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BULLETIN
DE LA
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DE NORMANDIE.
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BULLETIN
DE LA
SOCIÉTÉ LINNÉENNE
DE ]\ORMAl\DlE.
CINQUIÈME VOLUME.
ANNEE 1859-60.
CAEN,
CHEZ A. HARDEL, IMPRIMEUR DE L'ACADÉMIE.
Rue Froide, 2.
PARIS, CHEZ DERACHE, LIBRAIRE, RUE DU BOULOY, 7.
1860.
COMPOSITION DU BUREAU DE LA SOCIÉTÉ
Pouf l'année 1859-60.
Président MM. Pierre.
Vice-président Luard.
Secrétaire Eudes-Deslongchamps.
Secrétaire-adjoint . . . Mokière.
Trésorier Le Clerc.
Archiviste Faucon.
Bibliothécaire Perrier.
La Commission d'impression des Mémoires esl formée du
Président, du Secrétaire et de trois membres de la Société,
et se trouve ainsi composée pour l'année 1859-60 :
MM. Pierre, président.
Eudes-Deslongchamps, secrétaire.
Luard.
Halbique.
De L'Hôpital.
La Commission du Bulletin est formée de trois membres,
chargés chacun d'une des trois parlies : zoologie, botanique,
géologie et minéralogie :
Zoologie : MM. Perrier.
Botanique : De L'hôpital.
Géologie et minéralogie : Eug. Eudes-Deslongciiamp?.
/ ^ -K..
^44^-3 — fei«-'«^'
SÉANCE DU 7 NOVEMBRE 1859.
Présidence de M. IIALBIQUE.
DONS FAITS A I,A SOCIÉTÉ.
De la part de !\1. Charles Des Moulins, corrcs|)()iKlani :
Comparaison des dépnrtemenis de la Gironde et de la
Dordogne sous le rapport de leur végétation spontanée et de
leurs cidiures , |)ar M. (lli. Des IMoulins, Hroch. in-8". , 25
pages. Bordeaux, 1859.
Catalogue raisonné des Phanérogames de la Dordogne,
suivi d'un Supplément finale par M. CJi. Des IMoulins. Fx-
trail des Actes de la Sociélé Linnéenne de IJordeaux, t. XX ,
ii)-8". de 453 pages. Bordeaux, 1859.
De la part de 31. G. -G. Gemmellaru ;
Cenno geognosiico sul gruppo de lerreni di Judica.
Broch. in-8"., (j |)ages. Caianc, 1859.
Sui modetli eslerni doter itici delta Quercia in contrada
piniietla su l'Etna; leiteraat prof. Engticlmo Guiscardi di
Geaelano Giorgio Geinnielturo. lîrocli. in-8"., 0 |)ages. Ca-
tane, 1858.
Sul graduale soUevamento di una parte délia costa di
Sicilia dat simeto ail' onobola, |)ar iM. G. -G. Gemnu'llaro.
Brocli. in-/i". de 12 pages. Galane, 1858.
De la pan de M. Karl Kreil :
Aulciiung zu den magneiiscken heobacliinngeîi , ziveite
verrnehrhe auflage. Tiré du XXXII'". cahier des Comptes-
rendus des séances de la classe des sciences naturelles et ma-
L
thématiques de l'Académie impériale-royale devienne. Broch.
grand in-S". , 216 pages. Vienne, 1858,
De la part du major général Portlock :
Adress delitiered, etc. (Discours prononcé à la séance
générale annuelle de la Société géologique de Londres, le
19 février 1858J. In-8°., 153 pages. Londres, 1858.
De la part de M. Alb. Oppel :
Tableau résumé de la classification du terrain juras-
sique, établie par M. le docteur Oppel. In-S". de 8 pages.
Extrait du Bulletin de la Société géologique de France,
séance du 21 juin 1858,
De la part de M, J,-C. Fischer :
The mosaic account of ihe création. Grand in-8". de 8
pages, Philadelphie, 1858,
De la part de M. le docteur Gould :
Defence of D\ Gould by ihe scieniific Council of the
Dudley Observatory. Broch. grand in-8''. de 93 pages. Al-
bany, 1858.
Reply to the statement of the trustées of the Dudley Ob-
servatory. ln-8°. Broch. de 366 pages, Albany, 1859,
La Société a reçu, en échange de ses publications :
Tablettes de l' horticulture Versaillaise. — Journal men-
suel de la Société d'horticulture de Seine-et-Oise. In-8''.
Titre el table du volume de l'année 1858; et n", 12, dé-
cembre 1859, in-8". Versailles, 1859.
Bidletin de la Société d'encouragement pour Cagricidture
et l'industrie dans l'arrondissement de Bagnères-de-Bigorre.
In-8'\ de 32 pages. 1859.
Annales du Comice horticole de Maine-et-Loire, 2". tri-
mestre 1859. Angers, in-8'',, pages 81 à 160.
Mémoires de la Société impériale d' agricidiure , sciences
et arts d' Angers. — 'SoiwcWc période, t. H, 2^ cahier, 93 à
188. ln-8". Angers, 1859,
— 9 —
Société académique des sciences, arts, belles-lettres et
agriculture de St.-Quetmn {Msne), ,V. série, t. f. Travaux
de 1855 à 1857. Grand in-8°., 2 planches, 606 pages. St.-
Quentin, 1858.
Annales de la Société d'émulation du département des
Vosges, t. X, 1". cahier, 1858. In-S". de kh2 pages. Épinal
1859. '
Programme des prix proposés par la Société industrielle
de Mulhouse dans son assemblée du 25 7nai 1859. Broch.
in-8''., 50 pages. Mulhouse, 1859.
Mémoires de la Société d'agriculture, sciences, arts et
belles-lettres du département de l'Aube, t. XII de la col-
lection, t. IX 2^ série, n- hl et 68, commençant page 139,
finissant page 517. In-8°. avec 3 planches. —T. XÏII de la
collection, t. X 2«. série, n-. Z,9 et 50. In-B"., 200 pages,
3 planches. Troyes, 1859.
Séance publique annuelle de la Société d'agriculture,
commerce, sciences et arts du département de la Marne',
tenue à Châlons le 26 août 1859. In-8"., 8 pages.
Programme des prix proposés, pour les années 1860, 61
et 62, par l'Académie des sciences, arts ei belles-lettres de
Rouen, in-8°. , h pages.
Mémoires de l'Académie impériale des sciences, inscrip-
tions et belles-lettres de Toidouse, 5^ série, t. III. In-8°.,
523 pages. Toulouse, 1859.
Recueil des publications de la Société Havraise d'études
diverses des 26\ et 25^ années, 1857-1858. In-8". de 563
pages. Le Havre, 1859.
Règlements de la Société Vaudoise des sciences naturelles.
15 pages in-8°. Lausanne.
Bulletin de la Société Vaudoise des sciences naturelles,
t. VI, n°. 66. In-8°., pages 66 à 166. Lausanne, 1859.
Estatutos, etc. (Statuts de la Société des naturalistes de
— 10 —
la Nouvelle-Grenade ). In-8". de 7 pagts. Bogota, 1859.
Sitzunsberichte , etc. ( Compies-rendus des séances de
l'Acadcméc Impériale-royale de Vienne, classe des sciences
naturelles et mathématiqîies, n°. XXXIJ, novembre-décembre
1657, pages 208-536, 1 carte; n°. XXXIII. juin àdécembre
1858, l/i cahiers, n''\ 16 à 29. Vienne, 1858-59, formante sé-
ries : la 1'"., de juin 1858, p. 260 à /460,.avec 7 planches,
de 3 cahiers; de juillet , UUi) pages avec 10 planches, de 3
cahiers; d'octobre 1858, hlO pages, 16 planches; de no-
vembre et décembre, en 6 cahiers, 676 pages, 22 i)lanches.
— XXXIV^ volume, janvier à mars 1859, 9 cahiers, 33
planches.
Zeitsclirift , etc. (Journal de la Société géologique alle-
mande), X". livraison, août, septembre, octobre 1858; W.
livraison, novembre, décembre 1858, janvier 1859. La pre-
mière avec 1 carte, la seconde avec 5 planches. In-8''. Berlin,
1858 et 1859.
Jahrbtich, etc. (Annuaire de l'insiûut impérial-royal de
minéralogie de Vienne). Grand in-8°. N". h , octobre , no-
vembre, décembre 1858. Vienne, 1858.
Tlie Quarterly, etc. (Journal trimestriel de la Société géo-
logique de Londres). In-S". N". 55, août 1858; n". 56, no-
vembre 1858; n". 57, février 1859, et n». 58, mai 1859,
formant h cahiers avec planches, in-8°. Londres, 1859.
Proceedings, etc. (Procès-verbaux des séances de la So-
ciété littéraire et scientifique de Manchester), n". 1, 59
pages. [Manchester, 1857.
Memoirs, etc. (Mémoires de la Société littéraire et phi-
losophique de Manchester ) . 2^ série, XV". volume, l"'.
partie. Manchester, 1858.
Proceedings, etc. (Procès-verbaux des séances de l'Aca-
démie des sciences naturelles de Philadelphie) , 5 cahiers
in-8". avec pagination irrégulière. Philadelphie, 1858.
— M —
Annuai report, clc. (Rapport annuel lic l'Assemblée des
régents de l' institution Smhhsonnienne, etc.). Wasliinglon,
1858. Grand in-S"., ^31 pages.
Smithsonian , etc. (Contributions de la Société Sniiili-
sonnienne pour l'avancement des sciences), vol. X, grand
m-k". Washington, 1858. 18 planches, 136 pages.
CORRESPONDANCE.
Le Secrétaire donne lecture d'une lettre de S. Exe. le
Ministre de l'instruction publique et des cultes, annonçant
qu'il a bien voulu accorder à la Société une subvention de
/lOO francs;
D'une circulaire du président de la Société industrielle de
Mulhouse, annonçant l'envoi du programme d'un très-grand
nombre de prix proposés par cette Société ;
D'une lettre de M. Uricaechea , datée de Bogota , et de-
mandant à la Société l'échange de ses publications avec celles
de la Société des naturalistes de la Nouvelle-Grenade.
On procède au renouvellement du Bureau (1).
M. Eugène Deslongchamps annonce à la Société que le
IV^ volume du Bulletin va incessamment paraître , et fait
connaître les différents travaux qu'il contient. Il en est de
même du XI*. volume des Mémoires, qui paraîtra probable-
ment à la fin de l'année. Ce même membre fait passer sous
les yeux des membres de la Société une planche destinée à
ce volume et qu'il vient de lithographier ; elle représente le
Scrresius gaieatus (Bon.) et divers détails ostéologiques de ce
curieux oiseau des îles Manjuises.
(1) Voir lit page 5 du présent volume.
— 12 —
Les publications de la Société sont , comme on le voit , en
bonne voie de progrès; elles ont reçu l'approbation de S.
Exe. le Ministre de l'instruction publique , qui a bien voulu
mettre la Société Linnéenne en tête des Sociétés savantes de
province qui méritent des encouragements. Nous espérons
donc que la prospérité de la Société ira toujours croissant et
qu'elle continuera à mériter l'appui du monde savant et la
gracieuse bienveillance dont S. Exe. a bien voulu l'honorer.
M. de L'Hôpital annonce avoir trouvé en fleurs le Lemna
ariza à Beuville et aux environs de Bayeux, entre Colom-
bières et Monfréville ; il annonce avoir aussi trouvé en fleurs
les Lenma gibba et minor. Les Lemna sont très-abondants
dans le Calvados ; mais il est fort rare de les trouver en flo-
raison.
M. Pierre montre un grain de raisin d'une grosseur ex-
traordinaire, conservé dans l'alcool. Ce grain, qui se trouvait
seul de sa taille sur une grappe , doit certainement sa gros-
seur à un fait de monstruosité. M. Eudes-Deslongchamps se
charge d'en rendre compte dans une prochaine séance.
M. Pierre montre* également une branche de noisetier avec
de très-nombreux chatons réunis au sommet du rameau.
M. de L'Hôpital se charge de rendre compte de cette singu-
lière végétation.
M. Le Clerc montre des feuilles de poirier couvertes
à'Mciditm. caiiceUatum , Pers. , qui a même attaqué une
partie du jeune bois d'un des rameaux.
M. Eugène Deslongchamps annonce l'apparition , pen-
dant l'été et l'automne , de becs-croisés de l'espèce Loxia
recurvirosira , qui n'avaient pas paru , dans notre déparle-
ment, depuis plus de vingt années.
SÉANCE DU 5 DÉCEMBRE 1859.
Présidence de H. PIERRE.
DONS FAITS A LA SOCIÉTÉ.
De la part de M. Le Jolis, de Cherbourg :
Lichens des emnrons de Cherbourg. Broch. in-8". Cher-
bourg, 1859.
Quelques remarques sur la nomenclature générale des
Algues. Broch. in-S". Cherbourg, 1856.
Examen des espèces confondues sous le nom de Lami-
naria digilata. Extrait. Broch. 'm-h°.
Examen des espèces confondues sous le nom de Lami-
naria digitaïa. Broch. in-li". Breslaw, 185/j.
Ue la part de M. Bornet :
Description d'un nouveau genre de Floridées des côtes de
France, par IM. Bornet. Broch. in-S". avec 2 planches, Paris,
] 859.
La Société a reçu, en échange de ses pubUcations :
Recueil des travaux de la Société libre d'agriculture ,
sciences, aru s et belles-lettres de l'Eure, 3^ série, t. V,
années 1857-58, 652 pages. 1 vol. in-8". Évreux, 1859.
Mémoires de la Société académique de Maine-et-Loire,
V. vol. Tn-8°., 2A8 pages. Angers, 1859.
Id., VI". vol. ln-8''., 333 pages. Angers, 1859.
Société impériale d'agriculture, sciences et arts d'Angers,
Annales des Comices horticoles de Maine-et-Loire, année
1859, 3^ (rimestre. 232 pages.
>
- u —
Mémoires de la Société de physique et d'histoire naïu-
relle de Genève, t. XV, l'^^ partie, avec H planches. In-
/j". Genève, 1859.
Après la lecture du procès-verbal, M. Perrier demande
pourquoi le nombre des membres de la Commission d'im-
j)ression nommée dans la dernière séance n'est que de trois,
au lieu de cinq , comme il l'était les années précédentes ; et
si la Société a pris un arrêté pour diminuer ce nombre. Il
est répondu à M. Perrier qu'aucun arrêté n'a été pris à cet
égard; que trois njembres seulement ont été nommés.
IM. Perrier demande si la Société con.sent à ajouter deux nou-
veaux membres. Personne ne s'y opposant , on procède à la
nomination de deux nouveaux membres de la Commission
d'impression. MM. Perrier et Morière sont nommés.
l.e IV^ volume du BidLeiin est distribué aux membres
présents. Le Secrétaire demande à la Société si elle veut au-
toriser l'impression d'un V. volume pour l'année où nous
allons entrer. La Société autorise l'impression de ce V^
volume.
M. Eudes-Deslongchamps lit une note sur le grain de raisin
monstrueux présenté par M. Pierre à la séance précédente.
GRAIN DE RAISIN HYPERTROPHIÉ.
Dans la séance de novembre 1859, notre confrère, M.
Pierre , soumit à l'examen de la Société un grain de raisin
conservé dans l'alcool. Ce grain avait un volume extraordi-
naire et une forme qui ne l'était pas moins. M. Pierre l'avait
recueilli dans son jardin ; il accompagnait une grappe dont
les autres grains n'avaient rien d'anomal ni dans leur forme
ni dans leur grosseur. M. Eudes-Deslongchamps fut chargé
d'examiner ce grain de raisin et de présenter une note à ce
sujet.
— 15 —
Au premier aperçu , on n'eût jamais regardé ce i^raiii
comme un fruit de la vigne (celle-ci est un chasselas), on
l'eût pris plutôt pour une petite Tomate , si ce n'eussent été
sa couleur jaunâtre et sa demi-lransparence. Sa forme est celle
d'un ellipsoïde un peu déprimé dans le sens du diamètre ver-
tical; il avait 26 millim. dans son grand diamètre; 2Zi mil-
lim. ù son petit diamètre , et 19 à son diamètre vertical. Sa
surface était marquée de sept lignes verticales, en forme de
méridiens , un peu enfoncées , ce qui doimait à ce fruit un
aspect multilobé, à lobes peu saillants. Au sommet du fruit,
au lieu du point brun, proéminent, qui se voit sur les
grains de raisin ordinaires et qui représente le stigmate rac-
corni , existe une petite surface ovalaire de 5 à 6 millim. de
diamètre, brune, un peu rugueuse et légèrement enfoncée.
Le pédoncule qui supporte le fruit est un peu plus gros qu'il
ne l'est communément; il s'élargit en un plateau assez épais,
ayant un diamètre de 5 à 6 millim. , et dont la circonférence
est légèrement anguleuse ; les angles sont peu distincts. C'est
évidemment le plateau calicinal persistant qui supporte d'ha-
bitude le grain de raisin, ici un peu plus développé. Du fond
de la rainure, située entre le plateau calicinal et le fruit , on
voit naître huit petits appendices étroits, membraneux et
libres , excepté à leur point d'ailache. Je les pris d'abord
pour des divisions calicinaies; mais les divisions du calice de
la fleur du raisin sont courtes et obtuses; de plus, elles for-
ment les bords du calice et ne naissent point de la surface
supérieure, comme les appendices dont je parle, lesquels sont
évidemment des fdels d'étamines desséchés et persistants.
Le fruit, coupé en travers par son milieu, ne m'a montré
aucune trace de cloisons ; c'était une pulpe demi-transpa-
rente , rendue un peu plus ferme (|ue d'ordinaire par son
séjour dans l'alcool assez fort ; en la pressant , elle laissait
échapper un liquide un peu visqueux. Cette pulpe ne m'a
— 16 —
paru traversée , de bas en haut , que par quelques faisceaux
blancs, fibreux et un peu ramifiés, comme on en voit dans le
raisin inùr. Cinq pépins étaient placés comme d'ordinaire,
c'est-à-dire ayant leur grosse extrémité tournée vers le sommet
du fruit , et leur petite vers les divisions internes du pédoncule
auxquelles ils adhéraient , comme cela se voit dans les grains
de raisin ordinaire, qui, pourtant, ne contiennent que quatre
pépins au plus, souvent moins.
Le pédoncule, coupé en travers, m'a présenté : 1°. une
couche corticale assez épaisse ; 2°. un anneau de fibres li-
gneuses régulier et ayant à son centre un très-petit cylindre
médullaire. Je n'ai aperçu aucune irrégularité dans cette
partie , comme cela aurait dû avoir lieu si ce fruit extraor-
dinaire eût résulté de la soudure et de la confluence de plu-
sieurs fruits en un seul. En fendant le pédoncule suivant sa
longueur jusque dans le fruit , j'ai vu la partie corticale
s'élargir pour former le plateau calicinal ; l'anneau fibreux
s'élargir aussi et envoyer quelques-unes de ses fibres dans
l'intérieur du fruit , pour former les faisceaux blancs ramifiés
dont j'ai parlé plus haut. Les autres faisceaux formaient des
cordons ombilicaux au sommet desquels étaient implantés les
pépins; en s'élargissant, le faisceau de fibres du pédoncule
laissait un intervalle assez grand dans son milieu , lequel était
rempli par un prolongement de la moelle, plus abondante dans
le point où s'écartait le faisceau des vaisseaux que dans le
reste du pédoncule. Toutes les dispositions que je viens de
décrire ne diffèrent point de ce que montre un grain ordi-
naire de raisin quand on le fend longitudinalement , ainsi
que son pédoncule.
De tout ce qui vient d'être relaté, je conclus que le grain
de raisin recueilli par M. Pierre n'est autre chose qu'une
simple hypertrophie, remarquable surtout par le haut degré
auquel elle est parvenue. Il n'y a point ici de soudures ni de
— 17 —
confluences de plusieurs fruits, comme les dépressions longi-
ludinaics extérieures eussent pu le faire croire; on en eût "'vu
dos traces évidentes, soit dans le pédoncule, soit dans l'inté-
rieur du fruit même.
C'est dommage qu'il ait été mis pendant assez long-temj)s
dans l'alcool, et que celui-ci en ait pénétré les pépins; en les
semant , il y aurait eu quelque chance d'obtenir des variétés
qui peut-être eussent reproduit de pareils grains; alors c'eût
été une précieuse acquisition.
EXPLICATION DE LA PLANCHE X.
Fig. 1. Grain de raisin liypertrophié, vu décote. Grandeur naturelle.
Fjg. 2. Le même , vu par-dessus.
Fig. 3. Le même, vu par-dessous.
Fig. lu Pédoncule du même, coupé suivant sa longueur pour montrer
la raoëlle , la couche ligneuse et la couche corticale.
M. de L'Hôpital fait une communication verbale sur la
branche de noisetier surchargée de chatons, présentée, dans
la dernière séance, par M. Pierre. 11 en résulte que le cas n'a
d'autre particularité que le nombre très-grand des chatons
que cette branche porte.
M. Pierre commence la lecture d'un travail très-étendu
sur la répartition des principes constitutifs, organiques et
minéraux, que présentent, aux diverses périodes de la
végétation , les différentes parties 'de la plante du colza.
M. Pierre continuera la lecture de ce travail aux prochaines
séances (1).
(1) Afin de ne pas scinder ce travail, nous le publierons en entier
tlans le Comple-rendii de cette séance.
18
ETUDES SUR LE COLZA.
Par M. Isidore PIERRE, président de la Société.
CONSIDERATIONS GENERALES SUR L OBJET DE CES ETUDES ET SUR LA MARCHE
SUIVIE DANS LES EXPÉRIENCES QUI LEUR SERVENT DE BASE.
De toutes les plantes cultivées sous nos climats tempérés, il
n'en est peut-être pas une seule dont la culture ait pris, eu
aussi peu de temps, une aussi grande extension que celle du
colza (Brassica campestris, Brassica oieracea), et cependant
cette plante ne paraît pas encore avoir été l'objet d'études
positives en rapport avec son importance. Placé par les cir-
constances dans un pays où le colza est la source d'un mou-
vement agricole , commercial et industriel considérable ,
j'avais porté, depuis plusieurs années, mon attention sur cet
important objet d'études ; et c'est le résultat des recherches
nombreuses auxquelles je me suis livré que j'ai l'honneur de
présenter aujourd'hui à la Société Linnéenne de Normandie.
Mon travail, quoique un peu volumineux, n'est pas encore
aussi complet que je l'aurais désiré, et si je me décide à le
présenter à mes collègues, dans cet état d'imperfection, c'est
afin de profiter de leurs bienveillantes critiques, que je sollicite
pour le terminer d'une manière plus satisfaisante.
Je me suis proposé, dans ce travail, de suivre, à diverses
époques du développement du colza, la production et la
répartition , dans ses différentes parties , de la matière or-
ganique., des subsiaîices azotées et des principes minéraux
les plus imporlaîits.
Celte recherche n'offre pas un aussi grand intérêt tant que
— 19 —
la lige n'a pas encore acquis un cerlaiii développement, et
avant l'époque où la végétation progresse avec activité, |)arcc
qu'alors les feuilles constituent, sous le rapport de la masse,
l'organisme dominant de la plante. J'ai donc cru devoir
attendre, pour la soumettre h mes investigations, que la
tige eût acquis déjà un notable développement. La hauteur
moyenne des sujets qui m'ont servi était , au moment des
premières observations, d'environ 55 centimètres, comptés
depuis la surface du sol jusqu'au sommet de la tige sur
laquelle les boutons floraux étaient déjà très-apparents.
Pour faciliter mes recherches , j'avais choisi , dans un
champ de colza d'une assez grande régularité, une étendue
d'environ 2 ares, qui m'avait paru plus uniforme encore que
le reste du champ; puis, dans celle parcelle réservée, j'avais
marqué, au moyeç d'un bout de lacet noir qui fut noué très-
lâche , une quarantaine de pieds qui semblaient satisfaire le
mieux possible à toutes les conditions d'égalité indispensables
pour les expériences de comparaison que je me proposais de
faire ; c'est parmi ces quarante pieds que je prenais, à chaque
époque d'observation, les quatre plantes sur l'ensemble des-
quelles devaient porter mes analyses.
Lorsque j'ai pris mon dernier échantillon , j'ai voulu
reconnaître jusqu'à quel point il était permis de compter sur
mes premières prévisions d'égaliié dans les lots destinés à
l'analyse; au lieu de prendre quatre plantes de colza, j'en ai
pris huit, et après les avoir coupées à la hauteur du collet de
la racine, j'en ai fait deux lots de quatre plantes chacun , et
la pesée de ces deux lots m'a donné les résultats suivants ,
immédiatement après la coupe :
Poids du r^ lot U 025 grammes.
Poids du 2^ lot U 0U2 grammes.
La différence insignifiante de 17 grammes ne représente
que 0,/42 pour 100 du poids total , c'est-à-dire moins de
- 20 —
1/2 pour 100; elle eût élé double ou triple qu'elle eût encore
mérité d'être considérée comme insignifiante.
C'est après s'être entouré de toutes ces précautions que
l'on a pris successivement le quadruple échantillon d'essai :
1°. Le 22 mars 1859, alors que la plante, parvenue à
55 centimètres de hauteur , était bientôt sur le point de
fleurir;
2°. Le 2 avril; la plante entrait en fleurs, et sa hauteur
moyenne atteignait 95 centimètres ;
3°, Le 6 mai , alors que la plante était complètement
défleurie; sa hauteur moyenne était de 1 mètre 22 centi-
mètres ;
W. Le 6 juin; la plante était déjà très-avancée ; sa hau-
teur était, moyennement, de 1 mètre 36 centimètres;
5°. Enfm le 20 juin; la plante avait encore gagné un ou
deux cenlimèlrcs; les siliques jaunissaient, et les dernières
feuilles avaient entièrement disparu; le reste du champ devait
être coupé le lendemain par le propriétaire de la récolle.
Chacun des échantillons destinés aux expériences était
divisé de la manière suivante :
1°. Racines coupées immédiatement au-dessus du collet
et dépouillées, aussi bien que possible, de la terre interposée
dans le chevelu ;
2°. Tiges et rameaux tronqués à 2 centimètres au-dessous
de la plus basse fleur ou de la plus basse silique , et com-
plètement dépouillées de leurs feuilles ;
3". Extrémités des rameaux munies de leurs fleurs ou de
leurs siliques pleines;
W. Feuilles vertes ;
5». Feuilles jaunes, tombantes ou tombées.
Chacune de ces parties, prise sur les quatre plantes, était
l'objet d'un examen spécial, après avoir été desséchée à
l'étuve jusqu'à ce que deux pesées consécutives donnassent
— 21 —
le même résultai ; cl comme il eût clé dillicile de soumellie
à une analyse rigoureuse la totalité de la matière ainsi obte-
nue, elle était moulue et réduite en poudre, à l'aide d'une
égrugetlc à sarrasin, et mélangée avec soin pour la rendre
homogène, ce qui permettait de n'opérer que sur des poids
restreints, et de multiplier les essais sur chaque matière ainsi
traitée
Presque toutes les analyses ont été répétées deux fois, et
les résultais n'étaient définitivement admis que lorsqu'ils
étaient suffisamment concordants.
Comme il serait long et fastidieux de lire les détails de
chacune des nombreuses analyses qui constituent la base de
ce travail, je vais me borner à en résumer ici les principaux
résultats sous forme de tableaux qui permettront , en outre ,
de saisir plus facilement les rapports que peuvent offrir entre
eux ces divers résultats.
CHAPITRE P'.
Distribution de Id matière orgaoiqoe dans les différentes parties de la plante; proportioa
de matière sèche produite par un hectare.
Pour nous placer, de prime-abord, à un point de vue plus
en rapport avec les considérations agronomiques, nous éva-
luerons immédiatement, au moyen des données qui résultent
de nos analyses, le produit d'un hectare de colza dont la
récolte serait entièrement composée de plantes comme celles
qui ont servi de base h nos études, et nous pouvons affirmer
que les rendements ainsi obtenus n'ont rien d'excessif et
sont quelquefois dépassés dans notre plaine de Cacn.
Nous avons admis que l'hectare était couvert de iO,000
pieds de colza, ce qui porterait l'espacement moyen à environ
50 centimètres en tous sens.
J'ai pensé que la connaissance du poids, à l'état vert, des
— 22 —
différentes parties de la plante , prises aux diverses époques
d'observation , pouvait offrir aussi quelque intérêt ; j'ai réuni
ces renseignements dans un premier tableau ci-après :
Tableau i.
Poids de la matière vcyle rapportée à l'hectare, et prise au moment même de
ta récolte.
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22 mars.
2 avril.
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6 juin.
20 juin.
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8 760
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1 560
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15 050
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11900
2 210
12 880
1 190
5 710
25 070
11 ItiO
7 350
i 360
5 930
20/190
22 470
/i30
1 370
6 100
20 180
20 070
»
»
kil.
30 070
32 880
53 630
50 690
i6 350
Malgré la diminution progressive du poids des feuilles ,
nous voyons le poids de la récolte verte augmenter considé-
rablement, jusqu'au 6 mai, époque à laquelle elle atteint son
maximum pour redescendre ensuite jusqu'à l'époque où la
récolte atteint sa maturité.
1! serait difficile de tirer de nombreuses conséquences
réellement pratiques de ces données, parce que la proportion
d'eau n'est pas la même à ces différentes époques, ni même
dans les différentes parties des plantes ([ui font l'objet d'une
seule et unique observation. C'est ce dont il sera facile de se
convaincre, à l'inspection du tableau n". 2, qui suit.
— 23
Tablcnii 2.
Proportions de mature tèche par kilogramme de matière verte.
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108
133
116
123
2 avril.
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125
126
131
6 mai.
225
15i
13i
12i
208
158
6 juin.
195
160
173
153
504
181
20 juin.
195
148
250
»
'
198
Ce tableau nous montre que si, dans certaines parties de la
plante, la proportion de matière sèche contenue dans 1 kilo-
gramme éprouve des variations un peu irrégulières, on voit,
au contraire, en considérant la plante entière, la proportion
de matière sèche contenue dans un poids donné de matière
verte éprouver un accroissement de plus en plus considé
rable, sans interruption, et par conséquent, la plante devenir
de moins en moins aqueuse : ce qu'il était, jusqu'à un cer-
tain point, permis de prévoir, bien qu'il ne fût pas permis de
l'aflirmer d'une manière certaine.
Si nous cherchons, maintenant, soit pour la plante entière,
soit pour chacune des parties qui proviennent de sa di-
vision , la quantité de matière organique sèche produite sur
1 hectare, aux diverses époques de nos observations, et
l'aliquotc, par kilogramme, de matière sèche qui appartient à
chacune de ces parties, nous arrivons à des résultais qui sont
consignés dans les tableaux 3 et ^1 ci-après.
- 2U —
Tableau 3.
Mdliirc siclie produite sur un Itecta
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1 610
150
A 291
fi mai.
1 285
3 861
1 Zi93
911
907
8 457
G juin.
1 156
3 278
3 887
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SU
9 201
20 juin.
1 189
2 987
5 018
1)
n
9 19/i
Tableau 4.
Aliquote , par kilogramme, de matière s'ecke imputable à chaque partie.
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des
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RAMEAUX
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22 mars.
220
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1 000
2 avril.
209
305
75
376
35
1 000
6 mai.
152
457
176
108
107
1 000
6 juin.
126
356
422
7
89
1 000
20 juin.
129
325
546
D
1 000
A partir du moment où la formation de la graine est assu-
rée, nous voyons le poids de la matière sèche des feuilles, à
peu près stationnaire jusque-là, diminuer rapidement; nous
voyons une diminution analogue , mais moins rapide , se
— 25 —
inanifesler, jusqu'à l'époque do la niaturilé, dans la [)arlio
des liges comprise entre le collet de la racine et les plus
basses siliques.
Nous voyons , au contraire , les extrémités des rameaux
munis de leurs siliques augmenter de poids rapidement ;
celte augmentation, du 22 mars au 6 mai, avait été de 600
pour 100; à partir du 6 mai jusqu'au 20 juin, c'est-à-dire
en six semaines, cette partie de la piaule éprouve encore un
accroissement de poids de 235 pour 100.
Les résultats qui précèdent vont nous permettre encore
d'évaluer l'augmenlalion du poids de la matière organique
sèche de la récolte , pour 1 hectare , dans l'espace de vingt-
quatre heures, soit dans la plante entière, soit dans chacune
de ses parties , pendant les intervalles de temps qui séparent
les époques de nos observations ; nous avons inscrit, dans le
tableau n°. 5, les nombres qui expriment cet accroissement
diurne. Lorsqu'au lieu d'un accroissement, c'est une dimi-
nution qui se manifeste, on l'exprime en faisant précéder du
signe ( — ) le nombre correspondant.
TaI>Ieaii 5.
Accroissement diurne du poids de ta matière organique sèche, pour un kcctare.
I^DICATIONS
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AVEC
ILIQ.
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DliS PERIODES
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DE TEMPS.
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Du 22 mars au
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kil.
kil.
kil
kil.
kil.
2 avril.
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10,i6
—12,27
13,6/1
52,6/i
Du 2 avril au
C mai.
11,38
75,03
3Zi,41
—20,56
22,26
122,53
Du 6 mai au
6 juin.
-i,lG
-18,81
77,23
—27,26
-3,00
2/1, 00
Du 6 au 20 juin.
Accioissemoiit moyen
2,36
—20,78
80,79
— /i,71
—58,1/1
-0,50
do 22 mars au 20 jDia.
i.U
22,71
53,/ii
—19,39
n
60,91
— 26 —
Il n'est pas nécessaire de faire un grand effort d'esprit
pour comprendre la possibilité d'un accroissement diurne
quelconque de telle ou telle partie de la plante ou de la
plante entière; mais il n'en est plus de même lorsqu'il s'agit
d'une diminution, et surtout quand cette diminution coïn-
cide avec un accroissement de la plante entière.
Et d'abord, nous pouvons observer encore une fois que
cette diminution n'a jamais lieu pour les sommités des
rameaux munis de leurs fleurs ou de leurs siliques pleines,
et qu'on ne l'observe que sur les feuilles, sur les parties
intermédiaires de la plante ou sur les parties inférieures.
Qu'on ne s'imagine pas que la diminution du poids de la
matière organique des feuilles puisse être uniquement attri-
buée à la chute ou à la dispersion d'un certain nombre
d'entre elles qui auront pu échapper à l'observation. Tout le
monde est à même de voir que les feuilles, au moment où
leur rôle naturel est accompli, tendent à se dessécher, même
sur la plante, avant leur chute; mais avant de se flétrir,
avant de se séparer du sujet qu'elles avaient pour mission de
nourrir, les feuilles lui cèdent une partie de leur propre sub-
stance, et l'on ne saurait donner une idée plus juste et plus
saisissable du rôle des feuilles étagées successivement, comme
ici, sur le^ diverses parties de la tige d'une plante, qu'en le
corapaiant au jeu d'une de ces chaînes à godets alternatifs
qui servent à élever l'eau, en se la déversant successivement
les uns dans les autres, jusqu'à ce qu'elle soit parvenue au
réservoir supérieur destiné à la recevoir.
La diminution de poids qu'éprouve la tige, même en s'al-
longeant, ne peut s'expliquer autrement que par un phéno-
mène de transport dont nous retrouverons encore la trace et
les effets dans les chapitres de ce travail consacrés à la répar-
tition des principes azotés ou des substances minérales.
Le temps d'arrêt qui s'observe à l'époque de la maturité
— 27 —
correspond principalement à la mortification des feuilles qui
paraissent être les organes aspiraleiiis les plus actifs et les
plus énergiques, et par suite, les principaux agents de ces
transports de substance organisable.
Les nombres que nous avons cités précédemment se rap-
portent à des plantes de belle venue, mais ne présentant rien
d'extraordinaire sous ce rapport. Il ne sera sans doute pas
sans intérêt de citer, comme termes de comparaison, des
résultats qui ne représentent peut-être pas encore les limites
extrêmes de poids d'une récolte pratique de colza. Ces
nombres se ra|)portent à des plantes venues la même année,
et cueillies le même jour, dans des champs peu éloignés l'un
de l'autre.
Tablean g.
Récoltes d'un hectare supputé couvert de 40 000 pieds
EPOQUES
DES OBSEnVATIONS.
11 mai 1857, en fleurs
le plus fort.
us faible.
le plus fort.
ibie.
30 juin, f'*^ P'»s Son.
au moraent de la récolte, ) , , . ..,
' V le plus faible.
8 juin ,
complètement délleuri
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16 567
7 1/i/i
180
1 297
85 5(ià
227
19 396
6 585
330
2 173
^ Ces résultats numériques nous montrent qu'il est possible
d'obtenir, dans des conditions convenables, des produits plus
— 28 —
que doubles de ceux sur lesquels ont porté plus spécialement
nos recherches.
Nous voyons encore ici, comme dans le tableau 2 de la
page 23, la proportion de matière organique sèche contenue
dans chaque kilogramme de matière verte augmenter avec
l'âge, et cela tout aussi bien dans les plantes faibles que dans
les plantes les plus vigoureuses. Nous y voyons même que
cette proportion de matière sèclie est plus considérable dans
les plantes faibles que dans les plantes plus fortes, ce que
nous avions déjà eu l'occasion de constater dans un assez
grand nombre de plantes, et particulièrement dans la bette-
rave, dans le trèfle, dans la luzerne et dans le sainfoin.
CHAPITRE II.
['l'odoclion des' principes azotés dans le colza, et distributiOD de ces principes dans les
difTérentes parties de la plante, à diverses époques de son déTtioppement.
Proportion d'azote combiné produit par no bectare, dans une récolte de colza.
De même que pour l'étude du développement de la
matière organique sèche, nous examinerons d'abord ce qui
existe dans la piaule verte et fraîche, au moment où elle est
extraite du sol , puis ce que renferment la plante et ses
différentes parties , lorsqu'on les a dépouillées de toute l'hu-
midité qu'elles peuvent abandonner par une complète des-
sication.
Nous nous sommes assuré, par un examen spécial, qu'à
part quelques traces négligeables de nitrates, trouvées deux
ou trois fois dans les feuilles, l'azote contenu dans les plantes
de colza était engagé dans des combinaisons organiques : ce
({ui nous a permis de faire usage, pour le doser, de l'ingé-
nieux procédé proposé par M. Péligot.
Nous avons réuni, dans le tableau qui suit, les résultais
obtenus par l'examen de la matière organique verte :
— 29
Tableau 7.
Azote par kilogramme de matière verte.
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22 mars 1859.
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2 avril.
2,31
1,83
7,36
3,25
1,95
6 mai.
1,70
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3,56
2,31
6 juin.
1,27
1,11
3,81
4,71
5,01
20 juin.
0,98
0,66
4,87
»
»
2,911
2,847
2,455
2,442
2,523
Nous voyons, par les nombres qui précèdent, que la pro-
portion de matière azotée diminue constamment dans la
racine, prise à l'état vert, depuis le moment de la floraison
jusqu'à l'époque de la maturité; que cette diminution s'élève,
pour un poids constant de matière , à plus de 60 pour 100.'
Cette diminution est plus considérable encore dans les tiges
étêtées dépouillées de leurs feuilles.
Dans les rameaux munis de leurs fleurs ou de leurs
siliques pleines, cette diminution est beaucoup moins rapide,
et se change en une augmentation, à l'approche de la matu-
rité.
Enfin, dans les feuilles actives ou dans les feuilles mortes, la
richesse en azote suit une marche constamment ascendante'.
Si, au lieu de considérer chaque partie séparéineiu, nous
considérons la plante entière, nous voyons que la proportion
d'azote V subit de beaucoup moins grandes variations; qu'elle
— 30 —
diiniiuie lentement jusqu'aux approches de la maturité ,
époque à laquelle apparaît une légère augmentation.
Mais liàtons-nous de dire qu'en observant ainsi la plante à
l'état vert ou naturel, il est un élément dont on ne tient pas
exactement compte, et qui, dans les questions pratiques,
mérite cependant d'être pris en très-sérieuse considération :
c'est la proportion réelle de matière organique sèche , qui
n'est pas la même aux différentes époques, ni dans les diffé-
rentes parties de la plante.
Nous allons réunir, dans le tableau qui suit, n". 8, les
données relatives à la richesse en azote de la matière com-
plètement privée d'eau, soit dans la plante entière, soit dans
ses diverses parties.
Tableau 8.
Azote par kilogramvic de vtatiire sèche.
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22 mars 1859.
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16,06
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6 mai.
7,57
9,28
33,25
28,7
11,1
6 juin.
6,51
6,92
22,0
2i,25
8,43
20 juin.
5,01
h,m
19,68
»
»
23,67
21,73
15,54
13,49
12,74
Ici, nous voyons la diminution porter à la fois sur toutes
les parties, ei par conséquent, se manifester dans la plante
entière elle-même , à mesure qu'elle avance vers la maturité.
— 31 —
Si les feuilles vertes paraissent nous offrir une légère excep-
tion, c'est qu'elles constituent la partie la moins homogène
de la plante, celle qui est la plus sensible aux influences
atmosphériques, pendant les diverses phases de son dévelop-
pement.
Ici encore, il importe de bien établir la distinction qui
existe entre la proportion relative de matière azotée contenue
dans un poids déterminé et constant, dans un kilogramme,
par exemple , de la plante entière ou de chacune de ses par-
ties, et la quantité absolue que renferme une récolte entière;
car le tableau suivant (n». 9) va nous montrer qu'en général.'
à cette diminution relative correspond une augmentation
absolue de la quantité d'azote organisé dans la plante entière.
Tableau 9.
Azote combiné renfermé dans ta récolte produite par un hectare.
ÉPOQUES
DES
OBSERVATIONS.
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SOMMITÉS
DES RAMEAUX AVEC
FLEURS OU SILIQ,
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RÉCOLTE
ENTIÈRE.
22 mars 1859.
kil.
10,28
kil.
18,/j2
kil
ll,8i
kil
47,30
kil.
»
kil.
87,84
2 avril.
10,86
21,75
16,26
42,02
2,33
93,22
6 mai.
9,73
35,83
49,63
16,16
10,07
131,40
6 juin.
7,53
22,69
85,52
1,60
6,86
124,19
20 juin.
5,96
13,/il
97,77
i>
"
117,11
Nous voyons la quantité totale d'azote contenue dans les
racines diminuer progressivenicni, en même leinps que la
— 32 —
masse totale de matière organique réelle augmente dans cette
partie de la plante.
Dans les tiges élêlées dépouillées de leurs feuilles, nous
voyons la quantité totale d'azote augmenter jusqu'à l'époque
de la formation des graines, pour diminuer ensuite et des-
cendre au-dessous de la quantité qui s'y trouvait au moment
de la première observation , tandis que le poids de la matière
sèche triple dans le même laps de temps.
Les sommités des rameaux seules offrent un accroissement
constant et toujours considérable, depuis la première jusqu'à
la dernière observation.
Si , dans la récolle entière , nous voyons, à partir de l'ob-
servation du 6 mai, la quantité totale d'azote diminuer, il est
naturel de l'attribuer à ce que, dans les dernières observa-
tions, une partie des feuilles mortes ont disparu et n'ont pu
être recueillies. Il est assez curieux de voir qu'en négligeant,
dans l'observation du 6 juin, la quantité d'azote contenue
dans ces feuilles mortes, on retrouve exactement la même
quantité totale d'azote dans cette récolte du 6 juin et dans
celle du 20 juin , malgré les grandes différences que l'on ob-
serve dans les diverses parties : ce qui semble indiquer qu'à
partir de la première de ces deux époques, les principes azotés
de l'organisme de la plante , abstraction faite des transforma-
tions qu'ils y peuvent encore subir, n'éprouvent plus d'accrois-
sement important, mais obéissent à une action qui tend à les
entraîner de la base de la plante vers la partie supérieure.
Si nous cherchons maintenant , pour chaque kilogramme de
l'azote total, quelle est l'aliquoie qu'il convient d'imputer à
chacune des parties de la plante , à chacune des époques de
nos observations , nous trouvons des résultats qui sont consi-
gnés dans le tableau suivant ( n". 10 ) , et qui nous permettent
d'envisager encore à un nouveau point de vue celte répartition
de l'azote dans la |)lantc.
53
Tableau lo.
AUquote. par kilogramme W
azote total, imputable ava- diverses parties de
Il plante.
22 mars 1859. 117 l 210
2 avril. ( H6 233
6 mai. 7^ j 272
6 juin. 61 183
20 juin. I 51 I 11/, I 835
135
17 ù
378
538
451
199
13
26
77
55
1000
1000
1000
1000
1000
^ Ce que le tableau précédent nousofTre de plus remarquable
c est que les sommités des rameaux ^ au moment de la matu-
rité contiennent plus des quatre cinquièmes de Came de la
récolte entière, tandis qu'elles ne représentent guère que la
moitié du poids de la matière sèche.
Si nous calculons , comme nous l'avons fait pour la matière
sèche, les variations du poids total de l'azote dans l'espace de
vmgt-quatre heures , soit dans la plante entière , soit dans ses
diverses parties , pendant les intervalles de temps qui ont sé-
pare les époques de nos observations successives, en affectant
du Signe (-) les résultats qui représentent une diminution
VOICI ce que nous trouvons :
— 3û —
Tableau il-
Variation diurne du poids de l'a.oie contenu dan. ta ricolte d'un lucture et dan,
chaque partie de cette récolte.
INTERVALLES
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S -M
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DES OBSERVATIONS.
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SOM
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FLEURS
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3 2
Du 22 mars au 2 avril.
Du 2 avril au 6 mai.
p..
53
—33
303
414
402
981
—48*0
—466
2*11
227
499
1123
—232
—505
Du 6 mai au 6 juin.
Du 6 au 14 juin.
—72
—112
—424
—663
1158
875
-824
—114
—103
—490
La diminution subie par la plante entière doit être imputée
en partie à la perte des feuilles, et en partie à l'altération
spontanée éprouvée par ces dernières.
Si nous cherchons à répartir entre les feuilles et les plantes
effeuillées la totalité de l'azote que contient la récolte, nous
voyons l'aliquote imputable aux feuilles diminuer rapidement
jusqu'à l'époque de la maturité.
Tableau 1%.
\Upartilion de l'azote delà récolte entre les feuilles et les plantes effeuilUes.
ÉPOQUES
AZOTE TOTAL DE LA
ALIQUOTF. PAR KILOG.
RÉCOLTE
d'azote
DES
IMPUTABLE
DANS LES PLANTES
IMPUTABLE
AUX PLANTES
OBSERVATIONS.
FEUILLES. EFFEUILLÉES
AUXFEUILLES
EFFEUILLÉES
kil.
kil.
gl. Zr.
22 mars 1859.
47,30
40, 54
538 i62
2 avril.
44,35
48,87
477 523
() mai.
36, 23
95, 17
276 724
6 juin.
20 juin.
8, 46
115, 73
68 932
n
117, 11
» 1000
— 35 —
Lorsque, dans le chapitre précédent , nous examinions la
production et la répartition de la matière organique sèche,
nous avons fait observer que les résultats formant la base
principale de ce travail se rapportaient à des récoltes n'ayant
rien d'excessif, et nous avons cité, à cette occasion, des ré-
coites pratiques qui s'écartaient beaucoup, soit en plus, soit
en moins , de celles qui avaient servi 5 nos principales re-
cherches ; nous allons donner ici (dans le tableau 13), les
proportions d azote contenues dans une récolte d'un hectare ,
en considérant séparément la plus forte et la plus faible.
Tableau I3.
EPOQUES
DES OBSERVATIONS.
11 mai 1857, en fleur
0 juin ,
complètement défleuri
rs, <
UepI
^le plus f
' 'le plus fai
le plus fort.
us faible.
le plus fort.
ble.
30 juin, ('«^ P'»s fort.
au moment de la récolle, | , , ru,
' Ue plus faible.
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(5 2 Œ
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3,37
31,8
2,93
20,8
2,92
20,3
2,59
U,à
3,88
17,1
5,58
16,9
z ^ u
M C «
H u <
z -a H
o = «
Lil.
312,7
20,9
3/i/i,5
19,42
357,45
37,1
Nous voyons, parles nombres ci-dessus, que la proportion
d'azote contenue dans une récolte de colza peut s'élever à l'é-
norme proportion de plus de 300 kilogrammes pm- hectare.
Si, dans ces récoltes exceptionnelles, la proportion d'azote
varie beaucoup moins que dans nos récoltes de 1859, c'est
que la proportion des feuilles , aux époques des deux' pre-
— 36 —
mières ol)servations , y était plus considérable, el que les
feuilles sont riches en matières azotées.
CHAPITRE III.
D^ermination de la natnre et des proportions des principes minérani les plus Importants
dans le colza.
Distribution de ces principes dans les différentes parties de la plante, à diverses
époqaes de son déieloppement.
Proportions de ces substances prélevées snr un hectare de terre consacré à la cnltore
de cette plante.
Au comiuencemcnt de nos recherches, nous avons éprouvé
d'assez grandes difficultés, pour éviter la fusion des cendres
de certaines parties du colza, notamment de celles des racmes el
des ti-es effeuillées, parce que, sous rinOuence d'une tempé-
rature trop élevée, les sels alcalins que contiennent en lorte
proportion ces cendres en faciliiaieul la fusion. Il en résultait,
pour la silice, une combinaison plus intime qui en rendait la
réparation beaucoup plus longue el plus difficile pendant l'a-
nalyse Je suis parvenu à éviter cet embarras, en réglant
mieux le feu de la grande moufle dans laquelle se faisaient les
incinérations. En surveillant allenlivemeul l'opération , surtout
lorsque la matière organique est presqu'enlièrement brulee.
on parvient sans trop de peine à conserver à la cendre un état
pulvérulent éminemment favorable à la combustion des der-
nières traces de charbon , dont j'ai rarement eu à tenir
compte.
Nous avons constaté, dans la plupart des cas, la présence
d'assez notables proportions de chlorures, et des proportions
oénéralement moindres de sulfates; mais le dosage exact de
ces substances, dans les végétaux, nécessite le plus souvent
des précautions spéciales pour en éviter la perte pendant 1 in-
— 37 —
cinératioii. Gomme, pour le but que nous nous proposions,
nous n'avions pas cru devoir nous astreindre à ces précautions
minutieuses , nous n'avons pai cru pouvoir donner ici des
dosages qui devaient être entachés d'erreurs dont l'importance
pouvait varier d'une opération à l'autre, et, par suite , rendre
toute comparaison illusoire.
Nous ne donnerons que les proportions de cendres, d'acide
phosphorique, de chaux , et de sels alcalins divers dosés par
différence , et réunis , le plus souvent, à une petite quantité
de magnésie.
Les résultats ainsi obtenus se trouvent rassemblés dans la
série de tableaux qui vont suivre :
Tableau t4.
Cendres par kilogramme de matière verte ou fraîche.
S5
.. < J
i .. E
en
03
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des
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8'-
22 mars 1859.
12,V9
lo.'bs
13,67
15,13
•
13,27
2 avril.
11,50
10,20
U,39
16,55
22,56
13,66
6 mai.
15,27
11,06
M, 62
24,99
62,04
17,42
6 juin.
12,48
11,55
13,38
44,11
194,52
17,66
20 juin.
lZi,08
9,94
18,80
n
»
14,30
— 38 —
Tableau 15.
Cendres par kilogramme de matière s'cclie.
u
T-
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TIGES EFFE
ET ÉTÉ
SOMMI
DES RAMEA
FLEURS 01
ii
"1.
cr.
<;r
S'-
?'•
22 mars 1859.
75,85
95,23
102,81
130,41
»
107,92
2
avril.
60,23
92,69
98,59
132,42
179,02
104,31
6
mai.
67,87
71,84
86,73
201,57
280,98
110,24
6
juin.
63,98
72,17
77,36
288,30
327,48
97,56
20
juin.
72,23
67,19
75,22
n
»
72,22
Tableau te.
(^'uaniiie'j de cendres fournies par la recolle d'un hectare.
u
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ca
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SOMMI
DES RAMEA
FLEURS 0
kil.
kil.
kil.
kil.
kil
kil.
22 mars 1859.
61,89
89,80
21,38
227,56
1)
400,63
2
avril.
54,08
121,42
31,84
213,19
26,85
447,38
6
mai.
87,35
277,37
129,48
183,63
254,84
941,26
6
juin.
73,96
236,57
285,15
18,69
266,56
880,93
20
juin.
85,88
200,69
377,45
»
»
664,02
39
Tableau 19.
AUquote, par kilogramme de cendres, ùnputabie à chacune des parties de la plante.
u
J ui
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u
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H = 3
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H
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22 marsl859.
155
224
53
568
»
2 avril.
121
271
71
476
61
6 mai.
92
295
137
195
281
6 juin.
84
269
324
21
302
20 juin.
129
302
569
»
»
1000
1000
1000
1000
1000
Les tableaux qui précèdent (1^ à 17) nous montrent que
la proportion des substances minérales contenues , soit dans
1 kilogramme de racines vertes , soit dans 1 kilogramme de
racines complètement privées d'humidité, n'éprouve que des
variations de peu d'importance pendant les trois derniers
mois de végétation du colza ; cependant , lorsqu'il s'agit de
la totalité de la récolte de ces racines produites sur une sur-
face donnée, sur un hectare, par exemple, la quantité totale
des matières minérales augmente en même temps que la
masse de matière organique sèche.
Si nous considérons ce qui se passe dans la partie moyenne
de la tige, nous voyons que la proportion de matières mi-
nérales contenues dans chaque kilogramme de substance
verte n'éprouve que des variations insignifiantes ; que cette
proportion diminue dans la plante sèche à mesure qu'on avance
vers la maturité, tandis que la totalité des principes miné-
— /40 —
raux contenue dans cette partie d'une récolte entière, après
avoir éprouvé , jusqu'au moment où la formation de la graiue
est assurée, une augmentation rapide et considérable, tendrait
à diminuer ensuite jusqu'à l'époque de la maturité.
Dans la partie supérieure de la plante (sommités des ra-
meaux portant leurs fleurs ou leurs siliques pleines), la
richesse en principes minéraux n'éprouve une augmentation
sensible , à l'état vert , qu'aux approches du terme de la vé-
gétation ; la matière organique sèche de cette partie de la
plante devient de moins en moins riche en principes miné-
raux , et cependant, par suite du grand accroissement qu'elle
éprouve dans son poids , cette partie de la plante fournit , en
somme , quand on examine la récolte entière , une quantité
totale de principes minéraux qui, au moment de la maturité,
est près de dix-huit fois plus considérable qu'elle ne l'était
trois mois auparavant.
La richesse des feuilles actives , soit à l'état vert , soit à
l'état sec , éprouve un accroissement continu , et cependant,
par suite de la diminution de la masse de ces feuilles, le poids
des substances minérales fournies par la récolte entière
éprouve lui-même une diminution extrêmement considérable.
L'accroissement de la proportion de substances minérales que
nous avons trouvée dans les feuilles mortes peut s'expliquer,
à l'état brut , par une dessicaiion spontanée plus complète ;
à l'état sec , par la destruction ou la perte partielle de la
matière organique.
Enfin , dans la plante entière , nous voyons la matière mi-
nérale suivre également une marche ascendante jusqu'à ce
que la masse des organes foliacés diminue de poids , et dé-
croître ensuite jusqu'à la maturité.
Nous devons ajouter , cependant , qu'une partie de la ma-
tière des feuilles mortes ayant été sou;itraite à l'observation ,
surtout à la dernière époque, les nombres qui s'y rapportent,
— 41 —
dans la piaule entière , ne présentent pas tout-à-fait la même
garantie d'exactitude.
Étudions maintenant les variations qu'éprouve , dans l'es-
pace de 2U heures , la masse des principes minéraux con-
tenus dans la récolte produite par un hectare , en considérant
soit la plante entière, soit chacune de ses parties, pendant
les intervalles de temps qui séparaient les époques de nos
observations. Nous affecterons du signe ( — ) , dans le ta-
bleau 18 qui représente ces variations, les résultats qui cor-
respondent à une diminution.
Tableau IS.
y ariatio7i du poids des matières vnnéralcs dans la récolte entiire et daui cliacune
de SCS partiel.
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OBSERVATIONS.
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Du 22 mars au
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2 avril.
—710
isiii
951
—1306
2441
4250
Du 2 avril au
6 mai.
978
4586
2872
—869
6705
14526
Du 6 mai au
6 juin.
—432
—1345
5022
—5320
378
—1946
Du 6 au 20 juin.
851
—3262
6593
-1699
»
-19719
La répartition de la matière minérale de la récolle entière,
entre les feuilles et les plantes effeuillées , nous conduit aux
résultats que l'on trouve consignés dans le tableau 19.
'^^i^Aj^s
uj\i
—
^2 —
Tableau 19.
ÉPOQUES
MATIÈRES
VIINÉRALES
ALIQUOTE PAR KIL. DE
MATIÈRE MINÉRALE.
DES
OBSERVATIONS.
DANS LES
FEUILLES.
DANS DES
PLANTES
EFFEUILLÉES
IMPUTABLE
AUX
FEUILLES.
IMPUTABLE
AUX PLANTES
EFFEUILLÉES
22 mars 1859.
kil.
227,6
kil.
173,6
568
432
2 avril.
240,0
207,4
537
463
6 mai.
438,5
502,8
476
524
6 juin.
285,2
605,7
323
677
20 juin.
»
664,0
»
1000
Le dernier tableau nous montre que , dans la plante sup-
posée dépouillée de toutes ses feuilles , la maiière minérale
augmente constamment , depuis le moment de l'apparition
des boulons à fleurs, jusqu'à l'époque de la maturité.
Nous terminerons ces comparaisons par l'indication de la
quantité de matières minérales qui peuvent se trouver dans
des récoites d'une force exceptionnelle , comme celle dont il
a déjà été question (pages 27 et 35 ).
Tablean 90.
RECOLTES
EXCEPTIONNELLEMENT FORTES.
ts S O o
Q S O M
11 mai , en fleurs
8 juin, complètemenl dédeuri.
30 juin, au moment de la récolle.
13,93
15,62
18,25
131,4
108,5
80,4
kil.
1289
1798
1560
— /i3 —
Nous laissons au lecteur le soin de tirer des conclusions
de ces résultats, qui se rapportent à des circonstances qui se
reproduisent de temps en temps dans la pratique.
ACIDE PHOSPHORIQUB.
En étudiant spécialement la proportion et la répartition de
l'acide phosphorique dans le colza , dans ses différentes par-
ties, aux diverses époques auxquelles ont eu lieu nos obser-
vations, nous sommes arrivé à des résultats qui peuvent se
résumer ainsi ( Yoir les tableaux 21 , 22 et 23 ).
TaMeaa 21.
Acide phosphoriifuc par kilogramme de viatiere vrte.
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22 mars 1859.
1,60
1,10
2,41
1,17
2 avril.
1,70
1,23
2,30
1,21
1,33
6 mai.
1,81
1,24
2,09
1,64
1,48
6 juin.
1,60
0,71
2,11
1,95
0,68
20 juin.
1,40
0,52
3,22
n
»
1,61
1,37
1,56
1,42
1,80
Nous voyons que la richesse en acide phosphorique n'é-
prouve que des changements peu sensibles dans les racines;
que ces changements sont beaucoup plus importants dans les
tiges effeuillées et étêtées ; que, dans les unes et dans les autres,
l'accroissement se manifeste jusqu'à la formation assurée de
la graine, pour faire place ensuite à une diminution jusqu'à
la maturité.
— ^a —
Dans la partie supérieure de la plante , au contraire , il
y a un faible décroissement de la richesse en phosphates jus-
qu'à la formation de la graine, et ensuite augmentation jus-
qu'au terme de la végétation de la plante ; de sorte que la
richesse luinima de cette région paraît correspondre à la
richesse maxima des deux parties précédentes.
Cette dernière circonstance permet d'expliquer le peu de
variation qu'éprouve , sous ce rapport , la plante considérée
dans son entier.
Tableau %%.
Acide phosphorique par kilogramme de matière siche.
K.
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ar.
22 mars 1859.
9,40
lV,17
18^12
lV,06
»
13,09
2 avril.
8,91
11,17
15,76
9,72
10,53
10,48
C mai.
8,05
8,06
15,56
13,23
7,20
9,85
6 juin.
7,18
li,k2
12,18
12,73
1,17
7,82
20 juin.
7,19
3,50
12,88
•
■>
9,09
La proportion d'acide phosphorique contenue dans un
kilogramme de matière sèche diminue constamment dans
les racines , dans les tiges effeuillées et étêtées , dans la partie
supérieure de la plante et dans la plante entière elle-même
où, cependant, elle éprouve un notable accroissement à
l'époque de la maturité.
1x5 —
Tableau %».
Acide plwsphori(]uc tontcnii dans la récolte d'un hectare.
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kil.
kil.
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kil.
22 mars 1859.
7,67
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3,77
17,56
0
38,59
2 avril.
8,00
14,6i
5,09
15,65
1,58
44,96
6 mai.
10,35
31,14
23,23
12,06
6,53
83,31
6 juin.
8,30
14,50
47,34
0,84
0,95
71,93
20 juin.
8,32
10,45
64,66
I)
»
83,43
Nous voyons encore , ici . la quantité d'acide phosplio-
rique de la récolte augmenter dans les racines et dans les
tiges nues et étêtées , jusqu'à la formation de la graine , pour
diminuer ensuite jusqu'à l'époque de la maturité. Mais la
diminution se fait encore sentir sur la masse des tiges , alors
qu'elle a déjà cessé dans les racines : — ce qui nous paraît
surtout mériter de fixer l'attention , c'est que les tiges nues
et étêtées, après avoir PLUS QUE TRIPLÉ DE POIDS, ne con-
tiennent guère plus d'acide phosphorique au moment de
la dernière observation qu elles n'en contenaient au mo-
ment de la première , ti'ois mois auparavant.
Nous n'attribuerons pas la même importance aux obser-
vations comparatives qui pourraient être faites sur les feuilles
actives ou flétries, parce que les feuilles vertes des dernières
observations ne sont plus celles des premières, et n'en ont
complètement ni la forme, ni la position sur la plante; c'est
— Zi6 —
également aux feuilles qu'il faut attribuer les irrégularités
qu'on observe dans raccroissement de la quantité d'acide
phospborique contenue dans la récolte prise sur un hectare,
aux diverses époques d'observation.
C'est surtout dans la partie supérieure de la plante que
l'accroissement est considérable , puisqu'en moins de trois
mois la quantité d'acide phosphorique contenue dans celle
partie de la récolte est devenue vingt fois plus considé-
rable qu'elle ne l'était au début des observations.
Cherchons maintenant quelle est, sur un poids donné
d'acide phosphorique , l'aliquote qu'il convient d'attribuer à
chacune des parties de la plante, d'après sa richesse propre.
On trouvera les résultats de ce calcul dans le tableau n". 1h.
Tableau t4.
Aliquote.par kilogramme d'acide -phosplxorique , imputable à cli9Cunc des parties
de la plante.
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348
35
1000
6 mai.
124
37/i
279
145
78
1000
6 juin.
115
202
658
12
13
1000
20 juin.
100
125
775
»
•
1000
L'aliquote imputable aux racines diminue constamment ;
celle qu'on peut attribuer aux tiges nues et étètées augmenle
— Ul —
d'abord jusqu'à la formation de la graine, pour diminuer
ensuite considérablement ; enfin celle qui concerne les som-
mités des rameaux , portant leurs fleurs ou leurs siliques
pleines, augmente constamment, au point de devenir huit
fois plus considérable en trois mois de végétation.
Voyons maintenant comment se répartit l'acide pliosplio-
rique entre les feuilles et le reste de la plante.
Tableau 95.
EPOQUES
DES
OBSERVATIONS.
ACIDE PHOSPHORIQUE
DE LA RÉCOLTE E.NTIÈRK.
PLANTES
EFFEUILLÉES
ALIQIOTE PAR KIL.
d'acide PHOSPHORIQUE.
IMPUTABLE
AUXFEUILLES
IMPUTABLE
AUX PLANTES
EFFEUILLÉES.
22 mars 1859.
2 avril.
6 mai.
6 juin.
20 juin.
kii.
17,56
17,23
18,59
1,79
k.i.
21,03
27,73
6/i,72
70,14
83,43
456
383
223
25
544
617
777
975
1000
Nous voyons, ici, qu'en faisant abstraction des feuilles,
l'accroissement de la quantité d'acide phosphorique contenu
dans les plantes effeuillées ne présente plus aucune irrégu-
larité ; il se fait avec une assez grande rapidité pour que,
dans l'espace de trois mois, cette quantité soit quadruplée.
Nous terminerons cette recherche de l'acide phosphorique
par l'indication des quantités qu'on en peut trouver dans des
récoltes exceptionnellement belles, et par celle du prélève-
ment que peuvent exercer ces récolles sur une surface d'un
hectare. ,
— 68 —
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11 mai 1857, en fleurs.
1,18
11,12
109,0
30 juin, au moment de la
récolte. ........
1,80
7,94
15i,l
Dans des conditions comme celles que nous venons de
citer, la récolte de colza , racines comprises, prélèverait sur le
sol qui l'aurait nourrie, plus de Ibk kilogr. d'acide phospho-
rique ; elle en prélèverait encore plus de 139 kilogr. sans les
racines, c'est-à-dire coupée au-dessus du collet, à la manière
ordinaire.
DE LA CHAUX CONTENUE DANS LE COLZA ET DANS SES
DIVERSES PARTIES.
Talilean 97.
Chaux
■par kilogr
ainnic de viat
'erc verte.
ÉPOQUES
DES
OBSERVATIONS.
u
■<
ce
2
f <M
S-
« H
SOMMITÉS
DES RAMEAUX AVEC
FLEIRS OU SILIQ.
2 H
2 ^
H es
z -W
0« M
i
22 mars 1859.
2,348
l',482
3,'453
5,138
1)
3,542
2 avril.
2,242
2,717
3,616
5,415
10,282
3,806
6 mai.
3,022
2,743
3,067
10,993
17,715
5,178
6 juin.
2,584
3,013
5,126
21,628
50,229
4,864
20 juin.
3,336
^,856
5,885
"
»
4,223
— 49
Tableau «8.
Chaux par kilogramme de matière sèche.
SOMMITÉS
DES RAMEAUX AVEC
FLEURS OU SILIQ.
FEUILLES
VERTES.
II
M 2
M 63
Z; '03
8>-.
25,96
44,29
g'.
»
28,80
24,77
43,32
81,60
29,06
22,89
88,65
85,17
32,77
29,63
Ul,36
84,56
29,36
23,54
n
"
21,33
Tableau «9.
DUtributio,,. entre tes différentes parties de La plante, de la chaua: contenue dans
la récolle obtenue sur un hectare.
«î "^ d
■a X! «3
H a 3
S < O
o ^
2 =
— «
22 mars 1859,
2 avril.
6 mai.
6 juin.
20 juin.
kii.
11,27
10,54
17,26
15,26
20,35
kii.
12,94
22,18
68,75
61,74
57,65
rfî
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J H
u
H
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S =»
b.
O
a
es a
k,I.
5,40
8,00
34,15
115,18
118,12
kii.
77,29
69,73
79,76
9,33
kii
»
12,24
77,25
68,83
kii.
106,90
122,69
277,17
270,34
196,12
50 —
Dans la plante considérée dans son entier, soit à l'état vert,
soit à l'état sec, nous voyons la proportion de chaux tendre
vers un maximum au moment delà formation des graines, et
décroître ensuite jusqu'à l'époque de la maturité.
A cette même époque de maximum correspond , au con-
traire, soit à l'état vert et frais, soit à l'état sec , un minimum
de richesse en chaux dans la partie supérieure de la plante.
Considérées à l'état vert ou à l'état sec , les feuilles ac-
tives contiennent , sous un poids constant , des proportions
de chaux de plus en plus considérables.
Si , dans les feuilles mortes prises à l'état brut , nous
voyons la proportion de chaux subir une augmentation rapide,
nous voyons , au contraire , rester sensiblement constante ,
la proportion de chaux contenue dans chaque kilogramme^
de ces mêmes feuilles complètement privées d'humidité.
Voyons maintenant , sur un poids donné de chaux con-
tenue dans la récolle, quelle est l'aliquotc afférente à chacune
des parties que nous avons considérées.
Tableau 30.
Aliquote, par kilogramme de chaux, impiUahte à ehacune d,s parties df ta plante.
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- Û
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22 mars 1859.
105
12Ï
50" '
724
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1000
2 nvril.
86
181
65
568
100
1000
6 mai.
62
2/i8
123
288
279
1000
6 juin.
56
228
/i26
35
255
1000
30 jniu.
10,3
29Zi
603
"
»
1000
— 51 — ,
Cherchons maintenant comment se fait la répartition de
la chaux contenue dans la récolte , entre les feuilles et les
t.ges complètes dépouillées de leurs feuilles, mais tenant en-
core a leurs racines, et vo.yons ensuite, à l'aide de ces
données, quelle est, à chacune de nos époques d'observation
1 ahquote imputable aux feuilles et celle qu'il convient d'im-
puter au reste delà plante (V. le tableau 31).
Tableau 3i.
CHAUX CONTENUE DANS LA
RÉCOLTE ENTIÈRE d'un
HECTARE
ALIQUOTE PAR KIL.
DE CHAUX.
i>ous voyons, comme il était permis de s'y attendre la
quantité totale de chaux contenue dans la plante dépouillée
de ses feuilles aller constamment en croissant, et cet ac-
croissement devenir de moins en moins rapide, à mesure
que dimmue la masse des organes foliacés. Nous voyons éga-
ement décroître successivement, à mesure que croît la plante
I ahquote de chaux imputable aux feuilles et par conséqueni
s accroître d'autant Taliquote afférente à la plante dépouillée
de ses feuilles.
Terminons cette étude de la distribution de la chaux dans
les diverses parties du^colza par l'indication des prélèvements
• — 52 ~
(jui peuvent eue faits, sur un hectare, par des récoltes d'une
réussite exceptionnelle , comme celles dont il a déjà été plu-
sieurs fois question dans le cours de ce travail.
Tablean 32.
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RÉCOLTES
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EXCEPTIONNELLEMENT BELLES.
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k;i.
11 mai 1857 , en fleurs, . . .
3,069
28,01
274,7
30 juin, au moment (le la récolte.
Zi,i90
19,78
383,6
Ces résultats nous montrent que , pour atteindre à ce
degré de prospérité, le colza demande un sol qui contienne,
sous une forme facilement assimilable , une raisonnable pro-
portion de principes calcaires.
Sels alcalins divers, carbonates, chlorures, sulfates, con-
tenus dans les cendies du colza. Distribution de la masse de
ces sels (réunis) dans chacune des parties de la plante, aux
diverses époques auxquelles ont été faites les observations.
J'avais d'abord commencé le dosage séparé de la soude et
de la potasse ; mais je n'ai pas tardé à reconnaître qu'outre
les difficultés inhérentes à ces dosages, la proportion de
soude, ou plutôt la proportion des composés du sodium
était soumise à des variations plus grandes et moins régu-
lières que celles de la potasse , variations que je suis porté à
attribuer à la présence d'un léger excès de sel marin dans
nos terres peu distantes de la mer.
Par ordre d'importance ou-d'abondance , les sels alcalins
— 53 —
se classeraient dans l'ordre suivant : d'abord des carbonates,
en second lieu des chlorures, et ensuite des sulfates, géné-
ralement beaucoup moins abondants que les précédents. Nous
avons déjà fait observer , en parlant des difficultés de l'in-
cinéralion , que les cendres de certaines parties du colza
avaient une grande tendance à se vitrifier, par suite de
l'abondance des sels alcalins qu'elles renferment, et nous
verrons , dans la suite de ce travail , que le colza sec peut
contenir, en potasse et soude caustiques , plus de deux pour
100 de son poids, et plus du quart du poids de ses cendres.
Tableau 3S.
Sils alcalins fournis par chaque kilogramvie de maliirc verte prite dans les
différentes parties de la plante.
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ÉPOQUES
des
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SOMMITÉS
RAMEAUX
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22 mars 1859.
6,60/1
7,1A1
6,492
4,4V8
"
5,68J
2 ;ivril.
6,509
6,258
5,773
4,946
1,129
5,585
6 mai.
5,702
5,854
5,375
4,346
4,896
5,465
6 juin.
/i,863
5,851
3,761
3,521
5,411
4,758
20 juin.
/i,807
4,703
5,710
"
»
5,144
Nous avons de même réuni, dans le tableau suivant (n". 'M\).
la proporlion de sels alcalins fournie par chaque kilogramme
de matière sèche.
blx
Tableau 34.
S^els alcalins par kilograntme de matière sèche.
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J M
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22 mars 1859.
38,85
66,12
2 avril.
3i,08
56,89
6 mai.
25,3A
38,01
(3 juin.
2/1,94
36,57
20 juin.
24,65
31,78
48,81
39,54
40,11
21,74
22,84
38,26
39,57
35,05
23,01
8,96
23,54
9,11
46,19
42,63
34,59
26,29
25,98
La comparaison des nombres qui précèdent nous montre
qu'en laissant de côté les feuilles mortes dont l'état précis
de maturité offre quelque incertitude , la proportion de sels
alcalins contenus dans le colza , soit qu'on le considère à
l'état vert , soit qu'on l'examine à l'état sec, va constamment
en diminuant depuis l'époque de l'apparition des boutons à
fleurs jusqu'à la maturité, et cela aussi bien dans la plante
entière que dans chacune de ses parties prises isolément,
Voyons mai u tenant la quantité totale de ces principes
qu'une récolte prélève sur un hectare , à chacune de nos
époques d'observations.
55 —
Tablean 35.
Sels alcalim prélevés, sur l hcclarc, par une récolte de colza.
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kil.
kil.
kil.
kil.
kil.
k,l.
22 mars 1859.
31,72
62,35
10,15
66,76
»
170,98
2 avril.
30,60
7i,52
12,77
63,71
1,34
182,94
6 mai.
32,61
146,75
59,88
31,93
21,35
292,52
6 juin.
28,83
119,88
8/i,50
7,41
1,52
242,14
20 juin.
29,31
9i,91
ll/i,61
»
»
238,83
Malgré l'accroissement du poids des racines, la proportion
de sels alcalins qui s'y trouve varie peu , et tend plutôt à
diminuer qu'à augmenter. Dans la partie moyenne de la
plante, la quantité de ces sels que renferme une récolte en-
tière augmente jusqu'à la formation des graines, pour di-
minuer ensuite assez rapidement jusqu'à la maturité.
Enfin la quantité de sels alcalins contenue dans la partie
supérieure de la plante augmente constamment jusqu'à la
maturité.
Cherchons maintenant l'aliquote de sels alcalins qui con-
cerne chaque partie de la plante.
56
Tableau 36.
Aliquole, pur kilogramme de sets alcalitis , imputable à chaque partie de la plante.
03
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^ u
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22 marsl859.
185
365
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391
»
1000
2 avril.
1(57
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69
348
9
1000
6 mai.
111
502
205
109
73
1000
6 juin.
119
i95
■6!i9
31
6
1000
20 juin.
123
397
430
»
»
1000
Nous terminerons par une répartition des sels alcalins
entre les feuilles et le reste de la plante , h chacune des épo-
ques de nos observations , et nous verrons ensuite , à l'aide
de ces données, quelle est, dans chacune de ces circon-
stances , l'aliquote de sels alcalins imputable aux feuilles
d'une part , et à la plante effeuillée , de l'autre.
Tableau 39.
SELS ALCALINS CONTENUS
EPOQUES
DANS LA BÉCOLTE d'uN
ALIQUOTE PAR KILOG.
HECTARE.
DE SELS ALCALINS
DBS
OBSERVATIONS.
FEUILLES.
PLANTES
EFFEUILLÉES
DANS
LES FEUILLES
DANS
LES PLANTES
EFFEUILLÉES
kil.
kil.
cr.
...
22 mars 1859.
66, 76
104, 22
391
609
2 avril.
65, 05
117, 89
357
643
6 mai.
53, 28
239, 24
182
818
6 juin.
8,93
233, 21
37
963
20 juin.
»
238, 83
1000
— 57 —
Nous voyons la masse totale de ces sels s'accroître, jus-
qu'au moment de la formation de la graine, dans les' tiges
effeuillées, puis restera peu près stalionnaires jusqu'à l'époque
de la maturité de la plante.
CHAPITRE m.
InflDence de la mise en javelle an momeni de la récolte.
Dans notre plaine deCaen, lorsqu'on fait la récolle du
colza , la graine n'a pas encore pris la teinte brune qui ca-
ractérise sa complète maturité ; une grande partie de la
graine est encore nuancée de rouge au moment de la coupe;
il s'en trouve même qui commence à peine à prendre cette
nuance rouge, et qui est encore presqu'entièrement verte.
On abandonne alors sur le sol le colza incomplètement
mûr, en javelles formées de 10 à 15 plantes , suivant leur
force, pendant un temps variable, ordinairement compris
entre dix et quinze jours, après lesquels on procède au
battage. La plante se dessèche, et presque toute la graine
prend une teinte brune plus ou moins foncée.
Que s'est-il passé dans la plante pendant ces dix ou quinze
jours? Quel changement a subi chacune de ses parties?
Quelles transformations ont éprouvées leurs principes con-
stitutifs?
Il y a là un vaste champ d'études à parcourir, études non
moins intéressantes au point de vue agronomique, qu'au point
de vue purement scientifique de la physiologie végétale.
Lorsqu'on pense que la plante, au moment de la coupe,
contient encore les quatre cinquièmes de son poids d'eau et
seulement un cinquième de matière sèche, et qu'au momeni
du battage elle ne renferme plus qu'environ 30 à 35 pour
_ 58 —
cent d'eau , il est tout naturel de croire que , pendant cette
dessication, il doit se faire encore, dans les canaux où se
meuvent les liquides sèveux , un transport de matières par
suite duquel la constitution chimique de la plante peut
éprouver des modifications sensibles.
Je ne suis pas en mesure d'aborder aujourd'hui la question
dans toute sa généralité ; je ne l'aurais même pas abordée du
tout, si je n'avais pas rencontré , dans le cours de mes re-
cherches, des faits qui sont venus modiûer profondément
mes prévisions; je n'en citerai qu'un seul.
Je m'étais figuré que , pendant celte dessication en ja-
velles , la partie supérieure de la plante , les extrémités des
rameaux qui portent les siliques et leurs graines, devaient
s'enrichir de matières azotées aux dépens du reste de la tige ;
et en vue de m'assurcr de l'exactitude du fait , j'instituai
l'expérience suivante : ayant coupé, le 20 juin 1859, huit
pieds de colza, au moment de la récolte , j'en formai deux
lots de quatre plantes chacun, en les assortissant le mieux
possible de manière à satisfaire à celte double condition :
1°. que la partie des tiges comprise entre le collet et les
premières siliques fût d'un poids visiblement supérieur dans
l'un des deux lots ; 2». que le poids présumé des sommités
des rameaux portant les siliques pleines différât peu.
Les quatre plantes constituant le lot supérieur en poids
furent mises en javelle dans un lieu sec, à l'ombre , de ma-
nière que la dessication fût moins rapide qu'au milieu des
champs; on retournait celte petite javelle tous les jours, afin
de rendre la dessication plus uniforme. Au bout de neuf
jours , le colza était assez sec pour cire battu : on a séparé
les sommités des rameaux avec les siliques et la graine, et
on a examiné les tiges à part.
Dans le second lot , celte séparation fut faite immédiate-
ment après la coupe, de manière à éviter toute possibilité
— so-
cle transport de substance d'une partie à l'autre. Voici, après
la complète dessication à l'étuve, quels étaient les poids des
différentes parties , en matière sèche :
'^0^^- Sommités des rameaux
Lot mis en javelle. . 367^%^ _ ~W/--.
Lot non rais en javelle. 298, 7 — 501 '7
Les conditions dans lesquelles j'avais cherché à me placer
m'avaient paru propresà favoriser les transports de substances
au-delà de ce qu'ils doivent être dans la pratique ordinaire
En soumettant à l'analyse les deux parties de chaque lot,
en vue de constater sa richesse en azote combiné , voici ce
que j'ai trouvé:
AZOTE PAR KILOGRAMME DE MATIÈRE SÈCDE.
^. Sommités des rameaux
^"jes- <n-ec siliqucs jileines.
Lot mis en javelle. . 4^^ 22 __ iggr^/iS
Lot non mis en javelle. U, ^9 _ 19,^8
Il n'est guère possible , en présence de ces résultats ,
d'admettre que , pendant la dessication et la maturation eii
javelle, il s'effctue un transport sensible de principes azotés,
de la tige ou de ses ramifications vers la partie supérieure
de la plante , comptée à partir des premières siliques.
Et cependant , ici , la masse totale des principes azotés
contenue dans les tiges était plus considérable dans celle du
lot nus en javelle que dans l'autre , puisque, dans le premier,
sur un kilogramme d'azote contenu dans les plantes , l'ali-
quote imputable aux tiges s'élevait à 139 grammes, tandis que,
dans le dernier lot , cette aliquote s'élevait à 121 grammes
seulement.
Enfin, dans le premier lot , la quaniiié réelle d'azote con-
tenue dans les tiges était représentée par 1 gr. 550, tandis
qu'elle étajt représentée par 1 gr. 3/.1 seulement dans le
dernier lot.
— 60 —
Si nous ne sommes pas suffisamment autorisé pour ad-
mettre un transport de matières azotées pendant la mise en
javelle dans les plantes vigoureusement développées , ne
semble t-il pas permis de présumer que ce transport est en-,
core moins probable dans les plantes faibles qui sont géné-
ralement beaucoup moins aqueuses que les autres au mo-
ment de la récolte?
Si l'on considère d'ailleurs qu'à l'époque de la coupe du
colza, sur 1 kilogramme d'azote, l'aliquote imputable aux
liges n'est qu'environ la huitième partie de l'azote total de la
plante , que la presque totalité des matières azotées se trouve
alors concentrée dans la partie supérieure de celle-ci , nous
trouvons , dans ce fait , de nouvelles raisons de croire que ,
pour ce qui concerne les principes azotés , si leur élaboration
peut n'être pas encore complète au moment de la coupe du
colza , le transport des matières premières destinées à celte
élaboration doit êire à peu j)rès terminé à cette époque.
Il semblerait donc résulter de ces expériences , qui ont
besoin d'être encore variées et répétées , qu'après la coupe
du colza comme on la pratique habituellement dans la plaine
de Caen , le travail d'élaboration qui se continue pendant la
mise en javelles , pour la maturation de la graine , doit
s'effectuer à peu près exclusivement dans la partie supé-
rieure de la plante, dans les sommités des tiges sur lesquelles
sont insérées les siliques, et que le reste de la tige n'y par-
ticipe probablement pas d'une manière sensible.
Parmi les moyens pratiques de vérification et de contrôle
de cette opinion , il en est un bien facile à réaliser : il con-
sisterait à couper du colza le même jour , dans un même
champ , à l'époque ordinaire , à des hauteurs différentes , et
à comparer la composition et la qualité de la graine obtenue
dans ces différentes parties de la récolle.
La complaisance bienveillante quej'ai rencontrée jusqu'ici,
— 61 —
chez un grand nombre de nos cultivateurs éclairés, me fait
espérer que la solution de celte question ne se fora pas long-
temps attendre. °
Déjà l'un d'eux , M. Benard , membre de la Chambre con-
sultative et de la Société d'Agriculture de Caen , s'est trouvé
a même de constater que la qualité de la graine ne se trouve
pas modifiée d'une manière sensible, lorsque le colza au
iieu d'être coupé près du collet, est coupé très-ham , à UO
ou ho centimètres au-dessus du sol.
Il serait aujourd'hui prématuré de discuter les consé-
quences agronomiques de cette pratique , si sa généralisation
se réalisait un jour.
CHAPITRE IV.
analyse da plant de colza , pris aa moment du repiqoage.
Si le colza était semé en place , il suffirait , pour avoir la
mesure des prélèvements de diverses natures que la plante
exerce , aux diff-érenfes époques de son développement sur
le sol qui la nourrit , de consulter les tableaux dans lesquels
nous avons consigné les résultats de nos précédentes études
Mais ce n'est pas ainsi que se pratique ordinairement la cul-
ture du colza; cette plante est semée en pépinière en juillet
ou au commencement d'août, pour être ensuite repiquée en
octobre.
Il en résulte que l'emprunt fait au sol, des principes que
lui seul peut fournir , par une récolte de colza obtenue par
le repiquage, n'est que la différence entre la proportion de
ces principes trouvée dans la récolte et celle que contenait
déjà la plante au moment du repiquage.
Il devenait donc intéressant , au double point de vue phy-
siologique et agronomique, d'étudier la composition du
colza au moment où se pratique la plantation à demeure
— 62 —
Comme , suivant les circonstances , le plant peut être de
plus ou moins belle venue , j'ai cru devoir en examiner des
échantillons de forces très-diverses , depuis celui qui était à
peine assez fort pour être planté avec chance de succès , jus-
qu'à celui dont la force était tout-à-fait exceptionnelle.
Les expériences ont été faites, en 1856 et 1857 , sur des
échantillons pris à l'époque du repiquage.
Il est d'usage, dans la plaine de Caen , de garnir les pé-
pinières de telle sorte qu'elles puissent fournir du plant pour
une étendue quintuple, c'est-à-dire de telle sorte que chaque
hectare de pépinière puisse fournir le plant nécessaire pour
complanter 5 hectares.
Il résulte de là qu'en admettant , comme nous l'avons fait
précédemment, un espacement moyen d'environ 50 centi-
mètres qui correspond à /iO 000 pieds par hectare , une
pépinière convenablement garnie porterait environ 200 mille
pieds de plant de colza.
C'est en partant de ces données que nous avons obtenu les
résultats rapportés à l'hectare , dans les tableaux qui vont
suivre.
L'examen portait toujours sur une quantité de plants suffi-
sante pour constituer , à l'état vert et frais , un poids de
plusieurs kilogrammes , poids qui était , en outre , d'autant
plus considérable que l'on avait affaire à du plant plus vi-
goureusement développé.
Les jeunes plants qui constituaient chaque échantillon
étaient ordinairement pris à des places très-variées , assez
distantes les unes des autres, et souvent dans des champs
différents, pour éviter, autant que possible, des résultats
exceptionnels et fortuits.
Le plus souvent aussi , les plantes faibles et les plantes
plus fortes destinées à former des échantillons différents ,
étaient prises dans les mêmes pépinières.
— 63 —
Voici maintenant les principaux résultats obtenus
Tableau 3S.
Poids d'une récolte de plant , par hectare.
INDICATION
DES ÉCHANTILLONS.
1856. Plant extrêmement faible.
1857. Planl très-faible
1857. Planl faible ,
1856. Plant moyen
1856. Plant fort
1857. Plant très-fort
1857. Plant exceptionnellement fort
kil.
1 666
120,2
11 856
128,.
iliGliS
105,.
16 667
96,7
66 667
81,5
93 050
101,5
195 720
7Zi, .
kil.
201
1 517
1 538
1 612
5 433
9i61
U i83
Lorsque le plant de colza est très-fort, c'est surtout par
le développement considérable de ses feuilles qu'il se dis-
lingue , et celles-ci constituent alors une aliquote beaucoup
plus considérable du poids total de la plante.
En comparant les divers échantillons de plants i^écoltés la
même année, pour éviter les influences exceptionnelles d'hu-
midité, il est facile de constater que la proportion d'eau con-
tenue dans les piaules est d'autant plus grande que le poids
de la récolle est plus considérable.
— 64
Tableau 39.
l'roportion d'azote contenue dans te plant de colza.
DESIGNATION
DES ÉCHANTILLONS.
o
U
O M
O
b)
.J H
>J
S
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i< H
i4
-a
es >
5 g a
B. " ta
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Cl.
a
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S
H H
f-
O -«
o
►* S
N
•«:
1856. Plant extrêmement faible.
1857. Plant très-faible
1 857. Plant faible
1856. Plant moyen un peu faible.
1856. Plant fort
1857. Plant très-fori
1857. Plant exceplionnellementfort.
3^03
27,6
3,27
25,57
2,66
25,36
2,70
27,9.
3,i5
/.2,3.
3,55
35,0.
2,8/i
38,4.
kil.
5,55
38,8.
39,0.
Zi5,0.
230, . .
331,2.
556 ..(1)
Si, dans le plant irès-vigoureusement développé, la pro-
portion d'azote contenue dans chaque kilogramme de matière
sèche est plus considérable que dans le plant plus faible , il
en faut chercher la cause dans le plus grand développement
des organes foliacés qui, nous l'avons vu précédemment, sont
très-riches en matière azotée.
Nous reviendrons , dans la suite , sur la masse totale de
l'azote fourni à une récolte de colza par le plant dont elle
provient.
(4) Cet écli;inlilloi) conlenail des traces denidale, qui n'ont pus été
dosées.
— 65 —
Tablean 4o.
Matières mMralei fccndres/.
1856. Plant exlrêmement rare. . 9^66
1857. Plant Irès-faible 11,58
1857. Plant faible
1857. Plant très-fort
1857, Plant exceptionnellement fort.
12,06
11,24
10,62
80,40
90,50
114,85
110,70
143,46
137,30
176,64
1047,50
2077,73
En examinant le colza dans un état de développement plus
avance (page 38), nous avions reconnu que la proportion de
cendres contenue dans chaque kilogramme de matière sèche
dimmue à mesure que la planie approche de la maturité- en
rapprochant ce fait de l'existence d'une plus forte proporlion
de matières minérales dans les feuilles que dans toute autre
partie de la plante, nous sommes encore conduit ici à ad-
mettre que si, dans les plants les plus forts, la proportion de
cendres par kilogramme de matière sèche est plus considé-
rable que dans les plants faibles , c'est à la plus grande masse
relative des feuilles qu'il faut attribuer cette prédominance
(le principes minéraux.
— 66 —
Tablean 41.
Acide phosphoriquc.
DÉSIGNATION
DES ÉCHANTILLONS.
ACIDE PHOSPHO-
RIQUE PAR KILOG.
DEMATIÈREVERTE.
ACIDE PHOSPHO-
RIQUE PAR KILOG.
DE MATIÈRE SÈCHE.
ACIDE PHOSPHO-
RIQUE PRODUIT
PAR UN HECTARE.
1856. Plant extrêmement faible. .
1,091
9"'o78
kil.
1,83
1857. Plant trtVfaible
1,037
8,103
12,29
1857. Plant faible
1,263
12,024
18,49
1857. Plant très-fort
0,855
0,422
79,68
1857. Plant exceptionnellementfort.
0,905
12,223
177,03
Tableau 4S.
Soude et potasse réunies.
DÉSIGNATION
T POTASSE
KILOG.
ÈRE VERTE
T POTASSE
KILOG.
1ÈRE SÈCHE
T POTASSE
OUR
ECTâRE.
DES ECHANTILLONS.
SOUDE E
PAR
DE MAT
SOUDE E
PAR
DE MAT
SOUDE E
P
UN H
1857. Plant très-faible
V,790
2l",80
kil.
33,04
1857. Plant faible
4,708
2,431
44,84(1)
29,955
68,96
226,63
1857. Plant très-fort
1857. Plant exceptionnellement fort.
1,965
26,555
384,60
(1) Dans cet échantillon, la proporlion de soude était plus considé-
rable que dans tous les autres , il (irovenait d'un champ à part.
— 67 —
Ces résultats nous montrent (jue la proportion de po-
tasse et (le soude est beaucoup plus grande dans le plant
de colza que dans un égal poids de la plante, parvenue
à un développement plus avancé , puisque nous trouvons
ici autant d'atcalis caustiques que nous avons trouvé de
sels alcalins dans la plante à peu près mûre , à poids
égal.
En général , la potasse est beaucoup plus abondante que la
soude, dans les cendres du plant de colza, dans le rapport
de deux ou trois à un ; ce rapport nous a toujours paru , au
contraire , tendre vers l'unité , lorsque la plante est plus dé-
veloppée ; souvent même alors , la soude prédomine.
Tableau 43.
Chaux et magnésie .
DESIGNATION
DES ÉCHANTILLONS
u ^
d
u
3J
H
A
.
o a
O
X
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^
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s
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"
U Q
U
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1857. Plant Ués-
faible
1857. Plant faible.
1857. Plant très-
fort
1857. Plant extrê-
mement fort. . .
g..
^'•
„,
g'-
•j\.
3,621
29,85
45,29
0,183
1,429
2,835
27,00
41,53
0,142
1,350
3,815
37,59
355,63
0,183
1,807
2,134
28,8ù
417,62
0,097
1,305
kil.
2,17
2,08
17,10
18,90
— 68
Tablcnii 44.
Silice et oxyde de fer.
DESIGNATION
DES ÉCHANTILLONS.
'• a
,
u
u
a H
u
H
a
°, a:
u
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o
a
a
o
e- S
O
1857. Plant très-
faible
1857. Plant faible.
1857. Plant très-
fort
1857. Plant extrê-
mement fort. . .
?■•
8''
kil.
ë''
H'.
0,463
3,30
5,01
0,051
0,398
0,990
9,43
14,50
0,066
0,630
0,556
4,49
42,53
0,097
0,954
1,097
17,66(,
255,77
0,074
1,000
k.l.
0,604
0,968
9.036
14,483
Nous voyons ici la proportion d'oxyde de fer augmenter
assez régulièrement avec la force du plant , c'est-à-dire avec
la proportion relative des feuilles , avec la proportion de
matière verte.
CHAPITRE V.
EiameD des résidos des récoltes de colza, qo'on laisse babitaellement dans le sol.
Pieds.
Dans tous nos calculs précédents , et par suite , dans toutes
les conséquences que nous avons essayé d'en déduire , nous
avons supposé qu'en récoltant le colza on arrachait la plante
(1) C'est surtout dans les feuilles que se trouvait une forte proportion
de silice.
— 69 —
et qu'on ne laissait rien sur le sol. Mais ce n'est pas ainsi
que les choses se passent ordinairement. La récolte se fait
en coupant la plante près du collet de la racine, avec une
espèce de faucille très-forte , et le pied reste en terre. Dans
certains pays on permet aux indigents d'arracher ces pieds
de colza et de s'en servir comme de combustible ; dans beau-
coup d'autres départements où le bois a moins de valeur ,
ces pieds pourrissent dans le champ qui les a produits et
tiennent lieu d'engrais, ou plutôt viennent augmenter la
masse des substances fertilisantes.
Lorsque les pieds de colza sont un peu gros, qu'ils n'ont
pas été exposés trop long-temps à la pluie et qu'ils ont été
rentres bien secs, ils peuvent sans doute constituer un com-
bustible passable , mais de trop courte durée au feu.
Les données fournies par les chapitres précédents nous
permettent d'évaluer à 1200 kilogrammes environ le poids
de matière sèche laissée sur 1 hectare par les pieds de colza ;
ces 1200 kilogrammes de matière sèche contiennent :
Acide phosphorique. . . 8 kil. 3
Chaux 20 (i
Soude et potasse ... 26 0
Azote 6 kilogrammes.
Comme engrais, ces résidus d'une récolte de colza équi-
vaudraient donc au moins à 1000 kilogrammes de bon fumier
de ferme , et ce fumier se trouve déjà transporté sur place
et ne demande en outre aucun frais d'épandage ; on en peut
donc estimer la valeur à 7 ou 8 fr. ; chiffre bien certaine-
ment supérieur à la valeur de ces pieds comme combustible ,
surtout si l'on tient compte du temps et des frais d'arra-
chage et de transport. Il en résulte évidemment que le profit
pour le pauvre est inférieur au préjudice causé au culti-
vateur : aussi cette pratique ne s'est-elle pas généralisée.
-^ 70 —
Si , d'une bonne récolle courante , nous passons à une de
ces belles récolles dont nous avons cité plusieurs fois déjà
les rendements, nous trouvons, pour celle dont la coupe s'est
faite fin juin 1857 , les résultats suivants :
Poids de UO pieds complètement desséchés, 2"^, 4^1.
Azote par kilogramme de matière sèche . . . 6^,76
Acide phosphorique id 6 52
Chaux id 8 16
Soude et potasse id. .... 13 00
Ce qui donne , pour 1 hectare portant 40 mille pieds :
Matière sèche par hectare 2441 kilog.
Azote id. 16,50
Acide phosphorique 15,92
Chaux 20,12
Soude et potasse 25,73
C'est-à-dire plus du quart de l'azote et plus de la moitié
de l'acide phosphorique contenus dans une bonne récolte de
blé (paille et grain).
L'enfouissement de ces pieds fournirait au sol l'équivalent
de 2750 kilogrammes de bon fumier de ferme. On voit qu'en
somme les éléments de fertilité que les pieds de colza peu-
vent restituer au sol, sur lequel on les a laissés, méritent d'être
pris en considération dans les études qu'on pourra se pro-
poser de faire sur le pouvoir épuisant de cette plante.
CHAPITRE VI.
Siliqnes vides.
Dans un grand nombre de départements où l'on s'adonne
à la cullure du colza , les siliqnes vides sont brûlées sur
place, peu de temps après le battage; dans beaucoup d'autres
— 71 —
pays , on laissait ces siiiques abandonnées à elles-mêmes sans
davantage s'en préocctiper; mais, comme elles gênaient le
travail du labourage, le brûlis sur place est devenu un usage
presque général.
Cependant l'analyse des siiiques de colza leur assigne une
valeur alimentaire supérieure à celles des pailles de céréales ,
et comparable à celles des balles ou menues pailles de fro-
ment.
Suivant le docteur Julius Lehmann , à 1000 kilogr. de
graine de colza correspond , en moyenne, un poids d'environ
800 kilogrammes de siiiques. J'ai été à même de constater,
de mon côté, en 1851 et 1852, en 1857 et 1858 , que cette
évaluation peut être acceptée comme différant bien peu de
la réalité, puisque, suivant les années, suivant la bonne
réussite des récoltes , j'ai trouvé des nombres compris entre
720 et 852 kilogrammes , pour le poids des siiiques corres-
pondant à 1000 kilogrammes de graines.
En partant de ces données, une récolte qui produirait
1600 kilogrammes de graines, récolte que, dans notre plaine
de Caen , nous considérons comme une assez bonne moyenne,
fournirait donc environ 1280 kilogramm(;s de siiiques.
En soumettant à l'analyse les siiiques de colza, j'y ai trouvé,
comme moyenne de cinq opérations faites sur trois échan-
tillons différents , pris à l'état brut , peu de jours après le
battage :
Azote 6^,1 par kilogramme.
Acide phospborique. k, 6 id.
Si l'on rapportait ces résultats à la matière complètement
privée d'humidité , l'on trouverait , par kilogramme de ma-
tière sèche :
Azote 7P,26 (1).
Acide phosphorique. 5, Û5
(1) Dans un échaiilillon iHoveiiaiil de la recolle de 1852, j'ai (roiué
7 gr. 5 d'azole par kilogramme de matière sèche.
— 72 -
Calculant , au moyen de ces données , les proportions
d'acide phosphorique et d'azote contenues dans les siliques
produites par un hectare , nous trouvons :
Azote par hectare 8 kil. 96
Acide phosphorique 5, 89
C'est-à-dire que la combustion sur place de ces siliques
équivaut à la combustion d'au moins 1493 kilogrammes de
bon fumier , à celle de 1790 kilogrammes de paille de blé ,
à celle de 779 kilogrammes de foin normal fané de nos
prairies naturelles. Il suffit de comparer la valeur de ces
derniers produits à la valeur bien minime comme engrais
des quelques kilogrammes de cendres de siliques , pour être
conduit à s'associer h la pensée de ceux qui considèrent
comme une prodigalité , non-seulement la combustion sur
place des siliques de colza , mais encore leur emploi comme
litière, lorsqu'on peut faire autrement. Si, au lieu de con-
sidérer , comme nous venons de le faire , une récolte
moyenne de 1600 kilogrammes de graine par hectare, nous
prenions comme exemple certaines récoltes exceptionnelles
comme on en voit parfois dans les bonnes années, produisant
de 2500 à 2800 kilogrammes de graine par hectare , il fau-
drait presque doubler le poids des siliques vides qui ont
servi de point de départ à nos calculs, et la perte occa-
sionnée au cultivateur par leur combustion sur place serait
alors bien plus considérable encore.
CHAPITRE VII
De la paille ordinaire de colza.
Dans les chapitres précédents, nous avons divisé la plante
en régions distinctes , en vue d'étudier les indices du trans-
port et de la répartition des principes constitutifs de la plante.
- 73 —
à diverses époques de son développement; mais, considérée
au point de vue agronomique , c'est-à-dire au point de vue
purement pratique, cette division laisse une lacune impor-
tante qu'il est utile de combler.
Les fanes ou la paille de colza , c'est-à-dire la tige entière,
coupée au collet, et ne portant plus, sur les ramilles, que
les pédoncules des siliques et leurs cloisons parcheminées,
méritent un examen tout particulier.
Beaucoup de cultivateurs emploient encore la paille de colza
comme combustible , et cependant l'analyse chimique nous
montre qu'une pareille pratique est un véritable gaspillage
qu'il serait avantageux de faire cesser.
Il résulte, en effet , des documents réunis dans des tableaux
qui précèdent, qu'en adoptant les rendements qui correspon-
dent à nos essais de 1859, la matière sèche de la récolte
coupée le 20 juin , dans les conditions ordinaires, représente
un poids total de 8005 kilogrammes, décomposable ainsi qu'il
suit , pour un hectare :
„ .,, ( tiges nues et étêtées 2987 kil.
Paille 1 . ,
( sommités battues 801
Siliques "... 1862
Graine 2355
Total. . 8005 kil.
La proportion totale de l'azote s'y trouvait ainsi répartie ,
pour la récolte entière :
i liges nues et étêtées . . . . 1 3 kiL il (1 )
l sommités battues 7 05
Siliques 13 53
Graines 77 83
Total. . 111 kil. 82 "~
(1) Azolc par kilogramme de matiire sèche:
Tiges nues et étêlées. . . . 4gr. 49.
Sommités battues §, 80.
Dans la paille |
— 1[\ —
La paille propremcnl dite contient donc ici , à elle seule ,
20 kil. ^6 d'azote par hectare, c'est-à-dire autant qu'on en
trouve dans une bonne récolte de paille de blé , dont on se
garde bien de faire le même usage.
Si nous cherchons de même à répartir l'acide phosphorique,
nous trouvons :
liges nues et étêtées. . . 10 kil. ^5
sommités battues. . . . 11 10
Dans les siliques 10 15
Dans les graifies et menus déchets. ... 62 96
Total. . . 76 kil. 66
C'esi-à-dire que la paille seule représente ici plus de 20
kilogrammes d'acide phosphorique par hectare. Inutile de
rappeler que, s'il s'agissaitde récoltes plus abondantes, comme
celles que nous avons citées plusieurs fois déjà , les (juanlités
d'azote et d'acide phosphorique représentées par une récolte
de paille seraient encore plus considérables.
L'analyse des produits de la récolte de 1851 m'avaitdonné,
pour la paille de colza récoltée dans de bonnes conditions ordi-
naires, les résultats suivants , rapportés à un kilogramme de
matière sèche :
Azote.
Ilamilles porte-graine , après le battage. . . 7 gr. 82
Tiers supérieur du reste de la tige 5 00
Deux tiers inférieurs U 80
l'aille, considérée dans son eniier f) 33
l'ieds 5 10
lui rapprochant ces nombres du poids de la récolte de
j)aille correspondante ( 3875 kil.) , on en déduit , pour la lola-
lité de l'azote contenu dans la paille , le no'iibri! 20 kil. 65 ,
presque idcnlicpie avec le résultat obtenu v.n 1859, bien que
la répartition do, l'azote ne s'y fût pas effectuée tout- à-fait de
— 75 —
la lucnie manière, comme on peut le reconnaître par la lec-
ture des nombres ci-après:
1851 1859
Dans les tiges nues et étêtées. . 16 kil. 11 13 kil. il.
Dans les sommités battues. . . d, 5U 7 05.
iM.Bonssingault attribue aux fanes de colza, dans son excel-
lent traité d'économie rurale , une richesse bien supérieure à
celle que nous leur avons trouvée nous- même.
1/illustre agronome a trouvé, dans les fanes de colza qu'il
a examinées, 8 gr. 6 d'azote par kilogramme, tandis que je
n'ai trouvé dans les pailles provenant des bonnes récoltes de
colza de notre plaine de Caen , que 5 gr. 33 d'azote en 1851,
et 5 gr. /jO en 1859.
La différence de nos résultats peut tenir à diverses causes,
dont il est aisé de comprendre l'influence. Et d'abord, l'en-
semble des études auxquelles nous venons de nous livrer
montre qu'en coupant les tiges plus haut , la paille ainsi obtenue
sera plus riche; puis la grosseur et la liauteur des tiges peu-
vent faire varier, dans des limites assez étendues, la propor-
tion d'azote contenue dans un kilogramme de paille sèche.
C'est ainsi qu'en 1857 , dans une partie du champ qui avait
servi à mes expériences, il se trouvait çà et là des pieds de
colza cliétifs n'ayant, à l'époque de leur maturité, que 72 h
75 centimètres de hauteur.
L'analyse m'a donné , |)our la paille de ce colza ,6 g. 78
d'azote par kilogramme de matière sèche, nombre moins
éloigné que les précédents de celui qu'avait cité M. Boussin-
gault.
Au reste, ce résultat n'est (ju'une confirmation nouvelle de
ceux que j'ai bien des fois constatés sur les phuites fomragèrcs
de même espèce, mais de tailles très-dillèreutes, dans des
conditions corres|>oiidantes de (Iévelo|)pement: les plusi)eliles
étaient notablement plus riches en azote que les plus grandes.
— 76 —
En résumant la substance des chapitres v, vi et vu , et en
admettant des récoltes comme celle que nous avons eue plus
particulièrement en vue , nous pouvons donc dire que celui
qui brûle la paille et les siliques de son colza et qui laisse
emporter de son champ la totalité des pieds de cette plante ,
se prive parla d'une ressource qui, envisagée comme matière
fertilisante représenterait , par hectare :
Azote Acide phosphorique.
pour les pieds. . . 6 kil. 00 8 kil. 30
pour les siliques , . 8 96 5 89
pour la paille. . . 20 ^6 21 ô5
Total. . . 35 kil. 42. 35 kil. TU.
Chacun pourra facilement tirer les conséquences agrono-
miques d'une habitude aussi peu rationnelle.
CHAPITRE VIII.
De l'iDQuence que doit avoir, sar l'époisement do sol, h force do plant de colia em-
ployé poar le repiquage.
Nous n'avons pas besoin de rappeler ici que , plus les ré-
coltes sont abondantes, toutes choses égales d'ailleurs , plus
doit être considérable la proportion d'éléments de toutes sortes
que ces récoltes prélèvent sur le sol qui les produit, et plus
doit être grand et rapide l'appauvrissement du sol.
Si nous supposons que chaque plante , après son repiquage
à demeure, se trouve dans un ensemble de conditions telles
que son produit soit à peu près indépendant de la force du
plant employé, il est évident que le sol aura dû subvenir dans
une plus forte proportion à la nutrition des plantes originaire-
ment faibles , qu'à celle des plantes les plus fortes et les plus
vigoureuses.
Cette supposition, qui peut , à première vue, sembler para-
77
doxale, n'est pas toujours aussi éloignée de la vérité qu'on
le pourrait croire , lorscjue le repiquage se fait en terre très-
riche.
La bonne venue d'une récolte, de même que celle du
plant , dépend alors d'une foule de circonstances par suite
desquelles de beau plant peut donner une récolte médiocre,
ou du plant médiocre peut produire une récolte magnifique ,
s'il est favorisé à souhait.
Nous partirons donc de cette supposition , dont chacun
pourra aisément varier les données à son gré , suivant son
point de vue ; nous admettrons que chacun des échantil-
lons de plant dont nous avons donné plus haut l'analyse ait
produit une récolte comme celle qui a fait , en 1 859 , l'objet
principal de nos études, et nous allons chercher l'accroisse-
ment de la masse des différents principes constitutifs du colza
depuis le moment de la plantation jusqu'à l'époque de la ré-
colte définitive.
Tableau 45.
Matière siche, excédant du poids de la récolte lur celui du plant.
OBSERVATIONS
SUR LE PLANT.
Plant exlrêmement faible. .
Plant très-faible
Plant faible
Plant moyen , un peu faible.
Plant forL
Plant très-fort
Plant exceptionnellement fort.
MATIÈRE SÈCHR
FOLRNIB
PAR LE PLANT.
EXCEDANT DE
MATIÈRF. SÈCHE
CONTENUE
DANS LA RÉCOLTE.
kll.
loi
40,2
7964,8
305,4
7699,6
307,6
7697,4
322.4
7682,6
1086,6
6918,4
1892,2
6112,8
2896,6
5108,4
— 78 —
'fablean 46.
Azote par hectare.
OBSERVATIONS
SUR LE PLANT.
AZOTE FOURNI
PAR
LE PLANT.
EXCÉDANT d'azote
CONTENU
DANS LA RÉCOLTE.
Plant extrêmement faible. .
Plant très-faible
Plant faible
Plant moyen un peu faible. .
Plant fort
Plant très-fort
Plant exceptionnellement fort.
kil.
1,11
7,76
7,80
9,00
46,00
66,24
111,20
kil.
110,04
103,39
103.85
102,15
65,15
44,11
40,61
TaMean 49.
Matières minérales.
OBSERVATIONS
SUR LU PLANT.
MAT. MINÉRALES
FOURNIES
PAR LE PLANT.
EXCÉDANT DE MAT.
MIN. CONTENUES
DANS LA RÉCOLTE.
Plant extrêmement faible. . .
Plant très-faible
Plant faible
kll.
3,23
27,46
35,33
209,50
415,55
k.l.
574,91
550,68
532,81
368,64
163,59
Plant très-fort
Plant exceptionnellement fort.
- 79 -
Tableau 48.
Acide plwsphoriquc.
OltSERVATIONS
SUR LE PLANT.
\CIDK,
PHOSPHORIQUE
FOURNI
PAR LE PLANT.
EXCÉDANT d'acide
PHOSPIIOKIQUE
CONTENU
DANS LA RÉCOLTE.
Plant extrêmement faible. .
Plant très-faible
Plant faible. . •
Plant très-fort
Plant exceptionnellement fort.
kil.
0,37
2,46
3,70
15,94
35,41
kil.
74,74
72,65
71,41
59,17
39,70
Tableau 49.
Chaux.
OBSERVATIONS
SUR LE PLANT.
CHALX FOURNIE
PAR LE PLANT.
EXCEDANT
DE CHAUX CON-
TENU DANS LA
RÉCOLTE.
Plant très-faible
Plant faible
kil.
9,06
8,31
71,13
83,53
kil.
166,71
167,46
104,64
92,24
Plant très-fort
Plant extrêmement fort. . . .
Tableau 50.
Soude et po
asse réunies.
EXCÉDANT
OBSERVATIONS
ALCALIS FOURNIS
d'alcalis (1)
contenus dans
SUR LE PLANT.
PAR LE PLANT.
LA RECOLTE
APPROXIMATIVE.
Plant très-faible
Plant faible
kil.
6,61
13,79
kil
98,39
91,20
Plant très-fort
Plant exceptionnellement fort.
45,33
76,92
59,67
23,08
(1) On a admis approximativement que le poids des alcalis caus-
— 80 -
La comparaison à laquelle nous venons de nous livrer
montre que si le plant extrêmement faible mérite à peine
d'être pris en considération par rapport à la masse de la ré-
colte, il faut au contraire tenir grand compte des apports faits,
au moment du repiquage , par le plant fortement développé,
puisque nous voyons qu'il peut déjà contenir, à cette époque,
plus de la moitié du poids de la matière sèche d'une bonne
récolte, près des trois cinquièmes des matières minérales,
près de la moitié de l'acide phosphorique , près de la moitié
de la chaux , environ les trois quarts des alcalis.
Mais le résultat le plus remarquable est celui qui concerne
l'azote. Dans les conditions où nous nous sommes placé , le
plant extrêmement fort peut contenir autant d'azote , au mo-
ment du repiquage , qu'on en troiwera dans la récolte sept
mois plus tard , à l'époque de la maturité du colza.
Ce résultat , paradoxal en apparence , demande quelques
explications : pendant le temps qui s'écoule depuis la planta-
tion jusqu'au moment oii la végétation commence à prendre
un peu d'activité , le colza perd la plus grande partie de ses
feuilles, et particulièrement les grandes et pesantes feuilles
qui donnaient au plant un poids si considérable , et contenaient
la majeure partie de l'azote que nous y avons trouvé. En se
détachant de la plante , dans laquelle nous ne retrouvons plus,
au commencement de mars , tout ce qu'elle contenait au mo-
ment de la plantation , ces feuilles abandonnent au sol la plu-
part des principes dont elles étaient formées.
Si au lieu d'admettre, comme nous l'avons fait, que la ré-
colte a donné des produits satisfaisants , nous considérons le
cas d'une récolte médiocre, les avantages de l'emploi d'un
plant vigoureux seraient encore plus tranchés, et il pourrait
tiques, dans la récolte , est représenté par la moitié du poids des sels
alcalins, ce qui ne peut être éloigné de la vérité, l^our les plants, les
alcalis ont été dosés directement.
— si-
se présenter tel cas uù la récolte serait inférieure , presqu'en
tons points, au plant primitivement employé.
Il résulte évidemment pour nous, de cette comparaison, qu'à
tous les points de vue , il y aura toujours avantage à repiquer
du plant de très-belle venue ; d'abord la bonne réussite de la
récolte aura de plus grandes chances en sa faveur, et en outre
l'épuisement du sol sera, toutes choses égales d'ailleurs, bien
moins considérable.
Cependant il importe encore ici de faire une distinction ,
au sujet de cet épuisement.
Si le cultivateur a récolté lui-même son plant de colza , sur
une autre partie du domaine qu'il exploite , il a dépensé dans
l'un de ses champs ce qu'il a économisé dans l'autre, et le
prélèvement total , au lieu de se faire seulement sur le sol
qui a produit la récolte parvenue à malurilé, se répartit entre
ce dernier et la pépinière qui a nourri le plant. Mais il n'en
esi plus ainsi lorsque le plant provient d'un autre domaine,
et c'est alors que notre comparaison peut donner une idée
des avantages résultant de l'emploi du plant vigoureusement
développé , au point de vue de l'épuisement du sol.
Nous voyons également , par l'inspection des tableaux 39 et
^1 , qu'en évaluant d'après son poids le prix du plant de
colza, on le paierait à peu près suivant la richesse en azote et
et en acide phosphorique , et que la transaction serait ainsi
faite sur une base qui peut être considérée comme équitable.
RÉSUMÉ ET CONCLUSIONS.
En résumé, lorsqu'après s'être entouré des précautions
dont j'ai donné l'énumération au commencement de ce mé-
moire, on divise le colza en plusieurs parties ainsi délimitées:
1". Pieds;
6
— 82 -
2'. Tiges effeuillées el étêtées, coupées à hauteur du collet
de la racine ;
3°. i^ommiiés des liges , coupées au-dessous des plus basses
fleurs ou des plus basses siiiques;
U°. Feuilles vertes;
5°. Feuilles mortes ;
Et qu'on examine la plante à différentes époques de son
développement , on trouve :
1". Que le poids total de la matière, considérée en vert ,
atteint son maximum vers l'époque de la formation des graines;
2". Que le poids total de la matière sèche des pieds ou
racines atteint également, à celle époque, un maximum au-
dessous duquel il se maintient jusqu'à la maturité de la plante ;
3°. Que c'est encore à cette époque que le poids total de la
matière sèche des liges nues et étêtées paraît atteindre son
maximum , pour diminuer ensuite d'une manière notable
jusqu'à la complète maturité ;
W. Le poids de la matière sèche des sommités des rameaux,
munis de leurs fleurs on de leurs siiiques pleines , augmente
rapidement depuis le moment de l'apparition des boutons à
fleurs jusqu'à l'époque de la récolte ; c'est ainsi que , dans
nos expériences , cet accroissement a été de 600 pour 100, du
22 mars au 6 mai , et qu'ensuite ce poids a plus que doublé
encore depuis le 6 mai jus(jn'aii 20 juin ;
5°. La proportion de matière organique sèche contenue
dans chaque kilogramme de matière verte augmente avec
l'âge , et cela tout aussi bien dans les plantes faibles que dans
les plantes les plus vigoureuses ; cette proportion de matière
sèche est même plus considérable dans les plantes faibles que
dans les plantes les plus fortes, ce que nous avions déjà eu
l'occasion de constater dans un assez grand nombre de plantes
d'espèces diverses, el parlic.uIièrenK iitdansia betterave, dans
le trèfle , dans la luzerne el dans le sainfoin.
— 83 —
Azote combiné. — En considérant la plante verte, la pi'o
portion d'azote par kilogramme de matière diminue con-
staraoïent dans le pied , dans la tige effeuillée etétêtée, dans
les sommités des rameaux portant les fleurs ou les siliques
pleines , et dans la plante considérée dans son entier ; la di-
minution paraît s'arrêter au moment de la chute des feuilles,
pour faire place à une légère augmentation.
En considérant la plante sèche, la diminution se manifeste
dans toutes les parties à la fois.
Si au lieu d'un poids déterminé de telle ou telle partie
de la plante , on prend une récolte entière , la quantité totale
d'azote fournie par les pieds va toujours en diminuant , au
point d'être presque réduite à la moitié de ce qu'elle était au
commencement des observations, bien que le poids des ra-
cines ait augmenté.
Dans les tiges nues et étôlées, la proportion totale d'azote
augmente jusqu'à l'époque de la formation des graines, pour
diminuer ensuite considérablement jusqu'à l'époque de la ma-
turité; cette proportion d'azote descend même alors au-dessous
de ce qu'elle était trois mois auparavant , bien que le poids
de la matière organique sèche ait triplé pendant cet intervalle
de temps.
L'accroissement du poids total do l'azote est continu dans
les sommités des rameaux qui contiennent, à l'époque de la
maturité, plus des quatre cinquièmes de l'azote delà plante,
dont elles ne forment que la moitié en poids de matière sèche.
Substances minérales. — Dans les racines , soit à l'état
vert et frais, soit à l'état sec, la proportion de substances
minérales contenues dans un kilogramme de matière n'éprouve
que^des variations insignifiantes pendant les trois derniers
mois de végétation du colza.
Dans les tiges étêtées dépourvues de leurs feuilles, la propor-
~ Sk —
lion (ie matières minérales , à peu près constante quand les
tiges sont vertes, va constamment en diminuant quand on les
examine sèches , tandis que le poids total des cendres de la
récolte atteint , dans ces tiges, un maximum à l'époque de la
formation de la graine , et diminue ensuite jusqu'à la maturité.
Dans les sommités des rameaux , la proportion de cendres
fournie par chaque kilogramme de matière sèche va constam-
ment en diminuant, tandis que le poids total de ces substances
éprouve un accroissement continuel et considérable; au mo-
ment de la maturité , celte partie de la récolte contient près
de dix-huit fois plus de substances minérales qu'elle n'en
contenait trois mois auparavant, et près des trois cinquièmes
de ce qui se trouve dans la récolte entière.
Acide pliosphorique. — Quand on considère la plante verte
et fraîche, on y voit la proportion d'acide phosphorique
atteindre, dans les racines et dans les liges nues, vers l'époque
de la formation de la graine, un maximum auquel correspond
au contraire un minimum dans les sommités des rameaux.
Lorsqu'on examine au contraire la matière sèche , on voit
l'appanvrissemenl se manifestera la fois sur les trois parties.
Le poids total de l'acide phosphorique atteint, dans les
racines et dans les tiges nues , une valeur maxima qui corres-
pond à répocjuc de la formation des graines, et redevient
ensuite, à l'époque de la maturité, sensiblement égal à ce qu'il
était trois mois plus tôt, bien que, pendant ce laps de temps,
le poids de la matière sèche qui compose cette partie de la
plante ait plus que triplé; la diminution paraît s'y faire sentir
encore alors qu'elle a déjà cessé dans les racines.
La masse lolalo de l'acide phosphorique éprouve, dans les
sommités des rameaux , un accroissement non interrompu
et devient, en moins de trois mois, vingt fois plus considé-
rable qu'au débul des observations.
— 85 -
Chaux. — Considérée dans son entier , soit à l'état vert ,
soit à l'état sec , la plante offre un maximum de richesse en
chaux vers le moment de la formation des graines, et celte
richesse décroit ensuite jusqu'à l'époque de la maturité.
A cette même époque de la formation des graines corres-
pojid , au contraire, un minimum de richesse en chaux
dans les sommités des rameaux.
La quantité totale de chaux contenue dans la récolte arrive
à son maximum , dans les tiges nues et élêtées , vers cette
même époque de la formation des graines, pour décroître
ensuite jusqu'à la maturité , malgré l'accroissement du poids
de la matière organique réelle.
Sels alcalins. — En laissant de côté les feuilles, dont l'état
précis de maturité offre toujours quelque incertitude, la pro-
portion de sels alcalins contenue dans le colza pris à l'état
vert et frais, ou lorsqu'il est complètement dépouillé d'hu-
midité, va constamment en diminuant depuis l'apparition des
boutons à fleurs jusqu'à la maturité, dans le pied, dans les
tiges et dans les sommités des rameaux.
Lorsqu'au lieu de considérer la proportion relative, on con-
sidère la proportion totale des sels alcalins contenus dans
chaque partie delà récolte entière prise aux diverses époques
de nos observations, il est facile de reconnaître, en parcourant
le tableau n". 35, que le poids total des sels alcalins varie peu
dans les racines, et qu'il tendrait plutôt à diminuer qu'à aug-
menter après la formation de la graine.
Dans la tige, au contraire, après avoir plus que doublé à
cette époque, le poids lolal des sels alcalins diminue de plus
d'un tiers lorsqu'on arrive à l'époque de la maturité.
Dans la partie supérieure de la plante, le poids des sels al-
calins, pendant les trois derniers mois de la végétation du
colza, décuple de valeur au moins.
— 86 --
S'il était permis de tirer une conclusion plus générale en-
core, qui paraît découler tout naturellement de ce qui pré-
cède, nous ajouterions qu'il semble résulter des analyses dont
nous venons de citer les principaux résultats généraux, que
c'est surtout à L'époque de la formation de La graine que s'ef-
fectue avec le plus d'énergie, de la tige de ta plante vers sa
partie supérieure, le transport des matières azotées, des
substances minérales, de l'acide phosphorique on des phos-
phates de la chaux et des sels alcalins.
Pendant la dessication en javelle du colza coupé à l'ap-
proche delà maturité de la graine, il ne paraît pas y avoir de
transport sensible de matières azotées de la tige vers la partie
supérieure de la plante.
Le plant de colza, lorsqu'il est très-vigoureusement déve-
loppé au moment de la transplantation, peut déjà contenir
alors une très-forte partie des éléments constitutifs que l'on
rencontrera , huit mois plus tard , dans la plante parvenue à
maturité ; c'est dans les organes foliacés du plant surtout que
se trouvent accumulés tous ces principes, et particulièrement
les matières azotées.
Enfin, le brûlis sur place des siliques de colza et l'emploi,
trop général aujourd'hui, des pieds et même de la paille comme
combustible, doivent être considérés comme un véritable gas-
pillage très-préjudiciable aux intérêts de l'agriculture,
M. Du Moncel lit une noie sur l'origine de l'atmosphère
lumineuse de l'étincelle d'induction.
SUR L'ORIGINE DE 1/ ATMOSPHÈRE LUMINEUSE
DE L'ÉTINCELLE D'INDUCTION,
Dans un mémoire présenté h l'Institut , dans sa séance du
17 octobre 1859 , j'avais démontré que l'atmosphère lumi-
— 87 —
neuse qui entoure l'élincelle d'induction devait être , en
grande partie , attribuée à réchauffement de l'air dans le
voisinage de l'étincelle , lequel échauffement, ayant pour effet
de former un conducteur secondaire , devait permettre à la
décharge de se dériver en grande partie par celle voie , en
produisant l'illumination propre aux courants qui traversent
un conducteur imparfait. J'avais encore démontré que l'in-
lervention , dans le milieu gazeux, des corps conducteurs à
un grand état de division , tels que de l'eau en vapeur , de la
poussière de charbon , etc. , etc. , était encore une cause qui
pouvait contribuer au développement de cette effluve lumi-
neuse. Enfin, j'avais ajouté que la réaction réciproque des deux
flux électriques composant l'étincelle d'induction devait faciliter
beaucoup la propagation du flux constitué par l'atmosphère.
En réfléchissant sur les effets physiques qui devaient résulter
de cette dernière réaction, je n'ai pas tardé à me convaincre
(jue les actions mécaniques exercées par l'électricité de
tension devaient être non-seulement une des causes prin-
cipales de la propagation des deux flux en question , mais
encore la cause initiale de la production de la décharge. Ce
n'est pas , en eflet , l'action calorifique polaire , exercée sur
le milieu interposé dans la solution de continuité où se
produit l'étincelle d'induction , qui précède l'apparition de
celle-ci et en prépare la venue; on peut s'en convaincre en
interposant un thermomètre entre les deux rhéophores du
circuit avant que l'étincelle éclate. Cet instrument n'indique
aucune élévation de température. Mais si l'on considère que
l'action mécanique des fluides qui s'écoulent en aigrettes ,
des deux côtés de la solution de continuité avant la décharge,
est suffisante pour repousser de tous côtés, comme de véri-
tables soufflets , des particules matérielles un peu légères que
ces aigrettes rencontrent sur leur passage, on comprendra
facilement que cette action, en se produisant dès le début sur
— 88 —
les particules gazeuses du milieu interposé , doit avoir pour
résultat une raréfaction de ce milieu aériforme, et par con-
séquent une domination de la résistance opposée à la dé-
charge, qui dès-lors peut se produire sans difficulté. Or, cette
raréfaction se trouvant encore augmentée par l'action calo-
rifique produite par l'étincelle , celle-ci peut acquérir un dé-
veloppement considérable. On peut se rendre compte faci-
lement de l'action mécanique du courant sur les particules
d'un milieu gazeux interposé dans la décharge, en faisant
passer celle-ci à travers la flamme d'une bougie. Si le courant
est un peu énergique , on voit la flamme de la bougie se
projeter à gauche et à droite de la solution de continuité,
sous la forme de deux dards lumineux et suivant une ligne
perpendiculaire à celle de la décharge. C'est celte réaction
qui, suivant M. Ricss , produit les stratifications de la lu-
mière électrique au sein du vide, en disposant le milieu gazeux
raréfié par couches alternativement condensées et dilatées,
disposées perpendiculairement au courant et douées d'une
conductibilité différente. Du reste, cette raréfaction du milieu
aériforme, produite par les répulsions électriques polaires, ne
réagit pas seule dans la plus grande facilité qu'elles donnent
au développement de la décharge : le mouvement méca-
nique des particules gazeuses lui-même contribue beaucoup
à cet effet , en créant une conductibilité particulière appelée
mécanique par M. Riess, et qu'on retrouve dans des cir-
constances où ce mouvement ne peut donner lieu à une ra-
réfaction du milieu gazeux. Ainsi, une insufflation produite
sur une décharge, étant sur le point de se former, la déter-
mine et l'allonge , surtout quand cette insufflation est faite
dans le sens même de la décharge. C'est vraisemblablement
par suite d'une action de ce genre que deux décharges voi-
sines l'une de l'autre s'enlr'aidetit mutuellement et peuvent
- 89 -
se produire dans des conditions où elles ne se nianifesieraieiU
pas isolément.
Après la lecture de cette note , M. Du Moncel entre dans
quelques détails sur les expériences qu'il a faites devant
l'Académie de Caen , dans sa séance du 25 novembre , dans
le but de démontrer qu'en décrivant le courant indirect de
la machine de Ruhmkoff par deux circuits , l'un entière-
ment métallique, mais de grande résistance, l'autre présentant
une solution de continuité dans laquelle se trouve interposée
la flamme d'une bougie , on peut séparer les deux courants
inverses produits tour à tour par l'appareil et faire en sorte
que l'un des circuits (le circuit métallique) soit parcouru
par une succession continue de courants inverses , et l'autre
(le circuit avec solution de continuité) par une succession
continue de courants directs. Cette séparation vient de ce que
les courants inverses ont trop peu de tension pour franchir
un circuit présentant une solution de continuité , tandis que
les courants directs passent de préférence par un pareil
circuit (surtout avec l'interposition de la flamme d'une
bougie) plutôt que de se propager à travers un circuit mé-
tallique très-résistant.
M. Perrier montre une série de fossiles qu'il a recueillis
sur le talus d'une route qui va des champs St. -Michel à
Ardennes ; ce sont diverses espèces de Brachiopodes. Parmi
ces fossiles se trouvait une valve isolée de VEUgmus poty-
typus de M. Eudes-Deslongchamps , genre qui n'avait encore
été recueilli , dans le Calvados , qu'au Maresquet.
M. le Trésorier rend ses comptes : mais , comme la masse
des pièces à vérifier était considérable , M. le Président
nomme . pour les examiner , une Commission qui fera son
- 90 —
rapport à la piocliaine séance. Les membres de la Commis-
sion sont : I\I1\I, de La Mariouze , Perrier et Luard.
Le scrutin est ouvert successivement sur MM. Fayel, doc-
teur-médecin ; Féron , pharmacien ; Fauvel , étudiant en
Droit; Hue de Mathan , étudiant en Droit , tous présentés
dans la séance dernière , comme membres résidants. Ces
Messieurs sont admis.
Le scrutin est également ouvert sur M. Mélion , pharma-
cien à Vimoutiers, comme membre correspondant. M. Mélion
est admis.
MM. Eudes- Deslongchamps père et fils présentent, comme
membres correspondants , M. Henri de Ferry, géologue et
paléontologiste , à Bussières , environs de Mâcon ( Saône-et-
Loire), et M. Pierre Gratiolet, chef des travaux anatomiques
au muséum d'histoire naturelle à Paris.
MM. Perrier et de L'Hôpital présentent, comnie membre
résidant , M. Jouanne , professeur au Lycée impérial de
Caen.
La séance est levée.
=3®©®=-
SÉANCE DU 9 JANVIER 1860.
Présidence de Bl. LVARD , viee— président.
DONS FAITS A LA SOCIÉTÉ.
De la part de M. Abel Vautier :
Gênera des Coléoptères d'Europe , etc. , par MM. Jac-
quelin du Val et Jules Migneaux. IT., 73^, 7^"., 75'. li-
vraisons, avec planches. Paris, 1859.
Zeitschrifi , etc. Mémoires de la Société géologique alle-
mande, XP. volume, 2^ trimestre (février, mars, avril
1859), avec 5 planches.
M. de Caumont montre quelques fossiles recueillis dans
la couche de terrain qui forme le fond du lit de la Dive ,
entre St.-Pierre-sur-Dive et Magny-la-Campagne.
M. de Caumont pense que le fond des rivières est en général
une couche imperméable, et que la Dive coule , dans la localité
désignée , sur le terrain Callovien qui forme à cette rivière sa
couche imperméable. Les fossiles y sont abondants, mais peu
nombreux en espèces. M. Eudes-Deslongchamps a cru y re-
connaître : 1°. les Ter. sublagenalis , Davidson, ei inter-
media, Oppel, mais sans pouvoir rien affirmer •,T. une petite
huître plissée très-abondante ( la même espèce , ou une très-
voisine, qui existe abondamment dans la grande Oolithe, surtout
à sa partie supérieure); 3». deux Bryozoaires, un Diastopora
— 92 —
et un Spiropora, ressemblant beaucoup aux espèces de la
grande Oolithe.
M. de Caumont donne communication d'une note (déjà lue
par lui au Congrès de Limoges et imprimée dans les Comptes-
rendus de ce Congrès ) où il expose ses recherches sur les
bords de la mer jurassique du sud-est de la France, pour y
reconnaître les gisements de calcaires et de marnes appar-
tenant au Lias ou à l'Oolithe inférieure. On sait que ces bords
forment une bande étroite , irrégulière et souvent inter-
rompue , entre les terrains granitiques d'Arkose d'une part ,
et les terrains plus modernes qui occupent la partie centrale
de la France. Ces recherches ont eu plutôt pour but l'agri-
culture que la géologie. i^L de Caumont désirait appeler
l'attention sur l'importance de la chaux et de la marne,
dans un pays où le sol repose presque partout sur les gra-
nités et qui manque de chaux, dont la valeur n'est pas assez
généralement comprise dans ce pays.
M. Eudes-Deslongchamps présente à la Société une partie
du travail entrepris par lui, sur les restes de mammifères qui
se trouvent dans les terrains meubles anciens du Calvados,
La partie lue aujourd'hui a trait aux ruminants.
M. Fauvel lit la note suivante :
— 93 —
OBSERVATIONS
SQR UN STAPHYLINIDE NOUVEAU POUR LA FAUNE FRANÇAISE
{Diylossa mersa, Halid. ),
Par a. Fauvel.
C'est toujours une bonne fortune pour l'entomologiste qui
a circonscrit ses recherches à telle ou telle province, d'avoir
un fait nouveau à signaler, un insecte étranger à inscrire dans
les annales de la science. On pourrait presque dire que c'est
là une rareté, la seule qui, par intervalles, ranime le feu sacré
et fasse trouver un charme croissant à des excursions trop
souvent inutiles. D'ailleurs, quand à ces courses à travers
champs, entreprises en commun et dans un même but, pré-
side cette entente cordiale qu'on est toujours sûr de trouver
chez le vrai naturaliste, on a bien vile oublié les fatigues de
la journée, pour ne songer qu'aux trouvailles dont on va en-
richir ses cartons. Qu'on ne croie pas pourtant que le plaisir
que procure l'entomologie réside tout entier dans les animaux
plus ou moins rares que recueille le collecteur, il est plus en-
core dans le souvenir qu'il conserve de ceux qui furent ses
compagnons d'exploration, ou des lieux qu'il a parcourus et
qu'il revoit toujours pleins d'un nouvel intérêt , parce qu'il
y trouve de nouvelles richesses. Que ceux-là qui débutent
dans la carrière se persuadent bien de ces idées, et leur
zèle ne s'évanouira pas , comme cela arrive trop souvent ,
faute d'émulation dans la recherche et de guide dans l'étude
si difficile des insectes.
Heureux de trouver en Normandie des maîtres et des col-
lègues en entomologie (1) , j'ai commencé une colleciion
(1) Je s;iisis avec empressement l'occasion de témoigner ici toute ma
_ 9a —
(les espèces normandes. Je regrette de ne pouvoir présenter dès
maintenant à la Société Linnéenne le résultat de mes excur-
sions sur les différents points de la province : trop de localités
me sont encore inconnues. Seulement j'ai cru qu'il ne serait
pas sans intérêt de signaler la présence, dans le (Calvados, d'un
insecte que jusqu'ici l'on croyait propre à l'Irlande, et dont
l'habitat et les mœurs remarquables ont attiré l'attention des
naturalistes.
C'est un fait aujourd'hui bien connu que, sur les côtes de la
Manche et de l'Océan, plusieurs espèces de coléoptères vivent
sur les sables, recouverts chaque jour parla marée pendant un
temps irès-considérable. Le nombre en est encore assez res-
treint, et l'on ne cite guère en Europe , comme présentant
cette particularité, que les Cicindela hybrida et maritima ,
divers Pogonus , les JEpus Robinii et fuLvescens , le Micra-
iynima brevipenne, et les Diglossa submarina et mersa.
C'est cette dernière espèce que j'ai pu observer dans le Cal-
vados. Comme elle est encore peu répandue dans les collec-
tions, je crois bon d'en donner une description succincte :
G. DIGLOSSA, Haliday 1837.
Entom. Miigaz. IV , 252.
D. t>lERSA , Halid.
Erichs, Gen. et spec. Staphyl. 209; — Kraatz , Natuv. (1er Insect.
Deutschl , — Jacq. du Val, Get). des Colropt. d' Eut: , pi. V, fig. 23.
Allongée. D'un brun noir prescjue mat ; finement ponc-
tuée sur la tête et le corselet ; tête bien moins large que
reconnaissance ù M. Peirier, à qui je dois les premières notions d'en-
lomolosie, el qui lienl toujours ù ma disposition ses colleclions et sa
riclie bibliotlirque.
— 95 —
chez la \). submariiia. Corselet un peu moins rétréci en
arrière , non sinué "postérieurement ; élytres ordinairement
de la largeur du corselet.
Décrite par Haliday qui l'avait découverte sur les sables
maritimes de l'Irlande, la Diglossa mersa n'a jamais été in-
diquée par les auteurs comme prise en dehors des limites de
ce pays. Elle n'est pas citée dans la faune entomologique fran-
çaise deMIM. Fairmaire et Laboulbène (1856). M. de Marseul
[Catalogue des coicoptères d'Europe, p. Ul — 1857) fait
suivre l'indication de cette espèce du mot Britannia ; et M. Jac-
quelin du Val {loc. cit. ) l'indique comme « à'Hibernia ». —
On devait soupçonner l'existence de la Diglossa sur nos côtes,
dont la faune est si peu différente de celle des rivages britan-
niques; mais jusqu'ici on ne l'avait pas signalée. C'est à l'em-
bouchure de l'Orne qu'en 1857, j'en pris pour la première fois
cinq exemplaires sur les sables que recouvre chaque jour la
marée. Je l'ai retrouvée en abondance depuis cette époque ,
et j'ai pu observer quelques particularités de mœurs singu-
lières de ce petit staphylinien.
Le premier travail sur les insectes sous-marins est du à Au-
douin qui publia, en 183^, des recherches très-curieuses sur
les mœurs de YJEpus fulvescens {Nouvelles Annales du Mu-
séum, III , 177). Plus tard, M. Laboulbène ayant découvert
une nouvelle espèce à'JEpus, consigna ses observations dans
les Annales de la Société entomologique de France (t. VII ,
18/i9). Enfin, on doit à MM. Coquerelet Robin d'avoir com-
plété l'histoire de ce genre si curieux de carabiques. Suivant
tous ces auteurs, les Mpus, pendant le temps de leur sub-
mersion, soiit toujours entourés d'une couche d'air retenue
soit sous leurs ailes, soit autour des poils dont leur corps est
recouvert. Or , voici l'explication qu'a donné de ce fait
M. Laboulbène [loc. cit.) et que je trouve résumée dans
— 96 —
V Encyclopédie Whist, nat. Coi.ÉOP. — I, 183 : — « C.ei^ ^Epus
" vivent sous l'eau, entourés d'une bulle d'air et placés sous
y. quelque abri. Si leur immersion se prolonge, comme ils
« respirent un air moins riche en oxygène, leurs mouvements
« respiratoires vont s'amoindrissant ; ils restent engourdis
« dans une almos|)hère d'azote et sont alors immobiles : ce
« qui a été observé. Or, il est prouvé que les animaux supé-
« rieurs peuvent vivre très-long-temps dans une atmosphère
a très-peu riche en oxygène, quand on a soin d'enlever l'acide
« carbonique produit par la respiration. Telle est, en efifet, la
« condition dans laquelle les insectes sous-marins se trouvent
« placés ; car l'eau dissout l'acide carbonique de l'air qui les
(( environne, dès qu'il s'est formé. » »
L'explication me paraît excellente dans l'hypothèse, et dé-
coule naturellement des faits observés. Mais je crois que la
solution n'est pas sans difficultés en présence des mœurs de
la Diglossa, bien différentes en plus d'un point, ainsi qu'on
va le voir, de celles des Mpus. Voici, en effet, ce que j'ai pu
remarquer.
C'est sur le sable très-fin qui s'accumule à l'embouchure
des rivières, soit au bord des peiiies mares, soit dans les sil-
lons formés par les vagues quand la mer se relire, que se
trouve pendant les mois de juillet et d'août la D. mersa, mê-
lée à des centaines de Cillenum latérale (I). Tandis que ce
(1) J'ai remarqué que ce Bembidion, au moment de l'arrivée du flot,
et seulement quand il n'a pu se retirer dans un trou, peut se tenir, en
écartant les pattes, à la surface de l'eau. Or, il n'est personne qui ne
sache que, quand la marée monte, le sable se soulève parfois en une pel-
licule très-mince , agglutinée probablement par un dessèchement très-
rapide au moment du reflux; cette couche à peu près àolideest souvent
portée par le courant, si la surface de la mer est calme, à de grandes
distances. Ce fait peut servir, je crois, à expliquer la remarque faite par
presque tous les auteurs qui se sont occupés des cicindélides, qu'une es-
pèce {Cicindel a triluiiaris, Klug.) propre à Madagascar, pouvait marcher
— 97 —
carabiqiie se creuse, avant la marée montaule, de petits trous
(le 3 et quelquefois h centimètres de profondeur , où il se
retire dès que le flot arrive (1) ; notre staphylinien se laisse
submerger derrière la plus légère dépression de terrain. Dès
cet instant , il demeure immobile ; souvent même les vagues
l'ont promptenient recouvert de ce même sable où ilchercbait
un abri, et tout indice de vie et de mouvement disparaît chez
lui jusqu'au moment où le flot s'est relire, c'est-à-dire pen-
dant un intervalle de plus de six heures. Tant que la surface
du sable est humide, on n'aperçoit encore aucun insecte, et
en général on en trouve très-peu pendant les jours de pluie ;
mais si les rayons solaires viennent à en réchaufTer la surface,
on voit bientôt la Diglossa courir en abondance à la recher-
che d'animaux marins microscopiques dont elle se nourrit.
Ainsi, je le répète, jamais je n'ai vu cet insecte se creuser
de trou pour s'y renfermer. Et comment le pourrait-il? Ses
pattes antérieures, bien loin d'être conformées pour fouir, sont
en tout semblables à celles de ses congénères ; d'ailleurs, com-
ment un insecte, long de 2 millimètres à peine, parviendrait-il
à remuer des grains de sable souvent beaucoup plus lourds
que lui? Enfin , bien que pourvu de mandibules saillantes ,
l'écartement ne peut jamais en être assez considérable pour lui
permettre de s'en servir à la manière du Ciiienwn. Nous voici
donc en présence d'un insecte vivant sur des sables où il
n'y a ni pierre, ni gravier, dans l'impossibilité de se creuser
sur l'eau de la mer et avait dû traverser un bras de mer assez large pour
se rendre dans le lieu où on l'observa.
(1) Le CUlenum (et je ne crois pas que les auteurs se soient expliqués
à cet égard) ne se sert jamais de ses tarses pour creuser sa demeure
sous-marine; c'est avec ses mandibules trùs-fortes, et en s'arc-boutant
solidement sur les parois de son trou , à l'aide de ses pattes intermé-
diaires et postérieures, qu'il en relire un à un ies grains de sable qui
l'obstruent.
— 98 —
un trou où il puisse se réfugier pour le lemps où la mer le
recouvrira. Mais il esl un fait qui me paraît surtout impor-
tant, et qui n'a , je crois , encore été observé chez aucun co-
léoptère, c'est l'absence de toute bulle d'air autour de la
Diglossa pendant sa submersion.
Tous les insectes de la nombreuse famille des Hydrocan-
thares, en prenant ce mot dans son sens le plus général, ou
montent à la surface des eaux respirer l'air en nature, ou en
retiennent (c'est le cas de plusieurs Hydrophiliens) la quantité
nécessaire, au moyen de leurs antennes souvent couvertes de
poils et qu'ils replient en-dessous contre leur thorax. Or , il
n'en est pas ainsi dans la D. mersa. Plusieurs fois je l'ai vue
submergée au moment du flux, et jamais je n'ai pu aperce-
voir la moindre bulle d'air, comme on en remarque chez les
vEpus, par exemple.
Faut-il en conclure que cet air lui manque complètement ?
H me semble que les moyens nécessaires à l'insecte pour le re-
tenir et que j'ai signalés chez les ^Epus et les Hydrophiliens,
lui font réellement défaut : son corps n'est pas couvert de poils;
et, à l'exemple de tous les Staphylinides de sa tribu, c'est sur le
corselet qu'il replie ses antennes. Objectera-t-on que la petite
taille de la Diglossa, exigeant par cela même une très-petite
quantité d'air atmosphérique, met obstacle à l'observation et,
par conséquent, ne permet pas de décider si cet air manque
absolument , ou n'est pas visible? Mais alors si on juge sans
prendre cette même observation pour base, il faut se reporter
à ce qu'on observe chez les autres coléoptères sous-marins en
général, et dès-lors, les différences dans les mœurs et l'orga-
nisation sont trop sensibles pour qu'on puisse conclure que la
Diglossa est bien et dûment entourée d'une couche d'air
pendant sa submersion. Dans tous les cas, l'état de torpeur,
d'engourdissement que j'ai signalé, prouve d'une manière
certaine , ou «prelle ou a été privée complètement, ou qu'au
- 99 —
moins cet air était très-pauvre en oxygène , et que par suite
la respiration a été interrompue ou presque nulle.
Aussi je me demande s'il est bien nécessaire d'étendre, par
analogie, à cette espèce les faits constatés chez les insectes de
mœurs identiques. Bien que je ne prétende assimiler en rien,
dans cette circonstance, les trachées des insectes aux bran-
chies des poissons , cependant le résultai des phénomènes
respiratoires, si l'on admetqu'ilsexistent chez la Di^/owa pen-
dant tout le temps de la submersion, est semblable dans les
deux cas, l'acide carbonique qui entraînerait bientôt la mort
de l'animal étant dissous par l'eau à mesure qu'il se produit.
Peut-il donc y avoir ici interruption complète de respiration,
et par suite de mouvement pendant plusieurs heures ? Je laisse
à plus compétents le soin de trancher la question, qui exigerait
des développements trop considérables et en dehors du cadre
que je me suis tracé. J'ai voulu constater les faits, parce qu'ils
m'ont paru extraordinaires. Seulement, avant de terminer, je
rapporterai une expérience qui ne sera peut-être pas sans in-
fluence sur la nature de cette solution , et dont chacun peut
facilement vérifier l'exactitude.
Il m'est souvent arrivé de laisser pendant dix et douze heures
des charançons, Rhyncoius, Phlœophagus, Dorytomus et au-
tres, dans des flacons remplis d'alcool à 32°. Quand je venais
à les en retirer, ils étaient sans mouvement et comme morts :
je les collais alors sur une plaque de mica. Or, souvent moins
d'une demi-heure après, ils avaient pu briser la gomme déjà
desséchée qui les retenait, et couraient à travers la boîte où
je les avais déposés.
Je pourrais citer beaucoup d'autres exemples analogues :
il me semble que celui-là suffit pour donner une idée de la
puissance vitale chez ces petits animaux.
M. de Mathan lit ensuite une note sur quelques Coléop-
— 100 —
tères remarquables , observés par lui dans le (Calvados , et
appartenant au genre Trogophlœus de la famille des Staphy-
liiiides.
INOTE
SUR LES ESPÈCES DU GENRE TROGOPHLŒUS , Mann.,
VAR M. RENÉ DE MATHAN.
La famille des Stapliylinides est , comme on le sait , une
.des plus nombreuses et des plus remarquables pour la va-
riété des formes et des mœurs des insectes qui la composent.
Mais, en môme temps, c'est peut-être celle sur laquelle on
a le moins de renseignements positifs , surtout en ce qui
concerne l'habitat particulier de chaque espèce. Aussi, est-
ce chose fréquente que de voir signaler, dans le nord de la
France, tel Staphylinide qu'on croyait particulier au midi, et
réciproquement. Chaque année même, de nouvelles espèces
sont décrites dans les divers recueils scientifiques. Les Tro-
gopldctus ont déjà été étudiés en Normandie par M. Moc-
querys qui, dans son Catalogue des Coléoptères de la Seine-
Fnférieure , eu a donné une liste de sept espèces. Mais,
comme on le voit , ses recherches se sont bornées à un seul
département. De fréquentes excursions sur divers points du
Calvados , et en particulier dans nos contrées marécageuses,
en révélant des Trogophlœus nouveaux pour la province ,
m'ont engagé à en dresser la liste suivante, qui complétera
ce qu'on sait déjà de l'habitat très-étendu de ces très-petits
coléoptères.
Les Trogophlœus vivent en famille, soit au bord des eau\
sous la mousse humide , soit dans les détritus végétaux ou
sous les pierres, parfois même sous les écorces. On en connaît
— 101 —
un assez grand nombre : MM. Fairinaire et Laboulbène , dans
leur Faune française , en indiquent 22 espèces. Mes re-
cherches , jointes à celles d'un de nos collègues , M. A.
Fauvel , m'ont fait connaître 11 Trogop hlceus dann le Cal-
vados , c'est-à-dire la moitié de ce qu'on on signale en
France.
Genre TROGOPiiLyEus , Mann,
1. T. scrobicuLatus, Er. Dans les détritus, après les débor-
dements de l'Orne. Prairie de Caen. Décembre.
Parfois au pied des roseaux au bord de l'Odon. Ve-
noix, près Caen. Avril. Rare.
2. T. riparius , Lac. Avec le précédent, et sous la mousse
humide des ruisseaux. Toute l'année. Très-commun
partout.
Ti. T. elongatulus , Er. Dans les détritus, après les débor-
dements de l'Orne. Prairie de Caen. Décembre. Très-
rare ( M. Fauvel ).
U. T. fuliginosus , Grav. Sous les mousses humides , près
des chutes d'eau. Venoix , près Caen. Décembre à
avril. Rare.
5. T. fovcolatus, Sahlb. Comme le précédent. Novembre
à mars. Assez commim.
6. T. inquUinm , Er. Au pied des roseaux ou sous les
détritus. Prairies de Caen et de Blainville. Septembre
à avril. Très-rare.
7. T. cortîcinus, Grav. Avec le T. riparius et aux mêmes
époques. Commun parfois au pied des roseaux. Marais
de Troarn. Juillet.
8. T. pusillus, Grav. Au bord des petites mares, dans les
dunes de Merville, ou sur la vase humide des fossés.
Venoix , près Caeri. Septembre. Rare.
— 102 —
9. T. subtiLis, Er. Sous les détritus amoncelés au bord
des fossés. Marais de Troarn. Avril. Très-rare
(M. Fauvel).
10. T. lenellus , Er. En fauchant, le soir, sur les herbes.
Endroits humides. La Folie , près Caen. Juin. Très-
rare ( M. Fauvel).
11. T. exiguus , Er. Dans la mousse, au pied des grosses
pierres. Ardennes , près Caen. Mai. Un seul exem-
plaire ( M. Fauvel ).
M. Perrier donne lecture d'une note sur la plaine de
Gbamboy (Orne), considérée sous le rapport botanique.
NOTE SUR DEUX PLANTES NOUVELLES
Pour la Flore de IVormandie,
PAR LB D'. ALFR. PBRRIBR.
La plaine de Ghamboy (Orne) repose sur des terrains
calcaires. Limitée au midi par la forêt d'Argentan , elle est
abritée contre les vents du nord par une longue chaîne de
collines crayeuses. Depuis plusieurs années que j'explore avec
M. Duhamel celte riche contrée botanique, j'y découvre
chaque jour de nouvelles raretés pour la Flore de Nor-
mandie ; dernièrement encore j'y ai recueilli deux espèces
fort intéressantes , VOnonis siriata ( DG. ) et le Buplevrum
ranimculoides ( DC. et Duby ). Ges deux plantes ont été dé-
couvertes , la première par M. Duhamel , de Gamembert ,
et la seconde par M. Mellion , de Vimoutiers , tous deux
membres correspondants de la Société Linnéenne.
VOnonis striaia croît habituellement dans les vallées des
montagnes , dans les Pyrénées et les Gévennes ; on l'a ce-
- 103 —
pendant signalée aussi sur les collines sèches du Poitou, sur
les coteaux calcaires de la Charentc-rnférieure, dans le Cher,
le Lot et la Lozère. Cette papilionacée est fort rare dans toutes
ces localités; sa tige grêle et couchée et ses fleurs solitaires ,
faciles à confondre avec quelques congénères, expliqueraient
assez pourquoi sa présence n'a pas été constatée jusqu'à ce
jour dans les régions intermédiaires à la zone qu'elle ne sem-
blait pas vouloir dépasser et la Normandie.
VOnonis striata se trouve dans le voisinage de l'église Sle. -
Eugénie, près de la forêt, sur des pelouses qui encadrent
d'anciennes carrières de grande oolilhe.
En ramassant cette plante, je fus agréablement surpris de
la rencontrer en compagnie du Buplevrum ranunculoides ,
que je ne connaissais pas encore , et que je revis quelques
jours plus tard et en plus grande abondance dans une localité
voisine, où je me transportai, sous la direction de M. Mellion,
avec le savant auteur de la Flore normande , M. deBrébisson,
et son fils.
La découverte de cette curieuse ombellifère n'a pas laissé
de jeter une grande incertitude dans le camp des botanistes.
Quelques-uns même refusèrent de croire à cette transmigra-
tion végétale. En effet, cette plante, originaire des hautes mon-
tagnes des Alpes, des Pyrénées et des Cévennes, se développe
le plus souvent dans les régions les plus élevées et dans le voi-
sinage des neiges. Aussi lui refusa-t-on, a priori, ses lettres
de naturalisation dans nos plaines calcaires. D'autres bota-
nistes crurent devoir la rapporter à une espèce nouvelle et je
pencherais assez pour cette opinion, si les sommités de la
science n'avaient émis leur sentence. M. Puel écrivait à M. de
Brébisson : « Il est impossible de ne pas rapporter au liuple-
« vrum ranunculoides les échantillons de Chamboy,j'ai con-
« suite l'herbier du Muséum , etc. C'est aussi l'opinion de
« M. Gay, à qui j'ai montré les échantillons. Reste mainte-
- 104 —
« nant à modifier l'idée que nous nous étions faite jusqu'à ce
u jour de la distribution géographique de cette plante. »
M. Lenormand, de Vire, et M. le docteur Lebel, de Va-
lognes, m'ont aussi écrit dans le même sens.
Nous conserverons donc à ce Buplevrum le nom de ranun-
culoides, malgré plusieurs caractères différentiels , qui ne
tiennent peut-être qu'à son état de polymorphisme. Dans tous
les cas, nous pourrons étudier cette plante dans tous ses déve-
loppements, car j'en ai confié de nombreux échantillons en
pied aux soins intelligents de M. Hermant , conservateur du
jardin botanique de Gaen.
M. Le Clerc entretient la Compagnie d'une plainte dont lui
ont fait part les Dames religieuses de la Charité, au sujet des
fils du télégraphe électrique qui passent dans l'anneau isolant
du poteau situé contre le mur de cette maison. Ces Dames se
plaignent d'entendre très-souvent, et surtout la nuit, des
bruits qui les réveillent ou qui les empêchent de dormir et
qui sont au moins fort incommodes ; elles comparent ces bruits
au bourdonnement plus ou moins aigu d'une cloche qui finit
de tinter. Elles s'étaient imaginées qu'ils étaient dus à l'élec-
tricité passant dans les fils pendant les messages. M. Roger,
directeur du télégraphe et membre de la Société, répond : qu'un
grand nombre de plaintes semblables à celle des Dames de la
Charité sont parvenues à l'administration, de la part des per-
sonnes dont les maisons sont voisines des poteaux de support.
Ce n'est nullement le passage de l'électricité qui produit ces
bruits, aucun soîi n'a lieu dans ce cas ; c'est le vent qui, agis-
sant avec plus ou moins de force sur les fils, les fait entrer en
vibration ; c'est l'elfet, comme son nom l'indique, appelé par
les physiciens haj'pe éolïenne. Ces vibrations se comnmni-
qut'iit aux poteaux par les anneaux isolants, et l'on sait com-
ment le bruit se piopage rapidement en suivant les fils du bois;
- 105 —
les bruits sont d'autant plus forts que le vent est plus grand;
quand l'air est calme, il n'y a point de sons. L'administration
du télégraphe a cherché à empêcher les bruits dont tant de
personnes se sont plaintes, et n'a pas réussi. On a essayé d'in-
terposer, entre le fd et le coussin isolant, des corps mous pour
éteindre les vibrations communiquées aux poteaux, tels que
coussinets de cuir, de caoutchouc, de gutta-percha, de fdasse,
de drap plié, etc. Ces moyens n'ont pas eu de succès; la force
très-grande avec laquelle lesfds tendus appuient, sur les cous-
sins isolants, a bienlôt tassé et durci la partie du corps mou sur
laquelle appuie le fd, et le corps ainsi durci transmet la vibration
au poteau presque aussi efficacement que si le fd appuyait sur le
coussin sans intermédiaire. M. Eudos-Deslongchamps demande
si l'on a essayé l'emploi de plaques épaisses de plomb interpo-
sées entre le fil et le coussin isolant ; le défaut de sonorité de
ce métal semble indiquer qu'il pourrait être utile dans ce cas.
M. de L'Hôpital confirme l'effet des coussinets de plomb pour
empêcher que le bruit d'une sonnerie mécanique ne se fasse
entendre en communiquant les vibrations des timbres aux
meubles sur lesquels cette sonnerie est située. M. Pxoger ré-
pond qu'il ne pense pas que l'on ait essayé \c plomb, et (ju'il
se propose d'en recommander l'emploi. Quoique cet inconvé-
nient de l'action du vent sur les fils du télégraphe ne soit pas
chose fort grave en elle-même, elle est incommode, et l'admi-
nistration ne laisse pas d'éprouver de l'embarras pour ré-
pondre aux nombreuses plaintes que les sons de la harpe éo-
lienne lui attirent.
M. Luard soumet à l'examen de la Société un fossile très-
singulier, qu'il a recueilli sur une pierre cassée faisant partie
d'un tas situé dans la plaine d'Ifs. Ce fossile ressemble à une
plume courte, dont les barbes, très-grosses, sont égales de cha-
que côté. Sa couleur est brune et son aspect verni , comme
— 106 —
se présentent d'habitude les écailles ou dents de poissons.
Ce fossile est remis à M. Eudes-Deslongchampspouren rendre
compte dans la prochaine séance.
Le scrutin est ouvert successivement sur MM. Graliolet et
de Ferry, présentés comme correspondants dans la dernière
séance. Ces Messieurs sont admis.
On procède ensuite au vote relatif à M. Jouanne, présenté
comme membre résidant dans la dernière séance. M. Jouanne
est admis.
SÉANCE DU 6 FÉVRIER 1860.
Présidence de 11. LVARD, wice— président.
DONS FAITS A LA SOCIÉTÉ :
Gcology of North America , by Jules Marcou, grand in-4".
de 16'i pages, avec 7 planches et 2 cartes. Zurich, 1858.
American geology , letter adresscd to MM. Meelt et Hay-
dcn, par le même; broch. in-8". , 16 pages. Zurich, 1858.
RepLy to tlie criticisms of James D. Dana, par le njême;
broch. in-8"., /iO pages. Zurich, 1859.
Ecole polytechnique fédérale. Cours de géologie paléonto-
logique, pur le même ; brochure in-8°. , IG pages. Zurich,
1856.
Sur le Néocomien dans le Jura et sur son rôle dans la sé-
rie stratigrapliique , par le même; in-8"., 66 pages et une
carte. Genève, 1858.
Notes pour servir à une description géologique des mon-
tagnes rocheuses, par le môme ; in-8". , '22 pages. Genève,
1858.
Esquisse d'une classification des chaînes de montagnes
d'une partie de l'Amérique du Nord, par le même ; in-8°. ,
2U pages, avec une carte. Paris, 1855.
Dyas et trias , ou le nouveau grès rouge en Europe, dans
l'Arnérique du Nord et dans l'Inde, par le même ; in-8"., 63
pages. Genève, 18r)9.
Abraham Gagnebin deLa Ferrièrc, fragment pour servir
— 108 —
à L'histoire scientifique du Jura bernois et neufchâtelois pen-
dant le siècle dernier, par Jules ïhurmami ; in-8°. de 1Z»3
pages, avec 2 planches et un portrait. Porentrui , 1851.
Die neueren untersuchungen, etc. , [Nouvelles recherches
sur la zone de V Avicula contorta, etc. , par le docteur Albert
Oppel ; brocli. in-8'. , 1^ pages. Munich, 1859.
Notice géologique sur les roches du bassin de l'Adour, dé-
partement des Landes, par M. de Grateloup ; in- 8". , 24 pages.
Bordeaux, 1845.
Essai de géographie malacologique , par MM. de Grateloup
et V. KauUn, contenant deux tableaux de géographie malaco-
logique, in-folio. Bordeaux, 1855,
Catalogue des mollusques terrestres et fluviatiles, vivants
et fossiles de la France continentale et insulaire, par les
uiênies ; in-8"., 56 pages. Bordeaux, 1855.
Distribution géographique de la famille des Limaciens,
par M. de Grateloup; in-8°. , 30 pages. Bordeaux, 1855.
Essai sur la distribution géographique , orographique et
statistique des mollusques terrestres et fluviatiles vivants du
département de la Gironde, par le même ; in-8°. , 196 pages,
Bordeaux, 1858-59.
Revue de l'art chrétien, recueil d'archéologie religieuse^
\\\ 2, février 1860.
Ouvrages offerts en échange des publications de la So-
ciété :
Verhandelitigen, etc. Mémoires de l'Académie royale
des sciences des Pays-Bas, 7% volume avec planches, in -4°.
Amsterdam , 1859.
Vcrslagencnmededeelingcn, etc. Comptes-rendus et com-
munications de l'Académie royale des sciences des Pays-Bas
section des sciences, un vol. in-S".* avec cartes et planches.
Amsterdam, 1858.
— 109 —
Verslagen, clc, id., id., V. , 2^ el 3^ livraisons in-8",
Amsterdam, 1859.
Verslagen, etc., irf., îrf. , section des Lettres, 3'. livraison,
in-S". Amsterdam, 1858-59.
Jaarboek, elc. , A7itiuaire de C Académie royale des sciences
des Pays-Bas, in-S". Amsterdam, 1858.
Observations sur les phénomènes périodiques pendant l'an-
née 1857, Académie royale des sciences de Belgique ; in-U°.
Bruxelles.
Bulletin de l'Académie royale des sciences, etc., de Bel-
gique, t. IV et t. V , année 1858.
Bulletin id., id., t. VI. 1859.
Tables générales et analytiques du recueil des bidletins
de l' Académie royale des sciences, etc., de Belgique, 1".
série, t. I à X\III, 1852 à 1856, in-8". Bruxelles, 1858.
Annuaire de l'Académie des sciences, etc. , de Belgique,
année 1859, in-12. Bruxelles.
The Quarterly journal ofihe geological Society of London.
N<". 59 et 60.
Jahreshefte des Vereins, etc. Recueil annuel de la Société
patriotique des naturalistes du Wurtemberg. Stuttgart, 1859.
— M.,;rf.,1860.
Mémoires de la Société royale des sciences de Liège ,
t. XIV. Liège, 1859.
Mémoires de l'Académie impériale des sciences, arts et
belles-lettres de Dijon, deuxième série, t. VI, année 1857,
in-8». Dijon, 1858.
Précis analytique des travaux de l'Académie impériale
des sciences, belles-lettres et arts de Rouen, pendant l'année
1856-57; in-8''.
Précis analytique, id., id., pendant 1857-58. Rouen,
in-8''.
Kongliga svenska fregaiten Eugcnien. Voyage de cir-
— 110 —
cumnavigation de la frégate suédoise Eugénie. Zoologie ,
t. m, in-4°. , Stockholm , 1859, avec une planche.
KongUga svenska vetenskaps akademiens handiingar, ny
foljd. 1855, in-W. avec planches; — Id., Id., etc., 1856 ; —
Id., Id. 1857.
Ofversigt a f Kong t. vetenskaps akademiens forhandUn-
gar, in-S". Stockholm. Années lSUli-li5-U6-Ul-liS-U9-50-
51-52-53 5^-55-56-57-58.
JakresbericlitdergeseUschaft,e\.c. Comptes-rendus annuels
de la Société des recherches utiles de Trêves pour l'année
1858; in- a"., 89 pages.
M. de Caumont a fait remettre sur le bureau un certain
nombre des premiers volumes des Mémoires de la Société,
qu'il avait édités à ses frais. Ces volumes manquaient aux ar-
chives et leur absence empêchait de compléter plusieurs séries
des Mémoires de la Société Linnéenne destinés à faire des
échanges entre les Sociétés savantes, nationales et étrangères.
M. de Caumont porte à la valeur deGOfr. le prix des volumes
qu'il remet à la Société et dont il lui sera tenu compte sur
ses cotisations annuelles.
Rapport de la Commission pour l'examen des comptes du
trésorier. M. de La Mariouze, président de la Commission,
donne lecture du rapport. Il en résulte, qu'examen fait des
pièces, tant de l'actif que du passif de la Société, les comptes
du trésorier sont en règle.
M. Eudes-l)eslongcham|)s lit une note sur le fossile singulier
présenté par M. Luard dans la séance précédente.
— m —
!\OTE
SUR UN CORPS FOSSILE DE FORME TRES-SINGULIÈRE ,
PARAISSANT ÊTRE SOIT UNE DENT PALATINE, SOIT UNE ÉCAILLK.
UERMIQUE DE POISSON ,
PI. X , fi^. 5 , 6 , 7 , 8,
Par m, eudes-dkslongchamps ,
Secrétaire de la Société.
Notre confrère M. Luard a ramassé, dans la plaine d'Ifs,
près Caen , un fragment de pierre calcaire sur lequel se
montrait un corps de couleur brunâtre , qui attira son atten-
tion. Il me remit, pour l'examiner, cette pierre, à la séance
de la Société , le 9 janvier 1860.
Ce quelque chose de brunâtre avait été misa nu, en partie,
lors de la fracture de la pierre qui le contenait ; il était
adhérent par sa surface non découverte , et encore uu peu
engagé dans la pierre par plusieurs points de ses bords. Au
premier aspect , l'objet ressemblait à une série de vertèbres
de la queue d'un petit poisson , restées en place et munies
de leurs apophyses épineuses supérieures et inférieures ; mais
le plus léger examen montrait que ce n'était qu'une appa-
rence , dépendant de l'ornementation, très-extraordinaire de
la face découverte de ce corps ; car c'était une plaque solide,
assez épaisse pour sa taille ; les prétendues vertèbres et leurs
apophyses épineuses faisaient corps avec la plaque.
Sa largeur a dû être de 8 à 10 millimètres; ses bords sont
un peu détériorés. Sa longueur est de 16 millimètres, mais
elle a dû être au moins de 1k , car la plaque est fracturée
en travers et laisse voir sur la pierre une empreinte , longue
de 8 millimètres, annonçant que cette plaque se prolongeait
— H2 —
dans celte étendue ; mais la parlie de la plaque répondant à
reniprcinle est perdue.
La fracture permet de voir que la plaque est épaisse au
moins d'un millimètre, et que sa forme était celle d'un ellip-
soïde allongé, dont l'extrémité postérieure (perdue) est
obtuse , et l'antérieure , aiguë et taillée en ogive.
Sa couleur est d'un brun-noirâtre , semblable à celle que
prennent ordinairement les dents et les écailles des poissons
fossiles, dans les roches calcaires blanches.
J'ai enlevé la plaque de dessus la pierre pour voir son
autre face ; elle est lisse et dépourvue d'ornementation.
La face externe montre , en son milieu , un petit cordon
longitudinal , et comme noueux , occupant la partie la plus
saillante, qui est comme pliée en deux dans le sens du cordon ;
ses côtés forment, avec le pli , un angle très-surbaissé; de
chaque côté des nodosités du cordon , qui figurent les corps
des vertèbres, partent de très-petits plis, très-saillants,
allant , dans une direction oblique, gagner les bords, et dont
l'angle aigu est tourné du côté de l'extrémité la plus étroite
de la plaque ; ils figurent les apophyses épineuses ; quelques-
uns de ces plis atteignent les bords , d'autres restent en
roule, ou bien vont se confondre avec leurs voisins ; de sorte
que l'arrangement de ces plis n'est pas aussi régulier qu'il le
paraît de prime-abord. Le long des plis se voient de nom-
breux points enfoncés, un |)eu allongés, et qui leur sont
perpendiculaires, ils font paraître la carène des plis comme
finement denliculée.
L'autre face de la plaque est un peu concave et lisse. Ce-
pendant , les lames dont la plaque est formée sont un peu
en retrait les unes sur les autres; d'où résulte une sorte
de biseau , vers l'extrémité la plus étroite où se voient les
tranches des lames ; elles se distinguent bien mieux encore
pai- la cassure transversale; elles y sont parfoitemonl distinctes
— 113 —
les unes des autres, et l'on peut constater qu'elles s'arrêtent
aux plis obliques, qu'elles y sont aussi en retrait, et que les
plus anciennes sont les plus petites et les plus superficielles.
Je ne puis reconnaître , par la pierre qui renfermait ce
fossile , l'âge géologique précis auquel il doit être rapporlé ;
mais ce ne peut être qu'à la partie inférieure de la grande
oolithe ou à la partie supérieure de l'oolithe inférieure. La
pierre est fort dure , mais n'a aucune homogénéité ; elle se
casse en petits fragments dans tous les sens ; elle est tellement
esquilleuse qu'elles'égrène presque sous le burin. Je n'avais pas
encore remarqué un pareil tissu dans nos pierres calcaires ,
si ce n'est dans quelques bancs des Ocrels , sur la route de
Falaise , d'où j'ai extrait , il y a quelques années , d'assez
nombreux ossements de Plésiosaure. La pierre des Ocrets
est une prolongation des bancs du calcaire de Caen , ou
Fuller's-earth, c'est-à-dire la partie supérieure de l'oolithein-
férieure.
Dansions les ouvrages que j'ai pu consulter, je n'ai rien
trouvé qui ressemble à ce fossile : il est probablement nouveau
pour la science. Est-ce une dent palatine de poisson ? Il est
bien mince pour cela; s'il en était ainsi, il devait être placé
sur la ligne médiane , car il est à très-peu de chose près
symétrique. Ce ne peut être un os du crâne , il aurait quel-
ques sutures sur ses bords. Si c'est une écaille dermique, son
ornementation est bien extraordinaire. Ne serait-ce point quel-
que plaque analogue à celle de la peau du corps des esturgeons?
C'est la conjecture à laquelle je m'arrrterais de préférence.
M. Eudes-Deslongchamps annonce avoir reçu de la part
de M. Davy , vétérinaire à Vire, un poulain , non à terme,
dont la peau tout entière est atteinte d'un éléphantiasis très-
prononcé ; la tête surtout est prodigieusement déformée.
L'avorton malade a été mis dans l'alcool pour être examiné
- au —
et disséqué en temps opportun. M. Eudes-Deslongcliamps
donne lecture de la lettre que M. Davy lui a écrite à ce
sujet, et où sont rapportés les détails de la gestation et de la
mise-bas de ce singulier produit de la race chevaline :
«Vire, le 28 janvier 1860.
« Monsieur le Doyen ,
(( A l'incitation de M. René Lenormand, le savant bota-
niste virois que vous connaissez, et dans l'espoir de vous
être agréable, en même temps que je serais utile à la science,
je me suis |)ermis de vous envoyer le poulain monstre que
vous avez dû recevoir ce matin , et je m'empresse de vous
donner tous les détails qui le concernent.
« D'abord, c'est un avorton : la fécondation ne remontait
qu'à huit mois et demi. C'est le produit d'une très-jolie
jument âgée de sept ans, qui avait été saillie à la station de
Vire, par un cheval âgé de cinq ans, nommé Quine, appar-
tenant au haras de St. -Ln. Trois poulains étaient déjà sortis
d'elle, et le prix qu'ils ont été vendus , au bout de six mois,
vous fera mieux apprécier leur valeur qu'une description
quelconque: quatre cent cinquante à cinq cents francs, tel
est leur prix ; encore ont-ils obtenu , avant la vente , des
primes dans nos concours d'arrondissement, et la mère elle-
même a-t-elle une prime comme poulinière.
« Depuis un mois environ, cette jument paraissait inquiète
et gênée. De jour en jour ses flancs se gonflaient davantage
et rendaient ses mouvements moins libres. Elle en était
arrivée à ce point do ballonnement , {pi't'lle ne pouvait plus
dans les brancards , et que les traits , malgré les précautions
les plus grandes , enlevaient les poils des lianes et même
l'épidermr.
— 115 —
« Enfin , mercredi dernier, vers onze heures du matin ,
mes prévisions se réalisèrent ; les premières douleurs de
l'avortemenl se manifestèrent et se poursuivirent sans inter-
ruption jusqu'à une heure d'après-midi. La quantité de
liquide que les enveloppes fœtales rompues laissèrent écouler
est énorme ; elle surpasse l'imagination. Je crois ne pas
exagérer en l'estimant à 80 ou 90 litres ; l'écurie en était
pénétrée dans toute son étendue. Vers une heure, elle mit
enfin bas le monstre que vous avez sous les yeux ; il était
mort. Mais il avait vécu de la vie intra-utérine jusqu'à lundi
dernier; les mouvements brusques auxquels il se livrait en
sont une preuve incontestable.
« La jument a continué de souffrir et de se livrer à des
mouvements désordonnés , indices de coliques, pendant deux
heures environ après ; puis tout est rentré dans l'ordre.
« Le monstre auquel elle a donné naissance m'a paru très-
remarquable, non-seulement à cause du vice de conformation
de sa tête, mais à cause du développement , pendant la vie
intra-utérine , de cette hideuse maladie que l'on désigne
sous le nom d'éléphantiasis. Je ne sais si je me trompe ,
mais je ne crois pas qu'il se trouve dans les annales médicales
d'exemple de fait sembla!)le.
x Tel est. Monsieur, le récit sommaire des circonstances
qui ont précédé, accompagné et suivi la naissance de cette
monstruosité. J'ai été très-heureux de rencontrer M. Lenor-
mand, qui m'a engagé à vous l'envoyer. A Vire, je n'aurais
pu en faire qu'une étude très-superficielle, tandis que vous
pourrez en faire une très-approfondie, et la conserver pour le
cabinet d'histoire naturelle.
« Je serai très-satisfait si cet envoi peut vous être agréable
et servir la science à laquelle vous êtes si dévoué.
« Agréez, etc.
« J.-A. Uavy, méd.-vét. »
-- 116 —
IVl. Fanvol lit une noie sur lo Numenius teimirostris lue
aux environs de Caen.
SLR LA PRÉSENCE DU Niimemus iciiuiruslris, Vif.ii.l, DANS LE
CALVADOS.
Le genre Numenius, Courlis, comprend en France trois
espèces seulement , dont deux, A', arcuatus et phœbus, se
trouvent communément partout. Il n'en est pas de même de
la troisième que Vieillot, le premier, signala (Diction, d'hist.
natur.) sous le nom de Numenius tenuirosiris, et que Tem-
minck a décrite dans son Manuel d'ornithologie, t. IV, p. 394.
« L'Egypte, dit ce dernier auteur, est la patrie de cette es-
pèce; elle est de passage dans les parties méridionales de l'Ita-
lie.— Se trouve aussi en France: un individu a été tué sur la
Saône, fin d'octobre. »
Je ne sais si, depuis cette époque (18ZtO), le A'^. tenuirostris
a reparu ; mais les catalogues assez nombreux que j'ai pu
consulter n'en font pas mention. Deux individus seulement
de cette rare espèce ont été tués dans le (lalvados, où elle est
de passage en automne ; l'un fait partie de la riche collection
de i\L le docteur Delangle; j'ai tué l'autre, le H septembre
1857,;! l'embouchure de l'Orne, sur les bancs que la mer
laisse à découvert. Il volait au milieu d'un grand nombre de
Rarges rousses [Limosa rnfa) dont il |)araît suivre les bandes
jusque sur nos rivages.
M. Eudes-Deslongchampsconlinue la lecture de son travail
sur les mammifères des alluvions anciennes du (Calvados.
Otto partie du travail a irait aux solipèdes.
La séance est levée.
SÉANCE DU /i MAUS 1860.
Pré»ildeiice de 11. LIJARD, vice— pi'ésiilent.
La Société a reçu , en échange de ses publicalions :
1". Recueil des publications de la Sociale havî^aise d'études
diverses, de iSUl à 1850, un volume in-S".— De 1850 à 1852,
un vol. in-8°.— De 1852 à 185Zi, un vol. in-8''.— De 1855 à
1856, un vol. in-8°.— De 1857 à 1858, un vol. 10-8".
2°. Résumé analytique des travaux de la Société kavraise
d'études diverses, année 1837, broch. in-S". , par M. Pou-
lain. — Même iravail , par IM. Paravey , broch. in-8".,
18Z|2. — IMême travail , par M. Millet-Sainl-Pierre , pour
1846, broch. in-8°. — Même travail, année 1848, par
M. Borely, broch. in-8°.
3°. Mémoires de la Société des sciences naturelles de
Cherbourg, i"''. volume, 3^ livraison, 1853; — 1*^'. vol., U\
livraison, 1853.
U°. Mémoires de la Société impériale des sciences na-
turelles de Cherbourg, tome VI'., 1858, 1 vol. in-S". ,
avec deux planches.
5°. Annales du Comice horticole de Maine-et-Loire ,
1859, 6^ semestre, in-8". Angers, 1859.
6". Tablettes de l' horticulture versaillaise : Journal de
la Société d'horticulture de Seine-et-Oise , 1""., 2°., et y.
trimestres de 1859. Versailles, 1859.
Au commencement de la séance, M. Eudes-Deslongchamps
— 118 —
présente , en son nom et celui de son (ils , comme membre
correspondant , M. Hébert , professeur de géologie à la Fa-
culté des sciences de Paris.
M. Eudes-Deslongcliamps ajoute : En ce moment, M. Hé-
bert et mon fils terminent, en commun, un travail descriptif
sur les Céphalopodes et les Gastéropodes fossiles de Montreuil-
Bellay , terrain appartenant à la sous-formation Callovienne ,
dont les espèces ont cependant une si grande ressemblance
avec celles de l'oolitlie inférieure ferrugineuse de Bayeux ,
que l'on a cru long-temps (jue le terrain de Montreuil-
Bellay appartenait à cette dernière formation ; mais beaucoup
de faits ont fait reconnaître sa véritable position stratigra-
phique. M. Hébert, de son côté , mon fils, du sien , avaient
recueilli de nombreuses séries de fossiles de cette localité : ils
ont résolu de les faire connaître dans un travail en commun ,
où M. Hébert se chargeait des Céphalopodes , et mon fils
des Gastéropodes ; les planches sont lithographiées , les de-
scriptions sont faites. Le tout devait paraître dans un recueil
imprimé et publié à Paris ; mais ne pouvant y paraître qu'à
son tour , c'est-à-dire à une époque assez reculée , mon
fils, d'accord avec M. Hébert, propose à la Société Linnéenne
d'imprimer leur travail dans une de ses publications; l'im-
pression pourra prendre une cinquantaine de pages. Ils au-
raient préféré les Mémoires , si leurs j)lanchcs lithogra-
phiées n'avaient eu le format in- 8"., ce qui ne permettrait
d'imprimer ce travail que dans le Bulletin. Les auteurs foiu'-
nissent , à leurs frais , les planches lithographiées ; la Société
n'aurait à payer que le tirage des planches et l'impression du
texte.
La Société, consultée , accède aux propositions transmises
par le secrétaire , au sujet du travail sur les fossiles de
Monireuil-Bellay , par IMM. Hébert et Kugène Eudes-Des-
longchamps.
— ill) —
iVl, Eudes-Deslongchamps donne communication d'un
travail , accompagné de dessins , intitula :
OBSEIIVATIOINS
CONCERNANT QUELQUES GASTÉROPODES FOSSILES
DES TERRAINS JURASSIQUES
Placés par l'auteui' de la Paléontologie française dans les genres Parpurina,
Tioclius et 'iarbo ;
Par M. Eugène Deslongchamps.
Ayant eu l'occasion d'étudier une série nombreuse de Gas-
téropodes fossiles provenant de la zone ferrugineuse du
Callovien de iMontreuil-Bellay , j'ai du faire une revue des
espèces publiées par M. d'Orbigny dans la Paléontologie
française; et si plusieurs de ses rapprochements génériques
m'ont semblé irréprochables, d'autres, au contraire, m'ont
paru forcés et contraires aux principes d'une bonne classi-
fication. J'ai craint qu'ils n'amenassent une confusion d'au-
tant plus regrettable que cet ouvrage , par l'autorité du nom
de l'auteur , par son importance, et par sa grande publicité ,
semblerait devoir élre à l'abri de toute inexactitude.
Parmi les familles dans lesquelles il m'a semblé qu'il y
aurait le plus à reprendre , je citerai principalement les
Pyramide Uidées , les Trochidées et les Liilorinidées. Je
chercherai donc, dans cette note, à rendre à chacune de ces
familles ce qui me semble devoir lui appartenir, et en même
temps je rectifierai des erreurs manifestes portant ^ur cer-
taines espèces dont les véritables caractères ont élé méconnus,
soit parce que les matériaux dont s'est servi i>L d'Orbigny
étaient en très-mauvais état de conservai ion , soit parce (juc
— 120 -
les dessins de ses planches n'ont pas été exécutés avec toute
la rigueur désirable.
J'ajoute que je ne prétends pas par là dire le dernier mot
sur ces coquilles : je cherche seulement, autant que possible,
à me rapprocher de la vérité. Quel paléontologiste, en effet,
pourrait être sûr de son fait et de ne pas commettre de rap-
prochements erronés, puisque les animaux constructeurs dé
ces coquilles nous seront toujours inconnus, et que les parties
calcaires seules ont pu se conserver ? Les opercules cornés ,
les couleurs ont presque toujours disparu par la fossilisation ;
reste donc la forme et la nature du lest très-souvent al-
térées par les transformations minérales qu'elles ont subies.
Si l'on a souvent tant de peine à classer les animaux de
l'époque actuelle pour lesquels les zoologistes ont à leur dis-
position tous les cléments nécessaires , quel est , je le ré-
pète, l'homme qui pourrait, de science certaine, affirmer
qu'il ne s'est pas trompé sur les affinités de coquilles fossiles
dont il n'a , pour ainsi dire , que le portrait ?
PÏRAMIDELLIDÉES.
Avant de nous occuper de formes qui , pour nous, appar-
tiennent au genre Niso, et pour lesquelles d'Orbigny s'est,
suivant nous , complètement mépris en les plaçant parmi les
Trochus et les Turbo, nous devons dire un mot sur d'autres
coquilles pour lesquelles nous n'osons pas hasarder d'opinion
définitive , mais sur lesquelles il nous semble bon d'appeler
l'attention.
En première ligne se placent les Chemnitzia. Ce genre ne
compte , à l'époque actuelle , qu'un petit nombre de repré-
sentants et n'est formé que de très-petites coquilles. Au con-
traire, pendant la période jurassique, il eût été représenté par
des coquilles de grande taille , variant d'ornementation à l'in-
— 121 —
fini , el dans le faciès desquelles nous ne pouvons nous em-
pêcher de voir quelque chose de fort diiïérent des représen-
tants vivants du même genre. Cette assimilation nous laisse
donc beaucoup de doute, mais que nous ne faisons qu'expri-
mer ici , nous réservant d'approfondir plus tard la question.
Quant aux prétendues Phasianelles jurassiques , ces co-
quilles sont si semblables en tout aux Chemnitzia de ces
mêmes couches que nous ne pouvons les en séparer ; et
d'ailleurs, les Phasianelles vivantes sont pourvues d'un oper-
cule calcaire épais. Que serait devenu cet opercule? Jamais
on n'en a rencontré la plus petite trace dans les sédiments où
abondent quelquefois les espèces. Ajoutons que nous avons
souvent rencontré, par exemple, la soi-disant Phasianellapha-
sianoides dans les poches du grès de May (1) et de Fontaine-
Étoupefour dans les lieux mêmes où ces coquilles vivaient ,
sous les pierres où elles se cachaient et où elles sont mortes
dans leur position normale. Certes, si ces Phasianelles avaient
(1) La conservation étonnante des fossiles qui oui vécu près de co
récif de Fonlaine-Étoupefour et de May m'a toujours fra|)pé, je dirai
presque d'admiralion. Souvent j'assistai à l'exluiujalion de ce rocher ,
formé du plus dur grès de Caradoc ; je voyais enlever successivement
les couches calcaires qui avaient nivelé le sol , apparaître çà et lu au-
dessus des roches horizontales une pointe de gr»s, puis une autre, puis
toutes ces pointes se joindre ensemble et montrer à nos regards le
récif dans son état primitif; les fentes du grès toutes pleines de gaslé-*
ropodes aux mille formes, les pierres chargées d'Astrées ou de Thé-
cidées encore adhérentes. Il me semblait que chaque coup de pioche,
enlevant successivement les déblais , était un flot de marée découvrant
petit à petit le fond de la mer jurassique. J'étais sous l'impression qu'on
ressent lorsqu'une grande marée des équinoxes vient nous révéler un
de ces rochers qui ne découvrent presque jamais, et qui , pour quelques
instants seulement, font jouir les yeux du naturaliste de la vue de ces
êtres marins aux mille formes, aux couleurs splendides, s'ébaltant en
liberté dans les petites flaques d'eau que le flot a laissées.
— 1 22 —
possédé un opercule calcaire, on l'eût retrouvé ainsi dans des
circonstances aussi favorables ; et cependant jamais pareille
découverte n'a eu lieu. Et puis , quelle différence peut-on as-
signer entre ces Phasianelles et les CViemwuzîa jurassiques?
Un peu plus de brièveté , voilà tout. Si c'était là la pierre de
touche pour reconnaître les genres , il faut avouer qu'elle
serait bien précaire. Il est vrai que M. d'Orbigny accordait à
Vamjle spiral une autorité infaillible : passe encore pour
les espèces, et pas toujours; mais pour les genres, l'angle
spiral est un caractère tout-à-fait illusoire. Que deviendraient
alors les Pleuroiomatres , qui nous présentent des espèces
aussi aplaties que des PLanorbes , et d'autres presque aussi
élancées que des Turritelles ou des Céritlies ! Aussi , pour
nous , il n'y a pas la moindre hésitation , les Phasianelles de
JM. d'Orbigny sont encore des Pyramidellidées.
Quant au genre auquel elles appartiennent, il nous paraît
fort difficile et fort délicat à formuler. Malgré la ressemblance
de leur ouverture avec celle de beaucoup de coquilles actuelles
(les mers et des eaux saumàtres, nous ne pensons pas qu'elles
puissent entrer légitimement dans aucun genre actuellement
vivant. A noire avis, c'est un genre éteint, c'est un genre à
faire ; mais nous ne nous sentons pas , du moins maintenant ,
en état d'en donner une caractéristique satisfaisante. Nous
en dirons autant des grandes Chemnitzia jurassiques. Des
observations analogues s'appliquent à la plupart des Natices
de IM. d'Orbigny , à la Natica Bajocensis, par exemple.
Toutes ces formes appartiennent certainement à un même
groupe ; tout cela se lient de très-près et par des nuances
imperceptibles. Wais comment caractériser le ou Les genres
aux(|uels elles appartiennent ? Nous ne chercherons pas
même à l'essayer; ce que nous désirons seulement, c'est
d'aiJpeliT l'alleMlioii sur ce sujet.
Mais si la case dans la(|U(lle doivent rentrer ces co(|uilles
— 123 -
ne nous paniîl pas bien nettement établie , il n'en sera pins
de même pour d'autres que d'Orhigny avait placées parmi
les Troclms et les Turbo ; nous voulons parler des Trochus
perforatus , elongatus, monopUcus, ISormanianus , etc. , des
Turbo Nerea et Nicias.
Toutes ces coquilles sont plus ou moins allongées , leur
test est très-mince, poli et brillant, à tel point que même,
lorsqu'elles sont engagées dans une gangue fort dure , un seul
coup de marteau peut quelquefois les dégager facilement. Leur
bouche est évasée en avant, et la columelle simple, ou pré-
sentant un pli intérieur qui se continue sur toute la longueur;
enfin un ombilic, largement ouvert, se continue depuis la
base jusqu'au sommet. Le Trochus perforatus nous rappelle
en tous points certains Niso des terrains tertiaires , le genre
Bonellia(I) de M. Deshayes. Quant aux Trochus monopUcus
et Normaniamis , leur columelle offre , en outre , un petit
pli qui se continue à l'intérieur des tours, absolument comme
dans le genre vivant Pyramideila.
Si, d'un autre côté, on compare ces coquilles aux Trochus
et aux Turbo, on ne voit rien de semblable ; le test de ces
derniers est toujours épais ; la bouche est carrée ou r(ni(le ,
mais n'offre pas en avant l'évasement prononcé qu'on re-
marqua surtout dans le Trochus perforatus ( Voir notre pi.
XI , fig. 1 ) ; enfin on ne voit point ces coquilles montrer à
la columelle un pli bien prononcé , se continuant sur tous
les tours ; au contraire , beaucoup de genres de la famille des
Pyramidellidées , tels que Pyramideila , Nerùiea , etc. ,
montrent des plis ainsi conformés. Il n'y a donc aucun doute
pour nous, toutes ces espèces sont des PyiamidcUidécs .
ce sont de grands Niso on ne peut mieux caractérisés ; la
(1) Ce nom avuil élé déjà donné, ù ce qu'il |)arait, à un st-'nio
d'animaux de la classe des llayunnca.
— ï-lh —
présence ou l'absence des plis n'est plus ici un caractère de
premier ordre dans cette famille : ne voyons-nous pas, dans
les INérinées mêmes , les plis augmenter ou diminuer en nombre
suivant les espèces ? Si donc on voulait séparer les Trochus
monopiicus et ISormanianus du genre ISiso , il faudrait les
rapporter à une nouvelle coupe intermédiaire entre les ISiso
et Pijramidella. Nous ne voyons pas l'utilité de celte
division, car, par tous les autres caractères, nos coquilles
s'accordent en tout et ne peuvent être séparées, sans mul-
tiplier à l'infini le nombre déjà si grand des genres de Gasté-
ropodes.
Mentionnons maintenant les espèces que nous ferons
rentrer dans le genre Niso : une grande partie des soi-disant
Trochus et quckpies Turbo du lias figurés dans la Paléon-
tologie française seront dans ce cas.
1°. NiSO ELONGATUS.
Figuré dans la Paléontologie française, pi. CdCV, fig. 1,
2, sous le nom de Trochus elongatus (d'Orb.). M. d'Orbigny
dit , p. 266, que la longueur de cette coquille la fait différer
des autres espèces ; mais que son analogie de formes avec
beaucoup d'autres espèces du même étage la lui fait classer
dans ce genre. Ce caractère aurait dû, selon nous, faire bésiler
M. d'Orbigny sur la convenance à faire rentrer ces co-
quilles allongées dans le genre Trochus. Elle n'est , du
reste, peut-être qu'une variété de la suivante.
2". NiSO PERFORATUS.
I>l. XI , lii;. 1.
C'est celte espèce (jui ressemble le plus aux Niso des ter-
rains tertiaires: elle montre des stries longitudinales très-fines
- 12") —
cl très- nombreuses , à peine apparenles , el une soiie de
petite rampe qui court le long de la suture des tours. C'est
l'ornementation habituelle des Eulima et Chemnitzia. Une
autre particularité, qui semble avoir échappé à M. d'Orbigny,
c'est que la partie des tours voisine de cette rampe est marquée,
dans les échantillons bien conservés, de tout petits tubercules
en série régulière ; tubercules qui , très-prononcés dans les
ISiso Normanianus et Nicins, font de ces deux espèces des
coquilles d'une grande élégance d'ornementation. Ce Niso a
été assez correctement représenté dans la Paléontologie fran-
çaise, pi. XII, fig. 3,5. Il a été établi dans le Prodrome,
en 18^7 , sous le nom de Trnchus perforatus.
3". Niso monoplicus.
PI. XI , Hg. ,*?.
M. d'Orbigny ne dit rien de particulier sur celte coquille ,
qui aurait dû pourtant bien l'étonner , car les Troclius ne
présentent pas de plis semblables. La figure de la Paléontologie
française , pi. CICCV , fig. 6 , 9 , n'est pas correcte ; le pli
surtout est fort mal indiqué. Pour faire cesser les incertitudes,
nous avons représenté de nouveau l'échanlillon même qui a
servi à d'Orbigny pour l'établissement de celte espèce , et
nous pouvons assurer que notre dessin est d'une rigoureuse
exactitude.
k". Niso GLA.RER.
Figuré dans la Paléontologie française, sous le nom de
Trochus glaber (Kock), pi. CCCV, fig. 10, 13.
5". Niso Noumamanus.
Cette coquille montre, comme le ^iso monoplicus, un
petit pli qui court à l'intérieur des tours; mais ce pli
— 126 —
est bien moins visible cl n'a pas été représenté dans la figure
de la Paléontologie française , pi. CCCVIII, fig. 6, 9. Nous
réunirons à cette espèce le Troclnis gea (d'Orb.), figuré
pi. c<:cvirT, fig. 1, 5.
6°. NiSO EOLUS.
l'\ Niso Mahi^.
Ces deux espaces , figurées ilans l'ouvrage précilé , pi.
CCCVIII ; le premier, fig. 10, 1^, le second, fig. 15, 17,
toujours sous le nom de Troclius, sont encore pour nous des
Niso voisin? de forme du Niso Nerea dont nous allons bien-
tôt parler, mais d'une forme beaucoup plus élancée. Tous
proviennent du lias moyen de Fontaine-Étoupefour.
Quant smxTroclius Laieumbilicaïus, Nisns, Amor, Actœon,
il est possible qu'ils appartiennent aussi aux Fyramidellidées ;
mais ce rapprochement est bien moins certain, surtout pour
le T. Aciceon cjui n'a pas d'ombilic; d'ailleurs, la bouche,
d.1ns ces diverses espèces, est conformée comme dans les
Trochus et n'a pas l'évasement que nous remarquons dans
les vrais JSiso. Les Troclnis epulus, Ajax, OEdipus, Mgion,
etc. , clc. , nous paraissent bien devoir se rapporter au genre
Trochus.
8°. Niso Nerea.
PI. XI, fis. 2.
D'Orbigny a représenté, toujours dans le inème travail ,
pi. CCCXXVl, fig. h, 5, une coquille sous le nom de Turbo
Nerea, dont il donne la caractéristique suivante :
Testa ovato-co?iica , imperforata , spira angulo convexo
55" anfractibus antice subgradatis , etc. Il n'y a donc pas à
s'y tromper , M. d'Orbigny a supposé que son espèce n'avait
pas d'ombilic ; 'Ile est, du reste, ainsi représentée dans la
- 1-27 -
Paléontologie française. Alors , le dessin dt' M. d'Orhigny
devient un monstre paléontologiqnc par défaut ; tel est l'in-
convénient des restaurations hasardées , sur lesquelles pour-
tant M. d'Orbigny s'élevait avec raison. Je connais parlaite-
ment l'échantillon d'après lequel é» été décrite et figurée cette
espèce, puisqu'elle avait été donnée par mon père. Or, le
Niso Nerea possède un énorme ombilic, ouvert depuis la base
jusqu'à l'extrémité de la spire. Pour faire cesser toute incer-
titude à ce sujet, j'ai représenté avec tout le soin possible
cette espèce, qui est d'une extrême élégance, et peut-être la
plus belle que nous possédions du lias moyen, (lomme on le
voit en comparant les deux dessins , l'absence d'ombilic n'est
pas la seule inexactitude de la figure donnée par d'Orbigny :
les tours sont bien moins convexes , montrent une forte ca-
rène médiane, enfin les belles stries concentriques de la base
ne sont pas marquées de tubercules, mais simplement striées
par de très-nombreuses lignes perpendiculaires à la direc-
tion de ces stries. Comme si cette intéressante coquille de-
vait avoir tous les malheurs à la fois, elle est indiquée par
IM. d'Orbigny, en IS'i?, dans son Prodrome, p. 228, n". 85,
sous le nom de Turbo Nisea; puis, dans le texte de la Pa-
léontologie française , sous celui de Nesea ; enfin , dans
les planches, sous le nom de Nerea. Si nous joignons à tout
cela que ce n'est pas un Turbo, mais bien un Niso, on con-
viendra que cette espèce a été bien torturée. Espérons que
notre dessin lui rendra tout ce qu'elle a perdu, et surtout
qu'elle ne sera pas décrite plus tard sous un autre nom par
quelque auteur qui , en la comparant au dessin de la Pa-
léontologie française , ne pourrait jamais se figurer (jue ce
qu'il a sous les yeux est bien le Turbo Nerea de d'Orbigny.
Entre les^rois noms, j'ai choisi celui de; Nerea, car les doux
autres formeraient une fâcheuse consonnanc<' : Niso A'/.«r< ou
Niso Nesea.
— 128 —
9°. Niso >'i(;iAS.
Cette magnififiiie coquille, figurée pi. CCCVIII, fig. 1,
2, sous le nom de Turbo, est encore une espèce qui rentre,
par ses caractères , dans le même genre dont nous faisons la
revue. Il existe encore à May et à Fontaine-Etoupefour d'au-
tres espèces, que M. d'Orbigny n'a pas eues à sa disposition
et que nous nous proposons de décrire plus tard.
En résumé, nous voyons que la famille des Pyramidelli-
dées (1) , si modeste, si peu répandue h l'époque actuelle,
occupait au contraire, à l'époque jurassique, une très-grande
place. Quelques-uns des étages renfermaient , en très-grand
nombre, les formes les plus variées. Les genres Niso, Chem-
nitzia, et surtout les Nérinées aux mille formes, si abondantes
dans les terrains jurassiques supérieurs , nous montrent avec
quelle profusion la nature avait réparti cette belle famille, si
déchue aujourd'hui, et dont la place a été prise par les ca-
nalifères. Ceux-ci débutent modestement dans les anciens
temps , s'accroissent de plus en plus, et régnent enfin presque
en maîtres absolus à l'époque actuelle.
LITTORINIDÉES.
Si maintenant nous examinons attentivement les coquilles
nommées, par M. d'Orbigny , Trochus hetiacus , iamellosus,
ornaiissimus et Tityrus , nous verrons que ces espèces, fort
élégantes, n'ont pas le faciès des troques; qu'elles ne sont
point nacrées , que les tours sont prolongés en expansions
(1) La famille des Pyramidellidées a cela de commun avec celle des
Haliotidées , les Cirrlms, Murchisonia , Bcllcrophons, Pvhjircvutria ,
PIcurotomaria , Trochotoma , dont les 2;enres sont ou complètement
éUinls, on ù peine roprésenlés fi lYpoque actuelle.
— 129 —
foliacées; la bouche n'est pas carrée, mais plutôt cordiforuic.
Si, d'un Autre côté , nous comparons ces prétendus Trochics
aux espèces actuellement vivantes, onnstus solaris et in-
diens, long-temps placées parmi les Troques et qui maintenant
sont rangées avec raison dans les Liltorinidées, on trouvera
entre toutes ces formes de tels points de ressemblance qu'on
ne pourra nier leur étroite parenlé. Les Onustîis ne sont eux-
mêmes que des Pliorus\\ox\ agglutinants (1); enfin les Cadrans
ou Solarium formeront le dernier terme de cette série fort
nette dans la famille des Littorinidées.
Ainsi , en faisant les rapprochements indiqués , nous ver-
rons dans les Omistus des coquilles turbinées , plus ou moins
aplaties, à bords terminés par une frange foliacée, quelquefois
prolongées en tube ( 0. solaris), avec un ombilic tout petit
(0, indiens), ou une simple fossette ombilicale (0. heliacus,
lamellosus, elc). Ainsi le genre Onustus, tel que nous reten-
dons , comprendra une série assez nombreuse de formes ,
(1) M. Woodward , dans son précieux Munual from the mollusca ,
donne le genre Onusius (Humplirey) { Xenophorus Fischer ) comme
synonyme de Pliorus ; mais d'abord le nom d'Onustus est bien antérieur
à celui de Phorus , puisque l'ouvrage de Denys de Montfort, où est
établi ce genre, ne date que de 1810, tandis que celui de Onustus a
été donné par Humphrey dès 1797. De plus, Denys de Montfort ne cite
comme P/ioras que les Fripiè-res, ou Troques agglutinants ; et quoique
les diverses espèces de Phorus vivants ou fossiles montrent bien des
degrés d'agglutination, puisque certaines espèces ne ramassent qu'à
peine quelques corps étrangers, tandis que d'autres se forment avec
les coraux, les coquilles et les pierres, une enveloppe vraiment for-
midable, il n'en est pas moins vrai que tous les Phorus sont très-sem-
blables et offrent un genre si homogène , si naturel , qu'il est souvent
Irès-diflicile d'en distinguer les espèces; tandis que les Onustus, tels
que nous les circonscrivons ici , sont, d'un côté, bien nettement sé|)arés
des Fripières, et, d'un autre cÏJté, montrent une série de formes bien
distinctes les unes des autres , en un mot un genre moins naturel.
9
— 130 -
parmi lesquelles se rangera encore le Trochus paieUatus
( Desh. ) , coquille tertiaire des sables de Lisy , pourvue d'un
tout petit ombilic entouré de stries concentriques.
Si , de plus , nous n'attachons pas une importance trop
grande au caractère fourni par l'ombilic , que celui-ci soit
grand ou petit , nous trouverons que le Solarium Caillau-
dianum ( d'Orb. ) , sauf son ombilic large et crénelé , se
rapproche bien plus des Onustus que des Solarium , puisque
les bords des tours se prolongent en expansions foliacées qui
cachent la sulure ; que chaque tour est garni, à l'extérieur,
de lignes obliques , ondulées , irrégulières , souvent dicho-
tomes. Nous rapporterons donc aussi le Solarium Caillau-
dianum au genre Onuslus, qui se trouvera former ainsi l'in-
termédiaire très-net des deux genres Phorus et Solarium.
Nous ne conserverons dans ce dernier que des coquilles
aplaties, non nacrées, pourvues d'un large ombilic, habi-
tuellement crénelé , et dont le bord des tours ne se prolonge
point en portions foliacées. Quant aux prétendus Cadrans des
terrains crétacés, et en particulier des belles espèces du Gault
de la perte du Rhône, la présence de couches nacrées à l'in-
térieur nous les fera rejeter aussi de celte série pour les re-
porter dans la famille des Turbinidées.
Voici donc comment nous caractériserons le genre Onustus,
tel que nous l'avons étendu.
Genis onustus.
Coquille conique, surbaissée, à spire peu ctagee. Tours
munis à leur bord inférieur d'une eoepansion metnbrani-
forme, entière ou crénelée , quelquefois terminée en pointes
rayonnâmes-, expansion recouvrant une partie du tour
suivant. Surface des tours habitiiellement marquée de
stries ou de lignes obliques ondulcuses , qtielquefois dicho-
tomes , toujours plus ou moins irréyuUères. Dernier tour
1
I
— i;u —
très-grand , étalé. Base concave vers les bords , convexe
au centre , quelquefois ornée de lignes rayonnantes , dicho-
tomes, très-peu prononcées , plus souvent lisse et montrant,
autour d'un ombilic plus ou moins développé, ou d'une
simple fossette ombilicale , des lignes circulaires peu pro-
noncées, ne s'cte7idant jamais jusque sur la partie concave
de cette base. Bouche cordiforme. Intérieur non nacré.
Relations géologiques.
D'après ce qui précède, on voit que le genre Onustus
n'appartient pas seulement à l'époque actuelle, mais au con-
traire qu'il occupe une assez longue échelle stratigraphique.
Les premiers représentants paraissent commencer dès les plus
anciens dépôts jurassiques, puis ils se continuent pendant les
terrains crétacés et tertiaires ; enfin, à l'époque actuelle, ils
sont représentés par deux espèces , les 0. solaris et indiens.
L'existence de ce genre aurait donc précédé celle des Phorus,
puisque la première apparition de ces derniers ne date que
des terrains crétacés supérieurs.
Puisque j'ai l'occasion de citer les espèces jurassiques
déjà publiées par d'Orbigny , je pense qu'il ne sera pas inu-
tile de passer en même temps la revue de ces espèces ; je
profiterai de cette occasion pour en décrire deux nouvelles ,
et en mentionner une troisième qui sera figurée plus lard.
Nous prendrons cette étude par étages géologiques, en com-
mençant par les plus anciens
Lias moyen.
Dans la Patéoîitologie française, nous n'en trouvons pas de
cet étage, habituellement pauvre en gastéropodes, si nous en
exceptons quelques localités privilégiées telles que Fontaine-
Étoupefour, IMay, Précigné, etc. Néanmoins nous avons trouvé,
dans la seconde de ces localités, un échantillon assez grand
— 132 —
qui, malgré son mauvais état de conservation, est bien suffisant
pour caractériser l'espèce suivante :
Onustus LiASiNu« {E.-Desl.].
PI. X, fig. IQa.b. c.
Dimensions : hauteur totale : 16 mil. ; — diamètre de la base : 32 mil.
Coquille conique, infundibuliforme, à spire un peu sur-
baissée. Tours aplatis , Légèrement évidés en avant sur leur
bord , garnis en travers de côtes obliques plus nombreuses
sur le dernier tour ; celui-ci garni, à sa circonférence, d'un
bord foliacé crénelé. Base convexe en son milieu , offrant
vers la circonférence une large gouttière due au prolonge-
ment foliacé du tour ; au centre, une simple callosité ombili-
cale, non bordée de stries concentriques. Bouche exactement
comme dans les autres Onustus.
Localité : May (Calvados).Un seul échantillon. Ma collection.
Obs. Cette espèce est très-voisine de VO. heliacus du lias
supérieur ; elle s'en distingue par sa taille plus considérable et
par les stries obliques des tours , beaucoup plus nombreuses ,
surtout sur le dernier tour.
Lias supérieur.
Onustus heliacus {d'Orh. sp.].
Nous n'avons que peu de chose à dire de celle espèce,
figurée dans la Paléontologie française, pi. (idCXI, fig. 8-10,
si ce n'est qu'elle a été figurée et décrite comme pourvue
d'un étroit ombilic : ce qui est une errcui-, cet ombilic étant
remplacé par une simple fossette ombilicale. Aux localités
citées par M. d'Orbigiiy, il faut ajouter Fontaine-Étoupefour
et Landes-sur-Drôme (Calvados), dans la couche h Ammonites
bifrons du lias supérieur, où cette espèce est rare.
— 133 —
Oollthe inférieure.
Onustus lamellosus {d'Orb. sp.).
Grande et magnifique espèce de l'oolithe inférieure de Pissot
(Vendée). Si cette coquille est ombiiiquée, ce dont je doute ,
elle possède un caractère différentiel marqué ; elle se distingue
encore des autres espèces jurassiques par son bord uni et
non crénelé et par sa grande taille, enfin par les petites stries
concentriques autour de la callosité ombilicale. Le dessin de
la Paléontologie fTançaise,p]. CC(]XI, fig. 11-13, ne donne
qu'une idée imparfaite de celte coquille.
Onustus ornatissimus (d'Orb. sp.)-
Cette espèce a été représentée correctement dans la Paléon-
tologie française, pi. CCCXII, fig. 5 et 8. Elle est bien facile
à reconnaître par sa forme moins svelte et par les grosses
crénelures du rebord des tours. Ces crénelures ne devien-
nent pas toutefois des épines, comme dans VO. solaris.
Grande oolithe.
Onustus tityrus (d'Orb sp.).
Cette espèce de la grande oolithe de Langrune, figurée dans
la Paléontologie française, pi. CCCXVII, fig. 1 et Z», ne pos-
sède pas de lignes circulaires autour de la callosité ombilicale;
les plis des tours sont peu nombreux et la distinguent d'une
autre fort voisine , reconnue dans le Callovien de iVlontreuil-
Bellay.
Onustus exsul (E.-Desl).
PI. X, fig. 9 a. b. c.
Dimensions : liauteur : 10 mil. ; — diamètre de la base : 28 mil.
Coquille subdiscoïde , à spire très-surbaissée , à sommet
— loû —
un peu aigu. Tours aplatis , à bords extérieurs distincts
et un peu ondulés , marqués de sillons rayonnants su-
perficiels assez nombreux ; dernier tour montrant son bord
antérieur très-mince, large et fort déprimé. Base convexe au
centre, rendue coîicave vers les bords par une large gouttière
circulaire peu profonde. Ombilic très-grand, à bord ar-
rondi, orné de stries radiées courtes et nombreuses , péné-
trant jusqu'au sommet de la spire. Bouche cordiforme très-
oblique.
Localités: Ranville, dans la grande oolithe (caillasse). T. R.
Deux individus sans test; un seul exemplaire avec son test,
ayant appartenu à M. Tesson, fait partie maintenant de la col-
lection du Britisli Mtiseum.
Obs. Cette espèce se rapproche beaucoup de VO. patellaïus
(Desh. sp.), espèce tertiaire des sables de Lisy; elle s'en dis-
tingue en ce que celle dernière est pourvue dun ombilic
bien plus petit qui est garni de lignes concentriques , tandis
que dans notre espèce ces lignes sont rayonnantes.
On sera surpris sans doute du nom spécifique exsul , exilé,
que je donne à cette intéressante et très-rare espèce ; mais j'ai
voulu témoigner par là le regret que les géologues Caennais
ont éprouvé lorsque M, Tesson a vendu sa riche collection
aux Anglais. Jamais, depuis, on n'a pu retrouver d'échantil-
lon orné de son test. Heureusement que mon père en avait
fait un dessin avant qu'elle fût exilée en Angleterre.
Callovieu.
Pour terminer cette revue, nous mentionnerons encore l'O.
Caillaudianus, rapporté par M. d'Orbigny au genre Solarium,
et enfin une nouvelle espèce très- voisine d'O. tityrus (d'Orb.),
(pii sera décrite prochainement dans une monographie des
gastéropodes de .^Jonireuil-Bellay, travail pour lequel W. Hé-
— 135 —
bert a bien voulu accepter ma collaboration. Cette seconde
espèce callovienne sera décrite sous le nom de Onustus papy-
raceus.
BUCCINIDÉES.
Enfin, il nous reste à passer en revue une série de coquilles
pour lesquelles M. d'Orbigny a formé le genre Purpurina,
et que l'auteur établit ainsi, en 1847, page 270 du Prodrome :
H Purpurina, d'Orb. \%hl. Ouverture Large, pourvue seu-
« lement en avant d'un très-étroit sillon qui remplace l'échan-
« crure des Purpura. Bord columellaire non aplati. »
M. d'Orbigny répète à peu près la même phrase dans son
Cours élémentaire de paléontologie , et range les espèces
de ce nouveau genre dans la famille des Buccinideœ , à côté
des Pourpres.
D'un autre côté, M. Pielte, dans un intéressant travail
sur les coquilles voisines des Purpurines (Bidl. Soc. géol. de
France, 2*. série, t. XVIII, p. 587, a cherché à établir
plus nettement les caractères de ce genre , et en a fait une
excellente critique, en établissant ses rapports avec les Turbo,
d'une part, avec les Cerithiumet Purpura . d'une autre.
Comme M. Piette, nous pensons que les coquilles voisines
par leur forme de la Purpurina bellona sont celles qui se
rapportent le mieux à la définition de d'Orbigny ; et parmi
toutes les coquilles que cite l'auteur de la Paléontologie fran-
çaise, il n'y a que cette espèce et la P. pulchella, de Conlies,
que nous conservions dans le genre ; nous retrancherons
les P. nassoides , Thorenti , unilineaia , brevis , pumUa ,
Lapierrea et Moreausia , qui , pour nous, sont des Brachy-
trema , des Tubifer et des Purptiroidea.
Nous restreindrons donc le genre Purpurina aux foinies
qui s'appliqueront a la caracléristiquo suivante :
— ISG
Genis PURPURINA.
Coquille ovale-allongée , raccourcie , ou même ventrue ,
épaisse , à tours arrondis ou rendus anguleux par une
forte carène crénelée formant un méplat vers la suture
des tours. Ornementation variable , consistant le plus sou-
vent en grosses côtes longitudinales , aiguës ou arrondies ,
coupées par des stries transversales très-nombreuses; dernier
tour bien plus développé que les autres. Ouverture arrondie,
rétrécie en avant où elle forme , dans le jeune âge , à son
union avec la columelle, un très-étroit sillon remplaçant
iéchancrure des Purpura. Bord columellaire non aplati.
Columelle toujours séparée de la base par une fente ombi-
licale , étroite , mais très-marquée et autour de laquelle la
base s'épaissit.
Type Purpurina bellona de l'oolilhe ferrugineuse de
Baveux et des Mouliers, figuré dans la Paléontologie fran-
çaise, pi. CC(JXXX1 , fig. 1 , 3.
Tel (jue nous le circonscrivons , ce genre renferme encore
un certain nombre d'espèces qui se conviennent toutes et
paraissent réparties entre les étages Bajocien et Oxfordien.
Nous nous proposons de décrire plus tard plusieurs formes
nouvelles. Pour bien fixer les idées , nous nous sommes
contenté de figurer ici, pi. XI, fig. 5, une nouvelle es-
pèce du Callovien de Rlontreuil-Bellay, à laquelle nous avons
donné le nom de Purpurina condensala.
Comme M. Pictle , nous pensons aussi que d'Orbigny a
fait rentrer dans le genre Purpurina des formes qui n'ont
aucun rapport avec le Purpurina bellona: telles sont, par
exemple , les Purpurina ornata , Bntliis , Patroclus , etc. ,
qui, pour nous, sont dos formes voisines des Liltorines; mais
— 137 -
nous ne pensons pas, comme M. Piette, qu'on puisse les rap-
porter au genre Littorina; en effet , leur ornementation est
toute différente, le test fort mince; la spire s'allonge outre
mesure. Ce sont ces espèces qui constituent le genre Eu-
cyctus , établi par mon père à la suite de ce travail. Nous
adopterons donc cette manière de voir, et nous rangerons les
prétendues Purpurina ornata, Batliis , etc. , dans la famille
des Littorinidées.
Quant aux vraies Purpurina , telles que nous les avons
circonscrites, nous les rapprocherons des Pourpres, par l'in-
termédiaire des Purpuroidea et Brachytrema , genres qui
participent à la fois des Pourpres par leur ornementation et
l'ensemble de leurs caractères , et des Purpurina par leur
canal respiratoire à peine indiqué.
Enfin, si nous admettons, en partie, les conclusions de
M. Piette , nous ne pouvons regarder toutefois ses Purpu-
rina buccinoides , coslellata , Thorenti et striata connue
appartenant aux vraies Purpurina; et même, parmi toutes les
formes figurées dans le mémoire cité, nous n'en voyons au-
cune qui puisse s'y rapporter.
Pour bien faire sentir la différence existant entre les genres
Purpurina et Brachyirema que d'Orbigny avait confondus,
nous avons figuré , pi. XI , fig. h , une nouvelle espèce du
Callovien de Montreuil-Bellay , le Brachyirema Wrighti,
Quant au genre Purpuroidea, avec lequel d'Orbigny confond
encore ses Purpurines, nous n'avons pas pensé qu'il fût né-
cessaire de le représenter, ce genre étant bien connu par les
beaux travaux de MM. Morris et Lycett sur la grande oolithe
d'Angleterre, et par ceux de M. Buvignier dans \a Statistique
géologique de la Meuse. Voir les magnifiques dessins repré-
sentant les Purpuroidea Morcausia et Lapierrea,
— 138 —
Le Secrétaire lit la note suivante :
NOTE
Sur l'utilité de distraire des genres Tuvbo et Put*t»tf »<»na
quelques coquilles des terrains jurassiques,
ET d'e\ FOEMEK une NOUVELLE COUPE GÉNÉRIQUE
SOUS LE NOM d'EUCYCLUS ;
PAR M. BUDES-DESLONGCHAMPS ,
Doyen de la Faculté des sciences de Caen , membre correspondant de l'Iustilul
(section des sciences), etc., etc.
Il y a déjà fort long-temps que Sowerby {Minerai Con-
clwlogy ) a décrit et figuré, sous le nom de Turbo ornatus,
une coquille à spire élancée , ornée de plis transversaux ,
tuberculeux; mais cette assimilation aux Twr6o, jusqu'ici
généralement adoptée, n'est pas, à mon avis, convenable.
L'aspect du Turbo ornatus est très-différent de celui des
autres Turbo, même quand on en a distrait diverses coupes
génériques, plus ou moins bien caractérisées , et que n'ont
pas encore admises la plupart des paléontologistes.
Le test du Turbo ornatus est fort mince ; il est douteux
qu'il fût nacré; sa spire est plus élancée que chez les Turbo
proprement dits ; tout fait présumer qu'il n'avait point d'oper-
cule calcaire (1). Quant à l'analogie ou à la différence que
(1) Si ces coquilles avaient été pourvues d'un opercule calcaire, on
aurait cerlaincmenl retrouvé cet opercule, qui aurait dû se conserver
en même temps que le test lui-même de la coquille; et jamais, dans les
terrains jurassiques anciens, nous n'avons trouvé d'opercules calcaires.
Quant aux opercules cornés, ils ont été détruits; il faudrait un cas
de conservation bien extraordinaire pour qu'on pût en trouver trace :
par conséquent, nous ne pouvons aflirmer avec certitude ni la présence
ni l'absence d'un opercule corné dans nos coquilles.
— 139 —
pouvait avoir son animai avec ceux des Turbo , il est irop
évident qu'on ne les connaîtra jamais. On ne peut donc invoquer
que la forme de la bouche ; encore est-elle plus ovale; mais
si l'on se bornait à la forme de la bouche seule pour dis-
tinguer les genres , la série des coquilles turriculées , sans
échancrure ou sans canal antérieur , serait inextricable.
Quelques auteurs ont fait du Turbo ornatus une litto-
RINE ; c'était mieux sans doute , mais ce n'était pas suffisant.
Quant au sous-genre Aberlya de MW. Morris et Lycett (1),
il a été établi sur des coquilles trop mal conservées , et n'est
pas suffisamment caractérisé dans la phrase de ces auteurs
pour que nous puissions en tirer parti.
Le genre cahotique des Turbo , par suite des innom-
brables espèces que les auteurs y ont successivement en-
tassées, n'a plus de caractères applicables; ce n'est plus pour
ainsi dire qu'un nom. On y a depuis long-temps pratiqué
plusieurs coupes, plus ou moins heureusement formulées, qui
tendent à jeter de la lumière sur la distinction des formes,
et rendre moins inabordable la connaissance des espèces ;
coupes qu'il serait superflu de passer en revue dans cette
note. Il suffira , je pense , d'exposer brièvement les raisons
qui me paraissent justifier l'établissement de la nouvelle
coupe que je propose, et qui renferme un certain nombre
d'espèces ( dont plusieurs n'ont pas encore été décrilos )
laissées jusqu'ici parmi les Turbo, et d'autres rapportées ,
sans raisons suffisantes, par RI. d'Orbigny à un genre incom-
plètement caractérisé qu'il a nommé Purjnirina. Je désigne
ma nouvelle coupe générique sous le nom d'Eucyclus, fai-
sant allusion aux plis ou cerceaux nombreux qui ornent la
spire et la base des espèces.
Plusieurs de mes Eucyclus sont ligures dans les planches
(1) Britisli fossil of ilic grcut oolitc ( Puieontograpliical Sociely ).
— l/iO —
de la Paléontologie française (terrains jurassiques) et mêlées
avec les Turbo et les Trochus , sous les noms de Pur-
purina Patroclus , P. Philiasus , P. ornata ( Turbo or-
natus, Sow. ), P. Bathis (1); mais, chose singulière! il
n'est fait, dans le texte, aucune mention du genre Purpu-
rina, ni des espèces qui portent pourtant ce nom dans les
planches; elles n'y sont pas décrites non plus sous le nom de
Turbo : de sorte que , genres et espèces y sont entièrement
passés sous silence. Celte double omission a de quoi sur-
prendre , qu'elle soit volontaire ou non.
Parmi les Turbo de M. d'Orbigny, ses T. Itys,Nireus,Ni-
cias, Julia, Capilaneus (Munster), Caifor, P7'mcep(Roëm) ,
et quelques autres , ainsi que plusieurs de ses Trochus ,
rentreraient dans mon genre proposé, Eucyclm.
Depuis long-temps, j'avais adopté ce nom pour désigner de
nombi'euses espèces qui se trouvent dans nos terrains, depuis
le lias moyen jusqu'à l'oolithe inférieure inclusivement. Il me
répugnait de mettre sous le nom de Turbo des coquilles
n'ayant presque rien de commun avec eux. L'étude des ou-
vrages où sont décrites des espèces semblables ou analogues,
loin de faire cesser mes perplexités, ne faisaient que les
augmenter ; aussi je me décide à formuler et à publier dès
à présent les caractères que présente le groupe Eucyclus; je
donne quelques figures des principaux types spécifiques , en
attendant que je puisse faire connaître à fond toutes les es-
pèces que j'ai rassemblées. En rapprochant par petits groupes,
artificiels peut-être , les coquilles qui se ressemblent , et en
les désignant par un nom particulier , je pense qu'il serait
plus aisé aux géologues et aux paléontologistes de s'entendre,
(1) Quant cl la Ihirpurina k//o/ui , cette espèce paraît devoir rester
dans le genre Ihirpiirittd tel ([ue l'a formulé d'Orbigny, et servir de
lype à certain nombre de représentants de divers niveaux jurassiques.
— Ul —
que lorsque ces formes restent toutes entassées sous un nom
commun à une infinité d'espèces fort disparates entre elles.
Je caractériserai ainsi le genre Eucycius.
FAMILLE DES LITTORINIDÉES.
EUCYCLUS ( bien cerclé >.
Type EucYCLUS obeliscus fE. D.J.
Coquille spiralée , ovale - oblongue , pyramidale , ou
presque turriculée , à test TRÈS- MINCE et même papyracé ,
à tours arrondis, croissant régulièrement, à suture en-
foncée. Surface des tours couverte de plis transver-
saux (1) plus ou moins nombreux , plus ou moins saillants^
(1) Plusieurs conchyliologistes nomment longitudinaux les plis que
j'appelle ici transversaux , en se fondant sur ce principe que, si la
coquille était déroulée et rendue droite , ces plis seraient dirigés suivant
sa longueur. Cela est très-vrai ; mais il est également Irès-vrai que la
coquille n'est jamais dans cet état; il est de sa nature d'être enroulée
en spirale. Pourquoi alors invoquer une forme qui n'est point réelle ?
Celle manière de s'exprimer a l'inconvénient de dire à l'esprit tout
le contraire de ce que montrent les yeux. L'état habitlel d'()\ on-
GANF., a dit fort sensément de Mirbcl, est aussi son état natiuel.
Pour être conséquents avec eux-mêmes, ces conchyliologistes devraient
également appeler longitudinaux les plis ou stries qui se voient souvent
ù la base des coquilles , et qu'ils appellent tout simplement circulaires
ou concentriques.
J'en dirai autant de ces autres plis, stries, cordons, etc., situés
verticalement ou obliquement dans le sens longitudinal de la coquille,
et qui croisent les précédents. Aussi les conchyliologistes dont je parle
les nomment-ils transversaux ; mais, sur la base, ils les nomment
ralliés ou rayonnants ; ils devraient, pour être conséquents, les nommer
aussi transversaux. A moins de nécessité absolue, il est préférable
d'employer, dans les descriptions, des expressions cpii rendent ce qui
est sous les yetix , plutôt que ce qui devrait être, d'après des vues
lout-ù-fail systématiques.
— 1Z|2 —
simples , tranchants ou granuleux , et même dentés; souvent
un ou plusieurs de ces plis , plus développes , forment sur
la partie visible des tours une ou plusieurs carènes. De
petits plis longitudinaux ou obliques , très-nombreux , SOU-
VENT ONDULÉS ET BIFURQUES , comme anastomosés, coupent
les plis transversaux et rappellent par leur aspect ceux qui
se voient sur plusieurs Littorines vivantes et sur les espèces
du (/ewre Onuslus , notamment l'O. indicus (Trochus in-
dicus. L. ). Base oblique, plus ou moins arrondie , avec
plis concentriques, plus ou moins nombreux, coupés par de
nombreux petits plis ou stries rayonnantes. Point d'om-
bilic (1). Bouche ovale , rétrécie et anguleuse en haut.
Lèvre droite demi-circulaire , mince , tranchante , comme
gaufrée par l'origine des plis transversaux ; lèvre gauche
non apparente sur le retour de la spire ; mais en s' ap-
puyant sur la columelle , elle s'épaissit et s'élaugit de
manière à former une surface assez étendue, plane ou
arrondie. En s'unissant à la lèvre droite , elle forme un
coude prononcé plus ou moins ouvert ; mais sans qu'il y
ait d'échancrure à l'union des deux lèvres.
Par leur forme générale , leur bouche ovale , l'épaississe-
ment de la partie de la lèvre gauche appliquée sur la colu-
melle, les Eucyclus se rapprochenl des Liltorines ; cerlains
détails d'ornementation rappellent aussi les genres Onustus et
Phorus, ainsi que nous l'avons indiqué ; enfin ils ne parais-
sent pas avoir été nacrés dans l'état frais ; tous ces carac-
(1) I^a présence ou l'absence de l'ombilic n'est pas, en général , nu
caiaclère (le grande imporlance, surtout comme générique ; mais quand
l'une ou l'autre sonl constantes dans un genre donné, elles ne laissent
pas d'avoir une cerlainc valeur. Aucun de mes nimibrcux Eunjdus
n'a d'ombilic.
— \t{ô —
tères me font rapporter les Eucyùtus à la famille des I.it-
TORINIDÉES.
Je donne ici la description de quelques espèces qui peu-
vent servir comme de types à de petites sections dans le
genre , et faciliter l'intelligence de ce qui précède. Je re-
grette que le format de la planche n'ait pas permis de figurer
VEucydus Capitaneus (Mùnst. ) et VEuc. colurnnaris (E.-D. ),
qui forment également types dans ce groupe remarquable
de coquilles jurassiques.
EUCVCLUS OBELISCUS ( E.-D. ).
PI. XI , fin;. 9. Grandeur nalurclîc.
Dimensions: longueur : 67 miliim. ; — largeur, à la base : 32 millini.
Coquille turricidèe , élancée , à spire aiguë ; tours un peu
renflés inférieur ement ayant une carène très-étroite et tres-
saillante sur le renflement. Quatre petits plis transversaux,
également espacés , granuleux, au-dessus de la carène. Base
ornée de fi à 1 plis concentriques coupés par de très-nom-
breuses et très-fines stries rayonnantes. Bouche ovale.
Hab. May et Fontaine- Étoupefour. Lias moyen ; dans la
couche à gastéropodes. La variété figurée est très-rare; les
variétés ayant moins de quatre plis granuleux le sont moins.
Obs. Il serait possible que le Turbo Julia, de la Paléonto-
logie française, pi. CCCXXVIII, fig. 3 et Zi , fût une va-
riété de celte espèce ; la figure de M. d'Orbigny montre cinq
plis granuleux au-dessus de la carène. Le plus grand nombre
(le mes échantillons montre quatre ou trois plis granuleux ;
j'en ai qui n'en ont même que deux. La spire est d'autant
moins élancée que le nombre de ces plis granuleux est moins
— U^i —
grand ; el si l'on formait les espèces d'après la considération
de l'angle spiral, auquel M. d'Orbigny fait jouer un rôle beau-
coup trop important à notre point de vue, il faudrait considéra-
blement multiplier le nombre de ces espèces. Du reste, il sera
nécessaire d'étudier un grand nombre d'échantillons pour
reconnaître leur variabilité, et s'assurer si toutes ces modifica-
tions s'appliquent à des espèces particulières ou seulement à
des variétés.
Quoi qu'il en soit , notre E. obeliscus est une forme bien
nette, un type bien accusé dans le genre, et qui paraît accom-
pagné de plusieurs autres espèces , toutes propres au lias
moyen et au lias supérieur.
EUCYCLUS P\P7RACEUS (E.-D.).
PI. XI, (ig. 8. Grand, nat.
Dimensions ; longueur : 35 mil. ; — largeur, à la base : 20 mil.
Coquille à test excessivement mince , papyracé , presque
turriculée, à tours bien arrondis , marques de trois plis
transversaux très-étroits, très-peu saillants , finement gra-
nulés , croisés de petites stries saillantes , un peu obliques ,
la plupart bifurquées et excessivement nombreuses. Base
ornée de très-petits plis concentritjues, presque également
espacés et très-nombreux. Le reste des caractères conforme
à l'énoncé du genre.
Hab. Lias supérieur, dans la couche à /ammonites bifrons
et serpeniinus. Fontaine- Étoupefour. T. R. , surtout en bon
état.
Obs. Cette esj)èce montre encore un type bien net , carac-
térisé par la miiîceur extrême de son lest et la forme de ses
carènes ; elle paraît apparlenir en propre au lias supérieur.
— U5 —
VEuc papyraceus peut donner une idée du degré de tcnni.é
auquel peuvent parvenir certaines espèces de ce genre ■ ^
peme cette épaisseur surpasse- t-elle deux ou trois centièmes
de md mètre, et cependant la coquille devenait assez grande '
mon plus grand échantillon mesure 55 millimètres de lon-
gueur e, 25 de largeur à la base. Quelle ne devait pas être L
lagdue, et j ajoute la beauté de cette coquille, à parois pas
beaucoup plus épaisses que celles d'une bulle de savon » et
cependant ce test devait être assez rés.tant , puisque 'les
exemplancs connus ne sont ni écrasés, ni déformés.
EUCYCLUS riNGUlS ,/E. D.J.
PI. Xr, Cg. 7. Grandeur naturelle.
Dimensions : longueur : 48 million.;- largeur à la base : U milli..
Coquille ovale-allongée, à spire pointue. Tours ar-
rondis, croissant assez rapidement; le dernier plus ample
r,ue es autres, couvert de U plis transversaux très-saillants
également espacés, croisés par de très-nombreuses stries
ionguudmales ou peu obUc,ues. Ba.e arrondie, non dis-
tincte du dernier tour, couverte de 6 ou 7 pUs concen-
trées, un peu moins saillants et plus rapprochés gue ceu.
des tours. Le reste comme dans la caractéristique du genre.
Hab. Foniaine-Étoupefour, dans la mâlière ou partie in-
férieure de l'oolithe .nférieure. T.R. Dans la couche à
Ammonites primordialis de Feuguerolles. R. Je pense aussi
que quelques moules internes, provenant du minerai de fer
de la Verpilière près Lyon, doivent se rapporter à cette
espèce.
OBS. Par sa f„™e renflée «raccourcie, par l'absence
10
— 1Û6 —
de plis formant une carène proprement dite sur les tours ,
cette coquille indique encore une section bien nette dans le
genre Eucydus. Mais cette section paraît avoir une étendue
stratigraphique considérable, car elle se retrouve j usque dans
le coral-rag. En effet , noire Eue. pinguis ressemble telle-
ment au Turbo princeps (Roëm. ), figuré dans la Paléon-
tologie française , qu'on a peine à distinguer ces deux formes.
Toutefois , nous avons pu étudier dès modèles en plâtre de
cette dernière espèce provenant du coral-rag de St.-Mihiel
( Meuse) , et ceux-ci montrent des carènes bien plus fortes,
et des stries longitudinales beaucoup plus accentuées.
• EucYCLUs goni&tDs fDesl J.
PI, XI , fig. 6. Grandeur naturelle.
Dimensions : longueur : 70 niillim.; -largeur, ù la base : i7 miilini.
Grande et belle espèce voisine de f Eucyclus ornatus
(Sow.^sp. ). Elle s'en distingue par sa taille plus grande,
par sa carène ornée d'un moins grand nombre de dents
ou tubercules, un peu anguleux. L'intervalle, situé sur chaque
tour, entre la carène et la suture, n'a pas de petit pli trans-
verse granidé , caractère qui se voit , mais pas toujours, sur
/'Encvclus ornatus. Celui-ci n'eu pas le jeune âge de l'E.
goniat'us ; car , à tous les âges, il a sa carène garnie de dents
très-nombreuses et beaucoup plus petites ; d' ailleurs , je
possède un jeune spécimen t/w goniatus dont les tubercules
son fort gros et peu nombreux.
11 AB. Les Mouliers. dans l:i couche ferrugineuse de roolilhe
inférieure. Je n'en connais que quatre exemplaires , dont je
possède deux adultes et un jeune Le troisième appartenait
— 1^7 —
à M. Tesson, et fait maintenant partie de la collection du
British Muséum. Je n'ai point rencontré cette espèce à
Bayeux ni dans les autres localités où se montre l'oolithe
ferrugineuse.
EXPLICATION DES PLANCHES.
Planebe X.
Fig. 9, rt , II. Onustus cxsul ( E.-D. ). Grandeur naturelle. Échantillon
provenant de la grande oolithe de Ban-
ville. Collection du British Muséum.
Fig. 9 , c. — — Coupe du même pour montrer la forme
de rombilic.
Fig. 10, a. b, c. Onustus liasinus (E.-Desl.). Grandeur naturelle. Échan-
tillon provenant du lias moyen de
May.
Planche XI.
Fig. 1. Niso pcrforatus ( d'Orb. sp. ). Lias moyen de Fonlaine-Étou-
pefour.
Fig. 2. — neren ( d'Orb. sp. ). Lias moyen , Fontaine-Étoupefour ,
May. Cette espèce a été figurée sans
ombilic dans la Paléontologie fran-
çaise,
Fig. 3. — monoplicus ( d'Orb. sp. ). Lias moyen de Fontaine-Étou-
pefour. Échantillon ayant servi à d'Or-
bigny pour décrire celte espèce. La
figure de la Paléontologie française est
inexacte.
Fig. U. Brachytrema Wrighti { Cotteau sp. ). Un peu grossi. Montreuil-
Bellay. Couche ferrugineuse du Cal-
lovien.
Fig. 5. Purpurina condensata ( E. Desl. ). Grandeur naturelle. Mon-
— U8 —
Ireuil-Bellay. Couche ferrugineuse du
Callovien.
Fig. G. Eucyclus goniatus (E.-D. ). Grandeur naturelle. Les Mouliers.
Couche ferrugineuse de l'oolithe infé-
rieure.
Fig. 7. — pinguis (E.-D.). Grandeur naturelle. Feuguerolles-
sur-Orne. Couche à Ammonites pri-
mordiulis.
Fig. 8. — papyraceus {Y^n-H.). Grandeur naturelle. Lias supé-
rieur de Fontaine-Étoupefour. Couche
à Ammonites hifrons.
Fig. 9. — obeliscus [DesiL ), Grandeur naturelle. Lias moyen.
Couche à Gasléropodes de Fontaine-
Étoupefour.
IM. Eudes-Deslongchamps continue la lecture de son travail
sur les ossements de mainmifèies fossiles des alluvions an-
ciennes du département du Calvados. La lecture d'aujour-
d'hui a trait aux carnassiers et ne comprend que les genres
Felù et Hyœna.
M. Le Clerc donne lecture d'un travail peu étendu, intitulé :
Générations spontanées. — Tra?isformations de certains
Entozoaires suivant le milieu dans lequel ils vivent.
Après celte lecture , plusieurs membres font remarquer
que si M. Le Clerc n'est point partisan des générations spon-
tanées (ce qui est assurément très-permis), sa note ne ren-
ferme que des assertions sans preuves et d'ailleurs très-vagues
et très-contestables ; il n'apporte aucun fait , aucune expé-
rience positive pour appuyer son opinion, et combattre celle
des partisans de ce qu'on a appelé générations spontanées.
Quant à la prétendue transformation, en Ténias, de |)etits
vers aquatiques , qu'il suppose avoir pu se faire dans les or-
ganes digestifs de deux personnes dont l'habitation était voi-
sine du lieu où se trouvait l'eau contenant de petits vers, il
n'a point de preuves que les vers aient été avalés ; il n'indi([ue
— ia9 —
ni leur genre, ni leur espèce. Étaienl-ce des larves, des an-
nélides ? Il ne cite d'ailleurs son observation que sur des sou-
venirs déjà très-éloignées.
M. Le Clerc répond que ce qu'il vient de lire n'est qu'un
plan , une ébauche pour ainsi dire d'un travail plus appro-
fondi qu'il se propose de faire, et dans lequel il appuie ses
idées par des faits et des expériences positives.
On procède au scrutin sur l'élection de M. Hébert, profes-
seur à la Faculté des sciences de Paris, présenté dans la der-
nière séance. M. Hébert est admis en qualité de membre cor-
respondant,
M. Morière présente , en son nom et en celui de M. Lenor-
mand de Vire, comme membre correspondant, M. Plus Ti-
tius, supérieur du couvent de Pyrano, en [strie.
SÉANCE DU 16 AVRIL 1860.
Présidence de il. PIERRE.
DONS FAITS A LA SOCIÉTÉ.
De la part de i\î. Dewalqiie , correspondant de la Société :
Rapport du Conseil de salubrité publique sur l'cchauffe-
ment du sol des jardins du quartier St. -Jacques , à Liège.
broclî. in -8". , 59 pages.
De la part de U. Timbal-Lagrave :
Quatrième mémoire sur de nouvelles hybrides d'Orchidées
de la section des Ophrydeœ, Lindl. Broch. in-8°. , 22 pages,
avec une planche. Extrait des Mémoires de i Académie im-
périale des sciences de Toulouse , 5^ série , t. IV.
De la part de M. de Caumont :
Programme du Congrès scientifique de France, XXV II*,
session , qui s'ouvrira à Cherbourg, le dimanche 2 sej)-
tembre 1860.
De la part du Congrès des Etats-Unis d'Amérique:
Report on the commissionncr of patents, for the year
1857, Agriculture, 1 vol. in-8°. , avec sept planches. Wa-
shington 1858.
La Société a reçu , en échange de ses publications:
Mémoires de L'Académie impériale de Metz, XI'. année,
1858-59. 1 vol. in-8"., 615 pages.
Bulletin de la Société d' agricidtnrc , sciences et arts de la
— 15! —
Sartke, 3". et k*. Iriraestres, tome XIV, in-8°. , 173 pages.
Le Mans, 1859.
Tablettes de L'horticulture versaillaise , v\°. U, 1859.
Mémoires de la Société d'émulation de Cambrai, I. XXV,
1 vol. in-8°., 2^ partie, 1858.
Compte-rendu des séances de la Société d'émulation de
Cambrai, depuis le 9 janvier 1856, jusqu'au 31 décembre
1858; rédigés par M. C. A. Lefèvre, secrétaire-général ; 10-8". ,
138 pages, Cambrai, 1858.
Mémoires de la Société d'émulation de Cambrai, lome
XXVI, 1". partie, in-8°., ^25 pages, onze planches. 1859.
Il est donné lecture d'une lettre de M. Hue de ftîathan ,
admis, à l'une de nos dernières séances, au nombre des mem-
bres résidants, et qui, depuis, a été nommé secrétaire de la
sous-préfecture deMilhau. Obligé en conséquence de quitter
Caen, il espère cependant y retenir à une époque peu éloi-
gnée. Il prie la Société de lui continuer le titre de membre
résidant.
M. Pierre, président, allant à Paris, pendant les vacances
de Pâques, avait été prié, par le bibliothécaire, de s'informer
si le ministère de l'instruction publique se chargeait toujours
de faire parvenir aux Sociétés savantes étrangères les publi-
cations des Sociétés savantes de France qui s'adressaient à lui
dans ce but, M. le Bibliothécaire ayant quelque crainte qu'il
n'en fût plus ainsi. W. Pierre s'est acquitté de cette mission ;
il lui a été répondu qu'il se faisait par an deux envois seule-
ment aux Sociétés savantes étrangères : au mois de juin et au
mois de décembre; qu'il fallait envoyer au ministère, vers
ces deux époques, les ouvrages ou brochures que l'on desti-
nait aux Sociétés savantes éirangèies.
M. Eudes-Deslongchamps continue la lecture de son travail
— 152 —
sur les mammifères fossiles du Calvados ; celle d'aujourd'hui
concernait les Éléphants, c'est-à-dire le Mammouth.
M. Pierre fait la proposition de demander au gouverne-
ment que la Société Linnéenme soit reconnue d'utilité publi-
que. Les circonstances paraissent favorables, puisque le mi-
nistre de l'instruction publique a classé la Société Linnéenne
parmi celles dont les travaux méritent le plus d'attention. La
Société appuie la proposition de M. Pierre.
M. Morière annonce avoir trouvé à Bonnebosq , arrondis-
sement de Pont-l'Evêque, V Azai'um europceum, L.
Le secrétaire présente le travail suivant :
— 153 —
MÉMOIRE
SUR LES
FOSSILES DE MONTREUIL-BELLAY
( MAINE-ET-LOIRE ) ;
PAR
M. HÉBERT, professeur de géologie i la Faculté des Sciences de Paris,
ET
M. ËDgéne EllDËS-DËSlO!^GCil4MPS , membre de plosieurs Sociétés savantes.
1^®. PARTIE.
CÉPHALOPODES ET GASTÉROPODES.
INTRODUiTIOK
Le travail que nous donnons ici , M. Eugène Eudes-
Deslongchamps et moi , est le résultat d'un engagement déjà
ancien. En 1855, mis en possession, par suite des persévé-
rantes recherches de notre confrère M. Guerre , d'une jolie
collection de fossiles de l'Oxford-clay inférieur, provenant de
la carrière du Chalet , près Montreuil-Bellay , je promis (1)
de faire la description des nombreuses espèces nouvelles de
ce riche gisement qui ne le cèdent en rien, pour la conser-
vation, à nos fossiles tertiaires, et dont le nombre s'est encore
accru , grâce aux riches matériaux mis è ma disposition par
MM. Triger , de Lorière et Marie Rouault.
(\) Voir Bulletin Soc. géol. de France, 2". série, t. XII, p, 1263.
— 15Zi —
J'avais déjà , après une élude préalable , fait dessiner par
noire habile lithographe, M. Huinbert, sept planches presque
exclusivement remplies de Gastéropodes qui, par leurs formes
presque toutes nouvelles, présentaient un intérêt tout spécial;
mais des obstacles divers m'empêchèrent d'achever ce travail,
et mes occupations actuelles m'eussent peut-être arrêté long-
temps encore , si M. E. Eudes-Deslongchamps , déjà connu
par ses publications sur les Brachiopodes, et qui même a fait
connaître (1) ceux qui se trouvent dans le gisement du Chalet,
n'eût consenti à m'aider à achever, ou plutôt à fair^; la de-
scription de la pins grande partie des Gastéropodes. J'espère
qu'il pourra plus tard donner les Acéphales , peut-être moins
nombreux , mais qui , par leur parfaite conservation, ne le
cèdent en rien aux Gastéropodes.
I.e motif qui m'avait fait entreprendre ce travail n'était
pas seulement l'intérêl qui s'attache à la détermination de ces
charmantes espèces. En se reportant à la coupe que j'ai
donnée de ce gisement (2), d'après les échantillons qui
m'avaient été envoyés par M. Guerre, on verra que les nom-
breux Gastéropodes nouveaux ( plus de 60 espèces) se trou-
vent dans une même couche de quelques centimètres d'épais-
seur. Or , si la partie d'une couche si mince , contenue dans
l'étendue d'une seule carrière, a fourni plus de Gastéropodes
(ju'on n'en connaissait dans tout l'étage Callovien de d'Or-
bigny, on devra en conclure que celle classe d'animaux ne
doit être invoquée qu'avec beaucoup de prudence , lorsqu'il
s'agit de classifications stratigraphiques.
J'ajoute qu'il en sera très-probablement de même des
(1) Mémoire sur les Brachiopodes de la zone ferruijincuse du Cul-
lotticn , t. XI ( Mémoires de la Soc. Liiin. de Normandie ), avec six
plunclies.
(2) Ihill. Soc. fjéol. de France, t. XII , o. 15!fiA
— 155 —
Acéphales, tandis que l'on remarque dans ce même gisement
un grand nombre de Céphalopodes , tous connus à très-peu
d'exceptions près, et caractéristiques de i'Oxford-clay in-
férieur.
Avril 1860.
Ed. IJÉBERT.
Observation. — Dans l'exposé des espèces et des genres, nous
avons adopté la classification suivie par M. Woodward dans
son Maiiiml of the Mollusca , devenu le Vade-mecum de tous
ceux qui s'occupent de Conchyliologie.
1". ËfliibrancSicsBieiriî.
VERTÉBRÉS.
Sauriens.
Fragment d'une dent de Teleosaurus. (Collection de Lo-
rière). Le Chalet.
Obs. It est probable que c'est à cet ordre qu'il faut rapporter les
prétendus os de mammifères que M. Millet cite de cette localité.
Poissons.
Deux dents de Psamniodus indéterminé , voisin du Ps.
rciicuiatlis (Ag. ). Collection Marie Rouault.
Ettibwanchement htdéiefminé.
Aptychus.
Trois fragments (coll. de Lorière ) trop incomplets pour
qu'on puisse en faire une détermination exacte. M. Millet,
qui a eu de meilleurs échantillons à sa disposition , en a con-
stitué une espèce nouvelle, A. Chateliarianus.
— 156 —
^^ ËmliranclBemeiit.
MOLLUSQUES.
CLASSE DES CÉPHALOPODES.
ORDRE DES DIBRANCHES.
F. Bblemnitid^.
1. Belemnites hastatus (Mont. sp. )
Le Chalet (1). Assise supérieure (argiles). C. C. Plaine de
Champagne. A. C.
2. Belemnites Latesulcatus ( (VOrb. ).
Le Chalet. Assise supérieure (argiles). R. Communiqué
par M. Triger.
Obs. Ces deux espèces se trouvent dans les argiles de l'OxIord-clay
moyen qui, dans la carrière du Chalet , sont superposées aux couches
calcaires de l'Oxford-clay inférieur.
ORDRE DES TÉTRABRANCHES.
F. Nautilid.e.
3. Nautilus subbiangulatus (d'Orb.).
Le Chalet (collection Triger). Gigny , Chauffour , etc.
(1) L'indication le Chalet , sans autre détail, se rapporte exclusive-
ment i^i la couche ferrugineuse fossilifère d'où proviennent les nombreux
Gastéropodes décrits dans ce travail.
-- 157 —
Obs. Nous n'avons jamais vu cotte espèce, indiquée par M. d'Or-
bigny comme de la grande oolillie, que dans les couches à Ammonites
anceps , nakeriœ , macrocephaliis , elc. , c'est-.Vdire dans l'Oxford-clny
inférieur.
U. Nautilus textilis (nov. sp.).
PI. I, Gg. 1 a, b, V. — Pi, VII, fig. 16.
Dimensions : diamètre (coll. Boucaull), 29 mill. ; — largeur maxi-
mum de l'ouverture (1), 16 millim. ; — largeur maximum du dernier
tour, 15 millim.
Forme générale du N. granuiosus (d'Orb.) {Pal. franc.,
terrains jurassiques, t. I, p. 162, pi. XXXV, fig. 3, 5 ),
mais s en distinguant par l'absence de granulations au
point de rencontre des stries, dont la disposition est d'ail-
leurs d'une régularité remarquable ; par la position du
siphon, centrale dans le N. granuiosus, et située, dans notre
espèce , vers le tiers externe de la cloison ; enfin par des
cloisons plus sinueuses. Ces cloisons le sont moins toutefois
que dans le N. subbiangidatus (d'Orb. ) ( Pi. XXXIV,
fig. 1 , 3 ). Ce dernier se rapproche encore de notre N.
textilis par la position du siphon et s'en distingue, en outre,
par sa forme comprimée et son test lisse.
Obs. A la base des cloisons on remarque une très-légère dépression
près du retour de la spire. L'ombilic est plus ouvert que ne rindiqucnt
les figures; il laisse voir une partie de l'avant-dernier tour, et la forme
générale de la fig. 16 de la pi. VII est un peu défectueuse.
(1) Prise perpendiculairement au plan diamétral , le rapport du
diamètre à cette largeur de l'ouverture donne une idée de la forme,
globuleuse quand ce rapport est voisin de l'unité et d'autant plus
aplatie qu'il dépasse cette valeur.
— 158 —
PI. I, fig. 1 a, b. échantillon de grandeur naturelle (collect. Guerre),
lig. 1 c. Portion de surface grossie. PI. VIT, fig. 16. Échantillon grossi
deux fois (collect. deLorière).
F. AMMONITID.E.
5. Ammoinites macrocephalus (Scliloth).
Le Chalet. A. R. ( très-jeune ). Laniothe. R. Chauflbur
( Sarthe ). C. Environs de Mamers et d'Alençon. Partout au
même niveau dans les pi'emières assises de l'Oxford-clay in-
férieur.
6. Am. Hekveyi (Sow. ).
Le Chalet. R. (jeune). (>hauffour. R. Pescheseul (Sarthe).
C. Dans les assises les plus inférieures de l'Oxford-clay, avec
VAm. buUatus ( d'Orb. ) et VAm. microstoma (1) (d'Orb.).
Mâcon , au même niveau.
7. Am. microstoma frf'Orô.j.
Le Cliaict. A. R. Plaine de la (Champagne. R. Pescheseul ,
Chariiy (Savoie), avec Vlm. macrocephalus , anceps , etc.
8. Am. modiolaris fLwî/rf j.
Le Chalet. A. R. (Jeunes).
9. AM. Banksii ( Sow. ).
Le Chalet. R. R. ( jeune ). Collection Guerre. Gigny
(Yonne).
(1) Nous n'avons jamais rencontré ces trois espèces qu'ù la base de
rOxford-cliiv ; elles forment un excellent horizon qu'on ne saurait
rapporter ;> la grande oolithe.
— 159 —
10. Am. anceps (Reix).
Le Chalet. A. C. Lamothe. C. Plaine de la Champagne. C.
Le Moulin Montreuil. C. Rive gauche du Thouel. C. Dans
un calcaire jaunâtre à oolilhes ferrugineuses, semblable à celui
du Chalet. Caractéristique de l'Oxford-clay inférieur.
11. Am. coronatus (Echloth).
Rive gauche du Thouet. R. (Coll. Guerre). Le Chalet. R.
( Collection Guerre ).
12. Am. \THLET\ ( Phill. ).
Le Chalet (assise supérieure). R. (Collection Guerre). Le
Moulin-iMontreuil. R. Vaches-Noires ( Calvados). Oxford-
clay inférieur (assise supérieure ).
13. Am. refractus (Haan).
Le Chalet. A. C.
U. Am. GRISTAGALLt ('rf'Or/?. j.
Le Chalei. R. (collection Guéranger ).*
15. A M. PUSTIJLATUS (Haan).
Le Chalet. A. C.
16. A M. BIPARTITUS ( Zlét ).
Le Chalet. A. R. (assise supérieure et inférieure). Rive
gauche du Thouet, Marolles, etc. (Oxford-clay inférieur ).
17. A M. Jason (Ziét).
Le Chalet. R. (collections Guerre et Dcsiongchamps).
18. AM. BAKERIiE (Sow. ).
Le Chalet, C. C. Rive gauche du Thouet. C. Plaine de la
— 160 —
Champagne, C. Le" Moulin-Montreuil. C. Lamolhc. C.
Parlout irès-commune et caractéristique de l'Oxford-clay
inférieur.
19. Am. lvn\]L\ ( Reix. sp. Ziet.).
Le Chalet, C. Rive gauche du Thouet. C. C. Lamothe. C.
Plaine de la Champagne. C. Le Moulin-Montreuil. C. Gigny.
Caractéristique de l'Oxford -Clay inférieur.
20. AM. HLCTICUS (Reix. sp. Frnrt. ).
Le Chalet, Lamothe. R.
21. Am. ocvïatvs ( Phill. ).
Champagne?? (collection Guerre), Gigny ( Yonne) , La
Youlte (Oxford-clay inférieur), trouvée par M. Guerre dans
un calcaire blanc avec oolithe ferrugineuse associée h ÏArn.
herticus. Se trouve également dans l'Oxford-clay moyen et
supérieur.
22. AM. LALA^'DEÂNUS ( d'Orb. ).
Le Chalet. R. (collection Guéranger).
23. Am. Lamberti fJfow. J.
Le Chalet. R. (collection Guéranger),
2i. Am. Pottingerj ( Sow. )
LeChalet A. R. Plaine de la Champagne, A. R. M. Guerre
a recueilli autour de Montreuil , plusieurs exemplaires de
cette espèce, ayant 10 à 12 centimètres de diamètre.
25, AM. TATRICIJS (Piisch. ).
I,e Chalei. A. R. (Collection Guerre). La Vonlte ( Oxford-
clay inférieur), etc.
— 161 —
26. Am. erato ( d'Orb. ).
Le Chalol. A. R. (collection Guerre, de Lorière). La-
mothe. A. C. Neuvizy. R. Gigny. C. La Voulte. G. Ghauf-
four. A. R.
27. Am. Trigeri (nov. sp. ).
PI. VIII, (ig. 1 (I, b.
Dimensions : diamètre, 36 niillim.; — épaisseur, 40 inillim. ; —
largeur du dernier tour à l'extérieur , 21 millim. ; — largeur id. dans
le plan diamétral, 8 millim.; — largeur de l'ombilic, 0,5millirii.
Localités. Le Chalet. R. ( collection Triger ).
Coquille très-globuleuse , ellipsoïdale , plus épaisse que
large. Ombilic presque md, réduit à une petite fente ova-
laire de 1/2 millimètr-e de largeur. Dos large et réguliè-
rement convexe. Spire entièrement embrassante , formée de
tours étroits d'égale largeur dans toute leur éietidue , ar-
rondis, ornée d'un grand nombre de côtes droites, serrées et
peu prononcées, se bifurquant près de i ombilic, et légère-
ment infléchies en avant.
Obs. Le développement de la spire , dans l'unique exemplaire que
nous aj'ons sous les yeux , ne paraît pas être complètement régulier.
Le dernier tour, au lieu de continuer la forme spirale régulière, se coude
légèrement h la façon des Am. rcfractus et Sau:ci , mais d'une ma-
nière beaucoup moins prononcée , et alors il offre à ses deux extré-
mités, dn côté de l'ombilic, une sorte de méplat. Nous pensons que c'est
)iotre coquille qui a été figurée par Quenstcdt dans son Jura, etc. lab,
67, et que l'auleur allemand nous paraît avoir rapportée à tort à
VAin. bulldtits.
PI. VIII , (ig. l <( , b. Éclianlillon de grandeur naturelle. Collection
Triger.
11
162 —
28. Am. Toguiîieinsis (nov. sp. ).
PI. I, fig. 2 rt, b, c. — PI. Vlll, fio. 2-3 a, 0.
Dimensions des trois échantillons ligures.
Éch. pi. VIII, fig. 2. Éd.. pi. I. Éch. pi Vlll, fig. 3.
Diamètre, 4 8 millim. 11 millim. 8 raillini.
Épaisseur, 13 9 6
Larg., dern. tour ext. 6,5 4,5 3,5
— diam. 5 3 2,25
Largeur de l'ombilic ,4 3 2
Localités. Le Chalet. R. H.
Coquille globuleuse , assez voisine par sa forme de l'Am.
Herveyi, mais s'en distinguant aisément par son ornemen-
tation toute particulière. Dans le jeune âge, au diamètre
de 8 millimètres , elle est couverte de petites côtes qui ,
partant de l'ombilic , font le tour de la coquille en deve-
nant de plus en plus fortes sur le dos. A la taille de 5 mil-
limètres de diamètre , // naît entre cliacmic une côte moins
prononcée et qui n'existe que sur le dos. Bientôt ce sont
deux côtes plus faibles qui viennent se placer entre elles et
se bornent à couvrir le dos sans aboutir aux extrémités
latérales. J mesure que la coquille s'accroît, les côtes princi-
pales s'espacent, diminuent de nombre, se cowbent en avant
sur le dos, et les côtes intermédiaires se soudent à leurs extré-
mités,mais à des distances inégales de la carène à laquelle
la première seule aboutit , et au lieu de deux côtes inter-
médiaires il y en a souvent trois.
Obs. Celte disposition remar-
quable des eûtes intermédiaires
n'existe, ù notre connaissance,
dans aucune autre espèce. Et
comme elle n'avait pas été bien
représentée dans les figures de nos
planches , nous intercalons ici
— 163 —
un dessin sur bois qui complétera et fera mieux comprendre notre
description. Un exemplaire montre jusqu'à quatre et cinq côtes inter-
médiaires, et alors les côtes principales sont moins nombreuses et
forment, sur le pourtour de la carène, des nodosités assez prononcées.
PI. I , fig. 1, 2 a. Échantillon très-jeune. Grandeur naturelle.
PI. I , fig. 2 /',(■. Le môme, grossi.
PI. VIII, fig. 2. ficliantillon assez grand. Grossi. Un trait in-
dique la grandeur naturelle.
— iig. 3 a, b. Échantillon grossi. Vu par le dos cl par l'om-
bilic. Un trait indique la grandeur naturelle.
29. Am. Cottaldi (nov. sp. ).
PI. I , (ig. .•? a,b , c. — PL Vif , fig. 15.
Dimensions prises sur trois échantillons:
Diamètre, 32 millim. 25 millim. 27 millim.
Épaisseur,
Largeur du dernier tour ,
Largeur dans le pian diamétral
Largeur de l'ombilic.
Localités. Le i\I()ulin- \Iontreiiil. R. Plaine de la Cham-
pagne. R. avec VAm, oculaïus. Gigny (Yonne). A. C.
Voisine de forme de L' Ain, pUcatlLis ( Sow. ). Tours moins
embrassants , plus carrés , le dos étant sensiblement aplati
aussi bien que les faces latérales. Côtes plus droites , non
courbées en avant , se bifurquant sur le dos. Ligne de
petits tubercules irréguliers aux points de bifurcation, for-
mant une carène latérale qui n'existe jamais dans l' Am.
plicatilis; quelquefois aussi de semblables tubercules au
pourtour intérieur.
Obs, Les échantillons du Chalet se distinguent de ceux de Gigny par
u
13
13
11
9
11
9
7
9
12
10
9
— \6U —
un plus grand nombre de côtes, lesquelles sont alors plus fines, et par
un ombilic un peu plus large. Si, dans celte espèce , les côtes n'étaient
pas continues sur le dos, on pourrait la regarder comme le jeune de
VAm. Pottingeri (Phill.).
PI. I, fig. 3 a, b,c. Échantillon de la collection de M. Boucault,
provenant de Gigny ( Yonne ).
PI. VII , fig. 15. Échantillons du Moulin-Montreuil ( collection
Hébert).
30. Angycloceras CALLOVIENSIS (Morr.).
PI. VII, fig. 17 a, h, c, (1.
Localités. Le chalet. A. G. Bon-Repos, près Maniers. Col-
lection de l'École normale.
Ohs. Quoique les échantillons du Chalet soient toujours d'une taiUe
plus petite que ceux qui ont été figurés par d'Orbigny dans sa Paléon-
tologie française, nous ne pensons pas qu'ils doivent en être distingués
comme espèce. Une autre légère différence ù noter, c'est que dans les
exemplaires de Monlreuil les côtes se continuent sur le dos. Du reste,
nous n'avons pu observer que des fragmenls ; il faudrait des coquilles
pins complètes pour décider si c'est une espèce particulière.
31. Ancycloceras Triceri (nov. sp.).
PI. VIII, fig. U a , b ,i:
Localités. Le Clialot. H. Collection Ttigef.
Obs. Ivspèce voisine de VAnc. tcmiis rapporté par M. d'Orbigny ù la
grande oolilhe. Se distingue de cette dernière par sa laillc plus petite,
ses côtes plus fortement accusées et i)lus obliques , enfin par sa forme
bien plus comprimée. Nous ne pouvons, au reste, que mentionner
celte espèce dont nous n'avons eu que quelques fragments à notre
disposition
— 165 —
PI. VIII, fig. 4 a. Portion d'échantillon de grandeur naturelle vu
de côté ( collection Triger).
— fig. /i b. Le naême échantillon , vu par le dos.
— fig. 4 f. Coupe du même.
CLASSE DES GASTEROPODES.
ORDRE DES PROSOBRANCHES.
F. Strombii)^.
1. Pteroceras NODULOSA (7>0V. sp.).
PI. VII , (ig. H.
Dimensions: longueur totale, moins le canal antérieur, 24 millim.; —
largeur du dernier tour, sans les digitations, 12 millim.
Coquille fusifornie , à spire élancée , aiguë. Tours de
spîre renflés et noduleux ; nodules un peu allongés et un
peu obliques. Dernier tour caréné en-dessus ; carène de
plus en plus saillante à mesure qu'on s'approche de l'aile
et légèrement crénelée. Toute la coquille garnie de sillons
obsolètes, parallèles à la carène; une dépression oblique à
la naissance de l'aile. Canal inconnu. Mie de la longueur
de l'ouverture, se dirigeant un peu en-dehors à son origine.
Le reste inconnu.
Localités. Montreuil-Bellay. R. Collections Guerre et Des-
longchanips.
Obs. Cette espèce a quelque ressemblance avec le /'. t.'cspa
-- 166 —
(Desl. ) (1), mais la spire de celte dernière est beaucoup plus courte
et ses tours sont plus anguleux. L'aile du P. nodulosa paraît être moins
développée. Nous possédons également, de Mon treuil-Bellay, deux autres
échantillons qui paraissent appartenir au P. nodulosa , mais l'aile
manque aussi dans ces derniers; leur spire est plus allongée; les no-
dules de leurs tours plus petits et plus nombreux. Nous ne les citons ici
que pour mémoire ; il faudrait des exemplaires moins imparfaits pour
les décrire et les Ogurer.
'2. ROSTELLARIA LjEVIGATA ( Morr. et Lycett. ).
PI. VI, lig. 10 a, b.
Dimensions : longueur, à partir de la base du canal , 2o millim. ; —
largeur du dernier tour, moins les digitations , 12 millim.
Syn. 1850. Alaria Lavigata (Morr. et Lycett. ). A monog, oftiic moll.
from ihe great colite , etc., p. 17, pi. III,
lig. 3-3 «.
— 1855. Ptei'occras lavigata ( Pielte). Notice sur les coquilles de la
grande oolitlie, etc. (Bull. Soc. gcol. de
France, p. 7, pi. II, fig. 2-6.
— 1855. — irihracliialis l^Piette)? M., id. PI. IV, fig. 18.
Coquille fusiforme. Tours assez convexes, bien arrondis,
à peu près lisses ; suture très-prononcée. Dernier tour
faiblement strié en travers, marqué de deux carènes trans-
verses dont la plus forte est l'antérieure. Une épine ou di-
gitation rudimentaire , placée sur la carène postérieure, est
opposée à l'ouverture de la bouche. Bouc fie ovoïde-ai-
iongéc. Canal et digitations inconnus , mais ayant très-
probablement la forme de celles du Rost. myurus ( Desl, ).
Localités. Montreuil-Bcllay. A. R.
(1) Mémoires de la Société Linnèenne de Normundie, l, VII, p. I(i7,
pi. I, fig. 2 et 11.
— 167 —
Obs. Lorsque celte espèce n'est pas pourvue de son dernier tour,
soit qu'il ne fût pas encore formé, soit qu'il ait été brisé, on pourrait
aisément se méprendre sur son genre ; mais lorsque ce dernier tour
existe , ses deux carènes, sa surface striée en travers la font aisément
reconnaître, et tout doute cesse lorsque la coquille porte trace de la
digitatioii rudimentaire, ou mieux encore quand les deux carènes
montrent chacune l'origine de leurs digilalions.
Nous ne voyons aucun caractère qui puisse différencier la coquille
de Montreuil de celle qui est décrite par MM. Morris et Lycett, sous
le nom (H'Alaria lavigata. Le Uostellaria myurus de M. Deslongchamps
ressemble beaucoup à ÏAlaria Uevifjata , ainsi que les auteurs anglais
l'ont reconnu; mais le Hasielluria myurus est un peu plus grand;
tous ses tours de spire sont également striés.
M. Pielle {loc. cit. ) a reconnu VAlaria la'vigata ôViUi, de nombreux
échantillons qu'il a reçus de diverses localités ; il le rapporte au genre
Ptcroceras, selon nous, sans motifs suflisants.
3. ROSTELLARIA OBTUSATA fnw. sp.).
PI. VI, fig. 9, 11.
Dimensions : 25 millim., non compris le canal; — largeur du dernii-r
tour, 13 millim.
Coquille fusîforme , à spire peu élancée. Tours unica-
rénés, à carène un peu obtuse, striés en travers. Dernier
tour bicaréné ; carène postérieure un peu plus saillante
que l'autre, se terminant toutes deux par une digiiation.
Deux autres digitations ( repos de bouche) opposées à celle
du labre. Canal inconnu. Ouverture elliptique , rétrécie aux
deux extrémités.
«
Localités. Montieuil-Bellay. R. Collection Guerre.
Obs. L'échantillon figuré est dans un fort mauvais élat de conser-
vation. On ne peut donc bien juger de ses caractères essentiels. Il parail
— 168 —
très-voisin de l'espèce suivante, si même il ne lui est pas identique.
L'exemplaire unique que nous avons sous les yeux est fruste et a
perdu une partie de son test. C'est une espèce fort douteuse.
/l. liOSTELLAWU GOmMA (nov. sp.).
PI. VIII, fig. 5.
Dimensions : longueur totale d'un individu privé de son canal ,
22 millim.; — longueur du dernier tour, 15 millim. ; — largeur id.,
jl millim.
CofjuiUe fusi forme , à spire peu élancée , à tours lisses
croissant rapidement et fortement carénés dans leur mi-
lieu. Carène des tours paraissant unie , mais laissant voir,
quand on regarde la coquille par le sommet de la spire ,
que son contour est marqué de cinq à six échancrures très-
superficielles. Dernier tour bicaréné : carène postérieure la
plus prononcée, tous les deux donnayit naissance à une
digitation divergente. Deux autres épines ou digitationsrudi-
mentaires se voient encore sur le dernier tour, distantes
du labre d'une demi-révolution ; c'est évidemment un pre-
mier reposait le labre avait commencé à former des digita-
tions. Canal étroit (de longueur inconnue). Ouverture oblon-
gue, rétrécie aux deux extrémités.
Localités. Monireuil-Bellay. R. Collection Deslongcharaps.
Obs. Cette espèce semble, au premier aperçu, devoir se ranger dans
9
la série des Rosteliaires trifides ; mais elle s'en dislingue par ses carènes
moins aiguës, par l'excavation des tours, et enfin par celte autre cir-
constance qu'elle formait un repos de bouche, ce qu'on ne voit jamais
dans aucun Rost. irifidu.
— 169 —
5. ROSTELLARIA SEMINUDA (710V. sp. ).
PI. VI, fig. 12, a, b.
Dimensions : longueur totale, 31 millim.; — longueur du dernier
tour, 19 milliin. ; — largeur du dernier tour, 10 millim.
Coquille allongée, atténuée aux deux extrémités. Spire
élancée, à tours carénés dans leur milieu . légèrement stries
dans le sens transversal, ornés de plis ou tubercules al-
longés dans le sens longitudinal, peu nombreux et prononcés
surtout sur la carène. Dernier tour dépourvu de tubercules,
fortement strié transversalement, pourvu de deux carènes
tranchantes dont la postérieure est beaucoup plus prononcée
que L'autre. Digitations inconnues. Canal id. Ouverture
subtriangidaire s' allongeant du côté du canal.
Localités. Montreuil-Bellay. R. Collections Guérie, Triger,
Deslongchamps.
Obs. Cette espèce est voisine du Rostellaria havius de roolillic in-
férieure par les plis tuberculeux de la spire, par l'absence de ceux-ci
sur le dernier tour et par la présence de deux carènes. Quoique nos
échantillons soient privés, par suite de cassure, de leurs digitations,
l'analogie nous porte à croire qu'il ne devait en exister qu'une seule
terminant, du côté de la bouche, la plus forte des deux carènes. Elle se
distingue de l'espèce de Bayeux par sa spire plus svelle et par le petit
nombre de ses plis ou tubercules.
6. RosTELLAiiiA cochleata ( Quenst. ).
PI. VI, fjg. 9, a, b, c.
Dimensions : longueur totale, y compris le canal , 23 millim. ; —
longueur totale, sans le canal , 15 millim. ; — largeur du dernier tour
sans les digitations, 7 millim.
SïN. 1853. llosteUaria cocIdeaUt (Queiist.). Handbuch dcr pcl réf. , elc.
— 170 —
Coquille fusifoi'me, à spire turriculèe , à tours fortement
carénés , striés transversalement. Carène tranchante, sans
tubercules, ni dépressions. Suture très-marquée. Dernier
tour strié transversalement et bi-caréné. Carène postérieure
plus saillante que l'autre ; toutes les deux se terminant par
de longues digitations recourbées vers la spire. Canal très-
étroit , très-long, recourbé en-dehors. Ouverture subqua-
drangutai're.
Localités. Montrcuil-Bellay. C. Butte d'Exmes (Orne). R.
Obs. Celle espèce rentre dans la série dont le Jiost, trifida de Phillips
est le tj'pe; mais nous sommes porté ù croire, comme M. Pielle , que
l'on a confondu plusieurs espèces sous ce nom. Ce qui est certain, c'est
qu'on retrouve cette forme typique dans presque toutes les divisions de
la série jurassique, et qu'elles ne montrent que des différences à peine
sensibles; encore voit-on parfois de grandes diversités de taille entre les
échanlillons d'un même hanc. Pour pouvoir établir bien sûrement les
espèces, il serait nécessaire de les vérifier sur un grand nombre d'exem-
plaires de plusieurs localités,
7. SPlMGliRA COMPRESSA (d'Orb.).
PI. VI , lig. Sa. b.
Dimensions : longueur, à partir de la naissance du canal, 2(5 miilim.;
— longueur id. du dernier tour de spire , 11 miilim.
Syn. 18/i9. Spinigera compressa (d'Orb.). Prod., t. II, n". 98. Étage
callovien.
— 1853. Muricida scmkarinata (Quenst. ). Ilandbucli, tab. Si, fig.
5i-56. — Non RosteiUiria scmica-
rinata (Goldf. ).
— 1857. — fragilissimo ( Quenst. ). Dcr Jura , lab. 65, fig.
30-31.
Coquille fusiforme , à canal antérieur très-grêle, très-
— 171 —
long et droit. Tours convexes , Légèrement aplatis , stries
transversalement ; stries de grosseur un peu inégale. Bour-
relets variqueux très-peu marqtiés, portant sur la partie la
plus saillante de chaque tour , et de chaque côté, une longue
épine grêle et fragile; épines à peine canaliculées en-
dessous. Bouche ovale-oblongue.
Localités. Montreuil-Bellay. C. Bntte d'Exines (Oiiic ). II.
Obs. Cette espèce est très-semblable à celle fie i'oolithe ferrugiTieuse
de Bayeiix , nommée par M. Dcslongehamps Ronclld longispina. Elle
en diirère en ce qu'elle est plus petite, que ses épines sont plus grêles,
et surtout en ce que les stries transversales sont plus également es-
pacées. Eu effet, l'espèce de I'oolithe inférieure montre transversalement
sur chaque tour de spire une côte carénée, précédée et suivie d'une
gouttière assez large dont le fond est i\ peu près lisse. Ces stries trans-
versales se montrent en avant et en arrière des deux gouttières, sur le
dernier tour.
8. SPINIGERA NITIDA ( nov. sp.).
Pi. IX , fig. 2.
Coquille fusiforme , de forme générale semblable à la
précédente . mais entièrement lisse et brillante , marquée
de légères lignes d'accroissement. Tours un peu déprimés.
Bourrelets variqueux bien marques, et qui devaient donner
naissance à des épines relativement robustes. Le reste
comme dans l'espèce précédente.
Localités. Montreuil-Bellay.T.R. Collection Deslongcharnps.
Obs. Cette espèce se distingue facilement des autres par sa surface
qui, sauf les épines latérales, est entièrement muli(iuc ; elle est en outre
bien plus robuste, et les grosses varices garnissant chaque tour annon-
— 172 -
çaient des épines plus fortes et probablement moins longues que dans
les autres espèces. Elle paraît être fort rare, et toutefois un échantillon,
provenant de Montreuil-Bellay, a été figuré par M. Quenstedt , dans
son Jura, tab. 65, fig. 32, sans que l'auteur allemand lui ait imposé de
nom.
F, MCRIL'ID,E.
9. FUSUS PlETTi (nov. sp.).
PI. VIII , fig. 6.
Dimensions : longueur totale, 15 millim ; — longueur du dernier
tour, 6 millim. ; — largeur du dernier tour, 5 millim.
Coquille atténuée aux deux extrémités. Spire allongée.
Sommet aigu. Tours arrondis, garnis de dix à douze grosses
côtes longitudinales, fortement accusées, un peu obliques ,
coupées par de très-nombreuses stries parallèles à l'enrou-
lement des tours. Dernier tour semblable aux autres , un
peu moins long que la spire , se terminant en avant par
un canal assez long, un peu tordu, échancré en avant.
Bouche allongée , sinueuse en avant où elle se continue avec
le canal par une courbe uniforme.
Localités, iMontreuil-BelIay. T. R. Deux échantillons. Col-
lections Triger et de Lorière.
Obs. Cette espèce appartient bien incontestablement au genre Fuseau,
qui paraît peu répandu dans les terrains jurassiques. Plusieurs coquilles,
rapportées k tort à ce genre, appartiennent aux genres Tubifcr eiCeri-
tlnum. M. Piette, dans son travail sur les coquilles voisines des Pur-
purines (tome XII du Bulletin de la Société géologique de France) , a
fait connaître plusieurs de ces formes curieuses.
— 173 —
F. BUCCINIDS.
10. BLCCINUM ? OOLITICUM (710V. sp. ).
PI. VII, fig. li a, b.
Dimensions: longueur, 9 millim.; — largeur, 6 millim.
Coquille elliptique , atténuée aux deux extrémités. Spire
courte , à sommet un peu obtus. Tours arrondis, munis de
quelques grosses côtes longitudinales un peu obliques ,
coupées transversalement par de fines stries saillantes, as-
sez nombreuses. Dernier tour assez renflé , à ornemen-
tation semblable à celle des autres tours, se terminant par
un canal court , épais , à peine échancré en avant. Bouche
semi -elliptique ; labre simple, non sillonné en-dedans.
Localités. Monireuil-Bellay. T. R. Collectioi) de Lorière.
Obs. Cette petite et très-curieuse espèce pourrait se rapporter pres-
qu'indifféremment aux Buccins ou aux Fuseaux. Elle nous paraît se rap-
procher assez du sous-genre Tritoniden de Swainson ; cependant son
labre n'est pas sillonné intérieurement , mais ce caractère paraît être
peu important dans ces deux familles.
11. Brachytkema Wrighti ( Cotteau sp.).
PI. VII , lig. 1 a ,b, c. Grossi.
Dimensions: longueur, 17 millim.; — largeur du dernier tour, llJmill.
Syn. 1855. Turbo Wvightianus (Cotteau ). Prodrome des moUnsques
fossiles du département de 1' Yonne.
Coquille conique, à base oblique. Tours en gradins^ ven-
trus , aplatis dans leur milieu , garnis de côtes longitudî-
— 17/1 -
mdes assez nombreuses. Trois lignes transversales saittantes
sur ta partie apla'ie des tours et formant des épines mu-
tiques à Leur passage sur les côtes. Suture très-enfoncée.
Dernier tour légèrement cvidé ait-devant de sa partie
aplatie , avec queUjues stries concentriques saillantes. Ou-
verture presque circulaire donnant lieu en avant à une gout-
tière superficielle, oblique^ sans former d'échancrure bien
manifeste. Labre épaissi, bord columellaire couché sur la
columclle. Une petite fente ombilicale, plus ou moins visible
suivant que le bord cobimellaire s'applique plus ou moins
exactement sur la columelle.
Localités. Moîitreuil-Bellay. A. C. Gigny ( Yonne ). A. C.
V;il de Juilly ( Côte-d'Or j, dans la zone à Pecten orontes ,
d'après M. Martin.
Obs. Le genre Urachyuemu <loil être placé loin des Turbo, bien
qu'il semble s'en rupprocher par la lorine générale; mais la dis-
position versanle du dernier tour, et la petite écliaucrure du bord colu-
mellaire indiquent, d'une manière incontestable, l'existence d'un siphon
ou tube respiratoire comme dans les pourpres, murex, fuseaux et autres
coquilles ù canal respiratoire.
Ce genre doit donc être placé à côté des Purpuraei Purpurotdea (1)
dans la fiimille des Jluccinidées.
\1. BRACHYTREMA UNITUBERCULATA ("wo?'. 5/J. j.
PI. Vil, (ifr. fi.
Dimensions: longueur, 11 millini. ;— largeur du dernier tour, 7 millim.
Coquille voisine du Br. Wrighti , mais s'en distinguant
(1) Voir, pour plus do détails , la Note do iM. liugèno Deslongchamps
sur ces genres; Bulletin de la Société IJnnéennc de Normandie, tome
V, page 135 et suiv.
— 175 —
par sa taille plus petite , par les stries de sa base plus
marquées et moins nombreuses , par ses tours de spire ornés
d'jotv seule rangée de tubercules assez aigus , et e.fin par
la forme de son ouverture montrant en avant un vrai canal
respiratoire , au lieu d'une simple gouttière superficielle.
Localités. Montreuil -Bellay. T. R. (^olleclioiisTrigerot de
Lorièrc.
Obs. Celle espèce est remaïqiuible, eu ce qu'elle présente iléjà un
canal presque complet et forme ainsi le passage aux vrais Pourpres et
aux Murex, donl elle se rapproclie aussi par rornemenlalion de ses tours
(le spire; mais, dans ces deux genres, le canal est bien plus complet,
et dans le dernier même entièrement fermé.
13. BKACHYTRIÎMA SP\N0S\ ( 710V. sp, ).
PI. Vili, fig. 7.
Dimensions: longueur, 14 millim ; — longueur du dernier tour, 9
mil, ; — largeur du dernier tour, 8 millim.
Coquille conique, pyramidale. Tours en gradins, à su-
ture enfoncée , aplatis dans leur milieu et garnis sur cette
région de côtes longitudinales assez nombreuses, se termi-
nant, en arrière, par de grosses épines qui forment par leur
ensemble une sorte de couronne. Base oblique, couverte de
lignes concentriques , saillantes , assez nombreuses , dont 2
plus prononcées que les autres. Bouche commedans le Brack
Wrighti.
Localités. .^Ibnlreuil-Rellay. T. R. Colieclion Triger.
Obs. Cette espèce montre une oruemenlalion assez semblable à celle
du B. Wrighii. Elle s'en distingue par ses grosses épines, par les côtes
— 176 —
(le la portion aplatie des tours ,qiii sont plus grosses et moins aiguës, et
par sa spire plus raccourcie. Nous n'avons pu observer qu'un seul
échantillon, par conséquent nous ne pouvons savoir si cette espèce pré-
sente ou non (les variétés.
iU. PURPURINA ORBIGNYANA ( HOV. sp. ) (1).
PI. I, (ig. 6 </, b, c.
Dimensions: longueur totale, 18 millim. ; — longueur du dernier tour,
1 1 millim. ; — largeur du dernier tour, 12 millim.
Coquille conoide,à spire plus ou moins allongée , pointue ,
à tours fortement anguleux dans leur milieu et aplatis du
côté du sommet. Carè7ie des tours aiguë, régulièrement cré-
nelée,à son pourtour, par des côtes lorigitudinales, aigués,plus
ou moins nombreuses, naissant de la suture et se terminant
, (1) Le genre Purpurina, tel que nous !e concevons ici, ne comprend
qu'une partie des coquilles que l'auteur de ce genre, M. d'Orbigny, y
avait fait entier. Nous n'adoptons, comme véritables purpurines, que
celles qui se rapprochent du premier type de l'auteur, c'est-à-dire de la
Purpuritni Bellona. Ces coquilles sont alors caractérisées par un test
épais, une petite gouttière plus ou moins prononcée en avant de la
houclic, surtout dans le jeune âge, par une fente ombilicale bien déli-
mitée, par des tours de spire présent atit des cotes longitudinales plus
ou moins marqués, coupés par des stries transversales , une forte ca-
rène , ou au moi?is un ressaut très-prononeé , formant sur le tour un
méplat vers la suture qui est très-enfoncée ; enfin un dernier tour bien
plus développé que les autres. Ces espèces peuvent d'ailleurs devenir
très-allongées comme des pourpres ou des fuseaux, ou bien se renfler et
devenir semblables, de forme, à des natices avec lesquelles ou les a
quelquefois confondues. Pour plus de détails, nous renvoyons à la
note que vient de faire paraître l'un des auteurs de ce mémoire, Eu-
gène Desiongchamps : Observations concernant quelques gastéropodes,
etc. {Ihillelin de la Société Linnécnne de i\urmandie, t. V, p. 119).
— 177 —
à la coLumeUe. Ces côtes Lonijitudinales enirecroisées par
de nombreux et profonds sillons parallèles à la carène.
Dernier tour semblable aujt autres. Ouverture oblongue,
rètrécie en avant où elle forme une très-courte gouttière
pour la respiration, sans échancrure à son extrémité.
Localités. Montreuil-Bellay. A. C.
Obs. Peut-être est-ce cette espèce qui a été figurée par Quenstedt
{Dcr Jura, p. Zi85, pi. CCCCLXXXVIII , fig. 7.), sous le uom
de Turbo serratus ; mais la coquille est plus grande, les côtes parais-
sent plus nombreuses, et on n'a indiqué aucune trace de gouttière à
l'extrémité de la bouche. Peut-être la figure est-elle inexacte ; toute-
fois, comme le caractère principal du genre Purpurina, c'est-à-dire de
la petite gouttière antérieure n'existe pas sur le dessin de Quenstedt ,
nous ne pouvons identifier ces deux coquilles, de crainte d'un rappro-
chement erroné; nous avons pensé qu'il valait mieux lui donner un
autre nom, et nous l'avons dédié à l'auteur du genre Purpurina.
La Purpurina Orbignyana se rapproche beaucoup de la Purpurina
Bellona d'Orb. , espèce de l'oolithe inférieure de Bayeux que M. d'Or-
bigny avait prise pour type de son nouveau genre: elle s'en distingue
en ce que cette dernière est d'une taille plus considérable, que les tours
sont plus renllés, les côtes longitudinales plus nombreuses et moins
aiguës, enfin parce que la gouttière respiraloire est moins prononcée.
On trouve encore à Montreuil-Bellay une forme dont les côtes longi-
tudinales sont moins nombreuses et la spire plus élancée: tel est l'indi-
vidu fig. 6. Nous ne pensons pas toutefois que ce soit une espèce dilTé-
renle, et nous le rapportons ù notre P. Orbignyana, à titre de variété.
15. Purpurina coron ata {îiov. sp. ).
PI. I, fig. 7 a, d.
Dimensions: longueur toKile, 10 millini. ; — longueur du dernier
tour, 7 millim ; — largeur du dernier tour, 9 miilini.
Coquille subglobideuse , conique, à spire courte ; tours
aplatis dît côté du sommet, coiwerts décotes longitudinales ar-
— 178 —
rondies,se terminant aune carène aiguë de nœuds, saillants
autour de la portion aplatie des tours ; sillons transverses ,
nombreux , réguliers, croisant les cèles. Portion postérieure
des tours, constituant le méplat, montrant un seul sillon cir-
culaire à peine marqué. Dernier tour très-rcnflé, semblable
aux autres, mais 7i'ayant ses côtes longitudinales très-mar-
quées que dans sa moitié postérieure. Ouverture oblongue,
rétrécie enavant oii elle forme une très-courte gouttière d'au-
tant plus prononcée que la coquille est plus jeune; ombilic à
peine marqué, subcentral.
Localités : Montreuil-Bcllay A.R. Val de Juilly ( Côle-
d'Or), dans hzbwQ^^ Pecten orontes. T.R. , d'après M. Martin.
Obs. Celle espèce el la suivante s'éloigiienl de la forme habituelle
(k'S Purpuriun par le raccourcisseinont général de |a coquille et le ren-
(lemenl des tours; il existe plusieurs espèces voisines dans l'oolillie in-
férieure. Ces espèces, de taille plus considérable, n'ont pas encore été
figurées.
M.
16. PURPURINA CONDEiNSATA ( De^/. )
PI. I , (ig. 8 ./ , (1.
Dimensions: longueur tolalc, ili niillim ; — longueur du dernier
tour, 9 uiillim. ; — largeur du dernier tour, 10 millim.
SvN. 18G0. Pvrpurinti ronclcnsnUt [Eug. DcsI.) , Bulletin Soc. Lin.
(le Normandie , t. V, pi. XI, lig. 5.
Coquille subglobuleusc à spire courte. Tours fortement
arrondis, légèremoii aplatis dans une petite étendue, tour-
née du côté de l'extrémité de la spire, ce qui forme une ca-
rène Irès-obluse. Dernier tour très-grand, à surface ornée
d'une douzaine environ de gros plis longitudinaux arrondis,
— 179 —
coupes transversalement et régulièrement par de petits
sillons très-7iombrenx. Bouche elliptique, lèvres réunies,
sans trace de déinar cation, formant en avant une gouttière
très-Large et très-courte , comme dans l'espèce précédente.
Ombilic petit , mais bien découvert.
Localités. Mon treuil-Bellay. A. R.
Obs. Cette espèce n'est peut-être qu'une variété de la précédente
dont elle a la forme générale. Elle s'en dislingue toutefois par ses côtes
longitudinales arrondies et ses tours qui sont bien moins aplatis ou
même arrondis vers la suture. Dans quelques variétés, les plis transver-
saux sont moin» nombreux et beaucoup plus accentués. Les figures 8 a
et 8 b, examinées comparativement, donneront une idée exacte de ces
différences. La spire aussi s'allonge quelquefois, ce qui lui donne une
forme plus élancée. Dans ce cas, cette espèce se rapproche un peu de la
P. Orbignynna dont elle est d'ailleurs bien distincte; cette dernière,
montrant constamment des plis aigus et les tours arrêtés par une ca-
rène très-brusque et aiguë , quelquefois assez prononcée pour rendre
cette partie manifestement concave.
17. PURPURINA ELONGATA ( 710V. sp. )
PI. VIII, fig. 8.
Dimensions: longueur totale, 14 millim. ; — longueur du dernier
tour, 8 millim. ; — largeur du dernier tour, 6 millim. 1/2.
Coquille conoïde , allongée , un peu renflée en son dernier
tour , à spire relativement allongée. Tours arrondis, pré-
sentant de gros plis longitudinaux arrondis, plus prononcés
du côté de la suture , et coupés par un grand nombre de
stries transversales. Ces plis ne correspondent pas com-
plètement à ceux des tours suivants , d'oii il suit qu'ils
forment une série spirale. Suture enfoncée, bien prononcée.
Base oblique , se continuant avec le dernier tour par une
- 180 —
courbure uniforme, marquée de stries concentriques assez
nombreuses. CoiumeUe séparée de la base par une fossette
oblongue, se terminant par un ombilic étroit. Bouche ovalaire,
présentant à son extrémité une gouttière bien prononcée.
Localités. Wontreuil-Bellay , T. R. Lin seul échantillon.
Collection Triger.
Obs. Celte petile espèce se distingue nettement des autres coquilles
du même genre par sa forme allongée, son test épais et l'absence com-
plèle de carène à la portion des tours qui avoisine la suture. Tous les
autres caractères la rapprochent bien des Purpurina dont elle offre
rorncmentation habituelle.
18. PURPLRFNA GRANULATA ( nOV. sp. ).
PI, VII, lig. 9 ((, b, c.
Dimensions: longueur totale, 15 millim. ; — longueur du dernier
tour, 9 railliœ. ; — largeur du dernier tour, 8 millim.
Coquille conoïde , à base arrondie , oblique. Spire assez
élevée, pointue. Tours fortement anguleux dans Leur milieu,
uni carénés , séparés par un Large sillon suturai. Carène
des tours aiguè , très-régulièrement crénelée. En avant de
La carène ., chaque tour montre une ou deux lignes trans-
verses , élégamment couvertes de nombreux points saillants.
Dernier tour non distinct de la base, montrant 8 à 10
lignes concentriques ornées de points saillants très-nom-
breux. Bouche à peu près carrée , ayant en avant et à
son extrémité, vers la columeiie , une gouttière très-courte ,
plus ou moins large , se terminant en pointe mousse. Fente
ombilicale plus ou moins rétrécie , mais toujoiirs bien
définie.
— rsi —
Localités. Wontreuil-BoUay. C.
Obs. On trouve à Montipuil-Bellay une variélé de celle esptcc donl
la spire est plus longue, le dernier tour plus étroit et donl les lignes
poncluées sont moins nombreuses. C'est peul-êlrc une espèce particu-
lière, mais le seul échantillon que nous possédons est en trop mauvais
étal pour faire décider la question.
Quoique celle forme paraisse différer à beaucoup d'égards des autres
coquilles auxquelles nous réservons le nom de Purpurinn , elle nous
paraît cependant s'en rapprocher par la légère gouttière de sa bouche
et par sa fente ombilicale bien manifeste. Son ornementation rappellerait
plutôt celle de certains Eucydus et Littorines : mais, ainsi que le fait
remarquer M. Woodward, les Purpurines [>ourra\enl bien avoir formé,
aux anciennes époques géologiques, une famille particulière dont les
représentants n'existeraient plus à l'époque aclueile. Cette famille aurait
fourni plusieurs genres, car, nous le répétons , ce n'est qu'avec doute
que nous laissons le P. granulaia dans la même coupe que Pur. Ileilona,
corunaia, Orbignyana , etc. C'est donc probablement encore un autre
genre ; mais il nous répugne de multiplier ainsi les coupes génériques
qu'on ne doit établir, suivant nous, qu'avec beaucoup de réserve et
lorsque l'on y est contraint par des raisons impérieuses.
La Purp. grauulala est très-voisine d'une autre coquille de Conlic
et de La Jonnelière (S;irllie), que iVI. d'Orbigny avait étiquetée dans sa
collection Purpurinn pulrhclla. Celte dernière diffère de notre espèce
par sa forme plus ramassée, ses tours moins élancés, et enliu par quel-
ques détails d'ornemenlation. D'Orbigny n'a décrit celle espèce ni
dans son Prodrome , ni dans sa Paléoululugic française: nous tenons
cependant à la mentionner, d'abord à cause de sa grande aflinilé avec
un type tout particulier dans le genre Purpurina, et ensuite pour pré-
munir les paléontologistes sur l'indication de l'étage où se trouve la
P. pulchella. La couche de la Jonnelière eldeConlie, d'où elle provient,
n'appartient point ù l'étage callovien, mais bien à la grande oolilhe ou
étage Bathonien de d'Orbigny. Notons que malheureusement les espèces
de celte localité ont un caractère étrange de ressemblance avec plusieurs
de nos formes de MontreuilBellay , bien que montrant des différences
incontestables. Aussi, long-temps les couches de la Jonnelière onl-illi's
donné lieu à des discussions qui ont eu cela de bon, qu'elles ont attiré
— 182 -
ralleiUion sur celle loculilé et ont fait recueillir une foule d'espèces re-
marquables. La plupart n'ont encore été rencontrées sur aucun autre
point, et il serait bien à désirer qu'une monograpliie, semblable à celle
que nous faisons paraître ici, nous fit connaître ces curieuses et belles
espèces dont un très-petit nombre sont décrites et figurées. Espérons
que cette lacune sera comblée par M. Guéranger.
F. Naticid.e.
19. Natica Galypso {d'Orb.).
SïN. 1850 Nalica Cahjpso (d'Orb.). Prwrfrdme, tome II, page 353.
— — — — Paléonlol, franc. , terrains jurassi-
ques, t. II, p. 292, pi. CCXCII,
lig. 9-12.
1852 I. loiigiscuta {iiaw) Statistique géul. , etc., de la Meuse.
Atlas, p. 31 , pi. XX.III, fig. 17 eH9.
185A « bajucensis {M'iWel). Pnléuntot. franc, de Maine-et-
Loire , p. 80. — Non Nat. Bajo-
ceiisis ( d'Orb. ).
Loca/ife*. Monlreuil-Bellay. C. Gigiiy , Vieil-St. -Rémy
(Ardennes).
Obs. La Natica Cahjpso ( d'Orb. ) diffère peu de la N. bajoccnsis
(d'Orb.) de l'oolithe inférieure de Bajeux ; elle n'est pas en effet tou-
jours aussi élancée que l'indique la figure de la Paléoniolugic fran-
çaise , et alors il n'y a plus que de très-légères différences entre les
deux espèces. Cependant la ISatica bajucensis a généralement son dei'-
nier tour plus renflé et ne présente pas habiluelleinent trace d'ombilic.
Quoi qu'il en soit, c'est bien à l'espèce de l'Oxford-clay que se rapportent
nos échantillons de Monlrenil, identiques aussi avec une Nalice assez
commune dans le minerai oxfordieu de Gigny, près Ch;U il Ion-su r-Seine.
Une troisième espèce fort voisine, et qu'on rencontre dans la grande
oolithe, est la iSat. pictaviensis (d'Orb.) Lorsqu'on examine des échan-
tillons bien conservés; on voit en effet que la suture est bordée par un
canal étroit. Ce caractère la distingue de la JSat, Cal}jpso. File a,
— 183 —
comme celle dernière, un ombilic Irès-peu ouvert qui varie d'ailleurs
et est quelquefois presque nul.
Que loules ces coquilles soient de vraies nalices (1), ce dont nous
doutons fort, ou qu'elles soient toute autre chose, leurs différences spé-
ciliques sont fort difficiles à saisir, et il est très-possible que , lorsqu'on
pourra réunir une suite suffisante d'éclianlillons de ces diverses espèces,
la comparaison sévère fera disparaître des différences qui ne sont peul-
être qu'individuelles, et qu'on les réunira en une seule espèce.
20. Natica Montreulensis ( nov. sp. ).
PI. II, lig. 2 <(, h. Grandeur naturelle.
Dimensiotis : longueur, 4/» millini. ; — largeur du dernier tour,
12 millim.
Coquille globuleuse ^ à spire peu saillante , lisse partout ,
à pointe obtuse. Tours arrondis. Sillon suturai bien pro-
noncé et assez profond. Dernier tour plus grand que les
autres. Base très-oblique. Ombilic à peine sensible.
Localités. iMoiitreuil-Beliay. A. K.
Obs. On sait combien il est difficile de distinguer les natices fossiles,
puisque la plupart de ces coquilles sont lisses et n'ont presqu'aucun
caractère qui ne leur soit commun à toutes. Si la forme de la spire a
quelque valeur comme caractère spécifique, nous ferons remarquer que
notre espèce est bien caractérisée. Celle spire, ramassée et cependant fi
tours bien arrêtés, l'éloigné des autres espèces.
21. NERITOPSIS T^NIOL.VTA {nov. sp. ).
(1) Voir, pour plus de détails, les doutes émis par M. Kngène Deslong-
champs, Bulletin de la Société Linnéenue de Normandie, t. V, p. 122,
où l'auleur pense que toutes ces coquilles doivent bien plutôt se ranger
avec les Eulima , Chemniizio , etc., dans la famille des Pyramidellidées.
— 18a —
P). II, flg. 1 n, b.
Dimensions: longueur totale, J9 millim. ; — longueur du dernier
tour, 8 millim; — largeur du dernier tour, 8 millim. 1/2.
Coquille ovoïde , arrondie de toutes pans , à spire très-
petite et très-courte. Tours un peu arrondis , sillon suturai
assez marqué. Dernier tour très-grand , bombé , arrondi ,
à surface couverte de petites bandelettes transversales , sé-
parées par des dépressions un peu plus étroites, les unes et
les autres coupées par des stries d'accroissement longitu-
dinales très-serrées et très-nombreuses. Base très-oblique ,
71071 distincte du dernier tour et ornée comme lui. Point
d'ombilic. Bouche très-grande , circulaire.
Localités. Monlreuil-Bellay. R.
Obs. Le Neritopsis utniolala se rapproche, par la forme de son or-
nementation , des iV. bojocensis et Baugierana (d'Orb. ), qui appar-
tiennent, l'un à l'oolillie inférieure, l'autre à la grande oolithe. Notre
espèce s'en distingue en ce que son dernier tour est plus allongé, et en
ce que la suture ne montre aucune trace de côtes longitudinales. Elle
se distingue aussi du iV. dclphinuta en ce que, dans celte dernière es-
pèce, le dernier tour est bien plus étalé et montre vers la columeile une
fossette profonde qui n'existe pas dans l'espèce de l'Oxford-clay.
22. Neritopsis spinosa {nov sp. ),
PI. 1, fig. 5 <i, (I.
Dimensions : longueur totale, 20 millim. ; — longueurdu dernier tour,
17 millim. ; — largeur du dernier tour, 25 millim.
Coquille assez épaisse , à grand diamètre presque trans-
verse ., à spire très- courte. Surface ornée de cota longitu-
— 185 —
dinales élroùes , tressaillantes , peu nombreuses , coupées
par i ou h côtes transversales plus ou moins mar<juées sui-
vant les individus. Des épines plus ou moins prononcées
aux points d' entrecroisemeyit. Des stries transversales à
peine visibles se voient dans les compartiments formés par
i entrecroisement des côtes. Une légère fetite ombilicale.
Localités. Montreuil-Bellay. A. R.
Obs. Celle belle espèce se distiiifçue facileuieiit des autres Neritopsis
connus, par le pelit nombre de ses côtes el les pointes souvent iissez
fortes qu'elle présente. Elle est assez rare à Montreuil-Bellay, et c'est
une des formes les plus élégantes qu'on ait rencontrées dans cette localilé
privilégiée.
23. Nerttopsi.s Guehrei ( 7iov. sp. ).
PI. 1, fig. à il, et.
Dimensions: longueur totale, 20 millira. ; — longueur du dernier
tour, 17 millira.; — largeur du dernier tour, 22 railiim.
Sy\. 185i. Nej'itopsis Hebertana (Millet). Paléontologie Je Maine-cl-
Loire, p. 80. — Non d'Orb. Palcon-
tologie franc. , pi. CGC, fig. d , h.
Espèce se rapprochant de la précédente par sa forme et
ses proportions , mais s'en distinguant par ses côtes longitu-
dinales et transversales plus nombreuses , et V absence des
épines aux points d^ intersection. Dans quelques échantillons,
lespeiites stries finissent, près de la bouche, par se transformer
en côtes, et l'ornementation parait toute différente (1) ;
{\) Voir comparativement les figures 4 a el Ix c. Dans la fig. Ix c, on
voitprès de la bouche cette disposition h son maximum; si l'on suppose
ces stries plus nombreuses encore, on arriverait même à la forme Ner.
iwniolaia.
— 186 —
mais il y a des passages entre ces deux sortes d'ornemen-
tation. Sommet de la spire et bouche comme dans L'espèce
précédente.
Localités. Monlreuil-Bellay. A. il
Obs. Celte espèce se rapproche du Ncr. Hebertuna, coquille propre
au lias moyen et qui est assez abondante à May et à Fontaine-Étou-
pefour (Calvados) ; toutefois l'espèce liasique s'en distingue aisément
par sa petite taille, par ses épines, par ses côtes transversales plus
fortes. Le Neritopsis Hebcrtana formerait assez bien le passage entre
les iV. Gucrrei et spinosu. Notre espèce se rapproche aussi des N. Mo-
reauana, decurvala et Co(taZf/»ia (d'Orb. ), appartenant au Coral-rag,
mais dont le dernier tour est toujours plus dégagé, la spire moins pro-
noncée, enfin les côtes plus régulièrement disposées.
F. PlRAMYDELLIDJK
Ik. Chemnitzia procera ? ( Desl. sp. ).
Nous n'avons pas figura cette espèce qui n'offre rien de particulier:
les échantillons de Montreuil-Bellay ressemblent plus au Mcluuici
procera de M. Deslongchamps {Mémoires de la Société Linnéenne de
Normandie , tome VII, pi. XII, (ig. 5 et 6) qu'à toute autre; rien n'est
plus diflicile i déterminer que ces grandes Chemnitzia aspire élancée
et lisse. M. d'Orbîgny, en multipliant encore le nombre de ces es-
pèces dans sa Paléontologie française, n'a pas apporté plus de lumière
dans cette question , et il es! à peu près impossible de distinguer entre
elles les Cli. heddingtonensis, procera, coarctata et normaniana ; il vau-
drait peut-être mieux les réunir toutes en une seule espèce qui serait
alors commune ù l'oolilhe inférieure, à la grande oolithe et à l'oxfordien.
25. Chemnitzia Trigeri {jwv. sp.).
PI. I, fig. 9 <;, h.
Dimensions : longueur totale, environ 50 millim. ; — largeur du
dernier tour, 7 millim.
— 187 —
Coquille cylindroïde , excessivement allongée et subulée ;
tours aussi longs que larges, rendus un peu anguleux par la
présence de cinq ou six côtes longitudinales ou varices obli-
ques, plus régulièrement disposées sur les premiers tours que
sur les derniers où elles tendent à disparaître. Dernier tour
semblable aux autres , distinct de sa partie basale par un
angle bien prononcé. Base oblique, avec quelques stries con-
centriques et un petit cordonnet très obsolète. Bouche ovoïde,
rétrécie aux deux extrémités , columelle arquée. A leur
réunion en avant , les deux lèvres forment un angle ou une
sorte de canal rudimentaire complété par la columelle.
Localités. Montreuil-Bellay. T. U. Collection Triger.
Obs. M. Eudes-Deslongclianips a décrit (Mémoires delà Société Lin-
néenne de Normandie , loine VII, p. 211, pi. XI, fig. 48-50) , sous le
nom de Ceritlnum varicosum, une coquille du lias moyen de Fon-
taine-Étoupefour qui rentre dans le type de l'espèce décrite ici, mais
qui ne peut être confondue avec elle ; elle est également très-grêle et à
tours variqueux, mais elle est plus petite, les tours sont plus courts;
elle est plus fuieraent striée en travers.
26. EULIMA GALLOVIENSIS [nov. sp. ).
PI. VII, fig. S a, b.
Dimensions : longueur, 17 niillini. ;— largeur du dernier tour,
6 millim.
Coquille turr i culée , allongée, subulée , lisse et polie. Ex-
trémité de la spire légèrement infléchie ou tordue. Tours
entièrement lisses , à suture très-peu prononcée. Ouverture
arrondie montrant un léger sillon , formant une sorte de
dent rudimentaire à l'extrémité de la columelle.
— 188 —
Localités. iMonlreuil-Bellay. R.
Obs. M. Leckpinby a figuré ( Quarterly Journal of ihe gcological
Society , fév. 1859), sous le nom iVEulima linetita , une espèce pro-
venanl du Kelloway-rock du Yoikshire, et dont les tours sont plus
arrondis et montrent une suture mieux définie avec une ligne sail-
lante au haut de chaque tour. Ces caractères la distinguent nettement
de notre espèce.
Notre E. calloviensis présente en outre une particularité curieuse :
c'est la présence, vers l'extrémité de la columelle, d'un sillon bien
marqué, raraclèrc qui semble l'éloigner des vrais Eulima ; une pareille
inflexion se rencontre dans le genre Macrocheilus. Dans le genre ac-
tuellement vivant, Odostomia, il y a une véritable dent ù la columelle:
aussi notre coquille de Montreuil-Bellay semble-t-elle un passage de
ces deux genres; mais cette dent rudimentaire est si peu prononcée,
que nous n'avons pas pensé qu'elle fut suffisante pour faire écarter cette
coquille du genre Eulima.
F. Cerithia-dkes.
'27. CERITIIIUM ANGISTOMA (nov. S}).).
PI. VII, fig. 2.
Dimensions : longueur totale, 12 millim. ; — longueur du dernier
tour, li millim. 1/2 ; — largeur du dernier tour, li millim.
Coquille petite, turriculée . pointue, pentagone. Tours
à cinq angles arrondis , séparés par des gouttières longtiu-
dinales , larges , superficielles , finement striés en travers ,
angles et gouttières des tours se correspondant et non con-
tournés en spirale. Sillon suturai peu marqué. Base étroite,
non distincte du dernier tour, striée concentriquement.
Bouche circulaire , se prolongeant en avant en un très-court
canal ; bord coiumcllaire . épais, distinct de la base par
un sillon bien prononcé.
— 189 —
Localités. Montrcuil-Rellay. R.
Obs. Voisine (in Cerilhium quinquaiujularc . celle espèce s'en dis-
lingue par sa forme bien moins massive, par ses angles moins larges et
moins saillants, par ses stries Iransverses ; elle se distingue du Ceritk.
jmpoMes par ses angles moins saillants , et parce que ses gouttières et
SCS angles ne sont pas contournés en spirale. Elle se dislingue égale-
ment du Ceritk. jientagonum (d'Arcli.), par sa taille bien plus petite,
sa spire bien moins élancée , par ses si ries transverses bien plus nom-
breuses.
28. CERITHIUM PUPOÏDES (7lOi\ sp. ).
PI. VII , fig. U.
Dimensions : longueur totale, 6 millim. ; — largeur, 2 millim. 1/2.
Coquille très -petite , turricidée , pointue, pentagone.
Tours à 5 angles saillants, arrondis , séparés par des gout-
tières longitudinales larges et superficielles , un peu striés
transversalement. Les séries loîigitudinales des angles et
des gouttières contournées , surtout vers l'extrémité de la
spire ; en arrière , les angles présentent tiu léger prolon-
gement qui empiète un peu sur l'angle du tour suivant.
Sillon suturai assez marqué. Base étroite , non distincte du
dernier tour , un peu striée concentriquement. Bouche
petite, presque circidaire ; canal excessivement court, à
peine marqué ; lèvres épaisses. Bord columellaire distinct
de la base par un sillon.
Localités. Montreuil-Bellay. K.
Ohs. Celte espèce et la suivante sont Irès-voisincsdu Cer. angistoma,
dont elles ne sont peut-être que des \ariétés.
— 190 -
29. Cerithium quinquangulare (nov. sp.).
PI. VII , fig. 3.
Dimensions : longueur, 6 millim. ; — largeur, 7 millim.
Coquille très-petite , un peu turriculée , assez pointue ,
pentagoîie. Tours larges , à cinq angles très-saillants , mais
arrondis. Chaque angle montrant en arrière un court appen-
dice y qui s'appuie sur l'angle du tour suivant. Angles sé-
parés par une gouttière longitudinale, large et superficielle.
Sillon suturai prononcé , mais étroit et peu profond ; angles
et gouttières non contournés en spirale. Base étroite, oblique,
avec quelques stries concentriques. Bouche presque circu-
laire, canal très-court. Bord colwnellaire , appuyé sur la
base dont il se détache un peu vers le canal.
Localités. IMontreuil-Bellay. R.
Obs, Cette esptce , voisine des deux précédentes, s'en distingue
surtout par sa forme plus ramassée, ses tours plus arrondis et le dé-
veloppement de ses angles.
30. CEUIIHIUM GRANULATO-COSTATUM (Qucnst. ).
PI. VII, lig. 1.
Dimensions: longueur, environ 21 millim.; — largeur du dernier
tour, 5 millim.
Syn. 1858. Cerithium gr<inutiito-cosiutum (Quenst.), DerJura, p. 488,
tab. 65, fig. 22.
— 1859. — nbbrei'ialum (Leckemby). Quarterltj Journal
of thc geol. Soc. on (lie
Kelloway-rock of Vork-
shirc, pi. III, fig. 12.
— — Culleni (Leckemby), hc. cit., pi. III,
lig. 13.
— 191 —
Coquille lurricuiée , aiguë. Tours à peu près plaris , sé-
parès par un sillon suturai ; marqués d'wi nombre variable
de cordons transversaux saillants, croisés par wi nombre
variable de petits cordons longitudinaux droits , disposés
en série légèremenl oblique et spirale. Aux points de croi-
sement des cordons , se voient des nodules petits et aigus ,
donnant à la coquille un aspect muriqué. Base arrondie ,
se confondant , extérieurement , avec la surface du dernier
tour ^ par une courbe insensible. Cette base aouverte par
quelques rangs de petits cordons concentriques , saillants ,
non croisés par des cordons longitudinaux. Ouverture ovoïde,
atténuée aux deux bouts, se termiyiant en avant par un court
canal non échancré à son extrémité.
Localités. Montreuil-Bellay. C. Anglelerte , Yorkshire.
Wurtemberg , couches a Amm. macrocephalus. Russie ? en-
virons de Moscou.
Obs, Cette espèce ne nous paraît pas différer des Ceritinum Cutleni
el abbrcviatum (Leckemby), toutefois les figures ne sont pas asse?
claires pour qu'on puisse regarder ces rupprochenients comme certains :
nous recommandons aux auteurs , qui auront à figurer des espèces ana-
logues, de faire bien soigner les figures; car la moindre inexactitude,
dans les détails si fugaces de ces espèces , rend l'étude complètement
impossible. Peut-être est-ce aussi cette espèce qui a été décrite par
M. Bouiilier, dans le Bullelin de Moscou, sous le nom de Cerith.
llenardi ? Nous no pouvons en ce moment décider la question.
31. CerithiuiM TORTiLE {nov. sp. ).
PI. VI, fig. \ H, e.
Dimensions: longueur, ili millim. ; — largeur du dernier tour.
à millim.
— 192 —
CocjuiUe turriadcc, pointue, à spire polygonale , tordue.
Tours légèrement arrondis, montrant un nombre d'angles
variables, habituellement six ou sept. Sillon suturai large
et assez profond. Chaque tour marque de deux cordons
transversaux , disposés en avant et en arrière. Intervalle
marqué de cordons parallèles bien plus petits, en nombre
variable. Angles des tours disposés en série spirale plus ou
moins prononcée, quelquefois ( fig, U ) contournés d'une tna-
nière irrcgulière.
Localiiés. Mon treuil-Bellay. A. C.
Obs. Le canal de cette espèce est si peu prononcé qu'on pourrai'^
presque la ranger tians les Turrltelles. ïoulcsces petites coquilles, allon-
gées et subulées, ne sont guère à leur vraie place dans l'un ou l'autre
de ces genres. Le Ceritlnum tortilc varie beaucoup dans le nombre de
ses angles et dans l'ornementation de ses tours; il ne manque pas de
rissemblance avec le Cerithium contortum (Desl.) , mais ce dernier est
beaucoup plus grand , la spire plus effilée: elle n'a jamais que cinq
angles sur chaque tour.
32. CERI THIUM LORIERI ( nov. sp. ).
1^1. VI, lig. 2 (t, b.
Dimensions : longueur totale, 29 millim ; — longueur du dernier
tour, 10 millim.; — largeur du dernier tour, 7 millim.
Coquille turriculée, aiguë; tours de spire légèrement ar-
rondis, séparés par un sillon suturai bien marqué , garnis
de quatre petits cordons transversaux croisés par un grand
nombre d'autres petits cordons longitudinaux légèrement
arqués, el ayant leur concavité dirigée du côté de l'ouverture
de la coquille. Aux points de croisement, de petits nodules
— 193 —
saillants. Base arrondie , couverte par cinq ou six rangs de
petits cordons concentriques , non croisés par des cordons lon-
gitudinaux. Bouche ovoïde. Canal à peine marque , rem-
placé par une simple échancrure.
Localités. Moiîlreuil-Bellay. C.
Obs. Celte coquille se distingue du Ceriih. <ivunuloto-cuslalum j)uf
ia disposition arquée de ses plis longitudinaux, et surtout par la forme
de sa bouche et l'excessive bi ièvelé de son canal respiratoire. Elle se
rapproche beaucoup de certaines espèces de la grande oolithe ou de
l'oxfordien supérieur, telles que Cet: murkatum (Voltz.), granuloso-
punctatum (Goldf. ) , inillepuncUitum et quadriserialum (Desl.) ; elle se
dislingue de ces espèces surloul par ia brièveté de son canal.
33. Cerithium lnitohquatum (wov. sp.).
PI. VI, (ig. 3 a, r.
Dimensions: longueur totule, ."il millim. ; — longueur du dernier
tour, 10 millim. ; — largeur du dernier tour, 9 millim.
Coquille turriculée, subulée ; tours plans , orties de petits
sillons longitudinaux un peu obliques , plus ou moins appa-
rents, quelquefois dichotomes ; un cordon transversal étroit ,
saillant, avec de petites nodosités, règne à l'extrémité pos-
térieure de chaque tour et les sépare les uns des autres.
Dernier tour lisse du côté de la base qui est presque plane et
dont le pourtour est tantôt arrondi, tantôt un peu anguleux,
et même sur quelques échantillons , bordé d'un cordon peu
marqué et sans nodosités. Ouverture ovoïde , rétrécic aux
deux bouts, surtout du côté du canal qui est droit et assez
long. Labre mince, tranchant , avec un sinus large, situé
presque contre le retour de la spire et rappelant un peu celui
13
— 19Zi —
de certains Pieurotomes. Bord columellaire peu ou point
distinct de La base. Canal respiratoire relativement assez
développé.
Localités. Montreuil- Bellay. C. Val-de-Juilly (Côle-d'Or),
dans la zone à Pecten orontes, d'après M. IMartin. A. C.
Obs. Celte espèce Irès-élt^gante est commune à Montreuil-Bellay :
elle nous paraît fort distincte, quoique se rapprochant de plusieurs es-
pèces de la grande oolithe décrites par M. Piette, telles que les Cerith.
insculptatum , minustriatum , umiatis. M. de Ferry nous a, en outre,
montré une autre espèce , provenant du fuller's-earlh de Saône-
et-Loire; mais un examen attentif fait bientôt reconnaître des diffé-
rences essentielles. Quoi qu'il en soit, ces diverses coquilles sont liées
entre elles par un faciès tout particulier, qui accuse une forme bien
nette parmi les innombrables espèces que le genre Ccriihium offre dans
les terrains jurassiques.
ok. Cekithium Guerrei (nov. sp.).
PI. VF , fig. h.
Dimensions: longueur, 28 millim. ; — largeur du dernier tour, 9
niilliin. ; — longueur du dernier tour, 41 millim.
CoqîiiUe turriculée , presque subulée. Tours un peu con-
vexes , ornés d'un très-grand nombre de petits sillons lon-
gitudinaux courbes , à concavité tournée dans le sens de
l'ouverture de la coquille. Un petit cordon transversal ,
saillant , mais niohis que la partie convexe des tours , dont
une gouttière superficielle le sépare , termine chaque tour
en arrière. Ce cordon porte un grand nombre de petites
nodosités auxquelles viennent aboutir les petits sillons lon-
gitudinaux. Base UN peu a? rondic en son pourtour. Ouver-
ture comme dans la précédente.
— 195 —
Localités. Montreiiil-Bellay. T. R. Un seul échanlillon.
Colleclion de M. Guerre.
Obs. Cette espèce n'est peut-être qu'une variété de la précédente ;
mais elle présente plusieurs caractères qui nous semblent assez tranciiés:
elle est moins subulée que le Cerilh. unitarquatum ; ses tours sont
convexes; les petits sillons sont bien plus fortement courbés, plus
nombreux et se terminent aux nodosités, ce qui n'a pas été bien exprimé
dans le dessin.
35. Cerithium oblitekatum (nov. sp.).
Pi. VII, Og. 5.
Dimensions : longueur, 6 millim. ; — largeur du dernier tour,
2 millim.
Coquille très-petite , turriculée , pointue. Tours aplatis.
Sillon suturai peu marqué; chaque tour porte à son ex-
trémité postérieure un rang de gros nodules peu saillants ,
se prolongeant en avant en côtes longitudinales obsolètes.
Quelques stries transverses peu marquées se montrent en
avant du 7'ang de nodules. Toute l'ornementation de cette
espèce parait comme effacée. Bouche circulaire. Canal très-
court ou nul. Base arrondie et lisse.
Localités. Montreiiil-Bellay. R.
36. Cerithium Thersites fnof. sp.).
PI. VII , fig. 12.
Dimensions : longueur, 9 millim. ; — largeur, 4 millim. 1/2.
Coquille un peu turriculée , à spire courte , à sommet un
— 196 —
peu obtus. Tours renflés, arrondis; siiion suturai peu
profond. Chaque tour marqué d'une douzaine de côtes
longitudinales , arquées , dont la concavité est tournée du
côté de la bouche, avec lignes saillantes transversales assez
rapprochées , plus prononcées sur les côtes. Base très-
oblique , venant se confondre avec le dernier tour sans dé-
marcation , et montrant encore les mêmes côtes que le tour,
mais atténuées , couverte antérieurement de nombreuses
lignes saillantes concentriques. Bouche petite , circulaire.
Canal inconnu.
Localités. Monireuil-Bellay. fl.
Obs. Par sa forme ramassée et la brièveté de sa spiro, cette espèce
est bien distincte des autres Cerithium jurassiques. Nous n'avons pu
voir ni le canal , ni l'extrémité de la bouche de cette curieuse espèce.
37. Cerithium fusifoiîme (twv. sp.).
PI, VI , fitr. 5 (/, b.
Dimensions : lonj^ueur totale , 17 millim. ; — lonç:ueur du dernier
tour, 7 millim.; — largeur du dernier tour, 8 millim.
Coquille fus/ forme, atténuée aux deux ejclrémités, surtout
enanieie. Tours distincts, presque étages , munis de pe-
tites côtes longitudinales !,aillanies assez nombreuses , cou-
pées par trois lignes transverses bien saillantes, et formant
par leur entrecroisement des granulations saillatites et
même épineuses. Dernier tour à peine un peu plus large
que l'avant-dernier , semblable aux autres , seulement les
côics longitudinales disparaissent auprès de la columelle ,
qui se prolonge en avant en un bec court , un peu relevé
— 197 —
sur le dos de la coquille. Bouche obliquement ovale, lé-
gèremeni tronquée à son extrémité postérieure ; lèvres
disjointes en avant , séparées par une échancrure profonde,
qui forme un court canal supporté par la columelle.
Localités. Mon treuil-Bellay. A. C.
Obs. Malgré sa brièveté etsoii aspect fusiioi me ou bucciniforiue, celte
coquille a tous les caractères d'un Cérillie le mieux caractérisé. Cette
forme est bien distincte des autres espèces jurassi(iues, par la brièveté de
son ensemble et surtout de sa spire, et le grand développement de son
dernier tour; elle se rapprocherait plutôt de cerlaines espèces vivantes
ou fossiles tertiaires.
38. CERITHIUM ? DECIPIENS (nof. sp.).
PI. VIII , (ig. 9.
Dimensions: longueur, 11 niillira. ; — longueur du dernier tour,
5 niillim. ; — largeur du dernier tour, 5 inillim. 1/2.
Coquille turriculée , à spire aiguè. Tours arrondis, mar-
qués en travers d'une dizaine de stries parallèle'^ , séparées
entre elles par des lignes bien arrêtées et de même grandeur
que ces stries. Suture enfoncée et très-nette. Basenon distincte
du dernier tour, ornée de stries semblables à celles des
tours, mais beaucoup plus fines. Ouverture arrondie, un peu
rétrécie en pointe aux deux bouts, surtout à l'extrémité an-
térieure oit elle se termine par un canal dont la naissance
seidc est connue. Columelle légèrement wrdue et infléchie.
Canal inconnu.
Localités. Moiilreuil-Bcllay. T. R. Coilcclion Triger.
— 198 —
Ohs. Cette curieuse espèce nous semble assez différente des autres
Cerithium et se rapprocher des Fuseaux. Toutefois, sou ornementation,
rappelant celle de plusieurs espèces crétacées, et l'allongement de sa
spire nous paraissent annoncer un Cerithium. Malheureusement le canal
est brisé ; et, en l'absence de ce caractère qui eût été décisif, il nous
reste de l'incertitude sur le genre auquel on doit la rapporter.
TURRJTELLIDÉBS.
39. TUliRlTELLA GUERREI ( ïlOV. Sp. ).
PI. VI, lig. 6.
Dimensions : longueur totale, 23 millim. ; — largeur du dernier tour,
10 millim.
Coquille turricutèe , à spire aiguë. Tours unicaréncs ,
striés transversalement. Carène très- saillante , excavèe des
deux côtés et un peu iîiclinée vers le sommet de la coquille.
Dernier tour bicaréné : carènes écartées, la carène anté-
rieure presque aussi saillante que l^ autre , et servant de
iimiteà l'enroulement des tours: ceux-ci montrent, en outre,
des lignes parallèles aux carcnes et plus ou moins nom-
breuses. Ouverture subquadr angulaire ; lèvres formant , à
leur rencontre en avant , un très-court canal analogue «
celui des Potamides.
Localités. Moutrouil-Bellay. R.
Obs. Cette espèce, voisine de la Turr. biiiann, s'en distingue par sa
carène unique et par la forme svelte de sa s|)ire. Ses tours sont striés
en avant et en arrière de la carène; la Turr. binaria ne montre de
stries qu'en arrière. Cette espèce et la suivante se rapprochent beaucoup
de la Turr. luncuriiuita (Desl.), de l'Oxfordicn de Di\es, mais celle-ci
est bien plus trapue, l'inlervallc des tours est moins profondément ex-
cavé , la carène auléi ieure est bien moins prononcée.
— 199 —
/lO. TURKrrtLLA BliNAIUA {uov. sp. ).
PI. VI , fig. 7 ; p). VllI, lig. 40 il, b.
Dimensions : longueur totale, 27 miliiui. ; — largeur du dernier tour ,
12 millim.
Coquille turriculée , à spire plus ou moins élancée, à
tours saillants, bicarénés. Carène postérieure un peu plus
saillante que l'autre , quelques rares stries transversales
derrière la carène. Dernier tour quadricarénê , carènes
disposées par paires; la paire postérieure est la suite des deux
carènes visibles sur les tours. Les deux carènes antérieures
séparées des postérieures par un intervalle assez large ,
sont très-rapprochées entre elles ; de nombreuses stries per-
pendiculaires à la direction des carènes et à peine visibles.
Ouverture sub circulaire. Bouche présentant, à son extrémité
antérieure, une gouttière versante moins prononcée que dans
l'espèce précédente.
Localités. Moiilreuil-Bellay. R.
Obs. Celle espèce remarquable nous paraît distincte de la précé-
dente, quoiqu'elle lui ressemble beaucoup à premitre vue. Elle est assez
variable dans sa grandeur et par la position des cartues, sa spire s'allonge,
le canal de l'extrémité de la bouche devient quelquefois à peine sen-
sible: tel est l'éclianlilion figuré pi. VIII, lig. 10 </, 6, de la collection
de M. Triger ; elle forme, avec l'espèce précédente et avec la Turr.
unicarinata, une section assez nette dans le genre TurrileUa dont
le faciès paraît propre à l'oxfordien.
kl. TURBITELLA EUCYCLA {uoV. sp.).
PI. I , fig. 11 a ,b, c, cl.
Dimensions : longueur, 30 millim. ; — longueur du dernier tour,
6 millim. ; — largeur du dernier tour, 7 millim.
— 200 —
Coquille turriadée , subulée, aspire longue et poiniue.
Tours nombreux, arrojidis dans leur milieu, séparés par
une suture profonde, bien marquée, ornée de trois cordons
transverses, dont le médian est le plus saillatit; à la place du
cordon postérieur, on en trouve quelquefois deux et même trois.
Entre les cordons transversaux, se voient de petites Lignes
longitudinales saillantes , très-serrées , plus ou mois nom-
breuses et plus ou moins marquées , formant, avec les cor
dons de la surface des tours, une sorte de réseau à mailles
carrées , très-élégani. Bouche circulaire.
Localités. iMontreiiil-Bell.'iy. A. C.
Obs. Celte espèce est tiès-voisiiie de la Turr. Krdntzi (Rouill. )
{Bulletin de Moscou, tome XXII , p. 378, lab. li, iig. 95.), peut-être
n'en diffère-t-elle pas. Si nous en jugeons par le dessin de M. Rouillier,
qui laisse ù désirer, le^ tours de sa Turr, Krantzi seraient moins ar-
rondis.
Notre Turr. eucycL) ressemble beaucoup à deux espèces, l'une du
lias moyen de Normandie, l'autre de i'oolilhe ferrugineuse de Bayeux,
décrites par M. Desiongchamps sons les noms de Ceritkium Ziczac et
Cer. amœnum; nous pensons que ces deux coquilles devraient être
rapportées au genre Turrilella.
Nous avons comparé minutieusement notre espèce avec les lypes de
M. Desiongchamps, et nous nous sommes convaincus ([u'eiles présen-
taient des dillérences bien marquées. Ce charmant type, dans le genre
Turrilella, montre donc, à plusieurs niveaux dans la grande série ju-
rassique, des espèces parallèles: aussi engageons-nous les auteurs ù bien
soigner leurs figures quand ils représenteront des espèces voisines, afin
d'éviter la confusion, résultat forcé des figures mauvaises qu'on rencontre
malheureusement trop souvent dans les ouvrages de paléontologie.
kl. TURKITELLA SUBULATISSIMA [nov. sp.).
PI. I, Iig. 10 (/, b.
Dimensions: longueur, 35 niillim. ; — iungueur du derniei' ton
k millim. ; — largeur du dernier tour, !\ millini.
— 201 ~
Coquiiic presque cyLindriijue, très-aUo7igée, irès-subulée.
Tours très-nombreux , un peu plus longs que ceux de la
Turr. eucycla , mais ornés de la même manière. Bouche
arrondie.
Localùés. iMoiUreuil-Bellay. A. C.
Obs. Celte espèce n'est probablement qu'une variété très-allongée
et beaucoup plus étroite de la Turr, eucycla; mais son ensemble
beaucoup plus grêle, ses tours un peu plus longs et moins rrnllés lui
donnent un aspect tout particulier ; nous n'avons point observé de
formes intermédiaires.
^3. TURUITELLA UNDULATA ( Quenst. ).
PI. VII, (ig. i3 a, c.
Dimensions : longueur , environ 35 ù /lO millim. si on suppose la
coquille complète ; — longueur du dernier tour, à millim. ; - largeur
du dernier tour, 3 millim.
Syn. 1858 Ceril liiuin undulatum (Queusl.) Der Jura, p. /i88, lab. (35,
fig. 24.
Coquille très-allongée , subidée, très-aiguë. Tours à peu
près plans, bien séparés par un sillon suturai profond, ornés
de deux cordons, l'un antérieur , l'autre postérieur ^ étroits.,
saillants, relevés de six ou huit tubercules épineux, régu-
lièrement espacés et se correspondant sur chaque tour de
manière à former des séries longitudinales obliques, un peu
contow^nées en spirale. LUntervalle situé entre ces deux
cordons principaux est muni de trois lignes saillantes non
tuberculeuses, mais relevées sur une saillie allongée qui se
rend d'un tubercule à l'autre des cordons antérieur et posté-
- 202 —
rieur. Base oblique , séparée du ^site du tour nar une ligne
anguleuse aitc un sinon concentrique. Le reste de la base,
lisse. Ouverture ovoïde, un peu rétrécie en arrière.
Localités. Montreuil-Bellay. A. C. Wurtemberg, couches
à Ammon. macrocephalus, d'après M. Quenstedt.
Obs, Cette espèce a quelque ressemblance avec une coquille nommée
par M. Deslongchamps Ceritli. Instrix : mais les tours de celte dernière
sont plus conciives, les tubercules épineux des cordons antérieur et
postérieur sont plus nombreux , leur ensemble ne forme pas de séries
longitudinales régulières, mais elles sont interrompues et comme en
zigzag.
Plusieurs espèces voisines se rencontrent aussi dans divers étages, tels
que l'oolithe inférieure, la grande oolilhe et l'oxfordien supérieur.
Ces espèces paraissent différer beaucoup des autres , et peut-être ne
sont-elles pas à leur place dans le genre Turritella: la bouche ressemble
beaucoup à celle des Chemintzia.
kk. Turritella condensata ( nov. sp. ).
PI. VIII, fig. 11.
Dimensions: longueur totale, 11 millim. ; — longueur du dernier
tour, 5 millim. J;2 ; — largeur du dernier tour, 4 millim.
Coquille fusiforme, renflée en son milieu. Angle spiral
variaîit suivant les tours, celui des premiers étant de moins
en moins ouvert ; tours marqués, dans leur tiers postérieur,
d'une forte carène qui les divise en deux parties: l'anté-
rieure est ornée de trois lignes transverses, saillantes; la
postérieure montre d'abord une petite ligne saillante, peu
prononcée, puis une seconde très- for te, après laquelle est un
sillon, de façon que tes tours paraissent comme emboîtés les
— 203 —
uns dans Les autres. L'iniervaUe entre ces diverses lignes
transverses, marqué de fines sti'ies longitudinales , croisées
par d'autres obliques, forment, par leur entrecroisement, un
dessin treillissé fort élégant. Base s'unissant au dernier tour
par U7ie courbure uniforme et montrant deux carènes assez
fortes. Bouche elliptique très-allongée.
Localités. Monlreuil-Bellay. R. Collection Triger.
Obs. Par sa forme très-raccourcie, ses tours allongés et leur disposi-
tion emboîtée les uns clans les autres, cette coquille est très-distincte
des autres Turritelles dont elle n'a pas le faciès liabiluel. Toutefois, la
disposition de ses carènes, son ornemcntalion et la forme de sa bouche
sont entièrement celles de ce genre, et cette espèce, si disparate au pre-
mier abord , est très-voisine des Turr. excavata et binaria qu'on ne
peut méconnaître comme vraies Turrîlelles.
LlTTORINlDÉES.
45. Onustus Caillaudianus {d'Orb. sp. ).
PI. IX, fig. 1 a, b, i:
Dimensions : hauteur, 7 millim, ; — diamètre de la base, 15 millim.
SïN. 185."). Solarium Caillaudiunum [iVOvh.], Puléutit. franc., terrains
jurassiques, t. II, p. 306, pi.
CCCXXXII, fig. d, 3.
1854 — — (Mi\el), Palcontolofjie de Maine-
et-Loire, p. 80.
Coquille très-surbaissée, conique, à spire étagce, à sommet
rétréci. Tours munis, à leur angle saillant, de nombreuses
nodosités transverses , et dont le bordmembrani for me recouvre
— 20;i —
une partie du tour suivant. Dernier tour très-grand, à bord
membraniforme libre , un peu incliné et découpé plus ou
moins régulièrement. Base montrant en son milieu un large
ombilic, bordé par un gros cordon arrondi et orné de nom-
breuses nodosités. L'intérieur de l'ombilic n'est pas lisse:
il montre d'abord une ligne enfoncée, spirale, formée par le
rapprochement des tours. /Ju-dessous de cette ligne se voient,
en partie, les nodosités intérieures de chaque tour de spire ,
enfin quelques fines stries verticales ou plutôt rayonnantes.
Autour du gros cordon de nodosités , la base montre une
large gouttière qui n'est que la face basale du bord mem-
braniforme. Boîiche petite, exactement circulaire.
Localités. Montreuil-Bellay. A. C.
Obs. Cette espèce est inconteslablement celle qui est décrite par
d'Orbigiiy, sous le nom de Solarium CailLaudianurti ; elle avait élé re-
cueillie à Montreuil-Bellay par M. Caillaud, qui avait rapporté ù tort
l'oolithe ferrugineuse de Montreui! ù l'étage Bajocien de M. d'Orbigny,
c'est-à-dire à l'oolithe inférieure. VOnuslus [i) Caillaudianus est une
forme très-nette qu'on ne peut confondre avec aucune autre ; elle n'a
jusqu'ici été rencontrée que dans la localité dont nous décrivons ici les
fossiles. Nous avons refait la description de cette espèce curieuse et
donné une figure nouvelle, car la description et les ligures de la Pa-
léontologie française nous ont paru incorrectes.
^6. ONDSTUS PAPYRACtllS {nov. sp. ).
PI. IX, «g. 3 a, b.
(1) Voir une note de M. Eugène Dcslongchamps, Bullclinde la Société
Linnéenne de Normandie, tome V, p. 120, où l'auteur indique les
raisons qui l'ont engagé ù raj)porler au genre Onusius plusieurs formes
jurassi(iues, crélacécs et tertiaires, rangées jusqu'ici dans les genres
Solarium et Troclnis.
— 205
Dimensions : hauteur, U millim. ; — diamî'tre de la base, 21 millim.
Coquille exactement conique, plus large que haute, infun-
(libuli forme , à sommet aigu. Spire formée de tours presque
plans, èvidés en avant sur leurs bords , garnis en travers de
côtes obliques assez nombreuses qui sont elles-mêmes coupées
par des stries très- fines, ces côtes ne se correspondant pas d'un
tour à l'autre. Dernier tour garni, à sa circonférence, d'un
bord foliacé, crénelé, très-élégant. Base très-distincte, convexe
au milieu , offrant vers la circonférence une large gouttière
due au prolongement foliacé du tour. Au centre , une légère
fossette, complètement lisse, remplace l'ombilic. Toute cette
base, sauf la fossette, marquée de petites stries rayonnantes,
très-fines et très -nombreuses , tin peu obliques et flexueuses ,
parallèles à l'ouverture de la bouche. Bouche très-déprimée,
cordiforme.
Localités. MoiUreiiil-BelIay. T. \\. Collection ïriger.
Obs. Celte belle espèce nous monlre une forme bien arrêtée dans le
genrt; Onustux, forme que l'on retrouve à plusieurs niveaux. Les es-
pèces de celte section, observées jusqu'ici dans les terrains jurassiques,
appartiennent au lias moyen, au lias supérieur, à l'oolilhe inférieure, à
la grande oolilhe. Notre O. papyraceus vient ajouter un étage de plus,
puisqu'il appartient à la partie inférieure de la grande séiie oxfor-
dieniie.
Il est didicile, an premier coiipd'œil, de reconnaître ces espèces,
tant elles sont voisines; toutefois, si on les observe attentivement, on ne
tarde pas ù voir des différences qui les font distinguer. L'un des au-
teurs de ce mémoire {loc. cit.) a fait la critique de ces diverses espèces;
nous ne reviendrons donc pas sur ce sujet et nous renverrons, pour
pins de détails, ù la note qu'il vient de faire paraître.
— 206 —
Ixl. EUCYCLUS CAIJ.OVIENSIS ( ItOV. Sp. J.
PI. JX, fig. L
Dimensions: longueur, 34 millim. ; — longueur du dernier tour,
19 millim. ; — largeur du dernier lour, 24 millim.
Coquille pyramidale , allongée , à spire élancée ; sommet
très-aigu, test très-mince. Tours convexes rendus anguleux
par une carène transversale très- saillante non dentée ; espace
compris entre celle carène et la suture, marqué de deux
autres carènes parallèles : la première très- for te , la seconde
à peine indiquée , marquées l'une et l'autre de nodosités
anguleuses fort élégantes. Der?iier tour très-grand et étalé.
Base très-oblique , formant avec le dernier tour une courbe
élégante, interrompue par la carène principale , ornée de
sept à huit lignes saillantes concentriques , plus prononcées
vers la carène et diminuant graduellement vers l'extrémité
de la bouche. Ces lignes , coupées par de fines stries légè-
rement obliques au grand axe de la coquille et légèrement
obliques. Ombilic nul. Bouche arrondie. Labre très-m.ince.
Localités. Monlreuil- Bellay. T. R. Collection ïriger,
Obs. Cette belle espèce appartient à la série de coquilles aux dépens
desquelles M. d'Orbigny avait établi son genre Purpurina, série qui
comprenait plusieurs choses fort distinctes. Nous avons déjà indiqué, à
l'article Purpurina, comment nous entendions restreindre le genre de
d'Orbigny. A la suite de cette note, M. Eudes-Deslongchamps a indiqué,
parmi les anciennes Purpurina, une série toute spéciale de coquilles
pour lesquelles il a créé le genre Eucyclus d). L'ornementation des Em-
(11 Pour plus de détails, voir la note de M. Eudes-Deslongchamps,
vol. V du Bulletin de la Société Linncenne de Normandie, p. 138, sur
l'utilité de distraire des genres Turbo et Purpurina ;|uelques coquilles
des terrains jurassiques, et d'en former une coupe nouvelle sous le
nom (VEitcyclus.
- 207 —
cydus rapproche beaucoup ces coquilles de certaines espèces de litto-
rines, elles s'en distinguent toujours par leur spire plus élancée et
surtout la minceur extrême de leur test. Noire Eue. cnllovieiisis se
distingue facilement d'autres espèces voisines, en ce que la carène
principale descs tours n'est point garnie de tubercules aigus. L'espèce
dont elle se rapprocherait le plus serait VEuc. Bclia (d'Orb. sp. ),
appartenant à l'oolithe inférieure de Normandie.
US. LlITORINA SULCATA {7WV. Sp.).
PI. 111, fig. 3 ,1, b.
Dimensions : longueur, 11 millim ; — longueur du dernier tour,
8 millim. ; — largeur du dernier tour, 8 millim.
Coquille ovoïde , conique , un peu renflée , à spire sail-
lante , à sommet pointu ; tours arrondis , marqués de trois
cordons saillajiis garnis de nodosités arrondies, nombreuses,
séparés par des gouttières un peu plus larges que les cor-
dons. Sillon suturai assez prononcé. Dernier tour renflé.
Base très-oblique , arrondie , s'unissant au dernier tour
par une courbe régulière , ornée de six à sept cordons sail-
lants, concentriques, dépourvus de nodosités. Pas d'ombilic.
Bouche subcirctdaire. Lèvres formant, à leur réunion en
avant , un angle assez marqué.
Localités. Montreiiil-Bellay. R.
Obs. Cette espèce est très-Toisine de la Littorinti Meriuni (Goldf.
sp. ) dont elle se distingue par sa taille plus petite, par ses cordons
concentriqnes moins nombreux et par ses nodosités plus fortes. Sa
forme raccourcie la rapproche enrore de la IJtt. Castor. (d'Orb. sp.) ,
espèce propre à la grande oolitlie, mais dont !'oruenient:ition est toute
différente.
- 208 —
^9. LITTORINA SPINULOSA. ( Munst. sp. ).
PI. III, dp;, h n, h, d.
Dimensions : longueur, 19 niillim. ; — longueur du dernier tour,
i 1 niillim.; — iiiigcur du dernier tour, '12 millim.
Syn. IShIi. Turbo spinulosus (Goidf.) Petrefucta german., pi. CCXCIV,
lig. 3.
Coquille pyramidale , un peu turriadée , à spire assez
élancée, à sommet aigu. Tours arrondis , marqués de trois
ou quatre lignes transversales saillantes , munies de nom-
breuses granulations. Sillon suturai profond. Dernier tour
orné comme les autres et un peu dilaté. Base arrondie, obli-
que , formant une courbe continue avec le dernier tour ,
ornée de quatre à cinq lignes saillantes, concentriques, très-
fmcmeni granuleuses. Ombilic nul. Bouche ovoïde. Lèvres
droite et gauche, unies en avant par une courbe légèrement
anguleuse.
Localités. Montreuil-Bellay. A. II.
Obs. Les légc-res différences que présentent entre eux les individus
d'une série de Montreuil-Bellay que nous avons sous les yeux, c'est-à-
dire plus ou moins d'allongement de la spire et cordons plus ou moins
marqués, ne nous paraissent pas suffisantes pour établir plusieurs es-
pèces. Nous avons figuré deux échantillons pour bien faire saisir ces
dilïérences et montrer combien elles sont légères. Plusieurs espèces
très-voisines appartiennent i\ l'OxIbrd-clay el à la grande oolilhe ; les
caractères essentiels sur lesquels nous pensons qu'on devra insister, en
décrivant des espèces analogues, nous paraissent devoir surtout se rap-
porter à la présence ou ù l'absence d'ombilic, ù la forme de la suture, et
en dernier lieu à l'ornementalion des tours de spire, laquelle varie
boauooup (l;\ns la nu'mc espèce.
— 209 —
TURBINID/E.
50. TURIÎO MODESTUS {nOV. sp.).
PI. II, fifî. 7 (/, h; pi. m, lig. 2 «, ^.
Dimensions : longueur, 10 millim. ; — longueur du dernier tour,
6 milliin. ; — largeur du dernier tour, 8 millim. 1/2.
Coquille turbinée , conique , à spire saillante et élancée.
Tours arrondis, ornés de lignes transverses, peu saillantes,
coupées par un grand nombre de lignes longitudinales obli-
ques, d'où résîdtc un dessin treillissé tres-élégant. Sillon
snturvl très-prononcé. Base arrondie, formant avec le dernier
tour une forte courbe continue, régulière. Labre aplati,
appuyé sur la columelle.
Localités. Montreuil-Bellay. P. C.
Obs. Cette espèce, qu'on pourrait peut-être aussi faire rentrer dans
le genre Lit (orina, varie légèrement dans son ornementation qui est
plus ou moins accentuée; nous avons figuré deux de ses variétés. Elle
nous paraît bien distincte et ne se rapproche d'aucune autre cspèco
jusqu'ici décrite.
51. Turbo segregatus {nov. sp. ).
PI. II, lig. 10 a, b, c.
Dimensions : longueur, Mx millim. ; — diamètre de la base, H mil.
Coquille turbinée , un peu turriculée , à sommet aigu,
partout muriquée. Tours convexes; sillon suturai très-pro-
fond ; chaque tour muni de trois côtes transversales, garnies
— 210 —
d'épines courtes, robustes, un pen canalicuLées. Dernier tour
séparé des autres au voisinage de La bouche. Base oblique ,
un peu arrondie, 7ion distincte du dernier tour, orné aussi
de trois ou quatre côtes concentriques, garnies d'épines plus
courtes que celles des tours. Ombilic étroit, bordé par une
rampe très-forte , garnie aussi d'épines. Bouche circulaire
sans aucune démarcation entre les deux lèvres.
Localités. Montreuil-Bcllay. ï, C.
Obs. Au premier abord , cette belle espèce paraît être le Turbo
Davousti (d'Orb.) ; mais celui-ci n'a pas son tour détaché des autres,
il est moins élancé, les tours sont plus larges, enfin il a un rang d'é-
pines de plus. D'Orbigny, en ra|)portant son espèce au Bajocien, a
commis une erreur : la couche de Conlie et de la Jonnelière, où se
montre le Turbo Davousti, appartient à la grande oolithe et non à
l'oolithe inférieure. On pourrait penser que la séparation du dernier
tour que présente notre espèce de Monlrcuil est un accident ; ce serait
une erreur : les nombreux échantillons observés par nous montrent
tous ce caractère, au point que l'on serait tenté de rapporter cette co-
quille au genre DelpfnnuUu
52. IMONODONTA OVULATA {nOV. sp. ).
PI, 11, fig. 9 u, b.
Dimensions : longueur, 6 millini. ; — diamètre de la base, 7 millim.
Coquille petite, ovoïde, toui-à-fait lisse , à spire excessi-
vement courte ; suture à peine visible ; sommet obtus. Der-
nier tour très-grand, arrondi de toutes parts. Base oblique,
arrondie, non distincte du dernier tour. Point d'ombilic.
Bouche circulaire. Labre épais . un peu oblique. Bord colu-
mellaire épais , appuyé sur le retour de la spire et cotitre
la columelle, présentant un petit tubercule obtus.
— 211 —
Localités. Monlreuil-Bellay. H.
Obs. Celle espèce et la suivaule , par leur bouche arrondie, l'épais-
sissement de leurs lèvres el la petite dent , paraissent bien se rapporter
au genre Monudonta. Les Turbo gibbosus , les Trochus acmon et lu-
cidus de d'Orbigny nous semblent aussi devoir se rapporter à ce genre.
Ces trois espèces, de l'oolithe inférieure, sont très-voisines de nos deux
coquilles de Montreuil-Bellay , mais en diffèrent cependant par des
caractères essentiels.
Le Monoclonta ouulata diffère du M. gibbosa par sa spire plus
courte, son ouverture plus étroite, et enfin par son bord columellaire
non renflé vers le retour de la spire.
53. MONODONTA PAPILLA (nov. sp. ).
IH. 111, lig. 1 a, d.
Dimensions : hauteur, 10 raillioi. ; — diamètre de la base, 10 miliim.
Coquille épaisse, lurbince , conique , un peu surbaissée , à
sommet un peu obtus. Spire courte à quatre ou cinq tours
arrondis , lisses. Suture assez marquée. Dernier tour très-
grand. Base oblique, se confondant avec le dernier tour par
une courbe insensible ; point d'ombilic, ou un ombilic trc"-
petit. Bouche circulaire; lèvre gauche confondue avec la
columelle, ou laissant entre elle et celle-ci un tout petit om-
bilic. Columelle obliquement tronquée en avant où elle
forme une petite dent arrondie.
Localités. Montreuil-Bellay. A. R. Exmes (Orne) R. ,
dans la zone ferrugineuse du Callovien. Le Chevain (Orne),
dans la zone sableuse du Callovien où elle est très-rare. Val
de Juilly (Yonne) et Daix (Côte-d'Or) A. C. , d'après M:
Martin, dans la zone à Pecten o routes.
212
Obs. Cette espèce diffère de la précédente par sa spire plus allongée,
ses lèvres moins épaisstîs et par son ouverture de bouche plus large ;
nous ne pensons pas qu'on puisse regarder comme spécifique la pré-
sence d'un tout petit ombilic sur quelques spécimens, identiques
d'ailleurs en tout aux autres , ce caractère variant beaucoup suivant
l'âge de ces coquilles.
Le Monodonta papitla ressemble beaucoup au Trochus acmon d'Orb. ,
espèce de l'oolithe inférieure que nous rapportons aussi au genre Mo-
nodonta ; il en diffère par ses tours plus arrondis, sa suture mieux
marquée, sa dent moins prononcée ; il se rapproche encore de plu-
sieurs espèces de la grande oolithe, telles que les M. Langrunensis et
M. Belus ; mais la taille bien plus petite de ces deux dernières et leur
forme un peu différente les caractérisent suffisamment. Toutes ces pe-
tites espèces, que nous rapportons au genre Monodonta, offrent du
reste tant de ressemblance entre elles qu'il faut apporter un soin très-
minutieux à comparer leurs caractères respectifs pour ne pas les con-
fondre.
5k. Trochus Thouetensis (nov. sp.).
PI. II, fig. 3 a, b.
Dimensions : hauteur, 11 millim. ; — diamètre de la base, 11 mil. 1/2.
Coquille tur binée, conique, à sommet aigu. Tours concaves,
ornés en avant de deux cordons granuleux rapprochés; l^ anté-
rieur moins saillant et à granulations phis petites que le posté-
rieur. En arrière , les tours n'ont qu'îine simple ligne peu
saillante, finement ondulée, et qui ne masque pas la suture.
Base un peu oblique, distincte du dernier tour par un angle
presque droit , lisse ou ne montrant que queUpies lignes
rayonnantes d'accroissement. Ombilic médiocre ou petit,
orné à son pourtour de 10 à 12 mamelons arrondis, se pro-
longeant au dehors en courtes côtes qui disparaissent pres-
qu'aussitôt. Bouche subquadr angulaire. Labre mince ; bord
columellaire peu distinct.
— 213 —
Localités. Moiilreuil-Bellay. C.
Obs. Celle espèce offre les plus grands rapports de ressemblance
avec le Trochus duplicatus (Sow.) ; en comparunl même minutieuse-
ment une longue série de ces deux espèces , on ne peut que très-diflici-
lement parvenir à les différencier. Les points de rapports sont très-
nombreux; nous n'avons pu reconnaître qu'un seul caractère différentiel
qui nous ait paru constant^ c'est-à-dire que dans le Trochus duplicatus
la suture des tours est toujours cachée par l'un des cordons de tuber-
cules, tandis que dans notre Trochus TJiouetensis il n'existe rien de
semblable, la suture étant toujours très-visible. Notre coquille se rap-
proche aussi du Trochus Lorieri (d'Orb.), espèce de la grande oolilhe
de la Jonnellère, que d'Orbigny a rapportée à tort à l'oolithe inférieure;
elle s'en distingue bien nettement en ce que celte dernière coquille est
complètement dépourvue d'ombilic , que les cordons de tubercules sont
remplacés par deux bourrelets lisses, enfin que la bouche est marquée,
sur la lèvre gauche, d'une callosité assez forte.
55. Trochus bitorquatus (nov. sp. ).
PI. II, fig. 6.
Dimensions : longueur, 12 niillira. ; — diamètre de la base, 10 mill.
Coquille turbinée , conique , pointue. Spire assez élevée.
Tours séparés par un sillon suturai large et peu profond,
rendus concaves en leur milieu par deux cordons saillants
situés en avant et en arrière du sillon suturai , ijarnis de
nombreuses granulations, bien saillantes, régulièrement es-
pacées. Base presque plane , très-peu oblique , formant un
angle mousse avec le dernier tour , ornée de trois ou quatre
rangs concentriques de cordons granuleux. Ombilic nul ou
très-petit. Bouche presque carrée, un peu oblique. Bord co-
lumellaire étalé sur le dernier tour formant avec la colu-
melle un petit canal superficiel , recourbé , et qui disparaît
bientôt.
216
Localités. Montreuil-Bellay. C. Val de Jiiilly (Yonne) ,,
d'après M. Martin , dans la zone à Pecten orontes.
Ohs. Celte espèce montre, sur quelques individus, un pli peu marqué
sur la lèvre gauche et un très-petit ombilic. Du reste, la forme générale
et rornemenlaiion des tours sont exactement les mêmes. Ces différences
ne nous paraissent pas suffisantes pour en faire une espèce distincte.
56. Trochls triarmatus {nov. sp. ).
PI. III, fig. 5 a, ù.
Dimensions : longueur, 10 millim. ; — diamètre de la base, 8 raillim.
Coquille tur Innée , conique, à spire assez élevée, à sommet
aigu. Tours planes, ornés transversalement de trois lignes
saillantes dont les deux antérieures sont plus rapprochées ;
ces lignes sotit coupées par un assez grand nombre d'au-
tres lignes dirigées obliquement dans le sens longitudi-
nal; les points d'entrecroisement de toutes sont marqués
par des tubercules fortemeiit anguleux. Sillon suturai bien
marqué et profond. Base assez oblique , très-légèrement
renflée, distincte du derîiier tour, couverte de cinq à six
lignes saillantes , concentriques , dépourvues de tubercules.
Ombilic nul. Douche à peu près carrée. Bord columellaire
montrant une petite nodosité légèrement saillante dans la
bouche.
Localités. Montreuil-Bellay. JR,
Obs, Cette espèce ressemble asseï au Trochus biarmatus (Munst.),
qui provient de i'oolilhe inférieure, mais ce dernier a sa spire plus
élancée; ses tours n'ont que deux rangs de tubercules épineux, les
lignes de sa base sont moins nombreuses et ornées de petites nodosités
bien prononcées. Ce sont encore deux espèces parallèles, observation
que nous avons eu souvent l'occasion de faire dans ce mémoire: les
— 215 —
mêmes formes générales, avec quelques petites modifications, semblent
s'être répétées dans roolillie inférieure, la grande oolithe et i'oxfordien
inférieur.
57. TROCHUS GRANARIUS (^ior. sp.).
PI. II, (ig. S a, b.
Dimensions : longueur, 12 millim. ; — diamètre de la base, 12 mill.
Coquille tur binée , conique, pointue. Tours arrondis,
ornés de quatre rangs transversaux de granulations ar-
rondies, lices par une très-mince ligne saillante. Sillon
suturai assez large et bien marqué. Base un peu convexe ,
légèrement oblique , s'unissant au dernier tour par une sur-
face arrondie, sans former d'angle, ornée de quatre à cinq
rangs concentriques de granulations. Point d'ombilic.
Bouche presque circulaire. Bord columellaire non distinct,
viontrant une légère dépression ou fossette longitudinale.
Localités. Wonireuil-Bellay. C.
Obs. Quelques échantillons de cette espèce présentent beaucoup plus
de brièveté dans !eur spire, sans différer en rien par les autres carac-
tères, tel est l'individu représenté fig. Sd. Le Tr. granariusesi abondant
à Monireuil-Bellay, il se distingue bien des deux précédents par ses tours
arrondis, quoique son ornementation soit très-semblable.
58. Trochus Pietti {nov. sp.).
PI. II, fig. 5; pi. IX, fig. 7, 8.
Dimensions : longueur, 22 millim. ; — diamètre de la base, 21 mill.
Coquille turbinée, conique . pointue , à spire assez élevée.
Tours plans ou légèrement concaves , inarqués d'un nombre
variable de cordons transversaux , inégaux , croisés par de
— 216 —
nombreuses lignes obliques d' accroissement très-peu mar-
quées , habituellement trois plus larges , dont deux situées
en avant et une en arrière; cette ornementation variant
suivant les individus. Sillon suturai peu marqué et très-
étroit. Base un peu oblique, légèrement convexe, surtout vers
la circonférence , distincte du dernier tour par un angle
très-marqué , ornée de petits cordons concentriques iné-
gaux. Point d'ombilic. Bouche à peu près carrée, montrant
sur le côté droit un angle très-marqué. Bord columellaire
non distinct. Columelle montrant une petite gouttière su-
perficielle.
Localités, Monlreuil-Bellay. A. R. Collection Triger et {
Guerre.
Obs. Celte espèce varie beaucoup dans le nombre et In disposition
des cordons transversaux qui ornent ses tours, et par la forme plane ou
plus ou moins concave de ces derniers. Elle est très-voisine de plusieurs
espèces de l'oolithe inférieure et de la grande oolitlie, mais s'en dis-
tingue toutefois par des caractères tranchés. Le Trochus Pietti res-
semble au Trochus utyphinus, espèce vivant actuellement sur nos
côtes de la Manche et de l'Océan. Comme cette dernière , elle présente
aussi à l'ouverture de la bouche un angle, si prononcéà l'union de la base
avec les tours, qu'il forme presque une échancrure. Ce caractère fera
aisément distinguer cette espèce de la suivante, avec laquelle elle offre
de grands rapports.
59. Trochus obscurus ( 7iov. sp. ).
PI. IX , fig. 6.
Dimensions : longueur, 15 millim. ; — diamètre de la base, 13 mill.
Coquille tur binée , conique, à spire assez élevée. Tours
légèrement convexes, ornés de quatre à cinq cordons iransver-
— 217 —
saux, dont un, plus prononcé et occupant le milieu du tour,
forme une saillie bien marquée ; ces cordons sont croisés par
de nombreuses lignes obliques d'accroissement très-peu mar-
quées. Suture linéaire , à peine visible. Base exactement
comme dans l'espèce précédeiite. Bouche à peu près carrée ,
non échancréc à sa lèvre droite.
Localités. Moiitreuil-Bellay. T. R. Collections Deslong-
champs et Triger.
Obs. Cette espèce, très-voisine de la précédeute, s'en distingue par
ses tours convexes et par sa bouche non échaucrée à la lèvre droite ;
en n'observant que superficiellement cette espèce, on pourrait la prendre
pour une Pleurotomaire dont la bouche aurait été brisée , car le cordon
saillant du milieu des tours simule à s'y méprendre la bandelette de
certaines espèces de Pleurotomaires ; il n'eu est rien toutefois, et lorsque
la bouche est entière, on peut s'assurer qu'il n'existe aucune espèce
d'entaille.
60. Troghus Halesus ( d'Orb. ).
PI. II, fig. U.
Dimensions : hauteur, 17 millim. ; — diamètre de la base, 18 millim.
Syn. 1847 Trochus Halesus (d'Orb.). Prodrome, t. I , p. 353, étage
callovien.
1853 — — {fii''Or[i.), Paléontologie française, {.emms
jurassiques, vol. 2, p. 291, pi. CCCXVIJI,
fig. 1, Ix.
Coquille turbinée, exactement conique, à sommet assez
aigu. Tours plans, lisses ; suture à peine marquée. Dernier
tour distinct de la base par un angle presque droit, légère-
ment arrondi, sur lequel règne un cordon très-peu saillant
— 218 —
et très-simple. Base assez convexe, sans trace d'ombilic.
Bouche oblique, presque circulaire. Labre mince, tranchant.
Bord columellaire non distinct. Columelle tronquée en
avant, avec un tout petit tubercule arrondi, superficiel, duquel
s'étend en dehors sous la réunion des lèvres une petite gout-
tière superficielle qui s'efface bietitôt.
Localités. iMoiUreuil-Bellay. A. C. Butte d'Exmes (Orne).
R. Marault (Haute-Marne) et Pizicux (Sarthe), d'après
IM. d'Orbigny.
Obs. La fijçure de la Paléontologie française représente l'angle qui
unit la base au dernier tour, beaucoup Irop aigu. On pourrait croire
que c'est une espèce différente de la nôtre. Il n'en est rien : nous avons
pu vérifier cette espèce sur les types mêmes de d'Orbigny, ils sont iden-
tiques en tout à ceux de Monlreuil-Bellay.
61. Trochus Helius (d'Orb.).
PI. IX, fig. 5 a, b.
Dimensions : hauteur, 15 millim. ; — diamètre de la base, 12 mill.
Syn. 1847. Trochus Hdius {iVOib.), Prodrome, t. I, p. 354, étage
callovien.
1853 — — {iVOrh.), Paléontologie ftaiiçaise, [errami
jurassiques, vo'. 2, p. 292, pi. CCCXVIII,
fig. 5, 8.
Coquille turbinée, conique, à spire assez élevée, quoiqu'un
peu obtuse au sommet. Tours entièrement lisses , légèrement
convexes, à suture peu prononcée ; base presque plane, lisse,
unie au licrnicr tour par un angle proîwncé, mais arrondi.
Ombihc petit, mais bien marqué. Bouche comme dans l' es-
pèce précédente.
Î19
Localités. MoiUrouil-Bellay. R. Collections Guerre et Des-
longchamps. Neuvizy (Ardennes) , dans l'étage oxfordien ,
d'après IM. d'Orbigny.
u
Obs. Celte espèce n'est peut-ûtre qu une variété de l'espèce précé-
dente, car la présence ou l'ubseiice d'un tout petit ombilic n'est pas
toujours dans ces coquilles un caractère spécifique. La variété serait, en
tout cas, bien plus, rare que le type.
HALfOTIDÉES.
(1) PlEUROTOM AIRES A ENTAILLE LARGE.
(1) Nous ne pouvons ici admettre les sections des Pleurotomaires
proposées par M. d'Orbigny, qui partage ces coquilles en ombiliquées et
en non ombiliquées. Le caractère de présence ou d'absence d'ombilic,
quoique d'une certaine importance, n'est pas pour nous d'une valeur
assez grande pour mériter de servir de base aux divisions de ces formes,
si nombreuses aux anciennes périodes géologiques, et d'ailleurs, il est
parfaitement démontré que ce caractère (qui ne repose sur aucune
partie essentielle de l'organisation) varie suivant l'âge dans la même
espèce et sur les mêmes individus, puisque certaines Pleurotomaires
unissent par oblitérer entièrement un ombilic qui, dans le jeune âge,
était parfaitement marqué, et le remplacent par une callosité.
Il nous a semblé qu'un caractère bien plus important était celui qu'on
pouvait tirer des variations de l'organe respiratoire, dont quelques mo-
difications de l'entaille et de la bandelette nous révélaient certainement
l'existence : aussi adoptons-nous de préférence la classification proposée
par M. Eudes-Deslongchamps, qui avait divisé* les Pleurotomaires en
deux grandes sections, suivant que la bandelette était cachée ou non par
les tours de spire, sections qui, pour nous, ont môme presque la valeur
de coupes génériques. La première, ou celle des suti'kaux, paraît
dominer dans les terrains de'vonien , carbonifère, triasique et s'arrêter
au lias supérieur. La seconde section , celle des Pleurotomaires à ban-
delette NON CACHÉE par les tours de spire, se divise encore, d'après
— 226 —
62. PLEUROTOMARIA MoNTREUILENSIS ( 710V. sp. ).
PI. V , fig. 3 a, e.
Dimensions : diamètre, 25 millim. ; — hauteur, 10 miliim.
Coquille discoïde , à spire très-déprimée , à tours très-
aplatis, ne s' élevant pas au-dessus les uns des autres; à
sommet assez saillant. Tours couverts de plis rayonnants un
peu obliques , assez saillants, très-accentués, croisés par de
nombreuses et fines stries transverses , qui rendent la surface
des tours treillissée. Entaille large , assez profonde ; ban-
delette de V entaille très-saillante, carrée, légèrement treil-
lissée. Dernier tour étalé. Base convexe, à stries rayonnantes^
saillantes, très-fortes, régulières, ou irrégulièrement bifur-
quées, marquée à sa circonférence d'un bourrelet épais, cré-
nelé, séparé du reste de la base par un sillon profond.
Ombilic large, à entrée brusquement arrondie.
M. Deslongchamps, eu deux sous-sections : les uns ont une entaille
large et peu allongée , et paraissent avoir vécu à toutes les périodes
géologiques; les autres, au contraire, ont une entaille linéaire et d'une
longueur considérable. Ces derniers paraissentn'avoircorainencé qu'avec
le dépôt de Toolithe inrérieure et dominent dans les terrains crétacés.
Une pareille classification , nous le répétons , nous paraît bien plus
rationnelle que celle qui a été proposée par M. d'Orbigny, puisqu'au
lieu de porter sur un (trgane aussi insignifiant que l'ombilic , elle s'ap-
puie sur une fonction essentielle de l'organisme, la respiration , et que
d'ailleurs elle a l'immense avantage de joindre à un caractère tout ana-
tomique un autre plus important peut-être encore en paléontologie, c'est-
à-dire de caractériser de grandes époques géologiques, tandis que tous les
terrains recèlent en même temps des Pleurotomaires ombiliquées et
d'autres qui ne le sont pas.
— 221 —
Localités. Montreuil-Bellay. A. C.
Oùs. Celte espèce est très-distincle et a un faciès tout spécial, dû au
grand aplatissement de la spire (représentée un peu trop saillante sur
la figure 3 c).el au cordon épais et crénelé qui garnit la circonférence
de la base. Aucune des nombreuses variétés du Pleur, granulata (Sow.)
ne montrent un aplatissement aussi grand ; elle en diffère encore par
les gros plis rayonnants, bifurques. Ces derniers sont toujours beaucoup
moins marqués dans les espèces de i'oolithe inférieure. Elle se rap-
proche aussi du Pleurot. disais. (Desl.) , espèce oxfordienne commune
à Vieil-St.-Rémy, Gigny, Dives; mais elle en diffère en ce que ce dernier
a sa base plus bombée, ses stries plus fines, la carène bien moins for-
tement crénelée, le sommet plus saillant, enfin l'ombilic moins ouvert.
Peut-être est-ce notre espèce que d'Orbigny a figurée dans sa Paléonto-
logie française, pi. CCCCVII, fig. i, 5, sous le nom de Pleurotomaria
Buvignieri ; mais, s'il en est ainsi , la figure de d'Orbigny serait fort
inexacte.
63, Pleurotomaria striata {Leck. ).
PI. V, fig. â a, d.
Dimensions : diamètre, 45 millim. ; — hauteur, 20 millim.
Syn. 18 ? Pleurotomaria ornata (Quensl.), DcrJura, lab. 65, fig. 18.
— Non Pleur, ornata (Sow.), et
auct.
1869. — striata (Leck.), Ontke Kelloiraij-rock of
Yorkshire, Quarlerly Journal of
Geol. A'oc.,pl. III, fig. 2 a,b.
Coquille discoïde^ à spire déprimée ; méplal de la spire
perpendiculaire à l'axe d'enroulement. Tours étages, relevés
presque à angle droit, couverts de sirics concentriques très-
nombreuses, entrecroisées de stries ou de plis irrégutiers peu
— 222 —
marqués, avec bourrelet circulaire extérieur, arrondi et
non détaché de la base par une dépression. Entaille large ;
bandelette de l'cniaille arrondie, bien prononcée. Dernier
tour étalé. Base régulièrement et fortement convexe, couverte
comme le reste de stries concentriques ii ès-nombreuses et
très-peu prononcées. Ombilic large, à entrée arrondie.
Localités. Montreuil-Éellay. R.
Obs. Le Pleur, striata diffère du précédeut par sa taille plus grande, '
par l'absence de bord crénelé et des fortes stries qui ornent la base et
les tours du Plcurot. Montreuilcnsis ; enfin , par ses tours étages et sa
spire plus saillante. Toutefois, l'échantillon fig. k d, qui appartient in-
contestablement à la même espèce , nous montre un passage entre ces
espèces, car il y a déjà sur cet échantillon des stries rayonnantes assez
marquées tant en-dessus qu'en-dessous. Ces deux espèces montrent un
type remarquable dans la série oxfordienne : forme aplatie et en môme
temps tours étages et en gradins. Nous pensons que c'est notre coquille
qui a été figurée par Quenstedt, Der Jura, tab. 65 , fig. 18 , sous le
nom de Pleur, omata, mais qui n'est point l'espèce de Sowerby. Tou-
tefois, la figure assez mauvaise de l'auteur allemand ne nous permet
pas de regarder ce rapprochement comme certain. C'est probablement
un jeune individu qui a élé figuré par M. Leckemby, dans son travail
récent sur le Kelloway-rock du Yorkshire.
f>tx. PLEUROTOMARIA CAVOVITTATA («a; . 5;t>. ).
PI. III, fig. 7 a, b, c.
Dimensions ; longueur . 21 niillim. ; — longueur du dernier lour ,
Mi millim. ; — largeur du dernier tour, 14 millini.
Coquille turbinée, légèrement renflée, à sommet assez
aigu. Tours légèrement convexes, marqués dans leur milieu
par la bandelette de l'entaille qui est légèrement concave.
— 225 —
striés transversalement et obliquement , de manière à
former, par l'enirccroisemeni de ces stries, l'apparence d'un
tissu très-régulier, légèrement granuleux. Partie postérieure
des tours montrant, en outre, des plis obliques assez marqués
plus ou moins réguliers et nombreux, et plus fortement mar-
qués vers la suture. Base assez convexe, distincte du deriiier
tour par un angle mousse, couverte de stries et de plis d'ac-
croissement rayonnants, un peu courbés, coupés par de nom-
breux cordons concentriques. Ombilic assez petit, détaché
de la base par im bourrelet assez saillant, finement crénelé à
l'extérieur et coupé brusquement; en-dedans de cet ombilic,
un très-léger silloji le rend encore plus visible. Bouche
presque carrée, bord columellaire un peu élargi en avant.
Entaille large et assez profonde.
Localités. Monlreuil-Bellay. A. C.
Obs. Cette espèce est assez remarquable en ce qu'elle forme une
transition entre les Pleurotomaires à tours arrondis et ceux dont les
tours sont en gradins, tels que les Pleurotomaria scalaris , filigrana ,
syssotœ, etc.;mais la bandelette en creux que présente notre espèce est
un caractère essentiel , assez rare du reste chez les Pleurotomaires , et
qu'on ne retrouve pas dans les formes en gradins.
65. Pleurotomaria Leckembyi {nov. sp. ).
PI. III, fig. 6 a, b, c.
Dimensions : longueur, 22 niillira. ; — longueur du dernier loiir ,
15 millim.; — largeur du dernier tour, 21 niillim.
Coquille lurbmée, à sommet assez aigu. Tours légère-
ment en gradins, marqués dans leur milieu par la bande-
lette de l'entaille qui est saillante . ornés de stries iransvcr--
— 22Û —
sales, fines t et de nombreuses st7'ies obliques, à peine visibles.
Partie postérieure des tours marquée, vers la suture, de plis
obliques nombreux et bien prononcés. Base légèrement con-
vexe , distincte du dernier tour par un angle mousse, mar-
quée de stries concentriques très-nombreuses. Ombilic très-
petit. Bouche à peu près carrée.
Localités. Montreuil-Bellay, A. R.
Obs. Cette espèce, voisine, au premier abord, de la précédente, s'en
distingue par son ornementation plus simple , les stries longitudinales
des tours étant à peine marquées; par son ombilic très-petit, et enfin
par la bandelette de l'entaille qui est saillante. Nous l'avons dédiée à
RI. Leckemby , qui vient de faire paraître un travail sur le Kelloway-
rock du YorksLire.
66. PLEUROTOMARIA MILETI ( nov. sp. ).
PI. 4, fig. 1 fl, b, c.
Dimensions : longueur, 32 raillim. ; — longueur du dernier tour,
20 millim. ; — largeur du dernier tour, 29 raillim.
Coquille tur binée, à sommet assez aigu. Tours en gradins,
marqués dans leur milieu par la bandelette de l'entaille qui
est saillante, ornés de stries transversales et obliques, fines
et très-nombreuses, qui leur donnent l'apparence treillissée
aussi bien en-dessus qu^ en-dessous de la bandelette. Base
Légèrement convexe, montrant la même ornementation que
le reste des tours. Ombilic petit. Bouche carrée.
Localités. Monlreuil-Bellay. A. C.
Obs. Cette espèce, très-voisine de la précédente, s'en dislingue par
ea taille plus considérable, sa forme un peu plus élancée, et surtout par
— 225 —
l'absence de plis obliques vers la suture des tours. Elle est plus voisine
encore du Pleurot. Mûnsteri ( r.oëm. ) dont elle se distingue par sa
spire plus ramassée, ses tours moins étages, son ombilic plus petit et
enfin sa bandelette moins saillante. Quoique divers échantillons pro-
venant de Vieil-St.-Remy (Ardennes) semblent former passage entre ces
deux espèces, nous n'en considérons pas moins le Pleur. Mileti comme
distinct, notre coquille nous montrant des stries plus nombreuses et
moins profondes, une bandelette moins saillante , enfin des tours plus
étages.
66. PLEL'ROTOMARIA subexcavata («o«. sp.).
PI. IV. fig. 2 a, b, c.
Dimensions: hauteur, 33 millim. ; -diamètre, 30 millim.
Coquille conique, à spire assez élancée, à sommet aigu.
Tours piano-convexes, ornés de stries longitudinales un peu
obliques, plus inarquées vers la suture, et coupées par des
lignes transversales nombreuses et très-déliées ; un cordon
saillant et tubercideux bordant chaque tour dans sa partie
antérieure. Entaille médiocre ; bandelette plane, très large.
Dernier tour anguleux vers la base qui est concave en son
centre, et montre sur toute sa surface des stries concentriques
à peine indiquées, coupées par de nombreuses stries d'ac-
croissement. Ombilic nul, remplacé par une callosité très-
peu prononcée.
Localités. Montreuil-Bellay. T. R.
Obs. Cette espèce paraît être très-voisine du Pleur, cypnca (d'Orb.) ;
elle s'en dislingue cependant par l'absence complète d'ombilic et par la
forme excavée de sa base, caractère qui la rapprocherait de plusieurs
Pleurotomaires appartenant à l'oolilhe inférieure et à la grande oolilhe.
15
— 226 —
68. Pr.EOROTOMARlA AMPHILOGA {nOV. sp.).
PI. IV, fig. 3 a, b, c : pi, V, fig. 2 a, b, t.
Dimensions: bauteur. 20 uiillim. ; — hauteur du dernier tour,
\\. millim. ; — diamètre de la base , 26 millim.
Coquille turbinée, conique, à spire peu saillante. Tours
plans, à bord antérieur un peu obtus à peine crénelé, se'
parés en deux portions par la bandelette, l'antérieure
garnie de tubercules; la postérieure élégamment ornée
de stries obliques, nombreuses et bien prononcées . cou-
pées par de très-fines stries transverses, qui donnent à cette
portion des tours Caspect treillissé. Bandelette légèrement
saillante. Base convexe, montratit des stries d'accroissement
très-nombreuses, bien limitées par un sillon très-peu pro-
fo.id, régnani sur tout son pourtour. Vue petite fente ombi-
licale, en grande partie recouverte par un léger prolonge-
ment de la lèvre gauche . ou complètement oblitérée par une
légère callosité.
Localités. Montreuil-Bellay. A. R.
Obs. Le Pteurot. amphiloga nous parait très-voisin du Pleurnt.
Eudora (d'Orb J , qui semble répéter tous les caractères de notre es-
pèce en les exagérant. Ainsi son ombilic est grand, ses tours prennent
la forme étagée par la bandelette qui est très-saillante , le cordon de la
base et les stries obliques voisines de la suture, sont bien plus pronon-
cées que dans l'espèce de Montreuil-Bellay. Nous avons déjà fait une
remarque analogue pour les Pleurât. Miteti et Mûnsteri; il semblerait
que dans rOxford-chiy inférieur quelques formes ne fussent pas encore
bien arrêtées, et qu'elles n'auraient pris que plus tard un caractère
bien décidé. Serait-ce une tendance de la nature de s'essayer, pour
— 227 —
ainsi dire, dans le cours d'une période «géologique, et de n'arriver que
dans une antre, à Torninler nellement l'ôtrc qu'elle voulait présenter dans
toute sa perfection ?
69. Pleukotomaria culminata {nov. sp.).
PI, IV, fig. 5 a ,b, c, d, e.f.g-, pi. V, fig. 1 a. b, e. -
Dimensions: longueur, A5 millini. ; — longueur du dernier tour,
15 millim. ; — diamètre de la base, 30 millira.
Coquille conique, élancée, à sommet aigu. Tours subcon-
caves ou presque planes, ornés de stries transverses et de plis
obliques plus ou moins marqués; un cordon saillant de tu-
bercules plus ou moins nombreux et plus ou moins développés
bornant antérieurement les tours contre la suture. Entaille
large, assez profonde. Bandelette plane, finement striée Ion-
gitudinalement. Dernier tour brusquement arrêté vers la
base par un angle mousse ; base légèreni'^nt concave en
son centre, à stries concentriques très-nombreuses. Om-
bilic 7iul , remplacé par une fossette légère. A la rencontre
des deux lèvres , en -de dans, se voit une sorte de sillon plus
ou moins marqué, venant déterminer au dehors et contre la
columelle une sorte d'échancrure plus ou moins nrononcée.
Localités. Montreuil-Bellay. P. (J. Plombières-les-Dijon ,
dans la zone h Pecten orontes, d'après M. Martin.
Obs. Cette espèce se rapproche beaucoup de plusieurs formes de
l'oolitlie inférieure; elle semble s'en distinguer par la présence de la
petite dent à l'extrémité de la columelle et par sa taille plus élancée.
Elle paraît très-voisine du Pleurut. Niobe (d'Orb. ), dont elle se dis-
tinguerait par ses tours moins concaves, sa base moins escavée,
— 228 —
enfin parles tubercules qni garnissent le bord des tours , l'espèce figurée
<lans la Paléontologie française montrant ses tours terminés par un
cordon simplement strié et non tuberculeux.
Pleurotomairbs a entaille linéaire,
70. Pleukotomaria callomphala {nov. sp.).
PI. IV, fig. ù ((, II, c, (l, e, f, g.
Dimensions : hauteur, 2U millim. ;• — diamMre, 34 niiilim.
Coquille trochiforme, à spire assez saiilanic et à sommet
obtus. Tours régulièrement convexes, ornés entre la suture
et l'entaille de plis rayonnants, un peu irréguliers ; ces
tours, marqués, en outre, de stries longitudinales nom-
breuses , peu prononcées. Entaille très-profonde et linéaire.
Bandelette de l'entaille à peine visible. Dernier tour for-
mant un angle mousse arrondi vers la base, laquelle est ré-
gidièrement convexe, à stries concentriques très-nombreuses
et régulières , ayant en son centre un ombilic très-large,
coupé carrément , présentant une sorte de carène arrondie
et légèrement crénelée , duc à un sillon as<ez profond qui
court, dans t' intérieur de Combilic, tout le long de la base de
■chaque tour de *pire, et donne même naissance, au dehors,
à une sorte de bec vers l'union du labre aiwc le bord co-
lumellaire. Bouche quadrangnlaire.
Localités. Montreuil-Bellay. A. R. Val de Juilly (Yonne) ,
dans la zone du Pecten orontes. R., d'après M. Martin.
Obs. Celle belle espèce, fort distincte, appartient ;\ la seclion des
Pleurotomaires à entaille linéaire, forme relativement récente, puisque
— 229 —
sa première apparition ne date que de l'oolillie inférieure. Il est à re-
gretter que i'entaiile, qui est ici d'une lonfçueur démesurée et d'une
étroitesse extrême, n'ait pas été mieux indiquée dans la figure 4 j/ de la
pi. IV. Celte entaille est beaucoup plus étroite qu'on ne l'a figurée ;
même observation pour l'espèce de bec formé à l'union du labre avec la
columelle, fig. li a; ce bec est bien plus prononcé que ne le représente
la figure. La forme très-raccourcie de celte coquille et son ombilic coupé
carrément, la distinguent très-nettement de toutes les autres. Elle a
quelque ressemblance avec \ePleurot. Nysa (d'Orb.) ; mais celte der-
nière est plus élancée, d'une taille bien plus grande, l'ombilic n'esl
pas si brusquement arrêté vers la base, et enfin si la figure de la
Paléontologie française est exacte , ce qui nous paraît douteux, l'en-
taille serait toute différente, et sa forme devrait faire rentrer l'espèce
de d'Orbigny dans une autre section.
TORNATELLIDBES.
ACT/EOiN LORfERl {nOV. sp. ).
PI. VII, fig. 10 «, fc.
Dimensions : longueur, 6 millim, ; — largeur , à millim.
Coquille petite, ovoïde, atténuée aux deux extrémités,
surtout en arrière. Spire courte , à tours arrondis. Sillon
suturai assez prononcé. Dernier tour renflé, à surface mar-
quée de quelques lignes enfoncées , transverses , parallèles.
Ouverture ovoïde, atténuée en arrière, formant en avant une
sorte de gouttière large, un peu inclinée vers le côté gauche,
nullement échancrèe. Labre mince. Bord columellaire non
distinct. Columelle portant deux dents obliques très-mar-
quées.
Localités. Montreuil-Bellay. R. CoUeclion Lorière.
— 230 —
Obs. Cette espèce paraît bien se rapporter au genre AcUcou (jtii n'a ,
dans les terrains jurassiques, que de rares représentants; elle a été re-
cueillie par M. de Lorière dans la carrière du Chalet, à Montreuil-
Bellay, où elle est rare. Nous nous faisons un vrai plaisir de la dédier à
ce géologue, qui a bien voulu mettre à notre disposition les précieux
matériaux de sa collection.
WAeta'on Lorieri varie un peu dans sa forme qui est jjIus ou moins
allongée , sans que d'ailleurs l'ornementation et les autres caractères
de la coquille éprouvent le moindre changement.
EXPLICATION DES PLANCHES.
Planelie 1.
Fig. \ a, b. Nautitus textilis ( Heb. et Desl. ). Grandeur naturelle.
— If. — — Portion grossie du test.
— 2 a. Ammonites (uguriensis [H. D.). Grandeur naturelle.
— 2 b, c. — — La même, grossie.
— 3 a, b, c. — Cottaldi (H. D.). Grandeur naturelle.
— àa,b,c,d.NeritopsisGuerrei{\i. D. ). 3 échantillons. Grandeur
naturelle.
— 5 a/b. — spinosa(ii. D.). Deux échantillons de gran-
deur naturelle, vus par le dos.
— b c, d. — — (H. D.). Le plus grand échantillon
connu. Grandeur naturelle.
— 6 a, b. Pui-purinaOrbignyana{ll. D.). Grandeur naturelle.
■^ 6 c. — — { H. D. ). Variété à côtes peu nom-
breuses.
— 8 a. — coronata (H. D. ). Grand échantillon. Gran-
deur naturelle.
— 7 b,c,d. — — (H. D.). Jeune coquille. Grandeur
naturelle.
— 8 a. — condensata (H. D.). Grand échantillon à côtes
et stries fortement accusées. Gran-
deur naturelle.
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— 231 —
Fig. 8 6. — — (H. D.)- Grand échantillon à stries
fines. Grandeur naturelle.
— 8 c, d. — — (H. D.). Jeunes individus. Grandeur
naturelle.
— 9 a. Chcmnitzia Trigeri (H. D.). Grandeur naturelle.
— 9 6. — — (H. D. ). Un tour de spire grossi.
— iOa.Turritellasubulati!ishna{U. D.). Grandeur naturelle.
— la b, — — (H. D.). Un tour despire grossi.
— lia. — eucycla (H. D.). Grandeur naturelle.
— iib,c,cl. — — (H. D.). Tours de spire grossis de
diverses variétés.
Planebe II.
Fig. 1 a, b. I^eritopsis taniolala (Heb. et Desl. ). Échantillon grossi.
— 2 a, b. Natica Montreuilensis (H. D.), Grandeur naturelle.
— 3 a, b. Trocims Tkouetensis (H. D.). Échantillon grossi.
— Hatesus (d'Orb.). Échantillon grossi.
— Piettei (H. D.). Échantillon un peu grossi.
— bitorquatus (H. D.). Échantillon grossi.
Turbo modestus (H. D.). Échantillon grossi.
Trocims granarius (H. D.) Coquille surbaissée. Gran-
deur naturelle.
— — (H. D.). Type de l'espèce, grossi.
Monodonta oimlata (H. D.). Échantillon grossi.
— 10 a, b, c. Turbo segregatus (H. D.). Échantillon grossi.
Planehe III.
Fig. 1 a, b. Monodonta papilla (Heb. et Desl.). Échantillon grossi.
— 1 c, d. — — {H. D.). Variété montrant un léger
ombilic grossi , Q.
— 2 a, b. Turbo modestus (H. D.). Échantillon grossi.
— 3 a, b. Littorina sulcata (H. D.). Échantillon grossi.
— Il a, b. — spinulosa (Goldf. sp.). Échantillon grossi.
— h c, d, — — — Variété grossie.
— à
— 5
— 6
-Ta,
b.
— 8 a,
b.
-8 c,
d.
— 9 a.
b.
— 232 —
Fig. 5 a, b. Trochus triarmatus (Heb. et Desl.). Échantillon grossi.
— 6 a, b. Pleurotomaria Leckembyi (H. D.). Grandeur naturelle.
— 6 c, — — (H. D.). Portion grossie du test.
— 1 a, b. — cuuoviitata (H. D.). Grandeur naturelle.
— 7 c. — — (H. D.). Portion grossie du test.
Planehe IV.
Fig. 1 II, Pleurotomaria Mileti (H. D.). Grandeur naturelle.
— Portion grossie du lest.
— Portion grossie de la base.
— Grandeur naturelle.
— Portion grossie du test.
— Grandeur naturelle.
— Portion grossie du test.
— Le plus grand échantillon
connu. Grandeur naturelle.
(H. D.). Portion grossie du même.
— Jeune échantillon. Grandeur
naturelle.
à f. — — (H. D.). Portion grossie du même
pour montrer la forme de la
bouche.
— U g. — — (H. D.). Fragmentmontrant laforme
de remaille.
— culminata (H. D.). Grandeur naturelle.
— — — Portion grossie du même.
— — — Variété plus évasée. Gran-
deur naturelle.
— — (H. D.). Portion grossie du test.
— — — Variété assez évasée mon-
trant une gouttière assez forte à
l'ouverture de la bouche.
— 5 ^. — — (H. D.). Portion grossie du test.
Planehe V.
Fig. 1 a, h. PleuroUtn. culminata (H. D,). Grandeur naturelle.
— i b.
—
—
— le.
—
—
— 2 a, b.
— 2 c.
— 3 (/, b.
—
subexcavata
—
ampinloga
— 3 c,
—
—
— Il a, b, c.
—
cailomphala
— A d.
—
—
— Ue.
—
—
—
5 a,
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— 233 —
Fig. 1 c. P leur olomaria culminai a (H. D.). Porlion grossie du même.
— 1 rf. — — — Variété à gros tubercules et
à bandelette fortement striée.
— 2 0, 6. — nmpliîloga (H. D.). Grandeur naturelle.
— 2 c. — — — Portion grossie d'un des
(ours.
— 3 a, b, c. — Motif reuilensis (H. D.). Grandeur naturelle.
— 3 rf. — — — Portion grossie d'un des
tours.
— 3e. — — (H. D.). Jeune échantillon, gran-
deur naturelle, vu par la base.
— à a, b,c. — — (Leck.). Grandeur naturelle.
— à cl. — — — Variété à plis plus prononcés.
Planche Vf.
Fig. 1 a, €. Cerilhium toriile (H. D.). Divers échantillons grossis.
— 2 a, b. — Loricri — Grandeur naturelle.
— 3 (/, 6. — uniiorquatum — Échantillon de grandeur na-
turelle.
— 3 c, c. — — (H. D.). Tours grossis de diverses
variétés.
— 4 — Guerrei (H. D.). Deux tours grossis. Collec-
tion de M. Guerre.
— 5 a, b, — fusiforme (H. D.). Grandeur naturelle.
— 6 Turritella excavata — Grandeur naturelle.
— 7 — binaria — Grandeur naturelle.
— 8 a. Spinigera semîcarinatu (Goldf.). Grandeur naturelle.
— S b. — — — Un tour grossi.
— 9 a, b. Roslellaria cocbteata (Quenst, ). Échantillon parfait, de
grandeur naturelle.
— 9 c. — — (Quenst.). Portion grossie de la co-
quille.
— 10 a. Roslellaria lœvigaia (Morr. et Lyc), Jeune échantillon.
— 10 6. — — Portion d'un autre échantillon arrivé
à toute sa croissance.
Grandeur naturelle.
— 11 — obtusata (H, D.), Grandeur naturelle.
w
— nu —
— 12 a. Rostell'aria seminudn (H. D.). Grandeur naturelle.
— 12 6. — — — L'un des tours, grossi.
Planche VII.
Fig. 1 Cerithium granulato-costatnm (Quenst.). Échantillon grossi.
— 2 — angistuma (H. D.). Échantillon grossi.
— 3 — quinquangulare — —
— 4 — pupoïdes — —
- — 5 — obliteratum — —
— 6 Brachytremn unituberculata — Échantillon jeune un peu
grossi.
— 7a,b,c,— Wrightii (Cott. sp. ) Échantillon grossi, vu
sous divers aspects.
— 8 Eutimn Calloviensis (H. D.). Échantillon grossi.
— S b. — — — Trait montrant la forme
curieuse de la bouche.
— 9 a,b,c. Piirpurinagranulata (H. D.). Échantillon grossi, vu sous
divers aspects.
— 10 a, Actœon Lorieri (H. D.). Échantillon allongé, grossi.
— iO b. — — — Variété plus raccourcie.
— 11 Pferocera nodulosa — Grandeur naturelle.
— 12 Cerithium Thersites — Échantillon très-grossi.
— 13 «. TurriteLla^ undulata (Quenst. sp.). Échantillon grossi.
— 13 ^. — — — Un des tours du même très-
grossi.
— 13 r. — — (Quenst. sp.). Coupe de la coquille
pour montrer la forme à 5 pans
des tours.
— ili a,b. Buccinum? oolii kieum {U. D.). Échantillon grossi. Collec-
tion de M. Lorière.
— 15 Ammonites Cottaldi
— 16 Nautilus textilis (H. D.). Échantillon de grandeur na-
turelle.
— 17a. Ancytoceras Calloviensis (Morr.). Portion voisinede la bouche.
Grandeur naturelle.
— nb,c. — — (Morr.). Portion d'un grand individu.
— 17 rf. — — — Coupe du même échantilloD.
LUilliiin S(H- linniriinc de ■ UVin'"' /enic V l'I ///
Biil/ctin. Soc Jiim.dt Nonnatidic , toril! ITl. VI/I.
235
Planehe VIO.
Fig. 1 a, b. Ammonites Trigcri H. D.). Éclianlillon de grandeur
naturelle de la coileciion de M.
Triger.
— 2 — Tugîirieiisis {H. D. ). Échantillon assez grand,
grossi.
— 3 a, b. — — (H. D.). Échantillon encore jeune.
— 4 a, b, Ancyloceras Tri</cri — Échantillon de grandeur na-
turelle.
— 5 liostcllariii goniata (H. D. ). Échantillon de grandeur
naturelle. Collection Deslongch.
— 6 Fusus Trigeri 'H. D.) Échantillon grossi. Collec-
tion Triger.
— 7 Brachytrema apiiiosa (H. D.). Échantillon grossi et un peu
restitué. Collection Triger.
— 8 Purpurina elongutu (H. D.). Échantillon grossi. Collec-
tion Triger.
— 9 Cerithium? decipietis (H. D.). Échantillon grossi. Collec-
tion Triger.
— 10 a. Turritella binaria (H. D.). Variété plus allongée que le
type. Grandeur naturelle. Collec-
tion Triger.
— 10 6. — — (H. D.). Premier lour et bouche de
la même, grossis.
— 11 Turritella condensatn (H. D.). Échantillon grossi. Collec-
tion Triger,
Planehe IX.
Fig. 1 rt, b,c. Onustus CaiUaudianus (d'Orb.). Échantillon grossi.
— 2 Spinigera nitida (H. D.). Échantillon grossi. Collec-
tion Deslongchamps.
— 3 rt, b. Onustus pupyraccus (H. D.). Écliantillon grossi. Collec-
tion Triger.
— 236 —
— 4 Eucyclus Callovieusis (H. D. ). Échantillon de grandeur
nalurclle. Collection Triger.
— 5 (I, b. Troehus Itclius (d'Orb.). Échantillon grossi. Collec-
tion Deslongchamps.
— 6 — obscurus (H. D.). Échantillon grossi. Collec-
tion Triger.
— 7 — Pietti {H. D.). Échantillon grossi, à tours
Irès-évidés. Collection Triger.
— 8 — — (H. D.). Magnifique échantillon à
tours assez évidés. Collection
Triger.
Ju/àtrn.Soc. linn . d{ J/orinandu ,ù>nif V FI. IX.
TABLE im M4TiËRËS.
l'ages.
Introduction 153
VERTÉBRÉS
Sauriens 155
Poissons ib.
Embranchemknt indéterminé.
Aptychus ib.
Céphalopodes.
BELEMNITin/E.
Belemnites hastatus 156
— iatesuicatus ib.
NaUTILID;*.
Nautiliis subbiangulatus. ib.
— texlilis 157
Ammonitid*.
Ammonites macrocephalus 158
— Herveyi ib.
— microstoma ib.
— modioiaris ib.
— Banksii ib.
— anceps 159
— coronatus ib.
— allileta ib.
— refractus ib.
— cristagalli ib.
— pustulatus ib.
— bipartilus ib.
— Jason ib.
— Backeriœ ib.
— lunula , 160
— 238 —
Ammonites licclicus 160
— oculatus ib.
— Lalaudeanus ib.
— Lamberli ib.
— Pottiiigeri , ib.
— tatricus ib.
— Erato 161
— Trigeri (nov. sp.) ib,
— tugurieiisis. — 162
— Collaldi. — 163
Ancyloceras Calloviensis 164
— Trigeri. (nov. sp.) ib.
gastéropodes.
Strobid*.
Pteroceras nodulosa 165
Rostellaria laevigata 166
— oblusala 167
— goniata 168
— seminuda. . . , 169
— cocheiata ib.
Spinigera compressa 170
— nitida 171
MlRlCIDiE.
Fiisus Pietti 172
BicciMD*:.
Buccinura ? ooiitliicum 173
Brachytrema Wrigiitii ib,
— unitiibcrculota 174
— spinosa 175
Purpurina Orbignyana 176
— coroiiala 177
— condensata 178
— elongata 179
— granuiata , 180
Naticid^.
Nalica Ciiypso . 182
— Montreiiilensis 183
— 239 —
Neritopsis taeniolata 183
— spinosa 184
— Guerrei 185
PYn.VMYDF.LLin*.
Cheiuiiitzia proceru 186
— Trigeri ib.
Eulinia Callovieusis 187
CERlTHIADiE.
Cerithium angisloma " . 188
— pupoïdcs 189
— quinquangulare 190
— graniilato-costalum ib.
— tortile 191
— Lorieri 192
— UDitorquatum 193
— Guerrei 194
— oblileratum 195
— Thersites ib,
— fusiforiue 196
— decipiens 197
Tlrritellid*.
Turritella Guerrei 198
— binaria , . 199
— eucycla ib,
— subulatissiraa 200
— undulata. . , 201
— condensata 202
LiTTORIMD*.
Onustus Caillaudianus 203
— papyraceus 204
Eucyclus Callovieusis 206
Littorina sulcata. . • 207
— spinulosa 208
TURBINID*.
Turbo raodestus 209
— segregalus ib.
Monodonta ovulala 210
— papilla 211
— 2Û0 -
Trochus Thouetensis 212
— hitorquatus 213
— triarmatus 21i
— granarius 215
— Pielli ib.
— obscurus , 216
— Halesus 217
— Helius , 218
Haliotidje.
Pleiirotomaria Monlreuilcnsis 220
— striata 221
— cavovittata. . 222
— Leckembyi 223
— Mileti 224
— subexcavata 225
— amphiloga 226
— culmiiiata 227
— callomphala 228
TORNaTELLID^.
Aciaeon Lorieri 229
Explication des planches 230
Table «les matières 237
2^1
SÉAiNGE DU l/i MAI 1860-
Présidence de M. PIEKRK.
Ouvrages reçus en échange des publications de la Société :
Annales du Comice horticole de Maine-et-Loire , broch.
in-8". , 8^ pages. Angers, 1860.
Extrait des travaux de la Société centrale d'agricidtnre
de la Seine-Inférieure, 152^ et 153', cahiers; i'". et 2'. tri-
mestres de 1859. Rouen.
Le Secrétaire lit, de la |)art de M. de Brébisson , corres-
pondant à Falaise, une note sur des empreintes remarquées
par lui à la surface d'une roche de formation très-ancienne ,
située au-dessous des grès qui constituent la chaîne des ro-
chers de Noron, près Falaise, (lette note est accompagnée de
deux photographies exécutées par M. de Brébisson. L'auteur
de la note s'est demandé si ces empreintes ne seraient point
les traces de sutures du plastron de quelque grand Ghélonien.
• M. Eudes-Deslongchamps observe que, d'après les photo-
graphies de M. de Brébisson , et surtout d'après quelques
fragments de la surface même de la roche qui lui ont été
communiqués , il ne peut reconnaître d'analogie quelconque
avec les productions vivantes ou fossiles qu'il connaît; il est
porté à croire que ce sont de simples accidents de la surface
de la roche, dont il lui est impossible d'assigner la cau-se.
M. Eudes-Deslongchamps donne communication de la
16
— 262 -
partie de son mémoire sur les os de mammifères fossiles des
environs de Caen, qui concerne les Rhinocéros.
Le secrétaire donne lecture de plusieurs notes adressées à
la Société par M. Patey , médecin-vétérinaire à Caen.
La première de ces notes est intitulée : Côté utile des
mouches et particulièrement de l'espèce dite commune , à
L'égard des animaux quelles attaquent et tourmentent, con-
sidéré sous le point de vue de la physiologie.
M. Patey ne nie pas les inconvénients que cause la mouche
commune à plusieurs animaux domestiques; mais, partisan
de cet axiome de sagesse des nations : qu'il n'est pas chose
si mauvaise qui n'ait aussi son bon côté , il cherche ce
bon côté relatif à la mouche commune : il pense que les
piqûres et succions que produit ce diptère in)portun, pendant
les grandes chaleurs , sont surtout utiles à la circulation vei-
neuse de la peau, en activant le passage du sang, soit par l'ir-
ritation que leurs piqûres causent à la peau elle-même, soit
en faisant produire aux animaux piqués de grands mouve-
ments musculaires favorables au passage du sang à la péri-
phérie du corps.
Cette opinion peut avoir quel(|ue chose de vrai , mais
M. Paley l'appuie sur une explication difficile à admettre :
c'est-à-dire que, pendant les grandes chaleurs, la circulation
vein(;use de la peau serait gênée, retardée, et <]ue les vais-
seaux engorgés seraient le siège d'une espèce de stase sanguine. •
La seconde note de iM. Paley a pour titre : Des causes
présumables de l'exceptionnelle impressiommbilité^ ou sup-
posée telle, des bêtes bovines .sous poil blanc, aux attaques
des mouches. M. Patey pose et développe (sans les résoudre
néanmoins) les questions de savoir : 1 ". si la peau des ani-
maux albinos, dépourvue de pigment coloré , n'attirerait pas
davantage les mouches, parce que les liquides que leur succion
absorbe seraient, vu l'absence d'' pigment, plus du goût
— 2Ù3 -
des insectes que lorsqu'il existe un pigdient coloré; 2". ou si,
comme les poils blancs réfléchissent entièrement la lumière ,
les mouches, cachées sous ces poils, ne seraient pas ainsi mieux
à l'abri de la chaleur que sous des poils colorés, plus favo-
rables à la transmission de celle-ci ; 3°. enfin , si ce ne serait
pas une illusion de croire que les bêtes à poil blanc sont plus
exposées que d'autres aux attaques des mouches, parcequeces
insectes, par leur couleur foncée, tranchent davantage et sont
beaucoup plus visibles sur un fond blanc que sur un fond coloré.
La Société n'a pas très-bien compris l'importance de ces
questions, et se récuse d'ailleurs entièrement pour en cher-
cher l'explication.
Dans une troisième note, IVI. E'atey traite des OEsties sous
le point do vue où il a considéré la mouche commune dans la
première note. Il dit d'abord que la piqûre de ÏOEsire cuiicole
des espèces bovines doit agii' sur la ciiculation de la peau de
la même n)anière que la mouche commune. Mais, dans le
jeune âge, c'esl-àdire de deux à quatre ans, encore que la
présence prolongée de la larve sous les téguments ne semble
avoir pour résultat que de favoriser et d'appeler l'afïlux san-
guin dans les légions telles que les lombes et le dos qui ont
besoin d'un prompt et complet développement , l'espèce d'in-
flammation éliminatoire qui s'opère au printemps, pour la
prochaine sortie de la larve, peut avoir pour effet de pro-
duire un exutoire naturel ou moyen de déplétion, peut-être
plus indispensable à cet âge qu'on ne le soupçonne générale-
ment, et comparable à l'action déri\ative des sétons et tro-
chisques employés pour prévenir diverses affections assez fré-
quentes alors, telles que tumeurs érysipélateuses, farcineuses,
charbonneuses , etc. Reiativcmt'nt aux Œstres qui se déve-
loppent dans le canal intestinal, M. Patey pense, dit-il, comme
un physiologiste anglais, qu'ils favorisent la sécrétion des sucs
gastriques pt intestinaux si nécessaires à la digestion.
— Ihh —
Aucun des membres de la Société n'élant assez versé dans
la pathologie des animaux pour juger jusqu'à quel point les
idées de M. Patey sont fondées ou hasardées, la responsabilité
lui en reste tout entière.
^1. de L'Hôpila! fait une communication relative à des co-
quilles terrestres et fluvialiles trouvées récemment , et qu'il
n'avait pas encore recueillies lorsqu'il a publié son catalogue
l'an passé. M. de L'iiôpilal se propose de les faire connaître,
ainsi (|ue celles (ju'il pourrait trouver encore jusqu'à la fin de
l'année, dans une note supplémentaire à son catalogue et qui
sera insérée dans le comjite-iendu d'une des deinières séances,
5^ volume du Bulletin de la Société.
On procède au scrutin sur l'élection de .M. Pius-Titius
présenté , comme correspondant , dans la dernière séance.
M. Pius-Titius est admis.
MM. Halbiqne et Faucon proposent, comme membre ré-
sidant, M. Bin-Dupart, pharmacien à Caen.
KMPRKLNTES DE CORPS ORGANISÉS
TUOL'VÉES SUR LNE ROCHE APPARTENANT AU TERRAIN CA-MBRIEN,
A IVoron, près de Falaise,
l'ai' .M. A. i)K Bkéb;sson, cdiii sponilant Je la Société.
J'éprouve un vif iegret , en présentant à la Société Lin-
néenne quelques détails sur ces en)pieintes , de ne pouvoir ,
appuyé d'aniorités compétenies , les rapprocher d'une fa-
mille, d'un groupe quelconque de fossiles déjà connus. L'in-
certitude dans celte circonstance est telle que l'on ne sait si
ces vestiges appartiennent an règne végétal ou au règne
animal. Je suis réduit à cette pénible conclusion , après avoir
soumis à l'examen de paléontologistes distingués une épreuve
— 2/j5 —
photographique , leproducUon fidèle de la roche qui porte
ces empreintes. Tous se sont accordés à regarder ce fait
comme très-curienx et comme nouveau pour la science.
Je me bornerai donc , dans ces notes, à faire conaître la
disposition et le gisement de la roche qui porte ces souvenirs
des temps anciens. Je joins une iiihographie , copie réduite
de l'épreuve dont je viens de parler , mais qui est loin de
rendre la nature d'une manière aussi exacte que la photo-
graphie (pi. XII ).
J'ai trouvé, à Noron, près de Falaise, eu avril 1860, dans
une petite carrière, la roche sur lacjuelle se remarquent ces
empreintes. Elle formait une large tablette couverte de des-
sins sinueux qui attirèrent mon attention. La longueur de sa
partie découverte et non engagée dans le sol était d'un mètre
euviion, sur une largeur de 0"\80 à U"\50. Cette roche est
une grauwacke schisteuse, verdâtre , souvent micacée, quel-
quefois ferrugineuse. J'avais cru devoir la rapporter h l'étage
inférieur du terrain silurien , mais iM. Morière a pensé que
cette couche appartenait à la formation cambricnne, et je me
range d'autant plus volontiers à son opinion, que M. Kinahan
a trouvé, en Irlande , dans le terrain cambrieu , des fossiles
(Mollusques?) qui présentent quelque analogie avec ceux
qui nous occupent. Je dois ajouter, toutefois , que divers
géologues regardent le terrain cambrieu comme une partie
inférieure du terrain silurien.
Au-dessus de la grauwarke de Noron sont des lits feuilletés
de schistes jaunâtres ou d'un rouge terne, auxquels sont su-
perposés des blocs de (piarlzite, (.Wt grès de Caradoc. (jui do-
minent notre vallée si pittorescpie de Noron. Ces derniers
étages géologiques appartiennent positivement au terrain
silurien. La couche de graiivvacke , portant les empreintes ,
est inclinée vers le nord sous un angle de 25° en\iron.
Cou)me on peut le voir par le dessin ci -joint, ces fossiles, peu
— 246 -
saillants au-dessus de la roche, semblent présenter de larges
plaques, ayant des bords fortement sinués, dont les lobes
allongés sont arrondis et présentent une certaine épaisseur.
Ces contours sinueux rappellent les découpures de ces plan-
chettes recouvertes de cartes géographiques ou de dessins,
connues sous le nom de jeux de patience , qui furent un des
grands travaux de notre enfance. Les lobes des contours des
plaques paraissent entrelacés avec ceux d'une plaque voisine;
mais il serait possible que cette apparence fût due à l'élévation
de la pâte, encore molle, de la couche sui- laquelle est venu se
placer le débris dont le poids a déterminé cet effet, avant que
la formation eut pris de la consistance.
Certaines algues coralloïdes, regardées long-temps comme
des polypiers, telles que IvaHalimeda, présentent des articles
comprimés , souvent sinnés et crénelés , qui ont de grands
rapports avec le dessin do nos empreintes, ^e pourrait-on
point rapprocher ces productions de ce groupe d'algues qui a
pu renfermer des formes gigantesques? Dans cet amas de
débris présentant toujours la même disposition sinueuse et
lobée, on dislingue souvent des sommets d'articles arrondis,
présentant une configuration palmée toul-à-fait remarquable.
Comme des travaux ultérieurs, dans la carrière qui renfer-
mait cette roche chargée d'empreintes, faisaient présager sa
prochaine destruction , j'ai dû employer tous les moyens d'en
conserver un souvenir complet , d'abord par la photographie,
ensuite par des n)oulages des points les plus importants. J'ai
ensuite essayé de détacher de la masse la couche portant les
traces de corps organisés; mais, comme le dit M. Huot, dans
son traité de géologie , <- ces schistes et ces psammites offrent
« une sorte de clivage rhomboédrique , par suite des fissures
« qui se croisent à leur surface, i' Aussi, lorsque j'ai tenté
d'enlever la couche de deux ou trois centimètres d'épaisseur,
qui portait ces empreintes et qui semblait facile à clivt'r , elle
/
— 247 —
s'est divisée en pclils fragnieiitsclont le rapprochement devenait
d'une grande difficulté si l'on \onlait obtenir des échanlillons
présentant une portion caractérisée du dessin primitif. Celle
fâcheuse dislocation tient à des fissures nombreuses , dont la
préexistence peut être reconnue par les incrustations ferrugi-
neuses noires ou rougeâtres , souvent deiidritiques , qui en-
tourent chaque fragment et indiquent des infiltrations an-
ciennes.
Pendant l'impression de celle notice, j'ai reçu quelques ob-
servations que je demanderai la permission de consigner ici
dans un court résumé. Un de mes correspondants, IM. "Wil-
liam Archer, savant micrographe de Dublin, à qui j'avais
adressé un exemplaire de ma photographie de ces empreintes,
a eu l'obligeance de meure cette reproduction sous les yeux
de plusieurs géologues distingués de l'Irlande, tels que
i\li>l. Kinahan, Haugton, Baily et Salter, qui ont fait une
étude approfondie des terrains siluriens et cambriens de leur
riche contrée. Selon l'opinion assez générale de ces savants
paléontologistes, ces empreintes seraient dues à des crustacés,
animaux qui, à ces époques primordiales, atteignaient sou-
verit de grandes dimensions.
M. Haugton, professeur de géologie îi l'Universilé de Du-
blin, dit à celle occasion, dans une de ses lettres à M. William
Archer :
« Je crois que les empreintes, dont vous m'avez en-
voyé une photographie, sont dues à des crustacés , probable-
ment des Trilobites. Les sutures emboîtées [facets emboîtes)
ont la plus grande analogie avec les impressions qu'on re-
marque sur les côtés d'empreintes qui se trouvent dans le grès
carbonifère de Lugacaven, et que je crois être des Trilobites. »
M. Fauvel, membre résidant, a déposé sur le bureau le tra-
vail suivant :
— 2^8 —
SYNOPSIS
DES ESPÈCES NORMANDES DU G. MICROPEPLUS (Latr. ),
DE LA FAMILLE DES STAPHYLINIDES
( Mnsectes culéoptèfe»).
Par M. A. Fadvbl.
Ce n'est pas une monographie que je présente aux entomo-
logistes : d'abord , la science n'y gagnerait rien , car certains
Micropeplus paraissent aujourd'hui définitivement acquis à la
faune européenne; en outre, ayant limité mes recherches aux
espèces de la Normandie , je manquerais dos éléments néces-
saires pour mener un semblable travail à bonne fin. J'ai voulu
seulement résumer les travaux récemment publiés en Alle-
magne et en France, sur un genre formé d'insectes remarqua-
bles à tous égards, dont la nomenclature n'a pas laissé que de
subir jusque dans ces derniers temps de nombreuses vicissi-
tudes, et compléter par la description de deux nouvelles espèces
la série, de jour en jour plus nombreu^e, des charaiants co-
léoptères qui le composent.
On sera peut-être étonné, et j'avoue que je l'ai été moi-
même, de voir la faune entomologi(jue de notre pays, dont on
devrait si bien connaître les productions naturelles, s'enrichir
tout à coup et dans un seul genre de deux nouveaux Staphili-
nides , quand chacune de nos provinces est explorée en tous
sens par des collecteurs dont le zèle et la science se chargent
de nous en dévoiler les richesses. Cependant, si l'on veut bien
songer aux difficultés que présentent la recherche et l'étude
d'insectes aussi nombreux et d'une taille aussi petite que les
Staphylins en général, on comprendra facilement que quelques-
— 269 —
uns aient pu jusqu'ici nous échapper ou rester confondus dans
les collections (1).
D'ailleurs, avant de publier le résultai de mes observations,
j'ai pu ni'assurer de l'identité de mes espèces chez MIM. Che-
vrolal, Reiche, Aubéet Jacqueiin-Ouval, qui m'ont ouvert leurs
cartons avec leur obligeance bien connue: j'ai pu voir parti-
culièrement, chez ce dernier, les types du M. Margaritœ qu'il
a récemment décrit. Je crois donc m'êlre mis en garde contre
toute méprise, et j'espère que cette petite note, pour laquelle
je réclame l'indulgence de mes collègues en entomologie ,
aura au moins atteint son but principal : appeler l'attention
sur notre Normandie où l'étude des insectes , comme celle
des autres branches des sciences naturelles , nous révèle un
champ si fertile en formes rares et remarquables , et qui
compte déjà tant de consciencieux explorateurs.
Je présenterai d'abord en quelques mots l'historique du
genre qui m'occupe, laissant de côté, comme je T'ai dit , les
espèces étrangères à la province.
Créé par Latreille, en 1807 (Gênera crusiaceorum et
insectorum, IV, 377), le genre Micropepliis ne se composa à
l'origine que d'une espèce, le SiapInjUnns porcaiiis de Fabri-
cius (Eîit. syst., I, Il , 530 ; 1792), qu'Herbst désigna, vers
la même époque (Natiir., V , LIV , 6 , 1789-1801 ), sous le
nom de Nindula suicaïa. Peu après, Marsham (Entom. Bri-
(1) Qui ne sait (pour preiulre nii exemple dans celle famille môme)
combien de nouvelles espèces du seul genre Humnlota o;il été dernière-
ment reconnues en Europe, cl combien d'autres , regardées jusqu'ici
comme étrangères à la France, sont signalées chaque jour comme prises
dans les limiles de notre pays? La faune de rAllen)agnc centrale et
occidenlale paraît surtout représenlée dans notre nord-ouest, et m'a
fourni celte année, enlr'aulres raretés, deux StapliyUnides fort remar-
quables pour le Calvados: les P/iylosus baliicus , Kraaiz, el Agarico-
clutra Iwvicollis , du même auteur.
— 250 —
tann., 137. 25, 1802) signalait un nouveau Micropeplus, sous
le nom de JSitiduia stapliylinoides.
Telles étaient les deux espèces composant le genre fondé
par Latreille , quand parut , en 18Û0 , le Gênera et species
Staphylinorum d'Erichson. Le savant législateur de cette
famille, remaniant les matériaux rassemblés par ses devanciers,
y décrivit à nouveau les M. porcaïus et siaphylinoides ;
et, de plus, deux autres espèces qu'il appela M. cœiaius et
fulvus: ce dernier n'étant, comme on le verra plus loin, que
l'état immature du Margarim de M. Jacquelin-Duval.
Plus récemment , W. Kraatz, dans le Naturgcschichic der
Insecten Deutsclilands , II, 10Zi9(1856), complétant ces
descriptions , érigea en outre en tribu , sous le nom de
MiCROPEPLiM , le petit groupe des Micropeplus , groupe
irès-nalurel du reste , et que distinguait très-bien la forme
de ses pattes et de ses antennes.
Enfin, M, Jacquelin-Duval a fait connaître presque en
même temps, dans son Gênera des Coléoptères d'Europe, II,
82, et dans le catalogue du même ouvrage , p. 83 , une nou-
velle espèce sous le nom de M. Margaritœ.
Tel que les auteurs l'ont compris jusqu'ici, le genre il/j'cro-
pepliis se composait de sept espèces, dont trois seulement
étaient signalées en France (M. porcatiis, Staphylinoides et
Margaritœ) ; trois en Allemagne (M. cœlatus , tesserula ,
longipennis) et une en Italie ( Marietti). La description de
deux nouvelles espèces et la découverte du M. cœlatîis ,
portent définitivement à six le nombre des Micropeplus
observés en France.
J'entre maintenant en matière , en exposant brièvement
les caractères génériques, renvoyant pour plus de détails à
l'excellent Gênera des Coléopt. d'Europe de M. Jacquelin-
Duval. J'indiquerai toutefois, d'abord, la tribu établie par
M. Kraatz, dans le JSatiirgescInchic.
— 251 —
MICnOPEPLlM.
Kraatz, Naturg. Inst. Deutscli., II. 1049.
Antennes de neuf arlicles apparenis, le dernier très-grand,
globuleux , reçues dans une profonde fossette sous les côtés
du corselet. Hanches intermédiaires légèrement écartées ;
tarses de trois articles seulement.
Genre MICROPEPLUS ( Latr.).
Ml/.ç^oç , Pt'lit ; 7rs7r").oç , manteau.
Latr.,6^en. , crust. etins., fV, 377. — Kraatz, Naturg. Ins.
Deutsclit, U,\052. — Jacq. -IJuvaL Gen. desColéopt. cVEur.,
II, 82.
Corps ovale-obiong, assez épais. Tête subtriangulaire, reçue
dans une échancrure du corselet. Labre transverse et entier.
Mandibules assez petites. Palpes maxillaires, à 1". article
très-petit ; 2'. fortement renflé , grand ; 3^ courî, iransverse ;
4*. conique , moitié plus long que le précédent. Palpes
labiaux très-couris , de trois articles , le second le plus court.
Antennes de neuf arlicles : les deux premiers assez grands,
épaissis, le dernier très-grand, globuleux, r.orselet trans-
verse , s'appliquant fortement sur les élytres , largement
dilaté et rebordé sur les côtés, qui offrent inférieureraent
dans leur milieu une profonde fossette pour recevoir les an-
tennes, fortement sculpté en-dessus. Écusson assez grand.
Elytres assez grandes, dépassant à peine la poitrine, pourvues
de carènes saillantes. Abdomen fovéolé , plus ou moins
acuminé. Hanches intermédiaires écartées. Tarses courts, de
trois articles.
cf 6". segment de l'abdomen échancré inférieurement au
sommet; jambes postérieures, offrant intérieurement vers
leur milieu une petite denl ; bord antérieur de la tête pro-
— 252 —
longé au milieu en pointe, au moins chez plusieurs espèces.
Ce genre est remarquable par son faciès tout particulier,
dû à la singulière structure du corps des espèces qui le com-
posent. Celui-ci, dans les nombreux dessins (]ue présentent
surtout la tête et le corselet , est presque toujours recouvert
d'une mince pellicule blanchâtre, adhérente, formée d'une
matière transparente et comme cornée (1). — Chez toutes les
espèces, on voit , vers le milieu des côtés du corselet, un petit
espace allongé et transparent, de couleur rougeâtre ou testacée.
Les Micropeplus sont des insectes ailés , très-peu agiles ,
le plus souvent immobiles pendant le jour, réunis ordinaire-
ment en famille , vivant de petites productions cryptogami-
ques et peut-être à'acnî-us. Leur habitat est très-varié. On
les trouve dans les lieux humides, sous les feuilles mortes et
sous la mousse, plus fréquemment dans les détritus végétaux
ou les fumiers, et parfois dans les champignons au printemps.
Une espèce même {M. StaphyUnoides) se rencontre sous les
grosses pierres des coteaux arides, en compagnie d'une petite
fourmi (Formica fuliginosa), qui, dans ses retraites, donne à
tant d'autres staphylinides une hospitalité si peu connue et
si diversement appréciée (2). Ils volent le soir , au crépus-
cule , comme la plupart des insectes de cette famille. Les
mâles sont, en général , beaucoup plus rares que les femelles.
(t) Quelle est la nature de celle pellicule? On serait tenté à première
vue de la regarder comme une sécrétion parliculière de l'animal, mais
évidemment elle doit avoir sa cause dans la manière de vivre de ces
pelils insectes au milieu des végétaux en décomposition, des herbes hu-
mides des marais, parfois dans la terre même.
(2) J'ai remarqué que, sur un assez grand nombre d'individus cap-
turés dans les fourmilières, il ne se trouvait pas un seul (^ , Les 2
ne seraient-elles là qu'accidenleilemenl et pour confler aux bons soins
des fourmis une progéniture qui, ù l'étal de larve doit vivre à leurs
dépens ou sous leur protection?
— 253 —
On ne sait rien de leurs larves (1).
Le tableau suivant fera mieux saisir leurs caractères spéci'
Tiques etdilîérentiels.
!• Elylres pourvues de 3 côtes élevées.
A. Segments abdominaux à fossettes à peu près égales; corps
oblong,
(U Elytres ne dépassant pas le premier segment abdomi-
nal (2) M. porcatus.
b. Elytres recouvrant les deux tiers
environ du 2«. segment abdominal. M. Mathani.
B. 5^ segment abdominal à fossettes très-
petites; corps visiblement parallèle. . . M, cœlatus.
II. Elytres pourvues de Ix côtes élevées seulement.
A. Elytres visiblement plus longues que le corselet ; côtés de
celui-ci toujours notablement arqués en avant.
a. Tôte pourvue, en arrière, de cinq
lignes élevées (3) M. Margaritœ.
b. Tête pourvue, en arrière, de deux
protubérances M. Stapliylinoides.
B, Elylres à peine plus longues que le cor-
selet; côtés de celui-ci non arqués anté-
rieurement M. Duvnlii.
(I) Je me souviens d'avoir trouvé à Venoix, sous la paille pourrie, en
compagnie du M. Margaritœ, plusieurs larves d'un testacé rougeâtre
appartenant très-certainement ù un très-petit Staphylinide et peut-être
à celle espèce ; je pense donc que les larves des Micropeplus , comme
les insectes parfaits, vivent de cryptogames microscopiques dans les
lieux humides et obscurs. Cependant je ne puis rien dire de plus précis,
n'ayant pas élevé ces larves qui d'ailleurs peuvent appartenir à des
Proteinus, Omiilium,e[c., qu'on trouvait abondamment dans les mêmes
localités.
(2) Je parle, bien entendu, des segments apparents.
(3) A l'exemple de M. Jacquelin-Duval [toc. cit.), je compte cinqiigna
élevées (ce qui me paraît conforme à la réalité), en comprenant dans
ce nombre les deux plus extérieures. M. Kraaiz, au contraire, n'en in-
dique que trois dans sa diagnose. Comme il pourrait y avoir confusion,
je dois prévenir que te'a dépend uniquement de la manière d'envisager
ces lignes d'après leur |)osition, mais revient absolument au même.
25/1
1. M. PORCATUS.
Fabr. , Ent. syst., I, If, 530 {Staphijlinus). — Erichs. ,
Gen. et spec. StapfiyL, 911, 1. — Fairtn. et Lab., Faun.
enlom. franc., I, 658, 1. — Kraatz, Naturg. Ins. DeutschL,
II, 1052, 1.
Niiidida mlcaïa. Herbst. , Naiiir,, V, LIV, 6.
Var. Piubro-testaceus, iinmaturus.
Niger, opacus, antennarum basi pcdibusque rufis, capiie
rugoso, quasi duobus lobis ab utroque Latere depressis ins-
trucio, linea kis intermedia subtili elevata. fronte depressa,
eiytris 5-cos(atis, Leviter basi convexis, tliorace vix bis lon-
gioribus, abdominis segmentis linea subiilissima elevata,
quinio média basi levissime piicato.— Long. : 2 1/2 mill.
Oblong, assez convexe. D'un noir mat. Antennes rougeà-
tres, les deux premiers articles à peine plus clairs ; massue
brune. Tête densément rugueuse; bord relevé, surtout en
avant à partir des yeux, paraissant comme divisée en deux
lobes égaux, dt'[)rimés latéralement, et «'avançant antérieure-
ment sur le froui qui est déprimé ; une ligne longitudinale
médiane peu élevée au milieu d'une dépression un peu ru-
gueuse. Corselet à peine plus étroit que les élylres à la base,
deux fois plus large que long, irès-rétréci en avant un peu
avant le milieu, où les côtés forment i>n angle bien marqué ;
angles antérieurs arrondis, mais saillants : les postérieurs droits ;
la base s'avançant un peu sur les élytres; des lignes élevées
saillantes, formant sur le disque six grandes cellules très-fine-
ment ponctuées ; côtés déprimés avec un point brun transpa-
rent vers leur milieu, très-finement chagrinés. Ecusson trian-
— 255 —
gulaire. Elyiros environ moitié plus longues que le corselet,
un peu convexes à la base, fortement déprimées transversa-
lement vers les deux tiers postérieurs; suture et cinq côtes
élevées: 1". intervalle avec deux séries de gros points enfon-
cés ; 2''. et 3*. avec trois séries confuses. Abdomen de la lar-
geur des élytres ; 2'. , 3*. , li". et 5^ segments avec U larges
fossettes à leur base, fortement plissés longitudinalemenl sur
leur bord externe ; une très-fine ligne élevée s'étendant sur
leur milieu jusque sur le 5". segment, où elle se termine par
un petit plissement peu marqué. Pattes rougeâtres.
r/ ? et 2' Front obtusémenl arrondi au sommet, jambes
simples.
Sous les herbes sèches, au bord des fossés dans les prai-
ries. Avril à juillet. — Parfois, en battant les taillis de chêne,
dans les bois. Juin. — Sons les pieires, dans les forêts ou dans
nos prairies maritimes. Août, septembre. — Dans les épaves ,
après les débordements. Décembre. — Rare.
Prairie de Caen ! Maltot ! -- Sl.-Laurent-de-Condel, près
Harcourt (De Mathan). Sallenelles, à l'embouchure de l'Orne !
Troarn ! Falaise! (Calvados), — l.a Mivoie , Saint-Adrien
(Seine-Inférieure). E. iMocquerys.
Sur un grand nombre d'exemplaires que j'ai eus à ma dis-
position, je n'ai pas trouvé un seul cT.
l.es individus immatures sont d'un testacé rougeâtre avec
le disque des élytres parfois plus clair. Je n'en ai jamais trouvé
moi-même , mais un de nos collègues , M. Mocqucrys ,
d'Évrcux , a bien voulu m'en communiquer trois individus
capturés aux environs de Rouen , dont un fait aujourd'hui
partie de ma collection. Je le ré[)ète, ce n'est qu'une variété
de couleur , rare chez cette espèce , plus commune chez les
Siaphyiinoides et Margaritct. Les auteurs que j'ai consultés
ne paraissent |)as l'avoir coiwiuo, et je ne l'ai vue dans aucune
autre collecliou.
— 256 —
i
2. M. IVlATHANi (rnihi).
Piceo-brunneus, opacus, aniennarum basi^ thoracis tate-
ribus pedibusqiie rufo-testaceis ; capiie par dus rugoso ,
quasi diiobus iobis Levissimc lanmm anie oculos eievaiis
inslructo , Linea his inter média parum eievata intervalloque
minore, fronte perspicue depressa; elyiris 5-costatis,
secundi segmenti magis qiiam idira médium proLongatis ,
linea abdominis média fere nidla. — Long. : 2 niillim.
Bien plus court et plus large que le précédent. D'un brun
de poix un peu rougeâtre , mat ; côtés du corselet d'un roux
testacé. Antennes rousses , les deux premiers articles testacés ;
massue plus foncée. ïêle plus finement rugueuse, divisée en
deux lobes bien distincts , sans dépression latérale sensible ;
bord à peine relevé en avant des yeux , une ligne longitudi-
nale élevée au milieu d'une dépression bien plus nette, plus
étroite , plus profonde et plus finement ponctuée ; front dis-
tinctement déprimé. Corselet un peu plus court, angles anté-
rieurs plus obtus, celui des côtés moins saillant, placé
exactenjent sur leur milieu, ces mêmes côtés à peine relevés;
cellules et lignes élevées comme chez le cœlaius ; base s'avan-
çant un peu sur les élytres. Ecusson comme celui à\^porcat^ls,
mais avec une dépression transversale en forme d'angle.
Elytres recouvrant à peu près les deux tiers du deuxième
segment abdominal, avec la suture et cinq côles élevées un
peu moins saillantes, la première fortement sinuée; inter-
valles plus larges que chez le porcatus, le deuxième avec
quatre séries de gros points. Abdomen plus court , plus large
que chez ce dernier ; ligne longitudinale médiane presque
nulle, 5"-'. segment plus largement fovéolé. l'attes d'un
testacé rouî'eàtre.
— 257 —
9 Sommet du front obtus : jambes simples.
Au pied des tiges de blé, dans les plaines calcaires. .Juillet.
Très-rare.
La Folie, près Caen ( Calvados).
Je ne connais que !a $ de celle charmante espèce.
Elle est bien distincte de la précédente par sa couleur (qui
est même différente de celle de la variété immature du
porcatus, les élyires surtout étant plus foncées que le restedu
corps chez le Mathani) ei, en outre, par la forme de la tête
et des élylres et surtout par son corps élargi et court, ce qui
lui donne un faciès loui particulier. On ne peut non plus la
confondre avec le cœlatus, bien différent par son corps paral-
lèle, ses élylres ei son abdomen convexes et la forme du
5*. segment abdominal.
Je l'ai dédiée à mon excellent ami ei compagnon de chasses,
René de Matban , en témoignage de ma sincère affection.
3. i\l. CJELATUS.
Erichs. , Gen. et spec. Staphylin., 912: 2. — Kraatz ,
ISaiurg. lus. DeuischL, II, 1053, 2.
M. porcato vicinus. Niger, subopacus y thoracis Lateribus
paululum, antennarum basi pedibusque rufis, fronie vix
depressa; thorace breviore, elyiris basi convezis , S-costatis,
brevioribus, abdomiue convexiore , média Linea adhuc
magis subtiLi; segmenta Lfuinto vix foveolato. — Long. :
2 millim.
Voism du .W. porcatus. Plus couri et bien plus convexe.
D'un noir mal. Antennes et pattes rousses; massue brunâtre.
Tête un peu plus fortement rugueuse; front moins déprim é
17
— 258 —
Corselet plus court , un peu plus rétréci antérieurement ;
angles antérieurs un peu arrondis : cellules discoïdales plus
larges, surtout les deux médianes; lignes élevées qui les sé-
parent moins saillantes ; bord postérieur presque droit ; côtés
passant au brunâtre foncé , à peine relevés sur les bords.
Écusson plus petit , irès-arrondi au sommet avec une dépres-
sion transversale. Élytres beaucoup plus courtes , fortement
convexes dès la base , moins mates ; côtes moins rugueuses .
la première fortement sinuée ; intervalles plus Gnement
pointillés entre les séries de gros points. Abdomen convexe,
presque plus large que les élylrfs au milieu ; bord externe
des segments à peine plissé ; ligne longitudinale médiane plus
fine, s'avançant seulement sur la base du 5=. segment qui pré-
sente quatre très-petites fossettes bien marquées.
$ Sommet du front obtus; jambes simples.
Au pied des grosses pierres, sous la mousse dans les plaines
calcaires. Avril. Très-rare.
Ardennes , près Caen (Calvados). Un seul exemplaire.
Cette espèce n'existe pas, je crois, dans les collections de
Paris. Bien que la description donnée par IM. Rraatz {loc.
cit. ) soit assez courte, je n'ai pas hésité à rapporter mon
échantillon au cœtatus d'Erichson, Sa forme courte, convexe
sur les élytres et l'abdomen , son corselet à cellules élargies,
moins saillantes, son ccusson arrondi et déprimé au milieu,
enfin le 5^ segment de l'abdomen à peine fovéolé le dis-
tinguent très-bien des deux précédents. Son faciès est un
peu différent el se rapproche davantage de celui des <SfapAi//i-
noides
On peut encore remarquer, à nn fort grossissement, que la
petite carène qui s'élève nn iiMlieu de la dépression longitu-
dinale de la têle est élargie à sa base et comme aciculaire
chez cette espèce, tandis qu'elle paraît égale chez les !M. por-
caïus et Mathoni , et qu'en outre, ainsi que je l'ai dit , cette
— 259 —
même dépression chez ce dernier est plus nette , plus pro-
fonde, bien inoins large et plus finement ponctuée.
Le M. cœlatus est nouveau pour la faune française. Sa vé-
ritable patrie est l'Allemagne où, suivant M. Kraatz, il est
généralement rare et se trouve surtout vers le nord.
U. M. Staphylinoidls.
Marsh , Ent. Brii., 137, 25 ( Nùidula). — Erichs., Gen.
et spec. Staphyl. , 91 3, U. — Fairm. et Lab. , Faun, franc, , I,
658, 2. — Kraatz, Berl. Ent. Zeitschr. , 1859, 68, 1.
M. obiusus. Newmann ;
Var. testaceîjs, immaturus ;
M. fulvus, Jacq. -Duval, Gen. des Col. d'Eur. Staph. 83.
Nigro-brunneus , subopacus , thoracis laieribus , aniennis
pedibusque ru fis , capite post frontem excavato , et ab utroque
latere depresso , cnUïs duobus crassiusculis unipunctatis ,
lineaque vix conspicua his intermedia instructo , elytrù
U-costatù , thorace vix lertia parte longioribus , abdominis
segmento quinto medto, carina apice acuminata cristato. —
Long. : 2 miliim.
D'un noir-brunàtre , assez brillant, (^ôtés du corselet ,
antennes et pattes d'un testacé rougeâtre. Tête légèrement
rugueuse en arrière , largement excavée en avant derrière le
front, déprimée latéralement , bord relevé ; en arrière, deux
protubérances saillantes , se terminant de chaque côté en
pointe dans un espace rugueux , un point assez marqué dans
^eur milieu ; ligne intermédiaire à peine élevée. (Corselet plus
large que les élytres à la base , deux fois plus large que long ;
côtés notablement dilatés avant le milieu, se rétrécissant
— 2t)U —
ensuite notablemeiil, légèrement relevés ; cellules discoïdales
larges; lignes élevées, saillantes. Écusson légèrement arrondi,
déprimé en avant. Elytres d'un tiers environ plus longues que
le corselet, à peine convexes, légèrement déprimées avant
l'extrémité où elles se rétrécissent du bord vers la suture
pour former un angle très-sensible , suture et quatre côtes
légèrement sinuées vers la base et assez élevées ; intervalles
fortement ponctués. Abdomen assez convexe; bord externe
des segments lisse et brillant , avec quatre fossettes grandes
et profondes sur les 2^, 3*. et 6*. segments, plus petites sur
le 5*. segment ; carîne médiane bien marquée , s'avançant
en crête lotigue et saillante sur ce dernier.
■^ Sommet du front prolongé en pointe , carène abdomi-
nale un peu moins saillante , jambes pourvues à leur bord
interne d'une dent aiguë, placée aux antérieures un peu au-
delà de leur milieu, et aux postérieures à peu près entre leur
milieu et le sommet, où l'on voit en outre deux ou trois autres
très-petites dénis obtuses.
$ Front faiblement et obiuséraent anguleux au milieu ;
jambes simples.
Sous les pierres des coteaux calcaires , avec la Formica
futiginosa. Mai , juin et novembre. Parfois sous les feuilles
mortes des creux ou des fossés dans les forêis. Juin. — Assez
rare.
Jardin botanique et coteaux d'Ardennes et de Moudeville ,
près Caen ! — Forêt de Cerisy , près Balleroy ( Calvados ).
Celte espèce paraît ne se trouver en France que dans la
partie septentrionale et centrale : elle est peu rare aux envi-
rons de Paris. Néanmoins, comme on la confond d'ordinaire
avec le iMargarùcv, il est probable qu'elle est plus répandue
qu'on ne l'a ptnsé jusqu'ici.
La \ai. fulviis, Jacq.-Duval, est constituée par les individus
immatures. J'en ai trouvé un seul exemplaire avec le type
— 261 —
dans la forêt de Cerisy , et j'ai pu in'assurer qu'elle n'en
différait en rien spécifiquement.
— Je crois qu'il faut rapporter au Staphylinoides l'insecte
décrit sous ce nom par MM. Fairmaire et Laboulbène, dans
leur Faune française, encore que leur description soit assez
incomplète et faite sur des exemplaii os Ç seulement ; car ce
qu'ils disent de la carène abdominale ne me paraît bien
convenir qu'à celte espèce. Leur variété B serait alors le
fulvus de M. Jacquelin-Duval.
— Ce Micropeplus et le suivant forment un petit groupe
bien distinct par la sculpture de la lêlc. M. Kraatz ( Ber.
Eut. Zeùschr., 18')9, 69 ) fait très-justement remarquera
cet égard, par cette phrase : « Beini M. Staphylinoides istder
Raum zwischon den je zwci aeusseren Linien zu einer Beule
umgewandeit, so ciass die Slirn zvvei deutlielie Beulen und
zwischen ùiesen eine schwach erhabone Laengslinic zeigt , »
que cependant les dessins de la tête présentent une analogie
visible avec ceux du Margai'/ur. En effet, les deux lignes
extérieures qu'on voit chez ce dernier se retrouvent ici;
seulement leur intervalle, au lieu d'être fortement déprimé
pour former une large fossette , est au contraire relevé en
bosse et forme protubérance.
5. M. DuvALii, mih}.
Rubro-testaceiis, subtiitidus, capùe nigro, post frontem et
ab utvoque Latere depresso, caliis duobus niiidis crassius-
culis unipunctatù iincaque subiiii lus inienncdia insiructo,
thoracis laieribus minime ante arcuatis, elylris k-coslaiis,
thorace vix lo?igioribus, abdoniinis segmenta quinte medio
carina maxime elevata et apice acuminala cristato. Long. :
2 l//i miliiui.
Voisin du Staphylinoides, mais bien distinct. Étroit et al-
— 262 —
longé ; assez brillant. D'un testacé rougeàlre avec la têle
d'un noir profond. Celle-ci comme chez ce dernier, mais plus
étroite, moins excavée derrière le front qui est plus avancé ;
côtés plus profondément déprimés, un peu relevés en avant
des deux protubérances qui sont plus larges, plus saillantes ;
ligne médiane bien \isible. Corselet plus large à la base que
les élytres, bien plus étroit que chez le précédent; côtés non
arqués, se rétrécissant régulièrement mais peu d'arrière en
avant, de sorte qu'ils forment avec la tête une espèce de triangle,
fortement relevés sur les bords ; dessins du disque plus sail-
lants, formant, en avant derrière les yeux et en arrière avant
les angles postérieurs, deux fossettes profondes et assez larges,
séparées par un bourrelet transversal ; base peu avancée dans
son milieu sur ks élytres. Ecusson comme chez les Staphy-
iinoidcs, Elytres bien plus étroites, un peu plus convexes,
à peine plus longues que le corselet, visiblement déprimées
aux deux tiers postérieurs, 4 côtes plus saillantes, bien mar-
quées; intervalles plus confusément et moins profondément
ponctués Abdomen plus convexe; bord externe des segments
lisse et brillant ; crête postérieure très- fortement élevée,
saillante et acuminée.
Ç Front faiblement et obtusément anguleux au milieu.
Jambes simples.
Je n'ai trouvé qu'un seul individu Ç de cette remarquable
espèce dans un champignon non décomposé, en avril, au bord
de l'Odon, à Gavrus, près Caen (Calvados).
Je me fais un plaisir de le dédier à M. Jacquelin-Duval ,
à qui l'entomologie est redevable de publications et de décou-
vertes très-importantes et qui a récemment fait connaître
deux nouvelles espèces de Micropeplus.
I.e il/. Duvaliï se place naturellement entre le StaphyLi-
noides et le Margaritœ. On le distinguera très-facilement du
premier par sa forme étroite, allongée, les côtés du corselet non
— i63 -
arqués, la brièveté des élytres qui sont en même temps très-
étroites, la forme de la crêie abdominale et les divers autres
caractères mentionnés. D'un autre côté, la forme de la tête
et de ses dessins le séparent à première vue du second. C'est
assurément une des espèces les plus curieuses du genre.
6. M. Margarit^ (1).
Jacq.-Duval, Gêner, des Coléopt. d'Eur., II, 82, pi. 28,
fig. 139, c^.— Kraatz, fier/. Eyitom. Zeitschr. 1859, 68, '2.
M. fulvus, Kraalz, Naturg. der 1ns. Deutschl. , 1 J, 1 05^, U
Var. Testaceus, immaturus.
M. fulvus, Erichs. , Gêner, et spec. Siaphyi., 912, 3. —
Fairm. et Lab. , Faun. franc. I, 659, 3. — Kraalz, Naiurg.
der Ins. Deutschl., II, 1054, Ix {exporte).
Nigro-brunneus, subopacus, thoracis lateribus, antennis
pedibusque rufis , capite posi froniem excavato , ab utroque
latere depresso , lineis 5 subiilibus elevaiis duobus externis
apice conjunciis , li7ieaque subtili his intermedia instructo ;
elytris h-costatis, tliorace plus tertia parte longioribus, ab-
dominis segmenta quinte média tuberculaio , tubercula apice
declivi. — Long. : 2 à 2 1/6 millim.
Ovale-oblong. D'un noir-brunâtre , peu brillant. Côtés du
corselet, antennes et pattes d'un testacé rougeâtre. Tête
déprimée latéralement , offrant en avant derrière le front une
large excavation et dans son fond une ligne enfoncée trans-
(1) Bien que ce nom soit de beaucoup postérieur ù celui donné au
même insecte par Erichson, il doit évidemment prévaloir, l'auteur
allemand n'ayant connu que l'état immature de celte espèce et lui ayant
appliqué une dénomination tirée de lu couleur et inadmissible pour les
individus types.
— 264 —
verse; en arrière, une petite ligne élevée médiane bien mar-
quée et, de chaque côté, deux autres convergentes antérieure-
ment et réunies au sommet ; bord légèrement relevé. Corselet
de la largeur des élytres , plus de deux fois plus large que
long , légèrement dilaté avant le milieu , ensuite notable-
ment rétréci en avant. Écusson plus arrondi que chez le
Stapfiylinoides. Elytres assez convexes , élargies au milieu ,
plus d'un tiers plus longues que le corselet , largement dé-
primées avant l'extrémité; la suture et 6 côtes élevées,
la l". légèrement sinuéc ; intervalles lorteinent et assez den-
sémcnt ponctués. Abdomen sculpté comme chez celte dernière
espèce, mais avec les fossettes un peu moins fortes; carène
médiane moins élevée, tubercule du 5*. segment moins sail-
lant et légèrement déclive.
cf Fronl prolongé au milieu en une pointe aiguë; carène
abdominale obtuse et très-peu saillante. Jambes offrant inté-
rieurement, avant leur tiers apicial aux postérieures et un peu
au-delà aux intermédiaires, une dent aiguë bien marquée et
deux ou trois petites h la suite.
$ Front obtusément anguleux au milieu. Carène abdo-
minale plus saillante. Jambes simples.
Sous la paille pourrie, les pièces de bois humides, les fu-
miers dans les plaines calcaires. Janvier à mars. — Commun.
Lou\igny! Maltot ! près Caen (Calvados). Environs de
Rouen (Seine-Inférieure) (E. Mocquerys).
C'est le plus répandu des Micropeplus. Je l'ai pris souvent
en grand nombre dans les localités indiquées.
Cette espèce se retrouve en Algérie (1). J'en ai vu chez
M. Chevrolat , à Paris , un exemplaire qu'il venait de rece-
(1) Cependant MM. Fairmaire rt Coqnerel n'en fonl pas mention
(l;ins leur Essai sur les coléiipteres dcUarbarie, dunl lu 2'^. partie vient
de paraître dans les Anndles de la Société enlomologique de France.
1800, \'^'. Irini, , p. dZi5.
- 265 —
voir avec d'autres coléoptères pris aux environs d'Alger (1).
Lavar. fulvus ne comprend, comme celledu Staphyiinoides,
que les individus immatures. Elle est donc peu intéressante.
J'ai trouvé tous les passages de couleur entre elle et les
Margaritœ types. Il faut lui rapporter non-seulement le
fulvus d'Erichson', mais encore celui de IVJ.^I. Fairmaire et
Laboulbène dont la description ne peut se rapporter à aucune
autre espèce.
Je dois faire remarquer que la dilatation des côtés du cor-
selet est assez variable , ce qui pourrait donner lieu à des
erreurs, si on s'en tenait à ce seul caractère. Mais il sera tou-
jours très-facile de distinguer ce Micropeplus des précédents,
par la sculpture si remarquable de la tête , la largeur nota-
blement moindre du corselet à la base, la forme un peu élargie
des élytres, enfin celle de la carène abdominale et des jambes
postérieures chez le ^f.
La synonymie du Margaritcc et du Staphylinoïdes est au-
jourd'hui définitivement établie; mais elle a donné lieu pen-
dant long-temps à de graves difficultés, augmentées par la rareté
de ces insectes dans les collections. Erichson, le premier, en
créant le fulvus, fit une espèce d'une variété, et, plus tard,
M. Kraalz décrivit, sous \q nom de Staphylinoïdes, une espèce
qu'il a depuis reconnue distincte et qu'il a appelée longi-
pennis. Enfin, il y a moins d'une année, ce dernier et iM. Jac-
(1) Cet habitat est très-remarquable, el si je ne me trompe , c'est le
seul Micropeplus connu qui se trouve en Afrique. On savait, du reste',
déjà que ce genre n'était pas particulier à l'iiurope; car une espèce,
M, oblusiis , Newm, = Siaphylinoides, Marsh., a été rencontrée dans
l'Amérique septentrionale , et deux autres, sous les noms de M. ameri-
ca)ius. De']., tl costatus, Le Conte, sont signalées aux États-Unis , par
MM. Haldeman et Le Conte : Catalogue Coleoptera of the United-
States. Washington , 11853.
— 266 —
queliii-Duval , après avoir réuni les exemplaires typiques,
ont décidément tranché la question comme je l'ai dit:
M. Kraatz, par une note très-complète insérée dans le Ber-
Liner Entomol. Zeùschrift , 1859 , p. 65 , et M. Jacquelin-
Duval , dans les Glamires entoniologiques , p. ^8 (oct. 1859).
Telles sont les six espèces de Micropeplus, c esl-à-dire le
double de ce qu'on en connaissait en France, que j'ai recueil-
lies en Normandie. Un pareil résultat peut donner une idée
des richesses entomologiques de notre contrée où, en général,
la famille des Siaphytinides se fait remarquer par le nombre
et la rareté des espèces.
Voici maintenant, comme complément et pour bien fixer la
place et les rapports de chacun, la liste des Micropeplus ob-
servés en Europe , avec l'indication de leur patrie respective.
VIICROPEPLINI.
Micropeplus, Lalr.
Porcalus , Fabr Europe.
Sulcatus, Herbst.
Matkatii , mihi France (Normandie).
Catatus, Er France (Normandie), Al-
lemagne.
Tessevula, Curt Angleterre, Allemagne,
Suède et Russie.
Mailleiy Guér.
Staphylinoides , Md^Ti\\ France sept., Angleterre,
Autriche.
Obtusus, Newm.
Var. fulvus, Jacq.-Duval.
— 267 —
Duvalii, miki France (Normandie).
Marietti , Jacq.-Duval Italie.
Margaritœ , Jacq.-Duval France. Allemagne.
Fulvus, Kraatz [ex parte).
Var. fulvus , Er.
Longipennis, Kraatz (1) Allemagne.
Staphylinoidex, Kraatz (olim).
(1) Comme cette espèce peut se trouver aussi en France , je transcris
ici la diagnose qu'en a donnée M. Kraatz ( Berliner Entom. Zeitschrift,
68, 3, 1859), dans l'espoir d'être utile aux entomologistes qui étu-
dieront ce genre.
M. LONGiPF.NNis. — Nigro-brutuieus , siibnilidus, thoracis laterihus
elytrisque brunneis , antennis pedibusque rufis , capite fronte média
longitudinaliter impressa , linea stibtili elevata , elytris Ix-costatis ,
nitidulis , minus crebre punctatis , thoracc sesqui longioribus , abdo-
minis segmenta quarto conspicuo carinula minuta parum elevata. —
Long. : 1-1 1/5 lin.
Mas carinula abdominis minore tibiisque denticulatis , posticis intra
denticulum et ap'.cem distinctius crenulatis insignis ; tibiorum posti-
carum denticulus paulo pane médium situs.
Femina tibiis simplicibus. — Frons in utroque sexu obtusa,
M. STAPHïLiNOiDES, Kraatz , Ins. Deutschl., II, 1053, 3.
Voisin des Staphylinoides et Margaritœ , mais distinct par la lon-
gueur de ses élytres, qui sont plus brillantes et dont la ponctuation est
plus éparse, ainsi que par la forme de la carène médiane des segments
abdominaux ; les deux protubérances de la tête sont en outre moins
proéminentes que chez le Staphylinoides , et la petite ligne médiane
est plus saillante.
268
SÉANCE DU ^à JijiN 'J860.
Présidence de SB. LUARD, vi«e— président.
DONS FAITS A LA SOCIÉTÉ.
De la part de M. Swallow :
Geoiogicai Report , etc. ( Rapport sur la géologie de la
contrée située le long de la branche sud-ouest du Pacific
rail-rood de L'État du Missouri, par M. G.-C. Swallow,
géologue du Gonvernoment ; in-8°. St. -Louis , 1859. 93
pages, deux planches et une carte.
De la pari de AI. Cli. Des Moulins, membre correspon-
dant :
Eloge historique de J.-F, Laterrade, fondateur et di-
recteur de la Société JÀnnéenne de Bordeaux ^ etc., par
M. Clî. Des Moulins; in-S". , 18 pages, avec portrait pho-
tographié. Bordeaux , 18Ô0.
De la part de M. P. Graliolet , membre correspondant :
Recherches pour servir à l'histoire des Brachiopodes ;
études anatomiques sur la Lingule anatine , par W. P. Gra-
tiolet; in-S". de 102 pages, deux planches et nombreuses
figures intercalées dans le texte. Paris, 1859.
De la part de M. J. Adhémar :
Révolutions de La mer ; déluges périodiques , par M. J.
Adhémar , 2*. édition. 1 volume de texte de 358 pages , et
1, volunie de planches. Paris, 1860.
De la part de M. Niobey :
- 269 —
Histoire médicale du choléra-nwrbns épidémique qui a
régné, en 1854, à Gy ( Haute- Saône ) , par M. Niobey ,
docteur-médecin; iii-8°. , 167 p. et un plan. Paris, 185/4.
De la pan de M. Jean Gistel :
Mûnchshofen in ISiederbahern als minerai badekurort ,
etc. in-8°. de 185 pages. Landshut ; — Literatur historiches,
in-8°. de 56 pages. Straubing, 1857; — Pteroma zu den
mysierien der europaischeu insektenwelt, in-8°. , 250 pages.
Straubing, 1867 ; —Die Sùdwestbayerische Schiveiz, in-8°.,
118 pag. Straubing, 1857; — Natur-audachten , in-8''. , 90
pages. Straubing, 1857 ; — Achthundert und Zwanzig neve
oder unbeschriebene wirbellose tliiere, in-8°. , 9U pages.
Straubing, 1857; — plusieurs n"'. du journal Isis , où se
trouvent quelques notes de M. Jean Gistel.
La Société a reçu , en échange de ses publications :
Bulletin de l'Académie impériale des sciences de St.-
Pétersbourg, in-4°. , 1859, t. I, trois cahiers (feuilles 1 à
9 ; 2 planches.
Die fossilen mollusken , etc. ( Mollusques fossiles des
terrains tertiaires des emnrons de Vienne , t. II ( bivalves) ,
par le D^ Horncs. Petit in-folio , 116 pages, 11 planches.
Vienne , 1859.
Jahrbuch etc. {Annuaire de la Société impériale et royale
géologique de Vienne ( janvier et février ) , grand in-8°.
Vienne, 1859.
Id. (avril, mai, juin), avec une planche. Vienne, 1859.
Memoirs ofthe american ^cademy of arts and sciences,
vol. VI, 2*. partie, in-4°. Cambridge et Boston, 1859.
Proceedings of the american Academy of arts and
sciences . in-8°. , feuilles 9 à 31 avec 2 planches. 1859.
Report on the geological surwey of the siate of ioxva ,
vol. I , partie géologique, et vol. Il , partie paléontologique ;
in-/i°. de 12h pages, 29 planches et 1 carte. 1858.
~ 270 —
Proceedings of the Academy of natural sciences of Phi-
ladelphie , in-8". , feuilles là 19 ; 3 planches.
The Transactions of the Academy of sciences of St. -
Louis, III*. vol., 220 pages, 7 planches. St.-Lonis, 1859.
Fii'st report of a geological reconnaissance of the nor-
then countries of Arkan&as , made during the years 1857
and 1858, grand in-B". , 250 pages, 8 planches. Little-
Rock, 1858.
Annual Report of the board of the Smithsonian Insti-
tution , pour l'année 1858 , in-S". , 668 pages avec une
carte. Wasingihon , 1859.
List of Works published by the Smithsonian Institution.
1 feuille in-12 , 1859.
The Quarterly Journal of the geological Society . vol.
XV, part. 5. Supplément, n". 60. Londres, 1860.
Id., vol. XVI, part. 1, n". 61. Londres, 1860.
Zeitscrift , etc. ( Bulletin de la Société géologique alle-
mande , XP. volume (mai, juin, juillet), tx planches.
Berlin , 1859.
Mémoires de l'Académie des sciences et lettres de Mont-
pellier, section des sciences , t. IV, premier fascicule in-^". ,
136 pages, 5 planches. Montpellier, 1858.
Les mêmes Mémoires, deuxième fascicule, 132 pages,
5 planches.
Précis analytique des travaux de l'Académie impériale
des sciences et belles- lettres de Rouen. 1858-1859.
Mémoires de l'Académie impériale de Dijon , 2*. série ,
t. VIL Parties des sciences et des lettres (années 1858-59).
2 planches.
Actes de la Société Linnéenne de Bordeaux. Plusieurs
volumes complets et livraisons partielles de divers volumes
qui manquaient à la Société , par suite d'irrégularités dans
les envois, depuis 1839 jusqu'à 1858.
— 271 —
Mémoires de la Société d'agriculture , des sciences et
belles- lettres du département de l'Aube , t. X , 2''. série ,
troisième et quatrième trimestres de l'année 1859, avec 5
planches. Troyes, 1860.
Annales de la Société académique de Nantes et du dé-
partement delà Loire-Inférieure, 1". semestre de 1859.
1 vol. in-8°., 576 pages. Nantes, 1859.
Id., T. semestre 1859, 158 pages. Nantes, 1859.
Mémoires de la Société impériale d'agriculture , sciences
et arts d' Angers , nouvelle période, t. IIF, 1". cahier in-S". ,
70 pages. Angers, 1860.
CORRESPOXDANCR.
Il est donné lecture : 1°. d'une lettre de M.GratioIet qui re-
mercie la Société du titre de correspondant qu'elle lui a ac-
cordé ; 2°. d'une lettre de !M. Niobey, docteur-médecin, à
Hambie (Manche) , annonçant l'envoi d'un exemplaire de
l'ouvrage qu'il a publié sur l'épidémie de choléra qui a régné,
en 1856, à Gy (département de la Haute-Saône); 3». d'une
lettre de i\I. Paley, médecin-vétérinaire à Caen, annonçant
l'envoi d'une note manuscrite sur l'existence d'une cloison
vaginale dans l'espèce bovine; h°. plusieurs lettres du docteur
Jean Gistel, correspondanl;'«]e la Société Linnéenne, à Ratis-
bonne, annonçant l'envoi de plusieurs travaux imprimés sur
diverses branches de l'histoire naturelle.
M. de Brébisson a communiqué à la Société une nouvelle
épreuve photographique de la roche de grauwacke de Noron ,
près Kalaise, dont il a été déjà question dans la dernière
séance : celte épreuve, faite sur une grande échelle, est par-
faitement réussie.
M. Luard communique verbalement à la Société la décou-
— 272 —
verte d'un souterrain de capacité médiocre, situé sur le ter-
ritoire delà commune de Wondevilie, près Caen, que la tran-
chée pratiquée pour l'établissement du chemin de fer écornât
pour ainsi dire, en y faisant un trou à travers lequel un
homme pouvait à peine passer. M. Luard, averti de cette
découverte, se rendit sur les lieux. Il pénétra parle trou dans
une galerie n'ayant que 62 centimètres de largeur et une
hauteur de 1 mètre 32 centimètres, de sorte qu'on ne pou-
vait s'y tenir debout ; cette galerie conduisait à une première
salle longue de 5 mètres 85 centimètres, large de 1 mètre 80
centimètres et haute de 1 mètre 62 centimètres; une seconde
salle était à côté de la première avec laquelle elle communi-
quait par une petite porte cintrée ; la seconde salle n'avait que
2 mèlres 70 centimètres de long sur l mètre 80 de large. Ces
petits souterrains avaient leurs parois régulièrement taillées
dans la roche calcaire qui est ici la partie supérieure de l'oolithe
inférieure ou calcaire de Caen. La voûte était à 2 mètres
au-dessous de la terre végétale. Le sol des salles était plat.
M. Luard trouva, dans un coin de l'une d'elles, de nombreux
fragments, très-petits, de poteries noircies et répandant une
odeur de suie ; dans un autre coin était un amas de terre; en
la remuant, M. Luard en a retiré des morceaux assez grands
de diverses poteries grossières, et, de plus, un fond presqu'en-
tier d'un vase en poterie fine, rouge, à vernis rouge luisant,
comme on en trouve en une infinité de lieux, soit dans notre
pays, soit ailleurs, et qiw les antiquaires regardent comme un
travail des Romains. Avec ces poteries et dans la même terre,
était Vempaumure bien conservée d'un bois de cerf commun
[Cervus etaphus), détachée de sa perche par un trait de scie;
la perche n'a pas été retrouvée; Vempaumure porte trois forts
andouillers, ce qui annonce un cerf adulte, mais non d'un âge
très -avancé. Avec l'empaumure, il y avait encore un bout
d'os long un peu comprimé, que M. Eudes-Deslongchamps
— 273 —
n'a pu déterminer, de même que l'espèce d'animal auquel ï\
pouvait avoir appartenu.
La Société s'est occupée de sa course annuelle. St. -Pierre-
sur-Dive a été la localité choisie. Elle a réglé le jour, l'heure,
les moyens de transport, etc.
M. Bin-Dupari, pharmacien, présenté comme membre ré-
sidant dans la dernière séance, a été admis.
PREMIER SUPPLEMENT
Al
CATALOGUE DES MOLLUSQUES TERRESTRES ET FLUVIATILES
DES MVIROÎÎS DE CAFJ,
Par Alphonse de L'Hôpital (1).
Nota. — Le premier nombre entre pareiilhèses indique la page du
4«. volume du Bulletin , et le second celle du tirage à part.
(90,8). Au lieu de Vitrina major , rfe Fèrussac , Wsqi :
ViTRiNA PELLUCIDA , Muller , et ajoutez les localités
suivantes :
Étavaux , dunes de la Pointe-du-Siége , à Ouistreham
(arr. de Caen).
(91 , 9). Ajoutez :
2. VlTRINA MAJOR , Fér.
Loc. Étavaux , Troarn (arr. de Caen) ; Condé-sur-Senlles
(arr. de Bayeux).
(1) Bulletin de In Société IJnnéenne de Normandie , 4*. vol., 1859,
et tirage à part.
18
— 21k —
(92, 10). Au lieu de SucciNEA arenaria, Bouchard (var.)?
lisez : S. OBLONGA , Drap.
Loc. nouv. Le Maresquet , près Bénouville, Janville ,
ïroain (arr, de Caen ) ; Crèvecœur (air. de Lisieux ).
(92, 10). ZOINITES FULVUS, Mïdier.
Loc. nouv. Feuguerollcs, Baron, Foutaine-Henry (arr. de
Caen) ; Coiulé-sui-Seulles , Balleroy (arr. de Bayeux ).
( 93 , 11 ). ZONITES NITIDUS , MuUer.
Ajoutez : var. alha. Coquille entièrement blanche. Un
seul individu.
( 93 , 11 ). ZONITES LLCIDUS , Drap.
Loc. iioiiv. Falaise ( Eug. Deslongchamps ).
( 93 , 11 \ ZoNiTES CELLARius, MuUer.
Loc. nouv. Lisorcs (arr. de Lisieux) (Perrier).
(94, 12). Ajoutez:
U bis. ZONiïES ALLiARius, Miller ( H elix ).
HELIX ALLIACEA, Jeffreys.
Coquille d'un fauve -rougeâtre vif, rarement d'un fauve
clair , en-dessus ; d'un blanc laiteux plus ou moins opaque,
en-dessous. Diamètre : de 10 à 11 millini. ILiulenr (de
l'ombilic au sommet) : k miliim.
fJab. Les lieux frais, les bois, sous les pierres, les bois
morts et dans les mousses.
Loc. Caen, Maltot, Étavaux , Feuguerolles , May, Venoix.
Mouen , Bénouville , Blainviile, Sallenelles, Mervillo , Fon-
taine-Henry , Argences, Troarn, etc. (arr. de Caen); Le
Mesnil-Simon , Crèvecœur (arr. de Lisieux); Fresney-le-
Puceux (arr. de Falaise) ; Monceaux, Nouant, Vaux-sur-Aure,
Condé-sur-Seulles , Longues (arr. A^ Bayeux).
— 275 —
(Jette espèce est assez abondante dans plusieurs des localités
citées, où elle se trouve souvent mêlée au Z. cetlarms. On
l'en distingue à première vue à sa spire plus élevée, à sa
coloration plus foncée et à son ombilic plus étroit. La forme
de l'ouverture est aussi différente.
J'ai également trouvé cette espèce à Montebourg (Manche).
M. Perrier me l'a apportée de deux localités du départe-
ment de l'Orne : Loré (arr. de Domfront ) , et Coudehard
(arr. d'Argentan). Je l'ai reçue de Dax, sous un autre nom.
Enfin iM. Baudon , de Mouy (Oise) , l'a trouvée parmi des
Z. ceilarius provenant de Boulogne-sur-Mer. Il est donc
probable que cette belle espèce , signalée pour la première
fois en France , dans les environs de Lyon , par M. Terver ,
se trouve dans une grande partie de la région océanique , et
qu'elle a été confondue par les collecteurs avec le Z. cei-
larius.
J'ai comparé notre espèce à un Z. alliarim d'Angleterre
envoyé par M. Jeffreys , et qui m'a été communiqué par
M. Baudon, 11 y a identité complète, sauf pour la coloration,
qui est très-pâle dans l'échantillon anglais.
iM. IMoquin-Tandon (1) cite, avec le point du doute,
l'opinion de L. Pfeiffer, qui rapporte le Z. nUiarius au
Z. glaber (Studer). Ayant entre les mains un grand nombre
de Z. ailiarius et plusieurs exemplaires de Z.fjlaber (diam. :
\k millim. , haut,: 4,7 ) de Carcenac ( Aveyron ), j'ai pu me
convaincre que les deux espèces sont réellement distinctes ,
((uoique très-voisines.
Le Z. atliarius diffère du Z, glaber : \". par sa taille
moindre et sa forme générale plus globuleuse ; 2". par son
ombilic plus large , laissant voir facilement la moitié ou plus
de l'avant-dernier tour ; 3". par son ouverture plus arrondie
(1) llist. MolL Fr., t. II, p. 83.
— 276 —
et moins large ; t'i". par son péristomeà bords plus rapprochés,
et à bord columellaire plus incliné en basai, par conséquent,
plus rapproché de l'axe ; 5". par sa couleur plus foncée.
IM. Drouët , dans la note 16 qui accompagne son Enumc-
ration des Mollusques terrestres et fluviatiles vivants de la
France continentale (1), dit que la coquille du Z. glaber est
moins étroitement ombiliquée que celle du Z. alliarius. C'est
le contraire qui a lieu , même en ne tenant pas compte de la
différence de taille qui existe entre les deux espèces. Il est
probable que M. Drouët n'a vu que des exemplaires non
adultes du Z. aliiariîis.
{9U, 12). Au lieu de Zonites nitens, Gmel. Mich.,
lisez: Z. nitidulus , Drap.
Je dois celte rectification à M. Terver , qui m'a envoyé
des exemplaires authentiques du Z. nitens. Ces deux .espèces
sont extrêmement voisines ; cependant elles paraissent dis-
tinctes. La spire du Z. nitidulus est moins déprimée, l'ou-
verture est moins large , plus arrondie , et la coloration est
plus foncée.
Loc. nouv. Allemagne, Étavaux, Ardennes, Venoix, Moucn,
Fontaine - Étoupefonr , Hérouville , Bénouville , Banville ,
Sallenelles , Canteloup , ïroarn, Janville (arr.de Caen ) ;
Frcsney-le-Puceux (arr. de Falaise J ; Longues, Fontenaillcs
( arr. de Bayeux).
(9^ , VI). Zonites ckystallinus, Midlei\
Loc. nouv. Étavaux, Feuguerolles , Baron, Troarn , Jan-
ville (arr. de Caen ) ; Le iMesnil-Simon (arr. de Lisieux ) ;
Balleroy , (]ondé-sur-Seulles (arr. de Bayeux).
( 95 , 13 ). Zonites imaphanus , Studer.
(1) Mein. Suc. Koy. Se. de Liège , l. X, p. 173 (d855).
— ^277 —
Celle espèce me paraît Irès-suspecle. Les caraclèros dis-
linctifs donnés par les auteurs sonl tirés surtout de l'ombilic
et énoncés en termes vagues. N'ayant pu encore obtenir de
mes correspondants un seul exemplaire authentique de Z.
diaphanus , je ne puis me faire une opinion sur sa valeur,
et je reviens, jusqu'à plus ample informé, à l'opinion de
Draparnaud , qui considérait colle coquille comme une simple
variété du Z. crijsiallmus.
(95, 13). ZOINITES STRIATULUS, Gmy.
Var. 1. Syn. z. radiatuius (Aider).
Loc. nouv. Feuguerolles, Biéville , Blainville, Giberville ,
Janville ( arr. de Caen) ; Littry ( Fauvel) ; Balleroy ( arr. de
Bayeux).
Var. 2. Syn. Hélix nitidosa (Fér.); Zoniles purus (Aider).
Loc. nouv. îMallot , Bully, Troarn , Feuguerolles, Fon-
taine-Étoupefour (arr. de Caen).
(95 , 13 ). Hélix pygm.«:a, Drap.
Loc. nouv. Baron, Clopée (arr. de Caen); Condé-sur-
Seulles, Balleroy (arr. de Bayeux).
( 96 , 14). Hélix rotundata , MuUer.
Var. alba. Coquille blanclie , sans taches.
Loc. Lisores ( arr. de Lisieux ) ( Perrier ) ; Balleroy
(arr. de Bayeux ).
Cette variété est extrêmement rare.
(97, 15). HELIX LAPiciDA, Linné.
Loc. nouv. Longueval ( arr. de Caen ) ; Liltry ( arr. de
Bayeux ) ( Fauvel ).
( 99 , 17 ). Hélix pomatia , Linné.
Loc. nouv. Coupesarte (arr. de Lisieux).
— '278 —
(100, 18). HELIX ACULEATA, MuUer.
Loc. nouv. Maltot , Baron (arr. de Caen) ; St. -Julien- le-
Faucon (air. de Lisieux) ; Balleroy, Nouant, Longues (arr.
de Bayeux ).
(100, 18). Hélix RUPESTRis, Drap.
Loc. nouv. Longues, Vaux-sur-Aure (arr. de Bayeux).
(100, 18). HELIX LIMBATA, Drap.
Loc. nouv. Sallenelles ( arr. de Caen ) ; St. -Julien-le-
Faucon , St. -Crespin , Berville (arr. de Lisieux).
(101, 19). Au lieu de Hélix carthusiana , Drap., lisez:
HELIX CARTHUSIANA, Millier.
(102, 20). HELIX FUSCA, Moniagu.
Loc. nouv. Fcuguerolles , Verson , Mouen, Baroii (arr. de
Caen) ; forêt de Cerisy (arr. de Bayeux).
Cette espèce est assez répandue dans les buissons des
bords de l'Odon, de Verson à Baron. Pendant une journée
douce et humide du mois d'octobre dernier, j'en ai recueilli ,
dans ces localités, plus de cent individus en quelques heures.
Elle existe aussi à Loré (Orne), d'où elle m'a été apportée
par M. Perrier.
(103 , 21 ). HELIX HISPIDA, L.
Cette espèce varie beaucoup: j'ai quelques exemplaires se
rapprochant d'Hélix plebeia (Drap.) par leur forme glo-
buleuse et leur ouverture arrondie.
M. Eugène Deslongcliamps m'a donné un magnifique in-
dividu sénestre , qu'il a recueilli à Beuzeville-la-Bastille
(Manche).
(103 , 21). Ajoutez: \lx bis. Helix SERICEA, Drap.
— 279 —
Loc. Caen (beiges de l'Orne, le long du cours CalTardli),
Allemagne , Étavaux , l'roarn (arr. de Caen). — Très-rare.
XU ter. Hélix conciimna, Jeffreys (1), non Sowerby (2),
nec Moquin-Tandon (3) cl alior. auct. galL
Coquille déprimée , subdèpriniée on légèremeni trochoïde,
à sti'ies iri'égulières peu marquées ; roussâire ou d'un jaune
pâle , avec des tacites plus foncées et une bande laiteuse peu
apparente sur l'avant-dernier tour ; velue à l'état jeune ,
glabre à l'état adulte. Six tours de spire , rarement six et
demi. Ombilic très-profond , large de 2 millimètres à son
ouverture , laissant voir tous les tours de spire. Ouverture
oblique , petite , prcsqu' aussi haute que large , régidièrement
ovale , représentant un rectangle à base un peu plus longue
Qîie la hauteur , et dont les angles seraient arrondis ; for-
tement écha?icrée par l'avanl-dernier tour, et réduite in-
férieurement , dans le voisitiage de la columelle , à un
sinus étroit.
Pcristome interrompu, muni , à 1 millimètre environ du
bord, d'un bourrelet intérieur blanc ou d'un simple épais-
sissement. Bord inférieur presque droit, légèrementré fléchi,
avec un bourrelet blanc, saillant, dirigé perpendiculairement
à l'axe de la coquille, brusquement tronqué ou atténué à 3
millimètres environ de la columelle , et se continuant avec
l'épaississement du péristome.
Uianièlre : de 7,5 à 9 millim. , le plus ordinairement 8 ;
hauteur (du sommet au-dessus de l'ombilic) : de 3,5 à k
millim. , le plus souvent h.
Loc. Parties marécageuses des falaises, entre Longues et
Fontenailles (arr. de Bayeux), sur le Sium nodiflorum,
(1) Trans. Linn., XVI, 1830, p. 336.
(2) Proc. of the Zoological Soc. of Loiidon , 18iil, p. 20.
(3) Hisl. nat. Moll. Fr., t. II , p. 22i.
— 280 —
près du rocher isolé par la mer et connu dans le pays sous
le nom de Demoiselle de Fonlenailles,
Les auteurs français paraissent avoir complètement mé-
connu celte espèce. La description et la figure qu'en donne
M. Moquin-Tandon , dam non Histoire naturelle des Mol-
lusques de France , ne lui conviennent nullement. Je dois à
l'obligeance de i>L Baudon la communication d'un exemplaire
qui lui a été donné par l'auteur de l'espèce lui-même ; or, il
y a identité complète entre les individus que j'ai recueillis
dans le Calvados et l'échantillon-type de l'auteur anglais.
C'est de VU, hispida que notre espèce se rapproche le
plus; elle lui ressemble même tellement, que j'ai long-temps
hésité à l'en séparer. Après un examen attentif de tous mes
exemplaires , je suis d'avis que VH. concinna vaut au moins
autant que bon nombre d'espèces admises sans contestation
par la majorité dos conchyliologues , et qu'elle doit être
maintenue.
L'Helix concinna se dislingue de Vhispida par sa forme
générale plus éléganle , son ombilic plus grand , son ouver-
ture plus petite, plus étroite dans le voisinage de la columelle,
enfin par le bord inférieur du péristome , qui est plus droit
et presque exactement perpendiculaire à l'axe.
VH. concinna de M. Moquin-Tandon et des auteurs fran-
çais est , selon toute probabilité , une variété de VH, plebeia
ou de VH. sericea ; mais ce n'est pas irèsceriainemeni l'es-
pèce de M. Jeiïreys.
La diagnose de l'auteur anglais ayant été complètement
défigurée , nous croyons utile de la reproduire textuelle-
ment :
Animal rufescens , politissimum, Teniacula lonijiora.
Testa subdepressa , subcarinata , nitidula , seiis albidis
valde caducis sparsa, rufo-brunnea. Anfracius 5-6. Apertura
subroiundo-lunata, iiitus marginata. Umbilicus patulus.
— 281 —
A. Mïnor j candidior ; apertura vix marginata.
La forme de l'ombilic suffirait, à elle seule, pour séparer
nettement notre espèce des H. sericea, plebeia et hispida.
Suivant M. Moquin-Tandon , la coquille de VH. concinna
QSt presque globuleuse, pourvue d'un ombilic irès-pelii , c\
son ouverture est peu cchancrce par l'avant-dernier tour.
Tous ces caractères sont en opposition manifeste avec la de-
scription de M. Jefîreys. Le même auteur ne dit rien du
bourrelet intérieur.
Il résulte de ce qui précède que, de toutes les H. concinna
qui ont été signalées en France jusqu'à ce jour , la nôtre est
la seule dont l'authenticité soit bien rorlaine.
( 103 . 21 ). Hélix fasciolata , Poirei.
Loc. nouv. Caen (Calix), route de Caen à Buron , Mon-
deville , Giberville , Moult, Ranville , Sallenelles, Merville
( arr. de Caen ) ; Mézidon ( arr. de Lisieux ) ; Fontenailles
( arr. de Bayeux) (Edm. de Bonnechose).
La taille de cette espèce est très-variable ; on trouve un
grand nombre d'individus petits , quoique parfaitement
adultes ; les plus grandes coquilles ont de 10 à 11 millim. de
diamètre , et de û à 5 de hauteur. Les échantillons de
moyenne et de grande taille se rapportent à ÏHelix caperata
( Montagu).
(103 , 21). HELIX ERICETORUM, MuLier.
Loc, nouv. Vaux-sur-Aure, Fontenailles (arr. de Bayeux)
(Edm. de Bonnechose).
Var. minor. Coquille ayant de 8 à 9 millimètros de
diamètre.
Loc. Caen (champs St. -Michel ), Vcrson, etc. (arr. de
Caen) ; Vaux-sur-Aure (arr. de Bayeux).
( lOZl , 22 ). HELIX LIINEATA , OUti.
282 —
Var. alba. Coquille d'un blanc pur , à bandes transpa-
rcntes sur un fond opaque.
Loc. Sallenelles (arr. de Caen ).
Ijh seul exemplaire.
( 105 , 23 ). Hélix acuta , MuUer.
Ajoutez : Sous-variélé 6. — Coquille ornée sur tous les
tours, mais surtout sur le derîiier , de taches ir régulières
d'un violet très-foncé , presque îtoir. Ouverture de même
couleur intérieurement.
Loc. Dunes du lilloial , de Sr.-IMarie-du-lMont à Quiné-
villc ( Manche).
Cette magnififiue variété est commune à Quinéville.
( 105 , 23). BULIMUS 015SCURUS, Millier.
Imc. 7ioui'. Condé-sur-Seulles, Longues (arr. de Bayeux).
(100, 2^). BULIMUS MiiNKEANUS, A. Pfeiffer.
Loc. nouv. Maltol , Canteloup (arr. de Caen) ; Condé-
sur-Seulies (arr. de Baveux).
( 107 , 25 ). BuLi.viUS sUBCYLiNDRicus , Linuè.
Var. alba. Coquille entièrement blanche.
Loc. Coupesarte ( arr. de Lisieux j.
Un seul exemplaire.
(107 , 25 ). BULLMUS ACICULA, Millier,
Loc. nouv. Mondevillc , Fontaine-Étoupefour ( arr. de
Caen).
(108, 26). CLALSlLiA LAMINATA , Moulagu.
Loc. nouv. Lisores ( Perricr ) , Le IMesnil-Simon ( arr. de
Lisieux ).
( 109 , 27 ). CLAUSIUA JNKJRICANS , PuLt.
— 283 —
Loc. nouv. Longues ( arr. de Bayeux ) ; Lisores ( arr. de
Lisieux) ( Perrier).
( 110 , 28 ]. Clausilia Rolphii , Leach.
Loc. nouv. Troarn (arr. de (îaeu ) ; Vaubadon (air. de
Bayeux) ; Lisores (arr. de Lisieux) (Perrier).
(110,28). PUPA PERVERSA , L.
Loc. nouv. iMerville , Janvilic ( arr. de Caen ) ; Balleroy ,
Longues ( arr. de Bayeux ).
( 113 , 31 ). Ajoutez : h. Pupa secale , Drap.
Loc. Ranville, au milieu des débris rejetcs par l'Orne.
Une seule coquille vide , mais en bon état ; elle est de petite
taille (hauteur: 6,5 millim. ; diamètre : 2,5).
(113, 31 ). Vertigo edentula , Drap.
Loc. nouv. Étavaux , Baron , Mouen , Fontaine-Henry
( arr. de Caen ) ; Le Mesnil-Sinion (arr. de Lisieux) ; Nonant
(arr. de Bayeux ).
( \\k, 32 ). Vertigo antivertigo , Drap.
Loc. nouv. Fontaine- Henry (arr. de Caen).
( 115 , 33 ). Carychium myosotis , Drap.
Loc. nouv. Cabourg, à l'embouchure de la Uive. J'ai
trouvé aussi cette espèce à Carentan et à Quinéville (Manche).
( 117 , 35 ). Cyclostoma elegans , MiiUer.
Loc. nouv. Falaises de Longues ( arr. de Bayeux ).
(117 , 35). Ajoutez:
Genus 13 BIS. ACME , Uailmann.
ACME LINEATA , Drap. ( /Juricuia).
— 28a —
Hab. Les bois très- humides, sous les mousses et les
Marchaiitia.
Loc. iMallot , Feuguerolles (arr. de Caen); Le Mesnil-
Simon ( arr. de Lisieux ).
Cette espèce ne paraît pas très-rare dans les deux premières
localités, mais son exiguilé et la nature des lieux fju'elle
habite la rendent très-difficile à trouver. Tous les individus
que j'ai recueillis, au nombre de quatre-vingts environ, n'ont
que 2,5 inillim. au plus de hauteur, tandis que les exem-
plaires provenant des alluvions du Rhône, à Lyon , ont 3,5
millim.
(118, 36). Planorbis NiTiDus, MuLler.
Loc. noHv. Tioarn ( arr. de (^aen ).
(118, 36). PlaiNOubis fontanus, Liglu.
Loc. noiiv. 31a[iut , Fontaine - Étoupefour , Giberville ,
Bcllengreville (arr. de Caen) ; Lécaude (arr. de Lisieux).
( 119 , .')7 ). PlaNOKBIS VORTtX , L.
Ajoutez: var. (PL. compressas , Michaud).
Loc. Bellongreville , Troarn (arr. de Caen) ; Le iMesnil-
Mauger ( arr. de Lisieux ) ; Fresney-le-Puceux ( arr. de Fa-
laise).
Très-rare.
( 119 , 37 ). PLANOimiS ROTUNDATUS , Poirel.
Loc. 7WUV. Giberville , May [ arr. de Caen ) ; Monceaux
(arr. de Bayeux).
310NSTRU0S1TÉ Sinisirorsa- scoiaris. Coquille scnestre ,
scalaire , vermetiformc , à lours complètement disjoints , à
l'exception des 2 \ 12 premiers , qui sont enroulés datis le
même plan. Hauteur : 5 millim.
Loc. Coupesarte ( arr. de Lisieux ). Un seul exemplaire.
— 285 -^
M. Edmond de Boniiechose a recueilli , près de Carentan
( Manche ) , un PL carinatus qui est également sénestre et
scalaire à la fois. La hauteur de la coquille est de 6 millim,
(l'SO, 38). rr.ANORRtS NAUTILEUS , L.
Loc. nouv. Giberville ( arr. de Caen ).
(121 , 39). PLANORBtS LiEVIS, ALdcr.
Celle espèce est bien déterminée ; seulement elle doit
prendre, à cause de la priorité, le nom de Planorbis CxLABEiR,
Jcfj'reys. Je l'ai recueillie en grand nombre cette année dans
le second bras de la Vieille-Rivière (ancien lit de l'Orne),
à partir du bassin , entre le Canal et l'Orne.
( 122 , M). Planorbis contortus , L.
Loc. nouv. Maltol , Bellengreville ( arr. de Caen ).
(123, U\ ). Physa hypnorum, L,
Loc. nouv. Fontaine-Henry , Collevile, Sallenelles , Mer-
ville (arr. de Caen) ; Berville (arr. de Lisieux).
(123, 41 ). Ajoutez :
3. Phïsa AcutA, Drap.
Var. minima N.
Coquille d'un fauve clair, transparente, assez solide , à spire effilée.
Diamètre: 4 millim.; hauteur : 7. Cinq tours despire.
J'ai trouvé cette charmante petite variété au Jardin bota-
ni(|ue de Caen , dans un grand vase où l'on cultivait le Ma?'-
silea quadrifolia. A-t-elle été apportée avec la plante ?
Celle-ci provenait du Jardin de Paris.
( 12Zj , kl). LlMN^A AURICULARIA , L.
Loc. nouv. Berville (arr. de Lisieux ).
( 12') , ^3 ). LlMN.EA LtMOSA , L.
— 286 —
Var, f L. intermedia , Michaud ).
Loc. Caen (Jardin botanique), Sallenelles , Colleville (arr.
de Caen): Soqucnce , Berville, St.-Crespin , Coupesarte
(arr. de Lisieux ).
(127, 65). LiMN^A PALUSTiiis, MùUer.
Loc. nouv. Berville ( arr. de Lisieux ).
( 130 , 48 ). LlMN^A TRUNCATULA , Miiller.
Loc. nouv. Longues ( arr. de Bayeux ).
J'ai trouvé dans cette localité, au fond d'un four à chaux,
contenant quelques centimètres d'eau pluviale, des individus
remarquables par leur grande taille. La hauteur de la coquille
atteint jusqu'à 16,5 millim.
(130, 48). LiMN^A GLABRA, MûUer.
Loc. nouv. St.-Julien-Ie-Faucon (arr. de Lisieux).
(132, 50 ). Ancylus lacustris , L.
Loc. nouv. Lécaude (arr. de Lisieux).
( 133 , 51 ). BYTHiNiA SIMILIS , Drap.
Loc. nouv. Fossés des herbages compris entre le Canal et
l'Orne , à Hérouville et Blainville , près Caen. Assez abon-
dante.
( 134 , 52 ). BYTHINIA Leachii , Shepp.
Loc. nouv. Bellengreville (arr. de Caen).
(135, 53). Ajoutez :
U. Bythinia ARBKEVIATA, Micliaud (Paludina).
Loc. Bords de la Vieille-Rivière, à Caen, parmi les débris
rejeiés pendant un débordement. Un seul exemplaire.
Espèt'CK dos eaux saiimàtrcs.
5. Bythinia muriatica, Lam. ( Puludina).
— 287 —
Hab. Les vases de rembouchiire des rivières et aussi ,
mais pins rarement , les fossés d'eau saumàtre et les flaques
d'eau du littoral
Loc. Sallenelles , Bernières (arr. de Caen) ; baie des Veys,
h St. -Clément , près Tsigny (arr. de Bayeux).
J'ai trouvé cette espèce en immense quantité à Sallenelles,
sur la plage , et h St. -Clément.
Elle existe également à Carentan et à Quinéville (Planche).
6. Bythinia acuta Drap, (Cyciostoma).
Hab. Fossés du littoral.
Loc. Ouistreham , Cabourg (arr. de Caen) ; St. -Clément,
près Isigny ( arr. de Bayeux ).
Assez rare. L'influence maritime est moins nécessaire à
celte espèce qu'à la précédente ; les eaux qu'elle habite sont
presque douces.
Se trouve aussi à Carentan ( Manche ).
(135 , 53 ). Valvata piscinalis , Millier.
Loc. nouv. La Laize , à Fresney-le-Puceux ( arr. de Fa-
laise).
( 136 , 5^ ). VAt.VATA CRISTATA , Millier.
Loc, nouv. Fontaine-Henry, Giberville , Bellengreville
(arr. de Caen).
(136, 54). Ajoutez:
3. Valvata spiiîorbis , Drap.
Loc. Sf^.-Marie-du-Mont (Manche).
Cette espèce, que je crois bonne , est intermédiaire entre
les V. cristata et piscinalis. Elle diffère de la première par
sa spire un peu proéminente , son ombilic plus profond el
moins large, et par son ouverture proportionnellement plus
grande el plus inclinée en bas. Elle se distingue d'ailleurs
— 288 —
facilement du V. pisciualis par sa spire très-sui baissée , son
ombilic plus grand et son ouverture proportionnellement plus
petite.
Diamètre: 4,5 millim. Hauteur (de l'ombilic au sommet):
1,5 millim. Spire de 3 1/2 tours.
La figure donnée par M. Moquin-Tandon ne convient pas
aux exemplaires que j'ai recueillis. N'ayant pas à ma dis-
position l'ouvrage de Draparnaud , je mentionne cette espèce
sur la foi de M. Baudon , qui m'affirme que mes exemplaires
représentent bien le type du V. spirorbis.
(137,55). ANODONTA CYGNEA , L,
Var. ZeUensis.
Loc. noim. L'Orne, à Louvigny , près Caen; Carel, près
St.-Pierre-sur-Dive ( arr. de Lisieux ) ; St.-Vigor, près
Bayeux ( Edm. de Bonnechose).
(139, 57). Anodonta piscinalis, Niisson.
Loc. nouv. La Noë , à Caen ; l'Orne, à Allemagne et
Louvigny.
(139, 57). Anodonta Avonensis, Montagu.
Var. 1. Loc. nouv. St.-Vigor (Edm. de Bonnechose),
Vaux-snr-Aure (arr, de Bayeux).
Quand cette espèce est jeune , les valves sont peu épaisses,
et elle a la plus grande ressemblar)ce avec VA. piscmalis.
On peut cependant l'en distinguer facilement par la couleur
de l'animal, qui est d'un blanc-grisâtre très-pale dans \'A.
Avonensis, et d'un jaune-orangé assez vif dans 1'^. piscinalis.
(l/'il , 59). Unio littoralis, Cuvier.
Loc. nonv. La Noë, à Caon ; l'Orne, à May et Feuguerolles
( arr. de Caen ).
— 289 —
IVote sur un I/nio lUto»'alia anormal.
Le muscle adducteur antérieur est, en grande partie, remplacé par
deux concrétions calcaires fortement soudées aux valves par leurs bases
et se touchant par leurs extrémités libres lorsque la coquille est fermée.
Ces concrétions sont très-dures, d'un blanc-grisûtre présentant un
reflet nacré; leur diamètre est de 6 à 8 millimètres, et leur plus
grande épaisseur de 4. Leurs surfaces libres offrent quelques Inégalités
assez semblables à celles de la couronne d'une molaire humaine usée.
Ces inégalités s'engrènent exactement les unes dans les autres lorsque
les valves sont rapprochées.
Il ne restait du muscle adducteur antérieur que la partie antéro-
inférieure, formant un croissant dont la plus grande largeur était de
2 millimètres. Les deux muscles rétracteurs antérieurs étaient intacts,
ainsi que tous les muscles postérieurs.
Cet accident ne peut être attribué à la maladie perlière, car la nacre
de cette coquille est très-nette et sans aucune excroissance anormale.
Tous les Unio littoralis de cette localité (1) ont les sommets et la
partie antérieure très-fortement décortiqués. L'épaisseur des valves,
dans les points qui correspondent aux empreintes musculaires anté-
rieures, est réduite à celle d'une feuille de papier un peu fort. La partie
postérieure de la coquille est inlacle et recouverte de conferves. Chez
plusieurs individus, les empreintes musculaires antérieures sont recou-
vertes d'une couche très-mince d'une substance de même nature que
celle des concrétions qui font l'objet de cette note. Les empreintes
musculaires postérieures ne présentent rien de particulier.
L'érosion extérieure ayant compromis la solidité des insertions du
muscle antérieur, en amincissant outre mesure la coquille en ces points,
il semble que l'animal , averti peut-être du danger par la flexion de là
coquille pendant les contractions musculaires, a voulu se préserver en
sécrélant la couche mince et dure dont nous venons de parler. Celte
sécrétion anormale, prenant un développement excessif dans l'individu
qui nous occupe, aura fini par se substituer graduellement h la plus
grande partie du muscle adducteur.
(1) May, près CaeD,
19
— 290 —
(l£i2, 60). Unio batavus, Maton et Rackeit.
Type. Loc. L'Orne , à Feuguerolles et Bully ; l'Odon , â
Tourville (arr. de Caen).
(143, 61). Unio Requienii, Michaud.
Var. 1. Minima, Drouët.
Loc. nouv. L'Orne, à May et Feuguerolles, près Caen.
Rare.
Var. 2. Cette variété se rapporte bien à la description que
M. Drouët (1) donne de VU. elongatulus de Mégerle de
Miilîlfeldt. Je n'ai pu néanmoins me résoudre à y voir autre
chose qu'une variété remarquable de VU. Requienii.
Loc. Assez commune dans l'Orne, à May et Feuguerolles,
près Caen.
Var. 3. Voisine de la précédente, mais plus rapprochée du
type.
Loc. Très-abondante à Caen , dans la Noë ; Vaux-sur-
Aure (arr. de Bayeux).
(143, 61). Unio pictgrum, L.
Loc. nouv. Argouges ( Edm. de Bonnechose) ; Vaux-sur-
Aure (arr. de Bayeux).
(144, 62). 1. PisiDiUM Henslowanum, Shepp.
Var. 2. Loc. nouv. Allemagne, près Caen.
Ajoutez :
Var. 3 (P. paUidumy Gassies).
Loc. Caen (prairie) , Feuguerolles, Mondeville, Blaiuville
(dans le Dan) ; Argences (dans la Muance) (arr. de Caen) ;
Lécaude (arr. de Lisieui) ; St.-Amator (arr. de Bayeux).
(1) Monogr. des Unios de la France. — Mém. Soc. ngr, se. , etc. ,
du dcp\ de l'Aube, 1857 , p. 239.
— 291 —
(145, 63). 2. PisiDiUM AMNICUM, Màiler.
Ajoutez :
Var. (P. Grateloupianum, Normand).
Loc. Allemagne, Chicheboville (arr. de Gaen) ; dans l'Aure
inférieure, à Colombières (arr. de Bayeux).
(146, 64). Supprimez en entier l'article Pisidium Cazeu-
TANUM, et remplacez-le par ce qui suit :
3. Pisidium Cazertanum , Poli ( Cardwm ).
Var. 1. (Typus). — Rare.
Loc. Louvigny (arr. de Gaen) ; Le Mesnil-Mauger , St.-
Crespin (arr. de Lisieux) ; forêt de Cerisy (arr. de Bayeux).
Sous-variété {Minor). — Très-commime.
Loc. May , Troarn , Canteloup , Sallenelles , etc. , ( arr. de
Caen ) ; Canon, Le Mesnil-Simon, Lessard, etc., (arr. de Li-
sieux ).
Var. 2. [Pisidium lenticulare, Normand).
Loc. Mouen, près Caen; forêt de Cerisy (arr. de Bayeux).
Sous- Variété (Minor).
ï^oc. Troarn (arr. de Caen) ; Le Mesnil-Simon (arr. de
Lisieux. Cette variété est rare.
Var. 3, ( P. cinereum, Aider). — Rare.
Loc. Baron (arr. de Caen); Le Mesnil-Simon (arr. de Li-
sieux ) ; forêt de Cerisy (arr. de Bayeux).
Var. U. (P. /î'mojMm, Gassies). — Très-rare.
Loc. Troarn (arr. de Caen) ; Canon (arr. de Lisieux).
Var. 5. [P. rotundum, de Cessac). — Très-rare.
Loc. Chicheboville (arr. de Caen); St. -Julien-le- Faucon
(arr. de Lisieux).
Var. 6. (P. pulcheUum, Jenyns). — Commune.
Loc. Fontaine- Henry , Troarn , Sallenelles, etc. (arr. de
Caen); St.-Crespin, Vieux-Pont, Berville, etc. (arr. de Li-
sieux ) ; Monceaux, Ver (arr. de Bayeux).
— 292 —
(iUl, 65). Ajoutez :
U. PisimuM TETRAGONUM, Normand.
Loc. Caen (Prairie , Calix) , Allemagne , ftlaltot, Verson ,
Blainville (dans le Dan), étang de Beuville (arr. de Caen).
Var. (P. Baudonianum, de Cessac),
Loc. Lécaude (arr. de Lisieux).
Cette espèce est peu abondante.
5. PISIDIUM NITIDUM , Jenyns.
Loc. Mondeville, Blainville (dans le Dan), Feuguerolles ,
Colleville, Argences (dans la Muance), Fontaine-Henry (dans
la Mue), Sannerville (arr. de Caen); Mézidon (arr. de Li-
sieux).
Espèce assez abondante,
6. PISIDIUM PUSILLUM , Jenyns.
Loc. Petites rigoles du marais de Blainville, fossés el
petites flaques d'eau des dunes de Merville (arr. de Caen).
Très-rare.
Nota. — Je me suis beaucoup aidé, dans cette révision du genre
Pisidîum, des conseils de M. Aug. Baudon, de Mouy-de-l'Oise, des
exemplaires-types qu'il m'a donnés et de son excellent travail sur les
Pisidies de France (1).
(U8, 66). Cyclas lacustris, Màller.
Var. 1. Loc. nouv. Sallenelles, Giberville (arr. de Caen);
Lessard, Coupesarte (arr. de Lisieux).
(U9, 67). Ajoutez :
h. CYCLAS UNCINATA , ÎS.
Coquille ellipticjue^ à contours non anguleux y inéquila-
térale, brillante, très-mince et très-fragile ; d'un roux-bru-
nâtre, 'plus clair vers les sommets et à la marge, avec une
bande plus foncée à une petite distance du bord inférieur.
(1) Essai monograpliique sur les Pisidies françaises. Paris, 1857.
— 293 —
Extrémité antérieure régulièrement elliptique, assez avancée.
Extrémité postérieure courte, arrondie, à bord tombant
assez brusquement. Sommets très-saillants, enflés, caliculcs,
inclinés en avant et l'un vers l'autre. Calicules se louchant par
leur extrémité postérieure et visibles seulement par en haut.
Hauteur, 11 millim. ; longueur, 13; épaisseur, 7. (De-
scription faite sur quatre exemplaires seulement. )
Loc. Dans l'une des mares des carrières de grès de Feu-
gueroUes, près Caen.
La forme de cette coquille serait bien représentée par la
figure que M. IMoquin-Tandon donne du C. Ryckholiii (1) ,
si dans cette figure l'extrémité antérieure était un peu plus
avancée et les calicules invisibles , tout en conservant la
saillie des sommets.
Cette Cyclade est intermédiaire entre C. Terveriana ,
Dupuy,et C. Ryckholtii, Normand.
Elle diffère du C. lacustris. Millier {C. caliculata. Drap.),
par sa forme , qui est elliptique au lieu d'être subtctragone ,
par son contour non anguleux , la saillie plus grande des
sommets et leur double courbure.
Elle se distingue du C. Terveriana par la saillie et les
courbures des sommets.
Enfin elle diffère du C. i?î/c/i;/io/f u par sa forme plus allongée
et la disposition toute différente des sommets.
Je n'ai pu comparer cette espèce qu'à un exemplaire
unique du C. Terveriana, d'Auch, et du C. Ryckholtii, de
Valenciennes , et j'en ai vu un trop petit nombre d'individus
pour être bien certain de sa validité. Je serai le premier à la
faire descendre plus tard, s'il y a lieu, au rang plus modeste
de variété. Elle constituerait, dans cette hypothèse, une variété
extrêmement remarquable.
(1) m. LUI, fig. /io.
— 294
RÉSUMÉ.
Nombre des espèces mentionnées dans le Catalogue
(1859) 9/t
Espèces nouvelles de ce Premier supplément :
VlTRINA MAJOR, Fér.
ZONITES ALLIARIUS , Miller.
Hélix sericea, Drap.
— CONCINNA , Jeff.
PCPA SEGALE , Drap.
ACME LIN BATA , Drap.
PhYSA aguta (var.), Drap.
Bythinia abbreviata, Mich.
BYTHINIA MURIATICA, Lam.
— ACUTA, Drap.
Valvata spirorbis, Drap.
PiSIDIUM NITIDUM, Jen.
— TETRAGONUM, Norm.
— pusillum, Jen.
Cyclas uncinata, N.
Total des espèces nouvelles. .
Total général.
15
109 espèces.
Si l'on retranche Valvata spirorbis , qui appartient au dé-
partement de la Manche , et Physa acuta , dont la sponta-
néité est incertaine, ce nombre se réduit à 107 espèces de
Mollusques testacés. Enfin il descendrait à 105, si l'on re-
fusait d'admettre les Bythinies des eaux saumâtres parmi les
Mollusques terrestres et fluviatiles.
295 —
SÉANCE DU 9 JUILLET 1860.
Présidence de H. PIERRE.
Ouvrages reçus, en échange des publications de la Société :
BuLleiin de la Société vaudoise des sciences naturelles ,
îome VI, n". û5 , in-8°. avec deux cartes. Lausanne, 1859.
Bulletin de la Société vaudoise des sciences naturelles ,
n°. 46. Lausanne, 1860.
Boletin de la Sociedad de naturalistas neogranatinos ,
in 8°., feuilles 1 et 2. Bogota, 1860.
Bulletin de la Société d'Agriculture, Sciences et Arts de
la Sarthe. Plusieurs volumes complets et de nombreuses li-
vraisons, depuis 1833 jusqu'à 1859 inclusivement, qui man-
quaient à la bibliothèque de la Société Linnéenne , par suite
d'irrégularités dans les envois de ce recueil.
CORRESPONDANCE.
Le Secrétaire donne lecture d'une lettre de M. Le Normand,
correspondant à Vire, auquel il avait envoyé, pour les exa-
miner et en dire son sentiment , les Notidœ phyiographica; ,
adressées dernièrement à la Société Linnéenne , par M. Jean
Gistel. M. Le Normand pense que ces notes proviennent d'une
personne très-versée dans la connaissance des plantes , et
qu'elles peuvent fort bien figurer dans le Bulletin de la So-
ciété. Cependant il regrette que l'auteur ne se soit pas nommé
et ne se soit désigné que par ces mots : Communicavit ano-
nymus Societatis Linneanœ Cadomensis socius adscripius.
— 296 —
Il est très-probable que les genres nouveaux établis dans ces
notulœ seront cités par la suite, soit pour les admettre, les
critiquer ou les rejeter, et l'on ne peut citer Anonymus.
Par la même lettre, M. Le Normand communique un cer-
tain nombre de rectifications à faire aux déterminations du
Catalogue des plantes de la Guyane , rapportées par M. Dé-
planche ; il doit ces rectifications à M. le D'. Sagot ; il prie
la Société d'imprimer ces rectifications dans son V^ volume
du Bidletin en voie d'impression, La Société s'empresse de
consentir h la demande de M. Le Normand.
Le Secrétaire donne communication d'une circulaire du
Ministre de l'instruction publique , concernant le projet qu'il
a conçu de publier, sous ses auspices, une Description scien-
tifique de la France, à la confection de laquelle il invite
toutes les Sociétés savantes de contribuer. M. le Ministre a
pris pour base de la division de cet ouvrage les départements
français; afin de mettre de l'unité dans cet immense travail,
il a adressé à chaque Société des instructions composées par
la Commission qu'il a instituée dans ce but. Les autres vSo-
ciétés savantes de Caen ont reçu la même circulaire et les
mêmes instructions. La Société Linnéenne s'entendra avec
les Sociétés de la ville pour la répartition des travaux à faire
suivant la spécialité et les convenances des membres appelés
à concourir à la confection de ce grand travail.
On s'entretient de la course à St.-Pierre-sur-Dive, qui a
eu lieu le 5 du courant : elle a été , comme on pouvait s'y
attendre , plus agréable que profitable , car on n'y a recueilli
rien de rare et qui ne fût connu depuis long-temps. M. Per-
rier a donné la liste des plantes principales qu'on y a récoltées,
et M. Luard une note sur les terrains visités.
M. Eudes-Deslongchamps annonce qu'une petite Aigrette
( Ardea garzetta ) a été tuée dernièrement le long du canal
maritime de Caen à la mer.
297
Planles recueillies dans les environs de Si. -Pierre- sur- Dive.
Linuni angustifolinm, L.
Briinelia iaciniata, Lain.
— à fleurs bleues
Valerianellaeriocarpa, Desv.
— dentaia , S. Will.
Astragalus glycypliyllos , L.
Alihcva hirsuta, L.
Trifolium ocliroleuaim, L.
— médium, L.
Senecio erraticus, Bert.
Cirsiiim bidbosum, DC.
Mcdicago denticulaia, Wills.
Tragopogon orientalis, L.
Adonis cestivalis, L.
Ervum gracile, DC.
Speadaria hy brida, D(].
Turgenia latifolia, Ilolîm.
Muscari comosum, Mill.
Globularia vulgaris, L.
Orchis ustulaia , L.
— corioplwra, L.
NOTE UE M. LUARD.
Le 5 juillet 1860, les meaibres de la Sociélé Linnéenne
de Normandie se réunirent h St.-Pierre-sur-Dive. Arrivés
à 7 heures , ils attendirent l'heure du déjeuner qui avait été
fixé à 8 heures. Ce temps fut employé à visiter la belle
église de St. -Pierre et la salle capilulaire de l'ancien cloître.
Après le déjeûner, on se divisa en deux sections, la section
de botanique et la section de géologie.
Cette dernière explora d'abord des carrières situées à
l'ouest de St.-Pierre-sur-Dive, dans la paroisse de Dou-
ville. Elles sont ouvertes dans la grande oohthe et n'offrent
rien à noter qui ne soit bien connu ; nous y avons trouvé
quelques fragments d'encrine.
Après avoir visité les terrains situés à l'ouest et au sud-
ouest de St. -Pierre, nous nous dirigeâmes à l'est et au nord-
est de ce bourg.
— 298 —
Les carrières ouvertes à Rocreux nous fournirent quelques
gisements de terrains intéressants, même remarquables :
d'abord une première carrière, exploitée au bas du coteau .
appartient à la grande oolithe comme tout le terrain environ-
nant, et là le calcaire de Ranvilie se retrouve avec ses bancs
bien limités et ses fossiles. Une seconde carrière en exploi-
tation , mais sur une grande échelle , est ouverte à l'endroit
nommé Rocreux. D'abord une légère couche de terre ar-
gileuse couvre immédiatement l'argile de Dives, qui offre
en cet endroit une puissance de cinq mètres, et semble
circonscrite dans un espace resserré, puisque de chaque
côté elle disparaît à un quart de kilomètre de distance. On
trouve dans celte argile une infinité de petites huîtres , des
térébratules, des rhynchonelles, des baguettes d'oursins, des
moules internes de différentes coquilles univalves et bivalves.
L'argile dont nous nous occupons n'est pas en place ; tout
porte à croire qu'elle a coulé et qu'elle s'est arrêtée à l'en-
droit où nous la voyons aujourd'hui. 3Iais , d'où vient-elle?
Il n'en existe aucune trace dans les environs; Escures en
est à 1/2 myriamètre. Dans cette localité , elle est également
très-circonscrite , elle recouvre immédiatement ces masses
énormes de calcaire marneux , connu sous le nom de pierre
de Rocreux , rempli de trous arrangés de manière à lui
donner quelque ressemblance avec la pierre meulière de la
Ferté-sous-Jouarre, et le nom de Rocreux vient de roc creux,
à cause de ces trous.
Ces masses de calcaire ont ensemble une puissance de
10 mètres et sont séparées l'une de l'autre par une couche
d'argile à demi solide, de couleur jaunâtre, due à l'action des
eaux qui agissent comme dissolvants sur les parties les plus
tendres de ce calcaire, et produisent l'argile de dépôt qui ren-
ferme de l'oxyde de fer et des cristaux de sulfate de chaux en
grande quantité.
— 299 —
Les terrains que nous avons examinés forment la ligne
de démarcation de la première et de la seconde région natu-
relle de IM. de Caumont.
CATALOGUE
DES INSECTES RECUEILLIS A LA GDYANE FRANÇAISE,
Par lit. L DÉPLANCHE, cbirurgien aniiliaire de la marine impériale , pendant la campagne
de l'aviso à vapeur le Rapide , années 185!j-55-56,
Par M. A. Fauvel.
M. Déplanche, comme chacun sait, séjourna un peu moins
de trois années à la Guyane. Chercheur infatigable , il em-
ploya les loisirs d'un service , souvent périlleux , à recueillir
tous les objets d'histoire naturelle qu'il put se procurer, soit
dans ses propres excursions, soit par l'entremise des gens du
pays ou du bord. Ses diverses collections , à peu près égale-
ment nombreuses et préparées en général avec un grand
soin , il les a confiées, à son retour, h notre savant secrétaire,
son ancien professeur et ami , comptant sur son obligeance et
ses lumières pour coordonner tant de matériaux épars et
enregistrer ses découvertes. Disons qu'il n'a pas été trompé
dans ses espérances. Déjà la liste complète des vertébrés, celle
des mollusques et des plantes ont été publiées dans les bulle-
tins de la Société Linnéenne (1) , dont M. Déplanche est
devenu un des membres les plus actifs, sinon par ses travaux ,
du moins par ses voyages. Restait à faire connaître la partie
enlomologique du voyage de M. Déplanche, à laquelle il avait
(1) Voir Bulletin de la Société Linnéenne, vol. IV«. , 1859, p. 153.
— 300 —
aussi doimc tous ses soins. M. Eudes-Doslongchamps a biea
voulu me charger de ce soin, et je suis heureux de pouvoir
présenter dès maintenant à la Société Liunéenne la première
partie de mon travail. Puissent ce petit catalogue et ceux qui
suivront n'être pas trop indignes de figurer à côté de leurs
devanciers !
Cette première partie comprend seulement les coléoptères,
par lesquels je devais commencer poursuivre l'ordre naturel.
Il est presque inutile de faire remarquer que , m'occupant
uniquement des insectes de la France , et n'ayant que fort
peu d'espèces exotiques à ma disposition , ce n'est pas sans
de sérieuses difficultés , augmentées surtout par le manque
d'ouvrages spéciaux , que je suis arrivé à une détermination
exacte et certaine des 133 espèces qui y sont éuumérées.
Ceux-là qui ont des collections exotiques, n'importe dans
quel règne, savent combien les anciens ouvrages de Linné,
de Fahriciiis, d'Olivier, sont devenus incomplets et souvent
défectueux ; combien encore il paraît, chaque année, en An-
gleterre et en Allemagne surtout , de travaux qui deviennent
presque indispensables quand on veut nommer sûrement une
collection comme celle de M. Déplanche, et qu'il est cepen-
dant impossible de consulter en province où les bibliothèques
sont, en général, fort pauvres en ouvrages d'entomologie.
Aussi, je dois l'avouer, sans les nombreux renseignements
que j'ai puisés à la bibliothèque même de la Société et à celle
de la Faculté des sciences , par l'entremise de 31. Deslong-
champs, et surtout, sans l'obligeant concours de M. Chevrolat,
possesseur d'une des plus riches collections de coléoptères de
la capitale , qui a bien voulu revoir toutes les espèces dou-
teuses , mes efforts n'eussent abouti qu'à un résultat fort in-
complet. Que ces Messieurs reçoivent ici l'expression de mes
sincères remercînients.
Quelques mots maintenant du catalogue lui-même. J'ai
— 301 —
suivi , en général , la classification de M. Th. Lacordairc ,
dans son Gênera des Coléoptères ; malheureuscmenl cet ex-
cellent ouvrage n'est pas encore achevé. Je regrette vivement
de n'avoir pu rien dire du degré de fréquence ou de rareté
des espèces, des particularités de mœurs, d'habitat, de sta-
tion, etc., qu'elles peuvent présenter, 31. Uéplanche n'ayant
laissé aucunes notes ou observations à ce sujet. Pour les
espèces nouvelles, je les ai décrites avec tout le soin pos-
sible : elles ne sont pas en grand nombre ; cependant , eu
égard à l'ensemble de la collection , elles forment un contin-
gent assez considérable et prouvent, une fois de plus, que le
dernier mot, pas plus à la Guyane qu'ailleurs, n'est encore
dit sur les productions naturelles , les très-petites espèces
surtout étant généralement délaissées des naturalistes-voya-
geurs. Enfin j'ai négligé un luxe de synonymie fort utile
dans des traités monographiques , mais qui n'eût été ici
qu'une superfluité.
COLÉOPTÈRES.
CARABIDES.
G. Selenophorus , Drj.
i. Selenophorus cayennensis, mihi.
Oblong, brillant, légèrement convexe. D'un brun-îioirâtre
en-dessus, avec un reflet métallique , irisé sur les élyires.
Tête assez grosse , très-fuiemeîit ridée en avant, tin sillon
transversal e^itre les yeux; bouche brunâtre. Anteiines tes-
tacées , premier article plus clair, troisième presque moitié
plus long que le deuxième. Prothorax visiblement trans-
versal, plus étroit que les élytres ; côtés arrondis, leur plus
grande largeur vers le milieu ; afigles antérieurs émoussés.
— 302 —
les postérieurs arrondis , obius; bord postérieur légèrement
sinué , couvert d'une ponctuation serrée et rugueuse aux an-
gles postérieurs et remontant sur les côtés; impressions
basilaircs larges ^ mais peu profondes; un sillon médian
bien marqué. Eiytres en ovale court , siniiées à Leur extré-
mité; stries plus profondes postérieurement et latéralement,
intervalles très-finemeni ponctués. Dessous brun, repli la-
téral du corselet et des élytres et bord des segments abdomi-
nauxrougeâtres. Pattes d'un testacé clair. — Long. : 7 millini.
Hab. Cayenne,
Un seul exemplaire c?.
HYDROPHILIDES.
G. Hydrophilus , Gcoff.
2. Hydrophilus ATER, O/iy.
HISTERIDES.
G. Leiojvota, Dcj.f De Mars.
3. LeIONOTA LiEVICOLLIS , Dej.
G. Omalodes, Dcj.
k. Omalodes conicicollis , De Mars.
NITIDULIDES.
G. Camptodes, Erichs.
S. Camptodes viridipenn s , mihi.
C. CYAMPENNIS , Er. var.?
— 303 —
Globoso-hemisphérùjuc , atténué postérieurement. Bril-
lant , entièrement couvert d'une ponctuation très- fine. D'un
testacé rougeâire ; élytres d'un vert obscur. Antennes tes-
tacées, masstie brune. Prothorax plus large que les élytres,
transversal et fortement arrondi en avant ; angles arrondis,
rembrunis en avant, verdâlres sur le disque et sur toute la
base. Élytres très-arrondies , rebordées; sirie suturale
effacée en avant. Dessous plus fortement ponctué. — Long. :
U 1/2 raillim.
Hab. Cayenne.
Cette espèce paraît bien distincte par sa couleur. Je n'en
ai vu qu'un exemplaire, probablement c?.
G. LOBIOPA , Erichs,
6. LOBIOPA ROTUNDATA , Er,
DERMESTIDES.
G. Dermestes , Linn.
7. Dermestes gadaverinus , Fabr.
Ce Dermestes et la Necrobia rufipes sont les deux seules
espèces cosmopolites rapportées par M. Déplanche.
LUCAMDES.
G. Passalus , Fabr.
8. Passalus interruptus , Fabr.
9. — transversus , Schoenh.
10. — TNTERSTITIALIS , Pcrc/(.
11. — TETRAPHYLLUS , Dej.
— 3()/i —
SCARABÉIDES.
G. ChvEridium, LepcU. et Scrv.
12. CHiERlDiUM , nov. sp.
13. CHiERIDIUM
Ces deux espèces ont été brisées pendant le voyage et ne
peuvent être utilement décrites.
G. CoPRis, Gcoff.
\li. CorRlS PUNCTICOLLTS, Dej.
G. PHAN.EUS, Mac-Lcay.
15. Phan^us faunus, Fab.
16. — MIMAS, Fab.
G. ScARABiEUS, Linn.
17. ScARAB^us Action, Fabr. cTet $.
18. — Chorin^US, Fabr.
G. Anomala , Koeppe in Sam.
19. Anomala marginata, Dej.
G. Macraspis, i\7«c-Lc«j/.
20. Macraspis splendida, Fabr.
G. Rutela , Lalr.
21. Rutela lineola, Fabr.
Var. Surinama (Oliv.j.
G. Cyclocephalus, Lalr.
22. CYCLOCEPHALUS CASTANEUS, Fabr.
— 305 —
G. Chalepus, Mac-l.cay.
23. CH4LEPUS GEMINATUS, Fabr.
(\. LiGYRUS, Burin,
1h. LiGYRUS FOSSATOR, Fabr.
G. C/ELOSis, Kirby, Uope.
25. CtElosis BiLOBUS, Fabr.
G. Phileurus , lAilr.
26. Phileurus didymus , Fabr.
27. — /i-TUBERCULATUS , Oiiv.
G. Gymnetis , Mac-Lcay.
28. Gymnetis margaritacea , Gertn.
29. Gymnetis hamata, mihi.
Ovoïde -ob long. D'un jaunâtre-obscur , mat, offrant en-
dessous un léger reflet verddtre. Tête fitiernent rebordée ,
vertex enfumé, chaperon carré. Prothorax triangulaire ,
coupé droit en avant , côtés presque droits , arrondis aux
angles postérieurs ; base fortement sinuée de chaque côté,
prolongée en pointe, obtusément arrondie sur les élytres. lé-
gèrement convexe, d'un fidiginenx velouté , tin peu verddtre
sur tout le disque ; couleur du fond formant sur les côtés
une large bande d'un jaunâtre clair , criblée de petits poiiiis
noirs enfoncés; une bande à peine plus claire que le fond,
parlant du bord extérieur , traversant le disque oii elle se
divise en deux branches sinueuses convergentes vers l'écusson.
Partie visible de celui-ci couverte d'une longue pubescence
dorée. Pièces axillair es d'un jaune sale. Elytres planes, sail-
lantes , aux épaides sinuées latéralement, rétrécies d'avant
en arrière, coupées droit à ('extréinité ; suture carénée, pos-
20
— 30(i —
lérieurement surtout , où elle se termine par deux pointes
(ligues; une bande d'un fuligineux vcrdâtre de chaque côté
de la sntîire s'arrêiani aux deux tiers postérieurs, une autre
plus externe n'atteignant pas le milieu et donnant naissance
en arrière à une raie d'un brun-velouté foncé, en forme
d'hameçon , tournée extérieurement ; une autre raie très-
courte, de même couleur au-dessus , placée oblicfuement sur
le milieu du disque ; enfin, latéralement, deux autres raies
parallèles, presque effacées, l'imerne plus courte; élytres
ayant avant l'extrémité un croissant d'un jaune sale , s'ap-
puyant latéralement sur la raie hamiforme , criblées sur
toute leur surface de petits points noirs formant des stries
ou placés irrégulièrement. Dessous lisse et unpeu brillant au
milieu ; côtés criblés de petits points noirs , très-nombreux
sur les côtés des segments abdominaux. — Long.: 15 millim.
Hab. Cayeiine.
Un seul exemplaire.
D'après l'ensemble de ses caractères, cette espèce doit se
placer près de l'Ocellata, Gory et Perch. [Monogr. des
Cétoines, 368 , pi. LXXIV , fig. 5 ). Elle est remarquable
par la couleur de son prolhorax et les dessins de ses élytres.
BUPRESTIDES.
G. EucHROMA, Sero,
30. EUCHROMA GIGANTEA , Fabr.
G. GONOGNAÏHA, Eschs.
31. CONOGNATHA EQUESTRIS , Fabr.
G. PsiLOPTERA, Serv.
32. PsiLOPTERA COLLARIS , Fabr,
~ 307 —
G. Chrysesthes, Sci'v.
33. CHRYSESTIlIiS TRIPUNCTATUS , Fcibr.
G. COLOBOGASTER , SoL
ZU. COLOBOGASTER SEXPUNCTATA , Fabr.
ÉLATÉRIDES.
G. Chalcolepidius, Eschs.
35. Chalcolepidius poucatus , Fabi\
G. Pyrophorus, Jilig.
36. Pyrophorus phosphorus, Linn.
37. Pyrophorus Candezei , mïhi
Allongé, étroit et parallèle, fortement déprimé, surtout
sur les élytres. D'un noir - brunâtre ; palpes et pattes d'un
brun-rougeâtre ; antennes brunes ^ de la longueur de la tête
et du prothorax ; deuxième article ayant à peine le tiers
de La longueur du troisième; les suivants beaucoup plus
larges que le premier , fortement comprimés et dentés inté-
rieurement. Tête offrant entre les yeux une excavation ter-
minée en avant de chaque côtépar deux fossettes lisses; assez
fortement et densément ponctuée , à pubescence très-rare ,
visible seulement en avant et sous un certain jour. Proihorax
en carré-long, densément pointillé; une ligne longitudinale
bien marquée dans les 2/3 postérieurs ; couvert en arrière
et sur les côtés seulement d'une pubescence roussâtre, longue,
mais très-écartée ; légèrement convexe, avec les bords laté-
raux un peu sinués vers le premier tiers antérieur, de sorte
que la plus grande largeur est après le milieu en arrière ,
angles antérieurs arrondis , Les postérieurs très-pointus et
— 308 —
trcs-proémincnis ; base droite ; de chaque côté une vésicule
phospixorique placée exactement dans l'angle du corselet et
s' avançant jusque sur le bord postérieur en arrière. Elytres
parallèles f très-légèrement rétrécies en arrière, à peine
convexes, à longue pubescencc roussâire , visible seulement à
la base et à l'extrémité qui est obtusément arrondie; forte-
ment striées, légèrement rebordées, surtout en arrière; stries
bieîi marquées jusqu'à l'extrémité avec de petits points très-
fins et très-rapprochés ; intervalles relevés et assez convexes
à La base , couverts d'une ponctuation excessivement fine et
serrée. Abdomen non pubcscent; dernier segment densé-
ment ponctué. — Long. : 25 millim.
Hab. Cayenne.
Je n'ai vu qu'un seul individu de cet intéressant Pijro-
phorus. Je l'ai dédié à M. leU^ Candèze, de Liège, qui public
en ce moment une monographie des Elatérides.
LAMPYRIDES.
G. Calopteroh , Gast.
38. Calopteron TROPicus, L. (fasciatus, Fabr.).
G. Pyropterus, Muls. — (Eros , Newm.).
39. PYROPTERUS AURATOCOLLIS, milli.
D'un brun-noir, mat. Allongé et parallèle. Antennes des
deux tiers de la longueur du corps, premier article jaunâtre
en-dessous et à l'extrémité. Tête bilobée en avant, profon-
dément excavée entre les yeux, lisse , d'im noir profond.
Prothorax trapézoîde , très-arrondi antérieurement , sinué
de chaque côté ; base régulièrement arquée et convexe; angles
postérieurs aigus et prolongés notablement en arrière ; tous
— 309 —
les côtés fortement relevés ; une ligne longitudinale médiane
assez profonde avec un étroit bourrelet de chaque côté allant
de la base au premier tiers antérieur, où elle est remplacée
par une petite carène saillante ; d'un beau jaune d'ocre avec
tout Le disque brunâtre. Écusson échancré au sommet et
longiiudinalement déprimé. Elytres parallèles , de la lar-
geur du prothorax, obtusément arrondies à l'extrémité,
avec le bord externe ; la suture et quatre côtes élevées , la
première et la troisième peu marquées , la deuxième et la
quatrième saillantes ; intervalles fortement réticidés, trans-
parents ; épaules d'un beau jaune d'ocre qui, partant de la
deuxième côte, s'étend sur le premier quart de la troisième,
et ensuite sur le premier tiers de la quatrième , mais n'en-
vahit pas le bord externe. Pattes de la couleur du corps;
base des cuisses et hanches d'un jaune d'ocre. — Long. :
8 millim.
Hab. Cayenne.
G. AspiDOSOMA, Lacord.
^0. ASPIDOSOMA IGNITA , L.
TELEPHORIDES.
G. Telephohus , Scfiœff.
41. Telephorus dichromus , mihi.
D'un testacé rougeâtre, brillant sur la tête et le prothorax
qui sont plus foncés. Mandibules brunâtres. Antennes de la
moitié environ de la longueur du corps : premier article
brunâtre en-dessus à l'extrémité , les suivants bruns avec la
base seidemejit jaunâtre , les trois derniers rougeâtres , le
dernier plus foncé à l'extrémité. Tête déprimée transver-
salement entre Les antennes. Prothorax lisse , notablement
— 810 —
plus large que long , irès-Lcgèrcment convexe sur le disque ;
côtés relevés , parallèles , à peine sinués en arrière , régu-
lièrement arrondis en avant; angles postérieurs droits,
émoussés ; base légèrement sinuée au-dessus de l'écusson.
Écusson lisse, brillant. Élytres mates , un peu plus larges
que le prothorax , à pubescence hérissée , chagrinées, paral-
lèles et obiusément arrondies à l'extrémité ; épaules bien
marquées. Pattes de la couleur du corps, extrémité des
cuisses e\ des jambes et tarses bruns. — Long. : 10 iiiilliin.
Hab. Cayenne.
CLÉRIDES.
G. Necrobia , Lalr,
h1. Necrobia rufipes , Fabr.
DIAPERIDES. i
G. HOPLOCEPHALA , CitSt.
43. HOPLOCEPHALA ARMATA, Lap.
PIMÉLIDES.
G. ZOPHOBAS, Dcj., Blanch.
hU. ZOPHOBÀS NIGRITA , Fabr.
G. Phymatodes , Blanch.
/i5. PHYMATODES TUBERCULATUS , Fabr.
Fani. UELOPII, Blanch,
Trie. CNODALIDES , Lac.
Gen. Deplanchesia, mihi.
Corps ailé , naviculaire. Tête enfoncée dans le prothorax
— 311 —
jusqu'aux yeux , d'u7i tiers plus étroite que lui , s'cLargissant
en avant cl arquée à partir des yeux pour former L'épi-
stoine , qui est légèrement relevé; ceux-ci reçus dans uue
échancrure et ne faisant pas saillie de chaque côté de la
tête , fortement transversaux et réni formes ; palpes maxil-
laires (l) de trois articles : premier renflé à son extrémité,
deuxième sécur i forme , plus large , mais à peine plus court
que le précédent , troisième bien plus grayid, en forme de
triangle renversé Antennes insérées eti avant des yeux ,
sous les côtés de l'épistome , de onze articles ; premier à
peine plus gros que les suivants, 2-5 égaux, 5-11 dé-
primés et graduellement élargis, dernier le plus grand,
élargi. Prothorax transversal , échancré en avant pour
recevoir la tête i côtés parallèles , non-dentelés ; base s' ap-
pliquant étroitement contre les élyires , un peu dilatée en
arrière vers Cécusson. Celui-ci petit , triangulaire. Elytres
parallèles, arquées et fortement convexes en-dessus , assez
largement repliées en-dessous dans leur première moitié
antérieure. Saillie proslernale reçue en partie dans une
excavation en forme de fourche du mésosternum. — Deplan-
chesia , nom propre.
Différences sexuelles inconnues.
Je ne sais rien des mœurs de l'unique espèce pour laquelle
j'ai créé ce nouveau genre. Elle doit , par l'ensemble de
ses caractères et eutr'aulres la structure de ses antennes,
prendre place à côté des Cnodulon, Dej. , et des Cyrtosoma,
Perty, dans la famille des Hélopiens, bien que le premier de
(1) Je regreUe beaucoup de ne pouvoir décrire plus complètement
les orgaees buccaux de celte nouvelle coupe ; mais l'état de délério-
ralioii de ces parties ctiez l'unique exemplaire rapporté par M. Dé-
planche ne m'a pas permis d'être plus explicile. Je la crois, d'ailleurs.
sullisumment établie par les autres caraclères mentionnt^s.
— 342 —
ces deux genres ait été rangé par quelques auteurs dans la
tribu des Diapérides.
Je me suis fait un devoir d'inscrire ici le nom du zélé natu-
raliste dont les recherches de trois années ont jeté un nouveau
jour sur les productions naturelles de la Guyane française.
66. Deplanchesia metallescens, mihi.
Ovale-oblong, d'un noir assez brillant , avec les élytres
d'un cuivreux métallique brillant. Palpes brunâtres ; extré-
mité du troisième article testacée. Antennes d'un brun-noir,
à peine plus courtes que la tête et le prothorax. Tête fine-
ment et densémeni ponctuée, avec une dépression linéaire
et transversale en trapèze renversé, séparant en avant Le
front de l'épisiome; bord antérieur relevé, surtout en avant
des yeux. Prothorax transversal , plus convexe antérieure-
ment , rebordé latéralement , à ponctuation fine et éparse ;
côtés visiblement parallèles , arrondis en avant , sinués et
déprimés vers leur milieu ; angles aittérieîirs obtus, les pos-
térieurs aigus et un peu prolongés en arrière ; base dilatée
dans son milieu et se prolongeant sur l'écusson avec cinq
petites dépressions effacées. Elytres fortement convexes, très-
légèrement élargies aux deux tiers postérieurs, finement re-
bordées ; épaules un peu saillantes , coupées à angle obtus ;
offrant chacune neuf stries ponctuées, bien marquées, surtout
à la base et latéralement , un peu effacées en arrière : la
suturale rudimentaire , les quatre suivantes réunies deux à
deux à leur base, graduellement raccourcies à l'extrémité,
la sixième de même longueur que la cinquième , les trois
externes ne commençant qu'au-dessous de l'épaule , la mé-
diane la plus longue ; repli latéral d'un noir légèrement
verdâtre. Tarses bruns , jaunâtres en-dessous. — Long. :
7 millim.
— 313 —
Hab. Cayenne,
Un seul individu.
G. SpHjEniscus, Kirby.
kl. SPH^NISGUS LAGRIOIDES {Dej. ) , ThottlS.
CURCULIONIDES.
G, Gymnognathus , Schoenh.
US. Gymnognathus dorsonotatus, Schoenh,
G. Brenthus, Illig.
^9. Brenthus anchorago, Fabr.
G. Entimus, Gcrm.
50. Entimls LViPERiALis, Fabr.
G. Ph^dropus , ScliocnU.
51. PH^DROPUS CANDIDUS , Fabr.
G. Cyphus, Schoenli.
52. CYPHUS DIADEMA, Fabr.
Var. JuvENCUS, Oliv.
G. Platyomus , Schoenli.
53. PLATYOMUS MARMORATUS, Dej., Cat.
(^h. — (COMPSUS) LAGTEUS, Fabr.
55. PLATYOMUS MONACHUS , mihi.
Ovaie-oblong. En entier d'un gris -roussâtre , mat, avec
une très-légère teinte rose sur Le disque des élytres, /intennes
de la Longueur de La tête et du prothorax ; premier article
de la couleur du corps , Les suivants et La massue d'un gris-
noirâtre. Bouche noire. Rostre horizontal , Largement dé-
— Zik —
primé en avant , avec L'extrémité offrant une plaque trian-
gulaire d'un noir velouté; une carène très- fine entre les
antennes. Prothorax de la longueur de la tête, plus étroit
en avant ; côtés fonnaîit un angle effacé mais visible au
milieu ; disque avec une large dépression quadrangulaire ;
quelques gros points sur les côtés. Ecusson en triangle arrondi
au sommet. Èlylres d'un tiers plus larges que le proihorax,
à peine élargies postérieurement, acuminées à l'extrémité,
avec les épaides saillantes et les côtés légèrement sinués ;
fortement ponctuées , réticulées ; séries de gros points régu-
lières, moins profondes sur le disque et en arrière ; suture et
deuxième intervalle formant carène vers les deux tiers pos-
térieurs. Dessous plus clair ; cuisses fortement renflées en
angle obtus avant l'extrémité. — Long.: 13 millim.
Hab. Gayenne.
56. Platyomus LirARGYREUS, Li7t7i. ( elegans , Oliv. ).
G. EosTALES, Scliocnh.
57. EUSTALES CflLOROTLCUS, Oliv.
G. ILEOMUS, Scfioenh,
58. iLEOMUS ROREUS, Fabr.
G. Heilipus, Gcrm.
59. Heilipus multiguttatus , Fabr.
60. Heilipus securiger, mihi.
Oblong-ovalaire. Brunâtre, à pubescence rôtisse, courte et
serrée. Antennes noires. Tête de la même coidettr; rostre
à peine plus large à C extrémité, où il est très-finement
pondue , offrant en-dessus , en avant des yeux , plusieurs
— 315 —
stries très- fines, formées par des lignes irrégulières de rides
cl de points; vcriex chagriné. Prothorax cylindrique , d'un
tiers environ plus étroit que les élytres , un peu plus élargi
en arrière, couvert sur toute sa surface de points élevés,
placés en lignes confuses sur les côtés, ce qui le fait paraître
granuleux ; bord antérieur avancé , sinué derrière les yeux
et en-dessous ; côtés formant un angle obtus peu visible au
milieu, avec une raie oblique d'un noir velouté partant des
épaules et se terminant derrière les yeux; base notablement
sinuée. Ecusson paraissant lisse, demi-circulaire, bordé
de noir velouté. Elytres plus de deux fois plus longues que
le prothorax, parallèles , obtusément arrondies à l'extré-
mité, fortement sinuées postérieurement ; tout le disquepourvu
de séries de points placés derrière un petit tubercule, effacés
en arrière et situés latéralement dans des sillons dont l'ex-
terne est surtout bien marqué ; sur chaque élytre, au milieu,
une large plaque sécuriforme d'un beau 7wir velouté avec
un liseré d'wi jaune d'ocre; une autre petite tache triangu-
laire, également noire avant f extrémité dans iine dépression
juxta-suturale. Cuisses avec une forte dent interne ; jambes
avec une petite dent obtuse dans leur milieu. Tarses rou-
geâtres, jaunes en- dessous. —Long. : 20 millim.
Hab. Cayenne.
61, Heilipus multisignatus, Schoenh.
G. Cholus, Germ.
62, CHOLUS PiSTOK, Schoenh.
G. Baridius, Schoenh.
63, Baridius impressifrons, Schoenh.
— 316 —
G. Cryptorynchus, lUiij.
66. Cryptorynchus triocellatus , rnihù
Ovalaire, d'wi noir -brunâtre. Antennes rougeâtres ; der-
nier article plus clair. Rostre de la Longueur de la tête et
du prothorax , finement ponctué en avant , creusé en-dessus,
à pai'tir des yeux jusqu'au milieu en deux sillons profonds,
séparés par une carène très-lisse et pourvus intérieurement
d'une épaisse puhescence jaunâtre. Tête et proihorax forte-
ment granuleux , axjant dans chaque point une petite écaille
jaune. Prothorax conique , transversal , convexe en-dessus;
base coupée droit , notablement plus étroite que les élytres.
Ecusson étroit, allongé. Elytres fortement convexes, régu-
lièrement réirécies d'avant en arrière. Stries bien marquées
surtout sur le disque et latéralement , formées de très-gros
points enfoncés ; ijitervalles avec des carènes fines , la sub-
humérale très-marquée ; deux larges ocelles à la base, limités
par la strie suturale et la carène subhumérale , d'un beau
rouge brique , entourés d'un liseré jaune-blanchâtre ; un
troisième ocelle de même couleur embrassant l'extrémité
des élytres , mais interrompu inférieurement. Dessous très-
fortement ponctué ; pattes couvertes en entier d'écaillés
jaunâtres très-serrées. — Long. : H inillim.
Hab. Cayenne.
Espèce irès-remarquable par les trois belles taches ocellées
de ses élytres. Je n'en ai vu qu'un exemplaire.
U. CONOTRACHELi's, Latr.
65. CONOTRAGHELUS NASUTUS , Chevr.
— 317 —
G. Pi AZUR 11 s, Schocnli.
66, PlAZURUS COMPACTUS, Dcj., Sch.
G. Cleogoniis, Scfioenli.
67, Cleogonus RUBETRA, Fabr.
G. Calandra , Fabr.
68, Calandra palmarum , Fabr,
69, — HEMIPTERA , Fabr.
G. GossoNUS, Clairv.
70, COSSONUS CORTICALIS, Fabr.
CERAMBYCIDES.
G, Macrodontia , Scrv.
71, Macrodontia cervicornis, Fabr.
G. Megaderus , Dej.
12. Megaderus stigma, Fabr.
G. Trachyderes , Daim.
73. Trachyderes succiingtus, Fabr.
lU. — STiilATUS , Fabr.
G. LOPHONOCERUS , Lalv.
75. LOPHONOCERUS BARBIGORINIS, Fabr.
G. Ghrysoprasis , Serv.
76. Chrysoprasis rufiventris, Dej.
G. Callichroma, [.atr.
77. Callichroma suturalis , Fabr.
78. — VELUTINA , Fabr.
_ 318 —
<i. LlSTKOPTEKA , Scrv.
79. LrSTROPTERA TENEBROSA , Fabr.
G, AcROCiNUS, Illig.
80. ACROCINUS LONGIMANDS, Fabr.
G. Steirastoma , Serv.
81. Steirastoma depressa , Oliv.
G. ACANTHODERES , Sci'V.
82. ACANTHODERES DISTINGUENDUS , Dej.
G. Lagocheirls, Dej.
83. LaGOCHEJRUS ARANEIFORMIS , Fabr.
G. Leptoscelis, Dej.
84. LEPTOSCELIS SPARSUS, Dej.
G. Onychocerus , Serv.
85. ONYCHOCERUS SCORPIO , Fabr.
G. T.ENiOTES, Serv.
86. T.ENIOTES FARINOSUS, 01.
87. — CAYENxNENSlS, Dej.
G. Hesycha, Dej.
88. Hesycha Jekel II, r/iepr.
G. COI.OBOTHEA, 5c?-l'.
89. COLOBOTBEA L1NEAT0C0LLIS, Dej.
90. — BIMACULATA , Chevr.
— 319 —
CHRYSOMKLIDES.
G. Selemis, Ilope.
AcROMis , Clievr.
91. SeLENIS SPINIFEX, Fabr.
G. Cyrtonota , Clic'vr.
Mbsomphalia, Hope.
92. CYRTONOTA BIPUbTULATA, F«/;r.
93. — IN^QUALIS , Fabr.
G. Chelymorpha, Clievr.
9/j. Chelymorpha CRiBRATA, Faèr.
G. Omaspides , Clievr.
95. Omaspides TRANSVERSA, Fa6r.
G. CoPTOCYCLA , Clievr.
96. COPTOCYCLA CIRCUMCINCTA, De/.
97. — SEXPUNCTATA , Fabr.
98. — JUDAÏCA, Fabr.
99. — 1MMACULATA , OLiv.
G. IscHiOPACHYS, Chevr.
100. ISCHIOPACHYS BICOLOR , Fabr.
G. Chlamys, Ktwcli.
101. Chlamys Chetrolati, mihi.
Courte, quadr angulaire et à peine rctrécie en arrière.
D'un noir mat en-dessus , ayant sur Les ciytres une très-
Légère teinte bLeuâtre foncée briLLanie ; dessous du corps d'un
bronzé-cuivreux peu brillant. Tête , labre , palpes et an-
— 320 —
îennes bruncUre.t. Tête à très-faible reflet violacé, très-fine-
ment ponctuée , plus largement en avant. Prothorax parais-
sant lisse de chaque côté , mais couvert antérieurement de
très-petits points écartés ; en avant des angles postérieurs ,
une très- faible callosité , surmontée d'une très-forte éléva-
tion divisée par une large dépression en deux lobes diver-
gents de bas en haut et convergents d'avant en arrière , non
comprimés avec leur tranche supérieure carénée, fortement
rugueux , excepté à leur base externe qui est très-lisse et
luisante ; chaque lobe d'wi beau cuivreux-doré extérieure-
ment. Écusson lisse. Élytres couvertes de gros points très
écartés, ayant chacune trois tubercules dans la région ba-
silaire. L'un très-peiitjuxta-scutellaire. Vautre grand, pyra-
midal, en-dehors du précédent , vers le milieu de la base ;
le troisième humerai, très-obtus , envoyant en arrière jus-
qu'au milieu une crête oblique , sinueuse et biramifiée inté-
rieurement ; un quatrième un peu plus grand et assez Loin
en-dessous de ce dernier; dans la région antéapicaLe , une
carène en forme de point d'interrogation renversé; en-
dessus et intérieurement vers la suture , im tubercide pyra-
midal peu élevé d'où partent trois arêtes, la postérieure bien
marquée jusque vers L'angle sulu7'al ; dans la région apicole,
un petit tubercule allongé transversalement. Prosternum en
tria7igle allongé, un peu élargi dans son tiei's antérieur.
Poitrine couverte de gros points varioles non confluents ,
d'un cuivreux presque mat , avec une belle teinte verte dans
sa moitié antérieure : sinus méiasternal bien marqué. Ab-
domen densémcnt et fortement ponctué ; pygidium offrant ci
une forte Loupe des points très- fins, écartés, ayant de chaque
côté deux impressions bien séparées, l'antérieure en forme
de fossette, la postérieure allongée ; extrémité couverte d'une
ponctuation beaucoup plus forte. Tarses noirs. — Long, :
7 miilim.
— 321 —
â Inconnu.
^ Une fossette médiocre, subarrondie, sur le dernier seg
ment abdominal.
Hab. Cayenne.
Je n'ai vu qu'un individu $ de celte remarquable C/iarnj/5.
Je l'ai dédiée à M. Chevrolat, comme une faible marque d'es-
time et de reconnaissance.
Cette espèce me paraît devoir prendre place entre les C.
nodosa, et obscura de Klug , qne M. Lacordaire a très-bien
décrites dans le tome II*. de sa Monographie des Coléoptères
phytophages (1), mais elle est bien distincte de ces deux espèces
par la disposition différente de ses couleurs, la forme autre
de son élévation prothoracique , les dessins de ses élytres , les
quatre fossettes bien séparées de son pygidium, etc.
G. CoLASPis, Fabr.
102. COLASPIS GRENATA , Fabr.
103. — viRiDANA , lac.
lOÛ. — DECÎPIENS , ///. (COSTATA, Dej., Cat.).
G. Pledraulaca , Chevr.
105. Pleuraulaca LIMBATA , O^ÏW.
G. SPHiEROPLACIS , Chc'vr.
106. SPH^ROPLACIS SANGUINEA, mihi.
En ovale court, convexe. En entier d'un tesiacé roiigeâtre ,
brillant ; palpes , antennes et pattes d'un testacé clair; yeux
noirs. Tête à peine ponctuée ; vertex avec une ligne médiane
1) Mém. Suc. roy. scieuc, Liège, t. V, 18/i8. 673—675.
21
— 322 —
courte, obsolète. Prolhorax fortement transversal { moitié
plus large que long ), assez convexe, couvert en entier d'une
ponctuation écartée ; base se prolongeant à angle obtus sur
les élytres. Côtés arrondis , fortement rétrécis en avant ,
notablement rebordés. Écusson semi-circulaire, lisse , rou-
geâtre. Élytres parallèles , trois fois plus longues que le
prothorax , fortement convexe , régulièrement arrondies a
l'extrémité, couvertes d'assez gros points enfoncés formant
des stries régulières, assez peu marquées vers la suture à la
base et sur le disque, mais très-profondes latéralement et en
arrière i épaules saillantes, côtés visiblement sinués. Ab-
domen lisse; bord postérieur des segments marqués de points
en lignes. — Long. : k millim.
Hab. Cayenne.
107. SPHyEROPLACIS TRICOLOR , mihi.
Globoso-hémisphérique, convexe, brillant. D'un beau bleu
foncé sur les élytres ; tête cl corselet d'un vert métallique ;
palpes , épistome et pattes d'un lestacé rougeâire. Tête mar-
quée derrière Cépistome d'une ligne transversale^ et entre
les yeux d'une ligtie longitudinale assez profonde n'attei-
gnant pas le vertex , obsolèiement ponctuée en avant. Pro-
lhorax transversal à peine moitié plus large que long; base
fortement prolongée sur les élytres, couverte surtout le disque
d'une ponctuaiioîi extrêmement fine peu serrée; côtés lisses
fortemeni arrondis en avant, finement rebordés. Elytres
co7ivexes, plus larges que le prolhorax, atténuées depuis le
milieu jusqu'à l'extrémité qui est obtusèment arrondie;
base arrondie eîi- dessous des épaules qui sont saillantes ,
couvertes de grof points peu en foncés sur tout le disque, for-
mant des stries régulières , assez profondes et situés dans
— 323 —
des sillons latéralemeni et à l'extrémité ; côtés sinués et lé-
gèrement rebordés. Dessous d'un noir luisant , à très léger
reflet verdâire. Abdomen lisse, brillant. Hanches posté-
rieures brunes. — Long.: 3 raillim. 1/2,
Hab. Cayenne.
G. Chalcoplacis. , Chevr.
108. Chalcoplacis cuprea, Oliv. (jerea, Dej.,Cat.).
G. Typophorus , Chevr.
109. Typophorus nigritus , Fabr.
G. EUMOLPUS , KugeL
110. EUMOLPUS SURINAMENSIS , Fabr.
G. DORYPHORA , lUig.
111. DORYPHORA PUSTULATA, Fabr.
112. — suTURALis , Fabr.
113. — ^STUANS, L. ( OCTOWACULATA, Faftr. ).
G. Proseicela , Dej.
\\U. Proseicela v ittata , Fa6r.
G. Galleruca , Geoff.
115. Galleruca livida, Oliv. (hlmilis , Dej., Cai. ).
G. Exora , Cficvr.
116. Exora orsoleta , Fabr. Var.
G. Diabrotica, Chevr.
117. Diabrotica capitata, Fabr. (tripunctata, Fabr.).
— Melanocephala , Oliv.
— 32/î —
H8. DiABROTICA ANTlîNNATA, Ckevr.
419. — scmPT A , Oliv. Var.
120. DiABROTICA DORSONOTATA, mihi.
Oblongue-ovalaire ^ assez Luisante. D'un noir profond.
Épistome et palpes noirâtres. Antennes d'un brun-noirâtre ,
les deux premiers articles tachetés de noir, troisième et
quatrième rougeàtres . les suivants progressivement plus
foncés y pénultième et antépénultième testacés, dernier fuli-
gineux. Tête lisse, légèrement carénée longitudinalement à
partir des antennes. Prolhorax lisse, à peine plus large que
la tête, d'un testacè blanchâtre , légèremeiit convexe, un peu
plus Large que Long ; côtés à peine rétrécis postérieurement ;
angles obtus. Écusson Lisse , triangulaire. Èlytres élargies à
partir du premier tiers antérieur , fortement arroîidies à
l'extrémité, notablement rebordées , couvertes sur toute leur
surface d'une ponctuation fine et serrée, moins visible en
arrière; deux taches discoidales en forme de virgule ren-
versée s' appuyant sur La base ; deux autres, un peu après le
milieu, transversales ; tout le bord externe ; La suture, depuis
Le premier tiers antérieur , et une lunule apicale d'un testacé
blanchâtre. /îbdomen et pattes de même couleur ; jambes et
tarses fuligineux. — Long.: 6 millim.
//ab. Cayenne.
121. DiABROTICA BIPLAGIATA, mihi.
OvaLe-ob longue , un peu allongée. D'un testacé rougeâtre
très-clair, plus foncé sur Le corselet. Palpes et épistome
rougeàtres. Antennes avec les trois premiers articles de
cette couleur : le premier tacheté de noirâtre en-dessus ,
Les suivants brunâtres ; antépénultième , pénultième et base
du dernier article d'un testacé blanchâtre; extrémité fuLi-
— 325 —
gineuse. Tête noire, lisse, faiblement carénée en avant,
avec un petit sillon court , mais profond , partant de la
partie antérieure du vertex et arrivant entre les antennes.
Protliorax lisse , carré ou à peine plus lauje transversale -
ment; côtés re bordés , faiblement élargis an premier tiers
antérieur ; angles arrondis, Ecusson très-lisse, triangulaire,
brunâtre, Elytres élargies en arrière à partir de la base ,
régulièrement arrotidies à l'extrémité , notablement re-
bordées, couvertes sur toute leur surface d'une ponctuation
égale, assez forte et bien marquée; une tache triangulaire
noirâtre , allongée sur la suture jusque vers la moitié; mie
autre de même couleur partant de l'épaule, s'élargissant
brusquement vers la suture au premier tiers antérieur, et
terminée dans la région anté-apicale par deux traits bien
séparés et arrondis au sommet ; sur le disque on remarque
un petit point testacé qu'elle entoure complètement. Poitrine
noire. Jambes et tarses légèrement fuligineux. — Long. :
5 inillim.
Hab, Cayenoe.
G. Ptena , Chevr.
122. Ftena quadrifasciata, Fabr.
G. Omophoita , Chevr.
123. Omophoita albigollis, Fabr.
12Û. — QUADRINOTATA, Fabr.
125. — JMcmcT:k,Dej.(abbreviaia,Ol.,nonVdihr.).
G. Graptodera, Chevr.
126. G^k?TODEïi\ (Haltica) CJESIA, Chevr. (pube7'ula. Dej.).
G. DiPHAULACA , Chevr,
127. DiPHAULACA AULIGA , OUv»
— 326 —
G. Cacoscelis, Chevr.
128. Cacoscelis famelica, Fabr.
EROTYLIDES.
G. SCAPHIDOMORPHUS , Hope , LilC.
129. SCAPHIDOMORPHUS QUINQUEPUNCTATUS , Fabr.
Cl. Erotylus , Fabr., Lac.
130. Erotylus giganteus, Fabr.
G. Mycotretus, Chevr., Lac.
131. Mycotretus tigrinus, Oliv., Lac, Mon.
132. Mycotretus? unicolor , mihi.
Subparatlèle , en ovale court , convexe. En entier d'un
tesiacé rougeâtre, paraissant entièrement Lisse, mais couvert
à une forte Loupe d'une ponctuation extrêmement fine , et
serrée sur toute sa surface , qui devient presque nidLe vers
l'extrémité des élytres. Palpes, épistome et base des an-
tennes testacés (1). Tête un peu déprimée antérieurement.
Prothorax transversal , visiblement convexe; côtés plus
clairs par trayisparence , rebordés, presque parallèles depuis
la ba^e jusque vers La moitié , puis arrondis avec les angles
extérieurs bien marques , les postérieurs presque droits ,
émoussés au sommet ; base sinuée de chaque côté ; au-dessus
de l'écusson, tme fossettevisible ,maispeu profonde. Ecusson
subtriangulaire. Elytres parallèles, obtusément arrondies
à l'extrémité , convexes sur Le disque, moitié plus Longues
environ que Le prothorax , coupées carrément à La base;
(1) L'exemplaire unique que j'ai sous les yeux a perdu ses antennes,
moins deux articles de chaque côté.
— 327 —
côtés très-finement rebordes , plus clairs , des stries fonm-es
de séries de petits poitits enfoncés , mieux marquées à la
base et latéralement ; intervalles plans. Dessous un peu plus
fortement ponctué ; poitrine passant au brunâtre ; segments
abdominaux marqués , de chaque côté, d'une petite tache
obscure; cuisses médianes offrant en -dessous , dans leur
milieu, deux petits traits noirâtres. — Long.: 5 railliin. 1/2.
Hab. Cayenne.
Celle espèce esl-elle bien un Mycotreius ? Je le croirais
volontiers, car elle en a assez le faciès. Néanmoins je ne puis
rien affirmer à cel égard , l'insecte rapporté par iM. Déplanche
ayant été brisé en route ou mutilé par les larves A' Anthrenus.
COCCINELLIDES.
G. Cleothera , Mais., Mon.
133. CLKOTHERA QUINQUENOTATA , Muls. , Mon.
RECTIFICATIONS
AU CATALOGUE DES PLANTES RECUEILLIES A CAYENNE
Par M. Déplaoche, et déterminées par M. Le Kormand, ancien
magistrat, à Vire (1).
Le Secrétaire donne lecture de la lettre suivante , qui lui
est adressée par M. Le Normand , de Vire :
« Vire, le 27 juin 1860.
« Mon cher Confrère ,
« Je viens d'obtenir de M. le D'. Sagol des renseignements
(1) Voir ce Catalogue, inséré dans le 4'. volunae du Bullclin de la
Société Linnéetiiie de Normandie.
— 328 —
a au sujet des plantes de la Guyane , rapportées par M. Dé-
(( planche. Ce savant botaniste a passé plusieurs années dans
K ce pays ; il en a étudié la végétation avec autant de talent
« que de zèle , il doit y retourner après une année de séjour
« en France; il a passé beaucoup de temps à examiner toutes
u les plantes de la Guyane qui se trouvent au Muséum
(( d'histoire naturelle de Paris , et ce travail a produit d'ex-
<' cellents résultats ; car il est parvenu à déterminer presque
" tout ce qu'il a rapporté de son voyage. 11 doit publier un
« catalogue des phanéroganies de notre colonie , avec la
« synonymie et des descriptions des espèces nouvelles. Ce
« sera un immense service rendu à la science , car, jusqu'à
« présent , les végétaux de cette portion de l'Amérique ue
<i sont qu'imparfaitement et très-incomplètement connus.
<i M. Sagot vient de me faire un magnifique envoi , con-
<' tenant une partie des richesses qu'il a recueillies. Mais là
« ne s'est pas bornée son obligeance à mon égard : je lui
« avais communiqué les espèces de M. Déplanche , qui me
« laissaient des doutes , ou que je n'avais pu parvenir à dé-
« terminer; il a eu la bonté de résoudre la plupart de ces
<( difficuliés , et je vais vous faire connaître les changements
•< et additions qui sont à faire à la liste que vous avez publiée
(( dans le Bulletin de la Société Linnéenne , afin que vous
(( vouliez bien les y faire insérer comme supplément. Je
« n'ai pas besoin de vous rappeler qu'ils sont le résultat des
<i observations de M. le D'. Sagot.
« R. Le Normand. »
1 (l). Davilla ELLiPTiCAesi Davilla Brasiliana , DC.
( D. ASPERRIMA ) , Splitg.
(1) Les munéros sonl ceux du Culalogue iniprimé tluns le i'. volume
du Bulletin.
— 329 —
28. Sapindus arborescens ? est un Cupania non déter-
nainé,
/iS. Phaseolus ? est un Vigna non déterminé.
73. Fevillea trilobata? est Anguria, peut-être tri-
lobata, L.
78. TURNERA , sp. nova? est Turnera FRUTESGENS, B.,
LATiFOLiA , de l'herbier du Muséum de Paris.
83. Amaiova fagifolia ? est un Psychotria non dé-
terminé.
86. Oldenlandia , sp. woya .^ appartient à la famille des
SCROPnuLARlÉES. Genre ignoré.
91. Barreria ferruginea est Barreria cupitata, DC.
110. Echues FERRUGINEA est Ecrites NiTiDA, Vahl.
111. Le même, appartenant à la famille des Rubiacées, est
peut-être un Palicourea ou un Rudgea ?
113. Blepharodon diffusum est Sareostemma Cr.AUSUM ,
Roem. elSchutz., de l'herbier du Muséum de Paris.
120. Bat AT AS cissoiDES , var. incamata.
123. TOURNEFORTIA est un CORDIA uoH déterminé.
126. Capsicum annuum est Capsicum conicum, Mey.
128. SoLANUM SURIN AMENSE ne diffère pas du Solanum
leucocarpon, C, Rich. C'est le dernier nom qui
doit être adopté.
130. Solanum stamineum est le Solanum juripiba, Rick,
quoique Duval en ait fait une espèce distincte.
132. C.ESTRUM OLIGANTHUM est nommé Cestrum flori-
BUNDUM, WiUd.f dans l'herbier du Muséum de
Paris.
\h\. Lantana vel Lippia est Lippia geminata, Kunth.,
de l'herbier du Muséum de Paris.
1Û8. Cyatula est un Achyranthes non déterminé.
150. COCCOLOBA NITIDA ? paraît être COCCOLOBA guia-
nënsis , Meissn.
— 330 —
162. Le même, paraît être Geophila herbacea , DC. C'est
une RUBIACÉE que j'avais prise pour une Pipéracée.
166. HELICONIA NITIDA est Heliconia canwoides, Rich.
169. Le même, paraît être Cipurea paludosa, Aubl.
171. COMMELINA AGRARIA n'est pas Cette espèce qui a les
fleurs plus petites.
17/1. CYPERUS HOMOlliNIA esl CYPERUS ELEGANS , L. ( C.
LAXUS, Lamk.) , de l'herbier du Muséum de Paris.
176. CYPERUS PUNCTULATIFOLIUS esl CYPERUS LIGULARIS ,
L. , de l'herbier du Muséum de Paris.
178. CYPERUS POLYSTACHIUS est CYPERUS HEXASTACHYUS ,
Rottb. (C. HYDREA, Mich.), de l'herbier du Mu-
séum de Paris.
187. FIMBRISTYLIS NlGRESCENSest FiMBRISTYLIS SPADICEA,
VahL, de l'herbier du Muséum de Paris.
191. SCLERIA, est SCLERIA COMMUNIS, Kunth., de l'herbier
du Muséum de Paris.
19/i. PASPALUM DENSUM eSt PaSPALUM VIRGATUM , L, de
l'herbier du Muséum de Paris.
198. Panicum DECiPiENS est Panigum leucoph^um du H.,
B. et K.
201. Panicum, est Panicum monoicum, X^amA;, , de l'herbier
du Muséum de Paris.
208. Setauia, est Setaria glauca, var. elongata.
222. — est Casearia javitensis , H., B. et K.
22/i. — est Casearia stipularis, Vent. (Casearia
Benthamiana , Mig. ).
325. Setaria, est Symplocos ciponema , DC.
226. — est PSYCHOTRIA BRAGTEA , DC.
227. — est Randia Mussoendi^ , DC.
Pag. 1 76 du quatrième volume du Bulletin , p. 24 du tirage
à part, lig. 18 , au lieu de feuilles, lisez : familles.
BuNcttn. Sec. l/'rin. de. Mormandù , tonie VFIX. \
F.u^UtsLcucfcAamfis Ictk.
Imp Mt-^cfuit jrtrcs
SiûUtin. Joe. Unn. de Normandie , (orni V. Pl.2'I.
DeslcnoeJuuTWs Uth.
Im/i'. Bccijtcitfii
.M/m'oL'U Soc"" Lu,n"'\{'..fJ,,„: /.,; '...-.'://
t-O
X
c^
J^ )^i.
V»
331
EXPLICATION DES PLANCHES.
L'explication des planches I à IX se trouve à la fin du mémoire sur
les fossiles de Montreuil-Bellay , p, 230.
PI. X.
Fig. 1. Grain de raisin hypertrophié, vu de côté. Grandeur naturelle.
Fig:. 2. Le même , vu par-dessus.
Fig. 3. Vu par-dessous.
Fig. U. Pédoncule du même, coupé suivant sa longueur; pour montrer
la moelle, la couche ligneuse et la couche corticale.
Fig. 5. Dent palatine, ou écaille dermique de poisson fossile ? décrite
page 111, vue par-dessus. Grandeur naturelle.
Fig. 6. La même, grossie trois fois , vue par-dessus.
Fig. 7. La même, vue par-dessous, également grossie.
Fig. 8. Coupe transversale de la même , également grossie.
Fig. 9, a, b. Onustus exsul. (Eug. Eudes-Deslongchamps ). Grandeur
naturelle; c, coupe du même; pour montrer la forme de l'om-
bilic.
Fig. 10, a, b, c. Onustus liasinus (Eug. Eudes-Deslongchamps).
Grandeur naturelle.
PI. XI.
Fig. 1. Niso perforatus (d'Orb., sp.). Grandeur naturelle.
Fig. 2. Niso nerea (d'Orb., sp.). Id.
Fig. 3. Kiso monoplicus (d'Orb., sp.), grossi du double. Toutes les
autres figures sont de grandeur naturelle.
Fig. h. Brachytrema Wrigliti ( Cotteau , s/j.).
Fig. 5. Purpurina condensât a (Eug. Eudes-Deslong.).
Fig. 6. Eucycius goniatus (Eudes-Deslong.).
Fig. 7. Eucycius pinguis (Eudes-Deslong.).
Fig. 8. Eucycius obeliscus (Eudes-Deslong.).
PI. XII.
Croquis d'une roche, avec empreintes de corps organisés, réduites au
quart environ. Voir page 2UU.
/
AVIS ESSENTIEL.
Les nombreuses Sociétés savantes en relations
d'écliange de publications avec la Société Lin-
néenne sont priées de regarder comme accusé de
réception des ouvrages qu'elles ont bien voulu lui
envoyer , l'insertion régulière des titres de ces ou-
vrages, en tête des comptes-rendus de chacune
des séances de la Société.
LISTE
DES MEMBRES ADMIS A FAIRE PARTIE DE LA SOCIÉTÉ
PENDANT l'année ACADÉMIQUE 1859-60:
Résidents.
MM.
Fayel , docleur-médecin , à Caen.
FÊRON , pharmacien , id.
Facjvel, étudiant en Droit, id.
Hue de Math an, id. , id.
Jouanne, professeur au Lycée de Caen.
BiN-DiiPART , pharmacien , à Caen.
Correspondants .
MM.
MÉLION, pharmacien, à Vimoutiers.
Gratiolet, chef des travaux anatomiques du muséum d'his-
toire naturelle de Paris.
De Ferry , maire de Bussières , géologue.
Hébert , professeur à la Faculté des Sciences de Paris.
Plus TiTius, supérieur du couvent de Pyrano, en Islric.
TABLE DES MATIERES.
Pages.
Composition du Bureau de la Société 5
Séance du 7 novembre 1859.
Ouvrages reçus 7
Correspondance 11
Aperçu sur l'état des travaux de la Société au commencement
de 1859-60 Ibid.
Lemna arliiza en fleurs, par M. de L'Hôpital 12
Grain de raisin d'une grosseur extraordinaire , présenté par
M. Pierre Ibid.
Branche de noisetier portant un nombre considérable de chatons,
présentée par M. Pierre Ibid.
Feuilles et rameaux de poirier couverts d'œcù/mm cancellatum,
présentés par M. Le Clerc Ibid.
Apparition aux environs de Caen du Loxia recurvirostra , an-
noncée par M. Eug. Eudes-Deslongchamps Ibid.
Séance du 5 décembre 1859.
Ouvrages reçus 13
Note sur un grain de raisin hypertrophié, par M. Eudes-
Deslongchamps lli
Études sur le colza , par M. Pierre 18
Sur l'origine de l'atmosphère lumineuse de l'étincelle d'induction,
par M. du Moncel 86
Fossiles recueillis sur la route des champs St.-Michel , par
M. Perrier 89
SÉANCE DU 9 JANVIER 1860.
Ouvrages reçus 91
Communication par M. de Caumont, relative au sol sur lequel
coule la rivière la Dive et sur les fossiles les plus communs
renfermés dans ce sol Ibid.
Communication d'une note lue par M. de Caumont, relative
— 335 —
aux gisements de calcaires sur les bords de la mer juras-
sique du sud-est de la France 92
Observations sur un Staphylinide nouveau pour la ftune fran-
çaise ( Diglossd mersa ), par M. Fauvel 93
Note sur les espèces du genre Trogopidœusy par M. René de
Mathan 400
Noie sur deux plantes nouvelles pour la Flore de la Normandie,
par M. Perrier 102
Sur les bruits causc^s par les fils du télégraphe électrique, par
M. Le Clerc 104
Fossile de forme singulière, par M. Luard Ibid.
Séance du 6 févrif.r 1860.
Ouvrages reçus 107
Note sur un corps fossile de forme très-singulière, paraissant être
une dent palatine ou une écaille dermique de poisson , par
M. F.udes-Deslongchamps . . . ' 111
Lettre relative à un produit abortif de jument, atteint d'une
sorte d'éléphantiasis général , adressée à M. Eudes-Des-
longchamps par M. Davy, médecin-vétérinaire, à Vire. . . 114
Sur la présence du Ntimenius tenuirostris, dans le département
(lu Calvados, par M. Fauvel 116
Séance du k biars 1860.
Ouvrages reçus 117
Observations concernant quelques gastéropodes fossiles des ter-
lains jurassiques, par M. Eugène Eudes-Deslongchamps. 119
Note sur une nouvelle coupe générique de gastéropodes fossiles,
nommée Eucyclus, par M. Eudes-Deslongchamps. . . . 138
Remarques de M. Le Clerc sur les générations dites spontanées. 148
SÉANCE DU 16 AVRIL 1860.
Ouvrages reçus 150
Mémoire sur les fossiles de Montreuil-Bellay , par MM. Hébert
et Eug. Eudes-Deslongchamps 153
Explication des planches de ce mémoire 230
Table de ce mémoire 273
— 336 —
Séance du 14 mai 1860.
Ouvrages reçus 241
Analyse de notes de M. Patey, médecin-vétérinaire , à Caen. . 2/i2
Empreintes de corps organisés sur une roche cambrienne , par
M. de Brébisson 2Zii
Synopsis des espèces normandes du genre Micropeplus , par
M, Fauve! 248
Séance du 14 juin 1860.
Ouvrages reçus 268
Correspondaiice 271
Communication de M. Luard, relative à une cavité souterraine
située sur le territoire de la commune de Mondeville , près
Caen Ibid-
Premier supplément au catalogue des mollusques terrestres et
fluviatiles des environs de Caen, par M. de L'Hôpital. . 273
SÉANCE DU 9 JUILLET 1860.
Ouvrages reçus 295
Correspondance ll^id.
Circulaire ministérielle 296
Petite aigrette tuée aux environs de Caen Ibid.
Plantes recueillies aux environs de St. -Pierre-su r-Dive. . . . 297
Note de M. Luard Jl'id.
Catalogue des insectes recueillis à la Guyane française par M. Dé-
planche ; par M. Fauvel 299
Rectifications au catalogue des plantes recueillies à Cayenne ; par
M. Le Normand 327
Explicalion des planches 331
Avis essentiel 332
Liste des membres admis ù faire partie de la Société Linnéenne,
pendant l'année académique J 859-60 333
Caen, typ. de A. Ilardel.
r
"■^À
BULLETIfV
DE LA
^
SOCIÉTÉ LINNÉENNE
DE NOilMAiXDIE.
SIXIÈME VOLUME.
ANNEE 186 0-Gl.
CAEIV,
CHEZ A^llARDEL. IMPRIMEUR DE L ACADÉMIE,
Rue Froide , a.
DERACHE, LIBRAIRE, RUE DU BOULOY. 7
PARIS,
SAVY, LIBRAIRE, RUE BONAPARTE.
1862.
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