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Full text of "Bulletin de la Socit d'horticulture de Cherbourg"

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Ys.m/s 


BULLETIN 


DE  LA 


f.^  ^ 


DE    CHERBOURG 


XLVIII 


ANNÉE     1916 


CHERBOURG 

Imprimerie  de  «  La  Dépêche  de  Cherbourg  » 

41,  rue  Gambetta 

191-y 


BULLETIN 


DE  LA 


DE    CHERBOURG 


XLVIII 


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IbHARt 
-  W  vQRK 


ANNÉE     1916 


^ 

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CHERBOURG 

Imprimerie  de  •«  La  Dépêclie  de  Cherbourg  » 

41,  rue  Gambetta 

191Y 


(Mb 


/^;^-3/ 


Société  d'Horticulture  de  l'Arrondissement  de  Cherbourg 


La  Société  a  pour  but  de  perfectionner  et  d'encourager 
toutes  les  brandies  de  la  science  et  de  la  pratique  horticoles. 

Elle  organise,  toutes  les  fois  que  ses  î^essources  le  lui 
permettent,  une  Exposition  estivale  ou  automnale,  à 
laquelle  la  carte  de  Membre  de  la  Société  donne  droit 
d'entrée  gratuite  tous  les  jours. 

Elle  publie,  chaque  année,  un  Bulletin  qui  est  adressé 
gratuitement  à  tous  les  Sociétaires  ainsi  qu'aux  Membres 
correspondants  et  aux  Sociétés  affiliées.  Ce  Bulletin  con- 
tient les  procès-verbaux  des  séances,  des  comptes  rendus 
d'expositions,  des  rapports  sur  les  visites  de  jardins  et  de 
propriétés,  divers  articles  ou  mémoires  et  autres  docu- 
ments intéressant  V horticulture.  Il  offre,  en  outre,  une 
revue  des  publications  horticoles  reçues  par  la  Société. 

La  Société  possède,  rue  Montebello,  44,  un  jardin  de 
floriculture  et  d'acclimatation,  et  une  salle  des  séances  qui 
renferme  une  bibliothèque  ouverte  aux  Sociétaires  tous 
les  mardis,  à  8  heures  du  soir.  L'entrée  du  jardin  est  libre, 
pour  les  Sociétaires  et  leur  famille,  tous  les  jours,  du  lever 
au  coucher  du  soleil. 

Un  autre  jardin,  consacré  à  l'arboriculture,  est  situé 
rue  de  la  Duché.  Des  cours  y  sont  faits  par  leprofesseur  de 
la  Société. 

Les  séances  se  tiennent  dans  le  local  delà  rue  Montebello, 
le  premier  dimanche  de  chaque  mois  ;  elles  sont  annoncées 
par  la  voie  des  journaux  de  Cherbourg.  On  y  traite  et  on 
y  discute  toutes  sortes  de  questions  horticoles  et  chaque 
séance  se  termine  par  une  loterie  de  fleurs  ou  de  fruits  de 
saison,  ou  bien  par  une  distribution  d'ouvrages  horticoles, 
de  graines,  de  boutures,  de  greffes,  etc. 

En  été,  de  charmantes  excursions  dans  les  environs  sont 
organisées  par  les  soins  du  Bur'eau. 

Les  personnes  qui  désirent  acquérir  des  connaissances 
horticoles  utiles,  ainsi  que  toutes  celles  qui  ont  à  cœur  de 
contribuer  à  augmenter  la  richesse  et  le  bien-être  du  pays 
par  le  développement  de  r horticulture,  sont  instamment 
priées  d'apporter  leur  adhésion  à  la  Société,  et,  par  ce 
m.oy en, d'accroître  encore  sa  vitalité  et  sapuissance d'action. 

Pour  faire  partie  de  la  Société  d'Horticulture,  il  faut 
avoir  été  présenté  par  un  Membre  ou  avoir  adressé  par 
écrit  une  demande  au  Président.  —  Les  Dames  sont  admi- 
ses sous  le  nom  de  Dames  patronnesses  ;  lors  des  Exposi- 
tions, elles  constituent  un  Jury  chargé  d'attribuer  certaines 
récompenses . 

La  cotisation  annuelle  est  de  5  francs. 


Membres  d'honneur  de  la  Société  i 

,  .,  ...  (  M.  le  Sous-Préfet  de  l'Arrondissement. 

PusiAtnU  d  honneur  ^  ^    ,^  ^^-^^  de  Cherbourg. 

Membres  du  Bureau  pour  1917 

Président:  M.    Corbière,  ^  L,  professeur  de   Sciences  naturelles  au  Lycée, 
rue  Asselin,  70. 

^   MM.  Le  Carpentier,  avocat,  rue  de  l'Aima,  41. 
Vice-Presidents    J  Dutot,  ||  L,  propriétaire,  rue  Montebello,  56. 

/  MM.  Le  Crin,  >f^  ||,  avocat,  rue  Auvray,  la. 
Conseillers      \  Piard,  ancien  négociant,  rue  de  l'Aima,  ^5  bis. 

d'administration  j  Le  Parmentier,  propriétaire,  rue  Asselin,  7^ 

(  Macé  Adrien,  négociant,  rue  de  l'Aima.  6. 

Trésorier:  M.    Le  Brettevillois,  ||  L,    secrétaire  général  de  la  Mairie,  rue 
Jeanne-d'Arc.  28. 

Secrétaire:  M.  Lelièvre  Paulin,  >^  ||,  rue  de  la  Polie,  18. 

Secrétaires-  \  MM.  Thommin,  ||,  commis-princ.  de  la  Marine,  rue  Delaville,  ^i. 
adjoints      (  Mahieu,  otfic.  d'adm.  de  la  Marine,  r.  Amiral-d'Aboville,  58. 

Bibliothécaire  :  M.  Noyon,  impasse  Dorival,  place  de  la  Fontaine. 

Bibliothécaire-adjoint  :  M.  Gallier,  consul  de  Belgique,  rue  Montebello,  64. 


Cultures  d'utilité 

MM.  Le  Carpentier,  Président. 

Catherine,  §,  s. -caissier  de  la 

C.  d'Epargne,  en  retraite. 
Dkouet,  ||,  agent  administratif 
princ.  de  la  Mar.,TourlavilIe. 
Lefauconnier,  ■i^,  administrât, 
princip.  de  l'Inscription  mar. 
Robin,  propriétaire. 
Dépinée,  propriétaire. 


Commissions  permanentes 

Cultures  d'agrément 
MM.  DuTOT,  ^  I.,  Président. 

Bameulle,  >j^,  adjudant  compt., 
princ.  de  la  Marine  en  ret. 
Crova,  0.  ^  II,  capit.  de  frég, 
Mahaut,  propriétaire. 
Hochet,  propriétaire. 
Cauvin,  bandagiste. 

Comité  de  Rédaction 


M.  Corbière,  ||  L,  Président;  M.  Le  Carpentier,  Vice-Président  ; 
MM.  les  Membres  du  Bureau 


Directeur  honoraire  du  Jardin  de  la  rue  Montebello:  M.  Le  Parmentier. 

Directeur  du  Jardin  de  la  rue  Montebello  :  M.  Dépinée. 

Professeur  d'Arboriculture  et  Directeur  du  Jardin  du  passage  des  Jardins  :  M.  Piard. 

Jardinier  de  la  Société  et  Professeur  de  Floriculture  :  M.  Letullier. 

Délégué  pour  convoquer  aux  inhumations  des  sociétaires:   M.   Thommin.   secrétaire- 
adjoint,  rue  Delaville,  ^i. 


ANNEE   1916 


TABLE  DES  MATIERES 


P.  Lelièvre 

id. 
L.  Thommin 
L.  Allix  . 

P.  Lelièvre 


Avantages  accordés  aux  Membres  de  la  So- 
ciété et  conditions  d'admission 

Composition  du  Bureau  et  des  Commissions 
permanentes 

Extraits  des  procès-verbaux  des  séances.  . .  . 

Rapport  sur  la  situation  de  la  Société 

Visite  du  jardin  de  !  infanterie  coloniale 

Visite  de  la  propriété  de  M.  Favier  à  la 
Fauconnière 

M.  Desquesnes 

Les  sociétaires  sous  les  drapeaux 

Nécrologie 

Nouveaux  membres 


4 

5 
7 

2^ 
29 

39 
41 
42 

50 


V 


Extraits  des  Procès- Verbaux 

des  Séances  de  l'Année  1916 


Séance  du  6  Février 

Fougère  Hymenophyllnm.  —  Présentation  de  poires 
et  de  pommes.  —  Commtmicatiotis  diverses. 

42  membres  présents. 

Les  vives  condoléances  de  la  Société  sont  adres- 
sées à  M.  Le  Brettevillois,  qui  vient  d'être  éprouvé 
par  la  mort  de  son  beau-père. 

M.  de  la  Chapelle  ayant  été  nommé  récemment 
commissaire  principal  de  la  marine,  la  Société  lui 
vote  de  cordiales  félicitations. 

M.  Dépinée  présente  une  minuscule  fougère,  res- 
semblant à  une  mousse,  qu'il  cultive  chez  lui  à  Tair 
libre,  dans  des  conditions  analogues  à  celles  où  croît 
naturellement  cette  plante  :  c'est  V H i/menoph yllum , 
fougère  rare  et  de  culture  difficile,  que  l'on  ren- 
contre dans  les  environs  de  Cherbourg. 

A  propos  de  l'emploi  de  tannée  pour  le  paillage 
des  fraisiers,  dont  il  avait  été  question  dans  le 
compte  rendu  des  publications  fait  par  M.  Thommin 
et  lu  à  la  séance  du  5  décembre  1915,  M.  Bouin 
donne  des  renseignements  sur  les  inconvénients 
que  présente  l'emploi  de  la  tannée  dans  un  jardin 
fruitier.  (\) 

(1)  Les  renseignements  donnés  par  M.  Bouin   au  sujet  des  incon 
vénienls  de  l'emploi  de    la   tannée  dans  un  Jardin  fruitier,  ont   été 
indi([ués  en  note  à  la  page  57  du  Bulletin  de  l'année  1915,  à  l'occasion 
de   la   publication   du    compte  rendu    des    publications    fait     à  la 
séance  du  5  décembre  1915. 


LÎBP/* 


8  — 


o 


M.  Lefaiiconnier  présente  de  beaux  fruits:  l*^  une 
poire  de  Passe-Crassane,  que  ÎM.  Piard  lui  a  offerte, 
maturité  de  décembre  à  mars  ;  elle  mérite  d'être 
propagée  dans  les  jardins  fruitiers  (avis  de  M.  Ballet 
fils  dans  son  ouvrage  :  La  Culture  Fruitière]  ; 
—  2°  pomme  connue  dans  le  pays  sous  le  nom  de 
Pomme  Cardinal,  mais  dont  M,  Lefauconnier  ne 
sait  pas  le  nom  véritable  ;  —  3°  pomme  provenant 
du  jardin  de  M.  Caillet  (de  Réville),  déjà  présentée 
à  la  séance  de  novembre.  M.  Lefauconnier  ne  pense 
pas  que  ce  soit  une  pomme  Grand- Alexandre  dont 
la  maturité  est,  d'après  M.  Baltet  fils,  d'octobre  à 
décembre  ;  4*^  des  poires  Beurré  d'Aremberg,  variété 
recommandée,  à  juste  raison,  par  M.  Piard  ; 
M.  Baltet  qualifie  ce  fruit  de  qualité  supérieure,  la 
maturité  est  de  novembre  à  janvier.  M.  Lefaucon- 
nier en  a  récolté  de  belles  dont  le  poids  variait  de 
300  à  330  grammes. 

M.  Lefauconnier  dit  que  pour  conserver  long- 
temps les  fruits,  il  faut  les  placer  sur  le  côté  et  non 
sur  l'œil  ou  le  pédoncule.  M.  Piard  ajoute  que 
iVL  Lorette  recommande  d'exposer  les  fruits  au 
grand  air  pour  les  conserver. 

Il  est  donné  lecture  du  dépouillement  fait  par 
M.  Crova,  des  publications  reçues  depuis  le  com- 
mencement de  décembre.  A  propos  de  ces  publi- 
cations, M.  Gauvin  dit  que  les  algues  connues  sous 
le  nom  de  lichen  blanc,  bouillies  avec  du  lait  vanillé, 
font  un  gâteau  excellent. 

Séance  du  5  Mars 

Réveil  d'un  écusson  greffé  depuis  7  ans.  —  Cypri- 
pedium  obtenu  par  M.  Levéel.  —  Pinguicula 
orbicularis,  oignon  pomme  de  terre.  —  Commu- 
nications diverses. 

34  membres  présents. 

M.  Dorange,    mobilisé,    a   envoyé   de   nouvelles 


—  9  — 

cartes  postales  représentant  dos  vues  d'Evroiix  et 
des  environs  ;  ces  cartes  sont  accompngnées  de  ren- 
seignements montrant  que  dans  cette  région  Thor- 
ticulture  est  en  honneur  et  qu'on  y  rencontre  beau- 
coup des  végétaux  répandus  dans  l'arrondissement 
de  Cherbourg. 

M.  Barbey,  membre  correspond;nit  à  Arroman- 
ches,  a  écrit  à  M.  le  Président  pour  lui  signaler  le 
réveil  d'un  écusson  de  rosier  greffé  il  y  a  sept  ans  et 
qui  n'avait  pas  encore  donné  signe  de  vie.  M.  Cor- 
bière demandera  à  M.  Barbey  des  renseignements 
complémentaires  qui  permettront  sans  doute  d'ap- 
précier l'anomalie  signalée. 

M.  Levéel  a  envoyi'  deux  plantes  remarquables  et 
fleuries  :  1"  un  très  beau  Cypripedium ,  produit  d'une 
hybridation  qu'il  a  faite  il  y  a  une  dizaine  d'années 
entre  les  variétés  insigne  C//antiniei  Borali  atratum. 
Il  a  donné  à  cette  obtention  le  nom  de  Cypripedium 
insigne  Baymondi,  la  dédiant  à  son  tils  Baymond, 
sur  le  front  depuis  le  début  des  hostilités.  —  La 
deuxième  plante  de  M.  Levéel,  rare  en  France  dans 
les  serres,  mais  commune  dans  certains  établisse- 
ments de  la  Belgique,  est  le  Pinguicula  orbiriilaris ; 
elle  présente  une  (leur  unique,  d'un  beau  violet, 
portée  par  une  hampe  qui  s'élève  du  milieu  d'ime 
rosette  de  feuilles  arrondies,  à  l'aspect  gras  et 
exsudant  certain  suc  qui  englue  et  digère  les  in- 
sectes qui  se  posent  dessus. 

Il  existe  en  France  des  espèces  indigènes  de 
Pinguicula,  notamment  le  Lusitanica,  qui  n'est  pas 
rare  dans  les  marais  des  environs  de  Cherbouru-. 
dit  M.  Corbière. 

M.  Fiquet  présente  un  oignon  qui,  sous  l'enve- 
loppe extérieure, offre  un  grand  nombre  de  bulbilles. 
Il  est  connu  sous  le  nom  à' oignon  pomme  de  terre 
et  se  plante  comme  les  échalottes.  M.  J^e  Maire  dit 
que  cet  oignon  est  connu  aussi  en  Belgique  sous  le 
nom  indiqué  par  M.  Fiquet. 

II  est  donné   lecture  du   compte  rendu,   fait  par 


10 


M.  Crova,  des  publications  reçues  depuis  la  dernière 
séance. 

Séance  du  2  Avril 

Gousses  de  glycine  violette  provenant  de  Chine.  — 
Réveil  d'un  écusson  greffe  il  y  a  1  ans.  —  Envoi 
par  M.  Levéel  de  plantes  de  Lœlia  Lindleyana  et 
de  Gattleya  chocœnsis.  —  Graines  envoyées 
d'Alger.  —  Communicatioîis  diverses. 

43  membres  présents. 

M.  Piard  présente  :  i°  une  carte  postale  coloriée 
japonaise,  représentant  de  magnifiques  grappes  de 
fleurs  de  glycine  violette,  et  2*^  deux  grosses  gousses 
de  cette  plante,  provenant  de  la  Chine  et  contenant 
des  graines  qui  sont  distribuées  aux  membres  pré- 
sents. 

M.  Saillard  dit  qu'il  a  vu  à  Etampes  des  gousses 
de  glycines  grosses  comme  celles  dos  pois.  M. 
Corbière  ajoute  que  l'espèce  que  l'on  voit  dans  nos 
jardins  est  la  Wistaria  sinensis  qui  porte  des  fleurs 
en  grappes  pendantes  d'un  bleu  violet,  mais  moins 
fortes  que  celles  représentées  sur  la  carte  postale. 

M.  le  Président  ayant  demandé  de  nouveaux 
renseignements  à  M.  Barbey,  au  sujet  du  réveil 
d'un  écusson  de  rosier,  grefle  il  y  a  7  ans,  a  reçu 
d'Arromanches  une  seconde  lettre  dans  laquelle 
iM.  Barbey  lui  répond  qu'd  a  soumis  son  rosier  à 
un  ancien  chef  des  cultures  de  MM.  Baltet  frères  et 
à  des  maîtres  jardiniers.  «  Tous  ont  été  unanimes  à 
reconnaître  que  la  pousse  en  question  venait  non 
d'un  œil  adventif,  mais  bien  de  l'œil  écusson  fait 
sur  une  gloire  de  Dijon,  en  espaHer,  pouvant  avoir 
de  15  à  20  ans.  Cette  pousse  vigoureuse,  ajoute  M. 
liarbey.  et  (jui  atleint  aujourd'hui  6  centimètres, 
occupe  la  partie  centrale  d'une  couronne  noircie 
par  le  temps  et  entourant  l'œil  écusson. 


—  11  — 

M.  Corbière  a  rintention  de  soumettre  ce  cas 
extraordinaire  à  M.  Daniel,  professeur  à  la  faculté 
de  Rennes,  spécialiste  sur  les  questions  de  greffes. 

M.  Levéel  a  envoyé,  avec  une  lettre  donnant  des 
renseignements,  deux  orchidées  très  intéressantes  et 
assez  rares  dans  les  cultures.  L'une,  Lœlia  Lind- 
leyana  donne  des  fleurs  en  nboudance  et  est  d'une 
culture  facile  ;  elle  est  originaire  du  Brésil.  1/autre, 
Cattlei/a  c/iocoensis,  albinos  de  cette  espèce,  est  peu 
répandue  dans  les  cultures  et  assez  rare,  car  elle 
est  originaire  de  la  province  de  Ghoco  (Nouvelle- 
Grenade),  peuplée  de  tribus  indiennes  très  farou- 
ches et  très  cruelles.  La  plante  présentée  est  une 
division  d'un  pied  d'origine  qu'il  avait  payé,  en 
1884,  25  fr.  à  la  maison  Louis  de  Smet,  de  Gand. 
Quoique  cette  variété  fût  absolument  blanche,  M. 
Levéel  ne  pensait  pas,  d'abord,  qu'elle  eût  une  si 
grande  valeur.  Il  a  revendu  à  un  horticulteur  anglais 
le  pied  mère  avec  six  de  ses  divisions,  et  le  tout  lui 
a  été  payé  un  prix  très  rémunérateur. 

M.  Corbière  distribue  aux  sociétaires  qui  en  dé- 
sirent des  graines  d'un  poirier  nouveau  du  Maroc, 
qui  lui  ont  été  offertes  par  M.  le  professeur  Trabut, 
d'Alger.  Cet  arbre  est  le  Pyrus  mamorensis,  origi- 
naire de  la  forêt  de  Mamora,  et  devrait  bien  résister 
dans  rOuest. 

M.  Letullier  présente  de  charmantes  fleurs  d'un 
Iris  nain  (I?is  pumila)  cultivé  en  bordures,  et  des 
rameaux  feuilles  de  cinq  espèces  à'Eucali/ptiis  qui 
ont  parfaitement  supporté  l'hiver  à  Réville.  Parmi 
ces  variétés  se  trouvent  les  gioôf/ius,  robusta  et  elata. 
M.  Letullier  a  remarqué  que  l'odeur  des  feuilles 
d'Eucalyptus  devient  particulièrement  forte  quand 
le  temps  doit  se  mettre  à  la  pluie. 

M.  Lefauconnier  présente  une  très  jolie  pomme 
parfaitement  conservée,  provenant  du  jardin  de  M. 
Le  iJérubey,  à  Omon ville.  Il  fournit  des  renseigne- 
ments sur  d'autres  pommes  et  poires  qu'il  possède, 
également  bien  conservées. 


\9    

11  est  donné  lecture  des  notes  prises  par  M.  Crova 
dans  les  publications  reçues  depuis  la  dernière 
séance. 

M.  le  Président  annonce  que  le  Bulletin  de  1915 
est  en  cours  d'impression  et  pourra  être  distribué  à 
la  prochaine  séance. 

Séance  du  7  Mai 

Oignon  pomme  de  terre.  —  Présentation  de  poires.  — 
Maturité  retardée.  —  Roses  Princesse  Marie 
d'Orléans.  —  Communications  diverses. 

38  membres  présents. 

A  propos  du  procès-verbal  de  la  séance  d'avril, 
M.  Poupeville  dit  que  l'oignon  qui  avait  été  pré- 
senté par  M.  Fiquet  sous  le  nom  d'  «  oignon  pomme 
de  terre  »,  est  appelé  «  oignon  patate  »  dans  l'ou- 
vrage Les  Plantes  potagères,  de  Vilmorin-Andrieux 
et  que  le  Bon  Jardinier  indique  qu'il  doit  être  butté 
comme  la  pomme  de  terre. 

M.  le  Président  rappelle  que  deux  membres  titu- 
laires, MM.  Launey,  négociant  et  Bernom,  direc- 
teur de  l'hôtel  de  France,  sont  décédés  depuis  la 
dernière  séance;  les  condoléances  et  les  respec- 
tueuses sympathies  de  la  Société  sont  adressées  aux 
familles. 

M.  Corbière  présente  le  Bulletin  de  1915,  qui 
vient  d'être  imprimé  et  qui  va  être  mis  en  distribu- 
tion. 

M.  Letauconnier  soumel  aux  membres  présents 
une  très  belle  poire  «  Doyenné  (jeorges  Boucher  », 
déjà  présentée  à  la  séance  de  novembre  dernier. 
Elle  pesait,  alors,  550  grammes;  elle  lui  avait  été 
ofl'erte  par  M.  Delamer,  pharmacien  à  Barfleur,  et 
provenait  d'une  greffe  placée  sur  un  poirier  de 
a  Doyenné  du  Comice  ».  M.  Lefauconuier  a  teuu  à 
apporter  cette  poire,  vu  la  saison  avancée,  les  autres 


—  13  — 

fruits  du  poirier  eu  (question  n'ayant  pas,  d'après 
M.  Delnnier,  dépassé  comme  maturité  la  fin  de 
février  ou  le  commencement  de  mars  au  plus  tard. 

M.  Piard  a  remarqué  que  cette  année,  la  maturité 
de  certaines  variétés  de  poires  s'est  trouvée  retar- 
dée ;  par  exemple  «  Passe  Crassane  »,  qui  n'est  pas 
encore  mûre,  alors  qu'elle  l'est  généralement  en 
février-mars. 

M.  Dépinée  présente  trois  jolies  roses  «  Princesse 
Marie  d'Orléans  »  cueillies  sur  un  rosier  qui  n'a 
pas  été  taillé  cette  année  et  porte  des  fleurs  depuis 
trois  semaines. 

M.  Letullier  ajoute  que,  cette  année,  des  rosiers 
taillés  ont  déjà  donné  des  tleurs  et  que  cela  doit 
tenir  à  la  douceur  des  premiers  mois  de  l'année. 

Plusieurs  sociétaires  disent  que  les  graines  de 
glycine  données  par  M.  Piard  ont  levé  et  produit 
des  pousses  déjà  belles. 

Il  est  donné  lecture  du  compte  rendu  des  publi- 
cations, tait  par  M.  Grova. 

M.  Piard  annonce  qu'il  lera  le  jeudi  11  et  le 
dimanche  14,  dans  le  jardm  du  passage  des  Jardins, 
des  cours  sur  le  palissage  de  la  vigne. 

Séance  du  4  Juin 

Effets  de  Dégétdtion  de  poiriers.  —  Présentation  de 
fruits  et  de  pommes  de  terre.  —  Dèyâts  causés 
dans  des  .serres  par  des  gaz  aspli y. riants  allemands. 
—  M.  Desquesnes,  membre  de  la  Société  depuis 
50  ans.  —  Conimunications  diverses. 

45  membres  présents. 

M.  le  Président  exprime  les  regrets  causés  par 
la  mort  de  M.  Giot,  professeur  au  l^ycée  ;  il  a  déjà 
adressé  au  frère  de  M.  Giot,  les  condoléances  de  la 
Société. 

M.  Bouin  dit  qu'à  la  suite  de  la  communication 


—  14 


de  M.  Barbey,  relative  au  réveil  récent  d'un  écusson 
de  rosier  greffé  il  y  a  7  ans,  il  a  fait  à  Hainneville 
la  constatation  suivante  :  sur  trois  jeunes  poiriers, 
greffés  chacun  de  deux  écussons  à  la  fin  de  l'été  et 
tous  entrés  en  végétation  au  printemps  suivant, 
l'écusson  inférieur  fut  dévoré  par  les  limaces  avant 
son  entier  épanouissement,  alors  que  l'écusson  supé- 
rieur, intact,  se  développait  vigoureusement,  l.'é- 
cusson  inférieur  rongé,  ne  mourut  pas  toutefois; 
mais  sa  végétation  fut,  pendant  plusieurs  années, 
limitée  à  l'écorce  seule,  qui  se  développa  et  s'élar- 
git dans  la  même  proportion  que  celle  du  sujet. 
Cinq  ou  six  ans  après,  sous  l'efiet  d'une  végétation 
plus  active  ou  par  suite  d'une  taille  plus  accentuée 
de  l'arbre  constitué  par  le  développement  régulier 
de  l'écusson  supérieur,  il  s'est  formé,  à  côté  du 
centre  de  l'œil  de  l'écusson  intérieur,  un  bourgeon 
adventif  qui  est  entré  en  végétation  normale  et  qui 
aurait  pu  être  conservé  pour  une  branche  charpen- 
tière,  si  cela  avait  été  nécessaire. 

M.  le  Président  fait  remarquer  qu'il  n'y  a  pas 
similitude  entre  les  faits  signalés  par  M.  Bouin  et 
par  M.  Barbey.  Dans  le  rosier  de  M.  Barbey,  c'est 
l'œil  primitif  qui,  après  un  sommeil  de  plusieurs 
années,  a  fini  par  se  développer,  tandis  que  dans  le 
cas  mentionné  par  M.  Bouin,  l'œil  primitif  est 
d'abord  entré  normalement  en  végétation,  et  ce 
sont  des  bourgeons  adventifs  qui  ont  mis  quelques 
années  à  se  former.  La  communication  de  M.  Bouin 
n'en  est  pas  moins  intéressante. 

M.  Corbière  présente,  au  nom  de  M.  le  D--  Tur- 
bert,  une  très  belle  pomme  admirablement  conser- 
vée, de  la  variété  La  Ménagère,  provenant  de  la 
propriété  de  M.  le  D'Turbert,àTeurthéville-Hague. 
Ce  pommier  a   été  greffe   au   jardin  de  la  Société. 

M.  Thommin  présente  de  petits  gazons  très  denses 
de  la  Saguie  subulée,  jolie  plante  qui  a  bien  réussi 
chez  lui  à  Flamanville  ;  il  n'en  a  pas  été  de  même 
chez  d'autres  sociétaires. 


—  15  — 

M.  Le  Cat'pentier  lit,  dans  le  Journal  ()//icie1,  un 
compte  rendu  delà  séance  du  21  mai,  de  rÂcadémie 
d'agriculture,  article  dans  lequel  sont  signalés  les 
dégâts  causés  par  les  gaz  asphyxiants  dans  les  serres 
de  M.  Cordonnier,  de  Bailleul  (Nord),  à  7  kilomètres 
du  front.  Les  feuilles  des  vignes,  en  pleine  végéta- 
tion, après  avoir  subi  une  forte  décoloration,  ont 
séché  et  sont  tombées. 

M.  Saillard  présente  des  pommes  de  terre  mon- 
trant les  bons  résultats  qu'il  a  obtenus  en  plantant 
des  tubercules  qui  n'avaient  pas  atteint  leur  matu- 
rité. Il  pense  qu'on  pourrait  utiliser  ce  procédé  pré- 
ventif dans  le  cas  où  les  tubercules  risqueraient 
d'être  atteints  par  la  maladie. 

M,  Bouin  ajoute  que  pour  préserver  les  pommes 
de  terre  de  la  maladie,  un  jardinier  de  sa  connais- 
sance sulfate  les  tiges  aériennes  avant  le  développe- 
ment du  champignon  et  obtient  ainsi  de  bons 
résultats. 

M.  le  président  rappelle  que  la  Société  ayant 
décidé  de  remettre  une  médaille  commémorative 
aux  membres  qui  réunissent  50  ans  de  sociétariat, 
M.  Desquesnes,  qui  a  été  admis  comme  membre  de 
la  Société  le  3  juin  1866,  se  trouve  actuellement 
dans  les  conditions  requises.  Le  vénérable  M.  Des- 
quesnes, entré  le  27  avril  dernier,  dans  sa  90^  année, 
devait  assister  à  la  séance,  car  il  jouit  toujours  d'une 
bonne  santé  ;  mais  le  mauvais  temps  l'en  a  empêché. 
Une  délégation  se  rendra  après  la  séance  chez  M. 
Desquesnes  pour  lui  remettre  la  médaille  qui  lui  est 
destinée  et  lui  offrir  les  meilleurs  vœux  de  la  Société. 

M.  le  secrétaire  lit  une  note  concernant  M.  Des- 
quesnes. 

Il  est  ensuite  donné  lecture  du  compte  rendu  fait 
par  M.  Grova,  des  publications  reçues  pendant  le 
mois  écoulé. 


10  — 


Séance  du  3  Juillet 

Remise  de  médaille  à  3J.  Desquesnes  à  F  occasion  du 
50"  anniversaire  de  son  admission  comme  socié- 
taire. —  Décès  de  M.  Barbey.  — Joubarbe  présentée. 
—  Fleurs  de  /tarots  doubles.  —  Le  jardin  public  de 
Rennes.  —  Le  jardin  de  Vinfanterie  coloniale.  — 
Communications  diverses. 

45  membres  présents. 

M.  Desquesnes,  malgré  ses  90  ans,  a  tenu  à  venir 
à  la  séance  pour  remercier  la  Société  de  la  belle 
médaille  qui  lui  a  été  attribuée  à  l'occasion  du  50^ 
anniversaire  de  son  admission  comme  membre  titu- 
laire. Il  remercie  en  particulier  les  sociétaires  qui 
faisaient  partie  de  la  délégation  chargée  de  lui  remet- 
tre cette  médaille.  Les  chaleureux  applaudissements 
des  assistants  témoignent  à  M.  Desquesnes  la  sym- 
pathie de  tous. 

M.  le  président  dit  qu'il  a  appris  avec  peine  le 
décès  de  M.  Barbey,  membre  correspondant,  retiré 
à  Arromanches,  et  il  rappelle  Tintérèt  et  l'attache- 
ment que,  de  tout  temps,  M.  Barbey  avait  montré  à 
notre  Société.  M.  Corbière  a  exprimé  à  Mme  Barbey 
les  condoléances  de  la  Société  d'horticulture. 

M.  Grova  présente  une  jolie  petite  Joubarbe  (Sem- 
pervivum  arachnoideum),  dont  les  rosettes  de  feuilles 
sont  recouvertes  de  poils  simulant  des  toiles  d'arai- 
gnée ;  les  nombreuses  fleurs  rose  purpurin  produi- 
sent aussi  un  joli  effet.  Cette,  plante,  spéciale  aux 
montagnes,  a  été  rapportée  par  M.  Crova,  de  la 
Haute-Loire. 

M.  Dépinée  présente  de  superbes  fleurs  de  pavot, 
doubles,  à  pétales  découpés  et  panachés  de  rayures 
roses  et  blanches. 

M.  Adam  dépose  sur  le  bureau  plusieurs  belles 
roses  dont  il   désire    savoir  le  nom.  Ces  roses  sont 


17 


reconnues  être  :  la  Reine  des  neiges^  Baronne  de 
Bolhscliild,  Caroline  Testout,  Madame  Bérard  et 
Madame  Abel  Carrière. 

l.e  secrétaire  donne  connaissance  d'une  hîltre  de 
M.  Le  (jirin,  mobilisé  à  Rennes,  fournissant  quekfues 
renseignements  sur  le  jardin  public  de  cette  ville 
(le  Tbabor)  et  indiquant  que  la  municipalité  a  fait 
semer  des  pommes  de  terre  dans  un  grand  terrain 
vague  d'un  hectare  et  demi. 

l^a  roseraie  du  Thabor  est  superbe,  dit  M.  LeGrin, 
bien  plus  belle  que  Tannée  dernière,  quoique  la 
pluie  ait  un  peu  abîmé  les  fleurs  des  trois  mille 
rosiers  (1500  variétés).  Entre  les  belles  des  belles, 
les  promeneurs  très  nombreux  admirent  :  Madame 
Gahrielle  Luiset  (rose)  ;  Lo/iençrin  [rouge)  ;  La  Reine 
des  neiqes  (blanche)  ;  Chédoine  Gin/noiseau  (thé)  ; 
fharisaer  (hybride  de  thé).  Le  jardin  mesure  5  hec- 
tares ;  la  roseraie  est  dans  la  partie  Est,  très  bien 
dégagée. 

M.  Lefauconnier  présente  sa  dernière  pomme  de 
Saifinette  conservée  intacte  jusqu'au  29  juin.  M. 
.\lahaut  dit  en  avoir  une  de  la  même  variété,  donnée 
par  M.  Lefauconnier,  et  qui  est  encore  en  meilleur 
état  que  celle  qui  est  présentée-  aujourd'hui. 

M.  Thommin  lit  le  rapport  qu'il  a  rédigé,  au 
nom  du  bureau  et  des  commissions  permanentes,  à 
la  suite  de  la  visite  faite  au  jardin  du  l^""  régiment 
d'infanterie  coloniale,  rue  de  l'Abbaye,  le  20  juin 
191(5.  Les  cultures  maraîchères  de  ce  jardin  de  G 
hectares  environ,  où  l'on  voit  des  pommes  de  terre 
des  artichauts,  des  haricots,  des  carottes,  des 
navets,  des  choux,  des  salades,  etc.,  sont  faites  par 
des  soldats  convalescents  de  l'infanterie  coloniale, 
sous  la  direction  de  M.  le  lieutenant  de  réserve 
Garnot,  agriculteur  émérite.  Elles  sont  très  remar- 
quables et  contribuent  largement  à  l'amélioration 
de  l'ordinaire  du  régiment.  En  1915,  la  récolte  en 
pommes  de  terre  et  légumes  divers  a  représenté 
une  valeur  d'au   moins  7,200  fr.,  d'après  les  prix 


—  18  — 

moyens  du  marché,  et  en  191G  les  cultures  sont 
encore  plus  importantes. 

La  Société,  regrettant  de  ne  pouvoir  donner  un 
témoignage  de  satisfaction  à  chacun  des  militaires 
employés  à  ces  cultures  —  ils  sont  trop  nombreux 
et  se  succèdent  trop  rapidement  —  décide  d'adres- 
ser ses  plus  vives  félicitations  à  M.  le  lieutenant 
Garnot  pour  les  magnifiques  résultats  obtenus  sous 
son  habile  et  très  dévouée  direction  et  de  décerner 
une  médaille  de  vermeil  au  l'^''  régiment  d'infan- 
terie coloniale. 

Il  est  ensuite  donné  lecture  du  rapport  mensuel 
de  M.  Grova  sur  les  publications  reçues  par  la 
Société. 


Séance  du  6  Août 

Médaille  de  vermeil  décernée  au  /^'"  régiment  d'infan- 
terie coloniale  pour  ses  cuitiires  maraîchères.  — 
Présentations  de  M.  Levéel.  —  I<loraison  deT k.v\x\^- 
dinaria  falcata.  —  Fruits  conservés  jusquen  août. 
—  Communications  diverses. 

42  membres  présents. 

M.  le  Président  dit  qu'il  a  adresse  récemment  à 
M.  le  commandant  Boin,  major  du  1'"^  régiment 
d'infanterie  coloniale,  la  médaille  de  vermeil,  accom- 
pagnée d'un  diplôme,  décernée  à  ce  régiment  à  la 
suite  de  la  visite  faite  le  22  juin  au  jardin  militaire 
de  la  rue  de  l'Abbaye.  Il  a  reçu  de  i\J.  le  counnan- 
dant  Boin  une  lettre  de  remerciements  dont  il  donne 
lecture. 

M.  Corbière  renouvelle,  aux  applaudissements  des 
assistants,  à  M.  le  lieutenant  (larnot,  qui  assiste  à 
la  séance,  les  chaleureuses  félicitations  de  la  société 
pour  les  magnifiques  résultats  obtenus  sous  sa  di- 
rection. 

M.  le  Président  ajoute  qu'il  a  visité,  à  l'issue  de 


—  19  — 

la  dernière  séance,  le  jardin,  remar([uablement 
tenu,  de  M.  Uoljin,  el  (|ue  celui-ci  a  bien  \ouln 
ofiVir  à  la  sociélé  un  jeune  échantillon  de  Piniis 
jalulti,  nrbre  très  décoratif  attei,unant  12  à  15  m. 
de  hauteur,  et  originaire  de  rOaxaca.  état  de 
Mexico,  enlre  1.000  et  1.700  mètres  d'altitude. 

M.  Dubois,  notaire  honoraire,  a,  de  son  coté, 
offert  pour  la  société  un  pied  de  Laurier  des  Cana- 
ries [Apolioniiis).  Des  remerciements  sont  adressés 
aux  deux  aimables  donateurs. 

M.  Levéel,  horticulteur,  a  envoyé,  avec  une  lettre 
d'explications  :  1*^  une  branche  crarundinaria  fnlcata 
en  fleurs;  2°  deux  jolis  Cypripediuins:  VEnryale 
iiiiperbum,  hybride,  aux  jolies  nuances,  du  LoirH  et 
du  Superbum,  et  le  fjvande,  hybride  du  Caudatum 
et  du  Roezli . 

M .  l^evéel  dit  qu'il  a  Tintention  de  couper  sa 
touffe  d' Arundinaria  fa /rata  à  ras  de  terre,  pensant 
pouvoir  prolonger  de  la  sorte  l'existence  de  cette 
espèce,  qui,  comme  tous  les  bambous,  meurt  après 
la  noraison. 

M.  Corbière  pense  que  les  rejets  fleuriront  aussi. 

M.  Robin  ajoute  qu'il  avait  fait  cet  essai,  et  que 
les  jeunes  repousses  sont  mortes. 

M.  Alcide  Poupeville  présente  de  très  beaux 
dahlias  simples  aux  coloris  riches  et  variés, 

M.  Cauvin  a  apporté  de  très  jolies  fleurs  doubles 
de  pavots  ;  elles,  aussi,  très  variées  comme  colora- 
tion . 

M.  T.efauconnier  a  envoyé  une  pomme  do  forme 
curieuse,  qu'il  a  cueillie  un  peu  trop  tôt,  le  25 
juillet.  C'est  une  pomme  .s7//y^^/'  /oaf  pjippin  (Reinette 
pain  de  sucre)  ;  elle  provient  de  Réville,  sur  un 
pommier  en  cordon  horizontal  ;  sa  maturité  est  fin 
juillet  commencement  d'août.  Excellente  variété, 
précieuse  pour  la  saison  et  qui  dcitmùrirà  l'arbre  ; 
elle  devient  alors  jaune  comme  une  orange  et  a  un 
parfum  très  développé. 

M.    Mahaut  présente   une   pomme   de    saignette, 


—  20  — 

encore  intacte,  que  lui  avait  donnée  M.  Lefaucon- 
nier. 

M.  Piard  soumet  aux  membres  présents:  1°  une 
poire  de  Doyenné  d'iiiver  qui  se  mange,  générale- 
ment, en  mars  et  qu'il  est  rare  de  conserver 
jusqu'en  août  ;  2<^  une  pomme  de  Tan  dernier,  très 
belle,  bien  conservée,  qu'on  lui  a  offerte  et  dont  il 
n'a  pu  trouver  le  nom. 

M.  Piard  présente  des  pommes  de  terre  d'une 
variété  qu'il  cultive  depuis  6  ans,  dont  les  yeux  sont 
roses  et  les  extrémités  rouges,  la  chair  jaunâtre. 
Elle  provient  de  la  fécondation  naturelle  de  Belle 
de  F'ontenay  et  de  saucisse  rouge.  M.  Piard  l'a 
appelée  Belle  du  Vivier,  l'ayant  trouvée  dans  une 
propriété  du  Vivier,  à  Tourlaville. 

M.  Grova,  absent,  n'a  pu  faire  le  rapport  men- 
suel sur  les  publications  reçues.  Les  condoléances 
de  la  société  lui  sont  adressées  à  l'occasion  de  la 
mort  de  sa  belle-mère. 

Séance  du  3  Septembre 

Décès  de  MM.  Petiteville  et  Marion.  —  PrésentMion 
de  dahlias  et  de  pommes. 

35  membres  présents. 

M.  le  Président  rappelle  que  M.  Petiteville.  capi- 
taine au  long  cours,  membre  très  assidu,  sociétaire 
depuis  1895,  est  décédé  récemment,  et  il  annonce 
que  M.  Marion,  bibliothécaire  de  la  Société  des 
sciences,  est  mort  quelques  heures  seulement  avant 
la  séance.  Au  nom  de  la  Société  il  adresse  ses  vifs 
regrets  et  condoléances  aux  deux  familles  cruelle- 
mant  éprouvées,  ainsi  qu'à  M.  Joseph  Uobin,  qui  a 
eu  tout  récemment  la  douleur  de  perdre  sa  femme. 

Une  visite  de  la  belle  collection  d'eucalyptus  de 
M.  Favier  à  la  Fauconnière,  est  fixée  au  vendredi 
8  courant,  à  2  heures  1/4. 


^]    

La  Société  décide  que  les  fruits  du  jardin  du 
passage  des  Jardins  (poires  et  raisins),  seront  dis- 
tribués comme  les  deux  années  précédentes,  aux 
militaires  blessés  soignés  dans  les  hôpitaux. 

M.  Alcide  Poupevill(»  présente  des  fleurs,  très 
belles  comme  formes  et  connue  coloris,  de  dahlias, 
les  uns  à  collerette,  les  autres  simples,  bien  que 
provenant  d'un  même  semis,  lait  à  la  fm  de  mars 
191G. 

M.  Dépinée  croit  avoir  remarqué  chez  M.  Levéel, 
un  superbe  bouquet  de  Scabieuses,  jolies  fleurs  (rop 
négligées. 

M.  Lefauconnier  présente  une  belle  pomme  dont 
il  ignore  le  nom,  cueillie  fin  août  dans  la  propriété 
de  M.  Le  Dérubey  à  Omonville-la-Rogue,  et  qui 
n'est  pas  encore  mûre. 

M.  Piard  soumet  aux  assistants  deux  pommes, 
d'aspect  vernissé,  provenant  d'un  arbre  de  chez 
M.  Baltet,  de  Troyes  et  vendues  sous  le  nom  de 
«  Transparente  de  Crancels  ». 

Séance  du  3  Octobre 

■ 

Présentation  de  fleurs  de  chri/smithème.  —  Maturité 
de  poires  privées  d'air  et  de  lumière. 

39  membres  présents. 

M.  Adam  présente  une  belle  (leur  de  chrysan- 
thème  qu'on  lui  a  donné  sous  le  nom  de  ruban  rose. 

Plusieurs  sociétaires  tout  en  ignorant  le  nom  de 
cette  variété  ne  pensent  pas  que  ce  soit  ruban  rose 
qui  en  difïérerait  comme  forme  et  couleur. 

Une  belle  pomme  apportée  par  M.  Mahieu  est 
considérée  comme  étant  la  Ménagère  d'après  l'ou- 
vrage les  meilleurs  fruits  au  XiV  siècle  et  le  Pomo- 
logie  de  la  France. 

M.  Depinée  offre  des  graines  de  pavots  rouges  et 


—  22  — 

doubles  dont  il  avait  présenté  des  fleurs  à  une  pré- 
cédente séance. 

M.  Thommin  dit  avoir  cueilli  le  28  août,  des 
poires  William  et  Duchesse  et  les  avoir  mises  dans 
une  valise.  Après  6  jours  elles  étaient  mûres.  Cela 
doit  tenir,  dit  un  sociétaire,  au  manque  d'air  pour 
la  William  et  à  la  fermentation  pour  la  Duchesse. 


Séance  du  5  Novembre 

Décès  de  M.  le  docteur  Benaidt,  président  lionor(dre 
de  la  Société  et  de  1/'"^  Bonne foy,  dame  patron- 
nesse.  —  U horticulture  dans  la  région  de  Gran- 
ville.  —  Rapport  sur  la  visite  de  la  propriété  de 
M.  lavier,  à  la  Fauconnière. 

26  membres  présents. 

M.  le  Président  rappelle  que,  pendant  le  mois 
écoulé,  la  Société  a  fait  une  perte  très  sensible  dans 
la  personne  de  son  président  honoraire  M.  le  doc- 
teur Renault,  qui,  durant  de  longues  années,  la 
dirigea  avec  tant  de  compétence  et  de  dévouement. 
Au  cimetière,  M.  Corbière  a  exprimé  les  sentiments 
de  regret  de  la  Société  d'horticulture  et  une  cou- 
ronne a  été  déposée  au  nom  de  la  Société.  Madame 
Renault  et  sa  famille  ont  adressé  leurs  remercie- 
ments par  une  lettre  dont  il  est  donné  lecture.  Dans 
son  discours,  M.  Corbière  n'a  pu  signaler  en  détail 
tous  les  services  rendus  par  M.  le  docteur  Renault; 
une  notice  complémentaire  paraîtra  dans  le  Bulletin. 

M.  le  Président  a  exprimé  à  M.  le  docteur  Ron- 
nefoy  les  condoléances  de  la  société  k  l'occasion  du 
décès  de  M"^^  Ronnefoy,  dame  patronnesse. 

L'an  dernier  la  mort  enlevait  M.  Robin,  le  dévoué 
membre  titulaire  ;  tout  récemment  elle  a  frappé  sa 
veuve  ;  M.  le  l^^ésident  adresse  à  la  famille  les 
regrets  de  la  Société. 


M.  Vandevelle,  de  Pontpoint  (Oise)  fait,  pnr 
lettre,  des  offres  cavantngeuses  relativement  à  la 
vente  de  pommiers  à  cidre,  poiriers  et  arbres  variés. 

Il  est  donné  lecture  du  compte  rendu  fait  par 
M.  Grova,  des  publications  reçues  depuis  la  der- 
nière séance,  M.  Ci'ovn,  signale  entre  autres,  un 
article  de  M.  Bois,  ayant  pour  titre  a  l'ilorliculture 
dans  la  région  de  Granville.»  L'auteur,  en  mention- 
nant les  résultats  obtenus  aux  environs  de  cette 
ville  dans  racclimatation  des  végétaux  exotiques, 
i'ail  la  même  remarque  que  M.  ]^etullier,  l'an  der- 
nier, dans  une  note  parue  au  Bulletin,  à  savoir  que 
ces  résultats  déj)endent,  en  grande  partie,  des  abris 
protecteurs  contre  les  vents. 

M.  AUix  lit  un  très  intéressant  rapport  sur  la 
visite  faite,  le  8  septembre,  par  la  Société  à  la  pro- 
priété de  M.  Favier,  à  la  Fauconnière.  Ce  rapport 
remarquable  par  sa  forme  littéraire  et  l'exactitude 
des  descriptions,  mentionne  en  particulier  les  nom- 
breux et  superbes  végétaux  exotiques,  tels  que  Eu- 
calyptus, Mimosas  et  Cistes  qui  semblent  parfaite- 
ment acclimatés  et  font  grand  bonneur  à  MiVJ. 
Favier,  père  et  fils.  De  vifs  remerciements  sont 
adressés  à  M.  Allix,  pour  le  plaisir  que  la  Société 
i\  éprouvé  k  la  lecture  de  son  rapport,  qui  sera  inséré 
au  prochain  EvUetin . 

La  Société  nomme  la  commission  annuelle  char- 
gée d'examiner  les  comptes  du  trésorier. 

M.  le  Président  dit  que,  conformément  aux  déci- 
sions prises  antérieurement,  les  fruits  du  jardin  du 
passage  des  .lardius,  ont  été  distribués  aux  militai- 
res blessés  soignés  dans  les  hôpitaux  de  la  Ville. 


—  24  — 

Séance  du  3  Décembre 

Décès  de  M.  Sanson.  —  Lecture  de  r^apports.  —  1  Pré- 
sentation de  champignons.  —  Emploi  des  feuilles 
de  la  fougère  Pteris  aquilina  contre  les  chenilles. 
—  Rapport  sur  la  situation  de  la  Société. 

39  membres  présents. 

M.  le  Président  dit  que  la  Société  vient  de  perdre 
un  de  ses  membres  dévoués,  M,  Sanson.  Les 
regrets  et  les  condoléances  de  la  Société  seront 
transmis  à  M"'^  Sanson. 

Lecture  est  donnée  d'une  lettre  de  M,  le  docteur 
Bonnefoy  qui  remercie  la  Société  des  condoléances 
qui  lui  ont  été  adressées  à  l'occasion  de  la  mort  de 
M""^  Bonnefoy,  dame  patronnesse.  Sur  sa  demande, 
M.  le  docteur  Bonnefoy  est  nommé  membre  titu- 
laire. 

M.  Bouin  lit  son  rapport,  rédigé  au  nom  de  la 
Commission  chargée  d'examiner  les  comptes  du 
trésorier  ;  les  conclusions,  proposant  des  félicita- 
tions et  de  vifs  remerciements  à  M.  Le  Brettevillois, 
sont  adoptées  aux  applaudissements  de  l'assistance. 

Le  secrétaire  lit,  conformément  aux  statuts,  un 
rapport  sur  la  situation  et  les  travaux,  en  1910,  de 
la  Société,  laquelle,  malgré  la  guerre,  n'a  pas  cessé 
de  donner  des  preuves  de  son  activité. 

l^e  Sec  retaille, 

P.    LELIÈVHE. 


RAPPORT 

SUR  T.A 


Situation  et  les  T^ciOau^ 

DE  LA  SOCIÉTÉ  D'HORTICULTURE 

(Lu  a  la  Séance  du  3   Décembre  ^eiu) 


Messieurs, 

Pour  me  conformer  aux  statuls,  je  viens  encore 
une  fois,  vous  donner  en  complétant  les  indications 
de  la  Commission  des  comptes  du  trésorier,  quelques 
renseignements  sur  la  situation  financière  de  la 
Société  et  sur  ses  travaux  en  1916. 

D'après  les  écritures  du  trésorier  les  recettes  ont 
été  du  23  novembre  1915  au  23  novembre  191G 
de 2.992  fV.  26 

et  les  dépenses  de 2.858  i'r.  69 

mais  pour  avoir  les  chiffres  réels  il  y  a  lieu  de  déduire 
de  chacune  de  ces  sommes  500  fr.,  valeur  d'un  bon 
du  Trésor  à  6  mois  qui  a  été  pris  en  mai  1916  et  a 
été  remboursé  au  commencement  de  novembre  1916, 
ce  qui  ramène  les  recettes  à 2. 192  fr.  26 

et  les  dépenses  à 1.858  fr.  69 

Le  restant  en  avoir  étant  toujours  de  688  fr.  57 

Si,   après  les   fortes  dépenses  de  l'exposition  de 

191  i,    il  restait  encore    en   avoir  au    27   novembre 

191() 957  fr.  28 

c'est  que  les  subventions  de  la  Ville  (500  fr.)  et  de 
l'Etat  (260 fr.)  allouées  sur  l'exercice  1914,  n'avaient 
pu  être  encaissées  qu'au  commencement  de  1915. 


—  26  — 

II.  n'a  été  alloué  par  suite  de  la  guerre,  au  titre  des 
exercices  1915  et  1916,  aucune  subvention  sur  les 
fonds  de  l'Etat,  du  département  et  de  la  ville.  C'est 
donc  1160  fr.  que  la  Société  n"a  pas  touché  pour 
chacune  de  ces  années,  soit  pour  1915  et  1916,  un 
total  de  2.320  fr. 

Les  recettes  ont  diminué  aussi,  mais  légèrement, 
du  côté  des  cotisations,  puisqu'il  en  avait  été  perçu 
308  l'an  dernier  et  que  cette  année  il  n'en  a  été 
recouvré  que  299.  Les  admissions  nouvelles  ont 
compensé  en  partie  les  non  paiements  qui  ont  été  au 
nombre  de  16  :  1  par  suite  de  décès,  7  par  suite  de 
refus  ou  démissions  et  8  par  suite  de  la  mobilisation. 

Si  les  non  recouvrements  n'ont  pas  été  plus  nom- 
breux, cela  tient  aux  démarches  répétées  de  notre 
concierge  et,  aussi,  à  la  sympathie  que  nos  collègues 
ont  pour  la  Société. 

Des  renseignements  fournis  par  M .  Le  Brettevillois, 
trésorier,  il  résulte  que  le  maximum  des  cotisations 
recouvrées  a  été  vers  1885  et  1886  de  424.  Espérons 
qu'après  la  guerre,  de  nombreuses  adhésions  per- 
mettront d'atteindre  de  nouveau,  environ  ce  chitfre. 

Certaines  dépenses  ont  été  atténuées  ;  par  exem- 
ple, les  sommes  consacrées  chaque  mois  à  des  achats 
de  plantes  ont  été  un  peu  réduites  et  M.  Letullier, 
en  profitant  des  graines  et  des  boutures  qu'il  a 
récoltées  a  pu,  tout  en  diminuant  les  achats,  conti- 
nuer à  donner  un  aspect  attrayant  an  jardin  de  la 
me  Montebclld. 

L'()bligati(tn  que  la  Ville  a  imposée  à  notre  Société, 
lors  du  renouvellement  du  bail,  de  tenir  ce  jardin 
ouvert  au  public  denx  fois  la  semaine,  contribue  à 
nécessiter  son  parfait  entretien. 

Des  arbres  (|iii  étaient  morts  dans  le  jardin  du 
passage  des  Jardins  ont  dû  être  remplacés  et  M. 
Piard  a  re])ris,  là,  avec  son  dévouement  habituel,  le 
cours  (le  leçons  d'arboriculture  toujours  si  apprécié, 
que  son  état  de  santé  l'avait  tbrcé  d'interrompre 
l'an  dernier. 


—  27  — 

Les  fruits  du  jardin  d'arboriculture  ont  été  distri- 
bués, comme  les  deux  années  précédentes,  aux 
blessés  militaires  de  notre  ville,  en  témoignage  de 
sympathie  pour  nos  vaillants  soldats  et  de  reconnais- 
sance pour  leur  endurance  et  leur  courage. 

]j\  Société  a  continué  le  cours  de  ses  travaux;  les 
séances  ont  été  tenues  régulièrement  chaque  mois. 
et  il  a  continué  à  y  être  fait  de  très  intéressantes 
communications  :  présentation  de  fruits,  de  fleurs  et 
de  plantes,  lecture  de  remarquables  rapports  (no- 
tamment à  l'occasion  des  visites  des  jardins  de 
l'infanterie  coloniale  et  de  la  magnifique  propriété  de 
M.  Favier),  ainsi  que  des  comptes  rendus  mensuels 
de  M.  Crova  sur  les  publications  reçues.  Le  nombre 
des  assistants  a  toujours  été  assez  élevé,  bien  que 
pas  mal  de  sociétaires  soient  empêchés  de  venir  aux 
séances,  par  leurs  occupations  habituelles  résultant 
de  la  guerre  ou  par  la  mobilisation. 

Dans  une  des  réunions  mensuelles,  une  médaille 
de  vermeil  a  été  attribuée  au  L"''  régiment  d'infan- 
terie coloniale  pour  les  remarquables  cultures 
maraîchères  de  ce  corps,  sous  la  direction  compé- 
tente de  M.  le  lieutenant  (larnot;  dans  une  autre,  il 
a  été  remis,  conformément  à  l'usage,  une  médaille 
d'argent  au  vénérable  M.  Desquesnes,  à  l'occasion 
du  50''  anniversaire  de  son  admission  comme  mem- 
bre titulaire. 

L'exemple  de  M.  Desquesnes  prouve  que  lorsque 
Ton  est  entré  dans  la  Société,  ini  y  reste  aussi  long- 
temps que  possible.  M.'dheureusement,  l;i  mort  ne 
permet  i)as  à  tous  d'atteindre  l'âge  de  notre  bon 
collègue  et  \  ienl  faire  dans  nos  rangs  des  vides  bien 
sensibles.  Chaque  année,  nous  avons  la  douleur  de 
nous  voir  enlevés  un  certain  nombre  de  sociétaires 
et  des  meilleurs. 

L'an  dernier,  j'étais  personnellement  îilfecté  par 
la  mort  de  notre  excellent  secrétaire-adjoint, 
M.  Leterrier,  et  de  mon  vieil  ami  M.  l{()l)in.  Cette 
année,  nous   avons  eu,  entre   autres,  à  déplorer   la 


—  28  — 

mort  de  notre  distingué  Président  honoraire,  M.  le 
docteur  Renault,  avec  lequel  je  me  trouvais  parti- 
culièrement en  rapports  depuis  1868  et  dont  plus 
que  personne  j"ai  pu  apprécier  les  hautes  qualités 
et  le  profond  attachement  à  notre  Société  à  la  pros- 
périté de  laquelle  il  a  puissamment  contribué  pen- 
dant les  longues  années  qu'il  l'a  dirigée.  D'ailleurs 
son  digne  successeur,  M.  Corbière,  a  été  le  fidèle 
interprète  des  sentiments  de  tous  dans  le  discours 
qu'il  a  prononcé,  lors  des  obsèques,  sur  la  tombe 
de  M.  le  docteur  Renault. 

Malgré  les  pénibles  circonstances  que  nous  tra- 
versons et  la  diminution  sensible  de  ses  ressources, 
la  Société  a  continué  la  publication  de  son  Bulletin 
annuel  et  le  fascicule  de  cette  année  contient,  comme 
à  l'ordinaire,  des  rapports  intéressants  et  des  indi- 
cations horticoles  pouvant  être  utiles. 

Avec  les  sympathies  et  la  considération  qu'elle 
rencontre  de  toutes  parts,  avec  le  bon  esprit  de 
sincère  confraternité  qui  existe  entre  tous  ses  mem- 
bres, notre  Société  continuera,  sans  nul  doute,  à 
travailler  à  l'encouragement  des  progrès  de  l'hor- 
ticulture dans  notre  arrondissement. 

Espérons  que  des  jours  meilleurs  étant  arrivés  et 
lorsque  sera  levé  le  soleil  de  la  victoire,  notre 
Société  verra  ses  ressources  remonter  par  l'accrois- 
sement du  nombre  de  ses  sociétaires  et  la  restitution 
des  subventions  qui  lui  étaient  allouées  avant  la 
guerre  et  qu'elle  pourra,  alors,  envisager  le  moment 
de  repnMulre  le  cours  de  ses  brillantes  expositions, 
au  plus  tard  en  1919,  année  dans  laquelle  elle 
réunira  75  ans  d'existence,  ayant  été  fondée  en  1814. 

P.  LELIÈVRE. 


=^\;^ 


Rapport  sur  la  Visite 
fc\ik  au  Jardin  du  i^r  Rcginunl  Colonial 

LE    22  JUIN    1916 

(Lu  dans  la  Séance  de  la  Socuti  d'Horticulture  du  2  Juillet  içi6) 


Sur  le  désir  exprimé  par  le  Commandant  chargé 
de  la  direction  du  jardin  du  1®''  régiment  colonial, 
le  Bureau  et  les  membres  des  Commissions  de  la 
Société  d'Horticulture  de  Cherbourg  se  sont  réunis 
le  jeudi  22  juin  1916  pour  procéder  à  la  visite  de  ce 
jardin  maraîcher. 

Etaient  présents  : 

MiM.  Corbière,  président  ;  Piard,  membre  du 
bureau  ;  Crova,  Robin,  Mahaut,  Lelauconnier, 
membres  des  Commissions,  et  Thommin,  secrétaire- 
adjoint. 

Absents  excusés:  MM.  Bameulle  et  Drouet. 

Nous  avons  été  reçus  au  jardin  par  M.  le  com- 
mandant Bouin  et  M.  le  lieutenant  Garnot,  celui-ci 
chargé  spécialement  du  jardin.  Ces  messieurs  nous 
souhaitent  la  bienvenue  et  nous  remercient  de  venir 
visiter,  à  titre  d'encouragement,  leurs  cultures. 

Cet  immense  jardin,  environ  6  hectares,  borné 
par  la  rue  de  l'Abbaye,  la  route  latérale  de  l'Hô- 
pital maritime,  la  rue  de  la  Bucaille  prolongée  et 
le  chemin  de  fer  de  l'Arsenal,  est  divisé  en  deux 
parties  par  une  allée  bordée  de  plants  d'artichauts. 
1,400  artichauts  ont  été  distribués  cette  année  aux 
militaires  des  dépôts  de  Cherbourg  et  de  Ferman- 
ville. 


_  30  — 

De  chaque  cùté  de  cette  allée,  des  cidtures  de 
pommes  de  terre,  haricots,  carottes,  oignons,  poi- 
reaux, navets,  choux  et  petits  légumes.  La  plus 
grande  partie  de  ce  jardin,  3  hectares,  est  consa- 
crée à  la  culture  de  la  pomme  de  terre  (Institut  de 
Beauvais)  6,000  Idlogs  ont  été  semés  et  le  rende- 
ment (on  compte  sur  50,000  kilogs)  servira  à  l'ali- 
mentation de  nos  troupes  cpii  n'en  manqueront  cer- 
tainement pas  cet  hiver. 

Le  haricot  sans  rames  (Inépuisable  de  Bordeaux) 
est  cultivé  dans  difïerentes  parties  de  ce  jardin  et 
promet  aussi  de  produire  beaucoup  si  le  temps  est 
favorable.  Les  carottes,  oignons,  annoncent  une 
bonne  récolte  ;  les  poireaux  sont  un  peu  en  retard 
peut-être  à  cause  de  la  trop  grande  sécheresse. 

Les  navets  sont  déjà  très  beaux  pour  la  saison  et 
font  l'admiration  de  la  Commission  ;  une  botte  est 
remise  aux  membres  de  la  Commission  afin  qu'ils 
en  apprécient  la  saveur  :  ces  navets  ont  été  recon- 
nus délicieux  et  hors  de  pair. 

La  culture  des  choux  occupe  aussi  un  espace 
très  étendu  ;  les  résultats  obtenus  ont  promis  de 
donner  250  kilogs  de  choux  par  jour  pour  l'alimen- 
tation des  dépôts.  Malheureusement  les  chenilles, 
elles  aussi,  veulent  avoir  leur  bonne  part  de  ce 
légume  et  ont  établi  leur  quartier  général,  depuis 
quelque  temps,  sur  les  feuilles  extérieures  qu'elles 
pourraient  réduire  bientôt  en  dentelle. 

Pour  remédier  à  ces  ravages,  il  convient  d'en- 
lever les  chenilles  dès  l'éclosion  avant  qu'elles  se 
soient  dispersées  de  tous  côté^  et  M.  le  lieutenant 
Carnot  va  niettre  immédiatement  en  travail  Ions  les 
militaires  occupés  à  Fentretien  du  jardin  ;  ils  arra- 
cheront une  par  une  les  feuilles  couvertes  par  les 
chenilles,  et  les  écraseront  sans  jùtié.  De  cette 
façon  on  pourra  sauver  la  j-écolte  (ui  du  moins  une 
grande  partie.  Quelques  plantes  de  rhubarbe  sont 
cultivées  et  serviront  à  confectionner  quelques  pots 


—  31  — 

de  confitures  pour  améliorer  rordiriaire  des  blessés 
et  des  soldats  inaptes  revenus  du  Iront. 

Du  côté  de  riiùpital  maritime,  un  terrain  avait 
servi  à  consiruire  des  tranchées  modernes  pour 
l'instruction  des  jeunes  soldats  de  la  classe  1917; 
ces  jeunes  gens  ayant  été  envoyés  à  Fermanville 
depuis  (juelque  temps  pour  compléter  leur  instruc- 
tion avant  leur  départ  pour  le  front,  ce  terrain  a  été 
complètement  remis  à  l'état  de  culture  et  une  plan- 
tation de  choux  occupe  aujoui-d'luii  remplacement 
de  ces  tranchées. 

Le  défrichement  en  a  été  très  difficile  à  cause 
d'une  plante  à  longue  souche  rempante  et  très  tenace 
(Polygonum  amphibiumi  dont  l'extraction  a  été 
particulièrement  laborieuse. 

Je  dois  signaler  une  machine  agricole  peu  connue 
ici  :  la  houe  à  bras,  du  prix  de  35  francs,  utilisée 
en  temps  ordinaire,  pour  le  sarclage  et  le  binage 
des  légumes.  Elle  a  été  mise  en  service  par  le  lieu- 
tenant Garnot;  son  emploi  est  facile,  simplifie  beau- 
coup la  main-d'œuvre  et  représente  au  moins  le 
travail  de  15  hommes. 

En  résumé,  le  jardin  du  l''"  colonial,  avant  la 
guerre,  était  peu  cultivé  ;  aujourd'hui,  il  l'est  presque 
entièrement  et  donne,  ainsi  que  je  l'ai  dit,  de  mer- 
veilleux résultats,  grâce  à  M,  le  lieutenant  de  réserve 
Garnot,  agriculteur  émérite  qui  depuis  le  début  de 
la  guerre  a  su  conduire  et  diriger  méthodiquement 
les  travaux  de  cet  immense  potager  qui  fait  honneur 
à  son  intelligence  et  à  son  travail  persévérant  et  qui 
fait  en  même  temps  le  bonheur  de  nos  poilus  colo- 
niaux. 

Je  me  permets  de  dire  que  le  père  de  .M.  Garnul, 
qui  est  d'Avranches,  fut  un  des  fondateurs  de  la 
Société  des  Agriculteurs  de  France, 

Nous  ajouterons  que  d'après  les  renseignements 
qui  nous  ont  été  fournis,  ce  jardin  a  produit  pendant 
l'année  1915  les  légumes  suivants  dont  la  valeur 


O-v/ 


représente, 
ci-après  : 

Pommes  de 
Choux 

au 
teri 

prix 

re 

moyen  du  marché, 

19.700  k.  à  0.125 

16.156  k.  k0.20 

714  k.  à  0.15 

1.538  k.  à  0  12 

<s76  k.  à  0.30 

2.663  k.  àO.^^0 

37()  k.  à  0.15 

1.463tètesà0.10 

les 

2 
3 

i 

.  sommes 

.462f.50 
.251     20 

Carottes  .  .  . 
Navets  .  .  .  . 

107     10 
184     56 

Oignons  .  .  . 
Poireaux  .  . 
Articliauts  . 
Salades  .  .  . 
Divers  .    .  . 

262     80 

532     60 

56     40 

146     30 

200     »» 

ï( 

3tal 

général 

.203f.46 

Le  Rapporteur, 

G.  THOMMIN 


^L^^SZ:  w%^^^^(^^^^ 


Rapport  au  sujet  de  la  visite 

faite  à  la  propriété  de  M.  FAVIER, 

à  la  Fauconnière 

(Lu  à  la  Séance  du  j  Novembre  içi6) 

>*6 ■ 


Le  dimanche  3  septembre  1916,  à  la  réunion 
mensuelle  ordinaire,  l'un  des  membres  les  plus 
zélés  de  notre  Société  d'Horticulture,  M.  Favier, 
avocat  au  barreau  de  Cherbourg,  prévint  notre 
dévoué  président,  M.  Corbière,  qu'il  se  tenait  à  la 
disposition  de  la  Société,  pour  la  visite  de  sa  pro- 
priété de  la  Fauconnière. 

On  prit  jour  et  le  vendredi  suivant,  8  septembre, 
vers  deux  heures  de  l'après-midi,  les  membres  de 
la  Société,  sous  la  conduite  du  président  et  du 
secrétaire,  M.  Lelièvre,  s'engageaient  dans  les  sen- 
tiers rocailleux  et  escarpés  de  l'Amont-Quentin. 
Nous  étions  une  vingtaine  environ;  malheureuse- 
ment, l'un  de  nous  était  absent,  celui  qui  veut  bien 
se  charger  habituellement  de  ces  comptes  rendus, 
M.  Le  Carpentier  ;  cette  absence  était  fâcheuse,  pour 
lui  d'abord,  mais  surtout  pour  ceux  qui  n'ont  pu 
assister  à  cette  visite;  ils  espéraient  se  dédommager 
en  lisant  un  de  ces  récits  à  la  fois  exacts  et  pitto- 
resques, auquels  ils  sont  accoutumés  et  voici  que 
l'intérimaire  qui  a  étourdiment  accepté  cette  tâche 
est  obligé  de  solliciter  la  plus  grande  indulgence,  vu 
son  incompétence  en  ces  matières. 

M"  Favier  vint  recevoir  ses  visiteurs,  avec  sa 
bonne  grâce  habituelle,  à  l'une  des  entrées  si  riantes 
de  la  propriété  et  la  visite  commença  Elle  l'ut  un 
enchantement  pour  ceux  qui  y  prirent  part.  Quand 


-  34  — 

on  se  souvient, comme  les  vieux  Gherbourgeois  dont 
je  suis,  de  ce  coteau  aride  et  pelé,  où,  il  y  a  un  peu 
plus  de  40  ans,  poussaient  seulement  des  bruyères 
et  des  ajoncs,  et  que  Ton  parcourt  ses  allées  sinueu- 
ses, ombragées  d'arbres  superbes,  bordées  d'une 
vég-étati(jn  luxuriante  et  fraîche,  on  est  vraiment 
émerveillé.  Comme  on  a  bien  su  tirer  parti  des 
accidents  du  terrain  pour  tracer  ces  sentiers  qui  par 
des  pentes  presque  insensibles  conduisent  le  visiteur 
jusqu'au  splendide  panorama  du  sommet  sur  la  ville 
et  la  rade,  encadré  par  le  Roule  et  les  hauteurs 
d'Octeville .  Avant  d'y  parvenir,  on  en  a  comme  un 
avant-goùt  par  quelques  échappées  habilement 
ménagées  dans  les  masses  de  verdure  et  si  l'es- 
soufflement vous  gagne  un  peu,  vous  pouvez  vous 
reposer  sur  l'un  de  ces  bancs  naturels  disposés  au 
pied  des  magnifiques  groupes  de  rochers,  soigneu- 
sement respectés  ça  et  là  avec  un  sens  et  un  goût 
artistique  judicieux.  Et  tout  naturellement,  la 
pensée  s'en  va  vers  celui  qui  créa  ces  belles  choses, 
sous  l'œil  étonné,  un  peu  narquois  de  ses  conci- 
toyens, vers  M.  Favier  père,  qui,  dans  le  repos  et 
la  considération  d'une  retraite  légitimement  due  à 
une  existence  féconde,  goûte  aujourd'hui  le  fruit 
le  plus  doux  du  labeur  de  l'homme  :  car  il  lui  est 
donné  de  voir,  comme  nous,  ses  petits  enfants 
jouer,  et  se  griser  de  grand  air  sous  ces  magnifi- 
ques ombrages.  Gomme  on  comprend  bien  ce  sen- 
timent finement  noté  par  je  ne  sais  plus  qui  :  le 
respect  dû  c  à  l'homme  qui  plante  un  arbre  !  » 

«  Bavard  Poëte  »,  va  dire  (et  avec  quel  dédain), 
l'homme  pratique,  qui  attend  ici  des  détails  techni- 
ques et  précis.  Patience  !  comme  disait  Panurge. 
Nous  y  voici!  La  Kauconnière  renferme  naturelle- 
ment des  exemplaires  de  tous  les  arbres  et  arbus- 
tes de  nos  pays:  les  hêtres,  les  chênes,  les  bou- 
leaux y  déploient  leurs  frondaisons  de  teintes  claires 
sur  lesquelles  se  détachent  le  vert  sombre  des  sapins 
et  des  pins  maritimes  ;  les  palmiers,  les  dracœnas, 


—  35  — 

tontes  ces  espèces  si  bien  acclimatées  dans  notre 
réjiion,  y  prospèrent  excellemment  ;  les  rhododen- 
drons, infinis  en  nombre  et  en  variétés  s'y  couvrent 
de  (leurs,  et  les  hortensias  y  marient,  souvent  sur 
le  même  pied,  ces  colorations  roses  et  bleues  dont 
la  succession  sur  le  même  sujet  est  due  paraît-il,  à 
la  présence  du  ter  dans  le  sol.  Mais  M.  Favier  a  eu 
rheureuse  idée  d'introduire  dans  son  domaine  et  de 
cultiver  un  certain  nombre  d'arbres  et  d'arbustes 
ap[)artenant  à  des  régions  lointaines,  et  qui  lui 
avaient  paru  susceptibles  d'adaptation  à  notre  cli- 
mat. Ses  efforts  intelligents  et  éclairés  ont  été  cou- 
ronnés de  succès,  comme  en  témoigne  plus  particu- 
lièrement sa  remarquable  collection  d'eucalyptus. 
L'Eucalyptus,  qui  appartient  a  la  famille  des  Myr- 
tacées  (je  viens  de  le  lire  dans  un  Larousse  quel- 
conque) est  un  arbre  que  l'on  rencontre  spéciale- 
ment en  Australie.  On  le  nomme  parfois  «  l'arbre  à 
fièvre  »  non  parce  qu'il  la  donne,  mais  au  contraire 
parce  qu'il  la  combat,  et  à  ce  point  de  vue,  on  s'est 
parfois  bien  trouvé  de  la  diffusion  de  cet  arbre  dans 
les  régions  marécageuses  et  putrides.  Dans  son  pays 
d'origine,  l'eucalyptus  atteint  des  dimensions  gigan- 
tesques: 60,  70,  80  mètres.  Certaines  espèces,  VE. 
amijgdalina,  VE.  colossea  vel  dlcerskolor  peuvent 
s'élever  jusqu'à  lOO  mètres.  Sans  doute,  les  sujets 
que  nous  avons  pu  voir  chez  M.  Favier,  n'ont  point 
pareille  hauteur  ;  leurtaille,autantquej'en  puis  juger, 
est  de  4  ou  5  mètres  ;  le  tronc  lisse  est  gris-clair  ; 
les  basses  brandies  sont  à  environ  1  m.  50  du  sol. 
Mais  ce  qui  retient  surtout  l'attention,  c'est  le  feuil- 
lage. La  coloration  en  est  d'un  vert  spécial,  diffé- 
rent des  nuances  de  nos  pays  ;  on  a  la  sensation 
d'une  végétation  exotique.  Le  dessous  des  feuilles 
est  d'un  gris  argenté  très  doux  à  l'œil,  et  qui  tait 
valoir  le  vert  de  la  partie  supérieure.  Lorsque  le 
soleil  pénètre  l'arbre  de  ses  (lèches,  l'eflet  de  lu- 
mière est  merveilleux.  Nous  avons  passé  en  revue 
une  douzaine  d'espèces  ;  il  nous  est  impossible  d'é- 


—  36  — 

tudier  en  détail  les  caractères  qui  distinguent  cha- 
cune d'elles  ;  cette  étude  nous  entraînerait  trop  loin. 
Nous  nous  bornerons  à  les  énumérer,  leurs  noms 
étant  d'ailleurs  significatifs  :  E.  amygdahna,  le  Pep- 
permint  tree  des  Anglais,  E.  cambagei,  E.  cinerea, 
E.  coccifera^  très  résistant  au  froid,  E.  coadideneana, 
E.  coriacea,  E.  Gunnii,  E.  Maideni,  E.  obliqua  vel 
gigantea,  E.  Polyanthema^  E.  Pulvendenta,  E. 
A  mit/m,  E.  stdlutata,  E.  urnigera,  très  rustique, 
E.  Viminalis,  excellent  bois  de  charpente  et  de 
menuiserie.  Toutes  ces  espèces  végètent  fortement 
et  ont  un  aspect  sain  et  vigoureux.  Cependant,  il 
faut  noter  que,  depuis  les  premières  plantations,  il 
n'y  a  pas  eu  d'hiver  particulièrement  dur.  Or,  il  est 
établi  qu'une  espèce  non  comprise  dans  la  liste  pré- 
cédente et  dont  M.  Kavier  possède  quelques  échan- 
tillons, VE.  globuliis  a  été  gelé  à  Cherbourg  au 
cours  d'un  hiver  rigoureux.  Si  nous  en  revoyons 
de  tels,  il  sera  nitéressant  de  vérifier,  quelles  espè- 
ces présentent  nne  résistance  plus  grande  et  peu- 
vent survivre  à  l'épreuve.  Toutes  en  effet  n'en  sont 
point  capables,  puisque  au  cours  des  essais  les  E. 
Mulleri^  Robusta  et  Lehmanni  ont  été  gelés  et  que 
I'jE".  Delegatensis^  sans  avoir  été  gelé,  a  dépéri. 

Aux  Eucalyptus,  M.  Favier  a  joint  les  mimosas. 
Tous  les  Cherbourgeois  qui  fréquentent  le  parc 
E.  Liais,  connaissent  cet  arbre  au  feuillage  délicat 
qui  donne,  en  cette  saison,  de  petites  fleurs  jaunes 
d'or  en  forme  de  boules. 

Les  mimosas  de  la  Fauconnière,  sont  comme  les 
eucalyptus,  en  pleine  prospérité  et  témoignent  des 
soins  éclairés  dont  ils  sont  l'objet.  Les  variétés  en 
sont  nombreuses  :  voici  celles  que  nous  avons  re- 
maT-quées  :  BaUeyuna,  Cultriformis,  Cyanophylla^ 
Dealbata,  Decurrens,  Linifolia^  Melanoxylon,  Mol- 
lissima,  Obturala,  Podalyriœfolia^  Ret inodes  (flori- 
bunda),  Verticillata.  Toutes  ces  espèces  ont  bien 
résisté  ;  seuls  ont  été  détruits  par  la  gelée  les  M. 
LongifoliUy  Lop  liant  ha  ^  Pyenantha  vel  petioiaris. 


—  87  — 

Tl  faudrait  presque  un  volume,  une  brocliure 
loiil  au  moins,  pour  énumérer  toutes  les  plantes, 
tous  les  arbustes  curieux  qu'il  nous  fut  donné  de 
connaître  et  d'admirer  en  cet  après-midi.  Force  est 
de  se  borner.  On  ne  saurait  cependant  passer  sous 
silence  la  belle  coUectién  de  cistes  variés,  aux  fleurs 
pourpres  et  blanches  qne  M.  Favier  a  introduits 
dans  sa  propriété.  Le  ciste  est  un  arbrisseau,  au 
feuillage  dense,  (pii  croît  sur  le  littoral  méditerra- 
néen, particulièrement  en  Corse.  Payant  vu  réussir 
dans  les  terrains  rocailleux  et  arides,  M.  Favier  eut 
l'idée  de  tenter  chez  lui  cette  culture,  et  elle  y  réussit 
fort  bien,  comme  nous  avons  pu  en  juger  de  nos 
yeux  mêmes.  Signalons  enfin  de  nombreux  buis- 
sons d'une  plante  fort  intéressante,  le  Gotoneaster, 
arbuste  formant  des  toulVes  élargies  et  compactes, 
produisant  des  fruits  abondants,  jaune  vif  un  peu 
orangé  ou  d'un  beau  rouge  vermillon  et  présentant 
l'avantage  de  conserver  leur  beau  coloris  pendant 
tout  l'hiver. 

Au  cours  de  la  promenade,  M,  Favier  nous  mon- 
trait un  petit  coin  ombreux  et  frais,  protégé  par  un 
vieux  toit  moussu,  délicieuse  retraite  de  calme  soli- 
tude. ((  Là,  nous  disait-il,  je  AÏens  parfois  bouqui- 
ner ».  Je  ne  serais  pas  surpris  que  ce  lin  et  délicat 
lettré  y  emportât  parfois  son  vieux  Virgile  et  se 
complût  à  relire  certains  passages  des  Géorgiques 
dans  un  décor  qui  en  serait  le  vivant  commentaire. 
D'antant  qu'on  peut  redire  ici  le  : 

,  Dant  arhnta  siJvae 

En  effet,  au  détour  d'une  allée  nous  nous  som- 
mes arrêtés  devant  un  arbuste,  au  feuillage  très 
décoratif,  portant  tout  à  la  fois  une  riche  floraison 
et  des  grappes  de  petits  fruits  rouge-brun.  C'était 
l'Arbutus,  l'arbousier  cher  à  Virgile  et  que  je 
pourrai  maintenant  décrire  aux  élèves  de  visu. 

Car  j'ai  voulu  retourner  le  voir,  il  y  a  quelques 
jours.  Les  petites  baies  étaient  devenues  de  beaux 
fruits,  de  la  grosseur  d'une  forte  cerise  et  en  train 


38 


de  passer  d'un  jaune  pfde  crémeux  à  un  magnifique 
rouge  vif.  Ces  fruits  sont,  paraît-il,  exquis.  Leur 
surface  est  couverte  de  petits  points  noirs,  analo- 
gues à  ceux  que  l'on  observe  sur  la  fraise  :  d'où  le 
nom  d'arbre  à  fraise,  souvent  donné  à  l'arbousier. 

Après  cette  délicieuse  promenade,  d'un  si  vif 
intérêt,  lorsque  nous  fùmss  réunis,  là  haut,  dans 
l'hospitalière  demeure,  où  notre  hôte  avait  tenu  à 
nous  offrir  une  coupe  de  Champagne,  iM.  Corbière 
fut  vraiment  l'interprète  de  tous,  en  remerciant  de 
leur  aimable  accueil  M.  et  aussi  Mme  Favier,  qui, 
avec  une  grâce  charmante,  avait  bien  voulu  prési- 
der à  cette  réunion.  Le  président  traduisit  sincère- 
ment la  pensée  des  assistants,  en  exprimant  à  nos 
hôtes  l'impression  délicieuse  que  tous  emportaient 
de  ce  radieux  après-midi. 

C'est  tini.  La  visite  est  terminée.  Après  un  der- 
nier coup  d'œil  au  vaste  horizon  baigné  des  lueurs 
du  couchant,  il  faut  redescendre.  Le  temps  a  passé 
vite,  mais  l'heure  fut  si  douce  qu'on  a  presque 
oublié  la  triste  et  tragique  réalité.  Et  dans  les  che- 
mins creux,  où  l'ombre  déjà  se  fait  plus  dense,  je 
songe  douloureusement  combien  les  hommes  sont 
fous  de  ne  pas  entendre  la  haute  leçon  de  recueil- 
lement dans  l'effort  que  leur  donne  la  nature  et  de 
ne  pas  laisser  descendre  en  leur  cœur  l'apaisement, 
qui,  lentement,  tombe,  avec  le  soir,  de  la  cime  des 
grands  arbres. 

2  Novembre  1916.  •  L.  A. 


M.    DESQUISNES 

(Lu  à  la  Séance  du  4  Juin  içi6,  à  V occasion  de  la  remise  d'une 
médaille  d'argent  à  M.  Desquesnes,  comptant  /o  années  comme 
membre  de  la  Société). 


La  Société  d'Horticulture  a  l'usage  de  remettre 
une  médaille  d'argent  en  témoignage  de  sympathie 
et  de  reconnaissance  à  ceux  de  ses  membres  titu- 
laires qui  comptent  50  ans  comme  sociétaires. 

Les  deniiers  auxquels  cette  remise  a  été  faite  ont 
été  AL  Kossel  et  le  bien  regretté  M.  Robin,  tous  les 
deux  d'anciens  Géciliens,  comme  d'ailleurs,  i\L  Des- 
quesnes qui  a  été  admis  membre  de  la  Société 
d'Horticulture  le  S  Juin  1866.  Il  faisait  partie 
depuis  1840,  date  de  sa  fondation  par  M.  José 
Barrière,  de  la  Société  chorale  la  Sainte-Cécile. 
Etant  excellent  musicien  et  possédant  une  très  belle 
voix  de  ténor  qu'il  savait  admirablement  conduire, 
il  a  largement  contribué,  comme  soliste,  pendant 
de  longues  années,  au  succès  de  cette  chorale,  jus- 
tement appréciée,  dans  les  concours  oîi  elle  a  pris 
part  brillamment  et  dans  les  nombreux  concerts 
qu'elle  a  donnés. 

Comme  il  comptait,  dans  la  Sainte- Cécile,  un 
certain  nombre  d'amis  (|ui  étaient  membres  de  la 
Société  d'Horticulture,  entre  autres  MM.  Rossel 
André,  Rossel  Alfred,  Amiot,  Robin,  il  s'empressa 
de  se  joindre  à  eux.  D'ailleurs,  les  deux  Associa- 
tions ont  toujours  eu  d'excellents  rapports.  La 
Société  Sainte-Cécile  prêta,  maintes  fois,  son  con- 
cours h.  la  Société  d'Horticulture,  entre  autres  pour 
la  brillante  fête  de  nuit  qui  fut  organisée  dans  les 
jardins  du  Casino  à  l'occasion  de  l'exposition  du  18 
mai  1869. 


—  40  — 

M.  Desqnesnes  charmait  par  sa  belle  voix  les 
assistants  aux  banquets  orpranisés  à  l'occasion  des 
expositions  et  comme  il  était  aussi  poète,  il  composa 
et  chanta,  au  banquet  de  l'exposition  du  18  mai  1872 
(qui  inaugurait  notre  jardin  de  la  rue  Montebello  et 
avait  heu  dans  les  terrains  que  la  Ville  venait  de 
mettre  à  la  disposition  de  la  Société  d'Horticulture) 
la  jolie  chanson  La  Gloire  des  Horticulteurs,  dont 
voici  le  refrain  : 

Amis  des  jardins  et  des  fleurs, 
A  plein  verre  il  faut  boire, 
Pour  célébrer  la  gloire, 
La  gloire  des  horticulteurs  ! 

D'autres  membres  de  la  Société,  MM.  Orry, 
Alfred  Rossel  et  Cousin  avaient,  aussi,  à  cette  occa- 
sion composé  des  chansons.  Si  depuis  quelque  temps 
M.  Desquesnes  n'a  pas  assisté  réguhèrement  à  nos 
séances,  c'est  un  peu  à  cause  de  son  grand  âge,  car 
il  vient  d'entrer  le  27  avril  dans  sa  90^  année,  tout 
en  conservant  sa  santé  et  toutes  ses  facultés.  Il  n'en 
porte  pas  moins  un  grand  intérêt  h  notre  société  et 
il  a  tenu  à  figurer  toujours  au  nombre  de  ses  membres. 


w^P^#^  ^'^4^r#^  ^'^^^^r^'^ 


/^'O^X  /vOv\^  /«O^A 


Naiibns  ck  h  Sociél»^  mobilis<^s 


Un  certain  nombre  de  Sociétaires  ont  été  appelés 
sous  les  drapeaux.  Plusieurs  ont  été  l'objet  de  dis- 
tinctions honorifiques,  de  citations  à  Tordre  du  jour 
et  d'avancement.  Nous  ne  pouvons  en  donner 
actuellement  la  liste;  mois  nous  publierions  avec 
plaisir,  dans  le  prochain  bulletin,  les  indications 
qui  nous  seraient  fournies  à  ce  sujet.  En  attendant, 
mentionnons  que  la  Société  a  été  heureuse  d'appren- 
dre que  M.  ^lénard,  l'un  de  nos  collègues,  a  été 
l'objet  de  la  citation  suivante  : 

«  Ménard,  Eugène,  sergent-major  comptable  au 
279"  régiment  territorial,  croix  de  guerre  et  citation 
à  l'ordre  du  jour  du  régiment. 

«  D'un  dévouement  absolu  et  très  courageux,  a 
assuré  la  liaison  dans  des  circonstances  particuliè- 
rement dilticiles,  notamment  pendant  les  bombarde- 
ments des  tranchées  de  première  ligne  en  1916. 


Le  Secrétaire, 
P.  LELTÈVRE. 


42 


1  e  H  O  L  O  Gf  I 


r-ir-ï.-Cv^ 


Depuis  la  publication  du  dernier  bulletin,  la 
Société  a  été  douloureusement  atteinte  par  la  Qiort 
de  son  président  honoraire,  M.  le  docteur  Renault, 
d'une  dame  patronnesse,  de  dix  membres  titulaires 
et  d'un  membre  correspondant. 


M.  LE  DOCTEUR  Rexault  était  devenu  président 
honoraire  lorsque,  après  avoir  dirigé  la  Société  pen- 
dant 27  ans,  il  fut  nommé  Maire  de  la  ville  de 
Cherbourg.  Nous  étant  trouvé  en  rapports  avec  lui 
depuis  1868,  nous  avons  pu  apprécier  les  précieuses 
qualités  de  cet  excellent  président.  Assistant  à  toutes 
nos  séances,  qu'il  dirigeait  d'une  façon  remarquable, 
il  a  donné  maintes  preuves  de  son  profond  attache- 
ment à  notre  société.  M.  Corbière  a,  d'ailleurs, 
rappelé  dans  le  discours  qu'il  a  prononcé  sur  sa 
tombe  et  que  nous  reproduisons  plus  loin,  les  ser- 
vices rendus  par  M.  le  docteur  Renault  à  l'horticul- 
ture cherbourgeoise.  Ajoutons  seulement  que,  per- 
suadé qu'il  était  possible  d'obtenir  ici  d'excellents 
résultats  dans  racclimatation  des  végétaux  exotiques, 
il  avait  donne  tous  ses  soins  à  In  plantntion  du  jardin 
de  la  rue  Montebeilo.  11  aui-ait  voulu  la  création 
d'un  jardin  public  sur  la  colline  située  derrièi'e  la 
gare,  près  des  propriétés  où  M.  Hamond  et  MM. 
Favier  ont  acclamaté  tant  d'arbres  et  de  plantes  si 
intéressants,  et  d'où  une  vue  magnifique  s'étend 
sur  la  ville,  le  bassin  de  commerce  et  la  rade.  Mais 
il  ne  put  voir  mettre  ce  projet  à  exécution. 

Depuis  qu'il  avait  quitt(''  la  présidence  cllective, 
le  docteur  Kcnault  continuait  à  s'intéresser  vivement 
à  la  Société  dhorlicullure.   S'il  jouissait  parmi  nous 


—  43  — 

d'une  grande  considération,  il  on  était  de  même 
dans  toute  notre  ville.  Le  nombreux  cortège  qui 
raccompagnait  le  18  octobre  191()  à  sa  dernière 
demeure  en  était  une  ])reuve  évidente. 

De  magnifiques  couronnes  avaient  été  offertes 
par  la  Ville,  Tancien  Conseil  uuniici})al  de  1900- 
1903,  la  Société  d'Horticulture,  le  Syndicat  des 
Médecins.  Les  cordons  du  poêle  étaient  tenus  par 
MM.  Corbière,  président  de  la  Société  d'Horticul- 
ture ;  Dutot,  ancien  adjoint;  Hubert,  docteur- 
médecin  et  le  contre-amiral  J^e  Courtois.  Le  deuil 
était  conduit  par  les  deux  fils  et  le  gendre  du  défunt. 

Parmi  rassistance  on  remarquait  M.  le  sous-préfet, 
MM.  Lnzel  et  Libor,  adjoints,  représentant  la  mu- 
nicipalité, les  médecins  de  Cherbourg,  des  délégations 
de  la  (Uianibre  de  commerce,  de  tous  les  services 
municipaux,  des  tribunaux  et  un  grand  nombre  de 
notabilités  civiles  et  militaires,  suivant  le  convoi  de 
cet  homme  si  estimé  qui,  pendant  de  longues  années, 
a  rempli  à  Cherbourg,  soit  comme  médecin,  soit 
comme  administrateur  ou  maire,  soit  comme  prési- 
dent de  la  Société  d'horticulture,  un  rôle  des  plus 
remarquables. 

Au  cimetière,  quatre  discours  ont  été  prononcés 
par  MM.  le  sous-préfet,  le  docteur  Hubert,  Dutot, 
Corbière,  qui  ont  retracé  la  carrière  de  M.  le  docteur 
Renault  et  les  services  rendus  par  lui,  comme  hygié- 
niste, comme  médecin,  comme  administrateur  et 
maire,  comme  président  de  la  Société  d'horticulture. 
M.  Corbière  a  été  le  fidèle  interprète  des  sentiments 
de  tous  les  membres  de  notre  société,  en  s'exprimant 
dans  les  termes  suivants  : 

Discours  de  M.  Corbière 

M.  le  Sous-Préfet,  MM.  Hubert  et  Dutot  ont  fait 
tout  à  l'heure  le  iuste  élose  du  médecin  savant  et 
dévoué,  de  l'administrateur  remarquable,  de  l'hon- 
nête homme  universellement  estimé,  du  bon  citoyen 
que  fut  le  D'"  Renault,  et  ils  ont  mis  en  relief  les 


44 


traits  qui  méritent  que  son  nom  reste  pieusement 
iirnvé  dans  la  mémoire  des  liabitants  de  sa  ville 
d'adoption. 

Qu'il  me  soit  permis  à  mon  tour  de  rappeler  en 
quelques  mots  son  œuvre  sur  un  terrain  plus  mo- 
deste, partant  moins  connu  du  public,  mais  où  se 
sont  affirmés  également  sa  vive  et  claire  intelligence, 
son  activité  toujours  en  éveil,  son  goût  marqué  pour 
les  sciences  naturelles,  son  dévouement  à  ses 
concitoyens  et  au  pays.  Je  veux  parler  surtout  de 
son  rôle  à  la  tête  de  la  Société  d'Horticulture. 

Dès  ses  débuts  à  Cherbourg,  il  était  devenu 
membre  de  la  Société  le  7  juin  1868,  et  presque 
aussitôt,  aidé  de  MM.  Ilossel  frères,  il  procédait  au 
classement  de  la  bibliothèque,  puis  s'occupait  à 
ranimer  le  Bulletin  qui,  après  avoir  eu  à  l'origine 
deux  numéros  fort  intéressants,  sommeillait  depuis 
lors,  et  cependant  il  le  considérait  avec  raison 
comme  devant  être  un  lien  nécessaire  entre  tous 
les  membres  de  la  Société. 

Le  D''  Renault  tourna  ensuite  son  activité  vers 
l'organisation  des  expositions,  qui  ont  tant  contribué 
aux  progrès  de  l'horticulture  et  au  bon  renom  de 
nos  horticulteurs.  Plusieurs  expositions  déjà  avaient 
été  très  réussies  ;  mais  celle  qui  se  tint  au  Casino 
en  mai  1869,  les  laissa  loin  derrière  elle.  Au  nombre 
et  à  la  beauté  des  produits  placés  sous  les  yeux  du 
public  vint  s'ajouter  l'éclat  d'une  fête  musicale,  et, 
pour  la  première  fois  à  Cherbourg,  on  put  admirer 
les  jeux  féeriques  de  la  lumière  électrique,  dirigés 
en  cette  occasion  par  un  spécialiste  de  l'Opéra.  Ce 
fut  un  émerveillement.  J^a  Société  recueillit  le  béné- 
fice de  ce  succès  qui  lui  valut,  entre  autres,  une 
augmentation  très  sensible  du  chiffre  de  ses  adhé- 
rents. 

Reconnaissante,  elle  nomma  le  D""  Renault,  à  qui 
revenait  surtout  le  mérite  de  cette  organisation, 
d'abord  vice-président  (30  avril  1870),  à  la  mort  de 
M.  du  Chevreuil,  puis  président  (:^8  décembre  1873), 


—  45  — 

après  le  départ  do  M.  b^ramanuel  J.iais  pour  le 
Brésil.  Elle  ne  pouvait  faire  uu  meilleur  choix. 

A  partir  de  ce  moment,  la  prospérité  de  la  Société 
d'Horticulture  s'accuse  de  plus  en  plus.  Je  ne  puis 
ici  entrer  dans  le  détail  de  toutes  les  améliorations 
réalisées;  qu'il  me  suffise  de  signaler:  la  création 
du  jardin  d'acclimatation  de  la  rue  Moidebello  sur 
un  terrain  vague  mis  par  la  Ville  à  la  disposition  de 
la  Société  ;  rédification  du  chalet  où  se  tiennent  les 
séances  mensuelles  ;  la  création  d'un  jardin  fruitier 
d'application,  d'abord  impasse  Dorival,  puis  passage 
des  Jardins,  où  se  donnent  des  leçons  d'arboricul- 
ture, de  taille  des  arbres,  etc. 

En  même  temps  les  séances  sont  de  plus  en  plus 
suivies,  parce  qu'elles  sont  de  plus  en  plus  intéres- 
santes ;  les  expositions  se  succèdent,  marquant 
chaque  fois  de  nouveaux  elforts  et  de  nouveaux 
progrès  ;  la  cordialité  et  même  la  sympathie  sont 
de  règle  entre  tous  les  sociétaires. 

Tel  est  le  bilan,  pour  ainsi  dire,  de  la  longue  et 
incomparable  direction  de  M.  le  D"^  Renault.  Son 
impulsion  se  fait  toujours  sentir,  et  il  semble  bien 
que  ses  successeurs  ne  peuveut  mieux  faire  que  de 
continuer  à  maintenir  les  traditions  qu'il  a  étabhes. 

Il  crut  devoir  nous  quitter  en  1900  pour  se  con- 
sacrer uniquement  à  l'admmistration  de  la  ville  de 
Cherbourg,  dont  il  était  devenu  le  maire  ;  mais  il 
nous  est  resté  néanmoins  jusqu'à  la  fin,  comme 
président  honoraire,  et  son  souvenir  demeure  à 
jamais  inséparable  de  celui  de  la  Société  d'Horti- 
culture. 

Ajouterai-je  que  les  rares  loisirs  que  lui  laissaient 
ses  multiples  et  absorbantes  occupations  étaient 
employés  à  rechercher  les  vestiges  de  la  préhistoire 
cherbourgeoise,  et  que.  dans  cette  voie,  il  a  ras- 
semblé des  documents  d'un  grand  intérêt,  encore 
inédits,  mais  qu'il  est  fort  désirable  de  voir  publier 
quelque  jour. 

Et  maintenant,  au  nom  de  la  Société  d'Horticul- 


—  46  — 

ture,  qui  n'oubliera  jamnis  tout  ce  qu'elle  doit  à 
l'homme  éminent  qui  en  tut  le  membre  fidèle  pen- 
dant 46  années  et  le  guide  éclairé  pendant  plus  d'un 
quart  de  siècle  ;  au  nom  également  de  la  Société 
des  Sciences  naturelles  et  mathématiques,  qui 
s'honore  de  l'avoir  compté  parmi  ses  membres  les 
plus  distingués  pendant  de  longues  années,  je  m'in- 
cline respectueusement  devant  sa  dépouille  mortelle, 
et,  avec  l'adieu  suprême,  je  lui  apporte  l'hommage 
de  nos  regrets  et  de  notre  gratitude. 

Enfin,  puisse  la  digne  et  vénérée  compagne  de  sa 
vie,  ainsi  que  ses  enfants  qui  le  pleurent,  trouver  un 
adoucissement  à  leur  peine  dans  le  concours  si 
recueilli  de  la  foule  qui  l'accompagne  à  sa  dernière 
demeure. 


* 


Madme  Bonisefoy  qui  dirigeait  ou  prêtait  son 
concours  dévoué  à  un  grand  nombre  d 'œuvres  de 
bienfaisances  s'intéressait  particulièrement  à  notre 
Société,  dont  elle  avait  bien  voulu  accepter  le  titre 
de  Dame  patr(ynnesse.  Nous  l'avons  vue  parfois 
assister  à  nos  réunions,  ainsi  qu'aux  cours  de  bota- 
nique et  d'arboriculture. 


M.  Bi<:rnon,  propriétaire  de  l'hôtel  de  France,  lors 
des  banquets  organisés  à  l'occasion  des  expositions, 
a\ait  toujours  mis  beaucoup  d'empressement  à  être 
agréable  à  la  Société  d'Horticulture. 


MM.  GioT,  professeur  (lu  Lycée;  Maiuo.n.  biblio- 
thécaire de  la  Société  des  Sciences  naturelles  ; 
Pi:ïitkvii.li:.  capitaine  au  long-cours,  témoignaient 
de  l'intérêt  qu'ils  prenaient  à  notre  Société  en  assis- 
tant régulièrement  aux  séances  et  aux  excursions 
organisées  par  elle. 


47  — 


* 


MM.  Hauvet,  grol'i'KM'  hoiiorairo  da  Tribunal  civil; 
Lenavkttikr,  agent  d'allaires;  I^aumay,  négociaiii  et 
QiONiAM,  agent  administratif  de  la  Marine  en  re- 
traite, étaient  depuis  longtemps  déjà  inscrits  an  nom- 
bre des  membres  titulaires.  M.  Launay  avait  disposé 
un  jardin  au  Roule,  entre  les  bras  de  la  Divette,  où 
il  avait  fait  d'intéressantes  plantations. 


M.  PiCQUExoT,  commis  principal  de  Tadrainis- 
tration  des  Colonies  en  retraite,  avait  tait  à  la 
Société,  lorsqu'il  était  à  Tahiti,  de  très  nombreux 
envois  de  graines,  d'échantillons  de  bois,  de  photo- 
graphies, accompagnés  de  notes  très  intéressantes 
qui  ont  été  publiées  dans  nos  Bulletins,  de  docu- 
ments sur  la  flore  des  établissements  français  de 
rOcéanie  et  d'objets  divers  de  cette  colonie. 

J^a  plupart  des  envois  de  M.  Picquenot  ont  été 
disposés  dans  la  salle  de  nos  séances  et  contribuent 
à  son  ornementation.  Il  y  a  onze  ans,  après  sa  mise 
à  la  retraite,  il  était  venu  se  fixer  à  Cherbourg,  sa 
ville  natale:  il  assistait  régulièrement  à  nos  réunions 
et  à  nos  excursions.  Il  aurait  cru  pouvoir  jouir 
encore  longtemps  de  sa  retraite  et  l'on  ne  pouvait 
prévoir  qu'il  dût  être  frappé  aussi  tôt  par  la  mort, 
à  l'âge  de  56  ans.  Après  avoir  fait  fonctions  pendant 
plusieurs  années  de  greffier  du  juge  d'instruction  de 
Cherbourg,  il  venait  d'être  promu  bibliothécaire- 
adjoint  de  la  ville  et  allait  pouvoir  se  livrer  à  son 
goût  pour  les  recherches  historiques. 


M.  Sanson,  propriétaire,  a  succombé  aux  atteintes 
d'une  longue  maladie.  Autant  ([u'il  l'a  pu,  il  a  assisté 
à  nos  séances  et  nous  nous  rappelons  le  dévouement 
qu'il  avait  apporté  lors  de  nos  expositions,  surtout 
pour  l'organisation  de  la  loterie. 


—  48  — 


M.  Barbhy,  après  avoir  été  longtemps  chef  d'ins- 
titution à  Cherbourg",  s'était  d'abord  retiré  à  ToUe- 
vast  où  il  avait  créé  de  belles  pépinières  de  pommiers 
à  cidre  que  la  soci'^té  avait  été  appelée  à  visiter. 
Puis  il  s'était  fixé  à  Arromanches-les-Bains  (Calva- 
dos) d'où  il  faisait,  encore  peu  de  temps  avant  sa 
mort,  d'intéressantes  communications,  en  se  mon- 
trant toujours  un  membre  correspondant  fidèle  et 
dévoué. 


Notre  article  nécrologique  était  en  cours  d'im- 
pression lorsque,  en  mars  1917,  est  survenue  la 
mort  de  M.  Bameulle.  Nous  ne  voulons  pas  attendre 
le  prochain  bulletin,  pour  exprimer  les  regrets  que 
nous  a  causé  le  décès  de  cet  excellent  homme  et  de 
ce  très  dévoué  sociétaire.  Il  assistait  régulièrement 
à  nos  séances,  à  nos  excursions  ;  il  faisait  partie  de 
la  Commission  des  cultures  d'agrément  et  s'était 
souvent  chargé  de  rédiger  des  rapports  tort  intéres- 
sants, notamment  à  la  suite  de  visites  de  jardins. 
Plusieurs  fois  il  avait  prêté  son  concours  constant  et 
empressé  pour  l'organisation  de  nos  expositions.  Sa 
perte  nous  a  été  bien  sensible  et  est  venue  s'ajouter 
à  celles  déjà  nombreuses  que  nous  avons  subies 
depuis  la  publication  du  dernier  Bulletin.  La  Société 
s'est  vivement  associée  au  deuil  de  sa  famille. 


*  » 

Aux  séances  mensuelles  qui  oui  suivi  les  décès 
des  membres  dont  nous  avons  mentionné  ci-dessus 
les  noms,  M.  le  Président  a  exprimé  les  regrets 
causés  par  les  morts  de  ces  excellents  collègues  et 
a  adressé  au  nom  de  tous  de  vives  condoléances  à 
leurs  familles. 


—  49  — 


La  Société  s'est  également  associée  aux  deuils  de 
sociétaires  ([ui  ont  perdu  de  leurs  parents  :  MM. 
Banieulle,  Crova,  (lallier,  Lefauconnier,  Le  Rrette- 
villois,  Mahieu,  Joseph  Robin,  Thoniniin,  ainsi  que 
de  ceux  dont  les  fils  ont  succombé  au  champ  d'hon- 
neur, entre  autres  MM.  lLamelinct(justave  LeGoupii. 


Le  Secrétaire. 
P,  LELIÈVRE. 


50  — 


Membres  admis  pendant  l'année  1916 


MM.  Baudot,  chef  d'escadron  au  5*  régiment  d'artillerie,  rue 

du  Roule,  4  bis. 
Beaujeu,  lieutenant  de  vaisseau,  rue  de  la  Fontaine,  25 
Benezeth,  ingénieur  civil,  r.  Hippolyte-de-Tocqueville,  47 
BoNNEFOY,  médecin  en  chef  de  la  marine,  r.  de  la  Polie,  1 1, 
Cardon,  ingénieur  de  la  marine,  place  de  la  République,  2 
Cheneaux,  contrôleur  de  la  marine,  rue  des  Hameaux,  6 
David,    Georges,    agent    technique    de    la    marine,    rue 

Chauvet,  5. 
GiGOUT,  commissaire  général  de  la  marine,  r.  Christine,  23. 
Guillaume,  lieutenant  de  vaisseau,  rue  Ledos,  7. 
Lequertier,  receveur  principal  des  douanes  en  retraite, 

rue  de  la  Duché,  17. 
Luge,    commis   principal  de  la  marine  en  retraite,  rue  de 

la  Paix,  40. 
Martin,  André,  étudiant,  quai  de  l'Entrepôt,  35. 
Mœvus,  enseigne  de  vaisseau,  rue  Jeanne-d'Arc,  46. 
Prigent,  restaurateur,  rue  des  Tribunaux,  14. 
QuiNiou,  étudiant,  rue  des  Hameaux,  19. 
Saugrain,  professeur  au  Lycée,  rue  de  la  Polie,  'io. 


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0  -fe     Circulaires    %  -^     Affiches,   etc.    ^  A 

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DE    CHERBOURG 


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XLIX 


ANNEES    1917-1918 


CHERBOURG 

Imprimerie  de  «  La  Dépêche  de  Cherbourg  » 

41,  rue  Gambetta,  41 

1919 


BULLETIN 


DE  LA 


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seaiTi  D' 


DE    CHERBOURG 


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XLIX 


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ANNEES    1917-1918 


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CHERBOURG 

Imprimerie  de  «  La  Dépêche  de  Cherbourg  * 

41,  rue  Gambetta,  41 

1919 


Société  d'Horticulture  de  l'Arrondissement  de  Cherbourg 


t,--ç-~X>±^.^^:S^'3 


La  Société  a  pour  but  depevfectioniier  et  d'encourager 
toutes  les  branches  de  la  science  et  de  la  pratique  horticoles. 

Elle  organise,  toutes  les  fois  que  ses  ressources  le  lui 
permettent,  une  Exposition  estivale  ou  automnale,  à 
laquelle  la  carte  de  Membre,  de  la  Société  donne  droit 
d'entrée  gratuite  tous  les  jours. 

Elle  publie,  chaque  aiînée,  un  Bulletvi  qui  est  adressé 
gratuitement  à  tous  les  Sociétaires  ainsi  qu'aux  Membres 
correspondants  et  aux  Sociétés  affiliées.  Ce  Bulletin  con- 
tient i  s  procès-verbaux  des  séances,  des  comptes  rendus 
d'expositions,  des  rapports  sur  les  visites  de  jardins  et  de 
propriétés,  divers  articles  ou  mémoires  et  autres  docu- 
ments intércssaiit  l'horticultui^e.  Il  offre,  en  outre,  une 
revue  des  publications  horticoles  reçues  par  la  Société. 

La  Société  possède,  rue  Montebello,  44,  un  jardin  de 
floriculture  et  d'acclimatation,  et  une  salle  des  séances  qui 
renferme  une  bibliothèque  ouverte  aux  Sociétaires  tous 
les  mardis,  à  8  heures  du  soir.  L'entrée  du  jardin  est  libre, 
pour  les  Sociétaires  et  leur  famille,  tous  les  jours,  du  lever 
au  coucher  du  soleil. 

Un  autre  jardin,  consacré  à  l'arboriculture,  est  situé 
rue  de  la  Duché.  Des  cours  y  sont  faits  par  leprofesseur  de 
la  Société. 

IjCS  séances  se  tiennent  dans  le  local  de  la  rue  Montebello, 
le  premier  dimanche  de  chaque  mois  ;  elles  sont  annoncées 
par  la  voie  des  journaux  de  Cherbourg.  On  y  traite  et  on 
y  discute  toutes  sortes  de  questiotis  horticoles  et  chaque 
séance  se  termine  par  une  loterie  de  fleurs  ou  de  fruits  de 
saison,  ou  bien  par  une  ^distribution  d'ouvrages  horticoles, 
de  graines,  de  boutures,  de  greffes,  etc. 

En  été,  de  charmantes  excursions  dans  les  environs  sont 
organisées  par  les  soins  du  Bureau. 

Les  personnes  qui  désirent  acquérir  des  connaissances 
horticoles  utiles,  ainsi  que,  toutes  celles  qui  ont  à  cœur  de 
contribuer  à  augmenter  la  richesse  et  le  Iden-être  du  pays 
par  le  développement  de  r horticulture,  sont  instamment 
priées  d'apporter  leur  adhésion  à  la  Société,  et,  par  ce 
moyen, d'accroître  encore  sa  vitalité  et  sa  puissance  d'action. 

Pour  faire  partie  de  la  Société  d'Horticulture,  il  faut 
avoir  été  présenté  par  un  Membre  ou  avoir  adressé  par 
écrit  une  demande  au  Président.  —  IjCs  Dames  sont  admi- 
ses sous  le  710 m  de  Dames  patrnnnesses  ;  lors  des  Exposi- 
tions, elles  constituent  un  Jury  chargé  d'attribuer  certaines 
réco'm,penses . 

La  cotisation  annuelle  est  de  5  francs,. 


Membres  d'honneur  de  la  Société 


r.     -j    ,     j,,  (    M.  le  Sous-Préfet  de  TArrondissement. 

Présidents  d  honneur   j    ^    le  Maire  de  Cherbourg. 

Membres  du  Bureau  pour  1919 

Président:  M.    Corbière,  ^  I.,   professeur  de   Sciences  naturelles  au  Lycée, 
rue  Asselin,  70 

,,.     r,  ■   j    .     ^    MM.  Le  Carpentier,  avocat,  rue  de  l'Aima,  41. 
Vice-Frtsidents     ,  i      ^  ^ri  n^  *  a 

(  Le  (jrin,  ^  pî,  avocat,  rue  Auvray,  12. 

MM.  PiARD,  ancien  négociant,  rue  de  l'Aima,  ^ç  bis. 
Macé  Adrien,  négociant,  rue  de  l'Aima,  6. 
Dépinée.  propriétaire,  rue  Segondat,  10. 
Lefauconnier,  *J^,  adm.  princ.  de  l'Inscr.  marit.  en  ret. 

Trésorier:   M.   Le   Brettevillois,  ^  I,  secrétaire  général  de  la  Mairie,  rue 
Jeanne-d'Arc,  28 

Secrétaire  :  M.  Lelièvre  Paulin,  >^  fl,  rue  de  la  Polie,  18. 

Secrétaires-   ^    MM.  Thommin,^,  commis-princ.  de  la  Marine,  rue  Delaville,  31. 
adjoints      }  Mahieu,  otfi.  d'adm.  de  la  Marine,  r.  Amiral-d'Aboville,  38. 

Bibliothécaire  :  M.  Noyon,  impasse  Dorival,  place  de  la  Fontaine. 

Bibliothécaire  adjoint  :  M.  Gallier,  consul  de  Belgique,  rue  Montebello,  64. 

Commissions  permanentes 


Conseillers 
d'administration 


MM. 


Cultures  d'utilité 

Le  Carpentier,  Président. 
Catherine    ^,  s. -caissier  de  la 

C.  d'Epargne,  en  retraite. 
Saillard,  propriétaire. 
Drouet,  ^,  agent  administratif 

princ.de  la  Mar.,Tourlaville. 
Robin    propriétaire. 
BûuiN,  agent  administratif  de  la 

Marine  en  retraite. 


Cultures  d'agrément 

MM.  Le  Grin,  >^  II,  Président. 
Mahaut,  propriétaire. 
Crova,  0.  >^  II,  cap.  de  frég. 
Hochet,  propriétaire. 
Antoine,  ancien  huissier. 
Cauvin,  bandagiste. 


M.  Corbière, 


Comité  de  Rédaction 

I.,  Président  ;  M.  Le  Carpentier,  Vice-Président  ; 
MM.  les  Membres  du  Bureau 


Directeur  du  Jardin  de  la  rue  Montebello  :  M.  Dépinée. 

Professeur  d'Arboriculture  et  Directeur  du  Jardin  du  passage  des  Jardins  :  M.  Piard. 

Jardinier  de  la  Société  et  Professeur  de  Floriculture  :  M.  Letullier. 

Délégué  pour  convoquer  aux  inhumations  des  sociétaires  :   M.  Thommin,  secrétaire- 

adjoint,  rue  Delaville,  51. 


ANNEES  1917-1018 


TABLE     DES     MATIERES 

39& 


Avantages  accordés  au  Membres  de  la  So- 
ciété et  conditions  d'admission 2 

Composition  du  Bureau  et  des  Commissions 

permanentes 5 

P.  Lelièvre         Extraits  des  procès-verbaux  des  séances. ...  S 

Note  du  Bureau 42 

Nécrologie 4? 

Nouveaux  membres... 47 


Extraits  des  Procès- Verbaux 


DES   SEANCES 

_ .« . 

I,   —   ANNÉE    1917 


\RY 


Séance  du  4  Février.  —  35  membres  présents 

M.  le  capitaine  Le  Grin  a  envoyé,  de  Rennes,  une 
carte  postale  par  laquelle  il  remercie  de  sa  réélection 
comme  conseiller  d'administration.  Cette  carte 
représente  un  superbe  cèdre  du  Liban  qui  fait  l'or- 
nement du  jardin  du  Thabor.  Il  mesure  4  mètres  de 
circonférence  ;  une  des  branches  a  18  mètres  de 
longueur.  Cet  arbre,  planté  au  XV1I1«  siècle,  avait 
été  apporté  dans  une  boîte,  dit  M.  Le  Grin. 

A  propos  de  la  température  exceptionnellement 
basse  que  nous  subissons  en  ce  moment,  M.  le  Pré- 
sident dit  qu'il  est  à  craindre  que  plusieurs  des 
végétaux  exotiques  dont  l'acclimatation  avait  été 
essayée  à  Cherbourg,  ne  puissent  résister  aux  froids 
rigoureux  de  janvier-février  1917,  et  il  est  d'avis 
que,  dans  quelques  mois,  soit  ouverte  une  enquête, 
comme  celle  qui  eut  lieu  après  l'hiver  1890-91  ;  elle 
fera  connaître  les  pertes  subies  et  surtout  les  végé- 
taux qui  ont  résisté  et,  par  suite,  dont  l'acclimata- 
tion peut  être  considérée  comme  acquise. 

iM.  Adam  demande  le  nom  d'un  beau  chrysan- 
thème qu'il  a  gagué  à  l'une  des  séances  de  la 
Société  et  dont  il  présente  des  fleurs  ;  un  assistant 
pense  que  c'est  la  variété  Colosse  grenoblois. 
x\l.  Adam  présente  également  des  poires  Duchesse 
obtenues  de  S*"  floraison.  Le  même  arbre  lui  a  donné 
20  poires  de  la  l'"^  floraison  et  16  de  la  2®. 


V 


-  6  - 

M.  Dépillée  dépose  sur  le  bureau  un  mastic  à 
greffer  de  son  invention,  qui  a  l'avantage  de  rester 
mou  tant  qu'il  n'a  pas  été  appliqué  et  revient  à  un 
prix  très  minime. 

M.  Saillard  dit  qu'on  lui  a  rapporté  que  les  pom- 
mes de  terre,  pour  se  bien  conserver,  ne  doivent  pas 
être  égermées.  Plusieurs  sociétaires,  entre  autres 
MM.  Corbière  et  Piard,  répondent  qu'il  faut,  au 
contraire,  enlever  les  germes  des  tubercules  à  con- 
server, et  que,  en  outre,  on  fera  bien  de  placer  ces 
pommes  de  terre  dans  l'obscurité  pour  les  empêcher 
de  verdir.    . 

M.  Grova  ajoute  que  les  Allemands,  pour  conser- 
ver les  pommes  de  terre,  les  coupent  par  tranches 
qu'ils  soumettent  ensuite  à  la  dessication. 

A  une  demande  de  M.  Cauvin,  M.  Piard  répond 
que  tous  les  auteurs  d'ouvrages  d'horticulture 
recommandent  de  s'abstenir  de  tailler  les  arbres 
fruitiers  quand  il  gèle. 

Il  est  donné  lecture  des  notes  prises  par 
M.  Thommin,  pendant  l'absence  de  M.  Grova,  dans 
les  publications  reçues  depuis  la  dernière  séance. 

M,  Saillard  dit  que,  d'après  son  expérience,  lors- 
que les  racines  des  pommiers  sont  attaquées  par  un 
champignon,  si  on  creuse  au  pied  de  ces  arbres  et 
que  l'on  y  mette  de  la  lessive  de  cendre  de  bois,  on 
tue  les  champignons  qui  s'y  trouvent  et  les  pom- 
miers recommencent  à  prospérer. 

La  Société  apprend  avec  plaisir  que  IVl.  Ménard, 
membre  de  la  Société,  mobilisé,  vient  d'être  cité  à 
l'ordre  du  jour  de  l'armée  et  décoré  de  la  croix  de 
guerre  pour  service  rendus  comme  âge  ut  de  liaison. 


Séance  du   4  Mars.  —  37  membres  présents 

M.  le  Président  rappelle  que  depuis  la  dernière 
séance,  M.  Quoniam,  agent  administratif  en  retraite, 
membre    tituhiire    depuis    de    longues    années,    est 


décédé;  que  M.  Gallicr  n  perdu  sa  l'emme,  M.  Kobin 
son  gendre,  et  M.  Mnliieu.  le  non  venu  secrétaire- 
adjoint,  son  père.  Les  vives  condoléances  de  la 
Société  sont  adressées  aux  sociétaires  éprouvés,  ainsi 
qu'à  la  famille  de  M.  Quoniam. 

M.  Corbière  dit  qu'il  a  demandé  à  M.  Rey,  lieute- 
nant de  vaisseau,  directaur  de  l'observatoire  de  la 
marine,  météorologiste  distingué,  de  bien  vouloii' lui 
fournir  des  renseiguements  sur  la  température 
rigoureuse  de  l'hiver  191(3-1917,  comparée  à  celle 
des  dernières  années.  Ces  renseignements  explique- 
ront les  effets  du  froid  sur  les  plantes  d'origine 
exotique,  dont  la  culture  a  été  essayée  dans  nos 
jardins,  et  qui  doivent  faire  l'objet  de  l'enquête 
décidée  lors  de  la  séance  de  février, 

M.  Saillard  présente  une  betterave  sucrée  d'ori- 
gine anglaise,  dont  il  ignore  le  nom,  et  qui  rend  de 
grands  services  en  cette  saison.  Les  premières 
feuilles  ont  été  brûlées  par  le  Iroid,  mais  il  en  est 
repoussé  de  nouvelles.  Cette  betterave,  dont  M.  Sail- 
lard avait  offert  des  plantes,  a  été  trouvée  très  bonne 
par  les  sociétaires  qui  l'ont  cultivée.  Des  graines 
sont  mises  à  la  disposition  des  personnes  qui  en 
désireront. 

'  M.  Messent  dit  que  chez  lui,  les  Eucalyptus  ont 
gelé.  M.  Corbière  ajoute  que  chez  M.  Favier,  à  la 
Fauconnière,  où  il  a  été  constaté  9  degrés  au-dessous 
de  0,  quelques  Eucalyptus  ont  été  atteints  par  le 
froid,  mais  que  beaucoup  semblent  avoir  résisté. 

M.  Plénage  dit  que  parmi  les  végétaux  qu'il  culti- 
vait et  qui  proviennent  d'un  envoi  lait  à  la  Société 
d'Horticulture  par  la  Société  dendrologique,  les  uns 
ont  résisté,  les  autres  ont  gelé,  notamment  les 
Eucalyptus. 

Sur  les  indications  de  M.  Piard,  il  est  lu  un 
article  du  Bulletin  de  la  Société  d'Horticulture  de 
Seine-et-Oise  sur  l'origine  de  la  fraise  a  M"'^  Moutot  ». 

M.  Messent  présente  une  belle  pomme  rouge 
dont  il  ignore  le  nom,  et  (jui  se  conserve  jusqu'au 
mois  de  mai. 


—  8  — 


Les  graines  de  poirier  du  Maroc,  distribuées  à 
Tune  des  séances  dé  l'an  dernier,  n'ont  pas  encore 
fourni  de  résultats  appréciables. 

Il  est  donné  lecture  du  rapport  de  M.  Crova  sur 
les  publications  reçues  pendant  le  mois. 


Béance  pu  l'^'"  Avril,  -- —  42  membres  présents 

M.  le  Président  rappelle  que  la  Société  d'Horti- 
culture, très  éprouvée  depuis  quelque  temps,  a  eu 
encore  à  déplorer,  depuis  la  dernière  séance,  la 
mort  de  trois  de  ses  membres:  MM.  Picquenot, 
commis  principal  de  l'administration  coloniale,  en 
retraite  ;  BameuUe,  adjudant  principal  comptable 
de  là  marine,  en  retraite;  Le  Petit,  ancien  restau- 
rateur. Les  vives  et  sympathiques  condoléances  de 
la  Société  sont  adressées  aux  familles  de  ces  mem- 
bres disparus,  ainsi  qu'à  M.  Lefauconnier,  qui  a 
perdu  son  père,  propriétaire  à  Réville  et  chevalier 
du  Mérite  agricole. 

M.  Levéel,  horticulteur,  dans  une  lettre  adressée 
à  M.  le  Président,  dit  que  de  savants  botanistes 
français  ont  découvert  récemment,  dans  quelques 
provinces  inexplorées  de  la  Chine,  plusieurs  belles 
plantes  dont  il  a  pu  se  procurer  des  exemplaires 
chez  un  de  ses  confrères  d'Orléans.  Deux  espèces, 
particulièrement  intéressantes,  sont  déposées  sur  le 
bureau,  et  M.  Levéel  donne  à  leur  sujet  les  rensei- 
gnements suivants  : 

1°  Vihurnum  Carlesi.  C'est  une  sorte  de  laurier- 
tin,  section  des  boules  de  neige,  dont  l'introduction 
remonte  à  une  dizaine  d'années  et  qui  constituera 
une  bonne  acquisition  pour  nos  jardins.  Cette  plante, 
très  rustique,  se  prête  bien  à  la  culture  en  pot;  les 
fleurs  blanches,  disposées  en  corymbes,  sont  gra- 
cieuses et  ont  uu  parfum  agréable. 

2^  Rhododendron  racemosmn.  Espèce  himalayenne 
du  versant  chinois,  produit  de  jolies  petites  fleui's 


-  Q  - 

curieuses  par  leur  disposition  axillaire,  échelonnées 
chez  certains  sujets  vigoureux  sur  une  longeur  de 
20  à  2b  cm. 

M,  Levéel  pense  que  Ton  obtiendra  des  résultats 
intéressants  en  hybridant  cette  espèce  nouvelle  avec 
nos  beaux  rhododendrons  de  rHinialaya  et  il  DfTre 
un  spécimen  de  ce  Rhodndfindron  raremo.mm  pour  le 
jardin  de  la  Société.  De  vifs  remerciements  lui  sont 
votés  pour  sa  très  intéressante  communication  et 
pour  son  offre  précieuse. 

A  la  demande  de  .M.  le  Président,  la  Société 
d'Horticulture  décide,  à  Tunanimité,  qu'une  somme 
de  50  trancs  sera  mise  à  la  disposition  du  Bureau 
de  Bienfaisance  pour  Tachât  de  pommes  de  terre  de 
semence,  que  M.  Biard  voudra  bien  répartir  entre 
diverses  familles  nécessiteuses  qui  cultivent  des 
jardins  ouvriers. 

11  est  donné  lecture  du  compte  rendu,  fait  par 
M.  Grova,  des  publications  reçues  pendant  le  mois 
écoulé  et  d'un  article  de  la  Revue  horticole,  signalé 
par  M.  Grova,  et  relatif  à  la  chute  de  neige,  cet 
hiver,  sur  la  côte  d'Azur. 

M.  le  Président  fait  remarquer  que  la  Société  a 
fait  de  nombreuses  pertes  de  membres  titulaires 
depuis  quelque  temps  et  il  engage  vivement  les 
sociétaires  présents  à  tâcher  de  faire  des  présen- 
tations pour  combler  les  vides, 


Séance  du  7   Maf.  —  43  membres  présents 

M.  Albert  Boutin  ayant  udi-essé  gracieusement 
l'ouvrage  qu'il  vient  de  publier:  «  Le  Rosier,  son 
emploi  dans  l'ornementation  des  jardins  et  sa  cul- 
ture »,  M.  Grova  est  prié  de  laire  un  compte  rendu 
pour  l'une  des  prochaines  séances. 

M.  le  Président Vappelle  que  MM.  Pierre  et  Léon 
Gosselin  ont  perdu   leur  père,  ancien  horticulteur. 


—  10  — 

qui  avait  obtenu  d'importantes  récompenses  dans 
nos  expositions;  les  vives  condoléances  de  la  Société 
leur  ont  été  adressées. 

M.  Corbière  présente  le  Bulletin  de  1916  qui  va 
être  distribué  ;  par  suite  des  circonstances  actuelles, 
il  est  un  peu  moins  volumineux  que  celui  des  années, 
précédentes. 

M.  Le  Maire  présente  de  jolies  fleurs  cultivées 
dont  il  demande  le  nom.  Ce  sont  des  Freesia,  dont 
l'odeur  est  agréable  et  qui  sont  fort  employées  dans 
les  bonquets. 

iM.  le  Président  lit  une  note  très  intéressante  de 
M.  Rey,  directeur  de  l'Observatoire  de  la  marine, 
sur  les  basses  températures  de  l'hiver  dernier, 
d'après  les  relevés  faits  au  parc  Liais  par  la  Société 
Flamrnarion  et  comparativement  aux  hivers  les  plus 
rigoureux  depuis  1840. 

M.  Corbière  ajoute  que  le  moment  sera  bientôt 
venu  pour  la  Commission  des  cultures  d'agrément 
de  réunir  les  renseignements  qui  pourront  lui  être 
fournis  relativement  aux  effets  de  l'hiver  sur  les 
végétaux  d'origine  exotique  introduits  dans  les  jar- 
dins de  Cherbourg  et  des  environs. 

MM.  Le  Carpentier  et  Letullier  sont  d'avis  que  le 
vent  a  fait  plus  de  mal  aux  plantes  que  le  froid. 

M.  Le  Carpentier  communique  un  numéro  du 
Journal  Officiel  dans  lequel  se  trouve  la  citation  à 
l'ordre  du  jour  de  l'armée,  avec  la  croix  de  guerre, 
de  M.  Belleaud,  capitaine  d'infanterie  coloniale, 
gendre  de  .\L  Letullier.  Les  vives  félicitations  de  la 
Société  sont  adressées  à  M.  Letullier. 

Il  est  donné  lecture  du  compte  rendu  fait  par 
M.  Crova  dès  publications  reçues  depuis  la  dernière 
séance. 

M.  Letullier  signale  que  le  Vibirrnum  présenté 
par  M.  Levéel  dans  la  dernière  séance,  est  en  fleurs 
au  jardin  de  In  Société. 

M.  Corbière  lit  un  passage  dun  ouvrage  de 
M.  Perrier,  directeur  du  Muséum,  ayant  pour  titre: 


-  11 


A  travers  le  Monde  virant.  L'article,  tort  intéressant, 
est  relatif  aux  divers  procédés  qui  permettent  aux 
horticulteurs  de  faire  varier,  presque  à  volonté,  les 
formes  des  fleurs  et  d'en  produire  djnédites. 

M.  Piard  a  expérimenté  sur  les  fraises  ces  procé- 
dés et  a  obtenu  des  fraises  différentes  de  celles 
d'origine. 

"Séance  du  8  Juix.  —  39  membres  présents 

M.  le  Président  rappelle  que  depuis  la  dernière 
séance,  la  Société  a  perdu  deux  membres  titulaires: 
MM.  Géraud,  ancien  chef  de  musique  et  Lequertier, 
receveur  principal  des  douanes  en  retraite.  De  plus, 
M.  Joseph  Robin,  si  éprouvé  depuis  quelque  temps 
par  la  mort  de  plusieurs  membres  de  sa  famille, 
vient  encore  de  perdre  sa  fdle,  M'"^  iîarcelo.  Les 
vives  condoléances  de  la  Société  sont  adressées  aux 
tamilles  de  M.  Géraud  el  Lequertier,  ainsi  qu'à 
M.  Robin. 

M.  Corbière  remet  aux  sociétaires  présents  qui 
le  désirent,  un  imprimé  relatif  aux  effets  de  l'hiver 
1916-1917  sur  les  végétaux  d'origine  exotique  cul- 
tivés à  Cherbourg  et  il  prie  chacun  des  membres 
de  bien  vouloir  lui  faire  parvenir  ce  document  après 
l'avoir  rempli.  Il  se  propose  de  grouper  les  rensei- 
gnements qui  lui  seront  fournis  et  de  publier  ensuite 
dans  le  prochain  Bulletin  un  travail  sur  cet  inté- 
ressant sujet. 

Il  a  remarqué,  en  particulier,  que  les  lauriers,  les 
lauriers-tins  et  les  véroniques,  ont  beaucoup  souf- 
fert. M.  Saillard  ajoute  qu'il  en  est  de  même  des 
figuiers. 

M.  Poupeville  présente  une  très  belle  pomme 
Jeanne  d  Arc,  au  joli  coloris,  se  conservant  bien. 
M.  Lefauconnier  ajoute  que  cette  variété  est  très 
bonne.  M.  Poupeville  a  également  apporté  une  autre 
pomme  dont  il  ignore  le  nom  exnct,  mais  qu'il  pense 
être  du  Court-pendu. 


^  12  -^ 

M.  Fiquet  présente  une  bouture  d'un  rameau 
aérien  de  pomme  de  terre. 

M.  Lefauconnier  soumet  aux  assistants  ;  une  poire 
Belle  Angevine,  conservée  en  bon  état  jusqu'au 
l^""  juin,  qui  lui  a  été  offerte  par  M.  Gottel  et  deux 
pommes  à  cidre  originaires  des  environs  de  Monte- 
bourg  et  conservées  chez  son  frère  à  Révilie,  les 
fruits  se  conservant  mieiix  à  l'air  et  à  la  lumière 
comme  l'ont  déjà  fait  remarquer  MM.  Levesque  et 
Piard.  A  ce  sujet,  M.  Lefauconnier  dit  que,  si  un 
pommier  de  semis  donne  de  bons  fruits,  il  est  inutile 
de  le  grefîér.  M.  Corbière  rappelle  que  tel  était 
l'avis  de  M.  Barbey.  M.  Letullier  fait  remarquer  que 
les  pommiers  non  greffés  sont  plus  vigoureux  que 
les  autres.  M.  Saillard  a  constaté  également  que 
des  pommiers  non  greffés  étaient  très  robustes  et 
produisaient  bien. 

Lecture  est  donnée  des  comptes  rendus,  faits  par 
M.  Crova  des  publications  reçues  pendant  le  mois 
et  de  son  rapport  sur  l'ouvrage  de  M.  Albert  Boutin  : 
«  Le  rosier,  son  emploi  dans  l'ornementation  des 
jardins  et  sa  culture  ».  Cet  ouvrage  est  recommandé 
aux  amateurs  de  roses. 

M.  Crova  a  trouvé  dans  une  publication  :  La  vie 
agricole  et  rurale,  un  article  sur  la  production,  en 
Allemagne,  du  chou  hâtif,  qui  se  sème  tardivement. 
Plusieurs  sociétaires  disent  que  les  choux  de  Tour- 
laville  se  sèment  aussi  au  commencement  d'août  et 
se  récoltent  au  printemps.  On  emploie  donc  pour 
leur  culture,  le  même  principe  qu'en  Allemagne. 

M.  Mahieu  dit  qu'il  a  détruit  des  insectes  sur  des 
plantes  en  les  aspergeant  avec  de  l'eau  au  moyen 
d'une  pompe  de  bicyclette.  M.  Crova  ajoute  qu'il  le 
fait  souve[it. 

M.  Letullier  dit,  de  son  côté,  que  dans  le  com- 
mencement, c'est  suffisant,  mais  que,  plus  tard,  il 
est  nécessaire  de  recourir  à  un  insecticide. 


—  13  — 


Séance  du  1''''  Juillet.  —  39  membres  présents 

M.  le  Président  exprime  le  plaisir  que  la  Société 
a  de  voir  assister  à  la  séance,  M.  Le  Grin,  qui  est 
revenu  à  Cherbourg  après  un  long  séjour  à  Rennes, 
comme  capitaine  de  l'armée  territoriale. 

M.  le  Président  a  le  regret  d'avoir  à  signaler  la 
mort  de  M.  Lequerrurier,  membre  très  dévoué  de 
la  Société,  qui  a  succombé  à  une  longue  et  doulou- 
reuse maladie.  Gomme  i\I.  Lequerrurier  ne  pouvait 
plus  assister  aux  séances,  il  avait  été  nommé  mem- 
bre honoraire  et  il  avait  été  très  sensible  à  cette 
nomination. 

Les  condoléances  de  la  Société  sont  adressées  à 
\lme  Lequerrurier,  ainsi  qu'à  M.  Langlois,  président 
de  la  Chambre  de  Commerce,  qui  vient  de  perdre 
l'un  de  ses  fils,  mort  des  suites  de  fatigues  de  la 
guerre  et  de  séjour  aux  colonies. 

M.  Corbière,  qui  doit  faire,  en  vue  du  Bulletin 
prochain,  un  trav.'iil  sur  les  efïets  de  l'hiver  dernier 
à  Cherbourg,  ayant  demandé  aux  membres  de  la 
Société  de  vouloir  bien  lui  donner  à  ce  sujet  les 
indications  à  leur  connaissance,  a  déjà  reçu  de 
i\L  Letullier  une  note,  dont  il  donne  lecture,  sur  ce 
que  ce  sociétaire  a  observe  dans  les  jardins  de  la 
Société  et  dans  quelques  autres. 

M.  Letullier  ht  une  autre  note,  dans  laquelle  il 
indique  que,  pour  lui,  la  persistance  des  vents  d'Est 
et  de  Nord-Est  a  été  la  cause  principale  de  la  perte 
de  certains  arbustes,  qui  sont  morts  dans  des  jar- 
dins, tandis  que  les  mêmes  espèces  ont  résisté  dans 
d'autres. 

Un  sociétaire  fait  remarquer  que  les  dracœnas 
qui  avaient  souffert  un  hiver  précédent,  il  y  a  quel- 
ques années,  ont  très  bien  résisté  et  sont  partout  en 
fleurs  cette  année. 

M.  Dorange  a  envoyé  un  compte  rendu,  illustré 
de  cartes  postales,  d'une  excursion  qu'il  a   faite  à 


—  14  - 

Notre-Dame-de-la-Mère  et  au  camp  des  Belges  à 
Veriion,  où  nos  alliés  ont  créé  de  très  intéressantes 
cultures. 

M.  Wolf  présente  un  rameau  fleuri  d'une  petite 
plante  récoltée  en  Suisse  à  une  altitude  d'environ 
2,000  mètres.  M.  Corbière  y  reconnaît  le  Rhodo- 
dendron ferrugineum,. 

M.  Letullier  soumet  aux  membres  présents  une 
ronce-framboisier,  à  très  gros  fruit  (Longonberry), 
importée  d'Angleterre.  Le  fruit  très  beau,  allongé, 
rouge-foncé  brillant,  a  un  goût  intermédiaire  entre 
ceux  de  la  framboise  et  de  la  ronce  :  saveur  vineuse, 
chair  ferme;  mûrit  de  bonne  heure;  plante  très 
fertile.  M.  Mahaut  en  a  un  pied  chargé  de  fruits 
qui  lui  a  été  donné  par  M.  Poupeville. 

M.  Lefauconnier  a  apporté  une  très  belle  gousse 
de  fève  de  22  c/m  de  long,  ré(îoltée  l'an  dernier 
dans  un  terrain  sablonneux  et  dont  il  a  attribué  la 
grosseur  à  l'arrosage. 

M.  Le  Grin  conmiunique  des  cartes  postales 
représentant  diverses  parties  du  jardin  des  plantes 
de  Rennes  (le  Thabor)  et  il  donne  des  renseigne- 
ments très  intéressants  sur  cet  établissement,  ainsi 
que  sur  de  beaux  arbres,  très  anciens,  qui  existent 
à  Rennes  ou  dans  les  environs. 

Il  est  donné  lecture  du  compte  rendu  rédigé  par 
M.  Grova,  des  publications  reçues  pendant  le  mois 
écoulé. 


Skanciî  du  5  Août.  —  39  membres  présents 

M.  Corbière  dit  qu'il  a  remarqué,  sur  le  littoral 
de  la  baie  Sainte-Anne,  que  les  véroniques  en  arbre, 
n'ont  pas  soulfert  de  l'hiver,  tandis  que  la  plupart 
de  ces  plantes  sont  mortes  à  Gfierbourg. 

M.  Crova  présente  une  betterave  poirée  blonde  à 
cardes,  dont  les  pétioles  se  mangent  préparés  au 
gratin    ou   comme  du    céleri  et  les  parties  vertes 


-  15  - 

remplaceiil  les  épiiiards.  Elle  est  cultivée  clans  le 
Dauphiiié  et  le  J^yoïiiiais  et  M.  Grova  pense  que 
rhorticulture  Cherbourgeoise  aurait  intérêt  à  cultiver 
et  à  propager  cette  espèce. 

M.  Fiquet,  qui  avait  apporté  à  la  séance  de  juin 
une  bouture  d'un  rameau  de  pomme  de  terre,  pré- 
sente aujourd'hui  une  douzaine  de  beaux  tubercules 
provenant  tous  de  l'un  des  rameaux  bouturés.  Le 
pied  qui  avait  fourni  le  rameau  a  rapporté  tout 
autant  ;  en  sorte  que  cet  intéressant  procédé  a 
l'avantage  de  doubler  le  rendement  de  la  récolte  : 
avantages  des  plus  appréciables  à  l'heure  actuelle. 

M.  Grova  appelle  l'attention  sur  une  brochure 
ayant  pour  titre  «  Utilisation  et  conservation  des 
fruits  et  des  légumes,  Conseils  pratiques  »,  éditée 
par  la  Société  des  Agriculteurs  de  France.  La 
Société  fera  venir  50  exemplaires  de  cette  brochure, 
que  désirent  recevoir  presque  tous  les  membres  pré- 
sents à  la  séance. 

M.  Mahaut  présente,  au  nom  de  M.  Lefaucoiinier, 
une  jolie  pomme  précoce  «  Carmin  de  juin  »  qui  a 
été  donnée  par  \L  Le  Dérubey. 

La  Société  décide  que  les  fruits  de  son  jardin 
continueront,  ainsi  que  les  années  précédentes 
depuis  le  commencement  de  la  guerre,  d'être  dis- 
tribués aux  militaires  soignés  dans  les  hôpitaux  de 
Cherbourg. 

M.  le  Président  fait  connaître  que,  à  la  demande 
de  l'Administration  du  Bureau  de  Bienfaisance,  le 
Bureau  et  les  Commissions  permanentes  ont  visité 
le  14  juillet,  les  divers  «  jardins  ouvriers  »  situés 
aux  environs  de  Cherbourg.  Créée  par  le  Bureau 
de  Bienfaisance  avec  l'appui  généreux  de  la  Muni- 
cipalité, cette  œuvre  est  hautement  recommandable 
à  tous  égards  et  rendra  cette  année  surtout,  les  plus 
grands  services. 

M.  Thommin  lit  le  rapport  qu'il  a  été  chargé  de 
faire  à  la  suite  de  cette  visite  et  qui  est  des  plus 
élogieux. 


—  16  — 

M.  le  Président  ajoute  que  la  Société  regrette  que 
ses  ressources,  extrêmement  réduites  depuis  la 
guerre,  ne  lui  permettent  pas  d'accorder  des  mé- 
dailles ou  des  primes  aux  personnes  les  plus  dignes 
d'intérêt  qui  cultivent  ces  jardins.  Le  Bureau  et  les 
Commissions  ont  décidé  qu'un  diplôme  spécial  serait 
décerné  à  cinquante  des  familles  qui  se  soïit  parti- 
culièrement distinguées  par  l'excellente  tenue  de 
leur  jardin. 

M.  Thommiii  fournit  des  indications  relatives  : 
1"  au  moyen  d'augmenter  la  production  des  pom- 
mes de  terre;  i""  à  la  destruction  des  limaces. 

Lecture  est  donnée  des  notes  recueillies  par 
M.  Crova  dans  les  publications  reçues  depuis  la 
dernière  séance.  A  l'occasion  d'un  article  concer- 
nant les  champignons,  M.  Corbière  fait  remarquer 
qu'il  ne  faut  pas  se  fier  aux  procédés  empiriques 
signalés  comme  permettant  de  distinguer  les  bons 
champignons  des  mauvais  :  ces  prétendus  moyens 
sont  très  inexacts  et  sont  la  cause  de  beaucoup 
d'empoisonnements.  Il  se  propose  d'apporter  à  la 
séance  de  septembre  quelques  échantillons  de  cham- 
pignons particulièrement  intéressants  à  connaître. 


Séance  du  2  Septembre,  —  4()  membres  présents 

M.  le  Président  rappelle  que  MM.  Langlois  et 
Hamelin  viennent,  pour  la  seconde  fois,  de  perdre 
chacun  un  de  leurs  fils  mobilisés.  Le  lieutenant 
Pierre  Hamelin,  qui,  à  peine  guéri  d'une  grave 
blessure,  était  retourné  récemment  au  front,  est 
tombé  au  champ  d'honneur,  près  de  Verdun.  Les 
vives  condoléances  et  les  profondes  sympathies  de 
la  Société  sont  adressées  aux  deux  honorables 
familles  si  cruellement  éprouvées. 

M.  Corbière,  selon  la  promesse  qu'il  avait  faite 
dans  la  dernière  séance,  présente  quelques  espèces 


—  17  — 

(le  chiimpignons  vivants,  les  uns  excellents,  les 
autres  très  dangereux.  Il  insiste  particulièrement 
sur  les  caractères  distinctils  du  genre  Amanite, 
auquel  Jipijnrtiennent  les  meilleures  et  les  pires 
espèces.  Il  montre  plusieurs  spécimens  des  trois 
espèces  mortelles,  cause  de  presque  ious  les  empoi- 
sonnements :  les  Amanites  p ha floïde^  citrine  eX  prin- 
tanière,  assez  communes,  les  deux  premières  sur- 
tout, dans  les  endroits  Irais  et  ombreux  (bois  et 
haies)  de  nos  environs .  On  doit  aussi  se  méfier  de 
TAnianite  mtiscaria^  très  belle  espèce  au  chapeau 
rouge  vif  parsemé  d'écaillés  blanches  ;  en  revanche 
TAmanite  rougeâtre  [rubescens]  est  très  délicate. 

J^es  cèpes  ou  bolets  comestibles  sont  excellents 
et  facile  à  reconnaître;  mais  ceux  dont  le  pied  ou 
le  chapeau  offrent  une  couleur  rouge  ou  dont  la 
chair  bleuit  à  l'air  quand  ils  sont  coupés  doivent 
être  rejetés. 

Le  genre  Russule,  qui  n'a  ni  volve  ni  collier,  mais 
une  chair  ferme  et  dont  le  pied  se  casse  net,  ren- 
ferme quelques  bonnes  espèces  et  un  certain  nom- 
bre d'autres  au  moins  suspectes.  Il  en  est  de  même 
d'un  genre  voisin,  les  Lactaires,  ou  champignons  à 
lait,  dont  M.  Piard  présente  une  espèce,  le  cellereus, 
de  grande  taille,  mais  plus  que  médiocre. 

M.  Le  Dérubey  a  apporté  des  pommes  Carmin  de 
Jfùn,  très  belles  et  mures  dès  juillet;  elles  sont 
naturellement  plus  développées  que  celles  envoyées 
à  la  précédente  séance  par  M.  Lefauconnier.  M.  Le 
Dérubey  présente,  également,  une  autre  belle  va- 
riété, le  Calville  blanc. 

M.  xMahaut  soumet  aux  membres  présents,  de  la 
[)art  de  M.  Lefauconnier,  deux  belles  et  bonnes 
poires,  favorite  de  Clapps  et  Précoce  de  TrévouXy 
provenant  de  Réville. 

M.  David  demande  le  nom  d'une  belle  pomme 
tombée  avant  maturité  ;  i\J .  Piard  y  reconnaît  le 
Grand  Alerandre. 

M.  Piard  présente  un  pulvérisateur,  imaginé  et 


—  18  — 

fabriqué  par  M.  Adam  et  dont  il  fait  l'éloge.  Cet 
instrument,  expérimenté  dans  le  jardin  de  la  Société 
après   la  séance,  est  reconnu  comme  très  pratique. 

M.  Favier  fait  connaître  les  effets  de  l'hiver  der- 
nier, dans  sa  propriété  de  la  Fauconnière,  sur  les 
végétaux  exotiques  qu'il  a  essayé  d'y  acclimater. 
La  température  la  plus  basse  a  atteint  chez  lui  —  9" 
(nuit  du  3  au  4  février),  la  thermomètre  étant  à 
environ  un  mètre  du  sol. 

M.  Adam  dit  que  des  greffes  faites  par  lui  l'an 
dernier  sur  des  poiriers  ont  bien  réussi  et  lui  ont 
donné  des  poires  dès  cette  année.  Il  a  mis  6  variétés 
sur  le  même  arbre  cette  année. 

Lecture  est  ensuite  donnée  du  compte  rendu,  fait 
par  M.  Crova,  des  publications  reçues  pendant  le 
mois  précédent. 


Séance  du  7  Octobre.  —  36  membres  présents 

M.  le  Président  dit  que  les  diplômes  décernés  par 
la  Société  à  la  suite  de  la  visite  des  jardins  ouvriers 
faite  par  le  Bureau  et  les  Commissions,  ont  été  remis 
à  M.  Biard,  vice-président  du  Bureau  de  Bienfai- 
sance et  qu'ils  seront  distribués  le  Li  octobre,  aux 
intéressés,  dans  une  réunion  au  cours  de  laquelle 
sera  lu  le  rapport  de  M.  Thommin. 

M.  Corbière  signale  la  floraison  en  ce  moment, 
dans  le  parc  Liais,  de  deux  Agave  americana,  pré- 
sentant ohacMHi  une  magnifique  hampe  florale  haute 
de  6  mètres.  Ces  plantes  ne  fleurissent  qu'une  fois 
après  avoir  végété  pendant  30  ou  iO  ans,  puis  elles 
périssent  après  floraison.  M.  Jeanne  dit  que  chez 
son  fils,  rue  Emile-Zola,  existe  aussi  un  pied  d'Agave 
provenant  d'un  éclat  mis  en  .terre  il  y  a  une  tren- 
taine d'années  et  qui  actuellement  porte  une  tige 
florale  aussi  élevée  que  celles  du  parc  Liais.  J\L  Le- 
tuUier  ajoute  que,  il  y  a  un  certain  nombre  d'années, 
un  fait  semblable   s'était  produit  dans  le  jardin  du 


—  19  — 

presbytère  de  l'église  Sainte-Trinité  (actuellement 
école  pratique  de  filles)  et  qu'il  avait  présenté  une 
partie  de  la  hampe  florale  aune  séance  de  la  Société. 

M.  IMénage  a  apporté  diverses  poires,  différant 
comme  forme,  coloris,  époque  de  maturité  et  saveur, 
de  variétés  qu'il  avait  surgreffées,  c'est-à-dire  gref- 
fées sur  des  arbres  qui  avaient  été  déjà  gretïés.  Il  a 
remarcjué  que  plus  la  nouvelle  greffe  se  rapprochait 
du  bourrelet  de  la  première,  selon  le  conseil  de 
M.  Baltet,  plus  les  changements  étaient  marqués. 

M .  Piard  a  essayé  le  surgreffage  de  trois  espèces 
de  poires  sur  un  Beurré  Diel  et  il  a  obtenu  les 
variétés  mêmes  qu'il  avait  surgreffées.  iVl.  Plénage 
répond  que  les  variétés  de  fruits  nouveaux  passent 
pour  se  modifier  plus  que  celles  des  anciens. 
MM.  Dépinée  et  Bouin  ont  surgreffé  des  poiriers; 
ils  ont  obtenu  plus  de  vigueur,  mais  pas  d'autres 
variations. 

M.  Piard  rapporte  qu'il  a  cueilli,  au  jardin  du 
passage  des  Jardins,  228  poires  sur  l'arbre  en  forme 
de  vase,  404  sur  celui  en  quenouille  et  750  sur  le 
poirier  de  l'entrée.  Il  attribue  ces  résultats  à  la 
taille  Lorette. 

M.  Piard  soumet  aux  membres  présents  une  petite 
grappe  de  raisin  Golden  Champion,  qui  se  féconde 
naturellement  et  porte  de  très  gros  grains,  et  un 
grapillon  avorté  de  Parc  de  Versailles,  variété  qui 
ne  donne  de  bons  résultats  que  si  elle  est  fécondée 
artificiellement. 

M.  Piard  indique,  en  outre,  le  moyen  qui  lui 
semble  le  plus  pratique  d'opérer  la  pollinisation 
artificielle  :  simplement  en  passant  la  main  sur  les 
fleurs  épanouies,  puis  sur  les  fleurs  à  féconder.  On 
peut  aussi  se  servir  d'un  pinceau  à  poils  mous.  Un 
sociétaire  dit  que  M.  L.  Oosselin  fait  féconder  ses 
vignes  par  des  abeilles.  ^ 

M.  Bouin  a  dans  son  jardin,  en  plein  air,  une 
vigne  qui,  depuis  plusieurs  années,  ne  lui  donnait 
pas   de  raisin  mùr  ;    cette  année  le    raisin  a   mûri 


—  20  — 

parfaitement,  quoique  la  saison  ait  été,  semble-t-il^ 
peu  favorable. 

A  propos  de  l'emploi  signalé  par  M.  Dépinée  des 
coquilles  d'œufs  pour  éloigner  les  chenilles  des 
plants  de  choux,  M.  Lemaire  dit  avoir  constaté  que 
la  couleur  blanche  éloigne  les  papillons  dans  les 
jardins. 

M.  Dépinée  en  conclut  que  les  coquilles  d'œuts 
n'ont,  sans  doute,  pas  le  pouvoir  d'éloigner  les 
chenilles,  mais  d'éloigner  les  papillons  qui,  sans 
elles,  déposeraient  leurs  œufs  dans  les  plants  de 
choux  et  donneraient  naissance  à  une  quantité 
considérable  de  chenilles. 

Pour  que  le  procédé  soit  efficace,  il  est  tout  indi- 
qué que  les  œufs  doivent  être  placés  avant  la 
plantation. 

M.  Bouin  dit  que  des  carrés  entiers  de  poireaux 
sont  attaqués  par  un  ver  particulier  qui  commence 
à  ronger  le  cœur  de  ces  légumes. 


Séance  du  7  Novembre.  —  49  membres  présents 

De  vives  condoléances  sont  votées  à  l'adresse  : 
1°  de  M.  Langlois,  qui  vient  de  perdre  son  3^  fds, 
mobilisé  ;  2°  de  la  famille  Vrancken,  à  l'occasion  du 
décès  de  M.  Vrancken,  capitaine  de  vaisseau  en 
retraite,  membre  de  la  Société  depuis  de  longues 
années. 

La  Société  désigne  pour  faire  partie  de  la  com- 
mission annuelle  chargée  d'examin(ïr  les  comptes 
du  trésorier:  MM.  Bouin,  Catherine  et  Jeanne. 

M.  Plénage  présente:  l*^  une  poire  Eva  Ballet . 
peu  connue  dans  notre  pays,  jolie,  mais  de  qualité 
ordinaire  ;  2"  une  poire  obtenue  du  surgreffage  de 
la  variété  Eugène  Tiriau  sur  Beurré  Biel,  et  notable- 
ment différente  de  ces  deux  variétés. 

M.  Le  Dérubey  demande  le  nom  de  deux  belles 
poires  présentées  par  lui,  et  M.  Saillard  en  soumet 


—  2i  — 


deux  autres,  fort  peu  ressemblnntes  entre  elles, 
quoique  venues  sur  le  même  arbre;  MM.  Piard  et 
Letullier  sont  d'avis  que  ces  fruits  appartiennent  à 
la  variété  Doyenné  du  Comice. 

M.  Lefauconnier  présente  plusieurs  beaux  fruits: 
1°  une  très  belle  poire  Duchesse  (T Angoulême,  du 
poids  de  500  gr.  environ,  cueillie  sur  un  espalier 
dans  sa  propriété  de  Réville;  il  en  a  récolté,  cette 
même  année,  une  autre  du  poids  de  660  gr.  ;  2° 
une  très  belle  pomme,"  au  coloris  superbe,  du  poids 
de  350  gr.,  récoltée  sur  un  arbre  en  cordon,  dans 
le  jardin  de  son  parent,  M.  G.  Gaillet,  de  Héville. 
M'.  Lefauconnier,  d'accord  avec  M.  Piard,  croit  que 
cette  pomme  est  la  variété  Peasgood  7ion  such  ; 
3°  deux  superbes  poires  de  Doyenné  du  Comice, 
venues  en  espalier;  l'une  du  poids  de  470  gr., 
provient  du  jardin  de  M.  Jacques  Laîné,  de  Tour- 
faville  ;  l'autre,  un  peu  moins  grosse  et  moins 
colorée,  provient  de  Réville. 

Les  deux  poiriers  ont  la  même  exposition  (face 
au  midi),  mais  le  poirier  de  Réville  est  un  peu 
ombragé,  fait  qui  explique  pourquoi  le  fruit  est 
moins  coloré.  M.  Lefauconnier  conseille  la  culture 
de  cette  dernière  variété  reconnaissant,  avec  les 
véritables  amateurs,  qu'elle  est  la  première  des 
variétés  de  poires  à  tous  les  jioints  de  vue,  ne  blé- 
tissant  jamais,  supérieure,  à  son  avis,  de  beaucoup 
à  toutes  les  variétés  de  la  saison  et  même  à  toutes 
les  variétés  en  général,  même  au  Beurré  d'Arenherg. 

M.  Piard  présente  de  magnitiques  poires  qui*  lui 
ont  été  envoyées  pour  en  connaître  le  nom.  Deux 
d'entre-elles,  pesant  respectivement  600  et  500  gr., 
sont  Madame  Lyé  Ballet  ;  deux  autres,  d'une  variété 
différente,  'Président  Roosvelt,  atteignent  800  et 
830  grammes. 

M.  Letullier  dit  avoir  vu  récemment  à  Yalognes, 
un  Agace  americana,  qui  portait  une  hampe  de 
3"^50  au  plus  et  avait  passé  l'hiver  dehors. 

M.    Dépinée    annonce    qu'il    a   expérimenté    un 


-  22  — 


procédé  de  conservation  des  poires,  dans  un  mélange 
de  vinaigre,  d'eau  et  d'un  peu  de  sucre.  Il  donnera 
prochainementdesrenseignements  complémentaires. 
La  séance  est  levée  après  la  lecture  des  notes 
prises  par  M.  Grova  dans  les  publications  reçues. 


Séance  du  2  Décembre.  —  47  membres  présents 


M.  Levéel  a  envoyé  avec  une  lettre  d'explications  : 
1°  un  Rhododendron  racemosiim,  intéressante  espèce 
dont  il  avait  déjà  présenté,  à  une  précédente  séance, 
un  spécimen  en  fleurs,  et  2°  un  exemplaire  de  Ficus 
repens  nova^  variété  non  encore  dans  le  commerce 
et  provenant  aussi  des  dernières  explorations  en 
Chine.  Ce  nouveau  Ficus,  écrit  M.  Levéel,  est 
plutôt  rampant  que  grimpant;  il  est  rustique  à 
Orléans,  de  la  même  façon  que,  le  Ficus  repens 
minima,  c'est-à-dire  que,  par  les  grands  froids,  ces 
deux  variétés  perdent  toutes  les  parties  herbacées 
de  leur  dernière  végétation,  mais  repoussent  aux 
premiers  beaux  jours. 

Les  deux  plantes  envoyées  par  M.  Levéel  sont 
offertes  par  lui  pour  le  jardin  de  la  Société. 

Il  est  donné  lecture  d'une  lettre  de  M.  Dépinée, 
qui,  ne  pouvant  assister  à  la  séance,  fournit  les 
renseignements  qu'il  avait  promis  sur  une  recette 
pour  poires  confites  :  «  Faire  fondre  un  kilog  et 
demi  de  sucre  dans  un  litre  d'eau  et  un  demi-litre  de 
vinaigre  pour  5  kilog.  de  poires.  Peler  les  poires, 
les  laisser  entières  et  les  faire  cuire,  à  petit  feu,  six 
grandes  heures  ;  ensuite  mettre  en  cruchons  ou  en 
bocaux.  On  doit  employer  des  poires  fermes,  de 
grosseur  moyenne.  On  peut  aussi  utiliser  les  poires 
tombées  avant  leur  maturité.  C'est  un  très  bon  des- 
sert, se  conservant  bien.  » 

Sur  les  conclusions  du  rapport  de  la  Commission 
chargée  d'examiner,  conformément  aux  Statuts,  les 


( 


—  23  — 

romptes  du  Trésorier,  la  Société,  à  riinaniinité, 
approuve  les  écritures  de  M.  Le  Brettevillois  et  lui 
vote  de  vifs  remerciements  pour  son  dévouement. 

Le  Secrétaire  présente,  ensuite,  un  exposé  de  la 
situation  et  des  travaux  de  la  Société  pendant  l'année 
1917,  et  il  fait  remarquer  que  la  Société  aura  en 
1919,  75  ans  d'existence. 

M.  Lefauconnier  présente  une  très  belle  pomme, 
bien  faite  et  d'un  joli  coloris,  de  la  variété  améri- 
caine Ontario  qui  lui  a  été  offerte  par  son  parent, 
M.  Delamer,  de  Barfleur. 

La  séance  est  levée  après  la  lecture  des  notes 
recueillies  par  M.  Crova  dans  les  publications 
reçues. 


Séance  du  30  Décembre.  —  45  membres  présents 


M.  le  Président  rappelle  que,  depuis  la  dernière 
séance  est  décédé  l'un  des  membres  les  plus  sympa- 
thiques de  la  Société  à  laquelle  il  était  très  dévoué, 
M.  Point,  gendre  du  regretté  M.  Cauvin  décédé 
vice-président.  De  vives  condoléances  ont  été  adres- 
sées à  la  famille 

Le  but  principal  de  la  réunion  étant  le  renouvel- 
lement du  Bureau  et  des  Commissions  permanentes, 
il  est  procédé  aux  élections. 


24 


IL  —  ANNEE  1918 


Séance  du  2  Février.  —  37  membres  présents 

M.  Dutot,  qui  se  trouve  à  Arcachon,  pour  sa 
santé,  a  écrit  à  M.  le  Président  pour  le  prier  de 
remercier  la  Société  de  sa  réélection  comme  vice- 
président.  Il  signale,  en  même  temps,  qu'il  a  trouv<^ 
là,  les  mêmes  végétaux  d'origine  exotique  que  ceux 
que  l'on  rencontre  dans  les  jardins  de  Cherbourg, 
mais  il  a  vu  peu  de  dracœnas  aussi  beaux  que  ceux 
que  nous  avons  ici.  11  a  vu  de  nombreux  arbousiers 
dans  les  forêts  de  pins. 

IM.  le  Président  rappelle  que  la  Société  a  fait, 
depuis  la  dernière  séance,  deux  pertes  sensibles  en 
la  personne  de  M.  Benard,  sous-intendant  militaire 
en  retraite,  qui,  en  maintes  circonstances,  avait 
donné  des  preuves  de  son  attachement  et  de  son 
dévouement  à  la  Société,  et  de  M.  Pouthas,  mar- 
chand de  nouveautés,  que  son  état  de  santé  empê- 
chait depuis  un  certain  temps  d'assister  aux  réunions. 
D'autre  part,  M.  Meury  a  perdu  sa  femme.  Les 
vives  condoléances  et  les  regrets  de  la  Société  sont 
exprimés  aux  familles  éprouvées. 

M"^^  Benard  a  bien  voulu  demander  le  titre  de 
Dame  patronnesse  ;  des  remerciements  lui  seront 
adressés  pour  ce  précieux  témoignage  d'intérêt. 

M.  Levéel  a  envoyé,  avec  une  lettre  explicative, 
un  Bliododendron  nouveau,  en  fleurs,  provenant  des 
dernières  introductions,  faites  par  Wilson,  de  plantes 
de  la  Chine  himalayenne.  Ce  nouveau  rhododendron, 
très  précoce,  sera  en  outre  précieux  pour  la  facilité 
qu'il  présente  à  l'hybridation.  On  devra  obtenir  de 
beaux  produits  en  le  croisant  avec  \qs  Rhododendrons 
Wetr/iianion,  Edgeivorthii,  Yictorianum,  etc. 


—  25  - 

M  Saillard  présente  deux  gousses  provenant 
d'une  glycine  très  robuste  qu'il  possède.  Cette  plante 
fructifie  très  rarement  à  Gherbdiirg.  Les  graines 
sont  ofVertes  à  des  sociétaires  pi'ésents. 

M.  j^elièvre  rappelle  que  la  Société  d'Horti(;ullure 
avait  publié  deux  Bulletins,  l'un  en  1816,  l'autre  en 
1848;  puis  cette  publication  fut  interrompue  jus- 
qu'en 1868,  époque  depuis  laquelle  le  Bulletin  a 
paru,  chaque  année,  sans  interruption.  Dans  le 
numéro  de  1818,  se  trouvent  plusieurs  mémoires 
très  intéressants. 

Dans  l'un  d'eux  ayant  pour  titre  :  f<  Des  végétaux 
multiples  cultivés  sous  le  climat  de  Cherbourg  » 
et  dont  il  est  donné  lecture  des  premiers  paragraphes, 
M.  Duprey,  alors  président  de  la  Société  d'Horti- 
culture (qui  s'occupait  lui-même  spécialement  d'ac- 
climatation), commençait  par  signaler  que  «  les 
»  tentatives  faites  individuellement  par  nos  horti- 
»  culteurs  pour  introduire  dans  nos  jardins  les 
»  végétaux  exotiques,  n'exerceront  qu'une  influence 
»  très  bornée  tant  que  Cherbourg  ne  possédera  pas 
»  un  jardin  consacré  aux  expérimentations  horti- 
»  coles  de  tout  genre  et,  en  particulier,  aux  essais 
»   de  naturalisation.    » 

M.  Lelièvre  rappelle  que,  depuis  1848,  l'acclima- 
tation a  fait  de  grands  progrès,  grâce  à  notre  tem- 
pérature exceptionnelle,  sur  laquelle  M.  Emmanuel 
Liais  appelait  l'attention  dans  le  Bulletin  signalé, 
par  un  article  :  «  Considérations  sur  le  climat  de 
Cherbourg  ». 

M.  Corbière  ajoute  qu'en  effet  le  jardin  public,  le 
parc  Liais,  le  jardin  de  la  rue  Montebello,  les  encou- 
ragements de  la  Société  d'Horticulture  et  les  expo- 
sitions, ont  contribué  à  démontrer  les  résultats  que 
l'on  peut  atteindre  à  Cherbourg  dans  l'acclimatation 
des  végétaux  exotiques  et  que  de  grands  progrès 
ont  été  accomplis  depuis  67  ans. 

M.  Lelièvre  lit  le  commencement  d'un  autre 
mémoire  du  Bulletin  de  1848  :   «  Les  cultures  ma- 


—  26  — 


raîchères  dans  les  Miellés  de  Tourlaville  ».  Son 
auteur,  M.  Mauger,  alors  maire  de  cette  commune, 
sio-nalait  que,  là,  les  avantages  du  sol  et  la  facilité 
de  se  procurer  du  varech  ou  goëmon,  engrais  alors 
fort  recherché,  favorisaient  la  production  des  pri- 
meurs potagères  cultivées  à  Pair  libre.  11  ne  pensait 
pas  qu'on  dût  se  lancer,  de  longtemps,  dans  le  pays, 
dans  la  voie  des  cultures  artificielles  exigeant  des 
abris  et  des  excitants  extraordinaires. 

M.  Lehèvre  fait  remarquer  que  ce  que  M.  Mauger 
ne  pensait  pas  devoir  se  produire  de  longtemps, 
s'est  réalisé,  il  y  a  déjà  quelques  années,  par  la 
création  dans  la  commune  de  Tourlaville,  par 
MM..  Gosselin  et  Gottin,  de  forceries  qui  donnent 
d'excellents  résultats. 

M.  Le  Garpentier  dit  que,  dans  le  canton  de 
Beaumont,  la  difficulté  de  se  procurer  actuellenient 
des  produits  chimiques  fait  revenir  à  l'emploi  du 
varech  pour  amender  les  terres. 

Il  est  donné  lecture  des  notes  recueillies  par 
M.  Grova  dans  les  publications  reçues  depuis  la 
dernière  séance.  Au  sujet  de  l'un  des  articles  signa- 
lés et  relatif  à  VAnséî'ine  amarante,  M.  Gorbière 
rappelle  que  M.  Bois  lui  avait  envoyé,  il  y  a  quel- 
ques années,  des  graines  qui  ont  été  distribuées  à 
l'une  des  séances  de  la  Société,  et  que  le  regretté 
M.  Bernard,  de  la  rue  de  Sennecey,  en  avait  obtenu 
de  bons  résultats.  Gette  plante  peut,  à  la  fois,  servir 
pour  la  décoration  des  jardins  et  être  utilisée  comme 

légume. 

M.  Letullier,  répondant  à  une  demande  qui  lui 
est  faite  par  M.  le  Président  au  sujet  du  meilleur 
remède  à  employer  pour  détruire  le  puceron  lani- 
gère, dit  qu'il  se  sert  avec  succès  de  l'alcool  de 
bois,  étendu  à  l'aide  d'un  pinceau.  M.  Gatherine 
ajoute  qu'on  peut  employer  également  avec  succès 
une  sorte  de  purin  fait  avec  de  la  colombine  (fiente 
de  pigeon)  mise  au  pied  des  arbres  attaqués.  G 'est, 
en  outre,  un  engrais  puissant. 


27 


Séance  du  3  Maks.  —  39  membres  présents 


M.  le  Président  rappelle  que,  depuis  la  dernière 
séance,  sont  décédés  :  M.  Le  Maire,  ancien  profes- 
seur d'escrime  de  la  Marine,  très  assidu  aux  séances, 
où  il  faisait  d'intéressantes  communications,  et 
M.  Favier  père,  avocat,  qui  fut  longtemps  membre 
titulaire,  jusqu'au  moment  où,  ayant  quitté  Cher- 
bourg temporairement,  il  avait  été  remplacé  par  son 
fils.  Les  vives  condoléances  de  la  Société  sont 
adressées  aux  familles  éprouvées. 

M.  Grova  met  à  la  disposition  des  sociétaires  pré- 
sents des  graines  de  poirée  à  cardes,  plante  au  sujet 
de  laquelle  il  a  fait  précédemment  une  communi- 
cation. M.  Letullier  croit  qu'il  est  préférable  de 
semer  la  poirée  dans  desjterrines  et  repiquer  ensuite. 

M.  Lefauconnier  présente  :  1"  de  magnifiques 
cosses  de  fèves  de  t2.  à  25  c/m  de  longueur,  obte- 
nues, l'an  dernier,  par  M.  Poupeville,  dans  sa 
propriété  d'Equeurdreville  ;  (les  graines  provenaient 
de  la  maison  Vilmorin,  sous  le  nom  de  «  Fèves 
vertes  à  longue  cosse  »)  ;  S'*  une  belle  pomme  douce, 
«  gros  doux  tardif  »,  très  belle  étant  donnée  la 
variété,  provenant  de  Réville  (de  la  propriété  d'un 
de  ses  parents,  M.  Caillet). 

M .  Lefauconnier  a  cru  devoir  la  présenter,  non 
seulement  pour  sa  grosseur,  mais  surtout  pour  son 
époque  de  maturité.  Alors  que  les  autres  pommes 
douces  ne  se  conservent  guère  après  le  mois  de 
janvier,  cette  variété  se  conserve  jusqu'au  mois 
d'avril  et  même  en]_mai. 

M.  Lefauconnier  soumet,  également,  aux  mem- 
bres présents,  une  très  belle  pomme  de  table  que 
M.  Piard,  ainsi  que  M.  Messent,  pensent  être  une 
Calville  et  que  M.  Lefaucounier  croyait  être  une 
Reinette  du  Canada  ;  elle  lui  avait  été  envoyée  sans 
nom  par  un  autre  de  ses  parents,  M.  Delamer,  qui 
l'avait  récoltée  à  Barfieur. 


—  28  — 

M.  Piard  considère  qu'il  est  temps  de  grefTer  la 
vigne  en  serre.  M.  Dépinée  dit  qu'il  greffe  en  janvier. 
M.  Letullier  a  greffé  des  pommiers  à  la  fin  de  mai 
et  a  parfaitement  réussi.  MM.  Corbière  et  Piard, 
résumant  les  opinions  émises,  ajoutent  qu'il  faut 
greffer  quand  la  sève  monte  ou  est  sur  le  point  de 
monter,  en  tenant  compte  de  la  température. 

11  est  donné  lecture  des  notes  recueillies  par 
M.  Grova  dans  les  publications  reçues.  A  propos 
d'un  article  de  ces  publications,  dont  il  est  donné 
lecture,  M.  Corbière  fait  remarquer  qu'en  certaines 
provinces  on  coupe  les  pommes  de  terre  par  tran- 
ches, puis  on  les  dessèche  dans  les  fourneaux  de 
cuisine.  Elles  se  conservent  ainsi  très  longtemps. 

Séance  du  7  Avril.  —  37  membres  présents 

M.  le  Président  rappelle  que  la  Société  a  perdu, 
depuis  la  dernière  séance,  l'un  de  ses  membres  titu- 
laires les  plus  dévoués,  M.  Houchet,  directeur  de  la 
banque  Le  Herpeur,  qui  était  assidu  aux  séances  et 
qui,  dans  maintes  circonstances,  notamment  loj-s 
des  expositions,  avait  donné  des  preuves  de  dévoue- 
ment. Les  condoléances  de  la  Société  sont  adressées 
à  la  famille . 

M.  Corbière  lit  dans  le  journal  La  Dépêche  de 
Cherbourg  un  article  relatant  les  citations  très  élo- 
gieuses  à  l'ordre  du  jour  dont  a  été  l'objet  M.  Mau- 
rice Le  Merre  (fils  de  M.  Le  Merre,  membre  de  la 
Société).  Ce  jeune  lieutenant  vient  d'être  nommé 
chevalier  de  la  Légion  d'honneur  et  s'est  signalé 
plusieurs  fois  par  des  hauts  faits  de  guerre. 

Les  vives  félicitations  de  la  Société  seront  adres- 
sées au  père" (le  ce  brillant  officier. 

M.  Crova  présente  une  branche  d'une  plante  dont 
il  demande  le  nom  et  qui  est  reconnue  provenir  d'un 
Shimmin  Japimira.  dont  il  existe  des  exemplaires  au 
jardin  de  la  Société. 


—  29  — 

M.  Lefaucormier  présente  une  pomme  Gro^i  doux 
tardif ,  dont  il  avait  apporté  un  spécimen  à  la  pré- 
cédente séance  et  (jui  est  bien  conservée. 

M.  Messent  demande  si  l'un  des  membres  pré- 
sents peut  lui  indiquer  un  moyen  de  détruire  le 
kermès  des  arbres.  11  a  essayé  sans  résultats  des 
remèdes  de  M.  Truffant. 

M.  Piard  a  usé  de  savon  noir,  mais  il  ajoute  que 
M.  Prigent  lui  a  déclaré  avoir  employé  de  Talcool  à 
brûler  avec  un  pinceau.  Il  pense  que  ce  remède 
pourrait  être  efficace. 

11  est  donné  lecture  du  compte  rendu  de  M.  Grova 
sur  les  publications  faites  dans  le  mois. 


Séance  du  5  Mai.  —  39  membres  présents 


M.  le  Président  fait  connaître  que  M.  Le  Brette- 
villois,  secrétaire  général  de  la  Mairie,  a  eu  son 
traitement  porté  à  son  maximum  par  le  Conseil 
municipal,  sur  proposition  de  la  Municipalité  qui  a 
voulu  lui  donner  un  témoignage  de  reconnaissance 
pour  les  services  qu'il  rend.  S'il  est  un  parfait 
secrétaire  général  de  la  Ville,  il  est  aussi  le  dévoué 
trésorier  de  la  Société  d'Horticulture  qui  a  appris 
avec  un  grand  plaisir  son  avancement  si  bien  mérité. 
Aussi,  aux  applaudissements  unanimes  des  pré- 
sents, la  Société  décide-t-elle  de  lui  adresser  ses 
vives  félicitations. 

M.  le  Président  annonce  ensuite  qu'il  a  appris  le 
décès  de  M.  Maurice  de  Vilmorin,  menïbre  corres- 
pondant, et  il  rappelle  que  la  Société  a  perdu  l'un 
de  ses  membres  les  plus  assidus,  M.  Allix,  profes- 
seur au  Lycée,  auteur  d'un  récent  et  très  intéressant 
rapport  sur  la  visite  de  la  propriété  de  M.  Favier. 
Les  vives  condoléances  de  la  Société  ont  été  adres- 
sées à  la  famille. 

il   est  donné  lecture  d'une  circulaire   de   M.  le 


—  30  - 

Préfet  de  la  Manche  relative  à  l'œuvre  des  Pupilles 
de  la  Nation.  Les  sociétaires  sont  invités  à  souscrire 
individuellement  à  cette  œuvre  patriotique  ;' quant  à 
la  Société  elle-même,  dont  les  ressources  sont  très 
diminuées  depuis  la  guerre,  elle  a  le  vif  regret  de 
ne  pouvoir  y  participer. 

M.  Levée!  a  présenté  comparativement  des  fleurs 
coupées  de  deux  superbes  Rhododendrons  :  du 
Bhododendron  e.iimiwn,  qu'il  possède  et  du  Rhodo- 
dendron Falconeri,  planté  il  y  a  peu  d'années,  dans 
le  jardin  de  la  Société.  Dans  une  lettre  adressée  à 
M.  le  Président,  M.  Levéel  dit  qu'il  a  eu  récemment 
l'occasion  de  correspondre  avec  M.  Philippe  de 
Vilmorin,  au  sujet  de  variétés  nouvelles  de  certains 
rhododendrons  hiraalayens  et  en  particulier  du  beau 
Falconeri.  11  ajoute  que  Veximium  est  une  variété 
voisine  du  Falconeri,  mais  bien  distincte  cependant 
par  plusieurs  caractères  qu'il  énumère  et  dont  on 
peut  se  rendre  compte  sur  les  spécimens  présentés. 
Lecture  est  également  donnée  de  l'intéressante  lettre 
de  M.  Philippe  de  Vilmorin  à  M.  Levéel. 

M.  Levéel  a  également  présenté  une  curieuse 
orchidée  du  Japon,  qu'il  a  rapportée  d'Orléans,  et 
qui  se  cultive  en  pleine  terre  et  en  plein  air,  sans 
compôt  particulier  :  c'est  le  Bletia  liyadntliina,  dont 
il  possède  trois  variétés:  le  type,  à  fleurs  roses  ;  une 
variété  à  fleurs  mîtrghiées  de  blanc,  plus  vigoureuse 
que  le  type,  et  une  autre  à  fleurs  toutes  blanches, 
dont  M.  Levéel  offre  un  exemplaire  pour  le  jardin 
de  la  Société. 

M.  Thommin  lit  un  article,  extrait  du  journal 
Iji  Maison  de  Campagne  (\e  1881,  relatif  à  la  Poirée 
et  confirmant  les  renseignements  fournis  précé- 
demment pai-  M.  Crova. 

11  est  donné  lecture  : 

1"  d'un  article  du  journal  le  Petit  Jardin  (23  mars 
1918)  décrivant  un  procédé  découvert,  en  1916,  par 
un  américain,  M.  Ilendricks,  de  Kansas-City,  qui 
prétend    que    Ton    peut     récolter    1.000    kilos    de 


—  31  — 


pommes  de  terre  sur  ime  surface  de  4  mètres  carrés, 
au  moyen  d'un  appareil  appelé  par  lui  «  Caisson  de 
pomme  de  terre  »  ; 

^°  des  notes  prises  par  M.  Crova  dans  les  publi- 
cations reçues  depuis  la  dernière  séance. 


Séance  du  2  Juin.  — 43  membres  présents 


La  Société  ayant  appris  que  Tun  de  ses  membres 
les  plus  sympathiques,  M.  Le  Goupil,  notaire  hono- 
raire, venait  de  perdre  son  second  fils  mort  pour  la 
France,  M.  le  Président  se  fait  l'interprète  de 
l'Assemblée  en  adressant  ses  plus  vives  condoléances 
à  la  famille  si  cruellement  éprouvée. 

M.  Dépinée  signale  que  M.  Agnès,  adjudant  du 
Génie,  membre  de  la  Société,  a  été  l'objet  d'une 
citation  à  l'ordre  du  jour  de  l'Armée.  De  cordiales 
félicitations  sont  votées  à  l'adresse  de  AL  Agnès. 

M.  Le  Garpentier  présente  une  portion  de  tuber- 
cule, relativement  énorriie,  trouvée  à  Sainte-Groix- 
Hague  où  elle  avait  été  défouie  par  des  sangliers. 
M.  Corbière  dit  que  le  tubercule  en  question 
appartient,  sans  aucun  doute,  au  Tamus  communis, 
jolie  plante  assez  commune  dans  nos  haies  et 
désignée  sous  le  nom  vulgaire  de  Raisin  du  Diable. 
Les  tiges  sont  volubiles  et  portent  des  feuilles  lui- 
santes en  cœur  ressemblant  h  celles  du  liseron.  Le 
tubercule,  qui  est  enfoui  profondément,  est  riche  en 
fécule,  mais  contient,  en  outre,  un  principe  émétique 
qui  Tempèche  d'être  alimentaire. 

Peut-être,  pourrait-on  lui  enlever  ce  principe  et 
le  rendre  comme  le  sont  les  ignames  des  pays 
chauds  qui  appartiennent  à  la  même  famille,  celle 
des  Dioscorées . 

M.  Saillard  dit  avoir  vu  de  très  gros  tubercules 
de  cette  plante  dans  les  haies.  M.  Corbière  ajoute 
que,  dans  l'Orne,  on  applique  des  morceaux  de  ce 


—  ,32  — 

iiibercule  sur  la  peau  pour  faire  disparaître  les 
dartres. 

M.  Letullier  croit  que  rannée  qui  ne  semble  pas 
devoir  être  fertile  en  pommes,  ne  le  sera  pas 
davantage  en  raisins  de  serre.  Dans  les  vignes  qu'il 
a  soignées  il  a  vu  un  assez  grand  nombre  de 
grappes  avortées,  transformées  en  vrilles,  (spécia- 
lement cbez  le  trankent/ial  et  le  Chasselas],  dont  il 
présente  des  spécimens.  11  pense  que  cette  anomalie 
est  due  au  manque  de  soleil  pendant  le  printemps. 

M.  Piard  se  demande  si  la  cause  ne  serait  pas 
pl'itôt  dans  1(^  mauvais  aoùtement  du  bois  de 
l'année  précédente,  par  suite  de  la  température 
défavoralDle  ou  d'une  mauvaise  orientation  des 
serres.  Pour  lui,  il  a  vu  beaucoup  de  raisin  dans 
une  serre  dont  il  s'occupe. 

M.  le  Président  donne  lecture  :  1°  dans  le  Bulletin 
de  la  Société  d'Horticulture  d'Angers  d'un  articl-e 
sur  les  champignons  vénéneux  (article  confirmant 
les  renseignements  donnés  précédemment  par  M. 
Corbière)  ;  2''  dans  la  Revue  horticole,  d'une  des- 
cription de  la  culture  de  l'œillet  sur  le  littoral 
méditerranéen.  M.  Corbière  ajoute  que  les  horti- 
culteurs cherbourgeois pourraient,  eux  aussi,  réussir 
cette  culture  qui  donne  sur  le  littoral  anglais  les 
résultats  que  l'on  a  pu  admirer  lors  de  notre 
dernière  exposition. 


Séanck  du  7  Juillet.  —  42  membres  présents 

M.  le  Présidrut  donne  lecture  dr  la  leltre  ci-après 
(|uH  a  reçue  de  M.  Agnès,  adjudant  du  (iéuie. 
membre  titulaire,  à  qui  les  félicitations  de  la  Société 
avaient  été  adressées  pour  sa  citation  à  l'ordre  du 
jour  de  l'Armée  : 

«  C'est  de  la  tranchée  même,  creusée  à  la  faveur 
de  la  nuit  et  pendant  un  court  repos  au  milieu  de 


—  3S  — 

la  tourmente,  alors  que,  tout  autour  de  nous,  le 
canon  gronde  avec  furie,  que  je  vous  écris  ces 
lignes  pour  vous  remercier  de  l'intérêt  que  vous 
avez  bien  voulu  porter  à  ma  citation  de  mars,  et 
vous  l'aire  savoir  qu'ils  t'ont  un  réel  plaisir  les 
encouragements  qui  nous  viennent  du  pays,  surtout 
dans  les  heures  présentes. 

»  Depuis  le  29,  coude  à  coude ,^  avec  leurs  frères 
d'armes  de  l'infanterie,  les  sapeurs  du  génie  ont 
accepté  de  grand  cœur  de  veiller  au  parapet  et  de 
faire  le  coup  de  feu,  en  cumulant  ainsi  leurs  fonc- 
tions spéciales  avec  celles  du  fantassin,  pénétrés 
de  cette  pensée  que,  dans  de  tels  moments,  l'on  est 
avant  tout  fantassin,  artilleur  ou  brancardier.  Tous 
mènent  le  combat  avec  une  énergie  et  une  ardeur 
sans  pareilles.  Division  de  Bretons  et  de  Normands, 
nos  braves  poilus  ont  affirmé,  une  fois  encore,  les 
qualités  de  ténacité  et  de  volonté  de  notre  race, 
(tamponnés  au  sol,  nous  n'avons  cédé  à  l'ennemi 
que  juste  le  terrain  nécessaire  pour  le  redressement 
dQ  la  ligne,  afin  de  n'être  pas  pris  à  revers.  Pareille 
à  nos  belles  falaises  de  granit,  pareille  au  cap  de 
Jpbourg,  dressé  immuable  contre  les  assauts  furieux 
de  l'Océan,  notre  division  forme  à  cette  heure,  dans 
les  positions  ennemies,  un  saillant,  un  éperon  dont 
Tiitilité  est,  d'après  les  journaux,  incontestable  pour 
le  grand  état-major  (article  du  Petit  Parisien:  un 
des  épisodes  de  la  bataille,  9  juin). 

»  La  nourriture  est  bonne  et  substantielle  ;  le 
moral,  lui  aussi,  est  bon  ;  les  fatigues  nouvelles 
endorment  les  fatigues  précédentes  !  un  seul  senti- 
nu'ut  anime  tous  nos  poilus  :  le  Devoir  !  » 

La  lecture  de  cette  -lettre  soulève  les  applaudis- 
sements unanimes  de  l'assistance. 

M.  Dépinée  présente  une  branche  de  fusain 
attaquée  par  une  sorte  de  galle  que  M.  Corbière  dit 
être  produite  par  des  cochenilles. 

M.  le  président  ajoute  que  Mme  Benard  vient  de 
lui  montrer  une  touffe  de  bambou  Métaké  dont  les 


—  34  — 

feuilles  sont  toutes  couvertes  d'un  liquide  gluant 
provenant  d'un  puceron.  Pour  s'en  débarrasser,  il 
sui'tit  de  seringuer  les  touffes  avec  de  Teau  de  savon. 
M.  Letullier  dit  que  ce  tait  est  assez  commun  en  ce 
moment  et  doit  provenir  de  la  sécheresse. 

M.  Bouin  dit  que,  dans  les  jardins  du  centre  de 
la  France,  on  cultive  beaucoup  la  Poirée,  signalée 
à  la  société  par  Al.  Grova.  Elle  résiste  à  la  sécheresse. 
La  CLdture  est  faite  parfois  en  planches,  mais  surtout 
en  bordures.  Les  parties  vertes  se  mangent,  soit 
seules,  soit  mélangées  avec  des  épinards, 

iM.  le  Président  dit  que  le  bureau  et  les  commis- 
sions permanentes  ont  visité,  cette  année,  comme 
l'an  dernier,  les  jardins  ouvriers,  à  la  demande  de 
la  Commission  administrative  du  Bureau  de  Bien- 
faisance. M.  Thomminn'apu  encore  faire  le  rapport 
de  cette  visite  ;  tnais  M.  le  président  déclare  que  les 
cultures  étaient  très  intéressantes  et  de  belle  venue, 
et  que  l'œuvre  entreprise  par  la  municipalité  et  le 
bureau  de  bienfaisance  est  digne  de  louanges. 


Séance  du  4  Août.  —  38  membres  présents 


A  l'occasion  du  procès-verbal  de  la  précédente 
séance,  x\L  Lelièvre  signale  que  M.  Agnès  a  été 
l'objet  d'une  3^  citation  très  élogieuse  à  Tordre  du 
jour,  pour  de  nouvelles  actions  d'éclat. 

La  Société  l'apprend  avec  grand  plaisir  et 
applaudit  à  la  vaillance  de  ce  brave  membre  titu- 
laire . 

M.  le  Président  rappelle  que  la  Société  a  perdu, 
en  la  personne  de  M.  Gabart-Danne ville,  sénateur, 
président  de  la  Société  d'agriculture,  l'un  de  ses 
membres  titulaires  les  plus  regrettés,  et  qui,  en 
maintes  circonstances,  lui  avait  donné  des  preuves 
de  son  bienveillant  intérêt.  Les  respectueuses  condo- 
léances de  la  Société  sont  adressées  à  la  famille. 


—  35  — 

Al.  Corbière  signale  que,  peu  de  temps  après 
la  (leruière  séance,  est  décédé  M.  Delabrousse, 
concierge  depuis  28  ans  du  jardin  de  la  rue  Monte- 
bello.  Serviteur  modèle,  il  est  vivement  regretté  de 
tous  les  sociétaires.  Les  sympathiques  condoléances 
de  la  Société  sont  votées  à  l'adresse  de  M"®  Dela- 
brousse. 

11  est  donné  lecture  de  l'intéressant  rapport  de 
M.  Tbommin  sur  la  visite  faite  le 23  juin  aux  jardins 
ouvriers. 

M.  Cauvin  présente  de  très  jolies  fleurs  doubles 
de  coquelicots  et  de  pavots,  de  coloris  riches  et 
variés,  et  il  ofTre  des  graines  aux  sociétaires  qui  en 
désireront. 

M .  IMénage  a  apporté  deux  pommes  de  l'an  dernier, 
remarquablement  fraîches.  11  dit  que  son  fruitier  est 
dans  un  sous-sol  sans  lumière,  mais  sec  et  bien 
aéré  :  conditions  qui  lui  permettent  de  conserver 
des  fruits  jusqu'en  septembre. 

M.  Messent  présente  une  grappe  d'un  raisin  qui 
lui  a  été  donné  comme  éiM\i  au.  Muscat  d' Alexandrie; 
M.  Piard  déclare  que  ce  n'est  sûrement  pas  cette 
variété,  mais  probablement  de  la  Madeleine  blanche. 

Il  est  ensuite  donné  lecture  du  compte  rendu  fait 
par  M.  Grova  des  publications  reçues. 


SiÎANCE  DU  l^""  Septembre.  —38  membres  présents 

M.  le  Président  fait  connaître  que  par  suite  d'une 
demande  qu'il  avait  adressée,  M.  le  Maire  l'a 
informé  que  le  Conseil  municipal  a  accordé  à  la 
Société  250  fr,  de  subvention  annuelle  (moitié  de  ce 
qui  était  alloué  avant  la  guerre),  considérant  que 
le  jardin  de  la  rue  Montebello  continue  à  être  ouvert 
au  public  régulièrement  deux  fois  par  semaine. 

M.  Gallis  présente  un  lot  de  très  grosses  pommes 
de  terre  géante  blanche,  de  St-Malo,  pesant  de  5  à 
600  grammes.   Cette  variété   est   bonne   mais   pas 


-  36  — 

délicnte.  Elle  existe  dans  notre  région  depuis  une 
douzaine  d'années. 

M  .  Messent  présente  un  lot  de  pommes  de  terre 
violettes  dont  la  tuberculisation  s'est  faite  irréguliè- 
rement et  qui  sont  soudées  les  unes  aux  autres. 
Cette  particularité  serait  due  à  la  température  de 
Tannée. 

Il  est  donné  lecture  du  compte  rendu  de  M.  Crova 
sur  les  publications  reçues. 


Séance  du  6  Octobre.  —  41  membres  présents 

M.  Letullier  présente  des  échantillons  de  pois 
sanguin  qu'il  a  obtenus,  au  jardin  du  passage 
Desjardins,  de  graines  rapportées,  l'an  dernier,  lors 
de  la  visite  des  jardins  ouvriers.  Ce  pois  qui  ne 
devient  pas  très  haut  donne  assez  bien  ;  l'écorce  est 
rouge  et  la  tleur  très  jolie. 

M.  Letullier  a  apporté,  également,  des  pommes 
de  terre  de  même  provenance,  dont  il  ignore  le 
nom.  Il  avait  été  frappé  de  l'uniformité  des  tuber- 
cules. Au  jardin  de  la  Société,  il  a  été  obtenu  de 
"^0  à  22  pommes  de  terre  à  un  pied.  La  chair  est 
blanche  ;  cette  pomme  de  terre  est  excellente;  pelée, 
elle  s'en  va  en  bouillie.  Cuite  avec  l'écorce  elle  se 
tient  bien.  Les  grosses  n'avaient  pas  de  galle;  mais, 
d'autres  en  étaient  atteintes. 

M.  Letullier  dit  avoir  vu,  chez  un  cultivateur  à 
Fermanville,  des  pommes  de  terre  Ducd'  York  ayant 
donné  plus  de  2  kilos  de  tubercules  par  pied.  Il 
pense  qu'on  devrait,  surtout,  cultiver  les  pommes 
de  terre  à  grand  rendement. 

Le  même  sociétaire  rapporte  qu'une  dame  de 
Ré  ville  a  une  grande  exploitation  près  de  Chartres 
où  elle  occupe  comme  jardinier  un  prisonnier  alle- 
mand. Ce  jardiniQr  lui  ayant  dit  que,  dans  son 
pays,  on  n'égermait  pas  les  pommes  de  terre,  elle 
en  a  fait  l'essai  et  a  obtenu  une  meilleure  conserva- 


-    -Al   — 


tion,  n'nvniit  p<is  enlevé  les  germes.  Elle  n  fait  part 
de  ce  résultat  à  un  habitant  de  noli'e  ville  qui  lui  a 
répondu  que,  par  suite  de  la  ditTérence  de  tempé- 
rature, on  pouvait  obtenir  des  résultais  dillerents  à 
Cherbourg  et  à  Gharli-es. 

M.  .Jeanne  pense  que  la  nourriture  du  germe 
enlève  la  qualité  de  la  pomme  de  terre. 

M.  Piard  dit  ([ue  les  pommes  de  terre  à  conserver 
pour  la  consommation  doivent  être  égermées,  mais 
non  celles  destinées  à  la  reproduction,  que  le  culti- 
vateur choisit  les  pommes  de  terre  destinées  à  la. 
semence  qu'il  |dace  debout  sans  les  couvrir,  tandis 
qu'il  couvre  celles  destinées  à  la  consommation. 

Sur  les  demandes  qui  lui  sont  faites  sur  l'usage  à 
Tourlaville,  M.  Trohcl  répond  que,  suivant  les 
espèces,  on  égerme  ou  l'on  n'égerme  pas. 

M.  le  Président  ajoute  que  M.  Piard  a  résumé  la 
question. 

11  est,  en  outre,  donné  lecture  de  la  note  ci-après 
dans  le  journal  de  la  Société  nationale  d'horticulture 
de  France  d'août  1918: 

«  Tubercules  de  plantation..  —  C'est  avant  l'hiver 
qu'il  faut  trier  et  mettre  à  part  les  pommes  de  terre 
de  plantation  ;  elles  seront  l'objet  des  soins  les  plus 
attentifs.  Pour  de  petites  quantités,  les  étaler  sur 
un  seul  rang  à  la  lumière,  dans  un  local  sec  et  les 
retourner  au  moins  une  fois.  On  a  constaté  que  le 
verdissement  provoqué  par  la  lumière  rend  le 
tubercule  moins  sensible  à  la  maladie,  quand,  au 
printemps,  la  température  s'élève,  il  germe  en 
produisant  des  pousses  courtes  et  trapues.  Jamais 
on  ne  devrait  négliger  de  faire  emploi,  pour  la 
plantation,  des  tubercules  ainsi  germes,  les  rende- 
ments qu'on  en  obtient  sont  plus  élevés  et  la  récolte 
se  trouve  avancée  de  plusieurs  semaines,  avantage 
important,  surtout  lorsqu'on  cultive  des  pommes  de 
terre  précoces  ». 

Il  est,  ensuite,  donné  lecture  des  notes  recueillies 
par  M.  Crova  dans  les  publications  reçues  pendant 
le  mois  précédent. 


—  38  — 

Séance  du  3  Novembre,  —  35  membres  présents 

M.  le  Président  exprime  les  vifs  regrets  causés  à 
la  Société  par  la  mort  de  M.  Dutot,  qui  vient  de  se 
produire.  M.  Dutot  était  membre  titulaire  de  la 
Société  depuis  le  5  mai  1879.  Après  avoir  rempli 
successivement  les  fonctions  de  secrétaire-adjoint 
et  de  conseiller  d'administration,  il  était  devenu 
vice-président  le  28  décembre  1900.  Dans  toutes 
circonstances,  il  avait  donné  des  preuves  de  son 
attachement  et  de  son  dévouement  à  la  Société  ; 
par  son  caractère  aimable  et  bijenveiUant,  il  s'était 
acquis  les  sympathies  de  tous  les  sociétaires. 

M.  le  Président  rappelle  aussi  que  M.  Macé, 
conseiller  d'administration  de  la  Société,  a  perdu 
tout  récemment  son  fils  René,  mort  d'une  maladie 
contractée  sur  le  front  et  qu'un  autre  de  ses  fils  a 
été  promu,  à  23  ans,  chevalier  de  la  Légion  d'hon- 
neur pour  actions  d'éclat  ;  que  le  jeune  fils  de 
M.  Pioger,  capitaine  de  frégate,  l'aspirant  Jean 
Pioger,  âgé  de  19  ans,  qui  avait  déjà  fait  l'objet  de 
deux  citations,  —  dont  il  est  donné  lecture  —  est 
tombé  glorieusement  le  18  juillet  dernier  à  la  tête 
de  sa  section;  que  le  neveu  de  M.  le  colonel  Le 
Gostey,  le  maréchal  des  logis  Jean  Fleury,  décoré 
de  la  Croix  de  guerre,  deux  fois  cité,  est  décédé  à 
l'hôpital  de  Lunéville.  Au  nom  de  la  Société,  il 
adresse  ses  vives  et  sympathiques  condoléances  aux 
familles  éprouvées. 

11  est  ensuite  procédé  k  la  nomination  de  la 
Commission  chargée,  conformément  aux  statuts, 
de  vérifier  chaque  année  les  comptes  du  trésorier. 
M.  Adam  présente  une  belle  poire  Duchesse,  de 
seconde  floraison,  provenant  d'un  arbre  qui  fu 
portait  11. 

M.  Adam  dépose  également  sur  le  bureau  un 
magnifiqiH^  chrysanthème  blanc  de  la  variété  Mistress 
Gilbert  Drable,  dont  le  capitule  mesure  26  *=  ">  de 
diamètre. 


—  39  — 

.M.  le  PrésiLlont  dit  que  In  totîilib''  des  raisins  du 
jardin  de  la  Société  a  été  adressée  celte  année, ainsi 
que  cela  a  été  décidé  depuis  le  début  de  la  guerre, 
aux  divers  hôpitaux  militaires  de  la  Ville. 

Il  est  donné  lecture  des  notes  relevées  par  M. 
Crova  dans  les  publications  reçues  par  la  Société 
pendant  le  mois  d'octobre. 


Skance  du  l*""  Décembre.  —  43  membres  présents 

En  ouvrant  la  séance,  M.  Corbière  s'exprime 
ainsi  : 

((  Les  événements  prodigieux  qui  se  sont  succédé 
si  rapidement  en  ce  mois  inoubliable  de  novembre 
1918  —  et  qui  se  résument  en  un  mot,  l'armistice  — 
ont  une  telle  importance  qu'il  me  semble  impossible, 
dans  notre  réunion  d'aujourd'hui,  de  les  passer  sous 
silence. 

»  Je  n'ai  pas  à  faire  un  récit  qui  est  dans  toutes 
les  mémoires  ;  mais  je  crois  devoir,  en  votre  nom, 
exprimer  notre  profonde  reconnaissance  envers  tous 
les  bons  artisans  de  la  paix  glorieuse  que  nous 
tenons  'enfin,  et  surtout  aux  deux  admirables  chefs, 
Clemenceau  et  Foch,  qui  ont  si  grandement  contri- 
bué à  sa  réalisation. 

»  J'adresse  aussi  nt»tre  souvenir  ému,  à  jamais 
lidèle,  aux  vaillants  qui  sont  morts  pour  le  salut  de 
la  France,  et  j'offre  l'assurance  de  notre  respec- 
tueuse et  vive  sympathie  à  tous  les  parents  qui  ont 
eu  à  faire  de  cruels  sacrifices  en  cette  terrible  guerre, 
et  tout  spécialement  aux  membres  de  notre  Société, 
dont  j'ai  eu  trop  souvent,  hélas  !  à  citer  les  noms 
au  cours  de  ces  quatre  longues  années  ». 

Ces  paroles  sont  saluées  par  les  vifs  et  unanimes 
applaudissements  des  sociétaires  présents. 

M.  le  Président  rappelle  que  la  famille  de  M.  Dutot, 
déjà  douloureusement  éprouvée  jiar  la  mort  de  son 
chef,  vient  d'apprendre   que  le   plus  jeune   des  fils 


—  40  — 

de  notre  dévoué  collègue,  M.  André  Dutot,  mobilisé, 
avait  été  enlevé  en  quelques  jours  par  une  attaque 
de  grippe.  M.  Corbière  annonce  ensuite  la  mort, 
survenue  quelques  heures  avant  la  séance,  de 
M.  Devinck,  membre  titulaire  depuis  im  grand 
nombre  d'années.  Les  sympathiques  condoléances 
de  la  Société  sont  adressées  aux  familles. 

M.  le  Président,  empêché  d'assister  aux  obsèques 
de  M.  Dutot,  remercie  M.  J^e  Grin  d'avoir  bien 
voulu  rappeler  les  services  rendus  à  la  Société 
d'Horticulture  par  son  regretté  vice-président. 

M.  Catherine  lit  le  rapport  qu'il  a  rédigé,  au  nom 
de  la  Commission  chargée  d'examiner  les  comptes 
du  trésorier.  Les  conclusions  de  ce  rapport,  propo- 
sant de  voter  des  éloges  et  des  remerciements  au 
dévoué  trésorier,  M.  Le  Brettevillois,  sont  adoptées 
par  acclamation. 

Le  Secrétaire  lit,  ensuite,  son  rapport  annuel  sur 
la  situation  et  les  travaux  de  la  Société.  Comme  il 
rappelle  qu'en  1919  tomberont  le  75^  anniversaire 
de  la  fondation  de  la  Société  et  la  50*^  année  de  la 
publication  du  Bulletin,  M.  le  Président  exprime 
'idée  qu'il  serait  peut-être  possible,  dans  quelques 
mois,  après  la  paix,  de  fêter  ces  anniversaires  en 
une  réunion  ou  un  banquet,  en  attendant  qu'on 
puisse  organiser  une  exposition.  L'idée  est  accueillie 
très  favorablement.    . 

M.  Letullier  présente  de  très  belles  pommes  de 
terre  Princesse  de  Galles,  pesant  2  k.  850  l'une,  et 
provenant  de  chez  M.  Fontanières,  à  la  Micloterie. 
Le  rendement  moyen  est  de  8  kilog.  par  touffe  avec 
3  ou  4  gros  tubercules  :  bonne  qualité,  chair  fon- 
dante à  la  cuisson. 

M.  Lefauconnier  dit  que  cette  variété  de  pomme 
de  terre  qui  venait  d'Amérique,  a  été  abandonnée 
dans  le  Val-de-Saire  parcequ'elle  passait  pour  ne 
pas  être  de  bonne  conservation  ou  de  garde. 

M.  Macé,  après  avoir  remercié  la  Société  des 
cordiales  sympathies  qui  lui  ont  été  témoignées  lors 


-  41  — 

de  son  douil  récent,  donne  lecture  d'un  mémoire 
très  documenté  qu'il  a  rédigé  pour  le  Syndicat 
général  des  cidres  et  qui  est  relatif  à  un  nouveau 
traitement  des  fruits  à  cidre  cl  à  la  nécessité  qui 
s'impose  de  modifier  la  législation  actuelle  au  sujet 
des  cidres.  Cet  important  travail  est  applaudi  par 
l'assistance.  M.  LeGrin  confirme  ce  qu'a  dit  M.  Macé, 
de  Topposition  des  viticulteurs  contre  tout  ce  qui 
peut  favoriser  les  progrès  de  la  fabrication  et  du 
placement  des  cidres,  par  crainte  de  la  concurrence. 

A  propos  de  la  bonne  conservation  du  cidre, 
M.  Lefauconnier  dit  qu'il  faut  opérer  l'opération  du 
soutirage  aussitôt  la  fermentation  terminée. 

Le  même  sociétaire  présente  une  belle  poire 
Beurré  Bachelier,  du  poids  de  360  grammes  environ; 
le  poirier  n'en  portait  qu'une  demi-douzaine;  c'est  la 
seule  qui  ait  pu  être  conservée. 

M.  Lefauconnier  a  apporté  aussi  :  1"  deux  pom- 
mes à  cidre  de  la  variété  dite  Grain  la  Rive,  de 
grosseur  moyenne,  amère,  riche  en  alcool,  importée 
dans  la  commune  de  Réville  depuis  une  cinquan- 
taine d'années;  d'après  les  renseignements  recueillis, 
c'est  peut-être  la  variété  la  plus  productive  du  pays  ; 
2^-  une  autre  pomme  à  cidre  de  la  variété  Pomme 
de  fer,  plus  belle  et  plus  amère  que  la  précédente, 
riche  aussi  en  alcool.  C'est  une  des  plus  belles 
variétés,  comme  grosseur,  de  la  région.  Elle  existe 
dans  la  propriété  de  la  famille  Lefauconnier,  à 
Réville,  depuis  plus  de  60  ans  et. elle  provient  de  la 
Ferme  du  Tôt,  sur  la  rivière  la  Saire  (commune  de 
Saint-Vaast-la-Hougue). 

11  est  ensuite  donné  lecture  des  notes  recueillies 
ar  M.  Crova  dans  les  publications  reçues  depuis 
a  dernière  séance. 

Le  Secrétaire, 

P.  LELIÈVRE. 


=«= 


F. 


—  42  — 


Le  Bureau  a  le  vif  regret  de  ne 
pouvoir  —  vu  l'exiguité  des  ressources 
de  la  Société  -  publier  les  rapports 
de  M.  Lelièvre  sur  la  situation  morale 
et  financière  pendant  les  années  1917 
et  1918  ;  les  articles  de  MM.  Corbière 
et  Letullier  sur  les  effets  de  l'hiver 
1916-1917  :  les  rapports  de  M.  Thommin 
sur  les  visites  des  Jardins  ouvriers  en 
1917  et  1918;  le  travail  de  M.  Adrien 
Macè  sur  la  fabrication  des  cidres, 
et  la  note  de  M.  Dorange  sur  son 
excursion  aux  Jardins  belges  de 
Notre-Dame  de  la  Mère,  près  Vernon. 


-ô- 


—  43  — 

MÉGROLOGIE 


Depuis   la   publication  du   Bulletin   de  1916  sont 
déoédés  en  1917,  huit  membres  titulaires  : 

MM.  (îÉRAun,  chef  de  musique  retraité;  Lepetit, 
propriétaire  ;  Leouerrurier,  propriétaire  ;  Le(juer- 
TiER,  inspecteur  des  douanes  en  retraites  :  Point, 
propriétaire,  à  Tourlaville  ;  Pouthas,  marchand  de 
nouveautés;  Quo.ma.m,  agent  administratif  de  la 
Marine  en  retraite  ;  Vrancken,  capitaine  de  vaisseau 
en  retraite  ; 
^  Et  en  l'année  1918,  une  dame  patronnesse, 
M""  de  la  Chapelle,  et  sept  membres  titulaires  : 
MM.  Allix,  professeur  au  Lycée;  Benard,  sous- 
intendant  mihtaire  en  retraite;  Gabart-Danneville, 
sénateur;  Devlnck,  directeur  honoraire  du  Ministère 
de  la  Marine  ;  Dutot,  vice-président  de  la  Société 
d'Horticulture  ;  (irouard,  Léon,  négociant  ; 
Le  Maire,  ancien  professeur  d'escrime;  aux  séances 
mensuelles,  M.  le  Président  a  exprimé  les  regrets 
causés  par  les  morts  de  ces  excellents  sociétaires  ; 
il  a  été  chargé  d'exprimer  aux  familles  de  bien  vives 
et  sympathiques  condoléances.  Tous  avaient  mani- 
festé leur  intérêt  à  la  Société,  nous  entretenions  avec 
eux  les  meilleures  relations,  mais  quelques-uns 
avaient  donné,  plus  particulièrement,  des  preuves 
de  leur  dévouement. 


M.  Lequerrurier  qui  assistait  régulièrement  aux 
séances,  tant  qu'il  l'avait  pu,  avait  prêté  son  con- 
cours précieux  pour  l'organisation  des  expositions. 
Gomme  dans  ces  derniers  temps,  sa  santé  ne  lui 
permettait  plus  de  venir  aux  réunions,  il  lui  avait 
été  conféré  le  titre  de  membre  honoraire  et  il  avait 
été  très  sensible  à  ce  témoignage  de  sympathie  de 
la  Société, 


-  44  - 

M.  Point,  président  pendant  un  certain  nombre 
d'années  du  Syndicat  des  maraîchers  de  Tourlaville, 
était  le  gendre  de  notre  bien  regretté  vice-président, 
M.  Cauvin,  et  il  saisissait  toutes  les  occasions, 
notamment  en  faisant  d'intéressantes  communica- 
tions, de  témoigner  l'intérêt  qu'il  portait  à  la  Société 
d'Horticulture. 


* 


^jme  (jg  \^  Chapelle  était  la  veuve  de  notre  excel- 
lent collègue,  M.  Henri  de  la  Chapelle  qui,  pendant 
de  longues  années,  donna  tant  de  preuves  de 
dévouement  à  notre  Association,  principalement 
comme  collaborateur  assidu  de  ce  Bulletin  et  rap- 
porteur de  nos  expositions. 


* 


M  Allix,  professeur  au  Lycée,  assistait  régu- 
lièrement aux  séances  et  lors  de  la  visite  de  la 
propriété  de  M.  Favier,  à  la  Fauconnière,  il  avait 
rédigé  un  rapport  des  plus  intéressants  qui  a  été 
publié  dans  le  Bulletin  de  1916  et  dont  chacun  a  pu 
apprécier  la  forme  littéraire. 


M.  Bexard,  sous-intendant  militaire  en  retraite, 
qui,  lui  aussi,  assistait  régulièrement  à  nos  séances, 
avait,  maintes  iois,  donné  des  preuves  d'^intérêt  à 
notre  Société,  notamment  lors  des  expositions  et  en 
faisant  partie  des  Commissions  chargées  d'examiner 
les  comptes  du  Trésorier. 


»  » 


M.  Cabart-Danneville,  sénateur,  président  de  la 
Société  d'Agriculture,  toujours  disposé  à  être 
agréable,  profitait  de  toutes  les  occasions  pour 
témoigner  sa  sympathie  à  la  Société  d'Horticulture. 


—  45  — 

M.  Dkvinck,  avant  d'être  ap[ielé  à  servir  an 
Ministère  de  la  Marine,  avait  été  secrétaire-adjoint 
et  lorsqu'avant  pris  sa  retraite,  il  revint  se  fixer  à 
Cherbourg,  il  tint  à  se  faire  inscrire,  de   nouveau, 

au  nombre  des  membres  titulaires. 

* 

Nous  avons,  tous,  été  vivement  peines  en  appre- 
nant la  mort  du  très  sympathique  M.  Dutot,  vice- 
président,  avec  lequel  nous  entretenions  depuis 
longtemps  les  meilleures  relations.  Malgré  la  maladie 
qui  Ta  terrassé,  il  a  donné  jusqu'au  dernier  moment 
des  preuves  de  son  attachement  à  notre  Société. 
Peu  de  temps  avant  sa  mort,  il  faisait  part  à  M.  Cor- 
bière des  observations  qu'il  avait  faites,  au  point  de 
vue  horticole,  à  Arcachon,  où  il  était  allé  pour  sa 
santé  et  il  assistait  encore  à  son  retour  à  nos 
réunions  mensuelles.  lia  été  accompagné  à  sa  der- 
nière demeure  par  un  nombreux  cortège,  témoi- 
gnant des  unanimes  regrets  qu'il  laissait  et  M.  Le 
Grin,  son  ancien  collègue  comme  adjoint  de  la 
Ville,  a  retracé,  sur  sa  tombe,  les  services  rendus 
par  cet  excellent  homme,  à  la  ville  de  Cherbourg, 
dans  les  Sociétés  des  Sciences  Naturelles,  Acadé- 
mique, des  Anciens  Elèves  du  Collège  et  du  Lycée, 
de  Secours  aux  Blessés  et  aux  Réfugiés,  à  la  Caisse 
d'Epargne.  En  ce  qui  concerne  la  Société  d'Horti- 
culture, M.  Le  Grin  s'est  exprimé  ainsi  : 

«  Il  appartenait  aussi  à  la  Société  des  Sciences 
Naturelles  depuis  32  ans  ;  en  fut  trois  fois  le  prési- 
dent; mais  la  Société  qui  l'attirait  le  plus  était  la 
Société  d'Horticulture,  dans  laquelle  il  était  entré 
en  1879  et  où  il  remplit  successivement  les  fonctions 
de  secrétaire-adjoint,  de  membre  du  Conseil  d'ad- 
ministration et  dont  il  était  devenu,  depuis  18  ans, 
l'un  des  vice-présidents.  Prenant  une  part  assidue 
aux  travaux  et  aux  réunions,  à  l'organisation  des 
expositions,  aux  excursions  ;  il  fit  de  nombreux 
rapports  qui  ont  été  insérés  dans  les  Mémoires. 
Lorsque  l'Association  Française  pour  l'avancement 


-  46  — 

des  Sciences  vint,  en  1905,  tenir  son  Congrès  à 
Clierbourg,  il  écrivit  une  étude  sur  les  plantes 
d'origine  exotique  qui  se  trouvent  dans  le  jardin  de 
la  Société  et  sur  leur  acclimatation.  Il  avait,  lui- 
même,  rassemblé  une  belle  collection  de  fougères 
qu'il  aimait  à  cultiver  et  qu'il  me  faisait  voir  dans 
son  jardin,  il  n'y  a  pas  encore  longtemps.  Jusqu'à 
ces  derniers  mois  et  tant  que  sa  santé  le  lui  a  per- 
mis, il  a  assisté  aux  séances  où  tous  les  sociétaires 
aimaient  à  1^  voir  venir,  car  là,  comme  partout,  il 
avait  su  se  concilier  l'amitié  de  tous  ceux  qui  l'ap- 
prochaient, comme  vous  l'aurait  dit  avec  plus 
dautorité  M.  le  Président  Corbière  si  ses  devoirs 
professionnels  ne  l'avaient  empêché  à  son  grand 
regret  de  venir  rendre  les  derniers  devoirs  à  son 
vice-président.    » 


* 


M.  Le  Maire  assistant  aux  séances,  v  avait  lait, 
souvent,  d'intéressantes  communications. 

»  * 
La  Société  a  été  vivement  alïectée  par  ces  pertes 
et  comme  le  constatent  les  extraits  des  procès- 
verbaux  des  séances,  elle  a  pris,  aussi,  une  large 
part  aux  deuils  qui  ont  frappé  un  certain  nombre 
de  sociétaires  dont  quelques-uns  ont  perdu  plusieurs 
membres  de  leur  famille,  notamment  par  suite  de 
la  guerre.  Elle  a  eu  à  déplorer,  aussi,  la. mort  de 
M.  Delafîrousse,  qui  ayant  été  retraité  comme  bri- 
gadier des  douanes,  avait  été,  pendant  28  ans, 
concierge  du  jardin  de  la  rue  Alontebello.  C'était 
un  ancien  combattant  de  1870,  qui,  après  s'être 
distingué  dans  les  combats  sous  Metz,  avait  été 
prisonnier  en  Allemagne.  11  a  été  pour  le  IVésorier 
et  le  Secrétaire  un  précieux  collaborateur.  11  avait, 
dans  toutes  circonstances,  rendu  des  services 
dévoués  à  la  Société  et  avait  su,  par  son  caractère 
aimable  et  complaisant,  se  faire  estimer  de  tous. 

Le  Serrétaire,  P.  LELIÈVRE. 


—  47  — 
Membres  admis  pendant  les  années  1917-1918 


Dames  Patronnesses 

M""'  Benard,  rue  Montebello,  28. 

DE  PoNTAUMONT,  ruc  Guillaume-Fouacc.  ^o. 

Membres  Titulaires 

MM.  Benoit,  receveur  de  l'Hôpital-Hospice,  ruedeSennecey,8o. 
Beslin  Georges,  marchand  mercier,  rue  de  l'Union,  22. 
BuRNOUF,  professeur  au  Lycée,  rue  Loysel,  16. 
Caillot,  offic.  d'administ.  de  la  Mar.,rue  Gustave-Féron, 
Cardron  Pierre,  maire  de  Qiierqueville. 
Chatel,  propriétaire,  rue  de  la  Duché,  21  bis. 
Gavet,  propriét.  du  Petit-Bazar,  rue  de  la  Fontaine,  $j. 
Havet,  retraité  de  la  Marine,  rue  Président-Loubet.  76. 
Hyernard,  marchand  de  volailles,  rue  au  Blé,  69. 
KouMAR,  propriétaire,  rue  Don-Pedro,  20. 
Le  Barrier,  commiss.  en  chef  de  la  Mar.,  r.  Bondor,  24. 
L'abbé  Le  Clerc,  professeur,  rue  de  la  Duché,  26. 
Lefillatre, off.  desDir.  deTrav.,r.  St-Sauveur,8^,  Octev. 
Le  Ménager,  s. -dir  de  laBanqueLe  Herpeur,  r  du  Bassin. 
,Léo,  méd,  en  chef  de  la  Mar.  en  retr.,  r.  Bonhomme,  45, 
Levesque  René,  architecte,  rue  de  l'Abbaye,  ^9. 
Levesque  Auguste,  expert  en  quincaill.,  r.  de  l'Aima,  17. 
Manceau,  pharmacien,  rue  François-La  Vieille,  2. 
Martin,  recev.  de  l'enregistrement,  quai  de  l'Entrepôt,  55. 
Mercier  Henri,  étudiant,  rue  Don-Pedro,  28. 
O'neill,  lieutenant  de  vaisseau,  rue  Amiral-Courbet,  28. 
Platon,  lieutenant  de  vaisseau,  rue  Bondor,  7  bis. 
Renault  Paul,  docteur-médecin,  rue  des  Bastions,  7. 
Renault  Henri,  propriétaire,  quai  de  Caligny,  2. 
DE  RouviLLE,ingen.des  Ponts  et  Chauss.,r.  Sébastopol,  2, 
Talluau,  pharmacien,  rue  du  Bassin,  49. 
Truffert,  père,  mécanicien,  rue  de  Beauvais,  S. 
Wolf,  commiss.  en  chef  de  la  Marine,  r.  Hélain,  68  bis. 
Vrancken  Robert,  avocat,  rue  Montebello,  40. 


BULLETIIS 


DE    LA 


r  ^ 


mWîî  BlDITICeiTiffi 


DE  CHERBOURG 


-*«*0<*»cOi*S«- 


ANNÉE  1919 


CHERBOURG 

Imprimerie  de  «  La  Dépêche  de  Cherbourg  » 

41,  rue  Gambetta,  41 

1920 


BULLETIN 


DE     LA 


SWIÉTÉ  llllETICILTili 


DE  CHERBOURG 


ANNÉE   1019 


-È 


>f:V.   YORK 
^■.        IC\1 


W 


CIIKRBOURC. 

Impiimerie  de  «  La  Déjjcche  dt,'  Cliorbourg  » 

41,  rue  Gambetta,  41 

1920 


Société  d'Horticulture  de  l'Arrondissement  de  Cherbourg 


La  Société  a  pour  but  de  perfectionner  et  d'encourager 
toutes  les  branches  de  la  science  et  de  la  pratique  horticoles. 

Elle  organise,  toutes  les  fois  que  ses  ressources  le  lui 
permettent,  une  Exposition  estivale  ou  automnale,  à 
laquelle  la  carie  de  Membre  de  la  Société  dontie  droit 
d'entrée  gratuite  tous  les  jours. 

Elle  publie,  chaque  année,  un  Bulletin  qui  est  adressé 
gratuitement  à  tous  les  Sociétaires  ainsi  qu'aux  Membres 
correspondants  et  aux  Sociétés  affiliées.  Ce  Bulletin  con- 
tient les  procès-verbaux  des  séances,  des  comptes  rendus 
d'expositions,  des  rapports  sur  les  visites  de  jardins  et  de 
propriétés,  divers  articles  ou  mémoires  et  autres  docu- 
ments intéressant  l'horticulture.  Il  offre,  en  outre,  une 
revue  des  publications  horticoles  reçues  par  la  Société. 

La  Société  possède,  rue  Montebello,  44,  un  jardin  de 
floriculture  et  d'acclimatation,  et  une  salle  des  séances  qui 
renferme  une  bibliothèque  ouverte  aux  Sociétaires  tous 
les  mardis,  à  8  heures  du  soir.  Uentrée  du  jardin  est  libre, 
pour  les  Sociétaires  et  leur  famille,  tous  les  jours,  du  lever 
au  coucher  du  soleil. 

Un  autre  jardin,  consacré  à  l'arboriculture,  est  situé 
rue  de  la  Duché.  Des  cours  y  sont  faits  jMr  leprofesseur  de 
la  Société. 

IjBS  séances  se  tiennent  dans  le  local  de  la  rue  Montebello, 
le  premier  diynanche  de  chaque  mois  ;  elles  sont  annoncées 
par  la  voie  des  journaux  de  Cherbourg.  On  y  traite  et  on 
y  discute  toutes  sortes  de  questiotis  horticoles  et  chaque 
séance  se  termine  par  une  loterie  de  fleurs  ou  de  fruits  de 
saison,  ou  bien  par  une  distribution  d'ouvrages  horticoles, 
de  graines,  de  boutures,  de  greffes,  etc. 

En  été,  de  charmantes  excursions  dans  les  environs  sont 
organisées  par  les  soins  du  Bureau. 

Les  personnes  qui  désirent  acquérir  des  connaissances 
horticoles  utiles,  ainsi  que  toutes  celles  qui  ont  à  cœur  de 
contribuer  à  augmenter  la  richesse  et  le  bien-être  du  pays 
par  le  développement  de  V horticulture,  sont  instamment 
priées  d'apporter  leur  adhésion  à  la  Société,  et,  par  ce 
moyen, d'accroître  encore  sa  vitalité  et  sa  puissance  d'action. 

Pour  faire  partie  de  la  Société  d'Horticulture,  il  faut 
avoir  été  présenté  par  un  Membre  ou  avoir  adressé  par 
écrit  une  demande  au  Président.  —  Les  Dames  sont  admi- 
ses sous  le  nom  de  Dames  paironnesses  ;  lors  des  Exposi- 
tions, elles  constituent  un  Jury  chargé  d'attribuer  certaines 
récompenses . 

La  cotisation  annuelle  est  de  5  francs. 


Membres  d'honneur  de  la  Société 

r,  .  ■ ,         ,,,  V     M.  le  Sous-Préfet  de  l'Arrondissement. 

Présidents  d  honneur   ^     ^    j^  j^^i^^  ^^  Cherbourg. 

Trésorier  honoraire  :  M.  Le  Brettevillois.  ||  I,  receveur  municipal. 

Membres  du  Bureau  pour  1920 

Président  :  M.  Corbière,  ||  I,  professeur  honoraire,  rue  Asselin,  70. 
...      „,    j         s     MM.    Le  Crin,  iXi  ^,  avocat,  rue  Auvray,  12. 
Vice-Prtsidents   ^  ^^,  Carpentier,  avocat,  rue  de  l'Aima,  41. 

;  MM      PiARD,  ancien  négociant,  rue  de  TAlma,  ^5  bis. 
Conseillers       )  Macé  Adrien,  négociant,  rue  de  l'Aima,  6. 

d'administration   )  Dépinée,  propriétaire,  rue  Segondat,  10. 

(  LEFAUcoNNiER,ij^,adm.  princ.  de  rinscr.  mar.  en  ret. 

Trésorier  ':  M.  Frigoult,  ^,  officier  d'administration  principal  de  la  marine,  en 

retraite,  rue  Amiral-Courbet,  40 
Secrétaire  :  M.  Lelièvre  Paulin,  *^  ||,  rue  de  la  Polie,  18. 

,    .        V     MM.  Mahieu,  officier  d'administration  de  la  Marine,  en  ret.  rue 
Secrétaires-   J  Amiral-d'AboviUe,  ^,8. 

adjoints      (  DoRANGE,  employé  de  commerce,  rue  Hélain,  66. 

Bibliothécaire  :    M.  Noyon,  impasse  Dorival,  rue  de  la  Fontaine. 
Bibliothécaire  adjoint  :  M.  Gallier,  consul  de  Belgique,  rue  Montebello,  64. 


Commissions  permanentes 

Cultures  d'agrément 

MM.  Le  Crin,  ^  ||,  Présideni. 

Crova,  0.  >^  II,  capit.  de  frég. 
en  retraite. 

Mahaut,  propriétaire. 

Hochet,  propriétaire. 

Antoine,  ancien  huissier. 

Cauvin,  bandagiste. 

Comité  de  Rédaction 

M.  Corbière,  ^  L,  Président  ;  M.  Le  Carpentier,    Vice-Président  ; 

MM.  les  Membres  du  Bureau 

Directeur  du  Jardin  de  la  rue  Montebello  :  M.  Dépinée. 

Professeur  d'Arboriculture  et  Directeur  du  Jar  Un  du  passage  des  Jardins  :   M.  Piard. 
Jardinier  de  la  Société  et  Professeur  de  Floriculture  :  M.  Letullier. 
Délégué  pour  convoquer  aux  inhumations  des  sociétaires  :   M.    Mahieu,   secrétaire- 
adjoint,  rue  Amiral-d'AboviUe,  38. 


Cultures  d'utilité 

MM.  Le  Carpentier,  Président. 

BouiN,  agent  administratif  de  la 

Marine,  en  retraite. 
Robin,  propriétaire. 
Catherine,  ^,  s. -caissier  de  la 

C.  d'Epargne,  en  retraite. 
Drouet,  ||,  agent  administratif 

princ.  de  la  Mar.  Tourlaville. 
Saillard,  propriétaire. 


ANNEE  1919 


TABLE    DES    MATIERES 


—*-<.C_J^^^^_^i^--t~ 


P.  Lelièvre 
id. 

Thommin 

L.  Corbière 
A.  Letullier 

Thommin 


P.  Lelièvre 


id. 


Avantages  accordés  aux  Membres  de 

la  Société  et  Conditions  d'admission         2 
Composition  du  Bureau  et  des  Com- 
missions permanentes 3 

Extraits  des  procès-verbaux  des  séances        5 
Rapport  sur  la  situation  et  les  travaux 

de  la  Société 21 

Visite  de  Jardins  :  M.  Galis 25 

M.Adam 28 

L'Hiver  de  1916-19 17  à  Cherbourg  .       30 
Le  Vent  d'Est  cause  de  Dégâts  pour 

certains  Végétaux 34 

Visite  des  Jardins  Ouvriers 36 

Enquête  de  M.  Aug.  Chevalier  sur  la 

Pomologie  Normande 38 

Les  acclimatations  d'Arbres  utiles  en 
France,  spécialement  dans  la  Nor- 
mandie, d'après  M.  Aug.  Chevalier       40 

Nécrologie 45 

Liste  des  Membres  admis  dans  l'année       46 


f 


* 


Extraits  des  Procès-verbaux 

des  Séances  de  rAnnée  1919 


Skaxhe  niT  2  Fkviukh 


40  membres  présents. 

M.  le  Président  donne  lecture  d'une  circulaire  de 
la  Société  Nationale  d'Ilortici-Uture  de  France  qui 
ouvre  une  souscription  destinée  à  venir  en  aide  à 
tous  ceux  qui,  au  point  de  vue  /lortirole^  ont  été  vic- 
times de  l'invasion  et  ont  subi  des  donming-es  maté- 
riels par  suite  de  faits  de  guerre.  «  La  Société 
Nationale  d'Horticulture  de  France,  dit  la  circulaire, 
vous  adresse  le  plus  pressant  appel  et  espère  que 
vous  voudrez  bien  l'aider  dans  sa  tâche  en  informant 
les  membres  de  votre  association  de  la  décision 
qu'elle  a  prise,  et  en  recueillant  leurs  souscriptions 
qui  lui  permettront  de  répondre  aux  besoins  les  plus 
ui'î^ents  qui  lui  ont  été  signalés  ».  Après  échange  de 
vues  à  ce  sujet,  il  est  décidé  à  l'unanimité  qu'il  sera 
fait  appel  eu  conséquence  aux  membres  de  la  Société* 
d'Horticulture  de  Cherbourg,  quune  liste  de  sous- 
cription sera  présentée  au  domicile  de  cliaque  socié- 
taire lors  du  recouvrement  des  cotisations,  et  que  la 
souscription  sera  close  h  la  séance  de  Mars. 

La  Société  décide  ensuite  que  ses  sympathiques 
condoléances  seront  adressées  à  M.  Le  Hrettevillois, 
trésorier,  à  l'occasion  du  décès  de  Mme  Avenel. 
sa  mère. 

M.  Uéjtinéc  présente  une  branche  df  luclisia  co;)- 
verte  de  tleurs,  comme  pi'euve  de  la  dout.-ciir  d»'  la 
température. 


e  mois 


—  6  — 

M.  Crova  a  déposé  sur  le  bureau  des  tubercules 
à'Oa-alis  dont  quelques-uns  se  sont  développés  au- 
dessus  du  sol.  M.  Corbière  explique  qu'il  n'y  a  rien 
d'anormal  à  ce  que  la  tuberculisalion  se  produise 
hors  de  terre  dans  les  conditions  climatériques 
actuelles. 

M.  Cauvin  raconte  qu'un  cultivateur  de  Négre- 
ville,  commune  réputée  pour  son  cidre,  lui  a  dit  que 
l'écrasement  des  pépins  donne  du  meilleur  cidre. 
MM.  Bouin  et  Corbière  font  remarquer,  à  ce  propos, 
que  l'écrasement  des  pépins  peut  donner  un  goût 
spécial  au  cidre,  par  suite  des  essences  contenues 
dans  les  graines,  mais  ne  saurait  donner  de  la  force 
au  cidre. 

11  est  donné  lecture  des  notes  recueillies  par  M. 
Crova  dans  les  publications  reçues  pendant 
écoulé, 

SiÎANGE  DU  2  Mars 


87  membres  présents. 

M.  le  Président  annonce  la  mort  de  M.  Bindel, 
membre  titulaire  ;  les  sympathiques  condoléances  de 
la  Société  seront  adressées  à  la  famille. 

M.  Letullier  a  apporté,  pour  être  distribuées,  des 
boutui'es  d'une  ronce  cultivée  Le  Loqanberry ,  pro- 
duisant de  longs  et  gros  fruits  dont  des  spécimens 
ont  été  présentés  à  une  précédente  réunion. 

Parmi  les  plantes  qu'il  a  achetées  chez  M.  Junod, 
pour  être  distribuées  à  la  (in  delaséanée,  M.  Dépinée 
signale  une  espèce  qu'il  ne  connaissait  pas  et  qui  lui 
a  été  donnée  sous  le  nom  de  Doroniaim  Caucasiciim. 
M.  Corbière  dit  que  plusieurs  Doroniques  vivent  à  l'état 
sauvage  en  Normandie  et  se  propagent  rapidement. 

A  l'occiision  du  compte-rendu  fait  par  M.  Le  Crin 
(les  pnblicalions  reçues])endant  lemois,  divers  rensei- 
gnemenls  sont  donnés  par  les  membres  présents  au 
sujet  de  la  plantation  de  la  pomme  de  terre. 


M.  LefauconiiiorditqiiP  si  IVni  coupo  on  qunrticrs 
les  tubercules,  ils  ont  des  chances  de  pourrir;  qu'il 
est  préférable,  à  son  avis,  de  choisir  comme  semen- 
ces des  pommes  de  terre  moyennes  et  entières,  car 
elles  poussent  mieux.  Au  Becquet,  on  ne  couperait 
les  tubercules  que  lorsque  la  semence  est  trop  peu 
abondante.  C'est  l'opinion  générale. 

M.  Messent  ajoute  qu'il  est  bon  de  laisser  sécher 
les  pommes  de  terre  coupées  en  quartiers,  avant  de 
les  mettre  en  terre. 

M.  Lefauconnier  recommande  la  pomme  de  terre 
Un  de  Siècle.  Elle  ligure  au  catalogue  Vilmorin,  se 
conserve  tard  ;  il  en  a  entendu  dire  beaucoup  de  bien. 

M.  Piard  possède  une  pomme  de  terre  qu'il  a 
obtenue  de  fécondation  accidentelle  et  dont  il  a  déjà 
parlé.  Il  croit  qu'elle  provient  des  variétés  Roiifie  de 
Hollande  et  Belle  de  Fontenay  qu'il  cultivait.  Il  l'a 
depuis  douze  ans  et  la  trouve  excellente.  Sa  couleur 
est  rose  aux  deux  extrémités.  Il  en  présentera  des 
spécimens  à  une  prochaine  séance.  Il  en  a  envoyé 
des  spécimens  à  AJ.  de  Vilmorin  qui  lui  a  dit  n'en 
avoir  rien  obtenu. 

Séance  du  6  Avril 

41  membres  présents. 

M.  le  Président  fait  connaître  que  la  souscription 
ouverte  à  rinstigatioii  de  la  Société  Nationale  d'Horti- 
culture de  France  pour  venir  en  aide  à  tous  ceux  qui, 
au  point  de  vue  horticole,  ont  subi  des  dommages 
matériels  par  suite  de  faits  de  guerre,  a  produit  la 
somme  de  485  francs.  M.  Corbière  joint  ses  remer- 
ciements à  ceux  que  la  Société  Nationale  adresse 
aux  membres  de  notre  Société  (jui  ont  participé  à 
cette  généreuse  souscription. 

M.  le  Président  présente  le  nouveau  Bulletin,  qui 
vient  d'être  imprimé,  et  il  rappelle  les  raisons,  d'ordre 
financier,  qui  ont  empêché  la  Société  de  le  publier 
l'an  dernier  et  l'ont  forcée,  cette  année,  à  en  réduire 


—  s  — 

le  volume,  vu  raugmentalion  considérable  des  frais 
d'impression.  11  regrette  notamment  que  plusieurs 
rapportsou  articlesintéressanls  n'aientpu  figurer  dans 
ce  Bulletin,  qui  est  distribué  aux  membres  présents. 
De  vives  lelicitations  sont  adressées  à  M.  Le  Bret- 
tevillois,  trésorier,  pour  sa  nomination  récente  de 
receveur  municipal,  et  à  M.  Mahieu,  pour  sa  promo- 
tion au  grade  d'officier  d'administration  de  l""^  cl. 
de  la  Marine. 

M.  Lefauconnier  présente  des  spécimens  de  la 
pomme  de  terre  Fin  de  Siècle,  dont  il  avait  parlé  dans 
la  dernière  séance.  Elle  est  recommandée  par  le 
catalogue  Vilmorin  ;  elle  se  conserve  longtemps  et 
ne  se  llétrit  pas. 

M,  Saillard  dit  que  le  pois  sanguin,  dont  il  avait 
reçu  des  graines  Fan  dernier,  pousse  plus  vite  et 
résiste  mieux  au  mauvaistempsqueles  autres  variétés. 
M.  Lefauconnier  remet  à  M.  le  Président  un  alma- 
nach  Hachette  de  1906.  qui  lui  aété  communiqué  par 
M.  Martin,  et  contient  un  article  très  intéressant  dont 
il  est  donné  lecture,  et  qui  est  relatif  au  cidre  et  à 
sa  fabrication. 

Il  est  ensuite  donné  lecture  des  notes  recueillies 
par  M.  Le  (irin  dans  les  publications  reçues. Comme, 
dans  une  de  ces  publications,  il  est  question  du  bou- 
turage des  pommes  déterre,  M.  Fiquet  rappelle  qu'il 
avait  obtenu,  l'an  dernier,  de  bons  résultats  de  ce 
bouturage,  ainsi  qu'il  l'avait  annoncé  à  la  Société: 
mais  il  n'a  ]ias  continué  cet  essai,  faute  de  temps  et 
de  place. 

Le  même  sociétaire  ajoute  qu'il  obtient  aussi  des 
poireaux  perpétuels,  signalés  par  l'une  des  publica- 
tions. Ses  poireaux  étant  placés  par  rangs,  il  les 
coupe  au  ras  du  sol,  et  chaque  pied  donne  plusieurs 
|)('tits  bulbes  qui  peuvent  devenir  aussi  gros  que  les 
jjoircaiix  oi'dinaires. 

M.  fiquet  dit  encore  que  les  tubercules  de  pom- 
mes de  terre,  ayant  à  leur  extrémité  un  œil  principal, 


—  9  — 

il  y  aurait  civantago  à  ensemencer  seulement  la  moitié 
(lu  tubercule  qui  porte  l'œil  principal  et  à  conserver 
le  restant  poiii"  la  consommalioii. 

Skaxcr  du  4  AJai 

45  membres  présents. 

Sur  la  proposition  de  M.  le  Président,  la  Société 
vote  de  vives  condoléances  à  M.  Robert  Vranken, 
à  l'occasion  du  décès  de  sa  mère,  dont  l'inhumation 
aura  lieu  le  5  mai. 

AJ.  Levéel  a  envoyé,  avec  une  lettre  explicative, 
nn  superbe  rhododendron  en  fleurs,  hybride  des 
Ddllioiisiœ  et  ci/iafum  et  appelé  par  l'obtenteur  hy- 
bride Countess  of  Hadington.  Plus  beau  encore  que 
lé  Rhododendron  Princesse- Alice,  introduit  au  jardin 
de  la  Société,  il  est  moins  rustique,  ayant  besoin  de 
l'abri  d'une  serre  froide  l'hiver;  il  est  aussi  moins 
odorant. 

M.  Levéel  dit  dans  sa  lettre  ;  «  Il  est  incontestable 
que  ces  plantes  présentent  un  intérêt  tout  particulier 
pour  notre  région,  tant  au  point  de  vue  de  la  formation 
de  belles  plantes  pour  le  marché  qu'à  celui  de  la 
production  des  fleurs  coupées  pour  les  besoins  des 
lleuristes.  Cette  opinion  ne  m'est  pas  particulière, 
comme  vous  pourrez  le  voir  dans  un  article  que  \1. 
S.  Mottel.  le  distingué  chef  des  cultures  expérimen- 
tales de  Verrières  à  l'arboretum  de  M.  de  Vilmorin, 
doit  publier  sous  le  titre  :  Les  rhododendrons  à  /leurs 
de  If/s,  article  inspiré  un  peu  par  moi.  Dans  cet  ai  ticle 
se  trouveront  décrits  ces  rhododendrons  himalayens 
et  leurs  hybrides  ». 

M.  Mottel  (comme  M.  Levéel  et  beaucoup  d'autres 
personnes)  ne  peut  s'expliquer  l'abandon  oii  sont 
tombées  ces  belles  plantes. 

M.  Piquet  a  apporté  ;  1"  des  poireaux  perpétuels 
dont  il  avait  parlé  à  la  dernière  séance  et  qui  pro- 
viennent de  semis  faits  en  septembre  191  i  ;  2"  de 
belles  pommes  de  terre  bleues,  variété  qui  tend  à 


—  10  — 

disparaître  de  la  régioD,  mais  qu'il  cultive  dans  le 
même  terrain  depuis  trente  ans  au  moins  ;  les  tuber- 
cules se  conservent  longtemps, 

M.  Jeanne  dit  que  l'abandon  de  cette  variété  vient 
de  ce  qu'elle  est  sujette  à  la  maladie. 

M.  Lefauconnier  montre  :  1°  une  pomme  de  terre 
Magnum  bonum,  que  lui  n  donnée  un  cultivateur  de 
Montfarville,  et  qui  est  atteinte  d'une  sorte  de  galle  ; 
2°  une  pomme  de  terre  en  germination  ayant  l'œil 
terminal  beaucoup  plus  robuste  et  plus  développé 
que  les  autres,  ce  qui  vient  à  l'appui  de  ce  que  M. 
Fiquet  a  dit  dans  la  précédente  séance. 

M.  Dépinée  signale,  d'après  un  article  du  journal 
L Agriculture  moderne,  un  remède  américain  contre 
le  puceron  lanigère  qui  consisterait  dans  l'emploi, 
sur  les  racines  des  pommiers,  de  tabac  en  poudre, 
en  juin  et  en  août  ;  ce  remède  serait  très  coûteux  et 
semble  peu  pratique. 

M.  Lefauconnier  cite,  dans  le  Bulletin  de  la  So- 
ciété 1913,  un  article  de  M.  Macé,  sur  le  salage  du 
cidre  pour  l'empêcher  de  noircir.  11  a  fait  l'essai  de 
ce  procédé  et  il  présente  un  spécimen  du  résultat 
qu'il  a  obtenu  11  indiquera  ultérieurement  la  dose 
exacte  de  sal  qu'il  faut  employer. 

M.  Dépinée  dit  que  lorsqu'il  a  acheté  les  plantes 
destinées  à  la  loterie,  M.  Levéel  lui  a  fait  remarquer 
qu'il  ne  faut  pas  trop  toucher  les  feuilles  des  prime- 
vères de  Chine,  parce  que  les  poils  dont  elles  sont 
hérissées  produisent  une  sorte  d'urticaii'e. 

11  est  ensuite  domié  lecture  des  notes  recueillies 
3ar  M.  Le  Grin  dans  les  publications  reçues  pendant 
e  mois  écoulé, 

Séancr  du  l'"''  .Il'in 

17  membres  présents. 

La  Société  décide  que  la  question  du  retard  de 
l'heure  des  séances  mensuelles  —  2  heures 
au  lieu  de  1  heure  1/2  —  demandé  en  1914  par  une 


—  11  — 

pôtilion  (lo  M.  Lefnuoonnier,  signée  par  d'assez  nom- 
breux sociétaires,  et  dont  la  solution  avait  été  ren- 
voyée à  la  fin  de  la  guerre,  sera  soumise,  lors  de  la 
prochaine  séance,  au  vote  des  membres  présents. 

Sur  la  proposition  de  M.  Saillard,  il  est  décidé 
qu'une  visite  aux  jardins  ouvriers  sera  faite  le 
dimanche  29  juin  par  le  Bureau  et  les  Commissions 
permanentes. 

M.  Dépinée  dit  qu'on  lui  a  indiqué  un  moyen 
d'obtenir  des  variétés  nouvelles  de  pommes  de  terre, 
en  liant  ensemble  deux  moitiés  d(^  tubercule  de  varié- 
tés ditlerentes,  lesquelles  se  souderaient  une  fois 
mises  en  terre.  M.  Corbière  fait  observer  que,  si  cette 
opération  réussissait  —  ce  qui  est  douteux  —  on 
pratiquerait  ainsi  une  greffe  en  approche  dont  le  résul- 
tat ne  pourrait  être  de  donner  une  variété  nouvelle. 
M.  Piard  soumet  à  la  Société  un  fraisier  en  pot 
portant  de  très  beaux  fruits.  Cette  variété,  qu'il  a 
appelée  Cardinal  de  Paris^  a  été  obtenue  par  hybri- 
dation de  la  variété  Madame  Moutot,  croisée  avec 
une  autre  également  de  son  obtention  et  qu'il  avait 
appelée -,So?/t'^m>  ^e  mon  Fils.  Ce  fraisier,  dont  le  pied 
présenté  a  été  cultivé  sous  châssis,  se  prête  très  bien 
au  forçage.  M.  Piard  njoute  qu'il  a  envoyé  à  M.Vil- 
morin, pour  être  étudiées,  six  variétés  de  fraisiers 
obtenues  par  lui. 

Dans  le  journal  de  la  Société  Nationale  d'Horti- 
culture se  trouve  la  liste  des  souscriptions  recueillies 
jusqu'au  10  avril  pour  venir  en  aide  aux  habitants 
des  pays  envahis  qui,  au  point  de  vue  horticole,  ont 
été  éprouvés  par  la  guerre.  I^a  Société  d'Horticulture 
de  Cherbourg  figure  au  premier  rang  pour  185  ïv. 
M.  le  Président  renouvelle  ses  vifs  remerciements 
aux  sociétaires  pour  leur  générosité. 

11  est  douné  lecture  des  notes  recueillies  par  },{. 
Le  Crin  dans  les  publications  reçues  depuis  la  der- 
nière séance. 

M.  Corbière  signale  la  belle  floraison  actuelle  des 
rhododendrons  du  jardin  de  la  Société,  dont  les  spéci- 
mens ont  été  introduits    dans  ces  dernièrts  années. 


^    . 19    

Skancf,  ht;  6  JriLLET 

67  membres  présents. 

M.  le  Président  rappelle  qu'il  y  ^  eu,  le  5  juillet, 
75  ans  que  la  Sciciété  d'Horticulture  a  été  fondée. 
l.es  circonstances  n'ont  pas  permis  d'organiser  une 
exposition  à  cette  occasion;  mais  M.  Thommin  a 
bien  voulu,  avec  le  concours  d'un  certain  nombre  de 
musiciens  Cherbourgeois,  préparer  un  concert  qui 
va  avoir  lieu  dans  le  Jardin  après  la  séance. 

M.  le  Président  annonce  égalen^nt  que  la  Société 
a  le  privilège,  —  peut-être  unique  parmi  les  Sociétés 
d'horticulture,  —  de  compter  actuellement  cinq  de 
ses  membres  ayant  au  moins  50  ans  de  sociétariat. 
Selon  la  décision  prise  dans  l'une  des  dernières  séan- 
ces, il  aura  la  joie  et  l'honneur  de  remettre  aujour- 
d'hui à  MM.  Contant,  Langlois  et  Lelièvre,  une 
médaille  commémorative,  semblable  à  celle  qui  avait 
été  offerte,  il  y  a  quelques  années,  à  MM.  fiossel  et 
Desquesnes,  toujours  en  bonne  santé. 

M.  Lelièvre  lit  un  exposé  des  progrès  de  la  société 
d'horticulture,  depuis  sa  fondation  en  juillet  1844. 

M.  Thommin  donne  lecture  d'un  intéressant  rap- 
port sur  les  visites  faites  par  le  Bureau  et  les  Com- 
missions permanentes  aux  jardins  de  M.  Gallis,  à 
Tourlaville,  et  de  M.  Adam,  rue  Dom-Pedro. 

M.  Gallis  présente  de  superbes  échantillons  de 
fraises  Mme  Moytot,  qui  avaient  été  admirées  chez 
lui  lors  de  la  visite  de  la  Société. 

11  est  donné  lecture  du  compte  rendu  de  M.  Le  Crin 
sur  les  publications  reçues  pendant  le  mois  écoulé. 
AL  Le  Carpentier  rapporte,  à  l'occasion  d'un  des 
articles  signalés  par  M.  Le  Crin,  qu'il  a  vu,  dans  le 
jardiu  du  Luxembourg,  tou!:-  les  fruits  ensachés, 
ce  qui  nuisait  un  peu  à  l'aspect  général. 

Ctjunne  suite  à  une  pétition,  signée  par  M.  Lefau- 
coiuiier  et  une  ceutaiue  de  sociétaires,  demandant 
que  les  séances  mensuelles  aient  lieu  à  deux  heures 
de  l'après-midi,  au  lieu  d'une  heure  et  demie,  il  est 


—  13  — 

procédé  à  un  scrutin  secret:  A()  voix  se  prononcent 
pour  2  henres,  25  voix  pour  ie  maintien  du  sfd/u 
qno  ;  il  y  a,  en  outre,  une  abstention  et  un  bulletin 
blanc. 

En  conséquence,  les  séances  mensuelles  auront 
lieu  désormais,  le  premier  Dimanche  de  chaque 
mois,  à  '■J  heures  précises  de  l'après-midi . 

Des  remerciements  sont  adressés  à  M  .  !^e  Brun, 
Consul  d'Italie,  qui  a  olTert  pour  être  distribuées  aux 
membres  présents,  de  belles  brochures  illustrées 
ayant  pour  titre  :  Lf/  Guerre  (T Italœ.,  ayant  trait  à 
la  participation  de  F  Italie  à  la  guerre,  et  éditées 
avec  huxe  par  le  Touring  Club  italien. 

Séance  du  3  Août 

iO  membres  présents . 

M,  le  Président  rend  compte  du  concert  qui  a  été 
donné  dans  le  jardin  de  la  Société,  le  Dimanche 
G  Juillet,  après  la  séance  mensuelle,  à  l'occasion  du 
75"  aniversaire  de  notre  fondation.  Le  Président  re- 
mercie chaleureusement  au  nom  de  la  Société, 
notre  collègue  M.  Thommm  et  les  aimables  artistes 
qui  sous  sa  direction  ont  composé  l'orchestre  et  se 
sont  dévoués  en  la  circonstance.  M.  le  Président  dit 
qu'il  est  allé  remettre  avec  M.  Lelièvre,  secrétaire, 
à  M.  Contant,  la  médaille  commémorative  du  cin- 
quantenaire de  son  entrée  dans  la  Société  ;  M.  Con- 
tant a  été  très  touché  de  cette  attention  et  sa  verte 
vieillesse  fait  espérer  qu'il  sera  encore  des  nôtres 
pendant  longtemps. 

M.  le  Président  fait  part  du  décès  de  M.  Uuel, 
qui  était  très  assidu  aux  séances  et  prenait  part  aux 
excursions  ;  il  avait,  lors  de  celle  de  191  i,  reçu  les 
sociétaires  dans  son  beau  jardin  de  Carteret. 

M.  Dépinée  a  apporté  des  feuilles  de  VOsmimda 
regalis  provenant  de  son  jardin  ;  elles  mesurent  l^GS. 
Une  des  caractéristiques  de  cette  fougère  consiste 
en  ce  que  les  spores  ne  se  trouvent  pas  au  dessous 


—  14  — 

des  feuilles,  mais  sont  réunies  en  un  bouquet  à  Tex- 
trémité.  Cette  belle  plante  a  disparu  de  nos  environs 
qui  sont,  cependant,  peut-être,  les  plus  riches  en 
fougères^  cela  tient  à  ce  qu'elle  passait  dans  la  cam- 
pagne, pour  guérir  de  la  tuberculose  et  qu'alors, 
comme  cela  se  produit  en  pareil  cas,  on  est  arrivé 
à  sa  destruction. 

M.  Levéel  a  envoyé  des  branches  de  Popidus  la- 
siocarpa^  de  Salîjc  niagni/ica,  variétés  superbes  de 
peupHer  et  de  saule  et  un  rameau  d'une  nouvelle 
espèce  de  frêne.  M.  le  Président  se  propose  d'en 
mettre  à  l'essai  dans  le  parc  Liais.  Des  compliments 
sont  adressés  à  M.  Levéel  pour  cette  belle  présen- 
tation de  nouvelles  espèces  importées  de  Chine. 

M.  Lefauconnier  présente  une  pomme  de  terre 
Bonuiii  mmjnum  non  ridée,  mais  couverte  d'une 
couche  dartreuse  qui  a  pu,  en  s'opposant  à  l'évapo- 
ration.  empêcher  les  rides  de  se  former  comme  elles 
se  sont  formées  sur  celles  de  la  même  récolte . 

Séance  du  7  Septembre 

42  membres  présents. 

M.  Cauvin  présente  une  branche  de  Pommier 
cerise  ou  Cerisette  portant  de  petits  fruits  ressem- 
blant à  des  cerises  comme  forme  et  coloris.  11  avait 
acheté  l'arbre  ayant  porté  ces  fruits  chez  iM.  Goupil, 
pépiniériste  à  Martinvast.  Il  obtient  une  récolte  tous 
les  ans  et  la  production  est  abondante.  Les  fruits 
ne  sont  pas  très  bons.  Des  sociétaires  disent  avoir 
vu  ce  pommier  dans  divers  endroits  à  Cherbourg. 
Il  en  a  existé  un  pied  dans  le  jardin  de  la  rue  Mon- 
tebello. 

Il  est  donné  lecture  du  rapport  de  M.  Thommin 
sur  la  visite  faite  le  29  Juin  aux  jardins  ouvriers. 
x\L  Le  Grin  dit  que  lors  d'une  précédente  visite  à 
laquelle  il  assistait,  il  avait  constaté  qu'on  obtenait 
de  très  beaux  légumes  dans  des  terrains  défrichés 
à  la  Fau(.'onnière,  qui  étaient  autrefois  en  landages  ; 


—  15  — 

et,  que,  (railleurs,  daus  la  propriété  voisine  appar- 
tenant à  M.  Favier,  ou  peut  se  rendre  (îompte  des 
mag'nifiques  résultats  obtenus  dnns  ces  terrains  ja- 
dis incultes.  M.  Le  Grin  ajoute  que  l'œuvre  des 
jardins  ouvriers  est  excellente  au  point  de  vue  fami- 
lial et  moral  et  qu'il  f'nut  espérer  qu'à  un  moment 
donne,  la  Société  pourra  récompenser  les  détenteurs 
de  ces  jardins  d'une  façon  plus  tangible  que  par  des 
diplômes  comme  cela  a  lieu  actuellement.  11  est 
donné  ensuite  lecture  de  la  revue  des  publications 
faite  par  M.  Le  Grin. 

Séance  du  5  Octobre 

46  membres  présents. 

M.  Corbière  présente  la  candidature,  au  titre  de 
membre  correspondant,  de  M.  Auguste  Chevalier, 
explorateur  du  centre  africain,  officier  de  la  Légion 
d'Honneur,  actuellement  Directeur  de  l'Institut 
Scientifique  de  Saigon,  à  qui  il  a  fait  visiter  derniè- 
rement plusieurs  jardins  et  parcs  de  Cherbourg,  qui 
l'ont  vivement  intéressé,  surtout  au  point  de  vue  des 
végétaux  exotiques  introduits  dans  la  région.  M.  Cor- 
bière ajoute  que  M.  Chevalier  est  tout  disposé  à 
seconder  la  Société  dans  sa  tâche  d'acclimater  les 
plantes  étrangères,  auxquelles  convient  notre  climat 
exceptionnel,  et  qu'il  pourra  nous  procurer  à  cet 
égard  des  graines  et  des  renseignements  fort  utiles. 

La  proposition  de  M.  Corbière  est  adoptée  à  l'u- 
nanimité. 

M.  iMessent  présente  une  superbe  poire  "Roo- 
sevelt",  atteinte  de  pourriture  ;  M.  Corbière  est  d'avis 
que  cette  maladie  provient  d'une  blessure  ancienne 
dont  le  fruit  porte  la  trace.  M.  iMessent  recommande 
cette  poire  (?omme  qualité  et  grosseur.  Un  sociétaire 
ajoute  que  M.  Gallis,  de  Tourlaville,  possède  un 
poirier  "Roosevelt"  qui  a  donné,  cette  année,  beau- 
coup de  fruits  remarquables. 


—  16  — 

M.  Lefauconiiier,  n'ayant  pu  assister  à  la  séance, 
a  envoyé  par  M.  Mahaut  :  1"  une  poire  "I.ouise- 
Bonne  d'i^vranches'',  cueillie  sur  un  poirier  en 
espalier  planté  dans  son  jardin  de  la  rue  du  Val-de- 
Saire,  terrain  sablonneux,  mais  amélioré  avec  de 
Tengrais  de  volailles  et  arrosé  souvent  l'été  ;  2°  une 
pomme  acide,  la  Reinette  d'Amérique,  variété  que 
M.  Balmont  avait  fait  venir,  il  y  a  une  trentaine 
d'années,  et  dont  il  avait  donné  des  gretles  à  M.  Le- 
fauconnier  ;  c'est  un  fruit  excellent,  précoce,  mùr 
de  la  mi-septembre  à  la  mi-octobre,  jaune  citron  à 
maturité . 

M.  Corbière  a  reçu  de  M.  Auguste  Le  Neveu,  de 
Gatteville,  pour  être  présentées  à  la  Société,  deux 
poires  magnifiques,  de  la  variété  Marguerite  Marillat, 
pesant  750  et  760  grammes.  M.  Messent  dit  que  ces 
superbes  poires  blettent  très  vite.  Des  remercie- 
ments et  des  félicitations  sont  votés  à  l'adresse  de 
M.  Le  Neveu. 

M.  Messent  a  essayé,  deux  fois  de  suite,  dans 
la  même  année  (une  fois  en  serre,  en  novembre  ; 
une  fois  à  l'air  libre,  en  mai),  la  culture  en  caisse  des 
pommes  de  terre,  d'après  le  procédé  américain  qui, 
disait-on,  devait  faire  merveille.  Les  résultats  obte- 
nus ont  été  plus  que  médiocres. 

AL  Le  Grin  ajoute  que  des  expériences  faites  en 
différents  endroits  n'ont  pas  réussi  davantage. 

Il  est  ensuite  donné  lecture  du  compte-rendu,  fait 
par  M.  Le  (Irin,  des  publications  reçues.  A  propos 
de  l'un  des  articles  signalés,  AL  Corbière  dit  que  la 
culture  et  la  récolte  en  Krance  des  plantes  médici- 
nales est  fortement  recommandée  en  ce  moment, 
notre  pays  étant  à  cet  égard  tributaire  de  l'Allema- 
gne avant  la  guerre.  .\L  Corbière  ajoute  que  l'on 
trouve  beaucoup  de  ces  pbmtes  dans  nos  cainp.ignes 
et({u'il  est  tout  disposé  à  donner  toutes  indications 
utiles  aux  personnes  qui  voudraient  cultiver  ou  ré- 
colter ces  plantes. 


—  17  — 

Skam'.p:  du  2  Novkmhme 

1N  nicinhros  prôs(Mils. 

A  propos  (lu  [»i'ocès-verb;il  de  la  dernière  séance, 
M.  I.et'aiiconnier  lit,  dans  le  Traité  de  la  culture 
fruitière  de  M.  Baltet,  ini  article  concernant  la  poire 
Marguerite  Marillat,  adressée  par  .M.  Le  Neveu,  de 
(latte  ville. 

.M.  le  Président  a  reçu  de  M.  Chevalier,  Directeur 

■y  ' 

de  rinstitut  Scientitique  de  Saigon,  une  lettre  où  il 
remercie  la  Société  pour  sa  nomination  de  membre 
correspondant,  et  lui  renouvelle  l'assurance  de  son 
concours. 

M.  Adam  présente  deux  belles  poires  de  variétés 
dilTérentes,  provenant  du  mêmn  arbre,  Beryamotte 
sans  pépin,  sur  le(|uel  a  été  gretTée  une  autre  variété 
dont  il  ignore  le  non\,  et  qui  a  rapporté  cette  année 
25  belles  poires,  dont  celle  qui  est  présentée  el  (|ui 
pèse  i50  grammes. 

M.  Dorange  soumet  aux  assistants  :  1"  nu  petit 
panier  en  fil  de  fer,  contenant  primitivement  des 
tleurs  de  chardon  et  une  pêche,  qui  ont  été  trempées 
dans  les  eaux  incrustantes  de  St-Allyre  (Puy-de-Dn- 
me)  ;  2°  une  feuille  de  houx  dont  une  moitié  à  l'état 
naturel  et  l'autre  incrustée  ;  3°  des  cartes  postales 
représentant  des  incrustations  de  cette  localité. 

M.  Corbière  fait  remarquer  que  les  objets  en 
question  ne  sont  pas  pétritiés,  comme  on  le  dit  or- 
dinairement, mais  incrustés,  c'est-à-dire  recouverts 
par  un  dépôt  plus  ou  moins  épais  de  calcaire. 

M.  Diguet  présente  des  feuilles  desséchées  dune 
herbe  connue  vulgairement  sous  le  nom  de  Thé 
d'Europe  dont  on  fait  des  infusions  en  guise  de  thé. 
Cette  plante,  indigène  en  hVance,  dit  M.  Corbière, 
est  le  Ijllutspermuin  o/liri)u(le  de  la  même  famille 
que  la  Bmirrache.  11  existe  dans  le  jardin  de  la  So- 
ciété un  pied  de  véritable  «  Thé  '^  Tliea  liridis,  ijui 
est  un  arbuste  très  ditférent. 


—  18  — 

M.  Lefauconnier  a  apporté  deux  poires  Duchesse 
d' Angoulême  pour  moutrer  qu'il  en  existe,  outre  le 
type,  deux  variétés  :  la  panachée  et  la  bronzée. 
L'exemplaire  de   la  Duchesse  cT Angotdême   bronzée 

provient  des  cultures  de  M.  Gottin,  de  Tourlavile  ; 

es  autres  de  la  propriété  de  la  famille  Lefauconnier, 
à  Réville.  La  première  sous-variété  mûrit  plus  tôt 
que  l'autre. 

Le  même  sociétaire  présente  deux  poires  en  for- 
me de  ligue,  appelées  Grosse  Figue  et  mûrissant 
lin  novembre  commencement  de  décembre. 

La  Société  nomme  la  Commission  chargée,  d'après 
les  statuts,  d'examiner  chaque  année  les  Comptes 
du  Trésorier. 

11  est  donné  lecture  des  notes  prises  par  M.  Le  Grin 
dans  les  publications  reçues  pendant  le  mois  écoulé. 

Comme  dans  l'une  de  ces  publications  il  est  ques- 
tion du  lierre,  M.  Dépinée  dit  qu'on  lui  a  indiqué 
l'emploi  de  feuilles  de  lierre  inlusées  dans  l'eau 
bouillante  pour  nettoyer  les  étoffes,  surtout  les  noi- 
res, et  aviver  les  couleurs. 

Séance  du  7  Décembre 

62  membres  présents. 

M.  Catherine  lit  le  rapport  qu'il  a  rédigé  au  nom 
de  la  Commission  chargée  d'examiner  les  comptes 
du  Trésorier.  La  Société  approuve,  à  l'unanimité, 
par  de  chaleureux  applaudissements  les  conclusions 
de  ce  rapport  proposant  d'approuver  les  comptes  du 
Trésorier,  M.  Le  Brettevillois,  et  de  lui  voter  des 
éloges  et  des  remerciements  pour  le  dévouement 
qu'il  a  apporté  dans  l'accomplissement  de  ses  fonc- 
tions. 

La  séance  de  liu  d'année  est  fixée  au  2<S  Décembre, 
pour  le  renouvellement  du  bureau  et  des  commis- 
sions permanentes.  Cette  séance  se  tiendra  comme 
les  doux  années  ])récédentes  dans  la  salle  de  la  rue 


—  l'J  — 

Moiitebello.  Le  secrétaii'p  lit  un  exposé  de  la  situa- 
tion de  la  Société  et  de  ses  travaux  pendant  Tannée 
1919. 

M.  Dépinée  présente  des  rameaux  fleuris  de  myrte 
à  petites  leuilles  et  de  ciste,  qui  témoignenl  de  la 
douceur  de  la  température.  Le  cisle  provient  de 
chez  M.  Favier.  M.  le  Président  ajoute  que  M.  Favier 
possède  une  collection  vraiment  remarquable  de 
végétaux  acclimatés  dans  sa  propriété  de  la  Kau- 
connière  (mimosas,  cistes,  eucalyptus,  etc.). 

M.  Dépinée  a  déposé  sur  le  bureau  une  branche 
de  Lei/re^teria  fnrniosa,  arbrisseau  dont  il  existe  un 
pied  dans  le  jardin  de  la  Société. 

11  est  ensuite  donné  lecture  des  notes  recueillies 
par  M.  Le  Grin  dans  les  publications  reçues  depuis 
la  dernière  séance. 

M.  Piard,  présente  de  belles  poires,  provenant 
des  variétés  d'hiver  "François  Goppée,  Belle  Poite- 
vine, l*rofesseurGrosdemange,  Alexandre  Chômer", 
qui  ont  été  plantées,  dans  ces  dernières  années,  au 
jardin  du  Passage  des  Jardins. 

Séance  du  2S  DÉciiMBRE 

62  membres  présents. 

M.  le  Président  ra[q)elle  que,  depuis  la  dernière 
séance,  M.  Piard,  le  dévoué  professeur  d'arboricul- 
ture de  la  Société  a  perdu  son  gendre  M.  Courtois 
et  que  M.  iluet.  Commis  principal  de  la  Marine, 
en  retraite,  membre  titulaire,  est  décédé  subitement. 
Les  vives  condoléances  de  la  Société  sont  adressées 
à  M.  i^iard  et  à  la  l'amille  de  M.  liuet. 

.M.  l'honnnin  étant  parti  habiter  Flamanville  a 
écrit  à  M.  le  Président  pour  le  ])rier  de  le  taire 
remplacer  comme  secrétaire-adjoint.  Il  restera  mem- 
bre titulaire.  M.  Corbière,  regrette  que  son  change- 
ment de  résidence  oblige  AL  Thommin  (qui  est  venu 
assister  à  la  séance  i  h.  cesser  ses  fonctions  et  il  le 
remercie  vivement  au  nom  de    la   Société,   de   son 


—  20  — 

dévouement  et  de  l'empressement  qu'il  a  mis,  en 
toutes  circonstances,  à  être  utile  à  la  Société,  depuis 
36  ans  qu'il  est  membre  titulaire  et  pendant  30  ans 
qu'il  a  été  Secrétaire-Adjoint. 
.  M.  le  Président  exprime  aussi  ses  regrets  de  ce 
(|ue  M.  Le  Brettevillois  ayant  été  nommé  Receveur 
municipal  ait  cru  devoir  demander  à  être  remplacé 
comme  Trésorier  et  il  lui  adresse  tous  les  remer 
cléments  de  la  Société  pour  les  services  dévoués 
qu'il  a  rendus  pendant  les  20  années  qu'il  a  rempli 
ses  fonctions.  x\I.  Le  Brettevillois  est  acclamé 
Trésorier  honoraire  par  l'unanimité  des  membres 
présents. 

Il  est  ensuite  procédé  au  renouvellement  du 
Bureau  et  des  Commissions  permanentes,  but  prin- 
cipal de  cette  séance.  Leur  composition,  pour  1920, 
est  indiquée  en  tête  du  présent  bulletin. 

Il  est  donné  lecture  des  notes  recueillies  par 
M.  Le  Grin  dans  les  publications  reçues  depuis  la 
dernière  séance. 

Il  est  ensuite  décidé  que  les  concours  pour 
apports  aux  séances  mensuelles,  de  plantes,  fleurs, 
fruits,  légumes,  seront  repris  et  qu'au  commence- 
ment d'octobre,  des  récompenses  (primes  ou  mé- 
dailles) seront  attribuées  pour  ces  apports. 


Le  Secrétaire, 

P.  LELIÈVHK. 


t 


RAPPORT 


SUR   LA 


Situation  et  les  TraN^aux  de  la  Société 

PENDANT  L'ANNÉE  1919 

(LU    A    LA    Séance    du    i    Décembpe) 


AllîSSIEURS, 

Perniolloz-moi  pour  me  conformer  aux  statuts,  de 
vous  donner  quelques  renseignements  qui  complé- 
teront l'exposé  de  la  siluatioii  tinancière  résultant 
du  rapport  de  la  Commission  qui  a  élé  chariiée 
d'examiner  les  comptes  du  Trésorier. 

Du  22  novembre  1918  an  21  n(nembre  1919,  les 

recettes  ont  été  de 3. ."117  fr.  13 

et  les  dépenses  de 2.611  fr.  16 

r/avoir  restant  était  de 735  fr.  (*)7 

.Mc^is,  du  21  novembre  à  la  fin  de 
l'année,  il  sera  encaissé  :  subventions 
pour  1919  (l"de  la  ville  250  fr.  ;  2"  du 
gouvernement  260  fr.) 510  fr. 

Ce  qui  porterait  l'avoir  à 1.2'i5  fr.  ()7 

11  y  aura  à  régler  diverses  dépenses 
qui  peuvent  être  estimées  à 425  fr. 

Il  resterait,  donc,  disponiljle  eu  (in 
d'année 820  fr. 


9€>    

Il  résulte  du  rapport  de  la  Commission  des  comp- 
tes, (d'après  les  indications  fournies  par  le  dévoué 
M.  Le  Brettevillois)  que  la  moyenne  des  cotisations 
encaissées  a  été  de  323  pour  les  années  1891  à  1900, 
de  302  pour  les  années  1901  à  1910  inclus  et  que, 
pour  1919,  les  recouvrements  se  sont  élevés,  aussi, 
à  302.  Ce  chiffre  des  quittances  recouvrées  sera, 
certainement  plus  important  en  1920,  par  suite  de 
nombreuses  admissions  nouvelles  qui  se  produisent 
depuis  quelque  temps  et  se  continueront  certaine- 
ment, et,  aussi,  parmi  les  10  sociétaires  qui  ont 
refusé  le  paiement,  plusieurs  qui  venaient  d'être 
démobilisés  lorsque  leur  quittance  leur  a  été  pré- 
sentée, paieront  leur  cotisation  l'an  prochain. 

Les  subventions  que  la  Société  recevait  avant  la 
guerre  lui  ont  été  restituées  en  partie  (celle  du  Dé- 
partement 400  fr.,  du  (Touvernement  2()0  ff.).  Quant 
en  ce  qui  concerne  la  ville  de  Cherbourg,  depuis 
Tan  dernier,  le  Conseil  municipal  a  recommencé  à 
allouer  à  la  Société  250  fr.,  au  lieu  de  500  fr.,  avant 
la  guerre.  Espérons  que  l'an  prochain  cette  sub- 
vention de  50(3  fr.  sera  rendue  toute  entière. 

La  publication  du  bulletin  a  pu  être  reprise  cette 
année  ;  mais  le  bureau  a  regretté  de  se  voir  dans  la 
nécessité,  par  suite  de  l'augmentation  considérable 
des  trais  d'impression,  d'ajourner  la  publication  de 
rapports  qui  à  divers  points  de  vue  présentaient  un 
grand  intérêt. 

Les  séances  ont  continué  à  être  tenues  très  ré- 
gulièrement et  très  suivies  ;  d'hitéressantes  commu- 
nications y  ont  été  faites. 

La  situation  financière  permettra,  sans  doute,  de 
reprendre  prochainement  la  distribution  de  récom- 
penses pour  apports  de  plantes,  de  fleurs,  de  fruits 
et  de  légumes  aux  séances  mensuelles,  en  vue 
d'encourager  les  présentations. 

Les  jardins  de  la  Société  oui  toujours  été  entre- 
tenus avec  beaucoup  de  soin.  Dans  celui  de  la  rue 
AJonlebello,  un  concert   a   été  donné,   en  juillet,    à 


—  23  — 

l'occasion  du  75^  anniversaire  de  la  Société,  pai-  un 
groupe  de  musiciens,  sous  la  direction  de  M.  Ttiom- 
inin  et  a  obtenu  un  grand  succès.  Dans  celui  du 
Passage  des  Jardins,  auquel  M.  Piard  donne  ses 
soins  appuyés  de  conseils  si  appréciés,  ont  été  ré- 
coltés de  nombreux  fruits  (poires  et  raisins)  qui  ont 
été  distribués  à  diverses  autorités,  aux  Dames  pa- 
tronnesses,  ou  répartis,  par  la  voie  du  sort,  entre  les 
membres  présents  aux  séances. 

Diverses  visites  ont  été  faites  par  le  Bureau  et  les 
Commissions,  notamment  aux  jardins  ouvriers,  et 
la  Société  a  regretté  de  ne  pouvoir  accorder  des 
récompenses  autres  que  des  diplômes,  mais  les  res- 
sources financières  devenant  un  peu  meilleures, 
peut-être  pourra-t-elle,  désormais,  manifester  d'une 
façon  plus  efficace,  Fintérêt  quelle  porte  à  une  œu- 
vre si  utile  et  si  recommandable  à  tous  les  égards. 

Le  moment  n'est,  peut-être,  pas  encore  venu  de 
s'occuper  de  l'organisation  d'une  grande  exposition 
dans  le  genre  de  celle  qui  venait  d'être  close  lorsque 
la  guerre  a  éclaté.  Mais  c'est  une  question  que  le 
Bureau  ne  perdra  pas,  certainement  de  vue.  Le 
moment  venu,  nous  sommes  persuadés  que  nos  hor- 
ticulteurs tiendront  à  montrer  les  magnifiques  ré- 
sultais qu'Us  peuvent  obtenir  dans  leurs  cultures 
grâce  à  leur  savoir-faire  et  aux  avantages  du  sol  et 
du  climat  exceptionnel  de  notre  arrondissement.  En 
attendant,  ils  vont  être  probablement  appelés,  com- 
me cela  s'est  produit  il  y  a  quelques  années^,  à 
participer  aux  concours  culturaux  qui  vont  être 
organisés  dans  le  Département  de  la  Manche. 

En  résumé,  la  situation  de  la  Société  est  prospère 
et  malgré  les  difficultés  qu'elle  a  dû  supporter  par 
suite  de  la  guerre,  elle  n'a  pas  été  indifférente  aux 
misères  éprouvées  par  les  habitants  des  régions 
envahies  et  c'est  avec  empressemeat  que  les  socié- 
taires ont  répondu  à  l'appel  qui  lui  a  été  fait  par  la 
Société  Nationale  d'Horticulture  en  vue  de  venir  en 
aide  à  tous  ceux  qui,  au  point  de  vue  horticole,  ont 


24 


eu  h  soiiiïnr  de  rinvasion.  La  souscription  ouverte 
par  notre  Société  a  produit  la  somme  de  489  fr.,  la 
plus  forte  qui  ait  été  recueillie  par  la  Société  Natio- 
nnle  et  qui  n   fnit  honneur  à  la  générosité  de   nos 


collègues. 


Une  preuve  de  rattachement  de  ses  membres 
pour  la  Société  d'Horticulture  c'est  qu'elle  en  comp- 
te, actuellement,  5  qui  ont  plus  de  50  années  de 
sociétariat.  Des  médailles  d'argent  ont  été  remises, 
cette  année,  conformément  à  l'usage  adopté,  à 
MM.  Contant,  Langlois  et  Lelièvre  qui  se  trouvaient 
dans  ce  cas,  comme  en  avaient  reçu  précédemment, 
MM.  Alfred  Rossel  et  Desquesnes,  ainsi  que  le 
regretté  M.  Robin. 

C'est,  d'ailleurs,  à  l'excellent  esprit  régnant  dans 
notre  Société,  aux  cordiales  relations  entretenues 
par  ses  membres,  à  leur  désir  d'être  utiles  à  l'asso- 
ciation et  aux  sympathies  qu'elle  rencontre  de  toutes 
parts  qu'est  due  sa  prospérité  qui  ne  fera  qu'aug- 
menter, sovons-en  certains. 


Le  Secrétaire^ 

P.  LELIÈVHE 


%^^-r#^  ^wq^r#^  >'^cgS^^*^ 

/vOv\^  /^Ô*\^  ^/^Ô*»\ 


en 


RAPPORT  lu  à  la  Séance  du  h  Juillet  mm 


Chez  M.  Galis,  à  la  Bâte  (Commune  de  Tourlaville) 

Sur  l;i  demanda  de  M.  Galis,  la  Société  d'ilorti- 
eidturea  fait  la  visite  de  son  jardin  le  19  juin  dernier. 

Le  rendez-vous  fut  fixé  à  2  heures,  place  du 
Château,  au  départ  des  Tramwavs. 

Liaient  préseids  :  ALU.  Corbière,  président  ; 
Piard,  Dépinée,  Lelièvre,  membres  du  Bureau  ; 
Crova,  Adam,  Mahaut,  Saillard,  membres  des  Com- 
missions des  cultures  d'utilité  et  d'agrément,  et 
Thommin,  secrétaire  adjoint  désigné  comme  rap- 
porteur. 

La  propriété  de  M.  (lalis  se  trouve  à  1  kilomètre 
environ  de  la  place  de  Tourlaville  sur  la  l'oute 
déparlementale  de  Cherbourg  à  St-Pierre.  Un  y 
accède  par  une  avenue  de  jeunes  et  beaux  tilleuls 
plantés  en  1907.  Pendant  la  guerre  les  poilus  can- 
tonnés à  Tourlaville,  ayant  reçu  du  propriétaire  un 
accueil  chaleureux,  on!  baptisé  cette  avenue  du 
nom  du  vainqueur  de  la  Marne.  Une  pancarte  dé- 
corée avec  goût  des  drapeaux  alliés  pdrte  cette 
inscription:  «  li-18  Avenue  iVbu'échal  Jollre  ». 

Nous  sommes  reçus  très  gracieusement  par  M.  et 
M"'"  (lalis  (pii  nous  font  les  honneurs  de  leur  jardin. 

Ce  jardin,  d'une  contenance  de  20  ares  environ, 
comprend  un  jardin  d'agrémeid  d  lui  potager.  En 
arrivant  on  croirait  arriver  dans  un  parc  :  à  gauche. 


-   26  — 

une  corbeille  de  bégonias  aux  fleurs  rouges,  une 
jolie  collection  de  pélargoniums  aux  teintes  variées, 
un  massif  de  giroflées  grecques,  le  tout  encadré 
d'une  bordure  de  pensées  Violette  Cornuta  ;  à  l'en- 
trée d'une  allée  nous  remarquons  un  vieux  tronc 
de  saule  sur  lequel  poussent  des  fougères. 

Dans  les  massifs  et  pelouses  se  trouvent  quantité 
de  rosiers  parmi  lesquels  nous  remarquons  :  La 
France,  blanche,  Harry  Karl,  Princesse  Marie  d'Or- 
léans, Catherine  Mermet,  Docteur  Tillier,  Lion  Rose, 
de  forme  et  de  couleurs  les  plus  variées. 

Un  très  bel  Araucaria  attire  nos  regards  ;  ce  qui 
en  fait  la  beauté,  c'est  qu'il  est  complètement  garni 
à  sa  base,  chose  rare.  M.  Galis  fait  remarquer  que 
plusieurs  fois  par  an,  il  nettoie  le  pied  et  le  débar 
rasse  de  l'herbe  et  des  déchets  qui  s'amassent  au 
dessous,  et  il  attribue  sa  vigueur  à  ces  soins  de 
propreté. 

Plus  loin,  nous  admirons  des  collections  de  mu- 
fliers, de  pois  de  senteur  de  coloris  divers,  des  pieds 
d'alouette  aux  teintes  bleu  vif  et  bleu  pâle,  une  de 
ces  plantes  est  remarquable  par  sa  hauteur,  une 
autre  collection  de  pivoines  rouges  et  roses  ;  un 
massif  d'oxalis  de  toute  beauté  et  un  spirea  nroncus 
complètent  l'ensemble  de  ce  beau  jardin.  Un  mas- 
sif de  dahlias  promet  aussi  une  superbe  floraison. 

Dans  cotte  partie  du  jardin  se  trouve  un  plant  de 
fraisiers,  l'Or  du  Rhin,  fraise  hâtive  et  ne  craignant 
pas   les  insectes. 

Une  serre  qui  ne  comprend  que  des  vignes  Chas- 
selas, Frankenthal,  Black  Alicante,  Directeur  Tisse- 
rand aux  grappes  nombreuses  et  de  belle  appa- 
rence promet  une  bonne  récolte. 

M.  Piard,  notre  distingué  professeur  donne  quel- 
ques détails  sur  la  vigne  et  nous  fait  un  petit  cours 
sur  1m  fécondation  du  rnisiii  que  In  Conuiiission 
écoute  avec  la  plus  grande  altention. 

En  sortnni  de  la  serre  nous  arrivous  au  potager 
qui  comprend  les  légumes  nécessaires  aux  besoins 


—  27  — 

(lu  méjiage.  Un  carré  tlo  pommes  de  terre  (Belle  de 
Foiileiiay),  salade,  eiv(^s,  choux,  carottes,  haricots 
et  un  pois  écossé  nain  le  Stratagème  qui  semé  en 
novembre,  se  récolte  au  commencement  de  juin. 
Ce  pois  a  ravantage  d'occuper  peu  de  place  et 
d'être  productif  et  excellent. 

Nous  arrivons  maintenant  à  la  partie  la  plus  in- 
téressante de  Jiotre  visite  :  les  fraisiers,  ([ui  sont 
l'objet  de  tous  les  soins  de  M.  et  M'"°  Galis. 

Les  principales  espèces  cultivées  sont  le  Docteur 
Morère  et  Madame  Moutot  :  les  fruits  sont  nom- 
breux et  rivalisent  de  grosseur  et  de  beauté  ;  que 
de  travail  il  a  fallu  pour  arriver  à  un  pareil  résultat  1 
Des  fruits,  et  ils  sont  nombreux,  atteignent  une 
grosseur  énorme  et  pèsent  jusqu'à  50  grammes. 

Tous  ces  plants  de  fraisiers  ont  comme  bordure 
des  pissenlits  améliorés.  Ils  servent  à  Talimentation 
et  en  même  temps  de  nourriture  pour  les  lapins  qui 
en  sont  très  friands. 

M.  Galis  fait  un  très  grand  commerce  de  ses 
fraises  qui  sont  vendues  dans  Tourlaville  et  expé- 
diées un  peu  partout. 

Pour  Tourlaville,  la  vente  se  fait  sur  place,  dans 
des  paniers  en  peuplier  de  contenances  différentes  : 
1/2  livre  forme  ronde,  1  livre  forme  carrée,  2  livres, 
i  livres,  forme  rectangulaire. 

Pour  l'expédition  en  plus  grande  quantité,  les 
fraises  sont  placées  dans  des  paniers  plats,  chaque 
panier  porte  une  étiquette  relatant  la  tare,  ce  qui 
simplifie  le  travail  pour  la  pesée  des  fraises. 

La  Commission  avait  fait  remarquer  que  les  vignes 
portaient  des  gourmands,  mais  M.  Galis  en  trouve 
l'utilité  pour  décorer  ses  paniers  de  fraises.  Avec 
5  feuilles  placées  symétiquement  il  sait  orner  ses 
petits  paniers  et  leur  donner  un  aspect  décoratif, 
c'est  aussi  une  économie  de  papier  qui  n'est  pas  à 
négliger  par  ces  temps  de  vie  chère. 

Nous  avons  remarqué  la  culture  des  fraises  en 
tonneau  (Kœnig  Albert),  peu   pratiquée  dans  notre 


—  28  — 

contrée.  Les  avantages  de  cette  méthode  sont,  je 
pense,  les  suivants  :  soins  de  culture  supprimés,  les 
fruits  ne  traînant  pas  à  terre  sont  toujours  propres 
et  moins  en  butte  aux  ravages  des  limaces,  enfin  la, 
cueillette  en  est  plus  facile.  Pour  arriver  à  une  bonne 
récolte  il  faut  surtout  donner  de  l'eau  en  abondance. 

Les  maraudeurs  ne  peuvent  pénétrer  dans  le  jar- 
din de  M.  (îalis,  bien  enclos  de  murs,  garnis  de 
nombreux  poiriers  en  espalier.  Il  y  a  quand  même 
à  lutter  contre  de  nombreux  voleurs  ailés:  geais, 
grives  et  merles,  qui  s'attaquent  aux  plus  belles 
fraises.  Ils  ne  les  mangent  pas  sur  place;  ils  pren- 
nent un  beau  fruit,  car  ils  ne  s'attaquent  jamais  aux 
petits,  et  vont  le  déguster  dans  les  pommiers  voisins. 
Grâce  à  la  carabine  qui  est  toujours  à  portée  de  la 
main  de  M.  dalis  et  aux  nombreux  pièges  tendus  au 
bord  des  allées,  la  superbe  récolte  n'a  pas  trop  à 
souffrir  de  ces  hôtes  indésirables. 

L'herbe  des  pelouses  est  utilisée  pour  la  nourri- 
ture des  lapins  ;  une  sorte  de  rocher  leur  sert  d'habi- 
tation pour  la  nuit  et  le  mauvais  temps.  Dans  la 
journée  ils  sont  en  liberté  dans  un  espace  clos  d'un 
treillage  en  til  de  fer;  d'autres  lapins  placés  sous  ua 
garde  manger,  dont  le  fond  a  été  enlevé,  mangent 
l'herbe  savoureuse  à  l'abri  du  soleil  et  de  l'humidité. 
Ces  lapins  sont  frais  et  dispos  et  ont,  paraît-il,  une 
chair  excellente. 

Sur  les  instances  de  M.  et  M'"*^  Galis,  la  Commis- 
sion a  dégusté  diverses  variétés  de  fraises  et  a  cons- 
taté que  la  saveur  en  était  ex([uise.  Elle  a  renouvelé 
ses  félicitations  aux  propriétaires  o\  s'est  retirée 
enchantée  de  sa  visite. 

Chez  IVI.  Adam,  rue  Don-Pedro 

Ce  jardin  est  situé  derrière  la  maison  de  M.  Adam, 
rue  Don-Pedro.  Pour  arriver  à  ce  jardin,  on  traverse 
une  serre  plantée  de  vignes  Chasselas  et  Krankenthal 
bien  entretenue  promettant  une  très  bonne  récolte. 


Le  jardin,  de  peUle  dimension,  présente  nn  coup 
d'œil  très  agréable  :  ce  qui  attire  surtout  le  regard 
de  la  Commission  c'est  une  magnifique  collection  de 
roses  en  pleine  floraison  et  de  coloris  variés  :  Fran- 
çois-Ca»ppée,  Lyon-Uose,  France-Blanche,  Maman- 
Cochet,  et  enfin  une  des  plus  belles,  la  Reine-des- 
Neiges.  Un  petit  parterre  de  bégonias  et  de  pélar- 
g^niums  complète  ce  coin  délicieux. 

Le  long  du  mur,  une  Ronce  Framboise  produit  en 
abondance  de  beaux  et  excellents  fruits  ;  plusieurs 
variétés  de  poiriers  très  vigoureux  :  Poire  Duchesse, 
Beurré  Hardy,  Louise-Bonne,  William. 

Le  potager  contient  tous  les  légumes  destinés  à 
Talimentation  :  choux,  carottes,  échalottes,  pommes 
de  terre  Marjolaine,  poireaux,  salades  et  quelques 
plants  de  fraisiers  Madame-Moutot,  d'excellent 
rapport. 

Nous  adressons  nos  félicitations  à  M.  Adam  pour 
la  très  bonne  tenue  de  son  jardin  où  il  a  su  réunir 
dans  un  espace  restreint  Tutile  et  l'agréable. 


Le  Rapporteur  de  la  Commission 
THOMMIN. 


L'HIVER  DE  J9J6'î9f7 

A  Cherbourg 


l^a  douceur  de  notre  climat  u'esL  plus  à  démontrer. 

Profitant  habilement  de  circonstances  très  avan- 
tageuses pour  racclimatation  des  plantes  exotiques, 
nos  horticulteurs  et  amateurs  ont  peu  à  peu  trans- 
formé, depuis  plus  d'un  demi-siècle,  ta  végétation 
de  nos  parcs  et  de  nos  jardins  et  leur  ont  donné  un 
aspect  qui  déroute,  à  son  arrivée  chez  nous,  le 
voyageur  non  averti. 

Malheureusement,  de  loin  en  loin  des  hivers  ex- 
ceptionnels menacent  de  compromettre  les  résultats 
lentement  acquis. 

On  n'avait  pas  eu  à  Cherbourg  de  froids  rigoureux 
depuis  l'hiver  1894-95,  où  pendant  21  jours  consé- 
cutifs (du  26  janvier  au  17  février)  il  gela  toutes  les 
nuits,  le  minimum  observé  étant  de  —  6",  la  moyen- 
ne des  minima  journaliers  —  2". 3  et  les  maxima 
variant  de  —  2"  à  à  +5°, 5.  Au  début  de  cette  période, 
il  y  avait  eu  une  chute  de  neige  assez  abondante,  qui 
resta  sur  le  sol  presque  jusqu'à  la  tiu. 

En  1910  nous  eûmes  une  seule  gel(';e  blancbe  en 
octobre,  le21.  Jusqu'en  janvierpas  de  froid  sensible; 
mais  le  16  et  le  17  janvier  le  thermomètre  descen- 
dit au  dessous  de  ()"'{  — 3"  le  IGi.  Dans  la  nuit  du  2(» 
au  21  connnenea  ime  [)éi'iode  de  froids  rigoureux 
tout  à  fait  ctnnparable  à  celle  de  l'hiver  1894-95  ; 
elle  ne  prit  fin  que  le  12  février.  Il  gela  toutes  les 


—  31  — 

nuits,  sauf  deux.  Le  luiuimun  observé  fut  de  — 5", 8 
le  4  février  à  la  station  de  la  Société  Flammarion, 
MU  parc  Liais.  La  moyenne  des  minimafutde  —  1"/.); 
les  maxima  varièrent  de  0°  à  +  4'^,().  [1  y  eut  quel- 
ques chutes  de  neige,  peu  abondantes  ('). 

De  mes  observations  personnelles  et  de  celles  qu'ont 
bien  voulu  me  transmettre  plusieurs  de  nos  sociétaires, 
en  particulier  :  M.  Léon  Favier,  avocat,  propriétaire 
du  magnitique  domaine  de  la  Fauconnière  ;  M.  le 
commandant  Fontaine,  rue  de  la  Bucaille,  17;  M. 
Letullier,  jardinier  de  la  Société  d'Horticulture  ;  M. 
Poupeville,  agent-voyer,  directeur  du  jardin  public 
du  Houle,  etc.,  il  résulte  que  les  dégâts  causés  par 
l'hiver  1910-17  ne  sont  pas,  en  somme,  aussi  graves 
qu'on  eût  pu  le  craindre  et  que  les  pertes  éprouvées 
sont  dues,  au  moins  autant  à  la  persistance  des  vents 
de  nord  et  de  nord-ouest,  qui  out  soufflé  durant  tou- 
te la  période  de  froid,  qu'à  l'abaissement  même  de 
la  température,  ainsi  que  l'indique  avec  raison  M. 
Letullier  dans  son  article  ci-après. 

Voici  les  principaux  faits  observés. 

I.  —  Ont  gelé  complètement  : 

Tous  les  Anthémis  des  jardins  {Chri/santhemwti. 
frutescensL.) 

Tous  les  Pélargoniums  (vulgairement Géraniums), 
qui  ne  résistent  pas  au  dessous  de  —  2^. 

La  plupart  des  Véroniques  ligneuses  à  feuilles 
persistantes  (  Veronica  speciosa,  salirifolia,  Lindleya- 
na^  etc.)  ;  toutefois  les  pieds  Agés  d'une  dizaine 
d'années  n'ont  généralement  souffert  que  dans  leurs 
rameaux,  et  plusieurs  même  ont  résisté  complète- 
ment, ainsi  que  je  l'ai  constate  dans  tous  les  jardins 
de  la  baie  Ste  Anne  qui  bordent  la  route  de  Quer- 
queville. 


(1)  Jo  (lois  ces  renseignements  précis  h  l'obligeance  de  M.  le 
commandant  Cli.  Rey,  le  distingué  président  de  la  Société  Scienti- 
fique Flammarion  de  Cherbourg. 


—  3^  — 

Beaucoup  de  pieds  du  So/ani/m  jasmuioides,  d'un 
si  gracieux  effet  et  si  répandu  à  Cherbourg  ;  çà  et 
là  quelques  exemplaires  n'ont  gelé  que  partiellement 
et  ont  repoussé  avec  vigueur. 

II.  —  X'oiil  souffert  que  légèrement  (feuillage  plus 
ou  moins  roussi  ;  rarement  sommités  herbacées  ge- 
lées, qui  u'ont  fait  que  retarder  la  végétation)  : 

Lauriers  ordinaires  [Lauriis  nohilis),  lauriers-roses 
\  Xeriuin  Oleander),  lauriers-tins.  Chois  y  a  ternata^ 
myrtes,  genêts  d'Espagne,  Magnolias  àfenillespersis- 
huites,  Èugenia  apiculata.  Passiflores,  Mitldenbechia, 
Mitraria  coccinea,  Colletia  spinosa^  Beschorneria 
multiflora,  Phœnijc  canariensis^  Cocos  affstralis,  Poi/r- 
7'etia  mexicana,  Agave  americana^  Gunnera  scahra, 
Eucabjptus  Globulus,  etc. 

III.  —  Ont  résisté  sans  dommage  npparent  : 
Tous  nos   figuiers,   camellias,  cistes    ladanifères, 

Pittosporum  undulatum,  Buddleia  iCohillei,  eic.),Es- 
aillonia  ruhra,  arbousiers,  azalées  et  rhododendrons, 
tuchsias  dits  de  Jersey,  poussant  partout  en  haies  ou 
en  buissons  ;  Clianthus  magnificiis ^  Ara/ia  Sieboldii, 
Phormiums  (tena./;  variegata.Colensoï)^  Acacia  deal- 
hata,  Draca3nas,  Trachycarpus  (Gham8erops;<?.2-ce/5«, 
Ghamœrops  humilis,  etc.    ■ 

Il  était  particulièrement  intéressant  de  savoir  quel 
serait  le  résultat  de  l'hiver  1916-17  sur  deux  genres 
d'arbres,  les  Acacias  (ou  Mimosas)  et  les  Eucalyp- 
tus, dont  M.  Favier  entreprend  avec  persévérance 
depuis  plusieurs  années  la  naturalisation  dans  sa 
propriété  de  la  Fauconnière  (altit.  environ  50  m.), 
oîi  la  température  descend  t  ou  3"  plus  bas  qu'à 
Cherbourg  même. 

L'Acacia  dealhata  n'a  pas  souflert  et  a  fleuri 
nbondauiment  au  printemps;  Xq  meJano.rylon  a  gelé 
jusqu'à  1  m.  du  sol  environ,  mais  a  repoussé  de])uis 
avec  vigueur.  Quant  aux  Acacias  (dftt/sata,  cultri- 
formis,  liaileyana,  floribunda  [retinoides)^  podalyri- 
l'olia,  linifoiia,  rerticUlata,  dpcurrens,  lonyifolia, 
inoUissiina  et  cyanophylla^  ils  ont  entièrement  gelé. 


—  33  — 

Les  Kiicalyptus  urnigera  et  coccif'pra  oui  adniira- 
hlcinciit  résisté,  iiiéiuo  aux  expositions  les  moins 
aljritées  ;  E.  coriacea  a  eu  seulement  une  partie  de 
son  feuillage  desséché.  Les  JS'.  Gunnii^  pulverulenla, 
cinerea^  stellulata^  n'ont  perdu,  en  général,  que  de 
menus  rameaux.  Les  ciminalis  et  Cambagei  ont  été 
plus  fortement  atteints.  Quant  aux  Suiit/iii,  Maideni, 
Consideneana,  delegatensis^  udcrophylla  et  obliqua  (ou 
gigantea\,  la  plupart  ont  gelé  juscju'au  sol  :  mais 
certains  sujets  ont  repoussé  du  pied  vigoureuse- 
ment. Les  E.  meUiodoni,  Muelleri  et  robuUa  ont 
totalement  disparu. 

11  est  à  remarquer  que  les  espèces  dites  «  alpines  » 
lancées  par  la  maison  Vilmorin  ne  semblent  pas  avoir 
montré  une  résistance  an  froid  supérieure  à  celle 
du  Globuliis\  plusieurs  même  ont  été  plus  maltraitées. 


L.  GOHBIÈUE. 


LES  VENTS  D'EST  CAUSE  DES  DÉGÂTS 

pour  certains  Végétaux  (  ) 


A  la  suite  de  Thiver  que  nous  venons  de  subir, 
je  crois  que  la  persistance  des  vents  d'est  et  nord- 
est  a  été  la  cause  principale  de  la  mort  de  beaucoup 
d'arbustes  ou  tout  nu  moins  la  cause  que  certaines 
espèces  ont  souffert  dans  certains  jardins  quand 
dans  d'autres  les  mêmes  arbustes  avaient  peu  souf- 
fert grâce  à  l'orientation  des  jardins  et  l'emplacement 
occupé  par  ces  végétaux. 

Ainsi,  j'ai  vu  la  plupart  des  Solanum  jasminoïdes 
de  même  que  les  Muhlenbeckia  morts  ;  à  côté  de 
ceux-ci,  quelques  exemplaires  en  petit  nombre  ont 
échappé  et  repoussé  sur  le  gros  bois. 

Il  en  est  de  même  pour  les  Fuchsias  à  grandes 
fleurs  qui  ne  repoussent  que  du  pied  sur  la  souche. 
Le  fuchsia  dit  de  Jersey  a  perdu  ses  extrémités  et  la 
variété  dite  de  Sl-Vaast  ne  repousse  que  sur  le  gros 
bois.  Les-  véroniques  ont  subi  le  même  sort  et  ne 
repoussent  que  sur  le  pied. 

Les  Eucalyptus  Globulus  ont  beaucoup  souffert, 
mais  malgré  les  prévisions  de  certains  de  nos 
collègues,  ils  repoussent  et  l'on  n'aura  pas  de  pertes 
de  ce  côté . 

Nos  ChamoTops  e.rcelsa  qui  ue  se  trouvaient  pas 
dans  une  situation  abritée,  ont  eu  leurs  palmes  très 
abîmées  et  beaucoup  avaient  un  bien  triste  aspect,  le 
bout  des  feuilles  étant  séché  et  brisé. 

Nos  belles  touffes  de  Phormium^  dont  les  feuilles 
étaient  congelées,  ont  été  brisées  par  le  vent  ;  aussi 
les  variétés  lenax  variegata  et  Colensoi  ont-elles 
beaucoup  perdu  de  leur  gracieux  aspect. 

(1)  Note  lue  à  la  séance  du  !«■•  .Juillet  1917. 


—  35  — 

Les  Maynolia  (jrtmdi/lora  à  feuilles  persistantes 
ont  eu  leurs  extrémités  gelées  et  d'autres  espèces 
oui  perdu  ;iussi  toutes  leurs  feuilles  et,  par  consé- 
quent, lu  plupart  ne  lleuriront  pas  cet  été. 

Se  basant  sur  la  douceur  de  nos  hivers,  on  a 
laissé  hiverner  en  terre  les  tubercules  de  Dahlias  qui 
oui  été  tous  perdus  ;  de  même  les  bulbes  de  Bégo- 
nias discolorei  les  rhizomes àe  nos  Cannas  en  massif 
ont  beaucoup  souffert  et  nombreux  sont  ceux  ([ui 
n'ont  pas  repoussé.  Malgré  cela,  la  plupnrt  des 
plantes  ornementales  exotiques  qui  ornent  nos  jar- 
dins donnent  leurs  floraisons:  Dracœna  indivisa, 
Phornmini  tenax  variegata^  Cliamœrops  excelsa,  lies- 
cliorneria  multiflora,  et  Ton  peut  voir  au  parc  Liais, 
dnns  le  groupe  des  Agaves  deux  magnifiques  Agave 
americana  qui  présentent  chacun  une  superbe  tige 
flornle  qui  va  s'épanouir. 

Chez  nos  horticulteurs,  les  pertes  par  le  Iroid  ont 
été  très  importantes,  surtout  dans  les  serres,  vu  la 
pénurie  du  charbon,  et  les  palmiers  genre  kentia, 
Areca  ont  perdu  leurs  feuilles  ;  de  même,  les  Cli- 
vias,  etc . 

Pour  terminer,  un  mot  sur  les  cultures  maraîchè- 
res. Elles  aussi  ont  été  très  atteintes,  surtout  les 
choux-fleurs,  les  artichauts,  que  depuis  des  années, 
vu  le  manque  de  main-d'œuvre,  on  négligeait  de 
couvrir  ou  buter.  Beaucoup  sont  morts,  sauf  ceux 
qui  étaient  cultivés  sur  le  bord  même  de  la  mer. 
Aussi,  ceux  qui  ont  repoussé  ont  donné  leurs  pro- 
duits beaucoup  plus  tard  que  d'habitude  et  le  prix 
de  vente  sur  le  marché,  à  la  date  du  15  juin,  était 
de  0  fr.  50  à  0  fr.  6(1  pour  les  gros  artichauts  dits 
du  pays.  De  même  les  petits  choux  àplanter  au  prin- 
temps étaient  vendus  dix  francs  le  cent,  pi'ix  qui 
n'avait  pas  été  atteint  au  grand  hiver  de  18')1. 


A.  LETULLlh:H. 


Visite  des  Jardins  Ouvriers 


Extrait  du  Rapport  de  M.  Thommin 

(Lu  à  la  séance  du  7  Septembre  lyiy) 


Sur  le  désir  exprimé  par  la  Commission  adminis- 
trative du  Bureau  de  Bienfaisance,  le  bureau  et  les 
membres  des  commissions  de  la  Société  d'Horticul- 
ture de  Cherbourg  se  sont  rendus  le  Dimanche 
29  Juin  1919,  pour  procéder  à  la  visite  annuelle 
des  différents  groupes  des  jardins  ouvriers  de 
Cherbourg. 

Etaient  présents:  MM.  Corbière,  président  de  la 
Société  d'Horticulture  ;  Le  CarpenLier,  Lefaucon- 
nier,  membres  ;  Thommin,  secrétaire  adjoint. 

Le  Bureau  de  Bienfaisance  était  représenté  par 
MM.  Biard,  Saillard  ;  Baudry,  secrétaire  général  ; 
Martin,  surveillant. 

M.  Thommin  est  désigné  pour  faire  le  rapport  de 
ces  visites. 

Actuellement,  231  ménages  comprenant  952  en- 
fants ont  à  leur  disposition  une  parcelle  de  jardin. 

Une  nouvelle  création  a  été  faite  dans  le  groupe 
Saint-Sauveur  ;  un  champ  en  contre-bas,  rempli 
d'eau  l'année  dernière,  a  été  défriché  et  réparti  entre 
cinq  familles  au  mois  d'avril  1919.  Ce  terrain, 
asséché  en  délournnnt  le  cours  de  l'eau,  est  main- 
tenant des  plus  frais  et  la  récolte  promet  d'être 
mîiguifique. 

Dans  le  groupe  Duhamel,  nue  parcelle  de  terrain 
inculte  qui  se  trouvait  à  l'entrée  a  été  défrichée  et 
est  maintenant  en  plein  rapport. 


—  37  — 

Dans  les  jardins  de  l'amont  Quentin  se  trouve  un 
orme  dont  j'ai  parlé  dans  mon  rapport  du  14  juillet 
1*.)17  :  cet  orme  crée  un  dani;erpour  les  possesseurs 
de  parcelles  de  jardin  environnantes  ;  le  Bureau  de 
Bienlaisance  s'occupera  de  le  faire  abattre  et  s'a- 
dressera, pour  ce,  au  propriétaire. 

Dans  le  jardin  de  la  Fauconnière,  deux  parcelles 
de  jardin,  non  encore  cultivées,  seront  réparties  par 
les  soins  du  Bureau  de  Bienfaisance  le  plus  tôt 
possible. 

A  propos  de  l'apponl  du  fumier  dans  ce  jardin, 
dont  l'accès  est  très  diflicile  par  Tentrée  actuelle, 
une  démarche  sera  faite  à  la  Chefferie  du  dénie,  en 
vue  d'obtenir  l'autorisation  de  passage  sur  le  terrain 
militaire  bornant  le  haut  de  ce  jardin,  pour  fneiliter 
l'introduction  d'engrais  et  de  fumier. 

Un  terrain  qui  se  trouve  h  l'entrée  étant  libre,  on 
fera  les  démarches  nécessaires  pour  en  obtenir  la 
location  en  vue  de  l'utiliser  en  jardins  ouvriers. 

La  Commission  a  constaté  les  progrès  réalisés 
dans  les  jardins  ouvriers  ;  d'une  façon  générale, 
tous  les  groupes  sont  très  bien  tenus  et  présentent 
une  sérieuse  amélioration  sur  les  années  précé- 
dentes. La  récolte,  malgré  la  grande  sécheresse, 
s'annonce  abondante. 

La  Société  a  décidé  cpi'il  serait  remis,  couimc  les 
nnnées  précédentes,  50  diphjmes  aux  personnes 
cultivant  ces  jardins,  dont  les  noms  seront  donnés 
par  l'administration  du  Bureau  de  Bienfaisance. 


—  38  — 

Enquête  sur  la  Pomologie  Normande 


M.  i\iiguste  Chevalier,  chef  de  la  Mission  perma- 
nente cFEtudes  des  Cultures  et  Jardins  d'Essais 
Coloniaux  au  Ministère  des  Colonies,  directeur  de 
l'Institut  Scientifique  de  Saigon,  frappé  des  progrès 
merveilleux  réalisés  par  l'agriculture  et  l'fiorticul- 
ture  dans  les  pays  où  les  méthodes  scientifiques  les 
plus  niodernes  ont  été  appliquées,  a  pensé  qu'il 
importait  de  substituer  ces  procédés  à  la  routine  et 
à  l'empirisme  qui  président  trop  souvent  au  choix 
des  pommiers  à  cidre. 

Pour  utiliser  les  connaissances  des  professionnels 
et  des  amateurs  qui,  par  des  études  et  des  expérien- 
ces isolées,  ont  obtenu  des  résultats  probants,  M. 
Chevalier  a  rédigé  un  questionnaire  recommandé  à 
l'attention  des  membres  des  Sociétés  d'Agriculture 
et  d'Horticulture.  Nous  le  donnons  ici  en  priant  les 
sociétaires  qui  auraient  recueilli  quelques  observa- 
tions intéressant  le  sujet  de  les  adresser  à  M.  Cor- 
bière, président  de  notre  Société. 

1"  Dégénérescence  des  variétés  anciennes  multipliées 
par  la  greffe.  —  Croyez-vous  à  cette  dégénérescen- 
ce? Connaissez-vous  des  variétés  qui,  à  âge  et  situa- 
lion  égales,  sont  moins  robustes  ou  moins  productives 
qu'au  temps  de  votre  jeunesse  ?  Qu'est-ce  qui  a  dégé- 
néré (le  rendement,  hi  résistance  aux  maladies,  la 
vigueur)  ? 

2"  Création  de  nouvelles  variétés.  —  Eu  voit-on 
apparaître  souvent  qui  aient  de  réelles  qualités  ? 
Connaissez-vous  des  pépiniéristes  qui  se  soienl  occu- 
pés de  cette  (piestion?  Je  crois  qu'on  procède  tou- 
jours empinqu(Mnent  chez  nous  et  quand  on  rencontre 
un  Iranc  de  pied  de  bonne  qualité  on  le  multiplie 
par  la  gretï'e. 


—  31)  — 

3"  Vieillissement  des  pommiers.  —  A  quel  Age  un 
arbre  est-il  en  pleine  produelion  ?  A  ([ue'  Af^-e  cuni- 
mence-t-il  à  décliner?  Faul-il  l'abattre  sans  attendre 
sa  mort?  Le  vieillissement  dépend-il  de  la  variété  ? 

4"  Variations  locales  de  la  même  mriété  multipliée 
en  deux  points  dif/érent s.  —  Une  variété,  ({uand  elle 
est  transportée  d'un  lieu  à  un  autre  parla  grelï'e,  se 
transfbrnie-t-elle  ? 

5"  Influence  du  terrain.  —  Y  a-t-il  des  variétés  qui 
conviennent  mieux  pour  les  terrams  siliceux,  d'autres 
pour  les  terrains  calcaires,  le  voisinage  de  la  mer, 
etc.  ? 

6**  Influence  du  climcit.  —  Les  diverses  variétés 
subissent-elles  d'une  manière  différente  l'action  du 
climat  ? 

1^  Production  biennale.  —  Comment  expliquez- 
vous  que  la  plupart  des  pommiers  ne  produisent  que 
tous  les  deux  ans  ?  Peut-on  y  remédier? 

8"  Influence  de  la  lune  sur  les  dwerses  opérations 
cultu raies  (taille,  greffe,  transplantation).  -—  Croyez- 
vous  à  cette  influence  ?  A  quel  moment  faut-il  opérer  ? 

9^  Influence  du  sujet  sur  la  greffe.  —  (Croyez-vous 
à  cette  influence  ?  Pour  avoir  des  sujets  à  greffer, 
peut-on  semer  indifféremment  des  pépins  de  n'im- 
porte quelle  variété  ou  en  est-il  qui  soient  préférables  ? 

10°  Sauvageons.  —  l^xiste-t-il  des  pommiers  abso- 
lument sauvages  dans  les  forets  de  la  Manche  ?  Ces 
sauvageons  sont-ils  préférables  comme  porte-grelfes? 


3* 


T 


—  40  — 

Les  acclimatations  d'arbres  utiles 

en  France  et  spécialement  dans  le  Midi 

et  dans  la  Normandie 


Ce  titre  est  celui  criinim])ortant  et  très  intéressant 
travail  de  M.  Aug'.  Chevalier,  que  Fauteur  a  com- 
muniqué à  notre  Président,  Al.  Corbière.  Nous 
regrettons  de  ne  pouvoir  en  donner,  dans  notre 
Bulletin,  qu'un  bien  pâle  et  sommaire  aperçu. 

Ce  mémoire  débute  ainsi  : 

«  Le  programme  de  l'acclimatation  et  de  l'amélio- 
ration des  plantes  utiles  à  l'homme,  dont  la  réalisation 
dépend  avant  tout  de  la  création  de  stations  expéri- 
mentales spécialisées  pour  l'agriculture  et  les  forêts, 
ne  doit  pas  viser  seulement  les  Colonies  françaises. 

»  Sur  notre  propre  territoire,  une  tâche  considé- 
rable reste  à  accomplir,  relevant  du  domaine  de  la 
bioh)gie  végétale,  notamment  en  viticulture,  en  pomo- 
logie,  dans  la  sélection  des  céréales,  etc.  Enfin,  la 
composition  de  nos  forêts  ne  s'est,  pour  ainsi  dire, 
pas  modifiée  depuis  des  siècles,  bien  qu'un  grand 
nombre  d'essences  précieuses  aient  été  introduites 
de  toutes  les  parties  du  monde.  Ces  espèces  sont 
demeurées  cantonnées,  jusqu'à  ce  jour,  dans  les  jar- 
dins botaniques  ou  dans  les  parcs  de  riches  ama- 
teurs. Très  rares  sont  les  espèces  exotiques  qui  ont 
été  multipliées  au  point  d'être  répandues  partout 
aujourd'hui  ». 

M.  Chevalier  rappelant  ensuite  les  acclimatations 
anciennes,  signale  que  beaucoup  de  végétaux'  que 
l'on  voit  en  France,  sont  dus  à  des  acclimatations, 
notamment  le  ponnnior.  Il  indique  les  mesures  prises 
par  les  divers  gouvernements  pour  encourager  et 
seconder  les  plantations  d'arbres  lorestierset  h^uitiers. 

Après  avoir  mentionné  les  introductions  faites,  en 
ces  derniers  temps,  dans  le  reste  de  la  France  et 


—  41  — 

iiotamiiieiit  dans  le  Midi,  M.  Gliovalier  consacre  aux 
accliiualalions  d'arbres  et  d'arbustes  eu  Normandie 
un  chapitre  spécial  conunençant  ainsi  : 

«  Si  du  littoral  méditerranéen  on  se  transporte  à 
l'autre  extrémité  de  la  Fi'auco,  sur  la  bordure  de  la 
Manche  mouillant  la  cote  nord  du  Cotentin,  on 
retrouve  une  région  au  climat  tout  à  fait  ditïéreut 
mais  qui  se  [jrête  aussi  admirablement  bien  à  l'accli- 
matation d'un  grand  nombre  de  plantes  des  pays 
chauds.  C'est  aux  environs  de  Cherbourg  qu'ont  été 
poursuivies,  surtout  sous  les  auspices  de  la  Société 
d'Horticulture  de  cette  ville,  les  acclimatations  de 
végétaux  exotiques  susceptibles  de  réussir  dans  cette 
partie  de  notre  territoire. 

»  La  douceur  du  climat  influencé  par  le  courant 
du  Gulf-stream  est  telle  que  les  gelées  sont  presque 
inconnues  à  Cherbourg,  Des  pluies  tièdes  réparties 
également,  presque  tout  au  long  de  l'année,  créent 
un  milieu  favorable  à  la  vie  d'un  grand  nombre  de 
plantes  des  pays  chauds  et  humides.  Aussi,  les  envi- 
rons de  Cherbourg,  les  coins  abrités  de  la  llague, 
les  des  Chausev,  les  îles  au^lo-normandes  donnent 
asile,  aujourd'hui,  à  un  grand  nombre  de  plantes 
exotiques  qui  y  prospèrent  mieux  que  partout  ail- 
leurs. Dès  qu'on  pénètre  dans  l'intérieur  de  la  Nor- 
mandie, l'influence  du  climat  chaud  cesse  de  se  taire 
sentir.  A  Caen,  toutefois,  plusieurs  essences  de  la 
région  méditerranéenne  peuvent  encore  se  cultiver. 
Dans  l'Orne,  elles  sont  plus  exposées  aux  gelées. 
Aussi,  pour  les  régions  intérieures,  c'est  presque  ex- 
clusivement dans  le  domaine  forestier  que  d'importan- 
tes acclimatationsontétéréahsées  depuis  un  siècle  ». 

M.  Chevalier  énumère  les  plantes,  arbres  et  arbus- 
tes exotiques  acclimatés:  «  A,  dans  la  région  de 
Cherbourg;  B,  dans  la  région  de  Caen  ;  C,  dans  le 
département  de  l'Orne  ».  En  ce  qui  concerne  Cher- 
bourg, il  dit  : 

«  C'est  une  grande  surprise  pour  le  voyageur 
débarquant  à  Cherbourg  de  se  trouver  brusquement. 


—  A2  — 

dans  les  jardins  de  la  ville,  environné  d'une  végé- 
tation d'aspect  tropical,  rappelant  la  Flore  que  l'on 
a  l'habitude  de  rencontrer  à  Madère,  à  Lisbonne  ou 
dans  les  parcs  de  notre  côte  d'Azur:  palmiers  variés, 
dracœnas,  bambous,  mimosas.  Sont  signalés  comme 
méritant  de  retenir  spécialement  l'attention  :  des  pal- 
miers, des  Df'acœnas  Draco^  des  pliormium  tenax  très 
forts  et  vigoureux  portant  très  souvent  des  graines; 
des  Eucali/ptifs,  un  fuchsia  chargé  de  fleurs  presque 
toute  l'année,  des  mimosas  (spécialement  V Acacia 
dealbata  portant  de  fortes  grappes  de  fleurs)  ». 

L'auteur  passe  ensuite  en  revue  les  trois  princi- 
pales collections  déplantes  exotiques  qu'il  a  visitées 
en  octobre  1919,  «  guidé  par  M.  Corbière,  le  savant 
botaniste  normand  qui  connaît  si  bien  toutes  les 
espèces  spontanées  et  cultivées  de  notre  région  »  : 
le  jardin  de  la  Société  d'Horticulture  de  Cherbourg, 
le  parc  Liais,  le  domaine  de  M.  Favier  à  la  Fauconnière. 

M.  Chevalier  ajoute  :  «  Ce  qui  frappe  le  plus  dans 
le  domaine  de  la  Fauconnière,  c'est  le  souci  que  l'on 
a  pris  de  conserver  la  végétation  spontanée.  Les 
plantes  introduites  y  vivent  au  milieu  des  autochto- 
nes et  y  produisent  les  associations  les  plus  inatten- 
dues. C'est  ainsi  que  les  Cistes,  les  bruyères  médi- 
terranéennes, le  Lavandula  vera  de  la  Provence,  les 
chênes  verts  raboui?ris  vivent  en  association  avec 
les  bruyères  de  l'Ouest  et  avec  VUlex  Galliispéc'm\  h 
cette  région.  Les  cistes  méditerranéens  des  terrains 
siliceux  se  sont  si  bien  acclimatés  qu'ils  se  sèment 
d'eux-mêmes  à  travers  les  bruyères  et  ils  ont  formé 
plusieurs  hybrides  naturels  entouflès  plus  vigoureu- 
ses que  les  parents.  » 

Dans  le  chapitre  5,  M.  Chevalier  traite  de  VUti- 
litf' des  acclimatations  d^cssmces  forestières  ;  dans  le 
chapili-e  (),  d  '  VAcc/iaiatation  d'arh'es  fruitiers  nou- 
ceauj  ;  dans  le  chapitre  7,  de  V Acclimatation,  d'ar- 
bres et  d^arùi/stes  jownissant  des  produits  pour  F  indus- 
trie; dans  le  cliapitre  8,  de  V Amélioration  des  arbres 
fruitiers  indigènes  ;  il  signale  qu'on  pourrait  obtenir 


—  43  — 

des  variétés  plus  jjarlaites  de  vignes,  de  pommiers, 
de  poiriers,  de  cerisiers,  d'abricotiers,  ou  présentant 
des  qualités  spéciales,  soit  en  les  créant  parla  sélec- 
tion et  rhybridation,  soit  eu  les  introduisant  des  pays 
où  elles  existent  déjà. 

«  C'est  ainsi,  dil-il,  qu'en  Chine,  par  exemple,  il 
existe  des  races  et  même  des  espèces  de  pêchers  et 
de  chAtaii;niers  qui  n'ont  pas  encore  été  introduits 
en  Europe  et  qui  pourront  y  vivre.  Ces  types  croisés 
avec  nos  races  françaises  amèneront  la  production 
de  nouvelles  variétés,  et  il  n'est  pas  douteux  qu'il 
s'en  trouvera  ayant  des  qualités  qui  les  teront  recher- 
cher. Nos  pommiers  et  poiriers  à  cidre  pourront 
également  être  améliorés  par  des  croisements  métho- 
diques analogues  à  ceux  qui  se  poursuivent  depuis 
de  longues  années  au  Canada  et  aux  Etats-Unis. 

«  Il  est  stupéfiant,  dit-il,  que  la  Normandie,  la 
Bretagne  et  le  Maine,  qui  produisent  annuellement 
pour  plus  d'un  demi-milliard  de  fruits  à  cidre,  ne 
possèdent  pas  encore  de  vergers  d'études  ». 

Ee  travail  de  M.  Chevalier  se  termine  par  des  con- 
clusions dont  voici  le  dernier  paragraphe: 

«  Des  j)rogrammes  destinés  à  réformer  nos  ser- 
vices agricoles  officiels  se  préparent  en  ce  moment. 
Nous  demandons  que  dans  ces  programmes,  il  soit 
fait  à  Tacclimatation  et  à  l'amélioration  des  plantes 
utiles  à  l'homme  une  })lace  en  rapport  avec  l'impor- 
tance qu'ont  ces  questions  pour  le  perlectionnement 
de  l'agriculture  de  la  France  et  de  ses  colonies  ; 
c'est  surtout  par  la  création  de  stations  expérimen- 
tales spécialisées,  suffisamment  dotées,  que  des  pro- 
grès pourront  être  réalisés  ». 

La  Société  Nationale  d'Acclimatation  de  Finance,  dans 
sa  séance  du  15  février  1920,  après  avoir  entendu  le 
rapport  de  M.  Chevalier  sur  racclimatation  des  plantes 
utiles  en  France  et  dans  les  colonies... 

A  émis,  à  l'unanimité,  les  vœux  suivants  : 

1"  Qu'il  soit  créé  sur  le  territoire  national  et  dans  les 


—  44  — 

colonies  françaises  des  stations  expérimentales  spécia- 
lisées pour  l'étude  des  principales  cultures  à  dévelop- 
per ; 

2°  Que  les  établis?ements  publics  destinés  aux  accli- 
matations ou  à  l'amélioration  des  plantes  qui  existent 
déjà  ou  ceux  qui  seront  créés  (stations  agricoles  expé- 
rimentales, instituts  scientifiques  aux  colonies)  soient 
dotés  de  moyens  suffisants  en  personnel  et  en  matériel 
et  qu'ils  aient  une  stabilité  qui  permette  d'assurer 
la  pérennité  de  leurs  recherches  ; 

3"  Que  chaque  station  expérimentale  relevant  d'un 
service  d'Etat  publie  annuellement,  avant  le  31  Mars, 
un  rapport  faisant  connaître  les  essais  entrepris  et  les 
lésuUats  obtenus  dans  l'année  précédente  ; 

k"  Qu'il  soit  lait  une  large  publicité  aux  résultats 
obtenus  et  que  des  graines,  des  boutures  ou  des  greffes 
des  végétaux  acclimatés  ou  améliorés  soient  distribuées 
au  public  en  temps  opportun... 

La  Société  d'Horticulture  de  Cherbour^u-,  dans  sa 
séance  du  7  mars  1920,  où  elle  a  pris  connaissance 
du  rapport  de  M.  Chevalier,  y  a  adhéré  entièrement 
et  unanimement. 

Il  y  aurait  un  puissant  intérêt  à  ce  que  l'important 
travail  de  M.  Chevalier  reçût  la  plus  grande  publi- 
cité possible  et  que  ses  conseils  fussent  mis  en  appli- 
cation. 

Notre  Société  est  heureuse  et  fière  de  compter  ce 
savant  ;ui  nombre  de  ses  membres  correspondants. 


P.  I.ELIEVHE. 


X 


—   i5  — 

OR OL06I 


En  1919,  la  Société  a  eu  la  douleur  de  voir  la 
mort  lui  enlever  sept  de  ses  membres  titulaires. 

.M  .M.  Binde]  et  11  net,  commis  principaux  {\r  la 
marine,  en  retraite  ;  iiamon,  propriétaire  ;  Philippe, 
marchand  de  chaussures,  s'intéressaient  vivement 
à  la  Société  et  prenaient  part  à  ses  réunions. 

M.  FoUiot,  ancien  huissier,  membre  titulaire  de- 
puis 1888,  assistait  aux  séances  mensuelles  autant 
qu'il  le  pouvait  ot  son  nge  avancé  ne  l'empêchait 
pas  de  s'occuper  encore  de  jardinage  peu  de  temps 
avant  sa  mort. 

M.  Le  Flamand,  négociant,  était  président  du 
Syndicat  des  maraîchers  de  Tourlaville  et  entretenait 
de  bonnes  relations  avec  la  Société  d'Horticulture. 

M.  Ruel,  propriétaire,  prenait  part  aux  séances 
de  la  Société  (dans  lesquelles  il  faisait  des  commu- 
nications intéressantes)  et  aux  visites  de  jardins. 
Lors  d'une  excursion  à  Carteret,  il  avait  permis 
de  visiter  le  beau  jardin  qu'il  possédait  dans  cette 
commune. 

Les  décès  de  ces  excellents  membres  ont  vive- 
ment affecté  la  Société  et  aux  séances  mensuelles, 
au  fur  et  à  mesure  qu'ils  se  sont  produits,  M.  le 
Président,  au  nom  de  tous,  a  adressé  de  vives  et 
sympathiques  condoléances  aux  familles  des  défunts, 
comme  il  l'a  fait  d'ailleurs  lorsque  des  sociétaires 
ont  perdu  l'un  des  leurs. 


P.  LELIÈVllE. 


ADMISSIONS    EN    1919 


DAME    PATRONNESSE 

M"«  Carré,    rue  Montebello,  36. 

MEMBRE    CORRESPONDANT 

M.  Chevalier,  Directeur  de  l'Institut  Scientifique  de  Saigon. 

MEMBRES   TITULAIRES 

MM.  Adam,   propriétaire  à  Couville. 

Brantonne,  faïencier,  rue  au  Fourdrey,  2. 

Boulanger,  officier  d'administration  d'artillerie,  rue  de 
l'Abbaye,  23. 

CoLOMBiNi,  dentiste,  rue  St-Clément,  10. 

Cotjraye  du  Parc,  capitaine  de  vaisseau,  rue  Lesdos,  7. 

Davarend,  officier  d'administration   de    1'"'=  classe  de  la 
marine,  rue  Vintras,  16. 

Despointes,  officier  d'administration  de  f^  classe  de   la 
marine,  rue  Gambetia,  5. 

DiGUET,  propriétaire,  rue  Thiers,  36. 

Dupont,  imprimeur,  rue  Tour-Carrée,  2. 

Groult,  percepteur  en  retraite,  rue  du  Val-de-Saire. 

Hamon,  propriétaire,  rue  Loysel,  22. 

Hébert,  agent  technique  de  la  marine,  rue  Montebello.  42. 

Heirbrant,   retraité   de    la     marine,    rue     du    Maupas 
prolongée. 

HÉROU,  capitaine  de  frégate,  rue  de  la  Duché,  47. 

Jeanne  Edouard,  négociant,  rue  Delaville,  9. 

Jeanne  André,  négociant,  rue  de  la  Bucaille,  47. 

Lassus,  propriétaire,  rue  du  Val-de-Saire,  179. 

Lavieille,  propriétaire,  rue  de  la  Polie,  8:?. 


17 


MM.  Lemonnier,  marchand  de  cycles,  rue  Loysel,  22. 

LoY,  industriel,  rue  Emmanuel-Liais,  26  et  28 

Regnoni,   commissaire   de    1 '<=   classe  de  la  marine,  rue 
Montebello,  4. 

Rosette,  opticien-bandagiste, rue PVançois-La-Vieille,  55. 

Sauvé,  grainetier,  rue  François -La- Vieille,  3. 

Taureau,  commandant  d'infanterie,  rue  Montebello,  4^. 

Touraine-Desvaux,  sous-chef  de  division,  en   retraite, 
du  Crédit  foncier,  rue  Montebello,  78. 

ValleteaU   de   Mouillac,    capitaine    d'infanterie,    rue 
Montebello,  4^ 

Vassal,  lieutenant  de  vaisseau,  rue  Montebello,  69. 


BULLETIN 


DE  LA 


w/  w/ 


SÔCIETi  DllÔITICDLTiEi 


DE   CHERBOURG 


QPCïC- 


LI 


ANNEE    1920 


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CHERBOURG 

Imprimerie  de  «  La  Dépêche  de  Cherbourg  » 

41,  Rue  Gambetta,  41 

1921 


BULLETIN 


DE  LA 


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SOCIETE  limCOLTilE 


DE   CHERBOURG 


QWWS 


LI 


ANNÉE    1920 


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CHERBOURG 

Imprimerie  de  «  La  Dépêche  de  Cherbourg  » 

41,  Rue  Gambetta,  41 

1921 


Société  d'Horticulture  de  l'Arrondissement  de  Cherbourg 


La  Société  a  jwm^  but  de perfectiomier  et  d'encourager 
toutes  les  branches  de  la  science  et  de  la  pratique  horticoles. 

Elle  organise,  toutes  les  fois  que  ses  ressources  le  lui 
jjennettent,  une  Exposition  estivale  ou  automnale,  à 
laquelle  la  carte  de  Membre  de  la  Société  donne  droit 
d'entrée  gratuite  tous  les  jours. 

Elle  publie,  chaque  année,  un  Bulletin  qui  est  adressé 
gratuitement  à  tous  les  Sociétaires  ainsi  qu'aux  Membres 
correspondants  et  aux  Sociétés  affiliées.  Ce  Bulletin  con- 
tient les  procès-verbaux  des  séances,  des  comptes  rendus 
d'expositions,  des  rapports  sur  les  visites  de  jardins  et  de 
propriétés,  divers  articles  ou  mémoires  et  autres  docu- 
ments intéressant  l'horticulture.  Il  offre,  en  outre,  une 
revue  des  publications  horticoles  reçues  par  la  Société. 

La  Société  possède,  rue  Montebello,  44,  un  jardin  de 
ff.oriculture  et  d'acclimatation,  et  une  salle  des  séances  qui 
renferme  une  bibliothèque  ouverte  aux  Sociétaires  tous 
les  mardis,  à  8  heures  du  soir.  L'entrée  du  jardin  est  libre, 
pour  les  Sociétaires  et  leur  famille,  tous  les  jours,  du  lever 
au  coucher  du  soleil. 

Un  autre  jardin,  consacré  à  l'arboriculture,  est  situé 
rue  de  la  Duché.  Des  cours  y  sont  faits  par  le  professeur  de 
la  Société. 

IjCS  séances  se  tiennent  dans  le  local  de  la  rue  Montebello, 
le  premier  dimanche  de  chaque  mois  ;  elles  sont  annoncées 
par  la  voie  des  journaux  de  Cherbourg.  On  y  traite  et  on 
y  discute  toutes  sortes  de  questions  horticoles  et  chaque 
séance  se  termhie  par  une  loterie  de  fleurs  ou  de  fruits  de 
saison,  ou  bien  par  une  distribution  d'ouvrages  horticoles, 
de  graines,  de  boutures,  de  greffes,  etc. 

En  été,  de  charmantes  excursions  dans  les  environs  sont 
organisées  par  les  soins  du  Bureau. 

Les  personnes  qui  désirent  acquérir  des  connaissances 
horticoles  utiles,  ainsi  que  toutes  celles  qui  ont  à  cœur  de 
contribuer  à  augmenter  la  richesse  et  le  bien-être  du  pays 
par  le  développement  de  V horticulture,  sont  instamment 
priées  d'apporter  leur  adhésion  à  la  Société,  et,  par  ce 
m,oy  en, d'accroître  encore  sa  vitalité  et  sa  puissance  d'action. 

Pour  faire  partie  de  la  Société  d'Horticulture,  il  faut 
avoir  été  présenté  par  un  Membre  ou  avoir  adressé  par 
écrit  une  demande  au  Président.  —  Les  Dames  sont  admi- 
ses sous  le  nom  de  Darnes  patronnesses  ;  lors  des  Exposi- 
tions, elles  constituent  un  Jury  chargé  d'attribuer  certaines 
récompenses . 

La  cotisation  annuelle  est  de  5  francs. 


Membres  d'honneur  de  la  Société 

m  1  -j    .    j>i  ^     M.  le  Sous-Préfet  de  l'Arrondissement. 

Présidents  a  honneur   ^     »/,    i^  Mo.v^  ^^  ri,«.^u^.,^„ 

(     M.  le  Maire  de  Lnerbourg. 

Trésorier  honoraire  :  M.  Le  Brettevillois,  ||  I^  receveur  municipal. 

Membres  du  Bureau  pour  1921 

Président  :  M.  Corbière,  ||  I,  professeur  honoraire,  rue  Asselin,  70. 

,,.      r>  '    j    .     ^     MM.  Le  Carpentier,  avocat  honoraire,  rue  de  l'Aima,  41. 
Vice-Prtsidents   ^  ^e  Gr.n,  >j^,  ||,  avocat,  rue  Auvray,  12. 

(  MM.  PiARD,  ^,  ancien  négociant,  rue  de  l'Aima,  35  bis- 

Conseillers        \  Macé  Adrien,  négociant,  rue  de  la  Duché,  35. 

d^ Administration   j  Lefauconnœr,  ^,  adm.  princ.  de  l'Inscr.  mar.  en  ret. 

(  Dépinée,  propriétaire,  rue  Segondat,  10. 

Trésorier  :  M.  Frigout,  ^,  officier  d'admaiistration  principal  de  la  marine,  en 
retraite,  rue  Amiral-Courbet,  40, 

Secrétaire  :  M.  Lelièvre  Paulin,  >^,  H,  rue  de  la  Polie,  18. 

_     .    .         (     MM.  Mahieu,  >5i,  officier  d'administration  de  la  Marine,  en  retr.. 
Secrétaires-   \  ^^^  Amiral-d'Aboville,  ?8. 

adjoints      ^  DoRANGE,  employé  de  commerce,  rue  Hélain,  66. 

Bibliothécaire  :  M.  Noyon,  impasse  Dorival,  rue  de  la  Fontaine. 

Commissions  permanentes 


Cultures  d'utilité 

MM.  Le  Carpentier,  Président. 

Cathkrine,  ^,  s. -caissier  de  la 
Caisse  d'Epargne,  en  retraite. 

Saillard,  propriétaire. 

BouiN,  agent  administratif  de  la 

Marine,  en  retraite. 
Levéel,  I^,  ancien  horticulteur. 


Cultures  d'agrément 
MM.  Le  Crin,  ^,  ^,  Président. 
Cauvin,  bandagiste. 
Crova,  0.  :^,  II,  capitaine  de 

frégate  en  retraite. 
Hochet,  propriétaire. 
Mahaut,  propriétaire. 
Antoine,  ancien  huissier. 


Comité  de  Rédaction 

M.  Corbière,  ||  I.,  Président  ;  M.  Le  Carpentier,  Vice-Président  ; 
MM.  les  Membres  du  Bureau 


Directeur  du  Jardin  de  la  rue  ^ontebello  :  M.  Dépinée. 

Professeur  d'Arboriculture  et  Directeur  du  Jardin  du  passage  des  Jardins  :  M.  Piard,  ^, 

Jardinier  de  la  Société  et  Professeur  de  Floriculture:  M,  Letullier. 

Délégué  pour  convocjuer  aux  inhumations  des  Sociétaires:  M.  Mahieu,  ^,  secrétaire- 
adjoint,  rue  Amiral-d'Aboville,  38. 


ANNEE    1920 


TABLE     DES     MATIERES 


P. 

Lelièvre 

id. 

L. 

DORANGE 

G 

f,  Levéel 

L. 

DORANGE 

k. 

Chevalier 

P. 

Lelièvre 

id. 

Avantages  accordés  aux  Membres  de  la 

Société  et  Conditions  d'admission. .  2 

Composition  du  Bureau  et  des  Com- 
missions permanentes 3 

Extraits  des  procès-verbaux  des  séances  j 

Rapport  sur  la  situation  et  les  travaux 

de  la  Société • 23 

Excursion  à  Nacqueville 27 

Exposition  de  Valognes 51 

Visite  des  Jardins  ouvriers 54 

Sur  l'origine  des  Pommiers  à  cidre  ...  35 

Exposition 39 

Nécrologie 41 

Liste  des  Membres  admis  dans  l'année  42 


Extraits  des  Procès- Verbaux 

des  Séances  de  TAnnée  1920 


Séance   du   8   Février 


60  membres  présents. 

M.  le  Président  donne  lecture  d'une  lettre  de  M. 
Chevalier,  membre  correspondant,  qui,  dans  ses 
voyages,  ayant  remarqué  que  les  Anglais  et  les 
Hollandais  sont  arrivés  à  des  résultats  merveilleux 
pour  certaines  cultures,  est  persuadé  qu'en  choisis- 
sant, pour  les  planter,  de  bonnes  espèces  de  pom- 
miers, on  arriverait  à  obtenir  des  cidres  supérieurs 
à  ceux  que  l'on  obtient  actuellement.  Sa  lettre  est 
accompagnée  d'un  questionnaire  dont  M.  Corbière 
se  propose  de  donner  connaissance  à  la  prochaine 
séance  de  la  Société  d'Agriculture.  Plusieurs  Socié- 
taires sont  d'avis  qu'il  pourrait  en  être  donné  aussi 
connaissance  par  la  voie  des  journaux. 

M.  Le  Grin  dit  qu'il  a  lu  dans  VOuest-Eclair  que 
M.  Daniel,  professeur  à  la  Faculté  des  sciences  de 
Rennes,  avait  indiqué  les  meilleures  pommes  à 
cultiver. 

M.  Dépinée  présente  une  «  Pomme  de  fer  » 
provenant  de  Marchemaison  (Orne),  qui  lui  a  été 
remise  par  M.  Deguerne  et  qui  se  conserve  trois 
années. 

Il  est  donné  lecture  des  notes  prises  par  M.  Le 
Grin  dans  les  publications  reçues  depuis  la  dernière 
séance. 


—  6  — 

A  propos  d'un  article  de  ces  publications  signalant 
rintroductiou  d'un  Chardon  géant  provenant  de 
Salonique,  M.  Corbière  dit  que,  dans  nos  grèves,  se 
trouve  une  jolie  plante  [Eryngium)^  connue  sous  le 
nom  de  Chardon  bleu. 

M.  Gallis  présente  des  carottes  et  des  betteraves 
dans  lesquelles  il  a  placé  des  oignons  de  jacinthe 
qui  commencent  à  produire  des  tleurs,  tandis  qu'en- 
dessous  se  sont  formées  des  feuilles  de  betterave 
et  de  carotte.   Il  faut  arroser  une  fois  par  semaine. 

M.  le  Président  dit  que  la  Société  va  reprendre 
ses  concours  pour  apports  aux  séances.  Celui  de 
M.  Gallis  sera  noté,  par  suite,  après  la  séance,  par 
le  Bureau  et  la  Commission  des  cultures  d'agrément. 


Séance  du  8  Mars 


55  membres  présents. 

M.  le  Président  rappelle  que  la  Société  vient  de 
perdre  deux  Membres  titulaires  s'intéressant  beau- 
coup à  la  Société  :  MM.  Burnouf,  professeur  au 
Lycée  en  retraite,  et  M.  Hamelin,  contrôleur  de  l""^ 
classe  de  la  Marine  en  retraite.  Les  vives  condo- 
léances de  la  Société  ont  été  adressées  aux  familles. 

M.  Crova  présente  des  pommes  douces  «  de 
Cusset,  »  très  cultivées  aux  environs  de  Lyon,  et  se 
conservant  assez  longtemps. 

M.  Adam  soumet  aux  membres  présents  une  très 
belle  grappe  de  raisin  «  Gros  Colman  ou  Dodrelabi.  » 
Cette  variété  a  besoin  d'être  ciselée  et  se  féconde 
très  bien  ;  elle  est  bonne  seulement  quand  elle  est 
bien  mûre.  Elle  a  l'avantage  de  se  conserver  long- 
temps. M.  Adam  avait,  dans  un  appartement  sans 
lumière,  mis  In  tige  de  la  grappe  présentée  dans  de 
l'eau  additionnée  de  sulfate  de  ter. 


I 

M.  Corbière  a  reçu  de  M.. Chevalier,  directeur  de 
rinstitut  scientifique  de  Saïgon,  membre  correspon- 
dant de  la  Société  d'horticulture,  un  important 
travail  sur  les  acclimatations  do  végétaux  exotiques 
(pii  ont  été  faites  et  qui  pourraient  être  tentées 
particulièrement  dans  le  Midi  de  la  France  et  en 
Normandie.  Ce  travail  a  été  inséré  au  Bulletin  de 
1919,  page  40. 

M.  Corbière  dit  que  M.  Chevalier,  en  visitant  les 
jardins  de  Cherbourg,  a  été  surpris  des  résultats 
obtenus  dans  l'acclimatation  des  végétaux  exotiques. 
Il  a  beaucoup  remarqué  le  beau  Mimosa  dealhata^ 
tout  couvert  de  (leurs,  dans  le  jardin  de  la  Société, 
où  il  a  été  planté  en  1913.  M.  Chevalier  pense  que 
cet  arbre  pourrait  être  cultivé  dans  la  Hague,  où  il 
serait  une  source  de  revenus  pour  les  expéditions 
de  fleurs  en  France  et  en  Angleterre.  Ce  mimosa  ne 
demande  pas  de  soins  spéciaux. 

M.  Chevalier  avait,  précédemment,  adressé  à  M. 
Corbière  un  questionnaire  au  sujet  des  améliorations 
à  apporter  à  la  culture  du  pommier.  M.  Corbière  en 
a  donné  connaissance  à  la  Société  d'Agriculture  et 
il  a  prié,  par  une  note  insérée  dans  les  journaux, 
qu'on  remette,  soit  à  M.  Le  Coutour,  président  de 
la  Société  d'Agriculture,  soit  à  lui,  les  renseigne- 
ments permettant  de  répondre  à  l'enquête  provoquée 
par  M.  Chevalier. 

M.  le  Président  fait  remarquer  que,  cette  année, 
par  suite  de  la  douceur  de  la  température  pendant 
l'hiver,  la  végétation  est  beaucoup  en  avance.  Ainsi, 
un  marronnier  est  couvert  de  feuilles,  depuis  le 
15  février,  à  l'Ecole  des  tilles  de  l'avenue  Carnot. 

M.  Corbière  signale  qu'un  très  U)vi  Mimom  dealbata 
qui  se  trouvait  dans  le  parc  Emmanuel  Liais  et  qui 
était  tout  couvert  de  boutons  et  VAilant/ius  japonica 
du  jai'din  de  la  Société,  ont  été  abattus  par  le  vent. 

M.  r.efauconnier  présente  une  très  belle  pomme 
«  Calville  rouge,  »  récoltée  dans   la  propriété   de  sa 


—  8  — 

famille,  à  Réville.  Elle  a  été  cueillie  sur  un  pommier 
en  plein  vent,  grelTé  par  son  père  il  y  a  environ 
vingt-cinq  ans  et  qui  porte  des  fruits  tous  les  ans  ; 
il  attribue  la  fertilité  de  ce  pommier  au  fait  qu'il  a 
été  greffe  sur  place  et  n'a  pas  été  transplanté.  Il 
n'en  avait  jamais  été  récolté  d'aussi  belle.  Bien  que 
cette  variété  soit  donnée  comme  mûrissant  de  mars 
à  avril,  il  a,  souvent,  conservé  des  pommes  intactes 
jusqu'à  la  fin  du  mois  de  mai. 


Séance  du  14  Avril 


30  membres  présents. 

M.  Le  Grin,  vice-président,  exprime  à  M.  Corbière 
les  vives  condoléances  de  la  Société,  à  l'occasion 
du  décès  de  M"''  Besnier,  sa  belle-sœur. 

M.  Dorange  présente  une  belle  collection  de  roses 
de  serre  envoyées,  avec  une  note  et  des  étiquettes 
explicatives,  par  M.  Gallis  (de  Tourlaville^,.  Ce  sont 
les  roses  :  «  Catherine  Mermet,  »  rose  carné,  très 
double,  se  tenant  très  longtemps  ;  —  «  Honorable 
Edith  GifTard,  »  blaBC  carné  ou  cuivré,  se  tenant 
très  longtemps  fleurie  ;  —  «  Belle  Siebrecht,  »  rose- 
œillet  ;  —  a  Luciole,  »  rose  chiné  très  vif,  teinte 
safran,  coloris  variant  beaucoup  suivant  la  chaleur 
et  la  lumière  ;  —  «  Pauline  Labonté,  »  rose  carné, 
très  florifère  ;  —  «  M^i*^  Marie  Van  Houtte,  »  blanc 
jaunâtre,  liseré  rose,  très  florifère  ;  —  "  Francis 
Dubreuil,  »  rouge  pourpre  velouté,  très  bonne  en 
plein  air  ;  —  «  Franziska  Kriiger,  »  jaune  cuivré  ; 
—  «  Marie  d'Orléans,  »  rose  argenté  à  l'intérieur. 

M.  Dorange  présente,  encore,  provenant  de  chez 
M.  Pierre  Le  Conte,  à  Landemer  (Gréville),  des 
fleurs  de  soucis  ayant  passé  l'hiver  dehors  et  un 
petit  cactus  en  pot  que  l'on  peut  à  peine  distinguer 
des   caillons   qui    l'entourent.    Cotte    plante    a   été 


—  9  — 

rapportée  du  Midi,  par  M.  Le  Goide.  Elle  provenait 
de  la  propriété  de  M">«  Haidjury,  à  la  Mortola 
(Italie),  011  sont  réunis,  dit  M.  Corbière,  la  plus 
grande  partie  des  végétaux  exotiques  introduits  en 
Europe. 

M.  Cauvin  dit  que,  par  suite  de  la  douceur  de  la 
température  il  a,  chez  lui,  du  muguet  (leuri. 


Séance  du  2  Mai 

50  membres  présents. 

Les  vives  condoléances  de  la  Société  sont  adres- 
sées à  la  famille  de  M.  Pierre,  membre  titulaire, 
décédé  depuis  la  dernière  assemblée,  ainsi  qu'à 
MM.  Langlois,  Léon  Gavron  et  Halopé  qui  ont  perdu 
des  membres  de  leurs  familles. 

M.  le  Président  présente  le  Bulletin  de  In  Société, 
qui  vient  d'être  imprimé  et  qui,  bien  que  réduit  de 
Volume  par  suite  des  circonstances,  contient  des 
articles  très  intéressants  dont  il  est  donné  un  aperçu. 

M.  Corbière  a  reçu  de  M.  Dorange  des  fragments 
d'un  chêne  pourrissant  qui  se  trouve  à  Bricquebosq, 
et  qui  avait  fort  intrigué  les  personnes  du  voisinage, 
car,  à  la  suite  d'une  ondée,  il  était  devenu,  pendant 
la  nuit,  remarquablement  phosphorescent. 

M.  Corbière  explique  que  ce  phénomène  est  dû  à 
un  mycélium  de  champignon  filamenteux  qui  pénètre 
la  substance  du  bois  et  qui,  vivant  à  ses  dépens, 
en  amène  promptement  la  décomposition  puis  la. 
disparition. 

Il  est  décidé  que  la  question  de  la  reprise  d'une 
excursion,  comme  celles  qui  avaient  lieu  avant  la 
guerre,  sera  examinée  par  le  Bureau. 

M.  Dorange  présente,  pour  en  savoir  le  nom,  une 
plante  que  lui  a  remise  M.  Vibet.   C'est  VArisœma 


—  10  — 

ringens  (famille  des  Aroïdées)  déclarent  MM.  Corbière 
et  Letullier. 

M.  Messent  a  en  contre-espalier  deux  poiriers 
Beurré  crArenberg  et  CatiUac^  atteints  d'une  maladie 
qui  produit  un  suintement  épais  et  noirâtre.  M. 
Trutfaut,  à  qui  il  a  demandé  conseil,  lui  a  répondu 
que  ces  arbres  étaient  attaqués  par  un  champignon, 
Polyporus  /lispidus,  cause  de  la  maladie.  M.  Messent 
a  essayé,  mais  inutilement,  de  combattre  cette 
maladie  par  l'insecticide  Truffant  et  par  de  la  chaux. 
D'après  la  description  donnée  par  M.  Messent  du 
champignon  en  question,  M.  Corbière  dit  que  ce  n'est 
très  probablement  pas  Polyporus  liispidus  ;  mais  il 
ne  peut  rien  affirmer  sans  avoir  vu   d'échantillons. 

Plusieurs  sociétaires  indiquent  les  procédés  qu'ils 
considèrent  comme  efficaces  pour  détruire  la  coche- 
nille, le  kermès  et  le  puceron  lanigère. 

La  séance  est  levée  après  la  lecture  des  notes 
recueillies  par  M.  Le  Grin  dans  les  publications 
reçues. 


Séance  du  6  Juin 


50  membres  présents. 

A  propos  du  procès-verbal  de  la  dernière  séance, 
M.  Corbière  dit  que  la  maladie  dont  sont  atteints  les 
poiriers  de  M.  Messent  est  probablement  d'ordre 
mici'obien.  Il  a  envoyé  des  spécimens  de  rameaux 
attaqués  au  laboratoire  de  P;illiologie  végétale,  à 
Paris  ;  mais  les  échantillons  étaient  insufiisanls  pour 
qu'on  puisse  arriver  à  une  détermination  précise,  i^a 
saison  étant  trop  avancée,  la  solution  de  ce  problème 
est  forcément  renvoyée  à  l'an  ])rochain.  Quant  au 
champignon  cpii  avait  [)oussé  sur  l'un  des  poiriers 
malades,  M.  Corbière,  qui  en  a  vu  un  exemplaire, 
déclare  que  ce  n'est  pas  du  tout  un  Polypore  hispide, 


—  11  — 

comme  l'avait  écril  M.  TrufTaut,  mais  l'Oreille  de 
Judas  [Auricularia  Auricnla-,lud;e) ;  que  ce  cham- 
piguon,  qui  vient  habituellement  sur  le  sureau,  était 
accidentellement  sur  le  poirier,  et  qu'il  n'est  certai- 
nement pas  la  cause  de  la  maladie  en  question. 

M.  le  Président  fait  connaître  que,  au  prix  actuel 
des  transports,  l'organisation  d'une  excursion  un  peu 
loin  de  Cherbourg  ne  lui  semble  pas  pratique.  Sur 
sa  proposition,  il  est  décidé  qu'on  se  bornera,  cette 
année,  à  la  visite  du  parc  et  du  jardin  potager  du 
château  de  Nacqueville,  si,  comme  il  l'espère,  M. 
Jean  Hersent,  propriétaire,  veut  bien  en  donner 
l'autorisation.  On  prendrait  le  tramway  de  Querque- 
ville,  aller  et  retour.  Cette  excursion  est  fixée  au 
dimanche  "SI  juin  ;  départ  à  13  h.  34  place  du 
Château. 

M.  Favier  a  envoyé  des  échantillons  à  fleurs  roses 
d'un  très  bel  hybride  naturel  de  Ciste  ladcmifère, 
provenant  d'un  semis  fait  à  la  Fauconnière. 

M.  Letullier  présente  des  fleurs  de  Peltaria  alliacea, 
jolie  crucifère  vivace,  qu'il  avait  trouvée  chez  M. 
Le  Cùupil,  pépiniériste  à  Martinvast,  et  qu'il  a 
plantée  dans  la  propriété  de  M.  Auguste  Simon.  Les 
fleurs,  nombreuses,  sont  d'un  beau  blanc  et  ont  une 
odeur  de  miel.  M.  Corbière  dit  que  cette  plante  n'est 
pas  française  ;  elle  était  autrefois  naturalisée  sur  un 
mur,  au  Mans  ;  elle  est  originaire  de  l'Europe 
orientale. 

M.  Dorange  a  apporté  des  frondes  d'une  jolie 
fougère  ornementale  sur  lesquelles  se  sont  dévelop- 
pées des  spores,  et  un  chrysanthème  «  Petit-Onni,  » 
provenant  de  Saiut-Jean-de-Savigny,près  deLisieux, 
et  qui  commence  à  fleurir. 

M.  Letullier  présente  un  rameau  de  poirier  actuel- 
lement en  fleurs.  Les  poires  de  la  première  floraison 
tombenL  II  est  donc  utile  de  supprimer  ces  (leurs 
dans  l'intérêt  des  premiers  fruits. 


—  12  — 

Le  même  sociétaire  présente  des  feuilles  de  chou 
prompt  dont  les  nervures  portent  de  très  curieuses 
proliférations. 

M.  Gauvin  dit  que  M.  Gohel,  de  Tourlaville,  a 
obtenu  de  magnifiques  résultats  en  employant  la 
Biogine  Truffaut  pour  ses  cultures  d'échalottes,  de 
pommes  de  terre,  etc. 

M.  Corbière  donne  connaissance  de  passages  de 
la  Revue  Scientifique  de  Limoges  indiquant  que,  dans 
cette  région,  on  s'occupe  beaucoup  de  la  récolte  des 
plantes  médicinales  dont  on  faisait  venir  de  grandes 
quantités  dWllemagne  avant  la  guerre  ;  il  e-3t  déplo- 
rable que  sur  beaucoup  d'autres  points,  en  France, 
on  continue  de  laisser  perdre  ces  plantes.  M.  Cor- 
bière rappelle  qu'il  est  toujours  à  la  disposition  des 
personnes  qui  désirent  cultiver  ou  récolter  les 
plantes  médicinales,  pour  leur  donner  toutes  les 
indications  nécessaires.   , 

M.  le  Président  fait  connaître  qu'il  a  reçu  quel- 
ques notes  en  vue  de  l'enquête  pomologique  provo- 
quée par  M.  Chevalier.  Il  s'entendra  avec  M.  Le 
Coutuur,  président  de  la  Société  d'Agriculture,  qui, 
de  son  côté,  a  dn  réiuiir  des  renseignements,  en  vue 
de  faire  un  travail  d'ensemble  résumant  les  avis 
exprimés. 

Lecture  est  donnée  des  notes  prises  par  M.  Le 
Grin  dans  les  publications  reçues. 


Séance  du  4  Juillet 

32  membres  présents. 

M.  Dorange  donne  lecture  de  son  rapport  sur 
l'excursion  qui  a  eu  lieu  au  château  de  iNacqueville, 
le  dimanche  27  Juin. 

M.  le  Président  dit  qu'une  Exposition  d'horticul- 


—  13  — 

ture  a  eu  lieu  à  Valognes,  les  19,  20  et  21  Juin,  et 
que  M.  Levéel,  délégué  de  la  Société,  a  été  nommé 
Président  du  Jury. 

M.  le  Président  adresse  les  plus  cordiales  félicita- 
tions de  la  Société  à  M.  Letellier,  qui  compte  50 
années  de  sociétariat,  et  il  lui  remet,  aux  applau- 
dissements unanimes  des  assistants,  une  médaille 
d'argent  gravée  à  son  nom.  M.  Corbière  ajoute  que 
la  Société  d'Horticulture  est  heureuse  et  fière  de 
compter  actuellement  six  membres  titulaires  ayant 
plus  d'un  demi-siècle  de  sociétariat  et  qu'elle  tient 
probablement  le  record  à  cet  égard. 

M.  Gallis,  de  Tourlaville,  présente  sur  nn  plat 
bien  décoré,  de  superbes  fraises  «  Madame  Moutot,  »> 
qui  sont  admirées  des  assistants. 

M.  Piard  a  apporté  des  feuilles  de  figuier  atteintes 
d'une  maladie  produite  par  un  champignon  que  M. 
Corbière  étudiera. 

A  cette  occasion,  M.  le  Président  dit  que  la  pomme 
de  terre  est  fortement  attaquée,  cette  année,  par  le 
Phytophthora  infestans^  conséquence  des  change- 
ments fréquents  de  température  et  de  l'humidité. 
Cette  maladie,  qui  nous  est  venue  de  l'Amérique 
du  Sud,  comme  la  pomme  de  terre  elle-même, 
produisit  ses  premiers  ravages  en  Europe  en  1845. 
Elle  peut  être  combattue  préventivement  par  l'em- 
ploi, de  bonne  heure,  de  la  bouillie  bordelaise. 

D'accord  avec  le  Bureau  de  Bienfaisance,  le 
Bureau  de  la  Société  et  les  membres  des  Commis- 
sions permanentes  ont  visité,  tout  dernièrement,  à 
deux  reprises,  les  Jardins  ouvriers.  M.  Dorange  a 
été  chargé  du  Rapport  qu'il  rédigera  pour  la  pro- 
chaine séance.  Des  diplômes  seront  attribués  aux 
personnes  les  plus  méritantes. 

M.  Lefauconnier  présente  sa  dernière  pomme 
Saignette,  variété  se  conservant  le  plus  longtemps. 

Il  est  donné  lecture  du  compte-rendu  de  M.  Le 
Grin  sur  les  publications  reçues.    Dans  un  article 


—  14  — 

sipcnalé,  il  est  dit  qu'en  disposant  des  grappes  de 
raisin  noir  dans  des  sacs  de  papier  blanc,  on  obtient 
du  raisin  blanc.  M.  Messent  présente  trois  spécimens 
de  sacs  pour  ensachage  des  fruits.  M.  Piard  est 
d'avis  qu'il  est  préférable  d'attacher  ces  sacs  sur  le 
courson  plutôt  que  sur  le  pédoncule  de  la  poire. 

M.  le  Président  appelle  l'attention  des  sociétaires 
sur  un  article  publié  dans  les  journaux  et  sollicitant 
des  dons  de  livres  pour  la  reconstitution  de  la 
bibliothèque  de  Louvain,  incendiée  par  les  Alle- 
mands. Il  sera  remis  une  collection  de  Bulletins  de 
la  Société  aussi  complète  que  possible. 

Séance  du  1^"^  Août 

32  membres  présents. 

A  propos  du  procès-verbal  de  la  dernière  séance, 
M.  Piard  fait  remarquer  que  ce  n'est  pas  sur  le 
pédoncule  de  la  poire  que  le  sac  destiné  à  Tensa- 
chage  doit  être  attaché,  mais  sur  le  courson  qui 
supporte  le  fruit,  de  façon  que  si  la  poire  se  détache 
elle  tombe  dans  le  sac  et  n'est  pas  abîmée. 

M.  Corbière  fait  connaître  que  la  maladie  qui 
atteint  les  feuilles  de  figuier  présentées  à  la  dernière 
séance  par  M.  Piard,  est  causée  par  un  champignon 
microscopique  :  VAscor/u/ta  Cnricv.  Le  remède  à 
cette  maladie,  comme  à  celle  de  la  pomme  de  terre, 
consiste  dans  l'emploi  préventif  de  pulvérisations 
de  Bouillie  bourguignonne,  qui  ne  diffère  de  la 
Bouillie  bordelaise  que  par  la  substitution  du  car- 
bonate de  soude  (ou  cristaux)  à  la  chaux  qui  entre 
dans  la  composition  de  cette  dernière.  Les  résultats 
obtenus  sont  excellents,  mais  il  est  nécessaire  d'agir 
préventivement  et  non  quand  la  maladie  est 
déclarée. 

On  peut  effectuer  de  trois  à  cinq  traitements  :  le 
premier  fin  mai  ;  le  deuxième  fin  juin  ;   le  dernier 


—  15  - 

quinze  jours  avant  la  récolte  ;  généralement,  trois 
pulvérisations  sont  suffisantes.  .M.  Bouin  déclare 
qu'il  connaît  à  la  baie  Sainte-Anne  un  jardinier  qui, 
depuis  plusieurs  années,  f.iit  deux  ou  trois  sulfntnges 
successifs  et  que  ses  pommes  de  terre  sont  exemptes 
de  maladie,  alors  qu'à  Bretteville-Bas,  où  sévit  la 
maladie,  les  pommes  de  terre  ne  donnent  même 
pas  la  semence.  L'on  ne  saurait,  donc,  trop  insister 
sur  la  nécessité  de  sulfater  préventivement  chaque 
année,  plutôt  que  de  s'exposer  à  perdre  toute  sa 
récolte.  Cette  année,  ce  sont  les  variétés  «.lumeline  » 
et  «  Saucisse  rouge  »  qui  sont  les  plus  atteintes. 

M.  Le  Grin  dit  avoir  remarqué  à  Vauville  des 
pommes  de  terre  de  la  variété  «  Belle  de  Coucy,  » 
dont  certains  tubercules  pesaient  jusqu'à  550 
grammes. 

M.  Messent  ajoute  qu'il  a  trouvé  très  peu  de 
pommes,  de  terre  gâtées  dans  sa  récolte,  mais  il  se 
plaint  que  beaucoup  de  ses  poiriers  donnent  des 
fruits  crevassés,  souvent  impropres  à  la  consom- 
mation. Cette  maladie  est  vraisemblablement  la 
Tavelure  des  poires,  causée  par  le  Fusicladmm 
pirimim,  dont  le  développement  semble  être  favorisé 
par  l'humidité.  Il  convient  de  planter  en  espalier 
les  variétés  sujettes  à  cette  maladie  et  de  préférence 
à  l'exposition  du  levant  ou  du  midi. 

A  la  demande  d'un  sociétaire,  des  renseignements 
lui  sont  fournis  sur  la  culture  et  la  multiplication 
des  passeroses  ou  roses  trémières,  jolies  plantes  trop 
négligées  aujourd'hui. 

M.  le  Président  a  reçu  de  M.  Trabut,  directeur 
du  Service  botanique  de  l'Algérie,  des  graines  d'un 
eucalyptus  hybride  nouveau,  qui  doit  réussir  sous 
le  climat  do  Cherbourg,  et  que  M.  Vilmorin  a  cata- 
logué sons  le  nom  A^Eiicah/ptus  Trnbuti.  Des  graines 
en  sont  distribuées  aux  amateurs  présents. 


—  16  — 

Séance  du  5  Septembre 

38  membres  présents. 

Lecture  est  donnée  d'un  intéressant  Rapport  de 
M.  Levéel  sur  l'Exposition  de  Valognes  où  il  était 
allé  comme  délégué  de  la  Société  et  avait  été  nommé 
président  du  Jury. 

M.  le  Président,  qui  vient  de  faire  un  voyage  dans 
le  centre  de  la  France,  a  remarqué  que  les  pommes 
de  terre  soumises  au  même  traitement  préventif 
q.ue  la  vigne,  étaient  indemnes  de  toute  maladie.  Il 
exprime  le  vœu  que,  l'an  prochain,  les  sulfatages 
préventifs  signalés  à  la  dernière  séance  soient 
entrepris»  et  protègent  nos  cultures  régionales  si 
éprouvées  cette  année. 

Des  semences  d'Eucalyptus  Trabuti  faites  par  M. 
Favier  il  y  a  un  mois  environ,  lèvent  très  bien.  M. 
le  Président  recommande  d'enlever  une  à  une  les 
jeunes  plantes  et  de  les  repiquer  très  soigneusement, 
la  racine  principale  s'allongeant  très  vite  et  étant 
très  fragile. 

M.  Messent  présente  des  poires  «.  Crassane  »  et 
«  Beurré  d'Arenberg  »  atteintes  de  la  tavelure.  A 
ce  sujet,  il  est  donné  lecture  d'un  article  de  l'ouvrage 
de  M.  E.  Lemée  :  Les  ennemis  des  plantes,  où  sont 
indiqués  les  remèdes  les  plus  efficaces  pour  com- 
battre la  tavelure.  Comme  pour  la  vigne  et  la 
pomme  de  terre,  ce  sont  les  sulfatages  préventifs 
qui  donnent  les  meilleurs  résultats. 

M.  Adam  présente  ;  1°  un  très  beau  Chrysanthème 
en  pot,  de  la  variété  «  Thorp's  Beauty  »  en  pleine 
floraison  ;  chaque  capitule  mesure  30  centimètres  de 
diamètre  ;  2"^  une  coursonne  de  poirier  portant  deux 
beaux  fruits,  de  la  variété  «Beurré  d'Amanlis  »  :  un 
rameau  voisin  non  fructifère,  grefïe  par  approche  le 
28  Avril  1920,  leur  a  donné  un  supplément  de  sève 
qui  a  certainement  contribué  à  leur  développement. 


—  17  — 

M.  Gauvin  possède  un  vieux  poirier  de  la  variété 
«  Doyenné  du  Comice  »  qui  ne  lui  donnait  que  très 
peu  de  fruits  ;  s'étant  abstenu  de  le  tailler  l'hiver 
dernier,  il  a  obtenu  cette  année  une  récolte  abon- 
dante. 

M.  Lelièvre,  qui  a  séjourné  récemment  à  Mortain, 
signale  aux  amateurs  les  établissements  Prime 
Irères,  horticulteurs,  qu'il  a  visités  avec  intérêt.  Il 
présente  :  1"  des  échantillons  à' Eriophorum  angus- 
tifoliuni  ou  «Jonc  à  coton»,  dont  les  fruits  portent 
de  longues  soies  blanches  en  épi  laineux  ;  2°  des 
fruits  de  Tamiis  communis,  plante  indigène,  volubile, 
ordinairement  appelée  «  Raisin  du  diable.  » 

MM.  Piard  et  Plénage,  chacun  de  leur  côté, 
présentent  des  pommes  de  Tan  dernier  encore  en 
parfait  état  de  conservation. 

Il  est  donné  lecture  du  compte-rendu  de  xM.  Le 
Grin  sur  les  publications  reçues. 


Séance  du  3  Octobre 


60  membres  présents. 

M.  le  Président  exprime,  à  l'adresse  de  M.  Favier, 
avocat,  les  vives  condoléances  de  la  Société,  à  l'oc- 
casion de  la  mort  de  M"^'^  Favier,  sa  mère. 

Puis,  aux  applaudissements  unanimes  des  assis- 
tants, il  félicite  chaleureusement  MM.  Lanulois, 
président  honoraire  de  la  Chambre  de  commerce; 
Mahieu,  secrétaire-adjoint;  Piard,  le  dévoué  pro- 
fesseur d'arboriculture  de  la  Société  ;  Gustave  Levéel, 
l'horticulteur  émérite,  qui  viennent  d'être  nommés, 
les  deux  premiers  chevaliers  de  la  Légion  d'honneur, 
et  les  deux  autres  chevaliers  du  Mérite  agricole. 

M.   Leneveu,    de  Gatteville,   a   envoyé  par  colis 


postal  de  magnifiques  poires  :  Général  Totlehpn  (450 
gr.);    Alliance   Franco- Russe    (585   gr.)  ;    Charles- 


—  18  — 

Ernest  (500  gr.)  ;  Doyenné  du  Comice  (555  gr.)  ; 
Président Boosevelt  (380  gr.);  Président  Loubet  (400 
gr.),  et  une  belle  pomme  pesant  près  de  600  gr., 
dont  il  ignore  le  nom  et  qui  ressemble  à  la  Ménagère. 

M.  Gallis,  de  son  côté,  présente  :  i"  un  lot  de  très 
belles  poires  :  Fondante-Thiriot,  Marie-Louise  d' Uccle, 
Duchesse  -  crAngouléme^  Virginie  -  Baltet,  Beurré  - 
Super  fin,  Beurré- Hardy,  cette  dernière  variété, 
particulièrement  recommandable,  vient  après  la 
Louise-Bonne  et  le  Doyenné  du  Comice;  —  2"  un  lot 
de  superbes  raisins  :  une  grappe  de  Frankent/ial , 
une  coursonne  portant  deux  grappes  jumelles  de 
Forsters  tvliite  Seedling,  une  grappe  de  Directeur- 
Tisserand  fécondée  et  une  autre  de  la  même  variété 
non  fécondée,  démontrant  l'importance  de  la  fécon- 
dation, 

M.  Adam,  qui  avait  écussonné,en  1918,  bi  variété 
Duchesse-d  Angoulême  sur  Beurré-Hardy,  présente 
deux  belles  poires.  Tune  provenant  de  l'écusson, 
l'autre  du  pied  du  Beurré-Hardy.  Le  même  sociétaire 
a  apporté  deux  superbes  capitules  de  chrysanthèmes, 
remarquables  à  la  fois  par  leurs  dimensions  et  leurs 
coloris. 

M.  Bouin,  revenant  sur  la  question  de  la  maladie 
des  pommes  de  terre,  à  propos  d'articles  parus  dans 
la  presse  locale,  préconise  fortement  l'emploi  de  la 
bouillie  bordelaise  qui  est  très  efficace.  11  dit  que 
la  dépense  la  plus  élevée  consiste  dans  l'achat  du 
pulvérisateur,  mais  cet  achat  pourrait  être  fait  par 
des  collectivités.  Aux  environs  de  Vichy,  il  a  vu  les 
pommesde  terre  superbes,  complètement  indemnes, 
parce  qu'elles  avaient  été  traitées  comme  les  vignes, 
par  le  sulfatage. 

M.  Corbière  rappelle  toute  l'importance  de  cette 
question  pour  notre  région  et  dit  que  la  bouillie 
bourguignonne,  dans  laquelle  le  carbonate  de  soude 
remplace  la  chaux,  semble  préférable  à  la  bouillie 
bordelaise. 


—  19  — 

Séance  du  7  Novembre 

62  membres  présents. 

An  nom  de  la  Société,  M.  le  Président  remet  à 
M.  Gcallis  et  à  M.  Adam  une  médaille  de  bronze  pour 
les  beaux  apports  de  fleurs  et  fruits  qu'ils  ont  faits 
aux  séances  mensuelles. 

D'après  les  statuts,  sont  nommés  membres  de  la 
Commission  des  comptes  du  Trésorier:  MM.  Bouin, 
Catherine  et  Jeanne. 

L'usage  s'était  établi  de  tenir,  par  anticipation,  la 
séance  de  janvier  à  la  fin  de  décembre,  pour  le 
ronouvellement  du  Bureau  et  des  Commissions.  Il 
est  décidé,  à  l'unanimité,  que,  conformément  aux 
statuts,  les  prochaines  élections  auront  lieu  le 
2  Janvier  1921.    . 

M.  Adam  présente  deux  superbes  poires  Président 
Roosevelt,  pesant  l'une  560  gr.  et  l'autre  460. 

M.  Gallis  a  apporté  un  panier  de  poires  remar- 
quables comme  grosseur,  forme  et  coloris  :  quatre 
Beurré  Bachelier,  pesant  respectivement  930  gr., 
875,  795  et730gr.  ;  deux  Président  Roosevelt,  l'une 
de  875  gr,  et  l'autre  de  835  gr. 

Dans  une  lettre  adressée  à  M.  le  Président,  ]\I. 
Gallis  dit  :  «  La  poire  Beurré  Bachelier  est  classée 
»  dans  les  catalogues  comme  grosse  et  très  bonne  ; 
»  le  Président  Roosevelt  fait  la  jolie  poire.  »  M.  Gallis 
en  avait  de  nombreuses  du  poids  de  650  gr. 

M.  Messent  présente,  de  son  côté,  une  poi^e 
Président  Roosevelt  de  650  gr.  et  une  autre  de  600 
gr.,  de  beaux  fruits  Nouveau  Poiteau  et  Charles 
Cognet  ;  cette  dernière  variété  se  conserve  très 
longtemps. 

M.  Messent  dit  qu'il  a  en  ce  moment  des  poiriers 
et  des  pommiers  en  fleurs,  prouvant  la  douceur  de 
la  température  de  la  saison. 


—  20  — 

11  est  ensuite  fait  des  présentations  de  fleurs  de 
clirysanthèmes  de  toute  beauté:  1^  par  M.  Adam: 
variétés  3P'^^  Jeanne  Mamelle,  Mistress  R.  C  Pulling, 
Mistress  Gilbert  Drabble  (cette  dernière  ayant  27  c/m 
de  diamètre,  pétales  relevés)  ;  —  2°  par  M.  Antoine  : 
Candeur  des  Pyrénées,  frisée  blanche,  Lady  Convers, 
vieil  or,  Thomas  Lunt,  rayé  et  or,  Undaimted,  violet 
amarante,  M.  31ease,  rayé  cerise,  Perle  rose,  rose, 
chrysanthème  simple  Von  Stanley  ;  —  3°  par  M. 
Piard  :  i¥'"^  Gustave  Levéel  et  Mistresss  Gilbert 
Drabble,  fleurs  obtenues  par  M.  Le  Conte,  jardinier 
de  M'^^^  Gardin;  —  4°  par  M.  Le  Merre,  au  nom  de 
M.  Postel,  successeur  de  M.  Levéel  :  Loiseau-Rous- 
seau,  rose  lilas,  William  Mease,  BlistressR.  C  PuUing 
(trois  échantillons  de  fleurs  jaunes  obtenues  de 
façons  différentes),  et  un  échantillon  en  pot  de  la 
variété  Mistress  Gilbert  Drabble. 

M.  Piard  présente  des  spécimens  différents  des 
variétés  de  poiriers  qu'il  a  plantés  il  y  a  quatre  ans, 
dans  le  jardin  de  la  Société.  Ce  sont  :  Professeur 
Razin,  bon  et  beau  fruit  ;  Professeur  Grosdemange, 
bon  fruit  ;  François  Coppée. 

M.  le  Président  expose  que  le  Bureau  s'est  préoc- 
cupé de  la  question  de  la  reprise  des  Expositions  et 
qu'une  Commission  nommée  à  cet  efïet  propose 
Torganisation  d'une  Exposition  de  chrysanthèmes, 
de  fruits  et  de  fleurs  de  la  saison  pour  le  mois  de 
novembre  1921.  La  Société  adopte  à  l'unanimité 
cette  proposition.  En  conséquence,  un  programme 
va  être  préparé,  de  façon  à  être  présenté  à  une 
prochaine  séance. 

M.  le  Président  donne  lecture  d'une  intéressante 
communication  de  M.  Chevalier,  présentée  par  M. 
Mangin  à.  l'Académie  des  sciences,  sur  IJ origine  des 
Pommiers  à  cidre  cultivés  en  Normandie  et  en  Rre- 
tagne. 

Il  est  ensuite  donné  lecture  des  notes  recueillies 
par  M.  Le  Grin  dans  les  publications  reçues. 


21  — 


Séance  du  5  Décembre 

62  membres  sont  présents.  ^ 

M.  Gatlieriiie,  au  nom  de  la  Commission  de  véri- 
ficalion  des  comptes  du  Trésorier,  donne  lecture  de 
son  rapport,  et,  en  conséquence,  des  félicitations  et 
de  vifs  remerciements  sont  votés  à  M.  b'rigout, 
trésorier,  pour  sa  bonne  gestion. 

Une  autre  Commission,  chargée  de  la  révision  des 
statuts,  a  terminé  son  travail,  dont  il  est  donné 
lecture.  A  l'unanimité,  la  Société  approuve  chaque 
article,  puis  l'ensemble  des  nouveaux  statuts.  Le 
Bureau  est  chargé  de  rédiger  im  règlement  intérieur 
qui  les  complétera. 

Deux  sociétaires  présentent  des  fruits,  poires  et 
pommes,  afm  d'en  connaître  les  noms. 

M.  Letullier  offre,  pour  être  distribués  aux  ama- 
teurs, de  nombreux  pieds  de  Peltaria  alliacea^  jolie 
crucifère  ornementale  à  fleurs  blanches. 

M.  Catherine  rapporte  qu'un  cultivateur  lui  a  dit 
qu'il  se  proposait  de  planter  chez  lui  une  haie  de 
lauriers-roses,  et  il  demande  si  ces  plantes  ne  sont 
pas  dangereuses  pour  les  animaux.  M.  Corbière 
répond  que  le  laurier-rose  passe,  en  effet,  pour  être 
vénéneux,  mais  que  les  animaux  n'y  toucheront 
sans  doute  pas.  Il  n'est  pas  certain,  d'ailleurs,  que 
cet  arbuste,  originaire  de  la  région  méditerranéenne, 
puisse  résister  en  plein  air  à  Cherbourg. 

M.  Lemoigne  présente  de  beaux  exemplaires  d'un 
champignon  qu'il  a  cueilli  sur  le  Roule,  et  en 
demande  le  nom.  C'est,  dit  iM.  Corbière,  le  Clltocyhe 
nébuleux,  champignon  comestible  mais  non  très 
délicat.  ** 

M.  I^elièvre.  secrétaire,  donne  lecture  de  son 
Rapport  annuel  sur  la  situation  de  la  Société. 


M.  Corbière  lit  une  nouvelle  note  très  intéressante 
de  M.  Chevalier  sur  Forigine  d'une  variété  très 
ornementale  du  genêt  à  balais,  connue  sous  le  nom 
de  «  Genêt  d'André  »  (Genista  Andreana).  Les  fleurs 
ont  les  deux  ailes  d'un  rouge  vif  et  le  reste  jaune. 
Elle  a  d'abord  été  rencontrée,  à  l'état  sauvage,  aux 
environs  d'Ernée,  dans  la  Mayenne,  puis  cultivée 
pendant  plusieurs  années  au  presbytère  de  Mégau- 
dais,  d'oi^i  M.  André,  le  dessinateur  de  jardins  bien 
connu,  l'a  rapportée  à  Paris  et  mise  dans  le  com- 
merce. 

Il  est  décidé  que  la  séance  pour  le  renouvelle- 
ment du  Bureau  et  des  Commissions  permanentes, 
aura  lieu  le  2  Janvier  1921,  dans  la  salle  des  réu- 
nions, rue  Montebello,  et  qu'il  ne  sera  pas  envoyé 
de  lettre  spéciale  de  convocation. 


Le  Secrétaire^ 

P.  LELIÈVRE. 


RAPPORT 

SUR  LA 

SitucXtion  d  ks  Tra>îc\uK  de  K\  Société 

PENDANT  L'ANNÉE   1920 

(Lu   A,  LA  Séance   du   5   Décembre) 


Messieurs 


Permettez-moi,  pour  me  conformer  à  l'usage  et 
aux  statuts,  de  vous  donner  quelques  renseigne- 
ments sur  la  situation  de  la  Société. 

Il  résulte  du  rapport  de  la  Commission  des 
comptes  du  Trésorier,  que  du  21  novembre  1919  au 
23  novembre  1920,  les  recettes  ayant 

été  de 3.074  fr.  78 

et  les  dépenses  de 1 ,99()       10 

il  restait  un  avoir  de 1 .078  fr.  68 

Il  y  a  lieu  de  remarquer  qu'il  restait 
à  recevoir  les  subventions  pour  1920, 

de  la  Ville 500  fr.  ;         ^^.^       ^^ 

du  Département iOO         \         ^^^       ^^ 

ce  qui  porterait  l'avoir  à 1 .978  t'r.  6S 

Mais  il  y  aura  à  régler,  d'ici  la  tin 
de  l'année,  diverses  dépenses  qui  peu- 
vent être  évaluées  à 478       00 

(y  compris  le  loyer  1^920  du  jardin  de 
la  rue  Montebelïo.    Les  dépenses  une 

fois  réglées,  il  resterait  disponible  au    

ler  janvier  1921,  environ 1.500  fr.  00 


—  24  — 

La  Commission  des  comptes  vous  a  signalé  que 
22  cotisations  n'ont  pu  être  perçues  (1  par  suite  de 
décès,  21  pour  cause  de  départ  ou  refus  de  paie- 
ment), ce  qui  n'a  pas  empêché  les  recouvrements 
d'atteindre  le  chiffre  de  310,  supérieur  à  celui  de 
l'an  dernier  (302)  et  à  la  moyenne  des  dix  dernières 
années  (305).  Les  admissions  ont  donc  plus  que 
compensé  les  pertes. 

Pendant  les  dix  dernières  années,  la  recette  la 
plus  forte  a  été  en  1914,  qui  a  donné  330  cotisations 
recueillies.  Le  nombre  des  admissions  avait  aug- 
menté par  suite  de  la  brillante  Exposition  dont  nous 
avons  conservé  le  souvenir  et  qui  a  été  close  peu  de 
temps  avant  la  déclaration  de  guerre. 

Depuis,  les  circonstances  n'ont  pas  permis  d'or- 
ganiser de  nouvelle  Exposition,  mais  le  Bureau  a 
pensé  que  le  moment  serait  venu  d'en  reprendre  le 
cours  et  qu'il  serait  peut-être  possible,  en  restreignant 
un  peu  les  dépenses  d'installation,  de  provoquer, 
en  novembre  1921,  une  Exposition  de  chrysanthè- 
mes et  de  produits  de  la  saison,  dont  le  programme 
a  été  préparé  par  une  Commission  spéciale  et  sera 
prochainement  publié  après  l'approbation  de  la 
Société. 

Les  magnifiques  fleurs  qui  ont  été  présentées  à 
nos  séances  et  celles  que  nous  avons  vues,  de  tous 
côtés,  à  l'occasion  de  la  Toussaint,  permettent 
d'espérer  qu'une  Exposition  de  chrysanthèmes,  de 
fleurs  et  fruits,  malgré  les  difficultés  présentes,  sera 
au  moins  aussi  brillante,  en  1921,  que  précédem- 
ment. 

La  Société  espère  qu'elle  pourra  obtenir  diverses 
récompenses  ou  allocations  à  attribuer  aux  concours 
qui  seront  ouverts  en  la  circonstance,  pour  contri- 
buer, avec  ce  dont  elle  pourra  disposer,  à  encourager 
les  apports. 

Les  concours  qu'elle  a  ouverts  cette  année,  à 
défaut  d'exposition,  par  exemple  pour  présentation 


25 


de  plantes,  de  fleurs  et  de  fruits  aux  séances  men- 
suelles, ont  produit  d'excellents  eflets,  Nous  avons 
pu  nous  rendre  compte  de  magnifiques  résultats 
obteiuis  par  nos  horticulteurs  amnteurs  et  marchands. 
La  Société  a  été  heureuse  d'attribuer  dos  médailles 
à  MM.  Adam  et  Gallis,  en  reconnaissance  de  leurs 
beaux  apports. 

D'un  autre  coté,  l'autorité  supérieure,  son  atten- 
tion ayant  été  appelée  sur  leurs  mérites,  a  bien 
voulu  décerner  les  décorations  de  chevalier  du 
Mérite  agricole  à  M.  Levéel,  le  distingué  horticul- 
teur qui  avait  obtenu  de  nombreuses  récompenses 
bien  méritées  pour  les  superbes  produits  qu'il  avait 
présentés  dans  maintes  Expositions,  et  à  notre 
dévoué  professeur  d'arboriculture,  M.  Piard,  dont 
les  leçons  sont  toujours  si  appréciées. 

La  Société  a  continué  le  cours  de  ses  travaux. 
Des  visites  de  jardins  ont  été  faites,  notamment  aux 
jardins  ouvriers  si  dignes  d'intérêt  et  qui  ont  pris 
une  grande  extension  dans  notre  ville,  grâce  à  l'im- 
pulsion donnée  par  la  Municipalité  et  le  Bureau  de 
bienfaisance. 

Les  séances  ont  été  tenues  avec  une  grande 
régularité  et  c"e  qui  prouve  leur  intérêt,  c'est  que 
le  nombre  des  présents  est,  maintenant,  en  moyenne 
de  60. 

Le  Bulletin,  qui  en  était  à  sa  cinquantième  année, 
a  continué  à  être  distribué  aux  sociétaires  et  aux 
Associations  correspondantes;  il  était  toujours  inté- 
ressant, bien  que  les  frais  aient  forcé  cà  en  diminuer 
Timportance. 

Les  jardins  de  la  rue  Monlebello  et  du  passage 
des  Jardins  ont  toujours  été  entretenus  avec  beau- 
coup de  soin  et  ce  dernier  a  permis  d'offrir  des 
raisins  et  des  poires  aux  autorités  et  aux  dames 
patronnesses,  tout  en  en  réservant  pour  être  distri- 
bués aux  séances  mensuelles.  M.  Piard  a  coidiuué 
à  donner,  là,  ses  excellentes  leeons  d'arboriculture. 


—  26  — 

Une  preuve  de  rattachement  que  ses  membres 
ont  pour  la  Société,  c'est  que  six  (MM.  Rossel, 
Desquesnes,  Contant,  Langlois,  Lelièvre,  Letellier), 
ont  plus  de  cinquante  ans  de  sociétariat.  Une 
médaille,  selon  l'usage  adopté,  a  été  remise  à  M. 
Letellier  qui,  en  1920,  comptait  cinquante  années 
de  présence  dans  la  Société. 

C'est  que  notre  Société  est  l'une  des  plus  vieilles 
de  notre  ville,  ayant  été  fondée  en  1844;  mais  elle 
n'est  pas  moins  toujours  très  vaillante.  Il  a  été 
reconnu  que  ses  statuts,  dont  la  dernière  édition 
remontant  à  1878  se  trouve  épuisée,  avaient  besoin 
d'être  modifiés  avant  réimpression.  Une  Commission, 
composée  de  MM.  Corbière,  Le  Grin,  Le  Carpentier 
et  Lelièvre,  a  été  chargée  de  la  révision  et  a  soumis 
son  travail  à  l'approbation  de  la  Société. 

En  résumé,  notre  Société  ne  perd  jamais  de  vue 
son  but  (le  perfectionnement  de  l'Horticulture  dans 
l'arrondissenrent  de  Cherbourg)  et  sa  tâche  lui  est 
facilitée  par  la  bonne  volonté  et  la  cordialité  existant 
entre  tous  ses  membres  et  les  précieux  concours 
qu'elle  rencontre  de  toutes  parts  et  qu'il  y  a  tout  lieu 
d'y  compter,  ne  lui  feront  jamais  défaut. 

Le  Secrétaire^ 

P.  LELIÈVRE. 


■M 


^5i^^^U:^^ 


Excursion  c\  Nc\cciiic>Oilk 

RAPPORT 

lu    à    la   Séance   du  4    Juillet    1920 


-^*-080>-«s- 


Le  projet  caressé  d'une  grande  excursion  aux 
Pieux,  Diélette,  avec  retour  par  Brix,  n'ayant  pu  se 
réaliser  cette  année  encore,  à  cause  des  prix  excessifs 
demandés  pour  le  transport,  Nacqueville  fut  choisi 
comme  but  de  la  promenade  traditionnelle  de  la 
Société. 

Le  dimanche  27  juin,  dix-huit  excursionnistes  se 
réunissaient  à  1  h.  34  place  du  Château  pour 
prendre  le  tramway  qui  nous  débarqua  à  l'arrêt  de 
Querqueville.  La  distance  qui  sépare  Querqueville 
de  Nacqueville  fut  parcourue  allègrement  et  bientôt 
nous  apparaît  l'entrée  du  château.  M.  le  Président 
avait  demandé  l'autorisation  de  visiter  la  propriété  à 
M.  Jean  Hersent,  qui  l'avait  accordée  très  gracieu- 
sement. Nous  nous  engageons  sous  les  arbres 
séculaires  de  l'avenue  et  arrivons  bientôt  dans  le 
parc.  Le  coup  d'œil  est  splendide  :  le  château  se 
dresse  devant  nous,  vaste  construction  luxueuse, 
précédée  d'une  poterne  très  originale  que  surmontent 
les  armes  des  anciens  châtelains  (XVl^  siècle).  Il  est 
construit  dans  une  petite  vallée  orientée  du  Nord  au 
Sud,  qu'agrémente  une  jolie  pièce  d'eau. 

Du  parc  nous  avons  une  belle  échappée  sur  la 
mer,  et  il  semble  que  l'eau  du  lac  se  confond  avec 
l'océan.  La  vue  est  magnifique  !   Le  parc  renferme 


de  beaux  conifères,  de  nombreux  sapins  [Abies 
pectinata),  un  magnifique  Séquoia  distkha,  un  des 
phis  beaux  conifères  à  isoler  sur  pelouse. 

Nous  passons  sur  le  pont-levis  jeté  sur  un  petit 
ruisseau  qu'ornent  de  belles  plantes  aquatiques,  en 
particulier  un  joli  trèfle  d'eau. 

De  l'autre  coté  de  la  poterne,  nous  sommes  reçus 
par  le  gérant  de  la  propriété,  M.  Leriche,  qui  fort 
aimablement  nous  en  failles  honneurs.  Nous  allons 
visiter  le  potager  ;  la  majeure  partie  est  occupée 
par  des  arbres  fruitiers,  notamment  des  poiriers 
sans  valeur  particulière  et  des  pommiers  en  cordon. 
Ces  derniers  ont  abondamment  fleuri,  mais  la  fruc- 
tification ne  s'est  pas  bien  faite,  et  à  part  quelques- 
uns  mieux  abrités,  les  fruits  sont  rares.  Une  longue 
plate-bande  longeant  le  mur  de  clôture  du  potager 
est  occupée  par  des  pommes  de  terre  ;  malheureu- 
ment,  elles  sont  envahies  par  la  maladie  occasionnée 
par  le  Phytophthora  intestans.  Des  pulvérisations 
de  bouillie  bordelaise  sont  le  traitement  le  plus 
employé  pour  la  combattre.  Un  grand  carré  d'arti- 
chauts plantés  en  mars,  commence  à  donner  de 
beaux  capitules  ;  le-  plnnt  est  magnifique. 

Nous  quittons  le  potager  et  nous  engageons  dans 
le  bois  qui  s'étend  dei'rière  le  château.  Nous  rencon- 
tronsencore  de  magnifiques  conifères  toujours  verts, 
([ui  sont:  Séquoia  ijifjantea,  originaire  du  Chili;  le 
Séquoia  ^eriipercirens  qui,  comme  le  précédent,  vient 
très  bien  dans  les  terrains  frais  et  profonds.  Un 
grand  TImia  gigantea  {géant  de  Californie).  Quelques 
beaux  pieds  àEscalloniamacrantlia,  à  fleurs  rouges 
et  beau  feuillage  odoriférant  ;  des  lauriers  de  Portugal 
[Cerasus  azareo),  très  décoratifs,  poussent  non  loin 
d'une  superbe  plante  de  Gunnera  seabra,  dont  les 
feuilles  gigantesques,  mesurées  par  un  de  nos  collè- 
gues, atteignent  deux  mètres  de  diamètre.  Un  beau 
pied  d'arbousier  (arbre  à  fraises),  au  port  très 
élégant,  commence  à  fleurir. 


29 


Nous  revenons  vers  le  château,  où  un  beau  hêtre 
pourpre  i  Farjuf;  purpiirea]  attire  notre  attention.  Sur 
la  pelouse,  de  beaux  pieds  de  Phormwm  lena.x  et  de 
Phormium  rubané  produisent  le  plus  bel  effet.  Un 
joli  Deutzia  est  remarquable  par  sa  floribondité  et 
la  beauté  de  ses  grandes  fleurs  blanc  de  neige.  Un 
joli  rosier  blanc,  Madame  Alfred  Carrière,  grimpe 
autour  d'un  arbre  ;  c'est  à  cette  variété  qu'en  Angle- 
terre on  cède  volontiers  la  première  place,  parmi 
les  rosiers  grimpants  à  fleurs  blanches. 

Sous  la  conduite  de  M.  le  Président,  nous  remon- 
tons la  vallée  par  de  jolis  sentiers  pour  atteindre 
l'église  de  Nacqueville,  point  extrême  de  notre 
excursion.  En  passant,  nous  cueillons  de  jolis 
Chanterelles  Un  peu  plus  loin,  nous  découvrons 
VAmanita  rubescens,  variété  excellente.  C'est  à 
cette  famille  qu'appartiennent  les  pires  espèces.  M.  le 
Président  engage  les  amateurs  qui  s'intéressent  aux 
champignons  à  se  bornera  la  recherche  de  quelques 
variétés  nettement  caractérisées*,  sur  lesquelles  il 
est  impossible  de  se  méprendre.  Nous  nous  enga- 
geons dans  un  joli  petit  chemin  de  Mélèzes,  e; 
arrivons  bientôt  à  l'église  de  Nacqueville. 

Avant  de  regagner  Querqueville,  nous  nous  arrê- 
tons au  restaurant  Cauchebrais,  où  une  collation 
nous  attend.  La  cordialité  s'épanche  volontiers  autour 
d'une  table  réconfortante,  et  notre  station  menace 
de  se  prolonger,  M.  le  Président  nous  rappelle  qu'il 
faut  s'arracher  au  repos,  car  le  temps  a  passé  vite 
pendant  cette  si  intéressante  promenade,  et  nous 
regagnons  Querqueville  por  le  chemin  de  la  Séro- 
terie.  Nous  trouvons  un  tramway  qui  nous  reconduit 
à  Cherbourg  vers  8  heures. 

Tous  nos  remerciements  à  notre  dévoué  ^Président, 
qui  avait  assuré  la  préparation  et  l'exécution  de  cette 
excursion  avec  tant  d'à-propos. 

Espérons  que  l'année  prochaine,  la  diminution 
des  frais   de  transport  nous  permettra  d'organiser 


—  30  — 

une  excursion  plus  lointaine,  ces  occasions  ayant 
Tindéniable  avantage  de  resserrer  les  liens  qui 
unissent  entre  eux  les  membres  de  notre  Société. 

Gomme  conclusion:  bonne  promenade  et  à  Tannée 
prochaine  ! 

L.  DORANGE. 


Exposition  ck  Valogncs 

RAPPORT 

lu    à  la  Séance  du   5   Septembre    1920 


Messieurs, 

La  terrible  période  que  nous  venons  de  traverser 
ne  nous  permettait  malheureusement  plus  de  nous 
récréer  la  vue  de  ces  jolies  manifestations  florales 
que  nous  avions  le  plaisir  d'admirer  de  temps  à 
autre;  bien  au  contraire,  la  seule  vision  que  nous 
avions  était  une  vision  de  tristesses  et  d'horreurs 
qui,  Dieu  merci,  et  grâce  à  nos  chers  Héros,  a  pu 
prendre  fin  pour  nous  dans  un  magnifique  rayonne- 
ment de  gloire.  Ces  tourments  étant  finis,  il  faut 
espérer  qu'à  l'instar  de  la  Société  d'Horticulture  de 
Valognes,  notre  Société  ne  tardera  pas  à  organiser, 
pour  nous,  une  de  ces  exhibitions  florales  si  belles 
et  si  réussies  chez  nous,  en  même  temps  que  si 
instructives. 

Celle  que  je  viens  d'avoir  le  grand  plaisir  d'ad- 
mirer et  de  juger  le  19  juin  dernier,  à  Valognes,  bien 
que  peu  importante  par  le  nombre  de  ses  exposants, 
—  deux  horticulteurs  de  Valognes  et  un  jardinier 
de  maison,  —  était,  malgré  cela,  aussi  belle  que 
celles  d'avant-guerre  et  sans  présenter  aucun  apport 
de  vieilleries  ou  non  valeurs  quelconques. 

Le  lauréat,  M.  Thomas,  avait,  dans  ses  apports, 
un  beau  groupe  de  plantes  d'ornement:  Palmiers, 
Araucarias,  etc.,  et  un  joli  lot  de  Rhododendrons 


—  32  — 

variés  qu'il  avait  réussi,  non  sans  peine,  à  retarder 
comme  floraison.  Très  beau  aussi  son  lot  de  Géra- 
niums (ou  plutôt  Pélargoniums)  zonale  etpeltatum  en 
belles  variétés  mais  sans  nouveautés  ;  un  lot  bien 
réussi  d'Hortensias,  présentant  de  beaux  capitules  ; 
ses  corbeilles  rustiques  artistiquement  travaillées  et 
garnies  ;  son  apport  de  conlections  florales  :  cou- 
ronne, corbeille  de  table,  bouquet  de  mariage  de 
très  bon  goût  comme  disposition  de  teintes  et  d'en- 
semble, lui  ont  valu  le  Grand  Prix,  vase  de  Sèvres, 
de  M.  le  Président  de  la  République,  et  un  joli  lot 
de  médailles  d'or,  de  vermeil  ou  d'argent. 

Le  deuxième  lauréat,  M.  Letellier,  avait  un  apport 
de  plantes  approchant  de  fort  près  celui  de  son 
concurrent.  Quatre  points  seulement  l'ont  mis  en 
infériorité.  Son  massif  de  plantes  d'ornement:  Pal- 
miers, Fougères,  Araucarias,  etc.,  était  très  beau; 
ses  Pélargoniums  zonale  et  peltatum  valaient  ceux  de 
M.  Thomas  ;  très  réussis  aussi  ses  Hortensias  et 
Héliotropes,  mais  son  plus  bel  apport  était  ses 
Pélargoniums  à  grandes  fleurs,  très  en  fleurs  et  de 
bonne  culture.  Quelques  Hoteias  astilboïdes.  Pétu- 
nias et  d'appétissantes  laitues  sont  encore  à  signaler 
dans  l'ensemble  de  son  exposition,  avec  ses  confec- 
tions florales  aussi  bien  réussies  que  celles  de  l'autre 
exposant,  et  lui  valant  une  médaille  de  vermeil 
ex-œquo  avec  ce  dernier  ;  tout  cet  ensemble  lui 
rapportait  aussi  plusieurs  médailles  d'or,  de  vermeil 
et  d'argent. 

Le  troisième  exposant  avait  d'autant  plus  de 
mérite,  que  ce  n'est  pas  un  professionnel.  M. 
Lecharbonnier,  garde  particulier  et  en  même  temps 
jardinier  de  M.  de  la  Hautière,  au  château  de  Saint- 
Germain-de-Tournebut,  ne  s'occupe  de  cultures  que 
depuis  huit  ou  neuf  ans,  et  l'on  est  tout  étonné  de 
rencontrer  dans  ses  apports  autant  de  diversité  de 
plantes  et  de  cultures  différentes,  dont  quelques-unes 
rebuteraient  certains  professionnels.  Dans  son  lot, 
dominant  le  tout,  ses  Gloxinias,  fort  beaux  comme 


—  33  — 

venue  et  très  boutonnés,  malheureusement  pas  assez 
avancés,  un  lot  de  Bégonias  bulbeux  fort  beaux  aussi 
comme  variété  et  culture,  accompagnés  de  Bégonias 
Rex  ou  ligneux  en  très  bonne  forme.  Son  lot 
d'Anthurium  Schergerianum  en  variétés  Rostchil- 
dianum  et  Wardianum,  en  très  belles  variétés, 
ainsi  que  ses  Pelargonium  zonales  complétaient  son 
ensemble,  avec  quelques  belles  plantes  vertes  : 
Anthémis,  Hortensias  et  Héliotropes. 

L'apport  de  M.  Lecharbonnier  a  été  récompensé 
d'une  grande  médaille  d'or,  à  juste  titre,  et  de  plu- 
sieurs autres  de  vermeil  et  d'argent. 


G.  LEVÉEL. 


Visita  cks  ](\rclins  Ou>0ncrs 


A  la  séance  du  1^^  août  1920,  M.  Dorange  a 
présenté  un  Rapport  très  documenté  sur  la  visite 
que  le  Bureau  et  les  Commissions  ont  faite  des 
ditTérents  groupes  des  Jardins  ouvriers,  sous  la 
direction  de  M.  Corbière,  les  19  juin  et  3  juillet  1920. 
La  longueur  de  ce  très  intéressant  travail,  publié 
par  le  Cherhourg-Eclair ,  n'en  permet  pas  Tinsertion 
dans  le  Bulletin.  Nous  devons  nous  borner  à  résu- 
mer les  remarques  les  plus  saillantes  consignées  par 
le  rapporteur. 

Une  amélioration  sensible  sur  les  années  précé- 
dentes a  été  remarquée  dans  la  tenue  de  tous  les 
groupes  :  Octeville,  S^-Sauveur,  Duhamel,  l'Amont- 
Quentin  et  la  Fauconnière.  Malheureusement,  les 
pommes  de  terre,  qui  constituent  un  important  élé- 
ment de  toutes  les  cultures,  étaient  généralement 
atteintes  de  la  maladie  cryptogamique  causée  par  le 
Phytopkthora  infestans,  qui  a  produit  tnnt  de  ravages 
d'Bns  la  région  pendant  l'été  1920  ;  cette  maladie, 
importée  d'Amérique  et  signalée  à  Cherbourg  vers 
1845,  peut  être  combattue  préventivement  par  la 
bouillie  bordelaise  ou  mieux  bourguignonne,  dont 
l'emploi,  souvent  préconisé  dans  le  Bulletin,  néces- 
site un  pulvérisateur,  aujourd'hui  très  coûteux. 

Des  diplômes  ont  été  remis  aux  concessionnaires 
les  plus  méritants,  parmi  les  89  qui  avaient  paru  à 
la  Commission  susceptibles  de  recevoir  une  cote  : 
12  très  bien,  65  bien,  12  assez  bien. 

En  résumé,  œuvre  excellente  à  tous  points  de 
vue  que  celle  des  Jardins  ouvi'iers  et  qui  justifie, 
par  ses  résultats,  les  initiatives  et  les  encouragements 
dont  elle  est  l'objet. 


@3J^®^®^1^© 


Sur  l'origine  des  Pommiers  à  Cidre 

cuUi>Ocs  en  Normandie  et  en  Bretagne 

Note  de  M.  A.  Chevalier,  présentée  par  M.  L.  Mangin 

à  l'Académie  des  Sciences,  Séance  du  13  Septembre  1920  (') 


Les  Pommiers  à  cidre  qui  donnent  lieu  en  France, 
à  la  suite  des  années  de  bonne  production,  à  un 
commerce  annuel  d'environ  500  millions  de  francs, 
sont  loin  d'avoir  été  étudiés  avec  autant  de  soin  que 
les  vignes.  Pour  le  nord-ouest  de  la  France,  depuis 
un  siècle,  on  en  a  décrit  ou  signalé  de  500  à  1000 
variétés,  chifTre  très  incertain,  car  la  synonymie  de 
ces  variétés  est  mal  établie. 

Suivant  Truelle,  Lecœur,  Warcollier,  etc.,  il  en 
existerait  en  France  plusieurs  milliers  de  variétés, 
mais  beaucoup  ont  une  faible  valeur  cidrière  et 
seraient  à  éliminer  de  nos  vergers. 

Leur  origine  est  très  mal  connue.  Jusqu'au  siècle 
dernier,  on  a  admis  qu'il  existait  une  seule  espèce 
linnéenne,  le  Malus  cnmmunis  Lamk.,  renfermant  à 
la  fois  tous  les  Pommiers  sauvages  et  tous  les  Pom- 
miers cultivés,  en  laissant  de  coté  les  Malus  Aq  l'Asie 
orientale  et  de  l'Amérique  du  Nord,,  qui  sont  des 
espèces  bien  différentes. 

Dans  l'état  actuel   de   nos  connaissances,    il  nous 

paraît  nécessaire  de  scinder  le   Malus  communis  en 

_  -^  . 

(1)  Nous  regrettons  que  la  place,  qui  nous  est  niesuri-e,  nous 
ait  contraint  à  supprimer  quelques  passages  de  l'inti'ressante 
Note  de  M.  Chevalier. 


—  36  — 

quatre  espèces  élémentaires  susceptibles  de  s'hybrider 
entre  elles,  en  produisant  des  races  fertiles  nom- 
breuses, origine  de  toutes  les  sortes  cultivées.  Ce 
sont  :  Malus  acerba  Mérat,  M.  dasyphylla  Borkh., 
M.  prxcox  Borkh.  (les  deux  réunis  souvent  sous  le 
nom  de  M.  pumila  JVlilL),  enfm  M.  primifolia. 

L'espèce  Malus  acerba  a  été  créée  en  France  en 
1815  par  Mérat  pour  des  Pommiers  spontanés  qui 
vivent  dans  les  forêts  de  presque  toute  l'Europe. 
Elle  avait  déjà  été  signalée  antérieurement  sous  les 
noms  du  M.  spinosa  Roussel,  FI.  Calvados  (1806)  et 
M.  sylvestris  Miller,  Gard,  Dict.  (1759).  C'est  ce 
dernier  nom,  le  plus  ancien,  qui  doit  être  conservé. 

Tous  les  auteurs  français  ont  admis,  en  répétant 
une  erreur  de  Mérat  du  Prodrome  de  A.-r.  de 
Candolle,  que  nos  Pommiers  à  cidre  dérivent  du 
M.  acerba  et  les  Pommiers  à  couteau  tireraient  leur 
origine  de  M .  dasyphylla  Borkh. 

L'examen  que  nous  venons  de  faire  de  nombreuses 
variétés  de  Pommiers  à  cidre  cultivés  dans  l'Ouest, 
nous  a  amené  à  constater  qu'aucun  ne  se  rapporte 
au  M.  acerba,  espèce  bien  caractérisée  par  ses 
feuilles  et  par  ses  inflorescences  glabres  et  par  ses 
petits  fruits  très  acerbes,  mais  qu'elles  devaient  être 
rattachées,  comme  les  variétés  de  nos  jardins,  au 
M.  dasyphylla  Borkh. 

Le  Malus  acerba  est  spontané  dans  les  forêts  de 
presque  toute  l'Europe  et  il  y  existe  depuis  la  plus 
haute  antiquité,  puisque  c'est  sans  nul  doute  à  cette 
espèce  qu'il  faut  rapporter  le  Malus  de  l'époque  des 
tourbières  trouvé  dans  les  forêts  submergées  de 
Belle-Ile-en-Mer  (E.  Gageceau).  11  était  entretenu 
par  les  Celtes  au  milieu  des  forêts  et  considéré  par 
les  druides  comme  un  arbre  sacré  à  l'égal  du  chêne 
(Hoog).  C'est  le  Craib  des  Anglais,  alors  que  le 
Pommier  se  nomme  Afple  tree.  Dans  le  nord-ouest 
de  la  France  on  le  nomme  Bocquet  ou  Suret  ;  c'est 
la  Pommate   des  paysans  de  l'Aube.  Dans  aucune 


—  37  — 

région  il  n'est  cultivé  pour  ses  pommes,  au  moins 
à  Tétat  pur,  c'est-à-dire  exempt  d'hybridation,  mais 
on  le  déterre  souvent  dans  les  bois  pour  en  faire 
un  porte-gfefïe  pour  les  Pommiers  cultivés.  C'est 
la  raison  pour  laquelle  il  est  devenu  rare  ou  a 
même  disparu  de  certaines  forêts.  Il  donne  un  cidre 
acerbe,  pâle  et  très  médiocre.  Jusqu'au  xi®  siècle, 
il  semble  que  ce  soit  la  seule  espèce  qui  ait  été 
employée  en  France  pour  faire  du  cidre.  On  ne  le 
cultivait  pas,  mais  on  en  recueillait  les  fruits  dans 
les  bois. 

Le  sagace  Léopold  Delisle  a  retrouvé  dans  les 
archives  normandes  des  textes  du  moyen-âge  réglant 
les  obligations  des  usagers  récoltant  les  pommes 
sauvages  dans  les  forêts.  La  boisson  habituelle  de 
la  Normandie  et  de  la  Bretagne  était  alors  lacervoise 
et  non  le  cidre. 

C'est  à  la  fin  du  xi«  siècle  qu'il  est  question  pour 
la  première  fois,  dans  les  textes,  de  cidre  de  qualité 
consommé  en  Normandie.  Nous  admettons,  avec 
l'abbé  Rozier  (1795),  qu'au  xi^  siècle  des  greffes  de 
bons  Pommiers  à  cidre  furent  apportées  du  nord  de 
l'Espagne  (Biscaye  et  Asturies).  Ces  introductions 
durèrent  longtemps  puisqu'au  xvi"  siècle  on  importait 
encore  dans  le  Cotentin  des  grefTes  de  Pommiers  de 
la  Biscaye  (Julien  Le  Paulmier).  C'est  dans  la 
période  comprise  entre  le  xiv"  et  le  xvn"  siècle  que 
la  culture  du  pommier  s'étendit  à  une  grande  partie 
de  la  Normandie  et  de  la  Bretagne.  L'espèce  intro- 
duite d'Espagne  était  le  Malus  dasyphi/Ua  Borkh., 
originaire  de  l'xArménie  et  du  Turkestan  où  l'explo- 
rateur G.  Capus  l'a  trouvée  spontanée  dans  les  forêts 
en  1881.  Sa  culture  s'était  répandue  dès  la  plus 
haute  antiquité  sur  tout  le  pourtour  du  bassinmédi- 
terranéen  et  on  la  trouve  aujourd'hui  subspontanée 
dans  les  bois  de  Sicile  (Todare),  d'Espagne  (Will- 
komm  et  Lange).  Nous  l'avons  observée  nous-même, 
croissant  dans  des  circonstances  analogues,  dans  le 


—  38  — 

.cl(''pnrtoment    des    Alpes-Maritimes,   vers    1000  m. 
d'altitude. 

Cette  espèce,  représentée  dans  sa  patrie  par  de 
nombreuses  races,  a  été  le  point  de  départ  des 
variétés  à  fruits  comestibles  que  l'on  cultivait  déjà 
en  Egypte  sous  la  19''  dynastie  (Joret)  et  dont  cer- 
taines furent  répandues  dans  les  jardins  romains 
(Pline)  et  gallo-romains  (Palladius).  Elle  a  également 
fourni  les  variétés  de  Pommiers  à  cidre  à  fruits 
aigres,  doux  ou  amers,  et  c'est  en  Espagne,  à  une 
époque  reculée,  que  la  culture  de  ces  variétés  a 
pris  naissance. 

Le  Malus  prrecox  Borkh.  n'est  autre  chose  que  le 
Pommier  Paradis  ou  Pommier  Saint-Jean,  employé 
comme  porte-greffe  parles  horticulteurs  pour  obtenir 
les  Pommiers  nains  cultivés  dans  les  jardins.  11  est 
originaire  du  sud-est  de  la  Russie  et  de  l'Asie 
[Mineure  et  il  paraît  avoir  été  apporté  en  Europe  à 
la  suite  des  Croisades. 

Enfin  M .  prunifolia  Borkh.  est  originaire  de  l'Asie 
centrale  et  sa  culture  s'est  répandue  d'un  côté  vers 
la  Sibérie  et  la  Russie  et  de  l'autre  vers  la  Chine  et 
le  Japon  (Rehder). 

Les  quatre  espèces  que  nous  venons  de  citer  et 
leurs  diverses  races  encore  mal  connues,  en  se 
transformant  par  la  culture  ou  en  s'hybridant  entre 
elles  à  des  degrés  divers,  ont  fourni  les  sortes  très 
nombreuses  de  Pommiers  cultivés.  En  les  croisant 
avec  le  M.  haccata  Borkh.  ou  avec  d'autres  espèces 
microcarpes  d'Asie,  on  obtient  des  sortes  plus  résis- 
tantes au  froid,  dont  la  culture  tend  à  se  répandre 
au  Canada  ;  mais  elle  n'a  pas  encore  été  tentée  dans 
le  nord-ouest  de  la  France  ainsi  que  dans  nos  mon- 
tagnes où  elle  oITrii-ait  un  grand  intérêt. 

A.  CHEVALIEIL 


Exposition  d'Horticulture 

à  CHERBOURG  en   1921 


Une  Exposition  de  chrysanthèmes,  de  plantes 
fleuries  de  saison,  de  fruits,  de  légumes,  d'objets 
d'arts  et  d'industries  horticoles  aura  lieu  à  Cherbourg, 
du  jeudi  10  novembre  1921  au  dimanche  13  novembre 
inclusivement. 

Tous  les  horticulteurs  et  amateurs  sont  invités  à 
y  prendre  la  plus  grande  part  possible. 

Des  concours  seront  ouverts  aux  conditions  prévues 
au  programme,  pour: 

Les  chrysanthèmes  en  pots  :  culture  à  la  grande 
fleur,  plantes  de  marché,  standarts  ou  demi-standarts, 
spécimens,  plantes  cultivées  en  uniflore,  plantes 
greff"ées  ; 

Les  chrysanthèmes,  fleurs  coupées  et  nouveautés 
inédites  ; 

Les  bouquets,  couronnes,  garnitures  de  table,  etc., 
faits  avec  des  fleurs  de  chrysanthèmes  associées  ou 
non  à  d'autres  fleurs  ; 

Les  plantes  fleuries  autres  que  les  chrysanthèmes, 
telles  que:  cyclamens,  œillets,  primevères,  cinérai- 
res, etc.  ; 

Les  légumes  ; 

Les  fruits  de  table  (pommes,  poires,  raisins)  ; 

Les  objets  d'arts  et  d'industries  horticoles  fabri- 
qués par  des  exposants  appartenant  à  l'arrondisse- 
ment. 


—  40  — 

Des  diplômes  d'honneur,  des  objets  d'art,  des 
médailles,  des  diplômes  de  médailles  d'or,  de  ver- 
meil, d'argent,  de  bronze  avec  primes  et  des  mentions 
honorables  seront  attribués  par  le  jury. 

Les  demandes  d'admission  à  l'Exposition  devront 
être  faites  au  Président  de  la  Société  d'Horticulture 
avant  le  i^^  novembre. 

Des  exemplaires  du  programme  peuvent  être 
demandés  soit  chez  le  concierge  du  jardui  de  la  rue 
Montebello,  44,  soit  au  Président  de  la  Société,  rue 
Asselin,  70,  soit  au  Secrétaire,  rue  de  la  Polie,  18. 


* 


Le  jeudi  10  novembre,  les  sociétaires  et  leurs 
familles  seront  seuls  admis,  sur  la  présentation  de 
leur  carte  ou  quittance,  à  visiter  l'Exposition,  de 
3  heures  à  5  heures  du  soir.  Pendant  les  journées  du 
vendredi,  du  samedi  et  du  dimanche,  l'Exposition 
sera  ouverte  au  public,  de  9  heures  du  matin  à 
5  heures  du  soir. 


NÉCROLOGIE 


Depuis  la  publication  du  dernier  Bulletin,  la 
Société  a  eu  la  douleur  d'enregistrer  le  décès  de  six 
membres  titulaires  : 

MM.  Bidault,  propriétaire  ;  Burnouf,  professeur 
au  Lycée  en  retraite  ;  Hamelin,  contrôleur  de  l""®  cl. 
de  la  Marine  en  retraite;  Le  Roux,  docteur-médecin; 
Pierre,  propriétaire  ;  Vincent,  ancien  agent  d'affaires 
et  agréé. 

Tous  s'intéressaient  vivement  à  la  Société  d'Hor- 
ticulture et  la  plupart  assistaient  régulièrement  aux 
séances,  aux  excursions,  aux  visites  de  jardins. 

M.  Hamelin,  qui  faisait  partie  de  la  Société  depuis 
1881,  était  le  gendre  du  bien  regretté  M.  Hervieux 
qui  s'intéressait  particulièrement  à  la  culture  des 
roses  et  à  notre  Société.  M.  Hamelin  avait  perdu 
deux  fils  qui  avaient  succombé  au  champ  d'honneur. 
Il  avait  résisté  à  ces  pénibles  épreuves,  mais  quand,  * 
à  la  fin  de  1919,  il  a  appris  la  mort  de  son  troisième 
fils  décédé  en  Gochinchine  par  suite  de  maladie 
contractée  au  Laos,  son  cœur  a  été  brisé  et  sa  vie 
s'est  éteinte  petit  à  petit. 

Ces  pertes  douloureuses  ont  vivement  éprouvé  la 
Société  et  ses  sympathiques  condoléances  ont  été 
adressées  aux  familles  des  excellents  et  regrettés 
sociétaires  dont  nous  avons  indiqué  ci-dessus  les 
noms.  La  Société  a  pris  également  part  aux  deuils 
de  ses  membres  ayant  perdu  de  leurs  proches 
parents. 

P.  LELIÈVRE. 


^îS?iîSfi*^^i5r^^^^^^^^. 


:^^.;^y0^   î^a^î)»^-     «Nti^çSsgl^SJî  iNà^5><^^-   '^<*<3©5S^*'"'^^Q"^^^€>!^^ 


ADMISSIONS    EN    1920 


-3Se- 


DAMES  PATRONNESSES 

M'ne  Baudry,  rue  Montebello,  68. 

M"*^  Renée  Lanièce,  rue  François-La  Vieille,  ^5. 

M"^e*  Maurice  Le  Conte,  place  de  la  République,  9. 

Leroy,  rue  de  l'Aima,  12  bis. 

RouLiER,  rue  Montebello,  54. 


MEMBRES    TITULAIRES 

MM.  BiORET,  photographe,  rue  François-La  Vieille,  11. 

BoGÉ,  chef  d'escadron  d'artillerie  en  retraite,  rue  Mon- 
tebello, 45. 

Cléret,  représentant  de  commerce,  rue  des  Ormes,  28. 

Drouet,  officier  d'administration  de  la  Marine,  rue  Mon- 
tebello, 14. 

Dumoncel  Louis,  négociant,  rue  Sadi-Carnot,  Octeville. 

Gélis,  capitaine  de  corvette,  rue  Montebello,  42. 

Gilles,  restaurateur,  rue  de  la  Paix. 

GioT,  jardinier,  rue  des  Vieilles-Carrières. 

Grillard,  conseiller  général,  Rauville-la-Bigot. 

Grout,  agent  technique  de  la  Marine  en  retraite,  route 
des  Pieux,  24. 

Jeanne  Henri,  négociant,  rue  de  la  Polie,  9^ 

Le  Conte  Maurice,  négociant,  place  de  la  République,  4. 

Ledentu,  officier  principal  d'administration  de  la  Marine 
en  retraite,  rue  de  l'Aima,  i. 

Le  Moigne.  contrôleur  d'octroi,  rue  Jeanne-d'Arc,  16. 

Le  Monnier,  huissier  honoraire,  rue  de  la  Duché,  46. 


—  43  — 

MM.  Leneveu,  maire  de  Gatteville. 

Leroy,  représentant  de  commerce,  rue  de  l'Aima,  12  bis. 

Marest.  directeur  à  Cherbourg  de  la  Banque  Leherpeur 
&  C'%  rue  du  Bassin. 

MoucHEL.  agent  d'affaires,  rue  Grande-Vallée,  27. 

P.ARDAiLLAN,  officier  d'administration  de  la  Marine,  rue 
Général-Jouan. 

Pierre,  percepteur  en  retraite,  rue  Don-Pedro,  178. 

P0STAIRE  Louis,  propriétaire,  rue  de  la  Fontaine,  ]$. 

Rostand,  conseiller  général,  maire  de  Flamanville. 

Sadot,  associé  de   la  Banque  Leherpeur  &  C'«,  rue  du 
Bassin. 

DE  Saint  Basile,  capitaine,  rue  Bonhomme,  56. 

Vacossin,  inspecteur  principal  des  Douanes,  rue  du  Val- 
de-Saire,  i. 


A.  r 


Jmp.  de  I9  Dépêche  de  Chtrb^urg. 


BULLETIIS 


DE    -LA 


DE    CHERBOURG 


»»»0<i-»cO«tCi 


LU 


ANNEE     1921 


CHERBOURG 

Imprimerie  de  «  La  Dépêche  de  Cherbourg  » 

41,  Rue  Gambetta,  41 

1922 


BULLETIN 


DE    LA 


W/  W/ 


DE    CHERBOURG 


ii»>iiin  jL 


LU 


ANNÉE     1921 


^ 


LibKARY 
NEW  YORK 


CHERBOURG 

Imprimerie  de  «  La  Dépêche  de  Cherbourg  » 

41,  Rue  Gambetta,  41 

1922 


Société  d'Horticulture  de  l'Arrondissement  de  Cherbourg 

La  Société  a  pour  but  de  perfectionner  et  d'encourager 
toutes  les  branches  de  la  science  et  de  la  pratique  horticoles. 

Elle  organise,  toutes  les  fois  que  ses  ressources  le  lui 
permettent,  une  Exposition  estivale  ou  automnale,  à 
laquelle  la  carie  de  Membre  de  la  Société  donne  droit 
d'entrée  gratuite  tous  les  jours. 

Elle  publie,  chaque  année,  un  Bulletin  qui  est  adressé 
gratuitement  à  tous  les  Sociétaires  ainsi  qu'aux  Membres 
correspondants  et  aux  Sociétés  affiliées.  Ce  Bulletin  con- 
tient les  procès-verbaux  des  séances,  des  comptes  rendus 
d'expositions,  des  rapports  sur  les  visites  de  jardins  et  de 
propriétés,  divers  articles  ou  mémoires  et  autres  docu- 
ments intéressant  l'horticulture. 

La  Société  possède,  rue  Montebello,  44,  un  jardin  de 
floriculture  et  d^ acclimatation,  et  une  salle  des  séances  qui 
renferme  une  bibliothèque  ouverte  aux  Sociétaires  tous 
les  mardis,  à  8  heures  du  soir.  U entrée  du  jardin  est  libre, 
pour  les  Sociétaires  et  leur  famille,  tous  les  jours,  du  lever 
au  coucher  du  soleil. 

Un  autre  jardin,  consacré  à  l'arboriculture,  est  situé 
rue  de  la  Duché.  Des  cours  y  sont  faits  par  leprofesseur  de 
la,  Société. 

LjCS  séances  se  tiennent  dans  le  local  de  la  rue  Montebello, 
le  premier  dimanche  de  chaque  mois  ;  elles  sont  annoncées 
par  la  voie  des  journaux  de  Cherbourg.  On  y  traite  et  on 
y  discute  toutes  sortes  de  questions  horticoles  et  chaque 
séance  se  termine  par  une  loterie  de  fleurs  ou  de  fruits  de 
saison,  ou  bien  par  une  distribution  d'ouvrages  horticoles, 
de  graines,  de  boutures,  de  greffes,  etc. 

En  été,  de  charmantes  excursions  dans  les  environs  sont 
organisées  par  les  soins  du  Bureau. 

Les  personnes  qui  désirent  acquérir  des  connaissances 
horticoles  utiles,  ainsi  que  toutes  celles  qui  ont  à  cœur  de 
contribuer  à  augmenter  la  richesse  et  le  bien-être  du  pays 
par  le  développeynent  de  V horticulture,  sont  instamment 
priées  d'apporter  leur  adhésioti  à  la  Société,  et,  par  ce 
moyen, d'accroître  encore  sa  vitalité  et sapuissance d'action. 

Pour  faire  partie  de  la  Société  d'Horticulture,  il  faut 
avoir  été  présenté  par  un  Membre  ou  avoir  adressé  par 
écrit  une  demande  au  Président.  —  Les  Dames  sont  admi- 
ses sous  le  nom  de  Dames  patronnesses  ;  lors  des  Exposi- 
tions, elles  constituent  un  Jury  chargé  d'attribuer  certaines 
récompenses . 

La  cotisation  annuelle  est  de  5  francs. 


Membres  d'honneur  de  la  Société 

M.  le  Sous-Préfet  de  l'Arrondissement. 


Présidents  d'honneur     ^     ^/I    i    m   •      a    ru^,k^ 

(     M.  le  Maire  de  Lnerbourg. 

Trésorier  honoraire:  M.  Le  Brettevillois,  ||!  I,  receveur  municipal. 

Membres  du  Bureau  pour  1922 

Président:  M.  Corbière,  ^  I,  professeur  honoraire,  rue  Asselin,  70. 

.,.      n  •    j    i        ^     MM.  Le  Carpentier,  avocat  honoraire,  rue  de  l'Aima,  4t. 
Vice-Prcsidents  :    ^  ^e  Grin,  >^  i$,  avocat,  rue  Auvray,  i  2. 

l  MM.  PiARD,  ^,  ancien  négociant,  rue  de  l'Aima,  3J  bis. 

Conseillers         \  Macé  Adrien,  négociant,  rue  la  Duché,  ^5. 

d'Administration     )  Lefauconnier.  i^,  adm.  princ  de  Tlnscr.  mar.  enret. 

(  Depinée,  propriétaire,  rue  Segondat,  10. 

Trésorier:  M.  Frjgout,  *^,  officier  d'administration  principal  de  la  Marine,  en 
retraite,  rue  Amiral-Courbet,  40. 

Secrétaire:    M.  Lelièvre  Paulin,  ^  ||,  rue  de  la  Polie,  18. 

o     ,    .         C  MM.  M AHiEU,  iJ^,  officier  d'administration  de  la  marine,  en  retr., 
Secrétaires-  rue  A^iiral-d'Aboville,  38. 

^  -/'''"  ^      f  DoRANGE,  employé  de  commerce,  rue  Hélain,  66. 

Bibliothécaire  :  M.  Noyon,  impasse  Dorival,  rue  de  la  Fontaine. 

Commissions  Permanentes 


Cultures  d'utilité 
MM.  Le  Carpentier,  Président, 

Levéel,  §,  ancien  horticulteur. 
Adam,  propriétaire. 

Catherine,  §,  s. -caissier  de  la 
Caisse  d'Epargne,  en  retraite. 
Saillard,  propriétaire. 

BouiN,  agent  administratif  de  la 
Marine,  en  retraite. 


Cultures  d'agrément 

MM.  Le  Grin,  ^  ||,  Président. 

Mahaut,  propriétaire. 

Cauvin,  bandagiste. 

Crova  0.  ^  II,  capit.  de  frég. 
en  retraite 

Hochet,  propriétaire. 

Antoine,  ancien  huissier. 


Comité  de  Rédaction 

M.  Corbière,  ^I,  Président;    M.  Le  Carpentier,    Vice-Président; 

MM.  les  Membres  du  Bureau 


Directeur  du  Jardin  de  la  rue  Montebello  :  M.  Dépinée. 

Professeur  d'Arboriculture  et  Directeur  du  Jardin  du  passage  des  Jardins  :  M.  Piard,  ^. 

Jardinier  de  la  Société  et  Professeur  de  Floriculture  :  M.  Letullier,  ^. 

Délégué  pour  convoquer  aux  inhumations  des  sociétaires  :    M.  Mahieu,  i^,  secrétaire- 
adjoint,  rue  Amiral-d'Aboville,  ^8. 


ANNEE    1921 


TABLE    DES    MATIÈRES 


-*^j^s^Q_3A-^ 


P.  Lelièvre 
id. 

l.  dorange 

Mahieu 
P.  Lelièvre 


Avantages   accordés    aux    Membres   de 

la  Société  et  Conditions  d'admission  .  2 

Composition  du  Bureau  et  des  Commis- 
sions permanentes 3 

Extraits  des  procès-verbaux  des  séances  5 

Rapport  sur  la  situation  et  les  travaux 

de  la  Société 22 

Excursion  à  Pépinvast 27 

Visite  des  Jardins  Ouvriers 38 

]]^  Exposition  organisée  par  la  Société.  42 

Nécrologie 51 

Liste  générale  des  Membres  de  la  Société  53 


f 


co 


Extraits  des  Procès- Verbaux 

des  Séances  de  l'Année  1921 

>iENV  YORK 
rtOTANJCAt 
Séance  du  2  Janvier  a.AWnHN 

53  membres  présents. 

M.  le  Président  rappelle  que  la  Société  a  perdu 
depuis  la  dernière  séance  M.  Vincent,  un  de  ses 
membres  les  plus  anciens  et  les  plus  sympathiques, 
de  vives  condoléances  ont  été  adressées  à  la 
famille. 

Le  but  principal  de  la  séance  étant  le  renouvelle- 
ment du  Bureau  et  des  Commissions  permanentes  ; 
leur  composition  pour  1921,  ayant  résulté  des  votes 
de  la  Société  a  été  indiquée  au  précédent  Bulletin. 

Par  un  vote  au  scrutin  secret,  la  majorité  des 
membres  présents  décide  que  la  cotisation  pour 
1921  restera  fixée  à  cinq  francs  ;  mais  les  Sociétaires 
n'habitant  pas  Cherbourg  seront  priés  d'adresser 
ieur  cotisation  au  Trésorier  ;  en  cas  de  recouvrement 
par  la  poste,  ils  auraient  à  ptiyer  un  supplément  de 
un  franc,  soit  au  total  six  francs,  à  cause  des  frais. 

Le  règlement  intérieur  complétant  les  nouveaux 
statuts  est  lu  et  adopté. 

11  est  donné  lecture  également  du  programme  de 
l'exposition  de  chrysanthèmes,  de  fleurs,  de  légumes 


CJ3  et  de  fruits  de  la  saison,  qui  aura  lieu  dans  la  pre- 

(-^         mière  quinzaine  de  novembre  1921.  Les  jours  exncts 
^^  de  cette  exposition  seront  arrêtés  ultérieurement. 


—  6  — 

Il  est  donné  connaissance  d'une  lettre  de  M . 
Alcide  Poupeville  qui,  bien  qu'étant  aile  habiter 
la  Ferté-Macé,  tient  à  rester  membre  titulaire  de  la 
Société. 

M.  Bouin  communique  un  numéro  du  Journal 
Officiel  qui  mentionne  un  prix  de  3,000  francs, 
accordé  par  l'Institut  (fondation  Tchihatchef)  à  M. 
Auguste  Chevalier,  membre  correspondant  de  la 
Société,  directeur  de  l'Institut  scientifique  de  l'Indo- 
Ghine,  pour  ses  études  des  végétaux  de  cette  colo- 
lonie.  M.  Corbière  se  charge  d'adresser  à  M. 
Chevalier  les  félicitations  de  la  Société. 


Séance  du  6  Février 


56  membres  présents. 

Le  Conseil  d'Administration  de  la  Société  se 
réunira  après  la  séance  pour  choisir  trois  délégués 
appelés  à  élire  le  Conseil  d'Administration  de  l'Office 
National  des  Pupilles  de  la  Nation. 

M.  le  Président  fait  connaître  que  M.  Le  Contour 
l'a  informé  que  la  Société  d'Agriculture  avait  voté 
une  subvention  de  100  fr.  pour  être  attribuée  en 
prix  aux  produits  maraîchers  présentés  à  l'exposition 
d'horticulture  de  novembre  prochain.  De  vifs  remer- 
ciements ont  été  adressés  à  M.  Le  Contour  et  à  la 
Société  d'Agriculture. 

M.  Frigout,  vice-président  du  Bureau  de  Bienfai- 
sance, fait  connaître,  de  son  côté,  que,  sur  la  propo- 
sition de  M.  Le  Contour,  l'Office  Agricole  départe- 
mental a  alloué  1.500  fr.  aux  jardins  ouvriers  pour 
achats  d'engrais  et  pour  attribution  de  deux  prix  de 
50  fr.  chacun  à  décerner  aux  jardins  les  mieux 
tenus. 

M.  Frigout  ajoute  que  le  Bureau  de  Bienfaisance 


^  7  — 

s'occupe  de  la  question  des  pulvérisations  à  employer 
contre  la  maladie  des  pommes  de  terre. 

M.  Chevalier,  directeur  du  Laboratoire  d'Agrono- 
mie coloniale,  à  Paris,  a  envoyé  à  M.  Corbière  des 
graines  de  divers  arbres  fruitiers  des  montagnes  de 
TAnnam,  vivant  à  1000""  d'altitude  et  susceptibles 
de  s'acclimater  chez  nous.  Ce  sont:  des  noyaux  de 
pêches  (forme  sauvage  et  forme  améliorée  déjà  culti- 
vée par  les  indigènes),  que  M.  Chevalier  croit  être 
V Amyydalus  Davidiana;  des  pépins  du  Mabis  Lao- 
sensis,  pommier  à  cidre  du  Traminh  ;  des  pépins 
d'un  poirier  déjà  cultivé  (probablement  le  Pims 
Pas/nu),  puis  des  graines  d'un  intéressant  châtai- 
gnier (Castanea  Eonii).  Ces  diverses  graines  ont  été 
distribuées  entre  les  amateurs  présents.  De  chaleu- 
reux remerciements  sont  votés  à  l'adresse  de  M. 
Chevalier. 

M.  Corbière  distribue  également,  pour  la  seconde 
fois,  des  graines  à' Eucalyptus  envoyées  par  M. 
Trabut,  directeur  du  Service  botanique  de  l'Algérie. 

M.  Dorange  remet  aux  Sociétaires  qui  en  désirent 
20  greffes  du  pommier  Reinette  du  Canada,  et 
engage  les  amateurs  à  consulter  l'ouvrage  de  \1. 
Baltet  sur  le  greffage  ;  ils  y  trouveront  des  conseils 
fort  utiles. 

M.  Lefauconnier  présente  une  très  belle  poire 
Passe-Crassane,  obtenue  par  M.  Cottin. 

M.  le  Président  dépose  sur  le  bureau  le  Livre  d'Or 
du  Lycée  de  Cherbourg  offert  par  M.  le  Proviseur, 
pour  la  bibliothèque  de  la  Société. 

Séance  du    i  Mars 

55  membres  présents. 

M.  Frigout  lait  connaître  que  la  Commission 
administrative  du  Bureau  de  Bienfaisance,  a  décidé 
que  cette  année,  en  plus  des  deux  prix  de  50  francs 


—  8-- 

accordés  par  l'Office  Agricole  dépaptemental,  il 
sera  attribué  quatre  prix  de  25  francs  pour  les  jar- 
dins ouvriers. 

iM.  Letullier  exprime  par  lettre  tous  ses  remercie- 
ments à  la  Société  pour  les  témoignages  de  sympa- 
thie qui  lui  ont  été  donnés  à  l'occasion  de  la  mort 
de  Madame  Letullier. 

M.  Dorange  dit  qu'il  a  été  frappé  des  beaux 
résultats  obtenus  chez  un  rosiériste  de  la  rue  Saint- 
Sauveur,  par  l'emploi  de  sels  de  manganèse  et 
de  magnésie.  Il  communique  le  numéro  du  journal 
La  Vie  à  la  Campagne  du  15  mai  1912,  qui  signalait 
refficacité  pour  les  rosiers,  du  manganèse  et  de  la 
magnésie.  Il  faut  30  grammes  de  chacun  de  ces 
produits  par  mètre  carré. 

A  propos  d'un  article  signalé  par  M.  Le  Grin, 
dans  son  compte-rendu  des  publications  reçues  et 
ayant  trait  au  Cupî^essas  Lamhertiana.  M.  Corbière 
rappelle  qu'il  existe  plusieurs  très  beaux  exemplai- 
res de  ces  arbres  à  Cherbourg  et  dans  les  environs. 

Il  est  donné  lecture  :  L"  d'un  intéressant  article 
de  M.  Foëx,  signalé  par  MM.  Levéel  et  Piard,  et 
publié  dans  le  Journal  de  la  Société  Nationale 
d'RorticMlture,  janvier  1921,  cet  article  a  trait  aux 
maladies  du  pommier  en  France  et  aux  Etats-Unis  ; 
2"  d'un  article  de  la  revue  Jardinage  de  lévrier  1921, 
sur  la  taille  Lorette,  considérée  par  l'auteur  de 
l'article,  M.  Debray.  comme  donnant  de  bons 
résultats. 

M.  Langlois  dit  qu'il  lui  a  été  rapporté  que,  dans 
les  Charentes,  on  arrache  les  géraniums,  on  les 
suspend  dans  une  cave  l'hiver  et  on  les  remet  en 
terre  au  printemps  ;  l'emploi  de  re  procédé  a  été 
signalé  dons  plusieurs  régions. 

M.  Dorange  dit  que  les  essais  qu'il  a  laits  lui  ont 
donné  de  mauvais  résultats. 

M.  Corbière  ajoute  que,   sous  notre   climat,   ces 


-  9- 

plantes  placées   dans   une  cave  doivent  pourrir   à 
cause  de  l'humidité. 

M.  Levéel  pense  qu'en  couvrant  les  pieds  des 
géraniums  avec  de  grandes  feuilles,  on  pourrait  les 
conserver  en  terre. 


Séance  du  3  Avril 

41  membres  présents. 

M.  le  maire  du  Mans  a  envoyé,  pour  être  distri- 
bués, des  programmas  de  l'Exposition  internationale 
de  chrysanthèmes  et  des  produits  de  l'horticulture 
et  de  l'agriculture  qui  se  tiendra  au  Mans,  du  5 
au  13  novembre  1921. 

Le  Bulletin  de  la  Société  d'Horticulture  de  Cher- 
bourg, année  1920,  qui  vient  d'être  imprimé  un  peu 
plus  tôt  qu'à  l'ordinaire,  est  présenté  par  M.  le  Pré- 
sident et  distribué  aux  membres  présents. 

Le  programme  de  l'Exposition  de  chrysanthèmes, 
de  plantes  fleuries  de  saison,  fruits,  légumes,  objets 
d'art  et  d'industrie  horticole  qui  aura  lieu  à  Cher- 
bourg, du  10  au  13  novembre  1921,  a  été  mis  en 
distribution  depuis  la  dernière  séance  et  des  exem- 
plaires sont  à  la  disposition  des  personnes  qui  en 
désireraient. 

M.  (lallis  dépose  sur  le  bureau  une  gerbe  de 
magnifiques  roses,  aux  coloris  riches  et  variés, 
obtenues  le  long  du  mur  du  dossier  de  sa  serre,  la 
surface  vitrée  étant  uniquement  utilisée  pour  la 
culture  de  la  vigne.  Sont  riMinies  tes  variétés  sui- 
vantes :  Pauline  Labonté,  Mlle  Marie  Van  Houtte, 
Lu.'iole,  Antoine  Rivonx%  Belle  Siebret,  Catherine 
Mermot,  Marie  d'Orléans,  La  Comtesse  Riza  du 
Parc,  Honorable  Edith  (liflard. 

M.  Macé  présente  une  bouteille  d'un  cidre  sans 
alcool,  obtenu  industriellement  à  son  usine  de  Pont- 
Hébert,  et  il  donne  d'intéressants  renseignements  à 


—  10  - 

ce  sujet  Ce  produit  est  d'une  belle  couleur  jaune 
ambré,  d'une  parfaite  clarté  et  très  limpide.  N'étant 
pas  fermenté,  il  reste  doux  et  se  conserve  sans 
noircir  ni  se  troubler,  même  dans  des  bouteilles 
entamées.  Cette  boisson  est  obtenue  par  l'addition 
au  jus  concentré  d'une  quantité  plus  ou  moins 
grande  d'eau  pure,  suivant  la  densité  désirée.  Elle 
est  fort  recherchée  des  consommateurs  abstention- 
nistes, très  nombreux  dans  certains  pays,  notamment 
aux  Etats-Unis,  en  Suède  et  en  Norvège.  Sous  la 
forme  de  concentrés,  ce  qui  rendrait  le  transport 
facile  et  peu  coûteux,  on  pourrait  envisager  une 
importante  exportation  du  produit  de  nos  pommiers. 
Mais  la  difficulté,  c'est  qu'il  faudrait  obtenir  une 
modification  au  décret  en  vigueur,  pour  autoriser 
l'emploi  en  cidrerie  des  moûts  concentrés  de  jus  de 
pommes  fraîches. 

M.  le  Président  adresse  ses  remerciements  à  M. 
Macé  pour  sa  très  intéressante  communication  et  lui 
demande  de  libeller,  pour  la  prochaine  séance,  un 
vœu  en  faveur  de  la  reconnaissance  légale  des  jus 
concentrés  de  fruits. 

La  séance  est  levée  après  lecture  des  notes  recueil- 
lies par  M.  Le  Grin  dans  les  publications  reçues. 

Séance  du   l^""  Mai 

47  membres  présents. 

Les  félicitations  et  les  vœux  de  la  Société  sont 
adressés  à  M.  Desquesnes,  l'un  de  ses  plus  anciens 
membres,  qui  est  entré  le  21  avril  dans  95*  année. 
Sont  également  féhcités  :  M.  Gigout,  nommé  com- 
missaire général  de  1»"*  classe,  et  appelé  à  servir  au 
Ministère  comme  Inspecteur  général  du  Commissa- 
riat de  la  marine  ;  M.  Le  Dérubey,  receveur  princi- 
pal des  douanes  qui  a  obtenu  un  avancement  de 
classe  sur  place  ;  M.  Langlois,  qui  vient  de  recevoir 
une  médaille  d'argent  de  l'Alliance  Française  dont 
il  préside  la  section  de  Cherbourg. 


11 


Une  circulaire  de  la  Société  Nationale  d'Horlicul- 
ture  demande  divers  renseignements,  entre  autres: 
1*'  qu'y  a-t-il  de  préférable,  pour  les  serres,  du  bois, 
du  fer,  du  bois  associé  au  fer?  —  2° faut-il  un  vitrage 
simple  ou  double?  —  3°  les  serres  doivent-elles  être 
ventilées?  —  1"  faut-il  les  ombrer  par  des  claies  ou 
des  toiles? 

Les  sociétaires  présents  sont  d'avis:  sur  la  première 
question,  que  pour  les  serres  le  bois  est  bien  préfé- 
rable, mais  que  le  fer  peut  y  être  associé  comme 
armature  ;  sur  la  deuxième  question,  qu'un  vitrage 
simple  est  généralement  suffisant  à  Cherbourg;  sur 
la  3®  question  que  la  ventilation  est  indispensable, 
les  châssis  étant  placés  le  plus  haut  possible  ;  sur 
la  quatrième  question  que,  dans  notre  région,  les 
feuillages  des  vignes  suffisent  pour  ombrer  les 
serres. 

La  Société  d'Horticulture  de  Gaen  et  du  Calvados 
a  envoyé  le  programme  de  l'exposition  qu'elle  orga- 
nisera du  20  au  23  octobre  1921. 

M.  Le  Carpentier  présente  deux  belles  pornmes 
pesant  actuellement  355  et  320  gr.,  obtenues  d'une 
greffe  posée  en  surgreffe  sur  pommier  à  cidre  par  le 
D"'  Turbert,  à  Teurtheville-Hague.  Ces  greffes 
venaient  de  la  Boissaie,  au  Mesnil-au-Val,  d'un 
pommier  donnant  des  pommes  beaucoup  moins 
grosses.  D'autres  greffes  du  même  pommier  donnent 
des  fruits  très  inférieurs  comme  grosseur  et  durée 
de  conservation.  D'après  les  ouvrages  :  La pomologie 
française  et  Les  meilleurs  fruits  au  XX^  siècle,  ces 
pommes  avaient  paru  appartenir  à  la  variété  La 
Ménagère.  Il  est  plus  probable  que  c'est  la  Belle 
Dubois. 

Il  est  donné  lecture  du  compte-rendu  de  M. 
Le  Grin,  sur  les  publications  reçues  pendant  le 
mois  d'avril. 

La  question  d'une  excursion  à  Pépinvast  sera 
examinée  par  le  Bureau  et  avis  sera  donné  aux 
Sociétaires  de  la  décision  prise. 


10    

Séance  du  5  Juin 

47  membres  présents. 

L'excursion  à  Pépinvast,  dont  il  avait  été  question 
dans  la  précédente  séance,  est  fixée  au  dimanche 
19  juin 

M.  Gallis  présente  un  très  beau  lot  de  superbes 
fraises  3Ime  Moittot  ;  M.  Gallis,  dans  une  lettre 
jointe  à  son  apport,  dit  que  les  fruits  aussi  gros  que 
ceux  qu'il  présente  et  dont  le  plus  beau  pèse  55  gr., 
ne  sont  pas  rares  dans  ses  cultures. 

M.  f^e  Garpentier  communique  un  article  du 
journal  La  Vie  Agricole  dans  lequel  sont  signalés 
les  plus  beaux  produits  remarqués  à  l'exposition  de 
printemps  de  la  Société  Nationale  d'Horticulture  : 
par  exemple  des  érables  du  Japon,  des  hortensias 
nouveaux  d'un  rose  ardent,  des  asperges  énormes 
atteignant  jusqu'à  208  gr..  etc. 

M.  le  Président  dit  que  M.  Bertin  avait  rapporté 
du  Japon  de  ces  mêmes  érables,  très  décoratifs, 
qu'il  a  plantés  dans  sa  propriété  du  Val-Joli,  à  La 
Glacerie. 

M.  Corbière  signale  la  floraison,  en  ce  moment, 
au  parc  Liais  d'un  Agace  Sampiana  qui  présente 
une  hampe  florale  haute  d'environ  5  mètres.  Ces 
plantes  sont  une  quarantaine  d  années  avant  de 
fleurir  et  meurent  ensuite.  Le  lait  s'est  déjà  produit 
pour  plusieurs  pieds  au  parc  Liais.  La  reproduction 
des  Agaves  se  l'ait  surtout  par  drageons. 

Il  est  donné  lecture  du  compte-rendu  mensuel  de 
M.  Le  Grin  sur  les  publications  reçues. 

Séance  du  3  Juu.let 

36  membres  présents. 

M.  le  Président  annonce  le  décès  récent  de  M. 
Le  rouge,  membre  titulaire.  Les  vives  condoléance^ 
de  la  Société  sont  adressées  à  la  famille  du  défunt. 


13 


M.  le  Président  fait  savoir  que  la  visite  des  jardins 
ouvriers  est  terminée  et  que  le  rapporteur  de  la 
Commission,  M.  Mahieu,  donnera  lecture  du  compte 
rendu  à  la  prochaine  séance. 

M.  Dorange  lit  son  rappori  sur  l'excursion  que  la 
Société  a  faite  le  19  juin  dernier,  à  La  Pernelle,  au 
Vast  et  à  Pépinvast,  excursion  très  réussie  à 
tous  égards,  parfaitement  organisée  et  des  plus 
intéressante. 

M.  Messent  présente  une  plante  très  vigoureuse, 
cultivée  par  lui  sous  le  nom  d'épinard  géant  du 
Mexique. 

M.  le  Président  dit  que  la  plante  présentée  n'est 
pas  un  véritable  épinard,  mais  un  Chenopodium^ 
genre  dont  il  existe  plusieurs  espèces  intéressantes 
au  point  de  vue  alimentaire. 

M.  Messent  en  offre  des  graines  aux  Sociétaires 
qui  en  désirent. 

M.  Lefauconnier  présente  quelques  jolies  fleurs 
d'un  Pelargonium  rouge  vif  Gloire  de  Louviers.  Cette 
variété  est  naine,  très  florifère  et  généralement  très 
cultivée  à  Deauville  et  à  Trouville  pour  décoration 
des  parcs  et  jardins. 

M.  le  Président  présente  les  nouveaux  statuts  de 
la  Société,  qui  viennent  d'être  imprimés  et  pourront 
être  consultés  au  siège  de  la  Société. 

Lecture  est  ensuite  donnée  des  notes  prises  par 
M.  Le  Grin  dans  les  publications  reçues. 


Séance  du  7  Août 

37  membres  présents. 

M.  le  Président  fait  connaître  que  la  Société  des 
Agriculteurs  de  France  a  envoyé,  pour  l'exposition 
de  novembre,  quatre  médailles  (deux  d'argent  et 
deux  de  bronze). 


—  14  — 

M.  le  Président  rappelle  que  la  Société  a  perdu 
depuis  la  dernière  séance  deux  de  ses  membres 
titulaires  :  M.  Macé,  Louis,  rue  Bouillon,  qui  assis- 
tait régulièrement  aux  séances  mensuelles  et  M. 
l'abbé  Marion.  curé  de  Jobourg-,  admis  le  5  juin 
dernier.  Les  vives  condoléances  de  la  Société  sont 
adressées  aux  familles  des  défunts. 

Lecture  est  donnée  d'une  lettre  de  M.  Boisroux, 
jardinier  en  chef  du  château  de  Pépinvast,  remer- 
ciant la  Société  d'Horticulture  du  Diplôme  d'honneur 
avec  prime  qui  lui  a  été  décerné  à  l'occasion  de  la 
visite  de  la  Société  au  parc  et  aux  jardins  de  Pépin- 
vast, le  19  juin  dernier. 

M.  Le  Dérubey  a  envoyé  quelques  jolies  fleurs  de 
Hoya  Camosa  (famille  des  asclépiadées).  Les  fleurs 
de  cette  famille  sont  fécondées  artificiellement  par 
les  insectes,  et  il  arrive,  dans  certaines  variétés,  que 
ces  derniers  ne  peuvent  se  retirer  de  la  corolle  de 
la  fleur,  qui  se  referme  sur  eux  et  les  prend  par  la 
tête,  comme  dans  un  véritable  piège. 

M.  Dorange  présente  un  rameau  de  Limaire 
(Monnaie  du  Pape),  plante  très  employée  pour  la 
confection  des  bouquets  secs.  La  graine  est  renfer- 
mée dans  une  silique,  dont  on  arrache  les  deux 
cloisons  extérieures  ;  il  n'en  reste  plus  que  la 
cloison  médiane  d'un  blanc  d'argent  très  décoratif. 

Le  même  Sociétaire  rappelle  que  c'est  dans  le 
mois  d'août  que  l'on  réussit  le  plus  facilement  la 
greffe  en  écusson  du  lilas. 

M.  Grava  dit  qu'ayant  abattu  un  dracœna  et 
déposé  le  tronc  coupé  en  plusieurs  tronçons  dans 
une  cour,  il  fut  étonné  de  constater  quelque  temps 
après  que  des  bourgeons  vigoureux  se  développaient 
dans  le  vieux  bois,  malgré  l'absence  de  terre  et 
d'humidité. 

M.  Letullier  fait  remarquer  que  le  fait  n'est  pas 
rare  et  que  l'on  met  à  profit  cette  particularité  du 


—  15  — 

dracœna  d'émettre  facilement  de  nouveaux  bour- 
geons sur  le  vieux  bois  pour  le  multiplier  par  bou- 
tures. 

M.  Mahieu  donne  lecture  de  son  rapport  sur  lu 
visite  des  jardins  ouvriers  par  les  membres  du 
Bureau  et  des  Commissions  les  19,  21  et  25  juin 
derniers.  L'œuvre  des  jardins  ouvriers  s'étend  de 
plus  en  plus.  328  parcelles  ont  été  visitées  et  130 
détenteurs  des  jardins  les  mieux  tenus  recevront 
des  diplômes  de  la  Société  d'Horticulture. 

Lecture  est  donnée  des  notes  prises  par  M.  Le 
Grin  dans  les  publications  reçues. 


Séance  du  4  Septembre 

45  membres  présents. 

M.  Gallis  présente  de  très  beaux  raisins  de  la 
variété  Foster\s  White  Seedling,  au  sujet  desquels 
il  donne  d'intéressants  renseignements.  Les  grappes 
pèsent  chacune  de  700  à  800  grammes.  La  présen- 
tation se  compose  de  deux  coursonnes  portant  cha- 
cune deux  grappes  jumelles  et  d'une  coursonne  por- 
tant une  grappe  unique.  Des  grappes  aussi  grosses 
et  aussi  belles  ne  sont  pas  rares  dans  les  cultures 
deM.Gallis. 

M.  Adam  présente  un  pied  de  chrysanthème 
Euban-Rose,  offrant  trois  énormes  fleurs,  obtenues 
sans  pincement.  La  culture  de  cette  variété  précoce 
est  facile. 

M.  Dorange  présente  deux  jolies  roses,  au  sujet 
desquelles  il  donne  quelques  renseignements,  d'après 
le  catalogue  du  rosiériste  Pernet  Durcher.  L'une  est 
la  variété  Constance,  au  beau  coloris  jaune;  l'autre, 
Madame  Segond  ^\ebei\  d'un  rose  saumoné.  Ces 
variétés  sont  des  hybrides  de  Thés  préférables  aux 
hvbrides  de  remontants. 


—  16  — 

M.  Piard  soumet  aux  membres  présents  une  poire 
du  jardin  de  la  Société,  provenant  d'une  greffe 
donnée  par  M.  Féron,  sous  le  nom  de  Zoé,  mais  il 
pense  que  cette  variété  est  plutôt  e/w/e^-G^wyo^,  d'après 
les  catalogues. 

La  Société  nomme  ensuite  les  membres  des  Com- 
missions d'organisation  et  de  la  loterie  de  l'exposition 
de  novembre  prochain. 

La  séance  est  levée,  après  la  lecture  des  notes 
recueillies  par  M.  Le  Grin  dans  les  publications 
reçues. 

M.  Le  Grin  signale  dans  ces  notes  le  bouturage 
à  l'envers  du  rosier  et  des  moyens  de  détruire  les 
insectes. 

M.  Adam  dit  qu'il  a  détruit  le  puceron  lanigère 
avec  du  lysol. 


Séance  du  2  Octobre 

50  membres  présents. 

M.  le  Président  adresse,  aux  applaudissements 
unanimes  de  l'assistance,  les  vives  félicitations  de 
la  Société  à  M.  Letullier  qui,  depuis  la  dernière 
séance,  a  été  nommé  chevalier  du  Mérite  agricole 
et  à  M.  Le  Brun,  Consul  d'Italie,  qui  a  été  décoré  du 
Christ  de  Portugal,  pour  services  rendus  aux  trou- 
pes portugaises  qui  ont  campé  à  Cherbourg. 

M.  Adam  présente  deux  pommes  soudées  ensem- 
ble. Il  présente  également  deux  énormes  pommes, 
dont  l'arbre  producteur  lui  a  été  vendu  sous  le  nom 
de  Sans  Pareil.  M.  Piard  dit  que  M.  Gallis  et  lui 
possèdent,  sous  le  même  nom,  des  pommiers  dont 
tes  fruits  ne  ressemblent  pas  à  ceux  de  M.  Adam;  il 
ne]  peut  dire  quelle  est  la  véritable  pomme  Sans 
Pareil. 

M.   Piard  montre  des  pommes  du  jardin  de  la 


—  17  — 

Société,  provenant  de  greffes  données  par  M.  le 
docteur  Turbert  ;  elles  appartiennent  à  la  variété 
considérée  comme  étant  Ln  Ménagère  ou  plutôt  la 
Belle  Dubois^  et  semblent  différer  peu  de  celles  de 
M..  Adam. 

M.  Adam  dépose  sur  le  bureau  trois  roses  de 
variétés  et  de  couleurs  très  différentes,  provenant  du 
même  pied  de  Gloire  de  Dijon,  sur  lequel  avaient 
été  greffées  Lyon  Rose  et  Lady  Ashton. 

M.  Dorange  soumet  aux  Sociétaires  présents  une 
jolie  rose  Madame  Edouard  Herriot,  fleur  de  gran- 
deur et  de  duplicature  moyennes,  d'un  coloris 
remarquable,  rouge  corail  nuancé  de  jaune  et  de 
rose  carthame,  passant  au  rouge  crevette,  qui  a 
obtenu  la  coupe  du  Daily  Mail,  prix  de  Bagatelle 
1914;  variété  plus  florifère  encore  que  Lyon  Rose. 
La  fleur  présentée  a  été  obtenue  de  5"  floraison. 

M.  Adam  présente  d'énormes  et  belles  fleurs  de 
chrysanthèmes:  l'une  coupée,  Ruban  Rose  et  les 
deux  autres  en  pot,  sur  tige  unique,  Mistress  Gilbert 
Drable,  et  William  Righy,  sport  jaune  de  la  pre- 
mière. 

De  son  côté,  M.  Antoine  a  apporté  un  pied  en  pot 
du  chrysanthème  Thorps  Beauty  avec  trois  grosses 
fleurs  magnifiques. 

M.  Gallis  expose  trois  petits  paniers  de  superbes 
fruits  :  l'un  de  pommes  Doux  dWrgent  ;  les  deux 
autres  de  poires  de  saison  Directeur  Hardy  et  Beurré 
super  fin. 

M.  Dorange  engage  les  amateurs  à  utiliser  les 
drageons  des  rosiers  dans  les  jardins  ;  plantés  et 
greffés,  ils  donnent  de  jolies  roses. 

Un  sociétaire  présente  un  rameau  d'une  très  belle 
espèce  de  Labiée,  le  Leonotis  Leonorus,  à  grandes 
fleurs  écartâtes  et  velues,  très  ornementales.  Cette 
plante,  originaire  du  Cap,  est  d'orangerie  ou  même 
de  plein  air  dans  le  Midi  de  la  France  et  peut-être 
aussi  à  Cherbourg.   En  pinçant  les  jeunes  pousses 


—  18  — 

au  printemps,  on  obtient  des  plantes  ramifiées  qui 
donnent  tout  l'automne  de  remarquables  inflores- 
cences. 

M.  Corbière  présente  des  échantillons  d'une  plante 
qui  a  été  préconisée  dernièrement  comme  légume  et 
pourrait  rendre  des  services  par  ce  temps  de  vie 
chère  ;  elle  a  été  bien  accueillie  à  Paris  :  la  Salicorne, 
improprement  appelée  Criste  marine.  Elle  pousse  en 
grande  quantité  au  bord  de  la  mer,  surtout  dans  les 
vases  salées  à  l'embouchure  des  rivières.  Cuite  à 
l'eau,  puis  assaisonnée  au  beurre,  elle  vaut  les 
haricots  verts,  dont  elle  rappelle  le  goût.  Les  échan- 
tillons proviennent  de  l'ancienne  mare  de  Tourla- 
ville. 

Il  est  convenu  que  par  suite  de  l'exposition,  les 
comptes  du  trésorier  ne  seront  arrêtés  qu'en 
décembre. 

Lecture  est  ensuite  donnée  des  notes  recueillies 
par  M.  Le  Grin  dans  les  publications  reçues. 

Séance  du  6  Novembre 

70  membres  présents. 

M.  Le  Carpentier  présente  les  résultats  obtenus 
de  semis  de  maïs  rouge  et  jaune  dans  sa  propriété 
de  Sainte-Croix.  Les  graines  distribuées  par  iVJ.  le 
Président  lui  avaient  été  données  par  M.  Favier  qui 
les  avait  reçues  de  M.  Blaringhem  habitant  Angers. 
Sur  32  graines  semées  en  avril,  12  ont  levé  :  les 
plantes  se  sont  développées  vigoureusement,  mais 
les  épis  ont  mûri  incomplètement.  M.  Le  Carpentier 
pense  que  le  semis  avait  été  fait  un  peu  tard  ;  aussi, 
se  propose- t-il  d'en  semer  à  nouveau,  en  février 
prochain. 

M.  Blaringhem  a  remarqué  qu'en  faisant  subir 
un  traumatisme  ou  une  torsion  aux  épis,  ces  der- 
niers mûrissaient  plus  vite. 


—  19  — 

M.  Antoine  dit  que,  dans  le  Midi,  Ton  préconise 
d'élêter  les  épis  de  maïs  pour  hâter  leur  maturité. 
M.  Letullier  présente,  également,  des  épis  de  maïs 
provenant  du  jardin  du  passage  des  Jardins.  Les 
graines  sont  enveloppées  par  une  gaîne  de  feuilles 
qui  les  préservent  des  insectes,  des  guêpes,  en 
particulier,  qui  en  sont  très  friandes. 

Les  épis  ont  mûri  et  les  résultats  obtenus  sont 
encourageants. 

M.  ïhommin  présente  des  poires  de  deuxième 
récolte.  Elles  proviennent  de  deux  poiriers  qui, 
après  une  superbe  floraison  étaient  chargés  de 
fruits.  Le  coup  de  vent  de  juillet  en  'à  fait  tomber 
un  grand  nombre  et  les  fruits  restés  étaient  arrivés, 
au  mois  d'août,  en  pleine  maturité.  Les  poiriers  ont 
fleuri  de  nouveau  principalement  du  côté  de  l'Ouest 
et  ont  donné  une  2"  récolte. 

Les  fruits  de  cette  2"  récolte  tombent  presque 
tous  par  le  vent,  lorsqu'ils  ont  atteint  une  grosseur 
moyenne  et  mûrissent  en  quelques  jours.  Les  poires 
sont  déformées,  leur  chair  est  savoureuse,  mais  un 
peu  moins  sucrée  que  celles  de  la  première  récolte. 

M.  Lefauconnier  soumet  aux  membres  présents 
des  pommes  soudées  par  deux  et  par  trois  ;  elles 
lui  ont  été  données  par  M.  Martin,  receveur  de 
l'enregistrement. 

M.  Saillard  présente  :  1°  une  magnifique  pomme 
de  575  gr.,  de  la  variété  La  Belle  Joséphine  ;  2°  de 
beaux  fruits  Doyenné  du  Comice  et  3°  quelques 
poires  de  deuxième  floraison, 

M.  Piard  a  apporté  une  énorme  poire  de  Belle 
Angevine  pesant  1.150  gr.  C'est  une  très  bonne 
poire  à  cuire.  Ce  superbe  fruit  lui  a  été  envoyé  par 
M.  Leclerc  de  Fermanville. 

M.  Dorange  qui  avait  déjà  présenté  à  la  précé- 
dente séance,  une  rose  de  la  variété  Madame  Edouard 
Herriot,  d'un  coloris  rouge  corail  remarquable,  en 
montre  une  nouvelle  obtenue  de  6^  floraison.  Cette 


20 


magnifique  variété,  à  floraison  continuelle,  devrait 
avoir  sa  place  dans  les  plus  petits  jardins. 

Le  même  sociétaire  présente,  également,  une  rose 
Juliet,  appartenant  au  joli  groupe  des  Pernetiana, 
fleur  rouge  rose,  revers  des  pétales  vieil  or.  grande, 
pleine,  très  odorante  et  à  parfum  suave.  Cette  belle 
variété  obtint  le  prix  de  Bagatelle  en  191(3.  Sa 
culture  comme  tleur  coupée,  mérite  d'être  encoura- 
gée comme  rosier  splendide  de  premier  mérite. 

Lecture  est  donnée  des  notes  prises  par  M.  Le 
Grin  dans  les  publications  reçues. 


Séance  du  4  Décembre 

41  membres  présents. 

M.  le  Président  rappelle  que  l'exposition  qui  a  eu 
lieu  du  10  au  13  novembre,  a  obtenu  un  succès 
complet,  et,  au  nom  de  la  Société,  il  adresse  un 
dernier  remerciement  à  toutes  les  personnes  dont  le 
dévouement  a  contribué  à  ce  magnifique  résultat, 
et  il  mentionne  en  particulier  le  concours  précieux 
de  M.  Letullier. 

Après  la  remise  des  récompenses,  diplômes  et 
médailles,  décernées  par  le  jury,  il  est  procédé  à  la 
nomination  de  la  Commission  chargée  de  vérifier 
les  comptes  du  Trésorier. 

Le  l^''  janvier  \^2'Z  tombant  un  dimanche,  la 
prochaine  séance  mensuelle,  dans  laquelle  il  sera 
procédé  au  renouvellement  du  Bureau  et  des  Com- 
missions permanentes,  aura  lieu  le  8  janvier. 

La  Société  décide  ensuite  que  la  cotisation  en 
1922,  pour  les  dames  patronnesses  et  les  membres 
titulaires  habitant  Cherbourg,  reste  fixée  à  cinq 
francs  ;  mais  elle  continuera  d'être  de  six  francs  (à 
cause  des  frais  de  rcc.'ouvrement)  pour  les  sociétaires 
habitant  hors  de  Cherbourg. 

M.  Dorange  présente  une  1res  jolie  rose,  Madame 


—  21  — 

Edouard  Herriot,  cueillie  le  jour  même,  sur  un 
rosier  en  plein  air,  qui  a  produit  une  abondante 
floraison. 

M.  Levéel  a  déposé  sur  le  bureau  des  capsules 
renfermant  des  graines  cotonneuses,  qu'un  horticul- 
teur de  Caen  avait  présentées  à  l'exposition  de  cette 
ville,  comme  appartenant  au  Gossi/pinm  herbaceum 
et  pouvant  réussir  dans  la  région  de  Caen 

M.  Corbière  dit  que  la  plante  en  question  n'est 
pas  un  Gossypium  ou  Cotonnier,  mais  une  espèce 
d'Asclépiadée. 

M.  Lebrettevillois  avait  une  vi^ne  qui  fleurissait 
mais  ne  donnait  pas  de  raisin;  sur  le  conseil  de  M. 
Piard,  il  a  employé  la  fécondation  artificielle  et  s'en 
est  fort  bien  trouvé;  il  a  chargé  M.  Corbière  de 
signaler  le  fait  et  de  bien  vouloir  transmettre  ses 
remerciements  à  M.  Piard. 

M.  Le  Contour,  qui  se  trouve  en  mission  sur  les 
bords  du  Rhin,  a  écrit  à  M.  le  Président  pour  lui 
exprimer  ses  regrets  de  n'avoir  pu  assister  à  l'expo- 
sition, et  il  signale  que  les  Allemands  traitent  leurs 
arbres  fruitiers  avec  beaucoup  de  soins  et  obtiennent 
de  bons  résultats.  Ils  brossent  leurs  arbres,  les 
badigeonnent  à  la  chaux,  et  entourent  le  pied  d'es- 
pèces de  cordages,  afin  d"em])èchor  la  ctiématobie 
de  monter.  M.  Corbière  ajoute  qu'en  Normandie, 
dans  l'Orne  notamment,  on  soigne  les  pommiers  de 
la  même  faron  :  le  procédé  n'est  pas  nouveau,  mais 
il  faut  l'appliquer. 

Il  est  donné  lecture  des  notes  recueillies  par  M. 
Le  (ïrin  dans  les  publications  reçues,  puis  la  séance 
est  levée  après  la  proclamation  de  trois  dames 
patronnesses,  et  l'admission  de  quatorze  membres 
titulaires. 

Le  Secrétaire, 

P.  LELIÈVRE. 


^^. 


RAPPORT 

SUR   LA 

Situation  et  les  T^^^^tijJ 

DE  LA  SOCIÉTÉ  D'HORTICULTURE 

PENDANT   L'ANNÉE  1921 
(Lu  A  LA  Séance  du    s  Janvier   1922) 


Messieurs, 

La  Commission  des  comptes  du  Trésorier  vient 
de  vous  faire  connaître  que  du  1i^  Novembre  1920 
au  23  Décembre  1921,  les  recettes  ont  été  : 

1"  pour  le  service  ordinaire  de  la  Société  (y  compris 
l'avoir) 4.519  fr.  21 

2°   à    l'occasion   de 
l'exposition 3.960  fr.  00 

Soit  au  total 8.479  fr.  21 

et  les  dépenses  :  pour 

le  service  ordinaire. .  .     2 .550  fr.  95 

pour  l'exposition.  .  .  .     5.215  fr.  85 

Soit  au  total 7.766  fr.  80 

L'avoir  au  23  Décembre  restait  de.  .  712  fr.  41 

Permettez-moi,  pour  me  conformer  à  l'usage  et 
aux  statuts,  de  vous  donner  quelques  renseigne- 
ments complémentaires. 

Au  23  décembre,  il  y  avait  encore  à  encaisser  la 
subvention  du  Département  pour  1921  (400  fr.)  et 
à  régler  quelques  dépenses  atteignant  à  peu  près  ce 


—  23  — 

chiffre.  De  sorte  que  l'on  peut  considérer  que  la 
somme  de  700  francs  environ,  est  un  avoir  net.  On 
doit  se  féliciter  de  la  situation,  cnr,  nous  n'avons 
pas  été  obligés  de  reporter,  à  Tannée  suivante, 
comme  cela  se  présente  généralement  après  les 
expositions,  le  règlement  de  certaines  dépenses. 

Les  frais  divers  de  l'exposition  ayant  été  do 
5.215  fr.  85  et  les  recettes  3.960  fr.,  il  n'est  resté 
que  1.355  fr.  85  à  la  charge  des  ressources  ordi- 
naires de  la  Société.  Gela  tient  en  partie  à  la 
subvention  supplémentaire  de  300  francs  du  Conseil 
municipal  de  Cherbourg  et  aux  allocations  de  100  fr. 
de  la  Société  d'Agriculture  et  de  50  francs  de  la 
Chambre  de  Commerce,  ainsi  qu'aux  médailles 
mises  à  la  disposition  du  Jury  par  M.  le  Ministre 
de  l'Agriculture,  la  Société  des  Agriculteurs  dé 
France  et  la  Société  française  desChrysanthémistes. 

Les  cotisations  recouvrées  en  1921,  ont  atteint 
le  chiffre  de  342,  le  plus  élevé  depuis  10  ans. 
Espérons  qu'il  ne  tardera  pas  à  égaler  le  maximum 
(424)  qui  a  été  obtenu  en  1885  et  1886. 

Pendant  l'année  qui  vient  de  s'écouler,  les  statuts 
de  la  Société,  dont  l'édition  était  épuisée,  ont  été 
révisés  ;  la  déclaration  et  l'impression  des  nouveaux 
statuts  ont  causé  quelques  frais  supplémentaires. 
Il  en  a  été,  de  même,  pour  l'installation  du  compteur 
d'eau  de  la  ville  dans  le  jardin  de  la  rue  Monte- 
bello  qui  a  nécessité  la  suppression,  pour  éviter  des 
consommations  importantes  d'eau,  du  petit  bassin 
de  l'entrée  de  ce  jardin. 

Malgré  la  préparation  de  l'exposition,  la  Société 
a  continué  le  cours  de  ses  travaux  ordinaires.  Les 
jardins  de  la  rue  Montebello  et  du  passage  des 
Jardins  ont  été  entretenus  avec  soin,  et  dans  le 
dernier,  le  dévoué  M.  Piard  a  continué  ses  leçons 
d'arboriculture  toujours  si  appréciées. 

Une  excursion  au  château  de  Pépinvast,  à  laquelle 
ont  pris  part  un  certain  nombre  de  sociétaires  et  de 


—  2A  — 

membres  de  leurs  familles,  et  qui  avait  été  très  bien 
organisée  par  notre  infatigable  Président,  a  laissé 
le  meilleur  souvenir  aux  personnes  qui  y  ont  par- 
ticipé. M.  Dorange  en  a  fait  un  rapport  très  documenté 
,  qui  a  été  lu  et  très  apprécié,  dans  une  séance  de  la 
Société. 

Comme  les  années  précédentes,  le  Bureau  et  les 
Commissions  permanentes,  de  concert  avec  l'admi- 
nistration du  Bureau  de  Bienfaisance,  ont  visité  les 
jardins  ouvriers  et  attribué  un  nombre  important 
de  diplômes  ;  des  primes  ont  été  aussi  décernées  à 
la  suite  de  ces  visites  sur  des  fonds  allectés  à  des 
récompenses  par  le  Bureau  de  Bienfaisance  et 
l'Office  Agricole  de  la  Manche.  M.  Mahieu,  secré- 
taire-adjoint, a  rédigé  un  rapport  très  intéressant 
qui  a  été  lu,  lui  aussi,  à  une  séance  mensuelle.  La 
Société  est  heureuse  d'encourager  une  œuvre  aussi 
utile  et  qui  donne  d'excellents  résultats. 

Un  bulletin  a  été  publié.  S'il  n'a  pas  été  encore 
aussi  volumineux  que  le  bureau  l'aurait  désiré, 
(les  dépenses  d'impression  étant,  toujours  élevées  et 
les  ressources  ayant  dû  être  réservées  surtout  en 
vue  de  l'exposition  projetée),  il  a  été  cependant  très 
apprécié. 

Les  séances  ont  continué  à  être  tenues  régulière- 
ment, tous  les  mois,  et  ce  qui  a  été  une  preuve  de 
l'intérêt  que  les  sociétaires  prennent  aux  communi- 
cations qui  y  sont  faites,  c'est  que  le  chiffre  des 
présents  est  toujours  élevé  (génjéralement  plus  de 
50)  et  qu'il  y  est  fait  de  nombreuses  admissions  de 
nouveaux  membres. 

Les  présentations  de  beaux  produits  horticoles 
(fleurs  et  fruits)  et  la  lecture  des  notes  recueillies 
par  M.  Le  Grin  dans  les  publications  reçues  ont 
contribué  à  l'attrait  de  ces  séances. 

La  Société  a  été  heureuse  de  voir  plusieurs  de 
ses  meilleurs  membres  (iMM.  Piard,  Levéel,  Letul- 
lier)    nommés    chevaliers    du    Mérite    Agricole    et 


—  25  — 

recevoir  une  juste  récompense  des  services  rendus 
par  eux  à  l'horticullure. 

La  Société  s'était  décidée  à  reprendre  le  cours 
de  ses  expositions  qui  avait  été  interrompu  par  la 
guerre.  Celle  qui  a  eu  lieu  du  10  au  13  novembre 
dernier  a  obtenu,  comme  les  précédentes,  un  grand 
succès  et,  pendant  toute  sa  durée,  un  nombreux 
public  l'a  constamment  visitée,  ne  se  lassant  pas 
d'admirer  les  beaux  produits  exposés  {fleurs  et  fruits, 
objets  d'industrie  horticole). 

La  sécheresse  exceptionnelle  de  l'année  faisait 
éprouver  quelques  inquiétudes  qui  ont  été  dissipées 
par  suite  des  soins  attentifs  que  les  exposants  (mar- 
chands et  amateurs)  ont  donnés  à  leurs  plantes  pour 
leur  permettre  d'être  présentées  dans  d'excellentes 
conditions  et  avec  de  superbes  fleurs.  Les  halles, 
près  le  théâtre,  où  se  tenait  l'exposition,  avaient  été 
décorées,  avec  goût,  grâce  au  concours  précieux 
de  la  Municipalité,  par  les  soins  de  l'atelier  munici- 
pal, sous  la  direction  de  la  Commission  d'organisa- 
tion présidée  par  M,  Levéel  et  avec  l'assistance  de 
M.  Letullier. 

Je  n'entreprendrai  pas  de  faire,  aujourd'hui,  une 
description  de  cette  solennité  horticole,  ni  de  signaler 
les  témoignages  d'intérêt  et  de  sympathie  qui  ont 
été  donnés  par  diverses  autorités,  corporations  et 
sociétés,  ainsi  que  les  preuves  de  dévouement  des 
membres  du  Bureau,  des  Commissions  d'organisa- 
tion et  de  Loterie,  qui  n'ont  épargné  ni  leurs  fatigues 
ni  leurs  peines. 

D'ailleurs,  M.  le  Président  a  adressé  les  remer- 
ciements, bien  mérités,  de  la  Société  à  toutes  les 
personnes,  y  compris  les  exposants,  qui  ont  contri- 
bué au  succès  de  l'exposition  de  novembre. 

Mais,  personnellement,  je  tiens  à  remercier  notre 
très  dévoué  et  sympathique  Président  que  l'on  trouve 
toujours  prêt  à  s'occuper  des  divers  détails,  et  nos 
excellents     secrétaires-adjoints     MM.     Mahieu     et 


—  26  — 

Dorange,  sans  oublier  M.  Thommin,  venu  de 
Diélette  pour  la  circonstance,  qui  m'ont  aidé  et 
suppléé  en  mainte  occasion,  mon  âge  et  mon  état  de 
santé  ne  m'ayant  pas  permis  de  prêter  un  concours 
aussi  actif  que  je  l'aurais  désiré. 

En  résumé,  la  Société  d'Horticulture  a  donné,  en 
1921,  plus  encore  que  précédemment,  des  preuves 
de  sa  vitalité  et  de  la  sympathique  cordialité  qui 
règne  entre  s,es  membres  qui,  tous,  font  leurs  efforts 
pour  contribuer  à  la  prospérité  de  l'Association, 
(une  des  doyennes  de  notre  ville,  comptant  77  ans 
d'existence),  et  au  développement  de  l'horticulture 
dans  l'arrondissement. 

Le    Secrétaire^ 

P.  LELIÈVRE. 


^^^ ^ 


?5^?^:^^ 


Excursion   c\  L^   Pcrndk, 
au  Vasl  û  à  PcpiiWcXst 

LE  19  JUIN    1921 

(RAPPORT  lu  à  la  Séance  du  3  Juillet    1921) 


Le  projet  d'une  excursion  à  La  Pernelle,  au  Vast 
et  à  Pépinvast  fut  proposé  par  notre  collègue  M. 
Jouet  à  la  séance  du  l'^'"  mai,  et  tous  les  Sociétaires 
qui  y  ont  pris  part  savent  bon  gré  à  M.  Jouet  de 
l'avoir  proposée. 

C'est  par  une  belle  matinée  de  juin,  que  35  excur- 
sionnistes dirigés  par  M.  Corbière,  président,  prirent 
place  dans  l'autobus  de  la  Société  Atlas,  qui  devait 
nous  conduire  rapidement  au  Vast.  Plusieurs  dames 
avaient  bien  voulu  prendre  part  à  l'excursion.  La 
voiture  n'est  pas  trop  grande,  mais  tout  le  monde 
finit  par  se  caser  sans  trop  de  gène,  et  nous  partons 
joyeusement  vers  8  heures  30. 

Nous  empruntons  la  route  de  Saint- Pierre-Eglise 
jusqu'au  Hamel-ès-Ronches  et  gagnons  Le  Vast  en 
passant  par  Gonneville.  Nous  voyons  l'ancienne 
filature  de  Gonneville,  actuellement  transformée  en 
scierie,  qui  s'élève  au  milieu  d'une  région  très  boisée, 
des  plus  favorable  à  ce  genre  d'exploitation. 

C'est  la  troisième  excursion  que  la  Société  d'Hor- 
ticulture de  Cherbourg  fait  au  Vast  :  la  première 
remonte  à  1897  et  la  seconde  à  1907.  Le  Vast  a  été 
des  mieux  choisi  pour  la  reprise  des  excursions 
traditionnelles  d'avant  guerre. 


—  28  — 

Le  Vast  est  situé  à  quatre  lieues  environ  de  Cher- 
bourg; nous  arrivons  vers  10  heures  à  l'auberge  du 
Tourne  Bride,  tenue  par  Madame  veuve  Foliot.  M. 
le  Président  donne  les  dernières  instructions  pour 
le  déjeuner  que  nous  devons  prendre  vers  midi,  et 
nous  repartons  immédiatement  pour  La  Pernelle 
où  nous  arrivons  à  10  heures  AO. 

Nous  laissons  Tauto  près  du  Calvaire  et  nous  nous 
acheminons  à  pied  à  travers  la  vaste  lande,  à  l'extré 
mité  de  laquelle  apparaît  la  jolie  petite  église  de  La 
Pernelle,    entourée    de   grands   arbres,    comme   un 
oasis  tout  au  fond  d'un  désert. 

Les  dames  se  reposent  sur  le  banc  édifié  par  les 
soins  du  Touring-Club  de  France,  contre  le  mur 
de  la  mairie.  Nous  dominons  la  plaine  de  80  mètres; 
devant  nous  se  déroule  un  des  plus  beaux  panoramas 
de  la  Manche.  La  petite  colline  sur  laquelle  nous 
nous  trouvons  est  suffisamment  éloignée  de  la  côte 
pour  permettre  à  la  vue,  avant  de  se  perdre  sur 
l'horizon  infini  de  l'Océan,  de  s'étendre  sur  l'une  des 
plus  riches  vallées  de  la  Basse-Normandie,  le  Val- 
de-Saire,  célèbre  par  ses  primeurs  et  sa  tertilité.  A 
nos  pieds  serpente  la  route  de  Quettehou  à  Barfleur. 
Plus  loin,  sur  la  gauche,  Montfarville  dont  nous 
apercevons  le  clocher,  Anneville-en-Saire  au  milieu 
de  splendides  vergers,  Kéville  célèbre  autrefois  par 
sa  Commandorie  de  Templiers  et  son  vieux  manoir 
féodal, aujourd'hui  remplacé  par  un  château  moderne. 

Plus  loin  on  voit  se  dessiner  avec  la  netteté  d'une 
carte  géographique  en  relief,  toute  la  cote  du 
Cotentin  si  bizarrement  découpée,  depuis  les  rochers 
calcaires  de  (Irandcamp  et  Porl-en-Bessin  qui 
émergent  dans  le  lointain,  jusqu'<à  la  pointe  de  Bar- 
fleur,  et  Gatteville,  dont  nous  apercevons  nettement 
le  phare  d'une  hauteur  de  71  mètres,  qui  fut  construit 
en  1827  et  dont  les  travaux  remarquables  furent 
conduits  par  M.  De  la  Rue,  inspecteur  général  des 
Ponts-et-C  haussées. 


Devant  nous  la  pointe  de  Réville,  et  l'embouchure 
large  et  sinueuse  de  la  Saire,  le  petit  port  de  Saint- 
Vaast-la-Hougue  qui  jouit  sur  les  cotes  de  la  Manche, 
d'une  situation  privilégiée. 

A  l'extrémité  de  la  longue  et  mince  presqu'île  de 
la  tlougue,  se  dresse  un  donjon  pittoresque  juché 
sur  son  piédestal  de  verdure,  c'est  le  vieux  fort  de 
la  Hougue  qui  fut  consti'uit  par  Louis  XIV,  après 
le  fameux  combat  de  la  Hougue. 

Plus  au  large  l'île  de  Tatihou,  avec  son  muséum 
de  zoologie  maritime,  créé  en  1894  par  l'Etat.  Un 
vieux  fort  à  la  masse  imposante  et  un  pittoresque 
entassement  de  rochers  d'où  émerge  un  donjon  du 
XVII''  siècle,  achèvent  de  faire  de  l'île  de  Tatihou, 
l'une  des  plus  agréables  et  des  plus  intéressantes 
excursions  des  environs  de  Saint-Vaast-la-Hougue. 
D'où  nous  sommes,  le  regard  s'étend  à  perte  de  vue 
sur  la  mer  immense,  à  la  surface  de  laquelle  sem- 
blent de  loin  flotter  comme  des  épaves,  les  deux 
îles  Saint-Marcouf.  Dans  le  fond  nous  distinguons 
nettement  les  côtes  du  Calvados.  Nous  sommes 
forcés  de  nous  arracher  à  ce  grandiose  panorama 
pour  regagner  l'autobus;  il  est  11  heures,  et  le  pro- 
gramme de  la  journée  est  chargé.  Un  quart  d'heure 
après,  nous  nous  arrêtons  devant  le  potager  du 
château  de  Pépinvast,  où  nous  sommes  reçus  par 
iVl .  Boisroux,  jardinier  chef,  et  notre  collègue  M. 
Jouet.  En  entrant,  une  grande  allée  droite  traverse 
le  jardin  dans  toute  sa  longueur,  bordée  à  droite  et 
à  gauche  par  de  splendides  contre-espaliers.  Au 
pied  des  arbres  une  grande  quantité  de  géraniums 
en  pots,  destinés  à  la  décoration  du  parc,  attendent 
d'être  mis  en  place. 

Dans  ce  jardin  modèle  nous  rencontrons  toutes 
les  formes  courantes  d'arbres  fruitiers  :  palmettes 
Verrier,  cordons  verticaux,  U  simples  et  doubles  à 
branches  inclinées.  M.  Boisroux  nous  fait  reniarquer 
que  cette  inclinaison  des  branches  est  fantaisiste,  et 


—  30  — 


la  fructification  de  ces  arbres  n'est  pas  supérieure 
à  celle  des  autres,  traités  d'une  façon  régulière, 
(^.e  système  de  charpente  a  été  abandonné,  et  en 
grande  partie  remplacé  par  les  formes  en  U  double, 
reconnues  les  meilleures,  mais  à  la  condition  de 
bien  choisir  ses  variétés. 

Les  murs  fermant  le  potager  sont  entièrement 
garnis  d'arbres  fruitiers,  où  alternent  des  basses 
tiges  occupant  la  moitié  inférieure  du  mur,  et  des 
hautes  tiges  tapissant  la  partie  supérieure.  La  taille 
et  les  traitements  sont  faits  d'après  les  principes  de 
Pierre  Passy,  professeur  à  l'école  d'agriculture  de 
Grignon  (Seine-et-Oise).  Le  feuillage  est  indemne 
de  toute  maladie,  les  arbres  sont  soumis  l'hiver  à  un 
traitement  anti-cryptogamique  sérieux,  pulvérisa- 
tions de  lysol  et  de  sulfate  de  cuivre. 

Voici,  pour  les  amateurs,  la  liste  des  43  principa- 
les variétés,  que  je  dois  à  l'obligeance  de  M. 
Boisroux  ; 


André  Desportes. 
Crassane. 

Bergamotte  Espéren. 
Beurré  Bachelier. 

«       Glairgeau. 

«       d'Amanlis. 

«       Boyal . 

«       Gitlard. 

«       Gris. 

«        Hardy. 

«        Superflu. 
Bon  Ghrétien  Williams. 
Charles  Ernest. 
Clapp's  Eavourite. 
Maréchal  de  Cour. 
Doyenné  d'Alençon. 
Doyenné  du  Comice. 
Duchesse  d'Angoulême. 
Fondante  des  Bois. 


Joséphine  de  Matines. 
Le  Lectier. 
Louise  Bonne. 
Olivier  de  Serres. 
Passe  Colmar. 
Passe  Crassane. 
Soldat  Laboureur. 
Triomphe  de  Jodoigne. 
Directeur  Hardy. 
Colmar  d'Aremberg. 
Doyenné  Boussoch. 

a         Boucher. 

«         Gris. 
Fondante  Thiriot. 
Président  Boosevelt, 
William  Duchesse. 
Souvenir  du  Congrès. 
Chàtellerault. 
Madeleine . 


—  31  — 

Williams.  Messire  Jean. 

Belle  Angevine.  Chaumontel. 

Catillac. 

et  autres   variétés  de   moindre    valeur,    que    nous 

n'énumérons  pas. 

Belle  collection  de  pommiers  pour  la  plupart 
cultivés  en  cordon,  parmi  les  plus  belles  variétés 
citons  : 

Api  rose.  Beinette  d'Angleterre. 
Astrakan  rouge.  «         de  Caux. 

Boroutsky.  «         Franche. 

Calville  blanc  «         grise  de  Vitry. 

Grand  Alexandre.  Beine  des  Beinettes. 

Ménagère .  Transparente  de  Croncel . 

D'une  façon  générale,  nous  remarquons  que  ce 
sont  les  vieux  arbres  les  plus  fructifères. 

De  beaux  pêchers  couverts  de  fruits  sont  cultivés 
en  espalier,  mais  on  ne  peut  leur  donner  de  formes 
classiques,  leur  végétation  n'étant  pas  assez  réguliè- 
re. Nous  sommes  à  125  mètres  d'altitude  et  à  cette 
hauteur  les  arbres  à  noyau  réussisent  moins  bien. 

Toute  une  plantation  de  pruniers  en  espalier,  dont 
la  végétation  était  languissante,  a  dû  être  remplacée 
par  des  poiriers  qui  poussent  très  bien.  Belle  plan- 
tation de  framboisiers  remontants,  qui  donnent  des 
fruits  jusqu'à  la  Toussaint,  parmi  les  meilleures 
variétés  cultivées  citons  : 

Jaune  remontant. 

Bouge  hatif. 

Bouge  remontant  superlative. 

Belle  plate-bande  de  Céleri  blanc  d'Amiens,  bon 
à  manger  en  août,  variété  recommandable;  ce  céleri 
blanchit  parfaitement  sans  le  butter. 

En  sortant  de  ce  jardin  nous  remarquons  une 
belle  bordure  de  violettes  de  la  variété  Le  Czar, 
franchement  remontante,  à  fleurs  très  grandes, 
d'un  bleu  violet,  à  reflets  métalliques. 


—  32  — 

Le  long  de  la  façade  d'une  petite  maison,  deux 
beaux  rosiers  grimpants  en  pleine  floraison,  ce  sont 
les  rosiers  bien  connus  :  William  Allen  Ricliardson 
et  Aviateur  Blériot. 

Des  melons  cultivés  sous  châssis  sont  déjà  gros, 
et  promettent  une  belle  récolte. 

Deux  beaux  herbiers  de  pois,  et  de  salsifis. 

Les  fraises  sont  représentées  par  de  nombreuses 
variétés,  parmi  les  plus  méritantes  citons  :  S^  Fiacre, 
Pie  X,  Merveille  de  Bon  Secours,  La  Perle  rouge, 
Merveille  de  France.  A  l'automne  l'on  couvre  ces 
variétés  remontantes  de  châssis,  ce  qui  permet 
d'obtenir  des  fruits  jusqu'à  la  Toussaint. 

Dans  les  variétés  à  gros  fruits  nous  remarquons  : 
Docteur  Morère,  Madame  Moutot^  Wonderful  Shar- 
plesse  et  Napoléon  III. 

Dans  les  fraisiers  des  quatre  saisons,  nous  devons 
une  mention  spéciale  pour  les  variétés  :  Monstrueuse 
Caennaise,  et  Madame  Boisroux.  Cette  dernière 
donne  abondamment  ses  jolis  fruits  jusqu'à  la 
Toussaint.  Très  remontante  cette  variété  obtenue  de 
semis  est  une  création  de  M.  Boisroux,  à  qui  nous 
adressons  nos  félicitations  pour  son  obtention  des 
plus  méritante. 

Nous  allons  ensuite  visiter  les  serres  ;  la  grande 
contient  une  belle  collection  de  plantes  vertes,  beaux 
pieds  de  Rentia  lorsteriana,  Cycas  Revoluta,  Todea 
Barbara  (très  rare),  Blechmum  Brasiliense  (Brésil), 
Barentium  articum,  Angiopteris  miquesiania, 
Ceratozamia,  Katzeriana  (Mexique).  Signalons  éga- 
lement une  magnifique  plante  de  Doryanthes  excelsa, 
(famille  des  Liliacées),  plante  magnifique  qui  a 
fructifié  il  y  a  quelques  années,  M.  Boisroux  a  pu 
en  obtenir  50  pieds  de  semis.  Un  beau  Ficus  Bepens 
tapisse  les  murs,  mais  ne  fructifie  pas  en  serre;  la 
même  variété  fructifie  en  plein  air,  nous  en  voyons 
un  fort  pied  dehors,  ses  fruits  ne  sont  pas  comestibles. 
Nous  visitons  la  serre  aux  bégonias  Rex,  qui  en 
contient  une  superbe  collection.  Au  centre  une  belle 


—  33  — 

plante  de  Strelitzia  Reginip,  précieuse  pour  la  déco-^ 
ration  des  serres,  elle  forme  des  toulles  superbeVi 
fleurissant  abondamment;  ses  fleurs  bizarres,  jaune 
oranger  et  bleu  d'outremer,  produisent  le  plus  bel 
effet.  La  troisième  serre  contient  une  jolie  collectiorl 
d'Aubergines  (Solanum  Ovigerum.) 

Vu  la  situation  élevée  du  potager,  l'eau  est  rare 
aussi  recueille-t-on  précieusement  l'eau  de  pluie 
provenant  des  serres,  elle  est  canalisée  et  conduite 
dans  un  réservoir  central  de  150.00U  litres  d'où  par 
des  canaux  appropriés  elle  est  répartie  dans  les 
différentes  parties  du  jardin.  Un  puits  sert  également 
à  alimenter  différents  réservoirs.  Nous  prenons 
congé  de  M.  Boisroux  et  lui  donnons  rendez-vous 
à  2  h.  30,  pour  la  visite  du  château  et  du  parc. 

A  midi  un  quart  nous  arrivons  au  Vast,  l'hôtelier 
n'a  point  coutume  de  recevoir  si  nombreuse  société; 
la  salle  n'est  pas  grande  mais  chacun  y  trouve  sa 
petite  place.  On  nous  sert  un  excellent  déjeuner,  du 
vrai  gigot  et  du  vrai  cidre,  les  mets  sont  fort  bons, 
sans  sauces  raffinées,  et  nous  y  faisons  honneur  aved 
des  appétits  aiguisés  par  la  promenade  du  matin.    ' 

Nous  partons  pour  la  visite  du  château,  et  vers  3 
tieures  nous  arrivons  à  l'entrée  où  M.  Boisroux  nous 
attend  et  va  être  notre  aimable  guide.  L'entrée 
principale  du  domaine  est  à  gauche  de  la  route,  et 
le  château  apparaît  au  bout  d'une  large  avenue  de 
sapins.  L'aspect  des  constructions  est  imposant  ; 
une  partie  a  été  restaurée  il  y  a  quelques  années, 
les  armes  des  châtelains  sont  sculptées  sur  les 
tourelles  élancées  de  la  partie  neuve,  celles  des 
anciens  propriétaires  —  Porc-épic  surmonté  d'une 
couronne,  —  ornent  la  partie  nneienne.  La  propriété 
appartient  à  Madame  la  comtesse  Le  Marois,  s'étend 
sur  une  superficie  de  1.100  hectares  et  sur  trois 
communes,  La  Pernelle,  Le  Vicel,  Le  Vast. 
550  hectares  sont  enclos  de  treillages,  et  le  parc 
renferme  50    kilomètres    d'avenues.    Nous  faisons 


—  34  — 

\e  tour  des  bâtiments  et  passons  sur  les  immenses 
caves  dans  lesquelles  une  installation  électrique 
est  aménagée  ;  un  moteur  Japy  fournit  l'électri- 
cité qui  est  distribuée  dans  les  différentes  parties 
du  château. 

Nous  apercevons  à  travers  les  grandes  baies 
vitrées  du  1*^'"  étage  les  salons  et  la  salle  à  manger, 
au  rez-de-chaussée  les  cuisines  et  les  communs. 
Une  Aristoloche  d'une  dizaine  de  mètres  de  hauteur 
couvre  la  façade.  Nous  suivons  notre  guide  et 
commençons  la  visite  du  parc.  Non  loin  du  château 
de  beaux  Araucarias  imbricataont  fructifié  et  possè- 
dent de  beaux  cônes.  Nous  entrons  dans  le  sous- 
bois,  où  une  vieille  statue  de  Sainte  Anne  attire 
notre  attention,  elle  fut  trouvée  dans  un  vieux  manoir 
de  iVlanneville. 

Le  parc  est  admirablement  tenu  ;  à  droite  du 
château  son  dessin  présente  un  profond  vallonnement 
qui  a  été  parfaitement  utilisé  pour  y  mettre  Tété  au 
grand  air  les  plantes  exotiques  à  l'abri  du  vent. 
Nous  admirons  de  splendides  palmiers  et  de  grandes 
fougères  arborescentes  en  bacs.  Autrefois  ces  bacs 
étaient  enterrés  et  donnaient  l'impression  que  pal- 
miers et  fougères  poussaient  en  pleine  terre. 
Maintenant  cette  décoration  n'est  plus  possible  vu 
la  réduction  du  personnel,  il  n'y  a  plus  que  7  ou  8 
jardiniers  employés  au  château  et  avant  la  guerre 
il  y  en  avait  une  vingtaine.  Le  parc  renferme  les 
plus  belles  fougères  du  pays  [Aspidiuni  cmgidare, 
fougère  mâle,  etc.)  ;  citons  encore  VOsmonde  royale 
aux  (rondes  superbes. 

Nous  suivons  un  petit  chemin,  le  long  duquel 
pousse  un  magnifique  groupe  de  palmiers  fJ'/Y/c/iy- 
rarpus  e.rcelsus),  bientôt  nous  arrivons  à  une  clairière 
où  a  été  construit  un  grand  lavoir  alimenté  par  la 
Saire.  Ce  lavoir  très  original  en  forme  de  grottes  est 
construit  en  ciment  ;  dans  le  fond  une  grande 
buanderie  dont  les  cheminées  en  ciment  armé  ont 


—  85  —   . 

la  forme  de  grands  arbres  dénudés,  qui  ne  nuiseni 
en  rien  au  paysage.  Bientôt  nous  arrivons  dans  la 
vallée,  au  fond  un  étang  qu'alimente  l'unique  source 
du  parc.  C'est  son  eau  qui  montée  par  deux  béliers 
au  deuxième  étage  du  château,  est  distribuée  dans 
toutes  ses  parties  et  suffit  à  la  consommation  jour- 
nalière. 

Belles  touffes  d'Escallouia  Macrantha  à  fleurs 
rouges,  splendide  hêtre  pourpre  isolé  sur  pelouse,  et 
devant  le  château  un  grand  massif  de  thuias,  pins 
et  sapins  de  variétés  différentes. 

Beau  massif  de  laurier-palme;  les  feuilles  de  cet 
arbuste  contiennent  un  poison,  l'acide  prussique, 
c'est  à  cette  particularité  qu'ils  doivent  de  ne  pas 
être  rongés  par  les  lapins. On  voit  ceux-ci  gambader  de 
temps  en  temps,  ils  sont  presque  familiers.  — 
1.200  thuias  ont  été  plantés  cette  année,  l'on  n'abat 
jamais  d'arbres  en  végétation,  mais  seulement  les 
arbres  morts  ou  tombant  de  vétusté. 

Le  parc  contient  de  nombreux  rhododendrons, 
en  particulier  le  Pontir.wn.  un  des  plus  rustiques  et 
très  florifère.  Nous  parcourons  une  avenue  splendide 
c'est  une  des  plus  belles  du  parc,  elle  a  un  kilomètre 
de  long  et  est  bordée  d'un  bout  à  l'autre  de  magni- 
fiques toufïes  d'hortensias.  A  travers  bois  nous  nous 
acheminons  vers  la  roseraie  qui  est  très  étendue,  et 
contient  de  700  à  800  pieds  de  rosiers.  II  y  en  a  eu 
plus  d'un  millier,  mais  les  lapins  n'ont  pas  respecté 
la  reine  des  fleurs,  et  le  nombre  de  pieds  détruits 
par  eux  se  compte  par  centaines. 

Nous  prenons  congé  de  M.  Boisroux.  il  est5h.30, 
et  après  lui  avoir  adressé  nos  félicitations  pour  la 
magnifique  tenue  de  la  propriété,  nous  regagnons 
le  Vast  pour  visiter  le  château  de  M'"''  de  la  Ger- 
monière. 

Une  partie  du  parc  occupe  l'emplacement  d'une 
ancienne  filature  de  coton  fondée  par  M.  Fontenillat, 
aïeul  de  M""'  de  la  Germonière  et  dont  les  bâtiments 


—  36  — 

ont  été  démolis  il  y  a  45  ans.  Un  des  plus  beaux 
ornements  du  parc  est  la  cascade,  la  rivière  la  Saire 
se  précipite  d'une  hauteur  de  4 "^50  et  continue  sa 
course  en  bouillonnant.  C'est  du  pont  de  la  route, 
qu'il  faut  la  voir  toute  blanche  d'écume,  mais  dans 
cette  période  de  sécheresse  que  nous  traversons,  la 
Saire  est  moins  abondante  et  la  chute  moins  belle. 

Le  parc  est  étendu  et  planté  d'arbres  magnifiques. 
On  suit  les  bords  de  la  rivière  que  bordent  de  vastes 
prairies,  tandis  que  de  l'autre  côté  s'élèvent  les 
arbres  des  plus  belles  essences. 

Belle  collection  de  conifères,  hêtres  superbes. 
Autour  de  la  maison  beaux  massifs  de  pélargoniums, 
rehaussés  par  l'éclat  d'une  jolie  collection  de  rosiers 
tiges. 

Nous  allons  visiter  la  serre  édifiée  à  l'entrée  de 
la  propriété,  elle  est  très  bien  tenue  et  contient 
plusieurs  variétés  de  raisins. 

Tout  près  de  la  serre  pousse  un  magnifique  Cèdre 
IJeodora.  (C.  de  l'Himalaya.)  Un  peu  plus  loin  un 
Cryptomeria  Japonica,  très  rustique  et  très  beau, 
lielle  collection  de  rosiers  tiges  en  pleine  floraison, 
contenant  une  grande  partie  de  nos  anciennes 
variétés. 

Nous  voudrions  nous  attarder,  mais  il  est  6  heures, 
la  route  a  été  longue  nous  marchons  depuis  2  heures 
30  et  la  table  est  servie  à  l'auberge  en  face,  où  une 
collation  réconfortante  nous  attend. 

Au  dessert  M.  le  Président  considérant  que  nous 
sommes  réunis  en  séance  exceptionnelle,  proclame 
\/[nie  Vitrant  et  M™*"  Quinet  dames  patronnesses  de 
la  Société,  et  les  remercie  d'avoir  bien  voulu  pren- 
dre part  à  notre  excursion. 

M.  le  Président  porte  un  toast  à  la  santé  des  dames 
et  la  journée  s'achève  gaiement.  L'heure  avance  et 
i  faut  songer  au  retour,  nous  repartons  vers  7  heures 
par   une  soirée  délicieuse,   et  à  8  heures  30  nous 


—  37  — 

rentrons  à  Cherbourg,  enchantés  de  notre  journée. 

Tous  nos  remerciements  à  notre  dévoué  Président 
qui  avait  assuré  la  préparation  et  Texécution  de 
cette  excursion  avec  tant  d'à-propos. 

Je  termine  en  émettant  un  vœu  :  la  continuation 
de  ces  excursions  annuelles  qui  ont  l'indéniable 
avantage  de  resserrer  les  liens  qui  unissent  entre 
eux  les  membres  de  notre  Société, 


Le  Rapporteur, 

h.  DORANGE, 


Visite  des  Jardins  Ouvriers 

par  les  Membres  du  Bureau  et  des  Commissions 

LES    19,    21    &    25    JUIN    1921 


»  *mt  mt-*- 


Sur  le  désir  exprimé  par  la  Commission  adminis- 
trative du  Bureau  de  Bienfaisance,  les  membres  du 
Bureau  et  des  Commissions  de  la  Société  d'Horticul- 
ture ont  procédé  les  19,  21  et  25  Juin  1921,  ainsi 
que  les  années  précédentes,  à  la  visite  des  jardins 
ouvriers  situés  à  Octeville  :  rue  Gambetta,  rue 
Saint-Sauveur,  Amont-Quentin  et  la  Fauconnière. 

Etaient  présents  pour  la  Société  d'Horticulture  : 
MM.  Corbière,  Président;  Bouin,  Catherine,  Chardon, 
Peck  et  Mahieu;  ce  dernier,  Secrétaire-Adjoint, 
désigné  pour  faire  le  compte-rendu  de  la  visite. 

Le  Bureau  de  Bienfaisance  était  représenté  par 
MM.  Frigout,  Vice-Président:  Omont,  Saillard,  M""' 
Féron  et  M.  Lemarié,  Secrétaire  Général. 

MM.  Lebas,  Vice-Président;  Adam  et  Lévesque, 
représentaient  la  Société  d'Agriculture. 


(Il  nous  est  impossible  de  reproduire  ici  la  liste 
des  328  parcelles  avec  les  noms  des  occupants  et  les 
cotes  qui  ont  été  attribuées  à  chacun  d'eux  ;  nous 


—  39  — 

devons  nous  borner  à  consigner  les  appréciations 
générales  et  les  conclusions  du  travail  si  complet  de 
M.  Mahieu.) 

11  été  procédé  à  la  visite  des  groupes  dans  l'ordre 
suivant  : 

I.  Groupe  d'Octeville.  —  Cultures  bien  soignées 
en  général  et  plutôt  mieux  que  les  années  précé- 
dentes. 60  jardins'visités,  sur  lesquels  41  ont  obtenu 
les  cotes  très  bien,  bien  et  assez  bien. 

II.  Groupe  de  Saint-Sauveur.  —  En  général, 
moins  bien  soigné  que  le  précédent,  puisque  sur 
41  jardins  visités,  21,  c'est-à-dire  seulement  la 
moitié,  ont  obtenu  les  cotes  très  bien,  bien  et  assez 
bien. 

III.  Groupe  Duhamel.  —  En  général  bien  soigné. 
35  jardins  visités,  30  ont  obtenu  les  cotes  très  bien, 
bien  et  assez  bien. 

IV.  Groupe  Le  Goupil.  —  Ce  terrain  qui  n'était 
pas  encore  livré  à  la  culture  lors  de  notre  visite  de 
1920  l'a  été  le  11  juillet  1920;  il  a  une  contenance 
de  2  hectares  environ. 

Nous  ne  pouvons  que  complimenter  les  détenteurs 
des  difTérentes  parcelles,  qui  ont  obtenu  de  belles 
cultures,  en  général  bien  soignées,  puisque  pour 
cette  première  année,  sur  66  parcelles  cultivées,  46 
ont  obtenu  les  cotes  très  bien,  bien  et  assez  bien. 

V.  Groupe  de  r Amont-Quentin.  —  Laisse  en 
général  à  désirer  :  82  parcelles  visitées  dont  40 
seulement  ont  obtenu  les  cotes  très  bien,  bien  et 
assez  bien. 

VI.  Groupe  de  la  Fauconnière  (\^^  champ).  —  En 
général  bien  cultivé  et  soigné.  Sur  14  parcelles 
visitées,  10  ont  obtenu  les  cotes  très  bien,  bien  et 
assez  bien. 


—  40  — 

VIL  Gro7tpe  de  la  Fauconnière  (2^  champ).  —  Le 
moins  bien  tenu  de  tous  les  groupes,  car  sur  30 
parcelles  visitées,  10  seulement,  soit  un  tiers,  ont 
obtenu  les  cotes  très  bien,  bien  et  assez  bien. 

Soit  en  tout  828  parcelles  visitées  auxquelles  sont 
attribuées  les  cotes  suivantes  : 

Très  Bien.  :       SO 
Bien  :     1 06 
Assez  Bien  :        T  1 
Fa.ssa.lDle  :  TV    —   Mléciioore  :  S4 

c'est-à-dire  197  très  bien,  bien  et  assez  bien,  contre 
131  passables  et  médiocres. 

Les  deux  groupes  à  signaler  dans  cette  dernière 
catégorie,  sont  ceux  de  l' Amont-Quentin  et  du  2^ 
champ  de  la  Fauconnière  ;  principalement  ce  der- 
nier. —  Mais  pour  être  juste,  nous  devons  dire  que 
par  leur  éloignement  de  Cherbourg  et  surtout  par 
Jeur  altitude,  ce  sont  les  plus  difficiles  à  cultiver  et 
à  entretenir. 

Conclusioili  —  Les  cultures,  qui  sont  toujours 
sensiblement  les  mêmes:  pommes  de  terre,  pois, 
haricots,  fèves,  oignons,  échalotes,  etc.,  sont  en 
général  bien  soignées  et  la  Commission  a  constaté, 
par  rapport  aux  années  précédentes,  une  améliora- 
tion notable  dont  elle  tient  à  complimenter  les 
détenteurs  des  différentes  parcelles. 

Certains  ont  joint  l'agréable  à  l'utile  en  égayant 
leurs  jardins  de  quelques  fleurs. 

Nous  avons  remarqué  avec  plaisir  que  la  maladie 
qui  régnait  l'année  dernière  sur  la  pomme  de  terre 
n'a  pas  fait  d'apparition  cette  année  et  que  toutes 
les  plantes  sont  très  saines,  ce  qui  est  dû  au  temps 
exceptionnellement  beau  dont  nous  jouissons  depuis 
plusieurs  mois. 

La  Société  d'Horticulture  n'en  réitère  pas  moins 


—  41  — 

le  conseil  quelle  a  donné  Fan  dernier,  à  savoir 
l'emploi  préventif  de  bouillies  cupriques  pour  com- 
battre la  maladie  toujours  à  craindre. 

Pour  terminer,  disons  que,  comme  précédem- 
ment, la  Société  se  fera  un  plaisir  de  remettre  un 
diplôme  à  chacune  des  personnes  qui  ont  mérité  les 
cotes  très  bien  et  bien. 

Cherbourg,  le  25  juin  1921. 


Le  Rapporteur^ 
MAHIEU. 


— ^^^ 


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.^5.:®Ju-r^| 


33'  EXPOSITION 

dts    Produits   de   l'Horticulture   à    Cherbourg 
du  10  au  13  Novembre  1921 


ié»»= 


Nous  empruntons  à  la  Presse  locale  les  comptes- 
rendus  ci-après  : 

«  La  33^  exposition  organisée  par  la  Société 
d'Horticulture  de  Cherbourg  sous  les  halles,  s'est 
ouverte  hier  (10  octobre)  après-midi  pour  les  opé- 
rations du  Jury,  et  fermera  ses  portes  dimanche 
soir... 

Un  coup  d'œil  rapide  jeté  sur  cette  exposition 
de  fleurs  de  saison,  particulièrement  de  chrysan- 
thèmes, de  fruits  et  objets  horticoles,  nous  a  permis 
de  constater  avec  plaisir  que  nos  fleuristes,  nos 
jardiniers  et  nos  artisans  sont  toujours  dignes  de 
leur  vieille  et  excellente  réputation. 

Et  pourtant  la  saison  n'est  guère  propice  ;  la 
sécheresse  exceptionnelle  de  l'été  a  rendu  la  tâche 
des  amis  des  fleurs  très  difficile  :  les  plantes  ont 
pâti  et  la  précocité  des  floraisons  a  empêché  d'ap- 
porter sous  les  halles  beaucoup  de  très  belles 
plantes  déjà  ternies.  Même  désagrément  pour  les 
fruits  parvenus  à  maturité  beaucoup  plus  vite  que 
les  années  précédentes. 

L'exposition  reste  malgré  tout  très  intéressante, 
très  curieuse  et  nous  sommes  convaincus  qu'aujour- 
d'hui, samedi  et  dimanche,  les  Cherbourgeois  se 
presseront  en   foule  sous  les  halles  autour  du  plus 


—  43  — 

beau  jardin  de  Cherbourg,  puisqu'on  l'a  composé 
avec  ce  que  nos  fleuristes  et  nos  jardiniers  ont  de 
plus  joli  et  de  plus  beau. 

Nous  voudrions  louer  individuellement  tons  les 
exposants  qui  otTrent  de  véritables  merveilles  à 
l'admiration  des  Cherbourgeois  ;  le  temps  nous 
manque  aujourd'hui.  Aux  compliments  que  nous 
adressons  très  sincèrement  aux  lauréats,  nous  som- 
mes heureux  de  joindre  nos  plus  cordiales  félicita- 
tions à  l'adresse  du  Comité  de  la  Société  d'Horticul- 
ture et  des  organisateurs  si  dévoués  de  cette  belle 
exposition  ». 

(Dépêche  de  Cherbourg,  1 1  Novembre  iç2i). 


«  La  très  belle  exposition  organisée  par  notre 
Société  d'Horticulture  de  Cherbourg  a  clos  ses 
portes  dimanche  soir  après  avoir  connu  le  plus  beau 
et  le  plus  flatteur  des  succès. 

Jeudi,  vendredi  et  samedi,  une  foule  nombreuse 
de  Cherbourgeois  a  défilé  devant  les  fleurs  merveil- 
leuses apportées  par  nos  jardiniers  professionnels  et 
amateurs  :  MM.  Chrétien,  Girard,  Adam  et  Leca- 
plain,  tous  remplis  de  zèle  et  de  talent;  devant  les 
fruits  superbes  (raisins,  poires  et  pommes)  apportés 
par  MM.  Pierre  Gosselin,  digne  fils  et  successeur 
d'un  père  expérimenté,  Albert  Gallis,  de  Tourlaville, 
dont  l'ingéniosité  fait  l'admiration  de  tous  ses  amis, 
Prime  frères,  de  Mortain,  (dont  la  collection  était 
très  belle  et  nombreuse),  Boyer,  de  Martinvast, 
Henry,  de  Nacqueville,  M'""  de  Plinval  et  un  groupe 
d'amateurs,  et  devant  les  jolis  objets  de  tonnellerie 
horticole  de  M.  Barré  et  les  vases  artistiques  à  fleurs 
de  M.  Hamel,  faits  avec  des  enveloppes  d'obus. 

Dimanche,  les  halles  ne  désemplirent  pas  et  les 
amateurs  furent  si  nombreux  que  de  très  bonne 
heure  les  billets  de  tombola  firent  défaut  ». 

(Dépêche  du  1 6  Novembre  iç2i). 


—  44  — 

LE    BANQUET 

Un  banquet  fraternel  réunit  jeudi  soir,  les  horti- 
culteurs à  l'Hôtel  du  Nord. 

M.  Corbière  présidait,  ayant  à  ses  côtés  MM. 
Grégoire,  sous-préfet,  Brière,  conseiller  général, 
les  Membres  du  Jury,  notamment  le  président,  M. 
Rosette,  MM.  Le  Grin  et  Le  Garpentier,  vice-prési- 
dents de  la  Société;  Mahieu,  secrétaire,  etc.. 

Au  Champagne,  M.  Corbière  prononça  une  allo- 
cution aussi  aimable  que  touchante. 

La  première  pensée  du  distingué  professeur  fut 
pour  «  ceux  qui  ont  fait  le  sacrifice  de  leur  vie  pour 
que  nous  puissions  continuer  à  vivre  sur  notre 
vieille  terre  de  France  » . 

Aujourd'hui,  il  faut  cicatriser  les  plaies  de  la 
France,  et  l'horticulture  a  sa  place  dans  cette  œuvre 
de  relèvement  économique  du  pays. 

La  Société  de  Cherbourg  a  pour  but  principal  de 
susciter  et  entretenir  entre  tous  les  horticulteurs  une 
émulation  efficace. 

C'est  une  satisfaction  pour  elle  de  voir  ses  efforts 
couronnés  de  succès,  et  d'avoir  pu  organiser,  cette 
année,  malgré  les  nécessités  de  l'avant-guerre  et  la 
sécheresse  exceptionnelle,  une  splendide  Exposition 
qui  fait  honneur  à  tous  ceux  qui  ont  bien  voulu  y 
participer. 

En  terminant,  M.  Corbière  leva  son  verre  en 
l'honneur  de  M.  Millerand,  «  l'illustre  et  vénéré 
président»,  et  du  Ministre  de  l'Agriculture;  il  remer- 
cia le  bienveillant  Sous-Préfet,  le  sympathique 
Maire  de  Cherbourg  et  son  personnel,  qui,  sous  les 
ordres  de  M.  Métivier,  prépara  l'Exposition;  les 
membres  du  Jury,  les  collaborateurs  dévoués  de  la 
Société,  et  notamment  les  six  membres  qui  ont 
cinquante  ans  de  sociétariat:  ce  sont:  MM.  Rossel, 
le  chansonnier  normand  ;  Desquesnes,  l'alerte 
nonagénaire  ;  Langlois,  président  honoraire  de  la 
Chambre  de  Commerce  ;   Paulin  Lelièvre,  le  fidèle 


—  45  — 

secrétaire;  Contant,  ancien  maire  de  Tourlaville  et 
Letellier.  Enfin,  M.  Corbière  buta  tous  les  Sociétaires 
et  à  leurs  familles. 

M.  le  Sous-Préfet  remercia  la  Société  de  son 
charmant  accueil.  Il  promit  son  concours  le  plus 
dévoué  aux  horticulteurs  cherbourgeois  qu'il  félicita 
pour  la  beauté  de  leur  Exposition.  Exposants  et 
organisateurs  ont  droit  aux  plus  grands  éloges. 

M.  Grégoire  porta  un  toast  en  l'honneur  de  la 
Société  d'Horticulture  et  souhaita  une  longue  vie  à 
ses  Sociétaires,  bien  que  ce  vœu  fût,  à  ses  yeux, 
superflu,  puisqu'il  semble  que  le  fait  d'appartenir  à 
cette  Société  constitue  un  brevet  de  longévité. 

M.  Rosette  eut  des  paroles  émouvantes  pour 
rappeler  qu'en  1914,  il  disait  aux  horticulteurs 
cherbourgeois  :  «  Faites  que  vos  fleurs  soient  belles 
afin  que  les  visiteurs  de  notre  pays  les  admirent  à 
leur  arrivée,  et  si  nous  avons  à  combattre  pour  le 
salut  du  pays,  préparez  vos  plus  belles  fleurs  pour 
nos  soldats  ». 

Aujourd'hui,  il  faut  de  belles  fleurs  pour  séduire 
nos  Alliés,  mais  de  plus  belles  encore  pour  fleurir 
les  tombes  de  nos  chers  morts. 

Ces  harangues  furent  soulignées  de  vifs  applau- 
dissements. Après  quoi,  les  chanteurs  s'en  donnèrent 
à  cœur  joie  et  prolongèrent  agréablement  cette  fête 
pour  laquelle  M.  Lhôtellier,  amphytrion  remarqua- 
ble, s'est  littéralement  surpassé. 

(Cherbourg-Eclair,  du  12  Novembre  iç2i.) 


RECOMPENSES 


1,  —  Prix  décernés  par  le  Jury 

Le  Jury  chargé  d'examiner  les  produits  et  objets 
présentés  pour  les  divers  concours  s'est  réuni  le 
jeudi  10  Novembre  1921,   à  une  heure  de  l'après- 


-   46  — 

midi,  au  lieu  de  rExposition  (halles  près  le  Théâtre 
municipal). 

Il  était  composé  de  MM. 

Adam,  de  la  Société  d'Agriculture  de  Cherbourg, 

Couillard,  vice-président  honoraire  et  délégué  de  la 
Société  Française  des  chrysanthèmistes, 

Enouf,  délégué  de  la  Société  centrale  d'Horticulture 
de  Gaen  et  du  Calvados, 

Isidore  Jubré,  délégué  de  la  Société  d'Horticulture 
d'Avranches, 

Henri  Laurent,  délégué  de  la  Société  d'Horticulture 
de  Coutances, 

Emile  Le  Brun,  délégué  de  la  Corporation  de  Saint- 
Fiacre  de  Bayeux, 

Rosette,  délégué  de  la  Société  nationale  d'Horticul- 
ture de  France, 

Thomas,  délégué  de  la  Société  d'Horticulture  de 
Valognes. 

Après  avoir  désigné  M.  Rosette,  délégué  de  la 
Société  nationale  d'Horticulture  de  France  pour  son 
président  et  M.  Jubré,  délégué  de  la  Société  d'Avran- 
ches, pour  son  secrétaire,  le  Jury  a  procédé  à  ses 
opérations  avec  le  concours  de  M.  Levéel,  président 
de  la  Commission  d'organisation  de  l'Exposition  et  de 
M.  Mahieu,  secrétaire  de  la  Société. 

Après  un  examen  attentif  des  produits  exposés,  il 
a  attribué  les  récompenses  suivantes  : 

Chrysanthèmes  en  Pot 

Piix  cV honneur  de  la  Ville  de  Cherbourg.  —  Diplôme 
de  médaille  d'or  et  prime  de  150  fr,,  à  .\L  Chrétien,, 
horticulteur  à  Cherbourg, 

Prix  d'honneur  de  la  Ville  de  Cherbourg.  —  Diplôme 
de  médaille  d'or  et  prime  de  100  fr.,  à  M.  Girard, 
horticulteur  à  Cherbourg. 

Prix  d'honneur,  médaille  de  vermeil  de  M.  le  Minis- 


47 


tre  du  Commerce  et  de  r Industrie.  —  M.  Adam, 
amateur,  à  Cherbourg. 

A  la  collection  la  plus  belle  et  la  plus  nombreuse.  — 
M.  Chrétien,  diplôme  de  médaille  d'or  moyen  module 
et  prime  de  60  ïv.  ;  M,  Girard,  diplôme  de  médaille 
d'argent  grand  module  et  prime  de  ^5  fr. 

A  la  collection  la  plus  belle  en  cinquante  variétés.  — 
M.  Girard,  diplôme  de  médaille  d'argent  moyen 
module  et  prime  de  20  Ir. 

A  la  collection  la  plus  belle  en  trente  variétés.  —  l'' 
Horticulteurs-marchands  :  M.  Girard,  diplôme  de 
médaille  d'argent  grand  module  et  prime  de  25  fr.  ; 
2°  Amateurs  :  M.  Adam,  médaille  de  la  Société 
Française  des  Ghrysanthémistes. 

A  la  collection  des  quarante  plus  belles  variétés  culti- 
vées en  pot  et  à  la  grande  fleur.  —  M.  Chrétien, 
diplôme  de  médaille  d'or  petit  module  et  prime  de 
40  fr. 

Au  plus  beau  lot  ne  dépassant  pas  60  plantes  basses, 
en  douze  variétés  cultivées  spécialement  pour  le  marché. 

—  M,  Girard,  diplôme  de  médaille  d'argent  grand 
module  et  prime  de  25  fr.  ;  M.  Chrétien,  diplôme  de 
médaille  d'argent  moyen  module  et  prime  de  20  fr. 

A  la  plus  belle  collection  de  standarts  ou  de  demi- 
standarts  [au  moins  0"^60  de  tige).  —  M,  Chrétien, 
diplôme  de  médaille  de  vermeil  et  prime  de  30  fr.  ; 
M.  Girard,  diplôme  de  médaille  d'argent  grand 
module  et  prime  de  25  fr. 

Au  plus  beau  lot  de  trente  variétés,  cultivées  à  tiges 
unique  mais  maintenues  en  touffes  basses  dites  spécimens, 

—  M.  Chrétien,  diplôme  de  médaille  d'or  petit  module 
et  prime  de  40  fr.  ;  M.  (iirard,  diplôme  de  médaille 
de  vermeil  et  prime  de  30  fr. 

A  u  plus  bel  apport  de  plantes  cultivées  à  la  méthode 
Japonaise  et  autres  genres,  en  plantes  greffées  ou  non 
greffées.  —  M.  Girard,  diplôme  .de  médaille  de  ver- 
meil et  prime  de  30  fr. 


—  48  — 

A  u  plus  bel  apport  de  plantes  cultivées  en  uniflore. 
—  M .  Chrétien,  diplôme  de  médaille  d'or  petit  module 
et  prime  de  40  fr. 

Fleurs  coupées  cultivées  à  la  très  grande  fleur 

Au  plus  beau  lot  de  vingt-cinq  variétés.  —  M.  Leca- 
plain,  amateur,  à  St-Pierre-Eglise,  médaille  d'argent 
de  M.  le  Ministre  de  l'Agriculture. 

Oonooiars  imjDré^vuLS 

Cyclamens:  M.  Chrétien,  médaille  d'argent  de  la 
î^ociété  des  Agriculteurs  de  France. 

Primevères:  M.  Chrétien,  médaille  de  bronze  de 
M.  le  Ministre  de  l'Agriculture. 

Bruyères:  M.  Chrétien,  médaille  de  bronze  de  la 
Société  des  Agriculteurs  de  France. 

Fruits 

A  la  collection  soigneusement  étiquetée  de  fruits  de 
table  (poires  et  pommes),  la  plus  complète  et  la  plus 
remarquable:  MM.  Prime  frères,  de  Mortain  (Manche) 
diplôme  de  médaille  d'or  grand  module  et  prime  de 
100  fr. 

Concours  d'ensemble  (fruits  divers,  pommes,  poires, 
raisins):  M.  Gallis,  de  Tourlaville,  médaille  d'argent 
de  M.  le  Ministre  de  l'Agriculture  ;  M.  Adam,  médaille 
d'argent  de  la  Société  des  Agriculteurs  de  France  : 
M.  Boyer,  de  La  Glacerie,  médaille  de  bronze  de  M. 
le  Ministre  de  l'Agriculture  ;  M.  Henry,  de  Nacque- 
ville,  médaille  de  bronze  de  M.  le  Ministre  de  l'Agri- 
culture ;  Madame  de  Phnval,  médaille  de  bronze  de 
la  Société  des  Agriculteurs  de  France  ;  Un  groupe 
d'amateurs,  diplôme  de  médaille  d'argent  grand 
module  et  prime  de  25  fr. 

Au  plus  bel  apport  en  variétés  bien  étiquetées  de 
raisins  de  serre:  M.  Pierre  Gosselin  fils,  de  Tourla- 


—  49  — 

ville,  diplôme  de  médaille  d'or  et  prime  de  100  fr., 
(prix  de  la  Société  d'Agriculture  de  Cherbourg). 

Objefs  d'Art  et  d'Industries  Horticoles 

Au  plus  bel  apport  d'objets  d'Art  ou  d'Industries 
horticoles  fabriqués  par  des  exposants  appartenant  à 
r arrondissement  de  Cherbourg  :  M.  Barré,  de  Gher- 
l>ourg,  diplôme  de  médaille  de  vermeil  et  prime  de 
30  fr.,  pour  tonnellerie  horticole;  M.  Hamel,  de 
Cherbourg,  médaille  de  vermeil  et  'àO  fr.,  pour  vases 
à  fleurs  en  cuivre,  (prix  de  la  Chambre  de  Com- 
merce!. 


II.  —  Prix  décernés  par  les  Dames  patronnesses 

Les  Dames  patronnesses  de  la  Société  se  sont 
réunies  le  même  jour,  à  2  heures  de  l'après-midi, 
au  lieu  de  l'Exposition  et  elles  ont  attribué  les 
récompenses  ci-après  : 

A  la  plus  belle  et  la  plus  complète  présentation, 
montrant  le  parti  que  l'art  du  fleuriste  peut  tirer  du 
Chrysanthème:  Gerbes,  bouquets,  surtouts,  garnitu- 
res de  tables,  de  vases  ;  couronnes,  etc.,  (Chrysan- 
thèmes seuls  ou  associés  à  des  feuillages  divers,  mais 
sans  autres  fleurs  que  celles  du  Chrysanthème)  : 
Madame  Chrétien,  diplôme  de  médaille  d'or  moyen 
module  et  prime  de  60  fr. 

A  la  plus  belle  et  plus  complète  présentation  de 
Chrysanthèmes  associés  à  d'autres  genres  de  fleurs: 
Madame  Chrétien,  diplôme  de  médaille  de  vermeil 
et  prime  de  30  fr. 

Concours  imprévu:  décoration  florale:  Madame 
Chrétien,  diplôme  de  médaille  de  vermeil  et  prime 
de  30  fr. 


—  so- 
in, —  Apports  aux  Séances  mensuelles 

Du  l^i-  Octobre  1920  au  1«^  Octobre  1921,  il  a  été 
fait  des  apports  très  intéressants  et  très  beaux  de 
fruits,  fleurs  et  plantes  aux  séances  mensuelles. 

Le  Bureau  de  la  Société  a  attribué  les  récompenses 
suivantes  à  ces  apports: 

M.  Gallis,  médaille  d'argent  petit  module. 

M.  Adam,  médaille  de  bronze  doré  petit  module. 


NÉCROLOGIE 


Depuis  la  publication  du  dernier  Bulletin,  Ui 
Société  a  eu  à  enregistrer  la  perte  d'un  trop  grand 
nombre  de  ses  membres.  Pendant  les  trois  derniers 
trimestres  de  1921  elle  apprit  avec  regret  la  mort  de 
M.  Lerouge,  tonnelier;  de  M.  Perrotte  ;  de  M. 
TAbbé  Marion  ;  du  Commandant  Bogé;  de  M.  Gar- 
N1ER,  pharmacien,  à  St-Pierre-Eglise  ;  de  M.  Louis 
Macé,  très  assidu  aux  réunions. 

Mais  c'est  surtout  au  début  de  Tannée  1922  que 
la  mort  l'a  particulièrement  éprouvée  en  frappant 
coup  sur  coup  M.  Durel,  commis  principal  du  Com- 
missariat en  retraite,  qui  en  faisait  partie  depuis  1884  ; 
M.  Despointes,  officier  d'administration  de  la  Marine  ; 
M.  ViALA,  officier  principal  de  la  Direction  des  Tra- 
vaux Hydrauliques;  M.  Quiéderarge,  propriétaire, 
qui  comptait  30  ans  de  Sociétariat;  M.  Casimir 
Jeanne,  négociant,  dont  les  quatre  fils  sont  nos 
collègues  ;  M.  Alexandre  Langlois,  président  hono- 
raire de  la  Chambre  de  Commerce,  l'un  des  plus 
anciens  sociétaires  qui  témoignait  par  la  part  qu'il 
prenait  aux  réunions  mensuelles  et  à  la  discussion 
des  questions  horticoles  de  tout  Tintérèt  qu'il  portait 
à  la  Société.  Entré  dans  la  Société  le  4  avril  1869, 
M.  Langlois  avait  reçu,  à  l'occasion  de  son  cinquan- 
tenaire, la  médaille  d'argent  offerte  par  la  Société 
à  ses  vétérans. 

Les  unanimes  sympathies  de  la  Société  ont  été 
exprimées  aux  familles  à  l'occasion  de  leurs  deuils. 


Le  Bulletin  était  en  cours  d'impression  lorsqu'est 
survenu,  le  11  mars  1922,  le  décès  de  M.  Paulin 
Lelièvre,  qui  en  avait  réuni  les  matériaux   avec  sa 


—  52  — 

diligence  accoutumée.  Entré  dans  la  Société  le  4 
août  1867,  M.  Lelièvre  en  était  devenu  presque 
aussitôt  le  Secrétaire,  charge  qu'il  a  gardée  pendant 
plus  de  cinquante  ans. 

Il  ne  cessa  d'apporter  dans  l'exercice  de  ces 
fonctions,  si  importantes  dans  la  vie  des  collectivités, 
un  zèle,  un  esprit  de  suite,  un  dévouement  de  tous 
les  jours,  qui  faisaient  de  lui  la  cheville  ouvrière  de  la 
Société.  Les  procès-verbaux  des  séances  mensuelles, 
rédigés  avec  un  soin  méticuleux  et  une  rare  exac- 
titude, forment  de  précieuses  annales  retraçant 
l'histoire  de  la  Société  pendant  cette  longue  période 
d'un  demi-siècle;  on  peut  dire  qu'ils  constituent  un 
modèle  du  genre. 

Les  comptes  rendus  annuels  des  travaux  de  la 
Société  forment  un  recueil  remarquable  par  la 
méthode  et  la  précision  qui  les  inspirent.  M. 
Leltèvre  était  un  archiviste  incomparable,  imbu  de 
tradition  et  d'expérience,  sans  être  pour  cela  rebelle 
au  progrès  et  aux  prudentes  évolutions. 

Sa  perte  a  été  vivement  ressentie  par  la  Société, 
qu'il  se  plaisait  à  considérer  comme  faisant  partie 
de  sa  famille,  et  en  particulier  par  les  habitués  des 
séances  mensuelles,  parmi  lesquels  il  ne  comptait 
que  des  amis. 

M.  Lelièvre  avait,  peu  de  temps  avant  sa  mort, 
témoigné  de  son  vif  attachement  à  la  Société  d'Hor- 
ticulture en  lui  donnant  une  somme  de  500  francs 
dont  les  intérêts  serviront  à  constituer  un  prix 
décerné  lors  des  Expositions,  selon  le  désir  qu'il  a 
exprimé  à  M.  le  Président. 


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Ll 

des  Membres  de  la  Société  d'HorlicuUure 


DAMES    PATRONNESSES 

914  M'"«^  Allemandet,  rue  Gambetta,  53 
922  Allix,  rue  Asselin,  19. 

920  Baudry,  rue  Montebello,  68. 
911           Bazire,  rue  de  l'Aima,  52. 
918          Benard,  rue  Montebello  28. 

913  Bernard,  rue  Emmanuel-Liais,  80. 

9i9M'*«  Garé,  rue  Montebello,  36. 
9o6M"«^DivETAiN,  rue  de  la  Fontaine,  25. 

921  Dubois  Ernest,  rue  l9lagenta,  7. 

921  DucHEMiN,  quai  Alexandre  III,  54. 

922  DuRRUTHY,  rue  Asselin,  72. 
921  Féron,  rue  Ghristine,  27. 
9o5  Gardin,  rue  de  l'Ermitage,  6. 
Qio  Henry,  rue  Gambetta,  7, 

021  M"'  Lanièce  Renée,  rue  François-La-Vieille,  35. 

920  M"^**Le  Conte  Maurice,  place  de  la  République,  9, 

921  Legourtois,  rue  du  Val-de-Saire,  98. 
921  Leemans,  rue  de  l'Aima,  u 

908  Le  Goupil,  rue  Montebello,  3i. 

921  Legranché-Levéel,  rue  Carnot,  i5,  à  Tourlaville. 

917  Lejards,  chalet  de  la  Roque-Jaune,  à  Réville. 

921  Lemaire,  rue  Montebello,  45. 

921  M'"*    Leroux,  rue  Emmanuel-Liais,  64. 

921  M"^'  Leroy,  rue  de  l'Aima,  12  bis. 

9i3  M""   Levesque,  à  Tilly-sur-SeuUe  (Calvados). 

921  M'^«^Matillon,  rue  du  Val-de-Saire,  181. 

897  NissEN,  rue  de  la  Bucaille,  76. 


—  54  — 

igcyM'i"^  NoËL-DuMARAis,  rue  Montebello,  45. 
1921  M'^'sQuiNET,  rue  Montebello,  9. 
1869  Renault,  rue  Emile-Zola,  4. 

1921  RouLiER,  rue  Montebello,  54. 
1915  Santerne,  rue  de  la  Polie,  91. 

1922  Spaht,  rue  Lesdos,  i5_. 

iQi3  M"*=  TouRAiLLE,  rue  Thiers,  34,  à  Tourlaville. 

1921  M""®  Vautier,  place  Napoléon,  18. 

1912  M"^  Vicier,  rue  du  Val-de-Saire,  g3. 

1912  M^^^ViLLiERS-MoRiAMÉ,  Tue  Guillaumc-Fouace,  i5. 

1921  Vitrant,  rue  François-La-Vieille,  41, 

MEMBRES  CORRESPONDANTS 

1904  MM.  Anfray,  curé  de  Tocqueville. 

1901  Bois, professeurauMuséumd'Histoirenaturelle, Paris. 

192 1  Chevalier,    directeur    du   laboratoire   d'Agronomie 

coloniale,  14,  boulevard  Saint-Marcel,  Paris. 

1903  Lemée,  horticulteur,  à  Alençon  (Orne). 

1904  DE  Tocqueville  Ccomte),  château  de  Tocqueville. 
1009  Trabut,  professeur  à  WEcole  de  Médecine  d'Alger. 

1905  DE  Vilmorin  Maurice,  4,  quai  de  Mégisserie,  Paris. 

MEMBRES    TITULAIRES 

1910  MM.  Adam  Théodore,  propriétaire,  rue  Don  Pedro,  32. 
1919  Adam,  propriétaire,  à  Couville. 

19 12  Adam,  mécanicien  principal  de  la  Marine  en  retraite^ 

impasse  Gouberville,  7  bis. 

1921  Adam,   professeur   à    l'Institut  St-Paul,    rue  Jeanne- 

d'Arc,  27. 
1910  Agnès  Charles,  rue  Guillaume-Fouace,  26. 

1875  Annelot,  juge  honoraire,  rue  du  Val-de-Saire,  157. 

1910  Antoine,  ancien  huissier,  rue  de  l'Ancien-Quai,  18. 

1910  Ardouin,  docteur-médecin,  rue  de  la  Comédie,  32. 

1880  Aurel,    commis    principal    de    comptabilité   de    la 

.Marine,  en  retraite,  rue  de  la  Polie,  77. 

1906  AuBRiL,  professeur  au  Lycée,  rue  de  la  Polie,  55. 

1922  AuBRY  DE  LA  NoË  Jacques,  rue   Président-Loubet,  9. 


—  55  — 

1914  Barré,  tonnelier,  rue  des  Carrières,  34, 

1916  Beaulavon,  directeur  de  la  Pharmacie  de  la  Croix- 

Blanche,  rue  Tour-Carrée,  55. 

1921  Béni,  professeur  de  gymnastique,  au  Lycée,  rue  de 

la  Comédie,  35. 

1918  Benoit,     receveur    de     l'Hôpital-Hospice,    rue    de 
Sennecey,  80. 

1907  Beresford,  consul  d'Angleterre,  rue  Jeanne-d'Arc,  5o. 

[913  Bernadi,  négociant,  rue  de  la  Fontaine,  20. 

1919  Beslin  Georges,  marchand  mercier,  rue  de  l'Union, 22. 
1888  BiARD,  directeur  du  journal  le  Réveil^  rue  Gambetta,i4. 
1921  BiORET,  photographe,  rue  François-La-Vieille,  9. 
[901  BizARDEL,  docteur-médecin,  place  Henry-Grévilie,  i3. 

1921  BoisRoux,     jardinier-chef,     château     de    Pépinvast, 
Le  Vicel. 

[914  BoLLOT,  agent  du  Veritas,  rue  Louis-Chauvet,  8. 

1916  BoNNEFOY,  médecin  en  chef  de  la  Marine,  rue  de  la 

Polie,  i3. 

[9T1  Bouillon,    propriétaire,    villa    «  Marie-Philomène  » 

place  Pasteur,  Marseille. 

1890  Bouin,  agent  administratif  de  la  Marine,  en  retraite, 

rue  de  l'Aima,  3. 

1920  BouLENGER,     officier     d'administration     d'artillerie, 
rue  de  l'Abbaye,  23. 

[920  Brantonne,  faïencier,  rue  au  Blé,  22. 

[909  Brard,  avoué,  rue  de  l'Aima,  25. 

[921  Brière,  avocat,  conseiller  général,  rue  Louis  XVI,  5. 

1922  Bruneau,  direct,  des  Pompes  Funèbres,  ruede  l'Eglise. 

191 1  BuHOT,  agent  d'affaires,  rue  Christine,  36. 

[918  Caillot,    officier  d'administration  de  la  Marine,  rue 

de  l'Abbaye,  3. 

1897  Canteau,  médecin-vétérinaire,  rue  Matignon. 

1918  Cardron,  maire  de  Querqueville. 

1909  Catherine,  sous-caissier  de  la   Caisse  d'Epargne  en 

retraite,  rue  Hélain,  2. 

1912  Caubrière,  négociant,  rue  du  Val-de-Saire,  80. 
[906  Cauvin,  bandagiste,  rue  Emmanuel-Liais,  iii. 

191 3  Cauvin,  propriétaire,  rue  Montebello,  60. 
[878  Cavron  Léon,  horticulteur,  rue  Gambetta,  12. 
1922  Chambon,  limonadier,  quai  Alexandre  IIL 


—  56  — 

1921  Champion,  représentant  de  commerce,  rue  Asselin,io4. 

1910  Chanijeleur,  rentier,  rue  Emile-Zola,  24. 

igii  DE  LA  Chapelle,  commissaire  principal  de  la  Marine, 

en  retraite,  rue  de  la  Comédie,  41. 

1906  Chardon,  agent  du  Commissariat  de  la  Marine,  en 

retraite,  rue  Montebello,  56. 

191 1  Charf,  entrepreneur  de  maçonnerie,  rue  Thiers,  218, 

à  Tourlaville. 

1918  Chatel,  propriétaire,  rue  de  la  Duché,  23  bis. 

1901  Chrétien,  horticulteur,  rue  de  la  Duché,  1 15. 

1902  Cléret,  représentant  de  commerce,  rue  Magenta,  8. 

1920  Cléret  fils,  représ,  de  commerce,  rue  des  Ormes,  28. 

1921  CoLLEviLLE,  professeur  au  Lycée,  rue  des  Bastions,  17. 

1920  Colombini,  dentiste,  rue  François-La-Vieille,  12. 

1922  Compère,   rédacteur  en  chef  du  journal  La  Dépêche 

de  Cherbourg,  rue  Amiral-d'Aboville. 
i86q  Contant,  propriétaire,  La  Glacerie. 

1888  Corbière,  prof,  honoraire  du  Lycée,  rue  Asselin,  70. 
1916  CossET,  comm.  des  finances,  r.  Pasteur,  2i,Equeurd. 

1903  Cottin  Pierre,  primeuriste,  r.  Thiers,  à  Tourlaville. 

1921  Cousin  Maurice,  rue  Divette,  3. 

191 1  Crochard,  jardinier,  rue  Gambetta,  impasse  Moulin. 

1911  Crova,  capitaine  de  frégate  en  retraite,  r.  Asselin,  27, 

1919  Davarend,  offi.  d'admin.  de  la  Marine,  r.  Vintras,  16. 

1915  David,  juge  d'instruction,  rue  de  l'Aima,  8. 

1916  David  Georges,  agent  technique  de  la  Marine,  rue 

Louis-Chauvet,  5. 
1921  Degouey,    sous-économe    du    Collège   Chaptal,   en 

retraite,  rue  de  la  Polie,  127. 

1912  Delagarde, avocat, conseiller  gén.,  r.  des  Carrières,  17. 

1889  DÉPiNÉE,  propriétaire,  rue  Secondât,  10. 

1866  Desquesnes,    agent    administratif  de   la    Marine   en 

retraite,  rue  de  l'Aima,  5. 

1921  Desrez,  capitaine  de  corvette,  rue  du  Rivage,  54. 
1919  DiGUET,  propriétaire,  rue  Thiers,  38. 

1907  DoLD,  ancien  horloger,  rue  Montebello,  24. 

1907  Dorange,  employé  de  commerce,  rue  Hélain,  66. 

1922  DoucET,  instituteur  en  retraite,  rue  de  France,  23. 
1921             DouciN,  officier  d'admin.  de  la  Marine,  r.  Lelédier,  68. 


—  57  — 

i9o5  Drouet,  officier  d'administrat.  de  la  Marine,  hameau 
Vivier,  à  Tourlaville. 

1920  Drouet,  offic.  des  direct,  de  trav.,  r.  Montebello,  14  b'*. 

1875  DuBOST  Jules,  négociant,  rue  de  la  Duché,  53. 

iQoS  Dubois  Eugène,  notaire  honoraire,  r.  Montebello,  53. 

1913  Dubois  Maurice,  négociant,  rue  du  Val-dc-Saire,  52. 

1922  Dubois  Henri,  pharmacien,  rue  Emmanuel-Liais,  5. 

1920  DuMONCEL  Léon,  négociant,  r.  Gambetta,  à  Octeville. 

1908  Dupont  Adolphe,  commis  des  Postes  et  Télégraphes, 
rue  Magenta,  1 1 . 

1920  Dupont,  imprimeur,  rue  François-La  Vieille,  56. 

191 1  Dupont  propriétaire,  cité  Balmoni,  r.  de  la  Duché,  48. 

1908  DupREY  Louis,  horticulteur,  rue  Gambetta,  17. 

1909  DuQUESNE,  1=''  maître  fourrier  de  la  Marine  en  retraite, 

rue  de  la  Polie,  129. 

189 1  Enault,  notaire  honoraire,  rue  Emmanuel-Liais,  88. 

1894  Favier,  avocat,  place  Henry-Gréville,  i5. 

1894  Fenard  Léon,  négociant,  rue  Cachin,  17. 
1906  FÉRON,  propriétaire,  rue  de  Sennecey,  82. 
1913  Feuardent,  coiffeur,  rue  Gambetta,  9. 

191 1  Fiquet  Louis,  propriétaire,  impasse  Martin,  5. 

1921  FoRTERRE,  docteur-médecin,  rue  Bondor,  19. 

1895  FouRNiER,  capit.  de  frég.  en  retr.,  r.  Jeanne-d'Arc,  12. 
1908  Frémy,  ancien  greffier,  rue  Président-Loubet,  52. 
1908  Frigout,    officier   principal    d'administration    de    la 

Marine  en  retraite,  rue  Amiral-Courbet,  40. 

1890  Gallier,  consul  de  Belgique,  rue  Montebello,  64. 

1900  Gallis,  propriétaire,  à  Tourlaville. 

1908  Galy,  photographe,  rue  Emmanuel-Liais,  Go. 

1912  Garçon,  propriétaire,  rue  Emmanuel-Liais,  91 . 

191 7  Gavet,  propriét.  du  Petit-Ba^ar,  r.  de  la  Fontaine,  57. 

1920  Gélis,  capitaine  de  corvette,  rue  Montebello,  42. 

1920  GioT,  jardinier,  rue  des  Vieilles-Carrières. 

1889  Girard  Louis,  horticulteur,  rue  de  la  Polie.  121. 

1909  Gohel  J.-B.,  restaurateur,  pi.  Gambetta,  Tourlaville. 

1921  Goreaud,  propriétaire,  rue  des  Tribunaux,  8. 

1887  G0SSELIN    Pierre,    primeuriste,  rue    de    l'Egalité,  4, 
à  Equeurdreville. 

1905  GossELiN  Léon,  primeuriste,  r.  du  Bois,  45,  Tourlav. 


—  58  — 

1921  GossELiN  fils,  horticulteur  à  Bourbourg,  Tourlaville. 

1921  GossELiN  Auguste,  commis  principal  de  la  Marine? 

rue  Louis-Philippe,  29. 
[922  GouTiN,  capitaine,  quai  Alexandre-III,  56. 

1921  Grillard,  industriel,  conseiller  général,  R. -la-Bigot. 

1919  Groult,  percepteur  en  retraite,  r.  du  V.-de-Saire,  i85. 

1920  Groul   Paul,  agent  technique  de  la  Marine  en  retr., 
route  des  Pieux,  24. 

[921  GuÉROULT,  instituteur,  rue  Vauban,  27. 

[909  GuESNON,  instituteur,  rue  de  la  Comédie,  23. 

t92i  Hallard,  sous-chef  de  section  aux  Chemins  de  fer  de 

l'Etat,  impasse  Destrais,  rue  de  la  Fontaine. 

1879  Halopé,  horticulteur,  rue  Gambetta,  à  Octeville. 

1889  Hamelin,  agréé,  rue  François-La-Vieille,  48. 

[92 1  Hasne,  ofïicier  des  directions  de  travaux  de  la  Marine, 

rue  Montebello,  1 1. 

[919  Hébert,  agent  technique,  rue  Christine,  17. 

[919  Heirbrant,  retraité,  rue  du  Maupas  prolongée. 

1892  Henry,  libraire,  rue  du  Commerce,  40. 

1919  Hérou,  capitaine  de  frég.  en  retr.,  r.  de  la  Duché,  47. 
[901  Hochet,  propriétaire,  rue  Emile-Zola,  34. 

1912  HouYVET,  agent  du   Commissariat  de  la    Marine  en 
retraite,  rue  Victor-Hugo,  39. 

(901  Hubert,  docteur-médecin,  rue  Franc. -La-Vieille,  24. 

1918  Hyernard,  directeur  de  la  Coopérative  des  Agricult. 

de  la  Manche,  rue  Montebello,  i5. 

1921  James  Emile,  charcutier,  rue  Gambetta,  5. 
192?             Jeanne  Henri,  négociant,  rue  de  la  Polie,  93. 

1913  Jeanne  Désiré,  négociant,  rue  Louis-XVI,  i5. 

1920  Jeanne  André,  négociant,  rue  de  la  Bucaille,  47. 
[920  Jeanne  Edouard,  négociant,  rue  Delaville,  9. 
1905  Jeanne,  professeur  en  retraite,  rue  Loysel,  20  bis. 

1921  Jouet,  directeur  d'Ecole,  rue  Thiers,  à  Tourlaville. 
191  I  JuNOD,  horticulteur,  rue  de  la  Polie,  1 1 1. 

1917  KouMAR,  propriétaire,  rue  Don-Pedro,  26. 

[909  La  Grève,  agent  technique  de  la  Marine  en  retraite, 

rue  du  Bois,  2  bis. 
1921  Laisné,  débitant,  rue  Amiral-Courbet,  2. 

[912  Lajoie,  propriétaire,  rue  Jeanne-d'Arc,  21. 

1913  Lalande,  bijoutier,  rue  du  Bassin,  26. 


—  59  — 

igoi  Laloë,  négociant,  rue  Thiers,  32. 

1920  Lassus,  propriétaire,  rue  du  Val-de-Saire,  179. 

1920  Lavieille,  propriétaire,  rue  de  la  Polie,  83. 

191 3  Le  BAHBENCHON,ofHcier  d'administration  de  la  Marine, 

rue  de  Sennecey,  67. 

1897  Le  Barrier,  commissaire   en  chef  de  la  Marine   en 

retraite,  rue  Bondor,  24. 
1910  Leboucher,    avoué,  place  de  l'Aima,  2. 

1913  Le  Bouteiller,  notaire,  à  Octeville. 

1898  Le  Brettevillois,  recev,  munie,  r.  Jeanne-d'Arc,  28. 
1907             Le  Brun,  agent  gén.  d'Assurances,  r.  Montebello,  48. 

192 1  Lecacheur,  docteur-médecin,  rue  Thiers,  28. 

1921  Le  Cannellier,  vice-amiral,  rue  Asselin,  22. 

1910  Le  Cannu  Emile,  pharmacien,  rue  de  la  Fontaine,  7. 

1912  Le  Cannu  Jules,  ancien  pharmacien,  rue  Cachin,  25. 

1914  Lecaplain,  marchand  dechaussures,  St-Pierre-Egiise, 
1890  Le  Carpentier,  avocat  honoraire,  rue  de  l'Aima,  41. 

1900  Le  Carpentier,  ancien  bijoutier,  rue  Montebello,  35. 

1922  Le  Carpentier,  offi.  des  Dir.  de  trav.,  r.  de  Russie,  28. 
1910  Le  Cerf  Charles,  brasseur,  rue  Hélain,  i23. 

1917  l'abbé  Lecler,  professeur,  rue  de  la  Duché,  26. 

1922  LeclercJuIcs,  propr.,rueSt-Sauveur,  81,  à  Octeville. 

1917  Leclère,  restaurateur,  St-Pierre-Eglise. 

1910  Leconte,  jardinier,  rue  de  l'Ermitage,  6. 

1920  Le  Conte  Maurice,  négociant,  pi.  de  la  République,  9. 

1907  Le  Costey,  lient. -colonel  en  retr.,  r.  Montebello,  46. 

1910  Lecourtois,  imprimeur,  rue  Gambetta,  41. 

1901  Le  CouTOUR,cont.  princ.  des  Douanes,  r.  Loysel,  25. 

1920  Ledentu,    officier   d'administration    principal   de    la 

Marine  en  retraite,  rue  de  l'Aima,  1. 

19 14  Le   Dérubev,    receveur   principal  des   Douanes,    rue 

du  Val-de-Saire,  i. 

1893  Lefauconnier,  administrateur  principal  de  l'Inscrip- 

tion Maritime,  en  retraite,  r.  du  Val-de-Saire,  i55. 
1909  Lefèvre,  avoué,  rue  Emmanuel-Liais,  61. 

1914  Lefèvre,  comm.  priseur,  rue  de  la  Comédie,  36. 

1921  Lefèvre,  plâtrier,  rue  Montebello,  22. 

19 17  Lefillatre,  officier  de  Direction  des  travaux  de  la 

Marine,  rue  Saint-Sauveur,  95,  à  Octeville. 
1907  Leflambe.  ancien  bijoutier,  rue  du  Château,  21. 


—  60  — 

igo4  Legagneur,  photographe,  rue  François-La-Vieille,  6. 

1889  Le  Goupil,  notaire  honor.,  r.  Guillaume-Fouace,  17. 

1910  Le  Goupil,  pépiniériste,  à  Martinvast. 

1921  Le  Goupil,  ancien  négociant,  rue  de  la  Duché,  28. 

1922  Le  Goupil,  Paul,  propriétaire,  rue  de  l'Aima,  17. 
1873  Le  Granché,  propriétaire,  rue  de  l'Aima,  9. 

1902  Legrand,  adjoint  principal  technique  de  la  marine  en 

retraite,  rue  de  la  Bucaille,  49. 
1879  Le  Grin,  avocat,  rue  Auvray,  12. 

1892  Lejeune,  agent  du  Commissariat  de  la  marine  en  retr., 

rue  des  Bastions,  8. 

1914  Le  Jeune,  Paul,  agréé,  rue  de  l'Aima,  16. 

1907  Lelaidier,  commissaire  en   chef  de  la   marine,   rue 

Beauregard. 

[913  Le  Marquand,  administrateur  en  chef  de  l'Inscription 

marit.  en  retr.,  rue  Thiers,  18,  à  Tourlaville. 

[908  Le  Meland,  Michel,  propriétaire,  boul'^  Maritime. 

(918  Leménager,  directeur  de  banque,  à  Granville. 

1902  Le  Merre,  jardinier,  rue  Sadi-Carnot,  à  Octeville. 
[914  Lemiére,  docteur-médecin,  rue  Thiers,  22. 

1921  Lemoigne,  contrôleur  d'octroi,  rue  Jeanne-d'Arc,  16. 
!90?  Lemoigne,  Jean,  propriétaire,  rue  Auvray,  14. 

1901  Le  Moigne,  Albert,  député,  à  Eculleville. 

1898  Lemonnier,  rentier,  quai  Alexandre-lII,  36. 

1919  Lemonnier,  marchand  de  cycles,  rue  Loysel,  22. 

(920  Lemonnier,  huissier  honoraire,  rue  de  la  Duché,  46. 

1922  Lemonnier,  procureur  de  la  République,  rue  Amiral- 
Courbet,  52. 

[922  Lemonnier,  coiffeur,  rue  de  l'Union,  34. 

[920  Leneveu,  maire,  à  Gatteville. 

1913  Lepeltier.  maître  peintre,  rue  de  la  Polie,  20. 

1872  Lepelley,  agent  administratif  de  la  marine  en  retr., 

à  duettehou. 

191 1  Leprévost,  agent  administratif  de  la  marine  en  retr., 
rue  Bonhomme,  48. 

1913  Leprévost,  quincaillier,  rue  Gambetta,  37. 

1903  Lerivayran,  propriétaire,  rue  du  Bois,  à  Tourlaville. 

1921  Le  Roy,  représent,  de  commerce,  r.  de  l'Aima,  i2ter. 

1921  Leroy,  officier  princip.  des  Direct,  de  Travaux  de  la 

marine,  rue  Hamelin,  à  Equeurdreville. 

1907  Le  Roux,  Emile,  propriétaire,  rue  de  la  Duché,  22. 


—  61  — 

[Syo  Letellier,  propriétaire,  rue  Emmanuel-Liais,  97. 

rgi4  Le  Tellier,  Joseph,  horticulteur,  rue  de  la  Polie,  76. 

[882  Letullier,  jardinier,  rue  Amiral-Courbet,  32. 

1894  Levaillant,  commis  principal  de  la  Marine  en  retr., 

rue  Beauregard. 
1904  Levallois,  ancien  pharmacien,  rue  Asselin,  69. 

1914  Levavasseur,  architecte,  rue  de  l'Aima,  3o, 

1888  Levéel  Gustave,  ancien  horticulteur,  rue  de  l'Aima,  5. 

191 1  Levêque,  jardinier-chef  du  Parc  Liais,  r.  de  la  Bucaille. 

[917  Levesque,  architecte,  rue  de  l'Espérance,  5. 

[918  Levesque  Auguste,  expert  en  quincaillerie,  rue  des 

Ormes,  34. 

1922  Liais,  professeur  au  Lycée,  rue  Loysel,  20, 

[921  LiRON  Charles,  officier   des   directions   de   travaux, 

rue  des  Maçons,  5. 
1921  LiTTRÉ,  capitaine  de  corvette,  r.  Amiral-Courbet,  46. 

[919  LoY,  industriel,  rue  Emmanuel-Liais,  26. 

[916  Luge,  commis  principal   de   la  Marine  en  retraite, 

rue  de  la  Paix,  40. 

1921  Mabille  Gaston,  chef  de  comptabilité  à  la  Banque  de 
France,  rue  Dujardin,  3. 

1882  Macé  Adriei»,  négociant,  rue  de  la  Duché,  35. 

[922  Macé,  économe  honoraire,  rue  de  la  Bucaille,  gb. 

1900  Mahaut,  propriétaire,  rue  Cachin,  63. 

[911  Mahieu,  officier  d'administrat.  de  la  Marine  en  retr., 

rue  Amiral-d'Aboville,  38. 

1920  Marest,  directeur  de  la  Banque  Leherpeur,  rue  du 
Bassin,  35. 

55  Marion,  notaire,  rue  Gambetta,  52. 

1917  Martin,  recev.  de  rEnregistrem.,q.  de  l'Entrepôt,  35. 

1922  Martin  Decaen,  capitaine  de  frég. ,  r.  Montebello,  19. 
[922  Martineau,  professeur  au  Lycée,  rue  delà  Polie,  3o. 

1921  Mas,  représentant  de  commerce,  rue  Bondor,  29. 
[921  Mas,  photographe,  rue  Tour-Carrée,  24. 

1907  Mauger,  pilote,  place  du  Château,  9. 

1922  Maurer,    mécanicien    en    chef   de    la    Marine,    rue 
Lechosel-Lavallée,  2  ter. 

1907  Medla,  propriétaire,  rue  Asselin,  99. 

[907  Mendret,  notaire,  à  Saint-Pierre-Eglise. 

1909  Menard,  comptable,  rue  Président-Loubet,  81. 


—  62  — 

rgio  Menier,  docteur-médecin,  rue  Grande-Vallée,  5i. 

[Qii  Meslet.  médecin  de  marine,  rue  Hippolyte-de-Toc- 

queville,  29. 

[915  Mesnage,  directeur  de  l'hôpital-hospice,  rue  Asselin. 

[914  Messent,  Louis,  propr.,  rue  de  Sennecey,  33. 

1913  Méteyer,  propriétaire,  rue  du  Val-de-Saire,  201. 

[904  Meury,  propriétaire,  rue  Asselin,  81. 

191 1  MoNDÉsiR  (de),  Paul,  propr.,  château  de  Frémond,  à 
Brix. 

[914  MoNDÉsiR  (de),  Emile,  propr.,  château  de  Ruffosses, 

à  Sauxmesnil. 

[897  MoREL,  professeur  au  lycée,  rue  Présid'-Loubet,  89. 

[914  MoRiÉs,  com"'  du  génie  en  retr.,  r.  de  la  Bucaille,  40. 

[921  MoucHEL,  agent  d'affaires,  rue  Grande-Vallée,  27. 

[921  NicoLLET,  ancien  négociant,  rue  Montebello,  58. 

1874  NoYON,  commis  princ.  de  la  marine  en  retr.,  impasse 

Dorival,  10. 

[918  O'Neil,  contrôU  de  la  marine,  r.  Amiral-Courbet,  28. 

[910  Ornetti,  chef  de  bataillon  en  retraite,  rue  de  la  Cein- 

ture, 10. 

1906  OzouF,  jardinier  en  chef  du  Jardin  Public,   avenue 

Carnot,  1 1 1. 

1920  Pardaillan,  officier  d'admin»"  de  i''^cl.  de  la  marine, 
rue  Général-.louan,  16. 

1921  Pardaillan  père,  vérificateur  des  poids  et  mesures  en 
retraite,  rue  Malakoff,  iio. 

191 3  Pateau,  agent  technique  en  chef  de  la  marine  en  retr., 

rue  Vautrain,  Equeurdreville. 
[904  Peck,  commis  principal  de  la  marine  en  retraite,  rue 

Emile-Zola,  20. 
[910  Petit,  directeur  du  journal  Le  Phare  de  la  Manche^ 

rue  de  l'Aima,  18. 
1905  Pesnel,  négociant,  rue  Grande-Vallée,  7. 

1901  Pezet,  commis  principal  de  la  marine,  rue  de  la  Paix,. 

69,  à  Equeurdreville. 
1872  Piard,  propriétaire,  rue  de  l'Aima,  35  bis. 

1912  PiGNOT,  pilote,  place  Napoléon,  20. 

[920  Pierre,  percepteur  retraité,  rue  Don-Pedro,  128. 

1905  Plenage,  propre,  rue  Waldeck-Rousseau,  6,  Octeville. 

[921  Point,  Charles,  propriét''^  à  Bourbourg,  Tourlaville. 

191a  PoNsoT,  imprimeur,  imp.  Bertrand,  rue  Em m. -Liais, 


—  63  — 

[gi3>  PosTAiRE,  Auguste,  propriétaire,  rue  de  l'Aima, 46. 

1920  PosTAiRE,  Louis,  propriétaire,  rue  de  la  Fontaine,  35. 
1919  PosTEL.  horticulteur,  rue  de  la  Fontaine,  40. 

[883  PoupEviLLE,  Alcide,  propre,  à  la  Ferté-Macé  (Orne). 

[922  Poussin,  bijoutier,  rue  du  Château,  25. 

[917  Prévallée,  propriétaire,  à  Périers. 

[916  Prigent,  fabricant  de  sirops,  rue  du  Roule,  5i. 

19 14  Provost,  propriétaire,  rue  Christine,  29. 

1921  duENAUX,  entrepositaire,  rue  du  Commerce,  32 
1917  QuiNiou,  étudiant,  rue  de  l'Ancien-Hôtel-Dieu,  i5. 
1893  Rauch,  chefde  bataillon  en  retr.,  rue  Emm. -Liais,  86. 

1917  Renault.  Henri,  propriétaire,  quai  de  Caligny,  2. 

1918  Renault,  Paul,  docteur-médecin,  rue  des  Bastions,  7. 
[874  Robine,  ancien  avoué,  rue  Christine,  24. 

[913  Robine,  Alphonse,  avocat,  rue  de  l'Aima,  22. 

[913  Robine,  Louis,  avocat,  rue  Grande-Vallée,  11. 

1910  Robin,  Joseph,  ancien  régisseur,  Martinvast. 

[904  Roger,  agent-voyer  en  retr.,  rue  de  l'Ancien-Hôtel- 
Dieu,  22. 

1919  Rosette,  opticien,  rue  PVançois-La-Vieille,  33. 

i863  RossEL,  Alfred,  agent  du  commissariat  de  la  marine 

en  retraite,  rue  du  Val-de-Saire,  io3. 

[920  Rostand,  conseiller  général,  château  de  Flamanville. 

1920  Sadot,  banquier  place  de  la  République,  20. 
1913  Saillard,  rentier,  rue  de  la  Polie,  56. 

[921  Saint-Bazile  (de),  capitaine,  rue  Lesdos,  7. 

1909  Sanson-Fromage,  négociant,  rue  de  la  Duché,  16. 

[920  Sauvé,  Ernest,  grainetier,  rue  François-La-Vieille,  3. 

1882  Simon,  Albert,  construct'-mécanic"  ,  rue  de  l'Aima,  45. 

1904  Simon,  Aug.,  construct^-mécanic",  r.  des  Bastions,  i3. 

[899  Simon,  ancien  directeur  de  la  Banque  de  France,  quai 
Alexandre-HI,  5o. 

1922  Simon,  inspecteur  d'enregistrem',  rue  Montebello,  5o. 
[918  Talluau,  pharmacien,  rue  du  Bassin,  49. 

[922  Talon,  capitaine  de  frégate,  rue  Christine,  22. 

[921  Tencé,  propriétaire,  rue  des  Goths,  à  Equeurdreville. 

1901  Tesson,  marchand  de  meubles,  rue  l'Aima,  40. 

i883  Thommin,  commis  principal  de  la  marine  en  retraite, 
à  Flamanville. 


—  64  — 

1920  Touraine-Desvaux,    sous-chef  de   division  du  crédit 

foncier  en  retraite,  rue  Montebello,  78. 

1900  Trocherie.  commis  principal  du  commissariat  de  la 

marine,  rue  Thiers,  12,  à  Tourlaville. 

1909  Trohel, Théodore,  ouvrier  à  l'arsenal,  hameau  Vivier, 

à  Tourlaville. 

1918  Truffert,  Eugène,  mécanicien,  rues  de  TErmitage  et 

Lebrun. 

1894  TuRBERT,  docteur-médecin,  à  Teurthéville-Hague. 

1920  Vacossin,  inspecteur  principal  des  Douanes,  rue  da 

Val-de-Saire,  i. 
i885  Valot,  propriétaire,  avenue  Carnot,  121. 

1910  Vastel,  marchand  de  nouveautés,  rue  au  Blé,  9. 
191 2            Vautier,  propriétaire,  rue  Grande-Vallée,  16. 

1914  Verschuere,  Georges,  libraire,  rue  de  la  Fontaine,  8, 

1909  Veyrat,  bandagiste,  rue  de  la  Fontaine,  47. 

1914  ViEL,  docteur-médecin,  rue  Emmanuel-Liais,  104. 

1921  Vincent-Bréchignac,  capitaine  de  vaisseau,  rue  Ami- 

ral-Courbet, 3o. 

1904  YvoN,  tanneur,  place  du  Cauchin,  18. 


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Imprimerie  de  La  Déprche  de  Cherboiirr/ 
41,.  Rue  Gambetla,  Cherbourg 


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BULLETIN 


DE  LA 


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SOCIlTi  1' 


DE    CHERBOURG 


LUI 


ANNÉE    1922 


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CHERBOURG 

Imprimerie  de   «  La  Dépèche  de  Cherbourg  » 

41,  Rue  Gambetta,  41 

1923 


BULLETIN 


DE  LA 


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SMlTi  llftlTHLTBE 


DE    CHERBOURG 


LUI 


ANNÉE    1922 


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LIBRARV 


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CHERBOURG 

Imprimerie  de    <■  La  Dépêclie  de  Cherbourg  » 

41,  Rue  GamJjeUa,  41 

1923 


Société  d'Horticulture  de  l'Arrondissement  de  Cherbourg 

La  Société  a  pour  but  de  perfectionner  et  d'encourager 
toutes  les  branches  de  la  science  et  de  la  pratique  horticoles. 
Elle  organise,  toutes  les  fois  que  ses  t^essources  le  lui 
permettent,  une  Exposition  estivale  ou  automnale,  à 
laquelle  la  carie  de  Membre  de  la  Société  donne  droit 
d'entrée  gratuite  tous  les  jours. 

Elle  publie,  chaque  année,  un  Bulletin  qui  est  adressé 
gratuitement  à  tous  les  Sociétaires  ainsi  qu'aux  Membres 
correspondants  et  aux  Sociétés  affiliées.  Ce  Bulletin  con- 
tient les  procès-verbaux  des  séances,  des  comptes  rendus 
d'expositions,  des  rapports  sur  les  visites  de  jardins  et  de 
propriétés,  divers  articles  ou  mémoires  et  autres  docu- 
ments intéressant  l'horticulture. 

La  Société  possède,  rue  Montebello,  44,  un  jardin  de 
floriculture  et  d'acclimatation,  et  une  salle  des  séances  qui 
renferme  une  bibliothèque  ouverte  aux  Sociétaires  tous 
les  mardis,  à  8  heures  du  soir.  L'entrée  du  jardin  est  libre, 
pour  les  Sociétaires  et  leur  famille,  tous  les  jours,  du  lever 
au  coucher  du  soleil. 

Un  autre  jardin,  consacré  à  l'arboriculture,  est  situé 
rue  de  la  Duché.  Des  cours  y  sont  faits  par  leprofesseur  de 
la  Société. 

IjCS  séances  se  tiennent  dans  le  local  de  la  rue  Montebello, 
lepre7nier  dimanche  de  chaque  mois  ;  elles  sont  annoncées 
par  la  voie  des  journaux  de  Cherbourg.  On  y  traite  et  on 
y  discute  toutes  sortes  de  questions  horticoles  et  chaque 
séance  se  termine  par  une  loterie  de  fleurs  ou  de  fruits  de 
saison,  ou  bien  par  une  distribution!  d'ouvrages  horticoles, 
de  graines,  de  boutures,  de  greffes,  etc. 

En  été,  de  charmantes  excursions  dans  les  environs  sont 
organisées  par  les  soins  du  Bureau. 

Les  personnes  qui  désirent  acquérir  des  connaissances 
horticoles  utiles,  ainsi  que  toutes  celles  qui  ont  à  cœur  de 
contrilmer  à  augmenter  la  richesse  et  le  bien-être  du  pays 
par  le  développement  de  V horticulture,  sont  instamment 
priées  d'apporter  leur  adhésion  à  la  Société,  et,  par  ce 
moy en, d'accroître  encore  sa  vitalité  et  sapuissance d'action. 
Pour  faire  partie  de  la  Société  d'Horticulture,  il  faut 
avoir  été  présenté  par  un  Membre  ou  avoir  adressé  par 
écrit  une  demande  au  Préside?! t.  —  Les  Dames  sont  admi- 
ses sous  le  nom.  de  Dames  palronnesses  ;  lors  des  Exposi- 
tions, elles  constituent  un  Jury  chargé  d'attribuer  certaines 
récompenses . 

La  cotisation  annuelle  est  de  5  francs. 


Membres  d'honneur  de  la  Société 

M.  le  Sous-Préfet  de  l'Arrondissement. 


Présidents  d'honneur     s     ^/I    i    m   ■      a    ru    u 

(     M.  le  Maire  de  Lherbourg 

Trésorier  honoraire  :  M.  Le  Brettevillois,  ^  I,  receveur  municipal. 
Professeur  d'arboriculture  honoraire  :  M.  Piard,  ^,  propriétaire. 

Membres  du  Bureau  pour  1923 
Président:  M.  Corbière,  ^  I,  professeur  honoraire,  rue  Asselin,  70. 

Vice-Présidents  :    \     ^^'  f^^  ^^'^^"^"2.'^/^'  ''°''^  honoraire,  rue  de  l'Aima,  41. 
(  Le  (jrin,  >^  %$,  avocat,  rue  Auvray,  12. 

ÎMM.  Piard,  ^,  ancien  négociant,  rue  de  l'Aima,  35  bis. 
Depinée,  propriétaire,  rue  Segondat,  10. 
Macé  Adrien,  négociant,  rue  la  Duché,  35. 
LEFAucoNNiER.>^,adm.  princ  de  Tlnscr.  mar.  enret. 

Secrétaire  :  M.  Mahieu,*^,  officier  d'administration  de  la  marine,  en  retraite,rue 
Président-Loubet,  29. 

Secrétaires     's     ^^'  ^°^^"°'^'  employé  de  commerce,  rue  Hélain,  66. 
adjoints'  ]  Drouet,  officier  des  Directions  de  Travaux,  rue   Monte- 

■'  (  bello,  14  bis. 

Trésorier:  M.  Frigout,  ^,  officier  d'administration  principal  de  la  Marine,  en 
retraite,  rue  Amiral-Courbet,  40. 

Bibliothécaire:  M.  Noyon,  impasse  Dorival,  rue  de  la  Fontaine. 

Commissions  Permanentes 


Cultures  d'utilité 
MM.  Le  Carpentier,  Président, 
Adam,  propriétaire. 
Saillard,  propriétaire. 
Levéel,  I^,  ancien  horticulteur. 
Catherine,  H,  s. -caissier  de  la 
Caisse  d'Epargne,  en  retraite. 

BouiN,  agent  administratif  de  la 
Marine,  en  retraite. 


Cultures  d'agrément 

MM.  Le  Crin,  ^  ^,  Président. 
Mahaut,  propriétaire. 
Antoine,  ancien  huissier, 
Cauvin,  bandagiste. 
Hochet,  propriétaire. 

Crova  0.  ^  ^,  capit.  de  frég. 
en  retraite. 


Comité  de  Rédaction 

M.   Corbière,  t^  L,  Président;    M.  Le  Carpentier,    Vice-Président; 

MM.  les  Membres  du  Bureau 


Directeur  du  Jardin  de  ta  rue  Montehello  :  M.  Dépinée. 

Professeur  d'Arboriculture  et  de  Floriculture,  directeur  du  jardin  du  passage  des  Jardins 
et  jardinier  de  la  Société:  M.  Letullier  §. 

Délégué  pour  convoquer  aux  inhumations  des  sociétaires  :    M.  J.    Lecarpentier,  pro- 
taire, rue  Montebello,  35. 


ANNEE      1922 


TABLE    DES     MATIÈRES 


Avantages  accordés  aux  Membres  de  la 

Société   et  conditions   d'admission.  .  2 

Composition  du  Bureau  et  des  Commis- 
sions permanentes 3 

E.  Mahieu    Extraits  des  procès-verbaux  des  séances  5 

id.  Rapport  sur  la  situation  et  les  travaux  de 

la  Société 24 

L.  DoRANGE     Excursion  à  Saint-Pierre-Eglise,    Gou- 

berville  et  Tocqueville 28 

E.  Mahieu    Visites  de  jardins  :  I.  Jardins  ouvriers  ..  .  36 
L.  Drouet         II.  Jardins  de  MM.  Adam  et  Gallis. .  39 
G.  Levéel          III.  Jardins  de  MM.  Chrétien  et  An- 
toine    43 

Rapports  des  délégués  de  la  Société  aux 

Expositions  régionales  : 

G.  Levéel         I.  Exposition  de  Lisieux 48 

L.  Cavron  II.  Exposition  de  Caen 50 

J.  Antoine  III.    Exposition  de   Valognes 51 

L.    DoRANGE     Note   sur   la  culture  du  Lilas  à   fleurs 

doubles 55 

J.   Le  Conte  Note  sur  la  Verveine  «  Verbenavenosa>        59 

J.  BouiN       De  l'emploi  du  Sulfate  de  cuivre,  de  l'ar- 

séniate  de  soude  et  de  la  sylvinite. .  . .         61 

Circulaire  relative  à  la  récolte  des  plantes 

médicinales 63 

E.  Mahieu    Nécrologie 64 

Liste  des  nouveaux  membres 67 


Extraits  des  Procès= Verbaux 

des  Séances  de  l'Année  1922 


Séance  du  8  Janvier 

54  membres  présents. 

A  l'occasion  de  la  mort  récente  de  Madame  Par- 
daillan,  M.  le  Président  adresse  les  vives  condo- 
léances de  la  Société  à  M.  Pardaillan,  son  mari, 
qui  a  montré  beaucoup  de  dévouement  pendant  la 
dernière  exposition. 

Plusieurs  médailles,  décernées  lors  de  l'expo- 
sition de  novembre,  mais  qui  étaient  parvenues  en 
retard  à  la  Société,  sont  remises  aux  intéressés. 

Lecture  est  donnée  d  un  rapport  très  élogieux  de 
la  Commission  de  vérification  des  comptes  du  Tré- 
sorier, puis  du  rapport  annuel  très  intéressant  de 
:M.  Lelièvre,  secrétaire,  sur  la  situation  de  la  Société 
en  1921.  —  Il  est  ensuite  procédé  au  renouvelle- 
ment du  Bureau  et  des  Commissions  permanentes 
dont  la  composition  figure  en  tête  du  précédent 
Bulletin. 

Sur  la  proposition  de  M.  le  Président,  sont  élus 
unaniment  et  aux  applaudissements  de  la  Société, 
membres  honoraires,  MM.  Bossel,  Desquesnes,  Le- 
lièvre, Contant,  Langlois  et  Letellier,  qui  comptent 
chacun  plus  de  cinquante  années  de  sociétariat  et 
qui  à  ce  titre  ont  reçu  des  médailles  de  la  Société. 


—  6  — 

Il  est  ensuite  donné  lecture  des  notes  prises  par 
M.  Le  Grin  dans  les  publications  parues. 

La  séance  est  levée  après  l'admission  comme 
membres  titulaires,  de  MM.  Talon,  capitaine  de 
frégate;  Chambon,  limonadier  ;  Poussin,  bijoutier, 
et  la  distribution,  par  la  voie  du  sort,  des  objets 
achetés. 

Séanck  du  5  Février 

59  membres  présents. 

Sur  la  demande  de  M.  Le  Carpentier,  le  Président 
donne  lecture  d'un  article  de  la  Vie  Agricole,  sur  la 
culture  du  fraisier,  article  dans  lequel  M.  A.  Petit, 
professeur  à  l'Ecole  d'horticulture  de  Versailles, 
fait  part  d'expériences  desquelles  il  ressort  que  la 
première  récolte    du   fraisier  varie    dans  certaines 

lantation  des  cou- 


proportions,  suivant  la  date  de 
lants  et  qu'elle  est  d'autant  plus  abondante  que 
cette  plantation  est  plus  hâtive.  11  rappelle  que  le 
paillis  favorise  la  formation  de  la  gelée  blanche,  de 
sorte  qu'on  ne  doit  pailler  le  fraisier  que  lorsque  les 
gelées  blanches  ne  sont  plus  à  craindre.  L'auteur 
mentionne  de  nombreuses  expériences  faites  sur  le 
forçage  des  fraisiers.  Nous  ne  pouvons  que  renvoyer 
les  amateurs  à  ce  document,  où  ils  trouveront  cer- 
tainement de  précieux  renseignements. 

Lecture  est  donnée  des  notes  prises  par  M.  Le 
Grin  dans  les  publications  reçues. 

La  séance  est  ensuite  levée  après  l'admission 
comme  membres  titulaires,  de  MM.  Legoupil  Paul, 
propriétaire  et  Liais,  professeur  au  Lycée. 

Séance  du  5  Mars 

62  membres  présents. 

Absent  excusé  :  M.  Lelièvre,  secrétaire,  dange- 
reusement malade. 


—  7  — 

M.  le  Président  rappelle  le  Hécès  récent  de 
M.  Langlois,  président  honoraire  de  la  Chambre 
de  Commerce  et  exprime  les  très  vifs  regrets  causés 
par  la  perte  de  cet  homme  de  bien,  très  attaché  à 
la  Société,  dont  il  laisait  partie  depuis  plus  d'un 
demi-siècle. 

Lecture  est  donnée  d'une  circulaire  de  la  Société 
Nationale  d'Horticulture  de  France  annonçant  deux 
expositions  qui  auront  lieu  cette  année  au  Jardin 
d'Acclimatation  :  la  première,  consacrée  aux  roses, 
plantes  fleuries,  fruits  forcés,  légumes,  etc.,  du  26 
mai  au  2  juin  ;  l'autre,  du  27  octobre  au  5  novembre, 
réservée  aux  chrysanthèmes,  autres  plantes  fleuries 
de  saison,  fruits,  légumes,  etc.  Tous  les  horticul- 
teurs, arboriculteurs,  maraîchers,  amateurs  des 
pays  alliés  et  neutres,  sont  hivites  à  y  participer. 

M.  Le  Garpentier,  vice-président,  donne  lecture, 
au  nom  de  M.  Leboucher,  avoué,  d'une  circulaire, 
parue  dans  le  Bulletin  de  l'Instruction  primaire  de 
la  [Manche,  janvier  1922,  relative  à  la  récolte  des 
plantes  médicinales,  que  l'on  fait  venir  à  grands 
frais  de  l'étranger,  de  l'Allemagne  surtout,  alors 
que  chez  nous  il  suffirait  souvent  de  se  baisser  pour 
les  récolter.  M.  Corbière  déclare,  de  son  côté,  que 
cette  indifférence  est  déplorable.  Mieux  que  quicon- 
que, les  instituteurs  dans  les  campagnes  peuvent 
réagir  utilement.  En  ce  qui  le  concerne,  il  ne  peut 
que  répéter  ce  qu'il  a  déjà  dit  à  ce  sujet,  à  savoir 
qu'il  est  entièrement  à  la  disposition  de  tous  ceux 
qui  désireraient  lui  demander  le  nom,  la  station  ou 
autres  renseignements  relatifs  aux  plantes  médici- 
nales à  récolter  dans  notre  région. 

M.  Le  Carpentier  fait  connaître  que  le  maïs  pré- 
coce dont  il  avait  reçu  l'an  dernier  des  grains  comme 
semence,  a  bien  mûri  à  Sainte-Croix-Hague,  de 
même  qu'à  la  Fauconnière,  chez  M.  Favier.  il  en  a 
été  de  même  au  jardin  de  la  Société  et  au  parc  Liais, 
dit  M.  Corbière.  L'époque  la  plus  favorable  pour  le 
semis   est   le  commencement  d'avril  ;    les  pieds  de 


—  8  — 

maïs  doivent  être  distants  d'environ  60  cent,  dans 
tous  les  sens.  La  culture  de  cette  variété  précoce 
est  recommandée.  M.  Corbière  annonce  qu'à  la 
prochaine  séance  il  offrira  des  graines  provenant  du 
parc  Liais. 

M.  Le  Garpentier  donne  enfin  lecture  d'un  article 
du  Bulletin  de  la  Société  des  Agriculteurs  de  France 
relatif  aux  divers  produits  insecticides  et  il  met  en 
garde  contre  ceux  dans  lesquels  entre  le  pétrole  ; 
car,  s'ils  sont  efficaces  contre  les  insectes,  ils  ont  le 
grave  inconvénient  d'être  funestes  aux  plantes  ;  le 
remède  est  souvent  pire  que  le  mal. 

Un  membre  présente  un  rameau  de  pommier 
couvert  de  renflements  ou  nodosités  causés  par  le 
puceron  lanigère.  M.  Catherine  conseille,  pour  se 
débarrasser  de  cet  ennemi  du  pommier,  de  badi- 
geonner l'arbre  avec  de  l'eau  additionnée  de 
colombine. 

M.  Dorange  ofTre  des  greffes  de  a  Reinette  du 
Canada  »,  qui  sont  distribuées  aux  amateurs,  et,  de 
son  côté,  M.  Messent  offre  des  graines  d'épinard 
géant,  autrement  dit  de  «  tétragone  »,  légume 
excellent  et  d'un  grand  rapport. 

Lecture  est  donnée  :  1°  d'un  article  du  Bulletin 
de  la  Société  Nationale  d'Horticulture  par  M.  Rosette, 
sur  notre  exposition  de  novembre  ;  2°  des  notes 
prises  par  M.  Le  Grin  dans  les  publications  reçues. 
Puis  la  séance  est  levée,  après  l'admission  comme 
membre  titulaire,  de  M.  le  capitaine  de  frégate 
Martin-Decaen  et  le  tirage,  par  la  voie  du  sort,  de 
plantes  achetées,  ainsi  que  la  distribution  de  beaux 
rameaux  fleuris  du  Mimosa  dealbata  du  jardin  de  la 
Société  offerts  à  tous  les  membres  présents. 

Séance  du  2  Avril 

52  membres  présents. 

J\L  Catherine  demande  qu'une  rectification  soit 
apportée  au  procès-verbal  de  la  dernière  séance.  11 
avait    recommandé,    contre    le   puceron    lanigère, 


—  9  — 

d'arroser  les  racines  du  pommier  avec  de  l'eau 
additionnée  de  colombine  et  non  «  d'en  badigeonner 
l'arbre  ». 

M.  le  Président  rappelle  le  décès,  arrivé  le  11 
mars,  du  très  regretté  M.  Lelièvre,  qui  fut  membre 
de  la  Société  pendant  55  ans  et  secrétaire-adjoint, 
puis  secrétaire,  pendant  tout  un  demi-siècle.  Il  fait 
de  lui  un  éloge  très  mérité,  met  en  relief  son 
dévouement  constant  aux  intérêts  de  la  Société,  son 
désir  d'être  utile  et  son  désintéressement.  Dans  sa 
modestie,  il  a  voulu  qu'il  n'y  eut  à  ses  obsèques  «ni 
fleurs,  ni  couronnes,  ni  discours  ».  Pendant  50  ans, 
il  a  été  la  cheville  ouvrière  de  la  Société,  et,  quel- 
ques jours  avant  de  mourir,  il  lui  a  donné  une  der- 
nière marque  de  son  attachement  en  remettant  à 
M.  le  Président  une  somme  de  500  francs,  dont  les 
intérêts  doivent  être  employés,  selon  son  désir,  à 
constituer  un  prix  à  décerner  dans  les  expositions 
ou  concours  futurs. 

La  Société  s'associe  unanimement  à  cet  hommage. 

La  disparition  de  M.  Lelièvre  amène  la  Société 
à  reconstituer  son  Bureau.  Sont  élus  à  l'unanimité: 
M.  Mahieu,  secrétaire  ;  M.  Lucien  Drouet,  secré- 
taire-adjoint et  M.  Jules  Lecarpentier,  délégué  pour 
convoquer  une  délégation  aux  inhumations  des 
sociétaires. 

M.  le  Président  remercie  M.  Piard  du  dévoue- 
ment avec  lequel  il  donne  des  leçons  d'arboriculture 
très  appréciées  et  il  engage  les  sociétaires  à  en 
profiter,  en  aussi  grand  nombre  que  possible. 

M.  Le  Garpentier  donne  lecture  d'un  très  curieux 
article  de  \a  France  pat/sanne,  qui  relate  la  première 
visite  de  l'illustre  Pasteur  au  célèbre  entomologiste 
Henri  Fabre.  Le  premier,  envoyé  par  le  Gouverne- 
ment, venait  étudier  sur  place  les  ravages  causés 
au  ver  à  soie  par  X^.  pébrine  et  la  flâcherie,  maladies 
qui  causaient  de  grands  ravages  dans  le  Midi  de  la 
France.  Pasteur  reçut  de  Fabre  sa  prrmière  leçon 
de  sériciculture  et  peu  après  vainquit  le  terrible  fléau. 


—  10  — 

11  est  ensuite  donné  lecture  des  notes  prises  par 
M.  Le  Grin  dans  les  publications  reçues.  Un  article 
est  particulièrement  intéressant,  celui  de  M.  Aug. 
Chevalier,  dans  la  Bévue  de  botanique  appliquée  sur 
VHistoii^e  et  T amélioration  des  ponwiiers,  spécialement 
des  pommiers  à  cidre.  "SI.  Le  Grin  donne  également 
connaissance  d'un  article  de  la  France  paysanne  sur 
le  buttage  des  pommes  de  terre. 

M.  Dorange  offre  15  pieds  de  chrysanthèmes, 
qui  sont  distribués  aux  amateurs. 

M.  Corbière  annonce  ensuite  que  deux  subven- 
tions :  l'une  de  441  fr.  60  et  l'autre  de  200  francs, 
sont  accordées  à  la  Société  pour  1922  par  l'Office 
agricole  de  la  Manche  et  par  l'Etat. 

Sont  proclamées  dames  patronnesses  :  M"*^^  Dur- 
ruthy,  Spaht  et  Ailix. 

Sont  admis  comme  membres  titulaires  :  MM. 
Goutin,  administrateur  de  l'hospice  ;  Douet,  ancien 
instituteur;  Macé.  économe  honoraire  du  Lycée 
Saint-Louis  ;  Simon,  inspecteur  de  l'Enregistre- 
ment ;  Compère,  rédacteur  à  la  Dépêche  de  Cher- 
bourg] Jacques  Aubry  de  la  Noë,  et  Dubois,  phar- 
macien. 

Séance  du  7  Mai 

62  membres  présents. 

M.  le  Président  annonce  que  M.  Julien  Lelièvre, 
héritier  du  regretté  secrétaire  général,  prie  la  Société 
d'accepter  une  statuette  que  M.  Paulin  Lelièvre 
avait  reçue,  en  1905,  comme  témoignage  de  recon- 
naissance pour  ses  longs  services  et  son  dévouement 
à  la  Société.  Des  remerciements  unanimes  sont 
votés  à  M.  Julien  Lelièvre. 

M.  Corbière  ajoute  que  Tannée  présente  continue 
de  nous  être  néfaste  :  M.  Desquesnesest  le  S'' de  nos 
doyens  qui  nous  est  enlevé  depuis  moins  de  trois 
mois,  et  il  exprime  les  très  vifs  regrets  de  la  Société 
pour  la  perte  de  cet  homme  de  bien,  fidèlement 
attaché  à  la  Société. 


—  11  — 

M.  Levéel  prosente  de  très  belles  fleurs  du 
Rhododendron  Victorianum,  hybride  de  /?.  JJalhousœ 
et  de  /?.  Nuttalli.  Cette  plante  ne  supporte  pas  le 
plein  air  à  Cherbourg. 

M.  (iirard,  horticulteur,  a  présenté,  de  son  côté, 
une  pâquerette  monstre  à  tige  fasciée,  dont  la  ca- 
pitule est  d'une  grandeur  démesurée.  M.  Corbière 
dit  que  la  variété  de  pâquerette  à  grande  fleur  est 
actuellement  cultivée  en  bordure  au  parc  Liais. 

M.  le  Président  offre  aux  amateurs  des  pépins  du 
pommier  du  Laos,  provenant  du  Tranninh,  et  du 
poirier  de  Sibérie,  originaire  de  l'Annam  et  du 
Tonkin.  Ces  graines  lui  ont  été  envoyées  par  M. 
Auguste  Chevalier,  directeur  du  laboratoire  d'agro- 
nomie coloniale  à  Paris,  qui  avait  déjà  fait, en  1920, 
un  envoi  analogue. 

A  ce  sujet,  M.  Le  Carpentier  fait  connaître  que 
les  noyaux  de  pêche  asiatique,  qu'il  avait  reçus  l'an 
dernier,  l'un  amélioré,  l'autre  spontané,  ont  bien 
levé,  mais  que  ce  dernier  seul  paraît  devoir  réussir. 

De  son  côté,  M.  Piard  dit  que  l'ennui  de  ces 
sortes  de  semis,  c'est  qu'il  faut  attendre  bien  long- 
temps leur  fructification  et  il  explique  qu'on  peut 
hâter  très  sensiblement  les  résultats  cherchés,  en 
greffant  des  bourgeons  de  ces  jeunes  sujets  exoti- 
ques sur  des  variétés  de  chez  nous. 

A  propos  des  grains  de  maïs  précoce,  distribués  à 
la  dernière  séance,  M.  Le  Carpentier  fait  connaître 
que  pour  les  préserver  de  l'attaque  des  mulots,  qui 
en  sont  friands,  il  a  employé  le  Corbol,  produit  que 
lui  a  conseillé  M.  Hyernard,  directeur  de  la  Société 
coopérative  des  Agriculteurs  de  la  Manche.  Il  a  fait, 
de  son  maïs,  deux  lots  semés  à  15  jours  d'intervalle 
et  il  verra,  d'après  les  résultats,  quelle  est  l'époque 
la  plus  favorable  pour  les  semis. 

M.  le  Président  présente  le  Bulletin,  nouvellement 
imprimé,  qui  est  distribué  à  tous  les  membres  pré- 
sents, 


—  i2  — 

Il  est  ensuite  donné  lecture  des  notes  prises  par 
M.  Le  Grin  dans  les  publications  reçues,  puis  la 
séance  est  levée,  après  l'admission,  comme  mem- 
bre titulaire,  de  M.  Doré,  juge  de  paix  d'Octeville. 


Séance    du   4   Juin 


39  membres  présents. 

A  propos  du  procès-verbal  de  la  dernière  séance, 
M.  Le  Garpentier  dit  que  le  maïs  précoce,  dont  il 
avait  entretenu  la  Société  et  qu'il  avait  partagé  en 
deux  lots  semés  à  un  mois  d'intervalle,  s'est  com- 
porté de  telle  sorte  que  le  lot  semé  le  dernier  est, 
actuellement,  le  plus  développé  :  ce  qui  montre  que 
des  semailles  hâtives  ne  donnent  pas  nécessairement 
des  récoltes  précoces.  Quant  au  Corbol,  qu'on  lui 
avait  conseillé  pour  la  destruction  des  mulots,  il 
semble  avoir  nui  à  la  germination  et  n'est  pas  à 
recommander. 

M.  le  Président  annonce  que  la  Société  a  perdu 
récemment  deux  nouveaux  membres  :  M,  Annelot, 
juge  honoraire,  qui  comptait  47  ans  de  sociétariat 
et  M.  Gharf,  entrepreneur  de  maçonnerie.  De  vives 
condoléances  sont  votées  à  l'adresse  des  familles 
des  défunts. 

M.  Dorange  présente  :  l*'  deux  magnifiques  roses 
Cherful,  du  groupe  Pernetiana,  a  fleurs  ponceau, 
et  Lady  Pirrie,  également  d'obtention  anglaise,  à 
pétales  rouge  cuivré  extérieurement  et  d'un  jaune 
abricot  à  l'intérieur;  2°  deux  superbes  Hortensias, 
l'un  d'un  blanc  pur,  de  la  variété  «  Madame  Mou- 
lière  »,  et  l'autre  rose  corail  «  LiU  Moulière  », 
nouveauté  récente,  sport  de  la  première  variété. 

M.  Dorange  donne  lecture  d'une  note  dont  il  est 
l'auteur,  sur  la  culture  du  lilas  blanc  à  Heurs  dou- 
bles, et  sur  la  multiplication  facile  de  cette  plante 


—  13  - 

par  la  greffe,  procédé  qu'il  a  décrit  avec  soin.  Aux 
applaudissements  de  l'assemblée,  M.  le  Président 
félicite  M.  Dorange  de  son  intéressant  travail,  qui 
sera  inséré  dans  le  prochain  Bulletin . 

M.  Bouin  présente  des  considérations  d'un  grand 
intérêt  sur  l'emploi  en  horticulture,  comme  en  agri- 
culture, du  sulfate  de  cuivre,  de  l'arséniatede  soude 
et  des  potasses  d'Alsace  (ou  sylvinite).  Le  résumé 
de  cette  communication  que  nous  ne  pouvons  re- 
produire ici  faute  de  place,  sera  -également  publié 
dans  le  Bulletin  de  la  Société  l'an  prochain. 

M.  Bouin  est  vivement  remercié  et  félicité. 

Au  nom  de  M.  Adam,  propriétaire,  rue  Don- 
Pedro,  absent,  M.  Dorange  présente  deux  belles 
pommes  parfaitement  conservées  :  Belle  d'Avril  et 
Belle  de  Pontoise  et  dit  que,  le  moment  venu,  des 
greffes  de  ces  deux  arbres  seront  mises,  par  M. 
Adam,  à  la  disposition  des  sociétaires  amateurs.  De 
son  côté,  M.  Le  Grin,  au  nom  de  M.  Lefauconnier, 
présente  une  johe  pomme,  la.  Saignette^  également 
très  bien  conservée. 

Lecture  est  donnée  par  M.  Le  Grin  des  notes 
prises  dans  les  publications  reçues. 

La  séance  est  ensuite  levée  après  l'admission, 
comme  membres  titulaires  de  MM.  Née,  docteur- 
médecin;  Villain, ingénieur  hydrographe,  et  Lahaye, 
employé  aux  Chemins  de  fer  de  l'Etat. 

Séance  du   2  Juillet 

46  membres  présents. 

M.  le  Président  adresse  les  plus  cordiales  félici- 
tations et  les  meilleurs  vœux  de  la  Société  à  M. 
Piard,  le  très  dévoué  professeur  d'Arboriculture, 
qui  compte  50  années  de  sociétariat,  et  lui  remet  à 
cette  occasion  une  médaille  d'argent  commémora- 
tive,  aux  applaudissements  unanimes  de  la  réunion. 
La  même  médaille  va  être  adressée  à  M.  Lepelley, 


—  14  — 

agent  administratif  de  la  Marine  en  retraite  à 
QuettehoLi,  qui  compte  actuellement  aussi  50  années 
de  sociétariat. 

La  visite  des  Jardins  Ouvriers  a  été  faite  les  26 
et  27  Juin.  Le  rapporteur,  M.  Mahieu,  secrétaire, 
donnera  lecture  de  son  compte-rendu  à  la  prochaine 
séance. 

L'excursion  annuelle  de  la  Société  aura  lieu  le 
23  ou  le  30  Juillet.  Avis  sera  donné  prochainement, 
par  la  voie  de  la  presse,  du  jour  exact  et  du  lieu  de 
l'excursion,  ainsi  que  tous  les  renseignements  utiles. 

M.  Bouin  signale  un  article  intéressant  du  journal 
La  Nature^  n°  du  3  Juin,  sur  le  «  tigre  »  du  poirier 
et  les  moyens  de  le  détruire. 

M.  Lefauconnier  présente  trois  pommes  tardives, 
en  parfait  état  de  conservation,  des  variétés  Reinette 
rouge  d'Amérique,  Reinette  verte  et  Saignette. 

M.  Piard  demande  le  nom  de  deux  énormes 
champignons  ayant  poussé  sur  des  arbres  à  (^cteville. 
M.  Corbière  répond  que  ce  sont  des  Polypores 
écaille ux  (Polyporus  sqiiamosus),  comestinles  à 
l'état  jeune,  mais  non  lorsqu'ils  ont  atteint  pareil 
développement.  Un  autre  membre  présente  un 
magnifique  échantillon  de  la  Pratelle  des  champs, 
champignon  excellent. 

M.  Dorange  dépose  sur  le  Bureau  un  panier  de 
superbes  roses  aux  coloris  aussi  riches  que  variés.  : 
Reine  des  Neiges,  avec  sa  variété  à  fleurs  roses, 
sport  obtenu  par  M.  Gavron  et  fixé  en  1920  ;  Hugh 
Dickson,  Georges  Dickson,  Jules  Boucher,  baronne 
d'Erlanger,  etc. 

M.  Gorbière  offre  à  la  bibliothèque  de  la  Société 
un  exemplaire  de  la  note  que,  en  collaboration  avec 
M.  Aug.  Ghevalier,  il  a  présentée  à  l'Académie  des 
Sciences,  et  qui  est  relative  à  la  prodigieuse  exten- 
sion de  cette  graminée  américaine  qu'il  observa, 
pour  la  première  fois  en  France,  en   1906,   au  nord 


—  15  - 

de  Garentan,  et  qui  actuellement  occupe  plus  de 
mille  hectares  de  vases  salées  au  fond  de  la  baie 
des  Veys. 

M.  le  Président  annonce  qu'une  affiche  va  être 
communiqnée  à  la  Presse  et  apposée  au  jardin  de 
la  Société,  afln  de  faire  connaître  aux  Jardiniers  et 
Horticulteurs  les  conditions  du  Concours  de  cette 
année  pour  l'attribution  d'une  subvention  et  de 
plusieurs  médailles  accordées  par  M.  le  Ministre  de 
l'Agriculture. 

11  est  ensuite  donné  lecture  des  noies  prises  par 
M.  Le  Grin  dans  les  publications  reçues. 

Est  proclamée  dame  patronnesse,  Madame  Martin, 
directrice  du  GoUège  de  Jeunes  Filles. 

Sont  admis  comme  membres  titulaires  :  MM. 
Dieudonné  Jouan,  second-maître  de  la  Marine, 
retraité,  et  Vaur  Ernest,  quincaillier. 

Séance   du    6    Août 

67  Membres  présents. 

M.  le  Président  annonce  que,  depuis  la  dernière 
séance,  la  Société  a  perdu  l'un  de  ses  membres 
très  dévoués,  M.  Thommin,  qui  fut  pendant  de 
longues  années  secrétaire-adjoint,  jusqu'au  jour 
où,  atteint  par  la  retraite,  il  se  retira  à  Flamanville. 
C'est  là  qu'il  s'est  éteint  presque  subitement.  La 
Société  adresse  à  Madame  Veuve  Thommin  ses 
bien  sincères  et  respectueuses  condoléances. 

Lecture  est  donnée  de  deux  intéressants  rapports  : 

1^  L'un,  de  M.  Mahieu,  secrétaire,  sur  la  visite 
des  Jardins  Ouvriers,  faite  par  la  Société  les  26  et 
27  Juin  ; 

2"  L'autre,  de  M.  Dorange,  secrétaire-adjoint, 
sur  l'excursion,  réussie  à  tous  égards,  que  la  Société 
a  faite,  le  dimanche  23  Juillet,  aux  Parcs  et  Jardins 
des  châteaux  de  Saint-Pierre-Eglise,  Gouberville  et 
Tocque  ville. 


—  16  — 

M.  Lepelley,  fixé  à  Quettehou,  remercie  par  lettre 
la  Société  de  la  médaille  qui  lui  a  été  conférée  à 
l'occasion  de  ses  50  années  de  sociétariat. 

M.  Girard  présente  une  corbeille  d'une  belle  et 
savoureuse  pon»me  précoce  dénommée  «  Pomme 
d'Eve  ». 

Madame  Vitrant,  au  nom  de  Madame  Le  Conte, 
présente  un  magnifique  glaïeul  «  Goliath  »,  de  chez 
Truffant,  qui  excite  l'admiration  générale. 

M.  Messent  dépose  sur  le  bureau  une  belle  plante 
d'ail  présentant  de  nombreux  bulbilles  reproducteurs, 
et  deux  grappes  de  raisin  «  Chasselas  Perrier  », 
dont  l'une  offre  de  beaux  grains  parfaitement 
développés,  et  l'autre  des  grains  presque  tous  avor- 
tés. Il  demande  l'explication  de  ce  dernier  cas,  qui 
est  dû  à  une  fécondation  insuffisante  ou  à  une  cause 
qui  ne  pourrait  être  reconnue  que  par  l'examen  sur 
place  de  la  vigne,  disent  MM.  Corbière  et  Piard. 

M.  Levéel  qui  a  visité,  comme  délégué  l'exposition 
de  Lisieux  le  29  Juillet,  déposera  son  rapport  pour  la 
séance  prochaine. 

M.  Bouinoflre  pour  la  Bibliothèque,  un  traité  sur 
les  engrais,  par  M.  A.  Ch.  Girard,  membre  de 
l'Académie  d'Agriculture.  Cet  ouvrage,  dont  il 
résume  les  points  principaux,  semble  répondre  aux 
desiderata  exprimés  par  M.  Bouin  dans  les  séances 
précédentes,  et  peut  rendre  de  grands  services  aux 
horticulteurs.  De  vifs  remerciements  sont  adressés 
à  M.  Bouin  pour  sa  communication  et  son  don 
généreux. 

Lecture  est  donnée  des  notes  prises  par  M.  Le 
Grin  dans  les  publications  reçues. 

Sont  admis  comme  membres  titulaires  :  MM. 
Ondedieu,  chef  de  bureau  honoraire  des  Archives 
départementales  de  l'Aisne  ;  Lecerf,  propriétaire  à 
Hainneville  ;  Leroy,  ingénieur  civil  ;  Roblot,  ins- 
pecteur-adjoint de  l'Enregistrement;  Yvon  Eugène; 
Servant,  artiste  peintre,  et  Pottier,  jardinier-chef  du 
parc  Liais. 


—  17  — 

Séance    du    3    Septembre 

56  membres  présents. 

M.  Dépinée  s'excuse  par  lettre  de  ne  pouvoir 
assister  à  la  séance.  Il  adresse  quelques  raisins 
atteints  d'une  maladie  que  M.  Piard  reconnaît  être 
le  black-rot,  et  il  fait  connaître,  enoutre,  un  procédé 
très  simple  employé  par  lui  depuis  longtemps  contre 
l'oïdium,  et  qui  consiste  à  soufrer  ses  vignes  une 
seule  fois  et  seulement  s'il  aperçoit  les  premières 
atteintes  du  mal.  Cette  année  encore  il  a  une  très 
belle  récolte. 

Plusieurs  sociétaires,  et  en  particulier  M.  Piard, 
sont  d'avis  que  si  les  résultats  que  signale  M. 
Dépinée  peuvent  être  obtenus,  ils  doivent  être 
accidentels,  et  il  serait  imprudent  d'abandonner  le 
procédé  habituel  d'action  préventive.  Ce  n'est  pas 
une  fois,  mais  trois  ou  quatre  fois  qu'il  convient  de 
soufrer  les  vignes  dans  le  cours  de  leur  végétation. 

M.  Levéel  présente  trois  belles  plantes  ornemen- 
tales, nouvelles  on  peu  connues,  pouvant  être 
cultivées  à  Chi  rbuurg  avec  succès  :  Artemisia 
lacti/lora,  Clerodendron  Fargesi  et  l'Héliotrope 
«  Maître-Bruant  ». 

Au  nom  de  M.  Pierre  Le  Conte,  M.  Dorange 
présente  un  Gynura  aurantiaca,  ou  «  plante  des 
prélats  »,  au  superbe  feuillage  violet,  et  un  Tillandsia 
diant/ioïdes  ou  «  fleur  de  l'air  »,  natif  de  l'Uruguay, 
qui  végète  depuis  deux  ans  et  demi,  suspendu  au 
bout  d'un  fil,  sans  terre  et  sans  eau  ;  il  est  actuelle- 
ment en  fleurs. 

M.  Adam,  rue  Don-Pedro,  a  déposé  sur  le  bureau 
un  magnitique  chrysanthème  précoce,  de  la  variété 
«  Ruban- Rose  »  et  une  très  élégante  Campanule 
Pyramide  à  fleurs  blanches. 

M.  de  Traynel  a  envoyé  une  poire  dont  il  désire 
savoir  le  nom,  et  que  MM.  Piard  et  Lefauconnier 
croient  être  la  «  Favorite  de  Glapp  ».  De  son  côté 
M.  Messent  présente  une  pomme  qu'on  lui  a  donnée 


—  18  — 

sous  le  nom  de  «  Jeanne-d'Arc  »,  mais  cette  appel- 
lation n'est  connue  d'aucun  membre  présent.  Ce 
fruit  semble  être  une  sorte  de  <(  Reinette  ». 

M.  Levéel,  qui  est  allé  comme  délégué  de  la 
Société  à  l'Exposition  horticole  de  Lisieux,  donne 
lecture  de  son  compte-rendu  très  documenté, 
vivement  applaudi,  et  qui  paraîtra  dans  le  prochain 
Bulletin. 

M.  Cavron  a  été  délégué  pour  représenter  la 
Société  au  concours-foire  qui  se  tient  actuellement 
à  Gaen.  Son  rapport  sera  lu  lors  de  la  prochaine 
séance. 

Sont  admis  comme  membres  titulaires  :  MM. 
Vaultier,  négociant,  et  Fauvel,  boucher. 


Séance   du    l^""  Octobre 


80  membres  présents. 

M .  le  Président  exprime  les  regrets  causés  à  la 
Société  par  le  décès  de  deux  anciens  membres  très 
dévoués,  MM.  Hamelin  et  Robine,  et  adresse  aux 
familles  ses  plus  cordiales  sympathies. 

Lecture  est  donnée  : 

1"  d'un  intéressant  rapport  de  M.  Léon  Cavron, 
délégué  de  la  Société  d'Horticulture  à  l'exposition 
de  Gaen  du  2  septembre  ; 

2"  d'une  lettre  de  M.  Le  Contour,  président  de  la 
Société  d'Agriculture  de  l'arrondissement  de  Cher- 
bourg, qui  remercie  la  Société  d'Horticulture  du 
beau  raisin  qu'elle  lui  a  offert  à  l'occasion  du 
banquet  du  1  i  septembre. 

Sont  présentés  : 

1"  par  M.  Lecerf,  une  superbe  pomme  qui  est 
reconnue  appartenir  à  la  variété  la  Ménagèî'e,  très 
grosse,  d'une  culture  facile  et  recommandable  ; 


—  19  — 

2°  par  M.  Levéel,  deux  jolis  Chèvrefeuilles, 
originaires  de  la  Chine,  l'un  LaniceraGiraldi,  couvert 
de  nomhreuses  tleurs  pourpre  brunâtre,  l'autre 
Lanicera  Henryi,  portant  de  jolis  fruits  bleus  très 
décoratifs  ; 

3°  par  M.  Adam,  un  pied  du  chrysanthème  Ami 
Paul  Labbé,  offrant  deux  énormes  capitules  de  28"° 
de  diamètre,  aux  larges  pétales  rouge  brique,  revers 
vieil  or  ; 

4"  par  M .  Vocassin,  deux  champignons  récoltés 
dans  les  dunes  de  Réthoville  que  M.  Corbière 
reconnaît  être,  l'un  le  Pleurote  de  rEryngium  et 
l'autre  le  Lepiota  pudica,  tous  les  deux  excellents 
comestibles.  Une  troisième  espèce,  de  grande  taille 
et  d'un  beau  jaune  doré,  trouvée  au  pied  d'un  pin, 
est  Pholiota  spectabilis^  à  chair  amère  et  non 
comestible  ; 

5°  par  M.  Le  Carpentier,  deux  tiges  fructifiées  du 
maïs,  distribué  l'an  dernier  avec  l'espoir  qu'il  mûri- 
rait sous  notre  climat.  La  température  de  cette 
année  ne  lui  a  pas  permis  d'atteindre  sa  maturité, 
contrairement  à  c  ■  qui  s'était  produit  en  1921  ;  en 
outre,  plusieurs  épis  du  sommet  de  la  tige,  qui 
normalement  devraient  être  exclusivement  mâles, 
portent  d'assez  nombreux  grains. 

M.  Joseph  Le  Conte  a  envoyé  plusieurs  pots 
d'une  belle  Verveine,  Verbena  venosa,  connue  depuis 
longtemps  mais  dont  on  avait  eu  le  tort  d'abandonner 
la  culture.  M.  Le  Conte,  qui  a  obtenu  cette  année 
de  magnifiques  massifs  de  cette  espèce,  engage 
vivement  à  la  cultiver.  M.  Corbière  pense  qu'elle 
réussira  certainement  à  Cherbourg,  car  un  pied  de 
cette  Verveine,  poussé  par  hasard  au  parc  Liais 
l'année  dernière,  y  a  passé  l'hiver  1921-1922  et  a 
fleuri  à  nouveau  cette  année. 

M.  Dorange  donne  lecture  d'un  compte  rendu  du 
dernier  concours  de  roses  de  Bagatelle  en  septembre 
dernier.  En  outre  il  présente  une  rose  de  la  variété 
Indépendance  Day,  qui  fut  très  remarquée  par  le 


—  20  — 

Jury  ;  puis  Madame  Edouard  Herriot^  ascendant  de 
la  précédente  ;  Reine  des  ISeiges,  avec  son  sport  à 
fleurs  roses  ;  Mrs  Aaron  V^'ard,  Président  Vvilson 
et  Countess  Clamwilliam.  M.  le  Président  annonce 
qu'une  exposition  générale  internationale  de  maté- 
riel agricole,  auquel  une  foire  de  semences  sera 
annexée,  s'ouvrira  fin  janvier  1923  au  grand  Palais 
des  Champs-Elysées. 

M.  Drouet  donne  lecture  de  son  détaillé  et  très 
intéressant  rapport  sur  la  visite  faite  le  12  septem- 
bre, des  jardins  de  MM.  Adam  et  Gallis,  rapport  qui 
reçoit  les  applaudissements  unanimes  et  sera  inséré 
dans  le  prochain  Bulletin. 

Il  est  ensuite  donné  lecture  des  notes  prises  par 
M.  Le  Grin  dans  les  publications  reçues. 

Sont  admis  comme  membres  titulaires  :  MM. 
Magloire  Diguet,  commis  de  comptabilité  de  la 
Marine  ;  François  Diguet,  commis  principal  des 
Postes  et  Télégraphes  en  retraite,  et  Gahu,  rentier. 

Séance  du  5  Novembre 

85  membres  présents. 

M.  le  Président  donne  connaissance  d'une  circu- 
laire de  M.  le  Ministre  du  Commerce  et  de  l'Indus- 
trie, relative  à  une  Exposition  internationale  des 
arts  décoratifs  et  industriels  modernes  qui  s'ouvrira 
à  Paris  au  printemps  de  1924.  Le  programme  de 
cette  exposition  comporte,  à  la  classe  25,  l'Art  des 
Jardins.  L'invitation  officielle  sera  faite  ultérieure- 
ment. 

La  Société  d'Horticulture  de  Valognes,  qui  ouvrira 
son  'exposition  de  Chrysanthèmes  le  samedi  11 
novembre,  a  prié  la  Société  de  Cherbourg  de  lui 
envoyer  un  délégué  pour  faire  partie  du  Jury. 
M.  Antoine  est  délégué  à  cet  effet. 

M,  Jacques  de  Vilmorin,  chef  de  l'importante 
maison  universellement  connue,  est,  sur  la  proposi- 
tion de  M.  Corbière,  élu  membre  correspondant. 


—  21  — 

La  Société  a  visité,  le  20  octobre  dernier,  les 
cultures  de  chrysanthèmes  de  MM.  Chrétien,  Antoine 
et  Adam.  M.  Levéel,  empêché  d'assister  à  la  séance, 
déposera  et  lira  son  rapport  dans  la  prochaine 
réunion. 

Sont  présentés  et  déposés  sur  le  bureau  les  apports 
suivants  : 

1°  de  M.  Antoine,  quatre  magnifiques  fleurs  de 
chrysanthèmes  (F.  S.  Wallis,  Mistress  H.  Kemp, 
Ville-de-Saint-Germain  et  Mistress  J.  Gibson)  ; 

2<*  de  M.  Dorange,  trois  superbes  chrysanthèmes 
en  pot,  dont  les  capitules  ont  respectivement  25,  27 
et  35  centimètres  de  diamètre.  M.  Dorange  accom- 
pagne sa  présentation  de  renseignements  très  inté- 
ressants sur  la  culture  de  ses  beaux  produits  ; 

3"  de  M.  Adam,  trois  splendides  chrysanthèmes 
en  pot  (William  Rigby,  Gilbert  et  Ville-de-Saint- 
Germain)  à  fleurs  ayant  respectivement  26,  28  et 
38  centimètres  de  diamètre  ;  puis  un  quatrième  pot 
offrant  six  espèces  greffées  sur  Anthémis,  le  tout 
d'une  parfaite  réussite  et  d'un  très  bel  efïet. 

4^  de  M.  Joseph  Trohel,  quatre  superbes  poires 
du  «  Doyenné  du  Comice  »  pesant  ensemble  1  kilo- 
gramme 800. 

M.  J^efauconnier  demande  qu'en  raison  de  l'exi- 
guité  relative  de  la  salle  et  du  nombre  toujours 
croissant  des  assistants  aux  séances,  les  réunions 
aient  lieu  désormais  à  l'Hôtel  de  Ville.  M.  le  Prési- 
dent répond  que  le  nécessaire  sera  fait  à  cet  égard. 

Au  sujet  d'une  pomme  qu'il  avait  présentée  dans 
une  séance  précédente  sous  le  nom  de  «  .leanne- 
d'Arc  »,  M.  Messent  fait  voir  un  cafalogue  de  1913 
sur  lequel  figure  cette  dénomination. 

A  une  question  relative  aux  champignons  comes- 
tibles, M.  Corbière  dit  que  les  champignons  consti- 
tuent un  aliment  de  premier  ordre  qu'il  est  déplo- 
rable de  voir  perdre,  surtout  à  une  époque  de  vie 
chère  comme  la  nôtre  :  sans  quitter  l'arrondissement, 
plus  de  100.000  francs  d'une  substance  aussi  nour- 


99 


rissante  que  la  viande  sont  perdus  annuellement. 
Sans  doute,  il  y  a  trois  ou  quatre  espèces  très 
dangereuses,  même  mortelles,  et  cela  demande  une 
attention  sérieuse.  Mais  il  n'est  pas  très  difficile  de 
les  reconnaître,  comme  aussi  les  bonnes  espèces 
les  plus  communes,  et,  en  se  tenant  rigoureusement 
à  ces  dernières,  soumises  au  besoin  à  des  connais- 
seurs sérieux,  on  ne  court  pas  de  risques.  Il  avait 
eu  l'intention  de  faire,  ces  jours-ci,  une  Exposition 
publique  de  champignons,  accompagnée  d'une  cau- 
serie explicative  :  les  froids  précoces  de  la  fm 
d'octobre  l'empêchent  de  réaliser  son  projet,  qui 
est  forcément  renvoyé  à  l'année  prochaine,  au  début 
d'octobre.  En  attendant,  M.  Corbière  sera  à  la 
disposition  de  toute  personne  qui  désirera  le  consul- 
ter sur  ce  sujet,  tous  les  lundis,  de  9  à  11  heures, 
au  Musée  d'Histoire  Naturelle  (parc  Liais). 

Il  est  ensuite  donné  lecture  des  notes  prises  par 
M.  Le  Grm  dans  les  publications  reçues. 

Séance  du  3  Décembre 

81  membres  présents. 

En  ouvrant  la  séance,  M.  le  président  renouvelle 
ses  remerciements  à  M.  le  Maire,  qui  a  eu  la  gra- 
cieuseté de  mettre  à  la  disposition  de  la  Société, 
pour  y  tenir  ses  séances,  l'ancienne  salle  du  Conseil 
municipal,  celle  de  la  Société  étant  devenue  tout  à 
fait  insuffisante  depuis  que  s'est  accru  sensiblement 
le  nombre  des  sociétaires  aux  réunions  mensuelles. 

M.  Corbière  donne  connaissance  d'une  lettre  qu'il 
vient  de  recevoir  et  par  laquelle  M.  Piard  exprime 
tous  ses  regrets  d'être  obligé  vu  son  âge  et  son  état 
de  santé,  de  renoncer  à  ses  fonctions  de  professeur 
d'arboriculture.  M.  le  président  rappelle  combien 
la  Société  est  redevable  à  M.  Piard  qui,  depuis  de 
longues  années,  a  bien  voulu,  avec  tant  de  dévoue- 
ment, donner  des  leçons  pratiques  si  appréciées.  Il 


—  23  — 

fera  visite  à  M.  Piard,  l'assurera  de  toute  la  gratitude 
de  ses  collègues  et  verra  s'il  est  possible  de  le  faire 
revenir  sur  sa  détermination. 

Lecture  est  donnée  de  deux  rapports  : 

1°  de  M.  Levéel  sur  la  visite  faite  le  20  octobre 
par  le  Bureau  et  les  Commissions  aux  remarquables 
cultures  de  MM.  Chrétien,  Antoine  et  Adam; 

2*^  de  M.  Antoine,  délégué  de  la  Société  à  l'Expo- 
sition horticole  de  Valognes  du  4  Novembre,  oîi  ses 
collègues  l'ont  choisi  comme  Président  du  Jury. 

Ces  rapports,  très  intéressants,  sont  vivement 
applaudis.  [Is  seront  insérés  dans  le  prochain 
Bulletin  de  la  Société. 

M.  le  président  donne  lecture  d'un  article  fort 
curieux  signalé  par  M.  Levéel  dans  le  journal  La 
ISature  et  relatif  à  la  germination  de  graines  d'orchi- 
dées exotiques,  germination  qui  ne  se  produit 
presque  jamais  sans  l'action  de  champignons  micros- 
copiques, comme  l'a  démontré  Noël  Bernard,  jeune 
botaniste  français  mort  prématurément. 

Sont  déposés  sur  le  bureau  les  apports  suivants  : 

1°  de  M.  Antoine,  un  très  beau  pied  de  chrysan- 
thème «  Général  Pétain  »,  variété  tardive,  bouturée 
seulement  en  mars  avec  un  seul  pincement  ; 

2°  de  M.  Adam,  une  superbe  tige  du  chrysanthème 
«  Mrs  Gilbert  Drabble  »,  dont  le  capitule  a  30  centi- 
mètres de  diamètre  et  deux  magnifiques  grappes  de 
raisin  «  Gros  Golman  »  et  «  Black  Alicante  ». 

3**  de  M.  Lefauconnier,  un  bel  exemplaire  de  la 
poire  «  Grosse  Figue  »,  ressemblant  à  la  «  Figue 
d'Aleneon  »,  mais  un  peu  moins  délicate. 

M.  Le  Grin  donne  lecture  des  notes  prises  par  lui 
dans  les  publications  reçues. 

La  séance  est  ensuite  levée  après  l'admission 
comme  membre  titulaire  de  M.  Cerisier,  officier 
d'administration  principal  de  la  Guerre  en  retraite, 
et  la  distribution,  par  la  voie  du  sort,  des  plantes 
achetées. 

Le     SECRETAIRE,       E.       MAHIEU 


RAPPORT 

SUR    LA 

Situation   et   les  T^^ûati^î 

DELA  SOCIÉTÉ   D'HORTIOULTURE 

PENDANT    L'ANNÉE    1922 

LU  A  LA    Séance  du   7    Janvier  192  3 


Madame  et  Messieurs, 

Pour  nous  conformera  l'article  12  de  nos  Statuts, 
nous  avons  l'honneur  de  vous  fournir  les  renseigne- 
ments ci-après  sur  la  situation  de  la  Société  au 
31  décembre  1922. 

Il  résulte  du  rapport  de  la  Commission  de  vérifi- 
cation des  comptes  du  Trésorier,  qui  vous  a  été  lu 
à  la  séance  du  3  décembre, que  du  20  décembre  1921 
au  28  Novembre  1922 

les  recettes  ayant  été  de 3709  fr.  30 

et    les  dépenses  de 2428       70 

il  restait  en  caisse  une  somme  de 1280       60 

Mais  il  y  a  lieu  de  faire  remarquer 
qu'il  restait  à  toucher  la  subvention 
votée  par  la  Ville  de   Cherbourg,   soit       500       »» 

ce  qui  porterait  l'avoir  à 1780       60 

et  que,jusqu'à  la  fin  de  décembre  1922, 
il  y  aura  à  payer  un  total  de  dépenses 
diverses  de 281        15 

soit  un  restant  en  caisse  au  31  décem- 
bre 1922  de 1499       45 

ou  en  chiffres  ronds  environ  1500  fr. 


■—  25  — 

Cette  Commission  vous  a  signalé  que  17  cotisa- 
tions n'ont  pu  être  recouvrées  cette  année  :  4  par 
suite  de  décès  et  13  pour  cause  de  départ  ou  refus 
de  paiement,  ce  qui  n'a  pas  empêché  les  recouvre- 
ments d'atteindre  le  chiffre  important  de  374  contre 
342  en  1921.  Les  admissions  (32)  ont  donc  plus  que 
largement  compensé  les  pertes. 

Si  nous  établissons  un  tableau  comparatif  avec 
les  trois  précédentes  périodes  décennales,  nous  ob- 
tenons les  moyennes  annuelles  ci-après  : 

322  pour  les  années  1891  à  1900 
302  —  1901  à  1910 

305  —  1911  à  1920 

342  pour  l'année       1921 
et  374  —  1922 

Ces  chiffres  sont  suffisamment  éloquents  et  prou- 
vent tout  l'intérêt  que  l'on  porte  à  notre  belle  et  si 
utile  association. 

Et,  du  reste,  cette  preuve  n'en  est-elle  pas  dans 
l'assiduité  des  sociétaires  assistant  aux  séances  men- 
suelles et  à  leur  nombre  toujours  croissant  ?  En 
effet,  alors  que  le  nombre  des  présents  à  chaque 
séance  était  en  moyenne  de  50  à  60  les  années  pré- 
cédentes, il  est  aujourd'hui  de  80,  chiffre  qui  nous 
oblige  à  abandonner  momentnnément  notre  maison, 
pour  nous  réunir  à  l'Hùtel  de  Ville,  où  M.  le  Maire 
a  bien  voulu  mettre  un  local  à  notre  disposition. 

Nous  voudrions  bien,  à  ce  sujet,  ne  pas  blesser 
la  modestie  de  notre  cher  et  si  sympathique  Prési- 
dent, mais  nous  devons  reconnaître  que  si  nous  ob- 
tenons ces  succès,  si  nos  séances  sont  si  recher- 
chées et  aussi  suivies,  nous  le  devons  en  grande 
partie  à  son  expérience,  à  son  dévouement,  à  sa 
courtoisie  et  à  s^n  amabilité  toujours  constante 
envers  tous  et  envers  chacun.  Nous  le  devons  à  vous 
aussi,  Messieurs,  pour  vos  communications  si  inté- 
ressantes et  vos  si  beaux  apports  et,  en  tin,  à  M. 
Le  Grin,  pour  ses  notes  prises  en  dépouillant  les 
publications  reçues. 


—  26  — 

Diverses  visite?  de  jardins  ont  été  faites  par  le 
Bureau  et  les  Commissions,  notamment  aux  Jardins 
Ouvriers,  pour  la  récompense  desquels  la  Société 
n'a  pu,  jusqu'ici  acorder  que  des  diplômes;  mais  ses 
ressources  tinancières  s'améliorant,  peut-être  pour- 
ra-t-elle,  dans  l'avenir,  manifester  plus  efficacement 
l'intérêt  qu'elle  porte  aune  œuvre  si  utile  et  si  re- 
commandable  à  tous  égards;  puis  aux  jardins  de 
MlM.  Gallis,  Adam,  Chrétien  et  Antoine,  pour  les- 
quels des  rapports  ont  été  laits  et  vous  ont  été  lus 
par  leurs  auteurs,  MM,  Drouet  et  Levéel, 

Trois  expositions  horticoles  ont  eu  lieu  cette  année 
en  Normandie  :  à  Lisieux,  à  Caen  et  à  Valognes, 
où  la  Société  avait  délégué  MM.  Levéel,  Cavron  et 
Antoine,  qui  ont  fait  des  comptes-rendus  dont  il 
vous  a  été  donné  lecture. 

Une  très  belle  excursion  a  eu  lieu  le  23  juillet 
à  Saint-Pierre-Eglise,  à  Gouberville  et  à  Tocque- 
ville,  sous  la  direction  de  M,  Corbière.  M,  Dorange 
en  a  fait  un  historique  très  complet  dont  il  vous  a 
été  donné  également  lecture. 

Les  jardins  de  la  rue  Montebello  et  du  passage 
des  Jardins  ont  toujours  été  entretenus  avec  beau- 
coup de  soin.  Dans  ce  dernier,  la  récolte  des  fruits 
a  permis  cette  année  d'en  faire  plusieurs  distribu- 
tions aux  séances  mensuelles  et  d'en  ofîrir  aux  au- 
torités et  aux  dames  patronnesses.  M.  Piard  donne 
toujours  là  ses  intéressantes  leçons  d'arboriculture 
et  nous  ne  pouvons  que  désirer  et  souhaiter  que  la 
santé  si  précaire  de  cet  homme  si  dévoué  et  si  expé- 
rimenté se  rétablisse  au  plus  vite  et  nous  permette 
de  le  conserver  encore  longtemps. 

En  résumé  la  situation  de  notre  Société  est  pros- 
père, bien  qu'elle  s'aperçoive  encore  des  difficultés 
qu'elle  a  eu  à  surmonter  du  fait  de  la  guerre. 

Une  preuve  de  l'attachement  de  ses  membres  à 
la  Société  d'Horticulture, c'est  que  malgré  plusieurs 
décès    survenus    cette    année  parmi    ses   doyens  : 


—  27  — 

MM.  Langlois,  Lelièvre,  Desquesnes,  Annelot, 
Thommin,  Robine,  Hamelin,  à  qui  nous  adressons 
notre  souvenir  ému,  toujours  fidèle,  elle  compte 
encore  actuellement  5  membres  réunissant  plus  de 
50  années  de  sociétariat,  parmi  lesquels  MM.  Le- 
pelley  et  Piard,  qui  ont  reçu  cette  année  une 
médaille  commémorative. 

C'est  d'ailleurs  à  l'excellent  esprit  régnant  dans 
notre  Société,  aux  grandes  sympathies  qu'elle  ren- 
contre partout  et  aux  cordiales  relations  entretenues 
par  ses  membres,  qu'est  due  sa  prospérité, qui  ne 
fera  que  s'accroître,  nous   en    sommes  convaincu. 


Le  Secrétaire, 

MAHIEU, 


^^iari«fi«fi«fi»^^i«rl«f^âSf 


EXCURSION  A  S&INTPIERRE-EGUSE 
GOUBERVILLE  &  TOCQUEVILLE 

le   23    Juillet    1922 


(Rapport  lu  à  la   Séance  du  6  Août) 

Le  dimanche  23  juillet,  une  vingtaine  de  Socié- 
taires, parmi  lesquels  de  nombreuses  dames,  se 
groupent  autour  de  M.  Corbière,  président,  pour 
prendre,  à  9  heures  30,  l'autobus  qui  devait  nous 
conduire  rapidement  à  Saint-Pierre-Eglise. 

Le  ciel  est  nuageux  et  nous  protégera  contre 
l'ardeur  du  soleil.  La  journée  entière  se  passe  dans 
les  plus  agréables  conditions  climatériques  ;  du  reste, 
Ton  peutremarquerque  depuisde  nombreuses  années 
les  excursions  de  notre  Société  ont  toujours  été 
favorisées  par  le  temps. 

Saint-Pierre-Eglise  est  situé  à  20  kilomètres  envi- 
ron de  Cherbourg  ;  nous  arrivons  vers  10  heures  1/2 
au  restaurant  Leclère.  M.  le  président  donne  les 
dernières  instructions  pour  le  déjeuner  que  nous 
devons  prendre  vers  midi,  et  nous  partons  immédia- 
tement pour  la  visite  du  château.  En  l'absence  de 
Madame  la  comtesse  de  Blangy,  actuellement  en  sa 
propriété  de  Juvigny,  et  qui,  gracieusement,  auto- 
rise la  visite  de  son  domaine,  nous  sommes  reçus 
par  M.  Goubert,  garde-particulier  du  château,  et  ce 
sera  sous  sa  conduite  que  nous  accomplirons  notre 
visite. 


—  29  — 

Le  château  de  Saint-Pierre,  propriété  de  Madame 
la  comtesse  de  Blangy,  vaste  construction  du  18^ 
siècle  (1717),  se  dresse  majestueusement  au  milieu 
du  parc;  11  possède  AS  fenêtres  sur  chaque  façade 
et  12  de  chaque  côté.  Au  point  de  vue  historique, 
il  renferme  la  chambre  de  l'abbé  de  Saint-Pierre  ; 
rien  n'a  été  changé  dans  son  aménagement  depuis 
la  mort  du  grand  écrivain  dont  Saint-Pierre-Eglise 
se  glorifie  d'être  la  patrie. 

Nous  passons  sur  le  bord  d'un  joli  étang  et  nous 
nous  engageons  dans  une  magnifique  avenue  de 
chênes.  Les  mycologues  sont  ravis  ;  la  récolte,  favo- 
risée parle  temps  humide  des  semaines  précédentes, 
s'annonce  abondante.  La  cueillette  commence  le 
long  de  l'avenue,  tant  en  espèces  comestibles  qu'en 
espèces  vénéneuses.  Les  espèces  comestibles  ren- 
contrées le  plus  souvent  sont  des  Chanterelles,  Bolets 
et  Pratelles,  l'Amanite  rougeâtre  et  des  Cèpes  énor- 
mes. Ces  champignons  sont  déterminés  avec  la  plus 
grande  obligeance  par  notre  savant  président.  Les 
champignons  vénéneux  rencontrés  sont  aussi  l'objet 
de  l'attention  générale  :  Lactaires,  Amanites  et  la 
trompeuse  Russule  émétique.  Un  de  nos  collègues 
présente  à  M.  Corbière  un  morceau  de  hêtre  offrant 
une  teinte  vert-de-gris  des  plus  curieuses.  Nous 
apprenons  que  cette  coloration  est  produite  par  le 
mycélium  d'un  champignon,  le  Chlorosplenium 
œruginosum.  - 

Des  échappées  soigneusement  ménagées  permet- 
tent d'apercevoir  la  campagne.  Nous  passons  non 
loin  de  la  route  de  Carneville.  Un  peu  plus  loin  se 
voit  un  ancien  donjon,  aujourd'hui  inutilisé,  et  qui 
a  été  malheureusement  endommngé  par  la  chute 
d'un  arbre.  Bientôt,  nous  arrivons  d<iiis  un  magni- 
fique carrefour,  le  rond-point  mesure  exactement 
20  ares,  et  la  vue  s'étend  sur  huit  avenues  de  hêtres, 
sillonnant  la  propriété  dans  toutes  les  directions.  Le 
parc  s'étend  sur  une  superdcie  de  60  hectares  em- 
murés, et  la  plupart  des  arbres  ont  été  plantés  il  y 
a  environ  240  ans. 


—  30  — 

Nous  re^venons  vers  le  château  entouré  de  beaux 
herbages,  qui  doivent  leur  fertilité  à  la  facilité  que 
les  propriétaires  possèdent  de  les  irriguer  à  volonté. 

Au  nord  du  château  se  tj'ouve  le  jardin  fruitier 
dont  les  arbres  produisent  des  fruits  abondants, 
grâce  à  leur  situation  a  l'abri  des  vents  du  nord  et 
de  l'est.  Notre  guide  nous  dit  qu'il  y  gèle  très  rare- 
ment. Nous  apercevons,  bâtie  sur  la  propriété 
même,  l'église  qui  se  dresse  au  milieu  d'un  groupe 
de  beaux  arbres.  Signalons,  isolé  sur  une  pelouse, 
un  beau  liêtre  pourpre,  Fagns  purpin^ea,  de  dimen- 
sions peu  communes.  Nous  nous  arrachons  à  toutes 
ces  beautés  horticoles,  car  l'heure  avance,  et  nous 
remercions  chaleureusement  M.  Goubert  de  l'ama- 
bilité avec  laquelle  il  nous  a  pilotés  dans  l'immense 
parc. 

Le  déjeuner  nous  réunit  tous  à  une  table  unique, 
et  nous  y  faisons  l'accueil  le  plus  empressé  :  dispo- 
sition de  la  table,  service,  composition  et  exécution 
du  menu,  cordialité  des  convives,  rien  ne  manque 
pour  donner  au  repas  l'agrément  et  le  réconfort. 

Aussitôt  le  déjeuner  terminé,  nous  reprenons  l'au- 
tobus qui  nous  conduit  bientôt  à  l'entrée  du  château 
de  Gouberville,  à  28  kilomètres  de  Cherbourg.  Le 
garde-particulier  du  château  nous  attend  pour  nous 
guider  dans  le  parc  qui  s'étend  sur  une  superficie 
de  16  hectares.  Nous  suivons  une  large  avenue,  le 
long  de  laquelle  nous  remarquons  plusieurs  beaux 
pieds  de  Cypi'ès  Lambert^  plantés  il  y  a  140  ans 
environ.  Ces  beaux  conifères,  de  croissance  rapide, 
résistent  à  la  sécheresse  et  sont  des  arbres  précieux 
pour  l'ornementation  des  parcs  et  avenues. 

Non  loin,  un  bel  Eucalyptus  Globulus  (famille  des 
Myrtacées),  Cet  arbre,  originaire  d'Australie,  com- 
bat la  fièvre,  aussi  on  se  trouve  bien  de  sa  diffusion 
dans  les  régions  marécageuses  et  iusalubres.  Dans 
son  pays  d'origine,  l'Eucalyptus  atteint  des  dimen- 


—  31  — 

sions  gigantesques  ;  GO,  70,  80  mètres.  Certaines 
espèces,  VEucali/ptus  Ami/gdalina,  VEucaJyptus 
Colossea  peuvent  s'élever  jusqu'à  100  mètres. 

Beau  pied  de  Séquoia  Distica,  un  des  plus  beaux 
conifères  à  isoler  sur  pelouse.  11  s'accommode  bien 
des  terrains  frais  et  profonds.  Le  parc  contient  de 
nombreux  rhododendrons,  en  particulier  le  Ponti- 
cum^  un  des  plus  rustiques  et  très  florifère.  Nous 
traversons  une  petite  rivière  poissonneuse,  qui  coule 
rapide  et  joyeuse,  et  arrivons  en  vue  du  château. 

Le  vieux  château  entouré  de  ses  tour^  (18''  siècle), 
tel  les  anciens  du  pays  l'ont  encore  connu,  a  été 
abattu  ne  pouvant  plus  être  restauré  d'une  façon 
convenable,  et  a  été  remplacé  par  la  belle  cons- 
truction que  nous  admirons.  Devant  les  fenêtres,  à 
droite  et  à  gauche,  deux  plates-bandes,  plantées  de 
rosiers  haute-tige;  parmi  les  plus  belles  variétés, 
citons  :  Madame-Caroline-Testout^  Captain-Cfiruty, 
Général-Jacqueminot  et  Madame- M eiinier ,  rose  très 
florifère  de  premier  mérite.  Sur  la  pelouse,  face  aux 
fenêtres  du  château,  beau  massif  de  Cosmos  hybride 
varié,  au  feuillage  gracieux,  aux  fleurs  élégantes,  de 
coloris  agréable  et  très  frais.  Derrière  le  château, 
lac  aux  eaux  dormantes  et  reposantes;  dans  les 
masses  de  verdure  formant  le  fond  du  tableau,  une 
échappée  a  été  habilement  ménagée,  permettant 
d'apercevoir,  dans  le  lointain,  la  mer  aux  horizons 
infinis  ;  le  panorama  est  splendide  ! 

Notre  guide  nous  abandonne,  pour  quelques  ins- 
tants, aux  mains  du  jardinier  qui  va  nous  faire  visiter 
le  jardin  potager  et  fruitier.  Ce  jardin,  enclos  de 
murs,  s'étend  sur  6.000  mètres  de  superficie  ;  mal- 
heureusement, la  difficulté  de  troip  r-r  de  la  main- 
d'œuvre  fait  qu'il  est  négligé,  cela  n'empêche  pas 
les  arbres  d'être  chargés  de  fruits,  ce  qui  prouve  les 
précieuses  qualités  de  leurs  variétés  et  la  bonne 
(|ualité  du  sol.  Signalons  :  brugnons,  abricotiers, 
pêchers  et  poiriers,  en  espalier.  Poiriers  de  plein 
vent,  de  nombreuses  variétés.   Vieux  pommiers  en 


—  32  — 

cordons;  nous  remarquons  en  particulier  un  Calville 
et  un  Grand- Alexandre  chargés  d'énormes  fruits. 
Dans  un  ccin  abandonné,  pousse  avec  vigueur  VEpi- 
lobium  Spicatum  ou  Bâton  de  Saint- Antoine,  aux 
délicates  fleurs  roses.  Vraisemblablement,  cette 
plante  a  été  introduite  dans  la  région  par  le  chemin 
de  fer,  propagateur  puissant  de  nombreuses  variétés. 

Nous  revenons  vers  le  château,  dont,  très  aimable- 
ment, de  la  part  de  Madame  la  vicomtesse  de  Martel 
de  Janville,  M.  Renault  est  chargé  de  nous  faire 
les  honneurs.  Dès  l'entrée,  nous  sommes  surpris  par 
la  beauté  et  la  quantité  innombrable  d'antiquités, 
tapisseries,  céramiques,  réunies  en  aussi  grand  nom- 
bre. Je  ne  résiste  pas  au  plaisir  de  vous  citer  les 
pièces  les  plus  remarquables  de  cette  collection. 
Deux  superbes  bahuts  attirent  notre  attention,  leurs 
bas-reliefs  sont  merveilleusement  sculptés,  parfaite- 
ment conservés,  ils  possèdent  serrures  et  clefs  fine- 
ment ciselées.  Le  plus  beau  fut  découvert  par  M. 
Renault,  dans  le  bûcher  du  château,  où  il  servait 
d'établi  au  menuisier.  De  belles  tapisseries  et  des 
armes  anciennes  surmontées  de  casques,  recouvrent 
les  murs,  dans  l'intervalle  des  fenêtres.  Nous  péné- 
trons dans  le  salon  qui  est  fort  beau,  parquet  remar- 
quable, le  dessus  de  la  porte  d'entrée  est  surmonté 
d'un  devant  d'autel  Louis  XIV,  aux  couleurs  d'une 
fraîcheur  et  d'un  coloris  ravissants,  les  autres  pan- 
neaux ne  sont  que  des  copies  du  premier.  De  beaux 
vieux  meubles  aux  bois  finement  travaillés,  une 
table  italienne,  fauteuils  recouverts  de  tapisseries 
dAubusson  et  des  Gobelins  ;  des  soieries  aux  tons 
fanés  que  des  galons  anciens  ornementent  de  façon 
charmante,  donnent  à  ce  salon  d'honneur  une  atmos- 
phère spéciale,  une  harmonie  exquise. 

La  bibliothèque  renferme  un  fort  beau  tableau  de 
Belloy-en-Santerre. 

Dans  la  salle  à  manger,  une  importante  collection 
de  faïences  et  de  cristaux,  une  grande  cheminée  en 
bois  sculpté  méritent  d'être  vues.  Parmi  les  meubles, 


—  33  — 

il  faut  citer  «  le  petit  fauteuil  du  roi  de  Rome  »,  il 
fut  acheté  à  une  vente  aux  Tuileries,  en  1815,  par 
l'amère-grand-père  de  xMadame  de  Janville,  mous- 
quetaire sous  la  première  Restauration,  hussard  sous 
la  seconde.  Ce  fauteuil  est  resté,  depuis  1815,  dans 
la  famille,  qui  le  conserve  comme  une  relique. 

Des  rafraîchissements  nous  sont  servis  très  aima- 
blement, et  M.  Corbière  fut  vraiment  l'interprète  de 
tous,  en  remerciant  notre  hôte  de  son  charmant 
accueil  et  en  faisant  remercier  Madame  la  vicom- 
tesse de  Janville . 

J^ 'heure  s'avance,  et  nous  prenons  l'autobus  qui 
nous  mène  vers  Tocqueville.  Bientôt,  à  l'extrémité 
d'une  grande  allée,  le  château  nous  apparaît,  il  se 
présente  agréablement  aux  visiteurs,  bien  mis  en 
valeur  dans  un  joli  cadre  de  fleurs  et  de  verdure. 

Les  communs,  avec  leurs  portiques  recouverts  de 
lierre,  sont  ravissants.  M.  le  comte  de  Tocqueville 
vient  au-devant  de  nous,  nous  souhaite  la  bienvenue 
et  nous  fait  les  honneurs  de  son  domaine. 

Le  château  a  subi  d'importantes  restaurations;  la 
façade  est  tapiss'>e  de  plantes  grimpantes,  rosiers, 
clématites,  jasmins,  etc.  Signalons  une  magnifique 
Ampélopsis  Veitchi,  ou  vigne  vierge  de  Vietch  ;  elle 
a  sur  l'espèce  commune,  qui  est  connue  de  tout  le 
monde,  le  très  grand  avantage  de  s'accrocher  seule 
à  tous  les  supports,  même  aux  murs  les  plus  lisses. 
Sur  la  pelouse,  devant  le  château,  joli  massif  de 
rosiers  de  la  variété  si  estimée  Madame-JSorbert- 
Levavasseur ,  en  pleine  floraison. 

A  travers  lo  parc,  nous  gagnons  le  potager  très 
bien  exposé  et  très  bien  tenu;  il  contient  également 
un  contre  espalier  de  poiriers  très  bien  soignés  et 
couverts  de  fruits.  Nous  visitons  l'antique  pigeon- 
nier aujourd'hui  inutilisé,  mais  qui,  de  son  temps, 
pouvait  contenir  plus  de  deux  mille  pigeons. 

Nous  sommes  invités  à  entrer  dans  le  château,  où 
nous  sommes  reçus  au  salon  par  Madame  la  comtesse 
de  Tocqueville  qui  nous  en   fait  les  honneurs.   Un 


—  34     - 

membre  correspondant  de  notre  Société,  M.  l'abbé 
Anfray,  curé  de  Tocqueville,  botaniste  et  chrysan- 
thémiste  distingué,  a  bien  voulu  nous  rejoindre  au 
château.  Le  salon  renferme  une  collection  de  por- 
traits de  famille  et  un  fort  beau  tableau  d'Alexis  de 
Tocqueville,  alors  adolescent,  écrivant  les  mémoires 
que  lui  dicte  son  père  debout  à  ses  côtés.  Curieuses 
gravures  de  l'ancien  château  de  Tourlaville.  Après 
avoir  traversé  les  salons,  nous  arrivons  dans  une 
grande  salle  ornée  d'une  cheminée  qui,  à  elle  seule, 
évoque  tout  un  passé  de  grandeur  et  de  puissance. 
Magnifiques  bas-reliefs  représentant  différentes  scè- 
nes de  la  vie  de  Salomon,  un  beau  buste  de  Fran- 
çois I"  la  surmonte.  Cette  cheminée,  provenant  des 
collections  du  prince  Jérôme  Napoléon,  est  sculptée 
dans  une  pierre  plus  dure  que  le  granit.  Très  connue 
des  antiquaires,  elle  est  même  cataloguée  en  Alle- 
magne. Un  lunch  est  servi  dans  la  salle  à  manger; 
on  y  admire  une  boiserie  de  chêne  sculpté,  d'un 
travail  remarquable,  œuvre  d'ouvriers  cherbour- 
geois.  Il  était  près  de  six  heures  quand  nous  avons 
quitté  le  château.  M.  le  président  traduisit  sincère- 
ment la  pensée  des  assistants,  en  exprimant  à  nos 
hôtes  l'impression  délicieuse  que  tous  emportaient 
de  ce  radieux  après-midi. 

Revenus  à  Saint-Pierre-Eglise,  nous  allons  avant 
le  dîner,  faire  la  visite  du  jardin  de  notre  collègue, 
M,  Lecaplain,  chrysanthémiste,  lauréat  de  notre  der- 
nière exposition. 

M.  Lecaplain  est  toujours  un  travailleur  infati- 
gable, cherchant  sans  cesse  à  améliorer  ses  cultures 
par  des  procédés  et  engrais  nouveaux.  Je  signalerai 
dans  la  serre  une  quinzaine  de  variétés  de  Pélar- 
goniums  remontants, un  magnifique  pied  d'Osmonde 
royale  aux  frondes  superbes.  Quant  aux  Chrysan- 
thèmes cultivés  en  pleine  terre,  M.  Lecaplain  pos- 
sède les  variétés  les  plus  méritantes  promettant  une 
magnifique  floraison.  La  visite  que  nous  avons  faite 
nous  a  permis    de  juger   des  progrès  tangibles   de 


—  35  — 

notre  collègue;  nous  espérons  avoir  le  plaisir  de 
revoir  ses  apports  lors  de  nos  futures  expositions. 
M.  Corbière  adresse  de  sincères  félicitations  à  M. 
Lecaplain. 

Le  dîner  est  très  bon  et  servi  rapidement. 

Avant  la  séparation,  M.  Vitrant  et  le  secrétaire 
adjoint  expriment  la  reconnaissance  de  tous  envers 
M.  Corbière,  président,  qui  a  préparé  et  organisé 
cette  charmante  excursion.  La  journée  a  été  agréa- 
ble et  utile.  Chacun  en  rapporte  d'intéressantes 
observations  et  en  conservera  un  excellent  souvenir. 


Le  rapporteur, 


L.  DORANGE. 


VISITES    DE   JARDINS 


1.  —  Jardins  Ouvriers 

(Lu  à  la  Séance  du  6  Août) 
-;  ^ :- 

Ainsi  que  les  années  précédentes,  le  Bureau  et 
les  Commissions  ont,  sur  la  demande  de  la  Commis- 
sion administrative  du  Bureau  de  Bienfaisance, 
procédé  les  26  et  27  juin  1922  à  la  visite  des 
Jardins  Ouvriers  situés  à  Octeville  :  rue  Gambetta, 
rue  Saint-Sauveur,  Amont-Quentin  et  La  Fauconnière. 

Etaient  présents  pour  la  Société  d'Horticulture  : 
MM.  Corbière,  président;  Le  Carpentier,  vice- 
président;  Mahieu,  secrétaire;  et  Drouet,  secrétaire- 
adjoint. 

MM.  Lebas,  vice-président  et  Adam,  trésorier, 
représentaient  la  Société  d'Agriculture. 

Le  Bureau  de  Bienfaisance  était  représenté  par 
MM.  Frigout,  vice-président,  Saillard,  membre  et 
Lemarié,  secrétaire  général. 

L'importance  de  cette  visite  était  rehaussée  par 
la  présence  de  M.  Délavai,  conseiller  général, 
maire  de  Notre-Dame-de-Cénilly,  délégué  par 
l'Office  agricole  départemental  de  la  Manche. 

Avant  de  procéder  à  la  visite  des  jardins,  la 
Commission  désigne  M.  Mahieu  pour  en  faire  le 
comple-rendu. 

Il  nous  est  impossible  Je  reproduire  ici  la  liste  des  328 
parcelles  visitées,  avec  le  nom  des  occupants  et  les  cotes 
qui  ontété  attribuées  à  chacun  deux;  nous  nous  bornerons 
à  consigner  les  appréciations  générales  et  les  conclusions 
du  travail  du  rapporteur. 


—  37  — 

Il  a  été  procédé  k  la  visite  des  groupes  dans 
l'ordre  suivant  : 

Groupe  d'Octeiille. —  Cultures  généralement  bien 
soignées  et  mieux  qu'en  19::il ,  car  sur  GO  jardins 
visités,  49  des  détenteurs  ont  obtenu  les  cotes 
supérieures  au  lieu  de   41  l'année  précédente. 

Groupe  de  Saint-Sauveur.  —  Egalement  mieux 
que  l'année  précédente,  où  sur  41  jardins  visités, 
21  avaient  obtenu  les  cotes  supérieures,  contre 
29  cette  année. 

Groupe  Legoupil .  —  Ce  terrain,  qui  n'a  été  livré 
à  la  culture  que  le  11  juillet  1920,  avait,  en  1921, 
attiré  tout  particulièrement  l'attention  de  la  Com- 
mission pour  la  façon  dont  les  détenteurs  en  avaient 
tiré  parti. 

Il  continue  à  être  bien  cultivé  et  sur  66  parcelles 
49  viennent  de  se  voir  attribuer  la  cote  très  bien, 
bien  et  assez  bien,  au  lieu  de  46  en  1921. 

Groupe  de  F  Amont-Quentin .  —  Ce  groupe,  qui 
en  général,  laissait  à  désirer  en  1921,  s'est  sensible- 
ment amélioré  depuis,  car  au  lieu  de  40  parcelles 
cotées  supérieurement  en  1921,  sur  82  visitées,  il  y 
en  a  53  cette  année,  soit  an  bon  tiers  de  plus. 

Groupe  Duhamel.  —  En  général,  bien  soigné  ; 
cependant,  il  y  a  un  certain  relâchement  par  rapport 
à  l'année  précédente,  puisqu  a  ce  moment,  sur  35 
jardins  visités,  30  avaient  été  cotées  supérieurement, 
au  lieu  de  26  cette  année. 

Groupe  de  la  Fauconnière  (l'^'"  champ).  —  En 
général,  bien  cultivé  et  soigné  :  sur  14  parcelles 
visitées,  11  obtiennent  la  cote  supérieure,  au  lieu 
de  10  en  1921. 

Groupe  de  la  Fauconnière  (2®  champ).  —  Amélio- 
lioration  importante  sur  1921,  où,  sur  30  parcelles 
visitées,  10  seulement  avaient  obtenu  les   cotes  su- 


—  38  — 

périeures  en  1921,  alors  que  ce  chiffre  monte  à  22 
en  1922,  soit  73  o/o  contre  30  o/o  l'année  précé- 
dente. 


En  résumé  et,  de  même  qu'en  1921,  328  jardins 
ont  été  visités  cette  année  ;  il  leur  a  été  attribué  les 
cotes  ci-après  : 

19£2 


Très  bien 

Bien 

Assez-bien 

Passable  . .  ■. 

Médiocre 

Non  cultivés,  ne  les 
possédant  que  depuis 
peu 

Possédant  une  2«par- 
celle  et  recevant  une 
cote  moyenne 

Total 


Total. 


1921 

en  plu! 

17 

106 

22 

112 

36 

9 

13 

8 

36 

328 

en 
moins 


5 


14 

7 


Soit  pour  1922  :  238  cotes  supérieures 

contre  56  passables  et  médiocres 
1921  :  235  cotes  supérieures 

contre  57  passables  et  médiocres 

Le  total  des  cotes  supérieures  attribuées  en  1922 
est  donc  sensiblement  le  même  que  celui  de  1921. 
Si  la  cote  très  bien  est  un  peu  moindre,  par  contre 
la  cote  assez  bien  diminue  de  22  unités  pour  passer 
à  la  cote  bien,  d'où  amélioration  sensible. 

Un  groupe  s'est  particulièrement  distingué  cette 
année,  c'est  celui  du  2^  champ  de  la  Fauconnière, 
qui  a  obtenu  plus  du  double  des  cotes  supérieures 
attribuées  en  1921.  Or,  si  l'on  considère  son  éloigne- 
ment  de  Cherbourg  et  son  altitude  qui  le  rendait 
beaucoup  plus  difficile  d'accès,  cette  amélioration 
sur  l'année  précédente  a  une  importance  toute 
particulière  et  le  classe  au  premier  rang  des  autres 
groupes. 


-  39  — 

CONCLUSION.  —  Les  cultures  sont  générale- 
ment mieux  soignées  cette  année, mais  moins  variées 
que  l'année  précédente  :  nous  avons  trouvé  nombre 
de  parcelles  où  figure  seulement  la:j'jommede  terre; 
c'est  ce  qui  a  empêché  la  Commission  d'attribuer 
des  cotes  supérieures  à  certains  des  détenteurs.  En 
outre,  les  soins  de  propreté  sont  parfois  négligés, 
en  particulier  aux  groupes  Duhamel  et  de  l'Amont- 
Quentin,  où  se  voient  trop  de  mauvaises  herbes. 

La  pomme  de  terre  n'a  pas  été  cette  année  at- 
teinte par  la  maladie  ;  mais  dans  quelques  jardins, 
les  gelées  printanières  ont  empêché  la  réussite 
d'être  aussi  complète  que  l'an  dernier. 

Nous  croyons  devoir  rappeler  cette  année  le 
conseil  donné  précédemment,  et  non  suivi  jusqu'à 
présent,de  l'emploi  préventif  des  bouillies  cupriques. 

En  terminant,  la  Commission  adresse  ses  com- 
pliments à  tous  les  possesseurs  de  jardins  qui  ont 
redoublé  d'efforts  cette  année  ;  comme  les  années 
précédentes,  la  Société  d'Horticulture  se  fera  un 
plaisir  de  remettre  un  diplôme  à  tous  ceux  qui  ont 
mérité  les  cotes  très  bien  et  bien. 

Le  7'apportenr^ 

MAHIEU 


II 


Jardins  de  NK  Adam  et  Gallis 

(Lu  à  la  Séaiice  du  /•""  Octobre) 


Le  12  septembre  1922,  les  membres  du  Bureau 
et  les  Commissions  ont  procédé  à  la  visite  des 
jardins  de  MM.  Adam  et  Gallis,  qui  en  avaient 
exprimé  le  désir 


—  40  — 

Etaient  présents:  MM.  Corbière,  président;  Le 
Grin,  vice-président;  Levéel  et  Saillard,  membres 
de  la  Commission  des  cultures  d'utilité;  Crova, 
Hochet  et  Antoine,  membres  de  la  Commission  des 
cultures  d'agrément,  et  Drouet,  secrétaire-adjoint, 
désigné  comme  rapporteur. 

Jardin  de  M.  ADAM,  rue  Don- Pedro 

Ce  jardin  situé  derrière  la  maison  d'habitation  de 
M.  Adam,  affecte  la  forme  d'un  rectangle  de  cinq 
mètres  de  largeur  représentant  une  surface  d'en- 
viron 190  mètres  carrés,  dans  laquelle  M.  Adam  a 
su  réunir  l'utile  et  l'agréable. 

On  accède  à  ce  jardin  en  traversant  une  serre 
plantée  de  vignes  Vieux  Cherbourg,  Chasselas, 
Black  Alicante,  Frankenthal  et  Forster's,  toutes  en 
plein  rapport. 

Dans  cette  serre,  à  signaler  un  pot  de  chrysan- 
thèmes comprenant  six  espèces  différentes  greffées 
en  fente  sur  une  Anthémis  ;  ce  sont  les  six  variétés 
suivantes  :  Rose  Poitevine,  Président  Poincaré, 
Jeanne  Mamelle,  Thorp's  Beauty,  Quai  d'Orsay  et 
Ami  Paul  Labbé. 

L'allée  centrale  du  jardin  est  bordée  de  deux 
parterres  où  se  trouvent  quantité  de  rosiers,  dont 
plusieurs  sont  à  leur  troisième  floraison.  Parmi  eux, 
il  faut  citer:  Lyon  rose.  Reine  des  neiges,  M""^  Isaac 
Pereire,  Caroline  Testout,  François  Coppée,  M'^^Ca- 
ristie  Martel,  M"'^  Segond-Weber,  M'"«  Edouard 
Herriot,  Van  Houtte,  Abel  Chatenay,  Lady  Ashtown 
et  Gloire  de  Dijon. 

Derrière  ces  rosiers,  des  pommiers  dont  les  fruits 
atteignent  90™/'"  de  diamètre,  attirent  l'attention; 
ce  sont  des  Belle  d'Avril,  Sans  Pareil  et  Calville 
de  Bade. 

Des  géraniums  et  diverses  autres  plantes  com- 
plètent la  décoration  de  ce  jardiu  d'agrément  auquel 


—  41  — 

fait  suite  le  potager.  Celui-ci  est  tenu  d'une  façon 
irréprochable  et  contient  tous  les  légumes  destinés 
à  ralimentntion. 

Les  murs  sont  garnis  de  nombreux  poiriers  en 
espalier  dont  quelques-uns  présentent  certaines 
particularités  :  un  Président  Hoosevelt  écussonné 
sur  Bergamote,  un  Beurré  d'Amanlis  dont  quatre 
branches  en  anse  de  panier  ont  été  obtenues  par 
greffage  de  demi  à  demi,  un  Doyenné  du  Comice 
dont  une  branche  a  été  greffée  par  approche. 

Une  grande  quantité  de  pots  de  chrysanthèmes 
du  plus  bel  augure  nous  permet  de  constater  que 
M.  Adam  est  toujours  digne  de  son  excellente  répu- 
tation de  chrysanthémiste  passionné.  Pour  ne  citer 
que  les  principales  variétés,  notons  :  Ruban  rose, 
présente  en  pleine  floraison  ta  la  dernière  séance  de 
septembre  ;  William  Turner,  Mrs  Gilbert  Drabble, 
William  Rigby,  Albert  René,  Ami  Philippe  Rivoire, 
Pulling,  Alcide  Lefebvre,  Candeur  des  Pyrénées, 
Loiseau  Rousseau,  Mrs  Kelly,  Perle  rose,  M"'^Jean 
Paquin,  Mrs  Felton,  Armistice,  Ville  de  Saint-Ger- 
main, Master  Stevens,  etc. 

En  les  remerciant  du  bon  accueil  avec  lequel  ils 
nous  ont  reçus,  nous  adressons  nos  félicitations  à 
Madame  et  à  M.  Adam  pour  l'excellente  tenue  de 
leur  jardin,  le  bon  goût  de  la  disposition  de  l'en- 
semble et  la  parfaite  utilisation  d'un  espace  relati- 
vement restreint. 

Jardin  de  M.  G  A  LU  S,  à  la  Bâte  (Tourlavillel 

L'accès  de  la  propriété  de  M.  Gallis,  située  à 
un  kilomètre  environ  de  la  place  de  Tourlaville,  a 
lieu  par  une  belle  avenue  de  tilleuls  très  vigoureux 
qui  a  son  entrée  sur  In  route  de  Cherbourg  à  Barfleur. 

Le  jardin  qui  est  situé  sur  la  façade  arrière  du 
bâtiment  d'habitation,  est  entouré  de  murs  com- 
plètement recouverts  de  poiriers  en  espalier.  Parmi 
ces  poiriers  qui  sont  tous  très  affruités,  citons  les 


—  42  — 

variétés  :  Louise-Bonne,  Directeur  Hardy,  Beurré 
Hardy,  Le  Lectier,  Beurré  Bachelier,  Fondante 
Thiriau,  Président  Roosevelt,  cette  dernière  donnant 
des  fruits  pesant  de  700  à  950  grammes. 

A  l'entrée  du  jardin,  au  centre,  une  corbeille  de 
bégonias  oii  la  couleur  rouge  minium  domine,  est  du 
plus  bel  effet.  A  gauche,  et  encadrés  de  bordures  de 
pensées  Viola  cornuta,  des  massifs  de  roses  s'éten- 
dent parmi  lesquelles  on  remarque  l'Isaac  Pereire,, 
une  des  roses  réputées  pour  être  des  plus  odorantes, 
la  rose  Socrate,  la  Gloire  Lyonnaise,  l'Etoile  de 
France,  Madame  Tillaye,  Madame  Herriot,  la  Wil- 
liam Allen  Richardson,  Harry  Kirk,  Georges  Dick- 
son, Madame  de  Watteville. 

Un  magnifique  Araucaria  et  un  vieux  tronc  de 
saule  garni  de  fougères  et  de  géraniums  retombants 
retiennent  l'attention. 

En  pénétrant  dans  la  serre,  le  coup  d'œil  est 
vraiment  superbe,  les  grappes  sont  très  nombreuses, 
saines  et  régulièrement  espacées  ;  on  y  remarque 
du  Chasselas  doré,  du  Forster's,  du  Black  Alicante, 
du  Frankenthal  et  du  Directeur  Tisserand  fécondé 
artificiellement. 

A  signaler  en  passantjune  campanule  retombante 
à  fleurs  blanches  très  pittoresque  dont  la  première 
fleur  est  apparue  le  23  juillet  et  qui  depuis,  est 
toujours  en  floraison.  D'autres  campanules  pyrami- 
dales de  la  même  couleur,  cultivées  en  pots,  sont 
du  plus  bel  effet;  chaque  pot  comprend  quatre  tiges 
également  espacées  et  une  tige  centrale  plus  haute, 
le  tout  donnant  l'illusion  de  la  silhouette  réduite  de 
certains  clochers. 

Les  plants  de  fraisiers  occupent  la  plus  grande 
partie  de  la  propriété,  ils  sont  au  nombre  d'une 
quinzaine  environ  et  fournissent  les  1,200  pieds 
nécessaires  à  l'exploitation.  La  principale  variété 
est  xMadame  Moutot. 

M.  Gallis  nous  explique  la  façon  dont  il  ameublit 
sa  terre  et  nous  montre  le  rayonneur^  instrument 


—  43  — 

qu'il  emploie  à  cet  effet.  C'est  un  grand  râteau  por- 
tant trois  petits  socs  comme  ceux  d'une  charrue  et 
que  l'oQ  traîne  sur  le  sol  dans  deux  sens  rectan- 
gulaires en  vue  d'obtenir,  outre  un  parfait  ameu- 
blissement,  une  aération  du  sol  suffisante. 

A  litre  d'exemple  de  la  culture  des  fraises  en 
tonneau,  citons  l'application  qu'en  a  faite  M.  Gallis 
en  cultivant  de  cette  façon  la  variété  Ganique. 

Des  fleurs  de  toutes  sortes,  de  la  centaurée,  de 
la  sauge  et  une  corbeille  de  magnifiques  dahlias, 
des  cactus  pour  la  plupart,  complètent  le  tout  d'une 
façon  harmonieuse. 

Un  rocher  très  rustique  abrite  des  lapins  qui  sont 
mis  en  liberté  dans  une  vaste  pelouse  close  d'un 
grillage. 

Terminons  en  disant  que  Madame  et  M.  (Jallis 
s'occupent  seuls  de  la  culture  de  leur  jardin  qui  ne 
mesure  guère  moins  de  2,000  mètres  carrés  et  que 
l'entretien  des  pelouses  et  la  propreté  des  allées 
donnent  à  cette  propriété  l'aspect  d'un  parc  parfai- 
tement tenu.  Aussi  les  félicitations  de  la  Société 
vont-elles  sincères  aux  propriétaires  qui  nous  ont 
d'ailleurs  reçu  de  la  façon  la  plus  affable. 

Le  Rapporteur^ 

DROUET. 


m 
Jardins  de  MN.  Chrélien  d  Antoine 

Lu  à  la  Séance  du  3  Décembre 


Sur  la  demande  de  MM.  Chrétien  et  Antoine,  les 
Membres  du  Bureau  et  des  Commissions  conduits 
par  notre  honorable  Président,  se  sont  rendus  le  22 
Octobre  dernier  aux  cultures  de  nos  collègues  oii 
ils  ont  pu  constater  tant  l'amélioration  que  la  beauté 
de  leurs  produits. 


—  44  — 

S'il  est  une  plante  qui  ait  progressé  parmi  toutes 
celles  qui  ont  évolué  dans  ces  dernières  années,  Ton 
peut  sans  crainte  de  contradiction  mettre  au  pre- 
mier rang  le  Chrysanthème  ;  quant  on  se  reporte 
aux  variétés  qui  formaient  le  fond  des  cultures  il  y 
a  une  trentaine  d'années,  on  est  tout  surpris  et 
charmé  en  même  temps  de  la  beauté  des  coloris 
actuels  et  de  l'ampleur  des  capitules  que  nombre 
d'habiles  praticiens  sont  arrivés  à  produire,  et  dont 
nous  avons  pu  admirer  la  splendeur  chez  MM. 
Chrétien  et  Antoine. 

Notre  première  visite  fut  pour  M.  Chrétien,  qui 
pour  nous  guider  nous  attendait  à  son  établissement 
rue  de  la  Duché. 

Dans  une  première  serre,  nous  avons  pu  voir 
des  tormes  dites  spécimens  on  ne  peut  mieux  réus- 
sies et  comportant  quelques  exemplaires  particuliè- 
rement beaux  des  variétés  suivantes  :  Petit  Robert, 
Maréchal  Foch,  Augustine  Doré,  Loiseau  Rousseau 
et  ses  sports,  Vice-Président  Félix  Sahut,  etc.,  dans 
cette  même  serre,  un  Jot  de  Chrysanthèmes  sim- 
ples, nouveaux,  que  nous  n'avons  pu  juger,  ces 
plantes  n'étant  pas  assez  avancées  dans  leur 
floraison. 

Dans  un  autre  local,  nous  voyons  de  bonnes  peti- 
tes plantes  dites  de  marché,  très  bien  réussies  aussi 
et  sans  maladies  apparentes  ;  de  là,  nous  passons 
dans  deux  grands  abris  vitrés,  où  nous  trouvons  le 
clou  des  cultures  de  cet  horticulteur.  Là,  en  effet, 
sont  réunies  un  très  grand  nombre  des  plus  belles 
et  plus  récentes  nouveautés,  cultivées  à  la  grande 
fleur,  l'on  pourrait  même  dire  à  la  très  grande 
fleur,  car  quelques-unes  étaient  arrivées  au  summum 
de  leur  beauté  ;  les  Mrs  R.  C.  Pulling,  Ami  Paul 
Labbé,  Mrs  Gilbert  Drabble,  W.  Rigby  voisinaient 
avec  les  si  beaux  Sénateur  Milliés-Lacroix,  Ma 
Gloire,  Grapouillot,  Ami  Philippe  Rivoire,  Patrol, 
Aviateur  Kaymond  Cornu,  Madame  Alcide  Lefèvre, 
Mrs   R.  C.  Liixford,  Armistice,  Golden  Champion, 


—  45  — 

Pic  de  l.erey,  S''"  d'Albet't  Delauney,  Maréchal 
Foch,  Raoul  Duffy  ce  si  joli  blanc  nain,  Président 
Millerand,  Madame  Albert  Martin,  Mr  R.  Felton, 
Mona  Davis,  Edith  Gawell  et  une  foule  d'autres 
variétés  parmi  les  plus  nouvelles  et  les  meilleures 
de  ces  dernières  années.  Cet  ensemble  de  si  belles 
fleurs  présentait  une  gamme  de  tons  réellement 
belle,  l'on  dirait  presque  féerique.  Nous  nous  som- 
mes arrachés  difficilement  à  cette  contemplation 
pour  aller  voir  sous  d'autres  abris  un  ensemble  de 
standards  et  demi-standards  dignes  de  tous  les  élo- 
ges possibles,  parmi  lesquels  quelques  exemplaires 
pourvus  de  plus  de  40  tiges,  parfaitement  conduits 
et  mdemnes  de  toute  maladie,  et  dans  lesquels  domi- 
naient les  variétés  suivantes  :  Colonel  L.  Linel,  Ami 
Philippe  Rivoire,  Viviand  Morel,  Tokio,  Nipon, 
Président  Félix  Sahut,  Joséphine  Bernier,  Thorp's 
Beauty,  Mme  Labbé,  etc.  Notre  visite  s'est  terminée 
sur  ce  si  bel  ensemble,  et  tous,  nous  avons  pu  cons- 
tater chez  M.  Chrétien  une  très  grande  amélioration 
dans  ses  cultures. 

M.  Chrétien  est  grand  amateur  de  ce  beau  genre 
de  plantes,  aussi  espérons-nous  qu'il  ne  s'arrêtera 
pas  dans  cette  voie  et  pourra  l'an  prochain  nous 
(aire  voir,  non  pas  plus  beau  que  ce  que  nous 
venons  de  voir,  mais  de  nouvelles  formes  et  de 
nouveaux  coloris. 

M.  le  Président,  à  ses  félicitations  et  encourage- 
ments à  M.  Chrétien,  a  bien  voulu  joindre  les  nôtres, 
et  nous  nous  sommes  après  cette  si  intéressante 
visite  acheminés  vers  les  cultures  de  M.  Antoine, 
sises  impasse  Dorival. 

M.  Antoine  depuis  de  longues  annéos  se  livre  lui 
aussi,  en  amateur,  à  la  culture  du  Chrysanthème, 
qu'il  connaît  on  ne  peut  mieux,  et  réussit  de  même 
en  ce  qui  concerne  la  culture  à  la  grande  fleur. 

11  est  vraiment  regrettable  que  cet  amateur  n'ait 
pas  un  plus  grand  espace,  à  sa  disposition,  car  les 
plantes  que  nous  avons  pu  voir  chez  lui  étaient  fort 


—  46  — 

belles,  et  parmi  celles-ci  beaucoup  de  nouveautés  ; 
pas  de  maladies  non  plus,  preuve  évidente  des  soins 
constants  dont  M.  Antoine  entoure  ses  plantes. 

Nons  avons  vu,  réunies  dans  une  serre,  de  fort 
belles  plantes,  aussi  bien  réussies  que  celles  de  M. 
Chrétien,  mais  évidemment  en  nombre  moindre, 
c'est  ce  qui  fait  regretter  que  cet  habile  amateur 
n'ait  pas  plus  d'espace  à  sa  disposition. 

Je  citerai  parmi  les  variétés  qu'il  nous  a  été 
donné  d'admirer,  les  suivantes  : 

En  premier  lieu  la  si  belle  variété  Louisa  Pockett 
dont  les  capitules  blancs  atteignent  les  plus  grandes 
dimensions  et  dont  un  exemplaire  est  muni  de  trois 
de  ces  fleurs  irréprochables. 

Parmi  les  autres  variétés  :  Ami  Paul  Labbé, 
Aviateur  Raymond  Cornu,  R.  Luxlord,  Alcide 
Lefebvre,  Captain  Fox,  William  Turner,  Colonel 
Lmel,  Candeur  des  Pyrénées,  Chrysanthémiste 
Paul  Oudot,  Jeanne  Péchou,  Madame  Charles 
Dubuisson,  Lady  Convers,  Madame  Labbé,  R.  C. 
Rulling  à  fleur  énorme.  Ruban  rose,  Ruban  des 
Pyrénées,  Undaunted,  Salonica,  Mrs  H.  Tysoë, 
Mrs  J.  Gibson,  Madame  Jane  Paquin,  Mrs  H.  J. 
Jones,    etc. 

Gomme  à  M.  Chrétien,  M.  le  Président  a  bien 
voulu  joindre  aux  siennes  nos  félicitations  et  remer- 
ciements à  M.  Antoine.  Cette  visite  devait  clore  nos 
travaux  de  la  journée,  mais  sur  la  demande  de  M. 
Adam  qui  était  des  nôtres,  nous  sommes  allés,  sinon 
tous,  du  moins  la  majeure  partie,  revoir  à  nouveau 
ses  si  jolies  plantes  naines  dont  nous  n'avions  pu 
quelques  jours  avant  voir  toute  la  beauté,  ces  plantes 
n'étant  que  promesses,  car  seulement  en  boutons, 

Nous  avons  pu  constater  que  ces  promesses 
n'étaient  pas  vaines,  car  nous  avons  retrouvé  là,  des 
Ami  Paul  Labbé,   Madame  Charles   Lutaud,   Ethel 


—  47  — 

Thorp,  Mrs  Gil,  Drabble,  W.  Rigby,  Mademoiselle 
Jeanne  Mamelle,  Mrs  R.  G.  Rilling-,  Aviateur  Ray- 
monl  Cornu,  Ami  Philippe  Rivoire,  Président  Poin- 
caré,  Blanche  Delclocque,  etc.,  qui  ne  diminueront 
pas  les  succès  de  ce  si  sympathique  amateur,  et 
qui  même,  s'il  est  possible,  nous  ont  lait  constater 
cliez  lui  de  réels  progrès. 


G.  l.EVÉEL 


RAPPORTS 

d*:s  DèUgiKS  (^i  la  Society  aux  Expositions  rcgionaks 


I.    —    Exposition    de   Lisieux 

(lu   a  la  SEANCE  DU  3  SEPTEMBRE) 

La  ville  de  Lisieux  avait  organisé  les  29,  30  et 
31  Juillet  dernier,  toute  une  série  de  grandes  fêtes, 
tant  rétrospectives  que  d'actualités,  qui  ont  dû  avoir 
un  bien  grand  succès,  autant  que  j'ai  pu  en  juger 
le  samedi  29  juillet  par  l'aspect  de  la  ville,  toute 
enguirlandée  de  feuillages  et  de  fleurs  et  par  l'activité 
que  mettaient  les  habitants  à  donner  le  dernier 
coup  de  main  à  la  décoration  de  cette  vieille  et  si 
curieuse  localité. 

Le  programme  de  ces  fêtes  comportait  entre 
autres  une  exposition  horticole  organisée  par  la 
Société  d'Horticulture  et  de  Botanique  du  centre 
de  la  Normandie,  dont  le  siège  est  à  Lisieux,  laquelle 
avait  prié  la  nôtre  de  bien  vouloir  lui  envoyer  pour 
son  jury,  l'un  de  ses  membres.  M.  Corbière  a  bien 
voulu  me  confier  cette  mission,  ce  dont  je  le 
remercie  particulièrement,  car  il  sait  tout  l'intérêt 
que  je  porte  à  ces  belles  fêtes  florales. 

La  réunion  du  Jury,  était  fixée  à  9  heures,  place 
de  la  Victoire,  où,  sous  une  grande  tente  rectangu- 
laire était  installée  l'Exposition;  parti  de  Cherbourg 
à  6  heures,  je  n'ai  pu  arriver  au  dit  lieu  avant 
9  h.  1/2,  sans  trop  de  retard  ;  j'ai  Irouvéles  Membres 
de  la  Société  Horticole  qui  m'ont  très  agréablement 
reçu. 


—  49  — 

i\I.  Despories,  président  de  la  Société,  MM. 
Vidaud,  vice-présidonl,  Yoii,  secrétaire  général  et 
Leroux,  le  sympathique  organisateur  de  l'exposi- 
tion, m'ont  présenté  à  MM.  les  membres  du  Jury, 
lequel  se  composait  de  :  M.  Tourret,  délégué  de  la 
Société  Nationale  d'Horticulture  de  France,  que 
nous  avons  nommé  président  du  .iury  par  déférence 
pour  la  Société  Nationale;  de  MM.  Tanvel,  délégué 
du  Havre,  Anquetil,  délégué  de  Rouen,  Lapelley, 
délégué  d'Evreux  et  votre  serviteur. 

Cette  exposition  présentait  un  grand  intérêt  en  ce 
qui  concerne  l'horticulture  mais  surtout  dans  la 
branche  maraîchère,  et  il  serait  bien  intéressant 
pour  notre  ville,  de  voir  les  maraîchers  de  notre 
arrondissement,  suivre  les  traces  de  leurs  confrères 
de  Lisieux,  qui  nous  ont  fait  admirer  des  produits 
aussi  nombreux  que  beaux,  bien  étiquetés  et  bien 
présentés.  Je  n'essaierai  pas  de  vous  donner  la 
description  des  espèces  et  variétés  présentées,  il 
serait  plus  simple  de  prendre  le  catalogue  d'un  de 
nos  meilleurs  marchands  grainiers  et  de  vous  en 
lire  la  nomenclaliii'i'  ;  tous  les  articles  ou  à  peu  près 
de  ce  catalogue  se  trouvaient  réunis  là,  voire  même 
la  collection  de  Tomates  en  plantes  basses,  en  pot, 
garnies  de  beaux  fruits,  et  voisinant  avec  de  suc- 
culents melons  et  d'énormes  potirons. 

Dans  la  partie  horticole,  ce  qui  dominait,  c'étaient 
de  belles  plantes  d'ornement,  en  exemplaires  moyens, 
plantes  marchandes,  de  très  bonne  culture  ;  Kentias, 
Phœnix  Cordylinos,  Bégonias  Rex  en  énormespotées  ; 
Fougères,  Broméliacées,  Goleus,  etc.  et  en  plantes 
fleuries.  Rosiers,  Hortensias,  Bégonias  bulbeux, 
Galcéolaires,  Fuchsias,  Géraniums,  etc. 

Une  décoration  de  table  très  réussie  par  M'"<^ 
Gailly,  fleuriste  à  Lisieux  ;  quelques  Gonilères, 
arbustes  récents,  Phormiums  et  Dracœnas  Pana- 
chés, complétaient  cet  ensemble,  on  l'on  remarquait 
encore  deux  beaux  lots  de  fleurs  coupées,  roses  et 
dahlias,  de  bons  plants  de  jardin  de   M.   Vidaud, 


—  50  — 

quelques  constructions  rustiques  en  ciment  armé  et 
les  engrais  et  produits  horticoles  du  comptoir 
Parisien. 

Je  vous  demanderai  de  m'excuser  si,  contraire- 
ment à  l'usage,  j'ai  fait  passer  dans  mon  rapport, 
les  légumes  avant  les  fleurs  ;  mais  c'est  que  ces 
derniers  dominaient  par  leur  nombre,  et  que  j'y 
trouve  une  obligation,  devant  tout  le  mérite  et  les 
difficultés  qu'ont  eues  les  divers  exposants  de  cette 
Section,  pour  arriver  à  produire  certains  articles  qui 
étaient  présentés  là  tout  à  fait  hors  saison. 

Il  faut  bien  dire  aussi  que  si  les  fleurs  flattent  si 
agréablement  notre  vue,  certains  légumes  ne 
flattent  pas  moins  agréablement  notre  palais,  quand 
ils  sont  aussi  bien  préparés  et  présentés  que  ceux 
que  nous  avons  dégustés  dans  le  délicieux  déjeuner 
auquel  nous  a  conviés  le  Bureau  après  les  opérations 
du  Jury;  M.  le  président  de  la  Société  n'ayant  pu 
être  des  nôtres,  nous  avait  gracieusement  offert  le 
café  chez  lui,  où  nous  avons  eu  l'agréable  surprise 
et  le  grand  honneur  d'être  présentés  à  M.  Chéron, 
notre  ministre  de  l'Agriculture,  lequel  nous  a 
demandé  de  bien  vouloir  l'accompagner  et  le  guider 
à  cette  belle  manifestation  horlicole,  ce  que  vous 
pensez  bien  nous  nous  sommes  empressés  de  faire. 

G.  LEVÉEL. 


II.  —  Exposition  de  Caen 

(lu   a   la    SEANCE  DU     l^""  OCTOBRe) 

Sur  la  demande  de  notre  Président,  j'ai  accepté 
de  faire  partie  du  Jury  de  l'Exposition  d'Horticulture 
qui  eut  lieu  à  Caen  le  2  septembre  dernier. 

Cette  Exposition  qui  avait  été  conçue  pour  coïn- 
cider avec  in  foire  de  Caen  et  lui  donner  plus 
d'attrait  avnit  lieu  sous  deux  tentes  ;  l'une  réservée 
aux  fleurs,  l'autre  aux  légumes  et  fruits. 


—  51  — 

L'ensemble  peut-être  estimé  des  plus  satisfaisants. 
Toutetois,  il  convient  de  faire  ressortir  les  obten- 
teurs  suivants  présentant  des  produits  exclusive- 
ment de  leur  culture,  et  vraiment  méritants.  La  plus 
belle  culture  caennaise  était  représentée  par  le  lot 
présenté  par  M.  Lesénécal  et  consistant  en  un 
groupe  de  Géraniums  à  feuilles  de  lierre,  et  de 
Bégonias  des  plus  réussis. 

Les  fleurs  de  Glaïeuls  de  semis  présentées  par 
M.  Louis  Gautier,  réunissaient  toutes  les  qualités 
quant  à  la  beauté  de  la  fleur  et  aux  teintes 
attrayantes. 

Ce  même  exposant  présentait  également  un  lot 
de  Fraisiers  remontants,  en  pots,  chargés  de  fruits, 
dont  la  plupart  à  maturité,  digne  de  tous  les  éloges 
et  dénotant,  avec  une  connaissance  approfondie  de 
cette  culture,  la  recherche  d'une  sélection  toujours 
meilleure. 

Comme  Maraîchers^  —  M.  Segut,  de  Gaen, 
présentait  un  très  beau  lot  de  fruits  et  légumes  bien 
venus  et  d'une  bonne  culture. 

iM.  Cousin  avec  sa  magnifique  présentation  de 
melons  de  Cantaloup  nous  laissa  supposer  que  nous 
n'étions  pas  en  1922,  mais  dans  une  année  favorable 
à  cette  culture,  tellement  ils  étaient  beaux  et 
réguliers. 

Pour  tous  les  autres  Concours,  je  m'en  réfère  au 
Journal  de  Caen^  donnantle  palmarès  de  l'Exposition. 

L.   CAVRON. 


IIL  —    Exposition  de  Valognes 

(lu     a.     la.     SEA.NCK      DU     3     DECEMBRe) 

Le  samedi  11  novembre  1922,  jour  anniversau'e 
de  rarmistice,  la  Société  d'Horticulture  de  Valognes 
inaugurait  sa  70®  Exposition  aimuelle,  réservée  plus 
spécialement  aux  chrysanthèmes. 


-^  52  — 

La  halle  aux  grains  était  transformée  en  un 
coquet  parterre  de  fleurs  et  de  verdure. 

Le  Jury  —  composé  de  MM.  Antoine,  chrysan- 
thémiste  à  Cherbourg,  président  ;  Lebrun,  horticul- 
teur à  Bayeux  ;  Rosette,  secrétaire  de  la  Société  de 
Caen,  —  a  procédé,  dans  la  matinée  de  l'ouverture, 
aux  opérations  de  visites  des  lots  exposés  et  à  l'attri- 
bution des  récompenses. 

Rapport  du  Président  : 

Le  prix  d'honneur,  offert  par  le  Président  de  la 
République,  a  été  décerné  à  M.  Letelher,  horticul- 
teur à'Valognes,  pour  l'ensemble  de  ses  apports; 
une  grande  médaille  d'or  lui  a  été  attribuée  pour  sa 
belle  et  nombreuse  collection  de  chrysanthèmes  en 
pots,  maintenus  en  touffes  basses  avec  un  feuillage 
sain  et  robuste.  A  citer,  parmi  les  meilleures 
variétés  :  W.  Duckham  —  bel  incurvé  rose  vif  à 
centre  verdâtre  ;  Cousine  Aline,  Madame  Labbé, 
Loiseau  Rousseau,  Rose  Poitevine,  Maréchal  Foch. 

Pour  le  concours  des  trois  plus  belles  fleurs  ayant 
le  plus  grand  développement,  présentées  en  fleurs 
coupées,  une  médaille  de  vermeil  a  récompensé  la 
présentation  pour  les  variétés  Aviateur  Leblanc, 
Mistress  Gilbert  Drabble  et  R.  C.  Pulling. 

Trois  autres  médailles  de  vermeil  ont  été  décer- 
nées pour  les  plus  belles  collections  en  12  et  6 
variétés  et  pour  un  beau  lot  de  plantes  vertes. 

Dans  l'art  décoratif  du  chrysanthème,  montrant 
tout  le  parti  que  l'habileté  et  le  bon  goût  du  fleuriste 
peuvent  tirer  du  chrysanthème  par  la  confection  de 
gerbes,  bouquets,  garnitures  de  tables,  de  vases, 
couronnes,  etc.,  une  médaille  d'or  a  été  attribuée  à 
M"^  Letellier  et  à  M"'*  Desaint-Germain,  fleuristes 
à  Valognes,  avec  —  pour  cette  dernière  —  une 
prime  spéciale  et  les  félicilations  du  Jury,  pour 
élégance  et  bonne  présenta  lion. 

M.  Desaiiit-Cermain  a  obtenu,  en  outre,  une 
médaille   d'argent,  pour  sa   colleclion    de   chrysan- 


—  53  — 

thèmes  en  8  variétés  ;  une. autre,  pour  un  lot  de 
fruits;  et  une  médaille  de  vermeil,  pour  ses  plantes 
vertes. 

M.  Bélair,  horticulteur  à  Montebourg,  établi 
depuis  deux  ou  trois  ans  seulement,  nous  réserve 
de  bonnes  surprises  pour  nos  Expositions  futures. 
Une  médaille  d'or  a  récompensé  son  lot  de  chry- 
santhèmes à  grosses  fleurs,  parmi  lesquelles  nous 
retrouvons  les  bonnes  variétés  suivantes  :  Madame 
Blanche  Delclocque,  R.  G.  Pulling,  Loiseau  Rous- 
seau, Marj'  Masson,  Thomas  Lunt,  Niagara;  il  a 
obtenu  une  médaille  d'argent  pour  un  joli  lot  de 
Standards,  mais  un  peu  en  retard  dans  leur  floraison. 

C'est  surtout  dans  l'arboriculture  fruitière  qu'il  y 
a  lieu  d'adresser  de  vives  félicitations  à  M.  Bélair; 
son  bel  apport  de  fruits  en  54  variétés  a  attiré 
l'attention  du  Jury  et  du  public  ;  plus  d'une  visi- 
teuse sans  doute  aura  éprouvé  la  tentation  de  notre 
mère  Eve  pour  les  bonnes  pommes  exposées,  suc- 
culentes aussi  et  de  rapport,  comme  Ghemzford 
Wandler,  Gox's  orange  Pippin,  Impériale  Nouvelle 
(variété  énorme).  Reinette  Baumann,  Passe  Pomme 
d'Hiver,  Galvi  d'Automne,  Belle  de  Pontoise  — 
pour  ne  citer  que  celles-là,  et  pour  de  belles  poires 
comme  :  Doyenné  du  Gomice,  Beurré  Diel,  Duchesse 
d'Angoulême,  Gharles  Ernest,  Beurré  d'Aremberg. 

Un  quatrième  exposant,  M.  Tixier,  jardinier-chef 
chez  M.  de  Parfouru,  à  Yvetot-Bocage,  présentait 
une  collection  de  chrysanthèmes  en  pots,  à  la  grosse 
fleur,  en  30  variétés.  Une  médaille  d'or,  avec  pla- 
quette, offerte  par  M.  Villault-Ouchesnois,  député, 
président  de  la  Société,  a  récompensé  ce  lot,  com- 
posé de  fleurs  un  peu  avancées,  mais  dont  la  dupli- 
cature  indiquait  une  bonne  culture,  des  pincements 
faits  en  temps  voulu  pour  obtenir  la  grosse  fleur. 
Parmi  les  meilleures  variétés,  il  y  a  lieu  de  signaler  : 
W.  Turner,  Gandeur  des  Pyrénées,  Rêverie, 
Thomas  Lunt. 


—  54  — 

Une  médaille  de  vermeil  a  été  attribuée  à  de  jolis 
spécimens  ;  une  médaille  d'argent,  à  un  groupe  de 
greffés  sur  anthémis  ;  et  une  médaille  d'argent,  à 
une  collection  de  12  variétés,  parmi  lesquelles  on 
remarquait  :  W.  Duckham,  José[)hine  Bernier, 
Ernest  Galvat,  Mistress  Marsham. 

Enfin,  un  lot  de  légumes  superbes,  au  même 
exposant,  fut  récompensé  par  une  médaille  d'argent. 

En  résumé,  Exposition  bien  réussie,  faisant  hon- 
neur aux  exposants  et  aux  organisateurs. 


Le  Rapporteur^ 
J.  ANTOINE. 


NOTE 

sur  la  Culture  du  Lilas  à  fleurs  doubles 

et  des  moyens  propres  à  en  hâter  la  diffusion 

(La   à    la   Séance  du    U  Juin) 


Nombreux  sont  les  petits  amateurs  qui  cultivent 
depuis  des  années  le  Lilas  commua  à  fleurs  blanches 
ou  violettes.  Parmi  ces  amateurs,  beaucoup  désire- 
raient posséder,  à  la  place  de  leur  lilas  à  fleurs 
simples,  quelques  pieds  de  lilas  à  fleurs  doubles, 
aux  thyrses  impeccables,  tels  ceux  que  Ton  peut 
admirer  aux  étalages  de  nos  Horticulteurs-Fleuristes. 
Rien  ne  leur  est  plus  facile  :  pour  arriver  à  ce 
résultat,  la  greffe  est  à  leur  disposition. 

J'ai  greffé  en  août  1920  deux  lilas  à  fleurs 
simples,  les  greffes  se  sont  développées  en  1921, 
ont  formé  une  forte  charpente  et  actuellement  sont 
couvertes  de  fleurs.  Une  seule  greffe  m'a  donné 
douze  très  belles  inflorescences.  Voici  très  exactement 
la  façon  dont  j'ai  opéré. 

Au  commencement  de  juin  1920,  aussitôt  mes 
lilas  défleuris,  j'ai  rabattu  ces  derniers  sérieusement, 
mais  sans  tailler  dans  le  trop  vieux  bois.  Cette  taille 
a  fait  développer  vers  l'extrémité  des  tiges,  de 
nombreuses  pousses  plus  ou  moins  vigoureuses.  J'ai 
conservé  les  fortes  pousses  et  supprimé  les  faibles 
ou  mal  placées,  ainsi  que  les  drageons  qui  sortaient 
des  racines  et  doivent  être  retranchés  dans  tous 
les  cas,  puisqu'ils  absorbent  la  sève  aux  dépens  de 
la  tige.  Les  rameaux  conservés  ont  poussé  vigou- 
reusement durant  le  printemps  et  l'été,  et  c'est 
seulement  au  déclin  de  la  sève,  vers  la  mi-août, 
quand  les  rameaux  étaient  bien  aoûtés  que  j'ai 
pratiqué  la  greffe  en  écusson  ;  faite  plus  tôt, 
l'écusson  peut  être  noyé  par  l'excès    de  sève,    ou 


—  56  — 

risque  de  se  développer  immédiatement  ;  dans  ce 
cas  la  jeune  pousse  n'a  pas  le  temps  de  s'aoûter 
avant  les  froids,  et  périt  le  plus  souvent  en  hiver. 

Selon  la  température  et  le  plus  ou  moins  de 
sécheresse  du  sol,  cette  greffe  se  fera  plus  ou  moins 
tardivement,  de  la  mi-juillet  à  la  mi-septembre  et 
plus  communément  dans  le  mois  d'août  ;  toutefois 
certains  jardiniers  préfèrent  la  pratiquer  un  peu 
tard  ;  la  réussite  est  alors  plus  assurée,  surtout  si, 
après  une  sécheresse  qui  suspend  momentanément 
la  circulation  de  la  sève,  il  survient  quelques  jours 
de  pluie  quj,  lui  font  reprendre  son  cours.  Le  sujet 
doit  être  en  sève  pour  que  l'on  puisse  pratiquer  la 
greffe  en  écusson  ;  on  s'en  assure  en  soulevant 
l'écorce  du  sujet  avec  ungrelfoir  ;  si  elle  se  soulève 
facilement  l'opération  est  assurée,  si  elle  ne  se 
décolle  pas,  l'opération  devient  impossible. 

L'écusson  doit  se  placer  à  la  base  des  jeunes 
tiges,  en  dessus  et  le  plus  près  possible  du  vieux 
bois,  de  manière  à  laisser  subsister  le  moins  possible 
de  jeune  bois  au  porte-greffe,  de  façon  que  la 
nouvelle  variété  gretfée  se  substitue  le  plus  complé- 
ment possible  à  l'ancienne. 

Choix  des  écussons.  —  On  coupe  de  suite,  ou 
quelques  jours  à  l'avance,  quand  on  ne  peut  faire 
autrement,  les  rameaux  de  la  variété  qui  doit  donner 
des  écussons.  On  choisit  de  préférence  des  rameaux 
de  grosseur  muyenne,  ayant  poussé  dans  l'année 
et  sur  le  bois  de  l'année  précédente;  les  forts 
rameaux  à  boismal  aoùtés  et  développés  sur  le  vieux 
bois  ne  sont  utilisés  que  faute  de  mieux.  Ceci  fait 
on  retranche  immédintement  toutes  les  feuilles  en 
ne  conservant  qu'un  bout  de  pétiole  d'une  longueur 
de  15  à  20  milli mètres.  Ces  précautions  prises,  il 
ne  reste  plus  qu'à  enlever  l'écusson,  ce  qui  se  fait 
facilement  h  l'aide  d'un  greffoir.  On  commence  à 
un  centimètre  et  demi  au  dessus  de  l'osil,  l'on  fait 
pénétrer  légèrement  la  lame  du    greffoir,  on  prend 


—  57  — 

ensuite  plus  d'épaisseur  une  fois  arrivé  à  l'œil,  puis 
sitôt  que  cet  œil  e^t  dépassé,  ou  diminue  d'épaisseur 
ius([u'à  détacher  Técusson  à  la  longueur  voulue. 

J'ai  placé  des  écussons  avec  la  petite  languette  de 
bois  qui  s'en  était  détachée  ;  j'ai  enlevé  cette  petite 
languette  à  d'autres,  la  reprise  s'est  aussi  bien  opé- 
rée   dans    l'un   que    dans    l'autre     cas.     Une    fois 
l'écusson  enlevé,  on  le  tient  par  le  pétiole  entre  les 
lèvres,  pour  se  conserver  les  mains  libres,  puis  l'on 
fait  une  incision  en  T  surl'écorce  du  sujet  et  d'une 
grandeur  correspondante  à  l'écusson.   On  soulève 
ensuite,  avec  la  spatule  du   grefïbir  les   deux   côtés 
de  l'incision  pour  y  introduire  l'écusson  en  le  tenant 
par  le  pétiole,  puis  on  coupe  le  bout    de   languette 
qui  dépasse  juste  sur  la   ligne    T.    On  termine   en 
enveloppant  l'écusson  avec  un  lien  de  laine  ou  de 
coton,  sans  couvrir   lœil,  en    serrant  modérément. 
Huit  jours  après  la  pose  on  s'assure  de  la  reprise  ; 
si  elle  est  parfaite,  le  pétiole  desséché  se  détache  au 
moindre   attouchement,   tandis   que    le    pétiole    de 
l'écusson  non  repris    se    contourne    et  se    détache 
difficilement,  Si  un  écusson  n'est  pas  repris,    il   est 
facile  de  recommencer   l'opération  immédiatement 
en  dessous  de    celui-ci,    la   greffe  reprenant   aussi 
facilement  sous  la  branche  que  dessus,  j'ai  expéri- 
menté ce  procédé  avec  succès.  Une  fois  les  écussons 
posés  il  ne  reste  plus  rien  à  faire  jusqu'à  l'époque  de 
la  taille .   Fin  février,    les  grands  froids  n'étant  plus 
à  craindre,  on  enlève  avec  la  pointe  de  la   serpette 
la  laine  qui  entoure  la  greffe  ;  on  taille  ensuite  les 
rameaux  greffés  à  un  œil  au  dessus  de   cette  greffe. 
L'œil    laissé   au    dessus     de    la    greffe  fournit   une 
pousse  qui  joue  le  rôle  d'appelle-sève.  Cet  œil  com- 
mence à  pousser  généralement  le  premier,  la  greffe 
un  peu  plus  tard  ;  dès  que  la  greffe  a  atteinte, 25  c. 
de  longueur  environ  on  peut  couper  cet  appelle-sève 
et  à  la  fm  de  l'été,  vers  septembre,    l'on    coupe    le 
rameau  sur  lequel  la  greffe  estposée,  à  un  centimè- 
tre au  dessus  de  celle-ci. 


--  58  — 

Le  printemps  suivant,  les  greffes  ont  poussé  vigou- 
reusement pendant  l'été  précédent,  fleurissent  abon- 
damment ;  elles  profitent  de  toute  la  vigueur  du 
vieux  pied,  et  donnent  des  fleurs  beaucoup  plus 
abondantes  que  si  Ton  avait  eu  recours  au  bouturage, 
qui  est  toujours  long.  On  peut  grefTer  sur  le  même 
pied  des  lilas  de  variétés  différentes.  J'ai  greffé  sur 
le  même  sujet  :  Madame  Lemaire,  magnifique  lilas 
blanc  pur,  et  Madame  Casimir  Périer,  blanc  pur  ; 
Tun  et  l'autre  poussent  vigoureusement. 

Je  recommande  particulièrement  aux  amateurs  la 
variété  Madame  Casimir  Périer,  d'une  floribondité 
extraordinaire  et  supportant,  contrairement  à  cer- 
taines variétés,  une  taille  très  courte.  Je  l'admire 
depuis  quelques  années  chez  un  ami,  qui  en  possède 
un  beau  pied  greffe  sur  franc;  tous  les  ans,  aussitôt 
la  floraison  terminée,  les  rameaux  sont  taillés 
environ  à  0™10  de  la  greffe;  malgré  ces  tailles  très 
courtes  et  successives,  la  floraison  se  continue  tou- 
jours aussi  belle  et  aussi  abondante  chaque  année. 

Le  lilas  se  greffe  également  très  bien  sur  troène 
et  de  nombreux  horticulteurs  livrent  les  variétés 
greffées  sur  cet  arbuste: 

J'encourage  vivement  les  amateurs  de  lilas  à 
faire  un  essai  de  ce  mode  de  culture  et  je  serais 
heureux  si  j'ai  pu  rendre  service  aux  fervents  de 
cette  belle  fleur. 

L.  DORANGE. 


Noie  sur  la  \)erN)eine  «  Vi:rbau\  >0^:nosc\  )) 

Lue  à  la  Séance  du  i^'  Octobre 


Cette  verveine  est  connue  depuis  longtemps,  mais 
on  en  avait  abandonné  la  culture.  Elle  a  reparu  sur 
les  catalogues  des  principales  maisons  de  graines  à 
la  suite  du  grand  succès  obtenu,  grâce  à  elle,  par 
le  service  d'Horticulture  des  Palais  nationaux.  A 
Versailles,  comme  d'ailleurs  à  Saint-Germain-en- 
Laye  et  à  Saint-Gloud,  le  public  a  vivement  admiré, 
surtout  l'année  dernière,  d'immenses  massifs  d'un 
violet  magnifique  qui  ont  faille  bonheur  de  plusieurs 
artistes  peintres  dont  les  toiles  exposées  au  plus 
récent  Salon  ont  célébré  très  dignement  les  mérites 
décoratifs  de  cette  variété. 

Ce  que  l'on  cherche  aujourd'hui,  c'est  à  obtenir 
de  belles  plates-bandes  avec  le  minimum.de  main- 
d'œuvre  et  sans  utiliser  la  serre  chaude.  La  verveine 
Venosa  répond  donc  pleinement  aux  besoins  de 
l'heure  présente.  Elle  se  sème  en  terrines  dès  jan- 
vier-février, mais  comme  la  graine  est  très  dure 
et  par  là-même,  longue  à  lever,  il  est  bon  de  la 
tremper  au  préalable  dans  un  peu  d'eau  à  30"  oii 
elle  séjournera  environ  12  heures.  Les  terrines 
seront  placées  en  serre  froide  près  de  la  lumière  et 
le  plant  repiqué  dans  cet  endroit  ou  mieux  sous 
châssis.  La  mise  en  place  se  fera  dès  avril,  lorsque 
les  plantes  seront  suffisamment  fortes  et  à  une 
exposition  très  ensoleillée.  Ceci  est  fort  important 
si  l'on  veut  obtenir  le  maximum  d'effet.  A  l'ombre, 
la  plante  s'étiole  et  la  floraison  est  trop  retardée. 

La  verveine  Venosa  ayant  supporté  l'hiver  en 
pleine  terre  dans  le  parc  de  Saint-Cloud,  il  est  certain 
qu'à  Cherbourg,  on  pourra  la  conserver  dans  les 
mêmes  conditions.  Elle   produit  de  nombreux  dra- 


—  60  — 

geons  qui  donnent  de  nouveaux  sujets  et  peut  être 
comparée  sur  ce  point  à  mie  autre  plante  de  grand 
mérite,  de  même  coloris,  mais  plus  naine,  la  Viola 
Corniita  E-reelsior  qui  par  sa  culture  facile  (multi- 
plication par  division  en  automne)  doit  être  aussi 
vivement  recommandée.  On  la  trouve  d'ailleurs  dans 
plusieurs  jardins  de  notre  ville. 

Les  potées  qui  sont  aujourd'hui  présentées  à  la 
Société  ne  peuvent  donner  qu'une  idée  très  approxi- 
mative de  la  verveine  Venosa  qui  est  exclusivement 
une  plante  de  massifs,  ne  produisant  son  plein  effet 
que  par  groupes  compacts.  Ces  sujets,  par  suite 
d'un  semis  trop  tardif  et  de  la  lenteur  inaccoutumée 
de  la  végétation,  ne  permettront  probablement  pas 
cet  automne,  une  récolte  de  graines. 


J.  LE  CONTE 


DE  L'EMPLOI 
du  Sulfate  de  Cuiyre 

de   r^rséniate   de   Soude 

et  de  la  Si;\v\n\\e 

(Note  lue  par  M.  BouiN  à  la  Séance  du  U  Juin) 


La  bouillie  cuprique  employée  couramment  contre 
le  mildew  de  la  vigne,  de  la  pomme  de  terre,  de 
la  tomate,  etc.,  est  généralement  dosée  à  2/100  de 
sulfate  de  cuivre.  Des  indications  récentes  font 
connaître  que  le  dosage  employé  en  Irlande  contre 
le  phytophtora  infestans  de  la  pomme  de  terre  n'est 
que  de  1/100  et  qu'il  donne  cependant  des  résultats 
identiques.  U  y  a  là  une  économie  de  50  o/o  de 
sulfate  de  cuivre  qui  mérite  l'attention  et  qui  doit 
nous  inciter  à  essayer  le  sulfatage  à  cette  dose 
réduite. 

—  L'emploi  de  l'arséniate  de  soude,  par  incorpo- 
ration dans  le  sol  au  moment  des  labours,  augmente 
considérablement  la  récolte. 

Des  essais  répétés,  à  la  dose  de  20  à  30  k.  par 
hectare,  ont  donné  un  rendement  moyen  supérieur 
de  20  o/o  pour  la  pomme  de  terre,  de  30  o/o  pour 
le  blé  et  l'avoine. 

A  première  vue,  il  peut  paraître  extraordinaire 
que  de  tels  résultats  soient  obtenus  avec  une  si 
minime  quantité  d'arséniate,  ne  r-'  p-ésentant  en 
effet  que  2  à  3  grammes  par  mètre  carré.  —  La 
cause  est  la  suivante  :  la  nitrification  des  engrais 
et  leur  assimilation  possible  par  les  plantes  sont 
assurées  dans  le  sol  par  de  nombreuses  bactéries 
qui  travaillent  sans  arrêt  dès  qu'il  existe  une  propor- 
tion   suffisante    d'humidité    et   de  chaleur.  Le    sol 


renferme  aussi  une  quantité  de  protozoaires  dont 
l'action  est  néfaste  pour  les  bactéries.  Or  Tarséniate 
de  soude  drtruit  les  protozoaires  et  n'affecte  nulle- 
ment les  bactéries  dont  le  travail  se  trouve  ainsi  libéré 
de  toute  entrave  et  porté  au  maximum  d'activité. 

L'arséniate  de  soude  agit  donc  comme  désinfec- 
tant du  sol  plutôt  que  comme  engrais. 

C'est  un  poison  violent  qui  demande  des  précau- 
tions particulières  pour  son  usage.  11  ne  doit  jamais 
être  employé  en  surface  pour  les  légumes  verts  ou 
pour  les  prairies  naturelles  ou  artificielles. 

—  Depuis  deux  ans  environ,  les  potasses  d'Alsace 
sont  vendues  dans  le  commerce  sous  le  nom  de 
Sylvinite.  C'est  un  engrais  de  toute  première  qualité 
pour  les  pommes  de  terre,  les  betteraves,  les  carottes, 
les  légumes  secs  et  les  céréales.  Il  contient  une  forte 
proportion  de  chlorure  de  potassium,  facilement  assi- 
milable par  les  plantes  dans  les  terres  légères  et  calcai- 
res, par  sa  transformation  en  carbonate  de  potasse. 

Mais  dans  les  terres  silico-argileuses,  acides  et 
froides,  dépourvues  de  chaux,  la  transformation  en 
carbonate  de  potasse  et  l'assimilation  ne  peuvent 
s'effectuer,  et  le  chlorure  reste  dans  le  sol  comme 
une  matière  inerte.  C'est  la  source  des  mécomptes 
éprouvés  par  des  cultivateurs  ignorants  de  cette 
particularité. 

il  est  facile  de  remédier  à  cet  inconvénient  en 
fournissant  au  sol  la  chaux  qui  lui  manque,  soit 
par  un  apport  direct,  soit  par  addition  de  scories  de 
déphosphoration  qui  contiennent  à  la  fois  de  l'acide 
phosphorique  et  en  moyenne  50  o/o  de  chaux. 

—  L'emploi  de  plus  en  plus  répandu  des  engrais 
chimiques  exige  impérieusement  des  horticulteurs 
et  des  cultivateurs  la  connaissance  élémentaire  des 
composants  du  sol  qu'ils  cultivent  et  des  engrais 
appropriés  tant  au  sol  qu'aux  diverses  cultures. 

Un  ouvrage  dans  ce  sens,  rédigé  en  termes  sim- 
ples, clairs,  à  la  portée  de  tous,  leur  rendrait  les  plus 
grands  service  et  devrait  être  largement  vulgarisé. 


Circulaire  relative  à  la  récolte 

des  Plantes  médicinales 

Extrait  du  «  Bulletin  de  l'Instruction  primaire  de  la  Manche  > 

Janvier    1922 

Lu  à  la  Séance  du  5  Mars 


J'ai  déjà  appelé  l'attention  du  personnel  sur 
l'intérêt  particulier  que  présente  la  récolte  des 
plantes  médicinales  par  les  enfants  de  nos  écoles. 
Je  sais,  par  des  témoignages  précis,  combien  on 
s'est  intéressé  à  la  question  dans  certains  départe- 
ments. Mais  il  en  est  d'autres  où  les  Maîtres  ne 
semblent  pas  en  avoir  bien  compris  l'importance. 
Je  juge  donc  nécessaire  d'insister,  sans  parler 
des  enseignements  précieux  que  la  collecte  des 
plantes  offre  aux  enfants.  Il  importe  de  tirer  mieux 
parti  des  richesses  végétales  dont  le  sol  national 
regorge,  sinon  nous  resterons  obligés  de  demander 
ces  produits  à  l'étranger  et,  parfois  de  les  lui  payer 
assez  cher. 

En  outre,  nos  maîtres  doivent  songer  que  le  pro- 
duit de  la  vente  des  plantes  cueillies  en  commun 
peut  devenir  une  source  de  revenus  croissants  pour 
les  œuvres  dont  ils  s'occupent.  Celle  des  pupilles 
de  l'Ecole  publique  en  particulier  semble  toujours 
bénéficier  en  première  ligne  de  ce  concours  ines- 
timable et  que  l'on  ne  croie  pas  qu'il  y  ait  dans  ces 
indications  la  moindre  exagération .  Mainte  circons- 
cription réalise  de  la  sorte,  presque  sans  peine,  un 
gain  annuel  de  de  1500  à  éOOOfr. 

Les  membres  du  personnel  qui  désireraient  des 
renseignements  sur  les  plantes  (jii'il  est  plus  ou 
moins  facile  de  récolter,  suivant  la  région,  sur  la 
façon  de  les  faire  sécher,  de  les  présenter  au  com- 
mette peuvent  s'adresser  au  Président  du  Comité 
interministériel  des  plantes  médit'innleset  à  essences, 
44,  rue  de  Bellechasse,  à  Paris,  qui  leur  fournira 
toutes  indications  et  brochures  indispensables. 


NÉCROLOGIE 


L'année  1922  a  été  particulièrement  néfaste  à 
notre  Société  qui  a  eu  à  enregistrer  le  décès  de 
plusieurs  de  ses  membres  dont  trois  de  ses  doyens 
réunissant  plus  de  50  années  de  sociétariat: 

M.  Langlois,  président  honoraire  de  la  Chambre 
de  Commerce,  entré  à  la  Société  en  1869  ;  sa 
biographie  a  paru  dans  le  dernier  Bulletin. 

Notre  sympathique  et  dévoué  secrétaire  depuis 
50  ans,  M,  Lelièvre.  Entré  à  la  Société  en  1867, 
sa  biographie  a  également  paru  dans  le  précédent 
Bulletin . 

M.  Desquesnes,  agent  administratif  de  la  Marine, 
en.  retraite,  le  plus  ancien  des  trois.  11  entra  en 
1866  à  la  Société,  avec,  comme  parrains,  MM. 
Rossel  frères,  Amiot  et  Robin,  dont  M.  Alfred 
Rossel  est  le  dernier  survivant  et  toujours  des 
nôtres,  quoique  malheureusement  privé  de  la  vue 
depuis  longtemps  et  par  suite  empêché  d'assister  à 
nos  séances  qu'il  suivait  si  régulièrement.  En  outre 
d'être  un  horticulteur  dans  l'âme,  M.  Desquesnes 
était  un  musicien  consommé,  compositeur  émérite 
et  possédant  une  magnifique  voix  de  ténor.  Il 
faisait  partie  de  la  chorale  Sainte-Cécile,  alors 
dirigée  par  M.  José  Barrière  et,  au  banquet  de 
notre  exposition  du  18  Mai  1872,  qui  inaugurait  le 
jardin  de  la  rue  Montebello,  il  chanta  une  jolie 
composition  de  lui  :  «  La  Gloire  des  horticulteurs  ». 

M.  Thommin,  commis  principal  de  la  Marine  en 
retraite,  était  l'un  de  nos  plus  fervents  depuis  de 
nombreuses  années  ;  pendant  longtemps,  il  fut 
secrétaire-adjoint  et  remplissait  ces  fonctions  avec 
le  plus  entier  dévouement.  Il  ne  les  quitta  que 
lorsqu'il  fut  admis  à  la  retraite,  se  retirant  alors  à 
Flamanville  où,  étant  donné  sa  robuste  santé,  il 
espérait  vivre  encore  de  longues  années.   Mais  le 


—  65  — 

destin  lui  fut  fatal  et  au  bout  de  peu  de  temps  il 
mourut  presque  subitement,  l.'annonce  un  peu 
tardive  du  jour  et  de  l'heure  de  ses  obsèques  nn 
pas  permis  à  la  Société,  à  son  grand  regret,  de  s'y 
faire  représenter. 

M.  Annelot,  juge  honoraire,  appartenait  depuis 
1875  à  la  Société  à  laquelle  il  était  très  attaché.  Sa 
longue  maladie,  seule,  l'a  éloigné  de  nos  séances 
auxquelles  il  prenait  beaucoup  d'intérêt. 

M.  Charf,  entrepreneur  de  maçonnerie,  a  toujours 
suivi  assidûment  nos  séances  ;  il  était  depuis  peu 
parmi  nous. 

M.  RoBiNE,  ancien  avoué,  l'un  de  nos  doyens 
et  des  plus  dévoués.  Entré  à  la  Société  en  1874, 
il  allait  bientôt  recevoir  la  médaille  commémo- 
rative,  témoignage  de  sympathie  et  de  reconnais- 
sance, offerte  aux  membres  titulaires  réunissant 
50  années  comme  sociétaires. 

M.  Hamelin,  agréé,  était  encore  l'un  des  plus 
anciens  membres  ;  il  suivait  avec  intérêt  nos  travaux 
et  assistait  à  presque  toutes  les  excursions  organisées 
par  la  Société. 

M.  Levallois,  ancien  pharmacien  à  Saint-Pierre- 
Eglise,  faisait  partie  de  la  Société  depuis  qu'il  s'était 
fixé  à  Cherbourg. 

M.  Legoupil,  pépiniériste  à  Martinvast,  nous  était 
également  très  attaché. 

M.  Degouey,  ancien  sous-économe  du  lycée 
Chaptal,  s'était  fixé  depuis  peu  à  Cherbourg  et  était 
entré  aussitôt  à  la  Société  dont  il  suivait  régulière- 
ment les  séances  mensuelles. 

Ces  divers  décès  ont  vivement  affecté  la  Société  d'Horti- 
culture et  au  fur  et  à  mesure  qu'ils  se  sorît  produits,  M.  le 
Président,  au  nom  de  tous  ses  membres,  a  adressé  de  sym- 
pathiques condoléances  aux  familles  de  ces  chers  disparus. 

E.  MAllIEU 


-.»^—  -^£>f ^  .^.£>f  —  -^û<—  -^c\—  -^ov—  -^r>f — 


ADMISSIONS    EN    1922 

DAMES    PATRONNESSES 

j^mes  Allix,  23,  Fuc  Amiral-d'Abovillc. 
DuRRUTHY,  72,  rue  Asselin. 
Levékl,  19,  rue  Loysel. 

Martin,  directrice  du  Collège  de  Jeunes  Filles. 
Spaht,  i5,  rue  Lesdos. 

MEMBRES    TITULAIRES 

MM.  AuBRY  DE  LA  NoE  Jacques,  rentier,  9,  rue  Président-Loubet. 
Cahu,  rentier,  72  bis,  rue  de  Sennecey. 

Cerisier,  officier  d'administration  principal  de  la   Guerre, 

en  retraite,  20,  rue  Président-Loubet. 
Chambon,  limonadier,  18,  quai  Alexandre  III. 

Compère,  rédacteur  à  la  Dépêche  de  Cherbourg,  86,    rue 
de  la  Duché. 

DiGUET  Magloire,  commis  de  comptabilité  de   la  Marine, 
16,  rue  des  Hameaux. 

DiGUET    François,    commis   principal    des    P.  T.   T.,    en 

retraite,  16,  rue  des  Hameaux. 
Doré,  juge  de  Paix  d'Octeville,  i3,  rue  Guillaume- Fouace. 
DouET,  ancien  instituteur,  23,  rue  de  France. 
Dubois  Henri,  pharmacien,  5,  rueEmmanuel-Liais. 
Fauvel,  boucher,  20,  rue  des  Portes. 
GoxjTiN,  administ.  de  l'Hospice,  56,  quai  Alexandre-III. 

JouAN  Dieudonné,  second-maître  de  la  Marine,  en  retraite, 
hameau  des  Goths,  à  Equeurdreville. 

Lahayk,  emp.  Chemins  de  fer  de  l'Etat,  17,  r.  Montebello. 

Lecerf,  propriétaire,  hameau  de  la  Mer,  Hainneville. 

Legoupil,  propriétaire,  17,  rue  de  l'Aima. 

Leroy,  ingénieur  civil,  49,  rue  Président-Loubet. 

Liais,  professeur  au  Lycée,  35,  rue  Président-Loubet. 

Mack,  écon.  hon.  du  Lycée  St-Louis,  95,  r.  de  la  Bucaille. 


—  67  — 

MM.  Martin-Decaen,  cap.  de  Frégate,  30,  rue  Amiral-Courbet. 

Nke,  docteur-médecin,  57,  rue  Montebello. 

Ondedieu,  chef  de  bureau  honoraire  des  archives   dépar- 
tementales de  l'Aisne,  4,  rue  du  Roule. 

PoTTiER,  jardinier  en  chef  du  Parc  Liais. 

Poussin,  bijoutier,  25,  rue  du  Château. 

RoBLOT,  inspect.-adj.  de  l'Enregistr.,  49,  r.  de  la  Bucaille. 

Servant,  artiste  peintre,  27,  rue  Bondor. 

Simon,  inspecteur  de  l'Enregistrement,  5o,  rue  Montebello. 

Talon,  capitaine  de  Frégate,  en  retraite,  22,  rue  Christine. 

Vaultier,  négociant,  21  et  23,  rue  du  Château. 

Vaur,  quincaillier,  39,  rue  des  Portes. 

ViLLAiN,  ingénieur  hydrographe,  42,  rue  Montebello. 

YvoN  Eugène,  négociant,  10,  rue  Louis-Chauvet. 


»^=/ ^^* 


Imp.  de  la  Dipéche  de  Cherbmirg. 


BULLETIN 


DE    LA 


SUCIlTE  WÔITICiLTiEE 


DE  CHERBOURG 


-»»'^»0*- 


LIV 


ANNÉE  1923 


CHERBOURG 

Imprimerie  de  «  La  Dépéciie  de  Clierbourg  » 

41,  Rue  GambetUi,  41 

1924 


BULLETIN 


DE    LA 


W/  T 


SMIiTE  IIOITIC 


DE  CHERBOURG 


»  oœ»-»- 


LIV 


ANNÉE    1923 


^ 
^ 


CllERBOURr. 

Imprimerie  de  «La  Dépêche  de  Cherboiir;,'» 

41,  Rue  rianibetta,  41 

1924 


Membres  d'honneur  de  la  Société 

r3  .  • ,    ,     ,,,  (     M.  le  Sous-Préfet  de  l'Arrondissement. 

Présidents  d  honneur     ]     ««    i    »/«   •      j    /-u    u 

(     M.  le  Maire  de  Cherbourg. 

Trésorier  honoraire:  M.  Le  Brettevillois,  ||  I,  receveur  municipal. 

Membres  du  Bureau  pour  1924 

Président:  M.  Corbière,  ^^  ||  I,  professeur  honoraire,  rue  Asselin,  70. 

Tr.      D  •    V    /        S     MM.  Le  Carpentier,  avocat  honoraire,  rue  de  TAlma,  41. 
Vice-Presutenls  :    j  ^^  ç.^^^^  ^  ^^  ^^^^^^^  ^^^  Auvray,  12. 

(  MM.  Macé  Adrien,  négociant,  rue  la  Duché,  3^, 
Conseillers         \  Dépinée,  propriétaire,  rue  Segondat,  10. 

d'Administration     j  Favier,  avocat,  place  Henry-Gréville,  15. 

(  Crova,  0.  y^  II,  cap.  de  frég.  en  r.,rue  Asselin,  27. 

Secrétaire  :  M.  Mahieu,>J^,  officier  d'administration  de  la  marine,  en  retraite,rue 
Président-Loubet,  29. 

Secrétaires-  (     MM.  Dorange,  employé  de  commerce,  rue  Hélain,  66. 
adjoints      (  F.  Macé,  ^  I,  économe  honoraire,  rue  de  la  Bucaille,95. 

Trésorier  :  M.  Frigout,  *^,  officier  d'administration  principal  de  la  Marine,  en 
retraite,  rue  Amiral-Courbet,  40. 

Bibliothécaire  :  M.  Noyon,  impasse  Dorival,  rue  de  la  Fontaine. 

Commissions  Permanentes 


Cultures  d'utilité 

MM.  Le  Carpentier,  Président, 

Adam,  propriétaire. 

Saillard,  propriétaire. 

Levéel,  ^,  ancien  horticulteur. 

BouiN,  agent  administratif  de  la 
Marine,  en  retraite. 

Ondedieu,  chef  de  bureau  hono- 
raire des  Archives  du  dé- 
partement de  l'Aisne. 


Cultures  d'agrément 

MM.  Le  Grin,^  p.  Président. 
Cauvin,  bandagiste. 
Mahaut,  propriétaire. 
Hochet,  propriétaire. 
DoucET,  H  I,  instituteur  en  r. 
Peck,    commis   principal  de    la 
Marine,  en  retraite. 


Comité  de  Rédaction 

M.  Corbière,  ^  ||  I  ,  Président;  M.  Le  Carpentier,  Vice-Président  ; 

MM.  les  Membres  du  Bureau 

Directeur  des  Jardins  de  la  Société  :  M.  Dépinée. 

Professeur  d'Arboriculture  :  M.  P.  Gosselin,  ^,  ancien  horticulteur. 

"Professeui  de  Floriculture  :  M.  Levéel,  ^,  ancien  horticulteur. 

Jardinier  de  la  Société:  M.  J.  Burnel. 

Délégué  pour  convoquer  aux  inhumations  :    M.  J.    Lecarpentier,    ancien  bijoutier. 


Société  d'Horticulture  de  l'Arrondissement  de  Cherbourg 


^t^-QiA.i^''*-  *- 


La  Société  a  pour  but  de  perfectionner  et  d'encouraçier 
toutes  les  branches  de  la  science  et  de  la  pratique  horticoles. 

Elle  organise,  toutes  les  fois  que  ses  r^essources  le  lui 
permettent,  une  Exposition  estivale  ou  automnale,  à 
laquelle  la  carte  de  Membre  de  la  Société  donne  droit 
d'entrée  gratuite  tous  les  jours. 

Elle  publie,  chaque  année,  un  Bulletin  qui  est  adressé 
gratuitement  à  tous  les  Sociétaires  ainsi  qu'aux  Membres 
correspondants  et  aux  Sociétés  affiliées.  Ce  Bulletin  con- 
tient des  extraits  des  procès-verbaux  des  séances,  des 
comptes  résidus  d'expositions,  des  rapports  sur  les  visites 
de  jardins  et  de  propriétés,  divers  articles  ou  mémoires 
et  autres  documents  intéressant  l'horticulture. 

La  Société  possède,  rue  Montebello,  44,  un  jardin  de 
floriculture  et  d'acclhnatation,  et  une  salle  des  séances  qui 
renferme  une  bibliothèque  ouverte  aux  Sociétaires  tous 
les  mardis,  à  8  heures  du  soir.  U  entrée  du  jardin  est  libre, 
pour  les  Sociétaires  et  leur  famille,  tous  les  jours,  à  partir 
de  8  h.  du  matin  jusqu'à  7  h.  du  soir  en  été,  et  jusqu'au 
coucher  du  soleil  en  hiver. 

Un  autre  jardiii,  consacré  à  l'arboriculture,  est  situé 
rue  de  la  Duché.  Des  cours  y  sont  faits  par  leprofesseur  de 
la  Société. 

IjCS  séances  se  tiennent  dans  le  local  delà  rue  Montebello, 
le  premier  dimanclie  de  cliaquc  mois,  à  14  h.  ;  elles  sont 
annoncées  par  la  voie  des  journaux  de  Cherbourg.  On  y 
traite  et  on  y  discute  toutes  sortes  de  questions  horticoles 
et  chaque  séance  se  termine  par  une  loterie  de  fleurs  ou  de 
fruits  de  saison,  ou  bien  par  une  distribution  d'ouvrages 
horticoles,  de  graines,  de  boutures,  de  greffes,  etc. 

En  été,  de  charmantes  excursions  dans  les  environs  sont 
organisées  par  les  soi7îs  du  Bureau. 

IjCs  personnes  qui  désirent  acquérir  des  connaissances 
horticoles  utiles,  ainsi  que  toutes  celles  qui  ont  à  cœur  de 
co7itribuer  à  augmenter  la  richesse  et  le  bien-être  du  pays 
par  le  développement  de  V horticulture,  sont  instamment 
priées  d'apporter  leur  adhésion  à  la  Société,  et,  par  ce 
moyen, d'accroître  encore  sa  vitalité  et  sapuissance d'action. 

Pour  faire  partie  de  la  Société  d'Horticulture,  il  faut 
avoir  été  présenté  par  un  Membre  ou  avoir  adressé  par 
écrit  une  demande  au  Président.  —  Les  Dames  sont  admi- 
ses sous  le  nom  de  Dames  jxitroniîesscs  ;  lors  des  Exposi- 
tions, elles  constituent  un  Jury  chargé  d'attribuer  certaines 
récompenses . 

La  cotisation  annuelle  est  de  10  francs. 


ANNÉE  192:J 


TABLE   DES    MATIÈRES 


E.  Mahieu 

id. 
A.  Le  Grin 

L.  DORANGE 

E.  Mahieu 

L.   DoRANGE 

F.  Macé 

A.  Le  Grin 

F.  Macé 

L.  Cavron 

L.  Corbière 

E.  Mahieu 


Compte- 
rendu  : 


Avantages  accordés  aux  Membres  de  la  Société 
et  conditions  d'admission 

Extraits  des  procès-verbaux  des  séances 

L  de  la  situation  et  des  travaux  de 
la  Société  en  1923 

IL  de  l'inoubliable  manifestation 
dont  M.  Corbière  tut  l'objet 
le  2  5  Novembre 

Excursion  à  Diélette  et  à  Flamanville 

L  Jardin  de  M.  Cottin,  à  Tour- 
laville 

IL  Jardins  ouvriers 

III.  Jardin  public  et  parc  Liais. . . . 

IV.  Jardins    de    MM.     Gallis    et 
Girard 

V.  Jardins   de    MM.    Th.    Adam 
et    Messent 

VI.  Jardins    de    MM.   Th.    Adam 
et  Girard 

Rapports  des  dé-  [     I.  Exposition   de  Valo- 

gnes 

II.  Exposition    de    Cou- 


Visites 


de 


Jardins 


légués  de  la 
Société  aux  expo- 
sitions régionales 

Nécrologie 

Liste  des  nouveaux  membres 


tances. 


5 
26 

3o 
41 

46 
53 

57 
68 

73 

76 

79 

81 
85 
86 


Extraits  des  Procès- Verbaux 


des  Séances  de  l'ilnnée  1923 

• ^a*!^ ..,      .  vv ■   \  ( )  i-i K 


Séance  du  7  Janvier 


■,Akk)«dN 


61  membres  présents. 

M.  Mahieu,  secrétaire,  donne  lecture  de  son 
rapport  sur  la  situation  morale  et  financière  de  la 
Société  au  31  décembre  1922  ;  situation  excellente 
à  tous  égards, 

M,  Lemonnier,  maintenant  fixé  au  Mans,  prie  la 
Société  d'accepter  sa  démission  avec  l'expression  de 
tous  ses  regrets. 

M.  le  Président  fait  connaître  que  M.  Piard  est 
dans  un  état  de  santé  qui  ne  lui  permet  plus  de  don- 
ner ses  leçons  d'arboriculture,  si  appréciées  depuis 
longtemps  par  tous  les  sociétaires.  Aussi  M.  Corbière 
n'a-t-il  pu  insister  pour  que  M.  Piard  retire  sa  dé- 
mission et  il  demande  que  notre  collègue  soit  nom- 
mé professeur  d'arboriculture  honoraire  :  proposi- 
tion unanimementaccueillie.  En  outre,  M.  le  Président 
fait  connaître    que    le    Bureau,  dans    une    réunion 
^      récente,  a  décidé  qu'un   objet  artistique  serait  offert 
"iî^      à  M.  Piard  comme  bommage  de  reconnaissance  de 
cr:    la  Société. De  chaleureux  applaudissements  de  toute 
■      l'assemblée  ratifient  cette  décision  et  il  est  convenu 
qu'aussitôt  après  la  séance,  une  délégation  se  rendra 
*~  auprès  de  M.  Piard  pour  lui  offrir  une  jolie  statuette 


—  6  — 

en  marbre  choisie  par  une  Commission  nommée  à 
cet  effet. 

M.  Dorange  présente  une  curieuse  petite  plante, 
ordinairement,  mais  improprement,  appelée  «  Rose 
de  Jéricho  »,  car  ce  n'est  pas  une  rose,  mais  une 
crucifère  poussant  dans  les  régions  désertiques  et 
chaudes  de  l'Asie  et  de  l'Afrique  ;  elle  a  la  propriété 
de  se  crisper  en  boule  par  la  sécheresse,  puis  est 
facilement  déracinée  et  emportée  par  lèvent.  Qu'elle 
arrive  dans  un  endroit  humide,  cette  plante,  morte 
en  apparence,  redevient  vivante;  la  boule  s'étale  sur 
le  sol  et  abandonne  les  graines  qui  germent  presque 
aussitôt.  L'échantillon  de  M.  Dorange,  apporté  à 
Cherbourg  en  1883  et  conservé  au  sec  depuis  lors, 
avait,  après  une  imbibition  assez  courte,  repris 
l'aspect  d'une  plante  vivante. 

Il  est  ensuite  procédé,  selon  les  Statuts,  à  une 
série  de  scrutins  pour  le  renouvellement  du  Bureau 
et  des  Commissions  dont  la  composition  figure  en 
tête  du  précédent  Bulletin. 

Après  la  proclamation  de  ces  divers  scrutins,  M. 
Corbière  remercie  vivement  les  Sociétaires  de  ce 
nouveau  témoignage  de  sympathie  qui  le  porte  à  la 
présidence  pour  la  24®  fois  ;  il  les  assure  de  son 
entier  dévouement  et  leur  offre  ses  meilleurs  vœux 
de  nouvel  an  pour  eux  et  leurs  familles.  Il  les  re- 
mercie également  d'avoir  maintenu  en  fonctions  le 
Bureau  de  1922,  qui,  dit-il, continuera  d'être  digne, 
en  1923,  de  la  confiance  qui  lui  est  témoignée. 

M.  Le  Grin  donne  lecture  des  notes  qu'il  a  prises 
dans  les  publications  reçues;  puis  est  proclamée  une 
nouvelle  dame  patronnesse  et  sont  élus  trois  mem- 
bres titulaires  nouveaux.  Enfin,  la  séance  est  levée 
après  le  tirnge  au  sort  des  objets  de  la  tombola. 

SlÎANCE  DU   4    FÉVRIKR 

68  membres  présents. 

M.    le    Président    fait    connaître,    que   selon    la 


décision  prise  à  la  dernière  rénnion,  il  s'est  rendu, 
à  l'issue  de  la  séance,  accompaj^né  des  membres  du 
Bureau,  auprès  de  I\l.  Piard  et  lui  a  ofîert,  avec  tous 
ses  vœux  de  meilleure  santé,  la  statuette  de  marbre 
que  la  Société  le  priait  d'accepter  en  hommage  de 
reconnaissance  pour  son  long  dévouement.  M. 
Piard  s'est  montré  profondément  touché.  Non 
seulement  il  a  remercié  très  vivement  la  délégation 
et  la  Société  toute  entière  des  marques  de  sympathies 
dont  il  était  l'objet;  mais  encore  il  vient  d'adresser 
à  M.  Corbière,  qui  en  donne  lecture,  une  lettre 
dans  laquelle  il  renouvelle  à  tous  et  à  chacun 
l'expression  de  sa  gratitude. 

Aux  applaudissements  chaleureux  et  unanimes 
de  l'Assemblée,  M.  le  Président  annonce  que  M. 
Girard,  horticulteur  de  grand  mérite,  depuis  long- 
temps lauréat  de  toutes  nos  expositions,  vient  d'être 
nommé  Chevalier  du  Mérite  Agricole,  sur  la  présen- 
tation du  Bureau  de  la  Société. 

M.  Corbière  dit  qu'il  a  été  informé,  ces  jours 
derniers,  par  l'Office  Agricole  de  la  Manche,  que 
trois  subventions  sont  accordées  à  la  Société  en 
1923,  savoir: 

L'une  de  200  francs  pour  encouragement  à  la 
taille  des  arbres  fruitiers,  sur  sa  demande  appuyée 
par  M.  Lecoutour,  le  sympathique  Président  de  la 
Société  d'Agriculture,  à  qui  sont  votés  d'unanimes 
remerciements. 

Les  deux  autres,  de  200  fr.  et  de  441  fr.  66, 
accordées  de  même  qu'en  1922,  la  première  sur  les 
fonds  de  l'Etat  et  la  seconde  sur  les  fonds  du 
Déparlement,  sans  affectation  spéciale. 

Il  est  ensuite  donné  connaissance  des  récompenses 
attribuées  par  la  Société  en  1922.  Ce  sont  : 

1°  Deux  médailles  d'argent  offertes,  au  nom  delà 
République,  par  M.  le  ministre  de  l'Agriculture,  à 
MM.  Adam  iïhéodore)et  Antoine,  pour  apport  aux 
séances  ; 

2°  Trois  médailles  de  bronze,   offertes  de  même 


—  8  — 

par  M.  le  {Ministre  de  l'Agriculture,  à  MM.  Gallis  et 
Girard  pour  apports  aux  séances,  et  à  M.  Lecaplain, 
de  Saint-Pierre-Eglise,  pour  la  belle  tenue  de  son 
jardin  ; 

3°  Deux  médailles  d'argent  offertes  par  la  Société 
pour  participation  aux  concours  de  i922,  Tune 
d'une  valeur  de60fr.  à  M.  Gallis,  de  Tourlaville,  et 
l'autre  d'une  valeur  de  40  fr.  à  M.  Théodore  Adam. 

M.  Dorange,  au  nom  de  M.  Théodore  Adam, 
présente  une  superbe  grappe  de  raisin  «  Gros 
Golman  ». 

M.  Messent  s'étonne  que  M.  Dorange  ne  soit  pas 
au  nombre  des  lauréats.  M.  le  Président  réplique 
que  M .  Dorange  étant  membre  du  Bureau  ne  peut, 
d'après  le  règlement,  participer  aux  récompenses. 

M.  Macé  interprète  des  Sociétaires  qui  ont 
assisté  récemment  à  l'intéressante  leçon  de  taille 
de  la  vigne  donnée  par  M.  Letullier,  exprime  le 
vœu  que  la  Société  puisse  organiser  des  leçons 
générales  d'horticulture  et  d'arboriculture  aussi 
nombreuses  que  possible.  M.  le  Président  répond 
que  le  Bureau  va  examiner  les  moyens  de  donner 
satisfaction  à  ce  désir,  qui  lui  semble  d'autant  plus 
réalisable  que  la  subvention  de  200  fr.  de  l'Office 
Agricole  arrive  fort  à  propos. 

M.  Dépinée  offre  aux  amateurs  plusieurs  jeunes 
plants  d'un  Aiicuba  nain  formant  des  touffes  plus 
denses  que  les  variétés  ordinaires. 

]\I.  Le  Grin  donne  lecture  des  extraits  les  plus 
intéressants  qu'il  a  notés  dans  les  publications  reçues 
en  janvier. 

Quatre  nouveaux  membres  sont  admis  ;  puis  la 
séance  est  levée  après  tirage  au  sort  des  plantes 
achetées  pour  la  tombola. 

Skance  du  a  Mars 

72  membres  présents. 

M.  le  Président  exprime,  au  nom  de  la  Société, 


—  9  — 

les  regrets  causés  parla  mort  prématurée  et  presque 
subite  de  M.  Le  Uoy,  représentant  de  commerce,  et  il 
adresse  ses  respectueuses  condoléances  à  la  veuve, 
dame  patronnesse,  et  à  toute  la  famille  de  M.  Le  Roy, 
dont  plusieurs  membres  sont  nos  collègues. 

M.  Galiis  présente  deux  magnifiques  grappes  de 
roisin  «  Directeur  Tisserand  »,  très  fraîches  et  pou- 
vant être  conservées  encore  plusieurs  semaines  en 
continuant  de  maintenir  dans  l'eau  d'une  bouteille  le 
bout  de  cep  qui  porte  chaque  grappe. 

M.  Th.  Adam  a  employé  contre  le  ver  du  poireau 
un  remède  indiqué  dans  notre  Bulletin  de  1913(40  à 
50  gr.  de  savon  noir  dissous  dans  un  litre  d'eau)  et 
les  résultats  ont  été  parfaits,  comme  le  montre  un 
magnifique  poireau  ainsi  traité,  déposé  sur  le  bureau. 
Le  même  sociétaire  recommande  la  culture  de  la 
poire  <(  Georges  Boucher  »,  dont  il  présente  un  bel 
exemplaire  ;  ce  fruit,  qui  est  excellent,  peut  se 
conserver  jusqu'en  mai. 

M.  Gosnefroy  présente  un  très  bel  échantillon  de 
la  pomme  de  terre  «Fluck  géante»  cultivée  dans  les 
polders  du  Mont  Saint-Michel  ;  elle  est  très  saine  et 
de  bonne  qualité,  et  il  pense  qu'elle  mériterait  d'être 
cultivée  dans  notre  région. 

M.  le  Président  donne  la  parole  à  M.  La  Vieille,  qui 
expose  de  façon  très  intéressante  le  procédé  Beccari, 
ayant  pour  résultat  la  transformation  des  fumiers  ou 
des  ordures  en  un  produit  solide,  noirâtre,  très  divisé, 
inodore,  qui  renferme  à  plus  forte  dose  tous  les  prin- 
cipes fertilisants  contenus  dans  le  fumier  de  ferme. 
Ce  procédé  se  répand  de  plus  en  plus  en  Italie  et 
même  en  France. 

M.  Corbière  rappelle  combien  sont  nombreux,  et 
généralement  peu  efficaces,  les  moyens  employés 
pour  combattre  le  puceron  lanigère,  cause  du  dépé- 
rissement des  pommiers  de  nos  jardins  et  même  de 
ceux  des  champs  ;  puis  il  donne  lecture  d'un  article 
de  journal  qui  signale  un  procédé  tout  nouveau  et  assez 
inattendu  de  destruction  du  puceron  lanigère,  décou- 


—  10  — 

vert  par  M,  Marchai,  directeur  de  la  Station  Entomo- 
logique  de  Paris.  Ce  savant  a  introduit  d'Amérique 
un  petit  hyménoptère,  V Aplielinus  Mali,  ennemi 
acharné  du  puceron  lanigère,  qu'il  parasite  et  fait 
promptement  périr.  L'acclimatation  de  V Aplielinus 
semble  facile  en  France  et  les  résultats  déjà  cons- 
tatés sont  très  remarquables. 

M.  Le  Grin  dit  que  M.  de  Traynel,  d'Omonville, 
s'est  débarrassé  complètement  delà  tavelure,  maladie 
de  nature  cryptogamique  dont  souffraient  ses  poiriers, 
en  employant  le  sulfate  de  cuivre.  Il  a  maintenant 
des  récoltes  superbes. 

M.  Le  Grin  donne  ensuite  lecture  des  notes  qu'il  a 
prises  en  parcourant  les  publications  reçues  en 
lévrier. 

M.  le  Président  remercie  les  sociétaires  qui,  par 
leurs  communications  ou  leurs  apports  ont  contribué 
à  l'intérêt  de  la  séance,  et  M.  Dépinée  qui  veut  bien 
continuer  de  se  charger  de  l'acquisition  des  plantes 
pour  la  loterie  mensuelle.  Sont  ensuite  admis  trois 
nouveaux  membres  ;  puis  il  est  procédé  au  tirage  au 
sort  de  la  loterie,  et  la  prochaine  séance  est  fixée 
au  8  avril. 

Séance  du  8  Avril 


55  Membres  présents. 

M.  le  Président  adresse,  aux  applaudissements 
de  toute  l'Assemblée,  les  chaleureuses  félicitations 
de  la  Société  à  M.  Le  Grin,  vice-président,  dont  le 
neveu,  grièvement  blessé  pendant  la  guerre,  vient 
d'être  fait  Chevalier  de  la  Légion  d'Honneur. 

M.  Corbière  remet  à  MM.  Gallis  et  Th.  Adam  les 
médailles  d'argent  qui  leur  ont  été  attribuées  à  la 
suite  du  concours  de  1922,  et  il  y  joint  de  justes 
félicitations  très  applaudies.  Il  rappelle  à  ce  sujet 
que  deux  médailles  d'argent  et  trois  médailles  de 
bronze  sont  mises  par  le  Ministre  de  l'Agriculture  à 


—  11  — 

la  disposition  do  la  Société  pour  les  concours  de 
1923,  et  que  TOftice  Agricole  de  la  Manche  a  accordé, 
de  son  côté,  une  somme  de  200  francs  pour  encou- 
ragement dans  notre  région  de  la  taille  des  arbres 
fruitiers,  spécialement  du  poirier.  Des  affiches  indi- 
queront prochainement  ces  concours  et  les  récom- 
penses allouées. 

Vers  la  fin  du  mois,  une  visite  sera  faite  aux 
cultures  de  M.  Cottin  ;  dès  que  la  date  en  sera  fixée, 
elle  sera  annoncée  par  la  voie  des  journaux. 

Les  apports  suivants  sont  déposés  sur  le  Bureau  : 

1^  De  M.  Gallis  une  superbe  gerbe  de  roses,  très 
fraîches  et  de  coloris  magnifique,  appartenant  aux 
variétés  «  Edouard  Herriot,  Hichemond,  Jean 
Ducher,  comtesse  Riza  du  Parc,  Pauline  La  Bonté, 
Marie  van  Houtte,  Marie  d'Orléans  et  Luciole».  Une 
lettre  explicative  de  M.  Gallis,  jointe  à  son  envoi, 
indique  le  procédé  qu'il  emploie  pour  conserver  avec 
cette  fraîcheur  les  roses  coupées. 

2"  De  M.  Levéel  une  tige  abondamment  fleurie  du 
Rétama  alba  ou  Cytisus  albiis^  vulgairement  connu 
sous  le  nom  de  «  Genêt  à  fleurs  blanches  »,  et  un 
beau  corymbe  du  Rhododendron  «  Comtesse  Had- 
dington  »,  du  groupe  des  Himalaya  et  de  serre  froide. 

3°  De  M.  Th.  Adam,  une  belle  et  excellente 
pomme  «  Belle  d'Avril  »,  très  recommandable  et 
dont  les  fruits  peuvent  se  conserver  encore  plusieurs 
semaines. 

4°  M.  Corbière  présente  des  rameaux  fleuris  d'un 
arbuste  fort  élégant,  le  Pittosporum  undiilatiwi, 
cultivé  dans  son  jardin,  et  dont  les  graines  lui 
avaient  été  envoyées  de  Tahiti,  il  y  a  près  de  vingt 
ans,  par  M.  Picquenot.  Les  arbustes  issus  de  ces 
graines  ont  vécu  constamment  en  plein  air,  mais 
c'est  la  première  fois  que  l'un  d'eux  fleurit  à  Cher- 
bourg et  très  probablement  en  France  ;  nouvelle 
preuve  de  la  douceur  de  notre  climat,  l^es  fleurs 
sont  d'un  beau  jaune,  à  odeur  suave  de  miel  et  elles 


—  12  — 

forment  des  sortes  de  cymes  denses  à  l'extrémité 
des  rameaux. 

M.  Dorange  rapporte  qu'étant  de  passage  à  Paris 
au  début  de  ce  mois,  il  a  remarqué  chez  des  fleuristes 
des  sortes  d'œufs  de  Pâques  confectionnés  avec  de 
la  mousse  où  étaient  piquées  des  fleurs  diverses 
d'un  joli  effet.  Ces  «  œufs  de  Pâques  »,  qui  n'ont 
pas  encore  fait  leur  apparition  à  Cherbourg,  avaient 
un  gros  succès. 

Relativement  à  la  pomme  de  terre  «  Fluck  géante  » 
dont  il  a  été  question  à  la  dernière  séance,  M.  Lefau- 
connier,  qui  était  alors  absent,  dit  que  cette  variété, 
cultivée  autrefois  dans  le  Val-de-Saire,  a  été  rem- 
placée par  la  «  Montvilliers  »,  qui  en  est  voisine, 
mais  est  préférable. 

Lecture  est  donnée  par  M.  Le  Grin  des  notes  prises 
par  lui  dans  les  publications  reçues  en  mars. 

Puis  M.  Corbière  présente  le  Bulletin  de  1922, 
qui  vient  de  paraître  et  dont  un  exemplaire  est  dis- 
tribué à  chaque  membre  présent.  Des  remerciements 
sont  adressés  aux  sociétaires  qui  ont  contribué  à  son 
élaboration,  ainsi  qu'aux  diverses  personnes  qui, 
par  leurs  apports  ou  leurs  communications,  ont 
contribué  à  l'intérêt  de  la  séance. 

Sur  la  proposition  de  M.  le  Président,  de  chaleu- 
reux remerciements  sont  votés  à  l'adresse  de  M.  le 
Maire,  qui  a  bien  voulu  nous  donner,  depuis  plu- 
sieurs mois  l'hospitalité  à  l'Hôtel  de  Ville,  et  il  est 
décidé  que  la  prochaine  séance  se  tiendra  au  jardin 
de  la  rue  Montebello. 

La  séance  est  ensuite  levée  après  la  distribution, 
par  la  voie  du  sort,  des  plantes  achetées. 

Séance  du  6  Mai 

75  membres  présents. 

A  propos  du  procès-verbal  de  la  dernière  séance, 
M.  Letauconnier  dit  que  la  pomme  de  terre  dont  il 


—  13  — 

a  parlé  à  la  dernière  séance  est  désignée  dans  les 
catalogues  sous  le  nom  de  «  Abondance  de  Mont- 
villiers  ». 

M.  Corbière  fait  connaître  que,  de  ses  recherches 
toutes  récentes,  il  résulte:  i°  que  le  Pittospoj'um 
connu  à  Taïti  sous  le  nom  de  P.  undulatum  est, 
en  réalité,  P.  eugenioides  A.  Cunningh,  originaire 
de  la  Nouvelle-Zélande  ;  2°  que  celui  qui  est  cultivé 
au  jardin  de  la  Société  sous  le  nom  de  P.  Mai/i  (des 
horticulteurs)  est  P.  tenuifolium  Gaertn. 

M.  Dorange  donne  lecture  de  son  intéressant 
rapport  sur  la  visite  faite  par  la  Société,  le  27  avril, 
aux  forceries  de  M.  Pierre  Gottin,  de  Tourlaville. 

La  Société  d'Horticulture  du  Havre  annonce 
qu'elle  organise  une  exposition  générale  d'Horticul- 
ture pour  les  22,  23  et  24  juin  1923. 

M.  Levéel  veut  bien  se  charger  d'expérimenter 
un  nouvel  insecticide,  le  Xex,  dont  un  échantillon  a 
été  envoyé  parle  «  Gomptoir  du  Midi  ». 

Le  même  sociétaire  présente  de  superbes  échan- 
tillons de  divers  Rhododendrons  remarquables  : 
R.  décorum,  espèce  nouvelle  de  Ghine  ;  Princesse 
Alice,  aux  fleurs  très  odorantes  ;  des  hybrides  de 
B.  Auc/da7îdii cippeiés  parles  Anglais  «  White  Pearl  » 
et  «  Pink  Pearl  »,  etc.  M.  Levéel  donne  sur  son 
apport  de  très  intéressants  renseignements. 

Des  feuilles  de  vignes,  présentées  par  un  sociétaire 
comme  pouvant  être  atteintes  d'une  maladie  crypto- 
gamique,  ont  été  simplement  brûlées  par  le  soleil, 
dit  M.  Gorbière. 

M.  Dépinée  a  goûté  la  poire  «Georges  Boucher  » 
présentée  par  M.  Adam  à  la  dernière  séance  et  il  l'a 
trouvée  à  chair  fine  et  de  goût  très  agréable. 

M.  Lefauconnier  présente  une  poire  «  Alexandre 
Ghomer  »,  très  bien  conservée  et  qu'appréciera 
M.  Dépinée. 

M.  le  Président  consulte  la  Société  sur  le  principe 
d'une  exposition  d'été  à  organiser  en  1924.  A  l'una- 
nimité cette  proposition  est  acceptée. 


—  14  ■  - 

Des  remerciements  sont  adressés  à  M.  La  Vieille 
qui  a  mis  à  la  disposition  de  la  Société  un  mètre 
cube  d'engrais  Beccari  à  expérimenter. 

M.  Le  Grin  donne  lecture  des  notes  qu'il  a  prises 
en  dépouillant  les  publications  reçues.  Puis  sont 
proclamées  deux  nouvelles  dames  patronnesses  et 
sont  élus  huit  sociétaires  nouveaux.  Le  tirage  au 
sort  de  la  loterie  termine  la  séance. 


SÉA^XE  DU  3  Juin 

55  membres  présents. 

M.  le  Président  rappelle  le  décès  récent  de 
M.  Leflambe  et  exprime,  à  l'adresse  de  la  famille, 
les  vives  condoléances  de  la  Société. 

Lecture  est  donnée  d'une  lettre  de  M.  le  lieute- 
nant-colonel Berger,  qui  remercie  la  Société  de  son 
admission. 

M.  Dépinée  déclare  que  la  poire  <(  Alexandre 
Chômer  »,  qui  lui  avait  été  remise  à  la  dernière 
séance  pour  dégustation,  est  de  qualité  médiocre; 
son  mérite  est  de  se  conserver  longtemps. 

Sont  déposés  sur  le  Bureau,  divers  apports  : 

1"  De  M.  Dorange,  une  curieuse  fougère,  variété 
horticole  de  VAspidit/m  angidare  et  nommée  variété 
prolifenim  Vi^ollastoni  ; 

2^  De  M.  Messent  trois  jolies  roses  intéressantes  : 
«  Lieutenant  Ghauré  »  et  «  Juliette  »,  très  odoran- 
tes et  à  beaux  coloris,  et  «  Albéric  Barbier  »,  de  la 
section  des  Wichuraianœ,  très  florifère  et  d'un  beau 
jaune  ; 

3°  De  M.  Favier,  de  beaux  spécimens  de  Gistes 
provenant  de  son  parc  de  la  Fauconnière,  parmi 
lesquels  le  Giste  ladanifère  à  grands  pétales,  les  uns 
blancs,  les  autres  roses,  avec  ou  sans  macule  pour- 
pre. Ces  Gistes  ortrent  de  curieux  métis  entre  varié- 
tés de  la  même  espèce  et  des  hybrides  avec  d'autres 
espèces  du  même  genre  ; 


—  15  — 

4"  De  M.  Dôpiriée,  un  rameau -bouture  do  trèfle 
d'eau  ; 

5"  De  M.  Le  Dérubé,  deux  IjoUcs  pommes  «  Mer- 
veille de  Cat  »,  très  bien  conservées  et  pouvant 
l'aire  la  soudure  avec  le  «  Carmin  de  Juin  »  ; 

6"  De  M.  Saillard,  des  tiges  l'euillées  de  pommes 
de  terre  précoces,  à  leuilles  languissantes  et  dont 
les  bords  sont  roulés. 

M.  Corbière,  à  qui  des  renseignements  sont  de- 
mandés à  ce  sujet,  dit  que  ces  pommes  de  terre 
sont  atteintes  de  la  frisolée,  maladie  sur  laquelle  on 
est  encore  mal  fixé,  qui  semble  s'attaquer  à  cer- 
taines races  peut-être  épuisées  par  une  trop  longue 
culture  sur  un  même  sol,  mais  qui  n'offre  pas  le 
caractère  épidémique. 

M.  Corbière  entre  ensuite  dans  d'intéressants  dé- 
tails sur  les  maladies  les  plus  redoutables  de  la 
pomme  de  terre, notamment  sur  celle  qui  est  causée 
par  le  Phytophtora  infestans  et  il  renouvelle  le  bon 
conseil  d'employer  préventivement  les  bouillies 
cupriques,  surtout  la  bouillie  bourguignonne.  Il 
conseille  aussi  de  ne  pas  sectionner  les  tubercules 
de  semence,  mais  d'employer  des  tubercules  entiers, 
de  moyenne  taille . 

M.  Le  Cannu,  qui  a  visité  la  dernière  exposition 
horticole  de  Paris,  en  est  revenu  émerveillé.  Il  a 
particulièrement  admiré  les  bégonias  d'Arthur  Bil- 
lard, du  Yésinet;  des  roses  nouvelles  de  chez  Moser, 
etc. 

L'excursion  annuelle  de  la  Société  aura  lieu  très 
vraisemblablement  le  8  juillet  ;  les  Sociétaires  rece- 
vront à  la  réunion  du  l*""  juillet  tous  renseignements 
utiles  à  ce  sujet. 

M.  Bouin  résume  de  façon  fort  intéressante  un 
article  paru  dans  le  journal  La  Nature  et  relatif  aux 
facteurs  climatériquesde  la  fructitication  des  arbres: 
air,  eau,  lumière  et  chaleur. 

Il  revient  aussi  sur  la  curieuse  plante  appelée 
«  Rose  de  Jéricho  »,  qui   n'est  pas  une  rose  mais 


—  16  — 

une  petite  crucifère,  et  se  trouve  dans  les  terrains 
désertiques  d'Afrique  et  d'Asie,  mais  non  à  Jéricho. 
M.  Le  Grin  donne  lecture  des  notes  prises  par 
lui  dans  les  publications  reçues  pendant  le  mois  de 
mai  ;  un  Sociétaire  nouveau  et  une  dame  patron- 
nasse sont  admis,  puis  la  séance  est  levée  après  le 
tirage  au  sort  de  la  loterie. 


Séance    du    1®"^  Juillet 


55  membres  présents. 

A  propos  du  procès-verbal  de  la  dernière  séance, 
M.  le  Président  donne  connaissance  d'une  lettre  de 
M.  Piard,  qui  rectifie  ce  qui  a  été  dit  au  sujet  de  la 
poire  provenant  du  jardin  de  la  Société,  laquelle  ne 
serait  mûre  qu'en  mai  et  que  l'on  a  appelée  à  tort, 
Alexandre  Chômer.  La  véritable  Alexandre  Chômer 
est  une  poire  de  bonne  qualité,  qui  mûrit  en 
décembre  et  ne  se  conserve  pas  plus  tard. 

M.  le  Président  félicite  M.  de  Saint-Bazile  qui 
vient  d'être  promu,  sur  place,  commandant  au  25'' 
Régiment  d'Infanterie  ;  puis  il  annonce  que  M. 
Jacques  Burnel  ,dont  il  fait  l'éloge,  est  devenu  jardinier 
de  la  Société  en  remplacement  de  M.  Letullier, 
démissionnaire,  et  qu'il  va  falloir  remplacer prochai- 
ment  M.  Marencourt,  concierge  très  dévoué,  démis- 
sionnaire pour  raison  de  santé. 

M.  Léon  Cavron,  horticulteur,  a  accepté 
d'assister,  comme  délégué,  à  l'Exposition  de  la 
Société  d'Horticulture  de  Valognes,  le  lo  juillet. 

A  la  demande  de  la  Commission  Administrative 
du  Bureau  de  Bienfaisance,  la  Société  a  procédé, 
comme  les  années  précédentes,  à  la  visite  des 
Jardins  Ouvriers  les  29et30  juin  dernier.  M.  Mahieu, 
rapporteur,  déposera  son  rapport  pour  la  prochaine 
séance.  —  La  Société  visitera  également,  le  vendredi 
6  juillet,  le  Jardin  Public  et  le  parc  Liais.  Réunion 


—  17  — 

ce  jour,  à  14  heures  précises,  à  l'entrée  du  Jardin 
Pui)lic. 

M.  Corbière  donne  des  renseignements  détnillés 
sur  l'excursion  annuelle  qui  aura  lieu  le  S  jiiillel  à 
Diélette  et  à  Flamanville  (parc  et  jardins  du  châ- 
teau). Le  départ  par  autobus  aura  lieu  à  9  heures 
1/4,  place  Divette  devant  le  bureau  de  la  Société 
Atlas. 

Sont  déposés  sur  le  Bureau  les  apports  suivants  : 

1"  de  M.  Gallis,  une  splendide  gerbe  de  Lathyrus 
odoratus  (Pois  de  senteur),  qui  excite  l'admiration 
générale  ; 

2"  de  M.  Mahaut,  deux  belles  roses  :  Lyon  rose  et 
Caroline  Testout  ; 

3"  de  M.  Laloë,  un  bouquet  d'une  rose  sans  épine, 
qui  semble  être  «  Madame  Sancy  de  Parabère  »  ; 

4°  de  M.  Pierre  Le  Conte  une  superbe  joubarbe, 
Sempei^ivum  rubicundum ,  acclimatée  à  Cherbourg 
depuis  deux  ans  ; 

5°  de  M .  Messent,  une  belle  pomme  inconnue 
qu'il  n'a  pas  été  possible  d'idendifier  ; 

6°  de  M.  Saillard,  des  ieuilles  de  poirier  atteintes 
d'une  maladie  cryptogamique,  que  M.  Corbière 
reconnaît  être  la  tavelure^  causée  par  le  Fusicladiinn 
pirinuin  ; 

7"  enfin  de  M  Mahieu,  des  feuilles  de  Fève, 
atteintes  de  la  «  Rouille  de  la  Fève  »,  causée  par 
VU?vmyces  fabœ. 

M.  Lefauconnier  ayant  demandé  la  composition 
de  la  bouillie  bourguignonne,  M.  Corbière  s'em- 
presse de  la  lui  indiquer  :  faire  dissoudre  d'une 
part  2  kg.  de  sulfate  de  cuivre  dans  3  litres  d'eau, 
d'autre  part  3  kg.  de  carbonate  de  soude  (cristaux), 
mélanger  les  2  solutions  et  compléter  avec  l'eau 
jusqu'à  100  litres  de  liquide. 

Lecture  est  donnée  d'un  article  du  Petit  Parisien 
dans  lequel  l'auteur  préconise,  comme  semence, 
les  pommes  de  terre  fragmentées.  M.  Corbière 
rappelle    ce  qu'il   a  dit    récemment  à  ce  sujet,   à 


—  18  — 

savoir  que  des  tubercules  segmentés  favorisent  le 
développement  delà  maladie,  que  Ton  doit  préférer 
de  beaucoup  les  tubercules  ^^z/zV/v*^  de  taille  moyenne. 
Lecture  est  également  donnée  desnotes  prises  par 
M,  Le  Grin  dans  les  publications  reçues.  Puis  sont 
admis  six  sociétaires  nouveaux,  et  la  séance  est 
levée  après  le  tirage  au  sort  de  la  loterie. 


Séance  du  5  Août 

» 

40  membres  présents. 

M.  le  Président  fait  connaître  que  M.  Louis 
André)  est  nommé  concierge  du  jardin  à  partir  du 
l^''  octobre  prochain,  en  remplacement  de  M. 
Marencourt,  démissionnaire  pour  raison  de  santé. 

A  la  demande  de  MM.  Gallis  et  Girard,  la  Société 
décide  qu'une  visite  de  leurs  jardins  sera  faite  le 
vendredi  10  août  ;  rendez-vous  est  pris  pour  le 
départ  par  tramway,  place  du  Château,  à  14  heures 
précises. 

Lecture  est  donnée  des  trois  rapports  ci-après  : 

1^  de  M.  Mahieu  sur  la  visite  des  jardins  ouvriers 
faite  les  29  et  30  juin  ; 

2^  de  M.  Dorange,  sur  la  visite  du  6  juillet  faite 
au  Jardin  Public  et  au  parc  Liais  ; 

3°  de  M.  Gavron,  sur  l'exposition  horticole  de 
Valognes.  du  13  juillet  dernier. 

Sont  déposés  sur  le  bureau  les  apports  suivants  : 

1"  de  M.  GalHs,  de  magnifiques  campanules 
pyramidales  disposées  en  arceau,  à  fleurs  bleues 
ou  blanches,  donf  la  floraison  peut  persister  jusqu'en 
décembre  ; 

2"  de  M.  Girard,  de  superbes  pots  de  Reines- 
Marguerites  des  variétés  «  Comète  géante  »  et 
«  Géante  branchue  »  ;  puis  des  pommes  dites  de  la 
variété  «  Transparente  de  Croncels  »,  mûres  en 
niai   et   enfin  de    belles   grappes   de  Chasselas   de 


—  19  — 

Fontainebleau  dont  plusieurs  ont  été  livrées  au 
marché  vers  le  20  juillet; 

3°  de  M.  Th.  Adam,  deux  belles  pommes  de 
((  Pigeonnet  blanc  <>,  d'excellente  qualité  et  très 
recommandée. 

Lecture  est  donnée  des  notes  prises  par  M.  LeGrin 
dans  les  publications  reçues  ;  puis  sont  admis  sept 
nouveaux  sociétaires  et  la  séance  est  levée  après  le 
tirage  au  sort  de  la  loterie  habituelle. 

Séance  du  2  Septembre 

38  membres  présents. 

M.  le  Président  annonce  que  M.  Gallis,  notre 
sympathique  et  très  dévoué  collègue,  vient  d'être 
promu  Chevalier  du  Mérite  Agricole,  et  il  lui 
adresse,  aux  applaudissements  chaleureux  et  una- 
nimes de  l'Assemblée,  ses  plus  cordiales  félicitations. 
Il  adresse  également  les  vives  félicitations  de  la 
Société  à  M.  Louis  Le  Brun,  vice-consul  d'Italie, 
qui  a  été  promu  tout  récemment  Chevalier  de  la 
Couronne  d'Italie. 

Lecture  est  ensuite  dcjunée  des  lettres  suivantes 
reçues  depuis  la  dernière  séance  : 

1°  de  M.  Lemière,  jardinier  au  Château  de  Flaman- 
ville,  qui  remercie  la  Société  de  la  prime  qui  lui  a 
été  allouée  à  la  suite  de  l'excursion  du  8  juillet  ; 

2'  de  M.  Aug.  Chevalier,  directeur  de  la  «  Revue 
de  botanique  appliquée  »,  qui  adresse  deux  sachets 
de  noyaux  de  Cerasus  puddinn  et  d'un  abricotier 
demi-sauvage  des  montagnes  du  ïonkin,  lesquels 
pourraient  s'acclimater  à  Cherbourg  et  servir  au 
moins  de  porté  grefïes,  car  ils  n'ont  jamais  de 
gommose  ; 

3°  de  la  Société  Départementale  d'Agriculture  de 
Saint-Lo  qui  invita  les  membres  de  notre  Société  à 
participer  au  Concours  Agricole  qu'elle  organise  à 
Saint-J^o  pour  les  4,  5,  6  et  7  octobre  prochain. 


—  20  — 

Sont  déposés  sur  le  bureau  les  apports  suivants  : 

1°  de  M.  Dorange,  un  joli  bouquet  de  roses  diverses 
(Benedict  Seguin,  Belle  Lyonnaise,  M'"^  Edouard 
Herriot,  Constance,  Louise-Catherine  Breslau,  Kofk, 
Alex.  Dickson  et  Excelsa)  dont  M.  Dorange  met  en 
relief  les  mérites  ;  puis  un  rameau  fleuri  de  Solanum 
jasminoides,  jolie  plante  sarmenteuse  très  élégante, 
et  enfin  cinq  variétés  de  Fuchsias,  très  recomman- 
dables  ; 

2°  de  M.  Th.  Adam,  deux  belles  grappes  de 
raisins  :  l'un  de  Chasselas  doré  greffé  sur  Black 
Alicante  et  dont  le  grain  est  plus  gros  que  celui  du 
Chasselas  ordinaire  ;  l'autre  de  Forster  greffé  sur 
Chasselas  et  produisant  au  contraire  un  grain  plus 
petit  que  le  Forster  normal  ; 

3"  de  M.  Girard,  une  corbeille  de  belles  pommes 
de  Caiville-St-Laurent,  dont  Tarbre  greffé  en  1918, 
produit  actuellement  de  4  à  5  cents  fruits. 

Il  est  donné  lecture  :  1°  des  rapports  de  M.  Le 
Grin,  sur  l'excursion  du  8  juillet  à  Diélette  et 
Flamanville,  et  de  M.  Macé,  sur  la  visite  faite  le 
10  août  aux  jardins  de  MM.  GalHs  et  Girard: 
rapports  très  intéressants  qui  reçoivent  les  applau- 
dissements unanimes  des  Sociétaires,  et  seront 
insérés  dans  le  prochain  Bulletin  ;  2°  des  notes  prises 
par  M.  Le  Grin  dans  les  dernières  publications 
reçues. 

La  Société  admet  deux  nouveaux  membres,  puis 
la  séance  est  levée  après  l'attribution,  par  la  voie  du 
sort,  des  plantes  achetées  et  des  poires  provenant 
du  jarrhn  de  la  Société. 

Séaîsce  i)\j  7  Octobre 

80  Membres  présents. 

A  rouverturo  de  la  séance,  M.  Le  Carpenlier, 
vice-président,  demande  la  parole  et  annonce  que 
notre  cher  et  sympathique  Président  vient  d'être 
nommé  Chevalier  de  la  Légion  d'Honneur,  promo- 


—  21  — 

tiori  Pasteur.  Celte  (lisliiiclioii,  dil  M.  J-.e  Carpeiilicr, 
est  unanimement  approuvée  par  toute  la  ville  de 
Cherbourg",  tant  pour  les  éminents  services  rendus 
par  .M.  Corbière  que  pour  Taménité  de  son  caractère, 
sa  grande  courtoisie,  son  obligeance  et  son  dévoue- 
ment en  toutes  circonstances.  J.,es  paroles  de  M.  Le 
Carpentier  sont  sans  cesse  interrompues  par  les 
app  audissements  chaleureux  de  l'assemblée.  M, 
Corbière  remercie  M.  Le  Carpentier  de  ses  aimables 

f>aroles  et  les  sociétaires  de  leur  manifestation  qui 
e  touche  profondément,  et  il  s'excuse  de  ne  pouvoir 
exprimer,  comme  il  le  désirerait,  sa  vive  reconnais- 
sance. 

Le  procès-verbal  de  la  dernière  séance  est  lu  et 
adopté. 

M.  le  Président  rappelle  le  décès  récent  de  Tun 
de  nos  plus  anciens  membres,  et  des  plus  fidèles, 
M.  Pesnel,  négociant  ;  il  adresse  les  bien  sincères 
condoléances  de  la  Société  à  la  famille  ;  puis  il 
annonce  que  M.  Hasne,  officier  des  Directions  de 
travaux,  fun  de  nos  membres  les  plus  assidus,  vient 
d'être  nommé  Chevalier  de  la  Légion  d'Honneur,  et 
il  lui  adresse  ses  bien  vifs  compliments,  unanimement 
applaudis  par  l'assemblée . 

Différents  apports  sont  déposés  sur  le  bureau  : 

1**  de  M.  Th.  Adam,  trois  magnifiques  pots  de 
chrysanthèmes  :  A7?ii  Paul  Labhé,  Salonica  et  Piil- 
ling,  sur  lesquels  M.  Antoine  fournit  des  renseigne- 
ments très  appréciés  ;  puis  une  corbeille  de  beaux 
fruits  (raisin  Black  Alicante,  pommes  de  Reinette 
du  Canada  et  poires  de  Beurré  Hardy)  ; 

2°  de  M.  Girard,  horticulteur,  un  lot  de  14  pots 
de  très  beaux  chrysanthèmes.  i\I.  Girard  invite  la 
Société  à  visiter  ses  cultures,  visite  acceptée,  pour 
laquelle  un  avis  sera  inséré  en  temps  utile,  dans  la 
presse  locale  ; 

3'^  de  M.  Métayer,  un  joli  rameau  de  Hedi/cldum 
Gardnerianum ,  belle  plante  de  serre  froide,  détermi- 
née par  M.  Corbière; 


■^  22  — 

4"  de  M.  Ondedieu,  un  échantillon  tout  rouge  de 
Kochia  tricliophylla,  plante  très  ornementale,  sur 
laquelle  d'intéressants  renseignements  sont  donnés 
par  le  présentateur. 

M.  (jallis  offre  10  sachets  de  graines  de  Lathyriis 
odoratus  ou  pois  de  senteur,  pour  être  distribués  aux 
sociétaires  amateurs. 

Lecture  est  ensuite  donnée  par  M.  Le  Grin  : 

1°  de  son  rapport  sur  la  visite  des  jardins  de  MM. 
Th.  Adam  et  Messent,  rapport  très  documenté  qui 
sera  inséré  dans  le  prochain  Bulletin  de  la  Société  ; 

2°  des  notes  prises  par  lui  dans  les  dernières 
publications  reçues. 

Sont  admis  :  7  nouveaux  membres  titulaires,  puis 
la  séance  est  levée  après  la  distribution,  par  la  voie 
du  sort,  des  plantes  achetées,  de  poires  provenant 
du  jardin  de  la  Société  et  des  sachets  de  Latlnjrus 
offerts  par  M.  Gallis. 

Séance  du  4  Novembre 

86  membres  présents. 

M.  le  Président  annonce  que  M.  Boisroux,  le  dis- 
tingué jardinier  du  château  de  Pépinvast,  vient 
d'être  nommé  Chevalier  du  Mérite  Agricole.  De 
chaleureuses  félicitations  sont  votées  à  l'adresse  du 
nouveau  promu. 

Conformément  aux  statuts,  une  Commission  est 
nommée  pour  la  vérification  des  comptes  du  Tréso- 
rier. Elle  se  compose  de  MM.  Bouin,  Catherine  et 
Jeanne. 

Sont  déposés  sur  le  bureau  les  apports  suivants  : 

1"  de  M.  Th.  Adam,  un  panier  de  beaux  fruits  : 
deux  poires  Président-Roosevelt,  pesant  chacune 
600  grammes,  et  deux  pommes  Sam-Pareille,  pesant 
ensemble  725  grammes  ;  puis  de  superbes  chrysan- 
thèmes :  Rigl>y  et  Mm  Gilbert  Drabhle  greffés 
sur  Anthémis,  puis  Yille  de  Saint-Germain^  Daily 
Mail  et  Luxford  ; 


^  2^  — 

2"  de  M.  lîallis,  (juntre  mnj^nifiques  poires  Prési- 
dent-Roosecelt,  pesant  respectivement  630,  675,  690 
et  800  grammes  ;  puis,  à  titre  de  curiosité,  une 
poire  de  même  variété  et  sensiblement  de  même 
poids,  ainsi  qu'une  grappe  de  raisin  Directeur  Tisse- 
rand, du  poids  de  250  grammes,  ces  deux  fruits 
contenus  chacun  dans  une  carafe  où  ils  ont  poussé 
et  qui  a  été  finalement  remplie  d'alcool  pour  assurer 
leur  conservation  ; 

3**  de  M.  Le  Merre,  au  nom  de  M.  Postel,  horti- 
culteur, de  très  belles  fleurs  coupées  de  chrysan- 
thèmes des  variétés  Crapoidllot^  Maréchal  Jo/fre^ 
William  Turner,  Alexis  Ruljler,  Ministre  Mougeot, 
Et/tel  TJiorp  ;  puis  en  pot,  Maréchal  Foch,  Alise  et  un 
sport  inédit  d'Alise  ;  enfin  une  feuille  très  élégante 
et  une  curieuse  inflorescence  de  Philodendron pertu- 
sum  de  la  familles  des  Aroïdées  ; 

4°  de  M.  Antoine,  un  magnifique  chrysanthème 
blanc,  Louisa  Pockett; 

5"  de  M.  Dépinée,  un  fuchsia  cultivé  dans  le 
même  pot  depuis  au  moins  20  ans,  et  à  propos 
duquel  le  présentateur  donne  d'intéressants  rensei- 
gnements  ; 

6°  de  xM.  Messent,  trois  belles  pommes  de  terre, 
Abondance  de  Montvilliers,  Bouge  ronde  et  Bleue  qu'il 
a  semées  le  17  juillet  dernier.  Le  même  sociétaire 
signale  dans  le  journal  La  Prospérité  à  la  Campagne 
deux  articles,  dont  il  e.st  donné  lecture  ;  l'un,  sur  la 
conservation  des  pommes  de  terre  par  le  soufre  ; 
l'autre,  sur  l'arrosage  des  rosiers  avec  de  l'eau  de 
lavages  contenant  du  savon. 

M.  Macé  donne  lecture  de  son  très  intéressant 
rapport  sur  les  visites  faites  le  27  octobre  aux  jardins 
de  MM.  Girard  et  Th.  Adam. 

11  est  donné  connaissance  d'un  article  d'un  journal 
local  sur  l'importance  prise  par  la  culture  des  chry- 
santhèmes à  Cherbourg,  article  très  élogieux  pour 
MM.  Th.  Adam,  Hochet,  Antoine,  Gallis,  Girard,  et 
en  particulier  pour  M.  Chrétien,  horticulteur,  qui 


—  2A  — 

vient  de  remporter  à  Paris  une  médaille  de  vermeil 
et  deux  médailles  d'argent.  M.  le  Président  ajoute 
les  chaleureuses  félicitations  de  la  Société  à  celles 
qui  sont  exprimées  dans  cet  article. 

Le  nombre  des  sociétaires  présents  aux  séances 
étant  de  plus  en  plus  considérable,  M,  le  Président 
va  prier  M.  le  Maire  de  bien  vouloir  nous  accorder 
l'hospitalité  à  l'Hôtel  de  Ville,  à  partir  de  la  pro- 
chaine séance. 

M.  Le  Grin  donne  lecture  des  notes  prises  par  lui 
dans  les  dernières  publications  reçues  ;  trois  nou- 
veaux sociétaires  sont  admis,  dont  une  dame  patron- 
nesse  ;  puis  la  séance  est  levée  après  le  tirage  au 
sort  des  plantes  achetées,  ou  offertes  par  MM.  Adam 
et  Dépinée. 

Séance  du  2  Décembre 

80  Membres  présents. 

Absents  excusés:  MM.  Corbière  et  Le  Garpentier, 
empêchés  d'assister  à  la  séance. 

Sont  déposés  sur  le  bureau  les  apports  ci-après  : 

1°  de  M.  Th.  Adam,  deux  superbes  grappes  de 
raisin  Black  Alicante  et  gros  Golman,  en  parfait 
état  ; 

2°  de  M.  Gallis  un  magnifique  lot  de  chrysanthè- 
mes coupés,  des  variétés  Mrs.  Gilbert  Drabble,  Mrs. 
Pulling,  M^'^  Jeanne  Mamelle,  Comtesse  Alice  de 
Lancev,  Undaunted,  William  Church  ; 

3°  de  M.  Postel,  présenté  par  M.  Le  Merre,  nn 
splendide  bouquet  de  chrysanthèmes,  également 
coupés,  des  variétés  Président  Millerand,  Mrs. 
Gilbert  Drabble,  M"«  Jeanne  Mamelle,  M^^*^  P.  de 
Goës,  Mrs.  Pulling,  Rigby,  sport  de  Gilbert  Drabble, 
Armistice,  tous  bouturés  au  début  de  janvier; 

■i"  de  M.  'JVohel,  de  jolies  fleurs  rouge  vif  de 
Schizostylis  coccinea,  espèce  précieuse  à  cause  de 
sa  floraison  tardive. 


—  25  — 

Des  félicitations  sont  adressées  à  M.  Antoine,  qui 
vient  d'être  nommé  Juge  de  Paix  dans  les  Basses- 
Alpes. 

Lecture  est  donnée  des  récompenses  accordées 
par  le  bureau  pour  bonne  tenue  de  jardins  et  apports 
aux  séances  en  1923.  Les  lauréats  sont:  1°  pour 
.bonne  tenue  de  jardin:  MM.  Ozouf,  Potier,  Jeanne, 
Hinard,  Duval,  Adam,  Cottin,  Gallis,  Th.  Adam, 
Messent  et  Girard  ;  2°  pour  apports  aux  séances 
mensuelles:  MM.  Th.  Adam,  Gallis,  Girard,  Trohel 
et  M'i"  Garé. 

La  fixation  du  montant  de  la  cotisation  pour  1921 
sera  mise,  conformément  aux  Statuts,  à  l'ordre  du 
jour  de  la  prochaine  séance. 

M.  Dépinée  dit  que,  d'un  entretien  qu'il  a  eu,  la 
veille,  avec  M.  Piard,  toujours  souffrant,  il  résulte 
que  c'est  M.  Piard  qui,  le  premier  à  Cherbourg,  a 
traité  et  réussi  la  culture  du  chrysanthème  à  grande 
fleur,  en  avance  de  4  ans,  à  cet  égard,  sur  les 
horticulteurs  de  la  région. 

M.  Le  Grin  donne  lecture  des  notes  prises  par  lui 
dans  les  dernières  publications  reçues  ;  puis  trois 
nouveaux  sociétaires  sont  admis  et  la  séance  est 
levée  après  le  tirage  au  sort  des  plantes  achetées 
pour  la  loterie  mensuelle. 

Le  Secrétaire^ 

E.  MAHIEU 


COMPTE-RENDU 

I.  —  De  la   situation  et  des  travaux  de  la  Société 

pendant  l'année  1923; 

II.  —  De  l'inoubliable  manifestation  dont  M.  Corbière 

fut  l'objet  le  25  Novembre  1923. 

(lu  a  la.  séance  du  6  Janvier  1924) 


Messieurs, 

En  conformité  de  l'article  12  de  nos  Statuts,  j'ai 
l'honneur  de  vous  présenter  le  compte-rendu  ci- 
après  : 

I.  —  De  la  situation  et  des  travaux  de  la  Société  pendant 
Pannée  1923. 

D'après  le  rapport  de  la  Commission  de  vérification 
des  comptes  du  Trésorier,  qui  vient  de  vous  être 
lu  et  que  vous  venez  d'approuver  par  vos  applaudis- 
sements, il  ressort  que  du  25  novembre  1922  au 
7  décembre  1923,  jour  de  la  vérification, 

les  recettes  ayant  été  de 5168  fr.  98 

et  les  dépenses  de 4175       31 

il  restait  en  caisse  à  cette  dernière  date,       993       67 

Mais  du  7   au  31    décembre    1923, 
nous  avons  encore  dépensé 381       25 

l'avoir  au  l^'"  Janvier  1924  est  donc  de  609  42 
alors  qu'au  l^'"  Janvier  1923,  il  était  de  1500  francs 
environ. 

Le  même  rapport  constate  qu'en  1923,  nous 
avons  touché  389  cotisations  contre  374  en  1922; 
de  plus,  pendant  le  4""*  trimestre,  nous  avons  admis 


—  27  — 

10  nouveaux  membres  qui,  d'après  larlicle  3  de 
nos  statuts,  n'ont  pas  payé  de  cotisation.  Nous 
avons  donc  une  augmentation  de  25  sociétaires  et 
de  75  fr.  de  recettes,  somme  qui,  ajoutée  aux 
200  fr.  de  la  subvention  qui  nous  a  été  allouée  par 
rOlTice  agricole,  pour  cours  de  taille  des  arbres 
fruitiers, donne 275 fr.  de  recettes  de  plus  qu'en  1922. 

Mais  nos  dépenses  ont  augmenté  également,  et 
dans  une  plus  forte  proportion,  puisqu'au  31 
décembre  dernier,  il  nous  restait  en  caisse  600  fr., 
alors  que  nous  en  avions  1500  l'année  précédente. 
Gela  tient  à  ce  que  les  récompenses  pour  apports 
aux  séances  et  pour  visites  de  jardins,  ont  été  très 
nombreuses  en  1923  et  que  le  prix  de  toutes  choses 
est  allé  sans  cesse  croissant  et  dans  des  proportions 
imprévues. 

Nos  dépenses  augmenteront  encore  sensiblement 
cette  année,,  à  cause  de  l'Exposition  que  nous 
devons  organiser  pour  le  mois  de  Juin  prochain. 

Aussi  notre  bureau,  après  un  examen  attentif  de 
la  situation,  se  voit-il  dans  la  nécessité  de  vous 
proposer  une  majoration  du  montant  de  la  cotisation 
annuelle,  à  partir  de  1924,  afin  de  pouvoir  faire 
face  à  nos  dépenses.  Connaissant  votre  dévouement 
pour  notre  Société,  nous  sommes  convaincu  que 
vous  voudrez  bien  accepter  le  léger  sacrifice  qui 
vous  sera  demandé  tout  à  l'heure  et  auquel  il  a  été 
fait  allusion  dans  la  séance  du  2  décembre  dernier. 

L'attrait  de  nos  séances  s'est  accru  à  tel  point 
que  le  nombre  des  sociétaires  qui  y  assistent  main- 
tenant nous  a  encore  contraints  récemment  à 
demander  à  M.  le  Maire  de  Cherbourg,  l'hospitalité 
dans  l'une  des  salles  de  l'Hôtel  de  Ville.  Nous  lui 
sommes  très  reconnaissants  d'avoir  accueilli  avec 
bienveillance  notre  requête  ;  mais  nous  le  serions 
bien  davantage  encore  si  notre  salle  de  la  rue 
Montebello,  oi^i  nous  sommes  vraiment  en  famille, 
à  proximité  de  notre  jardin,  pouvait  être  agrandie 
suffisamment  dans  un  avenir  prochain. 


—  28  — 

Je  ne  puis  résister  au  désir  de  répéter  ici  ce  que 
je  disais  dans  mon  rapport  de  1922,  à  savoir  que  si 
nos  séances  sont  de  plus  en  plus  intéressantes  et  de 
plus  en  plus  suivies,  c'est  o-râce  avant  tout  au  zèle 
et  au  dévouement  de  notre  Président  qui  met,  avec 
la  plus  grande  courtoisie,  ses  connaissances  très 
étendues  au  service  de  tous  et  de  chacun  ;  au 
dévoué  M.  Le  Grin  qui,  chaque  mois,  prend  la 
peine  de  dépouiller  les  publications  reçues  et  d'en 
extraire  les  renseignements  les  plus  intéressants,  et 
enfin  à  notre  ami  Dépinée  qui  sait  choisir  les  plantes 
et  autres  objets  destinés  à  la  loterie  mensuelle, 
comme  aussi  déguster,  en  fin  connaisseur,  les  fruits 
dont  l'espèce  ou  la  quaUté  sont  l'objet  de  contes- 
tation. 

Gomme  l'année  précédente,  nous  avons  procédé 
à  la  visite  de  divers  jardins:  celui  de  M.  P.  Gottin, 
maraîcher  à  Tourlaville,  le  27  Avril  ;  les  Jardins 
ouvriers,  les  29  et  30  Juin  ;  le  Jardin  Public  et  le 
parc  Liais,  le  6  Juillet;  les  jardins  de  MM.  Gallis 
et  Girard,  le  10  Août;  de  MM.  Th.  Adam  et  Messent, 
le  24  Août;  et  enfin  de  MM.  Th.  Adam  et  Girard, 
le  27  Octobre.  Des  comptes-rendus  de  ces  visites 
ont  été  faits  par  MM.  Dorange,  Mahieu,  Macé  et 
Le  Grin  et  vous  ont  été  lus  à  nos  séances  men- 
suelles. 

Deux  expositions  horticoles  ont  eu  lieu  :  l'une,  le 
13  juillet  dernier,  à  Valognes  ;  M.Gavron,  horticul- 
teur, délégué  par  la  Société,  a  fait  un  rapport  dont 
il  vous  a  été  donné  connaissance  à  la  séance  du 
5  Août;  l'autre,  à  Goutances,  le  10  Novembre,  à 
laquelle  avait  été  délégué  M.  Corbière  qui  vient  de 
vous  en  faire  un  compte-rendu. 

Une  magnifique  excursion,  dont  le  succès  a  dé- 
passé encore  celui  des  années  précédentes,  a  réuni 
58  sociétaires,  le  dimanche  8  Juillet,  à  Diélette  et 
à  Flamanville.  Un  compte-rendu  très  intéressant  en 
a  été  fait  par  M.  Le  Grin,  qui  en  a  donné  lecture  à 
la  séance  du  2  Septembre. 


—  29  — 

Nous  îivons  eu,  cette  année,  deux  démissions 
dans  notre  personnel  : 

I"  de  iVI.  I.etullier,  jardinier  de  la  Société,  qui, 
soullVant,  a  été  remplacé  par  j\l.  Burnel,  travail- 
leur habile,  très  consciencieux  et  qui  nous  donne 
toute  salisl'action  ; 

2"  de  iM.  Marencourt,  concierge,  dont  l'état  de 
santé  ne  lui  permettait  plus  de  continuer  ses  fonc- 
tions; il  nous  a  quittés  le  l®*"  Octobre  pour  se  repo- 
ser, mais,  malheureusement,  il  mourut  quelques 
jours  après.  11  a  été  remplacé  par  M.  Louis 
(André)  dont  nous  n'avons  qu'à  nous  louer  à  tous 
égards. 

Nous  avons  eu  la  fierté  d'enregistrer  cette  année 
lin  nouveau  cinqunntenaire,  celui  de  M.  Le  Gran- 
ché,  propriétaire,  ce  qui  porte  à  six  le  nombre  de 
nos  vétérans,  à  la  tète  desquels  nous  sommes  par- 
ticulièrement heureux  de  voir  toujours  le  sympa- 
thique M.  Alfred  Rossel,  qui  compte  maintenant 
60  ans  de  sociétariat  et  à  qui  nous  adressons  notre 
salut  et  nos  vœux  les  plus  cordiaux.  Une  délégation 
du  bureau  s'est  rendue,  le  18  décembre,  chez  M. 
Le  Granché  pour  lui  remettre  la  Médaille  commé- 
morative. 

Nous  avons  eu,  malheureusement,  à  déplorer 
quatre  décès  parmi  nos  membres  :  ceux  de  M. 
Le  Roy,  représentant  de  commerce;  de  M.  Leflambe, 
ancien  bijoutier;  de  M.  Pesnel,  négociant,  et,  en 
particulier,  de  l'un  de  nos  doyens,  AL  Piard,  pro- 
fesseur d'arboriculture  honoraire,  dont  les  cours  si 
intéressants  étaient  très  suivis. 

En  résumé,  la  situation  do  notre  Société  est 
bonne,  mais  elle  deviendra  meilleure  si,  comme 
nous  l'espérons,  vous  voulez  bien  répondre  à  l'ap- 
pel ci-dessus  de  votre  bureau. 


I   ^^^^^^>^tr*^^^*^k^^i^<^t^^^^ 


—  30  — 

II.  —  De  la  manifestation  du  25  Novembre 


Il  me  reste  un  devoir  bien  agréable  à  remplir, 
celui  de  rappeler  la  touchante  et  grandiose  mani- 
festation qui  a  eu  lieu  le  Dimanche  25  novembre, 
dans  le  grand  salon  de  l'Hôtel  de  Ville,  mis  gra- 
cieusement par  M.  le  Maire  de  Cherbourg  à  la  dis- 
position de  la  Société  des  Sciences  Naturelles  et 
Mathématiques  et  de  la  Société  d'Horticulture.  Le 
but  de  cette  manifestation  était  la  remise  à  M. 
Corbière,  Directeur  ou  Président  des  deux  Sociétés, 
des  Insignes  de  Chevalier  de  la  Légion  d'honneur  et 
d'un  superbe  objet  d'art  «  La  Foi  »,  de  Larche,  que 
tous  les  membres  des  deux  Sociétés  réunies  avaient 
tenu  à  lui  offrir. 

A  14  heures,  les  portes  du  grand  salon,  magni- 
fiquement décoré  et  aménagé  pour  la  circonstance, 
étaient  à  peine  ouvertes  que  les  sociétaires  et  leurs 
familles  s'empressaient  de  répondre  à  l'appel  du 
Comité  d'organisation  et,  qu'un  quart  d'heure  après, 
toutes  les  places  étaient  occupées. 

A  14  heures  et  demie  précises,  M.  Corbière,  en- 
touré des  bureaux  des  deux  Sociétés,  de  M.  Brière, 
conseiller  général,  de  M.  le  Proviseur  du  Lycée,  du 
général  Vérillon,  etc.,  fit  son  entrée  dans  la  salle, 
au  miheu  d'un  recueillement  général,  tous  les  as- 
sistants levés.  M.  le  vice-amiral  Le  Cannellier, 
grand  officier  de  la  Légion  d'honneur,  qui  présidait 
la  séance,  donna  d'abord  la  parole  à  M.  le  docteur 
Ardouin,  Président  de  la  Société  des  Sciences,  qui 
prononça  le  discours  ci-après  : 

Discours  de  M.  le  D'  ARDOUIN 

Il  y  eut  grande  joie,  cher  Monsieur  Corbière, 
parmi  vos  collègues  de  la  Société  des  Sciences  le 
jour  où  VOffiCÏel  annonça  votre  nomination  dans 
l'ordre  de  la  Légion  d'Honneur. 

Vos  amis  furent  heureux  de  voir  reconnaître  par 
les  Pouvoirs  Publics  la  haute  valeur  de  l'homme  de 
science  qui  honore  le  pays,  qui,  depuis  de  longues 


—  31  — 

années,  se  voue  avec  un  désintéressement  digne 
vraiment  d'un  autre  âge,  à  la  Science  et  à  l'Educa- 
tion de  notre  jeunesse. 

Il  leur  a  plu,  à  vos  amis,  que  vous  n'ayez  pas  été 
compris  dans  une  promotion  banale  de  jour  de  l'an  et 
que  M.  le  Ministre  de  l'Instruction  Publique,  par  une 
marque  d'estime  particulière,  ait  attendu,  pour  vous 
y  faire  figurer,  la  promotion  Pasteur,  Nous  n'avons 
pas  consenti  à  voir  là  une  simple  coïncidence,  comme 
il  a  pu  se  produire  pour  d'autres.  Nous  voulons  y 
trouver  une  véritable  ressemblance,  un  rapproche- 
ment avec  ce  grand  homme,  dont  nous  célébrions 
ensemble  le  centenaire  dans  ce  salon,  il  y  a  deux 
mois  à  peine,  dont  l'ombre  dominatrice  continue 
ainsi,  même  sous  forme  de  récompense,  ses  bien- 
faits de  l'Humanité. 

Gomme  lui  vous  avez  la  passion  de  la  Science, 
cette  nouvelle  idole  ;  vous  aimez  la  science  pure, 
mais  aussi  vous  vous  plaisez  à  en  rechercher  les 
applications  pratiques  :  on  l'a  bien  vu  lorsque  vous 
avez  découvert  puis  identilié  cette  surprenante  gra- 
minée  de  la  baie  des  Veys  {Spartina  Tofvnsendï)  qui 
nous  vient  d'Amérique.  Dès  le  principe  vous  indiquiez 
son  utilisation  par  l'agriculture  et  son  rcMe  dans 
l'industrie. 

Vous  avez  la  persévérance  dans  l'effort,  la  ténacité, 
la  patience  nécessaires  à  cet  ordre  de  recherches  ; 
votre  travail  vous  prend  tout  entier.  Souvent,  pour 
récolter  la  plante  dont  l'étude  vous  attire,  vous  partez 
d'un  pied  allègre,  votre  frugal  déjeuner  dans  voire 
poche,  et  vous  allez,  soutenu  seulement,  entraîné 
par  votre  but:  mettre  eu  pleine  lumière  la  vérité, 
sans  souci  d'aucune  contingence,  le  regard  (ixé  vers 
votre  idéal.  Votre  science,  vous  avez  pris  la  peine  de 
l'infuser  pendant  plus  de  50  années  à  nos  jeunes 
gens,  ajoutant  à  vos-  leçons  professorales,  sans 
apparat,  sans  mise  en  œuvre  particulière  autre  que 
l'exemple  de  votre  vie,  de  fortes  leçons  d'éducation 
et  d'énergie. 


—  32  — 

A  cette  jeunesse,  vous  avez  dédié  votre  Flore  de 
Noî'mandie,  fruit  de  vos  veilles,  fleur  de  vos  pensées. 
Elle  n'a  pas  été  lons^ue  à  y  reconnaître  la  flamme  de 
Tenthousiasme  scientifique,    inspiratrice  du  travail. 

C'est  toujours  avec  une  aimable  courtoisie,  avec 
un  sourire  bienveillant  que  vous  mettez  à  la  dispo- 
sition de  tous  les  trésors  amassés  de  votre  expérience 
et  de  votre  savoir.  Aussi,  lorsque  vos  collègues  se 
réjouissent,  est-il  permis  d'affirmer  que  la  ville 
entière  est  de  même,  en  liesse,  car  vous  aiment  et 
vous  apprécient  tous  ceux  qui  vous  connaissent. 

Pour  la  ville  de  Cherbourg,  vous  êtes  le  conseiller 
sur  et  prudent,  très  écouté,  lorsqu'il  s'agit  de  diriger 
son  Jardin  botanique  ou  de  conserver  son  Musée 
d'Histoire  Naturelle. 

Pour  la  Société  des  Sciences,  vous  restez  le  guide 
précieux,  éclairé,  dévoué,  le  véritable  Directeur, 
rame  même  sans  laquelle  le  pauvre  corps  dépérirait. 

Et  combien  d'autres  œuvres  de  science  ou  de 
charité  (citerai-je  l'une  des  plus  émouvantes;  l'Aide 
aux  Aveugles  de  Guerre  ?),  d'œuvres  d'éducation  ou 
de  solidarité  sociale  vous  doivent  leurs  remercie- 
ments ! 

Vous  avez  ainsi  conquis,  tant  par  les  qualités  de 
l'homme  que  par  le  mérite  du  savant,  les  titres  les 
plus  flatteurs  :  Membre  correspondant  du  Muséum 
d'Histoire  Naturelle  de  Paris,  Vice-Président  de  la 
Société  Mycologique  de  France,  lauréat  de  l'Institut, 
Président  de  notre  Société  d'Horticulture,  Corres- 
pondant du  Ministère  de  l'Instruction  Publique, 
Conservateur  du  Musée  d'Histoire  Naturelle  de 
Cherbourg,  Délégué  du  Ministère  de  l'Agriculture, 
Directeur  de  notre  Société  des  Sciences...  .le  suis 
obligé  d'en  passer,  et  des  meilleurs,  titres  que  vient 
de  consacrer  et  couronner  aujourd'hui  Irt  Croix  de 
la  Légion  d'Honneur. 

En  sorte  qu'à  notre  joie  se  mêle  un  peu  de  fierté 
d'être  de  vos  amis  et  beaucoup  de  reconnaissance 
pour  vos  collaborations  fidèles  et  fécondes... 


A  M.    CORBTF.RE 

Cheval iKR  de  la  Légion  d'Honneur 
La  Société  des  Sciences  et  la  Société  d'Horticulture^  de  Cherbourg 

LE  25  Novembre   1923. 


t 


—  33  — 

Nous  associons,  cher  Directeur,  h  celte  maiiifes- 
lation  que  vos  amis  ont  voulue  imposante.  Madame 
Corbière  et  vos  enfants.  Nous  les  prions  de  recevoir  nos 
félicitations  très  cordiales,  très  chaud(>s.  ^ous  par- 
tao;eons  leur  bonheur  en  face  du  chef  de  la  farniilp. 

En  ce  jour  de  fête  familiale,  notre  pensée  commune 
se  reporte  avec  émotion  vers  le  terrible  champ  de 
bataille  de  Charleroi  pour  y  honorer  la  mémoire  du 
glorieux  soldat  de  25  ans,  votre  fils,  tombé  au  Champ 
d'honneur  pour  la  France. 

Nous  voulons  en  terminant,  cher  Monsieur  Cor- 
bière, saluer  très  respectueusement  votre  personne 
sympathique,  votre  caractère  si  droit,  votre  bonté, 
votre  vie  toute  d'honneur  et  de  travail  et  redire  la 
haute  estime  que  vous  inspirez  à  la  population  de 
Cherbourg. 

Vous  offrez  le  modèle  d'une  vie  sereine  dans 
Taccomplissement  du  devoir. 

Heureux  le  pays  qui  possède  de  tels  citoyens 

Veuillez  pardonner  à  notre  affection  d'imposer 
cette  épreuve  à  votre  modestie.  Il  y  a  dans  la  vie 
des  instants  solennels  et  sans  retour  où  il  faut  bien 
que  la  vérité  soit  exposée  au  grand  jour,  où  il  faut 
bien  que  la  craintive  modestie  cède  le  pas  à  la 
vérité,  où  la  sainte  force  de  l'exemple  doit  être  mise 
en  lumière  pour  l'édification  générale,  où  l'amitié 
qui  voudrait  vous  épargner  cette  émotion,  doit  s'in- 
cliner devant  le  bien  à  répandre. 

Des  applaudissements  unanimes  et  répétés  saluè- 
rent ces  ])aroles,  puis  M.  Le  Carpentier,  premier 
vice-président  de  la  Société  d'Horticulture,  prononça 
à  son  tour  le  discours  suivant  : 

Discours  de  M.  LE  CARPENTIER 
Cher  Monsieur  Corbière, 

La  Société  d'Horticulture,  dont  vous  êtes  depuis 
vingt-trois  ans,  le  président  unanimement  élu,  uni- 
versellement vénéré  et  airné,  accueillit  par  une 
explosion  de  joie  votre  nomination  dans  la  Légion 


—  34  — 

crhoiineur  :  ce  fut  pour  ses  400  membres  un  événe- 
ment familinl.  l.e  Bureau  de  la  Société  vous  l'exprima 
le  jour  même  et,  trois  jours  après,  dans  la  réunion 
d'octobre,  la  salle  de  la  rue  Montebello  ne  pouvait 
contenir  la  ioule  des  sociétaires  accourus  pour 
manifester,  par  une  ovation  sans  précédent,  la 
sincère  afleclion  dont  ils  vous  entourent.  Vous  avez 
été  d'autant  plus  touché  de  cette  démonstration  que 
vous  en  connaissiez  la  spontanéité,  et  qu'elle  consa- 
crait, par  une  vibrante  ratification,  la  distinction 
que  le  Gouvernement  vous  conférait.  A  ce  magni- 
fique auditoire,  il  m'appartient  d'expliquer  briève- 
ment la  cause  de  cet  accord  parfait  entre  le  pouvoir 
exécutif,  l'administration  et  le  suffrage  populaire, 
accord  que  ne  vient  troubler  aucune  voix  discor- 
dante. C'est  l'harmonie  qui  réunit  en  votre  personne 
les  quahtés  les  plus  diverses  et,  en  apparence,  les 
plus  opposées. 

Le  frontispice  des  monuments  est  généralement 
orné  de  sculptures,  statues,  écussons  ou  médaillons, 
qui  symbolisent  l'affectation  intérieure  de  l'édifice. 
Aucun  passant  ne  se  trompera  en  apercevant  une 
façade  décorée  des  masques  de  la  tragédie,  du  drame 
ou  de  la  comédie,  des  attributs  de  fa  musique  ou  de 
la  danse,  il  conclura  que  c'est  une  salle  de  spectacle. 
Les  faisceaux  des  licteurs,  les  armoiries  à  couronne 
murale,  lui  révéleront  qu'il  se  trouve  devant  une 
préfecture  ou  un  hôtel  de  ville  ;  les  balances  rigides 
et  indéréglables,  ou  les  tables  de  la  loi,  lui  indique- 
ront un  palais  de  justice.  Si  les  portes  de  ce  salon 
eussent  été  pour  la  circonstance  parées  de  cette 
enseigne  parlante,  nous  eussions  vu,  d'un  côté,  le 
médaillon  de  la  Science,  les  traits  impassibles,  le 
front  puissant  et  découvert,  le  regard  profond  et 
absorbé,  les  lèvres  amincies  qui  semblent  laisser 
dédaigneusement  tomber  Vodi  profandïn  vulgus 
d'iloracC';  de  f autre  côté,  la  figure  de  la  Bonté, 
sortie  de  la  pensée  et  du  ciseau  d'un  Phidias,  avec 
les  attributs  qui  caractérisent  la  bienveillance  envers 


-So- 
les petits,    la   tolérance   envers    les    ignorants,    la 
charité  et  le  dévouement  sous  toutes  leurs   formes. 

Vous  entendez  bien  que  de  la  Science  en  particu- 
lier, j'ébauche  une  conception  abstraite  et  que  je 
me  garde  d'en  appliquer  le  symbole  un  peu  glacial 
et  solennel  à  vos  aimables  collègues  de  la  Société 
des  Sciences  et  spécialement  à  son  distingué  prési- 
dent, dont  la  philanthropie  et  Tamabilité  sont  à  la 
hauteur  de  l'art  et  du  talent  ;  je  n'oublie  pas  d'ail- 
leurs que  la  Société  d'Horticulture  a  la  bonne  fortune 
de  compter  parmi  ses  membres  un  grand  nombre 
des  érudits  qui  font  partie  de  sa  sœur  cadette.  Mais 
la  différence  capitale  entre  ces  deux  groupements 
vient  de  leur  recrutement  :  la  Société  des  Sciences 
Naturelles  et  Mathématiques  est,  par  son  titre  même, 
l'apanage  d'une  élite  intellectuelle,  bénéticiant  d'une 
culture  intensive,  aussi  familière  avec  les  traditions 
classiques  qu'avec  les  incessantes  conquêtes  du 
progrès  dans  le  domaine  des  laboratoires  et  des 
usines.  Tout  autre  se  présente  le  rayon  d'action 
d'une  Société  d'Horticulture  ;  il  englobe,  à  titre 
d'études,  de  délassement,  de  curiosité,  des  profes- 
sionnels, des  amateurs  venus  de  tous  les  points  de 
l'horizon,  et  dont  chaque  catégorie  apporte  avec 
elle  la  mentalité,  les  aptitudes,  les  connaissances 
les  plus  variées. 

Depuis  un  quart  de  siècle  que  je  vous  vois  à  l'œuvre, 
mon  cher  l^résident,  j'admire  le  tact,  la  souplesse,  la 
maîtrise  avec  lesquels  vous  avez  excellé  à  satisfaire 
à  toutes  les  exigences.  S'il  est  vrai  que  tant  vaut  le 
fermier,  tant  vaut  la  ferme,  iln'estpas  moins  exactde 
dire  que,  la  plupart  du  temps,  tant  vaut  le  Président, 
tant  vaut  la  Société.  Chacun  de  nous  sent  que  c'est 
à  votre  direction  qu'est  due  la  prospérité  de  la 
nôtre.  Nous  en  arriverions  même,  permettez-moi 
cette  boutade,  à  la  trouver  excessive,  pléthorique, 
puisque  telle  est  l'affluence  des  sociétaires  attirés 
aux  séances  mensuelles  que  nous  débordons  de 
notre  local  de  la  rue  Montebello   et  que   vous  êtes 


—  36  — 

souvent  contraint  d'avoir  recours  à  l'aimable 
hospitalité  que  M.  le  Maire  de  Cherbourg  nous 
donne  gracieusement  n  FHôtel  de  Ville.  L'intérêt 
que  présentent  nos  séances  se  maintient  au  même 
niveau;  il  s'accroît  même  puisqu'il  ne  faiblit  pas. 
Vous  savez  vous  mettre  à  la  portée  de  tous  dans  les 
explications  scientiliques  qui  satisfont  à  toutes  les 
questions  posées  ;  vous  rectifiez  les  erreurs,  vous 
combattez  les  préjugés,  vous  ménagez  les  suscepti- 
bilités, vous  faites  votre  profit  des  expériences 
tentées  par  vos  modestes  collaborateurs,  —  j'allais 
dire  par  vos  grands  élèves,  —  et  tout  cela  avec  la 
courtoisie,  l'aménité,  la  délicatesse  qu'aurait 
symbolisée  le  deuxième  médaillon  qu'en  imagination 
j'ai  appendu  à  l'entrée  de  cette  réunion. 

Vous  n'estimez  pas  d'ailleurs  que  votre  rôle  de 
président  se  borne  à  la  préparation  et  à  la  direction 
des  séances  :  accueillant  pour  tous,  vous  sympa- 
thisez à  nos  joies  et  à  nos  deuils  ;  vous  créez  un 
courant  de  cordialité  entre  des  sociétaires  qui 
s'ignoraient  tiier  et  qui  ne  sont  plus  aujourd'hui 
des  unités  indifférentes  les  unes  aux  autres.  Pénétré 
du  but  de  la  Société,  vous  ne  négligez  aucune 
mesure  susceptible  de  promouvoir  une  féconde 
émulation  entre  les  horticulteurs,  qu'ils  travaillent 
en  vue  du  commerce  ou  qu'ils  soient  de  simples 
amateurs  :  des  visites  de  jardins,  des  attributions 
de  récompenses  pécuniaires  ou  de  médailles  pour 
les  résultats  obtenus  et  pour  les  apports  faits  aux 
séances,  maintiennent  en  haleine  et  encouragent 
les  obtenteurs  des  plus  remarquables  produits. 
Désireux  de  faire  connaître  au  public  les  progrès 
des  horticulteurs  et  de  stimuler  le  zèle  de  ceux-ci, 
vous  cherchez  le  moyen  de  multiplier  les  expo- 
sitions, soit  d'été,  soit  d'automne,  qui  demandent 
une  longue  préparation  et  une  organisation  labo- 
rieuse, et  dont  le  succès  ne  s'est  jamais  démenti. 
Enfui,  puisque  je  passe  en  revue  les  manifestations 
de  votre  participation  à  la  vie  de  la  Société  d'Horti- 


culture,  jo  ne  saurais  niil)liei'l;i  promenade  annuelle, 
momenianémenl  inliii-rompue  par  la  guerre,  et  qui 
constitue  l'un  des  plus  puissants  facteurs  des  bonnes 
relations  entre  sociétaires.  Cette  journée,  impatiem- 
ment attendue  de  ceux  qui  peuvent  y  prendre  part, 
vous  la  préparez  avec  un  soin  méticuleux,  ne  lais- 
sant   rien    à    l'imprévu,    parcourant    l'itinéraire    à 
l'avance,  vous  assurant  des  autobus,  du  restaurant, 
et,  par   dessus   tout,  du    concours   du    propriétaire 
dont  le  domame  fait  l'objet  technique  de  l'excursion. 
Combien  d'entre  nous  ont  ainsi  connu  des  parcs, 
des  jardins,  des   sites,  qui  sont  un  des  charmes  de 
notre  région  et  qui  réservent  leurs  trésors  aux  seuls 
amis    des    propriétaires  !     Mais    vous    possédez   le 
moyen  de   faire   ouvrir   toutes  les  grilles   derrière 
lesquelles   il  y  a  quelque    chose  d'intéressant  ;    et 
c'est  un  nouvel  appoint   pour  la  vitalité  de  notre 
Société.  En  somme,  vous  ne  reculez  devant  aucune 
tâche   pour   développer   l'intérêt    des   séances,  des 
visites,  des  expositions,  des  excursions.  Vous  êtes 
bien  le  chef,  un  chef  paternel,  qui  ne  veut  être  que 
le  primiis  inter  pares.    Comment,  avec   de   pareils 
procédés,  n'auriez-vous   pas    créé   autour    de  vous 
une   atmosphère  de  respectueuse  déférence    et   de 
sincère  amitié  ? 

J'ai  dit  à  quelle  manifestation  chaleureuse  avait 
donné  lieu  votre  promotion  dans  la  Légion  d'hon- 
neur; si,  dans  cette  enceinte,  quelques  personnes 
ignoraient  les  motifs  de  notre  joie  unanime,  elles 
sont  maintenant  édifiées  à  cet  égard  et  elles  com- 
prennent pourquoi  nous  nous  empressons  en  rangs 
compacts  à  la  cérémonie  de  la  remise  officielle  de 
la  Croix,  confiée,  à  la  satisfaction  de  tous,  à  l'émi- 
nent  dignitaire  de  la  Légion  d'honneur,  qui  prend 
une  part  des  plus  actives  à  la  vie  des  deux  Sociétés 
particulièrement  représentées  ici. 

La  Société  Nationale  des  Sciences  Naturelles  et 
Mathématiques  et  la  Société  d'Horticulture  ont 
résolu,  dès  le  premier  jour,  de  vous  offrir  un  sou- 


—  38  — 

venir  artistique  qui  marquât  la  journée  du  25 
novembre  1923  ;  l'accord  s'est  fait  aisément  entre 
les  bureaux  des  deux  Sociétés  pour  le  choix  de 
l'objet  qui  vous  rappellera  la  chaude  sympathie  de 
vos  collègues  de  l'une  et  de  l'autre;  c'est  un  bronze 
de  Larche,  La  Foi.  Vos  études  favorites  attirent  vos 
regards  vers  la  terre,  où  croissent  les  humbles  plan- 
tes dont  l'infinie  variété  n'a  pour  vous  aucun  secret. 
Mais  vous  êtes,  cher  Président,  de  ceux  qui,  après 
Ovide,  redisent  en  relevant  la  tête  vers  les  cieux  : 

Os  homini  sublime  dédit.,  cœlumque  tueri 
Jussit... 

La  Foi  dans  la  science,  la  Foi  dans  l'amitié,  la 
Foi  dans  l'idéal,  la  Foi  tout  court,  le  bronze  de 
Larche  vous  le  rappellera  sans  froisser  aucun  de 
vos  sentiments  intimes.  Il  vous  rappellera  aussi,  à 
vous  et  à  votre  famille,  cette  mémorable  journée,  au 
cours  des  longues  années  pendant  lesquelles,  si  nos 
vœux  se  réalisent,  vous  continuerez  de  donner, 
sans  compter,  votre  concours  aux  Sociétés  qui 
savent  en  apprécier  la  valeur. 

Les  applaudissements  chaleureux  qui  accueillirent 
ces  paroles  duraient  encore,  lorsque  tomba  le  voile 
qui  recouvrait  le  magnifique  objet  d'art  offert  à  M. 
Corbière. 

Celui-ci  profondément  touché  de  la  manifestation 
dont  il  était  l'objet,  et  parvenant  avec  peine  à  sur- 
monter son  émotion,  s'exprima  en  ces  termes  : 

Amiral , 

Mesdames,  Messieurs, 

Je  vous  dois  l'une  des  plus  grandes  joies  de 
ma  vie. 

Comment  vous  en  exprimer  ma  reconnaissance  ? 
Le  silence,  sans  doute,  serait  plus  éloquent  que 
mes  paroles.  Et  pourtant,  je  ne  puis  me  taire.  Je 
dois  adresser  mes  remerciements  :  tout  d'abord  à 
M.  l'Amiral  Le  Cannellier,  qui  préside  cette  réunion 


—  39  — 

et  voudra  bien  tout  à  l'heure  me  recevoir  dans  la 
Légion  d'Honneur  ;  à  M.  le  Docteur  Ardouin  et  à 
M.  Le  Garpentier,  qui  dans  un  admirable  langage, 
viennent  d'exalter,  avec  toute  leur  bienveillance  et 
leur  bonne  amitié,  les  modestes  services  que  j'ai 
pu  rendre  jusqu'à  ce  jour  ;  enfin,  à  vous  tous,  dont 
la  présence  et  les  chaleureux  applaudissements 
m'apportent  le  témoignage  précieux  de  votre 
sympathie. 

On  m'avait  laissé  entendre  que,  dans  cette 
solennité,  nos  deux  Sociétés  devaient  m'ofïrir  les 
Lisignes  de  la  Légion  d'Honneur  ;  mais  je  ne 
pouvais  supposer  qu'on  y  ajouterait  ce  bronze 
merveilleux  que  j'aperçois.  Les  mots  me  manquent 
pour  vous  exprimer  ma  gratitude. 

J'apprends  que  cette  œuvre  magnifique  d'un  grand 
artiste  symbolise  «  La  Foi  ».  Aucun  objet  ne 
pouvait  m'être  plus  agréable  que  celui-là.  Car  la 
foi,  je  l'ai  toujours  eue  :  la  foi  dans  la  Science,  qui 
est  la  recherche  de  la  vérité  ;  la  foi  en  Dieu  qui, 
pour  moi,  est  toute  Science  et  toute  vérité  ;  la  foi 
dans  l'idéal  sous  toutes  ses  formes  ;  la  foi  dans  la 
France,  le  pays  de  l'idéal,  de  tous  les  dévouements 
et  de  toutes  les  grandes  causes  ;  la  nation  qui  a 
produit  des  personnalités  incomparables,  telles 
qu'on  n'en  rencontre  nulle  part  ailleurs  :  les  Pascal, 
les  Pasteur,  les  Jeanne  d'Arc,  les  Saint-Vincent  de 
Paul  ;  la  nation  à  laquelle  nous  devons  tous  être 
heureux  et  fiers  d'appartenir.  J'ai  foi  enfin  dans 
l'amitié,  dont  vous  me  donnez  des  preuves  si 
émouvantes. 

L'on  s'est  plus  à  me  représenter  comme  un 
modeste,  et  j'ai  mes  raisons  de  l'être.  Mais  laissez- 
moi  vous  avouer  qu'en  réalité,  aujourd'hui  du  moins, 
je  suis  fier,  et  même  très  fier  :  fier  de  vos  bonnes 
sympathies  et  de  votre  amitié,  fier  aussi  d'avoir  pu 
contribuer  à  cette  union  qui  existe  —  et  continuera 
d'exister,  j'espère  —  entre  tous  les  membres  de  nos 
deux  Sociétés. 


—  40  — 

Il  est  temps  que  je  m'arrête  :  je  sens  que  les 
grandesjoies,  comme  les  grandes  douleurs,  devraient 
être  muettes.  Je  n'ajoute  plus  qu'un  mot:  A  vous 
tous  et  de  tout  cœur,  merci  î 

A  ces  mots,  les  applaudissements  éclatent  de 
toutes  parts.  M.  l'Amiral  Le  Gannellier,  se  levant  à 
son  tour  dit  d'une  voix  forte  et  chaude  : 

«  J'ai  remis  déjà  beaucoup  de  Croix,  mais  jamais 
délégation  ne  m'a  été  plus  douce  que  celle-ci  ; 
jamais  je  n'ai  été  plus  heureux  que  de  décorer  le 
vieil  ami  avec  lequel  je  collabore  depuis  38  ans  à  la 
Société  des  Sciences  et  dont  la  Croix,  décernée  dans 
la  promotion  Pasteur,  nous  est  à  tous  un  double 
sujet  de  joie  et  de  fierté  ». 

Puis  l'Amiral  donna  l'accolade  à  M.  Corbière,  au 
milieu  de  la  joie  et  de  la  sympathie  générales. 

M.  Le  Grin  offrit  ensuite  au  nouveau  Chevalier, 
au  nom  des  deux  Sociétés,  une  belle  gerbe  de  fleurs, 
en  lui  disant  : 

«  Nos  deux  Sociétés  ont  déjà  fait  porter  ce  matin 
une  gerbe  à  M™"  Corbière,  mais  il  n'est  pas  chez 
nous  de  belle  fête  sans  fleurs  ;  veuillez  accepter 
celles-ci,  mon  cher  Directeur  et  Président,  au  nom 
de  tous  vos  nombreux  amis  ». 

La  séance  fut  alors  levée;  puis  tous  les  assistants, 
s'avançant  tour  à  tour  vers  M.  Corbière,  lui 
renouvelèrent  leurs  plus  affectueuses  sympathies, 
s'empressèrent  d'admirer  l'œuvre  de  Larche  et  se 
retirèrent  en  emportant  l'inoubliable  souvenir  de 
cette  belle  manifestation. 

Cherbourg,  le  31  Décembre  1923. 

Le  Secrétaire  de  la  Société  d' Horticulture^ 
K.   MAlilEU. 


EXCURSION  A  DIELETTE 
&  A  FLAMANVILLE 

(Lu  à  la  Séance  du  ^  Septembre  192S) 

A  cinquante-huit,  dont  plusieurs  dames,  nous 
montions  le  dimanche  8  juillet,  sur  les  dix  heures, 
dans  deux  voitures  de  la  «  Société  des  Automobiles 
de  la  Manche  »,  qui  nous  déposaient  une  heure 
après  au  port  de  Diélette,  en  Flamanville,  par  un 
temps  choisi  et  une  brise  agréable.  Les  uns  se 
dirigent  vers  la  plage  de  sable  de  Siouville,  le  plus 
grand  nombre  s'en  va  vers  les  mines.  Ces  mines  de 
Diélette  renferment  du  minerai  de  fer  à  grand 
rendement,  excellent  pour  la  fabrication  de  l'acier, 
mais  elles  sont  d'une  exploitation  très  difficile  qui 
avait  rebuté  plusieurs  concessionnaires  français, 
lorsque,  quelques  années  avantla  guerre,  une  société, 
dite  des  mines  et  carrières  de  Flamanville,  qui  était 
en  réalité  une  société  allemande,  dont  le  principal 
actionnaire  était  le  fameux  industriel  Thyssen, 
entreprit  de  grands  travaux  :  creusement  de  galeries 
sous  la  mer,  construction  de  caissons  métalliques 
formant  une  jetée  pour  l'embarquement  rapide  du 
minerai,  car  la  mer  est  très  mauvaise  dans  ce 
passage,  qui  s'appelle  la  Déroute,  entre  la  côte 
française  et  les  îles  anglo-normandes.  Au  mois  de 
juillet  1914,  un  premier  navire  vint  charger;  il  fut 
le  seul,  car  la  guerre  survint  et  les  mines  furent 
mises  sous  séquestre.  Elles  sont  aujourd'hui  en 
mauvaise  condition  :  les  galeries  sont  inondées,  les 
caissons  de  jetée  bouleversés  par  la  mer;  seule  la 
machinerie  est  soigneusement  entretenue   par   les 


—  42  — 

employés  du  séquestre.  Sur  le  carreau  des  quantités 
de  minerai  sont  restées,  les  wagonnets  ont  été 
abandonnés,  tout  chargés,  le  jour  de  la  mobilisation; 
le  A'ent  y  a  jeté  de  la  poussière  et  des  graines,  et  des 
herbes  ont  poussé.  Ce  n'est  pas  de  l'horticulture, 
mais  il  est  curieux  à  voir  ce  matériel  immobilisé, 
envahi  par  les  plantes  qui  ont  poussé  entre  les  rails, 
passent  à  travers  les  jantes  des  roues  ou  croissent 
sur  la  poussière  qui  recouvre  le  minerai;  c'est  une 
image  très  spéciale  du  fait  de  la  guerre. 

Notre  président  trouve  sur  les  traverses  de  la 
voie  un  champignon  non  encore  vu  dans  notre 
région,  le  Lentinus  tigriniis. 

L'Etat  a  essayé,  ces  temps  derniers,  de  vendre 
ces  mines  ;  mais  deux  tentatives  d'adjudication 
n'ont  pas  réussi,  il  ne  s'est  pas  présenté  d'amateurs 
sur  la  mise  à  prix  de  5.000.000  francs  abaissée  par 
la  suite  à  1.000.000. 

Il  faudrait  un  chemin  de  fer  reliant  Diélette  à 
Couville,  la  gare  la  plus  proche,  sur  la  ligne  de 
Paris  à  Cherbourg,  située  à  douze  kilomètres  ;  on 
pourrait  alors  aussi  mettre  en  exploitation  ration- 
nelle les  magnifiques  carrières  de  granit  qui  sont 
voisines  de  la  mine.  Des  études  ont  été  faites,  il  y  a 
déjà  bien  longtemps  ;  elles  ont  été  reprises,  on  en 
parle  toujours,  mais  le  temps  de  la  réaUsation 
paraît  encore  bien  lointain. 

A  midi  le  déjeuner  servi  à  l'hôtel  de  la  Falaise, 
tenu  par  M.  Ribot,  nous  réunit  autour  de  huit  tables. 
D'énormes  radis  sont  en  hors  d'œuvres  et  font  bien 
augurer  de  la  suite  ;  ils  ne  nous  trompent  pas,  le 
poisson  et  le  poulet  sont  excellents  et  cuits  à  point. 

A  treize  heures  et  demie  nous  remontons  en 
voiture  pour  nous  rendre  au  château  de  Flaman ville, 
à  trois  kilomètres.  D'abord  une  côte  en  épingle  à 
cheveux  et  très  raide,  les  moteurs  donnent  toute 
leur  force  et  nous  arrivons  sur  le  plateau.  M.  Rostand, 
conseiller  général,  nous  reçoit  à  la  grille  et  nous 
présente  son  jardinier,  M.  Léon   Lemière,  lauréat 


—  43  — 

des  concours  de  Goutances,  qui  se  plaint  de  la 
sécheresse.  Dans  l'allée  conduisant  au  château 
nous  remarquons  deux  beaux  araucarias  un  mâle 
et  une  femelle,  celui-ci  muni  de  ses  cônes. 

Le  château  est  une  belle  construction  du  XVII*' 
siècle,  formée  d'un  corps  de  bâtiments  principal 
flanquée  de  deux  ailes,  dont  l'une  est  l'orangerie 
que  nous  traversons.  Elle  est  en  ce  moment  garnie 
de  palmiers,  une  serre  y  fait  suite,  garnie  de 
grappes  de  Chasselas  de  Fontainebleau  qui  font 
espérer  une  abondante  récolte.  Nous  entrons  dans 
le  jardin  potager,  il  est  très  grand,  huit  vergées 
soit  un  hectare  soixante  ares,  très  bien  tenu,  et  fait 
honneur  au  jardinier.  Il  contient  toutes  sortes  de 
légumes,  des  pommes  de  terre  vigoureuses,  de 
superbes  artichauts,  des  cardons  ;  des  grillages 
posés  sur  les  plants  de  fraisiers,  les  protègent.  Afin 
d'augmenter  la  surface  disponible  pour  les  espaliers, 
on  a  édifié  des  murs  transversaux  dans  une  partie 
seulement  du  terrain  afin  de  laisser  les  passages 
libres.  Des  fleurs  encadrent  les  plante-bandes  de 
légumes. 

JNous  pénétrons  dans  le  parc.  11  s'étend  sur  vingt 
hectares,  dont  un  quart  est  en  prairies  ;  les  allées 
figurent  une  étoile  ;  les  arbres  du  pays,  chênes, 
hêtres,  ormes  sont  fort  beaux  ;  un  hêtre  pourpre 
a,  comme  cela  arrive  souvent  sur  le  bord  de  la 
mer  dans  notre  contrée,  ses  branches  inclinées  par 
le  vent;  des  sapins  du  Canada,  plantés  par  M.  de 
Sesmaisons,  un  des  anciens  propriétaires  qui  avait 
été  consul  en  Amérique,  ont  bien  réussi.  Les  fossés 
du  château  ont  été  comblés  en  arrière  et  sontrempla- 
cés  par  des  parterres  ornés  de  jolis  Pelargonium 
zonale  rouges. 

Nous  entrons  dans  le  château,  oij  nous  sommes 
reçus  par  M""®  Rostand  ;  puis  nous  nous  dirigeons 
vers  une  autre  partie  du  parc,  où  nous  voyons  les 
fossés  en  avant  remplis  d'eau  et  les  étangs.  Une 
rangée  de  palmiers,  Chamœrops  exceha,  vit  sur  le 


U  — 


bord  et  leur  feuillage  exotique  tranche  sur  celui  des 
chênes  et  des  hêtres.  Les  plus  ingambes  montent 
sur  la  tour  de  Jean-Jacques  Rousseau,  édifiée, 
dit-on,  pour  recevoir  le  philosophe,  qui  préféra 
Ermenonville  ;  mais  cette  destination  n'est  rien 
moins  que  certaine  :  un  châtelain  de  Flamanville 
s'appelait  aussi  Jean-Jacques.  Un  lunch  est  servi  non 
loin  de  l'étang  aux  palmiers  sur  une  table  de  granit, 
magnifique  morceau  extrait  des  carrières  de  Diélette, 
et  M,  Rostand  veut  bien  nous  faire  l'historique  du 
château. 

Au  XV^  siècle,  un  Bazan,  venu  d'Espagne  avec 
le  roi  de  Navarre  Charles  le  Mauvais,  qui  possé- 
dait alors  la  Normandie,  acquit  le  fief  de  Flamanville  : 
il  fut  au  nombre  des  défenseurs  de  Cherbourg 
contre  les  Anglais.  Ceux-ci,  s'étant  rendus  maîtres 
de  la  ville,  confisquèrent  ses  biens,  qui  lui  furent 
rendus  par  le  roi  de  France.  Les  Bazan  demeurèrent 
fidèles  au  roi  pendant  les  guerres  de  religion  du 
XVI»  siècle.  En  1603  le  fief  fut  érigé  en  baronnie  ; 
Hervé  Bazan,  grand  bailli  du  Gotentin,  habita  le 
domaine  :  il  avait  épousé  la  fille  de  Mathieu  Mole, 
premier  président  du  parlement  de  Paris,  garde 
des  sceaux  de  France  ;  il  fit  construire  le  château 
actuel  en  1657.  Il  fut  créé  marquis  de  Flamanville 
en  récompense  de  ses  services  militaires  et  de  ceux 
de  sa  famille. C'est  un  seigneur  de  Flamanville  qui, 
ayant  obtenu  la  concession  du  port  de  Diélette,  y  fit 
construire  la  première  jetée.  La  branche  mâle  des 
Bazan  s'étant  éteinte,  une  fille  épousa  le  comte 
de  Bruc;  le  château  passa  ensuite  par  voie  de  legs 
dans  la  famille  de  Sesmaisons,  de  qui  elle  fut  acquise 
en  1888  par  M.  Milcenl  de  qui  le  tient  le  propriétaire 
actuel. 

Les  heures  s'écoulent  trop  rapides.  Nous  partons 
en  remerciant  Madame  et  M.  Rostand  de  leur  si 
aimable  accueil. 

Nous  retournons  à  Diélette  ;  nous  nous  promenons 
sur  la  plage  pendant  que  le  président,  sa  musette 


—  45  — 

en  sautoir,  s'éloigne  un  peu  ii  la  recherche  des 
plantes  nouvelles  ;  il  a  bientôt  trouvé  en  abondance, 
dans  un  champ  sur  la  falaise,  une  rare  ombcllifère, 
fa/caria  Rivini^  dont  on  ne  connaissait  dans  la 
iManche  qu'une  station  à  Urville-Hague,  où  des 
constructions  l'ont  tait  disparaître.  Nous  nous 
mettons  gaiement  à  table  pour  une  collation  dinatoire, 
veau  froid,  salade,  fromages  et  fraises,  le  tout  bien 
ordonné. 

C'est  la  quatrième  excursion  que  la  Société 
d'Horticulture  fait  à  Flamanville  ;  les  autres  sont 
de  1872,  1881  et  1906.  Le  rapporteur  de  cette 
dernière  excursion  rendait  hommage  au  remar- 
quable talent  d'organisation  de  M.  Corbière.  Tous 
ceux  qui  ont  pris  part  à  celle  de  1923  penseront 
comme  votre  rapporteur  qu'il  n'y  a  rien  à  retrancher 
à  cet  hommage  ;  mais  il  y  a  un  souhait  à  y  ajouter 
c'est  que  notre  président  dirige  encore  longtemps 
nos  excursions,  qu'il  conduit  avec  une  si  aimable 
autorité. 

LE  GRIN. 


'^^^^^^^^m^^ 


RARPORT 

sur  la  Visite  des  Forceries  de  Fruits  et  Légumes 
de  M.  Pierre  COTTIN 

(Lu  à  la  Séance  du  6  Mai  1933J 

A  la  réunion  du  Dimanche  8  Avril,  M.  le  Prési- 
dent fit  une  communication  qui  fut  aussitôt  accueillie 
favorablement  :  M.  Pierre  Gottin,  à  qui  la  demande 
en  avait  été  faite,  se  mettait  à  la  disposition  de  la 
Société,  pour  laisser  visiter  ses  cultures. 

Le  vendredi  27  Avril,  une  trentaine  de  socié- 
taires se  réunissaient  à  2  heures,  place  du  Château. 
Favorisés  par  une  belle  après-midi,  nous  nous 
acheminons  vers  Tourlaville  et  arrivons  à  2  h.  30 
aux  forceries,  où  M.  et  M"^^  Cottin  nous  attendent 
et  nous  reçoivent  très  gracieusement. 

L'établissement  de  M.  Gottin  s'étend  sur  une 
superficie  de  6,500"".  Devant  la  maison  d'habita- 
tion se  dressent  de  beaux  poiriers  de  plein  vent,  en 
particulier  une  belle  pyramide  de  «  Beurré  Hardy  » 
couverte  de  jeunes  fruits.  Au  sujet  de  ce  poirier, 
M.  Gottin  nous  fait  remarquer  qu'une  transplan- 
tation faite  de  bonne  heure  en  automne  ne  porte 
pas  préjudice  à  la  bonne  venue  de  Tarbre  ;  celui 
que  nous  voyons  a  porté  580  fruits  Tannée  de  sa 
transplantation.  Devant  ces  arbres,  un  contre-espa- 
lier bien  aménagé  a  été  planté  et,  malgré  la  rigueur 
du  printemps,  de  jeunes  palmettes  Verrier  à  quatre 
branches  portent  de  nombreux  fruits.  Ces  poiriers 
sont  tous  nadigeonnés  à  la  chaux,  pour  combattre 
le  ver  qui  se  développe  facilement  dans  le  terrain 
très  humide  l'hiver. 

Notre  regard  est  attiré  par  un  réservoir  en  ciment 


—  47  — 

armé,  contenant  30,000  litres.  Une  pompe  avec 
moteur  à  esï^enco  prend  Teau  dans  un  bassin  voisin 
du  Troltebec  et  la  tait  monter  dans  la  cuve  réser- 
voir. La  dilTérence  de  niveau  entre  le  réservoir  et 
les  bouches  d'arrosage  donnera  la  pression. 

De  cette  cuve  descendent  et  rayonnent  les  con- 
duites en  plomb  qui  distribuent  l'eau  dans  toutes 
les  serres  ou  cultures  de  l'établissement.  Devant 
nous  s'étendent  600  châssis,  les  uns  en  bois,  les 
autres  en  aggloméré  de  mâchefer  et  ciment,  ces 
derniers  très  pratiques  et  très  solides  ;  ils  tendent  à 
remplacer  tous  les  autres  systèmes  et  sont  d'un  prix 
de  revient  plus  avantageux. 

Plusieurs  châssis  contiennent  de  jeunes  plants  de 
cantaloups  repiqués,  à  raison  de  deux  plantes  par 
pot.  Ce  mode  de  culture  rend  la  transplantation 
plus  facile  et  la  reprise  assurée.  Le  temps  n'est 
plus  où  on  pouvait  attribuer  l'origine  de  toutes  les 
primeurs  à  la  région  du  Midi  et  celle  des  melons  à 
Créances  ;  d'ailleurs,  tout  concourt  à  rendre  cette 
production  facile  dans  le  coin  oi^i  nous  sommes.  La 
terre  est  meuble  et  aérée,  légèrement  calcaire,  et 
une  condition  importante  pour  l'entretien  de  la 
fertilité  du  sol  «  la  restitution  au  sol  des  principes 
enlevés  »,  est  soigneusement  respectée  par  M. 
Cottin,  qui  y  pourvoit  chaque  année  par  des  fumiers 
d'écurie  de  la  ville  et  par  d'autres  engrais  du 
commerce. 

De  belles  chicorées  de  troisième  levée  remplissent 
de  nombreux  châssis.  Sous  d'autres  panneaux  se 
voient  d'autres  cultures  maraîchères  :  carottes, 
poireaux,  navets,  etc.  ;  tous  les  légumes  de  la 
région  y  sont  représentés. 

Belles  plates-bandes  d'oseille  cultivée  à  l'air  libre, 
après  avoir  été  forcée  en  mars  pour  la  vente  du 
carême.  Nous  arrivons  aux  fraisiers  dont  les  belles 
hampes  florales  promettent  une  abondante  floraison. 
Les  plates-bandes  ont  été  sulginées  soigneusement 
pour  détruire  les  courtilières,  dont  les  dégâts  ne  se 


—  48  — 

bornent  pas  seulement  aux  fraisiers,  mais  à  toutes 
les  autres  plantes  maraîchères. 

Un  ouvrier  agricole  nous  rejoint,  portant  un  bel 
échantillon  de  l'insecte  nuisible,  aux  pattes  anté- 
rieures élargies  en  forme  de  pelle  et  bien  disposées 
pour  creuser  des  galeries  dans  le  sol.  La  courti- 
lière  est  parfois  appelée  «  écrevisse  de  terre  »  à 
cause  de  son  aspect  qui  rappelle  vaguement  celui 
de  Técrevisse  ;  ou  «  taupe  grillon  »,  à  cause  de  la 
ressemblance  de  ses  pattes  avec  celles  de  la  taupe. 

M.  Cottin  pour  les  détruire  avait  sulginé  Tannée 
dernière  de  nombreuses  plates-bandes  au  mois  de 
mars  ;  l'opération  ayant  été  faite  à  une  époque  où 
l'insecte  est  encore  enfoui  profondément  dans  le 
sol,  les  résultats  obtenus  furent  peu  satisfaisants. 
Au  contraire  le  sulginage  opéré  fin  avril  avait 
donné  un  plein  succès  ;  les  plates-bandes  sulginées 
à  cette  époque  furent  exemptes  de  courtilières  toute 
l'année.  Quelques  grammes  de  sulgine,  répandus 
à  la  surface  des  pots,  détruisirent  tous  les  insectes 
que  ceux-ci  pouvaient  contenir  ;  ils  sont  asphyxiés 
par  l'acide  sulfhydrique  que  la  sulgine  dégage. 

M.  Cottin  est  partisan  du  sulginage,  qu'il  consi- 
dère comme  un  procédé  très  énergique  de  désin- 
fection du  sol. 

Le  mur  du  jardin,  exposé  à  l'ouest,  est  couvert 
de  nombreux  poiriers  en  espalier,  âgés  de  15  ans. 

Trois  variétés  sont  seulement  cultivées  et  alter- 
nent régulièrement  d'un  bout  à  l'autre  de  l'espalier; 
ce  sont  :  Doyenné  du  Comice,  Duchesse  d'Angou- 
lème,  Beurré  Hardy.  Toutes  les  branches  sont  for- 
tement inclinées  ,  M.  Cottin  a  choisi  cette  forme 
pour  leur  donner  une  plus  grande  longueur. 

Comme  dans  tous  les  autres  jardins,  la  tempé- 
rature de  l'année  courante  a  gêné  la  production 
fruitière.  Les  feuilles  attaquées  par  la  tavelure,  la 
rouille  et  la  cloque  sont  nombreuses,  ce  qui  n'em- 
pêche pas  certains  arbres  d'être  couverts  de  fruits. 

M.  Cottin  nous  fait  remarquer  que  cet  espalier 


—  49  — 

est  lu3ureusciiieiil.  à  l'abri  des  vents  d'est,  ce  qui 
tous  les  ans  favorise  la  fructification,  car  dans  notre 
contrée  les  vents  d'est  sont  néfastes  aux  poii'Iei's  et 
anéantissent  en  peu  de  temps  les  plus  belles  espé- 
rances. M.  Gottin  ne  nous  cache  pas  que  les 
résultats  obtenus  ne  sont  pas  en  rapport  avec  les 
soins  de  toute  sorte  que  cette  culture  demande.  Les 
cultures  maraîchères  et  la  production  de  beaux 
raisins  de  table  sont  autrement  rénumératrices  et 
nous  connaissons  de  grandes  torceries  de  la  région 
qui  ont  en  partie  abandonné  cette  culture. 

Au  pied  de  ces  espaliers  sont  plantés  de  magni- 
fiques laitues  :  Trocadéro,  Sans-Rivale,  Reine  de 
Mai,  Belle  de  Milly  sont  les  variétés  les  plus  pré- 
coces. Avant  de  faire  la  visite  des  serres,  M.  Gottin, 
qui  est  aussi  aviculteur,  nous  fait  voir  son  pou- 
lailler, contenant  de  belles  volailles  de  races  :  Minor- 
quQs,  Leghorns,  Brakels  et  Dresses^  qui  lui  donnent 
les  meilleurs  résultats. 

A  peu  de  distance  s'élèvent  les  serres  ;  l'étabhs- 
sement  en  possède  quatre  très  grandes,  de  40  mètres 
de  longueur  et  quatre  bâches  particulièrement  réser- 
vées pour  le  forçage  des  légumes. 

Ge  qui  nous  frappe  le  plus  dans  les  serres  que 
nous  visitons,  c'est  la  construction  avec  arcs  métal- 
liques; ce  qui  supprime  les  piliers  intérieurs,  facilite 
le  travail  de  culture  et  donne  un  cachet  d'élégance 
que  les  serres  de  jadis  n'avaient  pas. 

La  cochenille  ayant  envahi  plusieurs  serres  pen- 
dant la  guerre  y  fit  de  terribles  dégâts.  Le  manque 
de  personnel  et  la  mobilisation  de  M.  Gottin  empê- 
chèrent de  combattre  efficacement  ce  terrible  in- 
secte. Aussi  AL  Gottin  décida-t-il  de  détruire  com- 
plètement les  vignes  des  serres  atteintes  du  iléau 
et  de  les  remplacer  par  des  vignes  greffées  sur 
plant  américain.  La  nouvelle  plantation  fut  faite  il 
y  a  trois  ans,  à  raison  de  100  vignes  par  serre. 
Actuellement  la  végétation  est  luxuriante  et  nom- 
breuses sont  les  vignes  couvertes  de  grappes.  Nous 


—  50  — 

remarquons  les  variétés  Black  Alicante,  Chasselas 
doré,  Frankeiithnl  et  Directeur  Tisserand,  magnifique 
rai-in  noir,  mais  qui  demande  pour  réussir  la  fé- 
condation artificielle. 

Plus  loin,  nous  visitons  une  autre  serre  entière- 
ment plantée  en  1916;,  de  «  Forster  s  VVhile  Seed- 
ling  »,  qui  promet  une  abondante  récolte.  Un 
membre  présent  fîiit  remarquer  que  le  Forster's 
présente  un  grave  inconvénient  :  de  nombreux 
grains  craquent  au  moment  de  la  maturité,  ce  qui 
nécessite  une  surveillance  sérieuse  si  l'on  ne  veut 
pas  perdre  de  grappes.  A  cette  observation,  M. 
Gottin  répond  que  cet  accident  provient  d'un  ébour- 
geonnage  trop  sévère  et  qu'il  est  nécessaire,  surtout 
au  moment  de  la  maturité,  de  laisser  de  nombreux 
bourgeons  se  développer  pour  activer  la  circulation 
de  la  sève  et  empêcher  ainsi  l'éclatement  des  grains. 

D'une  façon  générale,  M.  Gottin  pense  que  l'on 
ébourgeonne  trop  sévèrement  les  vignes,'  surtout 
dans  les  serres  des  maisons  bourgeoises  et  qu'il  est 
nécessaire  de  laisser  toujours  un  nombre  suffisant 
de  bourgeons  pour  activiter  la  circulation  de  la 
sève. 

Nous  remarquons  que  presque  toutes  les  vignes 
ont  été  taillées  très  court,  à  un  œil  en  général  et 
quelle  que  soit  la  variété.  Les  prolongements  sur 
0"^30  à  0'"40  au  plus  pour  que  tous  les  yeux  se 
développent  normalement.  Actuellement  les  feuilles 
de  ces  vignes  sont  recouvertes  de  taches  bleuâtres 
résultant  d'une  pulvérisation  au  carbosanol  insecti- 
cide employé  pour  combattre  le  Black-Rot. 

Le  sol  de  toutes  les  serres  est  utilisé  et  les  récol- 
tes se  succèdent  sans  interruption  pendant  presque 
toute  l'année.  La  serre  que  nous  visitons  est  rem- 
plie (le  navels  dont  la  cueillette  sera  bientôt  finie 
et  auxquels  succéderont  des  tomates.  J^a  rouille, 
qui  sévit  sur  les  navets  et  les  carottes,  est  combattue 
avec  succès  par  l'emploi  de  la  bouillie   bordelaise. 

M.  Gottin  fait   marcher   devant  nous  un   tourni- 


—  51  — 

quel  arroseur,  monté  sur  trépied,  qui  fonctionne 
admirablement  avec  n'importe  (juelle  pression.  Cet 
appareil  arrose  facilement  30  mètres  carrés  et  per- 
met à  son  propriétaire  une  économie  de  temps  et 
de  manœuvre  appréciable.  Dans  toutes  les  serres, 
la  partie  vitrée  forme,  au  sommet,  une  croisée  d'un 
seul  tenant  en  longueur,  dont  les  battants  sont 
entrebaillés  par  le  mouvement  d'un  levier  nu  pignon 
de  la  serre.  On  aère  ou  l'on  ferme  à  volonté  en  une 
minute.  Nous  demandons  à  M.  Cottin  quels  engrais 
il  emploie  pour  entretenir  la  fertilité  du  sol.  M. 
Cottin  nous  dit  qu'il  se  sert  de  fumier  d'écurie  et  de 
potasses  d'Alsace  sous  forme  de  sylvinite.  La  sylvi- 
nite  est  répandue  au  printemps,  à  raison  de  100 
kilos  par  serre  ;  son  prix  de  revient  est  abordable, 
22  fr.  50  le  quintal.  M.  Cottin  attribue  en  grande 
partie  la  magnifique  végétation  de  ses  vignes  à 
l'emploi  de  cet  engrais. 

En  sortant,  nous  visitons  les  communs  :  magasin 
d'emballage,  celliers,  etc.,  bâtiments  tous  éclairés 
à  l'électricité.  M.  Cottin  nous  montre  des  pommes 
"de  terre  nouvelles  ;  elles  appartiennent  à  la  variété 
bien  connue  la  «  Jumeline  »,  de  première  qualité. 
Les  premières  ont  été  récoltées  il  y  a  15  jours.  Une 
seule  serre,  d'une  contenance  de  six  perches,  en 
a  produit  800  livres.  Ces  pommes  de  terre  sont 
vendues  au  prix  de  1  fr.  la  livre.  Une  partie  est 
vendue  à  Cherbourg  et  le  reste  expédié  sur  les  mar- 
chés de  Londres  et  de  Paris.  Malheureusement,  le 
change  avec  l'Angleterre  porte  un  sérieux  préjudice 
à  nos  producteurs  et  des  bottes  de  navets,  cpii  de- 
vraient être  vendues  normalement  1  shilling,  attei- 
gnent difficilement  dix  pence. 

M.  le  Président  nous  fait  remarquer  un  magni- 
fique fusain  Econi/mtis  pulchelltts,  de  près  de  deux 
mètres  de  hauteur,  alors  que  cette  espèce,  habituelle- 
ment plantée  en  bordure,  est  naine  et  ne  dépasse 
guère  2  d"».  Il  faudrait  aller  loin  pour  trouver 
pareil  exemplaire. 


—  52  — 

M.  Cottin  nous  conduit  à  un  autre  jardin,  situé 
à  peu  de  distance,  dans  la  rue  de  Sennecey.  La 
plus  grande  partie  de  ce  terrain,  de  40  ares,  est 
occupée  par  des  laitues  ;  il  y  en  a  15.000  tètes  de 
3  ou  4  variétés. 

Dans  le  centre  se  trouve  une  serre  contenant  30 
vignes  des  variétés  Frankenthal,  Chasselas  doré  et 
Black  Alicante. 

M.  Cottin  a  récolté  150  livres  de  pommes  de  terre 
dans  cette  petite  serre.  Du  seuil  de  la  serre,  nous 
admirons,  dans  le  jardin  voisin,  un  magnifique 
Eucalyptus  Globulus,  ou  Gommier  bleu,  semé  par 
notre  regretté  collègue  M.  Bernard  et  qui  est  cer- 
tainement l'un  des  plus  beaux  existants  à  Cher- 
bourg. 

Au  moment  du  départ,  M.  le  Président  se  fait 
rinterprète  de  tous  pour  exprimer  à  M.  Cottin  nos 
très  vifs  remerciements  pour  sa  grande  amabilité  et 
nos  plus  chaleureuses  félicitations  pour  son  œuvre 
si  méritante.  Personnellement,  je  souhaite  qu'une 
visite  en  août-septembre  puisse  nous  faire  admirer 
la  merveilleuse  fructification  que  laissent  espérer 
les  cultures  de  vignes  visitées  aujourd'hui. 

Cherbourg,  le  27  Avril  1923. 

L.  DORANGE. 


de  la  Visite  des  Jardins  Ou>^riers 

par   les    Membres    du    Bureau    et    des    Commissions 
les  29  et  30  Juin   1923 

(Lu  à  la  Séance  du  5  Août  i9'23) 


Sur  la  demande  de  la  Commission  administrative 
da  Bureau  de  Bienfaisance,  le  Bureau  et  les  Com- 
missions de  la  Société  d'Horticulture  ont,  comme 
les  années  précédentes,  procédé  en  1923  à  la  visite 
des  Jardins  ouvriers. 

Notre  Société  était  représentée  par  MM.  Corbière, 
Saillard,  Mahaut,  Lefauconnier  et  Mahieu  ; 

la  Société  d'Agriculture,  par  MM.  Lecoutour  et 
Lebas ; 

le  Bureau  de  Bienfaisance  par  MM.  Frigout, 
Darthenay  et  Lemarié. 

M.  Mahieu  a  été  désigné  pour  faire  le  rapport  de 
cette  visite.  Gomme  d'usage,  la  Commission   a  dé- 
cidé d'attribuer  les  notes  suivantes  : 
5  Très  bien  ; 
4  Bien  ; 
3  Assez  bien  ; 
2  Passable  ; 
1    Médiocre  ; 
et  les  opérations  ont  commencé  aussitôt,    dans  Tor- 
dre ci-après  :  (1) 

Groupe  d'Octeviile.  —  Ainsi  qu'en   1922,  60  par- 


(i)  Ne  pouvant  reproduire  ici  la  liste  des  328  parcelles 
visitées,  avec  les  noms  des  occupants  et  les  notes  qui  ont 
été  données  à  chacun  d'eux,  nous  nous  bornerons  a  consi- 
gner les  appréciations  générales  et  les  conclusions  de  notre 
rapport. 


—  54  — 

celles  ont  été  visitées,  il  leur  a  été  donné  les  cotes  : 
Très  bien  7,  Bien  23  et  Assez  bien  24,  alors  qu'en 
1922  elles  étaient  :  Très  bien  4,  Bien  26  et  Assez 
bien  19  ;  d'où  amélioration. 

Groupe  Saint-Sauveur.  —  Comme  Tannée  précé- 
dente, 41  parcelles  ont  été  visitées  ;  elles  sont  tou- 
jours de  mieux  en  mieux  cultivées  et  soignées.  On 
comptait  en  1922  :  4  Très  bien,  17  Bien  et  8  Assez 
bien,  contre  6  Très  bien,  16  Bien  et  12  Assez  bien 
cette  année. 

Groupe  Duhamel.  —  De  même  qu'en  1922,  35 
parcelles  ont  été  visitées  ;  nous  y  avons  également 
constaté  de  l'amélioration  pour  la  culture  et  pour 
les  soins.  En  1922,  nous  avions  :  12  Bien  et  14 
Assez  bien,  tandis  que  1923  se  chifïre  par  :  3  Très 
bien,  15  Bien  et  16  Assez  bien. 

Groupe  de  la  Fauconnière  (i^'  champ).  —  Les  14 
parcelles  visitées  ont  été  reconnues  moins  bien 
soignées  que  l'année  précédente  qui  accusait  6  Bien 
et  5  Assez  bien  contre  1  Bien  et  7  Assez  bien  cette 
année. 

Groupe  de  la  Fauconnière  [2^  champ).  —  Les  30 
parcelles  que  nous  avons  visitées,  comme  précé- 
demment, sont  en  général  peu  cultivées  et  soi- 
gnées ;  on  y  rencontre  trop  de  mauvaises  herbes. 
i^a  comparaison  des  notes  données  cette  année  avec 
celles  de  1922,  en  fournit  la  preuve  :  en  1923,  6 
Bien  et  17  Assez  bien  et  en  1922  :  14  Bien  et  8 
Assez  bien. 

Groupe  Legoupil.  —  Même  conclusion  que  pour 
le  2«  champ  ci-dessus.  En  1922  :  2  Très  bien,  30 
bien  et  16  Assez  bien,  contre  1  Très  bien,  24  Bien 
et  28  Assez  bien  en  1923. 

Groupe  de  F  Amont-Quentin.  —  Les  82  parcelles 
visitées  sont  peu  cultivées  et  en  général  très  mal 
soignées.    En  eflet,    en  1922   la  Commission  avait 


55  — 


donné  les  notes  :  3  Très  bien,  23  Bien  et  28  Assez 
bien,  alors  que  cette  année  elle  n'a  pu  donner  que 
15  Bien  et  30  Assez  bien. 

RÉSUMÉ.  —  Gomme  en  1922  et  1921,  328  jar- 
dins ont  été  visités.  Le  tableau  ci-après  donne,  à 
titre  de  comparaison,  les  totaux  de  chacune  des 
cinq  notes  qui  ont  été  attribuées  : 

1922     1921 


Très  bien 

Bien 

Assez  bien 

Passable 

Médiocre 

Jardinsnon  cultivés, les  détenteurs 
ne  les  possédant  que  depuis  peu .  . . . 

Détenteurs  de  deux  jardins  et, 
comme  tels,  recevant  une  cote 
moyenne 

Totaux 


18 
100 
141 

46 
1 


20 


328 


12 

128 

98 

45 

6 


5 


34 


328 


17 

106 

112 

36 

13 

8 
36 


328 


Par  rapport  à  l'année  précédente,  ce  tableau 
comparatif  fait  ressortir  un  certain  relâchement  dans 
les  quatre  derniers  groupes,  en  particulier  pour  le 
2^  champ  de  la  Fauconnière  et  surtout  pour  l'Amont 
Quentin. 

Alors  qu'en  1922  le  deuxième  champ  de  la  Fau- 
connière avait  tout  particulièrement  attiré  l'attention 
de  la  Commission  pour  ses  cultures  variées  et  très 
bien  soignées  et  avait  reçu  à  ce  sujet  des  éloges 
très  mérités,  nous  Jie  comprenons  pas  cette  diffé- 
rence entre  ces  deux  dernières  années.  Nous  avons 
cependant  forcé  un  peu  les  notes  de  1923,  pour 
compenser  l'éloignement  de  Cherbourg  et  l'altitude 
élevée  de  ce  terrain,  afin  d'encourager  ceux  qui 
en  sont  les  détenteurs  à  faire  mieux  dans   l'avenir. 


^  -  56  — 

Quant  au  groupe  de  l' Amont-Quentin,  nous  ne 
trouvons  pas  d'excuse  pour  la  façon  dont  il  est  peu 
cultivé  et  surtout  si  négligé. 

CONCLUSIONS.— Gomme  en  1922,  les  cultures 
sont,  en  général,  peu  variées  et  même  moins,  mal- 
gré les  observations  qui  avaient  été  faites  à  (,'e  sujet  : 
on  ne  trouve  en  effet  que  la  pomme  de  terre  dans 
la  plupart  des  jardins,  raison  qui  a  décidé  la  Com- 
mission a  réduire  un  peu  les  notes  cette  année. 

Dans  quelques  parcelles,  des  plantes  de  pommes 
de  terre  sont  atteintes  par  la  maladie  ;  aufesi, croyons- 
nous  devoir  encore  rappeler  à  ce  sujet  de  conseil 
plusieurs  fois  donné  et  non  suivi  de  l'emploi  des 
bouillies  cupriques. 

Dans  presque  tous  les  jardins  oîi  figure  la  fève, 
nous  avons  remarqué  que  les  plantes  sont  garnies 
de  pucerons  ;  cet  inconvénient  eut  pu  être  évité  en 
étêtant  les  plantes. 

En  terminant,  la  Commission  adresse  ses  compli- 
ments aux  détenteurs  de  jardins  qui  ont  le  mieux 
cultivé  ou  soigné  leur  terrain,  et,  comme  les  années 
précédentes,  la  Société  d'Horticulture  aura  le  plai- 
sir de  remettre  un  Diplôme  à  chacun  de  ceux  qui 
ont  mérité  les  notes  très  bien  et  bien. 

Le  Rapporteur, 

E.  MAHIEU 


RAPPORT  SUR  LA  VISITE 

DU  JARDIN  PUBLIC  ET  DU  PÀRO  LIAIS 

LE    6    JUILLET     1923 

(Lu  à  la  Séance  du  5  Août  1923) 


Sur  la  demande  du  jardinier  chef  du  jardin 
public  du  Roule,  M.  le  Président  avait  fait  convoquer 
pour  le  vendredi  6  juillet,  à  2  heures,  les  membres 
du  Bureau  et  des  Commissions,  auxquels  s'étaient 
joints  de  nombreux  sociétaires  désirant  assister  à 
cette  intéressante  visite. 

M.  le  Président  s'excuse  de  ne  pouvoir  nous 
accompa.^ner  à  cause  d'un  devoir  imprévu  qui 
l'oblig-e  à  s'absenter.  Nous  lui  exprimons  tous  les 
regrets  d'être  privés  de  sa  direction  toujours  si 
appréciée. 

Accompagnés  de  M.  Ozouf,  jardinier  chef,  nous 
commençons  notre  visite. 

Au  premier  plan  un  espace  dégagé  où  brille  une 
magnitique  ornementation  estivale. 

Sur  les  côtés  plusieurs  rangées  d'arbustes  masquent 
les  grilles  et  les  murs  de  clôture  ;  on  a  l'impression 
d'être  séparé  de  la  ville  et  dans  un  immense  parc. 

A  gauche  en  entrant,  magnifique  massif  de 
Pelargonium  zonale  de  la  variété  très  estimée  «  Paul 
Grampel  »,  aux  énormes  fleurs  d'un  rouge  superbe. 
Le  haut  de  ce  massif  est  formé  par  une  belle 
collection  de  dahhas  à  fleurs  de  cactus  et  dahlias 
décoratifs  en  17  variétés,  dout  la  plupart  provien- 
nent de  la  maison  Vilmorin.  Toutes  les  plantes  sont 
vigoureuses,  bieu  tuteurées,  et  promettent  une 
abondante  floraison  do  fin  juillet  jusqu'aux  gelées. 


—  58  — 

Bordure  de  Lobelia  Erinus  nain  compact,  bleu  pur, 
du  plus  bel  effet.  La  conservation  et  la  multiplication 
en  est  desplusiacile;  M.  Ozouf  en  conserve  quelques 
vieux  pieds  en  serre  pendant  l'hiver,  et  les  multiplie 
au  printemps  très  facilement  par  bouturage. 

Sur  la  droite,  beau  massif  de  pélargoniums  d'un 
rouge  violacé,  très  florifères,  avec  bordure  de 
pyrèthre  au  feuillage  très  découpé,  bien  doré  et  très 
compact.  Le  haut  du  massif  est  formé  de  fuchsias 
de  la  variété  «  Van  !Moë  »  très  jolie  et  très  rustique; 
les  dahlias  ne  réussissent  pas  à  cette  exposition 
trop  peu  ensoleillée. 

Dans  l'hémicycle,  à  droite  et  à  gauche  de  la 
grille  d'entrée,  beau  massif  de  géraniums  ;  à  signaler 
«  Alliance  »,  variété  à  feuilles  de  lierre,  d'un  rose 
vif  très  joli;  le  haut  du  massif  est  formé  d'anémones 
du  Japon  garnies  de  nombreuses  hampes  florales. 
Le  fond  de  cette  première  partie  du  jardin  est 
formé  de  Magnolia  grandiflornm  dont  quelques-uns 
commencent  à  fleurir.  Aux  deux  extrémités  de  cette 
plate  bande,  beaux  calcéolaires  en  pleine  floraison. 
Le  jardinier  a  reçu  l'ordre  de  ne  pas  faire  de 
plantations  dans  le  milieu,  les  travaux  pour  le 
monument  commémoratif  érigé  aux  morts  de  la 
guerre  devant  commencer  incessamment  et  s'élever 
en  avant  des  magnolias  qui  en  feront  le  fond. 

Signalons  au  hasard  de  notre  visite  un  pied  de 
Pobjgonum  haldscliuanicum,  espèce  introduite  à 
Cherbourg  par  notre  regretté  collègue  M.  Bernard. 

Quelques  jeunes  Evcalyptus  G iobî/hf s  aplanies  pour 
remplacer  les  beaux  exemplaires  gelés  durant  l'hiver 
de  1917.  Belle  collection  d'Azalées  plantées  il  y 
a  quelques  années  ;  les  pieds  vigoureux  proviennent 
des  pépinières  de  Louis  Leroy  d'Angers  ;  corbeille 
de  Cannas  florifères  en  25  variétés;  grand  massif 
de  lilas  en  trois  variétés  doubles,  remarquables  au 
printemps  :  Charles  X,  violet  ;  M"^^  Lemoine,  blanc 
Crème,  et  sa  rivale,  M'"®  Casimir  Périer.  Sur  une 
pelouse     bien    entretenue,     une    grande    corbeille 


—  59  — 

d'héliotropes  a  succédé  à  de  superbes  giroflées,  que 
tous  les  habitués  du  jardin  ont  admirées  et  dont  ils 
ont  respiré  le  parfum  suave  au  printemps. 

A  la  place  du  grand  catalpa  mort  il  y  a  deux  ans, 
a  été  créé  un  vaste  massif  de  rhododendrons  qui  est 
appelé  à  prendre  une  grande  extension,  vu  les 
précautions  dont  on  a  entouré  la  plantation  ;  il  n'a 
pas  fallu  moins  de  10  mètres  cubes  de  terre  de 
bruyère  pour  donner  une  épaisseur  moyenne  de 
0"^35  à  tout  le  massif  ;  comme  il  est  très  difficile  de 
se  procurer  de  la  terre  de  bruyère  dans  la  région, 
un  wagon  en  a  été  commandé  à  Angers  et  réparti 
entre  le  jardin  public  et  le  parc  Liais.  Un  autre  beau 
massif  de  plantes  de  terre  de  bruyère,  est  celui 
d'andromèdes,  planté  il  y  a  6  ans  et  dont  les  jeunes 
pieds  ont  maintenant  une  forte  taille. 

Nous  nous  arrêtons  devant  le  chêne  Hège,  inconnu 
de  beaucoup  d'habitués  du  jardin,  qui  passent  près  de 
lui  et  l'ignorent.  En  effet  il  est  en  partie  caché  par  une 
haie  de  troènes  qui  le  protègent  du  vandalisme  de 
personnes  malveillantes,  dont  on  nous  a  fait 
constater  les  déprédations  sur  de  nombreux  arbres 
du  jardin.  Ce  chêne  fut  semé  par  M.  Amiot,  l'ancien 
bibliothécaire  de  la  ville,  qui  réussit  à  en  élever  trois, 
dont  celui-ci  est  le  seul  survivant. 

Nous  voici  arrivés  au  rond  point  formé  par  de 
magnifiques  tilleuls  argentés  et  tilleuls  communs  en 
pleine  végétation.  Jadis  s'élevait  au  centre  un  très 
joli  kiosque  rustique,  qui  fut  détruit  avant  la  guerre. 
La  plate  forme  sur  laquelle  il  s'élevait  est  encore 
entourée  d'une  mosaïque  très  soignée;  Gnaphalium  et 
Ageratum  du  Mexique  nain,  bleu  pâle;  Quorantaisie 
verte  et  rouge  ;  Géranium  Saleroy,  y  sont  disposés 
très  harmonieusement. 

Regardons  du  côté  des  arbres  et  arbustes  bordant 
la  rue  Lebrun  ;  une  longue  plate-bande  plantée  de 
pélargoniums  de  la  variété  «  Nuit  Poitevine  »  d'un 
rouge  violacé  très  beau;  M""^  Alfred  Magne,  rose  vif 
à  très  grandes  fleurs  ;  «  Marguerite  de  Layres  »  aux 


—  00  — 

grosses  ombelles  blanches,  produit  le  plus,  bel  eflet. 
Le  haut  du  massif  est  planté  d'Anthemis  en  pleine 
floraison. 

Un  mûrier,  arbre  rare  à  Cherbourg,  attire  nos 
regards,  ainsi  qu'un  Sophora  pleureur  du  Japon  au 
pied  duquel  est  disposée  une  superbe  corbeille  de 
plus  de  300  bégonias  bulbeux  aux  coloris  variés, 
plantés  en  plein  terreau  ;  le  plant  est  d'une  bonne 
vigueur  et  une  bordure  de  Bégonia  semperflorens 
en  fait  ressortir  la  beauté. 

Nous  arrivons  à  l'étang,  où  s'ébattent  les  cygnes 
et  les  canards.  Des  arbres  et  arbrisseaux  pleureurs 
avancent  leurs  branches  au  dessus  de  l'eau. 

Sur  le  glacis  de  la  pièce  d'eau,  M.  Ozouf  a  dessiné 
une  mosaïque  très  réussie  ;  le  motif  décoratif 
principal  est  formé  d'£'c/?<??;m«,  les  ailes,  de  Bégonia 
gracilis  bordés  de  Pyrèthre,  le  fond  d'Alternanthera, 
qui  fait  bien  ressortir  toutes  les  parties  du  dessin. 
Face  à  l'étang,  d'énormes  peupliers  plantés  précé- 
demment en  bordure  du  chemin  de  l'Ermitage, 
qui  subsiste  encore  sous  le  gazon  à  0™30  de 
profondeur  environ.  Ces  arbres  ont  été  soigneuse- 
ment conservés  dans  le  tracé  du  jardin  exécuté  par 
M.  Edmond  Gavron  en  1887.  La  montagne  du 
Roule  forme  un  fond  splendide  ;  il  est  cependant  à 
regretter  que  le  jardin  n'aille  pas  jusqu'au  pied  du 
mont,  le  coup  d'œil  aurait  beaucoup  gagné,  comme 
on  le  constate  à  Nîmes,  aux  célèbres  jardins  de  La 
Fontaine. 

Nous  avons  aussi  admiré  une  corbeille,  dont  le 
centre  très  élevé  est  garni  de  Perilla  de  Nankin,  à 
feuillage  pourpre,  très  décoratif,  entouré  de  beaux 
pélargoniums  roses  à  grande  fleur,  bordés  d'a?illet 
d'Inde  nain,  simple,  de  la  Légion  dilonnour. 

En  contre-bas,  un  superbe  exemplaire  de  Cha- 
nwrops  e.xr.eha,  autour  duquel  une  corbeille  de 
bégonias  bulbeux  nouveaux  Flambof/ant^  d'un 
rouge  superbe.  Faisant  face  à  cette  corbeille,  grand 


—  (31  — 

massif  de  bégonias  /iertini,  loujours  d'un  puissant 
efTel  décoratif. 

l.,o  buste  de  Millet,  notre  grand  peintre,  est  là 
tout  près,  devant  un  massif  tout  bleu  A' Ageratum 
du  Mexique,  abondamment  fleuri. 

Sur  le  milieu  de  la  pelouse,  une  belle  toulfe  de 
Gunnera  scabra,  aux  feuilles  superbes. 

D'une  grotte  artificielle  s'écbappe  une  source  où 
végètent  de  beaux  nénuphars  blancs  et  roses. 

L'ancienne  touffe  de  bambou,  dont  les  détritus 
salissaient  le  ruisseau,  a  été  détruite  et  remplacée 
par  un  pittoresque  massif  d'/m  Kaempferi  variés, 
provenant  de  la  maison  Vilmorin, 

Non  loin  de  là,  joli  massif  d'œillets  des  fleuristes, 
ceinturé  de  capucine  naine  variée. 

A  l'extrémité  du  ruisseau,  rocher  artificiel  où 
pousse  abondamment  la  Pervenche  de  Madagascar, 
au  milieu  de  laquelle  émergent  un  fort  Yucca  et 
une  belle  touffe  de  Tritoma  ?iobiiù,  dont  les  hampes 
florales  -atteignent  au  moins  1"^50.  Surmontant 
l'étang,  un  vieux  pommier,  greffé  en  deux  variétés 
de  pommes  à  couteau,  porte  quelques  fruits.  A  la 
sortie  du  jardin,  du  côté  de  la  rae  Lebrun,  nous 
remarquons  un  vernis  du  Japon,  qui  après  avoir 
été  abîmé  par  le  vent,  fut  taillé  très  sévèrement,  et 
porte  aujourd'hui  de  nombreux  jets  vigoureux  pro- 
mettant de  refaire  une  belle  tète. 

Nous  terminons  cette  visite  par  le  petit  jardin 
des  bords  du  Trottebec,  oi^i  se  trouvent  la  serre  et 
les  châssis  qui  servent  aux  semis  et  à  la  multipli- 
cation des  milliers  de  plantes  nécessaires  à  la  plan- 
talion  du  jardin.  Signalons  de  beaux  géraniums 
Mac-Mahon,  au  feuillage  panaché  très  décoratif  ; 
des  giroflées  de  deux  variétés  «(Empereur»  et  «Dame 
Blanche  »,  destinées  à  former  des  massifs  en 
octobre  prochain,  pour  fleurir  au  printemps  sui- 
vant ;  des  Pétunias  simples,  des  Mesembryantfie- 
mum,  des  Alternanthera  d'hivernage  difficile.  A 
l'entrée  de  la  serre,  un  fort  pied  de  Datura  d'Egypte, 


—  62  -- 

des  Ficoïdes  en  pleine  floraison,  un  Eucalyptus 
Globulus,  etc. 

La  serre,  qui  date  déjà  de  plusieurs  années,  a 
été  mal  conçue  ;  le  refroidissement  y  est  rapide  et 
les  gelées  s'y  font  sentir  durement.  Il  faudrait  de 
toute  nécessité,  imiter  les  horticulteurs  de  la  ville, 
qui  ont  adopté  le  chauffage  pat*  circulation  d'eau 
chaude,  le  thermosiphon.  Les  châssis  de  bois,  qui 
tombaient  en  pourriture,  ont  été  refaits  par  M.  Ozouf 
en  aggloméré  de  mâchefer  et  ciment,  très  solide  et 
durable. 

M.  Ozouf,  jardinier  chef  depuis  18  ans,  est 
secondé  dans  ses  travaux  par  MM.  Louis  Jeanne 
et  Duval. 

Ces  aides,  nous  dit  le  jardinier  chef,  lui  sont  très 
précieux  et  montrent  beaucoup  d'initiative  et  d'apti- 
tude dans  tous  les  travaux  qu'il  leur  confie. 

Avant  notre  départ,  nous  adressons  à  M .  Ozouf 
nos  félicitations  pour  l'inteUigente  direction,  la  très 
bonne  tenue  du  jardin  et  les  améliorations  qu'il  a 
réalisées.  Ses  aides  dévoués  ont  droit  à  leur  part 
de  ces  éloges. 

En  route  pour  visiter  les  serres  et  jardins  du 
Parc  Liais. 

Visite  du  Parc  Emmanuel-Llals 

Nous  arrivons  vers  i  heures  et  sommes  reçus 
par  M.  Pottier,  jardinier  chef.  Nous  regrettons 
l'absence  de  M.  Corbière,  notre  dévoué  président, 
qui  est  directeur  scientifique  du  jardin  et  connaît 
d'une  façon  toute  spéciale  les  plantes  exotiques. 

Un  peu  avant  l'entrée  des  serres,  nous  admirons 
de  magnifiques  Eucalyptus  Globulus  (Bluc  gum  des 
Australiens)  qui  ont  résisté  au  grand  hiver  de  1917^ 
Ils  fleurissent,  fructifient  et  se  reproduisent  sponta- 
nément par  graines  sous  notre  climat  :  témoin  ce 
jeune  Eucalyptus  qui  pousse  entre  deux  rochers. 

Nous  entrons  dans  la  première  serre.  Nombreux 


—  63  — 

semis  de  mimosas  en  deux  espèces,  M.  tlorihunda 
et  M.  Furnesiana.  Belle  collection  de  Coleus  à 
grandes  feuilles  colorées.  Les  Cactées  sont  large- 
ment représentées,  de  nombreuses  espèces,  nou- 
velles ou  peu  connues,  ont  été  envoyées  par  le 
Muséum  ;  parmi  les  plus  curieuses,  citons  :  Sans- 
ceria  trifasciata  et  un  joli  Epipfujilum  dont  les 
rameaux  retombants  se  couvrent  au  printemps  de 
tleurs  roses. 

Nous  pénétrons  dans  la  serre  chaude,  où  règne 
une  température  humide  de  SS**  centigrades  ;  en 
hiver  la  température  moyenne  est  de  20  à  25°  et  ne 
doit  jamais  descendre,  par  les  nuits  les  plus  froides, 
en  dessous  de  15".  Nous  admirons  de  magnifiques 
Galadiums  du  Brésil  (Aroïdées).  Ces  belles  plantes, 
dont  la  réputation  n'est  plus  à  faire,  sont  remar- 
quables par  leur  feuillage  dont  les  coloris,  variés  à 
l'infini,  rivalisent  de  fraîcheur  et  de  richesse  avec 
ceux  des  plus  jolies  fleurs.  Belle  collection  de 
Maranta  (Gannacées)  en  12  variétés  et  A' Anthurium 
aux  spathes  de  10  à  15  cent,  de  long;  nous  remar- 
quons en  particulier  le  Scheî'zerianum^  d'un  rouge 
brillant  magnifique.  A  signaler  que  les  inflores- 
cences persistent  sur  les  plantes  pendant  trois  mois 
environ.  Parmi  les  Orchidées,  de  beaux  pieds  de 
Catleya.  Le  sphagnum  est  indispensable  pour  la 
culture  de  toutes  ces  Orchidées.  Dans  le  fond  de  la 
serre,  bel  ensemble  de  Broméliacées  en  plusieurs 
variétés  ;  puis  un  curieux  palmier,  le  Carludovica 
palniata,  originaire  du  Pérou,  dont  les  feuilles 
servent  à  confectionner  les  chapeaux  dits  de 
Panama.  Nombreux  pieds  d'une  étonnante  légumi- 
neuse,  le  Mimosa  pudica  L.  ou  Sensitive,  originaire 
de  l'Amérique  méridionale  Les  feuilles  de  cette 
plante  ont  la  curieuse  propriété  de  se  refermer  au 
moindre  contact,  ce  que  font  le  monde  peut  cons- 
tater. Collection  de  Bégonia  lie./:  de  toute  beauté  ; 
les  jeunes  plantes  sont  cultivées  en  godets  et  les 
racines,   sortant  par  le  fond  des  pots,  vont  puiser 


—  64  — 

leur  nourriture  dans  les  scories  qui  garnissent  la  ta- 
blette de  la  serre.  Parmi  les  plus  belles  variétés,  notons 
Jeanne  d'Arc  et  Inimitable.  Ces  plantes  sont  main- 
tenues au  sec  pendant  l'hiver,  rempotées  et  mises  en 
végétation  au  printemps. 

Serre  aux  Cypripediums  :  nombreux  pieds  de 
Cyprïpedium  Calceolus  L.,  appelé  Sabot  de  Vénus  ou 
de  la  Vierge,  à  cause  de  la  forme  de  ses  fleurs.  Sur 
le  mur  pousse  un  énorme  bégonia  Rex,  toujours 
très  beau  et  très  rustique.  Bel  exemplaire  à' Antliu- 
?ium  géant,  et  de  Piper  nigrum^  dont  les  feuilles 
froissées  sentent  fortement  le  poivre. 

Nous  regrettons  vivement  la  disparition  d'une 
précieuse  orchidée,  la  vanille  du  Mexique  Vaniila 
aromatica  et  la  belle  collection  de  j\epe?ithes  morts 
pendant  la  guerre,  en  1916. 

Pénétrant  dans  la  longue  galerie  qui  conduit  à  la 
grande  serre  aux  bananiers,  nous  remarquons 
d'abord  de  curieuses  Gycadées  :  Zamia  Ca/fra  et 
Zamia  horrida  ;  Encephalartos,  Altensteini  et  E. 
LeJimnnii;  le  Cyr.as  revoluta,  etc. 

On  sait  que  les  Gycadées  sont  des  plantes  des 
anciens  âges  (époque  secondaire)  qui  tendent  à 
disparaître. 

Voici  maintenant  de  superbes  Fougères  arbores- 
centes, en  particulier,  le  Ci/athea  dealbata^  à  frondes 
d'un  blanc  argenté  en  dessous  et  du  plus  bel  effet, 
dont  le  stipe  a  été  recouvert  de  sphagnum,  où 
végètent  de  jolies  broméliacées  ;  puis  des  Dicksonia 
antarctica^  Alsophila  aiistralis,  Cyatliea  meduUaru^ 
Cibotium  Schiede,  Blechnuin  brasi/iense,  etc 
Heraarqué  un  jeune  Mimosa  Laplanta.  (Albizzia)  qui 
n'a  pas  encore  fleuri  ;  un  beau  pied  de  Citnis 
Aiirantium  L.  ou  oranger  (Aurantiacées)  ;  un  pied 
de  Thé,  Tliea  sinensis  (Ternstroemiacées.)  On  sait 
que  ce  sont  les  jeunes  feuilles,  séchées  avec  soia, 
qui  servent  aux  infusions.  Voici  de  nombreux 
figuiers  :  Ficus  elastica,  F.  nuœroplu/lla  ;  un  Magno- 
lia fusca,  dont  les  fleurs  exhalent  une  forte  odeur  de 


—  65  — 

pitiiime  de  reinetle  ;  des  Justicia  représentés  par  de 
beaux  exemplaires  eu  (leurs,  des  Bégonias  Kex 
luagnifiques  sont  répartis  tout  le  long  de  la  galerie, 
notamment  un  magnifique  pied  de  la  variété  Baronne 
de  Bothschild. 

Nous  voici  dans  la  grande  serre  aux  bananiers 
restaurée  depuis  la  guerre  ;  il  y  règne  une  tempé- 
rature de  21  «. 

Nous  y  admirons  :  le  Bananier  du  Paradis,  Musa 
paradisiaca ,  qui  fructifie  et  donne  de  beaux  régimes 
de  bananes  ;  un  beau  pied  de  Cocos  nucifera^  un  des 
arbres  coloniaux  les  plus  utiles  ;  de  superbes  Kentia 
balmoreana,  un  Theophrasta  et  quantité  d'autres 
plantes  remarquables  qui  ont  été  signalées  dans  le 
Bulletin  de  1908  par  M.  Picquenot,  notre  regretté 
collègue. 

Des  hottes  appliquées  le  long  des  parois  des  serres 
et  qui  viennent  d'être  renouvelées  par  M.  Pottier, 
contiennent  de  superbes  Philodendron  aux  longues 
racines  aériennes  qui,  comme  des  câbles,  pendent 
de  toutes  les  hauteurs  ;  diverses  Broméliacées  (telles 
que  B.  Ananas). 

En  dehors  des  serres,  vu  le  Pittosporum  eiigenioides, 
représenté  par  plusieurs  sujets  provenant  de  graines 
importées  de  Tahiti.  Les  femmes  indigènes  se  ser- 
vent des  tleurs  à  odeur  de  jasmin,  pour  parfumer 
l'huile  de  coco  qui  leur  sert  à  oindre  leur  belle 
chevelure,  d'après  M.  Picquenot.  Cette  plante  n'a 
pas  encore  fleuri  au  parc,  mais,  cette  année  même, 
dans  le  jardin  de  notre  président,  qui  en  possède  un 
bel  exemplaire. 

Nous  entrons  dans  la  grande  serre  aux  Cactées, 
où  se  trouvent  de  beaux  échantillons  du  cierge  du 
Pérou  (Cereiis  peimvianus)  Haw.,  d'énormes  Kentia 
balmoreana  ;  Areca  sapida,  Dichsonia  antarctica,  etc. 

Dans  la  serre  d'entrée  du  musée,  nous  avons  fort 
admiré  un  magnifique  Jubea  spectabilis  ou  «  Cocos 
chilensis  ».  Il  peut  atteindre  12  mètres;  malheureu- 
sement il  devient  trop  fort  pour  être  maintenu  dans 


—  06  — 

la  ferre  et  l'un  sera  sans  cloute  obligé  de  le  trans- 
planter dans  le  parc.  L'opération  sera  délicate  et 
difficnltueuse.  .M.  I^iais  affectionnait  tout  spéciale- 
ment son  Jubea,  qu'il  avait  rapporté  du  Brésil,  et 
son  cercueil  fut  déposé,  avant  l'inhumation,  sous  les 
grandes  frondes  de  ce  beau  palmier. 

Dans  la  même  serre,  une  belle  fougère  arbores- 
cente, le  Dirksonia  antai'ctica,  plusieurs  Araucaria 
exceha  que  l'on  a  été  forcé  d'étêter,  vu  leur  taille  qui 
menaçait  la  toiture.  Nous  ne  parlerons  que  pour 
mémoire  des  camélias  couverts  dès  février  de  fleurs 
de  toute  beauté  et  de  toutes  nuances  :  tous  les  Cher- 
bourgeois  les  ont  admirés. 

En  sortant  de  la  serre,  beau  massif  de  bégonias 
bulbeux,  plantés  en  plein  terreau. 

Sur  la  droite,  jeune  pied  d'olivier,  arbuste  sup- 
portant bien  le  plein  air  à  Cherbourg.  Près  de  la 
statue  de  M.  Emmanuel  Liais,  un  bel  Eucalyptus 
pulverulenta  et  un  jeune  E.  coccifera,  espèces  qui 
semblent  bien  acclimatées  chez  nous.  Le  long  de  la 
serre  aux  bananiers  et  dans  quelques  massifs^  des 
Azalées  nombreuses  ofîrent  vraiment  un  coup  d'œil 
splendide  au  printemps,  lorsqu'elles  sont  en  pleine 
floraison. 

Le  parc  possède  aussi  une  riche  collection  de 
Rhododendrons  appréciés  de  tous  les  promeneurs. 

Admiré  un  superbe  massif  du  Pélargonium  «  Paul 
Crampel  »  le  long  de  la  serre  chaude,  une  collec- 
tion de  Pétunias,  puis  un  beau  massif  en  mosaïcul- 
ture  :  le  centre  est  formé  de  Cannas  florifères  avec 
une  collerette  de  Coleus  au  large  feuillage  bien 
coloré,  les  4  ailes  en  Bégonia  gracilis  rose,  le  tout 
sur  fond  d'Althernanthera,  bordé  de  Lobelia  Erinus 
bleu. 

Dans  l'étang,  jolie  collection  de  ÎSymphéacées  ; 
parmi  les  plus  belles  citons  :  Nymphaea  alba, 
N.  rubra  ;  A.  rosacea  ;  ISl.  sulfurea;  N.  odorata. 

Le  jardin  et  les  serres  sont  tenus  par  M.  Pottier, 
jardinier  chef,  secondé  de  M.  Hinard,  son  aide  prin- 


—  ()T  — 

cipal,  ut  du  gardien,  M.  Adam.  En  plus  des  serres 
et  du  parc,  M.  Pottier  et  ses  aides  ont  à  entretenir 
plus  de  300  arbustes  en  bacs  ;  qu'ils  ont  à  trnns- 
porter  fréquemment  pour  organiser  des  décors  aux 
réceptions,  fêtes,  etc.,  données  par  la  Ville.  Aussi 
adressons-nous  à  M.  Pottier  toutes  nos  félicitations 
pour  la  science  professionnelle  qu'il  montre  dans  la 
direction  de  cet  important  jardin.  Ses  collaborateurs 
ont  droit  aussi  à  leur  part  de  ces  éloges. 

Le  Rapporteur, 

L.   DORANGE 


^^^^^ès^^^^^^ 


RAPPORT 

de  1^  "^B^We  de^  FmpriéMs 

de  KK.   GALUS   M  GHEAEO 
Faite  le  10  Août  1923 

(Lu   à   la   Séance  du  2    Septembre    Jg23) 

^3^1^ 

Très  intéressantes  les  deux  visites  que  fît  la 
Société  d'Horticulture  aux  jardins  de  MM.  Gallis  et 
Girard,  le  10  août  1923. 

Autour  du  président  Corbière  se  trouvaient  réu- 
nis :  MM.  Le  Goupil,  notaire  honoraire,  accompagné 
de  ses  deux  charmantes  fdles  ;  Benoît,  Jeanne, 
Jouan,  Saillard,  Levèque,  Peck,  Jules  Lecarpentier, 
Aubry  de  la  Noë,  Liron,  Gahu,  Dépinée,  l^elaucon- 
nier  et  Macé. 

Le  vieux  manoir  de  la  Bâte,  situé  non  loin  du 
termnius  de  ïourlaville,  occupe  un  site  merveilleux 
d'où,  par  une  trouée  de  verdure,  de  TefTet  le  plus 
pittoresque,  se  découvre  le  panorama  du  port  et  de 
la  ville  de  Cherbourg.  Une  majestueuse  avenue,  à 
l'orée  de  laquelle  deux  marronniers  séculaires  et 
gignntesques  montent  la  garde  d'honneur,  donne 
accès  à  la  propriété  de  M.  Gallis,  où  nous  sommes 
accueillis  avec  la  plus  entière  afrabililé.  Au  seuil  du 
manoir,  l'.'iimable  M""®  Gallis  nous  attend  pour  nous 
l'aire  les  honneurs  de  sa  demeure.  Là,  nctre  attention 
est  tout  d'abord  sollicitée  par  doux  superbes  spéci- 
mens de  campanules,  dont  l'une  terme  arceau  de  ses 
bbincs  pétales  que  rehnussent  des  fleurs  de  glaïeul 
posées  à  la  base,  et  l'autre  de  ses  ramilles  fleuries 
dessine  un  lustre  original  suspendu  au-dessus  de 
la  table. 


—  00  — 

Eti  péiiéh'Hnl  dans  le  jardin,  l'on  subit  riin[)!'('S- 
sion  très  nette  du  goût  qui  préside  à  la  disposition 
générale,  car  M.  Gallis  est  un  amateur  passionné, 
un  Yvai  prêtre  de  Flore. 

Tout  d'abord,  un  jardin  anglais,  savamment  des- 
siné, nous  offre  la  fraîcheur  de  ses  massifs  On  est 
émerveillé  par  la  richesse  de  coloris  d'une  corbeille 
de  bégonias  bulbeux,  aux  teintes  douces  et  variées, 
sur  lesquels  un  orme  pleureur,  on  un  geste  d'admi- 
ration et  de  protection,  incline  mollement  ses  bran- 
ches d'un  vert  sombre.  Tout  près  de  là,  et  formant 
en  quelque  sorte  une  réplique  à  la  première,  une 
seconde  corbeille,  de  bégonias  Bertini,  épanouit  ses 
corolles  d'un  rouge  le  plus  éclatant,  sous  les  palmes 
légères  d'un  chamérops  chevelu. 

Remarqué  aussi  l'art  avec  lequel  M.  Gallis  a  su 
utiliser  le  tronc  creux  d'un  vieux  saule,  où  poussent 
des  fougères  champêtres  aux  dentelures  desquelles 
se  mêlent  les  guirlandes  roses  en  cascade  d'un 
géranium-lierre.  Rocailles,  pelouses,  berceaux  de 
verdure,  qui  semblent  braver  la  température  cani- 
culaire et  l'aridité  de  la  saison,  donnent  une  impres- 
sion de  bien-être  et  de  fraîcheur.  Les  roses  délicates 
et  choisies,  dont  la  Madame-IIerriot,  Lady-Grenall, 
orange  safran,  et  Le  Progrès,  jaune,  qui  tiennent 
une  place  d'honneur,  s'épanouissent  parmi  les 
anthémis  et  les  calcéolaires. 

Un  portique  de  rosiers  grimpants,  un  massif  de 
dahlias,  une  touffe  de  latliyrus  odoratus,  un  salvia 
fulgens  d'un  bleu  magnifique,  une  jolie  collection 
de  chrysanthèmes,  un  superbe  araucaria  imbrirata 
femelle,  une  mosaïque  de  géraniums  variés,  tout 
montre  que  Thorticulture  est  ici  un  art  aux  mains 
d'un  dilettante  dont  la  compétence  éprouvée  guide 
le  goût  parfait. 

La  visite  du  jardin  potager  et  des  arbres  fruitiers 
ne  fait  que  confirmer  une  réputation  déjà  bien  établie 
à  la  Société  d'florticulture  de  Cherbourg.  M.  Gallis 
n'est  pas  seulement  «  prêtre  de  Flore  »,  mais  «  de 


—  70  — 

Pomone  encore  ».  11  s'est  même  spécialisé  dans  la 
culture  du  fraisier.  Les  espèces  les  mieux  sélec- 
tionnées :  la  Madame-Moiitot,  VOi'-du-Rhin,  la 
Aœniff- William  (dont  fort  heureusement  la  saveur 
fait  oublier  le  nom)  sont  cultivées  selon  les  règles 
les  plus  rigoureuses,  filles  d'une  longue  expérience. 
M.  Gallis  nous  les  expose  sommairement,  mais  je 
ne  saurais  les  relater  ici,  sans  risquer  de  regretta- 
bles erreurs. 

Que  dire  de  la  serre,  nette,  propre  et  dégagée,  où, 
seuls,  s'abritent  en  ce  moment  les  nombreux  et 
vigoureux  ceps  que  garnit  une  multitude  de  grappes 
transparentes  d'un  chasselas  affriolant  ?  Là;,  comme 
aux  espaliers  ovi  l'on  voit  la  variété  des  poires  les 
plus  recherchées,  tout  subit  la  norme  d'une  arbori- 
culture artistique  et  savante.  Est-ce  à  dire  que 
l'amour  du  beau  soit  exclusif  des  résultats  profita- 
bles ?  Loin  de  là  î  Les  chiffres  que  nous  donne  le 
maître  expert  en  son  art  sont  assez  éloquents  pour 
justifier  sa  doctrine  :  «  La  beauté  avant  le  nombre  ». 

A  5  heures,  notre  groupe  pénétrait  au  n"  121  de 
la  rue  de  la  Polie,  dans  l'exploitation  horticole  de 
M.  Girard.  Celui-ci  nous  fait  le  plus  jovial  accueil 
et  répond  avec  la  meilleure  grâce  aux  nombreuses 
questions  que  chacun  lui  pose.  Nous  admirons,  près 
de  l'entrée,  les  guirlandes  harmonieuses  de  pélar- 
gonium  lieire  et  de  Solamim  jasminoïdes  qui  garnis- 
sent le  mur  de  la  maison.  Dans  uns  serre  voisine, 
une  ample  collection  de  cocos,  à' asparagus  et  à' arau- 
caria excelsa  retient  l'attention  des  visiteurs.  Sous  les 
vitres  du  sommet,  une  vigne  de  Chasselas  de  Fontai" 
nehleau  en  pleine  maturité,  promet  une  fructueuse 
vendange.  Plus  loin,  une  planche  de  reines-margue- 
rites, de  semis,  offre  aux  yeux  la  plus  belle  variété 
de  formes  et  de  coloris  de  la  Comète  géante  ;  en 
face,  le  massif  des  héliotropes  nous  inonde  de  ses 
effluves  embaumées.  Chacun  s'extasie  devant  la 
collection  des  fuchsias,  que  l'habile  horticulteur 
destine  à  l'échéance  proche  de  la  léte  de  Ste-Marie. 


—  71  — 

Dans  un  autre  carré,  s'étale  l'odorante  juncliée 
de'spois  de<ienteio\  près  desquels  voisinent  les  c/irijsan- 
thèmes  prêts  à  épanouir  leurs  multicolores  pana- 
ches. Plus  loin,  une  planche  de  glaïeuh  variés  mon- 
tre ses  derniers  spécimens,  alors  que  V  œillet  perpétuel 
des  Flamands^  avec  ses  gros  flocons  aux  tons  multi- 

Êles,  semble  vouloir  braver  les  injures  du  temps, 
'eux  touffes,  l'une  de  statice,  l'autre  àe,gi/psophyle, 
s'offrent,  avec  leurs  fleurs  légères,  à  donner  aux 
bouquets  du  fleuriste  un  complément  de  grâce  et 
d'harmonie.  Une  autre  serre  abrite  la  collection  de 
pélargoniums  destinés  à  la  reproduction  par  semis. 
A  ce  sujet,  M.  Girard  donne  des  renseignements 
fort  intéressants,  surtout  en  ce  qui  concerne  la 
variété  Paul  Campel,  remarquable  par  la  facilité  de 
sa  culture  et  de  sa  reproduction. 

Le  côté  fruit  n'occupe,  chez  M.  Girard,  qu'un  rôle 
de  second  plan.  Pourtant,  nous  avons  pu  admirer 
deux  pommiers  nains  d'Angleterre  d'une  remar- 
quable fertilité  et  chargés  de  fruits  que  l'on  dit 
délicieux.  Un  autre  arbre,  greffé  en  1894,  donne 
une  pomme  hâtive  dite  transparente  de  Croncels,  que 
son  aspect  et  sa  précocité  font  extrêmement  avan- 
tageuse, puisque  la  récolte  de  1922  avait  donné  lieu 
à  une  recette  de  400  fr.  En  1923,  la  recette  n'a  été 
que  de  250  fr.,  ce  qui  est  encore  un  joli  denier  pour 
un  seul  pommier  peu  volumineux  et  l'on  se  demande 
même  s'il  en  fut  oncques  un  aussi  précieux  au  jardin 
des  Hespérides. 

D'ailleurs,  le  rendement  est,  dans  toute  la 
culture  du  jardin  de  la  Polie,  l'^inique  but  du 
propriétaire.  S'il  est  permis,  en  tout  bien  tout 
honneur,  d'établir  un  parallèle  entre  les  deux 
jardins  que  nous  venons  de  visiter,  on  peut  dire  que 
M.  Gallis  est  à  M.  (iirard  ce  qu'un  architecte  est 
à  un  ingénieur.  L'un  se  soucie  avant  tout  de 
l'art  et  de  la  ligne,  sans  négliger  tout  à  fait  le  coté 
profit,  bien  entendu  ;  chez  l'autre,  le  but  primordial 
est  le   rendement    et  l'esthétique   n'intervient   que 


r9  

dans  la  limite  où  elle  concourt  absolument  à  la 
réalisation  du  profit. 

Ce  double  objectif  en  horticulture,  qui  a  ses  rai- 
sons, ne  pouvait  échapper  à  l'attention  de  notre 
groupe  et,  sans  nous  déjuger,  nous  avons  pu,  avec 
la  même  sincérité,  comphmenter  nos  deux  distingués 
sociétaires. 

S'il  m'est  permis  d'emprunter  encore  à  l'Olympe, 
je  terminerai  en  disant  que,  chez  M.  Gallis,  Flore  et 
Pomone  régnent  en  déesses,  filles  gâtées  d'Apollon, 
tandis  que,  chez  M.  Girard,  si  brillamment  parées 
qu'elles  soient  toujours,  elles  doivent  se  plier  aux 
exigences  de  l'autoritaire  et  capricieux  Mercure. 

F.  MAGE. 


>^=/ ^^* 


RAPPORT 

de  la  Visite  des  Jardins 

de    MM.    Th.     ADAM    &    MESSENT 
Faite  le  24  Août  1923 

(Lu  à  la  Séance  du  7  Octobre  i923) 

Jardin    de    M.   ADAM 

Le  jardin  de  M.  Adam,  dépendance  de  sa  maison 
d'habitation  rue  Don-Pedro,  a  plusieurs  lois  reçu 
la  visite  du  Bureau  et  des  Commissions  ;  il  en  a  été 
parlé  dans  les  bulletins  de  1919  et  de  1922.  Ce  qui 
est  tout  particulièrement  à  remarquer,  c'est  la 
parfaite  utilisation  que  notre  collègue  a  faite  d'un 
espace  de  190  mètres  carrés.  D'abord  une  serre 
appuyée  à  la  maison  est  garnie  de  chasselas  de 
Fontainebleau,  Black  Alicante,  Vieux  Gherboug, 
Frankenthal,  Gros  Golman  et  dans  cet  espace  de 
5  mètres  sur  3,  il  a  été  récolté  jusqu'à  trois  cents 
livres  de  raisin.  iM.  Adam  pratique  la  greffe  par 
approche  et  nous  avons  assisté  à  une  intéressante 
discussion  sur  ce  procédé  comparé  avec  d'autres. 

Dans  le  jardin  les  pommiers  en  espalier  portent 
de  beaux  fruits,  une  reinette  du  Canada  mesure 
0  m.  10  de  diamètre.  Les  légumes  sont  de  belle 
venue,  M.  Adam  nous  a  lait  remarquer  les  betteraves 
jaunes  peu  prisées  sur  les  marchés  mais  qui  méri- 
tent beaucoup  mieux,  les  tomates  s'annoncent  très 
bien,  les  poireaux  sont  énormes. 

L'utile  n'a  pas  exclu  l'agréable  du  jardin,  nous 
avons  revu  les  rosiers  signalés  par  le  rapporteur  de 
1922,  la   collection    a   même    été  augmentée.   Les 


—  74  — 

chrysanthèmes  s'annoncent  bien,  la  grande  fleur 
est  en  bouton  bien  développé. 

M.  Adam  nous  a  dit  et  c'est  peut-être  une  des 
raisons  de  son  succès,  qu'il  a  renoncé  aux  engrais 
chimiques  pour  s'en  tenir  au  fumier  et  aux  vidanges 
de  cabinets,  désodorisées  par  le  sulfate  de  fer. 

J'ai  pensé  qu'il  était  bon  pour  montrer  ce  que 
l'on  peut,  avec  du  goût  et  du  travail,  cultiver  dans 
un  petit  espace  en  pleine  ville,  de  donner  la  dési- 
gnation des  poiriers  et  des  pommiers  du  jardin  de 
M.  Adam. 

Poiriers  :  PrésidentRoosevelt,  Doyenné  du  Comice, 
Beurré  Hardy,  WiUiams,  Charles  Ernest,  Duchesse 
d'Angoulôme,  Beurré  d'Amanlis,  Clapps  favourite, 
Marguerite  Marillot. 

Pommiers  :  Reinettte  du  Canada,  Calville  de 
Bade,  Sans  pareille.  Belle  d'Avril,  Belle  de  Pontoise. 

Après  avoir  félicité  M.  et  M"^  Adam  et  les  avoir 
remerciés  de  leur  aimable  accueil,  nous  nous 
sommes  rendus  rue  de  Sennecey  chez  M.  Messent. 

Jardin  de  IVI.   MESSENT 

La  maison  de  M.  Messent  est  dans  un  quartier 
où  le  terrain  n'est  pas  encore  rare,  ce  qui  lui  a 
permis  d'avoir  un  jardin  d'une  étendue  de  onze  ares, 
exactement  1165™'.  Au  sortir  de  la  maison,  dans  la 
cour  que  des  arbres  ombragent,  nous  remarquons 
en  pot  une  jolie  pariétaire  qui  couvre  la  terre  ; 
des  chrysanthèmes  s'annoncent  bien  et  promettent 
de  belles  fleurs,  bien  que  ce  soit  la  première  année 
que  M.  Messent  s'occupe  de  cette  culture.  Dans 
un  bassin,  des  trèfles  d'eau  et  des  nénuphars  blancs, 
puis  dans  une  plante-bande  un  beau  Datura  arhorea 
double. 

M.  Messent  a  rassemblé  dans  son  jardin  cent  trente 
poiriers  et  pommiers  des  meilleures  espèces  dont 
une  partie  est  disposée  en  cordons  et  en  palmettes 
Verrier  à  deux  ou  quatre  branches.  Pour  d'autres, 


—  75  — 

en  soudant  les  branches  entre  elles  au  moyen  de  la 
grefFe  par  approche,  M.  Messent  arrive  à  obtenir 
de  grandes  surfaces  sans  hauteur.  Un  poirier  Charles 
Coignet  dépérissait,  il  en  sortait  une  matière  blan- 
châtre ressemblant  à  de  la  vaseline,  il  a  été  guéri 
par  des  injections  de  sulfate  de  fer  et  de  cryptol 
sulfureux  données  jusqu'au  cœur  de  l'arbre.  M. 
Messent  nous  a  dit  qu'il  se  trouve  très  bien  de  la 
déplantation  et  do  la  replantation  de  ses  arbres  à 
Iruit  tous  les  quatre  à  cinq  ans,  il  rafraîchit  les 
racines  et  change  la  terre,  de  sorte  que  les  arbres 
ne  sont  jamais  dans  une  terre  usée.  Les  pommes 
de  terre  traitées  par  la  bouillie  Bourguignonne  n'ont 
pas  souffert  et  donneront  une  bonne  récolte.  Dans 
fa  serre  un  plant  de  tomates  est  d'une  belle  venue, 
les  fruits  sont  déjà  gros  ;  puis  ce  sont  des  vignes 
chargées  de  grappes:  Frankenthal,  Vieux  Cherbourg, 
Muscat,  Chasselas  doré,  Périer,  de  Fontainebleau, 
Boudalès  qui  porte  des  grappes  de  sept  cents  à 
neuf  cents  grammes  parfaitement  conformées.  Il 
est  agréable  de  rassembler  dans  un  espace  de  douze 
mètres  sur  six  plusieurs  espèces  dont  le  goût  varie. 

M.  Messent,  qui  pratique  avec  succès  l'aviculture 
et  la  cuniculture  dont  il  nous  a  fait  voir  de  beaux 
spécimens,  trouve  dans  le  fumier  de  ses  poules  et 
de  ses  lapins  l'engrais  suffisant  et  se  passe  ainsi  de 
recourir  aux  compositions  chimiques.  Il  est  certain 
que  quand  on  peut  se  le  procurer,  l'engrais  naturel 
est  encore  ce  qu'il  y  a  de  meilleur. 

Nous  remercions  M.  et  M™^  Messent  de  leur 
aimable  accueil  en  les  félicitant  des  beaux  fruits 
obtenus. 

Notre  visite  avait  lieu  à  la  fin  d'août;  étant 
retourné  à  la  fin  de  septembre  chez  M.  Messent, 
j'ai  vu  deux  beaux  chrysanthèmes,  un  Ruban  rose 
et  un  Thorp's  Beauty  très  bien  fleuris. 

LE  GRIN. 


VISITE  DES  JARDINS 


de  MM.  Girard  et  Théodore  Adam 

faite  le  27  Octobre  1923 


(Lu   à   la  Séance  du   h   Novembre  1923) 


Nous  étions  bien  une  vingtaine  d'amateurs  de 
beautés  du  jardin,  réunis  autour  de  notre  clier 
Président,  le  samedi  21  Octobre,  pour  nous  rendji;e 
à  l'invitation  de  notre  sociétaire,  M.  Girard. 

Celui-ci  nous  accueille  avec  sa  coutumière  jovia- 
lité et  nous  met  en  présence  d'un  lot  compact  de 
chrysanthèmes  magnifiques,  rangés  sous  une  remise. 
Le  coup  d'œil  d'ensemble  est  ravissant  et  nous  ne 
savons  ce  qui  doit  être  le  plus  admiré  dans  cette 
riche  collection  :  aigrettes  dorées,  aigrettes  blanches, 
aigrettes  roses,  aigrettes  grenat,  etc.,  avec  toutes 
les  combinaisons  que  ces  tons,  vifs  ou  dégradés, 
peuvent  produire  par  leurs  mélanges  ;  tout  est  beau, 
somptueux,  délicieux  à  contempler.  Dans  la  mesure 
où  il  le  peut,  M.  Girard  répond  à  nos  questions  et 
cite  des  noms  :  iVlrsR.  G.  PulHng,  Mrs  G.  G.  Kelly, 
Kara  Dow,  Mrs  Luxford,  Queen-Mary,  de  telle 
sorte  qu'à  notre  admiration  s'ajoute  l'étonnement  de 
cette  nomenclature  d'Outre- Manche.  En  insistant 
nous  aurions  probablement  connu  le  Chrysanthème 
Lloyd-Georges  et,  peut-être,  le  Papyrus. 

Notre  hôte  nous  promène  ensuite  à  travers  ses 
nombreuses  serres  où  se  pressent  d'innombrables 
pots  garnis  de  chrysanthèmes  toujours  plus  beaux, 
qui  lui  valent  les  louanges  des  amateurs  érudils  dans 
l'art  chrysanthémique. 


—  77  — 

Une  question  jaillit  de  nos  lèvres:  «  Mais  com- 
bien en  avez-YOUs  donc  ?  » 

—  «  Environ  dix-huit  cents  ». 

—  «  Dix-huit  cents  !  Mais,  que  ferez-vous  de  tout 
«  cela  ?  Vous  n'arriverez  pas  à  les  vendre  en  ces 
«  quelques  jours  de  Toussaint?  » 

—  «  Détrompez-vous,  tout  sera  vendu  et  beau- 
«  coup  le  sont  déjà  ». 

—  «  Que  peut  valoir  une  fleur  comme  celle-ci  ?  » 

—  «  Vingt-cinq  francs  !  » 

Nous  avions  désigné  la  plus  belle,  il  est  vrai. 
Néanmoins  nous  apprîmes  que  la  moindre  potée  se 
vendrait  facilement  un  écu. 

Et  après  avoir  contemplé  ces  1800  toufles  de 
Chrysanthèmes  {Chrusos  anthémos,  fleur  d'or),  nous 
nous  disions  que  si  la  couleur  des  capitules,  où  le 
jaune  est  loin  de  dominer,  ne  justifiait  guère  le  nom 
de  chrysanthème,  en  revanche,  on  en  trouvait  faci- 
lement l'étymologie  en  considérant  sa  relation  avec 
le  Pactole  et  c'est  pourquoi  nous  avons  doublement 
félicité  l'habile  et  heureux  horticulteur  du  n"  121  de 
la  rue  de  la  Polie. 


* 


En  sortant  de  là,  plusieurs  d'entre  nous  se  firent 
un  plaisir  d'accepter  l'invitation  de  M.  Théodore 
Adam,  dont  les  apports  à  nos  réunions  sont  si  sou- 
vent remarqués . 

M.  Adam  est  un  amateur,  mais  un  de  ces  ama- 
teurs qui  ne  font  rien  à  demi.  Dans  sa  petite  serre 
de  la  rue  Don-Pedro,  il  nous  fit  admirer  des  spéci- 
mens extraordinaires  de  chrysanthèmes,  tels  le 
Crapouillot,  le  Lady  Convevs,  le  Jeanne  Mamelle  et 
un  Undaunted ^àoni\Qcsi^\iu[Q  mesure  31  centimètres 
de  diamètre.  Remarqué  aussi  un  pied  grefïe  sur 
anthémise,  avec  des  greffes  de  Gilbert  et  de  Regby, 
deux  variétés  dont  les  tiges  ont  poussé   avec  une 


—  78  — 

étonnante  symétrie.  Ceci  est  du  dilettantisme,  et  du 
beau. 

On  ne  saurait  assez  complimenter  M.  Théodore 
Adam,  qui.  après  avoir,  pendant  une  longue  car- 
rière, manié  la  lime  et  Tétau,  a  su,  dans  sa  retraite, 
acquérir  une  telle  habileté  dans  les  cultures  de  la 
serre  et  du  jardin,  comme  le  prouvent  ses  vignes 
et  ses  parterres. 


F.  MAGE 


^ 


■--— ^^S^gr^>— ^«^s^^-^^Of— -^-i^^— «     ^^^'^ 


SUR 

l'Exposilion  Horlicok  de  ValogiKS 

du  13  Juillet  1923 
{Lu  à  la  Séance   du  5   Août   1923) 


Le  13  juillet,  la  Société  d'Horticulture  de  Valognes 
ouvrait  sa  71^  exposition  où  vous  me  fîtes  l'honneur 
de  m'appeler  en  qualité  de  membre  du  jury. 

L'exposition  avait  lieu  sous  les  halles  aux 'grains 
où  j'eus  le  plaisir  de  rencontrer  MM.  Gouespel,  de 
Bayeux,  et  Lebreton,  de  Saint-Lo,  également  mem- 
bres du  jury,  qui  me  firent  l'honneur  de  me  nommer 
président. 

Il  n'y  avait  que  trois  exposants  :  MM.  Desaint- 
Germain,  de  Valognes,  Belair,  de  Montebourg, 
Letourneur,  de  Valognes. 

Après  examen  des  lots  exposés,  examen  rendu 
facile  par  la  petite  quantité  des  variétés  apportées, 
nous  avons  décerné  les  récompenses  suivantes  : 

A  M.  Desaint-Germain  :  Une  médaille  d'or  pour 
ses  hortensias  ;  une  médaille  de  vermeil  pour  ses 
bégonias  bulbeux  ;  une  médaille  de  vermeil  pour 
bûches  rustiques  ;  cinq  autres  médailles  d'argent 
pour  iuschias,  héliotropes,  plantes  vertes  et  diverses 
et  confections  florales. 

A  M.  Belair  :  Une  médaille  d'or,  avec  félicitations 
du  jury,  pour  ses  bégonias  Bertini  ;  trois  médailles 
de  vermeil  pour  ses  trois  groupes  d'hortensias  : 
bleus,  blancs,  roses  ;  une  médaille  de  vermeil  pour 
ses  bégonias  bulbeux,  d'une  culture  parfaite  tout  en 


—  80  — 

regrettant  qu'ils  n  aient  été  plus  fleuris  ;  six  autres 
médailles  d'argent  et  de  bronze  pour  ses  bégonias 
Métallica,  fuschias,  plantes  vertes  et  diverses  et  pour 
sa  collection  de  roses  qui,  cueillies  de  la  veille, 
étaient  malheureusement  fanées. 

Le  troisième  exposant,  M.  Letourneur,  n'a  eu  que 
des  médailles  de  bronze,  ses  lots  étant,  du  reste, 
des  plus  réduits  et  composés  de  bégonias  bulbeux, 
Rex,  gracilis,  de  Coleus,  héliotropes  et  plantes  diver- 
ses ;  chaque  genre  concourant  séparément  ;  quel- 
ques variétés  de  roses  et  confections  florales.  Nous 
espérons  qu'il  fera  mieux. 

Les  opérations  du  jury  terminées,  M.  le  secrétaire 
LeteUier  nous  convia  à  un  déjeuner  où  nous  trou- 
vâmes le  plus  aimable  accueil  de  la  part  de  MM.  le 
président  Villault  Duchesnois,  et  Carré,  vice-prési- 
dent de  la  Société. 

L.  GAYRON. 


^U-i^ 


COMPTE-RENDU 

de  l'Exposition  d'Horticulture 


(IO-I2  Novembre  1923) 

Messieurs, 

A  l'occasion  de  la  fête  anniversaire  de  ri\.rmistice, 
la  Société  d'Horticulture  de  Goutances,  avec  qui 
nous  entretenons  les  meilleurs  rapports,  avait  orga- 
nisé une  Exposition,  à  laquelle  j'avais  été  convié 
pour  faire  partie  du  .iury. 

J'avais  accepté  bien  volontiers,  avec  l'agrément 
de  notre  Bureau,  l'honneur  qui  m'était  fait,  et  le 
samedi  10  Novembre,  à  9  heures,  j'étais  exact  au 
rendez-vous,  ainsi  que  mes  collègues.  M.  Daniel, 
Drésident  de  la  Société,  nous  attendait  à  l'entrée  de 
'Exposition.  Il  nous  accueillit  fort  aimablement, 
puis  nous  conduisit  jeter  un  coup-d'œil  sur  Tensem- 
ble  de  l'Exposition,  qui  occupait  la  grande  salle  du 
Cinéma  et  la  halle  adjacente,  complètement  méta- 
morphosées. La  salle  du  Cinéma  avait  été  trans- 
formée en  un  merveilleux  parterre,  où  l'œil,  ébloui 
par  les  tons  chauds  et  infiniment  variés  des  chry- 
santhèmes, se  reposait  agréablement  sur  les  feuil- 
lages verts  des  plantes  ou  arbustes  groupés  çà  et  là 
avec  beaucoup  de  goût.  Quant  à  la  halle  annexe, 
elle  abritait  les  plus  beaux  produits  de  la  maraî- 
cherie  coutançaise,  des  arbres  fruitiers  fort  bien 
dirigés,  des  pommes  et  poires  magnilniues,  des 
arbres  verts,  des  outils  et  instruments  horticoles. 


—  82  — 

Après  cette  rapide  visite,  le  Jury  constitua  son 
bureau.  A  Tunanimité,  furent  élus  :  président, 
M.  Corbière,  président  de  la  Société  d'Horticulture 
de  Cherbourg  ;  secrétaire,  M.  Legraverend,  direc- 
teur des  promenades  et  jardins  publics  de  Rouen. 
Les  autres  membres  étaient  :  MM.  Guisle.  primeu- 
riste  à  Avranches  ;  Lelourneur.  horticulteur,  à 
Valognes,  et  Simonne,  horticulteur-maraîcher,  à 
Saint-Lo. 

Pendant  toute  la  matinée,  le  Jury  examina,  dis- 
cuta, nota  les  mérites  des  lots  exposés,  réservant 
l'après-midi  pour  arrêter  définitivement  l'attribution 
des  récompenses. 

A  midi,  la  Société  d'Horticulture  offrait,  à  l'hôtel 
du  Bon  Laboureur,  un  déjeuner  excellent,  auquel 
prenaient  part  les  notabilités  de  Coutances,  spécia- 
lement M.  le  Sous-Préfet  et  M.  le  Maire,  les  mem- 
bres du  Jury  et  les  exposants. 

Au  Champagne,  M.  Daniel,  président,  après  avoir 
souligné  les  progrès  réalisés  par  la  Société,  qui 
compte  plus  de  700  adhérents,  adressa  de  chaleu- 
reux remerciements  au  Jury  et  aux  exposants, 
d'aimables  compliments  à  M.  Corbière,  puis  il  porta 
les  toasts  d'usage.  Les  diverses  parties  de  cette 
allocution  lurent  très  applaudies.  M.  Corbière 
exprima  ensuite  sa  vive  gratitude  à  M.  Daniel  pour 
les  gracieuses  félicitations  dont  il  venait  d'être  per- 
sonnellement l'objet;  et,  au  nom  du  Jury,  il  dit  tout 
l'intérêt  que  ses  collègues  et  lui  avaient  pris  à  la 
magnifique  exposition  qu'ils  avaient  eu  à  juger.  Ne 
connaissant  pas  encore  les  noms  des  lauréats,  il  ne 
pouvait  que  les  féliciter  tous  collectivement  ;  mais  il 
était  persuadé  que  chaque  exposant  serait  satisfait 
de  sou  sort. 

Environ  deux  heures  plus  tard,  le  palmarès  était 
arrêté  et  proclamé.  Voici  les  principales  récom- 
j)enses  accordées  : 

Prix  d'honneur  avec  félicitations  du  jury  :  M, 
Eugène  Legraverend. 


—  88  ~ 

(irand  pi'ix  d'honneur  ol  prime  de  15fMV;mrs, 
diplôme  de  médaille  d'or,  :3  diplômes  et  médaille  de 
vermeil,  décerné  à  M.  Paul  Durand,  horticulteur  ù 
Coutances. 

Prix  d'honneur  et  diplôme  de  médaille  d'or  et 
prime  de  100  francs  décerné  à  M.  Lalosse,  jardinier 
en  chef  du  jardin  public  de  Coutances. 

Prix  d'honneur  et  prime  de  100  francs,  un  diplô- 
me de  médaille  de  vermeil,  un  diplôme  de  médaille 
d'argent,  décerné  à  M.  Jean  Lavalley.  horticulteur 
à  Coutances. 

Prix  d'honneur  avec  prime  de  100  francs,  2  di- 
plômes de  médaille  d'or,  décerné  à  M.  Joseph 
Pillet,  horticulteur  et  arboriculteur  à  Coutances. 

Prix  d'honneur,  un  diplôme  de  médaille  d'or  et 
une  prime  de  100  francs,  à  M.  Emmanuel  Lelong, 
maraîcher  à  Saint-Nicolas  de  Coutances. 

Un  diplôme  de  médaille  de  vermeil  grand  module 
et  une  prime  de  75  francs,  à  M.  Pasturel,  horticul- 
teur à  Heugueville. 

Un  diplôme  de  médaille  d'or  et  75  francs,  deux 
diplômes  de  médaille  de  vermeil  et  50  francs,  3  di- 
plômes de  médaille  d'argent  et  30  francs,  une  mé- 
daille bronze  argenté,  à  M.  Henri  Laurent,  horti- 
culteur à  Coutances. 

Une  médaille  de  vermeil  et  une  prime  de  75  francs 
une  médaille  d'argent  et  deux  diplômes  de  médaille 
de  vermeil,  à  M.  Emile  Hédouin,  horticulteur  à 
Coutances. 

Une  médaille  d'ai-gent  et  une  prime  de  75  francs, 
ua  diplôme  de  mé.daille  d'argent,  une  médaille 
bronze  doré  à  M.  Jean  Vaullier,  horticulteur  à 
Coutances. 

Une  médaille  de  vermeil  et  prime  de  50  fr..  une 
médaille  d'argent,  à  M.  Marie,  de  Denneville. 

Citons  encore,  parmi  les  lauréats:  MM.  Marcel 
Bois,  de  Coutances;  Savary,  de  Trelly  ;  Berlin,  de 
Saint-Pierre  de  Coutances  ;  Lesaulnier,  do  Cou- 
tances, etc. 


,     —  84  — 

Selon  ropinion  que  j'ai  entendu  exprimer  autour 
de  moi  par  des  Coutanrais  très  autorisés,  l'exposition 
du  10  novembre  a  dépassé  tout  ce  que  l'on  avait  vu 
jusqu'alors  en  cette  ville.  Je  ne  puis  faire  semblable 
comparaison  ;  mais,  assurément,  cette  exposition, 
en  elle-même,  était  fort  belle,  parfaitement  réussie, 
et  les  organisateurs,  de  même  que  les  exposants, 
méritent  les  plus  grands  éloges. 

En  terminant,  je  crois  devoir  signaler,  au  milieu 
des  nombreux  lots  de  chrysanthèmes  à  «  grande 
fleur  »  (très  beaux  du  reste  et  riches  en  variétés 
nouvelles)  un  superbe  groupe  de  chrysanthèmes 
simples,  aux  nuances  variées,  à  petites  fleurs  natu- 
rellement, d'un  très  gracieux  effet,  dans  lequel  plus 
d'un  visiteur  sans  doute  n'aura  pas  reconnu  des 
chrysanthèmes  :  tellement  l'œil  du  public  est  main- 
tenant habitué  aux  seules  formes  à  capitule  énorme. 
Cet  apport  très  intéressant,  qui  a  fait  sensation, 
était  dû  à  M.  Legraverend,  membre  du  jury. 

L.  CORBIÈRE. 


^^w-a. 


NÉCROLOGIE 


oîOîe 


L'année  1923  u  été  moins  cruelle  pour  notre 
société  que  les  précédentes,  toutefois  nous  avons  à 
enregistrer  les  quatre  décès  suivants  : 

M.  Le  Roy,  représentant  de  commerce  ;  apparte- 
nait depuis  1921  à  la  société  à  laquelle  il  était  très 
attaché. 

M.  Leflambe,  ancien  bijoutier;  il  était  parmi  nous 
depuis  16  ans  et  suivait  nos  séances  très  assidûment. 

M.  Pesnel,  négociant  ;  comptait  parmi  l'un  de 
nos  plus  fervents.  Il  avait  été  admis  en  1905  et  était 
très  dévoué  à  la  société. 

M.  PiARD,  l'un  de  nos  doyens  ;  il  allait  bientôt 
réunir  52  ans  de  sociétariat.  C'était  un  homme  de 
bien,  dont  le  dévouement  et  les  connaissances  en 
arboriculture  étaient  connus  de  tous  nos  membres. 
L'empressement  avec  lequel  les  sociétaires  sui- 
vaient ses  cours,  montrait  à  quel  point  ces  cours 
étaient  iixtéressants  et  combien  il  était  sympathique. 
Aussi  au  mois  de  janvier  1923,  la  société  lui  décer- 
nait le  titre  de  professeur  honoraire  d'arboriculture 
et  lui  offrait  un  objet  d'art  comme  hommage  de 
reconnaissance. 

Aux  séances  mensuelles  qui  ont  suivi  les  décès 
des  membres  dont  nous  mentionnons  ci-dessus  les 
noms,  M.  le  Président  a  exprimé  les  regrets  causés 
par  la  mort  de  ces  sympathiques  collègues  et  a 
adressé  de  vives  condoléances  à  leurs  familles,  au 
nom  de  la  société. 

E.  MAHIEU 


ADMISSIONS  EN  1923 


'■•'^-a^fÊf*^ — 


DAMES   PATRONNESSES 

j^mes  Lekloch,  85,  Fuc  dc  la  Bucaille. 
Levéel,  19,  rue  Loysel. 
Sanson,  60,  rue  Hélain. 
VuiLLAUME,  24,  rue  Jeanne-d'Arc. 

MEMBRES   TITULAIRES 

MM.  Berger,    lieutenant-colonel    d'infanterie    coloniale,     rue 

Hippolyte-de-Tocqueville. 
BoRiEs,  directeur  delà  Société  Générale,  rue  delà  Fontaine. 
BuRNEL,  jardinier,  chemin  des  Vieilles-Carrières. 
CosNEFROY,  père,  propriétaire,  3i,  ruePrésident-Loubet. 
d'Aquin,  officier  d'administration  principal  de  la  marine^ 

retraité,  17,  rue  de  Russie. 
Decourtye,  menuisier,  218,  rueThiers,  à  Tourlavllle. 
DE  MoNTRiGAUD,  Capitaine  d'inf.  col.,  8,  route  des  Pieux. 
DE  Saint-Bazile,  fils,  7,  ruc  Lesdos. 
Desfossks,  propriétaire,  33,  rue  Victor-Hugo. 
DE  Traynel,  propriétaire,  20,  rue  Jeanne-d'Arc. 
DuBOST,  greffier  de  paix,  26  bis,  rue  du  Val-de-Saire. 
Félix  René,  représentant  de  la  S.  A.  M.,  87,  rue  Asselin. 
Flamary,   vice-consul    de   Grèce    et   d'Espagne,    29,    rue 

Guillaume-Fouace. 
Gallet,  chemisier,  23,  rue  Tour-Carrée. 
GioT,  notaire  honoraire,  3 1 ,  rue  de  la  Bucaille. 
Guilbert,  pharmacien,  i,  rue  du  Château. 
Hamel,  notaire  honoraire,  56,  rue  Montebello. 
HoLuiGUE,dir.  du  Llyod  hollandais,  62,  quai  Alexandre-III. 
Jeanne  Julien,  145,  rue  de  la  Polie. 
Jeannette,  épicier,  26,  rue  de  la  Paix. 


—  87  — 

MM.  JoRET,  instituteur,  lo,  rue  de  l'Aima. 

JouAX,  propriétaire,   i5,  rue  de  l'Ermitage. 

Klein,  horticulteur,  40,  rue  de  Sennecey. 

Labbé, économe  du  Bureau  de  Bienfaisance, 42, r.  M ontcbello. 

Lambert,  propriétaire,  64,  rue  Carnot,à  Equeurdrcville. 

Le  Duigou,  docteur-médecin,  36,  rue  de  la  Fontaine. 

Lemarik,    secrétaire  général    du    Bureau  de   Bienfaisance, 

2g,  rue  de  l'Ancien  Hôtel-Dieu. 
Lemire,  maraîcher  à  la  Guerranderie,  àTourlaville. 
Lepelletier,  greffier  de  paix,  33,  rue  Jeanne-d'Arc. 
Le  Poittevin  Eugène,  marchand  debois,9,  rue  L. -Philippe. 
Le  Poittevin  Emile,  id.  16,  rue  Lesdos. 

Lepoittevin,  commis  principal  de  la  marine,  retraité,   à 

la  Fonderie,  Tourlaville. 
Leridez,  directeur  d'assurances,  23,  rue  Grande-Vallée. 
Letellier  Albert,  horticulteur,  76,  rue  de  la  Polie. 
Levieux,  maître-forgeron,  à  la  Fonderie,  Tourlaville. 
Luge,  commis  à  la  Mairie,  1 1,  rue  Magenta. 
LuiGi,    maréchal    des    logis     de    gendarmerie,    retraité, 

3i,  rue  Bouillon. 
Marsollet,  premier-maître    de  marine,  retraité,  85,   rue 

de  la  Bucaille. 
N1COLLET,  fils,  59  et  61,  rue  du  Val-de-Saire. 
Rabé,  commis  des  P.  T.  T,,  g3,  rue  Thomas-Hcnry. 
Racine,  chauffeur  d'autos,  71,  rue  Montebello. 
RoYER,  employé  de  commerce,  12,  rue  Gibert. 
Salle  René,  64,  quai  Alexandre-III. 
Tanqueray,  receveur  d'enregistrement,  69,  rue  Asselin. 
Trubert,  ancien  bijoutier,  9,  rue  du  Bassin. 
Truffert,  électricien  à  la  Fonderie,  Tourlaville. 


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•tm:  Dl:  LA  OÉpECHE  OE  CHCRBOUnO 


BULLETIN 


DE  LA 


DE  CHERBOURG 


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ANNÉE  1924 


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CHERBOURG 

Imprimerie  de  «  La  Dépèche  de  Cherbourg  •• 

41,  Rue  Gambelta,  4i 

1925 


BULLETIN 


DE  LA 


DE  CHERBOURG 


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LV 


UBRARY 

^E\V  YORK 

BOTANiCAi 


ANNÉE  1924 


-$ 


CHERBOURG 

Imprimerie  de  «  La  Dépêche  de  Cherbourg  » 

41,  Rue  Gambetta,  41 

19  35 


Membres  d'honneur  de  la  Société 

M.  le  Sous-Préfet  de  l'Arrondissement. 


Présidents  d'honneur     ^     ^    ^^  ^^1^^  ^^  Cherbourg. 

Trésorier  honoraire:  M.  Le  Brettevillois,  ||  I,  receveur  municipal. 

Membres  du  Bureau  pour  1925 

Président:  M.  Corbière,  i^  ^  I,  professeur  honoraire,  rue  Asselin,  70. 

„.      n  •    j    i        ^     MM.  Le  Carpentier,  avocat  honoraire,  rue  de  l'Aima,  41. 

Vice-Presidents  :    |  ^e  Grin,  >^  ||,  avocat,  rue  Auvray,  12. 

/  MM.  Macé  Adrien,  négociant,  rue  la  Duché,  ^5. 
Conseillers         \  Favier, avocat,  place  Henry-Gréville,  15. 

d'Administration     J  Dépinée,  propriétaire,  rue  Segondat,  10. 

(  Crova,  0.  ^  II,  cap.  de  trég.  en  r.,rue  Asselin,  27. 

Secrétaire  :  M.  Mahieu,  i^,  officier  d'administration  de  la  marine,  en  retraite, rue 
Président-Loubet,  29. 

Secrétaires-  (     MM.  Dorange,  employé  de  commerce,  rue  Hélain,  66. 
adjoints      (  F.  Macé,  ||  I,  économe  honoraire,  rue  de  la  Bucaille,9^. 

Trésorier:  M.  Frigout,  ^,  officier  d'administration  principal  de  la  Marine,  en 
retraite,  rue  Amiral-Courbet,  40. 

Bibliothécaire  :  M.  Marc  Nicollet,  rue  Montebello,  56. 


Cultures  d'utilité 

MM.  Le  Carpentier,  Président, 
Adam,  propriétaire. 
Levéel,  ^,  ancien  horticulteur. 
Saillard,  propriétaire. 
BouiN,  agent  administratif  de  la 

Marine,  en  retraite. 
Ondedieu,  chef  de  bureau  hono- 
raire  des   Archives   du    dé- 
partement de  l'Aisne. 


Commissions  Permanentes 

Cultures  d'agrément 

MM.  Le  Grin,>^  ||,  Président. 
Cauvin,  bandagiste. 
Mahaut,  propriétaire. 
Hochet,  propriétaire. 
Doucet,  Il  I,  instituteur  en  r. 
Peck,    commis   principal  de    la 
Marine,  en  retraite. 


Comité  de  Rédaction 

M.  CoïiBiÈnE,  ^  1^  l. ,  Président  ;  M.  Le  Carpentier,  Vice-Président; 

MM.  les  Membres  du  Bureau 


Directeur  des  Jardins  de  la  Société  :  M.  Dépinée. 

Professeur  d'Arboriculture  :  M.  P.  Gosselin,  ^,  ancien  horticulteur. 

"Professeur  de  Floriculture  :  M.  Levéël,  ^,  ancien  horticulteur 

Jardinier  de  la  Société  :  M.  J.  Burnel. 

Délégué  pour  convoquer  aux  inhumations  :    M.  J.    Lecarpentier,    ancien  bijoutier. 


Société  d'Horticulture  de  l'Arrondissement  de  Cherbourg 

La  Société  a  pour  but  de  perfectionner  et  d'encourager 
toutes  les  branches  de  la  science  et  de  la  pratique  horticoles. 

Elle  organise i  toutes  les  fois  que  ses  ressources  le  lui 
permettent,  une  Exposition  estivale  ou  automnale,  à 
laquelle  la  carte  de  Membre  de  la  Société  donne  droit 
d'entrée  gratuite  tous  les  jours. 

Elle  publie,  chaque  année,  un  Bulletin  qui  est  adressé 
gratuitement  à  tous  les  Sociétaires  ainsi  qu'aux  Membres 
correspondants  et  aux  Sociétés  affiliées.  Ce  Bulletin  con- 
tient des  extraits  des  procès-verbaux  des  séances,  des 
comptes  rendus  d'expositions,  des  rapports  sur  les  visites 
de  jardins  et  de  propriétés,  divers  articles  ou  mémoires 
et  autres  documents  intéressant  l'horticulture. 

La  Société  possède,  rue  Montebello,  44,  un  jardin  de 
fioriculture  et  d'acclimatation,  et  une  salle  des  séances  qui 
renferme  une  bibliothèque  ouverte  aux  Sociétaires  tous 
les  mardis,  à  S  heures  du  soir.  L'entrée  du  jardin  est  libre, 
pour  les  Sociétaires  et  leur  famille,  tous  les  jours,  à  partir 
de  8  h.  du  matin  jusqu'à  7  h.  du  soir  en  été,  et  jusqu'au 
coucher  du  soleil  en  hiver. 

Un  autre  jardin,  consacré  à  l'arboriculture,  est  situé 
rue  de  la  Duché.  Des  cours  y  sont  faits  par  leprofesseur  de 
la  Société. 

I^es  séances  se  tiennent  dans  le  local  de  la  rue  Montebello, 
le  premier  dimanche  de  chaque  mois,  à  14  h.  ;  elles  sont 
annoncées  par  la  voie  des  journaux  de  Cherbourg.  On  y 
traite  et  on  y  discute  toutes  sortes  de  questions  horticoles 
et  chaque  séance  se  termine  par  une  loterie  de  fleurs  ou  de 
fruits  de  saison,  ou  bien  par  une  distribution  d'ouvrages 
horticoles,  de  graines,  de  boutures,  de  greffes,  etc. 

En  été,  de  charmantes  excursions  dans  les  environs  sont 
organisées  par  les  soins  du  Bui'eau. 

Les  persoruies  qui  désirent  acquérir  des  connaissances 
horticoles  utiles,  ainsi  que  toutes  celles  qui  ont  à  cœur  de 
contribuer  à  augmenter  la  richesse  et  le  bien-être  du  pays 
par  le  développement  de  r horticulture,  sont  instamment 
priées  d'apporter  leur  adhésion  à  la  Société,  et,  par  ce 
nioy en,d'accroïtre  encore  sa  vitalité  et  sapuissance d'action. 

Pour  faire  partie  de  la  Société  d'Horticulture,  il  faut 
avoir  été  présenté  par  un  Membre  ou  avoir  adressé  par 
écrit  une  demande  au  Président.  —  Les  Dames  sont  admi- 
ses sous  le  7iom  de  Dames  patronnesses  ;  lors  des  Exposi- 
tions, elles  constituent  un  Jury  chargé  d'attribuer  certaines 
récompenses . 

La  cotisation  annuelle  est  de  10  francs. 


ANNEE    1924 


TABLE    DES    MATIERES 


E.  Mahieu 
id. 

F.  Macé 


E. 

Mahieu 

F.  Macé 

id. 

G 

.  Levéel 

A.  Chrétien 

S. 

MOTTET 

F.  Macé 

E. 

Mahieu 

E. 

Mahieu 

id. 

Composition  du  Bureau  et  des  Commissions  pour 
1925 

Avantages  accordés  aux  Membres  de  la 
Société  et  conditions  d'admission 

Extraits  des  procès-verbaux  des  séances.  4 

Rapport  sur  la  situation  financière  et  mo- 
rale de  la   Société  en  1924 24 

f      I.  Jardins  de    MM.    Dorange 

Visite  l            et  Nicol 29 

)    II.  Jardins  ouvriers :?4 

"^     j  III.  Propriété  de   M.  Favier,   à 

Jardinsf  „,    ,  '^    Fauconnière 39 

\   IV.  Jardin  de  M.  Hochet 44 

Rapports  des  dé-  (  1.  Saint-Pierre- sur- 
légués   de     lai          Dives 46 

Sociétéauxexpo- )  ^t   tt  i  o 

sitions  régionales  (  "•  Valognes 48 

Résumé  de  la  Conférence  du  24  août  1924 

sur  les  Glaïeuls 50 

Rapport  sur  la  54^  Exposition  de  la  So- 
ciété, du  2 1  au  23  juin  inclus  1924. . .  59 

Récompenses  accordées  pour  apports  aux 

Séances  mesuelles 76 

Bibliographie 77 

Nécrologie 791 

Liste  générale  des  Sociétaires 81 


a. s 


Extraits  des  Procès- Verbaux 

des    Séances   de  l'Année    1924 


-»»-<»C-*H- 


Séance  du  6  Janvier 

64  Membres  présents. 

M.  le  Président  rappelle  le  décès,  survenu  le  24 
décembre,  de  M.  Piard,  professeur  bonoraire  d'ar- 
boriculture, et  exprime,  à  l'adresse  de  la  famille,  les 
vives  condoléances  de  la  Société  et  les  regrets 
éprouvés  par  tous  les  membres  qui  ont  connu  cet 
homme  de  bien  très  dévoué,  dont  les  leçons  et  les 
avis  étaient  si  appréciés. 

M.  le  Président  annonce  :  1°  Le  départ  de  M. 
Bories,  directeur  de  la  Société  Générale, pour  Brest, 
2°  L'inscription  au  tableau  d'avancement  de  M. 
Lemonnier,  Procureur  de  laBépublique.  Des  regrets 
sont  votés  à  l'adresse  de  M .  Bories  et  des  félicita- 
tions à  l'adresse  de  M.  Lemonnier. 

M.  Catherine,  au  nom  de  la  Commission  de  véri- 
fication des  comptes  du  Trésorier,  donne  lecture  de 
son  rapport,  très  élogieux  pour  M.  Frigout,  et  les 
conclusions  en  sont  adoptées  à  l'unanimité. 

M.  Corbière  rend  compte  de  l'Exposition  horticole 
de  Coutances,  où  il  est  allé  représenter  notre  Société 
le  10  novembre. 

M.  Mahieu,  secrétaire,  donne  lecture  de  son  rap- 
port, très  applaudi  : 

l**  Sur  la  situation  et  les  travaux  delà  Société  en 
1923; 


^C 


—  6  — 

2"  Sur  l'inoubliable  manifestation  dont  M.  Corbière 
fut  l'objet  le  25  novembre  dernier. 

M.  le  Président  expose  les  raisons  qui  ont  déter- 
miné le  Bureau  à  faire  porter,  le  2  décembre,  à 
l'ordre  du  jour  de  la  présente  séance,  la  question  de 
la  cotisation  annuelle.  Cette  cotisation,  toujours  de 
5  francs  depuis  80  ans,  est  loin  d'être  en  rapport 
avec  la  cherté  de  la  vie  que  nous  subissons.  Cinq 
francs  d'aujourd'hui  ne  représentent  pas  deux  francs 
d'avant-guerre. 

A  l'unanimité,  les  soixante-quatre  membres  pré- 
sents décident  de  fixer  à  10  fr.  le  montant  de  la  coti- 
sation pour  1924.  Tous  les  Sociétaires  seront  infor- 
més individuellement  de  cette  décision. 

M.  Th.  Adam  dépose  sur  le  bureau  plusieurs 
exemplaires  d'une  betterave  sucrée  jaune,  supé- 
rieure comme  alimenta  la  betterave  rouge  ordinaire. 

11  est  ensuite  procédé  au  renouvellement  du 
Bureau  et  des  Commissions  permanentes  pour  1924. 

Sont  proclamés  ou  élus  : 

Présidents  d'honneur  :  M.  le  Sous-Préfet  de  l'ar- 
rondissement et  M.  le  Maire  de  Cherbourg; 

Trésorier  honoraire  :  M.  LeBrettevillois; 

Président:  M.  Corbière; 

Vice -Présidents  :  MM.  Ed.  Le  Carpentier  et  Le 

Crin  ; 

Conseillers  d'Administration  :  MM.  Adrien  Macé, 

Dépinée,  Favier  et  Crova  ; 
Secrétaire  :  M.  Em.  Mahieu  ; 
Secrétaires-adjoints  :  MM.  Dorange  et  Fr.  Macé; 
Trésorier:  M.  Frigout  ; 
Bibliothécaire  :  M.  Noyon. 

Membres  des   Commissions  : 

!<*  Culture  d'utilité  :  MM.  Th.  Adam,  Saillard, 
Levée],  Bouni  et  Ondedieu  ; 

2"  Cultures  d'agrément  :  MM.  Cauvin,  Mahaut, 
Hochet,  Doucet  et  Peck  ; 


—  7  — 

Directeur  des  jardins  de  lu  Société  :   M.  Dépinée; 
Professeur  d'arboriculture  :    M.  Pierre  (iosselin; 
Professeur  de  floriculture  :  M.  G.  Levéel  ; 
Jardinier  de  la  Société  :  M.  Jacques  Burnel  ; 
Délégué  pour  convoquer    aux    inhumations    des 
Sociétaires:  M.  Jules  Lecarpentier. 

En  son  nom  personnel  et  au  nom  du  nouveau 
Bureau.  M.  Corbière  adresse  de  vifs  remerciements 
aux  Sociétaires  et  il  les  assure  que  chacun  des  élus 
se  montrera  digne,  par  son  dévouement,  de  la  con- 
fiance qui  lui  est  accordée.  Enfin,  M.  le  Président 
offre  ses  meilleurs  vœux  de  nouvelle  année  à  tous 
les  Membres  de  la  Société  et  à  leur  famille. 

Finalement,  une  nouvelle  Dame  Patronnesse  est 
proclamée,  deux  nouveaux  Membres  titulaires  sont 
élus  ;  puis  les  objets  achetés  pour  la  tombola  men- 
suelle sont  attribués  par  le  sort  et  la  séance  est 
levée. 

Séance  du  3  Février 

60  Membres  présents. 

M.  le  Président  annonce  :  1<»  qu'il  a  reçu  de  M. 
ChevaHer,  directeur  du  Laboratoire  d'Agronomie 
coloniale,  des  graines  de  Diospyros  decandra,  d'un 
Prunier  et  d'un  Cerisier  d'Indo-Chine,  qui  seront 
distribués  en  fin  de  séance. 

2"  que  divers  changements  utiles  ont  été  apportés 
dans  la  répartition  de  plusieurs  végétaux  cultivés 
au  jardin  de  la  rue  Montebello  et  il  remercie  M. 
Levéel  de  la  grande  part  prise  par  lui  dans  ce 
travail. 

M.  ïh.  Adam  présente,  à  titre  d'échantillon,  un 
magnifique  poireau  qu'il  a  préservé  de  la  maladie 
du  ver  par  l'emploi  de  l'insecticide  Trutlaut, remède 
très  efîicace,  mais  plus,  cher  que  le  savon  noir,  qui 
donne  aussi  de  bons  résultats. 

M.  Dépinée  présente  :  1"  un  sécateur  muni  d'une 


—  8  — 

agrafe  de  son  invention  qui  permet  à  Thorticulteur 
d'avoir,  pendant  la  taille,  les  mains  tout  à  fait  libres 
en  accrochant  le  sécateur  à  tout  objet  quelconque  à 
sa  portée,  branche,  vêtement,  etc.  ; 

2°  une  autre  agrafe  en  fil  de  fer,  de  son  invention 
également,  qui  remplace  très  avantageusement 
l'osier,  pour  attacher  provisoirement  la  vigne  que 
l'on  désire  nettoyer. 

A  la  demande  de  M.  Dorange,  il  est  donné  lec- 
ture d'un  article  de  journal  sur  «  les  champignons 
des  racines  d'arbres  des  forêts  »,  champignons 
filamenteux,  dits  mycorhizes,  dont  le  rôle  est  de 
pouvoir  favoriser  le  développement  des  racines  et, 
par  suite  la  nutrition  des  végétaux.  M.  Corbière 
donne,  à  ce  sujet,  d'intéressantes  explications. 

M.  Dorange  recommande  de  recouvrir  d'un  mastic 
la  section  des  églantiers  transplantés,  afin  de  les 
préserver  contre  la  pénétration  de  larves  d'insectes. 

M.  Le  Grin  donne  lecture  des  notes  prises  par 
lui  en  consultant  les  publications  reçues. 

Sont  admis  dans  la  Société  une  dame  patronnesse 
et  trois  sociétaires  nouveaux. 

Il  est  enfin  procédé,  par  la  voie  du  sort,  à  Fattri- 
bution  des  plantes  achetées  pour  la  tombola  et  de 
plusieurs  marcottes  provenant  du  jardin  de  la 
Société. 

Séance  du  2  Mars 

60  Membres  présents. 

Lecture  est  donnée  de  la  correspondance  reçue  : 
1"*  lettre  de  M.  le  Sous-Préfet  de  Cherbourg  an- 
nonçant que  M.  le  Ministre  de  l'Agriculture  met  à 
la  disposition  do  la  Société,  en  1924,  une  médaille 
de  vermeil,  deux  d'argent  et  deux  de  bronze  ;  — 
2°  lettre  de  l'Union  des  Sociétés  d'Horticulture 
d'Ille-et-Vilaine,  informant  qu'une  exposition  aura 
Heu  à  Rennes  du  3  au   10   novembre  prochain;  — 


—  9  — 

3"  un  règlement-programme  relatif  à  une  exposition 
de  chrysanthèmes  et  autres  fleurs  de  saison,  qui  se 
tiendra\au  Jlavre  du  7  au  9  novembre  1924. 

Sont  déposés  sur  le  bureau  les  apports  suivants  : 

De  iM.  Th.  Adam,  deux  magnifiques  grappes  de 
raisin  Gj'OS  Colman,  en  parfait  état  de  conservation, 
et  un  très  beau  cyclamen  Papilio  de  semis  (octobre 
1921)  rempoté  en  mars  1923  et  actuellement  en 
pleine  tloraison;  — de  M.  Levéel,  des  greffes  d'un 
prunier  américain,  le  Giant,  à  fruits  gros  et  allongés, 
très  recommandable  ;  et  enfm,  de  M.  Dorange,  des 
boutures  du  chrysanthème  Thorps  Beaiity. 

M.  Le  Brettevillois  complimente  M.  Dépinée  de 
l'utile  invention  de  son  attache  pour  sécateur. 

M.  Le  Grin  donne  lecture  des  notes  prises  par  lui 
dans  les  publications  reçues  depuis  la  dernière 
séance,  puis  sont  admis  trois  nouveaux  Membres. 

La  séance  est  levée  après  le  tirage  au  sort  des 
outils  de  jardinage  achetés  pour  la  loterie,  la  distri- 
bution des  rameaux  fleuris  de  mimosa  provenant  du 
jardin  de  la  Société,  des  greffes  de  prunier  et  des 
boutures  de  chrysanthèmes  offertes  par  les  présen- 
tateurs. I 

Séance  du  6  Avril 

78  Membres  présents. 

Au  nom  de  la  Société,  M.  le  Président  adresse  de 
chaleureuses  félicitations  à  M.  Favier,  qui  a  reçu 
récemment  de  la  Société  Nationale  d'Acclimatation 
une  médaille  d'argent  sur  le  rapport  élogieux  de 
M.  Bois,  professeur  au  Muséum,  à  la  suite  de  la 
visite  faite,  au  début  d'août  1923,  par  la  Société 
Botanique  de  France,  à  la  très  intéressante  proprié- 
té de  notre  collègue.  M.  Favier  a  réalisé,  à  la  Fau- 
connière,  l'acclimatation  d'une  foule  de  végétaux 
exotiques  (Eucalf/ptiis,  Mimosas,  Cistes,  etc.)  :  c'est 
une  merveilleuse  démonstration  de  ce  que  la  dou- 


—  10  — 

ceur  du  climat  permet  de  réaliser  à  Cherbourg. 
Quant  les  cistes  seront  en  fleurs,  M.  P'avier  voudra 
bien  inviter  les  Sociétaires  à  visiter  sa  magnifique 
collection. 

M.  le  Président  lait  connaître  qu'une  délégation 
du  Bureau  s'est  rendue  chez  Madame  Renault, veuve 
de  notre  ancien  et  très  regretté  Président,  ancien 
Maire  de  Cherbourg,  pour  lui  remettre,  en  présence 
de  ses  deux  fils,  nos  collègues,  la  médaille  commé- 
morative  de  son  entrée,  il  y  a  un  demi-siècle,  à  la 
Société  d'Horticulture,  comme  Dame  Patronnesse. 
M.  Corbière  lui  a  offert,  en  outre,  les  respectueux 
hommages  et  tous  les  vœux  de  notre  Association. 
Madame  Renault  s'est  montrée  très  touchée  et  a 
chargé  M.  le  Président  de  transmettre  à  la  Société 
tout  entière  l'expression  de  sa  vive  gratitude. 

M.  le  Président  annonce  que  M.  le  Directeur  des 
Services  Agricoles  de  la  Manche  a  approuvé  le 
règlement -programme  de  notre  exposition  du  21 
juin,  et  qu'il  a  fait  connaître  les  subventions  qui 
nous  sont  accordées  pour  l'année  1924.  Le  règle- 
ment-programme de  l'exposition,  aussitôt  imprimé, 
a  été  adressé  aux  horticulteurs,  jardiniers,  maraî- 
chers, sociétés  correspondantes,  et  il  est  à  la  dispo- 
sition de  toute  personne  qu'il  pourrait  intéresser, 

M.  le  Président  présente  le  Bulletin  de  l'année 
1923,  qui  vient  d'être  imprimé  et  sera  distribué,  en 
fin  de  séance,  à  chacun  des  Membres  présents.  Il 
donne  un  aperçu  des  différents  articles,  en  remercie 
les  auteurs  et,  en  particulier,  M.  Mahieu,  le  dévoué 
secrétaire,  a  qui  revient  la  grosse  part  dans  le  tra- 
vail de  rédaction,  et  M.  Le  Carpentier,  qui  a  bien 
voulu,  comme  par  le  passé,  se  charger  de  la 
correction  des  épreuves.  L'imprimeur,  M.  Lecour- 
tois,  mérite  aussi  des  éloges  pour  l'activité  et  le  soin 
apportés  k  l'impression  du  Bulletin. 

Trois  apports  sont  déposés  sur  le  bureau  : 

1°  de   M.  Dorange  des  rameaux  de   Mimosa  ver- 


^  11  ^ 

ticillata,  jolie  espèce  de  serre  froide,  que  M.  Favier 
n'a  pas  réussi  à  acclimater  à  la  Kauconnière  ; 

2"  de  M.  Messent,  trois  ig-uames  de  Chine,  dont 
les  tubercules  constituent  un  délicieux  légume  ; 

3"  de  M.  Th.  Adam,  deux  belles  et  bonnes  pom- 
mes en  parfait  état  de  conservation  :  Belle  d'Avril 
et  Belle  de  Pontoise. 

M.  Le  Brettevillois,  qui  a  chez  lui  un  pied  de  Clivia 
portant  deux  hampes  florales  au  lieu  d'une,  deman- 
de si  le  fait  est  anormal.  M.  Levéel  dit  qu'il  est 
seulement  rare. 

M.  Le  Grin  donne  lecture  des  notes  prises  par  lui 
dans  les  publications  reçues  ;  trois  nouveaux  mem- 
bres sont  admis  ;  puis  il  est  procédé  au  tirage  au 
sort  de  la  loterie  comprenant  des  plantes  achetées, 
des  touffes  de  Gunnera  scahra  et  de  Bambou  Métaké 
du  jardin  de  la  Société.  Enfin,  a  lieu  la  distribution 
du  Bulletin  de  1923,  et  la  séance  est  levée  k  quinze 
heures  et  demie. 

Séance  du  4  Mai 

73  Membres  présents. 

M.  le  Président  remet cà  iVI.  Noyon,  bibliothécaire, 
la  médaille  commémorative  de  ses  50  années  de 
sociétariat  en  lui  adressant  les  meilleurs  vœux  de 
la  Société. 

Etant  donné  le  nombre  des  horticulteurs  et 
maraîchers  déjà  inscrits,  M.  Le  Carpentier  dit  que 
le  succès  de  notre  exposition  est  assuré. 

Sont  déposés  sur  le  bureau  les  apports  suivants  : 

1°  de  M.  Gallis,un  superbe  bouquet  de  nombreu- 
ses roses  cultivées  en  serre,  et  provenant  d'une 
deuxième  récolte.  Quoique  très  belles,  elles  sont  in- 
férieures à  celles  de  la  première  récolte. 

E'*  de  M.  Bouin,  deux  capitules  d'un  chrysanthè- 
me actuellement  en  fleurs  et  provenant  d'un  pied 


—  12  — 

acheté  en  novembre  dernier  chez  M.  Soury,  spécia- 
Hste  de  ces  plantes  pour  marchés  ; 

3°  de  M.  Dorange,  des  frondes  de  fougère  de 
l'espèce  Aspidmm  angidare,  variété  proliferum 
Woliastoni,  donnant  des  rejetons  qui  permettent  de 
multiplier  cette  plante. 

M.  l^e  Garpentier  donne  lecture  d'un  intéressant 
article  de  M.  Truelle, dans  le  Petit  Journal  Agricole, 
sur  les  causes  d'insuccès  dans  le  grefTage  des  pom- 
miers à  cidre  et  M.  Le  Grin  fait  connaître  les  notes 
prises  par  lui  dans  les  publications  reçues. 

Sont  ensuite  admis,  deux  nouveaux  Membres 
titulaires,  puis  la  séance  est  levée,  après  le  tirage  au 
sort  des  plantes  achetées  et  la  remise  aux  intéressés 
de  plusieurs  brochures  offertes  à  la  Société. 

Séance  du  l®'"  Juin 

73  Membres  présents. 

M.  le  Président  exprime  les  vifs  regrets  causés 
par  la  mort  récente  :  1°  de  M.  le  commandant 
Rauch,  ancien  et  très  fidèle  membre  de  la  Société  ; 
2°  de  M.  François  Diguet,  beau -père  de  notre 
secrétaire  M.  Dorange,  et  allié  de  très  près  à  deux 
de  nos  collègues.  Des  condoléances  respectueuses 
et  sympathiques  sont  votées  à  l'adresse  des  familles 
des  défunts. 

M.  Gorbière  rappelle  que  l'Exposition  ouvrira  le 
21  de  ce  mois.  Elle  se  tiendra,  selon  l'usage,  dans 
les  halles  adossées  au  Grand  Théâtre  :  local  gra- 
cieusement mis  à  la  disposition  de  la  Société  par 
M.  le  Maire,  qui  veut  bien  également  nous  prêter, 
our  les  décors,  le  matériel  de  la  ville  et  nous  assurer 
e  concours  du  personnel  municipal  nécessaire. 

Gette  exposition  ne  peut  manquer  d'avoir  le  même 
succès  que  les  précédentes  et,  dans  ce  but,  M.  le 
Président  lait  appel  au  dévouement  de  tous  les 
Sociétaires. 


l 


—  13  — 

Sont  ensuite  désignés  les  membres  des  diverses 
Commissions  de  l'Exposition  : 

1°  Commission  chargée  du  placement  des  billets 
d'entrée,  qui  deviendront  billets  de  la  tombola  : 
Président, M.  Le  Carpentier;  Mem!)res,  MM.  Gahut, 
Cauvin,  Doucet,  Lavieille,  Le  Dérubey,  Lelièvre, 
Marest,  Ondedieu,  Peck,  Postaire  et  TrufTert  (Dési- 
ré), 

2"  Commission  d'organisation  de  l'Exposition  : 
Président,  M.  (j.  Levéel  ;  Membres,  les  membres 
des  Commisions  permanentes. 

3°  Commission  du  Banquet  :  M.  Le  Grin,  prési- 
dent, assisté  des  autres  membres  du  Bureau. 

Ont  été  déposés  sur  le  bureau  :  1°  par  M.  Jeanne, 
un  pied  de  Miiscari  comosiim^  plante  bulbeuse  à 
jolies  fleurs  bleues  ;  2"  par  M.  Ondedieu,  un  rameau 
tleuri  de  Wegelia  rosea,  arbuste  très  ornemental 
originaire  de  Chine.  Ces  plantes  sont  déterminées 
par  M.  Corbière,  qui  fait  savoir,  en  outre,  que  M. 
le  D'"  Doré,  actuellement  à  Toulon,  a  offert  par 
l'intermédiaire  de  son  père,  notre  collègue,  quatre 
fruits  du  palmier  de  l'Erythrée,  qui,  probablement, 
réussira  à  Cherbourg,  puisqu'il  est  acclimaté  à 
Toulon.  Les  fruits  ont  été  confiés  au  parc  Liais. 

Lecture  est  donnée  des  notes  prises  par  M.  Le 
Grin  dans  les  publications  reçues;  six  nouveaux 
Membres  présentés  sont  admis  ;  puis  la  séance  est 
levée  après  le  tirage  au  sort  des  plantes  achetées  et 
de  quatre  touffes  à'Eidalia  japonica^  intéressante 
graminée  provenant  du  jardin  de  la  Société. 

Séance  du  6  Juillet 

84  Membres  présents. 

M.  le  Président  rappelle  le  décès  récent  de 
Mlle  Lemoigne,  fille  de  notre  collègue,  contrôleur 
d'octroi,  et  il  adresse  à  la  famille  les  vives  et  res- 
pectueuses condoléances  de  la  Société. 


^  14  — 

M.  Levéel  a  fait  déposer  sur  le  bureau  une  jolie 
campanule  peu  connue,  le  Campanula  istriana,  à 
rameaux  florifères  retombants,  tout  indiqué  pour 
suspension . 

M,  le  Président  traduit  à  nouveau  l'opinion  géné- 
rale en  rappelant  le  succès  complet  remporté  par 
notre  Exposition  des  21-23  Juin,  et  il  en  reporte  le 
mérite,  tout  d'abord  sur  nos  habiles  et  dévoués  hor- 
ticulteurs et  maraîchers-primeuristes,  professionnels 
ou  amateurs,  et  sur  tous  ceux  qui  ont  contribué  à  sa 
bonne  organisation.  Aux  noms  qu'il  a  cités  lors  du 
banquet  du  21  Juin,  il  a,  dit-il,  le  devoir  d'ajouter 
ceux  des  Sociétaires  qui  se  sont  signalés  depuis  ce 
moment;  en  particulier  M.  Le  Carpentier,  président 
de  la  Commission  des  billets  d'entrée  et  de  la  tom- 
bola, et  ses  collaborateurs  :  Madame  Dorange  et 
\[iies  Pardaillan,  MM.  Ondedieu,  Dorange,  Désiré 
Truffert,  Postaire,  Le  Dérubey,  Lavieille,  Peck, 
Doucet,  Jules  Lecarpentier  ;  puis  MM.  Levéel  et 
Dépinée,  chargés  de  l'achat  des  plantes  de  la  tom- 
bola, et  enfin  M.  Mahieu,  secrétaire,  dont  le  zèle  et 
l'activité  se  sont  étendus  chaque  jour  à  toutes  les 
parties  de  l'Exposition. 

La  parole  est  ensuite  donnée  à  M.  F.  Macé,  secré- 
taire-adjoint, pour  la  lecture  de  son  rapport  sur 
l'ensemble  de  l'Exposition.  Ce  rapport,  très  détaillé 
et  fort  élégamment  écrit,  obtient  un  vif  succès.  Il 
est  chaleureusement  applaudi  et  sera  inséré  au  pro- 
chain Bulletin  de  la  Société. 

M.  Mahieu,  secrétaire  général,  donne  ensuite  lec- 
ture du  palmarès,  et,  à  l'appel  de  son  nom,  chacun 
des  lauréats,  salué  par  de  vifs  applaudissements, 
vient  recevoir  des  mains  du  Président,  les  diplômes 
et  autres  récompenses  décernées  par  le  Jury,  les 
dames  patronnesses  ou  le  Bureau  de  la  Société. 

La  séance  étant  fort  chargée,  la  lecture  d'un  article 
du  Petit  Jardin,  recommandé  par  M.  Levéel,  et  celle 


—  Io- 
des notes  mensuelles   prises  par   M.    Le  (irin   sont 
renvoyées  à  la  prochaine  séance. 

Sont  admis  neuf  [Membres  nouveaux,  et  il  est  pro- 
cédé au  tirage  au  sort,  entre  les  Membres  présents, 
des  plantes  de  la  tombola  qui  n'avaient  pas  été 
réclamées. 

Séance  du  3  Août 

48  Membres  présents. 

M.  le  Président  rappelle  la  mort  récente  et  subite 
de  M.  Casimir  Adam,  Tun  de  nos  Membres  les  plus 
sympathiques  et  les  plus  dévoués. 

Les  respectueuses  et  très  vives  condoléances  de 
la  Société  sont  adressées  à  Madame  Adam  et  à  la 
famille. 

M.  Corbière  donne  lecture  d'un  intéressant  article 
du  Petit  Jardin,  qui  lui  avait  été  signalé  par  M,  Levéel 
et  qui  est  relatif  à  la  culture  très  recommandée  des 
rhododendrons  à  fleurs  de  lis,  très  beaux  et  délicieu- 
sement odorants.  L'auteur  de  l'article  est  M.  Mottet, 
ancien  chet  des  cultures  expérimentales  de  la  maison 
Vilmorin-Andrieux,  horticulteur  fort  distingué,  qui 
a  bieu  voulu  proposer  de  venir  à  Cherbourg  le 
Dimanche  24  Août  prochain,  faire,  à  l'intention  de 
la  Société,  une  conférence  sur  les  glaïeuls.  Cette 
nouvelle  est  accueillie  avec  une  grande  satisfaction. 
La  conférence  de  M.  Mottet  aura  lieu  à  10  heures 
du  matin,  et  il  est  décidé  que,  vu  l'exiguité  de  notre 
salle  de  réunion,  le  grand  salon  de  l'Hôtel-de-Ville 
sera  demandé  à  M.  le  Maire. 

A  l'occasion  du  passage  à  Cherbourg  de  M.  Mottet, 
M.  Favier  recevra  avec  plaisir  dans  sa  propriété  de 
la  Fauconnière,  l'après-midi  du  24  Août,  les  Socié- 
taires qui  désireront  la  visiter  ;  il  est  vivement 
remercié  de  cette  gracieuseté. 


—  16  — 

Lecture  est  ensuite  donnée  des  rapports  suivants  : 

l*'  de  M.  Chrétien,  sur  l'exposition  de  Valognes, 
à  laquelle  il  avait  été  envoyé  comme  délégué  de  la 
Société,  le  13  Juillet  dernier; 

2"  de  M.  F.  Macé,  sur  la  visite,  le  28  Juin,  des 
cultures  de  roses  de  MM.  Dorange  et  Nicol,  qui 
ont  été  un  enchantement  pour  les  visiteurs  ; 

3°  et  enfin  de  M.  Mahieu,  secrétaire  général,  sur 
les  visites  des  jardins  ouvriers  les  5  et  6  Juillet. 

Sont  déposés  sur  le  hureau  :  un  superhe  navet 
de  2  k.  50  gr.,  semé  le  14  Avril  dernier  et  une  belle 
pomme  de  pigeonnet  blanc,  présentés  par  M.  Th. 
Adam  ;  des  rameaux  fleuris  de  genêt  d'Espagne 
(Spartium  junceum)  de  Budleia  variabilis  et  d'Achillea 
Ptarmica  à  fleurs  doubles,  dont  MM.  Adam,  Mahieu 
et  Messent  désiraient  respectivement  connaître  les 
noms. 

M.  Le  Grin  donne  lecture  des  notes  prises  par  lui 
dans  les  dernières  publications  reçues.  De  chaleu- 
reux remerciements  lui  sont  adressés,  ainsi  qu'aux 
divers  rapporteurs  ou  présentateurs;  un  nouveau 
membre  est  admis,  puis  la  séance  est  levée,  après 
la  distribution,  par  la  voie  du  sort,  des  plantes 
achetées. 

Séance  du   7  Septembre 

57  Membres  présents. 

M.  le  Président  rappelle  le  succès  de  l'intéres- 
sante conférence  sur  les  glaïeuls  faite  le  24  août  par 
M.  Mottet,  et  il  remercie  à  nouveau,  non  seulement 
le  distingué  conférencier,  mais  tous  ceux  qui  ont 
contribuéà son  succès,  en  particulier  la  Municipalité 
de  Cherbourg  pour  le  prêt  gracieux  du  (irand  Salon 
de  l'Hôtel-de-Ville,  et  M.  Levéel,  dontl'intervention 
et  le  dévouement  ont  été  très  précieux. 

De  vifs  remerciements  sont  également  adressés  à 
M.   Favier  qui,  dans  l'après-midi  du  2i  août,  a  bien 


—  17  — 

voulu  recevoir  dans  sa  magnifique  propriété  de  la 
Fauconniers  les  126  Membres  de  la  Société  qui  s'y 
pressaient  émerveillés. 

M.  le  Président  exprime  les  profonds  regrets 
causés  par  la  mort  toute  récente  de  iM.  le  comte  de 
Tocqueville,  depuis  20  ans  membre  correspondant 
de  la  Société  et  qui  nous  fit,  à  deux  reprises,  les 
honneurs  de  son  beau  domaine. De  très  respectueuses 
condoléances  sont  votées  à  l'adresse  de  Madame  la 
comtesse  de  Tocqueville  et  de  sa  famille. 

M.  le  Président  fait  connaître,  aux  applaudisse- 
mentsde l'Assemblée, quenotre  sympathique  collègue 
M.  Gottin,  maraîcher -primeuriste  à  Tourlaville, 
vient  d'être  promu  Chevalier  du  Mérite  Agricole. 

Lecture  est  donnée  de  deux  intéressants  rapports, 
qui  figureront  au  prochain  Bulletin  : 

1°  de  M.  Levéel,  sur  l'Exposition  Horticole  du  6 
juillet  192i,  à  Saint-Pierre-sur-Dives,  où  il  s'était 
rendu  comme  délégué  de  la  Société  ; 

2°  de  M.  V.  .Macé,  secrétaire-adjoint,  sur  la  visite 
faite  le  2i  août  à  la  propriété  de  M.  Favier. 

Il  est  également  donné  lecture  d'une  lettre  de 
notre  collègue  M.  Nicol,  rosiériste  fort  distingué, 
sur  les  avantages  qu'il  y  a  de  ne  pas  cultiver  des 
plantes  bulbeuses,  glaïeuls  ou  autres,  au  pied  des 
rosiers. 

Sont  déposés  sur  le  bureau  les  apports  suivants  : 

1°  de  M.  Trohel,  deux  superbes  grappes  de  raisin 
de  800  gr.  chacune,  qu'il  croit  être  du  Poster,  mais 
qui  seraitplutôt,  pour  5l.  Gosselin,  du  Chi'd  of  Hall  ; 
trois  énormes  pieds  d'Escarole  verte  bouclée^  obtenus 
grâce  à  l'emploi  d'engrais  chimiques,  et  un  bouquet 
de  belles  Reines-Marguerites,  dont  la  vigueur  est 
due  aux  mêmes  engrais. 

2"  de  M.  Adam,  une  belle  poire  du  William- 
Duchesse  et  une  autre  dont  il  désire  connaître  le 
nom  :  pour  M.  P.  Gosselin,  cette  dernière  doit  être 
la  variété  Triomphe  de  Vienne. 


—  18  — 

3"  de  i\I.  Chrétien,  un  groupe  de  magnifiques 
Dahlias  ayant  figuré  à  la  dernière  Exposition  de 
Paris  :  Madame  Christian  Sheid,  à  fleurs  rouge 
écarlale  et  revers  jaune,  et  Belgica^  carmin  foncé, 
ces  deux  variétés  très  florifères. 

A°  de  M.  Louis,  un  rameau  d'un  arbuste  acclimaté 
au  Nardouët,  dont  il  désire  connaître  le  nom.  MM. 
Favier  et  Corbière  déclarent  que  c'est  un  Caroubier 
(Ceratonia  siliqua). 

5°  de  M.  Ondedieu,une  inflorescence  d'une  plante 
très  robuste,  à  longues  feuilles  épineuses  :  c'est  un 
Eryngium,  dit  M.  Corbière. 

Il  est  donné  connaissance  d'une  note  officielle  qui 
annonce  qu'une  Exposition  générale  et  internatio- 
nale de  matériel  et  d'outillage  agricole  et  horticole 
se  tiendra  à  Paris,  fin  janvier  1925. 

M .  Le  Grin  donne  lecture  des  notes  prises  par  lui 
dans  les  dernières  publications  reçues  ;  un  Membre 
nouveau  est  admis,  puis  la  séance  est  levée  après  la 
distribution,  par  la  voie  du  sort,  de  plantes  achetées, 
de  poires  provenant  du  jardin  de  la  Société  et  de 
Dahlias  offerts  par  M.  Chrétien. 

Séance  du  5  Octobre 

89  Membres  présents. 

Sont  déposés  sur  le  bureau  les  apports  suivants  : 

1°  de  M.  Decourtye,  une  grappe  de  beau  raisin 
noir,  de  la  variété  «  Black  Alicante  »  d'après  M. 
P.  Gosselin. 

2°  de  M.  Trohel,  une  coursonne  portant  cinq 
belles  grappes  de  raisin  blanc  «  Précoce  de  Saumur  »  ; 
quatre  poires  «  Général  Tottloben  »,  une  poire  de 
((  Beurré  magnifique  »  et  quatre  de  «  Doyenné  du 
Comice  ». 

P)"  de  M.  Levéel, deux  magnifiques  pommes  «Sans 
pareille  »  [Peasgood  Nonsuch)  ; 


—  19  — 

4*^  de  M.Th.  Adam.qualresLipepbeschrysanthèmes 
(Kelly,  Undaunted^  Edith  Cawell,  Li/j:/o)'d)  ;  qimire 
belles  pommes,  dont  deux  «  Calville  de  Bade  »  et 
deux  «  Sans  pareille  »  ; 

5°  de  M.  Ondedieu,  un  rameau  fleuri  d'arbousier 
[Aï' bu  tus  une  do)  ; 

6"  do  M.  Mahieu,  une  branche  de  Symphorine 
(Symphoricarpos  raceinosa)  en  fruits,  arbuste  origi- 
naire de  l'Amérique  du  Nord; 

7°  de  M.  Dorange,  un  bégonia  Rex  «  Souvenir  du 
Président  Garnot  »,  à  propos  duquel  il  donne  d'in- 
téressants renseignements  sur  la  multiplication  des 
bégonias  par  bouturage  d'une  simple  feuille  ;  puis 
une  belle  rose  rouge  teintée  d'orange  provenant 
d'une  greffe  en  écusson  faite  par  lui  il  y  a  deux 
mois. 

Sur  une  demande  de  M.  Le  Grin,  relative  au 
moyen  d'obtenir  des  hortensias  bleus ^  M.  Kavier 
fait  connaître  qu'il  faut  une  terre  non  seulement 
ferrugineuse,  mais  exempte  de  tout  calcaire. 

Lecture  est  donnée  d'un  article  du  journal  Le 
Bulletin  des  Halles,  sur  les  chancres  du  pommier  et 
la  présence  du  champignon  iY(?c^/7'«  ditissima,  article 
recommandé  par  un  sociétaire  et  au  sujet  duquel 
M.  Corbière  fournit  d'intéressants  renseignements. 

M.  Le  Grin  donne  lecture  des  notes  prises  par 
lui  en  dépouillant  les  publications  reçues  ;  sont 
admis  sept  Membres  nouveaux,  dont  une  dame 
patronnesse  ;  puis  il  est  procédé  au  tirage  par  la 
voie  du  sort,  des  plantes  achetées  pour  la  loterie, 
(Je  poires  du  jardin  de  la  Société,  des  chrysanthèmes 
offerts  par  M.  Adam  et  du  raisin  otfertpar  M.Trohel. 

Finalement,  M.  le  Président  annonce  que,  vu 
l'exiguité  de  la  salle  et  le  nombre  des  sociétaires 
présents  aux  séances,  il  priera  M.  le  Maire  de  nous 
accorder  à  nouveau  le  prêt  de  l'une  des  salles  de 
l'Hôtel  de  Ville. 


—  20  — 

Séance  du  2  JNovembre 

77  Membres  présents. 

M.  le  Président  exprime  les  vifs  remerciements 
de  la  Société  à  1  adresse  de  M.  le  Maire,  qui  veut 
bien  à  nouveau  nous  donner  l'hospitalité  à  l'Hôtel 
de  Ville,  vu  l'exiguité  de  notre  salle  de  réunion. 

11  rappelle  le  décès  de  M.  Gavron,  Officier  du 
Mérite  Agricole,  horticulteur  émérite,  notre  collègue 
depuis  1878,  disparu  à  l'âge  de  74  ans  ;  il  adresse 
les  respectueuses  condoléances  de  la  Société  à 
M™*^  Gavron  et  à  ses  enfants. 

La  nouvelle  du  décès  de  M.  Gallet,  négociant, 
venant  d'être  apprise  en  séance,  M.  le  Président 
exprime  également  les  regrets  et  les  condoléances 
de  la  Société  pour  la  famille  du  défunt. 

M.  Gorbière  annonce  le  magnifique  succès  que 
vient  de  remporter  à  Paris,  à  l'Exposition  Générale 
des  Chrysanthèmes,  M.  Ghrétien,  notre  distingué 
horticulteur.  Ayant  pris  part  à  quatre  concours,  il  a 
obtenu  quatre  récompenses  :  une  médaille  d'or  pour 
100  fleurs  coupées  en  75  variétés  ;  deux  grandes 
médailles  de  vermeil,  dont  l'une  pour  six  fleurs  d'une 
même  variété,  et  l'autre  pour  la  coupe  des  chrysan- 
thèmes ;  enfin,  une  médaille  d'argent  pour  le 
concours  uniflore  de  la  plus  belle  fleur  de  l'Expo- 
sition. 

Les  applaudissements  de  l'Assemblée  souhgnent 
ce  résultat  des  plus  remarquables. 

11  est  ensuite  procédé,  suivant  l'article  11  des 
statuts,  à  la  désignation  d'une  Gommission  de  trois 
Membres  chargés  de  la  vérification  des  comptes  du 
trésorier.  Sont  élus  :  MM.  Jeanne,  Bouin,  Gatherine, 
avec  M.  Marest  comme  suppléant. 

A  la  demande  de  M.  Pardaillan,  M.  Corbière 
donne  connaissance  d'un  article  intéressant  du 
journal  Le  Petit  Ardennais,  sur  une  exposition  de 
champignons  qui  a  eu  lieu,  avec  beaucoup  de  succès, 


<0]    

à  Charleville.  A  ce  sujet,  M.  Uoljlot  demande  si,  à 
la  Société,  quelqu'un  pourrait  donner  des  rensei- 
gnements sur  les  bons  et  les  mauvais  champignons. 
M.  Corbière  répond  (ju'il  est  toujours  à  la  disposi- 
tion de  toutes  les  personnes  qui  voudront  bien 
s'adresser  à  lui.  Comme  it  l'a  annoncé  déjà  l'an 
dernier,  on  le  trouvera  tous  les  lundis  et  vendredis 
matin,  (!.•  1)  heures  à  midi,  au  Musée  d'Histoire 
Naturelle  (Parc  Liais). 

Sont  déposés  sur  le  bureau  les  apports  suivants  : 

1°  de  M.  Gallis,  un  panier  de  superbes  poires  :  le 
Lectier,  345  et  100  gr.  ;  Beurré  Bachelier,  440  et 
450  gr.  ;  Charles  Furst,  450  et  510  gr.  ;  Professeur 
Bazin,  520  gr.  ;  Doyenné  du  Comice,  560,  565  et 
590  gr.  et  Président  Roosevelt,  730,  780  et  835  gr. 

2^  de  M.  Sourice,  deux  beaux  chrysanthèmes 
obtenus  par  lui,  n'ayant  pas  encore  figuré  dans  le 
commerce,  et  qu'il  a  nommés  Madame  Renée  Sourice 
et  Reine  Normande  ; 

3"  de  M.  Th.  Adam,  deux  superbes  inflorescences 
de  chrysanthèmes,  des  variétés  Louisa  Pockett  et 
Pulling;  une  poire  Président  Roosevelt  de  620  gr.  ; 
deux  pommes  de  Reinette  du  Canada  de  950  gr. 
chacune,  et  enfin  une  grappe  de  raisin  Black  Ali- 
cante  pesant  530  gr.  ; 

4"  de  M.  Levéel,  deux  pommes  Reinette  Lands- 
berg  et  Calville  Saint-Sauveur,  et  une  poire  de 
Tongres  ; 

5°  de  M.  xMessent,  deux  belles  pommes  Jeanne 
Hardy  ;  deux  grappes  de  raisin  Chasselas  Perrier,  à 
très  petits  grains,  par  manque  de  fécondation  (dit 
M.  Gosselin),  et  deux  rameaux  d'un  arbuste  très 
élégant,  qui  est  le  Pittosporum  Mayi  ; 

6*^  de  M.  Mahieu,  un  jeune  Sparmannia  a f ricana^ 
joli  arbuste  pouvant  supporter  le  plein  air  à  Cher- 
bourg ; 

7°  de  M.  Dorange,  une  poire  provenant  d'un  arbre 
vendu  sous  le  nom  évidemment  erroné  de  «  Jeanne 


—  22  — 

tion  morale  et  financière  de  la  Société  en  1924, 
situation  qui  est  excellente.  M.  Corbière  dit  qu'une 
d'Arc  »  ;  mais  le  nom  exact  ne  peut  être  indiqué  à 
la  simple  vue  d'un  fruit  ; 

8°  de  M.  Lambert,  un  fraisier  de  la  variété 
«  Aurore  »,  ofîrant  à  la  fois  des  fleurs  et  de  jeunes 
fruits.  Ces  derniers  achèveront  peut-être  de  mûrir 
en  serre,  croit  M.  Gosselin. 

Des  graines  de  Phormium  tenax,  provenant  du 
jardin  de  la  Société  sont  distribuées  aux  amateurs. 

La  Société,  invitée  par  M.  Hochet  à  visiter  ses 
chrysanthèmes,  ee  rendra,  après  la  séance,  impasse 
Gouberville. 

M.  Le  Grin  donne  lecture  de  ses  notes  prises  dans 
les  pubhcations  reçues  ;  puis  est  proclamée  une 
nouvelle  dame  patronnesse  et  sont  élus  cinq  nou- 
veaux membres  titulaires  ;  enfin  la  séance  est  levée 
après  la  distribution,  par  la  voie  du  sort,  des  plan- 
tes achetées. 

Séance  du  7  Décembre 

68  Membres  présents. 

M.  le  Président  exprime  les  regrets  causés  par  la 
mort  récente  de  M.  Koumar,  membre  très  assidu 
aux  séances. 

■  M.  NicoUet  annonce  que  M"^'^  Lecouflet-Dodeman 
expose  en  ce  moment,  chez  M"'  Magne,  une  remar- 
quable collection  d'aquarelles  florales,  dont  il  fait 
un  vif  éloge.  M.  le  Président  dit  qu'il  connaît  depuis 
longtemps  le  beau  talent  de  M'"*^  Lecouflet-Dodeman 
et  il  engage,  de  son  côté,  les  Membres  de  la  Société 
à  visiter  cette  exposition,  qui  ne  peut  manquer 
d'être  fort  intéressante. 

Il  est  donné  lecture  des  rapports  suivants,  tous 
unaniment  applaudis  : 

1"  de  AL  Bouin,  qui,  au  nom  de  la  commission 
de  vérification  des  comjttes  du  trésorier,  félicite 
1res  justem(>nt  AL  Frigout  de  sa'boinie   gestion. 

2"  de  M.  Mallieu,  secrétaire  général,  sur  la  situa- 


—  23  — 

bonne  part  de  celte  prospérité  est  due  au  dévoue- 
ment et  à  l'activité  du  secrétaire  qui,  dans  son  rap- 
port, n'a  oublié  que  lui-même. 

3°  de  M.  F.  Macé,  sur  la  visite  faite  par  la  Société 
le  2  Novembre  dernier  aux  remarquables  cultures 
de  chrysanthèmes  de  M.  Hochet. 

M.  le  Président  donne  ensuite  connaissance  des 
récompen-es  qui  ont  été  accordées  par  le  Bureau  et 
les  Commissions  pour  apports  aux  séances  en  1924, 
MM,  Th,  Adam,  Trohel  et  (Jallis  reçoivent  chacun 
un  diplôme  d'honneur  et  un  objet  d'art  ;  MM. 
Chrétien  et  Lemerre  un  diplôme  d'honneur. 

Les  apports  suivants  sont  déposés  sur  le  bureau  : 

1°  de  M.  Th,  Adam,  deux  chrysanthèmes  greffés 
sur  anthémis,  de  la  variété  Louisa  Pockett,  arvec 
sport  d'un  beau  jaune  ;  une  poire,  le  Lectier,  pesant 
350  gr.  ;  deux  grappes  du  raisin  Gros  Colman,  en 
parlait  état  et  six  betteraves  blanches,  très  délicates, 
offertes  pour  la  loterie. 

2"  de  M.  Gallis,  un  groupe  de  chrysanthèmes 
blancs  Louisa  Pockett,  avec  un  joli  sport  nouveau 
à  fleurons  mauve  tendre,  qu'il  compte  bien  fixer  et 
multiplier  l'an  prochain. 

3*^  de  M.  Lemerre,  au  nom  de  M,  Postel,  horti- 
culteur, un  bouquet  de  chrysanthèmes  uniflores,  de 
dix  variétés  des  plus  intéressantes,  et,  en  outre, 
deux  hampes  avec  feuilles  de  V Anthuriiun  impériale 
et  quelques  rameaux  fleuris  d'un  beau  Pleroma,  de 
la  famille  des  Mélastomacées, 

M.  Gosselin,  empêché  d'assister  à  la  séance, 
annonce,  par  lettre,  qu'il  fera  dimanche  prochain 
14,  à  10  heures,  au  jardin  de  la  Société,  passage 
des  Jardins,  un  cours  sur  la  taille  de  la  vigne, 

M.  Le  Grin  donne  lecture  des  notes  prises  par 
lui  dans  les  publications  reçues  ;  cinq  membres  nou- 
veaux sont  admis,  puis  la  séance  est  levée,  après 
le  tirage  au  sort  de  la  tombola. 

Le  Secrétaire, 
Em.  MAPIIEU 


ego  gSo  6gO<^GSo  GgO  GgO 


•^•Z^  ■V^C_^^-^  \w^Ç_:^':--'  f  ^*^'    J  >«^C:^':;-«'  >^-(-  jT^^  V/C^I^î.^ 


RAPPORT 

sur  la  situation  financière  et  morale  de  la  Société 

en    1924 

-♦<»«>-«< 

Cherbourg,  le  7  Décembre  1924 

Messieurs, 

Conformément  à  l'article  12  de  nos  statuts,  nous 
avons  l'honneur  de  vous  présenter  ci -dessous  les 
renseignements  relatifs  à  la  situation  financière  et 
morale  de  la  Société. 

Du  rapport  de  la  Commission  de  vérification  des 
comptes  du  Trésorier,  qui  vient  de  vous  être  lu  et 
que  vous  avez  approuvé  de  vos  applaudissements 
unanimes,  il  ressort  que,  du  5  Décembre  1923  au 
15  Novembre  1924,  espace  compris  entre  les  deux 
dernières  vérifications, 

les  Recettes  ont  été  de 9.751  fr.  71 

et  les  Dépenses  de 9.290      55 


soit  un  restant  en  caisse  de  .   .  461  fr.  16 

Auxquels  il  y  a  lieu  d'ajouter  : 

1°  la  Subvention  de  la  Ville  de 

Cherbourg 500  fr. 

2°  celle  de  l'Office  agri- 
cole   du    départe-  ^  700       00 
ment  de  la  Manche, 
pour  cours  de  taille 
d'arbres  fruitiers.   .  200  Ir. 
qui    ne  nous    ont    pas  encore    été 

mandatées.  

Soit 1.161  fr.  16 


—  25  — 

Mais  nous  avons  encore  à  liqui- 
der, d'ici  la  tin  de  l'année,  quelques 
dépenses  s'élevant  ensemble  à  en- 
viron    ....  230       00 

Nous   aurons   doue   en   caisse  au      

31  Décembre  192i 931  fr.  16 


alors  qu'au  31   décembre  précédent,  nous  n'avions 
que  009  fr.  42. 

C'est  un  résultat  excellent,  car,  malgré  nos 
dépenses  de  l'Exposition  du  mois  de  juin  dernier, 
qui  s'élevaient  à  elles  seules  à  5.922  fr.  20,  nous 
n'avons  pas,  comme  cela  a  lieu  très  souvent,  faute 
de  fonds,  à  reporter  à  l'année  suivante  le  paiement 
de  certaines  dépenses. 

Ce  résultat  est  dû,  évidemment,  à  l'augmentation 
du  montant  de  la  cotisation  annuelle,  qui  a  été 
porté  de  5  à  10  fr.  en  1921  et  a  ainsi  procuré  une 
plus  value  de  1800  francs  dans  les  recettes. 

Nous  aurions  pu  craindre,  un  moment,  que  cette 
augmentation  du  chiffre  de  la  cotisation  n'amenât 
une  diminution  sensible  du  nombre  de  nos  membres, 
mais  il  n'en  a  rien  été,  puisqu'au  l*""  Octobre  1924, 
nous  avions  encaissé  374  cotisations  contre  389  en 
1923  et,  qu'à  l'heure  actuelle,  nous  sommes  392, 
en  ajoutant  aux  374  indiqués  ci-dessus  les  18  socié- 
taires admis  dans  le  4^  trimestre,  qui,  en  vertu  de 
l'article  3  de  nos  statuts,  ne  paient  pas  de  cotisation 
pour  l'année  courante. 

Ces  chitfe'es  ont  leur  éloquence,  ils  montrent  que 
notre  situation  financière  est  de  plus  en  plus  pros- 
père et  ce,  grâce  à  l'intérêt  que  les  sociétaires,  dont 
le  nombre  s'accroît  sans  cesse,  portent  à  la  Société 
où  ils  assistent  de  plus  en  plus  nombreux  aux  séan- 
ces. Aussi  sommes-nous  obligés  à  nouveau  à  tenir 
ces  séances  à  l'ilotel  de  Ville,  où  M.  le  Maire  conti- 
nue à  bien  vouloir  nous  accorder  l'hospitalité. 


2Ô 


Les  apports  aux  séances  {/leurs  et  fruits)  devien- 
nent de  plus  en  plus  beaux  et  plus  importants;  ils 
sont  dotés  de  très  jolis  prix  en  fin  d'année. 

Les  communications  diverses,  les  comptes  rendus 
mensuels  de  M.  Le  Grin,  le  choix  que  sait  faire 
M.  Dépinée  dans  ses  achats  de  plantes,  sont  égale- 
ment des  sujets  d'intérêt  auxquels  s'ajoute  celui  de 
posséder  un  Président  aimable,  courtois  et  dévoué, 
et  qui  met,  avec  une  grâce  parfaite,  ses  précieuses 
connaissances  au  service  de  tous  et  de  chacun. 

Malgré  la  préparation  de  notre  magnifique  Expo- 
sition de  Juin  dernier,  dont  notre  dévoué,  érudit  et 
aimable  collaborateur,  M.  F.  Macé,  secrétaire-ad- 
joint, a  fait  un  compte- rendu  très  intéressant  qui 
nous  a  été  lu  en  séance,  la  Société  n'en  a  pas  moins 
poursuivi  le  cours  de  ses  travaux  ordinaires. 

Nos  deux  jardins,  sous  la  direction  de  M.  Dépinée, 
ont  été  entretenus  avec  soin  par  notre  jardinier, 
M.  Burnel,  homme  très  consciencieux,  qui  connaît 
parfaitement  son  affaire.  Dans  celui  de  l'impasse 
des  Jardins,  notre  collègue,  M.  P.  Gosselin,  qui  a 
succédé  au  regretté  M.  Piard,  a  fait  des  cours  fort 
intéressants  d'arboriculture,  qui  ont  été  très  suivis. 
Sous  son  action  énergique,  la  cochenille  a  complè- 
tement disparu  de  notre  serre  et  nous  y  avons 
récolté  d'excellent  raisin. 

Gomme  d'usage,  la  Société  a  visité  les  jardins 
ouvriers,  pour  lesquels  elle  a  décerné  des  médailles 
et  de  nombreux  diplômes;  il  vous  a  été  donné  lec- 
ture du  compte-rendu  de  ces  visites. 

Divers  jardins  ou  propriétés  ont  été  également 
visités  ;  on  trouvera,  dans  notre  prochain  Bulletin, 
les  comptes -rendus  de  ces  visites  toujours  si  inté- 
ressantes, et,  en  particulier,  celle  de  la  belle  pro- 
priété de  notre  sympathique  collègue,  M.  Favier, 
à  la  Fauconnière,  où  se  pressaient  12(^  Sociétaires, 
sous  la  conduite  do  notre  cher  Président.  Ge  chilTre 
se  passe  de  commentaires. 


97 


Trois  expositions  liorlicules  ont  eut  lieu  cette 
année  dans  notre  région  :  à  Saint-Pierre-sur-Dives, 
à  Valognes  et  à  Gaen,  où  MM.  Levéel,  Chrétien  et 
Cavron  avaient  été  délégués  pour  représenter  la 
Société.  Les  comptes -rendus  de  ces  expositions 
ont  été  lus  en  séance  par  les  délégués,  sauf  celui 
de  M.  Cavron,  qui,  tombé  malade  peu  après  sa 
rentrée  et  aujourd'hui  décédé,  n'a  pu  nous  le 
procurer,  à  notre  grand  regret. 

Une  intéressante  conférence  sur  les  glaïeuls  a  été 
faite  le  24  août  dernier,  à  THotel  de  Ville,  par  M. 
xMottet,  chef  des  cultures  expérimentales  de  la  mai- 
son Vilmorin-Andrieux  et  C'",  et  un  extrait  de  cette 
conférence  sera  publié  dans  notre  prochain  Bulle- 
tin. 

Deux  sociétaires,  Madame  Renault,  dame  patron- 
nesse,  veuve  de  notre  ancien  et  regretté  Président, 
et  M.  Noyon,  bibliothécaire  depuis  de  nombreuses 
années,  ont  reçu  chacun  une  médaille  commémo- 
rative  à  l'occasion  du  50^  anniversaire  de  leur  entrée 
dans  la  Société. 

Nous  avons  appris  avec  le  plus  vif  plaisir,  que 
M.  Cottin,  maraîcher-primeuriste,  avait  été  nommé 
chevalier  du  Mérite  agricole  et  que  M.  Favier,  sur 
la  proposition  de  M.  Bois,  professeur  au  Muséum, 
avait  reçu  une  médaille  d'argent  de  la  Société 
Nationale  d'Acclimatation  à  la  suite  de  la  visite  faite 
à  sa  propriété,  en  août  1923,  par  la  Société  Botani- 
que de  France. 

Gomme  les  années  précédentes,  nous  avons  mal- 
heureusement à  déplorer  le  décès  de  plusieurs  de 
nos  membres  :  MM.  Rauch,  chef  de  bataillon  en 
retraite  ;  Diguet  François,  commis  principal  des 
Postes  et  Télégraphes  en  retraite,  beau -père  de 
notre  dévoué  collègue,  M.  Dorango  ;  Adam  Casimir, 
mécanicien  principal  de  la  Marine,  en  retraite;  le 
comte    de     Tocqueville,     membre     correspondant  ; 


Cavron,    horticulteur;    Gallet,   ancien    négociant; 
Koumar,  propriétaire. 

En  résumé,  la  situation  de  notre  Société,  qui  est 
une  des  plus  nnciennes  de  la  localité,  alors  qu'elle 
compte  plus  de  quatre-vingt  ans  d'existence,  est 
excellente,  grâce  à  la  grande  cordialité  et  à  la  par- 
faite entente  qui  régnent  entre  tous  les  sociétaires 
et  le  Bureau,  au  concours  dévoué  qu'elle  rencontre 
de  toutes  parts  et,  enfin,  à  l'excellente  direction  de 
son  savant,  distingué  et  infatigable  Président. 

Le  Secrétaire, 

E.    MAHIEU 


f 


COMPTE-RENDU  DE  LA  VISITE 

DES 

Jardin  S  deNKDorange.et'Ni  col 

LE  28  JUIN   1924 


Le  samedi  28  juin,  à  5  heures  du  soir,  une  délé- 
gation composée  de  MM.  Corbière,  Le  Grin, 
Dépinée,  Favier,  P>igout  et  Macé  s'est  rendue 
d'abord  chez  M.  Dorange,  G6,  rue  Hélain,  pour 
constater  sur  place  les  résultats  obtenus  par  ce 
rosiériste  réputé,  si  souvent  apprécié  pour  ses 
apports  aux  séances  de  la  Société  d'Horticulture. 
L'accueil  fut  tel  qu'on  pouvait  l'espérer  d'un  jeune 
ménage  dont  l'aménité  est  bien  connue. 

Dans  un  jardinet  de  dimensions  modestes,  nous 
pûmes  constater  que  toute  place  disponible  avait 
une  adaptation  adéquate  ;  à  l'entrée,  deux  belles 
toufïes  d'hortensias,  l'un  d'un  blanc  pur,  l'autre 
rose  corail.  Tous  les  murs  servent  d'appui  et  d'abri 
à  des  poiriers  en  espalier,  d'espèces  choisies,  à  des 
rosiers  grimpants,  à  des  mimosas,  à  de  nombreuses 
plantes  :  calcéolaires,  dragonniers,  lilas,  bambous. 
Un  frêne  pleureur,  sous  son  compatissant  parasol, 
favorise  l'exubérance  d'un  rosier  grimpant  à  grande 
végétation. 

Mais  ce  qui  sollicite  par  dessus  tout  notre  atten- 
tion, ce  sont  précisément  les  rosiers,  ces  rosiers 
qui  ont  fait  la  réputation  du  maître  de  céans.  Ils 
occupent   le    centre    du    jardin,    en    deux   massifs 


_  30  — 

plantés  de  hautes  tiges.  Le  groupe  des  Pernetiana 
semble  surtout  avoir  mérité  les  faveurs  du  maître  et 
la  liste  en  serait  très  longue  ;  citons,  au  hasard  : 

M'"^  Edouard-Herriot,qui  ne  permettrait  à  aucune 
autre  d'occuper  le  premier  rang,  fut,  en  1914,  dit 
l'historien,  titulaire  de  la  coupe  du  Daily  Mail  (prix 
de  Bagatelle).  Noblesse  oblige. 

Viennent  ensuite  :  Souvenir-de-Georges-Pernet, 
dans  sa  robe  rouge  d'Orient,  tière  de  la  médaille 
d'or  remportée  en  1921  ; 

Souvenir-de-Claudius-Pernet,  dont  les  pétales, 
jaune  soleil,  résistent  aux  ardeurs  caniculaires. 
(Encore  une  lauréate  de  Bagatelle)  ; 

Arthur-Goodwin,  orange  cuivré; 

Constance,  jaune  de  Cadmium  (autre  prix  de 
Bagatelle)  ; 

Indépendance-Day,  couleur  flamme,  pétales  or, 
lavés  d'abricot  orange  ; 

Juliet,  la  rose  populaire,  rouge  rosé,  revers 
vieil  or  ; 

Los  Angeles,  Lyon-Bose,  Willowmère,  etc. 

Dans  les  autres  groupes,  je  citerai  au  hasard  : 

Captain-Ghristy,  M"^"  Isaac-Pereire,  Souvenir-de- 
la-Malmaison,  .\larie-d'Orléans,  Frankarle-Druski, 
Bichmond,  x\bel-Chatenay,  George-Dickson,  etc. 

Je  ne  saurais,  sans  fatiguer,  prolonger  une 
énumération  de  noms  pompeux  qui  ne  sont  rien 
auprès  de  la  pompe  des  sujets  qui  les  portent  et 
qu'il  faut  avoir  vus. 

Gomment,  après  avoir  parlé  de  la  reine  du  jardin, 
pourrais-je  ramener  votre  attention  sur  des  sujets 
de  moindre  envergure  ?  Pourtant,  un  troisième 
massif  s'offre  très  gracieusement  à  nos  regards  avec 
sa  bordure  de  viola  cornutn,  ses  fuchsias  cultivés 
en  pot,  ses  lupins  blancs,  roses  et  bleus,  ses  del- 
phinium  et  ses  cam[)anules  à  feuilles  de  pêcher. 

M.  Dorange,  qui  tire  parti  de  tout  dans  son  home, 
a  su  utiliser  un  appentis  pour  y  créer  une  serre.  Là 


--  31  — 

encore,  l'exiguité  du  l(3cal  n'empêiîhe  ni  la  profu- 
sion des  piaules,  ni  le  plantureux  développement 
de  vignes  qui  promettent  une  agréable  vendange. 

M.  et  M"^''  Dorange  reçurent  des  compliments 
qu'une  vieille  sympathie  et  une  réputation  bien 
établie  de  rosiéristes  rendaient  plus  expansifs. 

La  délégation  partit  ensuite  pour  le  n''  14  de  la 
rue  Saint-Sauveur,  chez  notre  sociétaire,  M.  Nicol. 

Nous  étions  prévenus  que  nous  verrions  là  quelque 
chose  de  très  intéressant  et  cette  attrayante  pers- 
pective nous  fit  gravir,  pour  ainsi  dire  à  notre  insu, 
la  pente  si  ardue  de  la  rue  des  Ormes.  Nous  en 
fûmes  récompensés. 

Je  n'insiste  point  sur  l'accueil  fort  aimable  que 
nous  firent  les  maîtres  de  l'Eden  oii  nous  venions 
de  pénétrer.  L'accueil  des  roses  nous  subjugua  par 
dessus  tout.  Et  il  v  en  avait  des  roses  !... 

Le  jardin  de  i\l.  Nicol  n'a  qu'une  superficie  assez 
réduite,  de  100  à  150  mètres  carrés  environ;  mais 
là  encore,  pas  un  pouce  de  terrain  n'est  perdu.  Les 
allées  sont  réduites  au  strict  nécessaire,  mais  si 
propres,  si  bien  bordées  de  tuiles  arrondies  si  bien 
pavées  de  carreaux  lavés  (on  les  croirait  cirés)  ! 

Dans  des  massifs  dessinés  au  compas,  les  rosiers 
se  pressent,  les  uns  contre  les  autres,  symétriques 
et  si  pareils  comme  forme  et  comme  taille  î  C'est  le 
royaume  rêvé  de  l'égalité  et  de  la  fraternité.  11  ne 
s'agit,  bien  entendu,  que  de  rosiers. 

Vue  de  l'entrée,  d'où  l'on  domine  le  jardin  qui 
descend  en  pente  douce,  cette  forêt  multicolore  de 
roses  en  plein  épanouissement,  dont  les  teintes 
riches,  somptueuses  en  des  pétales  qu'illuminent  les 
rayons  du  soleil  en  son  déclin,  donne  l'impression 
de  l'enchantement.  Je  ne  pense  pas  qu'il  y  ait  à 
Cherbourg,  ce  Nice  du  Nord,  un  autre  jardin 
comme  celui  de  M.  Nicol. 

Nous  avons  suivi  l'Alcinous  de  ces  merveilles,  qui 


—  32  — 

nous    les    a    nommées,    décrites,    analysées,    avec 
l'amour  d'un  père  pour  sa  progéniture. 

11  me  pardonnera  de  n'en  donner  ici  qu'une  fort 
incomplète  nomenclature,  Gomment  les  citer  toutes, 
alors  que  la  collection  de  M.  Nicol  ne  comprend 
pas  moins  de  300  sujets,  des  variétés  les  plus 
remarquables  ? 

Citons  parmi  les  hybrides  : 

Hugh-Dickson,  cramoisi  éclatant; 
Reine-des-Neiges,  blanc  pur. 

Parmi  les  thé  : 

Lady-Plymouth,  de  Alex.  Dickson,  ivoire  foncé  ; 

Madame  de  Watteville,  de  Guillot,  1883,  blanc 
bordé  de  rose  ; 

William-Smith,  de  Smith,  1908,  blanc  crème 
teinté  rose  ; 

White-Maman-Gochet,  de  Gook,  1897,  blanc  ; 

Parmi  les  hybrides  de  thé  : 

Amateur-Teyssier,  blanc,  centre  jaune,  de  Gamon, 
1899  ; 

Admiral-Ward,  rouge  cramoisi,  de  Pernet,  1915; 

Antoine-Rivoire,  blanc  carué  ;  Aspirant-Marcel- 
Rouges  ; 

Bénédicle-Séguin  ;  Ghâteau-de-Glos-Vougeot  ; 
Franklin  ; 

Madame-Edmond-Rostand  ;  Madame-Segond- 
Weber  ;  M''^  Sam- Ross,  etc.,  etc. 

Parmi  les  rosiers  Pernet  : 

Etoile-de-feu,  rouge  saumon  et  corail,  de  Pernet, 
1921  ; 

Souvenir-de-Georges-Pernet;  Glambing;  Madame 
Herriot  ;  Indépendance-Day  ;  Reinhard-Radecker  ; 
Los-Angelès  ;  Constance;  Kingma,  etc.,  etc. 


—  33  — 

Et  chacune  de  ces  roses  nécessiterait  une  des- 
cription pour  laquelle  la  palette  enchantée  d'un 
Loti  se  trouverait  impuissante. 

Le  jardin  de  M.  Nicol  est  bien  une  roseraie,  et  si 
intéressantes  que  soient  les  autres  plantes,  fleurs  et 
arbustes  qui  servent  de  cadre  au  tableau  du  rosié- 
riste,  il  serait  malséant  de  les  évoquer  ici. 

Tous  les  compliments  que  reçut  M.  Nicol  ne 
furent  qu'un  faible  hommage  rendu  au  goût  et  à  la 
patience  d'un  artiste. 

Le  Secrétaire  Adjoint, 

F.  MAGE 


|u-^®®i^:a. 


d(i  la  Visite  d(is  Jardins  Ou\)ria'S 

par  les  Membres  du  Bureau,  les  5  et  6  Juillet  1924 

(Lu  à  la  Séance  du  3  Août  IÇ24) 

Sur  la  demande  de  M.  le  Vice- Président  de  la 
Commission  administrative  du  Bureau  de  Bienfai- 
sance, les  membres  de  cette  Commission,  accom- 
pagnés d'une  délégation  de  la  Société  d'Agriculture 
et  de  la  Société  d'Horticulture  de  Cherbourg,  ont, 
comme  d'usage,  procédé  à  la  visite  des  Jardins 
Ouvriers,  situés  à  la  Fauconnière,  à  l'Amont-Quen- 
tin  et  rues  Gambetta  et  Saint-Sauveur,  à  Octeville  ; 
visite  qui  a  eu  lieu  les  5  et  6  Juillet  1924. 

Les  trois  délégations  étaient  ainsi  composées  : 

Pour  le  Bureau  de  Bienfaisance  :  de  MM.  Frigout, 
Lemarié  et  Madame  Féron  ; 

Pour  la  Société  d'Agriculture  :  de  MM.  Lecou- 
tour  et  Adam  Casimir  ; 

Pour  la  Société  d'Horticulture  :  de  MM.  Corbière, 
F.  Macé  et  Mahieu. 

M.  Jeannin,  Directeur  de  l'Ofiice  Agricole  du 
déparlement  de  la  Manche,  assistait  également  à 
cette  visite,  à  laquelle  il  s'est  particulièrement  inté- 
ressé. 

Avant  de  procéder  aux  opérations,  la  Commission 
a  désigné  M.  Mahieu,  Secrétaire  de  la  Société 
d'Horticulture,  comme  Rnp}K)rteur  et  a  décidé  d'at- 


—  35  — 

triljiier  les  mêmes  notes  que  précédemment,  c'est- 
à-dire  : 

Très  bien.     .     5 

Bien    ...     4 

Assez-bien     .     3 

Passable  .      .     2 

Médiocre .      .     1 
puis  la  visite  à  commencé  dans  Tordre  suivant  :  (1) 

Groupe  de  la  Fauconnière  fi^  champ).  —  Nous 
avons  eu  le  plaisir  de  constater  une  certaine  amé- 
lioration par  rapport  à  1923,  oij  les  notes  attribuées 
étaient  :  6  bien  et  17  assez-bien,  alors  que  1924 
accuse  6  très-bien,  14  bien  et  6  assez-bien  pour  140 
parcelles  visitées. 

Groupe  de  la  fauconnière  (/^''  champ).  —  Situa- 
tion à  peu  près  la  même  que  celle  de  1923  qui  don- 
nait :  1  très-bien,  1  bien  et  7  assez-bien  ;  c'est-à-dire 
1  très-bien  de  plus  et  en  tout  9  bonnes  notes  pour 
14  parcelles  visitées. 

Groupe  de  l  Amont-Quentin.  —  Amélioration  sur 
1923  où  nous  comptions  :  15  bien  et  37  assez-bien, 
alors  que  1924  donne  :  2  très-bien,  23  bien  et  37 
assez-bien,  soit  un  total  de  62  bonnes  notes  pour  82 
parcelles  visitées. 

Groupe  Le  Goupil .  —  Situation  à  peu  près  la 
même  que  celle  de  Tannée  dernière  où  les  notes  se 
répartissaient  ainsi  ;  1  très-bien,  24  bien  et  28  assez- 
bien  et  cette  année  :  31  bien  et  21  assez-bien  ; 
néanmoins  le  total  des  bonnes  notes  est  respectable, 
puisqu'il  est  de  52  pour  66  parcelles  visitées. 

Groupe  d'Octeville.  —  Une  amélioration  sensible 
t.'st  à  signaler.  En  effet,  1923,  qui  accusait  7  très- 
bien,  23  bien  et  24  assez-bien,  s'efface  devant  1924, 
qui  présente  8  très-bien,  30  bien  et    16  assez-bien  ; 

(i)  Nous  nous  bornerons  à  consigner  les  appréciations 
générales  et  les  conclusions  de  notre  rapport,  ne  pouvant 
reproduire  ici  la  liste  des  32S  parcelles  visitées,  avec  les 
noms  des  occupants  et  les  notes  données  à  chacun  d'eux. 


36  — 


soit  un  total  de  5i  notes  supérieures  sur  60  parcelles 
visitées. 

Groupe  Saint-Sauveur.  —  Le  mieux  cultivé  et  le 
mieux  soigné  de  tous  ;  mérite  même  une  mention 
pour  les  p-ogrès  réalisf^s  sur  l'année  précédente. 
Alors  qu'en  19^3,  on  comptait  :  6  très-bien,  16  bien 
et  12  assez-bien,  1924  se  chiffre  par  :  12  très-bien. 
17  bien  et  8  assez-bien;  soit  37  bonnes  notes  sur  41 
parcelles  visitées. 

Groupe  Duhamel.  --  Ce  groupe  n'en  cède  pas 
beaucoup  au  précédent  pour  sa  tenue  et  ses  cul- 
tures, qui  sont  soignées  ;  il  montre  même  un  certain 
progrès  par  rapport  à  l'année  1923,  dont  les  notes 
se  décomposaient  ainsi  :  3  très-bien,  15  bien  et  16 
assez-bien,  alors  qu'en  1924  nous  avons  :  7  très- 
bien,  18  bien  et  10  assez-bien.;  soit  35  bonnes  notes 
sur  un  total  de  35  parcelles  visitées. 

RÉSUMÉ.  —  Ainsi  que  les  trois  années  précé- 
dentes, 328  parcelles  ont  été  visitées.  Pour  permet- 
tre une  comparaison  avec  ces  trois  époques,  nous 
avons  établi  le  tableau  ci-dessous,  dont  les  chiffres 
de  la  dernière  année  ont  leur  éloquence  : 


Très-bien 

Bien 

Assez-bien 

Bassable 

Médiocre 

Jardins  non  cultivés,  les 
détenteurs  ne  les  possédant 
que  depuis  peu 

Détenteurs  de  deuxjardins 
et, comme  tels,  recevant  une 
cote  moyenne 

Totaux , 


1921 

1922 

1923 

1924 

17 

12 

18 

32 

100 

128 

100 

134 

112 

98 

141 

105 

30 

45 

40 

20 

13 

0 

1 

8 

8 

5 

2 

4 

30 

34 

20 

19 

328 

:i28 

328 

328 

—  37  — 

Alors  que  le  tableau  comparatif  de  1923  faisait 
ressortir  un  relâchement  par  rapport  à  1922,  celui 
de  cette  année,  au  contraire,  accuse  nne  assez  im- 
portante amélioration,  puisqu'une  centaine  de  dé- 
tenteurs voient  leurs  notes  assez-bien  en  1923  devenir 
bien  et  môme  très-bien  en  1924.  Ce  résultat  encoura- 
geant démontre  l'utilité  de  ces  visites  des  jardins 
ouvriers. 

Seul  le  groupe  de  la  Fauconnière,  1*^'"  ciiamp, 
continue  à  laisser  à  désirer,  malgré  les  observations 
de  l'an  dernier  :  les  notes  sont  encore  très  faibles, 
bien  qu'elles  aient  été  comme  d'usage,  forcées  par 
la  Commission,  ainsi  que  celles  du  2^  champ,  pour 
tenir  compte  de  leur  éloignement  du  centre  de  la 
ville  et  de  leur  altitude  élevée. 

Quant  aux  six  autres  Groupes,  ils  mériteraient 
certainement  les  éloges  de  la  Commission  et  eussent 
été  mieux  notés  si  les  cultures  en  étaient  plus 
variées  ;  mais,  dans  beaucoup  de  parcelles,  on  ne 
trouve  que  la  pomme  de  terre,  ou  à  peu  près.  Nous 
devons  cependant  dire  que  nous  avons  constaté  un 
mieux  sensible  à  ce  sujet  cette  année,  et  même 
certains  détenteurs  ont  joint  l'agréable  à  l'utile,  en 
égayant  leurs  jardins  de  quelques  fleurs. 

Une  ombre  figure  malheureusement  à  ce  tableau  : 
la  pomme  de  terre,  qui  constitue  un  aliment  de 
première  nécessité,  est,  à  peu  près  partout, 
atteinte  de  la  maladie  cryptogamique  causée  par 
le  Phytophtora  infestans  ;  aussi,  regrettons-nous 
vivement  que  le  conseil  plusieurs  fois  donné  de 
l'emploi  préventif  de  bouillies  cupriques,  n'ait  pas 
encore  été  suivi. 

CONCLUSIONS.  —  La  Commission  adresse  ses 
vifs  compliments  aux  détenteurs  des  jardins  qui 
ont  rivalisé  d'ardeur  pour  arriver  à  un  résultat 
qui  leur  fait  honneur, et  la  Société  d'Horticulture  se 
fera  un  plaisir  de  remettre,  cette  année,  ainsi  qu'elle 


—  38  — 

Ta  fait  précédemment,  un  diplôme  à  tous  ceux  qui 
ontol)tenu  les  notes  très-bien  et  bien. 

En  outre,  à  l'occasion  de  sa  34^  Exposition  et 
pour  encourager  les  travailleurs,  la  Société  remettra 
également  les  récompenses  ci-après  à  ceux  qui  ont 
obtenu  le  plus  grand  nombre  de  points  ces  trois 
dernières  années  : 

Une  Médaille  en  argent  du  Ministre  de  l'Agriculture  : 
AuBRY  Louis  (i5  points,  le  maximum); 

Une  Médaille  de  bronze  du  Ministre  de  l'Agriculture  : 
MM.  Colin  Emile  (14  points  1/2);  Daniel-Fontaine 
(14  points  1/2);  Stenou  Henri  (14  points)  ; 

Une  Médaille  de  bronze  de  la  Société  des  Agriculteurs  de 
France  :  Quesnot  Paul  (14  points). 

Cherbourg,  le  6  Juillet  1924. 


Le  Rapporteur, 

MAHIEU 


t 


COMRTE-RENDU 

DE   l_A 

Oisitçdç  la  Ppoppîété  dçfn.paûiep 

{Le    24   Août    192^,) 


Le  dimanche  24  août,  à 2  heures  de  l'après-midi, 
126  Membres  de  la  Société  d'Horticulture  firent 
cortège  au  Président  Corbière  pour  se  rendre  à  la 
«  Fauconnière».  Jamais  pareille  affluence  ne  s'était 
produite  en  semblable  circonstance. 

Par  des  ruelles  tortueuses  et  des  rampes  escar- 
pées, la  longue  théorie  qui,  pour  quelques-uns, 
évoquait  l'idée  d'une  procession  champêtre,  se 
dirigea  vers  la  propriété  que  possède  notre  sociétaire, 
M.  Favier. 

Après  la  première  grille  qui,  comme  dans  les 
Contes  des  Mille-et-une-Nuits,  s'ouvrit  à  l'injonction 
du  Président  Corbière,  on  arriva  devant  un  second 
guichet  plus  mystérieux  encore.  Là,  î'aimable  M. 
Favier  nous  réservait  l'accueil  de  son  typique 
sourire. 

Par  un  étroit  et  long  couloir  où,  au-dessus  de  nos 
têtes,  les  Hanes  et  les  branches  se  mariaient  d'un 
mur  à  l'autre,  nous  débouchâment  à  l'orée  du 
((  Bois-Sacré  »,  Comment,  en  cfiet,  trouver  un  nom 
mieux  approprié  pour  cet  asile  des  Muses  ?  Les 
verdures,  es  (leurs  et  les  plantes  les  plus  variées 
s'y  sont  donnés  rendez-vous,  venues  de  tous  les 
points  du  monde  pour  y  vivre,  y  croître  et  s'y 
épanouir  à  Teiivi  dans  la  sollicitude  et  le  recueille- 
ment. Derrière  le  groupe  des  quatre  éminents 
botanistes  que  formaient  MM.  Corbière,  Mottet  (de 


—  40  — 

la  Maison  Vilmorin),  Levéel  et  Favier,  se  pressaient 
les  sociétaires  avides  d'entendre  leurs  enseignements. 
Mais  les  sentiers,  trop  étroits  pour  une  telle  foule, 
ne  permettaient  qu'aux  plus  favorisés  d'assister  à 
une  joute  scientifique  qui  allait  durer  près  de  trois 
heures. 

Tous  les  Gherbourgeois  ont  pu  contempler,  soit 
des  coteaux  du  Roule,  soit  de  la  route  de  Valognes, 
la  jolie  propriété  de  «  La  Fauconnière  ».  Située  à 
flanc  de  coteau,  à  Tembouchure  de  la  Divelte  et 
au  seuil  de  la  charmante  Vallée  de  Quincampoix, 
elle  forme  à  elle  seule  un  site  qui  sollicite  le  regard 
et  suscite  l'envie.  «  M.  Favier,  disait  quelqu'un  tout 
près  de  moi,  a  été  heureux  d'avoir  un  père  ». 
C'était  un  hommage  dû  à  l'avocat  distingué,  au 
juriste  consommé  dont  le  souvenir  vit  toujours  au 
Barreau  de  Cherbourg  et  rien  n'eût  pu  être  plus 
agréable  au  cœur  du  fils  qui  lui  a  si  éminemment 
succédé.  C'est,  en  effet,  M.  Favier,  père,  qui,  vers 
1868,  fit  l'acquisition  des  terrains,  alors  couverts 
d'ajoncs,  de  ronces  et  de  bruyères,  dont  il  devait 
faire,  par  sa  laborieuse  ténacité  et  son  goût  des 
beautés  naturelles,  la  charmante  'résidence  que 
nous  allions  visiter.  Par  ses  soins  la  lande  stérile  fut 
défrichée,  les  ajoncs  firent  place  aux  beaux  arbres 
que  l'on  y  admire  aujourd'hui  et  aux  bruyères 
succédèrent  les  plantes  et  les  fleurs  les  plus  délicates. 
Des  allées  en  méandres  savants,  furent  tracées  de  la 
base  jusqu'au  faîte  de  la  colline  et,  à  la  partie 
supérieure  de  celle-ci,  l'habile  propriétaire  aménagea 
une  terrasse  d'où,  comme  un  hosannah,  jaillit  le 
gracieux  Gastel  qui  porte  le  nom  de  «  La  Faucon- 
nière ». 

M.  Favier,  fils,  incontestablement,  fut  heureux 
d'avoir  un  tel  père,  mais  il  est  également  juste 
d'ajouter  que  M.  Favier,  père,  qui  voulut  que  son 
œuvre  lui  survécut,  eut  le  bonheur  très  grand  d'avoir 
un  fils  tel  que  le  sien.  Nous  tous,   qui  avons  pu,   le 


—  41  — 

dimanche  24  août,  voir  et  apprécier  les  richesses 
florales  et  les  admirables  collections  de  plantes 
innombrables  qui  font  de  «  La  Fauconnière  »  un 
écrin  scientifique,  nous  savons  quelle  est,  après 
celle  du  père,  la  part  que  le  fils  a  prise  dans  cette 
précieuse  réalisation.  Il  faut  même  souhaiter  —  et 
tout  permet  de  l'espérer  —  qu'après  les  deux 
premières,  d'autres  générations  de  Favier  se  suc- 
cèdent dans  cette  admirable  propriété  pour  conti- 
nuer dans  l'avenir  l'œuvre  du  passé.  Alors  pourra 
s'inscrire  au  frontispice  de  l'élégant  belvédère  le 
reconnaissant  distique  du  poète  Ausone 

«  Salve,  herediolum,  majorum  régna  meorum, 
Qtiod proavus ,  quod  avus,  qiiod  pater  excoluit  »  (') 


C'est  qu'en  effet,  l'œuvre  commencée  au  siècle 
dernier  est  de  celles  qui  n'ont,  pour  ainsi  dire,  pas 
de  fm. 

Si,  dans  cet  asile  privilégié,  les  plantes  les  plus 
rares,  les  plus  communes,  les  plus  délicates,  les 
plus  rustiques  se  côtoient  et  se  mêlent  ;  si  celles 
qui  vivent  normalement  sous  Téquateur  s'y  épa- 
nouissent à  côté  de  celles  qui  ne  craignent  ni  le 
vent  ni  les  hivers,  c'est  que,  sans  le  secours 
d'aucune  serre,  on  a  su  préparer  à  chacune  l'expo- 
sition ou  l'abri  qui  lui  convient,  car  tout  ici  vit  à  la 
belle  étoile.  Si  les  mimosa  et  les  eucalyptus  de  toutes 
variétés  y  atteignent  des  développements  surpre- 
nants et  s'y  couvrent  de  fleurs  comme  en  ce  moment, 
c'est  que  les  arbres  de  haute  futaie  :  hêtres  puis- 
sants, chênes  touffus,  pins  et  sapins  plantés  il  y  a 
un    demi-siècle    par    le    premier    des    Favier,    les 


(1)  Salut,  précieux  héritage,  séjour  de  mes  ancêtres, 
toi  que  mon  bisaïeul,  mon  aïeul  et  mon  père  ont  créé. 


—  42  — 

protègent  contre  les  vents  implacables  venant  du 
large,  contre  la  bise  meurtrière  de  l'Est,  ou  contre 
les  ouragans  chargés  des  embruns  de  l'Ouest. 

Ailleurs,  c'est  l'ombre  bienfaisante  des  lauriers, 
des  rhododendrons,  des  camélias,  des  chamerops, 
qui  abrite  certaines  plantes  trop  sensibles  aux 
rayons  d'un  soleil  aux  intermittentes  ardeurs. 

Il  serait  difficile  d'énumérer  ici  les  mille  sujets 
qui  font  de  «  La  Fauconnière  »  un  Musée  botanique 
de  premier  ordre,  dont  s'étonnent  des  savants 
comme  M.  Perier,  directeur  du  Muséum,  et 
M.  Mottet,  le  disert  et  érudit  conférencier  que 
nous  entendîmes  dimanche  matin.  Celui-ci  n'a-t-il, 
plusieurs  fois  au  cours  de  sa  visite,  déclaré  qu'il 
était  surpris  et  ravi  de  trouver  là  tel  ou  tel  sujet 
«  unique  en  France  »  !  Que  de  fois  ne  s'est-il  pas 
extasié  devant  la  puissance  et  la  majesté  de  tel  ou 
tel  arbre,  pinus  insignis  ou  phormium  «  le  plus 
beau  qu'il  ait  jamais  vu  » . 

Or,  tout  est  beau  à  a  La  Fauconnière  »,  depuis  le 
superbe  pavillon  qui  la  domine  et  d'où  la  vue  s'étend 
jusqu'à  la  limite  du  ciel  et  des  eaux,  enveloppant 
dans  un  merveilleux  panorama,  la  vallée  de  la 
Divette,  les  hauteurs  du  Roule,  le  port  de  Cher- 
bourg et  la  pointe  du  cap  Lévy,  jusqu'aux  jardins 
potagers  qui  l'escortent  à  droite  et  à  gauche  et  aux 
trois  petites  prairies  qui  lui  font  comme  trois  points 
de  lumière  à  chaque  aile  et  à  la  base.  Dans  le  parc 
qui  l'enserre,  les  cistes  aux  riches  floraisons  et  aux 
effluves  balsamiques  rivalisent  avec  les  hortensia, 
les  monbretia,  les  azalées,  les  bruyères,  les  jubea, 
les  fougères,  lesmyrtils,  les  escallonia,  les  buddleia, 
les  ceanothus,  les  cleptomeria,  les  véroniques,  les 
anémones,  etc.,  etc.  et  chacune  de  ces  plantes  a 
une  histoire  ou  une  généalogie  que,  tour  à  tour,  se 
racontaient  les  quatre  éminents  botanistes. 

Il    n'est   pas  jusqu'au   verger,   dont  le  plant  de 


^  43  — 

jeunes  pommiers  est  plein  de  sève,  qui  ne  donne 
lieu  au  piquant  de  l'anecdcte.  Toutes  les  greffes  de 
ces  pommiers  ont  été  recherchées  par  M.  Favier, 
d'après  les  indications  recueillis,  après  un  sommeil 
de  près  de  400  ans,  sur  l'agenda  de  sire  de  Gouher- 
ville  qui  les  y  avait  soigneusement  consignées  vers 
1550.  Les  espèces  citées  par  le  vieux  hobereau, 
chassées  par  d'autres  importées  où  nées  d'hybrida- 
tions multiples,  sont  devenues  à  peu  près  introuva- 
bles. M.  Favier  a  eu  à  cœur  de  les  faire  revivre  et, 
grâce  à  ses  patientes  recherches,  on  pourra,  dans 
quelques  années,  reconstituer  les  cidres  «  odorifé- 
rents  et  muscats  qui  ne  cèdent  aux  vins  les  plus 
rares  et  excellents  »,  qu'appréciait  le  Président  La 
Barre,  et  boire  cet  excellent  «  cidre  d'Orenge  »  dont 
se  délectait  le  sire  de  Gouberville.  C'est  pour  arriver 
à  ce  but  que  déjà  sont  greffées  des  pommes  de 
Piscey,  Tostonnet,  Haye,  Gros-Doux,  Glosette,  Gris- 
Mollet,  Blanc-Mollet,  Doux-Evêque,  Olivier,  Gros- 
Jaune,  Belle -Adèle  (ou  Trompe -Gourmand)  et 
Petit-Amer. 

Ne  serait-il  pas  désolant  de  penser  que  les  efforts 
intelligents  des  deux  créateurs  de  a  La  Fauconnière  » 
pourraient  ne  pas  être  continués? 

Dieu  merci,  ce  malheur  n'est  pas  à  redouter. 

Le  Secrétaire' Adjoint, 
F.  MAGE. 


Gv^ 


COMPTE-RENDU  DE  LA  VISITE 

du  Js^rdm  de  tto  H.  HOCHET 


Le  2  Novembre  ig24 


A  l'issue  de  la  réunion  générale  du  2  Novembre 
1924,  plusieurs  sociétaires  se  rendirent,  avec  le 
Président  Corbière,  à  l'aimable  invitation  de  M. 
Hippolyte  Hochet,  dont  la  réputation  de  chrysanthé- 
miste  est  depuis  longtemps  établie.  Ils  n'eurent  pas 
à  le  regretter. 

Le  jardin  de  M.  Hochet,  situé  impasse  Gouber- 
ville,  est  de  dimensions  modestes,  comme  la  maison 
de  Socrate,  mais  il  suffit  au  sage  qui  le  cultive  et 
s'y  plait. 

Dans  la  serre,  la  déesse  Chrysanthème  règne  à 
l'exclusion  de  toute  autre  plante.  A  elle  seule  elle 
tient  tout  l'espace  et  elle  y  déploie  un  tel  luxe  de 
couleurs,  une  telle  variété  de  tons,  une  si  plantu- 
reuse végétation  qu'aucune  autre  n'oserait  soutenir 
la  comparaison.  Quatre-vingts  variétés,  toutes  de 
haut  choix,  mêlent  leurs  nuances  en  un  sublime 
bouquet  formant  un  jaillissement  de  lumières  qui 
se  mêlent  et  s'harmonisent. 

Dans  un  pareil  ensemble  il  devient  très  difficile, 
pour  le  visiteur,  d'arrêter  son  regard  sur  telle  ou 
telle  fleur  sans  sembler  trahir  les  autres. 

Après  cette  première  impression  de  synthèse, 
l'attention  finit  par  suivre  la  nomenclature  que 
l'artiste  fait  des  sujets  qui  ont  sa  prédilection.  Et, 
alors,  on  se  laisse  influencer  malgré  soi  en  admirant 
successivement,  et  avec  la  même  conviction,  le 
Standard  Ledoyen-Bataille,  succès  du  Maître  :  le 
Général-Pétain,  dont  le  capitule  améthyste  ressort 
sur  un  feuillage  du  plus  beau  vert;  Monaé -Davis, 
aux  pétales  incurvés  où  se  mêlent  le  rose  et  le 
mauve  ;  le  Mistress  Wainwriglh,  belle  fleur  couleur 
chair  ;  le   Maréchal-Joffre,  magnifique  boule  rose- 


—  45  — 

argenté  ;  Kara-Daw,  où  se  mêlent  l'or  et  le  sang  ; 
M""^  Gilbert-Drabble,  immense  fleur  d'un  blanc- 
crême  ;  Villefranche,  rose-lilacé,  avec  revers  d'un 
blanc-rosé. 

Plus  loin,  le  regard  est  caressé  par  la  blanche 
pureté  du  Queen-Mary,  atliré  par  le  riche  coloris  du 
Gaptain-F'ox  et  séduit  par  la  chevelure  d'or  éclatant 
de  Mistress  R.  G.  Pulling  qui  resplendit  au  premier 
plan.  Le  Tokio,  rose-tendre,  rappelle  les  joliesses 
du  Japon  à  côté  de  Madame-Labbé  qui  étale  son 
large  capitule  mauve  et  rose. 

Mais  comment  citer  tout  ce  qui  mérite  de  l'être, 
puisque  tout  est  joli,  soigné,  parfait  et  que  le  plan- 
tureux feuillage  lui-même  atteste  la  maîtrise  du 
fleuriste. 

Nous  nous  arrachons  à  ce  caléidoscope  non  sans 
remarquer  la  curieuse  rocaille  dont  les  stalactites 
pleurent  la  fraîcheur  et  versent  la  vie  à  cette  riche 
floraison.  C'est  que  M.  Hochet  n'est  pas  seulement 
le  ohrysanthémiste  distingué  dont  les  succès  sont 
attestés  par  des  diplômes  et  la  médaille  d'argent 
que  lui  décerna,  en  1912,  au  Grand-Palais  des 
Champs-Elysées,  l'Association  Française  des  Jardi- 
niers, il  est  aussi  peintre  pcif/sagiste  à  ses  heures  et  la 
visite  de  son  jardinet  nous  l'a  montré  spécialiste 
ingénieux  dans  l'art  de  modeler  le  ciment  :  sous 
deux  figuiers  antiques  aux  larges  branches  on  voit 
une  cataracte  et  des  rochers,  un  pont  rustique,  la 
butte  d'un  moulin  à  vent  dominant  un  étang  lillipu- 
tien, la  roue  d'un  moulin  à  auges,  un  arroseur  tenant 
sa  lance,  et  tout  cela  s'anime  en  même  temps  lors- 
que s'ouvre  la  vanne  de  commande  des  eaux. 

Tous  ces  agréments  sont  nés  sous  les  doigts  habi- 
les de  M.  Hippolyte  Hochet  qui,  dans  ce  minuscule 
ermitage,  sait  échapper  à  l'ennui  en  charmant  son 
active  et  verte  vieillesse. 

Ne  l'ai-je  pas  déjà  dit?  Ce  jardinet  abrite  un  sage. 

Le  Seci'étaire  Adjoint, 

F.  MACÉ 


r  f 


RAPPORT  DU  DELEGUE  DE  LA  SOCIETE 


siar* 


l'Exposition   de  la  Société   Horticole 
d  de  BolcMiiquc 

du    Centre   de    la  Normandie 
à   Saint-Pierre-sur-Dives,  le  6  Juillet  1924 


L'Exposition  horticole  et  maraîchère,  organisée 
cette  année  parla  Société  Horticole  de  Lisieux,  se 
tenait  en  la  petite  ville  de  Saint-Pierre-sur-Dives, 
gros  bourg  de  près  de  4.000  habitants  de  Tarron- 
dissement  de  Lisieux,  où  avaient  lieu  également  un 
concours  agricole  et  un  festival  de  musique. 

Délégué  par  M.  Corbière  pour  représenter  notre 
Société  à  cette  fête  horticole,  je  me  suis  rendu  à 
Saint-Pierre-sur-Dives,  au  local  de  l'Exposition,  le 
dimanche  6  juillet,  pour  procéder,  avec  mes  nou- 
veaux collègues,  au  jugement  des  lots  et  à  l'attribu- 
tion des  récompenses. 

Le  jury  se  composait  de  :  M.  Morin,  d'Orbec, 
délégué  par  la  Société  Nationale  d'horticulture  de 
France  ;  M.  Lacour,  délégué  de  Pont-i^évêque  ;  M. 
Henry  Philippe,  délégué  de  la  Société  d'horticulture 
de  l'Orne,  et  de  votre  représentant. 

Par  courtoisie  pour  la  Société  Nationale  d'horti- 
culture de  France,  M.  Morin  fut  choisi  par  nous 
pour  présider  le  jury. 

On  ne  peut  plus  aimablement  reçus  et  conduits 
par  M.  Desportes,  président  de  la  Société  Horticole 
et  de  Botanique  de  Lisieux,  et  M.  l^eroux,  organi- 
sateur si  avisé  des  expositions  de  cette  Société, notre 
jury  est  entré  aussitôt  en  fondions  et  a  décerné  aux 
exposants  les  récompenses  suivantes  : 

le""  prix  d'honneur.    —   Objet  d'art,   diplôme   de 


17 


médaille  d'or,  primo  de  100  fr,  et  diplôme  de  la 
Société  Nationale,  à  M.  JJierminier,  jardinier  au 
château  du  Val-Richer  pour  son  ensemble  de  plan- 
tes à  teuillage,  Bégonias  bulbeux,  rex  et  autres 
et  fleurs  coupées  de  plantes  vivaces,  réunissant  une 
soixantaine  d'espèces. 

2^  prix  d'honneur.  —  Diplôme  de  médaille  d'or 
et  prime  de  125  fr,,  médaille  offerte  par  M.  Gautru, 
député,  à  M.  Lebrun,  horticulteur  à  Saint-Jacques, 
pour  son  beau  lot  de  légumes  très  varié  et  de  culture 
excellente. 

3^  prix  d'honneur.  —  Diplôme  de  médaille  d'or, 
prime  de  100  fr.  et  médaille  offerte  par  M.  Flandin, 
député,  à  M.  Lepage,  jardinier  au  château  de  Mes- 
nil-Guillaume,  pour  son  ensemble  de  plantes  à 
feuillage  ornemental  et  à  fleurs  et  notamment  ses 
caladiuras  du  Brésil  et  ses  œillets  à  très  grande  fleur. 

Diplôme  de  médaille  d'or,  prime  de  60  francs  et 
médaille  de  vermeil  du  Ministère  de  l'Agriculture, 
à  M.  Hublot,  rosiériste  à  Ussy,  qui  avait  pu  réunir 
une  collection  de  roses  en  fleurs  coupées  représen- 
tant 126  variétés  très  bien  étiquetées. 

Différentes  autres  récompenses,  consistant  en 
médailles  de  vermeil,  d'argent  et  autres,  ont  été  at- 
tribuées aux  autres  exposants  pour  des  lots  jugés 
moins  méritants, 

A  l'issue  des  opérations  du  jury,  un  banquet  ami- 
cal nous  réunissait  :  M.  le  président  de  la  Société 
Horticole  de  Lisieux  ;  iM.  Vidaud,  vice-président; 
M.  Ton,  secrétaire-général  et  son  secrétaire  adjoint 
M.  Leroux.  Ces  Messieurs  voulaient  nous  retenir 
pour  le  banquet  général  du  soir,  mais  je  n'ai  pu  y 
assister,  obligé  que  j'étais  de  rentrer  le  jour  même 
à  Cherbourg. 

Qu'il  me  soit  permis  de  remercier  ici  M.  Despor- 
tes, M.  Leroux  et  leurs  collaborateurs,  de  l'accueil 
si  charmant  qui  nous  a  été  fait. 

Cherbourg,  le  6  août  1921. 

G.  LEVÉEL 


I         I  I 


RAPPORT  DU  DËLE6DË  DE  LA  SOCIETE 


svir* 


TExposilion   horlicok   de  Valogncs 

du  13  Juillet  1924 

(Lu  à  la  Séance  du  ^  oAoût  IÇ24) 


Le  samedi  13  juillet,  la  Société  d'Horticulture  de 
l'arrondissement  de  Valognes  ouvrait, sous  les  préaux 
de  l'ancienne  halle  aux  grains  sa  12''  exposition 
annuelle,  coïncidant  avec  une  série  de  réjouissances 
organisées  par  le  Comité  des  fêtes  de  la  Ville. 

Sur  la  demande  de  notre  Président,  M,  Corbière, 
j'ai  accepté  de  faire  partie  du  jury  à  cette  exposi- 
tion, où  j'eus  le  plaisir  de  rencontrer  M.  Lebrun, 
horticulteur  à  Bayeux.  et  M.  Hédouin,  horticulteur 
à  Avranches,  lequel  fut  nommé  Président. 

La  réunion  du  jury  eut  lieu  à  11  heures,  et, 
après  examen  des  lots  exposés,  nous  avons  attribué 
les  récompenses. 

Le  l'^'"  prix  d'honneur,  vase  de  Sèvres,  offert  par 
M.  le  Président  de  la  République,  fut  décerné  à  M. 
Desaint-Germain,  horticulteur  à  Valognes. 

M.  Belair,  horticulteur  à  Montebourg,  obtînt  le 
deuxième  prix  d'honneur,  plaquette  en  bronze  of- 
ferte par  M  Villault-Duchesuois,  député  de  la  Man- 
che, président  de  la  Société  d'Horticulture  de 
Valognes. 

M.  Letourneur,  horticulteur  à  Valognes,  obtint 
une  médaille  de  vermeil  pour  ses  beaux  coleus. 


—  49  — 

Les  bégonias  bulbeux  exposés  par  M.  Desaint- 
Germain  étaient  forts  beaux;  une  grande  médaille 
d'or  avec  félicitations  du  jury  lui  fut  décernée. 

Les  lots  de  :  géranium  zonale  et  pellatum,  pelar- 
goniums,  bégonias  Bertini,  fuchsias,  pétunias, 
hortensias,  héliotropes,  cannas,  œillets,  roses  cou- 
pées, bûches  rustiques,  fruits  et  légumes  formaient 
l'ensemble  de  cette  belle  Exposition. 

Nous  retrouvons  les  trois  exposants  précités  dans 
le  concours  de  confections  de  couronnes,  gerbes, 
surtouts  de  table,  corbeilles,  etc. 

M.  Desaint-Germain  a  obtenu  une  médaille  de 
vermeil  petit  module  ; 

M.  Belair  une  médaille  d'argent  grand  module  ; 

M.  Letourneur  une  médaille  d'argent  petit  mo- 
dule. 

Les  opérations  du  jury  terminées,  M.  le  secré- 
taire Plantegenest  nous  convia  à  un  déjeuner  oi^i 
nous  trouvâmes  le  plus  aimable  accueil  de  la  part 
de  MM.  Lctcllioi', vice-président  et  Carré, secrétaire- 
adjoint.  M.  Viliault-Duchesnois  s'était  excusé  de  ne 
pouvoir  y  assister. 

Cherbourg,  le  l^""  août  1924. 

A.  CHRÉTIEN 


u^^*z:!=^^r:i. 


LES  GLAÏEUL! 


Résumé  de  la  Conférence  faite  à  l'Hôtel  de  Ville,  le  24 

Aoiit  ig24,  par  M.  MOTTET,  ancien  Chef  des 

cultures   expérimentales   de   la   Maison 

VILMORIN,  ANDRIEUXet  C'« 


Gomme  chez  la  plupart  des  plantes  arrivées  à  un 
haut  degré  de  perfectionnement  horticole  on  trouve 
à  la  base,  c'est-à-dire  au  point  de  départ  de  ces 
améliorations  une  ou  plus  souvent  quelques  espèces 
primitives  qui,  par  des  croisements  heureux,  mélan- 
geant les  caractères  propres  à  chacune  d'elles,  les 
combinant  ensuite  en  des  formes  ou  coloris  inter- 
médiaires, produisirent  une  race  hybride  dont  l'amé- 
lioration s'est  ensuite  progressivement   poursuivie. 

La  première  en  date  fut  celle  des  Glaïeuls  de  Gand, 
dont  la  création  remonte  vers  le  milieu  du  siècle 
dernier  et  qui  reste  encore  la  plus  remarquable  et 
la  plus  importante  au  point  de  vue  horticole,  par  le 
haut  degré  de  perfectionnement  auquel  l'ont  poussée 
quelques  spécialistes  français.  Qu'il  me  soit  permis 
de  souligner  cette  épithèle  à  titre  de  simple  indica- 
tion sui'  laquelle  je  reviendrai  plus  longuement. 

Par  la  suite,  l'introduction  dans  les  cultures  de 
certaines  espèces  sud-africaines,  apportant  des 
caractères  nouveaux,  bientôt  transfusés  par  l'hybri- 
dation, furent  la  source  de  la  création  de  nouvelles 
races  actuellement  populaires,  tels  ([ue  les  (jllaïeuls 
à  grandes  mncules  et  les  Glaïeuls  de  Nancy  auxquels 
est  attaché  le  nom   de  leur  créateur,   M.   Li:moine. 


—  51  — 

Eiidii,  plus  récemment,  est  apparue  la  race  des 
Glaïeuls  hybrides  de  primulinus,  résultant,  comme 
les  précédentes,  de  l'introduction  d'une  nouvelle 
espèce  particulièrement  douée. 

Avant  d'aborder  l'étude  de  ces  races,  il  convient 
peut-être,  pour  mieux  connaître  l'étendue  et  la  diver- 
sité du  genre,  de  placer  ici  quelques  remarques 
relatives  à  ses  représentants  spécifiques.  De  la 
centaine  d'espèces  qu'il  renferme,  une  quinzaine 
seulement  est  européenne  ou  asiatique,  et,  quatre 
ou  cinq  seulement  sont  spontanées  en  France, 
notamment  le  G.  Segetum,  commun  dans  les  terres 
cultivées  de  la  région  méridionale  et  la  G.  communis, 
des  prairies  de  iNJontpellier,  Toulon,  etc..  Toutes  les 
autres  sont  sud-africaines.  Il  est  assez  singulier  que 
les  espèces  européennes  n'aient  donné  naissance  à 
aucune  race  ou  variété  notable,  sauf  quelque- 
variations,  le  blanc  entre  autres  :  nos  Glaïeuls  hor- 
ticoles sont  donc  d'origine  essentiellement  étrangère. 

Les  premier.-,  in  date  furent  les  Glaïeuls  de  G  and, 
obtenus  en  Belgique,  en  1840,  par  M.  Bedinghaus, 
jardinier  du  duc  d'Arenberg,  en  croisant  le  G.  psii- 
tacinus  par  le  G.  cardinalis,  ou  le  G.  oppositiflorus. 
Des  doutes  ont  été  émis  «ur  l'utilisation  du  premier 
qui  ne  sont  pas  encore  complètement  élucidés. 

Le  G.  gandavensis  type  existe  encore  dans  les 
cultures,  ainsi  d'ailleurs  que  le  G.  brenchleyenm 
qui  a  été  obtenu  vers  1860,  par  M.  Hooker,  habitant 
le  village  de  Brenchley,  dans  le  Kent,  en  Angleterre. 
Cette  ancienne  variété  est  encore  fréquemment 
cultivée  de  nos  jours  pour  l'ornement  des  corbeilles 
et  la  ffeur  à  couper,  en  raison  de  ses  fleurs  ronge 
très-vif,  à  longs  épis,  remarquables  pour  l'époque 
par  leur  forme  parfaitement  régulière  et  le  nombre 
de  fleurs  épanouies  au  même  moment.  Le  Glaïeul 
surprise,  longtemps  cultivé  et  recherché  par  les 
fleuristes  serait  une  variété  française,  obtenue  par 
M.  Malet,  avant  1863.  EnOn,  le    G.    Gowanli  fui- 


—  52  — 

gens,  qui  fut  également  longtemps  cultivé  pour  les 
mêmes  mérites,  n'a  cédé  le  pas  aux  variétés  moder- 
nes que  depuis  le  commencement  du  présent  siècle. 
Ces  Glaïeuls  existent  encore  dans  quelques  collec- 
tions, cell'^  de  la  Maison  Vdmorin,  à  Verrières, 
notamment.  Les  deux  premiers  et  surtout  le  Glaïeul 
surprise  sont  encore  fréquemment  cultivés  pour  la 
fleur  àcouper,dans  les  villes  de  province;  sa  culture 
est  même  pratiquée  dans  le  Midi  pour  la  production 
hivernale  de  ses  fleurs  que  l'on  voit  depuis  quelques 
années  à  l'éventaire  des  fleuristes  de  la  capitale,  aux 
approches  du  nouvel  an. 

Parmi  les  premiers  semeurs  qui  concoururent  à 
l'amélioration  des  Glaïeuls  de  Gand,  nous  citerons 
M.  TrufFaut,  de  Versailles,  M.  Gourant,  de  Poissy, 
MM.  Verdierpère  et  fds,  d'Ivry  et,  en  particulier, 
M.  Souchet,  alors  jardinier  en  chef  du  parc  de 
Fontainebleau,  qui  se  distingua  bientôt  par  l'obten- 
tion des  variétés  grandiflores  qui  lui  valurent,  par 
la  suite,  une  réputation  mondiale.  C'est  dès  l'appari- 
tion du  G.  gandavensis  qu'il  commença  ses  hybrida- 
tions et  semis.  En  même  temps  que  ce  dernier,  il 
aurait  employé  les  G.  cardinalis  et  G.  blandus. 

Ses  collaborateurs,  MM.  Souillard  et  Brunelet, 
devenus  ses  successeurs,  poussèrent  si  loin  l'amé- 
lioration  des  Glaïeuls  de  Gand  que,  nulle  part,  ils 
n'ont  été  surpassés  d'une  façon  appréciable.  Actuel- 
lement, M.  Brunelet  fils  poursuit  encore  le  perfec- 
tionnement des  Glaïeuls  de  Gand  et  on  peut  voir, 
par  les  variétés  exposées  par  la  Maison  Vilmorin- 
Andrieux  et  Ci%  dont  il  est  le  multiplicateur,  qu'il 
parvient  encore  à  les  doter  de  nouveaux  mérites, 
tant  dans  la  grandeur  des  fleurs  et  la  longueur  des 
épis,  que  dans  les  coloris,  notamment  les  teintes 
ardoisées  ou  cendrées  et  les  macules  qui  font  le 
charme  des  Glaïeuls  de  M.  Lemoine. 

Vous  vous  associerez  sans  doute  à  ma  pensée  en 
adressant  à  M.  Brunelet  nos  félicitations  pour  l'œu- 


—  53  — 

vre  que  'ses  prédécesseurs  et  lui  ont  accomplie  et 
qu'il  poursuit  encore  dans  ramélioration  des  Glaïeuls 
de  Gand,  qu'il  serait  ainsi  plus  logique  de  nom- 
mer «  Glaïeuls  de  Fontainebleau  ».  J'associe,  dans 
ce  même  tribut  de  reconnaissance,  MM.  Lemoine 
père  et  fils,  pour  les  magnifiques  races  de  Glaïeuls 
qu'ils  ont  créées  et  les  divers  horticulteurs  et  ama- 
teurs qui,  en  leur  temps,  ont  concouru  à  l'amélio- 
ration de  ce  beau  genre. 

Laissez-moi  encore  vous  dire.  Messieurs,  la  fierté 
que  doit  éprouver  l'horticulture  française,  de  voir, 
dans  ce  groupe  de  végétaux,  comme  dans  les  Iris 
et,  au  surplus,  dans  beaucoup  d'autres  groupes  de 
plantes  utiles  ou  d'ornement,  ses  semeurs  au  pre- 
mier plan  de  leur  amélioration  et  leur  obtention  se 
placer  parmi  les  variétés  de  choix. 

Si.  à  l'étranger,  en  Allemagne,  en  Angleterre,  en 
Hollande,  où  l'on  a  obtenu,  dans  ces  dernières  an- 
nées surtout,  des  variétés  à  grandes  et  belles  fleurs, 
en  Amérique,  où  le  Glaïeul  jouit  d'une  faveur  qui 
n'a  d'égale  que  celle  des  Iris,  des  variétés  remar- 
quables sont  apparues  qui  peuvent  parfois  se  trouver 
supérieures  aijx  variétés  d'origine  française,  il  est 
juste,  je  pense,  de  reconnaître  que  c'est  aux  per- 
fectionnements d'abord  réalisés  en  France  que 
revient  la  part  initiale  de  leurs  mérites. 

Lorsqu'on  sème  les  graines  de  variétés  arrivées  au 
degré  de  perfectionnement  que  présentent  les 
Glaïeuls  que  vous  avez  sous  les  yeux,  qui  sont  des 
hybrides  d'hybrides,  eux-mêmes  multipliés  et,  par 
suite,  très  variables  dans  leur  descendance,  il  est 
facile,  pour  quiconque  est  un  pou  familier  avec 
l'hérédité  chez  les  végétaux,  de  comprendre  qu'on 
ne  peut  guère  manquer  d'obtenir,  pour  le  moins, 
un  certain  nombre  de  plantes  aussi  remarquables 
dans  l'ampleur  de  leurs  fleurs  ou  la  longueur  de 
leurs  épis,  avec  des  coloris  plus  ou  moins  diflerents. 

Longtemps,  les  Glaïeuls  de  Gand  furent  la  seule 


—  54  — 

race  cultivée,  loVsqu'en  1870-1871  furent  miroduits 
de  l'Afrique  Australe  les  Gladiolus  purpereo-auratus 
eiG.  Saimdersii qui  dey RÏeni  bientôt donnernaissan- 
ce  aux  deux  races  dont  je  vais  maintenant  vous 
i)arler.  Entre  des  mains  expertes  comme  l'étaient 
celles  de  M.  Lemoixe,  ces  Glaïeuls,  dont  il  comprit 
tout  le  parti  qu'on  pouvait  en  tirer  par  voie  d'hybri- 
dation, donnèrent  liientôt  le  Gladiolus  Lemoinei  type 
résultant  du  croisement  des  G.  gandavensis  par  le 
G.  purpereo-auratus.  De  ce  Glaïeul  sortirent  bientôt, 
par  voie  de  semis  et  de  nouvelles  hybridations,  la 
race  des  Glaïeuls  à  grandes  macules,  qu'on  désigne 
aussi  du  nom  de  son  obtenteur  et  qui  fut  universel- 
lement appréciée  pour  la  forme  voûtée  et  particu- 
lière de  ses  fleurs  et  surtout  pour  les  grosses  ma- 
cules de  coloris  foncé  dont  elles  sont  ornées. 

Le  bleu-violet  fut  une  couleur  inattendue,  résul- 
tant de  combinaisons  génétiques  difficilement  expli- 
cables,qui  fut  rapidement  transmise  à  de  nombreuses 
variétés  très  recherchées  et,  de  nos  jours,  particu- 
lièrement appréciées.  J'ajouterais  que  la  rusticité 
relative  du  G.  purpereo-auratus  (\m  lui  permettait  de 
passer  les  hivers  doux  en  pleine  terre,  avait  fait 
naître  l'espoir  que  la  race  qui  en  dérive  serait  éga- 
lement rustique,  ou  à  peu  près.  Cet  espoir  ne  s'est, 
malheureusement,  pas  confirmé. 

C'est  un  peu  plus  tard,  que  M.  Leimoine  lança  ses 
premiers  Gladiolus  nanceianus.  Ils  résultaient  du 
croisement  des  Glaïeuls  à  macules  et  du  G.  Saun- 
dersii  Ces  glaïeuls  forcèrent  à  nouveau  l'attention  et 
l'admiration  des  amateurs  par  leurs  très  grandes 
fleurs,  non  plus  rondes  et  voûtées  comme  celles  des 
Glaïeuls  à  macules,  mais  largement  ouvertes,  avec 
des  divisions  latérales  étendues  en  manière  d'ailes 
et  d'élégantes  macules  à  fond  clair,  plus  ou  moins 
finement  piquetées  de  rouge  et  de  violet  brun.  Un 
grand  nombre  de  variétés  remarquables  qu'il  obtint 
restent  dans  les  cultures,  où  ils  comptent  parmi  les 


55  — 


Glaïeuls  les  plus  beaux  en  tant  qu'ampleur  et  riches- 
se de  coloris. 

Voici  donc  trois  races  de  Glaïeuls  parfaitement 
distinctes  des  variétés  primitives,  tant  dans  leurs 
origines  que  dans  leurs  caractères.|En  raison  même 
de' leur  hybridilé  et  de  la  facilité  avec  laquelle  les 
Glaïeuls  s'entrecroisent  spontanément,  les  semis 
présentent  une  grande  diversité  de  forme  et  de 
couleur.  Il  semble  qu'on  se  soit  moins  attaché 
aux  caractères  de  race  qu'à  l'ampleur  des  fleurs,  la 
robustesse  ou  la  facilité  de  multiplication.  C'est 
ainsi  que  l'on  voit  apparaître  des  variétés  sûrement 
fort  belles,  mais  qui  sont  intermédiaires  et  qui,  par 
leur  nombre  croissant,  tendent  à  fondre  en  une  seule 
les  races  précédentes  pourtant  très  distinctes  à  leur 
origine  ;  c'est  le  défaut  de  bon  nombre  de  variétés 
étrangères. 

'Je  reconnais  qu'il  est  difficile  de  résister  au  désir 
de  choisir  dans  les  semis  des  plantes  qui  n'ont  que 
le  défaut  d'être  un  sang  mêlé,  c'est-à-dire  d'être  des 
gandavensis  Lemoinei  ou  nanceianus  impurs  et  d'un 
classement  toujours  embarrassant.  Le  commerce 
horticole  a  plus  à  perdre,  il  me  semble, qu'à  gagner 
à  voir  ces  races  se  fondre  en  une  seule  et,  pour 
ma  part,  je  m'en  suis  toujours  défendu  et  j'ai  plu- 
sieurs fois  signalé  ce  danger. 

J'arrive  maintenant  à  la  race  la  plus  récente  en 
date  et  peut  être  la  plus  distincte  par  la  gracilité 
de  ses  hampes  et  les  coloris  clairs  et  chauds  de  ses 
fleurs.  Je  veux  parler  des  Glaïeuls  hybrides  de  pri~ 
miliniis,  qui  sont  devenus  familiers  depuis  une 
dizaine  d'années  et  dont  vous  avez  sous  les  yeux  des 
spécimens  représentant  les  meilleures  obtentions. 
Je  suis  quelque  peu  gêné  pour  faire  l'éloge  de  ces 
Glaïeuls,  en  raison  de  ma  participation  à  leur  obten- 
tion. 

Le  gladiolus  primidinm  type  est  connu  depuis 
189f)  ;  il  a  été  réintroduit  en  190L  La  gracilité  de 
ses  hampes,  la  forme  très  casquée  de  ses   petites 


—  56  — 

fleurs  et  leur  couleur  jaune  primevère  très  pur,  à 
étamines  blanches,  ainsi  que  le  pollen,  et  sans  au- 
cune trace  de  rouge,  sont  les  traits  caractéristiques 
de  cette  espèce  qui  a  été  de  suite  utilisée  en  croise- 
ments, en  vue  d'obtenir  des  Glaïeuls  à  fleurs,  jaune 
pur. 

Les  résultats  ne  se  firent  pas  attendre.  Dès  1908, 
M.  Lemoine  mettait  en  vente  le  G.  primuliniis  major 
et  MM.  Gayeux  et  Le  G  1ère  exposaient  la  même 
année  leurs  premières  obtentions,  notamment  des 
coloris  jaunes  très  remarquables  pour  Tépoque. 

Allié  aux  diverses  races  cultivées  :  gandavensis^ 
Lemoinei,  nanceianus  et  essayé  ainsi  les  Colrilei, 
travaillé  par  les  divers  spécialistes  français  et  étran- 
gers, le  G.  primulinus  a  très  rapidement  donné  une 
race  de  Glaïeuls  remarquable  par  les  coloris  chauds 
et  brillants  où  les  tons  orangé  ou  abricoté  dérivant 
du  mélange  du  jaune  et  du  rouge  dominent  et  les 
rendent  précieux  pour  la  décoration  des  apparte- 
ments. 

Ge  n'est  pas  tout,  car  ces  Glaïeuls,  que  l'on  pour- 
rait croire  inférieurs  aux  précédents,  si  on  ne  tient 
compte  que  de  leurs  épis  et  du  nombre  de  leurs 
fleurs  épanouies  au  même  moment,  ont  conservé, 
ou  du  moins  on  s'est  appliqué  à  conserver  la  forme 
spéciale  du  type  chez  lequel  la  division  supérieure 
est  très  développée  et  fortement  arquée  en  avant, 
tandis  que  les  inférieures  sont  très  courtes  et  très 
récurvées.  Ghez  ses  descendants  hybrides  cette 
forme  s'est  toutefois  modifiée;  la  division  supérieure, 
toujours  la  plus  ample,  est  devenue  horizontale,  les 
latérales  se  sont  moditiées  et  étalées  en  manière 
d'ailes  comme  chez  les  nanceianus  et  les  inférieures 
se  sont  aussi  agrandies  et  parées  de  macules  parfois 
grandes,  où  le  jaune  domine.  C'est  à  ces  caractères, 
joints  à  la  gracilité  de  leurs  hampes,  qu'ils  doivent 
leur  grande  valeur  pour  lu  fleur  à  couper.  Gette 
valeur  décorative  s'augmente  sans  cesse  du  fait  de 


—  57  — 

l'obtention  de  variétés  à  fleurs  de  plus  en  plus 
grandes,  et  à  hampes  solides,  ainsi  qu'en  témoigne, 
du  reste,  la  série  des  variétés  récontes  encore  in- 
nommées, exposées  par  la  maison  Vilmorin, compa- 
rativement aux  variétés  nommées  dont  l'obtention 
remonte  avant  ou  au  début  de  la  guerre. 

Enfin,  dans  ces  seules  dernières  années,  des 
variétés  à  fleurs  blanches  ou  jaunes,  entièrement 
dépourvues  de  toute  trace  de  rouge  et  à  étamines 
blanches  sont  apparues,  qui  marquent  peut-être  le 
début  d'une  nouvelle  étape  dans  l'amélioration  des 
Glaïeuls. 

Et  permettez-moi,  Messieurs,  d'ajouter  que  ces 
nouvelles  variétés  françaises  ne  le  cèdent  en  rien, 
dans  leur  ensemble,  à  celles  obtenues  à  l'étranger, 
pour  ne  pas  dire  plus.  On  pensait, aux  débuts  de  leur 
création  que  cette  forme  capuchonnée  était  un  dé- 
faut auquel  l'hybridation  remédierait  ;  je  me  suis 
élevé  contre  cette  opinion  et,  en  ce  qui  me  concer- 
nait, je  me  suis  appliqué  à  la  conserver,  ainsi  qu'à 
éviter  les  coloris  foncés  tournant  au  rouge  brun,  au 
lilas  foncé  et  au  violet,  et  je  crois  bien  que  cette 
manière  de  comprendre  les  Glaïeuls  primulinus  hy- 
brides prévaut  chez  les  semeurs. 

La  raison  d'être  de  ces  glaïeuls  se  trouve  moins 
dans  l'ornementation  des  grands  jardins  que  dans 
la  décoration  des  petites  corbeilles  et  plates-bandes 
au  voisinage  des  habitations  et  surtout  pour  la  gar- 
nitare  des  petits  vases  et  des  jardinières  d'apparte- 
ment où,  accompagnés  d'un  feuillage  léger,  ils 
produisent  un  effet  ravissant.  Là,  et  en  particulier 
sous  l'influence  de  la  lumière  artificielle,  leurs  colo- 
ris clairs,  à  tons  jaunes  ou  orangés,  flambent,  tan- 
dis que  les  gros  rouges,  les  lilas  et  violets  de  leurs 
congénères  s'éteignent. 

Ajouterai-je  enfin  que  les  G.  primtiliniis  sont  très 
multipliants,  que  leurs  bulbilles  fleurissent  presque 
tous  dès  l'année  suivante, qu'ils  coûtent  peu  et  qu'en 
échelonnant   la    plantation    et    en    choisissant    des 


—  58  — 

bulbes   de    différents    âges  et   grosseurs,    on   peut 
aisément  en  obtenir  une  floraison  successive,  com- 
mençant vers  la  fm  de  juillet  et  se  prolongeant  en- 
suite* jusqu'aux    gelées.    Gomme,    d'ailleurs,    chez 
toutes  les  autres  races,  les  bulbes  (leurissent  d'au- 
tant plus  tôt  qu'ils  sont  plus  gros;  les  gros  bulbilles 
de  l'année   précédente    fleurissent   eux-mêmes,   au 
moins  en  partie,  en  automne.    La  Toussaint  arrive 
parfois  alors  qu'un  petit  nombre  fleurissent  encore. 
Plusieurs  autres  races  ont  été  créées  au  cours  de 
l'évolution  des  Glaïeuls  de  nos  jardins,  qui,    après 
une  apparition  plus  ou  moins  prolongée,    sont  dis- 
parues fautes  de  caractères  et  mérites  suffisants  pour 
leur  permettre  de   se  maintenir  dans    les  cultures. 
Je    citerai,     entre-autres,    les    G.    childm    {G.    tu- 
ricencis,  olitenu  par  Max  Leicthlein,  vers   1860,  en 
croisant  des  G.    gandavensis   par    le   G.   Saimdersii 
et  rebaptisé  en  Amérique)  qui  n'ont  pas  pu  dominer 
les  gladiolus    nanceiamis,  les  Glaïeuls    hybrides  de 
dracocephahts   de    M.  Lemoine,    les   Glaïeuls  à  épi 
rond  qu'on  a  plusieurs  fois  tenté  de    faire  admettre 
pour  occuper  le  centre  des  bouquets,    les  gladiolus 
massiliensis   de   M.    Deleuil,     les   g.    intriacensis  de 
M.    Gayeux,    etc....    Pour   terminer,   le    citerai    le 
Glaïeul  Princeps,  qu'on  a  cru  appelé  à  donner  nais- 
sance à  une  brillante  lignée.  Non  seulement  on  n'a 
rien  trouvé  d'intéressant  dans  sa  descendance,  mais 
il  a  progressivement  perdu  sa  faculté  démultiplica- 
tion, à  tel  point  qu'on  lui  substitue   parfois  dans  le 
commerce  un  gandavensis  du  même  rouge. 

Pour  être  complet,  je  devrais  encore  vous  parler 
des  Glaïeuls  à  végétation  hivernale  et  floraison 
printanière,  parmi  lesquels  se  trouvent  plusieurs 
espèces,  et,  en  particulier,  les  gladiolus  Colvilei  ou 
Glaïeuls  nains.  Ces  Glaïeuls  n'étant  pas  rustiques 
sous  notre  climat,  y  sont  peu  cultivés.  Je  laisserai 
donc  à  un  spécialiste  plus  autorisé  que  moi,  le  soin 
de  vous  en  entretenir  à  une  prochaine  occasion. 

S.  MOTÏET. 


RAPPORT 


SUR  U  A 


84'  G^position  de  la  Société 


du  2i  au  23  Juin  192^ 


Ce  fut  dans  la  séance  du  Bureau  du  26  Octobre 
1928  que  M.  le  Président  Corbière  souleva,  pour 
la  première  fois,  la  question  d'une  exposition  à 
taire  en  1921.  MM.  f^e  (îrin  et  Dépinée  furent 
chargés  de  visiter  les  jardiniers  et  maraîchers  de 
la  région  cherbourgeoise  pour  leur  demander  de 
participer  à  cette  manifestation  horticole. 

Dans  les  nombreuses  séances  qui  s'échelonnèrent 
au  cours  du  l®''  trimestre  1924,  toutes  les  questions 
de  détails  furent  étudiées  et  mises  au  point:  date 
d'ouverture,  emplacement,  variétés  à  admettre, 
règlement,  tombola,  cartes  d'entrée,  invitations, 
autorisations  administratives,  jury,  subventions, 
récompenses,  etc.  Et,  adoptant  ici  la  conclusion, 
toujours  exacte,  du  rapport  que  vous  lisait  le 
regretté  M.  Lelièvre,  en  1914,  cette  longue  énumé- 
ration,  très  incomplète  <(  est  pour  vous  démontrer, 
»  disait-il,  que  les  expositions  ne  sont  pas  sans 
»  causer,  parfois,  aux  organisateurs,  des  tribula- 
»  (ions  et  des  ennuis  dont  ne  peut  se  douter  le  public 
»   qui  juge  d'après  les  résultats  obtenus.  » 

En  effet,  peu  de  jours  avant  la  date  d'ouverture 
fixée  ail  21  juin,  tout  était  au  point  par  ailleurs, 
mais  il  manquait  une  chose  essentielle  dans  une 
exposition  :  les  exposants. 

C'est  alors  que  e  Président  Corbière  fit  un  appel 
pressant  à  l'éloqueuce  entraînanlo  de  l'apotre 
hevéel.  Celui-ci  partit  à  la  conquête  des  fleurs  et  sa 


—  60  — 

moisson  fut  abondante.  Le  10  juin,  la  joie  se  peignit 
sur  tous  les  visages  quand  il  nous  annonça  que  les 
adhésions  des  importantes  maisons  Chrétien  et 
Postel  s'ajoutaient  à  celles,  très  précieuses,  qui 
figuraient  déjà  sur  la  liste.  «  L'exposition  sera  très 
belle  »  affirma  notre  Président,  dans  un  fin  sourire. 

En  effet,  dès  le  jeudi  17,  les  emplacements  con- 
cédés couvraient  toute  la  surface  des  Halles.  Aussitôt, 
les  premiers  matériaux  étaient  déposés  à  pied  d'œu- 
vre  et,  dès  le  20,  veille  de  l'ouverture,  les  arbustes, 
les  plantes  diverses  et  les  fleurs  les  plus  variées  se 
rangeaient  comme  mus  par  une  baguette  magique. 
Le  lendemain,  toute  la  matinée,  l'on  vit  une  activité 
fébrile,  dirigée  par  un  goût  irréprochable,  mêler 
les  nuances,  dessiner  les  massifs  et  les  corbeilles 
pour  créer,  d'accord  avec  les  décorateurs  des  salles, 
un  des  spectacles  les  plus  merveilleux  et  les  plus 
enchanteurs  qu'on  puisse  rêver.  / 

A  une  heure,  les  Membres  du  Jury  arrivaient  les 
uns  après  les  autres  et  l'Exposition  était  officiellement 
inaugurée. 

Bientôt,  au  Jury  masculin,  sous  la  conduite  de 
M.  Levéel,  s'ajoutait  le  groupe  nombreux  et 
charmant  des  Dames  patronnesses  qui  allait,  sous  la 
direction  du  Président  Corbière,  juger  les  15^  et  16® 
concours. 

L'impression  profonde  qu'avaient  ressentie  les 
organisateurs  devant  l'épanouissement  des  verdures 
et  des  fleurs  se  confirma  bientôt  par  les  marques 
d'admiration  que  manifestaient  si  spontanément  des 
juges  experts,  étrangers  à  Cherbourg,  pourtant 
bien  habitués  à  ce  genre  de  spectacles.  On  put 
d'ores  et  déjà  proclamer  que  «  la  34®  Exposition 
d'Horticulture  allait  remporter  un  gros  succès.  » 

Sous  cette  heureuse  influence,  les  deux  Jurys 
procédèrent  à  l'accomplissement  de  leur  tache,  qui, 
malgré  les  charmes  de  son  objet,  ne  laissait  pas  de 
présenter  de    nombreux   embarras  :    les    concours 


—  61  — 

étaient  si  nombreux  !  les  collections  si  belles  !  et  les 
récompenses  si  mesurées  !  Certes,  les  compétences 
étaient  aussi  indiscutables  que  le  souci  profond  de 
l'équité  était  certain.  Mais  les  juges  savent  davance 
qu'ils  ne  peuvent  échapper  aux  récriminations. 
Celles-ci  devaient  être,  heureusement,  très  rares. 

A  5  heures  les  portes  de  l'Exposition  s'ouvraient 
devant  les  familles  des  sociétaires  seules  admises  le 
samedi  21  Juin.  En  un  instant  le  vaste  vaisseau  que 
constituent  les  Halles  situées  sous  le  Théâtre  s'em- 
plit de  visiteurs  avides  de  voir  les  splendeurs 
annoncées.  Si  accoutumés  que  fussent  les  vieux 
Cherbourgeois  aux  richesses  florales  de  leur  ville, 
aucun  ne  put  retenir  le  geste  d'admiration  qui  s'im- 
posait dès  l'entrée.  Le  massif  de  géraniums  variés 
de  M.  Girard,  sa  magnifique  collection  de  fuchsias 
nains,  en  touffes  ou  sur  tige,  ses  roses,  peu  nom- 
breuses, mais  si  bien  sélectionnées,  ses  hortensias 
formaient  un  ensemble  charmant. 

A  côté,  M.  Th.  Adam,  tenait  ferme  l'étendard  des 
amateurs,  et  lui,  il  l'est  à  un  très  haut  degré, 
amateur  d'horticulture!  Son  massif  contient  de  tout: 
arbustes,  fleurs,  fruits,  légumes.et  tout  attire  l'atten- 
tion, depuis  ses  œillets  superbes,  ses  palmiers  nains, 
ses  roses  coupées,  jusqu'à  ses  fraises,  ses  échalotfes, 
ses  pommes  de  terre  et  son  phénoménal  artichaut. 

Dans  le  passage  qui  conduit  au  grand  hall, 
l'odorat  du  visiteur  est  fortement  averti  par  l'arôme 
attrayant  d'un  lot  de  fraises  admirables  :  c'est 
l'exposition  de  notre  ami  Gallis,  bien  connu  de  tous 
les  iVl ombres  de  la  Société  d'Horticulture  de  Cher- 
bourg. Sur  des  compotiers  s'entassent  en  pyramides 
des  hampes  de  gros  fruits  appétissants.  Certains 
pèsent  55  grammes:  le"  poid  d'un  œuf  !  A  côté,  des 
touffes  habillement  plantées  dans  des  pots,  achèvent 
de  mûrir,  et  dans  de  minuscules  corbeilles  d'osier, 
des  fraises  rubicondes  et  rebondies  reposent  chacune 
débordant  son  gracieux  canapé. 


—  62  — 

Tout  près  de  là,  MM.  Monoel  et  Lecaplain  ont 
dressé  sur  de  grandes  nasses  des  collections  de  roses 
étiquetées,  des  espèces  les  plus  rares. 

Mais  déjà,  le  regard  a  été  attiré  par  l'étincelle- 
ment  de  couleurs  que  forme  la  vaste  exposition  de 
M.  Chrétien. 

Ici,  il  serait  imprudent  d'entrer  dans  un  détail 
qui  déborderait  les  connaissances  et  la  pauvre 
rhétorique  du  rapporteur  :  le  massif  d'hoteyas,  aux 
panaches  blancs  et  roses  ;  la  belle  collection  d'hor- 
tensias blancs,  roses  ou  bleus  ;  le  bouquet  admirable 
et  somptueux  de  rosiers  nains,  où  se  lisent,  étiquetés, 
les  noms  des  plus  rares  spécimens  ;  les  fougères 
géantes  et  les  arbustes  décoratifs  distribués  avec  un 
art  parfait;  la  corbeille  de  calcéolaires  ;  les  fleurs 
rares  comme  le  Strelitzia-regina,  avec  son  aigrette 
amaranthe  et  ses  aiguillons  violets,  longs  étuis  où 
se  cache  le  pollen;  le  bouquet  de  mnriée,  les  garni- 
tures, les  surtouts,  et  la  merveilleuse  couronne  de 
fleurs  violettes  qu'ont  agencées  les  mains  experles 
de  Madame  Chrétien,  tout  cet  ensemble  enfin  char- 
me les  yeux,  suscite  les  appréciations  les  plus  flat- 
teuses et  donne  aux  visiteurs  l'impression  du  beau 
dans  le  grandiose. 

Beaucoup  pensent  tout  d'abord  que  c'est  là 
l'exposition  et  cela  semble, en  effet, un  tout  complet, 
lorsqu'on  aperçoit  Le  lot  de  légumes  et  primeurs,  si 
plantureux  et  si  appétissant,  exposés  par  le  créateur 
réputé  des  Forceries  Cottin.  Mais  un  long  couloir 
donnant  accès  à  la  partie  Est  des  halles,  laisse 
apercevoir  des  fleurs  et  des  feuillages  dans  le  loin- 
tain. On  s'y  précipite  et  un  coup  d'œil  plus  grandiose 
encore  attend  le  visiteur. 

Toute  l'immense  et  haute  salle  est  réservée  à 
l'exposition  de  M.  Postel  et,  malgré  ses  dimensions, 
elle  ne  sufïit  pas  pour  donner  à  chaque  plante  la 
place  qui  lui  serait  due.  Quelle  magnificence  et 
quelle    prodigalité  !     D'où    viennent    ces   fougères 


63 


géantes,  ces  cyalhea  medularis,  ces  balancium  an- 
tarticum,  ces  arsofilla,  toutes  ces  cycadées  quasi 
séculaires  et  si  imposantes,  ces  érythrea,  ces  Was- 
hingtonia,  ces  chamerops,  ces  raphis,  ces  cocos, 
ces  phénix,  ces  corypha,  ces  anthurium  aux  tleurs 
bizarres,  ces  kontia,  etc.  ?  Et  autour  de  ces  géants 
issus  des  régions  équatoriales,  ou  des  monts  de 
l'Amérique  australe,  des  fleurs  éclatantes,  des  ar- 
bustes aux  feuillages  étranges,  des  plantes  rares  et 
belles  se  succèdent  à  l'infini. 

Vers  le  milieu  de  la  salle,  se  dresse  un  dais  et 
l'on  se  demande  quelle  divinité  se  cache  en  se  sanc- 
tuaire. C'est  là  que  Madame  Postel  a,  dans  un  cadre 
digne  d'elles,  placé,  en  des  vases  riches,  des  fleurs 
rares,  arrangées  avec  le  goût  le  plus  sur,  des  sur- 
touts,  des  corbeilles,  une  grande  couronne  de  fleurs 
naturelles.  Tout  cela  est  beau  et  les  yeux  déjà  rem- 
plis des  splendeurs  précédentes  regardent  et  admi- 
rent, sans  oser  s'arracher  à  cet  émerveillement. 

Est-ce  tout?  Non  !  Le  dernier  compartiment  des 
halles  a  été,  comme  de  juste,  réservé  au  jardinier 
du  Parc  Liais,  M.  Potier.  Pouvait-on  faire,  à  Cher- 
bourg, une  exposition  d'horlicuture  sans  qu'y  figure 
le  jardin  enchanteur  que  le  savant  et  vénéré  Emma- 
nuel Liais  légua,  en  mourant,  à  la  Ville  qu'il  avait 
administrée  avec  tant  de  distinction?  Beaucoup  de 
ces  plantes  exotiques,  très  rares  et  très  belles,  fu- 
rent importées  du  Brésil  ou  d'ailleurs  par  le  créa- 
teur lui-même  du  Parc  Liais  :  tels  le  ficus  elasticus, 
le  ficus  villosa,  le  ficus  bresiliensis,  le  strilitzia 
Augusta  aux  feuilles  géantes,  la  variété  des  maran- 
ta  aux  feuilles  striées  et  si  jolies,  le  philodendron 
aux  feuilles  métalliques,  le  Liaisianus  ou  arbre  à 
pain,  les  cycîdés  en  dents  de  scie,  etc.,  etc.. 
Cette  partie  de  l'exposition  est  non  seulement  belle 
en  elle-même,  mais  elle  est,  en  quelque  sorte,  un 
symbole,  puisque  c'est  au  génial  savant  qui  créa 
ces  collections  que  l'on  doit,  pour  une  grande  part, 


—  64  — 

le  développement  du  goût  des  plantes  rares  et   des 
belles  fleurs  à  Cherbourg. 

Les  mânes  de  M.  Liais  ont  dû  tressaillir  d'aise 
aux  formules  admiratives  que  suscitaient  ses  collec- 
tions. 

La  visite  de  l'exposition  était  ouverte  au  public 
le  lendemain,  dimanche  22;  et  le  lundi  23  juin. 
L'entrée  était  concédée  par  un  ticket  de  0  fr.  50, 
donnant  droit  de  participation  à  la  distribution  des 
plantes  achetées  par  la  Société  d'Horticulture.  Or, 
comme  c'était  cette  recette  qui  devait  permettre  les 
achats  en  raison  directe  des  sommes  perçues,  il 
n'était  pas  indifférent  aux  organisateurs  qu'il  y  eût 
peu  ou  prou  de  visiteurs. 

Cette  importante  partie  avait  été  confiée  à  M.  le 
vice-président  Le  Carpentier.  Elle  ne  pouvait  être 
en  de  meilleures  mains,  comme  le  prouve  le  résultat 
final.  Aidé  de  sociétaires  dévoués  et  bénévoles,  M. 
Le  Carpentier  réalisa  une  organisation  parfaite  :  pas 
une  hésitation,  pas  une  fausse  manœuvre,  pas  une 
réclamation. 

Au  soir  delà  première  journée,  plus  de  5.000  bil- 
lets avaient  été  distribués,  la  plupart  à  partir  de 
5  heures  du  soir.  C'est  dire  qu'il  y  eut  foule  aux 
guichets  dès  que  les  processions  de  la  Fête-Dieu 
furent  terminées. 

Lelendemain,  jour  de  marché,  amena  encore  de 
nombreuses  visites  et,  ce  même  jour,  à  la  ferme- 
ture de  l'exposition,  le  total  des  entrées  payantes 
s'élevait  à  0.750.  Dix  mille  personnes  au  moins 
étaient  venues  admirer  notre  superbe  manifestation. 

TOMBOLA 

L'achat  des  plantes  à  distribuer  fut  confié  à  MM. 
Levéel  et  Dépinée,  conformément  à  l'article  XXI  du 
statut  de  l'exposition.  Ce  furent  ces  mêmes  commis- 
saires qui,  aidés  de  M.  Le  (îrin,  vice-président,  eu- 


—  65  — 

rent  à  procéder,  le  mardi  matin,  au  classement  et 
au  numérotage  des  675  lots. 

Pendant  ce  temps  une  autre  Commission,  compo- 
sée de  M-M.  Corbière,  Le  Garpentier,  Mahieu,  Crova, 
Ondedieu  et  iMacc  F.,  procédait  :  1"  au  tirage  des 
numéros  gagnants  (1  par  série  de  iO  billets)  ;  2"  au 
tirage  des  lots  attribués  à  chacun  des  numéros  sor- 
tis. 

Cette  opération,  longue  et  méticuleuse  fut,  grâce 
au  travail  préparatoire  énorme  préablement  accom- 
pli par  le  secrétaire  général,  M.  Mahieu,  vite  menée 
à  bien;  de  sorte  que,  bien  avant  midi,  tous  les  ga- 
gnants étaient  connus  et  tous  les  lots  attribués  et 
désignés  sans  erreur  possible.  Un  tel  résultat  se 
passe  de  commentaires. 

BANQUET 

Le  samedi  soir,  le  banquet  traditionnel  réunissait 
40  convives  d.ins  la  vaste  salle  de  l'Hôtel  du  Nord. 
M.  Le  Grin,  cliet  du  protocole,  avait,  de  concert 
avec  M.  Corbière,  attribué,  à  chaque  convive  la 
place  qui  lui  convenait.  Notre  Président  avait,  à  sa 
droite,  M.  Tadjoint  Leclerc,  remplaçant  M.  le 
Maire  empêché  ;  à  sa  gauche,  M.  Maurice  Dubois, 
représentant  la  Chambre  de  Commerce.  Les  diver- 
ses autorités,  les  membres  du  Bureau,  les  membres 
du  Jury,  les  représentants  de  la  Presse,  se  mêlaient 
aux  sociétaires  cherbourgeois.  Le  menu,  sobre  et 
substantiel,  le  service  impeccable,  la  salle  spacieu- 
se et  claire,  tout  concourait  à  rendre  aimable  une 
telle  réunion. 

A  l'heure  du  Champagne,  notre éminent  Président 
prononça  un  discours  dans  le{|ueK  comme  toujours, 
l'élégance  du  style  fut  rehaussée  par  la  netteté  du 
verbe  et  la  grâce  du  regard.  Tout  y  fut  dit  de  ce 
qu'il  fallait  dire  et  aucun  ne  fut  oubhé,  depuis  le 
Président  de  la  République  jusqu'au  plus  humble 
des  collaborateurs  à  Tœuvre  de  l'exposition. 


—  66  — 
Discours  de  IVI.   CORBIÈRE 

Messieurs, 

«  Pour  In  HA^  fois  notre  Société  présente  au  public 
une  exposiliou  des  produits  de  l'horticulture  cher- 
bourgeoise,  plantes  et  fleurs,  fraises  et  légumes.  Je 
crois  traduire  exacten:îcnt  le  sentiment  que  j'ai 
entendu  exprimer  autour  de  moi,  en  disant  que 
cette  exposition  est  un  véritable  succès,  et,  qu'elle 
égale  —  si  elle  ne  les  dépa?se  —  les  plus  remar- 
quables de  celles  qui  ont  eu  lieu  dans  le  passé.  Et 
pourtant  la  saison,  cette  année,  a  été  peu  favorable  ; 
par  ailleurs,  la  vie  continue  d'offrir  des  difficultés 
de  toutes  sortes.  Nos  vaillanis  horticulteurs  et 
maraîchers  ne  se  sont  pas  découragés  ;  à  lorce  de 
travail  et  d'habileté  prolessionnelle,  ils  ont  triomphé 
de  tous  les  obstacles  et  ont  réalisé  une  merveille. 
Nous  leur  en  adressons  nos  bien  vives  télicitations. 

«  Dans  quelques  minutes,  M.  le  Secrétaire  général 
donnera  lecture  du  palmarès,  et  vous  entendrez  la 
liste  des  récompenses,  attribuées  par  un  Jury  très 
compétent,  à  nos  divers  exposants.  Nous  n'avons 
qu'un  regret,  c'est  que  la  modicité  de  nos  ressources, 
malgré  de  généreuses  subventions,  ne  nous  permette 
pas  d'attribuer  à  nos  lauréats  des  prix  en  rapport 
avec  leurs  mérites. 

«  Quand  à  notre  Société,  dontlebutestde  favoriser 
de  tout  son  pouvoir  les  progrès  de  l'horticulture, 
elle  est  grandement  récompensée  de  ses  efforts 
lorsqu'elle  a,  comme  aujourd'hui,  la  sntisfaction  de 
constater  que  ses  efforts  sont  couronnés  de  succès, 
c'est-à-dire  qu'elle  travaille  efficacement  à  dévelop- 
per l'une  des  branches  les  plus  intéressantes  et  les 
plus  utiles  de  la  prospérité  nationale,  une  industrie 
non  seulement  productrice  de  bien-être,  mais  encore 
saine,  agréable  et  moralisatrice. 

«  Qu'il  me  soit  permis,  en  passant,  de  saluer  une 


—  67  — 

œuvre  à  laquelle  nous  sommes  heureux  de  coopérer 
dnns  la  limite  de  nos  moyens  :  celle  des  jardins 
ouvriers,  qui  prend  une  extension  de  plus  en  plus 
grande,  et  est  l'honneur  du  Bureau  de  Bienfaisance, 
qui  l'a  créée,  de  la  Municipalité  et  des  diverses 
Associations  qui  la  subventionnent.  J'émets  le  vœu 
que  les  produits  des  jardins  ouvriers  figurent  dans 
notre  prochaine  Exposition. 

«  Je  suis  très  heureux  de  mettre  également  en 
relief  une  innovalion  depuis  longtemps  souhaitée  par 
notre  Société  ;  elle  constitue  notre  27"  concours  et 
est  relative  à  l'enseignement  horticole.  Un  institu- 
leur  très  distingué,  plein  de  zèle  et  de  dévouement, 
M.  l^elièvre,  de  Tourlaville  est  entré  dans  nos  vues  ; 
il  a  donné  à  ses  élèves  des  leçons  théoriques  et 
pratiques  sur  le  jardinage,  dont  nous  avons  constaté 
tout  l'intérêt  et  la  haute  portée  éducative  et  sociale. 
Qu'il  en  soit  félicité  et  remercié. 

«  Et  maintenant,  Messieurs,  fidèles  à  nos  tradi- 
tions, je  vous  [ji'opose  de  lever  vos  verres  tout 
d'abord  en  l'honneur  du  nouveau  chef  de  l'Etat,  de 
M.  le  Président  de  la  République  ;  que  son  septen- 
nat, qui  commence, soit  heureux  et  puisse  la  France 
victorieuse  trouver  la  paix  et  la  prospérité  auxquelles 
elles  a  tant  de  droits. 

«  J'adresse  toute  l'expression  de  notre  gratitude  à 
M.  le  Ministre  de  l'Agriculture,  qui  a  bien  voulu 
mettre  à  notre  disposition  plusieurs  médailles 
importantes  ; 

'(  A  la  Chambre  de  Commerce.  A  la  Société 
d'Agriculture,  à  qui  nous  devons  plusieurs  récom- 
penses et  dont  je  suis  heureux  de  voir  les  sympa- 
thiques et  aimables  représentants  parmi  nous,  MM. 
Maurice  Dubois  et  Le  Coutour,  nos  collègues.  Au 
Syndicat  des  Maraîchers  de  Tourlaville,  et  à  son 
distingué  Président,  notre  collègue,  M.  le  comman- 
dant IJérou  ; 

»Je  remercie  très   cordialement  aussi  la  Société 


—  68  — 

des  Agriculteurs  de  France  et  le  Syndicat  d'Initiative 
de  Cherbourg  pour  leur  générosité  à  notre  égard, 
et  je  regrette  qa'ils  ne  puissent  être  représentés  ce 
soir  à  notre  table  ; 

«  D'autres  absences  nous  sont  particulièrement 
sensibles  :  Celles  de  M.  le  député  Le  Moigne,  retenu 
au  Parlement;  de  M,  le  sous-préfet,  absent  de  Cher- 
bourg ,  de  M.  Brière,  conseiller  général,  empêché; 
et  enfin  de  M.  Mahieu,  maire,  qui  nous  a  donné 
tant  de  preuves  de  son  inlassable  bienveillance. 
J'aurais  bien  vivement  désiré  lui  en  exprimer  ici 
toute  notre  gratitude  ;  mais,  puisqu'il  a  eu  l'aimable 
pensée  de  se  faire  représenter  parmi  nous  par 
M.  l'adjoint  Leclerc,  je  prie  M.  le  commandant 
Leclerc  d'être  notre  interprète  auprès  de  M.  le 
Maire;  en  même  temps  je  le  remercie  lui-même  de 
nous  faire  l'honneur  de  sa  présence. 

«  Je  remercie  outre  la  Municipalité  et  le  Conseil 
municipal  de  Cherbourg,  le  Conseil  d'Arrondisse- 
ment et  le  Conseil  Général,  puis  M.  l'architecte 
Métivier,  véritable  magicien,  qui  a  trouvé  le  moyen 
de  métamorphoser  si  heureusement  les  halles,  deve- 
nues le  local  de  notre  exposition. 

«  J'adresse  un  merci  spécial  à  MM.  les  délégués 
des  Sociétés  correspondantes  amies,  qui  sont  venus 
de  tous  les  points  du  département  de  la  Manche  et 
du  Calvados  nous  apporter  le  concours  de  leur  com- 
pétence éprouvée,  en  constituant  le  Jury  de  notre 
Exposition.  Merci  spécial  à  M.  Thoury,  délégué  de 
la  Société  Nationale,  à  qui  nous  devons  un  diplôme 
d'honneur.  Je  les  remercie  très  cordialement,  en 
regrettant  que  deux  de  leurs  collègues  aient  été 
forcés  de  nous  quitter  avant  l'heure  de  ce  banquet. 

«  J 'adresse  l'hommage  de  notre  reconnaissance 
à  nos  dames  patronnesses,  et  en  particulier  à  la 
vénérable  et  très  dévouée  Madame  llenault,  leur 
présidente,  que  nous  comptons  dans  notre  Société 
depuis  plus  de  50  ans  ;   à  la  presse  locale  ;   à  mes 


—  69  — 

dévoués  collaborateurs,  MM,  LeCarpentier,  Le  Grin, 
vice-présidents;  Mahieu,  secrétaire  général  et  Macé, 
secrétaire  adjoint;  Levéel,  président  de  la  Commis- 
sion d'org-anisation  de  l'Exposition. 

«  J'adresse  aussi  mon  souvenir  aux  vétérans  de 
notre  Société,  Rossel  (01  ans  de  secrétariat).  Contant, 
Letellier,  Lepelley,  Le  Granché,  Noyon.  A  nos 
disparus  particulièrement  dévoués  à  la  Société  : 
le  Docteur  Renault,  qui  fut  21  ans  président,  et 
Paulin  Lelièvre,  qui  remplit  pendant  plus  de  50  ans 
les  fonctions  de  secrétaire  et  qui  nous  a  laissé  une 
somme  permettant  d'attribuer  un  prix  qui  porte  son 
nom  ». 

M.  Maurice  Dubois  prit  la  parole  à  son  tour  pour 
vanter  les  bienfaits  de  la  Société  d'Horticulture  cons- 
tater son  succès  et  la  remercier  de  son  aimable 
invitation. 

Puis  ce  fut  le  tour  de  M.  Thoury,  délégué  de  la 
Société  Nationale  d'Horticulture,  qui,  au  nom  du 
jury  qu'il  avait  présidé,  dit  avec  beaucoup  d'esprit, 
en  une  improvisation  heureuse,  son  impression  sur 
l'exposition  qu'il  venait  de  juger  et  ses  compliments 
avaient  d'autant  plus  de  portée  qu'ils  émanaient  d'un 
horticulteur  expérimenté  et  réputé. 

Après  les  fleurs  de  la  rhétorique  s'épanouirent 
celles  de  la  poésie.  Le  commandant  Hérou,  prési- 
dent du  Syndicat  maraîcher,  lut  une  ode  dédiée  au 
président  Corbière,  dont  les  stances  chantèrent 
tour-à-tour  la  colline,  le  ruisseau,  les  fleurs  et  la 
Société  d'hortfculture,  qui  rend 

...  hommage  à  l'éternel  Auteur 

De  tout  ce  qui  rend  la  terre  enchanteresse. 

On  ne  saurait  mieux  faire  que  de  reproduire  ici 
cette  heureuse  improvisation  : 


—  70  — 

Hommage  à  IVl.  le  Président  CORBIÈRE 

Au  large,  Passions  qui  désolent  la  terre, 
Au  large  les  espoirs,  toujours  faux,  toujours  vains, 
De  diriger  le  Monde  en  maîtres  souverains, 
Quand  l'œuvre  denos  mainsn'engendre  que  misère; 
Au  large  !  des  méchants,  le  souttle  délétère. 
Quand  les  fleurs  jonchent  les  chemins. 

Est-ce  vous  orgueilleux,  qui  peuplez  la  nature, 
Et  qu'y  faites-vous  donc,  si  ce  n'est  que  le  mal  ? 
Qui  de  vous  sait  créer  la  colline  ou  le  val. 
Le  ruisseau  qui  gazouille  et  le  flot  qui  murmure, 
Les  plantes  et  les  fleurs,  savante  architecture 
Du  Maître  puissant,  génial  ? 

Honneur  à  ceux  qui  les  admirent  et  qui  s'inclinent, 
Devant  les  moissons  d'or,  les  roses  et  les  genêts. 
Les  lilas  odorants,  les  jasmins,  les  bluets, 
Les  radiations  dont  le  ciel  s'illumine, 
A  ces  fervents  penseurs  que  subjugent,  fascinent 
Les  sols  féconds  et  tes  forêts. 

Et  c'est  à  vous, Messieurs, qu'en  ces  motsje  m'adresse 
Vous  qui,  dans  un  travail  constant,  laborieux, 
Semez,  coupez,  taillez,  qui,  toujours  soucieux 
De  donner  aux  jardins  la  grâce  et  la  noblesse, 
Les  remplissez  par  votre  science  et  votre  adresse, 
De  fruits  exquis,  délicieux. 

Rien  n'est  fait  ici-bas  pour  élever  notre  âme. 
Gomme  l'arbre  fragile  où  chantent  les  oiseaux. 
Le  retour  des  saisons,  les  bosquets,  les  ruisseaux. 
Et  la  tige  qui  penche  au  grand  soleil  de  flamme. 
Malheur  à  l'impudent  qui  n'aurait  que  le  blâme 
Pour  le  Dieu  des  fleurs  et  des  eaux. 

Celui  qui  ne  voit  pas  la  savante  harmonie 
De  tout  ce  qui  respire  et  qui  pousse  et  fleurit, 
Qui  passe  en  insensé,  de  ce  qu'il  voit,  médit, 
Oublieux  que  bientôt  s'achèvera  sa  vie. 
Qui  ne  pense  qu'au  lucre,  à  la  haine,  à  l'envie. 
Du  Ciel  sera  chassé,  maudit. 


• 


—  71  — 

De  vos  fleurs,  mes  Amis,  ornez  les  sanctuaires. 
Ornez-en  vos  jardins, comme  vos  monuments, 
Sœur  Thérèse  l'a  dit  en  sublimes  accents  : 
«  Des  fleurs, des  fleurs  encore  jointes  à  vos  prières; 
«  Des  fleurs  pour  k3s  berceaux, des  fleurs  aux  cime- 
«  Autant  qu'aux  fêtes  des  vivants  ».        [tières, 

Voilà  pourquoi  ce  jour  est  un  jour  d'allégresse. 
Car  \  (»Lis  exposez  l'art  du  divin  Créateur, 
Et  vous  rendez  hommage  à  l'éternel  Auteur 
De  tout  ce  qui  nous  rend  la  terre  enchanteresse, 
Spectacle  reposant  d'éternelle  jeunesse, 
Bien  fait  pour  réjouir  les  cœurs. 

Année  1924.  C  J.-N.  A.  HÉROU 

Le  commandant  Hérou  fut  applaudi  comme  il  le 
méritait.  La  34"  exposition  avait  ainsi  reçu  tous  les 
honneurs  et  les  coupes  de  Champagne  se  choquè- 
rent au  milieu  des  congratulations  générales. 

PALMARÈS 

Le  Secrétaire  général,  iVl.  Mahieu,  donna  lecture 
du  palmarès. 

RÉSXJ  LT^TS 

Le  Jury 

Le  .lury  était  ainsi  composé  : 

MM.  Thoury,  de  la  Société  Nationale  d'Horticul- 
ture ; 

Letellier,  horticulteur  à  Valognes  ; 

Lemonnier,  jardinier  en  chef  de  la  ville  de  Bayeux  , 

Saunier,  horticulteur  à  Gaen  ; 

Leroux,  horticulteur  à  i-,isieux  ; 

Le  Breton,  vice-président  de  la  Société  d'Horti- 
culture de  Saint-Lo  ; 

Lafosse,  jardinier-chef  du  jardin  public  de  Gou- 
tances ; 


r2 


M.  Thoury  était  président, 
M.  Saunier,  secrétaire. 


Prix  d'honneur  de  la  Ville  de  Cherbourg,  avec 
prime  de  300  fr.,  pour  l'ensemble  de  son  exposition, 
M.  Postel. 

Plantes  de  serre  et  plein  air 

Plus  bel  apport  de  plantes  de  serres,  médaille 
d'or  avec  prime  de  100  fr.,  M.  Postel. 

Médaille  de  vermeil  avec  prime  de  30  fr.,  M. 
Chrétien. 

Médaille  de  bronze  avec  prime  de  10  fr.,  M.Girard. 

Arbres  et  Arbustes 
Médaille  de  vermeil  et  30  fr.,  M.  Postel. 

Rosiers 

Médaille  d'argent  et  25  fr.,  M.  Postel. 
Médaille  d'argent  et  20  fr.,  M.  Chrétien. 
Médaille  d'argent  et  15  fr.,  M.  Girard. 

Roses  coupées     , 

Médaille  de  vermeil,  M.  Moncel. 
Médaille  d'argent,  M.  Lecaplain. 

Bégonias  tubéreux 

Médaille  de  bronze  et  10  fr..  M.  Chrétien. 
Mention  très  honorable,  M.  Postel. 

Bégonias   rhizomateux 
Médaille  d'argent  et  20  fr.,  M.  Postel. 

Pélargoniums 
Médaille  d'argent  et  25  fr.,  M.  Postel. 

Géraniums 

Méduilie  d'or  et  prime  de  60  fr.,  M.  Girard. 
Médaille  d'argent  et  20  fr.,  M.  Postel. 


—  73  — 

I<uchsias 

Médaille  d'argent  et  20fr.,  MM.  Girard  et  Postel. 

Héliotropes 

Médaille  de  vermeil  et  30  fr.,  M.  Postel. 

50  plantes  annuelles  dans  iO  genres  au  moins 

Médaille  d'argent  et  20  fr.,  M.  Postel. 

Anthémis 

Médaille  d'argent  et  20  fr.,   M.  Postel. 

Reine  des    Prés 

Prix  Paulin  Lolièvre,  de  60  fr.,   avec  diplôme  de 
la  Société  Nationale,  à  M.  Chrétien. 

Médaille  d'argent  et  20  fr.  ,MM.  Postel  et  Girard. 

Hortensias 

Médaille  d'or  et  40  fr.,  M.  Chrétien. 
Médaille  de  vermeil  et  30  fr.,  M.  Postel. 
Médaille  d'argent  et  20  fr.,  M.  Girard. 

Concours  d'ensemble 

(Gloxinias  et  Caladiums) 

Médaille  d'or  et  100  fr.,  M.  Potier^du  Pare-Liais. 

Fruits 

Médaille  d'or  et  40  fr.,  M.  Albert  Gallis,  de  Tour- 
laville. 

Légumes  de    Primeurs 

Médaille  d'or  et  60  fr.,  M.  Pierre  Cottin. 
Médaille  de  vermeil  et  30  fr.,  M.  Th.  Adam. 

Arts  et   industries    horticoles 

(Outils  et  objets  de  jardinage) 

Médaille  de  bronze,  M.  Cardet,  de  Valognes. 

Prij:"  décernés  par  les  Dames  Patronnesses 
Art  décoratif.  Bouquets  montés,  surtouts,  etc. 

Médaille  d'or  et  100  Ir.,  Madame  Postel. 
Médaille  d'or  et  iO  fr..  Madame  Chrétien. 


—  74 


Croix,   Couronnes,    Gerbes 

Médaille  d'or  et  40  fr.,  Mesdames  Postel  et 
Chrétien. 

Enseignement  horticole 

Instituteurs  : 

Médaille  d'argent  et  diplôme  de  la  Société  Natio- 
nale d'horticulture  de  France,  M.  Louis  Lelièvre,  de 
Tourlaville  (Place),  pour  renseignement  agricole 
et  horticole,  tant  théorique  que  pratique  qu'il  donne 
à  ses  élèves. 

On  sent,  à  la  lecture  des  cahiers  de  cours  et  à 
l'examen  des  compositions  que  les  élèves  sont  très 
intéressés,  et  à  juste  titre,  par  l'enseignement  d'un 
maître  qui  comprend  toute  l'importance  de  son 
action  pédagogique. 

Aux  Elèves 

Ecole  publique  de  garçons  de  Tourlaville  : 

!'''■  prix,  un  ouvrage  d'Horticulture  avec  diplôme, 
Josset  Gustave  ; 

S*",    un    ouvrage    d'Horticulture     avec    diplôme, 
Grandguillote  Gustave  ; 
•    l""®  mentionhonorable,un  diplôme, Meunier  André; 

2"  mention  honorable,  un  diplôme,  Rodeiron 
Georges. 

Se?idco6  horticoles  aux  Ouvriers  jardiniers 

Diplôme,  médaille  d'or  et  100  fr.,  M.  Lemerre. 
Diplôme,   médaille  d'or  et  100  fr.,  Mademoiselle 
Restout  ; 

Médaille  d'argent  et  30  fr.,  M.  Le  Goustour. 

Etait-ce  tout?  Oh,  non  !  Le  Président  estima  que 
ce  n'était  pas  assez  :  une  aussi  belle  réunion  ne  sau- 
rait  se  terminer  sans  quelques  chansons.  En  etïet,  un 
banquet  de  normands,  des  normands  de  Cherbourg, 
de  la  Hague,  du  Vast  et  du  Val-de-Saire,  membres 
d'une  Société  qui  a  l'insigne  hoimeur  de  compter 
dans  son  sein,  depuis  plus  de  soixante  ans,  un  socié- 
taire, son  doyen,    portant  le   nom    de    ROSS  EL  ! 


—     ID 


Rossel,  l'auteur  de  tant  de  paysanneries  justement 
célèl)res,  où  le  patois  normand  décèle  une  observa- 
tion si  subtile,  traduite  avec  tant  de  finesse  et  d'es- 
prit !  une  telle  réunion  «  ne  pouvait  se  terminer  sans 
cbansons  ».  C'eût  été  refuser  au  barde  cberbour- 
geois  rbommage  qui  lui  est  dû,  celui  auquel  i\ 
aurait  été  le  plus  sensible  si  son  grand  âge  ne 
l'avait  tenu  éloigné  de  nous  en  ce  moment. 

Comme  partout  où  il  faut  payer  de  sa  personne, 
notre  secrétaire  général  donna  le  bon  exemple.  De 
sa  sonore  et  souple  voix  de  baryton,  il  nous  cbanta 
le  Vui  de  France  qu'ils  «  n'ont  pas  en  Angleterre  ». 
Ce  fut  une  ovation.  • 

Puis  le  poète  Hérou  nous  dit  une  bluette  de  son 
crû.  M.  Cauvin  inaugura  la  série  des  chansons  du 
poète  normand  Rossel,  et  plusieurs  du  même  auteur 
suivirent,  pour  la  plus  grande  joie  des  convives, 
heureux  de  savourer,  dans  le  pittoresque  patois  du 
Yal-de-Saire,  les  fins  pastiches  de  leur  inimitable 
compatriole.  M.  iMahieu,  boute-en-train  infatigable, 
nous  entraîna  tous  en  chœur  au  refrain  du  Cahieii 
d'isigni/  et,  après  quelques  romances  bien  modulées 
par  le  ténor  Saunier,  nous  fit  constater  tous  les 
tracas  que  suscite  Le  Trousseau  de  Rosalie.  Cauvin 
revint  à  la  charge  pour  nous  promener  de  la  «  rue 
de  la  Fontaine  à  la  rue  de  l'Union  »,  et  le  grave 
M.  Ondedieu  mit  le  comble  à  Thilarité  générale  en 
nous  servant,  sans  avoir  l'air  d'y  toucher,  deux 
minuscules  croustades.,  à  tournure  anodine,  dont  la 
finale...  jaculatoire  contenait  une  forte  dose  de  sel 
gaulois.    • 

C'était  le  quart  d'heure  de  Rabelais...  Nousavions 
bien  mangé,  bu  sans  excès,  ri  à  ventre  déboutonné; 
il  était  temps  de  se  séparer  et  notre  sage  Président 
nous  le  fit  comprendre  par  un  geste  opportun.  Nous 
l'imitâmes,  heureux  d'une  journée  qui,  à  tous 
égards,  méritait  la  boule  blanche. 

Le  Secrétaire-Ad/oint , 

F.  MACÉ. 


s\>. 


^'■-f>^=:^^r  K5?^^^"*-l^- 


RÉCOMPENSES 

pour  Apports    aux    Séances  Mensuelles 


Bu  7  Octobre   i9S3  au  5   Octobre   i9U 

il  a  été  fait  des  apports  très  intéressants  et  très  beaux 

de   fruits,  Fleurs  et  Plantes 


Le  Bureau  de  la  Société  a  accordé  les  récom- 
penses suivantes  : 

MM.  : 

Adam  Th.,  un  diplôme  d'honneur  avec  objet  d'art 
(126  points)  ; 

Gallis,  un  diplôme  d'honneur  avec  objet  d'art 
(56  points)  ; 

Trohel,  un  diplôme  d'honneur  avec  objet  d'art 
(48  points)  ; 

Lemehre,  un  diplôme  d'honneur  avec  objet  d'art 
(37  points)  ; 

Chrétien,  un  diplôme  d'honneur  avec  objet  d'art 
(18  points)  ;  ^ 

Girard,  un  diplôme  d'honneur  avec  objet  d'art 
(18  points)  ; 

Le  Secrétaire, 

.     E.  MAHIEU. 


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BIBLIOGRAPHIE 


9^m0*^*^^0*0*0*^^^^^^^*0*0 


LES  ARBRES  ET  ARBUSThJS  D'ORNEMENT, 
par  S.  iMOTTET,  ancien  chef  des  cultures  expé- 
rimentales et  des  collections  de  M.  Vilmorin, 
1  volume  in-8  de  576  pages  avec  234  figures  et 
40  planches  hors  texte,  représentant  60  plantes 
d'après  les  photographies  de  l'auteur  :  50  francs. 
(Librairie  J.-R.  JBaillière  et  Fils,  éditeurs,  19, 
rue  Hautefeuille,  Paris). 


Après  quelques  remarques  préliminaires  sur  la 
constitution  des  arbres  et  des  arbustes,  leur  rôle 
décoratif,  leurs  divers  usages  et  quelques  remar- 
ques judicieuses  sur  la  composition  des  massifs, 
l'auteur  aborde  la  partie  principale  de  son  travail, 
qui  est  l'énumération  et  la  description  des  essences 
ligneuses,  arborescentes  ou  arbustives  et  leurs 
principales  variétés  qui  ornent  nos  jardins.  Beau- 
coup, en  fait,  toutes  les  plus  intéressantes  des  nou- 
velles espèces  introduites  de  la  Chine  depuis  une 
trentaine  d'années,  qu'on  ne  trouve  que  pénible- 
ment ailleurs,  y  sont  décrites  et  le  plus  souvent  figu- 
rées. Cette  partie,  qui  couvre  470  pages,  renferme 
la  description  de  plus  de  2.500  espèces  et  en  cite 
beaucoup  d'autres  d'intérêt  secondaire. 

Viennent  ensuite  divers  chapitres  concernant  la 
multiplication  des  essences  ligneuses,  la  formation 
et  le  dressage  des  arbres,  leur  disposition  en  lignes 
on  en  massifs,  leur  plantation,  leur  espacement,  leur 
entretien,  élagage,  rabattage,  mensuration,  panse- 
ment des  plaies,  etc. 

Enfin,  de  très  nombreux  choix  d'arbres  et  d'ar- 
bustes pour  divers  usages,  sols,  climats,  expositions, 
etc.,  seront  un  aide-mémoire  pour  les  profession- 
nels et  un  guide  précieux  pour  les  amateurs  ayant 


—  78  — 

des  plantations  à  effectuer.  Les  familles  et  les  genres 
ayant  été  classés  dans  leur  ordre  d'afiinités  natu- 
relles, des  tables  alphabétiques  des  noms  latins  et 
des  noms  familliers  permettent  de  trouver  facile- 
ment leur  place. 

L'ouvrage  est  dédié  à  la  mémoire  de  M.  Maurice 
L.  de  Vilmorin,  dont  Tauteur  lut  longtemps  le  col- 
laborateur et  M.  D.  Bois,  professeur  de  culture  au 
Muséum  en  a  signé  la  préface. 

Tel  qu'il  se  présente, ce  beau  volume  imprimé  sur 
papier  de  luxe  et  largement  illustré,  dont  le  besoin 
se  faisait  depuis  longtemps  sentir,  rendra  de  grands 
services  aux  pépiniéristes,  aussi  bien  qu'aux  ama- 
teurs pour  tout  ce  qui  concerne  la  nomenclature, 
la  connaissance,  l'emploi  et  le  traitement  des  arbres 
et  arbustes  d'ornement.  Il  intéressera  au  même 
titre  les  élèves  des  écoles  d'horticulture,  d'agricul- 
ture et  forestière  pour  tout  ce  qui  a  trait  à  la  den- 
drologie. 


NÉCROLOGIE 


-9se- 


L'année  1921  a  été  plus  cruelle  pour  uolre  So- 
ciété que  su  précédente,  car  nous  avons  eu  à  enre- 
gistrer les  sept  décès  ci-après  : 

M.  Ralich,  chef  de  bataillon  en  retraite,  faisait 
partie  depuis  30  ans  de  la  Société.  Son  grand  Age 
ne  lui  permettait  pas  d'assister  à  nos  séances. 

M.  DiGTET  François,  commis  principal  des  Postes 
et  Télégraphes,  en  retraite,  était  membre  de  la 
Société  depuis  1922  ;  il  en  suivait  assidûment  les 
séances.  Il  était  le  beau-père  de  notre  dévoué  col- 
lègue, M.  Dorange,  secrétaire-adjoint; 

M.  Adam  Casimir,  mécanicien  principal  de  la 
marine,  en  retraite,  était  parmi  nous  depuis  1012. 
11  était  très  dévoué  à  la  Société,  à  laquelle  il  a  prêté 
souvent  son  précieux  concours  dans  difïerentes  cir- 
constances :  expositions,  visites  des  jardins  ou- 
vriers, etc.. 

M.  le  comte  de  Tocqueville,  était  membre  cor- 
respondant de  la  Société  depuis  1904.  Deux  fois,  il 
nous  fit  les  honneurs  de  sa  magnifique  propriété,  oi^i 
il  reçut  la  Société  d'une  façon  fort  aimable. 

M.  Gavrox,  horticulteur,  appartenait  à  la  Société 
depuis  1878.  Les  services  qu'il  avait  rendus  à  l'hor- 
ticulture l'avaient  fait  choisir  pour  la  promotion  au 
grade  d'officier  du  Mérite  agricole.  Sa  perte  a  été 
vivement  ressentie  par  tous  ceux  qui  connaissaient 
son  mérite.  ' 


80 


M.  Gallet,  ancien  négociant,  membre  de  la 
Société  depuis  1923  ;  n'a  pu  assister  à  nos  séances 
autant  qu'il  l'eût  désiré,  sa  longue  maladie  l'en 
ayant  empêché. 

M.  KouiMAR,  propriétaire,  était  des  nôtres  depuis 
1917;  il  assistait  régulièrement  à  toutes  nos  séances 
et  était  très  sympathique. 

La  Société  a  été  très  vivement  affectée  par  ces 
pertes  et  à  chaque  séance  mensuelle  qui  suivit  ces 
décès,  M.  le  président  exprimait  les  regrets  unani- 
mes causés  par  la  mort  de  ces  sympathiques  collè- 
gues et  adressait  les  condoléances  de  la  Société  à 
leurs  familles. 


Le  Secrétaire, 

E.  MAHÏEU 


LIS 

des  Membres  de  la  Société  d'Horlicullure 


MEMBRES     AYANT     PLUS     DE     50     ANS 
DE     SOCIÉTARIAT 


MM. 

A.  RossEL       (62  ans 

de  sociétariat) 

Contant          (56  ans 

id.,          ) 

Letellier       (55  ans 

id.           ) 

y[me 

Ch.  Renault  (54  ans 

id.           ) 

MM. 

A.  Lepelley  (53  ans 

id.           ) 

Le  Granché  (52  ans 

id.           ) 

NoYON             i?  1  ans 

id.           ) 

J.  DuBOST       (5o  ans 

id.           ) 

DAMES     PATRONNESSES 

19 14  M"""    Allemandet,  rue  Gambetta,  53. 

1922  Allix,  rue  Guillaume-Fouace,  3j. 
191 1  Bazire,  rue  de  l'Aima,  52. 

1924  Belhote,  rue  Loysel,  16  bis. 

1913  Bernard  ,  rue  de  Sennecey,  92-94. 

1924  Bidault,  quai  Alexandre  111,64. 

1923  Bruneau,  rue  Victor-Hugo,  47. 
1919  M"-^    Garé,  rue  Montebello,  36. 

1906  M'"'=-    DivETAiN,  rue  de  la  Fontaine,  25. 

1921  Dubois,  rue  Magenta,  7. 

1922  DuRRUTHY,  rue  Asselin,  72. 

1924  DuvERNE,  rue  Gibert,  12. 
1921  Féron,  rue  Christine,  27. 

1921  M"^    Laniège,  rue  François-La  Vieille,  35. 


—  82  — 

920  M'""    Le  Conte,  place  de  la  République,  9. 

921  Lecourtois,  rue  du  Val-de-Saire,  98. 
921  Leemans,  rue  de  l'Aima,  i. 

908  Le  Goupil,  rue  Montebello,  3i. 

921  Legranché-Levéel,  rue  Carnot,  23,  à  Tourlaville. 

92 [  Lemaire,  rue  Montebello,  45. 

921  M"*    Leroux,  rue  Emmanuel-Liais,  64. 

923  M"''=    Levéel,  rue  Loysel,  19. 

913     M"*  Lévesque,  à  Succinio,  par  Souzeau  (Morbihan). 

924  M'"'=^  Liais,  rue  de  l'Aima,  i. 

922  Martin,  directrice  du  Collège  de  Jeunes  Filles. 
921  Matillon,  rue  du  Val-de-Saire,  181. 

907     M"°  Noi^L-DuMARAis,  rue  Montebello,  45. 

871   M™"  Renault,  rue  Emile-Zola,  4. 

921  RouLiER,  rue  Montebello,  54. 

923  Sanson,  rue  Hélain,  60. 

915  Santerne,  rue  de  la  Polie,  91. 

913  M"'    TouRAiLLE,  rue  Thiers,  34,  Tourlaville. 

921  M™=    Vautier,  place  Napoléon,  18. 

912  M"=    V1GIER,  rue  du  Val-de-Saire,  93. 

912  M'"**    ViLLiERS-MoRiAMÉ,  ruc  GuiUaume-Fouacc,  i5. 

92!  Vitrant,  rue  Victor-Hugo,  14. 

923  VuiLLAUME,  rue  Jeanne-d'Arc,  24. 

MEMBRES     CORRESPONDANTS 

1904  MM.  Anfray,  curé  de  Tocqueville. 

190 1  Bois,professeur  au  Muséum  d'Histoire  naturelle,  Paris. 

1921  Chevalier,   directeur   du    laboratoire    d'Agronomie 

coloniale,  14,  boulevard  Saint-Marcel,  Paris. 
igo3  Lemée,  horticulteur,  à  Alençon  (Orne). 

1909  Trabut,  professeur  à  l'Ecole  de  Médecine  d'Alger. 

1905  de  Vilmorin  Maurice,  4,  quai  de  la  Mégisserie,  Paris. 

MEMBRES      TITULAIRES 

1910  MM.  Adam  Théodore,  propriétaire,  ruc  Dom-Pcdro,  32. 
19 19  Adam,  propriétaire  à  Couvillc. 

1924  ADAM.ofhcrdesDircciionsdcla  Marine, r.  delà  Polle,48. 


—  8.3  — 

921  MM.  Adam,  profesr  à  l'Institut  St-Paul,  r.  Jeanne-d'Arc,  27. 

910  Ardouin,  docteur-médecin,  rue  de  la  Comédie,  32. 
880  AuBEL,     commis     principal    de    comptabilité   de   la 

Marine,  en  retraite,  rue  de  la  Polie,  77. 

906  AuBRii-,  professeur  au* Lycée,  rue  de  la  Polie,  55. 

922  AuBRY  DE  LA  NoË  Jacqucs,  rue  Emmanuel-Liais,  43. 
924  Bameulle, commis  pr.  de  la  Marine,  r.  des  Pieux,9  bis. 
914  Barré,  tonnelier,  rue  des  Carrières,  34. 

916  Beaulavon,  directeur  de  la  Pharmacie  de  la   Croix- 

Blanche,  rue  Tour-Carrée,  55. 

921  BÉNI,  professeur  de  gymnastique  au  Lycée,  rue  de 

la  Comédie,  36. 

918  Benoit,  receveur  de   l'Hôpital-Hospice,  rue  de  Sen- 

necey,  80. 

907  Beresford, consul  d'Angleterre, r.  Victor-Hugo,  i3-i  5. 
9i3  Bernadi,  négociant,  rue  de  la  Fontaine,  20. 

888  Biard, directeur  du  journal  le  i^eVez7,ruc  Gambetta,  14. 

921  B10RET,  photographe,  rue  François-La  Vieille,  11. 

901  BiZARni-:i, docteur-médecin, place  Henry-Gréville,  i3. 

921  BoiSROux,     jardinier-chef,     château    de     Pépinvasi, 

•  Le  Vicel. 
924  BoNNEAU,  lieutenant  de  vaisseau,  rue  Montebello,  i. 

916  BoNNEFOY,  médecin  en  chef  de  la  Marine,   rue  de   la 

Polie,  i3. 

911  Bouillon,  propriétaire,   villa    «  Marie-Philomène  », 

place  Pasteur,  Marseille. 
890  Bouin,  agent  administratif  de  la  Marine  en   retraite, 

rue  de  l'Aima,  3. 
920  Brantonne,  faïencier,  rue  au  Blé,  22. 

909  Brard,  avoué,  rue  de  l'Aima,  25. 

()2i  Brière,  avocat,  conseiller  général,  rue  Louis-XVI,  5. 

91 1  BuHOT,  agent  d'affaires,  rue  Christine,  3(5. 

924  BuHOT,  commis  des  P.  T.  T.,  rue  Contant,  1 1. 

922  Cahu,  rentier,  rue  de  Sennecey,  72  bis. 

918  Caillot,  officier  d'administration  de  la  Marine,    rue 

Président-Loubet,  63  bis. 
897  Canteau,  médecin-vétérinaire,  rue  Matignon. 

918  Cardron,  maire  de  Querqueville. 


84 


1909  MM.  Catherine,  sous-caissier  de  la   Caisse  d'Epargne,   en 

retraite,  rue  Hélain,  2. 

191 2  Caubrière,  négociant,  rue  du  Val-de-Saire,  40. 
1906  Cauvin,  bandagiste,  rue  Emmanuel- Liais,  m. 

1913  Cauvin.  propriétaire,  rue  Général-Jouan,  3. 
1925  Cavron,  horticulteur,  rue  Gambetta,  12. 
1924  Cayé,  négociant,  rue  du  Château,  2-4-6. 

1922  Chambon,  limonadier,  quai  Alexandre  III,  18-20. 

1910  Chandeleur,  rentier,  rue  Emile-Zola,  24. 

1906  Chardon,  agent  du  commissariat  de  la  Marine,  en 

retraite,  rue  du  Château,  21. 
1924  Chavannes,  représentant  de  com.,  rue  Hélain,  i23. 

1901  Chrétien,  horticulteur,  rue  de  la  Duché,  ii5. 

1924  CoGUYEC,inspecteur  d'enregistrement,  rue  Asselin,65. 

1924  CoLMANT,  distillateur,  avenue  Carnot,  9. 

1920  CoLOMBiNi,  chirurgien-dentiste,  rue  Fr.  La  Vieille, 12. 

1922  Compère,  rédacteur  en  chef  du  journal  La  Dépêche, 

rue  de  la  Duché,  86. 
1869  Contant,  propriétaire,  village  du  Mesnil,La  Glacerie. 

1888  Corbière,  professeur  honoraire,  rue  Asselin,  70. 

1923  Cosnefroy  père,  rentier,  rue  Ancien-Hôtel-Dieu,  25. 

1924  CosNEFROYfils,représtdecom.,r.  Préside"nt-Loubet,3i. 
1916  CossET,  commis  principal  des  finances,  rue    Pasteur, 

Equeurdreville. 
1905  CoTTiN,  primeuriste,  rue  Thiers,  à  Tourlaville. 

1921  Cousin,  négociant,  rue  Montebello,  60. 

191 1  Crova,  capitaine  de  frégate  en  retraite, rue  Asselin, 27. 

1923  d'Aquin,   officier    d'administration  principal     de    la 

Marine,  en  retraite,  rue  de  Russie,  17. 
1919  DAVAREND,offic.  d'adminis.  de  la  marine, r.  Vintras,  i6. 

19 16  David,  agent  technique  principal  de  la   marine,  rue 

Président-Loubet,  29. 

1924  David,    agent  techn.  de  la  marine,  r.  de  la  Duché, 25. 
1923  Decourtye,  maître  menuisier, r.  Thiers,2i8,Tourlav'' 

1912  Delagarde,  avocat,  rue  des  Carrières,  17. 

1889  Dèi'inke,  propriétaire,  rue  Segondat,  10. 

1923  Desfossés,  propriétaire,  rue  Victor-Hugo,  33. 
1921  Deskez,  capitaine  de  corvette,  rue  du  Rivage,  54. 

1924  Devillère,  négociant,  rue  du  Port,  i3. 


—  85  — 

1919  MM.  DiGUET,  propriétaire,  rue  Thiers,  36. 

1922  DiGUET,  commis  de  marine,  rue  Deshameaux,  34. 

1924  DoDEMAN,  commis  principal  de  la  marine, en  retraite, 

rue  Gibert,  21. 
1907  DoLD,  ancien  bijoutier,  rue  Montebello,  24. 

1907  DoRANGE,  employé  de  commerce,  rue  Hélain,  66. 
1922  DoRÉ,)ugedepaixd'Octeville,r  Guillaume-Fouace,i3. 

1922  DoucET,  instituteur  en  retraite,  rue  de  France,  23. 

1921  DouciN,  offic.  d'adm.  de  la  marine,  rue  Lelédier,  63. 
1905  Drouet,    officier  d'administration   principal    de   la 

marine,  hameau  Vivier,  Tourlaville. 

1920  Drouet,  officier  des   Directions   de  Travaux   de  la 

marine,  rue  Montebello,  14  bis. 
1875  DuBOST,  négociant,  rue  de  la  Duché,  53. 

1923  DuBOST,ancien  greffier  de  paix,r.  du  Val-de-Saire, 26  bis 

1905  Dubois,  notaire  honoraire,  rue  Montebello,  53. 

1922  Dubois,  pharmacien,  rue  Montebello,  26. 

191 1  Dupont,  chef  contremaître  de  la  marine  en  retraite, 

rue  de  la  Polie,  5o. 
1920  Dupont,  imprimeur,  rue  François-La  Vieille,  56. 

1924  DupoNT,professeuràl'InstitutSt-Paui,r.  Montebello,9 

1908  Duprey,  horticulteur,  rue  Gambetta,  17. 

1909  Duquesne,  i"  maître  fourrier  de  la  marine,  en  retraite, 

rue  de  la  Polie,  129. 
1891  Enault,  notaire  honoraire,  à  La  MeaufFe  (Manche). 

1924  EocHE-DuvAL,  avoué,  rue  de  l'Aima,  43. 

1924  Fauchon,  comptable,  rue  Gambetta,  23. 

1922  Fauvel,  boucher,  rue  des  Portes,  20. 
1894  Favier,  avocat,  place  Henry-Gréville,  i5. 

1923  FÉLixRené,direcFdelaS.A.M.,r.del'Ancien-Quai,io. 

1894  Fenard,  ancien  négociant,  rue  Cachin,  17. 

1906  Féron,  propriétaire,  rue  de  Sennecey,  82. 

1895  Fournier,  capitaine  de  frégate  en  r.,  rue  J.-d'Arc,  12. 
1908  Frémy,  ancien  greffier,  rue  Président-Loubet,  52. 
1908  Frigout,    officier   d'administration   principal   de  la 

marine,  en  retraite,  rue  Amiral-Courbet,  40. 
1890  Gallier,  consul  de  Belgique,  rue  Montebello,  64. 

1900  Gallis,  propriétaire,  ferme  de  la  Bâte,  Tourlaville. 

1908  Galy,  photographe,  rue  Emmanuel-Liais,  60. 


—  86  — 

924  MM.  Gamache,  maire  de  Hardinvast. 

912  Garçon,  propriétaire,  rue  Emmanuel-Liais,  91. 

917  Gavet,  négociant,  rue  de  la  Fontaine,  bj. 

920  GioT,  jardinier,  chemin  des  Vieilles-Carrières. 

923  GioT,  notaire  honoraire,  rue  de  la  Bucaille,  3i. 
889  Girard,  horticulteur,  rue  de  la  Polie,  121. 

909  GoHEL,  négociant,  place  Gambetta,  Tourlaville. 

887  GossELiN  Pierre, propriétr«,r.  de  l'Egalité, 41, Equeur'^ 

905  GossELiN,  primeuriste,   rue  du  Bois,  45,  Tourlaville. 

921  GossELiN,  primeuriste,  à  Bourbourg,  Tourlaville. 
921  GossELiN,  commis  pr.de  la  marine,r.  de  la  Bretonnière. 

924  GossET,  notaire  honoraire,  rue  Emmanuel-Liais,  80. 
921  Grillard,  conseiller  général,  à  Rauville-la-Bigot. 
919  Groult,  percepteur  en  r.,  rue  du  Val-de-Saire,  i85. 
921  Guéroult,  instituteur,  rue  Dom-Pedro,  92. 

909  GuESNON,  instituteur,  rue  de  la  Comédie,  23. 

923  GuiLBERT,  pharmacien,  rue  du  Château,  i. 

921  Hallard,  sous-chef  de  section  aux  chemins  de  fer 

de  l'Etat,  rue  Magenta,  11. 
879  Halopé,  horticulteur,  rue  Gambetta,  Octeville. 

924  Hambye,  instituteur  en  retraite,  rue  de  France,  i3. 

923  Hamel,  notaire  honoraire,  rue  Montebello,  56. 

921  Hasne,  officier   des  Directions  de  Travaux  de  la  ma- 

rine, rue  Montebello,  11. 
919  Hébert,  agent  tech.  de  la  m.,  en  r.,rue  Christine,  17. 

924  Hébert,  bijoutier,  rue  de  la  Fontaine,  42. 
892  Henry,  libraire,  rue  du  Commerce,  40. 

919  Hérou,  capitaine  de  frégate  en  r.,rue  de  la  Duché, 47.. 

901  Hochet,  propriétaire,  rue  Emile-Zola,  32. 

923  H0LUIGUE,    directeur    du    Lloyd    Hollandais,    quai 

Alexandre  HI,  62. 
912  HouYVET,  agent  du  commissariat  de  la  marine,   en 

retraite,  rue  Victor-Hugo,  39. 
901  Hubert,  docteur-médecin, rue  François-La  Vieille, 24. 

924  Hurel,  médecin  de  marine,  avenue  des  Villas,  7. 

918  Hyernard,  directeur  de  la  Coopérative  agricole  de  la 

Manche,  rue  Montebello,  i5. 
1924  Jacq,  employé  du  Syndicat  agricole  de  la  Manche, 

rue  Saint-Sauveur,  87,  Octeville. 


-^  87  — 

1924  MM.  Jamard,  instituteur  à  Sottevast  (Manche). 

1921  James,  charcutier,  rue  Gambeita,  5. 

1905  Jeanne,  professeur  en  retraite,  rue  Loysel,  20  bis  ; 

1921  Jeanne  Désiré,  négociant,  rue  Louis  XVI,  i5. 
1920  Jeanne  Edouard,  négociant,  rue  Louis  XVI, 27. 

1920  Jeanne  André,  rue  de  la  Bucaille,  47. 
1913  Jeanne  Henri,  rue  de  la  Polie,  93. 
1923  JoRET,  instituteur  à  Coutances. 

1922  Jouan,  propriétaire,  cité  des  Goths,à  Equeurdreville. 

1923  Jouan,  propriétaire,  rue  de  l'Ermitage,  i5. 

192 1  Jouet,  instituteur,  avenue  Carnot,  i23. 

191 1  JuNOD,  horticulteur,  rue  de  la  Polie,  1 1 1. 
1923  Klein,  horticulteur,  rue  de  Sennecey,  40. 

1923  Labbé,    économe   du    Bureau   de    Bienfaisance,   rue 
Montebello,  42. 

1912  Lajoie,  propriétaire,  rue  Jeanne-d'Arc,  2!. 
191^  Lalande,  bijoutier,  rue  du  Bassin,  26. 

1923  Lambert,  propriéf%  rue  Carnot,  64,  Equeurdreville. 
1901  Laloë,  négociant,  rue  Thiers,  ^2. 

1924  Lardy,  ingénieur  civil, Maison  Blanche,  boulev.  M^^. 
1920  Lassus,  propriétaire,  rue  du  Val-de-Saire,  179. 

1920  Lavieille,  propriétaire,  rue  de  la  Polie,  83. 

1913  Lebarbenchon,  officier  d'administration  de  la  Marine 

en  retraite,  rue  de  Sennecey,  67. | 

1897  Le  Barrier,  commissaire  en  chef  de  la  marine,  en 

retraite,  rue  Bondor,  24. 

1924  Lebas,  représentant  de  com.,  r.  du  Val-de-Saire,  129. 

1924  LEBLOND.offic.  des  D.  de  T.  de  la  M.,r.  du  Bassin,  37. 

1910  Leboucher,  avoué,  place  de  l'Aima,  2, 

191 3  Le  B0UTEILLER,  notaire,   rue  Sadi-Carnot,    Octeville. 

1898  Le  Brettevillois,  receveur  municipal,  r.  J. -d'Arc, 28. 
1907  Le  Brun  Louis,  propriétaire,  rue  Montebello,  48. 
1924  Le  Brun,  propriétaire,  rue  Guillaume-Fouace,  23. 
192  I  Lecacheur,  docteur-médecin,  rue  Thiers,  28. 

192  I  Le  Cannellier,  vice-amiral  (c.  d.  r),  rue  Asselin,  22. 

1910  Le  Cannu,  pharmacien,  rue  de  la  Fontaine,  7. 

1912  Le  Cannu,  ancien  pharmacien,  rue  Cachin,  25. 

1914  Lecaplain, négociant, rue  des  Cômes,St-Pierre-Eglise. 


—  88  — 

1924  MM.  Lecardonnel,  sous-chef  de  gare  en  retraite,  rue  Sadi- 

Carnot,  ^6,    Octeville. 
1890  Le  Carpentier  Edouard,    avocat   honoraire,  rue  de 

l'Aima,  41. 
1922  Lecarpentier  Jules, ancien  bijoutier, r.  Montebello,33. 

1910  Le  Cerf,  brasseur,  place  du  Cauchin,  2. 

1922  Lecerf,  propriétaire,  hameau  de  la  Mer,Hainneville. 

191 7  Lecler  (abbé),  professeur,  rue  Hélain,  10. 

1922  Leclerg,  propriétaire,  rue  St-Sauveur,  81, Octeville. 

1910  Le  Conte  Joseph,  propriétaire,  rue  du  Maupas,  i5. 

1920  Le  Conte  Maurice,  place  de  la  République,  9. 

1910  Leconte,  jardinier,  rue  de  l'Ermitage,  6. 

1907  Le  Costey,  lieutenant-colonel  d'artillerie  en  retraite, 

rue  Montebello,  46. 
19 10  Lecourtois,  imprimeur,  rue  Gambetta,  41. 

1901  Lecoutour,    contrôleur  principal   des   douanes,    en 

retraite,  rue  Loysel,  25. 
1920  Ledentu,   officier  d'administration    principal    de   la 

marine  en  retraite,  rue  de  l'Aima,  i. 

1920  Le  Dérubey,  receveur  principal  des  douanes,  en  re- 

traite, rue  Saint-Sauveur,  55,  Octeville. 

1893  Lefauconnier,  administrateur  de  l'Inscription  Mari- 

time en  retraite,  rue  de  la  Saline,  i. 

1909  Lefèvre,  avoué,  rue  Emmanuel-Liais,  61. 

19 14  Lefèvre  Pierre,commisfe-priseur,r.  de  la  Comédie,  36. 

192 1  Lefèvre,  plâtrier,  rue  Montebello,  22. 
1904  Legagneur,  photographe,  rue  de  la  Paix,  18. 

1889  Le  Goupil,  notaire  honoraire, r.  Guillaume-Fouace, 17. 

1873  Le  Granché,  prppriétaire,  rue  de  l'Aima,  9. 

1902  Legrand,  adjoint  technique  de  la  Marine,  rue  Noyon. 
1879  Le  Grin,  avocat,  rue  Auvray,  12, 

1924  Le  Grusley,  propriétaire,  rue  Loysel,  4i. 

1892  Lejeune,    agent  dû   commissariat  de  la  marine,  en 

retraite,  rue  des  Bastions,  8. 
19 14  Le  Jeune,  agréé,  rue  de  l'Aima,  16. 

1907  Lelaidier,   commissaire  général  de  la  m.    (c.  d.  r}, 

rue  Beauregard. 
1924  Lelièvre,  instituteur  à  la  Place,  Tourlaville. 


—  89  — 

192^  MM.  Lemarié,  secrétaire  général  du  Bureau  de  Bienfai- 
sance, rue  de  l'Ancien-Hôtel-Dieu,  29. 

191  ^  Le  Marquant,  administrateur  en  chef  de  l'Inscription 

Maritime,  en  retraite,  rue  de  l'Ermitage,  3g. 

1908  Lemeland,  propriétaire,  boulevard  Maritime. 

1918  LEMÉNAGER.direcf^de  la  banque  Leherpeur,  Granville. 

1902  Lemerre.  jardinier,  rue  Sadi-Carnot,  Octeville. 
1914  Lemière,  docteur-médecin,  rue  Thiers,  22. 

1901  Le  Moigne  Albert,  député,  EcuUeville  (Manche). 

1903  Lemoigne  Jean,  propriétaire,  rue  Auvray,  14. 

192 1  Lemoigne,  contrôleur  d'octroi,  rue  Jeanne-d'Arc,  16. 

1922  LEMONNiER,procu''dela  République,r.  A. -Courbet, 22. 

1922  Lemonnyer,  coiffeur,  rue  de  l'Union,  H"^^. 

1923  Lepelletier,  greffier  de  Paix,  rue  Jeanne-d'Arc,  i  5. 
1872  Lepelley,  agent  administratif  principal  de  la  marine, 

en  retraite,  à  Quettehou. 

1922  Lepoittevin,  ancien  négociant, rue  Louis-Philippe, 9. 

192^  Lepoittevin,  propriétaire,  rue  Lesdos,  16. 

192^  Lepoittevin,    commis  principal    de    la  marine,    en 

retraite,  à  la  Fonderie,  Tourlaville, 

1911  Leprévost,  agent  administratif  de  la  marine,  en  re- 

traite, rue  Bonhomme,  48. 

191 3  Leprévost,  ancien  négociant,    Urville  (Manche). 

1924  Leprévost,  propriétaire,  rue  Montebello,  3o. 

1921  Leroy,   officier  principal  des  Directions  de  Travaux 

de  la  M.  en  retraite,  rue  Hamelin,Equeurdreville. 

1922  Leroy,  ingénieur  civil, rue  Président-Loubet,  49. 
1870  Letellier,  propriétaire,  rue  Emmanuel-Liais,  97. 

1921  Letellier,  horticulteur,  rue  de  la  Polie,  76. 

1924  Le  Terrier,   agriculteur  à  Rotot,   Sie-Croix-Hague. 

19 14  Levavasseur,  architecte,  rue  de  l'Aima,  50. 
1888            Levéel,  propriétaire,  rue  de  l'Aima,  5. 

1918  Levesque,  expert  en  quincaillerie,  rue  des  Ormes,^2. 

1923  Levieux,  maître  forgeron,  la    Fonderie,   Tourlaville. 

1922  Liais,  professeur  au  Lycée,  rue  Président-Loubet, 35. 
1921  LiRON,  officier  des  D.  de  T.  de  la  M.,  en  retraite,  rue 

des  Maçons,  5. 

1924  Louise,  sergent-major  au  3«  groupe  d'ouvriers  d'avia- 

tion, impasse  Gouberville,  20. 


—  90  — 

1919  MM.  LoY,  industriel,  rue  Emmanuel-Liais,  26. 

1924  Lucas,  propriétaire,  rue  François-La  Vieille,  32. 

1916  LucE,commisprincip.  de|Ia  m.,enr.,rue  delà  Paix, 40. 
1923  LucE,  commis  à  la  Mairie,  rue  Magenta,  11. 

1923  LuiGi,  maréchal  des  logis  de  gendarmerie,en  retraite. 
1882  Macé,  négociant,  rue  de  la  Duché,  35. 

1922  Magé,  économe  honoraire,  rue  de  la  Bucaille,  95. 

1900  Mahaut, propriétaire,  rue  Cachin,  63. 

191 1  Mahieu,  officier  d'administration  de  la  marine,    en 
retraite,  rue  Président-Loubet,  29. 

1924  Mancel,  négociant,  rue  Montebello,  53. 

1920  MAREST,direct'^delabanqueLeherpeur,r.du  Bassin, 35. 
1924  Margolis,  négociant,  rue  Gambetta,  i3. 

i885  Marion,  notaire,  rue  Gambetta,  52. 

1917  Martin,  receveur  d'enregistr',  quai  de  l'Entrepôt,  ^5. 
1924  Martin,  négociant,  rue  Montebello,  70. 

1922  Martin-Decaen,  cap.  de  frég.,  rue  Am. -Courbet,  3o. 

1932  Martineau,  professeur  au  Lycée,  rue  de  la  Polie,  3o. 

192 1  Mas,  photographe,  rue  Tour-Carrée,  24. 

1924  Masson-d'Authume,  capitaine  de  frég.,  en  retraite, rue 

de  la  Bucaille,  29. 

1907  Mauger,  ancien  pilote,  place  du  Château,  13. 

1907  Medla,  propriétaire,  rue  Assélin,  99, 

1907  Mendret,  notaire,   Saint-Pierre-Eglise. 

1910  Menier,  médecin  principal  de  la  marine,  en  retraite, 

rue  Grande-Vallée,  5i. 

igi  I  Meslet,  médecin  chef  de  la  m,,r.  de  Tocqueville,29. 

1915  Mesnage, directeur  de  l'Hospice  Pasteur,r.  Thiers,24. 

1914  Messent,  propriétaire,  rue  de  Sennecey,  33. 

1913  Meteyer,  propriétaire,  rue  Asselin,  77. 

191 1  MoNDESiR  (de),  propriétaire, château  de  Frémont,Brix. 

1914  Mondesir  (de),  id.,châteaude  Ruffosses,Sauxemesnil. 
1897  MoREL,  profess"^  au  Lycée,  rue  Président-Loubet,  89. 
1924  MoREL.directi^  de  la  banque  Gilbert, rue  du  Bassin, 24. 
1914  MoRiES,  officier  d'administration  principal  du  génie, 

en  retraite,  rue  de  la  Bucaille,  40. 

1921  MoucHEL,  agent  d'affaires,  rue  Grande-Vallée,  27. 

1922  Née,  docteur-médecin,  rue  Montebello,  57. 


—  91  — 

1924  MM.  NicoL,  dessinateur,  chef  de  groupe  aux  Chantiers  et 

Ateliers  de  la  Gironde,  rue  St-Sauveur,  16. 

1921  NicoLLET,  ancien  négociant,  rue  Montebello,  58. 

1923  NicoLLET,  négociant,  rue  du  Val-de-Saire,  59-61. 
1874            NoYON,   commis  principal  de  la  marine,  en  retraite, 

impasse  Dorival,  10. 

1922  Ondedieu,  chef  de  bureau  honoraire  des  Archives  du 
département  de  l'Aisne,  rue  du  Roule,  4. 

[910  Ornetti,  chef  de  bataillon,  en  r.,  r.  de  Ceinture,  10. 

[906  OzouF,jardinier-chef  du  Jardin  Public,av.Carnot,i  1 1. 

[920  PARDAiLLAN,offic.  d'ad.  delà  m.,  rue  Général-Jouan,  16. 

[913  Pateau,  adjoint  technique  de  la  marine,  retraité,  rue 

Vautrain,  Equeurdreville. 

1904  Peck,  commis  princip.  de  la  m.,  en  r.,  r.  E. -Zola, 20. 

[910  PETiTTdirecf^  du  Phare  de  la  Manchej.de  rAlma,i8. 

1901  Pezet,  commis  principal  de  la  marine, en  retraite, rue 

de  la  Paix,  69,  Equeurdreville. 

1920  Pierre,  percepteur,  en  retraite,  rue   Dom-Pedro,  28. 

[921  Point,  propriétaire,  à  Bourbourg,  Tourlaville. 

1910  PoNSOT,  imprimeur,  impasse  Bertrand  (r.  Em. -Liais). 

[915  PosTAiRE,  propriétaire,  rue  de  l'Aima,  46. 

[920  PosTAiRE,  commis  de  m,,  en  r.,   impasse  Dorival,  5. 

[919  PosTEL,  horticulteur,  rue  de  la  Fontaine,  40. 

[922  Potier, jardinier-chef  du  Parc  Liais, r.  de  la  Bucaille. 

[883  PouppEviLLE,  propriétaire,  à  la  Ferté-Macé  (Orne). 

[914  Provost,  représentant  de  comm.,  rue  Christine,  29. 

[921  QuENAUx,  négociant,  quai  de  Caligny,  54. 

192^  Rabé  commis  des  P.  T.  T.,  rue  Thomas-Henry,  63. 

[923  Racine,  chauffeur  d'autos,  rue  Montebello,  71. 

1917  Renault  Henri,  propriétaire,  quai  de  Caligny,  2. 

1918  Renault  Paul,  docteur-médecin,  rue  des  Bastions,  7. 

1925  Réveillon,  horticulteur,  rue  Gambetta,  i  2. 

1924  RiMOND,  officier  d'administration  principal  colonial, 
en  retraite,  rue  des  Ormes,  74. 

[903  Rivayrand,  propriétaire,  rue  du  Bois,  3 3, Tourlaville. 

1924  Robin,  commis  principal  de  la  marine,   en  retraite, 

rue  Victor-Hugo,  21. 
1913  RoBiNE  Louis,  avocat,  rue  Christine,  24. 


—  92  — 

I9i3  MM.  RoBiNE  Alphonse,  avocat,  rue  de  l'Aima,  22. 

1922  RoBLOT,sous-inspect'"d'enregistr',r.  delà  Bucaille,49. 

1919  Rosette,  opticien,  rue  François-LaVieille,  33. 

1865  RossEL,   agent   du   commissariat   de   la   marine,  en 
retraite,  rue  du  Val-de-Saire,  103. 

1920  Rostand,  conseiller  général,  maire  de  Flamanville. 
193^  RoYER,  employé  de  commerce,  rue  Gibert,  i  2. 

1920  SADOTjdirecf  de  la  banque  Leherpeur.r.  du  Bassin, jS. 
1913  Saillard,  propriétaire,  rue  de  la  Polie,  56. 

192^  SaintBazile  (de),  rue  Lesdos,  7. 

1923  Salle,  quai  Alexandre  III,  64. 

1909  Sanson-Fromage,  négociant,  rue  de  la  Duché,  16. 

1924  Sauvé,  employé  de  commerce,  rue  de  la  Marine,  4. 

1925  ScuiLLOT,  agent  techn.  de  la  marine,  r.  Dujardin,  42. 
1882  Simon  Albert,  construcf-mécanicien,  r.  de  l'Aima, 45. 
1904  Simon  Auguste,  id.  rue  des  Bastions,  1 3. 
1922  Simon,  inspecteur  d'enregistrement,  r.  Montebello,5o. 
1924  Sourice,  horticulteur,  rue  de  Batavia. 

191 8  Talluau,  pharmacien,  rue  du  Bassin,  49. 

1922  Talon,  capitaine  defrég.,en  retraite, rueChristine, 22. 
192?  Tanqueray,  receveur  d'enregistr*  en  r. ,  r.  Asselin,69. 

1921  Tencé,  propriétaire,  rue  des  Gots,  Equeurdreville. 
1901  Tesson,  marchand  de  meubles,  rue  de  l'Aima,  40. 
1920  Touraine-Desvaux,  sous-chef  de  division  du  Crédit 

Foncier,  en  retraite,  rue  Montebello,  78. 

192^  Traynel  (de),  maired'Omonville  la-Rogue(Manche). 

1900  Trocherie,  commis  principal  de  la  marine, en  retraite, 

rue  Thiers,  1 2,  Tourlaville. 

1909  Trohel,  ouvrier  à  l'arsenal, hameau  Vivier,  Tourlav. 

1923  Trubert,  ancien  bijoutier,  rue  du  Bassin,  9. 

1918  Truffert,  mécanicien,  rues  de  l'Ermitage  et  Lebrun. 

1923  Truffert,  électricien  à  la  Fonderie,  Tourlaville. 

1894  Turbert, docteur-médecin,  à  Teurthéville-Hague. 

1920  VACOssiN,chefde  bataillon  desdouanes,  rue  du  Val-de- 
Saire,  i . 

i885  Valot,  propriétaire,  avenue  Carnot,  121. 

1910  Vastel,  marchand  de  nouveautés,  rue  au  Blé,  9. 
1922  Vaultier,  négociant,  rue  du  Château,  21-2^ 


—  93  — 

1922  MM.  Vaur,  quincaillier,  rue  des  Portes,   37-^9. 

191 2  Vautier,  propriétaire,  rue  Grande-Vallée,  i  6. 

1914  Verschuere,  libraire,  rue  de  la  Fontaine,  8. 

1909  Veyrat,  bandagiste,  rue  de  la  Fontaine,  47. 

1914  ViEL,  docteur-médecin,   rue    Emmanuel-Liais,   104. 

1904  YvoN,  tanneur,  rue  Montebello,  40. 

1922  YvoN,  négociant,  rue  Louis-Chauvet,  10. 

Le  Secrétaire, 

E.  MAHIEU 


Imp.  de  la  Dépêche  4t  Cherboum 


o-p  3i. 


New  York  Botanical   Garden   Libra 


3   5 


85  00259  6763