Récompenses accordées pour apports aux
Séances mesuelles 76
Bibliographie 77
Nécrologie 791
Liste générale des Sociétaires 81
a. s
Extraits des Procès- Verbaux
des Séances de l'Année 1924
-»»-<»C-*H-
Séance du 6 Janvier
64 Membres présents.
M. le Président rappelle le décès, survenu le 24
décembre, de M. Piard, professeur bonoraire d'ar-
boriculture, et exprime, à l'adresse de la famille, les
vives condoléances de la Société et les regrets
éprouvés par tous les membres qui ont connu cet
homme de bien très dévoué, dont les leçons et les
avis étaient si appréciés.
M. le Président annonce : 1° Le départ de M.
Bories, directeur de la Société Générale, pour Brest,
2° L'inscription au tableau d'avancement de M.
Lemonnier, Procureur de laBépublique. Des regrets
sont votés à l'adresse de M . Bories et des félicita-
tions à l'adresse de M. Lemonnier.
M. Catherine, au nom de la Commission de véri-
fication des comptes du Trésorier, donne lecture de
son rapport, très élogieux pour M. Frigout, et les
conclusions en sont adoptées à l'unanimité.
M. Corbière rend compte de l'Exposition horticole
de Coutances, où il est allé représenter notre Société
le 10 novembre.
M. Mahieu, secrétaire, donne lecture de son rap-
port, très applaudi :
l** Sur la situation et les travaux delà Société en
1923;
^C
— 6 —
2" Sur l'inoubliable manifestation dont M. Corbière
fut l'objet le 25 novembre dernier.
M. le Président expose les raisons qui ont déter-
miné le Bureau à faire porter, le 2 décembre, à
l'ordre du jour de la présente séance, la question de
la cotisation annuelle. Cette cotisation, toujours de
5 francs depuis 80 ans, est loin d'être en rapport
avec la cherté de la vie que nous subissons. Cinq
francs d'aujourd'hui ne représentent pas deux francs
d'avant-guerre.
A l'unanimité, les soixante-quatre membres pré-
sents décident de fixer à 10 fr. le montant de la coti-
sation pour 1924. Tous les Sociétaires seront infor-
més individuellement de cette décision.
M. Th. Adam dépose sur le bureau plusieurs
exemplaires d'une betterave sucrée jaune, supé-
rieure comme alimenta la betterave rouge ordinaire.
11 est ensuite procédé au renouvellement du
Bureau et des Commissions permanentes pour 1924.
Sont proclamés ou élus :
Présidents d'honneur : M. le Sous-Préfet de l'ar-
rondissement et M. le Maire de Cherbourg;
Trésorier honoraire : M. LeBrettevillois;
Président: M. Corbière;
Vice -Présidents : MM. Ed. Le Carpentier et Le
Crin ;
Conseillers d'Administration : MM. Adrien Macé,
Dépinée, Favier et Crova ;
Secrétaire : M. Em. Mahieu ;
Secrétaires-adjoints : MM. Dorange et Fr. Macé;
Trésorier: M. Frigout ;
Bibliothécaire : M. Noyon.
Membres des Commissions :
!<* Culture d'utilité : MM. Th. Adam, Saillard,
Levée], Bouni et Ondedieu ;
2" Cultures d'agrément : MM. Cauvin, Mahaut,
Hochet, Doucet et Peck ;
— 7 —
Directeur des jardins de lu Société : M. Dépinée;
Professeur d'arboriculture : M. Pierre (iosselin;
Professeur de floriculture : M. G. Levéel ;
Jardinier de la Société : M. Jacques Burnel ;
Délégué pour convoquer aux inhumations des
Sociétaires: M. Jules Lecarpentier.
En son nom personnel et au nom du nouveau
Bureau. M. Corbière adresse de vifs remerciements
aux Sociétaires et il les assure que chacun des élus
se montrera digne, par son dévouement, de la con-
fiance qui lui est accordée. Enfin, M. le Président
offre ses meilleurs vœux de nouvelle année à tous
les Membres de la Société et à leur famille.
Finalement, une nouvelle Dame Patronnesse est
proclamée, deux nouveaux Membres titulaires sont
élus ; puis les objets achetés pour la tombola men-
suelle sont attribués par le sort et la séance est
levée.
Séance du 3 Février
60 Membres présents.
M. le Président annonce : 1<» qu'il a reçu de M.
ChevaHer, directeur du Laboratoire d'Agronomie
coloniale, des graines de Diospyros decandra, d'un
Prunier et d'un Cerisier d'Indo-Chine, qui seront
distribués en fin de séance.
2" que divers changements utiles ont été apportés
dans la répartition de plusieurs végétaux cultivés
au jardin de la rue Montebello et il remercie M.
Levéel de la grande part prise par lui dans ce
travail.
M. ïh. Adam présente, à titre d'échantillon, un
magnifique poireau qu'il a préservé de la maladie
du ver par l'emploi de l'insecticide Trutlaut, remède
très efîicace, mais plus, cher que le savon noir, qui
donne aussi de bons résultats.
M. Dépinée présente : 1" un sécateur muni d'une
— 8 —
agrafe de son invention qui permet à Thorticulteur
d'avoir, pendant la taille, les mains tout à fait libres
en accrochant le sécateur à tout objet quelconque à
sa portée, branche, vêtement, etc. ;
2° une autre agrafe en fil de fer, de son invention
également, qui remplace très avantageusement
l'osier, pour attacher provisoirement la vigne que
l'on désire nettoyer.
A la demande de M. Dorange, il est donné lec-
ture d'un article de journal sur « les champignons
des racines d'arbres des forêts », champignons
filamenteux, dits mycorhizes, dont le rôle est de
pouvoir favoriser le développement des racines et,
par suite la nutrition des végétaux. M. Corbière
donne, à ce sujet, d'intéressantes explications.
M. Dorange recommande de recouvrir d'un mastic
la section des églantiers transplantés, afin de les
préserver contre la pénétration de larves d'insectes.
M. Le Grin donne lecture des notes prises par
lui en consultant les publications reçues.
Sont admis dans la Société une dame patronnesse
et trois sociétaires nouveaux.
Il est enfin procédé, par la voie du sort, à Fattri-
bution des plantes achetées pour la tombola et de
plusieurs marcottes provenant du jardin de la
Société.
Séance du 2 Mars
60 Membres présents.
Lecture est donnée de la correspondance reçue :
1"* lettre de M. le Sous-Préfet de Cherbourg an-
nonçant que M. le Ministre de l'Agriculture met à
la disposition do la Société, en 1924, une médaille
de vermeil, deux d'argent et deux de bronze ; —
2° lettre de l'Union des Sociétés d'Horticulture
d'Ille-et-Vilaine, informant qu'une exposition aura
Heu à Rennes du 3 au 10 novembre prochain; —
— 9 —
3" un règlement-programme relatif à une exposition
de chrysanthèmes et autres fleurs de saison, qui se
tiendra\au Jlavre du 7 au 9 novembre 1924.
Sont déposés sur le bureau les apports suivants :
De iM. Th. Adam, deux magnifiques grappes de
raisin Gj'OS Colman, en parfait état de conservation,
et un très beau cyclamen Papilio de semis (octobre
1921) rempoté en mars 1923 et actuellement en
pleine tloraison; — de M. Levéel, des greffes d'un
prunier américain, le Giant, à fruits gros et allongés,
très recommandable ; et enfm, de M. Dorange, des
boutures du chrysanthème Thorps Beaiity.
M. Le Brettevillois complimente M. Dépinée de
l'utile invention de son attache pour sécateur.
M. Le Grin donne lecture des notes prises par lui
dans les publications reçues depuis la dernière
séance, puis sont admis trois nouveaux Membres.
La séance est levée après le tirage au sort des
outils de jardinage achetés pour la loterie, la distri-
bution des rameaux fleuris de mimosa provenant du
jardin de la Société, des greffes de prunier et des
boutures de chrysanthèmes offertes par les présen-
tateurs. I
Séance du 6 Avril
78 Membres présents.
Au nom de la Société, M. le Président adresse de
chaleureuses félicitations à M. Favier, qui a reçu
récemment de la Société Nationale d'Acclimatation
une médaille d'argent sur le rapport élogieux de
M. Bois, professeur au Muséum, à la suite de la
visite faite, au début d'août 1923, par la Société
Botanique de France, à la très intéressante proprié-
té de notre collègue. M. Favier a réalisé, à la Fau-
connière, l'acclimatation d'une foule de végétaux
exotiques (Eucalf/ptiis, Mimosas, Cistes, etc.) : c'est
une merveilleuse démonstration de ce que la dou-
— 10 —
ceur du climat permet de réaliser à Cherbourg.
Quant les cistes seront en fleurs, M. P'avier voudra
bien inviter les Sociétaires à visiter sa magnifique
collection.
M. le Président lait connaître qu'une délégation
du Bureau s'est rendue chez Madame Renault, veuve
de notre ancien et très regretté Président, ancien
Maire de Cherbourg, pour lui remettre, en présence
de ses deux fils, nos collègues, la médaille commé-
morative de son entrée, il y a un demi-siècle, à la
Société d'Horticulture, comme Dame Patronnesse.
M. Corbière lui a offert, en outre, les respectueux
hommages et tous les vœux de notre Association.
Madame Renault s'est montrée très touchée et a
chargé M. le Président de transmettre à la Société
tout entière l'expression de sa vive gratitude.
M. le Président annonce que M. le Directeur des
Services Agricoles de la Manche a approuvé le
règlement -programme de notre exposition du 21
juin, et qu'il a fait connaître les subventions qui
nous sont accordées pour l'année 1924. Le règle-
ment-programme de l'exposition, aussitôt imprimé,
a été adressé aux horticulteurs, jardiniers, maraî-
chers, sociétés correspondantes, et il est à la dispo-
sition de toute personne qu'il pourrait intéresser,
M. le Président présente le Bulletin de l'année
1923, qui vient d'être imprimé et sera distribué, en
fin de séance, à chacun des Membres présents. Il
donne un aperçu des différents articles, en remercie
les auteurs et, en particulier, M. Mahieu, le dévoué
secrétaire, a qui revient la grosse part dans le tra-
vail de rédaction, et M. Le Carpentier, qui a bien
voulu, comme par le passé, se charger de la
correction des épreuves. L'imprimeur, M. Lecour-
tois, mérite aussi des éloges pour l'activité et le soin
apportés k l'impression du Bulletin.
Trois apports sont déposés sur le bureau :
1° de M. Dorange des rameaux de Mimosa ver-
^ 11 ^
ticillata, jolie espèce de serre froide, que M. Favier
n'a pas réussi à acclimater à la Kauconnière ;
2" de M. Messent, trois ig-uames de Chine, dont
les tubercules constituent un délicieux légume ;
3" de M. Th. Adam, deux belles et bonnes pom-
mes en parfait état de conservation : Belle d'Avril
et Belle de Pontoise.
M. Le Brettevillois, qui a chez lui un pied de Clivia
portant deux hampes florales au lieu d'une, deman-
de si le fait est anormal. M. Levéel dit qu'il est
seulement rare.
M. Le Grin donne lecture des notes prises par lui
dans les publications reçues ; trois nouveaux mem-
bres sont admis ; puis il est procédé au tirage au
sort de la loterie comprenant des plantes achetées,
des touffes de Gunnera scahra et de Bambou Métaké
du jardin de la Société. Enfin, a lieu la distribution
du Bulletin de 1923, et la séance est levée k quinze
heures et demie.
Séance du 4 Mai
73 Membres présents.
M. le Président remet cà iVI. Noyon, bibliothécaire,
la médaille commémorative de ses 50 années de
sociétariat en lui adressant les meilleurs vœux de
la Société.
Etant donné le nombre des horticulteurs et
maraîchers déjà inscrits, M. Le Carpentier dit que
le succès de notre exposition est assuré.
Sont déposés sur le bureau les apports suivants :
1° de M. Gallis,un superbe bouquet de nombreu-
ses roses cultivées en serre, et provenant d'une
deuxième récolte. Quoique très belles, elles sont in-
férieures à celles de la première récolte.
E'* de M. Bouin, deux capitules d'un chrysanthè-
me actuellement en fleurs et provenant d'un pied
— 12 —
acheté en novembre dernier chez M. Soury, spécia-
Hste de ces plantes pour marchés ;
3° de M. Dorange, des frondes de fougère de
l'espèce Aspidmm angidare, variété proliferum
Woliastoni, donnant des rejetons qui permettent de
multiplier cette plante.
M. l^e Garpentier donne lecture d'un intéressant
article de M. Truelle, dans le Petit Journal Agricole,
sur les causes d'insuccès dans le grefTage des pom-
miers à cidre et M. Le Grin fait connaître les notes
prises par lui dans les publications reçues.
Sont ensuite admis, deux nouveaux Membres
titulaires, puis la séance est levée, après le tirage au
sort des plantes achetées et la remise aux intéressés
de plusieurs brochures offertes à la Société.
Séance du l®'" Juin
73 Membres présents.
M. le Président exprime les vifs regrets causés
par la mort récente : 1° de M. le commandant
Rauch, ancien et très fidèle membre de la Société ;
2° de M. François Diguet, beau -père de notre
secrétaire M. Dorange, et allié de très près à deux
de nos collègues. Des condoléances respectueuses
et sympathiques sont votées à l'adresse des familles
des défunts.
M. Gorbière rappelle que l'Exposition ouvrira le
21 de ce mois. Elle se tiendra, selon l'usage, dans
les halles adossées au Grand Théâtre : local gra-
cieusement mis à la disposition de la Société par
M. le Maire, qui veut bien également nous prêter,
our les décors, le matériel de la ville et nous assurer
e concours du personnel municipal nécessaire.
Gette exposition ne peut manquer d'avoir le même
succès que les précédentes et, dans ce but, M. le
Président lait appel au dévouement de tous les
Sociétaires.
l
— 13 —
Sont ensuite désignés les membres des diverses
Commissions de l'Exposition :
1° Commission chargée du placement des billets
d'entrée, qui deviendront billets de la tombola :
Président, M. Le Carpentier; Mem!)res, MM. Gahut,
Cauvin, Doucet, Lavieille, Le Dérubey, Lelièvre,
Marest, Ondedieu, Peck, Postaire et TrufTert (Dési-
ré),
2" Commission d'organisation de l'Exposition :
Président, M. (j. Levéel ; Membres, les membres
des Commisions permanentes.
3° Commission du Banquet : M. Le Grin, prési-
dent, assisté des autres membres du Bureau.
Ont été déposés sur le bureau : 1° par M. Jeanne,
un pied de Miiscari comosiim^ plante bulbeuse à
jolies fleurs bleues ; 2" par M. Ondedieu, un rameau
tleuri de Wegelia rosea, arbuste très ornemental
originaire de Chine. Ces plantes sont déterminées
par M. Corbière, qui fait savoir, en outre, que M.
le D'" Doré, actuellement à Toulon, a offert par
l'intermédiaire de son père, notre collègue, quatre
fruits du palmier de l'Erythrée, qui, probablement,
réussira à Cherbourg, puisqu'il est acclimaté à
Toulon. Les fruits ont été confiés au parc Liais.
Lecture est donnée des notes prises par M. Le
Grin dans les publications reçues; six nouveaux
Membres présentés sont admis ; puis la séance est
levée après le tirage au sort des plantes achetées et
de quatre touffes à'Eidalia japonica^ intéressante
graminée provenant du jardin de la Société.
Séance du 6 Juillet
84 Membres présents.
M. le Président rappelle le décès récent de
Mlle Lemoigne, fille de notre collègue, contrôleur
d'octroi, et il adresse à la famille les vives et res-
pectueuses condoléances de la Société.
^ 14 —
M. Levéel a fait déposer sur le bureau une jolie
campanule peu connue, le Campanula istriana, à
rameaux florifères retombants, tout indiqué pour
suspension .
M, le Président traduit à nouveau l'opinion géné-
rale en rappelant le succès complet remporté par
notre Exposition des 21-23 Juin, et il en reporte le
mérite, tout d'abord sur nos habiles et dévoués hor-
ticulteurs et maraîchers-primeuristes, professionnels
ou amateurs, et sur tous ceux qui ont contribué à sa
bonne organisation. Aux noms qu'il a cités lors du
banquet du 21 Juin, il a, dit-il, le devoir d'ajouter
ceux des Sociétaires qui se sont signalés depuis ce
moment; en particulier M. Le Carpentier, président
de la Commission des billets d'entrée et de la tom-
bola, et ses collaborateurs : Madame Dorange et
\[iies Pardaillan, MM. Ondedieu, Dorange, Désiré
Truffert, Postaire, Le Dérubey, Lavieille, Peck,
Doucet, Jules Lecarpentier ; puis MM. Levéel et
Dépinée, chargés de l'achat des plantes de la tom-
bola, et enfin M. Mahieu, secrétaire, dont le zèle et
l'activité se sont étendus chaque jour à toutes les
parties de l'Exposition.
La parole est ensuite donnée à M. F. Macé, secré-
taire-adjoint, pour la lecture de son rapport sur
l'ensemble de l'Exposition. Ce rapport, très détaillé
et fort élégamment écrit, obtient un vif succès. Il
est chaleureusement applaudi et sera inséré au pro-
chain Bulletin de la Société.
M. Mahieu, secrétaire général, donne ensuite lec-
ture du palmarès, et, à l'appel de son nom, chacun
des lauréats, salué par de vifs applaudissements,
vient recevoir des mains du Président, les diplômes
et autres récompenses décernées par le Jury, les
dames patronnesses ou le Bureau de la Société.
La séance étant fort chargée, la lecture d'un article
du Petit Jardin, recommandé par M. Levéel, et celle
— Io-
des notes mensuelles prises par M. Le (irin sont
renvoyées à la prochaine séance.
Sont admis neuf [Membres nouveaux, et il est pro-
cédé au tirage au sort, entre les Membres présents,
des plantes de la tombola qui n'avaient pas été
réclamées.
Séance du 3 Août
48 Membres présents.
M. le Président rappelle la mort récente et subite
de M. Casimir Adam, Tun de nos Membres les plus
sympathiques et les plus dévoués.
Les respectueuses et très vives condoléances de
la Société sont adressées à Madame Adam et à la
famille.
M. Corbière donne lecture d'un intéressant article
du Petit Jardin, qui lui avait été signalé par M, Levéel
et qui est relatif à la culture très recommandée des
rhododendrons à fleurs de lis, très beaux et délicieu-
sement odorants. L'auteur de l'article est M. Mottet,
ancien chet des cultures expérimentales de la maison
Vilmorin-Andrieux, horticulteur fort distingué, qui
a bieu voulu proposer de venir à Cherbourg le
Dimanche 24 Août prochain, faire, à l'intention de
la Société, une conférence sur les glaïeuls. Cette
nouvelle est accueillie avec une grande satisfaction.
La conférence de M. Mottet aura lieu à 10 heures
du matin, et il est décidé que, vu l'exiguité de notre
salle de réunion, le grand salon de l'Hôtel-de-Ville
sera demandé à M. le Maire.
A l'occasion du passage à Cherbourg de M. Mottet,
M. Favier recevra avec plaisir dans sa propriété de
la Fauconnière, l'après-midi du 24 Août, les Socié-
taires qui désireront la visiter ; il est vivement
remercié de cette gracieuseté.
— 16 —
Lecture est ensuite donnée des rapports suivants :
l*' de M. Chrétien, sur l'exposition de Valognes,
à laquelle il avait été envoyé comme délégué de la
Société, le 13 Juillet dernier;
2" de M. F. Macé, sur la visite, le 28 Juin, des
cultures de roses de MM. Dorange et Nicol, qui
ont été un enchantement pour les visiteurs ;
3° et enfin de M. Mahieu, secrétaire général, sur
les visites des jardins ouvriers les 5 et 6 Juillet.
Sont déposés sur le hureau : un superhe navet
de 2 k. 50 gr., semé le 14 Avril dernier et une belle
pomme de pigeonnet blanc, présentés par M. Th.
Adam ; des rameaux fleuris de genêt d'Espagne
(Spartium junceum) de Budleia variabilis et d'Achillea
Ptarmica à fleurs doubles, dont MM. Adam, Mahieu
et Messent désiraient respectivement connaître les
noms.
M. Le Grin donne lecture des notes prises par lui
dans les dernières publications reçues. De chaleu-
reux remerciements lui sont adressés, ainsi qu'aux
divers rapporteurs ou présentateurs; un nouveau
membre est admis, puis la séance est levée, après
la distribution, par la voie du sort, des plantes
achetées.
Séance du 7 Septembre
57 Membres présents.
M. le Président rappelle le succès de l'intéres-
sante conférence sur les glaïeuls faite le 24 août par
M. Mottet, et il remercie à nouveau, non seulement
le distingué conférencier, mais tous ceux qui ont
contribuéà son succès, en particulier la Municipalité
de Cherbourg pour le prêt gracieux du (irand Salon
de l'Hôtel-de-Ville, et M. Levéel, dontl'intervention
et le dévouement ont été très précieux.
De vifs remerciements sont également adressés à
M. Favier qui, dans l'après-midi du 2i août, a bien
— 17 —
voulu recevoir dans sa magnifique propriété de la
Fauconniers les 126 Membres de la Société qui s'y
pressaient émerveillés.
M. le Président exprime les profonds regrets
causés par la mort toute récente de iM. le comte de
Tocqueville, depuis 20 ans membre correspondant
de la Société et qui nous fit, à deux reprises, les
honneurs de son beau domaine. De très respectueuses
condoléances sont votées à l'adresse de Madame la
comtesse de Tocqueville et de sa famille.
M. le Président fait connaître, aux applaudisse-
mentsde l'Assemblée, quenotre sympathique collègue
M. Gottin, maraîcher -primeuriste à Tourlaville,
vient d'être promu Chevalier du Mérite Agricole.
Lecture est donnée de deux intéressants rapports,
qui figureront au prochain Bulletin :
1° de M. Levéel, sur l'Exposition Horticole du 6
juillet 192i, à Saint-Pierre-sur-Dives, où il s'était
rendu comme délégué de la Société ;
2° de M. V. .Macé, secrétaire-adjoint, sur la visite
faite le 2i août à la propriété de M. Favier.
Il est également donné lecture d'une lettre de
notre collègue M. Nicol, rosiériste fort distingué,
sur les avantages qu'il y a de ne pas cultiver des
plantes bulbeuses, glaïeuls ou autres, au pied des
rosiers.
Sont déposés sur le bureau les apports suivants :
1° de M. Trohel, deux superbes grappes de raisin
de 800 gr. chacune, qu'il croit être du Poster, mais
qui seraitplutôt, pour 5l. Gosselin, du Chi'd of Hall ;
trois énormes pieds d'Escarole verte bouclée^ obtenus
grâce à l'emploi d'engrais chimiques, et un bouquet
de belles Reines-Marguerites, dont la vigueur est
due aux mêmes engrais.
2" de M. Adam, une belle poire du William-
Duchesse et une autre dont il désire connaître le
nom : pour M. P. Gosselin, cette dernière doit être
la variété Triomphe de Vienne.
— 18 —
3" de i\I. Chrétien, un groupe de magnifiques
Dahlias ayant figuré à la dernière Exposition de
Paris : Madame Christian Sheid, à fleurs rouge
écarlale et revers jaune, et Belgica^ carmin foncé,
ces deux variétés très florifères.
A° de M. Louis, un rameau d'un arbuste acclimaté
au Nardouët, dont il désire connaître le nom. MM.
Favier et Corbière déclarent que c'est un Caroubier
(Ceratonia siliqua).
5° de M. Ondedieu,une inflorescence d'une plante
très robuste, à longues feuilles épineuses : c'est un
Eryngium, dit M. Corbière.
Il est donné connaissance d'une note officielle qui
annonce qu'une Exposition générale et internatio-
nale de matériel et d'outillage agricole et horticole
se tiendra à Paris, fin janvier 1925.
M . Le Grin donne lecture des notes prises par lui
dans les dernières publications reçues ; un Membre
nouveau est admis, puis la séance est levée après la
distribution, par la voie du sort, de plantes achetées,
de poires provenant du jardin de la Société et de
Dahlias offerts par M. Chrétien.
Séance du 5 Octobre
89 Membres présents.
Sont déposés sur le bureau les apports suivants :
1° de M. Decourtye, une grappe de beau raisin
noir, de la variété « Black Alicante » d'après M.
P. Gosselin.
2° de M. Trohel, une coursonne portant cinq
belles grappes de raisin blanc « Précoce de Saumur » ;
quatre poires « Général Tottloben », une poire de
(( Beurré magnifique » et quatre de « Doyenné du
Comice ».
P)" de M. Levéel, deux magnifiques pommes «Sans
pareille » [Peasgood Nonsuch) ;
— 19 —
4*^ de M.Th. Adam.qualresLipepbeschrysanthèmes
(Kelly, Undaunted^ Edith Cawell, Li/j:/o)'d) ; qimire
belles pommes, dont deux « Calville de Bade » et
deux « Sans pareille » ;
5° de M. Ondedieu, un rameau fleuri d'arbousier
[Aï' bu tus une do) ;
6" do M. Mahieu, une branche de Symphorine
(Symphoricarpos raceinosa) en fruits, arbuste origi-
naire de l'Amérique du Nord;
7° de M. Dorange, un bégonia Rex « Souvenir du
Président Garnot », à propos duquel il donne d'in-
téressants renseignements sur la multiplication des
bégonias par bouturage d'une simple feuille ; puis
une belle rose rouge teintée d'orange provenant
d'une greffe en écusson faite par lui il y a deux
mois.
Sur une demande de M. Le Grin, relative au
moyen d'obtenir des hortensias bleus ^ M. Kavier
fait connaître qu'il faut une terre non seulement
ferrugineuse, mais exempte de tout calcaire.
Lecture est donnée d'un article du journal Le
Bulletin des Halles, sur les chancres du pommier et
la présence du champignon iY(?c^/7'« ditissima, article
recommandé par un sociétaire et au sujet duquel
M. Corbière fournit d'intéressants renseignements.
M. Le Grin donne lecture des notes prises par
lui en dépouillant les publications reçues ; sont
admis sept Membres nouveaux, dont une dame
patronnesse ; puis il est procédé au tirage par la
voie du sort, des plantes achetées pour la loterie,
(Je poires du jardin de la Société, des chrysanthèmes
offerts par M. Adam et du raisin otfertpar M.Trohel.
Finalement, M. le Président annonce que, vu
l'exiguité de la salle et le nombre des sociétaires
présents aux séances, il priera M. le Maire de nous
accorder à nouveau le prêt de l'une des salles de
l'Hôtel de Ville.
— 20 —
Séance du 2 JNovembre
77 Membres présents.
M. le Président exprime les vifs remerciements
de la Société à 1 adresse de M. le Maire, qui veut
bien à nouveau nous donner l'hospitalité à l'Hôtel
de Ville, vu l'exiguité de notre salle de réunion.
11 rappelle le décès de M. Gavron, Officier du
Mérite Agricole, horticulteur émérite, notre collègue
depuis 1878, disparu à l'âge de 74 ans ; il adresse
les respectueuses condoléances de la Société à
M™*^ Gavron et à ses enfants.
La nouvelle du décès de M. Gallet, négociant,
venant d'être apprise en séance, M. le Président
exprime également les regrets et les condoléances
de la Société pour la famille du défunt.
M. Gorbière annonce le magnifique succès que
vient de remporter à Paris, à l'Exposition Générale
des Chrysanthèmes, M. Ghrétien, notre distingué
horticulteur. Ayant pris part à quatre concours, il a
obtenu quatre récompenses : une médaille d'or pour
100 fleurs coupées en 75 variétés ; deux grandes
médailles de vermeil, dont l'une pour six fleurs d'une
même variété, et l'autre pour la coupe des chrysan-
thèmes ; enfin, une médaille d'argent pour le
concours uniflore de la plus belle fleur de l'Expo-
sition.
Les applaudissements de l'Assemblée souhgnent
ce résultat des plus remarquables.
11 est ensuite procédé, suivant l'article 11 des
statuts, à la désignation d'une Gommission de trois
Membres chargés de la vérification des comptes du
trésorier. Sont élus : MM. Jeanne, Bouin, Gatherine,
avec M. Marest comme suppléant.
A la demande de M. Pardaillan, M. Corbière
donne connaissance d'un article intéressant du
journal Le Petit Ardennais, sur une exposition de
champignons qui a eu lieu, avec beaucoup de succès,
<0]
à Charleville. A ce sujet, M. Uoljlot demande si, à
la Société, quelqu'un pourrait donner des rensei-
gnements sur les bons et les mauvais champignons.
M. Corbière répond (ju'il est toujours à la disposi-
tion de toutes les personnes qui voudront bien
s'adresser à lui. Comme it l'a annoncé déjà l'an
dernier, on le trouvera tous les lundis et vendredis
matin, (!.• 1) heures à midi, au Musée d'Histoire
Naturelle (Parc Liais).
Sont déposés sur le bureau les apports suivants :
1° de M. Gallis, un panier de superbes poires : le
Lectier, 345 et 100 gr. ; Beurré Bachelier, 440 et
450 gr. ; Charles Furst, 450 et 510 gr. ; Professeur
Bazin, 520 gr. ; Doyenné du Comice, 560, 565 et
590 gr. et Président Roosevelt, 730, 780 et 835 gr.
2^ de M. Sourice, deux beaux chrysanthèmes
obtenus par lui, n'ayant pas encore figuré dans le
commerce, et qu'il a nommés Madame Renée Sourice
et Reine Normande ;
3" de M. Th. Adam, deux superbes inflorescences
de chrysanthèmes, des variétés Louisa Pockett et
Pulling; une poire Président Roosevelt de 620 gr. ;
deux pommes de Reinette du Canada de 950 gr.
chacune, et enfin une grappe de raisin Black Ali-
cante pesant 530 gr. ;
4" de M. Levéel, deux pommes Reinette Lands-
berg et Calville Saint-Sauveur, et une poire de
Tongres ;
5° de M. xMessent, deux belles pommes Jeanne
Hardy ; deux grappes de raisin Chasselas Perrier, à
très petits grains, par manque de fécondation (dit
M. Gosselin), et deux rameaux d'un arbuste très
élégant, qui est le Pittosporum Mayi ;
6*^ de M. Mahieu, un jeune Sparmannia a f ricana^
joli arbuste pouvant supporter le plein air à Cher-
bourg ;
7° de M. Dorange, une poire provenant d'un arbre
vendu sous le nom évidemment erroné de « Jeanne
— 22 —
tion morale et financière de la Société en 1924,
situation qui est excellente. M. Corbière dit qu'une
d'Arc » ; mais le nom exact ne peut être indiqué à
la simple vue d'un fruit ;
8° de M. Lambert, un fraisier de la variété
« Aurore », ofîrant à la fois des fleurs et de jeunes
fruits. Ces derniers achèveront peut-être de mûrir
en serre, croit M. Gosselin.
Des graines de Phormium tenax, provenant du
jardin de la Société sont distribuées aux amateurs.
La Société, invitée par M. Hochet à visiter ses
chrysanthèmes, ee rendra, après la séance, impasse
Gouberville.
M. Le Grin donne lecture de ses notes prises dans
les pubhcations reçues ; puis est proclamée une
nouvelle dame patronnesse et sont élus cinq nou-
veaux membres titulaires ; enfin la séance est levée
après la distribution, par la voie du sort, des plan-
tes achetées.
Séance du 7 Décembre
68 Membres présents.
M. le Président exprime les regrets causés par la
mort récente de M. Koumar, membre très assidu
aux séances.
■ M. NicoUet annonce que M"^'^ Lecouflet-Dodeman
expose en ce moment, chez M"' Magne, une remar-
quable collection d'aquarelles florales, dont il fait
un vif éloge. M. le Président dit qu'il connaît depuis
longtemps le beau talent de M'"*^ Lecouflet-Dodeman
et il engage, de son côté, les Membres de la Société
à visiter cette exposition, qui ne peut manquer
d'être fort intéressante.
Il est donné lecture des rapports suivants, tous
unaniment applaudis :
1" de AL Bouin, qui, au nom de la commission
de vérification des comjttes du trésorier, félicite
1res justem(>nt AL Frigout de sa'boinie gestion.
2" de M. Mallieu, secrétaire général, sur la situa-
— 23 —
bonne part de celte prospérité est due au dévoue-
ment et à l'activité du secrétaire qui, dans son rap-
port, n'a oublié que lui-même.
3° de M. F. Macé, sur la visite faite par la Société
le 2 Novembre dernier aux remarquables cultures
de chrysanthèmes de M. Hochet.
M. le Président donne ensuite connaissance des
récompen-es qui ont été accordées par le Bureau et
les Commissions pour apports aux séances en 1924,
MM, Th, Adam, Trohel et (Jallis reçoivent chacun
un diplôme d'honneur et un objet d'art ; MM.
Chrétien et Lemerre un diplôme d'honneur.
Les apports suivants sont déposés sur le bureau :
1° de M. Th, Adam, deux chrysanthèmes greffés
sur anthémis, de la variété Louisa Pockett, arvec
sport d'un beau jaune ; une poire, le Lectier, pesant
350 gr. ; deux grappes du raisin Gros Colman, en
parlait état et six betteraves blanches, très délicates,
offertes pour la loterie.
2" de M. Gallis, un groupe de chrysanthèmes
blancs Louisa Pockett, avec un joli sport nouveau
à fleurons mauve tendre, qu'il compte bien fixer et
multiplier l'an prochain.
3*^ de M. Lemerre, au nom de M, Postel, horti-
culteur, un bouquet de chrysanthèmes uniflores, de
dix variétés des plus intéressantes, et, en outre,
deux hampes avec feuilles de V Anthuriiun impériale
et quelques rameaux fleuris d'un beau Pleroma, de
la famille des Mélastomacées,
M. Gosselin, empêché d'assister à la séance,
annonce, par lettre, qu'il fera dimanche prochain
14, à 10 heures, au jardin de la Société, passage
des Jardins, un cours sur la taille de la vigne,
M. Le Grin donne lecture des notes prises par
lui dans les publications reçues ; cinq membres nou-
veaux sont admis, puis la séance est levée, après
le tirage au sort de la tombola.
Le Secrétaire,
Em. MAPIIEU
ego gSo 6gO<^GSo GgO GgO
•^•Z^ ■V^C_^^-^ \w^Ç_:^':--' f ^*^' J >«^C:^':;-«' >^-(- jT^^ V/C^I^î.^
RAPPORT
sur la situation financière et morale de la Société
en 1924
-♦<»«>-«<
Cherbourg, le 7 Décembre 1924
Messieurs,
Conformément à l'article 12 de nos statuts, nous
avons l'honneur de vous présenter ci -dessous les
renseignements relatifs à la situation financière et
morale de la Société.
Du rapport de la Commission de vérification des
comptes du Trésorier, qui vient de vous être lu et
que vous avez approuvé de vos applaudissements
unanimes, il ressort que, du 5 Décembre 1923 au
15 Novembre 1924, espace compris entre les deux
dernières vérifications,
les Recettes ont été de 9.751 fr. 71
et les Dépenses de 9.290 55
soit un restant en caisse de . . 461 fr. 16
Auxquels il y a lieu d'ajouter :
1° la Subvention de la Ville de
Cherbourg 500 fr.
2° celle de l'Office agri-
cole du départe- ^ 700 00
ment de la Manche,
pour cours de taille
d'arbres fruitiers. . 200 Ir.
qui ne nous ont pas encore été
mandatées.
Soit 1.161 fr. 16
— 25 —
Mais nous avons encore à liqui-
der, d'ici la tin de l'année, quelques
dépenses s'élevant ensemble à en-
viron .... 230 00
Nous aurons doue en caisse au
31 Décembre 192i 931 fr. 16
alors qu'au 31 décembre précédent, nous n'avions
que 009 fr. 42.
C'est un résultat excellent, car, malgré nos
dépenses de l'Exposition du mois de juin dernier,
qui s'élevaient à elles seules à 5.922 fr. 20, nous
n'avons pas, comme cela a lieu très souvent, faute
de fonds, à reporter à l'année suivante le paiement
de certaines dépenses.
Ce résultat est dû, évidemment, à l'augmentation
du montant de la cotisation annuelle, qui a été
porté de 5 à 10 fr. en 1921 et a ainsi procuré une
plus value de 1800 francs dans les recettes.
Nous aurions pu craindre, un moment, que cette
augmentation du chiffre de la cotisation n'amenât
une diminution sensible du nombre de nos membres,
mais il n'en a rien été, puisqu'au l*"" Octobre 1924,
nous avions encaissé 374 cotisations contre 389 en
1923 et, qu'à l'heure actuelle, nous sommes 392,
en ajoutant aux 374 indiqués ci-dessus les 18 socié-
taires admis dans le 4^ trimestre, qui, en vertu de
l'article 3 de nos statuts, ne paient pas de cotisation
pour l'année courante.
Ces chitfe'es ont leur éloquence, ils montrent que
notre situation financière est de plus en plus pros-
père et ce, grâce à l'intérêt que les sociétaires, dont
le nombre s'accroît sans cesse, portent à la Société
où ils assistent de plus en plus nombreux aux séan-
ces. Aussi sommes-nous obligés à nouveau à tenir
ces séances à l'ilotel de Ville, où M. le Maire conti-
nue à bien vouloir nous accorder l'hospitalité.
2Ô
Les apports aux séances {/leurs et fruits) devien-
nent de plus en plus beaux et plus importants; ils
sont dotés de très jolis prix en fin d'année.
Les communications diverses, les comptes rendus
mensuels de M. Le Grin, le choix que sait faire
M. Dépinée dans ses achats de plantes, sont égale-
ment des sujets d'intérêt auxquels s'ajoute celui de
posséder un Président aimable, courtois et dévoué,
et qui met, avec une grâce parfaite, ses précieuses
connaissances au service de tous et de chacun.
Malgré la préparation de notre magnifique Expo-
sition de Juin dernier, dont notre dévoué, érudit et
aimable collaborateur, M. F. Macé, secrétaire-ad-
joint, a fait un compte- rendu très intéressant qui
nous a été lu en séance, la Société n'en a pas moins
poursuivi le cours de ses travaux ordinaires.
Nos deux jardins, sous la direction de M. Dépinée,
ont été entretenus avec soin par notre jardinier,
M. Burnel, homme très consciencieux, qui connaît
parfaitement son affaire. Dans celui de l'impasse
des Jardins, notre collègue, M. P. Gosselin, qui a
succédé au regretté M. Piard, a fait des cours fort
intéressants d'arboriculture, qui ont été très suivis.
Sous son action énergique, la cochenille a complè-
tement disparu de notre serre et nous y avons
récolté d'excellent raisin.
Gomme d'usage, la Société a visité les jardins
ouvriers, pour lesquels elle a décerné des médailles
et de nombreux diplômes; il vous a été donné lec-
ture du compte-rendu de ces visites.
Divers jardins ou propriétés ont été également
visités ; on trouvera, dans notre prochain Bulletin,
les comptes -rendus de ces visites toujours si inté-
ressantes, et, en particulier, celle de la belle pro-
priété de notre sympathique collègue, M. Favier,
à la Fauconnière, où se pressaient 12(^ Sociétaires,
sous la conduite do notre cher Président. Ge chilTre
se passe de commentaires.
97
Trois expositions liorlicules ont eut lieu cette
année dans notre région : à Saint-Pierre-sur-Dives,
à Valognes et à Gaen, où MM. Levéel, Chrétien et
Cavron avaient été délégués pour représenter la
Société. Les comptes -rendus de ces expositions
ont été lus en séance par les délégués, sauf celui
de M. Cavron, qui, tombé malade peu après sa
rentrée et aujourd'hui décédé, n'a pu nous le
procurer, à notre grand regret.
Une intéressante conférence sur les glaïeuls a été
faite le 24 août dernier, à THotel de Ville, par M.
xMottet, chef des cultures expérimentales de la mai-
son Vilmorin-Andrieux et C'", et un extrait de cette
conférence sera publié dans notre prochain Bulle-
tin.
Deux sociétaires, Madame Renault, dame patron-
nesse, veuve de notre ancien et regretté Président,
et M. Noyon, bibliothécaire depuis de nombreuses
années, ont reçu chacun une médaille commémo-
rative à l'occasion du 50^ anniversaire de leur entrée
dans la Société.
Nous avons appris avec le plus vif plaisir, que
M. Cottin, maraîcher-primeuriste, avait été nommé
chevalier du Mérite agricole et que M. Favier, sur
la proposition de M. Bois, professeur au Muséum,
avait reçu une médaille d'argent de la Société
Nationale d'Acclimatation à la suite de la visite faite
à sa propriété, en août 1923, par la Société Botani-
que de France.
Gomme les années précédentes, nous avons mal-
heureusement à déplorer le décès de plusieurs de
nos membres : MM. Rauch, chef de bataillon en
retraite ; Diguet François, commis principal des
Postes et Télégraphes en retraite, beau -père de
notre dévoué collègue, M. Dorango ; Adam Casimir,
mécanicien principal de la Marine, en retraite; le
comte de Tocqueville, membre correspondant ;
Cavron, horticulteur; Gallet, ancien négociant;
Koumar, propriétaire.
En résumé, la situation de notre Société, qui est
une des plus nnciennes de la localité, alors qu'elle
compte plus de quatre-vingt ans d'existence, est
excellente, grâce à la grande cordialité et à la par-
faite entente qui régnent entre tous les sociétaires
et le Bureau, au concours dévoué qu'elle rencontre
de toutes parts et, enfin, à l'excellente direction de
son savant, distingué et infatigable Président.
Le Secrétaire,
E. MAHIEU
f
COMPTE-RENDU DE LA VISITE
DES
Jardin S deNKDorange.et'Ni col
LE 28 JUIN 1924
Le samedi 28 juin, à 5 heures du soir, une délé-
gation composée de MM. Corbière, Le Grin,
Dépinée, Favier, P>igout et Macé s'est rendue
d'abord chez M. Dorange, G6, rue Hélain, pour
constater sur place les résultats obtenus par ce
rosiériste réputé, si souvent apprécié pour ses
apports aux séances de la Société d'Horticulture.
L'accueil fut tel qu'on pouvait l'espérer d'un jeune
ménage dont l'aménité est bien connue.
Dans un jardinet de dimensions modestes, nous
pûmes constater que toute place disponible avait
une adaptation adéquate ; à l'entrée, deux belles
toufïes d'hortensias, l'un d'un blanc pur, l'autre
rose corail. Tous les murs servent d'appui et d'abri
à des poiriers en espalier, d'espèces choisies, à des
rosiers grimpants, à des mimosas, à de nombreuses
plantes : calcéolaires, dragonniers, lilas, bambous.
Un frêne pleureur, sous son compatissant parasol,
favorise l'exubérance d'un rosier grimpant à grande
végétation.
Mais ce qui sollicite par dessus tout notre atten-
tion, ce sont précisément les rosiers, ces rosiers
qui ont fait la réputation du maître de céans. Ils
occupent le centre du jardin, en deux massifs
_ 30 —
plantés de hautes tiges. Le groupe des Pernetiana
semble surtout avoir mérité les faveurs du maître et
la liste en serait très longue ; citons, au hasard :
M'"^ Edouard-Herriot,qui ne permettrait à aucune
autre d'occuper le premier rang, fut, en 1914, dit
l'historien, titulaire de la coupe du Daily Mail (prix
de Bagatelle). Noblesse oblige.
Viennent ensuite : Souvenir-de-Georges-Pernet,
dans sa robe rouge d'Orient, tière de la médaille
d'or remportée en 1921 ;
Souvenir-de-Claudius-Pernet, dont les pétales,
jaune soleil, résistent aux ardeurs caniculaires.
(Encore une lauréate de Bagatelle) ;
Arthur-Goodwin, orange cuivré;
Constance, jaune de Cadmium (autre prix de
Bagatelle) ;
Indépendance-Day, couleur flamme, pétales or,
lavés d'abricot orange ;
Juliet, la rose populaire, rouge rosé, revers
vieil or ;
Los Angeles, Lyon-Bose, Willowmère, etc.
Dans les autres groupes, je citerai au hasard :
Captain-Ghristy, M"^" Isaac-Pereire, Souvenir-de-
la-Malmaison, .\larie-d'Orléans, Frankarle-Druski,
Bichmond, x\bel-Chatenay, George-Dickson, etc.
Je ne saurais, sans fatiguer, prolonger une
énumération de noms pompeux qui ne sont rien
auprès de la pompe des sujets qui les portent et
qu'il faut avoir vus.
Gomment, après avoir parlé de la reine du jardin,
pourrais-je ramener votre attention sur des sujets
de moindre envergure ? Pourtant, un troisième
massif s'offre très gracieusement à nos regards avec
sa bordure de viola cornutn, ses fuchsias cultivés
en pot, ses lupins blancs, roses et bleus, ses del-
phinium et ses cam[)anules à feuilles de pêcher.
M. Dorange, qui tire parti de tout dans son home,
a su utiliser un appentis pour y créer une serre. Là
-- 31 —
encore, l'exiguité du l(3cal n'empêiîhe ni la profu-
sion des piaules, ni le plantureux développement
de vignes qui promettent une agréable vendange.
M. et M"^'' Dorange reçurent des compliments
qu'une vieille sympathie et une réputation bien
établie de rosiéristes rendaient plus expansifs.
La délégation partit ensuite pour le n'' 14 de la
rue Saint-Sauveur, chez notre sociétaire, M. Nicol.
Nous étions prévenus que nous verrions là quelque
chose de très intéressant et cette attrayante pers-
pective nous fit gravir, pour ainsi dire à notre insu,
la pente si ardue de la rue des Ormes. Nous en
fûmes récompensés.
Je n'insiste point sur l'accueil fort aimable que
nous firent les maîtres de l'Eden oii nous venions
de pénétrer. L'accueil des roses nous subjugua par
dessus tout. Et il v en avait des roses !...
Le jardin de i\l. Nicol n'a qu'une superficie assez
réduite, de 100 à 150 mètres carrés environ; mais
là encore, pas un pouce de terrain n'est perdu. Les
allées sont réduites au strict nécessaire, mais si
propres, si bien bordées de tuiles arrondies si bien
pavées de carreaux lavés (on les croirait cirés) !
Dans des massifs dessinés au compas, les rosiers
se pressent, les uns contre les autres, symétriques
et si pareils comme forme et comme taille î C'est le
royaume rêvé de l'égalité et de la fraternité. 11 ne
s'agit, bien entendu, que de rosiers.
Vue de l'entrée, d'où l'on domine le jardin qui
descend en pente douce, cette forêt multicolore de
roses en plein épanouissement, dont les teintes
riches, somptueuses en des pétales qu'illuminent les
rayons du soleil en son déclin, donne l'impression
de l'enchantement. Je ne pense pas qu'il y ait à
Cherbourg, ce Nice du Nord, un autre jardin
comme celui de M. Nicol.
Nous avons suivi l'Alcinous de ces merveilles, qui
— 32 —
nous les a nommées, décrites, analysées, avec
l'amour d'un père pour sa progéniture.
11 me pardonnera de n'en donner ici qu'une fort
incomplète nomenclature, Gomment les citer toutes,
alors que la collection de M. Nicol ne comprend
pas moins de 300 sujets, des variétés les plus
remarquables ?
Citons parmi les hybrides :
Hugh-Dickson, cramoisi éclatant;
Reine-des-Neiges, blanc pur.
Parmi les thé :
Lady-Plymouth, de Alex. Dickson, ivoire foncé ;
Madame de Watteville, de Guillot, 1883, blanc
bordé de rose ;
William-Smith, de Smith, 1908, blanc crème
teinté rose ;
White-Maman-Gochet, de Gook, 1897, blanc ;
Parmi les hybrides de thé :
Amateur-Teyssier, blanc, centre jaune, de Gamon,
1899 ;
Admiral-Ward, rouge cramoisi, de Pernet, 1915;
Antoine-Rivoire, blanc carué ; Aspirant-Marcel-
Rouges ;
Bénédicle-Séguin ; Ghâteau-de-Glos-Vougeot ;
Franklin ;
Madame-Edmond-Rostand ; Madame-Segond-
Weber ; M''^ Sam- Ross, etc., etc.
Parmi les rosiers Pernet :
Etoile-de-feu, rouge saumon et corail, de Pernet,
1921 ;
Souvenir-de-Georges-Pernet; Glambing; Madame
Herriot ; Indépendance-Day ; Reinhard-Radecker ;
Los-Angelès ; Constance; Kingma, etc., etc.
— 33 —
Et chacune de ces roses nécessiterait une des-
cription pour laquelle la palette enchantée d'un
Loti se trouverait impuissante.
Le jardin de M. Nicol est bien une roseraie, et si
intéressantes que soient les autres plantes, fleurs et
arbustes qui servent de cadre au tableau du rosié-
riste, il serait malséant de les évoquer ici.
Tous les compliments que reçut M. Nicol ne
furent qu'un faible hommage rendu au goût et à la
patience d'un artiste.
Le Secrétaire Adjoint,
F. MAGE
|u-^®®i^:a.
d(i la Visite d(is Jardins Ou\)ria'S
par les Membres du Bureau, les 5 et 6 Juillet 1924
(Lu à la Séance du 3 Août IÇ24)
Sur la demande de M. le Vice- Président de la
Commission administrative du Bureau de Bienfai-
sance, les membres de cette Commission, accom-
pagnés d'une délégation de la Société d'Agriculture
et de la Société d'Horticulture de Cherbourg, ont,
comme d'usage, procédé à la visite des Jardins
Ouvriers, situés à la Fauconnière, à l'Amont-Quen-
tin et rues Gambetta et Saint-Sauveur, à Octeville ;
visite qui a eu lieu les 5 et 6 Juillet 1924.
Les trois délégations étaient ainsi composées :
Pour le Bureau de Bienfaisance : de MM. Frigout,
Lemarié et Madame Féron ;
Pour la Société d'Agriculture : de MM. Lecou-
tour et Adam Casimir ;
Pour la Société d'Horticulture : de MM. Corbière,
F. Macé et Mahieu.
M. Jeannin, Directeur de l'Ofiice Agricole du
déparlement de la Manche, assistait également à
cette visite, à laquelle il s'est particulièrement inté-
ressé.
Avant de procéder aux opérations, la Commission
a désigné M. Mahieu, Secrétaire de la Société
d'Horticulture, comme Rnp}K)rteur et a décidé d'at-
— 35 —
triljiier les mêmes notes que précédemment, c'est-
à-dire :
Très bien. . 5
Bien ... 4
Assez-bien . 3
Passable . . 2
Médiocre . . 1
puis la visite à commencé dans Tordre suivant : (1)
Groupe de la Fauconnière fi^ champ). — Nous
avons eu le plaisir de constater une certaine amé-
lioration par rapport à 1923, oij les notes attribuées
étaient : 6 bien et 17 assez-bien, alors que 1924
accuse 6 très-bien, 14 bien et 6 assez-bien pour 140
parcelles visitées.
Groupe de la fauconnière (/^'' champ). — Situa-
tion à peu près la même que celle de 1923 qui don-
nait : 1 très-bien, 1 bien et 7 assez-bien ; c'est-à-dire
1 très-bien de plus et en tout 9 bonnes notes pour
14 parcelles visitées.
Groupe de l Amont-Quentin. — Amélioration sur
1923 où nous comptions : 15 bien et 37 assez-bien,
alors que 1924 donne : 2 très-bien, 23 bien et 37
assez-bien, soit un total de 62 bonnes notes pour 82
parcelles visitées.
Groupe Le Goupil . — Situation à peu près la
même que celle de Tannée dernière où les notes se
répartissaient ainsi ; 1 très-bien, 24 bien et 28 assez-
bien et cette année : 31 bien et 21 assez-bien ;
néanmoins le total des bonnes notes est respectable,
puisqu'il est de 52 pour 66 parcelles visitées.
Groupe d'Octeville. — Une amélioration sensible
t.'st à signaler. En effet, 1923, qui accusait 7 très-
bien, 23 bien et 24 assez-bien, s'efface devant 1924,
qui présente 8 très-bien, 30 bien et 16 assez-bien ;
(i) Nous nous bornerons à consigner les appréciations
générales et les conclusions de notre rapport, ne pouvant
reproduire ici la liste des 32S parcelles visitées, avec les
noms des occupants et les notes données à chacun d'eux.
36 —
soit un total de 5i notes supérieures sur 60 parcelles
visitées.
Groupe Saint-Sauveur. — Le mieux cultivé et le
mieux soigné de tous ; mérite même une mention
pour les p-ogrès réalisf^s sur l'année précédente.
Alors qu'en 19^3, on comptait : 6 très-bien, 16 bien
et 12 assez-bien, 1924 se chiffre par : 12 très-bien.
17 bien et 8 assez-bien; soit 37 bonnes notes sur 41
parcelles visitées.
Groupe Duhamel. -- Ce groupe n'en cède pas
beaucoup au précédent pour sa tenue et ses cul-
tures, qui sont soignées ; il montre même un certain
progrès par rapport à l'année 1923, dont les notes
se décomposaient ainsi : 3 très-bien, 15 bien et 16
assez-bien, alors qu'en 1924 nous avons : 7 très-
bien, 18 bien et 10 assez-bien.; soit 35 bonnes notes
sur un total de 35 parcelles visitées.
RÉSUMÉ. — Ainsi que les trois années précé-
dentes, 328 parcelles ont été visitées. Pour permet-
tre une comparaison avec ces trois époques, nous
avons établi le tableau ci-dessous, dont les chiffres
de la dernière année ont leur éloquence :
Très-bien
Bien
Assez-bien
Bassable
Médiocre
Jardins non cultivés, les
détenteurs ne les possédant
que depuis peu
Détenteurs de deuxjardins
et, comme tels, recevant une
cote moyenne
Totaux ,
1921
1922
1923
1924
17
12
18
32
100
128
100
134
112
98
141
105
30
45
40
20
13
0
1
8
8
5
2
4
30
34
20
19
328
:i28
328
328
— 37 —
Alors que le tableau comparatif de 1923 faisait
ressortir un relâchement par rapport à 1922, celui
de cette année, au contraire, accuse nne assez im-
portante amélioration, puisqu'une centaine de dé-
tenteurs voient leurs notes assez-bien en 1923 devenir
bien et môme très-bien en 1924. Ce résultat encoura-
geant démontre l'utilité de ces visites des jardins
ouvriers.
Seul le groupe de la Fauconnière, 1*^'" ciiamp,
continue à laisser à désirer, malgré les observations
de l'an dernier : les notes sont encore très faibles,
bien qu'elles aient été comme d'usage, forcées par
la Commission, ainsi que celles du 2^ champ, pour
tenir compte de leur éloignement du centre de la
ville et de leur altitude élevée.
Quant aux six autres Groupes, ils mériteraient
certainement les éloges de la Commission et eussent
été mieux notés si les cultures en étaient plus
variées ; mais, dans beaucoup de parcelles, on ne
trouve que la pomme de terre, ou à peu près. Nous
devons cependant dire que nous avons constaté un
mieux sensible à ce sujet cette année, et même
certains détenteurs ont joint l'agréable à l'utile, en
égayant leurs jardins de quelques fleurs.
Une ombre figure malheureusement à ce tableau :
la pomme de terre, qui constitue un aliment de
première nécessité, est, à peu près partout,
atteinte de la maladie cryptogamique causée par
le Phytophtora infestans ; aussi, regrettons-nous
vivement que le conseil plusieurs fois donné de
l'emploi préventif de bouillies cupriques, n'ait pas
encore été suivi.
CONCLUSIONS. — La Commission adresse ses
vifs compliments aux détenteurs des jardins qui
ont rivalisé d'ardeur pour arriver à un résultat
qui leur fait honneur, et la Société d'Horticulture se
fera un plaisir de remettre, cette année, ainsi qu'elle
— 38 —
Ta fait précédemment, un diplôme à tous ceux qui
ontol)tenu les notes très-bien et bien.
En outre, à l'occasion de sa 34^ Exposition et
pour encourager les travailleurs, la Société remettra
également les récompenses ci-après à ceux qui ont
obtenu le plus grand nombre de points ces trois
dernières années :
Une Médaille en argent du Ministre de l'Agriculture :
AuBRY Louis (i5 points, le maximum);
Une Médaille de bronze du Ministre de l'Agriculture :
MM. Colin Emile (14 points 1/2); Daniel-Fontaine
(14 points 1/2); Stenou Henri (14 points) ;
Une Médaille de bronze de la Société des Agriculteurs de
France : Quesnot Paul (14 points).
Cherbourg, le 6 Juillet 1924.
Le Rapporteur,
MAHIEU
t
COMRTE-RENDU
DE l_A
Oisitçdç la Ppoppîété dçfn.paûiep
{Le 24 Août 192^,)
Le dimanche 24 août, à 2 heures de l'après-midi,
126 Membres de la Société d'Horticulture firent
cortège au Président Corbière pour se rendre à la
« Fauconnière». Jamais pareille affluence ne s'était
produite en semblable circonstance.
Par des ruelles tortueuses et des rampes escar-
pées, la longue théorie qui, pour quelques-uns,
évoquait l'idée d'une procession champêtre, se
dirigea vers la propriété que possède notre sociétaire,
M. Favier.
Après la première grille qui, comme dans les
Contes des Mille-et-une-Nuits, s'ouvrit à l'injonction
du Président Corbière, on arriva devant un second
guichet plus mystérieux encore. Là, î'aimable M.
Favier nous réservait l'accueil de son typique
sourire.
Par un étroit et long couloir où, au-dessus de nos
têtes, les Hanes et les branches se mariaient d'un
mur à l'autre, nous débouchâment à l'orée du
(( Bois-Sacré », Comment, en cfiet, trouver un nom
mieux approprié pour cet asile des Muses ? Les
verdures, es (leurs et les plantes les plus variées
s'y sont donnés rendez-vous, venues de tous les
points du monde pour y vivre, y croître et s'y
épanouir à Teiivi dans la sollicitude et le recueille-
ment. Derrière le groupe des quatre éminents
botanistes que formaient MM. Corbière, Mottet (de
— 40 —
la Maison Vilmorin), Levéel et Favier, se pressaient
les sociétaires avides d'entendre leurs enseignements.
Mais les sentiers, trop étroits pour une telle foule,
ne permettaient qu'aux plus favorisés d'assister à
une joute scientifique qui allait durer près de trois
heures.
Tous les Gherbourgeois ont pu contempler, soit
des coteaux du Roule, soit de la route de Valognes,
la jolie propriété de « La Fauconnière ». Située à
flanc de coteau, à Tembouchure de la Divelte et
au seuil de la charmante Vallée de Quincampoix,
elle forme à elle seule un site qui sollicite le regard
et suscite l'envie. « M. Favier, disait quelqu'un tout
près de moi, a été heureux d'avoir un père ».
C'était un hommage dû à l'avocat distingué, au
juriste consommé dont le souvenir vit toujours au
Barreau de Cherbourg et rien n'eût pu être plus
agréable au cœur du fils qui lui a si éminemment
succédé. C'est, en effet, M. Favier, père, qui, vers
1868, fit l'acquisition des terrains, alors couverts
d'ajoncs, de ronces et de bruyères, dont il devait
faire, par sa laborieuse ténacité et son goût des
beautés naturelles, la charmante 'résidence que
nous allions visiter. Par ses soins la lande stérile fut
défrichée, les ajoncs firent place aux beaux arbres
que l'on y admire aujourd'hui et aux bruyères
succédèrent les plantes et les fleurs les plus délicates.
Des allées en méandres savants, furent tracées de la
base jusqu'au faîte de la colline et, à la partie
supérieure de celle-ci, l'habile propriétaire aménagea
une terrasse d'où, comme un hosannah, jaillit le
gracieux Gastel qui porte le nom de « La Faucon-
nière ».
M. Favier, fils, incontestablement, fut heureux
d'avoir un tel père, mais il est également juste
d'ajouter que M. Favier, père, qui voulut que son
œuvre lui survécut, eut le bonheur très grand d'avoir
un fils tel que le sien. Nous tous, qui avons pu, le
— 41 —
dimanche 24 août, voir et apprécier les richesses
florales et les admirables collections de plantes
innombrables qui font de « La Fauconnière » un
écrin scientifique, nous savons quelle est, après
celle du père, la part que le fils a prise dans cette
précieuse réalisation. Il faut même souhaiter — et
tout permet de l'espérer — qu'après les deux
premières, d'autres générations de Favier se suc-
cèdent dans cette admirable propriété pour conti-
nuer dans l'avenir l'œuvre du passé. Alors pourra
s'inscrire au frontispice de l'élégant belvédère le
reconnaissant distique du poète Ausone
« Salve, herediolum, majorum régna meorum,
Qtiod proavus , quod avus, qiiod pater excoluit » (')
C'est qu'en effet, l'œuvre commencée au siècle
dernier est de celles qui n'ont, pour ainsi dire, pas
de fm.
Si, dans cet asile privilégié, les plantes les plus
rares, les plus communes, les plus délicates, les
plus rustiques se côtoient et se mêlent ; si celles
qui vivent normalement sous Téquateur s'y épa-
nouissent à côté de celles qui ne craignent ni le
vent ni les hivers, c'est que, sans le secours
d'aucune serre, on a su préparer à chacune l'expo-
sition ou l'abri qui lui convient, car tout ici vit à la
belle étoile. Si les mimosa et les eucalyptus de toutes
variétés y atteignent des développements surpre-
nants et s'y couvrent de fleurs comme en ce moment,
c'est que les arbres de haute futaie : hêtres puis-
sants, chênes touffus, pins et sapins plantés il y a
un demi-siècle par le premier des Favier, les
(1) Salut, précieux héritage, séjour de mes ancêtres,
toi que mon bisaïeul, mon aïeul et mon père ont créé.
— 42 —
protègent contre les vents implacables venant du
large, contre la bise meurtrière de l'Est, ou contre
les ouragans chargés des embruns de l'Ouest.
Ailleurs, c'est l'ombre bienfaisante des lauriers,
des rhododendrons, des camélias, des chamerops,
qui abrite certaines plantes trop sensibles aux
rayons d'un soleil aux intermittentes ardeurs.
Il serait difficile d'énumérer ici les mille sujets
qui font de « La Fauconnière » un Musée botanique
de premier ordre, dont s'étonnent des savants
comme M. Perier, directeur du Muséum, et
M. Mottet, le disert et érudit conférencier que
nous entendîmes dimanche matin. Celui-ci n'a-t-il,
plusieurs fois au cours de sa visite, déclaré qu'il
était surpris et ravi de trouver là tel ou tel sujet
« unique en France » ! Que de fois ne s'est-il pas
extasié devant la puissance et la majesté de tel ou
tel arbre, pinus insignis ou phormium « le plus
beau qu'il ait jamais vu » .
Or, tout est beau à a La Fauconnière », depuis le
superbe pavillon qui la domine et d'où la vue s'étend
jusqu'à la limite du ciel et des eaux, enveloppant
dans un merveilleux panorama, la vallée de la
Divette, les hauteurs du Roule, le port de Cher-
bourg et la pointe du cap Lévy, jusqu'aux jardins
potagers qui l'escortent à droite et à gauche et aux
trois petites prairies qui lui font comme trois points
de lumière à chaque aile et à la base. Dans le parc
qui l'enserre, les cistes aux riches floraisons et aux
effluves balsamiques rivalisent avec les hortensia,
les monbretia, les azalées, les bruyères, les jubea,
les fougères, lesmyrtils, les escallonia, les buddleia,
les ceanothus, les cleptomeria, les véroniques, les
anémones, etc., etc. et chacune de ces plantes a
une histoire ou une généalogie que, tour à tour, se
racontaient les quatre éminents botanistes.
Il n'est pas jusqu'au verger, dont le plant de
^ 43 —
jeunes pommiers est plein de sève, qui ne donne
lieu au piquant de l'anecdcte. Toutes les greffes de
ces pommiers ont été recherchées par M. Favier,
d'après les indications recueillis, après un sommeil
de près de 400 ans, sur l'agenda de sire de Gouher-
ville qui les y avait soigneusement consignées vers
1550. Les espèces citées par le vieux hobereau,
chassées par d'autres importées où nées d'hybrida-
tions multiples, sont devenues à peu près introuva-
bles. M. Favier a eu à cœur de les faire revivre et,
grâce à ses patientes recherches, on pourra, dans
quelques années, reconstituer les cidres « odorifé-
rents et muscats qui ne cèdent aux vins les plus
rares et excellents », qu'appréciait le Président La
Barre, et boire cet excellent « cidre d'Orenge » dont
se délectait le sire de Gouberville. C'est pour arriver
à ce but que déjà sont greffées des pommes de
Piscey, Tostonnet, Haye, Gros-Doux, Glosette, Gris-
Mollet, Blanc-Mollet, Doux-Evêque, Olivier, Gros-
Jaune, Belle -Adèle (ou Trompe -Gourmand) et
Petit-Amer.
Ne serait-il pas désolant de penser que les efforts
intelligents des deux créateurs de a La Fauconnière »
pourraient ne pas être continués?
Dieu merci, ce malheur n'est pas à redouter.
Le Secrétaire' Adjoint,
F. MAGE.
Gv^
COMPTE-RENDU DE LA VISITE
du Js^rdm de tto H. HOCHET
Le 2 Novembre ig24
A l'issue de la réunion générale du 2 Novembre
1924, plusieurs sociétaires se rendirent, avec le
Président Corbière, à l'aimable invitation de M.
Hippolyte Hochet, dont la réputation de chrysanthé-
miste est depuis longtemps établie. Ils n'eurent pas
à le regretter.
Le jardin de M. Hochet, situé impasse Gouber-
ville, est de dimensions modestes, comme la maison
de Socrate, mais il suffit au sage qui le cultive et
s'y plait.
Dans la serre, la déesse Chrysanthème règne à
l'exclusion de toute autre plante. A elle seule elle
tient tout l'espace et elle y déploie un tel luxe de
couleurs, une telle variété de tons, une si plantu-
reuse végétation qu'aucune autre n'oserait soutenir
la comparaison. Quatre-vingts variétés, toutes de
haut choix, mêlent leurs nuances en un sublime
bouquet formant un jaillissement de lumières qui
se mêlent et s'harmonisent.
Dans un pareil ensemble il devient très difficile,
pour le visiteur, d'arrêter son regard sur telle ou
telle fleur sans sembler trahir les autres.
Après cette première impression de synthèse,
l'attention finit par suivre la nomenclature que
l'artiste fait des sujets qui ont sa prédilection. Et,
alors, on se laisse influencer malgré soi en admirant
successivement, et avec la même conviction, le
Standard Ledoyen-Bataille, succès du Maître : le
Général-Pétain, dont le capitule améthyste ressort
sur un feuillage du plus beau vert; Monaé -Davis,
aux pétales incurvés où se mêlent le rose et le
mauve ; le Mistress Wainwriglh, belle fleur couleur
chair ; le Maréchal-Joffre, magnifique boule rose-
— 45 —
argenté ; Kara-Daw, où se mêlent l'or et le sang ;
M""^ Gilbert-Drabble, immense fleur d'un blanc-
crême ; Villefranche, rose-lilacé, avec revers d'un
blanc-rosé.
Plus loin, le regard est caressé par la blanche
pureté du Queen-Mary, atliré par le riche coloris du
Gaptain-F'ox et séduit par la chevelure d'or éclatant
de Mistress R. G. Pulling qui resplendit au premier
plan. Le Tokio, rose-tendre, rappelle les joliesses
du Japon à côté de Madame-Labbé qui étale son
large capitule mauve et rose.
Mais comment citer tout ce qui mérite de l'être,
puisque tout est joli, soigné, parfait et que le plan-
tureux feuillage lui-même atteste la maîtrise du
fleuriste.
Nous nous arrachons à ce caléidoscope non sans
remarquer la curieuse rocaille dont les stalactites
pleurent la fraîcheur et versent la vie à cette riche
floraison. C'est que M. Hochet n'est pas seulement
le ohrysanthémiste distingué dont les succès sont
attestés par des diplômes et la médaille d'argent
que lui décerna, en 1912, au Grand-Palais des
Champs-Elysées, l'Association Française des Jardi-
niers, il est aussi peintre pcif/sagiste à ses heures et la
visite de son jardinet nous l'a montré spécialiste
ingénieux dans l'art de modeler le ciment : sous
deux figuiers antiques aux larges branches on voit
une cataracte et des rochers, un pont rustique, la
butte d'un moulin à vent dominant un étang lillipu-
tien, la roue d'un moulin à auges, un arroseur tenant
sa lance, et tout cela s'anime en même temps lors-
que s'ouvre la vanne de commande des eaux.
Tous ces agréments sont nés sous les doigts habi-
les de M. Hippolyte Hochet qui, dans ce minuscule
ermitage, sait échapper à l'ennui en charmant son
active et verte vieillesse.
Ne l'ai-je pas déjà dit? Ce jardinet abrite un sage.
Le Seci'étaire Adjoint,
F. MACÉ
r f
RAPPORT DU DELEGUE DE LA SOCIETE
siar*
l'Exposition de la Société Horticole
d de BolcMiiquc
du Centre de la Normandie
à Saint-Pierre-sur-Dives, le 6 Juillet 1924
L'Exposition horticole et maraîchère, organisée
cette année parla Société Horticole de Lisieux, se
tenait en la petite ville de Saint-Pierre-sur-Dives,
gros bourg de près de 4.000 habitants de Tarron-
dissement de Lisieux, où avaient lieu également un
concours agricole et un festival de musique.
Délégué par M. Corbière pour représenter notre
Société à cette fête horticole, je me suis rendu à
Saint-Pierre-sur-Dives, au local de l'Exposition, le
dimanche 6 juillet, pour procéder, avec mes nou-
veaux collègues, au jugement des lots et à l'attribu-
tion des récompenses.
Le jury se composait de : M. Morin, d'Orbec,
délégué par la Société Nationale d'horticulture de
France ; M. Lacour, délégué de Pont-i^évêque ; M.
Henry Philippe, délégué de la Société d'horticulture
de l'Orne, et de votre représentant.
Par courtoisie pour la Société Nationale d'horti-
culture de France, M. Morin fut choisi par nous
pour présider le jury.
On ne peut plus aimablement reçus et conduits
par M. Desportes, président de la Société Horticole
et de Botanique de Lisieux, et M. l^eroux, organi-
sateur si avisé des expositions de cette Société, notre
jury est entré aussitôt en fondions et a décerné aux
exposants les récompenses suivantes :
le"" prix d'honneur. — Objet d'art, diplôme de
17
médaille d'or, primo de 100 fr, et diplôme de la
Société Nationale, à M. JJierminier, jardinier au
château du Val-Richer pour son ensemble de plan-
tes à teuillage, Bégonias bulbeux, rex et autres
et fleurs coupées de plantes vivaces, réunissant une
soixantaine d'espèces.
2^ prix d'honneur. — Diplôme de médaille d'or
et prime de 125 fr,, médaille offerte par M. Gautru,
député, à M. Lebrun, horticulteur à Saint-Jacques,
pour son beau lot de légumes très varié et de culture
excellente.
3^ prix d'honneur. — Diplôme de médaille d'or,
prime de 100 fr. et médaille offerte par M. Flandin,
député, à M. Lepage, jardinier au château de Mes-
nil-Guillaume, pour son ensemble de plantes à
feuillage ornemental et à fleurs et notamment ses
caladiuras du Brésil et ses œillets à très grande fleur.
Diplôme de médaille d'or, prime de 60 francs et
médaille de vermeil du Ministère de l'Agriculture,
à M. Hublot, rosiériste à Ussy, qui avait pu réunir
une collection de roses en fleurs coupées représen-
tant 126 variétés très bien étiquetées.
Différentes autres récompenses, consistant en
médailles de vermeil, d'argent et autres, ont été at-
tribuées aux autres exposants pour des lots jugés
moins méritants,
A l'issue des opérations du jury, un banquet ami-
cal nous réunissait : M. le président de la Société
Horticole de Lisieux ; iM. Vidaud, vice-président;
M. Ton, secrétaire-général et son secrétaire adjoint
M. Leroux. Ces Messieurs voulaient nous retenir
pour le banquet général du soir, mais je n'ai pu y
assister, obligé que j'étais de rentrer le jour même
à Cherbourg.
Qu'il me soit permis de remercier ici M. Despor-
tes, M. Leroux et leurs collaborateurs, de l'accueil
si charmant qui nous a été fait.
Cherbourg, le 6 août 1921.
G. LEVÉEL
I I I
RAPPORT DU DËLE6DË DE LA SOCIETE
svir*
TExposilion horlicok de Valogncs
du 13 Juillet 1924
(Lu à la Séance du ^ oAoût IÇ24)
Le samedi 13 juillet, la Société d'Horticulture de
l'arrondissement de Valognes ouvrait, sous les préaux
de l'ancienne halle aux grains sa 12'' exposition
annuelle, coïncidant avec une série de réjouissances
organisées par le Comité des fêtes de la Ville.
Sur la demande de notre Président, M, Corbière,
j'ai accepté de faire partie du jury à cette exposi-
tion, où j'eus le plaisir de rencontrer M. Lebrun,
horticulteur à Bayeux. et M. Hédouin, horticulteur
à Avranches, lequel fut nommé Président.
La réunion du jury eut lieu à 11 heures, et,
après examen des lots exposés, nous avons attribué
les récompenses.
Le l'^'" prix d'honneur, vase de Sèvres, offert par
M. le Président de la République, fut décerné à M.
Desaint-Germain, horticulteur à Valognes.
M. Belair, horticulteur à Montebourg, obtînt le
deuxième prix d'honneur, plaquette en bronze of-
ferte par M Villault-Duchesuois, député de la Man-
che, président de la Société d'Horticulture de
Valognes.
M. Letourneur, horticulteur à Valognes, obtint
une médaille de vermeil pour ses beaux coleus.
— 49 —
Les bégonias bulbeux exposés par M. Desaint-
Germain étaient forts beaux; une grande médaille
d'or avec félicitations du jury lui fut décernée.
Les lots de : géranium zonale et pellatum, pelar-
goniums, bégonias Bertini, fuchsias, pétunias,
hortensias, héliotropes, cannas, œillets, roses cou-
pées, bûches rustiques, fruits et légumes formaient
l'ensemble de cette belle Exposition.
Nous retrouvons les trois exposants précités dans
le concours de confections de couronnes, gerbes,
surtouts de table, corbeilles, etc.
M. Desaint-Germain a obtenu une médaille de
vermeil petit module ;
M. Belair une médaille d'argent grand module ;
M. Letourneur une médaille d'argent petit mo-
dule.
Les opérations du jury terminées, M. le secré-
taire Plantegenest nous convia à un déjeuner oi^i
nous trouvâmes le plus aimable accueil de la part
de MM. Lctcllioi', vice-président et Carré, secrétaire-
adjoint. M. Viliault-Duchesnois s'était excusé de ne
pouvoir y assister.
Cherbourg, le l^"" août 1924.
A. CHRÉTIEN
u^^*z:!=^^r:i.
LES GLAÏEUL!
Résumé de la Conférence faite à l'Hôtel de Ville, le 24
Aoiit ig24, par M. MOTTET, ancien Chef des
cultures expérimentales de la Maison
VILMORIN, ANDRIEUXet C'«
Gomme chez la plupart des plantes arrivées à un
haut degré de perfectionnement horticole on trouve
à la base, c'est-à-dire au point de départ de ces
améliorations une ou plus souvent quelques espèces
primitives qui, par des croisements heureux, mélan-
geant les caractères propres à chacune d'elles, les
combinant ensuite en des formes ou coloris inter-
médiaires, produisirent une race hybride dont l'amé-
lioration s'est ensuite progressivement poursuivie.
La première en date fut celle des Glaïeuls de Gand,
dont la création remonte vers le milieu du siècle
dernier et qui reste encore la plus remarquable et
la plus importante au point de vue horticole, par le
haut degré de perfectionnement auquel l'ont poussée
quelques spécialistes français. Qu'il me soit permis
de souligner cette épithèle à titre de simple indica-
tion sui' laquelle je reviendrai plus longuement.
Par la suite, l'introduction dans les cultures de
certaines espèces sud-africaines, apportant des
caractères nouveaux, bientôt transfusés par l'hybri-
dation, furent la source de la création de nouvelles
races actuellement populaires, tels ([ue les (jllaïeuls
à grandes mncules et les Glaïeuls de Nancy auxquels
est attaché le nom de leur créateur, M. Li:moine.
— 51 —
Eiidii, plus récemment, est apparue la race des
Glaïeuls hybrides de primulinus, résultant, comme
les précédentes, de l'introduction d'une nouvelle
espèce particulièrement douée.
Avant d'aborder l'étude de ces races, il convient
peut-être, pour mieux connaître l'étendue et la diver-
sité du genre, de placer ici quelques remarques
relatives à ses représentants spécifiques. De la
centaine d'espèces qu'il renferme, une quinzaine
seulement est européenne ou asiatique, et, quatre
ou cinq seulement sont spontanées en France,
notamment le G. Segetum, commun dans les terres
cultivées de la région méridionale et la G. communis,
des prairies de iNJontpellier, Toulon, etc.. Toutes les
autres sont sud-africaines. Il est assez singulier que
les espèces européennes n'aient donné naissance à
aucune race ou variété notable, sauf quelque-
variations, le blanc entre autres : nos Glaïeuls hor-
ticoles sont donc d'origine essentiellement étrangère.
Les premier.-, in date furent les Glaïeuls de G and,
obtenus en Belgique, en 1840, par M. Bedinghaus,
jardinier du duc d'Arenberg, en croisant le G. psii-
tacinus par le G. cardinalis, ou le G. oppositiflorus.
Des doutes ont été émis «ur l'utilisation du premier
qui ne sont pas encore complètement élucidés.
Le G. gandavensis type existe encore dans les
cultures, ainsi d'ailleurs que le G. brenchleyenm
qui a été obtenu vers 1860, par M. Hooker, habitant
le village de Brenchley, dans le Kent, en Angleterre.
Cette ancienne variété est encore fréquemment
cultivée de nos jours pour l'ornement des corbeilles
et la ffeur à couper, en raison de ses fleurs ronge
très-vif, à longs épis, remarquables pour l'époque
par leur forme parfaitement régulière et le nombre
de fleurs épanouies au même moment. Le Glaïeul
surprise, longtemps cultivé et recherché par les
fleuristes serait une variété française, obtenue par
M. Malet, avant 1863. EnOn, le G. Gowanli fui-
— 52 —
gens, qui fut également longtemps cultivé pour les
mêmes mérites, n'a cédé le pas aux variétés moder-
nes que depuis le commencement du présent siècle.
Ces Glaïeuls existent encore dans quelques collec-
tions, cell'^ de la Maison Vdmorin, à Verrières,
notamment. Les deux premiers et surtout le Glaïeul
surprise sont encore fréquemment cultivés pour la
fleur àcouper,dans les villes de province; sa culture
est même pratiquée dans le Midi pour la production
hivernale de ses fleurs que l'on voit depuis quelques
années à l'éventaire des fleuristes de la capitale, aux
approches du nouvel an.
Parmi les premiers semeurs qui concoururent à
l'amélioration des Glaïeuls de Gand, nous citerons
M. TrufFaut, de Versailles, M. Gourant, de Poissy,
MM. Verdierpère et fds, d'Ivry et, en particulier,
M. Souchet, alors jardinier en chef du parc de
Fontainebleau, qui se distingua bientôt par l'obten-
tion des variétés grandiflores qui lui valurent, par
la suite, une réputation mondiale. C'est dès l'appari-
tion du G. gandavensis qu'il commença ses hybrida-
tions et semis. En même temps que ce dernier, il
aurait employé les G. cardinalis et G. blandus.
Ses collaborateurs, MM. Souillard et Brunelet,
devenus ses successeurs, poussèrent si loin l'amé-
lioration des Glaïeuls de Gand que, nulle part, ils
n'ont été surpassés d'une façon appréciable. Actuel-
lement, M. Brunelet fils poursuit encore le perfec-
tionnement des Glaïeuls de Gand et on peut voir,
par les variétés exposées par la Maison Vilmorin-
Andrieux et Ci% dont il est le multiplicateur, qu'il
parvient encore à les doter de nouveaux mérites,
tant dans la grandeur des fleurs et la longueur des
épis, que dans les coloris, notamment les teintes
ardoisées ou cendrées et les macules qui font le
charme des Glaïeuls de M. Lemoine.
Vous vous associerez sans doute à ma pensée en
adressant à M. Brunelet nos félicitations pour l'œu-
— 53 —
vre que 'ses prédécesseurs et lui ont accomplie et
qu'il poursuit encore dans ramélioration des Glaïeuls
de Gand, qu'il serait ainsi plus logique de nom-
mer « Glaïeuls de Fontainebleau ». J'associe, dans
ce même tribut de reconnaissance, MM. Lemoine
père et fils, pour les magnifiques races de Glaïeuls
qu'ils ont créées et les divers horticulteurs et ama-
teurs qui, en leur temps, ont concouru à l'amélio-
ration de ce beau genre.
Laissez-moi encore vous dire. Messieurs, la fierté
que doit éprouver l'horticulture française, de voir,
dans ce groupe de végétaux, comme dans les Iris
et, au surplus, dans beaucoup d'autres groupes de
plantes utiles ou d'ornement, ses semeurs au pre-
mier plan de leur amélioration et leur obtention se
placer parmi les variétés de choix.
Si. à l'étranger, en Allemagne, en Angleterre, en
Hollande, où l'on a obtenu, dans ces dernières an-
nées surtout, des variétés à grandes et belles fleurs,
en Amérique, où le Glaïeul jouit d'une faveur qui
n'a d'égale que celle des Iris, des variétés remar-
quables sont apparues qui peuvent parfois se trouver
supérieures aijx variétés d'origine française, il est
juste, je pense, de reconnaître que c'est aux per-
fectionnements d'abord réalisés en France que
revient la part initiale de leurs mérites.
Lorsqu'on sème les graines de variétés arrivées au
degré de perfectionnement que présentent les
Glaïeuls que vous avez sous les yeux, qui sont des
hybrides d'hybrides, eux-mêmes multipliés et, par
suite, très variables dans leur descendance, il est
facile, pour quiconque est un pou familier avec
l'hérédité chez les végétaux, de comprendre qu'on
ne peut guère manquer d'obtenir, pour le moins,
un certain nombre de plantes aussi remarquables
dans l'ampleur de leurs fleurs ou la longueur de
leurs épis, avec des coloris plus ou moins diflerents.
Longtemps, les Glaïeuls de Gand furent la seule
— 54 —
race cultivée, loVsqu'en 1870-1871 furent miroduits
de l'Afrique Australe les Gladiolus purpereo-auratus
eiG. Saimdersii qui dey RÏeni bientôt donnernaissan-
ce aux deux races dont je vais maintenant vous
i)arler. Entre des mains expertes comme l'étaient
celles de M. Lemoixe, ces Glaïeuls, dont il comprit
tout le parti qu'on pouvait en tirer par voie d'hybri-
dation, donnèrent liientôt le Gladiolus Lemoinei type
résultant du croisement des G. gandavensis par le
G. purpereo-auratus. De ce Glaïeul sortirent bientôt,
par voie de semis et de nouvelles hybridations, la
race des Glaïeuls à grandes macules, qu'on désigne
aussi du nom de son obtenteur et qui fut universel-
lement appréciée pour la forme voûtée et particu-
lière de ses fleurs et surtout pour les grosses ma-
cules de coloris foncé dont elles sont ornées.
Le bleu-violet fut une couleur inattendue, résul-
tant de combinaisons génétiques difficilement expli-
cables,qui fut rapidement transmise à de nombreuses
variétés très recherchées et, de nos jours, particu-
lièrement appréciées. J'ajouterais que la rusticité
relative du G. purpereo-auratus (\m lui permettait de
passer les hivers doux en pleine terre, avait fait
naître l'espoir que la race qui en dérive serait éga-
lement rustique, ou à peu près. Cet espoir ne s'est,
malheureusement, pas confirmé.
C'est un peu plus tard, que M. Leimoine lança ses
premiers Gladiolus nanceianus. Ils résultaient du
croisement des Glaïeuls à macules et du G. Saun-
dersii Ces glaïeuls forcèrent à nouveau l'attention et
l'admiration des amateurs par leurs très grandes
fleurs, non plus rondes et voûtées comme celles des
Glaïeuls à macules, mais largement ouvertes, avec
des divisions latérales étendues en manière d'ailes
et d'élégantes macules à fond clair, plus ou moins
finement piquetées de rouge et de violet brun. Un
grand nombre de variétés remarquables qu'il obtint
restent dans les cultures, où ils comptent parmi les
55 —
Glaïeuls les plus beaux en tant qu'ampleur et riches-
se de coloris.
Voici donc trois races de Glaïeuls parfaitement
distinctes des variétés primitives, tant dans leurs
origines que dans leurs caractères.|En raison même
de' leur hybridilé et de la facilité avec laquelle les
Glaïeuls s'entrecroisent spontanément, les semis
présentent une grande diversité de forme et de
couleur. Il semble qu'on se soit moins attaché
aux caractères de race qu'à l'ampleur des fleurs, la
robustesse ou la facilité de multiplication. C'est
ainsi que l'on voit apparaître des variétés sûrement
fort belles, mais qui sont intermédiaires et qui, par
leur nombre croissant, tendent à fondre en une seule
les races précédentes pourtant très distinctes à leur
origine ; c'est le défaut de bon nombre de variétés
étrangères.
'Je reconnais qu'il est difficile de résister au désir
de choisir dans les semis des plantes qui n'ont que
le défaut d'être un sang mêlé, c'est-à-dire d'être des
gandavensis Lemoinei ou nanceianus impurs et d'un
classement toujours embarrassant. Le commerce
horticole a plus à perdre, il me semble, qu'à gagner
à voir ces races se fondre en une seule et, pour
ma part, je m'en suis toujours défendu et j'ai plu-
sieurs fois signalé ce danger.
J'arrive maintenant à la race la plus récente en
date et peut être la plus distincte par la gracilité
de ses hampes et les coloris clairs et chauds de ses
fleurs. Je veux parler des Glaïeuls hybrides de pri~
miliniis, qui sont devenus familiers depuis une
dizaine d'années et dont vous avez sous les yeux des
spécimens représentant les meilleures obtentions.
Je suis quelque peu gêné pour faire l'éloge de ces
Glaïeuls, en raison de ma participation à leur obten-
tion.
Le gladiolus primidinm type est connu depuis
189f) ; il a été réintroduit en 190L La gracilité de
ses hampes, la forme très casquée de ses petites
— 56 —
fleurs et leur couleur jaune primevère très pur, à
étamines blanches, ainsi que le pollen, et sans au-
cune trace de rouge, sont les traits caractéristiques
de cette espèce qui a été de suite utilisée en croise-
ments, en vue d'obtenir des Glaïeuls à fleurs, jaune
pur.
Les résultats ne se firent pas attendre. Dès 1908,
M. Lemoine mettait en vente le G. primuliniis major
et MM. Gayeux et Le G 1ère exposaient la même
année leurs premières obtentions, notamment des
coloris jaunes très remarquables pour Tépoque.
Allié aux diverses races cultivées : gandavensis^
Lemoinei, nanceianus et essayé ainsi les Colrilei,
travaillé par les divers spécialistes français et étran-
gers, le G. primulinus a très rapidement donné une
race de Glaïeuls remarquable par les coloris chauds
et brillants où les tons orangé ou abricoté dérivant
du mélange du jaune et du rouge dominent et les
rendent précieux pour la décoration des apparte-
ments.
Ge n'est pas tout, car ces Glaïeuls, que l'on pour-
rait croire inférieurs aux précédents, si on ne tient
compte que de leurs épis et du nombre de leurs
fleurs épanouies au même moment, ont conservé,
ou du moins on s'est appliqué à conserver la forme
spéciale du type chez lequel la division supérieure
est très développée et fortement arquée en avant,
tandis que les inférieures sont très courtes et très
récurvées. Ghez ses descendants hybrides cette
forme s'est toutefois modifiée; la division supérieure,
toujours la plus ample, est devenue horizontale, les
latérales se sont moditiées et étalées en manière
d'ailes comme chez les nanceianus et les inférieures
se sont aussi agrandies et parées de macules parfois
grandes, où le jaune domine. C'est à ces caractères,
joints à la gracilité de leurs hampes, qu'ils doivent
leur grande valeur pour lu fleur à couper. Gette
valeur décorative s'augmente sans cesse du fait de
— 57 —
l'obtention de variétés à fleurs de plus en plus
grandes, et à hampes solides, ainsi qu'en témoigne,
du reste, la série des variétés récontes encore in-
nommées, exposées par la maison Vilmorin, compa-
rativement aux variétés nommées dont l'obtention
remonte avant ou au début de la guerre.
Enfin, dans ces seules dernières années, des
variétés à fleurs blanches ou jaunes, entièrement
dépourvues de toute trace de rouge et à étamines
blanches sont apparues, qui marquent peut-être le
début d'une nouvelle étape dans l'amélioration des
Glaïeuls.
Et permettez-moi, Messieurs, d'ajouter que ces
nouvelles variétés françaises ne le cèdent en rien,
dans leur ensemble, à celles obtenues à l'étranger,
pour ne pas dire plus. On pensait, aux débuts de leur
création que cette forme capuchonnée était un dé-
faut auquel l'hybridation remédierait ; je me suis
élevé contre cette opinion et, en ce qui me concer-
nait, je me suis appliqué à la conserver, ainsi qu'à
éviter les coloris foncés tournant au rouge brun, au
lilas foncé et au violet, et je crois bien que cette
manière de comprendre les Glaïeuls primulinus hy-
brides prévaut chez les semeurs.
La raison d'être de ces glaïeuls se trouve moins
dans l'ornementation des grands jardins que dans
la décoration des petites corbeilles et plates-bandes
au voisinage des habitations et surtout pour la gar-
nitare des petits vases et des jardinières d'apparte-
ment où, accompagnés d'un feuillage léger, ils
produisent un effet ravissant. Là, et en particulier
sous l'influence de la lumière artificielle, leurs colo-
ris clairs, à tons jaunes ou orangés, flambent, tan-
dis que les gros rouges, les lilas et violets de leurs
congénères s'éteignent.
Ajouterai-je enfin que les G. primtiliniis sont très
multipliants, que leurs bulbilles fleurissent presque
tous dès l'année suivante, qu'ils coûtent peu et qu'en
échelonnant la plantation et en choisissant des
— 58 —
bulbes de différents âges et grosseurs, on peut
aisément en obtenir une floraison successive, com-
mençant vers la fm de juillet et se prolongeant en-
suite* jusqu'aux gelées. Gomme, d'ailleurs, chez
toutes les autres races, les bulbes (leurissent d'au-
tant plus tôt qu'ils sont plus gros; les gros bulbilles
de l'année précédente fleurissent eux-mêmes, au
moins en partie, en automne. La Toussaint arrive
parfois alors qu'un petit nombre fleurissent encore.
Plusieurs autres races ont été créées au cours de
l'évolution des Glaïeuls de nos jardins, qui, après
une apparition plus ou moins prolongée, sont dis-
parues fautes de caractères et mérites suffisants pour
leur permettre de se maintenir dans les cultures.
Je citerai, entre-autres, les G. childm {G. tu-
ricencis, olitenu par Max Leicthlein, vers 1860, en
croisant des G. gandavensis par le G. Saimdersii
et rebaptisé en Amérique) qui n'ont pas pu dominer
les gladiolus nanceiamis, les Glaïeuls hybrides de
dracocephahts de M. Lemoine, les Glaïeuls à épi
rond qu'on a plusieurs fois tenté de faire admettre
pour occuper le centre des bouquets, les gladiolus
massiliensis de M. Deleuil, les g. intriacensis de
M. Gayeux, etc.... Pour terminer, le citerai le
Glaïeul Princeps, qu'on a cru appelé à donner nais-
sance à une brillante lignée. Non seulement on n'a
rien trouvé d'intéressant dans sa descendance, mais
il a progressivement perdu sa faculté démultiplica-
tion, à tel point qu'on lui substitue parfois dans le
commerce un gandavensis du même rouge.
Pour être complet, je devrais encore vous parler
des Glaïeuls à végétation hivernale et floraison
printanière, parmi lesquels se trouvent plusieurs
espèces, et, en particulier, les gladiolus Colvilei ou
Glaïeuls nains. Ces Glaïeuls n'étant pas rustiques
sous notre climat, y sont peu cultivés. Je laisserai
donc à un spécialiste plus autorisé que moi, le soin
de vous en entretenir à une prochaine occasion.
S. MOTÏET.
RAPPORT
SUR U A
84' G^position de la Société
du 2i au 23 Juin 192^
Ce fut dans la séance du Bureau du 26 Octobre
1928 que M. le Président Corbière souleva, pour
la première fois, la question d'une exposition à
taire en 1921. MM. f^e (îrin et Dépinée furent
chargés de visiter les jardiniers et maraîchers de
la région cherbourgeoise pour leur demander de
participer à cette manifestation horticole.
Dans les nombreuses séances qui s'échelonnèrent
au cours du l®'' trimestre 1924, toutes les questions
de détails furent étudiées et mises au point: date
d'ouverture, emplacement, variétés à admettre,
règlement, tombola, cartes d'entrée, invitations,
autorisations administratives, jury, subventions,
récompenses, etc. Et, adoptant ici la conclusion,
toujours exacte, du rapport que vous lisait le
regretté M. Lelièvre, en 1914, cette longue énumé-
ration, très incomplète <( est pour vous démontrer,
» disait-il, que les expositions ne sont pas sans
» causer, parfois, aux organisateurs, des tribula-
» (ions et des ennuis dont ne peut se douter le public
» qui juge d'après les résultats obtenus. »
En effet, peu de jours avant la date d'ouverture
fixée ail 21 juin, tout était au point par ailleurs,
mais il manquait une chose essentielle dans une
exposition : les exposants.
C'est alors que e Président Corbière fit un appel
pressant à l'éloqueuce entraînanlo de l'apotre
hevéel. Celui-ci partit à la conquête des fleurs et sa
— 60 —
moisson fut abondante. Le 10 juin, la joie se peignit
sur tous les visages quand il nous annonça que les
adhésions des importantes maisons Chrétien et
Postel s'ajoutaient à celles, très précieuses, qui
figuraient déjà sur la liste. « L'exposition sera très
belle » affirma notre Président, dans un fin sourire.
En effet, dès le jeudi 17, les emplacements con-
cédés couvraient toute la surface des Halles. Aussitôt,
les premiers matériaux étaient déposés à pied d'œu-
vre et, dès le 20, veille de l'ouverture, les arbustes,
les plantes diverses et les fleurs les plus variées se
rangeaient comme mus par une baguette magique.
Le lendemain, toute la matinée, l'on vit une activité
fébrile, dirigée par un goût irréprochable, mêler
les nuances, dessiner les massifs et les corbeilles
pour créer, d'accord avec les décorateurs des salles,
un des spectacles les plus merveilleux et les plus
enchanteurs qu'on puisse rêver. /
A une heure, les Membres du Jury arrivaient les
uns après les autres et l'Exposition était officiellement
inaugurée.
Bientôt, au Jury masculin, sous la conduite de
M. Levéel, s'ajoutait le groupe nombreux et
charmant des Dames patronnesses qui allait, sous la
direction du Président Corbière, juger les 15^ et 16®
concours.
L'impression profonde qu'avaient ressentie les
organisateurs devant l'épanouissement des verdures
et des fleurs se confirma bientôt par les marques
d'admiration que manifestaient si spontanément des
juges experts, étrangers à Cherbourg, pourtant
bien habitués à ce genre de spectacles. On put
d'ores et déjà proclamer que « la 34® Exposition
d'Horticulture allait remporter un gros succès. »
Sous cette heureuse influence, les deux Jurys
procédèrent à l'accomplissement de leur tache, qui,
malgré les charmes de son objet, ne laissait pas de
présenter de nombreux embarras : les concours
— 61 —
étaient si nombreux ! les collections si belles ! et les
récompenses si mesurées ! Certes, les compétences
étaient aussi indiscutables que le souci profond de
l'équité était certain. Mais les juges savent davance
qu'ils ne peuvent échapper aux récriminations.
Celles-ci devaient être, heureusement, très rares.
A 5 heures les portes de l'Exposition s'ouvraient
devant les familles des sociétaires seules admises le
samedi 21 Juin. En un instant le vaste vaisseau que
constituent les Halles situées sous le Théâtre s'em-
plit de visiteurs avides de voir les splendeurs
annoncées. Si accoutumés que fussent les vieux
Cherbourgeois aux richesses florales de leur ville,
aucun ne put retenir le geste d'admiration qui s'im-
posait dès l'entrée. Le massif de géraniums variés
de M. Girard, sa magnifique collection de fuchsias
nains, en touffes ou sur tige, ses roses, peu nom-
breuses, mais si bien sélectionnées, ses hortensias
formaient un ensemble charmant.
A côté, M. Th. Adam, tenait ferme l'étendard des
amateurs, et lui, il l'est à un très haut degré,
amateur d'horticulture! Son massif contient de tout:
arbustes, fleurs, fruits, légumes.et tout attire l'atten-
tion, depuis ses œillets superbes, ses palmiers nains,
ses roses coupées, jusqu'à ses fraises, ses échalotfes,
ses pommes de terre et son phénoménal artichaut.
Dans le passage qui conduit au grand hall,
l'odorat du visiteur est fortement averti par l'arôme
attrayant d'un lot de fraises admirables : c'est
l'exposition de notre ami Gallis, bien connu de tous
les iVl ombres de la Société d'Horticulture de Cher-
bourg. Sur des compotiers s'entassent en pyramides
des hampes de gros fruits appétissants. Certains
pèsent 55 grammes: le" poid d'un œuf ! A côté, des
touffes habillement plantées dans des pots, achèvent
de mûrir, et dans de minuscules corbeilles d'osier,
des fraises rubicondes et rebondies reposent chacune
débordant son gracieux canapé.
— 62 —
Tout près de là, MM. Monoel et Lecaplain ont
dressé sur de grandes nasses des collections de roses
étiquetées, des espèces les plus rares.
Mais déjà, le regard a été attiré par l'étincelle-
ment de couleurs que forme la vaste exposition de
M. Chrétien.
Ici, il serait imprudent d'entrer dans un détail
qui déborderait les connaissances et la pauvre
rhétorique du rapporteur : le massif d'hoteyas, aux
panaches blancs et roses ; la belle collection d'hor-
tensias blancs, roses ou bleus ; le bouquet admirable
et somptueux de rosiers nains, où se lisent, étiquetés,
les noms des plus rares spécimens ; les fougères
géantes et les arbustes décoratifs distribués avec un
art parfait; la corbeille de calcéolaires ; les fleurs
rares comme le Strelitzia-regina, avec son aigrette
amaranthe et ses aiguillons violets, longs étuis où
se cache le pollen; le bouquet de mnriée, les garni-
tures, les surtouts, et la merveilleuse couronne de
fleurs violettes qu'ont agencées les mains experles
de Madame Chrétien, tout cet ensemble enfin char-
me les yeux, suscite les appréciations les plus flat-
teuses et donne aux visiteurs l'impression du beau
dans le grandiose.
Beaucoup pensent tout d'abord que c'est là
l'exposition et cela semble, en effet, un tout complet,
lorsqu'on aperçoit Le lot de légumes et primeurs, si
plantureux et si appétissant, exposés par le créateur
réputé des Forceries Cottin. Mais un long couloir
donnant accès à la partie Est des halles, laisse
apercevoir des fleurs et des feuillages dans le loin-
tain. On s'y précipite et un coup d'œil plus grandiose
encore attend le visiteur.
Toute l'immense et haute salle est réservée à
l'exposition de M. Postel et, malgré ses dimensions,
elle ne sufïit pas pour donner à chaque plante la
place qui lui serait due. Quelle magnificence et
quelle prodigalité ! D'où viennent ces fougères
63
géantes, ces cyalhea medularis, ces balancium an-
tarticum, ces arsofilla, toutes ces cycadées quasi
séculaires et si imposantes, ces érythrea, ces Was-
hingtonia, ces chamerops, ces raphis, ces cocos,
ces phénix, ces corypha, ces anthurium aux tleurs
bizarres, ces kontia, etc. ? Et autour de ces géants
issus des régions équatoriales, ou des monts de
l'Amérique australe, des fleurs éclatantes, des ar-
bustes aux feuillages étranges, des plantes rares et
belles se succèdent à l'infini.
Vers le milieu de la salle, se dresse un dais et
l'on se demande quelle divinité se cache en se sanc-
tuaire. C'est là que Madame Postel a, dans un cadre
digne d'elles, placé, en des vases riches, des fleurs
rares, arrangées avec le goût le plus sur, des sur-
touts, des corbeilles, une grande couronne de fleurs
naturelles. Tout cela est beau et les yeux déjà rem-
plis des splendeurs précédentes regardent et admi-
rent, sans oser s'arracher à cet émerveillement.
Est-ce tout? Non ! Le dernier compartiment des
halles a été, comme de juste, réservé au jardinier
du Parc Liais, M. Potier. Pouvait-on faire, à Cher-
bourg, une exposition d'horlicuture sans qu'y figure
le jardin enchanteur que le savant et vénéré Emma-
nuel Liais légua, en mourant, à la Ville qu'il avait
administrée avec tant de distinction? Beaucoup de
ces plantes exotiques, très rares et très belles, fu-
rent importées du Brésil ou d'ailleurs par le créa-
teur lui-même du Parc Liais : tels le ficus elasticus,
le ficus villosa, le ficus bresiliensis, le strilitzia
Augusta aux feuilles géantes, la variété des maran-
ta aux feuilles striées et si jolies, le philodendron
aux feuilles métalliques, le Liaisianus ou arbre à
pain, les cycîdés en dents de scie, etc., etc..
Cette partie de l'exposition est non seulement belle
en elle-même, mais elle est, en quelque sorte, un
symbole, puisque c'est au génial savant qui créa
ces collections que l'on doit, pour une grande part,
— 64 —
le développement du goût des plantes rares et des
belles fleurs à Cherbourg.
Les mânes de M. Liais ont dû tressaillir d'aise
aux formules admiratives que suscitaient ses collec-
tions.
La visite de l'exposition était ouverte au public
le lendemain, dimanche 22; et le lundi 23 juin.
L'entrée était concédée par un ticket de 0 fr. 50,
donnant droit de participation à la distribution des
plantes achetées par la Société d'Horticulture. Or,
comme c'était cette recette qui devait permettre les
achats en raison directe des sommes perçues, il
n'était pas indifférent aux organisateurs qu'il y eût
peu ou prou de visiteurs.
Cette importante partie avait été confiée à M. le
vice-président Le Carpentier. Elle ne pouvait être
en de meilleures mains, comme le prouve le résultat
final. Aidé de sociétaires dévoués et bénévoles, M.
Le Carpentier réalisa une organisation parfaite : pas
une hésitation, pas une fausse manœuvre, pas une
réclamation.
Au soir delà première journée, plus de 5.000 bil-
lets avaient été distribués, la plupart à partir de
5 heures du soir. C'est dire qu'il y eut foule aux
guichets dès que les processions de la Fête-Dieu
furent terminées.
Lelendemain, jour de marché, amena encore de
nombreuses visites et, ce même jour, à la ferme-
ture de l'exposition, le total des entrées payantes
s'élevait à 0.750. Dix mille personnes au moins
étaient venues admirer notre superbe manifestation.
TOMBOLA
L'achat des plantes à distribuer fut confié à MM.
Levéel et Dépinée, conformément à l'article XXI du
statut de l'exposition. Ce furent ces mêmes commis-
saires qui, aidés de M. Le (îrin, vice-président, eu-
— 65 —
rent à procéder, le mardi matin, au classement et
au numérotage des 675 lots.
Pendant ce temps une autre Commission, compo-
sée de M-M. Corbière, Le Garpentier, Mahieu, Crova,
Ondedieu et iMacc F., procédait : 1" au tirage des
numéros gagnants (1 par série de iO billets) ; 2" au
tirage des lots attribués à chacun des numéros sor-
tis.
Cette opération, longue et méticuleuse fut, grâce
au travail préparatoire énorme préablement accom-
pli par le secrétaire général, M. Mahieu, vite menée
à bien; de sorte que, bien avant midi, tous les ga-
gnants étaient connus et tous les lots attribués et
désignés sans erreur possible. Un tel résultat se
passe de commentaires.
BANQUET
Le samedi soir, le banquet traditionnel réunissait
40 convives d.ins la vaste salle de l'Hôtel du Nord.
M. Le Grin, cliet du protocole, avait, de concert
avec M. Corbière, attribué, à chaque convive la
place qui lui convenait. Notre Président avait, à sa
droite, M. Tadjoint Leclerc, remplaçant M. le
Maire empêché ; à sa gauche, M. Maurice Dubois,
représentant la Chambre de Commerce. Les diver-
ses autorités, les membres du Bureau, les membres
du Jury, les représentants de la Presse, se mêlaient
aux sociétaires cherbourgeois. Le menu, sobre et
substantiel, le service impeccable, la salle spacieu-
se et claire, tout concourait à rendre aimable une
telle réunion.
A l'heure du Champagne, notre éminent Président
prononça un discours dans le{|ueK comme toujours,
l'élégance du style fut rehaussée par la netteté du
verbe et la grâce du regard. Tout y fut dit de ce
qu'il fallait dire et aucun ne fut oubhé, depuis le
Président de la République jusqu'au plus humble
des collaborateurs à Tœuvre de l'exposition.
— 66 —
Discours de IVI. CORBIÈRE
Messieurs,
« Pour In HA^ fois notre Société présente au public
une exposiliou des produits de l'horticulture cher-
bourgeoise, plantes et fleurs, fraises et légumes. Je
crois traduire exacten:îcnt le sentiment que j'ai
entendu exprimer autour de moi, en disant que
cette exposition est un véritable succès, et, qu'elle
égale — si elle ne les dépa?se — les plus remar-
quables de celles qui ont eu lieu dans le passé. Et
pourtant la saison, cette année, a été peu favorable ;
par ailleurs, la vie continue d'offrir des difficultés
de toutes sortes. Nos vaillanis horticulteurs et
maraîchers ne se sont pas découragés ; à lorce de
travail et d'habileté prolessionnelle, ils ont triomphé
de tous les obstacles et ont réalisé une merveille.
Nous leur en adressons nos bien vives télicitations.
« Dans quelques minutes, M. le Secrétaire général
donnera lecture du palmarès, et vous entendrez la
liste des récompenses, attribuées par un Jury très
compétent, à nos divers exposants. Nous n'avons
qu'un regret, c'est que la modicité de nos ressources,
malgré de généreuses subventions, ne nous permette
pas d'attribuer à nos lauréats des prix en rapport
avec leurs mérites.
« Quand à notre Société, dontlebutestde favoriser
de tout son pouvoir les progrès de l'horticulture,
elle est grandement récompensée de ses efforts
lorsqu'elle a, comme aujourd'hui, la sntisfaction de
constater que ses efforts sont couronnés de succès,
c'est-à-dire qu'elle travaille efficacement à dévelop-
per l'une des branches les plus intéressantes et les
plus utiles de la prospérité nationale, une industrie
non seulement productrice de bien-être, mais encore
saine, agréable et moralisatrice.
« Qu'il me soit permis, en passant, de saluer une
— 67 —
œuvre à laquelle nous sommes heureux de coopérer
dnns la limite de nos moyens : celle des jardins
ouvriers, qui prend une extension de plus en plus
grande, et est l'honneur du Bureau de Bienfaisance,
qui l'a créée, de la Municipalité et des diverses
Associations qui la subventionnent. J'émets le vœu
que les produits des jardins ouvriers figurent dans
notre prochaine Exposition.
« Je suis très heureux de mettre également en
relief une innovalion depuis longtemps souhaitée par
notre Société ; elle constitue notre 27" concours et
est relative à l'enseignement horticole. Un institu-
leur très distingué, plein de zèle et de dévouement,
M. l^elièvre, de Tourlaville est entré dans nos vues ;
il a donné à ses élèves des leçons théoriques et
pratiques sur le jardinage, dont nous avons constaté
tout l'intérêt et la haute portée éducative et sociale.
Qu'il en soit félicité et remercié.
« Et maintenant, Messieurs, fidèles à nos tradi-
tions, je vous [ji'opose de lever vos verres tout
d'abord en l'honneur du nouveau chef de l'Etat, de
M. le Président de la République ; que son septen-
nat, qui commence, soit heureux et puisse la France
victorieuse trouver la paix et la prospérité auxquelles
elles a tant de droits.
« J'adresse toute l'expression de notre gratitude à
M. le Ministre de l'Agriculture, qui a bien voulu
mettre à notre disposition plusieurs médailles
importantes ;
'( A la Chambre de Commerce. A la Société
d'Agriculture, à qui nous devons plusieurs récom-
penses et dont je suis heureux de voir les sympa-
thiques et aimables représentants parmi nous, MM.
Maurice Dubois et Le Coutour, nos collègues. Au
Syndicat des Maraîchers de Tourlaville, et à son
distingué Président, notre collègue, M. le comman-
dant IJérou ;
»Je remercie très cordialement aussi la Société
— 68 —
des Agriculteurs de France et le Syndicat d'Initiative
de Cherbourg pour leur générosité à notre égard,
et je regrette qa'ils ne puissent être représentés ce
soir à notre table ;
« D'autres absences nous sont particulièrement
sensibles : Celles de M. le député Le Moigne, retenu
au Parlement; de M, le sous-préfet, absent de Cher-
bourg , de M. Brière, conseiller général, empêché;
et enfin de M. Mahieu, maire, qui nous a donné
tant de preuves de son inlassable bienveillance.
J'aurais bien vivement désiré lui en exprimer ici
toute notre gratitude ; mais, puisqu'il a eu l'aimable
pensée de se faire représenter parmi nous par
M. l'adjoint Leclerc, je prie M. le commandant
Leclerc d'être notre interprète auprès de M. le
Maire; en même temps je le remercie lui-même de
nous faire l'honneur de sa présence.
« Je remercie outre la Municipalité et le Conseil
municipal de Cherbourg, le Conseil d'Arrondisse-
ment et le Conseil Général, puis M. l'architecte
Métivier, véritable magicien, qui a trouvé le moyen
de métamorphoser si heureusement les halles, deve-
nues le local de notre exposition.
« J'adresse un merci spécial à MM. les délégués
des Sociétés correspondantes amies, qui sont venus
de tous les points du département de la Manche et
du Calvados nous apporter le concours de leur com-
pétence éprouvée, en constituant le Jury de notre
Exposition. Merci spécial à M. Thoury, délégué de
la Société Nationale, à qui nous devons un diplôme
d'honneur. Je les remercie très cordialement, en
regrettant que deux de leurs collègues aient été
forcés de nous quitter avant l'heure de ce banquet.
« J 'adresse l'hommage de notre reconnaissance
à nos dames patronnesses, et en particulier à la
vénérable et très dévouée Madame llenault, leur
présidente, que nous comptons dans notre Société
depuis plus de 50 ans ; à la presse locale ; à mes
— 69 —
dévoués collaborateurs, MM, LeCarpentier, Le Grin,
vice-présidents; Mahieu, secrétaire général et Macé,
secrétaire adjoint; Levéel, président de la Commis-
sion d'org-anisation de l'Exposition.
« J'adresse aussi mon souvenir aux vétérans de
notre Société, Rossel (01 ans de secrétariat). Contant,
Letellier, Lepelley, Le Granché, Noyon. A nos
disparus particulièrement dévoués à la Société :
le Docteur Renault, qui fut 21 ans président, et
Paulin Lelièvre, qui remplit pendant plus de 50 ans
les fonctions de secrétaire et qui nous a laissé une
somme permettant d'attribuer un prix qui porte son
nom ».
M. Maurice Dubois prit la parole à son tour pour
vanter les bienfaits de la Société d'Horticulture cons-
tater son succès et la remercier de son aimable
invitation.
Puis ce fut le tour de M. Thoury, délégué de la
Société Nationale d'Horticulture, qui, au nom du
jury qu'il avait présidé, dit avec beaucoup d'esprit,
en une improvisation heureuse, son impression sur
l'exposition qu'il venait de juger et ses compliments
avaient d'autant plus de portée qu'ils émanaient d'un
horticulteur expérimenté et réputé.
Après les fleurs de la rhétorique s'épanouirent
celles de la poésie. Le commandant Hérou, prési-
dent du Syndicat maraîcher, lut une ode dédiée au
président Corbière, dont les stances chantèrent
tour-à-tour la colline, le ruisseau, les fleurs et la
Société d'hortfculture, qui rend
... hommage à l'éternel Auteur
De tout ce qui rend la terre enchanteresse.
On ne saurait mieux faire que de reproduire ici
cette heureuse improvisation :
— 70 —
Hommage à IVl. le Président CORBIÈRE
Au large, Passions qui désolent la terre,
Au large les espoirs, toujours faux, toujours vains,
De diriger le Monde en maîtres souverains,
Quand l'œuvre denos mainsn'engendre que misère;
Au large ! des méchants, le souttle délétère.
Quand les fleurs jonchent les chemins.
Est-ce vous orgueilleux, qui peuplez la nature,
Et qu'y faites-vous donc, si ce n'est que le mal ?
Qui de vous sait créer la colline ou le val.
Le ruisseau qui gazouille et le flot qui murmure,
Les plantes et les fleurs, savante architecture
Du Maître puissant, génial ?
Honneur à ceux qui les admirent et qui s'inclinent,
Devant les moissons d'or, les roses et les genêts.
Les lilas odorants, les jasmins, les bluets,
Les radiations dont le ciel s'illumine,
A ces fervents penseurs que subjugent, fascinent
Les sols féconds et tes forêts.
Et c'est à vous, Messieurs, qu'en ces motsje m'adresse
Vous qui, dans un travail constant, laborieux,
Semez, coupez, taillez, qui, toujours soucieux
De donner aux jardins la grâce et la noblesse,
Les remplissez par votre science et votre adresse,
De fruits exquis, délicieux.
Rien n'est fait ici-bas pour élever notre âme.
Gomme l'arbre fragile où chantent les oiseaux.
Le retour des saisons, les bosquets, les ruisseaux.
Et la tige qui penche au grand soleil de flamme.
Malheur à l'impudent qui n'aurait que le blâme
Pour le Dieu des fleurs et des eaux.
Celui qui ne voit pas la savante harmonie
De tout ce qui respire et qui pousse et fleurit,
Qui passe en insensé, de ce qu'il voit, médit,
Oublieux que bientôt s'achèvera sa vie.
Qui ne pense qu'au lucre, à la haine, à l'envie.
Du Ciel sera chassé, maudit.
•
— 71 —
De vos fleurs, mes Amis, ornez les sanctuaires.
Ornez-en vos jardins, comme vos monuments,
Sœur Thérèse l'a dit en sublimes accents :
« Des fleurs, des fleurs encore jointes à vos prières;
« Des fleurs pour k3s berceaux, des fleurs aux cime-
« Autant qu'aux fêtes des vivants ». [tières,
Voilà pourquoi ce jour est un jour d'allégresse.
Car \ (»Lis exposez l'art du divin Créateur,
Et vous rendez hommage à l'éternel Auteur
De tout ce qui nous rend la terre enchanteresse,
Spectacle reposant d'éternelle jeunesse,
Bien fait pour réjouir les cœurs.
Année 1924. C J.-N. A. HÉROU
Le commandant Hérou fut applaudi comme il le
méritait. La 34" exposition avait ainsi reçu tous les
honneurs et les coupes de Champagne se choquè-
rent au milieu des congratulations générales.
PALMARÈS
Le Secrétaire général, iVl. Mahieu, donna lecture
du palmarès.
RÉSXJ LT^TS
Le Jury
Le .lury était ainsi composé :
MM. Thoury, de la Société Nationale d'Horticul-
ture ;
Letellier, horticulteur à Valognes ;
Lemonnier, jardinier en chef de la ville de Bayeux ,
Saunier, horticulteur à Gaen ;
Leroux, horticulteur à i-,isieux ;
Le Breton, vice-président de la Société d'Horti-
culture de Saint-Lo ;
Lafosse, jardinier-chef du jardin public de Gou-
tances ;
r2
M. Thoury était président,
M. Saunier, secrétaire.
Prix d'honneur de la Ville de Cherbourg, avec
prime de 300 fr., pour l'ensemble de son exposition,
M. Postel.
Plantes de serre et plein air
Plus bel apport de plantes de serres, médaille
d'or avec prime de 100 fr., M. Postel.
Médaille de vermeil avec prime de 30 fr., M.
Chrétien.
Médaille de bronze avec prime de 10 fr., M.Girard.
Arbres et Arbustes
Médaille de vermeil et 30 fr., M. Postel.
Rosiers
Médaille d'argent et 25 fr., M. Postel.
Médaille d'argent et 20 fr., M. Chrétien.
Médaille d'argent et 15 fr., M. Girard.
Roses coupées ,
Médaille de vermeil, M. Moncel.
Médaille d'argent, M. Lecaplain.
Bégonias tubéreux
Médaille de bronze et 10 fr.. M. Chrétien.
Mention très honorable, M. Postel.
Bégonias rhizomateux
Médaille d'argent et 20 fr., M. Postel.
Pélargoniums
Médaille d'argent et 25 fr., M. Postel.
Géraniums
Méduilie d'or et prime de 60 fr., M. Girard.
Médaille d'argent et 20 fr., M. Postel.
— 73 —
I<uchsias
Médaille d'argent et 20fr., MM. Girard et Postel.
Héliotropes
Médaille de vermeil et 30 fr., M. Postel.
50 plantes annuelles dans iO genres au moins
Médaille d'argent et 20 fr., M. Postel.
Anthémis
Médaille d'argent et 20 fr., M. Postel.
Reine des Prés
Prix Paulin Lolièvre, de 60 fr., avec diplôme de
la Société Nationale, à M. Chrétien.
Médaille d'argent et 20 fr. ,MM. Postel et Girard.
Hortensias
Médaille d'or et 40 fr., M. Chrétien.
Médaille de vermeil et 30 fr., M. Postel.
Médaille d'argent et 20 fr., M. Girard.
Concours d'ensemble
(Gloxinias et Caladiums)
Médaille d'or et 100 fr., M. Potier^du Pare-Liais.
Fruits
Médaille d'or et 40 fr., M. Albert Gallis, de Tour-
laville.
Légumes de Primeurs
Médaille d'or et 60 fr., M. Pierre Cottin.
Médaille de vermeil et 30 fr., M. Th. Adam.
Arts et industries horticoles
(Outils et objets de jardinage)
Médaille de bronze, M. Cardet, de Valognes.
Prij:" décernés par les Dames Patronnesses
Art décoratif. Bouquets montés, surtouts, etc.
Médaille d'or et 100 Ir., Madame Postel.
Médaille d'or et iO fr.. Madame Chrétien.
— 74
Croix, Couronnes, Gerbes
Médaille d'or et 40 fr., Mesdames Postel et
Chrétien.
Enseignement horticole
Instituteurs :
Médaille d'argent et diplôme de la Société Natio-
nale d'horticulture de France, M. Louis Lelièvre, de
Tourlaville (Place), pour renseignement agricole
et horticole, tant théorique que pratique qu'il donne
à ses élèves.
On sent, à la lecture des cahiers de cours et à
l'examen des compositions que les élèves sont très
intéressés, et à juste titre, par l'enseignement d'un
maître qui comprend toute l'importance de son
action pédagogique.
Aux Elèves
Ecole publique de garçons de Tourlaville :
!'''■ prix, un ouvrage d'Horticulture avec diplôme,
Josset Gustave ;
S*", un ouvrage d'Horticulture avec diplôme,
Grandguillote Gustave ;
• l""® mentionhonorable,un diplôme, Meunier André;
2" mention honorable, un diplôme, Rodeiron
Georges.
Se?idco6 horticoles aux Ouvriers jardiniers
Diplôme, médaille d'or et 100 fr., M. Lemerre.
Diplôme, médaille d'or et 100 fr., Mademoiselle
Restout ;
Médaille d'argent et 30 fr., M. Le Goustour.
Etait-ce tout? Oh, non ! Le Président estima que
ce n'était pas assez : une aussi belle réunion ne sau-
rait se terminer sans quelques chansons. En etïet, un
banquet de normands, des normands de Cherbourg,
de la Hague, du Vast et du Val-de-Saire, membres
d'une Société qui a l'insigne hoimeur de compter
dans son sein, depuis plus de soixante ans, un socié-
taire, son doyen, portant le nom de ROSS EL !
— ID
Rossel, l'auteur de tant de paysanneries justement
célèl)res, où le patois normand décèle une observa-
tion si subtile, traduite avec tant de finesse et d'es-
prit ! une telle réunion « ne pouvait se terminer sans
cbansons ». C'eût été refuser au barde cberbour-
geois rbommage qui lui est dû, celui auquel i\
aurait été le plus sensible si son grand âge ne
l'avait tenu éloigné de nous en ce moment.
Comme partout où il faut payer de sa personne,
notre secrétaire général donna le bon exemple. De
sa sonore et souple voix de baryton, il nous cbanta
le Vui de France qu'ils « n'ont pas en Angleterre ».
Ce fut une ovation. •
Puis le poète Hérou nous dit une bluette de son
crû. M. Cauvin inaugura la série des chansons du
poète normand Rossel, et plusieurs du même auteur
suivirent, pour la plus grande joie des convives,
heureux de savourer, dans le pittoresque patois du
Yal-de-Saire, les fins pastiches de leur inimitable
compatriole. M. iMahieu, boute-en-train infatigable,
nous entraîna tous en chœur au refrain du Cahieii
d'isigni/ et, après quelques romances bien modulées
par le ténor Saunier, nous fit constater tous les
tracas que suscite Le Trousseau de Rosalie. Cauvin
revint à la charge pour nous promener de la « rue
de la Fontaine à la rue de l'Union », et le grave
M. Ondedieu mit le comble à Thilarité générale en
nous servant, sans avoir l'air d'y toucher, deux
minuscules croustades., à tournure anodine, dont la
finale... jaculatoire contenait une forte dose de sel
gaulois. •
C'était le quart d'heure de Rabelais... Nousavions
bien mangé, bu sans excès, ri à ventre déboutonné;
il était temps de se séparer et notre sage Président
nous le fit comprendre par un geste opportun. Nous
l'imitâmes, heureux d'une journée qui, à tous
égards, méritait la boule blanche.
Le Secrétaire-Ad/oint ,
F. MACÉ.
s\>.
^'■-f>^=:^^r K5?^^^"*-l^-
RÉCOMPENSES
pour Apports aux Séances Mensuelles
Bu 7 Octobre i9S3 au 5 Octobre i9U
il a été fait des apports très intéressants et très beaux
de fruits, Fleurs et Plantes
Le Bureau de la Société a accordé les récom-
penses suivantes :
MM. :
Adam Th., un diplôme d'honneur avec objet d'art
(126 points) ;
Gallis, un diplôme d'honneur avec objet d'art
(56 points) ;
Trohel, un diplôme d'honneur avec objet d'art
(48 points) ;
Lemehre, un diplôme d'honneur avec objet d'art
(37 points) ;
Chrétien, un diplôme d'honneur avec objet d'art
(18 points) ; ^
Girard, un diplôme d'honneur avec objet d'art
(18 points) ;
Le Secrétaire,
. E. MAHIEU.
^A^^éjt^»tjb^^4^^^>é<^^^^^^#^^4g^^4g^^4^^^>é<^^^^
BIBLIOGRAPHIE
9^m0*^*^^0*0*0*^^^^^^^*0*0
LES ARBRES ET ARBUSThJS D'ORNEMENT,
par S. iMOTTET, ancien chef des cultures expé-
rimentales et des collections de M. Vilmorin,
1 volume in-8 de 576 pages avec 234 figures et
40 planches hors texte, représentant 60 plantes
d'après les photographies de l'auteur : 50 francs.
(Librairie J.-R. JBaillière et Fils, éditeurs, 19,
rue Hautefeuille, Paris).
Après quelques remarques préliminaires sur la
constitution des arbres et des arbustes, leur rôle
décoratif, leurs divers usages et quelques remar-
ques judicieuses sur la composition des massifs,
l'auteur aborde la partie principale de son travail,
qui est l'énumération et la description des essences
ligneuses, arborescentes ou arbustives et leurs
principales variétés qui ornent nos jardins. Beau-
coup, en fait, toutes les plus intéressantes des nou-
velles espèces introduites de la Chine depuis une
trentaine d'années, qu'on ne trouve que pénible-
ment ailleurs, y sont décrites et le plus souvent figu-
rées. Cette partie, qui couvre 470 pages, renferme
la description de plus de 2.500 espèces et en cite
beaucoup d'autres d'intérêt secondaire.
Viennent ensuite divers chapitres concernant la
multiplication des essences ligneuses, la formation
et le dressage des arbres, leur disposition en lignes
on en massifs, leur plantation, leur espacement, leur
entretien, élagage, rabattage, mensuration, panse-
ment des plaies, etc.
Enfin, de très nombreux choix d'arbres et d'ar-
bustes pour divers usages, sols, climats, expositions,
etc., seront un aide-mémoire pour les profession-
nels et un guide précieux pour les amateurs ayant
— 78 —
des plantations à effectuer. Les familles et les genres
ayant été classés dans leur ordre d'afiinités natu-
relles, des tables alphabétiques des noms latins et
des noms familliers permettent de trouver facile-
ment leur place.
L'ouvrage est dédié à la mémoire de M. Maurice
L. de Vilmorin, dont Tauteur lut longtemps le col-
laborateur et M. D. Bois, professeur de culture au
Muséum en a signé la préface.
Tel qu'il se présente, ce beau volume imprimé sur
papier de luxe et largement illustré, dont le besoin
se faisait depuis longtemps sentir, rendra de grands
services aux pépiniéristes, aussi bien qu'aux ama-
teurs pour tout ce qui concerne la nomenclature,
la connaissance, l'emploi et le traitement des arbres
et arbustes d'ornement. Il intéressera au même
titre les élèves des écoles d'horticulture, d'agricul-
ture et forestière pour tout ce qui a trait à la den-
drologie.
NÉCROLOGIE
-9se-
L'année 1921 a été plus cruelle pour uolre So-
ciété que su précédente, car nous avons eu à enre-
gistrer les sept décès ci-après :
M. Ralich, chef de bataillon en retraite, faisait
partie depuis 30 ans de la Société. Son grand Age
ne lui permettait pas d'assister à nos séances.
M. DiGTET François, commis principal des Postes
et Télégraphes, en retraite, était membre de la
Société depuis 1922 ; il en suivait assidûment les
séances. Il était le beau-père de notre dévoué col-
lègue, M. Dorange, secrétaire-adjoint;
M. Adam Casimir, mécanicien principal de la
marine, en retraite, était parmi nous depuis 1012.
11 était très dévoué à la Société, à laquelle il a prêté
souvent son précieux concours dans difïerentes cir-
constances : expositions, visites des jardins ou-
vriers, etc..
M. le comte de Tocqueville, était membre cor-
respondant de la Société depuis 1904. Deux fois, il
nous fit les honneurs de sa magnifique propriété, oi^i
il reçut la Société d'une façon fort aimable.
M. Gavrox, horticulteur, appartenait à la Société
depuis 1878. Les services qu'il avait rendus à l'hor-
ticulture l'avaient fait choisir pour la promotion au
grade d'officier du Mérite agricole. Sa perte a été
vivement ressentie par tous ceux qui connaissaient
son mérite. '
80
M. Gallet, ancien négociant, membre de la
Société depuis 1923 ; n'a pu assister à nos séances
autant qu'il l'eût désiré, sa longue maladie l'en
ayant empêché.
M. KouiMAR, propriétaire, était des nôtres depuis
1917; il assistait régulièrement à toutes nos séances
et était très sympathique.
La Société a été très vivement affectée par ces
pertes et à chaque séance mensuelle qui suivit ces
décès, M. le président exprimait les regrets unani-
mes causés par la mort de ces sympathiques collè-
gues et adressait les condoléances de la Société à
leurs familles.
Le Secrétaire,
E. MAHÏEU
LIS
des Membres de la Société d'Horlicullure
MEMBRES AYANT PLUS DE 50 ANS
DE SOCIÉTARIAT
MM.
A. RossEL (62 ans
de sociétariat)
Contant (56 ans
id., )
Letellier (55 ans
id. )
y[me
Ch. Renault (54 ans
id. )
MM.
A. Lepelley (53 ans
id. )
Le Granché (52 ans
id. )
NoYON i? 1 ans
id. )
J. DuBOST (5o ans
id. )
DAMES PATRONNESSES
19 14 M""" Allemandet, rue Gambetta, 53.
1922 Allix, rue Guillaume-Fouace, 3j.
191 1 Bazire, rue de l'Aima, 52.
1924 Belhote, rue Loysel, 16 bis.
1913 Bernard , rue de Sennecey, 92-94.
1924 Bidault, quai Alexandre 111,64.
1923 Bruneau, rue Victor-Hugo, 47.
1919 M"-^ Garé, rue Montebello, 36.
1906 M'"'=- DivETAiN, rue de la Fontaine, 25.
1921 Dubois, rue Magenta, 7.
1922 DuRRUTHY, rue Asselin, 72.
1924 DuvERNE, rue Gibert, 12.
1921 Féron, rue Christine, 27.
1921 M"^ Laniège, rue François-La Vieille, 35.
— 82 —
920 M'"" Le Conte, place de la République, 9.
921 Lecourtois, rue du Val-de-Saire, 98.
921 Leemans, rue de l'Aima, i.
908 Le Goupil, rue Montebello, 3i.
921 Legranché-Levéel, rue Carnot, 23, à Tourlaville.
92 [ Lemaire, rue Montebello, 45.
921 M"* Leroux, rue Emmanuel-Liais, 64.
923 M"''= Levéel, rue Loysel, 19.
913 M"* Lévesque, à Succinio, par Souzeau (Morbihan).
924 M'"'=^ Liais, rue de l'Aima, i.
922 Martin, directrice du Collège de Jeunes Filles.
921 Matillon, rue du Val-de-Saire, 181.
907 M"° Noi^L-DuMARAis, rue Montebello, 45.
871 M™" Renault, rue Emile-Zola, 4.
921 RouLiER, rue Montebello, 54.
923 Sanson, rue Hélain, 60.
915 Santerne, rue de la Polie, 91.
913 M"' TouRAiLLE, rue Thiers, 34, Tourlaville.
921 M™= Vautier, place Napoléon, 18.
912 M"= V1GIER, rue du Val-de-Saire, 93.
912 M'"** ViLLiERS-MoRiAMÉ, ruc GuiUaume-Fouacc, i5.
92! Vitrant, rue Victor-Hugo, 14.
923 VuiLLAUME, rue Jeanne-d'Arc, 24.
MEMBRES CORRESPONDANTS
1904 MM. Anfray, curé de Tocqueville.
190 1 Bois,professeur au Muséum d'Histoire naturelle, Paris.
1921 Chevalier, directeur du laboratoire d'Agronomie
coloniale, 14, boulevard Saint-Marcel, Paris.
igo3 Lemée, horticulteur, à Alençon (Orne).
1909 Trabut, professeur à l'Ecole de Médecine d'Alger.
1905 de Vilmorin Maurice, 4, quai de la Mégisserie, Paris.
MEMBRES TITULAIRES
1910 MM. Adam Théodore, propriétaire, ruc Dom-Pcdro, 32.
19 19 Adam, propriétaire à Couvillc.
1924 ADAM.ofhcrdesDircciionsdcla Marine, r. delà Polle,48.
— 8.3 —
921 MM. Adam, profesr à l'Institut St-Paul, r. Jeanne-d'Arc, 27.
910 Ardouin, docteur-médecin, rue de la Comédie, 32.
880 AuBEL, commis principal de comptabilité de la
Marine, en retraite, rue de la Polie, 77.
906 AuBRii-, professeur au* Lycée, rue de la Polie, 55.
922 AuBRY DE LA NoË Jacqucs, rue Emmanuel-Liais, 43.
924 Bameulle, commis pr. de la Marine, r. des Pieux,9 bis.
914 Barré, tonnelier, rue des Carrières, 34.
916 Beaulavon, directeur de la Pharmacie de la Croix-
Blanche, rue Tour-Carrée, 55.
921 BÉNI, professeur de gymnastique au Lycée, rue de
la Comédie, 36.
918 Benoit, receveur de l'Hôpital-Hospice, rue de Sen-
necey, 80.
907 Beresford, consul d'Angleterre, r. Victor-Hugo, i3-i 5.
9i3 Bernadi, négociant, rue de la Fontaine, 20.
888 Biard, directeur du journal le i^eVez7,ruc Gambetta, 14.
921 B10RET, photographe, rue François-La Vieille, 11.
901 BiZARni-:i, docteur-médecin, place Henry-Gréville, i3.
921 BoiSROux, jardinier-chef, château de Pépinvasi,
• Le Vicel.
924 BoNNEAU, lieutenant de vaisseau, rue Montebello, i.
916 BoNNEFOY, médecin en chef de la Marine, rue de la
Polie, i3.
911 Bouillon, propriétaire, villa « Marie-Philomène »,
place Pasteur, Marseille.
890 Bouin, agent administratif de la Marine en retraite,
rue de l'Aima, 3.
920 Brantonne, faïencier, rue au Blé, 22.
909 Brard, avoué, rue de l'Aima, 25.
()2i Brière, avocat, conseiller général, rue Louis-XVI, 5.
91 1 BuHOT, agent d'affaires, rue Christine, 3(5.
924 BuHOT, commis des P. T. T., rue Contant, 1 1.
922 Cahu, rentier, rue de Sennecey, 72 bis.
918 Caillot, officier d'administration de la Marine, rue
Président-Loubet, 63 bis.
897 Canteau, médecin-vétérinaire, rue Matignon.
918 Cardron, maire de Querqueville.
84
1909 MM. Catherine, sous-caissier de la Caisse d'Epargne, en
retraite, rue Hélain, 2.
191 2 Caubrière, négociant, rue du Val-de-Saire, 40.
1906 Cauvin, bandagiste, rue Emmanuel- Liais, m.
1913 Cauvin. propriétaire, rue Général-Jouan, 3.
1925 Cavron, horticulteur, rue Gambetta, 12.
1924 Cayé, négociant, rue du Château, 2-4-6.
1922 Chambon, limonadier, quai Alexandre III, 18-20.
1910 Chandeleur, rentier, rue Emile-Zola, 24.
1906 Chardon, agent du commissariat de la Marine, en
retraite, rue du Château, 21.
1924 Chavannes, représentant de com., rue Hélain, i23.
1901 Chrétien, horticulteur, rue de la Duché, ii5.
1924 CoGUYEC,inspecteur d'enregistrement, rue Asselin,65.
1924 CoLMANT, distillateur, avenue Carnot, 9.
1920 CoLOMBiNi, chirurgien-dentiste, rue Fr. La Vieille, 12.
1922 Compère, rédacteur en chef du journal La Dépêche,
rue de la Duché, 86.
1869 Contant, propriétaire, village du Mesnil,La Glacerie.
1888 Corbière, professeur honoraire, rue Asselin, 70.
1923 Cosnefroy père, rentier, rue Ancien-Hôtel-Dieu, 25.
1924 CosNEFROYfils,représtdecom.,r. Préside"nt-Loubet,3i.
1916 CossET, commis principal des finances, rue Pasteur,
Equeurdreville.
1905 CoTTiN, primeuriste, rue Thiers, à Tourlaville.
1921 Cousin, négociant, rue Montebello, 60.
191 1 Crova, capitaine de frégate en retraite, rue Asselin, 27.
1923 d'Aquin, officier d'administration principal de la
Marine, en retraite, rue de Russie, 17.
1919 DAVAREND,offic. d'adminis. de la marine, r. Vintras, i6.
19 16 David, agent technique principal de la marine, rue
Président-Loubet, 29.
1924 David, agent techn. de la marine, r. de la Duché, 25.
1923 Decourtye, maître menuisier, r. Thiers,2i8,Tourlav''
1912 Delagarde, avocat, rue des Carrières, 17.
1889 Dèi'inke, propriétaire, rue Segondat, 10.
1923 Desfossés, propriétaire, rue Victor-Hugo, 33.
1921 Deskez, capitaine de corvette, rue du Rivage, 54.
1924 Devillère, négociant, rue du Port, i3.
— 85 —
1919 MM. DiGUET, propriétaire, rue Thiers, 36.
1922 DiGUET, commis de marine, rue Deshameaux, 34.
1924 DoDEMAN, commis principal de la marine, en retraite,
rue Gibert, 21.
1907 DoLD, ancien bijoutier, rue Montebello, 24.
1907 DoRANGE, employé de commerce, rue Hélain, 66.
1922 DoRÉ,)ugedepaixd'Octeville,r Guillaume-Fouace,i3.
1922 DoucET, instituteur en retraite, rue de France, 23.
1921 DouciN, offic. d'adm. de la marine, rue Lelédier, 63.
1905 Drouet, officier d'administration principal de la
marine, hameau Vivier, Tourlaville.
1920 Drouet, officier des Directions de Travaux de la
marine, rue Montebello, 14 bis.
1875 DuBOST, négociant, rue de la Duché, 53.
1923 DuBOST,ancien greffier de paix,r. du Val-de-Saire, 26 bis
1905 Dubois, notaire honoraire, rue Montebello, 53.
1922 Dubois, pharmacien, rue Montebello, 26.
191 1 Dupont, chef contremaître de la marine en retraite,
rue de la Polie, 5o.
1920 Dupont, imprimeur, rue François-La Vieille, 56.
1924 DupoNT,professeuràl'InstitutSt-Paui,r. Montebello,9
1908 Duprey, horticulteur, rue Gambetta, 17.
1909 Duquesne, i" maître fourrier de la marine, en retraite,
rue de la Polie, 129.
1891 Enault, notaire honoraire, à La MeaufFe (Manche).
1924 EocHE-DuvAL, avoué, rue de l'Aima, 43.
1924 Fauchon, comptable, rue Gambetta, 23.
1922 Fauvel, boucher, rue des Portes, 20.
1894 Favier, avocat, place Henry-Gréville, i5.
1923 FÉLixRené,direcFdelaS.A.M.,r.del'Ancien-Quai,io.
1894 Fenard, ancien négociant, rue Cachin, 17.
1906 Féron, propriétaire, rue de Sennecey, 82.
1895 Fournier, capitaine de frégate en r., rue J.-d'Arc, 12.
1908 Frémy, ancien greffier, rue Président-Loubet, 52.
1908 Frigout, officier d'administration principal de la
marine, en retraite, rue Amiral-Courbet, 40.
1890 Gallier, consul de Belgique, rue Montebello, 64.
1900 Gallis, propriétaire, ferme de la Bâte, Tourlaville.
1908 Galy, photographe, rue Emmanuel-Liais, 60.
— 86 —
924 MM. Gamache, maire de Hardinvast.
912 Garçon, propriétaire, rue Emmanuel-Liais, 91.
917 Gavet, négociant, rue de la Fontaine, bj.
920 GioT, jardinier, chemin des Vieilles-Carrières.
923 GioT, notaire honoraire, rue de la Bucaille, 3i.
889 Girard, horticulteur, rue de la Polie, 121.
909 GoHEL, négociant, place Gambetta, Tourlaville.
887 GossELiN Pierre, propriétr«,r. de l'Egalité, 41, Equeur'^
905 GossELiN, primeuriste, rue du Bois, 45, Tourlaville.
921 GossELiN, primeuriste, à Bourbourg, Tourlaville.
921 GossELiN, commis pr.de la marine,r. de la Bretonnière.
924 GossET, notaire honoraire, rue Emmanuel-Liais, 80.
921 Grillard, conseiller général, à Rauville-la-Bigot.
919 Groult, percepteur en r., rue du Val-de-Saire, i85.
921 Guéroult, instituteur, rue Dom-Pedro, 92.
909 GuESNON, instituteur, rue de la Comédie, 23.
923 GuiLBERT, pharmacien, rue du Château, i.
921 Hallard, sous-chef de section aux chemins de fer
de l'Etat, rue Magenta, 11.
879 Halopé, horticulteur, rue Gambetta, Octeville.
924 Hambye, instituteur en retraite, rue de France, i3.
923 Hamel, notaire honoraire, rue Montebello, 56.
921 Hasne, officier des Directions de Travaux de la ma-
rine, rue Montebello, 11.
919 Hébert, agent tech. de la m., en r.,rue Christine, 17.
924 Hébert, bijoutier, rue de la Fontaine, 42.
892 Henry, libraire, rue du Commerce, 40.
919 Hérou, capitaine de frégate en r.,rue de la Duché, 47..
901 Hochet, propriétaire, rue Emile-Zola, 32.
923 H0LUIGUE, directeur du Lloyd Hollandais, quai
Alexandre HI, 62.
912 HouYVET, agent du commissariat de la marine, en
retraite, rue Victor-Hugo, 39.
901 Hubert, docteur-médecin, rue François-La Vieille, 24.
924 Hurel, médecin de marine, avenue des Villas, 7.
918 Hyernard, directeur de la Coopérative agricole de la
Manche, rue Montebello, i5.
1924 Jacq, employé du Syndicat agricole de la Manche,
rue Saint-Sauveur, 87, Octeville.
-^ 87 —
1924 MM. Jamard, instituteur à Sottevast (Manche).
1921 James, charcutier, rue Gambeita, 5.
1905 Jeanne, professeur en retraite, rue Loysel, 20 bis ;
1921 Jeanne Désiré, négociant, rue Louis XVI, i5.
1920 Jeanne Edouard, négociant, rue Louis XVI, 27.
1920 Jeanne André, rue de la Bucaille, 47.
1913 Jeanne Henri, rue de la Polie, 93.
1923 JoRET, instituteur à Coutances.
1922 Jouan, propriétaire, cité des Goths,à Equeurdreville.
1923 Jouan, propriétaire, rue de l'Ermitage, i5.
192 1 Jouet, instituteur, avenue Carnot, i23.
191 1 JuNOD, horticulteur, rue de la Polie, 1 1 1.
1923 Klein, horticulteur, rue de Sennecey, 40.
1923 Labbé, économe du Bureau de Bienfaisance, rue
Montebello, 42.
1912 Lajoie, propriétaire, rue Jeanne-d'Arc, 2!.
191^ Lalande, bijoutier, rue du Bassin, 26.
1923 Lambert, propriéf% rue Carnot, 64, Equeurdreville.
1901 Laloë, négociant, rue Thiers, ^2.
1924 Lardy, ingénieur civil, Maison Blanche, boulev. M^^.
1920 Lassus, propriétaire, rue du Val-de-Saire, 179.
1920 Lavieille, propriétaire, rue de la Polie, 83.
1913 Lebarbenchon, officier d'administration de la Marine
en retraite, rue de Sennecey, 67. |
1897 Le Barrier, commissaire en chef de la marine, en
retraite, rue Bondor, 24.
1924 Lebas, représentant de com., r. du Val-de-Saire, 129.
1924 LEBLOND.offic. des D. de T. de la M.,r. du Bassin, 37.
1910 Leboucher, avoué, place de l'Aima, 2,
191 3 Le B0UTEILLER, notaire, rue Sadi-Carnot, Octeville.
1898 Le Brettevillois, receveur municipal, r. J. -d'Arc, 28.
1907 Le Brun Louis, propriétaire, rue Montebello, 48.
1924 Le Brun, propriétaire, rue Guillaume-Fouace, 23.
192 I Lecacheur, docteur-médecin, rue Thiers, 28.
192 I Le Cannellier, vice-amiral (c. d. r), rue Asselin, 22.
1910 Le Cannu, pharmacien, rue de la Fontaine, 7.
1912 Le Cannu, ancien pharmacien, rue Cachin, 25.
1914 Lecaplain, négociant, rue des Cômes,St-Pierre-Eglise.
— 88 —
1924 MM. Lecardonnel, sous-chef de gare en retraite, rue Sadi-
Carnot, ^6, Octeville.
1890 Le Carpentier Edouard, avocat honoraire, rue de
l'Aima, 41.
1922 Lecarpentier Jules, ancien bijoutier, r. Montebello,33.
1910 Le Cerf, brasseur, place du Cauchin, 2.
1922 Lecerf, propriétaire, hameau de la Mer,Hainneville.
191 7 Lecler (abbé), professeur, rue Hélain, 10.
1922 Leclerg, propriétaire, rue St-Sauveur, 81, Octeville.
1910 Le Conte Joseph, propriétaire, rue du Maupas, i5.
1920 Le Conte Maurice, place de la République, 9.
1910 Leconte, jardinier, rue de l'Ermitage, 6.
1907 Le Costey, lieutenant-colonel d'artillerie en retraite,
rue Montebello, 46.
19 10 Lecourtois, imprimeur, rue Gambetta, 41.
1901 Lecoutour, contrôleur principal des douanes, en
retraite, rue Loysel, 25.
1920 Ledentu, officier d'administration principal de la
marine en retraite, rue de l'Aima, i.
1920 Le Dérubey, receveur principal des douanes, en re-
traite, rue Saint-Sauveur, 55, Octeville.
1893 Lefauconnier, administrateur de l'Inscription Mari-
time en retraite, rue de la Saline, i.
1909 Lefèvre, avoué, rue Emmanuel-Liais, 61.
19 14 Lefèvre Pierre,commisfe-priseur,r. de la Comédie, 36.
192 1 Lefèvre, plâtrier, rue Montebello, 22.
1904 Legagneur, photographe, rue de la Paix, 18.
1889 Le Goupil, notaire honoraire, r. Guillaume-Fouace, 17.
1873 Le Granché, prppriétaire, rue de l'Aima, 9.
1902 Legrand, adjoint technique de la Marine, rue Noyon.
1879 Le Grin, avocat, rue Auvray, 12,
1924 Le Grusley, propriétaire, rue Loysel, 4i.
1892 Lejeune, agent dû commissariat de la marine, en
retraite, rue des Bastions, 8.
19 14 Le Jeune, agréé, rue de l'Aima, 16.
1907 Lelaidier, commissaire général de la m. (c. d. r},
rue Beauregard.
1924 Lelièvre, instituteur à la Place, Tourlaville.
— 89 —
192^ MM. Lemarié, secrétaire général du Bureau de Bienfai-
sance, rue de l'Ancien-Hôtel-Dieu, 29.
191 ^ Le Marquant, administrateur en chef de l'Inscription
Maritime, en retraite, rue de l'Ermitage, 3g.
1908 Lemeland, propriétaire, boulevard Maritime.
1918 LEMÉNAGER.direcf^de la banque Leherpeur, Granville.
1902 Lemerre. jardinier, rue Sadi-Carnot, Octeville.
1914 Lemière, docteur-médecin, rue Thiers, 22.
1901 Le Moigne Albert, député, EcuUeville (Manche).
1903 Lemoigne Jean, propriétaire, rue Auvray, 14.
192 1 Lemoigne, contrôleur d'octroi, rue Jeanne-d'Arc, 16.
1922 LEMONNiER,procu''dela République,r. A. -Courbet, 22.
1922 Lemonnyer, coiffeur, rue de l'Union, H"^^.
1923 Lepelletier, greffier de Paix, rue Jeanne-d'Arc, i 5.
1872 Lepelley, agent administratif principal de la marine,
en retraite, à Quettehou.
1922 Lepoittevin, ancien négociant, rue Louis-Philippe, 9.
192^ Lepoittevin, propriétaire, rue Lesdos, 16.
192^ Lepoittevin, commis principal de la marine, en
retraite, à la Fonderie, Tourlaville,
1911 Leprévost, agent administratif de la marine, en re-
traite, rue Bonhomme, 48.
191 3 Leprévost, ancien négociant, Urville (Manche).
1924 Leprévost, propriétaire, rue Montebello, 3o.
1921 Leroy, officier principal des Directions de Travaux
de la M. en retraite, rue Hamelin,Equeurdreville.
1922 Leroy, ingénieur civil, rue Président-Loubet, 49.
1870 Letellier, propriétaire, rue Emmanuel-Liais, 97.
1921 Letellier, horticulteur, rue de la Polie, 76.
1924 Le Terrier, agriculteur à Rotot, Sie-Croix-Hague.
19 14 Levavasseur, architecte, rue de l'Aima, 50.
1888 Levéel, propriétaire, rue de l'Aima, 5.
1918 Levesque, expert en quincaillerie, rue des Ormes,^2.
1923 Levieux, maître forgeron, la Fonderie, Tourlaville.
1922 Liais, professeur au Lycée, rue Président-Loubet, 35.
1921 LiRON, officier des D. de T. de la M., en retraite, rue
des Maçons, 5.
1924 Louise, sergent-major au 3« groupe d'ouvriers d'avia-
tion, impasse Gouberville, 20.
— 90 —
1919 MM. LoY, industriel, rue Emmanuel-Liais, 26.
1924 Lucas, propriétaire, rue François-La Vieille, 32.
1916 LucE,commisprincip. de|Ia m.,enr.,rue delà Paix, 40.
1923 LucE, commis à la Mairie, rue Magenta, 11.
1923 LuiGi, maréchal des logis de gendarmerie,en retraite.
1882 Macé, négociant, rue de la Duché, 35.
1922 Magé, économe honoraire, rue de la Bucaille, 95.
1900 Mahaut, propriétaire, rue Cachin, 63.
191 1 Mahieu, officier d'administration de la marine, en
retraite, rue Président-Loubet, 29.
1924 Mancel, négociant, rue Montebello, 53.
1920 MAREST,direct'^delabanqueLeherpeur,r.du Bassin, 35.
1924 Margolis, négociant, rue Gambetta, i3.
i885 Marion, notaire, rue Gambetta, 52.
1917 Martin, receveur d'enregistr', quai de l'Entrepôt, ^5.
1924 Martin, négociant, rue Montebello, 70.
1922 Martin-Decaen, cap. de frég., rue Am. -Courbet, 3o.
1932 Martineau, professeur au Lycée, rue de la Polie, 3o.
192 1 Mas, photographe, rue Tour-Carrée, 24.
1924 Masson-d'Authume, capitaine de frég., en retraite, rue
de la Bucaille, 29.
1907 Mauger, ancien pilote, place du Château, 13.
1907 Medla, propriétaire, rue Assélin, 99,
1907 Mendret, notaire, Saint-Pierre-Eglise.
1910 Menier, médecin principal de la marine, en retraite,
rue Grande-Vallée, 5i.
igi I Meslet, médecin chef de la m,,r. de Tocqueville,29.
1915 Mesnage, directeur de l'Hospice Pasteur,r. Thiers,24.
1914 Messent, propriétaire, rue de Sennecey, 33.
1913 Meteyer, propriétaire, rue Asselin, 77.
191 1 MoNDESiR (de), propriétaire, château de Frémont,Brix.
1914 Mondesir (de), id.,châteaude Ruffosses,Sauxemesnil.
1897 MoREL, profess"^ au Lycée, rue Président-Loubet, 89.
1924 MoREL.directi^ de la banque Gilbert, rue du Bassin, 24.
1914 MoRiES, officier d'administration principal du génie,
en retraite, rue de la Bucaille, 40.
1921 MoucHEL, agent d'affaires, rue Grande-Vallée, 27.
1922 Née, docteur-médecin, rue Montebello, 57.
— 91 —
1924 MM. NicoL, dessinateur, chef de groupe aux Chantiers et
Ateliers de la Gironde, rue St-Sauveur, 16.
1921 NicoLLET, ancien négociant, rue Montebello, 58.
1923 NicoLLET, négociant, rue du Val-de-Saire, 59-61.
1874 NoYON, commis principal de la marine, en retraite,
impasse Dorival, 10.
1922 Ondedieu, chef de bureau honoraire des Archives du
département de l'Aisne, rue du Roule, 4.
[910 Ornetti, chef de bataillon, en r., r. de Ceinture, 10.
[906 OzouF,jardinier-chef du Jardin Public,av.Carnot,i 1 1.
[920 PARDAiLLAN,offic. d'ad. delà m., rue Général-Jouan, 16.
[913 Pateau, adjoint technique de la marine, retraité, rue
Vautrain, Equeurdreville.
1904 Peck, commis princip. de la m., en r., r. E. -Zola, 20.
[910 PETiTTdirecf^ du Phare de la Manchej.de rAlma,i8.
1901 Pezet, commis principal de la marine, en retraite, rue
de la Paix, 69, Equeurdreville.
1920 Pierre, percepteur, en retraite, rue Dom-Pedro, 28.
[921 Point, propriétaire, à Bourbourg, Tourlaville.
1910 PoNSOT, imprimeur, impasse Bertrand (r. Em. -Liais).
[915 PosTAiRE, propriétaire, rue de l'Aima, 46.
[920 PosTAiRE, commis de m,, en r., impasse Dorival, 5.
[919 PosTEL, horticulteur, rue de la Fontaine, 40.
[922 Potier, jardinier-chef du Parc Liais, r. de la Bucaille.
[883 PouppEviLLE, propriétaire, à la Ferté-Macé (Orne).
[914 Provost, représentant de comm., rue Christine, 29.
[921 QuENAUx, négociant, quai de Caligny, 54.
192^ Rabé commis des P. T. T., rue Thomas-Henry, 63.
[923 Racine, chauffeur d'autos, rue Montebello, 71.
1917 Renault Henri, propriétaire, quai de Caligny, 2.
1918 Renault Paul, docteur-médecin, rue des Bastions, 7.
1925 Réveillon, horticulteur, rue Gambetta, i 2.
1924 RiMOND, officier d'administration principal colonial,
en retraite, rue des Ormes, 74.
[903 Rivayrand, propriétaire, rue du Bois, 3 3, Tourlaville.
1924 Robin, commis principal de la marine, en retraite,
rue Victor-Hugo, 21.
1913 RoBiNE Louis, avocat, rue Christine, 24.
— 92 —
I9i3 MM. RoBiNE Alphonse, avocat, rue de l'Aima, 22.
1922 RoBLOT,sous-inspect'"d'enregistr',r. delà Bucaille,49.
1919 Rosette, opticien, rue François-LaVieille, 33.
1865 RossEL, agent du commissariat de la marine, en
retraite, rue du Val-de-Saire, 103.
1920 Rostand, conseiller général, maire de Flamanville.
193^ RoYER, employé de commerce, rue Gibert, i 2.
1920 SADOTjdirecf de la banque Leherpeur.r. du Bassin, jS.
1913 Saillard, propriétaire, rue de la Polie, 56.
192^ SaintBazile (de), rue Lesdos, 7.
1923 Salle, quai Alexandre III, 64.
1909 Sanson-Fromage, négociant, rue de la Duché, 16.
1924 Sauvé, employé de commerce, rue de la Marine, 4.
1925 ScuiLLOT, agent techn. de la marine, r. Dujardin, 42.
1882 Simon Albert, construcf-mécanicien, r. de l'Aima, 45.
1904 Simon Auguste, id. rue des Bastions, 1 3.
1922 Simon, inspecteur d'enregistrement, r. Montebello,5o.
1924 Sourice, horticulteur, rue de Batavia.
191 8 Talluau, pharmacien, rue du Bassin, 49.
1922 Talon, capitaine defrég.,en retraite, rueChristine, 22.
192? Tanqueray, receveur d'enregistr* en r. , r. Asselin,69.
1921 Tencé, propriétaire, rue des Gots, Equeurdreville.
1901 Tesson, marchand de meubles, rue de l'Aima, 40.
1920 Touraine-Desvaux, sous-chef de division du Crédit
Foncier, en retraite, rue Montebello, 78.
192^ Traynel (de), maired'Omonville la-Rogue(Manche).
1900 Trocherie, commis principal de la marine, en retraite,
rue Thiers, 1 2, Tourlaville.
1909 Trohel, ouvrier à l'arsenal, hameau Vivier, Tourlav.
1923 Trubert, ancien bijoutier, rue du Bassin, 9.
1918 Truffert, mécanicien, rues de l'Ermitage et Lebrun.
1923 Truffert, électricien à la Fonderie, Tourlaville.
1894 Turbert, docteur-médecin, à Teurthéville-Hague.
1920 VACOssiN,chefde bataillon desdouanes, rue du Val-de-
Saire, i .
i885 Valot, propriétaire, avenue Carnot, 121.
1910 Vastel, marchand de nouveautés, rue au Blé, 9.
1922 Vaultier, négociant, rue du Château, 21-2^
— 93 —
1922 MM. Vaur, quincaillier, rue des Portes, 37-^9.
191 2 Vautier, propriétaire, rue Grande-Vallée, i 6.
1914 Verschuere, libraire, rue de la Fontaine, 8.
1909 Veyrat, bandagiste, rue de la Fontaine, 47.
1914 ViEL, docteur-médecin, rue Emmanuel-Liais, 104.
1904 YvoN, tanneur, rue Montebello, 40.
1922 YvoN, négociant, rue Louis-Chauvet, 10.
Le Secrétaire,
E. MAHIEU
Imp. de la Dépêche 4t Cherboum
o-p 3i.
New York Botanical Garden Libra
3 5
85 00259 6763