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Full text of "Bulletin de la Société linnéenne de Normandie"

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BULLETIN 


DE  LA 


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DE   NORMANDIE. 


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BULLETIN 


DE   LA 


SOCIÉTÉ  LINNÉENNE 

DE  ]\ORMAl\DlE. 


CINQUIÈME    VOLUME. 


ANNEE  1859-60. 


CAEN, 


CHEZ  A.  HARDEL,  IMPRIMEUR  DE  L'ACADÉMIE. 

Rue  Froide,  2. 

PARIS,  CHEZ  DERACHE,  LIBRAIRE,   RUE  DU  BOULOY,  7. 

1860. 


COMPOSITION  DU  BUREAU  DE  LA  SOCIÉTÉ 

Pouf  l'année    1859-60. 


Président MM.  Pierre. 

Vice-président Luard. 

Secrétaire Eudes-Deslongchamps. 

Secrétaire-adjoint  .   .  .  Mokière. 

Trésorier Le  Clerc. 

Archiviste Faucon. 

Bibliothécaire Perrier. 


La  Commission  d'impression  des  Mémoires  esl  formée  du 
Président,  du  Secrétaire  et  de  trois  membres  de  la  Société, 
et  se  trouve  ainsi  composée  pour  l'année  1859-60  : 
MM.  Pierre,  président. 

Eudes-Deslongchamps,  secrétaire. 

Luard. 

Halbique. 

De  L'Hôpital. 


La  Commission  du  Bulletin  est  formée  de  trois  membres, 
chargés  chacun  d'une  des  trois  parlies  :  zoologie,  botanique, 
géologie  et  minéralogie  : 

Zoologie  :  MM.  Perrier. 

Botanique  :  De  L'hôpital. 

Géologie  et  minéralogie  :     Eug.  Eudes-Deslongciiamp?. 


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^44^-3 —   fei«-'«^' 


SÉANCE  DU  7  NOVEMBRE  1859. 

Présidence  de  M.  IIALBIQUE. 

DONS  FAITS  A  I,A  SOCIÉTÉ. 

De  la  part  de  !\1.  Charles  Des  Moulins,  corrcs|)()iKlani  : 

Comparaison  des  dépnrtemenis  de  la  Gironde  et  de  la 
Dordogne  sous  le  rapport  de  leur  végétation  spontanée  et  de 
leurs  cidiures ,  |)ar  M.  (lli.  Des  IMoulins,  Hroch.  in-8".  ,  25 
pages.  Bordeaux,  1859. 

Catalogue  raisonné  des  Phanérogames  de  la  Dordogne, 
suivi  d'un  Supplément  finale  par  M.  CJi.  Des  IMoulins.  Fx- 
trail  des  Actes  de  la  Sociélé  Linnéenne  de  IJordeaux,  t.  XX  , 
ii)-8".  de  453  pages.  Bordeaux,  1859. 

De  la  part  de  31.  G. -G.  Gemmellaru  ; 

Cenno  geognosiico  sul  gruppo  de  lerreni  di  Judica. 
Broch.  in-8".,  (j  |)ages.  Caianc,  1859. 

Sui  modetli  eslerni  doter itici  delta  Quercia  in  contrada 
piniietla  su  l'Etna;  leiteraat  prof.  Engticlmo  Guiscardi  di 
Geaelano  Giorgio  Geinnielturo.  lîrocli.  in-8".,  0  |)ages.  Ca- 
tane,  1858. 

Sul  graduale  soUevamento  di  una  parte  délia  costa  di 
Sicilia  dat  simeto  ail'  onobola,  |)ar  iM.  G. -G.  Gemnu'llaro. 
Brocli.  in-/i".  de  12  pages.  Galane,  1858. 

De  la  pan  de  M.  Karl  Kreil  : 

Aulciiung  zu  den  magneiiscken  heobacliinngeîi ,  ziveite 
verrnehrhe  auflage.  Tiré  du  XXXII'".  cahier  des  Comptes- 
rendus  des  séances  de  la  classe  des  sciences  naturelles  et  ma- 


L 


thématiques  de  l'Académie  impériale-royale  devienne.  Broch. 
grand  in-S". ,  216  pages.  Vienne,  1858, 

De  la  part  du  major  général  Portlock  : 

Adress  delitiered,  etc.  (Discours  prononcé  à  la  séance 
générale  annuelle  de  la  Société  géologique  de  Londres,  le 
19  février  1858J.  In-8°.,  153  pages.  Londres,  1858. 

De  la  part  de  M.  Alb.  Oppel  : 

Tableau  résumé  de  la  classification  du  terrain  juras- 
sique, établie  par  M.  le  docteur  Oppel.  In-S".  de  8  pages. 
Extrait  du  Bulletin  de  la  Société  géologique  de  France, 
séance  du  21  juin  1858, 

De  la  part  de  M,  J,-C.  Fischer  : 

The  mosaic  account  of  ihe  création.  Grand  in-8".  de  8 
pages,  Philadelphie,  1858, 

De  la  part  de  M.  le  docteur  Gould  : 

Defence  of  D\  Gould  by  ihe  scieniific  Council  of  the 
Dudley  Observatory.  Broch.  grand  in-8''.  de  93  pages.  Al- 
bany,  1858. 

Reply  to  the  statement  of  the  trustées  of  the  Dudley  Ob- 
servatory. ln-8°.  Broch.  de  366  pages,  Albany,  1859, 

La  Société  a  reçu,  en  échange  de  ses  publications  : 

Tablettes  de  l' horticulture  Versaillaise.  —  Journal  men- 
suel de  la  Société  d'horticulture  de  Seine-et-Oise.  In-8''. 
Titre  el  table  du  volume  de  l'année  1858;  et  n",  12,  dé- 
cembre 1859,  in-8".  Versailles,  1859. 

Bidletin  de  la  Société  d'encouragement  pour  Cagricidture 
et  l'industrie  dans  l'arrondissement  de  Bagnères-de-Bigorre. 
In-8'\  de  32  pages.  1859. 

Annales  du  Comice  horticole  de  Maine-et-Loire,  2".  tri- 
mestre 1859.  Angers,  in-8'',,  pages  81  à  160. 

Mémoires  de  la  Société  impériale  d' agricidiure ,  sciences 
et  arts  d' Angers. —  'SoiwcWc  période,  t.  H,  2^  cahier,  93  à 
188.  ln-8".  Angers,  1859, 


—  9  — 

Société  académique  des  sciences,  arts,  belles-lettres  et 
agriculture  de  St.-Quetmn  {Msne),  ,V.  série,  t.  f.  Travaux 
de  1855  à  1857.  Grand  in-8°.,  2  planches,  606  pages.  St.- 
Quentin,  1858. 

Annales  de  la  Société  d'émulation  du  département  des 
Vosges,  t.  X,  1".  cahier,  1858.  In-S".  de  kh2  pages.  Épinal 
1859.  ' 

Programme  des  prix  proposés  par  la  Société  industrielle 
de  Mulhouse  dans  son  assemblée  du  25  7nai  1859.  Broch. 
in-8''.,  50  pages.  Mulhouse,  1859. 

Mémoires  de  la  Société  d'agriculture,  sciences,  arts  et 
belles-lettres  du  département  de  l'Aube,  t.  XII  de  la  col- 
lection, t.  IX  2^  série,  n-  hl  et  68,  commençant  page  139, 
finissant  page  517.  In-8°.  avec  3  planches.  —T.  XÏII  de  la 
collection,  t.  X  2«.  série,  n-.  Z,9  et  50.  In-B".,  200  pages, 
3  planches.  Troyes,  1859. 

Séance  publique  annuelle  de  la  Société  d'agriculture, 
commerce,  sciences  et  arts  du  département  de  la  Marne', 
tenue  à  Châlons  le  26  août  1859.  In-8".,  8  pages. 

Programme  des  prix  proposés,  pour  les  années  1860,  61 
et  62,  par  l'Académie  des  sciences,  arts  ei  belles-lettres  de 
Rouen,  in-8°. ,  h  pages. 

Mémoires  de  l'Académie  impériale  des  sciences,  inscrip- 
tions et  belles-lettres  de  Toidouse,  5^  série,  t.  III.  In-8°., 
523  pages.  Toulouse,  1859. 

Recueil  des  publications  de  la  Société  Havraise  d'études 
diverses  des  26\  et  25^  années,  1857-1858.  In-8".  de  563 
pages.  Le  Havre,  1859. 

Règlements  de  la  Société  Vaudoise  des  sciences  naturelles. 
15  pages  in-8°.  Lausanne. 

Bulletin  de  la  Société  Vaudoise  des  sciences  naturelles, 
t.  VI,  n°.  66.  In-8°.,  pages  66  à  166.  Lausanne,  1859. 
Estatutos,  etc.  (Statuts  de  la  Société  des  naturalistes  de 


—  10  — 

la  Nouvelle-Grenade ).   In-8".   de   7   pagts.    Bogota,  1859. 

Sitzunsberichte ,  etc.  (  Compies-rendus  des  séances  de 
l'Acadcméc  Impériale-royale  de  Vienne,  classe  des  sciences 
naturelles  et  mathématiqîies,  n°.  XXXIJ,  novembre-décembre 
1657,  pages 208-536,  1  carte;  n°.  XXXIII.  juin  àdécembre 
1858,  l/i  cahiers,  n''\  16  à  29.  Vienne,  1858-59,  formante  sé- 
ries :  la  1'".,  de  juin  1858,  p.  260  à  /460,.avec  7  planches, 
de  3  cahiers;  de  juillet ,  UUi)  pages  avec  10  planches,  de  3 
cahiers;  d'octobre  1858,  hlO  pages,  16  planches;  de  no- 
vembre et  décembre,  en  6  cahiers,  676  pages,  22  i)lanches. 
—  XXXIV^  volume,  janvier  à  mars  1859,  9  cahiers,  33 
planches. 

Zeitsclirift ,  etc.  (Journal  de  la  Société  géologique  alle- 
mande), X".  livraison,  août,  septembre,  octobre  1858;  W. 
livraison,  novembre,  décembre  1858,  janvier  1859.  La  pre- 
mière avec  1  carte,  la  seconde  avec  5  planches.  In-8''.  Berlin, 
1858  et  1859. 

Jahrbtich,  etc.  (Annuaire  de  l'insiûut  impérial-royal  de 
minéralogie  de  Vienne).  Grand  in-8°.  N".  h ,  octobre ,  no- 
vembre, décembre  1858.  Vienne,  1858. 

Tlie  Quarterly,  etc.  (Journal  trimestriel  de  la  Société  géo- 
logique de  Londres).  In-S".  N".  55,  août  1858;  n".  56,  no- 
vembre 1858;  n".  57,  février  1859,  et  n».  58,  mai  1859, 
formant  h  cahiers  avec  planches,  in-8°.  Londres,  1859. 

Proceedings,  etc.  (Procès-verbaux  des  séances  de  la  So- 
ciété littéraire  et  scientifique  de  Manchester),  n".  1,  59 
pages.  [Manchester,  1857. 

Memoirs,  etc.  (Mémoires  de  la  Société  littéraire  et  phi- 
losophique de  Manchester  )  .  2^  série,  XV".  volume,  l"'. 
partie.  Manchester,  1858. 

Proceedings,  etc.  (Procès-verbaux  des  séances  de  l'Aca- 
démie des  sciences  naturelles  de  Philadelphie) ,  5  cahiers 
in-8".  avec  pagination  irrégulière.  Philadelphie,  1858. 


—  M  — 

Annuai  report,  clc.  (Rapport  annuel  lic  l'Assemblée  des 
régents  de  l' institution  Smhhsonnienne,  etc.).  Wasliinglon, 
1858.  Grand  in-S".,  ^31  pages. 

Smithsonian ,  etc.  (Contributions  de  la  Société  Sniiili- 
sonnienne  pour  l'avancement  des  sciences),  vol.  X,  grand 
m-k".  Washington,  1858.  18  planches,  136  pages. 

CORRESPONDANCE. 

Le  Secrétaire  donne  lecture  d'une  lettre  de  S.  Exe.  le 
Ministre  de  l'instruction  publique  et  des  cultes,  annonçant 
qu'il  a  bien  voulu  accorder  à  la  Société  une  subvention  de 
/lOO  francs; 

D'une  circulaire  du  président  de  la  Société  industrielle  de 
Mulhouse,  annonçant  l'envoi  du  programme  d'un  très-grand 
nombre  de  prix  proposés  par  cette  Société  ; 

D'une  lettre  de  M.  Uricaechea  ,  datée  de  Bogota ,  et  de- 
mandant à  la  Société  l'échange  de  ses  publications  avec  celles 
de  la  Société  des  naturalistes  de  la  Nouvelle-Grenade. 

On  procède  au  renouvellement  du  Bureau  (1). 

M.  Eugène  Deslongchamps  annonce  à  la  Société  que  le 
IV^  volume  du  Bulletin  va  incessamment  paraître ,  et  fait 
connaître  les  différents  travaux  qu'il  contient.  Il  en  est  de 
même  du  XI*.  volume  des  Mémoires,  qui  paraîtra  probable- 
ment à  la  fin  de  l'année.  Ce  même  membre  fait  passer  sous 
les  yeux  des  membres  de  la  Société  une  planche  destinée  à 
ce  volume  et  qu'il  vient  de  lithographier  ;  elle  représente  le 
Scrresius gaieatus  (Bon.)  et  divers  détails ostéologiques  de  ce 
curieux  oiseau  des  îles  Manjuises. 

(1)  Voir  lit  page  5  du  présent  volume. 


—  12  — 

Les  publications  de  la  Société  sont ,  comme  on  le  voit ,  en 
bonne  voie  de  progrès;  elles  ont  reçu  l'approbation  de  S. 
Exe.  le  Ministre  de  l'instruction  publique ,  qui  a  bien  voulu 
mettre  la  Société  Linnéenne  en  tête  des  Sociétés  savantes  de 
province  qui  méritent  des  encouragements.  Nous  espérons 
donc  que  la  prospérité  de  la  Société  ira  toujours  croissant  et 
qu'elle  continuera  à  mériter  l'appui  du  monde  savant  et  la 
gracieuse  bienveillance  dont  S.  Exe.  a  bien  voulu  l'honorer. 

M.  de  L'Hôpital  annonce  avoir  trouvé  en  fleurs  le  Lemna 
ariza  à  Beuville  et  aux  environs  de  Bayeux,  entre  Colom- 
bières  et  Monfréville  ;  il  annonce  avoir  aussi  trouvé  en  fleurs 
les  Lenma  gibba  et  minor.  Les  Lemna  sont  très-abondants 
dans  le  Calvados  ;  mais  il  est  fort  rare  de  les  trouver  en  flo- 
raison. 

M.  Pierre  montre  un  grain  de  raisin  d'une  grosseur  ex- 
traordinaire, conservé  dans  l'alcool.  Ce  grain,  qui  se  trouvait 
seul  de  sa  taille  sur  une  grappe ,  doit  certainement  sa  gros- 
seur à  un  fait  de  monstruosité.  M.  Eudes-Deslongchamps  se 
charge  d'en  rendre  compte  dans  une  prochaine  séance. 

M.  Pierre  montre*  également  une  branche  de  noisetier  avec 
de  très-nombreux  chatons  réunis  au  sommet  du  rameau. 
M.  de  L'Hôpital  se  charge  de  rendre  compte  de  cette  singu- 
lière végétation. 

M.  Le  Clerc  montre  des  feuilles  de  poirier  couvertes 
à'Mciditm.  caiiceUatum ,  Pers. ,  qui  a  même  attaqué  une 
partie  du  jeune  bois  d'un  des  rameaux. 

M.  Eugène  Deslongchamps  annonce  l'apparition  ,  pen- 
dant l'été  et  l'automne ,  de  becs-croisés  de  l'espèce  Loxia 
recurvirosira ,  qui  n'avaient  pas  paru  ,  dans  notre  déparle- 
ment, depuis  plus  de  vingt  années. 


SÉANCE  DU  5  DÉCEMBRE  1859. 

Présidence  de  H.  PIERRE. 

DONS    FAITS    A    LA     SOCIÉTÉ. 

De  la  part  de  M.  Le  Jolis,  de  Cherbourg  : 

Lichens  des  emnrons  de  Cherbourg.  Broch.  in-8".  Cher- 
bourg, 1859. 

Quelques  remarques  sur  la  nomenclature  générale  des 
Algues.  Broch.  in-S".  Cherbourg,  1856. 

Examen  des  espèces  confondues  sous  le  nom  de  Lami- 
naria  digilata.  Extrait.  Broch.  'm-h°. 

Examen  des  espèces  confondues  sous  le  nom  de  Lami- 
naria  digitaïa.   Broch.  in-li".  Breslaw,  185/j. 

Ue  la  part  de  M.  Bornet  : 

Description  d'un  nouveau  genre  de  Floridées  des  côtes  de 
France,  par  IM.  Bornet.  Broch.  in-S".  avec  2  planches,  Paris, 
]  859. 

La  Société  a  reçu,  en  échange  de  ses  pubUcations  : 

Recueil  des  travaux  de  la  Société  libre  d'agriculture , 
sciences,  aru s  et  belles-lettres  de  l'Eure,  3^  série,  t.  V, 
années  1857-58,  652  pages.  1  vol.  in-8".  Évreux,  1859. 

Mémoires  de  la  Société  académique  de  Maine-et-Loire, 
V.  vol.  Tn-8°.,  2A8  pages.  Angers,  1859. 

Id.,  VI".  vol.  ln-8''.,  333  pages.  Angers,  1859. 

Société  impériale  d'agriculture,  sciences  et  arts  d'Angers, 
Annales  des  Comices  horticoles  de  Maine-et-Loire,  année 
1859,  3^  (rimestre.  232  pages. 


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-  u  — 

Mémoires  de  la  Société  de  physique  et  d'histoire  naïu- 
relle  de  Genève,  t.  XV,  l'^^  partie,  avec  H  planches.  In- 
/j".  Genève,  1859. 

Après  la  lecture  du  procès-verbal,  M.  Perrier  demande 
pourquoi  le  nombre  des  membres  de  la  Commission  d'im- 
j)ression  nommée  dans  la  dernière  séance  n'est  que  de  trois, 
au  lieu  de  cinq  ,  comme  il  l'était  les  années  précédentes  ;  et 
si  la  Société  a  pris  un  arrêté  pour  diminuer  ce  nombre.  Il 
est  répondu  à  M.  Perrier  qu'aucun  arrêté  n'a  été  pris  à  cet 
égard;  que  trois  njembres  seulement  ont  été  nommés. 
IM.  Perrier  demande  si  la  Société  con.sent  à  ajouter  deux  nou- 
veaux membres.  Personne  ne  s'y  opposant ,  on  procède  à  la 
nomination  de  deux  nouveaux  membres  de  la  Commission 
d'impression.  MM.  Perrier  et  Morière  sont  nommés. 

l.e  IV^  volume  du  BidLeiin  est  distribué  aux  membres 
présents.  Le  Secrétaire  demande  à  la  Société  si  elle  veut  au- 
toriser l'impression  d'un  V.  volume  pour  l'année  où  nous 
allons  entrer.  La  Société  autorise  l'impression  de  ce  V^ 
volume. 

M.  Eudes-Deslongchamps  lit  une  note  sur  le  grain  de  raisin 
monstrueux  présenté  par  M.  Pierre  à  la  séance  précédente. 

GRAIN   DE  RAISIN   HYPERTROPHIÉ. 

Dans  la  séance  de  novembre  1859,  notre  confrère,  M. 
Pierre ,  soumit  à  l'examen  de  la  Société  un  grain  de  raisin 
conservé  dans  l'alcool.  Ce  grain  avait  un  volume  extraordi- 
naire et  une  forme  qui  ne  l'était  pas  moins.  M.  Pierre  l'avait 
recueilli  dans  son  jardin  ;  il  accompagnait  une  grappe  dont 
les  autres  grains  n'avaient  rien  d'anomal  ni  dans  leur  forme 
ni  dans  leur  grosseur.  M.  Eudes-Deslongchamps  fut  chargé 
d'examiner  ce  grain  de  raisin  et  de  présenter  une  note  à  ce 
sujet. 


—  15  — 

Au  premier  aperçu  ,  on  n'eût  jamais  regardé  ce  i^raiii 
comme  un  fruit  de  la  vigne  (celle-ci  est  un  chasselas),  on 
l'eût  pris  plutôt  pour  une  petite  Tomate ,  si  ce  n'eussent  été 
sa  couleur  jaunâtre  et  sa  demi-lransparence.  Sa  forme  est  celle 
d'un  ellipsoïde  un  peu  déprimé  dans  le  sens  du  diamètre  ver- 
tical; il  avait  26  millim.  dans  son  grand  diamètre;  2Zi  mil- 
lim.  ù  son  petit  diamètre ,  et  19  à  son  diamètre  vertical.  Sa 
surface  était  marquée  de  sept  lignes  verticales,  en  forme  de 
méridiens ,  un  peu  enfoncées ,  ce  qui  doimait  à  ce  fruit  un 
aspect  multilobé,  à  lobes  peu  saillants.  Au  sommet  du  fruit, 
au  lieu  du  point  brun,  proéminent,  qui  se  voit  sur  les 
grains  de  raisin  ordinaires  et  qui  représente  le  stigmate  rac- 
corni ,  existe  une  petite  surface  ovalaire  de  5  à  6  millim.  de 
diamètre,  brune,  un  peu  rugueuse  et  légèrement  enfoncée. 

Le  pédoncule  qui  supporte  le  fruit  est  un  peu  plus  gros  qu'il 
ne  l'est  communément;  il  s'élargit  en  un  plateau  assez  épais, 
ayant  un  diamètre  de  5  à  6  millim. ,  et  dont  la  circonférence 
est  légèrement  anguleuse  ;  les  angles  sont  peu  distincts.  C'est 
évidemment  le  plateau  calicinal  persistant  qui  supporte  d'ha- 
bitude le  grain  de  raisin,  ici  un  peu  plus  développé.  Du  fond 
de  la  rainure,  située  entre  le  plateau  calicinal  et  le  fruit ,  on 
voit  naître  huit  petits  appendices  étroits,  membraneux  et 
libres ,  excepté  à  leur  point  d'ailache.  Je  les  pris  d'abord 
pour  des  divisions  calicinaies;  mais  les  divisions  du  calice  de 
la  fleur  du  raisin  sont  courtes  et  obtuses;  de  plus,  elles  for- 
ment les  bords  du  calice  et  ne  naissent  point  de  la  surface 
supérieure,  comme  les  appendices  dont  je  parle,  lesquels  sont 
évidemment  des  fdels  d'étamines  desséchés  et  persistants. 

Le  fruit,  coupé  en  travers  par  son  milieu,  ne  m'a  montré 
aucune  trace  de  cloisons  ;  c'était  une  pulpe  demi-transpa- 
rente ,  rendue  un  peu  plus  ferme  (|ue  d'ordinaire  par  son 
séjour  dans  l'alcool  assez  fort  ;  en  la  pressant ,  elle  laissait 
échapper  un   liquide  un  peu  visqueux.   Cette  pulpe  ne  m'a 


—  16  — 

paru  traversée ,  de  bas  en  haut ,  que  par  quelques  faisceaux 
blancs,  fibreux  et  un  peu  ramifiés,  comme  on  en  voit  dans  le 
raisin  inùr.  Cinq  pépins  étaient  placés  comme  d'ordinaire, 
c'est-à-dire  ayant  leur  grosse  extrémité  tournée  vers  le  sommet 
du  fruit ,  et  leur  petite  vers  les  divisions  internes  du  pédoncule 
auxquelles  ils  adhéraient ,  comme  cela  se  voit  dans  les  grains 
de  raisin  ordinaire,  qui,  pourtant,  ne  contiennent  que  quatre 
pépins  au  plus,  souvent  moins. 

Le  pédoncule,  coupé  en  travers,  m'a  présenté  :  1°.  une 
couche  corticale  assez  épaisse  ;  2°.  un  anneau  de  fibres  li- 
gneuses régulier  et  ayant  à  son  centre  un  très-petit  cylindre 
médullaire.  Je  n'ai  aperçu  aucune  irrégularité  dans  cette 
partie ,  comme  cela  aurait  dû  avoir  lieu  si  ce  fruit  extraor- 
dinaire eût  résulté  de  la  soudure  et  de  la  confluence  de  plu- 
sieurs fruits  en  un  seul.  En  fendant  le  pédoncule  suivant  sa 
longueur  jusque  dans  le  fruit ,  j'ai  vu  la  partie  corticale 
s'élargir  pour  former  le  plateau  calicinal  ;  l'anneau  fibreux 
s'élargir  aussi  et  envoyer  quelques-unes  de  ses  fibres  dans 
l'intérieur  du  fruit ,  pour  former  les  faisceaux  blancs  ramifiés 
dont  j'ai  parlé  plus  haut.  Les  autres  faisceaux  formaient  des 
cordons  ombilicaux  au  sommet  desquels  étaient  implantés  les 
pépins;  en  s'élargissant,  le  faisceau  de  fibres  du  pédoncule 
laissait  un  intervalle  assez  grand  dans  son  milieu  ,  lequel  était 
rempli  par  un  prolongement  de  la  moelle,  plus  abondante  dans 
le  point  où  s'écartait  le  faisceau  des  vaisseaux  que  dans  le 
reste  du  pédoncule.  Toutes  les  dispositions  que  je  viens  de 
décrire  ne  diffèrent  point  de  ce  que  montre  un  grain  ordi- 
naire de  raisin  quand  on  le  fend  longitudinalement ,  ainsi 
que  son  pédoncule. 

De  tout  ce  qui  vient  d'être  relaté,  je  conclus  que  le  grain 
de  raisin  recueilli  par  M.  Pierre  n'est  autre  chose  qu'une 
simple  hypertrophie,  remarquable  surtout  par  le  haut  degré 
auquel  elle  est  parvenue.  Il  n'y  a  point  ici  de  soudures  ni  de 


—  17  — 
confluences  de  plusieurs  fruits,  comme  les  dépressions  longi- 
ludinaics  extérieures  eussent  pu  le  faire  croire;  on  en  eût  "'vu 
dos  traces  évidentes,  soit  dans  le  pédoncule,  soit  dans  l'inté- 
rieur du  fruit  même. 

C'est  dommage  qu'il  ait  été  mis  pendant  assez  long-temj)s 
dans  l'alcool,  et  que  celui-ci  en  ait  pénétré  les  pépins;  en  les 
semant ,  il  y  aurait  eu  quelque  chance  d'obtenir  des  variétés 
qui  peut-être  eussent  reproduit  de  pareils  grains;  alors  c'eût 
été  une  précieuse  acquisition. 

EXPLICATION  DE  LA  PLANCHE  X. 

Fig.  1.  Grain  de  raisin  liypertrophié,  vu  décote.  Grandeur  naturelle. 
Fjg.  2.  Le  même ,  vu  par-dessus. 
Fig.  3.  Le  même,  vu  par-dessous. 

Fig.  lu  Pédoncule  du  même,  coupé  suivant  sa  longueur  pour  montrer 
la  raoëlle ,  la  couche  ligneuse  et  la  couche  corticale. 

M.  de  L'Hôpital  fait  une  communication  verbale  sur  la 
branche  de  noisetier  surchargée  de  chatons,  présentée,  dans 
la  dernière  séance,  par  M.  Pierre.  11  en  résulte  que  le  cas  n'a 
d'autre  particularité  que  le  nombre  très-grand  des  chatons 
que  cette  branche  porte. 

M.  Pierre  commence  la  lecture  d'un  travail  très-étendu 
sur  la  répartition  des  principes  constitutifs,  organiques  et 
minéraux,  que  présentent,  aux  diverses  périodes  de  la 
végétation ,  les  différentes  parties  'de  la  plante  du  colza. 
M.  Pierre  continuera  la  lecture  de  ce  travail  aux  prochaines 
séances  (1). 


(1)  Afin  de  ne  pas  scinder  ce  travail,  nous  le  publierons  en  entier 
tlans  le  Comple-rendii  de  cette  séance. 


18 


ETUDES  SUR  LE  COLZA. 

Par  M.  Isidore  PIERRE,  président  de  la  Société. 


CONSIDERATIONS  GENERALES  SUR   L  OBJET    DE  CES  ETUDES  ET  SUR    LA  MARCHE 
SUIVIE  DANS  LES  EXPÉRIENCES  QUI  LEUR  SERVENT  DE  BASE. 

De  toutes  les  plantes  cultivées  sous  nos  climats  tempérés,  il 
n'en  est  peut-être  pas  une  seule  dont  la  culture  ait  pris,  eu 
aussi  peu  de  temps,  une  aussi  grande  extension  que  celle  du 
colza  (Brassica  campestris,  Brassica  oieracea),  et  cependant 
cette  plante  ne  paraît  pas  encore  avoir  été  l'objet  d'études 
positives  en  rapport  avec  son  importance.  Placé  par  les  cir- 
constances dans  un  pays  où  le  colza  est  la  source  d'un  mou- 
vement agricole  ,  commercial  et  industriel  considérable  , 
j'avais  porté,  depuis  plusieurs  années,  mon  attention  sur  cet 
important  objet  d'études  ;  et  c'est  le  résultat  des  recherches 
nombreuses  auxquelles  je  me  suis  livré  que  j'ai  l'honneur  de 
présenter  aujourd'hui  à  la  Société  Linnéenne  de  Normandie. 

Mon  travail,  quoique  un  peu  volumineux,  n'est  pas  encore 
aussi  complet  que  je  l'aurais  désiré,  et  si  je  me  décide  à  le 
présenter  à  mes  collègues,  dans  cet  état  d'imperfection,  c'est 
afin  de  profiter  de  leurs  bienveillantes  critiques,  que  je  sollicite 
pour  le  terminer  d'une  manière  plus  satisfaisante. 

Je  me  suis  proposé,  dans  ce  travail,  de  suivre,  à  diverses 
époques  du  développement  du  colza,  la  production  et  la 
répartition  ,  dans  ses  différentes  parties  ,  de  la  matière  or- 
ganique., des  subsiaîices  azotées  et  des  principes  minéraux 
les  plus  imporlaîits. 

Celte  recherche  n'offre  pas  un  aussi  grand  intérêt  tant  que 


—  19  — 

la  lige  n'a  pas  encore  acquis  un  cerlaiii  développement,  et 
avant  l'époque  où  la  végétation  progresse  avec  activité,  |)arcc 
qu'alors  les  feuilles  constituent,  sous  le  rapport  de  la  masse, 
l'organisme  dominant  de  la  plante.  J'ai  donc  cru  devoir 
attendre,  pour  la  soumettre  h  mes  investigations,  que  la 
tige  eût  acquis  déjà  un  notable  développement.  La  hauteur 
moyenne  des  sujets  qui  m'ont  servi  était ,  au  moment  des 
premières  observations,  d'environ  55  centimètres,  comptés 
depuis  la  surface  du  sol  jusqu'au  sommet  de  la  tige  sur 
laquelle  les  boutons  floraux  étaient  déjà  très-apparents. 

Pour  faciliter  mes  recherches ,  j'avais  choisi ,  dans  un 
champ  de  colza  d'une  assez  grande  régularité,  une  étendue 
d'environ  2  ares,  qui  m'avait  paru  plus  uniforme  encore  que 
le  reste  du  champ;  puis,  dans  celle  parcelle  réservée,  j'avais 
marqué,  au  moyeç  d'un  bout  de  lacet  noir  qui  fut  noué  très- 
lâche  ,  une  quarantaine  de  pieds  qui  semblaient  satisfaire  le 
mieux  possible  à  toutes  les  conditions  d'égalité  indispensables 
pour  les  expériences  de  comparaison  que  je  me  proposais  de 
faire  ;  c'est  parmi  ces  quarante  pieds  que  je  prenais,  à  chaque 
époque  d'observation,  les  quatre  plantes  sur  l'ensemble  des- 
quelles devaient  porter  mes  analyses. 

Lorsque  j'ai  pris  mon  dernier  échantillon  ,  j'ai  voulu 
reconnaître  jusqu'à  quel  point  il  était  permis  de  compter  sur 
mes  premières  prévisions  d'égaliié  dans  les  lots  destinés  à 
l'analyse;  au  lieu  de  prendre  quatre  plantes  de  colza,  j'en  ai 
pris  huit,  et  après  les  avoir  coupées  à  la  hauteur  du  collet  de 
la  racine,  j'en  ai  fait  deux  lots  de  quatre  plantes  chacun  ,  et 
la  pesée  de  ces  deux  lots  m'a  donné  les  résultats  suivants , 
immédiatement  après  la  coupe  : 

Poids  du  r^  lot U  025  grammes. 

Poids  du  2^  lot U  0U2  grammes. 

La  différence  insignifiante  de  17  grammes  ne  représente 
que  0,/42   pour  100  du  poids  total ,  c'est-à-dire  moins  de 


-   20  — 

1/2  pour  100;  elle  eût  élé  double  ou  triple  qu'elle  eût  encore 
mérité  d'être  considérée  comme  insignifiante. 

C'est  après  s'être  entouré  de  toutes  ces  précautions  que 
l'on  a  pris  successivement  le  quadruple  échantillon  d'essai  : 

1°.  Le  22  mars  1859,  alors  que  la  plante,  parvenue  à 
55  centimètres  de  hauteur ,  était  bientôt  sur  le  point  de 
fleurir; 

2°.  Le  2  avril;  la  plante  entrait  en  fleurs,  et  sa  hauteur 
moyenne  atteignait  95  centimètres  ; 

3°,  Le  6  mai ,  alors  que  la  plante  était  complètement 
défleurie;  sa  hauteur  moyenne  était  de  1  mètre  22  centi- 
mètres ; 

W.  Le  6  juin;  la  plante  était  déjà  très-avancée  ;  sa  hau- 
teur était,  moyennement,  de  1  mètre  36  centimètres; 

5°.  Enfm  le  20  juin;  la  plante  avait  encore  gagné  un  ou 
deux  cenlimèlrcs;  les  siliques  jaunissaient,  et  les  dernières 
feuilles  avaient  entièrement  disparu;  le  reste  du  champ  devait 
être  coupé  le  lendemain  par  le  propriétaire  de  la  récolle. 

Chacun  des  échantillons  destinés  aux  expériences  était 
divisé  de  la  manière  suivante  : 

1°.  Racines  coupées  immédiatement  au-dessus  du  collet 
et  dépouillées,  aussi  bien  que  possible,  de  la  terre  interposée 
dans  le  chevelu  ; 

2°.  Tiges  et  rameaux  tronqués  à  2  centimètres  au-dessous 
de  la  plus  basse  fleur  ou  de  la  plus  basse  silique ,  et  com- 
plètement dépouillées  de  leurs  feuilles  ; 

3".  Extrémités  des  rameaux  munies  de  leurs  fleurs  ou  de 
leurs  siliques  pleines; 

W.   Feuilles  vertes  ; 

5».  Feuilles  jaunes,  tombantes  ou  tombées. 

Chacune  de  ces  parties,  prise  sur  les  quatre  plantes,  était 
l'objet  d'un  examen  spécial,  après  avoir  été  desséchée  à 
l'étuve  jusqu'à  ce  que  deux  pesées  consécutives  donnassent 


—  21  — 

le  même  résultai  ;  cl  comme  il  eût  clé  dillicile  de  soumellie 
à  une  analyse  rigoureuse  la  totalité  de  la  matière  ainsi  obte- 
nue, elle  était  moulue  et  réduite  en  poudre,  à  l'aide  d'une 
égrugetlc  à  sarrasin,  et  mélangée  avec  soin  pour  la  rendre 
homogène,  ce  qui  permettait  de  n'opérer  que  sur  des  poids 
restreints,  et  de  multiplier  les  essais  sur  chaque  matière  ainsi 
traitée 

Presque  toutes  les  analyses  ont  été  répétées  deux  fois,  et 
les  résultais  n'étaient  définitivement  admis  que  lorsqu'ils 
étaient  suffisamment  concordants. 

Comme  il  serait  long  et  fastidieux  de  lire  les  détails  de 
chacune  des  nombreuses  analyses  qui  constituent  la  base  de 
ce  travail,  je  vais  me  borner  à  en  résumer  ici  les  principaux 
résultats  sous  forme  de  tableaux  qui  permettront ,  en  outre , 
de  saisir  plus  facilement  les  rapports  que  peuvent  offrir  entre 
eux  ces  divers  résultats. 

CHAPITRE  P'. 

Distribution  de  Id  matière  orgaoiqoe  dans  les  différentes  parties  de  la  plante;  proportioa 
de  matière  sèche  produite  par  un  hectare. 

Pour  nous  placer,  de  prime-abord,  à  un  point  de  vue  plus 
en  rapport  avec  les  considérations  agronomiques,  nous  éva- 
luerons immédiatement,  au  moyen  des  données  qui  résultent 
de  nos  analyses,  le  produit  d'un  hectare  de  colza  dont  la 
récolte  serait  entièrement  composée  de  plantes  comme  celles 
qui  ont  servi  de  base  h  nos  études,  et  nous  pouvons  affirmer 
que  les  rendements  ainsi  obtenus  n'ont  rien  d'excessif  et 
sont  quelquefois  dépassés  dans  notre  plaine  de  Cacn. 

Nous  avons  admis  que  l'hectare  était  couvert  de  iO,000 
pieds  de  colza,  ce  qui  porterait  l'espacement  moyen  à  environ 
50  centimètres  en  tous  sens. 

J'ai  pensé  que  la  connaissance  du  poids,  à  l'état  vert,  des 


—  22  — 

différentes  parties  de  la  plante  ,  prises  aux  diverses  époques 
d'observation  ,  pouvait  offrir  aussi  quelque  intérêt  ;  j'ai  réuni 
ces  renseignements  dans  un  premier  tableau  ci-après  : 

Tableau  i. 

Poids  de  la  matière  vcyle  rapportée  à  l'hectare,    et  prise  au  moment  même  de 
ta  récolte. 


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2  avril. 

6  mai. 

6  juin. 
20  juin. 


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8  760 

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1  560 

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15  050 

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11900 

2  210 

12  880 

1  190 

5  710 

25  070 

11  ItiO 

7  350 

i  360 

5  930 

20/190 

22  470 

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1  370 

6  100 

20  180 

20  070 

» 

» 

kil. 
30  070 

32  880 

53  630 

50  690 

i6  350 


Malgré  la  diminution  progressive  du  poids  des  feuilles , 
nous  voyons  le  poids  de  la  récolte  verte  augmenter  considé- 
rablement, jusqu'au  6  mai,  époque  à  laquelle  elle  atteint  son 
maximum  pour  redescendre  ensuite  jusqu'à  l'époque  où  la 
récolte  atteint  sa  maturité. 

1!  serait  difficile  de  tirer  de  nombreuses  conséquences 
réellement  pratiques  de  ces  données,  parce  que  la  proportion 
d'eau  n'est  pas  la  même  à  ces  différentes  époques,  ni  même 
dans  les  différentes  parties  des  plantes  ([ui  font  l'objet  d'une 
seule  et  unique  observation.  C'est  ce  dont  il  sera  facile  de  se 
convaincre,  à  l'inspection  du  tableau  n".  2,  qui  suit. 


—  23 


Tablcnii  2. 

Proportions  de  mature  tèche  par  kilogramme  de  matière  verte. 


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22  mars. 

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108 

133 

116 

123 

2  avril. 

191 

110 

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125 

126 

131 

6  mai. 

225 

15i 

13i 

12i 

208 

158 

6  juin. 

195 

160 

173 

153 

504 

181 

20  juin. 

195 

148 

250 

» 

' 

198 

Ce  tableau  nous  montre  que  si,  dans  certaines  parties  de  la 
plante,  la  proportion  de  matière  sèche  contenue  dans  1  kilo- 
gramme éprouve  des  variations  un  peu  irrégulières,  on  voit, 
au  contraire,  en  considérant  la  plante  entière,  la  proportion 
de  matière  sèche  contenue  dans  un  poids  donné  de  matière 
verte  éprouver  un  accroissement  de  plus  en  plus  considé 
rable,  sans  interruption,  et  par  conséquent,  la  plante  devenir 
de  moins  en  moins  aqueuse  :  ce  qu'il  était,  jusqu'à  un  cer- 
tain point,  permis  de  prévoir,  bien  qu'il  ne  fût  pas  permis  de 
l'aflirmer  d'une  manière  certaine. 

Si  nous  cherchons,  maintenant,  soit  pour  la  plante  entière, 
soit  pour  chacune  des  parties  qui  proviennent  de  sa  di- 
vision ,  la  quantité  de  matière  organique  sèche  produite  sur 
1  hectare,  aux  diverses  époques  de  nos  observations,  et 
l'aliquotc,  par  kilogramme,  de  matière  sèche  qui  appartient  à 
chacune  de  ces  parties,  nous  arrivons  à  des  résultais  qui  sont 
consignés  dans  les  tableaux  3  et  ^1  ci-après. 


-    2U  — 
Tableau  3. 

Mdliirc  siclie  produite  sur  un  Itecta 


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22  mars. 

816 

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208 

1  7^5 

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3  712 

2  avril. 

898 

1  310 

323 

1  610 

150 

A  291 

fi  mai. 

1  285 

3  861 

1  Zi93 

911 

907 

8  457 

G  juin. 

1  156 

3  278 

3  887 

06 

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9  201 

20  juin. 

1  189 

2  987 

5  018 

1) 

n 

9  19/i 

Tableau  4. 

Aliquote  ,  par  kilogramme,  de  matière  s'ecke  imputable  à  chaque  partie. 


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22  mars. 

220 

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470 

1  000 

2  avril. 

209 

305 

75 

376 

35 

1  000 

6  mai. 

152 

457 

176 

108 

107 

1  000 

6  juin. 

126 

356 

422 

7 

89 

1  000 

20  juin. 

129 

325 

546 

D 

1  000 

A  partir  du  moment  où  la  formation  de  la  graine  est  assu- 
rée, nous  voyons  le  poids  de  la  matière  sèche  des  feuilles,  à 
peu  près  stationnaire  jusque-là,  diminuer  rapidement;  nous 
voyons   une  diminution  analogue  ,  mais  moins  rapide  ,   se 


—  25  — 
inanifesler,  jusqu'à  l'époque  do  la  niaturilé,  dans  la  [)arlio 
des  liges  comprise  entre  le  collet  de  la  racine  et  les  plus 
basses  siliques. 

Nous  voyons ,  au  contraire ,  les  extrémités  des  rameaux 
munis  de  leurs  siliques  augmenter  de  poids  rapidement  ; 
celte  augmentation,  du  22  mars  au  6  mai,  avait  été  de  600 
pour  100;  à  partir  du  6  mai  jusqu'au  20  juin,  c'est-à-dire 
en  six  semaines,  cette  partie  de  la  piaule  éprouve  encore  un 
accroissement  de  poids  de  235  pour  100. 

Les  résultats  qui  précèdent  vont  nous  permettre  encore 
d'évaluer  l'augmenlalion  du  poids  de  la  matière  organique 
sèche  de  la  récolte ,  pour  1  hectare  ,  dans  l'espace  de  vingt- 
quatre  heures,  soit  dans  la  plante  entière,  soit  dans  chacune 
de  ses  parties ,  pendant  les  intervalles  de  temps  qui  séparent 
les  époques  de  nos  observations  ;  nous  avons  inscrit,  dans  le 
tableau  n°.  5,  les  nombres  qui  expriment  cet  accroissement 
diurne.  Lorsqu'au  lieu  d'un  accroissement,  c'est  une  dimi- 
nution qui  se  manifeste,  on  l'exprime  en  faisant  précéder  du 
signe  ( — )  le  nombre  correspondant. 


TaI>Ieaii  5. 

Accroissement  diurne  du  poids  de  ta  matière  organique  sèche,  pour  un  kcctare. 


I^DICATIONS 

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AVEC 
ILIQ. 

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il 

DE  TEMPS. 

^  S 

tn    -J 

a 

Du  22  mars  au 

kil. 

kil. 

kil. 

kil 

kil. 

kil. 

2  avril. 

7,/i5 

33,36 

10,i6 

—12,27 

13,6/1 

52,6/i 

Du  2  avril  au 

C  mai. 

11,38 

75,03 

3Zi,41 

—20,56 

22,26 

122,53 

Du  6  mai  au 

6  juin. 

-i,lG 

-18,81 

77,23 

—27,26 

-3,00 

2/1, 00 

Du  6  au  20  juin. 
Accioissemoiit  moyen 

2,36 

—20,78 

80,79 

— /i,71 

—58,1/1 

-0,50 

do  22  mars  au  20  jDia. 

i.U 

22,71 

53,/ii 

—19,39 

n 

60,91 

—  26  — 

Il  n'est  pas  nécessaire  de  faire  un  grand  effort  d'esprit 
pour  comprendre  la  possibilité  d'un  accroissement  diurne 
quelconque  de  telle  ou  telle  partie  de  la  plante  ou  de  la 
plante  entière;  mais  il  n'en  est  plus  de  même  lorsqu'il  s'agit 
d'une  diminution,  et  surtout  quand  cette  diminution  coïn- 
cide avec  un  accroissement  de  la  plante  entière. 

Et  d'abord,  nous  pouvons  observer  encore  une  fois  que 
cette  diminution  n'a  jamais  lieu  pour  les  sommités  des 
rameaux  munis  de  leurs  fleurs  ou  de  leurs  siliques  pleines, 
et  qu'on  ne  l'observe  que  sur  les  feuilles,  sur  les  parties 
intermédiaires  de  la  plante  ou  sur  les  parties  inférieures. 

Qu'on  ne  s'imagine  pas  que  la  diminution  du  poids  de  la 
matière  organique  des  feuilles  puisse  être  uniquement  attri- 
buée à  la  chute  ou  à  la  dispersion  d'un  certain  nombre 
d'entre  elles  qui  auront  pu  échapper  à  l'observation.  Tout  le 
monde  est  à  même  de  voir  que  les  feuilles,  au  moment  où 
leur  rôle  naturel  est  accompli,  tendent  à  se  dessécher,  même 
sur  la  plante,  avant  leur  chute;  mais  avant  de  se  flétrir, 
avant  de  se  séparer  du  sujet  qu'elles  avaient  pour  mission  de 
nourrir,  les  feuilles  lui  cèdent  une  partie  de  leur  propre  sub- 
stance, et  l'on  ne  saurait  donner  une  idée  plus  juste  et  plus 
saisissable  du  rôle  des  feuilles  étagées  successivement,  comme 
ici,  sur  le^  diverses  parties  de  la  tige  d'une  plante,  qu'en  le 
corapaiant  au  jeu  d'une  de  ces  chaînes  à  godets  alternatifs 
qui  servent  à  élever  l'eau,  en  se  la  déversant  successivement 
les  uns  dans  les  autres,  jusqu'à  ce  qu'elle  soit  parvenue  au 
réservoir  supérieur  destiné  à  la  recevoir. 

La  diminution  de  poids  qu'éprouve  la  tige,  même  en  s'al- 
longeant,  ne  peut  s'expliquer  autrement  que  par  un  phéno- 
mène de  transport  dont  nous  retrouverons  encore  la  trace  et 
les  effets  dans  les  chapitres  de  ce  travail  consacrés  à  la  répar- 
tition des  principes  azotés  ou  des  substances  minérales. 

Le  temps  d'arrêt  qui  s'observe  à  l'époque  de  la  maturité 


—  27  — 
correspond  principalement  à  la  mortification  des  feuilles  qui 
paraissent  être  les  organes  aspiraleiiis  les  plus  actifs  et  les 
plus  énergiques,  et  par  suite,  les  principaux  agents  de  ces 
transports  de  substance  organisable. 

Les  nombres  que  nous  avons  cités  précédemment  se  rap- 
portent à  des  plantes  de  belle  venue,  mais  ne  présentant  rien 
d'extraordinaire  sous  ce  rapport.  Il  ne  sera  sans  doute  pas 
sans  intérêt  de  citer,  comme  termes  de  comparaison,  des 
résultats  qui  ne  représentent  peut-être  pas  encore  les  limites 
extrêmes  de  poids  d'une  récolte  pratique  de  colza.  Ces 
nombres  se  ra|)portent  à  des  plantes  venues  la  même  année, 
et  cueillies  le  même  jour,  dans  des  champs  peu  éloignés  l'un 
de  l'autre. 

Tablean  g. 


Récoltes  d'un  hectare  supputé  couvert  de   40  000  pieds 


EPOQUES 
DES    OBSEnVATIONS. 


11  mai  1857,  en  fleurs 


le  plus  fort. 

us  faible. 

le    plus   fort. 

ibie. 

30  juin,  f'*^  P'»s  Son. 

au  moraent  de  la  récolte,  ) ,      ,      .  .., 
'  V  le  plus  faible. 


8  juin , 
complètement  délleuri 


(  lep 
'  (leph 

/le    plus   I 
'   'le  plus  fai 


u  es 

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S  S  g 

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C  H  £  «, 
S    S    ?    J 





kil. 
86  OOi 

106 

kii. 
9  807 

6  791 

Ui 

1  007 

111  /i52 

ikk 

16  567 

7  1/i/i 

180 

1  297 

85  5(ià 

227 

19  396 

6  585 

330 

2  173 

^  Ces  résultats  numériques  nous  montrent  qu'il  est  possible 
d'obtenir,  dans  des  conditions  convenables,  des  produits  plus 


—  28  — 

que  doubles  de  ceux  sur  lesquels  ont  porté  plus  spécialement 
nos  recherches. 

Nous  voyons  encore  ici,  comme  dans  le  tableau  2  de  la 
page  23,  la  proportion  de  matière  organique  sèche  contenue 
dans  chaque  kilogramme  de  matière  verte  augmenter  avec 
l'âge,  et  cela  tout  aussi  bien  dans  les  plantes  faibles  que  dans 
les  plantes  les  plus  vigoureuses.  Nous  y  voyons  même  que 
cette  proportion  de  matière  sèclie  est  plus  considérable  dans 
les  plantes  faibles  que  dans  les  plantes  plus  fortes,  ce  que 
nous  avions  déjà  eu  l'occasion  de  constater  dans  un  assez 
grand  nombre  de  plantes,  et  particulièrement  dans  la  bette- 
rave, dans  le  trèfle,  dans  la  luzerne  et  dans  le  sainfoin. 

CHAPITRE  II. 

['l'odoclion  des'  principes  azotés  dans  le  colza,  et  distributiOD  de  ces  principes  dans  les 

difTérentes  parties  de  la  plante,  à  diverses  époques  de  son  déTtioppement. 

Proportion  d'azote  combiné  produit  par  no  bectare,  dans  une  récolte  de  colza. 

De  même  que  pour  l'étude  du  développement  de  la 
matière  organique  sèche,  nous  examinerons  d'abord  ce  qui 
existe  dans  la  piaule  verte  et  fraîche,  au  moment  où  elle  est 
extraite  du  sol ,  puis  ce  que  renferment  la  plante  et  ses 
différentes  parties ,  lorsqu'on  les  a  dépouillées  de  toute  l'hu- 
midité qu'elles  peuvent  abandonner  par  une  complète  des- 
sication. 

Nous  nous  sommes  assuré,  par  un  examen  spécial,  qu'à 
part  quelques  traces  négligeables  de  nitrates,  trouvées  deux 
ou  trois  fois  dans  les  feuilles,  l'azote  contenu  dans  les  plantes 
de  colza  était  engagé  dans  des  combinaisons  organiques  :  ce 
({ui  nous  a  permis  de  faire  usage,  pour  le  doser,  de  l'ingé- 
nieux procédé  proposé  par  M.  Péligot. 

Nous  avons  réuni,  dans  le  tableau  qui  suit,  les  résultais 
obtenus  par  l'examen  de  la  matière  organique  verte  : 


—  29 


Tableau  7. 


Azote  par  kilogramme  de  matière  verte. 


S    jj    O 

S  a  ». 

o  5  « 


J    H 


u  u; 

J    u 

>J    H 

3  S 

u  o 

b    S 

22  mars  1859. 

2,'i/il 

2,10 

S'- 
7,78 

8'- 

3,14 

S'- 
il 

2  avril. 

2,31 

1,83 

7,36 

3,25 

1,95 

6  mai. 

1,70 

l,Zi3 

àM 

3,56 

2,31 

6  juin. 

1,27 

1,11 

3,81 

4,71 

5,01 

20  juin. 

0,98 

0,66 

4,87 

» 

» 

2,911 
2,847 
2,455 
2,442 
2,523 


Nous  voyons,  par  les  nombres  qui  précèdent,  que  la  pro- 
portion de  matière  azotée  diminue  constamment  dans  la 
racine,  prise  à  l'état  vert,  depuis  le  moment  de  la  floraison 
jusqu'à  l'époque  de  la  maturité;  que  cette  diminution  s'élève, 
pour  un  poids  constant  de  matière ,  à  plus  de  60  pour  100.' 
Cette  diminution  est  plus  considérable  encore  dans  les  tiges 
étêtées  dépouillées  de  leurs  feuilles. 

Dans  les  rameaux  munis  de  leurs  fleurs  ou  de  leurs 
siliques  pleines,  cette  diminution  est  beaucoup  moins  rapide, 
et  se  change  en  une  augmentation,  à  l'approche  de  la  matu- 
rité. 

Enfin,  dans  les  feuilles  actives  ou  dans  les  feuilles  mortes,  la 
richesse  en  azote  suit  une  marche  constamment  ascendante'. 

Si,  au  lieu  de  considérer  chaque  partie  séparéineiu,  nous 
considérons  la  plante  entière,  nous  voyons  que  la  proportion 
d'azote  V  subit  de  beaucoup  moins  grandes  variations;  qu'elle 


—  30  — 
diiniiuie   lentement  jusqu'aux   approches   de  la    maturité , 
époque  à  laquelle  apparaît  une  légère  augmentation. 

Mais  liàtons-nous  de  dire  qu'en  observant  ainsi  la  plante  à 
l'état  vert  ou  naturel,  il  est  un  élément  dont  on  ne  tient  pas 
exactement  compte,  et  qui,  dans  les  questions  pratiques, 
mérite  cependant  d'être  pris  en  très-sérieuse  considération  : 
c'est  la  proportion  réelle  de  matière  organique  sèche ,  qui 
n'est  pas  la  même  aux  différentes  époques,  ni  dans  les  diffé- 
rentes parties  de  la  plante. 

Nous  allons  réunir,  dans  le  tableau  qui  suit,  n".  8,  les 
données  relatives  à  la  richesse  en  azote  de  la  matière  com- 
plètement privée  d'eau,  soit  dans  la  plante  entière,  soit  dans 
ses  diverses  parties. 

Tableau  8. 

Azote  par  kilogramvic  de  vtatiire  sèche. 


S 

•w 

J  ^ 

• 

d  M 

2 

S  -u 

K 

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J    H 

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-H      te 

^  o 

u.   ^ 

£  s 

22  mars  1859. 

f2,6 

19*,5Zi 

58^51 

27,1 

0 

2  avril. 

12,1 

16,06 

50,/i 

26,1 

15,0 

6  mai. 

7,57 

9,28 

33,25 

28,7 

11,1 

6  juin. 

6,51 

6,92 

22,0 

2i,25 

8,43 

20  juin. 

5,01 

h,m 

19,68 

» 

» 

23,67 
21,73 
15,54 
13,49 
12,74 


Ici,  nous  voyons  la  diminution  porter  à  la  fois  sur  toutes 
les  parties,  ei  par  conséquent,  se  manifester  dans  la  plante 
entière  elle-même ,  à  mesure  qu'elle  avance  vers  la  maturité. 


—  31  — 
Si  les  feuilles  vertes  paraissent  nous  offrir  une  légère  excep- 
tion, c'est  qu'elles  constituent  la  partie  la  moins  homogène 
de  la  plante,  celle  qui  est  la  plus  sensible  aux  influences 
atmosphériques,  pendant  les  diverses  phases  de  son  dévelop- 
pement. 

Ici  encore,  il  importe  de  bien  établir  la  distinction  qui 
existe  entre  la  proportion  relative  de  matière  azotée  contenue 
dans  un  poids  déterminé  et  constant,  dans  un  kilogramme, 
par  exemple ,  de  la  plante  entière  ou  de  chacune  de  ses  par- 
ties, et  la  quantité  absolue  que  renferme  une  récolte  entière; 
car  le  tableau  suivant  (n».  9)  va  nous  montrer  qu'en  général.' 
à  cette  diminution  relative  correspond  une  augmentation 
absolue  de  la  quantité  d'azote  organisé  dans  la  plante  entière. 

Tableau  9. 

Azote  combiné  renfermé  dans  ta  récolte  produite  par  un  hectare. 


ÉPOQUES 

DES 

OBSERVATIONS. 

z 

< 
a 

•«    . 

>J   en 
3  "g 

u  a 
u 

H 

SOMMITÉS 
DES  RAMEAUX  AVEC 
FLEURS  OU  SILIQ, 

J    H 

il 

RÉCOLTE 
ENTIÈRE. 

22  mars  1859. 

kil. 
10,28 

kil. 

18,/j2 

kil 

ll,8i 

kil 
47,30 

kil. 
» 

kil. 

87,84 

2  avril. 

10,86 

21,75 

16,26 

42,02 

2,33 

93,22 

6  mai. 

9,73 

35,83 

49,63 

16,16 

10,07 

131,40 

6  juin. 

7,53 

22,69 

85,52 

1,60 

6,86 

124,19 

20  juin. 

5,96 

13,/il 

97,77 

i> 

" 

117,11 

Nous  voyons  la  quantité  totale  d'azote  contenue  dans  les 
racines  diminuer  progressivenicni,   en  même  leinps  que  la 


—  32  — 

masse  totale  de  matière  organique  réelle  augmente  dans  cette 
partie  de  la  plante. 

Dans  les  tiges  élêlées  dépouillées  de  leurs  feuilles,  nous 
voyons  la  quantité  totale  d'azote  augmenter  jusqu'à  l'époque 
de  la  formation  des  graines,  pour  diminuer  ensuite  et  des- 
cendre au-dessous  de  la  quantité  qui  s'y  trouvait  au  moment 
de  la  première  observation ,  tandis  que  le  poids  de  la  matière 
sèche  triple  dans  le  même  laps  de  temps. 

Les  sommités  des  rameaux  seules  offrent  un  accroissement 
constant  et  toujours  considérable,  depuis  la  première  jusqu'à 
la  dernière  observation. 

Si ,  dans  la  récolle  entière ,  nous  voyons,  à  partir  de  l'ob- 
servation du  6  mai,  la  quantité  totale  d'azote  diminuer,  il  est 
naturel  de  l'attribuer  à  ce  que,  dans  les  dernières  observa- 
tions, une  partie  des  feuilles  mortes  ont  disparu  et  n'ont  pu 
être  recueillies.  Il  est  assez  curieux  de  voir  qu'en  négligeant, 
dans  l'observation  du  6  juin,  la  quantité  d'azote  contenue 
dans  ces  feuilles  mortes,  on  retrouve  exactement  la  même 
quantité  totale  d'azote  dans  cette  récolte  du  6  juin  et  dans 
celle  du  20  juin  ,  malgré  les  grandes  différences  que  l'on  ob- 
serve dans  les  diverses  parties  :  ce  qui  semble  indiquer  qu'à 
partir  de  la  première  de  ces  deux  époques,  les  principes  azotés 
de  l'organisme  de  la  plante ,  abstraction  faite  des  transforma- 
tions qu'ils  y  peuvent  encore  subir,  n'éprouvent  plus  d'accrois- 
sement important,  mais  obéissent  à  une  action  qui  tend  à  les 
entraîner  de  la  base  de  la  plante  vers  la  partie  supérieure. 

Si  nous  cherchons  maintenant ,  pour  chaque  kilogramme  de 
l'azote  total,  quelle  est  l'aliquoie  qu'il  convient  d'imputer  à 
chacune  des  parties  de  la  plante ,  à  chacune  des  époques  de 
nos  observations  ,  nous  trouvons  des  résultats  qui  sont  consi- 
gnés dans  le  tableau  suivant  (  n".  10  ) ,  et  qui  nous  permettent 
d'envisager  encore  à  un  nouveau  point  de  vue  celte  répartition 
de  l'azote  dans  la  |)lantc. 


53 


Tableau  lo. 


AUquote.  par  kilogramme  W 


azote  total,  imputable  ava-  diverses  parties  de 
Il  plante. 


22  mars  1859.  117  l  210 

2  avril.  (  H6  233 

6  mai.  7^  j  272 

6  juin.  61  183 

20  juin.   I  51  I  11/,  I   835 


135 

17  ù 
378 


538 

451 

199 

13 


26 
77 
55 


1000 
1000 
1000 
1000 
1000 


^  Ce  que  le  tableau  précédent  nousofTre  de  plus  remarquable 
c  est  que  les  sommités  des  rameaux  ^  au  moment  de  la  matu- 
rité contiennent  plus  des  quatre  cinquièmes  de  Came  de  la 
récolte  entière,  tandis  qu'elles  ne  représentent  guère  que  la 
moitié  du  poids  de  la  matière  sèche. 

Si  nous  calculons ,  comme  nous  l'avons  fait  pour  la  matière 
sèche,  les  variations  du  poids  total  de  l'azote  dans  l'espace  de 
vmgt-quatre  heures  ,  soit  dans  la  plante  entière ,  soit  dans  ses 
diverses  parties  ,  pendant  les  intervalles  de  temps  qui  ont  sé- 
pare les  époques  de  nos  observations  successives,  en  affectant 
du  Signe  (-)  les  résultats  qui  représentent  une  diminution 
VOICI  ce  que  nous  trouvons  : 


—  3û  — 


Tableau  il- 

Variation  diurne  du  poids  de  l'a.oie  contenu  dan.  ta  ricolte  d'un  lucture  et  dan, 
chaque  partie  de  cette  récolte. 


INTERVALLES 

M 

S  -M 
=    H 

"  s  s 

§2 

2  S 

J    H 

s -a 

Z 

s  w  o 

"    0= 

S  g 

DES  OBSERVATIONS. 

< 

(S 

SOM 
DF.S  RAM 
FLEURS 

£> 

3  2 

Du  22  mars  au  2  avril. 
Du  2  avril  au  6  mai. 

p.. 

53 

—33 

303 
414 

402 

981 

—48*0 
—466 

2*11 
227 

499 

1123 

—232 

—505 

Du  6  mai   au  6  juin. 
Du    6   au  14  juin. 

—72 
—112 

—424 
—663 

1158 

875 

-824 
—114 

—103 
—490 

La  diminution  subie  par  la  plante  entière  doit  être  imputée 
en  partie  à  la  perte  des  feuilles,  et  en  partie  à  l'altération 
spontanée  éprouvée  par  ces  dernières. 

Si  nous  cherchons  à  répartir  entre  les  feuilles  et  les  plantes 
effeuillées  la  totalité  de  l'azote  que  contient  la  récolte,  nous 
voyons  l'aliquote  imputable  aux  feuilles  diminuer  rapidement 
jusqu'à  l'époque  de  la  maturité. 

Tableau  1%. 

\Upartilion  de  l'azote  delà  récolte  entre  les  feuilles  et  les  plantes  effeuilUes. 


ÉPOQUES 

AZOTE    TOTAL     DE    LA 

ALIQUOTF.    PAR    KILOG. 

RÉCOLTE 

d'azote 

DES 

IMPUTABLE 

DANS    LES             PLANTES 

IMPUTABLE 

AUX  PLANTES 

OBSERVATIONS. 

FEUILLES.        EFFEUILLÉES 

AUXFEUILLES 

EFFEUILLÉES 

kil. 

kil. 

gl.                               Zr. 

22  mars  1859. 

47,30 

40,  54 

538                 i62 

2  avril. 

44,35 

48,87 

477                 523 

()  mai. 

36,  23 

95,  17 

276                724 

6  juin. 
20  juin. 

8,  46 

115,  73 

68                932 

n 

117,  11 

»                   1000 

—  35  — 
Lorsque,  dans  le  chapitre  précédent ,  nous  examinions  la 
production  et  la  répartition  de  la  matière  organique  sèche, 
nous  avons  fait  observer  que  les  résultats  formant  la  base 
principale  de  ce  travail  se  rapportaient  à  des  récoltes  n'ayant 
rien  d'excessif,  et  nous  avons  cité,  à  cette  occasion,  des  ré- 
coites pratiques  qui  s'écartaient  beaucoup,  soit  en  plus,  soit 
en  moins ,  de  celles  qui  avaient  servi  5  nos  principales  re- 
cherches ;  nous  allons  donner  ici  (dans  le  tableau  13),  les 
proportions  d  azote  contenues  dans  une  récolte  d'un  hectare , 
en  considérant  séparément  la  plus  forte  et  la  plus  faible. 

Tableau  I3. 


EPOQUES 
DES   OBSERVATIONS. 


11  mai  1857,  en  fleur 


0  juin , 
complètement  défleuri 


rs,  < 
UepI 

^le   plus  f 

'   'le plus  fai 


le  plus  fort. 

us  faible. 

le   plus  fort. 

ble. 


30  juin,  ('«^  P'»s   fort. 

au  moment  de  la  récolle,  | ,      ,      ru, 
'  Ue  plus  faible. 


o  >■ 


(5   2   Π
<   ■« 


3,37 

31,8 

2,93 

20,8 

2,92 

20,3 

2,59 

U,à 

3,88 

17,1 

5,58 

16,9 

z   ^   u 

M     C     « 

H    u    < 

z  -a   H 
o    =    « 


Lil. 

312,7 
20,9 
3/i/i,5 
19,42 
357,45 
37,1 


Nous  voyons,  parles  nombres  ci-dessus,  que  la  proportion 
d'azote  contenue  dans  une  récolte  de  colza  peut  s'élever  à  l'é- 
norme proportion  de  plus  de  300  kilogrammes  pm-  hectare. 

Si,  dans  ces  récoltes  exceptionnelles,  la  proportion  d'azote 
varie  beaucoup  moins  que  dans  nos  récoltes  de  1859,  c'est 
que  la  proportion  des  feuilles  ,  aux  époques  des  deux'  pre- 


—  36  — 
mières  ol)servations ,  y  était  plus  considérable,  el  que  les 
feuilles  sont  riches  en  matières  azotées. 

CHAPITRE  III. 

D^ermination  de  la  natnre  et  des  proportions  des  principes  minérani  les  plus  Importants 

dans  le  colza. 

Distribution  de  ces  principes  dans  les  différentes  parties  de  la  plante,  à  diverses 

époqaes  de  son  déieloppement. 

Proportions  de  ces  substances  prélevées  snr  un  hectare  de  terre  consacré  à  la  cnltore 

de  cette  plante. 

Au  comiuencemcnt  de  nos  recherches,  nous  avons  éprouvé 
d'assez  grandes  difficultés,  pour  éviter  la  fusion  des  cendres 
de  certaines  parties  du  colza,  notamment  de  celles  des  racmes  el 
des  ti-es  effeuillées,  parce  que,  sous  rinOuence  d'une  tempé- 
rature trop  élevée,  les  sels  alcalins  que  contiennent  en  lorte 
proportion  ces  cendres  en  faciliiaieul  la  fusion.  Il  en  résultait, 
pour  la  silice,  une  combinaison  plus  intime  qui  en  rendait  la 
réparation  beaucoup  plus  longue  el  plus  difficile  pendant  l'a- 
nalyse   Je  suis  parvenu  à  éviter  cet  embarras,  en  réglant 
mieux  le  feu  de  la  grande  moufle  dans  laquelle  se  faisaient  les 
incinérations.  En  surveillant  allenlivemeul  l'opération ,  surtout 
lorsque  la  matière  organique  est  presqu'enlièrement  brulee. 
on  parvient  sans  trop  de  peine  à  conserver  à  la  cendre  un  état 
pulvérulent  éminemment  favorable  à  la  combustion  des  der- 
nières traces  de  charbon  ,  dont  j'ai  rarement    eu   à  tenir 

compte. 

Nous  avons  constaté,  dans  la  plupart  des  cas,  la  présence 
d'assez  notables  proportions  de  chlorures,  et  des  proportions 
oénéralement  moindres  de  sulfates;  mais  le  dosage  exact  de 
ces  substances,  dans  les  végétaux,  nécessite  le  plus  souvent 
des  précautions  spéciales  pour  en  éviter  la  perte  pendant  1  in- 


—  37  — 
cinératioii.  Gomme,  pour  le  but  que  nous  nous  proposions, 
nous  n'avions  pas  cru  devoir  nous  astreindre  à  ces  précautions 
minutieuses ,  nous  n'avons  pai  cru  pouvoir  donner  ici  des 
dosages  qui  devaient  être  entachés  d'erreurs  dont  l'importance 
pouvait  varier  d'une  opération  à  l'autre,  et,  par  suite ,  rendre 
toute  comparaison  illusoire. 

Nous  ne  donnerons  que  les  proportions  de  cendres,  d'acide 
phosphorique,  de  chaux ,  et  de  sels  alcalins  divers  dosés  par 
différence  ,  et  réunis  ,  le  plus  souvent,  à  une  petite  quantité 
de  magnésie. 

Les  résultats  ainsi  obtenus  se  trouvent  rassemblés  dans  la 
série  de  tableaux  qui  vont  suivre  : 

Tableau  t4. 

Cendres  par  kilogramme    de  matière  verte  ou  fraîche. 


S5 

..  <  J 

i  ..  E 

en 

03 

S  =  " 

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ÉP0Q1 

des 

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2  i 

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§ 

■T, 

„,. 

£1 

sr. 

(?'■• 

8'- 

22  mars  1859. 

12,V9 

lo.'bs 

13,67 

15,13 

• 

13,27 

2  avril. 

11,50 

10,20 

U,39 

16,55 

22,56 

13,66 

6  mai. 

15,27 

11,06 

M, 62 

24,99 

62,04 

17,42 

6  juin. 

12,48 

11,55 

13,38 

44,11 

194,52 

17,66 

20  juin. 

lZi,08 

9,94 

18,80 

n 

» 

14,30 

—  38   — 


Tableau  15. 


Cendres  par  kilogramme  de  matière  s'cclie. 


u 

T- 

O 

t«  ■*  "^ 

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u   u 

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CL 

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u 

a 
O 

< 

TIGES  EFFE 
ET   ÉTÉ 

SOMMI 
DES  RAMEA 
FLEURS  01 

ii 

"1. 

cr. 

<;r 

S'- 

?'• 

22  mars  1859. 

75,85 

95,23 

102,81 

130,41 

» 

107,92 

2 

avril. 

60,23 

92,69 

98,59 

132,42 

179,02 

104,31 

6 

mai. 

67,87 

71,84 

86,73 

201,57 

280,98 

110,24 

6 

juin. 

63,98 

72,17 

77,36 

288,30 

327,48 

97,56 

20 

juin. 

72,23 

67,19 

75,22 

n 

» 

72,22 

Tableau  te. 


(^'uaniiie'j  de  cendres  fournies  par  la  recolle  d'un  hectare. 


u 

-J  t/ 

<  J 

u 

o 

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C 

o 
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1   2 

ca 
u 

O 

u 

< 
c: 

SOMMI 

DES  RAMEA 

FLEURS  0 

kil. 

kil. 

kil. 

kil. 

kil 

kil. 

22  mars  1859. 

61,89 

89,80 

21,38 

227,56 

1) 

400,63 

2 

avril. 

54,08 

121,42 

31,84 

213,19 

26,85 

447,38 

6 

mai. 

87,35 

277,37 

129,48 

183,63 

254,84 

941,26 

6 

juin. 

73,96 

236,57 

285,15 

18,69 

266,56 

880,93 

20 

juin. 

85,88 

200,69 

377,45 

» 

» 

664,02 

39 


Tableau  19. 

AUquote,  par  kilogramme  de  cendres,  ùnputabie  à  chacune  des  parties  de  la  plante. 


u 

J    ui 

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u 

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H     =     3 

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50MMI 
AMEA 
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S    « 

fa  s 

U    U 

—    u 

u    b 

H 

O 

22  marsl859. 

155 

224 

53 

568 

» 

2  avril. 

121 

271 

71 

476 

61 

6  mai. 

92 

295 

137 

195 

281 

6  juin. 

84 

269 

324 

21 

302 

20  juin. 

129 

302 

569 

» 

» 

1000 
1000 
1000 
1000 
1000 


Les  tableaux  qui  précèdent  (1^  à  17)  nous  montrent  que 
la  proportion  des  substances  minérales  contenues ,  soit  dans 
1  kilogramme  de  racines  vertes ,  soit  dans  1  kilogramme  de 
racines  complètement  privées  d'humidité,  n'éprouve  que  des 
variations  de  peu  d'importance  pendant  les  trois  derniers 
mois  de  végétation  du  colza  ;  cependant ,  lorsqu'il  s'agit  de 
la  totalité  de  la  récolte  de  ces  racines  produites  sur  une  sur- 
face donnée, sur  un  hectare,  par  exemple,  la  quantité  totale 
des  matières  minérales  augmente  en  même  temps  que  la 
masse  de  matière  organique  sèche. 

Si  nous  considérons  ce  qui  se  passe  dans  la  partie  moyenne 
de  la  tige,  nous  voyons  que  la  proportion  de  matières  mi- 
nérales contenues  dans  chaque  kilogramme  de  substance 
verte  n'éprouve  que  des  variations  insignifiantes  ;  que  cette 
proportion  diminue  dans  la  plante  sèche  à  mesure  qu'on  avance 
vers  la  maturité,  tandis  que  la  totalité  des  principes  miné- 


—    /40    — 

raux  contenue  dans  cette  partie  d'une  récolte  entière,  après 
avoir  éprouvé ,  jusqu'au  moment  où  la  formation  de  la  graiue 
est  assurée,  une  augmentation  rapide  et  considérable,  tendrait 
à  diminuer  ensuite  jusqu'à  l'époque  de  la  maturité. 

Dans  la  partie  supérieure  de  la  plante  (sommités  des  ra- 
meaux portant  leurs  fleurs  ou  leurs  siliques  pleines),  la 
richesse  en  principes  minéraux  n'éprouve  une  augmentation 
sensible  ,  à  l'état  vert ,  qu'aux  approches  du  terme  de  la  vé- 
gétation ;  la  matière  organique  sèche  de  cette  partie  de  la 
plante  devient  de  moins  en  moins  riche  en  principes  miné- 
raux ,  et  cependant,  par  suite  du  grand  accroissement  qu'elle 
éprouve  dans  son  poids ,  cette  partie  de  la  plante  fournit ,  en 
somme ,  quand  on  examine  la  récolte  entière ,  une  quantité 
totale  de  principes  minéraux  qui,  au  moment  de  la  maturité, 
est  près  de  dix-huit  fois  plus  considérable  qu'elle  ne  l'était 
trois  mois  auparavant. 

La  richesse  des  feuilles  actives ,  soit  à  l'état  vert ,  soit  à 
l'état  sec ,  éprouve  un  accroissement  continu ,  et  cependant, 
par  suite  de  la  diminution  de  la  masse  de  ces  feuilles,  le  poids 
des  substances  minérales  fournies  par  la  récolte  entière 
éprouve  lui-même  une  diminution  extrêmement  considérable. 
L'accroissement  de  la  proportion  de  substances  minérales  que 
nous  avons  trouvée  dans  les  feuilles  mortes  peut  s'expliquer, 
à  l'état  brut ,  par  une  dessicaiion  spontanée  plus  complète  ; 
à  l'état  sec ,  par  la  destruction  ou  la  perte  partielle  de  la 
matière  organique. 

Enfin  ,  dans  la  plante  entière  ,  nous  voyons  la  matière  mi- 
nérale suivre  également  une  marche  ascendante  jusqu'à  ce 
que  la  masse  des  organes  foliacés  diminue  de  poids ,  et  dé- 
croître ensuite  jusqu'à  la  maturité. 

Nous  devons  ajouter ,  cependant ,  qu'une  partie  de  la  ma- 
tière des  feuilles  mortes  ayant  été  sou;itraite  à  l'observation  , 
surtout  à  la  dernière  époque,  les  nombres  qui  s'y  rapportent, 


—  41  — 

dans  la  piaule  entière ,  ne  présentent  pas  tout-à-fait  la  même 
garantie  d'exactitude. 

Étudions  maintenant  les  variations  qu'éprouve ,  dans  l'es- 
pace de  2U  heures ,  la  masse  des  principes  minéraux  con- 
tenus dans  la  récolte  produite  par  un  hectare  ,  en  considérant 
soit  la  plante  entière,  soit  chacune  de  ses  parties,  pendant 
les  intervalles  de  temps  qui  séparaient  les  époques  de  nos 
observations.  Nous  affecterons  du  signe  ( — )  ,  dans  le  ta- 
bleau 18  qui  représente  ces  variations,  les  résultats  qui  cor- 
respondent à  une  diminution. 

Tableau  IS. 

y ariatio7i  du  poids  des  matières  vnnéralcs    dans  la  récolte  entiire  et  daui  cliacune 


de  SCS  partiel. 


u     . 

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INTERVALLES 

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DES 

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ni 

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OBSERVATIONS. 

K    a; 

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o 

Du  22  mars  au 

nr. 

•T. 

1!'. 

ni 

«1 

,,, 

2  avril. 

—710 

isiii 

951 

—1306 

2441 

4250 

Du  2  avril  au 

6  mai. 

978 

4586 

2872 

—869 

6705 

14526 

Du  6  mai  au 

6  juin. 

—432 

—1345 

5022 

—5320 

378 

—1946 

Du  6  au  20  juin. 

851 

—3262 

6593 

-1699 

» 

-19719 

La  répartition  de  la  matière  minérale  de  la  récolle  entière, 
entre  les  feuilles  et  les  plantes  effeuillées ,  nous  conduit  aux 
résultats  que  l'on  trouve  consignés  dans  le  tableau  19. 


'^^i^Aj^s 


uj\i 


— 

^2  — 

Tableau  19. 

ÉPOQUES 

MATIÈRES 

VIINÉRALES 

ALIQUOTE  PAR  KIL.   DE 
MATIÈRE    MINÉRALE. 

DES 
OBSERVATIONS. 

DANS  LES 
FEUILLES. 

DANS  DES 

PLANTES 

EFFEUILLÉES 

IMPUTABLE 

AUX 

FEUILLES. 

IMPUTABLE 
AUX  PLANTES 
EFFEUILLÉES 

22  mars  1859. 

kil. 

227,6 

kil. 

173,6 

568 

432 

2  avril. 

240,0 

207,4 

537 

463 

6  mai. 

438,5 

502,8 

476 

524 

6  juin. 

285,2 

605,7 

323 

677 

20  juin. 

» 

664,0 

» 

1000 

Le  dernier  tableau  nous  montre  que ,  dans  la  plante  sup- 
posée dépouillée  de  toutes  ses  feuilles ,  la  maiière  minérale 
augmente  constamment ,  depuis  le  moment  de  l'apparition 
des  boulons  à  fleurs,  jusqu'à  l'époque  de  la  maturité. 

Nous  terminerons  ces  comparaisons  par  l'indication  de  la 
quantité  de  matières  minérales  qui  peuvent  se  trouver  dans 
des  récoites  d'une  force  exceptionnelle ,  comme  celle  dont  il 
a  déjà  été  question  (pages  27  et  35  ). 

Tablean  90. 


RECOLTES 
EXCEPTIONNELLEMENT    FORTES. 


ts    S   O   o 

Q     S     O     M 


11  mai ,  en  fleurs 

8  juin,  complètemenl  dédeuri. 
30  juin,  au  moment  de  la  récolle. 


13,93 
15,62 
18,25 


131,4 
108,5 
80,4 


kil. 
1289 


1798 
1560 


—  /i3  — 
Nous  laissons  au  lecteur  le  soin  de  tirer  des  conclusions 
de  ces  résultats,  qui  se  rapportent  à  des  circonstances  qui  se 
reproduisent  de  temps  en  temps  dans  la  pratique. 

ACIDE    PHOSPHORIQUB. 

En  étudiant  spécialement  la  proportion  et  la  répartition  de 
l'acide  phosphorique  dans  le  colza ,  dans  ses  différentes  par- 
ties, aux  diverses  époques  auxquelles  ont  eu  lieu  nos  obser- 
vations, nous  sommes  arrivé  à  des  résultats  qui  peuvent  se 
résumer  ainsi  (  Yoir  les  tableaux  21 ,  22  et  23  ). 

TaMeaa  21. 

Acide  phosphoriifuc  par  kilogramme  de  viatiere  vrte. 


ta 

-a 

j   j. 

, 

>J   u 

ta 

z 

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>J    u 

-:   H 

::  f" 

is 

ta  > 

b  s 

22  mars  1859. 

1,60 

1,10 

2,41 

1,17 

2  avril. 

1,70 

1,23 

2,30 

1,21 

1,33 

6  mai. 

1,81 

1,24 

2,09 

1,64 

1,48 

6  juin. 

1,60 

0,71 

2,11 

1,95 

0,68 

20  juin. 

1,40 

0,52 

3,22 

n 

» 

1,61 
1,37 
1,56 
1,42 
1,80 


Nous  voyons  que  la  richesse  en  acide  phosphorique  n'é- 
prouve que  des  changements  peu  sensibles  dans  les  racines; 
que  ces  changements  sont  beaucoup  plus  importants  dans  les 
tiges  effeuillées  et  étêtées  ;  que,  dans  les  unes  et  dans  les  autres, 
l'accroissement  se  manifeste  jusqu'à  la  formation  assurée  de 
la  graine,  pour  faire  place  ensuite  à  une  diminution  jusqu'à 
la  maturité. 


—  ^a  — 

Dans  la  partie  supérieure  de  la  plante ,  au  contraire ,  il 
y  a  un  faible  décroissement  de  la  richesse  en  phosphates  jus- 
qu'à la  formation  de  la  graine,  et  ensuite  augmentation  jus- 
qu'au terme  de  la  végétation  de  la  plante  ;  de  sorte  que  la 
richesse  luinima  de  cette  région  paraît  correspondre  à  la 
richesse  maxima  des  deux  parties  précédentes. 

Cette  dernière  circonstance  permet  d'expliquer  le  peu  de 
variation  qu'éprouve  ,  sous  ce  rapport ,  la  plante  considérée 
dans  son  entier. 

Tableau  %%. 

Acide  phosphorique  par  kilogramme  de   matière  siche. 


K. 

<«              O 

^ 

-S  ►^  « 

O'    u^ 

U     (À 

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RAMEAU 
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u    a: 

u 

O 

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"r. 

m. 

.... 

„r. 

!;r. 

ar. 

22  mars  1859. 

9,40 

lV,17 

18^12 

lV,06 

» 

13,09 

2  avril. 

8,91 

11,17 

15,76 

9,72 

10,53 

10,48 

C  mai. 

8,05 

8,06 

15,56 

13,23 

7,20 

9,85 

6  juin. 

7,18 

li,k2 

12,18 

12,73 

1,17 

7,82 

20  juin. 

7,19 

3,50 

12,88 

• 

■> 

9,09 

La  proportion  d'acide  phosphorique  contenue  dans  un 
kilogramme  de  matière  sèche  diminue  constamment  dans 
les  racines ,  dans  les  tiges  effeuillées  et  étêtées ,  dans  la  partie 
supérieure  de  la  plante  et  dans  la  plante  entière  elle-même 
où,  cependant,  elle  éprouve  un  notable  accroissement  à 
l'époque  de  la  maturité. 


1x5  — 


Tableau  %». 


Acide  plwsphori(]uc  tontcnii  dans  la  récolte  d'un  hectare. 


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kil. 

kil. 

kil. 

kil. 

kil. 

kil. 

22  mars  1859. 

7,67 

9,59 

3,77 

17,56 

0 

38,59 

2  avril. 

8,00 

14,6i 

5,09 

15,65 

1,58 

44,96 

6  mai. 

10,35 

31,14 

23,23 

12,06 

6,53 

83,31 

6  juin. 

8,30 

14,50 

47,34 

0,84 

0,95 

71,93 

20  juin. 

8,32 

10,45 

64,66 

I) 

» 

83,43 

Nous  voyons  encore ,  ici .  la  quantité  d'acide  phosplio- 
rique  de  la  récolte  augmenter  dans  les  racines  et  dans  les 
tiges  nues  et  étêtées ,  jusqu'à  la  formation  de  la  graine  ,  pour 
diminuer  ensuite  jusqu'à  l'époque  de  la  maturité.  Mais  la 
diminution  se  fait  encore  sentir  sur  la  masse  des  tiges ,  alors 
qu'elle  a  déjà  cessé  dans  les  racines  :  —  ce  qui  nous  paraît 
surtout  mériter  de  fixer  l'attention  ,  c'est  que  les  tiges  nues 
et  étêtées,  après  avoir  PLUS  QUE  TRIPLÉ  DE  POIDS,  ne  con- 
tiennent guère  plus  d'acide  phosphorique  au  moment  de 
la  dernière  observation  qu  elles  n'en  contenaient  au  mo- 
ment de  la  première  ,   ti'ois  mois  auparavant. 

Nous  n'attribuerons  pas  la  même  importance  aux  obser- 
vations comparatives  qui  pourraient  être  faites  sur  les  feuilles 
actives  ou  flétries,  parce  que  les  feuilles  vertes  des  dernières 
observations  ne  sont  plus  celles  des  premières,  et  n'en  ont 
complètement  ni  la  forme,  ni  la  position  sur  la  plante;  c'est 


—  Zi6  — 

également  aux  feuilles  qu'il  faut  attribuer  les  irrégularités 
qu'on  observe  dans  raccroissement  de  la  quantité  d'acide 
phospborique  contenue  dans  la  récolte  prise  sur  un  hectare, 
aux  diverses  époques  d'observation. 

C'est  surtout  dans  la  partie  supérieure  de  la  plante  que 
l'accroissement  est  considérable ,  puisqu'en  moins  de  trois 
mois  la  quantité  d'acide  phosphorique  contenue  dans  celle 
partie  de  la  récolte  est  devenue  vingt  fois  plus  considé- 
rable qu'elle  ne  l'était  au  début  des  observations. 

Cherchons  maintenant  quelle  est,  sur  un  poids  donné 
d'acide  phosphorique  ,  l'aliquote  qu'il  convient  d'attribuer  à 
chacune  des  parties  de  la  plante,  d'après  sa  richesse  propre. 
On  trouvera  les  résultats  de  ce  calcul  dans  le  tableau  n".  1h. 

Tableau  t4. 

Aliquote.par  kilogramme  d'acide  -phosplxorique  ,  imputable  à  cli9Cunc  des  parties 
de  la  plante. 


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ÉPOQ' 
DES 

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ENTIÈ 

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22  mars  1859. 

199 

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456 

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1000 

2  avril. 

178 

326 

11. -5 

348 

35 

1000 

6  mai. 

124 

37/i 

279 

145 

78 

1000 

6  juin. 

115 

202 

658 

12 

13 

1000 

20  juin. 

100 

125 

775 

» 

• 

1000 

L'aliquote  imputable  aux  racines  diminue  constamment  ; 
celle  qu'on  peut  attribuer  aux  tiges  nues  et  étètées  augmenle 


—  Ul  — 
d'abord  jusqu'à  la  formation  de  la  graine,  pour  diminuer 
ensuite  considérablement  ;  enfin  celle  qui  concerne  les  som- 
mités des  rameaux  ,  portant  leurs  fleurs  ou  leurs  siliques 
pleines,  augmente  constamment,  au  point  de  devenir  huit 
fois  plus  considérable  en  trois  mois  de  végétation. 

Voyons  maintenant  comment  se  répartit  l'acide  pliosplio- 
rique  entre  les  feuilles  et  le  reste  de  la  plante. 

Tableau  95. 


EPOQUES 

DES 
OBSERVATIONS. 


ACIDE  PHOSPHORIQUE 
DE  LA  RÉCOLTE  E.NTIÈRK. 


PLANTES 
EFFEUILLÉES 


ALIQIOTE  PAR    KIL. 
d'acide    PHOSPHORIQUE. 


IMPUTABLE 
AUXFEUILLES 


IMPUTABLE 
AUX  PLANTES 
EFFEUILLÉES. 


22  mars  1859. 
2  avril. 
6  mai. 
6  juin. 
20  juin. 


kii. 
17,56 

17,23 

18,59 

1,79 


k.i. 
21,03 

27,73 

6/i,72 

70,14 

83,43 


456 

383 

223 

25 


544 
617 
777 
975 
1000 


Nous  voyons,  ici,  qu'en  faisant  abstraction  des  feuilles, 
l'accroissement  de  la  quantité  d'acide  phosphorique  contenu 
dans  les  plantes  effeuillées  ne  présente  plus  aucune  irrégu- 
larité ;  il  se  fait  avec  une  assez  grande  rapidité  pour  que, 
dans  l'espace  de  trois  mois,  cette  quantité  soit  quadruplée. 

Nous  terminerons  cette  recherche  de  l'acide  phosphorique 
par  l'indication  des  quantités  qu'on  en  peut  trouver  dans  des 
récoltes  exceptionnellement  belles,  et  par  celle  du  prélève- 
ment que  peuvent  exercer  ces  récolles  sur  une  surface  d'un 
hectare.  , 


—  68  — 
Tnbleaai  26 


u 

RF.COLTES 

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EXCEPTIONNELLEMENT 

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BELLES. 

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0. 

11  mai  1857,  en  fleurs. 

1,18 

11,12 

109,0 

30  juin,  au  moment  de  la 

récolte.    ........ 

1,80 

7,94 

15i,l 

Dans  des  conditions  comme  celles  que  nous  venons  de 
citer,  la  récolte  de  colza ,  racines  comprises,  prélèverait  sur  le 
sol  qui  l'aurait  nourrie,  plus  de  Ibk  kilogr.  d'acide  phospho- 
rique  ;  elle  en  prélèverait  encore  plus  de  139  kilogr.  sans  les 
racines,  c'est-à-dire  coupée  au-dessus  du  collet,  à  la  manière 
ordinaire. 

DE    LA    CHAUX    CONTENUE    DANS    LE    COLZA     ET    DANS    SES 
DIVERSES    PARTIES. 


Talilean  97. 


Chaux 

■par  kilogr 

ainnic  de  viat 

'erc  verte. 

ÉPOQUES 

DES 

OBSERVATIONS. 

u 

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SOMMITÉS 
DES  RAMEAUX  AVEC 
FLEIRS  OU  SILIQ. 

2  H 

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22  mars  1859. 

2,348 

l',482 

3,'453 

5,138 

1) 

3,542 

2  avril. 

2,242 

2,717 

3,616 

5,415 

10,282 

3,806 

6  mai. 

3,022 

2,743 

3,067 

10,993 

17,715 

5,178 

6  juin. 

2,584 

3,013 

5,126 

21,628 

50,229 

4,864 

20  juin. 

3,336 

^,856 

5,885 

" 

» 

4,223 

—  49 


Tableau  «8. 

Chaux  par  kilogramme  de  matière  sèche. 


SOMMITÉS 
DES  RAMEAUX  AVEC 
FLEURS  OU  SILIQ. 

FEUILLES 
VERTES. 

II 

M    2 

M     63 
Z;  '03 

8>-. 

25,96 

44,29 

g'. 
» 

28,80 

24,77 

43,32 

81,60 

29,06 

22,89 

88,65 

85,17 

32,77 

29,63 

Ul,36 

84,56 

29,36 

23,54 

n 

" 

21,33 

Tableau  «9. 

DUtributio,,.  entre  tes  différentes  parties  de  La  plante,  de  la  chaua:  contenue  dans 
la  récolle  obtenue  sur  un  hectare. 


«î  "^  d 

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o  ^ 


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22  mars  1859, 

2  avril. 

6  mai. 

6  juin. 

20  juin. 


kii. 
11,27 

10,54 

17,26 

15,26 

20,35 


kii. 
12,94 

22,18 

68,75 

61,74 

57,65 


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5,40 

8,00 

34,15 

115,18 

118,12 


kii. 
77,29 

69,73 

79,76 

9,33 


kii 
» 

12,24 

77,25 

68,83 


kii. 
106,90 

122,69 

277,17 

270,34 

196,12 


50  — 


Dans  la  plante  considérée  dans  son  entier,  soit  à  l'état  vert, 
soit  à  l'état  sec,  nous  voyons  la  proportion  de  chaux  tendre 
vers  un  maximum  au  moment  delà  formation  des  graines,  et 
décroître  ensuite  jusqu'à  l'époque  de  la  maturité. 

A  cette  même  époque  de  maximum  correspond  ,  au  con- 
traire, soit  à  l'état  vert  et  frais,  soit  à  l'état  sec ,  un  minimum 
de  richesse  en  chaux  dans  la  partie  supérieure  de  la  plante. 

Considérées  à  l'état  vert  ou  à  l'état  sec  ,  les  feuilles  ac- 
tives contiennent ,  sous  un  poids  constant ,  des  proportions 
de  chaux  de  plus  en  plus  considérables. 

Si ,  dans  les  feuilles  mortes  prises  à  l'état  brut ,  nous 
voyons  la  proportion  de  chaux  subir  une  augmentation  rapide, 
nous  voyons  ,  au  contraire ,  rester  sensiblement  constante , 
la  proportion  de  chaux  contenue  dans  chaque  kilogramme^ 
de  ces  mêmes  feuilles  complètement  privées  d'humidité. 

Voyons  maintenant ,  sur  un   poids  donné  de  chaux  con- 
tenue dans  la  récolle,  quelle  est  l'aliquotc  afférente  à  chacune 
des  parties  que  nous  avons  considérées. 
Tableau  30. 

Aliquote,  par  kilogramme  de  chaux,  impiUahte  à  ehacune  d,s  parties  df  ta  plante. 


K   "'^ 


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H  ce 

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22  mars  1859. 

105 

12Ï 

50"  ' 

724 

/" 

1000 

2   nvril. 

86 

181 

65 

568 

100 

1000 

6  mai. 

62 

2/i8 

123 

288 

279 

1000 

6  juin. 

56 

228 

/i26 

35 

255 

1000 

30  jniu. 

10,3 

29Zi 

603 

" 

» 

1000 

—  51  —  , 
Cherchons  maintenant  comment  se  fait  la  répartition  de 
la  chaux  contenue  dans  la  récolte ,  entre  les  feuilles  et  les 
t.ges  complètes  dépouillées  de  leurs  feuilles,  mais  tenant  en- 
core a  leurs  racines,  et  vo.yons  ensuite,  à  l'aide  de  ces 
données,  quelle  est,  à  chacune  de  nos  époques  d'observation 
1  ahquote  imputable  aux  feuilles  et  celle  qu'il  convient  d'im- 
puter au  reste  delà  plante  (V.  le  tableau  31). 

Tableau  3i. 


CHAUX  CONTENUE    DANS  LA 

RÉCOLTE  ENTIÈRE  d'un 

HECTARE 


ALIQUOTE  PAR    KIL. 
DE    CHAUX. 


i>ous  voyons,  comme  il  était  permis  de  s'y  attendre     la 
quantité  totale  de  chaux  contenue  dans  la  plante  dépouillée 
de  ses  feuilles  aller  constamment  en  croissant,  et  cet  ac- 
croissement devenir  de  moins  en    moins  rapide,  à  mesure 
que  dimmue  la  masse  des  organes  foliacés.  Nous  voyons  éga- 
ement  décroître  successivement,  à  mesure  que  croît  la  plante 
I  ahquote  de  chaux  imputable  aux  feuilles  et  par  conséqueni 
s  accroître  d'autant  Taliquote  afférente  à  la  plante  dépouillée 
de  ses  feuilles. 

Terminons  cette  étude  de  la  distribution  de  la  chaux  dans 
les  diverses  parties  du^colza  par  l'indication  des  prélèvements 


•      —  52  ~ 

(jui  peuvent  eue  faits,  sur  un  hectare,  par  des  récoltes  d'une 
réussite  exceptionnelle  ,  comme  celles  dont  il  a  déjà  été  plu- 
sieurs fois  question  dans  le  cours  de  ce  travail. 

Tablean  32. 


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... 

k;i. 

11  mai  1857  ,   en  fleurs,   .  .  . 

3,069 

28,01 

274,7 

30  juin,  au  moment  (le  la  récolte. 

Zi,i90 

19,78 

383,6 

Ces  résultats  nous  montrent  que  ,  pour  atteindre  à  ce 
degré  de  prospérité,  le  colza  demande  un  sol  qui  contienne, 
sous  une  forme  facilement  assimilable ,  une  raisonnable  pro- 
portion de  principes  calcaires. 

Sels  alcalins  divers,  carbonates,  chlorures,  sulfates,  con- 
tenus dans  les  cendies  du  colza.  Distribution  de  la  masse  de 
ces  sels  (réunis)  dans  chacune  des  parties  de  la  plante,  aux 
diverses  époques  auxquelles  ont  été  faites  les  observations. 

J'avais  d'abord  commencé  le  dosage  séparé  de  la  soude  et 
de  la  potasse  ;  mais  je  n'ai  pas  tardé  à  reconnaître  qu'outre 
les  difficultés  inhérentes  à  ces  dosages,  la  proportion  de 
soude,  ou  plutôt  la  proportion  des  composés  du  sodium 
était  soumise  à  des  variations  plus  grandes  et  moins  régu- 
lières que  celles  de  la  potasse  ,  variations  que  je  suis  porté  à 
attribuer  à  la  présence  d'un  léger  excès  de  sel  marin  dans 
nos  terres  peu  distantes  de  la  mer. 

Par  ordre  d'importance  ou-d'abondance ,  les  sels  alcalins 


—  53  — 

se  classeraient  dans  l'ordre  suivant  :  d'abord  des  carbonates, 
en  second  lieu  des  chlorures,  et  ensuite  des  sulfates,  géné- 
ralement beaucoup  moins  abondants  que  les  précédents.  Nous 
avons  déjà  fait  observer ,  en  parlant  des  difficultés  de  l'in- 
cinéralion  ,  que  les  cendres  de  certaines  parties  du  colza 
avaient  une  grande  tendance  à  se  vitrifier,  par  suite  de 
l'abondance  des  sels  alcalins  qu'elles  renferment,  et  nous 
verrons ,  dans  la  suite  de  ce  travail ,  que  le  colza  sec  peut 
contenir,  en  potasse  et  soude  caustiques  ,  plus  de  deux  pour 
100  de  son  poids,  et  plus  du  quart  du  poids  de  ses  cendres. 

Tableau  3S. 


Sils  alcalins  fournis  par  chaque  kilogramvie  de  maliirc  verte  prite  dans  les 
différentes  parties  de  la  plante. 


» 

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ÉPOQUES 

des 

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SOMMITÉS 
RAMEAUX 
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22  mars  1859. 

6,60/1 

7,1A1 

6,492 

4,4V8 

" 

5,68J 

2  ;ivril. 

6,509 

6,258 

5,773 

4,946 

1,129 

5,585 

6  mai. 

5,702 

5,854 

5,375 

4,346 

4,896 

5,465 

6  juin. 

/i,863 

5,851 

3,761 

3,521 

5,411 

4,758 

20  juin. 

/i,807 

4,703 

5,710 

" 

» 

5,144 

Nous  avons  de  même  réuni,  dans  le  tableau  suivant  (n".  'M\). 
la  proporlion  de  sels  alcalins  fournie  par  chaque  kilogramme 
de  matière  sèche. 


blx 


Tableau  34. 


S^els  alcalins  par  kilograntme  de  matière  sèche. 


a 

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si 

22  mars  1859. 

38,85 

66,12 

2  avril. 

3i,08 

56,89 

6  mai. 

25,3A 

38,01 

(3  juin. 

2/1,94 

36,57 

20  juin. 

24,65 

31,78 

48,81 
39,54 
40,11 
21,74 
22,84 


38,26 
39,57 
35,05 
23,01 


8,96 

23,54 

9,11 


46,19 
42,63 
34,59 
26,29 
25,98 


La  comparaison  des  nombres  qui  précèdent  nous  montre 
qu'en  laissant  de  côté  les  feuilles  mortes  dont  l'état  précis 
de  maturité  offre  quelque  incertitude ,  la  proportion  de  sels 
alcalins  contenus  dans  le  colza  ,  soit  qu'on  le  considère  à 
l'état  vert ,  soit  qu'on  l'examine  à  l'état  sec,  va  constamment 
en  diminuant  depuis  l'époque  de  l'apparition  des  boutons  à 
fleurs  jusqu'à  la  maturité,  et  cela  aussi  bien  dans  la  plante 
entière  que  dans  chacune  de  ses  parties  prises  isolément, 

Voyons  mai  u  tenant  la  quantité  totale  de  ces  principes 
qu'une  récolte  prélève  sur  un  hectare ,  à  chacune  de  nos 
époques  d'observations. 


55  — 


Tablean  35. 


Sels  alcalim  prélevés,  sur  l   hcclarc,    par  une  récolte  de  colza. 


K 

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^     " 

o 

i^ 

kil. 

kil. 

kil. 

kil. 

kil. 

k,l. 

22  mars  1859. 

31,72 

62,35 

10,15 

66,76 

» 

170,98 

2  avril. 

30,60 

7i,52 

12,77 

63,71 

1,34 

182,94 

6  mai. 

32,61 

146,75 

59,88 

31,93 

21,35 

292,52 

6  juin. 

28,83 

119,88 

8/i,50 

7,41 

1,52 

242,14 

20  juin. 

29,31 

9i,91 

ll/i,61 

» 

» 

238,83 

Malgré  l'accroissement  du  poids  des  racines,  la  proportion 
de  sels  alcalins  qui  s'y  trouve  varie  peu ,  et  tend  plutôt  à 
diminuer  qu'à  augmenter.  Dans  la  partie  moyenne  de  la 
plante,  la  quantité  de  ces  sels  que  renferme  une  récolte  en- 
tière augmente  jusqu'à  la  formation  des  graines,  pour  di- 
minuer ensuite  assez  rapidement  jusqu'à  la  maturité. 

Enfin  la  quantité  de  sels  alcalins  contenue  dans  la  partie 
supérieure  de  la  plante  augmente  constamment  jusqu'à  la 
maturité. 

Cherchons  maintenant  l'aliquote  de  sels  alcalins  qui  con- 
cerne chaque  partie  de  la  plante. 


56 


Tableau  36. 

Aliquole,  pur  kilogramme  de  sets  alcalitis  ,   imputable  à  chaque  partie  de  la  plante. 


03 

-M      . 

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z 

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fc    *- 
è-" 

en    H 

U    bi 

(S 

H 

22  marsl859. 

185 

365 

59* 

391 

» 

1000 

2  avril. 

1(57 

/i07 

69 

348 

9 

1000 

6  mai. 

111 

502 

205 

109 

73 

1000 

6  juin. 

119 

i95 

■6!i9 

31 

6 

1000 

20  juin. 

123 

397 

430 

» 

» 

1000 

Nous  terminerons  par  une  répartition  des  sels  alcalins 
entre  les  feuilles  et  le  reste  de  la  plante ,  h  chacune  des  épo- 
ques de  nos  observations  ,  et  nous  verrons  ensuite  ,  à  l'aide 
de  ces  données,  quelle  est,  dans  chacune  de  ces  circon- 
stances ,  l'aliquote  de  sels  alcalins  imputable  aux  feuilles 
d'une  part ,  et  à  la  plante  effeuillée  ,  de  l'autre. 

Tableau  39. 


SELS     ALCALINS     CONTENUS 

EPOQUES 

DANS   LA   BÉCOLTE  d'uN 

ALIQUOTE    PAR    KILOG. 

HECTARE. 

DE  SELS  ALCALINS 

DBS 

OBSERVATIONS. 

FEUILLES. 

PLANTES 
EFFEUILLÉES 

DANS 
LES  FEUILLES 

DANS 
LES   PLANTES 
EFFEUILLÉES 

kil. 

kil. 

cr. 

... 

22  mars  1859. 

66,  76 

104,  22 

391 

609 

2  avril. 

65,  05 

117,  89 

357 

643 

6  mai. 

53,  28 

239,  24 

182 

818 

6  juin. 

8,93 

233,  21 

37 

963 

20  juin. 

» 

238,  83 

1000 

—  57  — 


Nous  voyons  la  masse  totale  de  ces  sels  s'accroître,  jus- 
qu'au moment  de  la  formation  de  la  graine,  dans  les'  tiges 
effeuillées,  puis  restera  peu  près  stalionnaires  jusqu'à  l'époque 
de  la  maturité  de  la  plante. 


CHAPITRE  m. 

InflDence  de  la  mise  en  javelle  an  momeni  de  la  récolte. 

Dans  notre  plaine  deCaen,  lorsqu'on  fait  la  récolle  du 
colza ,  la  graine  n'a  pas  encore  pris  la  teinte  brune  qui  ca- 
ractérise sa  complète  maturité  ;  une  grande  partie  de  la 
graine  est  encore  nuancée  de  rouge  au  moment  de  la  coupe; 
il  s'en  trouve  même  qui  commence  à  peine  à  prendre  cette 
nuance  rouge,  et  qui  est  encore  presqu'entièrement  verte. 

On  abandonne  alors  sur  le  sol  le  colza  incomplètement 
mûr,  en  javelles  formées  de  10  à  15  plantes ,  suivant  leur 
force,  pendant  un  temps  variable,  ordinairement  compris 
entre  dix  et  quinze  jours,  après  lesquels  on  procède  au 
battage.  La  plante  se  dessèche,  et  presque  toute  la  graine 
prend  une  teinte  brune  plus  ou  moins  foncée. 

Que  s'est-il  passé  dans  la  plante  pendant  ces  dix  ou  quinze 
jours?  Quel  changement  a  subi  chacune  de  ses  parties? 
Quelles  transformations  ont  éprouvées  leurs  principes  con- 
stitutifs? 

Il  y  a  là  un  vaste  champ  d'études  à  parcourir,  études  non 
moins  intéressantes  au  point  de  vue  agronomique,  qu'au  point 
de  vue  purement  scientifique  de  la  physiologie  végétale. 

Lorsqu'on  pense  que  la  plante,  au  moment  de  la  coupe, 
contient  encore  les  quatre  cinquièmes  de  son  poids  d'eau  et 
seulement  un  cinquième  de  matière  sèche,  et  qu'au  momeni 
du  battage  elle  ne  renferme  plus  qu'environ  30  à  35  pour 


_  58  — 
cent  d'eau  ,  il  est  tout  naturel  de  croire  que  ,  pendant  cette 
dessication,  il  doit  se  faire  encore,  dans  les  canaux  où  se 
meuvent  les  liquides  sèveux ,  un  transport  de  matières  par 
suite  duquel  la  constitution  chimique  de  la  plante  peut 
éprouver  des  modifications  sensibles. 

Je  ne  suis  pas  en  mesure  d'aborder  aujourd'hui  la  question 
dans  toute  sa  généralité  ;  je  ne  l'aurais  même  pas  abordée  du 
tout,  si  je  n'avais  pas  rencontré ,  dans  le  cours  de  mes  re- 
cherches, des  faits  qui  sont  venus  modiûer  profondément 
mes  prévisions;  je  n'en  citerai  qu'un  seul. 

Je  m'étais  figuré  que  ,  pendant  celte  dessication  en   ja- 
velles ,  la  partie  supérieure  de  la  plante  ,  les  extrémités  des 
rameaux  qui  portent  les  siliques  et  leurs  graines,  devaient 
s'enrichir  de  matières  azotées  aux  dépens  du  reste  de  la  tige  ; 
et  en  vue  de  m'assurcr  de  l'exactitude  du  fait ,  j'instituai 
l'expérience  suivante  :  ayant  coupé,  le  20  juin  1859,  huit 
pieds  de  colza,  au  moment  de  la  récolte  ,  j'en  formai  deux 
lots  de  quatre  plantes  chacun,  en  les  assortissant  le  mieux 
possible  de  manière  à  satisfaire  à  celte  double  condition  : 
1°.  que  la  partie  des   tiges  comprise  entre  le  collet  et  les 
premières  siliques  fût  d'un  poids  visiblement  supérieur  dans 
l'un  des  deux  lots  ;  2».  que  le  poids  présumé  des  sommités 
des  rameaux  portant  les  siliques  pleines  différât  peu. 

Les  quatre  plantes  constituant  le  lot  supérieur  en  poids 
furent  mises  en  javelle  dans  un  lieu  sec,  à  l'ombre  ,  de  ma- 
nière que  la  dessication  fût  moins  rapide  qu'au  milieu  des 
champs;  on  retournait  celte  petite  javelle  tous  les  jours,  afin 
de  rendre  la  dessication  plus  uniforme.  Au  bout  de  neuf 
jours ,  le  colza  était  assez  sec  pour  cire  battu  :  on  a  séparé 
les  sommités  des  rameaux  avec  les  siliques  et  la  graine,  et 
on  a  examiné  les  tiges  à  part. 

Dans  le  second  lot ,  celte  séparation  fut  faite  immédiate- 
ment après  la  coupe,  de  manière  à  éviter  toute   possibilité 


—  so- 
cle transport  de  substance  d'une  partie  à  l'autre.  Voici,  après 
la  complète  dessication  à  l'étuve,  quels  étaient  les  poids  des 
différentes  parties  ,  en  matière  sèche  : 

'^0^^-  Sommités  des  rameaux 

Lot  mis  en  javelle.     .       367^%^  _     ~W/--. 

Lot  non  rais  en  javelle.       298,    7  —  501    '7 

Les  conditions  dans  lesquelles  j'avais  cherché  à  me  placer 
m'avaient  paru  propresà  favoriser  les  transports  de  substances 
au-delà  de  ce  qu'ils  doivent  être  dans  la  pratique  ordinaire 

En  soumettant  à  l'analyse  les  deux  parties  de  chaque  lot, 
en  vue  de  constater  sa  richesse  en  azote  combiné  ,  voici  ce 
que  j'ai  trouvé: 

AZOTE    PAR     KILOGRAMME     DE    MATIÈRE    SÈCDE. 

^.  Sommités  des  rameaux 

^"jes-  <n-ec  siliqucs  jileines. 

Lot  mis  en  javelle.     .       4^^  22  __  iggr^/iS 

Lot  non  mis  en  javelle.       U,   ^9  _  19,^8 

Il  n'est  guère  possible  ,  en  présence  de  ces  résultats  , 
d'admettre  que  ,  pendant  la  dessication  et  la  maturation  eii 
javelle,  il  s'effctue  un  transport  sensible  de  principes  azotés, 
de  la  tige  ou  de  ses  ramifications  vers  la  partie  supérieure 
de  la  plante ,  comptée  à  partir  des  premières  siliques. 

Et  cependant ,  ici  ,  la  masse  totale  des  principes  azotés 
contenue  dans  les  tiges  était  plus  considérable  dans  celle  du 
lot  nus  en  javelle  que  dans  l'autre  ,  puisque,  dans  le  premier, 
sur  un  kilogramme  d'azote  contenu  dans  les  plantes ,  l'ali- 
quote  imputable  aux  tiges  s'élevait  à  139  grammes,  tandis  que, 
dans  le  dernier  lot ,  cette  aliquote  s'élevait  à  121  grammes 
seulement. 

Enfin,  dans  le  premier  lot ,  la  quaniiié  réelle  d'azote  con- 
tenue dans  les  tiges  était  représentée  par  1  gr.  550,  tandis 
qu'elle  étajt  représentée  par  1  gr.  3/.1  seulement  dans  le 
dernier  lot. 


—  60  — 

Si  nous  ne  sommes  pas  suffisamment  autorisé  pour  ad- 
mettre un  transport  de  matières  azotées  pendant  la  mise  en 
javelle  dans  les  plantes  vigoureusement  développées  ,  ne 
semble  t-il  pas  permis  de  présumer  que  ce  transport  est  en-, 
core  moins  probable  dans  les  plantes  faibles  qui  sont  géné- 
ralement beaucoup  moins  aqueuses  que  les  autres  au  mo- 
ment de  la  récolte? 

Si  l'on  considère  d'ailleurs  qu'à  l'époque  de  la  coupe  du 
colza,  sur  1  kilogramme  d'azote,  l'aliquote  imputable  aux 
liges  n'est  qu'environ  la  huitième  partie  de  l'azote  total  de  la 
plante ,  que  la  presque  totalité  des  matières  azotées  se  trouve 
alors  concentrée  dans  la  partie  supérieure  de  celle-ci  ,  nous 
trouvons ,  dans  ce  fait ,  de  nouvelles  raisons  de  croire  que , 
pour  ce  qui  concerne  les  principes  azotés ,  si  leur  élaboration 
peut  n'être  pas  encore  complète  au  moment  de  la  coupe  du 
colza ,  le  transport  des  matières  premières  destinées  à  celte 
élaboration  doit  êire  à  peu  j)rès  terminé  à  cette  époque. 

Il  semblerait  donc  résulter  de  ces  expériences ,  qui  ont 
besoin  d'être  encore  variées  et  répétées  ,  qu'après  la  coupe 
du  colza  comme  on  la  pratique  habituellement  dans  la  plaine 
de  Caen  ,  le  travail  d'élaboration  qui  se  continue  pendant  la 
mise  en  javelles  ,  pour  la  maturation  de  la  graine ,  doit 
s'effectuer  à  peu  près  exclusivement  dans  la  partie  supé- 
rieure de  la  plante,  dans  les  sommités  des  tiges  sur  lesquelles 
sont  insérées  les  siliques,  et  que  le  reste  de  la  tige  n'y  par- 
ticipe probablement  pas  d'une  manière  sensible. 

Parmi  les  moyens  pratiques  de  vérification  et  de  contrôle 
de  cette  opinion ,  il  en  est  un  bien  facile  à  réaliser  :  il  con- 
sisterait à  couper  du  colza  le  même  jour ,  dans  un  même 
champ  ,  à  l'époque  ordinaire  ,  à  des  hauteurs  différentes ,  et 
à  comparer  la  composition  et  la  qualité  de  la  graine  obtenue 
dans  ces  différentes  parties  de  la  récolle. 

La  complaisance  bienveillante  quej'ai  rencontrée  jusqu'ici, 


—  61   — 
chez  un  grand  nombre  de  nos  cultivateurs  éclairés,  me  fait 
espérer  que  la  solution  de  celte  question  ne  se  fora  pas  long- 
temps attendre.  ° 

Déjà  l'un  d'eux  ,  M.  Benard ,  membre  de  la  Chambre  con- 
sultative et  de  la  Société  d'Agriculture  de  Caen  ,  s'est  trouvé 
a  même  de  constater  que  la  qualité  de  la  graine  ne  se  trouve 
pas  modifiée  d'une  manière  sensible,  lorsque  le  colza  au 
iieu  d'être  coupé  près  du  collet,  est  coupé  très-ham  ,  à  UO 
ou  ho  centimètres  au-dessus  du  sol. 

Il  serait  aujourd'hui  prématuré  de  discuter  les  consé- 
quences agronomiques  de  cette  pratique  ,  si  sa  généralisation 
se  réalisait  un  jour. 

CHAPITRE  IV. 
analyse  da  plant  de  colza ,  pris  aa  moment  du  repiqoage. 

Si  le  colza  était  semé  en  place  ,  il  suffirait ,  pour  avoir  la 
mesure  des  prélèvements  de  diverses  natures  que  la  plante 
exerce  ,  aux  diff-érenfes  époques  de  son  développement  sur 
le  sol  qui  la  nourrit ,  de  consulter  les  tableaux  dans  lesquels 
nous  avons  consigné  les  résultats  de  nos  précédentes  études 
Mais  ce  n'est  pas  ainsi  que  se  pratique  ordinairement  la  cul- 
ture du  colza;  cette  plante  est  semée  en  pépinière  en  juillet 
ou  au  commencement  d'août,  pour  être  ensuite  repiquée  en 
octobre. 

Il  en  résulte  que  l'emprunt  fait  au  sol,  des  principes  que 
lui  seul  peut  fournir ,  par  une  récolte  de  colza  obtenue  par 
le  repiquage,  n'est  que  la  différence  entre  la  proportion  de 
ces  principes  trouvée  dans  la  récolte  et  celle  que  contenait 
déjà  la  plante  au  moment  du  repiquage. 

Il  devenait  donc  intéressant ,  au  double  point  de  vue  phy- 
siologique et  agronomique,  d'étudier  la  composition  du 
colza  au  moment  où  se  pratique  la  plantation  à  demeure 


—  62  — 

Comme ,  suivant  les  circonstances ,  le  plant  peut  être  de 
plus  ou  moins  belle  venue ,  j'ai  cru  devoir  en  examiner  des 
échantillons  de  forces  très-diverses ,  depuis  celui  qui  était  à 
peine  assez  fort  pour  être  planté  avec  chance  de  succès ,  jus- 
qu'à celui  dont  la  force  était  tout-à-fait  exceptionnelle. 

Les  expériences  ont  été  faites,  en  1856  et  1857  ,  sur  des 
échantillons  pris  à  l'époque  du  repiquage. 

Il  est  d'usage,  dans  la  plaine  de  Caen ,  de  garnir  les  pé- 
pinières de  telle  sorte  qu'elles  puissent  fournir  du  plant  pour 
une  étendue  quintuple,  c'est-à-dire  de  telle  sorte  que  chaque 
hectare  de  pépinière  puisse  fournir  le  plant  nécessaire  pour 
complanter  5  hectares. 

Il  résulte  de  là  qu'en  admettant ,  comme  nous  l'avons  fait 
précédemment,  un  espacement  moyen  d'environ  50  centi- 
mètres qui  correspond  à  /iO  000  pieds  par  hectare  ,  une 
pépinière  convenablement  garnie  porterait  environ  200  mille 
pieds  de  plant  de  colza. 

C'est  en  partant  de  ces  données  que  nous  avons  obtenu  les 
résultats  rapportés  à  l'hectare ,  dans  les  tableaux  qui  vont 
suivre. 

L'examen  portait  toujours  sur  une  quantité  de  plants  suffi- 
sante pour  constituer ,  à  l'état  vert  et  frais ,  un  poids  de 
plusieurs  kilogrammes  ,  poids  qui  était ,  en  outre ,  d'autant 
plus  considérable  que  l'on  avait  affaire  à  du  plant  plus  vi- 
goureusement développé. 

Les  jeunes  plants  qui  constituaient  chaque  échantillon 
étaient  ordinairement  pris  à  des  places  très-variées ,  assez 
distantes  les  unes  des  autres,  et  souvent  dans  des  champs 
différents,  pour  éviter,  autant  que  possible,  des  résultats 
exceptionnels  et  fortuits. 

Le  plus  souvent  aussi ,  les  plantes  faibles  et  les  plantes 
plus  fortes  destinées  à  former  des  échantillons  différents , 
étaient  prises  dans  les  mêmes  pépinières. 


—  63  — 


Voici  maintenant  les  principaux  résultats  obtenus 
Tableau  3S. 

Poids  d'une  récolte  de    plant ,    par  hectare. 


INDICATION 
DES    ÉCHANTILLONS. 


1856.  Plant   extrêmement   faible. 

1857.  Planl  très-faible 

1857.  Planl  faible , 

1856.  Plant  moyen 

1856.  Plant  fort 

1857.  Plant  très-fort 

1857.  Plant  exceptionnellement  fort 


kil. 

1  666 

120,2 

11  856 

128,. 

iliGliS 

105,. 

16  667 

96,7 

66  667 

81,5 

93  050 

101,5 

195  720 

7Zi,  . 

kil. 
201 

1  517 

1  538 

1  612 

5  433 

9i61 

U  i83 


Lorsque  le  plant  de  colza  est  très-fort,  c'est  surtout  par 
le  développement  considérable  de  ses  feuilles  qu'il  se  dis- 
lingue ,  et  celles-ci  constituent  alors  une  aliquote  beaucoup 
plus  considérable  du  poids  total  de  la  plante. 

En  comparant  les  divers  échantillons  de  plants  i^écoltés  la 
même  année,  pour  éviter  les  influences  exceptionnelles  d'hu- 
midité, il  est  facile  de  constater  que  la  proportion  d'eau  con- 
tenue dans  les  piaules  est  d'autant  plus  grande  que  le  poids 
de  la  récolle  est  plus  considérable. 


—  64 


Tableau  39. 


l'roportion  d'azote  contenue  dans  te  plant  de  colza. 


DESIGNATION 
DES    ÉCHANTILLONS. 


o 

U 

O           M 

O 

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f- 

O           -« 

o 

►*         S 

N 

•«: 

1856.  Plant  extrêmement   faible. 

1857.  Plant  très-faible 

1  857.  Plant  faible 

1856.  Plant  moyen  un  peu  faible. 

1856.  Plant   fort 

1857.  Plant  très-fori 

1857.  Plant  exceplionnellementfort. 


3^03 

27,6 

3,27 

25,57 

2,66 

25,36 

2,70 

27,9. 

3,i5 

/.2,3. 

3,55 

35,0. 

2,8/i 

38,4. 

kil. 
5,55 

38,8. 

39,0. 

Zi5,0. 
230,  . . 
331,2. 
556    ..(1) 


Si,  dans  le  plant  irès-vigoureusement  développé,  la  pro- 
portion d'azote  contenue  dans  chaque  kilogramme  de  matière 
sèche  est  plus  considérable  que  dans  le  plant  plus  faible  ,  il 
en  faut  chercher  la  cause  dans  le  plus  grand  développement 
des  organes  foliacés  qui,  nous  l'avons  vu  précédemment,  sont 
très-riches  en  matière  azotée. 

Nous  reviendrons ,  dans  la  suite ,  sur  la  masse  totale  de 
l'azote  fourni  à  une  récolte  de  colza  par  le  plant  dont  elle 
provient. 


(4)  Cet  écli;inlilloi)  conlenail  des  traces  denidale,  qui  n'ont  pus  été 
dosées. 


—  65  — 


Tablean  4o. 


Matières  mMralei  fccndres/. 


1856.  Plant  exlrêmement   rare.  .         9^66 

1857.  Plant  Irès-faible 11,58 


1857.  Plant  faible 

1857.  Plant  très-fort 

1857,  Plant  exceptionnellement  fort. 


12,06 
11,24 
10,62 


80,40 

90,50 

114,85 

110,70 

143,46 


137,30 

176,64 

1047,50 

2077,73 


En  examinant  le  colza  dans  un  état  de  développement  plus 
avance  (page  38),  nous  avions  reconnu  que  la  proportion  de 
cendres  contenue  dans  chaque  kilogramme  de  matière  sèche 
dimmue  à  mesure  que  la  planie  approche  de  la  maturité-  en 
rapprochant  ce  fait  de  l'existence  d'une  plus  forte  proporlion 
de  matières  minérales  dans  les  feuilles  que  dans  toute  autre 
partie  de  la  plante,  nous  sommes  encore  conduit  ici  à  ad- 
mettre que  si,  dans  les  plants  les  plus  forts,  la  proportion  de 
cendres  par  kilogramme  de  matière  sèche  est  plus  considé- 
rable que  dans  les  plants  faibles ,  c'est  à  la  plus  grande  masse 
relative  des  feuilles  qu'il  faut  attribuer  cette  prédominance 
(le  principes  minéraux. 


—  66  — 


Tablean  41. 


Acide  phosphoriquc. 


DÉSIGNATION 
DES   ÉCHANTILLONS. 

ACIDE  PHOSPHO- 
RIQUE  PAR   KILOG. 
DEMATIÈREVERTE. 

ACIDE  PHOSPHO- 
RIQUE   PAR  KILOG. 
DE  MATIÈRE  SÈCHE. 

ACIDE  PHOSPHO- 
RIQUE      PRODUIT 
PAR  UN  HECTARE. 

1856.  Plant  extrêmement  faible.    . 

1,091 

9"'o78 

kil. 

1,83 

1857.  Plant  trtVfaible 

1,037 

8,103 

12,29 

1857.  Plant  faible 

1,263 

12,024 

18,49 

1857.  Plant  très-fort 

0,855 

0,422 

79,68 

1857.  Plant exceptionnellementfort. 

0,905 

12,223 

177,03 

Tableau  4S. 


Soude    et   potasse    réunies. 


DÉSIGNATION 

T    POTASSE 
KILOG. 

ÈRE  VERTE 

T  POTASSE 
KILOG. 
1ÈRE  SÈCHE 

T    POTASSE 

OUR 

ECTâRE. 

DES    ECHANTILLONS. 

SOUDE  E 

PAR 

DE  MAT 

SOUDE   E 

PAR 

DE  MAT 

SOUDE  E 

P 

UN    H 

1857.  Plant    très-faible 

V,790 

2l",80 

kil. 

33,04 

1857.   Plant  faible 

4,708 
2,431 

44,84(1) 
29,955 

68,96 
226,63 

1857.   Plant  très-fort 

1857.  Plant  exceptionnellement  fort. 

1,965 

26,555 

384,60 

(1)  Dans  cet  échantillon,  la  proporlion  de  soude  était  plus  considé- 
rable que  dans  tous  les   autres  ,  il  (irovenait  d'un  champ  à  part. 


—  67  — 

Ces  résultats  nous  montrent  (jue  la  proportion  de  po- 
tasse et  (le  soude  est  beaucoup  plus  grande  dans  le  plant 
de  colza  que  dans  un  égal  poids  de  la  plante,  parvenue 
à  un  développement  plus  avancé  ,  puisque  nous  trouvons 
ici  autant  d'atcalis  caustiques  que  nous  avons  trouvé  de 
sels  alcalins  dans  la  plante  à  peu  près  mûre ,  à  poids 
égal. 

En  général ,  la  potasse  est  beaucoup  plus  abondante  que  la 
soude,  dans  les  cendres  du  plant  de  colza,  dans  le  rapport 
de  deux  ou  trois  à  un  ;  ce  rapport  nous  a  toujours  paru ,  au 
contraire  ,  tendre  vers  l'unité  ,  lorsque  la  plante  est  plus  dé- 
veloppée ;  souvent  même  alors ,  la  soude  prédomine. 

Tableau  43. 

Chaux  et  magnésie . 


DESIGNATION 
DES  ÉCHANTILLONS 


u    ^ 

d 

u 

3J 

H 
A 

. 

o  a 

O 

X 

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■« 

ce 

< 
0. 

s 

à. 

" 

U    Q 

U 

r       S  « 


1857.    Plant    Ués- 
faible 


1857.  Plant   faible. 

1857.    Plant    très- 
fort 

1857.  Plant  extrê- 
mement  fort.  .  . 


g.. 

^'• 

„, 

g'- 

•j\. 

3,621 

29,85 

45,29 

0,183 

1,429 

2,835 

27,00 

41,53 

0,142 

1,350 

3,815 

37,59 

355,63 

0,183 

1,807 

2,134 

28,8ù 

417,62 

0,097 

1,305 

kil. 

2,17 

2,08 

17,10 

18,90 


—  68 


Tablcnii  44. 


Silice    et    oxyde    de     fer. 


DESIGNATION 
DES    ÉCHANTILLONS. 


'•  a 

, 

u 

u 

a  H 

u 

H 

a 

°,    a: 

u 

es 

s 

-u 

u 

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2  s 

< 
S 
u 

es 

0. 

o 

a 

a 

o 

e-   S 

O 

1857.    Plant    très- 
faible 


1857.  Plant  faible. 

1857.    Plant    très- 
fort 

1857.  Plant    extrê- 
mement fort.  .  . 


?■• 

8'' 

kil. 

ë'' 

H'. 

0,463 

3,30 

5,01 

0,051 

0,398 

0,990 

9,43 

14,50 

0,066 

0,630 

0,556 

4,49 

42,53 

0,097 

0,954 

1,097 

17,66(, 

255,77 

0,074 

1,000 

k.l. 
0,604 
0,968 

9.036 

14,483 


Nous  voyons  ici  la  proportion  d'oxyde  de  fer  augmenter 
assez  régulièrement  avec  la  force  du  plant ,  c'est-à-dire  avec 
la  proportion  relative  des  feuilles ,  avec  la  proportion  de 
matière  verte. 

CHAPITRE  V. 

EiameD  des  résidos  des  récoltes  de  colza,  qo'on  laisse  babitaellement  dans  le  sol. 
Pieds. 


Dans  tous  nos  calculs  précédents  ,  et  par  suite  ,  dans  toutes 
les  conséquences  que  nous  avons  essayé  d'en  déduire ,  nous 
avons  supposé  qu'en  récoltant  le  colza  on  arrachait  la  plante 

(1)  C'est  surtout  dans  les  feuilles  que  se  trouvait  une  forte  proportion 
de  silice. 


—  69  — 

et  qu'on  ne  laissait  rien  sur  le  sol.  Mais  ce  n'est  pas  ainsi 
que  les  choses  se  passent  ordinairement.  La  récolte  se  fait 
en  coupant  la  plante  près  du  collet  de  la  racine,  avec  une 
espèce  de  faucille  très-forte ,  et  le  pied  reste  en  terre.  Dans 
certains  pays  on  permet  aux  indigents  d'arracher  ces  pieds 
de  colza  et  de  s'en  servir  comme  de  combustible  ;  dans  beau- 
coup d'autres  départements  où  le  bois  a  moins  de  valeur , 
ces  pieds  pourrissent  dans  le  champ  qui  les  a  produits  et 
tiennent  lieu  d'engrais,  ou  plutôt  viennent  augmenter  la 
masse  des  substances  fertilisantes. 

Lorsque  les  pieds  de  colza  sont  un  peu  gros,  qu'ils  n'ont 
pas  été  exposés  trop  long-temps  à  la  pluie  et  qu'ils  ont  été 
rentres  bien  secs,  ils  peuvent  sans  doute  constituer  un  com- 
bustible passable ,  mais  de  trop  courte  durée  au  feu. 

Les  données  fournies  par  les  chapitres  précédents  nous 
permettent  d'évaluer  à  1200  kilogrammes  environ  le  poids 
de  matière  sèche  laissée  sur  1  hectare  par  les  pieds  de  colza  ; 
ces  1200  kilogrammes  de  matière  sèche  contiennent  : 

Acide  phosphorique.     .     .       8  kil.  3 

Chaux 20        (i 

Soude  et  potasse     ...  26        0 

Azote 6  kilogrammes. 

Comme  engrais,  ces  résidus  d'une  récolte  de  colza  équi- 
vaudraient donc  au  moins  à  1000  kilogrammes  de  bon  fumier 
de  ferme ,  et  ce  fumier  se  trouve  déjà  transporté  sur  place 
et  ne  demande  en  outre  aucun  frais  d'épandage  ;  on  en  peut 
donc  estimer  la  valeur  à  7  ou  8  fr.  ;  chiffre  bien  certaine- 
ment supérieur  à  la  valeur  de  ces  pieds  comme  combustible  , 
surtout  si  l'on  tient  compte  du  temps  et  des  frais  d'arra- 
chage et  de  transport.  Il  en  résulte  évidemment  que  le  profit 
pour  le  pauvre  est  inférieur  au  préjudice  causé  au  culti- 
vateur :  aussi  cette  pratique  ne  s'est-elle  pas  généralisée. 


-^  70  — 

Si ,  d'une  bonne  récolle  courante  ,  nous  passons  à  une  de 
ces  belles  récolles  dont  nous  avons  cité  plusieurs  fois  déjà 
les  rendements,  nous  trouvons,  pour  celle  dont  la  coupe  s'est 
faite  fin  juin  1857  ,  les  résultats  suivants  : 

Poids  de  UO  pieds  complètement  desséchés,  2"^, 4^1. 
Azote  par  kilogramme  de  matière  sèche  .     .     .       6^,76 

Acide  phosphorique  id 6    52 

Chaux  id 8    16 

Soude  et  potasse  id.         ....     13    00 

Ce  qui  donne  ,  pour  1  hectare  portant  40  mille  pieds  : 

Matière  sèche  par  hectare 2441  kilog. 

Azote  id.  16,50 

Acide  phosphorique 15,92 

Chaux 20,12 

Soude  et  potasse 25,73 

C'est-à-dire  plus  du  quart  de  l'azote  et  plus  de  la  moitié 
de  l'acide  phosphorique  contenus  dans  une  bonne  récolte  de 
blé  (paille  et  grain). 

L'enfouissement  de  ces  pieds  fournirait  au  sol  l'équivalent 
de  2750  kilogrammes  de  bon  fumier  de  ferme.  On  voit  qu'en 
somme  les  éléments  de  fertilité  que  les  pieds  de  colza  peu- 
vent restituer  au  sol,  sur  lequel  on  les  a  laissés,  méritent  d'être 
pris  en  considération  dans  les  études  qu'on  pourra  se  pro- 
poser de  faire  sur  le  pouvoir  épuisant  de  cette  plante. 

CHAPITRE    VI. 
Siliqnes  vides. 

Dans  un  grand  nombre  de  départements  où  l'on  s'adonne 
à  la  cullure  du  colza  ,  les  siliqnes  vides  sont  brûlées  sur 
place,  peu  de  temps  après  le  battage;  dans  beaucoup  d'autres 


—  71  — 

pays  ,  on  laissait  ces  siiiques  abandonnées  à  elles-mêmes  sans 
davantage  s'en  préocctiper;  mais,  comme  elles  gênaient  le 
travail  du  labourage,  le  brûlis  sur  place  est  devenu  un  usage 
presque  général. 

Cependant  l'analyse  des  siiiques  de  colza  leur  assigne  une 
valeur  alimentaire  supérieure  à  celles  des  pailles  de  céréales , 
et  comparable  à  celles  des  balles  ou  menues  pailles  de  fro- 
ment. 

Suivant  le  docteur  Julius  Lehmann  ,  à  1000  kilogr.  de 
graine  de  colza  correspond  ,  en  moyenne,  un  poids  d'environ 
800  kilogrammes  de  siiiques.  J'ai  été  à  même  de  constater, 
de  mon  côté,  en  1851  et  1852,  en  1857  et  1858  ,  que  cette 
évaluation  peut  être  acceptée  comme  différant  bien  peu  de 
la  réalité,  puisque,  suivant  les  années,  suivant  la  bonne 
réussite  des  récoltes ,  j'ai  trouvé  des  nombres  compris  entre 
720  et  852  kilogrammes ,  pour  le  poids  des  siiiques  corres- 
pondant à  1000  kilogrammes  de  graines. 

En  partant  de  ces  données,  une  récolte  qui  produirait 
1600  kilogrammes  de  graines,  récolte  que,  dans  notre  plaine 
de  Caen ,  nous  considérons  comme  une  assez  bonne  moyenne, 
fournirait  donc  environ  1280  kilogramm(;s  de  siiiques. 

En  soumettant  à  l'analyse  les  siiiques  de  colza,  j'y  ai  trouvé, 
comme  moyenne  de  cinq  opérations  faites  sur  trois  échan- 
tillons différents ,  pris  à  l'état  brut ,  peu  de  jours  après  le 
battage  : 

Azote 6^,1   par  kilogramme. 

Acide    phospborique.     k,  6  id. 

Si  l'on  rapportait  ces  résultats  à  la  matière  complètement 
privée  d'humidité  ,  l'on  trouverait ,  par  kilogramme  de  ma- 
tière sèche  : 

Azote 7P,26   (1). 

Acide     phosphorique.     5,  Û5 

(1)  Dans  un  échaiilillon  iHoveiiaiil  de  la  recolle  de  1852,  j'ai  (roiué 
7    gr.  5  d'azole  par  kilogramme  de  matière  sèche. 


—  72   - 

Calculant ,  au  moyen  de  ces  données  ,  les  proportions 
d'acide  phosphorique  et  d'azote  contenues  dans  les  siliques 
produites  par  un  hectare  ,  nous  trouvons  : 

Azote  par  hectare 8  kil.  96 

Acide   phosphorique 5,      89 

C'est-à-dire  que  la  combustion  sur  place  de  ces  siliques 
équivaut  à  la  combustion  d'au  moins  1493  kilogrammes  de 
bon  fumier ,  à  celle  de  1790  kilogrammes  de  paille  de  blé  , 
à  celle  de  779  kilogrammes  de  foin  normal  fané  de  nos 
prairies  naturelles.  Il  suffit  de  comparer  la  valeur  de  ces 
derniers  produits  à  la  valeur  bien  minime  comme  engrais 
des  quelques  kilogrammes  de  cendres  de  siliques ,  pour  être 
conduit  à  s'associer  h  la  pensée  de  ceux  qui  considèrent 
comme  une  prodigalité ,  non-seulement  la  combustion  sur 
place  des  siliques  de  colza ,  mais  encore  leur  emploi  comme 
litière,  lorsqu'on  peut  faire  autrement.  Si,  au  lieu  de  con- 
sidérer ,  comme  nous  venons  de  le  faire ,  une  récolte 
moyenne  de  1600  kilogrammes  de  graine  par  hectare,  nous 
prenions  comme  exemple  certaines  récoltes  exceptionnelles 
comme  on  en  voit  parfois  dans  les  bonnes  années,  produisant 
de  2500  à  2800  kilogrammes  de  graine  par  hectare  ,  il  fau- 
drait presque  doubler  le  poids  des  siliques  vides  qui  ont 
servi  de  point  de  départ  à  nos  calculs,  et  la  perte  occa- 
sionnée au  cultivateur  par  leur  combustion  sur  place  serait 
alors  bien  plus  considérable  encore. 

CHAPITRE  VII 
De  la  paille  ordinaire  de  colza. 

Dans  les  chapitres  précédents,  nous  avons  divisé  la  plante 
en  régions  distinctes ,  en  vue  d'étudier  les  indices  du  trans- 
port et  de  la  répartition  des  principes  constitutifs  de  la  plante. 


-   73  — 

à  diverses  époques  de  son  développement;  mais,  considérée 
au  point  de  vue  agronomique ,  c'est-à-dire  au  point  de  vue 
purement  pratique,  cette  division  laisse  une  lacune  impor- 
tante qu'il  est  utile  de  combler. 

Les  fanes  ou  la  paille  de  colza ,  c'est-à-dire  la  tige  entière, 
coupée  au  collet,  et  ne  portant  plus,  sur  les  ramilles,  que 
les  pédoncules  des  siliques  et  leurs  cloisons  parcheminées, 
méritent  un  examen  tout  particulier. 

Beaucoup  de  cultivateurs  emploient  encore  la  paille  de  colza 
comme  combustible ,  et  cependant  l'analyse  chimique  nous 
montre  qu'une  pareille  pratique  est  un  véritable  gaspillage 
qu'il  serait  avantageux  de  faire  cesser. 

Il  résulte,  en  effet ,  des  documents  réunis  dans  des  tableaux 
qui  précèdent,  qu'en  adoptant  les  rendements  qui  correspon- 
dent à  nos  essais  de  1859,  la  matière  sèche  de  la  récolte 
coupée  le  20  juin  ,  dans  les  conditions  ordinaires,  représente 
un  poids  total  de  8005  kilogrammes,  décomposable  ainsi  qu'il 
suit ,  pour  un  hectare  : 

„  .,,     (  tiges  nues  et  étêtées 2987  kil. 

Paille  1  .      , 

(  sommités  battues 801 

Siliques "...     1862 

Graine 2355 

Total.     .     8005  kil. 

La  proportion  totale  de  l'azote  s'y  trouvait  ainsi  répartie  , 

pour  la  récolte  entière  : 

i  liges  nues  et  étêtées  .     .     .     .  1 3  kiL  il  (1  ) 

l  sommités  battues 7         05 

Siliques 13        53 

Graines 77        83 

Total.     .  111  kil.  82  "~ 

(1)  Azolc  par  kilogramme  de  matiire  sèche: 

Tiges  nues  et  étêlées.     .     .     .     4gr.  49. 
Sommités  battues §,        80. 


Dans  la  paille  | 


—  1[\  — 

La  paille  propremcnl  dite  contient  donc  ici ,  à  elle  seule , 
20  kil.  ^6  d'azote  par  hectare,  c'est-à-dire  autant  qu'on  en 
trouve  dans  une  bonne  récolte  de  paille  de  blé ,  dont  on  se 
garde  bien  de  faire  le  même  usage. 

Si  nous  cherchons  de  même  à  répartir  l'acide  phosphorique, 
nous  trouvons  : 

liges  nues  et  étêtées.     .     .  10  kil.  ^5 

sommités  battues.      .     .     .  11         10 

Dans  les  siliques 10         15 

Dans  les  graifies  et  menus  déchets.     ...  62        96 

Total.     .     .     76  kil.  66 

C'esi-à-dire  que  la  paille  seule  représente  ici  plus  de  20 
kilogrammes  d'acide  phosphorique  par  hectare.  Inutile  de 
rappeler  que,  s'il  s'agissaitde  récoltes  plus  abondantes,  comme 
celles  que  nous  avons  citées  plusieurs  fois  déjà  ,  les  (juanlités 
d'azote  et  d'acide  phosphorique  représentées  par  une  récolte 
de  paille  seraient  encore  plus  considérables. 

L'analyse  des  produits  de  la  récolte  de  1851  m'avaitdonné, 
pour  la  paille  de  colza  récoltée  dans  de  bonnes  conditions  ordi- 
naires, les  résultats  suivants ,  rapportés  à  un  kilogramme  de 
matière  sèche  : 

Azote. 

Ilamilles  porte-graine ,  après  le  battage.     .     .  7  gr.  82 

Tiers  supérieur  du  reste  de  la  tige 5         00 

Deux  tiers  inférieurs U         80 

l'aille,  considérée  dans  son  eniier f)         33 

l'ieds 5         10 

lui  rapprochant  ces  nombres  du  poids  de  la  récolte  de 
j)aille  correspondante  (  3875  kil.) ,  on  en  déduit ,  pour  la  lola- 
lité  de  l'azote  contenu  dans  la  paille  ,  le  no'iibri!  20  kil.  65 , 
presque  idcnlicpie  avec  le  résultat  obtenu  v.n  1859,  bien  que 
la  répartition  do,  l'azote  ne  s'y  fût  pas  effectuée  tout- à-fait  de 


—  75  — 
la  lucnie  manière,  comme  on  peut  le  reconnaître  par  la  lec- 
ture des  nombres  ci-après: 

1851  1859 

Dans  les  tiges  nues  et  étêtées.    .     16  kil.  11     13  kil.  il. 

Dans  les  sommités  battues.    .    .       d,       5U       7         05. 

iM.Bonssingault  attribue  aux  fanes  de  colza,  dans  son  excel- 
lent traité  d'économie  rurale ,  une  richesse  bien  supérieure  à 
celle  que  nous  leur  avons  trouvée  nous- même. 

1/illustre  agronome  a  trouvé,  dans  les  fanes  de  colza  qu'il 
a  examinées,  8  gr.  6  d'azote  par  kilogramme,  tandis  que  je 
n'ai  trouvé  dans  les  pailles  provenant  des  bonnes  récoltes  de 
colza  de  notre  plaine  de  Caen  ,  que  5  gr.  33  d'azote  en  1851, 
et  5  gr.  /jO  en  1859. 

La  différence  de  nos  résultats  peut  tenir  à  diverses  causes, 
dont  il  est  aisé  de  comprendre  l'influence.  Et  d'abord,  l'en- 
semble des  études  auxquelles  nous  venons  de  nous  livrer 
montre  qu'en  coupant  les  tiges  plus  haut ,  la  paille  ainsi  obtenue 
sera  plus  riche;  puis  la  grosseur  et  la  liauteur  des  tiges  peu- 
vent faire  varier,  dans  des  limites  assez  étendues,  la  propor- 
tion d'azote  contenue  dans  un  kilogramme  de  paille  sèche. 

C'est  ainsi  qu'en  1857  ,  dans  une  partie  du  champ  qui  avait 
servi  à  mes  expériences,  il  se  trouvait  çà  et  là  des  pieds  de 
colza  cliétifs  n'ayant,  à  l'époque  de  leur  maturité,  que  72  h 
75  centimètres  de  hauteur. 

L'analyse  m'a  donné  ,  |)our  la  paille  de  ce  colza  ,6  g.  78 
d'azote  par  kilogramme  de  matière  sèche,  nombre  moins 
éloigné  que  les  précédents  de  celui  qu'avait  cité  M.  Boussin- 
gault. 

Au  reste,  ce  résultat  n'est  (ju'une  confirmation  nouvelle  de 
ceux  que  j'ai  bien  des  fois  constatés  sur  les  phuites  fomragèrcs 
de  même  espèce,  mais  de  tailles  très-dillèreutes,  dans  des 
conditions  corres|>oiidantes  de  (Iévelo|)pement:  les  plusi)eliles 
étaient  notablement  plus  riches  en  azote  que  les  plus  grandes. 


—   76  — 

En  résumant  la  substance  des  chapitres  v,  vi  et  vu  ,  et  en 
admettant  des  récoltes  comme  celle  que  nous  avons  eue  plus 
particulièrement  en  vue ,  nous  pouvons  donc  dire  que  celui 
qui  brûle  la  paille  et  les  siliques  de  son  colza  et  qui  laisse 
emporter  de  son  champ  la  totalité  des  pieds  de  cette  plante , 
se  prive  parla  d'une  ressource  qui,  envisagée  comme  matière 
fertilisante  représenterait ,  par  hectare  : 

Azote  Acide  phosphorique. 

pour  les  pieds.     .     .    6  kil.  00  8  kil.  30 

pour  les  siliques  ,     .     8         96  5        89 

pour  la  paille.       .     .   20        ^6  21         ô5 


Total.      .     .   35  kil.  42.  35  kil.  TU. 

Chacun  pourra  facilement  tirer  les  conséquences  agrono- 
miques d'une  habitude  aussi  peu  rationnelle. 

CHAPITRE   VIII. 

De  l'iDQuence  que  doit  avoir,  sar  l'époisement  do  sol,  h  force  do  plant  de  colia  em- 
ployé poar  le  repiquage. 

Nous  n'avons  pas  besoin  de  rappeler  ici  que ,  plus  les  ré- 
coltes sont  abondantes,  toutes  choses  égales  d'ailleurs  ,  plus 
doit  être  considérable  la  proportion  d'éléments  de  toutes  sortes 
que  ces  récoltes  prélèvent  sur  le  sol  qui  les  produit,  et  plus 
doit  être  grand  et  rapide  l'appauvrissement  du  sol. 

Si  nous  supposons  que  chaque  plante ,  après  son  repiquage 
à  demeure,  se  trouve  dans  un  ensemble  de  conditions  telles 
que  son  produit  soit  à  peu  près  indépendant  de  la  force  du 
plant  employé,  il  est  évident  que  le  sol  aura  dû  subvenir  dans 
une  plus  forte  proportion  à  la  nutrition  des  plantes  originaire- 
ment faibles ,  qu'à  celle  des  plantes  les  plus  fortes  et  les  plus 
vigoureuses. 

Cette  supposition,  qui  peut ,  à  première  vue,  sembler  para- 


77 


doxale,  n'est  pas  toujours  aussi  éloignée  de  la  vérité  qu'on 
le  pourrait  croire ,  lorscjue  le  repiquage  se  fait  en  terre  très- 
riche. 

La  bonne  venue  d'une  récolte,  de  même  que  celle  du 
plant ,  dépend  alors  d'une  foule  de  circonstances  par  suite 
desquelles  de  beau  plant  peut  donner  une  récolte  médiocre, 
ou  du  plant  médiocre  peut  produire  une  récolte  magnifique  , 
s'il  est  favorisé  à  souhait. 

Nous  partirons  donc  de  cette  supposition ,  dont  chacun 
pourra  aisément  varier  les  données  à  son  gré ,  suivant  son 
point  de  vue  ;  nous  admettrons  que  chacun  des  échantil- 
lons de  plant  dont  nous  avons  donné  plus  haut  l'analyse  ait 
produit  une  récolte  comme  celle  qui  a  fait ,  en  1 859  ,  l'objet 
principal  de  nos  études,  et  nous  allons  chercher  l'accroisse- 
ment de  la  masse  des  différents  principes  constitutifs  du  colza 
depuis  le  moment  de  la  plantation  jusqu'à  l'époque  de  la  ré- 
colte définitive. 

Tableau  45. 

Matière  siche,  excédant  du  poids  de  la  récolte  lur  celui  du  plant. 


OBSERVATIONS 
SUR     LE    PLANT. 


Plant  exlrêmement   faible.    . 

Plant  très-faible 

Plant  faible 

Plant  moyen  ,  un  peu  faible. 

Plant   forL 

Plant  très-fort 

Plant  exceptionnellement  fort. 


MATIÈRE  SÈCHR 

FOLRNIB 
PAR  LE  PLANT. 

EXCEDANT    DE 

MATIÈRF.     SÈCHE 

CONTENUE 

DANS  LA  RÉCOLTE. 

kll. 

loi 

40,2 

7964,8 

305,4 

7699,6 

307,6 

7697,4 

322.4 

7682,6 

1086,6 

6918,4 

1892,2 

6112,8 

2896,6 

5108,4 

—  78  — 
'fablean  46. 

Azote  par  hectare. 


OBSERVATIONS 
SUR     LE    PLANT. 

AZOTE    FOURNI 

PAR 

LE    PLANT. 

EXCÉDANT  d'azote 

CONTENU 
DANS  LA    RÉCOLTE. 

Plant  extrêmement    faible.    . 

Plant  très-faible 

Plant  faible 

Plant  moyen  un  peu  faible.  . 

Plant  fort 

Plant   très-fort 

Plant  exceptionnellement  fort. 

kil. 
1,11 

7,76 

7,80 

9,00 

46,00 

66,24 

111,20 

kil. 

110,04 

103,39 

103.85 

102,15 

65,15 

44,11 

40,61 

TaMean  49. 


Matières  minérales. 


OBSERVATIONS 
SUR      LU     PLANT. 

MAT.  MINÉRALES 

FOURNIES 
PAR  LE    PLANT. 

EXCÉDANT  DE  MAT. 
MIN.  CONTENUES 
DANS  LA  RÉCOLTE. 

Plant  extrêmement  faible.  .  . 

Plant  très-faible 

Plant  faible 

kll. 

3,23 

27,46 

35,33 

209,50 

415,55 

k.l. 

574,91 
550,68 
532,81 
368,64 
163,59 

Plant  très-fort      

Plant  exceptionnellement  fort. 

-    79  - 
Tableau  48. 

Acide  plwsphoriquc. 


OltSERVATIONS 
SUR    LE    PLANT. 

\CIDK, 
PHOSPHORIQUE 

FOURNI 
PAR  LE     PLANT. 

EXCÉDANT   d'acide 

PHOSPIIOKIQUE 

CONTENU 

DANS  LA   RÉCOLTE. 

Plant   extrêmement   faible.    . 

Plant    très-faible 

Plant  faible.  .   • 

Plant  très-fort 

Plant  exceptionnellement  fort. 

kil. 

0,37 

2,46 

3,70 

15,94 

35,41 

kil. 

74,74 
72,65 
71,41 
59,17 
39,70 

Tableau  49. 

Chaux. 


OBSERVATIONS 
SUR    LE    PLANT. 

CHALX  FOURNIE 
PAR    LE    PLANT. 

EXCEDANT 
DE    CHAUX   CON- 
TENU DANS  LA 
RÉCOLTE. 

Plant     très-faible 

Plant  faible 

kil. 

9,06 

8,31 

71,13 

83,53 

kil. 

166,71 

167,46 

104,64 

92,24 

Plant  très-fort 

Plant  extrêmement  fort.  .  .  . 

Tableau  50. 


Soude  et  po 

asse  réunies. 

EXCÉDANT 

OBSERVATIONS 

ALCALIS  FOURNIS 

d'alcalis    (1) 
contenus    dans 

SUR    LE    PLANT. 

PAR    LE  PLANT. 

LA  RECOLTE 
APPROXIMATIVE. 

Plant    très-faible 

Plant  faible 

kil. 

6,61 
13,79 

kil 

98,39 
91,20 

Plant  très-fort 

Plant  exceptionnellement  fort. 

45,33 
76,92 

59,67 
23,08 

(1)  On  a  admis  approximativement  que  le  poids  des  alcalis  caus- 


—  80  - 

La  comparaison  à  laquelle  nous  venons  de  nous  livrer 
montre  que  si  le  plant  extrêmement  faible  mérite  à  peine 
d'être  pris  en  considération  par  rapport  à  la  masse  de  la  ré- 
colte, il  faut  au  contraire  tenir  grand  compte  des  apports  faits, 
au  moment  du  repiquage  ,  par  le  plant  fortement  développé, 
puisque  nous  voyons  qu'il  peut  déjà  contenir,  à  cette  époque, 
plus  de  la  moitié  du  poids  de  la  matière  sèche  d'une  bonne 
récolte,  près  des  trois  cinquièmes  des  matières  minérales, 
près  de  la  moitié  de  l'acide  phosphorique  ,  près  de  la  moitié 
de  la  chaux ,  environ  les  trois  quarts  des  alcalis. 

Mais  le  résultat  le  plus  remarquable  est  celui  qui  concerne 
l'azote.  Dans  les  conditions  où  nous  nous  sommes  placé ,  le 
plant  extrêmement  fort  peut  contenir  autant  d'azote ,  au  mo- 
ment du  repiquage ,  qu'on  en  troiwera  dans  la  récolte  sept 
mois  plus  tard  ,  à  l'époque  de  la  maturité  du  colza. 

Ce  résultat ,  paradoxal  en  apparence  ,  demande  quelques 
explications  :  pendant  le  temps  qui  s'écoule  depuis  la  planta- 
tion jusqu'au  moment  oii  la  végétation  commence  à  prendre 
un  peu  d'activité ,  le  colza  perd  la  plus  grande  partie  de  ses 
feuilles,  et  particulièrement  les  grandes  et  pesantes  feuilles 
qui  donnaient  au  plant  un  poids  si  considérable ,  et  contenaient 
la  majeure  partie  de  l'azote  que  nous  y  avons  trouvé.  En  se 
détachant  de  la  plante ,  dans  laquelle  nous  ne  retrouvons  plus, 
au  commencement  de  mars  ,  tout  ce  qu'elle  contenait  au  mo- 
ment de  la  plantation ,  ces  feuilles  abandonnent  au  sol  la  plu- 
part des  principes  dont  elles  étaient  formées. 

Si  au  lieu  d'admettre,  comme  nous  l'avons  fait,  que  la  ré- 
colte a  donné  des  produits  satisfaisants ,  nous  considérons  le 
cas  d'une  récolte  médiocre,  les  avantages  de  l'emploi  d'un 
plant  vigoureux  seraient  encore  plus  tranchés,  et  il  pourrait 


tiques,  dans  la  récolte ,  est  représenté  par  la  moitié  du  poids  des  sels 
alcalins,  ce  qui  ne  peut  être  éloigné  de  la  vérité,  l^our  les  plants,  les 
alcalis  ont  été  dosés  directement. 


—  si- 
se présenter  tel  cas  uù  la  récolte  serait  inférieure ,  presqu'en 
tons  points,  au  plant  primitivement  employé. 

Il  résulte  évidemment  pour  nous,  de  cette  comparaison,  qu'à 
tous  les  points  de  vue  ,  il  y  aura  toujours  avantage  à  repiquer 
du  plant  de  très-belle  venue  ;  d'abord  la  bonne  réussite  de  la 
récolte  aura  de  plus  grandes  chances  en  sa  faveur,  et  en  outre 
l'épuisement  du  sol  sera,  toutes  choses  égales  d'ailleurs,  bien 
moins  considérable. 

Cependant  il  importe  encore  ici  de  faire  une  distinction , 
au  sujet  de  cet  épuisement. 

Si  le  cultivateur  a  récolté  lui-même  son  plant  de  colza ,  sur 
une  autre  partie  du  domaine  qu'il  exploite  ,  il  a  dépensé  dans 
l'un  de  ses  champs  ce  qu'il  a  économisé  dans  l'autre,  et  le 
prélèvement  total ,  au  lieu  de  se  faire  seulement  sur  le  sol 
qui  a  produit  la  récolte  parvenue  à  malurilé,  se  répartit  entre 
ce  dernier  et  la  pépinière  qui  a  nourri  le  plant.  Mais  il  n'en 
esi  plus  ainsi  lorsque  le  plant  provient  d'un  autre  domaine, 
et  c'est  alors  que  notre  comparaison  peut  donner  une  idée 
des  avantages  résultant  de  l'emploi  du  plant  vigoureusement 
développé ,  au  point  de  vue  de  l'épuisement  du  sol. 

Nous  voyons  également ,  par  l'inspection  des  tableaux  39  et 
^1  ,  qu'en  évaluant  d'après  son  poids  le  prix  du  plant  de 
colza,  on  le  paierait  à  peu  près  suivant  la  richesse  en  azote  et 
et  en  acide  phosphorique  ,  et  que  la  transaction  serait  ainsi 
faite  sur  une  base  qui  peut  être  considérée  comme  équitable. 

RÉSUMÉ    ET   CONCLUSIONS. 

En  résumé,  lorsqu'après  s'être  entouré  des  précautions 
dont  j'ai  donné  l'énumération  au  commencement  de  ce  mé- 
moire,  on  divise  le  colza  en  plusieurs  parties  ainsi  délimitées: 

1".    Pieds; 

6 


—   82   - 

2'.  Tiges  effeuillées  el  étêtées,  coupées  à  hauteur  du  collet 
de  la  racine  ; 

3°.  i^ommiiés  des  liges  ,  coupées  au-dessous  des  plus  basses 
fleurs  ou  des  plus  basses  siiiques; 

U°.   Feuilles  vertes; 

5°.   Feuilles  mortes  ; 

Et  qu'on  examine  la  plante  à  différentes  époques  de  son 
développement ,  on  trouve  : 

1".  Que  le  poids  total  de  la  matière,  considérée  en  vert , 
atteint  son  maximum  vers  l'époque  de  la  formation  des  graines; 

2".  Que  le  poids  total  de  la  matière  sèche  des  pieds  ou 
racines  atteint  également,  à  celle  époque,  un  maximum  au- 
dessous  duquel  il  se  maintient  jusqu'à  la  maturité  de  la  plante  ; 

3°.  Que  c'est  encore  à  cette  époque  que  le  poids  total  de  la 
matière  sèche  des  liges  nues  et  étêtées  paraît  atteindre  son 
maximum  ,  pour  diminuer  ensuite  d'une  manière  notable 
jusqu'à  la  complète  maturité  ; 

W.  Le  poids  de  la  matière  sèche  des  sommités  des  rameaux, 
munis  de  leurs  fleurs  on  de  leurs  siiiques  pleines ,  augmente 
rapidement  depuis  le  moment  de  l'apparition  des  boutons  à 
fleurs  jusqu'à  l'époque  de  la  récolte  ;  c'est  ainsi  que ,  dans 
nos  expériences ,  cet  accroissement  a  été  de  600  pour  100,  du 
22  mars  au  6  mai ,  et  qu'ensuite  ce  poids  a  plus  que  doublé 
encore  depuis  le  6  mai  jus(jn'aii  20  juin  ; 

5°.  La  proportion  de  matière  organique  sèche  contenue 
dans  chaque  kilogramme  de  matière  verte  augmente  avec 
l'âge ,  et  cela  tout  aussi  bien  dans  les  plantes  faibles  que  dans 
les  plantes  les  plus  vigoureuses  ;  cette  proportion  de  matière 
sèche  est  même  plus  considérable  dans  les  plantes  faibles  que 
dans  les  plantes  les  plus  fortes,  ce  que  nous  avions  déjà  eu 
l'occasion  de  constater  dans  un  assez  grand  nombre  de  plantes 
d'espèces  diverses,  el  parlic.uIièrenK  iitdansia  betterave,  dans 
le  trèfle  ,  dans  la  luzerne  el  dans  le  sainfoin. 


—  83  — 

Azote  combiné.  —  En  considérant  la  plante  verte,  la  pi'o 
portion  d'azote  par  kilogramme  de  matière  diminue  con- 
staraoïent  dans  le  pied  ,  dans  la  tige  effeuillée  etétêtée,  dans 
les  sommités  des  rameaux  portant  les  fleurs  ou  les  siliques 
pleines ,  et  dans  la  plante  considérée  dans  son  entier  ;  la  di- 
minution paraît  s'arrêter  au  moment  de  la  chute  des  feuilles, 
pour  faire  place  à  une  légère  augmentation. 

En  considérant  la  plante  sèche,  la  diminution  se  manifeste 
dans  toutes  les  parties  à  la  fois. 

Si  au  lieu  d'un  poids  déterminé  de  telle  ou  telle  partie 
de  la  plante ,  on  prend  une  récolte  entière  ,  la  quantité  totale 
d'azote  fournie  par  les  pieds  va  toujours  en  diminuant ,  au 
point  d'être  presque  réduite  à  la  moitié  de  ce  qu'elle  était  au 
commencement  des  observations,  bien  que  le  poids  des  ra- 
cines ait  augmenté. 

Dans  les  tiges  nues  et  étôlées,  la  proportion  totale  d'azote 
augmente  jusqu'à  l'époque  de  la  formation  des  graines,  pour 
diminuer  ensuite  considérablement  jusqu'à  l'époque  de  la  ma- 
turité; cette  proportion  d'azote  descend  même  alors  au-dessous 
de  ce  qu'elle  était  trois  mois  auparavant ,  bien  que  le  poids 
de  la  matière  organique  sèche  ait  triplé  pendant  cet  intervalle 
de  temps. 

L'accroissement  du  poids  total  do  l'azote  est  continu  dans 
les  sommités  des  rameaux  qui  contiennent,  à  l'époque  de  la 
maturité,  plus  des  quatre  cinquièmes  de  l'azote  delà  plante, 
dont  elles  ne  forment  que  la  moitié  en  poids  de  matière  sèche. 

Substances  minérales.  —  Dans  les  racines ,  soit  à  l'état 
vert  et  frais,  soit  à  l'état  sec,  la  proportion  de  substances 
minérales  contenues  dans  un  kilogramme  de  matière  n'éprouve 
que^des  variations  insignifiantes  pendant  les  trois  derniers 
mois  de  végétation  du  colza. 

Dans  les  tiges  étêtées  dépourvues  de  leurs  feuilles,  la  propor- 


~  Sk  — 

lion  (ie  matières  minérales ,  à  peu  près  constante  quand  les 
tiges  sont  vertes,  va  constamment  en  diminuant  quand  on  les 
examine  sèches ,  tandis  que  le  poids  total  des  cendres  de  la 
récolte  atteint ,  dans  ces  tiges,  un  maximum  à  l'époque  de  la 
formation  de  la  graine ,  et  diminue  ensuite  jusqu'à  la  maturité. 
Dans  les  sommités  des  rameaux ,  la  proportion  de  cendres 
fournie  par  chaque  kilogramme  de  matière  sèche  va  constam- 
ment en  diminuant,  tandis  que  le  poids  total  de  ces  substances 
éprouve  un  accroissement  continuel  et  considérable;  au  mo- 
ment de  la  maturité ,  celte  partie  de  la  récolte  contient  près 
de  dix-huit  fois  plus  de  substances  minérales  qu'elle  n'en 
contenait  trois  mois  auparavant,  et  près  des  trois  cinquièmes 
de  ce  qui  se  trouve  dans  la  récolte  entière. 

Acide  pliosphorique.  —  Quand  on  considère  la  plante  verte 
et  fraîche,  on  y  voit  la  proportion  d'acide  phosphorique 
atteindre,  dans  les  racines  et  dans  les  liges  nues,  vers  l'époque 
de  la  formation  de  la  graine,  un  maximum  auquel  correspond 
au  contraire  un  minimum  dans  les  sommités  des  rameaux. 

Lorsqu'on  examine  au  contraire  la  matière  sèche ,  on  voit 
l'appanvrissemenl  se  manifestera  la  fois  sur  les  trois  parties. 

Le  poids  total  de  l'acide  phosphorique  atteint,  dans  les 
racines  et  dans  les  tiges  nues ,  une  valeur  maxima  qui  corres- 
pond à  répocjuc  de  la  formation  des  graines,  et  redevient 
ensuite,  à  l'époque  de  la  maturité,  sensiblement  égal  à  ce  qu'il 
était  trois  mois  plus  tôt,  bien  que,  pendant  ce  laps  de  temps, 
le  poids  de  la  matière  sèche  qui  compose  cette  partie  de  la 
plante  ait  plus  que  triplé;  la  diminution  paraît  s'y  faire  sentir 
encore  alors  qu'elle  a  déjà  cessé  dans  les  racines. 

La  masse  lolalo  de  l'acide  phosphorique  éprouve,  dans  les 
sommités  des  rameaux  ,  un  accroissement  non  interrompu 
et  devient,  en  moins  de  trois  mois,  vingt  fois  plus  considé- 
rable qu'au  débul  des  observations. 


—  85    - 

Chaux.  —  Considérée  dans  son  entier ,  soit  à  l'état  vert , 
soit  à  l'état  sec ,  la  plante  offre  un  maximum  de  richesse  en 
chaux  vers  le  moment  de  la  formation  des  graines,  et  celte 
richesse  décroit  ensuite  jusqu'à  l'époque  de  la  maturité. 

A  cette  même  époque  de  la  formation  des  graines  corres- 
pojid  ,  au  contraire,  un  minimum  de  richesse  en  chaux 
dans  les  sommités  des  rameaux. 

La  quantité  totale  de  chaux  contenue  dans  la  récolte  arrive 
à  son  maximum ,  dans  les  tiges  nues  et  élêtées ,  vers  cette 
même  époque  de  la  formation  des  graines,  pour  décroître 
ensuite  jusqu'à  la  maturité ,  malgré  l'accroissement  du  poids 
de  la  matière  organique  réelle. 

Sels  alcalins.  —  En  laissant  de  côté  les  feuilles,  dont  l'état 
précis  de  maturité  offre  toujours  quelque  incertitude,  la  pro- 
portion de  sels  alcalins  contenue  dans  le  colza  pris  à  l'état 
vert  et  frais,  ou  lorsqu'il  est  complètement  dépouillé  d'hu- 
midité, va  constamment  en  diminuant  depuis  l'apparition  des 
boutons  à  fleurs  jusqu'à  la  maturité,  dans  le  pied,  dans  les 
tiges  et  dans  les  sommités  des  rameaux. 

Lorsqu'au  lieu  de  considérer  la  proportion  relative,  on  con- 
sidère la  proportion  totale  des  sels  alcalins  contenus  dans 
chaque  partie  delà  récolte  entière  prise  aux  diverses  époques 
de  nos  observations,  il  est  facile  de  reconnaître,  en  parcourant 
le  tableau  n".  35,  que  le  poids  total  des  sels  alcalins  varie  peu 
dans  les  racines,  et  qu'il  tendrait  plutôt  à  diminuer  qu'à  aug- 
menter après  la  formation  de  la  graine. 

Dans  la  tige,  au  contraire,  après  avoir  plus  que  doublé  à 
cette  époque,  le  poids  lolal  des  sels  alcalins  diminue  de  plus 
d'un  tiers  lorsqu'on  arrive  à  l'époque  de  la  maturité. 

Dans  la  partie  supérieure  de  la  plante,  le  poids  des  sels  al- 
calins, pendant  les  trois  derniers  mois  de  la  végétation  du 
colza,  décuple  de  valeur  au  moins. 


—  86  -- 

S'il  était  permis  de  tirer  une  conclusion  plus  générale  en- 
core, qui  paraît  découler  tout  naturellement  de  ce  qui  pré- 
cède, nous  ajouterions  qu'il  semble  résulter  des  analyses  dont 
nous  venons  de  citer  les  principaux  résultats  généraux,  que 
c'est  surtout  à  L'époque  de  la  formation  de  La  graine  que  s'ef- 
fectue avec  le  plus  d'énergie,  de  la  tige  de  ta  plante  vers  sa 
partie  supérieure,  le  transport  des  matières  azotées,  des 
substances  minérales,  de  l'acide  phosphorique  on  des  phos- 
phates de  la  chaux  et  des  sels  alcalins. 

Pendant  la  dessication  en  javelle  du  colza  coupé  à  l'ap- 
proche delà  maturité  de  la  graine,  il  ne  paraît  pas  y  avoir  de 
transport  sensible  de  matières  azotées  de  la  tige  vers  la  partie 
supérieure  de  la  plante. 

Le  plant  de  colza,  lorsqu'il  est  très-vigoureusement  déve- 
loppé au  moment  de  la  transplantation,  peut  déjà  contenir 
alors  une  très-forte  partie  des  éléments  constitutifs  que  l'on 
rencontrera  ,  huit  mois  plus  tard  ,  dans  la  plante  parvenue  à 
maturité  ;  c'est  dans  les  organes  foliacés  du  plant  surtout  que 
se  trouvent  accumulés  tous  ces  principes,  et  particulièrement 
les  matières  azotées. 

Enfin,  le  brûlis  sur  place  des  siliques  de  colza  et  l'emploi, 
trop  général  aujourd'hui,  des  pieds  et  même  de  la  paille  comme 
combustible,  doivent  être  considérés  comme  un  véritable  gas- 
pillage très-préjudiciable  aux  intérêts  de  l'agriculture, 

M.  Du  Moncel  lit  une  noie  sur  l'origine  de  l'atmosphère 
lumineuse  de  l'étincelle  d'induction. 

SUR  L'ORIGINE  DE  1/ ATMOSPHÈRE  LUMINEUSE 
DE  L'ÉTINCELLE  D'INDUCTION, 

Dans  un  mémoire  présenté  h  l'Institut ,  dans  sa  séance  du 
17  octobre  1859  ,  j'avais  démontré  que  l'atmosphère  lumi- 


—  87  — 
neuse  qui  entoure  l'élincelle  d'induction  devait  être ,  en 
grande  partie  ,  attribuée  à  réchauffement  de  l'air  dans  le 
voisinage  de  l'étincelle ,  lequel  échauffement,  ayant  pour  effet 
de  former  un  conducteur  secondaire  ,  devait  permettre  à  la 
décharge  de  se  dériver  en  grande  partie  par  celle  voie  ,  en 
produisant  l'illumination  propre  aux  courants  qui  traversent 
un  conducteur  imparfait.  J'avais  encore  démontré  que  l'in- 
lervention  ,  dans  le  milieu  gazeux,  des  corps  conducteurs  à 
un  grand  état  de  division  ,  tels  que  de  l'eau  en  vapeur ,  de  la 
poussière  de  charbon  ,  etc. ,  etc. ,  était  encore  une  cause  qui 
pouvait  contribuer  au  développement  de  cette  effluve  lumi- 
neuse. Enfin,  j'avais  ajouté  que  la  réaction  réciproque  des  deux 
flux  électriques  composant  l'étincelle  d'induction  devait  faciliter 
beaucoup  la  propagation  du  flux  constitué  par  l'atmosphère. 
En  réfléchissant  sur  les  effets  physiques  qui  devaient  résulter 
de  cette  dernière  réaction,  je  n'ai  pas  tardé  à  me  convaincre 
(jue  les  actions  mécaniques  exercées  par  l'électricité  de 
tension  devaient  être  non-seulement  une  des  causes  prin- 
cipales de  la  propagation  des  deux  flux  en  question  ,  mais 
encore  la  cause  initiale  de  la  production  de  la  décharge.  Ce 
n'est  pas ,  en  eflet ,  l'action  calorifique  polaire ,  exercée  sur 
le  milieu  interposé  dans  la  solution  de  continuité  où  se 
produit  l'étincelle  d'induction  ,  qui  précède  l'apparition  de 
celle-ci  et  en  prépare  la  venue;  on  peut  s'en  convaincre  en 
interposant  un  thermomètre  entre  les  deux  rhéophores  du 
circuit  avant  que  l'étincelle  éclate.  Cet  instrument  n'indique 
aucune  élévation  de  température.  Mais  si  l'on  considère  que 
l'action  mécanique  des  fluides  qui  s'écoulent  en  aigrettes , 
des  deux  côtés  de  la  solution  de  continuité  avant  la  décharge, 
est  suffisante  pour  repousser  de  tous  côtés,  comme  de  véri- 
tables soufflets ,  des  particules  matérielles  un  peu  légères  que 
ces  aigrettes  rencontrent  sur  leur  passage,  on  comprendra 
facilement  que  cette  action,  en  se  produisant  dès  le  début  sur 


—  88  — 

les  particules  gazeuses  du  milieu  interposé ,  doit  avoir  pour 
résultat  une  raréfaction  de  ce  milieu  aériforme,  et  par  con- 
séquent une  domination  de  la  résistance  opposée  à  la  dé- 
charge, qui  dès-lors  peut  se  produire  sans  difficulté.  Or,  cette 
raréfaction  se  trouvant  encore  augmentée  par  l'action  calo- 
rifique produite  par  l'étincelle ,  celle-ci  peut  acquérir  un  dé- 
veloppement considérable.  On  peut  se  rendre  compte  faci- 
lement de  l'action  mécanique  du  courant  sur  les  particules 
d'un  milieu  gazeux  interposé  dans  la  décharge,  en  faisant 
passer  celle-ci  à  travers  la  flamme  d'une  bougie.  Si  le  courant 
est  un  peu  énergique ,  on  voit  la  flamme  de  la  bougie  se 
projeter  à  gauche  et  à  droite  de  la  solution  de  continuité, 
sous  la  forme  de  deux  dards  lumineux  et  suivant  une  ligne 
perpendiculaire  à  celle  de  la  décharge.  C'est  celte  réaction 
qui,  suivant  M.  Ricss ,  produit  les  stratifications  de  la  lu- 
mière électrique  au  sein  du  vide,  en  disposant  le  milieu  gazeux 
raréfié  par  couches  alternativement  condensées  et  dilatées, 
disposées  perpendiculairement  au  courant  et  douées  d'une 
conductibilité  différente.  Du  reste,  cette  raréfaction  du  milieu 
aériforme,  produite  par  les  répulsions  électriques  polaires,  ne 
réagit  pas  seule  dans  la  plus  grande  facilité  qu'elles  donnent 
au  développement  de  la  décharge  :  le  mouvement  méca- 
nique des  particules  gazeuses  lui-même  contribue  beaucoup 
à  cet  effet ,  en  créant  une  conductibilité  particulière  appelée 
mécanique  par  M.  Riess,  et  qu'on  retrouve  dans  des  cir- 
constances où  ce  mouvement  ne  peut  donner  lieu  à  une  ra- 
réfaction du  milieu  gazeux.  Ainsi,  une  insufflation  produite 
sur  une  décharge,  étant  sur  le  point  de  se  former,  la  déter- 
mine et  l'allonge ,  surtout  quand  cette  insufflation  est  faite 
dans  le  sens  même  de  la  décharge.  C'est  vraisemblablement 
par  suite  d'une  action  de  ce  genre  que  deux  décharges  voi- 
sines l'une  de  l'autre  s'enlr'aidetit  mutuellement  et  peuvent 


-    89  - 

se  produire  dans  des  conditions  où  elles  ne  se  nianifesieraieiU 
pas  isolément. 

Après  la  lecture  de  cette  note  ,  M.  Du  Moncel  entre  dans 
quelques  détails  sur  les  expériences  qu'il  a  faites  devant 
l'Académie  de  Caen ,  dans  sa  séance  du  25  novembre ,  dans 
le  but  de  démontrer  qu'en  décrivant  le  courant  indirect  de 
la  machine  de  Ruhmkoff  par  deux  circuits ,  l'un  entière- 
ment métallique,  mais  de  grande  résistance,  l'autre  présentant 
une  solution  de  continuité  dans  laquelle  se  trouve  interposée 
la  flamme  d'une  bougie  ,  on  peut  séparer  les  deux  courants 
inverses  produits  tour  à  tour  par  l'appareil  et  faire  en  sorte 
que  l'un  des  circuits  (le  circuit  métallique)  soit  parcouru 
par  une  succession  continue  de  courants  inverses  ,  et  l'autre 
(le  circuit  avec  solution  de  continuité)  par  une  succession 
continue  de  courants  directs.  Cette  séparation  vient  de  ce  que 
les  courants  inverses  ont  trop  peu  de  tension  pour  franchir 
un  circuit  présentant  une  solution  de  continuité  ,  tandis  que 
les  courants  directs  passent  de  préférence  par  un  pareil 
circuit  (surtout  avec  l'interposition  de  la  flamme  d'une 
bougie)  plutôt  que  de  se  propager  à  travers  un  circuit  mé- 
tallique très-résistant. 

M.  Perrier  montre  une  série  de  fossiles  qu'il  a  recueillis 
sur  le  talus  d'une  route  qui  va  des  champs  St. -Michel  à 
Ardennes  ;  ce  sont  diverses  espèces  de  Brachiopodes.  Parmi 
ces  fossiles  se  trouvait  une  valve  isolée  de  VEUgmus  poty- 
typus  de  M.  Eudes-Deslongchamps ,  genre  qui  n'avait  encore 
été  recueilli ,  dans  le  Calvados  ,  qu'au  Maresquet. 

M.  le  Trésorier  rend  ses  comptes  :  mais ,  comme  la  masse 
des  pièces  à  vérifier  était  considérable ,  M.  le  Président 
nomme  .  pour  les  examiner  ,   une  Commission  qui  fera  son 


-   90  — 

rapport  à  la  piocliaine  séance.  Les  membres  de  la  Commis- 
sion sont  :  I\I1\I,  de  La  Mariouze  ,  Perrier  et  Luard. 

Le  scrutin  est  ouvert  successivement  sur  MM.  Fayel,  doc- 
teur-médecin ;  Féron  ,  pharmacien  ;  Fauvel  ,  étudiant  en 
Droit;  Hue  de  Mathan  ,  étudiant  en  Droit  ,  tous  présentés 
dans  la  séance  dernière  ,  comme  membres  résidants.  Ces 
Messieurs  sont  admis. 

Le  scrutin  est  également  ouvert  sur  M.  Mélion  ,  pharma- 
cien à  Vimoutiers,  comme  membre  correspondant.  M.  Mélion 
est  admis. 

MM.  Eudes- Deslongchamps  père  et  fils  présentent,  comme 
membres  correspondants ,  M.  Henri  de  Ferry,  géologue  et 
paléontologiste  ,  à  Bussières ,  environs  de  Mâcon  (  Saône-et- 
Loire),  et  M.  Pierre  Gratiolet,  chef  des  travaux  anatomiques 
au  muséum  d'histoire  naturelle  à  Paris. 

MM.  Perrier  et  de  L'Hôpital  présentent,  comnie  membre 
résidant ,  M.  Jouanne  ,  professeur  au  Lycée  impérial  de 
Caen. 

La  séance  est  levée. 


=3®©®=- 


SÉANCE  DU  9  JANVIER  1860. 


Présidence  de  Bl.  LVARD  ,   viee— président. 


DONS  FAITS  A  LA  SOCIÉTÉ. 

De  la  part  de  M.  Abel  Vautier  : 

Gênera  des  Coléoptères  d'Europe  ,  etc. ,  par  MM.  Jac- 
quelin  du  Val  et  Jules  Migneaux.  IT.,  73^,  7^".,  75'.  li- 
vraisons, avec  planches.  Paris,  1859. 

Zeitschrifi ,  etc.  Mémoires  de  la  Société  géologique  alle- 
mande,  XP.  volume,  2^  trimestre  (février,  mars,  avril 
1859),  avec  5  planches. 

M.  de  Caumont  montre  quelques  fossiles  recueillis  dans 
la  couche  de  terrain  qui  forme  le  fond  du  lit  de  la  Dive , 
entre  St.-Pierre-sur-Dive  et  Magny-la-Campagne. 

M.  de  Caumont  pense  que  le  fond  des  rivières  est  en  général 
une  couche  imperméable,  et  que  la  Dive  coule  ,  dans  la  localité 
désignée ,  sur  le  terrain  Callovien  qui  forme  à  cette  rivière  sa 
couche  imperméable.  Les  fossiles  y  sont  abondants,  mais  peu 
nombreux  en  espèces.  M.  Eudes-Deslongchamps  a  cru  y  re- 
connaître :  1°.  les  Ter.  sublagenalis ,  Davidson,  ei  inter- 
media,  Oppel,  mais  sans  pouvoir  rien  affirmer  •,T.  une  petite 
huître  plissée  très-abondante  (  la  même  espèce ,  ou  une  très- 
voisine,  qui  existe  abondamment  dans  la  grande  Oolithe, surtout 
à  sa  partie  supérieure);  3».  deux  Bryozoaires,  un  Diastopora 


—  92  — 

et  un  Spiropora,  ressemblant  beaucoup  aux  espèces  de  la 
grande  Oolithe. 

M.  de  Caumont  donne  communication  d'une  note  (déjà  lue 
par  lui  au  Congrès  de  Limoges  et  imprimée  dans  les  Comptes- 
rendus  de  ce  Congrès  )  où  il  expose  ses  recherches  sur  les 
bords  de  la  mer  jurassique  du  sud-est  de  la  France,  pour  y 
reconnaître  les  gisements  de  calcaires  et  de  marnes  appar- 
tenant au  Lias  ou  à  l'Oolithe  inférieure.  On  sait  que  ces  bords 
forment  une  bande  étroite ,  irrégulière  et  souvent  inter- 
rompue ,  entre  les  terrains  granitiques  d'Arkose  d'une  part , 
et  les  terrains  plus  modernes  qui  occupent  la  partie  centrale 
de  la  France.  Ces  recherches  ont  eu  plutôt  pour  but  l'agri- 
culture que  la  géologie.  i^L  de  Caumont  désirait  appeler 
l'attention  sur  l'importance  de  la  chaux  et  de  la  marne, 
dans  un  pays  où  le  sol  repose  presque  partout  sur  les  gra- 
nités et  qui  manque  de  chaux,  dont  la  valeur  n'est  pas  assez 
généralement  comprise  dans  ce  pays. 

M.  Eudes-Deslongchamps  présente  à  la  Société  une  partie 
du  travail  entrepris  par  lui,  sur  les  restes  de  mammifères  qui 
se  trouvent  dans  les  terrains  meubles  anciens  du  Calvados, 
La  partie  lue  aujourd'hui  a  trait  aux  ruminants. 

M.  Fauvel  lit  la  note  suivante  : 


—  93  — 

OBSERVATIONS 

SQR  UN  STAPHYLINIDE  NOUVEAU  POUR  LA  FAUNE  FRANÇAISE 

{Diylossa  mersa,  Halid.  ), 
Par  a.   Fauvel. 

C'est  toujours  une  bonne  fortune  pour  l'entomologiste  qui 
a  circonscrit  ses  recherches  à  telle  ou  telle  province,  d'avoir 
un  fait  nouveau  à  signaler,  un  insecte  étranger  à  inscrire  dans 
les  annales  de  la  science.  On  pourrait  presque  dire  que  c'est 
là  une  rareté,  la  seule  qui,  par  intervalles,  ranime  le  feu  sacré 
et  fasse  trouver  un  charme  croissant  à  des  excursions  trop 
souvent  inutiles.  D'ailleurs,  quand  à  ces  courses  à  travers 
champs,  entreprises  en  commun  et  dans  un  même  but,  pré- 
side cette  entente  cordiale  qu'on  est  toujours  sûr  de  trouver 
chez  le  vrai  naturaliste,  on  a  bien  vile  oublié  les  fatigues  de 
la  journée,  pour  ne  songer  qu'aux  trouvailles  dont  on  va  en- 
richir ses  cartons.  Qu'on  ne  croie  pas  pourtant  que  le  plaisir 
que  procure  l'entomologie  réside  tout  entier  dans  les  animaux 
plus  ou  moins  rares  que  recueille  le  collecteur,  il  est  plus  en- 
core dans  le  souvenir  qu'il  conserve  de  ceux  qui  furent  ses 
compagnons  d'exploration,  ou  des  lieux  qu'il  a  parcourus  et 
qu'il  revoit  toujours  pleins  d'un  nouvel  intérêt ,  parce  qu'il 
y  trouve  de  nouvelles  richesses.  Que  ceux-là  qui  débutent 
dans  la  carrière  se  persuadent  bien  de  ces  idées,  et  leur 
zèle  ne  s'évanouira  pas ,  comme  cela  arrive  trop  souvent , 
faute  d'émulation  dans  la  recherche  et  de  guide  dans  l'étude 
si  difficile  des  insectes. 

Heureux  de  trouver  en  Normandie  des  maîtres  et  des  col- 
lègues   en  entomologie   (1)  ,  j'ai  commencé    une   colleciion 

(1)  Je  s;iisis  avec  empressement  l'occasion  de  témoigner  ici  toute  ma 


_  9a  — 

(les  espèces  normandes.  Je  regrette  de  ne  pouvoir  présenter  dès 
maintenant  à  la  Société  Linnéenne  le  résultat  de  mes  excur- 
sions sur  les  différents  points  de  la  province  :  trop  de  localités 
me  sont  encore  inconnues.  Seulement  j'ai  cru  qu'il  ne  serait 
pas  sans  intérêt  de  signaler  la  présence,  dans  le  (Calvados,  d'un 
insecte  que  jusqu'ici  l'on  croyait  propre  à  l'Irlande,  et  dont 
l'habitat  et  les  mœurs  remarquables  ont  attiré  l'attention  des 
naturalistes. 

C'est  un  fait  aujourd'hui  bien  connu  que,  sur  les  côtes  de  la 
Manche  et  de  l'Océan,  plusieurs  espèces  de  coléoptères  vivent 
sur  les  sables,  recouverts  chaque  jour  parla  marée  pendant  un 
temps  irès-considérable.  Le  nombre  en  est  encore  assez  res- 
treint, et  l'on  ne  cite  guère  en  Europe ,  comme  présentant 
cette  particularité,  que  les  Cicindela  hybrida  et  maritima  , 
divers  Pogonus ,  les  JEpus  Robinii  et  fuLvescens ,  le  Micra- 
iynima  brevipenne,  et  les  Diglossa  submarina  et  mersa. 
C'est  cette  dernière  espèce  que  j'ai  pu  observer  dans  le  Cal- 
vados. Comme  elle  est  encore  peu  répandue  dans  les  collec- 
tions, je  crois  bon  d'en  donner  une  description  succincte  : 

G.  DIGLOSSA,  Haliday    1837. 
Entom.    Miigaz.   IV  ,  252. 

D.  t>lERSA ,  Halid. 

Erichs,  Gen.  et   spec.   Staphyl.   209;  — Kraatz  ,    Natuv.    (1er    Insect. 
Deutschl , —  Jacq.  du  Val,  Get).  des  Colropt.  d' Eut:  ,  pi.  V,  fig.  23. 

Allongée.  D'un  brun  noir  prescjue  mat  ;  finement  ponc- 
tuée sur  la   tête  et   le  corselet  ;  tête  bien  moins  large  que 

reconnaissance  ù  M.  Peirier,  à  qui  je  dois  les  premières  notions  d'en- 
lomolosie,  el  qui  lienl  toujours  ù  ma  disposition  ses  colleclions  et  sa 
riclie  bibliotlirque. 


—  95  — 

chez  la  \).  submariiia.  Corselet  un  peu  moins  rétréci  en 
arrière  ,  non  sinué  "postérieurement  ;  élytres  ordinairement 
de  la  largeur  du  corselet. 

Décrite  par  Haliday  qui  l'avait  découverte  sur  les  sables 
maritimes  de  l'Irlande,  la  Diglossa  mersa  n'a  jamais  été  in- 
diquée par  les  auteurs  comme  prise  en  dehors  des  limites  de 
ce  pays.  Elle  n'est  pas  citée  dans  la  faune  entomologique  fran- 
çaise deMIM.  Fairmaire  et  Laboulbène  (1856).  M.  de  Marseul 
[Catalogue  des  coicoptères  d'Europe,  p.  Ul  — 1857)  fait 
suivre  l'indication  de  cette  espèce  du  mot  Britannia  ;  et  M.  Jac- 
quelin  du  Val  {loc.  cit.  )  l'indique  comme  «  à'Hibernia  ».  — 
On  devait  soupçonner  l'existence  de  la  Diglossa  sur  nos  côtes, 
dont  la  faune  est  si  peu  différente  de  celle  des  rivages  britan- 
niques; mais  jusqu'ici  on  ne  l'avait  pas  signalée.  C'est  à  l'em- 
bouchure de  l'Orne  qu'en  1857, j'en  pris  pour  la  première  fois 
cinq  exemplaires  sur  les  sables  que  recouvre  chaque  jour  la 
marée.  Je  l'ai  retrouvée  en  abondance  depuis  cette  époque , 
et  j'ai  pu  observer  quelques  particularités  de  mœurs  singu- 
lières de  ce  petit  staphylinien. 

Le  premier  travail  sur  les  insectes  sous-marins  est  du  à  Au- 
douin  qui  publia,  en  183^,  des  recherches  très-curieuses  sur 
les  mœurs  de  YJEpus  fulvescens  {Nouvelles  Annales  du  Mu- 
séum, III ,  177).  Plus  tard,  M.  Laboulbène  ayant  découvert 
une  nouvelle  espèce  à'JEpus,  consigna  ses  observations  dans 
les  Annales  de  la  Société  entomologique  de  France  (t.  VII , 
18/i9).  Enfin,  on  doit  à  MM.  Coquerelet  Robin  d'avoir  com- 
plété l'histoire  de  ce  genre  si  curieux  de  carabiques.  Suivant 
tous  ces  auteurs,  les  Mpus,  pendant  le  temps  de  leur  sub- 
mersion, soiit  toujours  entourés  d'une  couche  d'air  retenue 
soit  sous  leurs  ailes,  soit  autour  des  poils  dont  leur  corps  est 
recouvert.  Or ,  voici  l'explication  qu'a  donné  de  ce  fait 
M.  Laboulbène  [loc.   cit.)  et   que  je  trouve  résumée  dans 


—  96   — 

V Encyclopédie  Whist,  nat.  Coi.ÉOP. — I,  183  : — «  C.ei^  ^Epus 
"  vivent  sous  l'eau,  entourés  d'une  bulle  d'air  et  placés  sous 
y.  quelque  abri.  Si  leur  immersion  se  prolonge,  comme  ils 
«  respirent  un  air  moins  riche  en  oxygène,  leurs  mouvements 
«  respiratoires  vont  s'amoindrissant  ;  ils  restent  engourdis 
«  dans  une  almos|)hère  d'azote  et  sont  alors  immobiles  :  ce 
«  qui  a  été  observé.  Or,  il  est  prouvé  que  les  animaux  supé- 
«  rieurs  peuvent  vivre  très-long-temps  dans  une  atmosphère 
a  très-peu  riche  en  oxygène,  quand  on  a  soin  d'enlever  l'acide 
«  carbonique  produit  par  la  respiration.  Telle  est,  en  efifet,  la 
«  condition  dans  laquelle  les  insectes  sous-marins  se  trouvent 
«  placés  ;  car  l'eau  dissout  l'acide  carbonique  de  l'air  qui  les 
((  environne,  dès  qu'il  s'est  formé.   »  » 

L'explication  me  paraît  excellente  dans  l'hypothèse,  et  dé- 
coule naturellement  des  faits  observés.  Mais  je  crois  que  la 
solution  n'est  pas  sans  difficultés  en  présence  des  mœurs  de 
la  Diglossa,  bien  différentes  en  plus  d'un  point,  ainsi  qu'on 
va  le  voir,  de  celles  des  Mpus.  Voici,  en  effet,  ce  que  j'ai  pu 
remarquer. 

C'est  sur  le  sable  très-fin  qui  s'accumule  à  l'embouchure 
des  rivières,  soit  au  bord  des  peiiies  mares,  soit  dans  les  sil- 
lons formés  par  les  vagues  quand  la  mer  se  relire,  que  se 
trouve  pendant  les  mois  de  juillet  et  d'août  la  D.  mersa,  mê- 
lée à  des  centaines  de  Cillenum  latérale  (I).  Tandis  que  ce 

(1)  J'ai  remarqué  que  ce  Bembidion,  au  moment  de  l'arrivée  du  flot, 
et  seulement  quand  il  n'a  pu  se  retirer  dans  un  trou,  peut  se  tenir,  en 
écartant  les  pattes,  à  la  surface  de  l'eau.  Or,  il  n'est  personne  qui  ne 
sache  que,  quand  la  marée  monte,  le  sable  se  soulève  parfois  en  une  pel- 
licule très-mince  ,  agglutinée  probablement  par  un  dessèchement  très- 
rapide  au  moment  du  reflux;  cette  couche  à  peu  près  àolideest  souvent 
portée  par  le  courant,  si  la  surface  de  la  mer  est  calme,  à  de  grandes 
distances.  Ce  fait  peut  servir,  je  crois,  à  expliquer  la  remarque  faite  par 
presque  tous  les  auteurs  qui  se  sont  occupés  des  cicindélides,  qu'une  es- 
pèce {Cicindel  a  triluiiaris,  Klug.)  propre  à  Madagascar,  pouvait  marcher 


—  97  — 

carabiqiie  se  creuse,  avant  la  marée  montaule,  de  petits  trous 
(le  3  et  quelquefois  h  centimètres  de  profondeur ,  où  il  se 
retire  dès  que  le  flot  arrive  (1)  ;  notre  staphylinien  se  laisse 
submerger  derrière  la  plus  légère  dépression  de  terrain.  Dès 
cet  instant ,  il  demeure  immobile  ;  souvent  même  les  vagues 
l'ont  promptenient  recouvert  de  ce  même  sable  où  ilchercbait 
un  abri,  et  tout  indice  de  vie  et  de  mouvement  disparaît  chez 
lui  jusqu'au  moment  où  le  flot  s'est  relire,  c'est-à-dire  pen- 
dant un  intervalle  de  plus  de  six  heures.  Tant  que  la  surface 
du  sable  est  humide,  on  n'aperçoit  encore  aucun  insecte,  et 
en  général  on  en  trouve  très-peu  pendant  les  jours  de  pluie  ; 
mais  si  les  rayons  solaires  viennent  à  en  réchaufTer  la  surface, 
on  voit  bientôt  la  Diglossa  courir  en  abondance  à  la  recher- 
che d'animaux  marins  microscopiques  dont  elle  se  nourrit. 

Ainsi,  je  le  répète,  jamais  je  n'ai  vu  cet  insecte  se  creuser 
de  trou  pour  s'y  renfermer.  Et  comment  le  pourrait-il?  Ses 
pattes  antérieures,  bien  loin  d'être  conformées  pour  fouir,  sont 
en  tout  semblables  à  celles  de  ses  congénères  ;  d'ailleurs,  com- 
ment un  insecte,  long  de  2  millimètres  à  peine,  parviendrait-il 
à  remuer  des  grains  de  sable  souvent  beaucoup  plus  lourds 
que  lui?  Enfin  ,  bien  que  pourvu  de  mandibules  saillantes  , 
l'écartement  ne  peut  jamais  en  être  assez  considérable  pour  lui 
permettre  de  s'en  servir  à  la  manière  du  Ciiienwn.  Nous  voici 
donc  en  présence  d'un  insecte  vivant  sur  des  sables  où  il 
n'y  a  ni  pierre,  ni  gravier,  dans  l'impossibilité  de  se  creuser 

sur  l'eau  de  la  mer  et  avait  dû  traverser  un  bras  de  mer  assez  large  pour 
se  rendre  dans  le  lieu  où  on  l'observa. 

(1)  Le  CUlenum  (et  je  ne  crois  pas  que  les  auteurs  se  soient  expliqués 
à  cet  égard)  ne  se  sert  jamais  de  ses  tarses  pour  creuser  sa  demeure 
sous-marine;  c'est  avec  ses  mandibules  trùs-fortes,  et  en  s'arc-boutant 
solidement  sur  les  parois  de  son  trou  ,  à  l'aide  de  ses  pattes  intermé- 
diaires et  postérieures,  qu'il  en  relire  un  à  un  ies  grains  de  sable  qui 
l'obstruent. 


—  98  — 
un  trou  où  il  puisse  se  réfugier  pour  le  lemps  où  la  mer  le 
recouvrira.  Mais  il  esl  un  fait  qui  me  paraît  surtout  impor- 
tant, et  qui  n'a  ,  je  crois ,  encore  été  observé  chez  aucun  co- 
léoptère,  c'est  l'absence  de  toute  bulle  d'air  autour  de  la 
Diglossa  pendant  sa  submersion. 

Tous  les  insectes  de  la  nombreuse  famille  des  Hydrocan- 
thares,  en  prenant  ce  mot  dans  son  sens  le  plus  général,  ou 
montent  à  la  surface  des  eaux  respirer  l'air  en  nature,  ou  en 
retiennent  (c'est  le  cas  de  plusieurs  Hydrophiliens)  la  quantité 
nécessaire,  au  moyen  de  leurs  antennes  souvent  couvertes  de 
poils  et  qu'ils  replient  en-dessous  contre  leur  thorax.  Or ,  il 
n'en  est  pas  ainsi  dans  la  D.  mersa.  Plusieurs  fois  je  l'ai  vue 
submergée  au  moment  du  flux,  et  jamais  je  n'ai  pu  aperce- 
voir la  moindre  bulle  d'air,  comme  on  en  remarque  chez  les 
vEpus,  par  exemple. 

Faut-il  en  conclure  que  cet  air  lui  manque  complètement  ? 
H  me  semble  que  les  moyens  nécessaires  à  l'insecte  pour  le  re- 
tenir et  que  j'ai  signalés  chez  les  ^Epus  et  les  Hydrophiliens, 
lui  font  réellement  défaut  :  son  corps  n'est  pas  couvert  de  poils; 
et,  à  l'exemple  de  tous  les  Staphylinides  de  sa  tribu,  c'est  sur  le 
corselet  qu'il  replie  ses  antennes.  Objectera-t-on  que  la  petite 
taille  de  la  Diglossa,  exigeant  par  cela  même  une  très-petite 
quantité  d'air  atmosphérique,  met  obstacle  à  l'observation  et, 
par  conséquent,  ne  permet  pas  de  décider  si  cet  air  manque 
absolument ,  ou  n'est  pas  visible?  Mais  alors  si  on  juge  sans 
prendre  cette  même  observation  pour  base,  il  faut  se  reporter 
à  ce  qu'on  observe  chez  les  autres  coléoptères  sous-marins  en 
général,  et  dès-lors,  les  différences  dans  les  mœurs  et  l'orga- 
nisation sont  trop  sensibles  pour  qu'on  puisse  conclure  que  la 
Diglossa  est  bien  et  dûment  entourée  d'une  couche  d'air 
pendant  sa  submersion.  Dans  tous  les  cas,  l'état  de  torpeur, 
d'engourdissement  que  j'ai  signalé,  prouve  d'une  manière 
certaine  ,  ou  «prelle  ou  a  été  privée  complètement,  ou  qu'au 


-    99  — 

moins  cet  air  était  très-pauvre  en  oxygène ,  et  que  par  suite 
la  respiration  a  été  interrompue  ou  presque  nulle. 

Aussi  je  me  demande  s'il  est  bien  nécessaire  d'étendre,  par 
analogie,  à  cette  espèce  les  faits  constatés  chez  les  insectes  de 
mœurs  identiques.  Bien  que  je  ne  prétende  assimiler  en  rien, 
dans  cette  circonstance,  les  trachées  des  insectes  aux  bran- 
chies des  poissons ,  cependant  le  résultai  des  phénomènes 
respiratoires,  si  l'on  admetqu'ilsexistent  chez  la  Di^/owa  pen- 
dant tout  le  temps  de  la  submersion,  est  semblable  dans  les 
deux  cas,  l'acide  carbonique  qui  entraînerait  bientôt  la  mort 
de  l'animal  étant  dissous  par  l'eau  à  mesure  qu'il  se  produit. 
Peut-il  donc  y  avoir  ici  interruption  complète  de  respiration, 
et  par  suite  de  mouvement  pendant  plusieurs  heures  ?  Je  laisse 
à  plus  compétents  le  soin  de  trancher  la  question,  qui  exigerait 
des  développements  trop  considérables  et  en  dehors  du  cadre 
que  je  me  suis  tracé.  J'ai  voulu  constater  les  faits,  parce  qu'ils 
m'ont  paru  extraordinaires.  Seulement,  avant  de  terminer,  je 
rapporterai  une  expérience  qui  ne  sera  peut-être  pas  sans  in- 
fluence sur  la  nature  de  cette  solution  ,  et  dont  chacun  peut 
facilement  vérifier  l'exactitude. 

Il  m'est  souvent  arrivé  de  laisser  pendant  dix  et  douze  heures 
des  charançons,  Rhyncoius,  Phlœophagus,  Dorytomus  et  au- 
tres, dans  des  flacons  remplis  d'alcool  à  32°.  Quand  je  venais 
à  les  en  retirer,  ils  étaient  sans  mouvement  et  comme  morts  : 
je  les  collais  alors  sur  une  plaque  de  mica.  Or,  souvent  moins 
d'une  demi-heure  après,  ils  avaient  pu  briser  la  gomme  déjà 
desséchée  qui  les  retenait,  et  couraient  à  travers  la  boîte  où 
je  les  avais  déposés. 

Je  pourrais  citer  beaucoup  d'autres  exemples  analogues  : 
il  me  semble  que  celui-là  suffit  pour  donner  une  idée  de  la 
puissance  vitale  chez  ces  petits  animaux. 

M.  de  Mathan   lit  ensuite  une  note  sur  quelques  Coléop- 


—  100  — 

tères  remarquables ,  observés  par  lui  dans  le  (Calvados ,  et 
appartenant  au  genre  Trogophlœus  de  la  famille  des  Staphy- 
liiiides. 

INOTE 

SUR  LES  ESPÈCES  DU  GENRE  TROGOPHLŒUS ,  Mann., 

VAR    M.     RENÉ    DE    MATHAN. 

La  famille  des  Stapliylinides  est ,  comme  on  le  sait ,  une 
.des  plus  nombreuses  et  des  plus  remarquables  pour  la  va- 
riété des  formes  et  des  mœurs  des  insectes  qui  la  composent. 
Mais,  en  môme  temps,  c'est  peut-être  celle  sur  laquelle  on 
a  le  moins  de  renseignements  positifs ,  surtout  en  ce  qui 
concerne  l'habitat  particulier  de  chaque  espèce.  Aussi,  est- 
ce  chose  fréquente  que  de  voir  signaler,  dans  le  nord  de  la 
France,  tel  Staphylinide  qu'on  croyait  particulier  au  midi,  et 
réciproquement.  Chaque  année  même,  de  nouvelles  espèces 
sont  décrites  dans  les  divers  recueils  scientifiques.  Les  Tro- 
gopldctus  ont  déjà  été  étudiés  en  Normandie  par  M.  Moc- 
querys  qui,  dans  son  Catalogue  des  Coléoptères  de  la  Seine- 
Fnférieure  ,  eu  a  donné  une  liste  de  sept  espèces.  Mais, 
comme  on  le  voit ,  ses  recherches  se  sont  bornées  à  un  seul 
département.  De  fréquentes  excursions  sur  divers  points  du 
Calvados  ,  et  en  particulier  dans  nos  contrées  marécageuses, 
en  révélant  des  Trogophlœus  nouveaux  pour  la  province  , 
m'ont  engagé  à  en  dresser  la  liste  suivante,  qui  complétera 
ce  qu'on  sait  déjà  de  l'habitat  très-étendu  de  ces  très-petits 
coléoptères. 

Les  Trogophlœus  vivent  en  famille,  soit  au  bord  des  eau\ 
sous  la  mousse  humide  ,  soit  dans  les  détritus  végétaux  ou 
sous  les  pierres,  parfois  même  sous  les  écorces.  On  en  connaît 


—  101    — 

un  assez  grand  nombre  :  MM.  Fairinaire  et  Laboulbène  ,  dans 
leur  Faune  française ,  en  indiquent  22  espèces.  Mes  re- 
cherches ,  jointes  à  celles  d'un  de  nos  collègues ,  M.  A. 
Fauvel ,  m'ont  fait  connaître  11  Trogop hlceus  dann  le  Cal- 
vados ,  c'est-à-dire  la  moitié  de  ce  qu'on  on  signale  en 
France. 

Genre  TROGOPiiLyEus  ,  Mann, 

1.  T.  scrobicuLatus,  Er.  Dans  les  détritus,  après  les  débor- 

dements de  l'Orne.  Prairie  de  Caen.  Décembre. 
Parfois  au  pied  des  roseaux  au  bord  de  l'Odon.  Ve- 
noix,  près  Caen.   Avril.   Rare. 

2.  T.  riparius  ,  Lac.  Avec  le  précédent,  et  sous  la  mousse 

humide  des  ruisseaux.  Toute  l'année.  Très-commun 
partout. 

Ti.  T.  elongatulus ,  Er.  Dans  les  détritus,  après  les  débor- 
dements de  l'Orne.  Prairie  de  Caen.  Décembre.  Très- 
rare  (  M.  Fauvel  ). 

U.  T.  fuliginosus  ,  Grav.  Sous  les  mousses  humides ,  près 
des  chutes  d'eau.  Venoix ,  près  Caen.  Décembre  à 
avril.  Rare. 

5.  T.  fovcolatus,  Sahlb.   Comme  le  précédent.  Novembre 

à  mars.  Assez  commim. 

6.  T.  inquUinm  ,  Er.    Au  pied   des  roseaux   ou  sous  les 

détritus.  Prairies  de  Caen  et  de  Blainville.  Septembre 
à  avril.  Très-rare. 

7.  T.  cortîcinus,  Grav.  Avec  le  T.  riparius  et  aux  mêmes 

époques.  Commun  parfois  au  pied  des  roseaux.  Marais 
de  Troarn.   Juillet. 

8.  T.  pusillus,  Grav.  Au  bord  des  petites  mares,  dans  les 

dunes  de  Merville,  ou  sur  la  vase  humide  des  fossés. 
Venoix ,  près  Caeri.  Septembre.  Rare. 


—  102  — 

9.  T.  subtiLis,  Er.  Sous  les  détritus  amoncelés  au  bord 
des  fossés.  Marais  de  Troarn.  Avril.  Très-rare 
(M.  Fauvel). 

10.  T.  lenellus ,  Er.  En  fauchant,  le  soir,  sur  les  herbes. 

Endroits  humides.  La  Folie ,  près  Caen.  Juin.  Très- 
rare  (  M.  Fauvel). 

11.  T.  exiguus  ,  Er.   Dans  la  mousse,  au  pied  des  grosses 

pierres.   Ardennes ,  près  Caen.   Mai.   Un  seul  exem- 
plaire (  M.  Fauvel  ). 

M.  Perrier  donne  lecture  d'une  note  sur  la  plaine  de 
Gbamboy  (Orne),  considérée  sous  le  rapport  botanique. 

NOTE  SUR  DEUX  PLANTES  NOUVELLES 
Pour  la  Flore  de  IVormandie, 

PAR  LB  D'.   ALFR.    PBRRIBR. 

La  plaine  de  Ghamboy  (Orne)  repose  sur  des  terrains 
calcaires.  Limitée  au  midi  par  la  forêt  d'Argentan ,  elle  est 
abritée  contre  les  vents  du  nord  par  une  longue  chaîne  de 
collines  crayeuses.  Depuis  plusieurs  années  que  j'explore  avec 
M.  Duhamel  celte  riche  contrée  botanique,  j'y  découvre 
chaque  jour  de  nouvelles  raretés  pour  la  Flore  de  Nor- 
mandie ;  dernièrement  encore  j'y  ai  recueilli  deux  espèces 
fort  intéressantes ,  VOnonis  siriata  (  DG.  )  et  le  Buplevrum 
ranimculoides  (  DC.  et  Duby  ).  Ges  deux  plantes  ont  été  dé- 
couvertes ,  la  première  par  M.  Duhamel ,  de  Gamembert , 
et  la  seconde  par  M.  Mellion ,  de  Vimoutiers  ,  tous  deux 
membres  correspondants  de  la  Société  Linnéenne. 

VOnonis  striaia  croît  habituellement  dans  les  vallées  des 
montagnes ,  dans  les  Pyrénées  et  les  Gévennes  ;  on  l'a  ce- 


-  103  — 

pendant  signalée  aussi  sur  les  collines  sèches  du  Poitou,  sur 
les  coteaux  calcaires  de  la  Charentc-rnférieure,  dans  le  Cher, 
le  Lot  et  la  Lozère.  Cette  papilionacée  est  fort  rare  dans  toutes 
ces  localités;  sa  tige  grêle  et  couchée  et  ses  fleurs  solitaires , 
faciles  à  confondre  avec  quelques  congénères,  expliqueraient 
assez  pourquoi  sa  présence  n'a  pas  été  constatée  jusqu'à  ce 
jour  dans  les  régions  intermédiaires  à  la  zone  qu'elle  ne  sem- 
blait pas  vouloir  dépasser  et  la  Normandie. 

VOnonis  striata  se  trouve  dans  le  voisinage  de  l'église  Sle.  - 
Eugénie,  près  de  la  forêt,  sur  des  pelouses  qui  encadrent 
d'anciennes  carrières  de  grande  oolilhe. 

En  ramassant  cette  plante,  je  fus  agréablement  surpris  de 
la  rencontrer  en  compagnie  du  Buplevrum  ranunculoides , 
que  je  ne  connaissais  pas  encore ,  et  que  je  revis  quelques 
jours  plus  tard  et  en  plus  grande  abondance  dans  une  localité 
voisine,  où  je  me  transportai,  sous  la  direction  de  M.  Mellion, 
avec  le  savant  auteur  de  la  Flore  normande ,  M.  deBrébisson, 
et  son  fils. 

La  découverte  de  cette  curieuse  ombellifère  n'a  pas  laissé 
de  jeter  une  grande  incertitude  dans  le  camp  des  botanistes. 
Quelques-uns  même  refusèrent  de  croire  à  cette  transmigra- 
tion végétale.  En  effet,  cette  plante,  originaire  des  hautes  mon- 
tagnes des  Alpes,  des  Pyrénées  et  des  Cévennes,  se  développe 
le  plus  souvent  dans  les  régions  les  plus  élevées  et  dans  le  voi- 
sinage des  neiges.  Aussi  lui  refusa-t-on,  a  priori,  ses  lettres 
de  naturalisation  dans  nos  plaines  calcaires.  D'autres  bota- 
nistes crurent  devoir  la  rapporter  à  une  espèce  nouvelle  et  je 
pencherais  assez  pour  cette  opinion,  si  les  sommités  de  la 
science  n'avaient  émis  leur  sentence.  M.  Puel  écrivait  à  M.  de 
Brébisson  :  «  Il  est  impossible  de  ne  pas  rapporter  au  liuple- 
«  vrum  ranunculoides  les  échantillons  de  Chamboy,j'ai  con- 
«  suite  l'herbier  du  Muséum  ,  etc.  C'est  aussi  l'opinion  de 
«   M.  Gay,  à  qui  j'ai  montré  les  échantillons.  Reste  mainte- 


-   104  — 
«  nant  à  modifier  l'idée  que  nous  nous  étions  faite  jusqu'à  ce 
u  jour  de  la  distribution  géographique  de  cette  plante.   » 

M.  Lenormand,  de  Vire,  et  M.  le  docteur  Lebel,  de  Va- 
lognes,  m'ont  aussi  écrit  dans  le  même  sens. 

Nous  conserverons  donc  à  ce  Buplevrum  le  nom  de  ranun- 
culoides,  malgré  plusieurs  caractères  différentiels ,  qui  ne 
tiennent  peut-être  qu'à  son  état  de  polymorphisme.  Dans  tous 
les  cas,  nous  pourrons  étudier  cette  plante  dans  tous  ses  déve- 
loppements, car  j'en  ai  confié  de  nombreux  échantillons  en 
pied  aux  soins  intelligents  de  M.  Hermant ,  conservateur  du 
jardin  botanique  de  Gaen. 

M.  Le  Clerc  entretient  la  Compagnie  d'une  plainte  dont  lui 
ont  fait  part  les  Dames  religieuses  de  la  Charité,  au  sujet  des 
fils  du  télégraphe  électrique  qui  passent  dans  l'anneau  isolant 
du  poteau  situé  contre  le  mur  de  cette  maison.  Ces  Dames  se 
plaignent  d'entendre  très-souvent,  et  surtout  la  nuit,  des 
bruits  qui  les  réveillent  ou  qui  les  empêchent  de  dormir  et 
qui  sont  au  moins  fort  incommodes  ;  elles  comparent  ces  bruits 
au  bourdonnement  plus  ou  moins  aigu  d'une  cloche  qui  finit 
de  tinter.  Elles  s'étaient  imaginées  qu'ils  étaient  dus  à  l'élec- 
tricité passant  dans  les  fils  pendant  les  messages.  M.  Roger, 
directeur  du  télégraphe  et  membre  de  la  Société,  répond  :  qu'un 
grand  nombre  de  plaintes  semblables  à  celle  des  Dames  de  la 
Charité  sont  parvenues  à  l'administration,  de  la  part  des  per- 
sonnes dont  les  maisons  sont  voisines  des  poteaux  de  support. 
Ce  n'est  nullement  le  passage  de  l'électricité  qui  produit  ces 
bruits,  aucun  soîi  n'a  lieu  dans  ce  cas  ;  c'est  le  vent  qui,  agis- 
sant avec  plus  ou  moins  de  force  sur  les  fils,  les  fait  entrer  en 
vibration  ;  c'est  l'elfet,  comme  son  nom  l'indique,  appelé  par 
les  physiciens  haj'pe  éolïenne.  Ces  vibrations  se  comnmni- 
qut'iit  aux  poteaux  par  les  anneaux  isolants,  et  l'on  sait  com- 
ment le  bruit  se  piopage  rapidement  en  suivant  les  fils  du  bois; 


-  105  — 
les  bruits  sont  d'autant  plus  forts  que  le  vent  est  plus  grand; 
quand  l'air  est  calme,  il  n'y  a  point  de  sons.  L'administration 
du  télégraphe  a  cherché  à  empêcher  les  bruits  dont  tant  de 
personnes  se  sont  plaintes,  et  n'a  pas  réussi.  On  a  essayé  d'in- 
terposer, entre  le  fd  et  le  coussin  isolant,  des  corps  mous  pour 
éteindre  les  vibrations  communiquées  aux  poteaux,  tels  que 
coussinets  de  cuir,  de  caoutchouc,  de  gutta-percha,  de  fdasse, 
de  drap  plié,  etc.  Ces  moyens  n'ont  pas  eu  de  succès;  la  force 
très-grande  avec  laquelle  lesfds  tendus  appuient,  sur  les  cous- 
sins isolants,  a  bienlôt  tassé  et  durci  la  partie  du  corps  mou  sur 
laquelle  appuie  le  fd,  et  le  corps  ainsi  durci  transmet  la  vibration 
au  poteau  presque  aussi  efficacement  que  si  le  fd  appuyait  sur  le 
coussin  sans  intermédiaire.  M.  Eudos-Deslongchamps  demande 
si  l'on  a  essayé  l'emploi  de  plaques  épaisses  de  plomb  interpo- 
sées entre  le  fil  et  le  coussin  isolant  ;  le  défaut  de  sonorité  de 
ce  métal  semble  indiquer  qu'il  pourrait  être  utile  dans  ce  cas. 
M.  de  L'Hôpital  confirme  l'effet  des  coussinets  de  plomb  pour 
empêcher  que  le  bruit  d'une  sonnerie  mécanique  ne  se  fasse 
entendre  en  communiquant  les  vibrations  des  timbres  aux 
meubles  sur  lesquels  cette  sonnerie  est  située.  M.  Pxoger  ré- 
pond qu'il  ne  pense  pas  que  l'on  ait  essayé  \c  plomb,  et  (ju'il 
se  propose  d'en  recommander  l'emploi.  Quoique  cet  inconvé- 
nient de  l'action  du  vent  sur  les  fils  du  télégraphe  ne  soit  pas 
chose  fort  grave  en  elle-même,  elle  est  incommode,  et  l'admi- 
nistration ne  laisse  pas  d'éprouver  de  l'embarras  pour  ré- 
pondre aux  nombreuses  plaintes  que  les  sons  de  la  harpe  éo- 
lienne  lui  attirent. 

M.  Luard  soumet  à  l'examen  de  la  Société  un  fossile  très- 
singulier,  qu'il  a  recueilli  sur  une  pierre  cassée  faisant  partie 
d'un  tas  situé  dans  la  plaine  d'Ifs.  Ce  fossile  ressemble  à  une 
plume  courte,  dont  les  barbes,  très-grosses,  sont  égales  de  cha- 
que côté.  Sa  couleur  est  brune  et  son  aspect  verni ,  comme 


—  106  — 

se  présentent  d'habitude  les  écailles  ou  dents  de  poissons. 
Ce  fossile  est  remis  à  M.  Eudes-Deslongchampspouren  rendre 
compte  dans  la  prochaine  séance. 

Le  scrutin  est  ouvert  successivement  sur  MM.  Graliolet  et 
de  Ferry,  présentés  comme  correspondants  dans  la  dernière 
séance.  Ces  Messieurs  sont  admis. 

On  procède  ensuite  au  vote  relatif  à  M.  Jouanne,  présenté 
comme  membre  résidant  dans  la  dernière  séance.  M.  Jouanne 
est  admis. 


SÉANCE  DU  6  FÉVRIER  1860. 

Présidence  de  11.  LVARD,  wice— président. 

DONS  FAITS  A  LA  SOCIÉTÉ  : 

Gcology  of  North  America  ,  by  Jules  Marcou,  grand  in-4". 
de  16'i  pages,  avec  7  planches  et  2  cartes.  Zurich,  1858. 

American  geology ,  letter  adresscd  to  MM.  Meelt  et  Hay- 
dcn,  par  le  même;  broch.  in-8". ,  16  pages.  Zurich,  1858. 

RepLy  to  tlie  criticisms  of  James  D.  Dana,  par  le  njême; 
broch.  in-8".,  /iO  pages.  Zurich,  1859. 

Ecole  polytechnique  fédérale.  Cours  de  géologie  paléonto- 
logique,  pur  le  même  ;  brochure  in-8°. ,  IG  pages.  Zurich, 
1856. 

Sur  le  Néocomien  dans  le  Jura  et  sur  son  rôle  dans  la  sé- 
rie stratigrapliique ,  par  le  même;  in-8".,  66  pages  et  une 
carte.  Genève,  1858. 

Notes  pour  servir  à  une  description  géologique  des  mon- 
tagnes rocheuses,  par  le  môme  ;  in-8". ,  '22  pages.  Genève, 
1858. 

Esquisse  d'une  classification  des  chaînes  de  montagnes 
d'une  partie  de  l'Amérique  du  Nord,  par  le  même  ;  in-8°. , 
2U  pages,  avec  une  carte.  Paris,  1855. 

Dyas  et  trias  ,  ou  le  nouveau  grès  rouge  en  Europe,  dans 
l'Arnérique  du  Nord  et  dans  l'Inde,  par  le  même  ;  in-8".,  63 
pages.  Genève,  18r)9. 

Abraham  Gagnebin  deLa  Ferrièrc,  fragment  pour  servir 


—  108  — 

à  L'histoire  scientifique  du  Jura  bernois  et  neufchâtelois  pen- 
dant le  siècle  dernier,  par  Jules  ïhurmami  ;  in-8°.  de  1Z»3 
pages,  avec  2  planches  et  un  portrait.  Porentrui ,  1851. 

Die  neueren  untersuchungen,  etc. ,  [Nouvelles  recherches 
sur  la  zone  de  V Avicula  contorta,  etc. ,  par  le  docteur  Albert 
Oppel  ;  brocli.  in-8'. ,  1^  pages.  Munich,  1859. 

Notice  géologique  sur  les  roches  du  bassin  de  l'Adour,  dé- 
partement des  Landes,  par  M.  de  Grateloup  ;  in- 8". ,  24  pages. 
Bordeaux,  1845. 

Essai  de  géographie  malacologique ,  par  MM.  de  Grateloup 
et  V.  KauUn,  contenant  deux  tableaux  de  géographie  malaco- 
logique, in-folio.  Bordeaux,  1855, 

Catalogue  des  mollusques  terrestres  et  fluviatiles,  vivants 
et  fossiles  de  la  France  continentale  et  insulaire,  par  les 
uiênies  ;  in-8".,  56  pages.  Bordeaux,  1855. 

Distribution  géographique  de  la  famille  des  Limaciens, 
par  M.  de  Grateloup;  in-8°. ,  30  pages.  Bordeaux,  1855. 

Essai  sur  la  distribution  géographique ,  orographique  et 
statistique  des  mollusques  terrestres  et  fluviatiles  vivants  du 
département  de  la  Gironde,  par  le  même  ;  in-8°. ,  196  pages, 
Bordeaux,  1858-59. 

Revue  de  l'art  chrétien,  recueil  d'archéologie  religieuse^ 
\\\  2,  février  1860. 

Ouvrages  offerts  en  échange  des  publications  de  la  So- 
ciété : 

Verhandelitigen,  etc.  Mémoires  de  l'Académie  royale 
des  sciences  des  Pays-Bas,  7%  volume  avec  planches,  in -4°. 
Amsterdam  ,  1859. 

Vcrslagencnmededeelingcn,  etc.  Comptes-rendus  et  com- 
munications de  l'Académie  royale  des  sciences  des  Pays-Bas 
section  des  sciences,  un  vol.  in-S".*  avec  cartes  et  planches. 
Amsterdam,  1858. 


—  109  — 

Verslagen,  clc,  id.,  id.,  V. ,  2^  el  3^  livraisons  in-8", 
Amsterdam,  1859. 

Verslagen,  etc.,  irf.,  îrf. ,  section  des  Lettres,  3'.  livraison, 
in-S".  Amsterdam,  1858-59. 

Jaarboek,  elc. ,  A7itiuaire  de  C Académie  royale  des  sciences 
des  Pays-Bas,  in-S".  Amsterdam,  1858. 

Observations  sur  les  phénomènes  périodiques  pendant  l'an- 
née 1857,  Académie  royale  des  sciences  de  Belgique  ;  in-U°. 
Bruxelles. 

Bulletin  de  l'Académie  royale  des  sciences,  etc.,  de  Bel- 
gique, t.  IV  et  t.  V ,  année  1858. 
Bulletin  id.,  id.,  t.  VI.  1859. 

Tables  générales  et  analytiques  du  recueil  des  bidletins 
de  l' Académie  royale  des  sciences,  etc.,  de  Belgique,  1". 
série,  t.  I  à  X\III,  1852  à  1856,  in-8".  Bruxelles,  1858. 

Annuaire  de  l'Académie  des  sciences,  etc. ,  de  Belgique, 
année  1859,  in-12.  Bruxelles. 

The  Quarterly journal  ofihe  geological  Society  of  London. 
N<".  59  et  60. 

Jahreshefte  des  Vereins,  etc.  Recueil  annuel  de  la  Société 
patriotique  des  naturalistes  du  Wurtemberg.  Stuttgart,  1859. 
—  M.,;rf.,1860. 

Mémoires  de  la  Société  royale  des  sciences  de  Liège , 
t.  XIV.  Liège,  1859. 

Mémoires  de  l'Académie  impériale  des  sciences,  arts  et 
belles-lettres  de  Dijon,  deuxième  série,  t.  VI,  année  1857, 
in-8».  Dijon,  1858. 

Précis  analytique  des  travaux  de  l'Académie  impériale 
des  sciences,  belles-lettres  et  arts  de  Rouen,  pendant  l'année 
1856-57;  in-8''. 

Précis  analytique,  id.,  id.,  pendant  1857-58.  Rouen, 
in-8''. 

Kongliga  svenska  fregaiten  Eugcnien.    Voyage  de  cir- 


—   110  — 

cumnavigation  de  la  frégate  suédoise  Eugénie.  Zoologie  , 
t.  m,  in-4°. ,  Stockholm  ,  1859,  avec  une  planche. 

KongUga  svenska  vetenskaps  akademiens  handiingar,  ny 
foljd.  1855,  in-W.  avec  planches; — Id.,  Id.,  etc.,  1856  ; — 
Id.,  Id.  1857. 

Ofversigt  a  f  Kong  t.  vetenskaps  akademiens  forhandUn- 
gar,  in-S".  Stockholm.  Années  lSUli-li5-U6-Ul-liS-U9-50- 
51-52-53  5^-55-56-57-58. 

JakresbericlitdergeseUschaft,e\.c.  Comptes-rendus  annuels 
de  la  Société  des  recherches  utiles  de  Trêves  pour  l'année 
1858;  in- a".,  89  pages. 

M.  de  Caumont  a  fait  remettre  sur  le  bureau  un  certain 
nombre  des  premiers  volumes  des  Mémoires  de  la  Société, 
qu'il  avait  édités  à  ses  frais.  Ces  volumes  manquaient  aux  ar- 
chives et  leur  absence  empêchait  de  compléter  plusieurs  séries 
des  Mémoires  de  la  Société  Linnéenne  destinés  à  faire  des 
échanges  entre  les  Sociétés  savantes,  nationales  et  étrangères. 
M.  de  Caumont  porte  à  la  valeur  deGOfr.  le  prix  des  volumes 
qu'il  remet  à  la  Société  et  dont  il  lui  sera  tenu  compte  sur 
ses  cotisations  annuelles. 

Rapport  de  la  Commission  pour  l'examen  des  comptes  du 
trésorier.  M.  de  La  Mariouze,  président  de  la  Commission, 
donne  lecture  du  rapport.  Il  en  résulte,  qu'examen  fait  des 
pièces,  tant  de  l'actif  que  du  passif  de  la  Société,  les  comptes 
du  trésorier  sont  en  règle. 

M.  Eudes-l)eslongcham|)s  lit  une  note  sur  le  fossile  singulier 
présenté  par  M.  Luard  dans  la  séance  précédente. 


—  m  — 

!\OTE 

SUR    UN   CORPS   FOSSILE  DE    FORME  TRES-SINGULIÈRE  , 

PARAISSANT   ÊTRE  SOIT    UNE  DENT   PALATINE,    SOIT    UNE  ÉCAILLK. 
UERMIQUE  DE  POISSON  , 

PI.     X  ,     fi^.     5  ,      6  ,     7  ,     8, 

Par   m,  eudes-dkslongchamps  , 

Secrétaire  de  la  Société. 

Notre  confrère  M.  Luard  a  ramassé,  dans  la  plaine  d'Ifs, 
près  Caen  ,  un  fragment  de  pierre  calcaire  sur  lequel  se 
montrait  un  corps  de  couleur  brunâtre  ,  qui  attira  son  atten- 
tion. Il  me  remit,  pour  l'examiner,  cette  pierre,  à  la  séance 
de  la  Société  ,  le  9  janvier  1860. 

Ce  quelque  chose  de  brunâtre  avait  été  misa  nu,  en  partie, 
lors  de  la  fracture  de  la  pierre  qui  le  contenait  ;  il  était 
adhérent  par  sa  surface  non  découverte ,  et  encore  uu  peu 
engagé  dans  la  pierre  par  plusieurs  points  de  ses  bords.  Au 
premier  aspect ,  l'objet  ressemblait  à  une  série  de  vertèbres 
de  la  queue  d'un  petit  poisson ,  restées  en  place  et  munies 
de  leurs  apophyses  épineuses  supérieures  et  inférieures  ;  mais 
le  plus  léger  examen  montrait  que  ce  n'était  qu'une  appa- 
rence ,  dépendant  de  l'ornementation,  très-extraordinaire  de 
la  face  découverte  de  ce  corps  ;  car  c'était  une  plaque  solide, 
assez  épaisse  pour  sa  taille  ;  les  prétendues  vertèbres  et  leurs 
apophyses  épineuses  faisaient  corps  avec  la  plaque. 

Sa  largeur  a  dû  être  de  8  à  10  millimètres;  ses  bords  sont 
un  peu  détériorés.  Sa  longueur  est  de  16  millimètres,  mais 
elle  a  dû  être  au  moins  de  1k  ,  car  la  plaque  est  fracturée 
en  travers  et  laisse  voir  sur  la  pierre  une  empreinte  ,  longue 
de  8  millimètres,  annonçant  que  cette  plaque  se  prolongeait 


—  H2  — 

dans  celte  étendue  ;  mais  la  parlie  de  la  plaque  répondant  à 
reniprcinle  est  perdue. 

La  fracture  permet  de  voir  que  la  plaque  est  épaisse  au 
moins  d'un  millimètre,  et  que  sa  forme  était  celle  d'un  ellip- 
soïde allongé,  dont  l'extrémité  postérieure  (perdue)  est 
obtuse ,  et  l'antérieure ,  aiguë  et  taillée  en  ogive. 

Sa  couleur  est  d'un  brun-noirâtre  ,  semblable  à  celle  que 
prennent  ordinairement  les  dents  et  les  écailles  des  poissons 
fossiles,  dans  les  roches  calcaires  blanches. 

J'ai  enlevé  la  plaque  de  dessus  la  pierre  pour  voir  son 
autre  face  ;  elle  est  lisse  et  dépourvue  d'ornementation. 

La  face  externe  montre ,  en  son  milieu ,  un  petit  cordon 
longitudinal ,  et  comme  noueux  ,  occupant  la  partie  la  plus 
saillante,  qui  est  comme  pliée  en  deux  dans  le  sens  du  cordon  ; 
ses  côtés  forment,  avec  le  pli ,  un  angle  très-surbaissé;  de 
chaque  côté  des  nodosités  du  cordon  ,  qui  figurent  les  corps 
des  vertèbres,  partent  de  très-petits  plis,  très-saillants, 
allant ,  dans  une  direction  oblique,  gagner  les  bords,  et  dont 
l'angle  aigu  est  tourné  du  côté  de  l'extrémité  la  plus  étroite 
de  la  plaque  ;  ils  figurent  les  apophyses  épineuses  ;  quelques- 
uns  de  ces  plis  atteignent  les  bords ,  d'autres  restent  en 
roule,  ou  bien  vont  se  confondre  avec  leurs  voisins  ;  de  sorte 
que  l'arrangement  de  ces  plis  n'est  pas  aussi  régulier  qu'il  le 
paraît  de  prime-abord.  Le  long  des  plis  se  voient  de  nom- 
breux points  enfoncés,  un  |)eu  allongés,  et  qui  leur  sont 
perpendiculaires,  ils  font  paraître  la  carène  des  plis  comme 
finement  denliculée. 

L'autre  face  de  la  plaque  est  un  peu  concave  et  lisse.  Ce- 
pendant ,  les  lames  dont  la  plaque  est  formée  sont  un  peu 
en  retrait  les  unes  sur  les  autres;  d'où  résulte  une  sorte 
de  biseau ,  vers  l'extrémité  la  plus  étroite  où  se  voient  les 
tranches  des  lames  ;  elles  se  distinguent  bien  mieux  encore 
pai- la  cassure  transversale;  elles  y  sont  parfoitemonl  distinctes 


—   113   — 

les  unes  des  autres,  et  l'on  peut  constater  qu'elles  s'arrêtent 
aux  plis  obliques,  qu'elles  y  sont  aussi  en  retrait,  et  que  les 
plus  anciennes  sont  les  plus  petites  et  les  plus  superficielles. 

Je  ne  puis  reconnaître  ,  par  la  pierre  qui  renfermait  ce 
fossile ,  l'âge  géologique  précis  auquel  il  doit  être  rapporlé  ; 
mais  ce  ne  peut  être  qu'à  la  partie  inférieure  de  la  grande 
oolithe  ou  à  la  partie  supérieure  de  l'oolithe  inférieure.  La 
pierre  est  fort  dure ,  mais  n'a  aucune  homogénéité  ;  elle  se 
casse  en  petits  fragments  dans  tous  les  sens  ;  elle  est  tellement 
esquilleuse  qu'elles'égrène  presque  sous  le  burin.  Je  n'avais  pas 
encore  remarqué  un  pareil  tissu  dans  nos  pierres  calcaires  , 
si  ce  n'est  dans  quelques  bancs  des  Ocrels ,  sur  la  route  de 
Falaise ,  d'où  j'ai  extrait ,  il  y  a  quelques  années ,  d'assez 
nombreux  ossements  de  Plésiosaure.  La  pierre  des  Ocrets 
est  une  prolongation  des  bancs  du  calcaire  de  Caen ,  ou 
Fuller's-earth,  c'est-à-dire  la  partie  supérieure  de  l'oolithein- 
férieure. 

Dansions  les  ouvrages  que  j'ai  pu  consulter,  je  n'ai  rien 
trouvé  qui  ressemble  à  ce  fossile  :  il  est  probablement  nouveau 
pour  la  science.  Est-ce  une  dent  palatine  de  poisson  ?  Il  est 
bien  mince  pour  cela;  s'il  en  était  ainsi,  il  devait  être  placé 
sur  la  ligne  médiane ,  car  il  est  à  très-peu  de  chose  près 
symétrique.  Ce  ne  peut  être  un  os  du  crâne  ,  il  aurait  quel- 
ques sutures  sur  ses  bords.  Si  c'est  une  écaille  dermique,  son 
ornementation  est  bien  extraordinaire.  Ne  serait-ce  point  quel- 
que plaque  analogue  à  celle  de  la  peau  du  corps  des  esturgeons? 
C'est  la  conjecture  à  laquelle  je  m'arrrterais  de  préférence. 

M.  Eudes-Deslongchamps  annonce  avoir  reçu  de  la  part 
de  M.  Davy ,  vétérinaire  à  Vire,  un  poulain  ,  non  à  terme, 
dont  la  peau  tout  entière  est  atteinte  d'un  éléphantiasis  très- 
prononcé  ;  la  tête  surtout  est  prodigieusement  déformée. 
L'avorton  malade  a  été  mis  dans  l'alcool  pour  être  examiné 


-  au  — 

et  disséqué  en  temps  opportun.  M.  Eudes-Deslongcliamps 
donne  lecture  de  la  lettre  que  M.  Davy  lui  a  écrite  à  ce 
sujet,  et  où  sont  rapportés  les  détails  de  la  gestation  et  de  la 
mise-bas  de  ce  singulier  produit  de  la  race  chevaline  : 

«Vire,  le  28  janvier  1860. 

«  Monsieur  le  Doyen  , 

((  A  l'incitation  de  M.  René  Lenormand,  le  savant  bota- 
niste virois  que  vous  connaissez,  et  dans  l'espoir  de  vous 
être  agréable,  en  même  temps  que  je  serais  utile  à  la  science, 
je  me  suis  |)ermis  de  vous  envoyer  le  poulain  monstre  que 
vous  avez  dû  recevoir  ce  matin  ,  et  je  m'empresse  de  vous 
donner  tous  les  détails  qui  le  concernent. 

«  D'abord,  c'est  un  avorton  :  la  fécondation  ne  remontait 
qu'à  huit  mois  et  demi.  C'est  le  produit  d'une  très-jolie 
jument  âgée  de  sept  ans,  qui  avait  été  saillie  à  la  station  de 
Vire,  par  un  cheval  âgé  de  cinq  ans,  nommé  Quine,  appar- 
tenant au  haras  de  St. -Ln.  Trois  poulains  étaient  déjà  sortis 
d'elle,  et  le  prix  qu'ils  ont  été  vendus ,  au  bout  de  six  mois, 
vous  fera  mieux  apprécier  leur  valeur  qu'une  description 
quelconque:  quatre  cent  cinquante  à  cinq  cents  francs,  tel 
est  leur  prix  ;  encore  ont-ils  obtenu  ,  avant  la  vente  ,  des 
primes  dans  nos  concours  d'arrondissement,  et  la  mère  elle- 
même  a-t-elle  une  prime  comme  poulinière. 

«  Depuis  un  mois  environ,  cette  jument  paraissait  inquiète 
et  gênée.  De  jour  en  jour  ses  flancs  se  gonflaient  davantage 
et  rendaient  ses  mouvements  moins  libres.  Elle  en  était 
arrivée  à  ce  point  do  ballonnement ,  {pi't'lle  ne  pouvait  plus 
dans  les  brancards  ,  et  que  les  traits  ,  malgré  les  précautions 
les  plus  grandes ,  enlevaient  les  poils  des  lianes  et  même 
l'épidermr. 


—  115  — 

«  Enfin  ,  mercredi  dernier,  vers  onze  heures  du  matin  , 
mes   prévisions    se  réalisèrent  ;  les  premières   douleurs  de 
l'avortemenl  se  manifestèrent  et  se  poursuivirent  sans  inter- 
ruption jusqu'à  une   heure   d'après-midi.    La   quantité  de 
liquide  que  les  enveloppes  fœtales  rompues  laissèrent  écouler 
est   énorme  ;  elle  surpasse   l'imagination.   Je  crois   ne    pas 
exagérer  en  l'estimant  à  80  ou  90  litres  ;  l'écurie  en  était 
pénétrée  dans  toute  son  étendue.   Vers  une  heure,  elle  mit 
enfin  bas  le  monstre  que  vous  avez  sous  les  yeux  ;  il  était 
mort.  Mais  il  avait  vécu  de  la  vie  intra-utérine  jusqu'à  lundi 
dernier;  les  mouvements  brusques  auxquels  il  se  livrait  en 
sont  une  preuve  incontestable. 

«  La  jument  a  continué  de  souffrir  et  de  se  livrer  à  des 
mouvements  désordonnés  ,  indices  de  coliques,  pendant  deux 
heures  environ  après  ;  puis  tout  est  rentré  dans  l'ordre. 

«  Le  monstre  auquel  elle  a  donné  naissance  m'a  paru  très- 
remarquable,  non-seulement  à  cause  du  vice  de  conformation 
de  sa  tête,  mais  à  cause  du  développement  ,  pendant  la  vie 
intra-utérine ,  de  cette  hideuse  maladie  que  l'on  désigne 
sous  le  nom  d'éléphantiasis.  Je  ne  sais  si  je  me  trompe , 
mais  je  ne  crois  pas  qu'il  se  trouve  dans  les  annales  médicales 
d'exemple  de  fait  sembla!)le. 

x  Tel  est.  Monsieur,  le  récit  sommaire  des  circonstances 
qui  ont  précédé,  accompagné  et  suivi  la  naissance  de  cette 
monstruosité.  J'ai  été  très-heureux  de  rencontrer  M.  Lenor- 
mand,  qui  m'a  engagé  à  vous  l'envoyer.  A  Vire,  je  n'aurais 
pu  en  faire  qu'une  étude  très-superficielle,  tandis  que  vous 
pourrez  en  faire  une  très-approfondie,  et  la  conserver  pour  le 
cabinet  d'histoire  naturelle. 

«  Je  serai  très-satisfait  si  cet  envoi  peut  vous  être  agréable 
et  servir  la  science  à  laquelle  vous  êtes  si  dévoué. 

«   Agréez,  etc. 

«  J.-A.    Uavy,  méd.-vét.  » 


--   116  — 

IVl.  Fanvol  lit  une  noie  sur  lo  Numenius  teimirostris  lue 
aux  environs  de  Caen. 

SLR  LA  PRÉSENCE    DU  Niimemus   iciiuiruslris,    Vif.ii.l,  DANS  LE 
CALVADOS. 

Le  genre  Numenius,  Courlis,  comprend  en  France  trois 
espèces  seulement ,  dont  deux,  A',  arcuatus  et  phœbus,  se 
trouvent  communément  partout.  Il  n'en  est  pas  de  même  de 
la  troisième  que  Vieillot,  le  premier,  signala  (Diction,  d'hist. 
natur.)  sous  le  nom  de  Numenius  tenuirosiris,  et  que  Tem- 
minck  a  décrite  dans  son  Manuel  d'ornithologie,  t.  IV,  p.  394. 
«  L'Egypte,  dit  ce  dernier  auteur,  est  la  patrie  de  cette  es- 
pèce; elle  est  de  passage  dans  les  parties  méridionales  de  l'Ita- 
lie.— Se  trouve  aussi  en  France:  un  individu  a  été  tué  sur  la 
Saône,  fin  d'octobre.   » 

Je  ne  sais  si,  depuis  cette  époque  (18ZtO),  le  A'^.  tenuirostris 
a  reparu  ;  mais  les  catalogues  assez  nombreux  que  j'ai  pu 
consulter  n'en  font  pas  mention.  Deux  individus  seulement 
de  cette  rare  espèce  ont  été  tués  dans  le  (lalvados,  où  elle  est 
de  passage  en  automne  ;  l'un  fait  partie  de  la  riche  collection 
de  i\L  le  docteur  Delangle;  j'ai  tué  l'autre,  le  H  septembre 
1857,;!  l'embouchure  de  l'Orne,  sur  les  bancs  que  la  mer 
laisse  à  découvert.  Il  volait  au  milieu  d'un  grand  nombre  de 
Rarges  rousses  [Limosa  rnfa)  dont  il  |)araît  suivre  les  bandes 
jusque  sur  nos  rivages. 

M.  Eudes-Deslongchampsconlinue  la  lecture  de  son  travail 
sur  les  mammifères  des  alluvions  anciennes  du  (Calvados. 
Otto  partie  du  travail  a  irait  aux  solipèdes. 

La  séance  est  levée. 


SÉANCE  DU  /i  MAUS  1860. 

Pré»ildeiice  de  11.  LIJARD,  vice— pi'ésiilent. 


La  Société  a  reçu  ,  en  échange  de  ses  publicalions  : 

1".  Recueil  des  publications  de  la  Sociale  havî^aise  d'études 
diverses, de  iSUl  à  1850,  un  volume  in-S".— De  1850  à  1852, 
un  vol.  in-8°.— De  1852  à  185Zi,  un  vol.  in-8''.— De  1855  à 
1856,  un  vol.  in-8°.— De  1857  à  1858,  un  vol.  10-8". 

2°.  Résumé  analytique  des  travaux  de  la  Société  kavraise 
d'études  diverses,  année  1837,  broch.  in-S". ,  par  M.  Pou- 
lain. —  Même  iravail ,  par  IM.  Paravey  ,  broch.  in-8"., 
18Z|2.  —  IMême  travail ,  par  M.  Millet-Sainl-Pierre ,  pour 
1846,  broch.  in-8°.  —  Même  travail,  année  1848,  par 
M.  Borely,  broch.  in-8°. 

3°.  Mémoires  de  la  Société  des  sciences  naturelles  de 
Cherbourg,  i"''.  volume,  3^  livraison,  1853; — 1*^'.  vol.,  U\ 
livraison,  1853. 

U°.  Mémoires  de  la  Société  impériale  des  sciences  na- 
turelles de  Cherbourg,  tome  VI'.,  1858,  1  vol.  in-S". , 
avec  deux  planches. 

5°.  Annales  du  Comice  horticole  de  Maine-et-Loire , 
1859,  6^  semestre,  in-8".  Angers,  1859. 

6".  Tablettes  de  l' horticulture  versaillaise  :  Journal  de 
la  Société  d'horticulture  de  Seine-et-Oise ,  1"".,  2°.,  et  y. 
trimestres  de  1859.  Versailles,  1859. 

Au  commencement  de  la  séance,  M.  Eudes-Deslongchamps 


—   118  — 

présente ,  en  son  nom  et  celui  de  son  (ils ,  comme  membre 
correspondant ,  M.  Hébert ,  professeur  de  géologie  à  la  Fa- 
culté des  sciences  de  Paris. 

M.  Eudes-Deslongcliamps  ajoute  :  En  ce  moment,  M.  Hé- 
bert et  mon  fils  terminent,  en  commun,  un  travail  descriptif 
sur  les  Céphalopodes  et  les  Gastéropodes  fossiles  de  Montreuil- 
Bellay  ,  terrain  appartenant  à  la  sous-formation  Callovienne  , 
dont  les  espèces  ont  cependant  une  si  grande  ressemblance 
avec  celles  de  l'oolitlie  inférieure  ferrugineuse  de  Bayeux , 
que  l'on  a  cru  long-temps  (jue  le  terrain  de  Montreuil- 
Bellay  appartenait  à  cette  dernière  formation  ;  mais  beaucoup 
de  faits  ont  fait  reconnaître  sa  véritable  position  stratigra- 
phique.  M.  Hébert,  de  son  côté  ,  mon  fils,  du  sien ,  avaient 
recueilli  de  nombreuses  séries  de  fossiles  de  cette  localité  :  ils 
ont  résolu  de  les  faire  connaître  dans  un  travail  en  commun  , 
où  M.  Hébert  se  chargeait  des  Céphalopodes ,  et  mon  fils 
des  Gastéropodes  ;  les  planches  sont  lithographiées ,  les  de- 
scriptions sont  faites.  Le  tout  devait  paraître  dans  un  recueil 
imprimé  et  publié  à  Paris  ;  mais  ne  pouvant  y  paraître  qu'à 
son  tour  ,  c'est-à-dire  à  une  époque  assez  reculée ,  mon 
fils,  d'accord  avec  M.  Hébert,  propose  à  la  Société  Linnéenne 
d'imprimer  leur  travail  dans  une  de  ses  publications;  l'im- 
pression pourra  prendre  une  cinquantaine  de  pages.  Ils  au- 
raient préféré  les  Mémoires ,  si  leurs  j)lanchcs  lithogra- 
phiées n'avaient  eu  le  format  in- 8".,  ce  qui  ne  permettrait 
d'imprimer  ce  travail  que  dans  le  Bulletin.  Les  auteurs  foiu'- 
nissent ,  à  leurs  frais ,  les  planches  lithographiées  ;  la  Société 
n'aurait  à  payer  que  le  tirage  des  planches  et  l'impression  du 
texte. 

La  Société,  consultée ,  accède  aux  propositions  transmises 
par  le  secrétaire  ,  au  sujet  du  travail  sur  les  fossiles  de 
Monireuil-Bellay ,  par  IMM.  Hébert  et  Kugène  Eudes-Des- 
longchamps. 


—  ill)  — 

iVl,  Eudes-Deslongchamps  donne  communication  d'un 
travail ,  accompagné  de  dessins  ,  intitula  : 

OBSEIIVATIOINS 

CONCERNANT  QUELQUES  GASTÉROPODES  FOSSILES 

DES   TERRAINS   JURASSIQUES 

Placés  par  l'auteui'  de  la  Paléontologie  française  dans  les  genres  Parpurina, 
Tioclius    et  'iarbo  ; 

Par   M.  Eugène   Deslongchamps. 

Ayant  eu  l'occasion  d'étudier  une  série  nombreuse  de  Gas- 
téropodes fossiles  provenant  de  la  zone  ferrugineuse  du 
Callovien  de  iMontreuil-Bellay ,  j'ai  du  faire  une  revue  des 
espèces  publiées  par  M.  d'Orbigny  dans  la  Paléontologie 
française;  et  si  plusieurs  de  ses  rapprochements  génériques 
m'ont  semblé  irréprochables,  d'autres,  au  contraire,  m'ont 
paru  forcés  et  contraires  aux  principes  d'une  bonne  classi- 
fication. J'ai  craint  qu'ils  n'amenassent  une  confusion  d'au- 
tant plus  regrettable  que  cet  ouvrage  ,  par  l'autorité  du  nom 
de  l'auteur ,  par  son  importance,  et  par  sa  grande  publicité  , 
semblerait  devoir  élre  à  l'abri  de  toute  inexactitude. 

Parmi  les  familles  dans  lesquelles  il  m'a  semblé  qu'il  y 
aurait  le  plus  à  reprendre  ,  je  citerai  principalement  les 
Pyramide Uidées ,  les  Trochidées  et  les  Liilorinidées.  Je 
chercherai  donc,  dans  cette  note,  à  rendre  à  chacune  de  ces 
familles  ce  qui  me  semble  devoir  lui  appartenir,  et  en  même 
temps  je  rectifierai  des  erreurs  manifestes  portant  ^ur  cer- 
taines espèces  dont  les  véritables  caractères  ont  élé  méconnus, 
soit  parce  que  les  matériaux  dont  s'est  servi  i>L  d'Orbigny 
étaient  en  très-mauvais  état  de  conservai  ion  ,  soit  parce  (juc 


—  120    - 

les  dessins  de  ses  planches  n'ont  pas  été  exécutés  avec  toute 
la  rigueur  désirable. 

J'ajoute  que  je  ne  prétends  pas  par  là  dire  le  dernier  mot 
sur  ces  coquilles  :  je  cherche  seulement,  autant  que  possible, 
à  me  rapprocher  de  la  vérité.  Quel  paléontologiste,  en  effet, 
pourrait  être  sûr  de  son  fait  et  de  ne  pas  commettre  de  rap- 
prochements erronés,  puisque  les  animaux  constructeurs  dé 
ces  coquilles  nous  seront  toujours  inconnus,  et  que  les  parties 
calcaires  seules  ont  pu  se  conserver  ?  Les  opercules  cornés , 
les  couleurs  ont  presque  toujours  disparu  par  la  fossilisation  ; 
reste  donc  la  forme  et  la  nature  du  lest  très-souvent  al- 
térées par  les  transformations  minérales  qu'elles  ont  subies. 
Si  l'on  a  souvent  tant  de  peine  à  classer  les  animaux  de 
l'époque  actuelle  pour  lesquels  les  zoologistes  ont  à  leur  dis- 
position tous  les  cléments  nécessaires ,  quel  est ,  je  le  ré- 
pète,  l'homme  qui  pourrait,  de  science  certaine,  affirmer 
qu'il  ne  s'est  pas  trompé  sur  les  affinités  de  coquilles  fossiles 
dont  il  n'a  ,  pour  ainsi  dire  ,  que  le  portrait  ? 

PÏRAMIDELLIDÉES. 

Avant  de  nous  occuper  de  formes  qui ,  pour  nous,  appar- 
tiennent au  genre  Niso,  et  pour  lesquelles  d'Orbigny  s'est, 
suivant  nous ,  complètement  mépris  en  les  plaçant  parmi  les 
Trochus  et  les  Turbo,  nous  devons  dire  un  mot  sur  d'autres 
coquilles  pour  lesquelles  nous  n'osons  pas  hasarder  d'opinion 
définitive  ,  mais  sur  lesquelles  il  nous  semble  bon  d'appeler 
l'attention. 

En  première  ligne  se  placent  les  Chemnitzia.  Ce  genre  ne 
compte  ,  à  l'époque  actuelle  ,  qu'un  petit  nombre  de  repré- 
sentants et  n'est  formé  que  de  très-petites  coquilles.  Au  con- 
traire, pendant  la  période  jurassique,  il  eût  été  représenté  par 
des  coquilles  de  grande  taille  ,  variant  d'ornementation  à  l'in- 


—   121   — 

fini ,  el  dans  le  faciès  desquelles  nous  ne  pouvons  nous  em- 
pêcher de  voir  quelque  chose  de  fort  diiïérent  des  représen- 
tants vivants  du  même  genre.  Cette  assimilation  nous  laisse 
donc  beaucoup  de  doute,  mais  que  nous  ne  faisons  qu'expri- 
mer ici ,  nous  réservant  d'approfondir  plus  tard  la  question. 
Quant  aux  prétendues  Phasianelles  jurassiques  ,  ces  co- 
quilles sont  si  semblables  en  tout  aux  Chemnitzia  de  ces 
mêmes  couches  que  nous  ne  pouvons  les  en  séparer  ;  et 
d'ailleurs,  les  Phasianelles  vivantes  sont  pourvues  d'un  oper- 
cule calcaire  épais.  Que  serait  devenu  cet  opercule?  Jamais 
on  n'en  a  rencontré  la  plus  petite  trace  dans  les  sédiments  où 
abondent  quelquefois  les  espèces.  Ajoutons  que  nous  avons 
souvent  rencontré,  par  exemple,  la  soi-disant  Phasianellapha- 
sianoides  dans  les  poches  du  grès  de  May  (1)  et  de  Fontaine- 
Étoupefour  dans  les  lieux  mêmes  où  ces  coquilles  vivaient , 
sous  les  pierres  où  elles  se  cachaient  et  où  elles  sont  mortes 
dans  leur  position  normale.  Certes,  si  ces  Phasianelles  avaient 

(1)  La  conservation  étonnante  des  fossiles  qui  oui  vécu  près  de  co 
récif  de  Fonlaine-Étoupefour  et  de  May  m'a  toujours  fra|)pé,  je  dirai 
presque  d'admiralion.  Souvent  j'assistai  à  l'exluiujalion  de  ce  rocher  , 
formé  du  plus  dur  grès  de  Caradoc  ;  je  voyais  enlever  successivement 
les  couches  calcaires  qui  avaient  nivelé  le  sol ,  apparaître  çà  et  lu  au- 
dessus  des  roches  horizontales  une  pointe  de  gr»s,  puis  une  autre,  puis 
toutes  ces  pointes  se  joindre  ensemble  et  montrer  à  nos  regards  le 
récif  dans  son  état  primitif;  les  fentes  du  grès  toutes  pleines  de  gaslé-* 
ropodes  aux  mille  formes,  les  pierres  chargées  d'Astrées  ou  de  Thé- 
cidées  encore  adhérentes.  Il  me  semblait  que  chaque  coup  de  pioche, 
enlevant  successivement  les  déblais ,  était  un  flot  de  marée  découvrant 
petit  à  petit  le  fond  de  la  mer  jurassique.  J'étais  sous  l'impression  qu'on 
ressent  lorsqu'une  grande  marée  des  équinoxes  vient  nous  révéler  un 
de  ces  rochers  qui  ne  découvrent  presque  jamais,  et  qui ,  pour  quelques 
instants  seulement,  font  jouir  les  yeux  du  naturaliste  de  la  vue  de  ces 
êtres  marins  aux  mille  formes,  aux  couleurs  splendides,  s'ébaltant  en 
liberté  dans  les  petites  flaques  d'eau  que  le  flot  a  laissées. 


—  1 22   — 

possédé  un  opercule  calcaire,  on  l'eût  retrouvé  ainsi  dans  des 
circonstances  aussi  favorables  ;  et  cependant  jamais  pareille 
découverte  n'a  eu  lieu.  Et  puis ,  quelle  différence  peut-on  as- 
signer entre  ces  Phasianelles  et  les  CViemwuzîa  jurassiques? 
Un  peu  plus  de  brièveté ,  voilà  tout.  Si  c'était  là  la  pierre  de 
touche  pour  reconnaître  les  genres ,  il  faut  avouer  qu'elle 
serait  bien  précaire.  Il  est  vrai  que  M.  d'Orbigny  accordait  à 
Vamjle  spiral  une  autorité  infaillible  :  passe  encore  pour 
les  espèces,  et  pas  toujours;  mais  pour  les  genres,  l'angle 
spiral  est  un  caractère  tout-à-fait  illusoire.  Que  deviendraient 
alors  les  Pleuroiomatres ,  qui  nous  présentent  des  espèces 
aussi  aplaties  que  des  PLanorbes ,  et  d'autres  presque  aussi 
élancées  que  des  Turritelles  ou  des  Céritlies  !  Aussi ,  pour 
nous ,  il  n'y  a  pas  la  moindre  hésitation  ,  les  Phasianelles  de 
JM.  d'Orbigny  sont  encore  des  Pyramidellidées. 

Quant  au  genre  auquel  elles  appartiennent,  il  nous  paraît 
fort  difficile  et  fort  délicat  à  formuler.  Malgré  la  ressemblance 
de  leur  ouverture  avec  celle  de  beaucoup  de  coquilles  actuelles 
(les  mers  et  des  eaux  saumàtres,  nous  ne  pensons  pas  qu'elles 
puissent  entrer  légitimement  dans  aucun  genre  actuellement 
vivant.  A  noire  avis,  c'est  un  genre  éteint,  c'est  un  genre  à 
faire  ;  mais  nous  ne  nous  sentons  pas  ,  du  moins  maintenant , 
en  état  d'en  donner  une  caractéristique  satisfaisante.  Nous 
en  dirons  autant  des  grandes  Chemnitzia  jurassiques.  Des 
observations  analogues  s'appliquent  à  la  plupart  des  Natices 
de  IM.  d'Orbigny  ,  à  la  Natica  Bajocensis,  par  exemple. 
Toutes  ces  formes  appartiennent  certainement  à  un  même 
groupe  ;  tout  cela  se  lient  de  très-près  et  par  des  nuances 
imperceptibles.  Wais  comment  caractériser  le  ou  Les  genres 
aux(|uels  elles  appartiennent  ?  Nous  ne  chercherons  pas 
même  à  l'essayer;  ce  que  nous  désirons  seulement,  c'est 
d'aiJpeliT  l'alleMlioii  sur  ce  sujet. 

Mais  si  la  case  dans  la(|U(lle  doivent  rentrer  ces  co(|uilles 


—  123  - 
ne  nous  paniîl  pas  bien  nettement  établie ,  il  n'en  sera  pins 
de  même  pour  d'autres  que  d'Orhigny  avait  placées  parmi 
les  Troclms  et  les  Turbo  ;  nous  voulons  parler  des  Trochus 
perforatus  ,  elongatus,  monopUcus,  ISormanianus ,  etc. ,  des 
Turbo  Nerea  et  Nicias. 

Toutes  ces  coquilles  sont  plus  ou  moins  allongées ,  leur 
test  est  très-mince,  poli  et  brillant,  à  tel  point  que  même, 
lorsqu'elles  sont  engagées  dans  une  gangue  fort  dure  ,  un  seul 
coup  de  marteau  peut  quelquefois  les  dégager  facilement.  Leur 
bouche  est  évasée  en  avant,  et  la  columelle  simple,  ou  pré- 
sentant un  pli  intérieur  qui  se  continue  sur  toute  la  longueur; 
enfin  un  ombilic,  largement  ouvert,  se  continue  depuis  la 
base  jusqu'au  sommet.  Le  Trochus  perforatus  nous  rappelle 
en  tous  points  certains  Niso  des  terrains  tertiaires ,  le  genre 
Bonellia(I)  de  M.  Deshayes.  Quant  aux  Trochus  monopUcus 
et  Normaniamis ,  leur  columelle  offre  ,  en  outre  ,  un  petit 
pli  qui  se  continue  à  l'intérieur  des  tours,  absolument  comme 
dans  le  genre  vivant  Pyramideila. 

Si,  d'un  autre  côté,  on  compare  ces  coquilles  aux  Trochus 
et  aux  Turbo,  on  ne  voit  rien  de  semblable  ;  le  test  de  ces 
derniers  est  toujours  épais  ;  la  bouche  est  carrée  ou  r(ni(le  , 
mais  n'offre  pas  en  avant  l'évasement  prononcé  qu'on  re- 
marqua surtout  dans  le  Trochus  perforatus  (  Voir  notre  pi. 
XI ,  fig.  1  )  ;  enfin  on  ne  voit  point  ces  coquilles  montrer  à 
la  columelle  un  pli  bien  prononcé ,  se  continuant  sur  tous 
les  tours  ;  au  contraire ,  beaucoup  de  genres  de  la  famille  des 
Pyramidellidées  ,  tels  que  Pyramideila  ,  Nerùiea ,  etc.  , 
montrent  des  plis  ainsi  conformés.  Il  n'y  a  donc  aucun  doute 
pour  nous,  toutes  ces  espèces  sont  des  PyiamidcUidécs . 
ce  sont  de  grands  Niso  on  ne  peut  mieux  caractérisés  ;  la 

(1)  Ce  nom  avuil  élé  déjà  donné,  ù  ce  qu'il  |)arait,  à  un  st-'nio 
d'animaux  de  la  classe  des  llayunnca. 


—  ï-lh  — 

présence  ou  l'absence  des  plis  n'est  plus  ici  un  caractère  de 
premier  ordre  dans  cette  famille  :  ne  voyons-nous  pas,  dans 
les  INérinées  mêmes ,  les  plis  augmenter  ou  diminuer  en  nombre 
suivant  les  espèces  ?  Si  donc  on  voulait  séparer  les  Trochus 
monopiicus  et  ISormanianus  du  genre  ISiso ,  il  faudrait  les 
rapporter  à  une  nouvelle  coupe  intermédiaire  entre  les  ISiso 
et  Pijramidella.  Nous  ne  voyons  pas  l'utilité  de  celte 
division,  car,  par  tous  les  autres  caractères,  nos  coquilles 
s'accordent  en  tout  et  ne  peuvent  être  séparées,  sans  mul- 
tiplier à  l'infini  le  nombre  déjà  si  grand  des  genres  de  Gasté- 
ropodes. 

Mentionnons  maintenant  les  espèces  que  nous  ferons 
rentrer  dans  le  genre  Niso  :  une  grande  partie  des  soi-disant 
Trochus  et  quckpies  Turbo  du  lias  figurés  dans  la  Paléon- 
tologie française  seront  dans  ce  cas. 

1°.    NiSO   ELONGATUS. 

Figuré  dans  la  Paléontologie  française,  pi.  CdCV,  fig.  1, 
2,  sous  le  nom  de  Trochus  elongatus  (d'Orb.).  M.  d'Orbigny 
dit ,  p.  266,  que  la  longueur  de  cette  coquille  la  fait  différer 
des  autres  espèces  ;  mais  que  son  analogie  de  formes  avec 
beaucoup  d'autres  espèces  du  même  étage  la  lui  fait  classer 
dans  ce  genre.  Ce  caractère  aurait  dû,  selon  nous,  faire  bésiler 
M.  d'Orbigny  sur  la  convenance  à  faire  rentrer  ces  co- 
quilles allongées  dans  le  genre  Trochus.  Elle  n'est ,  du 
reste,  peut-être  qu'une  variété  de  la  suivante. 

2".    NiSO    PERFORATUS. 

I>l.  XI ,  lii;.  1. 

C'est  celte  espèce  (jui  ressemble  le  plus  aux  Niso  des  ter- 
rains tertiaires:  elle  montre  des  stries  longitudinales  très-fines 


-  12")  — 
cl  très- nombreuses ,  à  peine  apparenles ,  el  une  soiie  de 
petite  rampe  qui  court  le  long  de  la  suture  des  tours.  C'est 
l'ornementation  habituelle  des  Eulima  et  Chemnitzia.  Une 
autre  particularité,  qui  semble  avoir  échappé  à  M.  d'Orbigny, 
c'est  que  la  partie  des  tours  voisine  de  cette  rampe  est  marquée, 
dans  les  échantillons  bien  conservés,  de  tout  petits  tubercules 
en  série  régulière  ;  tubercules  qui ,  très-prononcés  dans  les 
ISiso  Normanianus  et  Nicins,  font  de  ces  deux  espèces  des 
coquilles  d'une  grande  élégance  d'ornementation.  Ce  Niso  a 
été  assez  correctement  représenté  dans  la  Paléontologie  fran- 
çaise, pi.  XII,  fig.  3,5.  Il  a  été  établi  dans  le  Prodrome, 
en  18^7  ,  sous  le  nom  de  Trnchus  perforatus. 

3".  Niso  monoplicus. 

PI.  XI ,  Hg.  ,*?. 

M.  d'Orbigny  ne  dit  rien  de  particulier  sur  celte  coquille  , 
qui  aurait  dû  pourtant  bien  l'étonner ,  car  les  Troclius  ne 
présentent  pas  de  plis  semblables.  La  figure  de  la  Paléontologie 
française ,  pi.  CICCV  ,  fig.  6  ,  9 ,  n'est  pas  correcte  ;  le  pli 
surtout  est  fort  mal  indiqué.  Pour  faire  cesser  les  incertitudes, 
nous  avons  représenté  de  nouveau  l'échanlillon  même  qui  a 
servi  à  d'Orbigny  pour  l'établissement  de  celte  espèce ,  et 
nous  pouvons  assurer  que  notre  dessin  est  d'une  rigoureuse 
exactitude. 

k".    Niso  GLA.RER. 

Figuré  dans  la  Paléontologie  française,  sous  le  nom  de 
Trochus  glaber  (Kock),  pi.  CCCV,  fig.  10,  13. 

5".  Niso  Noumamanus. 

Cette  coquille  montre,  comme  le  ^iso  monoplicus,  un 
petit    pli  qui   court    à    l'intérieur  des  tours;   mais   ce  pli 


—   126  — 

est  bien  moins  visible  cl  n'a  pas  été  représenté  dans  la  figure 
de  la  Paléontologie  française ,  pi.  CCCVIII,  fig.  6,  9.  Nous 
réunirons  à  cette  espèce  le  Troclnis  gea  (d'Orb.),  figuré 
pi.  c<:cvirT,  fig.  1,  5. 

6°.    NiSO    EOLUS. 

l'\   Niso  Mahi^. 

Ces  deux  espaces ,  figurées  ilans  l'ouvrage  précilé  ,  pi. 
CCCVIII  ;  le  premier,  fig.  10,  1^,  le  second,  fig.  15,  17, 
toujours  sous  le  nom  de  Troclius,  sont  encore  pour  nous  des 
Niso  voisin?  de  forme  du  Niso  Nerea  dont  nous  allons  bien- 
tôt parler,  mais  d'une  forme  beaucoup  plus  élancée.  Tous 
proviennent  du  lias  moyen  de  Fontaine-Étoupefour. 

Quant  smxTroclius  Laieumbilicaïus,  Nisns,  Amor,  Actœon, 
il  est  possible  qu'ils  appartiennent  aussi  aux  Fyramidellidées  ; 
mais  ce  rapprochement  est  bien  moins  certain,  surtout  pour 
le  T.  Aciceon  cjui  n'a  pas  d'ombilic;  d'ailleurs,  la  bouche, 
d.1ns  ces  diverses  espèces,  est  conformée  comme  dans  les 
Trochus  et  n'a  pas  l'évasement  que  nous  remarquons  dans 
les  vrais  JSiso.  Les  Troclnis  epulus,  Ajax,  OEdipus,  Mgion, 
etc. ,  clc. ,  nous  paraissent  bien  devoir  se  rapporter  au  genre 
Trochus. 

8°.    Niso  Nerea. 

PI.  XI,  fis.   2. 

D'Orbigny  a  représenté,  toujours  dans  le  inème  travail , 
pi.  CCCXXVl,  fig.  h,  5,  une  coquille  sous  le  nom  de  Turbo 
Nerea,  dont  il  donne  la  caractéristique  suivante  : 

Testa  ovato-co?iica  ,  imperforata  ,  spira  angulo  convexo 
55"  anfractibus  antice  subgradatis  ,  etc.  Il  n'y  a  donc  pas  à 
s'y  tromper ,  M.  d'Orbigny  a  supposé  que  son  espèce  n'avait 
pas  d'ombilic  ;  'Ile  est,  du  reste,  ainsi  représentée  dans   la 


-    1-27     - 

Paléontologie  française.   Alors ,  le  dessin  dt'  M.  d'Orhigny 
devient  un  monstre  paléontologiqnc  par  défaut  ;  tel  est  l'in- 
convénient des  restaurations  hasardées ,  sur  lesquelles  pour- 
tant M.  d'Orbigny  s'élevait  avec  raison.  Je  connais  parlaite- 
ment  l'échantillon  d'après  lequel  é»  été  décrite  et  figurée  cette 
espèce,  puisqu'elle  avait  été  donnée  par  mon  père.    Or,  le 
Niso  Nerea  possède  un  énorme  ombilic,  ouvert  depuis  la  base 
jusqu'à  l'extrémité  de  la  spire.  Pour  faire  cesser  toute  incer- 
titude à  ce  sujet,  j'ai  représenté  avec  tout  le  soin  possible 
cette  espèce,  qui  est  d'une  extrême  élégance,  et  peut-être  la 
plus  belle  que  nous  possédions  du  lias  moyen,  (lomme  on  le 
voit  en  comparant  les  deux  dessins  ,  l'absence  d'ombilic  n'est 
pas  la  seule  inexactitude  de  la  figure  donnée  par  d'Orbigny  : 
les  tours  sont  bien  moins  convexes ,  montrent  une  forte  ca- 
rène médiane,  enfin  les  belles  stries  concentriques  de  la  base 
ne  sont  pas  marquées  de  tubercules,  mais  simplement  striées 
par  de  très-nombreuses  lignes  perpendiculaires   à  la  direc- 
tion de  ces  stries.  Comme  si  cette  intéressante  coquille  de- 
vait avoir  tous  les  malheurs  à  la  fois,  elle  est  indiquée  par 
IM.  d'Orbigny,  en  IS'i?,  dans  son  Prodrome,  p.  228,  n".  85, 
sous  le  nom  de  Turbo  Nisea;  puis,  dans  le  texte  de  la  Pa- 
léontologie française  ,  sous  celui    de  Nesea  ;  enfin  ,  dans 
les  planches,  sous  le  nom  de  Nerea.  Si  nous  joignons  à  tout 
cela  que  ce  n'est  pas  un  Turbo,  mais  bien  un  Niso,  on  con- 
viendra que  cette  espèce  a  été  bien  torturée.  Espérons  que 
notre  dessin  lui  rendra  tout  ce  qu'elle  a  perdu,  et  surtout 
qu'elle  ne  sera  pas  décrite  plus  tard  sous  un  autre  nom  par 
quelque  auteur  qui ,  en  la  comparant  au  dessin  de  la  Pa- 
léontologie française  ,  ne  pourrait  jamais  se  figurer  (jue  ce 
qu'il  a  sous  les  yeux  est  bien  le  Turbo  Nerea  de  d'Orbigny. 
Entre  les^rois  noms,  j'ai  choisi  celui  de;  Nerea,  car  les  doux 
autres  formeraient  une  fâcheuse  consonnanc<'  :  Niso  A'/.«r<  ou 
Niso  Nesea. 


—  128  — 

9°.  Niso  >'i(;iAS. 

Cette  magnififiiie  coquille,  figurée  pi.  CCCVIII,  fig.  1, 
2,  sous  le  nom  de  Turbo,  est  encore  une  espèce  qui  rentre, 
par  ses  caractères ,  dans  le  même  genre  dont  nous  faisons  la 
revue.  Il  existe  encore  à  May  et  à  Fontaine-Etoupefour  d'au- 
tres espèces,  que  M.  d'Orbigny  n'a  pas  eues  à  sa  disposition 
et  que  nous  nous  proposons  de  décrire  plus  tard. 

En  résumé,  nous  voyons  que  la  famille  des  Pyramidelli- 
dées  (1)  ,  si  modeste,  si  peu  répandue  h  l'époque  actuelle, 
occupait  au  contraire,  à  l'époque  jurassique,  une  très-grande 
place.  Quelques-uns  des  étages  renfermaient ,  en  très-grand 
nombre,  les  formes  les  plus  variées.  Les  genres  Niso,  Chem- 
nitzia,  et  surtout  les  Nérinées  aux  mille  formes,  si  abondantes 
dans  les  terrains  jurassiques  supérieurs  ,  nous  montrent  avec 
quelle  profusion  la  nature  avait  réparti  cette  belle  famille,  si 
déchue  aujourd'hui,  et  dont  la  place  a  été  prise  par  les  ca- 
nalifères.  Ceux-ci  débutent  modestement  dans  les  anciens 
temps ,  s'accroissent  de  plus  en  plus,  et  régnent  enfin  presque 
en  maîtres  absolus  à  l'époque  actuelle. 

LITTORINIDÉES. 

Si  maintenant  nous  examinons  attentivement  les  coquilles 
nommées,  par  M.  d'Orbigny  ,  Trochus  hetiacus ,  iamellosus, 
ornaiissimus  et  Tityrus  ,  nous  verrons  que  ces  espèces,  fort 
élégantes,  n'ont  pas  le  faciès  des  troques;  qu'elles  ne  sont 
point  nacrées ,  que  les  tours  sont  prolongés  en  expansions 

(1)  La  famille  des  Pyramidellidées  a  cela  de  commun  avec  celle  des 
Haliotidées  ,  les  Cirrlms,  Murchisonia ,  Bcllcrophons,  Pvhjircvutria  , 
PIcurotomaria ,  Trochotoma  ,  dont  les  2;enres  sont  ou  complètement 
éUinls,  on  ù  peine  roprésenlés  fi  lYpoque  actuelle. 


—  129  — 
foliacées;  la  bouche  n'est  pas  carrée,  mais  plutôt  cordiforuic. 
Si,  d'un  Autre  côté ,  nous  comparons  ces  prétendus  Trochics 
aux  espèces  actuellement  vivantes,  onnstus  solaris  et  in- 
diens, long-temps  placées  parmi  les  Troques  et  qui  maintenant 
sont  rangées  avec  raison  dans  les  Liltorinidées,  on  trouvera 
entre  toutes  ces  formes  de  tels  points  de  ressemblance  qu'on 
ne  pourra  nier  leur  étroite  parenlé.  Les  Onustîis  ne  sont  eux- 
mêmes  que  des  Pliorus\\ox\  agglutinants  (1);  enfin  les  Cadrans 
ou  Solarium  formeront  le  dernier  terme  de  cette  série  fort 
nette  dans  la  famille  des  Littorinidées. 

Ainsi ,  en  faisant  les  rapprochements  indiqués ,  nous  ver- 
rons dans  les  Omistus  des  coquilles  turbinées ,  plus  ou  moins 
aplaties,  à  bords  terminés  par  une  frange  foliacée,  quelquefois 
prolongées  en  tube  ( 0.  solaris),  avec  un  ombilic  tout  petit 
(0,  indiens),  ou  une  simple  fossette  ombilicale  (0.  heliacus, 
lamellosus,  elc).  Ainsi  le  genre  Onustus,  tel  que  nous  reten- 
dons ,  comprendra  une  série   assez   nombreuse  de  formes , 


(1)  M.  Woodward ,  dans  son  précieux  Munual  from  the  mollusca  , 
donne  le  genre  Onusius  (Humplirey)  {  Xenophorus  Fischer  )  comme 
synonyme  de  Pliorus  ;  mais  d'abord  le  nom  d'Onustus  est  bien  antérieur 
à  celui  de  Phorus  ,  puisque  l'ouvrage  de  Denys  de  Montfort,  où  est 
établi  ce  genre,  ne  date  que  de  1810,  tandis  que  celui  de  Onustus  a 
été  donné  par  Humphrey  dès  1797.  De  plus,  Denys  de  Montfort  ne  cite 
comme  P/ioras  que  les  Fripiè-res,  ou  Troques  agglutinants  ;  et  quoique 
les  diverses  espèces  de  Phorus  vivants  ou  fossiles  montrent  bien  des 
degrés  d'agglutination,  puisque  certaines  espèces  ne  ramassent  qu'à 
peine  quelques  corps  étrangers,  tandis  que  d'autres  se  forment  avec 
les  coraux,  les  coquilles  et  les  pierres,  une  enveloppe  vraiment  for- 
midable, il  n'en  est  pas  moins  vrai  que  tous  les  Phorus  sont  très-sem- 
blables et  offrent  un  genre  si  homogène  ,  si  naturel ,  qu'il  est  souvent 
Irès-diflicile  d'en  distinguer  les  espèces;  tandis  que  les  Onustus,  tels 
que  nous  les  circonscrivons  ici ,  sont,  d'un  côté,  bien  nettement  sé|)arés 
des  Fripières,  et,  d'un  autre  cÏJté,  montrent  une  série  de  formes  bien 
distinctes  les  unes  des  autres ,  en  un  mot  un  genre  moins  naturel. 

9 


—   130   - 

parmi  lesquelles  se  rangera  encore  le  Trochus  paieUatus 
(  Desh.  ) ,  coquille  tertiaire  des  sables  de  Lisy ,  pourvue  d'un 
tout  petit  ombilic  entouré  de  stries  concentriques. 

Si ,  de  plus ,  nous  n'attachons  pas  une  importance  trop 
grande  au  caractère  fourni  par  l'ombilic ,  que  celui-ci  soit 
grand  ou  petit ,   nous  trouverons  que  le  Solarium  Caillau- 
dianum  (  d'Orb.  )  ,  sauf  son  ombilic  large  et  crénelé  ,  se 
rapproche  bien  plus  des  Onustus  que  des  Solarium  ,  puisque 
les  bords  des  tours  se  prolongent  en  expansions  foliacées  qui 
cachent  la  sulure  ;  que  chaque  tour  est  garni,  à  l'extérieur, 
de  lignes  obliques ,  ondulées ,  irrégulières ,  souvent  dicho- 
tomes.  Nous  rapporterons  donc  aussi  le  Solarium  Caillau- 
dianum  au  genre  Onuslus,  qui  se  trouvera  former  ainsi  l'in- 
termédiaire très-net  des  deux  genres  Phorus  et  Solarium. 
Nous  ne  conserverons  dans  ce  dernier  que  des   coquilles 
aplaties,  non  nacrées,  pourvues  d'un  large  ombilic,  habi- 
tuellement crénelé  ,  et  dont  le  bord  des  tours  ne  se  prolonge 
point  en  portions  foliacées.  Quant  aux  prétendus  Cadrans  des 
terrains  crétacés,  et  en  particulier  des  belles  espèces  du  Gault 
de  la  perte  du  Rhône,  la  présence  de  couches  nacrées  à  l'in- 
térieur nous  les  fera  rejeter  aussi  de  celte  série  pour  les  re- 
porter dans  la  famille  des  Turbinidées. 

Voici  donc  comment  nous  caractériserons  le  genre  Onustus, 
tel  que  nous  l'avons  étendu. 

Genis  onustus. 

Coquille  conique,  surbaissée,  à  spire  peu  ctagee.  Tours 
munis  à  leur  bord  inférieur  d'une  eoepansion  metnbrani- 
forme,  entière  ou  crénelée ,  quelquefois  terminée  en  pointes 
rayonnâmes-,  expansion  recouvrant  une  partie  du  tour 
suivant.  Surface  des  tours  habitiiellement  marquée  de 
stries  ou  de  lignes  obliques  ondulcuses  ,  qtielquefois  dicho- 
tomes ,  toujours  plus  ou  moins  irréyuUères.   Dernier  tour 


1 
I 


—  i;u  — 

très-grand ,  étalé.  Base  concave  vers  les  bords  ,  convexe 
au  centre ,  quelquefois  ornée  de  lignes  rayonnantes ,  dicho- 
tomes,  très-peu  prononcées ,  plus  souvent  lisse  et  montrant, 
autour  d'un  ombilic  plus  ou  moins  développé,  ou  d'une 
simple  fossette  ombilicale ,  des  lignes  circulaires  peu  pro- 
noncées,  ne  s'cte7idant  jamais  jusque  sur  la  partie  concave 
de  cette  base.  Bouche  cordiforme.  Intérieur  non  nacré. 

Relations  géologiques. 

D'après  ce  qui  précède,  on  voit  que  le  genre  Onustus 
n'appartient  pas  seulement  à  l'époque  actuelle,  mais  au  con- 
traire qu'il  occupe  une  assez  longue  échelle  stratigraphique. 
Les  premiers  représentants  paraissent  commencer  dès  les  plus 
anciens  dépôts  jurassiques,  puis  ils  se  continuent  pendant  les 
terrains  crétacés  et  tertiaires  ;  enfin,  à  l'époque  actuelle,  ils 
sont  représentés  par  deux  espèces ,  les  0.  solaris  et  indiens. 
L'existence  de  ce  genre  aurait  donc  précédé  celle  des  Phorus, 
puisque  la  première  apparition  de  ces  derniers  ne  date  que 
des  terrains  crétacés  supérieurs. 

Puisque  j'ai  l'occasion  de  citer  les  espèces  jurassiques 
déjà  publiées  par  d'Orbigny  ,  je  pense  qu'il  ne  sera  pas  inu- 
tile de  passer  en  même  temps  la  revue  de  ces  espèces  ;  je 
profiterai  de  cette  occasion  pour  en  décrire  deux  nouvelles  , 
et  en  mentionner  une  troisième  qui  sera  figurée  plus  lard. 

Nous  prendrons  cette  étude  par  étages  géologiques,  en  com- 
mençant par  les  plus  anciens 

Lias  moyen. 

Dans  la  Patéoîitologie  française,  nous  n'en  trouvons  pas  de 
cet  étage,  habituellement  pauvre  en  gastéropodes,  si  nous  en 
exceptons  quelques  localités  privilégiées  telles  que  Fontaine- 
Étoupefour,  IMay,  Précigné,  etc.  Néanmoins  nous  avons  trouvé, 
dans  la  seconde  de  ces  localités,  un  échantillon  assez  grand 


—  132  — 

qui,  malgré  son  mauvais  état  de  conservation,  est  bien  suffisant 
pour  caractériser  l'espèce  suivante  : 

Onustus  LiASiNu«  {E.-Desl.]. 

PI.  X,  fig.  IQa.b.  c. 
Dimensions  :  hauteur  totale  :  16  mil.  ;  —  diamètre  de  la  base  :  32  mil. 

Coquille  conique,  infundibuliforme,  à  spire  un  peu  sur- 
baissée. Tours  aplatis  ,  Légèrement  évidés  en  avant  sur  leur 
bord ,  garnis  en  travers  de  côtes  obliques  plus  nombreuses 
sur  le  dernier  tour  ;  celui-ci  garni,  à  sa  circonférence,  d'un 
bord  foliacé  crénelé.  Base  convexe  en  son  milieu ,  offrant 
vers  la  circonférence  une  large  gouttière  due  au  prolonge- 
ment foliacé  du  tour  ;  au  centre,  une  simple  callosité  ombili- 
cale, non  bordée  de  stries  concentriques.  Bouche  exactement 
comme  dans  les  autres  Onustus. 

Localité  :  May  (Calvados).Un  seul  échantillon.  Ma  collection. 

Obs.  Cette  espèce  est  très-voisine  de  VO.  heliacus  du  lias 
supérieur  ;  elle  s'en  distingue  par  sa  taille  plus  considérable  et 
par  les  stries  obliques  des  tours ,  beaucoup  plus  nombreuses  , 
surtout  sur  le  dernier  tour. 

Lias  supérieur. 

Onustus  heliacus  {d'Orh.  sp.]. 

Nous  n'avons  que  peu  de  chose  à  dire  de  celle  espèce, 
figurée  dans  la  Paléontologie  française,  pi.  (idCXI,  fig.  8-10, 
si  ce  n'est  qu'elle  a  été  figurée  et  décrite  comme  pourvue 
d'un  étroit  ombilic  :  ce  qui  est  une  errcui-,  cet  ombilic  étant 
remplacé  par  une  simple  fossette  ombilicale.  Aux  localités 
citées  par  M.  d'Orbigiiy,  il  faut  ajouter  Fontaine-Étoupefour 
et  Landes-sur-Drôme  (Calvados),  dans  la  couche  h  Ammonites 
bifrons  du  lias  supérieur,  où  cette  espèce  est  rare. 


—  133  — 
Oollthe  inférieure. 

Onustus  lamellosus  {d'Orb.  sp.). 

Grande  et  magnifique  espèce  de  l'oolithe  inférieure  de  Pissot 
(Vendée).  Si  cette  coquille  est  ombiiiquée,  ce  dont  je  doute  , 
elle  possède  un  caractère  différentiel  marqué  ;  elle  se  distingue 
encore  des  autres  espèces  jurassiques  par  son  bord  uni  et 
non  crénelé  et  par  sa  grande  taille,  enfin  par  les  petites  stries 
concentriques  autour  de  la  callosité  ombilicale.  Le  dessin  de 
la  Paléontologie  fTançaise,p].  CC(]XI,  fig.  11-13,  ne  donne 
qu'une  idée  imparfaite  de  celte  coquille. 

Onustus  ornatissimus  (d'Orb.  sp.)- 

Cette  espèce  a  été  représentée  correctement  dans  la  Paléon- 
tologie française,  pi.  CCCXII,  fig.  5  et  8.  Elle  est  bien  facile 
à  reconnaître  par  sa  forme  moins  svelte  et  par  les  grosses 
crénelures  du  rebord  des  tours.  Ces  crénelures  ne  devien- 
nent pas  toutefois  des  épines,  comme  dans  VO.  solaris. 

Grande  oolithe. 

Onustus  tityrus  (d'Orb   sp.). 

Cette  espèce  de  la  grande  oolithe  de  Langrune,  figurée  dans 
la  Paléontologie  française,  pi.  CCCXVII,  fig.  1  et  Z»,  ne  pos- 
sède pas  de  lignes  circulaires  autour  de  la  callosité  ombilicale; 
les  plis  des  tours  sont  peu  nombreux  et  la  distinguent  d'une 
autre  fort  voisine ,  reconnue  dans  le  Callovien  de  iVlontreuil- 
Bellay. 

Onustus  exsul  (E.-Desl). 

PI.  X,  fig.  9  a.  b.  c. 

Dimensions  :  liauteur  :  10  mil.  ;  — diamètre  de  la  base  :  28  mil. 

Coquille  subdiscoïde  ,  à  spire  très-surbaissée ,  à  sommet 


—    loû    — 

un  peu  aigu.  Tours  aplatis ,  à  bords  extérieurs  distincts 
et  un  peu  ondulés ,  marqués  de  sillons  rayonnants  su- 
perficiels assez  nombreux  ;  dernier  tour  montrant  son  bord 
antérieur  très-mince,  large  et  fort  déprimé.  Base  convexe  au 
centre,  rendue  coîicave  vers  les  bords  par  une  large  gouttière 
circulaire  peu  profonde.  Ombilic  très-grand,  à  bord  ar- 
rondi, orné  de  stries  radiées  courtes  et  nombreuses ,  péné- 
trant jusqu'au  sommet  de  la  spire.  Bouche  cordiforme  très- 
oblique. 

Localités:  Ranville,  dans  la  grande  oolithe  (caillasse).  T.  R. 
Deux  individus  sans  test;  un  seul  exemplaire  avec  son  test, 
ayant  appartenu  à  M.  Tesson,  fait  partie  maintenant  de  la  col- 
lection du  Britisli  Mtiseum. 

Obs.  Cette  espèce  se  rapproche  beaucoup  de  VO.  patellaïus 
(Desh.  sp.),  espèce  tertiaire  des  sables  de  Lisy;  elle  s'en  dis- 
tingue en  ce  que  celle  dernière  est  pourvue  dun  ombilic 
bien  plus  petit  qui  est  garni  de  lignes  concentriques ,  tandis 
que  dans  notre  espèce  ces  lignes  sont  rayonnantes. 

On  sera  surpris  sans  doute  du  nom  spécifique  exsul  ,  exilé, 
que  je  donne  à  cette  intéressante  et  très-rare  espèce  ;  mais  j'ai 
voulu  témoigner  par  là  le  regret  que  les  géologues  Caennais 
ont  éprouvé  lorsque  M,  Tesson  a  vendu  sa  riche  collection 
aux  Anglais.  Jamais,  depuis,  on  n'a  pu  retrouver  d'échantil- 
lon orné  de  son  test.  Heureusement  que  mon  père  en  avait 
fait  un  dessin  avant  qu'elle  fût  exilée  en  Angleterre. 

Callovieu. 

Pour  terminer  cette  revue,  nous  mentionnerons  encore  l'O. 
Caillaudianus,  rapporté  par  M.  d'Orbigny  au  genre  Solarium, 
et  enfin  une  nouvelle  espèce  très- voisine  d'O.  tityrus  (d'Orb.), 
(pii  sera  décrite  prochainement  dans  une  monographie  des 
gastéropodes  de  .^Jonireuil-Bellay,  travail  pour  lequel  W.  Hé- 


—  135  — 
bert  a  bien  voulu  accepter  ma  collaboration.   Cette  seconde 
espèce  callovienne  sera  décrite  sous  le  nom  de  Onustus  papy- 
raceus. 

BUCCINIDÉES. 

Enfin,  il  nous  reste  à  passer  en  revue  une  série  de  coquilles 
pour  lesquelles  M.  d'Orbigny  a  formé  le  genre  Purpurina, 
et  que  l'auteur  établit  ainsi,  en  1847,  page  270  du  Prodrome  : 

H  Purpurina,  d'Orb.  \%hl.  Ouverture  Large, pourvue  seu- 
«  lement  en  avant  d'un  très-étroit  sillon  qui  remplace  l'échan- 
«  crure  des  Purpura.  Bord  columellaire  non  aplati.  » 

M.  d'Orbigny  répète  à  peu  près  la  même  phrase  dans  son 
Cours  élémentaire  de  paléontologie  ,  et  range  les  espèces 
de  ce  nouveau  genre  dans  la  famille  des  Buccinideœ ,  à  côté 
des  Pourpres. 

D'un  autre  côté,  M.  Pielte,  dans  un  intéressant  travail 
sur  les  coquilles  voisines  des  Purpurines  (Bidl.  Soc.  géol.  de 
France,  2*.  série,  t.  XVIII,  p.  587,  a  cherché  à  établir 
plus  nettement  les  caractères  de  ce  genre  ,  et  en  a  fait  une 
excellente  critique,  en  établissant  ses  rapports  avec  les  Turbo, 
d'une  part,  avec  les  Cerithiumet  Purpura  .  d'une  autre. 

Comme  M.  Piette,  nous  pensons  que  les  coquilles  voisines 
par  leur  forme  de  la  Purpurina  bellona  sont  celles  qui  se 
rapportent  le  mieux  à  la  définition  de  d'Orbigny  ;  et  parmi 
toutes  les  coquilles  que  cite  l'auteur  de  la  Paléontologie  fran- 
çaise, il  n'y  a  que  cette  espèce  et  la  P.  pulchella,  de  Conlies, 
que  nous  conservions  dans  le  genre  ;  nous  retrancherons 
les  P.  nassoides  ,  Thorenti ,  unilineaia ,  brevis  ,  pumUa , 
Lapierrea  et  Moreausia ,  qui ,  pour  nous,  sont  des  Brachy- 
trema ,  des  Tubifer  et  des  Purptiroidea. 

Nous  restreindrons  donc  le  genre  Purpurina  aux  foinies 
qui  s'appliqueront  a  la  caracléristiquo  suivante  : 


—    ISG 


Genis  PURPURINA. 


Coquille  ovale-allongée  ,  raccourcie  ,  ou  même  ventrue  , 
épaisse  ,  à  tours  arrondis  ou  rendus  anguleux  par  une 
forte  carène  crénelée  formant  un  méplat  vers  la  suture 
des  tours.  Ornementation  variable ,  consistant  le  plus  sou- 
vent en  grosses  côtes  longitudinales ,  aiguës  ou  arrondies , 
coupées  par  des  stries  transversales  très-nombreuses;  dernier 
tour  bien  plus  développé  que  les  autres.  Ouverture  arrondie, 
rétrécie  en  avant  où  elle  forme  ,  dans  le  jeune  âge  ,  à  son 
union  avec  la  columelle,  un  très-étroit  sillon  remplaçant 
iéchancrure  des  Purpura.  Bord  columellaire  non  aplati. 
Columelle  toujours  séparée  de  la  base  par  une  fente  ombi- 
licale ,  étroite  ,  mais  très-marquée  et  autour  de  laquelle  la 
base  s'épaissit. 

Type  Purpurina  bellona  de  l'oolilhe  ferrugineuse  de 
Baveux  et  des  Mouliers,  figuré  dans  la  Paléontologie  fran- 
çaise,  pi.  CC(JXXX1 ,  fig.  1 ,  3. 

Tel  (jue  nous  le  circonscrivons ,  ce  genre  renferme  encore 
un  certain  nombre  d'espèces  qui  se  conviennent  toutes  et 
paraissent  réparties  entre  les  étages  Bajocien  et  Oxfordien. 
Nous  nous  proposons  de  décrire  plus  tard  plusieurs  formes 
nouvelles.  Pour  bien  fixer  les  idées ,  nous  nous  sommes 
contenté  de  figurer  ici,  pi.  XI,  fig.  5,  une  nouvelle  es- 
pèce du  Callovien  de  Rlontreuil-Bellay,  à  laquelle  nous  avons 
donné  le  nom  de  Purpurina  condensala. 

Comme  M.  Pictle ,  nous  pensons  aussi  que  d'Orbigny  a 
fait  rentrer  dans  le  genre  Purpurina  des  formes  qui  n'ont 
aucun  rapport  avec  le  Purpurina  bellona:  telles  sont,  par 
exemple ,  les  Purpurina  ornata  ,  Bntliis ,  Patroclus ,  etc. , 
qui,  pour  nous,  sont  dos  formes  voisines  des  Liltorines;  mais 


—  137    - 

nous  ne  pensons  pas,  comme  M.  Piette,  qu'on  puisse  les  rap- 
porter au  genre  Littorina;  en  effet ,  leur  ornementation  est 
toute  différente,  le  test  fort  mince;  la  spire  s'allonge  outre 
mesure.  Ce  sont  ces  espèces  qui  constituent  le  genre  Eu- 
cyctus ,  établi  par  mon  père  à  la  suite  de  ce  travail.  Nous 
adopterons  donc  cette  manière  de  voir,  et  nous  rangerons  les 
prétendues  Purpurina  ornata,  Batliis ,  etc. ,  dans  la  famille 
des  Littorinidées. 

Quant  aux  vraies  Purpurina ,  telles  que  nous  les  avons 
circonscrites,  nous  les  rapprocherons  des  Pourpres,  par  l'in- 
termédiaire des  Purpuroidea  et  Brachytrema ,  genres  qui 
participent  à  la  fois  des  Pourpres  par  leur  ornementation  et 
l'ensemble  de  leurs  caractères ,  et  des  Purpurina  par  leur 
canal  respiratoire  à  peine  indiqué. 

Enfin,  si  nous  admettons,  en  partie,  les  conclusions  de 
M.  Piette ,  nous  ne  pouvons  regarder  toutefois  ses  Purpu- 
rina buccinoides  ,  coslellata ,  Thorenti  et  striata  connue 
appartenant  aux  vraies  Purpurina;  et  même,  parmi  toutes  les 
formes  figurées  dans  le  mémoire  cité,  nous  n'en  voyons  au- 
cune qui  puisse  s'y  rapporter. 

Pour  bien  faire  sentir  la  différence  existant  entre  les  genres 
Purpurina  et  Brachyirema  que  d'Orbigny  avait  confondus, 
nous  avons  figuré ,  pi.  XI ,  fig.  h  ,  une  nouvelle  espèce  du 
Callovien  de  Montreuil-Bellay  ,  le  Brachyirema  Wrighti, 
Quant  au  genre  Purpuroidea,  avec  lequel  d'Orbigny  confond 
encore  ses  Purpurines,  nous  n'avons  pas  pensé  qu'il  fût  né- 
cessaire de  le  représenter,  ce  genre  étant  bien  connu  par  les 
beaux  travaux  de  MM.  Morris  et  Lycett  sur  la  grande  oolithe 
d'Angleterre,  et  par  ceux  de  M.  Buvignier  dans  \a Statistique 
géologique  de  la  Meuse.  Voir  les  magnifiques  dessins  repré- 
sentant les  Purpuroidea  Morcausia  et  Lapierrea, 


—   138  — 
Le  Secrétaire  lit  la  note  suivante  : 

NOTE 

Sur  l'utilité  de  distraire  des  genres  Tuvbo  et  Put*t»tf  »<»na 
quelques  coquilles  des  terrains  jurassiques, 

ET  d'e\  FOEMEK  une  NOUVELLE  COUPE  GÉNÉRIQUE 

SOUS  LE  NOM  d'EUCYCLUS  ; 

PAR      M.      BUDES-DESLONGCHAMPS    , 

Doyen  de  la  Faculté  des  sciences  de  Caen  ,  membre  correspondant  de  l'Iustilul 
(section  des  sciences),  etc.,  etc. 

Il  y  a  déjà  fort  long-temps  que  Sowerby  {Minerai  Con- 
clwlogy  )  a  décrit  et  figuré,  sous  le  nom  de  Turbo  ornatus, 
une  coquille  à  spire  élancée ,  ornée  de  plis  transversaux , 
tuberculeux;  mais  cette  assimilation  aux  Twr6o,  jusqu'ici 
généralement  adoptée,  n'est  pas,  à  mon  avis,  convenable. 
L'aspect  du  Turbo  ornatus  est  très-différent  de  celui  des 
autres  Turbo,  même  quand  on  en  a  distrait  diverses  coupes 
génériques,  plus  ou  moins  bien  caractérisées ,  et  que  n'ont 
pas  encore  admises  la  plupart  des  paléontologistes. 

Le  test  du  Turbo  ornatus  est  fort  mince  ;  il  est  douteux 
qu'il  fût  nacré;  sa  spire  est  plus  élancée  que  chez  les  Turbo 
proprement  dits  ;  tout  fait  présumer  qu'il  n'avait  point  d'oper- 
cule calcaire  (1).  Quant  à  l'analogie  ou  à  la  différence  que 

(1)  Si  ces  coquilles  avaient  été  pourvues  d'un  opercule  calcaire,  on 
aurait  cerlaincmenl  retrouvé  cet  opercule,  qui  aurait  dû  se  conserver 
en  même  temps  que  le  test  lui-même  de  la  coquille;  et  jamais,  dans  les 
terrains  jurassiques  anciens,  nous  n'avons  trouvé  d'opercules  calcaires. 
Quant  aux  opercules  cornés,  ils  ont  été  détruits;  il  faudrait  un  cas 
de  conservation  bien  extraordinaire  pour  qu'on  pût  en  trouver  trace  : 
par  conséquent,  nous  ne  pouvons  aflirmer  avec  certitude  ni  la  présence 
ni  l'absence  d'un   opercule  corné  dans  nos  coquilles. 


—  139  — 
pouvait  avoir  son  animai  avec  ceux  des  Turbo ,  il  est  irop 
évident  qu'on  ne  les  connaîtra  jamais.  On  ne  peut  donc  invoquer 
que  la  forme  de  la  bouche  ;  encore  est-elle  plus  ovale;  mais 
si  l'on  se  bornait  à  la  forme  de  la  bouche  seule  pour  dis- 
tinguer les  genres ,  la  série  des  coquilles  turriculées ,  sans 
échancrure  ou  sans  canal  antérieur ,  serait  inextricable. 

Quelques  auteurs  ont  fait  du  Turbo  ornatus  une  litto- 
RINE  ;  c'était  mieux  sans  doute ,  mais  ce  n'était  pas  suffisant. 
Quant  au  sous-genre  Aberlya  de  MW.  Morris  et  Lycett  (1), 
il  a  été  établi  sur  des  coquilles  trop  mal  conservées ,  et  n'est 
pas  suffisamment  caractérisé  dans  la  phrase  de  ces  auteurs 
pour  que  nous  puissions  en  tirer  parti. 

Le  genre  cahotique  des  Turbo ,  par  suite  des  innom- 
brables espèces  que  les  auteurs  y  ont  successivement  en- 
tassées, n'a  plus  de  caractères  applicables;  ce  n'est  plus  pour 
ainsi  dire  qu'un  nom.  On  y  a  depuis  long-temps  pratiqué 
plusieurs  coupes,  plus  ou  moins  heureusement  formulées,  qui 
tendent  à  jeter  de  la  lumière  sur  la  distinction  des  formes, 
et  rendre  moins  inabordable  la  connaissance  des  espèces  ; 
coupes  qu'il  serait  superflu  de  passer  en  revue  dans  cette 
note.  Il  suffira ,  je  pense ,  d'exposer  brièvement  les  raisons 
qui  me  paraissent  justifier  l'établissement  de  la  nouvelle 
coupe  que  je  propose,  et  qui  renferme  un  certain  nombre 
d'espèces  (  dont  plusieurs  n'ont  pas  encore  été  décrilos  ) 
laissées  jusqu'ici  parmi  les  Turbo,  et  d'autres  rapportées , 
sans  raisons  suffisantes,  par  RI.  d'Orbigny  à  un  genre  incom- 
plètement caractérisé  qu'il  a  nommé  Purjnirina.  Je  désigne 
ma  nouvelle  coupe  générique  sous  le  nom  d'Eucyclus,  fai- 
sant allusion  aux  plis  ou  cerceaux  nombreux  qui  ornent  la 
spire  et  la  base  des  espèces. 

Plusieurs  de  mes  Eucyclus  sont  ligures  dans  les  planches 

(1)  Britisli  fossil  of  ilic  grcut  oolitc  (  Puieontograpliical  Sociely  ). 


—  l/iO  — 

de  la  Paléontologie  française  (terrains  jurassiques)  et  mêlées 
avec  les  Turbo  et  les  Trochus ,  sous  les  noms  de  Pur- 
purina  Patroclus  ,  P.  Philiasus ,  P.  ornata  (  Turbo  or- 
natus,  Sow.  ),  P.  Bathis  (1);  mais,  chose  singulière!  il 
n'est  fait,  dans  le  texte,  aucune  mention  du  genre  Purpu- 
rina,  ni  des  espèces  qui  portent  pourtant  ce  nom  dans  les 
planches;  elles  n'y  sont  pas  décrites  non  plus  sous  le  nom  de 
Turbo  :  de  sorte  que ,  genres  et  espèces  y  sont  entièrement 
passés  sous  silence.  Celte  double  omission  a  de  quoi  sur- 
prendre ,  qu'elle  soit  volontaire  ou  non. 

Parmi  les  Turbo  de  M.  d'Orbigny,  ses  T.  Itys,Nireus,Ni- 
cias,  Julia,  Capilaneus  (Munster),  Caifor,  P7'mcep(Roëm) , 
et  quelques  autres ,  ainsi  que  plusieurs  de  ses  Trochus , 
rentreraient  dans  mon  genre  proposé,  Eucyclm. 

Depuis  long-temps,  j'avais  adopté  ce  nom  pour  désigner  de 
nombi'euses  espèces  qui  se  trouvent  dans  nos  terrains,  depuis 
le  lias  moyen  jusqu'à  l'oolithe  inférieure  inclusivement.  Il  me 
répugnait  de  mettre  sous  le  nom  de  Turbo  des  coquilles 
n'ayant  presque  rien  de  commun  avec  eux.  L'étude  des  ou- 
vrages où  sont  décrites  des  espèces  semblables  ou  analogues, 
loin  de  faire  cesser  mes  perplexités,  ne  faisaient  que  les 
augmenter  ;  aussi  je  me  décide  à  formuler  et  à  publier  dès 
à  présent  les  caractères  que  présente  le  groupe  Eucyclus;  je 
donne  quelques  figures  des  principaux  types  spécifiques ,  en 
attendant  que  je  puisse  faire  connaître  à  fond  toutes  les  es- 
pèces que  j'ai  rassemblées.  En  rapprochant  par  petits  groupes, 
artificiels  peut-être ,  les  coquilles  qui  se  ressemblent ,  et  en 
les  désignant  par  un  nom  particulier ,  je  pense  qu'il  serait 
plus  aisé  aux  géologues  et  aux  paléontologistes  de  s'entendre, 

(1)  Quant  cl  la  Ihirpurina  k//o/ui ,  cette  espèce  paraît  devoir  rester 
dans  le  genre  Ihirpiirittd  tel  ([ue  l'a  formulé  d'Orbigny,  et  servir  de 
lype  à  certain  nombre  de  représentants  de  divers  niveaux  jurassiques. 


—  Ul   — 

que  lorsque  ces  formes  restent  toutes  entassées  sous  un  nom 
commun  à  une  infinité  d'espèces  fort  disparates  entre  elles. 
Je  caractériserai  ainsi  le  genre  Eucycius. 

FAMILLE  DES  LITTORINIDÉES. 
EUCYCLUS  (  bien  cerclé  >. 

Type   EucYCLUS  obeliscus  fE.  D.J. 

Coquille  spiralée  ,  ovale  -  oblongue  ,  pyramidale  ,  ou 
presque  turriculée  ,  à  test  TRÈS-  MINCE  et  même  papyracé  , 
à  tours  arrondis,  croissant  régulièrement,  à  suture  en- 
foncée. Surface  des  tours  couverte  de  plis  transver- 
saux (1)  plus  ou  moins  nombreux ,  plus  ou  moins  saillants^ 

(1)  Plusieurs  conchyliologistes  nomment  longitudinaux  les  plis  que 
j'appelle  ici  transversaux  ,  en  se  fondant  sur  ce  principe  que,  si  la 
coquille  était  déroulée  et  rendue  droite  ,  ces  plis  seraient  dirigés  suivant 
sa  longueur.  Cela  est  très-vrai  ;  mais  il  est  également  Irès-vrai  que  la 
coquille  n'est  jamais  dans  cet  état;  il  est  de  sa  nature  d'être  enroulée 
en  spirale.  Pourquoi  alors  invoquer  une  forme  qui  n'est  point  réelle  ? 
Celle  manière  de  s'exprimer  a  l'inconvénient  de  dire  à  l'esprit  tout 
le  contraire  de  ce  que  montrent  les  yeux.  L'état  habitlel  d'()\  on- 
GANF.,  a  dit  fort  sensément  de  Mirbcl,  est  aussi  son  état  natiuel. 
Pour  être  conséquents  avec  eux-mêmes,  ces  conchyliologistes  devraient 
également  appeler  longitudinaux  les  plis  ou  stries  qui  se  voient  souvent 
ù  la  base  des  coquilles  ,  et  qu'ils  appellent  tout  simplement  circulaires 
ou  concentriques. 

J'en  dirai  autant  de  ces  autres  plis,  stries,  cordons,  etc.,  situés 
verticalement  ou  obliquement  dans  le  sens  longitudinal  de  la  coquille, 
et  qui  croisent  les  précédents.  Aussi  les  conchyliologistes  dont  je  parle 
les  nomment-ils  transversaux  ;  mais,  sur  la  base,  ils  les  nomment 
ralliés  ou  rayonnants  ;  ils  devraient,  pour  être  conséquents,  les  nommer 
aussi  transversaux.  A  moins  de  nécessité  absolue,  il  est  préférable 
d'employer,  dans  les  descriptions,  des  expressions  cpii  rendent  ce  qui 
est  sous  les  yetix  ,  plutôt  que  ce  qui  devrait  être,  d'après  des  vues 
lout-ù-fail  systématiques. 


—    1Z|2  — 

simples  ,  tranchants  ou  granuleux  ,  et  même  dentés;  souvent 
un  ou  plusieurs  de  ces  plis  ,  plus  développes  ,  forment  sur 
la  partie  visible  des  tours  une  ou  plusieurs  carènes.  De 
petits  plis  longitudinaux  ou  obliques ,  très-nombreux  ,  SOU- 
VENT ONDULÉS  ET  BIFURQUES  ,  comme  anastomosés,  coupent 
les  plis  transversaux  et  rappellent  par  leur  aspect  ceux  qui 
se  voient  sur  plusieurs  Littorines  vivantes  et  sur  les  espèces 
du  (/ewre  Onuslus ,  notamment  l'O.  indicus  (Trochus  in- 
dicus.  L.  ).  Base  oblique,  plus  ou  moins  arrondie ,  avec 
plis  concentriques,  plus  ou  moins  nombreux,  coupés  par  de 
nombreux  petits  plis  ou  stries  rayonnantes.  Point  d'om- 
bilic (1).  Bouche  ovale ,  rétrécie  et  anguleuse  en  haut. 
Lèvre  droite  demi-circulaire  ,  mince ,  tranchante  ,  comme 
gaufrée  par  l'origine  des  plis  transversaux  ;  lèvre  gauche 
non  apparente  sur  le  retour  de  la  spire  ;  mais  en  s' ap- 
puyant sur  la  columelle ,  elle  s'épaissit  et  s'élaugit  de 
manière  à  former  une  surface  assez  étendue,  plane  ou 
arrondie.  En  s'unissant  à  la  lèvre  droite ,  elle  forme  un 
coude  prononcé  plus  ou  moins  ouvert  ;  mais  sans  qu'il  y 
ait  d'échancrure  à  l'union  des  deux  lèvres. 

Par  leur  forme  générale  ,  leur  bouche  ovale ,  l'épaississe- 
ment  de  la  partie  de  la  lèvre  gauche  appliquée  sur  la  colu- 
melle, les  Eucyclus  se  rapprochenl  des  Liltorines  ;  cerlains 
détails  d'ornementation  rappellent  aussi  les  genres  Onustus  et 
Phorus,  ainsi  que  nous  l'avons  indiqué  ;  enfin  ils  ne  parais- 
sent pas  avoir  été  nacrés  dans  l'état  frais  ;  tous  ces  carac- 


(1)  I^a  présence  ou  l'absence  de  l'ombilic  n'est  pas,  en  général ,  nu 
caiaclère  (le  grande  imporlance,  surtout  comme  générique  ;  mais  quand 
l'une  ou  l'autre  sonl  constantes  dans  un  genre  donné,  elles  ne  laissent 
pas  d'avoir  une  cerlainc  valeur.  Aucun  de  mes  nimibrcux  Eunjdus 
n'a  d'ombilic. 


—  \t{ô  — 

tères  me  font  rapporter  les  Eucyùtus  à  la  famille  des  I.it- 

TORINIDÉES. 

Je  donne  ici  la  description  de  quelques  espèces  qui  peu- 
vent servir  comme  de  types  à  de  petites  sections  dans  le 
genre ,  et  faciliter  l'intelligence  de  ce  qui  précède.  Je  re- 
grette que  le  format  de  la  planche  n'ait  pas  permis  de  figurer 
VEucydus  Capitaneus  (Mùnst.  )  et  VEuc.  colurnnaris  (E.-D.  ), 
qui  forment  également  types  dans  ce  groupe  remarquable 
de  coquilles  jurassiques. 

EUCVCLUS    OBELISCUS    (  E.-D.  ). 

PI.  XI ,  fin;.    9.   Grandeur  nalurclîc. 

Dimensions:  longueur  :  67  miliim.  ;  — largeur,  à  la  base  :  32  millini. 

Coquille  turricidèe  ,  élancée ,  à  spire  aiguë  ;  tours  un  peu 
renflés  inférieur ement  ayant  une  carène  très-étroite  et  tres- 
saillante sur  le  renflement.  Quatre  petits  plis  transversaux, 
également  espacés  ,  granuleux,  au-dessus  de  la  carène.  Base 
ornée  de  fi  à  1  plis  concentriques  coupés  par  de  très-nom- 
breuses et  très-fines  stries  rayonnantes.   Bouche  ovale. 

Hab.  May  et  Fontaine- Étoupefour.  Lias  moyen  ;  dans  la 
couche  à  gastéropodes.  La  variété  figurée  est  très-rare;  les 
variétés  ayant  moins  de  quatre  plis  granuleux  le  sont  moins. 

Obs.  Il  serait  possible  que  le  Turbo  Julia,  de  la  Paléonto- 
logie française,  pi.  CCCXXVIII,  fig.  3  et  Zi ,  fût  une  va- 
riété de  celte  espèce  ;  la  figure  de  M.  d'Orbigny  montre  cinq 
plis  granuleux  au-dessus  de  la  carène.  Le  plus  grand  nombre 
(le  mes  échantillons  montre  quatre  ou  trois  plis  granuleux  ; 
j'en  ai  qui  n'en  ont  même  que  deux.  La  spire  est  d'autant 
moins  élancée  que  le  nombre  de  ces  plis  granuleux  est  moins 


—  U^i  — 

grand  ;  el  si  l'on  formait  les  espèces  d'après  la  considération 
de  l'angle  spiral,  auquel  M.  d'Orbigny  fait  jouer  un  rôle  beau- 
coup trop  important  à  notre  point  de  vue,  il  faudrait  considéra- 
blement multiplier  le  nombre  de  ces  espèces.  Du  reste,  il  sera 
nécessaire  d'étudier  un  grand  nombre  d'échantillons  pour 
reconnaître  leur  variabilité,  et  s'assurer  si  toutes  ces  modifica- 
tions s'appliquent  à  des  espèces  particulières  ou  seulement  à 
des  variétés. 

Quoi  qu'il  en  soit ,  notre  E.  obeliscus  est  une  forme  bien 
nette,  un  type  bien  accusé  dans  le  genre,  et  qui  paraît  accom- 
pagné de  plusieurs  autres  espèces  ,  toutes  propres  au  lias 
moyen  et  au  lias  supérieur. 

EUCYCLUS    P\P7RACEUS    (E.-D.). 

PI.  XI,  (ig.  8.  Grand,  nat. 
Dimensions  ;  longueur  :  35  mil.  ;  —  largeur,  à  la  base  :  20  mil. 

Coquille  à  test  excessivement  mince ,  papyracé ,  presque 
turriculée,  à  tours  bien  arrondis ,  marques  de  trois  plis 
transversaux  très-étroits,  très-peu  saillants  ,  finement  gra- 
nulés ,  croisés  de  petites  stries  saillantes  ,  un  peu  obliques , 
la  plupart  bifurquées  et  excessivement  nombreuses.  Base 
ornée  de  très-petits  plis  concentritjues,  presque  également 
espacés  et  très-nombreux.  Le  reste  des  caractères  conforme 
à  l'énoncé  du  genre. 

Hab.  Lias  supérieur,  dans  la  couche  à  /ammonites  bifrons 
et  serpeniinus.  Fontaine- Étoupefour.  T.  R. ,  surtout  en  bon 
état. 

Obs.  Cette  esj)èce  montre  encore  un  type  bien  net ,  carac- 
térisé par  la  miiîceur  extrême  de  son  lest  et  la  forme  de  ses 
carènes  ;  elle  paraît  apparlenir  en  propre  au  lias  supérieur. 


—  U5  — 
VEuc  papyraceus  peut  donner  une  idée  du  degré  de  tcnni.é 
auquel  peuvent  parvenir  certaines  espèces  de  ce  genre  ■  ^ 
peme  cette  épaisseur  surpasse- t-elle  deux  ou  trois  centièmes 
de  md  mètre,  et  cependant  la  coquille  devenait  assez  grande  ' 
mon  plus  grand  échantillon  mesure  55  millimètres  de  lon- 
gueur e,  25  de  largeur  à  la  base.  Quelle  ne  devait  pas  être  L 
lagdue,  et  j  ajoute  la  beauté  de  cette  coquille,  à  parois  pas 
beaucoup  plus  épaisses  que  celles  d'une  bulle  de  savon  »  et 
cependant  ce  test  devait  être  assez  rés.tant ,  puisque  'les 
exemplancs  connus  ne  sont  ni  écrasés,  ni  déformés. 

EUCYCLUS    riNGUlS    ,/E.  D.J. 

PI.  Xr,   Cg.  7.  Grandeur  naturelle. 
Dimensions  :  longueur  :  48  million.;-  largeur  à  la  base  :  U  milli.. 

Coquille  ovale-allongée,  à  spire  pointue.  Tours  ar- 
rondis, croissant  assez  rapidement;  le  dernier  plus  ample 
r,ue  es  autres,  couvert  de  U  plis  transversaux  très-saillants 
également  espacés,  croisés  par  de  très-nombreuses  stries 
ionguudmales  ou  peu  obUc,ues.  Ba.e  arrondie,  non  dis- 
tincte  du  dernier  tour,  couverte  de  6  ou  7  pUs  concen- 
trées, un  peu  moins  saillants  et  plus  rapprochés  gue  ceu. 
des  tours.  Le  reste  comme  dans  la  caractéristique  du  genre. 

Hab.  Foniaine-Étoupefour,  dans  la  mâlière  ou  partie  in- 
férieure de  l'oolithe  .nférieure.  T.R.  Dans  la  couche  à 
Ammonites  primordialis  de  Feuguerolles.  R.  Je  pense  aussi 
que  quelques  moules  internes,  provenant  du  minerai  de  fer 
de  la  Verpilière  près  Lyon,  doivent  se  rapporter  à  cette 
espèce. 

OBS.  Par  sa  f„™e  renflée  «raccourcie,  par  l'absence 

10 


—  1Û6  — 

de  plis  formant  une  carène  proprement  dite  sur  les  tours , 
cette  coquille  indique  encore  une  section  bien  nette  dans  le 
genre  Eucydus.  Mais  cette  section  paraît  avoir  une  étendue 
stratigraphique  considérable,  car  elle  se  retrouve  j usque  dans 
le  coral-rag.  En  effet ,  noire  Eue.  pinguis  ressemble  telle- 
ment au  Turbo  princeps  (Roëm.  ),  figuré  dans  la  Paléon- 
tologie française ,  qu'on  a  peine  à  distinguer  ces  deux  formes. 
Toutefois ,  nous  avons  pu  étudier  dès  modèles  en  plâtre  de 
cette  dernière  espèce  provenant  du  coral-rag  de  St.-Mihiel 
(  Meuse) ,  et  ceux-ci  montrent  des  carènes  bien  plus  fortes, 
et  des  stries  longitudinales  beaucoup  plus  accentuées. 

•  EucYCLUs  goni&tDs  fDesl  J. 
PI,    XI ,    fig.  6.  Grandeur  naturelle. 
Dimensions  :  longueur  :  70  niillim.; -largeur,  ù  la  base  :  i7  miilini. 

Grande  et  belle  espèce  voisine  de  f  Eucyclus  ornatus 
(Sow.^sp.  ).  Elle  s'en  distingue  par  sa  taille  plus  grande, 
par  sa  carène  ornée  d'un  moins  grand  nombre  de  dents 
ou  tubercules,  un  peu  anguleux.  L'intervalle,  situé  sur  chaque 
tour,  entre  la  carène  et  la  suture,  n'a  pas  de  petit  pli  trans- 
verse granidé  ,  caractère  qui  se  voit ,  mais  pas  toujours,  sur 
/'Encvclus  ornatus.  Celui-ci  n'eu  pas  le  jeune  âge  de  l'E. 
goniat'us  ;  car ,  à  tous  les  âges,  il  a  sa  carène  garnie  de  dents 
très-nombreuses  et  beaucoup  plus  petites  ;  d' ailleurs  ,  je 
possède  un  jeune  spécimen  t/w  goniatus  dont  les  tubercules 
son  fort  gros  et  peu  nombreux. 

11 AB.  Les  Mouliers.  dans  l:i  couche  ferrugineuse  de  roolilhe 
inférieure.  Je  n'en  connais  que  quatre  exemplaires  ,  dont  je 
possède  deux  adultes  et   un  jeune    Le  troisième  appartenait 


—  1^7  — 

à  M.  Tesson,  et  fait  maintenant  partie  de  la  collection  du 
British  Muséum.  Je  n'ai  point  rencontré  cette  espèce  à 
Bayeux  ni  dans  les  autres  localités  où  se  montre  l'oolithe 
ferrugineuse. 

EXPLICATION  DES  PLANCHES. 

Planebe  X. 

Fig.  9,  rt ,  II.  Onustus  cxsul  (  E.-D.  ).  Grandeur  naturelle.  Échantillon 
provenant  de  la  grande  oolithe  de  Ban- 
ville. Collection  du  British  Muséum. 

Fig.    9 ,  c.  —  —       Coupe  du  même  pour  montrer  la  forme 

de  rombilic. 

Fig.  10,  a.  b,  c.  Onustus  liasinus  (E.-Desl.).  Grandeur  naturelle.  Échan- 
tillon provenant  du  lias  moyen  de 
May. 

Planche  XI. 

Fig.  1.  Niso  pcrforatus  (  d'Orb.  sp.  ).  Lias  moyen  de  Fonlaine-Étou- 
pefour. 

Fig.  2.  —  neren  (  d'Orb.  sp.  ).  Lias  moyen  ,  Fontaine-Étoupefour  , 
May.  Cette  espèce  a  été  figurée  sans 
ombilic  dans  la  Paléontologie  fran- 
çaise, 

Fig.  3.  —  monoplicus  (  d'Orb.  sp.  ).  Lias  moyen  de  Fontaine-Étou- 
pefour. Échantillon  ayant  servi  à  d'Or- 
bigny  pour  décrire  celte  espèce.  La 
figure  de  la  Paléontologie  française  est 
inexacte. 

Fig.  U.  Brachytrema  Wrighti  {  Cotteau  sp.  ).  Un  peu  grossi.  Montreuil- 
Bellay.  Couche  ferrugineuse  du  Cal- 
lovien. 

Fig.  5.  Purpurina  condensata  (  E.   Desl.  ).    Grandeur  naturelle.   Mon- 


—  U8  — 

Ireuil-Bellay.  Couche  ferrugineuse  du 
Callovien. 

Fig.  G.  Eucyclus  goniatus  (E.-D.  ).  Grandeur  naturelle.  Les  Mouliers. 
Couche  ferrugineuse  de  l'oolithe  infé- 
rieure. 

Fig.  7.  —  pinguis  (E.-D.).  Grandeur  naturelle.  Feuguerolles- 
sur-Orne.  Couche  à  Ammonites  pri- 
mordiulis. 

Fig.  8.  —  papyraceus  {Y^n-H.).  Grandeur  naturelle.  Lias  supé- 
rieur de  Fontaine-Étoupefour.  Couche 
à  Ammonites  hifrons. 

Fig.  9.  —  obeliscus  [DesiL  ),  Grandeur  naturelle.  Lias  moyen. 
Couche  à  Gasléropodes  de  Fontaine- 
Étoupefour. 

IM.  Eudes-Deslongchamps  continue  la  lecture  de  son  travail 
sur  les  ossements  de  mainmifèies  fossiles  des  alluvions  an- 
ciennes du  département  du  Calvados.  La  lecture  d'aujour- 
d'hui a  trait  aux  carnassiers  et  ne  comprend  que  les  genres 
Felù  et  Hyœna. 

M.  Le  Clerc  donne  lecture  d'un  travail  peu  étendu,  intitulé  : 
Générations  spontanées.  —  Tra?isformations  de  certains 
Entozoaires  suivant  le  milieu  dans  lequel  ils  vivent. 

Après  celte  lecture ,  plusieurs  membres  font  remarquer 
que  si  M.  Le  Clerc  n'est  point  partisan  des  générations  spon- 
tanées (ce  qui  est  assurément  très-permis),  sa  note  ne  ren- 
ferme que  des  assertions  sans  preuves  et  d'ailleurs  très-vagues 
et  très-contestables  ;  il  n'apporte  aucun  fait ,  aucune  expé- 
rience positive  pour  appuyer  son  opinion,  et  combattre  celle 
des  partisans  de  ce  qu'on  a  appelé  générations  spontanées. 

Quant  à  la  prétendue  transformation,  en  Ténias,  de  |)etits 
vers  aquatiques  ,  qu'il  suppose  avoir  pu  se  faire  dans  les  or- 
ganes digestifs  de  deux  personnes  dont  l'habitation  était  voi- 
sine du  lieu  où  se  trouvait  l'eau  contenant  de  petits  vers,  il 
n'a  point  de  preuves  que  les  vers  aient  été  avalés  ;  il  n'indi([ue 


—  ia9  — 

ni  leur  genre,  ni  leur  espèce.  Étaienl-ce  des  larves,  des  an- 
nélides  ?  Il  ne  cite  d'ailleurs  son  observation  que  sur  des  sou- 
venirs déjà  très-éloignées. 

M.  Le  Clerc  répond  que  ce  qu'il  vient  de  lire  n'est  qu'un 
plan ,  une  ébauche  pour  ainsi  dire  d'un  travail  plus  appro- 
fondi qu'il  se  propose  de  faire,  et  dans  lequel  il  appuie  ses 
idées  par  des  faits  et  des  expériences  positives. 

On  procède  au  scrutin  sur  l'élection  de  M.  Hébert,  profes- 
seur à  la  Faculté  des  sciences  de  Paris,  présenté  dans  la  der- 
nière séance.  M.  Hébert  est  admis  en  qualité  de  membre  cor- 
respondant, 

M.  Morière  présente ,  en  son  nom  et  en  celui  de  M.  Lenor- 
mand  de  Vire,  comme  membre  correspondant,  M.  Plus  Ti- 
tius,  supérieur  du  couvent  de  Pyrano,  en  [strie. 


SÉANCE  DU  16  AVRIL  1860. 

Présidence  de  il.  PIERRE. 

DONS  FAITS  A  LA  SOCIÉTÉ. 

De  la  part  de  i\î.  Dewalqiie  ,  correspondant  de  la  Société  : 

Rapport  du  Conseil  de  salubrité  publique  sur  l'cchauffe- 
ment  du  sol  des  jardins  du  quartier  St. -Jacques ,  à  Liège. 
broclî.  in -8". ,  59  pages. 

De  la  part  de  U.  Timbal-Lagrave  : 

Quatrième  mémoire  sur  de  nouvelles  hybrides  d'Orchidées 
de  la  section  des  Ophrydeœ,  Lindl.  Broch.  in-8°. ,  22  pages, 
avec  une  planche.  Extrait  des  Mémoires  de  i Académie  im- 
périale des  sciences  de  Toulouse ,  5^  série  ,  t.  IV. 

De  la  part  de  M.  de  Caumont  : 

Programme  du  Congrès  scientifique  de  France,  XXV II*, 
session  ,  qui  s'ouvrira  à  Cherbourg,  le  dimanche  2  sej)- 
tembre  1860. 

De  la  part  du  Congrès  des  Etats-Unis  d'Amérique: 

Report  on  the  commissionncr  of  patents,  for  the  year 
1857,  Agriculture,  1  vol.  in-8°. ,  avec  sept  planches.  Wa- 
shington 1858. 

La  Société  a  reçu  ,  en  échange  de  ses  publications: 
Mémoires  de  L'Académie  impériale  de  Metz,  XI'.  année, 
1858-59.  1  vol.  in-8".,  615  pages. 

Bulletin  de  la  Société  d' agricidtnrc ,  sciences  et  arts  de  la 


—  15!    — 

Sartke,  3".  et  k*.  Iriraestres,  tome  XIV,  in-8°. ,  173  pages. 
Le  Mans,  1859. 

Tablettes  de  L'horticulture  versaillaise ,  v\°.  U,  1859. 

Mémoires  de  la  Société  d'émulation  de  Cambrai,  I.  XXV, 
1  vol.  in-8°.,  2^  partie,  1858. 

Compte-rendu  des  séances  de  la  Société  d'émulation  de 
Cambrai,  depuis  le  9  janvier  1856,  jusqu'au  31  décembre 
1858;  rédigés  par  M.  C.  A.  Lefèvre,  secrétaire-général  ;  10-8". , 
138  pages,  Cambrai,  1858. 

Mémoires  de  la  Société  d'émulation  de  Cambrai,  lome 
XXVI,  1".  partie,  in-8°.,  ^25  pages,  onze  planches.  1859. 

Il  est  donné  lecture  d'une  lettre  de  M.  Hue  de  ftîathan  , 
admis,  à  l'une  de  nos  dernières  séances,  au  nombre  des  mem- 
bres résidants,  et  qui,  depuis,  a  été  nommé  secrétaire  de  la 
sous-préfecture  deMilhau.  Obligé  en  conséquence  de  quitter 
Caen,  il  espère  cependant  y  retenir  à  une  époque  peu  éloi- 
gnée. Il  prie  la  Société  de  lui  continuer  le  titre  de  membre 
résidant. 

M.  Pierre,  président,  allant  à  Paris,  pendant  les  vacances 
de  Pâques,  avait  été  prié,  par  le  bibliothécaire,  de  s'informer 
si  le  ministère  de  l'instruction  publique  se  chargeait  toujours 
de  faire  parvenir  aux  Sociétés  savantes  étrangères  les  publi- 
cations des  Sociétés  savantes  de  France  qui  s'adressaient  à  lui 
dans  ce  but,  M.  le  Bibliothécaire  ayant  quelque  crainte  qu'il 
n'en  fût  plus  ainsi.  W.  Pierre  s'est  acquitté  de  cette  mission  ; 
il  lui  a  été  répondu  qu'il  se  faisait  par  an  deux  envois  seule- 
ment aux  Sociétés  savantes  étrangères  :  au  mois  de  juin  et  au 
mois  de  décembre;  qu'il  fallait  envoyer  au  ministère,  vers 
ces  deux  époques,  les  ouvrages  ou  brochures  que  l'on  desti- 
nait aux  Sociétés    savantes   éirangèies. 

M.  Eudes-Deslongchamps  continue  la  lecture  de  son  travail 


—  152  — 

sur  les  mammifères  fossiles  du  Calvados  ;  celle  d'aujourd'hui 
concernait  les  Éléphants,  c'est-à-dire  le  Mammouth. 

M.  Pierre  fait  la  proposition  de  demander  au  gouverne- 
ment que  la  Société  Linnéenme  soit  reconnue  d'utilité  publi- 
que. Les  circonstances  paraissent  favorables,  puisque  le  mi- 
nistre de  l'instruction  publique  a  classé  la  Société  Linnéenne 
parmi  celles  dont  les  travaux  méritent  le  plus  d'attention.  La 
Société  appuie  la  proposition  de  M.  Pierre. 

M.  Morière  annonce  avoir  trouvé  à  Bonnebosq ,  arrondis- 
sement de  Pont-l'Evêque,  V Azai'um  europceum,  L. 

Le  secrétaire  présente  le  travail  suivant  : 


—  153  — 
MÉMOIRE 

SUR    LES 

FOSSILES  DE  MONTREUIL-BELLAY 

(  MAINE-ET-LOIRE  )  ; 

PAR 

M.  HÉBERT,  professeur  de  géologie  i  la  Faculté  des  Sciences  de  Paris, 

ET 

M.  ËDgéne  EllDËS-DËSlO!^GCil4MPS ,  membre  de  plosieurs  Sociétés  savantes. 


1^®.  PARTIE. 
CÉPHALOPODES  ET  GASTÉROPODES. 

INTRODUiTIOK 

Le  travail  que  nous  donnons  ici  ,  M.  Eugène  Eudes- 
Deslongchamps  et  moi ,  est  le  résultat  d'un  engagement  déjà 
ancien.  En  1855,  mis  en  possession,  par  suite  des  persévé- 
rantes recherches  de  notre  confrère  M.  Guerre  ,  d'une  jolie 
collection  de  fossiles  de  l'Oxford-clay  inférieur,  provenant  de 
la  carrière  du  Chalet  ,  près  Montreuil-Bellay ,  je  promis  (1) 
de  faire  la  description  des  nombreuses  espèces  nouvelles  de 
ce  riche  gisement  qui  ne  le  cèdent  en  rien,  pour  la  conser- 
vation, à  nos  fossiles  tertiaires,  et  dont  le  nombre  s'est  encore 
accru ,  grâce  aux  riches  matériaux  mis  è  ma  disposition  par 
MM.  Triger  ,  de  Lorière  et  Marie  Rouault. 

(\)  Voir  Bulletin  Soc.  géol.  de  France,  2".  série,  t.  XII,  p,  1263. 


—  15Zi  — 

J'avais  déjà  ,  après  une  élude  préalable ,  fait  dessiner  par 
noire  habile  lithographe,  M.  Huinbert,  sept  planches  presque 
exclusivement  remplies  de  Gastéropodes  qui,  par  leurs  formes 
presque  toutes  nouvelles,  présentaient  un  intérêt  tout  spécial; 
mais  des  obstacles  divers  m'empêchèrent  d'achever  ce  travail, 
et  mes  occupations  actuelles  m'eussent  peut-être  arrêté  long- 
temps encore ,  si  M.  E.  Eudes-Deslongchamps ,  déjà  connu 
par  ses  publications  sur  les  Brachiopodes,  et  qui  même  a  fait 
connaître  (1)  ceux  qui  se  trouvent  dans  le  gisement  du  Chalet, 
n'eût  consenti  à  m'aider  à  achever,  ou  plutôt  à  fair^;  la  de- 
scription de  la  pins  grande  partie  des  Gastéropodes.  J'espère 
qu'il  pourra  plus  tard  donner  les  Acéphales ,  peut-être  moins 
nombreux  ,  mais  qui  ,  par  leur  parfaite  conservation,  ne  le 
cèdent  en  rien  aux  Gastéropodes. 

I.e  motif  qui  m'avait  fait  entreprendre  ce  travail  n'était 
pas  seulement  l'intérêl  qui  s'attache  à  la  détermination  de  ces 
charmantes  espèces.  En  se  reportant  à  la  coupe  que  j'ai 
donnée  de  ce  gisement  (2),  d'après  les  échantillons  qui 
m'avaient  été  envoyés  par  M.  Guerre,  on  verra  que  les  nom- 
breux Gastéropodes  nouveaux  (  plus  de  60  espèces)  se  trou- 
vent dans  une  même  couche  de  quelques  centimètres  d'épais- 
seur. Or  ,  si  la  partie  d'une  couche  si  mince  ,  contenue  dans 
l'étendue  d'une  seule  carrière,  a  fourni  plus  de  Gastéropodes 
(ju'on  n'en  connaissait  dans  tout  l'étage  Callovien  de  d'Or- 
bigny,  on  devra  en  conclure  que  celle  classe  d'animaux  ne 
doit  être  invoquée  qu'avec  beaucoup  de  prudence ,  lorsqu'il 
s'agit  de  classifications  stratigraphiques. 

J'ajoute  qu'il    en    sera    très-probablement  de  même   des 

(1)  Mémoire  sur  les  Brachiopodes  de  la  zone  ferruijincuse  du  Cul- 
lotticn  ,  t.  XI  (  Mémoires  de  la  Soc.  Liiin.  de  Normandie  ),  avec  six 
plunclies. 

(2)  Ihill.  Soc.  fjéol.  de  France,  t.  XII ,  o.  15!fiA 


—  155  — 

Acéphales,  tandis  que  l'on  remarque  dans  ce  même  gisement 
un  grand  nombre  de  Céphalopodes  ,  tous  connus  à  très-peu 
d'exceptions  près,  et  caractéristiques  de  i'Oxford-clay  in- 
férieur. 

Avril  1860. 

Ed.  IJÉBERT. 

Observation. — Dans  l'exposé  des  espèces  et  des  genres,  nous 
avons  adopté  la  classification  suivie  par  M.  Woodward  dans 
son  Maiiiml  of  the  Mollusca  ,  devenu  le  Vade-mecum  de  tous 
ceux  qui  s'occupent  de  Conchyliologie. 

1".  ËfliibrancSicsBieiriî. 

VERTÉBRÉS. 

Sauriens. 

Fragment  d'une  dent  de  Teleosaurus.  (Collection  de  Lo- 
rière).  Le  Chalet. 

Obs.  It  est  probable  que  c'est  à  cet  ordre  qu'il  faut  rapporter  les 
prétendus  os  de  mammifères  que  M.  Millet  cite  de  cette  localité. 

Poissons. 

Deux  dents  de  Psamniodus  indéterminé  ,  voisin  du  Ps. 
rciicuiatlis  (Ag.  ).  Collection  Marie  Rouault. 

Ettibwanchement  htdéiefminé. 

Aptychus. 

Trois  fragments  (coll.  de  Lorière  )  trop  incomplets  pour 
qu'on  puisse  en  faire  une  détermination  exacte.  M.  Millet, 
qui  a  eu  de  meilleurs  échantillons  à  sa  disposition  ,  en  a  con- 
stitué une  espèce  nouvelle,  A.  Chateliarianus. 


—  156  — 

^^  ËmliranclBemeiit. 

MOLLUSQUES. 

CLASSE    DES    CÉPHALOPODES. 

ORDRE  DES  DIBRANCHES. 

F.  Bblemnitid^. 

1.  Belemnites  hastatus  (Mont.  sp.  ) 

Le  Chalet  (1).  Assise  supérieure  (argiles).  C.  C.  Plaine  de 
Champagne.    A.  C. 

2.  Belemnites  Latesulcatus  (  (VOrb.  ). 

Le  Chalet.  Assise  supérieure  (argiles).  R.  Communiqué 
par  M.  Triger. 

Obs.  Ces  deux  espèces  se  trouvent  dans  les  argiles  de  l'OxIord-clay 
moyen  qui,  dans  la  carrière  du  Chalet ,  sont  superposées  aux  couches 
calcaires  de  l'Oxford-clay  inférieur. 

ORDRE  DES  TÉTRABRANCHES. 

F.   Nautilid.e. 

3.  Nautilus  subbiangulatus  (d'Orb.). 

Le  Chalet  (collection  Triger).  Gigny  ,  Chauffour ,  etc. 

(1)  L'indication  le  Chalet  ,  sans  autre  détail,  se  rapporte  exclusive- 
ment i^i  la  couche  ferrugineuse  fossilifère  d'où  proviennent  les  nombreux 
Gastéropodes  décrits  dans  ce  travail. 


--  157  — 

Obs.  Nous  n'avons  jamais  vu  cotte  espèce,  indiquée  par  M.  d'Or- 
bigny  comme  de  la  grande  oolillie,  que  dans  les  couches  à  Ammonites 
anceps  ,  nakeriœ ,  macrocephaliis  ,  elc. ,  c'est-.Vdire  dans  l'Oxford-clny 
inférieur. 


U.  Nautilus  textilis  (nov.  sp.). 

PI.  I,  Gg.  1  a,  b,  V.  —  Pi,  VII,  fig.  16. 

Dimensions  :  diamètre  (coll.  Boucaull),  29  mill.  ;  —  largeur  maxi- 
mum de  l'ouverture  (1),  16  millim.  ; —  largeur  maximum  du  dernier 
tour,  15  millim. 

Forme  générale  du  N.  granuiosus  (d'Orb.)  {Pal.  franc., 
terrains  jurassiques,  t.  I,  p.  162,  pi.  XXXV,  fig.  3,  5  ), 
mais  s  en  distinguant  par  l'absence  de  granulations  au 
point  de  rencontre  des  stries,  dont  la  disposition  est  d'ail- 
leurs d'une  régularité  remarquable  ;  par  la  position  du 
siphon,  centrale  dans  le  N.  granuiosus,  et  située,  dans  notre 
espèce ,  vers  le  tiers  externe  de  la  cloison  ;  enfin  par  des 
cloisons  plus  sinueuses.  Ces  cloisons  le  sont  moins  toutefois 
que  dans  le  N.  subbiangidatus  (d'Orb.  )  (  Pi.  XXXIV, 
fig.  1  ,  3  ).  Ce  dernier  se  rapproche  encore  de  notre  N. 
textilis  par  la  position  du  siphon  et  s'en  distingue,  en  outre, 
par  sa  forme  comprimée  et  son   test  lisse. 

Obs.  A  la  base  des  cloisons  on  remarque  une  très-légère  dépression 
près  du  retour  de  la  spire.  L'ombilic  est  plus  ouvert  que  ne  rindiqucnt 
les  figures;  il  laisse  voir  une  partie  de  l'avant-dernier  tour,  et  la  forme 
générale  de  la  fig.  16  de  la  pi.  VII  est  un  peu  défectueuse. 

(1)  Prise  perpendiculairement  au  plan  diamétral  ,  le  rapport  du 
diamètre  à  cette  largeur  de  l'ouverture  donne  une  idée  de  la  forme, 
globuleuse  quand  ce  rapport  est  voisin  de  l'unité  et  d'autant  plus 
aplatie  qu'il  dépasse  cette  valeur. 


—  158  — 

PI.  I,  fig.  1  a,  b.  échantillon  de  grandeur  naturelle  (collect.  Guerre), 
lig.  1  c.  Portion  de  surface  grossie.  PI.  VIT,  fig.  16.  Échantillon  grossi 
deux  fois  (collect.  deLorière). 


F.     AMMONITID.E. 

5.  Ammoinites  macrocephalus  (Scliloth). 

Le  Chalet.  A.  R.  (  très-jeune  ).  Laniothe.  R.  Chauflbur 
(  Sarthe  ).  C.  Environs  de  Mamers  et  d'Alençon.  Partout  au 
même  niveau  dans  les  pi'emières  assises  de  l'Oxford-clay  in- 
férieur. 

6.  Am.   Hekveyi  (Sow.  ). 

Le  Chalet.  R.  (jeune).  (>hauffour.  R.  Pescheseul  (Sarthe). 
C.  Dans  les  assises  les  plus  inférieures  de  l'Oxford-clay,  avec 
VAm.  buUatus  (  d'Orb.  )  et  VAm.  microstoma  (1)  (d'Orb.). 
Mâcon ,  au  même  niveau. 

7.  Am.   microstoma  frf'Orô.j. 

Le  Cliaict.  A.  R.  Plaine  de  la  (Champagne.  R.  Pescheseul , 
Chariiy  (Savoie),  avec  Vlm.  macrocephalus ,  anceps  ,  etc. 

8.  Am.  modiolaris  fLwî/rf  j. 
Le  Chalet.  A.  R.  (Jeunes). 

9.  AM.  Banksii  (  Sow.  ). 

Le    Chalet.  R.  R.    (  jeune  ).    Collection    Guerre.  Gigny 

(Yonne). 


(1)  Nous  n'avons  jamais  rencontré  ces  trois  espèces  qu'ù  la  base  de 
rOxford-cliiv  ;  elles  forment  un  excellent  horizon  qu'on  ne  saurait 
rapporter  ;>  la  grande  oolithe. 


—  159  — 

10.  Am.  anceps  (Reix). 

Le  Chalet.  A.  C.  Lamothe.  C.  Plaine  de  la  Champagne.  C. 
Le  Moulin  Montreuil.  C.  Rive  gauche  du  Thouel.  C.  Dans 
un  calcaire  jaunâtre  à  oolilhes  ferrugineuses,  semblable  à  celui 
du  Chalet.  Caractéristique  de  l'Oxford-clay  inférieur. 

11.  Am.  coronatus  (Echloth). 

Rive  gauche  du  Thouet.  R.  (Coll.  Guerre).  Le  Chalet.  R. 
(  Collection  Guerre  ). 

12.  Am.  \THLET\  (  Phill.  ). 

Le  Chalet  (assise  supérieure).  R.  (Collection  Guerre).  Le 
Moulin-iMontreuil.  R.  Vaches-Noires  (  Calvados).  Oxford- 
clay  inférieur  (assise  supérieure  ). 

13.  Am.  refractus  (Haan). 
Le  Chalet.  A.  C. 

U.    Am.    GRISTAGALLt  ('rf'Or/?.  j. 

Le  Chalei.  R.  (collection  Guéranger  ).* 

15.  A  M.    PUSTIJLATUS  (Haan). 
Le  Chalet.  A.  C. 

16.  A  M.    BIPARTITUS   (  Zlét  ). 

Le  Chalet.  A.  R.  (assise  supérieure  et  inférieure).  Rive 
gauche  du  Thouet,  Marolles,  etc.  (Oxford-clay  inférieur  ). 

17.  A  M.  Jason  (Ziét). 

Le  Chalet.  R.  (collections  Guerre  et  Dcsiongchamps). 

18.  AM.    BAKERIiE    (Sow.  ). 

Le  Chalet,   C.  C.  Rive  gauche  du  Thouet.  C.  Plaine  de  la 


—  160  — 

Champagne,  C.  Le"  Moulin-Montreuil.  C.  Lamolhc.  C. 
Parlout  irès-commune  et  caractéristique  de  l'Oxford-clay 
inférieur. 

19.  Am.   lvn\]L\  ( Reix.  sp.  Ziet.). 

Le  Chalet,  C.  Rive  gauche  du  Thouet.  C.  C.  Lamothe.  C. 
Plaine  de  la  Champagne.  C.  Le  Moulin-Montreuil.  C.  Gigny. 
Caractéristique  de  l'Oxford -Clay  inférieur. 

20.  AM.  HLCTICUS  (Reix.  sp.  Frnrt.  ). 
Le  Chalet,  Lamothe.  R. 

21.  Am.  ocvïatvs  ( Phill.  ). 

Champagne??  (collection  Guerre),  Gigny  (  Yonne)  ,  La 
Youlte  (Oxford-clay  inférieur),  trouvée  par  M.  Guerre  dans 
un  calcaire  blanc  avec  oolithe  ferrugineuse  associée  h  ÏArn. 
herticus.  Se  trouve  également  dans  l'Oxford-clay  moyen  et 
supérieur. 

22.  AM.    LALA^'DEÂNUS  (  d'Orb.  ). 

Le  Chalet.  R.  (collection  Guéranger). 

23.  Am.   Lamberti  fJfow.  J. 

Le  Chalet.   R.  (collection  Guéranger), 

2i.  Am.  Pottingerj  (  Sow.  ) 

LeChalet  A.  R.  Plaine  de  la  Champagne,  A.  R.  M.  Guerre 
a  recueilli  autour  de  Montreuil ,  plusieurs  exemplaires  de 
cette  espèce,  ayant  10  à  12  centimètres  de  diamètre. 

25,    AM.    TATRICIJS  (Piisch.  ). 

I,e  Chalei.  A.  R.  (Collection  Guerre).  La  Vonlte  (  Oxford- 
clay  inférieur),  etc. 


—  161  — 

26.  Am.  erato  (  d'Orb.  ). 

Le  Chalol.  A.  R.  (collection  Guerre,  de  Lorière).  La- 
mothe.  A.  C.  Neuvizy.  R.  Gigny.  C.  La  Voulte.  G.  Ghauf- 
four.  A.  R. 

27.  Am.  Trigeri  (nov.  sp.  ). 

PI.  VIII,   (ig.    1  (I,  b. 

Dimensions  :  diamètre,  36  niillim.;  —  épaisseur,  40  inillim.  ;  — 
largeur  du  dernier  tour  à  l'extérieur  ,  21  millim.  ;  —  largeur  id.  dans 
le  plan  diamétral,  8  millim.;  —  largeur  de  l'ombilic,  0,5millirii. 

Localités.  Le  Chalet.  R.  (  collection  Triger  ). 

Coquille  très-globuleuse  ,  ellipsoïdale ,  plus  épaisse  que 
large.  Ombilic  presque  md,  réduit  à  une  petite  fente  ova- 
laire  de  1/2  millimètr-e  de  largeur.  Dos  large  et  réguliè- 
rement convexe.  Spire  entièrement  embrassante ,  formée  de 
tours  étroits  d'égale  largeur  dans  toute  leur  éietidue ,  ar- 
rondis, ornée  d'un  grand  nombre  de  côtes  droites,  serrées  et 
peu  prononcées,  se  bifurquant  près  de  i ombilic,  et  légère- 
ment infléchies  en  avant. 

Obs.  Le  développement  de  la  spire ,  dans  l'unique  exemplaire  que 
nous  aj'ons  sous  les  yeux ,  ne  paraît  pas  être  complètement  régulier. 
Le  dernier  tour,  au  lieu  de  continuer  la  forme  spirale  régulière,  se  coude 
légèrement  h  la  façon  des  Am.  rcfractus  et  Sau:ci ,  mais  d'une  ma- 
nière beaucoup  moins  prononcée ,  et  alors  il  offre  à  ses  deux  extré- 
mités, dn  côté  de  l'ombilic,  une  sorte  de  méplat.  Nous  pensons  que  c'est 
)iotre  coquille  qui  a  été  figurée  par  Quenstcdt  dans  son  Jura,  etc.  lab, 
67,  et  que  l'auleur  allemand  nous  paraît  avoir  rapportée  à  tort  à 
VAin.    bulldtits. 

PI.  VIII ,  (ig.  l  <(  ,  b.  Éclianlillon  de  grandeur  naturelle.  Collection 
Triger. 

11 


162  — 


28.   Am.  Toguiîieinsis  (nov.  sp.  ). 

PI.  I,  fig.   2  rt,  b,   c.  —  PI.  Vlll,  fio.  2-3  a,  0. 

Dimensions  des  trois  échantillons  ligures. 

Éch.  pi.  VIII,  fig.  2.      Éd..  pi.  I.      Éch.  pi   Vlll,  fig.  3. 

Diamètre,                        4  8  millim.  11  millim.  8  raillini. 

Épaisseur,                       13  9  6 

Larg.,  dern.  tour  ext.       6,5  4,5  3,5 

—           diam.          5  3  2,25 

Largeur  de  l'ombilic  ,4  3  2 

Localités.  Le  Chalet.  R.  H. 

Coquille  globuleuse ,  assez  voisine  par  sa  forme  de  l'Am. 
Herveyi,  mais  s'en  distinguant  aisément  par  son  ornemen- 
tation toute  particulière.  Dans  le  jeune  âge,  au  diamètre 
de  8  millimètres ,  elle  est  couverte  de  petites  côtes  qui , 
partant  de  l'ombilic  ,  font  le  tour  de  la  coquille  en  deve- 
nant de  plus  en  plus  fortes  sur  le  dos.  A  la  taille  de  5  mil- 
limètres de  diamètre  ,  //  naît  entre  cliacmic  une  côte  moins 
prononcée  et  qui  n'existe  que  sur  le  dos.  Bientôt  ce  sont 
deux  côtes  plus  faibles  qui  viennent  se  placer  entre  elles  et 
se  bornent  à  couvrir  le  dos  sans  aboutir  aux  extrémités 
latérales.  J  mesure  que  la  coquille  s'accroît,  les  côtes  princi- 
pales s'espacent,  diminuent  de  nombre,  se  cowbent  en  avant 
sur  le  dos,  et  les  côtes  intermédiaires  se  soudent  à  leurs  extré- 
mités,mais  à  des  distances  inégales  de  la  carène  à  laquelle 
la  première  seule  aboutit ,  et  au  lieu  de  deux  côtes  inter- 
médiaires il  y  en  a  souvent  trois. 

Obs.  Celte  disposition  remar- 
quable des  eûtes  intermédiaires 
n'existe,  ù  notre  connaissance, 
dans  aucune  autre  espèce.  Et 
comme  elle  n'avait  pas  été  bien 
représentée  dans  les  figures  de  nos 
planches  ,     nous    intercalons    ici 


—  163  — 

un  dessin  sur  bois  qui  complétera  et  fera  mieux  comprendre  notre 
description.  Un  exemplaire  montre  jusqu'à  quatre  et  cinq  côtes  inter- 
médiaires, et  alors  les  côtes  principales  sont  moins  nombreuses  et 
forment,  sur  le  pourtour  de  la  carène,  des  nodosités  assez  prononcées. 

PI.        I ,   fig.  1,   2   a.     Échantillon  très-jeune.  Grandeur  naturelle. 
PI.       I ,  fig.  2  /',(■.  Le  môme,  grossi. 

PI.  VIII,  fig.  2.  ficliantillon  assez  grand.   Grossi.  Un   trait  in- 

dique la  grandeur  naturelle. 
—  iig.  3  a,  b.  Échantillon  grossi.  Vu  par  le  dos  cl  par  l'om- 

bilic. Un  trait  indique  la  grandeur  naturelle. 

29.   Am.  Cottaldi  (nov.  sp.  ). 

PI.  I ,  (ig.  .•?   a,b  ,  c.  —  PL  Vif ,  fig.  15. 

Dimensions  prises  sur  trois  échantillons: 

Diamètre,  32  millim.   25  millim.   27  millim. 

Épaisseur, 

Largeur  du  dernier  tour  , 

Largeur  dans  le  pian  diamétral 

Largeur  de   l'ombilic. 

Localités.  Le  i\I()ulin-  \Iontreiiil.  R.  Plaine  de  la  Cham- 
pagne. R.  avec  VAm,  oculaïus.  Gigny  (Yonne).  A.  C. 

Voisine  de  forme  de  L' Ain,  pUcatlLis  (  Sow.  ).  Tours  moins 
embrassants  ,  plus  carrés ,  le  dos  étant  sensiblement  aplati 
aussi  bien  que  les  faces  latérales.  Côtes  plus  droites ,  non 
courbées  en  avant ,  se  bifurquant  sur  le  dos.  Ligne  de 
petits  tubercules  irréguliers  aux  points  de  bifurcation,  for- 
mant une  carène  latérale  qui  n'existe  jamais  dans  l' Am. 
plicatilis;  quelquefois  aussi  de  semblables  tubercules  au 
pourtour  intérieur. 

Obs,  Les  échantillons  du  Chalet  se  distinguent  de  ceux  de  Gigny  par 


u 

13 

13 

11 

9 

11 

9 

7 

9 

12 

10 

9 

—  \6U  — 
un  plus  grand  nombre  de  côtes,  lesquelles  sont  alors  plus  fines,  et  par 
un  ombilic  un  peu  plus  large.  Si,  dans  celte  espèce  ,  les  côtes  n'étaient 
pas  continues  sur  le  dos,  on  pourrait  la  regarder  comme  le  jeune  de 
VAm.  Pottingeri  (Phill.). 

PI.  I,  fig.  3  a,  b,c.  Échantillon  de  la  collection  de  M.  Boucault, 
provenant  de  Gigny  (  Yonne  ). 

PI.  VII ,  fig.  15.  Échantillons  du  Moulin-Montreuil  (  collection 
Hébert). 

30.  Angycloceras  CALLOVIENSIS  (Morr.). 

PI.  VII,  fig.  17  a,  h,  c,  (1. 

Localités.  Le  chalet.  A.  G.  Bon-Repos,  près  Maniers.  Col- 
lection de  l'École  normale. 

Ohs.  Quoique  les  échantillons  du  Chalet  soient  toujours  d'une  taiUe 
plus  petite  que  ceux  qui  ont  été  figurés  par  d'Orbigny  dans  sa  Paléon- 
tologie française,  nous  ne  pensons  pas  qu'ils  doivent  en  être  distingués 
comme  espèce.  Une  autre  légère  différence  ù  noter,  c'est  que  dans  les 
exemplaires  de  Monlreuil  les  côtes  se  continuent  sur  le  dos.  Du  reste, 
nous  n'avons  pu  observer  que  des  fragmenls  ;  il  faudrait  des  coquilles 
pins  complètes  pour  décider  si  c'est  une  espèce  particulière. 

31.  Ancycloceras  Triceri  (nov.  sp.). 

PI.  VIII,  fig.  U  a  ,  b  ,i: 

Localités.    Le  Clialot.  H.  Collection  Ttigef. 

Obs.  Ivspèce  voisine  de  VAnc.  tcmiis  rapporté  par  M.  d'Orbigny  ù  la 
grande  oolilhe.  Se  distingue  de  cette  dernière  par  sa  laillc  plus  petite, 
ses  côtes  plus  fortement  accusées  et  i)lus  obliques  ,  enfin  par  sa  forme 
bien  plus  comprimée.  Nous  ne  pouvons,  au  reste,  que  mentionner 
celte  espèce  dont  nous  n'avons  eu  que  quelques  fragments  à  notre 
disposition 


—  165  — 

PI.  VIII,  fig.  4  a.  Portion  d'échantillon  de  grandeur  naturelle    vu 
de  côté  (  collection  Triger). 

—  fig.  /i   b.  Le  naême  échantillon  ,  vu  par  le  dos. 

—  fig.  4  f.  Coupe  du  même. 


CLASSE  DES  GASTEROPODES. 

ORDRE  DES  PROSOBRANCHES. 
F.   Strombii)^. 
1.    Pteroceras  NODULOSA  (7>0V.  sp.). 

PI.   VII  ,  (ig.  H. 

Dimensions:  longueur  totale,  moins  le  canal  antérieur,  24  millim.; — 
largeur  du  dernier  tour,  sans  les  digitations,  12  millim. 

Coquille  fusifornie ,  à  spire  élancée ,  aiguë.  Tours  de 
spîre  renflés  et  noduleux  ;  nodules  un  peu  allongés  et  un 
peu  obliques.  Dernier  tour  caréné  en-dessus  ;  carène  de 
plus  en  plus  saillante  à  mesure  qu'on  s'approche  de  l'aile 
et  légèrement  crénelée.  Toute  la  coquille  garnie  de  sillons 
obsolètes,  parallèles  à  la  carène;  une  dépression  oblique  à 
la  naissance  de  l'aile.  Canal  inconnu.  Mie  de  la  longueur 
de  l'ouverture,  se  dirigeant  un  peu  en-dehors  à  son  origine. 
Le  reste  inconnu. 

Localités.  Montreuil-Bellay.  R.  Collections  Guerre  et  Des- 
longchanips. 

Obs.    Cette   espèce    a   quelque    ressemblance    avec    le    /'.    t.'cspa 


--  166  — 

(Desl.  )  (1),  mais  la  spire  de  celte  dernière  est  beaucoup  plus  courte 
et  ses  tours  sont  plus  anguleux.  L'aile  du  P.  nodulosa  paraît  être  moins 
développée.  Nous  possédons  également,  de  Mon  treuil-Bellay,  deux  autres 
échantillons  qui  paraissent  appartenir  au  P.  nodulosa  ,  mais  l'aile 
manque  aussi  dans  ces  derniers;  leur  spire  est  plus  allongée;  les  no- 
dules de  leurs  tours  plus  petits  et  plus  nombreux.  Nous  ne  les  citons  ici 
que  pour  mémoire  ;  il  faudrait  des  exemplaires  moins  imparfaits  pour 
les  décrire  et  les  Ogurer. 

'2.   ROSTELLARIA  LjEVIGATA    ( Morr.  et  Lycett.  ). 

PI.   VI,  lig.  10  a,  b. 

Dimensions  :  longueur,  à  partir  de  la  base  du  canal  ,  2o  millim. ;  — 
largeur  du   dernier  tour,  moins  les  digitations ,  12  millim. 

Syn.  1850.  Alaria  Lavigata  (Morr.  et  Lycett.  ).  A  monog,  oftiic  moll. 
from  ihe  great  colite ,  etc.,  p.  17,  pi.  III, 
lig.  3-3  «. 

—  1855.  Ptei'occras  lavigata  (  Pielte).  Notice  sur  les  coquilles  de  la 

grande   oolitlie,  etc.    (Bull.  Soc.   gcol.    de 
France,  p.  7,  pi.  II,  fig.  2-6. 

—  1855.         —       irihracliialis  l^Piette)?  M.,  id.  PI.  IV,  fig.  18. 

Coquille  fusiforme.  Tours  assez  convexes,  bien  arrondis, 
à  peu  près  lisses  ;  suture  très-prononcée.  Dernier  tour 
faiblement  strié  en  travers,  marqué  de  deux  carènes  trans- 
verses dont  la  plus  forte  est  l'antérieure.  Une  épine  ou  di- 
gitation  rudimentaire ,  placée  sur  la  carène  postérieure,  est 
opposée  à  l'ouverture  de  la  bouche.  Bouc  fie  ovoïde-ai- 
iongéc.  Canal  et  digitations  inconnus ,  mais  ayant  très- 
probablement  la  forme  de  celles  du  Rost.  myurus  (  Desl,  ). 

Localités.  Montreuil-Bcllay.  A.  R. 

(1)  Mémoires  de  la  Société  Linnèenne  de  Normundie,  l,  VII,  p.  I(i7, 
pi.  I,  fig.  2  et  11. 


—  167  — 

Obs.  Lorsque  celte  espèce  n'est  pas  pourvue  de  son  dernier  tour, 
soit  qu'il  ne  fût  pas  encore  formé,  soit  qu'il  ait  été  brisé,  on  pourrait 
aisément  se  méprendre  sur  son  genre  ;  mais  lorsque  ce  dernier  tour 
existe ,  ses  deux  carènes,  sa  surface  striée  en  travers  la  font  aisément 
reconnaître,  et  tout  doute  cesse  lorsque  la  coquille  porte  trace  de  la 
digitatioii  rudimentaire,  ou  mieux  encore  quand  les  deux  carènes 
montrent  chacune  l'origine  de  leurs  digilalions. 

Nous  ne  voyons  aucun  caractère  qui  puisse  différencier  la  coquille 
de  Montreuil  de  celle  qui  est  décrite  par  MM.  Morris  et  Lycett,  sous 
le  nom  (H'Alaria  lavigata.  Le  Uostellaria  myurus  de  M.  Deslongchamps 
ressemble  beaucoup  à  ÏAlaria  Uevifjata ,  ainsi  que  les  auteurs  anglais 
l'ont  reconnu;  mais  le  Hasielluria  myurus  est  un  peu  plus  grand; 
tous  ses  tours  de  spire  sont  également  striés. 

M.  Pielle  {loc.  cit.  )  a  reconnu  VAlaria  la'vigata  ôViUi,  de  nombreux 
échantillons  qu'il  a  reçus  de  diverses  localités  ;  il  le  rapporte  au  genre 
Ptcroceras,  selon  nous,  sans  motifs  suflisants. 

3.    ROSTELLARIA  OBTUSATA  fnw.    sp.). 

PI.  VI,  fig.  9,  11. 

Dimensions  :  25  millim.,  non  compris  le  canal; —  largeur  du  dernii-r 
tour,  13  millim. 

Coquille  fusîforme ,  à  spire  peu  élancée.  Tours  unica- 
rénés,  à  carène  un  peu  obtuse,  striés  en  travers.  Dernier 
tour  bicaréné  ;  carène  postérieure  un  peu  plus  saillante 
que  l'autre,  se  terminant  toutes  deux  par  une  digiiation. 
Deux  autres  digitations  (  repos  de  bouche)  opposées  à  celle 
du  labre.  Canal  inconnu.  Ouverture  elliptique ,  rétrécie  aux 
deux  extrémités. 

« 
Localités.   Montieuil-Bellay.  R.  Collection  Guerre. 

Obs.  L'échantillon  figuré  est  dans  un  fort  mauvais  élat  de  conser- 
vation. On  ne  peut  donc  bien  juger  de  ses  caractères  essentiels.  Il  parail 


—  168  — 

très-voisin  de  l'espèce  suivante,  si  même  il  ne  lui  est  pas  identique. 
L'exemplaire  unique  que  nous  avons  sous  les  yeux  est  fruste  et  a 
perdu  une  partie  de  son  test.  C'est  une  espèce  fort  douteuse. 

/l.    liOSTELLAWU  GOmMA  (nov.  sp.). 

PI.    VIII,  fig.  5. 

Dimensions  :  longueur  totale  d'un  individu  privé  de  son  canal , 
22  millim.;  —  longueur  du  dernier  tour,  15  millim.  ; —  largeur  id., 
jl  millim. 

CofjuiUe  fusi forme ,  à  spire  peu  élancée  ,  à  tours  lisses 
croissant  rapidement  et  fortement  carénés  dans  leur  mi- 
lieu. Carène  des  tours  paraissant  unie ,  mais  laissant  voir, 
quand  on  regarde  la  coquille  par  le  sommet  de  la  spire , 
que  son  contour  est  marqué  de  cinq  à  six  échancrures  très- 
superficielles.  Dernier  tour  bicaréné  :  carène  postérieure  la 
plus  prononcée,  tous  les  deux  donnayit  naissance  à  une 
digitation  divergente.  Deux  autres  épines  ou  digitationsrudi- 
mentaires  se  voient  encore  sur  le  dernier  tour,  distantes 
du  labre  d'une  demi-révolution  ;  c'est  évidemment  un  pre- 
mier reposait  le  labre  avait  commencé  à  former  des  digita- 
tions.  Canal  étroit  (de  longueur  inconnue).  Ouverture  oblon- 
gue,  rétrécie  aux  deux  extrémités. 

Localités.  Monireuil-Bellay.  R.  Collection  Deslongcharaps. 
Obs.  Cette  espèce  semble,  au  premier  aperçu,  devoir  se  ranger  dans 

9 

la  série  des  Rosteliaires  trifides  ;  mais  elle  s'en  dislingue  par  ses  carènes 
moins  aiguës,  par  l'excavation  des  tours,  et  enfin  par  celte  autre  cir- 
constance qu'elle  formait  un  repos  de  bouche,  ce  qu'on  ne  voit  jamais 
dans  aucun   Rost.  irifidu. 


—  169  — 

5.    ROSTELLARIA  SEMINUDA  (710V.  sp.  ). 

PI.  VI,  fig.  12,  a,  b. 

Dimensions  :  longueur   totale,  31  millim.;  —  longueur  du  dernier 
tour,  19  milliin.  ; —  largeur  du  dernier  tour,  10  millim. 

Coquille  allongée,  atténuée  aux  deux  extrémités.  Spire 
élancée,  à  tours  carénés  dans  leur  milieu  .  légèrement  stries 
dans  le  sens  transversal,  ornés  de  plis  ou  tubercules  al- 
longés dans  le  sens  longitudinal,  peu  nombreux  et  prononcés 
surtout  sur  la  carène.  Dernier  tour  dépourvu  de  tubercules, 
fortement  strié  transversalement,  pourvu  de  deux  carènes 
tranchantes  dont  la  postérieure  est  beaucoup  plus  prononcée 
que  L'autre.  Digitations  inconnues.  Canal  id.  Ouverture 
subtriangidaire  s' allongeant  du  côté  du  canal. 

Localités.  Montreuil-Bellay.  R.  Collections  Guérie,  Triger, 
Deslongchamps. 

Obs.  Cette  espèce  est  voisine  du  Rostellaria  havius  de  roolillic  in- 
férieure par  les  plis  tuberculeux  de  la  spire,  par  l'absence  de  ceux-ci 
sur  le  dernier  tour  et  par  la  présence  de  deux  carènes.  Quoique  nos 
échantillons  soient  privés,  par  suite  de  cassure,  de  leurs  digitations, 
l'analogie  nous  porte  à  croire  qu'il  ne  devait  en  exister  qu'une  seule 
terminant,  du  côté  de  la  bouche,  la  plus  forte  des  deux  carènes.  Elle  se 
distingue  de  l'espèce  de  Bayeux  par  sa  spire  plus  svelle  et  par  le  petit 
nombre  de  ses  plis  ou  tubercules. 

6.  RosTELLAiiiA  cochleata  (  Quenst.  ). 

PI.  VI,  fjg.  9,  a,  b,  c. 

Dimensions  :  longueur  totale,  y  compris  le  canal ,  23  millim.  ;  — 
longueur  totale,  sans  le  canal ,  15  millim.  ;  —  largeur  du  dernier  tour 
sans  les  digitations,  7  millim. 

SïN.  1853.  llosteUaria  cocIdeaUt  (Queiist.).  Handbuch  dcr  pcl réf. ,  elc. 


—  170  — 
Coquille  fusifoi'me,  à  spire  turriculèe  ,  à  tours  fortement 
carénés  ,  striés  transversalement.  Carène  tranchante,  sans 
tubercules,  ni  dépressions.  Suture  très-marquée.  Dernier 
tour  strié  transversalement  et  bi-caréné.  Carène  postérieure 
plus  saillante  que  l'autre  ;  toutes  les  deux  se  terminant  par 
de  longues  digitations  recourbées  vers  la  spire.  Canal  très- 
étroit ,  très-long,  recourbé  en-dehors.  Ouverture  subqua- 
drangutai're. 

Localités.  Montrcuil-Bellay.  C.  Butte  d'Exmes  (Orne).  R. 

Obs.  Celle  espèce  rentre  dans  la  série  dont  le  Jiost,  trifida  de  Phillips 
est  le  tj'pe;  mais  nous  sommes  porté  ù  croire,  comme  M.  Pielle ,  que 
l'on  a  confondu  plusieurs  espèces  sous  ce  nom.  Ce  qui  est  certain,  c'est 
qu'on  retrouve  cette  forme  typique  dans  presque  toutes  les  divisions  de 
la  série  jurassique,  et  qu'elles  ne  montrent  que  des  différences  à  peine 
sensibles;  encore  voit-on  parfois  de  grandes  diversités  de  taille  entre  les 
échanlillons  d'un  même  hanc.  Pour  pouvoir  établir  bien  sûrement  les 
espèces,  il  serait  nécessaire  de  les  vérifier  sur  un  grand  nombre  d'exem- 
plaires de  plusieurs  localités, 

7.    SPlMGliRA    COMPRESSA  (d'Orb.). 

PI.  VI  ,  lig.  Sa.  b. 

Dimensions  :  longueur,  à  partir  de  la  naissance  du  canal,  2(5  miilim.; 
—  longueur  id.  du  dernier  tour  de  spire  ,  11  miilim. 

Syn.  18/i9.  Spinigera  compressa  (d'Orb.).  Prod.,  t.  II,  n".  98.  Étage 

callovien. 

—  1853.  Muricida  scmkarinata  (Quenst.  ).  Ilandbucli,  tab.  Si,  fig. 

5i-56.  —  Non  RosteiUiria  scmica- 
rinata  (Goldf.  ). 

—  1857.       —         fragilissimo  (  Quenst.  ).  Dcr  Jura  ,  lab.  65,  fig. 

30-31. 

Coquille  fusiforme ,  à  canal  antérieur    très-grêle,  très- 


—  171  — 

long  et  droit.  Tours  convexes  ,  Légèrement  aplatis  ,  stries 
transversalement  ;  stries  de  grosseur  un  peu  inégale.  Bour- 
relets variqueux  très-peu  marqtiés,  portant  sur  la  partie  la 
plus  saillante  de  chaque  tour ,  et  de  chaque  côté,  une  longue 
épine  grêle  et  fragile;  épines  à  peine  canaliculées  en- 
dessous.  Bouche  ovale-oblongue. 

Localités.  Montreuil-Bellay.  C.  Bntte  d'Exines  (Oiiic  ).  II. 

Obs.  Cette  espèce  est  très-semblable  à  celle  fie  i'oolithe  ferrugiTieuse 
de  Bayeiix ,  nommée  par  M.  Dcslongehamps  Ronclld  longispina.  Elle 
en  diirère  en  ce  qu'elle  est  plus  petite,  que  ses  épines  sont  plus  grêles, 
et  surtout  en  ce  que  les  stries  transversales  sont  plus  également  es- 
pacées. Eu  effet,  l'espèce  de  I'oolithe  inférieure  montre  transversalement 
sur  chaque  tour  de  spire  une  côte  carénée,  précédée  et  suivie  d'une 
gouttière  assez  large  dont  le  fond  est  i\  peu  près  lisse.  Ces  stries  trans- 
versales se  montrent  en  avant  et  en  arrière  des  deux  gouttières,  sur  le 
dernier  tour. 

8.    SPINIGERA    NITIDA    ( nov.  sp.). 
Pi.  IX  ,  fig.  2. 

Coquille  fusiforme  ,  de  forme  générale  semblable  à  la 
précédente  .  mais  entièrement  lisse  et  brillante  ,  marquée 
de  légères  lignes  d'accroissement.  Tours  un  peu  déprimés. 
Bourrelets  variqueux  bien  marques,  et  qui  devaient  donner 
naissance  à  des  épines  relativement  robustes.  Le  reste 
comme  dans  l'espèce  précédente. 

Localités.  Montreuil-Bellay.T.R.  Collection  Deslongcharnps. 

Obs.  Cette  espèce  se  distingue  facilement  des  autres  par  sa  surface 
qui,  sauf  les  épines  latérales,  est  entièrement  muli(iuc  ;  elle  est  en  outre 
bien  plus  robuste,  et  les  grosses  varices  garnissant  chaque  tour  annon- 


—  172    - 

çaient  des  épines  plus  fortes  et  probablement  moins  longues  que  dans 
les  autres  espèces.  Elle  paraît  être  fort  rare,  et  toutefois  un  échantillon, 
provenant  de  Montreuil-Bellay,  a  été  figuré  par  M.  Quenstedt ,  dans 
son  Jura,  tab.  65,  fig.  32,  sans  que  l'auteur  allemand  lui  ait  imposé  de 
nom. 

F,     MCRIL'ID,E. 

9.  FUSUS  PlETTi   (nov.  sp.). 

PI.  VIII ,  fig.  6. 

Dimensions  :  longueur  totale,  15  millim  ;  —  longueur  du  dernier 
tour,  6  millim.  ; — largeur  du  dernier  tour,  5  millim. 

Coquille  atténuée  aux  deux  extrémités.  Spire  allongée. 
Sommet  aigu.  Tours  arrondis,  garnis  de  dix  à  douze  grosses 
côtes  longitudinales,  fortement  accusées,  un  peu  obliques , 
coupées  par  de  très-nombreuses  stries  parallèles  à  l'enrou- 
lement des  tours.  Dernier  tour  semblable  aux  autres ,  un 
peu  moins  long  que  la  spire ,  se  terminant  en  avant  par 
un  canal  assez  long,  un  peu  tordu,  échancré  en  avant. 
Bouche  allongée ,  sinueuse  en  avant  où  elle  se  continue  avec 
le  canal  par  une  courbe  uniforme. 

Localités,  iMontreuil-BelIay.  T.  R.  Deux  échantillons.  Col- 
lections Triger  et  de  Lorière. 

Obs.  Cette  espèce  appartient  bien  incontestablement  au  genre  Fuseau, 
qui  paraît  peu  répandu  dans  les  terrains  jurassiques.  Plusieurs  coquilles, 
rapportées  k  tort  à  ce  genre,  appartiennent  aux  genres  Tubifcr  eiCeri- 
tlnum.  M.  Piette,  dans  son  travail  sur  les  coquilles  voisines  des  Pur- 
purines (tome  XII  du  Bulletin  de  la  Société  géologique  de  France) ,  a 
fait  connaître  plusieurs  de  ces  formes  curieuses. 


—  173  — 

F.     BUCCINIDS. 

10.  BLCCINUM  ?  OOLITICUM  (710V.  sp.  ). 

PI.  VII,  fig.  li  a,  b. 

Dimensions:  longueur,  9  millim.;  — largeur,  6  millim. 

Coquille  elliptique ,  atténuée  aux  deux  extrémités.  Spire 
courte ,  à  sommet  un  peu  obtus.  Tours  arrondis,  munis  de 
quelques  grosses  côtes  longitudinales  un  peu  obliques  , 
coupées  transversalement  par  de  fines  stries  saillantes,  as- 
sez nombreuses.  Dernier  tour  assez  renflé  ,  à  ornemen- 
tation semblable  à  celle  des  autres  tours,  se  terminant  par 
un  canal  court  ,  épais ,  à  peine  échancré  en  avant.  Bouche 
semi -elliptique  ;  labre  simple,  non  sillonné  en-dedans. 

Localités.  Monireuil-Bellay.  T.  R.  Collectioi)  de  Lorière. 

Obs.  Cette  petite  et  très-curieuse  espèce  pourrait  se  rapporter  pres- 
qu'indifféremment  aux  Buccins  ou  aux  Fuseaux.  Elle  nous  paraît  se  rap- 
procher assez  du  sous-genre  Tritoniden  de  Swainson  ;  cependant  son 
labre  n'est  pas  sillonné  intérieurement ,  mais  ce  caractère  paraît  être 
peu  important  dans  ces  deux  familles. 

11.  Brachytkema  Wrighti  (  Cotteau  sp.). 

PI.  VII ,  lig.  1  a  ,b,  c.  Grossi. 

Dimensions:  longueur,  17  millim.; — largeur  du  dernier  tour,  llJmill. 

Syn.   1855.  Turbo  Wvightianus  (Cotteau  ).  Prodrome  des  moUnsques 

fossiles  du  département  de  1' Yonne. 

Coquille  conique,  à  base  oblique.  Tours  en  gradins^  ven- 
trus ,  aplatis  dans  leur  milieu  ,  garnis  de  côtes  longitudî- 


—  17/1   - 

mdes  assez  nombreuses.  Trois  lignes  transversales  saittantes 
sur  ta  partie  apla'ie  des  tours  et  formant  des  épines  mu- 
tiques  à  Leur  passage  sur  les  côtes.  Suture  très-enfoncée. 
Dernier  tour  légèrement  cvidé  ait-devant  de  sa  partie 
aplatie  ,  avec  queUjues  stries  concentriques  saillantes.  Ou- 
verture presque  circulaire  donnant  lieu  en  avant  à  une  gout- 
tière superficielle,  oblique^  sans  former  d'échancrure  bien 
manifeste.  Labre  épaissi,  bord  columellaire  couché  sur  la 
columclle.  Une  petite  fente  ombilicale,  plus  ou  moins  visible 
suivant  que  le  bord  cobimellaire  s'applique  plus  ou  moins 
exactement  sur  la  columelle. 

Localités.  Moîitreuil-Bellay.  A.  C.  Gigny  (  Yonne  ).  A.  C. 
V;il  de  Juilly  (  Côte-d'Or  j,  dans  la  zone  à  Pecten  orontes , 
d'après  M.  Martin. 

Obs.  Le  genre  Urachyuemu  <loil  être  placé  loin  des  Turbo,  bien 
qu'il  semble  s'en  rupprocher  par  la  lorine  générale;  mais  la  dis- 
position versanle  du  dernier  tour,  et  la  petite  écliaucrure  du  bord  colu- 
mellaire indiquent,  d'une  manière  incontestable,  l'existence  d'un  siphon 
ou  tube  respiratoire  comme  dans  les  pourpres,  murex,  fuseaux  et  autres 
coquilles  ù  canal  respiratoire. 

Ce  genre  doit  donc  être  placé  à  côté  des  Purpuraei  Purpurotdea  (1) 
dans  la   fiimille  des  Jluccinidées. 

\1.    BRACHYTREMA    UNITUBERCULATA  ("wo?'.  5/J.  j. 

PI.  Vil,  (ifr.  fi. 

Dimensions:  longueur,  11  millini.  ;—  largeur  du  dernier  tour,  7  millim. 

Coquille  voisine  du  Br.  Wrighti ,  mais  s'en  distinguant 

(1)  Voir,  pour  plus  do  détails ,  la  Note  do  iM.  liugèno  Deslongchamps 
sur  ces  genres;  Bulletin  de  la  Société  IJnnéennc  de  Normandie,  tome 
V,  page  135  et  suiv. 


—  175  — 
par  sa  taille  plus  petite ,  par  les  stries  de  sa  base  plus 
marquées  et  moins  nombreuses ,  par  ses  tours  de  spire  ornés 
d'jotv  seule  rangée  de  tubercules  assez  aigus  ,  et  e.fin  par 
la  forme  de  son  ouverture  montrant  en  avant  un  vrai  canal 
respiratoire ,  au  lieu  d'une  simple  gouttière  superficielle. 

Localités.  Montreuil -Bellay.  T.  R.  (^olleclioiisTrigerot  de 
Lorièrc. 

Obs.  Celle  espèce  est  remaïqiuible,  eu  ce  qu'elle  présente  iléjà  un 
canal  presque  complet  et  forme  ainsi  le  passage  aux  vrais  Pourpres  et 
aux  Murex, donl  elle  se  rapproclie  aussi  par  rornemenlalion  de  ses  tours 
(le  spire;  mais,  dans  ces  deux  genres,  le  canal  est  bien  plus  complet, 
et  dans  le  dernier  même  entièrement  fermé. 

13.    BKACHYTRIÎMA    SP\N0S\  (  710V.  sp,  ). 

PI.    Vili,   fig.  7. 

Dimensions:  longueur,  14  millim  ;  —  longueur  du  dernier  tour,  9 
mil,  ;  —  largeur  du  dernier  tour,  8  millim. 

Coquille  conique,  pyramidale.  Tours  en  gradins,  à  su- 
ture enfoncée ,  aplatis  dans  leur  milieu  et  garnis  sur  cette 
région  de  côtes  longitudinales  assez  nombreuses,  se  termi- 
nant, en  arrière,  par  de  grosses  épines  qui  forment  par  leur 
ensemble  une  sorte  de  couronne.  Base  oblique,  couverte  de 
lignes  concentriques  ,  saillantes  ,  assez  nombreuses  ,  dont  2 
plus  prononcées  que  les  autres.  Bouche  commedans  le  Brack 
Wrighti. 

Localités.  .^Ibnlreuil-Rellay.  T.  R.  Colieclion  Triger. 

Obs.  Cette  espèce  montre  une  oruemenlalion  assez  semblable  à  celle 
du  B.   Wrighii.  Elle  s'en  distingue  par  ses  grosses  épines,  par  les  côtes 


—  176  — 

(le  la  portion  aplatie  des  tours ,qiii  sont  plus  grosses  et  moins  aiguës,  et 
par  sa  spire  plus  raccourcie.  Nous  n'avons  pu  observer  qu'un  seul 
échantillon,  par  conséquent  nous  ne  pouvons  savoir  si  cette  espèce  pré- 
sente ou  non  (les  variétés. 

iU.    PURPURINA    ORBIGNYANA  (  HOV.  sp.  )  (1). 

PI.  I,  (ig.   6  </,  b,  c. 

Dimensions:  longueur  totale,  18  millim.  ; — longueur  du  dernier  tour, 
1 1  millim.  ; — largeur  du  dernier  tour,  12  millim. 

Coquille  conoide,à  spire  plus  ou  moins  allongée , pointue , 
à  tours  fortement  anguleux  dans  leur  milieu  et  aplatis  du 
côté  du  sommet.  Carè7ie  des  tours  aiguë,  régulièrement  cré- 
nelée,à  son  pourtour,  par  des  côtes  lorigitudinales,  aigués,plus 
ou  moins  nombreuses,  naissant  de  la  suture  et  se  terminant 

,  (1)  Le  genre  Purpurina,  tel  que  nous  !e  concevons  ici,  ne  comprend 
qu'une  partie  des  coquilles  que  l'auteur  de  ce  genre,  M.  d'Orbigny,  y 
avait  fait  entier.  Nous  n'adoptons,  comme  véritables  purpurines,  que 
celles  qui  se  rapprochent  du  premier  type  de  l'auteur,  c'est-à-dire  de  la 
Purpuritni  Bellona.  Ces  coquilles  sont  alors  caractérisées  par  un  test 
épais,  une  petite  gouttière  plus  ou  moins  prononcée  en  avant  de  la 
houclic,  surtout  dans  le  jeune  âge,  par  une  fente  ombilicale  bien  déli- 
mitée, par  des  tours  de  spire  présent atit  des  cotes  longitudinales  plus 
ou  moins  marqués,  coupés  par  des  stries  transversales  ,  une  forte  ca- 
rène ,  ou  au  moi?is  un  ressaut  très-prononeé ,  formant  sur  le  tour  un 
méplat  vers  la  suture  qui  est  très-enfoncée  ;  enfin  un  dernier  tour  bien 
plus  développé  que  les  autres.  Ces  espèces  peuvent  d'ailleurs  devenir 
très-allongées  comme  des  pourpres  ou  des  fuseaux,  ou  bien  se  renfler  et 
devenir  semblables,  de  forme,  à  des  natices  avec  lesquelles  ou  les  a 
quelquefois  confondues.  Pour  plus  de  détails,  nous  renvoyons  à  la 
note  que  vient  de  faire  paraître  l'un  des  auteurs  de  ce  mémoire,  Eu- 
gène Desiongchamps  :  Observations  concernant  quelques  gastéropodes, 
etc.  {Ihillelin  de  la  Société  Linnécnne  de  i\urmandie,  t.  V,  p.  119). 


—  177  — 

à  la  coLumeUe.  Ces  côtes  Lonijitudinales  enirecroisées  par 
de  nombreux  et  profonds  sillons  parallèles  à  la  carène. 
Dernier  tour  semblable  aujt  autres.  Ouverture  oblongue, 
rètrécie  en  avant  où  elle  forme  une  très-courte  gouttière 
pour  la  respiration,  sans  échancrure  à  son  extrémité. 

Localités.   Montreuil-Bellay.  A.  C. 

Obs.  Peut-être  est-ce  cette  espèce  qui  a  été  figurée  par  Quenstedt 
{Dcr  Jura,  p.  Zi85,  pi.  CCCCLXXXVIII ,  fig.  7.),  sous  le  uom 
de  Turbo  serratus  ;  mais  la  coquille  est  plus  grande,  les  côtes  parais- 
sent plus  nombreuses,  et  on  n'a  indiqué  aucune  trace  de  gouttière  à 
l'extrémité  de  la  bouche.  Peut-être  la  figure  est-elle  inexacte  ;  toute- 
fois, comme  le  caractère  principal  du  genre  Purpurina,  c'est-à-dire  de 
la  petite  gouttière  antérieure  n'existe  pas  sur  le  dessin  de  Quenstedt , 
nous  ne  pouvons  identifier  ces  deux  coquilles,  de  crainte  d'un  rappro- 
chement erroné;  nous  avons  pensé  qu'il  valait  mieux  lui  donner  un 
autre  nom,  et  nous  l'avons  dédié  à  l'auteur  du  genre  Purpurina. 

La  Purpurina  Orbignyana  se  rapproche  beaucoup  de  la  Purpurina 
Bellona  d'Orb. ,  espèce  de  l'oolithe  inférieure  de  Bayeux  que  M.  d'Or- 
bigny  avait  prise  pour  type  de  son  nouveau  genre:  elle  s'en  distingue 
en  ce  que  cette  dernière  est  d'une  taille  plus  considérable,  que  les  tours 
sont  plus  renllés,  les  côtes  longitudinales  plus  nombreuses  et  moins 
aiguës,  enfin  parce  que  la  gouttière  respiraloire  est  moins  prononcée. 

On  trouve  encore  à  Montreuil-Bellay  une  forme  dont  les  côtes  longi- 
tudinales sont  moins  nombreuses  et  la  spire  plus  élancée:  tel  est  l'indi- 
vidu fig.  6.  Nous  ne  pensons  pas  toutefois  que  ce  soit  une  espèce  dilTé- 
renle,  et  nous  le  rapportons  ù  notre  P.  Orbignyana,  à  titre  de  variété. 

15.  Purpurina  coron ata  {îiov.  sp.  ). 

PI.  I,  fig.  7  a,  d. 

Dimensions:  longueur  toKile,  10  millini.  ;  —  longueur  du  dernier 
tour,  7  millim  ;  — largeur  du  dernier  tour,  9  miilini. 

Coquille  subglobideuse ,  conique,  à  spire  courte  ;  tours 
aplatis  dît  côté  du  sommet,  coiwerts  décotes  longitudinales  ar- 


—  178  — 

rondies,se  terminant  aune  carène  aiguë  de  nœuds, saillants 
autour  de  la  portion  aplatie  des  tours  ;  sillons  transverses , 
nombreux ,  réguliers,  croisant  les  cèles.  Portion  postérieure 
des  tours,  constituant  le  méplat,  montrant  un  seul  sillon  cir- 
culaire à  peine  marqué.  Dernier  tour  très-rcnflé,  semblable 
aux  autres,  mais  7i'ayant  ses  côtes  longitudinales  très-mar- 
quées que  dans  sa  moitié  postérieure.  Ouverture  oblongue, 
rétrécie  enavant  oii  elle  forme  une  très-courte  gouttière  d'au- 
tant plus  prononcée  que  la  coquille  est  plus  jeune;  ombilic  à 
peine  marqué,  subcentral. 

Localités  :  Montreuil-Bcllay  A.R.  Val  de  Juilly  (  Côle- 
d'Or),  dans  hzbwQ^^ Pecten orontes.  T.R. ,  d'après  M.  Martin. 

Obs.  Celle  espèce  el  la  suivante  s'éloigiienl  de  la  forme  habituelle 
(k'S  Purpuriun  par  le  raccourcisseinont  général  de  |a  coquille  et  le  ren- 
(lemenl  des  tours;  il  existe  plusieurs  espèces  voisines  dans  l'oolillie  in- 
férieure. Ces  espèces,  de  taille  plus  considérable,  n'ont  pas  encore  été 
figurées. 

M. 

16.    PURPURINA    CONDEiNSATA  (  De^/.  ) 

PI.  I  ,  (ig.  8  ./ ,  (1. 

Dimensions:  longueur  tolalc,  ili  niillim  ; — longueur  du  dernier 
tour,  9  uiillim.  ;  —  largeur  du  dernier  tour,  10  millim. 

SvN.  18G0.  Pvrpurinti   ronclcnsnUt  [Eug.  DcsI.) ,   Bulletin  Soc.  Lin. 

(le  Normandie ,  t.  V,  pi.  XI,  lig.  5. 

Coquille  subglobuleusc  à  spire  courte.  Tours  fortement 
arrondis,  légèremoii  aplatis  dans  une  petite  étendue,  tour- 
née du  côté  de  l'extrémité  de  la  spire,  ce  qui  forme  une  ca- 
rène Irès-obluse.  Dernier  tour  très-grand,  à  surface  ornée 
d'une  douzaine  environ  de  gros  plis  longitudinaux  arrondis, 


—  179  — 

coupes  transversalement  et  régulièrement  par  de  petits 
sillons  très-7iombrenx.  Bouche  elliptique,  lèvres  réunies, 
sans  trace  de  déinar cation,  formant  en  avant  une  gouttière 
très-Large  et  très-courte ,  comme  dans  l'espèce  précédente. 
Ombilic  petit ,  mais  bien  découvert. 

Localités.  Mon  treuil-Bellay.  A.  R. 

Obs.  Cette  espèce  n'est  peut-être  qu'une  variété  de  la  précédente 
dont  elle  a  la  forme  générale.  Elle  s'en  dislingue  toutefois  par  ses  côtes 
longitudinales  arrondies  et  ses  tours  qui  sont  bien  moins  aplatis  ou 
même  arrondis  vers  la  suture.  Dans  quelques  variétés,  les  plis  transver- 
saux sont  moin»  nombreux  et  beaucoup  plus  accentués.  Les  figures  8  a 
et  8  b,  examinées  comparativement,  donneront  une  idée  exacte  de  ces 
différences.  La  spire  aussi  s'allonge  quelquefois,  ce  qui  lui  donne  une 
forme  plus  élancée.  Dans  ce  cas,  cette  espèce  se  rapproche  un  peu  de  la 
P.  Orbignynna  dont  elle  est  d'ailleurs  bien  distincte;  cette  dernière, 
montrant  constamment  des  plis  aigus  et  les  tours  arrêtés  par  une  ca- 
rène très-brusque  et  aiguë  ,  quelquefois  assez  prononcée  pour  rendre 
cette  partie  manifestement  concave. 

17.    PURPURINA  ELONGATA   (  710V.  sp.  ) 

PI.  VIII,  fig.  8. 

Dimensions:    longueur  totale,    14   millim.  ;  —  longueur  du   dernier 
tour,  8  millim.  ;  —  largeur  du  dernier  tour,  6  millim.  1/2. 

Coquille  conoïde ,  allongée ,  un  peu  renflée  en  son  dernier 
tour ,  à  spire  relativement  allongée.  Tours  arrondis,  pré- 
sentant de  gros  plis  longitudinaux  arrondis,  plus  prononcés 
du  côté  de  la  suture ,  et  coupés  par  un  grand  nombre  de 
stries  transversales.  Ces  plis  ne  correspondent  pas  com- 
plètement à  ceux  des  tours  suivants ,  d'oii  il  suit  qu'ils 
forment  une  série  spirale.  Suture  enfoncée,  bien  prononcée. 
Base  oblique  ,  se  continuant  avec  le  dernier  tour  par  une 


-    180  — 

courbure  uniforme,  marquée  de  stries  concentriques  assez 
nombreuses.  CoiumeUe  séparée  de  la  base  par  une  fossette 
oblongue,  se  terminant  par  un  ombilic  étroit.  Bouche  ovalaire, 
présentant  à  son  extrémité  une  gouttière  bien  prononcée. 

Localités.  Wontreuil-Bellay ,  T.  R.  Lin  seul  échantillon. 
Collection  Triger. 

Obs.  Celte  petile  espèce  se  distingue  nettement  des  autres  coquilles 
du  même  genre  par  sa  forme  allongée,  son  test  épais  et  l'absence  com- 
plèle  de  carène  à  la  portion  des  tours  qui  avoisine  la  suture.  Tous  les 
autres  caractères  la  rapprochent  bien  des  Purpurina  dont  elle  offre 
rorncmentation  habituelle. 

18.     PURPLRFNA  GRANULATA    (  nOV.  sp.  ). 

PI,  VII,  lig.  9  ((,  b,  c. 

Dimensions:  longueur  totale,  15  millim.  ; — longueur  du  dernier 
tour,  9  railliœ.  ;  —  largeur  du  dernier  tour,  8  millim. 

Coquille  conoïde ,  à  base  arrondie  ,  oblique.  Spire  assez 
élevée,  pointue.  Tours  fortement  anguleux  dans  Leur  milieu, 
uni  carénés ,  séparés  par  un  Large  sillon  suturai.  Carène 
des  tours  aiguè ,  très-régulièrement  crénelée.  En  avant  de 
La  carène .,  chaque  tour  montre  une  ou  deux  lignes  trans- 
verses ,  élégamment  couvertes  de  nombreux  points  saillants. 
Dernier  tour  non  distinct  de  la  base,  montrant  8  à  10 
lignes  concentriques  ornées  de  points  saillants  très-nom- 
breux. Bouche  à  peu  près  carrée  ,  ayant  en  avant  et  à 
son  extrémité,  vers  la  columeiie ,  une  gouttière  très-courte , 
plus  ou  moins  large  ,  se  terminant  en  pointe  mousse.  Fente 
ombilicale  plus  ou  moins  rétrécie ,  mais  toujoiirs  bien 
définie. 


—  rsi  — 

Localités.   Wontreuil-BoUay.  C. 

Obs.  On  trouve  à  Montipuil-Bellay  une  variélé  de  celle  esptcc  donl 
la  spire  est  plus  longue,  le  dernier  tour  plus  étroit  et  donl  les  lignes 
poncluées  sont  moins  nombreuses.  C'est  peul-êlrc  une  espèce  particu- 
lière, mais  le  seul  échantillon  que  nous  possédons  est  en  trop  mauvais 
étal  pour  faire  décider  la  question. 

Quoique  celle  forme  paraisse  différer  à  beaucoup  d'égards  des  autres 
coquilles  auxquelles  nous  réservons  le  nom  de  Purpurinn ,  elle  nous 
paraît  cependant  s'en  rapprocher  par  la  légère  gouttière  de  sa  bouche 
et  par  sa  fente  ombilicale  bien  manifeste.  Son  ornementation  rappellerait 
plutôt  celle  de  certains  Eucydus  et  Littorines  :  mais,  ainsi  que  le  fait 
remarquer  M.  Woodward,  les  Purpurines  [>ourra\enl  bien  avoir  formé, 
aux  anciennes  époques  géologiques,  une  famille  particulière  dont  les 
représentants  n'existeraient  plus  à  l'époque  aclueile.  Cette  famille  aurait 
fourni  plusieurs  genres,  car,  nous  le  répétons ,  ce  n'est  qu'avec  doute 
que  nous  laissons  le  P.  granulaia  dans  la  même  coupe  que  Pur.  Ileilona, 
corunaia,  Orbignyana ,  etc.  C'est  donc  probablement  encore  un  autre 
genre  ;  mais  il  nous  répugne  de  multiplier  ainsi  les  coupes  génériques 
qu'on  ne  doit  établir,  suivant  nous,  qu'avec  beaucoup  de  réserve  et 
lorsque  l'on  y  est  contraint  par  des  raisons  impérieuses. 

La  Purp.  grauulala  est  très-voisine  d'une  autre  coquille  de  Conlic 
et  de  La  Jonnelière  (S;irllie),  que  iVI.  d'Orbigny  avait  étiquetée  dans  sa 
collection  Purpurinn  pulrhclla.  Celte  dernière  diffère  de  notre  espèce 
par  sa  forme  plus  ramassée,  ses  tours  moins  élancés,  et  enliu  par  quel- 
ques détails  d'ornemenlation.  D'Orbigny  n'a  décrit  celle  espèce  ni 
dans  son  Prodrome ,  ni  dans  sa  Paléoululugic  française:  nous  tenons 
cependant  à  la  mentionner,  d'abord  à  cause  de  sa  grande  aflinilé  avec 
un  type  tout  particulier  dans  le  genre  Purpurina,  et  ensuite  pour  pré- 
munir les  paléontologistes  sur  l'indication  de  l'étage  où  se  trouve  la 
P.  pulchella.  La  couche  de  la  Jonnelière  eldeConlie,  d'où  elle  provient, 
n'appartient  point  ù  l'étage  callovien,  mais  bien  à  la  grande  oolilhe  ou 
étage  Bathonien  de  d'Orbigny.  Notons  que  malheureusement  les  espèces 
de  celte  localité  ont  un  caractère  étrange  de  ressemblance  avec  plusieurs 
de  nos  formes  de  MontreuilBellay ,  bien  que  montrant  des  différences 
incontestables.  Aussi,  long-temps  les  couches  de  la  Jonnelière  onl-illi's 
donné  lieu  à  des  discussions  qui  ont  eu  cela  de  bon,  qu'elles  ont  attiré 


—  182  - 

ralleiUion  sur  celle  loculilé  et  ont  fait  recueillir  une  foule  d'espèces  re- 
marquables. La  plupart  n'ont  encore  été  rencontrées  sur  aucun  autre 
point,  et  il  serait  bien  à  désirer  qu'une  monograpliie,  semblable  à  celle 
que  nous  faisons  paraître  ici,  nous  fit  connaître  ces  curieuses  et  belles 
espèces  dont  un  très-petit  nombre  sont  décrites  et  figurées.  Espérons 
que  cette  lacune  sera  comblée  par  M.  Guéranger. 

F.  Naticid.e. 
19.  Natica  Galypso  {d'Orb.). 

SïN.  1850   Nalica  Cahjpso  (d'Orb.).  Prwrfrdme,  tome  II,  page  353. 

—         —         —  —        Paléonlol,  franc. ,  terrains  jurassi- 

ques, t.  II,  p.  292,  pi.  CCXCII, 
lig.  9-12. 
1852  I.  loiigiscuta  {iiaw)  Statistique  géul. ,  etc.,  de  la  Meuse. 
Atlas,  p.  31 ,  pi.  XX.III,  fig.  17  eH9. 
185A  «  bajucensis  {M'iWel).  Pnléuntot.  franc,  de  Maine-et- 
Loire  ,  p.  80.  —  Non  Nat.  Bajo- 
ceiisis  (  d'Orb.  ). 

Loca/ife*.  Monlreuil-Bellay.  C.  Gigiiy  ,  Vieil-St. -Rémy 
(Ardennes). 

Obs.  La  Natica  Cahjpso  (  d'Orb.  )  diffère  peu  de  la  N.  bajoccnsis 
(d'Orb.)  de  l'oolithe  inférieure  de  Bajeux  ;  elle  n'est  pas  en  effet  tou- 
jours aussi  élancée  que  l'indique  la  figure  de  la  Paléoniolugic  fran- 
çaise ,  et  alors  il  n'y  a  plus  que  de  très-légères  différences  entre  les 
deux  espèces.  Cependant  la  ISatica  bajucensis  a  généralement  son  dei'- 
nier  tour  plus  renflé  et  ne  présente  pas  habiluelleinent  trace  d'ombilic. 
Quoi  qu'il  en  soit,  c'est  bien  à  l'espèce  de  l'Oxford-clay  que  se  rapportent 
nos  échantillons  de  Monlrenil,  identiques  aussi  avec  une  Nalice  assez 
commune  dans  le  minerai  oxfordieu  de  Gigny,  près  Ch;U  il  Ion-su  r-Seine. 

Une  troisième  espèce  fort  voisine,  et  qu'on  rencontre  dans  la  grande 
oolithe,  est  la  iSat.  pictaviensis  (d'Orb.)  Lorsqu'on  examine  des  échan- 
tillons bien  conservés;  on  voit  en  effet  que  la  suture  est  bordée  par  un 
canal   étroit.   Ce   caractère   la  distingue  de   la  JSat,  Cal}jpso.    File  a, 


—  183  — 

comme  celle  dernière,  un  ombilic  Irès-peu  ouvert  qui  varie  d'ailleurs 
et  est  quelquefois  presque  nul. 

Que  loules  ces  coquilles  soient  de  vraies  nalices  (1),  ce  dont  nous 
doutons  fort,  ou  qu'elles  soient  toute  autre  chose,  leurs  différences  spé- 
ciliques  sont  fort  difficiles  à  saisir,  et  il  est  très-possible  que  ,  lorsqu'on 
pourra  réunir  une  suite  suffisante  d'éclianlillons  de  ces  diverses  espèces, 
la  comparaison  sévère  fera  disparaître  des  différences  qui  ne  sont  peul- 
être  qu'individuelles,  et  qu'on  les  réunira  en  une  seule  espèce. 

20.  Natica  Montreulensis  (  nov.  sp.  ). 

PI.  II,  lig.  2  <(,  h.  Grandeur  naturelle. 

Dimensiotis  :  longueur,  4/»  millini.  ;  — largeur  du  dernier  tour, 
12  millim. 

Coquille  globuleuse  ^  à  spire  peu  saillante ,  lisse  partout , 
à  pointe  obtuse.  Tours  arrondis.  Sillon  suturai  bien  pro- 
noncé et  assez  profond.  Dernier  tour  plus  grand  que  les 
autres.  Base  très-oblique.  Ombilic  à  peine  sensible. 

Localités.  iMoiitreuil-Beliay.   A.  K. 

Obs.  On  sait  combien  il  est  difficile  de  distinguer  les  natices  fossiles, 
puisque  la  plupart  de  ces  coquilles  sont  lisses  et  n'ont  presqu'aucun 
caractère  qui  ne  leur  soit  commun  à  toutes.  Si  la  forme  de  la  spire  a 
quelque  valeur  comme  caractère  spécifique,  nous  ferons  remarquer  que 
notre  espèce  est  bien  caractérisée.  Celle  spire,  ramassée  et  cependant  fi 
tours  bien  arrêtés,  l'éloigné  des  autres  espèces. 

21.    NERITOPSIS  T^NIOL.VTA  {nov.   sp.  ). 

(1)  Voir,  pour  plus  de  détails,  les  doutes  émis  par  M.  Kngène  Deslong- 
champs,  Bulletin  de  la  Société  Linnéenue  de  Normandie,  t.  V,  p.  122, 
où  l'auleur  pense  que  toutes  ces  coquilles  doivent  bien  plutôt  se  ranger 
avec  les  Eulima ,  Chemniizio ,  etc.,  dans  la  famille  des  Pyramidellidées. 


—  18a  — 

P).    II,    flg.    1   n,    b. 

Dimensions:  longueur  totale,   J9  millim.  ;  —  longueur  du   dernier 
tour,  8  millim;  —  largeur  du  dernier  tour,  8  millim.  1/2. 

Coquille  ovoïde ,  arrondie  de  toutes  pans  ,  à  spire  très- 
petite  et  très-courte.  Tours  un  peu  arrondis  ,  sillon  suturai 
assez  marqué.  Dernier  tour  très-grand ,  bombé ,  arrondi  , 
à  surface  couverte  de  petites  bandelettes  transversales  ,  sé- 
parées par  des  dépressions  un  peu  plus  étroites,  les  unes  et 
les  autres  coupées  par  des  stries  d'accroissement  longitu- 
dinales très-serrées  et  très-nombreuses.  Base  très-oblique , 
71071  distincte  du  dernier  tour  et  ornée  comme  lui.  Point 
d'ombilic.  Bouche  très-grande  ,  circulaire. 

Localités.  Monlreuil-Bellay.  R. 

Obs.  Le  Neritopsis  utniolala  se  rapproche,  par  la  forme  de  son  or- 
nementation ,  des  iV.  bojocensis  et  Baugierana  (d'Orb.  ),  qui  appar- 
tiennent, l'un  à  l'oolillie  inférieure,  l'autre  à  la  grande  oolithe.  Notre 
espèce  s'en  distingue  en  ce  que  son  dernier  tour  est  plus  allongé,  et  en 
ce  que  la  suture  ne  montre  aucune  trace  de  côtes  longitudinales.  Elle 
se  distingue  aussi  du  iV.  dclphinuta  en  ce  que,  dans  celte  dernière  es- 
pèce, le  dernier  tour  est  bien  plus  étalé  et  montre  vers  la  columeile  une 
fossette  profonde  qui  n'existe  pas  dans  l'espèce  de  l'Oxford-clay. 

22.  Neritopsis  spinosa  {nov  sp.  ), 

PI.   1,  fig.  5  <i,  (I. 

Dimensions  :  longueur  totale,  20  millim.  ;  — longueurdu  dernier  tour, 
17  millim.  ;  — largeur  du  dernier  tour,  25  millim. 

Coquille  assez  épaisse  ,  à  grand  diamètre  presque  trans- 
verse .,  à  spire  très- courte.  Surface  ornée  de  cota  longitu- 


—  185  — 

dinales  élroùes  ,  tressaillantes ,  peu  nombreuses  ,  coupées 
par  i  ou  h  côtes  transversales  plus  ou  moins  mar<juées  sui- 
vant les  individus.  Des  épines  plus  ou  moins  prononcées 
aux  points  d' entrecroisemeyit.  Des  stries  transversales  à 
peine  visibles  se  voient  dans  les  compartiments  formés  par 
i entrecroisement  des  côtes.    Une  légère  fetite  ombilicale. 

Localités.   Montreuil-Bellay.  A.  R. 

Obs.  Celle  belle  espèce  se  distiiifçue  facileuieiit  des  autres  Neritopsis 
connus,  par  le  pelit  nombre  de  ses  côtes  el  les  pointes  souvent  iissez 
fortes  qu'elle  présente.  Elle  est  assez  rare  à  Montreuil-Bellay,  et  c'est 
une  des  formes  les  plus  élégantes  qu'on  ait  rencontrées  dans  cette  localilé 
privilégiée. 

23.   Nerttopsi.s  Guehrei  (  7iov.  sp.  ). 

PI.  1,  fig.  à  il,  et. 

Dimensions:  longueur  totale,  20  millira.  ;  —  longueur  du  dernier 
tour,  17  millira.; — largeur  du  dernier  tour,  22  railiim. 

Sy\.  185i.  Nej'itopsis  Hebertana  (Millet).  Paléontologie  Je  Maine-cl- 

Loire,  p.  80.  — Non  d'Orb.  Palcon- 
tologie  franc. ,  pi.  CGC,  fig.  d ,  h. 

Espèce  se  rapprochant  de  la  précédente  par  sa  forme  et 
ses  proportions  ,  mais  s'en  distinguant  par  ses  côtes  longitu- 
dinales et  transversales  plus  nombreuses ,  et  V absence  des 
épines  aux  points  d^ intersection.  Dans  quelques  échantillons, 
lespeiites  stries  finissent, près  de  la  bouche,  par  se  transformer 
en  côtes,   et  l'ornementation  parait  toute  différente   (1)  ; 

{\)  Voir  comparativement  les  figures  4  a  el  Ix  c.  Dans  la  fig.  Ix  c,  on 
voitprès  de  la  bouche  cette  disposition  h  son  maximum;  si  l'on  suppose 
ces  stries  plus  nombreuses  encore,  on  arriverait  même  à  la  forme  Ner. 
iwniolaia. 


—  186  — 

mais  il  y  a  des  passages  entre  ces  deux  sortes  d'ornemen- 
tation. Sommet  de  la  spire  et  bouche  comme  dans  L'espèce 
précédente. 

Localités.   Monlreuil-Bellay.  A.  il 

Obs.  Celte  espèce  se  rapproche  du  Ncr.  Hebertuna,  coquille  propre 
au  lias  moyen  et  qui  est  assez  abondante  à  May  et  à  Fontaine-Étou- 
pefour  (Calvados)  ;  toutefois  l'espèce  liasique  s'en  distingue  aisément 
par  sa  petite  taille,  par  ses  épines,  par  ses  côtes  transversales  plus 
fortes.  Le  Neritopsis  Hebcrtana  formerait  assez  bien  le  passage  entre 
les  iV.  Gucrrei  et  spinosu.  Notre  espèce  se  rapproche  aussi  des  N.  Mo- 
reauana,  decurvala  et  Co(taZf/»ia  (d'Orb.  ),  appartenant  au  Coral-rag, 
mais  dont  le  dernier  tour  est  toujours  plus  dégagé,  la  spire  moins  pro- 
noncée, enfin  les  côtes  plus  régulièrement  disposées. 

F.     PlRAMYDELLIDJK 

Ik.  Chemnitzia  procera  ?  (  Desl.  sp.  ). 

Nous  n'avons  pas  figura  cette  espèce  qui  n'offre  rien  de  particulier: 
les  échantillons  de  Montreuil-Bellay  ressemblent  plus  au  Mcluuici 
procera  de  M.  Deslongchamps  {Mémoires  de  la  Société  Linnéenne  de 
Normandie ,  tome  VII,  pi.  XII,  (ig.  5  et  6)  qu'à  toute  autre;  rien  n'est 
plus  diflicile  i  déterminer  que  ces  grandes  Chemnitzia  aspire  élancée 
et  lisse.  M.  d'Orbîgny,  en  multipliant  encore  le  nombre  de  ces  es- 
pèces dans  sa  Paléontologie  française,  n'a  pas  apporté  plus  de  lumière 
dans  cette  question ,  et  il  es!  à  peu  près  impossible  de  distinguer  entre 
elles  les  Cli.  heddingtonensis,  procera,  coarctata  et  normaniana  ;  il  vau- 
drait peut-être  mieux  les  réunir  toutes  en  une  seule  espèce  qui  serait 
alors  commune  ù  l'oolilhe  inférieure,  à  la  grande  oolithe  et  à  l'oxfordien. 

25.  Chemnitzia  Trigeri  {jwv.  sp.). 

PI.  I,  fig.  9  <;,  h. 

Dimensions  :  longueur  totale,  environ  50  millim.  ;  —  largeur  du 
dernier  tour,  7  millim. 


—  187  — 
Coquille  cylindroïde ,  excessivement  allongée  et  subulée  ; 
tours  aussi  longs  que  larges,  rendus  un  peu  anguleux  par  la 
présence  de  cinq  ou  six  côtes  longitudinales  ou  varices  obli- 
ques, plus  régulièrement  disposées  sur  les  premiers  tours  que 
sur  les  derniers  où  elles  tendent  à  disparaître.  Dernier  tour 
semblable  aux  autres ,  distinct  de  sa  partie  basale  par  un 
angle  bien  prononcé.  Base  oblique,  avec  quelques  stries  con- 
centriques et  un  petit  cordonnet  très  obsolète.  Bouche  ovoïde, 
rétrécie  aux  deux  extrémités ,  columelle  arquée.  A  leur 
réunion  en  avant ,  les  deux  lèvres  forment  un  angle  ou  une 
sorte  de  canal  rudimentaire  complété  par  la  columelle. 

Localités.  Montreuil-Bellay.  T.  U.  Collection  Triger. 

Obs.  M.  Eudes-Deslongclianips  a  décrit  (Mémoires  delà  Société  Lin- 
néenne  de  Normandie ,  loine  VII,  p.  211,  pi.  XI,  fig.  48-50)  ,  sous  le 
nom  de  Ceritlnum  varicosum,  une  coquille  du  lias  moyen  de  Fon- 
taine-Étoupefour  qui  rentre  dans  le  type  de  l'espèce  décrite  ici,  mais 
qui  ne  peut  être  confondue  avec  elle  ;  elle  est  également  très-grêle  et  à 
tours  variqueux,  mais  elle  est  plus  petite,  les  tours  sont  plus  courts; 
elle  est  plus  fuieraent  striée  en  travers. 

26.    EULIMA    GALLOVIENSIS  [nov.  sp.  ). 
PI.   VII,  fig.  S  a,  b. 

Dimensions  :  longueur,  17  niillini.  ;— largeur  du  dernier  tour, 
6  millim. 

Coquille  turr i culée ,  allongée,  subulée  ,  lisse  et  polie.  Ex- 
trémité de  la  spire  légèrement  infléchie  ou  tordue.  Tours 
entièrement  lisses ,  à  suture  très-peu  prononcée.  Ouverture 
arrondie  montrant  un  léger  sillon  ,  formant  une  sorte  de 
dent  rudimentaire  à  l'extrémité  de  la  columelle. 


—  188  — 
Localités.   iMonlreuil-Bellay.  R. 

Obs.  M.  Leckpinby  a  figuré  (  Quarterly  Journal  of  ihe  gcological 
Society  ,  fév.  1859),  sous  le  nom  iVEulima  linetita  ,  une  espèce  pro- 
venanl  du  Kelloway-rock  du  Yoikshire,  et  dont  les  tours  sont  plus 
arrondis  et  montrent  une  suture  mieux  définie  avec  une  ligne  sail- 
lante au  haut  de  chaque  tour.  Ces  caractères  la  distinguent  nettement 
de  notre  espèce. 

Notre  E.  calloviensis  présente  en  outre  une  particularité  curieuse  : 
c'est  la  présence,  vers  l'extrémité  de  la  columelle,  d'un  sillon  bien 
marqué,  raraclèrc  qui  semble  l'éloigner  des  vrais  Eulima  ;  une  pareille 
inflexion  se  rencontre  dans  le  genre  Macrocheilus.  Dans  le  genre  ac- 
tuellement vivant,  Odostomia,  il  y  a  une  véritable  dent  ù  la  columelle: 
aussi  notre  coquille  de  Montreuil-Bellay  semble-t-elle  un  passage  de 
ces  deux  genres;  mais  cette  dent  rudimentaire  est  si  peu  prononcée, 
que  nous  n'avons  pas  pensé  qu'elle  fut  suffisante  pour  faire  écarter  cette 
coquille  du  genre  Eulima. 

F.  Cerithia-dkes. 
'27.    CERITIIIUM    ANGISTOMA  (nov.  S}).). 
PI.  VII,  fig.  2. 

Dimensions  :  longueur  totale,  12  millim.  ;  —  longueur  du  dernier 
tour,  li  millim.  1/2  ;  —  largeur  du  dernier  tour,  li  millim. 

Coquille  petite,  turriculée .  pointue,  pentagone.  Tours 
à  cinq  angles  arrondis ,  séparés  par  des  gouttières  longtiu- 
dinales ,  larges  ,  superficielles ,  finement  striés  en  travers  , 
angles  et  gouttières  des  tours  se  correspondant  et  non  con- 
tournés en  spirale.  Sillon  suturai  peu  marqué.  Base  étroite, 
non  distincte  du  dernier  tour,  striée  concentriquement. 
Bouche  circulaire  ,  se  prolongeant  en  avant  en  un  très-court 
canal  ;  bord  coiumcllaire  .  épais,  distinct  de  la  base  par 
un  sillon  bien  prononcé. 


—   189  — 
Localités.  Montrcuil-Rellay.   R. 

Obs.  Voisine  (in  Cerilhium  quinquaiujularc  .  celle  espèce  s'en  dis- 
lingue  par  sa  forme  bien  moins  massive,  par  ses  angles  moins  larges  et 
moins  saillants,  par  ses  stries  Iransverses  ;  elle  se  distingue  du  Ceritk. 
jmpoMes  par  ses  angles  moins  saillants ,  et  parce  que  ses  gouttières  et 
SCS  angles  ne  sont  pas  contournés  en  spirale.  Elle  se  dislingue  égale- 
ment du  Ceritk.  jientagonum  (d'Arcli.),  par  sa  taille  bien  plus  petite, 
sa  spire  bien  moins  élancée  ,  par  ses  si  ries  transverses  bien  plus  nom- 
breuses. 

28.    CERITHIUM   PUPOÏDES  (7lOi\   sp.  ). 
PI.  VII ,  fig.  U. 
Dimensions  :  longueur  totale,  6  millim.  ;  —  largeur,  2  millim.    1/2. 

Coquille  très -petite  ,  turricidée ,  pointue,  pentagone. 
Tours  à  5  angles  saillants,  arrondis  ,  séparés  par  des  gout- 
tières longitudinales  larges  et  superficielles ,  un  peu  striés 
transversalement.  Les  séries  loîigitudinales  des  angles  et 
des  gouttières  contournées ,  surtout  vers  l'extrémité  de  la 
spire  ;  en  arrière ,  les  angles  présentent  tiu  léger  prolon- 
gement qui  empiète  un  peu  sur  l'angle  du  tour  suivant. 
Sillon  suturai  assez  marqué.  Base  étroite  ,  non  distincte  du 
dernier  tour  ,  un  peu  striée  concentriquement.  Bouche 
petite,  presque  circidaire ;  canal  excessivement  court,  à 
peine  marqué  ;  lèvres  épaisses.  Bord  columellaire  distinct 
de  la  base  par  un  sillon. 

Localités.  Montreuil-Bellay.  K. 

Ohs.  Celte  espèce  et  la  suivante  sont  Irès-voisincsdu  Cer.  angistoma, 
dont  elles  ne  sont  peut-être  que  des  \ariétés. 


—  190     - 
29.  Cerithium  quinquangulare  (nov.  sp.). 

PI.  VII ,  fig.  3. 
Dimensions  :  longueur,  6  millim.  ; —  largeur,  7  millim. 

Coquille  très-petite ,  un  peu  turriculée ,  assez  pointue  , 
pentagoîie.  Tours  larges  ,  à  cinq  angles  très-saillants  ,  mais 
arrondis.  Chaque  angle  montrant  en  arrière  un  court  appen- 
dice y  qui  s'appuie  sur  l'angle  du  tour  suivant.  Angles  sé- 
parés par  une  gouttière  longitudinale,  large  et  superficielle. 
Sillon  suturai  prononcé  ,  mais  étroit  et  peu  profond  ;  angles 
et  gouttières  non  contournés  en  spirale.  Base  étroite,  oblique, 
avec  quelques  stries  concentriques.  Bouche  presque  circu- 
laire, canal  très-court.  Bord  colwnellaire ,  appuyé  sur  la 
base  dont  il  se  détache  un  peu  vers  le  canal. 

Localités.  IMontreuil-Bellay.  R. 

Obs,  Cette  esptce ,  voisine  des  deux  précédentes,  s'en  distingue 
surtout  par  sa  forme  plus  ramassée,  ses  tours  plus  arrondis  et  le  dé- 
veloppement de  ses  angles. 

30.    CEUIIHIUM   GRANULATO-COSTATUM  (Qucnst.  ). 

PI.  VII,  lig.  1. 

Dimensions:  longueur,  environ  21  millim.; —  largeur  du  dernier 
tour,  5  millim. 

Syn.  1858.    Cerithium  gr<inutiito-cosiutum  (Quenst.),  DerJura,  p.  488, 

tab.  65,  fig.  22. 

—  1859.  —  nbbrei'ialum  (Leckemby).  Quarterltj  Journal 

of  thc  geol.  Soc.  on  (lie 
Kelloway-rock  of  Vork- 
shirc,  pi.  III,  fig.  12. 

—  —  Culleni  (Leckemby),    hc.    cit.,    pi.    III, 

lig.  13. 


—   191   — 

Coquille  lurricuiée  ,  aiguë.  Tours  à  peu  près  plaris  ,  sé- 
parès  par  un  sillon  suturai  ;  marqués  d'wi  nombre  variable 
de  cordons  transversaux  saillants,  croisés  par  wi  nombre 
variable  de  petits  cordons  longitudinaux  droits  ,  disposés 
en  série  légèremenl  oblique  et  spirale.  Aux  points  de  croi- 
sement des  cordons ,  se  voient  des  nodules  petits  et  aigus , 
donnant  à  la  coquille  un  aspect  muriqué.  Base  arrondie  , 
se  confondant ,  extérieurement ,  avec  la  surface  du  dernier 
tour ^  par  une  courbe  insensible.  Cette  base  aouverte  par 
quelques  rangs  de  petits  cordons  concentriques ,  saillants , 
non  croisés  par  des  cordons  longitudinaux.  Ouverture  ovoïde, 
atténuée  aux  deux  bouts,  se  termiyiant  en  avant  par  un  court 
canal  non  échancré  à  son  extrémité. 

Localités.  Montreuil-Bellay.  C.  Anglelerte ,  Yorkshire. 
Wurtemberg  ,  couches  a  Amm.  macrocephalus.  Russie  ?  en- 
virons de  Moscou. 

Obs,  Cette  espèce  ne  nous  paraît  pas  différer  des  Ceritinum  Cutleni 
el  abbrcviatum  (Leckemby),  toutefois  les  figures  ne  sont  pas  asse? 
claires  pour  qu'on  puisse  regarder  ces  rupprochenients  comme  certains  : 
nous  recommandons  aux  auteurs  ,  qui  auront  à  figurer  des  espèces  ana- 
logues, de  faire  bien  soigner  les  figures;  car  la  moindre  inexactitude, 
dans  les  détails  si  fugaces  de  ces  espèces  ,  rend  l'étude  complètement 
impossible.  Peut-être  est-ce  aussi  cette  espèce  qui  a  été  décrite  par 
M.  Bouiilier,  dans  le  Bullelin  de  Moscou,  sous  le  nom  de  Cerith. 
llenardi  ?  Nous  no  pouvons  en  ce  moment  décider  la  question. 

31.  CerithiuiM  TORTiLE  {nov.  sp.  ). 

PI.  VI,  fig.  \  H,  e. 

Dimensions:  longueur,  ili  millim.  ;  — largeur  du  dernier  tour. 
à  millim. 


—    192  — 

CocjuiUe  turriadcc,  pointue,  à  spire  polygonale ,  tordue. 
Tours  légèrement  arrondis,  montrant  un  nombre  d'angles 
variables,  habituellement  six  ou  sept.  Sillon  suturai  large 
et  assez  profond.  Chaque  tour  marque  de  deux  cordons 
transversaux ,  disposés  en  avant  et  en  arrière.  Intervalle 
marqué  de  cordons  parallèles  bien  plus  petits,  en  nombre 
variable.  Angles  des  tours  disposés  en  série  spirale  plus  ou 
moins  prononcée,  quelquefois  (  fig,  U  )  contournés  d'une  tna- 
nière  irrcgulière. 

Localiiés.   Mon  treuil-Bellay.  A.  C. 

Obs.  Le  canal  de  cette  espèce  est  si  peu  prononcé  qu'on  pourrai'^ 
presque  la  ranger  tians  les  Turrltelles.  ïoulcsces  petites  coquilles,  allon- 
gées et  subulées,  ne  sont  guère  à  leur  vraie  place  dans  l'un  ou  l'autre 
de  ces  genres.  Le  Ceritlnum  tortilc  varie  beaucoup  dans  le  nombre  de 
ses  angles  et  dans  l'ornementation  de  ses  tours;  il  ne  manque  pas  de 
rissemblance  avec  le  Cerithium  contortum  (Desl.)  ,  mais  ce  dernier  est 
beaucoup  plus  grand  ,  la  spire  plus  effilée:  elle  n'a  jamais  que  cinq 
angles  sur  chaque  tour. 

32.    CERI THIUM    LORIERI    (  nov.  sp.  ). 

1^1.  VI,  lig.  2  (t,  b. 

Dimensions  :  longueur  totale,  29  millim  ;  —  longueur  du  dernier 
tour,  10  millim.; — largeur  du  dernier  tour,  7  millim. 

Coquille  turriculée,  aiguë;  tours  de  spire  légèrement  ar- 
rondis, séparés  par  un  sillon  suturai  bien  marqué ,  garnis 
de  quatre  petits  cordons  transversaux  croisés  par  un  grand 
nombre  d'autres  petits  cordons  longitudinaux  légèrement 
arqués,  el  ayant  leur  concavité  dirigée  du  côté  de  l'ouverture 
de  la  coquille.  Aux  points  de  croisement,   de  petits  nodules 


—  193  — 

saillants.  Base  arrondie  ,  couverte  par  cinq  ou  six  rangs  de 
petits  cordons  concentriques ,  non  croisés  par  des  cordons  lon- 
gitudinaux. Bouche  ovoïde.  Canal  à  peine  marque ,  rem- 
placé par  une  simple  échancrure. 

Localités.  Moiîlreuil-Bellay.  C. 

Obs.  Celte  coquille  se  distingue  du  Ceriih.  <ivunuloto-cuslalum  j)uf 
ia  disposition  arquée  de  ses  plis  longitudinaux,  et  surtout  par  la  forme 
de  sa  bouche  et  l'excessive  bi ièvelé  de  son  canal  respiratoire.  Elle  se 
rapproche  beaucoup  de  certaines  espèces  de  la  grande  oolithe  ou  de 
l'oxfordien  supérieur,  telles  que  Cet:  murkatum  (Voltz.),  granuloso- 
punctatum  (Goldf.  ) ,  inillepuncUitum  et  quadriserialum  (Desl.)  ;  elle  se 
dislingue  de  ces  espèces  surloul  par  ia  brièveté  de  son  canal. 

33.  Cerithium  lnitohquatum  (wov.  sp.). 

PI.  VI,  (ig.  3  a,  r. 

Dimensions:  longueur  totule,  ."il  millim.  ; — longueur  du  dernier 
tour,  10  millim.  ;  —  largeur  du  dernier  tour,  9  millim. 

Coquille  turriculée,  subulée  ;  tours  plans ,  orties  de  petits 
sillons  longitudinaux  un  peu  obliques  ,  plus  ou  moins  appa- 
rents, quelquefois  dichotomes  ;  un  cordon  transversal  étroit , 
saillant,  avec  de  petites  nodosités,  règne  à  l'extrémité  pos- 
térieure de  chaque  tour  et  les  sépare  les  uns  des  autres. 
Dernier  tour  lisse  du  côté  de  la  base  qui  est  presque  plane  et 
dont  le  pourtour  est  tantôt  arrondi,  tantôt  un  peu  anguleux, 
et  même  sur  quelques  échantillons ,  bordé  d'un  cordon  peu 
marqué  et  sans  nodosités.  Ouverture  ovoïde ,  rétrécic  aux 
deux  bouts,  surtout  du  côté  du  canal  qui  est  droit  et  assez 
long.  Labre  mince,  tranchant ,  avec  un  sinus  large,  situé 
presque  contre  le  retour  de  la  spire  et  rappelant  un  peu  celui 

13 


—  19Zi  — 

de  certains  Pieurotomes.  Bord  columellaire  peu  ou  point 
distinct  de  La  base.  Canal  respiratoire  relativement  assez 
développé. 

Localités.  Montreuil- Bellay.  C.  Val-de-Juilly  (Côle-d'Or), 
dans  la  zone  à  Pecten  orontes,  d'après  M.  IMartin.  A.  C. 

Obs.  Celte  espèce  Irès-élt^gante  est  commune  à  Montreuil-Bellay  : 
elle  nous  paraît  fort  distincte,  quoique  se  rapprochant  de  plusieurs  es- 
pèces de  la  grande  oolithe  décrites  par  M.  Piette,  telles  que  les  Cerith. 
insculptatum  ,  minustriatum  ,  umiatis.  M.  de  Ferry  nous  a,  en  outre, 
montré  une  autre  espèce  ,  provenant  du  fuller's-earlh  de  Saône- 
et-Loire;  mais  un  examen  attentif  fait  bientôt  reconnaître  des  diffé- 
rences essentielles.  Quoi  qu'il  en  soit,  ces  diverses  coquilles  sont  liées 
entre  elles  par  un  faciès  tout  particulier,  qui  accuse  une  forme  bien 
nette  parmi  les  innombrables  espèces  que  le  genre  Ccriihium  offre  dans 
les  terrains  jurassiques. 

ok.  Cekithium  Guerrei  (nov.  sp.). 

PI.  VF ,  fig.  h. 

Dimensions:  longueur,  28  millim.  ; —  largeur  du  dernier  tour,  9 
niilliin.  ;  —  longueur  du  dernier  tour,  41  millim. 

CoqîiiUe  turriculée  ,  presque  subulée.  Tours  un  peu  con- 
vexes ,  ornés  d'un  très-grand  nombre  de  petits  sillons  lon- 
gitudinaux courbes  ,  à  concavité  tournée  dans  le  sens  de 
l'ouverture  de  la  coquille.  Un  petit  cordon  transversal , 
saillant ,  mais  niohis  que  la  partie  convexe  des  tours  ,  dont 
une  gouttière  superficielle  le  sépare ,  termine  chaque  tour 
en  arrière.  Ce  cordon  porte  un  grand  nombre  de  petites 
nodosités  auxquelles  viennent  aboutir  les  petits  sillons  lon- 
gitudinaux. Base  UN  peu  a?  rondic  en  son  pourtour.  Ouver- 
ture comme  dans  la  précédente. 


—  195  — 

Localités.   Montreiiil-Bellay.  T.  R.    Un  seul  échanlillon. 
Colleclion  de  M.  Guerre. 

Obs.  Cette  espèce  n'est  peut-être  qu'une  variété  de  la  précédente  ; 
mais  elle  présente  plusieurs  caractères  qui  nous  semblent  assez  tranciiés: 
elle  est  moins  subulée  que  le  Cerilh.  unitarquatum  ;  ses  tours  sont 
convexes;  les  petits  sillons  sont  bien  plus  fortement  courbés,  plus 
nombreux  et  se  terminent  aux  nodosités,  ce  qui  n'a  pas  été  bien  exprimé 
dans  le  dessin. 

35.  Cerithium  oblitekatum  (nov.  sp.). 

Pi.  VII,  Og.  5. 

Dimensions  :  longueur,  6  millim.  ;  —  largeur  du  dernier  tour, 
2  millim. 

Coquille  très-petite ,  turriculée  ,  pointue.  Tours  aplatis. 
Sillon  suturai  peu  marqué;  chaque  tour  porte  à  son  ex- 
trémité postérieure  un  rang  de  gros  nodules  peu  saillants , 
se  prolongeant  en  avant  en  côtes  longitudinales  obsolètes. 
Quelques  stries  transverses  peu  marquées  se  montrent  en 
avant  du  7'ang  de  nodules.  Toute  l'ornementation  de  cette 
espèce  parait  comme  effacée.  Bouche  circulaire.  Canal  très- 
court  ou  nul.  Base  arrondie  et  lisse. 

Localités.  Montreiiil-Bellay.  R. 

36.  Cerithium  Thersites  fnof.  sp.). 

PI.  VII ,  fig.   12. 
Dimensions  :  longueur,  9  millim.  ;  —  largeur,  4  millim.  1/2. 

Coquille  un  peu  turriculée ,  à  spire  courte ,  à  sommet  un 


—  196  — 

peu  obtus.  Tours  renflés,  arrondis;  siiion  suturai  peu 
profond.  Chaque  tour  marqué  d'une  douzaine  de  côtes 
longitudinales ,  arquées ,  dont  la  concavité  est  tournée  du 
côté  de  la  bouche,  avec  lignes  saillantes  transversales  assez 
rapprochées ,  plus  prononcées  sur  les  côtes.  Base  très- 
oblique  ,  venant  se  confondre  avec  le  dernier  tour  sans  dé- 
marcation ,  et  montrant  encore  les  mêmes  côtes  que  le  tour, 
mais  atténuées ,  couverte  antérieurement  de  nombreuses 
lignes  saillantes  concentriques.  Bouche  petite ,  circulaire. 
Canal  inconnu. 

Localités.  Monireuil-Bellay.  fl. 

Obs.  Par  sa  forme  ramassée  et  la  brièveté  de  sa  spiro,  cette  espèce 
est  bien  distincte  des  autres  Cerithium  jurassiques.  Nous  n'avons  pu 
voir  ni  le  canal ,  ni  l'extrémité  de  la  bouche  de  cette  curieuse  espèce. 

37.  Cerithium  fusifoiîme  (twv.  sp.). 

PI,    VI  ,   fitr.    5    (/,    b. 

Dimensions  :  lonj^ueur  totale  ,  17  millim.  ;  —  lonç:ueur  du  dernier 
tour,  7  millim.;  —  largeur  du  dernier  tour,  8  millim. 

Coquille  fus/ forme,  atténuée  aux  deux  ejclrémités,  surtout 
enanieie.  Tours  distincts,  presque  étages ,  munis  de  pe- 
tites côtes  longitudinales  !,aillanies  assez  nombreuses  ,  cou- 
pées par  trois  lignes  transverses  bien  saillantes,  et  formant 
par  leur  entrecroisement  des  granulations  saillatites  et 
même  épineuses.  Dernier  tour  à  peine  un  peu  plus  large 
que  l'avant-dernier ,  semblable  aux  autres ,  seulement  les 
côics  longitudinales  disparaissent  auprès  de  la  columelle , 
qui  se  prolonge  en    avant  en   un  bec  court ,   un  peu  relevé 


—  197  — 

sur  le  dos  de  la  coquille.  Bouche  obliquement  ovale,  lé- 
gèremeni  tronquée  à  son  extrémité  postérieure  ;  lèvres 
disjointes  en  avant ,  séparées  par  une  échancrure  profonde, 
qui  forme  un  court  canal  supporté  par  la  columelle. 

Localités.  Mon  treuil-Bellay.  A.  C. 

Obs.  Malgré  sa  brièveté etsoii  aspect  fusiioi  me  ou  bucciniforiue,  celte 
coquille  a  tous  les  caractères  d'un  Cérillie  le  mieux  caractérisé.  Cette 
forme  est  bien  distincte  des  autres  espèces  jurassi(iues,  par  la  brièveté  de 
son  ensemble  et  surtout  de  sa  spire,  et  le  grand  développement  de  son 
dernier  tour;  elle  se  rapprocherait  plutôt  de  cerlaines  espèces  vivantes 
ou  fossiles  tertiaires. 

38.    CERITHIUM  ?    DECIPIENS  (nof.  sp.). 

PI.  VIII  ,  (ig.  9. 

Dimensions:  longueur,  11  niillira.  ; — longueur  du  dernier  tour, 
5  niillim.  ;  —  largeur  du  dernier  tour,  5  inillim.  1/2. 

Coquille  turriculée ,  à  spire  aiguè.  Tours  arrondis,  mar- 
qués en  travers  d'une  dizaine  de  stries  parallèle'^ ,  séparées 
entre  elles  par  des  lignes  bien  arrêtées  et  de  même  grandeur 
que  ces  stries.  Suture  enfoncée  et  très-nette.  Basenon  distincte 
du  dernier  tour,  ornée  de  stries  semblables  à  celles  des 
tours,  mais  beaucoup  plus  fines.  Ouverture  arrondie,  un  peu 
rétrécie  en  pointe  aux  deux  bouts,  surtout  à  l'extrémité  an- 
térieure oit  elle  se  termine  par  un  canal  dont  la  naissance 
seidc  est  connue.  Columelle  légèrement  wrdue  et  infléchie. 
Canal  inconnu. 

Localités.  Moiilreuil-Bcllay.  T.  R.  Coilcclion  Triger. 


—  198  — 

Ohs.  Cette  curieuse  espèce  nous  semble  assez  différente  des  autres 
Cerithium  et  se  rapprocher  des  Fuseaux.  Toutefois,  sou  ornementation, 
rappelant  celle  de  plusieurs  espèces  crétacées,  et  l'allongement  de  sa 
spire  nous  paraissent  annoncer  un  Cerithium.  Malheureusement  le  canal 
est  brisé  ;  et,  en  l'absence  de  ce  caractère  qui  eût  été  décisif,  il  nous 
reste  de  l'incertitude  sur  le  genre  auquel  on  doit  la  rapporter. 

TURRJTELLIDÉBS. 

39.    TUliRlTELLA    GUERREI   (  ïlOV.  Sp.  ). 

PI.  VI,  lig.  6. 

Dimensions  :  longueur  totale,  23  millim.  ;  —  largeur  du  dernier  tour, 
10  millim. 

Coquille  turricutèe ,  à  spire  aiguë.  Tours  unicaréncs , 
striés  transversalement.  Carène  très- saillante ,  excavèe  des 
deux  côtés  et  un  peu  iîiclinée  vers  le  sommet  de  la  coquille. 
Dernier  tour  bicaréné :  carènes  écartées,  la  carène  anté- 
rieure presque  aussi  saillante  que  l^ autre ,  et  servant  de 
iimiteà  l'enroulement  des  tours:  ceux-ci  montrent,  en  outre, 
des  lignes  parallèles  aux  carcnes  et  plus  ou  moins  nom- 
breuses. Ouverture  subquadr angulaire  ;  lèvres  formant ,  à 
leur  rencontre  en  avant ,  un  très-court  canal  analogue  « 
celui  des  Potamides. 

Localités.  Moutrouil-Bellay.  R. 

Obs.  Cette  espèce,  voisine  de  la  Turr.  biiiann,  s'en  distingue  par  sa 
carène  unique  et  par  la  forme  svelte  de  sa  s|)ire.  Ses  tours  sont  striés 
en  avant  et  en  arrière  de  la  carène;  la  Turr.  binaria  ne  montre  de 
stries  qu'en  arrière.  Cette  espèce  et  la  suivante  se  rapprochent  beaucoup 
de  la  Turr.  luncuriiuita  (Desl.),  de  l'Oxfordicn  de  Di\es,  mais  celle-ci 
est  bien  plus  trapue,  l'inlervallc  des  tours  est  moins  profondément  ex- 
cavé  ,  la  carène  auléi  ieure  est  bien  moins  prononcée. 


—  199  — 
/lO.    TURKrrtLLA    BliNAIUA  {uov.  sp.  ). 

PI.  VI ,  fig.   7  ;  p).  VllI,  lig.  40  il,  b. 

Dimensions  :  longueur  totale,  27  miliiui.  ;  — largeur  du  dernier  tour  , 
12  millim. 

Coquille  turriculée ,  à  spire  plus  ou  moins  élancée,  à 
tours  saillants,  bicarénés.  Carène  postérieure  un  peu  plus 
saillante  que  l'autre ,  quelques  rares  stries  transversales 
derrière  la  carène.  Dernier  tour  quadricarénê ,  carènes 
disposées  par  paires;  la  paire  postérieure  est  la  suite  des  deux 
carènes  visibles  sur  les  tours.  Les  deux  carènes  antérieures 
séparées  des  postérieures  par  un  intervalle  assez  large , 
sont  très-rapprochées  entre  elles  ;  de  nombreuses  stries  per- 
pendiculaires à  la  direction  des  carènes  et  à  peine  visibles. 
Ouverture  sub circulaire.  Bouche  présentant,  à  son  extrémité 
antérieure,  une  gouttière  versante  moins  prononcée  que  dans 
l'espèce  précédente. 

Localités.  Moiilreuil-Bellay.  R. 

Obs.  Celle  espèce  remarquable  nous  paraît  distincte  de  la  précé- 
dente, quoiqu'elle  lui  ressemble  beaucoup  à  premitre  vue.  Elle  est  assez 
variable  dans  sa  grandeur  et  par  la  position  des  cartues,  sa  spire  s'allonge, 
le  canal  de  l'extrémité  de  la  bouche  devient  quelquefois  à  peine  sen- 
sible: tel  est  l'éclianlilion  figuré  pi.  VIII,  lig.  10  </,  6,  de  la  collection 
de  M.  Triger  ;  elle  forme,  avec  l'espèce  précédente  et  avec  la  Turr. 
unicarinata,  une  section  assez  nette  dans  le  genre  TurrileUa  dont 
le  faciès  paraît  propre  à  l'oxfordien. 

kl.  TURBITELLA  EUCYCLA  {uoV.  sp.). 

PI.  I  ,   fig.  11  a  ,b,  c,  cl. 

Dimensions  :  longueur,  30  millim.  ;  — longueur  du  dernier  tour, 
6  millim.  ;  —  largeur  du  dernier  tour,  7  millim. 


—  200  — 

Coquille  turriadée ,  subulée,  aspire  longue  et  poiniue. 
Tours  nombreux,  arrojidis  dans  leur  milieu,  séparés  par 
une  suture  profonde,  bien  marquée,  ornée  de  trois  cordons 
transverses,  dont  le  médian  est  le  plus  saillatit;  à  la  place  du 
cordon  postérieur,  on  en  trouve  quelquefois  deux  et  même  trois. 
Entre  les  cordons  transversaux,  se  voient  de  petites  Lignes 
longitudinales  saillantes  ,  très-serrées ,  plus  ou  mois  nom- 
breuses et  plus  ou  moins  marquées ,  formant,  avec  les  cor 
dons  de  la  surface  des  tours,  une  sorte  de  réseau  à  mailles 
carrées ,  très-élégani.  Bouche  circulaire. 

Localités.  iMontreiiil-Bell.'iy.   A.   C. 

Obs.  Celte  espèce  est  tiès-voisiiie  de  la  Turr.  Krdntzi  (Rouill.  ) 
{Bulletin  de  Moscou,  tome  XXII ,  p.  378,  lab.  li,  iig.  95.),  peut-être 
n'en  diffère-t-elle  pas.  Si  nous  en  jugeons  par  le  dessin  de  M.  Rouillier, 
qui  laisse  ù  désirer,  le^  tours  de  sa  Turr,  Krantzi  seraient  moins  ar- 
rondis. 

Notre  Turr.  eucycL)  ressemble  beaucoup  à  deux  espèces,  l'une  du 
lias  moyen  de  Normandie,  l'autre  de  i'oolilhe  ferrugineuse  de  Bayeux, 
décrites  par  M.  Desiongchamps  sons  les  noms  de  Ceritkium  Ziczac  et 
Cer.  amœnum;  nous  pensons  que  ces  deux  coquilles  devraient  être 
rapportées  au  genre  Turrilella. 

Nous  avons  comparé  minutieusement  notre  espèce  avec  les  lypes  de 
M.  Desiongchamps,  et  nous  nous  sommes  convaincus  ([u'eiles  présen- 
taient des  dillérences  bien  marquées.  Ce  charmant  type,  dans  le  genre 
Turrilella,  montre  donc,  à  plusieurs  niveaux  dans  la  grande  série  ju- 
rassique, des  espèces  parallèles:  aussi  engageons-nous  les  auteurs  ù  bien 
soigner  leurs  figures  quand  ils  représenteront  des  espèces  voisines,  afin 
d'éviter  la  confusion,  résultat  forcé  des  figures  mauvaises  qu'on  rencontre 
malheureusement  trop  souvent  dans  les  ouvrages  de  paléontologie. 

kl.    TURKITELLA   SUBULATISSIMA  [nov.  sp.). 

PI.  I,  Iig.  10  (/,  b. 

Dimensions:  longueur,  35  niillim.  ; — iungueur  du  derniei'  ton 
k  millim.  ; — largeur  du  dernier  tour,  !\  millini. 


—  201  ~ 

Coquiiic  presque  cyLindriijue,  très-aUo7igée,  irès-subulée. 
Tours  très-nombreux ,  un  peu  plus  longs  que  ceux  de  la 
Turr.  eucycla ,  mais  ornés  de  la  même  manière.  Bouche 
arrondie. 

Localùés.   iMoiUreuil-Bellay.  A.  C. 

Obs.  Celte  espèce  n'est  probablement  qu'une  variété  très-allongée 
et  beaucoup  plus  étroite  de  la  Turr,  eucycla;  mais  son  ensemble 
beaucoup  plus  grêle,  ses  tours  un  peu  plus  longs  et  moins  rrnllés  lui 
donnent  un  aspect  tout  particulier  ;  nous  n'avons  point  observé  de 
formes  intermédiaires. 

^3.    TURUITELLA    UNDULATA  (  Quenst.  ). 

PI.  VII,  (ig.  i3  a,  c. 

Dimensions  :  longueur  ,  environ  35  ù  /lO  millim.  si  on  suppose  la 
coquille  complète  ;  — longueur  du  dernier  tour,  à  millim.  ;  -  largeur 
du  dernier  tour,  3  millim. 

Syn.  1858  Ceril liiuin  undulatum  (Queusl.)  Der  Jura,  p.  /i88,  lab.  (35, 

fig.  24. 

Coquille  très-allongée ,  subidée,  très-aiguë.  Tours  à  peu 
près  plans,  bien  séparés  par  un  sillon  suturai  profond,  ornés 
de  deux  cordons,  l'un  antérieur ,  l'autre  postérieur ^  étroits., 
saillants,  relevés  de  six  ou  huit  tubercules  épineux,  régu- 
lièrement espacés  et  se  correspondant  sur  chaque  tour  de 
manière  à  former  des  séries  longitudinales  obliques,  un  peu 
contow^nées  en  spirale.  LUntervalle  situé  entre  ces  deux 
cordons  principaux  est  muni  de  trois  lignes  saillantes  non 
tuberculeuses,  mais  relevées  sur  une  saillie  allongée  qui  se 
rend  d'un  tubercule  à  l'autre  des  cordons  antérieur  et  posté- 


-   202  — 

rieur.  Base  oblique ,  séparée  du  ^site  du  tour  nar  une  ligne 
anguleuse  aitc  un  sinon  concentrique.  Le  reste  de  la  base, 
lisse.  Ouverture  ovoïde,  un  peu  rétrécie  en  arrière. 

Localités.  Montreuil-Bellay.  A.  C.  Wurtemberg,  couches 
à  Ammon.  macrocephalus,  d'après  M.  Quenstedt. 

Obs,  Cette  espèce  a  quelque  ressemblance  avec  une  coquille  nommée 
par  M.  Deslongchamps  Ceritli.  Instrix  :  mais  les  tours  de  celte  dernière 
sont  plus  conciives,  les  tubercules  épineux  des  cordons  antérieur  et 
postérieur  sont  plus  nombreux  ,  leur  ensemble  ne  forme  pas  de  séries 
longitudinales  régulières,  mais  elles  sont  interrompues  et  comme  en 
zigzag. 

Plusieurs  espèces  voisines  se  rencontrent  aussi  dans  divers  étages,  tels 
que  l'oolithe  inférieure,  la  grande  oolilhe  et  l'oxfordien  supérieur. 
Ces  espèces  paraissent  différer  beaucoup  des  autres ,  et  peut-être  ne 
sont-elles  pas  à  leur  place  dans  le  genre  Turritella:  la  bouche  ressemble 
beaucoup  à  celle  des  Chemintzia. 

kk.  Turritella  condensata  (  nov.  sp.  ). 

PI.    VIII,  fig.  11. 

Dimensions:  longueur  totale,  11  millim.  ;  —  longueur  du  dernier 
tour,  5  millim.  J;2  ;  — largeur  du  dernier  tour,  4  millim. 

Coquille  fusiforme,  renflée  en  son  milieu.  Angle  spiral 
variaîit  suivant  les  tours,  celui  des  premiers  étant  de  moins 
en  moins  ouvert  ;  tours  marqués,  dans  leur  tiers  postérieur, 
d'une  forte  carène  qui  les  divise  en  deux  parties:  l'anté- 
rieure est  ornée  de  trois  lignes  transverses,  saillantes;  la 
postérieure  montre  d'abord  une  petite  ligne  saillante,  peu 
prononcée,  puis  une  seconde  très- for  te,  après  laquelle  est  un 
sillon,  de  façon  que  tes  tours  paraissent  comme  emboîtés  les 


—  203  — 

uns  dans  Les  autres.  L'iniervaUe  entre  ces  diverses  lignes 
transverses,  marqué  de  fines  sti'ies  longitudinales ,  croisées 
par  d'autres  obliques,  forment,  par  leur  entrecroisement,  un 
dessin  treillissé  fort  élégant.  Base  s'unissant  au  dernier  tour 
par  U7ie  courbure  uniforme  et  montrant  deux  carènes  assez 
fortes.  Bouche  elliptique  très-allongée. 

Localités.   Monlreuil-Bellay.  R.  Collection  Triger. 

Obs.  Par  sa  forme  très-raccourcie,  ses  tours  allongés  et  leur  disposi- 
tion emboîtée  les  uns  clans  les  autres,  cette  coquille  est  très-distincte 
des  autres  Turritelles  dont  elle  n'a  pas  le  faciès  liabiluel.  Toutefois,  la 
disposition  de  ses  carènes,  son  ornemcntalion  et  la  forme  de  sa  bouche 
sont  entièrement  celles  de  ce  genre,  et  cette  espèce,  si  disparate  au  pre- 
mier abord ,  est  très-voisine  des  Turr.  excavata  et  binaria  qu'on  ne 
peut  méconnaître  comme  vraies  Turrîlelles. 

LlTTORINlDÉES. 

45.  Onustus  Caillaudianus  {d'Orb.  sp.  ). 

PI.  IX,   fig.   1  a,  b,  i: 

Dimensions  :  hauteur,  7  millim,  ;  —  diamètre  de  la  base,  15  millim. 

SïN.  185.").  Solarium  Caillaudiunum  [iVOvh.],  Puléutit.  franc.,  terrains 

jurassiques,   t.  II,  p.  306,  pi. 
CCCXXXII,  fig.  d,  3. 
1854  —  —  (Mi\el),  Palcontolofjie  de  Maine- 

et-Loire,  p.  80. 

Coquille  très-surbaissée,  conique,  à  spire  étagce,  à  sommet 
rétréci.  Tours  munis,  à  leur  angle  saillant,  de  nombreuses 
nodosités  transverses ,  et  dont  le  bordmembrani for  me  recouvre 


—  20;i  — 

une  partie  du  tour  suivant.  Dernier  tour  très-grand,  à  bord 
membraniforme  libre ,  un  peu  incliné  et  découpé  plus  ou 
moins  régulièrement.  Base  montrant  en  son  milieu  un  large 
ombilic,  bordé  par  un  gros  cordon  arrondi  et  orné  de  nom- 
breuses nodosités.  L'intérieur  de  l'ombilic  n'est  pas  lisse: 
il  montre  d'abord  une  ligne  enfoncée,  spirale,  formée  par  le 
rapprochement  des  tours.  /Ju-dessous  de  cette  ligne  se  voient, 
en  partie,  les  nodosités  intérieures  de  chaque  tour  de  spire , 
enfin  quelques  fines  stries  verticales  ou  plutôt  rayonnantes. 
Autour  du  gros  cordon  de  nodosités ,  la  base  montre  une 
large  gouttière  qui  n'est  que  la  face  basale  du  bord  mem- 
braniforme. Boîiche  petite,  exactement  circulaire. 

Localités.   Montreuil-Bellay.  A.  C. 

Obs.  Cette  espèce  est  inconteslablement  celle  qui  est  décrite  par 
d'Orbigiiy,  sous  le  nom  de  Solarium  CailLaudianurti  ;  elle  avait  élé  re- 
cueillie à  Montreuil-Bellay  par  M.  Caillaud,  qui  avait  rapporté  ù  tort 
l'oolithe  ferrugineuse  de  Montreui!  ù  l'étage  Bajocien  de  M.  d'Orbigny, 
c'est-à-dire  à  l'oolithe  inférieure.  VOnuslus  [i)  Caillaudianus  est  une 
forme  très-nette  qu'on  ne  peut  confondre  avec  aucune  autre  ;  elle  n'a 
jusqu'ici  été  rencontrée  que  dans  la  localité  dont  nous  décrivons  ici  les 
fossiles.  Nous  avons  refait  la  description  de  cette  espèce  curieuse  et 
donné  une  figure  nouvelle,  car  la  description  et  les  ligures  de  la  Pa- 
léontologie française  nous  ont  paru  incorrectes. 

^6.    ONDSTUS   PAPYRACtllS    {nov.  sp.  ). 

PI.  IX,  «g.  3  a,  b. 

(1)  Voir  une  note  de  M.  Eugène  Dcslongchamps,  Bullclinde  la  Société 
Linnéenne  de  Normandie,  tome  V,  p.  120,  où  l'auteur  indique  les 
raisons  qui  l'ont  engagé  ù  raj)porler  au  genre  Onusius  plusieurs  formes 
jurassi(iues,  crélacécs  et  tertiaires,  rangées  jusqu'ici  dans  les  genres 
Solarium  et  Troclnis. 


—  205 


Dimensions  :  hauteur,  U  millim.  ;  — diamî'tre  de  la  base,  21  millim. 

Coquille  exactement  conique,  plus  large  que  haute,  infun- 
(libuli forme ,  à  sommet  aigu.  Spire  formée  de  tours  presque 
plans,  èvidés  en  avant  sur  leurs  bords ,  garnis  en  travers  de 
côtes  obliques  assez  nombreuses  qui  sont  elles-mêmes  coupées 
par  des  stries  très- fines,  ces  côtes  ne  se  correspondant  pas  d'un 
tour  à  l'autre.  Dernier  tour  garni,  à  sa  circonférence,  d'un 
bord  foliacé,  crénelé,  très-élégant.  Base  très-distincte,  convexe 
au  milieu  ,  offrant  vers  la  circonférence  une  large  gouttière 
due  au  prolongement  foliacé  du  tour.  Au  centre ,  une  légère 
fossette,  complètement  lisse,  remplace  l'ombilic.  Toute  cette 
base,  sauf  la  fossette,  marquée  de  petites  stries  rayonnantes, 
très-fines  et  très -nombreuses ,  tin  peu  obliques  et  flexueuses  , 
parallèles  à  l'ouverture  de  la  bouche.  Bouche  très-déprimée, 
cordiforme. 

Localités.   MoiUreiiil-BelIay.  T.  \\.  Collection  ïriger. 

Obs.  Celte  belle  espèce  nous  monlre  une  forme  bien  arrêtée  dans  le 
genrt;  Onustux,  forme  que  l'on  retrouve  à  plusieurs  niveaux.  Les  es- 
pèces de  celte  section,  observées  jusqu'ici  dans  les  terrains  jurassiques, 
appartiennent  au  lias  moyen,  au  lias  supérieur,  à  l'oolilhe  inférieure,  à 
la  grande  oolilhe.  Notre  O.  papyraceus  vient  ajouter  un  étage  de  plus, 
puisqu'il  appartient  à  la  partie  inférieure  de  la  grande  séiie  oxfor- 
dieniie. 

Il  est  didicile,  an  premier  coiipd'œil,  de  reconnaître  ces  espèces, 
tant  elles  sont  voisines;  toutefois,  si  on  les  observe  attentivement,  on  ne 
tarde  pas  ù  voir  des  différences  qui  les  font  distinguer.  L'un  des  au- 
teurs de  ce  mémoire  {loc.  cit.)  a  fait  la  critique  de  ces  diverses  espèces; 
nous  ne  reviendrons  donc  pas  sur  ce  sujet  et  nous  renverrons,  pour 
pins  de  détails,  ù  la  note  qu'il  vient  de  faire  paraître. 


—  206  — 

Ixl.    EUCYCLUS   CAIJ.OVIENSIS  (  ItOV.   Sp.  J. 

PI.  JX,  fig.  L 

Dimensions:  longueur,  34  millim.  ;  —  longueur  du  dernier  tour, 
19  millim.  ;  —  largeur  du  dernier  lour,  24  millim. 

Coquille  pyramidale  ,  allongée  ,  à  spire  élancée  ;  sommet 
très-aigu,  test  très-mince.  Tours  convexes  rendus  anguleux 
par  une  carène  transversale  très- saillante  non  dentée  ;  espace 
compris  entre  celle  carène  et  la  suture,  marqué  de  deux 
autres  carènes  parallèles  :  la  première  très- for  te  ,  la  seconde 
à  peine  indiquée  ,  marquées  l'une  et  l'autre  de  nodosités 
anguleuses  fort  élégantes.  Der?iier  tour  très-grand  et  étalé. 
Base  très-oblique ,  formant  avec  le  dernier  tour  une  courbe 
élégante,  interrompue  par  la  carène  principale ,  ornée  de 
sept  à  huit  lignes  saillantes  concentriques ,  plus  prononcées 
vers  la  carène  et  diminuant  graduellement  vers  l'extrémité 
de  la  bouche.  Ces  lignes ,  coupées  par  de  fines  stries  légè- 
rement obliques  au  grand  axe  de  la  coquille  et  légèrement 
obliques.  Ombilic  nul.  Bouche  arrondie.  Labre  très-m.ince. 

Localités.   Monlreuil- Bellay.  T.  R.  Collection  ïriger, 

Obs.  Cette  belle  espèce  appartient  à  la  série  de  coquilles  aux  dépens 
desquelles  M.  d'Orbigny  avait  établi  son  genre  Purpurina,  série  qui 
comprenait  plusieurs  choses  fort  distinctes.  Nous  avons  déjà  indiqué,  à 
l'article  Purpurina,  comment  nous  entendions  restreindre  le  genre  de 
d'Orbigny.  A  la  suite  de  cette  note,  M.  Eudes-Deslongchamps  a  indiqué, 
parmi  les  anciennes  Purpurina,  une  série  toute  spéciale  de  coquilles 
pour  lesquelles  il  a  créé  le  genre  Eucyclus  d).  L'ornementation  des  Em- 

(11  Pour  plus  de  détails,  voir  la  note  de  M.  Eudes-Deslongchamps, 
vol.  V  du  Bulletin  de  la  Société  Linncenne  de  Normandie,  p.  138,  sur 
l'utilité  de  distraire  des  genres  Turbo  et  Purpurina  ;|uelques  coquilles 
des  terrains  jurassiques,  et  d'en  former  une  coupe  nouvelle  sous  le 
nom  (VEitcyclus. 


-    207  — 

cydus  rapproche  beaucoup  ces  coquilles  de  certaines  espèces  de  litto- 
rines,  elles  s'en  distinguent  toujours  par  leur  spire  plus  élancée  et 
surtout  la  minceur  extrême  de  leur  test.  Noire  Eue.  cnllovieiisis  se 
distingue  facilement  d'autres  espèces  voisines,  en  ce  que  la  carène 
principale  descs  tours  n'est  point  garnie  de  tubercules  aigus.  L'espèce 
dont  elle  se  rapprocherait  le  plus  serait  VEuc.  Bclia  (d'Orb.  sp.  ), 
appartenant  à  l'oolithe  inférieure  de  Normandie. 

US.    LlITORINA   SULCATA   {7WV.    Sp.). 

PI.  111,  fig.  3   ,1,  b. 

Dimensions  :  longueur,  11  millim  ;  — longueur  du  dernier  tour, 
8  millim.  ;  — largeur  du  dernier  tour,  8  millim. 

Coquille  ovoïde ,  conique ,  un  peu  renflée ,  à  spire  sail- 
lante ,  à  sommet  pointu  ;  tours  arrondis ,  marqués  de  trois 
cordons  saillajiis  garnis  de  nodosités  arrondies,  nombreuses, 
séparés  par  des  gouttières  un  peu  plus  larges  que  les  cor- 
dons. Sillon  suturai  assez  prononcé.  Dernier  tour  renflé. 
Base  très-oblique ,  arrondie ,  s'unissant  au  dernier  tour 
par  une  courbe  régulière ,  ornée  de  six  à  sept  cordons  sail- 
lants, concentriques,  dépourvus  de  nodosités.  Pas  d'ombilic. 
Bouche  subcirctdaire.  Lèvres  formant,  à  leur  réunion  en 
avant ,  un  angle  assez  marqué. 

Localités.  Montreiiil-Bellay.  R. 

Obs.  Cette  espèce  est  très-Toisine  de  la  Littorinti  Meriuni  (Goldf. 
sp. )  dont  elle  se  distingue  par  sa  taille  plus  petite,  par  ses  cordons 
concentriqnes  moins  nombreux  et  par  ses  nodosités  plus  fortes.  Sa 
forme  raccourcie  la  rapproche  enrore  de  la  IJtt.  Castor.  (d'Orb.  sp.) , 
espèce  propre  à  la  grande  oolitlie,  mais  dont  !'oruenient:ition  est  toute 
différente. 


-     208  — 

^9.    LITTORINA    SPINULOSA.  (  Munst.   sp.  ). 

PI.  III,  dp;,  h  n,  h,  d. 

Dimensions  :  longueur,  19  niillim.  ; — longueur  du  dernier  tour, 
i  1  niillim.;  — iiiigcur  du  dernier  tour,  '12  millim. 

Syn.  IShIi.  Turbo  spinulosus  (Goidf.)  Petrefucta  german.,  pi.  CCXCIV, 
lig.  3. 

Coquille  pyramidale ,  un  peu  turriadée ,  à  spire  assez 
élancée,  à  sommet  aigu.  Tours  arrondis ,  marqués  de  trois 
ou  quatre  lignes  transversales  saillantes ,  munies  de  nom- 
breuses granulations.  Sillon  suturai  profond.  Dernier  tour 
orné  comme  les  autres  et  un  peu  dilaté.  Base  arrondie,  obli- 
que ,  formant  une  courbe  continue  avec  le  dernier  tour , 
ornée  de  quatre  à  cinq  lignes  saillantes,  concentriques,  très- 
fmcmeni  granuleuses.  Ombilic  nul.  Bouche  ovoïde.  Lèvres 
droite  et  gauche,  unies  en  avant  par  une  courbe  légèrement 
anguleuse. 

Localités.   Montreuil-Bellay.  A.  II. 

Obs.  Les  légc-res  différences  que  présentent  entre  eux  les  individus 
d'une  série  de  Montreuil-Bellay  que  nous  avons  sous  les  yeux,  c'est-à- 
dire  plus  ou  moins  d'allongement  de  la  spire  et  cordons  plus  ou  moins 
marqués,  ne  nous  paraissent  pas  suffisantes  pour  établir  plusieurs  es- 
pèces. Nous  avons  figuré  deux  échantillons  pour  bien  faire  saisir  ces 
dilïérences  et  montrer  combien  elles  sont  légères.  Plusieurs  espèces 
très-voisines  appartiennent  i\  l'OxIbrd-clay  el  à  la  grande  oolilhe  ;  les 
caractères  essentiels  sur  lesquels  nous  pensons  qu'on  devra  insister,  en 
décrivant  des  espèces  analogues,  nous  paraissent  devoir  surtout  se  rap- 
porter à  la  présence  ou  ù  l'absence  d'ombilic,  ù  la  forme  de  la  suture,  et 
en  dernier  lieu  à  l'ornementalion  des  tours  de  spire,  laquelle  varie 
boauooup  (l;\ns  la   nu'mc  espèce. 


—  209  — 

TURBINID/E. 

50.  TURIÎO    MODESTUS  {nOV.  sp.). 

PI.  II,  fifî.   7  (/,  h;  pi.  m,  lig.  2  «,  ^. 

Dimensions  :  longueur,  10  millim.  ;  —  longueur  du    dernier  tour, 
6  milliin.  ;  —  largeur  du  dernier  tour,  8  millim.  1/2. 

Coquille  turbinée ,  conique ,  à  spire  saillante  et  élancée. 
Tours  arrondis,  ornés  de  lignes  transverses,  peu  saillantes, 
coupées  par  un  grand  nombre  de  lignes  longitudinales  obli- 
ques, d'où  résîdtc  un  dessin  treillissé  tres-élégant.  Sillon 
snturvl  très-prononcé.  Base  arrondie,  formant  avec  le  dernier 
tour  une  forte  courbe  continue,  régulière.  Labre  aplati, 
appuyé  sur  la  columelle. 

Localités.   Montreuil-Bellay.  P.  C. 

Obs.  Cette  espèce,  qu'on  pourrait  peut-être  aussi  faire  rentrer  dans 
le  genre  Lit (orina,  varie  légèrement  dans  son  ornementation  qui  est 
plus  ou  moins  accentuée;  nous  avons  figuré  deux  de  ses  variétés.  Elle 
nous  paraît  bien  distincte  et  ne  se  rapproche  d'aucune  autre  cspèco 
jusqu'ici  décrite. 

51.  Turbo  segregatus  {nov.  sp.  ). 

PI.  II,  lig.  10  a,  b,  c. 
Dimensions  :  longueur,   Mx  millim.  ;  —  diamètre  de  la  base,  H  mil. 

Coquille  turbinée ,  un  peu  turriculée ,  à  sommet  aigu, 
partout  muriquée.  Tours  convexes;  sillon  suturai  très-pro- 
fond ;  chaque  tour  muni  de  trois  côtes  transversales,  garnies 


—  210  — 

d'épines  courtes,  robustes,  un  pen  canalicuLées.  Dernier  tour 
séparé  des  autres  au  voisinage  de  La  bouche.  Base  oblique , 
un  peu  arrondie,  7ion  distincte  du  dernier  tour,  orné  aussi 
de  trois  ou  quatre  côtes  concentriques,  garnies  d'épines  plus 
courtes  que  celles  des  tours.  Ombilic  étroit,  bordé  par  une 
rampe  très-forte ,  garnie  aussi  d'épines.  Bouche  circulaire 
sans  aucune  démarcation  entre  les  deux  lèvres. 

Localités.    Montreuil-Bcllay.  ï,  C. 

Obs.  Au  premier  abord ,  cette  belle  espèce  paraît  être  le  Turbo 
Davousti  (d'Orb.)  ;  mais  celui-ci  n'a  pas  son  tour  détaché  des  autres, 
il  est  moins  élancé,  les  tours  sont  plus  larges,  enfin  il  a  un  rang  d'é- 
pines de  plus.  D'Orbigny,  en  ra|)portant  son  espèce  au  Bajocien,  a 
commis  une  erreur  :  la  couche  de  Conlie  et  de  la  Jonnelière,  où  se 
montre  le  Turbo  Davousti,  appartient  à  la  grande  oolithe  et  non  à 
l'oolithe  inférieure.  On  pourrait  penser  que  la  séparation  du  dernier 
tour  que  présente  notre  espèce  de  Monlrcuil  est  un  accident  ;  ce  serait 
une  erreur  :  les  nombreux  échantillons  observés  par  nous  montrent 
tous  ce  caractère,  au  point  que  l'on  serait  tenté  de  rapporter  cette  co- 
quille au  genre  DelpfnnuUu 

52.    IMONODONTA  OVULATA    {nOV.  sp.  ). 
PI,  11,  fig.  9  u,  b. 
Dimensions  :  longueur,  6  millini.  ;  —  diamètre  de  la  base,  7  millim. 

Coquille  petite,  ovoïde,  toui-à-fait  lisse ,  à  spire  excessi- 
vement courte  ;  suture  à  peine  visible  ;  sommet  obtus.  Der- 
nier tour  très-grand,  arrondi  de  toutes  parts.  Base  oblique, 
arrondie,  non  distincte  du  dernier  tour.  Point  d'ombilic. 
Bouche  circulaire.  Labre  épais .  un  peu  oblique.  Bord  colu- 
mellaire  épais ,  appuyé  sur  le  retour  de  la  spire  et  cotitre 
la  columelle,  présentant  un  petit  tubercule  obtus. 


—  211  — 
Localités.  Monlreuil-Bellay.   H. 

Obs.  Celle  espèce  et  la  suivaule ,  par  leur  bouche  arrondie,  l'épais- 
sissement  de  leurs  lèvres  el  la  petite  dent ,  paraissent  bien  se  rapporter 
au  genre  Monudonta.  Les  Turbo  gibbosus ,  les  Trochus  acmon  et  lu- 
cidus  de  d'Orbigny  nous  semblent  aussi  devoir  se  rapporter  à  ce  genre. 
Ces  trois  espèces,  de  l'oolithe  inférieure,  sont  très-voisines  de  nos  deux 
coquilles  de  Montreuil-Bellay ,  mais  en  diffèrent  cependant  par  des 
caractères  essentiels. 

Le  Monoclonta  ouulata  diffère  du  M.  gibbosa  par  sa  spire  plus 
courte,  son  ouverture  plus  étroite,  et  enfin  par  son  bord  columellaire 
non  renflé  vers  le  retour  de  la  spire. 

53.    MONODONTA    PAPILLA  (nov.    sp.  ). 

IH.  111,  lig.  1  a,  d. 

Dimensions  :  hauteur,  10  raillioi.  ;  —  diamètre  de  la  base,  10  miliim. 

Coquille  épaisse,  lurbince ,  conique  ,  un  peu  surbaissée ,  à 
sommet  un  peu  obtus.  Spire  courte  à  quatre  ou  cinq  tours 
arrondis ,  lisses.  Suture  assez  marquée.  Dernier  tour  très- 
grand.  Base  oblique,  se  confondant  avec  le  dernier  tour  par 
une  courbe  insensible  ;  point  d'ombilic,  ou  un  ombilic  trc"- 
petit.  Bouche  circulaire;  lèvre  gauche  confondue  avec  la 
columelle,  ou  laissant  entre  elle  et  celle-ci  un  tout  petit  om- 
bilic. Columelle  obliquement  tronquée  en  avant  où  elle 
forme  une  petite  dent  arrondie. 

Localités.  Montreuil-Bellay.  A.  R.  Exmes  (Orne)  R.  , 
dans  la  zone  ferrugineuse  du  Callovien.  Le  Chevain  (Orne), 
dans  la  zone  sableuse  du  Callovien  où  elle  est  très-rare.  Val 
de  Juilly  (Yonne)  et  Daix  (Côte-d'Or)  A.  C.  ,  d'après  M: 
Martin,  dans  la  zone  à  Pecten  o routes. 


212 


Obs.  Cette  espèce  diffère  de  la  précédente  par  sa  spire  plus  allongée, 
ses  lèvres  moins  épaisstîs  et  par  son  ouverture  de  bouche  plus  large  ; 
nous  ne  pensons  pas  qu'on  puisse  regarder  comme  spécifique  la  pré- 
sence d'un  tout  petit  ombilic  sur  quelques  spécimens,  identiques 
d'ailleurs  en  tout  aux  autres ,  ce  caractère  variant  beaucoup  suivant 
l'âge  de  ces  coquilles. 

Le  Monodonta  papitla  ressemble  beaucoup  au  Trochus  acmon  d'Orb. , 
espèce  de  l'oolithe  inférieure  que  nous  rapportons  aussi  au  genre  Mo- 
nodonta ;  il  en  diffère  par  ses  tours  plus  arrondis,  sa  suture  mieux 
marquée,  sa  dent  moins  prononcée  ;  il  se  rapproche  encore  de  plu- 
sieurs espèces  de  la  grande  oolithe,  telles  que  les  M.  Langrunensis  et 
M.  Belus  ;  mais  la  taille  bien  plus  petite  de  ces  deux  dernières  et  leur 
forme  un  peu  différente  les  caractérisent  suffisamment.  Toutes  ces  pe- 
tites espèces,  que  nous  rapportons  au  genre  Monodonta,  offrent  du 
reste  tant  de  ressemblance  entre  elles  qu'il  faut  apporter  un  soin  très- 
minutieux  à  comparer  leurs  caractères  respectifs  pour  ne  pas  les  con- 
fondre. 

5k.  Trochus  Thouetensis  (nov.  sp.). 

PI.  II,  fig.   3  a,  b. 
Dimensions  :  hauteur,  11  millim.  ; — diamètre  de  la  base,  11  mil.  1/2. 

Coquille  tur binée,  conique,  à  sommet  aigu.  Tours  concaves, 
ornés  en  avant  de  deux  cordons  granuleux  rapprochés;  l^ anté- 
rieur moins  saillant  et  à  granulations  phis  petites  que  le  posté- 
rieur. En  arrière  ,  les  tours  n'ont  qu'îine  simple  ligne  peu 
saillante,  finement  ondulée,  et  qui  ne  masque  pas  la  suture. 
Base  un  peu  oblique,  distincte  du  dernier  tour  par  un  angle 
presque  droit ,  lisse  ou  ne  montrant  que  queUpies  lignes 
rayonnantes  d'accroissement.  Ombilic  médiocre  ou  petit, 
orné  à  son  pourtour  de  10  à  12  mamelons  arrondis,  se  pro- 
longeant au  dehors  en  courtes  côtes  qui  disparaissent  pres- 
qu'aussitôt.  Bouche  subquadr angulaire.  Labre  mince  ;  bord 
columellaire  peu  distinct. 


—  213  — 

Localités.   Moiilreuil-Bellay.  C. 

Obs.  Celle  espèce  offre  les  plus  grands  rapports  de  ressemblance 
avec  le  Trochus  duplicatus  (Sow.)  ;  en  comparunl  même  minutieuse- 
ment une  longue  série  de  ces  deux  espèces  ,  on  ne  peut  que  très-diflici- 
lement  parvenir  à  les  différencier.  Les  points  de  rapports  sont  très- 
nombreux;  nous  n'avons  pu  reconnaître  qu'un  seul  caractère  différentiel 
qui  nous  ait  paru  constant^  c'est-à-dire  que  dans  le  Trochus  duplicatus 
la  suture  des  tours  est  toujours  cachée  par  l'un  des  cordons  de  tuber- 
cules, tandis  que  dans  notre  Trochus  TJiouetensis  il  n'existe  rien  de 
semblable,  la  suture  étant  toujours  très-visible.  Notre  coquille  se  rap- 
proche aussi  du  Trochus  Lorieri  (d'Orb.),  espèce  de  la  grande  oolilhe 
de  la  Jonnellère,  que  d'Orbigny  a  rapportée  à  tort  à  l'oolithe  inférieure; 
elle  s'en  distingue  bien  nettement  en  ce  que  celte  dernière  coquille  est 
complètement  dépourvue  d'ombilic ,  que  les  cordons  de  tubercules  sont 
remplacés  par  deux  bourrelets  lisses,  enfin  que  la  bouche  est  marquée, 
sur  la  lèvre  gauche,  d'une  callosité  assez  forte. 

55.  Trochus  bitorquatus  (nov.  sp.  ). 

PI.  II,  fig.  6. 
Dimensions  :  longueur,  12  niillira.  ;  —  diamètre  de  la  base,  10  mill. 

Coquille  turbinée ,  conique ,  pointue.  Spire  assez  élevée. 
Tours  séparés  par  un  sillon  suturai  large  et  peu  profond, 
rendus  concaves  en  leur  milieu  par  deux  cordons  saillants 
situés  en  avant  et  en  arrière  du  sillon  suturai ,  ijarnis  de 
nombreuses  granulations,  bien  saillantes,  régulièrement  es- 
pacées. Base  presque  plane ,  très-peu  oblique ,  formant  un 
angle  mousse  avec  le  dernier  tour  ,  ornée  de  trois  ou  quatre 
rangs  concentriques  de  cordons  granuleux.  Ombilic  nul  ou 
très-petit.  Bouche  presque  carrée,  un  peu  oblique.  Bord  co- 
lumellaire  étalé  sur  le  dernier  tour  formant  avec  la  colu- 
melle  un  petit  canal  superficiel ,  recourbé  ,  et  qui  disparaît 
bientôt. 


216 


Localités.  Montreuil-Bellay.  C.  Val  de  Jiiilly  (Yonne)  ,, 
d'après  M.  Martin ,  dans  la  zone  à  Pecten  orontes. 

Ohs.  Celte  espèce  montre,  sur  quelques  individus,  un  pli  peu  marqué 
sur  la  lèvre  gauche  et  un  très-petit  ombilic.  Du  reste,  la  forme  générale 
et  rornemenlaiion  des  tours  sont  exactement  les  mêmes.  Ces  différences 
ne  nous  paraissent  pas  suffisantes  pour  en  faire  une  espèce  distincte. 

56.  Trochls  triarmatus  {nov.  sp.  ). 

PI.  III,  fig.  5  a,  ù. 
Dimensions  :  longueur,  10  millim.  ;  — diamètre  de  la  base,  8  raillim. 

Coquille  tur Innée ,  conique, à  spire  assez  élevée,  à  sommet 
aigu.  Tours  planes,  ornés  transversalement  de  trois  lignes 
saillantes  dont  les  deux  antérieures  sont  plus  rapprochées  ; 
ces  lignes  sotit  coupées  par  un  assez  grand  nombre  d'au- 
tres lignes  dirigées  obliquement  dans  le  sens  longitudi- 
nal; les  points  d'entrecroisement  de  toutes  sont  marqués 
par  des  tubercules  fortemeiit  anguleux.  Sillon  suturai  bien 
marqué  et  profond.  Base  assez  oblique  ,  très-légèrement 
renflée,  distincte  du  derîiier  tour,  couverte  de  cinq  à  six 
lignes  saillantes ,  concentriques  ,  dépourvues  de  tubercules. 
Ombilic  nul.  Douche  à  peu  près  carrée.  Bord  columellaire 
montrant  une  petite  nodosité  légèrement  saillante  dans  la 
bouche. 

Localités.   Montreuil-Bellay.  JR, 

Obs,  Cette  espèce  ressemble  asseï  au  Trochus  biarmatus  (Munst.), 
qui  provient  de  i'oolilhe  inférieure,  mais  ce  dernier  a  sa  spire  plus 
élancée;  ses  tours  n'ont  que  deux  rangs  de  tubercules  épineux,  les 
lignes  de  sa  base  sont  moins  nombreuses  et  ornées  de  petites  nodosités 
bien  prononcées.  Ce  sont  encore  deux  espèces  parallèles,  observation 
que  nous  avons  eu  souvent  l'occasion  de  faire  dans  ce  mémoire:  les 


—  215  — 

mêmes  formes  générales,  avec  quelques  petites  modifications,  semblent 
s'être  répétées  dans  roolillie  inférieure,  la  grande  oolithe  et  i'oxfordien 
inférieur. 

57.  TROCHUS   GRANARIUS  (^ior.    sp.). 

PI.  II,  (ig.  S  a,  b. 

Dimensions  :  longueur,  12  millim.  ;  — diamètre  de  la  base,  12  mill. 

Coquille  tur binée  ,  conique,  pointue.  Tours  arrondis, 
ornés  de  quatre  rangs  transversaux  de  granulations  ar- 
rondies,  lices  par  une  très-mince  ligne  saillante.  Sillon 
suturai  assez  large  et  bien  marqué.  Base  un  peu  convexe , 
légèrement  oblique ,  s'unissant  au  dernier  tour  par  une  sur- 
face arrondie,  sans  former  d'angle,  ornée  de  quatre  à  cinq 
rangs  concentriques  de  granulations.  Point  d'ombilic. 
Bouche  presque  circulaire.  Bord  columellaire  non  distinct, 
viontrant  une  légère  dépression  ou  fossette  longitudinale. 

Localités.   Wonireuil-Bellay.  C. 

Obs.  Quelques  échantillons  de  cette  espèce  présentent  beaucoup  plus 
de  brièveté  dans  !eur  spire,  sans  différer  en  rien  par  les  autres  carac- 
tères, tel  est  l'individu  représenté  fig.  Sd.  Le  Tr.  granariusesi  abondant 
à  Monireuil-Bellay,  il  se  distingue  bien  des  deux  précédents  par  ses  tours 
arrondis,  quoique  son  ornementation  soit  très-semblable. 

58.  Trochus  Pietti  {nov.  sp.). 

PI.  II,  fig.    5;  pi.  IX,  fig.  7,  8. 
Dimensions  :  longueur,  22  millim.  ;  —  diamètre  de  la  base,  21  mill. 

Coquille  turbinée,  conique  .  pointue  ,  à  spire  assez  élevée. 
Tours  plans  ou  légèrement  concaves ,  inarqués  d'un  nombre 
variable  de  cordons  transversaux  ,  inégaux ,  croisés  par  de 


—  216  — 

nombreuses  lignes  obliques  d' accroissement  très-peu  mar- 
quées ,  habituellement  trois  plus  larges ,  dont  deux  situées 
en  avant  et  une  en  arrière;  cette  ornementation  variant 
suivant  les  individus.  Sillon  suturai  peu  marqué  et  très- 
étroit.  Base  un  peu  oblique,  légèrement  convexe,  surtout  vers 
la  circonférence ,  distincte  du  dernier  tour  par  un  angle 
très-marqué ,  ornée  de  petits  cordons  concentriques  iné- 
gaux. Point  d'ombilic.  Bouche  à  peu  près  carrée,  montrant 
sur  le  côté  droit  un  angle  très-marqué.  Bord  columellaire 
non  distinct.  Columelle  montrant  une  petite  gouttière  su- 
perficielle. 

Localités,  Monlreuil-Bellay.  A.   R.   Collection  Triger  et       { 
Guerre. 

Obs.  Celte  espèce  varie  beaucoup  dans  le  nombre  et  In  disposition 
des  cordons  transversaux  qui  ornent  ses  tours,  et  par  la  forme  plane  ou 
plus  ou  moins  concave  de  ces  derniers.  Elle  est  très-voisine  de  plusieurs 
espèces  de  l'oolithe  inférieure  et  de  la  grande  oolitlie,  mais  s'en  dis- 
tingue toutefois  par  des  caractères  tranchés.  Le  Trochus  Pietti  res- 
semble au  Trochus  utyphinus,  espèce  vivant  actuellement  sur  nos 
côtes  de  la  Manche  et  de  l'Océan.  Comme  cette  dernière  ,  elle  présente 
aussi  à  l'ouverture  de  la  bouche  un  angle,  si  prononcéà  l'union  de  la  base 
avec  les  tours,  qu'il  forme  presque  une  échancrure.  Ce  caractère  fera 
aisément  distinguer  cette  espèce  de  la  suivante,  avec  laquelle  elle  offre 
de  grands  rapports. 

59.  Trochus  obscurus  (  7iov.  sp.  ). 

PI.    IX  ,  fig.    6. 

Dimensions  :  longueur,  15  millim.  ; — diamètre  de  la  base,  13  mill. 

Coquille  tur binée ,  conique,  à  spire  assez  élevée.  Tours 
légèrement  convexes,  ornés  de  quatre  à  cinq  cordons  iransver- 


—  217  — 

saux,  dont  un,  plus  prononcé  et  occupant  le  milieu  du  tour, 
forme  une  saillie  bien  marquée  ;  ces  cordons  sont  croisés  par 
de  nombreuses  lignes  obliques  d'accroissement  très-peu  mar- 
quées. Suture  linéaire ,  à  peine  visible.  Base  exactement 
comme  dans  l'espèce  précédeiite.  Bouche  à  peu  près  carrée , 
non  échancréc  à  sa  lèvre  droite. 

Localités.  Moiitreuil-Bellay.  T.  R.  Collections  Deslong- 
champs  et  Triger. 

Obs.  Cette  espèce,  très-voisine  de  la  précédeute,  s'en  distingue  par 
ses  tours  convexes  et  par  sa  bouche  non  échaucrée  à  la  lèvre  droite  ; 
en  n'observant  que  superficiellement  cette  espèce,  on  pourrait  la  prendre 
pour  une  Pleurotomaire  dont  la  bouche  aurait  été  brisée ,  car  le  cordon 
saillant  du  milieu  des  tours  simule  à  s'y  méprendre  la  bandelette  de 
certaines  espèces  de  Pleurotomaires  ;  il  n'eu  est  rien  toutefois,  et  lorsque 
la  bouche  est  entière,  on  peut  s'assurer  qu'il  n'existe  aucune  espèce 
d'entaille. 

60.  Troghus  Halesus  (  d'Orb.  ). 

PI.  II,  fig.  U. 
Dimensions  :  hauteur,  17  millim.  ;  — diamètre  de  la  base,  18  millim. 

Syn.  1847  Trochus  Halesus  (d'Orb.).  Prodrome,  t.  I ,  p.  353,  étage 
callovien. 
1853         —  —       {fii''Or[i.),  Paléontologie  française,  {.emms 

jurassiques,  vol.  2,  p.  291,  pi.  CCCXVIJI, 
fig.  1,  Ix. 

Coquille  turbinée,  exactement  conique,  à  sommet  assez 
aigu.  Tours  plans,  lisses  ;  suture  à  peine  marquée.  Dernier 
tour  distinct  de  la  base  par  un  angle  presque  droit,  légère- 
ment arrondi,  sur  lequel  règne  un  cordon  très-peu   saillant 


—  218  — 

et  très-simple.  Base  assez  convexe,  sans  trace  d'ombilic. 
Bouche  oblique,  presque  circulaire.  Labre  mince,  tranchant. 
Bord  columellaire  non  distinct.  Columelle  tronquée  en 
avant,  avec  un  tout  petit  tubercule  arrondi,  superficiel,  duquel 
s'étend  en  dehors  sous  la  réunion  des  lèvres  une  petite  gout- 
tière superficielle  qui  s'efface  bietitôt. 

Localités.  iMoiUreuil-Bellay.  A.  C.  Butte  d'Exmes  (Orne). 
R.  Marault  (Haute-Marne)  et  Pizicux  (Sarthe),  d'après 
IM.  d'Orbigny. 

Obs.  La  fijçure  de  la  Paléontologie  française  représente  l'angle  qui 
unit  la  base  au  dernier  tour,  beaucoup  Irop  aigu.  On  pourrait  croire 
que  c'est  une  espèce  différente  de  la  nôtre.  Il  n'en  est  rien  :  nous  avons 
pu  vérifier  cette  espèce  sur  les  types  mêmes  de  d'Orbigny,  ils  sont  iden- 
tiques en  tout  à  ceux  de  Monlreuil-Bellay. 

61.  Trochus  Helius  (d'Orb.). 

PI.  IX,  fig.  5  a,  b. 
Dimensions  :  hauteur,  15  millim.  ; — diamètre  de  la  base,  12  mill. 

Syn.   1847.  Trochus  Hdius  {iVOib.),  Prodrome,  t.  I,   p.  354,  étage 
callovien. 
1853        —        —       {iVOrh.),  Paléontologie  ftaiiçaise,  [errami 
jurassiques,  vo'.  2,  p.  292,  pi.  CCCXVIII, 
fig.  5,  8. 

Coquille  turbinée,  conique,  à  spire  assez  élevée,  quoiqu'un 
peu  obtuse  au  sommet.  Tours  entièrement  lisses ,  légèrement 
convexes,  à  suture  peu  prononcée  ;  base  presque  plane,  lisse, 
unie  au  licrnicr  tour  par  un  angle  proîwncé,  mais  arrondi. 
Ombihc  petit,  mais  bien  marqué.  Bouche  comme  dans  l' es- 
pèce précédente. 


Î19 


Localités.  MoiUrouil-Bellay.  R.  Collections  Guerre  et  Des- 
longchamps.  Neuvizy  (Ardennes)  ,  dans  l'étage  oxfordien  , 
d'après  IM.  d'Orbigny. 

u 

Obs.  Celte  espèce  n'est  peut-ûtre  qu  une  variété  de  l'espèce  précé- 
dente, car  la  présence  ou  l'ubseiice  d'un  tout  petit  ombilic  n'est  pas 
toujours  dans  ces  coquilles  un  caractère  spécifique.  La  variété  serait,  en 
tout  cas,  bien  plus,  rare  que  le  type. 


HALfOTIDÉES. 

(1)    PlEUROTOM  AIRES    A     ENTAILLE    LARGE. 

(1)  Nous  ne  pouvons  ici  admettre  les  sections  des  Pleurotomaires 
proposées  par  M.  d'Orbigny,  qui  partage  ces  coquilles  en  ombiliquées  et 
en  non  ombiliquées.  Le  caractère  de  présence  ou  d'absence  d'ombilic, 
quoique  d'une  certaine  importance,  n'est  pas  pour  nous  d'une  valeur 
assez  grande  pour  mériter  de  servir  de  base  aux  divisions  de  ces  formes, 
si  nombreuses  aux  anciennes  périodes  géologiques,  et  d'ailleurs,  il  est 
parfaitement  démontré  que  ce  caractère  (qui  ne  repose  sur  aucune 
partie  essentielle  de  l'organisation)  varie  suivant  l'âge  dans  la  même 
espèce  et  sur  les  mêmes  individus,  puisque  certaines  Pleurotomaires 
unissent  par  oblitérer  entièrement  un  ombilic  qui,  dans  le  jeune  âge, 
était  parfaitement  marqué,  et  le  remplacent  par  une  callosité. 

Il  nous  a  semblé  qu'un  caractère  bien  plus  important  était  celui  qu'on 
pouvait  tirer  des  variations  de  l'organe  respiratoire,  dont  quelques  mo- 
difications de  l'entaille  et  de  la  bandelette  nous  révélaient  certainement 
l'existence  :  aussi  adoptons-nous  de  préférence  la  classification  proposée 
par  M.  Eudes-Deslongchamps,  qui  avait  divisé*  les  Pleurotomaires  en 
deux  grandes  sections,  suivant  que  la  bandelette  était  cachée  ou  non  par 
les  tours  de  spire,  sections  qui,  pour  nous,  ont  môme  presque  la  valeur 
de  coupes  génériques.  La  première,  ou  celle  des  suti'kaux,  paraît 
dominer  dans  les  terrains  de'vonien ,  carbonifère,  triasique  et  s'arrêter 
au  lias  supérieur.  La  seconde  section  ,  celle  des  Pleurotomaires  à  ban- 
delette NON  CACHÉE  par  les  tours  de  spire,  se  divise  encore,  d'après 


—  226  — 

62.    PLEUROTOMARIA   MoNTREUILENSIS  (  710V.    sp.  ). 

PI.    V  ,   fig.    3    a,   e. 
Dimensions  :  diamètre,  25  millim.  ;  —  hauteur,  10  miliim. 

Coquille  discoïde ,  à  spire  très-déprimée  ,  à  tours  très- 
aplatis,  ne  s' élevant  pas  au-dessus  les  uns  des  autres;  à 
sommet  assez  saillant.  Tours  couverts  de  plis  rayonnants  un 
peu  obliques ,  assez  saillants,  très-accentués,  croisés  par  de 
nombreuses  et  fines  stries  transverses ,  qui  rendent  la  surface 
des  tours  treillissée.  Entaille  large ,  assez  profonde  ;  ban- 
delette de  V entaille  très-saillante,  carrée,  légèrement  treil- 
lissée. Dernier  tour  étalé.  Base  convexe,  à  stries  rayonnantes^ 
saillantes,  très-fortes,  régulières,  ou  irrégulièrement  bifur- 
quées,  marquée  à  sa  circonférence  d'un  bourrelet  épais,  cré- 
nelé, séparé  du  reste  de  la  base  par  un  sillon  profond. 
Ombilic  large,  à  entrée  brusquement  arrondie. 


M.  Deslongchamps,  eu  deux  sous-sections  :  les  uns  ont  une  entaille 
large  et  peu  allongée ,  et  paraissent  avoir  vécu  à  toutes  les  périodes 
géologiques;  les  autres,  au  contraire,  ont  une  entaille  linéaire  et  d'une 
longueur  considérable.  Ces  derniers  paraissentn'avoircorainencé  qu'avec 
le  dépôt  de  Toolithe  inrérieure  et  dominent  dans  les  terrains  crétacés. 
Une  pareille  classification ,  nous  le  répétons ,  nous  paraît  bien  plus 
rationnelle  que  celle  qui  a  été  proposée  par  M.  d'Orbigny,  puisqu'au 
lieu  de  porter  sur  un  (trgane  aussi  insignifiant  que  l'ombilic ,  elle  s'ap- 
puie sur  une  fonction  essentielle  de  l'organisme,  la  respiration  ,  et  que 
d'ailleurs  elle  a  l'immense  avantage  de  joindre  à  un  caractère  tout  ana- 
tomique  un  autre  plus  important  peut-être  encore  en  paléontologie,  c'est- 
à-dire  de  caractériser  de  grandes  époques  géologiques,  tandis  que  tous  les 
terrains  recèlent  en  même  temps  des  Pleurotomaires  ombiliquées  et 
d'autres  qui  ne  le  sont  pas. 


—  221  — 

Localités.  Montreuil-Bellay.  A.  C. 

Oùs.  Celte  espèce  est  très-distincle  et  a  un  faciès  tout  spécial,  dû  au 
grand  aplatissement  de  la  spire  (représentée  un  peu  trop  saillante  sur 
la  figure  3  c).el  au  cordon  épais  et  crénelé  qui  garnit  la  circonférence 
de  la  base.  Aucune  des  nombreuses  variétés  du  Pleur,  granulata  (Sow.) 
ne  montrent  un  aplatissement  aussi  grand  ;  elle  en  diffère  encore  par 
les  gros  plis  rayonnants,  bifurques.  Ces  derniers  sont  toujours  beaucoup 
moins  marqués  dans  les  espèces  de  i'oolithe  inférieure.  Elle  se  rap- 
proche aussi  du  Pleurot.  disais.  (Desl.) ,  espèce  oxfordienne  commune 
à  Vieil-St.-Rémy,  Gigny,  Dives;  mais  elle  en  diffère  en  ce  que  ce  dernier 
a  sa  base  plus  bombée,  ses  stries  plus  fines,  la  carène  bien  moins  for- 
tement crénelée,  le  sommet  plus  saillant,  enfin  l'ombilic  moins  ouvert. 
Peut-être  est-ce  notre  espèce  que  d'Orbigny  a  figurée  dans  sa  Paléonto- 
logie française,  pi.  CCCCVII,  fig.  i,  5,  sous  le  nom  de  Pleurotomaria 
Buvignieri  ;  mais,  s'il  en  est  ainsi ,  la  figure  de  d'Orbigny  serait  fort 
inexacte. 

63,  Pleurotomaria  striata  {Leck.  ). 

PI.  V,  fig.  â  a,  d. 

Dimensions  :  diamètre,  45  millim.  ; —  hauteur,  20  millim. 

Syn.  18     ?  Pleurotomaria  ornata  (Quensl.),  DcrJura,  lab.  65,  fig.  18. 

—  Non  Pleur,  ornata  (Sow.),  et 
auct. 
1869.  —  striata  (Leck.),  Ontke  Kelloiraij-rock  of 

Yorkshire,  Quarlerly  Journal  of 
Geol.  A'oc.,pl.  III,  fig.  2  a,b. 

Coquille  discoïde^  à  spire  déprimée  ;  méplal  de  la  spire 
perpendiculaire  à  l'axe  d'enroulement.  Tours  étages,  relevés 
presque  à  angle  droit,  couverts  de  sirics  concentriques  très- 
nombreuses,  entrecroisées  de  stries  ou  de  plis  irrégutiers  peu 


—  222  — 

marqués,  avec  bourrelet  circulaire  extérieur,  arrondi  et 
non  détaché  de  la  base  par  une  dépression.  Entaille  large  ; 
bandelette  de  l'cniaille  arrondie,  bien  prononcée.  Dernier 
tour  étalé.  Base  régulièrement  et  fortement  convexe,  couverte 
comme  le  reste  de  stries  concentriques  ii  ès-nombreuses  et 
très-peu  prononcées.  Ombilic  large,  à  entrée  arrondie. 

Localités.   Montreuil-Éellay.   R. 

Obs.  Le  Pleur,  striata  diffère  du  précédeut  par  sa  taille  plus  grande,  ' 
par  l'absence  de  bord  crénelé  et  des  fortes  stries  qui  ornent  la  base  et 
les  tours  du  Plcurot.  Montreuilcnsis  ;  enfin  ,  par  ses  tours  étages  et  sa 
spire  plus  saillante.  Toutefois,  l'échantillon  fig.  k  d,  qui  appartient  in- 
contestablement à  la  même  espèce ,  nous  montre  un  passage  entre  ces 
espèces,  car  il  y  a  déjà  sur  cet  échantillon  des  stries  rayonnantes  assez 
marquées  tant  en-dessus  qu'en-dessous.  Ces  deux  espèces  montrent  un 
type  remarquable  dans  la  série  oxfordienne  :  forme  aplatie  et  en  môme 
temps  tours  étages  et  en  gradins.  Nous  pensons  que  c'est  notre  coquille 
qui  a  été  figurée  par  Quenstedt,  Der  Jura,  tab.  65  ,  fig.  18 ,  sous  le 
nom  de  Pleur,  omata,  mais  qui  n'est  point  l'espèce  de  Sowerby.  Tou- 
tefois, la  figure  assez  mauvaise  de  l'auteur  allemand  ne  nous  permet 
pas  de  regarder  ce  rapprochement  comme  certain.  C'est  probablement 
un  jeune  individu  qui  a  élé  figuré  par  M.  Leckemby,  dans  son  travail 
récent  sur  le  Kelloway-rock  du  Yorkshire. 

f>tx.     PLEUROTOMARIA    CAVOVITTATA  («a;  .   5;t>.  ). 

PI.  III,  fig.  7  a,  b,  c. 

Dimensions  ;  longueur .  21  niillim.  ;  —  longueur  du  dernier  lour  , 
Mi  millim.  ;  —  largeur  du  dernier  tour,  14  millini. 

Coquille  turbinée,  légèrement  renflée,  à  sommet  assez 
aigu.  Tours  légèrement  convexes,  marqués  dans  leur  milieu 
par  la  bandelette  de  l'entaille  qui  est  légèrement  concave. 


—  225  — 

striés  transversalement  et  obliquement ,  de  manière  à 
former, par  l'enirccroisemeni  de  ces  stries,  l'apparence  d'un 
tissu  très-régulier,  légèrement  granuleux.  Partie  postérieure 
des  tours  montrant,  en  outre,  des  plis  obliques  assez  marqués 
plus  ou  moins  réguliers  et  nombreux,  et  plus  fortement  mar- 
qués vers  la  suture.  Base  assez  convexe,  distincte  du  deriiier 
tour  par  un  angle  mousse,  couverte  de  stries  et  de  plis  d'ac- 
croissement rayonnants,  un  peu  courbés,  coupés  par  de  nom- 
breux cordons  concentriques.  Ombilic  assez  petit,  détaché 
de  la  base  par  im  bourrelet  assez  saillant,  finement  crénelé  à 
l'extérieur  et  coupé  brusquement;  en-dedans  de  cet  ombilic, 
un  très-léger  silloji  le  rend  encore  plus  visible.  Bouche 
presque  carrée,  bord  columellaire  un  peu  élargi  en  avant. 
Entaille  large  et  assez  profonde. 

Localités.   Monlreuil-Bellay.  A.  C. 

Obs.  Cette  espèce  est  assez  remarquable  en  ce  qu'elle  forme  une 
transition  entre  les  Pleurotomaires  à  tours  arrondis  et  ceux  dont  les 
tours  sont  en  gradins,  tels  que  les  Pleurotomaria  scalaris ,  filigrana , 
syssotœ,  etc.;mais  la  bandelette  en  creux  que  présente  notre  espèce  est 
un  caractère  essentiel ,  assez  rare  du  reste  chez  les  Pleurotomaires ,  et 
qu'on  ne  retrouve  pas  dans  les  formes  en  gradins. 

65.  Pleurotomaria  Leckembyi  {nov.  sp.  ). 

PI.  III,  fig.  6  a,  b,  c. 

Dimensions  :  longueur,  22  niillira.  ;  —  longueur  du  dernier  loiir  , 
15  millim.;  —  largeur  du  dernier  tour,  21  niillim. 

Coquille  lurbmée,  à  sommet  assez  aigu.  Tours  légère- 
ment en  gradins,  marqués  dans  leur  milieu  par  la  bande- 
lette de  l'entaille  qui  est  saillante  .  ornés  de  stries  iransvcr-- 


—  22Û  — 

sales,  fines t  et  de  nombreuses  st7'ies  obliques,  à  peine  visibles. 
Partie  postérieure  des  tours  marquée,  vers  la  suture,  de  plis 
obliques  nombreux  et  bien  prononcés.  Base  légèrement  con- 
vexe ,  distincte  du  dernier  tour  par  un  angle  mousse,  mar- 
quée de  stries  concentriques  très-nombreuses.  Ombilic  très- 
petit.  Bouche  à  peu  près  carrée. 

Localités.  Montreuil-Bellay,  A.  R. 

Obs.  Cette  espèce,  voisine,  au  premier  abord,  de  la  précédente,  s'en 
distingue  par  son  ornementation  plus  simple ,  les  stries  longitudinales 
des  tours  étant  à  peine  marquées;  par  son  ombilic  très-petit,  et  enfin 
par  la  bandelette  de  l'entaille  qui  est  saillante.  Nous  l'avons  dédiée  à 
RI.  Leckemby ,  qui  vient  de  faire  paraître  un  travail  sur  le  Kelloway- 
rock  du  YorksLire. 

66.   PLEUROTOMARIA  MILETI  (  nov.  sp.  ). 
PI.  4,  fig.  1  fl,  b,  c. 

Dimensions  :  longueur,  32  raillim.  ;  —  longueur  du  dernier  tour, 
20  millim.  ;  — largeur  du  dernier  tour,  29  raillim. 

Coquille  tur binée,  à  sommet  assez  aigu.  Tours  en  gradins, 
marqués  dans  leur  milieu  par  la  bandelette  de  l'entaille  qui 
est  saillante,  ornés  de  stries  transversales  et  obliques,  fines 
et  très-nombreuses,  qui  leur  donnent  l'apparence  treillissée 
aussi  bien  en-dessus  qu^ en-dessous  de  la  bandelette.  Base 
Légèrement  convexe,  montrant  la  même  ornementation  que 
le  reste  des  tours.  Ombilic  petit.  Bouche  carrée. 

Localités.   Monlreuil-Bellay.  A.  C. 

Obs.  Cette  espèce,  très-voisine  de  la  précédente,  s'en  dislingue  par 
ea  taille  plus  considérable,  sa  forme  un  peu  plus  élancée,  et  surtout  par 


—  225  — 
l'absence  de  plis  obliques  vers  la  suture  des  tours.  Elle  est  plus  voisine 
encore  du  Pleurot.  Mûnsteri  (  r.oëm.  )  dont  elle  se  distingue  par  sa 
spire  plus  ramassée,  ses  tours  moins  étages,  son  ombilic  plus  petit  et 
enfin  sa  bandelette  moins  saillante.  Quoique  divers  échantillons  pro- 
venant de  Vieil-St.-Remy  (Ardennes)  semblent  former  passage  entre  ces 
deux  espèces,  nous  n'en  considérons  pas  moins  le  Pleur.  Mileti comme 
distinct,  notre  coquille  nous  montrant  des  stries  plus  nombreuses  et 
moins  profondes,  une  bandelette  moins  saillante ,  enfin  des  tours  plus 
étages. 


66.   PLEL'ROTOMARIA  subexcavata  («o«.  sp.). 

PI.  IV.  fig.  2  a,  b,  c. 
Dimensions:  hauteur,  33  millim.  ;  -diamètre,  30  millim. 

Coquille  conique,  à  spire  assez  élancée,  à  sommet  aigu. 
Tours  piano-convexes,  ornés  de  stries  longitudinales  un  peu 
obliques,  plus  inarquées  vers  la  suture,  et  coupées  par  des 
lignes  transversales  nombreuses  et  très-déliées  ;  un  cordon 
saillant  et  tubercideux  bordant  chaque  tour  dans  sa  partie 
antérieure.  Entaille  médiocre  ;  bandelette  plane,  très  large. 
Dernier  tour  anguleux  vers  la  base  qui  est  concave  en  son 
centre,  et  montre  sur  toute  sa  surface  des  stries  concentriques 
à  peine  indiquées,  coupées  par  de  nombreuses  stries  d'ac- 
croissement. Ombilic  nul,  remplacé  par  une  callosité  très- 
peu  prononcée. 

Localités.   Montreuil-Bellay.  T.  R. 

Obs.  Cette  espèce  paraît  être  très-voisine  du  Pleur,  cypnca  (d'Orb.)  ; 
elle  s'en  dislingue  cependant  par  l'absence  complète  d'ombilic  et  par  la 
forme  excavée  de  sa  base,  caractère  qui  la  rapprocherait  de  plusieurs 
Pleurotomaires  appartenant  à  l'oolilhe  inférieure  et  à  la  grande  oolilhe. 

15 


—  226  — 

68.     Pr.EOROTOMARlA    AMPHILOGA  {nOV.  sp.). 

PI.  IV,  fig.  3  a,  b,  c  :  pi,  V,  fig.  2  a,  b,  t. 

Dimensions:  bauteur.  20  uiillim.  ;  —  hauteur  du  dernier  tour, 
\\.  millim.  ;  — diamètre  de  la  base ,  26  millim. 

Coquille  turbinée,  conique,  à  spire  peu  saillante.  Tours 
plans,  à  bord  antérieur  un  peu  obtus  à  peine  crénelé,  se' 
parés  en  deux  portions  par  la  bandelette,  l'antérieure 
garnie  de  tubercules;  la  postérieure  élégamment  ornée 
de  stries  obliques,  nombreuses  et  bien  prononcées  .  cou- 
pées par  de  très-fines  stries  transverses,  qui  donnent  à  cette 
portion  des  tours  Caspect  treillissé.  Bandelette  légèrement 
saillante.  Base  convexe,  montratit  des  stries  d'accroissement 
très-nombreuses,  bien  limitées  par  un  sillon  très-peu  pro- 
fo.id,  régnani  sur  tout  son  pourtour.  Vue  petite  fente  ombi- 
licale, en  grande  partie  recouverte  par  un  léger  prolonge- 
ment de  la  lèvre  gauche  .  ou  complètement  oblitérée  par  une 
légère  callosité. 

Localités.   Montreuil-Bellay.   A.   R. 

Obs.  Le  Pteurot.  amphiloga  nous  parait  très-voisin  du  Pleurnt. 
Eudora  (d'Orb J ,  qui  semble  répéter  tous  les  caractères  de  notre  es- 
pèce en  les  exagérant.  Ainsi  son  ombilic  est  grand,  ses  tours  prennent 
la  forme  étagée  par  la  bandelette  qui  est  très-saillante  ,  le  cordon  de  la 
base  et  les  stries  obliques  voisines  de  la  suture,  sont  bien  plus  pronon- 
cées que  dans  l'espèce  de  Montreuil-Bellay.  Nous  avons  déjà  fait  une 
remarque  analogue  pour  les  Pleurât.  Miteti  et  Mûnsteri;  il  semblerait 
que  dans  rOxford-chiy  inférieur  quelques  formes  ne  fussent  pas  encore 
bien  arrêtées,  et  qu'elles  n'auraient  pris  que  plus  tard  un  caractère 
bien  décidé.  Serait-ce  une  tendance  de  la  nature  de  s'essayer,  pour 


—  227  — 

ainsi  dire,  dans  le  cours  d'une  période  «géologique,  et  de  n'arriver  que 
dans  une  antre,  à  Torninler  nellement  l'ôtrc  qu'elle  voulait  présenter  dans 
toute  sa  perfection  ? 

69.  Pleukotomaria  culminata  {nov.  sp.). 

PI,  IV,  fig.  5  a  ,b,  c,  d,  e.f.g-,  pi.  V,  fig.  1  a.  b,  e.  - 

Dimensions:  longueur,  A5  millini.  ;  —  longueur  du  dernier  tour, 
15  millim.  ;  —  diamètre  de  la  base,  30  millira. 

Coquille  conique,  élancée,  à  sommet  aigu.  Tours  subcon- 
caves ou  presque  planes,  ornés  de  stries  transverses  et  de  plis 
obliques  plus  ou  moins  marqués;  un  cordon  saillant  de  tu- 
bercules plus  ou  moins  nombreux  et  plus  ou  moins  développés 
bornant  antérieurement  les  tours  contre  la  suture.  Entaille 
large,  assez  profonde.  Bandelette  plane,  finement  striée  Ion- 
gitudinalement.  Dernier  tour  brusquement  arrêté  vers  la 
base  par  un  angle  mousse  ;  base  légèreni'^nt  concave  en 
son  centre,  à  stries  concentriques  très-nombreuses.  Om- 
bilic 7iul ,  remplacé  par  une  fossette  légère.  A  la  rencontre 
des  deux  lèvres ,  en -de dans,  se  voit  une  sorte  de  sillon  plus 
ou  moins  marqué,  venant  déterminer  au  dehors  et  contre  la 
columelle  une  sorte  d'échancrure  plus  ou  moins  nrononcée. 

Localités.  Montreuil-Bellay.  P.  (J.  Plombières-les-Dijon , 
dans  la  zone  h  Pecten  orontes,  d'après  M.  Martin. 

Obs.  Cette  espèce  se  rapproche  beaucoup  de  plusieurs  formes  de 
l'oolitlie  inférieure;  elle  semble  s'en  distinguer  par  la  présence  de  la 
petite  dent  à  l'extrémité  de  la  columelle  et  par  sa  taille  plus  élancée. 
Elle  paraît  très-voisine  du  Pleurut.  Niobe  (d'Orb. ),  dont  elle  se  dis- 
tinguerait   par   ses  tours  moins  concaves,    sa    base  moins    escavée, 


—  228  — 

enfin  parles  tubercules  qni  garnissent  le  bord  des  tours  ,  l'espèce  figurée 
<lans  la  Paléontologie  française  montrant  ses  tours  terminés  par  un 
cordon  simplement  strié  et  non  tuberculeux. 


Pleurotomairbs  a   entaille  linéaire, 

70.   Pleukotomaria  callomphala  {nov.  sp.). 

PI.  IV,  fig.  ù  ((,  II,  c,  (l,  e,  f,  g. 

Dimensions  :  hauteur,  2U  millim.  ;• — diamMre,  34  niiilim. 

Coquille  trochiforme,  à  spire  assez  saiilanic  et  à  sommet 
obtus.  Tours  régulièrement  convexes,  ornés  entre  la  suture 
et  l'entaille  de  plis  rayonnants,  un  peu  irréguliers  ;  ces 
tours,  marqués,  en  outre,  de  stries  longitudinales  nom- 
breuses ,  peu  prononcées.  Entaille  très-profonde  et  linéaire. 
Bandelette  de  l'entaille  à  peine  visible.  Dernier  tour  for- 
mant un  angle  mousse  arrondi  vers  la  base,  laquelle  est  ré- 
gidièrement  convexe,  à  stries  concentriques  très-nombreuses 
et  régulières ,  ayant  en  son  centre  un  ombilic  très-large, 
coupé  carrément ,  présentant  une  sorte  de  carène  arrondie 
et  légèrement  crénelée ,  duc  à  un  sillon  as<ez  profond  qui 
court,  dans  t' intérieur  de  Combilic,  tout  le  long  de  la  base  de 
■chaque  tour  de  *pire,  et  donne  même  naissance,  au  dehors, 
à  une  sorte  de  bec  vers  l'union  du  labre  aiwc  le  bord  co- 
lumellaire.  Bouche  quadrangnlaire. 

Localités.  Montreuil-Bellay.  A.  R.  Val  de  Juilly  (Yonne) , 
dans  la  zone  du  Pecten  orontes.  R.,  d'après  M.  Martin. 

Obs.  Celle  belle  espèce,  fort  distincte,  appartient  ;\  la  seclion  des 
Pleurotomaires  à  entaille  linéaire,  forme  relativement  récente,  puisque 


—  229  — 

sa  première  apparition  ne  date  que  de  l'oolillie  inférieure.  Il  est  à  re- 
gretter que  i'entaiile,  qui  est  ici  d'une  lonfçueur  démesurée  et  d'une 
étroitesse  extrême,  n'ait  pas  été  mieux  indiquée  dans  la  figure  4  j/  de  la 
pi.  IV.  Celte  entaille  est  beaucoup  plus  étroite  qu'on  ne  l'a  figurée  ; 
même  observation  pour  l'espèce  de  bec  formé  à  l'union  du  labre  avec  la 
columelle,  fig.  li  a;  ce  bec  est  bien  plus  prononcé  que  ne  le  représente 
la  figure.  La  forme  très-raccourcie  de  celte  coquille  et  son  ombilic  coupé 
carrément,  la  distinguent  très-nettement  de  toutes  les  autres.  Elle  a 
quelque  ressemblance  avec  \ePleurot.  Nysa  (d'Orb.)  ;  mais  celte  der- 
nière est  plus  élancée,  d'une  taille  bien  plus  grande,  l'ombilic  n'esl 
pas  si  brusquement  arrêté  vers  la  base,  et  enfin  si  la  figure  de  la 
Paléontologie  française  est  exacte  ,  ce  qui  nous  paraît  douteux,  l'en- 
taille serait  toute  différente,  et  sa  forme  devrait  faire  rentrer  l'espèce 
de  d'Orbigny  dans  une  autre  section. 

TORNATELLIDBES. 


ACT/EOiN    LORfERl  {nOV.  sp.  ). 

PI.  VII,    fig.  10  «,  fc. 
Dimensions  :  longueur,  6  millim,  ;  —  largeur  ,  à  millim. 

Coquille  petite,  ovoïde,  atténuée  aux  deux  extrémités, 
surtout  en  arrière.  Spire  courte ,  à  tours  arrondis.  Sillon 
suturai  assez  prononcé.  Dernier  tour  renflé,  à  surface  mar- 
quée de  quelques  lignes  enfoncées  ,  transverses ,  parallèles. 
Ouverture  ovoïde,  atténuée  en  arrière,  formant  en  avant  une 
sorte  de  gouttière  large,  un  peu  inclinée  vers  le  côté  gauche, 
nullement  échancrèe.  Labre  mince.  Bord  columellaire  non 
distinct.  Columelle  portant  deux  dents  obliques  très-mar- 
quées. 

Localités.   Montreuil-Bellay.  R.  CoUeclion  Lorière. 


—  230  — 

Obs.  Cette  espèce  paraît  bien  se  rapporter  au  genre  AcUcou  (jtii  n'a  , 
dans  les  terrains  jurassiques,  que  de  rares  représentants;  elle  a  été  re- 
cueillie par  M.  de  Lorière  dans  la  carrière  du  Chalet,  à  Montreuil- 
Bellay,  où  elle  est  rare.  Nous  nous  faisons  un  vrai  plaisir  de  la  dédier  à 
ce  géologue,  qui  a  bien  voulu  mettre  à  notre  disposition  les  précieux 
matériaux  de  sa  collection. 

WAeta'on  Lorieri  varie  un  peu  dans  sa  forme  qui  est  jjIus  ou  moins 
allongée ,  sans  que  d'ailleurs  l'ornementation  et  les  autres  caractères 
de  la  coquille  éprouvent  le  moindre  changement. 


EXPLICATION  DES    PLANCHES. 
Planelie  1. 

Fig.  \  a,   b.    Nautitus    textilis     (  Heb.  et  Desl.  ).  Grandeur  naturelle. 

—  If.  —  —  Portion    grossie   du  test. 

—  2  a.     Ammonites  (uguriensis  [H.  D.).  Grandeur  naturelle. 

—  2  b,  c.       —  —  La  même,  grossie. 

—  3  a,  b,  c.  —  Cottaldi    (H.  D.).  Grandeur  naturelle. 

—  àa,b,c,d.NeritopsisGuerrei{\i.  D.  ).   3  échantillons.    Grandeur 

naturelle. 

—  5  a/b.  —         spinosa(ii.  D.).  Deux  échantillons  de  gran- 

deur naturelle,  vus  par  le  dos. 

—  b  c,  d.  —  —       (H.  D.).  Le  plus  grand  échantillon 

connu.  Grandeur  naturelle. 

—  6  a,  b.  Pui-purinaOrbignyana{ll.  D.).  Grandeur  naturelle. 

■^  6  c.  —  —  { H.  D.  ).  Variété  à  côtes  peu  nom- 

breuses. 

—  8  a.  —  coronata     (H.  D. ).  Grand  échantillon.  Gran- 

deur naturelle. 

—  7  b,c,d.  —  —  (H.  D.).  Jeune  coquille.  Grandeur 

naturelle. 

—  8  a.  —         condensata    (H.  D.).  Grand  échantillon  à  côtes 

et  stries  fortement  accusées.  Gran- 
deur naturelle. 


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—  231  — 

Fig.  8  6.  —  —         (H.  D.)-  Grand  échantillon  à   stries 

fines.  Grandeur  naturelle. 

—  8  c,  d.         —  —        (H.  D.).  Jeunes  individus.  Grandeur 

naturelle. 

—  9  a.         Chcmnitzia   Trigeri  (H.  D.).  Grandeur  naturelle. 

—  9  6.  —  —        (H.  D.  ).  Un  tour  de  spire  grossi. 

—  iOa.Turritellasubulati!ishna{U.  D.).  Grandeur  naturelle. 

—  la  b,         —  —  (H.  D.).  Un  tour  despire  grossi. 

—  lia.         —  eucycla        (H.  D.).  Grandeur  naturelle. 

—  iib,c,cl.  —  —  (H.  D.).  Tours  de  spire  grossis  de 

diverses  variétés. 


Planebe  II. 

Fig.   1  a,  b.  I^eritopsis   taniolala  (Heb.  et  Desl.  ).   Échantillon  grossi. 

—  2  a,  b.  Natica  Montreuilensis  (H.  D.),  Grandeur  naturelle. 

—  3  a,  b.  Trocims  Tkouetensis  (H.  D.).  Échantillon  grossi. 

—  Hatesus      (d'Orb.).  Échantillon  grossi. 

—  Piettei       (H.  D.).  Échantillon  un  peu  grossi. 

—  bitorquatus  (H.  D.).  Échantillon  grossi. 
Turbo  modestus     (H.  D.).  Échantillon  grossi. 

Trocims  granarius    (H.  D.)   Coquille  surbaissée.  Gran- 
deur  naturelle. 
—  —         (H.  D.).  Type  de  l'espèce,  grossi. 

Monodonta  oimlata    (H.  D.).  Échantillon  grossi. 

—  10  a,  b,  c.  Turbo  segregatus  (H.  D.).  Échantillon  grossi. 

Planehe  III. 

Fig.  1  a,  b.    Monodonta  papilla     (Heb.  et  Desl.).   Échantillon  grossi. 

—  1  c,  d.  —  —        {H.  D.).  Variété  montrant  un  léger 

ombilic  grossi ,  Q. 

—  2  a,  b.        Turbo  modestus        (H.  D.).  Échantillon  grossi. 

—  3  a,  b.      Littorina  sulcata      (H.  D.).  Échantillon  grossi. 

—  Il  a,  b.  —       spinulosa  (Goldf.  sp.).  Échantillon  grossi. 

—  h  c,  d,  —  —  —  Variété  grossie. 


—  à 

—  5 

—  6 

-Ta, 

b. 

—  8  a, 

b. 

-8  c, 

d. 

—  9  a. 

b. 

—  232  — 

Fig.  5  a,  b.    Trochus  triarmatus  (Heb.  et  Desl.).  Échantillon  grossi. 

—  6  a,  b.  Pleurotomaria  Leckembyi  (H.  D.).  Grandeur  naturelle. 

—  6  c,  —  —     (H.  D.).  Portion  grossie  du  test. 

—  1  a,  b.         —        cuuoviitata  (H.  D.).  Grandeur  naturelle. 

—  7  c.  —  —     (H.  D.).  Portion  grossie  du  test. 

Planehe  IV. 

Fig.  1  II,    Pleurotomaria  Mileti    (H.  D.).  Grandeur  naturelle. 

—  Portion  grossie  du  lest. 

—  Portion  grossie  de  la  base. 

—  Grandeur  naturelle. 

—  Portion  grossie  du  test. 

—  Grandeur  naturelle. 

—  Portion  grossie  du  test. 

—  Le  plus  grand  échantillon 
connu.  Grandeur  naturelle. 

(H.  D.).  Portion  grossie  du  même. 
—      Jeune  échantillon.  Grandeur 
naturelle. 
à  f.  —  —        (H.  D.).  Portion  grossie  du   même 

pour    montrer    la    forme   de    la 
bouche. 

—  U  g.  —  —        (H.  D.).  Fragmentmontrant  laforme 

de  remaille. 

—  culminata  (H.  D.).  Grandeur  naturelle. 

—  —  —       Portion  grossie  du  même. 

—  —  —       Variété  plus  évasée.  Gran- 
deur naturelle. 

—  —        (H.  D.).  Portion  grossie  du  test. 

—  —  —      Variété  assez  évasée  mon- 

trant une  gouttière  assez  forte  à 
l'ouverture  de  la  bouche. 

—  5  ^.  —  —        (H.  D.).  Portion  grossie  du  test. 

Planehe  V. 

Fig.  1  a,  h.  PleuroUtn.  culminata  (H.  D,).  Grandeur  naturelle. 


—  i  b. 

— 

— 

—  le. 

— 

— 

—  2  a,  b. 

—  2  c. 

—  3  (/,  b. 

— 

subexcavata 

— 

ampinloga 

—  3  c, 

— 

— 

—  Il  a,  b,  c. 

— 

cailomphala 

—  A  d. 

— 

— 

—  Ue. 

— 

— 

— 

5  a, 

b. 

— 

5  c. 

— 

5d. 

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5  e. 

— 

5  f. 

BiUlelm  Soc  Unnèenne^  de  .^rm'^UmeV  FI  H 


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—  233  — 

Fig.  1  c.  P  leur  olomaria  culminai  a  (H.  D.).  Porlion   grossie  du  même. 

—  1  rf.  —  —  —      Variété  à  gros  tubercules  et 

à  bandelette  fortement  striée. 

—  2  0,  6.        —  nmpliîloga  (H.  D.).  Grandeur  naturelle. 

—  2  c.  —  —  —       Portion    grossie    d'un    des 

(ours. 

—  3  a,  b,  c.  —     Motif reuilensis  (H.  D.).  Grandeur  naturelle. 

—  3  rf.  —  —  —      Portion    grossie   d'un   des 

tours. 

—  3e.  —  —  (H.   D.).    Jeune  échantillon,   gran- 

deur naturelle,  vu  par  la  base. 

—  à  a,  b,c.  —  —  (Leck.).  Grandeur  naturelle. 

—  à  cl.  —  —  —        Variété  à  plis  plus  prononcés. 

Planche  Vf. 

Fig.  1  a,  €.      Cerilhium  toriile      (H.  D.).  Divers  échantillons  grossis. 

—  2  a,  b.  —        Loricri        —      Grandeur  naturelle. 

—  3  (/,  6.  —  uniiorquatum     —       Échantillon  de  grandeur  na- 

turelle. 

—  3  c,  c.  —  —  (H.  D.).  Tours  grossis   de   diverses 

variétés. 

—  4  —  Guerrei  (H.  D.).  Deux  tours  grossis.  Collec- 

tion de  M.  Guerre. 

—  5  a,  b,        —  fusiforme  (H.  D.).  Grandeur  naturelle. 

—  6        Turritella  excavata  —      Grandeur  naturelle. 

—  7  —  binaria  —      Grandeur  naturelle. 

—  8  a.   Spinigera  semîcarinatu  (Goldf.).  Grandeur  naturelle. 

—  S  b.       —  —  —        Un  tour  grossi. 

—  9  a,  b.  Roslellaria  cocbteata  (Quenst,  ).    Échantillon  parfait,  de 

grandeur  naturelle. 

—  9  c.         —  —  (Quenst.).  Portion  grossie  de  la  co- 

quille. 

—  10  a.     Roslellaria  lœvigaia     (Morr.  et  Lyc),  Jeune  échantillon. 

—  10  6.       —  —  Portion  d'un  autre  échantillon  arrivé 

à  toute  sa  croissance. 
Grandeur  naturelle. 

—  11  —  obtusata     (H,  D.),  Grandeur  naturelle. 


w 


—  nu  — 

—  12  a.    Rostell'aria  seminudn  (H.  D.).  Grandeur  naturelle. 

—  12  6.       —  —  —      L'un  des  tours,  grossi. 

Planche  VII. 

Fig.  1  Cerithium  granulato-costatnm  (Quenst.).  Échantillon  grossi. 

—  2         —        angistuma  (H.  D.).  Échantillon  grossi. 

—  3         —         quinquangulare         —  — 

—  4         —        pupoïdes  —  — 
-  —  5         —        obliteratum                —                   — 

—  6  Brachytremn  unituberculata      —       Échantillon   jeune  un  peu 

grossi. 

—  7a,b,c,—         Wrightii  (Cott.  sp.  )   Échantillon  grossi,  vu 

sous  divers  aspects. 

—  8         Eutimn  Calloviensis       (H.  D.).  Échantillon  grossi. 

—  S  b.        —  —  —      Trait    montrant    la    forme 

curieuse  de  la  bouche. 

—  9  a,b,c.  Piirpurinagranulata  (H.  D.).  Échantillon  grossi,  vu  sous 

divers  aspects. 

—  10  a,        Actœon  Lorieri        (H.  D.).  Échantillon  allongé,  grossi. 

—  iO  b.            —          —  —      Variété  plus  raccourcie. 

—  11        Pferocera  nodulosa  —       Grandeur  naturelle. 

—  12       Cerithium  Thersites  —       Échantillon  très-grossi. 

—  13  «.    TurriteLla^  undulata  (Quenst.  sp.).  Échantillon  grossi. 

—  13  ^.  —  —  —       Un  des  tours  du  même  très- 

grossi. 

—  13  r.  —  —         (Quenst.  sp.).  Coupe  de  la  coquille 

pour  montrer  la  forme  à  5  pans 
des  tours. 

—  ili  a,b.  Buccinum?  oolii kieum  {U.  D.).  Échantillon  grossi.  Collec- 

tion de  M.  Lorière. 

—  15  Ammonites  Cottaldi 

—  16  Nautilus   textilis       (H.  D.).  Échantillon  de  grandeur  na- 

turelle. 

—  17a.  Ancytoceras  Calloviensis  (Morr.).  Portion  voisinede  la  bouche. 

Grandeur  naturelle. 

—  nb,c.     —  —  (Morr.).  Portion  d'un  grand  individu. 

—  17  rf.        —  —  —      Coupe  du  même  échantilloD. 


LUilliiin  S(H-  linniriinc  de  ■  UVin'"' /enic  V  l'I  /// 


Biil/ctin.  Soc  Jiim.dt  Nonnatidic , toril!  ITl.  VI/I. 


235 


Planehe   VIO. 

Fig.  1  a,  b.    Ammonites    Trigcri      H.    D.).    Éclianlillon   de   grandeur 

naturelle  de  la   coileciion  de  M. 
Triger. 

—  2  —       Tugîirieiisis  {H.   D.  ).   Échantillon  assez  grand, 

grossi. 

—  3  a,  b.         —  —  (H.  D.).  Échantillon  encore  jeune. 

—  4  a,  b,    Ancyloceras  Tri</cri        —       Échantillon  de  grandeur  na- 

turelle. 

—  5       liostcllariii    goniata         (H.  D.  ).    Échantillon  de  grandeur 

naturelle.  Collection  Deslongch. 

—  6  Fusus    Trigeri  'H.   D.)  Échantillon  grossi.    Collec- 

tion Triger. 

—  7       Brachytrema  apiiiosa      (H.  D.).  Échantillon  grossi  et  un  peu 

restitué.  Collection  Triger. 

—  8       Purpurina  elongutu        (H.  D.).    Échantillon  grossi.   Collec- 

tion Triger. 

—  9       Cerithium?  decipietis       (H.  D.).  Échantillon  grossi.  Collec- 

tion Triger. 

—  10  a.     Turritella  binaria       (H.  D.).  Variété  plus  allongée  que  le 

type.  Grandeur  naturelle.  Collec- 
tion Triger. 

—  10  6.  —  —  (H.  D.).  Premier  lour  et  bouche  de 

la  même,  grossis. 

—  11      Turritella  condensatn     (H.  D.).  Échantillon  grossi.  Collec- 

tion Triger, 

Planehe  IX. 

Fig.  1  rt,  b,c.  Onustus  CaiUaudianus  (d'Orb.).  Échantillon  grossi. 

—  2  Spinigera  nitida  (H.  D.).   Échantillon  grossi.  Collec- 

tion Deslongchamps. 
—  3  rt,  b.    Onustus  pupyraccus  (H.  D.).   Écliantillon  grossi.  Collec- 
tion Triger. 


—  236  — 

—  4       Eucyclus  Callovieusis       (H.   D.  ).    Échantillon   de  grandeur 

nalurclle.  Collection  Triger. 

—  5  (I,  b.       Troehus  Itclius       (d'Orb.).  Échantillon  grossi.  Collec- 

tion Deslongchamps. 

—  6  —        obscurus     (H.  D.).  Échantillon  grossi.  Collec- 

tion Triger. 

—  7  —         Pietti        {H.  D.).  Échantillon  grossi,  à  tours 

Irès-évidés.  Collection  Triger. 

—  8  —  —  (H.    D.).   Magnifique  échantillon  à 

tours     assez    évidés.     Collection 
Triger. 


Ju/àtrn.Soc.  linn .  d{  J/orinandu ,ù>nif   V FI.  IX. 


TABLE  im  M4TiËRËS. 


l'ages. 

Introduction 153 

VERTÉBRÉS 

Sauriens 155 

Poissons ib. 

Embranchemknt  indéterminé. 

Aptychus ib. 

Céphalopodes. 

BELEMNITin/E. 

Belemnites  hastatus 156 

—  iatesuicatus ib. 

NaUTILID;*. 

Nautiliis  subbiangulatus. ib. 

—      texlilis 157 

Ammonitid*. 

Ammonites  macrocephalus 158 

—  Herveyi ib. 

—  microstoma ib. 

—  modioiaris ib. 

—  Banksii ib. 

—  anceps 159 

—  coronatus ib. 

—  allileta ib. 

—  refractus ib. 

—  cristagalli ib. 

—  pustulatus ib. 

—  bipartilus ib. 

—  Jason ib. 

—  Backeriœ ib. 

—  lunula , 160 


—  238  — 

Ammonites  licclicus 160 

—  oculatus ib. 

—  Lalaudeanus ib. 

—  Lamberli ib. 

—  Pottiiigeri ,  ib. 

—  tatricus ib. 

—  Erato 161 

—  Trigeri     (nov.  sp.) ib, 

—  tugurieiisis.    — 162 

—  Collaldi.         — 163 

Ancyloceras   Calloviensis 164 

—  Trigeri.     (nov.  sp.) ib. 

gastéropodes. 

Strobid*. 

Pteroceras  nodulosa 165 

Rostellaria  laevigata 166 

—  oblusala 167 

—  goniata 168 

—  seminuda.  .     .     , 169 

—  cocheiata ib. 

Spinigera  compressa 170 

—        nitida 171 

MlRlCIDiE. 

Fiisus  Pietti 172 

BicciMD*:. 

Buccinura  ?  ooiitliicum 173 

Brachytrema   Wrigiitii ib, 

—  unitiibcrculota 174 

—  spinosa 175 

Purpurina  Orbignyana 176 

—  coroiiala 177 

—  condensata 178 

—  elongata 179 

—  granuiata , 180 

Naticid^. 

Nalica  Ciiypso .  182 

—     Montreiiilensis 183 


—  239  — 

Neritopsis  taeniolata 183 

—  spinosa 184 

—  Guerrei 185 

PYn.VMYDF.LLin*. 

Cheiuiiitzia  proceru 186 

—  Trigeri ib. 

Eulinia  Callovieusis 187 

CERlTHIADiE. 

Cerithium   angisloma "   .  188 

—  pupoïdcs 189 

—  quinquangulare 190 

—  graniilato-costalum ib. 

—  tortile 191 

—  Lorieri 192 

—  UDitorquatum 193 

—  Guerrei 194 

—  oblileratum 195 

—  Thersites ib, 

—  fusiforiue 196 

—  decipiens 197 

Tlrritellid*. 

Turritella  Guerrei 198 

—  binaria ,     .  199 

—  eucycla ib, 

—  subulatissiraa 200 

—  undulata.      .     , 201 

—  condensata 202 

LiTTORIMD*. 

Onustus   Caillaudianus 203 

—  papyraceus 204 

Eucyclus  Callovieusis 206 

Littorina  sulcata.     .     • 207 

—  spinulosa 208 

TURBINID*. 

Turbo  raodestus 209 

—     segregalus ib. 

Monodonta  ovulala 210 

—         papilla 211 


—  2Û0  - 

Trochus  Thouetensis 212 

—  hitorquatus 213 

—  triarmatus 21i 

—  granarius 215 

—  Pielli ib. 

—  obscurus , 216 

—  Halesus 217 

—  Helius , 218 

Haliotidje. 

Pleiirotomaria  Monlreuilcnsis 220 

—  striata 221 

—  cavovittata.     . 222 

—  Leckembyi 223 

—  Mileti 224 

—  subexcavata 225 

—  amphiloga 226 

—  culmiiiata 227 

—  callomphala 228 

TORNaTELLID^. 

Aciaeon  Lorieri 229 

Explication   des   planches 230 

Table   «les   matières 237 


2^1 


SÉAiNGE   DU   l/i  MAI  1860- 


Présidence  de  M.  PIEKRK. 

Ouvrages  reçus  en  échange  des  publications  de  la  Société  : 
Annales  du  Comice  horticole  de  Maine-et-Loire ,  broch. 
in-8". ,  8^  pages.  Angers,  1860. 

Extrait  des  travaux  de  la  Société  centrale  d'agricidtnre 
de  la  Seine-Inférieure,  152^  et  153',  cahiers;  i'".  et 2'.  tri- 
mestres de  1859.  Rouen. 

Le  Secrétaire  lit,  de  la  |)art  de  M.  de  Brébisson ,  corres- 
pondant à  Falaise,  une  note  sur  des  empreintes  remarquées 
par  lui  à  la  surface  d'une  roche  de  formation  très-ancienne  , 
située  au-dessous  des  grès  qui  constituent  la  chaîne  des  ro- 
chers de  Noron,  près  Falaise,  (lette  note  est  accompagnée  de 
deux  photographies  exécutées  par  M.  de  Brébisson.  L'auteur 
de  la  note  s'est  demandé  si  ces  empreintes  ne  seraient  point 
les  traces  de  sutures  du  plastron  de  quelque  grand  Ghélonien. 
•  M.  Eudes-Deslongchamps  observe  que,  d'après  les  photo- 
graphies de  M.  de  Brébisson  ,  et  surtout  d'après  quelques 
fragments  de  la  surface  même  de  la  roche  qui  lui  ont  été 
communiqués ,  il  ne  peut  reconnaître  d'analogie  quelconque 
avec  les  productions  vivantes  ou  fossiles  qu'il  connaît;  il  est 
porté  à  croire  que  ce  sont  de  simples  accidents  de  la  surface 
de  la  roche,  dont  il  lui  est  impossible  d'assigner  la  cau-se. 

M.   Eudes-Deslongchamps    donne    communication    de  la 

16 


—  262    - 

partie  de  son  mémoire  sur  les  os  de  mammifères  fossiles  des 
environs  de  Caen,  qui  concerne  les  Rhinocéros. 

Le  secrétaire  donne  lecture  de  plusieurs  notes  adressées  à 
la  Société  par  M.  Patey  ,  médecin-vétérinaire  à  Caen. 

La  première  de  ces  notes  est  intitulée  :  Côté  utile  des 
mouches  et  particulièrement  de  l'espèce  dite  commune ,  à 
L'égard  des  animaux  quelles  attaquent  et  tourmentent,  con- 
sidéré sous  le  point  de  vue  de  la  physiologie. 

M.  Patey  ne  nie  pas  les  inconvénients  que  cause  la  mouche 
commune  à  plusieurs  animaux  domestiques;  mais,  partisan 
de  cet  axiome  de  sagesse  des  nations  :  qu'il  n'est  pas  chose 
si  mauvaise  qui  n'ait  aussi  son  bon  côté  ,  il  cherche  ce 
bon  côté  relatif  à  la  mouche  commune  :  il  pense  que  les 
piqûres  et  succions  que  produit  ce  diptère  in)portun,  pendant 
les  grandes  chaleurs ,  sont  surtout  utiles  à  la  circulation  vei- 
neuse de  la  peau,  en  activant  le  passage  du  sang,  soit  par  l'ir- 
ritation que  leurs  piqûres  causent  à  la  peau  elle-même,  soit 
en  faisant  produire  aux  animaux  piqués  de  grands  mouve- 
ments musculaires  favorables  au  passage  du  sang  à  la  péri- 
phérie du  corps. 

Cette  opinion  peut  avoir  quel(|ue  chose  de  vrai ,  mais 
M.  Paley  l'appuie  sur  une  explication  difficile  à  admettre  : 
c'est-à-dire  que,  pendant  les  grandes  chaleurs,  la  circulation 
vein(;use  de  la  peau  serait  gênée,  retardée,  et  <]ue  les  vais- 
seaux engorgés  seraient  le  siège  d'une  espèce  de  stase  sanguine.  • 

La  seconde  note  de  iM.  Paley  a  pour  titre  :  Des  causes 
présumables  de  l'exceptionnelle  impressiommbilité^  ou  sup- 
posée telle,  des  bêtes  bovines  .sous  poil  blanc,  aux  attaques 
des  mouches.  M.  Patey  pose  et  développe  (sans  les  résoudre 
néanmoins)  les  questions  de  savoir  :  1  ".  si  la  peau  des  ani- 
maux albinos,  dépourvue  de  pigment  coloré  ,  n'attirerait  pas 
davantage  les  mouches,  parce  que  les  liquides  que  leur  succion 
absorbe  seraient,    vu  l'absence  d''  pigment,   plus   du    goût 


—  2Ù3   - 

des  insectes  que  lorsqu'il  existe  un  pigdient  coloré;  2".  ou  si, 
comme  les  poils  blancs  réfléchissent  entièrement  la  lumière  , 
les  mouches,  cachées  sous  ces  poils,  ne  seraient  pas  ainsi  mieux 
à  l'abri  de  la  chaleur  que  sous  des  poils  colorés,  plus  favo- 
rables à  la  transmission  de  celle-ci  ;  3°.  enfin  ,  si  ce  ne  serait 
pas  une  illusion  de  croire  que  les  bêtes  à  poil  blanc  sont  plus 
exposées  que  d'autres  aux  attaques  des  mouches,  parcequeces 
insectes,  par  leur  couleur  foncée,  tranchent  davantage  et  sont 
beaucoup  plus  visibles  sur  un  fond  blanc  que  sur  un  fond  coloré. 

La  Société  n'a  pas  très-bien  compris  l'importance  de  ces 
questions,  et  se  récuse  d'ailleurs  entièrement  pour  en  cher- 
cher l'explication. 

Dans  une  troisième  note,  IVI.  E'atey  traite  des  OEsties  sous 
le  point  do  vue  où  il  a  considéré  la  mouche  commune  dans  la 
première  note.  Il  dit  d'abord  que  la  piqûre  de  ÏOEsire  cuiicole 
des  espèces  bovines  doit  agii'  sur  la  ciiculation  de  la  peau  de 
la  même  n)anière  que  la  mouche  commune.  Mais,  dans  le 
jeune  âge,  c'esl-àdire  de  deux  à  quatre  ans,  encore  que  la 
présence  prolongée  de  la  larve  sous  les  téguments  ne  semble 
avoir  pour  résultat  que  de  favoriser  et  d'appeler  l'afïlux  san- 
guin dans  les  légions  telles  que  les  lombes  et  le  dos  qui  ont 
besoin  d'un  prompt  et  complet  développement ,  l'espèce  d'in- 
flammation éliminatoire  qui  s'opère  au  printemps,  pour  la 
prochaine  sortie  de  la  larve,  peut  avoir  pour  effet  de  pro- 
duire un  exutoire  naturel  ou  moyen  de  déplétion,  peut-être 
plus  indispensable  à  cet  âge  qu'on  ne  le  soupçonne  générale- 
ment, et  comparable  à  l'action  déri\ative  des  sétons  et  tro- 
chisques  employés  pour  prévenir  diverses  affections  assez  fré- 
quentes alors,  telles  que  tumeurs  érysipélateuses,  farcineuses, 
charbonneuses ,  etc.  Reiativcmt'nt  aux  Œstres  qui  se  déve- 
loppent dans  le  canal  intestinal,  M.  Patey  pense,  dit-il,  comme 
un  physiologiste  anglais,  qu'ils  favorisent  la  sécrétion  des  sucs 
gastriques  pt  intestinaux  si  nécessaires  à  la  digestion. 


—  Ihh  — 

Aucun  des  membres  de  la  Société  n'élant  assez  versé  dans 
la  pathologie  des  animaux  pour  juger  jusqu'à  quel  point  les 
idées  de  M.  Patey  sont  fondées  ou  hasardées,  la  responsabilité 
lui  en  reste  tout  entière. 

^1.  de  L'Hôpila!  fait  une  communication  relative  à  des  co- 
quilles terrestres  et  fluvialiles  trouvées  récemment ,  et  qu'il 
n'avait  pas  encore  recueillies  lorsqu'il  a  publié  son  catalogue 
l'an  passé.  M.  de  L'iiôpilal  se  propose  de  les  faire  connaître, 
ainsi  (|ue  celles  (ju'il  pourrait  trouver  encore  jusqu'à  la  fin  de 
l'année,  dans  une  note  supplémentaire  à  son  catalogue  et  qui 
sera  insérée  dans  le  comjite-iendu  d'une  des  deinières  séances, 
5^  volume  du  Bulletin  de  la  Société. 

On  procède  au  scrutin  sur  l'élection  de  .M.  Pius-Titius 
présenté  ,  comme  correspondant ,  dans  la  dernière  séance. 
M.  Pius-Titius  est  admis. 

MM.  Halbiqne  et  Faucon  proposent,  comme  membre  ré- 
sidant, M.  Bin-Dupart,  pharmacien  à  Caen. 

KMPRKLNTES  DE  CORPS  ORGANISÉS 

TUOL'VÉES   SUR  LNE  ROCHE   APPARTENANT   AU   TERRAIN   CA-MBRIEN, 
A  IVoron,  près  de  Falaise, 

l'ai'  .M.  A.    i)K  Bkéb;sson,  cdiii  sponilant  Je  la  Société. 

J'éprouve  un  vif  iegret  ,  en  présentant  à  la  Société  Lin- 
néenne  quelques  détails  sur  ces  en)pieintes  ,  de  ne  pouvoir  , 
appuyé  d'aniorités  compétenies ,  les  rapprocher  d'une  fa- 
mille, d'un  groupe  quelconque  de  fossiles  déjà  connus.  L'in- 
certitude dans  celte  circonstance  est  telle  que  l'on  ne  sait  si 
ces  vestiges  appartiennent  an  règne  végétal  ou  au  règne 
animal.  Je  suis  réduit  à  cette  pénible  conclusion  ,  après  avoir 
soumis  à  l'examen  de  paléontologistes  distingués  une  épreuve 


—  2/j5  — 

photographique  ,  leproducUon  fidèle  de  la  roche  qui  porte 
ces  empreintes.  Tous  se  sont  accordés  à  regarder  ce  fait 
comme  très-curienx  et  comme  nouveau  pour  la  science. 

Je  me  bornerai  donc  ,  dans  ces  notes,  à  faire  conaître  la 
disposition  et  le  gisement  de  la  roche  qui  porte  ces  souvenirs 
des  temps  anciens.  Je  joins  une  iiihographie  ,  copie  réduite 
de  l'épreuve  dont  je  viens  de  parler  ,  mais  qui  est  loin  de 
rendre  la  nature  d'une  manière  aussi  exacte  que  la  photo- 
graphie (pi.  XII  ). 

J'ai  trouvé,  à  Noron,  près  de  Falaise,  eu  avril  1860,  dans 
une  petite  carrière,  la  roche  sur  lacjuelle  se  remarquent  ces 
empreintes.  Elle  formait  une  large  tablette  couverte  de  des- 
sins sinueux  qui  attirèrent  mon  attention.  La  longueur  de  sa 
partie  découverte  et  non  engagée  dans  le  sol  était  d'un  mètre 
euviion,  sur  une  largeur  de  0"\80  à  U"\50.  Cette  roche  est 
une  grauwacke  schisteuse,  verdâtre  ,  souvent  micacée,  quel- 
quefois ferrugineuse.  J'avais  cru  devoir  la  rapporter  h  l'étage 
inférieur  du  terrain  silurien  ,  mais  iM.  Morière  a  pensé  que 
cette  couche  appartenait  à  la  formation  cambricnne,  et  je  me 
range  d'autant  plus  volontiers  à  son  opinion,  que  M.  Kinahan 
a  trouvé,  en  Irlande ,  dans  le  terrain  cambrieu  ,  des  fossiles 
(Mollusques?)  qui  présentent  quelque  analogie  avec  ceux 
qui  nous  occupent.  Je  dois  ajouter,  toutefois ,  que  divers 
géologues  regardent  le  terrain  cambrieu  comme  une  partie 
inférieure  du  terrain  silurien. 

Au-dessus  de  la  grauwarke  de  Noron  sont  des  lits  feuilletés 
de  schistes  jaunâtres  ou  d'un  rouge  terne,  auxquels  sont  su- 
perposés des  blocs  de  (piarlzite,  (.Wt  grès  de  Caradoc.  (jui  do- 
minent notre  vallée  si  pittorescpie  de  Noron.  Ces  derniers 
étages  géologiques  appartiennent  positivement  au  terrain 
silurien.  La  couche  de  graiivvacke ,  portant  les  empreintes  , 
est  inclinée  vers  le  nord  sous  un  angle  de  25°  en\iron. 
Cou)me  on  peut  le  voir  par  le  dessin  ci -joint,  ces  fossiles,  peu 


—   246     - 

saillants  au-dessus  de  la  roche,  semblent  présenter  de  larges 
plaques,  ayant  des  bords  fortement  sinués,  dont  les  lobes 
allongés  sont  arrondis  et  présentent  une  certaine  épaisseur. 
Ces  contours  sinueux  rappellent  les  découpures  de  ces  plan- 
chettes recouvertes  de  cartes  géographiques  ou  de  dessins, 
connues  sous  le  nom  de  jeux  de  patience ,  qui  furent  un  des 
grands  travaux  de  notre  enfance.  Les  lobes  des  contours  des 
plaques  paraissent  entrelacés  avec  ceux  d'une  plaque  voisine; 
mais  il  serait  possible  que  cette  apparence  fût  due  à  l'élévation 
de  la  pâte,  encore  molle,  de  la  couche  sui-  laquelle  est  venu  se 
placer  le  débris  dont  le  poids  a  déterminé  cet  effet,  avant  que 
la  formation  eut  pris  de  la  consistance. 

Certaines  algues  coralloïdes,  regardées  long-temps  comme 
des  polypiers,  telles  que  IvaHalimeda,  présentent  des  articles 
comprimés ,  souvent  sinnés  et  crénelés  ,  qui  ont  de  grands 
rapports  avec  le  dessin  do  nos  empreintes,  ^e  pourrait-on 
point  rapprocher  ces  productions  de  ce  groupe  d'algues  qui  a 
pu  renfermer  des  formes  gigantesques?  Dans  cet  amas  de 
débris  présentant  toujours  la  même  disposition  sinueuse  et 
lobée,  on  dislingue  souvent  des  sommets  d'articles  arrondis, 
présentant  une  configuration  palmée  toul-à-fait  remarquable. 

Comme  des  travaux  ultérieurs,  dans  la  carrière  qui  renfer- 
mait cette  roche  chargée  d'empreintes,  faisaient  présager  sa 
prochaine  destruction  ,  j'ai  dû  employer  tous  les  moyens  d'en 
conserver  un  souvenir  complet ,  d'abord  par  la  photographie, 
ensuite  par  des  n)oulages  des  points  les  plus  importants.  J'ai 
ensuite  essayé  de  détacher  de  la  masse  la  couche  portant  les 
traces  de  corps  organisés;  mais,  comme  le  dit  M.  Huot,  dans 
son  traité  de  géologie  ,  <-  ces  schistes  et  ces  psammites  offrent 
«  une  sorte  de  clivage  rhomboédrique  ,  par  suite  des  fissures 
«  qui  se  croisent  à  leur  surface,  i'  Aussi,  lorsque  j'ai  tenté 
d'enlever  la  couche  de  deux  ou  trois  centimètres  d'épaisseur, 
qui  portait  ces  empreintes  et  qui  semblait  facile  à  clivt'r  ,  elle 


/ 


—   247  — 

s'est  divisée  en  pclils  fragnieiitsclont  le  rapprochement  devenait 
d'une  grande  difficulté  si  l'on  \onlait  obtenir  des  échanlillons 
présentant  une  portion  caractérisée  du  dessin  primitif.  Celle 
fâcheuse  dislocation  tient  à  des  fissures  nombreuses  ,  dont  la 
préexistence  peut  être  reconnue  par  les  incrustations  ferrugi- 
neuses noires  ou  rougeâtres  ,  souvent  deiidritiques  ,  qui  en- 
tourent chaque  fragment  et  indiquent  des  infiltrations  an- 
ciennes. 

Pendant  l'impression  de  celle  notice,  j'ai  reçu  quelques  ob- 
servations que  je  demanderai  la  permission  de  consigner  ici 
dans  un  court  résumé.  Un  de  mes  correspondants,  IM.  "Wil- 
liam Archer,  savant  micrographe  de  Dublin,  à  qui  j'avais 
adressé  un  exemplaire  de  ma  photographie  de  ces  empreintes, 
a  eu  l'obligeance  de  meure  cette  reproduction  sous  les  yeux 
de  plusieurs  géologues  distingués  de  l'Irlande,  tels  que 
i\li>l.  Kinahan,  Haugton,  Baily  et  Salter,  qui  ont  fait  une 
étude  approfondie  des  terrains  siluriens  et  cambriens  de  leur 
riche  contrée.  Selon  l'opinion  assez  générale  de  ces  savants 
paléontologistes,  ces  empreintes  seraient  dues  à  des  crustacés, 
animaux  qui,  à  ces  époques  primordiales,  atteignaient  sou- 
verit  de  grandes  dimensions. 

M.  Haugton,  professeur  de  géologie  îi  l'Universilé  de  Du- 
blin, dit  à  celle  occasion,  dans  une  de  ses  lettres  à  M.  William 
Archer  : 

«  Je  crois  que  les  empreintes,  dont  vous  m'avez  en- 
voyé une  photographie,  sont  dues  à  des  crustacés ,  probable- 
ment des  Trilobites.  Les  sutures  emboîtées  [facets  emboîtes) 
ont  la  plus  grande  analogie  avec  les  impressions  qu'on  re- 
marque sur  les  côtés  d'empreintes  qui  se  trouvent  dans  le  grès 
carbonifère  de  Lugacaven,  et  que  je  crois  être  des  Trilobites.  » 

M.  Fauvel,  membre  résidant,  a  déposé  sur  le  bureau  le  tra- 
vail suivant  : 


—  2^8  — 
SYNOPSIS 

DES  ESPÈCES  NORMANDES  DU  G.   MICROPEPLUS   (Latr.  ), 

DE    LA    FAMILLE    DES   STAPHYLINIDES 
(  Mnsectes  culéoptèfe»). 

Par   M.    A.    Fadvbl. 

Ce  n'est  pas  une  monographie  que  je  présente  aux  entomo- 
logistes :  d'abord  ,  la  science  n'y  gagnerait  rien  ,  car  certains 
Micropeplus  paraissent  aujourd'hui  définitivement  acquis  à  la 
faune  européenne;  en  outre,  ayant  limité  mes  recherches  aux 
espèces  de  la  Normandie  ,  je  manquerais  dos  éléments  néces- 
saires pour  mener  un  semblable  travail  à  bonne  fin.  J'ai  voulu 
seulement  résumer  les  travaux  récemment  publiés  en  Alle- 
magne et  en  France,  sur  un  genre  formé  d'insectes  remarqua- 
bles à  tous  égards,  dont  la  nomenclature  n'a  pas  laissé  que  de 
subir  jusque  dans  ces  derniers  temps  de  nombreuses  vicissi- 
tudes, et  compléter  par  la  description  de  deux  nouvelles  espèces 
la  série,  de  jour  en  jour  plus  nombreu^e,  des  charaiants  co- 
léoptères qui  le  composent. 

On  sera  peut-être  étonné,  et  j'avoue  que  je  l'ai  été  moi- 
même,  de  voir  la  faune  entomologi(jue  de  notre  pays,  dont  on 
devrait  si  bien  connaître  les  productions  naturelles,  s'enrichir 
tout  à  coup  et  dans  un  seul  genre  de  deux  nouveaux  Staphili- 
nides ,  quand  chacune  de  nos  provinces  est  explorée  en  tous 
sens  par  des  collecteurs  dont  le  zèle  et  la  science  se  chargent 
de  nous  en  dévoiler  les  richesses.  Cependant,  si  l'on  veut  bien 
songer  aux  difficultés  que  présentent  la  recherche  et  l'étude 
d'insectes  aussi  nombreux  et  d'une  taille  aussi  petite  que  les 
Staphylins  en  général,  on  comprendra  facilement  que  quelques- 


—  269  — 
uns  aient  pu  jusqu'ici  nous  échapper  ou  rester  confondus  dans 
les  collections  (1). 

D'ailleurs,  avant  de  publier  le  résultai  de  mes  observations, 
j'ai  pu  ni'assurer  de  l'identité  de  mes  espèces  chez  MIM.  Che- 
vrolal,  Reiche,  Aubéet  Jacqueiin-Ouval,  qui  m'ont  ouvert  leurs 
cartons  avec  leur  obligeance  bien  connue:  j'ai  pu  voir  parti- 
culièrement, chez  ce  dernier,  les  types  du  M.  Margaritœ  qu'il 
a  récemment  décrit.  Je  crois  donc  m'êlre  mis  en  garde  contre 
toute  méprise,  et  j'espère  que  cette  petite  note,  pour  laquelle 
je  réclame  l'indulgence  de  mes  collègues  en  entomologie , 
aura  au  moins  atteint  son  but  principal  :  appeler  l'attention 
sur  notre  Normandie  où  l'étude  des  insectes ,  comme  celle 
des  autres  branches  des  sciences  naturelles ,  nous  révèle  un 
champ  si  fertile  en  formes  rares  et  remarquables ,  et  qui 
compte  déjà  tant  de  consciencieux  explorateurs. 

Je  présenterai  d'abord  en  quelques  mots  l'historique  du 
genre  qui  m'occupe,  laissant  de  côté,  comme  je  T'ai  dit ,  les 
espèces  étrangères  à  la  province. 

Créé  par  Latreille,  en  1807  (Gênera  crusiaceorum  et 
insectorum,  IV,  377),  le  genre  Micropepliis  ne  se  composa  à 
l'origine  que  d'une  espèce,  le  SiapInjUnns  porcaiiis  de  Fabri- 
cius  (Eîit.  syst.,  I,  Il ,  530  ;  1792),  qu'Herbst  désigna,  vers 
la  même  époque  (Natiir.,  V  ,  LIV  ,  6  ,  1789-1801  ),  sous  le 
nom  de  Nindula  suicaïa.  Peu  après,  Marsham  (Entom.  Bri- 

(1)  Qui  ne  sait  (pour  preiulre  nii  exemple  dans  celle  famille  môme) 
combien  de  nouvelles  espèces  du  seul  genre  Humnlota  o;il  été  dernière- 
ment reconnues  en  Europe,  cl  combien  d'autres  ,  regardées  jusqu'ici 
comme  étrangères  à  la  France,  sont  signalées  chaque  jour  comme  prises 
dans  les  limiles  de  notre  pays?  La  faune  de  rAllen)agnc  centrale  et 
occidenlale  paraît  surtout  représenlée  dans  notre  nord-ouest,  et  m'a 
fourni  celte  année,  enlr'aulres  raretés,  deux  StapliyUnides  fort  remar- 
quables pour  le  Calvados:  les  P/iylosus  baliicus  ,  Kraaiz,  el  Agarico- 
clutra  Iwvicollis ,  du  même  auteur. 


—  250  — 
tann.,  137.  25,  1802)  signalait  un  nouveau  Micropeplus,  sous 
le  nom  de  JSitiduia  stapliylinoides. 

Telles  étaient  les  deux  espèces  composant  le  genre  fondé 
par  Latreille  ,  quand  parut  ,  en  18Û0  ,  le  Gênera  et  species 
Staphylinorum  d'Erichson.  Le  savant  législateur  de  cette 
famille,  remaniant  les  matériaux  rassemblés  par  ses  devanciers, 
y  décrivit  à  nouveau  les  M.  porcaïus  et  siaphylinoides ; 
et,  de  plus,  deux  autres  espèces  qu'il  appela  M.  cœiaius  et 
fulvus:  ce  dernier  n'étant,  comme  on  le  verra  plus  loin,  que 
l'état  immature  du  Margarim  de  M.  Jacquelin-Duval. 

Plus  récemment ,  W.  Kraatz,  dans  le  Naturgcschichic  der 
Insecten  Deutsclilands ,  II,  10Zi9(1856),  complétant  ces 
descriptions ,  érigea  en  outre  en  tribu  ,  sous  le  nom  de 
MiCROPEPLiM  ,  le  petit  groupe  des  Micropeplus  ,  groupe 
irès-nalurel  du  reste  ,  et  que  distinguait  très-bien  la  forme 
de  ses  pattes  et  de  ses  antennes. 

Enfin,  M,  Jacquelin-Duval  a  fait  connaître  presque  en 
même  temps,  dans  son  Gênera  des  Coléoptères  d'Europe,  II, 
82,  et  dans  le  catalogue  du  même  ouvrage  ,  p.  83  ,  une  nou- 
velle espèce  sous  le  nom  de  M.  Margaritœ. 

Tel  que  les  auteurs  l'ont  compris  jusqu'ici,  le  genre  il/j'cro- 
pepliis  se  composait  de  sept  espèces,  dont  trois  seulement 
étaient  signalées  en  France  (M.  porcatiis,  Staphylinoides  et 
Margaritœ)  ;  trois  en  Allemagne  (M.  cœlatus ,  tesserula , 
longipennis)  et  une  en  Italie  ( Marietti).  La  description  de 
deux  nouvelles  espèces  et  la  découverte  du  M.  cœlatîis , 
portent  définitivement  à  six  le  nombre  des  Micropeplus 
observés  en  France. 

J'entre  maintenant  en  matière  ,  en  exposant  brièvement 
les  caractères  génériques,  renvoyant  pour  plus  de  détails  à 
l'excellent  Gênera  des  Coléopt.  d'Europe  de  M.  Jacquelin- 
Duval.  J'indiquerai  toutefois,  d'abord,  la  tribu  établie  par 
M.  Kraatz,  dans  le  JSatiirgescInchic. 


—  251   — 

MICnOPEPLlM. 
Kraatz,    Naturg.  Inst.  Deutscli.,   II.    1049. 

Antennes  de  neuf  arlicles  apparenis,  le  dernier  très-grand, 
globuleux  ,  reçues  dans  une  profonde  fossette  sous  les  côtés 
du  corselet.  Hanches  intermédiaires  légèrement  écartées  ; 
tarses  de  trois  articles  seulement. 

Genre  MICROPEPLUS  (  Latr.). 
Ml/.ç^oç  ,  Pt'lit  ;    7rs7r").oç  ,  manteau. 

Latr.,6^en. ,  crust.  etins.,  fV,  377. — Kraatz,  Naturg.  Ins. 
Deutsclit,  U,\052. — Jacq. -IJuvaL  Gen.  desColéopt.  cVEur., 
II,  82. 

Corps  ovale-obiong,  assez  épais.  Tête  subtriangulaire,  reçue 
dans  une  échancrure  du  corselet.  Labre  transverse  et  entier. 
Mandibules  assez  petites.  Palpes  maxillaires,  à  1".  article 
très-petit  ;  2'.  fortement  renflé  ,  grand  ;  3^  courî,  iransverse  ; 
4*.  conique ,  moitié  plus  long  que  le  précédent.  Palpes 
labiaux  très-couris ,  de  trois  articles ,  le  second  le  plus  court. 
Antennes  de  neuf  arlicles  :  les  deux  premiers  assez  grands, 
épaissis,  le  dernier  très-grand,  globuleux,  r.orselet  trans- 
verse ,  s'appliquant  fortement  sur  les  élytres ,  largement 
dilaté  et  rebordé  sur  les  côtés,  qui  offrent  inférieureraent 
dans  leur  milieu  une  profonde  fossette  pour  recevoir  les  an- 
tennes, fortement  sculpté  en-dessus.  Écusson  assez  grand. 
Elytres  assez  grandes,  dépassant  à  peine  la  poitrine,  pourvues 
de  carènes  saillantes.  Abdomen  fovéolé ,  plus  ou  moins 
acuminé.  Hanches  intermédiaires  écartées.  Tarses  courts,  de 
trois  articles. 

cf  6".  segment  de  l'abdomen  échancré  inférieurement  au 
sommet;  jambes  postérieures,  offrant  intérieurement  vers 
leur  milieu  une  petite  denl  ;  bord  antérieur  de  la  tête  pro- 


—  252  — 

longé  au  milieu  en  pointe,  au  moins  chez  plusieurs  espèces. 

Ce  genre  est  remarquable  par  son  faciès  tout  particulier, 
dû  à  la  singulière  structure  du  corps  des  espèces  qui  le  com- 
posent. Celui-ci,  dans  les  nombreux  dessins  (]ue  présentent 
surtout  la  tête  et  le  corselet ,  est  presque  toujours  recouvert 
d'une  mince  pellicule  blanchâtre,  adhérente,  formée  d'une 
matière  transparente  et  comme  cornée  (1). — Chez  toutes  les 
espèces,  on  voit ,  vers  le  milieu  des  côtés  du  corselet,  un  petit 
espace  allongé  et  transparent,  de  couleur  rougeâtre  ou  testacée. 

Les  Micropeplus  sont  des  insectes  ailés  ,  très-peu  agiles  , 
le  plus  souvent  immobiles  pendant  le  jour,  réunis  ordinaire- 
ment en  famille ,  vivant  de  petites  productions  cryptogami- 
ques  et  peut-être  à'acnî-us.  Leur  habitat  est  très-varié.  On 
les  trouve  dans  les  lieux  humides,  sous  les  feuilles  mortes  et 
sous  la  mousse,  plus  fréquemment  dans  les  détritus  végétaux 
ou  les  fumiers,  et  parfois  dans  les  champignons  au  printemps. 
Une  espèce  même  {M.  StaphyUnoides)  se  rencontre  sous  les 
grosses  pierres  des  coteaux  arides,  en  compagnie  d'une  petite 
fourmi  (Formica  fuliginosa),  qui,  dans  ses  retraites,  donne  à 
tant  d'autres  staphylinides  une  hospitalité  si  peu  connue  et 
si  diversement  appréciée  (2).  Ils  volent  le  soir ,  au  crépus- 
cule ,  comme  la  plupart  des  insectes  de  cette  famille.  Les 
mâles  sont,  en  général ,  beaucoup  plus  rares  que  les  femelles. 

(t)  Quelle  est  la  nature  de  celle  pellicule?  On  serait  tenté  à  première 
vue  de  la  regarder  comme  une  sécrétion  parliculière  de  l'animal,  mais 
évidemment  elle  doit  avoir  sa  cause  dans  la  manière  de  vivre  de  ces 
pelils  insectes  au  milieu  des  végétaux  en  décomposition,  des  herbes  hu- 
mides des  marais,  parfois  dans  la  terre  même. 

(2)  J'ai  remarqué  que,  sur  un  assez  grand  nombre  d'individus  cap- 
turés dans  les  fourmilières,  il  ne  se  trouvait  pas  un  seul  (^ ,  Les  2 
ne  seraient-elles  là  qu'accidenleilemenl  et  pour  confler  aux  bons  soins 
des  fourmis  une  progéniture  qui,  ù  l'étal  de  larve  doit  vivre  à  leurs 
dépens  ou  sous  leur  protection? 


—  253  — 
On  ne  sait  rien  de  leurs  larves  (1). 
Le  tableau  suivant  fera  mieux  saisir  leurs  caractères  spéci' 
Tiques  etdilîérentiels. 

!•  Elylres  pourvues  de  3  côtes  élevées. 

A.  Segments  abdominaux    à    fossettes    à  peu  près  égales;   corps 
oblong, 

(U  Elytres   ne  dépassant  pas  le   premier  segment  abdomi- 
nal (2) M.   porcatus. 

b.  Elytres  recouvrant  les  deux  tiers 
environ  du  2«.  segment  abdominal.     M.  Mathani. 

B.  5^  segment  abdominal  à  fossettes  très- 
petites;  corps  visiblement  parallèle.     .     .     M,  cœlatus. 

II.  Elytres  pourvues  de  Ix  côtes  élevées  seulement. 

A.  Elytres  visiblement  plus    longues  que    le   corselet  ;    côtés  de 
celui-ci  toujours  notablement  arqués  en  avant. 

a.  Tôte  pourvue,  en  arrière,  de  cinq 

lignes  élevées  (3) M.  Margaritœ. 

b.  Tête  pourvue,  en  arrière,  de  deux 

protubérances M.  Stapliylinoides. 

B,  Elylres  à  peine  plus  longues  que  le  cor- 
selet; côtés  de  celui-ci  non  arqués  anté- 
rieurement  M.  Duvnlii. 

(I)  Je  me  souviens  d'avoir  trouvé  à  Venoix,  sous  la  paille  pourrie,  en 
compagnie  du  M.  Margaritœ,  plusieurs  larves  d'un  testacé  rougeâtre 
appartenant  très-certainement  ù  un  très-petit  Staphylinide  et  peut-être 
à  celle  espèce  ;  je  pense  donc  que  les  larves  des  Micropeplus ,  comme 
les  insectes  parfaits,  vivent  de  cryptogames  microscopiques  dans  les 
lieux  humides  et  obscurs.  Cependant  je  ne  puis  rien  dire  de  plus  précis, 
n'ayant  pas  élevé  ces  larves  qui  d'ailleurs  peuvent  appartenir  à  des 
Proteinus,  Omiilium,e[c.,  qu'on  trouvait  abondamment  dans  les  mêmes 
localités. 

(2)  Je  parle,  bien  entendu,  des  segments  apparents. 

(3)  A  l'exemple  de  M.  Jacquelin-Duval  [toc.  cit.),  je  compte  cinqiigna 
élevées  (ce  qui  me  paraît  conforme  à  la  réalité),  en  comprenant  dans 
ce  nombre  les  deux  plus  extérieures.  M.  Kraaiz,  au  contraire,  n'en  in- 
dique que  trois  dans  sa  diagnose.  Comme  il  pourrait  y  avoir  confusion, 
je  dois  prévenir  que  te'a  dépend  uniquement  de  la  manière  d'envisager 
ces  lignes  d'après  leur  |)osition,  mais  revient  absolument  au  même. 


25/1 


1.    M.    PORCATUS. 


Fabr. ,  Ent.  syst.,  I,  If,  530  {Staphijlinus).  —  Erichs. , 
Gen.  et  spec.  StapfiyL,  911,  1. —  Fairtn.  et  Lab.,  Faun. 
enlom.  franc.,  I,  658,  1. — Kraatz,  Naturg.  Ins.  DeutschL, 
II,  1052,  1. 

Niiidida  mlcaïa.  Herbst. ,  Naiiir,,  V,  LIV,  6. 

Var.  Piubro-testaceus,  iinmaturus. 

Niger,  opacus,  antennarum  basi  pcdibusque  rufis,  capiie 
rugoso,  quasi  duobus  lobis  ab  utroque  Latere  depressis  ins- 
trucio,  linea  kis  intermedia  subtili  elevata.  fronte  depressa, 
eiytris  5-cos(atis,  Leviter  basi  convexis,  tliorace  vix  bis  lon- 
gioribus,  abdominis  segmentis  linea  subiilissima  elevata, 
quinio  média  basi  levissime  piicato.— Long.  :  2  1/2  mill. 

Oblong,  assez  convexe.    D'un  noir  mat.  Antennes  rougeà- 
tres,  les  deux  premiers  articles  à  peine  plus  clairs  ;  massue 
brune.  Tête  densément  rugueuse;   bord  relevé,  surtout  en 
avant  à  partir  des  yeux,  paraissant   comme  divisée  en  deux 
lobes  égaux,  dt'[)rimés  latéralement,  et  «'avançant  antérieure- 
ment sur  le  froui  qui  est  déprimé  ;  une  ligne  longitudinale 
médiane  peu  élevée  au  milieu  d'une  dépression  un  peu  ru- 
gueuse. Corselet  à  peine  plus  étroit  que  les  élylres  à  la  base, 
deux  fois  plus  large  que  long,  irès-rétréci  en   avant  un  peu 
avant  le  milieu,  où  les  côtés  forment  i>n  angle  bien  marqué  ; 
angles  antérieurs  arrondis,  mais  saillants  :  les  postérieurs  droits  ; 
la  base  s'avançant  un  peu  sur  les  élytres;  des  lignes  élevées 
saillantes,  formant  sur  le  disque  six  grandes  cellules  très-fine- 
ment ponctuées  ;  côtés  déprimés  avec  un  point  brun  transpa- 
rent vers  leur  milieu,  très-finement  chagrinés.  Ecusson  trian- 


—  255  — 

gulaire.  Elyiros  environ  moitié  plus  longues  que  le  corselet, 
un  peu  convexes  à  la  base,  fortement  déprimées  transversa- 
lement vers  les  deux  tiers  postérieurs;  suture  et  cinq  côtes 
élevées:  1".  intervalle  avec  deux  séries  de  gros  points  enfon- 
cés ;  2''.  et  3*.  avec  trois  séries  confuses.  Abdomen  de  la  lar- 
geur des  élytres  ;  2'. ,  3*. ,  li".  et  5^  segments  avec  U  larges 
fossettes  à  leur  base,  fortement  plissés  longitudinalemenl  sur 
leur  bord  externe  ;  une  très-fine  ligne  élevée  s'étendant  sur 
leur  milieu  jusque  sur  le  5".  segment,  où  elle  se  termine  par 
un  petit  plissement  peu  marqué.  Pattes  rougeâtres. 

r/ ?  et  2'  Front  obtusémenl  arrondi  au  sommet,  jambes 
simples. 

Sous  les  herbes  sèches,  au  bord  des  fossés  dans  les  prai- 
ries. Avril  à  juillet.  — Parfois,  en  battant  les  taillis  de  chêne, 
dans  les  bois.  Juin. — Sons  les  pieires,  dans  les  forêts  ou  dans 
nos  prairies  maritimes.  Août,  septembre. — Dans  les  épaves  , 
après  les  débordements.  Décembre.  —  Rare. 

Prairie  de  Caen  !  Maltot  !  --  Sl.-Laurent-de-Condel,  près 
Harcourt  (De  Mathan).  Sallenelles,  à  l'embouchure  de  l'Orne  ! 
Troarn  !  Falaise!  (Calvados),  —  l.a  Mivoie  ,  Saint-Adrien 
(Seine-Inférieure).  E.  iMocquerys. 

Sur  un  grand  nombre  d'exemplaires  que  j'ai  eus  à  ma  dis- 
position, je  n'ai  pas  trouvé  un  seul  cT. 

l.es  individus  immatures  sont  d'un  testacé  rougeâtre  avec 
le  disque  des  élytres  parfois  plus  clair.  Je  n'en  ai  jamais  trouvé 
moi-même  ,  mais  un  de  nos  collègues ,  M.  Mocqucrys  , 
d'Évrcux  ,  a  bien  voulu  m'en  communiquer  trois  individus 
capturés  aux  environs  de  Rouen  ,  dont  un  fait  aujourd'hui 
partie  de  ma  collection.  Je  le  ré[)ète,  ce  n'est  qu'une  variété 
de  couleur  ,  rare  chez  cette  espèce  ,  plus  commune  chez  les 
Siaphyiinoides  et  Margaritct.  Les  auteurs  que  j'ai  consultés 
ne  paraissent  |)as  l'avoir  coiwiuo,  et  je  ne  l'ai  vue  dans  aucune 
autre  collecliou. 


—  256  — 
i 

2.  M.  IVlATHANi  (rnihi). 

Piceo-brunneus,  opacus,  aniennarum  basi^  thoracis  tate- 
ribus  pedibusqiie  rufo-testaceis  ;  capiie  par  dus  rugoso , 
quasi  diiobus  iobis  Levissimc  lanmm  anie  oculos  eievaiis 
inslructo  ,  Linea  his  inter média  parum  eievata  intervalloque 
minore,  fronte  perspicue  depressa;  elyiris  5-costatis, 
secundi  segmenti  magis  qiiam  idira  médium  proLongatis , 
linea  abdominis  média  fere  nidla.  —  Long.  :  2  niillim. 

Bien  plus  court  et  plus  large  que  le  précédent.  D'un  brun 
de  poix  un  peu  rougeâtre ,  mat  ;  côtés  du  corselet  d'un  roux 
testacé.  Antennes  rousses  ,  les  deux  premiers  articles  testacés  ; 
massue  plus  foncée.  ïêle  plus  finement  rugueuse,  divisée  en 
deux  lobes  bien  distincts  ,  sans  dépression  latérale  sensible  ; 
bord  à  peine  relevé  en  avant  des  yeux ,  une  ligne  longitudi- 
nale élevée  au  milieu  d'une  dépression  bien  plus  nette,  plus 
étroite  ,  plus  profonde  et  plus  finement  ponctuée  ;  front  dis- 
tinctement déprimé.  Corselet  un  peu  plus  court,  angles  anté- 
rieurs plus  obtus,  celui  des  côtés  moins  saillant,  placé 
exactenjent  sur  leur  milieu,  ces  mêmes  côtés  à  peine  relevés; 
cellules  et  lignes  élevées  comme  chez  le  cœlaius  ;  base  s'avan- 
çant  un  peu  sur  les  élytres.  Ecusson  comme  celui  à\^porcat^ls, 
mais  avec  une  dépression  transversale  en  forme  d'angle. 
Elytres  recouvrant  à  peu  près  les  deux  tiers  du  deuxième 
segment  abdominal,  avec  la  suture  et  cinq  côles  élevées  un 
peu  moins  saillantes,  la  première  fortement  sinuée;  inter- 
valles plus  larges  que  chez  le  porcatus,  le  deuxième  avec 
quatre  séries  de  gros  points.  Abdomen  plus  court ,  plus  large 
que  chez  ce  dernier  ;  ligne  longitudinale  médiane  presque 
nulle,  5"-'.  segment  plus  largement  fovéolé.  l'attes  d'un 
testacé  rouî'eàtre. 


—  257  — 

9  Sommet  du  front  obtus  :  jambes  simples. 

Au  pied  des  tiges  de  blé,  dans  les  plaines  calcaires.  .Juillet. 
Très-rare. 

La  Folie,   près  Caen  (  Calvados). 

Je  ne  connais  que  !a  $  de  celle  charmante  espèce. 

Elle  est  bien  distincte  de  la  précédente  par  sa  couleur  (qui 
est  même  différente  de  celle  de  la  variété  immature  du 
porcatus,  les  élyires  surtout  étant  plus  foncées  que  le  restedu 
corps  chez  le  Mathani)  ei,  en  outre,  par  la  forme  de  la  tête 
et  des  élylres  et  surtout  par  son  corps  élargi  et  court,  ce  qui 
lui  donne  un  faciès  loui  particulier.  On  ne  peut  non  plus  la 
confondre  avec  le  cœlatus,  bien  différent  par  son  corps  paral- 
lèle, ses  élylres  ei  son  abdomen  convexes  et  la  forme  du 
5*.  segment  abdominal. 

Je  l'ai  dédiée  à  mon  excellent  ami  ei  compagnon  de  chasses, 
René  de  Matban  ,  en  témoignage  de  ma  sincère  affection. 

3.     i\l.   CJELATUS. 

Erichs.  ,  Gen.  et  spec.  Staphylin.,  912:  2.  —  Kraatz  , 
ISaiurg.  lus.  DeuischL,  II,  1053,  2. 

M.  porcato  vicinus.  Niger,  subopacus y  thoracis  Lateribus 
paululum,  antennarum  basi  pedibusque  rufis,  fronie  vix 
depressa;  thorace  breviore,  elyiris  basi  convezis ,  S-costatis, 
brevioribus,  abdomiue  convexiore ,  média  Linea  adhuc 
magis  subtiLi;  segmenta  Lfuinto  vix  foveolato.  —  Long.  : 
2  millim. 

Voism  du  .W.  porcatus.  Plus  couri  et  bien  plus  convexe. 
D'un  noir  mal.  Antennes  et  pattes  rousses;  massue  brunâtre. 
Tête  un  peu  plus  fortement  rugueuse;  front  moins  déprim  é 

17 


—   258  — 

Corselet  plus  court ,  un  peu  plus  rétréci  antérieurement  ; 
angles  antérieurs  un  peu  arrondis  :  cellules  discoïdales  plus 
larges,  surtout  les  deux  médianes;  lignes  élevées  qui  les  sé- 
parent moins  saillantes  ;  bord  postérieur  presque  droit  ;  côtés 
passant  au  brunâtre  foncé ,  à  peine  relevés  sur  les  bords. 
Écusson  plus  petit ,  irès-arrondi  au  sommet  avec  une  dépres- 
sion transversale.  Élytres  beaucoup  plus  courtes ,  fortement 
convexes  dès  la  base ,  moins  mates  ;  côtes  moins  rugueuses . 
la  première  fortement  sinuée  ;  intervalles  plus  Gnement 
pointillés  entre  les  séries  de  gros  points.  Abdomen  convexe, 
presque  plus  large  que  les  élylrfs  au  milieu  ;  bord  externe 
des  segments  à  peine  plissé  ;  ligne  longitudinale  médiane  plus 
fine,  s'avançant  seulement  sur  la  base  du  5=.  segment  qui  pré- 
sente quatre  très-petites  fossettes  bien  marquées. 

$    Sommet  du  front  obtus;  jambes  simples. 

Au  pied  des  grosses  pierres,  sous  la  mousse  dans  les  plaines 
calcaires.  Avril.  Très-rare. 

Ardennes ,  près  Caen  (Calvados).  Un  seul  exemplaire. 

Cette  espèce  n'existe  pas,  je  crois,  dans  les  collections  de 
Paris.  Bien  que  la  description  donnée  par  IM.  Rraatz  {loc. 
cit.  )  soit  assez  courte,  je  n'ai  pas  hésité  à  rapporter  mon 
échantillon  au  cœtatus  d'Erichson,  Sa  forme  courte,  convexe 
sur  les  élytres  et  l'abdomen  ,  son  corselet  à  cellules  élargies, 
moins  saillantes,  son  ccusson  arrondi  et  déprimé  au  milieu, 
enfin  le  5^  segment  de  l'abdomen  à  peine  fovéolé  le  dis- 
tinguent très-bien  des  deux  précédents.  Son  faciès  est  un 
peu  différent  el  se  rapproche  davantage  de  celui  des  <SfapAi//i- 
noides 

On  peut  encore  remarquer,  à  nn  fort  grossissement,  que  la 
petite  carène  qui  s'élève  nn  iiMlieu  de  la  dépression  longitu- 
dinale de  la  têle  est  élargie  à  sa  base  et  comme  aciculaire 
chez  cette  espèce,  tandis  qu'elle  paraît  égale  chez  les  !M.  por- 
caïus  et  Mathoni ,  et  qu'en  outre,  ainsi  que  je  l'ai  dit  ,  cette 


—  259  — 
même  dépression  chez  ce  dernier  est  plus  nette  ,   plus  pro- 
fonde, bien  inoins  large  et  plus  finement  ponctuée. 

Le  M.  cœlatus  est  nouveau  pour  la  faune  française.  Sa  vé- 
ritable patrie  est  l'Allemagne  où,  suivant  M.  Kraatz,  il  est 
généralement  rare  et  se  trouve  surtout  vers  le  nord. 

U.  M.  Staphylinoidls. 

Marsh  ,  Ent.  Brii.,  137,  25  (  Nùidula).  —  Erichs.,  Gen. 
et  spec.  Staphyl. ,  91 3,  U.  —  Fairm.  et  Lab. ,  Faun,  franc, ,  I, 
658,  2.  —  Kraatz,   Berl.    Ent.   Zeitschr.  ,   1859,   68,    1. 

M.  obiusus.   Newmann  ; 

Var.  testaceîjs,   immaturus  ; 

M.  fulvus,  Jacq. -Duval,  Gen.  des  Col.  d'Eur.  Staph.  83. 

Nigro-brunneus ,  subopacus  ,  thoracis  laieribus  ,  aniennis 
pedibusque  ru  fis ,  capite  post  frontem  excavato ,  et  ab  utroque 
latere  depresso ,  cnUïs  duobus  crassiusculis  unipunctatis , 
lineaque  vix  conspicua  his  intermedia  instructo ,  elytrù 
U-costatù  ,  thorace  vix  lertia  parte  longioribus ,  abdominis 
segmento  quinto  medto,  carina  apice  acuminata  cristato.  — 
Long.  :  2  miliim. 

D'un  noir-brunàtre ,  assez  brillant,  (^ôtés  du  corselet , 
antennes  et  pattes  d'un  testacé  rougeâtre.  Tête  légèrement 
rugueuse  en  arrière  ,  largement  excavée  en  avant  derrière  le 
front,  déprimée  latéralement ,  bord  relevé  ;  en  arrière,  deux 
protubérances  saillantes  ,  se  terminant  de  chaque  côté  en 
pointe  dans  un  espace  rugueux  ,  un  point  assez  marqué  dans 
^eur  milieu  ;  ligne  intermédiaire  à  peine  élevée.  (Corselet  plus 
large  que  les  élytres  à  la  base  ,  deux  fois  plus  large  que  long  ; 
côtés  notablement  dilatés  avant   le   milieu,    se   rétrécissant 


—  2t)U  — 

ensuite  notablemeiil,  légèrement  relevés  ;  cellules  discoïdales 
larges;  lignes  élevées,  saillantes.  Écusson  légèrement  arrondi, 
déprimé  en  avant.  Elytres  d'un  tiers  environ  plus  longues  que 
le  corselet,  à  peine  convexes,  légèrement  déprimées  avant 
l'extrémité  où  elles  se  rétrécissent  du  bord  vers  la  suture 
pour  former  un  angle  très-sensible  ,  suture  et  quatre  côtes 
légèrement  sinuées  vers  la  base  et  assez  élevées  ;  intervalles 
fortement  ponctués.  Abdomen  assez  convexe;  bord  externe 
des  segments  lisse  et  brillant ,  avec  quatre  fossettes  grandes 
et  profondes  sur  les  2^,  3*.  et  6*.  segments,  plus  petites  sur 
le  5*.  segment  ;  carîne  médiane  bien  marquée ,  s'avançant 
en  crête  lotigue  et  saillante  sur  ce  dernier. 

■^  Sommet  du  front  prolongé  en  pointe  ,  carène  abdomi- 
nale un  peu  moins  saillante  ,  jambes  pourvues  à  leur  bord 
interne  d'une  dent  aiguë,  placée  aux  antérieures  un  peu  au- 
delà  de  leur  milieu,  et  aux  postérieures  à  peu  près  entre  leur 
milieu  et  le  sommet,  où  l'on  voit  en  outre  deux  ou  trois  autres 
très-petites  dénis  obtuses. 

$  Front  faiblement  et  obiuséraent  anguleux  au  milieu  ; 
jambes  simples. 

Sous  les  pierres  des  coteaux  calcaires ,  avec  la  Formica 
futiginosa.  Mai ,  juin  et  novembre.  Parfois  sous  les  feuilles 
mortes  des  creux  ou  des  fossés  dans  les  forêis.  Juin.  —  Assez 
rare. 

Jardin  botanique  et  coteaux  d'Ardennes  et  de  Moudeville , 
près  Caen  !  —  Forêt  de  Cerisy ,  près  Balleroy  (  Calvados  ). 

Celte  espèce  paraît  ne  se  trouver  en  France  que  dans  la 
partie  septentrionale  et  centrale  :  elle  est  peu  rare  aux  envi- 
rons de  Paris.  Néanmoins,  comme  on  la  confond  d'ordinaire 
avec  le  iMargarùcv,  il  est  probable  qu'elle  est  plus  répandue 
qu'on  ne  l'a  ptnsé  jusqu'ici. 

La  \ai.  fulviis,  Jacq.-Duval,  est  constituée  par  les  individus 
immatures.   J'en  ai  trouvé  un  seul  exemplaire  avec  le  type 


—  261  — 

dans  la  forêt  de  Cerisy ,  et  j'ai  pu   in'assurer  qu'elle  n'en 
différait  en  rien  spécifiquement. 

—  Je  crois  qu'il  faut  rapporter  au  Staphylinoides  l'insecte 
décrit  sous  ce  nom  par  MM.  Fairmaire  et  Laboulbène,  dans 
leur  Faune  française,  encore  que  leur  description  soit  assez 
incomplète  et  faite  sur  des  exemplaii  os  Ç  seulement  ;  car  ce 
qu'ils  disent  de  la  carène  abdominale  ne  me  paraît  bien 
convenir  qu'à  celte  espèce.  Leur  variété  B  serait  alors  le 
fulvus  de  M.  Jacquelin-Duval. 

—  Ce  Micropeplus  et  le  suivant  forment  un  petit  groupe 
bien  distinct  par  la  sculpture  de  la  lêlc.  M.  Kraatz  (  Ber. 
Eut.  Zeùschr.,  18')9,  69  )  fait  très-justement  remarquera 
cet  égard,  par  cette  phrase  :  «  Beini  M.  Staphylinoides  istder 
Raum  zwischon  den  je  zwci  aeusseren  Linien  zu  einer  Beule 
umgewandeit,  so  ciass  die  Slirn  zvvei  deutlielie  Beulen  und 
zwischen  ùiesen  eine  schwach  erhabone  Laengslinic  zeigt  ,  » 
que  cependant  les  dessins  de  la  tête  présentent  une  analogie 
visible  avec  ceux  du  Margai'/ur.  En  effet,  les  deux  lignes 
extérieures  qu'on  voit  chez  ce  dernier  se  retrouvent  ici; 
seulement  leur  intervalle,  au  lieu  d'être  fortement  déprimé 
pour  former  une  large  fossette  ,  est  au  contraire  relevé  en 
bosse  et  forme  protubérance. 

5.    M.  DuvALii,  mih}. 

Rubro-testaceiis,  subtiitidus,  capùe  nigro,  post  frontem  et 
ab  utvoque  Latere  depresso,  caliis  duobus  niiidis  crassius- 
culis  unipunctatù  iincaque  subiiii  lus  inienncdia  insiructo, 
thoracis  laieribus  minime  ante  arcuatis,  elylris  k-coslaiis, 
thorace  vix  lo?igioribus,  abdoniinis  segmenta  quinte  medio 
carina  maxime  elevata  et  apice  acuminala  cristato.  Long.  : 
2  l//i  miliiui. 

Voisin  du  Staphylinoides,  mais  bien  distinct.  Étroit  et  al- 


—  262  — 

longé  ;  assez  brillant.  D'un  testacé  rougeàlre  avec  la  têle 
d'un  noir  profond.  Celle-ci  comme  chez  ce  dernier,  mais  plus 
étroite,  moins  excavée  derrière  le  front  qui  est  plus  avancé  ; 
côtés  plus  profondément  déprimés,  un  peu  relevés  en  avant 
des  deux  protubérances  qui  sont  plus  larges,  plus  saillantes  ; 
ligne  médiane  bien  \isible.  Corselet  plus  large  à  la  base  que 
les  élytres,  bien  plus  étroit  que  chez  le  précédent;  côtés  non 
arqués,  se  rétrécissant  régulièrement  mais  peu  d'arrière  en 
avant,  de  sorte  qu'ils  forment  avec  la  tête  une  espèce  de  triangle, 
fortement  relevés  sur  les  bords  ;  dessins  du  disque  plus  sail- 
lants, formant,  en  avant  derrière  les  yeux  et  en  arrière  avant 
les  angles  postérieurs,  deux  fossettes  profondes  et  assez  larges, 
séparées  par  un  bourrelet  transversal  ;  base  peu  avancée  dans 
son  milieu  sur  ks  élytres.  Ecusson  comme  chez  les  Staphy- 
iinoidcs,  Elytres  bien  plus  étroites,  un  peu  plus  convexes, 
à  peine  plus  longues  que  le  corselet,  visiblement  déprimées 
aux  deux  tiers  postérieurs,  4  côtes  plus  saillantes,  bien  mar- 
quées; intervalles  plus  confusément  et  moins  profondément 
ponctués  Abdomen  plus  convexe;  bord  externe  des  segments 
lisse  et  brillant  ;  crête  postérieure  très- fortement  élevée, 
saillante  et  acuminée. 

Ç  Front  faiblement  et  obtusément  anguleux  au  milieu. 
Jambes  simples. 

Je  n'ai  trouvé  qu'un  seul  individu  Ç  de  cette  remarquable 
espèce  dans  un  champignon  non  décomposé,  en  avril,  au  bord 
de  l'Odon,  à  Gavrus,  près  Caen  (Calvados). 

Je  me  fais  un  plaisir  de  le  dédier  à  M.  Jacquelin-Duval , 
à  qui  l'entomologie  est  redevable  de  publications  et  de  décou- 
vertes très-importantes  et  qui  a  récemment  fait  connaître 
deux  nouvelles  espèces  de  Micropeplus. 

I.e  il/.  Duvaliï  se  place  naturellement  entre  le  StaphyLi- 
noides  et  le  Margaritœ.  On  le  distinguera  très-facilement  du 
premier  par  sa  forme  étroite,  allongée,  les  côtés  du  corselet  non 


—  i63    - 

arqués,  la  brièveté  des  élytres  qui  sont  en  même  temps  très- 
étroites,  la  forme  de  la  crêie  abdominale  et  les  divers  autres 
caractères  mentionnés.  D'un  autre  côté,  la  forme  de  la  tête 
et  de  ses  dessins  le  séparent  à  première  vue  du  second.  C'est 
assurément  une  des  espèces  les  plus  curieuses  du  genre. 

6.  M.  Margarit^  (1). 

Jacq.-Duval,  Gêner,  des  Coléopt.  d'Eur.,  II,  82,  pi.  28, 
fig.  139,  c^.— Kraatz,  fier/.  Eyitom.  Zeitschr.  1859,  68,  '2. 

M.  fulvus,  Kraalz,  Naturg.  der  1ns.  Deutschl. ,  1 J,  1 05^,  U 

Var.  Testaceus,  immaturus. 

M.  fulvus,  Erichs. ,  Gêner,  et  spec.  Siaphyi.,  912,  3. — 
Fairm.  et  Lab. ,  Faun.  franc.  I,  659,  3. —  Kraalz,  Naiurg. 
der  Ins.  Deutschl.,  II,   1054,  Ix  {exporte). 

Nigro-brunneus,  subopacus,  thoracis  lateribus,  antennis 
pedibusque  rufis ,  capite  posi  froniem  excavato ,  ab  utroque 
latere  depresso ,  lineis  5  subiilibus  elevaiis  duobus  externis 
apice  conjunciis ,  li7ieaque  subtili  his  intermedia  instructo  ; 
elytris  h-costatis,  tliorace  plus  tertia  parte  longioribus,  ab- 
dominis  segmenta  quinte  média  tuberculaio ,  tubercula  apice 
declivi.  — Long.  :    2  à  2  1/6  millim. 

Ovale-oblong.  D'un  noir-brunâtre ,  peu  brillant.  Côtés  du 
corselet,  antennes  et  pattes  d'un  testacé  rougeâtre.  Tête 
déprimée  latéralement ,  offrant  en  avant  derrière  le  front  une 
large  excavation  et  dans  son  fond  une  ligne  enfoncée  trans- 

(1)  Bien  que  ce  nom  soit  de  beaucoup  postérieur  ù  celui  donné  au 
même  insecte  par  Erichson,  il  doit  évidemment  prévaloir,  l'auteur 
allemand  n'ayant  connu  que  l'état  immature  de  celte  espèce  et  lui  ayant 
appliqué  une  dénomination  tirée  de  lu  couleur  et  inadmissible  pour  les 
individus  types. 


—  264  — 

verse;  en  arrière,  une  petite  ligne  élevée  médiane  bien  mar- 
quée et,  de  chaque  côté,  deux  autres  convergentes  antérieure- 
ment et  réunies  au  sommet  ;  bord  légèrement  relevé.  Corselet 
de  la  largeur  des  élytres  ,  plus  de  deux  fois  plus  large  que 
long  ,  légèrement  dilaté  avant  le  milieu  ,  ensuite  notable- 
ment rétréci  en  avant.  Écusson  plus  arrondi  que  chez  le 
Stapfiylinoides.  Elytres  assez  convexes ,  élargies  au  milieu  , 
plus  d'un  tiers  plus  longues  que  le  corselet ,  largement  dé- 
primées avant  l'extrémité;  la  suture  et  6  côtes  élevées, 
la  l".  légèrement  sinuéc  ;  intervalles  lorteinent  et  assez  den- 
sémcnt  ponctués.  Abdomen  sculpté  comme  chez  celte  dernière 
espèce,  mais  avec  les  fossettes  un  peu  moins  fortes;  carène 
médiane  moins  élevée,  tubercule  du  5*.  segment  moins  sail- 
lant et  légèrement  déclive. 

cf  Fronl  prolongé  au  milieu  en  une  pointe  aiguë;  carène 
abdominale  obtuse  et  très-peu  saillante.  Jambes  offrant  inté- 
rieurement, avant  leur  tiers  apicial  aux  postérieures  et  un  peu 
au-delà  aux  intermédiaires,  une  dent  aiguë  bien  marquée  et 
deux  ou  trois  petites  h  la  suite. 

$  Front  obtusément  anguleux  au  milieu.  Carène  abdo- 
minale plus  saillante.  Jambes  simples. 

Sous  la  paille  pourrie,  les  pièces  de  bois  humides,  les  fu- 
miers dans  les  plaines  calcaires.  Janvier  à  mars.  —  Commun. 
Lou\igny!    Maltot  !  près  Caen   (Calvados).   Environs    de 
Rouen  (Seine-Inférieure)  (E.  Mocquerys). 

C'est  le  plus  répandu  des  Micropeplus.  Je  l'ai  pris  souvent 
en  grand  nombre  dans  les  localités  indiquées. 

Cette  espèce  se  retrouve  en  Algérie  (1).  J'en  ai  vu  chez 
M.  Chevrolat ,  à  Paris  ,  un  exemplaire  qu'il  venait  de  rece- 

(1)  Cependant  MM.  Fairmaire  rt  Coqnerel  n'en  fonl  pas  mention 
(l;ins  leur  Essai  sur  les  coléiipteres  dcUarbarie,  dunl  lu  2'^.  partie  vient 
de  paraître  dans  les  Anndles  de  la  Société  enlomologique  de  France. 
1800,  \'^'.  Irini, ,  p.  dZi5. 


-   265  — 

voir  avec  d'autres  coléoptères  pris  aux  environs  d'Alger  (1). 

Lavar.  fulvus  ne  comprend,  comme  celledu  Staphyiinoides, 
que  les  individus  immatures.  Elle  est  donc  peu  intéressante. 
J'ai  trouvé  tous  les  passages  de  couleur  entre  elle  et  les 
Margaritœ  types.  Il  faut  lui  rapporter  non-seulement  le 
fulvus  d'Erichson',  mais  encore  celui  de  IVJ.^I.  Fairmaire  et 
Laboulbène  dont  la  description  ne  peut  se  rapporter  à  aucune 
autre  espèce. 

Je  dois  faire  remarquer  que  la  dilatation  des  côtés  du  cor- 
selet est  assez  variable ,  ce  qui  pourrait  donner  lieu  à  des 
erreurs,  si  on  s'en  tenait  à  ce  seul  caractère.  Mais  il  sera  tou- 
jours très-facile  de  distinguer  ce  Micropeplus  des  précédents, 
par  la  sculpture  si  remarquable  de  la  tête ,  la  largeur  nota- 
blement moindre  du  corselet  à  la  base,  la  forme  un  peu  élargie 
des  élytres,  enfin  celle  de  la  carène  abdominale  et  des  jambes 
postérieures  chez  le  ^f. 

La  synonymie  du  Margaritcc  et  du  Staphylinoïdes  est  au- 
jourd'hui définitivement  établie;  mais  elle  a  donné  lieu  pen- 
dant long-temps  à  de  graves  difficultés,  augmentées  par  la  rareté 
de  ces  insectes  dans  les  collections.  Erichson,  le  premier,  en 
créant  le  fulvus,  fit  une  espèce  d'une  variété,  et,  plus  tard, 
M.  Kraalz  décrivit,  sous  \q  nom  de  Staphylinoïdes,  une  espèce 
qu'il  a  depuis  reconnue  distincte  et  qu'il  a  appelée  longi- 
pennis.  Enfin,  il  y  a  moins  d'une  année,  ce  dernier  et  iM.  Jac- 


(1)  Cet  habitat  est  très-remarquable,  el  si  je  ne  me  trompe  ,  c'est  le 
seul  Micropeplus  connu  qui  se  trouve  en  Afrique.  On  savait,  du  reste', 
déjà  que  ce  genre  n'était  pas  particulier  à  l'iiurope;  car  une  espèce, 
M,  oblusiis  ,  Newm,  =  Siaphylinoides,  Marsh.,  a  été  rencontrée  dans 
l'Amérique  septentrionale  ,  et  deux  autres,  sous  les  noms  de  M.  ameri- 
ca)ius.  De'].,  tl  costatus,  Le  Conte,  sont  signalées  aux  États-Unis ,  par 
MM.  Haldeman  et  Le  Conte  :  Catalogue  Coleoptera  of  the  United- 
States.  Washington  ,  11853. 


—  266  — 

queliii-Duval ,  après  avoir  réuni  les  exemplaires  typiques, 
ont  décidément  tranché  la  question  comme  je  l'ai  dit: 
M.  Kraatz,  par  une  note  très-complète  insérée  dans  le  Ber- 
Liner  Entomol.  Zeùschrift ,  1859  ,  p.  65  ,  et  M.  Jacquelin- 
Duval ,  dans  les  Glamires  entoniologiques ,  p.  ^8  (oct.  1859). 

Telles  sont  les  six  espèces  de  Micropeplus,  c  esl-à-dire  le 
double  de  ce  qu'on  en  connaissait  en  France,  que  j'ai  recueil- 
lies en  Normandie.  Un  pareil  résultat  peut  donner  une  idée 
des  richesses  entomologiques  de  notre  contrée  où,  en  général, 
la  famille  des  Siaphytinides  se  fait  remarquer  par  le  nombre 
et  la  rareté  des  espèces. 

Voici  maintenant,  comme  complément  et  pour  bien  fixer  la 
place  et  les  rapports  de  chacun,  la  liste  des  Micropeplus  ob- 
servés en  Europe  ,  avec  l'indication  de  leur  patrie  respective. 

VIICROPEPLINI. 

Micropeplus,  Lalr. 


Porcalus ,  Fabr Europe. 

Sulcatus,  Herbst. 

Matkatii ,  mihi France  (Normandie). 

Catatus,  Er France  (Normandie),  Al- 
lemagne. 
Tessevula,  Curt Angleterre,   Allemagne, 

Suède  et  Russie. 
Mailleiy  Guér. 


Staphylinoides ,  Md^Ti\\ France  sept.,  Angleterre, 

Autriche. 
Obtusus,  Newm. 

Var.  fulvus,  Jacq.-Duval. 


—  267  — 

Duvalii,  miki France  (Normandie). 

Marietti ,  Jacq.-Duval Italie. 

Margaritœ  ,  Jacq.-Duval France.  Allemagne. 

Fulvus,  Kraatz  [ex  parte). 
Var.  fulvus  ,  Er. 
Longipennis,  Kraatz  (1) Allemagne. 

Staphylinoidex,  Kraatz  (olim). 


(1)  Comme  cette  espèce  peut  se  trouver  aussi  en  France  ,  je  transcris 
ici  la  diagnose  qu'en  a  donnée  M.  Kraatz  (  Berliner  Entom.  Zeitschrift, 
68,  3,  1859),  dans  l'espoir  d'être  utile  aux  entomologistes  qui  étu- 
dieront ce  genre. 

M.  LONGiPF.NNis. —  Nigro-brutuieus ,  siibnilidus,  thoracis  laterihus 
elytrisque  brunneis  ,  antennis  pedibusque  rufis  ,  capite  fronte  média 
longitudinaliter  impressa  ,  linea  stibtili  elevata  ,  elytris  Ix-costatis  , 
nitidulis  ,  minus  crebre  punctatis ,  thoracc  sesqui  longioribus ,  abdo- 
minis  segmenta  quarto  conspicuo  carinula  minuta  parum  elevata.  — 
Long.  :  1-1  1/5  lin. 

Mas  carinula  abdominis  minore  tibiisque  denticulatis ,  posticis  intra 
denticulum  et  ap'.cem  distinctius  crenulatis  insignis  ;  tibiorum  posti- 
carum  denticulus  paulo  pane  médium  situs. 

Femina  tibiis  simplicibus. —  Frons  in  utroque  sexu  obtusa, 

M.  STAPHïLiNOiDES,  Kraatz ,  Ins.  Deutschl.,  II,  1053,  3. 

Voisin  des  Staphylinoides  et  Margaritœ ,  mais  distinct  par  la  lon- 
gueur de  ses  élytres,  qui  sont  plus  brillantes  et  dont  la  ponctuation  est 
plus  éparse,  ainsi  que  par  la  forme  de  la  carène  médiane  des  segments 
abdominaux  ;  les  deux  protubérances  de  la  tête  sont  en  outre  moins 
proéminentes  que  chez  le  Staphylinoides  ,  et  la  petite  ligne  médiane 
est  plus  saillante. 


268 


SÉANCE  DU  ^à  JijiN  'J860. 

Présidence  de  SB.    LUARD,    vi«e— président. 

DONS  FAITS  A   LA  SOCIÉTÉ. 

De  la  part  de  M.  Swallow  : 

Geoiogicai  Report ,  etc.  (  Rapport  sur  la  géologie  de  la 
contrée  située  le  long  de  la  branche  sud-ouest  du  Pacific 
rail-rood  de  L'État  du  Missouri,  par  M.  G.-C.  Swallow, 
géologue  du  Gonvernoment  ;  in-8°.  St. -Louis ,  1859.  93 
pages,  deux  planches  et  une  carte. 

De  la  pari  de  AI.  Cli.  Des  Moulins,  membre  correspon- 
dant : 

Eloge  historique  de  J.-F,  Laterrade,  fondateur  et  di- 
recteur de  la  Société  JÀnnéenne  de  Bordeaux ^  etc.,  par 
M.  Clî.  Des  Moulins;  in-S". ,  18  pages,  avec  portrait  pho- 
tographié.  Bordeaux  ,  18Ô0. 

De  la  part  de  M.   P.  Graliolet ,  membre  correspondant  : 

Recherches  pour  servir  à  l'histoire  des  Brachiopodes ; 
études  anatomiques  sur  la  Lingule  anatine ,  par  W.  P.  Gra- 
tiolet;  in-S".  de  102  pages,  deux  planches  et  nombreuses 
figures  intercalées  dans  le  texte.   Paris,  1859. 

De  la  part  de  M.   J.   Adhémar  : 

Révolutions  de  La  mer  ;  déluges  périodiques ,  par  M.  J. 
Adhémar ,  2*.  édition.  1  volume  de  texte  de  358  pages ,  et 
1,  volunie  de  planches.    Paris,  1860. 

De  la  part  de  M.    Niobey  : 


-  269  — 

Histoire  médicale  du  choléra-nwrbns  épidémique  qui  a 
régné,  en  1854,  à  Gy  (  Haute- Saône  ) ,  par  M.  Niobey , 
docteur-médecin;  iii-8°. ,   167  p.  et  un  plan.   Paris,  185/4. 

De  la  pan  de  M.   Jean  Gistel  : 

Mûnchshofen  in  ISiederbahern  als  minerai  badekurort , 
etc.  in-8°.  de  185  pages.  Landshut  ;  —  Literatur  historiches, 
in-8°.  de  56  pages.  Straubing,  1857; — Pteroma  zu  den 
mysierien  der  europaischeu  insektenwelt,  in-8°. ,  250  pages. 
Straubing,  1867  ;  —Die  Sùdwestbayerische  Schiveiz,  in-8°., 
118  pag.  Straubing,  1857;  —  Natur-audachten ,  in-8''. ,  90 
pages.  Straubing,  1857  ;  — Achthundert  und  Zwanzig  neve 
oder  unbeschriebene  wirbellose  tliiere,  in-8°. ,  9U  pages. 
Straubing,  1857;  —  plusieurs  n"'.  du  journal  Isis ,  où  se 
trouvent  quelques  notes  de  M.  Jean  Gistel. 

La  Société  a  reçu  ,  en  échange  de  ses  publications  : 

Bulletin  de  l'Académie  impériale  des  sciences  de  St.- 
Pétersbourg,  in-4°. ,  1859,  t.  I,  trois  cahiers  (feuilles  1  à 
9  ;  2  planches. 

Die  fossilen  mollusken  ,  etc.  (  Mollusques  fossiles  des 
terrains  tertiaires  des  emnrons  de  Vienne ,  t.  II  (  bivalves) , 
par  le  D^  Horncs.  Petit  in-folio  ,  116  pages,  11  planches. 
Vienne  ,   1859. 

Jahrbuch  etc.  {Annuaire  de  la  Société  impériale  et  royale 
géologique  de  Vienne  (  janvier  et  février  )  ,  grand  in-8°. 
Vienne,   1859. 

Id.  (avril,  mai,  juin),  avec  une  planche.  Vienne,  1859. 

Memoirs  ofthe  american  ^cademy  of  arts  and  sciences, 
vol.  VI,  2*.  partie,  in-4°.    Cambridge  et  Boston,  1859. 

Proceedings  of  the  american  Academy  of  arts  and 
sciences  .  in-8°. ,  feuilles  9  à  31  avec  2  planches.  1859. 

Report  on  the  geological  surwey  of  the  siate  of  ioxva , 
vol.  I ,  partie  géologique,  et  vol.  Il ,  partie  paléontologique  ; 
in-/i°.   de  12h  pages,   29  planches  et  1  carte.    1858. 


~  270  — 

Proceedings  of  the  Academy  of  natural  sciences  of  Phi- 
ladelphie ,  in-8". ,  feuilles  là  19  ;  3  planches. 

The  Transactions  of  the  Academy  of  sciences  of  St.  - 
Louis,  III*.  vol.,  220  pages,   7  planches.  St.-Lonis,  1859. 

Fii'st  report  of  a  geological  reconnaissance  of  the  nor- 
then  countries  of  Arkan&as ,  made  during  the  years  1857 
and  1858,  grand  in-B". ,  250  pages,  8  planches.  Little- 
Rock,  1858. 

Annual  Report  of  the  board  of  the  Smithsonian  Insti- 
tution ,  pour  l'année  1858  ,  in-S". ,  668  pages  avec  une 
carte.    Wasingihon ,  1859. 

List  of  Works  published  by  the  Smithsonian  Institution. 

1  feuille  in-12  ,   1859. 

The  Quarterly  Journal  of  the  geological  Society  .  vol. 
XV,  part.   5.  Supplément,  n".   60.  Londres,  1860. 

Id.,  vol.    XVI,  part.    1,  n".  61.   Londres,  1860. 

Zeitscrift ,  etc.  (  Bulletin  de  la  Société  géologique  alle- 
mande ,  XP.  volume  (mai,  juin,  juillet),  tx  planches. 
Berlin  ,  1859. 

Mémoires  de  l'Académie  des  sciences  et  lettres  de  Mont- 
pellier, section  des  sciences  ,  t.  IV,  premier  fascicule  in-^". , 
136  pages,  5  planches.    Montpellier,  1858. 

Les  mêmes  Mémoires,  deuxième  fascicule,  132  pages, 
5  planches. 

Précis  analytique  des  travaux  de  l'Académie  impériale 
des  sciences  et  belles- lettres  de  Rouen.   1858-1859. 

Mémoires  de  l'Académie  impériale  de  Dijon ,  2*.  série , 
t.  VIL  Parties  des  sciences  et  des  lettres  (années  1858-59). 

2  planches. 

Actes  de  la  Société  Linnéenne  de  Bordeaux.  Plusieurs 
volumes  complets  et  livraisons  partielles  de  divers  volumes 
qui  manquaient  à  la  Société  ,  par  suite  d'irrégularités  dans 
les  envois,  depuis  1839  jusqu'à  1858. 


—  271    — 

Mémoires  de  la  Société  d'agriculture  ,  des  sciences  et 
belles- lettres  du  département  de  l'Aube  ,  t.  X ,  2''.  série  , 
troisième  et  quatrième  trimestres  de  l'année  1859,  avec  5 
planches.  Troyes,  1860. 

Annales  de  la  Société  académique  de  Nantes  et  du  dé- 
partement delà  Loire-Inférieure,  1".  semestre  de  1859. 
1  vol.  in-8°.,   576  pages.   Nantes,  1859. 

Id.,  T.  semestre  1859,  158  pages.  Nantes,  1859. 

Mémoires  de  la  Société  impériale  d'agriculture ,  sciences 
et  arts  d' Angers ,  nouvelle  période,  t.  IIF,  1".  cahier  in-S". , 
70  pages.   Angers,   1860. 

CORRESPOXDANCR. 

Il  est  donné  lecture  :  1°.  d'une  lettre  de  M.GratioIet  qui  re- 
mercie la  Société  du  titre  de  correspondant  qu'elle  lui  a  ac- 
cordé ;  2°.  d'une  lettre  de  !M.  Niobey,  docteur-médecin,  à 
Hambie  (Manche) ,  annonçant  l'envoi  d'un  exemplaire  de 
l'ouvrage  qu'il  a  publié  sur  l'épidémie  de  choléra  qui  a  régné, 
en  1856,  à  Gy  (département  de  la  Haute-Saône);  3».  d'une 
lettre  de  i\I.  Paley,  médecin-vétérinaire  à  Caen,  annonçant 
l'envoi  d'une  note  manuscrite  sur  l'existence  d'une  cloison 
vaginale  dans  l'espèce  bovine;  h°.  plusieurs  lettres  du  docteur 
Jean  Gistel,  correspondanl;'«]e  la  Société  Linnéenne,  à  Ratis- 
bonne,  annonçant  l'envoi  de  plusieurs  travaux  imprimés  sur 
diverses  branches  de  l'histoire  naturelle. 

M.  de  Brébisson  a  communiqué  à  la  Société  une  nouvelle 
épreuve  photographique  de  la  roche  de  grauwacke  de  Noron , 
près  Kalaise,  dont  il  a  été  déjà  question  dans  la  dernière 
séance  :  celte  épreuve,  faite  sur  une  grande  échelle,  est  par- 
faitement réussie. 

M.  Luard  communique  verbalement  à  la  Société  la  décou- 


—  272  — 

verte  d'un  souterrain  de  capacité  médiocre,  situé  sur  le  ter- 
ritoire delà  commune  de  Wondevilie,  près  Caen,  que  la  tran- 
chée pratiquée  pour  l'établissement  du  chemin  de  fer  écornât 
pour  ainsi  dire,  en  y  faisant  un  trou  à  travers  lequel  un 
homme  pouvait  à  peine  passer.  M.  Luard,  averti  de  cette 
découverte,  se  rendit  sur  les  lieux.  Il  pénétra  parle  trou  dans 
une  galerie  n'ayant  que  62  centimètres  de  largeur  et  une 
hauteur  de  1  mètre  32  centimètres,  de  sorte  qu'on  ne  pou- 
vait s'y  tenir  debout  ;  cette  galerie  conduisait  à  une  première 
salle  longue  de  5  mètres  85  centimètres,  large  de  1  mètre  80 
centimètres  et  haute  de  1  mètre  62  centimètres;  une  seconde 
salle  était  à  côté  de  la  première  avec  laquelle  elle  communi- 
quait par  une  petite  porte  cintrée  ;  la  seconde  salle  n'avait  que 
2  mèlres  70  centimètres  de  long  sur  l  mètre  80  de  large.  Ces 
petits  souterrains  avaient  leurs  parois  régulièrement  taillées 
dans  la  roche  calcaire  qui  est  ici  la  partie  supérieure  de  l'oolithe 
inférieure  ou  calcaire  de  Caen.  La  voûte  était  à  2  mètres 
au-dessous  de  la  terre  végétale.  Le  sol  des  salles  était  plat. 
M.  Luard  trouva,  dans  un  coin  de  l'une  d'elles,  de  nombreux 
fragments,  très-petits,  de  poteries  noircies  et  répandant  une 
odeur  de  suie  ;  dans  un  autre  coin  était  un  amas  de  terre;  en 
la  remuant,  M.  Luard  en  a  retiré  des  morceaux  assez  grands 
de  diverses  poteries  grossières,  et,  de  plus,  un  fond  presqu'en- 
tier  d'un  vase  en  poterie  fine,  rouge,  à  vernis  rouge  luisant, 
comme  on  en  trouve  en  une  infinité  de  lieux,  soit  dans  notre 
pays,  soit  ailleurs,  et  qiw  les  antiquaires  regardent  comme  un 
travail  des  Romains.  Avec  ces  poteries  et  dans  la  même  terre, 
était  Vempaumure  bien  conservée  d'un  bois  de  cerf  commun 
[Cervus  etaphus),  détachée  de  sa  perche  par  un  trait  de  scie; 
la  perche  n'a  pas  été  retrouvée;  Vempaumure  porte  trois  forts 
andouillers,  ce  qui  annonce  un  cerf  adulte,  mais  non  d'un  âge 
très -avancé.  Avec  l'empaumure,  il  y  avait  encore  un  bout 
d'os  long  un  peu  comprimé,  que   M.    Eudes-Deslongchamps 


—  273  — 

n'a  pu  déterminer,  de  même  que  l'espèce  d'animal  auquel  ï\ 
pouvait  avoir  appartenu. 

La  Société  s'est  occupée  de  sa  course  annuelle.  St. -Pierre- 
sur-Dive  a  été  la  localité  choisie.  Elle  a  réglé  le  jour,  l'heure, 
les  moyens  de  transport,  etc. 

M.  Bin-Dupari,  pharmacien,  présenté  comme  membre  ré- 
sidant dans  la  dernière  séance,  a  été  admis. 


PREMIER   SUPPLEMENT 

Al 

CATALOGUE  DES  MOLLUSQUES  TERRESTRES  ET  FLUVIATILES 

DES  MVIROÎÎS  DE  CAFJ, 
Par  Alphonse  de  L'Hôpital  (1). 

Nota.  —  Le  premier  nombre  entre  pareiilhèses  indique  la  page  du 
4«.  volume  du  Bulletin  ,  et  le  second  celle  du  tirage  à  part. 

(90,8).  Au  lieu  de  Vitrina  major  ,  rfe  Fèrussac ,  Wsqi  : 
ViTRiNA  PELLUCIDA ,   Muller ,  et  ajoutez  les  localités 
suivantes  : 
Étavaux ,    dunes  de   la    Pointe-du-Siége ,    à  Ouistreham 

(arr.  de  Caen). 

(91 ,  9).  Ajoutez  : 

2.    VlTRINA  MAJOR  ,  Fér. 

Loc.  Étavaux  ,  Troarn  (arr.  de  Caen)  ;  Condé-sur-Senlles 
(arr.  de  Bayeux). 


(1)  Bulletin  de  In   Société  IJnnéenne  de  Normandie ,  4*.  vol.,   1859, 
et  tirage  à  part. 

18 


—  21k  — 

(92,  10).  Au  lieu  de  SucciNEA  arenaria,  Bouchard  (var.)? 
lisez  :  S.  OBLONGA  ,  Drap. 
Loc.    nouv.   Le  Maresquet ,    près    Bénouville,    Janville , 
ïroain  (arr,  de  Caen  )  ;  Crèvecœur  (air.  de  Lisieux  ). 

(92,  10).    ZOINITES  FULVUS,  Mïdier. 

Loc.  nouv.  Feuguerollcs,  Baron,  Foutaine-Henry  (arr.  de 
Caen)  ;  Coiulé-sui-Seulles ,  Balleroy  (arr.  de  Bayeux  ). 

(  93  ,  11  ).    ZONITES  NITIDUS  ,  MuUer. 

Ajoutez  :  var.  alha.  Coquille  entièrement  blanche.  Un 
seul  individu. 

(  93  ,  11  ).   ZONITES  LLCIDUS  ,  Drap. 

Loc.  iioiiv.  Falaise  (  Eug.  Deslongchamps  ). 

(  93  ,  11  \   ZoNiTES  CELLARius,  MuUer. 

Loc.  nouv.  Lisorcs  (arr.  de  Lisieux)  (Perrier). 

(94,  12).  Ajoutez: 

U  bis.  ZONiïES  ALLiARius,  Miller  (  H elix  ). 
HELIX  ALLIACEA,  Jeffreys. 

Coquille  d'un  fauve -rougeâtre  vif,  rarement  d'un  fauve 
clair  ,  en-dessus  ;  d'un  blanc  laiteux  plus  ou  moins  opaque, 
en-dessous.  Diamètre  :  de  10  à  11  millini.  ILiulenr  (de 
l'ombilic  au  sommet)  :  k  miliim. 

fJab.  Les  lieux  frais,  les  bois,  sous  les  pierres,  les  bois 
morts  et  dans  les  mousses. 

Loc.  Caen,  Maltot,  Étavaux  ,  Feuguerolles  ,  May,  Venoix. 
Mouen  ,  Bénouville  ,  Blainviile,  Sallenelles,  Mervillo  ,  Fon- 
taine-Henry ,  Argences,  Troarn,  etc.  (arr.  de  Caen);  Le 
Mesnil-Simon  ,  Crèvecœur  (arr.  de  Lisieux);  Fresney-le- 
Puceux  (arr.  de  Falaise)  ;  Monceaux,  Nouant,  Vaux-sur-Aure, 
Condé-sur-Seulles ,  Longues  (arr.  A^  Bayeux). 


—  275  — 

(Jette  espèce  est  assez  abondante  dans  plusieurs  des  localités 
citées,  où  elle  se  trouve  souvent  mêlée  au  Z.  cetlarms.  On 
l'en  distingue  à  première  vue  à  sa  spire  plus  élevée,  à  sa 
coloration  plus  foncée  et  à  son  ombilic  plus  étroit.  La  forme 
de  l'ouverture  est  aussi  différente. 

J'ai  également  trouvé  cette  espèce  à  Montebourg  (Manche). 

M.  Perrier  me  l'a  apportée  de  deux  localités  du  départe- 
ment de  l'Orne  :  Loré  (arr.  de  Domfront  )  ,  et  Coudehard 
(arr.  d'Argentan).  Je  l'ai  reçue  de  Dax,  sous  un  autre  nom. 
Enfin  iM.  Baudon  ,  de  Mouy  (Oise)  ,  l'a  trouvée  parmi  des 
Z.  ceilarius  provenant  de  Boulogne-sur-Mer.  Il  est  donc 
probable  que  cette  belle  espèce  ,  signalée  pour  la  première 
fois  en  France  ,  dans  les  environs  de  Lyon  ,  par  M.  Terver  , 
se  trouve  dans  une  grande  partie  de  la  région  océanique ,  et 
qu'elle  a  été  confondue  par  les  collecteurs  avec  le  Z.  cei- 
larius. 

J'ai  comparé  notre  espèce  à  un  Z.  alliarim  d'Angleterre 
envoyé  par  M.  Jeffreys  ,  et  qui  m'a  été  communiqué  par 
M.  Baudon,  11  y  a  identité  complète,  sauf  pour  la  coloration, 
qui  est  très-pâle  dans  l'échantillon  anglais. 

iM.  IMoquin-Tandon  (1)  cite,  avec  le  point  du  doute, 
l'opinion  de  L.  Pfeiffer,  qui  rapporte  le  Z.  nUiarius  au 
Z.  glaber  (Studer).  Ayant  entre  les  mains  un  grand  nombre 
de  Z.  ailiarius  et  plusieurs  exemplaires  de  Z.fjlaber  (diam.  : 
\k  millim. ,  haut,:  4,7  )  de  Carcenac  (  Aveyron  ),  j'ai  pu  me 
convaincre  que  les  deux  espèces  sont  réellement  distinctes  , 
((uoique  très-voisines. 

Le  Z.  atliarius  diffère  du  Z,  glaber  :  \".  par  sa  taille 
moindre  et  sa  forme  générale  plus  globuleuse  ;  2".  par  son 
ombilic  plus  large  ,  laissant  voir  facilement  la  moitié  ou  plus 
de  l'avant-dernier  tour  ;  3".  par  son  ouverture  plus  arrondie 

(1)   llist.  MolL  Fr.,  t.  II,  p.  83. 


—  276  — 

et  moins  large  ;  t'i".  par  son  péristomeà  bords  plus  rapprochés, 
et  à  bord  columellaire  plus  incliné  en  basai,  par  conséquent, 
plus  rapproché  de  l'axe  ;  5".  par  sa  couleur  plus  foncée. 
IM.  Drouët ,  dans  la  note  16  qui  accompagne  son  Enumc- 
ration  des  Mollusques  terrestres  et  fluviatiles  vivants  de  la 
France  continentale  (1),  dit  que  la  coquille  du  Z.  glaber  est 
moins  étroitement  ombiliquée  que  celle  du  Z.  alliarius.  C'est 
le  contraire  qui  a  lieu  ,  même  en  ne  tenant  pas  compte  de  la 
différence  de  taille  qui  existe  entre  les  deux  espèces.  Il  est 
probable  que  M.  Drouët  n'a  vu  que  des  exemplaires  non 
adultes  du  Z.  aliiariîis. 

{9U,  12).  Au  lieu  de  Zonites  nitens,  Gmel.  Mich., 
lisez:  Z.  nitidulus  ,  Drap. 

Je  dois  celte  rectification  à  M.  Terver  ,  qui  m'a  envoyé 
des  exemplaires  authentiques  du  Z.  nitens.  Ces  deux  .espèces 
sont  extrêmement  voisines  ;  cependant  elles  paraissent  dis- 
tinctes. La  spire  du  Z.  nitidulus  est  moins  déprimée,  l'ou- 
verture est  moins  large ,  plus  arrondie  ,  et  la  coloration  est 
plus  foncée. 

Loc.  nouv.  Allemagne,  Étavaux,  Ardennes,  Venoix,  Moucn, 
Fontaine  -  Étoupefonr ,  Hérouville ,  Bénouville  ,  Banville  , 
Sallenelles ,  Canteloup  ,  ïroarn,  Janville  (arr.de  Caen  )  ; 
Frcsney-le-Puceux  (arr.  de  Falaise J  ;  Longues,  Fontenaillcs 
(  arr.  de  Bayeux). 

(9^  ,  VI).    Zonites  ckystallinus,  Midlei\ 

Loc.  nouv.  Étavaux,  Feuguerolles  ,  Baron,  Troarn  ,  Jan- 
ville (arr.  de  Caen  )  ;  Le  iMesnil-Simon  (arr.  de  Lisieux  )  ; 
Balleroy  ,  (]ondé-sur-Seulles  (arr.  de  Bayeux). 

(  95  ,  13  ).   Zonites  imaphanus  ,  Studer. 

(1)   Mein.  Suc.  Koy.  Se.  de  Liège  ,  l.  X,  p.    173  (d855). 


—  ^277   — 

Celle  espèce  me  paraît  Irès-suspecle.  Les  caraclèros  dis- 
linctifs  donnés  par  les  auteurs  sonl  tirés  surtout  de  l'ombilic 
et  énoncés  en  termes  vagues.  N'ayant  pu  encore  obtenir  de 
mes  correspondants  un  seul  exemplaire  authentique  de  Z. 
diaphanus ,  je  ne  puis  me  faire  une  opinion  sur  sa  valeur, 
et  je  reviens,  jusqu'à  plus  ample  informé,  à  l'opinion  de 
Draparnaud  ,  qui  considérait  colle  coquille  comme  une  simple 
variété  du  Z.  crijsiallmus. 

(95,  13).    ZOINITES  STRIATULUS,  Gmy. 

Var.  1.  Syn.  z.  radiatuius  (Aider). 

Loc.  nouv.  Feuguerolles,  Biéville  ,  Blainville,  Giberville  , 
Janville  (  arr.  de  Caen)  ;  Littry  (  Fauvel)  ;  Balleroy  (  arr.  de 
Bayeux). 

Var.  2.  Syn.  Hélix  nitidosa  (Fér.);  Zoniles  purus  (Aider). 

Loc.  nouv.  îMallot ,  Bully,  Troarn  ,  Feuguerolles,  Fon- 
taine-Étoupefour  (arr.  de  Caen). 

(95  ,  13  ).   Hélix  pygm.«:a,  Drap. 

Loc.  nouv.  Baron,  Clopée  (arr.  de  Caen);  Condé-sur- 
Seulles,  Balleroy  (arr.  de  Bayeux). 

(  96  ,  14).   Hélix  rotundata  ,  MuUer. 

Var.  alba.  Coquille  blanclie  ,  sans  taches. 

Loc.  Lisores  (  arr.  de  Lisieux  )  (  Perrier  )  ;  Balleroy 
(arr.  de  Bayeux  ). 

Cette  variété  est  extrêmement  rare. 

(97,  15).    HELIX  LAPiciDA,  Linné. 

Loc.  nouv.  Longueval  (  arr.  de  Caen  )  ;  Liltry  (  arr.  de 
Bayeux  )  (  Fauvel  ). 

(  99  ,  17  ).   Hélix  pomatia  ,  Linné. 

Loc.  nouv.  Coupesarte  (arr.  de  Lisieux). 


—  '278  — 

(100,   18).    HELIX  ACULEATA,  MuUer. 

Loc.  nouv.  Maltot ,  Baron  (arr.  de  Caen)  ;  St. -Julien- le- 
Faucon  (air.  de  Lisieux)  ;  Balleroy,  Nouant,  Longues  (arr. 
de  Bayeux  ). 

(100,  18).   Hélix  RUPESTRis,  Drap. 

Loc.  nouv.   Longues,  Vaux-sur-Aure  (arr.  de  Bayeux). 

(100,  18).    HELIX   LIMBATA,  Drap. 

Loc.  nouv.  Sallenelles  (  arr.  de  Caen  )  ;  St. -Julien-le- 
Faucon ,  St. -Crespin  ,  Berville  (arr.  de  Lisieux). 

(101,  19).  Au  lieu  de  Hélix  carthusiana  ,  Drap.,  lisez: 

HELIX  CARTHUSIANA,   Millier. 

(102,  20).   HELIX  FUSCA,  Moniagu. 

Loc.  nouv.  Fcuguerolles ,  Verson  ,  Mouen,  Baroii  (arr.  de 
Caen)  ;  forêt  de  Cerisy  (arr.  de  Bayeux). 

Cette  espèce  est  assez  répandue  dans  les  buissons  des 
bords  de  l'Odon,  de  Verson  à  Baron.  Pendant  une  journée 
douce  et  humide  du  mois  d'octobre  dernier,  j'en  ai  recueilli , 
dans  ces  localités,  plus  de  cent  individus  en  quelques  heures. 

Elle  existe  aussi  à  Loré  (Orne),  d'où  elle  m'a  été  apportée 
par  M.  Perrier. 

(103  ,  21  ).    HELIX  HISPIDA,   L. 

Cette  espèce  varie  beaucoup:  j'ai  quelques  exemplaires  se 
rapprochant  d'Hélix  plebeia  (Drap.)  par  leur  forme  glo- 
buleuse et  leur  ouverture  arrondie. 

M.  Eugène  Deslongcliamps  m'a  donné  un  magnifique  in- 
dividu sénestre ,  qu'il  a  recueilli  à  Beuzeville-la-Bastille 
(Manche). 

(103  ,  21).    Ajoutez:  \lx  bis.    Helix  SERICEA,  Drap. 


—  279  — 

Loc.  Caen  (beiges  de  l'Orne,  le  long  du  cours  CalTardli), 
Allemagne  ,  Étavaux  ,  l'roarn  (arr.  de  Caen).  —  Très-rare. 

XU  ter.  Hélix  conciimna,  Jeffreys  (1),  non  Sowerby  (2), 
nec  Moquin-Tandon  (3)  cl  alior.   auct.  galL 

Coquille  déprimée ,  subdèpriniée  on  légèremeni  trochoïde, 
à  sti'ies  iri'égulières  peu  marquées  ;  roussâire  ou  d'un  jaune 
pâle ,  avec  des  tacites  plus  foncées  et  une  bande  laiteuse  peu 
apparente  sur  l'avant-dernier  tour  ;  velue  à  l'état  jeune  , 
glabre  à  l'état  adulte.  Six  tours  de  spire ,  rarement  six  et 
demi.  Ombilic  très-profond  ,  large  de  2  millimètres  à  son 
ouverture ,  laissant  voir  tous  les  tours  de  spire.  Ouverture 
oblique ,  petite  ,  prcsqu' aussi  haute  que  large ,  régidièrement 
ovale ,  représentant  un  rectangle  à  base  un  peu  plus  longue 
Qîie  la  hauteur ,  et  dont  les  angles  seraient  arrondis  ;  for- 
tement écha?icrée  par  l'avanl-dernier  tour,  et  réduite  in- 
férieurement ,  dans  le  voisitiage  de  la  columelle ,  à  un 
sinus  étroit. 

Pcristome  interrompu,  muni ,  à  1  millimètre  environ  du 
bord,  d'un  bourrelet  intérieur  blanc  ou  d'un  simple  épais- 
sissement.  Bord  inférieur  presque  droit,  légèrementré fléchi, 
avec  un  bourrelet  blanc,  saillant,  dirigé  perpendiculairement 
à  l'axe  de  la  coquille,  brusquement  tronqué  ou  atténué  à  3 
millimètres  environ  de  la  columelle ,  et  se  continuant  avec 
l'épaississement  du  péristome. 

Uianièlre  :  de  7,5  à  9  millim. ,  le  plus  ordinairement  8  ; 
hauteur  (du  sommet  au-dessus  de  l'ombilic)  :  de  3,5  à  k 
millim. ,  le  plus  souvent  h. 

Loc.  Parties  marécageuses  des  falaises,  entre  Longues  et 
Fontenailles  (arr.   de  Bayeux),  sur  le  Sium  nodiflorum, 

(1)  Trans.  Linn.,  XVI,  1830,  p.  336. 

(2)  Proc.  of  the  Zoological  Soc.  of  Loiidon  ,  18iil,  p.  20. 

(3)  Hisl.  nat.  Moll.  Fr.,  t.  II  ,  p.  22i. 


—  280  — 

près  du  rocher  isolé  par  la  mer  et  connu  dans  le  pays  sous 
le  nom  de  Demoiselle  de  Fonlenailles, 

Les  auteurs  français  paraissent  avoir  complètement  mé- 
connu celte  espèce.  La  description  et  la  figure  qu'en  donne 
M.  Moquin-Tandon ,  dam  non  Histoire  naturelle  des  Mol- 
lusques de  France ,  ne  lui  conviennent  nullement.  Je  dois  à 
l'obligeance  de  i>L  Baudon  la  communication  d'un  exemplaire 
qui  lui  a  été  donné  par  l'auteur  de  l'espèce  lui-même  ;  or,  il 
y  a  identité  complète  entre  les  individus  que  j'ai  recueillis 
dans  le  Calvados  et  l'échantillon-type  de  l'auteur  anglais. 

C'est  de  VU,  hispida  que  notre  espèce  se  rapproche  le 
plus;  elle  lui  ressemble  même  tellement,  que  j'ai  long-temps 
hésité  à  l'en  séparer.  Après  un  examen  attentif  de  tous  mes 
exemplaires  ,  je  suis  d'avis  que  VH.  concinna  vaut  au  moins 
autant  que  bon  nombre  d'espèces  admises  sans  contestation 
par  la  majorité  dos  conchyliologues  ,  et  qu'elle  doit  être 
maintenue. 

L'Helix  concinna  se  dislingue  de  Vhispida  par  sa  forme 
générale  plus  éléganle  ,  son  ombilic  plus  grand  ,  son  ouver- 
ture plus  petite,  plus  étroite  dans  le  voisinage  de  la  columelle, 
enfin  par  le  bord  inférieur  du  péristome ,  qui  est  plus  droit 
et  presque  exactement  perpendiculaire  à  l'axe. 

VH.  concinna  de  M.  Moquin-Tandon  et  des  auteurs  fran- 
çais est ,  selon  toute  probabilité ,  une  variété  de  VH,  plebeia 
ou  de  VH.  sericea  ;  mais  ce  n'est  pas  irèsceriainemeni  l'es- 
pèce de  M.  Jeiïreys. 

La  diagnose  de  l'auteur  anglais  ayant  été  complètement 
défigurée ,  nous  croyons  utile  de  la  reproduire  textuelle- 
ment : 

Animal  rufescens  ,  politissimum,  Teniacula  lonijiora. 

Testa  subdepressa ,  subcarinata  ,  nitidula ,  seiis  albidis 
valde  caducis  sparsa,  rufo-brunnea.  Anfracius  5-6.  Apertura 
subroiundo-lunata,  iiitus  marginata.   Umbilicus  patulus. 


—  281   — 

A.  Mïnor  j  candidior  ;  apertura  vix  marginata. 

La  forme  de  l'ombilic  suffirait,  à  elle  seule,  pour  séparer 
nettement  notre  espèce  des  H.  sericea,  plebeia  et  hispida. 

Suivant  M.  Moquin-Tandon  ,  la  coquille  de  VH.  concinna 
QSt  presque  globuleuse,  pourvue  d'un  ombilic  irès-pelii ,  c\ 
son  ouverture  est  peu  cchancrce  par  l'avant-dernier  tour. 
Tous  ces  caractères  sont  en  opposition  manifeste  avec  la  de- 
scription de  M.  Jefîreys.  Le  même  auteur  ne  dit  rien  du 
bourrelet  intérieur. 

Il  résulte  de  ce  qui  précède  que,  de  toutes  les  H.  concinna 
qui  ont  été  signalées  en  France  jusqu'à  ce  jour  ,  la  nôtre  est 
la  seule  dont  l'authenticité  soit  bien  rorlaine. 

(  103  .  21  ).   Hélix  fasciolata  ,   Poirei. 

Loc.  nouv.  Caen  (Calix),  route  de  Caen  à  Buron  ,  Mon- 
deville  ,  Giberville  ,  Moult,  Ranville  ,  Sallenelles,  Merville 
(  arr.  de  Caen  )  ;  Mézidon  (  arr.  de  Lisieux  )  ;  Fontenailles 
(  arr.  de  Bayeux)  (Edm.  de  Bonnechose). 

La  taille  de  cette  espèce  est  très-variable  ;  on  trouve  un 
grand  nombre  d'individus  petits  ,  quoique  parfaitement 
adultes  ;  les  plus  grandes  coquilles  ont  de  10  à  11  millim.  de 
diamètre ,  et  de  û  à  5  de  hauteur.  Les  échantillons  de 
moyenne  et  de  grande  taille  se  rapportent  à  ÏHelix  caperata 
(  Montagu). 

(103  ,  21).    HELIX  ERICETORUM,  MuLier. 

Loc,  nouv.  Vaux-sur-Aure,  Fontenailles  (arr.  de  Bayeux) 
(Edm.  de  Bonnechose). 

Var.  minor.  Coquille  ayant  de  8  à  9  millimètros  de 
diamètre. 

Loc.  Caen  (champs  St. -Michel ),  Vcrson,  etc.  (arr.  de 
Caen)  ;  Vaux-sur-Aure  (arr.  de  Bayeux). 

(  lOZl  ,  22  ).    HELIX  LIINEATA  ,  OUti. 


282  — 

Var.  alba.  Coquille  d'un  blanc  pur ,  à  bandes  transpa- 
rcntes  sur  un  fond  opaque. 
Loc.  Sallenelles  (arr.  de  Caen  ). 
Ijh  seul  exemplaire. 

(  105  ,  23  ).   Hélix  acuta  ,  MuUer. 

Ajoutez  :  Sous-variélé  6.  —  Coquille  ornée  sur  tous  les 
tours,  mais  surtout  sur  le  derîiier  ,  de  taches  ir régulières 
d'un  violet  très-foncé ,  presque  îtoir.  Ouverture  de  même 
couleur  intérieurement. 

Loc.  Dunes  du  lilloial ,  de  Sr.-IMarie-du-lMont  à  Quiné- 
villc  (  Manche). 

Cette  magnififiue  variété  est  commune  à  Quinéville. 

(  105  ,  23).    BULIMUS  015SCURUS,  Millier. 

Imc.  7ioui'.  Condé-sur-Seulles,  Longues  (arr.  de  Bayeux). 

(100,  2^).   BULIMUS  MiiNKEANUS,  A.  Pfeiffer. 

Loc.  nouv.  Maltol ,  Canteloup  (arr.  de  Caen)  ;  Condé- 
sur-Seulies  (arr.  de  Baveux). 

(  107  ,  25  ).   BuLi.viUS  sUBCYLiNDRicus  ,  Linuè. 
Var.  alba.  Coquille  entièrement  blanche. 
Loc.  Coupesarte  (  arr.  de  Lisieux  j. 
Un  seul  exemplaire. 

(107  ,  25  ).    BULLMUS  ACICULA,  Millier, 

Loc.  nouv.  Mondevillc ,  Fontaine-Étoupefour  (  arr.  de 
Caen). 

(108,  26).   CLALSlLiA  LAMINATA  ,  Moulagu. 

Loc.  nouv.  Lisores  (  Perricr  )  ,  Le  IMesnil-Simon  (  arr.  de 
Lisieux  ). 

(  109  ,  27  ).    CLAUSIUA  JNKJRICANS  ,  PuLt. 


—   283  — 
Loc.  nouv.   Longues  (  arr.  de  Bayeux  )  ;   Lisores  (  arr.  de 
Lisieux)  (  Perrier). 

(  110  ,  28  ].   Clausilia  Rolphii  ,  Leach. 

Loc.  nouv.  Troarn  (arr.  de  (îaeu  )  ;  Vaubadon  (air.  de 
Bayeux)  ;  Lisores  (arr.  de  Lisieux)  (Perrier). 

(110,28).    PUPA  PERVERSA  ,    L. 

Loc.  nouv.  iMerville  ,  Janvilic  (  arr.  de  Caen  )  ;  Balleroy  , 
Longues  (  arr.  de  Bayeux  ). 

(  113  ,  31  ).   Ajoutez  :  h.  Pupa  secale  ,  Drap. 

Loc.  Ranville,  au  milieu  des  débris  rejetcs  par  l'Orne. 
Une  seule  coquille  vide ,  mais  en  bon  état  ;  elle  est  de  petite 
taille  (hauteur:  6,5  millim. ;  diamètre  :  2,5). 

(113,  31  ).   Vertigo  edentula  ,  Drap. 

Loc.  nouv.  Étavaux ,  Baron  ,  Mouen  ,  Fontaine-Henry 
(  arr.  de  Caen  )  ;  Le  Mesnil-Sinion  (arr.  de  Lisieux)  ;  Nonant 
(arr.  de  Bayeux  ). 

(  \\k,  32  ).  Vertigo  antivertigo  ,  Drap. 
Loc.  nouv.  Fontaine- Henry  (arr.  de  Caen). 

(  115  ,  33  ).  Carychium  myosotis  ,  Drap. 

Loc.  nouv.  Cabourg,  à  l'embouchure  de  la  Uive.  J'ai 
trouvé  aussi  cette  espèce  à  Carentan  et  à  Quinéville  (Manche). 

(  117  ,  35  ).  Cyclostoma  elegans  ,  MiiUer. 
Loc.  nouv.  Falaises  de  Longues  (  arr.  de  Bayeux  ). 

(117  ,  35).  Ajoutez: 

Genus  13  BIS.  ACME  ,  Uailmann. 
ACME  LINEATA  ,  Drap.  (  /Juricuia). 


—  28a  — 

Hab.  Les  bois  très- humides,  sous  les  mousses  et  les 
Marchaiitia. 

Loc.  iMallot ,  Feuguerolles  (arr.  de  Caen);  Le  Mesnil- 
Simon  (  arr.  de  Lisieux  ). 

Cette  espèce  ne  paraît  pas  très-rare  dans  les  deux  premières 
localités,  mais  son  exiguilé  et  la  nature  des  lieux  fju'elle 
habite  la  rendent  très-difficile  à  trouver.  Tous  les  individus 
que  j'ai  recueillis,  au  nombre  de  quatre-vingts  environ,  n'ont 
que  2,5  inillim.  au  plus  de  hauteur,  tandis  que  les  exem- 
plaires provenant  des  alluvions  du  Rhône,  à  Lyon  ,  ont  3,5 
millim. 

(118,  36).  Planorbis  NiTiDus,  MuLler. 
Loc.  noHv.  Tioarn  (  arr.  de  (^aen  ). 

(118,  36).   PlaiNOubis  fontanus,  Liglu. 

Loc.  noiiv.  31a[iut ,  Fontaine  -  Étoupefour  ,  Giberville  , 
Bcllengreville  (arr.  de  Caen)  ;  Lécaude  (arr.  de  Lisieux). 

(  119  ,   .')7  ).    PlaNOKBIS  VORTtX  ,  L. 

Ajoutez:  var.  (PL.  compressas ,  Michaud). 

Loc.  Bellongreville  ,  Troarn  (arr.  de  Caen)  ;  Le  iMesnil- 
Mauger  (  arr.  de  Lisieux  )  ;  Fresney-le-Puceux  (  arr.  de  Fa- 
laise). 

Très-rare. 

(  119  ,  37  ).    PLANOimiS  ROTUNDATUS  ,  Poirel. 

Loc.  7WUV.  Giberville ,  May  [  arr.  de  Caen  )  ;  Monceaux 
(arr.  de  Bayeux). 

310NSTRU0S1TÉ  Sinisirorsa- scoiaris.  Coquille  scnestre , 
scalaire  ,  vermetiformc  ,  à  lours  complètement  disjoints  ,  à 
l'exception  des  2  \  12  premiers  ,  qui  sont  enroulés  datis  le 
même  plan.  Hauteur  :  5  millim. 

Loc.  Coupesarte   (  arr.  de  Lisieux  ).  Un  seul  exemplaire. 


—  285  -^ 

M.  Edmond  de  Boniiechose  a  recueilli  ,  près  de  Carentan 
(  Manche  ) ,  un  PL  carinatus  qui  est  également  sénestre  et 
scalaire  à  la  fois.  La  hauteur  de  la  coquille  est  de  6  millim, 

(l'SO,  38).    rr.ANORRtS  NAUTILEUS  ,  L. 

Loc.   nouv.  Giberville   (  arr.  de  Caen  ). 

(121  ,  39).    PLANORBtS  LiEVIS,  ALdcr. 

Celle  espèce  est  bien  déterminée  ;  seulement  elle  doit 
prendre,  à  cause  de  la  priorité,  le  nom  de  Planorbis  CxLABEiR, 
Jcfj'reys.  Je  l'ai  recueillie  en  grand  nombre  cette  année  dans 
le  second  bras  de  la  Vieille-Rivière  (ancien  lit  de  l'Orne), 
à  partir  du  bassin  ,  entre  le  Canal  et  l'Orne. 

(  122  ,  M).   Planorbis  contortus  ,  L. 

Loc.  nouv.  Maltol ,  Bellengreville  (  arr.  de  Caen  ). 

(123,  U\  ).   Physa  hypnorum,  L, 

Loc.  nouv.  Fontaine-Henry  ,  Collevile,  Sallenelles  ,  Mer- 
ville  (arr.  de  Caen)  ;  Berville  (arr.  de  Lisieux). 

(123,  41  ).    Ajoutez  : 

3.   Phïsa  AcutA,   Drap. 

Var.  minima  N. 
Coquille  d'un  fauve  clair,  transparente,  assez  solide  ,  à  spire  effilée. 
Diamètre:  4  millim.;  hauteur  :  7.  Cinq  tours  despire. 

J'ai  trouvé  cette  charmante  petite  variété  au  Jardin  bota- 
ni(|ue  de  Caen  ,  dans  un  grand  vase  où  l'on  cultivait  le  Ma?'- 
silea  quadrifolia.  A-t-elle  été  apportée  avec  la  plante  ? 
Celle-ci  provenait  du  Jardin  de  Paris. 

(  12Zj  ,  kl).    LlMN^A  AURICULARIA  ,  L. 

Loc.  nouv.  Berville  (arr.   de  Lisieux  ). 

(  12')  ,  ^3  ).    LlMN.EA  LtMOSA  ,  L. 


—   286  — 

Var,  f  L.  intermedia  ,  Michaud  ). 

Loc.  Caen  (Jardin  botanique),  Sallenelles  ,  Colleville  (arr. 
de  Caen):  Soqucnce ,  Berville,  St.-Crespin  ,  Coupesarte 
(arr.  de  Lisieux  ). 

(127,  65).  LiMN^A  PALUSTiiis,  MùUer. 
Loc.  nouv.   Berville  (  arr.  de  Lisieux  ). 

(  130  ,  48  ).    LlMN^A  TRUNCATULA  ,  Miiller. 

Loc.  nouv.   Longues  (  arr.  de  Bayeux  ). 

J'ai  trouvé  dans  cette  localité,  au  fond  d'un  four  à  chaux, 
contenant  quelques  centimètres  d'eau  pluviale,  des  individus 
remarquables  par  leur  grande  taille.  La  hauteur  de  la  coquille 
atteint  jusqu'à  16,5  millim. 

(130,  48).   LiMN^A  GLABRA,  MûUer. 

Loc.  nouv.   St.-Julien-Ie-Faucon  (arr.  de  Lisieux). 

(132,  50  ).  Ancylus  lacustris  ,  L. 
Loc.  nouv.  Lécaude  (arr.  de  Lisieux). 

(  133  ,  51  ).    BYTHiNiA  SIMILIS  ,  Drap. 

Loc.  nouv.  Fossés  des  herbages  compris  entre  le  Canal  et 
l'Orne  ,  à  Hérouville  et  Blainville  ,  près  Caen.  Assez  abon- 
dante. 

(  134 ,  52  ).   BYTHINIA  Leachii  ,  Shepp. 
Loc.   nouv.   Bellengreville  (arr.  de  Caen). 

(135,  53).   Ajoutez  : 

U.  Bythinia  ARBKEVIATA,  Micliaud  (Paludina). 

Loc.  Bords  de  la  Vieille-Rivière,  à  Caen,  parmi  les  débris 
rejeiés  pendant  un  débordement.  Un  seul  exemplaire. 

Espèt'CK  dos  eaux  saiimàtrcs. 

5.   Bythinia  muriatica,  Lam.  (  Puludina). 


—  287  — 

Hab.  Les  vases  de  rembouchiire  des  rivières  et  aussi , 
mais  pins  rarement  ,  les  fossés  d'eau  saumàtre  et  les  flaques 
d'eau  du  littoral 

Loc.  Sallenelles  ,  Bernières  (arr.  de  Caen)  ;  baie  des  Veys, 
h  St. -Clément ,  près  Tsigny  (arr.  de  Bayeux). 

J'ai  trouvé  cette  espèce  en  immense  quantité  à  Sallenelles, 
sur  la  plage  ,  et  h  St. -Clément. 

Elle  existe  également  à  Carentan  et  à  Quinéville  (Planche). 

6.   Bythinia  acuta  Drap,  (Cyciostoma). 

Hab.  Fossés  du  littoral. 

Loc.  Ouistreham  ,  Cabourg  (arr.  de  Caen)  ;  St. -Clément, 
près  Isigny  (  arr.  de  Bayeux  ). 

Assez  rare.  L'influence  maritime  est  moins  nécessaire  à 
celte  espèce  qu'à  la  précédente  ;  les  eaux  qu'elle  habite  sont 
presque  douces. 

Se  trouve  aussi  à  Carentan  (  Manche  ). 

(135  ,  53  ).   Valvata  piscinalis  ,  Millier. 

Loc.  nouv.  La  Laize  ,  à  Fresney-le-Puceux  (  arr.  de  Fa- 
laise). 

(  136  ,  5^  ).    VAt.VATA  CRISTATA  ,  Millier. 

Loc,  nouv.  Fontaine-Henry,  Giberville ,  Bellengreville 
(arr.  de  Caen). 

(136,  54).   Ajoutez: 

3.  Valvata  spiiîorbis  ,  Drap. 

Loc.  Sf^.-Marie-du-Mont  (Manche). 

Cette  espèce,  que  je  crois  bonne  ,  est  intermédiaire  entre 
les  V.  cristata  et  piscinalis.  Elle  diffère  de  la  première  par 
sa  spire  un  peu  proéminente  ,  son  ombilic  plus  profond  el 
moins  large,  et  par  son  ouverture  proportionnellement  plus 
grande  el  plus  inclinée  en  bas.  Elle  se  distingue  d'ailleurs 


—  288  — 

facilement  du  V.  pisciualis  par  sa  spire  très-sui  baissée ,  son 
ombilic  plus  grand  et  son  ouverture  proportionnellement  plus 
petite. 

Diamètre:  4,5  millim.  Hauteur  (de  l'ombilic  au  sommet): 
1,5  millim.  Spire  de  3  1/2  tours. 

La  figure  donnée  par  M.  Moquin-Tandon  ne  convient  pas 
aux  exemplaires  que  j'ai  recueillis.  N'ayant  pas  à  ma  dis- 
position l'ouvrage  de  Draparnaud  ,  je  mentionne  cette  espèce 
sur  la  foi  de  M.  Baudon  ,  qui  m'affirme  que  mes  exemplaires 
représentent  bien  le  type  du  V.  spirorbis. 

(137,55).    ANODONTA  CYGNEA  ,  L, 

Var.  ZeUensis. 

Loc.  noim.  L'Orne,  à  Louvigny ,  près  Caen;  Carel,  près 
St.-Pierre-sur-Dive  (  arr.  de  Lisieux  )  ;  St.-Vigor,  près 
Bayeux  (  Edm.  de  Bonnechose). 

(139,  57).  Anodonta  piscinalis,  Niisson. 

Loc.  nouv.  La  Noë ,  à  Caen  ;  l'Orne,  à  Allemagne  et 
Louvigny. 

(139,  57).   Anodonta  Avonensis,  Montagu. 

Var.  1.  Loc.  nouv.  St.-Vigor  (Edm.  de  Bonnechose), 
Vaux-snr-Aure  (arr,  de  Bayeux). 

Quand  cette  espèce  est  jeune  ,  les  valves  sont  peu  épaisses, 
et  elle  a  la  plus  grande  ressemblar)ce  avec  VA.  piscmalis. 
On  peut  cependant  l'en  distinguer  facilement  par  la  couleur 
de  l'animal,  qui  est  d'un  blanc-grisâtre  très-pale  dans  \'A. 
Avonensis,  et  d'un  jaune-orangé  assez  vif  dans  1'^.  piscinalis. 

(l/'il ,  59).  Unio  littoralis,  Cuvier. 

Loc.  nonv.  La  Noë,  à  Caon  ;  l'Orne,  à  May  et  Feuguerolles 
(  arr.  de  Caen  ). 


—  289  — 


IVote  sur  un  I/nio  lUto»'alia  anormal. 

Le  muscle  adducteur  antérieur  est,  en  grande  partie,  remplacé  par 
deux  concrétions  calcaires  fortement  soudées  aux  valves  par  leurs  bases 
et  se  touchant  par  leurs  extrémités  libres  lorsque  la  coquille  est  fermée. 

Ces  concrétions  sont  très-dures,  d'un  blanc-grisûtre  présentant  un 
reflet  nacré;  leur  diamètre  est  de  6  à  8  millimètres,  et  leur  plus 
grande  épaisseur  de  4.  Leurs  surfaces  libres  offrent  quelques  Inégalités 
assez  semblables  à  celles  de  la  couronne  d'une  molaire  humaine  usée. 
Ces  inégalités  s'engrènent  exactement  les  unes  dans  les  autres  lorsque 
les  valves  sont  rapprochées. 

Il  ne  restait  du  muscle  adducteur  antérieur  que  la  partie  antéro- 
inférieure,  formant  un  croissant  dont  la  plus  grande  largeur  était  de 
2  millimètres.  Les  deux  muscles  rétracteurs  antérieurs  étaient  intacts, 
ainsi  que  tous  les  muscles  postérieurs. 

Cet  accident  ne  peut  être  attribué  à  la  maladie  perlière,  car  la  nacre 
de  cette  coquille  est  très-nette  et  sans  aucune  excroissance  anormale. 

Tous  les  Unio  littoralis  de  cette  localité  (1)  ont  les  sommets  et  la 
partie  antérieure  très-fortement  décortiqués.  L'épaisseur  des  valves, 
dans  les  points  qui  correspondent  aux  empreintes  musculaires  anté- 
rieures, est  réduite  à  celle  d'une  feuille  de  papier  un  peu  fort.  La  partie 
postérieure  de  la  coquille  est  inlacle  et  recouverte  de  conferves.  Chez 
plusieurs  individus,  les  empreintes  musculaires  antérieures  sont  recou- 
vertes d'une  couche  très-mince  d'une  substance  de  même  nature  que 
celle  des  concrétions  qui  font  l'objet  de  cette  note.  Les  empreintes 
musculaires  postérieures  ne  présentent  rien  de  particulier. 

L'érosion  extérieure  ayant  compromis  la  solidité  des  insertions  du 
muscle  antérieur,  en  amincissant  outre  mesure  la  coquille  en  ces  points, 
il  semble  que  l'animal ,  averti  peut-être  du  danger  par  la  flexion  de  là 
coquille  pendant  les  contractions  musculaires,  a  voulu  se  préserver  en 
sécrélant  la  couche  mince  et  dure  dont  nous  venons  de  parler.  Celte 
sécrétion  anormale,  prenant  un  développement  excessif  dans  l'individu 
qui  nous  occupe,  aura  fini  par  se  substituer  graduellement  h  la  plus 
grande  partie  du  muscle  adducteur. 


(1)  May,  près  CaeD, 

19 


—  290  — 

(l£i2,  60).  Unio  batavus,  Maton  et  Rackeit. 

Type.  Loc.  L'Orne ,  à  Feuguerolles  et  Bully  ;  l'Odon ,  â 
Tourville  (arr.  de  Caen). 

(143,  61).  Unio  Requienii,  Michaud. 

Var.  1.  Minima,  Drouët. 

Loc.  nouv.  L'Orne,  à  May  et  Feuguerolles,  près  Caen. 
Rare. 

Var.  2.  Cette  variété  se  rapporte  bien  à  la  description  que 
M.  Drouët  (1)  donne  de  VU.  elongatulus  de  Mégerle  de 
Miilîlfeldt.  Je  n'ai  pu  néanmoins  me  résoudre  à  y  voir  autre 
chose  qu'une  variété  remarquable  de  VU.  Requienii. 

Loc.  Assez  commune  dans  l'Orne,  à  May  et  Feuguerolles, 
près  Caen. 

Var.  3.  Voisine  de  la  précédente,  mais  plus  rapprochée  du 
type. 

Loc.  Très-abondante  à  Caen ,  dans  la  Noë  ;  Vaux-sur- 
Aure  (arr.  de  Bayeux). 

(143,  61).  Unio  pictgrum,  L. 

Loc.  nouv.  Argouges  (  Edm.  de  Bonnechose)  ;  Vaux-sur- 
Aure  (arr.  de  Bayeux). 

(144,  62).  1.  PisiDiUM  Henslowanum,  Shepp. 

Var.  2.  Loc.  nouv.  Allemagne,  près  Caen. 

Ajoutez  : 

Var.  3  (P.  paUidumy  Gassies). 

Loc.  Caen  (prairie) ,  Feuguerolles,  Mondeville,  Blaiuville 
(dans  le  Dan)  ;  Argences  (dans  la  Muance)  (arr.  de  Caen)  ; 
Lécaude  (arr.  de  Lisieui)  ;  St.-Amator  (arr.  de  Bayeux). 

(1)  Monogr.  des  Unios  de  la  France.  —  Mém.  Soc.  ngr,  se.  ,  etc. , 
du  dcp\  de  l'Aube,  1857  ,  p.  239. 


—  291   — 

(145,  63).  2.  PisiDiUM  AMNICUM,  Màiler. 

Ajoutez  : 

Var.  (P.  Grateloupianum,  Normand). 

Loc.  Allemagne,  Chicheboville  (arr.  de  Gaen)  ;  dans  l'Aure 
inférieure,  à  Colombières  (arr.  de  Bayeux). 

(146,  64).   Supprimez  en  entier  l'article  Pisidium  Cazeu- 
TANUM,  et  remplacez-le  par  ce  qui  suit  : 

3.  Pisidium  Cazertanum  ,  Poli  (  Cardwm  ). 
Var.  1.   (Typus).  — Rare. 

Loc.  Louvigny  (arr.  de  Gaen)  ;  Le  Mesnil-Mauger ,  St.- 
Crespin  (arr.  de  Lisieux)  ;  forêt  de  Cerisy  (arr.  de  Bayeux). 

Sous-variété  {Minor).  —  Très-commime. 

Loc.  May ,  Troarn ,  Canteloup ,  Sallenelles  ,  etc. ,  (  arr.  de 
Caen  )  ;  Canon,  Le  Mesnil-Simon,  Lessard,  etc.,  (arr.  de  Li- 
sieux ). 

Var.  2.  [Pisidium  lenticulare,  Normand). 

Loc.  Mouen,  près  Caen;  forêt  de  Cerisy  (arr.  de  Bayeux). 

Sous- Variété  (Minor). 

ï^oc.  Troarn  (arr.  de  Caen)  ;  Le  Mesnil-Simon  (arr.  de 
Lisieux.  Cette  variété  est  rare. 

Var.  3,  (  P.  cinereum,  Aider).  —  Rare. 

Loc.  Baron  (arr.  de  Caen);  Le  Mesnil-Simon  (arr.  de  Li- 
sieux )  ;  forêt  de  Cerisy  (arr.  de  Bayeux). 

Var.  U.  (P.  /î'mojMm,  Gassies). — Très-rare. 

Loc.  Troarn  (arr.  de  Caen)  ;  Canon  (arr.  de  Lisieux). 

Var.  5.  [P.  rotundum,  de  Cessac). — Très-rare. 

Loc.  Chicheboville  (arr.  de  Caen);  St. -Julien-le- Faucon 
(arr.  de  Lisieux). 

Var.  6.  (P.  pulcheUum,  Jenyns).  — Commune. 

Loc.  Fontaine- Henry  ,  Troarn  ,  Sallenelles,  etc.  (arr.  de 
Caen);  St.-Crespin,  Vieux-Pont,  Berville,  etc.  (arr.  de  Li- 
sieux )  ;  Monceaux,  Ver  (arr.  de  Bayeux). 


—  292  — 

(iUl,  65).  Ajoutez  : 

U.  PisimuM  TETRAGONUM,  Normand. 

Loc.  Caen  (Prairie ,  Calix) ,  Allemagne ,  ftlaltot,  Verson  , 
Blainville  (dans  le  Dan),  étang  de  Beuville  (arr.  de  Caen). 

Var.  (P.  Baudonianum,  de  Cessac), 

Loc.  Lécaude  (arr.  de  Lisieux). 

Cette  espèce  est  peu  abondante. 

5.  PISIDIUM  NITIDUM  ,  Jenyns. 

Loc.  Mondeville,  Blainville  (dans  le  Dan),  Feuguerolles , 
Colleville,  Argences  (dans  la  Muance),  Fontaine-Henry  (dans 
la  Mue),  Sannerville  (arr.  de  Caen);  Mézidon  (arr.  de  Li- 
sieux). 

Espèce  assez  abondante, 

6.  PISIDIUM  PUSILLUM  ,  Jenyns. 

Loc.  Petites  rigoles  du   marais  de    Blainville,  fossés   el 
petites  flaques  d'eau  des  dunes  de  Merville  (arr.  de  Caen). 
Très-rare. 

Nota. — Je  me  suis  beaucoup  aidé,  dans  cette  révision  du  genre 
Pisidîum,  des  conseils  de  M.  Aug.  Baudon,  de  Mouy-de-l'Oise,  des 
exemplaires-types  qu'il  m'a  donnés  et  de  son  excellent  travail  sur  les 
Pisidies  de  France  (1). 

(U8,  66).  Cyclas  lacustris,  Màller. 

Var.  1.  Loc.  nouv.  Sallenelles,  Giberville  (arr.  de  Caen); 
Lessard,  Coupesarte  (arr.  de  Lisieux). 

(U9,  67).  Ajoutez  : 

h.    CYCLAS  UNCINATA  ,  ÎS. 

Coquille  ellipticjue^  à  contours  non  anguleux  y  inéquila- 
térale,  brillante,  très-mince  et  très-fragile  ;  d'un  roux-bru- 
nâtre,  'plus  clair  vers  les  sommets  et  à  la  marge,  avec  une 
bande  plus  foncée  à  une  petite  distance  du  bord  inférieur. 

(1)   Essai  monograpliique  sur  les  Pisidies  françaises.  Paris,  1857. 


—  293  — 

Extrémité  antérieure  régulièrement  elliptique,  assez  avancée. 
Extrémité  postérieure  courte,  arrondie,  à  bord  tombant 
assez  brusquement.  Sommets  très-saillants,  enflés,  caliculcs, 
inclinés  en  avant  et  l'un  vers  l'autre.  Calicules  se  louchant  par 
leur  extrémité  postérieure  et  visibles  seulement  par  en  haut. 

Hauteur,  11  millim.  ;  longueur,  13;  épaisseur,  7.  (De- 
scription faite  sur  quatre  exemplaires  seulement.  ) 

Loc.  Dans  l'une  des  mares  des  carrières  de  grès  de  Feu- 
gueroUes,  près  Caen. 

La  forme  de  cette  coquille  serait  bien  représentée  par  la 
figure  que  M.  IMoquin-Tandon  donne  du  C.  Ryckholiii  (1)  , 
si  dans  cette  figure  l'extrémité  antérieure  était  un  peu  plus 
avancée  et  les  calicules  invisibles ,  tout  en  conservant  la 
saillie  des  sommets. 

Cette  Cyclade  est  intermédiaire  entre  C.  Terveriana , 
Dupuy,et  C.  Ryckholtii,  Normand. 

Elle  diffère  du  C.  lacustris.  Millier  {C.  caliculata.  Drap.), 
par  sa  forme  ,  qui  est  elliptique  au  lieu  d'être  subtctragone , 
par  son  contour  non  anguleux ,  la  saillie  plus  grande  des 
sommets  et  leur  double  courbure. 

Elle  se  distingue  du  C.  Terveriana  par  la  saillie  et  les 
courbures  des  sommets. 

Enfin  elle  diffère  du  C.  i?î/c/i;/io/f  u  par  sa  forme  plus  allongée 
et  la  disposition  toute  différente  des  sommets. 

Je  n'ai  pu  comparer  cette  espèce  qu'à  un  exemplaire 
unique  du  C.  Terveriana,  d'Auch,  et  du  C.  Ryckholtii,  de 
Valenciennes ,  et  j'en  ai  vu  un  trop  petit  nombre  d'individus 
pour  être  bien  certain  de  sa  validité.  Je  serai  le  premier  à  la 
faire  descendre  plus  tard,  s'il  y  a  lieu,  au  rang  plus  modeste 
de  variété.  Elle  constituerait,  dans  cette  hypothèse,  une  variété 
extrêmement  remarquable. 

(1)  m.  LUI,  fig.  /io. 


—  294 


RÉSUMÉ. 

Nombre   des    espèces    mentionnées    dans    le   Catalogue 
(1859) 9/t 

Espèces  nouvelles  de  ce  Premier  supplément  : 


VlTRINA  MAJOR,  Fér. 
ZONITES  ALLIARIUS  ,  Miller. 

Hélix  sericea,  Drap. 

—    CONCINNA  ,  Jeff. 

PCPA  SEGALE ,  Drap. 

ACME  LIN  BATA  ,  Drap. 
PhYSA  aguta  (var.),  Drap. 
Bythinia  abbreviata,  Mich. 


BYTHINIA  MURIATICA,   Lam. 

—  ACUTA,  Drap. 
Valvata  spirorbis,   Drap. 

PiSIDIUM  NITIDUM,  Jen. 

—  TETRAGONUM,  Norm. 

—  pusillum,  Jen. 
Cyclas  uncinata,  N. 


Total  des  espèces  nouvelles.     . 
Total  général. 


15 


109  espèces. 


Si  l'on  retranche  Valvata  spirorbis ,  qui  appartient  au  dé- 
partement de  la  Manche ,  et  Physa  acuta ,  dont  la  sponta- 
néité est  incertaine,  ce  nombre  se  réduit  à  107  espèces  de 
Mollusques  testacés.  Enfin  il  descendrait  à  105,  si  l'on  re- 
fusait d'admettre  les  Bythinies  des  eaux  saumâtres  parmi  les 
Mollusques  terrestres  et  fluviatiles. 


295  — 


SÉANCE  DU  9  JUILLET  1860. 

Présidence  de   H.  PIERRE. 

Ouvrages  reçus,  en  échange  des  publications  de  la  Société  : 

BuLleiin  de  la  Société  vaudoise  des  sciences  naturelles  , 
îome  VI,  n".  û5 ,  in-8°.  avec  deux  cartes.  Lausanne,  1859. 

Bulletin  de  la  Société  vaudoise  des  sciences  naturelles , 
n°.  46.  Lausanne,  1860. 

Boletin  de  la  Sociedad  de  naturalistas  neogranatinos  , 
in  8°.,  feuilles  1  et  2.  Bogota,  1860. 

Bulletin  de  la  Société  d'Agriculture,  Sciences  et  Arts  de 
la  Sarthe.  Plusieurs  volumes  complets  et  de  nombreuses  li- 
vraisons, depuis  1833  jusqu'à  1859  inclusivement,  qui  man- 
quaient à  la  bibliothèque  de  la  Société  Linnéenne ,  par  suite 
d'irrégularités  dans  les  envois  de  ce  recueil. 

CORRESPONDANCE. 

Le  Secrétaire  donne  lecture  d'une  lettre  de  M.  Le  Normand, 
correspondant  à  Vire,  auquel  il  avait  envoyé,  pour  les  exa- 
miner et  en  dire  son  sentiment ,  les  Notidœ  phyiographica; , 
adressées  dernièrement  à  la  Société  Linnéenne ,  par  M.  Jean 
Gistel.  M.  Le  Normand  pense  que  ces  notes  proviennent  d'une 
personne  très-versée  dans  la  connaissance  des  plantes ,  et 
qu'elles  peuvent  fort  bien  figurer  dans  le  Bulletin  de  la  So- 
ciété. Cependant  il  regrette  que  l'auteur  ne  se  soit  pas  nommé 
et  ne  se  soit  désigné  que  par  ces  mots  :  Communicavit  ano- 
nymus  Societatis   Linneanœ  Cadomensis  socius  adscripius. 


—  296  — 

Il  est  très-probable  que  les  genres  nouveaux  établis  dans  ces 
notulœ  seront  cités  par  la  suite,  soit  pour  les  admettre,  les 
critiquer  ou  les  rejeter,  et  l'on  ne  peut  citer  Anonymus. 

Par  la  même  lettre,  M.  Le  Normand  communique  un  cer- 
tain nombre  de  rectifications  à  faire  aux  déterminations  du 
Catalogue  des  plantes  de  la  Guyane ,  rapportées  par  M.  Dé- 
planche ;  il  doit  ces  rectifications  à  M.  le  D'.  Sagot  ;  il  prie 
la  Société  d'imprimer  ces  rectifications  dans  son  V^  volume 
du  Bidletin  en  voie  d'impression,  La  Société  s'empresse  de 
consentir  h  la  demande  de  M.  Le  Normand. 

Le  Secrétaire  donne  communication  d'une  circulaire  du 
Ministre  de  l'instruction  publique ,  concernant  le  projet  qu'il 
a  conçu  de  publier,  sous  ses  auspices,  une  Description  scien- 
tifique de  la  France,  à  la  confection  de  laquelle  il  invite 
toutes  les  Sociétés  savantes  de  contribuer.  M.  le  Ministre  a 
pris  pour  base  de  la  division  de  cet  ouvrage  les  départements 
français;  afin  de  mettre  de  l'unité  dans  cet  immense  travail, 
il  a  adressé  à  chaque  Société  des  instructions  composées  par 
la  Commission  qu'il  a  instituée  dans  ce  but.  Les  autres  vSo- 
ciétés  savantes  de  Caen  ont  reçu  la  même  circulaire  et  les 
mêmes  instructions.  La  Société  Linnéenne  s'entendra  avec 
les  Sociétés  de  la  ville  pour  la  répartition  des  travaux  à  faire 
suivant  la  spécialité  et  les  convenances  des  membres  appelés 
à  concourir  à  la  confection  de  ce  grand  travail. 

On  s'entretient  de  la  course  à  St.-Pierre-sur-Dive,  qui  a 
eu  lieu  le  5  du  courant  :  elle  a  été ,  comme  on  pouvait  s'y 
attendre  ,  plus  agréable  que  profitable ,  car  on  n'y  a  recueilli 
rien  de  rare  et  qui  ne  fût  connu  depuis  long-temps.  M.  Per- 
rier  a  donné  la  liste  des  plantes  principales  qu'on  y  a  récoltées, 
et  M.  Luard  une  note  sur  les  terrains  visités. 

M.  Eudes-Deslongchamps  annonce  qu'une  petite  Aigrette 
(  Ardea  garzetta  )  a  été  tuée  dernièrement  le  long  du  canal 
maritime  de  Caen  à  la  mer. 


297 


Planles  recueillies  dans  les  environs  de  Si. -Pierre- sur- Dive. 


Linuni  angustifolinm,  L. 
Briinelia  iaciniata,  Lain. 
—       à  fleurs  bleues 
Valerianellaeriocarpa,  Desv. 

—  dentaia ,  S.  Will. 
Astragalus  glycypliyllos ,  L. 
Alihcva  hirsuta,  L. 
Trifolium  ocliroleuaim,  L. 

—  médium,  L. 
Senecio  erraticus,  Bert. 
Cirsiiim  bidbosum,  DC. 


Mcdicago  denticulaia,  Wills. 
Tragopogon  orientalis,  L. 
Adonis  cestivalis,  L. 
Ervum  gracile,  DC. 
Speadaria  hy brida,  D(]. 
Turgenia  latifolia,  Ilolîm. 
Muscari  comosum,  Mill. 
Globularia  vulgaris,  L. 
Orchis  ustulaia ,  L. 
—     corioplwra,  L. 


NOTE  UE  M.   LUARD. 


Le  5  juillet  1860,  les  meaibres  de  la  Sociélé  Linnéenne 
de  Normandie  se  réunirent  h  St.-Pierre-sur-Dive.  Arrivés 
à  7  heures ,  ils  attendirent  l'heure  du  déjeuner  qui  avait  été 
fixé  à  8  heures.  Ce  temps  fut  employé  à  visiter  la  belle 
église  de  St. -Pierre  et  la  salle  capilulaire  de  l'ancien  cloître. 

Après  le  déjeûner,  on  se  divisa  en  deux  sections,  la  section 
de  botanique  et  la  section  de  géologie. 

Cette  dernière  explora  d'abord  des  carrières  situées  à 
l'ouest  de  St.-Pierre-sur-Dive,  dans  la  paroisse  de  Dou- 
ville.  Elles  sont  ouvertes  dans  la  grande  oohthe  et  n'offrent 
rien  à  noter  qui  ne  soit  bien  connu  ;  nous  y  avons  trouvé 
quelques  fragments  d'encrine. 

Après  avoir  visité  les  terrains  situés  à  l'ouest  et  au  sud- 
ouest  de  St. -Pierre,  nous  nous  dirigeâmes  à  l'est  et  au  nord- 
est  de  ce  bourg. 


—  298  — 

Les  carrières  ouvertes  à  Rocreux  nous  fournirent  quelques 
gisements  de  terrains  intéressants,  même  remarquables  : 
d'abord  une  première  carrière,  exploitée  au  bas  du  coteau . 
appartient  à  la  grande  oolithe  comme  tout  le  terrain  environ- 
nant, et  là  le  calcaire  de  Ranvilie  se  retrouve  avec  ses  bancs 
bien  limités  et  ses  fossiles.  Une  seconde  carrière  en  exploi- 
tation ,  mais  sur  une  grande  échelle  ,  est  ouverte  à  l'endroit 
nommé  Rocreux.  D'abord  une  légère  couche  de  terre  ar- 
gileuse couvre  immédiatement  l'argile  de  Dives,  qui  offre 
en  cet  endroit  une  puissance  de  cinq  mètres,  et  semble 
circonscrite  dans  un  espace  resserré,  puisque  de  chaque 
côté  elle  disparaît  à  un  quart  de  kilomètre  de  distance.  On 
trouve  dans  celte  argile  une  infinité  de  petites  huîtres ,  des 
térébratules,  des  rhynchonelles,  des  baguettes  d'oursins,  des 
moules  internes  de  différentes  coquilles  univalves  et  bivalves. 

L'argile  dont  nous  nous  occupons  n'est  pas  en  place  ;  tout 
porte  à  croire  qu'elle  a  coulé  et  qu'elle  s'est  arrêtée  à  l'en- 
droit où  nous  la  voyons  aujourd'hui.  3Iais ,  d'où  vient-elle? 
Il  n'en  existe  aucune  trace  dans  les  environs;  Escures  en 
est  à  1/2  myriamètre.  Dans  cette  localité  ,  elle  est  également 
très-circonscrite ,  elle  recouvre  immédiatement  ces  masses 
énormes  de  calcaire  marneux  ,  connu  sous  le  nom  de  pierre 
de  Rocreux ,  rempli  de  trous  arrangés  de  manière  à  lui 
donner  quelque  ressemblance  avec  la  pierre  meulière  de  la 
Ferté-sous-Jouarre,  et  le  nom  de  Rocreux  vient  de  roc  creux, 
à  cause  de  ces  trous. 

Ces  masses  de  calcaire  ont  ensemble  une  puissance  de 
10  mètres  et  sont  séparées  l'une  de  l'autre  par  une  couche 
d'argile  à  demi  solide,  de  couleur  jaunâtre, due  à  l'action  des 
eaux  qui  agissent  comme  dissolvants  sur  les  parties  les  plus 
tendres  de  ce  calcaire,  et  produisent  l'argile  de  dépôt  qui  ren- 
ferme de  l'oxyde  de  fer  et  des  cristaux  de  sulfate  de  chaux  en 
grande  quantité. 


—  299  — 

Les  terrains  que  nous  avons  examinés  forment  la  ligne 
de  démarcation  de  la  première  et  de  la  seconde  région  natu- 
relle de  IM.  de  Caumont. 


CATALOGUE 

DES   INSECTES   RECUEILLIS   A    LA    GDYANE    FRANÇAISE, 

Par  lit.  L  DÉPLANCHE,  cbirurgien  aniiliaire  de  la  marine  impériale ,  pendant  la  campagne 
de  l'aviso  à  vapeur  le  Rapide ,  années  185!j-55-56, 

Par  M.  A.  Fauvel. 

M.  Déplanche,  comme  chacun  sait,  séjourna  un  peu  moins 
de  trois  années  à  la  Guyane.  Chercheur  infatigable ,  il  em- 
ploya les  loisirs  d'un  service ,  souvent  périlleux ,  à  recueillir 
tous  les  objets  d'histoire  naturelle  qu'il  put  se  procurer,  soit 
dans  ses  propres  excursions,  soit  par  l'entremise  des  gens  du 
pays  ou  du  bord.  Ses  diverses  collections ,  à  peu  près  égale- 
ment nombreuses  et  préparées  en  général  avec  un  grand 
soin  ,  il  les  a  confiées,  à  son  retour,  h  notre  savant  secrétaire, 
son  ancien  professeur  et  ami ,  comptant  sur  son  obligeance  et 
ses  lumières  pour  coordonner  tant  de  matériaux  épars  et 
enregistrer  ses  découvertes.  Disons  qu'il  n'a  pas  été  trompé 
dans  ses  espérances.  Déjà  la  liste  complète  des  vertébrés,  celle 
des  mollusques  et  des  plantes  ont  été  publiées  dans  les  bulle- 
tins de  la  Société  Linnéenne  (1) ,  dont  M.  Déplanche  est 
devenu  un  des  membres  les  plus  actifs,  sinon  par  ses  travaux  , 
du  moins  par  ses  voyages.  Restait  à  faire  connaître  la  partie 
enlomologique  du  voyage  de  M.  Déplanche,  à  laquelle  il  avait 

(1)  Voir  Bulletin  de  la  Société   Linnéenne,  vol.  IV«. ,  1859,  p.  153. 


—  300  — 
aussi  doimc  tous  ses  soins.  M.  Eudes-Doslongchamps  a  biea 
voulu  me  charger  de  ce  soin,  et  je  suis  heureux  de  pouvoir 
présenter  dès  maintenant  à  la  Société  Liunéenne  la  première 
partie  de  mon  travail.  Puissent  ce  petit  catalogue  et  ceux  qui 
suivront  n'être  pas  trop  indignes  de  figurer  à  côté  de  leurs 
devanciers  ! 

Cette  première  partie  comprend  seulement  les  coléoptères, 
par  lesquels  je  devais  commencer  poursuivre  l'ordre  naturel. 
Il  est  presque  inutile  de  faire  remarquer  que ,  m'occupant 
uniquement  des  insectes  de  la  France ,  et  n'ayant  que  fort 
peu  d'espèces  exotiques  à  ma  disposition ,  ce  n'est  pas  sans 
de  sérieuses  difficultés ,  augmentées  surtout  par  le  manque 
d'ouvrages  spéciaux ,  que  je  suis  arrivé  à  une  détermination 
exacte  et  certaine  des  133  espèces  qui  y  sont  éuumérées. 
Ceux-là  qui  ont  des  collections  exotiques,  n'importe  dans 
quel  règne,  savent  combien  les  anciens  ouvrages  de  Linné, 
de  Fahriciiis,  d'Olivier,  sont  devenus  incomplets  et  souvent 
défectueux  ;  combien  encore  il  paraît,  chaque  année,  en  An- 
gleterre et  en  Allemagne  surtout ,  de  travaux  qui  deviennent 
presque  indispensables  quand  on  veut  nommer  sûrement  une 
collection  comme  celle  de  M.  Déplanche,  et  qu'il  est  cepen- 
dant impossible  de  consulter  en  province  où  les  bibliothèques 
sont,  en  général,  fort  pauvres  en  ouvrages  d'entomologie. 
Aussi,  je  dois  l'avouer,  sans  les  nombreux  renseignements 
que  j'ai  puisés  à  la  bibliothèque  même  de  la  Société  et  à  celle 
de  la  Faculté  des  sciences ,  par  l'entremise  de  31.  Deslong- 
champs,  et  surtout,  sans  l'obligeant  concours  de  M.  Chevrolat, 
possesseur  d'une  des  plus  riches  collections  de  coléoptères  de 
la  capitale ,  qui  a  bien  voulu  revoir  toutes  les  espèces  dou- 
teuses ,  mes  efforts  n'eussent  abouti  qu'à  un  résultat  fort  in- 
complet. Que  ces  Messieurs  reçoivent  ici  l'expression  de  mes 
sincères  remercînients. 

Quelques   mots  maintenant  du  catalogue  lui-même.    J'ai 


—  301  — 
suivi ,  en  général ,  la  classification  de  M.  Th.  Lacordairc , 
dans  son  Gênera  des  Coléoptères  ;  malheureuscmenl  cet  ex- 
cellent ouvrage  n'est  pas  encore  achevé.  Je  regrette  vivement 
de  n'avoir  pu  rien  dire  du  degré  de  fréquence  ou  de  rareté 
des  espèces,  des  particularités  de  mœurs,  d'habitat,  de  sta- 
tion, etc.,  qu'elles  peuvent  présenter,  31.  Uéplanche  n'ayant 
laissé  aucunes  notes  ou  observations  à  ce  sujet.  Pour  les 
espèces  nouvelles,  je  les  ai  décrites  avec  tout  le  soin  pos- 
sible :  elles  ne  sont  pas  en  grand  nombre  ;  cependant ,  eu 
égard  à  l'ensemble  de  la  collection ,  elles  forment  un  contin- 
gent assez  considérable  et  prouvent,  une  fois  de  plus,  que  le 
dernier  mot,  pas  plus  à  la  Guyane  qu'ailleurs,  n'est  encore 
dit  sur  les  productions  naturelles ,  les  très-petites  espèces 
surtout  étant  généralement  délaissées  des  naturalistes-voya- 
geurs. Enfin  j'ai  négligé  un  luxe  de  synonymie  fort  utile 
dans  des  traités  monographiques ,  mais  qui  n'eût  été  ici 
qu'une  superfluité. 

COLÉOPTÈRES. 

CARABIDES. 

G.  Selenophorus  ,  Drj. 

i.  Selenophorus  cayennensis,  mihi. 

Oblong,  brillant,  légèrement  convexe.  D'un  brun-îioirâtre 
en-dessus,  avec  un  reflet  métallique ,  irisé  sur  les  élyires. 
Tête  assez  grosse ,  très-fuiemeîit  ridée  en  avant,  tin  sillon 
transversal  e^itre  les  yeux;  bouche  brunâtre.  Anteiines  tes- 
tacées ,  premier  article  plus  clair,  troisième  presque  moitié 
plus  long  que  le  deuxième.  Prothorax  visiblement  trans- 
versal, plus  étroit  que  les  élytres  ;  côtés  arrondis,  leur  plus 
grande  largeur  vers  le  milieu  ;  afigles  antérieurs  émoussés. 


—  302   — 

les  postérieurs  arrondis  ,  obius;  bord  postérieur  légèrement 
sinué ,  couvert  d'une  ponctuation  serrée  et  rugueuse  aux  an- 
gles postérieurs  et  remontant  sur  les  côtés;  impressions 
basilaircs  larges ^  mais  peu  profondes;  un  sillon  médian 
bien  marqué.  Eiytres  en  ovale  court ,  siniiées  à  Leur  extré- 
mité; stries  plus  profondes  postérieurement  et  latéralement, 
intervalles  très-finemeni  ponctués.  Dessous  brun,  repli  la- 
téral du  corselet  et  des  élytres  et  bord  des  segments  abdomi- 
nauxrougeâtres.  Pattes  d'un  testacé  clair. — Long.  :  7  millini. 

Hab.  Cayenne, 

Un  seul  exemplaire  c?. 

HYDROPHILIDES. 
G.  Hydrophilus  ,  Gcoff. 

2.  Hydrophilus  ATER,  O/iy. 

HISTERIDES. 
G.  Leiojvota,  Dcj.f  De  Mars. 

3.  LeIONOTA  LiEVICOLLIS  ,  Dej. 

G.  Omalodes,  Dcj. 
k.  Omalodes  conicicollis  ,  De  Mars. 

NITIDULIDES. 
G.  Camptodes,  Erichs. 
S.  Camptodes  viridipenn  s  ,  mihi. 

C.   CYAMPENNIS  ,  Er.     var.? 


—  303  — 

Globoso-hemisphérùjuc ,  atténué  postérieurement.  Bril- 
lant ,  entièrement  couvert  d'une  ponctuation  très- fine.  D'un 
testacé  rougeâire  ;  élytres  d'un  vert  obscur.  Antennes  tes- 
tacées,  masstie  brune.  Prothorax  plus  large  que  les  élytres, 
transversal  et  fortement  arrondi  en  avant  ;  angles  arrondis, 
rembrunis  en  avant,  verdâlres  sur  le  disque  et  sur  toute  la 
base.  Élytres  très-arrondies ,  rebordées;  sirie  suturale 
effacée  en  avant.  Dessous  plus  fortement  ponctué.  —  Long.  : 
U  1/2  raillim. 

Hab.  Cayenne. 

Cette  espèce  paraît  bien  distincte  par  sa  couleur.  Je  n'en 
ai  vu  qu'un  exemplaire,  probablement  c?. 

G.  LOBIOPA ,  Erichs, 

6.  LOBIOPA  ROTUNDATA  ,  Er, 

DERMESTIDES. 
G.  Dermestes  ,  Linn. 

7.  Dermestes  gadaverinus  ,  Fabr. 

Ce  Dermestes  et  la  Necrobia  rufipes  sont  les  deux  seules 
espèces  cosmopolites  rapportées  par  M.  Déplanche. 

LUCAMDES. 
G.  Passalus ,  Fabr. 

8.  Passalus  interruptus  ,  Fabr. 

9.  —       transversus  ,  Schoenh. 

10.  —         TNTERSTITIALIS  ,  Pcrc/(. 

11.  —  TETRAPHYLLUS ,    Dej. 


—   3()/i  — 

SCARABÉIDES. 
G.  ChvEridium,  LepcU.  et  Scrv. 

12.  CHiERlDiUM  ,  nov.  sp. 

13.  CHiERIDIUM 

Ces  deux  espèces  ont  été  brisées  pendant  le  voyage  et  ne 
peuvent  être  utilement  décrites. 

G.  CoPRis,  Gcoff. 
\li.    CorRlS  PUNCTICOLLTS,  Dej. 

G.  PHAN.EUS,  Mac-Lcay. 

15.  Phan^us  faunus,  Fab. 

16.  —  MIMAS,  Fab. 

G.  ScARABiEUS,  Linn. 

17.  ScARAB^us  Action,  Fabr.   cTet  $. 

18.  —  Chorin^US,  Fabr. 

G.  Anomala  ,  Koeppe  in  Sam. 

19.  Anomala  marginata,  Dej. 

G.  Macraspis,  i\7«c-Lc«j/. 

20.  Macraspis  splendida,  Fabr. 

G.  Rutela  ,  Lalr. 

21.  Rutela  lineola,  Fabr. 
Var.  Surinama  (Oliv.j. 

G.  Cyclocephalus,  Lalr. 

22.  CYCLOCEPHALUS  CASTANEUS,  Fabr. 


—  305   — 
G.  Chalepus,  Mac-l.cay. 
23.    CH4LEPUS  GEMINATUS,   Fabr. 

(\.  LiGYRUS,   Burin, 
1h.    LiGYRUS   FOSSATOR,  Fabr. 

G.  C/ELOSis,  Kirby,  Uope. 

25.  CtElosis  BiLOBUS,  Fabr. 

G.  Phileurus  ,  lAilr. 

26.  Phileurus  didymus  ,  Fabr. 

27.  —  /i-TUBERCULATUS  ,    Oiiv. 

G.  Gymnetis  ,  Mac-Lcay. 

28.  Gymnetis  margaritacea  ,  Gertn. 

29.  Gymnetis  hamata,  mihi. 

Ovoïde -ob long.  D'un  jaunâtre-obscur ,  mat,  offrant  en- 
dessous  un  léger  reflet  verddtre.  Tête  fitiernent  rebordée , 
vertex  enfumé,  chaperon  carré.  Prothorax  triangulaire , 
coupé  droit  en  avant ,  côtés  presque  droits ,  arrondis  aux 
angles  postérieurs  ;  base  fortement  sinuée  de  chaque  côté, 
prolongée  en  pointe,  obtusément  arrondie  sur  les  élytres.  lé- 
gèrement convexe,  d'un  fidiginenx  velouté  ,  tin  peu  verddtre 
sur  tout  le  disque  ;  couleur  du  fond  formant  sur  les  côtés 
une  large  bande  d'un  jaunâtre  clair ,  criblée  de  petits  poiiiis 
noirs  enfoncés;  une  bande  à  peine  plus  claire  que  le  fond, 
parlant  du  bord  extérieur ,  traversant  le  disque  oii  elle  se 
divise  en  deux  branches  sinueuses  convergentes  vers  l'écusson. 
Partie  visible  de  celui-ci  couverte  d'une  longue  pubescence 
dorée.  Pièces  axillair  es  d'un  jaune  sale.  Elytres  planes,  sail- 
lantes ,  aux  épaides  sinuées  latéralement,  rétrécies  d'avant 
en  arrière,  coupées  droit  à  ('extréinité ;  suture  carénée,  pos- 

20 


—  30(i  — 
lérieurement  surtout ,  où  elle  se  termine  par  deux  pointes 
(ligues;  une  bande  d'un  fuligineux  vcrdâtre  de  chaque  côté 
de  la  sntîire  s'arrêiani  aux  deux  tiers  postérieurs,  une  autre 
plus  externe  n'atteignant  pas  le  milieu  et  donnant  naissance 
en  arrière  à  une  raie  d'un  brun-velouté  foncé,  en  forme 
d'hameçon ,  tournée  extérieurement  ;  une  autre  raie  très- 
courte,  de  même  couleur  au-dessus ,  placée  oblicfuement  sur 
le  milieu  du  disque  ;  enfin,  latéralement,  deux  autres  raies 
parallèles,  presque  effacées,  l'imerne  plus  courte;  élytres 
ayant  avant  l'extrémité  un  croissant  d'un  jaune  sale ,  s'ap- 
puyant  latéralement  sur  la  raie  hamiforme ,  criblées  sur 
toute  leur  surface  de  petits  points  noirs  formant  des  stries 
ou  placés  irrégulièrement.  Dessous  lisse  et  unpeu  brillant  au 
milieu  ;  côtés  criblés  de  petits  points  noirs ,  très-nombreux 
sur  les  côtés  des  segments  abdominaux. —  Long.:  15  millim. 

Hab.  Cayeiine. 

Un  seul  exemplaire. 

D'après  l'ensemble  de  ses  caractères,  cette  espèce  doit  se 
placer  près  de  l'Ocellata,  Gory  et  Perch.  [Monogr.  des 
Cétoines,  368  ,  pi.  LXXIV  ,  fig.  5  ).  Elle  est  remarquable 
par  la  couleur  de  son  prolhorax  et  les  dessins  de  ses  élytres. 

BUPRESTIDES. 

G.  EucHROMA,  Sero, 

30.  EUCHROMA  GIGANTEA  ,    Fabr. 

G.    GONOGNAÏHA,   Eschs. 

31.  CONOGNATHA  EQUESTRIS ,   Fabr. 

G.  PsiLOPTERA,  Serv. 

32.  PsiLOPTERA  COLLARIS  ,  Fabr, 


~  307  — 

G.  Chrysesthes,  Sci'v. 
33.    CHRYSESTIlIiS  TRIPUNCTATUS  ,  Fcibr. 

G.  COLOBOGASTER ,  SoL 
ZU.    COLOBOGASTER  SEXPUNCTATA  ,    Fabr. 

ÉLATÉRIDES. 

G.  Chalcolepidius,  Eschs. 

35.  Chalcolepidius  poucatus  ,  Fabi\ 

G.  Pyrophorus,  Jilig. 

36.  Pyrophorus  phosphorus,  Linn. 

37.  Pyrophorus  Candezei  ,  mïhi 

Allongé,  étroit  et  parallèle,  fortement  déprimé,  surtout 
sur  les  élytres.  D'un  noir  -  brunâtre  ;  palpes  et  pattes  d'un 
brun-rougeâtre  ;  antennes  brunes  ^  de  la  longueur  de  la  tête 
et  du  prothorax  ;  deuxième  article  ayant  à  peine  le  tiers 
de  La  longueur  du  troisième;  les  suivants  beaucoup  plus 
larges  que  le  premier ,  fortement  comprimés  et  dentés  inté- 
rieurement. Tête  offrant  entre  les  yeux  une  excavation  ter- 
minée en  avant  de  chaque  côtépar  deux  fossettes  lisses;  assez 
fortement  et  densément  ponctuée ,  à  pubescence  très-rare , 
visible  seulement  en  avant  et  sous  un  certain  jour.  Proihorax 
en  carré-long,  densément  pointillé;  une  ligne  longitudinale 
bien  marquée  dans  les  2/3  postérieurs  ;  couvert  en  arrière 
et  sur  les  côtés  seulement  d'une  pubescence  roussâtre,  longue, 
mais  très-écartée ;  légèrement  convexe,  avec  les  bords  laté- 
raux un  peu  sinués  vers  le  premier  tiers  antérieur,  de  sorte 
que  la  plus  grande  largeur  est  après  le  milieu  en  arrière , 
angles  antérieurs  arrondis ,  Les  postérieurs  très-pointus  et 


—  308  — 

trcs-proémincnis  ;  base  droite  ;  de  chaque  côté  une  vésicule 
phospixorique  placée  exactement  dans  l'angle  du  corselet  et 
s' avançant  jusque  sur  le  bord  postérieur  en  arrière.  Elytres 
parallèles  f  très-légèrement  rétrécies  en  arrière,  à  peine 
convexes,  à  longue  pubescencc  roussâire ,  visible  seulement  à 
la  base  et  à  l'extrémité  qui  est  obtusément  arrondie;  forte- 
ment striées,  légèrement  rebordées,  surtout  en  arrière;  stries 
bieîi  marquées  jusqu'à  l'extrémité  avec  de  petits  points  très- 
fins  et  très-rapprochés  ;  intervalles  relevés  et  assez  convexes 
à  La  base ,  couverts  d'une  ponctuation  excessivement  fine  et 
serrée.  Abdomen  non  pubcscent;  dernier  segment  densé- 
ment  ponctué.  —  Long.  :  25  millim. 

Hab.  Cayenne. 

Je  n'ai  vu  qu'un  seul  individu  de  cet  intéressant  Pijro- 
phorus.  Je  l'ai  dédié  à  M.  leU^  Candèze,  de  Liège,  qui  public 
en  ce  moment  une  monographie  des  Elatérides. 

LAMPYRIDES. 

G.  Calopteroh  ,  Gast. 

38.  Calopteron  TROPicus,  L.  (fasciatus,  Fabr.). 

G.   Pyropterus,  Muls.  —  (Eros  ,  Newm.). 

39.  PYROPTERUS    AURATOCOLLIS,  milli. 

D'un  brun-noir,  mat.  Allongé  et  parallèle.  Antennes  des 
deux  tiers  de  la  longueur  du  corps,  premier  article  jaunâtre 
en-dessous  et  à  l'extrémité.  Tête  bilobée  en  avant,  profon- 
dément excavée  entre  les  yeux,  lisse ,  d'im  noir  profond. 
Prothorax  trapézoîde ,  très-arrondi  antérieurement ,  sinué 
de  chaque  côté  ;  base  régulièrement  arquée  et  convexe;  angles 
postérieurs  aigus  et  prolongés  notablement  en  arrière  ;  tous 


—  309  — 
les  côtés  fortement  relevés  ;  une  ligne  longitudinale  médiane 
assez  profonde  avec  un  étroit  bourrelet  de  chaque  côté  allant 
de  la  base  au  premier  tiers  antérieur,  où  elle  est  remplacée 
par  une  petite  carène  saillante  ;  d'un  beau  jaune  d'ocre  avec 
tout  Le  disque  brunâtre.  Écusson  échancré  au  sommet  et 
longiiudinalement  déprimé.  Elytres  parallèles ,  de  la  lar- 
geur du  prothorax,  obtusément  arrondies  à  l'extrémité, 
avec  le  bord  externe  ;  la  suture  et  quatre  côtes  élevées ,  la 
première  et  la  troisième  peu  marquées ,  la  deuxième  et  la 
quatrième  saillantes  ;  intervalles  fortement  réticidés,  trans- 
parents ;  épaules  d'un  beau  jaune  d'ocre  qui,  partant  de  la 
deuxième  côte,  s'étend  sur  le  premier  quart  de  la  troisième, 
et  ensuite  sur  le  premier  tiers  de  la  quatrième ,  mais  n'en- 
vahit pas  le  bord  externe.  Pattes  de  la  couleur  du  corps; 
base  des  cuisses  et  hanches  d'un  jaune  d'ocre.  —  Long.  : 
8  millim. 

Hab.  Cayenne. 

G.   AspiDOSOMA,  Lacord. 
^0.    ASPIDOSOMA  IGNITA  ,  L. 

TELEPHORIDES. 

G.  Telephohus  ,  Scfiœff. 

41.  Telephorus  dichromus  ,  mihi. 

D'un  testacé  rougeâtre,  brillant  sur  la  tête  et  le  prothorax 
qui  sont  plus  foncés.  Mandibules  brunâtres.  Antennes  de  la 
moitié  environ  de  la  longueur  du  corps  :  premier  article 
brunâtre  en-dessus  à  l'extrémité ,  les  suivants  bruns  avec  la 
base  seidemejit  jaunâtre  ,  les  trois  derniers  rougeâtres ,  le 
dernier  plus  foncé  à  l'extrémité.  Tête  déprimée  transver- 
salement entre  Les  antennes.  Prothorax  lisse ,  notablement 


—  810  — 

plus  large  que  long  ,  irès-Lcgèrcment  convexe  sur  le  disque  ; 
côtés  relevés ,  parallèles  ,  à  peine  sinués  en  arrière  ,  régu- 
lièrement arrondis  en  avant;  angles  postérieurs  droits, 
émoussés  ;  base  légèrement  sinuée  au-dessus  de  l'écusson. 
Écusson  lisse,  brillant.  Élytres  mates  ,  un  peu  plus  larges 
que  le  prothorax ,  à  pubescence  hérissée ,  chagrinées,  paral- 
lèles et  obiusément  arrondies  à  l'extrémité  ;  épaules  bien 
marquées.  Pattes  de  la  couleur  du  corps,  extrémité  des 
cuisses  e\  des  jambes  et  tarses  bruns.  —  Long.  :  10  iiiilliin. 

Hab.  Cayenne. 

CLÉRIDES. 
G.  Necrobia  ,  Lalr, 
h1.  Necrobia  rufipes  ,  Fabr. 

DIAPERIDES.  i 

G.  HOPLOCEPHALA  ,  CitSt. 
43.    HOPLOCEPHALA  ARMATA,  Lap. 

PIMÉLIDES. 
G.  ZOPHOBAS,  Dcj.,  Blanch. 
hU.    ZOPHOBÀS  NIGRITA  ,  Fabr. 

G.  Phymatodes  ,  Blanch. 
/i5.    PHYMATODES  TUBERCULATUS  ,  Fabr. 

Fani.  UELOPII,  Blanch, 
Trie.    CNODALIDES  ,    Lac. 
Gen.  Deplanchesia,  mihi. 
Corps  ailé ,  naviculaire.  Tête  enfoncée  dans  le  prothorax 


—  311  — 

jusqu'aux  yeux  ,  d'u7i  tiers  plus  étroite  que  lui ,  s'cLargissant 
en  avant  cl  arquée  à  partir  des  yeux  pour  former  L'épi- 
stoine ,  qui  est  légèrement  relevé;  ceux-ci  reçus  dans  uue 
échancrure  et  ne  faisant  pas  saillie  de  chaque  côté  de  la 
tête  ,  fortement  transversaux  et  réni formes  ;  palpes  maxil- 
laires (l)  de  trois  articles  :  premier  renflé  à  son  extrémité, 
deuxième  sécur i forme ,  plus  large  ,  mais  à  peine  plus  court 
que  le  précédent ,  troisième  bien  plus  grayid,  en  forme  de 
triangle  renversé  Antennes  insérées  eti  avant  des  yeux , 
sous  les  côtés  de  l'épistome ,  de  onze  articles  ;  premier  à 
peine  plus  gros  que  les  suivants,  2-5  égaux,  5-11  dé- 
primés et  graduellement  élargis,  dernier  le  plus  grand, 
élargi.  Prothorax  transversal ,  échancré  en  avant  pour 
recevoir  la  tête  i  côtés  parallèles  ,  non-dentelés  ;  base  s' ap- 
pliquant étroitement  contre  les  élyires ,  un  peu  dilatée  en 
arrière  vers  Cécusson.  Celui-ci  petit ,  triangulaire.  Elytres 
parallèles,  arquées  et  fortement  convexes  en-dessus ,  assez 
largement  repliées  en-dessous  dans  leur  première  moitié 
antérieure.  Saillie  proslernale  reçue  en  partie  dans  une 
excavation  en  forme  de  fourche  du  mésosternum. —  Deplan- 
chesia ,  nom  propre. 

Différences  sexuelles  inconnues. 

Je  ne  sais  rien  des  mœurs  de  l'unique  espèce  pour  laquelle 
j'ai  créé  ce  nouveau  genre.  Elle  doit ,  par  l'ensemble  de 
ses  caractères  et  eutr'aulres  la  structure  de  ses  antennes, 
prendre  place  à  côté  des  Cnodulon,  Dej. ,  et  des  Cyrtosoma, 
Perty,  dans  la  famille  des  Hélopiens,  bien  que  le  premier  de 

(1)  Je  regreUe  beaucoup  de  ne  pouvoir  décrire  plus  complètement 
les  orgaees  buccaux  de  celte  nouvelle  coupe  ;  mais  l'état  de  délério- 
ralioii  de  ces  parties  ctiez  l'unique  exemplaire  rapporté  par  M.  Dé- 
planche  ne  m'a  pas  permis  d'être  plus  explicile.  Je  la  crois,  d'ailleurs. 
sullisumment  établie  par  les  autres  caraclères  mentionnt^s. 


—  342   — 

ces  deux  genres  ait  été  rangé  par  quelques  auteurs  dans  la 
tribu  des  Diapérides. 

Je  me  suis  fait  un  devoir  d'inscrire  ici  le  nom  du  zélé  natu- 
raliste dont  les  recherches  de  trois  années  ont  jeté  un  nouveau 
jour  sur  les  productions  naturelles  de  la  Guyane  française. 

66.  Deplanchesia  metallescens,  mihi. 

Ovale-oblong,  d'un  noir  assez  brillant ,  avec  les  élytres 
d'un  cuivreux  métallique  brillant.  Palpes  brunâtres  ;  extré- 
mité du  troisième  article  testacée.  Antennes  d'un  brun-noir, 
à  peine  plus  courtes  que  la  tête  et  le  prothorax.  Tête  fine- 
ment et  densémeni  ponctuée,  avec  une  dépression  linéaire 
et  transversale  en  trapèze  renversé,  séparant  en  avant  Le 
front  de  l'épisiome;  bord  antérieur  relevé,  surtout  en  avant 
des  yeux.  Prothorax  transversal ,  plus  convexe  antérieure- 
ment ,  rebordé  latéralement ,  à  ponctuation  fine  et  éparse  ; 
côtés  visiblement  parallèles ,  arrondis  en  avant ,  sinués  et 
déprimés  vers  leur  milieu  ;  angles  aittérieîirs  obtus,  les  pos- 
térieurs aigus  et  un  peu  prolongés  en  arrière  ;  base  dilatée 
dans  son  milieu  et  se  prolongeant  sur  l'écusson  avec  cinq 
petites  dépressions  effacées.  Elytres  fortement  convexes,  très- 
légèrement  élargies  aux  deux  tiers  postérieurs,  finement  re- 
bordées ;  épaules  un  peu  saillantes  ,  coupées  à  angle  obtus  ; 
offrant  chacune  neuf  stries  ponctuées,  bien  marquées,  surtout 
à  la  base  et  latéralement ,  un  peu  effacées  en  arrière  :  la 
suturale  rudimentaire ,  les  quatre  suivantes  réunies  deux  à 
deux  à  leur  base,  graduellement  raccourcies  à  l'extrémité, 
la  sixième  de  même  longueur  que  la  cinquième  ,  les  trois 
externes  ne  commençant  qu'au-dessous  de  l'épaule ,  la  mé- 
diane la  plus  longue  ;  repli  latéral  d'un  noir  légèrement 
verdâtre.  Tarses  bruns  ,  jaunâtres  en-dessous.  —  Long.  : 
7  millim. 


—  313  — 

Hab.  Cayenne, 
Un  seul  individu. 

G.  SpHjEniscus,  Kirby. 
kl.    SPH^NISGUS  LAGRIOIDES  {Dej.  )  ,  ThottlS. 
CURCULIONIDES. 
G,  Gymnognathus  ,  Schoenh. 
US.  Gymnognathus  dorsonotatus,  Schoenh, 

G.  Brenthus,  Illig. 
^9.  Brenthus  anchorago,  Fabr. 

G.  Entimus,  Gcrm. 

50.  Entimls  LViPERiALis,  Fabr. 

G.  Ph^dropus  ,  ScliocnU. 

51.  PH^DROPUS  CANDIDUS  ,    Fabr. 

G.  Cyphus,  Schoenli. 

52.  CYPHUS  DIADEMA,  Fabr. 
Var.  JuvENCUS,  Oliv. 

G.  Platyomus  ,  Schoenli. 

53.  PLATYOMUS  MARMORATUS,  Dej.,  Cat. 

(^h.  —  (COMPSUS)  LAGTEUS,  Fabr. 

55.    PLATYOMUS   MONACHUS ,  mihi. 

Ovaie-oblong.  En  entier  d'un  gris -roussâtre ,  mat,  avec 
une  très-légère  teinte  rose  sur  Le  disque  des  élytres,  /intennes 
de  la  Longueur  de  La  tête  et  du  prothorax  ;  premier  article 
de  la  couleur  du  corps ,  Les  suivants  et  La  massue  d'un  gris- 
noirâtre.  Bouche  noire.  Rostre  horizontal ,  Largement  dé- 


—  Zik  — 

primé  en  avant ,  avec  L'extrémité  offrant  une  plaque  trian- 
gulaire d'un  noir  velouté;  une  carène  très- fine  entre  les 
antennes.  Prothorax  de  la  longueur  de  la  tête,  plus  étroit 
en  avant  ;  côtés  fonnaîit  un  angle  effacé  mais  visible  au 
milieu  ;  disque  avec  une  large  dépression  quadrangulaire  ; 
quelques  gros  points  sur  les  côtés.  Ecusson  en  triangle  arrondi 
au  sommet.  Èlylres  d'un  tiers  plus  larges  que  le  proihorax, 
à  peine  élargies  postérieurement,  acuminées  à  l'extrémité, 
avec  les  épaides  saillantes  et  les  côtés  légèrement  sinués  ; 
fortement  ponctuées  ,  réticulées  ;  séries  de  gros  points  régu- 
lières, moins  profondes  sur  le  disque  et  en  arrière  ;  suture  et 
deuxième  intervalle  formant  carène  vers  les  deux  tiers  pos- 
térieurs. Dessous  plus  clair  ;  cuisses  fortement  renflées  en 
angle  obtus  avant  l'extrémité.  —  Long.:  13  millim. 

Hab.  Gayenne. 

56.  Platyomus  LirARGYREUS,  Li7t7i.  (  elegans ,  Oliv.  ). 

G.    EosTALES,  Scliocnh. 

57.  EUSTALES   CflLOROTLCUS,  Oliv. 

G.  ILEOMUS,  Scfioenh, 

58.  iLEOMUS   ROREUS,   Fabr. 

G.  Heilipus,  Gcrm. 

59.  Heilipus  multiguttatus  ,  Fabr. 

60.  Heilipus  securiger,  mihi. 

Oblong-ovalaire.  Brunâtre,  à  pubescence  rôtisse,  courte  et 
serrée.  Antennes  noires.  Tête  de  la  même  coidettr;  rostre 
à  peine  plus  large  à  C extrémité,  où  il  est  très-finement 
pondue  ,  offrant  en-dessus ,  en  avant  des  yeux ,  plusieurs 


—  315  — 

stries  très- fines,  formées  par  des  lignes  irrégulières  de  rides 
cl  de  points;  vcriex  chagriné.  Prothorax  cylindrique ,  d'un 
tiers  environ  plus  étroit  que  les  élytres ,  un  peu  plus  élargi 
en  arrière,  couvert  sur  toute  sa  surface  de  points  élevés, 
placés  en  lignes  confuses  sur  les  côtés,  ce  qui  le  fait  paraître 
granuleux  ;  bord  antérieur  avancé ,  sinué  derrière  les  yeux 
et  en-dessous  ;  côtés  formant  un  angle  obtus  peu  visible  au 
milieu,  avec  une  raie  oblique  d'un  noir  velouté  partant  des 
épaules  et  se  terminant  derrière  les  yeux;  base  notablement 
sinuée.   Ecusson  paraissant  lisse,  demi-circulaire,  bordé 
de  noir  velouté.  Elytres  plus  de  deux  fois  plus  longues  que 
le  prothorax,  parallèles ,  obtusément  arrondies  à  l'extré- 
mité, fortement  sinuées postérieurement  ;  tout  le  disquepourvu 
de  séries  de  points  placés  derrière  un  petit  tubercule,  effacés 
en  arrière  et  situés  latéralement  dans  des  sillons  dont  l'ex- 
terne est  surtout  bien  marqué  ;  sur  chaque  élytre,  au  milieu, 
une  large  plaque  sécuriforme  d'un  beau  7wir  velouté  avec 
un  liseré  d'wi  jaune  d'ocre;  une  autre  petite  tache  triangu- 
laire, également  noire  avant  f  extrémité  dans  iine  dépression 
juxta-suturale.  Cuisses  avec  une  forte  dent  interne  ;  jambes 
avec  une  petite  dent  obtuse  dans  leur  milieu.  Tarses  rou- 
geâtres,  jaunes  en- dessous.  —Long.  :  20  millim. 

Hab.  Cayenne. 

61,  Heilipus  multisignatus,  Schoenh. 

G.  Cholus,  Germ. 

62,  CHOLUS  PiSTOK,  Schoenh. 

G.  Baridius,  Schoenh. 

63,  Baridius  impressifrons,  Schoenh. 


—  316  — 

G.  Cryptorynchus,  lUiij. 
66.  Cryptorynchus  triocellatus  ,  rnihù 

Ovalaire,  d'wi  noir -brunâtre.  Antennes  rougeâtres  ;  der- 
nier article  plus  clair.  Rostre  de  la  Longueur  de  la  tête  et 
du  prothorax ,  finement  ponctué  en  avant ,  creusé  en-dessus, 
à  pai'tir  des  yeux  jusqu'au  milieu  en  deux  sillons  profonds, 
séparés  par  une  carène  très-lisse  et  pourvus  intérieurement 
d'une  épaisse  puhescence  jaunâtre.  Tête  et  proihorax  forte- 
ment granuleux ,  axjant  dans  chaque  point  une  petite  écaille 
jaune.  Prothorax  conique  ,  transversal ,  convexe  en-dessus; 
base  coupée  droit ,  notablement  plus  étroite  que  les  élytres. 
Ecusson  étroit,  allongé.  Elytres  fortement  convexes,  régu- 
lièrement réirécies  d'avant  en  arrière.  Stries  bien  marquées 
surtout  sur  le  disque  et  latéralement ,  formées  de  très-gros 
points  enfoncés  ;  ijitervalles  avec  des  carènes  fines  ,  la  sub- 
humérale  très-marquée  ;  deux  larges  ocelles  à  la  base,  limités 
par  la  strie  suturale  et  la  carène  subhumérale ,  d'un  beau 
rouge  brique ,  entourés  d'un  liseré  jaune-blanchâtre  ;  un 
troisième  ocelle  de  même  couleur  embrassant  l'extrémité 
des  élytres ,  mais  interrompu  inférieurement.  Dessous  très- 
fortement  ponctué  ;  pattes  couvertes  en  entier  d'écaillés 
jaunâtres  très-serrées. —  Long.  :  H  inillim. 

Hab.  Cayenne. 

Espèce  irès-remarquable  par  les  trois  belles  taches  ocellées 
de  ses  élytres.  Je  n'en  ai  vu  qu'un  exemplaire. 

U.  CONOTRACHELi's,  Latr. 
65.    CONOTRAGHELUS   NASUTUS  ,   Chevr. 


—  317  — 

G.  Pi  AZUR  11  s,   Schocnli. 

66,  PlAZURUS   COMPACTUS,  Dcj.,  Sch. 

G.  Cleogoniis,  Scfioenli. 

67,  Cleogonus  RUBETRA,  Fabr. 

G.  Calandra  ,  Fabr. 

68,  Calandra  palmarum  ,  Fabr, 

69,  —          HEMIPTERA ,   Fabr. 

G.  GossoNUS,  Clairv. 

70,  COSSONUS  CORTICALIS,  Fabr. 

CERAMBYCIDES. 
G,  Macrodontia  ,  Scrv. 

71,  Macrodontia  cervicornis,  Fabr. 

G.  Megaderus  ,   Dej. 

12.  Megaderus  stigma,  Fabr. 

G.  Trachyderes ,  Daim. 

73.  Trachyderes  succiingtus,  Fabr. 
lU.  —  STiilATUS ,    Fabr. 

G.   LOPHONOCERUS ,    Lalv. 

75.  LOPHONOCERUS  BARBIGORINIS,    Fabr. 

G.  Ghrysoprasis  ,  Serv. 

76.  Chrysoprasis  rufiventris,  Dej. 

G.  Callichroma,  [.atr. 

77.  Callichroma  suturalis  ,  Fabr. 

78.  —  VELUTINA ,  Fabr. 


_  318  — 

<i.    LlSTKOPTEKA  ,    Scrv. 

79.  LrSTROPTERA   TENEBROSA ,  Fabr. 

G,  AcROCiNUS,  Illig. 

80.  ACROCINUS   LONGIMANDS,    Fabr. 

G.  Steirastoma  ,  Serv. 

81.  Steirastoma  depressa  ,  Oliv. 

G.    ACANTHODERES  ,    Sci'V. 

82.  ACANTHODERES    DISTINGUENDUS ,    Dej. 

G.  Lagocheirls,  Dej. 

83.  LaGOCHEJRUS  ARANEIFORMIS  ,    Fabr. 

G.  Leptoscelis,  Dej. 

84.  LEPTOSCELIS   SPARSUS,  Dej. 

G.  Onychocerus  ,  Serv. 

85.  ONYCHOCERUS   SCORPIO  ,    Fabr. 

G.  T.ENiOTES,  Serv. 

86.  T.ENIOTES    FARINOSUS,  01. 

87.  —  CAYENxNENSlS,   Dej. 

G.  Hesycha,  Dej. 

88.  Hesycha  Jekel II,  r/iepr. 

G.    COI.OBOTHEA,   5c?-l'. 

89.  COLOBOTBEA  L1NEAT0C0LLIS,  Dej. 

90.  —        BIMACULATA  ,  Chevr. 


—  319  — 

CHRYSOMKLIDES. 

G.  Selemis,  Ilope. 
AcROMis ,   Clievr. 

91.  SeLENIS    SPINIFEX,    Fabr. 

G.  Cyrtonota  ,  Clic'vr. 
Mbsomphalia,   Hope. 

92.  CYRTONOTA   BIPUbTULATA,  F«/;r. 

93.  —  IN^QUALIS ,  Fabr. 

G.  Chelymorpha,  Clievr. 
9/j.  Chelymorpha  CRiBRATA,  Faèr. 

G.  Omaspides  ,  Clievr. 

95.  Omaspides  TRANSVERSA,  Fa6r. 

G.  CoPTOCYCLA ,  Clievr. 

96.  COPTOCYCLA  CIRCUMCINCTA,  De/. 

97.  —  SEXPUNCTATA  ,  Fabr. 

98.  —  JUDAÏCA,  Fabr. 

99.  —  1MMACULATA ,  OLiv. 

G.  IscHiOPACHYS,  Chevr. 

100.  ISCHIOPACHYS  BICOLOR  ,  Fabr. 

G.  Chlamys,  Ktwcli. 

101.  Chlamys  Chetrolati,  mihi. 

Courte,  quadr angulaire  et  à  peine  rctrécie  en  arrière. 
D'un  noir  mat  en-dessus  ,  ayant  sur  Les  ciytres  une  très- 
Légère  teinte  bLeuâtre  foncée  briLLanie  ;  dessous  du  corps  d'un 
bronzé-cuivreux  peu  brillant.  Tête  ,  labre ,  palpes  et  an- 


—  320  — 

îennes  bruncUre.t.  Tête  à  très-faible  reflet  violacé,  très-fine- 
ment ponctuée ,  plus  largement  en  avant.  Prothorax  parais- 
sant lisse  de  chaque  côté ,  mais  couvert  antérieurement  de 
très-petits  points  écartés  ;  en  avant  des  angles  postérieurs  , 
une  très- faible  callosité ,  surmontée  d'une  très-forte  éléva- 
tion divisée  par  une  large  dépression  en  deux  lobes  diver- 
gents de  bas  en  haut  et  convergents  d'avant  en  arrière ,  non 
comprimés  avec  leur  tranche  supérieure  carénée,  fortement 
rugueux ,  excepté  à  leur  base  externe  qui  est  très-lisse  et 
luisante  ;  chaque  lobe  d'wi  beau  cuivreux-doré  extérieure- 
ment. Écusson  lisse.  Élytres  couvertes  de  gros  points  très 
écartés,  ayant  chacune  trois  tubercules  dans  la  région  ba- 
silaire.  L'un  très-peiitjuxta-scutellaire.  Vautre  grand,  pyra- 
midal, en-dehors  du  précédent ,  vers  le  milieu  de  la  base  ; 
le  troisième  humerai,  très-obtus ,  envoyant  en  arrière  jus- 
qu'au milieu  une  crête  oblique ,  sinueuse  et  biramifiée  inté- 
rieurement ;  un  quatrième  un  peu  plus  grand  et  assez  Loin 
en-dessous  de  ce  dernier;  dans  la  région  antéapicaLe ,  une 
carène  en  forme  de  point  d'interrogation  renversé;  en- 
dessus  et  intérieurement  vers  la  suture ,  im  tubercide  pyra- 
midal peu  élevé  d'où  partent  trois  arêtes,  la  postérieure  bien 
marquée  jusque  vers  L'angle  sulu7'al  ;  dans  la  région  apicole, 
un  petit  tubercule  allongé  transversalement.  Prosternum  en 
tria7igle  allongé,  un  peu  élargi  dans  son  tiei's  antérieur. 
Poitrine  couverte  de  gros  points  varioles  non  confluents , 
d'un  cuivreux  presque  mat ,  avec  une  belle  teinte  verte  dans 
sa  moitié  antérieure  :  sinus  méiasternal  bien  marqué.  Ab- 
domen densémcnt  et  fortement  ponctué  ;  pygidium  offrant  ci 
une  forte  Loupe  des  points  très- fins,  écartés,  ayant  de  chaque 
côté  deux  impressions  bien  séparées,  l'antérieure  en  forme 
de  fossette,  la  postérieure  allongée  ;  extrémité  couverte  d'une 
ponctuation  beaucoup  plus  forte.  Tarses  noirs.  —  Long,  : 
7  miilim. 


—  321    — 
â  Inconnu. 

^  Une  fossette  médiocre,  subarrondie,  sur  le  dernier  seg 
ment  abdominal. 

Hab.  Cayenne. 

Je  n'ai  vu  qu'un  individu  $  de  celte  remarquable  C/iarnj/5. 
Je  l'ai  dédiée  à  M.  Chevrolat,  comme  une  faible  marque  d'es- 
time et  de  reconnaissance. 

Cette  espèce  me  paraît  devoir  prendre  place  entre  les  C. 
nodosa,  et  obscura  de  Klug  ,  qne  M.  Lacordaire  a  très-bien 
décrites  dans  le  tome  II*.  de  sa  Monographie  des  Coléoptères 
phytophages  (1),  mais  elle  est  bien  distincte  de  ces  deux  espèces 
par  la  disposition  différente  de  ses  couleurs,  la  forme  autre 
de  son  élévation  prothoracique  ,  les  dessins  de  ses  élytres ,  les 
quatre  fossettes  bien  séparées  de  son  pygidium,  etc. 

G.  CoLASPis,  Fabr. 

102.  COLASPIS  GRENATA  ,  Fabr. 

103.  —        viRiDANA ,  lac. 

lOÛ.         —  DECÎPIENS  ,  ///.   (COSTATA,  Dej.,  Cat.). 

G.   Pledraulaca  ,  Chevr. 

105.  Pleuraulaca  LIMBATA  ,  O^ÏW. 

G.   SPHiEROPLACIS ,   Chc'vr. 

106.  SPH^ROPLACIS   SANGUINEA,  mihi. 

En  ovale  court,  convexe.  En  entier  d'un  tesiacé  roiigeâtre , 
brillant  ;  palpes ,  antennes  et  pattes  d'un  testacé  clair;  yeux 
noirs.  Tête  à  peine  ponctuée  ;  vertex  avec  une  ligne  médiane 

1)  Mém.  Suc.  roy.  scieuc,  Liège,  t.  V,  18/i8.  673—675. 

21 


—  322  — 
courte,  obsolète.  Prolhorax  fortement  transversal  { moitié 
plus  large  que  long  ),  assez  convexe,  couvert  en  entier  d'une 
ponctuation  écartée  ;  base  se  prolongeant  à  angle  obtus  sur 
les  élytres.  Côtés  arrondis ,  fortement  rétrécis  en  avant , 
notablement  rebordés.  Écusson  semi-circulaire,  lisse ,  rou- 
geâtre.  Élytres  parallèles ,  trois  fois  plus  longues  que  le 
prothorax ,  fortement  convexe ,  régulièrement  arrondies  a 
l'extrémité,  couvertes  d'assez  gros  points  enfoncés  formant 
des  stries  régulières,  assez  peu  marquées  vers  la  suture  à  la 
base  et  sur  le  disque,  mais  très-profondes  latéralement  et  en 
arrière  i  épaules  saillantes,  côtés  visiblement  sinués.  Ab- 
domen lisse;  bord  postérieur  des  segments  marqués  de  points 
en  lignes.  —  Long.  :  k  millim. 

Hab.   Cayenne. 

107.    SPHyEROPLACIS  TRICOLOR  ,  mihi. 

Globoso-hémisphérique,  convexe,  brillant.  D'un  beau  bleu 
foncé  sur  les  élytres  ;  tête  cl  corselet  d'un  vert  métallique  ; 
palpes ,  épistome  et  pattes  d'un  lestacé  rougeâire.  Tête  mar- 
quée derrière  Cépistome  d'une  ligne  transversale^  et  entre 
les  yeux  d'une  ligtie  longitudinale  assez  profonde  n'attei- 
gnant pas  le  vertex ,  obsolèiement  ponctuée  en  avant.  Pro- 
lhorax transversal  à  peine  moitié  plus  large  que  long;  base 
fortement  prolongée  sur  les  élytres,  couverte  surtout  le  disque 
d'une  ponctuaiioîi  extrêmement  fine  peu  serrée;  côtés  lisses 
fortemeni  arrondis  en  avant,  finement  rebordés.  Elytres 
co7ivexes,  plus  larges  que  le  prolhorax,  atténuées  depuis  le 
milieu  jusqu'à  l'extrémité  qui  est  obtusèment  arrondie; 
base  arrondie  eîi- dessous  des  épaules  qui  sont  saillantes , 
couvertes  de  grof  points  peu  en  foncés  sur  tout  le  disque,  for- 
mant   des  stries  régulières ,   assez  profondes  et  situés  dans 


—  323  — 

des  sillons  latéralemeni  et  à  l'extrémité  ;  côtés  sinués  et  lé- 
gèrement rebordés.  Dessous  d'un  noir  luisant ,  à  très  léger 
reflet  verdâire.  Abdomen  lisse,  brillant.  Hanches  posté- 
rieures brunes.  —  Long.:  3  raillim.  1/2, 

Hab.  Cayenne. 

G.  Chalcoplacis.  ,   Chevr. 

108.  Chalcoplacis  cuprea,  Oliv.  (jerea,  Dej.,Cat.). 

G.   Typophorus  ,   Chevr. 

109.  Typophorus  nigritus  ,  Fabr. 

G.  EUMOLPUS ,  KugeL 

110.  EUMOLPUS   SURINAMENSIS  ,    Fabr. 

G.    DORYPHORA  ,    lUig. 

111.  DORYPHORA    PUSTULATA,  Fabr. 

112.  —  suTURALis ,  Fabr. 

113.  —  ^STUANS,   L.     (  OCTOWACULATA,  Faftr.  ). 

G.  Proseicela  ,  Dej. 
\\U.  Proseicela  v ittata  ,  Fa6r. 

G.  Galleruca  ,  Geoff. 

115.  Galleruca  livida,  Oliv.  (hlmilis  ,  Dej.,  Cai.  ). 

G.   Exora  ,   Cficvr. 

116.  Exora  orsoleta  ,  Fabr.  Var. 

G.   Diabrotica,  Chevr. 

117.  Diabrotica  capitata,  Fabr.  (tripunctata,  Fabr.). 

—  Melanocephala  ,  Oliv. 


—  32/î  — 

H8.    DiABROTICA    ANTlîNNATA,    Ckevr. 

419.  —  scmPT A  ,  Oliv.  Var. 

120.  DiABROTICA    DORSONOTATA,  mihi. 

Oblongue-ovalaire ^  assez  Luisante.  D'un  noir  profond. 
Épistome  et  palpes  noirâtres.  Antennes  d'un  brun-noirâtre , 
les  deux  premiers  articles  tachetés  de  noir,  troisième  et 
quatrième  rougeàtres .  les  suivants  progressivement  plus 
foncés  y  pénultième  et  antépénultième  testacés,  dernier  fuli- 
gineux. Tête  lisse,  légèrement  carénée  longitudinalement  à 
partir  des  antennes.  Prolhorax  lisse,  à  peine  plus  large  que 
la  tête,  d'un  testacè  blanchâtre ,  légèremeiit  convexe,  un  peu 
plus  Large  que  Long  ;  côtés  à  peine  rétrécis  postérieurement  ; 
angles  obtus.  Écusson  Lisse  ,  triangulaire.  Èlytres  élargies  à 
partir  du  premier  tiers  antérieur ,  fortement  arroîidies  à 
l'extrémité,  notablement  rebordées ,  couvertes  sur  toute  leur 
surface  d'une  ponctuation  fine  et  serrée,  moins  visible  en 
arrière;  deux  taches  discoidales  en  forme  de  virgule  ren- 
versée s' appuyant  sur  La  base  ;  deux  autres,  un  peu  après  le 
milieu,  transversales  ;  tout  le  bord  externe  ;  La  suture,  depuis 
Le  premier  tiers  antérieur ,  et  une  lunule  apicale  d'un  testacé 
blanchâtre.  /îbdomen  et  pattes  de  même  couleur  ;  jambes  et 
tarses  fuligineux.  — Long.:  6  millim. 

//ab.  Cayenne. 

121.  DiABROTICA    BIPLAGIATA,    mihi. 

OvaLe-ob longue  ,  un  peu  allongée.  D'un  testacé  rougeâtre 
très-clair,  plus  foncé  sur  Le  corselet.  Palpes  et  épistome 
rougeàtres.  Antennes  avec  les  trois  premiers  articles  de 
cette  couleur  :  le  premier  tacheté  de  noirâtre  en-dessus  , 
Les  suivants  brunâtres  ;  antépénultième ,  pénultième  et  base 
du  dernier  article  d'un  testacé  blanchâtre;  extrémité  fuLi- 


—  325  — 
gineuse.  Tête  noire,  lisse,  faiblement  carénée  en  avant, 
avec  un  petit  sillon  court ,  mais  profond ,  partant  de  la 
partie  antérieure  du  vertex  et  arrivant  entre  les  antennes. 
Protliorax  lisse ,  carré  ou  à  peine  plus  lauje  transversale - 
ment;  côtés  re bordés ,  faiblement  élargis  an  premier  tiers 
antérieur  ;  angles  arrondis,  Ecusson  très-lisse,  triangulaire, 
brunâtre,  Elytres  élargies  en  arrière  à  partir  de  la  base , 
régulièrement  arrotidies  à  l'extrémité ,  notablement  re- 
bordées, couvertes  sur  toute  leur  surface  d'une  ponctuation 
égale,  assez  forte  et  bien  marquée;  une  tache  triangulaire 
noirâtre ,  allongée  sur  la  suture  jusque  vers  la  moitié;  mie 
autre  de  même  couleur  partant  de  l'épaule,  s'élargissant 
brusquement  vers  la  suture  au  premier  tiers  antérieur,  et 
terminée  dans  la  région  anté-apicale  par  deux  traits  bien 
séparés  et  arrondis  au  sommet  ;  sur  le  disque  on  remarque 
un  petit  point  testacé  qu'elle  entoure  complètement.  Poitrine 
noire.  Jambes  et  tarses  légèrement  fuligineux.  —  Long.  : 
5  inillim. 

Hab,  Cayenoe. 

G.  Ptena  ,  Chevr. 

122.  Ftena  quadrifasciata,  Fabr. 

G.  Omophoita  ,  Chevr. 

123.  Omophoita  albigollis,  Fabr. 

12Û.  —  QUADRINOTATA,  Fabr. 

125.  —  JMcmcT:k,Dej.(abbreviaia,Ol.,nonVdihr.). 

G.  Graptodera,  Chevr. 

126.  G^k?TODEïi\  (Haltica)  CJESIA,  Chevr.  (pube7'ula.  Dej.). 

G.  DiPHAULACA ,  Chevr, 

127.  DiPHAULACA  AULIGA  ,  OUv» 


—  326  — 

G.  Cacoscelis,  Chevr. 

128.  Cacoscelis  famelica,  Fabr. 

EROTYLIDES. 
G.  SCAPHIDOMORPHUS  ,  Hope ,  LilC. 

129.  SCAPHIDOMORPHUS  QUINQUEPUNCTATUS ,  Fabr. 

Cl.  Erotylus  ,  Fabr.,  Lac. 

130.  Erotylus  giganteus,  Fabr. 

G.  Mycotretus,  Chevr.,  Lac. 

131.  Mycotretus  tigrinus,  Oliv.,  Lac,  Mon. 

132.  Mycotretus?  unicolor  ,  mihi. 

Subparatlèle ,  en  ovale  court  ,  convexe.  En  entier  d'un 
tesiacé  rougeâtre,  paraissant  entièrement  Lisse,  mais  couvert 
à  une  forte  Loupe  d'une  ponctuation  extrêmement  fine ,  et 
serrée  sur  toute  sa  surface ,  qui  devient  presque  nidLe  vers 
l'extrémité  des  élytres.  Palpes,  épistome  et  base  des  an- 
tennes testacés  (1).  Tête  un  peu  déprimée  antérieurement. 
Prothorax  transversal ,  visiblement  convexe;  côtés  plus 
clairs  par  trayisparence ,  rebordés,  presque  parallèles  depuis 
la  ba^e  jusque  vers  La  moitié ,  puis  arrondis  avec  les  angles 
extérieurs  bien  marques ,  les  postérieurs  presque  droits  , 
émoussés  au  sommet  ;  base  sinuée  de  chaque  côté  ;  au-dessus 
de  l'écusson,  tme  fossettevisible ,maispeu  profonde.  Ecusson 
subtriangulaire.  Elytres  parallèles,  obtusément  arrondies 
à  l'extrémité ,  convexes  sur  Le  disque,  moitié  plus  Longues 
environ  que  Le  prothorax  ,  coupées  carrément  à  La  base; 

(1)  L'exemplaire  unique  que  j'ai  sous  les  yeux  a  perdu  ses  antennes, 
moins  deux  articles  de  chaque  côté. 


—  327  — 
côtés  très-finement  rebordes  ,  plus  clairs ,  des  stries  fonm-es 
de  séries  de  petits  poitits  enfoncés ,  mieux  marquées  à  la 
base  et  latéralement  ;  intervalles  plans.  Dessous  un  peu  plus 
fortement  ponctué  ;  poitrine  passant  au  brunâtre  ;  segments 
abdominaux  marqués ,  de  chaque  côté,  d'une  petite  tache 
obscure;  cuisses  médianes  offrant  en -dessous  ,  dans  leur 
milieu,  deux  petits  traits  noirâtres. —  Long.:  5  railliin.  1/2. 

Hab.  Cayenne. 

Celle  espèce  esl-elle  bien  un  Mycotreius  ?  Je  le  croirais 
volontiers,  car  elle  en  a  assez  le  faciès.  Néanmoins  je  ne  puis 
rien  affirmer  à  cel  égard  ,  l'insecte  rapporté  par  iM.  Déplanche 
ayant  été  brisé  en  route  ou  mutilé  par  les  larves  A'  Anthrenus. 

COCCINELLIDES. 
G.  Cleothera  ,  Mais.,  Mon. 

133.    CLKOTHERA  QUINQUENOTATA  ,  Muls. ,  Mon. 
RECTIFICATIONS 


AU  CATALOGUE  DES  PLANTES  RECUEILLIES  A  CAYENNE 

Par  M.  Déplaoche,  et  déterminées  par  M.  Le  Kormand,  ancien 
magistrat,  à  Vire  (1). 

Le  Secrétaire  donne  lecture  de  la  lettre  suivante  ,  qui  lui 
est  adressée  par  M.  Le  Normand  ,  de  Vire  : 

«  Vire,  le  27  juin  1860. 

«  Mon  cher  Confrère , 
«  Je  viens  d'obtenir  de  M.  le  D'.  Sagol  des  renseignements 

(1)  Voir  ce  Catalogue,  inséré  dans  le  4'.   volunae  du  Bullclin  de  la 
Société  Linnéetiiie  de  Normandie. 


—  328  — 

a  au  sujet  des  plantes  de  la  Guyane ,  rapportées  par  M.  Dé- 

((  planche.  Ce  savant  botaniste  a  passé  plusieurs  années  dans 

K  ce  pays  ;  il  en  a  étudié  la  végétation  avec  autant  de  talent 

«  que  de  zèle ,  il  doit  y  retourner  après  une  année  de  séjour 

«  en  France;  il  a  passé  beaucoup  de  temps  à  examiner  toutes 

u  les  plantes  de   la    Guyane  qui  se  trouvent  au    Muséum 

((  d'histoire  naturelle  de  Paris ,  et  ce  travail  a  produit  d'ex- 

<'  cellents  résultats  ;  car  il  est  parvenu  à  déterminer  presque 

"  tout  ce  qu'il  a  rapporté  de  son  voyage.  11  doit  publier  un 

«  catalogue  des   phanéroganies  de   notre   colonie ,  avec  la 

«  synonymie  et  des  descriptions  des  espèces  nouvelles.  Ce 

«  sera  un  immense  service  rendu  à  la  science  ,  car,  jusqu'à 

«  présent ,  les  végétaux  de  cette  portion  de   l'Amérique  ue 

<i  sont  qu'imparfaitement  et  très-incomplètement  connus. 

<i  M.  Sagot  vient  de  me  faire  un  magnifique  envoi ,  con- 

<'  tenant  une  partie  des  richesses  qu'il  a  recueillies.  Mais  là 

«  ne  s'est  pas  bornée  son  obligeance  à  mon  égard  :  je  lui 

«  avais  communiqué  les  espèces  de  M.  Déplanche ,  qui  me 

«  laissaient  des  doutes ,  ou  que  je  n'avais  pu  parvenir  à  dé- 

«  terminer;  il  a  eu  la  bonté  de  résoudre  la  plupart  de  ces 

<(  difficuliés  ,  et  je  vais  vous  faire  connaître  les  changements 

•<  et  additions  qui  sont  à  faire  à  la  liste  que  vous  avez  publiée 

((  dans  le  Bulletin  de  la  Société  Linnéenne ,  afin  que  vous 

((  vouliez  bien  les  y  faire   insérer  comme  supplément.  Je 

«  n'ai  pas  besoin  de  vous  rappeler  qu'ils  sont  le  résultat  des 

<i  observations  de  M.  le  D'.  Sagot. 

«  R.  Le  Normand.  » 
1  (l).  Davilla  ELLiPTiCAesi  Davilla  Brasiliana  ,  DC. 

(  D.   ASPERRIMA  )  ,  Splitg. 

(1)  Les  munéros  sonl  ceux  du  Culalogue  iniprimé  tluns  le  i'.  volume 
du  Bulletin. 


—  329  — 

28.  Sapindus  arborescens  ?  est  un  Cupania  non  déter- 
nainé, 

/iS.   Phaseolus  ?  est  un  Vigna   non  déterminé. 

73.  Fevillea  trilobata?  est  Anguria,  peut-être  tri- 
lobata,  L. 

78.  TURNERA  ,  sp.  nova?  est  Turnera  FRUTESGENS,  B., 
LATiFOLiA  ,  de  l'herbier  du  Muséum  de  Paris. 

83.  Amaiova  fagifolia  ?  est  un  Psychotria  non  dé- 
terminé. 

86.  Oldenlandia  ,  sp.  woya  .^  appartient  à  la  famille  des 
SCROPnuLARlÉES.  Genre  ignoré. 

91.  Barreria  ferruginea  est  Barreria  cupitata,  DC. 

110.  Echues  FERRUGINEA  est  Ecrites  NiTiDA,  Vahl. 

111.  Le  même,  appartenant  à  la  famille  des  Rubiacées,  est 

peut-être  un  Palicourea  ou  un  Rudgea  ? 
113.   Blepharodon  diffusum  est  Sareostemma  Cr.AUSUM  , 

Roem.  elSchutz.,  de  l'herbier  du  Muséum  de  Paris. 
120.  Bat  AT  AS  cissoiDES  ,  var.  incamata. 
123.  TOURNEFORTIA  est  un   CORDIA  uoH  déterminé. 
126.  Capsicum  annuum  est  Capsicum  conicum,  Mey. 
128.  SoLANUM  SURIN AMENSE    ne  diffère  pas  du  Solanum 

leucocarpon,  C,  Rich.  C'est  le  dernier  nom  qui 

doit  être  adopté. 
130.  Solanum  stamineum  est  le  Solanum  juripiba,  Rick, 

quoique  Duval  en  ait  fait  une  espèce  distincte. 
132.  C.ESTRUM  OLIGANTHUM  est  nommé  Cestrum  flori- 

BUNDUM,   WiUd.f  dans  l'herbier  du   Muséum  de 

Paris. 
\h\.  Lantana  vel  Lippia  est  Lippia  geminata,  Kunth., 

de  l'herbier  du  Muséum  de  Paris. 
1Û8.  Cyatula  est  un  Achyranthes  non  déterminé. 

150.    COCCOLOBA    NITIDA  ?    paraît    être   COCCOLOBA    guia- 

nënsis  ,  Meissn. 


—  330  — 

162.  Le  même,  paraît  être  Geophila  herbacea  ,  DC.  C'est 
une  RUBIACÉE  que  j'avais  prise  pour  une  Pipéracée. 

166.    HELICONIA  NITIDA  est  Heliconia  canwoides,  Rich. 

169.  Le  même,  paraît  être  Cipurea  paludosa,  Aubl. 

171.  COMMELINA  AGRARIA  n'est  pas  Cette  espèce  qui  a  les 
fleurs  plus  petites. 

17/1.    CYPERUS    HOMOlliNIA    esl   CYPERUS  ELEGANS ,    L.    (  C. 

LAXUS,  Lamk.)  ,  de  l'herbier  du  Muséum  de  Paris. 

176.    CYPERUS   PUNCTULATIFOLIUS  esl  CYPERUS  LIGULARIS  , 

L. ,  de  l'herbier  du  Muséum  de  Paris. 

178.  CYPERUS  POLYSTACHIUS  est  CYPERUS  HEXASTACHYUS  , 

Rottb.  (C.  HYDREA,  Mich.),  de  l'herbier  du  Mu- 
séum de  Paris. 

187.    FIMBRISTYLIS  NlGRESCENSest  FiMBRISTYLIS  SPADICEA, 

VahL,  de  l'herbier  du  Muséum  de  Paris. 
191.  SCLERIA,  est  SCLERIA  COMMUNIS,  Kunth.,  de  l'herbier 

du  Muséum  de  Paris. 
19/i.    PASPALUM  DENSUM  eSt    PaSPALUM    VIRGATUM  ,  L,  de 

l'herbier  du  Muséum  de  Paris. 
198.  Panicum  DECiPiENS  est  Panigum  leucoph^um  du  H., 

B.  et  K. 
201.  Panicum,  est  Panicum  monoicum,  X^amA;, ,  de  l'herbier 

du  Muséum  de  Paris. 
208.  Setauia,  est  Setaria  glauca,  var.  elongata. 
222.       —        est  Casearia  javitensis  ,  H.,  B.  et  K. 
22/i.      —        est  Casearia  stipularis,  Vent.  (Casearia 

Benthamiana  ,  Mig.  ). 
325.   Setaria,  est  Symplocos  ciponema  ,  DC. 

226.  —  est  PSYCHOTRIA  BRAGTEA ,  DC. 

227.  —        est  Randia  Mussoendi^  ,  DC. 

Pag.  1 76  du  quatrième  volume  du  Bulletin ,  p.  24  du  tirage 
à  part,  lig.  18 ,  au  lieu  de  feuilles,  lisez  :  familles. 


BuNcttn.  Sec.  l/'rin.  de.  Mormandù ,  tonie  VFIX.  \ 


F.u^UtsLcucfcAamfis  Ictk. 


Imp  Mt-^cfuit jrtrcs 


SiûUtin.  Joe.  Unn.  de  Normandie ,  (orni  V.  Pl.2'I. 


DeslcnoeJuuTWs  Uth. 


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EXPLICATION  DES  PLANCHES. 

L'explication  des  planches  I  à  IX  se  trouve  à  la  fin  du  mémoire  sur 
les  fossiles  de  Montreuil-Bellay  ,  p,  230. 

PI.  X. 

Fig.  1.  Grain  de  raisin  hypertrophié,  vu  de  côté.  Grandeur  naturelle. 

Fig:.  2.  Le  même ,  vu  par-dessus. 

Fig.  3.  Vu  par-dessous. 

Fig.  U.  Pédoncule  du  même,  coupé  suivant  sa  longueur;  pour  montrer 
la  moelle,  la  couche  ligneuse  et  la  couche  corticale. 

Fig.  5.  Dent  palatine,  ou  écaille  dermique  de  poisson  fossile  ?  décrite 
page  111,  vue  par-dessus.  Grandeur  naturelle. 

Fig.  6.  La  même,  grossie  trois  fois  ,  vue  par-dessus. 

Fig.  7.  La  même,  vue  par-dessous,  également  grossie. 

Fig.  8.  Coupe  transversale  de  la  même  ,  également  grossie. 

Fig.  9,  a,  b.  Onustus  exsul.  (Eug.  Eudes-Deslongchamps  ).  Grandeur 
naturelle;  c,  coupe  du  même;  pour  montrer  la  forme  de  l'om- 
bilic. 

Fig.  10,  a,  b,  c.  Onustus  liasinus  (Eug.  Eudes-Deslongchamps). 
Grandeur  naturelle. 

PI.  XI. 

Fig.  1.  Niso  perforatus  (d'Orb.,  sp.).  Grandeur  naturelle. 

Fig.  2.  Niso  nerea  (d'Orb.,  sp.).  Id. 

Fig.  3.  Kiso  monoplicus  (d'Orb.,   sp.),  grossi  du  double.  Toutes  les 

autres  figures  sont  de  grandeur  naturelle. 
Fig.  h.  Brachytrema  Wrigliti  (  Cotteau  ,  s/j.). 
Fig.  5.  Purpurina  condensât  a  (Eug.  Eudes-Deslong.). 
Fig.  6.  Eucycius  goniatus  (Eudes-Deslong.). 
Fig.  7.  Eucycius  pinguis  (Eudes-Deslong.). 
Fig.  8.  Eucycius  obeliscus  (Eudes-Deslong.). 

PI.  XII. 

Croquis  d'une  roche,  avec  empreintes  de  corps  organisés,  réduites  au 
quart  environ.  Voir  page  2UU. 


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AVIS  ESSENTIEL. 


Les  nombreuses  Sociétés  savantes  en  relations 
d'écliange  de  publications  avec  la  Société  Lin- 
néenne  sont  priées  de  regarder  comme  accusé  de 
réception  des  ouvrages  qu'elles  ont  bien  voulu  lui 
envoyer ,  l'insertion  régulière  des  titres  de  ces  ou- 
vrages, en  tête  des  comptes-rendus  de  chacune 
des  séances  de  la  Société. 


LISTE 

DES  MEMBRES  ADMIS  A  FAIRE  PARTIE  DE  LA  SOCIÉTÉ 
PENDANT   l'année    ACADÉMIQUE    1859-60: 

Résidents. 

MM. 

Fayel  ,  docleur-médecin  ,  à  Caen. 

FÊRON  ,  pharmacien  ,  id. 

Facjvel,  étudiant  en  Droit,  id. 

Hue  de  Math  an,  id. ,  id. 

Jouanne,  professeur  au  Lycée  de  Caen. 

BiN-DiiPART ,  pharmacien  ,  à  Caen. 

Correspondants . 

MM. 

MÉLION,  pharmacien,  à  Vimoutiers. 

Gratiolet,  chef  des  travaux  anatomiques  du  muséum  d'his- 
toire naturelle  de  Paris. 
De  Ferry  ,  maire  de  Bussières ,  géologue. 
Hébert  ,  professeur  à  la  Faculté  des  Sciences  de  Paris. 
Plus  TiTius,  supérieur  du  couvent  de  Pyrano,  en  Islric. 


TABLE  DES  MATIERES. 


Pages. 
Composition  du  Bureau  de  la  Société 5 

Séance  du  7  novembre  1859. 

Ouvrages  reçus 7 

Correspondance 11 

Aperçu  sur  l'état  des  travaux  de  la  Société  au  commencement 

de   1859-60 Ibid. 

Lemna  arliiza  en  fleurs,  par  M.  de  L'Hôpital 12 

Grain   de  raisin  d'une  grosseur   extraordinaire ,    présenté    par 

M.    Pierre Ibid. 

Branche  de  noisetier  portant  un  nombre  considérable  de  chatons, 

présentée  par  M.  Pierre Ibid. 

Feuilles  et  rameaux  de  poirier  couverts  d'œcù/mm  cancellatum, 

présentés  par  M.   Le   Clerc Ibid. 

Apparition  aux  environs  de  Caen  du  Loxia  recurvirostra ,  an- 
noncée par  M.  Eug.  Eudes-Deslongchamps Ibid. 

Séance  du  5  décembre  1859. 

Ouvrages  reçus 13 

Note  sur  un  grain  de  raisin  hypertrophié,  par  M.  Eudes- 
Deslongchamps lli 

Études  sur  le  colza ,   par   M.    Pierre 18 

Sur  l'origine  de  l'atmosphère  lumineuse  de  l'étincelle  d'induction, 

par  M.  du  Moncel 86 

Fossiles    recueillis   sur    la   route  des   champs   St.-Michel  ,    par 

M.    Perrier 89 

SÉANCE    DU    9    JANVIER    1860. 

Ouvrages  reçus 91 

Communication  par  M.  de  Caumont,  relative  au  sol  sur  lequel 
coule  la  rivière  la  Dive  et  sur  les  fossiles  les  plus  communs 

renfermés  dans  ce  sol Ibid. 

Communication  d'une  note  lue  par  M.    de  Caumont,  relative 


—  335  — 

aux  gisements  de  calcaires  sur  les  bords  de  la  mer  juras- 
sique du  sud-est  de  la  France 92 

Observations  sur  un  Staphylinide  nouveau  pour  la  ftune  fran- 
çaise (  Diglossd  mersa  ),  par  M.    Fauvel 93 

Note  sur  les  espèces  du  genre  Trogopidœusy    par  M.   René   de 

Mathan 400 

Noie  sur  deux  plantes  nouvelles  pour  la  Flore  de  la  Normandie, 

par  M.  Perrier 102 

Sur  les  bruits  causc^s   par  les  fils  du   télégraphe  électrique,   par 

M.    Le  Clerc 104 

Fossile  de  forme  singulière,  par  M.  Luard Ibid. 

Séance  du  6  févrif.r  1860. 

Ouvrages  reçus 107 

Note  sur  un  corps  fossile  de  forme  très-singulière,  paraissant  être 
une  dent  palatine  ou  une  écaille  dermique  de  poisson  ,  par 
M.  F.udes-Deslongchamps    .     .     .  ' 111 

Lettre  relative  à  un  produit  abortif  de  jument,  atteint  d'une 
sorte  d'éléphantiasis  général ,  adressée  à  M.  Eudes-Des- 
longchamps  par  M.  Davy,  médecin-vétérinaire,  à  Vire.     .     .     114 

Sur  la  présence  du  Ntimenius  tenuirostris,  dans  le  département 

(lu  Calvados,  par  M.   Fauvel 116 

Séance  du  k  biars  1860. 

Ouvrages  reçus 117 

Observations  concernant  quelques  gastéropodes  fossiles  des  ter- 

lains  jurassiques,  par    M.  Eugène  Eudes-Deslongchamps.  119 
Note  sur  une  nouvelle  coupe  générique  de  gastéropodes  fossiles, 

nommée  Eucyclus,  par  M.  Eudes-Deslongchamps.     .     .     .  138 

Remarques  de  M.  Le  Clerc  sur  les  générations  dites  spontanées.  148 

SÉANCE    DU    16    AVRIL    1860. 

Ouvrages  reçus 150 

Mémoire  sur  les  fossiles  de  Montreuil-Bellay ,  par    MM.  Hébert 

et  Eug.  Eudes-Deslongchamps 153 

Explication  des  planches  de   ce  mémoire 230 

Table  de  ce  mémoire 273 


—   336  — 

Séance  du  14  mai  1860. 

Ouvrages   reçus 241 

Analyse  de  notes  de  M.  Patey,  médecin-vétérinaire ,  à  Caen.  .  2/i2 
Empreintes  de  corps  organisés  sur  une  roche  cambrienne ,  par 

M.  de  Brébisson 2Zii 

Synopsis  des  espèces    normandes   du   genre  Micropeplus  ,    par 

M,    Fauve! 248 

Séance  du  14  juin  1860. 

Ouvrages   reçus 268 

Correspondaiice 271 

Communication  de  M.  Luard,  relative  à  une  cavité  souterraine 
située  sur  le  territoire  de  la  commune  de  Mondeville  ,  près 

Caen Ibid- 

Premier  supplément  au  catalogue  des  mollusques   terrestres  et 

fluviatiles  des  environs   de  Caen,  par  M.  de  L'Hôpital.     .     273 

SÉANCE    DU     9    JUILLET    1860. 

Ouvrages   reçus 295 

Correspondance ll^id. 

Circulaire  ministérielle 296 

Petite   aigrette  tuée  aux  environs  de  Caen Ibid. 

Plantes  recueillies  aux  environs  de  St. -Pierre-su r-Dive.     .     .     .  297 

Note  de  M.  Luard Jl'id. 

Catalogue  des  insectes  recueillis  à  la  Guyane  française  par  M.  Dé- 
planche ;  par  M.  Fauvel 299 

Rectifications  au  catalogue  des  plantes  recueillies  à  Cayenne  ;  par 

M.  Le  Normand 327 

Explicalion  des  planches 331 

Avis  essentiel 332 

Liste  des  membres  admis  ù  faire  partie  de  la  Société  Linnéenne, 

pendant  l'année  académique  J 859-60 333 


Caen,  typ.  de  A.  Ilardel. 


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DE    LA 


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SOCIÉTÉ  LINNÉENNE 


DE  NOilMAiXDIE. 


SIXIÈME    VOLUME. 


ANNEE  186  0-Gl. 


CAEIV, 


CHEZ  A^llARDEL.  IMPRIMEUR  DE  L  ACADÉMIE, 

Rue  Froide ,  a. 
DERACHE,  LIBRAIRE,  RUE  DU  BOULOY.  7 


PARIS, 


SAVY,  LIBRAIRE,    RUE   BONAPARTE. 


1862. 


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