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BULLETIN
SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
DE FRANCE
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BULLETIN
DE LA
Gariété Nationale d'Aeclinataton de Francs
FONDÉE LE I1O FÉVRIER 1854
RECONNUE ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE
Par Décret du 26 Février 1855
ANNÉE 1919
SOIXANTE-SIXIÈME ANNÉE
PARIS
AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ
198, BOULEVARD SAINT-GERMAIN (VI1°)
HOMO
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Société Nationale d'Aeelimatat(on
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A 4 | DE FRANCE .
N°1. — JANVIER 1919
SOMMAIRE + 14
: Pages
ORGANISATION POUR L'ANNÉE 4919. Conseir. COMMISSION. BUREAU DES. SECTIONS. : . . : . 1
Liste supplémentaire des membres de la: Société. . : : : . . . . 1... . | . . %
ACTES DE LA SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION PENDANT LA GUERRE . . . … 4 . . . . . . . . . 7
Maurice Loyer. — La fin de Villers-Bretonneux. .: . . . . . . . RO ME PR Un NP ie 11
| Jean DErAcour. — Le Jardin zoologique de Cologne après lenmieiee PR OS PR Re 413
MN A Préparer —/2le Bouturagse/du:Sorgho: 4:22 ae, AE re NT ET PE 15
L, Misson. — Une nouvelle plante rabére pour les pays subtropicaux, le Chloris gayana.- 17
Extraits de la Correspondance. À Ë
RE a Dene nucifena Le VA ue es dico. ROME IN EAN DENT re 27
Coran nemalere fans diuers en alu de de ae NA JON ERA UE 2128
Concours d'observations d'Histoire naturelle présentées par les élèves des Écoles primaires. 31
Un numéro. 3 francs ; — Pour les Membres de la Société, 2 fr. 50.
AU SIÈGE SOCIAL
DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION DE FRANCE
_ 498, BOULEVARD SAINT-GERMAIN, PARIS (VII).
Pendant la durée de la guerre, le Bulletin parait une fois par mois.
BUREAU ET CONSEIL D'ADMINISTRATION POUR 1918
Président, M. Edmond Perrier, Membre de l'Institutet de l'Académie de Médecine, Directeur di
Muséum d'Histoire naturelle, Paris.
Saint-Mandé (Seine).
Secrétaire général, M. Maurice Loyer, 12, rue du Four, Paris.
MM. J. Decacour, 98, rue de Madrid, Paris (Etranger).
H. Hua, Directeur adjoint à l'Ecole des Hautes Etudes, 254, boulevard Saint-
Secrétaires. Germain, Paris (Conseil).
i J. CRÉPIN, 18, rue Lhomond, Paris (Séances).
Ca. DeBREUIL, 95, rue de Châteaudun, Paris (Intérieur).
Trésorier, M. le D' SkBiLLoTTe, 11, rue Croix-des-Petits-Champs, Paris.
Archiviste-Bibliothécaire, M. L. CAPITAINE, 48, boulevard Raspail, Paris.
Vice-Président. MM. D. Bois, Assistant au Muséum d'Histoire naturelle, 15, rue Faïdherhbe,.
Membres du Conseil
M. À. CHAPPELLIER, 6, place Saint-Michel, Paris.
Ac&ALMe, Directeur du Laboratoire colonial du Muséum d'Histoire naturelle, 1, rue Andrieux, Paris.
rs rare ur de l’Institut, Professeur à l'Institut National Agronomique, 89%, rue du
D° LePRINCE, 62, rue de la Tour, Paris.
MaïLLes, rue de l'Union, La Varenne-Saint-Hilaire (Seine).
Dr E. TROUESSART, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle, 61, rue Cuvier, Paris. .
LecomTE, Membre de }'Institnt, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle, 14,rue des Écoles, Paris-
CREPIN, 18, rue Lhomond, Paris.
L. RouLe, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle, 57, rue Cuvier, Paris.
&. Foucer (abbé), 24, rue Cassette, Paris.
P. Kesrner, Président de la Société de Chimie industrielle, 38, rue Ribera, Paris.
R. Le Fonr, 89, boulevard Maleshierbes, Paris.
Dates des Séances générales et du Conseil
POUR L'ANNÉE 1919
Séances pu CONSEIL, le mercredi à 4 h.
Séances générales, le lundi 8 3h. . . de 17 17 28
Sous-SECcTIon d'Ornilhologie (Ligue pour
la Protection des oiseaux) le lundi
Sache RAR
Les membres de la Société qui désirent assister aux Séances générales recevront
sur leur demande les ordres du jour mensuels des séances.
Le Secrétaire général a l’honneur d'informer MM. les Membres de la Société et les.
pepe qui désireraient l’entretenir, qu’il se tient à leur disposition, au siège de Ia
ociété, 198, boulevard Saint-Germain, tous les Lundis, de 4 à 7 heures.
Les auteurs sont informés que, les prix des tirages à part subissant des variations.
fréquentes du fait de la guerre, le tableau publié sur la couverture du Bulletin cesse d’être
applicable; il sera fait désormais un prix spécial pour chaque tirage à part.
La Société ne prend sous sa responsabilité aucune des opinions émises
À par les auteurs des articles insérés dans le Bulletin.
La reproduction, sans indication de source, ni de nom d'auteur,
des articles publiés dans le Bulletin est interdite.
Janvier | Février Mars Avril j ovembse | Décembre H:
» SOCIÉTÉ NATIONALE
… D'ACCLIMATATION
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4 :
E ORGANISATION POUR L'ANNÉE 1919
CONSEIL —— COMMISSIONS — BUREAUX DES SECTIONS
“ CONSEIL D'ADMINISTRATION POUR 199
+
4 BUREAU
& Président.
:. M. Edmond PERRIER, membre de l'Institut et de l'Académie de
$ Médecine, directeur du Muséum d'Histoire naturelle.
Wice-Présidents.
MM, D. BOIS, assistant au Muséum d'Histoire naturelle.
Prince Pierre d'ARENBERG.
D: CHAUVEAU, sénateur de la Côte-d'Or.
Ses ue général.
M. Maurice LOYER.
Vice-Secrétaires.
MN. H. HUA, directeur adjoint à l'École des Hautes-Études, Secr é-
taire du Conseil.
J. CREPIN, Secrétaire des Séances.
Ch. DEBREUIL, Secrétaire pour l'Intérieur.
3, DELACOUR, Secrétaire pour l'Etranger.
Trésorier.
M. le D' SEBILLOTIE,
Archviste-Bibliothécaire.
MM. L. CAPITAINE, docteur ès sciences.
BULL. SOC. NAT. ACL, Fu, 1919, — 1
2 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D’ACCLIMATATION
MEMBRES DU CONSEIL
MM. le D' LEPRINCE.
Ch. MAILLES.
E. TROUESSART, professeur au Muséum d'Histoire naturelle.
L. ROULE, professeur au Muséum d'Histoire naturelle.
FOUCHER, (abbé G.).
P. CARIÉ.
P. KESTNER, président de la Société de Chimie industrielle.
R. LE FORT.
A. CHAPPELLIER, chef de travaux de Zoologie à l'École
pratique des Hautes-Études.
ACHALME, directeur du Laboratoire colonial du USE
d'Histoire naturelle.
P. MARCHAL, membre de l’Institut, professeur à l’Institut :
national agronomique. |
LECOMTE, membre de l’Institut, professeur au Muséum d’His- !
toire naturelle.
Président honoraire.
M. Albert GEOFFROY SAINT-HILAIRE.
Vice-Président honoraire.
M. le baron Jules de GUERNE.
Secrétaire général honoraire.
M. Amédée BERTHOULE.
Archivistes-Bibliothécaires honoraïires.
MM. MOREL.
CAUCURTE.
Membres honoraires du Conseil.
MM. le professeur R. BLANCHARD.
comte Raymond de DALMAS.
_ MILHE-POUTINGON.
P. A.-PICHOT.
Secrétaire des Séances adjoint.
M. Pierre CREPIN.
Archiviste-Bibliothécaire adjoint.
M. Ch. BALLEREAU.
ORGANISATION DE LA SOCIÉTÉ D 0
COMMISSION DES CHEPTELS
MM. le: Présinenx et le SECRÉTAIRE GÉNÉRAL,
Membres pris dans le Conseil. Membres pris dans la Société.
MM. DEBREUIL. MM. Lasseaux.
DELACOUR. VOITELLIER.
TROUESSART. MouQuer.
COMMISSION DES RÉCOMPENSES
MM. le Présipent et le SECRÉTAIRE GÉNÉRAL.
Délégués du Conseil.
MM. À. CuarPreLLier, C. Maires, C. DEBREUIL, MarcHAr.
Délégués des sections.
Première section. — Mammalogie. . MM. J. Crepin.
Deuxième section. — Ornithologie , prince P. D'ARENPERG.
Troisième section. — Aaquiculture k L. Roure.
Quatrième section. — ÆEntomologie . A.-L. CLÉMENT.
Cinquième section. — Botanique . D. Bors.
Sixième section. — Colonisation . . , LEconurs.
COMMISSION DE COMPTABILITÉ
MM. P. D'ARENBERG, BARRIOL, LEPRINCE,
COMMISSION
DE LA BIBLIOTHÈQUE ET DES ARCHIVES
MM. Carré, Foucrer, MAILLES.
COMMISSION DE PUBLICATION
MM. les PRÉSIDENTS DE SECTION, le SECRÉTAIRE GÉNÉRAL et les VIcE-
SECRÉTAIRES.
SUREAUX DES SECTIONS
4re Section. — Mammalogie. & Section. — Entomologie.
MM. C. DERREUIL, délégué du Conseil. | MM. p. Carié, délégué du Conseil.
TROUESSART, président. CLÉMENT, président.
Mouquer, vice-président. MaronaL, vice-président.
N..., secrétaire.
abbé Foucaer, secrétaire.
2° Section. — Ornithologie.
Ne 5e Section. — Botanique.
MM: À. CnapreLLiIER, déléqué du. DR :
Conseil. MM. Hua, délégué du Conseil.
N.…., président. Bors, président.
VOoiTELLIER, vice-président. Poisson, vice-président.
J, DEracour, secrélaire. N..., secrétaire.
3° Section. — Aquiculture.
MM. R. Le Forr, déléqué du Conseil.
RourE, président. A, CHEVALIER, président.
LEPRINCE, vice-président. ACHALME, vice-président.
N..., secrélaire. N..., secrélaire.
6e Section. — Colonisation.
MM. Lecomre, délégué du Conseil,
Agent général de la Société : M. Ch. BALLEREAU,
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FH BANC
4 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
AGRANDISSEMENT DU SIÈGE SOCIAL
Deuxième liste de souseriptions.
(1918)
MM. Bons de 50 franes.
Capitaine (LOUIS). 10
LeFort:(Raymond).5".28, Em 410
RIVIBRE (Charles) #56 Mer 1
Les noms des généreux donateurs seront inscrits sur un
tableau placé dans la salle des séances. à
La souscription reste ouverte.
LISTE SUPPLÉMENTAIRE
DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ
ARRÊTÉE AU 1°" JANVIER 1949.
MEMBRE HONORAIRE
on (Dr. W. T.), directeur du Zoological Park, New-York
ne MEMBRE CORRESPONDANT .
_ (William), curator of D holoes New-York Zoological
Society, New-York (U. S.).
MEMBRE BIENFAITEUR
Mme
Corz (M"° veuve), à Bièvres (Seine-et-Oise).
MEMBRES
Mnes
BaLneLui Touwasi (comtesse G.), #, via Silvio Pellico, à Florence, Italie,
membre titulaire, présentée par MM. E. Perrier, G. de Southoff et
-C. Debreuil.
VizuoriN (Philipe de), 1, rue de la Chaise, Paris (VIIe arr.), membre
à vie, présentée par MM. E. Perrier, C. Debreuil et M. Loyer.
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LISTE SUPPLÉMENTAIRE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ 5
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Visue (Marguerite-Alice de) de WEcuann, 174, boulevard Hauss-
mann, à Paris (VIII-arr.), membre à vie, présentée par MM. E. Per-
rier, Loyer et Hua. ï
MM. :
Asrzey (Hubert-Delaval), à Brinsop-Court, Hereford (Angleterre),
membre à vie, présenté par MM. Perrier, J. Delacour et C. De-
breuil.
Barri0L (Alfred), secrétaire général de la Société de statistique de
Paris, 88, rue Saint-Lazare, à Paris (IX° arr.), membre à vie, pré-
senté par M. E. Perrier, M. Loyer et C. Debreuil.
Beau (Arthur), négociant, 37, boulevard Michelet, à Marseille,
membre titulaire, présenté par MM. E. Perrier, C. Debreuil et.
M. Loyer. £
BesxarD (Georges), 58, rue Boissière, à Paris (XVI® arr.), membre
titulaire, présenté par M. E. Perrier, J. Delacour et C. Debreuil.
BRuGÈèRE (capitaine Henry), 26, rue Beaunier, à Paris (XIVe arr.),
membre titulaire, présenté par MM. E. Perrier, H. Geoïffroy Saint-
Hilaire et C. Debreuil.
CaaPPeLLIER (Louis), 197, avenue Daumesnil, à Paris (XII° arr.),
membre titulaire, présenté par MM. P. Chappellier, A. Chappel-
lier et C. Debreuil.
CHATELAIN (Henri), pharmacien à Niort (Deux-Sèvres\, membre titu-
laire, présenté par MM. Ed. Perrier, Ch. Debreuil et M. Loyer.
CLène (Marie-Jean), docteur en médecine, à Grand-Bourg, Marie-
Galante (Guadeloupe), membre titulaire, présenté par MM. E. Per-
rier, professeur R. Blanchard et C. Debreuil.
Cozas (lieutenant Roger-Colas), propriétaire à La Cousinière,
d'Ozon, près Châtellerault (Vienne), membre titulaire, présenté par
MM. E. Perrier, J. Crepin et M. Loyer.
CrucHon (Joseph-Paul), à Vains, par Avranches (Manche), membre
- tilulaire, présenté par MM. E. Perrier, C. Debreuil et Loyer.
Derocxe (François), négociant, 21, rue Cambon, à Paris (I°" arr.),
membre titulaire, présenté par MM. Ed. Perrier, P. Carié et
C. Debreuil.
DesPommiers (René), pisciculteur-ostréiculteur, à Carnac (Morbihan),
membre titulaire, présenté par MM. E. Perrier, Dagry et C. Debreuil.
Du Pont (A.-F.), industriel, Citizens National Bank, à Baltimore
(U. S.), membre tilulaire, présenté par MM. E. Perrier, A. Chap-
pellier, M. Loyer.
Evssarrtier (capitaine Georges), à Arcachon (Gironde), membre titu-
laire, présenté par MM. E. Perrier, J. Crepin et C. Debreuil.
EzrAa (Alfred), 110 Mount street, à Londres (Angleterre), présenté
par MM. E. Perrier, J. Delacour et GC. Debreuil.
FRAISSINET (Albert), administrateur de la Compagnie Commercials
et Industrielle de la Côte d'Afrique, 3, rue de la République, à
Marseille, membre titulaire, présenté par MM. E. Perrier, de
Lachesnais et C. Debreuil.
6 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
MM.
GauLr (Paul) (ingénieur-agronome), 40, rue du Bac, à Paris (VITe arr.),
membre à vie, présenté par MM. E. Perrier, A. Chappellier et
C. Debreuil. :
JEANSsON (Maurice), industriel, 68, boulevard de Courcelles, à Paris
(XVIIe a:r.), membre à vie; présenté par MM. E. Perrier, Kusel et
C. Debreuwil.
LABORATOIRE DE Z00LOG1E de la Faculté des Sciences de l'Université
de Caen (Calvados), membre agrégé, présenté par MM. E. Perrier,
* C. Debreuil et M. Loyer.
Lane Pooze (Charles-Edouard), conservateur des forêts, à Perth
(Western Australia), membre titulaire, présenté par MM. E. Per-
rier, D. Bois et Ch. Debreuil.
La Tour (Stephen de), 10, rue de Castiglione, à Paris, présenté par
MM. !.. Perrier, P.-A. Pichot et C. Debreuil.
Lucena (Eugenio de), avocat, 158, San-Clemente, à Rio de Janeiro
(Brésil) ; membre titulaire, présenté par MM. E. Perrier, J. Grépin
et C. Debreuil.
More (Gevwrges-Gustave), ancien bâtonnier de l'Ordre des avocats
de Dunkerque, secrétaire général de la Société foncière du Nord
de la France, villa des Buissons, à Rosendael (Nord), membre titu-
laire, présenté par: MM. D. Bois, J. Goffart et Debreuil.
Mouaue1 (Alfred-Etienne), vétérinaire, as-istant au Muséum d’his-
toire naturelle, 7, rue Guy-de-Labros-e, à Paris (Ve arr.), présenté
par MM. E. Perrier, C. Debreuil et M. Loyer.
Pereira pa CuNsaA (François), commerçant, 28, rue Condorcet, à Paris
{IX° arr.), membre titulaire, présenté par MM. E. Perrier C. De-
breuil et M. Loyer.
PreraErts (professeur Joseph), conservateur du Musée du Congo
belse, à Tervueren, près Bruxelles (Belgique), membre titulaire,
présenté par MM. E. Perrier, D. Bois et D:breuil.
Renévize (comte Henti de), au château de Bresson par Eybens
(Isère), membre titulaire, présenté par MM. E. Perrier, baron
J. de Guerne et Mgr Leroy.
Séverin (Augusle), au Theil, par Bourth (Eure), membre titulaire,
présenté par MM. Perrier, Menegaux et Debreuil.
ociéie LinÉENNE DE LA SEINE-MARITIME, 34, rue du Chillou; Le Havre
\Seine-Inferieure), membre agrégé, présentée par M®° Augustin
Normand, MM. E. Perrier et M. Loyer.
Vermorez (Edouard), ingénieur-constructeur, à Villefranche-sur-
Saône (Rhône). membre à vie, présenté par MM. E. Perrier, Mene--
gaux et Debreuii.
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ACTES DE LA SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION
PENDANT LA GUERRE
= MOoRTS AU CHAMP D'HONNEUR.
Le capitaine André JANET, fils de notre collègue, M. Charles
* Janet, pilote aviateur, commandant l’escadrille de reconnais-
sance et de réglage d'artillerie 206, a été tué en service com-
mandé, sur le front de l'Est, le 30 mai 1918.
André JANET était au front, dès le début de la guerre, avec
le grade de sous-lieutenant dans l'artillerie de campagne. Sa
batterie opère en Alsace, dans la région de Münster (vallée de
la Fechi) et dans la région de Thann (vallée de la Thur) où il
est blessé. Se trouvant dans l'impossibilité de reprendre im-
médiatement son service dans l'artillerie et redoutant un séjour
au dépôt, il entre dans l’automobilisme en attendant sa gué-
rison complète.
Il crée un atelier de réparation à Charmes, puis recoit le
commandement d'une section sanilaire qui opère successive-
ment sur le front de Lorraine, puis sur le front de Cham-
pagne.
Dès qu'il se sent suffisamment rétabli, il entre dans l’avia-
tion. Il prend part, comme pilote aviateur, dans une section
de reconnaissance et de réglage d’artillerie, à la bataille de
Verdun, puis à celle de la Somme: Bientôt il est nommé lieute-
nant, recoit le commandement d'une escadrille, puis est :
nommé capitaine. Bien secondé par d'excellents et dévoués
camarades, il fait de son escadrille de reconnaissance et de
réglage d'artillerie une unité de premier ordre qui a su rem-
plir, comme en font foi plusieurs documents, les missions les
plus périlleuses et les plus difficiles.
Après un assez long séjour sur le front de Champagne, l’es-
cadrille part pour l'Italie où elle se comporte brillamment et
mérite les félicitations du haut commandement.
De retour d'Italie, l'escadrille est envoyée sur le front de
l'Est. Elle commence immédiatement, avec activité et succès,
ses opérations sur les lignes et sur l'arrière de l'ennemi, pour-
suivies sans interruption par le capitaine André JANET, jus-
qu'au 30 mai 1918, date de sa mort.
8 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
Nous avons déjà publié dans le Bulletin les deux premières
citations d'André Janet, nous donnons ci-dessous celles dont
il fut encore l’objet le 4 janvier et le 24 mai 4918.
« Chef irréprochable et soldat. exemplaire. Prend son tour
de pilote et s’attribue, chaque jour, la mission la plus difficile.
Respecté de ses pilotes et aimé d'eux, il a une unité excellente
en tous points. Le 30 novembre, il livre combat à plusieurs
avions. Dans le mois de décembre, il vola plus de quarante *
heures, permettant ainsi, malgré des dangers souvent courus,
de situer des batteries et de les combattre efficacement. »
Le 4 janvier 1918.
Signé : d'INFREVILLE.
« Chef d’escadrille hors de pair, vigoureux, intelligent, éner-
gique. Détaché en Italie en 1917 et pris avec son escadrille dans
la retraite de Gorizia, a réussi à ramener lout son personnel et
la plus grande partie de son matériel dans des conditions par-
ticulièrement périlleuses et difficiles. S'est distingué, dès l’ar-
rivée de la ...® armée en ltalie, toujours en tête des patrouilles
de son escadrille. À assuré personnellement le travail des re-
connaissances d’armées poussées jusqu à 50 kilomètres à l'in- -
térieur des lignes, à la prise du mont Tomba (30 décembre
1917), a assuré, de la facon la plus heureuse, le service de la
contre-balterie, prenant pour lui les missions les plus dange-
reuses. Quaire cents heures de vol sur l'ennemi. Une blessure.
. Trois fois cité à l’ordre. »
Le 21 mai 1918.
Signé : MAISTRE.
Le capitaine aviateur américain Quentin Roosevezr, fils de
l'ancien Président de la République des États-Unis, membre:
honoräire de notre Société, récemment décédé, est tombé
glorieusement au-dessus des forêts de Château-Thierry au
cours des violents combats qui se livrèrent dans la ré-
gion, lors de la grande offensive allemande. Il était le frère
du capitaine Archibald Roosevelt grièvement blessé au prin-
temps dernier, sur front de Lorraine et décoré de la croix
de guerre par le Gouvernement français, en récompense de sa
bravoure.
PNR
ACTES DE LA SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION PENDANT LA GUERRE 9
*
x ,
Le lieutenant aviateur Albert Ricuer, fils de notre collègue
le professeur Ch. Richet, membre de l’Académie de Médecine,
a disparu dans les lignes ennemies au cours d'un bombarde-
ment opéré au-dessus de Rancourt et d’Anizy, le 29 août 1918.
Il avait été tué et sa tombe fut découverte par nos troupes au
cours d'une de nos avances.
Le lieutenant Richet était une des gloires de notre aviation
de bombardement. Simple soldat au début de la guerre, au
dépôt d'aviation de Longvic, il avait conquis tous ses grades
sur le champ de bataille ; chef d’une escadrille qu’il avait for-
mée et à qui il ne cessait de donner le plus bel exemple de
courage et de sang-froid, il était chevalier de la Légion d’hon-
neur et tilulaire de la croix de guerre avec sept palmes et une
étoile.
Voici, entre autres citations, celle qui valut au lieutenant
Richet, la croix de la Légion d'honneur :
« Commandant d’escadrille de haute valeur, pilote de tout
premier ordre. À exécuté 50 bombardements de jour et de
nuit, lançant à lui seul'plus de 8.500 kilos d'explosifs sur l'en-
nemi, donnant en toutes circonsiances l'exemple et ne ren-
trant jamais sans accomplir sa mission. À, pendant la nuit du
6 au 1 juillet 1917, mené à bien un raid comportant un par-
cours de plus de 400 kilomètres dans les lignes ennemies. »
DISTINCTIONS HONORIFIQUES ET CITATIONS.
Le lieutenant Emmanuel Hü4, du 25° d'artillerie, détaché à
l'aviation comme observateur à l’escadrille 7, a obtenu la cita-
tion suivante à l'ordre du corps d'armée (3° citation).
« Dans l'aviation depuis deux ans et demi, s’est toujours
acquitté brillamment des missions qui lui ont été confiées.
Le 1% septembre 1918, attaqué par trois avions ennemis au
cours d’un réglage, a réussi à se dégager et a continué sa mis-
sion bien que son appareil ait élé sérieusement atteint. »
LL:
# x
Les lieutenants Robert et Edmond Janet, fils de notre col-
lègue M. Ch. Janet, etfrères du capitaine Janet dont nous déplo-
rons la mort glorieuse, ont été cités dans les termes suivants :
A 4 Fat GE PARA COR LR A TO PER ES
PTE
10 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
ne « Est cité à l’ordre de l'artillerie lourde du 1° corps d'armée …
coloniale : le lieutenant Janer, Robert.
« Officier qui, par son calme, a obtenu le meilleur rendement
de la batterie momentanément sous ses ordres (juin 1918),
s'était déjà particulièrement distingué au cours de la bataille :
2 de la Somme (juillet-décembre 1946). »
| Le 6 juillet 1918. !
Signé : DESMONS.
« Est cité à l'ordre de la 4° armée :
« Le lieutenant JANET (Eämond), du 11° régiment d'artillerie
à pied, 25° batterie. mi
« Officier d’une bravoure à toute épreuve, montrant, en
toutes circonstances, les plus belles qualités de sang-froid. Le
‘ss : 45 juillet 1918, à la bataille de Champagne, sa batterie étan
soumise à un violent bombardement, a soutenu par son
8 exemple le moral de ses canonniers qui ont continué leur tir
avec calme, sous les rafales ennemies. Ayant reçu l’ordre d :
| changer de position, s’est retiré le dernier, après avoir assur
l'évacuation de tout le personnel et de tout le matériel. »
Le 8 août 1918.
Signé : Gourau».
AR
Notre collègue M. Armand Aron vient d'être nommé cheva-
lier de la Légion d'honneur, comme lieutenant au 22° régiment.
d'artillerie. F0
£ ES
- M. Maxime Cuaçor, maréchal des logis au 84° régiment
d'artillerie lourde, 5° groupe, fils de notre collègue M. Albert
1 | Chagot, a été décoré de la croix de guerre, avec la citation
é - suivante : |
« Agent de liaison de premier ordre, s’est toujours fait .
marquer par son entrain et son mépris absoiu du danger en
assurant depuis de très longs mois la liaisor du groupe avec
le commandement, dans des conditions parfois très difficiles.
Ë en particulier les 6 et 10 octobre 1918. »
*
#
Û M. Ch. Baizereau, agent général de la Société, vient d'être
nommé adjudant au Ser\ice de Santé, à Nantes (Loire-Infé-
rieure). :
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LA FIN DE VILLERS-BRETONNEUX
Par MAURICE LOYER.
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Nous avons annoncé précédemment que cette collection,
décrite dans le Bulletin de 1914, et dont nos collègues ont été
_ souvent entretenus, avait été détruite par le canon allemand.
Le parc ornithologique de Villers-Bretonneux, situé à 16 kilo-
. mètres à l’est d'Amiens, dut être abandonné le 28 mars 1918,
quard l'ennemi en approcha à moins d’un kilomètre,
Tous les Oiseaux qui s’y trouvaient ont été perdus.
Au début de la guerre, la collection comprenait près de deux
mille Oiseaux appartenant à environ cinq cents espèces de
toutes sortes, depuis des Autruches jusqu’à des Paradisiers 8t
des Colibris. Elle avait déjà subi quelques dommages du fait
du passage de l'ennemi en septembre 1914.
Les aménagements, tout modernes, constituaient probable-
blement la plus importante installation privée d'Europe.
Des reproductions nombreuses y furent obtenues, dont les
plus intéressantes sont celles d’un Touraco (Turacus Buffoni)
et d’un Pigcon carpophage (A/ectrænas pulcherrima).
La collection avait dû être un peu réduite dans le courant
dé la guerre, par suite des difficultés d'entretien, mais toutes
les espèces d’un intérêt particulier avaient été conservées.
Parini ies Oiseaux qui ont été perdus, se trouvent des Au-
truches du Cap, des Nandous blancs, des Grues, des Ibis, des
Aisreties ; nombre de Palmipèdes; les quatre espèces de Paons,
des Épéronniers de Germain, des Crossoptilons, des Faisans
Mikado, de Sæœmering et à huppe blanche; des Pintades vul-
Lurine et de Verreaux, des Hoccos (dont le Pauxi), des Péné-
. Jopes, des Gouras, des Pigeons de Nicobar, d'autres Pigeons et
Colombes, dont C. speciosa, des Carpophages; de nombreux
Aras, Cacatoès, Perroquets et Perruches, dont douze Ondulées
bleues ; trois couples reproducteurs de Touracos de Buflon, des
Celaos et Toucans, un Motmot, un Paradisier, des Pies, Geais
et Merles exotiques, etc.; ainsi que nombre de Passereaux gra-
nivores, frugivores et insectivores, et cinq espèces de Soui-
Mangas. ï
Les Albinos étaient représentés par des Choucas, Geais et
Merles blancs.
12 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
Parmi les hybrides se trouvaient :
Oie d'Égypte X Bernache de Magellan,
Canard carolin X Canard siffleur du Chili,
Faisan d'Elliott X Faisan Mikado,
Faisan vénéré X Faisan de Sœmering,
Canari X Tarin rouge du Brésil
et des AUÉTES complètement blancs, de Canari et de Chardon-
neret.
L:s Oiseaux ont péri de diverses facons ; les plus délicats
sont morts de froid et de faim ; beaucoup ont élé tués par les
obus ou asphyxiés par les gaz; quelques-uns ont été mangés
par les troupes; de rares individus, spécialement robustes,
auraient été emportés par les soldats.
Pendant tout le printemps, le parc, pris et repris, fut sou-
mis à un bombardement intense et complètement bouleversé.
Les installations avicoles sont détruites; les vues ci-contre
pris-s après la bataille, donneront une idée de l'étendue des
dégâts et montreront que tout espoir de restauration sur place
doit être abandonné.
Avec les Oiseaux ont aussi disparu des Orchidées (prove-
nant pour la plupart de la collection Fanyau, à Hellemmes,
près Lille), des collections de plantes de serre chaude et des :
Poissons d'ornement.
Les Sociétés et les amateurs des nations alliées ont témoi-
gné à M. Jean Delacour une très vive sympathie à l'occasion de
la perte de ces collections, qui lui tenaient tant à cœur. En
parti-ulier, l’Avicultural Society (britannique) lui a voté une
adresse de condoléances, et la New York Zoological Society a
nommé notre collègue membre correspondant.
Ajoutons que M°° Delacour et M. Jean Delacour ont l'inten-
tion de refaire leurs collections aussitôt que les circonstances
le leur permettront. Nal doute qu'une part des indemnités que
2e va payer pour les dommages qu'il a causés les aidera
à reconstituer ce qui était une des plus importantes collections
privées d'Oiseaux vivants du monde.
Sociéele nationale d'Acclimatalion de France. P£.[:
Les volières des Passereaux.
(Voir vue des mêmes volières dans le Bullelin de 19414, p- 163)
La Faisanderie. Point de chute d’un ob 380.)
Année 1919.
Societe nationale d'Acclimatation de France. Bee All,
2
La Faisanderie et la Galerie chaufée.
Le Parc des Nandous. Maisonnette écroulée.
(Voir vue du même parc dans le Butlelin de 1914, p. 164.)
' Année 1519.
2
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LE JARDIN ZOOLOGIQUE DE COLOGNE
APRÈS L'ARMISTICE
Par JEAN DELACOUR.
Mes fonctions auprès de l’armée britannique m’ayant appelé
. dans la partie de l'Allemagne occupée par les Alliés, j'ai pu
visiter le Jardin zoologique de Cologne le 23 décembre dernier.
Ayant maintes et maintes fois enterdu dire, au cours de la
guerre, que les Allemands affamés avaient dû sacrifier leurs
animaux, je croyais ne voir que des cages vides. Quel ne fut
pas mon étonnement d'y trouver encore de très belles séries
d'animaux et, toutes proportions gardées, une collection bien
supérieure à celles qui restent acluellement à Paris et même à
Londres.
En entrant, à droite, se trouvent des volières à Faisans qui ne
contiennent que quelques espèces communes : dorés, argentés,
vénérés, de Reynaud et quelques Colombes; puis viennent
dans des parcs, des Daims, des Cerfs-Cochons et Sikas, des
Cerfs élaphes ; l’un des parcs porte cette étiquette :
HELDERHIRSCH
geb. 23-5-16
St-Gobain (Aisne).
Un Cerf pris en France pendant la guerre !
Dans des séries de cages se trouvent de nombreux Loups.
Renards et autres Carnassiers indigènes et exotiques. Les
Ours sont très nombreux,au moins une douzaine d’Ours bruns,
autant d'Ours blancs, et plusieurs autres espèces.
La maison des Oiseaux est fort bien garnie. Tout autour se
trouvent les cages. Le centre est occupé par des aquariums et
des vivariums,
La collection des Perroquets y est remarquable ; presque
toutes les espèces d’Aras et de Cacatoës y figurent, entre autres
l’Ara Leari et le Cacaloès Gang-Gang (C. galeatus), et une
admirable paire de Polythorynchus stellatus. Les Amazones,
Pionus, etc., sont bien représentés (A. diademata, Bodini, P.
menstruus, etc.) ; peu de Perruches, mais une belle paire de
#6
14 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
Cyanolyseus palagonicus et un ravissant Zrologenys pyrrop-
terus. Plus loin je note un petit Héron des plus rares au bec
énorme, Ca:chroma cochlearia; un Dacela gigantea, un Toucan
toco, plusieurs Calaos, un Pigeon de Nicobar, une Grande
Veuve, des Pies bleues de Chine et nombre de petits et movens
Oiseaux Plus loin, je remarque un couple de Gouras cou-
ronnés et un couple du rare Goura de Sclater, des Ibis blancs
el sacrés.
Dans la partie centrale de la maison, on voit un Python mo-
lure +t un Python réticulé, un certain nombre de Crocodiles,
Alligators et Caïmans, des Lézards, des Tortues, des Gre-
nouill.:s-bœufs, des Insectes et des Papillons. Dans les aqua-
riums se trouvent divers Chanchitos, des Æemichromis, Chro-.
mis, elc..., et de jeunes Esturgeons.
Sur les pièces d’eau, les Palmipèdes sont peu nombreux,
mais appartiennent à des espèces variées ; il s'y trouve des Oies
des neiges, de Ross, bleues, du Canada, de Magellan, eic.,
l'Anseranas melaroleuca, des Canards de Bahama, siffleurs el
pilets du Chili, etc. Il y a au moins cinquante Flammants roses
et trois Flammants rouges du Mexique qui paraissent nouvel-
lement importés.
La collection de Rapaces est très belle; presque toutes les
grand. s espèces y figurent : Aigles, Vautours, Condors, Pygar-
gues ; je remarque une Harpie féroce, un Gyps du Bengale et
“un Vautour papa. Il y a aussi un certain nombre de Noc-
turnes.
Les grands Oiseaux sont : un Nandou, deux Emeus, un Ca-
soar de Benneltet un Casoar de Westermann; des Grues d Eu-
-°pe, de Numidie, leucochen, couronnées bleues, et enfin un
couple de la rare Grue moine. S né
Je note encore deux beaux Bisons d’Awérique au milieu
d’uve série de Buffles, d'Yaks, de Lamas et de Chameaux.
Il reste, parmi les grands Carnassiers, trois Lions, trois
Tigres, deux Jaguars, deux Léopards, un Puma el une Pan-
thère noire.
La maison des Singes est encore assez bien garnie sans d’ail-
leurs rien renfermer de particulièrement intéressant.
Des Lémures, Skungs, Ratons, Loutres et autres petits Mam-
mifères garnissent de nombreuses loges, intérieures et exté-
rieures.
Enfin le Jardin de Cologne possède encore de grands ani-
TR TE AE
4
44
.
à
LE BOUTURAGE DU SORGHO 45
maux : une jeune Girafe, un Hippopotame, un Éléphant d'Asie,
un Tapir de l'Inde et un superbe Rhinocéros bicorne. Dans la
même salle se trouvent encore des Zèbres, quelques Antilopes
et un Gnou (Catoplepas Gorgon).
Ajoutons que tous les animaux sont en excellent état et sem-
blent fort bien nourris. L'établissement est bien tenu.
En somme, le Jardin zoologique de Cologne n’a guère souf-
fert de la guerre, et il est très probable qu'il en est de même
des autres Jardins d'Allemagne.
Ce n'est pas sans amertume que j'ai pu le comparer aux
tristes ruines, aux amas de décombres, arbres cassés, fers tor-
dus et verres brisés qui tiennent aujourd'hui la place de mon
pauvre Jardin de Villers-Bretonneux, encore florissant il y à
moins d’un an! Et je conclus qu'il faut que nos collections
publiques et privées détruites parles Huns soient reconstiluées
aux dépens des leurs.
LE BOUTURAGE DU SORGHO
Par A. PIÉDALLU
Pharmacien-major de !"° classe,
Chef de Laboratoire à l'Intendance.
Au cours de mon étude biologique, agricole et industrielle
sur le Sorgho sucré (1), j'ai remarqué que les tiges de Sorgho,
penchées par le vent ou par toule autre cause, émettent natu-
rellement et très facilement des racines adventives aux nœuds,
jusqu'en haut des tiges.
J'ai pensé à utiliser celte propriété pour obtenir la propaga-
tion de cette inléressante plante par bouturage. Non pas que le
bouturage soit à récommander comme moyen de culture dans
les grandes exploitations. Le semi est beaucoup plus pratique,
moins coûteux ét exige moins de main-d'œuvre. Mais j'ai pensé
qu’il pouvait être intéressant de conserver et de multiplier
(1) Sur l'importance du Sorgho sucré, Comptes rendus de l'Académie .
d'Agricullure, décembre 1917; Bulletin Société nationale d'Acclimatation,
juin 1918. — « Sorgho », Larousse mensuel, avril 1918. — Application
industrielle de la matière colorante des glimes du Sorgho sucré, Comptes
rendus de l'Académie des Sciences, 26 août 198.
16 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACGLIMATATION
sûrement une variété donnée à l’état de pureté, variété ayant
des qualités de précocité, de forte teneur en sucre, de grosseur
et de quantité de grains, de force et de quantité de tiges, etc.
el c’est avec cette idée que j'ai étudié la meilleure façon d'opé-
rer le bouturage.
Dans un chainp de Sorgho sucré d'environ un hectare cullivé
en Poitou, j'ai remarqué des pieds beaucoup plus précoces que
les autres. Il est avantageux dans nos pays à étés relativement
peu chauds de propager ces variétés précoces. Or, le Sorgho
s'hybride très facilement ; on n'est jamais sûr que les grains
donneront des plantes ayant les qualités de la plante mère. On
se souvient des déboires éprouvés par les cultivateurs de Sorgho
sucré dans le voisinage du Sorgho à balais.
Il se fit naturellement des fécondations croisées et on obtint
finalement des grains n'ayant plus aucune valeur puisqu'ils
donnaient des plants qui avaient perdu les qualités des deux
Sorghos types, et qui n’en avaient plus aucune.
Il est pour aïasi dire impossible d'obtenir des semences abso-
lument pures quand on cultive plusieurs variétés dans des
champs voisins ou qué plusieurs variétés se trouvent éparses
dans le même champ. J'ai cultivé des grains soi disant purs
de Sorgho sucré hàtif de Minnesota qui m'ont donné toute
une variation, allant du type sucré pur à panicule diffuse jus-
qu'au type penché à glumes noires (cou d’oie) en passant par
le Sorgho à panicule dense et à glumes noires. Or, ces variétés
ont des qualités différentes qu'il est intéressant de conserver
ou d’hybrider à sa volonté. C’est là que vient l'intérêt du bou-
turage qui conserve sûrement dans toute sa pureté une variété
donnée.
Pratique du bouturage. — Mes premiers essais ont porté sur
des tronçons de tiges qui m'avaient été envoyées du Poitou. Je
les avais plantées obliquement en terre. Malgré la sécheresse,
avec quelques arrosages, la moitié de mes boutures ont poussé.
J'ai cherché la cause de l'insuceès de l’autre moitié et j'ai
remarqué que la gaine de la feuille gêénait la pousse des
racines aux nœuds. J'ai alors incisé circulairement la gaine des
. feuilles à l'extrême base et j'ai détaché celle-ci.
J'ai laissé environ 3 à 4 centimètres de tige coupée en biseau
de chaque côté du nœud et j'ai planté mes boutures en pots.
J'ai recouvert la terre des pots avec de la mousse et mis le tout
LE « CHLORIS GAYANA » 17
sous cloche. J'ai bien arrosé ma plantation et l’ai exposée au
soleil.
En huit jours les racines étaient poussées et toutes les jeunes
tiges étaient sorties.
Ces boutures ont toutes réussi.
J'en conclus qu'il est très facile de boulurer le Sorgho et de
le conserver ainsi à l’état de pureté. Il est également facile de
le conserver pendant l'hiver, il suffit de garder ces boutures
sous châssis, elles partiront avec une belle vigueur au printemps
et donneront un plant précoce.
Le Sorgho est, en elfet, vivace. Dans nos pays, la gelée seule
le fait périr; dans les pays chauds avec un peu d'humidité la
souche redonne des pousses nouvelles.
Il est plus avantageux d’alterner les cultures que de conser-
ver plusieurs années de suite cette plante grosse mangeuse,
dans le même terrain, mais on pourrait le faire au besoin.
En résumé, il est facile de bouturer le Sorgho et de conserver
ainsi une variété donnée à l’état de pureté.
UNE NOUVELLE PLANTE FOURRAGÈRE
POUR LES PAYS SUBTROPICAUX, LE CHLORIS GAYANA
Par L. MISSON.
L'alimentation des animaux domestiques est une question
primordiale, surtout quand il s’agit de les améliorer au double
point de vue de la précocité, du développement organique et
de la précocité des fonctions productives ou économiques.
Il en résulte que la question des fourrages, qui constituent
un des éléments principaux de ces améliorations, s'impose
aux éleveurs comme une nécessilé de premier ordre.
Dans la plupart des pays d'Europe et aux États-Unis, où
l'élevage, en général, est intensif et constitue une industrie
bien connue et bien établie, ces études sont assez complètes et
presque chaque région possède un certain nombre de plantes
bien connues et bien déterminées, qui fournissent les fourrages
P.
18 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
verts nécessaires pendant la belle saison, les foins et les grains
pour la période d'hiver.
Dans les pays tropicaux, le problème est plus A sou-
vent même très difficile à résoudre parce que l'élevage se fait,
en général, d'une façon plus extensive, les animaux, parfois
semi sauvages, étant toute l’année en plein air, et en même
temps parce que, très souvent, à la saison d'hiver correspond
uñe période plus ou moins sèche et relativement froide.
Ces conditions, qui se rencontrent dans quelques Élats du
sud du Brésil, sont sensiblement les mêmes dans la plupart
des pays de l'hémisphère sud qui setrou\ent à peu de distance
au nord et au sud du tropique, tant en Afrique, qu’en Ausiralie
et en Nouvelle-Zélande.
La conséquence de cette répartition des périodes humides et,
des périod. s sèches, c’est que, durant la saison d'été, lorsque
les pluies provoquent une croissance réellement exubéranle,
les animaux trouvent, même dans les pâturages naturels, une
alimentation abondante et relativement variée, land s que,
pendant l'hiver, par suite de là sécheresse et du froid relatif,
non seulement la croissance de ces fourrages est sinon arrêtée,
du moins retardée, mais encore les anitbaux se procurent à
grand'peine leur ration d'entretien, les plantes fourragères
élant devenues ligneuses et peu propres à l’alimeutation.
Le bétail, pendant cette périvde, souffre beaucoup et maïgrit s
à tel point qu'il perd parfois, en deux ou trois mois, tout ce
qu'il a gagné pendant la bonne saison.
La mortalité est beaucoup plus grande à ce moment.
Pour les animaux jeunes, la croissance est alors très lente et
l'interruption dans leur développement qui se répète chaque
année pendant cetle période de disette, par suite des jeûnes
forcés auxquels ils sont. soumis, diminue fortement leur résis-
tance et ils paient un large tribut à la tuberculose.
Dans l'État de Sao Paulo, lorsque les animaux sont en stabu-
lation plus ou moins complète, la flore agricole variée des
fazendas permet de suppléer facilement et presque sans in por-
tations à la pauvreté des fourrages.
Les deux principales Graminées du pays, le « Jaraguä »,
Andropogon rufus Kunth, et le « Catinguciro », Melinis minuti-
flora, qui constituent les meilleurs pâturages du pays, four-
nissent pendant l'été, en abondance, une excellente alimenta-
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un pubs bus NES
LE « CHLORIS GAYANA » 19
tion et donnent aux animaux un fourrage qui suffit à la fois à
leur ration d'entretien et à leur ration de production.
Pendant l'hiver, toutes deux se dessèchent, deviennent
ligneuses et ne permettent plus de leur donner une alimenta-
tion suffisante.
Dans les fermes où le bétail est conservé à l’étable pendant
une partie de la journée, l'alimentation se fait, pendant la sai-
son sèche, en prenant comme base le foin de ces deux Grami-
nées et en complétant la ration au moyen de Luzerne, de Caune
à sucre fourragère, de racines de Manioc, de Patates douces,
de farine de Maïs, de tourteaux de Coton, toutes choses
produiles dans le pays et de son de Froment, importé d Argen-
tine.
Le grand avantage que présentent la Canne à sucre, les
Patates douces et le Manioc, c’est qu'ils sé conservent sans
difficultés, tout l'hiver, dans les champs et que l'on peut les
récolter ou faire la coupe au fur et à mesure des bessins, d’où
suppression de tous frais de conservation.
Avec toutes ces plantes, il est donc facile d instiluer et de
modifier aisément, selon les circoustauces, un ralionnement
avaniageux pour tous les animaux de Lx ferme.
Dans les exploitations de l'intérieur du pays, là où la dis-
tance des marchés pour la vente du lait, du beurre ou du fro-
mage ne permettrait pas le remboursement des frais occasionnés
par la stabulation et l'alimentation artificielle le seul problème
qui se pose est la production, pendant la saison sèche, des
_ fourrages nécessaires au bélail élevé en pleine liberté.
Comme nous l’avons vu, l'Anvropogon rufus et le Melinis
minutiflora et même le Cynodon dactylon, qui cependant
résisle mieux à la sécheresse, ne suffisent pas; et même dans
les fermes où l’on cultive ces trois plantes, les pâturages natu-
rels ne peuvent assurer l'alimentation régulière pendant
toute l’année.
C'est surtout dans le but de résoudre ce problème que, pen-
dant plusieurs années, de 1907 à 1914, au poste zootechnique
ceniral de Sao Paulo, que je dirigeais, j'ai fait des expéricnces
comparatives sur environ 90 espèces de plantes Ur QUE
tant ind'gènes qu’exotiques.
Ces essais ont confirmé absolument toutes les qualités et en
même temps les défauts, déjà connus, des plantes lourragères
indigènes et fait ressortir aussi le faible rendement des Légu-
20 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D ACCLIMATATION
mineuses du pays et la presque impossibilité de les cultiver
seules.
Ils ont, en même temps, fait connaître la valeur de quelques
Graminées d'origine étrangère et montré la facilité de leur accli-
matation.
Parmi les meilleures, il faut citer le Paspalum dililatum ; le
Michrolæna Stipoïdes (dont les semences m’avaient été envoyées
de Nouvelle-Zélande), et surtout le CAloris Gayana(?) le plus
intéressant par des résultats obtenus.
Ce Chloris est une plante, vivace probablement, de la famille
des Graminées, d'origine américaine.
D'après Beal (Grasses of North America), il en existe au
moins 40 espèces dans le sud de l'Amérique du Nord (dans les
régions les plus chaudes des États-Unis), dans les États de la
Caroline du Nord, de Californie, d'Alabama, de la Floride, du
Mississipi, de la Virginie, du Texas, de l'Arizona, elc., ainsi
qu'au Mexique.
Quelques espèces se rencontrent aussi dans les îles du golfe
du Mexique et au Brésil.
Besl donne la description de diverses espèces. Parlant du
Chloris, il dit qu'on le trouve au Texas, dans l’Arizona et au
Mexique, où il croit de préférence dans les parties les plus
humides des plateaux el des plaines et que ses tiges, très
succulentes, sont fort appréciées par les animaux de toutes
espèces.
Sur les plateaux secs et dans les montagnes arides de l’Ari-
zona du Sud et de la Sonora, les Indiens, en hiver et au prin-
temps, transportent à dos d'âne des bottes de cette plante
qu ils viennent vendre dans les villes.
Le Chloris polydactile existe dans le sud de la Floride, aux
Indes occidentales et au Brésil; le verticillata se rencontre sur-
tout au Texas; le longifolia au Mexique ; le submutica dans le
nord de ce pays; le ciliata au Mexique et dans les Indes occi-
dentales; le floridana dans les pineraies arides de la Floride;
le glauca, au contraire, dans les marécages du même pays.
Les premières semences de Chloris qui servirent à mes expé-
riences me furent remises -par un des meilleurs éleveurs de
l'État de Rio, comme étant le Chloris virgata, mais j'ai appris
depuis, par des articles récents publiés à Sao Paulo, qu'il y
était connu maintenant sous le nom de Ch/oris Gayana.
Quand il a acquis tout son développement, il ressemble assez
Sociélé nalionale d'Acclimatation de France. PLU
Chloris gayana en fleur.
Année 1919.
.Sccieté nationale d'Acclimatalion de France. RIVE
s
Parc zoologique de Gooïilust (Hollande).
Antilopes Oryx du Cap.
Parc zoologique de Gooilust (Hollande).
Zèbres de Grévy.
Année 1919.
LE © CHLORIS GAYANA » 91
bien au Jaraguà (Andropogon rufus) et croit à une hauteur
d'environ 060, fournissant un fourrage très apprécié par
tous les animaux; les Chevaux et les Mules le mangent avec
autant d’avidité que les Bovins.
Cette plante, qui, régulièrement, m'a donné'six coupes par
an et qui fournit un foin de très bonne qualité, convient
parfaitement pour la création de pâturages, ne souffre nulle-
ment du piétinement par les animaux et se conserve toujours
tendre, même quand elle est mûre.
Elle se propage très facilement de semences, reste vigoureuse
même pendant l'hiver, résistant aux froids les plus rigoureux
de Saô Paulo. Les gelées de 1912 n’ont fait aucun mal aux
plantations de Chloris de notre champ d'expériences, tandis
que la majorité des plantes indigènes qui y étaient cultivées
en ont soufferl assez bien. Cette année eucore, lors des grandes
gelées qui se sont produites les 24 et 26 juin et qui ont brûlé
300 millions de Caféiers, sur un total, pour l'État, de 800 mil-
lions de pieds, on à pu voir qu’alors que presque toutes les
plantes fourragères indigènes étaient tuées par ce froid inu-
sité, le Chloris s'est seulement desséché et a repoussé avec
vigueur avec les premières chaleurs du printemps.
Le Chloris se propage aussi, naturellement, par stolons,
surtout au commencement du printemps. (V. pl. IT.)
TERRES, — En ce qui concerce le sol, le Ch/oris est bien moins
exigeant que l’Andropogon, et il peut être semé avantageuse-
ment dans bien des régions où celui-ci, par suite de ses exi-
gences quant à la richesse, à la fraîcheur du sol, et à la somme
de chaleur nécessaire à sa maturation, ne peut être cultivé.
Il faudrait pouvoir comparer les résultats qui ont été oblenus
depuis 1913 dans les établissements d'élevage du gouvernement
de Saô Paulo et dans les nombreuses fermes où il a été planté
pour donner des indications précises quant aux sols qui lui
conviennent le mieux.
En tout cas, dans fes terres du Po-te zootechnique central,
les plus pauvres peut-être de tout l'Etat (spécialement en acide
phosphorique et en chaux), fumées au fumier de ferme et sim-
plement labourées et hersées, des plantations faites de boutures
ainsi qu- de semences se sont très bien développées.
Des plantations que j'avais faites, en grand, de boutures dis-
tantes de 0"26, en septembre 1913, malgré une sécheresse qui
4
99 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
s'est prolongée pendant quarante jours, ont très bien donné,
avec très peu de vides et deux mois plus tard, grâce aux stolons
qui s'étaient propagés et enracinés dans toutes .les directions,
le terrain était absolument couvert.
Plantations. — La plantation peut se faire de semences, au
printemps, pendant les mois de septembre et octobre. Il
semble cependant, comme l'ont montré les expériences faites
au Poste zootechnique central, que ces semailles puissent se
faire pendant toute la saison des pluies. |
Le Chlorrs, en effet, fleurit et donne des semences très peu
de temps après chaque coupe et il n’y a päs à craindre, comme
c’est le cas pour le Melinrs et l’Andropogon, dans les régions
les moins chaudes de l'État et dans les États limitrophes du
Sud, que les semences ne mürissent pas.
Le Chloris, avant la saison froide, aura müûri des semences Fe
plusieurs reprises et ces semences, tombant sur le sol, donne-
ront naissance à de nonyenss plantes qui se développeront
rapidement.
La plantation peut aussi se faire par boutures et j'ai constaté
que ce sont les parties les plus jeunes des tiges qui s’enra-
cinent avec le plus de facilité.
Quant à la rapidité de propagation par ce système, elle est
caractéristique, comme le prouve le fait suivant : le 17 juin 1909,
done au commencement de l'hiver, j'ai fail planter dans le
champ d'expériences du Poste zoctechnique central, au miliex
d'une plate-bande de 10 mètres de long sur 0 de large,
4 boutures de Chloris.
Ce parterre a élé arrosé de temps à autre et fin août, c’ 'est-à-
dire quarante jours plus tard, non seulement toute la plate-
bande était couverte, mais encore des stolons en sortaient de
plus de 150 et envahissaient les cultures voisines.
En cas de nécessité, pour hâter les peuplements faits par-
semis, on peut, après un certain temps, arracher les touffes
qui se sont formées et les replanter après les avoir divisées ;
chaque touffe donnant 5 à 6 plantes.
RENDEMENTS. — D'après les expériences comparatives faites
pendant deux aus et qui ont été confirmées par la suite, le
Chloris Gayana (?) quant à son rendement en matière verle, se
rapproche beaucoup du Jaraguà (Andropogon ai À et pro-
duit plus que le #elinis et le Cynodon.
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Sa production est inférieure à celle du Panicum spectabile (?)
t très cultivé pour l’ali-
des villes, mais les avan-
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meantation des Vaches lait
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tages qu'il présente sur celu
24 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D ACGLIMATATION
(le Panicum ne donnant pas de semences et ne pouvant être
propagé que par boutures), à sa résistance au froid et à sa
valeur nutritive plus grande, compensent largement ces
moindres rendements. :
Voici, du reste, la production en vert comparée, de diverses
Graminées, Légumineuses, etc., cultivées toutes dans des con-
ditions identiques, pendant deux ans, au Poste zootechnique
de Saô Paulo. (Voy. tableau page précédente.)
Un point important à considérer, pour toutes ces plantes,
c'est le nombre de coupes qu'elles donnent par an, car il
est évident qu'un nombre plus élevé correspond à une
repousse plus rapide et à une production plus longue en
automne ou même en hiver. Sous ce rapport, le Chloris et le
Cynodon sont favorisés, quoique ce dernier se dessèche assez
bien pendant l'hiver dans les terres peu fraîches.
VALEUR NUTRITIVE. — Pour me rendre compte de la valeur
nutritive du Chloris comme aliment, j'en ai fait faire l'analyse
en juin 1913, par l’Institut agronomiquet de Campinas (Saô
Paulo) et sa composition, comparée à celle de diverses autres
plantes fourragères cultivées à Saû Paulo, est la suivante :
(Voy. tableau ci-contre.)
En comparant ces analyses, on voit de suite que, parmi
toutes les meilleures plantes cultivées à Saô Paulo, le Chloris
est non seulement la plus riche quant à la teneur en matières
azotées et une des plus riches en matières grasses, maïs encore
que c'est elle, à part le Paspalum, qui a la moindre proportion
de matières ligneuses.
Comparée à l'Andropogon, c’est-à dire à la plante qui constitue
les meilleurs pâturages du- pays, le Chloris est trois fois plus
riche en matières azotées, deux fois plus en matières grasses
tandis que la proportion de matière fibreuse est deux fois
moindre. 42 RE SU
Le foin préparé avec le Chloris, beaucoup plus riche que
celui de Jaragua, est moins dur que ce dernier et mieux goûté
par les animaux.
Le défaut que l'on note dans ce fourrage est sa faible teneur
en maltivres minérales, de beaucoup inférieure surtout à celle
qui se constate dans le Melinis.
Pourl’alimentation des jeunes animaux, qui ont besoin d'une
LE « CHLORIS GAYANA »
plus grande quantité de
matières minérales pour la
constitution de leur sque-
lette, il convient doncmoins
que l’Andropogon, le Cyno-
don et moins encore que le
Melinis.
La confirmation de la
valeur du Chloris Gayana(?)
est faite maintenant à Saô
Paulo, où de nouveaux es-
sais ontété effectués depuis
cinq ans avec de magnifi-
ques résultats et où sa cul-
ture prend, tous les jours,
une plus grande impor-
tance.
L'adoption de cette nou-
velle plante fourragère
pourrait avoir, pour l'éle-
vage dans le pays, des
conséquercesimprévues au
premier abord, mais qui
nen sont pas moins im-
portantes.
Par suite de ses qualités,
en général, et de quelques
autres qui lui sont particu-
lières : faibleexigence quant
au sol, plantation et mul-
tiplication faciles (par se-
mences, boutures, stolons),
fructification rapide, résis-
tance à la gelée, à la coupe
el au pâturage, rendement
et valeur nutritive élevés
et le fait qu'il reste vert
pendant presque toute l’an-
née, on peut déduire :
1° Qu'il constituerait tout
d'abord une augmentation
EN 100 PARTIES DE LA SUBSTANCE HUMIDE :
CANNE
FOURRAGÈRE
Paspalum
: Panicum
Gynodon | Andropogon
dilatatum
Taquara
spectabile
Melinis
Chloris
CO)
Br ere nn»
severe sn
COS
grasses
non azotées .
fibreuse-
minérales .
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CS
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26 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
nouvelle et sensible de la flore fourragère de certains pays
subtropicaux ; |
2 Que sa propagation facile et rapide diminuerait les
frais de eréation des pâturages et permettrait d'en établir
beaucoup plus et d'augmenter proportionnellement le cheptel
du pays;
3° Qu'il ferait disparaître les disettes annuelles pendant
lesquelles les animaux adulles dépérissent par suite du manque
d'alimentation et perdent presque tout ce qu'ils ont gagné
pendant la saison des pluies;
4° Pour la même raison, les animaux jeunes étant mieux et
plus régulièrement nourris seraient plus résistants et moins
sujets à la tuberculose ;
5° Que son adoption supprimerait les incendies annuels
de l'automne (dont la valeur est discutée et discutable), qui
sont nécessaires dans les pâturages formés avec l’Andropogon
rufus et avec beaucoup de Graminées indigènes, qui se
dessèchent complètement en cetie saison;
6° Ne séchant pas, le CAloris hébergerait peu de Tiques et
diminuerait certainement les ravages causés par les piroplas-
moses et anaplasmoses, assurant un engraissement plus rapide
du bétail indigène et permettant une acclimatation plus facile des
reproducteurs de racespures importés en vue de l'amélioration
du bétail indigène.
Le Ministre actuel de l'Agriculture de l'Etat de Saô Paulo, le
D' Candido Motta, a parfaitement compris loute l’imporlance
que présente ce problème de l'alimentation du bétail et afin de
compléter les premiers essais fails dès 1906 au Poste zootech-
nique de Saô Paulo (créé par le D' Carlos Botelho et supprimé
par le D' P. de Moraes Barros en décembre 1914), a décidé,
afin de le résoudre, la création de nouvelles stations expéri-
mentales dans diverses régions de l'Etat.
D'après le rapport publié par le premier Congrès d'élevage
qui a eu lieu à Saô Paulo en septembre 1916, ces expériences,
en ce qui concerne le Chloris, ont été concluantes etdès main-
tenant, selon les termes du rapporteur de la Commission, le
colonel Diederichsen, « il peut, par suite de son extrême rusti-
cité, être comparé avec les meilleurs fourrages connus. Sa |
È 5 | |
22.7 <= : ÿ Ê
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S ne . =
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z
EXTRAITS DE LA CORRESPONDANCE 27
valeur, comme foin, est déjà suffisamment prouvée et la
dernière preuve de sa parfaite adaptation va être donnée sous
peu, grâce aux expériences qui se font dans les fermes où lon
s'occupe de l’engraissement du bétail ».
EXTRAITS DE LA CORRESPONDANCE
A PROPOS DU COCOS NUCIFERA
Notre collègue, le D' Robertson-Proschowsky, nous écrit :
« J'ai lu, dans le Pulletin d'août 1918 de notre Société
(p. 243), la note de notre sympathique collègue, M. Ch.
Rivière. Nous sommes tout à fait d'accord. Je n'ai fait que
rapporter la communication qui m'avait été faite par M. Petit-
Bergonz, amateur de plantes, à Eze. Le mieux serait de faire,
non une, mais plusieurs expériences.
« Je puis cependant ajouter à La note de M. Ch. Rivière que
le Cocos nucifera résiste en Égypte, même à Alexandrie, mais il
s’y développe peu.
« Comme je l’ai précisé dans un article sur l'Acclimatation
sur la Côte d'Azur (Revue horticole, 1917), avant de se pro-
noncer sur la possibilité de résistance d’une espèce, il faut en
avoir fait des semis en nombre, de graines provenant d'un
climat qui se rapproche le plus de celui où on veut l’introduire.
_« Je donnerai un exemple (et j'en ai donné d’autres dans
l’article précité) : on peut faire des semis de Manguier (Mangi-
fera indica L.) avec la chance d'obtenir un sujet relativement
résistant au froid, même en semant des graines provenant de
… variétés cultivées en climat franchement tropical; mais si les
graines proviennent de variétés cultivées à l'extrême limite de
cet arbre fruitier, on aura beaucoup plus de chance d'obtenir
des sujets plus résistants. C’est ce que j'ai fait, et c’est ainsi
que j ai réussi à cultiver cet arbre (qui ne se développe pas
m… bien, mais qui vit), considéré comme trop frileux pour être
* cultivé en Algérie. Pour tenter la culture du Cocos nucifera, il.
… faudrait procéder de la même manière. »
”
MAL Sd Ni
è : \
CHRONIQUE GÉNÉRALE ET FAITS DIVERS
La carpiculture aux États-Unis. — Les Kangurous albinos du Jardin
de Melbourne. — A propos des Pigeons messagers dans les services
de guerre. — La ménagerie de Gooïlust. — Le Jardin zoologique
d'Anvers. — La mort d'un Chimpanzé. — Les effets de l'hypnotisme
sur les animaux sauvages. — Importation d'œufs d’Autruche du Cap
en Angleterre. 4
La Carpe d'Europe a été introduite aux États-Unis d'Amé-
rique en 1877. On estime que ce Poisson fournit aujourd'hui
par an 43.000.000 de livres de chair comestible. Le Bureau des
pêcheries des États-Unis recommande la multiplication des
étangs à Carpes, qui deviendraient rapidement une ressource
alimentaire des plus importantes, et fait observer que si quel-
ques personnes considèrent la chair de ce Poisson comme
peu appétissante, c'est qu’on né sait pas le faire euire. Le
Bureau préconise, en conséquence, certaines recettes culinaires.
M. Le Soueff, directeur du Jardin zoologique de Melbourne,
publie dans le Bulletin de la Société zoologique de New-York
des notes intéressantes sur la faune de l'Australie. Ces notes
sont illustrées par d'excellentes photogravures dont l’une
représente un groupe de quatre Kangurous rouges albinos que
possède le Jardin de Melbourne.
k
x *
L'ulilisalion des Pigcons messagers dans les services de
guerre à ramené l’atteution du public sur ces utiles auxiliaires
de nos armées. Le Jardin zoologique de New-York a installé
dans des volières spéciales les représentants des meilleures
races de Pigeons messagers belges et M. Lee Crandall a con-
sacré un article du Bulletin de la Société aux Colombes de
guerre (war doves), comme il les appelle, quoique ces deux
termes jurent un peu de se trouver réunis. M. Crandall fait
. cependant observer que ces Colombidés sont loin d’être des
Oiseaux pacifiques et qu'ils tirent aussi bon parti dans leurs
£
“3
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FRE
CHRONIQUE GÉNÉRALE ET FAITS DIVERS 29
querelles de leur bec et de leurs ailes que si c'élaient des
armes plus redoutables. ?
Au Jardin zoologique de Londres, les visiteurs affluent pour
voir un fourgon-pigeonnier militaire pris aux Allemands dans
les environs d'Arras. Une sonnerie électrique déclanchée par
la tablette sur laquelle l’Oiseau vient se poser en rentrant,
annonçait l’arrivée d'un message. A l'approche des troupes
anglaises, les gardiens de ce fourgon-pigeonnier voulurent y
mettre le feu, mais ils furent lués et on voit encore sur cette
voiture de campagne des traces de feu et de nombreux trous
de balles.
LA
X x
Les ménageries des Jardins zoologiques et des amateurs
n'auront pas été les moins épargnées parmi les établissements
qui ont eu à souffrir de la guerre. Les difficultés du ravitaiile-
ment et la parcimonie des allocations, même dansles pays neu-
tres, ont été cause qu'il a fallu réduire les collections d’ani-
maux aux proportions les plus minimes, lors même qu’on n'a
pas été obligé de les supprimer complètement.
Beaucoup d'essais d'élevage et de domestication qui étaient
en bonne voie sont à recommencer et auront perdu tout le
bénéfice des résultats obtenus précédemment.
Notre collègue, M. Blaauw, de Hollande, a pu, non sans
peine, maintenir son admirable ménaÿerie de Gooïlust sur son
pied habituel, mais il a dû arrêter la reproduction des animaux
qui ne présentaient pas un intérêt particulier, soit par leur
rareté dans les collections, soit parce qu'ils sont menacés d'ex-
linction à l’état sauvage. Ainsi le Gnu à queue blanche mâle
n'ayant pas êté réuni à son harem, le petit troupeau ne se
compose que d'adultes : un mäle et cinq femelles. Les Anti-
lopes Oryx (Algazelles ou Gemsbock du Cap) ont malheureuse-
ment suecombé les unes après les autres à une épidémie de
diarrhée alors qu’elles paraissaient bien acclimatées et avaient
commencé à 8e reproduire. Oryx et Gnu étaient autrefois si
communs et si caractéristiques de la faune africaine que les
premiers colons les prirent comme supports des armoiries du
Cap. Il faut aller loin aujourd'hui dans l'intérieur du pays
pour trouver ces belles Antilopes que les Boers ont fini par
détruire pour en exploiter les peaux et on n’en trouve plüs dans
les environs du Cap que de rares survivants sur quelques
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ke an
CR
Ni
30 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
fermes où on les protège. L'Oryx, sous une formé peu diffé-
rente de celle de l'Oryx du Cap, s’élendait jusque dans le nord
de l'Afrique et ses longues cornes eflilées qui ressemblent à
des antennes d'insectes ont sans doute été chez les Anciens
l'origine de la fabuleuse Licorne, le parallélisme des deux
cornes faisant qu'on n’en voyait qu'une lorsque l'animal se
présentait de profil. (V. fig. pl. IV.) Les Zèbres de Grévy et les
Chevaux de Prézewalski continuent à prospérer à Gooïlust,.
C'est surtout par ses heureuses reproductions d'Oiseaux
d'eau que la collection de M. Blaauw s'est signalée, ce qu’il
faut attribuer sans doute aux installations si bien comprises de
celle ménagerie. Cette année encore, malgré la difficulté des
temps,M. Blaauw a oblenu la reproduction des Oies Empereur,
des Oies de Ross, des Bernaches des Iles Sandwich, des Berna-
ches à lête rousse, à tête grise, des Magellan et des dispar, des
Oies zébrées de l'Inde, des Cygnes buccinalor d'Amérique, des
Canards sparsa de l'Afrique australe et de plusieurs Perruches,
entre autres des Perruches à long bec, que M. Blaauw avait
rapportées lui-même du Chili, il y a quelques années.
Le jardin zoologique d'Anvers a pu conserver deux Hippo-
potames, deux Girafes, quatre Zèbres, quelques Antilopes, des.
Singes, des Kangurous et un certain nombre d'Oiseaux
grands et petits, mais il avait fallu sacrifier presque tous les
Quadrupèdes,et notamment les animaux féroces dont les cages
pouvaient être brisées par le bombardement et que l’on crai-
gnait de voir s'échapper. Le jardin zoologique de Copenhague
a fait don au jardin d'Anvers des animaux qu'il avail en HOnDIE
pour reconstituer la collection.
Hamlyn annonce dans son Ménagerie Magazine la mort de
son fameux Chimpanzé Goumba. Ce grand Quadrumane était
remarquablement affectueux et intelligent. H avait appris à
CS
CHRONIQUE GÉNÉRALE ET FAITS DIVERS 31
enfiler une aiguille et à coudre. C'était tout ce qu'il y avait de
plus intéressant de lui voir lacer les botlines de son maître.
Quand il avait par hasard passé un œæillet, il défaisait son ou-
vrage pour recommencer.
Dans la même livraison de la Wénagerie Magazine est un
intéressant compte rendu de la façon dont certains jongleurs
indiens pratiquent l’hypnotisme sur les animaux sauvages
même les plus féroces; et on cite un cas où il suffit de quel-
ques passes magnétiques pour arrêter une Tigresse qui entrait
dans un village à la recherche de ses petits qui lui avaient été
enlevés. L'animal fut si complètement maïtrisé qu’il vint se
coucher aux pieds du magnétiseur et se laissa caresser.
*
*X x
On a commencé à importer du Cap en Angleterre des jaunes
d'œufs d’Autruche à l’état liquide pour suppléer au manque de
* jaunes d'œufs de Poule employés dans l’industrie.
CONCOURS D'OBSERVATIONS D'HISTOIRE NATURELLE
PRÉSENTÉES PAR LES ÉLÈVES DES ÉCOLES PRIMAIRES
La Société d’Acclimatation va reprendre en 1919 le concours
institué en 1910 et qu'elle avait suspendu pendant la guerre.
Les enfants des écoles primaires conviés à prendre part à ce
concours devront s'attacher à observer un animal ou une
plante (autant que possible un animal sauvage) et tiendront
note sur un Cahier spécial de tout ce qui aura frappé leur
attention relativement à l’objet de cette étude. D’après ces
notes, ils rédigeront, du mieux qu'ils le pourront, un résumé
de leurs observations.
L'instituteur qui voudra bien favoriser et diriger cette étude
choisira les six meilleurs mémoires et les enverra avec le cahier
de notes qui leur aura servi de base, au Secrétaire général de
32 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
la Société nationale d'Acclimatation dans le mois qui suivra la
rentrée des classes de 1920.
Un jury nommé par la Société d'Acclimatation examinera le
lravail des concurrents et distribuera les prix qui consistent en
diplômes, médailles, tableaux ou livres.
Pour de plus amples informations sur les conditions du con-
cours, s'adresser au Secrétaire de la Société d'Acclimatalion,
198, boulevard Saint-Germain, Paris (VIJ°).
ORDRES DU JOUR DES SÉANCES GÉNÉRALES
POUR LE MOIS DE FÉVRIER 4949
Lundi 3, à 3 heures. — M. Henri GEOFFROY SAINT-HILAIRE. La
- situation de l'élevage au Maroc.
— M. Pirpazcu, Ulilisation des déchets animaux en agriculture.
Lundi 17, à 3 heures. — M. le professeur LEcourTe. L'importation
des bois de nos colonies.
— M. Ch. Rivière. Le climat de l'Afrique du Nord, au temps
de Carthage et de nos jours.
Mardi 25, à 5 heures. — Sous-Secriox d'Or\nxoLocig. Ligue pour
la protection des Oiseaux.
Tous les Membres de la Socièté sont priés d'assister aux
Séances générales, qui ont lieu deux fois par mois, au Siège
social, 198, boulevard Saint-Germain.
Sur amande, les Ordres du Jour des Séances sont rod
mensuellement.
Le Gérant : À. MARETHEUX.
“+
Paris. — L. MaRETHEUXx, imprimeur, 1, rus Cassette.
+
LE
faines offertes par M. G.-H.
CAVE. Curator Llyod Botanic
arden. Darjeeling (Indes an-
aises).
er Papilio King.
- Hookeri Miq.
Campbellii Hook f.
— Osmastoni Gamble.
rtemisia pauciflora Spreng.
stragalus stipulatus D. Don.
jsia macrocarna Wall.
emone vitifolia Buch-Ham.
rivularis Buch-Ham.
hmeria macrophylla D. Don.
Berberis nepalensis Spreng.
— umbellata Lindl.
— concinna Hook. f.
llicarpa rubella Lindl.
ssiope selaginoides Hook. f.
Thoms.
assiope fastigiata D. Don.
Clematis montana Buch-Ham
Celastrus Championi Benth.
oneaster frigida Wall.
riaria nepalensis Wali.
orylus ferox Wal).
icus involucratus Wall.
noglossum micranthum Desf.
— denticulatum A. D. C.
roa febrifuga Lour.
clytra thalictrifolia Hook. f.
_ et Thoms.
Decaisnea insignis Hook, f. et
_ Thoms,
Debregeasia velutina Gand.
E Chinocarpus dasycarpus Benth.
Eukianthus himalaicus Hook. f.
_et Thomse.
‘ ? mbelia Gamblei Kurz.
Erythrina arborescens Roxb.
Hookerii Miq.
azinus floribunda Wall.
ophae salicifolia Don.
lwingia himalaica Hook. f. et
dymenopogon parasiticus Wall.
pericum Hookerianum Wight
t Arn.
jpericum patulum Thunb.
Ilex insignis Hook. f.
æ intricata Hook: f.
digofera Dosua Ham. var. to-
mentosa.
minum humile
erus pseudo-Sabina Fisch, et
y
trim ua Dene.
m giganteum Wall.
_ neépalnese Don, D.
Lobelia er:cta Hook. f. et Thoms.
— pyramidalis Wall
Litsæa itonentosa H. CG. Heyne.
Luculia gratissima Sweet.
Magnoiia Campbellii Hook. f. el
Thoms.
Mandragora cærulescens C. B.
Clarke.
- Meconopsis Wallichii Hook.
— simplicifolia G. Don.
paniculata.
Michelia Cathcarthii Hook. f. et
Thoms.
Mucuna macrocarpa Wall.
Neillia thyrsiflora Don.
Nyssa sessiliflora Hook. f.
ledicularis Scullyana Prain.
— trichoglossa Hook. f.
Picrorhiza Kurroa Royle.
Piptanthus nepalensis D. Don
Potentilla fruticosa L.
— Griffithii Hook f.
leuconota D. Don.
Podonhyllum Emodi Wall.
Polygonum vaccinifolium Wall.
Poterium diandrum Hook. f.
Primula Elwesiana King.
capitata Hook.
Kingii Watt.
pusilla Wall.
reticulata Wall.
sikkimensis Hook.
Stuartii Wall.
Wattii King.
Priotropis cytisoides Wight et
ATrn.
tal (AE
Prunus acuminata Wall,
— Puddum Roxb.
Pyrus foliolosa Wall.
— insignis Hook. f.
— sikkimensis Hook f.
Rosa maerophylla Linal.
— sericea Lindl.
Richelia lanuginosa.
Rubus alpestris Blume.
— moluccanus L.
— paniculatus Sm.
— reticulatus Wall.
Ruellia cordifolia Wall.
HRhus semialata Murra
Rheum nobileH.o0k. t. et Thoms.
Rhododendron arboreum Sw.
— arboreum, var. Camp-
belli.
Rhododendron barbatum Wall.
— camellizflorum Hook. f.
— campanulatum Don.
— campanulatum, Don.var.
; Wallichir.
campylocarpum Hook. f.
cinnatarimum Hook. f.
Dalhousiz Hook.f.
F'alconeri Hook. f.
fulgens Hook. f.
Je
EN DISTRIBUTION.
ne grande Wight.
— Hodgsoni Hook. f.
— lanaltum Hook. f.
—. lepidotum Wall.
— Maddeni Hook f,
— Wighiii Hook. f.
Sambucus adnata Wall,
Saussurea Laneana.
— eriostemon Wall.
— Sughoz C. B. Clarke.
Saxifraga'purpurascens Hook. f.
et Thoms.
Sedum asialicum Spreng.
— elongatum Wall.
— , Ewersiü Ledeb.
— himalense D, Don.
: Senecio Candolleañus Hook. et
Arn.
— diversifolins Wall.
— Ligularia Hook. f.
— Mortoni GC. B. Clarke.
pachyc rpus G. P.Clarke.
pauciflorus.
Swértia dilalata C. B. Clarke,
— Hookeri C. B. Clarke.
— Kingii Hook. f.
— multicaulis D. Dos.
Symplocos theæfolia D. Don.
Thalictrum Chelidonii Hook. f.
et Thoms.
— 1° cultratum Walk
Tephrosia candida D C.
Toddulia uculeata Pers.
Vaccinium serratum Wight.
Veronica himalensis D. Don.
Viburnum stellatum Wall.
Graines offertes par M. MAR-
NIER-LAPOSTOLLE :
Primula malacoides.
Dracæna indivisa atropurpurea.
Cycas revoluta.
Alsophila australis.
Archontophænir Cunningha-.
miand.
Graines offertes par M. PROS-
CHOWSKY :
Butia capitata var. pulposa Bec-
eari. (Cocos pulposa Barbosa.)
Pittosporum floribundum MWighé
et Arn.
Livistona australis.
Sabal Adansoni type.
Sabal Adansoni, jolie variété.
Graines offertes par M.MOREL :
Agathea amelloides D. C.
Antennaria plantaginea R. Br.
Cryptomeria japonica Don.
Cytisus Laburnum L.
Exocharda Alberti Regel.
Tmpatiens Sultani Hook.
Parrotia persico G. A. Mey.
Polemonium cœruleum L.
Rhodotypos kerrioides Sieb.
S'adresser! au Secrélariat
plantes utiles ou d'ornement d'introduction nouvelle.
DEN ES NOR TP PT GA RUE MARRON TNT EP RE
Le but de la Société Nationale d’Acclimatation de France est de concouric :
4° à l'introduction, à l'acclimatation et à-la domestication des espèces d'animaux
utiles et d'ornement; 2° au perfectionnement et à la multiplication des races
nouvellement introduites ou domestiquées; 3° à l'introduction et à la. propagation
de végétaux utiles où d'ornement. à
Le nombre des Membres de la Société est illimité : les Etrangers et les Dares
peuvent en faire partie, ainsi que les Personnes civiles, les Associations, .les Etablis-
sements publics ou privés (Laboratoires, Jardins zoologiques ou ne à Musées,
Sociétés commerciales, etc.).
La Société se compose de membres Titulaires, membres à Vie, membres :
Donateurs, membres Bienfaiteurs.
Le membre Titulaire est celui qui paie un droit d'entrée de 10 francs et une
cotisation annuelle de 25 francs.
Le membre à Vie est celui qui paie un droit d'entrée de 10 francs et qui s’affran-
chit de la cotisation annuelle par un versement de 250 francs. ‘0
Le membre Donateur est celui qui verse une somme d’au moins 500 francs.
Le membre Bienfaiteur est celui qui verse une somme d'au moins 1.000 francs ;
son nom est iuscrit, à perpétuité, en tête de la liste des membres.
La Société décerne, chaque année, en Séance solennelle, des récompenses.
Ces récompenses sont attribuées aux personnes qui, par leurs travaux, tant théo-
riques que pratiques, ont aidé à la vulgarisation des idées de la Société, 1e
En outre de la Séance solennelle et publique des récompenses et du Déjeuner
amical annuel, exclusivement réservé à ses membres, la Société tient chaque mois
des séances spéciales de Sections: 4° Mammalogie; 2 Ornithologie et sa sous-section,
Protection des Oiseaux; 3° Aquiculture; 4° Enlomologie; 5° Botanique, et 6° Colonisation.
Tous les membres peuvent assister à ces séances dont les ordres du jour men-
suels leur sont régulièrement adressés sur leur demaade.
La Société encourage d'une manière toute spéciale les études de Zoologie et de
Botanique appliquées en distribuant des graines et en confiant des cheptels do
maux à ses membres.
Le Bulletin mensuel forme, chaque année, un volume d'’environ 400 pages
illustrées de gravures. Il'traite des questions concernant l'élevage des animaux, la
culture des plantes et particulièrement des faits d’acclimatation survenus en France
et à l'Etranger. Il donne des renseignements les plus variés sur les animaux et {es
On y trouve des articles de fond relatifs aux applications de l’histaire naturelle:
installation, éducation des animaux, culture des plantes, usages, introduction), etc., etc.
*
+
La Société Nationale d'Acclimatation poursuit un but entièrement désin-
téressé: elle ne sert aucun intérêt particulier, ne se livre à aucun commerce ; :
adhérer à ses statuts, l'aider dans ses efforts, c'est contribuer au bien-être général
et à la prospérité du pays. de
Le Gérant : À. MARRTREUX.
Paris. — L. MARETHEUX, imprimeur, 1, rue Cassette.
nn : B U LE; LET I N
DE LA
Société Nationale à Acclimatation
DE FRANCE
(REVUE DES SCIENCES NATURELLES APPLIQUÉES )
N° 2. — FÉVRIER 1919
SOMMAIRE
: Pages
Pauz VAYSsiÈRE. — Sur les Champignons parasites des Insectes. . . . . . . . . . . . . 33
ANDRÉ PIÉDALLU. — Pour la reconstitution rapide des vergers dévastés par l'ennemi S -Cepiiao
CH. RIVIÈRE. — Les progrès de l’acclimatation des plantes exotiques dans certaines parties
tempérées de la France et surtout dans le Sud-Ouest . . . , . . . ., SES ste 42
REP eRTS inuile dede NS, ee One en MEN en Use duc e 43
Extraits des procès-verbaux des séances de la Societé :
ÉEmeceencraleduirnovempre {08 nn ES OR A A el aan ses Mage 50
Extraits de la correspondance :
D' ROBERTSON-PROSCHOwWSKY. — A propos de la Chenille processionnaire du Pin. . . . . 62
Louis TERNIER. — Sur un cas d’'albinisme partiel des ailes d'une Bécasse , . . . . . . . . 3
Un numéro. 3 francs : — Pour les Membres de la Société, 2 fr. 50.
——— APR ON
AU SIÈGE SOCIAL
DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION DE FRANCE
198, BCULEVARD SAINT-GERMAIN, PARIS (VII®).
Pendant la durée de la guerre, le Bulletin parait une fois par mois.
BUREAU ET CONSEIL D'ADMINISTRATION POUR 1918
Président, M. Edmond Perrier, Membre do l'Institut ot de l'Académie de Médecine, Directeur du
Muséum d'Histoire naturelle, Paris.
MM. D. Bois, Assistant au Muséum d'Histoire naturelle, 15, rue Faidherbe,
; Saint-Mandé (Seine). } ;
Vice-Présidents. Prince P. D'ARENBERG, 10, rue de Ja Ville-l'Évêque, Paris. j :
Dr CnauvEeAU, Sénateur de la Côte-d'Or, 225 boulevard Saint-Germain, Paris.
Secrétaire général, M. Maurice Loyer, 12, rue du Four, Paris.
MM. J. Deracour, 98, rue de Madrid, Paris (Ztranger).
H. HuaA, Directeur adjoint à l'Ecole des Hautes Etudes, 254, boulevard Saint-
Secrétaires. Germain, Paris (Conseil). PU
J. CrepPIN, 18, rue Lhomond, Paris (Séances).
Cu. DeBREUIL, 25, rue de Châteaudun, Paris (/ntérieur).
Trésorier, M: le D' SkBILLOTTE, 6, rue de l'Oratoire, Paris.
Archiviste-Bibliothécaire, M. L. CAPITAINE, 48, boulevard Raspail, Paris.
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AcHALME, Directeur du Laboratoire colonial du Muséum d'Histoire naturelle, 1, rue Andrieux, Paris.
D' P. MaArcHAL,, Membre de l'Institut, Professeur à l’Institut National Agronomique, 89, rue du
Cherche-Midi, Paris.
D' LEPRINCE, 62, rue de la Tour, Paris.
MAILLES, rue de l'Union, La Varenne-Saint-Hilaire (Seine).
Dr E. TRoUESSART, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle, 61, rue Cuvier, Paris.
LecomTe, Membre de l'Institut, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle, 14,rue des Ecoles, Paris.
CREPIN, 18, rue Lhomond, Paris. : É
L. RouLE, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle, 57, rue Cuvier, Paris.
G. FoucER (abbé), 24, rue Cassette, Paris. $ È
P. KESINER, Président de la Société de Chimie industrielle, 38, rue Ribera, Paris.
R. Le ForT, 89, boulevard Malesherbes, Paris.
Dates des Séances générales et du Conseil
POUR L'ANNÉE 1919
SÉANCES DU CONSEIL, le mercredi à 4 h. 8 12 12 16 A4 12 10
Séances générales, le lundi à 3h. .. de 5 je de ce FE
Sous-SEcTION d'Ornilhologie (Ligue pour
la Protection des oiseaux) le lundi
27 24 24 14 12 2%
Ra ue |
A
Les membres de la Société qui désirent assister aux Séances générales recevront
sur {eur demande les ordres du jour mensuels des séances.
Janvier | Février Mars Avril “Mai | Novembre
Le Secrétaire général a l’honneur d'informer MM. les Membres de la Société et les
personnes qui désireraient l'entretenir, qu’il se tient à leur disposition, au siège de la
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fréquentes du fait de la guerre, Le tableau publié sur la couverture du Bulletin cesse d’être
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!
SUR LES CHAMPIGNONS PARASITES. DES INSECTES
Par PAUL VAYSSIÈRE,
Iagénieur-agconome, préparateur à la Station entomologique de Paris.
L'emploi des Champignons pathogènes dans Le but d’enrayer
la multiplication, plus ou moins dangereuse pour nos cultures,
des Insectes nuisibles n’est pas une question nouvelle. Le pre-
mier savant qui a préconisé l'emploi des Champignons dans la
lutte contre les Insectes parait être Pasteur, qui en 1874 voyait
dans le parasitisme un des moyens les plus sûrs pour enrayer
l'extension du Phylloxéra. Toutefois les premiers essais pra-
tiques de propagation artificielle des Champignons ne furent
faits qu'à partir de 1878, sous la direction de Metchnikoff, en
Russie : ce savant ayant trouvé un grand nombre de larves de
Hannetons du Blé ‘Anisoplia austriaca) et de Cléone de la Bette-
rave (Cleonus puncliventris), momifiées par une « Muscardine
verte » (1), étudia ce Champignon qu'il nomma /saria destruc-
tor. Ayant obtenu ce dernier en culture pure, il créa à Smela
(département de Kieff) une usine qui a fonctionné pendant les
quatre mois d’été de l’année 1884, et a produit 55 kilos de
spores (2) absolument pures d’/. densa. Tous frais compris,
-l’ensemencement en spores d'un hectare de Betteraves attaqué
par C. punciiventris serait revenu seulement à 10 francs. Mal-
heureusement les essais qui, en petit, paraissaient très encoura-
geants (jusqu'à 80 p. 100 de mortalité) n’ont pu être faits en
grand. +
Toutefois la méthode avait attiré l'attention des savants
étrangers et nous arrivons depuis cette date à enregistrer un
(1) On appelle muscardine, une » affection fortement contagieuse et
épidémique, ayant pour caractéristique de tuer les Insectes en peu de
jours et de transformer leurs cadavres en dragées où momies imputres-
cibles peu odorantes ou exhalant une légère odeur plutôt agréable, dont
l'intérieur est rempli d’une sclérote (organe de conservation du Champi-
gnon) envahissant et remplaçant tous les organes sauf le tube digestif.
Les filaments perforent le tégument pour donner à l'extérieur un mycé-
lium sporifère enveloppant l’hôte comme dans un suaire » (Picard).
(2) On appelle spore, une portion de corps (thalle) du Champignon, qui,
mise en liberté, peut, dans des conditions favorables, reproduire la
plante qui lui a donné naissance. :
BULL. SOC, NAT. ACCL,. FR, 1919. — 3
34 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
cerlain nombre de résultats intéressants et très instructifs.
Deux entomologistes francais, F. Picard et À. Paillot (4), ont
récemment (191% et 1915) fait chacun une mise au point de la
question en montrant quelles espérances on peut fonder à
l'heure actuelle sur la propagation des épidémies artificielles.
Cette question est, en effet, une des plus controversées en Ento-
mologie appliquée et les résultats obtenus sont tellement diffé-
rents suivant les auteurs des essais, les Insectes à infecter, les
Champignons à expérimenter, et même pour un Champignon
donné, qu'on reste très incrédule sur la valeur à attribuer
actuellement à un tel procédé. D'ailleurs, voici quelques faits,
après lesquels nous essaierons de tirer quelques conclusions,
Künckel d'Herculais et Langlois ont pu déclarer, d'après
leurs observations, lors des grands ravages causés en Algérie
par les Criquets pèlerins, qu'il ne semble pas possible « de
fonder des espérances sur un mode.de destruction reposant sur
le développement artificiel des Champignons parasites observés
sur les Criquets ». Ch. Brongniart aurait, au contraire, constaté
la présence du même Champignon parasite des Criquets partout
où il a été, aussi bien dans les endroits les plus secs que dans
les lieux humides, mais cette dernière assertion n’a jamais élé
contrôlée et a toujours été très discutée.
L'histoire de la Muscardine, parasite du Ver blanc, est celle
qui a depuis une trentaine d'années intéressé le plus les savants.
français. En 1890, M. Le Moult, bien connu, en Entomologie
appliquée, pour avoir fondé en 1887 le premier Syndicat de
Hannetonage, à Gorron, envoya à Giard des Vers blancs para-
sités par un Champignon, l'/saria densa. Notre éminent zoolo-
giste tira de l’étude de ce Cryptogame un mémoire qui «est
certainement l’un des monuments les plus riches et les plus
précieux de l’histoire des Champignons eéntomophytes » (Pail-
lot). La contamination, au laboratoire, des Hannetons et surtout
de leur larve ayant parfaitement réussi, divers modes d'emploi
de l’7. densa en grande culture furent indiqués par différents
auteurs. Quels ont été les résultats des expériences d'’infec-
tion? Quelques uns furent excellents, mais beaucoup d’autres
se montrèrent très insuffisants; ce quiest certain, dit Giard,
(1) F. Picard. Les Champignons parasites des Insectes et leur‘utilisation
agricole. Ann. Ec. Agric. Montpellier,.t. XIII, 1914.
A. Paillot. Les Microorganismes parasites des Insectes ; leur emploi ‘en
agriculture. Ann. serv. Epiphyties, T. IT, 1915.
Le]
> SUR LES CHAMPIGNONS PARASITES DES INSECTES 39
c'est que « dans certaines conditions, tout au moine, l'emploi
de lZ. densa a donné des résultats très favorables et très encou-
rageants ». Cependant Dufour, en Suisse, avoue n'avoir jamais
réussi à créer, dans ses expériences, une épidémie et conclut
à l'inefficacité du parasite.Depuis Giard et Dufour, l'expérience
n’a pu définitivement établir que la dispersion artificielle des
spores soit un moyen efficace et recommandable de lutter
contre le Ver blanc. Or ce Champignon, l’Z. densa, a la faculté
quand il se trouve dans un sol argileux et humide de vivre,
non seulement en parasile, mais aussi en saprophyte, ce qui
lui permet de contaminer des larves de Hannetons placées à
une certaine distance les unes des autres. Aussi, bien qu'il soit
certain que dans la Mayenne, sous l'impulsion de M. Le Moult,
la lutte par l’Æsaria fut conduite avec plus d'énergie que partout
ailleurs, on est obligé de constater que c'est le département où
les gisements naturels de larves muscardinées étaient les plus
abondants, et l’on est toujours en droit de se demander si l’on
se trouve en présence d'épizoolies naturelles ou de maladies
artificiellement provoquées.
Des nombreuses expériences très intéressantes faites en
Amérique sur le « Chinch Bug, « Plissus leucopterus (Hémiptère
causant de grands dégâts sur les Céréales), avec un Champignon
le Sporotrichum globuliferum «, White fungus », qui provo-
que sur ce même Insecte des épizooties naturelles très élen-
dues, on est arrivé à la conclusion que ce dernier ne pouvait
compter parmi les auxiliaires capables de tuer en masse les
« Chinch Bug ». Par contre, ce même parasite introduit en
Algérie par le D' Trabut, pour lutter.contre l’Altise de la Vigne,
en 1892, semble bien avoir actuellement dans notre colonie
de nombreux foyers épidémiques.
Les résultats des essais de F. Picard sur la contamination de
la Teigne de la Pomme de terre sont aussi très encourageants,
mais ont besoin d’être répétés. Nous pouvons en dire de mème
au sujet des résultats fort intéressants obtenus par Speare et
Colley avec Entomophthora aulicæ, parasite d’£uproctis chry-
sorrhæa imporlé d'Europe en Amérique. Les auteurs estiment
qu'on peut compter sur une morlalité de 60 p. 100 en moyenne
dans les régions infectées artificiellement. Le grand intérêt de
ces essais est aceru par ce fait que. le Champignon expérimenté
appartient à une famille dans laquelle nous trouvons des auxi-
liaires très précieux en ce qu’ils déterminent des épizootie
30 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
naturelles très meurtrières chez les Insectes. Parmi les plus
connus, je citerai ici l'Empusa muscæ qui détruit un grand
nombre de Mouches domestiques vers la fin de l'été, surtout
lorsque le temps est doux et humide. Picard est moins enthou-
siasle et estime que comme dans la plupart des cas, si les con-
ditions extérieures conviennent à une bonne contamination
artificielle des Chenilles par Æ. aulicæ, elles conviennent de
même aux épizooties naturelles.
D'ailleurs, d'après Morrill et Black, qui ont opéré un grand
nombre d'expériences sur des milliers d'arbres aux États-Unis,
il serait inutile de pulvériser sur des arbres infestés par les
Aleyrodes des émulsions plus ou moins concentrées de spores
de Champignons parasites; rarement, en effet, l'infection résul-
tant directement du traitement dépasse 1 p. 100. Les Champi-
gnons jouent cependant dans la nature un rôle important
comme facteurs d'équilibre.
Enfin, durant ces dernières années, le personnel du service des
Epiphyties s’est beaucoup occupé en France de l’utilisation des
Champignons entomophytes, surtout dans la lutte contre deux
fléaux de la Vigne, la Cochylis et l’'Eudémis. On a cherché à
utiliser principalement PBotrytis bassiana et Spicaria farinosa,
var. verlicilloides Fron. Les expérimentateurs (Fron à Paris,
Feytaud dans le Bordelais, Paillot en Bourgogne) sont abso-
lument d’accord sur les résultats qui sont négatifs dans les .
essais en grand, tandis qu’au laboratoire certaines infections
ont pu être réalisées. Notons que les expériences faites dans
les vignobles ont été faites par des spécialistes avec des maté-
riaux considérables et avec un soin tel qu’il serait difficile de le
réaliser dans la pratique.
Par ces quelques exemples, que je pourrais multiplier, on
constate que la question des Champignons parasites des Insectes
est bien loin d’être résolue, comme semblerait le croire bon
nombre de praticiens. Il ne suffit pas de répandre un Champi-
gnon pour créer une épizootie, il faut auparavant établir quelles
sont les conditions les plus favorables à son développement. En
- particulier, il existe certainement un stade évolutif dans la vie
d'un Insecte mieux approprié que les autres pour la contami-
nation ;, ce même Insecte peut de plus être placé dans des condi-
tions de nutrition anormale qui ont unerépercussion sur son état
général, et sur l’état de plus ou moins grande réceptivité à être
infecté. Il y a lieu de même de rechercher quels sont les procé-
SUR LES CHAMPIGNONS PARASITES DES INSECTES 31
dés de multiplication et de dispersion des Champignons les plus
efficaces, par quelles méthodes la virulence des cultures sur
_ milieux nutritifs artificiels peut être conservée intacte, malgré
leur renouvellement. La pratique et l’observation ont montré
que le mode d'infection des divers Champignons n'est pas tou-
jours le même : le Champignon pénètre tantôt par le tégument
de l'Insecte (Isariées), tantôt par le tube digestif (Entomophtho-
rées), täntôt enfin il agit par obstruction des voies respiratoires
(Cladosporiées).
Enfin, il ne faut pas oublier que toute épidémie causée par un
Champignon est sous la dépendance des agents extérieurs et il
semble bien alors que l’homme ne peut qu'assister en spectateui
à ce conflit d'êtres vivants (Paillot). Ainsi, il est certain que le
rôle du Champignon, en été, est à peu près nul et cela pour plu-
sieurs raisons :' d'abord l’état hygrométrique de l'air s'oppose
à la germination des spores et à la multiplication rapide du
mycélium; d'autre part, les Insectes résistent mieux aux
atteintes des micro-organismes pendant la saison chaude. Il
en est de même, dit Picard, des Champignons parasites des
Insectes comme du Mildiou. Lors des années froideset humides,
il envahit les vignobles et, si l'on répandait des spores, la
maladie ne serait pas plus intense; si la saison est sèche, il
n'apparaît pas et toutes les spores que l’on pourrait. semer
seraient dépensées en pure perte.
Toutefo:s, il ne faut pas rejeter cette méthode de lutte contre
les ravageurs de nos cultures, surtout à une époque où il est
nécessaire plus que jamais d'utiliser les observations scienti-
fiques pour augmenter la production de notre sol. Il faut donc
encourager les savants et les praticiens qui se consacrent à ces
recherches, dont le point le plus délicat, sinon insoluble actuel-
lement, est de déterminer en grande culture, devant une épi-
zootie, si elle est naturelle ou artificielle. La solution ne paraît
être possible pour le moment que dans le cas de l'importation
d'un Champignon entomophyte dans un pays donné où il
nexiste pas, fait qui est le plus souvent bien difficile d'avancer.
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POUR LA RECONSTITUTION RAPIDE DES VERGERS
DÉVASTÉS PAR L’'ENNEMI
Par ANDRÉ PIÉDALLU,
Pharmacien-major de: Are classe,
Chef de laboratoire à l’Intendance,
En ce moment tant désiré de la libération de nos territoires,
un.grave problème se pose, la reconstitution rapide des vergers
dévastés par l'ennemi.
Le creusement à la main des cavités de plantation est long
et difficile, surtout dans les sous-sols maigres, np
glaiseux ou pierreux.
En général tous les terrains qui se prêtent mal à. la culture et .
qui sont cependant souvent de belle exposition à flane de
côteau, sont tout CALE pour la plantation des arbres
fruitiers
Les re minima qu'on doit donner aux cavités de
plantation obligent à remuer une quantité de terre relativement
considérable. Malgré cela les parois depuis le bord jusqu’au
fond demeurent compactes et forment un mur continu devant
lequel les radicelles se trouvent bloquées, ce qui retarde le
développement de l’arbre et sa fructification.
La main-d'œuvre rare et coûteuse m'a fait penser à a
des explosifs pour le creusement rapide de ces cavités de plan-
tation des arbres fruitiers et à faire de ces engins de mortet de
dévastation des outils puissants.
Je suis parti de cette idée que le violent fissurage, largement
rayonnant, qui résulte du coup d’explosif, proeure un avantage
certain sur les autres procédés de creusage. Ceux-ci ont, en
effet, tous l'inconvénient des parois compactes en mur.
J'ai remarqué, d'autre part, que les plantes sauvages se déve-
loppent avec beaucoup de vigueur sur les bords des anciennes.
tranchées bouleversées par Les explosifs et autour des vieux .
trous d’obus. Ceux-ci ont agi de deux manières, d’abord
mécaniquement, en ameublissant le sol, puis chimiquement
en chargeant ce sol de produits nitrés propices à la pousse
rapide des plantes.
Je me suis souvenu, d’après Etienne A. Bitter (Za Nature,
RECONSTITUTION DES VERGERS DÉVASTÉS PAR L'ENNEMI 39
5 avril 1913, Masson, édit.), qu'il a été fait à l’ouest des Etats-
Unis, dans les états de Washington, Orégon, Idaho, Utah,
Colorado et Nouveau-Mexique, des expériences de plantation
dans des trous creusés à la dynamite. Elles ont donné des
résultats superbes : des Cerisiers de deux ans, pleins de vigueur,
avaient déjà plus de 3 mètres de haut, tandis que les mêmes
arbres plantés à la bêche au même moment, étaient chétifs et
avaient à peine 1"50 de haut. Les plantes sauvages de la guerre
m ont rappelé ces expériences américaines, et j'ai pensé à les
utiliser pour nos malheureux pays dévastés.
Nous avons, le regretté Armand Malloué et moi, étudié la
question pour rendre pratique, sans danger et économique, ce
procédé à la fois si efficace et si rapide. C'est un résumé de
notre étude que je présente ici.
Description de la cartouche. — Nous-avons établi la composi-
tion d'un explosif insensible au choc et à l'humidité, pouvant
être moulé, complètement exempt de produits chlorés, très
énergique sous un faible volume et ne détonant que sous
l’action d'une amorce au fulminale sans explosif intermédiaire.
À. cette cartouche, j'ai pensé joindre un culot de produits fertili-
sants- variables suivant les terrains : phosphates, nitrates,
potasse, manganèse.
La cartouche se présente comme suit : un tube en celluloïd,
en papier fort ou en carton, sert d’enveloppe: Il est terminé en
cône où fermé par un bouchon de même force. L'engrais com-
primé est placé au fond du tube. Il entoure un noyau d’explosif
dans lequel une cavité est ménagé pour l’amorce de fulminate.
Le tout est fermé par un bouchon percé d’un trou par lequel
passe, à frottement un peu dur, le cordeau bickford relié à
l'amorce.
Forage du trou de mine. — On emploie selon le terrain un
outil approprié, tarière, fleuret, pince, pieu, broche et tous
engins perfozants. Dans les terrains argileux, il suffit d’un cône
de bois enfoncé avec une barre et une masse. La grande base
du cône ainsi chassée alèse le trou au diamètre voulu. On peut
se servir d'une barre d’un plus faible diamètre pour pratiquer
préalablement un trou d'entrée dans lequel le cône est ensuite
enfoncé à l’aide de la même barre.
Le trou de mine doit avoir une profondeur de 20 centimètres
moindre que celui qu’on se propose d'obtenir finalement. En
40 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
général en faisant un trou de 60 centimètres on obtiendra une
cavité d'une profondeur de 80 centimètres.
On peut utiliser pratiquement toutes les ressources et les
manières de faire employées dans Ie tirage des explosifs pour
obtenir les meilleurs effets ou même des modes particuliers de
dislocation, d’aflouillement ou de dérochage, selon la nature du
terrain, l'inclinaison du sol et la superposition des couches.
Dans les terrains dont la couche arable est très mince, il eat
avantageux de l'enlever, de la meltre de côté et de ne faire le
trou de mine que dans la partie rocheuse ou stérile. On plan-
tera l'arbre dans la bonne terre mise de côté qui servira à
combler le trou de plantation.
Introduction de l'explosif. — L’explosif est calculé de manière
que, descendu à une profondeur de 60 centimètres, il produise,
en terrain moyen, une cavité de 75 à 80 centimètres de diamètre
sur la même profondeur. Les limites de cette cavité sont correc-
tement façonnées par le gonflement sphéroïdal de l’explosion.
Il est à remarquer que le sol est, tout aulour et au fond de la
cavité, très profondément fissuré. Ces fissures sont de deux
sortes, les unes rangées horizontalement el cireulairement
comme des parallèles, les autres, fragmentent verticalement
les couches et forment des lignes comme des méridiens.
Le sol est refoulé de toutes parts autqur du foyer déto-
nant. Pour céder à la poussée instantanée, il se soulève
et subit une disjonction profonde de ses couches. Celles-ci
s’effeuillent ainsi, selon des fissurages qui s’étendent très loin,
comme on peut le constater par le dégagement des produits
gazeux de l'explosion.
Il semble impossible d'obtenir un tel résultat par d’autres
moyens, surtout aussi rapides. Il est certain. qu'il faudrait
remuer une quantité énorme de terre pour ameublirle sol aussi
complètement.
La bonne répartition de l’engrais du culotest assurée par un
moyen d'explosif détonant par sympathie.
Les engrais gazeux de l'explosion et les engrais solides pro-
venant de la pulvérisation du culot par celle-ci sous un état
de ténuité extrême sont ainsi automatiquement distribués de
toutes parts, également répartis, violemment soufflés dans les
fissures et bien mélangés à la terre.
Précautions à prendre. — II est évident qu'aussitôt le cordeau
allumé ou avant de donner le contact électrique, il faut se retirer
RECONSTITUIION DES VERGERS DÉVASTÉS PAR L'ENNEMI 41
derrière un abri ou du moins assez loin pour que la terre et les
pierrés projetées en l’air ne blessent pas l'opérateur.
La mise de feu à l’explosif s'effectue comme pour les allu-
mages de mines, par une amorce au fulminate, actionnée soit
au cordeau bickford, soit par inflammation électrique.
Ce dernier procédé permet de lirer simultanément un certain
nombre de charges par séries.
Il est à noter que la charge est constituée de telle façon que,
hormis des cas:très spéciaux, tout bourrage du coup est inutile.
Le trou de forage reste donc ouvert, il en résulte que dans le
cas extraordinaire d’un raté, il suffit de descendre sur la
charge manquée un deuxième amorçage, qui solutionne immé-
diatement la question.
D'autre part, l’explosif établi dans ce but spécial de planta-
tion ne peut guère donner de détonations incomplètes. Or,
même dans ce cas, les parties résiduelles seraient sans danger.
Cet explosif est complètement insensible à la pioche et ne
donne qu’une combustion forte s’il est allumé par une flamme;
à l'inverse de la dynamite, il ne gèle point et ne peul donner
aucune exsudation dangereuse. En outre, comme il est à l’état
solide et sous une densité fixe, il n’y a pas à se préoccuper de
sa plasticité au moment de son emploi.
Toutes ces qualités sont très importantes pour un explosif
agricole. Il est nécessaire qu'un explosif pour une telle destina-
tion soit non seulement sans danger, mais encore que son
emploi n’exige aucune connaissance spéciale.
Plantation. — Si le coup d’explosif est bien tiré selon les
indications données, la quantité de terre à enlever est très
minime. On peut la laisser au fond de la cavité, un moment,
dans les vapeurs de l'explosion. Le mieux serait de l'y diviser
en place aussitôt que les vapeurs sont dissipées et de planter
ensuite.
Ces plantations se font en général pendant l’arrèt de la végé-
tation. L'arbre repartira au printemps avec une force d’autant
plus grande que le sol est injecté d'engrais et que les racines
trouvent des fissures où elles peuvent se développer rapide-
ment.
Les arbres ainsi plantés croissent très vite, comme le font
prévoir Les plantes sauvages des trous d’obus et les expériences
américaines.
42 BULLETIN DE LA SOCIËTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
En résumé, il est à recommander pour lareconstitution rapide î
des vergers dévastés par l'ennemi de faire des plantations dans
des cavités obtenues à l’aide d’explosifs ne contenant pas de
produits nocifs pour les plantes (chlore), ces explosifs servant
en même temps à pulvériser et à souffler des matières fertili-
santes dans les fissures profondes du sol. Il est évident que ce
procédé s'applique à toutes les plantations d'arbres et quil
pourrait rendre de grands services dans les colonies, puisqu'il
diminue considérablement la main-d'œuvre et favorise la see
tation. .
+
LES PROGRÈS
1hd> LAN PEN EITT CT V7."
# “ S- é
DE L'ACCLIMATATION DES PLNATES EXOTIQUES
ME :
€
DANS CERTAINES PARTIES TEMPÉRÉES DE LA FRANCE
ET SURTOUT DANS LE SUD-OUEST .
ù Par CH. RIVIÈRE.
6 E
Ë Depuis une quarantaine d'années les progrès de l’acclimata-
À tion dans certaines parties tempérées de la France, du Sud-
4 Ouest notamment, y ont imprimé une caractéristique toute
ÿ particulière d’exoticité, malgré la rudesse des deux derniers
* 2 hivers. &
% Les Bambous, notamment les Phyllostachys, sont partout,
É et le Ph. aurea, le plus commun, atteint des dimensions plus
: fortes qu'on ne l'aurait cru.
2 Les Musa japonica, nombreux en fortes et hautes touffes, aux
A larges feuilles restent souvent sans abris.
= Mais ce sont surtout les Chamærops excelsa qui’ dominent,
: beaux et bien verdoyants, avec des hauteurs dépassant parfois
: 10 mètres. La particularité la plus intéressante à noter à leur
sujet, c'est la variation du conspectus le plus apparent de cer-
taines plantes véritablement améliorées dans leur forme, leur
couleur, leur rusticité. En effet, on remarque maintenant chez
ces Palmiers des stipes très hauts, à forte circonférence, avec un
nombre considérable de feuilles puisque l’on en compte parfois
de 60 à 100 : elles sont plus ou moins longuement pétiolées,
par conséquent de cime plus ou moins agglomérée. Mais ces
F
}
L'HUILE DE « SELÉ » 43
feuilles elles-mêmes se signalent aussi-.par leur ampleur, leur
verdeur, leur tenue roide ou à segments flexueux, de sorte que
cerlains de ces types se rapprochent du Zivistona sinensis
(Latanier) ou plus communément du Livistona australis des
cultures, comme le type que j'avais obtenu et perpétué Livis-
tona australis macrophylla. — Je ne songe pas à une hybrida-
tion possible entre Chamærops et Livistona, mais à la possi-
bilité d’une amélioration encore plus grande du premier par
des sélections judicieuses, étant donnée déjà l’heureuse
influence du milieu sur la plante. — En présence-de ces beaux
types, vigoureux et: de grande résistance au froid, on se
demande si de tels Palmiers, de 8-10 mètres.de haut, élevés en
caisse, ne feraient pas mieux dans nos jardins publies:et même
dans certaines grandes artères de Paris que ces chétifs et
chlorotiques Orangers exigeant. tant de soins coûteux?
L'HUILE DE « SELÉ »
Par J. PIERAERTS,
. Conservateur au Musée du Congo belge à Tervueren,
La plante oléagineuse, désignée sous le nom vernaculaire de
« Selé », semble jouir en certaines parties du Congo belge d’une
certaine vogue auprès des indigènes. Il en est ainsi, notam-
ment, de la région de Mowbasa, district des Bengala, où la
quantité de graines grasses de Selé, récoltée en 1915, fut
telle, selon M. l’agronome de Giorgi (1), qu’il eût été possible
d'en exporter au moins quatorze tonnes.
L'échantillon d'huile que nous eûmes entre les mains pro-
venait de Mowbasa; elle fut préparée par un chef noir de
Bolende, sous la direction de l’agronome du district.
La méthode de préparation adoptée n'offre rien de spécial et
se résime au processus habituellement en usage là-bas en vue
de l’extraction de l'huile : a) torréfaction de la graine, suivie
de décortication et vannage ; b) désagrégation de l’amande par
le travail du pilon ; c) séparation de l'huile par l'eau bouillante ;
(1) Bullelin agricole du Congo belge, vol. VI, 1916, p. 161.
41 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
d) enlèvement de l'huile surnageante et clarification ultérieure
de celle-ci par repos et filtration.
L'huile qui en résulla était transparente, d'une couleur jaune.
d’or et d’un goût agréable. Son usage, à titre d’huile de table,
donna des résultats tellement encourageants, d'après M. de
Giorgi, qu'elle fut préférée par les Européens à n'importe quelle
huile importée et qui souventarrive rance et de médiocre qualité.
Par suite du long voyage auquel il avait été soumis, l’échan-
tillon qui nous fut remis était très trouble au moment de sa
réception ; mais, après un repos de cinq jours à la tempéralure
du laboratoire, la quasi-totalité de la partie en suspension
passa à nouveau en dissolution. Le faible dépôt restant fut
éliminé par filtration. On obiüint de la sorte un produit d’un
beau jaune d’or, à odeur empyreumatique, à saveur douce et
agréable accusant toutefois un arrière-goût de brûlé.
La composition et les caractéristiques auxquelles nous con-
duisit l'examen chimique de l'huile de Selé se trouvent consi-
gnées dans les lignes suivantes :
A. — HuIrE.
lo Constantes physiques :
150
Poids spécifique DEEE EM ET ES à 0 0 0,9231
Ponts ONINCAION EN MN PRE TRE L'huile reste limpide
à + 10
BOUVOITArOLALOITE NE SN EN PNEEER en Sensiblement nul.
Examen spectroscopique Mere
Température critique de dissolution dans l'al-
Pas d'absorption.
CO0ÏNADS OA) RE EE RP CIOUI ES v 819, 9X
Indicerde réfraction 200 NON ANNEE 1,4116
Irdice/Maumene ii CAEN SRE 800
Température spécifique de réaction selon Thom-
SON Dallantyne ste r eE EES 197
20 Constantes chimiques :
Indice d'acide (soit 0,67 p. 100 d'acide oléique) 1,34
Indicefde/SaponifiCa tion PP ER 190,4
Indicerdiode IR DEEE RER ERA Ne 119,5
Indice Reichert-MeisFlis NP VRP 1,3
InSaponisable FES. Tr SERRE 0,67 p. 100
GÉVCÉPINE NE UE 2e PRE RAR ER 11,23 p. 100
Indice d'acétyle (selon Lewkowitsch) . . . . . . 9,3
Indice de saponification de l'huile acétylée . . 196,6
Acides gras insolubles + insaponifiables. . . . . 93,97 p. 100
(4) Pris 1 vol. d'huile et 2 vol. d’alcool absolu;
scellé.
opération faite en tube
L'HUILE DE « SELÉ »
45
30 Essais qualitatifs : 7
Headelélaidine ue ui unie, Masse butyreuse
d’un brun rougeûtre.
Essai de l’hexabromure. . . . . . . . . Négatif.
Réelon de AMOR ATEN RE ne Négative.
HéacsondiHalphen een ne Sr One Négative.
Réaction de Milliau-Becchi. . . . . . . . . . . Coloration
d'un brun noirâtre,
dépôt d'Ag à peine
40 Recherches spéciales :
Mlcaloides as: RME ER
Principe CYAN ÉNIQUE. 2. +: 1 0
Bo Essai de siccativilé :
appréciable.
. De l'huile, étalée en couche mince sur une plaque de verre puis exposée
à l’air durant un mois, n'accusa aucun jour la moindre augmentation de
poids et ne changea, ni de consistance, ni d'aspect.
B. — ACIDES GRAS INSOLUBLES MÉLANGÉS.
Bar de MONT ENRRENERr AE ae
Pomtide solidification (titre)... > 2. +... .,
Indice de neutralisation (poids moléculaire moyen
CORRESDOMUANL == 31010 no EE
Indice de saponification (poids moléculaire moyen
COBEESpORdAN—-129%; 1) M ne un À
Indicerdiode tr... RÉ DU PR CS OS
FSSutde hexabromure 0 ho je
Rédchonade Baudouin. eds 0e. lie pin
RéachoniHalphen, teen N TOR TEEN
Réaction de Milliau-Becchi . . . . . . . D BRU
Proportion approximative d'acides gras solides. . . .
Proportion approximative d'acides gras liquides .
C. — ACIDES GRAS LIQUIDES.
Indicede retraction 22002000 AN A
ace d'O0lOETRMEARSENE ner eee
193,7
102,6
Négatif.
Négative.
Négative.
Très légère
réduction.
30 p. 100
10 p. 100
En vue de caractériser les individualités chimiques existant
dans le mélange d'acides liquides, nous en avons soumis une
partie à la bromuration, une autre portion à l’action du nitrate
d'acide de Hg et le restant fut traité par le permanganate en
solution alcaline.
(1) Température de fusion commencante.
(2) Température de fusion complète.
Es
16 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION |
1° Bromuration. —20 grammes d'acidesliquides furentdissous ‘14
dans 50 cent. cubes d'acide acétique glacial etrefroïdis ensuite
dans de la glace. Quand le thermomètre marqua 2°, on y ajouta, U
goutte à goulte, la quantité voulue de brome (16 grammes), :
tout en agitant continuellement la masse. Le produit bromé
qui s'était formé, fut lavé à l'ean jusqu'à réaction neutre, puis
séché dans le vide sulfurique vers 50°. Repris ensuite par
50 cent. cubes d’éther, tout passa en dissolution, ce qui dénote
‘ l'absence de dérivés hexabromés et, partant, la non- -existence
dans l'huile de Selé des acides linolénique et isolinolénique. de
La guerre ayant provoqué la réquisilion totale de l’éther de
pétrole pour les services militaires, il ne nous fut pas possible,
faute de ce réactif, d'isoler l'acide linolénique tétrabromé. Aussi #
avons-nous dû nous contenter d'identifier Le Le in O° par voie e
d'oxydalion exclusivement.
2% Oxydation permanganique. — 20 grammes d'acides
liquides furent saponifiés par 15 cent. cubes de NaOH de den-
sité 1,30. Le savon ainsi formé fut dissous dans 4.200 cent.
cubes d’eau et la solution porlée à la température de 55-60.
On y ajouta alors, goutte à goutte et tout en agitant continuel-
lement un litre de KMnO* à 2 p. 100. Quand toutle caméléon
fut versé, on neutralisa l’alcali libre par de l'acide sulfurique 5
à 10 p. 100 et l’oxyde de manganèse précipité fut résolubilisé
au moyen d’un peu de bisulfite de soude. Par ce traitement, on
obtint un liquide incolore et limpide, dans lequel nageait un
volumineux précipité cristallin, blanc. Ce précipité fut séparé
par essorage, lavé à l'eau froide et finalement passé à la presse
pour en éliminer les dernières portions d'eaux mères. Le
gâteau restant fut malaxé dans un mortier avec un peu d'éther
qui enleva les acides gras originaux ayant échappé malgré tout
à l'oxydation.
Quand la désagrégation des grumeaux au sein de l'éther fut
parfaile, on essora la masse et on soumit, une seconde fois,
l'insoluble à un nouveau malaxage avec une petite quantité
d’éther. |
Le produit, purifié de Ja façon décrite, fut ensuite traité par
un grand volume d'éther anhydre (1 litre-et demi-par 40 gram-
mes de substance) et laissé en digestion durant une semaine,
au cours de laquelle on a eu soin de secouer énergiquement le
récipient de temps à autre. Au bout du laps de temps indiqué,
le liquide fut filtré, puis distillé jusqu’à siccité, au bain-marie.
= Re:
L'HUILE DE Q SELÉ » 47
Il laissa un dépôt cristallin blanc qui, après deux recristalli-
sations dans l'alcool à 95°, suivies de dessiccation à poids
constant, présentait les caractères suivants :
Point de fusion (au bloc de Maquenne) . . . . . 1290
RATBERTE SADOMINEAUON 00 EL MU core 116,9
Indice de saponification «après :acétylation . . . . 442,0
Ge sont là les caractéristiques de Facide dioxystéarique,
provenant. de l'oxydation de l'acide oléique -existant dans le
mélange d'acides liquides examiné. Quant au résidu insoluble,
laissé par l’éther, il fut épuisé, à plusieurs reprises, par de
grandes quantités d'eau bouillante (800 cent. cubes à chaque
épuisement). Les cristaux, qui se déposèrent par le refroidis-
sement au sein du filtrat aqueux, furent recueillis et purifiés
par cristallisalion dans de l’alcool à 80°. Après une deuxième
cristallisation, nous obtinmes une substance fusible à 173°5
(bloc de Maquenne) et dont la forme cristalline correspondait
nettement à celle de l'acide sativique.
Du filtrat, restant après l'élimination des acides diox ystéa-
rique et sativique, il ne nous fut point possible de retirer, ni de
l'acide linusique, ni de l'acide isolinusique.
3° Action du nitrate acide de mercure. — Quelques grammes
d'acides gras liquides, additionnés de 8 p. 100 de leur poids de
nitrale acide de Hg, préparé selon Archutt {1), furent agités
vigoureusement pendant deux minutes. Le mélange émul-
sionné ne tarda pas à se prendre en une masse solide, qui fut
lavée à l’eau chaude jusqu’à élimination de toute trace d’acide
minéral, et ensuite purifiée par cristallisations répétées dans
de l'alcool. Les cristaux formés furent essorés, puis séchés
avec soin dans le vide sulfurique vers 27°-98°. Ils accusaient
un point de fusion de 44°,2 (tube capillaire). Nous avions donc
bien affaire, en l'occurrence, à de l'acide élaïdique.
Les essais de caractérisation, que nous venons de détailler,
nous autorisent à admettre l'existence dans l'huile de Selé des
acides oléique et linolénique en proportions respectives de
60,99 p. 100 et 39,01 p. 100 environ (2).
L'acide linolénique ainsi que son isomère l'acide isolino-
(1) Lewkowitsch, traduit par Bontoux. Technologie et analyse chimique
des huiles, graisses el cires. Paris, 1906, tome I, p. 405.
(2\ Chiffres déduits de l'indice d'iode obtenu.
ré
id
15 BULLÉTIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D’'ACCLIMATATION
lénique n'existent pas dans la matière oléagineuse qui nous
occupe.
D. — ACIDES GRAS SOLIDES.
Leurs sels plombiques, insoiubles dans l'éther, furent
décomposés par ébullition prolongée avec de l'acide chlorhy-
drique dilué. Le gâteau d'acides gras surnageant, après refroi-
dissement, fut dissous dans de l’éther. La solution éthérée,
déshydratée d’abord sur du sulfate de sodium anhydre, fut
ramenée à un petit volume par voie de distillation et finalement
abandonnée à l'évaporation spontanée à la température du
laboratoire. Le résidu, cristallisé par deux fois dans de l'alcool
à 95°, se présentait sous forme de eristaux enchevêtrés, d'un
blanc pur d’abord, mais qui prit au bout de quelques jours
une très légère teinte d'un jaune brunâtre. Des purifications
répétées à l'alcool ne nous laissèrent pas davantage un produit
gardant sa blancheur. Les acides solides, résultant des précé-
dentes manipulations, fournirent les caractères que voici :
Poiit de fusion (tube capillaire). : 21 005805 Na 500
Point-de solidification (tube capillaire) . . . . . . . 5105 à 510
Indicerdiode mer" A PA UE EE à DIS
Indice de SSpontiCTOn SIENNE NC 2)
Une série de fractionnements effectués au moyen de l’acétate
de baryum sur les acides solides purifiés, nous révéla la nature
des individualités chimiques, dont ces acides formaient le mé-
lange.
Première fraclion :
Pointide fusion er ER ARE re sue 6705
CTOUV ET RPM ERA RalS RREAE 19,25
BR (82 ie 208 calculé pour Ba (CHA O2) EDEN 19,54
Indice delsaponiCatiOn EP NEC PE 188,2
Les caractères sont ceux de l'acide stéarique, mélangé d’une
faible quantité d'un acide à poids moléculaire plus élevé. :
Deuxième fraction :
Bointidefusion te "NC ECTS Tee CU EU £s 6808
ÉTOUVÉ LANCE NRA ee TS 19,46
Ba en p. 100 joulé pour Ba (CHH%02. . : . 19,54
Indice de Sapontificatilon es NICE PEU RER 195,1
Ces caractères correspondent à ceux de l’acide stéarique.
nn out ot
a 6 PEN AE TEE
L'HUILE DE &Q SELÉ » A9
Troisième fraction : ‘
Éonmbidefusion... 2, din, BA OE re ter ant fe 6005
ÉROUVÉR AN EN ATANRUES MU DANS uN ST UNE 21 ,18
Ba en p. 100 $ Bar CAO) PACE 19,5%
GRNAUE POUND EE OT G AE en Ÿ 21,24
MNCeesaDoniCAtION AMEN CET AE 214,2
Ces caractères dénotent la présence des acides palmitique et
stéarique, approximativement en proportions respeclives de
95=p- 10015 p: 100.
Quatrième fraction :
Point de fusion
D AA ES RC A RE CCS EE 5692
LTOUV EN ORNE NUE EOTE (NEUTRE 22,45
Ba en p. 100 s Be (CAPAGP 64 21,24
calculé pour } Be (cn) . 95 10
TLNES CERCPOMCHIONMENMEEE NORME EE 236,3
Ces caractères correspondent à ceux d'un mélange de
15 p. 100 d'acide palmitique et de 25 p. 100 d'acide laurique.
Les recherches qui précèdent nous autorisent à conclure
que l'huile de « Selé » est essentiellement formée d'un mélange
de glycérides, des acides oléique, linoléique, stéarique, pal-
mitique et laurique. Les pourcentages approximatifs des
acides sont les suivants : |
LOde DÉS EM EEE IT None LES SD 00
ACTTerDNOIéIqUe EE TM EE 26 p. 100
NCITERSIÉATIQUE SE A Lee io oet 000 AE poil)
NGIdeRDalRItIqUE SAM nee CNRC UE 12,5 p.100
AGTUEMAUTIQUE AE SU RR N AAENEC RES 2,5 p. 100
Il existe également dans l'huile examinée une faible quantité
d’un acide, à poids moléculaire plus élevé, dont l'identification,
faute d’un échantillon suffisant de matière première, ne put
être poursuivie.
L'huile de Selé constitue une excellente huile de table, d’une
saveur douce et agréable. Préparée d’une façon perfectionnée
et soignée, elle ne présenterait certes pas la moindre odeur
empyreumatique, ni d'arrière-goût de brûlé. Sa résistance au
rancissement (1) accroît encore davantage ses précieuses qua-
(1) I1se passa près de deux ans entre le moment de la préparation de
l'huile étudiée et son examen au laboratoire et cependant elle n’accusait
qu’un indice d’acidité insignifiant, moins élevé encore que celui de bien
de nos huiles alimentaires des plus réputées.
BULL. SOC. NAT. ACCL. FR. 1919. — 4%
o0 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D’ACCLIMATATION
lités. L'huile de Selé conviendrait indubitablement à la fabri-
cation des savons el il est probable que sa teneur relativement
élevée en glycérine la ferait prendre en sérieuse altenlion par
les fabricants de glycérine. Pour la stéarinerie, elle est inuti-
lisable avec avantage, sa teneur en acides solides étant trop
peu élevée.
De par l’ensemble de ses caractères, l'huile de Selé doit être
considérée comme une huile demi-siccative qui est à ranger
dans le groupe dit de l'huile de coton. |
À cause de sa grande ressemblance, pour ne pas dire de son
identité de composition avec l'huile de cocorico, qui fait l'objet
du mémoire suivant, nous croyons que l'huile de Selé a été
extraite de la graine d’une Cucurbitacée appartenant à une
espèce très voisine du Citrullus vulgaris, et'il n'est même pas
improbable que le « Selé » ne soit qu’une variété de celui-ci.
EXTRAITS DES PROCÈS -VERBAUX
DES SÉANCES GÉNÉRALES DE LA SOCIÉTÉ
SÉANCE GÉNÉRALE DU 4 NOVEMBRE 1918
Présidence de M, Edmond Perrier, Président de la Société,
En prenant place au fauteuil, M. le Président prononce l’allo-
cution suivante : <
Messieurs,
Nous reprenons nos séances dans'une atmosphère de victoire
qui ne doit pas nous faire oublier nos deuils. Depuis notre
‘ernière session nous avons à regretter la mort au champ
d'honneur du D' Pierre Vincenr. Il comptait parmi les ouvriers
de cet avenir plein d’espérances qui s’ouvre devant nous. Il
n'était qu'au début d’une carrière qui s’annoncait brillante;
d’autres avaient eu le temps d'acquérir une expérience qui en
faisait pour nous des guides précieux : tel était, dans notre
D: .
EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 51
conseil, notre cher collègue Wuirron. Il s'était signalé par ses
connaissances approfondies des Oiseaux dont l'élevage, l’accli-
matation et la connaissance constituent, pour notre Société,
une branche d'activité des plus importantes et l’ornithologie
a encore perdu un savant qui y était passé maître et qui étail
des nôtres bien qu'habitant la province, le D' Brasiz.
Nous avons encore à déplorer la mort de M° la comtesse |
de Por SainT-TronquET, de Me Amédée DELAURIER, de
M. S. AUDE, membre à vie, comme M. le comte de BEaAucaamp,
aussi celle de l’un de nos membres italiens, M. le duc CrivELrLI
SERBELLONI qui s'était livré à l'étude de l’Aquiculture; il avait
rendu dans cette direction de grands services à son pays et
les grandes questions internationales que soulevaient l’orga-
nisation et la protection de la Pêche ne le lrouvaient jamais
indiffèrent.
Après les amis que nous avons perdus et que nous n'oublie-
rons pas, pensons aux amis inconnus qui habitaient les pays
envahis et qui ont été victimes des innombrables sévices
imaginés par l'horrible barbarie qui couvait chez nos voisins
de l'Est et qui s'est réveillée au cours de cette guerre de
manière à frapper le monde entier de stupeur. Partout on a
compris que les crimes qu'elle à inspirés ne sauraient
demeurer impunis, qu’il serait impossible de frayer amicale-
ment avec ceux qui les ont commandés, approuvés ou simple-
ment tolérés et c'est pourquoi l’Académie des Sciences,
l'Académie de Médecine, l’Académie d'Agriculture et la plupart
de nos Sociétés savantes ont par des délibérations solennelles
« déclaré que leurs membres étaient dans l'impossibilité de
reprendre des relations personnelles, même en matière de
science, avec -les savants des Empires centraux, tant que
ceux-ci n'auraient pas été admis de nouveau dans le concert
des nations civilisées, dont elles ont été exclues en raison
des horreurs organisées, encouragées et imaginées dès l'ori-
gine de la guerre, dans le seul but de terroriser les popu-
lalions inoffensives ».
Je cite le texte adopté à une réunion de délégués des
Académies des nations alliées tenue à Londres au mois de
septembre dernier. Nous vous proposerons de voter la même
résolution. Vous n'avez pas attendu jusqu'à ce jour d'ailleurs
pour manifester votre opinion. En 1914, vous avez exclu les
Allemands, Autrichiens et Hongrois de notre Société; en 1915,
52 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D’ACCLIMATATION
lorsque le tsar Ferdinand de Bulgarie s’associa aux actes des
Empires centraux, bien qu'il fût lauréat de la Société, vous
l'avez rayé de vos cadres; il avait, en reconnaissance de
l'attention que nous avions portée à ses travaux d'acclima-
tation, fait un don à la Société. Vous n'avez pas voulu garder
cet argent et vous avez décidé qu'il serait remis au ministre
plénipotentiaire de Serbie, M. Vesnitch, pour venir en aide
aux enfants serbes dont les parents avaient été massacrés par
les Bulgares. C’est avec une émotion profonde que M. le
Ministre de Serbie a recu cette contribution, faible revanche
sur les bourreaux de son pays.
Nous ne pensions pas, à ce moment, que Paris aurait lui-
même à subir f'insulte des canons et des avions allemands, des
berthas et des gothas. Notre tour est cependant venu; sur ce
boulevard même, presque en face de cette maison, le 5 août,
un obus est tombé dans les magasins de la maison portant le
n° 209; le 7 juin un autre obus avait atteint une maison voisine
de celle que nous occupons, notre quartier était bombardé plus
peut-êlre que tout autre ; des bombes d'avions ont frappé le mi-
nistère de la Guerre, le palais de la Légion d'honneur, la statue
de Chappe et les maisons voisines. Cependant notre Siège
social n’a jamais été déserté et M° Ballereau, qui remplace
son mari, notre Agent général, mobilisé, pour laquelle je vous
demande les plus chaudes félicitations, est venue tranquille-
ment, chaque jour, accomplir son œuvre coutumière. Partout
où nos collègues se sont trouvés à Paris, comme au front, ils
ont donné l'exemple; je rappelais tout à l'heure la mort
glorieuse de M. le D' René Vixcenr; notre collègue le lieute-
nant Hubert de Ganay a été blessé grièvement pour la seconde
fois, au moment où, à la tête de ses hommes, il entrait à
Saint-Mihiel. |
La guerre s'achève glorieusement pour nous. Nous ne serons
pas surpris par l'avènement de la paix; nous avons pensé que,
pour le relèvement de toutes les ruines amoncelées par une
guerre que les Allemands ont conduite comme une guerre de
dévastation et de ruine de toutes les industries qui faisaient
la richesse des pays envahis par eux, il était de notre devoir
d'intensifier le plus possible notre action; c’est pourquoi nous
avons agrandi notre Siège social et l'avons transporté dans un
quartier fréquenté. Cela à été réalisé grâce à la générosité de
tous nos collègues qui pouvaient disposer de leurs ressources
EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 53
et nous les en remercions cordialement. Mais agrandir ses
locaux sans élargir le but de notre Société serait un contre-
sens. Il faut que chacun de nous se mette en campagne pour
nous recruter de nouveaux adhérents. L'œuvre entreprise par
Isidore Geoffroy Saint-Hilaire est loin d'être terminée; elle
sera, après la guerre, de première importance. La guerre a fait,
depuis quatre ans, une prodigieuse destruction d’existences
précieuses; nos plus belles contrées agricoles ou industrielles
ont été dévastées par les Allemands non pas tant pour donner
salisfaction à cette joie de nuire qui n'a de nom que dans la
langue allemande, que pour briser les ailes à l’essor de notre
industrie et sinon pour Consommer notre ruine, du moins
pour amoindrir le plus possible nos richesses. Une des voies
qui s'ouvrent à nous pour réparer tant de désastres, c'est
d'inteasifier la production de nos colonies. Nous en avons
sous tous les climats favorables à la vie des Animaux et des
Plantes. Malgré le développement pris par notre agriculture
coloniale il reste encore beaucoup à faire dans cette direction.
On s'est occupé surtout, en effet, des Végétaux susceptibles
d’une culture en grand : le riz, le café, le coton, le caoutchouc,
la canne à sucre, la gutta-percha, les arbres fruitiers, ete., il
reste encore dans cette direction plus à faire qu'il n’a été fait.
Les horticulteurs ont obtenu quelques beaux résultats et ont
enrichi nos parterres d’un certain nombre de fleurs splendides
qu'ils ont modifiées, agrandies, colorées de mille façons et
dans celte voie ns regrettés collègues Maurice et Philippe de
Vilmorin s'étaient illustrés. Mais que dire des Animaux ? C’est
à eux surtout qu'avait pensé Isidore Geoffroy Saint-Hilaire
lorsqu'il fonda simultanément, comme des colonies, en quelque
sorte, du Muséum d'Histoire naturelle, la Société et le Jardin
zoologique d’Acclimatation. Il faut bien reconnaitre que les
magnifiques projets qu’on avait formés pour eux sont demeurés
à l’état d’espérances., Les grands Animaux des pays chauds
sont restés à l’état de gibier sauvage; ardemment chassés, ils
disparaissent avec une déconcertante rapidité et l'on peut pré-
voir le jour où les Eléphants d'Afrique, les Rhinocéros, les
Hippopotames ainsi que les Lions, les Tigres et même les Cro-
codiles ne seront plus que des souvenirs comme le Grand Pin-
gouin, la Rythine de Steller,la Baleine des Basques, le Dronte,
le Solitaire, les Tortues géantes des îles Mascareignes, etc. On
s’en est préoccupé. En France, une Commission s’est réunie au
LA
1 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
ministère des Colonies et a proposé un certain nombre de
mesures de protection. Mais c'est seulement aux Etats-Unis
que des mesnres de protection efficaces ont été prises. Des
parcs nationaux ont élé créés par le président Roosevelt
et il y existe une puissante Ligue pour la protection de la vie
sauvage dont l'un des membres les plus influents est motre
collègue Hornaday, directeur du Jardin zoologique de New-
York à qui notre Sociélé a décerné, avant la guerre, sa plus
haute récompense en raison de l’ardente et efficace campagne
qu'il avait mené pour la protection des Oiseaux, à une époque
où les industries de la plume avaient pris contre nous une
attitude menacçante. La guerre a resserré les liens qui nous
unissent aux Etats-Unis et avec la générosité si pratique des
Américains, M. Hornaday a tenu à les affirmer en faisant à
notre Société un don de 500 dollars en un chèque contenu dans
la lettre que voici :
« Monsieur et cher Président, il est tout à fait clairement
envisagé par les Administrateurs de « la Permanent Wild Life
Protection Fund » que celle-ci aiderait la cause de la protec-
tion de la vie sauvage en France. C’est pourquoi nous vous
envoyons ci-inclus l'original d'un chèque de 500 dollars, repré-
sentant la somme de 2.720 francs, que nous vous prions d’ac-
cepter comme don pour la protection et l'accroissement des
Oiseaux et des Quadrupèdes sauvages de France et de ses colo-
nies. Ce don est fait sans aucune restriclion, et ne comporte
pas le besoin d’un reçu quelconque, et son montant est trop
peu élevé pour être mentionné publiquement.
« Il n’y a pas d’exagération d'affirmer que les protecteurs de
la vie sauvage et les hommes de science américains ont une
profonde admiration pour la manière continue avec laquelle
les zoologistes de France ont mainténu leurs travaux scienli-
fiques et leurs efforts pour la protection de la vie sauvage tout
en ayant Sans arrêt pris une part énorme à la défense des
libertés des nations civilisées. Je pense que l'esprit qu'exprime
le mot de Dumas dans les Trois Mousquetaires : Un pour
tous, et tous pour un! anime presque toutes les poitrines amé-
ricaines.
« De la fange et de l’effusion de sang de cette guerre est née
une nouvelle fraternité de l’homme qui unira les Nations
alliées, comme jamais Nations n'ont été unies auparavant.
EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 53
Aussi l'Amérique désormais sent qu’il n’y a rien de trop bien
et bon pour la France! Sans aucun doute vous vous réjouissez
aujourd'hui, comme nous le faisons, des pas énormes accom-
plis vers la victoire complète par les Armées alliées sous la
conduite de votre magnifique maréchal Foch durant ces der-
niers mois.
« Avec un millier d’autres considérations, vos admirateurs
ont eu l’idée qu'il serait bientôt temps de penser à ramener les
Oiseaux et les autres créatures vivant à l'état sauvage dans les
régions dévastées de l’Europe. Nous nous réjouissons que la
France possède une grande organisation, qui, en temps voulu,
désirera consacrer ses pensées et ses efforts à celte œuvre.
« La semaine prochaine nous vous expédierons le duplicata
du chèque. En attendant, veuillez, je vous prie, recevoir l’assu-
rance de notre profond fraternel sentiment de respect et admi-
ration.
« Fidèlement vôtre :
« W. T. HorNADAY, Zruslee. » -
L'œuvre de M. Hornaday est d'un intérêt général considé-
rable ; il s’est montré en toute circonstance un ami chaleureux
de notre pays ; nous vous demandons d'émettre le vœu que le
Gouvernement de la République récompense les services qu'il
a rendus à notre pays, en lui conférant la Croix de la Légion
d'honneur. Il nous reste, Messieurs, à contribuer pour notre.
part à la résurrection nationale en reprenant à la base l’œuvre
de notre fondateur. Ce dont notre pays a failli mourir, c'est le
défaut chez nous de cette organisation dont l'Allemagne est si
fière, qui lui a inspiré sa folle confiance en elle-même et qui
aurait réussi à lui assurer la domination du monde si elle avait
été inspiré d’un souffle assez généreux pour écarter de son
esprit l’idée folle de cette guerre. Le danger pour nous, c'est
le défaut de coordination des efforts. Notre pays n’arrivera à se
relever que s'il s'organise de manière à réunir en faisceaux
toutes les forces capables de concourir à un même but au lieu
de les laisser se disperser. C’est à alteindre ce but que nous
devons nous appliquer, et nous n’y contribuerons efficacement
qu'en nous efforçant de donner à nos travaux la meilleure
direction possible.
56 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
BIBLIOTHÈQUE.
M. le Bibliothécaire-Archiviste présente, au nom de
M. Debreuil, deux in folio du xvu° siècle, avec nombreuses
planches en couleur, ayant pour titre : « La Botanique mise à
la portée de tout le monde ». Dès cette époque, on savait déjà
faire de jolies planches. Le papier et l'impression étaient à la
hauteur du reste de l'ouvrage, ainsi que la lourde reliure en
parchemin plein.
La bibliothèque s’est enrichie d’un grand nombre de livres
ou brochures, soit par échange avec les diverses sociétés de
l'étranger, soit par don d'auteur.
Nous citerons, parmi ces ouvrages : la publication des études
sur les Coléoptères de l'île Maurice et des Seychelles, par
M. P. Carié, dont il est paru déjà plusieurs fascicules; la nou-
velle édition, offerte par l’auteur, M. Voitellier, de L « Avi-
culture pratique » qui contient un nouveau chapitre sur le
ralionnement des pondeuses ; une étude très développée, de
M. le D' Brasil, de l'Institut de Butantan, au Brésil, sur les
venins de Serpents, etc.
GÉNÉRALITÉS.
M'° Germaine Hédiard présente une préparation culinaire
nommée /ndian meal, qui est une sorte de crème d’un goût
agréable. Les éléments qui composent cette crème lui assurent
des propriétés nourrissantes remarquables. Chacun de nous a
pu déguster un échantillon de ce produit, séance tenante.
Recette pour la préparation de V « Indian meal ». — L' « Indian
meal » pour crèmes, contient :
10 p. 100 de Maranta arundinacea ou taro de l'Inde;
10 p. 100 de fécule de manioc du Brésil ;
5 p. 100 d’Algue « Ran Cân » d’Indo-Chine ou Agar-agar
gelatinosum ;
25 p. 100 de cacao avec son beurre ;
50 p. 100 de sucre de canne.
Pour faire la préparalion, délayer à froid une cuillerée et
demie à soupe par tasse à déjeuner dans un peu d’eau ou de
ait. Faire bouillir de l'eau ou du lait; verser ce liquide
bouillant sur |’ «Indian meal ». Remettre sur le feu, laisser
EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 57
bouillir deux ou trois minules, verser cette préparation dans
la lasse, où elle se prend en masse légèrement gélatineuse,
presque aussitôt. Se consomme chaud ou plutôt froid.
M. Jeanson présente un certain nombre de légumes exotiques
qu'il a obtenus de graines, dans sa propriété, aux environs de
Paris.
1° La Courge de Siam, Cucurbita melanosperma A. Br. est
très intéressante par sa production abondante et sa longue
conservation. Vingt graines plantées et levées ont donné
300 fruits, dont le poids variait de 1 kil. 500 grammes à 3 kilo-
grammes. Le péricarpe de ces fruits est d’un beau vert, d’une
consistance telle qu’ils peuvent se conserver, sans sécher, pen-
daut de longs mois. Ils se prêtent à de multiples emplois et
l’on pourra consulter à leur sujet la troisième édition du
Potager d’un Curieux (1) où notre collègue, M. D. Bois, expose
des recettes pour les préparations culinaires de cette Cucurbi-
tacée. Indépendamment de son usage comme légume, où elle
s'emploie cuite à la manière du chou-fleur au gratin, elle sert à
préparer une confiture dite « Cheveux d’Ange » ou « Cabellos
de Angel », en Espagne, ou des potages genre potiron, des bei-
gnets frits, etc. M. D. Bois ajoute que la chair du fruit adulte
forme des filaments qui, bien préparés, donnent l'illusion de
la choucroûte. Des Alsaciens qui en ont mangé ont été trompés.
2 La Courge musquée, Cucurbita moschata Duchesne. Cette
espèce, très polymorphe, donne des fruits beaucoup plus petits
que la précédente, d’une couleur cannelle claire, avec souvent
des côles longitudinales comme les Melons. La chair de ces
fruits donne un excellent plat, lorsqu'on opère comme pour le
chou-fleur au gratin. On peut aussi mélanger un tiers de
Pommes de terre avec deux tiers de cette Courge. On obtient
une excellente purée. La consistance de ce fruit rappelle assez
exactement ce que l’on mange en Angleterre sous le nom de
« vegetable marrow », qui est aussi une Cucurbitacée.
3° Des Ignames à tubercules sphériques, Dioscorea pentaphylla
L. var. horiorum Prain et Burk, originaires de l'Inde et de la
partie occidentale de la Chine méridionale. Les tubercules
obtenus sont amers, malgré le lavage à l’eau bouillante et au
carbonate de soude et M. Jeanson ne conseille pas de les
(4) P. 121 ets.
58 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
employer, en raison de l’acide cyanhydrique qu'ils peuvent
encore contenir ;
° Igname en massue, variété améliorée Chappellier.
Cette espèce à racine longue et remplie au milieu sert à faire
d'exquises pommes de terre frites. Le résultat est très supérieur
et la consistance légère très agréable.
M. le D' Leprince présente des tubercules de Pomme de
terre obtenus par ensemencement de tubercules de races des
Canaries.
Dans un potager, aux environs de Beauvais, à Nivillers, notre
collègue a pu faire des études sur cette Solanée. Les résultats
sont des plus encourageants, et la qualité des tubercules
excellente.
La plantation a été faite le 23 mai 1918 et l’arrachage eut lieu
le 25 octobre. |
Les recherches portaient sur trois races : « Papas blancas »,
« Papas palmeras », « Papas nigras ». Les deux premières
races à retenir ont fourni des tubercules gros, moyens et petits.
La troisième sorte n’a donné que de petits tubercules. Les
résultats si encourageants des deux premières sortes sont peut-
être dus à l’excessive sécheresse de l'été.
M. l'abbé G. Foucher fait une communication sur une « décou-
verte » relative à la fabrication du vin sans raisin. Le procédé
industriel, dont il fait le plus grand éloge, est dû à l'invention
de M. l'abbé Constantin, dont on trouvera le rapport à la Biblio-
thèque. M. l'abbé G. Foucher fit goûter à l'assistance plusieurs
échantillons de vin de cri : Sauterne et autres, ainsi que de
l'alcool. L'opinion générale des assistants fut que le conféren-
cier n'avait pas à redouter que ce vin sans raisin pût, comme il
avait paru le craindre, causer aucun préjudice aux vins célèbres
de Bordeaux ou de Bourgogne: Un expert-dégustateur près la
Cour d'appel, M. R. Lambert, nous donne son opinion qui résu-
mait parfaitement celle de toute l'assistance :
Les trois produits soumis n’ont pas la couleur des vins
blancs ; ils n'ont ni la sève, ni l’arome, ni le bouquet des vins
qu'ils prétendent représenter ; leur goût ne rappelle pas celui
d'un vin même de qualité très ordinaire : il n’y a ni « mâche »,
ni « plein », ni « fruit ». Ce vin artificiel ne remplacera jamais
un vin de raisins frais. On objecte aussi qu'il faut forcément
» 0
TE
EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 5
partir d’un sucre. M. Gustave Rivière répond dans le même
sens, qu'ayant ensemencé, à Mareil-Marly, des cuves de
35 hectares avec des bouquets de Volnay ou de Chambertin, il
n'avait obtenu « que des résultats boiteux ». Donc, ce vin ne
restera qu'un produit très bon marché pour les petites bourses,
et peut-être aussi, et surtout, une source commode d'alcool
éthylique industriel.
MAMMALOGIE.
M. F. de Chapel nous écrit de Cardet (Gard) au mois d'août
dernier à propos des Castors :
« Je crois qu'il sera bien difficile de protéger nos Castors
contre le braconnage. On pourrait élablir un « Castorium »
en Camargue. Je serais bien de cel avis si nous trouvons un
emplacement convenable ; il y en a, mais il faudrait que l’on
veuille le mettre à notre disposition. En outre, il devra être
clos, car, sans cela, les Castors seraient vite au Rhône et
échapperaient à la surveillance. De plus, ils causeraient des
: dégâts aux digues et on les ferait détruire. Pourquoi n'es-
saierait-on pas leur élevage dans des étangs du Centre de la
France? »
M. de Chapel nous communique encore les renseignements
suivants : Les Castors ne sont pas rares à la Baume. On ya
trouvé, il y a deux ans, de vrais « sentiers à Castors », un peu
en aval, sur la rive droite. Le Castor remonte, du reste, bien en
amont de Saint-Nicolas et n’est pas rare entre Pont-du-Gard et
Remoulins. La contrée est sauvage, donc favorable au Castor,
mais loin de la surveillance de la gendarmerie et c'est cette
dernière considéralion qui est inquiétante. En résumé, l'opinion
de tous ceux qui se sont intéressés à la question du Castor est
que cet intéressant Rongeur peut être sauvé d’une destruction
totale si l’on trouve le moyen d'empêcher le braconnage, tout
en facilitant et en surveillant sa multiplication dans les endroits
où il peut vivre sans causer de dégâts.
ORNITHOLOGIE.
M. Debreuil fait passer, en projection, cinquante vues, en-
voyées par M. Rollinat, sur la capture des Aloueltes aux lacets,
dans le département de l'Indre.
60 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
M. Rollinat avait publié en 1908, dans le Bulletin, pages 166
et suivantes, une importante étude sur cette question; les pho-
tographies présentées aujourd'hui en sont les illustrations.
M. Debreuil, en les expliquant, rappelle et résume le travail de
1908 et montre comment se fabriquent et fonctionnent la
« Saunée » et les « piquets à lacet ».
Nous engageons ceux que la protection des Oiseaux inté-
resse à relire l’importante et consciencieuse étude de M. Rol-
linat.
M. Delacour, secrétaire de la Ligue pour la Protection des
Oiseaux, fait remarquer que ces procédés de capture des Oi-
seaux sont absolument contraires à nos principes de pros
tection.
IL serait désirable que notre collègue, M. Rollinat, employât
ses efforts pour interdire, ou tout au moins, pour restreindre
l'usage de ces procédés dans sa région.
Les Oiseaux ont été cette année en petit nombre dans la
région de Melun, dit M. Debreuil; c’est à peine si on a pu
compter quelques individus chez certaines espèces : Linottes, :
Bruants, Verdiers, Chardonnerets, etc.
La diminution des Moineaux, constatée par nombre de nos
collègues depuis plusieurs années, est de plus en plus évi-
dente ; dans certaines régions la diminution peut se chiffrer
par les deux tiers.
Aucune explication sérieuse de ce phénomène n’a encore te
donnée. On ne peut invoquer pour les Moineaux les mêmes
raisons que pour les autres Oiseaux. ,
On ne tue pas plus de Moineaux qu’autrefois ; ils trouvent
toujours facilement leur nourriture et des endroits pour
nicher.
M. Decoux nous fait part de ses succès ornithologiques dans
le cours de l’année 1948. Il a obtenu de très rares el très beaux
hybrides de Beau-Marquet et de Cordon bleu, de Diamant mo-
deste et de Mandarin. Cette année encore il a réussi l'élevage
du Donacola flaviprymna ainsi que la reproduction de diverses
espèces d’Astrilds, de Cardinaux et de Perruches. Malheureu-
sement la difficulté qu'il a éprouvé à nourrir ses Oiseaux l’a
obligé à se séparer des espèces les moins rares.
4
:
EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 61
BOTANIQUE.
M. Marnier-Lapostolle nous adresse, de Nice, des graines de
Cocos Romanzoffiana et des spores d'Alsophylla australis, ma-
gnifique Fougère arborescente qui croît merveilleusement dans
son jardin, où elle est fertile. Il nous communique une photo-
graphie de son jardin. La lettre de notre collègue contient, en
outre, quelques renseignements sur Cyathea medullaris, C.
dealbata, Balantinus antarticum (Dichsonia), Pteris Tremula,
Alsophyla excelsa, A. Rebeccæ, Cyathea Cunninghami et D. ar-
borescens. Notre collègue s’offre à nous fournir tous renseigne-
ments complémentaires sur ses cultures tropicales à Nice.
M. P. A.-Pichot a constaté chez lui, à Sèvres, au mois de
“juillet, une abondante exsudation de miellat qui vernissait des
prunes rouges précoces, dont l'aspect était naturellement mat.
Cette production anormale peut être attribuée à l'extrême
sécheresse et pouvait provenir des feuilles des arbres avoi-
sinan(s.
Le Consul de France à Sainte-Croix de Ténériffe (Canaries) a
fait, fin juillet, un nouvel envoi de Pommes de terre, variétés
« Coloradas de Baya » et « Maloneras ».
Ces tubercules ont élé distribués.
M. Alarik Behm, de Stockholm, nous adresse des fruits de
Mulgedium sibiricum L. A ce sujet, M. Bois nous fait savoir que
c’est une Composée vivace à fleurs violacées surtout inléres-
sante comme plante de rocaille. Une espèce de ce genre Mul-
gcdium alpinum croît dans nos basses montagnes. L’une et
l’autre atteignent de grandes dimensions. Le genre Mulgedium
est proche parent des Lactuca (Laitue). Certains auteurs réu-
nissent même les deux genres.
M. Ch. Rivière nous adresse une communication sur les pro-
grès de l’acclimatation dans certaines parties tempérées de la
France, et dans le Sud-Ouest notamment. Cette note paraitra
au Bulletin.
Le Secrétaire des séances,
D’ Lours CAPITAINE.
EXTRAITS DE LA CORRESPONDANCE
A PROPOS DE LA CHENILLE PROCESSIONNAIRE DU PIN
par le D' ROBERTSON-PROSCHOWSK Y.
« Au cours de la séance générale du 8 avril 1948 notre col-
iègue, M. Vayssière, a cité l'opinion de Barbey, un de nos plus
éminents forestiers, et finit par dire qu'il y a divergence avec
les hypothèses que j'aurais émises (1). Je n'ai pourtant émis
aucune hypothèse au sujet de la Chenille processionnaire du
Pin, mais simplement indiqué ce que j'ai observé dans mon
jardin, depuis de longues années, à Nice.
« Je vois, par cette citation, que le fait que j'ai constaté ici,
pour la première fois depuis vingt-cinq ans, c'est-à-dire
l'attaque du Cedrus Deodara par la Chenille processionnaire du
Pin n'est peut-être pas aussi exceptionnel que je le croyais,
puisque les Cèdres (quelles espèces?) sont assez souvent
attaqués, selon M. Barbey.
« L'espèce de Pin de beaucoup la plus nombreuse dans ma
propriété et qui forme une partie du bois qui m'appartient, est
le Pin d'Alep (Pinus halepensis) : il est peu attaqué. Parmi
les autres Pins cultivés en exemplaires, les plus nombreux
sont le Pinus excelsa, jusqu'à présent jamais attaqué, les
Pinus canariensis, tous les ans dévastés, ainsi que l'unique
exemplaire de P. insignis. Ces deux espèces ont été plusieurs
fois presque complètement dégarnies de feuilles, et, deux fois,
la cime du P. insignis s'est desséchée. Un unique exempiaire de
Pin noir d'Autriche, qui se trouve au milieu des P. canariensis,
n’a jamais élé attaqué; non plus le Pin maritime (P. Pinaster),
également en exemplaire unique, ni d’assez nombreux Pins
Laricio de Salzmann et Pinus Brutia.
« Je possède bien quelques autres espèces de Pins, mais
depuis moins longtemps, et ne considère pas utile de les men-
tionner. Je répète que le Pin du pays (Pinus halepensis) ne
souffre que peu, comparativement aux P, canariensis et insi-
(1) Voir Bull. Soc. nat. Acclimal., 1918, p. 214.
EXTRAITS DE LA CORRESPONDANCE 63
gnis, de beaucoup préférés des Chenilles processionnaires ;
mais cela ne veut pas dire qu'éventuellement d’autres espèces
re soient pas attaquées en l'absence des espèces préférées.
. . . . . °
« Des observations que j'ai faites chez moi depuis de nom-
breuses années, il ressort donc que certaines espèces exotiques
de Pins sont préférées de beaucoup au Pin d'Alep (Pinus hale-
-pensis), qui est indigène. Ce fait n’est pas exceptionnel, à mon
avis : de semblables observations pouvant être faites pour
d’autres Insectes.
« Mes deux jeunes fils, naturalistes passionnés, observent les
mœurs des animaux qui vivent dans mon jardin, et font des
é‘evages d'un grand nombre d'insectes. Ils me disent, par
exemple, n'avoir trouvé qu'une seule fois une Chenilie du
grand Papillon nocturne, Acherontia Atropos, sur une Solanée
sauvage (Solanum Dulcamara), tandis qu’ils en ont observé
souvent sur des Solanées exotiques, notamment /ochroma
tuhulosum Benth., Solanum Warscewiczü Hort., et quelques
autres espèces arborescentes du genre Solanum. Ces Chenilles
préfèrent même les Wigandia, qui appartiennent à une autre
_ famille.
« Une autre espèce de Papillon nocturne, dont la Chenille se
trouve sur le Spartium junceum, préfère pourtant beaucoup le
(renisla monosperma Lamck., qui n’est pas indigène. »
SUR UN CAS
D'ALBINISME PARTIEL DES AILES D'UNE BÉCASSE
(Scolopaz rusticola)
Par LOUIS TERNIER.
Au mois de novembre dernier, j'ai tué, à Triqueville,
près de Pont-Audemer (Eure), une Bécasse présentant un cas
d'albinisme partiel des ailes : sur l’aile droite, la première des
grandes pennes ou rémiges primaires ainsi que les deux pre-
mières des tectrices primaires étaient d’un blanc pur.
Sur l'aile gauche, les deux grandes pennes ou rémiges pri-
}e ja c 4 = EE LE «Ai. MARS 2: TS PT
" ai TON Pen
A Le 4 SAT)
64 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D ACCLIMATATION
maires, ainsi que sept des lectrices. primaires étaient égale-
ment d'un blanc pur. La coloration du reste du plumage de
à l'Oiseau était normale; mais la poitrine, au lieu d’être d'un
roux grisâtre, rayé transversalement de brun, était d’un roux
assez ardent el rayé de roux plus foncé, mais sans que les
è raies tranchassent bien visiblement sur le reste de la colo-
ration générale du dessous.
Cet Oiseau était très farouche, très rusé et avait le vol très
M vif. Il était de taille moyenne.
ORDRES DU JOUR DES SÉANCES GÉNÉRALES
POUR LE MOIS DE MARS 1919
Lundi 3, à 3 heures. — M. P. Carié : L'œuvre de la Direction de
l'Agriculture à l’île Maurice.
— M. le Dr Micet-Horsin : Acclimatation en Afrique occidentale
francaise.
Lundi 17, à 3 heures. — M. le professeur Roue : Compte rendu
\ du Congrès de l'étang et de l'élevage de la Carpe.
; — M.D. Bois : Cultures d’arbres exotiques chez M. de Lachesnais,
à Marseille.
Lundi 24, à 5 heures. — Sous-secTioN D'ORNITHOLOGIE (Ligue pour
la proteclion des Oiseaux).
Tous les Membres de la Société sont priés d'assister aux
Séances générales, qui ont lieu deux fois par mois, au Siège
social, 198, boulevard Saint-Germain.
Sur demande, les Ordres du Jour des Séances sont adressés
mensuellement.
Le Gérant : A. MARETHEUX.
Paris. — L. MAR&THEUX, imprimeur, 1, rue Cassette.
Graines offertes par M. G.-H.
CAVE. Curator Lilyod Botanic
Garden. Darjeeling (Indes an-
glaises).
Acer Papilio King.
— Hookeri Miq.
— Campbellii Hook f.
— Osmastoni Gamble.
Artemisia pauciflora Spreng.
Astragalus stipulatus D. Don.
Ardisia macrocarpa Wall.
Anernone vitifoliæ Buch-Ham.
— rivularis Buch-Ham.
Bœhmeria macrophylla D. Don.
Berberis nepalensis Spreng.
— umbellata Lindl.
— concinna Hook. f.
Callicarpa rubella Lindl.
Cassiope selaginoides Hook. f.
Thoms.
Cassiope fastigiata D. Don.
Clematis montana Buch-Ham.
Celastrus Championi Benth.
‘Cotoneaster frigida Wall.
Coriaria nepalensis Wall.
: Corylus feroxz Wall.
Cnicus involucratus Wall.
Cynoglossum micranthum Desf.
— denticulatum A. D. C.
Dichroa febrifuga Lour.
Diclytra thalictrifolia Hook. f.
et Thoms.
Decaisnea insignis Hook. f. et
Thoms.
Debregeasia velutina Gand.
Echinocarpus dasycarpus Benth.
Ænkianthus himalaicus Hook. f.
et Thoms.
Embelia Gamblei Kurz.
Brythrina arborescens Roxb.
Ficus Hookerti Miq.
Fraxinus floribunda Wall.
Hippophae salicifolia Don.
Helwingia himalaica Hook. f. et
Thoms.
Holbællia.
Hymenopogon parasiticus Wall.
Æypericum Hookerianum Wight
et Arn.
Hypericum patulum Thunb.
Tlex insignis Hook. f.
Jlex intricata Hook. f.
Indigofera (Dosua Ham. var. to-
mentosa.
Jasminum humile L.
Juniperus pseudo-Sabina Fisch. et
Mey.
Liqustrum confusum Dcne.
Zilium giganteum Wall.
— nepalnese Don, D.
Lobelia er-cta Hook. f. et Thoms.
n— pyramidalis Wall.
EN DISTRIBUTION
Liisæa tomentosa H. C. Heyne.
Luculia gratissima Sweet.
Magnoïia Campbellii Hook. f. et
Thoms.
Mandragora cærulescens C. B.
Clarke.
Meconopsis Wallichii Hook.
— simplicifolia G. Don.
— paniculata.
Michelia Cathcarthii Hook. f. et
Thoms.
Mucuna macrocarpa Wall.
MNeillia thyrsiflora Don.
Nyssa sessiliflora Hook. f.
Pedicularis Scullyana Prain.
— trichoglossa Hook. f.
Picrorhiza Kurroa Royle.
Piptanthus nepalensis D. Don.
Potentilla fruticosa LL.
— Griffithii Hook f.
— leuconota D. Don.
Podophyllum Emodi Wall.
Polygonum vaccinifolium Wall.
Poterium diandrum Hook. f.
Primula Elwesiana King.
capitata Hook.
Kingii Watt.
pusilla Wall.
reticulata Wall.
sikkimensis Hook.
Stuart Wall.
- Wattii King.
Prioiropis cytisoides Wight et
Arn.
[TENTE EL
Prunus acuminata Wall.
— Pyuddum Roxb.
Pyrus foliolosa Wall.
— 1nsignis Hook. f.
— sikkimensis Hook f.
Rosa maerophylla Lindi.
— sericea Lindl.
Richelia lanuginosa.
Rubus alpestris Blume.
— moluccanus L.
— paniculatus Sm.
— reticulatus Wall.
Ruellia cordifolia Wall.
Rhus semialata Murray.
Rheum nobileH.o0ok. f. et Thoms.
Rhododendron arboreum Sn.
— arboreum, var. Cam»-
belli.
Rhododendron barbatum Wall.
camelliæflorum Hook. f.
campanulatum Don.
campanulatum, Don.var.
Waillichi.
campylocarpum Hook. f.
cinnabarimum Hook. f.
Dalhousiz Hook.f.
lalconeri Hook. f.
{ulgens Hook. f.
grande Wight.
Hodgsoni Hook. f.
lanatum Hook. f.
(ER ET EP
Rhododendron lepidotum Wall.
— Madden Hookf,.
— Wightii Hook. f.
Sambucus adnata Wall.
Saussurea Lanean«.
— eriostemon Wall.
— Sughoæ G. B. Clarke.
Samifraga purpurascens Hook. {.
et Thoms.
Sedum asiaticum Spreng.
— elongatum Wall.
— Ewersii Ledeb.
— himalense D. Don,
Senecio Candolleanus Hook. et
CAT
— diversifolins Wall.
— Liqulariw Hook. f.
— Mortoni G. B. Clarke.
— pachycrrpus CO. P.Clarke.
— pauciflorus.
Swertia dilarata G. B. Clarke.
— Hooker: C. B. Clarke.
— Kingii Hook. f.
— multicaulis D. Don.
Symplocos thezfolia D. Don.
Thalictrum Chelidonii Hook. f-
et Thoms.
_— cultratum Wall.
Tephrosia candida D C.
Toddulia aculeata Pers.
Vaccinium serratum Wight.
Veronica himalensis D. Doa.
Viburnum stellatum Wall.
Graines offertes par M. MAR-
NIER-LAPOSTOLLE :
Primula malacoides.
Dracæna indivisa atropurpurex.
Cycas revoluta.
Alsophila australis.
Archontophænix Cunningha-
miand. ;
Graines offertes par M. PROS-
CHOWSKY :
Butia capitata var. pulposa Bec-
cari. (Cocos pulposa Barbosa.)
Pillosporunr floribundum Wight
et Arn.
Livistona australis-
Sabal Adansoni type.
Sabal Adansoni, jolie variété, se
reproduit par Semis.
Graines offertes par M. MOREL :
Agathea amelloides D. G.
Antennaria plantaginea R. Br.
Cryptomeria japonica Don.
Cytisus Laburnum L.
Bzxocharda Alberti Regel.
Timpatiens Sultani Hook.
Parrotia persica G. A. Mey.
Polemonium cœruleuwm L.
Rhodotypos kerrioides Sieb..
Graines offertes par M. BOIS :
: Ansérine amarantc.
S'adresser au Secrélariat
:; 1 . P g ; 606 d'A AN TT
| ce LD
1
+
,
SOGIÈTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION DE FRANCE
4° à l'introduction, à l’acclimatation et à la domestication des espèces d'animaux
utiles et d'ornement; 2° au perfectionnement et à la multiplication des races
| nouvellement introduites ou domestiquées; 3° à l'introduction et à la BIOpAsANGA
É de végétaux utiles ou d'ornement.
$ Le nombre des Membres de la Société est illimité : les Etrangers et les Dames
peuvent en faire partie, ainsi que les Personnes civiles, les Associations, les Etablis-
4 sements publics ou privés (Laboratoires, Jardins zoologiques ou botaniques, Musées,
Sociétés commerciales, etc.).
La Société se compose de membres Titulaires, membres à Vie, membres
| Donateurs, membres Bienfaiteurs.
Le membre Titulaire est celui qui paie un droit d’entrée de 10 francs et une
ÿ cotisation annuelle de 25 francs.
Le membre à Vie est celui qui paie un droit d'entrée de 10 francs et qui s’affran-
chit de la cotisation annuelle par un versement de 250 francs.
Le membre Donateur est celui qui verse une somme d’au moins 500 francs.
Le membre Bienfaiteur est celui qui verse une somme d’au moins 1.000 francs;
son nom est inscrit, à perpétuité, en tête de la liste des membres.
La Société décerne, chaque année, en Séance solennelle, des récompenses.
Ces récompenses sont attribuées aux personnes qui, par leurs travaux, tant théo-
riques que pratiques, ont aidé à la vulgarisation des idées de la Société.
À En outre de la Séance solennelle et publique des récompenses et du Déjeuner
amical annuel, exclusivement réservé à ses membres, la Société tient chaque mois
des séances spéciales de Sections : 1° Mammalogie; 2° Ornithologie et sa sous-section,
Protection des Oiseaux ; 3° Aquiculture; 4° Enlomologie; 5° Botanique, et 6° Colonisation.
Tous les membres peuvent assister à ces séances dont les ordres du jour men-
suels leur sont régulièrement adressés sur leur demande.
La Société encourage d'une manière toute spéciale les études de Zoologie et de
Botanique appliquées en distribuant des graines et en confiant des cheptels d’ani-
maux à ses membres.
Le Bulletin mensuel forme, chaque année, un volume d’environ 400 pages
illustrées de gravures. Il traite des questions concernant l'élevage des animaux, la
culture des plantes et particulièrement des faits d’acclimatation survenus en France
et à l'Etranger. 11 donne des renseignements les plus variés sur les animaux et les
plantes utiles ou d'ornement d'introduction nouvelle.
On y trouve des articles de fond relatifs aux applications de l’histoire naturelle :
installation, éducation des animaux, culture des plantes, usages, introduction), etc., etc,
|
F Le but de la Société Nationale d’Acclimatation de France est de concourir :
f
1
LI
La Société Nationale d'Acclimatation poursuit un but entièrement désin-
téressé; elle ne sert aucun intérêt particulier, ne se livre à aucun commerce;
adhérer à ses statuts, l’aider dans ses efforts, c’est contribuer au bien-être général
et à la prospérité du pays.
Le Gérant : À. MareTHRUX.
Paris. — L. MARETHEUX, imprimeur, 1, rue Cassette.
BULLETIN
$ DE LA
Société Nationale d'Acelimatation
DE FRANCE
(REVUE DES SCIENCES NATURELLES APPLIQUÉES)
N° 3. — MARS 1919
SOMMAIRE
Pages.
Rita BTE. ee PNR ENS RE DEAR Re ER Er Re à 65
ADHABIR EAN CHAR DA 25 00e m0 ee iii le le Depre lente ele aRo ee RS RSR AR PE DEN 65
ACTES DE LA SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION PENDANT LA GUERRE. . . . + . . . . . . . . . . . 66
Pierre AMÉDÉE-PicHoT. — Animaux à fourrures. — L'élevage pratique du Skunk. . . . . 62
ra Hen SO rEmMplacant rh. Al Je M Me De ne TEA 73
P. WayssiÈèRrEe. — Sur les principaux moyens de destruction de la Mouche de l’Olive. . . . 78
Extraits des procès-verbaux des Séances générales de la Société.
Snecma des novembre 1018224, ru EM PNNR eut ane 81
— — Ha rtdéecembren Lol Je NUEPnRRTESEneIT R EA ANRLSIOEN A ER NL ee 87
— — du 16 décembre 1918. . .:. . . . . . . . . . . Te RE MCE PRE 9%
Un auméro, 3 francs : — Pour les Membres de la Société, 2 fr. 50.
— AN,
AU SIÈGE SOCIAL
DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION DE FRANCE
198, BOULEVARD SAINT-GERMAIN, PARIS (VITI®).
k Pendant la durée de la guerre, le Bulletin paraît une fois par mois.
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BUREAU ET CONSEIL D'ADMINISTRATION POUR 1919 4
f É
; 4
Président, M. Edmond Perrier, Membre de l'Institut et de l'Acrdémie de Médecine, Directeur du
Muséum d'Histoire naturelle, Paris. 3
MM. D. Bors, Assistant au Muséum d'Histoire naturelle, 15, rue Faïdherbe,
A S : Saint-Mandé (Seine).
Vice-Présidents. Prince P. D'ARENBERG, 10, rue de la Ville-l'Évêque, Paris.
Dr CHauveau, Sénateur de la Côte-d'Or, 225, boulevard Saint-Germain, Paris,
Secrétaire génärai, M. Maurice Loyer, 12, rue du Four, Paris.
MM. H. Hua, Directeur adjoint à l'Ecole des Hautes-Mtudes, 254, boulevard Saint-
; Germain, Paris (Conseil).
Secrétaires. - J. CREPIN, 55, rue de Verueuil, Paris (Séances).
CH. DKRBREUIL. %, rue de Châteaudun, Paris (/ntérieur).
J. Deracour, 98, rue de Madrid, Paris (Ætranger).
Trésorier, M. le D' SkBILLOTTK, 6, rue de l'Oratoire, Paris.
Archiviste-Bibliothécaire, M. L. CAPITAINE, 48, boulevard Raspail, Paris.
Membres du Conseil !
MM. A. CHAPPELLIER, 197, avenue Daumesnil, Paris.
le D' AGHALME, Directeur du Laboratoire colonial du Muséum d'Histoire naturelle, 1, rue Andrieux,
Paris.
le D° P. Marcaaz, Membre de l'Institut, Professeur à l’Institut National Agronomique, 45, rue
des Verrières, à Antony (Seine).
le D' LepPriNce, 62, rue de la Tour, Paris.
MaïLLESs, rue de l'Union, La Varenne-Saint-Hilaire (Seine).
le Dr E. TRoUESSART, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle, 61, rue Cuvier, Paris.
LecomTe, Membre de l’Institut, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle, 14,rue des Écoles, Paris.
P. CARIÉ, 40, boulevard de Courcelles, Paris.
L. ROULE, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle, 57, rue Cuvier, Paris.
G. Foucxer (l'abbé), 24, rue Cassette, Paris.
P. KesrNer, Président de la Société de Chimie industrielle, 38, rue Ribera, Paris.
R. LE FORT, 89, boulevard Malesherbes, Paris.
Dates des Séances générales et du Conseil
POUR L'ANNÉE 1919
Janvier | Février Mars Avril ï {Novembre } Décembre
SÉANCES DU CONSEIL, le mercredi à 4 h. 8 19 12 16 12 10
Séances générales, le lundi à 3h. . : se 17 É ï ke
Sous-SECTION d'Ornithologie (Lique pour
la Protection des oiseaux) le lundi |
SD RER et ES AO GR nn ES OT 24 24 14 22:
Les membres de la Société qui désirent assister aux Séances générales recevront |
sur leur demande les ordres du jour mensuels des séances.
Le Secrétaire général a l’honneur d'informer MM. les Membres de la Société et les
re qui désireraient l'entretenir, qu’il se tient à leur disposition, au siège EE la
ociété, 198, boulevard Saint-Germain, tous les Lundis, ce 4 à 7 heures. -
Les auteurs sont informés que, les prix des tirages à part subissant des variations
fréquentes du fait de la guerre, le tableau publié sur la couverture du Bulletin cesse d’être
applicable; il sera fait désormais un prix spécial pour chaque tirage à part.
La Société ne prend sous sa responsabilité aucune des opinions émises
par les auteurs des articles insérés dans le Bulletin.
La reproduction, sans indication de source, ni de nom d'auteur,
des articles DAS dans le Bulletin est interdite.
a
ÉDOUARD BUREAU
Ed. Bureau, professeur honoraire de Botanique au Muséum
d'histoire naturelle, décédé le 14 décembre 1918, à l'âge
de quatre-vingt-huit ans, appartenait depuis de longues an-
nées à la Société d'Acclimatation de France, dont il avait été
l'un des vice-présidents. En dehors de ses travaux de bota-
nique et, en particulier, de ses études sur les familles des Lo-
ganiacées et des Bignoniacées, qu'il est impossible de passer
sous silence, M. Bureau s'était occupé longuement des Bam-
_bous et il avait acclimaté de nombreuses espèces de ces cu-
rieux végétaux dans sa propriété de la Meilleraie (Loire-Infé-
_rieure). Il à fourni la liste des Bambous qu'il avait réussi à
cultiver (Bull. du Muséum 1903, p. 403) en pleine terre, gràce
au climat de la région nantaise, et cette liste ne comprend pas
moins de 20 espèces appartenant aux deux genres Arundinariæ
- et Phyllostachys. : en res
On jugera de l'importance de cette culture, si nous ajoutons
qu'à la même date (1903) le Jardin des Plantes de Paris ne pos-
sédait en pleine terre que 4 espèces seulement, les autres ne
pouvant prospérer que dans les serres.
: Dans les dernières années de sa vie, le professeur Edouard
Bureau publia un important mémoire intitulé : « Le bassin:
houiïller de la Basse-Loire » avec 80 planches in-4°.
A la mise au point de ce dernier travail, il consacra les loisirs
de sa retraite.
La belle bibliothèque personnelle de Paléobotanique qu'il
avait constituée peu à peu devait, dans sa pensée, entrer un
jour au Muséum. et ses enfants, soucieux d'exécuter ses désirs,
en ont fait généreusement remise à l'établissement.
RAPHAËL BLANCHARD
La disparition du D' Blanchard, membre honoraire du Con-
seil de notre Société, décédé le 7 février 1919, est une grande
perte pour la science française. -
Il était l’arrière-neveu du célèbre aéronaute Pierre Blan—
BULL. SOC. NAT. ACCL. FR. | 1919. — 5
66 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D ACCLIMATATION
chard. D'abord préparateur de Georges Pouchet, puis de Paul
Bert, il enseigna pendant quelque temps l'Histoire naturelle au
lycée Saint-Louis. Nommé, en 1883, professeur agrégé à la
Faculté de Médecine de Paris, il fut appelé à la mort du pro-
fesseur Baillon à la chaire d'Histoire naturelle de cette Faculté,
transformée, en 1907, en chaire de Parasitologie. Membre de
l'Académie de Médecine depuis 1894, il y remplissait depuis
sept ans les fonctions de secrétaire.
- Ces travaux en matière de Parasitologie humaine faisaient
partout autorité. Il avait fondé à Paris l’Institut de Médecine
coloniale et avait été le créateur des Congrès français de Zoologie
ainsi que de la Ligue française contre les Insectes propagateurs
de maladies contagieuses. Linguiste remarquable, il repré-
senta brillamment, à maintes reprises, la France dans les Con-
grès internationaux.
Il est l'auteur d'un 7raité de Zoologie médicale, d'un ouvrage
sur les Moustiques ainsi que de nombreux Mémoires publiés
dans les Annales de Parasitologie.
La Société d'Acclimatation était représentée par le baron
J. de Guerne, vice-président honoraire de la Société, à la levée
du corps du professeur Blanchard.
ACTES DE LA SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION
PENDANT LA GUERRE
DISTINCTIONS HONORIFIQUES ET CITATIONS.
Est cité à l'Ordre du corps d’Armée :
JANET (Robert-Henri), Lieutenant au 141° Résine d’Artil-
lerie lourde, officier informateur près une brigade d'artillerie
de l’armée américaine.
« Au combat du 10 octobre, a effectué, en compagnie d’offi-
ciers américains, la reconnaissance d’'observatoires avancés
dans une zone violemment battue par l'artillerie ennemie.
Blessé dès le début, a tenu à terminer sa reconnaissance, aché-
vant de remplir la mission qui lui avait été confiée. »
Au Grand Quartier Général,
Le Général commandant en chef,
Signé : PÉTAIN.
ANIMAUX À FOURRURES
L'ÉLEVAGE PRATIQUE DU SKUNK
Par PIERRE AMÉDÉE-PICHOT.
De tous les animaux à fourrures dont nous avons entretenu
la Société d'Acclimatation à diverses reprises, le plus avanta-
geux semble bien être le Skunk dont l'élevage est déjà assez
avancé en Amérique pour que l’on puisse juger des résultats et
en conclure que son sys dans notre pays pourrait être
aussi rémunératrice qu'aux États-Unis.
Un nouvel ouvrage, qui nous est adressé par notre collègue
du Canada, M. Rosaire Beaudoin, et qui est destiné à guider
les personnes qui voudraient se livrer à cette exploitalion,
vient d’être publié à Chicago et nous fournit l’occasion de reve-
nir sur ce sujet (1).
* L'auteur de ce traité, M. F. M. Holbrook, s’est occupé depuis
longtemps de l'élevage du Skunk, et ce qu’il enseigne dans son
livre est le résultat de son expérience personnelle. Il y a une
vingtaine d'années, frappé du caractère pacifique et sociable de
l'animal qui semblait indiquer la possibilité de le domestiquer,
M. Holbrook entreprit d’apprivoiser un couple de Skunks:; mais
il fallait avant tout, pour en rendre le maniement facile, parer
à l'émission fétide des glandes anales de ce Mustélidé qui
constitue son moyen de défense et rend sa cohabitation insup-
portable. Ayant étudié l'organisme en question, M. Holbrook,
au moyen d'une opération très simple, extirpa les sacs léthi-
fères de ses pensionnaires et à l'Exposition de 1894, à Water-
town, dans l'Etat de New-York, il put présenter ses deux
Skunks, sans qu'il en résultât le moindre inconvénient pour
les nerfs olfactifs des visiteurs. En 1911, en vue de propager
son mode de traitement et d'élevage et de mettre à la disposi-
tion des éleveurs des animaux reproducteurs du meilleur type,
M. Holbrook fonda, à Chicago, un Bureau de renseignements
pour vulgariser l'élevage du Skunk, et qui serait auprès du
public l'intermédiaire de la ferme qu'il avait établie à Glencoé,
puis à Lombard dans les faubourgs de Chicago.
4) Skunk culture for profit, by F. M. Holbrook, publié par le Skunk
development Bureau, Chicago, Ill. États-Unis d'Amérique.
GS BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
Le développement de celte institution fut si rapide, qu’en
quatre ans on avait fait environ 30.000 francs de recettes, dont
25.000 pour fourniture de 379 reproducteurs aux différents
États d'Amérique. Pour faciliter l'énucléation des sacs à odeur
des Skunks, le Bureau avait aussi combiné une trousse chirur-
gicale contenant les instruments nécessaires pour opérer faci-
lement. Ces instruments sont un scalpel, une érigne, une
sonde, une pince d'extraction et une pince à pression automa-
tique, plus deux paires de lunettes à œillères pour protéger les
yeux des opéraleurs. Les manches des instruments sont en
métal nickelé afin qu'ils ne puissent contracter aucune mau-
vaise odeur dans le cas d’une émission de fluide et pour être
plus facilement nettoyés. 150 de ces trousses furent vendues à
des éleveurs auxquels le Bureau distribua 1.500 exemplaires
d'une brochure d'instructions et 830 manuels opératoires à la
suite d’une correspondance se chiffrant par 5.000 lettres. Enfin
M. Holbrook a fondé des succursales régionales pour donner
plus rapidement salisfaction aux demandes d'animaux repro-
ducteurs sur les fermes déjà existantes ou à organiser.
Dans ma communication du 15 mars 1915 (voir Bulletin,
décembre 1915), j'ai dit que la valeur des fourrures de Skunks
dépendait beaucoup de la largeur et de l'étendue des rayures
blanches, dites fourches, dont elles étaient ornées et qui, par-
tant de la tête, peuvent se prolonger jusqu'à l'extrémité de la
queue. Or, l'idéal des éleveurs est d'obtenir, par sélection dans
les accouplements, la fourrure toute noire qui est la plus
estimée. Pour arriver à ce résultat il était nécessaire de suivre
méthodiquement les générations des Skunks en captivité, ce
qui ne pouvait se faire qu'en constituant un état civil à chaque
individu. Le Bureau a indiqué un moyen de reconnaître chaque
animal en le numérotant d’une facon indélébile et qui consiste
à couper une de ses griffes. Les Skunks ayant cinq doigts à
chaque patte et un chiffre élant attribué de 1 à 0 aux dix
doigts des membres thoraciques comme aux dix doigts des .
membres abdominaux, on arrive, en ne sacrifiant qu'un ongle
à chaque patte, à pouvoir formuler un nombre de 4 chiffres et,
si l'on en coupe 2, un nombre de 8 chiffres, ce qui est ample-
.ment suffisant pour les besoins de la cause (fig. 1). Enfin des
cartes de pédigree, très ingénieuse combinaison de cercles
concentriques sectionnés en arcs noirs pour les mâles et blancs
pour les femelles, permettent de se rendre compte d'un seul
ANIMAUX À FOURRURES : L'ÉLEVAGE PRATIQUE DU SKUNK 69
coup d'œil de la filiation du Skunk dont.le numéro est placé au
centre. Ces cartes de pédigree, n'étant pas plus compliquées
que nos cartes d'alimentation, permeltent à l’éleveur de tra-
vailler avec continuité dans une voie rationnelle et méthodique
(fig. 2).
Dans ma communication de 1915, j'ai surtout parlé, d’après
M. Séton, des grands parcs d'élevage où les Skunks ‘sont tenus
dans une quasi-liberté.
M. Holbrook décrit les différents systèmes de clôture, mais il
A SIMPLE METHOD OF MARKING SKUNKS
4 & 6 2:8
; 2 & L) :
PA Î 4 EURE
FT RIGHT
ERA Lt Î 4 Ÿ FrroNT
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LEFT © RIGHT
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| ExAMPLES:— ©
wi W7 NA 77 wi Uy si 77 ®: “y
29 46 PS7 5916
qui 72 st y KL LORS) LYy gt y
Fic. 1
semble donner la préférence pour la mise bas à de petits par
quets ou cages mobiles ayant 6 pieds carrés et 2 pieds d’élé-
vation et construits en grillages cloués sur un bâti de bois. Ces
parquets étant nécessairement à claire-voie, il faut y ménager
une retraite sombre et tranquille où la femelle puisse déposer
ses petits et les élever jusqu’au jour où ils pourront la suivre
au dehors. Pour établir ce refuge, M. Holbrook se sert de gros
tuyaux de drainage placés en dehors et le long de la cage avec
laquelle ils communiquent par un drain coudé plus étroit dont
l'ouverture esten outre abritée sous une caisse renversée qui
sert de vestibule et assure l’obscurité nécessaire au logement
intime où le Skunk construit son nid avec des herbes souples,
des feuilles sèches et des chiffons. Il faut recouvrir le tuyau de-
70 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D ACCLIMATATION
drainage avec de la terre, des feuilles ou de la paille pour
garantir celte demeure rustique contre les excès du froid et de
la chaleur.
Les jeunes Skunks naissent à la fin d'avril ou plus générale-
ment en mai, et l'on doit bien se garder de chercher à les voir
avant trais semaines, Car dans son ardeur à défendre ses
pelits, qui naissent tout nus et les yeux fermés, la mère pour-
rait les détruire soit en les bousculant pour les cacher sous la
litière, soit en voulant les transporter ailleurs dans un asile
plus tranquille, soit en leur faisant des morsures dans son agi-
tation, si même elle ne les dévorait pas.A l’âge de six semaines,
les jeunes commencent à sorlir sous la conduite de leur mère
el viennent partager avec elle les aliments préparés dans le
parquet. Cest à cet âge qu'il convient le mieux d'extirper les
glandes anales ; la blessure se ferme rapidement et quelques
jours après il n’en reste plus trace. M. Holbrook donne de irès
minutieux détails sur la technique de cette opéralion qui ne
consiste pas à exlirper toute la masse musculaire à laquelle
l'organe doit sa force de projection, mais seulement la poche
enveloppée dans ce muscle où la liqueur s’accumule. Celte
- poche est une membrane blanche que l’on découvre en pous-
sant une fente à travers les fibres musculaires; dès qu’elle est
découverte cette membrane fait hernie à travers la bouton-
nière et il est facile de la détacher complèlement des tissus par
des manipulations délicates. Le canal excréteur à été pincé
entre temps par la pince à pression automatique ; on tranche
ce canal entre la pince et l’anus en ayant soin de ne pas inté-
resser les parois du rectum où débouche son orifice, et du
coup, le sac est enlevé sans qu’il ait laissé échapper la plus
petite goulte de son contenu nauséabond. Après le premier on
passe au second sac. Sur l’animal adulte, l'opération est la
même, mais on court le risque de provoquer parfois des com-
plications fâcheuses.
J'ai déjà parlé de la virulence de la liqueur projetée par le
Skunk pour se défendre. Un jour. M. Holbrook en recul un jet
dans les yeux, car ce sont les yeux que l’animal vise, sachant
que c’est la meilleure manière de couvrir sa retraite. Pendant
trois ou quatre minutes notre auteur souffrit mort et passion,
puis la douleur se dissipa sans laisser de traces ; mais on sait
que des Indiens et des Chiens ônt parfois perdu la vue à la
suite d'accidents de ce genre.
%
L
ANIMAUX A FOURRURES : L'ÉLEVAGE PRATIQUE DU SKUNK 71
Le Skunk, cependant, ne fait jouer sa batterie que lorsqu'il
a pris peur et quil se croit en état de légitime défense; autre-
ment les Skunks apprivoisés se laissent manier sans incon-
vénient, et à l’état sauvage, si on ne prend pas vis-à-vis d’eux
une attitude menaçante, ils se contentent de vous voir venir
avec beaucoup de placidité. Il y a d’ailleurs une manière bien
SKUNK MATING AND PEDIGREE CHART
__ BREEDERS ADDRESS
BRELDERS NAME DER CORRE
VARD NUMBER |
DATE 6F MATING
FrG: "2:00
simple de les empêcher de vous bombarder, c’est, lorsqu'on a
pu les saisir avant qu'ils ne soient entrés en action, de leur
maintenir la queue bien droite en ligne avec l’épine dorsale;
pour lancer sa liqueur, il faut que le Skunk relève complète-
ment la queue sur le dos de facon à découvrir l’anus et à per-
mettre aux papilles qui terminent les conduits excréteurs de se
projeter en dehors du sphincter. C’est en maintenant les ani-
maux dans cette position que les opérateurs du désarmement
évitent tout danger, mais, pour plus de sûreté, ils mettent des
lunettes à œillères qui sont un des accessoires de la trousse
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72 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D ACCLIMATATION
fournie par le Bureau de propagation d'élevage de Chi-
cago.
Nous ne pouvons entrer ici dans tous les détails de soins et
de nourriture que donne M. Holbrook dans son ouvrage ; nous
citérons cependant un moyen aussi simple qu'ingénieux de
procurer aux Skunks captifs les Insectes dont ils se nour-
rissent abondamment à l’élat libre, c’est de suspendre au-des-
sus des petits parquets d'élevage une lanterne allumée contre
les vitres de laquelle les Insectes nocturnes viennent buler, ils
tombent à-travers les mailles du grillage dans le parquet où ils
sont ramassés avec avidité par les occupants. Les Skunks font,
en eflet, pendant l'été une consommation considérable d’In-
sectes. À ce titre ils rendent de très grands services à l’agri-
culture. Aussi la plupart des États ont voté des lois pour les
protéger et des époques de fermeture de chasse pendant les-
quelles il n'est même pas permis de détenir des Skunks en
captivité sans une licence qu'il faut renouveler tous les ans
après paiement de l'impôt exigé des éleveurs d'animaux à four-
rures. Et l’on concoit que les États-Unis atlachent une grande
importance à la conservation de leurs Skunks, quand on songe
que les pelleleries de ces animaux rapportent annuellement
3 millions de dollars aux trappeurs de l'Amérique du Nord, ce
qui représente une récolte d'environ 2 millions de peaux. Celle
chasse intense du Skunk sauvage et les changements apportés
à la configuration du sol par les défrichements de l’agricul-
ture devaient nécessairement menacer de tarir une source de
revenus considérable pour les États-Unis; aussi la domestica-
tion du Skunk s'est-elle imposée et l’élevage du Skunk en cap-
tivilé s’est rapidement propagé. On compte aujourd’hui, aux-
États-Unis et au Canada, des fermes qui opèrent sur quelques :
centaines de reproducteurs; le Skunk est admis aux Exposi-
tions agricoles au même titre que les Volailles et les Pigeons ;
son pelage ornemental, non moins que la facililé avec laquelle
il s'apprivoise, en a fait auprès de bien des amateurs d’ani-
maux familiers le rival heureux des Chiens et des Chats de
luxe; si bien que, de même que l’on a pu dire que « ce qu'il y
a de meilleur dans l’homme c'est le chien », d’aucuns ont pu
écrire que « plus on connaît les gens, plus on aime les
Skunks ». Cela est surtout vrai pour ceux qui les mangent, car
le D' Hart Merriam, dans le volume I des Z'ransactions de la
Sociélé linnéenne de New-York pour le mois d'octobre 1882,
LE REMPLAÇANT T3
éerit que c’est une chair blanche et tendre dont jl a essayé sous
les différentes formes de l'avatar culinaire, bouillie, braisée,
rôtie, frite, sautée et qu'il ne connaît pas de mets plus délicat.
Or, si j'ai tant insisté sur l'élevage du Skunk aux États-Unis
(sans compter celui des autres animaux à fourrures), ce n'est
pas tant pour préparer à voir ce Mustélidé figurer sur les
menus des banquets de la.Sociélé d’Acclimatation, quand
_nous pourrons les reprendre, que pour attirer l'attention sur
l'insouciance avec laquelle nous laissons perdre chez nous des
richesses du même ordre. Sans doute, on pourrait introduire
le Skunk dans notre pays; le climat lui serait favorable et le
Bureau de propagande de Chicago pourrait nous fournir des
sujets déjà tout apprivoisés et habitués à la captivité, mais
n'avons-nous pas chez nous des Castors, des Visons, des
Martes, des Fouines, des Hermines, des Loutres, dont les
représentants vont se raréfiant tous les jours et qui ont déjà
complètement disparu de certaines régions de notre sol, sans
que l’on ait jamais cherché à en tirer un meilleur parti par
l'élevage et un produit plus utile que les primes allouées aux
gardes-chasse pour la destruction d'animaux dits nuisibles?
_Ces fauves n’auraient-ils pas rendu à la communauté de plus
grands services que le gibier artificiel, auquel on les sacrifie
pour grossir, sous prélexte de chasse, les hécatombes de tirs
d'abattoirs auxquels Lord Byron décochait dans son poème de
Don Juan une des flèches de son ironie mordante? Cette des-
truction n'aura fatalement qu'un temps, et on regrettera peul-
être un jour d'avoir laissé éteindre les espèces indigènes que
l’on avait sous la main et qui auraient pu augmenter les res-
sources de notre commerce et de nos industries.
LE REMPLAÇANT
Par C. DEBREUIL.
Maupassant, dans une de ses « Nouvelles », a conté la
joyeuse histoire du père Toine, de Toine-ma-Fine, que sa femme
avait obligé à couver des œufs de Poule. C'est, peut-être, une
aventure analogue qui est arrivée au Faisan argenté d’une de
|.
mes voisines ; mais, n'étant pas Maupassant, je ne puis que rap-
porter la chose en simple naturaliste. -
\
4 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
1
Mme veuve Guyot, qui habite Melun, entretient dans un petit
jardin, au milieu de la ville, quelques Oiseaux en liberté et,
entre autres, deux Faisans argentés mâles, une femelle de même
espèce et une Faisane commune. Ces Oiseaux sont très familiers
et le plus vieux des mâles, âgé actuellement de huit ans, a pris
les habitudes d’un véritable Chien ; il vient à la porte quand on
sonne, accompagne les visileurs.et, suivant les cas, montre par
ses cris et son atlitude sa sympathie ou son aversion ; il æst
réellement de la maison, et, en toute circonstance, il paraît fort
intelligent et très débrouillard.
En 1914, ce mâle, alors, âgé de quatre ans, eut des petits avec
la femelle de son espèce. En 1915, on pensait qu'il en serait de
même, mais la femelle ne pondit pas, et le mâle, probablement
décu, se mit à couver de lui-même des œufs que la Faisane com-
mune avait abandonnés dans un coin du jardin.
_ On le laissa faire; mais, le 28° jour, les œufs examinés ayant
été reconnus clairs, on lui fit abandonner le nid.
En 1916, aucun œuf ne fut pondu, et on ne remarqua rien
d’anormal dans les habitudes du Faisan.
En 1917, la femelle commune ayant pondu dans une grosse
touffe de Soleil vivace, le Faisan argenté se mit sur le nid le
18 juin. Les œufs étant supposés clairs, comme en 1915, ils
furent remplacés, immédiatement, par des œufs de Poule. Le
Faisan ne s'en montra nullement ému et confortablement
installé, dans une pose de parfaite couveuse, il continua l'incu-
bation avec la plus grande assiduité.
Le 8 juillet les poussins commencèrent à « bécher »; mais
alors le Faiïsan, peut-être insuffisamment préparé à son rôle et,
en tout cas, moins perspicace, en cela, que le père Toine, ne
se rendant probablement pas compte du bruit qu’il entendait,
se mit à frapper les œufs de grands coups de bec. Craignant
qu'il ne tuàt les jeunes, on lui retira les œufs pour les placer
sous une Poule, qui ne tarda pas à les faire éclore, et on lé fit
lever du nid; l'aventure du Faisan n'’alla pas plus avant cette
année.
M. Brieux n'avait pas prévu ce « Remplacant », maïs on
connaît, soit accidentelles, soit constantes, un grand nombre
d'interversions des fonclions chez les sexes.
C'est ainsi, par exemple, que chez certains Oiseaux, les
Emeus, les Nandous, les Tinamous, etc., ce sont les mâles
seuls qui couvent; chez les Autruches, les Pigeons, les Cigo-
LE REMPLAÇANT 15
gnes, etc., le mäle relaie la femelle sur les œufs ; M. C. Rivière a
même observé des Autruches mäles se chargeant seules des
soins de l’incubation ; des Coqs chaponnés, non seulement
mènent les poussins, comme le font, d’ailleurs, si volontiers,
les mâles de nos Perdrix, mais parfois, aussi, paraît-il, couvent.
Notre Bulletin contient une note de A. Milne-Edwards, parue
en 1897, sur une incubation complète faite par un Cygne noir
mâle, la femelle de ce dernier étant venue à mourir avant
d'avoir pu commencer à couver. Dans « Le Jardin d’Acclima-
tation chez soi », E. Leroy rapporte une observation semblable
faite sur un couple de Colins de Californie ; la femelle étant
tombée malade dans les premiers jours de l'incubation, les
rôles furent intervertis ; ce fut le mâle qui vint se placer sur les
œufs pendant que là femelle veillait ; celle-ci étant morte, le
mâle continua à couver jusqu à l’éclosion, et il poursuivit
l'éducation des petits avec une intelligence et une attention
remarquables. Dans le même ouvrage, l’auteur publie, éga-
lement, une note, relevée en 1873, sur un « coquard », fils
d'un Faisan commun et d’une Poule Bantam. Cet Oiseau, ere
au milieu des Poules, les imita et se mit à couver; il fit d’abord
éclore des œufs de Faisan, puis il fut pris d’une telle fièvre
d'incubation, qu'il devint impossible de l'empêcher de garder le
nid, tant et si bien, que Le pauvre animal, après avoir suppléé
des couveuses insuffisantes et mené à bien l’éclosion de plusieurs
séries d'œufs, mourut sur le nid. Tegetmeier, dans son ouvrage
sur les Faisans (1), fait mention de mâles couveurs. Des témoins
dignes de foi, dit-il, auraient vu des coqs Faisans couver dans
les remises et d'autres conduire aux champs des couvées de
jeunes. Le même phénomène aurait été observé dans des volières
par lord Willougby de Broke. D’autres cas semblables ont été
relatés dans le Field des 5 et 19 juillet 1892. Inversement, notre
collègue, M. Touchard et moi-même, nous avons vu des femelles
d'Emeus prendre la place de leurs mâles sur les œufs qu'ils :
avaient abandonnés. M. J. Crepin, l’ardent apôtre de la Chèvre,
a raconté (2) J'histoire d’un Bouc lailier, qui donnait un lait
excellent, épais et très sucré. Et cela n’est pas une plaisanterie
de corps de garde, se prêtant facilement aux scabreux com-
(1) W. B. Tegetmeier. Pheasants, nat. hist. and managements. Londres,
ué6d., 1911:
(2) La Vie à la Campagne, v. X., n° 123, p. 274.
1
BULLETIN DE LA SOCIËTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
76
mentaires de quelques « Poilus » facétieux; notre collègue a
pris soin de ne publier le fait que sur l'attestation d’un vété-
riaaire, appuyée par des photographies de l'animal, qui montrent
les mamelles, qui normalement existent de chaque côté du .
cordon testiculaire, fortement congestionnées et sécrétant le
lait en abondance relative. D'ailleurs, il est connu qu’une sorte
«de lactation s'observe chez de tout jeunes enfants du sexe mâle
«et même chez certains hommes.
Au Mexique et au Brésil, chez certaines tribus, le père se
couche auprès de l’enfant nouveau-né et reçoit les soins et les
compliments, comme s’il venait d’accoucher. Cette singulière
«coutume a été également observée chez les Basques, où elle est
«connue sous le nom de « couvade », et M. de Quatrefages en
fait mention dans ses Souvenirs d’un Naturaliste. La couvade
tait encore en usage, il y a peu d'années, dans les environs de
‘La Bastide. On sait, aussi, qu'au Congo, des Nègres ont coutume
de hurler, comme affolés par les douleurs de l’enfantement,
lorsque leur femme accouche.
ÆEnfin, et sans vouloir tout dire, il y a, de ce côté des mers,
-quelques maris, des Chau/ffe-la-Couche, comme le peuple, dans
son langage imagé, les appelle dédaigneusement, qui rempla-
«ent volontiers leur femme dans les soins maternels.
Des faits similaires, que nous considérons comme anormaux,
“ont été remarqués chez bien d’autres animaux, mais je ne
«rois pas qu'aucune observation, concernant l'incubation, ait
été rapportée sur un mäle de Faisan argenté, cest-à-dire sur le .
0 le plus batailleur, le plus no le plus mäle en un
2mot, que l’on connaisse.
Si d’ailleurs ces anomalies sont connues, on n’en a jamais
äonné d'explication plausible.
‘Quelques esprits fantaisistes pourraient y voir une manifes-
“ation de la justice immanente et la nécessaire compensation
- aux habitudes de certaines femelles qui, d’après le professeur
R. Blanchard, le D' O. Larcher et quelques autres savants (4)
“— et aussi, comme on l’a vu dans Chantecler — se metlent à
«porter les... ergots. Mais ces explications paraïîtraient, ici, in-
suffisantes, et il faut souhaiter que des recherches sérieusés,
au moyen de l'autopsie, par exemple, en apportent de’ plus
scientifiques.
41) Travaux de I. Geoffroy Saint-Hilaire et A. Suchetet.
LE REMPLAÇANT je
En attendant, notre Faisan mâle, « Coco », pour l’appeler par
son nom, quoique d’un certain âge, est en superbe état; il
paraît lrès vigoureux et il est bon de remarquer, qu'il y à
trois ans, il à eu des jeunes avec une femelle à qui il avait
laissé normalement couver les œufs; la paternité ne pouvait
lui être contestée, car l’autre Faisan, son compagnon, élait
trop jeune à cette époque, pour être considéré comme le plus
heureux des trois.
Ces faits nous amènent à rechercher quelles sont les causes
qui déterminent un Oiseau à couver; quel est son état physio-
logique au moment où il couve:
Quand les Oiseaux couvent, disent les éleveurs, ils ont une
fièvre spéciale, et la température de leur ventre, au moins,
s'élève.
Des observations précises ont-elles été poursuivies à ‘ce
sujet ?
Sait-on, par exemple, si la température ordinaire d’une Poule-
qui ne couve pas serait suffisante, la Poule étant maintenue
de force sur les œufs, pour amener l’éclosion ?
S'il y a fièvre, il faudrait admettre que le Faisan couveur l’a
subie. Qui peut, alors, la donner? Si on pouvait la provoquer à
volonté, ce serait d'un grand intérêt. Certaines fermières ont
coutume, pour faire couver des Dindes de force, de leur frotter
le ventre avec des Orties, après l'avoir légèrement déplumé.
Ces Oiseaux placés sur des œufs les couveraient alors, parce
que la fraicheur de ces œufs leur serait agréable ; mais l’expli-
cation semble mauvaise, car dès que les œufs seraient devenus
chauds ils les abandonneraient, et s'ils ne les abandonnent pas,
est-ce parce que:la fièvre d’incubation leur est venue, la « fiè-
vre brûlante », comme cela se chante dans les romances.
d'opéra? En tout cas ce procédé ne réussirait que sur les
Dindes.
> /
J'ai tenu à rapporter cette observation, espérant, en dehors
de l’étrangeté, et peut-être de la nouveauté de la chose, provo-
quer des questions, des conseils et des recherches.
IL est à souhaiter, en effet, que nous sortions de la routine et
que la pratique avicole, pour le plus grand bien du pays, s’ap-
puie enfin davantage sur des données scientifiques.
Sous la pression des réalités, comme il a été dit, nous devons
acquérir le sens des événements, qui ne nous permettent plus,
78 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
dans aucun domaine, de nous contenter des anciennes habi-
tudes empiriques, en nous bercant de la vieille chanson et de
quelques joyeux contes, fussent-ils écrits par un Maupassant.
SUR LES PRINCIPAUX MOYENS DE DESTRUCTION
\
DE LA MOUCHE DE L'OLIVE
Par P. VAYSSIÈRE,
Ingénieur agronome,
Préparateur à la Station entomologique de Paris.
La Mouche de l'Olive (Dacus oleæ) est certainement le plus
grand ennemi de nos récoltes oléicoles : on évalue à plusieurs
dizaines de millions les dégâts occasionnés annuellement par
cet Insecte dans les pays producteurs d’Oliviers du bassin de
la Méditerranée, et, pour la France, la Mouche de l'Olive peut
facilement faire manquer les deux tiers de la récolte.
Dans ces conditions, il a été nécessaire de se mettre sérieu-
sement à l'étude pour: entreprendre une lutte méthodique
contre cet ennemi; les Italiens ont le plus contribué à ces
recherches qui n'ont malheureusement pas encore fourni la
solution définitive du problème.
Disons tout d’abord, sans entrer dans aucun détail, que le
Dacus oleæ ou Keïroun a chez nous, suivant la température,
deux ou trois générations par an. Les adultes volent vers la
mi-juillet et la mi-août et, s’il y à trois générations, vers Ja fin
septembre. L'hiver est passé soit par la pupe, dans le sol ou
dans les greniers à Olives, soil par les ailés sous les vieilles
écorces.
La donnée biologique sur laquelle a été fondée la lutte par
les entomologistes italiens est la suivante : les Dacus, contrai-
rement à ce qui se présente pour beaucoup d'Insectes, ne pon-
dent pas aussitôt après leur éclosion; pour que les germes qui
se irouvent dans leurs ovaires arrivent à maturité, les Mou-
ches des Olives doivent attendre dix à douze jours, et, pendant
cette période qui précède la ponte, elles se nourrissent de sub-
stances sucrées indispensables à la formation de leurs œufs.
Normalement, les Ducus s'alimentent à l’aide du miellat sé-
crété par les Cochenilles (Lecanium oleæ).
DESTRUCTION DE LA MOUCHE DE L'OLIVE 79
Il s’est agi de remplacer ce produit par des appâts toxiques.
De nombreux procédés ont été indiqués.
O. Comes, en 1900, commença à suspendre à l'intérieur des
arbres de vieux morceaux de cuir ou des gousses de Carou-
biers imprégnés d'un mélange de mélasse, d’arsénite de potas-
sium et de vaseline.
En 1901, de Cüillis recommandait l'emploi de récipients, ac-
crochés aux arbres, d'une contenance d'environ un litre et
demi, dans lesquels on mettait un mélange, connu sous le nom
de dacicide :
MONS MANS OR SEA . . 40 parties.
Mélasse . . . . RAR NS RE OS ri el) —
Arséuiate de nu D A ce A A EE EE RES
TEE TER PR RS CROP RITES AS ONE MES 18 —
Tous les dix jours environ, il faut remplacer l’eau évaporée.
De Cillis, continuant l'étude de la question, a obtenu de meil-
leurs résultats en pulvérisant sur les arbres le mélange, indi-
qué plus haut, additionné de 10 parties d'eau. Grâce à ses
efforts et à ceux des propriétaires intéressés, il obtint de faire
officiellement des essais avec sa méthode. Le mélange est dis-
tribué en quantité de 500 à 700 grammes par arbre à l’aide
d'un pulvérisateur muni d’un bec produisant un brouillard
très fin. Les traitements doivent être effectués à partir du
15 juin, tous les quinze jours jusqu’à la fin août, et on doit les
recommencer dans le cas de fortes pluies.
Lotrionte, en 1905, suggéra de remplacer dans la formule
de Cillis la mélasse et l’arséniate par du sirop commercial de
glucose et du sulfate de cuivre.
En 1908, Berlese et de Cillis proposent chacun de supprimer
le miel qui attirait les Abeilles et indiquent, l’un :
MR See ne toit A rt grammes.
Arséniate de potasse ou soude. . . . . . 2 —
LA) 5 MON RE A CR RARE Hi an D SElIbTeS:
(à diluer dans l’eau, pour pulvérisation dans le rapport
de 1 à 10.)
l'autre :
MOOMAeNTATSIn ne EE NE ESS er remmes:
MÉlasSe enr D AE RE CET O) —
Arsémiate detsoude.- 00" DER NE) ON ma
Les essais officiels soit de la méthode des récipients ou mé-
thode à sec, soit de la méthode humide par les pulvérisalions,
…
80 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D’ACCLIMATATION
soit enfin de la méthode mixte se sont continués de 4903 à
1910, et les résultats ont été interprétés très différemment. Il
sembie bien, d’après les expériences faites en France par notre
Service de l'oléiculture, que les PURES ENS donnent les
résultats les plus satisfaisants.
Toutefois ces dernières années, Lotrionte a recommandé
l'emploi de fascines de rameaux d'Olivier empoisonnés, sus- -
pendues dans chaque arbre. La dépense par Olivier pour le lrai-
tement complet revient à 15 ou 20 centimes. Le même ento-
mologiste vient enfin de proposer un perfectionnement à sa
méthode : il consiste simplement à placer chaque fascine sous
une espèce de capuchon'en zinc ou en fer-blanc. Les fascines sous
les capuchons doivent être bien arrosées avec le liquide empoi-
sonné. L’arrosage doil se répéter 5 ou 6 fois de suite, dans un
intervalle de 20 jours environ entre chacune, du 1° juillet au
mois d'octobre. La quantité de liquide utilisée pour cine
capuchon est de 50 cent. cubes.
Un des points importants pour rendre Ja lutte efficace contre
la Mouche de l'Olive est l'emploi des traitements sur une zone
aussi étendue que possible. C’est pourquoi on recommande la
formation de syndicats dans les régions les plus contaminées.
Enfin un autre entomologiste italien, Silvestri, s’est aussi.
beaucoup occupé de la question de la lutte contre le Dacus. Ce
savant estime, d’après de nombreux essais qu'il a effectués,
qu'aucun résultat satisfaisant n’a été obtenu avec la méthode
de lutte artificielle. Il espère malgré tout qu'on arrivera peut-
être à trouver un procédé réellement efficace. Mais il est per-
sonnellement convaincu que la seule vraie méthode de lutte est
celle de l'emploi des Insectes auxiliaires. Sans insister plus
longuement aujourd’hui sur celle-ci, qu'il me suffise de dire
que Silvestri a rapporté d’une mission en Afrique un certain
nombre de parasites du Keïroun, qu'il en a fait des élevages,
en a répandu dans des champs d'expériences, et compte en
obtenir d'ici peu des résultats extrêmement précieux.
Je ne veux pas terminer sans signaler à la Société qu'en
France les essais d’acclimatation des parasites de la Mouche
de l'Olive ont précédé ceux opérés en Italie. En 1910, le D' Mar-
chal a découvert en Tunisie le premier parasite interne du
Dacus, un petit Hyménoptère, l'Opius concolor. Depuis cette
époque, il à mis son service en relation avec les oléiculteurs |
tunisiens afin d'obtenir des parasites qui seront élevés dans
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EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 81
l’annexe de la Station entomologique de Paris, à l'Insectarium
de Menton. Quand ils Seront en quantité suffisante, on se pro-
pose d'entreprendre la lutte méthodique contre la Mouche. Il
ne faut pas se faire illusion : c'est le procédé de lutte de l’ave-
nir, mais il sera de longue haleine, et il est nécessaire d'utiliser,
jusqu’à l'heure où la Mouche sera tenue en échec par ses
parasites, les méthodes insecticides indiquées plus haut, bien
qu'elles soient reconnues inférieures. Il faut plus que jamais
encourager parallèlement les deux méthodes de lutte en recon-
naissant que si l’une est celle de l'avenir, l’autre est encore
celle du présent pour la plupart des ennemis de nos cultures.
EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX
DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ
SÉANCE GÉNÉRALE DU 18 NOVEMBRE 1918
Présidence de M. D, Bois, Vice-Président de la Société.
Le procès-verbal de la précédente séance est lu et adopté.
GÉNÉRALITÉS.
\
M. Louis Roule présente à la Société, pour en faire don à la
bibliothèque, un exemplaire d'une étude qu'il vient de publier
sur la vie et l’œuvre de Lacépède (Mémoires de la Société z00l0-
gique de France, t, XXVII, 1917-1918).
Il résume aa glorieuse et laborieuse de Lacépède, à
la fois naturaliste, historien el homme d’État. Comme natura-
liste, Lacépède a publié, entre autres grands ouvrages, une
Histoire générale des Reptiles, une Histoire des Poissons, et une
Histoire des Cétacés. Comme historien, son œuvre principale
consiste en une Âistoire générale, physique et civile de l’Eu-
rope, depuis les dernières années du v° siècle jusque vers le
82 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
milieu du xvur. Comme homme d’État, il fut associé: à loutes
les actions prépondérantes du Consulat et du premier Empire,
et dirigea en qualité de grand chancelier, pendant le règne
entier de Napoléon 1°", l'Ordre de la Légion d'honneur.
Lacépède débula comme sous-démonstrateur au Jardin des
Plantes d'avant la Révolution, fut ensuite nommé professeur
de zoologie au Muséum d'Histoire naturelle issu de la transfor-
mation du Jardin, et conserva dans cet établissement, jusqu’à
sa mort survenue en 1895, la chaire des Reptiles et Poissons.
Élève et ami de Buffon et de Daubenton, il s'intéressa vive-
ment aux questions d'acclimatation. Il ne se borna point à
accorder son appui aux personnes qui tentaient d'apporter en
France ou aux colonies et d’acclimater des plantes ou des
animaux uliles, il exposa en plusieurs occasions les règles de
cet emploi avantageux des productions naturelles. Il s’adressa
au grand public, sur ce sujet, par la plume et-par la parole. Il
mérite d'être considéré comme un précurseur, dont le rôle
directeur et l'influence furent notables en son temps.
M. Vayssière dépose sur le Bureau, pour la Bibliothèque,
une brochure éditée par le Service des Epiphyties, intitulée :
« La Cochenille australienne (/cerya purchasi) et son parasite
nalurel Vovius cardinalis, illustrée de deux DIRES en COU-
leur, dessinées par A.-L. Clément.
À propos des Insectes auxiliaires, M. Vayssière demande
que des efforts soient faits pour instruire le public, qui lue, par
ignorance, les Insectes les plus utiles. Les Carabes, entre
autres, ces jolies Coléoptères qui nous rendent tant de ser-
vices, sont impitoyablement écrasés. M. l'abbé Foucher appuie
le vœu de M. Vayssière; il a vu des paysans tuer des Jardi-
nières (Carabus auratus) qu'ils prenaient pour des COR AUS
(Gryllotalpa vulgaris).
Sur la mème idée, M. A. Robertson-Proschowsky écrit :
« Tout le monde sera d'accord avec M. A. Chappellier, qui vou-
drait publier des manuels à l'usage des gens du monde. L'igno-
rance des choses de la nature est énorme et ne l’est guère
moins chez les campagnards que chez les habitants des villes.
J'ai devant moi une boîte contenant des grains de Blé empoi-
sonnés. Sur celle boîte, il est imprimé que ces grains servent
pour empoisonner les Souris, Campagnols et Musaraignes!
Donc, même le fabricant d’une spécialité de ce genre ne pos-
Le ue O9
EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 83
sède pas la plus élémentaire connaissance de la nourriture
des animaux. Le campagnard non plus, car le paysan tue tou-
jours la Musaraigne, le Crapaud et bien d’autres animaux
utiles. Mais je crois que c'est plutôt à l’école de répandre ces
“connaissances élémentaires et qu'il s'agirait, surtout, de faire
des livres d'histoire naturelle plus pratiques et plus intéres-
sants. »
MAMMALOGIE.
Notre président, M. E. Perrier, nous informe que M. Hon-
norat, député des Basses-Alpes, désire avoir des renseigne-
ments sur le Lapin angora noir de Sibérie, afin de faire élever
cette race dans son département, comme Lapin à fourrure. Il
existe une varité de Lapin angora, issue d’un croisement entre
le Lapin russe et le Lapin angora, dite variété « sibérienne »,
mais ce Lapin est entièrement blanc. En outre, malgré son
nom, il est délicatet il demande, pour procurer des profits, des
soins assidus et spéciaux. On trouve, aussi, chez certains éle-
veurs, une variété de Lapin angora noir de Russie, mais ce
Lapin a, également, besoin d’un élevage très surveillé. Enfin,
il ne faut pas confondre le Lapin dit « de peigne », dont on
fabrique des vêtements avec les longs poils tissés, et le Lapin à
fourrure, qu'on sacrilie pour avoir sa peau avec le poil. Le
meilleur Lapin à fourrure serait le Lapin argenté de Cham-
pagne.
M. L. Viton écrit du Lot-et-Garonne, que l’élat sédentaire du
Putois, dont il a été question précédemment, n’est qu'une façon
de parler, puisqu'il à encore pris un de ces Mustélidés, le
23 juin dernier, mais la période pendant laquelle ces animaux
courent beaucoup, surtout la nuit, va de la mi-janvier à la fin
d'avril. :
M. le professeur Trouessart répond à la communication que
M. C. Rivière a faite sur l'Éléphant, à la séance du 4 mars 1918.
Notre collègue n’est pas du même avis que M. Rivière et pense
que l'Éléphant a pu vivre à l'état sauvage dans l'Afrique
romaine. M. C. Rivière reprendra cette question à la séance du
16 décembre 1918. La communication de M. Trouessart sera
publiée au Bulletin.
LA
4
M. Rollinat écrit que l'intense sécheresse de l'été de 1918
SA BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION .
fut, en quelques endroits, dans les environs d’Argenton-sur-
Creuse, funeste aux Taupes (Z'alpa europæa Linné). Les Lom-
bries s'étaient enfoncés dans le sol plus profondément que les
galeries des Taupes et plusieurs de ces Mammifères affamés
furent trouvés morts sur le sol.
Notre collègue a trouvé, chez un marchand de gibier, un
Lapin sauvage, de type très pur, présentant un cas de méla-
nisme complet. Ce sujet provenait d’un lot de Lapins de
‘garenne, Lués aux environs de Vandœuvres (Indre); c'était un
mâle adulle, d’un noir absolu, brillant, sauf le dessous des
pattes, qui était d'un gris très sombre dans les parties tou-
chant le sol.
Les Renards, er 1917, commirent de gros dégâts dans
l'Indre; sur plusieurs centaines de Poulets, 80 seulement
purent être vendus; un jour de juillet, 1 seul Renard tua
17 Poulets; un autre jour, À Renard tua 34 Dindons sur 68. En
es 1918, 13 Poulets furent tués le même jour et, un autre
jour, 5 Dindons.
Les Sangliers, en 1918, causèrent aussi de sérieux dom-
mages dans les champs de Blé et de Pommes de terre. Quand
les Céréales furent énlevées, ils s'attaquèrent aux Pommes de
terre et, en une nuit, une bande de Sangliers bouleversa, si
- bien, une partie d’un champ, que le lendemain les cultivateurs
purent remplir cinq sacs avec les Pommes de terre éparses
sur le sol.
ORNITHOLOGIE.
M. Rollinat nous envoie les notes suivantes d'Argenton-sur-
Creuse :
« En 1917, la masse des Martinets noirs (Cypselus apus L.),
parlit le 22 juillet, quelques-uns restèrent jusqu'au 9 août.
En 1918, les Martinets arrivèrent le 21 avril; la masse partit
le 23 juillet; on en vit jusqu'au 7 août.
« En 1917, il y eut beaucoup plus d'Hirondelles rustiques
. rustica Linné) et de Chélidons de fenêtre (Chelidon
urbica Boïe), que les années précédentes. Les gros départs
eurent lieu dès la première quinzaine de septembre; les der-
nières Hirondelles furent vues le 4 novembre. En 1918, les
Hirondelles rustiques arrivèrent.le 30 mars, puis disparurent;
il en vint d’autres le 4 avril et, bientôt, les Hirondelles des .
EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 85
deux espèces furent nombreuses. Je crois, dit M. Rollinat, que
la guerre a dû être favorable aux Hirondelles. Il serait inté-
ressant de savoir si les villes et les villages épargnés, à proxi-
mité du front, recurent un beaucoup plus grand nombre
d'Hirondelles qu'avant les hostilités.
« Le 15 septembreles Hirondelles commencèrent à partir ; le
93 octobreil en restait encore quelques-unes des deux espèces.
« Le 7 mars 1918, une forte bande de Grues cendrées (Grus
cunerea Bechstein) passa vers 6 heures 30 du soir, allant vers
le nord. Le 18 octobre, à 11 heures, une.bande de 35 sujets, en
ordre de route, passa, allant vers le sud; à ce moment, elles
étaient orientées vers le sud-ouest. » :
Le 1* janvier, notre collègue vit des Corneilles noires occu-
pées à déchiqueter des Choux dans les jardins. Que pouvaient-
elles y trouver? Peut-être quelques larves d’Insectes ou des
petits Mollusques, car les Corbeaux ne broutent pas les feuilles,
comme certains Oiseaux. Un chasseur tua, au fusil, en quelques
jours, sur le fumier des abattoirs, 74 Corbeaux et 25 Pies;
une fois, il abattil 10 Corbeaux en deux coups de fusil.
AQUICULTURE
En août 1918, près d’Argenton-sur-Creuse, et jusqu à plus
de 20 kilomètres en amont, certains pêcheurs capturèrent, par
suile de l'extrême sécheresse, qui avait considérablement
abaissé le niveau de la rivière, jusqu'à 100 livres de Poisson
par jour. En aval d'Argenton, on employa même la dynamite.
Des Saumons périrent parce qu'ils séjournaient dans des eaux
trop chaudes et ne pouvaient franchir les écluses; en amont
_de la ville, plusieurs furent capturés alors qu’exténués ils
allaient succomber.
ENTOMOLOGIE.
M. Vayssière fait une communication sur « l’'Acclimatation
des Insectes auxiliaires et son importance au point de vue
agricole ». Notre collègue cite quelques acelimatations heu-
reuses et relativemeni faciles, mais, dit-il, la plupart du temps
il se présente de grandes difficultés, et la réalisation du pro-
gramme peut être très onéreuse et à longue échéance. Néan-
moins, il convient d'entrer dans celte voie comme les Élats-
86 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
Unis, qui ont compris quels bénéfices énormes on peut
attendre de l'introduction des précieux auxiliaires que la
Nature nous a donnés. Nous avons trop besoin de nos récoltes,
ne restons pas indifférents, comme avant 1914, devant les
dîimes formidables que prélèvent les ennemis de nos cul-
tures. >
La Société aidera de tout son pouvoir l’acclimatation des
Insectes auxiliaires et s’efforcera d'instruire nos compatriotes
pour qu'ils connaissent et respectent les Insectes utiles de
notre pays.
La communication de M. Vayssière sera insérée au PBul-
letin.
BOTANIQUE.
M. A. Robertson-Proschowsky nous envoie de Nice : 4° un
fragment de spadice de Prahea dulcis Mart. Il y a environ
14 mois que celte inflorescence reste sans se développer.
M. le professeur Beccari dit que B. calcarea Liebm. demande
“environ À an pour le développement des fleurs, et environ
3 ans pour que les fruits soient mûrs. M. Beccari n'indique
rien, à ce sujet, pour le 2. dulcis; il s'agirait donc là d’un fait
qui n’a pas encore été constaté et qui pourrait, peut-être, se
retrouver chez les deux autres espèces connues de Prahea, et,
par conséquent, constituer un caractère générique;
2 Un fragment de spadice d'Archontophænix Cunninghami
Wendi. Les pédicelles et le pédoncule sont, pendant les pre-
mières semaines après le développement de l’inflorescence,
d’un très beau rose à nuance violette ;
Et 3°, quelques petites branches de Aristotelia Macqui, tuées
par une maladie, probablement d'origine cryptogamique.
M. Bois a remis ces échantillons au Laboratoire de cryptogamie
du Muséum, pour élude.
M. Marnier-Lapostolle, de Nice, regrette qu'on ne sache pas
tirer tout le profit ornemental des Palmiers et donner à ces
splendides végétaux un aspect tout à fait tropical. Notre col-
lègue a, entre autres, embelli les troncs de Phœnix canariensis
en placant entre leurs gaines des plantes épiphytes ; quelques-
unes s’y reproduisent seules. Les Broméliacées et les Fougères
font surtout merveille. Les Cereus grimpanis laissent retom-
EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 87
ber, du haut des Palmiers, leurs tiges formant draperies.
M. Marnier-Lapostolle nous envoie la liste des meilleures
plantes pour garnir les Palmiers.
Pour le secrétaire des séances,
C.. DEBREUIL.
SÉANCE GÉNÉRALE DU 2 DÉCEMBRE 1918
Présidence de M. D. Boïs, vice-président de la Société.
e
* En ouvrant la séance, M. le Président prononce les paroles
suivantes :
Messieurs,
Au moment où nos troupes victorieuses font leur entrée.
solennelle en Alsace-Lorraine reconquise, et où la Belgique
s’affranchit d’une domination odieuse, nous adressons à nos
collègues alsaciens, lorrains et belges, l’expression de notre
joie émue et de notre affectueuse sympathie.
Je serai certainement l'interprète de vos sentiments en témoi-
gnant notre vive gratitude à nos vaillants soldats, à leurs-chefs
et à nos excellents alliés, dont les exploits nous ont rempli
d'admiration.
La France doit la victoire aux hommes d'initiative et d’action
qui ont assuré sa défense; mais, pour tenir dans le monde la
place à laquelle elle aura droit après la signature de la paix, il
faudra encore des hommes résolus pour organiser et assurer sa
_ vie économique, et nous devons être prêts à faire face aux nou-
veaux et grands devoirs que va créer cette situation nouvelle.
Il faudra un retour vers l’agriculture, trop délaissée, qui
pourra nous fournir des richesses illimitées si nous savons uti-
liser toutes nos ressources, aussi bien coloniales que métropo-
litaines, pour accroître et améliorer les productions du sol.
Dans ce but, nous devons mettre en œuvre, non seulement
tout ce qui doit donner des résultats assurés, mais aussi nous
appliquer à créer de nouvelles ressources dans le domaine de
la zoologie et de la botanique agricoles.
C'est en cela que notre Société pourra se rendre utile, con
88 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D ACCLIMATATION de
formément à son programme. Elle le sera d’autant plus qu'il
se trouvera, parmi nous, de plus nombreux hommes d’action
orientés dans la voie des réalisations, mettant à poal nos
études, restées trop souvent spéculatives.
Ayons foi dans l'avenir, Messieurs, et travaillons jee plus er en
plus Pour le bien de notre pays. :
Le procès-verbal de la précédente séance est lu et adopté.
Décès.
M. le Président annonce qu'il vient d'apprendre la mort de
notre collègue, M. Edmond Rostand. Le grand poète, qui avait
fait revivre, sur la scène, la tradition française de la bonne
humeur et de l’héroïsme, était aussi un grand ami de la
nature, qu'il avait entre autres si splendidement magnifiée dans à
son Hymne au Soleil, dans Chantecler. Edmond Rostand s’inté-
-ressait à nos travaux ; il nous consultait et dans sa propriété de
Cambo, où il se plaisait à élever des Oiseaux chanteurs, il cul-
tivait en connaisseur les plantes nouvelles et rares. Nous
adressons à sa famille je expression de nos sentiments de con- :
doléances les plus sincères.
Nous avons, également, perdu notre collègue etpropriétaire,
M. Félix Bonnet, avocat à la Cour de cassation. M.le Secrétaire
général a représenté la Société aux obsèques.
; GÉNÉRALITÉS,
M. de Southoff, dans une lettre vibrante de patriotisme, nous
adresse des félicitations au sujet de « la victoire totale rem-
portée sur les Boches et leurs acolytes ». Il s'associe à la joie
si légitime de tous les Français, et nous prie d'être l'interprète
de ses sentiments auprès des membres de la Société d’Accli-
_matation. Comme Russe et comme ami de la France, il garde
une foi inébranlable dans la résurrection de son pays.
De son côté, M. le professeur O. Mattirolo (de Turin) nous
fait part de sa joie profonde et nous adresse un ardent : Vive
la France!
Au nom de M. le D° G. Perez (des Canaries), M. Challamel,
éditeur, à fait déposer, au siège de la Société, un certain
nombre de brochures sur le Tagasaste (Cytisus proliferus,
Fe
EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 89
varietas). Ces brochures sont mises gratuitement à la disposi-.
tion des membres de la Société. M. le Président adresse ses
remerciements à MM. Perez et Challamel.
MAMMALOGIE.
M. Debreuil a observé une Souris, qui avait fait son nid sous
une mangeoire, dans une volière. En soulevant avec soin la
mangeoire, on pouvait voir la Souris dormant au milieu d'une
petite dépression faile dans des débris de paille, de chiffons et
de papier; autour d’elle vivait une colonie de Blaps (2. morli-
saga), composée de 25 à 30 individus. Ces Insectes, constam-
ment en mouvement, l'entouraient de tous côlés et, sans la
toucher, se rapprochaient d'elle, le plus possible. Ces animaux,
Souris et Blaps, semblaient très bien s'entendre, et malgré
l'odeur très forte des Insectes et leur constante turbulence, la
Souris paraissait accepter, avec plaisir, leur présence. Les
Blaps devaient se nourrir des déjections de la Souris et profiter
de sa chaleur.
La Souris puisait, peut-être, comme l’a raconté Micheiet,
pour les sultanes d’Orient, « dans le succulent Insecte, une
jouvence éternelle... »1l y a là, en tout cas, un fait de com-
mensalité assez singulier, et qui laisse supposer que les ani-
maux se comprennent et s’entr'aident mieux que nous ne le
pensons.
ORNITHOLOGIE.
M. Rollinat, frappé, lui aussi, de la diminution du nombre des
cent venaient s’abriter chaque jour, il y a à peine deux ans, il
n y en a plus un seul aujourd'hui, va s'occuper de la question.
Il se propose, entre autres, d'examiner au microscope des
« frotlis » du sang de ces Oiseaux, morts récemment. Le Moi-
neäu friquet est aussi, dit-il, en voie de diminution.
M. Debreuil raconte l’histoire d'un Pigeon culbutant que la
guerre avait rendu célibataire depuis deux ans et qui, chaque
jour, faisait la cour à une Pomme d'Épicéa, tombée sur le sol ;il
roucoulait autour et essayait de se comporter, avec elle, comme
avec une femelle. Notre collègue ayant mis à sa disposition un
mannequin représentant vaguement une Pigeonne, le Culbutant
<
Moineaux, et ayant remarqué qu’à certains endroits où plus de
90 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
abandonna la Pomme de Pin, pour ne plus s'occuper que de ce
mannequin auquel il manifestait ses désirs les plus ardents.
Des anomalies du même genre et chez tous les animaux ont
été souvent constatées ; celle-ci apporte un fait de plus au cha-
pitre des « ersalz » de la guerre. ;
M. Gritton dit que la plupart des Pigeons privés de femelles
cherchent à satisfaire leurs désirs sur tous les objets qu'ils ont
à leurportée, morceaux de bois, piquets, vases et même sur le
parquet de leurpigeonnier.
M. de Guerne rappelle à ce propos que des cas d’accouple-
meñts singuliers ou hors nature ont été signalés chez un cer-,
tain nombre de Vertébrés et aussi chez des Insectes, par notre
collègue Gadeau de Kerville, qui leur a consacré diverses publi-
cations. Les cas observés chez les Batraciens anoures sont assez
fréquents ; il a même été possible d'en conserver dans l'alcool.
On en pouvait voir notamment une belle série au Musée de
Douai, dans la collection Héron-Royer, qui y était soigneuse-
ment exposée, avant l'invasion allemande. Les Anoures mâles
possèdent pour se cramponner frénéliquement (suivant l'ex-
pression du savant conservateur du British Museum, notre col-
Jègue G.-A. Boulenger) à leurs femelles, des brosses copula-
trices, des plaques cornées, des apophyses, etc., qui leur per-
_ mettent de saisir également, d’une manière très énergique, des
objets inanimés tels que racines, morceaux de bois, etc. Ils ne
lächent pas prise quand on les plonge dans l'alcool, et c’est
ainsi qu'ont été obtenus, sans aucun artifice, par feu Héron-
Royer, les pièces mentionnées par M. de Guerne.
ENTOMOLOGIE - INVERTÉBRÉS.
M. A.-L. Clément fait une communication à propos d’un nid
de Mégachile (Abeille solitaire), construit entre la vitre et le
couvercle d'une ruche. Les Mégachiles ont, depuis longtemps,
attiré l'attention des naturalistes; Réaumur et, plus près de
- nous, Fabre, entre autres, ont laissé sur leurs mœurs d’admi-
rables observations. La communication de M. Clément parai-
tra, avec figures, au Bulletin.
M. Clément, questionné sur la cristallisation du miel, répond
que les miels se cristallisent, plus ou moins, suivant leur na- :
ture, mais que presque tous se solidifient pendant l'hiver. Ce
EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 91
phénomène n'apporte aucune modification au goût du miel. Le
miel cristallisé, réchauffé au bain-marie, redevient liquide et
se maintient ensuite, très longtemps, dans cel état. En Corse,
* on apprécie beaucoup le miel battu; ce procédé le rend plus
léger et lui donne un aspect blanc crémeux, semblable à la
sauce connue, en cuisine, sous le nom de « sabayon ».
Au sujet de la nature et de la composition des miels,
M. Jeanson rappelle que dans les pays mobilistes, en particu-
lier aux Étais-Unis, l'abus de l'extracteur fait que l’on trouve,
normalement, dans le commerce, du miel très aqueux, extrait
avant operculation, qui est de bonne vente, au moment du
miel nouveau, mais qui ne conviendrait pas pour constiluer
des provisions d'hiver, qui ne doivent pas contenir plus de 6 à
8 p. 100 d'humidité. Du reste, les Américains y obvient en
concentrant, par évaporation, le miel extrait, au point de lui
donner la consistance du savon, ce qui permet de le livrer à la
consommation en cubes découpés au fil métallique et empa-
quetés dans du papier paraffiné. Au point de vue gustatif,
cértains consommateurs trouvent que les cristaux de glucose
de miel cristallisé rapent le palais et l’arrière-gorge d'une
facon peu agréable. (Le miel est, en effet, un mélange de glu-
cose cristallisable et de lévulose. Ce dernier, dans le miel dit
« cristallisé », reste emprisonné entre les cristaux de glucose.)
Il semble qu'un acheteur de miel liquide, soucieux de la
valeur alimentaire de la marchandise, devrait en prendre la
densité, qui, pour un miel operculé, devrait être de 1,35 à 1,45;
car 1} n y a rien de plus facile que d’inñcorporer 30 p. 100 d'eau
et davantage au miel par simple mélange. La concentration du
miel « mÜr », pour en assurer la conservation, n est pas indis-
pensable. Les auteurs admettent qu’au moment de l'opercu-
lation, Abeille introduit dans la cellule, avec son aiguillon, une
gouttelette d'acide formique qui joue le rôle d’antiseptique. Il
est bon de dire qu’à la connaissance de ces auteurs aucuné
Abeille n’a été observée se livrant à celte occupation. Il ne
serait pas impossible que l’atmosphère de la ruche fût saturée
d'acide formique qui se dissoudrait dans le miel, grâce aux
matières alcalines que contient le nectar, récolté par les
Abeilles; ceci n’est qu'une supposition qui aurait besoin
d’être soumise à contrôle.
Sur le point de savoir si l’on peut établir un rucher au voi-
simage d’une source de sucre industriel, M. Jeanson dit que,
92 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
cette année, un wagon de sucre cristallisé, ayant été tamponné
à Fontainebleau, les Abeilles du laboratoire de Biologie végé-
tale ont fait la récolte en quatre jours, avec, il est vrai, l’aide
de quelques maraudeurs. Il était curieux de voir les buti-
neuses, en grand nombre, puiser aux bassins voisins l’eau
nécessaire à dissoudre le sucre cristallisé.
M. Debreuil a observé deux Limaces rouges (Arion rufus)
qui mangeaient, chacune, un Lombric vivant, qu’elles avaient
capturés au moment où ils sortaient de leur trou. On sait que
ces Mollusques sont volontiers carnivores, mais, en général,
celte espèce ne s'attaque pas à des proies vivantes, comme le
fait, normalement, la Testacelle.
BOTANIQUE.
M. Mailles présente une souche de Haricot d'Espagne (Pha-
seolus mulliflorus Willd.), âgée de trois ans et tubérisée; les
plantes étaient arrachées, chaque année, au début de l'hiver.
M. À. Piédallu fait une communication sur Ja « Reconsti-
tution rapide des Vergers dévastés par l'ennemi ». Î] préconise
l'emploi des explosifs pour le creusement des cavités de plan-
tation des arbres fruitiers, ces explosifs servant, en même
temps, à pulvériser et à souffler des malières fertilisantes dans
les fissures profondes du sol. Ce procédé, qui peut s’appliquer
à toutes les plantations d'arbres, rendrait de grands services
dans les colonies. La communication de M. Piédallu sera
insérée au Pulletin.
Notre collègue lit, ensuite, une note sur le bouturage du
Sorgho, qu'il recommande non comme moyen de culture dans
les grandes exploitations, mais pour conserver et multiplier
sûrement une variété donnée, à l'état de pureté.
M. Piédallu termine par une note sur le Sorgho cultivé
comme fourrage. Cette plante peut donner jusqu'à trois ré-
coltes par an,et notre collègue souhaite que cette culture se
généralise en France. M. Gustave Rivière, tout en appuyant les
conclusions de M. Piédallu, pense que les rendements indiqués
sont, en général, trop élevés.
M. Charles Rivière appelle l'attention sur certains accidents
dus à l'alimentation par le Sorgho, dans les colonies. Certaines
variétés contiennent un glucoside cyanogénique, qui, en Al-
EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 93
gérie, entre autres, a tué de gros animaux. Au Soudan, plu-
sieurs variétés sont toxiques. En France, aucun accident n’a,
jusqu'ici, été constaté, mais il est bon de prendre des précau-
tions et de choisir les variétés. D’ailleurs, le climat peut jouer
un grand rôle dans la toxicité des Plantes el de même que la
Ciguë, la Digitale, ete., de certaines régions sont ingérées sans
danger, la même variété de Sorgho, toxique au Soudan, peut
ne pas l'être en France. Sous réserve de ces observations, les
graines de Sorgho sont employées, avec nee, pour les
volailles.
MM. C. et G. Rivière signalent qu'ils ont remarqué, dans les
environs de Mirande (Gers), des bourgeons adventifs déve-
loppés sur de grosses racines de forts Platanes, rampantes à
la surface du sol; ces bourgeons formaient de petites touffes
d'une trentaine de centimètres de haut. Aucune cause appa-
rente ne semblait avoir provoqué cette anomalie. Ces sortes
de rejetons, communs sur certains arbres, Trembles, Peupliers,
Robiniers, etc., sont rarement constatés sur le Platane; dans
ce cas, ils sont un élément facile de multiplication, pa éclat de
la touffe.
COLONISATION.
Dommages aux plantations de Caféiers au Brésil. — Le
ministre de l'Agriculture de l’État de Sao-Paulo évalue à
361.202.000 le nombre des Caféiers endommagés par les froids
récents. D’après un rapport de la Société nationale d’Agri-
culture, 150 millions de plants de moins de cinq ans ont été
détruits et plusieurs centaines de millions attaqués.
M. C. Rivière demande que la Société d'Agriculture précitée
soit priée de fournir des renseignements détaillés sur ce phé-
nomène météorologique, peu commun dans celte zone du globe.
»
Pour le secrétaire des séances,
C. DEBREUIL.
94 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D ACCLIMATATION
SÉANCE GÉNÉRALE DU 16 DÉCEMBRE 1918
‘Présidence de M. D. Bois, vice-président de la Société.
Le procès-verbal de la précédente séance générale du.
6 décembre est lu et adopté.
GÉNÉRALITÉS.
Le Conseil a décidé qu'une séance solennelle de distribution
des Récompenses aurait lieu le dimanche 4 mai 1919. Le Con-
seil apportera tous ses soins pour donner toute la grandeur :
convenable à cette première manifestation, inaugurant la paix
victorieuse que nous ont donnée nos admirables armées.
M. le Secrétaire général lit une note sur [a destruction des
collections de M”*° Delacour et de son fils, M. Jean Delacour.
‘Cette note, qui montre que toute restauration sur place doit
être abandonnée, est intitulée : La fin de Villers-Bretonneux. -
Plus heureux que M. Delacour, M. Blaauw, à Gooïlust (Hol-
lande), malgré les difficultés du ravitaillement, a pu sauver la
plus grande partie de $es animaux.
MAMMALOGIE.
M. Charles Rivière, poursuivant sa controverse avec M. le
professeur Travessart, expose les raisons qu’il a de ne pas
croire au changement du climat de l'Afrique du Nord depuis
l’époque de la domination puhique .et romaine. Les Éléphants
dont parlent souvent les textes anciens sont tous des Éléphants
de guerre; cela n'’infirme pas la proposition par laquelle l’Élé-
phant sauvage n'existait pas plus alors dans l'Afrique du Nord
qu'à l'époque actuelle. Cette communication très documentée,
n'ayant pas pu être lerminée le 16, sera achevée au cours
d’une prochaine séance générale.
BOTANIQUE.
M. Bois rend compte à la Société des résultats obtenus, au
cours de l’année 1918, dans les essais de plantations de trois
sortes de Pommes de terre des Iles Canaries : la variété Pappas
’ 7
EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 95
negras, la variélé Pagpas palmeras, et la variété Pappas blan-
cas. Ces essais ont été faits au Muséum, chez le docteur
Leprince, chez M. Debreuil et chez M. Mailles. Le rapport avec
figures paraîtra au Pulletin.
À propos de celte communication, M. Charles-Rivière insiste
pour que certains points, concernant ces variétés de Pommes
de terre, soient étudiés. La maison Vilmorin serait à même de
pouvoir rechercher l’origine exacte de ces sortes de tubercules.
M. le Président lit une lettre de notre collègue M. Vuillet sur
la culture de la Pomme de terre, à Kati (Afrique occidentale
française).
M. Gustave Rivière souhaite que pour la culture des Pommes
de terre on s’en tienne, en France, à quelques variétés excel-
lentes avec lesquellés on obtiendrait des résultats bien
supérieurs à ceux que donneront des variétés prises un peu
au hasard. :
M. Mailles dépose sur le bureau deux tubercules, en deux
variétés, de Topinambours bien productifs et de saveur bien
supérieure à celle du type primitif; ces variétés ont été, il y
a deux ans, trouvées sur un marché, sans aucune dénomina-
tion. Notre collègue y ajoute la recette suivante pour la pré-
paration des Topinambours à la vosgienne : Cuisez des Topi-
nambours à l’eau salée; égouttez-les; coupez-les en tranches
épaisses; sautez-les 2 minutes avec du beurre. Assaisonnez,
dressez sur un plat. Masquez-les avec une sauce pain frit. —
Recelte sauce pain frit : fondre 76 grammes de beurre. Quand
il est bien chaud, mêlez avec 4 ou 5 cuillerées de panure. Cuisez
_5 à 6 minutes et salez.
COLONISATION.
M. Paul Carié fait une communication sur la culture du Filao
et son utilité comme bois de chauffage dans les régions intertio-
picales. Notre collègue M. Frey ayant remis un mémoire sur
les cultures failes par lui-même en Afrique occidentale à
M. Crepin, M. Carié a bien voulu appliquer la connaissance.
qu'il possède de la question à la présentation de ces intéres-
sants résultats. Il a pu les confirmer en faisant part des résul-
tats obtenus par lui-même dans ses propriétés de l’île Maurice
LE pt CENTER
06 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D ACCLIMATATION
où les expériences faites par lui onl por# sur une période de
60 années et sur une étendue de 400 hectares. Notre collègue
illustre ses explications de nombreuses projections dont les
clichés furent pris par lui à l'ile Maurice. La communicalion
de M. Carié paraîtra in exlenso, avec planches photographiques,
au Bulletin. |
Le Secrélaire des séances adjoint,
PIERRE CREPIN.
ORDRES DU JOUR DES SÉANCES
POUR LE MOIS D'AVRIL 1919.
Séances générales.
Lundi T, 83 heures. — M. H. Georrroy-SaINT-HiLaïRE : La situation
de l'Élevage au Maroc.
— M. C. Rivière : L'Acclimatation des Orangers dans le bassin
m ‘diterranéen.
Lundi 28, à 3 heures. — M. P. Mécnin : Les Chiens de France au.
front, pendant la guerre.
— M. J. pe GuERNE : L'emploi du Soja dans l'alimentation; sa
culture dans les colonies asiatiques.
*
RD
Séances des Sections.
1*e SECTION. — Mammalogie.
Lundi 1%, à 3 heures. — La question du Mulet au Soudan.
2e Secrion. — Ornithologie — Aviculture.
Lundi 14, à 5 heures. — Ligue pour la Protection des Oiseaux.
*
# #
Tous les membres de la Société sont priés d'assister aux
Séances générales, qui ont lieu deux fois par mois, au Siège
social, 198, boulevard Saint-Germain.
Sur demande, les Ordres du Jour sont adressés mensuelle-
ment.
Graines offertes par M. G.-H.
CAVE, Curator Eloyd Botanic
Garden, Darjeeling (Indes an-
glaises).
cer Papilio King.
— Hookeri Miq.
— Campbellii Hook f.
. — Osmastoni Gamble.
… Artemisia pauciflora Spreng.
stragalus stipulatus D. Don.
rdisia macrocarra Wall. -
nemone vitifolia Buch-Ham.
— rivularis Buch-Ham.
Bœhmeria macrophylla D. Don.
erberis umbellata Lindl.
— concinna Hook. f.
Callicarpa rubella Lindl.
“Cassiope selaginoides Hook. f.
; Thoms.
“Cotoneaster frigida Wall.
“Coriaria nepalensis Wall.
_Corylus ferox Wall.
“Cnicus involucratus Wall.
Cynoglossum micranthum Desf.
Mr — denticulatum A. D.C.
Dickroa febrifuga Lour.
Diclytra thalictrifolia Hook. f.
- et Thoms.
Decaisnea insignis Hook. f. et
- Thoms. $
ÆBnkianthus himalaicus Hook. f.
… et Thoms.
ÆEmbelia Gamblei Kurz.
Ærythrina arborescens Roxb.
Ficus Hookerii Miq.
razinus floribunda Wall.
inpophae salicifolia Don.
lehwingia. himalaica Hook. f.. ot
… Thoms.
Hymenopogon parasificus Wall.
Bypericum patulum Thunb.
lez intricata Hook. f.
lasminum humile L.
lumiperus pseudo-Sabina Fisch: et
- Mey. ’
Lilium giganteum Wall.
— nepanlese Don. D:
belia erecta Hook. f. et Thoms.
— pyramidulis Wall.
Luculia gratissima Sweet.
landragora cærulescens C. B.
… Clarke.
Meconopsis simplicifolia G. Don.
— paniculata.
Michelia Cathcarthii Hook. f. et
- Thoms. 6 /
Mucuna macrocarpa Wall.
Neillia thyrsiflora Don.
Nyssa sessiliflora Hook. f. , .
Pedicularis Scullyana Prain.
_— trichoglossa Hook. f.
crorhizo Kurroa Royle.
Piptanthus nepalensis D. Don.
OFFRES
éry, par Aixe (Haute-Vienne),
= Co. Agapornis nigrigenis de 1918,
‘change pour d'autres Oiseaux. — M. Decoux,
EN DISTRIBUTION
Potentilla Griffithii Hook f.
— leuconota D. Don,
Podonhyllum Emodi Wall,
Polygonum vaccinifolium Wall.
Poterium diandrum Hook. f.
Primula Elwesiana King.
Kingii Watt.
reticulata Wall.
siklcimensis Hook.
Stuartii Wall.
Wattii King.
Prunus acuminata Wall.
— Puddum Roxb.
Pyrus foliolosa Wall.
— insignis Hook. f.
AE IE TA
Rosa macrophylla Lindl.
— sericea Lindl.
Richelia lanuginosa.
Rubus moluccanus L.
— paniculatus Sm.
— reticulatus Wall.
Ruellia cordifolia Wall.
Rhus semialata Murray.
Rheum nobiléH ook. f. et Thoms.
Rhododendron arboreum Sun.
— arboreum, var. Camp-
belli. À
Rhododendron barbatum Wall.
— camellizflorum Hook. f..
— campanulatum Don.
— campanulatum, Don.var.
Wallichai.
campylocarpum Hook.f.
cinnabarimum Hook. f.
Dalhousiz Hook.f.
Falconert Hook. f.
{ulgens Hook. f.
grande Wight.
Hodgsoni Hook. f.
lanatum Hook. f.
lepidotum Wall.
Maddeni Hook f.
Wightii Hook. f.
Sambucus adnata Wall.
Saussurea Laneana.
— eriostemon Wall.
— Sughoæ G. B. Clarke.
Saxifraga purpurascens Hook. f.
et Thoms.
Sedum asiaticum Spreng.
— elongatum Wall.
— Ewersü Ledeb.
— himalense D. Don.
Senecio Candolleanus Hook. et
Arn.
— diversifolius Wall.
— Ligularia Hook. f.
— Mortoni QG. B. Clarke.
— pachycirpus G. P.Clarke.
— pauciflorus.
Swertia dilalata GC. B. Clarke.
— Hookeri G. B. Clarke.
— Kingit Hook. f.
— multicaulis D. Don.
Symplocos theæfolia D. Don.
Thalictrum Chelidonii Hook: f.
et Thoms.
LEE an SE ESA
Offres et Demandes réservées aux membres de la Société.
accepte
Thalictrum cultratum Wall.
Tephrosia candida D C.
Toddulia aculeata Pers.
Vaccinium serratum Wight,
Viburnum stellatum Wall.
Graines offertes par M. MAR-
NIER-LAPOSTOLLE :
Primula malacoides.
Dracæna indivisa atropurpurea.
Cycas revoluta. k
Alsophila australis.
Archontophænir Cunningha-
miana :
Graines offertes par M. PROS-
CHOWSKY : :
PButia capitata var. pulposa Bec-
Pittosporum floribundum Wig
et Arn.
Livistona australis.
Sabal Adansoni QE
Sabal Adansoni, jolie variété, se
reproduit par semis.
Graines offertes par M. MOREL :
Agathea amelloïides D C.
Antennaria plantaginea R. Br:
Chamaæcyparis nutkaensis Spach.
— obtusa Sieb.et Zucc.
Cryptomeria japonica Don.
Cupressus arizonica Green.
Lawsoniana:
var. Allumi.
argentea.
aurea-glauca.
elegantissima
sulfurea.
— - filifera glauca.
patula.
pulcherrima.
— — Triomphe de
Boskop.
versicoler.
sempervirens, Var. horizon-
talis.
Cytisus Laburnum L.
Cytisus proliferus, var. albus.
Exochorda Alberti Regel.
Impatiens Sultani Hook.
Juniperus excelsa Bieb..
— japonica, Var. aureu.
— oxycedrus.
— rigida.
— virginiana,var.albo-picta.
var. Chamberlaini.
Parrotia persica G. A. Mey.
Polemonium cæruleum L:
Rhodotypos kerrioides Sieb.
Sequoia gigantea Torr.
Spiræa astibboides.
Tazus adpressa Gord-
— baccata, var hibernica aurec.
— Dovastoni.
Thuya occidentalis.
— orirntalis, var. filiformis.
cari. ( ne pa
£
TEE)
|
|
- Thuyopsis dolabrata Sieb. et Zucc.
Graines offertes par M. BOIS:
Ansérine amarante.
DEMANDES
Thermosiphon d'occasion en bon état, avec ou
sans ses tuyaux, pouvant chauffer environ 60 mètres
cubes. — M, Decoux, Géry, par Aixe (Haute-Vienne).
S'adresser au Secrélarial.
72
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SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION DE FRANCE
RECONNUE D'UTILITÉ PUBLIQUE
Le but de la Société Nationale d’Acclimatation de France est de concourir : M
1° à l'introduction, à l'acclimatation et à la domestication des espèces d'animaux M
utiles et d'ornement; 2° au perfectionnement et à la multiplication des races W
. nouvellement introduites ou domestiquées; 3° à l'introduction et à la propagation
de végétaux utiles où d'ornement. |
Le nombre des Membres de la Société est illimité : les Etrangers et les Dames
peuvent en faire partie, ainsi que les Personnes civiles, les Associations, les Etablis-
sements publics ou privés (Laboratoires, Jardins zoologiques ou botaniques, Musées, \
Sociétés commerciales, etc.).
La Société se compose de membres Titulaires, membres à Vie, membres |
Donateurs, membres Bienfaiteurs.
Le membre Titulaire est celui qui paie un droit d'entrée de 10 francs et une
cotisation annuelle de 25 francs.
Le membre à Vie est celui qui paie un droit d’entrée de 10 francs et qui s’affran-
chit de la cotisation annuelle par un versement de 250 francs.
Le membre Donateur est celui qui verse une somme d’au moins 500 francs.
Le membre Bienfaiteur est celui qui verse une somme d’au moins 1.000 francs;
son nom est inscrit, à perpétuité, en tête de la liste des membres.
La Société décerne, chaque année, en Séance solennelle, des récompenses,
Ces récompenses sont attribuées aux personnes qui, par leurs travaux, tant théo-
riques que pratiques, ont aidé à la vulgarisation des idées de la Société. .
En outre de la Séance solennelle et publique des récompenses et du Déjeuner
amical annuel, exclusivement réservé à ses membres, la Société tient chaque mois
des séances spéciales de Sections : 4° Mammalogie; 2° Ornithologie et sa sous-section,
Protection des Oiseaux; 3° Aquiculture ; 4° Entomologie; 5° Botanique, et 6° Colonisation.
Tous les membres peuvent assister à ces séances dont lés ordres du jour men-
suels leur sont régulièrement adressés sur leur demande.
La Société encourage d’une manière toute spéciale les études de Zoologie et de
Botanique appliquées en distribuant des graines et en confiant des cheptels d’ani-
maux à ses membres.
Le Bulletin mensuel forme, chaque année, un volume d'environ 400 pages
illustrées de gravures. Il traite des questions concernant l'élevage des animaux, la
culture des plantes et particulièrement des faits d’acclimatation survenus en France
et à l'Etranger. Il donne des renseignements les plus variés sur les animaux et les
plantes utiles ou d'ornement d'introduction nouvelle.
On y trouve des articles de fond relatifs aux applications de l’histoire naturelle :B
installation, éducation des animaux, culture des plantes, usages, introduction), etc., etc.
-
LR]
La Société Nationale d'Acclimatation poursuit un but entièrement désin-}
téressé; elle ne sert aucun intérêt particulier, ne se livre à aucun commerce:
adhérer à ses statuts, l'aider dans ses efforts, c’est contribuer au bien-être général}
et à la prospérité du pays.
Le Gérant : À. MAR&THRUX,
Paris. — L. MARETHEUX, imprimeur, 1, rue Cassette.
y
BULLETIN ES
: DE LA
nef Nationale d'eclimatti
de
. DE FRANCE À :
| (REVUE DES SCIENCES NATURELLES APPLIQUÉES )
* = ee. FO ANNÉE :
«vË
N° 4. — AVRIL 1919
ee SOMMAIRE
Fe 20 : Pages,
P. AMÉDÉE-Picuor. — Albert OR HER LU vo 97
TES DE LA S@CIÉTÉ D'ACGLIMATATION PENDANT LA GUERRE. . : 2 44. à FRS ACIDE
aurice Loyer. — Exposé des travaux de la Société depuis 1914. . 2 20 0 103
RE : RE Extraits des procès-verbaux des Séances Yénérales de la Socittée.
: | Séance générale du 13 ovier HO AR ne 7 0 D en Da NA 109
“| Assemblée générale annuelle du 20 JA ENMONO NE EUR RES Se SAT DE EE Satis)
sr Séance générale du 3évrier 1919... . . . .. DNA A Ve DUR RU ENS 118
5 RC Dr évier RAT RSS PER MO Te M 193
à
Un numéro. 3 francs : — Pour les Membres de la Société, 2 fr. 50.
4. DEJEUNER AMICAL # |
D Le Déjeuner amical aura lieu le Jeudi 22 Mai prochain, à midi ei demi, au
BUFFET DE LA GARE DE LYON. (ua
+ Ce déjeuner est exclusivement réservé aux Membres de la Société et à
leur femme. Prix du déjeuner : 20 francs. 3
Prière d’adresser, dès maïntenant, les adhésions au Secrétariat.
_ Aucune adhésion ne sera acceptée après le 46 Mai.
On est Prié d'apporter son ticket de pain.
SÉANCE SOLENNELLE
_. La distribution solennelle des Récompenses de 1a Société aura lieu le
imanche 25 Mai, à 3 heures, dans le grand Amphitheâtre du Muséum
‘Histoire naturelle. >
Cette séance sera présidée par M. Lebrun,
M. Edmond Haraucourt parlera sur :
Les Membres de la Société seront ad
” En outre, des cartes d'invitation pou
ministre des Régions libérées.
« La Plante, la Bête, — ef la Patrie ».
mis sur la présentation de leur carte.
rront être demandées au Siège social.
Ca
or . AU SIÈGE SOCIAL
_ 198, BOULEVARD SAINT-GERMAIN, PARIS (VIT:).
FAN E Free
. BUREAU ET CONSEIL D'ADMINISTRATION POUR 1919 sn L <Ys
Président, M. Edmond Peraixa, Membre de l'Institut et de l'Académie de Médecine, Directeur du
Muséum d'Histoire naturelle, Paris.
. MM. D. Bois, Assistant au Muséum d'Histoire naturelle, 15, rue Faidhorbe,
, : Saint-Mandé (Seine). x A ee
Vice-Présidents. Prince P. D'ARENBERG, 10, rue de la Ville-l'Évôque, Paris, PTE
Dr CHAUVEAU, Sénateur de la Côte-d'Or, 225, boulevard Saint- Germain, Paris. |
Secrétaire général, M. Maurice Loyer, 12, rue du Four, Paris.
MM. H. Hua, Directeur adjoint à l'Ecole des Hautes- Études, 254, baulevard. Saint
Germain, Paris (Conseil).
Secrétaires. J. CREPIN, 55, rue de Verueuil, Paris (Séances). |
Cu. DeBREUIL., %, rue de Châteaudun, Paris (/ntérieur).
J. DecacouRr, 98, rue de Madrid, Paris (Ztranger).
Trésorier, M. le D' SkBILLOTTK, 6, rue de l'Oratoire, Paris. in
Archiviste-Bibliothécaire, M. L. CAPITAINE, 48, boulevard Raspail, Paris, ER
Membres du Conseil
MM. A. CHAPPELLIER, 197, avenue Daumesnil, Paris.
le D' AcHALME, Directeur du Laboratoire colonial du Muséum d'Histoire naturelle, 1, rue Andrieux,
Paris.
le D' P. MarcHaz. Membre de l'Institut, Professeur à l'Institut Nalional Agronomique, 45, rue
de Verrières, à Antony (Seine). US 3 ? Ce
le D° LæPriNces, 62, rue de la Tour, Paris. Ste
MxiLLES, rue de l'Union, La Varenne-Saint-Hilaire (Seine). Pret
le Dr E. TRoUESSART, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle, 61, rue Guvier, Paris. x
LecouTe, Membre de l'Institut, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle, 14,cue des Ecoles, Paris.
P. CARIÉ, 40, boulevard de Courcelles, Paris. L
L. ROULE, Profésseur au Muséum d'Histoire naturelle, 517, rue Cuvier, Paris.
G. Foucxer (l'abbé), 24, rue Cassette, Paris.
P. KESTNER, APE DES ‘de la Société de Chimie industrielle, 36, rue Ribera, Paris. S
R. Le FoRT, 89, boulevard Malesherbes, Paris. Eu
Dates des Séances générales et du Conseil £
POUR L'ANNÉE 1919
janvier | Février
SÉANCES DU CONSEIL, le mercredi à 4 h.
Séances générales, le lundi à 3 h.
Sous-SEcTiOon d'Ornilhologie (Lique pour
la Protection des oiseaux) le lundi
HD CET Men Ne Mi
Les membres de la Société qui désirent assister aux Séance générales recevront
sur {eur demande les ordres du jour mensuels des séances. - : :
Le Secrétaire général a l’honneur d'informer MM. les Membres de la Société *. les 7
Société, 14 qui désireraient l'entretenir, qu’il se tient à leur disposition, au siège de la
ociété, 198, boulevard Saint-Germain, tous les Lundis, de 4 à 7 heures. BA
fréquentes du fait de ln guerre, le tableau A sur la couverture du Bulletin cesse d'être
applicable; il sera fait désormais un prix spécial pour chaque tirage à part. à
par les auteurs des articles insérés dans le Bulletin.
La reproduction, sans indication de source, ni de nom d'auteur,
des articles publiés dans le Bulletin est interdite.
Let er de
res
nc]
ALBERT GEOFFROY-SAINT-HILAIRE
PRÉSIDENT HONORAIRE DE LA SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION
- La Société nationale d’Acclimatation ne voit pas sans dou- .
_ leur disparaître selon la loi commune les derniers survivants
de la brillante pléiade de savants, de naturalistes et d'ama-
teurs qui avait présidé à sa naissance, il y a soixanle-six ans.
Ce fut un de ces travailleurs de la première heure qu'Albert
Geoffroy-Saint-Hilaire qui vient de s’éteindre, le 31 janvier
1919, à l’âge de quatre-vingt-quatre ans, à Dijon, chez sa fille,
auprès de laquelle il avait été prendre sa retraite lorsqu'affligé
de la même cécité que son grand-père, le célèbre membre de
l'Institut d'Egypte, il avait dû renoncer à l’activité cuberene
qui avait caractérisé sa vie entière.
Albert Geoffroy-Saint-Hilaire était né à Paris le 2 décembre
1835, dans ce Jardin des Plantes où les professeurs avaient leur
habitation et où il passa son enfance dans un milieu de natu-
ralistes bien propre à déterminer sa vocation. Après avoir fini
ses études au lycée Henri-IV et suivi les cours de la Faculté de
Médecine, il avait été attaché à la mission de Richard, du
Cantal, pour aller en Algérie étudier les races ovines de la côte
barbaresque.
Entre temps, la Société d'Acclimatation, qu'Isidore Geoffroy-
Saint-Hilaire avait fondée en 1854, avait obtenu del'Empereurla
BULL. S0C, NAT. ACCL, FR. 1919, — 6
98 - BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
concession d'un terrain dans le Bois de Boulogne (1858) pour y
construire un Jardin zoologique et y suivre l'application pratique
de ses études. M. Mitchell, le secrétaire de la Société zoologique
de Londres qui, pendant huit ans, avait remarquablement
dirigé le jardin de la Société anglaise dans Regenl’s Park, avait
été appelé à organiser le nouvel établissement parisien (1859),
et Albert Geoffroy-Saint-Hilaire devint son collaborateur pour
- la surveillance et Ia direction des travaux. M. Mitchell, étant
mort subitement dans la même année, fut remplacé par le
D' Rufz de Lavison, avec M. A. Geoffroy-Saint-Hilaire comme
sous-directeur (1860) et, lorsque le D' Rufz se retira en 1865,
M. Geoffroy-Saint-Hilaire lui succéda. Il avait pendant ce temps
rempli à la Société d’Acclimatation différentes fonctions de
secrétaire dans les sections et les commissions ainsi que celle
de secrétaire général, et à la mort du professeur Bouley en 1885,
après M. de Quatrefages qui comme vice-président avait
rempli les fonctions de président, il fut appelé à la présidence
de la Société aux travaux de laquelle il avait toujours active-
ment participé.
La Société et le Jardin d’Acclimatation, combinant leurs
efforts sous la direction de M. A. Geoffroy-Saint-Hilaire, tra-
versèrent une des plus brillantes périodes de leur existence. Il
suffit de rappeler la nombreuse assistance des séances si suivies
au siège social de la rue de Lille, les conférences, l'extension
des relations à l'étranger, la création de succursales à Tours, à
Hyères, à Marseille, les exhibitions ethnographiques qui ame-
nèrent sur la pelouse du Jardin d’Acclimatation les peuplades
les plus diverses du globe, la création d’un Musée de chasse et
de pêche, l'introduction des Expositions canines alors incon-
nues en France et qui, depuis, ont pris un tel essor. M. A.
Geofiroy-Saint-Hilaire avait l’ambition de faire pour le Jardin
de la Société d'Acclimatation ce que son grand-père avait fait
pour le Jardin du Muséum, et il voulait lui assurer la première
place parmi les établissements zoologiques de l'Europe; maisla
réalisation de ses projets entrainait des dépenses excessives et,
découragé de ne pas trouver l’aide financière qui lui eût permis
de poursuivre une œuvre à laquelle il avait déjà sacrifié toute
sa fortune, il abandonna en 1893 la direction du Jardin et en
1895 donna sa démission de président de la Société d’Acclima-
tation qui le nomma l'année suivante président honoraire.
M. A. Geoffroy-Saint-Hilaire avait fait la campagne de 1870-
ALBERT GEOFFROY-SAINT-HILAIRE Ë 99
1874 dans le corps des francs-tireurs organisé par le comman-
dant Féry-d'Esclands, avec son ami le professeur du Muséum
Alphonse Milne-Edwards, ce qui valut à leur escouade les pré-
mices de mets étranges lorsqu'il fallut, pendant le siège de
Paris, sacrifier la plupart des animaux des deux jardins zoolo-
giques. Pendant l'insurrection de la Commune, le Jardin d’Accli-
- matation se trouva au beau milieu de la tourmente et pendant
près de deux mois les balles et les obus tombèrent nuit et jour
dans son enceinte faisant plusieurs victimes parmi le per-
sonnel et tuant quelques-uns des animaux qui venaient d’être
réinstallés. On put douter un instant que le Jardin d’Acclima-
tation se relevât de ses ruines, mais les subventions que lui
attribuërent la Société d'Acclimatation et la Ville de Paris
assurèrent sa résurrection tandis que différents Jardins zoolo-
giques de l'étranger et de généreux donateurs contribuaient
également à reconstituer ses collections détruites.
Tous ceux qui ont connu dans son intimité le caractère
loyal, l'esprit enthousiaste, la fertile imagination de M. Albert
Geoffroy-Saint-Hilaire, conserveront un souvenir ému de son
amitié,mais il est regrettable qu’en dehors des notes, mémoires
el rapports publiés dans le Bulletin de la Société d'Acclimata-
tion, il n’ait pas consigné dans quelque livre les résultats de
sa propre expérience. Il eût été intéressant de connaître par le
détail Les projets que M. À. Geoffroy-Saint-Hilaire se proposait
de réaliser et dont il a maintes fois entretenu son entourage. Il
voulait attirer dans le hall du Jardin les naturalistes qui
seraient venus raconter à un nombreux auditoire leurs voyages
d'exploration et leurs découvertes avec l’aide de projections et
de films cinématographiques; les galeries auraient mis sous
les yeux des visiteurs les produits animaux manufacturés dans
les colonies et les différents pays du monde. Des ateliers pour
artistes et photographes avaient été déjà préparés dans les
combles de l'édifice où au moyen d’un ascenseur on pourrait
amener les animaux qui devaient servir de modèles, et le grand
maitre Bonnat avait fort approuvé ces facilités données aux
peintres pour étudier la Nature sur le vif. Enfin, une école pro-
fessionnelle devait recueillir les nombreux enfants et jeunes
gens qui venaient demander à être employés dans l’établisse-
ment. Is y auraient reçu une instruction générale et se seraient
familiarisés, dans les différents services par lesquels ils auraient
passé, avec les soins à donner aux animaux et aux plantes de
Len 20 A De
FA Rs
100 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
façon à pouvoir embrasser,un jour, des carrières rurales, loin:
des séductions démoralisantes de la métropole. L'avenir réali-
sera peut-être ces conceptions géniales.
S'ilest vrai trop souvent que «la vie à différer se passé »,
néanmoins, comme l’a dit le professeur Moussu, de l'ouvrage
que vient de faire paraître un des fils d'A. Geoffroy-Saint-
Hilaire, M. Henri Geoffroy-Saint-Hilaire, sur l'Ælevage dans
l'Afrique du Nord, la vie du troisième Président de la Société
d'Acclimatation avait ajouté un chaînon aux traditions ances-
trales.
PIERRE AMÉDÉE- PIcHoT.
ACTES DE LA SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION
PENDANT LA GUERRE
DISTINCTIONS HONORIFIQUES ET CITATIONS.
Notre collègue M. KusEz, gendre de notre regretté collègue
F. Hédiard, lieutenant d'artillerie territoriale, officier observa-
teur à l’escadrille M. F. 44, qui avait déjà été l’objet d'une
citation fort élogieuse le 16 juin 1916, a été nommé chevalier
de la Légion d'honneur le 11 janvier 1919 au titre militaire.
x
+
Notre collègue, le D° Albert PouLarp, médecin-major de
l'° classe, ophlalmogogiste des hôpitaux de Paris, a été nommé
chevalier de la Légion d'honneur au titre militaire, en jan-
vier 1918.
*
* #
Notre collègue, M. Moussu, professeur à l'École vétérinaire
d’Alfort, vient d’être nommé professeur d'anatomie et de phy-
siologie comparées des animaux domestiques à l'Institut
agronomique.
ACTES DE LA SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION PENDANT LA GUERRE A01
M. Hornanay, récemment nommé par notre Conseil membre
honoraire et M. BEEBE, nommé membre correspondant de la
Société, nous accusent en ces termes réception du diplôme qui
leur a été adressé à cet effet :
-A Monsieur Edmond Perrier,
Pr ésident de la Société nationale An atoh de France.
New-York, 21 décembre 1918.
Monsieur le Président,
Je suis profondément flatlé du grand compliment et du témoi-
gnage d'approbation que m'apporte ma nomination de Membre
honoraire de la Société nationale d’Acclimatation de France par
votre entremise. C’est une nouvelle arche ajoutée au pont qui tra-
verse déjà presque entièrement l'océan Atlantique pour notre soutien
et bonne confraternité réciproques. Cet honneur m'’arrivant de
France, où le premier Jardin zoologique à été fondé, est vivement
apprécié. Veuillez transmettre mes remerciements à votre Société
et soyez assuré que je ferai tout ce qui sera en mon pouvoir pour
répondre à cette distinction.
Le diplôme de membre honoraire m'est bien arrivé en même
temps que votre lettre.
Il est impossible, étant donnés les temps actuels, de terminer une
lettre à un Français sans exprimer la reconnaissance et la joie que
l'on éprouve à constater le triomphe que voire glorieux et vic-
torieux pays a remporté sur l’ennemi brutal qui voulait le ruiner et
l’asservir. Je viens de relire le manifeste que les 1.341 Intellectuels
de 1915 avaient adressé au chancelier d'Allemagne et mon sang
bouillonne d'indignation. Ces 352 professeurs, 158 maîtres d'école et
autres professionnels et hommes d’affaires se proposaient d’écraser
complètement la France, de lui voler ses terres et ses industries et
de réduire impitoyablement son peuple en esclavage.
Maintenant, j'espère que les hommes de France, réunis autour de
la table du Congrès de la Paix, se montreront également impitoyables
pour les brigands d’au delà du Rhin qu'ils ont battus.
Votre bien sincèrement dévoué,
- (signé) W. T. HorNapay.
A Monsieur Edmond Perrier,
Président de la Société nationale d’'Acclimatation de France.
New York Zoological Park, New-York City, january 18 th. 1919.
Cher Monsieur Perrier,
C'est avec le plus grand plaisir que je recois votre lettre du
8 novembre qui m’annonce l'honneur de ma nomination comme
»2 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIO D IMATATION
102 TI SO TIONALE D’ACCLIMATATI
Membre correspondant de la Société nationale d'Acclimatation de
France,
J'espère qu'à l'avenir j'aurai plus souvent l’occasion de m'entrete-
nir avec vous et vos collègues distingués, car, comme vous, j'ai
l'espoir de voir rapprocher encore plus la sympathie de la pensée
de nos deux pays.
Je vous prie d'exprimer de ma part aux membres de la Société
mon appréciation de l’honneur qu'ils m'ont fait, et l'assurance de
ma coopération la plus complète.
Agréez, cher Monsieur Perrier, l’expression de mes sentiments les
plus distingués,
WaiLciam BERRE.
Prix fondé par un membre
de la Société qui désire garder l’anonyme.
Un de nos collègues vient d'instituer, pendant une période de
trois années, un prix annuel d’une valeur de 100 franes, qui
sera décerné à l’auteur du meilleur mémoire sur un sujet
dont le choix a été laissé au Conseil de la Société.
Le Conseil s’est inspiré des considérations suivantes pour
déterminer le sujet du concours pour l’année 419149 :
« Avant la guerre, les Allemands avaient réussi à s'emparer
du monopole presque exclusif du commerce des animaux et
des plantes exotiques.
« Les Mammifères, Oiseaux, Poisson. Reptiles et Insectes
nee de l’Ancien et du Nouveau Monde, ainsi que les Plantes
des régions tropicales et sub-tropicales, prenaient le chemin de
l'Allemagne d’où ils étaient revendus au monde entier. Il
importe que la France, en particulier, ainsi que nos Alliés qui
possèdent de vastes domaines coloniaux, enlèvent aux Alle-
mands ce monopole qui constitue une source de richesses con-
sidérables.
« En conséquence, le Conseil de la Société d’Acclimatation
met au concours, pour l’année 1949, le sujet suivant :
« Par quels moyens, la France et ses alliés peuvent-ils arriver
à supplanter les Allemands dans la recherche, le transport et la
vente des animaux et des plantes exotiques, tout en assurant la
protection de la faune et de la flore des régions d’où les animaux
et les plantes sont originaires ? »
Les mémoires devront être déposés au Secrétariat de la
Société avant le 1° novembre 1919.
EXPOSÉ DES TRAVAUX DE LA SOCIÉTÉ
depuis 1914
PAR
MAURICE LOYER
SÉCRATAIRE GÉNÉRAL
Présenter le tableau de l’état moral de notre Société depuis
la précédente Assemblée générale, celle de 1913, c’est faire
l’histoire de notre Société pendant la guerre et montrer ainsi
que jamais nos efforts pour maintenir notre activité ne furent
plus grands que durant cette longue période de plus de quatre
années, au cours desquelles la France et ses Alliés soutinrent la
plus terrible des guerres en combattant pour la liberté et la paix
du Monde et réussirent enfin à briser à jamais les chaînes dont
les empires germaniques prétendaient charger l'Humanité.
L'année 1914 s’annoncait féconde en résultats heureux pour
notre Société. Dès janvier, nous avions repris avec le Jardin
d'Acclimatation les relations amicales trop longtemps inter-
rompues. À la même époque, grâce à notre ferme attitude,
nous avions réussi à déjouer les plans d’un « Comité d'Ornitho-.
logie économique » qui émettait la prétention de protéger les
Oiseaux sauvages tout en s’enrichissant de leurs dépouilles!
Nôütre Déjeuner amical du 15 janvier 1914 avait été un succès
tant par le nombre et la qualité des convives que par l’imprévu
et la délicatesse du menu.
La Distribution solennelle de nos Récompenses avait été
honorée pour la première fois de la présence de M. le Prési-
dent de la République.
Enfin l’accueil favorable que la presse et le public parisiens
avaient fait à la première Exposition d’Insectes vivants, d'Oi-
seaux d'ornement et de Poissons d’aquarium, organisée en
juin 1914 sous le patronage de la Société d’Acclimatation et
qui avait attiré les visiteurs par milliers au Jardin du Boïs de
Boulogne, tout nous autorisait à envisager avec confiance
l'avenir qui s'ouvrait devant nous et nous encourageait à
poursuivre l’œuvre à la fois scientifique et utilitaire de notre
Société,
104 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
Mais à quelques semaines de là, alors que notre session
venait de se clore, l'horizon s’assombrissait, l'orage s'élevait
à l’est de nos frontières et bientôt la ruée des Barbares germa-
niques venait submerger la Belgique et nos provinces de l'Est
et du Nord de la France!
Je n’ai pas à décrire ici les années tragiques que nous avons
vécues depuis lors ; chacun de nous en a suivi les phases avec la
même passion ; le même frisson patriotique nous a secoué aux
nouvelles de nos victoires, la même angoisse a serré nos
cœurs aux jours sombres de l'invasion et au cours des lultes
formidables où nous savions que le sort de la patrie se
décidait.
Mais alors que nous ressentions, tous, ces mêmes émotions,
beaucoup d'entre nous dont les fils, les frères, les amis étaient
aux armées, connaissaient d’autres angoisses, d’autres tris-
tesses et, je dois ajouter aussi, d’autres fiertés.
Nos Bulletins ont, à maintes reprises, proclamé les noms
de nos collègues, des fils et petits-fils de nos collègues qui ont
pris une part glorieuse à la plus grande épopée de l’histoire du
Monde et notre Société, en citant leurs hauts faits, a partagé
l'orgueil légitime de leurs familles comme elle s’est associée
à la douleur des pères, des mères et des épouses qu’une mort
glorieuse mais cruelle venait atteindre dans ce qu'ils avaient
de plus cher et briser à jamais les plus douces et les plus
légitimes espérances!
Nous nous sommes inclinés devant les nobles victimes de la
barbarie germanique et, aujourd’hui encore, je pense répondre
au désir de tous nos collègues, en rappelant, devant l’Assem-
blée de 1919, les noms immortels de ceux qui, bravement, ont
donné leur existence pour la défense de la Patrie et la victoire
du Droit et de la Liberté. Fe
La liste en est longue, elle contient 29 noms (1), ce sont ceux
de :
MM.
André VUILLET, tué à l'ennemi en 1914.
Raymond MorGan, tué à l'ennemi en 1914.
(1) Cette liste devant figurer sur un tableau, nous prions les familles de
bien vouloir compléter les renseignements dont nous disposons en nous
indiquant le prénom, les dates de la naissance et de la mort, et, si possible,
celle du combat où fut tué celui qu'elles ont perdu et de rectifier, au besoin,
les notes que nous possédons déjà. N-/D'2E7%R
PESTE
EXPOSÉ DES TRAVAUX DE LA SOCIÉTÉ 105
GARRETA, tué à l'ennemi en 1914. °
Georges SEGRESTAT-ESCANDE, tué à l’ennemi, le 20 août 1914.
Le prince Ernest d'ARENBERG, sergent d'infanterie, blessé
grièvement au cours des combats d'août 1914, décédé des
suites de ses blessures, en septembre 1914.
André Marcxaz, soldat au 51° d'infanterie, fils de notre col-
lègue le professeur Paul Marchal, membre de l'Institut, tué au
combat de Villers-la-Loue, en août 1914.
Louis JANET, caporal au 51° d'infanterie, fils de notre collègue
M. Janet, tué à l'ennemi Le 10 septembre 1914.
Le capitaine Alberic Vaizranr, fils de notre collègue, aujour-
d'hui décédé, le professeur Vaillant, vice-président honoraire
de notre Société.
René CosTanTIN, soldat au 45° d'infanterie, fils de notre
collègue, M. le professeur Costantin, membre de l'Institut,
tombé au combat de Marnetz (Somme), le 18 décembre 1914,
à l’âge de 24 ans.
Marcel Hu, lieutenant au 25° d'artillerie, fils de notre col-
lègue, M. Henri Hua, secrétaire du conseil de notre Société,
tombé à Villers-les-Chênes, le 25 août 1915.
Henri ACHALME, aspirant au 148° d'infanterie, fils de notre
collègue le D' Achalme, tué le 16 juin 1915 au combat de
Quennevières (Somme) à l'âge de 21 ans.
Jean d'HÉBRARD de SAINT-SULPICE, sous-lieutenant au
53° bataillon de chasseurs alpins, fils de notre collègue,
M. Fernand d'Hébrard de Saint-Sulpice, tombé le 18 juin 1915,
à l’âge de 20 ans.
Paul FERRAND, caporal-infirmier au 176° d'infanterie (armée
d'Orient), petit-fils de notre collègue M. Elie Ferrand, mort le
15 décembre 1915 des suites de ses blessures, dans sa
23° année.
Marcel BLancuer, lieutenant au 14° d'infanterie, tué à l'ennemi
le 11 novembre 1914.
PREvOTAT, fils de notre collègue M. Louis Prévotat, disparu
au cours des combats de septembre 1914.
Louis GATIN, lieutenant au régiment de marche de zouaves
et de tirailleurs, tombé le 16 février 1916, dans la région de
Verdun.
Louis-Marie-Joachim-Napoléon MuRrAT, maréchal-des-logis
de cuirassiers à pied, fils de notre collègue le prince Murat,
tué à l’ennemi au Bois-Crépey (Somme), le 24 août 1916.
106 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
Henri DeLcacour, soldat au 72° d'infanterie, fils de notre
collègue, M®° Théodore Delacour, tué aux Eparges, le 26 avril
1916, à l'âge de 34 ans.
Loucugr, sous-lieutenant d'infanterie, tué à Bouchavesnes
le 20 septembre 1916, fils de notre collègue M. Louchet,.
Louis DÉRIARD, canonnier-conducteur d'artillerie lourde, tué à
Maurepas (Somme), le 10 octobre 1916, à l’âge de 20 ans, fils de
notre collègue M. À. Dériard (de Lyon).
Robert de BeaucuaAwPp, capitaine au 5° groupe du 86° d’artil-
lerie, tué à l'ennemi, le 12 mai 1917, fils de notre collègue le
commandant de Beauchamp. :
Robert de BUYER DE MiMEURE, lieutenant au 405° d'infanterie,
tombé, Le 20 août 1917, au bois d'Avocourt, fils de notre col-
lègue M*° la Comtesse de Buyer de Mimeure et petit-neveu de
notre regretté collègue, M. Magaud d’Aubusson.
Jacques de Vismes, capitaine au 146° d'infanterie, tombé à
Douaumont, le 2 mars 1916, à l’âge de 25 ans, et Pierre de
Vismes, adjudant au 127° d'infanterie, tué à l'ennemi à Maure-
pas (Somme), le 3 septembre 1916, à l’âge de 22 ans.
Ils étaient tous deux les fils de notre collègue M®° de Vismes
de Wegmann.
Le D' Pierre VINCENT, médecin chef au 233° d'infanterie,
tué à l'ennemi, Le 5 septembre 1918.
André JANET, capitaine aviateur, tué sur le front de l'Est, le
30 mai 1918, fils de notre collègue M. Charles Janet.
Quentin ROoSEvELT, capitaine aviateur américain, fils de
l’ancien Président de la République des Etats-Unis, membre
honoraire de la Société, tombé au-dessus des forêts de Château-
Thierry, le 14 juillet 1948. k
Albert Ricuer, lieutenant aviateur, fils de notre collègue le
professeur Charles Richet, tué dans un combat aérien au-dessus
d'Anizy, le 29 août 1918.
Oscar Fanyau, mort en 1916 des suites des mauvais traite-
ments que lui infligèrent les Allemands alors qu'ils l’'emme-
naient en captivité.
Mais ce n'était pas assez que de proclamer dans nos Bulletins
la liste glorieuse de nos morts, il fallait que leur souvenir
demeurât toujours parmi nous. Aussi avons-nous voulu le
perpétuer en décidant, le 27 mai 1915, que leurs noms seraient
inscrits sur les murs de la salle de nos séances. Ce sera
EXPOSÉ DES TRAVAUX DE LA SOCIÉTÉ 107
l'hommage reconnaissant de notre Société aux héros dont elle
entend pieusement conserver la mémoire.
Dès novembre 1914, lors de la reprise de nos travaux pour
la session de 1914-1915, malgré les vides nombreux que la
mobilisation, l'envahissement de nos provinces du Nord et de
l'Est avaient creusés dans nos rangs, ceux d’entre nous que leur
âge ou l'état de leur santé avaient dispensé du service mili-
taire avaient décidé de continuer à tenir nos séances, publier
notre Bulletin, et travailler, avec plus d'énergie peut-être
encore, pour notre pays, tout en réduisant dans la mesure
reconnue nécessaire le nombre de ces séances et de ces Bul-
letins.
C'est alors qu'il fut décidé que les Sections, tout en étant
maintenues, auraient leurs réunions hebdomadaires transfor-
mées en séances générales bi-mensuelles et que notre Bulletin
ne paraitrait plus qu’une fois par mois.
Ces modifications eurent, en ce qui concerne nos séances,
d'heureux résultats, puisque nous avons vu, depuis ce jour,
augmenter d’une facon sensible le nombre de nos collègues
venant assister assidûment à nos séances générales dont les
ordres du jour, portant sur les sujets les plus divers de la
Zoologie et de la Botanique appliquées, ont paru présenter
plus d'intérêt que la spécialisation dans les séances de sections.
Nos Bulletins n’ont pas encore repris leur publication bi-
mensuelle, mais lorsque la période de transition nécessaire
entre l’état de guerre et la paix générale sera écoulée, nous ne
doutons pas que, grâce à l'effort de tous, à l'abondance des .
travaux qui nous sont présentés, nous ne puissions leur donner
une importance plus considérable encore que celle qu'ils
avaient avant la guerre, digne en tous points de ceux qui ont
contribué à en faire un organe d’application scientifique de
premier ordre.
L’attitude patriotique de notre Société ne s'est pas démentie
un seul instant durant la guerre.
Le 19 novembre 1914, en réponse au Manifeste des intel-
lectuels allemands, nous publiions dans notre Bulletin une
protestation énergique contre les crimes germaniques et nous
décidions la radiation immédiate de tous les Allemands et
Autrichiens, membres de la Société.
108 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
Pareille mesure était prise un an après, le 18 novembre 1945,
contre les Bulgares, et comme l’un d'eux, non des moindres,
le tsar de Bulgarie, nous avait, jadis, remis en don la somme
de 4.000 francs, nous décidâmes de ne point garder l'argent de
notre ennemi et de l'offrir à celui de nos alliés qui souffrait le
plus de la cruauté bulgare. Une délégation s’en fut remettre à
M. Vesnitch, ministre de Serbie à Paris, le don qui nous
avait été fait par Ferdinand I‘ afin de le consacrer à soulager
la misère des enfants serbes que l’envahisseur bulgare avait
jetés brutalement, après des souffrances inouïes, hors de leur
pays.
Ainsi ceux d’entre nous qui demeuraient à l'arrière ont-ils
toujours agi en parfaite communion d'idées avec ceux qui
combattaient sur le front.
La guerre, avons-nous dit, n'avait pas modifié nos habitudes
de travail, et, conscients de l'importance de notre action, nous
n'avons cessé de mettre au service du pays le résultat de nos
observations et de nos recherches. Malgré leur âge, l’état de
leur santé, les soucis de toutes sortes qui les assaillaient, leurs
occupations en dehors de la Société, tous nos collègues, tous
les collaborateurs de notre Bulletin ont tenu à honneur,
non seulement de nous conserver leur aide précieuse, mais
encore d'’intensifier leur travail et leur production. Beaucoup
d'entre eux sont morts avant d’avoir vu le succès de nos armes,
mais c'est du moins avec la certitude de notre triomphe qu'ils
se sont éteints. Parmi eux figurent trois de nos vice-présidents,
MM. Raveret-Wattel, de Pontbriand et Maurice de Vilmorin
et le président de notre section DOLnPAOIOE M. Magaud
d’Aubusson.
L'année 1917 mit notre Société en possession du Jardin alpin
d'Édouard Coëz, ainsi que d'une rente de 2.500 francs que,
généreusement, la mère de notre regretlé collègue mettait à
notre disposition pour contribuer à l’entretien et à l'améliora-
tion de l’œuvre fondée par son fils.
C’est également au cours de cette année que, sur les se
vations de nombreux collègues regrettant que notre Siège
social, situé 33 rue de Bufton, fût si sommaire, si peu en
rapport avec l'importance de notre Société, et si éloigné da
centre de Paris, nous résolûmes de nous transporter dans le
EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 109
nouveau local où nous sommes réunis aujourd'hui. La loca-
tion, l'installation et l'aménagement de l’appartement du bou-
levard Samt-Germain furent faits grâce aux souscriptions de
collègues, à la générosité desquels je dois rendre un public hom-
mage. Notre bibliothèque, enrichie par les dons de MM. Raveret-
Wattel et Magaud d’Aubusson, est aujourd'hui installée. Sans
être somplueu;, notre nouveau Siège social est digne de
recevoir nos nombreux collègues et amis; il est assez vaste
pour en contenir un plus grand nombre encore, et nous
ne doutons pas que l’année présente, celle de la paix glo-
rieuse, ne nous attire, en grand nombre, des adhésions nou-
velles, sans lesquelles les efforts que nous avons faits, durant
ces cinq années, demeureraient superflus.
Nous avons été, et nous sommes encore une grande Société;
notre histoire est longue de 67 années déjà, nous avons passé,
sans défaillance, les quatre années terribles de la guerre
mondiale; il dépend de nous tous, aujourd’hui, qu'elle soit plus
brillante encore si nous joignons tous nos efforts pour assurer,
avec notre prospérité, celle de la Patrie.
EXTRAITS DES PROCÈS - VERBAUX
DES SÉANCES GÉNÉRALES DE LA SOCIÉTÉ
SÉANCE GÉNÉRALE DU 13 JANVIER 1919
Présidence de M. D. Bois, Vice-Président de la Société.
M. le président souhaite la bienvenue à M. Mouquet, vétéri-
naire, assistant au Muséum, qui est présent pour la première
fois à nos séances.
Il salue également le sous-lieutenant Girard, qui vient de
gagner glorieusement, au cours de cette guerre, la croix de la
Légion d'honneur et la croix de guerre avec une palme et trois
étoiles.
Le procès-verbal de la précédente séance est lu et adopté.
110 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D ACCLIMATATION
GÉNÉRALITÉS.
La Société a à déplorer la perte de plusieurs de ses membres :
M. Bosquillon de Jenlis, à Amiens (Somme), membre à vie
de la Société depuis 1876.
M. le D' Édouard Bureau, professeur au Muséum d'histoire
naturelle, ancien vice-président de la Société.
M. Raoul Hervineau, à Fontenay-le-Comte | Vendée), membre
-à vie depuis 1889. Enfin, M. Théodore Roosevelt, ancien prési-
dent de la République des États-Unis d'Amérique, membre
honoraire de la Société, et M. Théodore Riant, membre à vie
depuis 1876.
ADMISSION DE NOUVEAUX MEMBRES.
Le Conseil de la Société a admis dans la séance du 8 jan-
vier 1919 les membres nouveaux dont les noms suivent :
MM. BRUGEROLLE (Léopold), propriétaire, 76, rue Blanche, à
Paris (IX°), présenté par MM. Ed. Perrier, Ch. Debreuil et
M. Loyer;
DESPLANQUES (Charles), notaire, 19, rue de Presbourg, à
Paris (VIIL:), présenté par MM. Ed. Perrier, J. Delacour et
Ch. Debreuil ;
D'ÉPRÉMESNIL (comte Jacques), 36, avenue Hoche, à Paris
-(NIII:), présenté par MM. Ed. Perrier, P. A.-Pichot et Ch.
Debreuil.
SENN (Olivier), de la Compagnie cotonnière, au Havre
(Seine-Inférieure), présenté par MM. Ed. Perrier, Ch. Debreuil
et R. Le Fort.
La « National War Garden Commission » de Washington
(E. U.), nous adresse des affiches en couleur, qui sont distri-
buées en séance. à
M. A. Chevalier, président de la section de Colonisation, a été
nommé directeur de l’Institut scientifique de Saïgon, qui vient
d'être fondé et qui a pour but de centraliser et d'entreprendre
des recherches sur la flore et la faune de l'Indo-Chine, ainsi
que sur les applications de la science à l’agriculture, les mala-
dies des plantes, etc. Notre président M. Edmond Perrier fait
partie de la Commission de contrôle de l'exploration scienti-
fique en Indo-Chine.
EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 114
Nous félicitons vivement notre collègue M. À. Chevalier dont
la haute compétence et l'énergie sont un sûr garant de succès
pour l’heureuse initiative de M. le gouverneur général, Sarraut,
M. le D' Rochon-Duvigneaud, ophtalmologiste de l'hôpital
Laënnec, adresse différentes brochures extraites des Annales
de l’oculistique et, entre autres, un certain nombre d’exem-
plaires donnant la technique de l’énucléation des différents
yeux, de leur fixation, etc. M. Rochon-Duvigneaud demande
que les membres de la Société d’Acclimatation veuillent bien
l'aider dans ses travaux, en lui adressant leurs observations
sur l’acuité comparée de la vision, de l’ouïe et de l’odorat chez
les animaux; il désire non des opinions, ni des théories, mais
des faits. Il prie également ceux de nos collègues qui font de
l'élevage de lui fournir, à l’occasion, des pièces anatomiques,
en s'inspirant des méthodes indiquées dans sa brochure sur
l’'énucléation. Cette brochure sera adressée sur demande. |
M. Poisson fait une communication sur un nouvel antisep-
tique pouvant suppléer l'alcool dans les préparations d'histoire
_ naturelle. Il s’agit de l'acide salicylique.
Il faut remarquer à ce propos que certaines personnes out
employé l'acide salicylique comme un préservateur dans toutes
sortes de préparations, même dans les confitures. En ce qui
concerne les produits alimentaires il faut déconseiller ce pro-
cédé dangereux.
M. Piédallu nous entretient de l’utilisation des déchets de la
maison, entre autres du mâchefer. Notre collègue indique un
procédé de fabrication de briquettes avec du poussier de
charbon de terre.
M. Mouquet signale que dans le nord de la France des bri-
quetiers ambulants font des briquettes en agglomérant avec
de la marne le poussier restant après les livraisons de charbon
dans les maisons. À propos d'économie, il cite le cas d’un
vétérinaire militaire qui nourrissait ingénieusement et pour
rien ses Chevaux avec du «*rumen » séché provenant de l’es-
tomac d'animaux tués.
MAMMALOGIE.
M. Debreuil donne lecture d'une note de M. L. Rousseau
sur le Renard en captivité. Notre collègue nous donne dans son
A12 BULLETIN DE LA SOCIÉIÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
travail l'impression agréable de nous trouver en face du vrai
acclimateur s'intéressant lui-même et avec ardeur à l'animal
dont il étudie la vie. L'élevage du Renard est facile, l’animal
étant rustique; sa nourriture n’est pas compliquée car il est à
peu près omnivore. M. Rousseau préconise cet élevage et le
croisement du Renard avec le Chien. Reste à savoir de quel
intérêt pratique serait ce croisement? Notre collègue
M. Mailles fait remarquer que jamais on n’a obtenu d’accou-
plement de Renard avec Chien. M. Debreuil pense que la four-
rure ne présenterait pas suffisamment de valeur pour faire les
frais de l'élevage. M. Pierre Crepin constate que le Renard a
une odeur qui empêchera sa domestication en appartement.
Pourquoi d’ailleurs ne pas s'occuper plutôt de cet autre
Renard, le Fennec, qui n’a pas les inconvénients de notre
Renard de France et qui a d’autres qualités beaucoup plus
appréciables. Le Fennec n’a pas d'odeur et sa fourrure par-
semée de poils d'argent est beaucoup plus belle que celle du
Renard ordinaire. La note de M. Rousseau paraîtra au Bul-
letin.
ORNITHOLOGIE.
M. le Secrétaire général donne lecture d’une lettre de
M. Labbe, de Tunis. Notre collègue n’a pu mettre que très peu
d'œufs de Faisans en incubation cette année à cause de la
difficulté de trouver de la nourriture pour les jeunes. Il a réussi
l'élevage de 20 sujets. Parmi ceux-ci, les quatre Faisandeaux
vénérés étaient des femelles. Dans cette dernière espèce les
Poules ont toujours été en surnombre : en 1917 et en 1918,
notre collègue a obtenu 3 Coqs et 12 Poules. M. Labbe nous
parle de l'indifférence qu'il rencontre en Tunisie en matière
d'élevage. On admire ses Faisans, certes, mais si certains en
acceptent en don, ils semblent encore faire une grâce au dona-
teur. Pour finir, les animaux meurent faute de soins intelli-
génts. Pour les œufs, résultats aussi pitoyables. « Je mets
couver 25 œufs et j’élève 20 sujets; je donne 100 ou 150 œufs,
pas un ne réussit », écrit notre collègue. Une Poule vénérée
de 1915 a pondu à peu près 60 œufs en 1917 et 64 en 1918. Ce
sont les Vénérés qui s'élèvent le mieux chez notre collègue.
M. Labbe ajoute qu'il espère pouvoir procurer. à la Société
quelques Fennecs.
M. A. Boutiller nous écrit de l'Yonne que les Oiseaux qu'il
EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 113
avait confiés à un ami quand il s’est engagé viennent de périr
dans un incendie, au moment où il se disposait à les réinstal-
ler dans ses volières. IL est arrivé pour les voir mourir presque
tous asphyxiés : Mésanges de Sibérie, Mésanges azurées,
Sitelles, l'Oiseau papillon, l'Epeichette, les Donacoles, aucun
n'a pu être sauvé. Nous espérons que notre collègue ne se
laissera pas décourager et reconstituera bientôt ses intéres-
santes collections.
On préconise beaucoup, en ce moment-ci, l'élevage des Pin-
tades. Ces Oiseaux, dont la ponte est abondante, cachent
volontiers leurs œufs loin des habitations. À ce propos un de
nos collègues, M. À. Chappellier, nous signale que chez lui, on
a trouvé, un jour, en fauchant du blé, un nid de Pintade conte-
nant cent lrente œufs. Sur cette agglomération une Piece
couvait, installée dans un coin.
BOTANIQUE.
M. Bois dépose sur le bureau, pour la bibliothèque, une bro-
chure dontil est l’auteur sur le Water Core (pommes vitreuses)
et le Bitter Pitt (taches amères) des Pommes. :
Notre coliègue, M. Morel. qui espère pouvoir relourner dans
sa propriété de Beyrouth que la guerre a épargnée, nous envoie
un lot de graines à distribuer entre les membres de la Société.
Le Secrélaire des séances adjoint,
PIERRE CREPIN.
3
\
ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DU 20 JANVIER 1919
Présidence de M. D. Bois, Vice-Président de la Société.
Le procès-verbal de la précédente séance est lu et adopté.
Le Secrétaire général présente l’exposé des travaux de la
Société depuis 1913. Ceux de nos collègues que leur âge et leur
état de santé ont tenus éloignés des armées ont maintenu notre
activité. Des séances générales, bi-mensuelles, ont remplacé
les séances de sections et le Bulletin a continué de paraitre.
11% BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D 'ACCLIMATATION
Malgré les difficultés, le transfert du siège social a été opéré.
Après avoir retracé à grands traits l’œuvre accomplie pendant
la guerre, M. Loyer salue, avec émotion, ceux des nôtres
tombés glorieusement, nombreux, hélas ! au Champ d’hon-
neur. Le rapport du Secrétaire général paraîtra au Bulletin
Le Trésorier présente l'état des finances de la Société pen-
dant la période 1914-1918.
Les dépenses ont été considérablement augmentées par le
_ changement du siège social etles frais d'aménagement des nou-
veaux locaux. L'impression du Bulletin, en raison de la cherté de
la main-d'œuvre et de la crise du papier, a été aussi une lourde
charge. Le budget a pu, néanmoins, être équilibré, tant parles :
recettes ordinaires provenant des cotisations, des revenus des
valeurs et des subventions ministérielles, que par la souscrip-
tion des Bons de participation et les dons.
Les comptes du Trésorier sont approuvés par l'Assemblée,
ainsi que le projet de budget pour 1949, sous la réserve, pré-
sentée par M. Le Fort, que l'excédent de dépenses occasionné
par l'agrandissement du siège social sera couvert au moyen
des Bons de participation.
MAMMALOGIE.
M. P. A.-Pichot adresse une note sur « les Immersions de
l'Hippopotame ». La communication de M. Pichot sera publiée
dans le Bulletin.
ORNITHOLOGIE.
M. Debreuil lit un travail de M. le D’ Cathelin sur le sujet
suivant: « Le Nid de l'Oiseau répond-il aux lois de Lamarck et
de Darwin? » Notre collègue étudie la fixité du nid dans le
temps, le mimétisme des nids, les variations et phénomènes
d'adaptation et conclut que l’architecture des nids répond aux
lois de la doctrine évolutionniste. La communication de
M. Cathelin, extraite d’un livre à paraître après la guerre, sera
publiée au Bulletin.
À propos de ce travail, M. Jules de Guerne entre dans
quelques détails sur les études du grand zoologiste anglais
Alfred Russel Wallace, sur les Nids des Oiseaux, que le D’ Cathe-
lin a citées. La première, intitulée : Philosophie des nids d’Oi-
seaux, a paru en 1667 dans l'/ntellectual Observer; la seconde;
EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 415
Théorie des nids d'Oiseaux, dans le Journal of Travel and
Natural history. L'une et l’autre ont été réimprimées depuis
avec des additions considérables de l’auteur et c’est sous cette
forme nouvelle qu’elles ont été traduites en français par Lucien
de Candolle et ont pris place dans le volume édité à Paris
en 4872 sous le titre : La Sélection nalurelle.
Le sommaire de l'essai sur la Philosophie des nids d'Oiseaux
suffit à montrer que nombre des intéressantes questions élu-
diées par le D' Cathelin sont abordées, sinon résolues par
Wallace : <
« La construction des nids est-elle.un effet de l'instinct ou
de la raison? — L'Homme construit-il par raison ou par imita-
tion? — Pourquoi chaque Oiseau construit-il une espèce par-
ticulière de nid? — Comment les jeunes Oiseaux apprennent à
construire leurs premiers nids. — Les Oiseaux chantent-ils par
instinct ou. par imitation? — De quelle façon les jeunes Oiseaux
peuvent apprendre à construire leurs nids. — Que les œuvres
de l'Homme sont surtout imitatives. — Que les Oiseaux chan-
gent et améliorent leurs nids lorsque des conditions nouvelles
l'exigent. — Conclusion. »
Dans la Théorie des nids d'Oiseaux, Wallace s'attache surtout
à montrer la relation de certaines différences de couleur chez
les femelles avec le mode de nidification.
M. Jules de Guerne parie également des recherches faites à
Rouen sur les nids d'Hirondelle, par le naturaliste français,
F.-A. Pouchet (le père de Georges Pouchet qui fut l’un des pré-
_ décesseurs du Président de la Société d’Acclimatation dans la
chaire d'Anatomie comparée au Muséum). Les études de
F.-A. Pouchet offrent cet intérêt particulier qu'elles s'étendent
sur une période d'environ cinquante ans au cours de laquelle
la constructioñ des nids d’Airundo urbica s’est modifiée dans
la forme et l’arrangement.
Les nids modifiés dans un sens indubitable de perfectionne-
ment provenaient des quartiers neufs de Rouen, tandis que
ceux de forme ancienne conservés au musée de la ville avaient
été recueillis sans exception dans de vieilles constructions, y
compris des monuments historiques. En examinant à nouveau
les églises et d’autres vieux bâtiments ainsi que des rochers
habités par les Hirondelles, F.-A. Pouchet y trouva beaucoup
de nids du type ancien mêlés à un petit nombre de ceux du
modèle amélioré. D'autre part, les dessins et les descriplions
116 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D 'ACCLIMATATION
publiés par les anciens naturalistes se rapportent tous à la
forme primitive.
Les intéressantes observations de F.-A. Pouchet ont paru
dans les Comples rendus de l'Académie des Sciences de 1870.
BOTANIQUE.
M. Roberlson-Proschowsky envoie les graines suivantes à
distribuer :
1° Bulia capitata variété pupose (Cocos pulposa Barbosa
Rodriguez) Beccari.
2° Piltosporum floribundum Wight et Arnolt.
COLONISATION.
Notre collègue Mgr Lemaitre, vicaire apostolique du Sahara
et du Soudan français, nous entretient de différentes questions
d’acclimatation dans l'Afrique Occidentale française. Des Jar-
dins d'essai ont été fondés à Koulikoro et à Koufera; malheu-
reusement ils sont restés, jusqu’à l’époque actuelle, cantonnés,
dans des expériences trop théoriques. Au ministère des Colonies
on a senti le besoin de faire mieux ; et, récemment, le Jardin
de Koulikoro a recu l’ordre de mettre à la disposition
des Pères blancs 70.000 pieds de Sisal (Agave rigida Miller,
var. Sisalana).
Il y aurait aussi beaucoup à tirer de la laine des Moutons
du Macina ; les religieuses francaises donnent l'exemple en fai-
sant des tapis avec cette laine.
Enfin la grosse question du portage serait élégamment
résolue si l’on faisait sur une échelle suffisante l'élevage du
Mulet du pays dont la rusticité s’accommode du climat.
Le porteur coûte 1 franc par jour et fait 25 kilomètres ; le
Mulet portera vingt charges de porteur (soit 500 kilogrammes),
fera 50 kilomètres au lieu de %5 et coûtera 0 fr. 25 par jour à
nourrir. Le portage est d’ailleurs un procédé barbare employé,
en outre, à la seule époque de l’année où il y a de l’eau, donc
pendant laquelle les indigènes peuvent faire de la culture.
Un vœu sera présenté par la Société d’Acclimatation pour
que l'élevage du Mulet soit favorisé au Soudan.
Pendant le cours de la séance a lieu le dépouillement du
scrutin effectué par MM. A. Chappellier et Le Fort.
DE,
EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ
Le résultat des élections pour 1919 à été le suivant :
Nombre de votants . . . . 229
Bulletin: nuls etre 1
Nombre réel .
Ho]
1
O0
Sont élus :
Président :
M.Edmond Perrier, membre de l’Institut et de l’Académie
de médecine, directeur du Muséum d'Histoire natu-
TELE SVT OR SNS A
Vice-présidents :
MM. D. Bois, assistant au Muséum d'Histoire naturelle,
sortant . . . RAR RTE ces Pi Aa
le prince Pierre nai nes DÉÉETR E" 220
le D' Chauveau, sénateur de la Côte- a Or 222
Secrétaire général :
MÉMAMECe POYer SOrIONT 22 2 Lie de + 4 200
Vice-Secrétaires :
x
MM.H. Hua, directeur-adjoint à l'École des Hautes-
Études (Conseil), sortant : . . ... . . . . . . . 226
Joseph @Grepin, (Séances), sortant. … . 5... . . . 295
tepébremb intérieur), SO7Éant 1.01. 0 20h
JP peleour(Biranger):. 2. 4... 2. 4: . 290
Trésorier :
Me DSSebHHoite, Sorant oi, LEP so I I0 01.998
Archiviste-bibliothécaire :
M. L. Capitaine, docteur ès sciences . . . . ...… . : 298
Membres du Conseil :
MMM DEPEbBEMCe, SOTÉANT. 0 0 Ed 0.0. aRl
Mailles, sortant . . . . . 226
le D' Trouessart, SHC 6 au cn d’ Hoie
naturelle, sortant. EYE 224
L. Roule, a au Muséum d Hroore salle 2271
l'abbé Foucher. DRE à 225
PACA 2. SRE 224
P. Kestner, SÉSNTEn He à Société de tre Hire
strielle . CPE de ND A nee LME A à
1, 1e. PONT POS RE er
117
VOIX.
voix.
Voix.
Voix.
Le Secrétaire des Séances adjoint,
PIERRE CREPIN.
118 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
SÉANCE GÉNÉRALE DU 3 FÉVRIER 1919
Présidence de M. D. Bois, Vice-Président de la Société.
Le procès-verbal de la précédente séance est lu et adopté. :
DÉCES.
Nous avons le profond regret d'apprendre la mort de notre
président honoraire, M. Albert Geoffroy-Saint-Hilaire, fils du
fondateur de notre Société, qui vient de mourir à Dijon. Nous
adressons à sa famille et à son fils, notre collègue,
Henri Geoffroy-Saint-Hilaire, nos respectueuses condoléances.
Les journaux annoncent que quatre grands-ducs viennent
d’être assassinés dans les prisons de Pétrograd. Parmi eux
serait le grand-duc Nicolas Michaïlovitch, membre honoraire
de la Société. Notre collègue était un historien de grande
valeur, ne s'occupant nullement de politique. Nous voulons
espérer, encore, que la nouvelle de cet acte, qui serait odieux,
sera bientôt démentie.
Nous avons, également, appris avec tristesse le décès de
M. J. Künckel d'Herculais, l’entomologiste bien connu, qui
avait donné à la Société de remarquables travaux sur les
Criquets et dont l'expérience dans la lutte contre ces Acridiens
nous était si précieuse.
NOMINATION.
Notre collègue, M. A. Fauchère, inspecteur général des
Services Agricoles et Forestiers de Madagascar, vient d'être
nommé chevalier de la Légion d'Honneur.
GÉNÉRALITÉS.
M. de Sainville nous informe que son élevage de Lamas,
dans le Loiret, prospère, mais qu'il a perdu une partie de ses
Nandous. Il possède encore des Lophophores, des Faisans de
Horsfield, Lineatus, des Paons blancs et des Phénix ; il a,
également, conservé des Poules de la race « Gaulois doré ».
: 41
EXTRAITS DES PROUÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ A19
Notre collègue signale les Autruches de l'élevage de
M. Lojacono, de Palerme, la plupart iSsues d’un croisement
d'Autruche d’Abyssinie et d'Autruche du Cap, qui seraient à
vendre. |
_ M. de Sainville, qui, en hiver, habite l’île Sainte-Marguerile,
en face de Cannes, cherche à créer, dans l’île, ce qu'il appelle
un Jardin rustique ; malheureusement, les Lapins et surtout
- les Rats très nombreux de la forêt, où ils se nourrissent princi-
palement des cônes du Pinus halepensis, causent de grands
dommages à ses plantations, en coupant ses greffons et en
mangeant les bourgeons des Figuiers. :
MAMMALOGIE.
M. Mouquet, à propos d'observations recueillies à la
Ménagerie du Muséum, sur les gestations d'une femelle
d'Hippopotame, fait une communication sur l'influence de
l'alimentation sur la reproduction chez les animaux captifs.
Il insiste sur l'importance de la qualité chimique de l’alimen-
tation. Il termine en émettant l'hypothèse que, chez les
Insectes, les femelles qui mangent leur mâle obéissent à une
nécessité absolue, qui leur fait rechercher des matériaux
assimilables rapidement et dont elles ont un besoin urgent.
La communication de notre collègue sera reproduite au
Bulletin.
M. A. Piédallu nous entretient de l’utilisation des déchets
animaux dans l'alimentation et dans l’industrie. Il s'élève,
avec force, contre le gaspillage, dans les campagnes, des.
résidus de boucherie et des produits d'équarrissage. Il indique
les moyens pratiques de les employer et demande que les gens
avertis, comme les membres de la Société d’Acclimatation,
éduquent leurs fermiers et leurs employés et leur enseignent
cette économie de la vie courante, qui contribue, si puis-
_ samment, à la richesse nationale. La communication de
M. Piédallu paraîtra au Bulletin.
ORNITHOLOGIE.
Notre collègue, M. le prince Murat, écrit de Chambly (Oise) :
L'acclimatation des Nandous en France est prouvée. Les
miens vivent à l'état libre, depuis près de dix ans, dans mon
s
120 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D ACCLIMATATION
parc, hiver comme élé, et se reproduisent en grand nombre ;
pendant la guerre j'ai été obligé d’en détruire.
M. Labbe (de Tunis) donne des renseignements sur son
élevage de Faisans, qui est très prospère. Les Faisans, dit-il,
sont plus faciles à élever, ici, que des volailles de race ; leur
plus grand ennemi est le Chat, contre lequel il est difficile de
se défendre. Une Poule vénérée lui a donné, l’année dernière,
64 œufs. Malheureusement, il ne rencontre autour de lui
qu'indifférence et, malgré ses dons en œufs et en Oiseaux,
l'élevage du Faisan est loin de se développer. Les Insectes
parasites, qui avaient, un moment, compromis ses élevages, et
contre lesquels il luttait, en vain, ont si complètement disparu,
qu'il n’en trouve même plus un exemplaire pour nous
l'envoyer à déterminer.
Quand les transports seront possibles, notre collègue mettra
à la disposition des membres de la Société des Faisans de
lady Amherst, versicolores et vénérés.
Les ennemis des petits Oiseaux, dit M. Rollinat, ont dü
beaucoup se multiplier pendant la guerre, car, autour
d’Argenton-sur-Creuse, les bandes de Fringilles sont beaucoup
moins fortes qu'il y a cinq ou six ans. Pinsons, Linottes,
Verdiers, etc., sont en diminution.
L'International Association of Poultrÿ Instructors and
Investigators, fondée en 1912 (voir Bulletin, n° 2, janvier 1913),
qui a son siège à Londres, nous informe qu elle reprend ses
travaux et que des séances auront lieu au mois de mars
prochain, afin de discuter la reconstitution des élevages de
volailles, qui ont tant souffert de la guerre. Elle demande à la
Société d’Acclimatation d'envoyer des délégués. Nos collègues
MM. Magaud d’Aubusson, Pichot et Loisel, avaient représenté
la Société en 1912. M. Magaud d’Aubusson étant mort et
MM. Pichot et Loisel se trouvant empêchés, MM. Jean Delacour
et Charles Voitellier. seront désignés pour les remplacer.
Les Allemands ont été rayés de cette Association.
ENTOMOLOGIE.
Au sujet des mœurs nuptiales de certains Insectes, aux-
quelles M. Mouquet vient de faire allusion dans sa communi-
EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ A21
cation, M. le comte Delamarre fait connaître le résultat d’expé-
riences quil à faites à Troussay, en entretenant, en captivité,
des Carabes dorés (Carabus auratus), mâles et femelles. Les
mâles étaient très ardents et ne semblaient vivre que pour
manger, dormir et s’accoupler. Ils étaient nourris de Vers et
de Chenilles, et, quoique très voraces, ne s’attaquaient pas
entre eux. L’auteur pensait voir se reproduire ce qui avait
caractérisé les expériences de Fabre, et s'attendait à trouver
les mâles successivement dévorés et « vidés » par les femelles;
mais la ponte se produisit, après d'innombrables accoupie-
ments, sans que ce résultat fût obtenu. Il eut, alors, l’idée de
mesurer plus parcimonieusement la nourriture à ses prison-
niers, pour que la faim pût exciter les « féroces commères »
à se payer un morceau de choix en la personne de leurs
conjoints. Or, les Carabes ne s’entre-dévorèrent pas, ils s’en-
gourdirent et moururent, en fin de saison, sans que le dénoue-
ment dramatique attendu se fül produit. Il ne semble donc
pas que ce soit, uniquement, pour « traiter en gibier » le mâle,
que la femelle le dévore. D'ailleurs, le fait observé par Fabre,
dans ses « volières », se produit, sûrement aussi, en liberté,
car on trouve, parfois, dans les terreaux où les Carabes vont
chercher des Vers, des mâles transformés en « conque d'or »,
soigneusement vidée. En captivité, les hécatombes de mâles,
dont parle Fabre, et qu'il a observées et rendues d’une façon
tout à fait saisissante, ne sont pas, en définitive, une règle
absolue. —
_ M. Faytaud, dans le numéro des Annales de la Société d'agri-
culture de la Gironde, d'octobre 1918, signale, à nouveau, les
graves méfaits des deux invasions de la Piéride du Chou (Pieris
brassicæ L.), en 1917. Des vols considérables de ces Papillons
eurent lieu et M. Kehrig rapporte qu'en septembre 1917 il fut
témoin d’un de ces vols, près de Royan. Sur une bande de
-25 mètres environ de largeur, les Papillons arrivaient en
masse, tellement serrés, par place, qu’on avait l'illusion
d'une chute de neige. Au milieu. des Papillons, on remarquait
la présence d’une quantité de Libellules. M. Faytaud pense que
ces Libellules suivaient les Piérides pour en faire leur proie.
Cette hypothèse semble vraisemblable, bien qu'aucune obser-
vation ne vienne la confirmer.
M. le comte Delamarre, à l'occasion de cette note, dit qu'il
122 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
serait intéressant de déterminer l'amplitude des migrations de
ces Papillons et, plus généralement, des autres Insectes, au
point de vue de l'influence de ces migrations sur la diffusion
géographique des espèces.
M: le D' A. R. Proschowsky écrit de Nice : « J'ai entretenu
la Société des dégâts considérables causés dans mon jardin
par les Chenilles processionnaires; j'ajoute, qu'autant que j'ai
pu l’observer dans mon jardin, où elles sont, malheureuse-
ment, très nombreuses, ces Chenilles n’abandonnent pas
l’arbre sur lequel elles sont nées. On les voit se promener en
procession, dès leur jeune âge, sur les branches et le tronc,
mais je ne les ai pas vues quitter l’arbre. Les processions que
j'ai vues se dérouler à terre consistaient, toujours, en Chenïlles
qui étaient arrivées à leur complet développement et se ren-
daient à un endroit où le terrain peu dur leur permettait d’en-
trer en terre, pour s’y transformer en chrysalides. Le choix de
la femelle, si les choses se passent toujours comme je l'ai
observé dans mon jardin, déterminerait donc uniquement
quelles espèces de Conifères seraient infectées. J’envoie deux
dépôts d'œufs éclos, pris sur des branches de Pinus halepensis.
Comme on le voit, les œufs sont protégés par des écailles,
protection efficace contre les pluies, qui justement, ici, com-
mencent peu de temps après que les œufs sont déposés. »
BOTANIQUE.
M. Bois dépose sur le bureau, pour la Bibliothèque de la
Société, un exemplaire d’un ouvrage de notre collègue, Le pro-
fesseur Mattirolo, président de l’Académie royale d'Agriculture
de Turin. Il a pour titre : Phytolimurgia Piedemontana. L'au-
teur y passe en revue toutes les plantes indigènes du Piémont
qui peuvent être considérées comme étant alimentaires pour
l’homme, un bon nombre d’entre elles ayant été expéri-
mentées par lui. D’excellentes figures noires permettent de
reconnaitre facilement les espèces dont il est question et une
bibliographie étendue complète cette intéressante étude.
La maison Vilmorin-Andrieux et la maison «A la Pensée ».
nous adressent leurs catalogues pour 1949.
M. C. Rivière remet une note, qui sera publiée, sur des enra-
cinements spontanés chez deux Cycadées, le Pioon edule
Lindi. et l'Encephalaïrtos horridus Lehm.
UE
EXTRAIIS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 123
M. de D" À. Robertson-Proschowsky nous adresse de Nice
une note confirmant que les fruits de Yucca qu'il avait pré-
cédemment envoyés sont bien des fruits du Yucca aloifolia L.
Il nous envoie des graines d’un Putia qui lui semble être le
Butia capitata var. pulposa Beccari. Les fruits de cette variété
seraient préférables à ceux du Putia capitata type au point de
vue alimentaire.
M. C. Rivière répond au sujet de la détermination des Yuccas
et en ce qui concerne les fruits de Putia.
M. le D' Proschowsky nous adresse, en outre, des graines
d’ Argemone platyceras (Papavéracées).
Le Secrétaire des Séances adjoint,
; PIERRE CREPIN.
SÉANCE GÉNÉRALE DU 17 FÉVRIER 1919
Présidence de M. D. Bois, Vice-Président de la Société.
Le procès-verbal de la précédente séance est lu et adopté.
PROCLAMATION DE NOUVEAUX MEMBRES.
Ont été reçues membres de la Société, à la séance du Conseil
du 12 février 1918, les personnes dont les noms suivent :
Aus Alice VariN, 140, boulevard Haussmann, Paris (VIII arr.),
membre titulaire, présentée par MM. Perrier, R. Le Fort et Debreuil.
MM.
CrAuzeL (Léon), architecte, 66, boulevard Garibaldi, à Marseille
(Bouches-du-Rhône), membre titulaire, présenté par MM. E. Per-
rier, de Lachenais et M. Loyer,
Buisson (Jean), médecin auxiliaire aux Armées, 15, avenue de
La Bourdonnais, à Paris (VII® arr.), membre à vie, présenté par
MM. Perrier, C. Debreuil et M. Loyer.
CouBan», directeur de la Compagnie de Vichy, 24, boulevard des
Capucines, à Paris (Ile arr.), membre titulaire, présenté par
MM. E. Perrier, Debreuil et M. Loyer.
Décusr (Jean-Baptiste), attaché à la maison H. Valtier, cultures de
124 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D 'ACCLIMATATION
graines, à Brétigny-sur-Orge (Seine-et-Oise), membre titulaire, pré-
senté par MM. E. Perrier, C. Debreuil et D. Bois.
DespranQuEes (Charles), notaire, 19, rue de Presbourg, à Paris
(VIII arr.), membre titulaire, présenté par MM. E. Perrier, J. De-
lacour et Ch. lebreuil.
Girarp (Jules), 10, rue Bossuet, à Paris (X° arr.), membre titulaire,
présenté par MM. E. Perrier, Debreuil et Loyer.
Méenin (Paul) directeur du journal l’Eleveur, 52, rue de la Liberté, à
Vincennes (Seine), membre tituluire, présenté par MM. E. Perrier,
P. A.-Pichot et C. Debreuil.
Savieny (Albert), propriétaire, 12, rue Royale, à Paris et villa « Pas
de Souci », vallon de Vérone, à Agen (Lot-et-Garonne), membre
titulaire, présenté par MM. Perrier, Loyer et Debreuil.
VARIGAULT (Roger), capitaine d'artillerie coloniale, 18, rue Saint-
Ferdinand, à Paris (XVII- arr.), membre litulaire, présenté par
MM. E. Perrier, M. Loyer et Debreuil.
M. Charles Rivière fait une communication sur le climat de
l'Afrique du Nord au temps de Carthage et de nos jours fai-
sant suite à ses communications précédentes. Sa conclusion
est que le climat n’a pas changé depuis l’époque romaine.
Noire collègue, M. le professeur Trouessart, s'appuyant, éga-
lement, sur les textes anciens ne partage pas sur ce point l’opi-
nion de M. Rivière. Ces communications paraîtront, in extenso,
au Bulletin.
M. Roberison-Proschowsky envoie pour la bibliothèque de la
Société deux numéros de la Petite Revue Agricole et Horticole
d'Antibes, contenant chacun un article de lui : « Petités écono-
mies pour le temps de guerre... et après » et « Les Butia ».
Dans le premier, notre collègue porte à la connaissance du
public quelques constatations intéressantes : il a employé
avec su£cès de la terre glaise rouge pour boucher des fissures
dans des rigoles d'arrosage; l’eau n’a pas emporté la terre
glaise. On peut obtenir un mastic d'excellente qualité en
amalgamant de la cendre de bois et de l'huile de lin. Le bois
de Panama peut être avantageusement remplacé par les feuilles
de Lierre, dans la proportion d'une petite poignée par litre
d’eau.
Dans son article sur les Butia, l'auteur attire l'attention des
amateurs sur ces Palmiers à fruits comestibles et aux belles
qualités ornementales, qu'il y aurait intérêt à multiplier sur la
Côte d'Azur.
ras
EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 1925
ORNITHOLOGIE.
À propos du procès-verbal, M. le D’ Millet-Horsin, fait une
communication sur les maladies par carence des Oiseaux,
entre autres le beriberi, qui confirme les conclusions de
M. Mouquet. Cette communication paraitra au Bulletin.
M. Decoux offre pour les collections de la Société un hybride
naturalisé de Diamant modeste (Ademosyne modesta) et de Dia-
mant mandarin (7æniopyga castanotis), né dans ses volières.
M. Debreuil donne lecture d’un article de M. P. A.-Pichot,
intitulé : Aux Pays des Faisans Sauvages, qui résume le très
remarquable ouvrage de M. Beebe, Curator of ornithology, au
Zoological Park de New-York, sur les Faisans. |
Cet article paraîtra au Bulletin.
ENTOMOLOGIE.
M. Bois présente les échantillons suivants qui lui ont été
adressés par notre collègue le D' Robertson-Proschowsky de
Nice :
1° Des pontes de la Chenille processionnaire du Pin, sur
. Pinus halepensis ou Pin d'Alep, espèce commune qui eroît à
l’état sauvage dans la région;
2° Une branche de Pinus canariensis, arbre superbe, qui est
de beaucoup préféré par les Papillons pour y déposer leurs
œufs. Cette espèce, dit le Dr Robertson-Proschowsky, est atta-
quée à un tel point par les Chenilles processionnaires que cer-
tains arbres perdent, pendant une grande partie de l’année,
Jeur valeur ornementale. Ils souffrent, du reste, dans leur déve-
loppement, surtout quand la pousse terminale de la cime est
privée de ses feuilles, ce qui en amène quelquefois le desséche-
ment. Cela n’entraîne pas la mort de l'arbre, mais il se forme
une autre cime moins belle.
M. Ch. Rivière fait remarquer qu’au Jardin d' Essai d'Alger
le Pinus canariensis était très peu attaqué.
BOTANIQUE.
Le D' Robertson-Proschowsky nous envoie également :
1° Des tumeurs développées sur la tige de jeunes Pinus
laricio.
426 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D ACOLIMATAITION
2% Un fragment d’inflorescence de Prahea dulcis Martius. Ce
Palmier a produit chez notre collègue cinq inflorescences qui,
après leur apparition, sont restées en état stationnaire pendant
un an; de minuscules feuilles bractéales se sont alors mon-
trées et les inflorescences sont de nouveau restées pendant six
mois sans se développer. Quand les fleurs apparaîtront-elles ?
Notre collègue continue à examiner sa plante et nous fera part
de ses observations.
Au Jardin d’Essai d'Alger, dit M. Ch. Rivière, ce n’est qu'au
bout de deux ou trois ans que l’on voyait quelques rares graines.
M. Bois donne lecture d’une lettre de M. Vuillet, chef du
Service de l’Agriculture à Bamako-Koulouba, Haut Sénégal-
Niger, sur les travaux de reconstitution de la Palmeraie de
Néma :
« M. le gouverneur Brunet vient d'envoyer M. l’Inspecteur
d'Agriculture Ravisé, à Nema (dans le Hodh, cercle de Oua-
laka), pour déterminer sur place les mesures à prendre pour
assurer la reconstitution de la paimeraie de cette oasis. Voici
un résumé des observations faites : I y a une vingtaine d’an-
nées, la palmeraie de Nema était très importante. Tout le lit
actuel de l’oued était couvert de Dattiers sur une longueur de
5 à 6 kilomètres et une largeur de 100 à 500 mètres suivant les
endroits. Il n'existe plus dans la même localité que 3.000 à
4.000 Dattiers échelonnés sur 3 kilomètres environ.
« L'’oued a maintenant un lit d’un peu plus de 100 mètres
de largeur moyenne. Après les plus grosses pluies, c’est un
torrent qui coule pendant 2 à 3 heures. Quand la palmeraie
était dense, il n'avait que 6 à 8 mètres de largeur et l’eau y
coulait d’une façon continue de juillet à novembre. La palme-
raie aurait périclité, au dire des indigènes, parce que, par
suite de la lutte contre la traite des captifs poursuivie par
l'Administration francaise dans le Haut-Sénégal-Niger, Nema
s'est trouvé privé de nombreux travailleurs à un moment
donné.
« Sur l'emplacement choisi par M. Ravisé pour l’établisse-
ment d'une pépinière de semis et de djebars, l’eau se trouve
de 4 m. 50 à 3 mètres de profondeur suivant les endroits.
« Les Dattiers du Hodh produisent des dattes de qualité très
variable, ce qui doit tenir au mode de reproduction employé.
Certains sujets en donnent d’assez belles, les uns à .pulpe
[l
EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 4927
x
sèche, les autres à pulpe plus molle et légèrement transpa-
rente. :
« Les indigènes prétendent augmenter la proportion de
Dattiers femelles issus d'un semis en mettant trois poignées
de pulpe de datte autour des noyaux. »
M. Sauvaigo, de Nice, nous envoie des graines d'Ansérine
amarante à mettre en distribution.
M. Ch. Rivière montre une feuille de Phœnix canariensis for-
tement altérée par un Champignon entophyte, Graphiola phæ-
nicis, qui depuis quelques années est devenu si nuisible à la
culture de ce Palmier, qu’il lui enlève toute valeur horticole
“ sur certains points de l’Algérie, notamment comme plante
- d'appartement. La Côte d'Azur conserve le monopole de cette
importante production. Les essais de contamination faits par
M. Ch. Rivière sur des espèces voisines, Phœænix reclinata,
pumila, leonensis, etc., n’ont pas révélé la présence de cette
Cryptogame qui paraît envahir seulement les Phænix dactyli-
fera et canarie nsis, ainsi que le Chamærops humilis, ce dernier .
_moins altéré. Une étude plus complète paraîtra au Bulletin.
M. Morel nous envoie une série de graines à mettre en distri-
bution.
M. le président adresse à tous nos collègues, qui nous
envoient des graines, les remerciements de la Société.
Le: Secrélaire des Séances adjoint,
PIERRE CREPIN.
21
7
| À
=
128 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
ORDRES DU JOUR DES SÉANCES
POUR LE MOIS DE MAI 1919.
Séances générales.
Lundi 19, à 3 heures. — M. le professeur Lecomre : L'importa-
tion des Bois de nos Colonies. ,
— M. A. Prepazcu : La Préparation des peaux.
Lundi 26, à 3 heures. — M. le docteur PerceGrin : Les Poissons
d'ornement et leur commerce.
— M. E. De Waicoewan : Sur les Vanilles de l'Afrique tropicale
(Rapporteur : M. Bois).
Séances des Sections.
Lundi 12, à 3 heures. — Botanique. Les Coleus tubéreux, — M. Luc:
L'Avion dans les colonies pour la recherche des peuplements à
feuillage caractérisé.
Lundi 12, à 4 heures. — Aquiculture. M. le professeur Roue : Etat
actuel de la pisciculture en Alsace. :
Lundi 12, à 5 heures. — Sous-secrion D'OrNITHOLOGIE (Ligue pour
la protection des Oiseaux).
Tous les membres de la Société sont priés d'assister aux
Séances générales, qui ont lieu deux fois par mois, au Siège
social, 198, boulevard Saint-Germain.
Sur demande, les Ordres du Jour sont adressés mensuelle-
ment.
Le Gérant : A. MARETHEUX.
Paris. — L. MARETHEUX, imprimeur, 1, rue Cassette.
offe tes er M. G.-H.
LME, Curator Lloyd Botanic
Darjeeling (Indes an-
easter frigida |
ia nepalensis Wall. -
ferox Wall. 5
s involucratus Wall. -
jlossum micranthum Desf. :
denticulatum A. D.C,
} thalictrifolia Hook. f.
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us himalaicus Hook. f.
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lookeri 5 Miq ;
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érus pseudo-Sabina Fisch. et
: nepalense Don. D.
pyramidalis Wall.
ia gratissima Sweet. _
10 _cærulescens GB.
a #
bjana Praio.
- choglossa Hook. f.
hiza Kurroa-Royle.
villa Griffithii Hook f.
uconota D. Don.
lyjllum Emodi Wall.
onwm vaccinfolium Wall.
ium diandrum Hook. f. ;
OFFRES
par Aixe (Haute-Vienne),
inville-le-Pont (Seine):
. Agapornis nigrigenis de 1918, accepte
ge pour d'autres Oiseaux. — M. Decoux,
er démobilisé, membre de la Société, re-
situation dans l’agriculture ou l'élevage.
éférences. — M. L. Rousseau, 64, rue de
_ EN DISTRIBUTION
Primula Elwesiana King.
— King Watt.
— reticulata Wall.
— siklimensis Hook,
— Stuart Wall.
— Wattii King.
Pyunus Puddum Roxb.
Pyrus foliolosa Wall.
Rosa sericea Lindl.
Richelia lanuginosa.
Rubus paniculatus Sm.
Ruellia cordifolia Wall.
Rhus semialata Murray.
Rheum nobileH ook. f. et Thoms.
Rhododendron arboreum Sm.
— arboreum, var. Camp-
belli. -
= Rhododendron barbatum Wall.
— campanulatum Don.
— campanñulatum, Don.var.
Wallichii. —
— campylocarpum Hook. f.
—. cinnabarimum Hook. f.
— Dalhousiæ Hook.f.
— T'alconeri Hook. f.
— julgens Hook. f.
— grande Wight.
— Hodÿsoni Hook. f.
— lanatum Hook. ft.
— lepidotum Wall.
— Maddeni Hookf.
— Wightii Hook. £,
Saussurea Laneana.
— eriostemon Wall.
— Sughoæ G. B. Clarke.
Sazifraga purpurascens Hook. f.
et Thoms. ;
Sedum asialicum Spreng.
— elongatum Wall.
— Ewersii Ledeb.
— himalense D. Don.
Senecio diversifolius Wall.
— Liqularia Hook.f.
— Mortoni G. B. Clarke.
— puchycurpusC.P.Clarke.
— pauciflorus.
Swertia dilalata C. B. Clarke.
— -Hookeri CG. B. Clarke.
— Kingit Hook. f.
. — multicaulis D. Don.
Thalictrum Chelidonii Hook. t.
et Thoms.
Thalichrum cultratum Wall.
Toddulia aculeata Pers.
Vaccinium serratum Wight.
| Graines offertes par M. MAR-
NIER -LAPOSTOLLE :
Prinula malacoides.
É Cytisus Laburnum L.
Dracæna indivisa atropurpurew.
Alsophila auslhralis.
Archontophænie Cunningha-
miant.
Graines offertes par M. PROS-
CHOWSKY :
Bulia capitata var. pulposa Bec:
cari. (Cocos pulposa Barbosa,
Pittosporwn floribundum Wight
et Arn. %
Livisiona australis.
Sabal Adansoni type. 6
Sabal Adansoni, jolie variété, se
reproduil par semis.
Graines offertes par M. MOREL :
Agathea amelloides D C,
Antennaria p antaginea R: Br:
Chamæcyparis null:aensis Spach.
_ obtusa Sieb.et Zuce-
Cryptomeria japonicæ Don.
Cupressus arisonica Green.
— Lawsoniana:
— — var: A/lumi.
Ë argentea.
aurea-qlaucw-
elegantissimæ
sulfureaæ.
fiifera glauco.
patula. ?
pulcherrima.
- Triomphe de
Boskop.
versicolor. !
— sempervirens, Nar. horizon-
talis.
Cytisus proliferus, var. albus.
Exochorda Alberli Resel.
Impatiens Sultani Hook.
Juniperus excelsa Bieb.
— japoniCa, Var. aure@.
= oxycedrus.
— iqida.
— virginiana,ver.albo-picta.
var. Chamberlaini.
Parrotia persica G. A. Mey.
Polemonium cæruleum L.
Rhodotypos kerrioides Sieh..
Sequoia giganteu Torr.
Spræn astrbboides.
Tazus adpressa Gord-
— baccafa, var hib-rnica aurea-
— Dovastoni. 7
Thuya occidentalis.
—- orisntalis, var. filiformis.
Thuyopsis dolabrata Sieb. et Zucc.
Graines offertes par M. BOIS :
Ansérine amarante.
Offres et Demandes réservées aux membres de la Société.
DEMANDES
Thermosiphon d'occasion en bon état, avec om
sans ses tuyaux, pouvant chauffer environ 60 mètres
cubes. —M. Decoux, Géry, par Aixe (Haute-Vienne).
Poules sauvages : Gallus Sonerati; @. furcatus
G. Lafayetti et Pénélopes. — M. R. H. Houwink,
H. Z. N. Meppel (Hollande).
S'adresser au Secrétariat
3
ia te 7
Ce ALI y
+
DS
æt à la prospérité du pays.
RECONNUE D'UTILITÉ PUBLIQUE
Le but de la Société Nationale d’Acclimatation de France est de concourir
1° à l'introduction, à l'acclimatation et à la domestication des espèces d’animat
utiles et d'ornement; 2° au perfectionnement et à la multiplication des race
aouvellement introduites ou domestiquées; 3° à l'introduction età la propagatic
de végétaux utiles ou d'ornement. 4
Le nombre des Membres de la Société est illimité : les Etrangers et les Dai €
peuvent en faire partie, ainsi que les Personnes civiles, les Associations, les Etablis
sements publics ou privés (Laboratoires, Jardins zoologiques ou botaniques, Musét €
Sociétés commerciales, etc.).
La Société se compose de membres Titulaires, membres ; Vie, membré
Donateurs, membres Bienfaiteurs.
Le membre Titulaire est celui qui paie un droit d'entrée de 10 francs et un
cotisation annuelle de 25 francs. rs
Le membre à Vie est celui qui paie un droit d'entrée de 40 francs ét qui s ‘afrr a
chit de la cotisation annuelle par un versement de 250 francs.
le membre Donateur est celui qui verse une somme d’au moins 500 (rene S
Le membre Bienfaiteur est celui qui verse une somme d'au moins 1.000 francs
son nom est inscrit, à perpétuité, en tête de la liste des membres. 3
La Société nue chaque année, en Séance solennelle, des récompenses
Ces récompenses sont attribuées aux personnes qui, par leurs travaux, tant théo:
riques que pratiques, ont aidé à la vulgarisation des idées de la Société.
En outre de la Séance solennelle et publique des récompenses et du Déjeun 2
amical annuel, exclusivement réservé à ses membres, la Société tient chaque moï
des séances ue de Sections: 4° Mammalogie; 2 Ornithologie et sa sous-Secti ) 1
Protection des Oiseaux; 3° Aquiculture; 4° Entomologie; 5° Botanique, et 6° Colonisation
Tous les membres peuvent assister à ces séances dont les ordres du jour men
suels leur sont régulièrement dressés sur leur demande.
La Société encourage d'une manière toute spéciale les études de ZObIOBie et
Botanique appliquées en distribuant des graines et en confiant des cheptels d'ani
maux à ses membres. ‘ à _
Le Bulletin mensuel forme, chaque année, un volume d'environ 400 pages
illustrées de gravures. Il traite des questions concernant l'élevage des animaux, la
culture des plantes et particulièrement des faits d'acclimatation survenus en France
et à l'Etranger. Il donne des renseignements les plus variés sur les animaux et le s
plantes utiles ou d'ornement d'introduction nouvelle. E
On y trouve des articles de fond relatifs aux applications de l’histoire naturelle
installation, éducation des animaux, culture des plantes, usages, introduction), etc., etc:
A
. <
*
*
La Société Nationale d'Acclimatation poursuit un but entièrement désts
téressé; elle ne sert aucun intérêt particulier, ne se livre à aucun commerce ;
adhérer à ses statuts, l’aider dans ses efforts, c'est contribuer au bien-être général
Le Gérant : A. MarkTHEUx,
ST SE
Paris. — L. MARETHEUX, imprimeur, 1, rue Casse!te.
"+ . BULLETIN
LNÈRE Fe DE LA >
sk ANNÉE
N° 5. — MAI 1919
SOMMAIRE
PEN ERE Pages
cTB DE LA Serre Re A Nan MOT dans 2e MN, Ra AA AUS A MU ye 129
ERRE AMÉDÉE-PICHOT. — Au pays des ne ET VA RE a RE D SUR VA ES En DA NE 130
“UL, VAyssrèRe. Dacclimatation des Insectes auxiliaires el son Hire au point de
AR SU fai ce 137
CLÉMENT. — A propos d'une nidification de Mégachile 2. 4 . . : :. . à. , : . | 141
. GILLET. — Production de graines potagères au Congo Del RES RRERRUSLE QE RE 145
ÉDALLU. — Utilisation des HÉCABESLANINMAUX; 2. 0 ce En OR CE Ce PO 150
BREUIL. — Piège Domena sVirotsset Taupes:£:.).,. MN Me ES NOR UE 194
Extraits de la Correspondance : ?
D ROBERTSON-PRosCHO SKY. IN OESUCHAn COLE Id AZ UT UMR Seed er urie 156
Bibliographie :
GrOFFROY-SALNT- Hizaire, — L'Élevage dans l'Afrique du NO MES PA ra A ee s: 158 |
n numéro. 3 francs : — Pour les Membres de la Société, 9 fr. 50.
Li
DÉJEUNER AMICAL
& pééaner Seat aura lieu le Jeudi 22 Mai prochain, à midi et demi, au
PET DE LA GARE DE LYON.
ze déjeuner est exclusivement réservé aux Membres de la Société et à
ur femme. Prix du déjeuner : 20 francs.
Prière d'adresser, dès maintenant, les adhésions au Secrétariat.
ucune adhésion ne sera acceptée après le 16 Mai. :
+ On est prié d'apporter son ticket de pain.
LE coralie
—_ La distribution solennelle des Récompenses de la Société aura lieu le
imanche - 25 Mai, à 3 heuxes? dans le grand Amphithéâtre du Muséum
listoire naturelle.
ette séance sera présidée par M. Lebrun, ministre des Régions libérées.
M. Edmond Haraucourt parlera sur : « La Plante, la Bête, — et la Patrie ».
Les Membres de la Société seront admis sur la présentation de leur carte.,
En outre, des cartes dinvitation TOO être demandées au Siège social.
L, * =
AU SIÈGE SOCIAL
198, BOULEVARD SAINT-GERMAIN, PARIS (VII).
OR Sent Eds blé
Æ
BUREAU ET CONSEIL D'ADMINISTRATION POUR 1919
M. Edmond Pranter, Membre de l'Institut el de l'Académie du Médecine, Directeur di
Muséum d'Histoire naturelle, Paris. ;
MM. D. Bois, Assistant au Muséum d'Histoire naturelie, 145, rue Faidherb:
ns AR at Saint-Mandé (Seine). { $
Vise-Présidents, Prince P, D'ArEN8BRG, 10, rue de la Ville-l'Évêque, Paris. ; 3
Dr GHAUvEAU, Sénateur de la Côte-d'Or, 225, boulevard Saint-Germain, Paris
Président,
Secrétaire général, M. Maurice Loyer, 12, rue du Four, Paris.
MM. H. Hua, Directeur adjoint à l'Ecole des Haules-Études, 24, boulevard Sa
Germain, Paris (Conseil).
Secrétaires. J. CREPIN, 55, rue de Verueuil, Paris (Séances).
Cu. Desakurit, 25, rue de CGhâteaudun, Paris (/ntér'ieur).
J. DecacouR, 98, rue de Madrid, Paris (Zrranger).
Trésorier, M. le D' SxkBiLLOTTK, 6, rue de l'Oratoire, Paris.
Archiviste-Bibliothécaire, M. L. CAPITAINE, 48, boulevard Raspail, Paris.
Membres du Conseil
MM. A. CHAPPELLIER, 197, avenue Daumesnil, Paris.
le D' Acaazu, Directeur du Laboratoire colonial du Muséum d'Hisloire naturelle,
Paris. &
le D' P. Maromaz. Membre de l'Institut, Professeur à l'Institut Nalional Agronomique, 45, rt
de Verrières, à Antony (Seine). : : 2 RE
le D' LePriNce, 62, rue de la Tour, Paris. Ë
MaiLLes, rue de l'Union, La Varenne-Saint-Hilaire (Seine). ;
le Dr E. TrouEsSART, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle, 61, rue Cuvier, Paris
LkcomTe, Membre de l'Institut, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle, 14,rue des Ecoles,
. CARïÉ, 40, boulevard de Courcelles, Paris. 6 :
RouLe, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle, 57, rue Guvier, Paris.
. Foucxer (l'abbé), 24, rue Cassette, Paris.
KestNeR, Président de la Société de Chimie industrielle, 38, rue Ribera, Paris.
. LE For, 89, boulevard Malesherbes, Paris.
1, rue Andrieuxs
Pari
DU ES
Dates des Séances générales et du Conseil
POUR L'ANNÉE 1919
Janvier | Février Mars Avril | Mai Novenbre | Décenbre D
| ———— | ———— | | ———
Séances pu Conseil, le mercredi à 4 h.| 8 |-12 12 16 EN EE 10 VE
| —— | ————— | ————— | ————— | ———
Séances générales, le lundi à 3h. . .} 9 17 11 28 96 at |, 45 4
Sous-Secrion d'Ornilhologie (Ligue pour RUE.
| la Protection des oïseaux) le lundi
DD D sn Eee PNR e eee
o7 | 24 | > | «4 | 19 | 24 | 20
Les membres de la Société qui désirent assister aux Séances générales recevron)]
sur leur demande les ordres du jour mensuels des séances. GES |
oo ; es _ ; 2
Le Secrétaire général a l'honneur d'informer MM. les Membres de la Société et lei!
personnes qui désireraient l'entretenir, qu’il se tient à leur disposition, au siège de
Société, 198, boulevard Saint-Germain, tous les Lundis, de 4 à 7 heures.
Les auteurs sont informés que, les prix des tirages à part subissant des variation!
fréquentes du fait de la guerre, le tableau publié sur la couverture du Bulletin cesse d’êtril
applicable; il sera fait désormais un prix spécial pour chaque tirage à part. |
La Société ne prend sous sa responsabilité aucune des opinions émises
par les auteurs des articles insérés dans le Bulletin. ne |
La reproduction, sans indication de source, ni de nom d'auteur,
des articles publiés dans le Bulletin est interdite.
L
|
12
” 108
ACTES DE LA SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION
PENDANT LA GUERRE
Le Conseil de notre Société avait décidé de surseoir, pendant
toute la durée de la guerre, à la Distribution de nos Récom-
penses jusqu'après la cessation des hostilités. L'absence d’un
grand nombre de nos collègues mobilisés ainsi que celle de
plusieurs de nos lauréats, les vicissitudes même des années
d'angoisse patriotique que nous traversions nous interdisaient
de grouper dans une cérémonie, où cependant le patriotisme
et la science devaient être glorifiés, les amis des Sciences natu-
relles appliquées. Aujourd’hui que la Patrie est sauvée, bien
que sanglante encore des crimes commis par les Germains, il
nous à paru juste de ne pas attendre plus longtemps pour
récompenser ceux qui ont, malgré la guerre, servi le pays en
cherchant, par leur travail et leurs études, à développer ses
ressources animales et végétales. Le Conseil de notre Société a
donc décidé que la Distribution solennelle de nos Récompenses,
interrompue par la guerre, serait reprise dès cette année.
En conséquence, cette cérémonie aura lieu le dimanche
95 mai 1919 à 3 heures, dans le grand amphithéâtre du Muséum
d'Histoire naturelle, sous la présidence de M. Lebrun, ministre
des Régions libérées.
Après une allocution de notre Président. M. Ed. Perrier, la
lecture des Rapports sur les Récompenses par le Secrétaire
général et le Secrétaire de la Ligue pour la Protection des
Oiseaux, M. Edmond Haraucourt, directeur du Musée de
Cluny, parlera sur : « La Plante, la Bête... et la Patrie. »
x *x
x
Le Déjeuner amical annuel de la Société, le premier depuis
la guerre, aura lieu le jeudi 22 mai.
Nous avons tenu, comme toujours, à ce que cette manifes-
tation serve l'intérêt général et, cette année, notre déjeuner
sera organisé pour « honorer » le Riz.
* Si, en effet, cette utile Céréale n’est pas appréciée en France,
selon ses mérites, c’est parce que l’on ne sait pas la préparer,
et nous voulons prouver, par notre menu, qu'un repas où tous
les plats sont au Riz, n’en est pas moins un repas excellent.
BULL. SOC. NAT. ACCL, FR. 1919. — 9 :
130 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
Le Riz, que nous fournit en abondance notre colonie d'Indo-
Chine et qui devrait trouver place sur toutes les tables, peut
être accommodé sous un très grand nombre de formes ; nous
sommes loin de les vouloir indiquer toutes, mais nous donne-
rons les principes nécessaires à sa bonne cuisson et publierons
quelques recettes nouvelles ou peu connues, qui, si elles sont
bien exécutées, trouveront, nous en sommes cerlains, beau-
coup d'amateurs.
PAIEMENT DE LA COTISATION.
Nous prions nos collègues de se servir, pour le paiement de
leur cotisation, du chèque postal, nouvellement créé.
Ils n'auront qu'à remplir un « mandat-carte à inscrire à un
compte de chèques postaux », délivré gratuitement dans tous
les bureaux de poste.
Ce mandat s'emploie comme ün mandat-carte ordinaire.
Le numéro du compte de notre Société est : Paris, n° 6.139.
Aussitôt après l'avis de versement, noire secrétariat adres-
sera la carte personnelle de Membre de la Société, servant de
quittance.
AU PAYS DES FAISANS SAUVAGES (1)
Par PIERRE AMÉDÉE-PICHOT.
Il serait bon, a dit un ornithologiste américain, M. Wil-
liam Beebe, dans le récit de son exploration des forêts vierges
de la Guyane, « que les naturalistes s’attachassent davantage à
l'étude des animaux vivants dans les milieux qui leur sont pro-
pres, plutôt que de se confiner dans les travaux du laboratoire
et la contemplation des vitrines des Musées. C’est au contact
direct de la Nature que nous pouvons espérer trouver la solu-
tion des problèmes biologiques qui piquent notre curiosité et
il y a d'autant plus d'urgence à diriger nos recherches de ce
(1) À monograph of the Pheasants, par William Beebe avec de nom-
breuses planches en couleur et autres illustrations représentant tous les
Faisañs du monde. 4 vol. grand in-40, Tirage limité à 600 exemplaires.
Prix de chaque volume : 3/2 fr. 50. Chez Witherby et Cie, 326, High Hol-
born. Londres.
AU PAYS DES FAISANS SAUVAGES 131
côté qu'au fur et à mesure que l'Homme étend sa domination
destructive sur la terre, beaucoup d'êtres disparaissent, empor-
tant leur secret dans la tombe. »
C'est dans cet esprit que M. Beebe a d'écrire l’his-
toire des différentes espèces de Faisans, après avoir été les
étudier sur place, à l'état sauvage, dans leur pays d’origine,
tout en recueillant auprès des chasseurs et des indigènes qui
sont continuellement en rapport avec ces Oiseaux, tous les
renseignements de nature à élucider la biologie de ces splen-
dides représentants de la faune asiatique.
Un généreux Mécène, grand amateur de Faisans, qui en
avait réuni une belle collection dans ses volières de Bernards-
ville, dans le New-Jersey, le colonel Anthony R. Kuser, ayant
offert de faire les fonds de cette expédition et de prendre à sa
charge les frais de la publication qui en serait la conséquence,
M. W. Beebe obtint un congé de la Société zoologique de New-
York, dont il dirige les services ornithologiques, et il se mit en
route en décembre 1909 avec sa femme, compagne inséparable
de ses aventureuses explorations précédentes et collaboratrice
de ses travaux d’études et d'observations. Au Caire, les voya-
geurs s’adjoignirent un artiste, M. Horsfall, qui les accom-
pagna pendant les six premiers mois de leur tournée orni-
thologique.
La première station des explorateurs fut l’île de Ceylan, dont
ils parcoururent la région montagneuse et où ils étudièrent sur
le vif des Oiseaux indigènes, tels que le Paon, l'Épercnnier et
le Coq sauvage. Passant ensuite à Calcutta, ils profitèrent de
leur halte en cette ville, pour examiner à fond la belle collec-
tion de Phasianidés du Muséum indien et, ayant complété
leurs préparatifs, ils gagnèrent l'Himalaya oriental avec une
équipe de trente-deux Thibétains, hommes et femmes, porteurs
de leurs bagages, et montés sur des petits Poneys du pays qui
eurent beaucoup de mal à se frayer un chemin dans des ré-
gions en dehors de toutes voies fréquentées. Là, ce ne fut pas
facile de relever l'habitat des Oiseaux qu'on était venu cher-
cher, tant à cause de l'épaisseur de la jungle que par suite de
la raréfaction de l'air qui, à de si grandes altitudes, rend tout
effort corporel très pénible. Cependant nos voyageurs finirent
par réussir leur exploration le long des frontières du Népaul,
du Sikkim et du Thibet et tous les Faisans de l'Himalaya pas-
sèrent sous leurs yeux, les uns après les autres. Rentrés à Cal-
132 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D ACCLIMATATION
cutta au mois de mai, M. et M Beebe en repartirent bientôt
pour explorer le Cachemire où ils recueillirent des notes abon-
dantes sur les Faisans de Wallich et sur les Euplocomes qui
vivent au milieu de magnifiques forêts de Cèdres Deodara et
de Sapins.
En repassant par les plaines de l'Inde, ils revirent dans leur
habitat naturel, les Paons, les Coqs sauvages et une grande
quantité d'Oiseaux de toutes! les espèces. Ils rayonnèrent en-
suite autour de Bornéo, remontant les cours d’eau en canots
équipés par les Dyaks coupeurs de têtes, et, malgré que les
forêts brûlées par ces sauvages n’eussent pas encore repris
leur luxuriante végétation tropicale, ils y trouvèrent une faune
des plus intéressantes, la plus riche assurément de toutes
celles qu'ils rencontrèrent dans les pays asialiques. C’est là
qu'ils découvrirent une des clairières de parade du grand
Argus, dont, ainsi que du Zobiophasis, ils purent se procurer
des spécimens morts ou vivants.
Après avoir traversé l'île de Java, les voyageurs partirent de
Singapoor pour explorer la Malaisie et descendirent la rivière
de Pahang sur une péniche du gouvernement manœuvrée par
cinq Malais et un Chinois. Ils explorèrent les rives‘ du fleuve et
de ses affluents encore inconnus. Leur poursuite des Faisans
de cette région fut encore rendue excessivement dure par l’en-
chevêtrement des fourrés à travers lesquels il fallait pénétrer
et par les myriades de Sangsues de terre qui s’attachaient à
leurs jambes dès qu'ils s’avançaient dans les broussailles.
Octobre 1910 vit nos voyageurs à Rangoon. De la Birmanie,
ils allèrent encore à 700 milles au nord sur les frontières du
Yunnan, où le défilé du Sansi est à 8.000 pieds au-dessus de la
mer. Chez les Shans et les Kachins, ils s’enfoncèrent dans le
pays aussi loin qu'il était prudent d'aller, ce qui ne les empé-
cha pas d’être en butte aux flèches empoisonnées des indi-
gènes qui faisaient aussi rouler sur eux des quartiers de
rocher. |
Dans la Chine orientale vers laquelle ils dirigèrent leurs pas
après avoir repris haleine à Singapoor, ils eurent à modifier
souvent l'itinéraire qu'ils s'étaient tracé à cause des soulève-
ments imprévus de la population, des ouragans terribles de
vent et de neige, et des épidémies de peste qui régnaient dans
le pays. En palanquin et à dos de Chameau, ils parcoururent la
Mongolie où les Faisans vrais fixèrent leur attention et, après
AU PAYS DES FAISANS SAUVAGES 133
avoir fait connaissance avec les Faisans vénérés, ils terminèrent
leurs recherches par l'étude des Crossoptilons.
Les Faisans qu'ils observèrent au Japon, avant leur retour,
se laissèrent facilement approcher, familiarisés qu’ils étaient
dans les réserves impériales par les manœuvres des troupes et
les tirs qui avaient lieu dans leur entourage et, le 27 mai 1941,
M. et M" Beebe effectuaient leur rentrée à New-York après
dix-sept mois d’un des voyages les plus accidentés qu’aient
jamais accompli des naturalistes, mais rapportant aussi une
masse de documents comme on n’en avait jamais recueilli sur
place.
Telle fut la genèse de la Monographie des Phasianidés dont le
premier volume vient de paraître et qui, grâce au patronage
de la Société zoologique de New-York et à la large contribu-
tion financière du colonel Kuser, est digne de prendre place
auprès des magnifiques volumes d’Audubon, de Gould et d’El-
liot, monuments de littérature ornithologique qui, au point de
vue typographique et iconographique, n’avaient pas été Jjus-
qu'ici surpassés.
Dès le début de ses études sur les Faisans et leurs congé-
nères, M. Beebe s'était attaché à la recherche des caractères
qui pouvaient confirmer ou lui permettre de modifier une clas-
sification établie d’une façon un peu arbitraire d’après des res-
semblances plus ou moins superficielles, et, frappé de la variété
des plumages de ces Oiseaux, tant jeunes qu'adultes, tant mâles
que femelles, M. Beebe avait soigneusement noté les différentes
phases de leurs mues et perçu que la chute et leremplacement
des plumes se faisaient dans une séquence régulière et parti-
culière à chaque groupe de la famille. Le beau travail du
D' Bureau sur la mue des rectrices de la Perdrix grise le con-
firma dans son idée qu'il avait mis la main sur un fil d'Ariane,
lui permettant de grouper les Faisans autrement qu'on ne
l'avait fait jusqu'ici. « La chute et le remplacement des rec-
trices de la Perdrix grise, avait dit le D' Bureau, se font très
régulièrement du dedans en dehors, c’est-à-dire du milieu de
la queue vers le bord externe. » Or c’est là ce qui se passe
pour les Ithagines et les Tragopans, ce qui Les rapproche des
Perdrix. Chez les vrais Faisans, c’est le contraire. Chez les
Argus, toujours en nymérotant les paires de rectrices à partir
du milieu, la mue commence par la 3° et se poursuit dans
l’ordre suivant : 3-4-2-6-1-6. Enfin chez les Paons, la chute
13% BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
commence par la 5° paire et remonte vers le milieu, la 6° pus
la 1'° paire tombant les dernières. Très modestement, M. Becbe
n’attache pas d'autre importance à sa découverte que de pou-
voir grouper les Phasianidés d’une facon logique en attendant
mieux et il n’a pas encore vérifié si un ordre de séquence ana-
logue s'applique à d’autres familles d’Oiseaux, ce qui est pour-
tant assez probable.
D'autre part, la constatation de l’hybridation à l'état sau-
vage d'espèces voisines a fait que notre naturaliste a réduit
considérablement le nombre de celles qui n’avaient été basées
que sur des variétés locales, variétés de transition passant:
insensiblement de l’une dans l’autre et dont les nomenclatures
ont fait un usage abusif. Telle était aussi l'opinion de Teget-
meier confirmée par les croisements obtenus en faisanderie.
Le mérite littéraire des ouvrages de M. Beebe est toujours à
la hauteur de leur valeur scientifique, et ne constitue pas un
des moindres charmes de leur lecture. L'auteur excelle à
décrire les paysages pittoresques qui se sont déroulés sous ses
yeux. C'est en véritable poète que, dans le cas présent, il nous
fait assister au lever du soleil sur les cimes couvertes de neige
de l'Himalaya : « Le jour venait de poindre à l’est de l’'Hima-
laya, jetant d’abord un reflet doré sur le piton d'Everest, car
depuis de longs siècles le plus grand foyer de lumière vient
ainsi saluer la plus haute montagne du globe. Puis, instanta-
nément, toutes les cimes neigeuses plus basses s’illuminèrent,
projetant leur reflet sur les profondeurs où j'étais encore enve-
loppé dans l'ombre. À cette heure matinale, le sentier que je
suivais était tout noyé dans la rosée de la nuit, au-dessous de
moi, les nuages, comme une mer chaotique de flocons de neige
et de glacons, remplissaient les vallées et les gorges de leurs
voiles opaques et ces vapeurs flottaient si tranquillement que
j'avais parfois les genoux transis dans une nappe translucide
et la figure en plein dans une transparente couche d'air. Je
m'avancais silencieusement sur un tapis de mousses ne perce-
vant d'autre bruit que le croassement lointain d'un Corbeau
encore à moitié endormi, ou le babillage d’une Mésange qui
commençait à explorer les buissons sur le bord de la route. Je
frôlais en passant les branches de Rhododendrons qui bar-
raient mon chemin et dont les bourgeons vernis, à moitié
ouverts, pulvérisaient sur mes vêtements une averse de gouttes
de rosée. Du regard, jepouvais embrasser un véritable archipel
"
AU PAYS DES FAISANS SAUVAGES 139
de sommets de montagnes vertes coiffées de neige qui émer-
_geaient d’une couche de nuages au-dessus de laquelle planait
un Vautour dont la silhouette se détachait tantôt en noir sur
* le brouillard, tantôt en clair sur la sombre verdure de la forêt,
jusqu'au moment où, s’élevant de plus en plus haut dans
l'atmosphère, son plumage fut doré par les rayons du soleil. »
C'était le Tragopan que le naturaliste était allé chercher sur
ces hauteurs. C’est à une élévation analogue qu'il rencontra
pour la première fois l’Ithagine, ce Faisan de la neige dont
l'habitat très circonserit est à 4 ou 5.000 mètres d'altitude :
« Je m'étais embusqué, écrit-il, à l'ombre d’un bloc de rocher
que le gel avait détaché de la montagne qui, s’élevant derrière
moi en falaise gigantesque, semblait un mur destiné à me
séparer du monde. À mes pieds, une prairie arctique descen-
dait vers les gorges profondes du Changthap, émaillée entre
les plaques de neige par les pétales roses des Primevères qui
venaient de s'épanouir. Ces délicates fleurettes trouvent le
moyen de vivre leur courte vie sous le ciel menaçant d’un
éternel hiver. Le silence mystérieux qui m'entourait était si
profond que j'entendais le choc des gouttes de givre fondu
frapper la mince couche de glace dont la neige était lustrée. La
lumière commencait à baisser lorsque sept Oiseaux parurent
les uns après les autres sur la crête d’un repli de terrain et au
premier coup d'œil je reconnus les Ithagines que j'étais venu
chercher de si loin. Je pouvais avec ma jumelle distinguer
chacune de leurs plumes et suivre chacun de leurs mouve-
ments tandis que ces Oiseaux descendaient lentement la pente,
s’arrêtant de loin en loin pour picorer et pour cueillir les baies
rouges des buissons. Passant d’une touffe à l’autre, traversant
les flaques de neige et s'insinuant entre les bouquets d’herbes
grossières dont les brins étaient feutrés, ils tenaient la queue
haute et leurs dessous écarlates brillaient de tout leur éclat.
Puis, petit à petit, la compagnie s’éloigna et je ne la perdis de
vue que lorsqu'elle disparut dans les buissons de Rhododen-
drons nains qui fermaient l'horizon. Enfin j'avais vu de mes
yeux la Perdrix de la neige. »
Chose piquante, c’est dans les collections de peaux de notre
Muséum que M. Beebe découvrit une nouvelle espèce d’Itha-
gine à laquelle il a donné le nom du patron de son expédilion.
Car dans l’année qui suivit son voyage (1912), il compléta son
enquête sur les Phasianidés par une visite à tous les Musées de
CN CRE 0 À
136 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D’ACCLIMATATION
l'Europe pour se rendre compte des types que possédaient ces
collections.
On voit avec quelle scrupuleuse conscience M. Beebe s'est
acquitté de sa mission, ne négligeant aucun des documents
antérieurs qu'il put contrôler, rectifier ou compléter par ses
propres observations. Il en est résulté un ouvrage unique
dans son genre qui fait le plus grand honneur, non seulement
au naturaliste qui l’a écrit, mais encore à la Société zoologique
de New-York qui en a facilité la publication. L'ouvrage com-
prendra quatre volumes où les Faisans sont figurés dans une
centaine de planches en couleur dues aux pinceaux des meil-
leurs artistes animaliers d'Amérique et d'Angleterre. Un
nombre égal de photographies prises par M. Beebe nous initie
au conspectus des lieux que caractérise la présence de la
famille phasianide depuis les neiges éternelles de l'Himalaya
jusqu'aux côtes torrides des mers javanaises. On peut suivre la
distribution géographique des espèces sur des cartes et de
nombreuses gravures dans le texte sont consacrées aux détails
du plumage et de la construction des Oiseaux.
Le premier volumé traite des Ithagines représentées par
neuf formes différentes; des Tragopans qui en ont six; des
Lophophores dont trois espèces et des Crossoptilons ramenés à
trois types fondamentaux. Dans le second volume, le chapitre
consacré aux quatre Coqs sauvages présentera un intérêt par-
ticulier, en ce sens que l’origine de nos races domestiques y
est ingénieusement débrouillée. Dans le troisième volume,
nous trouverons notamment les Faisans à longue queue qui se
groupent autour du Vénéré, tels que le Mikado et le Sæœmme-
ring. Enfin dans le dernier volume les Paons, les Argus, les
Eperonniers, c’est-à-dire les Phasianidés à plumage ocellé
nous sont présentés sous un jour nouveau.
Ce magnifique ouvrage, dont la rédaction seule a pris huit
ans de travail, n’est cependant pas pour nous faire oublier les
publications antérieures de M. Beebe où dans Deux amis des
Oiseaux au Mexique (1) et Notre recherche d'une forêt vierge (2),
l’enthousiaste amant de la Nature, l'écrivain inspiré par la
(1) Two Bird lovers in Mexico, illustrations prises sur le vif per l’auteur.
Editeur : Houghton, à Boston.
(2) Our search for a wilderness, par Marie Blair Beebe et William Beebe. -
Photographies d’après nature prises par les auteurs. Éditeur : Constable, à
Londres.
L'ACCLIMATATION DES INSECTES AUXILIAIRES 137
beauté des faunes et des flores tropicales, avait déjà donné sa
note. Disons encore que le plus récent volume publié par
M. Beebe : La vie sous les tropiques (1), est le résultat de six
mois passés en 1916 avec quelques collaborateurs dans la sta-
tion de recherches fondée par la Société zoologique de New-
York sur les rives d’un affluent de l’Esséquibo, le Mazarumi,
où M. Withers, le directeur du domaine agricole de Bartica a
mis à la disposition des explorateurs une vaste habitation,
Kalakoon house, aménagée de façon à faciliter les études, pré-
sentes et futures, des curieux des choses de la Nature qui vou-
dront aller étudier sur place la faune si riche de cette région,
véritable Paradis du naturaliste.
Nous n’oublierons pas enfin que l’ornithologiste passionné
qu'est M. Beebe se fit oiseau lui-même lorsque au début de la
guerre, abandonnant ses études, il s’engagea dans le corps de
l’aviation pour apporter à nos armées combattantes l'appui
des ailes du Nouveau Monde.
L'ACCLIMATATION DES INSECTES AUXILTAIRES
ET SON IMPORTANCE AU POINT DE VUE AGRICOLE
Par PAUL VAYSSIÈRE,
Ingénieur-agronome,
Préparateur à la Station entomologique de Paris.
La lutte contre les Insectes nuisibles à nos récoltes peut
être directe ou indirecte. La méthode directe, qui fut la pre-
mière utilisée rationnellement et reste encore actuellement la
base de l'Entomologie agricole, consiste dans l'emploi des pro-
cédés insecticides, mécaniques ou autres.
Mais, peu à peu, on reconnait l'efficacité d’une autre mé-
thode qui a de sérieux avantages sur la précédente, la méthode
dite naturelle, qui utilise, au mieux des intérêts de l’homme,
les phénomènes naturels et en particulier les parasites des
ennemis de nos cultures.
Dans cet ordre d'idées, je vous avais entretenu de l’utilisa-
(4) Tropical wild life in British Guiana, par W. Beebe, Hartley et Howes.
Préface par le colonel Roosevelt. Éditeur : Société zoologique de New-
York, New-York zoological Park.
1338 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D ACCLIMATATION
tion des Champignons parasites des Insectes (1). Je crois avoir
alors montré que, si le principe de la lutte par les Champi-
gnons est excellent, nous sommes loin d’avoir réalisé pour le
moment, en pratique, une méthode de lutte sur laquelle on
peut compter, dès maintenant.
Il n’en est plus de même dans l’utilisation des Insectes qui
vivent aux dépens des ravageurs de nos cultures. Est-il néces-
saire de rappeler que Decaux, vers 1880, préconisait dans le
Bulletin même de notre Société la protection des Insectes auxi-
liaires. Il avait remarqué qu'une grande quantité d'Ichneumo-
nidés et Braconidés s'échappaient des boutons de Pommiers
roussis (clous. de Girofle) attaqués par l’Anthonome. Decaux
empêcha alors de brüler immédiatement ces boutons, comme
cela est recommandé en général. Il put remplir une capacité
d'environ 5 hectolitres de boutons roussis provenant de
800 Pommiers. Les récipients, qui étaient simplement des
tonneaux défoncés, étaient recouverts d’une toile qui permet-
tait aux minuscules Hyménoptères de s'échapper. Decaux put
ainsi mettre en liberté plus de 250.000 auxiliaires et détruire
plus d’un million d’Anthonomes.
Des faits nouveaux ont permis de généraliser depuis la mé-
thode. En effet, il est démontré que d'une manière générale
les Insectes qui se montrent les plus nuisibles à nos cultures
sont d’origine étrangère. Bien plus, dans leur patrie, ils pas-
sent le plus souvent presque inapercus, leur multiplication,
excessive dans les pays d’adoption, étant enrayée normale-
ment par le jeu des conditions extérieures et surtoul grâce à
l’action des parasites qui vivent à leurs dépens.
C’est en partant de cette idée que fut réalisée, en 1888, aux
États-Unis, l’acclimatation désormais légendaire d'une pré-
cieuse Coccinelle, le Vovius cardinalis, pour lutter contre une
Cochenille, l’Zcerya purchasi, fléau, en Californie, des Orangers
el Citronniers. Une voix plus autorisée que la mienne a déjà,
il y à quelques années, tracé toute l'odyssée de ces deux
Insectes à travers le monde, jusques et y compris leur établisse-
ment en France, involontaire de notre part pour l’/cerya, vo-
lontaire pour le ÂMVovius. À cette occasion, vous aviez bien
voulu, d’ailleurs, accorder une de vos hautes récompenses à
mon collègue, A. Vuillet, disparu en 1944.
(1) V. Bull., 1919, p. 33.
«
_ L’ACCLIMATATION DES INSECTES AU XILIAIRES 139
4
Depuis l’acclimatalion mémorable du Vovwius en Californie,
de nombreuses tentatives ont été faites pour importer les
parasites des ravageurs des cultures. Il est regrettable de con-
stater que notre pays, pourtant si innovateur en général, s’est
désintéressé de ces questions jusqu’à ces derniers temps. Les
États-Unis, les îles Hawaï, l'Afrique du Sud et l'Italie sont les
pays qui ont le plus tenté dans cet ordre d'idées et certaine-
ment les résultats positifs obtenus ont dépassé de beaucoup
les espérances formées par les savants.
La question de l’acclimatation des Insectes auxiliaires n’est
pas sans présenter de grandes difficultés dans la réalisation e
la réussite du programme fixé. Relativement simple dans let
cas d’une Coccinelle, telle que le Vovwius, l’acclimatation peut
être une opération très onéreuse, à longue échéance et pré-
sentant de nombreux aléas. L'exemple le plus typique d’une
telle tentative est donné par la lutte gigantesque entreprise
aux États-Unis contre deux Papillons, importés accidentelle-
ment d'Europe.
Après avoir essayé tous les moyens d’extinction possibles et
n'ayant pas obtenu de résultats satisfaisants, le gouvernement
américain donna en 1905 pleins pouvoirs au savant Directeur du
Bureau of Entomology pour tenter l’acclimatation des parasites
du Gipsy Moth et du Brown Tail Moth, parasites que l’on
savait exister en Europe et en Asie.
J’abuserais de vos instants en vous racontant toutes les péri-
péties de l’acclimatation des ennemis des deux Papillons aux
États-Unis. Qu'il me suffise de dire que notre pays contribua
dans une large part au succès de l’entreprise, grâee aux initia-
tives de MM. Marchal et R. Oberthur.
” Pendant l'hiver 1905-1906, 117.000 nids de Z. chrysorrhæu
furent expédiés d'Europe, via Cherbourg, où était installée une
permanence dirigée par A. Vuillet. — 111.000 nids furent de
nouveau expédiés l'hiver suivant et les envois des Liparis à
tous les stades se succédèrent ainsi pendant plusieurs années.
Actuellement un grand nombre de parasites et de prédateurs
peuvent être considérés comme acclimatés aux États-Unis.
Parmi eux, je citerai seulement le Calosome sycophante, bien
connu chez nous par la chasse qu'il fait aux Chenilles. On esti-
mait en 1913 que 80 p. 100 des colonies de Calosome avaient
réussi à se perpétuer, et cet Insecte était établi fermement
sûr une zone de plus de 100 milles carrés de surface boisée.
140 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
Ces résultats, pris dans un ensemble très riche en faits
semblables, nous montrent ce que l’on est en droit d'attendre
de l'acclimatation des auxiliaires. « C'est par centaines de mil-
lions que l’on peut évaluer l'épargne réalisée chaque année »
aux États-Unis, grâce au « Bureau of Entomology ».
Les îles Hawaï nous montrent aussi la voie à suivre pour ne
pas perdre les richesses de notre sol. Une de leurs grandes
productions est l’arboriculture fruitière dont la Californie est
un grand débouché. En 1910, un bateau chargé de fruits fai-
sait escale aux îles et les gralifia d’une petite Mouche, Cera-
litis capitata, qui est considérée comme un des plus grands
fléaux des fruits dans les régions tropicales et tempérées.
Celle-ci d’ailleurs s'’accommoda fort bien de sa nouvelle rési-
dence et s’y multiplia à un tel point qu'il fallut abandonner
tout espoir de lutte efficace sans le concours des ennemis
naturels dans la patrie de la Ceratitis. En 1919, le gouverne-
ment d'Honolulu n’hésita pas à charger un éminent entomolo-
giste italien, Silvestri, de ramener d'Afrique (pays d'origine
supposé) les auxiliaires précieux.
Ce savant se mit donc en route et, avec une détermination
remarquable, passa, à la recherche des parasites, des îles Cana-
ries au Sénégal, en Guinée, en Nigéria, au Cameroun, à la
Côte d'Ivoire, au Dahomey, au Congo, en Angola et en Afrique
du Sud. De là, avec les matériaux récoltés, il rejoignit Hono-
lulu, non sans encore un arrêt en Tasmanie, De ce merveilleux
voyage, Silvestri rapporta de nombreuses espèces d’auxiliaires
qui vivent non seulement aux dépens des Mouches des fruits,
mais aussi d’un certain nombre d'autres ennemis, tels que la
Mouche de l’olive (Dacus oleæ), fléau de nos Oliveraies. D'ail-
leurs, n’oubliant pas son pays, Silvestri put installer en Italie
des élevages de ces parasites et je crois savoir qu'ils soat là,
de même qu'aux îles Hawaï, en bonne voie d’acclimatation.
Enfin permettez-moi de vous signaler encore une tentative
d’acclimatation dont M. Debreuil vient de me remettre le rap-
port. Un des Insectes les plus nuisibles aux cultures de Canne
à sucre à l'ile Maurice est un gros Coléoptère, surnommé dans
le pays « gros Montouc », Oryctes tarandus. L'an dernier, en
présence des ravages de cet Insecte, il fut décidé que l’entomo-
logiste de l’île Maurice (car il y a un entomologiste, ce qui
n'existe pas malheureusement dans nos colonies) se rendrait à
Madagascar, à la recherche d'un auxiliaire, Hyménoptère rap-
A PROPOS D'UNE NIDIFICATION DE MÉGACHILE 441
pelant assez bien une Guêpe (Scolia oryctèphaga). Cette Scolie
vit, dans notre colonie, aux dépens des larves d'un Oryctes
voisin du précédent et il était probable qu’il s'accommoderait de
son nouvel hôte. Ces prévisions ont été réalisées par l’expé-
rience et il semble bien que la Scolie rendra de précieux ser-
vices dans son nouvel habitat. Fait curieux : la réussite de son
adaptation semble dépendre de l'introduction à Maurice, en
même temps qu’elle, de deux plantes sauvages (Cordia inter-
rupta et Urena tomentosa) sur lesquelles les Scolies adultes
viennent de préférence chercher le pollen dont elles se nour-
rissent en grande quantité.
J'espère, par ces quelques exemples, avoir montré quels
bénéfices on peut attendre de l'introduction en France ou dans
nos colonies des précieux auxiliaires que la nature nous a
donnés, mais que nous avons beaucoup trop négligés jusqu’à
ce jour. Nous avons trop besoin de nos récoltes, pour rester,
comme avant 1914, indifférents devant les dîimes formidables
que prélèvent les ennemis de nos cultures. Je crois que la So-
-ciété d'Acclimatation peut faire œuvre utile dans cet ordre
d'idées et je serais très heureux si je pouvais intéresser ses
membres aux travaux que nous poursuivons depuis de nom-
breuses années. :
A PROPOS D'UNE NIDIFICATION DE MÉGACHILE
Par A.-L. CLÉMENT.
Au cours de la séance du 2 mai 1918, nous avons présenté
à la Société une nidification d'Hyménoptères envoyée de Saint-
Ferme (Gironde), par notre collègue M° Vernière et trouvée
par elle entre la vitre et la planche de fermeture d’une ruche.
Cette nidification est l’œuvre de la Megachile centuncularis
Lin. Les Mégachiles sont des Abeilles solitaires de la famille
des Gastrilégides (1), que beaucoup d'auteurs nomment Méga-
chilides, ou coupeuses de feuilles.
Cette nidification se compose d’une dizaine de cellules dis-
posées en deux séries parallèles ; en juillet dernier il en est
sorti cinq Insectes parfaits; les feuilles qui la composent ne
(4) Qui ont une brosse sous le ventre.
142 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
sont guère déterminables, ayant souffert d'un trop long trans-
FIGE
Rameau de Rosier et feuille de Lilas découpés par les Mégachiles.
port et aussi de l'humidité. Leur détermination eût été intéres-
sante, mais on sait que le choix des plantes auxquelles les Mé-
mic mt. ii
A PROPOS D'UNE NIDIFICATION DE MÉGACHILE 143
gachiles s'adressent pour prélever les matériaux qui leur ser-
vent à construire les cel'ules cans lesquelles vont se déve-
Fic. 2.
1. Epimedium pinnalum Fischer, Berbé:idées (Perse).
2. Akebia quinata Decaisne, Lardizabalées (Japon).
(Echantillons recueillis par M. Vallée dans son jardin, à Montlhéry.)
lopper leurs larves n’est pas absolu; elles les trouvent généra-
lement dans leur voisinage et choisissent, de préférence, les
14% BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
feuilles qui, en raison de leur minceur, sont faciles à découper
et qui sont assez souples pour prendre facilement la courbure
que nécessite leur emploi. Elles choisissent donc ordinaire-
ment, dans ces conditions, les plantes qui sont le plus à leur
portée et souvent on les voit même s'adresser à des plantes exo-
tiques (fig. 2) introduites récemment à leur proximité. Certaines
ont néanmoins des préférences marquées ; c’est ainsi que Me-
gachile centuncularis affectionne particulièrement le Rosier à
cent feuilles, et la figure 1 ci-jointe en représente un rameau qui
montre très nettement la forme des entailles qu’y a pratiquées
une femelle de Megachile centuncularis en y prélevant les ron-
delles qui ont servi à la construction de ces cellules. Les unes
sont ovales et ont été employées pour les parois formées de
trois couches de rondelles, chaque couche étant elle-même
formée de trois rondelles. D'autres sont de dimension plus pe-
tite et complètement circulaires, elles ont servi, superposées
par trois ou quatre, à former les couvercles des mêmes cel-
lules.
Les Mégachiles construisent leurs nids dans les endroits les
plus variés : trous de Souris ou de Lézard abandonnés, galeries
vides de grosses larves, Cossus, Cerambyx, etc., anciennes ga-
leries d'Anthophores, trous de Ver de terre. Nous avons
autrefois trouvé un nid de Mégachile qui se composait d’une
vingtaine de cellules dans une tige floriflère d’Oignon comes-
tible ; deux trous servaient à la sortie des Insectes qui étaient
en train d’éclore à ce moment; on a vu des nids de Mégachiles
dans les plis d’un éventail, dans des plis de feuilles de papier,
dans un canon de fusil, dans un trou de serrure, etc.
Certaines espèces creusent des galeries dans ls terre ou dans
le bois pourri pour y nidifier.
C’est vers la fin de juin et en mai qu'éclosent les adultes ; elles
ressemblent vaguement à une Abeille domestique. Dès qu'à eu
lieu l’accouplement et que la mère a trouvé un local à sa con-
venance, elle se met au travail; avant de construire ses cel-
lules,’elle en tapisse les parois de plusieurs épaisseurs de ron-
delles ovales placées de manière à ne pas laisser de vide dans
cette enveloppe, de sorte que le nid tout entier ressemble à une
sorte de tube d’une seule pièce.
Chaque cellule une fois terminée est remplie de miel mêlé à
du pollen, jusqu’à un millimètre du bord supérieur et recoit un
œuf, puis elle est bouchée par les rondelles circulaires qui for-
de:
PRODUCTION DE GRAINES POTAGÈRES AU CONGO BELGE 445
ment un couvercle légèrement concave sur lequel s’emboîtera
la cellule suivante, et ainsi de suite.
De l’œuf naîtra une larve blanche qui, après avoir consommé
la provision de pâtée contenue dans sa cellule, filera un cocon
de soie brune et s’y transformera dans le courant de juillet en
une nymphe d’où sortira au printemps suivant l’Insecte
parfait.
La sortie commencera par la dernière cellule construite et se
continuera ensuite, chaque individu passant par le même
chemin.
La présence de cette nidification entre la vitre de la ruche
et son volet s'explique par la douce température qui sans
doute régnait là, quoique la fermeture devait être assez incom-
plète pour livrer passage à la mère chargée de ses rondelles de
feuilles.
Nous possédons déjà une nidification ânalogue qui nous a
été envoyée autrefois des environs d'Aubusson; elle se com-
pose d’une douzaine de cellules, et avait été trouvée.entre le
coussin et les cadres d’une ruche; il existait là aussi sans doute
dans le toit une ouverture suffisante pour le passage de la
mère chargée de ses rondelles.
Les Mégachiles ont depuis longtemps attiré l'attention des
naturalistes Newport, Ray, Réaumur, parmi les anciens au-
teurs, et plus près de nous, Perez, Fabre, etc., les ont étudiées
avec le plus grand soin et nous ont laissé sur leurs mœurs
d'admirables observations qu’on relit toujours avec le plus vif
intérêt.
PRODUCTION DE GRAINES POTAGÈRES
AU CONGO BELGE
AU JARDIN D’ESSAIS DE LA MISSION DE KISANTU
Par le frère GILLET.
C’est après l'emploi des phosphates de scories de déphos-
phoration que nous avons enregistré quelques résultats sur la
production de graines.
Un semis de Radis demi-long blanc de l’hôpital, dont les
sujets les plus vigoureux sont laissés en place, ont, après
146 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
environ cinq mois de semis, monté pour fleurir. A cette
époque, les pluies ayant déjà recommencé, il n'y eut que 5 à
6 p. 100 des sujets en expérience qui nous donnèrent quelques
siliques ayant de deux à trois graines, suffisamment formées,
les autres ayant été atteints par la pourriture avant leur entier
développement. |
Le petit lot de graines ainsi récolté a été semé aussitôt après
la fin des grandes pluies; la levée en a été parfaite. Le semis
étant trop dru, une partie en a été repiquée,; ces derniers
ont pris, dans la suite, un développement un peu supérieur à
ceux laissés en place. Sur les deux carrés, les racines se sont
développées, bien nettes, ayant un volume supérieur à celles
de provenance directe. Quatre mois environ après le semis, les
plants sont montés et ont dû être soutenus par des tuteurs
pour ne pas fléchir sous le poids. Depuis, cette race s’est bien
maintenue, ayant toules les qualités acquises à la seconde
génération. Comme partout ailleurs, il y aura lieu de faire
un choix judicieux des porte-graines pour éviter toute dégéné-
rescence.
La saison la plus favorable au semis est la saison sèche ou
froide, celle qui s'éloigne le moins de l'été d'Europe. Dans la
saison des grandes pluies et des plus grandes chaleurs, la
montée en graines se fait avant que les racines aient atteint
tout leur développement; les graines sont moins nourries, ce
qui serait une cause de dégénérescence rapide. En effet, pen-
dant l’époque des fortes pluies, qui est celle des fortes chaleurs,
toule l’évolution se fait en un laps de temps qui est d'environ
la moitié de celui de la saison froide.
Les Navets et Carottes que nous sommes parvenus à faire
grener ainsi que le Chou à grosses côtes, ne nous ont pas
donné de résultats aussi satisfaisants que ceux obtenus pour
les Radis.
Au premier semis, beaucoup de sujets montent en graines
presque aussitôt et semblent être retournés à l’état sauvage.
D'autres prennent un certain développement, mais se mettent
trop hâtivement en graines. Tous doivent être impitoyable-
ment rejetés pour ne conserver que ceux qui, ayant acquis
leur complet développement, subissent un arrêt avant que de
se mettre à porter fruits. Il y aura tout un travail de sélection
à faire avant d’avoir une variété ayant toutes les qualités du
premier parent. Nous sommes en bonne marche dans cette
PRODUCTION DE GRAINES POTAGÈRES AU CONGO BELGE 14417
x
voie. Mes essais à ce sujet, quoique trop récents encore, me
donnent l'espoir d'arriver à fixer de bonnes variétés ayant
toutes les qualitées désirées pour faire un bon légume et qui
pourront ainsi être vulgarisées chez les indigènes.
Pour la première fois en 1916, cinq pieds de Poireaux sont
montés ; trois nous ont donné quelques graines ; deux, aux
lieu et place de graines, ont donné des bulbilles. Les sujets de
l’un et de l’autre étaient, quand j'ai quitté le Congo, des plus
vigoureux.
La Scorsonère se reproduit très bien par graines et la pro-
duction de celles-ci ne semble pas altérer les qualités de la
racine ; ce sera un légume fort difficile à acclimater parce qu'il
ne supporte pas les pluies; on ne peut le cultiver qu’en saison
sèche. Ses graines se conservent très difficilement, donnant
après 6 à 7 mois, un pourcentage de perte d'environ 75 p. 100.
La Laitue, qui grène bien, se reproduit fort bien également
de graines de récolte récente. La graine un peu vieille ne lève
que très imparfaitement ; comme pour la Scorsonère, la graine
se conserve difficilement d’une année à l’autre.
La Moutarde de Chine vient bien en toute saison; c est un
excellent légume qui se reproduit parfaitement.
La Tomate perd, dès la première génération de graines récol-
tées sur place, toutes les qualités d’un fruit amélioré. Elle
pousse vigoureusement, donnant de longues tiges minces qui
se garnissent d’une abondante quantité de fruits acides.
Les Aubergines et Piments gardent toutes leurs qualités de
fruits perfeclionnés.
Les Pois et Haricots s’acclimatent dun les sujets
acclimatés sont plus vigoureux et d’un rendement supérieur à
ceux introduits.
Quelques résultats avec le Fenouil de Dorenees Ce légume
délicieux est très sujet à la pourriture dès qu’il monte en fleurs.
On »’arrive que fort difficilement à avoir des fruits bien formés.
Le Céleri-Rave et à tige, le Persil, le Cerfeuil, les divers Choux,
* les Salsifis, la Bette, la Betterave, le Panais, l'Oseille et l’Épi-
nard ne nous ont pas encore donné de résultats.
La Ciboule, que nous multiplions par divisions des touffes et
aussi l’Ail d'Orient n’ont jamais, quoique l’un venu de graines
et l’autre de bulbilles, montré la moindre tendance à porter
fruits. La Ciboulette, que nous mulliplions par la division
des touffes, pourrait aussi s’y multiplier par graines.
148 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D’ACCLIMATATION
Parmi les Oignons, il n'y a, à ma connaissance, que les
Oignons indigènes qui donnent de bou: résullats ; les diffé-
rentes variétés d'Europe n’y forment pas bulbilles , seule la
variété dite de Santa-Cruz ou de Ténériffe, s’y développe bien,
mais n’a pas encore grené jusqu'ici.
Avant que de clore le chapitre dus legumes, un mot sur une
plante sauvage de la Rép
Le Radis Ranevelle que j'ai en expéri :e me fait prévoir les
plus beaux résultats. À une troisième; , ération, j’ai obtenu
des raves parfaitement nettes ayant p;., ois un diamètre de
10 centimètres et cela sans trace de fh;°s; il y a aussi modi-
fication des siliques, certains perdent leur aspect de graines en
chapelet; leur test moins dur peut s’écraser entre les doigts;
dans cette troisième génération vous retrouvez les différents
types de la plante sauvage passant au légume parfait.
La Pomme de terre est cultivée à Kisantu, pendant toute
l’année. Durant la saison sèche, on pratique la culture à plat
(identique à Ia culture à plein champ qui se pratique en
Europe) en terre argileuse ou mieux en terre argilo-sablon-
neuse, pouvant être irriguée ou arrosée facilement.
Pendant la saison des pluies, cultures sur buttes allongées
et assez surélevées, sommet de la butte à environ 50 centi-
mètres maximum du fond du sillon, le tout suivant la nature
du sol et les pluies : les terres légères et fertiles, celles argilo-
sablonneuses et les nouveaux défrichés de forêts sont à
préférer; les terres de savanes, à moins que d’être exception-
nellement fertiles et de recevoir des soins eulturaux quelques
mois à l'avance, ne semblent guère convenir à cette culture.
Les tubercules, pour la plantation, seront, autant que
possible, moyens et entiers; on ne les plante que germés et
ayant subi Rex de la lumière. Il faut les planter quand le
germe commence à pousser, car, dans cet état, ce dernier n est
pas sujet à être brisé dans les manipulations. Le système en
paniers comme pour la Pomme de terre Marjolin serait préfé-
rable; les tubercules seront enfoncés à une profondeur de
10 centimètres environ et sur une, deux ou trois lignes suivant
la largeur des buttes. La levée se fera en quelques jours et
quand les pousses auront atteint 10 à 12 centimètres, elles
seront buttées perpendiculairement à la butte. Cette opération
ne se fera que par temps sec. Il ne faut jamais y procéder
PRODIU£TION DE GRAINES POTAGÈRES AU CONGO BELGE 149
immédiatement après une pluie un peu forte, ni quand les
tiges sont mouillées.
- Les mauvaises herbes devront être fréquemment arrachées,
car elles ont une influence des plus nuisibles sur le développe-
ment des tiges et la format‘on des tubercules.
Pendant les grandes chaleurs, et suivant les variétés, la
récolte pourra se faire après trois mois ou trois mois et demi,
à partir de la planta *; lorsqu'on remarque le jaunissement
des tiges et que les * iles se détachent de celles-ci, ilne faut
pas attendre pour ,rocéder à l’arrachage, les tubercules
n'ayant plus rien à $2gner; on évitera des pertes en sous-
trayant le précieux tubercule à l'humidité qui l'entoure.
Autant que possible il ne faut procéder à la récolte que
quand la terre est « ressuyée »,; par un temps couvert, on peut
laisser la récolte sécher sur place avant la mise en sacs. Par
les jours de soleil, on évitera de laisser la récolte exposée à
l’action trop prolongée des rayons solaires; par certains jours,
une exposition un peu prolongée peut tuer toute vie dans le
tubercule. Il vaut mieux, après qu'ils se sont tant soit peu
« séchés », les ensacher et les faire sécher à l'ombre.
Lors de la récolte, on fera bien de choisir les sujets pour la
future plantation. On les prendra parmi les moyens; certains
plants de choix pourront être réservés à cet effet. Le petit
surcroît de besogne que demande cette sélection sur place sera
compensé largement dans la suite. Les tubercules choisis pour
une future plantation seront conservés sur claies ou en couches
minces dans un endroit sec et aéré, et si possible, sous l’action
de la lumière et non du soleil.
Les Pommes de terre pour la consommation seront, autant
- que faire se peut, étendues en couches minces sur claire-voie
ou sur le sol du plancher ou de la cave, dans un endroit frais
et sec. Il est absolument nécessaire de les soustraire à toute
lumière, cette dernière les verdit, ce qui leur donne des pro-
priétés nocives et les rend dures et amères. Chaque semaine,
on fera la visite des unes et des autres pour enlever Soigneuse-
ment celles qui se gâtent.
À l'exception des nouveaux défrichés de forêts, où il n’est
pas nécessaire de faire des apports d'engrais, partout ailleurs
il sera nécessaire, pour assurer une bonne récolte, de donner à
la Pomme de terre une bonne fumure. À la plantation, le
fumier de ferme récent est à déconseiller, à moins de fumer
150 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
trois semaines à un mois avant la plantation. Le fumier sera
employé à la plantation ainsi que les cendres de bois qui
donnent les meilleurs effets dans cette culture; celles-ci seront
mélangées au sol et non jetées sur les tubercules. Cette prati-
que fâcheuse a pour effet de les rendre galeux; mous et aqueux,
et sujets à Ja pourriture.
L'obtention de nouvelles variétés avec des graines récoltées
sur place est à souhaiter.
Si des tubercules sont conservés pour semis dans un endroit
: trop chaud et sec, un grenier par exemple ayant toiture en
zinc, ils se dessèchent, sont mous et ridés ; il suffit de les meltre
quelques jours sur une aire humide, pour qu'ils reprennent de
la vigueur et entrent en végétation.
Palmier à huile. — Le Palmier qui est désigné au Mayomba
et qui existe au poste de l'État, à Canda-Sundi, sous le nom
indigène de Voa-Kania est bien l’£læis Poissoni, var. tenera
E. Annet: la seconde variété de ce même Palmier existe dans
la région de Kisantu; elle y est rare et porte le nom indigène
de Sampatu (sampatu veut dire qui est chaussé) (souliers).
Cette variété dura est bien celle dont la description s’applique
au Sampatu de notre région. Je me suis déjà demandé si l'espèce
du Mayomba et celle de Kisantu constituaient bien deux variétés,
étant donné que dans l’espèce « Sampatu » l’on trouve l’un ou
l’autre fruit identique à la variété fenera ou Voa-Kania du
Mayomba. J'ai toujours pensé que cette’ variété n’élait pas
encore fixée ou bien que certains sujets auront subi des hybri-
dations. Une longue étude sur place saurait seule solutionner
la question.
UTILISATION DES DÉCHETS ANIMAUX
Par A. PIÉDALLU,
Pharmacien-major de l'Armée,
Chef au Laboratoire de l'Intendance.
Les déchets animaux sont des matières riches en azoteet en
phosphore. Ils constituent des éléments utilisables à plus d’un
titre en Agriculture et dans l'Industrie.
Ces déchets sont le plus souvent perdus à la campagne, et
UTILISATION DES DÉCHETS ANIMAUX 151
dans les villes on n'en tire pas toujours tout le parti dési-
rable.
Nous n'étudierons ici que les résidus de boucherie et les
produits d'équarrissage, réservant pour une autre fois l’étude
des déchets de la vie humaine et animale et leur application.
Dans les campagnes, lorsqu'un boucher sacrifie une bête, il
jette le plus souvent le sang sur le fumier, la panse et les intes-
tins suivent la même route, les poumons servent de nourriture
aux Chats et aux Chiens ; les pieds le plus souvent ne sont pas
traités, le museau s’en va chez le tanneur où il est rogné et mis
à la colle; les os et les suifs sont mis dans un coin où ils fer-
mentent et de temps en temps le boucher fait des expéditions
à la ville au marchand d'os et au fondeur de suif.
C’est là, vous en conviendrez, un procédé barbare, coupable
avant guerre, plus coupable encore en ces temps où la vie est
si difficile et si chère.
C’est aux gens cullivés, comme les membres de la Société
d'Acclimatation, d'éduquer leurs fermiers et leurs gens et de
leur enseigner pratiquement cette économie de la vie courante
qui augmente la richesse nationale en faisant la fortune de
ceux qui en suivent les principes.
Revenons donc à l’abattoir et suivons le travail du boucher.
Celui-ci, après avoir assommé son Bœuf, le saigne.
Le sang sera soigneusement récupéré. Il sera le plus pos-
sible transformé en boudins ou à l'état cuit et mélangé à des
pommes de terre, des topinambours, des farines, on l’em-
ploiera dans l’alimentation des POrcs. L’excédent sera trans-
formé en engrais.
Après coagulation au sulfate ferrique, le sang est égoutté et
desséché, puis pulvérisé et employé tel quel en agriculture. On
s’en sert même dans la nourriture des volailles.
Industriellement on extrait du sang l’albumine qui, blan-
chie et purifiée, est avantageusement employée dans la pâtis-
serie et la biscuiterie. Les produits fabriqués ainsi sont aussi
bons que ceux qui contiennent du blanc d'œuf.
On extrait aussi du sang l’hémoglobine qui est FH en
pharmacie.
L'animal est ensuite dépouillé. Cette HesRene est courante et
bien faite. La peau est salée et envoyée au tanneur.
Dans les campagnes on néglige complètement le museau.
Dans les villes, les tanneurs vendent les museaux pour être
152 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
transformés en hors-d'œuvre. Le prélèvement chez les tan-
neurs est le plus souvent fait malproprement, il serait beau-
coup mieux de détacher chez le boucher même ces morceaux
utiles en partie velus.
Préparation du museau de bœuf. — Le museau est mis à
tremper dans l’eau courante pendant quelques heures pour le
dessaigner. Il est ensuite rasé avec un couteau parfaitement
aiguisé, rincé à nouveau et mis au sel comme du porc. Après
quelques jours de sel, il est secoué et cuit pendant six à huit
heures, bien gratté pour enlever les débris épidermiques et mis
au moule (récipient rectangulaire muni d’un couvercle sur
lequel on place des poids).
Après refroidissement, la masse est débitée en petites tran-
ches et conservée au vinaigre et aux aromates. Ce procédé
permet de préparer un hors-d'œuvre excellent et propre.
Les muscles des joues font un excellent bouillon, on peut
aussi les employer pour faire du saucisson mélangé de porc.
Ce saucisson est d’un goût excellent.
Les os de la tête broyés sont donnés aux volailles.
Le palais de bœuf nettoyé à l’eau bouillante et dépouillé,
préparé au beurre d’anchois, à la lyonnaise ou en croquette,
constitue une excellente entrée.
Le Bœuf est ouvert : la panse et les intestins sont extraits.
La panse est fendue et le contenu est jeté sur le fumier. Ce
contenu, égoutté et séché peut être consominé à nouveau par
les animaux de la ferme, comme l’a démontré'un vétérinaire
ingénieux qui pendant la guerre à nourri les animaux de son
infirmerie.avec ce résidu de boucherie. |
La panse sera lavée à grande eau, bien grattée et trans-
formée en gras double par cuisson prolongée avec des pieds
de bœuf désonglés et au besoin un peu de museau pour géla-
tiner la masse.
Si toutes les panses ne peuvent être transformées en gras
double, on en fera de l’andouille, ou bien on l’ajoutera à la
nourriture des Porcs.
Les intestins lavés et retournés, puis raclés, serviront à
faire des andouilles, ceux de Moutons des chipolatas. Le cæcum
enveloppera la mortadelle. 10e
Les intestins inutilisés des Bœufs et des Moutons seront
tranformés en cordes à violon, à piano, à archet pour horlogers
et en catgut pour la chirurgie.
UTILISATION DES DÉCHETS ANIMAUX 153
0
La vessie et le péricarde serviront de blague à tabac ou d’en-
veloppe pour la graisse alimentaire.
La verge servira de lien solide ou, armée d’une tige de fer et
tournée, de canne.
Le tendon d'Achille servira aussi de lien; en travaillant les
tendons et les tissus résistants on peut en confectionner des
cordes dites « cordes de nerfs » qui sont très solides.
Le cœur de bœuf lardé est excellent, cuit à la mode.
Les poumons, cuits en civet, sont un aliment acceptable. Ils
seront aussi ajoutés à la nourriture des Porcs.
Les os longs seront sciés aux deux extrémités, et la moelle en
sera extraite avec soin.
La moelle de bœuf est un aliment de premier ordre qu’on
peut avantageusement employer dans l'alimentation humaine,
en remplacement du beurre. Les deux extrémités seront
broyées et données aux Volailles ou aux Porcs. La partie
longue sera cuite et nettoyée, puis mise de côté pour les
couteliers, tourneurs-bimbelotiers ou éventaillistes.
Les pieds de bœufs, désonglés seront cuits, l'huile sera récu-
pérée en surface par décantation, et les bouillons gélatinés,
comme ceux de la cuisson des autres os, serviront à la nourri-
tureides Porcs. Les os seront vendus aux fabricants de boutons
et de brosses à dents. HU
Les glandes des Bœufs, des Moutons et des Porcs: ovaires,
testicules, thyroïdes, capsules surrénales, pourront servir en _
pharmacie hopothérapique.
Le pancréas, vulgairement « fagoue », servira en mégisserie
pour remplacer la crotte de Chien. Celui du Porc donnera la
pancréatine de pharmacie.
La vésicule biliaire. La bile, fiel ou amer du bœuf sert à dé-
sraisser les étoffes, elle est également utilisée en pharmacie.
La moelle épinière, contenue dans le canal rachidien est
appelée « amourette » par les bouchers, sans doute à cause des
propriétés aphrodisiaques qu’on lui prête. C’est un aliment
d’une extrème finesse, riche en graisses phosphorées.
L'œsophage où herbière sera ajouté à la nourriture des Porcs,
ainsi que la rate et les mamelles des Vaches, bien qu'on puisse
cuire celles-ci dans le pot-au-feu.
L'émouchet. On appelle ainsi l'extrémité de la queue garnie
de poils. Les poils étant lavés, décolorés, crêpés, servent à
garnir les matelas, sièges, oreillers, etc.
154 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
Les nivets, ou débris de toutes sortes seront un peu triés,
les débris de laine, les bouts de corne seront mis à l'engrais, le
reste sera fondu et pressé, le suif qui s'écoule se conserve
mieux que le suif brut et les pains de cretons seront ajoulés à
la nourriture des Porcs et des Volailles.
Les viandes saisies et les animaux crevés seront stérilisés
par la vapeur en vase clos et serviront encore à la nourriture
des Pores et des Volailles.
Nous avons élevé à Verdun 100.000 kilogrammes de viande
de Porcs avec des crevailles stérilisées. La viande des Porcs
était parfaite. ;
Un Porc, nourri avec des aliments carnés, mélangés d'hy-
drates de carbone et bien soigné, augmente facilement de
2 kilogrammes par jour. Des Cannetons, à six semaines, sont
vendables.
Vous voyez quel bénéfice on peut tirer d’un élevage proche
d’une boucherie de campagne ou d’un équarrissage bien monté,
et quelle ressource un élevage ainsi conçu serail pour le pays.
Je ne parle pas bien entendu des bêtes par trop infectées ou
des bêtes en état de putréfaction. Dans ce cas on se contentera
d’en faire de l’engrais en stérilisant la masse, en la desséchant
et en la réduisant en poudre.
Je n'ai pas la prétention de dire ici quoi que ce soit de nou-
veau; je voudrais seulement faire pénétrer dans les campagnes
françaises des idées d'économie de matières chez des gens qui
sont déjà si économes d'argent.
PIÈGE POUR RATS, MULOTS ET TAUPES
Par CG. DEBREUIL.
Ce piège, qui peut être facilement fabriqué par n'importe
quel serrurier de village, est fait au moyen d'un fil de fer lai-
tonné de 3 millimètres d'épaisseur, courbé en une sorte de 8,
dont les branches supérieures, rapprochées par le haut, sont
repliées à l’angle droit, à leur extrémité sur 4 centimètres de
longueur. A la base du 8, le fil est enroulé sur lui-même, pour
” donner le ressort nécessaire à la fermeture.
PIÈGE POUR RATS, MULOTS ET TAUPES 155
Pour le tendre, on serre à pleine main, les deux branches
inférieures l’une vers l’autre, ce qui fait ouvrir les branches
_ supérieures; on maintient ces dernières ouvertes par un anneau,
légèrement trapézoïdal, fait en fil de fer de 2 millimètres et
demi d'épaisseur. Cet anneau recoit les branches du piège dans
de petites encoches ménagées sur
chacun de ses côtés, près de son
sommet; il doit être placé sur le
même plan que la partie recourbée
des branches et à une distance plus
ou moins éloignée de celles-ci, sui-
vant l'animal que l’on désire cap-
turer.
La figure ci-jointe, qui indique
les mesures, fera mieux comprendre
ce piège et la façon de le fabriquer.
Malgré sa simplicité, il donne d’ex-
cellents résultats, à la condition de
bien savoir le tendre.
Pour les Rats, placer l’anneau de
fil de fer à 5 centimètres des bran-
ches recourbées et fixer sur lui,
comme appt, une figue un peu dure, /
légèrement frottée d'essence d’anis;, {k---L--0,445---- À
pendre le piège par son extrémité |!
formant boucle, dans l'angle d'un
mur, de facon que la partie infé-
rieure soit à 48 centimètres au-dessus
du sol.
Par ce moyen, le Rat sera obligé
de se dresser, et pour saisir l’appât,
de passer entre les branches du piège; =.
ces dernières se refermeront brusquement sur lui, dès qu'il
tirera sur l’anneau pour prendre la figue. Ù
Pour les Mulots, placer l'anneau de fil de fer à 3 centi-
mètres des branches recourbées en y fixant, comme appt, une
figue frottée d’anis; enfoncer le piège, ainsi amorcé, dans le
trou en ayant soin de ne pas boucher ce dernier.
Pour les Taupes, placer l'anneau de fil de fer, sans appt,
- à 4 centimètres des branches recourbées ; disposer le piège
dans les « routes » ou galeries » principales, la partie ouverte
s Anneau -
= _--6/00 = 2700] inonbuvp ==>
456 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
tournée du côté où viendra la Taupe (pour plus de sureté, on
pêut mettre deux pièges placés en sens contraire); le piège doit
être posé de côté, de façon que les branches recourbées se
trouvent en haut et en bas et non sur les parties latérales de la
galerie.
Grâce à cette disposition, les Taupes, qui fouillent de côté et
non sous elles, ne rencontrent pas avec leurs mains, les
branches du piège, avant d'arriver à l’anneau. Si les branches
étaient placées différemment, elles les rencontreraient et, pré-
voyant un danger, elles pousseraient de la terre devant elles,
ce qui ferait détendre, impunément le piège.
Le piège doit occuper tout le diamètre de la galerie, ne pas
pouvoir remuer et être buté à son extrémité ; il convient enfin,
de reboucher soigneusement l'ouverture qui à été faite pour le
placer.
Nous rappelons que les Taupes, sous notre climat, font leurs
petits du 1° au 15 mai et du 15 au 20 septembre; à ces époques,
on peut facilement les détruire en piochant les grosses taupi-
nières ou donjon.
\
‘EXTRAITS DE LA CORRESPONDANCE
NOTES DE LA COTE-D'AZUR
Par le D' ROBERTSON-PROCHOWSKY.
Je lis dans le Bulletin de décembre 1918 (p. 373) que notre
collègue M. Ch. Rivière pense que les fruits, que j'avais envoyés
comme étant des fruits de Yucca aloifolia 1. seraient des
fruits de Y. draconis; maïs il ne donne aucune raison pour
justifier cette opinion. Ce nom de Yucca draconis ne figure
d’ailleurs pas dans les ouvrages scientifiques sur le genre.
Vucca que j'ai à ma disposition, entre autres dans celui du
_ prof. Trelease, de Saint-Louis (Etats-Unis) qui l’a étudié spé-
cialement. Ce nom ne figure pas non plus dans le « Hand-
list » de Kew-Gardens, ni dans le catalogue du jardin bota-
nique de La Mortola, où la collection de Yuccas est très com-
.
EXTRAITS DE LA CORRESPONDANCE 157
plète (1). En tout cas je puis affirmer que les fruits que j'ai
envoyés proviennent bien de l'espèce, reconnue comme Y.
aloifolia 1. à la Mortola, où les plantes grasses sont spécialité.
C’est, du reste, l’espèce la plus répandue sur la Côte d'Azur et
à ma connaissance, la seule qui produise des fruits, au moins
sans pollinisation artificielle, à l'exception peut-être de quel-
ques très rares cas isolés. :
J'envoie par ce même courrier des graines d’un Putia, qui
me semble être B. capitata var. pulposa Beccari. Notre collègue,
M. Rivière, n'a pas trouvé bien remarquables les qualités
comestibles de Pufia capitata typica Becc. que j'avais envoyés,
il y a deux ans; je suis d’accord avec lui; malgré leur goût
assez agréable, le grand nombre de fibres dans ces fruits en
rend la consommation à l’état cru assez pénible; je les avais
conseillés pour en faire du sirop. Les fruits de cette variété
pulposa contiennent moins de fibres et ont un goût bien meil-
leur. Il y a même des personnes qui trouvent excellents ces
fruits qui ont müri dans mon jardin au mois d'octobre-
novembre.
RÉPONSE DE M. CH. RIVIÈRE
Au sujet des fruits du Vucca aloifolia présentés par le
D’ Proschowsky dans la séance du 27 mars 1918, M. Ch. Rivière
dit qu’il n’a pas entendu rapporter ces fruits à ceux du Yucca
draconis, Lin ?? qui est différent absolument, mais il a seule-
ment discuté sur la qualité négligeable des premiers, opinion
qu’il a d’ailleurs formulée en 4897 dans son étude : Végétaux
fruitiers monocotylédones en Algérie. Quant à la plante dite
parfois Yucca draconis et si différente du Y. aloifolia, son fruit
excellent est très rare dans les cultures. Cette espèce est de
dénomination peut être simplement horticole, suivant M. Pros-
chowsky, et c’est aussi l’avis de M. Ch. Rivière qui a toujours
considéré cette plante remarquable comme appartenant au
groupe des Yucca elephantipes, si différemment caractéristique
du Ÿ. aloifolia.
En ce qui concerne les fruits de Butia (genre retiré de cer-
(1) D’après L « Index Kewensis » le Y. Draconis L. doit être rapporté au
Y. aloïfolia 1. comme synonyme.
NDLR
458 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
tains Cocos), M. Ch. Rivière partage l'opinion de notre collègue
sur la valeur fruitière relative de ceux qu'il a présentés. En
effet, il y a parmi les espèces et variétés nombreuses de ce
groupe de Palmiers, dont le type le plus connu est l’ancien :
Cocos australis Mart., des fruits qui peuvent passer pour comes-
tibles et utilisables pour leur fermentation : c'est ce que
M. Ch. Rivière signalait dans l’étude précitée.
La diversité d'appréciations analeptiques provient cerlaine-
ment de la confusion des espèces et peut-être aussi d’hybrida-
tions, tant ces plantes sont maintenant répandues et bien cul-
tivées.. question également à suivre.
BIBLIOGRAPHIE
L'élevage dans l’Afrique du Nord, par M. GEOFFROY SAINT-
HILAIRE, inspecteur de l'élevage en Tunisie, en congé, inspec-
teur des Services de l'Agriculture au Maroc. Préface de M. le
professeur Moussu, membre de l'Académie d'Agriculture (1).
Un livre qui vient’à son heure, alors que les hostilités finies,
les énergies francaises, de toutes parts, se tendent pour recon-
stituer ce qui fut détruit, récupérer ce qui.a été perdu, rétablir
l'équilibre des productions épuisées. Les colons, les agricul-
teurs en particulier ont une lourde tâche en perspective pour
remettre leurs terres en valeur et en obtenir le maximum de
rendement. Par ailleurs la guerre a provoqué chez beaucoup
de combattants des revirements d'opinion; le besoin de liberté
et de grand air est devenu un fait général et nombreux sont les
candidats qui aspirent à la vie coloniale. Toutes ces bonnes
volontés ne seront pas de trop pour l'exploitation rationnelle
de notre empire colonial nord-africain, pour en extraire toutes
les productions si nécessaires, et satisfaireaux besoins toujours
croissants de la Métropole, mais encore de l’Europe et du
monde entier, dont les exploitations agricoles ou d'élevage
ont été, de toutes parts, saignées à blanc.
Dans la question de l'élevage, la production de la viande, la
création des animaux de trait qui font à l'heure actuelle un si
grand défaut, sont à l’ordre du jour; les nécessités de laine et
(1) Un volume in-8° de 560 pages, 62 gravures et une carte de l'Afrique
du Nord, prix 24 francs. A. Challamel, éditeur, 17, rue Jacob, Paris.
2
BIBLIOGRAPHIE 159
de peaux sont grandissantes ; la guerre fut un consommateur
toujours inassouvi, déterminant des goûts et des besoins qu'il
faut aujourd’hui satisfaire à tout prix.
Si l'élevage doit être une source de fortune pour Je proprié-
taire qui s'y adonnera, encore faut-il qu'il soit aidé, dirigé et
conseillé.
C'est bien le but que s’est fixé M. H. Geoffroy Saint-Hilaire
en écrivant son livre sur l Élevage dans l'Afrique du Nord, con-
naissant la Tunisie et l'Algérie dans leurs moindres détails,
ayant pu comparer leurs productions avec celles de la Tripoli-
taine et de l'Egypte, il fut encore un des ouvriers de la pre-
mière heure du Maroc.
Professionnellement, M. H. Geoffroy Saint-Hilaire était peut-
être le seul ayant une connaissance complète de l'Afrique du
Nord lui permettant d'entreprendre la tâche ardue d'examiner
comparativement toutes les espèces domestiques dans leurs
races, sous-races et variétés, d’en parler en homme de métier
et d'en tirer des conclusions pratiques sans ménager les direc-
tives, les conseils et les instructions. Bien informé des res-
sources du pays, il en connaît aussi les écueils, les difficultés
qu'il a su mettre au jour en indiquant, toutefois, les moyens de
les éviter. |
On croit trop généralement dans le public mal informé des
choses coloniales qu’il suffit de se présenter dans ces pays, trop
souvent appréciés dans un rêve, pour prendre de la terre et la
voir prospérer sans peine, donnant une fortune que le temps
seul peut accroître.
Faire l’ examen des conditions du milieu en montrant ses
inconvénients ou ses ressources, l'histoire des élevages divers,
des vicissitudes ou des succès qu’ils ont pu traverser, était une
tâche saine qu'il n’était pas donné à tout le monde de tracer,car
si les éleveurs expérimentés sauront reconnaitre l'intérêt des
conseils éclairés de l’£levage dans l'Afrique du Nord, certains
y verront peut-être s’écrouler bien des illusions.
Après un examen approfondi des conditions du mile et de
la situation de l'élevage avant la guerre, montrant ce qui a été
fait et ce qui aurait pu être fait en Algérie, en Tunisie et au
Maroc, M. Geoffroy Saint-Hilaire donne un apercu historique
de ces pays afin d'amener le lecteur à comprendre le pourquoi
et le comment des origines des espèces ou des races exploitées.
Celles-ci sont étudiées tour à tour en même temps que les
2
EP CTP USER",
4 d
160 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
méthodes indigènes ou européennes qui président à leur déve-
loppement et à leur exploitation, enregistrant les résultats de
chacune d'elles, le pour et le contre, et ce qu'on pourrait
obtenir de procédés rationnels dans l'avenir telqu'ilse présente
déjà à nous.
L'ouvrage est complété par des notions d'hygiène, l'énoncé
des réglementations de police sanitaire en vigueur dans cha-
cune des trois colonies pour se terminer par l'étude des mala-
dies épizootiques et enzootiques.
Le professeur Moussu, dans sa préface, qualifie bien l'ouvrage
en disant : |
« Henry Geoffroy Saint-Hilaire a vécu son œuvre. Depuis
plus de vingt ans, il a passé son existence dans la France
transméditerranéenne, l'a parcourue dans tous les sens durant
toutes les saisons et par tous les moyens ; nul n’était donc plus
qualifié pour juger de ce dont il parle.
« Son Élevage dans l'Afrique du Nord n’est pas, comme on
pourrait le supposer de prime abord, un aride traité technique
ne pouvant s'adresser qu'au public restreint de ceux qui s’inté-
ressent à la production animale; c'est plus et mieux que cela.
C'est un livre charmant, parfaitement documenté, élégamment
écrit, de lecture attrayante, dont bon nombre de chapitres
présentent autant d'intérêt que des récits d’histoire,de voyages
ou de missions coloniales. C’est de l’histoire naturelle appli-
quée autant que l’histoire économique de la production des
animaux en Afrique du Nord, complétée par des apercus sur
les coutumes, les mœurs, les qualités et les défauts de popula-
tions indigènes qu’il importe de bien connaître lorsqu'on se
décide à accepter les conditions de l’existence au milieu d'elles.
« Toutes les bibliothèques de colons, agriculteurs ou éle-
veurs devront posséder ce livre, et je souhaite, en outre, qu'on
le diffuse dans toutes nos grandes ou petites écoles d’agricul-
ture. re
« Le livre de M. H. Geoffroy Saint-Hilaire est enfin un livre
d'actualité que la secousse brutale et terrible de la Grande
Guerre fait apparaître au moment opportun. »
L'Académie d'Agriculture de France a couronné cet ouvrage
dans sa séance solennelle du 26 février 1919 en lui attribuant
une médaille d’or.
Le Gérant : À. MARETHEUX.
Paris. — L. MARETHEUX, imprimeur, 1, rue Cassette.
CAVE, Curator Lloyd Botanic
Garden, Darjeeling (Indeséan-
DIS ON) AE Re > :
cer Papilio King.
= Hopkers. Mi Fe
— Campbellii Hook f.
… — Osmastoni Gamble.
Artemisia pauciflora Spreng, ——
Astragalus stipulatus D. Don.
Anemone vitifolia Buch-Ham.
5 rivularis Buch-Ham,
Bæœhmeria macrophylla D. Don.
_Cassiope selaginoides Hook. f.
… Thoms. k
> Cotoneaster frigida Wall.
Coriaria nepalensis Wall. :
Corylus feroz Wall.
Cnicus involucratus Wall. _.
Cynoglossum micranthun Desf,
RS. _ dentficulatumA, D. C.
Diclytra thalictrifolia Hook. f.
_ et Thoms. KT
Fe
- - et Thoms. - ei
s Erythrina arborescens Roxb.
Ficus Hookerii URSS
Fraxzinus floribunda Wall.
Hippophae salicifolia Don. _\
Helwingia himalaica Hook. {. et
RFhome ss ee
Hymenopogon parasiticus Wall.
- Hiypericum patulum Thunb-
ninum humile L. :
Mey. PARENTS
» Lilium nepalense Don, D,
. Lobelia pyramidalis Wall.
. Luculia gratissima Sweet.
Mandragora cærutlescens C, B.
Clarke. Fe
Meconopsis simplicifolia G. Don.
RER ÈE paniculata.
Mucuna macrocarpa Wall,
Verllia thyrsiflora Don.
Nyssa sessiliflora Hook. f.
Dedicularis Scullyana Prain,
ee © trichoglossa Hook. f,
Picrorhiza Kurroa Royle.
- Potentilla Griffithii Hook f.
— leuconota D. Don.
dophyllum Emodi Wall,
lygonum vaccinifolium Wall.
lerium diandrum Hook. f.
—
Po
AREA OFFRES
éry, par Aïxe (Haute-Vienne),
» Paris, Joinville-le-Pont (Seine).
Graines offertes par M. G.-H.
Eukianthus himalaicus Hook. f..
ue pseudo-Sabina Fisch. et
“ Co. Agapornis nigrigenis de 198, accepte
échange pour d'autres Oiseaux. — M.
DOffiéier démobilisé, membre de la Société, re-
cherche situation dans l’agriculture ou l'élevage.
Hautes références. — M. L. Rousseau, 64, rue de
EN DISTRIBUTION
Primula Elwesiana King.
Kingii Watt.
reticulata Wall.
Sikkimensis Hook.
Stuartit Wall.
> Wattii King.
Prunus Puddum Roxb.
Pyrus foliolosa Wall.
Rosa sericea Lindl.
Richelia lanuginosa.
Rubus paniculatus Sm.
_ Ruellia cordifolia Wall.
Rhus semialata Murray.
Rheum nobileH ook. f. et Thoms.
Rhododendron arboreum Sw.
— arboreum, var. Camp-
bellr. 5 =
Rhododendron barbatum Wall.
campanulatum Don.
— campanulatum, Don.var.
Wallichii.
campylocarpum Hook. f.
Dathousiz Hook.f:
Falconeri Hook. f.
fulgens Hook. f.
grande Wight.
Hodysoni Hook. f.
lanatum Hook. f.
lepidotum Wall.
Maddeni Hook f.
Wightii Hook. f.
Saussurea Laneana.
: eriostemon Wall.
Sughoæ GC. B. Clarke.
Saxifraga purpurascens Hook: f.
et Thoms.
Sedum asiaticum Spreng. ù
elongatum Wall.
Erversit Ledeb.
himalense D. Don.
Senecio diversifolius Wall.
Ligularia Hook. f.
Mortonti GC. B. Clarke,
pachycarpus CG. P:Clarke.
pauciflorus.
Swertia dilatata C.B. Clarke.
Hookeri G. B. Clarke.
Kingii Hook. f.
multicaulis D. Don.
Thalictrum Chelidonii Hook. ft,
et Thoms. ;
Thalictrum cultratum Wall.
Toddulia aculeata Pers.
Vacciniun serratum Wight,
Graines offertes par M. MAR-
NIER-LAPOSTOLLE :
Primula malacoides.
PESTE AU ta
Decoux,
- cinnabarimum Hook. f.
Dracæna indivisu àtropurpurea.
Alsophila auslralis.
Archontophænix Cunningha-
_miand,
Graines offertes par M. PROS-
CHOWSKY : Ë
Butlia capitata var. pulposa Bec- |
cari. (Cocos pulposa Barbosa.
Pittosporu:r floribundum Wight.
et Arn.
Livistona australis.
Sabal Adansoni type. .
Sabal Adansoni, jolie variété, se
reproduit par semis.
Graines offertes par M.MOREL :
- Agathea amelloides D GC: ;
Antennaria plantagineæ R: Br-
Chinæcyparis nutkaensis Spach.
obtusa Sieb.et Zuce:
Cryptomeria japonica Don.
Cupressus arisonica Green.
Lawsoniana :
var. Allumui.
argentea.
aurea-jlauca.
elegantissimæ
sulfurea:
filifera glaucæ.
patula.
pulcherrima.
Triomphe de
Boskop.
— versicoler.
sémpervirens, var. horizon-
talis.
Cytisus Laburnum E.
Cytisus proliferus, var. albus.
Exochorda Albert Revel.
Impatiens Sultani Hook.
Juniperus excelsa Bieb.
japonica, var. aurea.
oœycedrus. -
rigida.
vérginiana,var.albo-picta.
var. Chamberlaint.
Païrrotia persica C. À, Mey.
Polemonium cæruleum L.
Rhodotypos kerrioides Sieb.
Sequoia gigantea Torr.
Spiræa astibboides.
Taxus adpressa Gord.
— baccata, var. hibernica aureæ.
— Dovastont.
Thuya occidentalis.
ortentalis, var. filiformis.
Thuyopsis dolabrata Sieb.etZucc-
Graines offertes par M: BOIS :
Ansérine at'arante.
S'adresser au Secrélarial
Offres et Demandes réservées aux membres de la Société.
DEMANDES
Thermosiphon d'occasion en bon état, avec ou
Sans ses tuyaux, pouvant chauffer environ 60 mètres
cubes, —M. Decoux, Géry, par Aixe (Haute-Vienne).
Poules sauvages : Gallus Sonerati,; G. furcatus 2
G. Lafayetti et Pénélopes. — M. R. H. Houvwink,
H. Z. N. Meppel (Hollande).
Oie d'Egypte femelle, Chèvre adulte bonne lai-
tière, — M, Ch,
Loyer, 28, rue Bonaparte, Paris,
SÉVÉ :
SOCIÊTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION ve
RECONNUE D'UTILITÉ PUBLIQUE
utiles et d'ornement; 2° au D étfeb LE EU et à la mn des races
“4 nouvellement introduites ou domestiquées; 3° à l'introduction et à la propagation
Ne de végétaux utiles où d'ornement. c . A 7 ue
Le nombre des Membres de la Société est illimité : les Etrangers et les Dames.
peuvent en faire partie, ainsi que les Personnes civiles, les Associations, les Etablis-
sements publics ou privés (Laboratoires, Jardins LO0IOBIUNER ou botaniques, Pass
Sociétés commerciales, etc.).
4 La Société se compose de membres Titulaires, membres # Vie, membres
| Donateurs, membres Bienfaiteurs.
Le membre Titulaire est celui qui paie un droit d'éntrés de 10 francs e une
|
|
|
| <otisation annuelle de 25 francs. (ee
Le membre à Vie est celui qui paie un droit d'entrée de 10 francs et ain s 'affran-
1° chit de la cotisation annuelle par un versement de 250 francs. à
Fe Le membre Donateur est celui qui verse une somme d’au moins 500 francs.
g Le membre Bienfaiteur est celui qui verse une somme d’au moins 1.000 francs ; Fe
£: son nom est inscrit, à perpétuité, en tête de la liste des membres.
d La Société done chaque année, en Séance solennelle, des récompenses.
4 Ces récompenses sont attribuées aux personnes qui, par leurs travaux, tant. théo-
riques que pratiques, ont aidé à la vulgarisation des idées de la Société. Dal
$ En outre de la Séance solennelle et publique des récompenses et du Déjeuner
x amical annuel, exclusivement réservé à ses membres, la Société tient chaque mois
des séances spéciales de Sections: 1° Mammalogie; 2° Ornithologie et sa. sous-section,
Protection des Oiseaux; 3° Aquiculture ; 4° Entomologie; 5° Botanique, et 6° Colonisation.
Tous les membres peuvent assister à ces séances dont les ordres du jour men-
| _ suels leur sont régulièrement adressés sur leur demande,
| & E La Société encourage d'une manière toute spéciale les études de Zoologie et 10
| = Botanique appliquées en distribuant des graines et en confiant des cheptels Done
| maux à ses membres.
| Le Bulletin mensuel formé, chaque année, un “ie déne on 400 pages +
d illustrées de gravures. Il traite des questions concernant l'élevage des animaux, la
© RE des plantes et particulièrement des faits d’acclimatation survenus en France
ri à l'Etranger. Il donne des renseignements les plus variés sur les animaux et {es
| res utiles ou d'ornement d'introduction nouvelle. 4
| On y trouve des articles de fond relatifs aux applications de l’histoire: naturelle :
| D. installation, éducation des animaux, culture des plantes, usages, introduction), etc., ‘etc 4
- & + { 3 DA TER | 5 : &
La Société Nationale d'Acclimatation poursuit un but entièrement désin-
= téressé; elle ne sert aucun intérêt particulier, ne se livre à aucun commercé
ser à ses statuts, l'aider dans ses efforts, c'est contribuer au bien-être génér
ét à la prospérité du pays.
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Le Gérant : À. MareTHEUXx,
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Paris. — L. MARETHEUX, imprimeur, 1, rue Cassette.
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stations d'une femelle d'Hippopotame; alimentation et reproduction
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D'ACCLIMATATION
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BUREAU ET CONSEIL D'ADMINISTRATION POUR 1919
Président, M Hdmond Perrier, Membre de l'Institut et de l'Académie de Médecine, Directeur
Muséum d'Histoire naturelle, Paris. F
MM. D. Bois, Assistant au Muséum d'Histoire naturelle, 15, rue Faid
: ) Saint-Mandé (Seine). .
Vice-Présidents. Prince P. D'ARENBERG, 10, rue de la Ville-l’ Évèque, Paris.
Dr CHAUVEAU, Sénateur de la Côte-d'Or, 225, boulevard Saint-Germain,
Secrétaire général; M. Maurice Lovxe, 12, rue du Four, Paris.
MM.J. CRÉPIN, 55, rue de Verneuil, Paris (Séances).
Secrétaires. CH. DRBREUIL, 2%, rue de Châteaudun, Paris ({ntérieur). i
J. DELACOUR, 28, rue de Madrid, Paris (Ztranger).
Trésorier, M. le D' SkBILLOTTK, 6, rue de l'Oratoire, Paris.
Archiviste-Bihliothécaire, M. L. CAPITAINE, 48, boulevard Raspail, Paris.
Membres du»Conseil
MM. A. CHaPpPELLIER, 197, avenue An ee Paris. f
le D' AcHALMK, Directeur du Laboratoire colonial du Muséum d'Histoire naturelle, 1, rue an
Paris
le D' P. MarcHaz. Membre de l'Institut, Professeur à l’Institut National Apréntetne: re
de Verrières, à Antony (Seine).
le D' LebiNcEe, 62, rue de la l'our, Pants.
Maures, rue de l'Union, La Varenne-Saimnt-Hilaire (Seine).
le Dr E. TaourssanTr, Professeur au Muséum d'Ilisioire naturelle, 61, rue Cuvier, Paris.
Lkcoure, Membre de l'Institut, Protesseur au Muséurix d'Histoire naturelle, 14,rue des Ecoles, P
P. CARIÉ, 40, boulevard de Courcelles, Paris.
L. RouLe, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle, 57, rue Cuvier, Paris,
G. FoucxEr (l'abbé), 24, rue Cassette, Paris.
P. KESTNER, Président de la Société de Chimie industrielle, 38, rue Ribera, Paris.
R. Le Fort, 89, boulevard Malesherbes, Paris.
Dates des Séances générales et du Conseil
POUR L'ANNÉE 1919
Janvier | Février Mars Avril Mai Novembre
——————— | ————— | ——__— | ————— | ———_— | ———
| SÉANCES pu CONSEIL, le mercredi à 4 h. 8 12 12 16 14 12
| Séances générales, le lundi à 3h. . .} op 17 n À d , &
| Sous-SEecTion d'Ornilhologie (Ligue pour
la Protection des oiseaux) le lundi
OO Are PR ANR ARENA D CRE
DIRE OU 24 14 12 24
Les membres de la Société qui désirent assister aux Séances générales recevrof
sur leur demande les ordres du jour mensuels des séances.
Le Secrétaire général a l'honneur d'informer MM. les Membres de la Société
PR qui désireraient l'entretenir, qu’il se tient à leur disposition, au siège
ociété, 198, boulevard Saint-Germain, tous les Lundis, de 4 à 7 heures.
fréquentes du fait de la guerre, le tableau publié sur la couverture du Bulletin cesse d'
applicable; il sera fait désormais un prix spécial pour chaque tirage à part.
La Société ne prend sous sa responsabilité aucune des opinions DE
par les auteurs ces articles insérés dans le Bulletin.
La reproduction, sans indication de source, ni de nom d'auteur,
des articles publiés dans le Bulletin est interdite.
ACTES DE LA SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION
PENDANT LA GUERRE
Paris, le 1er juin 1919.
Aux Membres de la Société.
Les résultats obtenus depuis notre installation, boulevard
Saint-Germain, sont trop encourageants pour que nous ne
cherchions pas à en maintenir et même à en augmenter le
succès.
Mais les événements ne nous permettent pas, cette année
encore, de poursuivre nos efforts sans faire un nouvel appel à
- la générosité et au dévouement des membres de la Société.
C'est pourquoi, nous venons, en toute confiance, et en
remerciant ceux d’entre vous qui nous ont déjà prêté leur
appui, vous demander, en participant plus nombreux à notre
souscription de 1919, de rendre plus fructueuse, encore, la
lâche patriotique que nous nous sommes imposée.
Le Président de la Société,
Eb. PERRIER,
Membre de l'Institut.
Les Bons de souscription sont de 50 francs.
Un Bulletin de souscription est encarté dans ce numéro.
Les noms des Donateurs sont inscrits sur un tableau, placé
dans la salle des séances.
4
HENRI HUA
(1861-1919) :
Notre Société a le rare privilège de grouper dans la même
communion d'idées des hommes que leurs professions, leurs
travaux, leurs études semblent destinés à vivre sans se ren-
contrer jamais. Mais les uns et les autres ont un lien commun,
un même idéal : l'amour de la Nature et le désir de mettre ses
ressources innombrables au service du pays.
* BULL. S9C. NAT. ACCL. FR. 4919. — 11
162 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D’ACCLIMATATION
C'est cette union qui a permis à des savants et à des ama-
teurs, à des hommes illustres, à d’autres plus modestes, à des
techniciens et à des praticiens, mais tous ayant le même culte,
la même passion, de collaborer efficacement à la même œuvre,
en y consacrant le meilleur de leur temps et la meilleure part
de leur activité.
Henri Hua, que nous avons eu la douleur de perdre, le
30 avril dernier, presque subitement, à l’âge de cinquante-
sept ans, était un de ces hommes de science que nous sommes
honorés de compter parmi nous. Érudit et modeste, c'était un
travailleur opiniâtre et consciencieux. Issu d’une famille de
magistrats, il semblait devoir continuer les traditions en
honneur dans le milieu où s'étaient écoulées son enfance et sa
jeunesse, quand, après quelques années passées au barreau,
il orienta sa vie vers l'Histoire naturelle dont les études pré-
sentaient pour lui plus de charmes que celle des controverses
du droit.
Ayant acquis en 1886 le grade de licencié ès sciences, il quitta
le barreau pour poursuivre les études de Botanique qui lui
étaient chères et s’attacha de préférence à l’une des branches
de cette science encore négligée à celte époque, la Botanique
systématique. Chargé d'abord, en 1892, au Muséum, par le pro-
fesseur Bureau, du classement et de l'étude des plantes pro-
venant de l'Afrique tropicale, il devenait ensuite, en 1896,
préparateur au laboratoire de l'École des Hautes-Études, puis,
en 1900, sous-directeur du même laboratoire. En 4907, il était
nommé secrétaire général de la Société des Amis du Muséum,
et en 1911, président de la Société philomatique.
C'est en 1896 qu'il devint membre de la Société d’Acclima-
tation ; il était élu, la même année, secrétaire de notre Conseil
d'administration, et, depuis cette époque jusqu'à sa mort, il a
rempli ces délicates fonctions avec le même zèle et le même
dévouement.
Ce collègue, dont l’aspect calme et froid cachait un savant
modeste et timide, aimait beaucoup notre Société; il en a
fourni la preuve en collaborant pendant vingt-trois années à
notre œuvre, sans aucune défaillance, avec cette régularité et
cette ponctualilé qui caractérisaient toute sa vie.
La guerre, en lui prenant trois de ses fils dont l’un fut
tué, le second blessé et prisonnier, le troisième, aviateur, au
péril chaque jour, lui causa des angoisses qu'il cacha à ses
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A
NOTE COMPLÉMENTAIRE SUR L'ŒUVRE DE RAPHAEL BLANCHARD 163
amis, mais qui cerlainement contribuèrent à provoquer sa fin
prématurée. ,
La liste des pertes que nous avons subies depuis le début de
la guerre est extrêmement longue, celle que nous avons faite
en la personne d'Henri Hua comptera parmi les plus doulou-
reuses pour notre Société.
M. Loyer.
NOTE COMPLÉMENTAIRE SUR L'OEUVRE SCIENTIFIQUE
DU PROFESSEUR RAPHAEL BLANCHARD
_A PROPOS DES CONGRES INTERNATIONAUX DE ZOOLOGIE
Par JULES DE GUERNE,
Vice-président honoraire de la Société. :
Un légitime hommage a été rendu à la mémoire du profes-
seur Raphaël Blanchard par la rédaction du Bulletin de la
Société d'Acelimatation. Parmi tant de travaux utiles accom-
plis par notre regretté collègue, il à été fait mention très juste-
ment, de la part considérable prise par lui à la création des
Congrès de Zoologie. Une erreur toutefois s’est glissée à ce
propos dans la courte notice publiée dans le dernier numéro du
Bulletin (mars 1919). Bien qu’elle soït légère, puisqu'il s’agit
d'un seul mot et d'ailleurs fort excusable, vu la rapidité de
l'impression, il importe de la rectifier. Elle pourrait en effet,
pour les lecteurs non avertis, diminuer la valeur de l’œuvre du
défunt, ce que tous regretteraient sincèrement ici. Au surplus,
_cela nous fournit l’occasion d'évoquer quelques souvenirs con-
cernant la fondation des Congrès internationaux de Zoologie.
À aueun moment de sa carrière scienlifique, Raphaël Blan-
chard ne s’est occupé des Congrès francais de Zoologie, pour la
simple raison que jamais institution semblable n’a fonctionné
au profit de nos seuls compatriotes. Les Congrès de Zoologie
auxquels notre collègue à consacré avec succès, pendant près
de trente ans, une grande part de son inlassable activité, sont
en réalité internationaux. Les zoologistes du monde entier ont
été appelés à y participer. De cela même résulte leur impor-
tance et l'intérêt général du fait qu’ils ont pris naissance en
France grâce à l'initiative de quelques bons Francais. Sera-t-1il
164 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION :
permis à l’un d'eux de rappeler ici que plusieurs appartenaient
à l'état-major de la Société d’Acclimatation.Du comité d’origine,
formé à Paris en 1888, il ne reste plus aujourd'hui que notre
président, M. Edmond Perrier et l’auteur de ces lignes. Mais il
convient de mentionner qu'au début, deux des vice-présidents
de Ia Société d'Acclimatation, Armand de Quatrefages (1) et
Léon Vaillant firent partie l’un et l’autre du groupe de savants
qui, sous la présidence d’Alphonse Milne-Edwards, membre de
notre Conseil, réussirent à organiser, Raphaël Blanchard étant
secrétaire, le premier Congrès réuni à Paris pendant l’Exposi-
tion universelle de 1889.
L'avenir a montré que l’œuvre était non seulement utile, mais
durable.et qu'elle était appelée en outre à faire grand honneur
à la France. Le siège du Comité permanent du Congrès fut en
effet fixé à Paris et la langue française adoptée pour ses com-
munications officielles (2). Les sessions, devenues triennales,
se tinrent successivement dans les principaux centres scienti-
fiques de l’Europe et des États-Unis. Particulièrement bien
composées, les délégations francaises y furent toujours accueil-
lies avec honneur, spécialement en Allemagne et en Autriche.
Il nous est du reste agréable de constater aujourd'hui que sur.
neuf Congrès, deux seulement ont eu lieu chez nos ennemis.
Raphaël Blanchard a assisté à tous ces Congrès, y mainte-
nant à un très haut degré la bonne renommée de la culture et
de l'esprit francais auxquels il s’efforcait toujours de faire
rendre justice. J'ai pu le constater maintes fois, ayant accom-
pagné aux sept premiers Congrès internationaux de Zoologie,
le secrétaire de leur Comité permanent. Il y représenta sou-
vent la France au Bureau et participa toujours activement aux
travaux de la Commission internationale permanente de
nomenclature zoologique instituée en 1895 par le Congrès de
Leyde et qu'il présida jusqu’à sa mort. Là pouvait s'exercer, au
profit de tous, sa connaissance approfondie des langues qui
lui permit également d'examiner les travaux d’origine très
(1) A. de Quatrefages ayant donné sa démission fut remplacé par
Albert Gaudry.
(2) Le Comité permanent du Congrès est présidé depuis La mort d'Al-
phonse Milne-Edwards par M. Edmond Perrier auquel on doit d’ailleurs
l'un des premiers rapports qui aient été discutés à la session de Paris en
1889. Voir Edmond Perrier. Sur les services que l’'embryogénie peut rendre à
la classification.#"
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NOTE COMPLÉMENTAIRE SUR L'ŒUVRE DE RAPHAEL BLANCHARD 165
diverse, présentés pour les prix décernés par les Congrès et sur
lesquels il rédigeait les rapports.
_ Ayant eu la bonne fortune de faire avec Raphaël Blanchard
de nombreux voyages à l'étranger (deux en Allemagne, en
Angleterre et en Hollande, un au Canada, aux États-Unis, au
Mexique et à Cuba, en Suisse et en Russie), j’ai bénéficié en
maintes circonstances de son remarquable polyglottisme. Et
je n'oublierai jamais l'enthousiasme qu'il souleva à Moscou, au
mois d'août 1892, en remerciant, dans leur propre langue, les
naturalistes russes de l'accueil fait par eux à leurs confrères
de France.
Une circonstance heureuse avait permis à Raphaël Blan-
chard, au cours de ses études médicales, de s’assimiler com-
. plètement la langue allemande. En 1877 et en 1880, une bourse
de la Ville de Paris lui donna la possibilité de faire de longs
séjours en Autriche et en Allemagne.Il y fréquenta assidument
les laboratoires des plus grands maîtres en physiologie,
embryologie, anatomie et zoologie des Universités de Vienne,
de Leipzig, Halle, Berlin et Bonn. Un nouveau voyage entrepris
en compagnie du D' Paul Regnard, aujourd’hui directeur hono-
raire de l'Institut national agronomique, le conduisit dans les
pays slaves et scandinaves, puis de nouveau dans l’Europe
centrale. C’est alors qu’il adressa au Progrès médical une série
de vingt-sept lettres du plus vif intérêt. Réunies en 1883, elles
forment un volume intitulé : Les Universités allemandes, et où
se trouvent groupés sous une forme attrayante nombre de docu-
ments précis sur l’organisation de l’enseignementsupérieur chez
nos ennemis. La vie universitaire et les mœurs parfois si gros-
sières des étudiants d'outre-Rhin y sont décrites avec une vérité
et une fraicheur d’impressions qui classent ce travail de jeu-
nesse parmi les meilleurs qui soient sortis de la plume claire,
facile et féconde de Raphaël Blanchard.
C'est de cette époque lointaine, voilà près de quarante ans!
que datent mes relations amicales avec le secrétaire général
rénovateur, sinon fondateur au sens absolu du mot, de la
Société zoologique de France. C’est en cette qualité que je l’ai
connu tout d'abord, au temps où il publiait ses premières
recherches sur l’anatomie et la physiologie des Reptiles et des
Batraciens (1879-82). Devenu agrégé d'histoire naturelle à la
Faculté de Médecine, il s’occupa plus spécialement des Vers
parasites, puis des Sangsues, sur lesquelles il a donné un très
166 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
grand nombre de notices insérées pour la plupart dans le Bul-
letin et dans les Mémoires de la Société zoologique de France.
Celle-ci s'était singulièrement développée grâce à son active
impulsion, et c’est en s'appuyant sur la juste notoriété acquise
par celte association absolument indépendante, que les savants
dont j'ai ci-dessus évoqué le souvenir purent organiser le Con-
grès international de Zoologie en 1889. Premier d'une fort
belle série, sa tradition, des plus honorables pour la France,
sera certainement conservée et suivie par les délégués des
Sociétés savantes qui se réunissent actuellement ici même
au siège de la Société d’Acclimatation, pour s'entendre sur les
meilleurs moyens d'assurer le progrès scientifique chez les
nations alliées.
Appelé à succéder à Baillon comme professeur d'Histoire
nalurelle à la Faculté de Médecine, Raphaël Blanchard adapta
vite sa chaire et son laboratoire à l’enseignement de la parasi-
tologie comprise dans le sens le plus large. Les Archives qu'il
fonda en 1898 et dont les beaux fascicules se succédèrent sans
interruption de trimestre en trimestre jusqu à la déclaration
de guerre, absorbèrent dès lors à peu près exclusivement les
nombreuses publications de leur directeur. On y retrouvera
l'expression de sa pensée sur une foule de questions auxquelles
s'appliquait son esprit de recherche et d'entreprise, secondé
par une érudition qui croissait avec l’âge et par de vastes con-
naissances en bibliographie.
Cependant l’activité de Raphaël Blanchard s’étendait ailleurs,
notamment à l'histoire de la médecine vers laquelle l'avaient
depuis longtemps attiré le goût des documents iconographiques.
anciens et surtout des médailles. Il avait réuni au cours des
années une collection denumismatique des plus intéressantes
concernant la médecine, l’art vétérinaire, les épidémies ou
épizooties et tout ce qui s’y rattache, sans en excepter, bien
entendu, les parasites. Dans ce domaine encore, sa connais-
sance des langues le servait. Que d'heures agréables j'ai
passées, en causeries à la fois documentées «et familières,
examinant avec lui, en compagnie de quelques amis, les
curieuses et souvent très belles médailles, anciennes ou
modernes que leur heureux propriétaire nous permettait de
manier dans l'intimité. Souhaitons que cette belle collection,
pleine d'intérêt pour la science et qui touche de près l'acclima-
tation par tout ce qui concerne les animaux domestiques, ne
GESTATION D'UNE FEMELLE D HIPPOPOTAME 167
soit pas dispersée. Puisse sa conservation dans quelque établis-
sement public, contribuer, mieux que ces lignes trop rapide-
ment écrites, à garder le souvenir et à honorer la mémoire de
notre collègue trop tôt disparu.
GESTATIONS D'UNE FEMELLE D'HIPPOPOTAME
ALIMENTATION ET REPRODUCTION CHEZ LES ANIMAUX CAPTIFS
par ALFRED MOUQUEX,
Vétérinaire, Assistant au Muséum d'Histoire naturelle.
J'ai l'honneur de donner dans le tableau ci-contre les dates
de naissance de 12 jeunes animaux proveuant d’un couple
d'Hippopotames du Sénégal entré à la Ménagerie du Muséum :
le mäle en fin juillet 1896, à l’âge de 8 mois; la femelle en
mai 1897, à 6 mois environ.
DURÉE DE LA GESTATION.
La durée de la gestation est de :
237 — 221 — 242 jours (Bartlett (1).
234 .— 238. . . . jours (Westermann).
BH... . … | , jours (Sauvinet},
Chiffres dont la moyenne est 237, soit en nombre facile à
retenir : 8 mois (de 30 jours). La première parturition ayant
eu lieu le 9 décembre 1901, le premier coït fécondant s’est
produit environ 237 jours auparavant, époque à laquelle le
mâle était âgé de 5 ans et 4 mois et la femelle d’un peu plus
2 de 4 ans.
NOMBRE DE JEUNES. SEXE. Poips.
Chaque porlée n'a donné qu'un produit pesant de 34 à
40 kilogrammes (2). Le jeune de 1907, dont M. le professeur
Trouessart a parlé dans La Nature, pesait 38 kil. 900, 9 jours
après sa naissance.
(4) Observateurs cités par M. le professeur Trouessart, in La Nalure,
14 septembre 1907.
(2) Renseignements fournis par M. Sauvinet, pour 5 individus.
168 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
Les 12 petits, portés au tableau, fournissent comme sexes
les nombres suivants :
Mäles. .
Femelles .
Indéterminés .
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chiffres qui, émanant d’un seul couple, ne peuvent permettre
de tirer aucune conclusion certaine; toul au plus peut-on
croire, d'après le calcul des probabilités, que le nombre des
mâles aurait continué à être le plus fort, si tous les sexes
avaient été connus.
ÉPOQuE DES NAISSANCES.
À l'état sauvage, d'après les renseignements fournis par
M. le lieutenant Girard (1) qui a fait de longs séjours au Séné-
gal et au Soudan, on voit au mois de juillet, à l’époque où l’eau
des fleuves monte, des mères avec leur petit âgé d'environ
2 mois. Ceci mettrait donc les naissances dans le courant de
mai. Mais je crois qu'il serait imprudent de généraliser ces
dates pour tous les pays où les Hippopotames peuvent étre
rencontrés, en raison des variations de la saison des pluies
suivant les latitudes et la plus ou moins grande proximité de
la mer.
En captivité, les naissances ont lieu comme l'indique le
tableau dans 7 des mois. Le mois d'août à lui seul en fournit 3
et les périodes août-septembre et décembre-janvier sont les
plus favorisées, avec 4 chacune. Les 4 autres se remarquent en
mars 2, avril À et juin 1.
Peut-on tirer un enseignement de l'analyse qui vient d’être
faite ? Je crois l'observation fournie par un seul couple chose
insuffisante pour cela. Le fait suivant semble pourtant s’en
dégager : La captivité rapproche les grands animaux sauvages
des animaux domestiques chez lesquels la régularité de l’ali-
mentation provoque assez facilement de nouveaux ruts, sou-
vent bien visibles chez les femelles non fécondées lors des pre-
mières « chaleurs ».
(1) Cet officier est bien connu des membres de la Société. Il a fait de
- nombreux et intéressants dons au Muséum.
169
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170 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
Chez les animaux «en liberté, le rut ‘se manifeste à époques
fixes, variables suivant les zones d'habitat et, une fois ter-
miné, a moins de tendance à réapparaître, car la vie sauvage
oblige la bète à subir les influences des périodes de diselte
plus ou moins intense et d’abondance amenées par le froïd et
la chaleur, la sécheresse et l'humidité. Ceux-ci font varier dans
d'énormes proportions la végétation nécessaire aux herbivores
et modifient profondément les conditions de chasse et de cap-
ture imposées aux carnivores. Le rôle de l'alimentation, sur
lequel j'aurai d’ailleurs à revenir, était bien connu des vieux
chasseurs francais et leurs observations, souvent si précieuses
pour nous, signalent, par exemple, l’abondance des glands
comme une cause d'un deuxième rut, très déprimant d'ail-
leurs (en fin octobre), chez les Cerfs de nos forêts.
L'étude du tableau permet encore de constater des variantes
énormes dans les nombres de jours qui séparent deux mises-
bas. Le chiffre le plus fort est 635 et le plus faible 266. En
retranchant de chacun d’eux la durée d'une gestation, soit
237 jours, nous saurons approximativement pendant combien
de temps l'utérus est resté au repos. Les soustractions faites
nous disent que, dans un cas, la femelle, suivant l’expression
imagée des campagnes, est restée vide durant 391 jours et dans
l’autre durant 22 jours seulement.
Comme il n’y a pas d'effet sans cause, à quoi attribuer sem-
blable différence ?
Peut-être peut-on a une question alimentaire, peut-
ètre aussi peut-on penser à un état pathologique ? En effet à
l’état de nature la quantité d’eau de lac ou de rivière dont dis-
posent les animaux peut être considérée comme immense
quand on la compare à celle d’un bassin de ménagerie. De.
plus les femelles s’isolent pour mettre bas et, après une partu-
rition qui a pu se faire dans des conditions favorables, restent.
assez longtemps éloignées des troupeaux.
En ménagerie, au contraire, le liquide des bassins est tou-
jours souillé par les déjections et la bête, qu’elle accouche
dans l’eau ou hors de l'eau, a des chances beaucoup plus
grandes de s’infecter. En résulte-t-il une inflammation subai-
guë, une sécrétion anormale des muqueuses génitales capable,
en tuant les spermatozoïdes, d'empêcher la fécondation pen-
dant un certain temps? La chose est possible, maïs n’en reste
pas moins difficile à démontrer pour le moment. Je suis d’ail-
GESTATIONS D'UNE FEMELLE D HIPPOPOTAME 171
leurs prêt à accepter toute autre explication qui paraîtrait plus
plausible.
ÉLEVAGE DES JEUNES.
L'élevage des petits Hippopotames n’a pas donné de bons
résultats au Muséum. Tous les produits sont morts très jeunes;
l'un d'eux, alimenté au lait de Chèvres a, par exception, vécu
durant 21 jours (Trouessart, loc. cüt.).
Les causes de ces insuccès sont les suivantes :
1° Difficulté grande de séparation du mäle et de la femelle,
avant, pendant et après la mise-bas;
2° Brutalité des ascendants;
3° Influences des visites trop fréquentes et par conséquent
inopportunes qui n’ont pour résultat que d’irriter la mère (1);
4° Manipulations du jeune ; è
5° Infections diverses se produisant par voies ombilicale,
digestive ou cutanée (en cas de plaie) et ayant pour cause l’eau
souillée par des excréments et des débris alimentaires.
La part de l'infection dans la mortalité est bien prouvée par
l’autopsie du petit de 1907, qui a vécu 21 jours. Les lésions
d’endocardite ulcéreuse constatée et les abcès extérieurs en
sont la preuve évidente.
Je vais maintenant, en essayant d'être aussi bref que possi-
ble, dire quelques mots de la reproduction des animaux
captifs qui pus au point de vue génital, être divisés en
3 chasses :
À. — Animaux qui se reproduisent bien ;
B. — Animaux qui se reproduisent mal ;
C. — Animaux qui ne se reproduisent pas.
Je ne m'occuperai que des deux dernières catégories qui
sont, avec une question de plus ou de moins, dans des condi-
tions analogues. Je ferai cependant remarquer en passant que
les individus de la classe B sont fatalement appelés à passer
(1) Tout le monde sait que les Oiseaux jettent souvent hors du nid ou
abandonnent des petits qui ont été manipulés par des curieux. Chez les
Mammifères, la production du lait est influencée.: Les Vaches laitières,
que des visites d'étrangers font sortir de leur tranquillité, donnent un
- rendement moins grand à la fin de la journée,
172 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
dans la classe C pour la raison suivante : Les animaux à petite
fécondité (par rapport à celle de leur espèce) engendrent des
descendants qui, par hérédité, sont peu féconds et les produits
de ces derniers ont de la tendance à l'être moins encore (4).
C'est ce que mon professeur, Raoul Baron, exposait dans son
cours de zootechnie d’une facon à la fois humoristique et
sérieuse par la formule : La stérilité est héréditaire.
A quoi est due cette stérilité complète ou relative ? On peut
invoquer pour les bêtes de ménagerie le changement de climat
avec toutes ses variantes, l’exiguïté des locaux, le manque
d'exercice, l'absence de retraite pour Les amours, la consangui-
nité, l'ennui, la peur, etc., etc. <
Toutes ces raisons de trouble ont ou peuvent avoir une plus
ou moins grande importance, mais une cause doit, sans aucun
doute, être placée en première place : c’est l'alimentation.
Avant d'aller plus loin, quelques données seront résumées.
Vous les trouverez, sans doute, vérités banaïies, mais elles ont
leur place dans la question qui nous occupe.
On dit, avec ‘raison, que chez l’animal en santé oies les
fonctions s’accomplissent régulièrement. La fonction de repro-
duction étant celle qui doit prolonger l'être dans le temps ne
fait pas exception à la règle. On peut donc conclure qu'un
couple à bonne conformation des organes génitaux qui reste
sans postérité est un couple qui n’est pas en santé parfaite, et
cela quelle que soit l'apparence extérieure de prospérité de
chacun des individus qui le composent.
Ceci admis, les physiologistes nous disent que les divers
organes ou tissus qui se trouvent réunis dans un individu ne
fonctionnent pas indépendamment comme une série de mon-
tres sur l'établi d’un horloger, mais qu’ils sont au contraire
en corrélation intime. Et ce, non seulement par l'influence du
système nerveux, mais encore par les produits qu'ils laissent
dans la circulation. Il y a symbiose entre les tissus, a dit
Armand Gautier, et il n’est par conséquent pas de cellule dont
le travail ne soit dépendant du travail chimique d’autres cel-
lules, a ajouté le professeur E. Lambling.
La coordination chimique se produit donc par les sécrétions
internes ou hormones (de opuaw, j’excite) que les études mo-
(4) Surtout si les enfants et petits- enfants sont maintenus dans les mé-
mes conditions que les parents.
sit
|
\
GESTATIONS D'UNE FEMELLE D'HIPPOPOTAME 173
dernes ont fait connaître. Le testicule et l'ovaire subissent la
loi commune. IIS influencent d’autres tissus et sont influencés
par eux. Tous deux sont des glandes doubles, c’est-à-dire à
sécrétion externe et à sécrélion interne. De la première résulte
le sperme ou l’ovule ; par la seconde sont provoquées les modi-
fications remarquées de tout temps sur le squelette, les pha-
nères, la voix, etc., etc. Les mâles châtrés ressemblent à des
femelles (andromorphisme), les femelles à des mâles (gyno-
morphisme). Une vieille Biche à l'ovaire usé peut avoir des
bois, etc., etc.). Pour être moius visible pour un observateur
superficiel, l'influence des divers tissus ou organes sur les tes-
ticules et les ovaires n'en est pas moins nette et tout ce qui
concerne la digestion (destruction) et l'assimilation (reconsti-
tution), par exemple, a la plus grande importance sur la mar-
che des phénomènes touchant à la reproduction. Comme c’est
l'alimentation qui fournit les éléments de développement ou
d'entretien d'un être, la bonne composition de celle-ci doit être
forcément d'une importance exceptionnelle. Mais avant d'aller
plus loin sur ce sujet il serait bon de dire un mot du rut. On
ne doit pas le considérer comme une manifestation amoureuse
se produisant une première fois par hasard et se reproduisant
ensuite par habitude ou par simple hérédité à certaines épo-
ques, mais comme le résultat de phénomènes complexes qui se
passent dans l'être durant une période préparatoire qui est
plus ou moins longue, suivant la taille, la durée de la gesta-
tion, etc., etc. C’est l'alimentation qui apporte les éléments qui
s'accumulent, en réserves, dans divers tissus, dans le testicule
et dans l'ovaire entre autres, pour permettre l'apparition des
chaleurs à certains moments. Le rut est donc une résultante.
Une fois celui-ci déclenché, le testicule et l'ovaire étant sortis
de leur torpeur apparente déversent en dehors le produit de
leur sécrétion externe et lancent en dedans, par la circulation,
la masse de la sécrétion interne beaucoup plus abondante qu'à
l’état de non-rut. À cette dernière vient parfois s'ajouter une
partie des produits de la sécrétion externe qui peut être
résorbée (1). Il résulte de tout cet apport dans l'organisme une
(1) Les travaux de divers auteurs et entre autres du vétérinaire Pruneau
prouvent que les Chiens dont on a ligaturé les canaux déférents sont plus
ardents, plus vigoureux que les autres (au moirs jusqu'au moment où les
testicules subissent des altérations déterminées par l'opération). (Bulletin
Soc. cent. de Médecine vétérinaire, 1900.)
174 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
excitation des glandes sébacées, du système nerveux, etc., ete.,
qui a été remarquée de longue date. L'influence sur le systéme
nerveux est telle que les mâles, en particulier, subissent une
véritable auto-intoxication qui les pousse à commettre des actes
contraires à leurs habitudes. Intoxiqué le craintif Cerf de nos
bois qui attaque l’homme ou engage des combats avec des
objets inanimés, intoxiqué l'Éléphant domestique qui tue son
gardien sans aucune provocation. Intoxiqué probablement
aussi cet homme très continent qui voyait, au cours d’une
réunion, les têtes des femmes présentes ornées d’une auréole.
Si on admet ces données, etje crois qu’elles sont l'expression
de la vérité, on peut se demander si parmi les crimes passion-
nels fréquents à certaines époques de l’année, quelques-uns ne
sont pas commis par des individus ayant une responsabilité
plus ou moins atténuée, au moment de la perpétration de leur
forfait. Mais ce dernier point n'étant point de notre ressort,
j'en reviens à l’alimentation.
Jusqu'à une époque très rapprochée de nous, on disait qu’un
aliment était complet quand il contenait en certaines propor-
tions des matières protéiques, des hydrates de. carbone, des
graisses et des éléments minéraux. On donnait le coefficient
de digestibilité d'une ration, le rapport des albuminoïdes aux
autres éléments, le rapport adipo-protéique, maïs on traitait
sur un pied de trop grande égalité chimiqueles diverses matières
azotées (albuminoïdes), autrement dit on ne tenait pas assez
compte des produits de leur dislocation ; ceux-ci, suivant leur
nature, ayant une importance variabie.
Les travaux modernes nous ont en effet appris que les mo-
lécules complexes et très grosses des albuminoïdes sont de
structure plus où moins différente non seulement dans les
innombrables organismes qui forment les règnes animal et
végétal, mais encore dans les divers tissus d’un même être. On
peut comparer ces molécules à des maïsonnettes construites
avec des éléments variés : briques, moellons, meulières, agglo-
mérés, pierres de taille de dimensions plus ou moins gran-
des, etc. De même qu’un architecte voulant faire de nouvelles
construclions avec les matériaux d'anciennes maisons doit
commencer par démolir ces dernières, de même l’animal qui
trouve des albuminoïdes dans ses aliments doit commencer
par les démolir chimiquement et plus ou moins complètement
pour y trouver des molécules plus petites qui serviront à l'édi-
arc US Lie
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tr
ne
us :
GESTATTONS D'UNE FEMELLE D'HIPPOPOTAME 475
fication de ses propres tissus ou à la confection de principes
indispensables à la bonne marche de son organisme. On com-
prend facilement que l'architecte ne trouve pas toujours dans
ses matériaux de démolition tous les éléments nécessaires à la
construction d'une maisonnette nouvelle. Il sera donc obligé
d'arrêter les travaux ou d'acheter ce qui lui manque. L'animal
de son côté pourra ne pas trouver dans les albuminoïdes de
son alimentation les molécules plus petites indispensables à
l'édification ou la réparation d’une albumine qui lui est propre
ou encore indispensable à l'élaboration d’une sécrétion abso-
Jlument nécessaire. Il devra donc aussi arrêter les travaux; ce
sera pour lui la panne dans le développement, l’usure dé ses
propres tissus, l’arrêt dans les fonctions de reproduction ou la
maladie par carence, états qui forcément trouveront remède
dans l'apport à la ration des éléments manquants. Ce serait
dépasser de beaucoup le cadre de cette petite note que résumer
les beaux travaux qui ont été faits sur la dislocation des albu-
minoïdes in vitro, sur les synthèses partielles réalisées au
laboratoire, sur le rôle de quelques-uns des matériaux de dé-
molition (acides aminés) (1) sur la croissance et la nutrition
générale, soit que ces corps agissent en quantité, en qualité ou
- par leur groupement. Ceux que ces travaux intéressent pour-
ront y trouver l'explication de choses restées bien longtemps
obscures. Ils pourront recueillir aussi dans la lecture des
recherches sur les vitamines (2) bien des surprises.
On sait que ces dernières substances sont considérées actuel-
lement comme absolument nécessaires à l'organisme en vertu
de leur action (par quantités excessivement petites) sur la crois-
sance du jéune, la nutrition générale de l’adulte et sur les phé-
nomènes de la génération. Les vitamines agissent sur la repro-
duction. Des expérimentateurs américains ont pu, en les suppri-
mant de l'alimentation, rendre impuissants des animaux qui
retrouvaient leurs qualités de reproducteurs au retour de ces
principes dans la ration.
D’autres faits doivent aussi à l’heure actuelle être pris en
considération. Ce sont eux qui nous disent le rôle que jouent
(1) Lysine, Cystine, Arginine, Hiystidine, etc.
(2) On trouvera un excellent exposé de la question dans l’article de
Georges Schæffer : « Les travaux récents sur les besoins qualitatifs
d'azote chez les Mammifères et les vitamines » (Bull. Soc. scientifique
d'hygiène alimentaire de 1918).
176 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
les symbiotes (micro-organismes vivants dans les tissus)
dans la nutrition générale. Le professeur Paul Portier qui est
l'auteur d'une théorie sur la symbiose dit : « Tous les êtres
vivants, tous les animaux depuis l’amibe jusqu’à l'homme,
toutes les plantes, depuis les Cryptogames jusqu'aux Dicotylé-
dones, sont constitués par l'association, l'emboîtement de deux
êtres différents ». « Toute synthèse biologique est l’œuvre d’un
symbiote vivant », et il ajoute « la Carence, l’Avitominose
(manque de vitamines) n’est autre chose que l’Asymbiose, c'est-
à-dire un déficit de Symbiotes dans l’organisme ». Pour lui
une Vitamine n'est autre chose qu’une grande quantité de
Symbiotes. Au sujet de la reproduction qui nous occupe parti-
culièrement il a constaté que les animaux mâles morts de
carence présentaient des altérations des testicules ; les tubes
séminifères étaient bourrés de cellules, mais il n’y avait plus
de spermatozoïdes.
La théorie de la symbiose n’est pas une simple vue de l’es-
prit, elle s'appuie sur des faits scientifiques qui ne sont pas
sans faire grande impression sur ceux qui en lisent l’exposé
dans le livre de l’auteur (1).
L'ensemble des données qui viennent d’être nn. à
grands traits indique le rôle très important que joue l'arnen-
talion insuffisante en qualité chimique dans la stérilité constatée
chez les animaux captifs, mais si les belles recherches des
savants modernes semblent bien démontrer scientifiquement la
chose, il ést certain qu'avant eux les observateurs avaient pu se
former une opinion à ce sujet : quelques exemples le prouve-
ront. Si tous n'ont pas la EIBUEUE scientifique exigée d’une
expérience de laboratoire, ils n’en conservent pas moins leur
valeur pratique.
Et tout d’abord les botaniste et les agronomes nous avaient
appris, au sujet des aliments minéraux, que du Blé, par exem-
_ple, cultivé en sable lessivé, se développait mal et ne donnait
pas de grains quand le phosphate ne lui était pas fourni en
quantité suffisante. Les chimistes nous disaient également
que la magnésie qui existe souvent en plus grande quantité
que la chaux dans les graines devait jouer un rôle important
dans la production et l'évolution des semences.
Sans insister plus longtemps sur ces faits, passons aux obser-
1) Paul Portier. Les Symbiotes.
Societe Nalionale d'Acclimatation. PIANE
Chinois promeneur d'oiseau. (Extrait des Oiseaux de Sport, par P. A.-Picuor.
Annee 1919.
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Année 1919.
GESTATIONS D'UNE FEMELLE D HIPPOPOTAME 177
…
yations des ovoculteurs qui, pour augmenter le rendement en
nombre des œufs, ont préconisé depuis longtemps l'adjonction
de viande à la ration végétale des Poules. Or, comment peut
agir cette viande? Peut-être par les vitamines, mais probable-
ment aussi parce que les molécules albuminoïdes de la viande
fournissent en qualité des éléments plus facilement et plus
rapidement transformables en protéiques d'œufs que les pro-
téiques végétaux. La viande semblerait done agir, dans ce cas
au moins, comme accélératrice de la production.
Examinons maintenant ur carnivore de nos contrées que les
chasseurs trouvent toujours trop prolifique : le Renard. En
captivité sa reproduction se fait mal et au Muséum, d’après
les renseignements que j'ai pu recueillir, elle n’a pas été obte-
nue ou l’a été rarement. Le Renard, en liberté, mange des
animaux divers, des Oiseaux, des petits Mammifères qu'il avale
parfois complètement (viande, peau, os et viscères) (1). Peut-
être aussi en cas de disette se contente-t-il de bêtes inférieures
et de végétaux. Il est, paraît-il, friand de raisins et, comme
l'Ours, de miel? Tout cela forme une variété d’aliments qui
n'existe pas en ménagerie où l’animal, le plus souvent, d'un
bout de l’année à l’autre, recoit de la viande saignée, générale-
ment maigre et pas de viscères. On peut en conclure qu'il ne
trouvé pas, avec son alimentation de captivité, les éléments
nécessaires à la mise en branle de ses fonctions génératrices.
Et cette déduction devient tout à fait évidente quand on prend
connaissance des remarques de deux fermiers des États-Unis,
Mrs Stevens et Norton qui, à Dover (Maine), se livrent à
l'élevage des Renards argentés pour en vendre les peaux. Ces
personnes ont conslaté qu'une nourriture exclusivement ani-
male, composée de Poulets, Lapins et Souris, rend les ani-
maux stériles et leur donne de la dyspepsie.
Le régime employé par chacun des éleveurs est un peu dif-
. férent, mais peut se résumer de la facon suivante : Alimenter
les Renards comme les Chiens, donner très peu de viande,
utiliser les déchets de cuisine, le lait frais (2), la viande crue
- ou cuile, des gâteaux composés de farine et lait caillé (sans
a
. sel) et y ajouter de temps à autre des Corbeaux et des Mar-
(1) Les organes glandulaires sont plus riches en vitamines que les
muscles. :
(2) Riche en vitamines.
»
178 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
mottes grasses. Résultat : Peu ou pas de morts en 5 ans; moitié
des femelles fertiles chez M. Norton, un tiers seulement chez
M. Stevens qui nourrit moins les animaux que son voisin.
Nombre de petits à chaque portée variant de 3 à 9 (1).
Après les faits si nets que nous venons de voir, ceux qui
suivent paraîtront peut-être moins démonstratifs, mais n’en
présenteront pas moins un réel intérêt. J'ai dit plus haut que
les chasseurs avaient remarqué un deuxième rut chez les Cerfs
quand les glands étaient abondants; les mêmes observateurs
signalent que le rut ordinaire est d'autant plus précoce que les
animaux, mâles ou femelles, sont plus âgés. La chose m’a paru
digne d'être remise en mémoire avant de dire que les traités
de chasse qui parlent de l'entretien et de la reproduction des
Cerfs, en grands parcs fermés, recommandent de ne point
négliger de cueillir durant l’été de la ramée de Chône rouvre
ou de Hêtre (la première de préférence) afin de pouvoir la dis-
tribuer avec ses feuilles durant l'hiver. Les animaux en tirent,
paraît-il, le plus grand bénéfice.
Brehm, d’un autre côté, dans son Traité des Mammifères, au
chapitre « Elan » raconte qu’il n’a jamais pu conserver un de
ces animaux en ménagerie jusqu’au jour où l'idée lui vint
d'ajouter à leur nourriture du tannin, qui les remit en pleine
vigueur (2).
Or on remarquera tout de suite que les glands et la ramée
(brindilles et feuilles) des chasseurs sont des aliments riches
en tannins.
Voilà donc trois observalions qui nous disent que ces der-
nières substances sont très utiles sinon indispensables aux
Cervidés et probablement aussi à d’autres animaux. Comment
agissent ces tannins? Je n’en sais rien. Il me paraît certain
que, dans les écorces, des vitamines doivent leur être associées
et il est possible qu'une de ces. dernières reste accolée au tan-
nin des pharmacies (au moins avec certains modes de prépa-
ration). Mais il est également admissible que les tannins entiers
ou les deux molécules d'acide gallique qui peuvent provenir
de celui de la noix de galle, par exemple, soient utilisés par
x
les animaux à des fins dont j'aurai peut-être à vous reparler
(1) Les observations de Mrs Stevens et Norton ont été rapportées par
M. Loisel dans les Nouvelles Archives des Missions scientifiques et litté-
raires (année 1908).
(2) Les Elans sont de grands mangeurs d’écorces d'arbres.
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GESTATIONS , D'UNE FEMELLE D'HIPPOPOTAME 179
plus tard. Pour eu terminer avec cette Substance il est bon de
rappeler qu’elle forme une bonne nourriture pour les moisis-
sures qui parfois la dédoublent, qu’elle entre dans un certain
nombre de préparations pharmaceutiques dites toniques et
qu'elle a été employée avec profit par le professeur Yves De-
lage, si je ne fais erreur, dans ses expériences sur le développe
ment des œufs non fécondés.
J'ai déjà bien abusé de votre bienveillante attention, mais je
voudrais avant de terminer vous dire deux mots des Insectes.
J.-H. Fabre, dans ses remarquables « Souvenirs entomolo-
giques », nous conte avec une verve toute française les amours
de la Mante religieuse dont la femelle, dans l’intervalle de deux
semaines, dévore jusqu'à sept mâles et pousse la gloutonnerie
jusqu'au point de ne pas attendre la fin d’un contact intime
pour commencer un repas dont son partenaire fait les frais. La
petite Mante décolorée a, dit le même auteur, des mœurs ana-
logues. Pour expliquer ces tueries Fabre écrit : « Peut-être
est-ce une réminiscence des temps géologiques, lorsque, à
l’époque houillère, l'Insecte s’ébauchait en des ruts mons-
trueux. Les Orthoptères dont les Mantiens font partie, sont les
premiers nés du Monde entomologique. Grossiers, incomplets,
en transformation, ils vaguaient parmi Les Fougères arbores-
centes, déjà florissants lorsque n'existait encore aucun des
Insectes à délicates métamorphoses, Papillons, Scarabées,
Mouches, Abeïlles. Les mœurs n'étaient pas douces en ces
temps de fougue pressée de détruire afin de produire; et les
Mantes, faibles souvenirs des antiques spectres, pourraient
bien continuer les amours d’autrefois. » |
Ces explications sur les causes de la voracité de la Mante
femelle me paraissent un peu nuageuses, je crois plus simple
de dire : Dans les conditions où l'observateur a placé les In-
sectes ou même eu liberté, les femelles qui mangent leurs
mâles obéissent à une nécessité absolue. Elles ont besoin de
maliériaux, soit pour les opérations d’une ponte immédiate,
soit pour les besoins d’une ponte future et ces matériaux que
peut-être les mâles seuls peuvent fournir, sont bien plus rapi-
dement iransformables (par une femelle qui n’a pas de temps
à perdre) que ceux provenant de proies d'espèces différentes.
Hypothèse, direz-vous et hypothèse n’est pas forcément vérité,
mais comme Fabre fait méntion de mœurs analogues non seu-
lement chez le Carabe doré, le Scorpion languedocien, le Dec-
ss HER 1e DT + "4
’ . de L)
+
180 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D’ACCLIMATATION
tique à front blanc, la Sauterelle verte qui sont carnivores,
mais aussi chez des Insectes végétariens, l'hypothèse prend du
poids et d'autant plus de poids que d’autres espèces non signa-
lées doivent agir de même façon.
L'androphagie reconnaît donc des causes analogues à celles
signalées pour l’anthropophagie primilive des tribus sauvages.
Pour celles-ci on a invoqué le besoin d'albuminoïdes animaux ;
pour la première il serait sage pour le moment de dire : Besoin
de malières encore indéterminées.
Telles sont quelques-unes des observations qui ont pu, avant
les travaux actuels signalés plus haut, aider -certaines per-
sonnes à se former une opinion sur le grand rôle que joue la
qualité chimique de l'alimentation dans les phénomènes de
reproduction et par conséquent dans les causes de la stérilité
constatée chez certains animaux SOUS.
LES OISEAUX DE CAGE EN CHINE
Par PIERRE AMÉDÉE-PICHOT
Nous recevons de M. A. Boppe, ministre plénipotentiaire en
Chine, des renseignements sur la capture et l'élevage des
Oiseaux dans ce pays. Les renseignements de notre collègue
complètent ceux que le médecin de marine K.-H. Jones a
récemment publiés dans l'Avicultural Magazine.
Le goût des Oiseaux de cage est particulièrement développé
en Chine où il est très répandu dans le peuple. On ne peut, dit
M. Jones, parcourir le quartier populaire de Hong-Kong ou de.
toute autre ville chinoise sans être frappé du nombre de cages
que l’on voit suspendues aux fenêtres des maisons et à la
devanture des baraques. La grande quantité de marchands
d'Oiseaux est surprenante.
Il faut croire que le piégeage est pratiqué sur une grande
échelle à en juger par la facon dont ces boutiques sont appro-
visionnées et par les masses de volatiles que transportent les
bateaux qui font du cabotage le long des côtes. Il est rare que
les matelots des steamers qui viennent de Takou et des autres
ports du Nord n'aient pas une pacotille d’Oiseaux de cage dont
ils font le commerce.
LES OISEAUX DE CAGE EN CHINE Pr out
Par une belle matinée, on peut voir tous les hommes de
l'équipage, qui ne sont pas de service, mettre à l’air et au soleil
à l'avant du navire les cages où les captifs sont souvent bien
entassés et, dans un pays où il se fait tant de trafic par les
rivières, les jonques et les sampans sont souvent de véritables
oiselleries flottantes remplies de cages de Serins et d’autres
Oiseaux chanteurs. Beaucoup des Oiseaux indigènes sont pris
au filet et destinés à la consommation, mais ceux que l’on
garde en cage pour leur chant ou leur plumage sont générale-
ment dénichés très jeunes et s’apprivoisent facilement. C’est
pour cela, sans doute, qu'il est si difticile d'obtenir des Chinois
qu'ils vous montrent le nid des espèces les plus recherchées et
dont ils veulent se conserver le monopole. -
D'après M. Jones, le plus grand nombre des Oiseaux de cage
des Chinois sont des Rossignols soleil (Copsychus solaris), des
Sucriers (Zosterops simplex) et des Alouettes (A lauda cœlivor).
On voit aussi des Fauveltes à sourcils blancs, des Grives babil-
lardes, des Liothrix ou Rossignols de Pékin, des Moineaux de
Java, des Munia et l’Alouette de Mongolie ou de Shantung
comme l'appellent les amateurs.
A ces espèces on peut encore ajouter, d'après notre corres-
pondant, une Pie-grièche que les Chinois appellent « Hu-po-la »,
c'est-à-dire Oiseau-tigre, à cause de la façon cruelle dont elle
empale ses victimes sur les épines des buissons pour se
constituer un garde-manger comme la Pie-grièche d'Europe;
puis la belle Pie bleue à bec et à pattes rouges et la Pie ordi-
naire que le livre Pentsao regarde comme un messager de
bonne forlune. On rencontre aussi beaucoup de Chinois faisant
voler dans les rues un Gros bec à bec jaune dressé à rapporter
à son maître une petite bille d'os ou d'ivoire qu’on lui jette en
l'air et les amateurs de sports violents ont de petites Mésanges
qu'ils font battre ensemble, car malgré leur nom d’Oiseau.
d'amour (Hsiang-se-niao), ces volatiles sont si querelleurs que,
si leurs cages sont trop rapprochées, ils trouvent moyen de se
fendre la tête à coups-de bec à travers les barreaux.
Ces Oiseaux sont tenus dans de très jolies petites cages faites
en brins de bambous refendus très fins et, malgré l’étroitesse
de leurs prisons, ils paraissent tout à fait contents de leur sort
et chantent à gorge déployée sur un petit piédestal placé pour
cet usage au milieu de la cage. Les Chinois prennent du reste
le plus grand soin de leurs Oiseaux et leur tiennent compagnie.
182 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D ACCLIMATATION
Ils les enmènent avec eux dans leurs promenades et on ren-
contre les amateurs leur faisant prendre l'air et portant da
petite cage en équilibre sur la paume de leur main étendue.
Des perchoirs en potence auxquels l'Oiseau est attaché par un
lien passé autour de son cou et qui se tiennent à la main,
servent aussi à ces promenades. Cela fut d'usage en Europe au
xvin® siècle. Rubens, dans le portrait en pied des enfants de
sa première femme, les montre jouant avec un Chardonneret
attaché sur une petite potence exactement comme les Oiseaux
chinois, et dans l'ouvrage, les Oiseaux de Sport, une des illus-
trations représente un jeune seigneur qui tient aussi sur un
porte-oiseau à main un Pinson retenu sur ce perchoir orné de
grelots et de nœuds de ruban rose (V. planche HI). Mais il y a
mieux. Le fond des cages chinoises est mobile. L’amateur qui
mène son Oiseau à la campagne retire ce fond_avant de poser
la cage sur le sol ou sur le gazon, ce qui permet au captif de
fouiller la terre pour picorer et y chercher graines et insectes, :
et il ya, nous écrit-on encore, des gens qui font métier de pro-
meneurs d'Oiseaux. Ils vont prendre les cages à domicile et
les rapportent à leurs propriétaires respectifs lorsque l'occupant
a fait sa cure d’air frais et qu’ils’est rassasié des alimentsnatu-
rels qu'ila ramassés pendant son heure de récréation. Enfin, dit
l'auteur des Oiseaux de Sport (1), il y a-en Chine un jour de fête
consacré aux Oiseaux comme il y en a un consacré aux cerfs-
volants et aux toupies, aux lanternes et aux fleurs, ét où les
promeneurs d'Oiseaux s’arrêtent dans les rues et les carrefours
pour se montrer leurs captifs et se congratuler.
D'autre part, Me Gray, femme de l’archidiacre de Hong-
Kong, raconte, dans le récit de son séjour en Chine, qu'elle a
assisté dans un temple de Canton à une fête d'une divinité
populaire nommée Pak-Taï, où les Chinois amènent leurs
Oiseaux chanteurs pour faire honneur au saint personnage.
Les Oiseaux, principalement des Alouettes, que les gens les
plus pauvres comme les plus riches paient souvent un prix
énorme, sont apportés dans des cages que l’on suspend à des
bambous disposés en travers de l'édifice, de six heures à sept
heures et demie pendant trois soirées consécutives. Ces cages
sont couvertes d'une étoffe et, lorsqu'on l’enlève, les Oiseaux,
(1) Les Oiseaux de Sport, par Pierre Amédée-Pichot, un beau volume
in-4° illustré. Legoupy, édit. Prix : 15 francs.
4
2
|
:
E
à
L'HUITRE PERLIÈRE DANS LE GOLFE DE CALIFORNIE 183
excités par l'éclat d’une centaine de ‘lampes suspendues au
plafond qu'ils prennent pour la lumière du jour, se mettent à
chanter à gosier déployé, cherchant à étouffer par le bruit
qu'ils font la voix de leurs congénères. Le tapage est assour-
dissant car quelques centaines d’'Oiseaux composaient ce
* choral et le temple était bondé par une foule de gens des
classes les plus infimes qui semblaient ravis d'écouter ce
concert.
M°° Gray fait aussi la remarque que les Chinois prennent un
soin extrême de leurs Oiseaux et les envoient faire une cure
d’air dans les montagnes.
CULTURE DE L'HUITRE PERLIÈRE
DANS LE GOLFE DE CALIFORNIE
Par LÉON DIGUET.
°
L'Huître perlière ou Méléagrine dont on connaît la réputa-
tion mondiale, tant par la valeur de ses perles que par la
richesse de la nacre de sa coquille, n'avait jusqu'ici été l’objet
d'une culture industrielle, le commerce et l’industrie s'étant
toujours contentés des produits que lui fournissaient les pé-
cheries des mers tropicales.
Comme cette pêche fut toujours sujette à de sérieux aléas
dans sa production, on avait depuis longtemps songé à remé-
dier à ces inconvénients par une culture méthodique du pré-
cieux Mollusque, afin de s'assurer un rendement aussi régulier
que possible de ses bénéfices.
Des essais d’ostréiculture perlière furent alors tentés pour Ja
première fois sur les grands fonds perliers de l'Océan indien et
des mers océaniennes (1), mais n'amenèrent pas tout d’abord
les résultats décisifs que l’on espérait, aussi furent-ils sinon
(1) Consulter à ce sujet : le mémoire de Seurat, dans le Bulletin de la
Société d'Acclimatation de 1901, p. 129 et 161; — L'’huître perlière, Ex-
posé des connaissances acluelles sur ce Mollusque, essai de culture dont
il à été l’objet et histoire de la formation de la perle et l'important tra-
vail de Herdman : The fisheries of Ceylan and marin Diolosu à vol. in-40,
London, 1905,
184 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
complètement abandonnés'du moins réduits à une semi-culture
consistant en de simples parquages sur des fonds spéciaux.
Ces premières tentatives, si elles n’aboutirent pas à un succès
complet, eurent au moins pour conséquence de fournir des
indications assez précises sur les points essentiels de la bio-
logie de la Méléagrine et de faire entrevoir la possibilité de sa
culture intensive dans les mers chaudes qui lui servaient
d'habitat.
Cette intéressante et passionnante queslion a été reprise il y
a déjà plus d'une vingtaine d'années aux îles de La Paz par
M. Gaston Vives avec l’aide et le concours de son regretté
frère Edmond.
Grâce aux minutieuses et persévérantes recherches, ainsi
qu'à l'esprit d’initialive de leurs entrepreneurs, celte nouvelle
branche d'industrie est entrée maintenant dans le domaine de
la pralique et les résultats actuellement acquis sont venus réa-
liser les espérances que l’on avait fondées en elle ainsi que
cela a été constaté en 1911 par M. Ch. Haskins Townsend (1).
L'Ostréiculture perlière, telle qu’elle a été conçue à ses dé-
buts et dont en 1908 M. G. Vives en a exposé la méthode dans
un rapport adressé au minislère de Fomento (2), ne visait que
la conservation des fonds perliers existants et l'entretien per-
manent de leur richesse à l’aide d’ensemencements pério-
diques ; depuis lors les faits acquis par l’expérience et les
recherches poursuivies sans relâche, on a pu, tout en assurant
un rendement constant des fonds perliers, en augmenter la su-
perficie et arriver même à en créer de nouveaux par li impro-
visation de sols artificiels. |
La culture de l'huître perlière, qui n’a pas seulement pour
but la récolte des perles, jusqu'ici restée une chose éventuelle,
mais aussi la production intensive de la coquille pour la
nacre très appréciée qu'elle fournit, comporte trois opérations
successives :
1° La récolte du naïssain;
2° Le parquage de ce naissain ;
3° L’ensemencement des fonds perliers.
La mise en œuvre de ces trois opérations requiert une in-
(1) Charles Haskins Townsend. Voyage of the Albatros to gulf of Cali-
fornia. Bulletin of the natural history, vol. XXXV, 1916, p. 399, New-York.
(2) Vives. Compañia criadora de concha y perla de la Baja California.
Bolelin de la secretaria de Fomenlo, n° 6, p. 183, Euero 1908.
L'HUITRE PERLIÈRE DANS LE GOLFE DE CALIFORNIE 185
stallation et un matériel représentant un capital très important,
En outre du matériel.courant employé pour la pêche per-
lière, tels que navires et embarcations aménagés pour le trans-
port et la plonge à l'aide du scaphandre, celte nouvelle in-
dustrie exige des constructions spéciales tant marines que
terrestres, consistant en viviers, magasins, hangars pour la-
BAIE DE SAN GZBRIEL
OÙ SE PRATIQUE
LE PRINCIPAL TRAVAIL DE LA CULTURE
DE L'HUÎTRE PERLIÈRE
ILE D'ESPIRITU SANTO
{Golfe de Californie)
remise des appareils et tout ce que comportent les Dis
et l'existence des travailleurs.
La direction et l'administration, telles que M. Gaston Vives
les a installées, ont leur siège à la ville de La Paz, capitale de
la partie méridionale du territoire de la Basse-Californie et
l'exécution des travaux s’effectue à l’île d’Espiritu Santo, dans
la baie de San Gabriel (PI. VI).
Cette superbe baie, située presque à l'extrémité méridionaie
de l’île, est bien abritée par une enceinte de montagnes ; elle
Dacst suffisamment spacieuse pour constituer un excellent port
se.
D)
186 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D ACCLIMATATION
en eau profonde où peuvent en moment de tempête se réfugier
les escadrilles de pèche; la nature de ses fonds la met dans les
conditions favorables pour les essais en grand de culture
d'Huitre perlière.
L'agencement de la baie de San Gabriel pour le travail marin
de ne Cle perlière, et dont les planches VII et VIT
donnent un aperçu général, consiste en un certain nombre de
viviers disposés en chicanes et faisant partie d'une digue en
maçonnerie, qui vient transformer une anse, située à la partie
sud-est, en une lagune n'ayant d’autre issue à la mer qu'une
porte à écluse située au centre des viviers.
Le dispositif des viviers est établi suivant un plan permet-
tant d'utiliser automatiquement le flux et le reflux des faibles
marées du golfe de Californie (1), afin d'entretenir constam-
ment sur toute l'étendue des viviers le courant indispensable
aux exigences biologiques et au développement régulier des
huitres perlières.
Le mécanisme du fonctionnement de ce courant est des plus
simples ; sous l’action des marées, la lagune se remplit ou se
vide; il s'ensuit donc un afflux et un reflux d’eau qui, grâce au
barrage qui ferme la baâie, ne peut s'effectuer qu'en passant par
le canal formé par les viviers; il.en résulte donc une circu-
lation d’eau presque ininterrompue tantôt dans un sens tantôt
dans un autre, venant irriguer les endroits réservés aux éle-
vages et apporter incessamment la nourriture aux mollusques.
La circulation d’eau peut être réglée à volonté, grâce à un.
jeu d’écluse qui permet de maintenir un certain niveau sur
toute l'étendue des viviers; de plus cette écluse est pourvue de
treillages métalliques qui en défendent l'entrée afin de pré-
venir l'invasion de poissons ou autres animaux marins dépré-
dateurs, dont la présence pourrait compromettre et même
anéantir complètement les parquages de jeunes huîtres per-
lières.
Sur toute son étendue, le canal vivier est pourvu de toitures,
(1) Le golfe de Californie, vu sa faible largeur par rapport à son éten-
due, se trouve placé dans les conditions des mers qui, étant resserrées
entre les terres et orientées du nord au sud, ne possèdent de marées bien
accusées qu'aux époques équinoxiales ; dans ces sortes de mer, en temps
ordinaires, le mouvement quotidien de la nappe d'eau ne se fait guère
sentir d'une facon un peu appréciable que dans le fond des baies où les
plages sont en pente douce.
HANETREt RTE ;
PDC ET
=
D PA LPS EE RE PR
L'HUITRE PERLIÈRE DANS LE GOLFE DE CALIFORNIE 187
afin d’abriter les élevages des ardéurs du soleil qui en temps
des basses eaux pourraient leur être funeste.
La planche IX donne une idée du genre de vivier mis en
usage ; cette vue a été prise à la sortie de la lagune; elle montre
le canal vivier avec et sans sa toiture de protection ; commedans
toute la digue barrage les murs et les parois de ces viviers sont
constitués par une solide maçonnerie en pierres cimentées.
Après la description de l'édifice le plus important servant
au (ravail de la culture du Mollusque producteur de la perle et
de la nacre, voyons maintenant la série des trois opérations
qui permettent d'obtenir les résultats dont l'ostréiculture per-
lière est l'objectif.
Récolte du naissain. — L'opération initiale de cette nouvelle
industrie est celle qui consiste dans la récolte du naissain en
pleine mer, elle s'effectue à l’époque de l’année où a lieu la
ponte des Méléagrines et dans les endroits que l'expérience
et les essais ont fait reconnaître comme les plus propices.
Comme on le sait, les larves de la plupart des Mollusques
ont, à leur début, une vie nomade et pélagique; ils constituent
même à certaines époques un contingent assez important du
plancion marin. Pour recueillir ces larves et leur offrir des
points d'attache au moment où elles se disposent à abandon-
ner leur vie errante pour devenir définitivement sédentaires,
M. Gaston Vives a imaginé un collecteur très pratique qui,
tout en préservant ces larves de leurs ennemis, leur permet
d'accomplir en toute sécurité le premier stade de leur déve-
loppement. Le collecteur de naissain consiste en des caissons
d'environ 2 mèêtres cubes de capacité, dont les parois sont à
claire-voie de façon à permettre facilement l’entrée à tout être
flottant au gré des courants.
Ces caissons, comme le montre la planche X, sont garnis 1
branchages, de laltes, de coquilles à surface rugueuse, en un
mot de toute sorte de matériaux reconnus susceptibles de
laisser dans l’intérieur la libre circulation de l’eau, tout en
offrant des points d'attache appropriés au faible et rudimen-
taire byssus des Méléagrines à leur époque juvénile.
Ces appareils, lorsqu'ils sont placés dans les conditions et
les moments opporluns, se trouvent pourvus en un temps
relativement court, d'une quantité considérable de naissain fixé
sur les matériaux de, garniture, et c'est souvent par plusieurs
188 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
milliers que l'on peut parfois compter les jeunes Méléagrines
collectées par un seul caisson.
Parquage du naissain. — Lorsque les jeunes coquilles de
Méléagrines ont atteint une laille voisine de 4 centimètre, ce
qui demande environ un bon mois, les caissons collecteurs
sont retirés de l’eau et amenés au rivage. Là, on procède
immédiatement, sous les hangars agencés pour le travail, à
la deuxième opération qui consiste à détacher avec précaution
les jeunes coquilles de leur support primitif, où souvent elles
se gênent par leur surabondance, pour les reporter et les dis-
poser convenablement sur de nouveaux supports, où elles trou-
veront les conditions requises pour accomplir librement leur
développement. "
Cette transposition, qui doit Éfeetuer dans le plus bref-
délai, car elle a lieu hors de l’eau et craindrait les effets désas-
treux de la dessiccation, se fait sur des tuiles, des pierres
plates, des débris de grosses coquilles, etc.; une fois ces maté-
riaux garnis, ils sont portés immédiatement aux viviers où
alors les jeunes Méléagrines ne tardent pas à émettre de nou-
veaux filaments de byssus afin de se fixer définitivement à leur
nouveau support.
Pour cette opération on a parfois recours à un procédé ingé-
nieux imaginé par M. G. Vives, et qui consiste à employer des
casiers sans fonds, construits en toile métallique que l’on place
sur une surface aussi plane que possible.
Dans chacune des cases de cet appareil accessoire mis en
position, on dépose une ou deux coquilles, ces dernières ainsi
maintenues sans crainte d'être déplacées par les remous des
courants sont confiées aux eaux des viviers. Là elles ne tardent
pas à se fixer par leur byssus , au bout de quelques jours on
supprime l'appareil devenu inutile; les jeunes Méléagrines de-
meurent alors régulièrement espacées sur un support facile-
ment transportable, elles pourront après un séjour plus ou.
moins prolongé aux viviers d'élevage être réparties dans de
très bonnes conditions sur les fonds à régénérer en mer libre.
Ensemencement des fonds perliers. — La troisième opération
a pour objetl’essaimage en pleine mer, elie est pratiquée par des
scaphandriers qui vont alors disposer sur les fonds choisis les
Mollusques provenant des viviers, ; \
L'HUITRE PERLIÈRE DANS LE GOLFE DE CALIFORNIE 189
Comme la Méléagrine, lorsqu'elle n‘a-pas atteint une cer-.
taine taille, est exposée sur les fonds perliers à être ravagée
par des animaux de toutes sortes et tout particulièrement par
certains Poissons voyageant en troupes nombreuses, on est
contraint d'avoir recours à des moyens de protection qui va-
rient suivant la constitution physique des fonds.
_ Dans les endroits rocheux ou fortement accidentés, la nature
suffit souvent à elle seule à fournir l'abri protecteur, mais sur
les surfaces planes comme celles que les pêcheurs du golfe de
Californie désignent sous les noms d’ « Arénales », « Blanqui-
sales », « Chicharones » (1) et qui forment généralement des
superficies bien nivelées où l'on a l'avantage de placer les co-
quilles en position régulièrement étendue, on est obligé d’avoir
recours à des moyens de protection soit en établissant un sys-
tème de rocailles, soit en se servant de protecteurs en treillage
métallique plus ou moins semblables à ceux que l’on emploie
dans le même but dans les parcs à huîtres comestibles ; ces
derniers appareils sont maintenus en position pendant un cer-
lain temps; on les relève lorsque les Méléagrines sont en état
de se soustraire à la voracité de leurs ennemis.
Lorsque, avec le concours des scaphandriers, les fonds des-
tinés au repeuplement ont été convenablement aménagés et
garnis, ils n'exigent plus, jusqu’à ce que les Méléagrines aient
atteint la grandeur voulue (2), qu'une simple surveillance
_exercée de temps en temps afin de s'assurer de leur bon élat de
développement.
L'expérience a fait reconnaître que pour un bon et régulier
accroissement, le nombre de coquilles par mètre carré ne de-
vait pas excéder une cinquantaine.
(4) Les » Arénales » sont constitués par des bancs de sables, les « Blan-
quisales » par un mélange de sables et de débris coquillers, les « Chi-
charones » qui ont plus ou moins la constitution du précédent, donnent
lieu à d'abondantes proliférations d’Algues calcaires qui parfois couvrent
toute la superficie des fonds.
(2) La Méléagrine du golfe de Califoroie demande environ quatre ans
pour atteindre l’état adulte, passé cette époque la coquille ne s'accroît plus
qu’en épaisseur. L'Huître perlière du golfe de Californie est considérée
comme une variété naine de la Meleasrina margarilifera, elle n’atteint pas
d'aussi fortes proportions que l'espèce type de l'Océan indien; sa taille
maximum courante n'excède guère 18 centimètres chez un sujet bien
+ adulte.
190 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLINATATION
EXTRAITS DES PROCÈS - VERBAUX DES, SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ
SÉANCE GÉNÉRALE DU 3 MARS 1919
Présidence de M. D. Bois, vice-président de la Société.
Le procès-verbal de Ja précédente séance est lu et adopté.
GÉNÉRALITÉS.
M. Rosaire Beaudoin (de Québec) nous demande s'il y a un
organe d'agriculture à Jersey. Il voudrait également savoir-si
des expériences ont été faites pour améliorer le tégument de
la peau des Lapins par l’alimentation ? »
Aucune réponse affirmative ne peut être faite à ces deux
questions.
Notre collègue a lu que l’on pouvait doubler le poids de
certaines volailles par l'alimentation. Quelle alimentation ?
Les membres de la Société présents à la séance pensent que
cette affirmation qu'on puisse doubler le poids d’une volaille
est exagérée, mais on peut obtenir un engraissement considé-
rable avec une alimentation appropriée. M. Le Fort, indique
une pâtée de farine de Maïs, phosphates et lait. M. Delamarre
préconise des boulettes faites avec des grains broyés deux fois,
du son et du petit-lait. |
Notre collègue M. C. E. Lane Poole, conservateur des forêts à
Perth (Australie), adresse une brochure intitulée : « Quelques
apercus sur les bois de l'Australie occidentale ».
Cette brochure, écrite en français, est fort bien illustrée.
Elle avait pour but d'attirer l'attention de la mission française,
qui, sous la direction du général Pau, a visité l'Australie occi-
dentale, sur les produits forestiers de certe région. Presque
tous les Arbres composant ces immenses forêts appartiennent
au genre « Eucalyptus » ; parmi les bois durs; les plus appré-
ciés sont : le Jarrah (£ucalyptus marginata) et le Karri (Zuca-
lyptus diversicolor). Nos compatriotes, qui ont vu ces magni-
fiques espaces couverts d’arbres géants; ont pu avoir une juste
idée des ressources forestières de l’Australie occideniale.
Il convient de se rapporter également aux importants ouvra-
ges de M. Maiden, directeur du Jardin botanique de Sidney,
sur les plantes forestières de l'Australie.
À propos des forêts d'Eucalyptus, M. Carié signale qu’à l'ile
EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 191
Maurice le bois que l'on emploie est l'Eucalyptus globulus qui
résiste particulièrement aux Termites. Des maisons construites
avec cet Eucalyptus ne se sont pas détériorées après vingt ans
d'existence.
M. Lane Poole nous informe que les élevages d'Opossums,
qui avaient très bien débutés en Australie, n’ont pas pu être
continués pendant la guerre.
Notre collègue nous parle de l’ ni enthousiaste envers la
France qu'ont gardé les Australiens revenus de la guerre. Ils
n'ont qu un espoir: pouvoir revenir chez nous.
M. Carié fait une communication sur l’œuvre de la direction
de l'Agriculture à l’île Maurice. Cet organisme, dû à des élé-
ments d'origine française, a donné des résultats tout à fait
remarquables. Il à été une source de prespérité pour la colonie
“dont il a protégé l’industrie sucrière en faisant une guerre
efficace aux ennemis de la Canne à sucre. La communication
de M. Carié sera publiée, in extenso, au Bulletin.
MAMMALOGIE.
M. Xavier Raspail envoie une note sur les Surmulots méla-
nos. Le mélanisme chez le Surmulot, dit notre collègue, a fait
commettre des erreurs à des naturalistes éminents qui ont pris
le Surmulot mélanos pour le Rat noir (Mus rattus Linné).
M. Raspail, depuis de longues années, n'a pas rencontré de
Rats noirs. D’après lui et certains auteurs, cette espèce aurait
été, sinon complètement détruite par le Surmulot (Mus decu-
manus Pall.), tout au moins obligée à se réfugier dans des
contrées où son adversaire lui était moins redoutable.
M. Maiïlles pense, au contraire, qu’il existe encore beaucoup
de Mus rattus en France et que la destruction de ce Rat par le
Surmulot est une légende.
j ORNITHOLOGIE. |
Notre collègue M. Decoux vient d'acheter un mâle Calliste
brasiliensis. Ce petit Tangara est un des premiers de son espèce
arrivé en France.
-M. le D' Millet-Horsin fait une communication sur l’accli-
- matation des Oiseaux en Afrique occidentale. Le domaine
ornithologique de notre grande colonie est immense et il y
… aurait beaucoup à faire de ce côté. Puis le D'Millet-Horsin passe
192 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
à la question des Paradisiers, dont on pourrait organiser l'éle-
vage à la Côte d'Ivoire.
La communicalion de M. le D' Millet-Horsin paraîtra, in
extenso, au Bulletin.
ENTOMOLOGIE.
A propos de la communicalion de M. Carié, M. Vayssière
fait passer sous les yeux de nos collègues des spécimens d’£u-
ryctes larandus et de son ennemie la Scolie. L'Euryctès adulte
fait à Maurice de gros dégâts dans les Cocotiers. Les larves
attaquent les Cannes à sucre.
BOTANIQUE.
M. Bois donne lecture d'üne lettre qu'il a recue de M. Gof-
fart, de Tanger. Notre collègue a mis en culture deux variétés
de Pommes de terre des Canaries. Les « coloradas de Bayo »
sortent à peine leurs pousses de terre; les « melaneras » n'ont
encore rien donné. Il est vrai que le temps a été relativement
froid dans la contrée, ajoute notre collègue. À Marrakech,
M. Goffart a vu des Pommés de terre qui, à la cinquième ou
sixième génération sur place, avaient conservé pas mal de pro-
ductivité. + ;
M Vernière nous signale les bons résultats obtenus avec un
jeune Feijoa. Cet arbuste, planté au midi, en pleine terre, le
long d'un mur, a résisté à une température de — 5° sans souffrir
le moins du monde. Cet essai a été fait dans le département
de la Gironde. Le Feijoa, introduit par M. Edouard André,
donne un fruit dont on peut faire d'assez bonnes confitures.
M. le sénateur Chauveau adresse un numéro de la Revue
Contemporaine contenant un article dont il est l’auteur, sur
« la Végétation malgache ». Il signale le livre en cours d’im-
pression de M. H. Perrier de la Bathie sur « la Flore malgache »,
d’où il ressort que c'est à l'intervention de l’homme, qui a
détruit les forêts et inauguré les feux de brousses ou de prai-
rie, qu'est due la stérilité relative de l'ile.
Le Secrélaire des séances adjoint,
PIERRE CREPIN.
Ll
ERRATUM. — Page 111, 34° ligne, au lieu de : avec du « rumen » séché,
provènant de l’eslomac d'animaux tués, lire : avec le contenu séché des
rumens provenant d'animaux tués. Fois
Le Gérant : À. MARETAEUXx.
Paris. — J[. MaARETHEUX, imprimour, 1, rue Casselle..
”
raines ver par M. G.-H.
CAVE, Curator Lloyd Botanic
2 Garden, Darjeeling (Indes an-
_ glaises).
» Papilio King.
Hookeri Miq.
‘Campbellii : ook t.
… — Osmastoni Gamble.
emone vitifolia Buch-Ham.
rivularis Buch-Ham.
emisia pauciflora Spreng.
iséragalus stipulatus . Don.
Bœhmeria macrophylla D. Don.
Pre selaginoides. Hook. f.
nicus involucratus Wall.
Coriaria nepalensis Wall.
lus ferox Wall.
Cotoneaster frigida Wall.
Cyn noglossum micranthum Desf.
— denticulatum À. D. 0.
ichytra thalictrifolia Hook. f.
et Thoms. .
nike himalaicus Hook. f.
et Thoms.
lhrina arborescens Roxb.
_ Hookerii Mig:
nus floribunda Wall.
; ippophae salicifolia Don.
elwingia himalaica Rod. f. et
Thoms. ;
enopogon parasiticus Wall.
ericum patulum Thunb.
hinum humile L.
TEE pseudo-Sabina Fisch. et
e y
n nepalense Don, D.
belia pyramidalis Wall.
sculia gratissima Sweet.
andragora cæruléscens GC. B.
Clarke.
2 ESA RE G. Don.
- paniculata.
un macrocarpa Wall.
Uia thyrsiflora Don.
sessiliflora Hook. f.
cularis Scullyana Praïn.
trichoglossa Hook. f.
srorhiza Kurroa Royle.
) yum Emodi Wall. ÿ
lygonum vaccimfolium Wall.
or Griffithii Hook f.
leuconota D. Don.
um diandrum Hook. f.
OFFRES
ge. pour d'autres Oiseaux.
par Aixe (Haute-Vienne).
, Joinville-le- Pont pen
une Renard apprivoisé. — TM.
de “re soinel ECS ter
ee PO Se A
k RE
ss 3 "E
Fes ‘
De 2
| Agapornis nigrigenis de 1918,
iv Decoux,
icier démobilisé, membre de la Société, re-
che situation dans l’agriculture ou l'élevage.
“références. — M. L. Rousseau, 64, rue de
2e
EN DISTRIBUTION
Primula Elwesiana King.
— King Watt.
— reticulata Wall.
— sikkimensis Hook.
— Stuartii Wall.
— Wattii King.
Prunus Puddum Roxb.
Pyrus foliolosa Wall.
Rosa sericea Lindi.
Richelia lanuginosa.
Rubus paniculatus Sm.
Ruellia cordifohia Wall.
Rheum nobileH- ook. f. et Thoms.
Rhododendron arboreum Swm.
— arboreum, var. Camp-
belli.
Rhododendron barbatum Wall.
— campanulatum Don.
— campanulatum, Don.var.
Wallichir.
campylocarpum Hook. f.
cinnabarimum Hook. f.
Dalhousiæ Hook.f.
Falconeri Hook. f.
.fulgens Hook. f.
grande Wight.
Hodgsoni Hook. f.
lanatum Hook. t.
-lepidotum Wall.
addenti Hook f.
Wightii Hook, f.
Rhus semialata Murray.
PA UE SIA
Saussurea Laneana.
— eriostemon Wall.
— Sughoæ G. B. Clarke.
Saxifraga purpurascens Hook. f.
et Thoms.
Sedum asiaticum Spreng.
— elongatum Wall.
— ÆEwersüi Ledeb.
— himalense D. Don.
Senecio diversifolius Wall.
— Ligularia Hook. f.
— Mortoni CG. B. Clarke.
— pachycarpusC. P. Clarke.
— pauciflorus.
Swertia dilatata G. B. Clarke.
— Hookeri CG. B. Clarke.
— Kingit Hook. f.
— multicaulis D. Don.
Thalictrum Chelidonii Hook. f.
et Thoms.
Thalictrum cultratum Wall.
Toddulia aculeata Pers.
Vaccinium serratum Wight.
Graines offertes par M. MAR-
NIER-LAPOSTOLLE :
Alsophila australis.
accepte
Archontophænx Cunningha=
miand.
Dracæna indivisa atropurpureas
Primula malacoides.
Graines offertes par M. PROS-
CHOWSKY :
Butia capitata var. pulposa Bec
cari. (Cocos pulposa Barbosa.).
Livistona australis.
Pittosporwr floribundum Wight.
et Arn.
Sabal Adansoni ty
Sabal Adansoni, joHié variété, se
reproduit par semis.
Graines offertes par M. MOREL :
Agathea amelloides D GC:
Antennaria plantaginea R+ Br.
Chamaæcyparis nutkaensis Spach..
— obtusa Sieh. et Zucc,
* Cryptomeria japonica Don.
Cupressus arizonica Green.
Lawsoniana:
var. Allumi.
— argentea.
aurea-glaucas
— elegantissimaæ
sulfurea.
BIMESI
patula.
— Triomphe de.
Boskop.
versicoler.
ASE
APE
]
l |
talis.
Cytisus Laburnum L.
Cytisus proliferus, var. albus:
Exochorda Alberti Regel.
Tmpatiens Sultani Hook.
Juniperus excelsa Bieb:
— japonica, Var. aurea.
— oxycedrus.
— rigida.
— virginiana,var. albo-picta.…
— — var. Chamberlaïni.
Parrotia persica C. A. Mey:
Polemonium cærulewm L.
Rhodotypos kerrioides Sieb.
Sequoiaïgigantea Torr:
Spiræa astibboides.
Tazus adpressa Gord.
— baccata, var hibemnica aurea.
— Dovastoni.
Thuya occidentalis. <=
— ortientalis, var. filiformis.
Thuyopsis dolabrata Sieb. et Zucc.
Graines offertes par M. BOIS:
Ansérine amarante.
S'adresser au Secrélarial.
Offres et Demandes réservées aux membres de la Société.
DEMANDES
Thermosiphon d'occasion en bon état,
sans ses tuyaux, pouvant chauffer environ 60 mètres
avec où
cubes.— M. Decoux, Géry, par Aixe (Haute-Vienne).
Poules sauvages :
G. Lafayetti et Pénélopes. — M. R. H. Houwink,
H: 2: N. Meppel (Hollande).
Oie d'Egypte femelle. Chèvre adulte bonne lai-
Gallus Sonerati; G. furcatus;
tière. — M. Ch. Loyer, 28, rue Bonaparte, Paris.
Riffault, châ-,
Grues cendrées et de Numidie, Canards d'agré-
ment, Oiseaux de parc, Echassiers. — M. Dulignier,
. Saint-Gérand-le-Puy (Allier).
D
— fiifera glauca. LAN
— pulcherrima: 8.
sempervirens, Var. horizon-
PE ns
Fe. végétaux utiles ou d'ornentent.
Le nombre des Membres de la Société est illimité : les Étrangers eb les Dune
. peuvent en faire partie, ainsi que les Personnes civiles, les Associations, les Étab] s-
sements publics ou privés (Laboratoires, Jardins zoologiques ou botaniques, Musé
Sociétés commerciales, etc.).
” La Société se compose de membres Titulaires, membres à Vie, mem
_ Donateurs, membres Bienfaiteurs. ;
. Le membre Titulaire -est celui qui paie un droit d "entrée de 410 francs et. un:
cotisation annuelle de 25 francs. u
Le membre à Vie est celui qui paie un droit d'entrée de 10 frate et qui s ‘an
chit de la cotisation annuelle par un versement de 250 francs.
Le membre Donateur est celui qui verse une somme d'au moins 500 francs.
® Le membre Bienfaiteur est celui qui verse une somme d’au moins 1.000 fran.
‘son nom est inscrit, à perpétuité, en tête de la liste des membres. .
Des formules d° adhésion sont adressées sur demande.
_— La Société décerne, chaque année, en Séance solennelle, de récompenses
Ces récompenses sont attribuées aux personnes qui, par leurs travaux, tant thé
riques que pratiques, ont aidé à la vulgarisation des idées de la Société.
En outre de la Séance solennelle et publique des récompenses et du Déje
amical annuel, exclusivement réservé à ses membres, la Société tient chaque
des séances. générales et des séances de Sections: 1° Mammalogie; 2° Ornitholo
sa sous-section, Protection des Oiseaux; 3° Aquiculture ; 4° Entomologie; 5e Botanique
et 6° Colonisation.
Tous les membres peuvent assister à ces séances ; les ordres du SRE se si
ee sont adressés sur mans
maux:à ses membres.
Le Bulletin mensuel forme, chaque année, un volume d’environ à pag
illustrées de gravures. Il traite des questions concernant l’élevage des animaux,
culture des ire et RASE des faits d’ acclimatation survenus en Fr
x
*x *
La Société Nationale d'Acclimatation poursuit un but entièremen
éressé; elle ne sert aucun intérêt ne se Le à aucun co
et à la prospérité du” PAYS -
Le Gérant : A. Marxrn
‘
Paris. — L. MARETHEUX, imprimeur, 1, rue Casselte. . £
Fe ;
D BULLETIN
Société Nationale d'Aeelimatation
. DE FRANCE
4€ r. tel n
= (REVUE DES SCIENCES NATURELLES APPLIQUÉES
}
6% ANNÉE
N° 7. — JUILLET 1919
Ps 4e 20 is Ath,
Fa > ; SOMMAIRE
à : Pages
4 ACTES DE LA SOCIÉTÉ D ACCLIMATATION . . . . . NS RAR A dE A D 193
._ P. AMÉDÉE-Picxor. — Irréductibilité et Domestication. . . . . . . . . . . . . . . . . .. 193
Rivière. — Dioon edule et Encephalartos horridus. Exemples d enracinements spontanés. 196
Déjeuner amical annuel du 22 mai 1919 : 1° Procès-verbal; 2 Le Riz; 3 Avant-propos de
ble 4 Farehanson du-Riz;:50 Quelques récettes-25 "22; 2 aura. 198
*h} da. 0) 1 a LA d Ù Ps
Piguet slt dus mmnhee te
Extraits de la correspondance.
es SEE ANT ERNST N EE 29
A. PIÉDALLU. — Sur une colonie d'Hirondelles des rivages . . . . . . . . .. . . ... 29
Un numéro. 3 francs ; — Pour les Membres de la Société, 2 fr. 50.
L: AU SIÈGE SOCIAL
LA
É DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION DE FRANCE
- 498, BOULEVARD SAINT-GERMAIN, PARIS (VII).
&
…—._ Pendant la durée de la guerre, le Bulletin paraît une fois par mois.
BUREAU ET CONSEIL D'ADMINISTRATION POUR 1919
Président, M. Edmond Perrier, Membre de l'Institut et de l'Académie de Médecine, Directeur
! Muséum d'Histoire naturelle, Paris. si:
MM. D. Bois, Assistant au Muséum d'Histoire naturelle, 15, rue Faidhorhe,
: À Saint-Mandé (Seine). :
Vice-Présidents. Prince P. D'ARENBERG, 10, rue de Ja Ville-l'Évêque, Paris,
L Dr CnAuUvEAU, Sénateur de la Côte-d'Or, 225, boulevard Saint-Germain, Paris.
A
Secrétaire général, M. Maurice Loyer, 12, rue du Four, Paris. 4
MM.J. CREPIN, 55, rue de Verueuil, Paris (Séances).
Secrétaires. Ca. DeBreuir, %, rue de Châteaudun, Paris (/ntérieur).
Le J. DELACOUR, ?8, rue de Madrid, Paris (Ztranger).
Trésorier, M. le D' SkBiLLoTrk, 6, rue de l'Oratoire, Paris.
Archiviste-Bibliothécaire, M.L. CAPITAINE, 48, boulevard Raspail, Paris.
Membres du Conseil
MM. A. CHAPPELLIER, 197, avenue Daumesnil, Paris. À
le D' AcHALMK, Directeur du Laboratoire colonial du Muséum d'Histoire naturelle, 1, rue Andrieux,
Paris. ‘4
le D' P. Marcmaz, Membre de l'Institut, Professeur à l'Institut National Agronomique, 45, rue
de Verrières, à Antony (Seine).
le D' LePrincE, 62, rue de la Tour, Paris. u:
MaïLLes, rue de l'Union, La Varenne-Saint-Hilaire (Seine). 4
le Dr E. TrouxssaRT, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle, 61, rue Cuvier, Paris. {
Lecoure, Membre de l'Institut, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle, 14,rue des Ecoles, Paris."
P. CARtÉ, 40, boulevard de Courcelles, Paris. 6
L. ROULE, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle, 57, rue Cuvier, Paris.
G. FoucKER (l'abbé), 24, rue Cassette, Paris.
P. KesrNer, Président de la Société de Chimie industrielle, 88, rue Ribera, Paris.
R. LE ForrT, 89, boulevard Malesherbes, Paris.
Dates des Séances générales et du Conseil
POUR L'ANNÉE 1919 ë
Janvier | Février Mars
SÉANCES DU CONSEIL, le mercredi à 4 h. 8 19 19 16 A4 12
| ——————— | —— | — | | |
L
"
*
L
Séances générales, le lundi à 3 h.
Sous-SECTION d'Ornilhologie (Lique pour
la Protection des oiseaux) le lundi
CR A PR ER
21 2% 24 1% | 12 2%
Les membres de la Société qui désirent assister aux Séances générales recevront
‘2
sur {eur demande les ordres du jour mensuels des séances. %
——————
Le Secrétaire général a l’honneur d'informer MM. les Membres de la Société et les 5
Deonne qui désireraient l’entretenir, qu’il se tient à leur disposition, au siège de la
Société, 198, boulevard Saint-Germain, tous les Lundis, de 4 à 7 heures.
Les auteurs sont informés que, les prix des tirages à part subissant des variations +
fréquentes du fait de la guerre, le tableau publié sur la couverture du Bulletin cesse d’être sl
applicable; il sera fait désormais un prix spécial pour chaque tirage à part. si
D PEN RS EE
ni: La Société ne prend sous sa responsabilité aucune des opinions émises
par les auteurs des articles insérés dans le Bulletin. ;
Eu
La reproduction, sans indication de source, ni de nom d'auteur, 4
des articles publiés dans le Bulletin est interdite. 2
EE MENU
Se
HORS-D'ŒUVRE
- Riz aux Huit Merveilles
Salade de Riz
POISSON
Carpe-Cuir en Surprise
ENTRÉE
Rizottes de Porc, sauce Tomate
ROTI
Antilope de l’Inde, sauce Curry et sauce Soyou
Riz à fa Chinoise
ENTREMETS
Riz Fondant
>
Dessert « Fromage + Fruits
#
Vins æ Cafe » Sham-Suh (Eau-de-Vie de Riz, offerte par M. Fontaine)
Pouilly en carafe « Avize 1900 x Clos des Cornets
Bière au Riz
(MM. Letessiet et Tcho-Ving-Chao, chefs.)
LE RIZ
Le Riz (Oryza saliva L.) est la céréale qui nourrit le plus
grand nombre d'êtres humains, car les populations d'Extrême-
Orient surloul, qui en font la base de leur alimentation, ge
comptent par centaines de millions.
Bien que le grain de Riz soit l’un des plus riches en amidon,
sa pauvreté en gluten le rend, s’il est employé seul, impropre
à la panification ; mais il offre d'autre part des avantages pré-
.. cieux qui expliquent amplement la faveur dont sa culture jouit
dans certains pays. En effet, les récoltes abondantes qu'il
fournit peuvent nourrir des populations exceptionnellement
denses; la décortication facile du grain permet de l'utiliser
sans travail de mouture et avec le moins de déchet possible;
enfin sa texture compacte lui communique une résistance
remarquable vis-à-vis des moisissures.
Le. Riz, qui appartient à la vaste famille des Graminées,
comme d'ailleurs nos céréales ordinaires, Froment, Seigle et
Orge, se distingue de ces dernières plantes d’abord par ses
épillets disposés en panicules et non pas en un épi serré et
enfin par les étamines de ses fleurs qui sont au nombre de 6 au
Jieu de 3.
On connait plusieurs espèces de Riz, mais la plus com-
munément cultivée (on peut même dire exclusivement) est
l’Oryza sativa L. dont Loureiro a retrouvé la forme sauvage
dans les marais de la Cochinchine.
Le Riz est une plante annuelle dont le port rappelle celui de
l’'Avoine avec une tige qui atteint une longueur d’environ
12,50, pouvant, d’ailleurs, être largement dépassée chez le
«Riz flottant » de la Cochinchine. La panicule d’épillets à une
longueur de 0%,30-0%,40 et chacun des épillets ne comporte
qu'une fleur fertile.
Ce qu’on appelle le grain est non pas une graine, mais le
fruit lout entier ou caryopse, caractérisé par la présence d'une
seule graine dont l'enveloppe propre, ou tégument, est intime-
ment soudée au péricarpe qui constitue la paroi propre du
fruit; il en est d’ailleurs de même pour le Blé, l'Avoine et
l'Orge. Mais en outre chez le Riz, le fruit ou grain de Riz reste
lui-même entouré à la maturité par les deux glumelles ou
pièces les plus internes de la fleur qui sont indurées et con-
LE RIZ 203
slituent une sorte de boite ou nacelle permettant au fruit:mür
de ne pas tomber au fond de l’eau, mais, au contraire, de
flotter jusqu’au moment où, arrivée sur une partie émergée,
la graine pourra germer. Ce sont ces deux pièces extérieures
3 au fruit, mais lui restant adhérentes, qui constituent les balles
du Riz.
Le Riz est cultivé en Chine, en Birmanie, au Siam, à Ceylan,
en Indochine, dans l'Inde, à Java, aux Philippines, à Mada-
sascar, au Brésil, aux États-Unis et même, plus près de nous,
en Italie el en Espagne.
Dans notre seule colonie d'Indochine, les cultures de Riz
occupent des surfaces considérables et le rendement de ces
cultures constitue, actuellement, la principale ressource du
pays. Dans ces dernières années la Cochinchine comptait
environ 1.400.000 hectares de rizières avec une production de
2.700.000 tonnes de riz; d'autre part, au Tonkin, les surfaces
_ cultivées en rizières peuvent être évaluées à 900.000 hectares
et le rendement à plus de 2 millions de tonnes, soit une pro-
duction totale de 4.700.000 tonnes pour ces deux régions seu-
lement.
Les variétés connues (1) dans notre colonie sont :
1° Variété dura ou Riz ordinaire ;
2° Variété glutinosa ou Riz gluant;
: 3° Variété montana ou Riz de montagne;
4° Variété fluitans ou Riz flottant.
La première variété est de beaucoup la plus cultivée.
Le Riz gluant, agréable au goût et très nourrissant, possède
un grain plus gros que la variété dura, mais il passe pour être :
d'une digestion moins facile et, bien qu’il soit communément
utilisé dans l'alimentation au Laos, il sert surtout ailleurs à la
fabrication de l’alcool.
Le Riz de montagne, dont le grain tient le milieu entre les
deux variétés précitées, a une valeur marchande moindre que
celle du Riz ordinaire, mais cependant certaines formes du
Tonkin pourraient avantageusement entrer en concurrence,
dit-on, avec les riz ordinaires.
(1) Mie A. Camus a donné en 1913, d’après les collections du
Muséum national d'Histoire naturelle, une intéressante étude des
variétés de Riz cultivées en Indochine (Suppl. du Journal d'Agri-
culture tropicale).
204 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
Enfin les Riz flottants de Cochinchine ont la propriété d'al-
longer leurs tiges proportionnellement à l'importance des
crues, ce qui leur donne, parfois, une longueur de 5 à 6 mètres.
. Sauf pour le Riz de montagne, qui se comporte à peu près
comme notre Blé, la culture du Riz exige de l’eau, depuis le
moment où on repique la jeune plante jusqu’à celui de la
maturation. »
Pour cela, on élève, autour des rizières, des digues en terre,
hautes de 40 à 50 centimètres, assez larges pour permettre à
un buffle de passer et disposées de manière à limiter des
carrés plus ou moins réguliers, de 50 à 60 mètres de côté. Des.
ouvertures pratiquées dans ces digues permettent de faire
circuler l’eau d'une pièce dans une autre ou de l’accumuler,
suivant les besoins, dans celle-ci plutôt que dans celle-là, en
un mot de régler l’arrosage et l'inondation des champs de Riz.
Commercialement, on distingue les sortes suivantes :
4° Le paddy ou Riz non décortiqué entouré par ses balles;
2° Le cargo, passé une seule fois à la meule et qui est encore
revêtu d'une partie de son enveloppe. Avant l'expédition, on y
mélange une petite proportion (2 à 20 °/,) de paddy, pour
assurer sa bonne conservation;
3° Le Riz blanchi complètement décortiqué; il est blanc et
comme glacé ;
4° Les brisures ;
5° La farine de Riz cargo;
6° La farine de Riz blanc.
Les exportations de Riz de l’Indochine qui représentent
l'excédent de la production sur la consommation locale ont
subi les accroissements indiqués ci-dessous :
: TOTAL
ANNÉES DE COCHINCHINE POUR L'INDOCHINE
Tonnes Tonnes
LBDS TE US nas RE 630.214 681.935
19002 2e 139.503 915.635
1908 RSR RE 603.000 622.537
LOHD TRS ET ER 1.269.516 1.106.482
LONG El NET 1,173.802 1,286 .304
Par ces chiffres on voit quelles quantités énormes de Riz
notre colonie peut fournir à l'exportation et de quelle ressource
cette culture peut être pour la richesse de l’Indochine et pour
l'alimentation générale.
=
%
“à
4
EN ART RS EU
LE RIZ 205
Si les exportations de Riz d'Indochiné étaient dirigées exclusi-
vement sur la France, chaque habitant de notre pays pourrait
donc recevoir annuellement plus de 30 kilogrammes de cette
précieuse céréale.
Comme il a été dit plus haut, le Riz est très riche en substances
féculentes. Les résultats d'analyses fournis par M. Lefeuvre,
directeur du laboratoire d'analyses de la Cochinchine, le
montrent très nettement :
RIZ DE GO-CONG RIZ DE BAI-XAU
PÉOCIMERNS RENÉE 6,48 9,00
ÉTARSSE RER 1,04 2,01
AOL on 0 Ut 67,96 _62,22
Cemlase 2, Lo 8,35 8,17
dendres 7 ra 5,24 4,72
AR MN 10,93 13,88
100,00 100,00
D'autre part le tableau ci-dessous indique d'après Boussin-
gault la composition moyenne de diverses céréales :
ET DEXTRINE
GRASSES
MINÉRALES
CELLULOSE
uw
[2]
>=
©
=
+
u1
a
=
=
=
=
271
AMIDON
MATIÈRES
MATIÈRES
Seigle .
! Orge.
Avoine
Maïs.
RIZ:
© -1 XX N W
Comme on peut le voir, par ce tableau, dont les résultats
sont un peu différents de ceux de M. Lefeuvre relatés plus
haut, car les analyses de ce chimiste n’ont porté que sur les
produits de notre colonie, le Riz est la céréale contenant la
plus forte proportion d’amidon. A ce titre il constitue un ali-
ment de première qualité.
Pendant la guerre de Crimée, chaque soldat de l’armée
anglaise recevait dans sa ration journalière 6 grammes de
90G BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D 'ACCLIMATATION
Riz et dans l’armée américaine, en temps de guerre, cette
quantité était, il y a quelques années, de 47 grammes par jour.
Dans ces dernières années, on a proposé, très justement,
d'incorporer’de la farine de Riz à la farine de Blé pour la fabri-
cation du pain et les expériences réalisées semblent montrer
qu'une proportion de 20 °}, peut facilement être envisagée
comme pratique. Mais ce mélange du Riz à la farine de Blé
n'est pas une innovation récente, car il fut déjà pratiqué pen-
dant l’expédition"du Siam en 1893-1894, ce qui permit de con-
Transport des gerbes de Riz sur un bambou.
stater que la proportion de 25 °/, pouvait être atteinte, sans
inconvénient.
Le D' Lahille qui s'est beaucoup occupé de cette question
pense que le Riz épuré, mais incomplètement décortiqué
et encore revêtu d’une partie de son enveloppe propre,
convient mieux que le Riz complètement décortiqué pour la
fabrication du pain. C'est d'ailleurs ce qu'a démontré
À. Gautier pour le Blé : il résulte en effet de ses observations
que le blutage excessif élimine de la farine, comme la décorti-
cation du grain, les éléments nutritifs importants que contient
le son.
F-
”
L]
AVANT-PROPOS DE TABLE 207
D'autre part, des expériences récente$ ont montré que des
animaux nourris exclusivement avec du Blé ou de l'Orge décor-
tiqués manifestent des troubles de:même nature que le béri-
béri. Il serait donc souverainement injuste d'attribuer, comme
on le fait parfois à, l'alimentation par le Riz, la production de
cette maladie. fl ne s’agit pas, en effet, de se nourrir unique-
ment de Riz complètement décortiqué : ni les Japonais, ni les
Chinois, ni les Annamites, ni les Malais ne suivent un régime
aussi exclusif et ils se trouvent fort bien de leur alimentation,
qui deviendrait, au contraire, désastreuse s'ils se nourrissaient
seulement de Riz sans ses enveloppes et surtout de Riz sans
autres aliments.
En réalité, et personne ne le contestera sérieusement, le Riz
constitue, pour l'Homme, un aliment de premier ordre, conte-
tenant une plus forte proportion d'amidon que le Blé et ses
qualités sont attestées, mieux que nous pourrions le faire, par
la généralité de son emploi, surtout en Extrème-Orient.
_Il ne peut être utilisé seul pour la fabrication du pain, car il
_ ne possède pas en suffisante proportion les matières azotées
spéciales qui font lever la pâte; mais rien n'empêche, comme
on l’a vu plus haut, de le faire entrer en certaine proportion
dans sa composition. En tout cas, il a sa place marquée
dans une foule de préparations culinaires : il suffit de l’accom-
moder convenablement. On se trouverait très mal d'une ali-
mentation qui consisterait en colle de pâte de farine, même
de farine fabriquée avec le plus beau Blé, et cependant le pain
de Blé est apprécié par tout le monde : le Riz est une chose,
l’art de le préparer en est une autre; c’est ce qui justifie la
* vulgarisation des recettes les plus réputées.
AVANT-PROPOS DE TABLE
De gustibus est disputandum.
L'autre jour, un ami bienveillant vint me trouver pour me
confier son embarras et m'honorer d’une consultation. Me
sachant amateur de Riz, comme qui dirait « oryziphile », pour
en avoir consommé sous de multiples espèces et de nom-
908 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D’'ACCLIMATATION
breuses latitudes et longitudes, il me dit son désir d’embrasser
le même culte, mais encore sa perplexité à fixer son choix sur
l'un ou l’autre des rites que la propagande et le manuel culi-
aire proposaient à son zèle de néophyte. Muni de textes, les
uns compendieux el secs comme des ordres, les autres insi-
nuants et moelleux comme des eucologes, il allongea devant
mes yeux une théorie de recettes d'origine et d'âge évidem-
ment très différents. Palimpsestes (les anciennes remontent,
sans conteste, à l’époque proto-historique) que les Moïs, les
Dayaks et les Battaks continuent à suivre dans la patrie du Riz;
macaronées gastronomiques, les modernes se sont façonnées
à des lois gourmandes entachées d’exotisme assez récent pour
ne pas être inscrites encore dans le « Digeste » de Grimod de la
Reynière.
Acceptons pour les unes et les autres le sentiment si délicat
de Fulbert-Dumonteil : « Reliques embaumées du passé ou
primeurs exquises du présent, triées sur le fourneau et comme
sorties de la casserole d’or de quelques fées du foyer ».
Ce qui inquiétait surtout la religion de mon ami, ce furent,
dans des recettes tendant au même résultat, des préceptes
contradictoires. C'est ainsi que la logique lui refusait d’ad-
mettre qu'un Riz $ec pouvait être obtenu par une cuisson dans
laquelle les uns proscrivent sévèrement l'intrusion du sel,
alors que les autres le recommandent, dans laquelle encore,
tantôt on noie le Riz dans un excès d’eau et tantôt on lui refuse
son bain dans la casserole. L’ardeur du feu, la nature du réci-
pient, la durée de la cuisson, le point critique de l’ébullition,
la douche à l’eau froide, etc., etc.
Aulant de problèmes que prétendent résoudre, avec une
égale assurance, des commandements différents.
Nous convinmes, tout de suite, du devoir, qui incombe à
tout esprit libéral et éclectique, de se joindre à la croisade et
de faire propagande en faveur du Riz en France. Au concours
général de calorimétrie cette brave céréale rivalise avec la
lentille et si elle doit le respect au macaroni, elle peut faire la
nique à la côtelette de porc ou de mouton, laissant la pomme
de terre parmi les derniers de la classe. Sa propreté n’admet
aucun mensonge en échange de celui que le velouté de sa
poudre prête à la houpette du boudoir. Elle exige des lavages
répétés avant de se confier à la cuisson et si l'éclat de sa blan-
cheur fait valoir les tons harmonieux d’un «Riz à l’Impéra-
ACTES DE LA SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION
DISTINCTIONS HONORIFIQUES.
Parmi les dernières promotions de Médailles d'honneur nous
relevons lesnoms:de nos collègues, Mesdames la princesse de
Poix «et B. Willard qui ont recu la Médaille de Vermeil des
Épidémies.
La Faculté de Médecine de ‘Paris vient -d'élire professeur
titulaire de Parasitologie M. le D' Brumpt,‘en remplacement
du regretté professeur R. Blanchard.
Notre’collègue est connu par ses travaux sur la maladie du
‘sommeil et les diverses maladies tropicales qu'il a étudiées
monseulement à Paris, mais en Afrique et au Brésil.
DÉCÈS.
Nous regrettons d'apprendre la mort du colonel Robert
Bacon, ancien ambassadeur des États-Unis à Paris, où il rem-
plit ces fonctions pendant trois ans. En 1917, il fut attaché,
avec le grade de chef de bataillon, à l'état-major du général
Pershing et fut bientôt promu colonel. C'était un ami éprouvé
de notre pays et également de notre Société, à laquélle il
donna, à maintes reprises, de nombreuses marques de sym-
pathie.
Nous avons le regret d'annoncer le décès de M. Paul-Émile
Biollay. Notre collègue était l’un des doyens de notre Société
dont il faisait partie depuis quarante-trois ans. Nous prions
-M°,Biollay, motre collègue, d’agréer l'expression de nos res-
pectueuses condoléances.
IRRÉDUCTIBILITÉ ET DOMESTICATION
Par PIERRE AMÉDÉE-PICHOT.
On à pu remarquer combien le Faisan était resté irréduc-
tible aux essais de domestication. Quoique vivant depuis de
longues années en contact intime avec l’homme et. dans bien
BULL, SOC. NAT, ACCL. FR. 1919. — 13
191 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
des cas dépendant entièrement de lui pour sa nourriture et sa
sécurité, le Faisan est encore aujourd’hui à demi sauvage etne
s'est jamais accommodé à un changement de conditions. Ce-.
pendant il se reproduit facilement dans les endroits où il a été
introduit aussi bien qu'en captivité.
Il en est tout autrement pour un grand nombre d'Oiseaux
du Nouveau-Monde, comme le fait observer M. Beebe dans le
premier volume d'études d'Histoire nalurelle où sont consi-
gnés les résultats de la première campagne des naturalistes
américains à la station établie par la Société zoologique de
New-York sur les bords du Mazaruni dans la Guyane anglaise (1).
« Quoique d'espèces bien différentes, dit M. Beebe, ces Oi-
seaux montrent une étonnante disposition à se rapprocher des
hommes et à se plier de leur plein gré à l’état domestiqué. S'il
arrive à un chasseur de tuer un Hocco ou un Agami accom-
pagné d’un poussin el qu'il capture et emporte le jeune Oiseau
pendant une partie du chemin dans la direction de son habi-
tation, le poussin ne fera aucune difficulté pour le suivre pen-
dant le reslant de la route. Dès ce moment l'Oiseau devient un
familier de la maison ou de la cour de ferme. J’ai souvent
observé ce fait chez les Indiens et j'ai moi-même obtenu le
même résultat avec les poussins des Hoccos. Dans notre rési-
dence de Kalakoon, nous avions une quantité de Hoccos, de
Pénélopes et d'Agamis qui se montraient tous également fami-
liers. En plein milieu de la jungle, il vous arrivera de tomber
sur un campement temporaire d'Indiens autour duquel vous
verrez voler et circuler ces Oiseaux apprivoisés sans qu'il leur
vienne jamais à l’idée de retourner vivre en liberté dans la
forêt vierge. Et cependant les Hoccos et les Agamis, qui se
familiarisent si complètement qu'ils en sont parfois gènants,
ne pondent jamais et ne se reproduisent en captivité que d'une
façon tout à fait exceptionnelle. D’année en année la saison de
la pariade revient sans que ces captifs volontaires manifestent
le moindre instinct familial, si ce n’est que les Hoccos sem-
blent parfois faire quelques avances à leurs femelles, mais ils
ne construisent jamais de nids et ne pondent pas, même quand
les grands arbres qui les entourent et qu’une abondante pro-
vision de matériaux pourraient les engager à se meltre en
ménage. »
(1) Tropical wild life in Guiana, page 122.
à. dns dd ner. D +22
<< da L :
LE -andet at ds Ru nt on Dsl
3
- TRRÉDUCTIBILITÉ ET DOMESTICATION 495
M. Beebe ne peut donc s'empêcher de.signaler le contraste
frappant entre ce comportement et celui des Faisans asiali-
ques, des Paons et des Perdrix qui, trop méfiants pour se
laisser caresser ou même approcher, se mettent rapidement à
pondre en captivité et couvent et élèvent leurs jeunes lorsqu'ils
ne sont pus dérangés.
Rien n’explique jusqu'ici cette différence qui rend le pro-
blème de la domesticalion des animaux très mystérieux. Parmi
les Phasianidés asiatiques, nous avons constaté, chez les Ho-kis
ou Crossoptilons, une grande tendance à se familiariser d'une
façon spontanée, quoique ces Oiseaux conservent un esprit
d'indépendance très notable et une brutalité de caractère qui
les rend insociables pour les gens et mème pour leurs congé-
nères. Quant aux Hoccos, la remarque de M. Beebe confirme
ce que nous savons de la stérilité de ces Oiseaux dans nos fai-
sanderies et nos volières. Aussi avons-nous toujours douté de
l'exactitude d’un fait rapporté par beaucoup de compilateurs
d’après lesquels les Hoccos auraient été si bien domestiqués en
Hollande au commencement du dernier siècle chez un riche
amateur qu'on en servait communément sur sa table. Si on
- remonte à la source de cette affirmation, on voit qu’elle est due
à Temminck qui l'avait entendu dire dans son enfance à un
banquet auquel il avait assisté chez M. Ameshoff, le particulier
en question, et il est probable que le menu zoologique de ce
festin était composé de plats somptuaires comme ceux que l'on
servait à Rome à la cour d’Héliogabale où l'on mangeait des
cervelles de Paon et des langues de Rossignol, des pépites d'or
et des perles fines.
Les Hoccos n’ont donc que très rarement pondu chez les
amateurs et dans les jardins zoologiques et les succès d’éle-
vage sont inexistants. Dixon, dans son ouvrage le Colombier el
la Volière, figure un poussin de Hocco éclos chez lord Derby
dans sa ménagerie de Knowsley; on pourrait encore citer
quelques exceptions analogues. D'autre part, malgré leur ap-
parence galline, les Hoccos se rapprochent des Pigeons par
leur nidification, car ils construisent leur nid de baguettes au
sommet des arbres de haute futaie et ne pondent que deux
œufs.
VÉPSRRE TAR
7”
DIOON ÆEDULE ET £ZNCEPHALARTOS HORRIDUS
EXEMPLES D'ENRACINEMENTS SPONTANÉS
Par CH. RIVIÈRE.
Les Cycadées, dont nous ne connaissons guère [la reproduc-
tion par graines dans nos cultures ‘européennes, même‘dans [te
Nord de l'Afrique, où d’ailleurs leur-récolte est fort rare ‘pour
des causes diverses, ne se multiplient que par œillétons plus
ou moins gros et grâce à l'intervention du praticien.
Voici deux cas de propagation naturelle observés ‘à une ‘fai-.
ble distance, il est vrai, des pieds-mères (environ 3 mètres)
concernant les deux plantes précitées : ‘il est évident qu'ils
pourraient se produire avec d’autres espèces à œiïllétons ou
bourgeons vivipares.
Dans ‘une plantation sur un s01 déclive ‘où se trouvait un
groupe de diverses Cycadées, étaient en bordure de larges
touffes de quelques espèces de Cestrum régulièrement rabat-
tues; mais comme cés plantes avaient une tendance à l’enva-
hissement, on les réduisit, et c'est alors que, non sans étonne-
ment, on trouva, ayant poussé naturellement au milieu de ces
touffes de Solanées, un Dioon edule Lindl.'et un Æncephalartos
horridus Lehm. à feuilles développées ét à troncs ‘assez gros,
paraissant enracinés depuis deux ou trois ans au moins.
En voici la simple explication : ‘
Ces œilletons pseudo-globuleux:poussant ordinairement à la
base du tronc, parfois assez gros et âgés, font une ou deux
racines peu longues, souvent non implantées dans le’sol. Alors,
quand leur adhérence aux pieds-mères se trouve rompue par
une cause quelconque, ils gisent sur le sol où ils peuvent s’en-
raciner plus ou moins rapidement, mais:sur place. -
Dans Je cas signalé ici, ces œilletons globuleux ét déjà gros
avaient roulé sur un:sol déclive; le Dioon s'était bien enraciné
dans une position verticale, mais l’Æncephalartos, plus penché,
avait redréssé son bourgeon central qui formaït coude avec le
tronc, mais avec le temps le sujet devait reprendre sa direc-
tion normale.
Ces faits d’enracinement spontanés sont plus communs chez
le Cycas revoluta, à haut tronc souvent garni de nombreux
bourgeons vivipares qui, de dimensions diverses, finissent par
DIOON EDULE ET ENCEPHALARTOS HORRIDUS 197
se détacher et tomber sur le sol où leur eñracinement s’accom-
plit assez facilement.
Mais ces organes erratiques exigent pour s’enraciner spon-
tanément des conditions spéciales de milieu. D'ailleurs, pour
bien cultiver la plupart de ces Cycadées, en prenant pour type
le climat du littoral nord-africain, il faut les mettre dans des
conditions assez semblables à celles qu'elles trouvent au Cap :
atmosphère assez sèche une grande partie de l’année et sol en
pente et rocailleux non exempL de lacunes remplies de terre
végétale.
Quelques explorateurs du Cap ont observé que de gros œille-
tons: globuleux et même de forts trones de Cycadées parais-
saient avoir été transportés d'assez: loin, entraînés par des
éboulis, dus à des orages assez violents et que néanmoins ils
_ s'étaient enracinés après de longues pérégrinations et consti-
tuaient de: forts sujets.
Oxw sait d’ailleurs que ces. troncs, de Cycadées;. quelles. que
soient leurs dimensions, supportent facilement les plus longs
voyages, privés de feuilles et de racines et qu'ensuite, sans
soins spéciaux, leur enracinement, s'obtient sans. difficultés,
même à l'air libre: sous le-climat d'Alger pour toutes les espèces
du Cap; mais une réserve est à faire pour les provenances de
la zone intertropicale, plus délicates, comme par exemple, le
Cycas siamensis et le Zamia Brongnartü, ce dernier ne parais-
sant pas pouvoir dépasser le 17° degré de latitude au Brésil.
Si, à Vétat spontané, la plupart de ces: Gycadées australes
vivent en terrain: sec, ou sur des pentes où l’eau: est d’écoule-
ment facile, et dans un climat aux longues sécheresses, en
horticulture ces conditions peuvent être avantageusement
remplacées: par une intervention raisonnée du praticien.
Ainsi, dans un milieu analogue: à celui du centre de végé-
tation naturelle de la plante, dans; une terre riche, peu com-
pacte et bien drainée, on peut obtenir, même dans un sol plat
et surtout avec des arrosages d'été, un. développement rapide
du tronc et des feuilles nombreuses, amples et plus fraiches
que: celles émises: au: pays d’origine.
Dans le climat marin du Nord. de l'Afrique, sauf aux alti-
tudes, ces Cycadées résistent à l'insolation, à la sécheresse,
aux abaissements marqués de température et il n’est pas rare
de voir des: rosaces de feuilles des Cycas revoluta transformées
en une corbeille de neige.sans que la plante en souffre.
ATEN QT Ed
PE ;
x
DÉJEUNER AMICAL ANNUEL
DU 22 MAI 1919
AU BUFFET DE LA GARE DE LYON
PROCÈS - VERBAL
Ce déjeuner, qui avait été organisé pour essayer de propager
l'usage du Riz en France, obtint le plus vif succès. On 8entait
tout le plaisir qu'éprouvaient nos collègues à se retrouver
ensemble, après les terribles événements de la guerre, et c’est
en pleine communion d'idées et avec la plus franche gaîté que
l'on ft honneur au menu, entièrement composé de ps de
Riz ou au Riz. |
La preuve est faite maintenant; le Kiz, bien préparé, est un
aliment excellent, digne, en tout point, de figurer sur toutes les
tables.
Aux côtés de notre Président avaient pris place M"° la mar-
quise de Ganay, M° Th. Delacour, M" Perrier, M” Harau-
court, M. le comte Potocki, M. E. Haraucourt, le prince Siso-
wath, M. G. Capus. |
M. le baron J. de Guerne, vice-président honoraire; M. le
D' Sebillotte, trésorier ; M. Loyer, secrétaire général.
MM. R. Caucurte, A. Chappellier, J. Crepin, C. Debreuil,
J. Delacour, l’abbé Foucher, le professeur Lecomte, Le Fort, le
D' Leprince, le poisse Roule, P. Kestner, membres du Con:
seil.
M. Li Tchuin, vice-consul de Chine à Paris, M. Chis -Tsung-Hu.
La presse élait représentée par MM. Pierre Mille, Latapie,
Forest; le Syndicat de la Rizerie française par MM. Raverat,
président; J.-J. Francou, F. Dewulf, P. Lévesque, Jollan de
Clerville, T. Veyrin, P. Caron et L. Mellier; l'Âgence écono-
mique de l'Indochine par M. Gourdon.
Les membres de la Société étaient venus nombreux ; en outre
de ceux déjà nommés, citons : M"% Brumpt, Brunot, Caucurte,
Debreuil, Gallois, Lamarque, Lebelle, Loyer, Nattan, Pascalis,
Sebillotte, de Visme, Willard, MM. Barrachin, le professeur
Brumpt, Brunot, A.-L. Clément, P. Crepin, le comte Delamarre
de Monchaux, le D’ Delcroix, Desplanques, Diguet, Dode,
Douste, Fontaine, A. Godard, Gallois; Lamarque, Laumonnier,
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DÉJEUNER AMICAL ANNUEL 199
le D: Legros, député; Le Moult, Mégnin, du Mesnil, Mouquet,
Nibelle, député ; Petit aîné, Prévost, C. et G. Rivière, Savigny,
Schwærer, Simon, le capilaine Varigault, Viguier, de Visme,
Worms de Romilly.
Une brochure sur le Riz, dans laquelle était encarté le menu,
contenant un grand nombre de recettes de plats au Riz et que
nous reproduisons ci-après, fut offerte à chaque convive.
Les hors-d'œuvre, et principalement le « Riz aux Huit Mer-
veilles » préparé à la mode chinoise, eurent un grand succès et
mirent en confiance les convives les plus sceptiques. Les
Carpes-Cuir, presque toutes de belle taille, cuites à l'huile et
farcies de Riz relevé d’un mélange de Porc, d'Oignons et de
divers condiments, furent déclarées excellentes. Ces Carpes,
d'une race peu connue en France, provenaient de l'élevage de
notre collègue M. Brunet, dans le Cher. Après les Carpes vin-
rent les Rizottes de Porc à la Tomate; ce sont des croquettes de
Riz passées au four, puis le rôti d’Antilope de l'Inde (Antilopa
cervicapra) accompagné de Riz sec, que l’on pouvait assai-
sonner à son goût, à la façon orientale, avec de la sauce Curry
ou de la sauce Soyou, offerie par notre collègue, M. Fontaine.
La chair de l’Antilope, très tendre et d’un goût délicat, fut
particulièrement appréciée. Il y eut, ensuite, un supplémentau
menu : une « jardinière » de Riz et de légumes frais, servie
dans une crêpe. Après l’entremets sucré et un abondant dessert
qui faisaient oublier les récentes restrictions, vint le café,
accompagné de vieille eau-de-vie de Riz et d’eau-de-vie anna-
mite parfumée à la Camomille, présents de M. Fontaine.
Pendant le repas, les vins avaient été très appréciés et, prin-
cipalement, le Clos des Cornets, spécialité du Buffet.
_ D’excellentes cigarettes (don de M. Fontaine) faites avec du
tabac cultivé en Indochine, ainsi que de la poudre de riz
« Luzy », souvenir aux dames, avaient été mises à la dispo-
sition des invités.
À la demande générale, M. Tcho-Ying-Chao, contremaître à
l'usine chinoise de la Caséo-Sojaïne, qui, bénévolement, avait
prêté son concours au chef des cuisines du Buffet, M. Letessier,
fut appelé et recut les plus sincères félicitations de tous.
M. Perrier ayant été obligé de se retirer, un peu avant la fin
* du déjeuner, afin d’aller faire son cours au Muséum, M. le pro-
fesseur Lecomte le remplaça et, dans une improvisation très
applaudie, après avoir remercié M. Fontaine et notre col-
/
200 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
lègue, M. du Mesnil qui avait offert la Bière au Riz, préparée à
notre intention et félicité le chef M. Letessier, souhaita que la
manifestation de la Société d’Acclimatation: soit le point de
départ d'une plus juste appréciation des qualités du Riz dans
l'alimentation et demanda à la presse de soutenir des efforts
désintéressés tendant à un accroissement du bien-être général.
MM. Pierre Mille et Debreuil prirent ensuite là parole pour
affirmer leur pleine confiance dans le succès de l’utile cam-
pigne entreprise par la Société, à la condition que le Riz
vendu soit de bonne qualité et que les méthodes pour le pré-
parer soient largement vulgarisées. Pour cela, la coopération
du Gouvernement, des botanistes, des planteurs, des indus-
triels et de la presse est nécessaire. M. le professeur Roule,
sollicité, donna des renseignements sur la Carpe-Cuir et félicita
notre collègue, M. Brunet, d’avoir introduit dans ses étangs du
Cher l'élevage de cette race de Carpes dont l’accroissement est
plus rapide et la chair plus délicate.
Enfin le déjeuner se termina par le tirage au sort de la
dépeuille de l’Antilope et d’une Carpe-Cuir qui avait été
exposée.
QUELQUES RECETTES 217
RIZ CUIT A L’INDIENNE Faites bouillir le riz à grande eau
ee nude apres Sdheure
d'ébullition, prendre quelques grains, les écraser entre le pouce et
Pindex : si vous ne sentez pas de dureté, versez le riz dans une pas-
soire, jetez ensuite sur le riz un courant d’eau. fraîche; égouttez,
mettez dans une casserole et laissez, pendant quelque temps, sur un
feu. doux.
Lorsque le riz est bien sec, les grains doivent se séparer facilement
les uns des autres.
#% AUTRE RECETTE # Pour faire le riz à l’indienne et se déta-
mm cal bien procéder de lafmanière sut
DE RIZ A L’INDIENNE vante : Prendre riz ‘‘ /nde #wletjeter,
; : après l'avoir lavé soigneusement, dans
une grande quantité d'eau bouillante légèrement salée.
Quand le riz s'écrase sous le doigt, le passer, le laver de nouveau à
l'eau froide dans4a passoire, sous le robinet, puis le mettre à sécher
et à chauffer à l'entrée du four, en le secouant de temps en temps
pour le faire se mieux détacher.
RIZ À L’ORIENTALE Faire revenir dans une casserole lard et
maman oc hauts'de côteleties ow poitrnre: Saler, poi-
vrer, laisser bien dorer. Puis retirer de la casserole et mettre au
chaud.
Danstla graisse-que-la viande aura rendue, fäire revenir du riz de
- Valence (petits grains ronds), après l'avoir bien lavé. Saler, poivrer,
un peu des 4 épices et: mouiller de bouillon, de façon à: recouvrir le
riz. Le laisser cuire doucement, puis remettre la viande. Mouler le
tout dans un bol, renverser dans le plat et arroser d'un jus ow d'une:
sauce tomate.
# CROQUETTES DE RIZ # Faire revenir riz de Valence ou
2 Cooinedindu beurre Saindonx
AVEC RESTES DE VIANDE ou graisse, Sel, poivre, # épices.
Mouiller d'un: jus ou: de: bouillon.
Quand le riz est cuit y ajouter le reste du poulet, veau, bœuf ou
mouton haché très fin. Joindre au mélange 2 œufs entiers. Faire des
croquettes qu'on roule dans la farine, le blanc d'œuf et un peu de
chapelure. Jeter dans la friture ou cuire doucement au beurre. Servir
telles ou avec une sauce: tomate ow hollandaise.
(Ces: inois receites. communiquées
pan M... Kusel-Hédiard.)
RIZ AUX HUIT MERVEILLES Bien laver le. riz. Cuire: le riz
mm dl peardneAnamres
EN 0 ceEvre) # À Le sortir et tre sauter dans la
poêle pendant 5 minutes en ajoutant deux cuillerées à-soupe d'huile
ordinaire par 250 grammes:de-riz; oignons en morceaux, 50 gr.; jambon
fumé; 50 gr; filet de porc, 501 gr. ; jambon: de soja, 50 gr, œufs à la.
crème, 4 œuf; champignons, 50 gr.; sauce de soja, 50 gr.
Retirer'et dresser.
CARPE EN SURPRISE* Cuire la carpe dans 1/2 litre d'huile pen-
—_. dant 3 minutes Faire un mélange de riz
cuit, porc, oignon, poivre et sel et l’introduire à l'intérieur de la carpe.
918 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D ACCLIMATATION
Mettre au four pendant 10 minutes environ en ajoutant sauce de
soja, oignon, vinaigre, ail el un peu d’eau.
Retirer el dresser.
PORC AU RIZ, SAUCE TOMATE Faire une boule de riz cuit
un à EAU. a DIU EME
l'huile bouillante. Dès qu'elle est frite la sortir, la couper en deux et
farcir avec de la viande de porc hachée, oignon, sel, poivre. Mettre
au four pendant 10 minutes, environ, en arrosant de sauce tomate.
Sortir et servir.
(Ces trois recelles communiquées par M. Chi-Tsung-Hu,
directeur de la « Caséo-Sojaine ».)
RIZ A LA MALAISE Bien laver le riz. Le moudre dans un moulin
me mu .d Caié-eMesurer un‘ volume d'eau era
RARE ro ES EAGQUE RES primitif du riz (soit environ 445 gr.
- d'eau pour 100 de riz). Faire bouillir l’eau salée à volonté. Quand elle
est bouillante, y jeter le riz et cuire à feu lrès doux 30 à 40 minutes.
On obtient un bloc solide qui, refroidi, peut ètre utilisé en guise de
pain.
RIZ À LA CRÉOLE Bien laver le riz. Le faire cuire 25 minutes
eme Grande eau: Esoulter Passe atmIouret
(d’après le Prof. LAPICQUE) ajouter du beurre frais au moment de servir.
RIZ AU POISSON S'il s'agit de poisson frais, c'est généralement
du poisson cuil au court-bouillon sur un canapé
de riz au maigre. S'il s’agit de poisson de conserve : morue, thon,
harengs, sardines, anchois, etc., enlever les arêtes et cartilages, piler
en purée et incorporer au riz maigre. On obtient ainsi un mets très
nourrissant et {rès appétissant.
Le riz associé au poisson de conserve constitue l'alimentation
presque exclusive des deux tiers de la population asiatique.
RIZOTTO MILANAISE Un litre de bon bouillon; 250 grammes
De un mn de riz (bien lavé) :4125erammestdemernier
(d’après M*° MOLL-WEISS) 9 grammes de moelle de bœuf; 123 gram-
mes de champignons; trois cuillerées de parmesan râpé; une pincée
de safran.
__ 1e Faire fondre le beurre et la moelle, émincer les champignons et
les faire sauter; les enlever du beurre et les mettre de côté; 2° Jeter
dans le beurre les 250 grammes de riz, les faire blondir 5 minutes,
mouiller avec deux ou trois cuillerées de bouillon. Ajouter du bouillon
cuillerée à cuillerée lorsque l'apparence de la préparation devient
huïleuse ; 3° Avant la dernière cuillerée de bouillon, ajouter les cham-
pignons et le safran délayé ; 4° Ajouter le parmesan. :
L'ensemble de la préparation prend trois quarts d'heure.
# AUTRE RECETTE DE % Hacher la moitié d'un oignon, le
nee uen mt faille TeVeHIL AURbeEUTrE AM ARCAESE
RIZOTTO À LA MILANAISE role, jusqu'à ce qu'il soit couleur
d’or; y verser une livre de riz et du
2% #% À (Potage) À À À bouillon à mesure qu'il en faudra
pour le faire crever en consistance encore ferme; additionner d’une
pincée de safran en poudre, y verser 100 gr. de parmesan ràpé et
50 gr. de beurre frais et servir chaud après avoir poivré au poivre
blanc et à la muscade. (Mets de haute saveur.)
if
F0 L
‘dl \
QUELQUES RECETIES 219
RIZ RAPIDE Par personne : 150 grimmes de riz (bien lavé),
15 grammes de beurre ou de végétaline (ou mieux,
5 grammes de beurre et 10 de végétaline). Faire revenir le riz dans
une poêle. Quand il est doré, y ajouter de l’eau, peu à peu (environ
300 grammes d’eau par 100 grammes de riz).
Toute la préparation ne demande pas plus de 25 minutes.
On peut la rendre plus agréable, mais plus chère, en y ajoutant du
gruyère râpé (20 grammes par personne).
RIZ AU GRATIN Prendre 125 grammes de riz trié et lavé,
ee 250 grammes d'eau et une pincée de sel. Faire
crever dans une casserole émaillée, au bain-marie, pendant une heure
et demie. On obtient ainsi du riz à la japonaise non écrasé. Préparer
d'autre part une sauce blanche au lait avec fines herbes hachées et
pilées. Laisser donner deux ou trois bouillons. Y délayer deux jaunes
d'œufs avec une cuillerée à café de jus de citron et les blancs d'œufs
en neige. Méler le tout et verser dans un plat à gratin bien beurré.
Parsemer de quelques morceaux de beurre, saupoudrer de chapelure
et tenir au four 20 minutes. (Mets recherché.) $
(Receltes communiquées par M. Raverat.)
RIZ. A LA FONDUE Pour quatre personnes : Faire cuire une
: demi-livre de riz à l'eau bouillante salée, pas
trop cuit. Egoutter.: Mettre un peu de beurre. Mouler dans un moule
à baba.
Fondue : Mettre la grosseur d’un œuf de beurre dans une casserole.
Ajouter 2 cuillerées de farine et verser un demi-litre de lait, petit à
petit, en tournant. Quand la sauce est suffisamment épaisse, c’est-à-dire
crémeuse, ajouter sel et poivre et 12 grammes de fromage de Gruyère
ràpé, à feu doux sur le coin du fourneau. Au moment de servir,
ajouter 3 jaunes d'œufs bien mélangés.
Démouler le riz et verser la fondue au milieu.
SALADE DE RIZ Faire cuire le riz pendant 20 minutes à l’eau
TT bouillante ; le passer à l’eau froide. Assaisonner
avec huile, vinaigre, sel, poivre, moutarde ou avec une mayonnaise.
Ajouter à volonté des œufs durs, des haricots verts, des tomates. En
hiver, on peut remplacer par des truffes et de la betterave.
Le riz peut aussi se mélanger à une salade de laitues ou à une
salade de pommes de terre.
La salade de riz est un plat très nourrissant, très agréable par les
temps chauds.
RIZ A LA MUSCADE Faire cuire 20 minutes dans le bouillon,
ee oputern de lat sauce tomatesavecmunercuile
lerée de bouillon et de la muscade râpée.
(Ces trois recettes ccinmuniquées
par Mne Tolet.)
PILAU DE RIZ À Ce pilau est essentiellement un plat de lan-
mm GoUSieautriz) partumé/au safran:
LA PROVENÇALE Dans une casserole à moitié remplie d'eau,
metlez : ail, oignon, persil, thym, laurier,
girofle, sel.et poivre, afin d'obtenir après ébullition un bouillon très
parfumé, dans lequel vous jetez une langouste lavée et ficelée, et, si
possible, un de ces crustacés épineux nommés araignées de mer.
>
220 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
Durant la cuisson du bouillon, lavez soigneusement, dans deux ou
trois eaux, une trentaine-de belles moules. Faites-les ouvrir dans une
casserole sur le feu, retirez:les de leur coquille à mesure qu'elles
s'ouvrent et mettez-les sur une assiette: Coulez dans un bol l'eau
qu'elles auront rendue, bien lentement pour laisser 'au fond le résidu
terreux, que vous jetterez.
Les crustacés étant cuits, relirez:les du’ bouillon, jetez l’araigmée de
mer à l'exception des pattes, et coupez la langouste en morceaux.
Ceci étant terminé, failes roussir, dans une casserole de fonte, un
oignon coupé en tranches dans de: la bonne huile d'olive; lorsquiil
aura commencé à prendre couleur, versez le riz dans la casserole et
faites cuire sur un feu doux pendant dix minutes. Versez’alors dessus:
un bon demi-litre du mélange de bouillon avee l’eau rendue par les
moules (lequel mélange doit être bouillant), deux ou trois tomates
pélées:et épépinées, du safran en quantité suffisante pour que le riz:
premne une belle teinte jaune d’or; salez et poivrez, si cela est néces-
saire. Couvrez la casserole et laissez cuire sur un feu assez doux
15 à 20 minutes, en ajoutant, selon les nécessités, du bouillon de la
cuisson; y incorporer, 5 à 10 minutes avant de servir, les pattes
d'araignée, les morceaux de langouste et les moules.
La cuisson étant achevée, versez le riz dans un plat, chaque grain
de riz devant être ferme: et n'adhérant pas. aux autres: Décorez à votre:
gré: avec les: morceaux de langouste, les pattes de l’araignée et les
moules.
Ce plat devant être très relevé, on peut, selon le goùt des per-
sonnes, le corser en y ajoutant du curry.
(Recetle communiquée: par Me Christiane Roule.)
LA TERRINÉE Mettez dans une terrine : 4 litres de lait, une
livre de riz bien lavé et un peu de-:cannelle; sucrez:
selon le goùt. Laissez le tout cuire doucement dans le four pendant
4 heures. Ne remuez pas pendant la cuisson. Au bout de ces 4 heures
il s’est formé une couche noire qu’on enlève et on trouve en dessous,
une crème délicieuse. :
(Communiqué par le commandant Chavane.)
RIZ PERDU Lavez soigneusement le riz ; mettez-le dans une ter-
TT rine avec quelques morceaux. de sucre et un peu de
vanille, ou mieux de cannelle.
Remplissez la terrine aux trois quarts de lait et mettez-la dans un
four très doux. Ajoutez du lait à mesure que celui-ci se réduit.
Laissez cuire 4 ou 5 heures et servez dans la terrine.
(Communiqué par M: Kusel-Hédiard.)
RIZ AUX FRUITS Suivant lessaisons, faire. rapidement et à pant
ue "compoie de censes de frusestébacots
de prunes, de poires. ou de pommes et la servir au centre d’un riz au
lait. (Mets exquis.)
GATEAU DE RIZ Prendre 250 grammes de riz, 4 litre de lait,
250 grammes. de sucre, un ou deux zestes de
citron hachés menu, 60 grammes de Corinthe: Faire cuire à point. Y
délayer quatre jaunes d'œufs battus et verser le Lout dans. un moule
bien beurré. Faire: cuire au four pendant une heure environ et
démouler à froid.
QUELQUES RECETTES é 291
BEIGNETS DE RIZ Faire un riz au-Jait très épais, verser dans
un plät, laisser refroidir et durcir. Découper
en tranches, enduire avec un œuf, saupoudrer de chapelure et faire
sauter au beurre. (Mets exquis.)
(Ces trois recetles communiquées
par M. Raverat.)
ÉCONOMIE DOMESTIQUE
Jo Soupe aux Poireaux et aux Pommes de T'erte
MÊME SOUPE AU RIZ
Dans le premier cas, il faut 1 kilo de.pommes de terre; dans le
second, 250 grammes'‘de riz suffisent pour obtenir d'abord'une bonne
<oupe,ensuite un bon plat de lécumes qu'il faut ‘assaisonner dans
les deux cas avec une quantité équivalente de beurre.
Économie en faveur du Riz : 75 ° Joe
2° Navarin aux Pommes de Terre
NAVARIN AU RIZ
Pour six personnes, il ne faut pas moins de 2 kilos de pommes
de terre dans le premier cas; dans le second, 300 grammes de riz
suffisent amplement pour la même quantité de viande et d’assaison-
mement.' Dans le premier cas, on obtient une nourriture agréable,
mais lourde, indigeste et peu nourrissante; dans le second, un plat
qui ne le cède en rien au premier au point de vue gastronomique,
maïs qui est infiniment plus léger et plus nutritif. ë
Économie en faveur du Riz : 75 °o.
39 Gâteau de Pommes de lerre
(GATEAU DE RIZ
On se‘fatigue de tout, même dela purée de pommes de terre, mème
de riz au lait. On fait, pour changer, un gâteau de pommes de terre
ou un gâteau de riz. D'ailleurs, la manière d'opérer est à peu près la
même. Pour six personnes, il ne faut pas moins de 1.500 grammes de
pommes de terre, alors qu'avec 500 grammes de riz on obtient un
gäteau très volumineux et infiniment plus nubritif.
Économie -en faveur du Riz : 66 °/0.
A la condition de satisfaire aux exigences culinaires très
simples qui viennent d’être exposées, le:Riz, bien loin de
provoquer la constipation, est un agent régulateur des diges-
tions intestinales. (Société scientifique d'Hygiène alimentaire et
. l'Alimentation rationnelle de l'Homme.)
EXTRAITS DE LA CORRESPONDANCE
A PROPOS /DURRIZU UN)
Par M. L. MELLIER,
Membre du Syndicat de la Rizerie française.
Vous m'avez aimablement demandé de vous donner les
quelques remarques par lesquelles j'aurais répondu aux obser-
valions que vous avez faites sur le Riz, sije m'étais attendu à
la possibilité de prendre la parole à votre déjeuner amical du
22 mai.
Je vous aurais d’abord remercié de l’aimable pensée que
vous avez eue d'inviter les membres du Syndicat de la Rizerie
francaise à prendre part à vos agapes,et la propagande que
vous faites en faveur d’une Céréale des plus utiles à l'alimenta-
tion des hommes et aussi des animaux; et j'aurais soumis
deux vœux à votre Association :
1° Qu'elle veuille bien persuader à ses adhérents établis dans
les colonies productrices de Riz, notamment la Cochinchine,
qu'il n y à aucun antagonisme entre les intérêts des coloniaux
et des usiniers d'Europe; au contraire ces intérêts sont con-
nexes et il serait de la plus haute utilité de comprendre qu'ils
doivent s’allier et non pas se combattre. Sans doute il semble,
à première vue, que le travail à fond du Riz aux lieux de pro-
duction procurerait des économies de transport, de manuten-
tion et d’intermédiaires, mais c'est là une illusion pour les
Riz destinés à la consommation humaine et l'expérience de
tous les pays le prouve.
Les Riz expédiés, surtout d'Extrème-Orient, entièrement
apprètés pour la consommation, parviennent très difficilement
en bon état et n'obtiennent! que des prix très inférieurs, c'est
ce que comprennent les Hollandais qui n'envoient de leur
colonie de Java que des grains recouverts des pellicules qui
les protègent et qui sont parachevés dans les usines de Hol-
lande. Le coût final est de quelques centimes plus élevé, mais
(1) Lettre adressée le 6 juin 1919 à M. Debreuil.
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ARE LU TES US 0
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EXTRAITS DE LA CORRESPONDANCE 008
on donne satisfaction à la clientèle qui achète plus et paie plus
volontiers 2 francs et plus pour ces Riz parachevés en Europe
que À franc pour ceux parachevés à la colonie.
Une preuve éclatante de ce que j’avance était fournie par les
Allemands qui achetaient 7 à 800.000 tonnes de Riz tant dans
la Birmanie anglaise que dans notre grande colonie d'Extrême-
Orient, mais seulement à l’état demi-ouvré; ils avaient ainsi,
en dehors des questions de navires el de leur propre consom-
mation, accaparé toute la réexportation considérable faite
d'Europe aux Antilles et autres colonies qui ne veulent pas
d'importation directe, leur laissant le plus souvent de gros
déboires et viennent faire leurs achats en Europe. IL y a là une
place importante à leur reprendre, et c’est par l'union entre
producteurs coloniaux et métropolitains qu’elle peut être prise;
vous auriez donc une œuvre des plus utiles à accomplir en sti-
mulant celte union.
2 Que, par son influence en haut lieu elle voulût bien con-
tribuer à ce que les approvisionnements, réservés à l'État
pendant la période de guerre, fussent le plus promptement
possible rendus aux décortiqueurs de la métropole. Ces der.
niers connaissent exactement les qualités convenant aux con-
sommateurs et, par des répartitions appropriées, peuvent
mieux que personne travailler à faire apprécier l'utilité et Les
mérites de celte CGéréale et, par suite, en développer la consom-
malion.
Leur intérêt guiderait leurs efforts pour obtenir ce dévelop-
pement dans les conditions les plus économiques. Chaque fois
qu il a été fait appel à eux, ils ont su montrer leur zèle et leur
capacité, non pas pour leur seul intérêt, mais pour le bien-être
et l'intérêt du public consommateur.
Je m'excuse d’avoir, au dessert, retenu votre attention sur
des points de vue économiques, mais que pourriez-vous attendre
d'autre de professionnels que vous avez bien voulu accueillir
parmi vous et qui vous remercient de votre bonne réceplion.
Agréez, elc.
EM #7 CA Lau al RL AE.
VUE PEN MARS ETES
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29% BULLETIN DE .LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACGLIMATATION
SUR UNE COLONIE :D'HIRONDELLES .DES RIVAGES
A 'ESBLY (SEINE-ET- MARNE)
Par A. PIÉDALLU,
Pharmacien-major de l'armée.
Au cours d'une excursion scientifique dans les curieuses
régions du confluent du Grand Morin et de ‘a Marne, j'ai pu
constater qu'une pétite colonie d’'Hirondelles de rivages a élu
domicile dans le front de taille de la ‘balastière qui se ‘trouve
dans les alluvions quaternaires au delà du pont de la Marne
détruit en 1914 et remplacé par une passerelle du génie.
Ces petits Oiseaux auxiliaires de l’agriculture nichent là
presque à la portée de la main et une troupe d'étudiants ne les
empêche pas d’entrer'ni de sortir de leur demeure de troglo-
dytes; nous connaissions déjà la grande colonie qui loge dans
la ‘falaise de sables de Stampiens (de Fontainebleau), de la
Ferté-Alais, une autre à Châtillon-sur-Seime dans les alluvions
de la Seine et une autre ‘au Mont Cassel (Nord). ;
J'ai cru qu'il serait intéressant, pour les amis des Oiseaux, de
connaître cette petite colonie et de savoir qu'elle n’est nulle-
ment troublée, ce'printemps 1919, dans cette riante campagne
encore toute endeuillée de la première poussée des boches. On
sait qu'il existe trois espèces d'Hirondelles dans la région pari-
sienne : ji’Hirondelle des fenêtres #. urbica; Hirondelle des
cheminées . rustica; Hirondelle de rivage 7. riparia. La der-
nière compte seulement quelques colonies ; C’est pourquoi j'ai
signalé celle-ci.
<
ERRATUM. — Bull., juin 1919, p. 173, 8e ligne, au lieu de : andromor-
phisme, lire : gynomorphisme; — et au lieu de gynomorphisme, lire :
andromorphisme.
L
Le Gérant : À. MARETHEUX.
ee
Paris. — L. Marërasux, imprimeur, 1, rue Cassette.
AVANT-PROPOS DE TABLE 209
—_ trice», la discrétion de son parfum naturel s'accommode des
mariages les plus tendres d’un gâteau de Riz à la vanille autant
S . que des unions passionnées d'un carry à l’indienne.
Alors pourquoi cette levée de fourchettes en faveur d'un si
noble fils de Cérès? Pourquoi la S. S. D. H. A. E. O.A.R. D. L. H.
dit-elle que le Riz est un aliment méconnu? Parce que, nous
répond avec juste raison la Société Scientifique d'Hygiène Ali-
mentaire et d'Alimentation Rationnelle de l'Homme, le Riz, tel
> qu'onle fait habituellement en France, est insuffisamment lavé,
cuit avec trop d'eau, cuit à trop grand feu, cuit trop longtemps.
La formule est courte el honne. Encore faut-il s'entendre.
4 Nous ne faisons pas campagne contre le Codex culinaire dont
les savants et parfois mirifiques préceptes, depuis feu Carême
jusqu'aux wagons-reslaurants de feu l'Orient-Express, ont
enrichi le catalogue voluptuaire. Le mode de cuisson du Riz
s’y ritualise quel qu'il soit et tel que la tyrannie de la tradition
éprouvée l'impose à l'art du Chef soucieux de sa renommée.
Non! nous aimons le Riz pour lui-même, sans compagnon
somptuaire, dans son entité nue, et nous voulons qu'il ne soit
plus traité en parent pauvre dans la famille des céréales. Que
vous aimiez le Riz pourvu qu'il ne vous soit pas servi à l’état
colloïdal, en bouillie molle et vous qui le dédaignez sans plus,
faites-le cuire comme vous l’apprend la vertu des Anciens,
dans l'Inde, en pays d'Annam, en Chine, en Bactriane, et vous
‘rendrez justice à leur sagesse.
Vous obtiendrez un Riz gonflé à souhait dont chaque grain
a gardé sa personnalité qu'il accuse au palais et qui lui permet
de se désolidariser d'avec son voisin au point de se faire cueillir
individuellement par les baguettes dont l'Annamite se sert en
- guise de fourchette ou, proprement, par les doigts du Sarte de
Samarcande.
Vous aurez ainsi un plat d’une bienveillante neutralité, gar-
dant son naturel, son autonomie et sa dignité, auxquels vous
ajouterez, à votre goût, les apprêts variés, tels: que reprises en
rissole, sauces condimentaires, blanquettes, daubes, mirotons,
ragoûts, béatilles, griblettes, fricassées, salmis, gibelottes,
poivrades, matelotes, marinades, poulettes, financières et
autres galimafrées. -
Mon ami me ramena au sujet de sa visite et je lui fis part de
mon opinion sur l'influence du sel, la quantité d’eau et la
durée de !a cuisson.
C4
210 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
Crever le Riz ne signifie pas faire éclater le grain en mor-
ceaux, mais le faire gonfler par la cuisson de manière à ce
qu'il ne reste pas de noyau dur.
Faire cuire dans de l’eau salée expose, à moins d'une surveil-
lance attentive, à obtenir un Riz mou et humide. Le premier
bouillon peut se faire avec du sel; mais la fin de l'opération
doit se faire avec l’eau retenue seulement par le Riz pour finir
à l'estouffade.
La recette qui fixe les proportions d’eau et de Riz, les temps de
la cuisson et qui exclutle sel, donne loujours un résultat certain.
On peut faire cuire à grande eau à condition de la jeter
lorsque le grain est cuit à fond le passer à la douche froide et
finir à l’estouffade.
Le temps de la cuisson et de ses phases successives dépend
du mode que l’on a adopté. Il diffère selon les variétés de Riz.
Il est reconnu que les belles variétés de Riz d'Amérique,
d'Italie ou d'Espagne, réclament plus de soins et de surveil-
lance à la cuisson, pour donner des Riz sees, que les variétés
d'Extrème-Orient qui sont de moindre apparence, mais géné-
ralement d'un goût plus fin auquel le connaisseur donne la
préférence.
Les Riz de Saïgon el du Tonkin sont parliculièrement
recommandables à ce point de vue.
Toute cuisson doit être précédée d'un lavage répété du graie
de Riz afin de le débarrasser de la fine poussière ou farine
qu'il apporte de la meule décortiqueuse et qui lui donnerait, à
la cuisson, la consistance pâteuse que nous voulons éviter.
Pour bien le désenfariner, frottez-le par poignées entre la
paume des mains.
Les Riz très blancs et les mieux décortiqués sont moins
nutritifs que ceux qui ont conservé dans leurs couches parié-
tales un peu de gluten et des vitamines précieuses, nous disent
les savants, et qui nous éviteraient le béribéri si nous ne man-
gions que du Riz trop blanc.
Mais nous n'avons pas à craindre cet excès d'amour pour ce
blé d'Orient et nous estimons, avec saint Mathieu, que non in
solo pane vivit homo.
Je montrai, aussi, à mon ami la belle Chanson du iz que
chantent les Annamites et que je reproduis plus loin, comme
délectation.
| RISORIUS.
4
X
ES
LA CHANSON DU RIZ (1)
Dédiée à sa Majesté KHAI-DINH,
#% % Empereur d'Annam. *# .#
Je suis un blanc seigneur, tout habillé de vert;
D'un casque aux grelots d'or, j'ai le crâne couvert,
Mon pied baigne dans l'eau profonde.
Blé, roi de l'Occident, 6 mon frère lointain,
Mon destin glorieux vaut ton noble destin,
Comme loi, je nourris un monde.
Antique Annawm, je suis La chair : c’est moi, le Riz.
Dans les fauves deltas, sur les monts bleus, je ris
Au soleil qui brûle ma tête.
Je ris quand je m'abats au tranchant de l'acier,
Et quand mon gr ain fumant tombe au fond du gone
Je ris, je ris, j'ai l'âme en féte!
Lorsque j'ai déserté, pour d’étroites Dee
La terre maternelle aux larges horizons,
Ah! comme le sol nu regrette
Mon manteau de velours, frais l'été, chaud l'hiver,
En toutes saisons beau, que pique d'un point clair
Le flocon léger d'une aigrette…
Cependant je tressaille el ris en mon grenier,
Dans la campagne aride un souffle printanier
Épanche en immenses traïnées
L'eau divine par qui le désert se fait champ,
Le coucou quilleret annonce par son chant
L’'aurore de la jeune année.
Puis la terre à son tour frémit d'un long frisson,
— Car la terre à l'espoir d'une riche moisson
Toujours ouvre son flanc robuste —
Dans la Ville hautaine aux sépulcres royaux,
Quittant sa robe jaune où tlambent les joyaux,
D'un geste doublement auguste,
Le Fils du Ciel, le front d'un humble chapeau ceint,
À saisi de sa dextre — 6 sceptre entre tous saint,
Que plus d'un empereur envie! —
Le mancheron poli du rustique instrument
Et dans le sol sacré promène lentement
. Le fer qui dispense la vie.
(1) D'après une chanson annamite, traduite en français par M. Chivas-
- Baron, Contes el Légendes de l'Annam, et parue dans la Revue Indo-
chinoise, XXIe année, n° 4, avril 1918.
219
BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
Alors, dans tout le Sud où règne enfin la paix,
Depuis les bords heureux que d'un limon épais
Le Fleuve-aux-neuf-dragons engraisse,
Jusqu'au rivage où meure le Song-Coï, vomissant
Dans un golfe houleux ses flots teintés de sang,
Éclate un hymne d'allégresse!-
Je vais ressusciter! Graves buffles et bœufs,
Plantant leurs pas pesants dans les sillons bourbeux
Traïnent la herse ou la charrue.
Hommes, femmes, flanqués du panier aux grains d'or,
Laissant entre leurs doigts couler ‘le blond trésor,
Epandent la semence druë.
Sainteté du Travail! Ah! qu'on soit Jaune ou Biane,
A l'Est comme à l'Ouest, sous un ciel accablant,
Ou sous un soleil doux et blême,
Que par les quérets bruns on lance le froment,
Ou que ce soit le Riz qu'on jette au sol fumant,
Béni soit le geste qui sème!
Mais précoce, œuf éclos avant d'être couvé,
J'avais, tel un poussin, d'un bec tendre crevé
Le fréle tissu de ma coque,
Et je m'épanouis et ris dans mon trou noir.
J'ai pour voisin le crabe et j'écoute, le soir,
Le chant d'un crapaud ventriloque.
Dans l’humide terreau, sans répit, jour et nuit,
L'œuvre mystérieuse ardemment se poursuit,
Si bien qu'un beau matin émerge,
Transformant d'un seul coup en jardin un maraïs,
Coiffé d'un vert bourgeon, mon cou timide, frais
* Comme le bras nu d’une vierge...
À quoi s'occupe donc la main qui me sema ?
J ai plus d'un mois. Veut-on que je reste en ce ma
Eternellement en lisière?
Je suis d'âge à sortir de nourrice, ma foi!
À moi la grande vie, à moi l'air libre, à moi
L'immensité de la rizière!
Mais j'entends bourdonner l'essaim des repiqueurs. '
Les voici. Qu'ils sont qais: sous les propos moqueurs
Des garçons, le rouge à la joue,
Les rieuses congaïs, se retroussant très haut,
Bondissent dans le champ qui les chausse aussitôt
D'une double botte de boue.
LA CHANSON DU RIZ 243
- Je ris de leur gaieté, je ris de leur entrain,
Je ris de leurs chansons. Un poing nerveux m'étreint,
MWarrache au sol gluant et cogne
Contre un dur chevalet mes jeunes brins meurtris.
On me taille, on me lie, on m'empile. Je ris.
Pourquoi voulez-vous que je grogne ?
L'homme saït ce qu'il fait. Tout ce qu'il fait est bier.
On m'emporte et bientôt, libre de tout lieu,
Ma racine et ma tige à l'aise,
Je mire au tain de l’eau mon visage riant
Et hume dans l'air vif qu'exhale l'Orient
L’odeur äâpre de la falaise.
Et, dès lors, je n'ai plus qu'à vivre au jour le jour.
Le merle au collier d'or vient me faire la cour.
D'un joyeux salut je l'accueille.
Je ris de son sifflet, je ris de son caquet,
Je ris quand de son bec il gobe un vert criquet
Trop friand de ma tendre feuille.
Les mois passent. Voici l'Eté. Vive l'Eté,
L'Eté, gloire des champs, l'Eté, fauve irrité
Dont les colères sont ma joie,
L'Eté qui, le matin, fait patte de velours
Et sinistre, au couchant, déchire ses flancs lourds
Où l'orage en hurlant flamboie.
L'eau bouïllonne à mon pied. Le soleil cuit mon front.
Eh! Qu'importe, je ris, flatté que mon grain rond
- À la dent qui le mord résiste.
Je ris, pourtant je sais mon sort, et que demain
L'homme viendra, farouche, une lame à la main,
Je ris, mais je suis un peu triste.
Terre qui me portas,”onde qui me nourris,
Ciel changeant, tour à tour bleu, rose, vert et gris,
Je vais.vous quitter, dure épreuve!
Adieu, soleil. Demain, par le champ dévétu,
Ton rayon baisera, morne et vide fétu,
Ma tige de son épi veuve!
* Maïs tout être, ici-bas, porte avec lui sa loi.
Peuple d'Annam, la mienne est de mourir pour toi.
Que l'œuvre sainte s’accomplisse !
Tranche d'un coup mon pied! Repais-toi de ma chair,
Plus je souffre par toi, plas, homme, tu m'es cher.
Je te bénis dans mon supplice….
21
BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D’ACCLIMATATION
Au ciel pourpre de juin le jour falal à lui.
Le moissonneur chante et je chante avec lui.
Quand mon grain git sur l'aire chaude,
Quand mâchant le bétel, de son bras alourdi,
La congaïe fait ronfler le moulin à paddy |
Et, sous l'œil d'un galant, minaude,
Quand le pilon brutal met ma chair blanche à nu,
Moi, je chante et je ris, et mon chant ingénu
S’envole vers les ‘bleus espaces,
Et mon rire stoïque éclate, bravant tout :
Faucille, lourds sabots, mortier, meule, eau qui bout,
Baguettes et lèvres rapaces.
Enfin d'un poids heureux chargeant les estomacs,
Mon étre se dissout, mol et fluide amas,
Et le mystère se consomme.
Je ne m'anéantis que pour naïtre plus fort.
Contre un plus beau destin troquant mon humble sort,
Je deviens sang, je deviens homme!
C’est moi qui de l'aïeul soutiens le pas tremblaut,
Qui, pour le nouveau-né, coule en ruisselet blane
De l’inépuisahle mamelle,
C’est moi qui, poursuivant un glorieux dessein,
Sur la poitrine vierge, aux plis du couvre-sein,
Ebauche une rondeur jumelle.
Je me change en amour au cœur du jouvenceau;
Les poèmes que trace un docte et fin pinceau,
C’est encor moi qui les inspire.
Sur moi repose un monde, et mon chaume léger,
Que peut rompre un oiseau, qu'un ver mei en danger,
Est la colonne. de P'Empir e.
Petit bambin, 6 toi qui, dédaignant les jeux,
Tiens d’un doigt malhabile un bâtonnet fangeux,
Quand, grave, tu sors de l’école,
Promène sur les champs tes regards atlendris,
Car la rizière immense est un livre où j inscr is
Plus d’une sublime parole :
Quel que soit ton destin, subis-le d'un cœur haut :
Enfant! Tout étre vaut ce que sa lâche vaut.
Travaille, lutte, souffre, crée.
Suis mon exemple, ris sous la dent qui te mord,
Sache qu'il ne meurt pas celui de qui la mort
Fait vivre une cause Sacrée...
QUELQUES RECETTES 215
Antique Annam, je suis La chair : c'est moi le Riz,
Dans les fauves deltas, sur les monts bleus, je ris
Au soleil qui brûle ma tête,
Je ris quand je m'abats au tranchant de l'acier,
Et quand mon grain fumant tombe au fond du gosier,
Je ris, je ris, j'ai l’âme en fête !
Je suis un blanc seigneur, tout habillé de vert;
D'un casque aux grelots d’or j'ai le cräne couvert,
Mon pied baigne dans l’eau féconde.
Blé; roi de l'Occident, 6 mon frère lointain,
Mon destin glorieux vaut ton noble destin :
- Comme toi, je nourris un monde.
PUJARNISCLE.
QUELQUES RECETTES
Le riz est, il faut malheureusement le reconnaître, un aliment peu
apprécié en France. Cette défaveur provient d’ailleurs très certaine-
ment de la facon défectueuse dont on le prépare habituellement dans
notre pays. Les divers modes de préparation qui y sont en usage
comprennent tous une cuisson comportant, selon le terme usité en
l'espèce, de faire crever le riz, ce qui a pour résultat d'en briser le
grain qui ne demeure pas formé et entier dans le plat servi. De ce
mode de préparation provient évidemment le peu de goût que le
public français montre pour le riz. Cette défaveur cesse en effet pour
faire place à une prédilection marquée pour cet aliment chez ceux
qui ont gouté du riz préparé suivant les procédés de cuisson tout
différents en usage chez les peuples mangeurs de riz, chez ceux qui
font de cet aliment la base même de leur nourriture.
Il nous parait, en conséquence, intéressant de communiquer des
recettes simples de préparation du riz, empruntées, principalement,
à la cuisine orientale et à la cuisine italienne :
RIZ A L’ANNAMITE Le riz est cuit dans la vapeur d’eau, après
= avoir élé soigneusement lavé, et mis dans une
casserole (de préférence en terre). L’on verse dans ce récipient une
quantité d’eau restreinte, juste suffisante pour éviter que le riz n’at-
tache au fond de la casserole et pour produire la vapeur d’eau néces-
saire à-la cuisson, lorsque, la casserole étant bien couverte, l’eau sera
en ébullition.
Cette casserole est mise sur un feu de bois vif et bien allumé. La
cuisson, quelle que soit la quantité de riz, de provenance indochinoise,
doit durer exactement 20 minutes à compter du moment auquel la
casserole a été placée sur le feu. Ce délai est si rigoureusement
exact que, pour le paysan annamite, la durée de la cuisson d'une
marmite de riz sert d'unité de mesure du temps. Il est en effet cou-
rant d'entendre dire par un paysan annamite : « Pour aller à tel
216 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
CpAtA il faut le temps de cuire une marmite de riz, ou 2 marmites
de riz.
Il faut naturellement saler l’eau dans laquelle on fait ainsi cuire le
riz dont les grains après cuisson restent gonflés, mais entiers.
Le riz ainsi préparé a un goût bien supérieur à celui du riz cuit
pär nos méthodes habituelles.
Il peut ainsi être mangé avec n'importe quel plat, de même que des
pommes de terre à l'anglaise. Les Annamites en relèvent souvent le
goùt en le faisant accompagner d’une sauce de poisson qui peut être
agréablement remplacée en France par de la sauce anglaise ou de la
sauce au Curry.
Cette méthode demande de la part de celui qui en fait usage une
certaine habitude. Une cuisinière ne saurait prétendre, dès le premier
essai, apprécier exactement la quantité d’eau nécessaire à la cuisson
et il pourra arriver, par suite, que le riz sera trop ou pas assez cuit
suivant qu'il y aura eu excès ou manque d'eau. Après quelques tâton-
nements, qui ne doivent pas détourner de cette recette, il est aisé
d'arriver à une juste appréciation de la quantité d’eau convenant à la
cuisson d'un plat de riz.
RIZ À L'ITALIENNE Cette méthode eél particulièrement simple,
et permet d'éviter les tätonnements obliga-
toires dans l'emploi de la méthode annamite.
On fait bouillir une quantité d’eau préalablement salée. Peu
importe, pour la cuisson même du riz, la quantité d’eau employée.
Quand l’eau bout on y jette le riz, qui a été préalablement lavé, et on
laisse bouillir pendant 12 à.13 minutes après avoir couvert la mar-
mite. Les 12 ou 13 minutes écoulées, on retire le riz et on le met dans
une passoire où on le laisse égoutter. On peut aussi, si l’on a un four
chaud, l’y faire passer pendant un temps très court afin de le bien
sécher. Le riz ainsi préparé a sensiblement le même aspect et le
mème goût que le riz préparé à l’annamite.
(Communiqué par l'Agence économique du
Gouvernement général de l’'Indochine.)
# RIZ AU NATUREL # Prenez le riz à la mesure que vous
désirez, lavez‘bien à plusieurs eaux, mettez
À LA CAMBODGIENNE cuire à l'eau bouillante. ?
Remuez de temps en temps : quand le
riz est devenu presque transparent, c'est
qu'il est bientôt cuit : retirez aussitôt du feu, faites égoutter sur une
passoire ; remettez sur feu doux et bien couvert, afin que la vapeur
finisse la cuisson.
Le riz ne doit pas être salé; néanmoins, un peu de sel serait bon
pour le goût européen.
(Le riz se mange en guise de pain en Extrême-Orient.)
(d’après {e Prince SISOWATH)
RIZ AU NATUREL Lavez le riz jusqu'à ce que l’eau devienne
me rene = claire et transparente /MEmesune dcr
À L’ANNAMITE mesure 1/2 d'eau. Mettre au feu sans sel.
à Au premier bouillon, bien couvrir et laisser
( D e e 0 a A
SHARÉRRAMPAREUSTeE à petit feu jusqu'à cuisson complète : le tout
demande de 20 minutes à une demi-heure.
On peut ensuite assaisonner au goût du consommateur.
Graines offertes par M. G.-H.
_ CAVE, Curator Lloyd Botanic
Garden, Darjeeling (Indes an-
glaises).
. Acer Papilio King.
— Hookeri Miq.
— Campbellii ook t.
— Osmastoni Gamble.
Anemone vitifolia Buch-Ham.
— rivularis Buch-Ham.
ue pauciflora Spreng.
Astragalus stipulatus D. Don.
Bœhmeria macrophylla D. Don.
» Cassiope selaginoides Hook. f.
Thoms.
… Cnicus involucratus Wall.
Coriaria nepalensis Wall.
Corylus feror Wall.
Cotoneaster frigida Wall.
… Cynoglossum micrañthum Desf.
— denticulatum A. D. C.
… Diclytra thalictrifolia Hook. f.
_ et Thoms.
* Enkianthus himalaicus Hook. f.
| et Thoms.
Erythrina arborescens Roxb.
« Ficus Hookerii Miq.
- Fraxinus fioribunda Wall.
…Hippophae salicifolia Don.
“Helwingia himalaica Hock. f. et
“ Thoms.
Hymenopogon parasiticus Wall.
icum palulum Thunb.
Josminum humile L.
niperus pseudo- Fiac Fisch. et
> Mey.
Lilium nepalense Don. D.
Lobelia pyramidalis Wall.
Luculia gratissima Sweet.
Maondragora cærulescens GC. B.
Clarke.
Meconopsis simplicifoiia G. Don.
— paniculata.
- macrocarpa Wall.
Veillia thyrsiflora Don.
Myssa sessiliflora Hook. f.
Pedicularis Scullyana Prain.
ne — trichoglossa Hook. f.
Picrorhkiza Kurroa Royle.
Podophyllum Emodi Wall.
Polygonum vaccinifolium Wall.
3 Eve Griffithii Hook f.
_ _— leuconota D. Don.
Poterium diandrum Hook. f.
OFFRES
dange pour d'autres Oiseaux.
IÉTY, per Aixe (Haute-Vienne).
aris, Joinville-le-Pont (Seine).
au de Cheverny ( RISse-Gherl
A gapornis nigrigenis de 1918,
NE
bfficier démobilisé, membre de la Société, re-
érche situation dans l’agriculture ou l'élevage.
autes références. — M. L. Rousseau, 64, rue ‘de
eune Renard apprivoisé. — M. Riffault, or
EN DISTRIBUTION
Primula Elwesiana King.
— Kingii Watt.
— reticulata Wal.
— siklimensis Hook.
— Stuartii Wall.
— Wattii King.
Prunus Puddum Roxb.
Pyrus foliolosa Wall.
Rosa sericea Lindl.
Richelia lanuginosa.
Rubus paniculatus Sm.
Zuelliæ cordifolia Wall,
Rheum nobileH ook. f. et Thoms.
Rhododendron arboreum Suw.
— arboreum, var. Cam»-
belli.
Rhododendron barbatum Wall.
— campanulatum Don.
— campanulatum, Don.var.
Wallichir.
campylocarpum Hook. f,
cinnabarimum Hook. f.
Dathousiæ Hook.f.
Falconeri Hook. f.
[ulgens Hook. f.
grande Wight.
Hodgsoni Hook. f.
lanatum Hook. f.
lepidotum Wall.
Maddeni Hook f.
Wightii Hook. f.
Rhus semialata Murray.
(EE ES en
Saussurea Laneana.
— eriostemon Wall.
= Sughoæ G. B. Clarke.
Saxifraga purpurascens Hook. f.
et Thoms.
Sedum asialicum Spreng.
— elongatum Wall.
— Ewersii Ledeb.
— himalense D. Don.
Senecio diversifolius Wall.
— Ligularia Hook. f.
— Mortoni G. B. Clarke.
— pachycarpus CG. P.Clarke.
— pauciflorus.
Swertia dilatata-C: B. Clarke.
— Hookeri GC. B. Clarke.
— Kingii Hook. f.
— multicaulis D. Don.
Thalictrum Chelidonii Hook. f.
ét Thoms.
- Thalictrum cultratum Wall.
Toddulia aculeata Pers.
Vaccinium serratum Wight.
Graïnes offertes par M. MAR-
NIER-LAPOSTOLLE :
Alsophila australis.
accepte
Decoux,
Archontophænirs Cunningha-
miana.
Dracæna indivisa atropurpurea.
Primula malacoides.
Graines offertes par M. PROS-
CHOWSKY :
Butia capitata var. pulposa Bec
cari. (Cocos pulposu Barbosa.)
Livistona australis.
Pitiosporum floribundum Wight
et Arn.
Sabal Adunsoni type
Sabal Adansoni, lie variété, se
reproduit par semis.
Graïnes offertes par M. MOREL :
A gathea amelloides D C.
Antennaria plantaginea R. Br.
Chamaæcyparis nutkaensis Spach.
oblusa Sieh.et Zucc.
Cryptomeria japonica Don.
Cupressus arizonica Green.
— Lawsoniana :
— — var. Allumi.
= — — argentea.
— — — aurea-jlauca.
= elegantissima
sulfurea.
— — filifera glauca.
— — — patula.
pulcherrima.
Triomphe de
Boskop.
versicoler.
— sempervirens, Var. horizon-
talis.
Cytisus Laburnum L.
Cytisus proliferus, var. albus.
Æxzochorda Alberti Regel.
TImpatiens Suliani Hook.
Juniperus excelsa Bieb.
— japonica, var. aurea.
— ozycedrus.
— rigida.
— virgimiana,var.albo-picta.
var. Chamberlaini.
Parrotia persica G. A. Mey.
Polemonium cæruleum L:.
Rhodotypos kerrioides Sieb..
Sequoia gigantea Torr.
Spiræa astibboides.
Taxus adpressa Goxrd.
— baccata, var. hibernicaaurea.
— Dovastoni.
Thuya occidentalis.
— orientalis, var. filiformis.
Thuyopsis dolabrata Sieb. et Zuce
Graines offertes par M. BOIS:
Ansérine amarante.
S'adresser au Secrélariat.
2,2»
Offres et Demandes réservées aux membres de la Société.
DEMANDES
Thermosiphon d'occasion en bon état,
sans ses tuyaux,pouvant chauffer environ 60 mètres
avec ou
cubes. — M. Decoux, Géry, par Aixe (Haute- Vienne).
naparte, Paris,
ous sauvages :
G. Lafayetti et Pénélopes. — ce R. H. Houwink,
H. Z. N. Meppel (Hollande).
Grues cendrées et de Numidie, Canards d'agré-
--ment, Oiseaux de parc, Echassiers. — M, Dulignier,
Saint-Gérand-le-Puy (Allier).
Lapins à fourrure.
Gallus Sonerati; G. furcatus :
— M. C. Loyer, 28, rue Bo-
L:
AU ARR a Gi 4 CE
SOCIÈTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION DE FRANCE
RECONNUE D'UTILITÉ PUBLIQUE
Acclimatation de France est de concourir
jo à l'introduction, à l'acclimatation et à la domestication des espèces d'animaux ,
utiles et d'ornement; 2° au perfectionnement el à la multiplication des racer
nouvellement introduites ou domestiquées; 3° à l'introduction et à la propagation A
de végétaux utiles ou d'ornement. d {
Le nombre des Membres de la Société est illimité : les Etrangers et les Dames 4
peuvent en faire partie, ainsi que les Personnes civiles, les Associations, les Etablis-"
sements publics ou privés (Laboratoires, Jardins zoologiques ou botaniques, Musées,
Sociétés commerciales, etc.).
La Société se compose
Donateurs, membres Bienfaiteurs.
Le membre Titulaire est celui qui P
cotisation annuelle de 25 francs. 1
Le membre à Vie est celui qui paie un droit d'entrée de 10 francs et qui s’affran-
chit de la cotisation annuelle par un versement de 250 francs.
Le membre Donateur est celui qui verse une somme d’au moins 500 francs. Ù
Le membre Bienfaiteur est celui qui verse une somme d'au moins 41.000 francs ;«
son nom est inscrit, à perpétuité, en tête de la liste des membres. +4
Des formules d'adhésion sont adressées sur demande. |
La Société décerne, chaque année, en Séance solennelle, des récompenses:
Ces récompenses sont attribuées aux personnes qui, par leurs travaux, tant théo=}
riques que pratiques, on aidé à la vulgarisation des idées de la Société. 4
En outre de la Séance solennelle et publique des récompenses et du Déjeune
amical annuel, exclusivement réservé à ses membres, la Société tient chaque mois}
des séances générales et des séances de Sections: 4° Mammalogie; 2° Ornithologie eb
sa sous-section, Protection des Oiseaux; 3° Aguiculture; 4e Entomologie; 5° Botanique,
et 6° Colonisation. 4
Tous les membres peuvent assister à ces séances ; les ordres du jour des séances}
générales sont adressés sur demande. - À
La Société encourage d’une manière toute spéciale les études de Zoologie et de
Botanique appliquées en distribuant des graines et en confiant des cheptels d’an
maux à ses membres. É
Le Bulletin mensuel forme, chaque année, un volume d'environ 800 page
illustrées de gravures. Il traite des questions concernant l'élevage des animaux,
culture des plantes et particulièrement des faits d’acclimatation survenus en Franc
et à l'Étranger. Il donne des renseignements les plus variés sur les animaux et le
plantes utiles ou d'ornement d'introduction nouvelle. “4
On y trouve des articles de fond relatifs aux applications de l’histoire naturel e
installation, éducation des animaux, culture des plantes, usages, introduction, etc., et
Ce Bulletin est adressé, gratuitement, à tous les membres de la Société.
Le but de la Société Nationale d
de membres Titulaires, membres à Vie, membres.
aie un droit d'entrée de 10 francs et une,
r
LS
# *
La Société Nationale d'Acclimatation poursuit un but entièrement désil
téressé; elle ne sert aucun intérêt particulier, ne se livre à aucun commer
adhérer à ses statuts, l'aider dans ses efforts, c'est contribuer au bien-être géné
et à la prospérité du pays.
Le Gérant : A. Manr&THBUX, |
Paris. — L. MARETHEUX, imprimeur, 1, rue Cassette.
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BULLETIN
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Société Nationale d'Aeelinatation
DE LA
DE FRANCE ?
(REVUE DES SCIENCES NATURELLES A PPLIQUÉES)
6% ANNÉE
N° 8. — AOÛT 1919
SOMMAIRE
Séance publique annuelle de distribution des récompenses :
a) Procès-verbal. : ... , . . . . . . ile eo PRE eee ACT ee NT RU LOUE 225!
b) Discours prononcé par M. LEBRUN, ile des Régions libérées. , , . . . , È 297
c) Discours prononcé par M. PERRIER, directeur du Muséum, président de la Société. 232
d) Rapport présenté au nom de la Commission des récompenses par M. MAURICE
Loyer, secrétaire général. . . . . . . . . NAN R NE EE A ER TR RER de A0
2) Lauréats de la Ligue pour la Protection des Oiseaux. , , . . . . . . . . , , + «+ 248
f) La plante, la bête et la patrie, conférence faite par M. En. HARAUCOURT. directeur
du musée de Cluny. . . . . . . . ep D AD RELEASES NN ET 249
Un numéro, 3 francs , — Pour les Membres de la Société, 2 tr. 50.
AU SIÈGE SOCIAL
DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION DE FRANCE
198, BOULEVARD SAINT-GERMAIN, PARIS (VIT).
Pendant la durée de la guerre, le Bulletin paraït une fois par mois.
Président, M. Edmond Perrier, Mombre de l'Institut et de l'Académie de Médecine, Directeur on.
Muséum d'Histoire naturelle, Paris.
MM. D. Bois, Assistant au Muséum d'Histoire naturelle, 15, rue Faïdherbe, |
Vice-Président Saint- Mandé (Seine). - {
Lg de Prince P, D'ARENBERG, 10, rue de la Ville-l'Évêque, Paris.
Dr CHAUVEAU, Sénateur de la Côte-d' Or, 225, boulevard Saint-Germain, Paris.
Secrétaire général, M. Maurice Loyer, 12, rue du Four, Paris.
MM.J. Crepin, 55, rue de Verueuil, Paris (Séances).
Secrétaires. CH. DRBREUIL, 25, rue de Châteaudun, Paris (Intérieur).
J. DELACOUR, 28, rue de Madrid, Paris (Ztranger).
Trésorier, M. le D' SeBiLLOTTE, 6, rue de l'Oratoire, Paris.
Archiviste-Bibliothécaire, M. Li. CAPITAINE, 48, boulevard Raspail, Paris.
Membres du Conseil
MM. A. CHAPPELLIER, 197, avenue Daumesnil, Paris. 4
le D' ACHALME, Directeur du Laboratoire colonial] du Muséum d'Histoire naturelle, 1, rue Andrieux,
Paris.
le D" P. MaARCHAL, Membre de l'Institut, Professeur à l’Institut Nalional Agronomique, 45, rue
de Verrières, à Antony (Seine).
le D' LepriNce, 62, rue de la Tour, Paris.
MAILLES, rue de l'Union, La Varenne-Saint-Hilaire (Seine).
le Dr E. TROUESSART, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle, 61, rue Cuvier, Paris.
LecouTe, Membre de l'Institut, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle, 14,rue des Ecoles, Paris.
P. CARIÉ, 40, boulevard de Courcelles, Paris.
L. RouLE, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle, 57, rue Cuvier, Paris.
G. FoucER (l'abbé), 24, rue Cassetle, Paris.
P. KesTNER, Président de la Société de Chimie industrielle, 38, rue Ribera, Paris.
R. LE For, 89, boulevard Malesherbes, Paris.
Dates des Séances générales et du Conseil
POUR L'ANNÉE 1919
Janvier | Février | Mars Avril Mai | Novembre | Décembre
——————— | ——_ |__| ———— | ————_———_— |
SÉANCES DU CONSEIL, le mercredi à 4 h. 8 12 12 16 14 12 10
Séances générales, le lundi à 3h. . .} 9 17 17 28 96 | 47 15 À
Sous-SEcTION d'Ornilhologie ( ue) Le pour
| la Protection des oiseaux) lundi
FAP NE LS CEST APR ÿ
21 "| 24 | es | 04 PAR ere
Les membres de la Société qui désirent assister aux Séances générales recevront
sur {eur demande les ordres du jour mensuels des séances. 4
Le Secrétaire général a l’honneur d'informer MM. les Membres de 1a Société et les «
nes qui désireraient l’entretenir, qu'il se tient à leur disposition, au siège de la
ociété, 198, boulevard Saint-Germain, tous les Lundis, de 4 à 7 heures. É
Les auteurs sont informés que, les prix des tirages à part subissant des variations 1
fréquentes du fait de la guerre, le tableau publié sur la couverture du Bulletin cesse d'être
applicable; il sera fait désormais un prix spécial pour chaque tirage à part.
La Société ne prend sous sa responsabilité aucune des opinions émises
par les auteurs des articles insérés dans le Bulletin.
La reproduction, sans indication de source, ni de nom d'auteur,
des articles publiés dans le Bulletin est interdite.
SÉANCE PUBLIQUE ANNUELLE
DE DISTRIBUTION DES RÉCOMPENSES
PROCÈS -VERBAL
La distribution solennelle des Récompenses de notre Société,
la première depuis la guerre, a eu lieu le 25 mai, dans le grand
amphithéâtre du Muséum d'Histoire naturelle.
M. le Président de la République, qui devait assister à cette
séance, ayant été empêché au dernier moment par les événe-
ments, s'était excusé par une lettre autographe adressée à
notre président, M. Perrier; il s'était fait représenter par M. le
lieutenant-colonel Blavier. M. Lebrun, Ministre des Régions
libérées, membre du Comité d'honneur de la Société, présidait
la séance. ‘
Aux côtés du ministre avaient pris place M. E. Perrier,
membre de l'Institut, président de la Société ; les représentants
des ministères de l'Agriculture, des Colonies et de l’Instruction
publique ; MM. Develle, ancien ministre, Raphaël-Georges Lévy,
membre de l'Institut, membres du Comité d'honneur de la
Société, MM. Bois, Chauveau, sénateur, vice-présidents de la
Société; M. E. Haraucourt, directeur du Musée de Cluny ;
M. Loyer, secrétaire général, ; M. A. Chappellier, secrétaire de
la Ligue pour la Protection des Oiseaux.
Sur l'estrade on remarquait MM. P. Carié, J. Crepin, C. De-
breuil, G. Foucher, le professeur Lecomte, Le Fort, le D' Le-
prince, le D' Sebillotte, le professeur Roule, membres du
Conseil, etc. |
Aux premiers rangs de l’hémicycle, avec le représentant de
M. le Président de la République, avaient pris place son Excel-
lence Hugh Campbell Wallace, ambassadeur des États-Unis et
M. Gouverneur Spaulding, secrétaire d’ambassade; le comte
_J. Potocki, représentant de ia Pologne; M. Tai Maingfou,
représentant de la Chine. La Grande-Bretagne, l'Italie, la Bel-
gique, la Serbie, s'étaient fait excuser.
BULL. SOC. NAT. ACCL. FE. AC19. — 14
LUE TE ASE PC IR
. FA 4 a L # « Le
tx y j k
226 BULLETIN DE LA SOCIÈTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
La musique de la Garde républicaine, à l'entrée du repré-
sentant de M. le Président de la République et du Ministre,
exécuta la Marseillaise, puis, en hommage et en remerciement
aux puissances alliées qui avaient donné tant de preuves de
sympathie à la Société, successivement et par ordre alphabé-
tique, les hymnes des nations représentées à la séance. Ces
hymnes, dont plusieurs peu connus, furent écoutés debout.
M. le Ministre des Régions libérées, après avoir lu la lettre
de M. le Président de la République, prononca un discours
très applaudi, dans lequel il félicita la Société d’Acclimatation
de s'être adaptée à l'esprit nouveau et d’avoir élevé son effort
à la hauteur de la tâche formidable qui s'impose aujourd hui à
tous.
Après le discours de M. Perrier et les Rapports lus, au nom
de la Commission des récompenses, par MM. Loyer, Secrétaire .
général et À. Chappellier, Secrétaire de la Ligue pour la Pro-
tection des Oiseaux, le président, M. Lebrun, donna la parole à
M. Haraucourt.
Cette année, le grand poète, aux idées si originales et si
prenantes, avait choisi comme sujet : la Plante, la Bête et la
Patrie. i
Pendant près d’une heure, l'assemblée tout entière, tour à
tour captivée et amusée, fut tenue sous Le charme de la parole
vibrante de l’orateur, qui mit en relief, avec une clarté saisis-
sante, l'étroite parenté qui unit l'homme à la terre et les rap-
ports qui existent entre le sol et la vie. M. Haraucourt montra,
par d'impressionnants arguments, que le sens de l’idée de
Patrie devait être fixé au moment de l’apparition de l'œuvre
d’art.
C'est après de longs applaudissements, nourris et répétés,
que M. le Président, remerciant M. Haraucourt de sa remar-
quable conférence, lui remit, en souvenir, au nom de la Société
d'Acclimatation, une médaille à l’effigie de Montigny, frappée
à son intention.
La séance se termina par la marche de Sambre-et-Meuse,
exécutée par la Garde Républicaine.
1
à
À
È
DISCOURS
PRONONCÉ
par M. LEBRUN, Ministre des Régions libérées.
Mesdames, Messieurs,
Le 26 mars 1914, nous étions, comme aujourd'hui, assem-
blés pour la séance annuelle de la Société Nationale d’Aceli-
matation, dans ce même amphithéâtre de ce vieux Muséum
illustré depuis sa fondation par tant de savants, afin de mar-
quer l'estime en laquelle il convient de tenir des associations
comme la vôtre qui mettent au service du pays leur activité
désintéressée et s'efforcent, dans un patient et persévérant
labeur, de rendre notre France toujours plus belle et plus
prospère.
Alors, comme aujourd'hui, nous avions le rare privilège
d'écouter M. Haraucourt dans une conférence dont le souvenir
vous est demeuré sans doute, comme à moi-même, très vivace.
J'entends encoreles applaudissements nourris qui accuëéillaient
ses paroles, lorsqu'il nous montrait, en des détails où s’alliait
l’érudition la plus étendue à l'esprit le plus varié et le plus fin,
comment, à travers les âges, la Belle avait su asservir la nature
et arracher à la Bête tant d'objets de parure et de luxe.
Alors, comme aujourd’hui encore, j'avais le grand honneur,
aux côtés de l'éminent directeur du Muséum, M. Edmond Per-
rier, de présider la réunion, et, au nom du Gouvernement,
d'apporter aux lauréats de la Société le juste tribut d’éloges
que méritent leurs travaux.
11 semble donc que tout s'accorde à nous montrer, dans la
solennité d'aujourd'hui, la suite normale et naturelle de celle
x
de jadis, et nous incline à prononcer les mêmes paroles, à
accomplir les mêmes gestes, à nous abandonner aux mêmes
sentiments.
Illusion passagère qui ne peut qu’effleurer nos esprits! Cinq
années ont passé depuis, les plus dramatiques, les plus doulou-
reuses, les plus magnifiques aussi et les plus glorieuses de
notre Histoire. Le terrible orage qui s’amoncelait alors sur le
228 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D’ACCLIMATATION
si di
monde, et dont nous avions le vague pressentiment, a éclaté
un jour dans une sinistre et formidable lueur. Par la volonté
criminelle d’un peuple de proie, la terre s’est muée en un
immense champ de carnage; et pendant plus de quatre années
nous avons lutté, nous avons souffert, nous avons payé à la
mort le plus rude tribut qu’on ait jamais connu, et enfin, avec
l'aide de nos vaillants alliés, nous avons vaincu.
Le jour-de gloire est arrivé qui à vu fuir, en une suprême
déroute, les soldats de l’orgueilleuse Allemagne, cependant
que les nôtres, alertes et joyeux, réveillaient sur les chemins
d'Alsace, de Lorraine et des pays Rhénans, les échos des vieilles
chansons dont ils avaient retenti jadis.
Et maintenant, ils sont là, ces héros magnifiques de la plus
belle épopée qui fut jamais, montant la garde au Rhin, nor
pas celle qu’acclame en ses strophes insolentes et brutales le
« Wacht am Rhein », mais celle qui sied aux frontières des
pays de liberté, celle qui couronne le plus grand effort de libé-
ration que les hommes aient jamais entrepris, celle enfin qui
leur garantit un avenir de justice, de droit, de civilisation.
Comment en de telles heures et au lendemain de tels événe-
ments pourrions-nous nous retrouver les mêmes hommes
qu’en 1914?
Alors, convenons-en en toute franchise, notre activité dans
tous les domaines se trouvait en quelque sorte bornée, limitée
par d’inconscientes préoccupations. Certes nous avions con-
fiance en nous-mêmes et dans notre valeur, mais quelle timi-
dité singulière et inexplicable apportions-nous dans les diverses
manifestations de notre force économique et même intellec-
tuelle! II semblait que de vagues pressentiments assiégeaient
sans cesse les esprits, les empêchant de prendre en DIE
liberté leur Copies essor. 2
Tandis qu’à l'extérieur, les peuples voisins secondés par des
moyens de transport et de communication rapides, aiguillonnés
par la multiplicité des besoins chaque jour grandissants, par
l'entrée dans le monde civilisé de nouveaux continents, étaient
en pleine lutte économique, en proie à une fièvre toujours plus
intense, alors qu'on'se battait à coups d'échanges, de produits,
de tarifs, notre marché intérieur constituait, sinon le seul, du
moins le principal débouché pour la production nationale. On
craignait les transformations, on hésitait devant les entre-
prises de vaste envergure, on ajournait sans cesse l'exécution
14
î
Es:
[
DISCOLRS PRONONCÉ PAR M. LEBRUN 2929
des grands travaux susceptibles de bouleverser les conditions
de la vie habituelle. Nos agriculteurs, comme nos manufactu-
riers, restaient réfractaires à trop de méthodes nouvelles
d'exploitation du sol. Nos universités regorgeaient de maîtres
pleins de savoir, d'étudiants pleins d’ardeur, mais les uns et
les autres semblaient s’efforcer le plus souvent de rechercher
dans leurs études le but même de leurs travaux, sans se rendre
compte que la science pure doit êlre surtout le support de la
science appliquée, qu'elle doit l’éclairer et la vivifier sans
absorber à son seul profit et pour son propre objet toute l'élite
intellectuelle d’un pays.
. Maintenant, les temps sont révolus. Les amené événe-
ments que nous venons de vivre ont bouleversé notre vie
nationale, nos habitudes, nos manières de voir, de sentir el de
penser. En eouronnant nos efforts sur les champs de bataille,
la Victoire nous infuse en tous les domaines audace et con-
fiance ;, d'un souffle puissant et novateur, elle balaye nos pré-
jugés et nos timidités d'hier; sous ses ailes, la France, empcrlée
dans un splendide élan, s'apprête au plus bel effort qui ait
jamais été fourni par un pays à travers les âges.
Votre vieille maison de la science française, qui enferme en
elle un si riche passé de gloire, ressent pour sa part les mysté-
rieux effets de ce grand mouvement de rénovation nationale.
Comme nos manufactures, comme nos grands établissements
commerciaux et financiers, elle ouvre ses.portes à l’esprit nou-
veau qui, pénétrant dans vos laboratoires, guide dans leurs
patientes études vos naturalisles vers des buts toujours plus
voisins des réalités de la vie, de ses besoins et de son objet.
Et, Messieurs, s’il me fallait un exemple de nature à carac-
tériser ces nouvelles tendances d'esprit, je le trouverais dans
cette décision prise récemment par votre Société relativement
à l’utilisation du don qui vous a été fait par le « Permanent
Wild Life Protection Fund » des États-Unis et dont votre Pré-
- sident a bien voulu, il y a quelques jours, me faire part.
En acceptant ce don, tout de suite vous avez compris que,
pour contribuer au repeuplement en animaux des régions
dévastées, le meilleur moyen consistait à l’employer d’une
manière essentiellement pratique dans la création de réserves,
de « sanctuaires », comme disent les Américains, comportant
des parties boisées, des étangs, des mares, des landes, des
terres incultes où toute chasse est interdite, où les animaux
230 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
utiles peuvent se reproduire en sécurité et de là essaimer et
repeupler peu à peu la zone environnante.
Soyez certains qu'en tant que Ministre des Régions libérées
je me suis grandement félicité de votre initiative quand vous
l'avez signalée à mon attention. Je l'ai immédiatement soumise
à mes services de reconstitution agricole en les priant d’exa-
miner la possibilité de généraliser cette tentative intéressante
pour la reconstitution de la faune dans nos départements les
plus dévastés.
Sans doute nos régions bouleversées par la guerre seront
reconslituées dans toute la mesure et partout où il sera possible
de le faire; nous y travaillons, vous le savez, mais il est des
territoires trop nombreux et trop vastes, hélas! où l’œuvre de
mort s’est accomplie dans des conditions telles que l'homme,
avant longtemps, ne peut songer à y reprendre sa vie et ses
occupations d'antan. L'explosion des obus de tous calibres à
fait disparaître la terre arable et (transformé les riantes contrées
en des paysages lunaires où l’on doil renoncer à toùte culture
pendant des années, des siècles peut-être. On a songé, vous
ne l’ignorez pas, à planter ces régions désolées en forêts et à y
laisser la nature accomplir son lent travail de reconstitution
du sol. Je me demande, et ici je fais appel à votre lrès grande
compétence en ces questions, s’il n’y aurait pas là un moyen
d'utiliser ces secteurs dévastés pour le plus grand bien de
notre agriculture à qui tant d’animaux, d'oiseaux en parti-
culier, rendent de si précieux services.
.. Quoi qu’il en soit, vous êtes décidés, je le vois et vous en
félicite, à élever votre effort à la hauteur de la tâche formidable
qui s'impose à nous à l’heure actuelle. Vous aurez, vous aussi,
à faire de la reconstitution, car la guerre vous a atteints vous
aussi et, à ce point de vue, le nom de Villers-Bretonneux est
à lui seul tout un programme. Là, l’un d’entre vous avait réussi
avant ja guerre à créer un parc ornithologique doté de tous les
perfectionnements scientifiques modernes.
Villers-Bretonneux, qui a servi de bastion avancé à notre
défense dans la ruée allemande sur Amiens et Paris, n'existe
plus aujourd’hui qu’à l’état de souvenir. Les 105, les 210, même
les 380 ont détruit toutes les installations; les volières ne sont
plus qu'un amoncellement de fers tordus, les collections sont
à tout jamais disparues.
Je sais que son créateur songe à Les reconstituer, car c'est un
ET RS Parler ND Ie DE SP
|
PO RER OPEN TT
DISCOURS PRONONCÉ PAR M. LEBRUN 231
naturaliste de talent qui n'entend pas que son œuvre passée
reste sans lendemain. Je l’en félicite et tout à l'heure nous
applaudirons de tout cœur à la récompense décernée à sa mère
qui l’a si efficacement encouragé jadis dans ses efforts.
Il faut maintenant que d’autres l’imitent et que vous, Mes-
sieurs, vous persévériez dans votre œuvre d'encouragement et
de recherches scientifiques susceptibles d'améliorer les condi-
tions de vie dans notre France de demain.
Après les cinq années épouvantables que nous venons de
vivre, une tâche immense s'impose à nous tous. Il faut vouloir
restaurer nôn seulement la France partout où l'ennemi a porté
ses coups les plus durs et Les plus sauvages ; il faut aussi dans
son ensemble la rendre plus belle, plus prospère, ù faire la vie
plus large et plus douce.
Aussi bien, la victoire a étendu es champ d'action comme
d'ailleurs celui de toutes les activités nationales. En rendant à
la France ses deux filles chéries, Lorraine et Alsace, demeurées
si près de son cœur malgré un demi-siècle de la plus doulou-
reuse des séparations, en faisant entrer dans son domaine ces
immenses espaces de savanes et de forêts de l’Ouest africain
sur lesquels elle va pouvoir porter son effort de colonisation,
la Victoire vous appelle à de nouveaux efforts et à de nouvelles
conquêtes. Quelle joie pour le naturaliste français de fouler
demain le sol d'Alsace sans cette contrainte que faisait peser
sur lui l'œil soupconneux de l'Allemand, de cultiver la faune
et la flore si riches de cette chère province, dans l'épanouisse-
ment plantureux de ses bois et de ses prairies, de ses monts e°
de ses plaines, de ses ruisseaux et de ses lacs! Quel énivrement
pour l'explorateur de pouvoir s’élancer au cœur de cette géné-
reuse terre d'Afrique, avec l'assurance de ne plus se heurter à
quelqu'un de ces hommes dont le contact lui était odieux, et
d'aller chercher au fond de ses forêts impénétrables le secret
de la vie qui s’y développe avec exubérance et profusion!
Puisse la science française collaborer pour sa part à la mise
en valeur de cet immense et nouveau domaine, pour le plus
grand profit de notre Patrie!
Messieurs, la France sort de la rude épreuve qu’elle vient de
traverser plus grande et plus admirée que jamais. Elle réclame
l'amour passionné de tous ses fils. Donnons-le-lui sans réserve.
La plaie qu'elle porte à son flanc, rançon glorieuse de la liberté
9239 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
du monde, appelle les soins attentifs et empressés de tous ses
enfants. Prodiguons-les-lui sans compter. Apportons dans la
paix la même énergie farouche, la même activité féconde qui
ont eu raison hier sur les champs de bataille des forces de
violence dressées contre elle, et ainsi elle poursuivra, dans la
joie et la prospérité, les destins heureux que ses sacrifices
héroïques lui ont si justement mérités.
DISCOURS
PRONONCÉ
par M. Edmond PERRIER, directeur du Muséum,
PRÉSIDENT DE LA SOCIÉTÉ
Mesdames, Messieurs,
Mon premier devoir est de remercier M. le Président de la
République et M"* Poincaré qui, au dernier moment, empêchés
d'assister à cette séance, s’en sont excusés par une lettre des .
plus gracieuses et nous devons encore des remerciements à
M. le ministre Lebrun pour l’encouragement qu’il donne aujour-
d'hui à l'œuvre entréprise par la Société d’acclimatation et pour
le haut patronage qu'il a bien voulu lui accorder en venant
pour la seconde fois honorer de sa présence cette cérémonie
annuelle momentanément suspendue par la guerre, qui d’ail-
leurs avait rendu dangereuse la réunion de nombreuses
personnes dans cette enceinte.
Laborieusement la paix se prépare, et tout le monde espère
qu'une ère nouvelle va s'ouvrir peut-être pour la France, peut-
être pour l’Europe, peut-être pour le Monde entier qui semble,
en effet, avoir ressenti dans toutes ses parties la commotion
qui nous à si profondément ébranlés. L’humanité va-t-elle
entrer dans une période de calme, de tranquillité et de raison,
c'est-à-dire de richesse et de prospérité? Allons-nous subir, au
contraire, les agitations incessantes, et trop souvent meur-
trières, conséquences certaines de l'ignorance et de l'envie, et
tomber ainsi dans le désordre et l'anarchie, c’est-à-dire äans la
DISCOURS PRONONCÉ PAR M. EDMOND PERRIER 9233
misère et la décadence? Nul ne le sait: mais chacun de nous
sent le péril ; c’est le moment de faire notre examen de con-
science, de confesser nos fautes, de tout faire pour les réparer
et pour n’y plus retomber et de profiter de ce sondage dans le
passé pour préparer à notre pays un resplendissant avenir.
En ce moment, renoncant aux errements parfois jaloux du
passé, toutes les Sociétés scientifiques interalliées s’occupant
d'objets analogues cherchent à se grouper pour coordonner
‘leurs efforts et à se partager la besogne pour éviter toules les
déperditions de temps et d'énergie qui étaient fatales lors-
qu'elles marchaient sur les brisées les unes des autres, de
manière aussi à ce que la solution des problèmes qui dépassent
la compétence de l’une d'elles soit reprise par les autres.
S'il est vrai que la collaboration et une intelligente réparti-
tion des tâches sont les conditions de rendement maximum
du travail humain, quelle puissance de progrès pourrait
atteindre cette usine universelle magnifiquement coordonnée !
La Société d’acclimatation est entrée dans ce concert et y
tiendra bonne place, el l’œuvre due à son initiative est déjà
considérable.
Je laisse de côté les plantes pour lesquelles nos parterres et
nos jardins plaident assez brillamment.
L’acclimatation des animaux dont les résultats sont moins
publics, pourrait-on dire, compte aussi de magnifiques succès...
surtout dans les régions où l'étendue de certaines propriétés
favorise les essais les plus hardis. En Russie, une institution
privée, créée dans ce but, avait particulièrement bien réussi :
c'élait celle de Pilawin, en Volhynie, organisée par le comte
Joseph Potocki, membre d'honneur de notre Société, avec le
concours de M. Sokalski, mort en 1917 victime de la guerre; le
comte avait réuni dans son vaste parc les grands Mammifères
les plus rares : des Bison® d'Europe et d'Amérique oui non
seulement se multipliaient mais s'étaient métissés, ies plus
belles espèces de Cerfs parmi lesquelles le Wapiti d'Amérique;
la bizarre Antilope Saïga des steppes des Kirghiz, au museau
busqué, transversalement ridé en dessus et tronqué en groin
comme s'il avait été refoulé et modifié dans sa forme par un
brusque choc et bien d’autres Herbivores. Lorsque du sommet
des observatoires ménagés à cet effet, on pouvait embrasser la
plus grande partie de l'étendue de ce beau domaine, on eût pu
se croire revenu au Paradis terrestre. Il y manquait le Serpent;
234 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
il devait y venir sous la forme du bolchevisme par qui tout à
été méthodiquement et complètement détruit. C'est avec une
émolion douloureuse et profonde que nous avons entendu, de
la bouche mème du comte Potocki, le récit des horreurs qui ont
marqué la destruction de l'œuvre à la réalisation de laquelle il
avait donné le’meilleur de sa vie; plusieurs de nous connais-
saient bien ce parc de Pilawin qui n’est plus qu'un souvenir ;
sa disparition est un désastre pour la conservation de certaines
espèces. |
A l'heure actuelle il n'existe plus en tout, en Europe, qu'une
centaine de Bisons confinés dans la forêt de Bielowicz en
Russie ; ils n’y sont guère en sécurité. L'espèce est sur le point
de disparaître.
Messieurs, prenons-y garde, ce qui menace nos Bisons, mena-
cera bientôt tous nos grands Mammifères sauvages, et c'est ici
que le rôle des Sociétés d’acclimatation, et surtout de la nôtre
qui est leur mère, doit devenir A nidEabIe,
La population humaine du Globe, même en temps de guerre,
augmente d’une façon continue et ar de plus en plus indus-
trieuse, active et envahissante. Il y avait autrefois au centre
de l'Afrique une vaste région sur laquelle étaient simplement
écrits ces mots : Z'erra incognita; les hommes civilisés n’y avaient
pas encore pénétré. Depuis le milieu du xix° siècle, les choses
ont rapidement changé : de hardis voyageurs ont parcouru
en tous sens la Terra incognita; elle est, dans son ensemble,
dépourvue de tout mystère; la Conférence de la Paix a dü en
répartir les territoires entre les nations alliées. On va s'occuper
de les organiser à l’'européenne. Des chemins de fer vont les
parcourir en tous sens, des avions au vol rapide les survoler,
le Touring-Club y organisera des voyages à prix réduit avec
billets circulaires ou d'aller et retour et des chasseurs de tous,
pays y viendront, en caravanes, procéder à la destruction
méthodique de leurs superbes animaux que notre impré-
vovance aura laissés sans défense suffisante. Elle marche déjà
rapidement cette destruction ! Des voyageurs, qui parfois ont
bélas ! un titre officiel, se vantent d’avoir tué 20 Hippopotames
dans leur matinée. Les Rhinocéros, les Éléphants expirent
frappés par les balles explosibles ; les troupes de Girafes
deviennent rares et l’agilité des nombreuses espèces d’Anti-
lopes n’est pas suffisante pour les mettre à l'abri du fusil des
chasseurs. Vous direz : « Nous n’avons que faire de ces bêtes
DISCOURS PRONONCÉ PAR M. EDMOND PERRIER 235
sauvages. » Qu'en savez-vous ? Laissons de côté, ce qui n’est
cependant pas négligeable, toute considération esthétique, ne
nous laissons même pas toucher par ce sentiment de curiosité
qui attire, les beaux dimanches, plus de 20.006 personnes bien
comptées dans la ménagerie, trop pauvre encore, de ce Jardin
des Plantes. Êtes-vous bien certains que si nous nous étions
occupés de ces beaux ou grandioses animaux des régions tro-
picales, comme nos ancêtres se sont occupés des Chiens, des
Chats, des Chèvres, des Moutons, des Bœufs, des Anes, des
Chevaux ou même des Chameaux et des Dromadaires, nous
n’aurions pas trouvé parmi eux d'utiles ou d’agréables auxi-
liaires qui auraient mis plus de variété dans notre existence et
auraient trouvé quelque emploi spécial dans nos fermes ou nos
maisons ?
Il n’est que temps d'examiner ces problèmes. La guerre d’où
nous sortons victorieux, mais fortement meurtris, a pour cause
0
profonde la surpopulation de l'Europe centrale qui n’est elle-
même qu'un €as particulier de la force d’expansisn de la race
blanche. Alors qu'elle n’avait pas encore atteint la maitrise de
la science à laquelle elle est parvenue et qui n’est peut-être
qu'un commencement, cette race avait déjà envahi l'Amérique
et l'Océanie, elle s’installe en Afrique dont elle gagne les
régions centrales après en avoir occupé d’abord les côtes. Les
chemins de fer lui permettront d'en organiser l'exploitation
intensive, c'est-à-dire d'en abattre ses forêts profondes, de
traverser rapidement ses déserts de sable, de manière à mettre
en rapport les unes avec les autres et à relier à l’Europe ses
régions fertiles dont la mise en culture ne laissera bientôt plus
subsister que les plantes alimentaires ou industrielles et les
animaux domestiques. Mais pour en arriver là, il aura fallu
creuser de plus en plus profondément les mines de charbon,
vider les sources de pétrole, extraire du sol tous les minerais
qu'il contient depuis le fer jusqu’à l'or; rien de tout cela n’est
inépuisable; rien de tout cela ne se refait et tout cela c’est
l’origine et la condition de notre industrie. Laissons de côté
les métaux qu'il n'est pas impossible de recouvrer après usage.
Où prendrons-nous la force quand le charbon et le pétrole
seront épuisés ? Il restera, dira-t-on, la houille blanche. Oui!
mais la houille blanche réside dans les fleuves; les fleuves
prennent naissance dans les montagnes, surtout dans les monta-
gnes boisées ; or, nous sommes en train de faire disparaître leurs
|
236 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D’'ACCLIMATATION.
forêts, et il ne faut pas un bien grand nombre de siècles pour
que la neige, les pluies et les vents amènent au ras du sol les
plus hautes montagnes quand elles sont dénudées. Il s’en for-
mera d’autres! N'y comptons pas trop. Les chaînes de mon-
tagnes sont des rides encerclant le globe qui se sont formées
successivement à de longs intervalles en s’éloignant du pôle
Nord; nous en sommes au quatrième ridement qui comprend
les Pyrénées, les Alpes et l'Himalaya et les hautes montagnes
américaines. Ce ridement se rapproche beaucoup de l'équateur
et pourrait bien être le dernier; à moins que l'hémisphère aus-
tral ne sorte des eaux sous lesquelles, nous ne savons pour-
quoi, il est, en grande parlie, enseveli. Sans montagnes, la
houille blanche elle-même ferait défaut; il ne resterait à uti-
liser que les marées, ce qui ne parait pas très commode, et les
forces qui nous viennent du soleil.
Certes, nous avons encore du temps devant nous. Mais il faut
se metitre en face des réalités et prévoir l'avenir pour nos
descendants, si nous ne voulons pas risquer que nos âmes
immortelles éprouvent la douleur de leur malédiction. C'est
dans cet esprit de prévision que la Société d’Acclimatation a
été fondée. Elle devait simplement au début enrichir nos
basses-cours, nos étables, varier la population de nos parcs et
de nos forêts. Son rôle peut et doit devenir plus étendu. Il lui
appartient de prendre sous sa protection les œuvres de la vie,
de les faire durer, de leur conserver cette variélé infinie qui
fait le charme de nos yeux et couvre d’un manteau de poésie
les rudes entrailles de notre Terre. Elle doit veiller, comme on
l'a fait aux États-Unis sous l'impulsion du président Roose-
velt, à créer dans nos colonies africaines et asiatiques de
vastes parcs nationaux, comprenant aussi bien des plaines cul-
tivées que des forêts traversées par des fleuves, où la chasse
serait rigoureusement interdite et où les animaux et les plantes
sauvages pourraient se multiplier à l'aise, où l’on introduirait .
même des espèces nouvelles, sauf à veiller pendant quelque
temps à leur multiplication. On sait la fureur avec laquelle ont
été poursuivis naguère les Oiseaux de paradis; pourquoi
laisser ces Oiseaux superbes confinés à la Nouvelle-Guinée et
exposés à une destruction rapide quand il serait si simple de
cultiver ailleurs les arbres sur lesquels ils vivent et de leur
créer ainsi une nouvelle patrie ? Le jeune et regretté marquis
de Ségur a élevé des Oiseaux-Mouches avenue d’Iéna à Paris;
DISCOURS PRONONCÉ PAR M. EDMOND PERRIER 9237
serait-il impossible de les acclimater dans les régions chaudes
‘de l'Ancien Monde ? À combien d'autres créatures superbes ou
seulement intéressantes on assurerait une existence pour ainsi
dire indéfinie rien qu’en étendant par des soins appropriés leur
aire de répartition !
Est-il nécessaire, est-il utile de les conserver toutes ? Pour-
quoi pas? Il y a, dira-t-on, de terribles animaux, comme les
Lions, les Tigres, les Panthères et les autres grands Carnas-
siers ou même les Crocodiles ; il y en a de tout à faits falots
comme les Tatous, les Fourmiliers, les Paresseux d'Amérique,
les Pangolins ou les Oryctéropes d'Afrique. Pourquoi les con-
server ? Ce sont des éléments d’études précieux qui tiennent
leur place dans l’enchainement des formes vivantes et détien-
nent peut-être le secret de quelque loi de l’évolution des orga-
nismes. Qui nous dit d’ailleurs que, bien dressés, des animaux
que nous considérons comfne d’irréductibles ennemis ne pour-
raient pas être transformés en auxiliaires, peut-être même
modifiés comme nous modifions les plantes, comme nous
avons modifié nos animaux domestiques? Le Chien, avant de
s'attacher à nous, n’était-il pas un animal sauvage à la facon
du Loup et probablement tout aussi dangereux ? Voyez à quelle
diversité de forme, de taille, de couleur, de pelage, d’intelli-
gence, il est arrivé sans qu'on ait appliqué à son élevage une
autre méthode que celle d’une sélection qui peut conserver et
accentuer les caractères acquis, on ne sait comment, mais est
incapable de les faire apparaître, ce que réaliseraient sûrement
d'autres méthodes. Quelle distance entre le minuscule et do-
lent « Singe belge » que les dames portaient naguère dans leur
manchon et imposaient à leurs voisins de table quand elles
dinaient en ville et les vigoureux Chiens du Saint-Bernard ou
même les Chiens de berger qui comprennent la parole, et à qui
elle ne manquerait même pas tout à fait à ce qu'on dit.
Il y a là de captivants problèmes que nous avons à peine
abordés scientifiquement et dont la solution intéresse l'homme
lui-même ; or, nous nous connaissons si mal que nous ne som-
mes même pas en élat d’avoir un avis ferme sur la question de
l'égalité des races.
Un autre problème de ce genre nous presse depuis quelque
temps chaque jour davantage et il s'impose partout autour de
nous : celui de l'égalité des sexes. A leur habitude, les philoso-
phes qui vivent dans le charmant domaine du rêve où rien ne
238 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
parait impossible et qui font d’ailleurs assaut de générosité,
l'ont vite résolu. Ils dédaignent les corps entre lesquels il
existe tout de même, comme disait un humoriste, quelques
petites différences et ne tiennent compte que des âmes qui
laissent dire d'elles tout ce qu'on veut puisqu'elles sont invi-
sibles et impalpables, quoiqu'elles ne soient pas mueltes, sur-
tout, dit-on, chez les femmes. Ils ne se sont jamais demandé
pourquoi il y avait des sexes chez tous les êtres vivants depuis
les plus humbles plantes jusqu'à nous, pourquoi les sexes pré-
sentent des différences mentales et physiques chez tous les
animaux, ni pourquoi l'homme a tenu la femme en esclavage
jusqu'au jour où il s’est jeté à ses pieds, sans jamais la traiter
en égale. L'Académie des Sciences a été à la fois plus pru-
dente et plus hardie, ou simplement plus curieuse. Elle à mis
au concours depuis plusieurs années, pour l’un de ses prix, le
problème de la détermination expérimentale des sexes. Peut-
être pourrait-on attendre, avant de bouleverser notre organi-
sation sociale, qu'on ait quelque lumière sur ce point. Les
naturalistes ne l’ont pas tout à fait laissé dans les ténèbres; ils
ont indiqué une voie sur laquelle divers expérimentateurs se
sont engagés et ont obtenu quelques résultats. Les éleveurs de
chevaux s’en préoccupent, et le jour où l’on saurait pourquoi il
y a des garcons et des filles, où l’on serait en mesure d’en pro-
porlionner rationnellement le nombre et où l’on pourrait com-
poser à son gré sa famille, quelles conséquences sociales en
découleraient ?
Pour résoudre de pareils problèmes qui rentrent dans le
méme cadre que ceux de l'acclimatation, ce n’est pas trop des
efforts combinés de tous. Depuis que la puissance de l’assoeia-
tion est apparue nettement, on fonde un peu partout des grou-
pements plus ou moins homogènes ayant pour objet de faire
aboutir des projets depuis longtemps en suspens. Pourquoi les
Sociétés d’'acclimatation et les particuliers qui ont assez de res-
sources personnelles pour agir par eux-mêmes ne s’uniraient-
ils pas en un vaste syndicat, non pas seulement pour conserver
ce qui vit sur le territoire des nations associées, mais pour
répandre partout où elles peuvent vivre les espèces intéres-
santes actuellement cantonnées, pour étudier leur degré de
plasticité, pour les améliorer, les modifier même capricieuse-
ment comme cela est arrivé pour les Chiens et pour les Galli-
nacées dont M®° Paderewska à su réunir de si nombreuses
—T 4
DISCOURS PRONONCÉ PAR M. EDMOND PERRIER 239
4
variétés, et pour les Pigeons domestiques. L'homme deviendrait
ainsi le maître de la Nature dont il était naguère le jouet ; il
s'égalerait presque au Créateur qui commence à lui livrer quel-
ques-uns de ses secrets quant à l'origine de la vie que nous
arrivons à entrevoir, l’aveugle lutte pour l'existence serait
contenue, réglée dans ses détails par l'intelligence humaine
dont elle ne serait plus qu’un instrument, et pas même le plus
puissant, pour le perfectionnement des êtres.
Faire‘un tel rêve eût paru, il y a quelques années, une folie
d'astronome jaloux pour la Terre de ce qui se passe peut-être
dans la planète Mars, sa sœur aînée. Mais depuis, la vitesse de
nos moyens de locomotion sur terre s’est décuplée, nos bateaux
voguent aussi rapidement et aussi sûrement sur l’eau et sous
l’eau que nos trains sur la terre; nous savons voler plus haut
et plus vite que les Oiseaux ; notre pensée se transmet instan-
tanément sans guide tout autour de la Terre ; il n’est pas cer-
tain qu’elle ne puisse atteindre d’autres planètes ; nous sentons
dans tout l'Univers des tressaillements mystérieux qui peuvent
nous réserver encore bien des surprises et nous avons le sen-
timent de la puissance de découverte qui réside dans la
Science. Le jour où nous aurons réussi à coordonner nos
efforts, à bien poser les questions, à résoudre et à collaborer
avec ordre et méthode à leur solution nous serons les maîtres
du monde. Notre Société d’Acclimatation, en s'appliquant à do-
miner et à répandre la vie, aura planté les premiers jalons de
la route infinie qui s'ouvre devant nous.
RAPPORT
. AU NOM DE LA COMMISSION DES RÉCOMPENSES
PRÉSENTÉ PAR
MAURICE LOYER
SECRÉTAIRE GÉNÉRAL
Monsieur le Ministre,
Mesdames, Messieurs,
Avant de proclamer devant vous les noms de ceux qui se
sont signalés par leurs travaux de Zoologie et de Botanique
appliquées, permettez-moi d'évoquer le souvenir impérissable
de ceux d’entre nous qui, durant les longues années de cette
guerre qui vient de donner à la France une gloire immortelle,
ont fait à la Patrie le sacrifice de leur vie! La liste en estlongue.
Elle contient 29 noms: les jeunes gens y côtoient les hommes
de l’âge mür, les officiers y sont à côté des soldats; grâce à
eux, grâce aussi à ceux qui, plus heureux, sont revenus sains
et saufs après avoir couru les pires dangers, nous pouvons
dire avec fierté que, dans cette lutte héroïque, notre Société a
contribué de son mieux à la victoire du Droit et de l’'Honneur
contre la Barbarie!
Nos pertes ont été lourdes et douloureuses, mais, si nous
avons été à la peine, notre Société a été aussi à l'honneur. Le
palmarès des distinctions qui nous furent accordées présente
65 citations à l’ordre du jour, 36 croix de guerre, 4 médailles
des épidémies, 1 médaille militaire et 12 croix de la Légion
d'honneur, preuves éclatantes des services rendus par nos col-
lègues à la Patrie!
Mais, d'autre part, nous devons songer avec tristesse aux
ruines que la guerre a causées parmi nous. Les élevages si
prospères, les cultures si riches du Nord etdel’Est de la France
sont détruites, et, dans le reste du pays, les espèces animales ou
végétales, délicates et rares, ont été décimées par les maladies,
le manque de nourriture et de soins spéciaux; beaucoup d’ex-
périences en cours ont dû être abandonnées, et plus d’une a
r
RAPPORT AU NOM DE LA COMMISSION DES RÉCOMPENSES 241
échoué par suite de circonstances indépendantes de la volonté
de ceux qui l'avaient entreprise.
Ces pertes sont graves, mais nous avons tous la ferme
volonté de les réparer, nous y travaillerons sans relâcheet nous
sommes sûrs de surmonter toutes les difficultés.
Du reste, pendant ces quatre années de guerre, malgré
les décès — qui, hélas ! ont été trop nombreux, car 103 de nos
collègues sont morts! — ceux d’entre nous que leur âge ou
l’état de leur santé retenait à l'arrière ont continué à travailler
au maintienetau perfectionnement de l’œuvre de notre Société;
celle-ci n’a pas failli devant sa tâche et l’exposé des titres de
ses lauréats vous prouvera qu’elle a réussi, malgré tout, à con-
tribuer au bien-être de la Patrie et de l'Humanité!
GRANDES MÉDAILLES
A L'EFFIGIE D ISIDORE GEOFFROY SAINT-HILAIRE.
La guerre à étreint l'humanité tout entière, mais il est des
nations qui en supportaient plus que les autres le poids écra-
sant, telles la Belgique et la France à l’ouest, la Pologne à
l’est de l’Europe.
Cette dernière, si éprouvée pendant des siècles, se prépare à
se relever de ses ruines et sous la conduite de l'homme émi-
nent qui dirige ses destinées, M. Paderewski, va prendre dans
le monde civilisé la place qui lui est due. Aux côtés de son
mari, M°° Paderewska a travaillé au relèvement social de son
pays. Elle a voulu qu'au jour de sa renaissance sa patrie
trouve les enseignements et les matériaux nécessaires à la
reconstitution de ses élevages ravagés. C'est dans cet esprit
qu'elle avait créé, dans sa propriété de Morges, tout un inté-
ressant élevage destiné à servir de base à l’aviculture polo-
naise. Au nombre de ces créations se trouve une race de Poules,
la race Ziemowitte, adaptée au climat de la Pologne. Souhaitons
voir bientôt les bienfaits de M2° Paderewska se répandre sur
toute sa patrie; c’est dans cet espoir que nous lui demandons
d'accepter notre grande Médaille à l'effigie d'Isidore Geoffroy
Saint-Hilaire.
Le parc ornithologique, créé, il y a une dizaine d'années, par
BULL. SOC, NAT, ACCL, FH, 1919, — 45
242 BULLUTIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
Mme Théodore Delacour et son fils M. Jean Delacour, à Villers-
Bretonneux (Somme), contenait, en 1944, une importante col-
lection d'Oiseaux exoliques, au nombre d'environ 2.000, répartis
entre 500 espèces, depuis l'Autruche jusqu’au Colibri. C'était
également un établissement scientifique aménagé non seule-
ment pour les expériences d’acclimatation des espèces utiles ou
ornementales, mais aussi pour l'étude de la biologie des
Oiseaux. Dès la mobilisation de. son fils, M‘ Delacour prit,
seule, en mains la direction du parc ornithologique. Grâce à
son énergie, les collections furent conservées intactes pendant
l'invasion allemande, d'août à septembre 1914, et après le
recul de l’ennemi pendant les années 1915, 1916, 1917 et 1918,
où malgré la proximité du front des observations intéressantes
furent faites et des reproductions d'espèces rares furent obte-
nues. Telles sont celles du Touraco de Buffon et du Pigeon car-
pophage des Seychelles.
Mais en mars 1918, lors de l'avance allemande sur Amiens,
Villers-Bretonneux devenait le centre de luttes formidables.
Mc Delacour devait, sous la menace des obus, abandonner le
parc ornithologique à la conservation duquel elle s’était dévouée
et qui disparaissait bientôt sous un ouragan de fer et de feu;
mais du moins eut-elle la joie de constater que le parc de Vil-
lers-Bretonneux eut l'honneur de servir de digue suprême au
flot de l’envahisseur et que, malgré ‘ous ses efforts, celui-ci ne
put jamais ia dépasser.
En souvenir de tant d'efforts généraux, de tant d'énergie et
de courage dépensés au service de là cause que nous soute-
nons ici, nous sorames heureux d'attribuer à M®° Th. Delacour
notre Grande Médaille à l'effigie d'Isidore Geoffroy ue
Hilaire.
Parmi les savants dont s’honore la Science francaise le nom
du médecin-inspecteur général Vincent mérite d’être cité. Ce
n'est pas ici le lieu d'évoquer ses beaux travaux de pathologie
humaine, nous devons nous borner à rappeler les services
qu'il a rendus à l'élevage et indirectement à l’homme par ses
découvertes de l'infection fuso-spirillaire, cette symbiose micro-
bienne qui constitue un chapitre nouveau de la pathologie
humaine et animale; ses observations sur le tétanos « frigore
du Cheval, et surtout ses recherches sur la fièvre de Malte, sa
transmission, et la prophylaxie générale de cette maladie par
AA ULUC SE US SE t
4
RAPPORT AU NOM DE LA COMMISSION DES RÉCOMPENSES 243
la découverte de la vaccinalion spécifique des Chèvres et des
Brebis qui tiennent la place principale dans l’étiologie de cette
redoutable affection. Cette vaccination confère l’immunisation
rigoureuse aux animaux domestiques. Grâce au professeur
Vincent l'espèce caprine, si précieuse à tous points de vue, au
perfectionnement de laquelle notre Socièté a consacré tant
d'efforts, se trouve efficacement protégée contre cette maladie
transmissible à l'homme par le lait ou ses dérivés.
En reconnaissance de ses éminents services nous décernons
au D" Vincent notre Grande Médaille à L'ANGE d'Isidore
Geoffroy Saint-Hilaire.
_ Les plantes d’Extrême-Orient enrichissent depuis de longues
années nos parterres et nos potagers. Leur introduction est
l’œuvre de botanistes au premier rang desquels doit figurer
M. E. H. Wilson, de l’Université de Cambridge (E. U.) qui,
- au cours de ses voyages en Chine, a fait connaître à la Science
4 genres nouveaux ainsi que 521 espèces et 356 variétés. Ces
résultats ont une importance considérable, non seulement au
point de vue de la Science pure, mais aussi pour la Dendro-
logie et l'Horticulture qui sont ainsi redevables à M. Wilson de
nombreuses iniroductions d’un très grand intérêt pour les
régions tempérées. Nous en reconnaissons tout le mérite en
attribuant à M. Wilson notre Grande Médaille à l'effigie d’Isi-
dore Geoffroy Saint-Hilaire.
Nous décernons également une Grande Médaille à la compa-
gnie du Chemin de fer d'Orléans, qui contribue gratuitement,
depuis plusieurs années, gräce à l’iñtelligente initiative de ses
services commerciaux, aux progrès de l’Acclimatation, tant par
l'introduction, dans les contrées qu'elle.dessert, de bonnes races
d'élevage et de culture, que par l’utilisation économique de ces
dernières. |
La Compagnie a institué de vérilables écoles d'application
des théories nouvelles relatives aux meilleurs procédés d’éle-
vage et de culture, de préservation et de conservation des pro-
duits du sol. Son action s’est étendue à la culture des plantes
maraichères et médicinales, à l’horticulture, et entin à la pis-
ciculture dont elle a favorisé l'essor par la production inten-
sive de la Carpe däns nos étangs du Centre et de l'Ouest de la
France.
TIR AMAR Es 1
24% BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
|
M. Faucon est un des agriculteurs d’élite qui ont contribué à |
répandre les bienfaits de notre civilisation dans nos posses-
sions africaines. Par ces soins, une région désertique des
environs de Sfax (Tunisie) a été transformée en un vaste
domaine florissant de 5.000 hectares, qui fait l'admiration de
tous ceux qui l'ont parcouru. Les cultures forestières y cou-
vrent plus de 1.400 hectares; 1.200 hectares sont consacrés
aux Céréales ; l'élevage du Mouton groupe 4.500 têtes de bétail
et plus récemment celui de l’Autruche compte déjà 160 Oiseaux
nés sur le domaine.
De tels résultats justifient amplement l'attribution de la
Grande Médaille que nous sommes heureux d'offrir à M. Faucon.
Nous décernons les médailles de la Société aux lauréats dont
les noms suivent :
MÉDAILLES D'ARGENT GRAND MODULE.
M. Ernest Tuompson SErow, de Greenwich (Connecticut) pour
ses études sur l’acclimatation des Animaux à fourrures et par-
liculièrement pour ses élevages de Skunghs.
M. À. DEcoux, qui a réalisé de remarquables acclimatations
de Passereaux exotiques et de Perruches, ainsi que de fortes
intéressantes hybridations.
M. VorrezutEr, Maître de conférences et Chef des travaux de
Zootechnie à l’Institut national agronomique, dont les écrits et
les travaux ont une si grande et si heureuse influence sur le
développement de l’agriculture et de l’aviculture francaises.
M. Bruner, Conseilter d'état honoraire, pour ses élevages de
Carpes-cuir dans les étangs, et pour ses méthodes de nouris-
sage de ces Poissons afin d’en activer la croissance.
M. Farou, Inspecteur des Eaux et Forêts à Lorient, pour
l’œuvre qu'il a accomplie dans le repeuplement des cours
d’eau de Bretagne et principalement pour ses élevages de Sal-
monidés dans la région de Quimperlé.
M. FEYTAUD pour ses nouveaux travaux sur les Insectes des-
tructeurs de l’osier, du liège et de diverses cultures, ainsi que
RAPPORT AU NOM DE LA COMMISSION DES RÉCOMPENSES 245
pour la part très importante qu'il a prise à l’œuvre de la vul-
garisation des connaissances de l'Entomologie agricole.
M. l'abbé Foucuer, pour ses remarquables études sur la
biologie des Orthoptères miméliques des genres Phyllia,
Carausius et Cyphocrania.
M. le professeur Bueniow, de Lausanne, pour l’ensemble de
ses trayaux de Zoologie et en particulier pour ses études sur
les Fourmis et les Termites.
M. le D‘ RoBErTsoN-ProscaowskY, pour les intéressantes accli-
matations, dans la région de Nice, de Végétaux exotiques, prin-
cipalement des diverses espèces de Palmiers de l’Ancien et du
Nouveau Monde.
Mie Aimée Camus, qui fut la collaboratrice de son regretté
père dans la rédaction des deux importantes monographies
des Saules d'Europe et de France, pour sa contribution à
l’étude de notre flore indigène et des flores exotiques, ainsi que
pour la part qu'elle a prise dans la publication du chapitre
des Cyperacées et des Graminées dans la Flore générale d'Indo-
Chine.
M. Henri GEorFRoY SAINT-HILAIRE, Inspecteur des services
d'Agriculture au Maroc, pour son excellent ouvrage sur l’Éle-
vage dans l'Afrique du Nord, œuvre scientifique et agricole
dans laquelle il à résumé ses travaux de Zoologie appliquée
durant 22 années de séjour en Tripolitaine, en Tunisie, en
Algérie et au Maroc.
M. Paul CaRIÉ, pour ses importantes études sur la faune et
la flore de l’île Maurice qui nous font mieux connaître cette
ancienne colonie, restée en grande partie française bien
qu'elle soit séparée, depuis deux siècles, de la métropole.
M. LAUMONNIER, pour son ouvrage sur les jardins de plantes
vivaces-où sont étudiées les diverses associations de plantes
pour augmenter la valeur de chacune d'elles et le mérite de
l’ensemble.
M. Li-Yu-Yinc, professeur et délégué de l'Université de Pékin,
pour ses travaux sur le Soja hispida, ou Haricot de Chine, et la
vulgarisation des produits qui en sont extraits sous les formes
les plus diverses : alimentaire, thérapeutique et industrielle.
MM. Charles Lararop PACK, Percival S. RipspALE et Normand
C. Mac Lau», président et secrétaires de la National War
246 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
Garden Commission pour l’aide généreuse qu'ils ont apportée à
notre pays en fondant aux Étals-Unis l’œuvre si utile des
Jardins de Guerre et en coopérant au reboisement des régions
de France dévastées par l'ennemi, à l’aide d'arbres d’origine
américaine,
MÉDAILLES D'ARGENT.
M. Paul VAYSSIÈRE, Préparateur à la Station entomologique
de Paris, pour ses études sur les Insectes nuisibles à nos
récolles et pour la part active qu’il a prise à l’acelimatation
des Insectes utiles exotiques dans le Midi de la France.
M. Louis-Albert Done, pour l’acclimatalion en France de
nombreuses espèces de plantes nouvelles ou délicates et pour
ses nouvelles méthodes de transport pratique et économique
de jeunes plants, boutures et graines qui ont permis à celles-ci
de subir sans danger des voyages de plusieurs semaines.
M. Émile Jananotez, de Carqueranne (Var), pour ses belles
collections de Mimosées australieunes, de Cactées et dé Mésem-
brianthémées et pour l'introduction et l’acclimatation des
Echium et des Stalice des îles Canaries. |
M. Salvadoré Isouierno, fondateur de l'important établisse-
ment d'horticulture et d’arboricullure de Santa-[nès, près de
Santiago de Chili,
MÉDAILLES DE BRONZE GRAND MODULE.
Me la Vicomtesse de BoisLanprY, pour ses élevages et ses
études sur les diverses races de Lapin domestique et pour les
résullats qu'elle a obtenus par la sélection en vue de l'obtention
de sujets à fourrure.
MM. MESSAGER, brigadier et Leroux, garde des Eaux et
Forêls, pour le zèle et le dévouement dont ils ont donné la
preuve en collaborant à l’œuvre du repeuplement en Salmoni-
dés des rivières du Finistère.
M. André Pinarp pour son ouvrage : La Consommalion, le
Bien-être et le Luxe, livre d'économie sociale dans lequel une
part importante est faite à nos cultures coloniales et à l’impor-
tation en France des fruits et des divers produits de nos colo-
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RAPPORT AU NOM DE LA COMMISSION DES RÉCOMPENSES 241
M. Francis FLeuny, altaché à la missidn forestière du com-
mandant Bertier, à la Côte d'Ivoire, au Congo et au Cameroun,
a réuni la collection des bois industriels de ces Colonies, et
ayant ensuite rejoint M. Chevalier en Indo-Chine a renouvelé
pour notre colonie d'Extrême-Orient l'œuvre qu'il avait déjà
accomplie en Afrique. Malheureusement, nous apprenons avec
peine la mort de M. Fleury, décédé en mer, au cours de son
voyage de retour en France.
M. Maurice Luc, directeur de 3° classe de l’agriculture colo-
niale, s’est signalé par ses travaux d'amélioration agricole dans
les diverses colonies où il a exercé ses fonctions, par l’organi-
sation des concours agricoles qu'il à fondés au Gabon et qui
sont appelés au plus grand succès en suscitant l’émulation
parmi les agriculteurs indigènes.
MÉDAILLES DE BRONZE.
M. Henri EstioT, pour ses intéressantes expériences d’avicul-
ture, relatives à la nourriture raisonnée des Oiseaux de basse-
cour et leur séleclion, ainsi que pour ses remarquables élevages
de Lapins à fourrure.
M. Abel Houcxe, surveillant aux Grapperies du Nord, à Bail-
leul (Nord), pour sa belle conduite pendant la guerre et surtout
en mars 1918 lors de la prise de la ville par les Allemands. En
la personne de M. Abel Houcke, la Société d’Acclimatation
entend distinguer tout le personnel de l'important établisse-
ment horlicole de Baïlleul qui s’est signalé par son dévouement
et son abnégation.
M. Oreste GueLaRpi, pour les soins dévoués et intelligents
qu'il a donnés à l’intéressante collection de Reptiles et de
Batraciens vivants que possédait à Florence notre collègue
M. de Southoff.
Le
x *
MEMBRES CORRESPONDANTS.
Sont nommés Membres correspondants de la Société :
MM.
BALFOUR, professeur de Botanique et directeur du Jardin roÿal
d'Edimbourg (Ecosse).
Begge (William), membre de l’Académie des Sciences de New-
y
248 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D ACCLIMATATION
York, chef des services ornithologiques de la Société z00-
logique de New-York (E.-U.).
MAIDEN, botaniste du gouvernement, directeur du Jardin bota-
nique de Sidney (Australie).
Mac Doucar, directeur du Laboratoire désertique de Tuczon,
Arizona (E.-U.).
Rosrer, directeur de l’Institut royal des Études supérieures à
Florence (Italie).
SwinGce, chef du bureau des Plantes industrielles au Ministère
de l'Agriculture à Washington (E.-U.).
TRELEASE, professeur de Botanique à Urbana, Illinois (E.-U.).
LAURÉATS
de la Ligue pour la Protection des Oiseaux.
MÉDAILLE HORS CLASSE
ET MÉDAILLES D'ARGENT GRAND MODULE.
Tandis qu’en France la protection des Oiseaux utiles à l’Agri-
culture laisse encore indifférents ceux qui auraient le plus
besoin de ces auxiliaires indispensables dans la lutte contre
les insectes nuisibles, en Angleterre, il s’est fondé, il y a
trente ans, la « Royal Society for the Protection of Birds » qui
a obtenu et obtient les résultats les meilleurs.
Cette Société doit, en grande partie, sa fructueuse aclivité à
l’action de sa Présidente, Sa Grâce, la Duchesse de Portland,
qui est à sa tête depuis vingt-huit ans, et à qui nous sommes
heureux de décerner notre plus haule récompense :
Notre médaille hors classe,
à l'effigie d'Isidore Geoffroy Saint-Hilaire,
offerte par la Société nationale d’Acclimatation.
Médailles d'argent grand module.
M. Antoine BARON, président de la Fédération des chasseurs
des Bouches-du-Rhône, qui s'efforce, par ses publications et sa
propagande, de faire interdire les engins prohibés employés par
LA PLANTE, LA BÊTE ET LA PATRIE 329
les destructeurs méridionaux. Nous pouvons espérer, grâce à
lui, voir disparaître un jour la meurtrière chasse au DM.
M. Alfred Burper, qui applique la photographie à l’étude des
Oiseaux, vivant à l’état libre, dans leur milieu naturel. Il con-
sacre ses beaux clichés à la propagande et nous lui sommes
tout particulièrement reconnaissants des 50 conférences qu'il
a données, pendant la guerre, à nos grands blessés internés en
Suisse, Son pays natal.
M. André GoparD, qui a toujours fait, dans ses ouvrages,
une Lee place à la Nature et aux Oiseaux. Pour ceux-ci, il a
écrit : Les Oireaux nécessaires et son livre : Les Jardins-
ee dans lequel il décrit son système d'élevage qui,
méthodiquement appliqué, permettrait de repeupler en espèces
utiles nos campagnes et nos bois.
LA PLANTE, LA BÊTE ET LA PATRIE
CONFÉRENCE FAITE
3 par M. Ed. HARAUCOURT, directeur du musée de Cluny.
Monsieur le Président,
Messieurs les Ambassadeurs,
Mesdames, Messieurs,
Puisqu'il vous a plu d’entrér dans celte salle et de vous y
asseoir pour écouter des gens qui parlent, au lieu de rester
dehors pour regarder des plantes qui poussent et des bêtes qui
remuent, ou même des plantes et des bêtes fossiles, je vou-
drais essayer de réparer le mal en vous proposant un sujet de
méditation pour la promenade que vous n'avez pas faite et que
vous ferez une autre fois.
Nous sommes ici dans la plus stupéfiante de toutes les expo-
sitions universelles, où l’on peut, en trois heures d’hor-
loge, faire le plus immense d2s voyages, boucler la boucle
autour du monde et autour des âges, visiter la terre en surface
et en profondeur, circuler dans l’espace et dans la durée.
Aucun aérobus ne vous fournira jamais de telles possibilités ;
et ça ne coûte rien.
}
250 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
Donc, s’il vous plait, sortons ensemble, et vous constaterez,
par surcroît, que le voyage est symbolique.
Entrons par la porte orientale, poussons à gauche. et allons
vite, car nous sommes pressés,
Voici le bâtiment où gisent et se recueillent les. reliques. de
la préhistoire. C'est ici que se déroulent sous nos yeux les
scènes successives du plus grand de tous les drames terrestres,
la formation même du globe et le roman de son existence
tourmentée.
Après l’Age Primordial, où les Algues et les Lichens, les
Mousses et les Fougères, avec quelques Invertébrés, risquent
les premières tentatives d’une vie organique, voici tour à tour
l'Age Primaire, avec son soleil énorme et ses forêts intenses
qui seront notre houille, dans huit ou dix millions d'années;
puis l’Age Secondaire, où l'atmosphère se purifie, où le soleil
diminue, où les éruptions secouent l’écorce qui se forme, le
terrible Trias et la mer Jurassique, avec leurs géants mons-
trueux qui laissent sur la vase tiède une trace immortelle de
leurs pas éphémères. Ce qui, plus tard, sera la France,
n’émerge encore qu’en partie, et, dans la profondeur des mers,
les infiniment petits entassent par myriades leurs squelettes
ou leurs coquilles pour nous préparer une assise.
Ont-ils bien la ferme intention de travailler pour nous? Ne
nous abusons pas d’une croyance si présomptueuse. Ces hum-
bles Crétacés, s'ils songent à quelque chose, ne songent qu'à
eux-mêmes. Ils vivent pour leur compte, et n’imaginent guère
que le monde changera jamais : ce qui d’ailleurs ne les
empêche pas de confectionner de l’avenir, comme vous et moi,
sans le savoir. Par le seul fait de vivre, et par le seul fait de
mourir, ils construisent toujours, comme vous et moi: Minute
par minute, ils fabriquent le sédiment sur lequel s’installera
tout à l'heure, c’est-à-dire dans quelques milliers de siècles,
l’Age Tertiaire : et voici l’aube de l’Eocène, les Simiens du Mio-
cène. Votre heure approche, Mesdames et Messieurs, car les
Anthropoïdes du récent Pliocène commencent déjà quelques
grimaces qui sont laspromesse des nôtres. Enfin l'Europe est
faite, et l'Homme, entouré des intelligents Mammifères, fonde
son règne sur les détritus accumulés des siècles innombrables
qui furent avant lui.
Je vous avais promis que l’excursion serait rapide : j’aitenu
parole ; nous avons marché à l'allure moyenne de deux ou trois
Léucée
; "
LA PLANTE, LA BÊTE ET LA PATRIE 251
millions d'années par minute. Mais passons au déluge! Puisque
nous voici au début de l’Age Quaternaire, il ne nous reste plus
guère à fournir qu'une petite étape de cent mille ans, avant
d'arriver jusqu'à vous, qui êtes mon but.
Pour faire celte étape, sortons du bâtiment paléontologique
et vite revenons au jardin. Une surprise nous guette. Mais
sera-ce bien une surprise? Si la contemplation du passé a suffi-
samment préparé nos esprits, c’est une simple évidence qui
va nous apparaître dès le seuil du jardin : {a création du monde
continue !
Le drame antique se poursuit. Le décor a changé, une fois
de plus, et qui ne sera pas la dernière ; les personnages, bêtes
et plantes, sont déjà de dimensions moindres, l’action est
moins fougueuse, mais la pièce qui se joue demeure identique-
ment la même.
Comme jadis, comme toujours, voici la merveille des mer-
veilles, le phénomène immense auquel nous ne prenons plus
garde parce que l'habitude de le voir nous empêche de l’ad-
mirer : des plantes qui poussent, des bêtes qui bougent. Rien
de plus. Mais ces tiges qui sortent de terre pour porter des
feuilles, des fleurs et des fruits qui tout à l'heure retombe-
ront sur la terre pour y pourrir et y rentrer; ces animaux
qui naissent, Insectes ou Reptiles, Oiseaux ou Mammi-
fères, herbivores ou carnivores, qui mangent, digèrent, se
démènent et meurent pour retourner finalement à la terre
originelle, qu'est-ce donc, en vérité, sinon la création qui con-
tinue ?
Tousices êtres énormes ou minuscules, végétaux ou animaux,
travaillent simultanément à la fabrication et à la transforma-
tion perpétuelle du globe. Le sol que nous foulons, c'est leur
œuvre. Depuis que la carcasse osseuse du pays où nous
sommes est apparue à la lumière du soleil, ils coopèrent sans
relâche à revêtir cette carcasse d’une chair vivante qui est la
terre, ma terre, votre terre.
La Science, ici, est d'accord avec les textes sacrés : Zu es
pulvis et in pulverem reverteris. « Tu es poussière et tu retour-
neras en poussière ». Celte terre du jardin ou du champ, c'est
l'accumulation progressive des sédiments laissés ici par les
myriades de créatures qui se sont succédé à cette même place.
C’est le magma de tous les êtres qui vécurent ici, des plus
humbles comme des plus magnifiques, du Chêne gigantesque
252 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D 'ACCLIMATATION
aussi bien que du Moucheron imperceplible, et de l'Homme.
C'est [a tombe de tout ce qui cohabite et de tout ce qui colla-
bore, la somme vivante des morts qui tour à tour ont enrichi la
masse, en y versant l'un après l’autre ce qui fut eux et ce qui
fut par eux.
Tout est sorti d'elle, tout y rentre. L’herbe mange la terre, la
bête mange l'herbe, l'homme mange la bête, et la terre man-
gera l'homme, afin qu'ensuite l'herbe à nouveau mange la
terre. 8
Cela peut se chanter : «Si cetle histoire vous ennuie... » La
vie est un circuit; le sol, un réservoir de forces qui s'emmaga-
sinent ; l'individu, un alambic; et l’homme, quelle que soit som
incontestable noblesse, n'échappe point à la règle des échanges
circulatoires. Pascal disait de lui : « L'homme n'est qu'un
roseau, le plus faible de la nature, mais c'est un roseau pen-
sant. » J'en demande pardon à la gloire de Pascal, et je n'aurai
la prétention ni de le corriger ni de le compléter; mais quand
ce philosophe nous compare, en raison de notre fragilité, à un
tube végétal, n’avons-nous pas le droit de nous souvenir, en
notre humilité, que ce tube est digestif? Aussi bien que le Ver
de terre, apparu dès l'aurore du Monde, était un intestin qui
rampe, On pourrait dire que l'Homme est un intestin qui
pense.
Mais comme la démonstration de cette réalité scientifique
risquerait d’être à la fois banale et indécente, un peu trop déli-
cate à formuler en prose devant les dames, je vous deman-
derai la permission de m'exprimer en vers.
En un soir de mélancolie, l’auteur a vidé coup sur coup deux
coupes de champagne, et il s’en apercoit.
CHANSON A BOIRE (1)
Par Bacchus et Noé, je crois que je suis ivre!
J'aurai donc pour un soir connu l'amour de vivre,
Reconquis mes gaîlés, mes douceurs et ma foi,
Et posé ma croix lourde aux rochers du calvaire.
Or, pourquoi? Pour un peu de mousse dans du verre,
Et je deviens meilleur que moi!
(1) L’Ame nue. Fasquelle, éditeur.
LA PLANTE, LA BÊTE ET LA PATRIE 253
O ma pensée, orgueil unique de mon être!
Que vaux-tu donc, si tout te fait changer ou naître ?
C'est toi qui rutilais dans l'éclat des cristaux
Et scandais en chantant le hoquet des bouteilles;
C’est toi qui mürissais dans les grappes vermeilles,
Sur le flanc lointain des coteaux !
Aux mois d'automne, aux mois rubiconds des vendanges,
C'est mon cœur qu'on foulait dans les pressoirs des granges;
Et quand la vie intime et chaude crépitait
Sous la pulpe des fruits qui bout au fond des cuves,
Quand l'air chaud des hangars se saturait d’effluves,
C'est mon rêve qui fermentait.
Mon rêve ! Fils bâtard des forces que j'héberge !
Dieu les accouple en moi comme dans une auberge ;
Puis, né de la matière aveugle et du hasard,
Un feu court dans mon sang comme un torrent de lave,
Et, libre, en moi, sans moi, sous mon crâne d’esclave,
S'allume le brasier de l’art!
Ma volonté, néant, et mes cultes, fumée !
Je suis moyen; je suis la brute désarmée;
Je suis le point fatal où s'accomplit la loi,
Furtive éclosion d’un germe involontaire,
Atome, inconscience errant dans le mystère :
Rien n’est à moi, pas même moi!
Semblable au bois qui brûle, au bruit vain des tempêtes,
Aux nuages, aux blés fauchés, semblable aux bêtes,
Je tourne dans la roue immense du destin,
Je vais sans voir ; je suis le frère du brin d’herbe,
Et s’il plaît au zéphir d’écraser ma superbe,
C’est fini du soir au matin.
Mon corps se renouvelle avec le vent qui passe;
Je naïs et meurs un peu chaque jour, et l’espace
Me tient comme la mer tiendrait un grain de sel :
Je suis la goutte d’eau dans le déluge énorme;
Je suis un des creusets sans nombre, où se trans'orme
L'être de l'Étre universel.
Mais elle va sonner, l'heure des glas funèbres
Où l’orgueil désillé voit clair dans les ténèbres :
Les règnes, doucement, reprendront mes lambeaux ;
Ils en feront des fleurs pour nourrir les abeilles,
Et mon sang rajeuni coulera dans les treilles
Pour griser des peuples nouveaux.
254 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION /
Tout cela, en vérité, n’est pas merveilleusement neuf, et je
peux vous attester que l’auteur ne se fait sur ce point aucune
illusion. Les hommes n’ont point attendu les découvertes de la
chimie pour sentir, de façon mystique, cette parenté qu'ils ont
avec le sol de leur pays. Maintes légendes nous en donnent la
preuve, quand elles nous montrent, aux époques les plus recu-
lées, ce geste naïf et touchant, ce geste impulsif et pieux des
émigrants qui, chassés de leur patrie, s'agenouillent une der-
nière fois sur le champ familial pour y ramasser ce trésor qu'ils
emporleront dans l'exil : une motte de terre!
Ces vieilles légendes, et la logique un peu moins vieille,
concorderaient donc pour établir que le sens de la patrie
est, initialement, un phénomène d'habitude héréditaire, une
accommodation de la race au sol et au climat.
Avant de répondre à un besoin qui est devenu moral, l’idée
de patrie a répondu à un besoin qui était vital. Et si les bêtes
n'ont pas encore cette idée-là, elles ont tout de même ce besoin-
ci. Au temps où les Oiseaux détenaient le record de l'aviation,
on les a vus en profiter pour revenir obstinément, de géné-
ration en génération, au même lieu : la Cigogne à son toit
d'Alsace, l'Hirondelle à son chéneau, le Pigeon à son colom-
bier. Et tant d’autres.
Les Mammifères, moins avantageusement doués au point de
vue des transports, sont restés beaucoup plus casaniers, et
consécutivement plus patriotes. Assez volontiers, ils semontrent
irréductibles sur le principe qui les attache au pays natal, et
souvent ils en font une question de vie ou de mort. N’en
déplaise à la Société d’Acclimatation, dont les visées nettement
internationalistes ne tendraient rien moins qu’à transplanter
toutes les espèces sous tous les climats, nombre de Mammi-
fères meurent quand on les dépayse.
N’essayez pas, Messieurs, d'envoyer le Lion au Groënland,
ni le Phoque à Madagascar. Leur patriolisme animal protes-
terait jusqu'au trépas.
Je vous concède qu’en cela ils différeront de l’homme : car
l’homme est le plus accommodable de tous les animaux, et
peut-être le seul qui s’acclimate partout. Mais concédez-moi à
votre tour quil existe entre les bêtes et les hommes de chaque
pays des similitudes de goûts, des communautés de besoins,
et parfois même des imitations réciproques, des plagiats d'habi-
tudes qui finissent par créer entre eux certaines ressemblances
LA PLANTE, LA BÊTE ET LA PATRIE 255
physiques et morales. La tyrannie de chaque climat a institué
entre les espèces imdigènes une homogénéité mentale. Il y
_ aurait, dans le développement de ce thème, la matière d’un
cours qui durerait un an.
J'abrègerai, en vous priant de regarder pour exemple l'œil
admirable du Chameau qui se promène sous la fenêtre. En
cette prunelle d’agate, ne voyons-nous pas une résignaltion
sévèrement méditative, un fatalisme conscient, l’immobile
philosophie d’une sérénité qui accepte l’inévitable? « C'était
écrit ». Toute la loi de l'Islam, tout le Koran est dans cet
œil magnifique d’un penseur qui ne daigne. Mieux encore
que l'œil d'un Arabe, celui-ci nous atteste que la race, née
au bord du désert, était prédestinée à la religion qu'elle pro-
fesse; l'instinct de la bête, d'accord avec le soleil, a précédé
la loi de l’homme; la bosse a précédé le dogme. Nul n’est pro-
phète en son pays? C’est peut-être vrai chez nous autres. Ce
ne l'est pas en Orient, et le Chameau nous en avise.
Ce ne l’est pas non plus chez les plantes. Elles prophétisent,
elles aussi; elles délimitent les possibilités et fixent les capa-
cités locales. Les géographes ne nous expriment-ils pas une
idée de patrie à l'usage des végétaux, avec démarcations de
frontières, quand ils tracent les zones de culture pour l'Olivier
et le Mürier, le Maïs et la Vigne, l'Orge et le Blé? Le Chinois a
son Riz, le Lorrain a son Chou.
Cela, me direz-vous, relève de questions purement climaté-
riques.
D'accord. Notre âme aussi. Les lignes isothermes et les
lignes isonèphes n'influeraient-elles donc que sur le monde
végétal? L'excessive chaleur oblige à l’inaction; donc elle
enseigne la paresse; doncelle engendre le fatalisme. L’extrème
nébulosité n'empêche pas seulement la Vigne de pousser; pour
les mêmes raisons qu'elle a de refuser le vin, enfant de la
lumière et du soleil, elle interdira la gaieté, l'alerte joie de
vivre, et l'espérance, qui est de la joie tournée vers l’avenir.
En nos régions tempérées, où les alternatives du chaud et
du froid astreignent l’indigène au labeur de féconder sa terre,
la nécessité de l'effort matériel aura des conséquences morales,
et voici déjà deux corollaires :
D'une part, l’impérieux besoin du travail engendrera le
respect de leffort, le culte de l'effort, le goût de l'énergie;
d'autre part, le désir bien légitime d'obtenir le meilleur rende-
2356 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D’ACCLIMATATION
ment possible en se dépensant le moins possible, suscitera
l'ingéniosité de l'effort, l'invention et la découverte, c’est-à-
dire l'esprit scientifique : la journée de 8 heures chez nous sera
un cadeau de la science, comme la journée de 8 minutes, au
Congo, est un présent du soleil.
Ainsi nous apercevons, parmi les races humaines, parallèle-
ment aux zones de la culture végétale, des zones de culture
morale, et des organisations sociales : zone de passivité, zone
d'énergie, zone scientifique. L'hérédité fera le reste, puisqu'elle
est un entassement d’habitudes tout comme le sol est un enlas-
sement de détritus. Elle fixera les particularités ethniques, et
elle donnera à chaque peuple son caractère propre, exacte-
ment comme elle donne aux différents crus leur saveur propre.
Il y aura des Bourguignons tout comme il y a du bourgogne,
et pour les mêmes raisons ; tout comme il y a du bordeaux, il
‘y aura des Gascons. Le vin de Touraine, c’est du Rabelais en
bouteille.
Je vous remercie de m’applaudir au lieu de m'envoyer des
petits bancs; je pouvais m'attendre à des protestations contre
cette idée insolente de rapprocher trop étroitement les plantes,
les bêtes et les gens. Boileau nous a dit que le lecteur français
veut être respecté. S'il n’a point parlé de l’auditeur, c’est que,
sous Louis XIV, on écrivait plus qu’on ne discourait; les
choses ont un peu changé, du moins en apparence. De son
temps, mes propos auraient choqué surtout la classe nobi-
liaire, qui aurait peut-être consenti à quelques assimilations
de l’homme avec la vigne, mais qui ne les aurait pas per-
mises entre l’homme et l'homme. En ce temps-là, les nobles ne
se contentaient pas de former une caste, ils prétendaient aussi
constituer une race, et pour un peu, ils auraient cru, de bonne
foi, que leur sang même avait le privilège d'une couleur spé-
ciale : le sang bleu.
Aujourd’hui, ils ont sagement renoncé à cette illusion; mais
il faut croire qu’elle est tenace en notre pays, car voici main-
tenant que la classe ouvrière revendique à son tour l'honneur
d'être une race à part, et non mélée. Ils se trompent, les uns
aussi bien que les autres; nous sommes tous parents, et même
parents proches.
En
LA PLANTE, LA BÉTE ET LA PATRIE 257
La preuve en serait facile à faire. Partant de ce principe
incontestable que, pour venir au monde, chacun de nous a eu
besoin d’un père et d’une mère, qui jadis avaient eu le même
besoin, vous constaterez que vingt générations seulement
nécessitent plus de 2 millions d’ancêtres; pour remonter à
Vercingétorix, chacun de nous a collectionné personnellement
18 quatrillions, 14 trillions, 583 milliards, 333 millions, 333 mille
333 pères, et juste autant de mères. Jamais l'humanité n’en pro-
duira autant qu’il nous en faudrait à chacun. Il nous faut donc
admettre que chaque individu a servi plusieurs fois, — ce que
nous pouvions supposer, — et que chaque alliance a introduit,
dans les familles les plus fermées, un nombre incalculable de
parentés. Nous voilà tous cousins, en vertu d’une nécessité
mathématique; et pour reconnaître cetle parenté nous n’aurons
même pas besoin d'évoquer l'hypothèse des intrusions que
purent occasionner le hasard, l'herbe tendre, les voyages, et
toutes circonstances généralement prévues et interdites par le
neuvième commandement de Dieu.
Cette unité familiale, ce faisceau d’affinités héréditaires qui
nous apparente les uns aux autres et qui, plus mystérieuse-
ment, nous ratlache à la terre même, vers quelle époque les
hommes de ce pays en prirent-ils conscience pour la première
fois? À quelle époque s’est révélé chez nous le sens de la
Patrie?
Je dis le « sens » et non pas lä notion. Car la question qui
nous occupe, cet après-midi, n’est point celle du patriotisme
éclairé, religion qui porte l'homme d’une race à sacrifier sa
personne au salut de la race; il s’agit simplement de rechercher
l'apparition d'un émoi intuitif, animal, si j'ose dire, la révé-
lation du lien qui raccorde l’homme à sa terre natale, comme
le cordon ombilical raccorde l’enfant à sa mère.
- À quelle époque se produisit ce phénomène psychique,
essentiel dans la vie d'un peuple? 7e
La date est connue; elle nous est fournie par un document
dont l’authenticité est cerlaine, car ce document-là émane du
peuple même, de la masse du peuple, d’une génération qui tout
à coup comprit une vérité neuve, et jeta son cri d'amour. Ce
258 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
document, c’est l’œuvre d'art, c’est l’œuvre sculpturale de la
France au milieu du x1r° siècle.
Une parenthèse s'impose ici. Les plus hautes créations de
l'art ne sont pas seulement, comme on le croit trop volontiers,
le produit d’une main savante ou d’un cerveau qui pense; un
homme les exécute, mais un peuple les engendra. Elles sont la
floraison de la sève commune, la résultante des forces qui
couvaient dans la race; c’est par elles que chaque époque
traduit ses aspirations et son rêve, explique ses misères,
exprime ses espérances, affirme sa foi, proclame son idéal.
L'art est la confession des sociétés humaines, et l’histoire
nous montre ceci : chaque fois qu'un peuple a traversé une de
ces crises d'âme au cours desquelles la grande famille tout
entière s’exalte pour un idéal, quel qu'il soit, l’œuvre d’art qui
sort de ce peuple est une œuvre de génie. Le jour où le brûlant
foyer s'éteint, les artistes issus de ce même peuple n’ont plus
que du talent.
Il faut une foi en quelque chose, et peu importe en quoi,
pour dresser une œuvre immortelle. Jamais l'écho d’une voix
ne se prolonge dans les âges, sinon quand cette voix d'un
homme pousse le cri qui sortait de la race.
Notre époque, ayant eu la foi, ayant eu le geste, aura le c cri;
une œuvre surgira, géniale et nécessaire, faite avec des mots
ou faite avec des pierres, pour attester ce que fut, de 1914 à 1919,
la magnanimité de la France.
Au long de notre histoire, d’autres sursauts inoubliables ont
produit des œuvres grandioses. Celle qui nous occupe a jailli
du sol au milieu du x siècle. Elle s'appelait Notre-Dame de
Paris, la Sainte-Chapelle; elle s'appelait, par-dessus tout, la
cathédrale, de Reims. Elle s'appelait aussi Opus francigenum,
« l’'OEuvre issue de la France »; et les Allemands eux-mêmes
l’ont saluée de ce nom à sa naissance, et ce nom était mérité,
car elle traduisait l'âme francaise. Arrétons-nous devant le
miracle qui se manifeste à ce moment-là : une révolution
s'opère dans les idées du monde, et elle sera resplendissante.
Elle va se propager tantôt dans l’Europe entière, comme fera
plus tard celle de 89, et c’est chez nous, comme en 89, qu’elle
prend naissance et trouve sa formule.
Qu'est-ce donc que la France a découvert ce jour-là ? Simple-
ment la Nature et l'Homme, — la Terre et ce qui sort de terre,
— ce qu’elle peut offrir de beauté, de culle, et d'espérance. De
LA PLANTE, LA BÊTE ET LA PATRIE 259
cette double réalité, la terre et son produit, nous dégageons un
idéal.
L'Homme de France, d'un même coup, a compris la terre de
France et fondé l’âme de la France.
Pour discerner les origines de cet événement énorme et
pour en apercevoir la portée, il faut se rappeler deux faits
essentiels. :
Primo, rappelez-vous l’excessive détresse du peuple pendant
le haut moyen âge, sa misère matérielle et son angoisse morale :
depuis les invasions barbares du 1v° siècle, sa vie est une per-
pétuelle torture, et sa conception de la survie est un épouvan-
tement ; ici-bas, son existence est un enfer, et, par delà la mort,
or lui montre l'enfer. Il n’y a pas de quoi être gai : il va pour-
tant inventer le sourire.
Secundo, rappelez-vous la proscription religieuse dont la
nature était l’objet, depuis plus de mille ans. Le Paganisme
vaincu avait divinisé, jadis, les forces de la Nature, et tous les
instincts étaient dieux; le Christianisme vainqueur avait nor-
malement relégué dans l'Enfer ces anciennes divinités qui
devenaient des démons. Afin de réprimer les appels de l’ins-
tinct brutal, la loi nouvelle en faisait des péchés, et la Nature
était le domaine de Satan.
Mais voilà tout à coup un siècle, le plus pieux de tous les
- siècles, le plus mystique, le plus rêveur, le plus idéaliste, celui
qui s’incarne en la douce figure de saint Louis, le voilà qui
s’avise de tourner son regard vers la Nature si longtemps mau-
dite, de l’admirer et de l'aimer, de la vénérer aussi, de la
reprendre au diable pour la rendre à Dieu.
Soudainement, il vient d’apercevoir le sourire de la Nature,
oublié depuis Virgile, et il le célèbre avec une tendresse si
émue quelle nous fait pleurer d’admiration, comme il en a
pleuré lui-même. Est-ce tout? ! a vu un autre sourire, sur le
visage de la Femme, qui restait, depuis le Paradis terrestre, le
pire suppôt du Tentateur.
Deux sourires, quand on souffre tant ! Il les cueillera. Il les
cueillé, fleurs suaves qu'il divinisera en statues, toutes les
deux. Sur le sol nourricier, il s'agenouille avec ferveur devant
l'herbe qui pousse, et il découpe un morceau de son champ
pour en faire le mur de son église. Il ramasse un carré de la
terre natale; verticalement il le dresse pour en faire la maison
260 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
de Dieu, et dans cetle maison, désormais, la divinité terrible
de naguère s'adoucira d'un sourire de femme.
Quand on entrait dans la cathédrale de Reims, dès le pre-
mier pas, après avoir franchi le seuil, on trouvait le vestige de
cette invention et de l'émoi sacré qui l’engendra : sur la paroi
intérieure, en des panneaux rectangulaires, on voyait, amou-
reusement ciselée dans la pierre indigène, toute la flore indi-
gène, des feuilles, des tiges, les plantes du verger et celles du
potager, les portraits du champ qui nourrit l’homme et du pré
qui nourrit la bête. Ces panneaux étaient comme les pages
d'un herbier. C’étaient des pages de prière, aussi, des pages de
gratitude et d’adoration, l'hymne du paysan à la terre féconde,
le premier des hymnes que le peuple de France ait chantés en
l'honneur du pays natal. Reliques de famille, ces panneaux
étaient là pour commémorer une minute solennelle de notre
histoire : l'invention de la Patrie !
Dans le même moment de sa genèse progressive, le paysan
de France vient de découvrir à la fois la Patrie et la Nature :
la divination de l’une est donnée par la compréhension de
l’autre.
Comment lui vint cette compréhension attendrie?
On peut l’imaginer. — Nous rentrons des Croisädes ; elles
durent depuis deux siècles et elles n’ont rien donné. Les
hommes d'Occident, partis pour l'Orient, dans le dessein de
délivrer leur Dieu, avaient cru rencontrer là-bas la Terre de
Chanaan, l’Eden; ils ont vu des rochers qui flambent sous un
ciel implacable, le désert jaune, du sable, la mort sèche.
« Emerveillés que Dieu soit venu naître là »,
ils ont songé :
« Au doux pays de France où l'herbe est tant fleurie ».
En souvenir, ils ont revu :
« Les bois frais, les clochers qui chantent dans l’air bleu
L'eau claire, et les troupeaux couchés dans la prairie ».
Ils rentrent chez eux, désabusés d’un rêve qui les a
décus.
PA +
LA PLANTE, LA BÊTE ET LA PATRIE 261
LE RETOUR (1).
Le croisé qui revient avec la barbe grise
Aperçoit le manoir lointain,
Et reconnaît aux parfums du matin
Cette terre désapprise.
Un rayon de soleil gît sur l'herbe du bois
Toute verte et toute mouillée :
Les gouttes d’eau jasent dans la feuillée
Avec de petites voix.
Les muguets souriants ont relevé leurs têles,
Et les fougères font du bruit;
Le doux soleil va chercher dans leur nuit
Les imperceptibles bêtes.
Il glisse, il saute, il fait un rond, il fait un bond,
S'ouvre des fenêtres, des portes,
Et se parfume avec les feuilles moites,
Car la mort des bois sent bon.
Il chatouille la mousse, égratigne les branches,
‘Se griffe aux ronces en rampant,
Et dans l'air frais qu'il traverse, il répand
Une odeur de fraises blanches.
Puis il se vautre et sent la vase à s’y griser,
Trébuche aux fossés et se plaque,
En se mirant au miroir d’une flaque
Qu'il fait rire d'un baiser.
I gravit le talus, trotte, el sent l’aveline ;
Il court la route et sent le miel;
Il sent la vie, et d’un pas d’arc-en-ciel
Il enjambe la colline.
Pour remonter au ciel il s’ouvre un chemin bleu
Fait de vouütes et d’avenues :
Et le baron croit voir entre les nues
La prunelle du Bon Dieu.
C’est bon de vivre ici! L'homme a compris que sa terre n’est
pas maudite, mais qu’elle est bénie, au contraire; et il constate
qu'il l'adore. Il faut quitter la terre natale pour comprendre
(1) L'Espoir du monde, Lemerre, éditeur.
262 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
combien on l'aime. Demandez à nos prisonniers! Le Croisé qui
revient a vu les temples grecs, les chapiteaux où s’enroule
l'Acanthe et il les trouvait beaux. Mais la feuille de Chou est
plus belle encore que l’Acanthe ; elle est belle deux fois par la
vertu majestueuse de ses lignes, et par la vertu nutritive de sa
chair. La feuille de Trèfle aussi est belle, si souple sous la brise,
et qui nourrit le bétail !
Il cueille une feuille de Chou, il cueille une feuille de Trèfle,
il les baise en pleurant, illes façonne en pierre et l’art gothique
est né!
L'art « gothique »? Pourquoi pas l’art boche? L'art que des
Goths, voleurs et plagiaires appelleront gothique — Deutsch-
land über alles! — mais que le moyen âge appelait l’art de
France, est né ici. Il est l’apothéose d’une pensée française. Il
est la glorification du sol et de ce qui sort du sol. En même
temps qu'il proclame, par son élancement vers le ciel, la Foi, —
par la multiplication des sourires, l'Espérance, — il symbo-
lise par ses clochetons et ses fleurons, par ses crochets, ses
rampants, ses rosaces, par ses nervures et par ses clefs de
voûte, par toutes ses pierres, joyeusement, il symbolise la
gratitude de l’homme pour sa terre, l'union de l'être pensant
avec la chose dont il est fait, et leur parenté reconnue.
La Terre ! Ma terre natale, cette mince croûte d'humus faite
du résidu des êtres et des choses, total des mâñes ancestraux,
réalité mystique mais tangible, matière mêlée d'esprit, œuvre
chimique et morale à la fois, synthèse des créatures éphémères
qui s’absorbent et se résorbent pour constituer ensemble une
unité durable, un tout local, un siphon de vie en continuel
mouvement, un perpétuel devenir. La terre, ma terre ! Ce pro-
duit d’une communion interminablement renouvelée entre les
trois règnes qui s'alimentent par l'échange d’une sève indéfini-
ment transmissible. Ma terre ! Ce par quoi je suis le parent de
l’homme qui passe là-bas, et que je ne connais point, mais qui
est, comme moi, issu de la même souche, imbu des mêmes
sucs ; et le parent, aussi, de l'herbe qui pousse en mon pré, du
bétail qui broute cette herbe, de Ia motte de glèbe où je retrou-
verais, mêlés et confondus, pour me nourrir et me porter,
l’aïeul du Bœuf, l’aïeul du brin d'herbe ou du Chêne, et mon
aïeul !
En chacun des êtres qui bougent ici, animaux ou végétaux,
un peu de mon sang se recueille et travaille, fermente et se
LA PLANTE, LA BÊTE ET LA PATRIE 263
recompose, tout comme dans mes veines un peu de leur sub-
stance à tous circule pour être en mofî le sang de la race per-
pétuée !
La terre de ma patrie, addition des siècles, pâte féconde
qu'ont triturée et malaxée tous les efforts d’antan, où gisent
encore les vestiges de tous les gesies et des moindres frissons
passés, les feuilles mortes et les idées qui furent, les mœurs et
les labeurs, les peines et les espoirs, les rêves et les rumina-
tions.
Chaque pulpe d'un fruit, chaque goutte de sueur tombée du
front d'un laboureur, chaque coup de reins d'un bœuf enfon-
çant un soc de charrue, chaque coup de la hache en silex qui
défricha la forêt préhistorique pour conquérir un sol arable,
toutes les minutes de tout ce qui a été jadis demeurent ici pré-
sentes ettoujours efficaces, pou l’interminable héritage de leurs
résultats totalisés !
Peut-être y a-t-il dans cette salle une poétesse dont la sensi-
bilité s’attristera d'entendre un poète qui ravale l’idée de patrie
au point de la raltacher à des questions de zoologie, d’ethno-
graphie, de botanique, et même de lui chercher des explica-
tions qui relèvent de la chimie organique.
Madame, tout cela n’est peut-être pas d’une philosophie aussi
matérialiste que vous seriez tentée de le croire. Le vieil anta-
gonisme de la science et de l’idéalisme me semble beaucoup
plus apparent que réel; j'inclinerais même à penser — et c'est
peut-être un paradoxe, mais c’est peut-être aussi une vérité de
l'avenir — que l’idéalisme humain est tout bonnement une
divination de ce que la science ne reves pas encore et qu'elle
enseignera tantôt.
Quand on regarde bien au fond, on s'aperçoit que ces pré-
tendus ennemis disent à peu près les mêmes choses, et qu’en
tout cas ils tendent aux mêmes fins, alors qu'ils s’imaginent
tendre à des fins contraires. Mais ceux-là procèdent du senti-
ment et ceux-ci de la logique ; les uns éprouvent, les autres
calculent ; les uns s'expriment par des images et les autres par
des formules. Notez surtout qu'ils ne partirent pas ensemble,
et qu’il s’en faut, puisque les religions eurent à répondre aux
264 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
premiers besoins de l'humanité et que les sciences se mirent à
l'œuvre 20.000 ans plus tard. Comment se rejoindre ?
Spirilualistes et matérialistes me font un peu l'effet des gens
qui ont entonné une fugue, sans préparation; ils ont beau
chanter le même air, ils n'arrivent pas à s’en apercevoir, parce
qu'ils ne chantent pas en même temps. Le groupe de gauche, à
pleins poumons, crie : « Frère Jacques, Frère Jacques ! » tan-
dis que le groupe de droite en est à psalmodier : « Sonne les
matines, sonne les matines! » Et la gauche proteste : « Frère
Jacques, Frère Jacques ! » si bien qu'il lui arrive de se mettre
en colère et de se prendre pour Jacques Bonhomme.
Pour remettre tout le monde d'accord, il suffirait peut-être
de chanter en mesure et de nc pas crier; les choristes alors
découvriraient qu'ils chantent le même air, parce qu’ils sont de
la même race, et qu’un même idéal s'impose à cette race
dont il est le produit normal et nécessaire, infrangible et inéluc-
table, commun à tous : un commun idéal fait de justice et de
clarté.
En d’autres termes, pour que le vieux malentendu cessât, ne
suffirait-il pas d'apprendre l'harmonie ?
C'est peut-être ce que voulait dire la Sagesse des Nations,
cette lointaine aïeule de la Société des Nations, lorsqu'elle
affirmait que « la musique adoucit les mœurs ». C’est peut-être
aussi ce que Musset voulait exprimer à son tour, le soir où il
déclara, en deux vers inintelligibles mais célèbres, que l’'Har-
monie est fille de la Douleur, qu'elle est la langue de l'Amour,
et qu’elle nous vint d'Italie. Ces paroles sibyllines re signi-
fient peut-être rien du tout; mais si on veut absolument leur
découvrir un sens, et en dégager une prophétie, on pourra les
traduire ainsi : toute la douleur des hommes vient de leur dis-
cordance, mais cette douleur même leur dénoncera le besoin
de vivre en harmonie; l'harmonie conduira vers l'amour, et
l'honneur de cette compréhension tardive reviendra aux races
latines. j
En France, nous appellerons cela : « l'Union sacrée ». Ainsi
soit-il !
Le gérant : À. MARETHEUX.
Paris. — L. MARETHEUX, imprimeur, 1, rue Casselte.
» Papilio King.
_Hookeri Miq.
Campbellii ook t.
Osmastoni Gamble.
mone vitifolia Buch-Ham.
— rivularis Buch-Ham.
‘temisia pauciflora Spreng.
ragalus stipulatus D. Don.
meria macrophylla D. Don.
siope selaginoides Hook. f
homs.
s involucratus Wall.
aria nepalensis Wall.
lorylus feroxz Wall.
Cotoneaster frigida Wall.
Drossum micranthum Desf.
— denticulatum À. D. CG.
- et Thoms.
Hianthus himalaicus Hook. f.
et Thoms.
IUnina arborescens Roxb.
us Hookerii Miq.
azinus floribunda Wall.
J ippophae salicifolia Don.
lwingia himalaica Hook. f, et
- Thoms.
Hymenopogon parasiticus Wall.
Hypericum patulum Thunb.
ninum humile L.
Juniperus pseudo-Sabina Fisch. et
le. -
m nepalense Don, D.
belia pyramidalis Wall.
culia gratissima Sweet.
mdragora cærulescens CG. B.
larke. :
conopsis simplicifolia G. Don.
paniculata.
una macrocarpa Wall.
Meillia thyrsiflora Don.
Wyssa sessiliflora Hook. f. -
Pedicularis Sculhjana Prain.
— trichoglossa Hook. f.
morhiza Kurroa Royle.
dophyllum Emodi Waï.
ygonum vaccinifolium Wall.
tentilla Griffithii Hook f.
— leuconota D. Don.
erium diandrum Hook. f.
OFFRES
y, par Aixe (Haute-Vienne).
utes références. — M.
is, Joinville-le-Pont (Seine).
de Cheverny (Loir-et-Cher).
Decitre thalictrifolia Hook. f.
0. Agapornis migrigenis de 1918,
ge pour d'autres Oiseaux. — M.
Officier démobilisé, membre de la Société, re-
érche situation dans l’agriculture ou l'élevage.
L Rousseau, 64, rue ‘de
Jeune Renard apprivoisé. — M. Riffault, chä-
EN DISTRIBUTION
Primula Elwesiana King.
— Kingii Watt.
— reticulata Wall.
— silkimensis Hook.
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— Wattii King.
Prunus Puddum Roxb.
Pyrus foliolosa Wall.
Rosa sericea Lindl.
Richelia lanuginosa.
Rubus paniculatus Sm.
Ruellia cordifolia Wall.
Rheum nobileH ook. f. et Thoms.
Rhododendron arboreum Sm.
— arboreum, var. Camp-
belli.
Rhododendron barbatum Wall.
— campanulatum Don.
— cañparilatum, Don.var.
Wallichir.
— campylocarpum Hook.f.
— cianabarimum Hook. f.
— Daihousiæ Hook.f.
— Falconeri Hook. f.
.— fulgens Hook. f.
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— lanatum Hook. f.
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Blhus semialata Murray.
Saussurea Laneana.
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— Sughoæ G. B. Clarke.
Savifraga purpurascens Hook. f.
et Thoms.
Sedum asiaticum Spreng.
— elongatum Wall.
— Ewersi Ledeb.
— himalense D. Don.
Senecio diversifolius Wall.
— Liqularia Hook. f:
— Mortoni C. B. Clarke.
— pachycarpusG.P.Clarke.
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Swertia dilatata GC. B. Clarke.
— Hookeri C. B. Clarke.
— Kingit Hook. f.
— multicaulis D. Don.
Thalictrum Chelidonii Hook. ft.
et Thoms.
Thalictrum cultratum Wall.
Toddulia aculeata Pers.
Vaccinium serratum Wight.
Graines offertes par M. MAR-
NIER-LAPOSTOLLE :
Alsophilu australis.
Offres et Demandes réservées aux membres de la Sociét
accepte
Decoux,
Archontophænix Cunringha-
miand,
Dracæna indivisa atropur PU eu,
Prinrula malacoides.
Graines offertes par M. PROS-
CHOWSKY :
Butlia capilala var. pulposa Bec-
cari. (Cocos pulposa Barbosa.)
Livistona australis.
Pitlosporum floribundum Wight
et Arn.
Sabal Adansoni type.
Sabal Adansoni, Hit variété, se
reproduit par semis.
Graines offertes par M. MOREL :
Agathea amelloides D C.
Antennaria plantaginea R\ Br.
Chamaæcyparis nutkaensis Spach,
— obtusa Sieh. et Zucc.
Cryptomeria japonica Don.
Cupressus arisonica Green.
— Lawsoniana :
— — var. Allumi.
argenteu.
aurea-glauca.
— elegantissima
sulfurea:
filifera glauca.
patula.
pulcherrima.
Triomphe de
Boskop.
— versicolor.
— sempervirens, Nar. horizon-
talis.
Cytisus Laburnum L.
Cytisus proliferus, var. albus.
Exochorda Alberti Regel.
Impatiens Suliani Hook.
Juniperus excelsa Bieb.
— japonica, Var. awreu.
— oxycedrus.
— rigida.
— virginiana,var.albo-picta.
var. Chamberlaini.
Puarrotia persica C. À. Mey.
Polemonium cæruleum L.
Rhodotypos kerrioides Sieb.
Sequoia gigantea Torr.
Spiræa astibboides.
Taxus adpressa Gord.
— baccata, var. hibernica aure,
— Dovastoni.
Thuya occidentalis.
— orientalis, var. filiformis.
Thuyopsis dolabrata Sieb. et Zuce
Graines offertes par M. BOIS:
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S'adresser au Secrélariat.
té
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G: Lafayetti et Pénélopes. — M. KR. H. Roue
H. Z. N. Meppel (Hollande). ;
Grues cendrées et de Numidie, É d’asré-
Gallus Sonerati; G. furcatus ;
ment, Oiseaux de pare, Echassiers. — M. Dulignier,
naparte, Paris.
Saint-Gérand-le-Puy (Allier).
Lapins à fourrure. — M. C. Loyer, 28, rue Bo-
ONE UE A ie à à Clé, PR TR PRIE” 7%
SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLINATATION |
RECONNUE D'UTILITÉ PUBLIQUE
Le but de la Société Nationale d’Acclimatation de France est de concourir À
e à l'introduction, à l'acclimatation et à la domestication des espèces d'animaux
utiles et d'ornement; 2° au perfectionnement et à la multiplication des races
nouvellement introduites ou domestiquées; 3° à l'introduction et à la propagation
de végétaux utiles où d'ornement. |
Le nombre des Membres de la Société est illimité : les Étrangers et les Dames
peuvent en faire partie, ainsi que les Personnes civiles, les Associations, les Établis:
sements publics ou privés (Laboratoires, Jardins zoologiques ou botaniques, Musées,
Sociétés commerciales, etc.). ]
La Société se compose de membres Titulaires, membres à Vie, nernby 6
Donateurs, membres Bienfaiteurs. É
Le membre Titulaire est celui qui paie un droit d'entrée de 10 francs et uné
cotisation annuelle de 25 francs.
Le membre à Vie est celui qui paie un droit d'entrée de 10 francs et qui s ‘affran-
chit de la cotisation annuelle par un versement de 250 francs. j
Le membre Donateur est celui qui verse une somme d’au moins 500 francs.
Le membre Bienfaiteur est celui qui verse une somme d'au moins 4.000 francs
son nom est inscrit, à perpétuité, en tête de la liste des membres. L
Des formules d'adhésion sont adressées sur demande. 4
La Société décerne, chaque année, en Séance solennelle, des récompenses.
Ces récompenses sont attribuées aux personnes qui, par leurs travaux, tant théo=
riques que pratiques, ont.aidé à la vulgarisation des idées de la Société. }
En outre de la Séance solennelle et publique des récompenses et du Déjeune ;
amical annuel, exclusivement réservé à ses membres, la Société tient chaque mois
des séances générales et des séances de Sections: 1° Mammalogie; 2° Ornithologie et,
sa sous-section, Protection des Oiseaux; 3° Aquiculture; 4° Entomologie; 5° POCHE
et 6° Colonisation.
Tous les membres peuvent assister à ces séances ; ie ordres du jour des séances
générales sont adressés sur demande. à
La Société encourage d’une manière toute spéciale les études de Zoologie et de
Botanique appliquées en distribuant des graines et en confiant des cheptels us
maux à ses membres.
Le Bulletin mensuel forme, chaque année, un volume d’environ 800 pages
illustrées de gravures. Il traite des questions concernant l'élevage des animaux, là
culture des plantes et particulièrement des faits d’acclimatation survenus en France
et à l'Étranger. Il donne des renseignements les plus variés sur les animaux et les
plantes utiles ou d'ornement d'introduction nouvelle. È
On y trouve des articles de fond relatifs aux applications de l'histoire naturelle
installation, éducation des animaux, culture des plantes, usages, introduction, etc., etc
Ce Bulletin est adressé, gratuitement, à tous les membres de la Société. -
*
æ *
ÿ
La Société Nationale d'Acclimatation poursuit un but entièrement désin-
téressé; elle ne sert aucun intérêt particulier, ne se livre à aucun commerce;
adhérer à ses statuts, l'aider dans ses efforts, c'est contribuer au bien-être général
et à la prospérité du pays.
Le Gérant : À. MarxTAKUx,
Paris. — L. MARETHEUX, imprimeur, 1, rue Cassette.
* BULLETIN
Sci Natinrale d'Acelimaation
(REVUE DES SCIENCES NATURELLES APPLIQUÉES)
«h
6% ANNÉE .
N° 9. — SEPTEMBRE 1919
SOMMAIRE
: J. CREPIN. D La Chèvre dans les régions dévastées, . . . .... 265
Ps LG NL ATEN ROSE PAR ER CR Re PERD 268
D: Bors. — Expériences de culture le diverses variétés de Pommes de terre reçues des
na à da nov tien cie 273
RE UE boisson économique. 2... mi ivre 280 Z
Extraits des procès-verbaux des séances de la Société :
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AO MT RES Se TP NE ose 289
Un numéro, 3 francs ; — Pour les Membres de la Société, 2 fr. 50.
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AU SIÈGE SOCIAL
DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D’ACCLIMATATION DE FRANCE
198, BOULEVARD SAINT-GERMAIN, PARIS [VIT®).
En RL A DO Ce US om
Pendant la durée de la guerre, le Bulletin paraît une fois par mois.
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BUREAU ET CONSEIL D'ADMINISTRATION POUR 1919
Président, M. Edmond Pgarir, Membre de l'Institut et de l'Académie de Médecine, Directeur du
Muséum d'Histoire naturelle, Paris. 4
MM. D. Bois, Assistant au Muséum d'Histoire naturelle, 15, rue Faidherbe, 1
Vice-Présidents. Saint-Mandé (Seine). 4
Dr CHAuveAU, Sénateur de la Côte-d'Or, 225, boulevard Saint- Germain, Paris.
Secrétaire général, M. Maurice Loyer, 12, rue du Four, Paris.
. MM.J. Crepin, 55, rue de Verneuil, Paris (Séances).
Secrétaires. cu: DeRREUIL, 29, rue de Châteaudun, Paris (Intérieur).
. DELACOUR, 28, rue de Madrid, Paris (Ztranger).
Trésorier, M. le D' SE 6, rue de l'Oratoire, Paris.
Archiviste-Bibliothécaire : N.
Membres du Conseil
MM. A. CHAPPELLIER, 197, avenue Daumesnil, Paris.
le D' ACHALME, Directeur du Laboratoire colonial du Muséum d'Histoire naturelle, 1, rue Andrieux;,
Paris.
le D° P. MARCHAL, Membre de l'Institut, Professeur à l'Institut National Agronomique, 45, rue
de Verrières, à Antony (Seine). “
le D' LePrince, 62, rue de la Tour, Paris.
MAILLES, rue de l'Union, La Varenne-Saint-Hilaire (Seine).
le Dr E. TrouEssART, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle, 61, rue Guvier, Paris.
LecouTEe, Membre de l'Institut, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle, 14,rue des Ecoles, Paris.
P. CARtÉ, 40, boulevard de Courcelles, Paris.
L. ROULE, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle, 57, rue Cuvier, Paris.
G. FouoERr (l'abbé), 24, rue Cassette, Paris. à
P. KEsINER, Président de la Société ‘de Chimie industrielle, 38, rue Ribera, Paris.
R. Le Forr, 89, boulevard Malesherbes, Paris.
Dates des Séances générales et du Conseil
POUR L'ANNÉE 1919
Janvier | Février Mars Avril Mai | Novembre te
SÉANCES DU Conseil, le mercredi à 4 h. 8 12 12 16 14 re 10 |
Séances générales, le lundi à 3h. .. _ É D Se . 1e FL
Sous-SEcrTiOn d'Ornilhologie (Ligue pour
la Protection des oiseaux) le lundi
RIT RER RÉ LU CS Do 2 D] AA 24 2% LA 12 2% 22
Les membres de la Société qui désirent assister aux Séances générales recevront
sur leur demande les ordres du jour mensuels des séances.
Le Secrétaire général a l’honneur d'informer MM. les Membres de la Société et les
Rnb de qui désireraient l'entretenir, qu’il se tient à leur disposition, au siège de la
ciété, 198, boulevard Saint-Germain, tous les Lundis, de 4 à 7 heures.
Les auteurs sont informés que, les prix des tirages à part subissant des variations
fréquentes du fait de la guerre, le tableau publié sur. la couverture du Bulletin cesse d'être
applicable; il sera fait désor mais un prix spécial pour chaque tirage à part.
La Société ne prend sous sa responsabilité aucune des opinions émises
par les auteurs des articles insérés dans le Bulletin.
La reproduction, sans indication de source, ni de nom d'auteur,
des articles publiés dans le Bulletin est interdite.
LA CHÈVRE DANS LES RÉGIONS DÉVASTÉES
COMMUNICATION FAITE AU CONGRES DE L'AGRICULTURE FRANÇAISE
(Juin 1919)
Par J. CREPIN,
délégué de la Société d'Acclimatation.
Au nom de la Société nationale d’Acclimatation de France,
nous avons l'honneur de faire à la 2° section du Congrès une
communication dont l’objet n'apparaîtra d'ordre secondaire
que tant que l’opinion publique n’aura pas été mise à même
d’en saisir la très grande portée.
Les faits que nous venons signaler à l'attention du Congrès
ont été soigneusement étudiés et vérifiés et apportent une pré-
cieuse contribution à la documentation de la question caprine
qui emprunte aux circonstances un regain d'intérêt.
_ Gardez-vous, Messieurs, de dire que la causeest entendue et
jugée, car nous serions obligés de vous répliquer qu'il est
absolument extraordinaire, pour ne pas dire monstrueux, que
nos scientifiques de l’agriculture aient pu passer condamnation
à la légère sur une question constamment controversée et qui
ne vise à rien moins qu à établir si, oui ou non, la Uhèvre peut
rendre à la santé publique et à l'économie nationale lesimmenses
services dont certains la croient capable.
Remarquez que vous avez parlé iei de toutes les espèces ani-
males contribuant à la richesse de notre domaine agricole, et,
dans l’énumération des précieux auxiliaires de la ferme dont
vous proposez l’anélioration ei le développement dans un but
-de bien-être publie, vous écartez systématiquement la Chèvre,
même la Chèvre nourrice, ce puissant moyen de lutte contre la
tuberculose et la mortalité infantile.
Cette dernière allégation peut rencontrer parmi vous des
sceptiques, surtout qu'il a été fait, il y a peu de temps, à la tri-
bune de l'Académie de l'Agriculture, une communication qui y
contredit. Malgré l'autorité qui s'altache à cette déclaration,
nous la dénonçons comme caduque parce que les faits sur les-
quels elle s- basaït se sont effondrés aussitôt.
On y disait que « là légende de la résistance de la Chèvre à
Vinfection tuberculeuse avait vécu, qu'il n'en restait plus rien»,
BULL. SOC. NAT. ACCL. FR, 1919. — 16
966 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D ACCLIMATATION
et cela malgré l'acte de foi qu'y avait ajouté l'Académie de
Médecine dans sa séance du 8 avril 1902.
Faut-il rappeler la déclaration faite à l’unanimité des suf-
frages par cette docte assemblée et traduite par M. Railliet dans.
les termes suivants : « La facilité avec laquelle on entretient la
Chèvre, même dans les villes, la possibilité qu'elle offre de pro-
duire en toute saison du lait de lactation récente, la résistance
bien connue qu'elle présente à l'infection tuberculeuse, toutes
ces conditions rendraient infiniment avantageuse l'installation
dans les grandes villes, et à Paris en particulier, de nombreuses
petites chèvreries propres à fournir, en tout temps et à tous,
un lait frais et pur, d’une richesse appropriée aux besoins. »
Cette prétendue légende vérifiée de la sorte et revue aux
clartés projetées par les recherches de la Société nationale
d'Acclimatation est bien, sans aucun doute aujourd'hui, de
l’histoire que tout le monde doit connaître et relire attentive-
ment pour en faire son profit.
Oui, il importe grandement de mettre en plein jour la vérité
sur la Chèvre et nous vous adjurons de nous aider dans cette
tâche après vous être convaincus vous-mêmes de la réalité des
faits que nous avançons. ù
Tout le monde, à votre insligation, voudra savoir ce que
cette espèce animale, qui a été lraitée jusqu'alors au rebours
de son instinct et de ses besoins. est capable de donner lors-
qu'elle est placée dans des conditions de vie favorables au déve-
loppement de ses faculiés.
Vous tous, agriculteurs ou petits fermiers, vous reprochez à
la Chèvre de mal utiliser l’espace de prairie dévolu à son entre-
tien, de gâcher le bon fourrage que vous lui distribuez. Selon
vous, elle ne s'applique qu'à détruire, à saccager vergers et
plantations. Vous vous joignez aux forestiers pour la vouer à
la vindicte publique et exiger sa radiation de la liste des ani-
maux de la ferme. Que ne songez-vous plutôt à vous mettre en
garde contre ses défauts pour mettre à profit ses merveilleuses
facultés ! Le problème a été résolu et la solution est à la portée
de qui voudra la connaitre.
En résumé, nous nous croyons autorisés à vous dire, avec
pièces justificatives en mains, que le procès de la Chèvre est à
reviser.
En conséquence, nous nous mettons à votre disposition pour
indiquer comment il faut élever cette bête laitière pour en faire
À
4
LA CHÈVRE DANS LES RÉGIONS DÉVASTÉES 267
une bonne mangeuse, qualité indispensable pour la rendre
apte au grand rendement.
Nous signalerons en même temps le moyen qui existe de
libérer son lait de toute saveur trahissant l’origine, sa peau et
ses produits de toute odeur spécifique : ce moyen réside dans
le choix de la race et surtout dans l’absolue propreté avec
laquelle l'animal et son produit sont trailés.
Pour enlever tout prétexte à reprocher à la Chèvre son goût
pour la déprédation et la mettre à l’abri de l'atteinte des para-
sites entozoaires qui la recherchent et qui lui sont immanqua-
biement funestes lorsqu'elle vit aux champs, en pays de plaine
et de bonne culture, nous conseillons avec insistance la stabu-
lation à laquelle elle s'adapte admirablement, sans le moindre
dommage pour sa santé ou sa faculté de production.
C'est à ce régime qu'elle arrive à la plus grande longévité et
qu'elle se montre apte à l’engraissement pour servir en bou-
cherie.
De toutes les industries agricoles aucune ne donne de résul-
tals aussi fructueux qu'une exploitation de Chèvres nourries à
l’étable pour la grande production laitière.
Il en est de même pour la Chèvre lanigère entretenue sur les
hauts plateaux incultes et désertiques ; elle y trouvera sa vie,
coûtera peu et donnera une riche toison de mohair avec une
excellente chair à livrer à la consommation publique.
Enfin notons que nous possédons en France une race autoch-
tone, la Chèvre indigène des hauts sommets alpestres, abso-
lument pure et de forme remarquable.
C’est de toutes les races caprines que nous connaissons celle
qui a l'allure d’un bétail de rapport : la plus grande taille, la
lactation la plus prolongée et un rendement en lait dépassant
de beaucoup la faculté des meilleures races laitières d’autres
espèces.
Si elle ne porte pas de toison précieuse, son cuir est remar-
quable par sa souplesse et sa solidité, et fait la renommée de
notre industrie du gant de peau et du cuir-chevreau. La viande
de cette Chèvre peut être appréciée à l’égal de celle du Mouton.
Il n’échappera pas au Congrès que si ia nouvelle branche
d'industrie que nous préconisons peut réellement offrir les
ressources que nous signalons, il importe de chercher à en
faire profiter tout d’abord nos régions dévastées par la guerre.
Aucun animal domestique n'est capable d'utiliser comme la
268 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
Chèvre et de traduire en une source de produits la maigre
provende que peuvent offrir les parages incultes et stérilisés de
la zone des combats.
Meltons-y nos Chèvres des Alpes pour la production laitière
et importons en même temps d’Asie-Mineure des troupeaux
caprins d'Angora pour créer sur place, dans nos régions du
Nord, la matière première de la précieuse étoffe mohair, très
connue déjà des fabricants de tissus de laine des dites régions.
La Société nationale d’acclimatation de France se tient à la
disposition du Congrès pour fournir la documentation et les
concours compétents nécessaires pour la mise en pratique de
toutes ces idées.
L'AMARANTE
ESTRELDA SENEGALA (minima).
Par RENÉ BACON.
L'Amarante est trop connu des amateurs d'Oiseaux pour en
donner ici la description ; cependant, son élevage mérite d’être
signalé, car il est certainement négligé ou méconnu par un
srand nombre d'éleveurs.
Ce charmant petit Astrild, par son plumage, sa grâce, peut
figurer dans toutes les volières ; son caractère sociable permet
de l'élever en compagnie d'Oiseaux rares, sans crainte qu’il en
trouble la reproduction. Il est vrai que c’est un Oiseau commun,
que l'on trouve toute l'année, chez tous les marchands d’Oi-
seaux ; son prix, peu élevé, indique la facilité avec laquelle on
peut se le procurer ; mais ce n'est pas précisément le fait de
posséder tel ou tel Oiseau qui a de l'intérêt pour l’éleveur, c’est
de voir cet Oiseau se reproduire en captivité.
L'Amarante, comme tous les autres Astrilds, a besoin de
certains soins, principalement à son arrivée, il est frileux,
craint l'humidité, mais, si l'on peut se le procurer au prin-
temps, son acclimatation en est beaucoup simplifiée.
Rien de particulier à signaler pour sa nourriture; il s’accom-
mode très bien de celle des autres Oiseaux, c’est-à-dire qu'il
mange le millet et l'alpiste ainsi que les pâtées, accepte avec
plaisir quelques petits Vers de farine et toutes sortes de ver-
dure. Il est souvent à terre, à la recherche de graines gonflées
L'AMARANTE 269
et attendries par l'humidité, fait plusieurs petits vols de
branche en branche, puis retourne à terre, afin d'y découvrir
quelques Insectes. Le mâle et la femelle ne s’abandonnent
guère, ils pourraient servir d'exemple à tous les autres couples
de la volière et au moment de construire leur nid ils s’entr'aident
mutuellement. ÿ
Contrairement à certains Oiseaux qui parcourent la volière
en tous Sens, avec une brindille au bec, avant de se poser,
lAmarante travaille‘ avec plus de mystère ; c’est presque par
surprise que vous le voyez à l’œuvre et il arrive très souvent
que le nid est terminé sans que vous vous en soyez aperçu. La
construction de celai-eiest des plus variées bien qu'il yait dans
la volière toutes sortes de matériaux à la disposition de ces
Oiseaux, mais les uns font l'enveloppe extérieure de feuilles
sèches, posées sans art ou plutôt sans affecter la forme d'un
nid ; on croirait voir tout simplement une poignée de feuilles
entassées ; les autres n’emploient que la mousse et le foin, mais
tous apportent un soin particulier pour en tapisser l’intérieur
qui est toujours parfaitement tissé de menus brins d'herbe
sèche et matelassé très douillettement de crin et de plumes de
toutes couleurs. La disposition des nids diffère également
selon le caprice des Oiseaux, cependant, ils sont plus réguliè-
rement placés dans le bas de la volière, soit à O0 m. 50 ou
1 mètre du sol; ce sont les hauteurs moyennes observées si les
Oiseaux construisent eux-mêmes ; ils nichent également dans
de petites boîtes ou nids de jonc ou d’osier préparés d'avance et
placés en divers endroits jusqu’à 2 mètres de hauteur, mais
c'estipresque une exception.
L'ouverture du nid est toujours très soignée, de forme
ronde, très petite ainsi que l’intérieur du nid, si bien qu'à
chaque couvée, après un séjour prolongé sur les œufs, la queue
de l'Oiseau qui a couvé est retournée, prenant ainsi la forme
circulaire du nid ; je puis même ajouter que maintes fois c’est
le seul indice qui m’a fait supposer qu'il avait fait un nid.
L’Amarante est un Oiseau très confiant ; vous pouvez vous
approcher de lui lorsqu'il est au nid sans crainte de le voir en
sortir affolé; au contraire, s’il vous voit, il suit des yeux chaque
mouvement que vous faites et semble rassuré. Lorsque vous
entrez dans la volière, ne soyez pas surpris de voir accourir le
mâle el la femelle ; ils sont tellement familiers qu'il n’est pas
rare, si Vous vous occupez à quelque ouvrage d'agencement
270 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
ou de nettoyage, de voir passer et repasser entre vos jambes
votre petit couple de curieux ; que de fois, après un lemps
d'arrêt devant un arbuste, par exemple, les ai-je vu apparaître
à mes pieds, sautillant, picorant, sans paraître incommodés de
ma présence ; il m'arrive souvent que, pour les taquiner, je les
menace du pied et, en agissant tout doucement, j'arrive presque
à les toucher, les obligeant à se retirer graduellement, car j'ai
toujours crainte de les écraser. Ils me suivent un peu partout
dans la volière, sachant bien que je n’en sortirai pas sans leur
distribuer une petite friandise.
La ponte varie de 3 à 5 œufs, plus souvent 4, ils sont d’un
blanc rosé; le mâle et la femeile couvent alternativement,
comme tous les Astrilds d’ailleurs, et même parfois tous les
deux ensemble. Les jeunes sont couverts d’un léger duvet
noir ; ils ont, pendant les premiers jours, à la naissance du
bec, deux petites bulles, bleu pâle, et lorsqu'ils ouvrent le bec,
vous croiriez voir une fleur de myosotis, ces bulles n'existent
plus à la sortie du nid. Les jeunes conservent la livrée de la
femelle pendant assez longtemps et ce n'est que par petites
plaques que le rouge apparaît indiquant le sexe ; la mue est
‘assez longue et j'ai même observé que l'Amarante s’accouplait
parfois avant qu’elle ne soit complète.
À ce sujet, j'ai eu l’occasion d’envoyer une note à La Revue
Française d'Ornithologie (novembre 1913, page 183). Voici ce
que je disais en réponse à une question posée par M. Ménegaux,
directeur de la dite Revue.
« Ayant parmi mes Astrilds africains une femelle d'Ama-
rante de l’an dernier, je me suis procuré cette année (11 mai
1913) un jeune mâle n'ayant qu'une toute petite plaque rouge
au front marquant le sexe; aussitôt que ces Oiseaux furent
ensemble ils construisirent un nid, et le 26 mai il y avait quatre
œufs qu'ils ont couvés très assidument jusqu’au 20 juin, c’est-
à-dire jusqu'au jour ou j'ai enlevé les œufs, car ils étaient
clairs. Quelques jours après, dans le même nid, ils se sont remis
à nicher ; l’éclosion a eu lieu le 5 juillet; sur quatre œufs, il y a
eu trois petits. Le mâle reproducteur, non en couleur, n’avait de
rouge que le front et quelques plaques au cou.
« En ce moment, 24 août, la prise de couleur est un peu plus
avancée, le dos se teinte de rouge ainsi que la gorge et la poi-
trine, mais les ailes et le ventre restent gris-brun. Ce couple
fait une nouvelle nichée, toujours dans le même nid tapissé de
L'AMARANTE DTA
nouveau, intérieurement, de menu foin et de plumes; ces
Oiseaux étant toujours très vigoureux, je ne doute pas que les
œufs soient fécondés. Je dois ajouter qu'ils sont seuls de leur
espèce dans cette volière ; un autre couple d’Amarantes, en
pleine couleur, a niché cet hiver en plein air, malgré le
froid et la neige ; les petits sont nés, mais la couvée n’a pas
réussi.
« Ainsi que le dit le D’ Parrot, le port de la livrée d’adulte
«n'est donc pas une raison sine qua non de la possession
« du pouvoir fécondateur », ce qui est d’ailleurs confirmé par le
D' Bureau, qui dit : « Quant aux mâles qui fécondent leurs
« femelles, après une première mue partielle, ils constituent
« l'immense majorité des Oiseaux. »
Depuis longtemps je ne change rien au régime de mes
Oiseaux lorsqu'ils élèvent leurs jeunes ; ils ont toujours, en
plus que la variété des grains habituels, une petite ration de
pâtée de ma composition ou celle de Duquesne ; tous s'en trou-
vent bien et élèvent leurs jeunes, avec plus ou moins de succès
il est vrai, mais sans distribution d'Insectes, sauf quelques
Vers de farine.
Au début, et ceci remonte déjà à plusieurs années (fin mars
1892, d'après mon carnet d'élevage), j'avais dans ma volière,
parmi quelques Diamants australiens, toute une collection de
petits Sénégaliens ; un matin, tout en rendant visite à mes petits
pensionnaires, je nettoyais le sol, lorsqu'un mâle d’Amarante,
effarouché par le froissement des branches d'un petit arbuste
où il se trouvait, s’envola lentement et me sembla plutôt
s'abattre à terre; comme il faisait encore très froid, j'ai pensé
qu’il était engourdi et j'ai voulu le ramasser; mais aussitôt il
reprit son vol, jetant plusieurs petits cris auxquels se mêlèrent
aussitôt ceux de la femelle ; ne comprenant rien à ce tumulte
inaccoutumé, j'eus l’idée de visiter l'endroit d'où il s'était
envolé et j'ai failli commettre une erreur des plus graves; ce que
Je prenais pour un amas de feuilles sèches était un nid placé
près du tronc de l’arbuste à la naissance des branches et qui
paraissait presque informe au premier coup d'œil; ce n’est
qu'après un examen plus attentif que je me suis rendu compte
que le nid était parfaitement bien fait et qu'il y avait des œufs.
Très surpris, n'ayant rien remarqué qui puisse me le faire
soupconner, j ignorais s’il y avait longtemps que l’incubation
était commencée, mais comment le savoir? A peine si je voyais
272 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
les œufs. Je pris la décision, et c’est ce que je fais toujours
depuis pour satisfaire ma curiosité, de prendre une cuiller à
café, de l’introduire par l'ouverture du nid et d'en retirer les
œufs ; à ma grande satisfaction, ils étaient fécondés et l'incu-
bation en était même avancée. Mais là se posait la question de
la nourriture à donner, je n'avais que du millet et j'ignorais les
« pâtées ». Comment faire ? Mon parti fut vite pris. Le nid
étant placé dans la partie de la volière à air libre, je fis passer
tous les autres Oiseaux dans Ja partie vitrée, ne laissant que le
couple d'Amarantes avec ses jeunes, puis, au risque de tout
compromettre, je lächais mes Oiseaux en pleine liberté. Ce
que j’espérais arriva, ils se mirent aussitôt à inspecter tous les
arbres du jardin et semblaient heureux de ma décision ; aussi,
comme pour me remercier, mais plus sûrement par instinct
naturel et par amour de leur progériture, ils revinrent au nid,
apportant à la petite famille l’indispensable, c'est-à-dire une
nourriture animalisée et substantielle qui faisait défaut ; les
premiers jours se passèrent ainsi et très bien.
‘ La volière était à quelques mètres seulement d’une véritable
haie de Lierre couvrant et surplombant, en forme de voûte, un
mur sur 12 à 15 mètres de longueur; c’est là que j'ai pu jouir,
en plein soleil, de toute la beauté de ces minuscules petits
Oiseaux; mais voyant qu'ils s’éloignaient de plus en plus de la
volière j'eus crainte de ne plus les voir revenir ; je pris aussitôt
une nouvelle résolution en nelaissant qu’un seul Oiseau dehors
à la fois, chaque jour je faisais l'échange et tout alla très bien
jusqu’à la sortie du nid. La nichée réussit admirablement et
fut suivie d’une seconde. Aussitôt un couple de Cordons bleus
fit son nid ainsi queplusieurs couples de Diamants, il ne fallait
donc plus penser à ouvrir les portes de la volière !
Ce n’est qu'à partir de ce. moment que je fis des pâtées et,
depuis, j'ai toujours élevé mes jeunes Amarantes ainsi que
tous mes autres Oiseaux avec le régime mixte de grains et de
pâtée.
Je ne puis qu'engager à accorder une place au petit Sénéga-
lien rouge dans toutes les volières, car la facilité avec laquelle
il se reproduit égale sa gentillesse, et son plumage d’adulte
rivalise avec ceux de:bon nombre d’Oiseaux rares.
Cognac, mai 1919.
it
ke
SR
EXPÉRIENCES DE CULTURE
- DE DIVERSES VARIÉTÉS DE POMMES DE TERRE
REÇUES DES CANARIES
Par D. BOIS.
Au mois de mai 1918, j'ai remis au Muséum, pour en expé-
rimenter la culture, cinq tubercules de chacune des variétés
de Pommes de terre dont l'intérêt m'avait été signalé par le
D' G.-V. Perez, et que nous avons reçues par l'aimable entre-
mise du consul de France à Ténérife, M. Juan Claverie (1).
La plantation a été effectuée le 10 mai, en solléger, mais qui
avait été fumé à l'automne. Il n'a pas été donné de soins spé-
ciaux, mâis seulement des binages, sarclages et buttage, comme
en grande culture.
, En raison de la date tardive de la plantation, la récolte a été
effectuée le 4 novembre, c'est-à-dire le plus tard possible,
pour permettre aux tubercules d'atteindre leur complet déve-
loppement.
Les résultats ont été les suivants :
1° Papa palmera, 5 pieds.
Récolte totale : 51 tubercules pesant ensemble 3 kil. 598,
soit une production moyenne de 120 grammes par plante.
Ils se répartissaient ainsi, comme grosseur :
17 gros, dont le plus volumineux . . . pesait 295 grammes.
19 moyens, dont le plus volumineux. . pesait 55 —
45 petits, dont le plus volumineux. . . pesait 15 —
Dans cette variété, les tubercules se développent à une très
faible profondeur dans le sol; ils sont de formes très irrégu-
lières : les petits et les moyens généralement globuleux; les
plus gros, globuleux ou allongés; tous bossués, munis d'yeux
nombreux et profonds; dans ‘certains cas, ils sont rameux,
forment des groupes de deux ou trois tubérosités réunies entre
elles à la base.
(4) Je tiens à remercier M. J. Gérôme, jardinier en chef au Muséum.
* pour’le soin savec lequel il a suivices expériences,
144 274 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
Ces tubercules ont la peau rose violacé, et la plupart pré-
sentent, au moment de la récolte, autour de chaque œil, une
macule étroite, de couleur blanc jaunâtre. Leur chair ‘est
jaune. |
Cuits à l’eau (en robe de chambre), ils restent consistants.
Coupés en morceaux pour Ja friture, ils conservent la forme
qui leur à été donnée. 'æ
Papa palmera (demi-grandeur).
A la dégustation, ils ont été reconnus de qualité moyenne,
assez bonne.
_ 2 Papa blanca, 5 pieds.
Récolte totale : 55 tubercules, pesant ensemble 4 kil. 406,
soit un poids moyen de 281 grammes par plante.
Ces tubercules se répartissaient ainsi, comme grosseur :
A0#eros;dontvle plus \eros PEN Ip Sat O RM 0
16 moyens, dont le plus gros . . . . . . . pesait 0 kil. 030
39%petits, dontéle plus eros CP RIDE Sata Een ON
Cette variété a donné une récolte très inférieure à celle de la
- CULTURE DE DIVERSES VARIÉTÉS DE POMMES DE TERRE 275
variété Papa palmera. Les plus gros tubercules n’ont atteint
que la moitié du poids de ceux que cette dernière a pro-
duits.
Le nombre des petits tubercules peu développés est beau-
coup plus étevé, ce qui diminue encore le poids moyen par
tubercule (25 gr. 45 au lieu de 69 gr. 17).
Papa blanca (demi-grandeur).
Ces tubercules sont plus réguliers de forme; le plus grand
nombre sont globuleux; quelques-uns seulement allongés; les
yeux sont moins nombreux, peu enfoncés. Ils sont de couleur
| blanc jaunâtre uniforme.
ô La chair est jaune pâle; la fécule fine. Cuite à l’eau ou en
friture, la chair de ces tubercules reste ferme; à la dégustation,
la qualité est jugée très bonne.
976 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCIIMAMATION
3° Papa negra, 2 pieds seulement, 3 tubereules n'ayant pas.
poussé.
Récolle totale : 11 tubercules pesant ensemble 700 grammes
seulement, soit un poids moyen de 63 gr. 63 par tubercule et
de 350 grammes par plante.
Ces tubercules sont de forme irrégulière, comme ceux de la
variété Papa palmera; ils sont aussi de couleur rose violacé,
mais ne présentent pas de lache blanc jaunâtre autour des
yeux.
La chair est jaune. Aucun renseignement ne peut étre donné.
sur la qualité de cette variété, la récolte entière devant être
conservée pour être plantée l'année prochaine en vue d’une
nouvelle expérience. |
Les deux autres variétés : Papa meloncra et Papa de Baya,
ont été recues trop tardivement (fin juin 1918) pour être plan-
itées. Les tubercules, conservés au sec, sont en parfait état à
l'heure actuelle et on peut espérer les garder ainsi jusqu’au
printemps prochain.
k
x #
Des tubercules de ces mêmes variétés ont été donnés pour
essais à quelques-uns de nos collègues habitant la France et à
un certain nombre d’autres qui ont dû en expérimenter la cul-
ture en Algérie, en Tunisie, au Maroc. Il sera intéressant de
connaître les résultats obtenus par chacun d'eux.
La maison Vilmorin, qui possède une très importante collec-
tion de variétés de la précieuse Solanée, pourra nous dire si
celles que nous avons reçues des Canaries sont distinctes ou si.
elles se rattachent à d’autres déjà connues.
Notre excellent correspondant et ami, le D' Perez, nous
disait dans les lettres qu'il nous à adressées au sujet de ces
plantes :
Les Canaries sont depuis longtemps le pays idéal pour la
production des Pommes de lerre. Leur exportation est consi-
dérable aux Antilles et, dans ces dernières années, en Europe,
surtout en Angleterre.
Pour satisfaire aux exigences du marché anglais, les variétés
« anglaises » sont presque exclusivement cultivées, les tuber-
cules de plantation « semences » étant importés chaque année
d'Angleterre, vers octobre et novembre. Elles sont cultivées.
CULTURE DE DIVERSES VARIÉTÉS DE POMMES DE TERRE 277
-n hiver, jusqu'en mai; mais elles sont peu productives, ne
donnant que 3 à 10 pour !, habituellement 5, tandis que les
variétés locales ont un rendement beaucoup plus considérable.
Ces dernières, probablement introduites directement d'Amé-
rique à une époque reculée, sont plus recherchées des paysans
des Canaries, non seulement pour leur grande productivité,
mais aussi parce que la chair de leur tubereule, au lieu d'être
farineuse comme dans les variétés « anglaises », est au con-
traire consistante, ce qui permet de les consommer plus faci-
lement non pelées, en les trempant, suivant l'habitude locale,
dans une sauce composée d'huile, de vinaigre et de Piment de
saveur très brûlante :
Parmi ces variétés locales, le D' Perez citait : Papa colorada,
Papa melonera, Papa borida, Papa peluca, Papa negra, Papa
de Baya. D'autres sont reproduites au moyen de tubercules de
plantation (de semence) récoltés l’année précédente par les
cultivateurs dans leurs propres cultures.
Elles sont cultivées sur les hauteurs, maïs on sait qu'aux
‘Canaries les altitudes extrêmes où les cultures peuvent être
établies ont un caractère subtropical, les plantes indigènes des
plus grandes hauteurs : Pinus canariensis, Cytisus fragrans
(qui croît jusqu’à 3.000 mètres), certains Æ£chium ne peuvent
figurer que dans les jardins de la région de l'Oranger.
Les races de Pommes de terre des Canaries sont donc adap-
lées, sinon au climat tropical, du moins au climat subtropical.
C’est à ce titre surtout qu'elles nous intéressent, car elles
seraient précieuses si cette adaptation en permettait la culture
dans celles de nos colonies où les variétés d'Europe ne réus-
sissent pas ou ne donnent que de médiocres résultats (1). C’est
ce que l’expérimentation seule pourra nous apprendre.
LS
sp":
Dans l’essai que nous avons entrepris cette année au Muséum,
la variété Papa palmera à donné un rendement assez élevé,
(1) Dans une note intitulée : Simple question sur la Pomme de terre,
Bulletin de la Société nationale d'Acclimatation, 1916, p. 219, M. Charles
Rivière établit que, même en Algérie, où la culture de la Pomme de
terre est faite en vue de la production de tubercules de primeur pour
l'exportation, les tubercules de plantation (de semence) doivent être
importés de France chaque année, et que le rendement, assez faible, rend
le chiffre des importations supérieur à celui des exportations.
978 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D ACCLIMATATION
mais son lubercule, de forme très irrégulière, et sa qualité
moyenne sont des défauts assez graves; elle ne serait vraiment
intéressante que dans le cas où de nouveaux essais, en saison
plus favorable, la montreraient très productive et si sa qualité
se trouvait améliorée par la culture dans un sol mieux
approprié.
La variété blanca a donné des tubercules moins abondants,
mais beaucoup plus réguliers et de bonne qualité.
Les Pommes de terre des Canaries, remises à quelques-uns
de nos collègues et cultivées par eux, ont donné les résultats
suivants :
Chez M. Debreuil, à Melun, les trois variélés Papa blanca,
palmera et negra, ont été plantées le 8 mai 1918. Arrachées le
15 octobre, elles ont donné, par touffe :
CAPÉDIAN CA PERTE SEE QU EST LEE 1 kil. 800
«RP palmera UMA MEME CEE NES NET SI DE
LP. MOPTAN D De NE QUES EEE ES ANS 0 kil. 800
Une autre plantation des mêmes variétés, faite le 3 juin et
arrachée le 3 novembre, à donné un ondes: plutôt
supérieur. $
Comme qualité, la P. palmera est nettement supérieure.
Les tubercules ont été plantés dans une terre ordinaire, très
‘su fumée, el n’ont été l’objet d'aucun soin particulier.
Chez M. Mailles, à la Varenne (Seine), les résultats ont été
médiocres. La sécheresse extrême de l'été dernier a nui consi-
dérablement à la végétation et, par suite, à la production des
diverses « Papas » mises à l'essai, la trop forte chaleur égale-
ment. La journée du 16 juillet 1918, notamment, a eu des effets
très fâcheux; la température, à l'ombre, a atteint, ce jour-là,
+ 35°, avec soleil intense, et la nuit a présenté un minimum
de + 20°, ce qui est rare dans la région. Ce jour-là, les tiges
et les feuilles des « Papas » ont en grande partie séché.
Chez M. le D’ Leprince, à Nivillers (Oise), les Pommes de
terre des Canaries, plantées le 23 mai, ont été arrachées le
25 octobre. Elles ont donné les résultats suivants :
RPRVERE TEEET
CULEURE DE DIVERSES VARIÉTÉS DE POMMES DE TERRE 279
\
« Papa blanca » (deux pieds) :
Sur { pied : 19 tubercules . . . . . Poids : À kil. 620
Sur 2 pieds : 18 tubercules . . . . . Poids : 4 kil. 510
« Papa palmera » (trois pieds :
Sur fpied : 12 tubercules. . . . . . Poids : 0 kil. 625
SSD ls tubercules EME MA POIA SE A0METIETA0
cupied29%tubereules. 2,7%" Poids: 2}kil-0570
« Papa negra » (quatre pieds) :
SURMMDIeN MN IUberCUles- EN NOTE Poids : 0 kil. 365
SunMbpied: 32) tubercules LE M Poids 0 KIINS20
Sun dlipied :40Mtubercules LU Poids 0 kil 1160
SÉRIE de lubDercules FARM TE Poids : 0 kil. 520
Cette dernière variélé n'avait que de petits tubercules et
quelques moyens. Les deux premières en avaient des gros, des
moyens et des petits.
Ces Pommes de terre ont été plantées sur une même ligne
d’un même terrain et ont reçu les mêmes soins.
D'autre part, M. Jean Vuillet, chef du service de l’Agricullure
à Bamako-Koulouba (Haut-Sénégal-Niger), nous communique
les observations suivantes :
La Pomme de terre est cultivée chaque année au début de la
saison sèche dans les jardins de la plupart des postes du Haut-
Sénégal-Niger. Les différentes variétés importées par le com-
merce, soit de la métropole, soit des Canaries, dont l'acheteur
ne connaît généralement pas l'origine, sont plantées indiffé-
remment.
C'est surtout aux environs de Kati et de Bamako que cette
culture s’est développée. Là, la production est entièrement
entre les mains des cultivateurs indigènes, qui vendent leur
récolte aux Européens, de Kati, Bamako et Koulouba, par
charges de 25 à 30 kilogrammes, à un prix très variable suivant
les saisons, normalement compris entre 0 fr. 25 et 0 fr. 65 le
kilogramme.
Les produits obtenus de tubercules d'introduction directe
sont souvent très beaux, mais les générations créoles dégé-
nèrent rapidement. Quoi qu'il en soit, certains des lots pré-
sentés par nos Bambaras aux concours de fruits et de légumes,
organisés par la Chambre de commerce de Bamako, en février
et avril derniers, auraient pu figurer honorablement sur les
étagères d’un concours agricole de canton français.
980 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D ACCLIMATATION
Il est intéressant d'enregistrer que de nombreux noirs de
Bamako (artisans, boutiquiers, écrivains, domestiques) con- 4
somment déjà la Pomme de terre, concurremment avec la É
Patate, l'Igname et le Manioc, à seule fin, semble-t-il, de varier k
leurs menus.
UNE BOISSON ÉCONOMIQUE |
Par ANDRÉ PIÉDALLU,
Phrmacien-major de 1re classe de l’armée,
Chef de Laboratoire à l’Intendance.
Le prix du vin, du cidre et de la bière, oblige nombre de
familles à chercher des succédanées, eau pure étant, pour bien
des gens, beaucoup trop fade.
Il y a quelques années, notre Société publiait la formule
d'une boisson hygiénique, la « frenetle », dont je crois utile’
d'entretenir aujourd’hui les lecteurs du Bulletin, en apportant
quelques variantes que nous imposent la rareté du sucre et son
prix de revient.
La formule donnée dans le Bulletin de la Société était la sui-
vante : ;
Pour une demi-pièce de 115 litres, en moyenne, employer :
100 grammes de feuilles de Frênes sèches,
100 grammes d'acide tartrique,
100 grammes de chicorée à café du commerce,
15 grammes de levure fraiche,
kilogrammes de sucre cristallisé.
1 ©
Un: objection se présente immédiatement à l'esprit : il est
très difficile de se procurer du sucre; c'est pourquoi l’expé-
rience m'a fait quelque peu modifier la formule ci-dessus. Il
est possible de remplacer le sucre par :
1° De la glucose en sirop, dit sirop cristal ou de la glucose
massée ;
2° Des figues desséchées ;
3° Des cossetltes menues de Sorgho sucré hâtif de Minnesota
ou autres variétés sucrées, pendant la saison, septembre et
octobre ;
4° Des jus sucrés : jus de Sorgho sucré, jus de Betterave à
sucre, sur la préparation desquels nous reviendrons; ‘2
Du miel.
UNE BO!SSON ÉCONOMIQUE 281
NOUVEAU MODE DE PRÉPARATION DE LA « #renelle ».
Pour une demi-pièce de 115 litres environ :
Hemdleside-Rrènes sèches. . 100044 a00teramnies
AGO RARE. EAU ME EU 10 —
DRPORÉERANIGREAEN ESURL n 250 —
DENTS 6401 0) RARRERENERERSRn etes ESA EURE ESTe —
. Sucre cristallisé roux ou glucose. . . . 71 kilogrammes.
1° Faire une décoction des feuilles de Frêne dans une
dizaine de litres d’eau. Faire bouillir le mélange et ensuite le
laisser sur le coin du fourneau pendant 12 heures ou, tout au
moins, 4 à 5 heures, afin de le maintenir chaud, verser le
liquide en le passant à travers un linge, sur un entonnoir, une
passoire ou un tamis; verser à nouveau une même quantité
d’eau bouillante sur les feuilles, brasser le mélange, verser le
liquide, presser le résidu et passer le jus un peu trouble en
l'ajoutant au liquide déjà filtré; ie
2° Faire bouillir la chicorée dans 4 à 5 litres d'eau. Laisser
quelques heures, filtrer, faire bouillir à nouveau jusqu'à épui-
sement, c'est-à-dire jusqu'à ce que le liquide passe à peine
coloré. |
A. — Faire dissoudre le sucre ou la glucose dans environ leur
poids d'eau, la quantité d’eau de dissolution n’a aucune impor-
tance pourvu qu'elle soit suffisante. [1 sera bon de faire bouillir
et d'écumer. Il faudra laisser reposer la glucose avant de l’en-
tonner, car cette matière industrielle laisse toujours un dépôt
de carbonate et de sulfate de chaux.
Le sirop de glucose dit süop cristal, est introduit directement.
Un litre contient environ 1.100 grammes de glucose.
_ B. — Les figues sèches contiennent 60 à 70 p. 100'de sucre,
elles seront hachées, cuites et épuisées par plusieurs traite-
ments; la cuisson dissout les matières sucrées, et stérilise La
masse qu'il est préférable de presser et de filtrer.
On pourra aussi mettre les figues cuites directement dans
le fût. \
C. — Les cossettes de Sorgho sucré hâtif de Minnesota, qui
contiennent environ 9 p. 100 de sucre, seront introduites direc-
tement, ou mieux elles seront pressées, et Le jus obtenu qui
titre en bonne saison, fin septembre-octobre, environ 45 p. 100
de sucre, sera ajouté aux décoctions.
989 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D ACCLIMATATION
D.— Ze jus de Sorgho sucré s'obtient aussi par épuisement
des cosseltes dans l’eau chaude. Le liquide obtenu sera con-
centré à chaud dans une marmite, jusqu’à consistance siru-
peuse, après avoir élé neutralisé à la chaux et filtré. Il sera
ensuite ajouté aux décoctions.
Ce sirop concentré et cuit a un peu le goût de Châtaigne, on
pourra le conserver en bouteilles ou en bidons, el s'en servir
au moment du besoin. Si on l’emploie immédiatement, il sera
inutile de le concentrer beaucoup, on aura alors moins d’eau à
ajouter.
Le jus de Belterave à sucre peut être avantageusement
employé. Les Betteraves sont lavées puis coupées en cossettes
et cuites dans l’eau de telle facon que l’eau les couvre complè-
tement. Le jus est neutralisé à la chaux qui produit une défé-
cation, fillré, puis concentré et ajouté aux décoclions.
E. — Ze miel pourra aussi être utilisé mais il coûte si cher
qu il est inemployable pour le moment.
4° L'acide tartrique sera dissout à chaud pour aller plus vite
et introduit dans le füt. Il est inutile d'ajouter plus d'acide
tartrique que la formule ne l'indique, les boissons trop acides
n'étant pas à recommander.
5° La levure sera délayée dans un litre d’eau froide; il faut
bien se garder de délayer la levure dans l’eau bouillante qui la
tuerait.
FERMENTATION. PRÉCAUTIONS À PRENDRE. CONSERVATION.
Pour que la fermentation marche bien, il est nécessaire d in-
troduire la levure dans un Jiquide ayant une température d’en-
viron 20 à 25°. La levure se développe alors normalement et la
fermentation est parfaite.
En hiver, celte précaution est indispensable. Si on ne l'ob-
serve pas, la boisson reste douce et n’est pas aussi agréable.
En général, il vaut mieux laisser débuter la fermentation
avant de remplir complètement le fût. On fait ce remplissage
le lendemain ou le surlendemain et on maintient le fût plein
pendant 8 à 10 jours.
Quand la fermentation se calme un peu, on met en bouteilles,
on bouche et au besoin, ce qui n’est pas indispensable, on
ficelle au fil de fer, puis on conserve les bouteilles debout et au
frais.
Cette boisson est excellente, j'en ai fait usage pendant plu-
UNE BOISSON ÉCONOMIQUE 283
sieurs années. On lui prête des propriélés lhérapeuliques
anti-arthritiques.
Je puis répondre de ses parfaites qualités alimentaires et
rafraichissantes. Elle est mème très légèrement laxalive et diu-
rétique.
Si on veut donner à cette boisson le gout de la bière, on
ajoute aux feuilles de Frêne quelques cônes de Houblon, plus
ou moins, suivant le goût.
FEUILLES DE FRÊNE. — Les feuilles employées pour la fabri-
cation de la Frenette sont celles du frêne commun ou Duin-
quina d'Europe (Fraxinus excelsior L.), arbre de la famille des
Oléacées qui croît dans les endroits humides de l’Europe et de
l’Asie septentrionale.
Avant la découverte du Quinquina, l'écorce des rameaux
était employée comme fébrifuge; elle est amère et astringente
d’où son nom de « Quinquina d'Europe ».
_ Keller a trouvé dans les Fraxinus rotondifolius et ornus de
la mannite. Le prince Salm. Horsimar y découvrit la fraxine,
remarquable par ses propriétés fluorescentes. Traitée par un
acide faible, elle fixe l’eau et se dédouble en fraxétine et glu-
cose.
Garot a trouvé dans les feuilles de Frêne 16 p. 100 de malate
de chaux, ce qui explique pourquoi la Frenette a un peu le
goût du cidre. L’acide malique se trouve en effet dans les
pommes,
Les feuilles, qui servent de nourrilure aux Cantharides, sont
purgatives à la dose de 15 à 20 grammes. Elles ne produisent
pas de tranchées, dit-on, el. on les à prescrites en infusion,
de 10 à 15 grammes par litre, et en applications topiques contre
la goutte et les rhumatismes.
La fraxine a été vantée comme fébrifuge.
RÉcorte. — On récolte Les feuilles de Frêne dans le courant
de l'été en évitant d'abimer l'arbre. On les lie en petites bottes
qu on fait sécher en les attachant à une ficelle tendue dans un
lieu aéré.
CONSERVATION. — Une fois séchées, on les conserve à l'abri
de l'humidité et de la poussière.
GLucosE ou DEXTROSE. — La glucose est un sucre qu'on ren-
contre normalement dans le miel, le jus de raisin, une grande
quantité de fruits, etc...
287 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
On la prépare industriellement en traitant sous pression
à 105°-140° l'empois d'amidon ou de fécule acidulé par l'acide
sulfurique, 4 p. 400 environ; amidon ou fécule 20 p. 100;
eau 80 p. 100 ; acide sulfurique 4 p. 400.
Quaad l'iode ne colore plus le liquide, on sature par la craie,
on filtre et on concentre en évaporant à basse température
jusqu'à ce qu'on obtienne un sirop marquant 40 à Æ1° B‘. On
le coule dans des tonneaux où il se prend peu à peu en masse
dure d’un blanc jaunâtre.
La glucose commerciale relient toujours une petite quantité
de sulfate et de carbonate de chaux, elle titre de 70 à 95 p.100 de
glucose pure. Elle est néanmoins parfaitement employable pour
la fabrication des boissons. Les prix tendent à baisser, ils
suivent les cours des fécules et amidons.
Les quelques données pratiques dont j'ai fait expérience
permettront, je l'espère, à quelques personnes curieuses ou
avisées de faire une économie sensible et de se procurer une
boisson agréable.
Fabriquer soi-même une denrée utile avec les produits de
sa terre, c'est contribuer à l’abaissement du prix de la vie et
c'est collaborer à la reconstitution de la richesse nationale.
EXTRAITS DES PROCÈS - VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ
SÉANCE GÉNÉRALE DU 17 MARS 1919
Présidence de M. BD. Boïs, vice-président de la Société.
PROCLAMATION DE NOUVEAUX MEMBRES.
M. le Président proclame les noms des membres récemment
adnris par le Conseil, dans sa séance du 12 mars 1919.
1. M“ Ja marquise de SAINTE-MARIE D'AGNEAUX, château de
Thibermont, à Martin-Église (Seine-Inférieure), membre
litulaire, présentée par MM. P. A.-Pichot, comte d'Epré-
mesnil et M. Loyer.
Le
PT LR. SLR EAU
sr
Pr QE LE Ve a EN ME SEE CU
EXYRALEFS DES PROCÈS-VERPBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 285
» - MM.
: . Czanis (Gaston), industriel colonial, 26 bis, rue Alphonse-
de-Neuville, à Paris (XVII arr.), membre titulaire, pré-
senté par MM. Perrier, Debreuil et Loyer.
. 3. Gxismar (Alphonse), négociant, 168, avenue Victor Hugo,
à Paris (XVI° arr.), membre titulaire, présenté par
MM. Perrier, Debreuil et Loyer.
. Micgez-CôTEe (Charles), explorateur, 22, rue Clément-
Marot, à Paris (VIII arr.), membre à vie, présenté par
MM. Perrier, Debreuil et Loyer.
5. NALINE (Abel), pharmacien-spécialiste, 12, rue du Chemin-
- Vert, à Villeneuve-la-Garenne (Seine), membre titulaire,
présenté par MM. Perrier, Debreuil et Loyer.
6. Païrrarn (Pierre), directeur de la maison G. Paillard et
Rouanet, importateur-exportateur, 31, rue du Taillau, à
Bordeaux (Gironde), membre titulaire, présenté par
MM. Perrier, Debreuil et Loyer.
7. Pitmié (Victor), industriel, 101, boulevard Pereire, à Paris
(XVIT arr.), membre titulaire, présenté par MM. Perrier,
Debreuil et Loyer.
8. ProrT (Paul), 65, rue Jouffroy, à Paris ([X° arr.), membre à
wie, présenté par MM. Perrier, Debreuil et Loyer.
9. Rocca, Tassvx, DE Roux, fabricants d'huile, 46, rue Bre-
teuil, à Marseille (Bouches-du-Rhône), membre titulaire,
présenté par MM. Perrier, Debreuil et Loyer.
10. Secux (Gaston), administrateur-délégué de la Société
| commerciale de l'Ouest-Africain, 69, rue de Miromesnil,
à Paris (VIIT:), membre titulaire, présenté pur MM. Per-
rier, Debreuil et Loyer.
41. Supervizze (Maurice), fondé de pouvoirs des Sultanats du
Haut-Oubangui, 64, rue de la Victoire, à Paris (IX° arr.),
membre litulaire, présenté par MM. Perrier, Debreuil et
Loyer.
42. VILMORIN (Pierre de), 54, rue de Varenne, à Paris (VIT° arr.),
membre titulaire, présenté par MM. Perrier, Pierre
Crepin et Jacques de Vilmorin.
13. VoGué (marquis de), 2, rue Fabert, à Paris (VIT), membre
titulaire, présenté par MM. E. Perrier, prince P. d'Aren-
berg et Debreuil.
19
=
Le procès-verbal de la précédente séance est lu et adopté.
286 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D ACCLIMATATION
GÉNÉRALITÉS.
M. l'abbé Foucher offre pour la bibliothèque deux volumes :
.i° Handbuch der palæarktischen Gross-Schmetterlinge, für
Forscher und Sammiler, 1896;
2 The Bulterfly Book, by W.J. Holland. New-York, 1898.
M. L. Ternier offre pour les collections de la Société les ailes
de la Bécasse, atteinte d’albinisme partiel, dont il a été ques-
tion dans le numéro de février du Bulletin, p. 63.
M. A. Chevalier nous envoie de Saïgon une copie de
l'arrêté constitutif de l’Institut scientifique de Saïgon. Il nous
prie de le rappeler au souvenir de ses coliègues ; il pense passer
quelque temps en France au mois de juillet prochain.
Notre collègue M. Veyssière nous annonce son départ pour
le Maroc.
’
ORNITHOLOGIE.
M. Debreuil cite l'exemple d’un concierge de Paris, qui
depuis la fin d’avril 1918, élève 4 Poules dans la cour de son
immeuble. Cette cour est étroite, mal éclairée, humide et
entièrement pavée. Pour tout poulailler, il a une mauvaise
caisse d'emballage retournée et une planche pour placer la
nourriture. Malgré cette installation défectueuse, depuis le
1% mai 1918 jusqu’au 10 novembre de la même année, les
4 Poules de race commune ont pondu 384 œufs, pesant de 70 à
80 grammes chacun, ce qui représente une production nor-
male d'environ 2 œufs par jour. La ponte a recommencé le
1% février 1919. Ces Poules, qui avaient été envoyées de pro-
vince par un éleveur qui ne pouvait plus que difficilement les
nourrir, sont entretenues à Paris avec les déchets de la maison;
elles ne coùtent absolument rien et l’on peut dire qu’elles don-
nent un bénéfice net.
Si la moitié des concierges de Paris avaient agi de même, et
ils auraient pu le faire avec simplement un peu plus d’initia-
tive, la crise des œufs dans la capitale n’aurait peut-être pas
été entièrement résolue, mais elle aurait été très atténuée et
cela, sans taxe, niréquisition.
Ce qui prouve, comme dirait Louis Forest, que pour avoir
des œufs il vaut mieux entretenir des Poules que des législa-
teurs.
EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 287
À propos de cette communication, M. Maurice Jeanson parle
des installations qu'il à eues à Paris même. À une certaine
époque il posséda trois couples de Pigeons et des ruchettes
d'élevage, sur un balcon de l'avenue dé l'Opéra. Pendant la
guerre, à Bagnolet, 40 Poules de Bresse noires, que notre col-
lègue avait installées dans un tout petit jardinet de 12 mètres
sur 8, produisirent, en 8 mois, 5.600 œufs. Ces Poules étaient
alimentées au pain condensé et au tourteau de coprah; pen-
dant l'hiver, une tranche de Potiron leur était distribuée de
temps en temps.
M. le comte Delamarre fait une communication sur un cas
particulier de diphtlérie chez le Dindon, observé par M. Barto-
lomé Darder Pericas, à Palma de Mayorque, et sur la question
de la propagation de la diphtérie par les Oiseaux de basse-cour.
M. Debreuil lit une note de M. Boppe sur les Oiseaux en
cage, en Chine. À ce sujet, M. de Guerne signale les publica-
tions du P. David, qui contiennent des renseignements inté-
ressants. Notre collègue a vu lui-même des promeneurs d’Oi-
seaux, à Pékin, faisant en plein marché des concours de chant
entre leurs Alouettes captives.
AQUICULTURE
M. Louis Roule présente à la Société, pour en faire don à la
Bibliothèque, le volume des Comptes rendus du Congrès de
l’'Étang et de l'Élevage de la Carpe, qui fut tenu à Paris du 18
au 23 mars 1918 et, malgré les circonstances difficiles, réunit
plus de 300 adhérents. Certaines séances furent suivies par
près d'une centaine d’assistants. Le Congrès était présidé par
M. le sénateur Gomot, ancien ministre de l'Agriculture, ayant
comme vice-présidents MM. Dabat, directeur général des Eaux
et Forêts; Brunet, ancien directeur général des Douanes; de
Larmina, ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, et Louis
Roule, professeur au Muséum national d'Histoire naturelle.
Le secrétaire général était M. Cardot, chef du Service de la
Péche et de la Pisciculture au Ministère de l'Agriculture.
Ce volume compte 412 pages, et contient 25 figures dans le
texte. La publication a été.assurée par M. le professeur Roule
et M. Ernest Poher, inspecteur principal à la Compagnie d'Or-
léans agissant en qualité de président et de secrétaire général
, NU
La Mo FR
288 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D’ACCLIMATATION
NC a AU AT ORAN ETC PAUL
"4
4
Î
du Comité d'organisation du Congrès. Il renferme les parties ‘
essentielles des rapports présentés sur les multiples questions
se rapporlant à la pisciculture d’étangs et les remarques
auxquelles la lecture de ces rapports a donné lieu.
Notre collègue, M. de Guerne, qui assista aux séances de ce
Congrès, constate qu'il a rarement rencontré un ensemble
mieux constitué de questions intéressantes et une direction
plus parfaite des travaux que dans cette manifestation de la
science et de l'industrie de l'étang.
- Sur cette question de l'élevage de la Carpe, notre collègue
M. Raymond Le Fort se propose de faire une communication
à une séance ultérieure.
BOTANIQUE.
M. Bois fait une communication sur le pare du « Roucas
Blanc » à Marseille, propriété de notre collègue M. de La
Chesnais.
Ce pare, situé aux environs du Prado, couvre une superficie
d'environ 25 hectares et s'étend sur la pente d’une colline des-
cendant vers la mer. Il présente un grand intérêt au point de
vue de l’acclimatation des plantes exotiques dont il renferme
une très importante et très belle collection. M. Bois passe en
revue les diverses espèces d'arbres et d’arbrisseaux qui font
l'ornement du pare du « Roucas Blanc » ; d'abord ceux qui
appartiennent à la flore locale, puis les représentants très
variés de la flore subtropicale parmi lesquels on compte des
espèces peu connues ou même non encore cultivées dans la
région. Cette communication sera insérée dans le Bulletin.
Pour compléter les indications données par M. Bois, M. Ri-
vière rappelle que les collections furent commencées par
Paulin Taiabot, une des plus brillantes personnalités de la fin
du siècle dernier et à qui l’on doit la plus vive impulsion pen-
dant une quarantaine d'années pour toutes les questions d'aceli-
matation dans le midi de la France et en Algérie.
Talabot était un grand ingénieur, l'auteur de l'unification
_des réseaux P.-L.-M. jusquà la frontière italienne, ainsi que
du premier tracé du percement de l’isthme de Suez, etc.
M. Geismar nous fait parvenir une ficelle qu'il a trouvée:en
Alsuce. Cette ficelle, fabriquée par les Allemands, est en:papier.
Elle est de belle apparence et, tout en étant peu:solide relati-
RD D A I Ent
TN
EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 289
vement à sa grosseur. peut rendre de certains services. Il est
malheureusement probable qu'elle a été confectionnée avéc de
la pâte de bois provenant de nos forêts saccagées.
À propos de l’industrie du papier, M. Maurice Jeanson
expose le mécanisme de la fabrication d’un faux Raphia. Les
troncs d'arbres sont coupés avec des massicots, de facon à
former des minces feuilles. Après leinture, on obtient des
fibres semblables au Raphia, pas très résistantes, mais dont
l'utilité a été très grande, au cours de cette guerre, pour le
camouflage.
M. le comte Delamarre signale, dans le même ordre d'idées,
qu'on a/pu fabriquer des tonneaux en papier.
La flore marocaine, reconnaissent les botanistes, a la plus
grande analogie avec celle de certaines parlies de la France et
même de l’Angleterre. En effet, M. Charles Rivière a trouve sur
les hauts plateaux de l'Algérie, au voisinage du Maroc, il yia
de cela une quarantaine d'années, une plante souvent minus-
cule, Draba verna, en nombreux peuplements, au milieu d’une
touffe d’Alfa. Or, on sait que celte petite Crucifère poussait
autrefois entre les pavés de certaines rues de Paris, notam-
ment aux environs du Panthéon.
Au sujet de cette espèce dans le nord de l’Afrique, M. Charles
Rivière pense qu'il y a une rectification à faire dans l’excel-
lente flore de M. Battendier (dicotylédonées), qui lui attribue
la découverte de celte espèce. Or, M. Charles Rivière s'aperçoit
que le botaniste anglais Munby, dans sa flore d'Algérie de
1858, signalait déjà cette espèce, mais son édition de 1849 ne
l'indiquait pas.
Le Secrétaire des Séances adjoint.
PIERRE CREPIN.
SÉANCE GÉNÉRALE DU 7 AVRIL 1919
Présidence de M. D. Boïs, Vice-Président de la Société.
Le procès-verbal de la précédente séance est lu et adopté.
DÉCcEs.
La Société a le regret d'apprendre la mort, à Boulogne-sur-
Seine, de M. Aimé Bouvier, membre à vie depuis 4873: On lui
doit, entre autres, une adaptation de l'édition francaise de l'Ico-
\
990 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D’ACCLIMATATION
nographie des Oiseaux d'Europe de Naumann à l’Ornithologie
européenne de Degland et Gerbe. Cette iconographie devint
ainsi l'atlas de l'ouvrage de ces deux auteurs.
M. Bouvier, possesseur d’une belle bibliothèque d'histoire
naturelle, avait fait une table générale du Pulletin de la Société
nationale d'Acclimatalion.
GÉNÉRALITÉS.
M. J. Sydney Dash, directeur de la Station agronomique de
la Guadeloupe créée en avril 1918, envoie le premier numéro
du Bulletin de la Station
La Royal Jersey Agricultural and Horticultural Society
adresse son Annual Report pour 1917.
M. le baron de Guerne lit un article biographique dont il est
l'auteur sur notre regretté collègue, M. le professeur Raphaël
Blanchard, de l’Académie de Médecine.
M. Piédallu présente un savon fait avec de l'huile de pépins
de Raisin, puis nous montre de la toile à sac fabriquée avec du
papier.
M. Bois communique un article très suggestif pour notre
service de reboisement des pays dévastés. Cet article, dû à la
plume de M. George V. Perez, a été publié en espagnol dans le
Bulletin (janvier 1918) de la « Societad española de los Amigos
del Arbol ». Il a trait aux expériences aussi simples que lumi-
neuses faites par le D' Marloth, en plaçant deux pluviomètres
dans les parages d'altitude où se condensent les brises marines
pendant la saison d'été. L'un des pluviomètres était de forme
usuelle et l’autre contenait une vingtaine de baguettes d’en-
viron 30 centimètres de hauteur réunies vers leurs extrémités
par une toile métallique.
Ces pluviomètres ont été placés sur la célèbre montagne,
située à près de 1.000 mètres d'altitude qui domine au sud la
ville du Cap de Bonne-Espérance. Le pluviomètre ordinaire ne
recueillit pas une goutte d’eau du 21 décembre 1902 au 1° jan-
vier 1903, mais il gagna 195 millimètres d’eau de cette date
jusqu’au 15 février. Par contre le pluviomètre imaginé pour
imiter la disposition d’un arbre rassembla dans la première
période 375 millimètres d'eau et atteignit, le 15 février, le
chiffre incroyable de 2 mètres.
EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DÉ LA SOCIÉIÉ 291
On doit tenir compte que l’époque à laquelle eut lieu cette
expérience correspond à l'été dans l'hémisphère sud.
Le D’ Marloth a fait ainsi la preuve de la précipitation, par
l'arbre, des eaux de brume. Tel le phénomène produit par
les arbres du Monte Verde aux îles Canaries où prospère le grand
Laurier, appelé communément le Til (Oreodaphne fœtens Nees).
Ce fait ne devrait jamais être oublié dans la campagne entre-
prise par les Amis des Arbres, et il importe de couvrir de bois
toutes les hauteurs où l’un sait que se rassemblent les nuées
pour recueillir ainsi l’eau qu'elles contiennent et qui sans cela
se perdrait inutilement. On observe que les terrains recouverts
par les arbres sont dans des sites élevés largement arrosés,
alors que dans les mêmes parages des terrains déboisés sont
absolument desséchés.
ORNITHOLOGIE.
M. le comte Delamarre remet une note qu'il a écrite sur la
diphtérie aviaire à la suite d’une communication succincte
qu'il a faite précédemment sur ce sujet.
Notre collègue nous donne également les renseignements
suivants sur les œufs du Maroc et d'Algérie.
Le Maroc commence à nous fournir son appoint sérieux pour
la production des œufs. Cette colonie en exporte déjà beau-
coup. L'Algérie, qui voudrait pouvoir en faire autant, se trouve
gènée, à cet égard, par des restrictions administratives qui
entravent l'effort des colons.
Un arrêté du Gouvernement limite, en effet, la sortie des
œufs algériens à 550 quintaux par mois, pour toute l'Algérie et
toute la France.
Il peut paraître intéressant de comparer le poids des œufs du
Maroc et de l'Algérie à celui de nos œufs français.
Voici les éléments de cette comparaison, d'après ceux reçus
aux Halles de Paris, ces temps derniers.
Au Maroc, les œufs de Mazagan pèsent de 47 à 48 kilogrammes
le mille net ; ceux du rayon Casablanca-Mogador, 45 à 46 kilo-
grammes seulement. Ces œufs sont plus petits que les œufs
français.
Pour l’Algérie, où l’aviculture est plus avancée dans le sens
de la sélection, l’on arrive, dans la région d'Oran, à exporter
des œufs pesant en moyenne 56 à 57 kilogrammes le mille net,
LE en | nt RL VA ED PAU RETENS LS 4
11"
&
n
} /
292 BULLETIN DÉ LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
poids correspondant à nos œufs du centre de la France (Creuse
et départements voisins).
Dans le département d'Alger, le poids moyen des œufs est de
54 à 55 kilogrammes le mille net, ce qui correspond au poids
des pelits œufs de Bretagne (Morbihan).
Ces chiffres, que nous tenons d’un mandataire aux Halles
centrales de Paris, et qui représentent des moyennes établies
sur de très fortes quantités, sont très intéressants, comme
points de comparaison, et montrent ce que pourrait obtenir un
élevage rationnel et sélectionné.
M. Rollinat nous informe, d'Argenton-sur-Creuse, que, pen-
dant tout le mois de février et le début de mars, il y a eu, dans
sa région, une quantité considérable de Pigeons-ramiers
(Columba palumbus L.). Les chasseurs en ont tué des centaines.
Les Faucons, probablement des Pèlerins (Falco peregrinus
Tunstall) suivaient les fortes bandes de Pigeons qui leur pro-
curaient une proie facile. Un chasseur a vu une bande pour-
suivie par un Faucon s’abattre violemment sur le sol, à tel point
que des Pigeons roulèrent pêle-mêle les uns sur les autres et
que l’on aurait pu aisément en tuer à coups de bâton.
M. P. À.-Pichot adresse une note intitulée : /rréductibilité et
Domestication. Notre collègue signale le contraste frappant
entre certains Oiseaux, dont les uns, comme les Faisans, se
reproduisent facilement en captivité mais restent irréductibles
aux essais de domestication,etlesautres, comme les Hoccos, qui
ne se reproduisent que très exceptionnellement en captivité,
mais se familiarisent très vite.
A propos de l’article de M. Debreuil : Le Remplacant, paru
dans le Bulletin du mois de mars, sur les mäles d'Oiseaux qui
remplacent leur femelle dans l’incubation, M. X. Raspail rap-
pelle qu'en 1892 il a publié, dans le Bulletin de la Société z00-
logique, l'observation d’une incubation continue par un Pinson
mâle, après la disparition de la femelle, et poursuivie après
l’éclosion des œufs jusqu'à l'éducation complète des jeunes.
Notre collègue cite également un fait tout semblable fourni
par un mâle de Faisan de Lady Amherst et relaté par l'Accli-
matation de 1888, n° 54, p. 416 du supplément. Dans ces deux
cas, remarque M. Raspail, il y avait une preuve de la perfecli-
bilité de l'intelligence chez certains Oiseaux, car il serait
puéril de considérer autrement de telles manifestations, en les
EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÈTÉ 29%
mettant sur le compte seul de l'instinct. M. Raspail termine en
disant qu'il a rencontré, quelques années plus tard, un second
exemple d'une incubation commencée et continuée par un
Bruant jaune mâle, la femelle ayant élé tuée après la ponte de
son troisième œuf. Le dixième jour de l'incubation, les œufs
furent mangés par un Mulot. Il faut noter que, chez le Pinson
et le Bruant jaune, les mâles ne couvent pas, comme cela a
lieu chez d'autres espèces telles que le Merle noir, les Fau-
vettes.\elc-reltc.
BOTANIQUE.
M. Bois dépose sur le bureau un ouvrage de notre collègue,
M. Guillaumin, préparateur au Muséum, ayant pour titre : Les
Citrus cultivés et sauvages, in-8° de 80 pages, Paris, 1917, Chal-
lamel, éditeur.
Notre collègue s’est surtout attaché à fixer, aussi clairement
que possible, les limites du genre, et à passer en revue iles
espèces cultivées et sauvages.
Le bon à tirer de ce travail avait été donné le 27 juillet 1914,
mais la guerre en empécha la publication.
L'auteur profita d’un séjour qu’il fit à l'hôpital, à la fin de
1916, ayant eu les pieds gelés devant Douaumont, pour apporter
quelques corrections à son œuvre, et le livre put enfin paraitre
en 1917.
M. Guillaumin n’a pas cru devoir suivre M. W. T. Swingle, le
savant citriculteur du Bureau of Plant Industry, de Washington,
dans son dénombrement du genre Cutrus, en Citrus Fortunella,
Microcitrus, Poncirus, préférant s’en tenir à des données bota-
niques qui permettent toujours d’avoir une base certaine,
appuyée d'échantillons d’herbier, au lieu de se baser sur des
caractères impossibles à conserver : de port, de germination,
de taille ou de saveur. |
Un grand nombre de Citrus cultivés, considérés comme
espèces, ne sont que de simples variétés horticoles ou des
hybrides qu'il est parfois impossible de rattacher aux types
botaniques.
M. Guillaumin réduit à 12 le nombre des espèces botani-
quement distinctes, qui comprennent des sous-espèces, des
variétés, des sous-variétés et des races discernables au moyen
de tableaux dichotomiques. Ces espèces sont : C. trifoliata,
294 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D ACCLIMATATION
decumana, aurantium, neo-caledonica, nobilis, japonica, medica,
hystrix, australis, oxanthera, australasica, inodora.
Notre collègue M. le D' Robertson-Proschowski nous écrit de
Nice :
« On connait la difficulté qu'il y a souvent à obtenir la ger-
mination de certaines graines dures, notamment des Légumi-
neuses, mais ce qui pourrait paraître plus étonnant c'est que
certaines graines, qui ne sont nullement dures, mais molles et
périssables, ont une germination difficile et des plus capri-
cieuses, comme certaines Araliacées. J'ai dans mon jardin plu-
sieurs exemplaires de Oreopanax platanifolius qui fructifient
tous les ans, mais des milliers de graines, ou séparées des
fruits ou semées avec les fruits, n'ont donné que deux ou
trois plantes, bien que les graines aient paru toujours bien
constituées. Mais, par-ci par-là, je trouve cette espèce levée
spontanément dans le jardin et loin des plantes mères, sans
doute par graines provenant de fruits mangés par des Oiseaux.
Un autre fait : j'ai voulu faire garnir rapidement un haut
talus par des Lierres et j'ai semé au pied de ce talus un très
grand nombre de fruits de Lierre. Pas une seule graine n’a
levé! Pourtant il n'y a pas de plante, peut-êlre, qui naïsse
spontanément dans mon jardin en plus grand nombre, car
c'est en véritable Lapis que les jeunes plantes de Lierre lèvent,
mais aussi les fruits du Lierre sont très recherchés par les
Oiseaux.
M. Bois offre en distribution des graines de Courge de Siam
(Cucurbita melanosperma). :
Notre collègue, M. Guillochon, chef par intérim du service
botanique de Tunis, adresse les résultats de ses cultures de
Pommes de terre des iles Canaries.
Les variétés expérimentées provenaient de Ténérife. Ce sont
les Papa blanca, Papa negra, Papa palmera.
Elles furent plantées en mai, car il n’eût pas été possible de
les conserver pendant tout l’été pour en réserver la plantation
en aulomne.
La végétation, vu l'époque, nécessita un arrosage; elle fut
anormalement feuillue avec des tiges grêles et aqueuses, les
feuilles se plissèrent pendant le milieu du jour par excès de
transpiration, il y eut déséquilibre de nutrition.
- 4 RE
ES
EE RS ER Re
DAS
EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 295
Dès juillet, les fanes desséchèrent brusquement et on ne
trouva aucun tubercule à l’arrachage.
Ce même phénomène de cessation brusque du processus de
végétation en pleine formation des organes de réserve de la
plante avait déjà frappé M. Guillochon en 1907, lorsqu'il put
disposer, à l’issue du Concours général agricole de Tunis, de la
belle série d'échantillons de Pommes de terre exposée à ce
concours par la maison Vilmorin-Andrieux et Ci.
Il avait fait la plantation également en mai. Le 30 juillet 1918,
M. Guillochon recut un second envoi de tubercules. Deux
étaient de la variété Welonera et trois de celle dite Colorado
de Baya.
Ils furent plantés le 11 octobre 1918 et le 20 mai 1919 on fit
la récolte. La végétalion avait été normale.
Le seul tubercule de Colorado de Baya qui avait pu être
planté, — les autres blessés à leur arrivée n'avaient pu être
conservés, — donna cinq petits tubercules rougeûtres profon-
dément sillonnés.
Les deux tubercules Melonera donnèrent :
Un pied, 13 tubercules d'un poids total de 600 grammes.
L'autre 12 tubereules pesant ensemble 480 grammes.
Ces tubercules sont jaunes, à chair blanche, ronds à yeux
enfoncés. Ils sont très fins, fondants, et conviennent plutôt
pour soupe et purées que pour être frits.
On remarquera que l’un des pieds de la variété Melonera a
produit des tubercules aériens. M. Philippe de Vilmorin a
signalé en 1905, à la Société botanique de France, cette tuhé-
risation, observée au moment des pluies abondantes de l'hiver;
elle détermine des rameaux secondaires hypertrophiés et gon-
flés de réserves alimentaires. (Voir l’article sur les T'ubercules
aériens de Pommes de terre, 1905, dans le Bulletin de cette
Société, p. 535.)
M. Chappelier demande une bonne variélé de Noyers pour le
Loiret. Les variétés Mayette et Franquette lui sont indiquées. Il
est très recommandé de planter des Noyers greffés. Il y a
malheureusement trop de paysans qui ne plantent que des
Noyers non greffés parce qu'il est plus facile de planter une
noix que d'acheter un jeune arbre greffé.
M. de Guerne fait une communication sur le Soja dans l’ali-
296 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
mentation. À propos de cette communication M: Charles :
Rivière fait remarquer que le Soja est très long à cuire et que:
sa culture est très irrégulière. M. Bois signale la grande quan-
tité de variétés de cette plante : il y a des Sojas à grains noirs, il
y en à à grains jaunes, ces derniers sont plus comestibles pour
l'homme.
M. Charles Rivière rappelle les expériences faites par lui en
Algérie. « Quand on sème des Sojas, ils ne lèvent que s'ils sont
arrosés : ils font, alors, un beau fourrage mais pas de grains.
Pour les pays qui n’ont pas de pluies d'été, le Soja ne donnera
jamais rien. »
COLONISATION.
La culture du Bersim, ou Trèfle d'Alexandrie, 7#1folium
alexandrinum L., a préoccupé autrefois la Société d’Acclimata-
tion pour l'Algérie. Or, par erreur, certainement, une commu-
nication contenue dans le dernier Bulletin de l'Académie d'A qri-
culture donne celte Légumineuse comme de culture nouvelle
dans notre colonie.
À ce sujet M. Ch. Rivière rappelle que déjà, en 1845, Moll la
conseillait et que dans les traités d'Agriculture algérienne
de 1900 et 1912, MM. Rivière et Lecq rappelaient les essais
antérieurs, notamment les cultures faites au Jardin d'essai
d'Alger, il y a de cela une quarantaine d'années, pour nourrir
le nombreux troupeau d’Autruches de reproduction.
M. Henri Geoffroy Saint-Hilaire fait une communication sur
la situation de l'élevage au Maroc. Notre collègue offre pour la
bibliothèque de la Société un volume dont il est l’auteur :
« l'Élevage dans l'Afrique du Nord ». C'est un fort volume in-8°
abondamment illustré de belles photographies.
Le secréluire des séances,
JosEPn CREPIN.
Le gérant : A. MARETHEUX.
Paris: — L. MARETHEUX, imprimeur, 1, rue Cassette.
erintendant du Jardin royal
que de Darjeeling, à
aalcutta (Inde). AIS :
- + Plante rustique.
_ Plante demi-rustique.
hymalaicus.
lævigatum**.
villasam v. Thomsoni.
nidia strigosa.
culus punduana.
nus nepalensis.
lemone rivularis *.
vitifolia **,
sia involucrata.
isia parviflora *.
Slilbe rivularis *.
lschmiedia Gammieana. _
rberis insignis *.
- népalensis *.
tula utilis *.
sa10pSis speciosa.
dleia asiatica.
icarpa rubella.
mpammaæea parviflora.
aris olæifolia.
aria Vareca.
ia lzvigata.
occidentalis.
Tora.
dtleya lutea.
strus Championi.
paniculata.
atis Gouriana.
nopsis affinis.
mellina obliqua *.
dalis longipes *.
easter acuminala *,
— frigida *.
microphylla nv. gla-
seaster rotundi/olia. *.
Mourdic speciosa **.
Lalaria tetragona.
olepis elegans.
toglossum Wallichianum *.
s nulans.
odeum tiliæfolium*.
tra thalictrifolia *.
hroa febrifuga.
eworthia Gurdneri **.
arpus siklimensis:
othria petiolata.
hrina-arborescens:
à acwminal«u.
dia fraxinifolia.
ur > æ
EN DISTRIBUTION
offertes par M. GAGE, |!
Ficus Hookeri.
— nemoralis.
Frazinus floribunda **.
Gaultheria nummularioides.
Helwingia himalaica.
iTeptapleurum impressum.
— venulosum.
Holboellia latifolia.
Hydrangea robusta.
Hypericum Hookerianum **,
— patulum **.
— réptans *.
— robusta.
Ilex fragilis.
— insignis.
— intricata *.
Jasminum humile *.
£Easianthus Biermannt.
Ligustrum confusum *.
Litsa a elongata.
Lobelia pyramidalis *.
Lonicera macrantha.
— tomentella*,
Luculia gratissima.
Machylus edulis.
Magnolia Campbelli *,
Michelia Cathearti.
— lanuginosa.
Mucuna macrocarpa.
Mussaenda macrophylla.
Neillia thyrsiflora *.
Notochæte hamosa *.
Ole Gamblei.
Onhiopogon intermedius-
Osbeckia nepalensis.
= nutans.
Oxyspora paniculata.
Picea imorinda *.
Pieris ovalifolia **.
Pittosporum floribundum-:
Piptanthus nepalensis **.
Plectranthus Stocksit.
Pogostemon parviflorus
Polygonum chinense *.
_
Pordna racemosa. E
Potentilla fruticosa *.
= Mooniana *.
Prunus acuminata *.
— Puddum.
— nepalensis.
Pratia montana.
Pyrularia-edulis.
Quercus incana.
— Griffith,
Rhododendron arboreum.
— ciliatum **.:
Bhododendron cnhabarinum. j
— Dalhousie.
— Faleoneri.
— grande.
— Maddeni.
Rlus semialata *.
Rubia cordifolia.
Rubus ellipticus **.
— molluceanus.
— rosæfolius.
Sauranga nepalensis.
Sauropus albicans *
Saussurea deltoided.
Schima Wallichi.
Senecio densiflorus.
— seandens*.
Skimmia laureola *.
Smilax aspericaulis.
Solanum crassipetalum.
— Khasianum.
— macrodon.
— nigrum.
— verbasciflorum.
Sonchus arvensis *,
Spiræa bella *.
— micrantha.
Siyraxæ Hookeri.
Swertia bimaculata *.
— purpurascens.
— tongluensis.
Symplocos theæfolia.
Tephrosia candida.
Trachycarpus Martianus.
Trichosanthus palmata.
Tricholepis. furcata.
Tridax procumbens.
Triumfelta rhomboidea.
Tsuga Brussonian«.
Urena lobata.
Vaccinium coriaceum.
— Dunathianum.
— numniularia.
—— serralum.
Viburnum ‘erubescens *.
Vitis bracteolata.
Zanthozylum acanthopodium.
Graines envoyées par le Jardin
botanique de Sydney (Australie).
Andropogoncæruleus(Queensland
blue grass).
Dantonia semiannularis
laby or white sop grass).
Bromus inermis (Australian
Brome grass).
Tamworth Lucerne.
Lucerne Hunter River.
New Zealand Rye grass.
New Zealand Bocksfoot grass.
Sudangrass. ‘ / ;
(Wal-
S'adresser au Secrétariat.
Offres et Demandes réservées aux membres de la Société.
OFFRES =
yages touristiques et documentaires à
vers le Continent noir.
xplorations scientifiques. — Récoltes entomo-
us. — Captures scientifiques en vue de
oduction en France et de l’acclimatation. —
és au gros gibier /animaux non protégés).
xsept années de pratique en Afrique occiden-
>. Afrique équatoriale et Centre africain.
ire à M. Geo Kavarel, administrateur des
Colonies à Brive (Corrèze), qui, au cours d'un
congé, éventuellemeut sollicité, orsganiserait itiné-
rairé voyage en but mission, Coopérerait travaux,
prendrait activement part chasses, assumerait
direction convois, etc. =
2
x
Vu excès nombre, réelle occasion. Étalons Orient
pour amélioration cheptel caprin. Ecrire Jennys
Farm, Créteil (Seine).
SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLINATATION DE FRANCE.
RECONNUE D'UTILITÉ PUBLIQUE
Le but de la Société Nationale d’Acclimatation de France est de concourir.
4e à l'introduction, à l'acclimatation et à la domestication des espèces d'animaux:
utiles et d'ornement; 2° au perfectionnement et à la multiplication des race
nouvellement introduites ou domestiquées, 3° à l'introduction et à la propagatio
de végétaux utiles ou d'ornement.
Le nombre des Membres de la Société est illimité : les Étrangers et les Dam
peuvent en faire partie, ainsi que les Personnes civiles, les Associations, les Établis
sements publics ou privés (Laboratoires, Jardins zoologiques ou botaniques, Musée
Sociétés commerciales, etc.).
La Société se compose de membres Titulaires, membres à Vie, Remi
Donateurs, membres Bienfaiteurs.
Le membre Titulaire est celui qui paie un droit d'entrée de 10 francs et 4
cotisation annuelle de 25 francs.
Le membre à Vie est celui qui paie un droit d'entrée de 10 francs et qui s fran
chit de la cotisation annuelle par un versement de 250 francs.
Le membre Donateur est celui qui verse une somme d’au moins 500 francs.
Le membre Bienfaiteur est celui qui verse une somme d'au moins 1.000 ue
son nom est inscrit, à perpétuité, en tête de la liste des membres.
Des formules d’ adhésion sont adressées sur demande.
La Société décerne, chaque année, en Séance solennelle, des récompenses
Ces récompenses sont attribuées aux personnes qui, par leurs travaux, tant théo
riques que pratiques, ont aidé à la vulgarisation des idées de la Société. 4
En outre de la Séance solennelle et publique des récompenses et du Déjeune
amical annuel, exclusivement réservé à ses membres, la Société tient chaque mot
des séances générales et des séances de Sections: 1° Mammalogie; 2° Ornithologie ê
sa sous-section, Protection des Oiseaux; 3° Aquiculture; 4° Entomologie; 5° ans
et 6° Colonisation.
Tous les membres peuvent assister à ces séances ; les ordres du jour des séances
générales sont adressés sur demande.
La Société encourage d’une manière toute spéciale les études de Zoologie et. 4
Botanique appliquées en distribuant des graines et en confiant des cheptels d' ani
maux à ses membres. 4
Elle publie le Bulletin de la Société Nationale d’Acclimatation de Fiantl
et la Revue d'Histoire Naturelle appliquée, illustrée de gravures. Ces publication
traitent des questions concernant l'élevage des animaux, la culture des plantes €
particulièrement des faits d’acclimatation survenus en France et à l'Étranger. Elles
donnent les renseignements les plus variés sur les animaux et les plantes utiles oÙ
d'ornement d'introduction nouvelle. |
On y trouve des articles de fond relatifs aux ohne de fre naturel e
installation, éducation des animaux, culture des plantes, usages, introduction, etc., ete
Ces publications sont adressées, gratuitement, à tous les membres de la Société
PE VAT EP re
*
X *
La Société Nationale d'Acclimatetion poursuit un but entièrement désir
téressé et ne sert aucun intérêt particulier ; adhérer à ses statuts, l'aider dans ses
efforts, c'est contribuer au bien-être général et à la prospérité du pays. 3
Le Gérant : À. MareTHRUx
Paris. — LL MARETHEUX, imprimeur, 1, rue Cassette.
BULLETIN
DE LA *
DE FRANCE
(REVUE DES SCIENCES NATURELLES APPLIQUÉES)
&te ‘ANNÉE
N° 10. — OCTOBRE 1919
SOMMAIRE
P. A.-Prcaor. — Les immersions de l'Hippopotame . : . . , . . . . . . . .. 15 0207
R. RoLziNAr. — Le Grand-Duc; sa reproduction en captivité. . . . . . . . . . . . .. 300
Comte DELAMARRE DE MONCHAUX. — De l'influence des migrations et des introductions
LT OUR PRO ne TE EE A RS TS DIE RE CP TE ET 308
P. CArié. — L’'Œuvre de la direction de l'Agriculture à l'île Maurice . . . . . . . . . . . 317
A. PrépAzLu. — Le Sorgho sucré hâtif de Minnesota cultivé comme fourrage . . . . . . . 326
Un numéro, 3 francs ; — Pour les Membres de la Société, 2 fr. 50.
A —
AU SIÈGE SOCIAL
DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D 'ACCLIMATATION DE FRANCE
198, BOULEVARD SAINT-GERMAIN, PARIS (VIT).
Pendant la durée de la guerre, le Bulletin paraît une fois par mois.
oclété Nationale d'Aeelimatatior
<
Pet ER A M PRÉ P M Re 20 Pre dm SEAT ES
mn
TN M RES Pere ELA Le PTE RS
FSI TIR
BUREAU ET CONSEIL D'ADMINISTRATION POUR 1919
Président, M. Edmond Perrier, Membre de l'Institut et de l'Académie de Médecine, Directeur du
Muséum d'Histoire naturelle, Paris.
MM. D. Bois, Assistant au Muséum d'Histoire naturelle, 15, rué Faiïdherbe,
Saint-Mandé (Seine).
Dr Cuauveau, Sénateur de la Côte-d'Or, 225, boulevard Saint-Germain, Paris,
Secrétaire général, M. Maurice Lover, 12, rue du Kour, Paris. 9
MM.J. Crepin, 55, rue de Verueuil, Paris (>éances).
Secrétaires. Ca. DkBaEuiLr, %, rue de Châteaudun, Paris (/ntérieur).
J. Decacour, 98, rue de Madrid, Paris Ztranger).
Vice-Présidents,
Trésorier, M. le D' SkBILLOTTK, 6, rue de l'Oratoire, Paris.
Archiviste-Bibliothécaire : N...
Membres du Conseil.
MM. A. CHAPPELLIER, 197, avenue Daumesnil, Paris.
le D" ACHALMF, Directeur du Laboratoire colonial du Muséum d'Histoire naturelle, 1, rue Andrieux,
Paris.
le D° P. MARCHAL, Membre de l’Institut, Professeur à l'Institut National Agronomique, 45, rue
de Verrières, à Antony (Seine).
le D' LePrince, 62, rue de la Tour, Paris.
MAILLES, rue de l’ Union, La Varenne-Saint-Hilaire (Seine).
le Dr E. TROUESSART, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle, 61, rue Cuvier, Paris.
LecomrEe, Membre de l'Institut, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle, 14,rue des Ecoles, Paris.
P. CaRtÉ, 40, boulevard de Courcelles, Paris.
L. ROULE, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle, 57, rue Cuvier, Paris.
G. FOUCHER (l'abbé), 24, rue Cassette, Paris.
P. KEsTNER, Président de la Société de Chimie industrielle, 38, rue Ribera, Paris.
R. LE Fort, 89, boulevard Malesherbes, Paris.
Dates des Séances générales et du Conseil
POUR L'ANNÉE 1919
Janvier | Février | Mars Avril Mai | Novembre | Décembre
SÉANCES. DU CONseIt,, le mercredi à 4 h. 8 12 12 16 14 12 10
Séances générales, le lundi à 3h. . .} 0j 17 17 28 26 17 TE
Sous-Secrion d'Ornilhologie ( ue) de pour
la Protection des oiseaux) lundi
à 5h. 21 | 24 | 924 | 14 | 19 | 941| 0
Les membres de la Société qui désirent assister aux Séances générales recevront
sur leur demande les ordres du jour mensuels des séances.
Le Secrétaire général a l’honneur d'informer MM. les Membres de la Société et les
Ronde qui désireraient l'entretenir, qu’il se tient à leur disposition, au siège de la
ociété, 1498, boulevard Saint-Germain, tous les Lundis, de 4 à 7 heures.
Les auteurs sont informés que, les prix des tirages à part subissant des variations
fréquentes du fait de la guerre, le tableau publié sur la couverture du Bulletin cesse d’être
applicable; il sera fait désormais un prix spécial pour chaque tirage à part.
La Société ne prend sous sa responsabilité aucune des opinions émises
par les auteurs des articles insérés dans le Bulletin.
Le reproduction, sans indication de source, ni de nom d'auteur,
des articles publiés dans le Bulletin est interdite.
LES IMMERSIONS DE L'HIPPOPOTAME
Par PIERRE AMÉDÉE-PICHOT.
La mort de l'Hippopotame du Jardin zoologique de Londres,
qui a succombé récemment pour avoir avalé un fil de fer laissé
par mégarde dans une botte de foin, a donné lieu à un échange
de notes intéressantes dans le field sur le temps que ces gros
Pachydermes peuvent rester sous l’eau sans remonter à la sur-
face pour respirer. Le grand chasseur de grosses bêtes de
l'Afrique, Selous, a une fois noté, montre en main, pendant
une heure, la durée des plongées d'un de ces animaux et il a
compté 40 secondes pour la plus courte et 4 minutes et 20 se-
condes pour la plus longue. I estime que les immersions sont
habituellement de 2 minutes à 2 minutes 1/2, la bêle restant
sous l’eau le plus longtemps qué&nd on venait de la tirer, par
conséquent nayant pas rempli ses poumons de sa pleine
provision d'air.
Les immersions de l’Hippopotame au Jardin zoologique de
Londres ont beaucoup dépassé, d’après M. Pocock, cette esti-
mation. Le gardien Robinson a vu, en effet, dans une circon-
stance où l'Hippopotame avait été effrayé, l'animal plonger dans
son bassin et rester 29 minutes sans remonter. L'eau du bassin
était très limpide, ce qui permit à son gardien de ne pas le
perdre de vue, et, ce qui avaitengagé Robinson à tirer sa montre
et à faire cetle constatation, c'était que sachant l’animal pris
de peur, il s'attendait bien à ce que la plongée durerait plus
longtemps que d'habitude.
M.Pocockrapporte une autre observation du même genre prise
par Topping, le gardien de l’Hippopotame qui avait précédé
celui-ci. On appelait cet animal Guy Fawkes, parce qu'il était né
au jardin le 5 novembre 1872, date anniversaire de la fameuse
conspiration des poudres, et il mourut de vieillesse en 1905,
ayant vécu 33 ans dans la ménagerie. Or un jour que l’animal
reposait au soleil, un Chien pénétra dans le parc à travers les
barreaux de la grille et se mit à aboyer. Furieux d’être dérangé
dans sa sieste, l’'Hippopotame poursuivit le Chien qui se jeta
dans l’eau du bassin où il fut vite rejoint et brisé entre les mà-
choires de son vindicatif adversaire. Ce drame avait considéra-
blement troublé la placidité de l’'Hippopotame qui fut très agité
BULL. SOC. NAT. ACCL. FR, 1919. — 17
298 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
pendant toute la journée et, le lendemain matin, quand on lui
ouvrit son parc, il alla se blottir au fond de son bassin. Après
une demi-heure d'attente, ne le voyant pas reparaître, Topping
craignit que son pensionnaire ne se fût noyé et il se préparait
à laisser l’eau s'écouler pour recueillir le cadavre, lorsque l’a-
nimal revint à la surface pour respirer.
Un voyageur en Afrique, M. Butler, de Horsham, pense que
les faits relatés ci-dessus n'ont rien d’exagéré, car lorsqu'il
pêchait dans un étang sur les bords de la rivière Setit, et qui
n'avait pas plus de 50 mètres de large sur 150 mètres de long,
il fut très surpris, après une station de 3 heures, de voir les
têtes de deux Hipppopotames émerger à la surface de cette
nappe d’eau, que pendant tout ce temps luiet ses serviteurs
n’avaient pas perdu de vue. Pendant le reste de la journée les
Hippopotames reparurent de nouveau à de fréquents inter-
valles.
Enfin le capitaine Flower, le directeur du Jardin zoologique
de Giseh, en Egypte, a raconté à M. Butler qu'ayant acheté
deux jeunes Hippopotames à bord d’un steamer qui passait à
Port-Saïd,il fut consterné de voir ces animaux disparaître dans
la pièce d'eau du pare où ils furent lâchés et ne remonter à la-
surface qu'après un espace de temps si long que l’on put crain-
dre qu'affolés par le voyage, ils avaient perdu latêteet s’élaient :
laissés asphyxier.
On fera bien d'observer les mœurs de l'Hippopotame pendant
qu'il en est temps encore, car ses jours sont comptés, et ce gros
survivant d’une époque où la faune du monde était composée
d'êtres gigantesques est destiné à disparaître dans un avenir
prochain. Aux temps de la formation des couches pleistocènes,
il était répandu sur tout le globe; il peuplait les rivières de
l'Europe et on trouve les restes fossiles d’une plus petite espèce
dans les îles de la Méditerranée, alors rattachées au continent.
Il y a déjà longtemps que l'Hippopotame a été détruit dans le
bassin du bas Nil et il se fait rare dans les fleuves du Sud de
l'Afrique. Son régime herbivore ne s'accorde pas avec les inté-
rêts des colons qui le tuent pour protéger leurs cultures et sa
chair est recherchée par les indigènes qui, malgré leurs armes
primitives, viennent facilement à bout de ce colosse. Sur le
Zambèze, les nègres le harponnent ou le criblent de lances et de
javelots, mais comme, malgré son caractère pacifique, il n’est
pas très prudent d'aborder de trop près un Hippopotame en
LES IMMERSIONS DE L HIPPOPOTAME 299
4
colère, ils lui tendent des pièges et des fosses qui leur per-
mettent de massacrer leur capture en toute sécurilé.
Selous raconte qu'il vit une fois exterminer toute une bande
d'Hippopotames de la facon la plus cruelle. Ces animaux
avaient été surpris sur un banc de sable de la rivière Ummati
où les nègres les avaient cernés et empêchés de sortir en allu-
mant des feux tout autour. « Quand j'’arrivai sur la scène du
drame, dit l'explorateur, il y avait encore une dizaine d’ani-
maux vivants se tenant massés dans une mare trop peu
profonde pour leur cacher plus de la moitié du corps. Ils :
appuyaient leurs grosses têtes sur le corps de leurs compa-
gnons d’infortune et il y en avait deux qui nageaient dans la
partie de la mare où ils ne pouvaient prendre pied, le dos cri-
blé d’assagaies comme des pelotes d’épingies. Mais un certain
_ nombre des emmurés avait déjà syuecombé à leurs blessures ou
ils étaient morts de faim, car des guirlandes de viande fraiche
avaient été mises à sécher au soleil sur les arbres qui entou-
raient la mare. Il y avait déjà trois semaines, me dirent les
indigènes, que les pauvres bêtes avaient élé ainsi parquées et
pendant ce temps elles n'avaient rien eu à manger. » :
On a découvert il y a quelques années dans la colonie de
Liberia une espèce d'Hippopotame qui diffère beaucoup de
l'espèce connue. Elle est beaucoup plus petite, ne mesurant
guère plus d’un mètre au garrot, ses doigts sont indépendants
au lieu d’être réunis en une seule masse par les tissus, les
-pattes sont grêles et hautes et son cou est allongé. Cet Hippo-
potame pigmée comme on l’a appelé, tout en ayant des mœurs
aquatiques comme son congénère, se tient surtout dans les
_ profondes et épaisses forêts, ce qui fait qu’on a été longtemps
à le découvrir et même à s’en procurer les dépouilles. Le pre-
mier que l’on vit en Europe était un tout jeune envoyé à Du-
blin vers 1860 et qui vécut peu. L’importateur d'animaux de
Hambourg, Hagenbeck, chargea en 1910 un de ses agents d'aller
en Libéria pour lui procurer cette nouveauté zoologique, IL
confia cette mission à Hans Schomburgk, attaché militaire à la
Légation de Libéria à Londres et très familiarisé avec les pays
nègres quil avait parcourus pendant douze ans. La première
expédition n'eut pas de résultat; on ne rencontra qu'une seule
fois l'animal cherché et qui se hâta de disparaître dansles
profondeurs d'une mare, mais une seconde expédition entre-
prise quelques mois plus tard fut couronnée de succès. Ayant
300 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D 'ACCLIMATATION
situé la localité fréquentée par ces Hippopotames pygmées sur
les bords de la rivière Lofa, Shomburgk fit creuser une cen-
taine de fosses dans les endroits où il y avait chance que ces
animaux passassent, et il en captura trois qu’on logea dans des
paniers fabriqués par les nègres et qu’il fallut quarante hommes
pour transporter à travers La brousse jusqu'au cours d’eau où
l’on put les embarquer. Ces Hippopotames sont beaucoup plus
difficiles à prendre que l'espèce ordinaire; ils ne se tiennent
pas en bandes et sont très erratiques, ne suivant pas toujours
les mêmes pistes.
Les captures de Hans Schomburgk arrivèrent saines et sauves
à Hambourg. Hagenbeck en vendit deux au Jardin zoologique
de New-York; le troisième resta en Allemagne. Le Jardin z00-
logique de Londres a fait en 1943 l'acquisition d’un autre Hip-
popotame pygmée dont M. Pocock a donné la description dans
le Field du 15 février 1913. Le récit émouvant des expédi-
tions de Hans Schomburgk, qui, pour atteindre son objectif,
eut non seulement à surmonter les obstacles de la nature dans
un pays sauvage et inexploré, mais encore à lutter contre le
mauvais vouloir et l’indiscipline des indigènes, a été publié
dans le Bulletin de la Société zoologique de New-York, et repro-
duit avec d'excellentes photographies de l’animal dans l’'An-
nuaire du Club des amateurs de ménagerie pour l’année 1913.
LE GRAND-DUC
SA REPRODUCTION EN CAPTIVITÉ (1)
Par RAYMOND ROLLINAT
Le Grand-Duc, Bubo maximus Flemming, habite une grande
partie de l’Europe et de l’Asie ; on le trouve aussi dans quel-
ques régions de l'Afrique. Il est assez commun en Autriche, en
Hongrie, dans les Balkans, en Russie ; il se tient surtout dans
les contrées accidentées, couvertes d'arbres et de rochers dans
les cavités desquels il niche. En France, on le trouve dans les
parties montagneuses du territoire : Vosges, Jura, Alpes, Pla-
teau central, Esterel et autres; un de mes amis l’a tué dans
(4) Voy. Bull., 1918, p, 836.
Le
LE GRAND-DUC £ 301
le département de la Côte-d'Or ; d'autres l'ont tiré sur différents
points du département de la Creuse, où il niche et semble être
sédentaire en certains endroits. J’en ai vu qui provenaient des
environs de Boussac et de Guéret, et je possède un sujet, qui
m'a été offert monté, tué près de la première de ces villes.
L'un de mes Grauds-Ducs vivants, mon vieux mâle, provient des
environs de Chambon, où il a été pris à l’état de poussin dans
l’un des bois rocheux et accidentés où l'espèce niche: je l'ai
acheté, pour le prix de 35 francs, en février 1904, alors qu'il
avait une dizaine de mois, puisqu il était né au printemps pré-
cédent. Le propriétaire qui me l’a vendu en possédait deux
autres, l’un, frère de celui qu’il me cédait, et l’autre d’un an plus
vieux, capturé lui aussi très jeune. Mais, depuis cette époque,
on a établi, de 1905 à 1907, dans la région habitée par les
Grands-Ducs, l'important barrage du Cher, qui retient mainte-
nant l’une, des plus importantes réserves d'eau existant en
France, et à l'édification duquel un grand nombre d'ouvriers
ont été employés ; on a ouvert les mines d’or du Châtelet, et on
a construit là, pour y loger les 400 ou 450 ouvriers nécessaires à
l'exploitation, une petite ville rustique.On a troubléle repos des
Grands-Ducs ; on a plus ou moins envahi, parcouru leurs soli-
tudes agrestes, etalors, ne jouissant plus du calme indispensable
à leur caractère méfiant et sauvage, ils ont évacué le pays ; peut-
être même sont-ils morts, tout simplement, intoxiqués par les
petits Rongeurs empoisonnés dont ils ont dû faire leur nour-
riture. En effet, bon nombre de Campagnols, de Mulots ont
certainement péri du fait des poussières provenant des produits
chimiques propres à isoler l’or de la roche, poussières entrai-
nées aux alentours par les vents ; dans une ferme située à
proximité des mines, 47 bêtes à cornes, sur 22, périrent en
peu de temps, d'où procès avec la Compagnie des extracteurs du
précieux métal.
_ Dans le département où j'habite, l'Indre, il ne niche pas; je
n'ai connaissance que de très rares et accidentelles captures
de ce grand nocturne. Vers 1585 ou 1886, à un an d'intervalle,
deux Grands-Ducs furent tués dans un bois près d’Ardentes,
c’est-à-dire non loin de la forêt de Châteauroux, et, en octobre
1895, un beau sujet fut blessé et pris dans le bois de Grammont,
près Lourdoueix-Saint-Michel; touché à l'aile et placé en
volière, il fut plus tard empoisonné au cyanure et mourut
promptement. Cette espèce résisterait assez bien à certains
9302 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
poisons : un ornithologiste berrichon, qui désirait préparer
pour sa collection un Grand-Duc vivant capturé dans la Creuse,
essaya, sans y parvenir, de le tuer à l'aide d’acétate de mor-
phine employé à forte dose, et fut forcé de l'étouffer à l’aide
d'une couverture.
En résumé, si l'on trouve cette espèce sur différents points de
la France, elle n’y est très commune nulle part.
En juillet 1904, j'achetai, au prix de 100 francs, une superbe
femelle très adulte de provenance autrichienne, aussi douce,
aussi maniable que mon mâle était féroce et difficile à toucher.
Après m'avoir donné, en 1909, un produit de sexe masculin qui
devint encore plus méchant que son père, elle mourut subite-
ment devant moi de la rupture d’un anévrisme, un matin de
février 1910, alors qu'un petit Chat, qui d'ordinaire m'accom-
pagnait, élait entré en même temps que moi dans la volière et
était venu s'installer près d'elle en sautant sur l’un des per-
choirs ; cette bête était grasse, bien en chair, merveilleuse de
force et de beauté, et mesurait plus de 1 m. 70 d'envergure ; ce
fut là une des déceptions les plus cruelles de ma vie de natura-
liste. En juin suivant, je la remplaçai par une jeune femelle de
la variété sibérienne, assez douce et qui, par la suite, devint de
forte taille. Cette variété asiatique, qu'on rencontre aussi, dit-
on, sur quelques points de la Russie orientale d'Europe, est
beaucoup plus claire de costume que l'espèce type de l’Europe
centrale et occidentale; on dirait un sujet décoloré, blanchâtre,
surtout lorsqu'on le regarde de face, sujet avec de beaux yeux
dont l'iris, d'abord jaune clair près de la pupille, estensuite d’un
jaune orangé vif du plus bel effet, alors que chez le type de
l'espèce l'iris a une teinte à peu près uniforme dans toutes ses
parties, jaune clair pendant quelques années, puis devenant
plus tard d’un jaune de plus en plus foncé ; en outre, la variété
sibérienne a les tarses et les doigts recouverts de courtes
plumes blanches, tandis que ces mêmes plumes sont roussâtres
chez le type. Beaucoup plus visible à distance, je préfère, pour
la chasse, la variété décolorée.
A l’état sauvage, le Grand-Ducse nourrit de petits Rongeurs,
Mulots et Campagnols, et s'attaque aussi à des proies plus
fortes, Ecureuils, Lapins et Lièvres ; il ne dédaigne pas la
plume, car la nuit beaucoup d'Oiseaux sont pour lui une proie
facile. Aux environs d'Argenton, on a trouvé des Perdrix, de
jeunes Lapins près de la nichée de la Hulotte ; que de dégâts
:
i
)
|
PE
LE GRAND-DUC 303
pourraient commettre des Grands-Ducs installés à proximité
d’une réserve de gibier.
En captivité, mes Grands-Ducs margent principalement des
Rats, et préfèrent le Rat noir au Surmulot, car ce dernier, sur-
tout lorsqu'il a été capturé dans un aba!toir, une tannerie, ou
dans un égout malpropre, a une odeur plutôt désagréable. Je
leur ai donné des Loirs lérots, des Campagnols amphibies, des
Campagnols des champs, des Rats mulots, des Souris, des
Ecureuils et des Belettes ; à la viande fraiche, et de bonne qua-
lité, de Veau, de Bœuf ou de Cheval, qui fait leur ordinaire
lorsque je n'ai rien autre à leur offrir, ils préfèrent les petits
Mammifères que je viens d'énumérer, ou les petits Oiseaux non
dépouillés de leurs plumes; mais si on leur offre des Pies, des
Geais, des Corbeaux, des Rapaces diurnes, il les dédaignent
parfois pour se nourrir de viande de boucherie, et si l’on veut
les contraindre à dévorer Buses et Faucons, il est bon de leur
supprimer tout autre mets. Il est indispensable de leur donner
des aliments frais, pour eux d’abord et aussi dans l'intérêt de
ceux qui les manient. Bien souvent mes employés et moi avons
été fortement blessés par les serres des Grands-Ducs, sans
aucune suite fàâcheuse. Mais on a vu des personnes succomber
à des blessures de ce genre, faites par des serres souillées au
contact de proies en voie de putréfaction. Comme chez la plu-
part des Rapaces, pour ne pas dire chez tous, plumes, poils, os,
sont, la digestion opérée, rejetés par la bouche sous forme de
pelotes cylindriques plus ou moins grosses, allongées ou arron-
dies. Quand la digestion est mauvaise, on trouve dans ces
pelotes des débris de chair plus ou moins gros. Du sable, avalé
en même temps que de la viande, sortira par le bec, aggloméré
en une boule ronde ou ovale par les mucosités de l'estomac.
Lorsque j'offre des Lapins à mes captifs, ils avalent rarement
quelques lambeaux de peau et rejettent des pelotes d’os qui se
déforment en tombant, n'étant pas feutrées par une aggloméra-
_ tion de poils; ils n’avalent pas les trop gros os et laissent de
- côté la tête des Lapins, ainsi que celle des gros Surmulots dont
souvent ils ne dévorent pas la peau ni la queue. J’enlève
l'estomac et les intestins des Rats capturés en ville et qu'on
m'apporte morts, par mesure de séeurilé, car en quelques
endroits on place des appâts empoisonnés à l'intention de ces
encombrants Rongeurs; mais si j'offre des Rats entiers pris
dans des locaux où aucun poison n'a été déposé, je remarque
304 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
que mes Oiseaux n’avalent d'ordinaire ni l'estomac, ni les
intestins, ni les chapelets d’embryons ou de fœtus que contien-
nent souvent les femelles. S'il y a abondance de Rats, leur
appétit satisfait, les Grands-Ducs entassent avec soin, dans les
angles de leur demeure, les cadavres entiers ou fragments
de cadavres non utilisés. A l'état sauvage, il doit en être de
même, et les sujets libres doivent certainement mettre en
réserve l'excédent de vivres afin de l'utiliser quelques heures
plus tard. Un Rat noir très adulte ou un Surmulot, un Campa-
gnol amphibie aussi très adulte, un Corbeau ou 125 grammes de
viande de boucherie, telle est la nourriture suffisante pour un
Grand-Duc et par 24 heures. En été, et par les fortes chaleurs
qui semblent fatiguer ces Oiseaux, l'appétit diminue; par la
gelée, la viande de boucherie est refusée en partie si elle n’est
absorbée promptement avant d’être durcie par le froid. D’un
naturel sauvage, le Grand-Duc mange rarement devant la per-
sonne qui lui apporte sa nourriture ; il n’en est pas de même
sans doute lorsque son local est situé dans un endroit où à
chaque instant il voit du monde. Beaucoup d’auteurs ont pré-
conisé un jeûne hebdomadaire de 24 heures pour cette espèce
en captivité ; je ne l’ai jamais fait observer à mes Oiseaux. Le
Grand-Duc boit-il ? Certainemment, comme du reste la plupart
des Rapaces. Il se baigne de temps à autre, et ne manque
jamais de le faire lorsque par l'humidité qui ramollit la terre
ilrevient de la chasse avec quelques plumes souillées de boue;
il est donc bon de mettre à sa disposition un large récipient
dont on change l’eau chaque jour.
Pourvue d’un réduit bien abrité muni d’un perchoir et d’une .
litière de paille, et d'une partie en plein air close de toile
métallique, la volière de mes Grands-Ducs mesure 3 m. 80 de
longueur, 3 m. 10 de largeur et 4 m. 70 de hauteur; le
réduit a { m. 45 de longueur, 1 m. 65 de largeur et 1 m. 60 de
hauteur. Exposée au sud-est, elle est siluée entre la basse-cour
et le jardin, et touche, d’un côté, le remblai de la ligne de Paris
à Toulouse dont elle n'est séparée que par un mur, mais ce
dernier étant dominé par le remblai,les Oiseaux peuvent voir,
d'un des perchoirs en plein air, passer les nombreux trains qui
circulent sur cette grande ligne. Si mes bêtes sont absolument
à l'abri de la curiosité des personnes qui viennent dans la
basse-cour ou dans le jardin, elles sont souvent interpellées
par les mécaniciens, chauffeurs ou employés des trains de
|
de
Mer tot
rt
Societé Nationale d'Acclimatation de France. Pr. XI.
RENE LS
(EEE À Au en S
Sesamia vuleria Q. Prodenia relina.
Sesamia vuleria &. Cirphis nebulosa &.
Cirphis nebulosa Q.
Insectes nuisibles à la Canne à sucre.
CI. CINTRACT.
OEufs de Sesamia vuleria parasités.
OEufs de Sesamia vuteria.
OEufs de Prodenia relina.
CI. D'ÉMMEREZ.
LE GRAND-DUC 305
marchandises allant vers Paris, lesquels, arrivés devant chez
moi, marquent d'ordinaire un arrêt avant d'être admis à fran-
chir les aiguilles de garage. Et si avec cela on pense à ce que
peut avoir d’effarant la vue des locomotives bruyantes crachant
la vapeur, la fumée et les escarbilles, la venue en tempête des
rapides qui sifflent terriblement pour annoncer qu'ils vont
franchir la gare en vitesse, on se rend comple que mes Grands-
Ducs ne jouissent, nuit et jour, que d’une tranquilité relative.
Mais on se fait à tout ; et mes sauvages bêtes, habituées à la
vue et au bruit des trains, ont fini par se reproduire là ; cepen-
dant, je considère que le long repos donné à la femelle est la
principale cause de l’accomplissement de cet acte. La repro-
duction du Grand-Duc en captivité est, paraît-il, plutôt rare;
je Liens donc à faire connaître entièrement ce que j'ai pu en
observer. -
Dans la journée, j'ai perçu chaque jour, en toutes saisons, le
cri de mes Grands-Dues ; mais c’est surtout dans la soirée, la
nuit et dans la matinée qu’ils se font presque continuellement
entendre : ouhou! bou-hou ! dits sur un ton grave, tels sont les
“cris ordinaires de cette espèce, cris moins retentissants que
l'appel de la Hulotte, suivi des notes roulantes et sonores qui
l'accompagnent presque toujours. Parfois, le Grand-Duc fait
entendre un autre cri : vouet ! vouet / sorte d’aboiement qui se
rapproche beaucoup de celui du Renard, mais en plus fort.
Quand survient l’époque des amours, le cri du grand Rapace se
complète d'un roucoulement analogue, ou presque, à celui
d’un Pigeon, mais plus fort, et de sons répétés qui rappellent
à s'y méprendre le bruit d'une scie de menuisier qui divise
une planche fixée à l’établi par le valet de fer : vou-vri ! vou-
CLOUS f
Je possède depuis longtemps un Grand-Duc empaillé les
ailes ouvertes ; bien des fois je l’ai fixé sur un arbre pour
attirer les Rapaces et les Corvidés. Dans le cours du second
semestre de 1906, j'achetai un (rand-Duc monté et articulé,
lequel, fixé sur une perche qu'on ornait de quelques petites
branches, tournait la tête et remuait les ailes lorsqu'on l’action-
nait à l’aide d'une corde goudronnée, couleur de terre, qu'on
tirait de la hutte. Pendant plus d'un an, mes Grands-Ducs
vivants restèrent à peu près tranquilles dans leur volière et
furent rarement emmenés en campagne. Je n'ai pu voir s'ils
se poudraient comme le font beaucoup d’Oiseaux en s'accrou-
306 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
pissant pour s’agiter et gralter dans la poussière. Je ne le crois
pas. Cependant, même en dehors de l'époque de la reproduc-
tion, j'ai souvent vu de larges et peu profondes excavations -
dans le sol de leur volière, qui, chaque matin, était ratissé. Ce
qui ne me permettait pas de comprendre le pourquoi de cette
manœuvre, C'est que parfois ces excavations étaient faites par
temps humide ; alors, je constatais de temps à autre, si le
travailleur ne s'était pas encore lavé, que la bête s'était servie
de ses ongles et de son bec pour creuser le sol.
Or, pendant les premiers mois de 1908 Les trous en forme de
large cuvette, soigneusement comblés par mes employés
chaque matin, se renouvelaient avec persistance et de plus en
plus ; mes deux Oiseaux y travaillaient, ainsi quele témoignait
l'état de leur bec et de leurs serres. Outre les cris ordinaires,
j'entendais des roucoulements, des bruits de scie, ces derniers
nouveaux pour moi. Et le matin du 21 avril 1908 je trouvai,
à ma grande joie, un œuf superbe dans une cuvette creusée
pendant la nuit; la veille, il avait neigé abondamment, et
dans la matinée du 21 il y eut quatre degrés centigrades au-
dessous de zéro. La femelle n'était pas sur son œuf; il était
glacé et je le mis dans une large caisse plate sans couvercle,
remplie de foin, que je plaçai dans l’abri des Grands-Ducs ;
mais ma femelle ne s’en occupa pas. Le 22, je le mis sous une
Poule qui désirait couver, en l’accompagnant de quelques œufs
de Poule que je marquai, car je me proposais de les enlever les
uns après les autres et de les remplacer par de nouveaux œufs
de Poule, afin de prolonger, si besoin était, l'incubation de
l’œuf étranger jusqu’à l’époque de l’éclosion de son poussin,
époque que j'ignorais, et sans qu'il y ait avant une éclosion de
Poulet. Ma femelle Grand-Duc dédaigna de pondre dans la
caisse remplie de foin. Le 24, dans la matinée, je la trouvai
couchée dans une cuvette creusée dans le sol humide de sa
cour, exactement au même endroit que la première, que j'avais
comblée; la pluie tombait abondamment et la bête était toute
mouillée ; l'œuf qu'elle venait de pondre était très chaud. Je
mis encore cet œuf dans l’abri, mais elle n’alla pas s’accroupir
dessus, et dans la soirée, ainsi que dans la matinée suivante où
e le plaçai sous la Poule couveuse, il était froid. Le 27 avril,
nouvelle cuvette creusée exactement à la même place que les
premières; je la comble. Le même jour, à quatre heures du
soir, toujours au même endroit, je trouve la femelle couchée
A
LE GRAND-DUC 307
dans une nouvelle excavation ; sous elle, un œuf chaud tout
nouvellement pondu ; placé dans son abri, elle l’abandonne, et,
le lendemain, il est mis sous la Poule.
Toujours exactement à la même place, le 1° mai, la
femelle est couchée dans sa cuvette de sable, et sous elle je
trouve un œuf, que je vide pour le mettre dans ma collection.
Ma bête a conservé sa douceur habituelle ; elle se laisse toucher
facilement et ne cherche pas à se défendre. Quant au mâle, il
me saute dessus et me blesse à la lèvre inférieure et au front ;
depuis deux mois, il attaquait souvent mes employés et moi-
même. Le 4 mai au matin, la femelle est couchée sur une
cuvette contenant un œuf, creusée à la même place que les
précédentes ; comme je prends cet œuf sans protestation de la
part de la pondeuse, son mâle me saute à la tête et d’un violent
coup de serres me déchire une oreille en plusieurs endroits.
Le lendemain, l'œuf est mis sous une seconde Poule cou-
veuse, la femelle Grand-Duc refusant de le couver dans son
refuge. :
Le 7 mai, à 4 heures du soir, même cuvette, et, sous ma
bête, un œuf tout nouvellement pondu. Refus de le couver
dans l’abri; mise de l’œuf sous la deuxième Poule, le lende-
main. Le 11 mai, dans la matinée, dans une cuvette creusée en
un autre endroit de la cour de la volière, je trouve un œuf
encore chaud ; la femelle est juchée sur le perchoir de son
abri, cet œuf fut mis sous la seconde Poule, après avoir été,
comme les autres œufs de Poule ou de Grand-Duc, marqué et
numéroté au crayon. À la même place que le 11 mai, la femelle
Grand-Duc creuse une excavation pendant la nuit du 14 au
15 mai ; elle y pond un œuf et rentre dans son refuge.
Ma bête a pondu, du 21 avril au 15 mai, huit œufs d’un blanc
mat, parfois très légèrement lustré, à extrémités à peu près
semblables ; cependant, en regardant bien, on remarque qu’un
bout est plus petit que l’autre, mais très peu, ce qui donne aux
œufs de cette espèce une apparence assez arrondie; ils mesurent
de 58 à 61 millimètres de longueur, sur 48 à 50 de largeur.
Désirant ne pas fatiguer ma femelle Grand-Duc, je laissai le
dernier œuf dans son abri. Elle ne se plaça pas dessus ; mais
sa ponte était bien terminée, car je ne trouvai plus aucun nou-
vel œuf.
Pourquoi, alors que chez cette espèce la ponte ne se compose
que de deux à trois œufs, ma femelle en avait-elle donné un
308 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D ACCLIMATATION
nombre aussi considérable ? La quantilé de jours entre les
œufs a élé de trois entre le premier et le deuxième, trois entre
le deuxième et le troisième, quatre entre le troisième et le
quatrième, trois entre le quatrième et le cinquième, trois entre
le cinquième et le sixième, quatre entre le sixième et le sep-
tième, et quatre entre le septième et le huitième. La ponte s'est
poursuivie, régulière, du premier au huitième, avec un inter-
valle de trois ou de quatre jours entre chaque œuf. Il faut donc
croire que cette femelle, qui peut-être pondait pour la première
fois alors qu'à l'état sauvage elle aurait dû pondre depuis long-
temps déjà, a eu une proportion anormale d’ovules arrivant
presque en même temps à maturité, d'où cette ponte nombreuse
et extraordinaire. Mais on sait aussi que la ponte recommence
et continue promplement chez les Oiseaux auxquels on subti-
lise leurs œufs. }
Les œufs placés sous les Poules ne donnèrent rien; quand je
vidais les coques, un seul œuf, lé premier pondu, était fécondé
et contenait certainementun embryon mort; je crois aussi avoir
trouvé trace d'embryon dans le second œuf.
(A suivre.)
À
DE L'INFLUENCE DES MIGRATIONS
ET DES INTRODUCTIONS ACCIDENTELLES
Par le comte DELAMARRE DE MONCHAUX.
Dans une courte observation présentée à la séance du
3 février 1919 de notre Société, à propos de migrations des
Papillons du Choux (Pieris brassicæ L.), j'ai insisté sur l'intérêt
que présenterait la déterminalion de l'amplitude des migra-
tions de ces Papillons et, plus généralement, des autres
Insectes, au point de vue de l'influence de ces migrations sur
la diffusion géographique des espèces.
On peut généraliser la question, pour les êtres organisés
vivant à l'époque actuelle, comme pour ceux des temps géolo-
giques.
Celle diffusion géographique et paléogéographique est inté-
ressante à la fois àu point de vue de la répartition géogra-
phique des espèces et au point de vue du problème de l’évo-
lution.
MIGRATIONS ET INTRODUCTIONS ACCIDENTELLES 309
C'est ainsi, notamment, que, dans une discussion, qui eut
lieu en 1892, à la Société belge géologique (1), à la suite d’une
communication de M. Dollo, M. van den Broeck, traitant des
rapports entre l’'émigralion et la filiation des espèces, notam-
ment à l’époque miocène, faisait remarquer que les précur-
seurs de la faune malacologique des sables miocènes ne doi-
vent pas, le plus souvent, être recherchés dans les terrains
sous-jacents, ni leurs successeurs immédiats dans les dépôts
qui leur sont superposés; car, par suite des transgressions
géologiques, on constate de véritables invasions d’espèces.
Ce que la connaissance des couches géologiques et de la
paléogéographie nous révèle pour les âges disparus, nous
sommes à même de le constater à l’époque actuelle; car nous
vivons, en somme, à une époque géologique semblable aux
autres, avec cette circonstance, favorable à son étude, que nous
avons la bonne fortune d'en être les contemporains.
Les observations et les études relatives aux migrations des
animaux et des plantes, à leur disparition de certaines régions,
à leur dispérsion et à leur acclimatation sont donc d'une très
haute portée scientifique et d'un intérêt très général, dans la
durée comme dans l’espace.
C’est pourquoi”il nous a paru utile d’y revenir, dans la pré-
sente note, n'ayant pu développer notre pensée dans la courte
observation ci-dessus rapportée.
Il serait très intéressant que les membres et les correspon-
dants de notre Société à l'étranger voulussent bien recueillir
toutes les observations susceptibles de contribuer à la connais-
sance de ces migrations. Leur groupement, sous les auspices
du Secrétariat, ne pourrait être que fort instructif et jetterait
sans doute un jour plus grand sur bien des problèmes encore
obscurs. \
Les migrations en question sont d'autant plus importantes
à suivre ou à étudier, semble-t-il, qu’elles sont souvent provo-
quées par les modifications survenues dans les conditions
d'existence et de milieu, qui forcent l'espèce ou le trop-plein
de l’espèce à émigrer. Il serait, par suite, extrêmement intéres-
sant d'étudier l'adaptation des émigrants, lorsqu'ils subsistent,
au nouveau milieu qui s'offre à eux.
Cette étude favoriserait grandement les essais d’acclimata-
(1) Séance du 26 avril 1892. Bull. Soc. belge de géol., NI, 1892, p. 95.
310 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D 'ACCLIMATATION
tion, par la connaissance acquise de la faculté d'adaptation des
espèces.
Elle pourrait être également poursuivie par l'observation des
animaux et des plantes, utiles ou nuisibles, importés acciden-
tellement.
Sans rappeler ici la déplorable acclimatation spontanée du
Phylloxéra, qui trouva, sur nos Vignes, moins résislantes que
les américaines, un terrain de culture où il prospéra de
fächeuse manière, on peut citer un autre exemple remarquable
de parasite importé, dans la Teigne des Pommes de terre et du
Tabac (Phthorimæa operculella Zell.), qu’on pourrait juste-
ment appeler la Teigne des Solanées, suivant la remarque de
F. Picard ; car la Pomme deterre n’est pas la seule Solanée sur
laquelle elle exerce ses ravages.
Dans une « Note sur la Teigne des Pommes de terre », parue
au Bulletin de la Société d'Acclimatation (1875, IT, p. 223-229),
M. E. Ragonot désiguait sous le nom de Gelechia solanella
Boisd., l'Insecte auquel le D' Boisduval avait consacré, en
novembre 1874, une courte note parue dans le Journal de la
Société centrale d'Horticulture de France (2° série, VIII, 1874,
p. 713), note qui fut reproduite dans le Bulletin de notre
Société (1875, II, p. 272-73).
La Teigne, qui nous occupe, n’est donc pas une inconnue
pour les lecteurs du Bulletin.
C'est sous le nom de Briotropha solanella, que Boisduval
l'avait signalée, en 1874, comme existant en Algérie, où la
larve de ce très petit papillon occasionnait, depuis deux ans
déjà, des dégâts importants, en attaquant les Pommes de terre
des environs d'Alger. À El Rear, notamment, plus des trois
quarts de la récolte avaient été perdus. Cette redoutable
quoique minuscule Chenille ravageait les précieux tubercules,
en y creusant des galeries, qu'elle remplisssait de ses excré-
ments, au point de les rendre impropres à toute consommation.
L'année suivante, en 1875, Ragonot signale le fait, dans
une note sur cette Tinéide, communiquée à la séance du
10 février de la Société entomologique de France (Bull. Soc. ent.
Fr. 1875, p. XXXWV).
Quatre ans plus tard, en 1879, il signalait, à la séance du
22 octobre de la même Société, sous le nom de Gelechia laba-
cella, un microlépidoptère dont la Chenille causait des ravages
dans les dépôts de feuilles de Tabac, en Algérie.
- MIGRATIONS ET INTRODUCTIONS ACCIDENTELLES 311
En 1902, Meyrick créa, pour cette espèce, le genre Phthori-
mæa (Entomologist Monthley Magazine, 1. XXXVIII, 4909,
p. 103).
Sous ce titre « Un ennemi de la Pomme de terre », F. Lafont,
dans le Progrès agricole et viticole de Montpellier, consacrait,
en 1906, uné étude à notre frêle et nuisible Insecte, dont l’in-
troduction en France fut signalée, cette même année, par
M. le baron de Fonscolombe, qui, après enquête, fit connaître
l'existence de dégâts, peu graves encore, dans la région des
environs de Cogolin, près Saint-Tropez (Var).
: M. Lafont, alors préparateur à l'École nationale d'Agriculture
de Montpellier, à qui avaient été envoyés les Insectes auteurs
de ces dégâts, les donna à déterminer au R. P. de Joannis, qui
reconnut la même espèce que celle signalée par Boisduval en
Algérie.
Cette espèce est signalée, pour la seconde fois en France, pär
M. le professeur Picard, de Montpellier (C. À. Ac. Sc., CLIV,
8 janv. 1912, p. 84), qui indique, en même temps, qu'on a
constaté sa présence en Portugal. L’Insecte, dit-il, est cosmo-
polite (1). On peut croire, tout au moins, qu'il a des aptitudes
à le devenir.
Lafont l'avait signalé, en 1906, à La Môle, près Cogolin (Var).
M. Picard l’y retrouve, en 1911, avec l’aide de M. Sénéquier,
professeur d'agriculture. C’est bien de la Teigne des Pommes
de terre qu'il s'agit.
Les cultivateurs de Bormes l’avaient remarquée, dès 1902.
Depuis, les dégâts avaient été croissants.
L'Insecte à, en effet, plusieurs générations annuelles. Les
Chenilles d'été minent les feuilles ; celles d'automne et d’hiver
_creusent des galeries dans les tubercules conservés en magasin.
Les Pommes de terre contaminées sont envahies par de
nombreuses Bactéries et par des Champignons parasites ( Sty-
zanus stemonilis).
Les animaux de la ferme refusent de les manger. La perte est
donc considérable ; et le mal se propage par la mauvaise habi-
tude qu'ont certains paysans de planter des tubercules atta-
qués, au lieu de les détruire soigneusement.
M. F. Picard, auteur de travaux approfondis et d'observa-
tions détaillées sur la Teigne des Pommes de terre, conseillait,
(1) Ann, du Serv. des Epiphyties, T, p. 106.
312 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
pour lutter contre ce redoutable fléau, des désinfections répé-
tées au sulfure de carbone, après l’arrachage, d'après les expé-
riences faites par Clarke en Californie; mais il reconnut ensuite
què cette méthode, excellente pour détruire les Chenilles et les
chrysalides extérieures aux tubercules, laissait subsister des |
larves vivantes dans l’intérieur des Pommes de terre elles-
mêmes. Il s'arrêta donc (indépendamment de l'étude à pour- |
suivre des moyens de lutte par les ennemis naturels) à des |
procédés pratiques de destruction, qui sont les suivants : con- |
servation des provisions sur une couche de sable sec ; destruc-
tion des tubercules contaminés ; désinfection des magasins, |
sols et murs, par des lavages ou pulvérisations au pétrole ou :
avec des émulsions de pétrole et de savon. |
Accessoirement, il indique l'emploi de pièges lumineux; la |
destruction des tiges attaquées dans les cultures, pour anéantir L
les générations d'été ; le nettoyage des champs après la récolte, 4
et enfin un buttage soigné des plantations (1). |
L’invasion de la Teigne des Pommes de terre semble, quant
à présent, localisée dans une région restreinte du Midi, d'après
les renseignements qu’a bien voulu #ous donner M. le professeur
Marchal. Pourtant, la présence de cette Teigne, constatée en
Nouvelle-Zélande, semblerait indiquer qu'elle peut s'adapter
aux climats plus froids du Nord de la France. Des Pommes de
terre de la région méridionale contaminée arrivent parfois
sur le marché de Paris. :
not fc nn do
Ve ENET VUE
Déjà, à notre connaissance, deux papillons de Phthorimæa |
operculella ont été capturés aux environs du Bois de Boulogne, 4
et déterminés par le R. P. de Joannis, antérieurement à 1906.
Enfin Chittenden (cité par Picard) a récemment signalé :
à
l’envahissement des régions froides des États-Unis par la
Teigne. ,
Le dangereux parasite pourrait donc menacer nos cultures
de Pommes de terre, de Tabac, d’Aubergines, de Tomates,
puisqu'il peut vivre sur ces diverses Solanées, comme le prou-
vent les expériences de M. Picard.
Et le danger est d'autant plus grand, que le même auteur
a signalé l'existence de la parthénogénèse chez la Teigne de la
Pomme de terre (C. À. Ac. Sc., 7 avril 1913, p. 1077), assez
rarement d’ailleurs, neuf fois sur plus de cent expériences. Les
(1) Loc. cit., pp. 110 et 174.
Fa
LME ETES
L À 1 af : -
MIGRATIONS ET INTRODUCTIONS ACCIDENTELLES 313
neuf femelles qui donnèrent une descendance produisirent, en
tout, vingt-trois femelles et vingt et un mâles.
M. Picard a établi que la Teigne s’attaquait à la plupart des
Solanées. En Amérique, elle s'attaque au Tabac. Howard (1898)
et Clarke (1901) ont constaté qu’elle peut vivre sur Solanum
Douglasi, nigrum, umbelliferum, xanti, Carolinense ; sur la
Tomate et la Plante aux œufs (Solanum ovigerum).
En 1911, on a signalé une forte attaque sur les Tomates de
la Nouvelle-Zélande.
Picard réussit à infester Solanum Maglia, Commersoni,
dulcamara, miniatum, melongena (Aubergine), lycopersicum
(Tomate), Capsicum annuum (Piment), Micotiana tabaccum et
sylvestris (Tabac), Hyoscyamus albus (Jusquiame), Lycium euro-
pæum.
Parmi les espèces végétales n’appartenant pas à la famille
des Solanées, il infesta le Verbascum sinuatum, et obtint même
un élevage, unique il est vrai, sur le Pommier (Pyrus malus).
On voit quelle faculté d'adaptation possède ce Microlépi-
doptère. Quant à sa répartition géographique et à sa diffusion,
il est assez difficile d'établir exactement son origine.
Signalé d’abord aux États-Unis, en 1891, par Riley et
Howard, qui constatèrent sa présence en Californie, où il était
déjà connu depuis nombre d’années, Zeller l’a décrit, en 1873,
du Texas, mais sans savoir sur quoi vivait la chenille, et
n'ayant vu que le papillon.
Avant 1891, Chambers, en 1878, décrivit à nouveau Gelechia
solaniella (Canadian Entomologist, t. X, mars 1878, p. 50-54).
Matthew Cooke, en 1883, la signale comme nuisible en Cali-
fornie ;, son travail est le plus complet « sur le cycle évolutif et
les moyens de lutte » (F. Picard, Ann. du service des Epiphy-
hes, I, 141).
La Teigne parasite ravageait surtout les Pommes de terre,
dans les États de l'Ouest, et le Tabac dans ceux de l'Est.
La génération d'été s’attaquait aux feuilles; celle d’hiver
aux tubercules rentrés et aux stocks de tabac en feuilles.
La Teigne est signalée à Porto-Rico, aux iles Sandwich et
en Australie.
Le capitaine Berthon la signale, dès 1854, en Tasmanie,
mais sans lui donner de nom.
Meyrick la signale, en 1886, en Nouvelle-Zélande, venant de
Tasmanie.
314 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
Or l'ile du sud de la Nouvelle-Zélande possède un climat
analogue au climat breton, et la Teigne y existe à l’état endé-
mique! Les climats froids ne sont donc pas un obstacle absolu
à son acclimalation ; ils diminuent seulement sa nocivité, en
restreignant son développement.
Busk signale notre Insecte dans la colonie du Cap en 1903.
Il est signalé aux Indes anglaises, en 1910, par Maywell-Lefroy
et Evans. Il est alors répandu d’un bout à l'autre des Indes, et
les dégâts auraient débuté en 1907!
Maxwell-Lefroy et Evans, qui ignoraient alors que Zeller
avait reçu notre Phthorimæa du Texas, croyaient que cet
Insecte venait d'Algérie. Meyrick élait également de cet avis,,
pour la même raison; car on en était toujours à la Solanella
de Boisduval, provenant de cette contrée.
Evans pensait qu'elle avait pu être importée d'Italie aux
Indes.
Staudinger et Rebel (Catalogne Lépid. paléart) la signalent
de Catalogne, sans autre détail.
Enfin, on l’a trouvée aussi aux Canaries et aux Açores.
Elle a été étudiée aux Açores par Re (L’A griculture
contemporaine, 1899).
Quant aux Canaries, elle est citée par Staud et Rebel; et,
dans les Annalen des K. K. naturhistorischen Hofmuseums
(Wien, 1892, p. 274), le D' H: Rebel raconte que le professeur
Simony caplura un mâle le 20 octobre 1890, la nuit, à l'endroit
nommé Dorfe Rio Palma, dans l'ile de Fuertaventura. Ce mâle
fut déterminé Solanella B. par Ragonot (Annalen, t. VIT,
fasc. III).
Sur la foi d'expériences faites par M. Olivier, qui avait
trouvé, le 4 mai 1885, à Mondovi (Algérie), des chenilles de
Lila tabacella Rag. et avait réussi à élever l’une de ces che-
nilles avec des Pommes de terre (premier essai d’identification
des deux espèces), Rebel croit à l'identité des espèces sola-
nella B. et tabacella Rag. Il cite les expériences de notre com-
patriote el ajoute que les papillons n'ont d’ailleurs entre eux
aucune différence. é
Enfin Meyrick rapprocha des diagnoses de ces deux espèces
celle de l’'Operculella Zeller. I fut reconnu que les trois n’en
faisaient qu’une et l’on accorda la priorité à Phthorimæa oper-
culella Zeller.
Pour en finir avec les Canaries, le Russe Alpheraky a signalé
MIGRATIONS ET INTRODUCTIONS ACCIDENTELLES 345
notre espèce, qui fut prise en septembre 1888, dans le Jardin
botanique d’Orotava, par le grand-duc Nicolas Michaïlowitch
(assassiné depuis par les bolcheviks!) durant un court séjour
qu'il fit à Ténériffe, du 20 au 26 septembre, en compagnie des
lépidoptéristes Serge Alpheraky et le D' G. Sievers; et, dans
un Rapport publié sur les résultats de ce voyage, Alpheraky se
dit redevable à notre compatriote Ragonot de la délermination
de la Lita solanella B. Maïs, en lui donnant ce nom, Ragonot
avait ajouté sur l'étiquette —? fabacella Rag. (Zur Lepidop-
teren-Fauna von Teneriffe, von S. Alpheraky, p. 231).
On nous pardonnera d'être entré dans ces délails de nomen-
clature et de zoogéographie, à l’occasion de la Teigne des
Solanées; mais il nous a paru utile de montrer, par cet exemple,
l'intérêt pratique que peut offrir la réunion d'observations
diverses et les questions scientifiques que pose l'apparition d’un
être nouveau là où ne l’attendait pas.
Peut-être des observations et des expériences ultérieures
permettront-elles d'introduire et d’acclimater, dans les régions
infestées par la Teigne des Solanées, des Hyménoptères endo-
phages qui semblent exister en Amérique, et arrivera-t-on à
lutter efficacement contre ce parasile, comme on l'a fait en
Italie, non sans succès, contre la terrible Cochenille du Mürier
(Diaspis pentagona) qu’une sorte de Guêpe minuscule de moins
de 1 millimètre de longueur, la Prospaltella Berlesei, parasite
victorieusement ; ou comme on a lutté, en divers pays, contre
la Cochenille de l'Oranger et du Citronnier (/cerya Purchasi),
au moyen de la Coccinelle australienne bien connue, le Vovius
cardinalis ; et comme on arriverait peut-être à le faire contre
les Criocères de l'Asperge (Crioceris Asparagi et C. duodecim-
punctata) au moyen du Zetrastichus Asparagi, petit Chalcidien,
d’un bleu vert, observé par M. A. Paillot, dans la région marai-
chère d’ L'or (4).
Quant aux végélaux introduits Clement rappelons
que le marquis de Vibraye signalait en 1872, à l’Académie des
Sciences, l'apparition spontanée en France de plantes fourra-
gères exotiques, à la suite du séjour des armées Der
en 1870 et 1871 (2).
(1) Ann. du Serv. des Epiphyties, 1V, pp. 335-36.
(2) Comptes rendus de l’Acad. des Sciences, LXXIV, 1872, pp. 1376-1381,
1283-
| "el us
316 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D’ACCLIMATATION
La grande guerre qui vient de finir ayant amené, sur notre
territoire, des armées et des denrées des provenances les plus
diverses et les plus lointaines, il est presque certain que des
faits analogues se sont déjà produits ou vont se produire.
Il y aurait lieu d'y prendre garde, de les observer et de les
signaler.
Nous avons trouvé nous-même, dans des haricots du Ravitail-
lement, de provenance exotique, des traces du travail dévas-
tateur de certaines Bruches.
Comme importation ancienne signalons, pour clore cette série
d'exemples, qu'à Blois, l’on retrouve encore, dans les fossés du
Chäteau et sur les terrasses de l'Évêché, quelques « mauvaises
herbes » exotiques, qui paraissent provenir de l’ancien Jardin
botanique où Gaston d'Orléans avait su réunir, au xvr° siècle,
un ensemble de plus de 2.000 végétaux catalogués.
On voit par là quelle est la persistance de certaines espèces,
quand elles rencontrent un milieu favorable.
Disons pourtant que les mauvaises herbes en question sem-
blent tout à fait localisées.
Nous en avons transporté, à titre expérimental, dans notre
parc de Troussay; mais, dès que nous cessâmes de les cultiver,
elles disparurent rapidement, ce qui nous rassura sur leur
dispersion possible. ;
Il nous serait facile de multiplier ces exemples, notamment
pour les végétaux parasites introduils parfois avec des semences
de provenance étrangère.
C'est ainsi que la Cuseute (Cuscuta epithymum L.) présente,
en Loir-et-Cher, d'après Franchet, deux variétés : a. fypica,
qui croit isolément sur le Thym, les Genèêts, les Bruyères, les
Centaurées; D. Trifolu, qui s'étend en taches circulaires et
détruit par places les prairies artificielles de Trèfle et de Luzerne
qu’elle infeste. Cette variété b, connue dans l'Europe moyenne
et australe, en Asié-Mineure, au Caucase et dans l'Afrique
septentrionale, est ordinairement introduite avec les graines,
et s’est beaucoup développée dans nos régions du Centre depuis
la guerre.
Tels sont les divers points de vue auxquels nous désirions
faire allusion. Nous espérons qu'ils seront de nature à pro-
voquer, parmi nos collègues et correspondants, des observa-
tions nouvelles et des communications utiles au progrès de la
Science appliquée.
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LA DIRECTION DE L'AGRICULTURE À LILE MAURICE 317
L'OEUVRE DE LA DIRECTION DE L'AGRICULTURE
A L'ILE MAURICE
Par P. CARIÉ
La Direction ou, pour nous servir du terme anglais, le Dépar-
tement de l'Agriculture de l'île Maurice est une création toute
récente, mais dont les services ont été d’une telle importance
pour l'Agriculture coloniale, qu’il est de quelque intérêt de les
résumer ici, comme exemple de ce qui pourrait et devrait être
fait dans nos colonies.
Il existait à Maurice un organisme agricole, créé en 1899,
sous le nom de station agronomique et contrôlé par l'Etat, mais
jouissant d’une certaine autonomie. Les frais de cette institution
étaient couverts par un droit de sortie sur les sucres de 0 r. 02
par 100 kilogrammes. Cette contribution, infime en fait, pro-
duisait cependant de 30 à 40.000 roupies (50 à 67.000 francs)
annuellement, somme plus que suffisante pour le budget de
la station, qui s'élevait à 21.000 roupies (35.000 francs)
environ. |
M. Philippe Bonâme, chimiste agronome des plus distingués,
avait été appelé, quoique Francais, à la direction de ce service,
car il n’y avait pas, à ce moment, de spécialiste disponible en
Angleterre.
A ce sujet, il est permis d'ouvrir une parenthèse : en chimie
agricole comme en toutes les autres sciences, la France peut
s'enorgueillir d’avoir eu ses fils comme précurseurs. Pourquoi
faut-il que nos rivaux et nos ennemis nous aient peu à peu
dépassés dans l’application pratique des principes que nous
avons posés ?
. Quoi qu'il en soit, M. Bonâme, à ce moment, était déjà très
connu : il avait fait une exploration scientifique du Turkestan
russe, etavait dirigé à la Guadeloupe, pendant plusieurs années,
la station agronomique de la Pointe-à-Pitre.
Un concours de circonstances, dont on ne peut le rendre
responsable, ne lui permit pas de rendre à la colonie tous les
services qu'on pouvait attendre de lui. La routine de beaucoup
de planteurs, la suspicion qui suivait, quand elle ne la précé-
dait pas, l’œuvre d’un Français, entravèrent les meilleures ini-
tiatives de M. Bonâme. L'œuvre qu'il accomplit fut cependant
318 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D ACCLIMATATION
considérable : sélection des meilleures espèces de Cannes à
_ sucre, étude des sols au point de vue des engrais complémen-
taires à leur fournir, cultures diverses tentées, et très souvent
réussies, formation de jeunes chimistes qui n’ont jamais été en
Europe, et qui font honneur à leur maitre, conseils aux plan-
teurs, disposés sinon à les suivre, tout au moins à les écouter,
telles furent, pendant vingt ans, les constantes directives de la
pensée et de l'action de ce savant. Si l'estime publique l’environ-
nait à Maurice, il n’y exerçait pas l'influence à laquelle il aurait
eu droit, mais en France, dans les milieux coloniaux et sucriers,
il faisait autorité.
En 1906, émus de voir combien la Station agronomique
s’effaçait peu à peu, quelques-uns des membres les plus actifs
et les plus énergiques de la Chambre d'Agriculture de Maurice
résolurent de lui donner un nouvel essor. Les maladies de la
Canne à sucre se multipliaient, sans qu'aucun effort fût tenté
pour les combattre. D'autre part, malgré les essais de
M. Bonâme, on n'était pas arrivé à améliorer sensiblement les
espèces de Cannes cultivées dans l'ile. On tournait dans un
cercle vicieux. Les Cannes relativement rustiques, et à gros
rendements aux champs, pêchaient parun manque de richesse,
et les Cannes très riches ne donnaient qu'un faible poids à
l’hectare. Alors qu’en Allemagne, la Betterave donnait un pro-
duit de 17 p. 100, en France de 15 p. 100, les meilleures espèces
de Cannes, à Maurice, ne dépassaient pas 11 et 42 p. 400,
exceptionnellement, et dans des régions privilégiées.
M. André d’Arifat, à la séance du 18 juillet 1906 de la Chambre
d'Agriculture, posa nettement la question. Le projet revétait
une forme modeste : La Chambre demandait qu'on adjoignît
au service de Chimie agronomique un spécialiste en phytopa-
thologie, ayant des connaissances étendues en botanique. Il
n’était pas question de modifier plus profondément l'organisme
existant dont M. Bonâme restait Le directeur.
Cette demande se heurta à une force d'inertie inconcevable.
Ce ne fut que plus de deux ans après, exactement le 27 mai 1909
(Bulletin Agricole, 1910, p. 143), que le Comité de la Station
agronomique vota le crédit demandé par la création d’une
place de botaniste. Le gouvernement local avait d’ailleurs
entravé la bonne volonté du Comité et ne ratifia cetle décision
que plusieurs semaines après Le vote de ce crédit.
En juin de la même année, arrivait à Maurice une Commission
LA DIRECTION DE L'AGRICULTURE A L'ILE MAURICE 319
royale d'enquête sur la situation économique et financière de
l'ile. Après avoir siégé pendant plus de deux mois, procédé à de
nombreux interrogatoires, réuni une énorme documentation,
elle présenta l'année suivante, au mois de juin, un rapport aux
Chambres du Parlement britannique, et recommanda, entre
autres, la création d’un Département d'Agriculture, qui aurait
à sa tête un fonctionnaire britannique, chimiste ou botaniste,
auquel serait adjoint un assistant possédant l’une ou l’autre de
ces qualifications, et un entomologiste.
La question fut agitée à ce moment de savoir si le Départe-
ment d'Agriculture serait un corps autonome, dont les dépenses
seraient payées par un impôt spécial sur la sortie des sucres,
et qui serait sous le contrôle de la Chambre d'Agriculture, ou
si les frais de cette institution seraient inscrits au budget géné-
ral, ce quila mettrait sous le contrôle absolu de l'Etat, ainsi que
le conseillaient les Commissaires royaux.
Une longue correspondance s’ensuivit, et aboutit en janvier
1912 à des propositions faites, j'insiste sur le mot, par le gou-
verneur Sir Robert Chancellor à la Chambre d'Agriculture.
Il reconnaissait tacitement par cette démarche le droit de la
Chambre à intervenir dans une question qui, pour elle, était
d'intérêt vital. ;
Une étude approfondie eut pour résultat une contre-propo-
sition de la Chambre, sur la base d’un Comité de Contrôle
émanant de celle-ci. Le gouverneur ne sembla faire aucune
objection, mais, le 8 novembre 1912, brutalement, le Sous-
secrétaire d’État des Colonies faisait savoir, par son intermé-
diaire, à la Chambre d'Agriculture convoquée à cet effet, que
toutes ses propositions étaient rejetées, que le droit de sortie de
roupie 0,02 par 109 kilos était supprimé, afin que les planteurs
nepuissent se prévaloir de ce paiement pour intervenir.
La Chambre, suivant les détestables errements qui préva-
laient et prévalent encore dans certains milieux mauriciens,
s'inclina en silence, malgré la vigoureuse protestation que fit
entendre l’auteur de ces lignes à la séance du 11 novembre.
Par une ordonnance en date du 17 décembre, le Département
était constitué, et un Comité n'ayant que voix consultative, et
nommé par le gouverneur, était formé.
Cependant, les discussions qui avaient eu lieu n'étaient pas
complètement stériles. Le nouvel organe avait pu s’assurer les
services précieux de M. d'Emmerez de Charmoy, l'entomolo-
320 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
giste colonial, et de M. H. Robert, le statisticien de la Chambre
d'Agriculture. Malheureusement, M. Bonâme fut sacrifié, mis
en sous-ordre, et dégoûté par l’ingratitude qui récompensait
vingt années de dévouement ininterrompu, il donna sa démis-
sion.
Ce long exorde était nécessaire pour faire comprendre le
mécanisme et l’origine de la Direction d'Agriculture : ce dépar-
tement se composait par le fait d’un directeur phytopatholo-
giste, jeune homme de 28 à 30 ans, à peine sorti des études
préliminaires, et sans grande expérience, d’un assistant-direc-
teur, chimiste de valeur discutable, tous deux Anglais, d’un
entomologiste de premier ordre, M. d’'Emmerez, d’un chimiste
en second, de haute valeur, M. de Sornay, et d’un statisticien,
M. Henri Robert.
On n'avait pas d’ailleurs, fort heureusement, attendu l’arrivée
des compétences d’outre-Manche pour se mettre à l’œuvre. En
juillet 1911, la découverte, dans les champs de Cannes du nord
de l’île, d'un Coléoptère inconnu, avait jeté l’'émoi dans le
monde agricole. Ces craintes étaient amplement justifiées. Des
centaines, puis des milliers d'hectares étaient infestés. Fort
heureusement, le Gouvernement, poussé par la Chambre
d'Agriculture, confia le soin de combaltre cet ennemi à
M. d’'Emmerez. Les mesures prises donnèrent en peu de temps.
d'excellents résultats. Le résumé de ces travaux a été publié en
1912, sous le titre suivant : Rapport sur le Phytalus Smithi
Arrow, et autres Coléoptères s’attaquant à la Canne à sucre à
Maurice (fig. 1).
L'Insecte découvert dans l’île avait été en effet identifié avec
une espèce de la Barbade par M. Gilbert Arrow, entomologiste
au British Museum, qui la décrivit. Mais, dans son pays d'ori-
gine, elle se trouvait en si petit nombre qu'elle avait pu passer
à peu près inaperçue.
M. d'Emmerez, se doutant que des parasites devaient êlre la
cause de cette rareté relative, multiplia les démarches, et le
résultatne se fit pas attendre, car la 7iphia parallela Smith, qui
existe au Brésil et à la Barbade, fut reconnue comme étant le
principal parasite du Phytalus.
Le Département d'Agriculture, sous l’énergique impulsion de
son entomologisie, prit des mesures pour l'introduction et
l'acclimatation de ce parasite. Après plusieurs essais infruc-
tueux, des cocons vivants parvinrent à Maurice. Ces difficultés
SRE
»
Société Nationale d'Acclimatation de France.
Un Grand-Duc
(Bubo maximus) entre MM. Rocuxar et DEBREUIL
PL. XII
LA DIRECTION DE L'AGRICULTURE A L'ILE MAURICE 321
étaient dues en partie à l'éloignement de Maurice de la Barbade,
en partie à de mauvaises conditions de transport. En mai 1914,
des Ziphia adultes apparurent, en petit nombre, dans l'insecta-
rium : quatre couples de ces Scolies furent mis en liberté le
20 novembre de la même année.
Le 5 mai 1917, des milliers de Z'iphia furent découverts sur
le Cordia interrupta, plante couverte de duvets, dans lesquels
se trouvent des vésicules sucrées.
F1G. 1. — Capture de 16.000 Phytalus Smithi dans une nuit.
(CI. du Dépt d'Agriculture. Phot. d'Emmerez,.
La Tiphia parasite non seulement les Phytalus, mais aussi
les Oryctes et les A doretus, autres ennemis de la Canne à sucre,
ceux-ci indigènes.
D'après un rapport de M. d'Emmerez, publié en août 1917,
dans le Pulletin of Entomological research, vol. VIU, p. I, le
nombre des Phytalus détruits par des moyens mécaniques :
capture, épandage de produits chimiques, etc., se serait élevé
de 4911 à 1916 à 17.127.089 larves et à 160.979.668 adultes. Les
frais de cette destruction ont atteint pendant ce temps la
somme de 89.262 r. 05 ou 148.770 fr. 08.
On peut considérer le danger, sinon comme conjuré, en
| tous cas comme fortement diminué. Les résultats de cette
322 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
campagne, qui se continue depuis huit années, font le plus
grand honneur à M. d'Emmerez.
Son activité ne s’arrêla pas à la destruction du Phytalus
Smithi. D'autres Coléoptères attaquaient la Canne à sucre,
l’'Oryctes tarandus entre autres, sévissait dans le sud de l’île.
M. d'Emmerez obtint d’être envoyé en mission à Madagascar,
où vivent de nombreuses Scolies, parasites des Oryctes de la
grande ile. Ce voyage, couronné de succès, lui permit de rap-
porter six espèces de Scolies :
Scolia oryclophaga, S. viridicolor, S. caffra, Elis Pfeifferac,
E. Romandi et E. thoracica.
Ces espèces sont maintenant bien acclimatées à Maurice.
D'autres travaux sur les Insectes nuisibles aux grains en gre-
nier, sur les ennemis des Manguiers, sur les Borers de la Canne
à sucre, ne diminuaient pas l’activité de M. d'Emmerez: l'étude
sur les Lépidoptères de la Canne à sucre, connus vulgairement
sous le nom de Borers, mérite une mention spéciale.
Il s’agit de quatre espèces de Papillons nocturnes : une
Noctuelle : Sesamia vuteria Stoll., un Crambide : Diatraëa stria-
talis Snell., et deux Tineïdes: Grapholita schistaccana Van
Deventer, et A lucita sacchari Bojer. Ces Lépidoptères, d’accli-
matation certaine, causent des dégâts énormes aux plantations
de Cannes à sucre, et leur destruction à l’état larvaire, grève
lourdement le budget des planteurs.
M. d'Emmerez, ayant étudié les Graminées re
ment de la Canne à sucre, le Sesamia vuteria fréquente pour y
déposer ses œufs, arriva rapidement à la conclusion que le
Maïs était, de beaucoup, la plante de prédilection de cette
Noctuelle. Il préconisa de procéder entre les lignes de Cannes à
sucre, à des semis de Maïs, et à l’arrachage des jeunes plants
dès que les Sesamia y auraient déposé leurs œufs. Cette
méthode a donné des résultats surprenants. Tout le passage
qui concerne cette expérience doit être cité; je le fais avec
d'autant plus de plaisir qu’elle fut tentée sur notre propriété:
« L'application de cette méthode en 19145 sur une superficie
de 100 arpents sur la propriété « Mon Désert » eut pour résultat
la destruction de 5.700.000 Borers et ne coûta, tant pour l’en-
lèvement des plants infestés que pour l’acquisition des semences
et leur mise en terre, qu'une somme de 146 roupies (243 fr. 33)
alors que la destruction de 92.000 Borers blanes et Borers
ponctués par les moyens ordinaires ; c’est-à-dire l’échenillage,
Get Ref nd ice DE Rd en et dau a
tn
DFE AE TEA
LA DIRECTION DE L'AGRICULTURE A L'ILE MAURICE 323
coûta 312 r. 08 (520 fr. 13). ILest bon defaire remarquer qu'in-
dépendamment des différences entre les sommes dépensées les
92.000 Borers, provenant de l’échenillage, avaient déjà commis
leurs ravages que l’on peut facilement évaluer à 275.000 tiges
détruites au moins, alors que les cinq milliers détruits au
moyen du Maïs l'ont été avant qu'ils ne se soient attaqués à la
Canne (Voir Sommaire des recherches, faites du 1° janvier au
30 juin 1945) (1).
M. d'Emmerez avait, il y a quelque vingt ans, publié en colla-
boration avec M. Daruty de Grandpré, un essai sur les Mous-
tiques, et une monographie des Cochenilles, qui est restée
classique. Il se propose de la remanier, et entre temps, étudie
les maladies parasitaires des Oiseaux de basse-cour, prépare
uu travail sur les Insectes nuisibles aux cultures potagères, et
doit, de plus, visiter les champs attaqués par les Insectes, les
vergers, les diverses cultures et répondre aux demandes d’en-
quête.
Cette partie de l’œuvre du Département d'Agriculture est
certes la plus importante, mais il serait injuste de ne pas parler
du très beau travail de M. de Sornay sur les Légumineuses
(Les plantes tropicales alimentaires et industrielles de La famille
des Légumineuses, Challamel, éditeur, 1913), des statistiques
remarquables de M. H. Robert.
Le personnel britannique, d'autre part, absorbé, il faut le
dire, par la besogne administrative, a cependant publié d’inté-
ressants rapports sur les industries d'extraction de fibres, sur
la valeur des Camphriers de Maurice au point de vue de la pro-
duction du camphre raffiné et de l'huile de camphre, et a
donné, sous forme de petits traités pratiques, des instructions
très précises aux planteurs pour la récolte et la conservation
des spécimens destinés à l'examen, sur la composition chimique
du lait, sur des essais de culture d’Arachides, de Riz, de Maïs
et surtout de Tabac.
La culture principale de l'ile n’a pas été oubliée; suivant
l'exemple de la Société locale des Chimistes, le Département
d'Agriculture publie, deux fois par mois, pendant la période de
récolte et de fabrication, une feuille de contrôle des usines,
(celles-ci ne sont désignées que par un numéro, et toute indis-
crétion est rendue impossible.)
(1) Les Borers attaquant la Canne à sucre à Maurice. (Moth. Borers
affecting Sugar. Cane in Maurituis), 1947, p. 14.
324 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
Cette feuille donne des renseignements du plus haut intérêt
sur le travail comparé de ces usines: Teneur en sucre des
Cannes manipulées, ligneux p. 100, jus extrait p. 100, sucre.
entré en usine, pureté, coefficient glucosique, eau d’imbibition,
sucre p. 100 dans la bagasse et d'humidité de celle-ci, sucre
extrait en réalité, perte totale p.100, perle due à la pression
insuffisante ou défectueuse des moulins, et pertes industrielles
pendant le processus de fabrication.
De cette facon, les usiniers peuvent se rendre compte de leur
infériorité ou de leur supériorité à l'égard de leurs voisins, et
y suppléer par des mesures appropriées.
D'autre part, beaucoup d'agriculteurs ont mis à la disposi-
tion du Département des champs d'expérience, et les résultats
sont consignés dans des rapports spéciaux. Ces champs,
divisés en parcelles aussi homogènes que possible, reçoivent la
même culture, mais différents engrais y sont apportés et, la
valeur relative de chaque amendement est étudiée avec soin.
L'amélioration des races locales se fait avec Le plus grand
soin. Des Taureaux et des Béliers de race pure ont été importés
pour des croisements judicieux. Des acclimatations de Volailles
se poursuivent simultanément.
Les cultures secondaires sont encouragées et développées.
La destruction des plantes nuisibles est poursuivie avec assi-
duité par des moyens mécaniques, et des essais de destruction
par des Insectes parasites sont étudiés dans le Iaboratoire
d'entomologie.
L'irrigation des terres, dans les régions arides, a été entre-
prise, et a donné des résultats encourageants.
En résumé, malgré une inertie officielle qui a duré trop
longtemps, malgré mille autre obstacles, l’île Maurice possède,
à l'heure actuelle, un organisme bien compris, bien vivant, qui
a déjà rendu, et qui peut, dans l'avenir, par une coopération
constante avec les agriculteurs, rendre de très grands services.
Mais au point de vue national, nous pouvons nous enorgueillir
que la vie et l'âme même de cet organisme soient dues à des
éléments d’origine francaise.
Ceci est encourageant, car nous pouvons espérer que de
semblables institutions pourraient et devraient fonctionner
dans toutes nos colonies, et si, comme il en est question, l'ile
Maurice revenait, par voie de cession ou d'échange, à l'an-
LA DIRECTION DE L AGRICULTURE A L'ILE MAURICE 325
cienne mère patrie, celle-ci pourrait y puiser un précieux
exemple.
ANNEXE A.
Le budget du Département d'Agriculture s'élève à la somme de
172.716 r. 67 ou 288.127 fr. 70, dont 52.740 roupies (87.900 francs)
pour les traitements du personnel :
etdiresteur Mer ee recoit 12.000 roupies, ou 20.000 francs
L'assistant-directeur . . . . . — 7.500 — ou 12.500 —
L'entomologiste . . . . . . : — 6.000 — ou 10.000 —
Penvétérinaire 4 42:20 — 6.000 — ou 10.000 —
Lesstatisticien : 1%... — 3.600 — ou 6.000 —
L’inspecteur des cultures. . . — 3.600 — ou 6.000 —
Le solde du budget, soit 120.036 r. 67 ou 200.227 fr. 70 s’applique
aux frais de destruction des insectes et des plantes nuisibles, d’in-
demnité aux propriétaires d'animaux atteints de maladies conta-
gieuses et abattus par ordre des autorités, aux dépenses d’instruc-
tion agricole, d'entretien des jardins d’essai, aux frais de voyage,
de mission, etc.
ANNEXE B.
Publications du Département d'Agriculture.
Ces publications sont subdivisées en séries : scientifique, générale,
statistique, et en « leaflets », sortes de circulaires de propagande, à
quelques exceptions près, ces publications s’impriment en français
et en anglais.
Le Bulletin agricole a donné lieu à onze publications d'intérêt
général :
. Instructions pour f’envoi des échantillons aux fins d'examen.
. Règlements sur les maladies et les parasites des plantes.
. Essai sur Les variétés d’Arachides, de Maïs et de Riz (1914).
. 1e partie. Fabrication du sucre à la Louisiane.
. 2e partie. Fabrication du sucre à Cuba et à Porto-Rico.
. 3e partie. Fabrication du sucre à Java.
. L'industrie de la fibre d’Aloës à Maurice.
. L'irrigation de la Canne à sucre à Maurice.
. Règlements sur les épizooties.
. L'amélioration du Maïs par la sélection.
Essais de Tabac de la Réunion, en 1916-1917.
. Règlements et statut de l'École d’ Agriculture.
.La fièvre aphteuse à Maurice.
= © «© oo 1 © OX He He He O0 I >
=
Série scientifique.
. Le pouvoir absorbant des sols de l’île Maurice.
. Les Insectes nuisibles aux grains en grenier.
. La composition des laits à Maurice.
Recherches sur les Camphriers de Maurice.
. Les Lépidoptères nuisibles à la Canne à sucre à Maurice.
. L'importation de la Tiphia parallela de la Barbade à Maurice.
D Où & & D
326 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
Série statistique.
1. Statistique du bétail et des animaux de basse-cour, 1914.
2. Les variétés de Canne à sucre à Maurice, 1915.
3. La production des substances alimentaires à Maurice.
Série des circulaires (Leaflets).
1. La maladie de la Pomme de terre.
2. Les effets de la culture du Maïs sur le sol.
3. La valeur nutritive des épis de Maïs.
4. La valeur comme engrais de diverses substances organiques
d'usage commun.
5. La maladie des racines de la Canne à sucre.
6. Les citernes à immersion. ,
7. L'usage de succédanés de la farine de froment.
8. Le choléra des Poules.
9. L'Arachide, l'huile d’Arachide et les tourteaux.
LE SORGHO SUCRÉ HATIF DE MINNESOTA
CULTIVÉ COMME FOURRAGE
Par ANDRÉ PIÉDALLU,
Pharmacien-major de 1re classe de l'Armée,
Chef de laboratoire à l’Intendance.
Dans les régions de France où le Sorgho mürit mal, on peut
le cultiver avantageusement pour en faire du fourrage.
Cette utilisation est d’ailleurs suffisante à elle seule pour
rendre cette plante intéressante dans nos pays à climat peu
chaud. à
Le Sorgho coupé repousse et peut donner deux récoltes.
6 à 8 kilogrammes de grains suffisent pour ensemencer 1 hec-
tare, en fourrage. Les rangs doivent être espacés de 30 à 35 cen-
timètres seulement, alors que lorsqu'on veut amener la plante
à maturité, il est nécessaire d’espacer les pieds de 60 à 80 cen-
timètres en tous sens. Dans ce cas 3 à 4 kilogrammes suffi-
sent à l’hectare.
On sème le Sorgho lorsque les gelées ne sont plus à craindre,
de fin avril à mai, suivant les régions. Il est bon de laisser
tremper les grains pendant 24 heures dans l’eau, cette opéra-
tion permet de reconnaître les bons grains qui tombent au
fond, des mauvais qui surnagent. Cette opération avance la
pousse.
On peut faire une première coupe en fin juillet, lorsque les
;
CN ALTO 7 *S$
Sd 7 ”
LE SORGHO SUCRÉ HATIF DE MINNESOTA 327
panicules s'épanouissent. Les pieds repoussent, ils donneront
une deuxième récolte en fin de saison. Ces deux récoltes sont
très appréciables, à un moment où le fourrage n’est plus très
abondant en Juillet, août, la deuxième coupe a lieu fin octobre.
On peut semer le Sorgho après la récolte du Trèfle incarnat,
dans une terre labourée. On peut aussi le semer jusqu'en
juillet, après la récolte du Colza. On obtient encore dans ces
conditions une bonne récolte de fourrage à une époque où le
fourrage est parfois rare.
En 1918, le D' Ledé, membre de la Société d’Acclimatation,
a semé à La Tuilerie, près de Breuillet (Seine-et-Oise), le
1e: juillet, des grains de Sorgho que je lui avais envoyés. Il
sema 70 poquets de 3 grains germés chacun (ces grains ger-
ment très vite en été).
Le 1° septembre, les tiges avaient de 70 centimètres à
À mètre de hauteur. Il les récolta le 18 octobre, la moitié de ces
plantes était alors arrivée à maturité. Cette observation
prouve qu'on aurait pu dans ce cas obtenir une récolte de
fourrage.
En Poitou, mon ami M. Deniau a semé environ un hectare
de Sorgho qu'il a donné en septembre-octobre comme fourrage
à ses bestiaux, 25 kilos environ par tête et par jour donnent de
bons résultats. Les Vaches laitières en sont gourmandes, la
lactation est abondante et le lait parfait.
Les avis sont partagés quant au moment de la récolte du
fourrage, cerlains préfèrent attendre la maturité, la quantité
de sucre des tiges est plus forte, mais la quantité en fourrage
total obtenu est moindre et surtout on ne peut faire qu’une
récolte. Je crois qu'il est préférable d'obtenir deux coupes.
Les pluies d’été ou d'irrigation sont nécessaires à la bonne
venue du Sorgho.
En Poitou, les cultivateurs qui ont vu le champ de Sorgho
en sèmeront tous pour fourrage l’an prochain.
En Touraine et en Loir-et-Cher, j’ai fait aussi des adeptes.
Cette plante se cultive comme le Maïs, son petit grain néces-
site un poids beaucoup moindre de semence à l'hectare et de
plus il est possible de faire deux coupes au lieu d'une.
Le Sorgho peut donner 30 à 40 tonnes de fourrage vert à
chaque coupe à l’hectare. De plus les racines arrachées aprèsla
dernière coupe, secouées et lavées, sont une bonne nourriture
pour les Porcs quand elles sont cuites. On pourrait même es-
SE
>
328 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
sayer de les donner crues. Cette dernière application est appré-
ciable en ces années de restrictions.
En résumé, il est à souhaiter que la culture du Sorgho pour
fourrage se généralise en France.
Cette plante se cultive comme le Maïs, elle a sur lui l’avan-
tage de nécessiter un poids beaucoup moindre de semence à
l'hectare et de pouvoir donner deux récoltes au lieu d'une.
Les bestiaux en sont friands, et le lait obtenu est parfait et
abondant.
Les racines arrachées en arrière-saison et cuites sont une
bonne nourriture pour les Porcs (1).
(1) On a signalé des accidents survenus après ingestion de fourrage de
Sorgho par les bestiaux.
Ces accidents seraient produits par un glucoside cyanogénique qui se
trouve dans les tiges jeunes ou malvenues de certaines variétés.
Il serait intéressant de déterminer ces variétés. J'ai l'intention de faire
cette étude dès que j’en aurai les éléments. /
J'ai nourri l'an passé, en fin de saison pendant plusieurs jours, des
lapins avec des tiges vertes de Sorgho sucré hâtif de Minnesota, ces
lapins n’ont éprouvé aucun malaise, et le bétail de M. Deniau s’est trouvé
très bien de cette nourriture.
ORDRES DU JOUR DES SÉANCES
POUR LE MOIS DE NOVEMBRE 1919.
SÉANCES GÉNÉRALES
Lundi 3, à 3 heures. Séance de rentrée. — M. Mouquer : Que!-
ques remarques sur les Orchidées rustiques. : i
— M. A. CuaprpeLrer : Le germe fécondé et non fécondé de l’œuf
d'Oiseau; développement parthénogénétique (projections).
— M. R. Lienuarort : Le sexe des œufs de Poule.
Lundi 17, à 3 heures. — M. Done : Essais et résultat d'acclimata-
tion de Végétaux ligneux dans le Centre de la France.
— M. Luogsr : Le Jardin zoologique d'Anvers, pendant la guerre.
Séance de section.
Lundi 24, à 5 heures. — Sous-secrion D'ORNITHOLOGIE (Ligue pour
la Protection des Oiseaux.
Tous les membres de la Société sont priés d'assister aux
Séances générales, qui ont lieu deux fois par mois, au Siège
social, 198, boulevard Saint-Germain.
Sur demande, les Ordres du Jour sont adressés mensuelle-
ment.
Le gérant : À. MARETHEUX.
Paris. — L. MARETHEUX, imprimeur, 1, rue Cassette.
7? A
erintendant du Jardin royal
i Darjeeling, à
- * Plante rustique.
** Plante demi-rustique.
er Campbelli **,
Hookeri.
— hymalaicus.
— lævigatum **.
= villasum v. Thomsoni.
idia strigosa.
ulus punduana.
us nepalensis.
one rivularis *.
=. _vitifolia Fe
“drsia involucrata.
»nisia parviflora *.
1be rivularis *.
“erberis insignis *.
nepalensis *.
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landia populnea.
carpa rubella.
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apparis olæifolia.
searia Vareca.
sia lævigata.
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F3 Tora.
tleya lutea.
élastrus Championi.
» — paniculata.
Hematis Gouriana.
odonopsis affinis.
Ommellina obliqua *.
dalis longipes *.
neaster acuminata *.
— frigida *.
microphylla v. gla-
ialis *.
toneaster rctundifolia.
npfurdia speciosa **.
tolepis elegans.
ioglossum Wallichianum
jerus nutans.
*
hrina arborescens.
Tryo acuminata.
dia fraxinifolia.
OFFRES
es offertes par M. GAGE,
oyages touristiques et documentaires à
EN DISTRIBUTION
Ficus Hookeri.
— nemoralis.
Fraxinus floribunda **.
Gaultheria nummularioides.
Helwingia himalaica.
zZeptapleurum impressum.
— venulosum.
Holboellia latifolia.
Hydrangea robusta.
Hypericum Hookerianum **,
Er patulum **.
— reptans *.
— robusla.
Ilex fragilis.
— insignis.
— ontricata *.
Jasminum humile *.
Lasianthus Biermann.
Liqustrum confusum *.
Litsæa elongata.
Lobelia pyramidalis *.
Lonicera macrantha.
— tomentella *.
Luculia gratissima.
Machylus edulis.
Magnolia Campbelli *.
Michelia Catheart.
— lanuginosa.
Mucuna macrocarpa.
Mussaenda macrophylla.
Neillia thyrsiflora *.
Notochæte hamosa *.
Olea Gamblei.
Ophiopogon intermedius.
Osbeckia nepalensis.
— nulans.
Oxyspora paniculata.
Picea morinda *.
Pieris ovalhifolia **.
Pittosporum floribundum.
Piptanthus nepalensis **.
Plectranthus Stochsi.
Pogostemon parviflorus *.
Polygonum chinense *.
Pordna racemosa.
Potentilla fruticosa *.
= Mooniana *.
Prunus acuminata *.
— Puddum:
— nepalensis.
Pratia montana:
Pyrularia edulis.
OQuercus incana.
— Griffitlui.
Rhododendron arboreum.
_— ciliatum “*.
Rhododendron cmmnabarinum.
— Dalhousiz.
— Falconerti.
— grande.
— - Maddeni.
Rlus semialala *.
Rubia cordifolia.
Rubus ellipticus
— molluceanus.
— rosæfolius.
Sauranga nepalensis.
Sauropus albicans *.
Saussurea deltoidea.
Schima Wallichi.
Senecio densiflorus.
— scandens*.
Skimmia laureola
Smilauw aspericaulis.
Solanum crassipetalum.
— Khasianum.
— macrodon.
— nigrum.
— verbaseiflorum.
Sonchus arvensis *.
Spiræa bella *.
— micrantha.
Styrax Hookeri.
Swertia bimaculata *.
— purpurascens.
— tlongluensis.
Symplocos theæfolia.
Tephrosia candida.
Trachycarpus Martianus.
Trichosanthus palmata.
Tricholepis furcata.
Tridax procumbens.
Triumfelta rhomboidea.
Tsuga Brussoniana.
Urena lobata.
Vacciniwm coriaceum.
— Dunalianum.
— nummularia.
— serratum.
Viburnum erubescens *,
Vitis bracteolata.
Zanthozylum acanthopodium.
LES
*
Graines envoyées par le Jardin
botanique de Sydney (Australie):
Andropogoncæruleus (Queensland
blue grass).
Dantonia semiannularis (Wal-
laby or white sop grass).
Bromus inermis (Australian
Brome grass).
Tamworth Lucerne.
Lucerne Hunter River.
New Zealand Rye grass.
New Zealand Bocksfoot grass-
Sudangrass.
S'adresser au Secrélariat.
Offres et Demandes réservées aux membres de la Société.
Colonies à Brive (Corrèze), qui, au cours dun
congé, éventuellement sollicité, organiserait itiné-
raire voyage en but mission, coopérerait travaux,
prendrait activement pari chasses, assumerait
direction convois, eLc.
travers le Continent noir.
Explorations scientifiques. — Récoltes entomo- N
giques. — Captures scientifiques en vue de
niroduction en France et de l’acclimatation. —
isses au gros gibier (animaux non protégés).
Dix-sept années de pratique en Afrique occiden-
6, Afrique équatoriale et Gentre africain.
ire. à LTa Geo KFavarel, administrateur des
Vu excès nombre, réelle occasion, Étalons Orient
our amélioration cheptel caprin. Ecrire Jenny s
Karm, Créteil (Seine).
Tuer. *
SOCIÈTÉ NATIONALE D'ACGLINATATION DE FRANCEË
RECONNUE D'UTILITÉ PUBLIQUE
|
|
|
À
Le but'de la Société Nationale d’Acclimatation de France est de concourir}
1° à l'introduction, à l’acclimatation et à la domestication des espèces d’animau}
utiles et d'ornement; 2 au perfectionnement et à la multiplication des racel
nouvellement introduites ou domestiquées; 3° à l'introduction et à la propagation}.
de végétaux utiles ou d'ornement. VOUS 1
Le nombre des Membres de la Société est illimité : les Etrangers et les Dame}.
peuvent en faire partie, ainsi que les Personnes civiles, les Associations, les Établis
sements publics ou privés (Laboratoires, Jardins zoologiques ou botaniques, Musée
Sociétés commerciales, etc.). 4
La Société se compose de membres Titulaires, membres à Vie, membrei|,
Donateurs, membres Bienfaiteurs. | 4l
Le membre Titulaire est celui qui paie un droit d'entrée de 10 francs et uné
cotisation annuelle de 95 francs. dE
Le membre à Vie est celui qui paie un droit d'entrée de 10 francs et qui s’affran:|
chit de la cotisation annuelle par un versement de 250 francs. |
Le membre Donateur est celui qui verse une somme d'au moins #00 francs.
Le membre Bienfaiteur est celui qui verse une somme d'au moins 1.000 francsi}
son nom est inscrit, à perpétuité, en tête de la liste des membres. 4f
Des formules d'adhésion sont adressées sur demande. .
La Société décerne, chaque année, en Séance solennelle, des récompenses
Ces récompenses sont attribuées aux personnes qui, par leurs travaux, tant théo
riques que pratiques, ont aidé à la vulgarisation des idées de la Société. Es
En outre de la Séance solennelle et publique des récompenses et du Déjeune
amical annuel, exclusivement réservé à ses membres, la Société tient chaque mi
des séances générales et des séances de Sections : 40 Mammalogie; 2° Ornithologie
sa sous-section, Profection des Oiseaux; 3° Aquiculture: 4° Entomologie; 5° Botanig
-et 6° Colonisation. Ë 4
Tous les membres peuvent assister à ces séances ; les ordres du jour des séanc
générales sont adressés sur demande. :
La Société encourage d’une manière toute spéciale les études de Zoologie et
Botanique appliquées en distribuant des graines et en confiant des cheptels d'ani-
“maux à ses membres. : «2
Elle publie le Bulletin de la Société Nationale d’Acclimatation de France}
et la Revue d'Histoire Naturelle appliquée, illustrée de gravures. Ces publicatio
traitent des questions concernant l'élevage des animaux, la culture des plantes
particulièrement des faits d’acclimatation survenus en France et à l'Étranger. Ell
donnent les renseignements les plus variés sur les animaux et les plantes utiles ou
d'ornement d'introduction nouvelle. : +
On y trouve des articles de fond relatifs aux applications de l'histoire naturelle
installation, éducation des animaux, culture des plantes, usages, introduction, etc., etc:
Ces publications sont adressées, gratuitement, à tous les membres de la Société»
*
# * 742
La Société Nationale d'Acclimatation poursuit un but entièrement désinh
téressé et ne sert aucun intérêt particulier ; adhérér à ses statuts, l’aider dans ses
“efforts, c’est contribuer au bien-être général et à la prospérité du pays. à
Le Gérant : A. MarnTHkux.
A 4 D —
Paris. — L. MARETHEUX, imprimeur, 1, rue Cassette.
BULLETIN
Susiété Nationale d'Acelimatation
(REVUE DES SCIENCES NATURELLES APPLIQUÉES)
6% ANNÉE
# % N° 11. — NOVEMBRE 1919
: SOMMAIRE |
M. Lover. — Paul Ghappellier . , , + . ,., . . . . D NT ENCORE ERA CPE 39 |
open iPenrent ATenDers UE NRA NE Te al Rose MAN NT MN ie de 330
M: Loyer. — Le Mulet en Afrique occidentale française . . . . . . . . . , . . . . . .., 332
R. RoLLINAT. — Le Grand-Duc; sa reproduction en captivité. . . . , , , . . FN RMS
PR ee Éude sun l'Hibiseus filiaceus 0,02. en. + de à + à à à + à 343
A, Prépazzu. — Utilisation des déchets de la maison en Agriculture . . . . . . , . . . . 345
Extraits des procès-verbaux des Séances de la Société :
Éénerooneaiennunos avril 10101 276 En NE TR An ET SM ET AN TER, 353
“Un numéro, 3 francs : — Pour les Membres de la Société, 2 fr. 50. :
AU SIÈGE SOCIAL
“ DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION DE FRANCE
…_ 198, BOULEVARD SAINT-GERMAIN, PARIS !VIL).
Pendant la durée de la guerre, le Bullelin paraît une fois par mois.
BUREAU ET CONSEIL D'ADMINISTRATION POUR 1919 |
‘
Président, M. Edmond Perrite, Membre de l'Institut et de l'Académie de Médecine, Directeur du
Muséum d'Histoire naturelle, Paris. :
( MM. D. Bois, Assistant au Muséum d'Histoire nalurelle, 15, rue Faidherbe,
Vice-Présidents. Saint-Mandé (Seine). |
l Dr CHAuvVEAU, Sénateur de la Côte-d'Or, 225, boulevard Saint-Germain, Paris."
Secrétaire général, M, Maurice Loyer, 12, rue du Four, Paris. |
MM.J. Crepin, 59, rue de Verueuil, Paris (Séances).
Secrétaires. < CH. DkBRœeuIL, 25, rue de Châteaudun, Paris (/ntérieur).
J. DELACOUR, 28, rue de Madrid, Paris (Ztranger).
Trésorier, M. le D' SkBiLLorTk, 6, rue de l'Oratoire, Paris.
Archiviste-Bibliothécaire : NN...
Membres du Conseil.
MM. A. CHAPPELLIER, 197, avenue Daumesnil, Paris.
le D' Acñazue, Directeur du Laboratoire colonial du Muséum d'Histoire naturelle, 1, rue Andrieux,
Paris. 1
le D° P. MARGHAL, Membre de lInstitut, Professeur à l’Institut Nalional Agronomique, 45, rue
de Verrières, à Antony (Seine).
le Dr LepriNce, 62, rue de la Tour, Paris.
MAILLES, rue de l Union, La Varenne-Saint-Hilaire (Seine).
le Dr L. TROUESSART, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle, 61, rue Cuvier, Paris. :
LkcomTk, Membre de l'Institut, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle, 14,rus des Écoles, Paris."
. CARIÉ, 40, boulevard de Courcelles, Paris. |
. ROULE, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle, 57, rue Cuvier, Paris.
. FoUcHER (l'abbé), 24, rue Cassette, Paris.
. KESTNER, Président de la Société de Chimie industrielle, 38, rue Ribera, Paris.
. LE Fort, 89, boulevard Malesherbes, Paris.
chalo)elas)
Dates des Séances générales et du Conseil
POUR L'ANNÉE 1919
Janvier | Février Mars Avril
| 2
SÉANCES DU CONSEIL, le mercredi à 4 h.
À À —
Séances générales, le lundi à 3h. . . 26,
Sous-SECTION d'Ornilhologie (Ligue pour
la Protection des oiseaux) le lundi
à 5 h. Re ë BCE
21 24 24 14 12 24 22 |
Les membres de la Société qui désirent assister aux Séances générales recevront
sur leur demande les ordres du jour mensuels des séances.
Le Secrétaire général a l’honneur d'informer MM. les Membres de la Société et Te. s
Sociéré, 44 qui désireraient l'entretenir, qu’il se tient à leur disposition, au siège de 1a À
ociété, 198, boulevard Saint-Germain, tous les Lundis, de 4 à 7 heures.
Les auteurs sont informés que, les prix des tirages à part subissant des variations!
fréquentes du fait dé la guerre, le tableau publié sur la couverture du Bulletin cesse d’ être
applicable; il sera fait désormais un prix spécial pour chaque tirage à part. : TE
i
La Société ne prend sous sa responsabilité aucune des opinions émises «
par les auteurs des articles insérés dans le Bulletin. : 20
La reproduction, sans indication de source, ni de nom d'auteur,
des articles publiés dans le Bulletin est interdite.
# PAUL CHAPPELLIER
(1822-1919)
C'est le doyen d'âge de notre Société qui vient de s’éteindre
à l'âge de 97 ans. Tous ceux d’entre nous qui fréquentaient nos
séances, il y à une vingtaine d’an-
nées, ont conservé le souvenir de ce
vieillard aimable et souriant, à l’in-
telligence vive et alerte qui était
notre collègue depuis 1871.
Esprit distingué, aimant toutes
les choses de la Nature, Paul Chap-
pellier prit, pendant une vingtaine
d'années, une part active à nos tra-
vaux. Colläborateur à notre Bulletin,
assistant avec assiduité à nos réu-
nions, il continua, même lorsque
\ à l’âge el une cécité presque complète
lui interdisaient de nous prêler le secours de sa plume, à
s'intéresser à nos efforts et à nos recherches.
Ses travaux eurent surtout pour objet d'augmenter la pro-
duction des plantes comestibles ou industrielles. Nous pouvons
citer, entre autres, ses recherches sur le Safran, à l'effet d’en
augmenter le rendement en multipliant les branches du stig-
mate. Il était arrivé à obtenir des fleurs dans lesquelles les
sépales et les pétales étaient transformées en stigmates.
Ses expériences culturales sur l’Igname de Chine sont con-
nues de tous ceux qui s’occupent de l'introduction en France
et de l'amélioration des Végétaux exotiques. Par des croi-
sements judicieux, notre collègue avait rendu plus facile et
plus productive la cullure de l’Igname de Chine, en dimi-
nuant la taille des tubercules, et en augmentant leur nombre
par pied, il avait réussi à créer aiusi une variété commer-
ciale.
Notons encore ses travaux : sur le Sfachys affinis,le Crosne
du Japon, et ses tentatives de croisement avec Sfachys palus-
tris de France; sur la Belle de Nuit dont il était arrivé à obte-
nir des variétés de coloration et des plantes plus florifères: sur
les plantes potagères et arbres fruitiers, notamment en vue de
BULL. SOC. NAT. ACCL. FR, 1919. — 18
—
330 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
leur adaptation à des terrains impropres jusque-là à leur cul-
ture:
Nous adressons aux pelits-fils de notre regretté doyen, à nos
collègues MM. Albert et Louis Chappellier, l'expression des
bien vives condoléantes de notre Société. M. Loyer.
PIERRE D'ARENBERG
Depuis quelques mois notre Société est cruellement éprouvée
par la disparition de nombreux collègues, tout dévoués à notre
œuvre ; après tant d’autres, la mort enlevait au mois d'août
dernier notre vice-président, le prince Pierre d'Arenberg.
Succédant à Le Myre de Villers, P. d'Arenberg nous pro-
mettait une collaboration de tous les instants ; sa science pra-
tique de l'Histoire naturelle, sa compétence des besoins de
l'Agriculture, nous étaient un sûr garant d’un travail fruc-
tueux, et nous avions le droit de compter sur son activité
inlassable.
Nous savions tout ce dont il était capable, nous qui l'avions
vu à l’œuvre comme organisateur de la première Exposition
d'Histoire naturelle à Paris. Le succès avait répondu pleinement
à ses efforts, et c’est alors que nos collègues pensèrent à lui
confier la vice-présidence de notre Société.
Mais, quelques jours après la clôture de l'Exposition, la
guerre éclalait brusquement, et Pierre d’Arenberg partait à
l'armée comme capitaine d'état-major. Nous le revimes après
la Victoire.
Bien peu, hélas! de ceux qui en furent les glorieux
artisans purent jouir pleinement de nos succès, beaucoup
durent faire généreusement le sacrifice de leur vie, et au cours
de l’année dernière Pierre d’Arenberg le comprit bientôt pour
lui-même. Atteint d'une maladie qu’un labeur incessant aggra-
vait chaque jour, il fallut un ordre formel de ses chefs pour
l'obliger à prendre quelque temps de repos, repos trop tardif
car le mal ne pouvait plus être enrayé ; quelques moments
d'accalmie laissaient parfois espérer une guérison ; nous vou-
lions le croire sauvé, et lui-même, faisant des projels d'avenir,
nous révélait ses idées sur le relèvement économique de Ja
France par l'union de toutes les Sociétés en vue d’un apport de
Den end th Es 2 PM 4 so ds D ce ep
PAR NES . ADS 1
PIERRE D ARENBE£RG 331
. toutes les bonnes volontés, de toules les compétences, de tous
les dévouements ; rêves trop beaux, dont il ne devait jamais
voir ici-bas la réalisation !
Nous nous séparions au mois de juin, nous donnant rendez-
vous à la rentrée de novembre, et le 3 août Pierre d’Arenberg
mourait, quelques mois après son frère Ernest, décédé des
suites de blessures reçues au champ d'honneur.
Sur sa tombe, dans le Berry, son lieu d'origine, le préfet du
Cher, les conseillers généraux et d'arrondissement, inspirés par
la foule d'amis et d’admirateurs venus à ses obsèques, surent
‘trouver des paroles éloquentes pour dire l'affection, l'estime,
dont jouissait dans ce cadre familial le prince P. d’Arenberg.
La Société d’Acclimatation se devait à elle-même de proclamer
les services rendus par son regretté Vice-Président ; la tâche
était facile à celui qui fut chargé de cette mission; il est per-
mis dé penser que la gratitude, la plus affectueuse sympathie,
lui auront donné les accents propres à magnifier cette belle
figure de soldat et de savant qui fut Pierre d’Arenberg.
L'abbé G. Forcxer.
LE MULET
EN AFRIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE
Par MAURICE LOYER.
La substitution de la traction animale au portage humain a
une brande importance économique et sociale dans toutes les
régions de notre colonie de l'Afrique occidentale.
Le porlage est tout d'abord une coutume barbare qu'il
convient de supprimer dans la mesure du possible et qui à,
en outre, lé grave inconvénient d'’obliger les indigènes à
transporter des fardeaux à l’époque où la pe des champs
réclame leur présence au village.
C'est également une coutume onéreuse qui grève lourdement
les transports des marchandises, car un homme ne peut porter
que 25 kilogrammes pour 25 kilomètres d'étapes, par jour, en
moyenne, pour lesquels il est payé de O0 fr. 90 à 1 franc (y
compris la journée de retour, s’il ne rapporte rien), soil
0 fr. 60 centimes pour aller et © fr. 30 à Ofr. 40 centimes pour
revenir à vide et cela est un minimum.
Or, un Mulet attelé à une charrette peut transporter
500 kilogrammes, soit 20 charges d'homme, partout où il ya
des routes. La nourriture d’un Mulet ne coûte pas plus de
0 fr. 25 centimes par jour. Sa location ne reviendra pas à plus
de 1 franc par jour, nourriture et entretien compris. Un mule- |
tier qui conduira 3 Mulets et 3 charrettes coûtera également
À franc. 6
On voit donc l'intérêt qu'il ÿ a à substituer le transport par
charrette au transport à dos d'homme.
Or, seuls, les Mulets peuvent remplir ce rôle. Le Cheval afri- }
cain tire mal; question de race. Le Bœuf également ét il ne
peut porter que 100 kilogrammes au maximum, de plus, il ne
supporte pas de longues marches.
Dans ces conditions, il faut produire des Mulets, capables de
remplir les conditions exigées par Îles transports en Afrique
occidentale.
Le choix des étalons doit être l’ Ai d’une étude spéciale.
On devra écarter le Baudet du Poitou, qui donne un Mulet
lent, lourd, de trop grande taille, souffrant de la chaleur et
dont les sabots se fendent.
LE MULET EN AFRIQUE OCCIDENTALE FRANÇAISE 399
Il en est de même du Baudet pyrénéen, bien que celui-ci
donnerait le Mulet souhaïilé, comme taille.
Le Mulet qui convient est le Mulet moyen d'artillerie, issu du
Baudet d'Espagne ou même de celui du Maroc. Il est de petite
taille et ne souffre pas des pieds.
En Afrique, le Mulet n'existe qu'accidentellement, car
les indigènes se refusent à le produire délibérément, sous le
prétexte qu'il est le résultat d’un accouplement contre nature
et cependant ils l’estiment au-dessus du Cheval, car ils payent
un Cheval 150 francs et ils donnent jusqu’à 600 francs pour
un Mulet. Or, les Mulets d'artillerie venus de France ne peu-
vent revenir à moins de 1.800 francs l’un, dans le Haut-Sénégal,
par exemple. Il faut donc produire des Mulets sur place, et
cela est possible, car un essai tenté à -Koulikoro, il y a une
quinzaine d'années, par le capitaine de Franco, avait donné de
bons résultats.
Il y a des Mulassières convenables dans notre colonie, notam-
ment dans le bassin de la Volta, mais la monte est difficile, car
le Baudet du pays reste indifférent — comme devant une page
de chinois — écrivait un missionnaire. Au contraire, le Baudet
européen et celui du Maroc, qui ont déjà fait des saillies, ne
présentent pas cet inconvénient.
Aux avantages que présente le Mulet pour le transport, il
faut ajouter ceux qu'il présenterait pour le labour, car il y a là
encore une besogne ulile, que ni les Bœufs ni les Chevaux ne
peuvent accomplir dans les pays tropicaux.
Or, les indigènes ne labourent pas. Après les pluies, ils
donnent un coup de pioche dans le sol, placent les grains et,
d’un coup de talon, les enterrent. Ils sarclent le champ quand
les tiges des Céréales commencent à pousser. Malgré cette
méthode primitive, ils peuvent pratiquer la culture des mêmes
Céréales pendant 15 ou 20 ans de suite dans le même champ !
On voit donc toute l'importance que l'acquisition d'un Mulet
africain serait pour notre colonie.
L'expérience pourrait être tentée sur une petite échelle pour
commencer, la production d’une centaine de Mulets serait suf-
fisanté au début et l'avantage énorme que leur aide apporterait
aux indigènes les inciterait à les multiplier rapidement.
LE GRAND-DUC
SA REPRODUCTION EN CAPTIVITÉ
Par RAYMOND ROLLINAT
Suite (1).
Après la ponte de la femelle, le mäle devint moins hargneux.
En novembre et décembre 1908 j’emmenai souvent, et alter-
nativement, le mâle ou la femeile à Ja chasse aux Corbeaux ;
mais à partir de la fin de décembre je laissai le couple tran-
quille dans sa volière et ne fis qu’une seule exhibition du mâle
vers la mi-avril, un jour que j'avais absolument besoin de sa
présence à la chasse aux Rapaces diurnes.
A celte époque, mi avril 1909, je remarquai que mes Grands-
Ducs mettaient en cercle des brins de paille presque dans un
des angles de leur abri. Depuis quelque t-mps déjà, le mäle
faisait entendre ses roucoulements, ses bruits de scie spéciaux
et devenait très agressif. Le matin du 17 avril, je trouve la
femelle accroupie sur celte sorte de nid en paille ; je passe la
main sous elle, sans la déranger, et je touche un œuf bien
chaud, pondu de la nuit ; dans la soirée, ma bête est encore à
la même place, et je mets près d'elle de la chair de Bœuf coupée
en petits morceaux. Chaque matin et chaque soir, je constate
que la femelle est sur son œuf ; cette espèce commence donc à
couver dès la ponte du premier œuf, ce qui s’observe d'ailleurs
chez plusieurs sortes de Rapaces diurnes ou nocturnes, chez la
Chouette effraye, par exemple, qui, quoique pondant cinq à
huit œufs, commence à couver dès l’apparition du premier.
Matin et soir, je passe la main sous ma femelle, et, dans la
matinée du 21, je constate la présence d'un second œuf, pondu
dans la nuit. J’examine ces œufs, exactement semblables
comme forme et grosseur à ceux pondus l'année précédente;
mais au lieu d'en donner huit en vingt-quatre jours, ma bête
en pondit sculement deux en quatre jours; un de mes employés
s'étant approché pour voir, le mâle lui sauta à la tête et le
blessa assez fortement à une paupière.
Le 7 mai, vingt jours se sont écoulés depuis le début de la
(1) Voy. Bulletin, octobre 1919, p. C0.
LE GRAND-DUC 335
ponte ; et je me propose de toucher les œufs chaque jour, matin
et soir, de les examiner, puis de les remettre en place exacte-
ment comme ils étaient, sans déranger la couveuse, toujours
très douce, très docile, et que je trouve constamment sur sa
ponte qu'elle couve avec assiduité, la peau de sa poitrine et de
son abdomen, dénudée, touchant les œufs. Se lève-t elle de
temps à autre ? Je l’ignore. Mais souvent je retire de dessous
elle des'Rats, des petits Chats nouvellement nés, des morceaux
de viande qu’elle met peut-être là elle-même, mais que je crois
plutôt approchés par son mâle ; je n’ai jamais vu ce dernier la
remplacer sur les œufs. Puisque le mâle ne remplace pas la
femelle sur la ponte, il doit être, à l'état sauvage, le pourvoyeur
de sa compagne. Dans la cour de la volière, les fientes sont peu
nombreuses, ce qui prouve que le mâle, seul, va s’y percher ;
la femelle ne doit se lever de dessus ses œufs que pendant les
courts instants où elle déchire sa nourriture pour l’avaler, ou,
lorsqu'elle a à faire ses déjections, et pour cela elle ne sort pas
de son abri. Avant la couvaison, du reste, le mâle et la
femelle se soulageaient aussi bien dans leur refuge qu’au
dehors.
Le 20 mai, un des œufs est un peu pioché de dedans en
dehors, en deux endroits, mais très peu, l'enveloppe dure,
seule, ayant cédé et l'enveloppe fibreuse étant intacte.
Le 21, l'œuf pioché l’est encore plus ; la coque dure a été
soulevée et a éclaté en étoile vers le milieu de l'œuf, sous
une poussée du petit ; à sept heures du soir, en deux autres
endroits proches de la partie attaquée, la coque est soulevée et
étoilée.
Le 22, la coque calcaire et la coque fibreuse sont ouvertes en
face de la tête du pelit, vers le milieu de l’œuf; on voit remuer
le bec à travers l'ouverture ; le petit, lorsque j'examine l’œuf,
pousse des cris flûtés ; il piaule : pi/pü / pi! 11 est 8 heures
du matin. À 6 heures du soir, la situation est la même;
le petit crie lorsque je lui touche le bec du bout du doigt. Le
mâle me saute dessus, mais j'ai la tête couverte d’un masque
grillagé.
Le 23, sous la pcussée du pelit, la coque de l'œuf, piochée,
s’effrite de plus en plus en ceinture, sur les trois quarts de la
circonférence du petit diamètre ; en dessous d'elle, la coque
fibreuse est déchirée par endroits; le petit crie et s’agite. À
6h. 30 du soir, je passe la main sous la femelle : le petit est né,
(1° A MROURS ST ve
Re AY ARS CuEteT
PEER RMEMA Le
… É 1 Lo Ca"
336 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
il se remue et crie quand je le touche, mais je ne l'enlève pas
de dessous sa mère pour voir comment il est fait. Il est sous
la poitrine de sa mère, bien au chaud. Le second œuf est,
cette fois, relégué du côté du croupion et à peine tiède ; peut-
être la femelle va-t-elle négliger eet œuf, qui doit être cepen-
dant bon mais n'est pas encore pioché, et devrait l'être dès le
lendemain. =
Le 24, à 2 heures du soir, je visite mes Grands-Dues ; le
mâle m'attaque aussitôt à cinq ou six reprises et semble décidé
à défendre énergiquement sa progéniture. Je trouve la femelle
un peu soulevée de la partie antérieure du corps; cette fois, le
second œuf est sous cette partie, et pas très chaud. Le petit est
presque entre les pattes de sa mère, redressé et agitant sa tête
de droite et de gauche ; il semble très bien portant; ses yeux
sont fermés ; il est couvert d’un court duvet très fourni, blan-
châtre ; sur le bec d’un noir cendré, son diamant, petite protu-
bérance cornée qui lui a servi à entamer la coque de l'œuf, est
très apparent et blanc ; sa tête est grosse, mais pas de facon
extraordinaire. Les débris de la coque qui le contenait ont été
mis dans la cour de la volière, par la femelle peut-être, mais
plutôt par le mäle; la femelle a dû retirer les débris de
dessous elle et le mäle les porter au dehors ; si ce dernier est
le pourvoyeur, il doit être aussi le nettoyeur des abords du
nid. #
Un Rat noir est isous la femelle, en partie déchiqueté, sans
doute pour alimenter le petit en fins morceaux bien choisis et
tièdes. A ce moment, tout allait bien dans cette famille, si
j'avais été moins curieux; par ma faute, une catastrophe était
sur le point de s’y produire. Heureusement, quelques instants
après ma visite un ami étant venu me voir, me demanda ins-
tamment de lui montrer le nouveau-né. Je le conduisischez les
Grands-Ducs. Le petit, dérangé par moi une ou deux minutes
avant, était sous une des pattes de sa grosse maman ; il était
presque étouilé, et, de temps à autre, ouvrait le bec pour pren-
dre de l'air; c'était l’agonie, que la mort allait suivre de près si
le hasard ne m’eût ramené là. J'avais eu le grand tort de
déranger mes Oiseaux au lendemain même de la naissance du
petit; quelques secondes de plus, et j'éprouvais une de ces
désagréables émotions qui sont trop souvent la triste récom-
pense de ceux qui aiment à étudier les bêtes ! À 6 heures du
soir, Je regarde encore: le petit est remis et respire normale-
LE GRAND-DUC 337
ment; il est sous les plumes de sa mère, en avant. Le mâle me
- tombe sur le dos.
Le 95, je ne dérangeai pas mes Oiseaux. Mais le 96, j'ai un
peu soulevé l’avant de la femelle et constaté que le petit, bien
vivant, avait un peu grossi ; ses yeux ne sont pas ouverts et il
crie comme un jeune Poulet, lorsqu'on le touche. Le second
œuf est piocré en un seul endroit ; près de lui, sous la mère,
il y a des morceaux de viande de Bœuf. Le mâle se jette furieu-
sement sur moi et me blesse à une cuisse, ses ongles ayant
traversé mes vêtements ; je frappe dessus, mais il revient à la
charge. Pour éviter que le petit ne soit écrasé par sa mère, Je le
place un peu en avant d'elle, près des plumes de la poitrine,
sous lesquelles il se cache de lui-même, doucement. Pourvu
que ces dérangements, causés par ma curiosité de naturaliste,
n’occasionnent pas la perte du petit!
. Le 217, je regarde sous la femelle, qui me laisse toujours faire,
tout en se hérissant parfois et claquant du bec, pendant que
son mâle, invariablement, m’attaque. Dès que je soulève la
mère, le petit ouvre le bec, semblant demander à manger. Je
le prends et l’examine : il a grossi; ses yeux ne sont pas ouverts;
son cône caduc, ou diamant, est encore à la mandibule supé-
rieure et apparaît comme un gros point blanchâtre. Le second
œuf a, au même endroit que la veille, sa coque un peu plus
soulevée et éclatée. J’agite doucement l'œuf et j'entends crier
le pelit sous sa coque entamée et un peu cuverte.Je suis main-
tenant fixé sur la durée de l’incubation chez cette espèce, car
le petit né le premier provient du premier œuf, pondu le
17 avril ; comme l’éclosion a eu lieu le 23 mai, l'incubation a
donc eu une durée de trente-six jours. Le second œuf à été
pondu le 21 avril ; il y a, le 27 mai, également trente-six jours
que ia femelle le couve. :
Le 28 maï, le mâle se jette sur moi avec un acharnement tel,
que je me vois forcé de l'expulser du réduit et d'en fermer la
porte ; pendant qu'il se morfond dans la cour de la volière, je
puis faire tranquillement mes observations. Le petit grossit ; il
est en parfait état et très vigoureux; par endroits, sa peau
apparait, rose, sous son duvet court et serré; son diamant est
en place; ses yeux sont fermés. Près de lui, sous sa mère, un
morceau de viande. Je ne lui donne jamais rien ; ce sont ses
parents qui l’alimentent, et le mäle aide certainement sa
femelle, car, depuis la naissance du petit, je le trouve presque
338 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
constamment près d'eile, sur la paille de l'abri, quand j'entre
dans la volière. Le second œuf porte un grand trou vers son
milieu et je vois s'agiter le petit qu’il contient; il n'est pas
encore très pioché ni éclaté en cemture. Ma FE terminée, le
mâle rentre aussitôt dans , abri, se perche et se RéRISSE, cla-
quant du becet les ailes en bataille.
Le 29, dès mon entrée dans le réduit le mâle m’attaque et je
le mets dehors. Le petit est sous les plumes du devant de la
‘poitrine de sa mère. Il a les yeux ouverts; il a donc commencé
à voir le 6° jour après sa naissance ; son diamant est encore en
place: L'autre petit qui était dans l'œuf a été étouflé l'II est
mort sans êlre sorti de sa coque; il éprouvait sans doute des
difficultés pour piocher son œuf en ceinture, car 4l aurait dû
naître depuis deux jours; peut-êlre aussi la femelle, trop sou-
vent dérangée par moi, s’est-elle mal placée sur l'œuf et a-t-elle
obturé complètement la large ouverture par laquelle l'air arri-
vait au prisonnier. :
Dans' la soirée du 30, je trouve le petit sous l’avant de sa
mère ; il a les yeux grands ouverts; son diamant est en place.
Mais trois petils brins de feuilles de blé, que les parents ont
dû lui faire avaler en l’alimentant, apparaissent à son bec.
Comme cela aurait pu lui être nuisible, je les enlève ; deux
viennent facilement, mais il me faut tirer fort, quoique pru-
demment, sur le troisième, qui était assez long; avec une
litière de foin, au lieu d’une litière de paille, cet inconvénient
se serait produit beaucoup plus souvent. Sous la mère, un
morceau de Rat. Pourquoi toujours des vivres sous la mère?
Probablement pour que le jeune soit constamment alimenté de
chair tiède par ses parents, quand besoin est, et il doit en être
de même à l’état sauvage, car entre la mort d'une proie et le
moment où on l'utilise selon les besoins de la nichée, cette
proie peut se refroidir. à \
Le 31, tout va bien ; le petit profite à merveille. Après avoir
chassé le mâle, chaque fois que je me retire il rentre aussitôt
dans l'abri et se perche; mais si je reviens quelques instants
après, je le trouve descendu de son perchoir et tout près de sa
femelle, qu'il doit aider beaucoup dans l'alimentation du petit,
pour lequel il semble avoir une vive affection.
Le 41®% juin, au moment de son expulsion le mäle me blesse
encore à une cuisse, avec ses serres, et s’acharne à grands
coups de bec sur mon pantalon. Le petit est gros, pesant. Je le
LE GRAND-DUC 3939
brouve toujours sous les plumes du devant de la poitrine de sa
mère, et presque chaque fois il ouvre le bec, comme pour de-
mander à manger ; mais je ne lui ai jamais donné quoi que ce
soit, laissant entièrement aux parents le soin de l’élever.
Le 2, le petit est à la même place; comme il est déjà très
- gros, on le voit sans soulever la mère; il a encore son dia-
mant ; ses yeux sont de plus en plus ouverts; les plumes des
ailes, qui se forment, donnent une apparence noirâtre à la
peau, mais on n’en voit que les étuis.
Le 3, des plumes des ailes commencent à paraître au bout
de leur étui. Les yeux sont bien ouverts; mais ainsi qu'on
l'observe chez la plupart des très jeunes Mammifères ou Oi-
seaux, ils ne sont pas très limpides ; l'iris est brun très clair;
la membrane clignotante passe à chaque instant eur le globe
de l’œil. Les yeux, si beaux chez cetle espèce, semblent trou-
bles et rudimentaires. Le diamant, qui était encore en place le
3, est tombé le 4 juin, douze jours après la naissance.
\
Le 5, je constate que les plumes du jeune Grand-Duc pous-
sent non seulement aux ailes mais aussi à la queue. Pour la
première fois, il montre son mauvais caractère et fait entendre
un souffle encore faible, qu'il répète souvent quand je le tou-
che. La mère alimente aussi le petit, Dans la journée du 6,
j'entre brusquement dans sa volière et je la trouve avec un
faible morceau de viande au bec ; sôn rejeton, qui a déjà la
grosseur d'une forte Perdrix rouge, est en partie sous elle.
Pour la première fois, le 8 juin la femelle n’est plus sur son
petit. Elle est près de lui et vient de se laver, car elle a toute la
tête et la poitrine imprégnées d'eau. Le mâle est près de sa
compagne; tous deux font claquer énergiquement leurs man-
dibules. Pour 1a première fois aussi, j'observe que le jeune
fait cherus avec ses parents et claque du bec; le bruit qu'il
‘produit est très nettement perceptible. Il est si gros, qu'il se
‘tient mal sur ses pattes ; ses ÿeux sont un peu troubles; l'iris
est brun très clair. Dans la soirée de ce même jour, la mère est
à nouveau sur sou petit.
Le 9 juin, le jeune s'est un peu déplacé; sa mère l’a accom-
pagné et Le recouvre de l’avant de sa poitrine ; l'endroit où il a
vécu jusqu'alors n’est pas malpropre.
Le malin du 14 juin, le petit n’est plus sous la femelle, mais
en avant d'elle ; il s'est mis à imiter ses parents lorsqu'ils ont
‘soufflé comme des Chats, selon leur habitude,et elaqué du bec.
Éric
340 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
Le mâle, les ailes écartées, les plumes hérissées, les replie
bientôt, et, ramassé sur lui-même, est prêt à bondir sur moi;
le jeune va se cacher entre ses parents; la femelle est toute
mouillée, par suite d'un bain qu'elle a dû prendre peu avant
mon arrivée. Le petit a considérablement grossi; ses pattes
sont énormes; il ne semble pas avoir, toutes proportions
gardées, la tête aussi grosse que les adultes ; l'iris devient d’un
brun jaunâtre clair; l'œil n’est pas encore très limpide. Les
plumes poussent, recouvertes de duvet par endroits, les ré-
miges ont plusieurs centimètres de longueur. Dans la journée,
j'entends des cris, des roucoulements, des bruits de scie
comme à l’époque de l’accouplement, cris poussés par le mâle
et auxquels répondait la femelle par un simple « oûoûoû » dit
sur un ton grave. Est-ce que mes Oiseaux auraient l’idée de
s'accoupler à nouveau ?
Le 17, dans la matinée, le petit est dans un coin de son abri,
et la femelle, qui vient de prendre un bain, est dans un autre
coin ; mes Oiseaux soufflent et claquent du bec; le mâle saule
à la tête d’un de mes employés et frappe sur le masque qui lui
prolège le visage. Dans la soirée, le petit se déplace devant moi
et marche avec aisance, il grandit et grossit à vue d'œil.
Bientôt, il sera aussi gros qu’une Poule; il est vrai de dire que
ses plumes, qui se développent beaucoup, lui donnent de jour
en jour une apparence plus forte; on voit, dès le 19, deux
petites proéminences duveteuses qui formeront les aigrettes;
les rémiges et les pennes sortent peu à peu des étuis, surtout
les premières. Ses parents ont dû lui faire avaler quelques lam-
beaux de peau de Rat, car je trouve près de lui de très petites
pelotes de feutre qu'il a rejetées par le bec. Souvent, dans la
journée, je le trouve près de sa mère et non dessous; elle aurait
d’ailleurs beaucoup de peine à l’abriter, tellement il est gros.
Le 23 juin, exactement un mois après sa naissance, je le pèse :
son poids est de 1.255 grammes ! Ce même jour, dans la soirée,
je m’aperçus qu'il commençait à manger seul, car il s’efforcait
de déchirer et avaler un morceau de viande de Bœuf. Ses
plumes duveteuses lui donnent l’aspect d’un Chien caniche
blanc grisätre.
Le 25 juin, pour la première fois depuis la ponte, je trouve
la femelle perchée dans son abri; elle est près du mâle; à
partir de cette date, je ne la trouverai plus sur son rejeton. Le :
petit est couché sur la paille; ses plumes se développent de
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2 40 Lu Dh” de Fe: UE
LE GRAND-DUC JA
ë _ plus en plus et commencent à perdre leur duvet. Le lende-
; main, je le mets un instant dans la cour de la volière; il
marche bien, souffle et fait elaquer son bec. Il me mord forte-
ment, mais ne sait pas encore se défendre avec ses énormes
pattes, pourtant munies d'ongles longs et acérés; jes plumes
des doigts sont bien netles et celles des tarses ont encore du
duvet; l'iris devient peu à peu jaune clair; les yeux ne sont
pas très limpides. Le 27, le jeune Grand-Duc est sorti de lui-
même dans la cour de la volière, où je le trouve.
Mon jeune Grand-Duc circule dans son abri et sa cour; pen-
dant les premiers jours de juillet ses rémiges et ses pennes
s’allongent de plus en plus, sans duvet aucun; sur la tête et
le corps, ses plumes sont encore en grande partie couvertes de
duvet, qui se détache par ébarbement; autour du bec et des
yeux, les nouvelles plumes se forment. Le 11 juillet, je le
trouve perché près de ses parents; il se tient bien droit. Il a
deux petites boules duveteuses sur la tête, représentant les
aigrettes; le duvet des plumes diminue de plus en plus et sur
quelques parties du dos il a disparu. La femelle, qui avait les
parties inférieures un peu dénudées pendant qu’elle couvait
ses œufs et réchauffait son petit, commence à refaire ses
plumes en ces parties; deux rangs de nouvelles plumes pous-
sent sur la poitrine et on les voit très bien en écartant les
grandes plumes.
À deux mois, le 23 juillet, le jeune Grand-Duc pèse 1.685 gram-
mes. Il a les aïles longues, la queue bien développée, encore
du duvet sur la tête et la poitrine,et, çà et là, sur les plumes
du corps. Sés yeux sont maintenant limpides et à iris jaune
clair; son bec paraissait long, mais maintenant que les plumes
_ciliées qui l'entourent sont poussées, il paraît semblable à
celui des adultes. Le 26 juillet, je constate qu'il perd quelques
plumes longues et duveteuses. Il est plus replet que son père
et presque de sa laille; il est aussi méchant que lui; à l’avenir,
_il me faudra prendre des précautions pour le toucher. Alors
que l'humeur de son père semble se calmer puisque la période
de reproduction est terminée, lui devient de plus en plus irri-
table, mord et griffe avec fureur.
Dans les premiers jours d’août,le jeune Grace Duc serait en
état de commencer à chasser avec ses parents, s’il était né et
avait été élevé à l’état sauvage, tellement il est grand et fort. Il
a un peu de duvet sur les plumes de la tête; ses longues
“17 2
42
BULLETIN DE LA SOCIÊTÉ NATIONALE D 'ACCLIMATATION
|
plumes duveteuses des flancs et des parties inférieures se déla-
chent et sont peu à peu remplacées par de nouvelles plumes
qui semblent légèrement plus claires que chez lès adultes; les
aigrettes, qui poussent très lentement, sont représentées par
deux petites proéminences duveteuses. Si le mäle est moins
méchant, le petit, maintenant aussi grand que son père,
devient véritablement mauvais et n'hésite pas à se jeter sur les
gens qui l’'approchent de trop près.
A trois mois, le 23 août, le jeune Grand-Duc est aussi fort
que ses parents; ses yeux, d'un beau jaune clair, deviendront
d'un jaune plus foncé, mais pour cela il faudra plusieurs
années. Je puis dire que la teinte plus ou moins foncée de
l'iris chez le type de l’espèce, indique un âge plus ou moins
avancé; ainsi, mon vieux mäle qui a actuellement, en 1919,
seize ans, à l'iris d’un jaune un peu plus foncé que son fils qui
en'a dix. Chez la variété de Sibérie, l'iris, dès la seconde année,
est d’un superbe jaune orange assez foncé, avec, bordant la
pupille, un cercle étroit d’un beau jaune clair; ces deux tons
donnent aux yeux de cette variété un éclat magnifique et beau-
coup plus remarquable que chez le type de l'espèce dont l'iris
a un lon presque uniforme; mais par la suite, la partie jaune
clair devient très légèrement jaune verdàtre. |
- Le jeune Grand-Duc, à trois mois, dépasse le poids de son
père, car il pèse 1.810 grammes. Chez cette espèce, comme du
reste chez la plupart des Rapaces diurnes ou nocturnes, la
femelle atteint toujours: une taille beaucoup plus forte que
celle du mâle; ma femelle pèse 2.585 grammes, alors que son
mâle n’atteint que le poids de 4.520 grammes. Les aigrettes
noires commencent à se montrer sur la tête du ieune Grand-
Duc, mais elles sont encore peu apparentes ; les plumes duve-
teuses des flancs et de la poitrine tombent de plus en plus. Fin
août, il n'a presque plus de duvet sur la tête. Il est alors sera-
blable à ses parents, sauf que sa coloration est un peu plus
claire, plus floue, que ses aigrettes sont beaucoup moins
longues et que l'iris est d'un jaune plus clair. Son père et sa
mère ne lui sont plus indispensables, et depuis quelque temps
déjà je les emmène à la chasse, alternativement, mais avec
l'intention bien arrêtée de les laisser au repos dès le mois de
décembre, surlout la femelle. À la mi-septembre, il n’a plus
aucune plume duveteuse au corps ou à la tête; ses aigrettes
érectiles noires, par lesquelles, selon la position qu'elles occu-
|
|
ÉTUDE SUR L' & HIBISCUS TILIACEUS » (MALVACÉES) 343
pent et qui va de la verticale à l'horizontale, il manifeste ses
sentiments, et qui sont presque le refle! de son état d'âme, s’al-
longent de plus en plus. Très méchant, ii n’a aucune crainte de
moi ou de mes employés, et lorsqu'il est perché dans la cour
de sa volière, il ne se dérange pas et fait tête à quiconque
s'approche de lui.
(A suivre.)
ÉTUDE SUR L'HIBISCUS TILIACEUS (Marvacérs)
VEL
PARITIUM TILIACEUM
BURAO DES TAHITIENS — HAU DES MARQUISIENS
Par M. HENRY,
Directeur technique de ia Société francaise des ils Marquises à Taiïohae,
L’Æibiscus tilinceus est sans contredit l'essence forestière la
plus répandue des îles de la Polynésie française; on la ren-
contre partout, dans les vallées comme sur les sommets les
plus élevés, dans les endroits humides comme aux expositions
les plus sèches ; cependant la présence de l'Hibiscus tiliaceus
indique toujours une humidité plus ou moins importante du
sous-sol lorsqu'il croît dans les endroits d'aspect extérieur
aride.
Si les formes en sont relalivement variées, elles semblent
se résumer à une seule espèce. |
Les formes du feuillage ne sont pas des caractères suffisants
pour ériger en espèces diverses toutes celles que l’on rencontre.
On trouve en effet comme formes :
Celle à très larges feuilles non pubescentes, cordiformes, à
sinus ouvert ;
Celle à très larges feuilles non pubescentes, cordiformes, à
sinus fermé et dont les extrémités des lobes se recouvrent;
Celle à très larges feuilles pubescentes en dessous, à sinus
ouvert;
Celle à très larges feuilles pubescentes en dessous, à sinus
fermé et dent les extrémités des lobes se recouvrent;
Celle à feuilles moyennes, pubescentes en dessous ;
344 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D’ACCLIMATATION
Celle à feuilles moyennes ou grandes, à parenchyme mince et
vert clair;
La variété {ricuspis, qui n’est sans doute qu'un dimorphisme ;
Et enfin une forme dont nous parlerons un peu plus longue-
ment en raison de sa variabilité.
._ Sauf la dernière, toutes ces formes ont une floraison abso-
lument identique et une fructificalion semblable; tout au plus
sembleraient produire des semences plus fertiles, les formes à
parenchyme mince et vert clair; les jeunes plants issus de
graines sont en effet beaucoup plus nombreux auprès de ces
formes qu'auprès des autres.
Le bois de l’Aibiscus est comparable pour ses usages à celui
du Noyer; il fournit des courbes appréciées pour les construc-
tions maritimes ; âgé, il prend une teinte foncée et peut fournir
un beau bois d'ébénisterie, surtout les variétés à feuilles
minces dont le grain est plus fir et la fibre plus serrée.
Les tiges jeunes, aoûtées, fournissent des fibres résistantes
avec lesquelles on peut faire des cordages économiques pour
les usages domestiques.
La dernière sorte que nous avons citée plus haut est carac-
térisée par sa polymorphie; elle comprend en effet:
la forme à feuilles rondes, cordiformes, assez grandes, ver-
nissées en dessus, pubescentes en dessous;
la forme à petit feuillage vert clair, ovale, cordiforme, légè-
rement gaufré.
La particularité intéressante au point de vue botanique de
cette espèce est que :
la forme à petites feuilles vert clair est toujours stérile ;
la forme à grandes feuilles est tantôt fertile, tantôt abortive
ou semi-abortive. |
Ces différentes formes peuvent se rencontrer sur un seul et
nême sujet, ou isolées, ou encore par deux. Fe
Remarque intéressante, le bois varie de qualité selon la
forme de la feuille; le meilleur et le plus dur est celui de la
forme à petites feuilles, que l’arbre soit isolé ou qu'il croisse de
compagnie avec une autre forme. >
Ces caractères sont constants et on trouve généralement les
différentes formes groupées en colonie.
Les rameaux florifères de cette dernière variélé sont tou-
jours pourvus de bractées assez grandes, caduques; les fertiles,
= ER
UTILISATION DES DÉCHETS DE LA MAISON EN AGRICULTURE 945
semblables à ceux des autres formes, quoique un peu plus
grêles, portent des fleurs normalement constituées de couleur
et de forme identiques à celles des autres formes ; les rameaux
de la forme stérile, d'aspect semblable aux précédentes, ne
portent à l’aisselle des bractées que des fleurs avortées qui se
dessèchent à peine ont-elles alteint la taille d'un clou de
Girofle ; la forme semi-abortive porte, mélangées, des fleurs de
l’une ou de l'autre sorte.
Un sujet portant des branches de ces différentes formes réu-
-nies est du plus bizarre effet.
La forme éricuspis semble être localisée à Tahiti et aux Iles-
sous-le-Vent.
Certains sujets de la forme à grandes feuilles, citée en pre-
mier, la plus répandue, ont le tronc recouvert d’une écorce
épaisse, subéreuse et profondément cannelée.
UTILISATION DES DÉCHETS DE LA MAISON
EN AGRICULTURE
Par ANDRÉ PIÉDALLU,
Pharmacien-major de 1r° classe,
Chef de Laboratoire, à l'Intendance.
Nos soldats nous ont donné la victoire militaire, à nous tous
de gagner la victoire économique.
Il ne faut pas s’en remettre aux pouvoirs publics, mais bien,
dans la mesure de nos moyens, chercher à augmenter le ren-
dement de la vieille terre de France, pour la parcelle grande
ou pelite qui nous appartient Or, les déchets de la maison
sont des produits encore riches qui peuvent être diversement
ulilisés. Il s’agit de le faire méthodiquement et par exemple de
ne pas employer directement comme engrais des déchets qui
peuvent encore servir à l'alimentation des animaux.
Il faut dégrader la matière par échelons. On est toujours sûr
de récupérer l’engrais final.
Toutes les ménagères de la campagne donnent les épluchures
de leur cuisine à leurs Lapins ou à leurs Porcs. Elles récu-
pèrent ainsi de l'énergie, qui serait perdue si elles jetaient ces
340 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D ACCLIMATATION
déchets. au fumier. En revanche, j'ai vu jeter des quantités
énormes de marc de pomme à la décharge: dans beaucoup
d'endroits on n’en veut même pas pour en faire du fumier.
LE Marc DE POMME. — Le mare de Pomme mélangé à la
nourriture des animaux est parfaitement accepté par eux. De
plus, il est facile de le faire sécher; il se conserve alors très
bien et peut être employé pendant l'hiver.
D'après Lechartier, la composition moyenne des mares de
Pomme frais est la suivante :
Eau/efimatiéres volatiles PM man SN EN ERENT Er
Matières azotées rent A EN EREE TAUC nTer)
Matières onassest)iie 7 eme Ens En eRS eInT 6
Matières: Sucréési armes D Een Nes AT
Matières hydroearhonées, 1 CAE Men PNA Se
GCellulose, eus Se Mb LAURE AU ES TE RENTE ETS
Cendrés: par PSE ANNEES (PE LUE Er PE RENNES ERTIATES
La composition en éléments fertilisants est de p. 1.000 :
Azote UE IR EAN AR LAN a #2 A0
Acide phosphorique . . . . . 0,3 à 1.
Potasse ne Re 1,2 à 3,10
La composition moyenne des marcs secs est de:
Faure AE ME NE D RO ARS EE 2 Pa
Matienesproteiques enr PAME ES 49 =
Mäfières: grasses 24. 0 Le AN en CROIRE
Matieres hydrocarbontes MERE SE TPE —
Cellulo Se US LES PANE OnAE pee Rt R ne —
CENTRES MATE ANA ARE LE ee rt ARE JA —
C'est là un aliment qui vaut la peine qu on y pense.
Il y aurait lieu pendant octobre, novembre, décembre et
janvier, saisons où l'on fait le cidre, d'utiliser la chaleur
perdue des fours et des usines pour sécher ces mares et les
conserver afin de les employer par la suite en mélange dans
[a nourriture des animaux domestiques.
Le marc de Pomme contient une certaine quantités d'acides
organiques, qui est un inconvénient à son emploi direct
comme engrais surtout dans les terres pauvres en calcaire.
Il est préférable de l’employer en compost, en le mélangeant
2 7 11 “ fr née : Ps d os ra
UTILISATION DES DÉCHETS DE LA MAISON EN AGRICULTURE 347
avet de la chaux à raison de deux hectolitres de marc pour un
hectolitre de chaux vive en petits morceaux. En deux ou irois
jours la chaux est délitée, on mélange à la bêche et on recoupe
deux ou trois fois dans l’année. Au bout de ce temps le com-
post est employable.
On peut aussi étendre Je marc sur les loue. l'acidité du
marc fixe les vapeurs ammoniacales qui se dégagent de la fer-
mentation des fumiers et en augmentent la qualité.
Le Marc DE RaïsiN. — Dans beaucoup d'endroits on ne tire
pas non plus parti du marc de Raisin comme il le faudrait.
Le marc une fois soumis à la distillation est dans cerlains
pays jeté à la décharge. Or il constitue un excellent engrais
qui contient de la potasse, de l’azote el de l’acide phospho-
rique.
D’après Muntz et Girard, Composition des marcs de Raisin en
éléments fertilisants :
COMPOSITION 9/0 I (il LLL H
Anote: : :. 1 AM 1,22 1.30 0,81
Acide anus 02 0,33 0,25 0,28
BOSS ae Er. À NO00Ù 1,03 0.86 0,20
L'échantillon IV provient d’un marc épuisé ayant servi à
faire de la piquette.
D'après M. Is. Pierre, le département de l'Hérault fournit
annuellement environ 840.000 quintaux de marc de Raisin dont
le 1/10 environ est consommé pour la nourriture du bétail, le
reste est employé comme engrais.
Dans la Côte-d'Or, le mare de Raisin est employé comme
engrais sur les grands crus et les vignerons prétendent que ce
moyen de fertilisation sauvegarde la délicatesse des vins.
Il est possible de comprimer le marc de Raisin en briqueltes
ou en mottes à la manière du tan de tanneries, de le faire
sécher et de l'employer comme combustible. L'engrais potas-
sique et phosphaté se retrouve dans les cendres.
Cette année même, on a fait dans le Midi un essai industriel
de récupération d'huile de pépins de Raïsin.
Le marc fraichement exprimé contient 25 p: 100 de graines
qui renferment 6 à 20 p. 100 d'huile.
Pour obtenir l'huile, on sèche les graines à l'air, on les
348 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
réduit en farine grossière à laquelle on mélange 25 p. 400
d'eau, puis on presse la masse d'abord à froid, puis à chaud.
La quantité d'huile est variable avec la variélé du Raïsin et
le climat du pays de culture. D’après certains auteurs, les
Raisins blancs seraient plus riches en huile que les Raisins
noirs. Les Raisins doux sont plus riches que les Raisins moins
sucrés.
D'après d’autres auteurs, les grains de Raisins noirs récoltés
dans les pays chauds contiennent plus d'Euile et de qualité
meilleure, pouvant atteindre 10 à 20 p. 100, alors qu’en France,
on ne dépasse guère 8 à 11 p. 100 d'huile brute.
C'est au moment de la vendange que les graines renferment
le plus d'huile.
L'huile obtenue par pression à froid a une couleur jaune
d’or et est inodore. Celle qu’on obtient avec des graines con-
servées est plus foncée. L'huile de He pression est brune
et a un goût amer.
L'huile extraite par solvants est foncée, mais deviendrait à
peu près incolore par filtration sur du noir animal.
Ses caractéristiques, son indice d’acétyle très élevé en par-
ticulier, rapprochent celte huile de l'huile de Ricin.
Cette huile est employée sur place comme huile comestible ;
on peut s’en servir pour faire du savon et on l’a préconisée
comme succédané de l'huile de Ricin dans la fabrication des
huiles pour rouge turc.
Les LiES. -— Le résidu de la distillation des lies eSt également
le plus souvent jeté; c'est un grand tort. Ceslies contiennent du
tartre qui a une valeur et qui, desséché, peut être vendu. De
plus, le résidu de tartre contient encore 1,90 p. 100 d'azote et
4,24 p. 100 d'acide phosphorique. La potasse reste entière-
ment dans le tartre.
LE MARC DE Caré. — D'après M. Is. Pierre, le marc de Café
contient une moyenne de 1,85 p. 100 d'azote et 12,2 p. 100
d'acide phosphorique représentant environ 23 p. 100 de phos-
phates. Ces chiffres sont éloquents. Certains pays font une con-
sommation de Café considérable et cet engrais est loin d’être à
dédaigner. Il n’est pas rare de trouver des établissements qui
pourraient livrer 50 hectolitres de marc de Café par an.
Cet engrais fait sentir son effet pendant deux à trois ans. Il
À
à
4
4
j
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POS RENTE = POESIE PERS CP PE EE CPR UT LE
REA M CA NUE
M
CA
- UTILISATION DES DÉCHETS DE LA MAISON EN AGRICULTURE 9349
serait facile d'activer sa décomposilion en l’arrosant avec de
l'urine. On obtiendrait alors un engrais très puissant.
Le marc de café contient de plus une huile employable dans
la fabrication des savons noirs.
LES CENDRES DE NOS FOYERS. — Elles constituent une véritable
richesse qui est aussi, le plus souvent, jetée au vent.
J'avais attiré l'attention du Commandement, dès 1914, sur
l'utilité des cendres en agriculture et dans l'industrie, et j'ai
fabriqué à Verdun du savon en partant des cendres des bou-
_ langeries de l'Armée et des corps gras de déchets des abattoirs.
Dès février 1915, je me suis servi de ces cendres et aussi des
cendres de houille dans le jardin que j'avais improvisé sur les
glacis des fortifications de Verdun.
En 1916, j'ai signalé à nouveau l'importance des cendres
comme source de potasse et l'Inspecteur général du Ravitail-
lement a donné des ordres pour que les cendres des boulan-
geries de l'Armée soient récupérées et vendues.
(Ces cendres sont depuis lors vendues ou employées comme
engrais dans les jardins militaires. Les engrais potassiques
sont très favorables à la Pomme de terre et à la Vigne dont ils
augmentent le rendement. Les cendres des boulangeries de
l'Armée contiennent environ 8 p. 100 de potasse. Les cendres
de bois contiennent généralement 8 à 10 p. 100 de sels de po-
tasse, de petites quantités d’acide phosphorique, du manga-
nèse, du fer, des sels de calcium, de magnésium, de sodium et
de la silice en quantilés variables.
Je me suis occupé l'an passé des cendres des boulangeries
de Paris en vue de leur récupération comme engrais.
À Paris, 1.000 boulangeries environ chauffent encore leur
four au bois. On peut admettre qu’elles perdent environ 3 kilo-
grammes de cendres par jour. C’est donc trois tonnes de cen-
dres qui sont perdues tous les jours à Paris. Ces trois tonnes
représentent environ 10 p. 100 de leur poids, c’est-à-dire,
300 kilogrammes de sels de potasse. Or, malgré la victoire, les
sels de potasse manquent. Le carbonate de potasse coùûtait
encore récemment 500 à 600 francs les 100 kilogrammes.
M. Elbel, l'actif Directeur du Service des Récupéralions au
ministère du Commerce, a bien voulu m aider et il a envoyéà
tous les journaux agricoles de province un résumé d’une com-
= ARR | PUR SENX + NS LE eu HAL Re ie 4e K à MEN TRS pit PA SE Ve
NP TR RE ES UE UV. OT
=
300 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION |
munication que j'ai faite sur ce sujet à l’Académie d'Agricul-
türe, en juillet dernier.
Les cendres vives doivent être employées surtout au prin-
temps et par temps humide.
Sur les prairies et les plantes levées, on doit les employer à
faible dose : 20 à 25 hectolilres à l’hectare en terres légères,
30 à 35 en terres fortes. Les alcalis et alcalino-terreux des cen-
dres neutralisent les sols acides.
L'emploi des cendres est surtout indiqué dans les sols man-
quant de calcaire. Elles favorisent la nitrification et rendent la
‘silice soluble. Il faut remarquer cependant que les cendres
neuves sont souvent nuisibles en sol calcaire où dans des
terres fraîchement chaulées ou marnées.
Les cendres de houille et d’anthracite peuvent aussi rendre
des services. Outre les petites quantités de potasse de chaux et
d'acide phosphorique qu'elles contiennent, elles constituent
un amendement appréciable dans les terres lourdes qu'elles
rendent plus meubles:
J'ai fait à ce sujet, depuis plusieurs années, des expériences =
très probantes et j'ai obtenu des résultats très intéressants :
dans un jardin à terre argileuse des environs de Paris.
D'autre part, F. Dupont signale l'emploi des cendres de
houille et escarbilles pulvérisées répandues au semoir en même
temps que la graine de Belterave au moment des semis. Les
graines semées dans ces conditions Ièvent beaucoup plus vite
que les graines témoins et la végétation se maintient plus
vigoureuse. |
Ces cendres s’emploient à la dose de 80 à 150 hectolitres à
l’hectare. C’est encore là un intéressant appoint pour certaines
régions industrielles où ces déchets ne sont pas utilisés.
J'ai, moi-même, l’année dernière (saison d’été 1918), fait des
expériences de culture sur un tas de cendres de houille, d’es-
carbilles et mächefer dont j'avais enlevé les trop gros mor-
ceaux ; Ce tas avait environ 80 centimètres de haut et mesurait
10 mètres de long sur 3 mètres de large environ.
Sur ce sol artificiel, avec de l’eau et un peu de fumier, j'ai
récolté, en octobre, 700 à 750 grammes par pied de Pommes
de terre, malgré la plantation tardive, en fin juin.
J’ai obtenu des Choux pommés, de beaux Navets et des Sor-
ghos de 4 m. 80 de haut.
J'ai fait cette expérience pour montrer que le mâchefer et
UTILISATION DES DÉCHETS DE LA MAISON EN AGRICULTURE 3914
les cendres de houille ne sont pas nuisibles aux plantes, comme
le prétendent certains jardiniers, et qu'on peut ies employer en
grande quantité pour amender les terres lourdes.
On peut faire un très bon engrais azoté en arrosant ces
cendres avec des urines. Cet engrais m'a donné des résultats
excellents. Il ne coûte rien, il est propre et sert en même temps
d'amendement.
L’urine étendue d'eau, à raison de 1/2 litre pour un
arrosoir de 10 litres, constitue un engrais de premier ordre.
L'urine est, en effet, un engrais complet; elle contient de
l’azote, de l’acide phosphorique, de la potasse, etc. J'ai obtenu
de très belles pousses sur des Rosiers que je croyais morts. Les
Haricots, en particulier, se trouvent très bien de cet arrosage.
LES POUSSIERS DE CHARBON. — En parlant des cendres, je
crois utile de recommander l’utilisation pralique et économi-
que des poussiers de charbons.
Ces poussiers sont pour la plupart difficilement utilisables.
Jé me suis trouvé, cette année même, aux prises avec des diffi-
cultés de chauffage pour mon laboratoire et PélabHscement
militaire dans lequel il se trouve.
N'ayant plus qu un poussier avec lequel nous ne pouvions
pas faire de feu, j'ai cherché le moyen le plus économique et le
plus pratique pour l'utiliser à l’état de briquettes. J'ai essayé,
comme agglomérant, le plâtre et le ciment qui coûtent trop
cher et qui nécessitent un outillage dispendieux. Je me suis
arrête à l'argile qu'on trouve en abondance dans la région
parisienne. \
On pèse 5 p. 100 d'argile du poids du poussier, on délaie
cette argile dans son poids d’eau et on malaxe, comme du mor-
tier, le poussier et la barbotline d’argile, puis on moule dans
un moule en bois fait avec deux planches parallèles longue
de 4 mètre environ et larges de 7 centimètres. Elles sont légè-
rement plus écartées vers le côté qui formera la base des bri-
quettes. Le moule est divisé en compartiments par d'autres
planches longues de 15 centimètres qui sont écartées l’une de
l'autre de 10 centimètres. Ces traverses sont un peu évidées du
baut vers la base pour faciliter le démoulage.
Ce moule est goudronné pour l'empêcher de pourrir.
11 suffit de poser le moule sur une planche ou sur l'endroit
où l’on veut faire les briquettes, d'introduire dedans le mortier
352 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D ACCLIMATATION
de poussier, de pilonner, de lisser le dessus avec une truelle et
de démouler après avoir frappé légèrement le moule avec un
maillet en bois. On laisse sécher les briquettes, on les entasse
à l'abri de la pluie et on les brûle au moment du besoin.
Pour les foyers importants et les poêles à fort tirage, il n'est
pas besoin d'attendre qu’elles soient tout à fait sèches.
Ces briquettes économiques constituent un combustible
excellent, qui tient très bien le feu et qui brüle sans perte
aucune, en donnant une flamme claire et en maintenant très
bien la pression dans les calorifères.
Les cendres sont plus abondantes, mais, puisque nous les
récupérons, cela n'a aucune importance.
*
* *
EN RÉSUMÉ, dans l'intérêt de la richesse nationale et dans
l'intérêt de chacun, il faut tirer parti des déchets.
Il ne faut pas employer directement comme engrais un dé-
chet susceptible d'être utilisé dans l'alimentation du bétail,
comme les marcs de Pomme.
Les marcs de Café, riches en acide phosphorique, les mares
de Raisin, les résidus de lies seront employés comme engrais,
de même que les cendres.
Enfin on pourra facilement transformer en briquettes le
poussiér de charbon inutilisable, en mélangeant ce peussier
avec 5 p. 100 d’argile délayée dans son poids d'eau. Ces bri-
quettes serviront avantageusement dans les foyers domestiques
et même dans les chaudières de calorifères et d'usines.
Utiliser les déchets et apprendre aux autres à le faire c’est
rendre service au pays et c’est augmenter la richesse nationale.
EXTRAITS DES PROCÈS - VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÈTE
: SÉANCE GÉNÉRALE DU 28 AVRIL 1919
Présidence de M. E. Perrier, Président de la Société.
En ouvrant la séance, M. le Président souhaite la bienvenue
à notre collègue, M. le comte Joseph Potocki, et le prie de
prendre piace au premier rang.
« C'est, dir M. Perrier, avec d'autant plus d'émotion, que
nous vous saluons, que nous savons que ce n’est que par
miracle, que vous avez échappé aux tortures bolchevistes, dans
vos beaux domaines de Volhynie, où vous aviez si cordiale-
ment accueilli la délégation de la Société, en 1910.
« Jusqu'en décembre 1917, grâce à votre énergie, vous aviez
‘pu protéger vos biens et sauver Pilawin et ses merveilleux
élevages. Mais le flot bolcheviste a passé et tout a été saccagé.
Pilawin, concu et créé par vous, que vous affectionniez comme
un être vivant, comme un des vôtres, n’est plus qu'un désert,
ur immense charnier, où finissent de disparaître les carcasses
de Bisons, d'Élans, de Wapitis, etc., etc.
« Je vous demande, mon cher collègue, au nom de la
Société et en celui de tous vos amis qui sont ici, de nous don-
ner, vous-même, quelques détails sur les crimes, les hontes et
les désastres dont vous avez été le témoin et la victime. »
_ Le comte Potocki remercie et, disant toute l'émotion qui
l’étreint, nous apprend, « sans vouloir parler de ses autres
infortunes, » comment Pilawin fut détruit. Ce fut en décem-
bre 1917, qu'une bande de bolchevistes, chassant la garde qui
avait été donnée, pour préserver ces réserves reconnues d'uti-
lité publique, arriva et avec une stupidité de sauvages massacra
en quelques jours tous les animaux, détruisit la maison de
chasse, saccagea les aménagements. Ce fut la ruine complète,
poursuivie, sans raison, pour le seul plaisir de la destruction.
Plus de cinq cents Cerfs furent tués, ainsi que les Élans et les
Bisons. Les résultats de patients efforts poursuivis, méthodi-
quement, depuis de longues années, furent anéantis en quelques
OO LUNA
a re ne A tir AUAT NOMME
354 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
jours ; des hybrides remarquables de Bison d'Europe et de Bison
d'Amérique, ceux de Cerf Wapiti et de Cerf de Cachemire
(Hangul), tous furent massacrés, sans but et sans profit. De
toutes ces expériences si intéressantes, dont certaines étaient
uniques, dont la plupart ne pourront être reprises, il ne reste
plus rien... »
M. le Président remercie notre collègue d'avoir bien voulu,
dominant l'émotion de ses poignants souvenirs, nous faire le
récit des derniers jours de Pilawin. Aux applaudissements de
tous, il informe le comte Joseph Potocki, que le Conseil, dans
sa séance du 16 avril dernier, l’a proclamé membre du Comité
d'honneur de la Société d’Acclimatation de France et il termine
en souhaitant que les désastres et les amertumes dont il a été
victime, s'atténuent devant la réalisation du rêve de pur
patriotisme, poursuivi par ses ancêtres et par lui-même,
depuis 150 ans : La Pologne unifiée et libre!
Le procès-verbal de la précédente séance est lu et adopté.
DÉCEs.
Depuis la séance du 7 avril, nous avons eu le regret d’appren-
dre la mort de MM. le D' H. Auzoux, membre à vie depuis 1876,
Gaillard fils, membre à vie depuis 1886, À. Leroy, membre à
vie depuis 1880, Maisonneuve, membre à vie depuis 1877 et
Félix Crépin, membre à vie depuis 1889.
PROCLAMATION DE NOUVEAUX MEMBRES.
M. le Président proclame les noms de nos nouveaux collè-
gues récemment admis par le Conseil. Ce sont :
L'AGENCE ÉCONOMIQUE DE L'INDOCHINE, 35, rue Tronchet, à
Paris (IX° arr.), présentée par MM. Perrier, Hermenier et
Debreuil. de
LE COMITÉ CENTRAL AGRICOLE DE LA SOLOGNE, à la Motte-Beuvron
(Loir-et-Cher), présenté par MM. Perrier, le comte Dela-
marre de Monchaux et Chappellier).
MM.
ALTAZIN (Émile), armateur de pêche, 22, rue de la Gare, à Bou-
logne-sur-Mer (Pas-de-Calais), présenté par MM. Perrier,
Debreuil et Loyer.
EXTRAITS DES PROCÉS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 399
Bacon (A.-René), aviculteur, 11, rue de la Rochefoucauld, à
Cognac (Charente), présenté par MM. Decoux, Ferrand el
Loyer.
- BarzrauD (Émile), 5, rue de Noailles, à Marseille (Bouches-du-
Rhône), présenté par MM. Perrier, Debreuil et Loyer.
BRUNET (Fernand), ancien conseiller d'État, directeur général
des Douanes, inspecteur général des Finances honoraire,
présenté par MM. Perrier, Roule et Debreuil.
Carié (Paul-Joseph), 40, boulevard de Courcelles, à Paris
(XVIE arr.), présenté par MM. Perrier, Debreuil et Fou-
cher.
!- DAGEvILLE (Georges), La Richardie, à Champagne-Fontaine
(Dordogne), présenté par MM. Crepin, Lehmann et Clery.
DELAPALME (Félix), notaire, 250, boulevard Saint-Germain, à
Paris (VII arr.), présenté par MM. Perrier, Debreuil et
Loyer.
Dusosc (Albert), La Roseraie, à Sainte-Adresse (Seine-Infé-
rieure), présenté par MM. Perrier, G. Coëz et Debreuil.
Dcuponr (André), ingénieur, 16, quai de Passy, à Paris (XVI°arr.),
présenté par MM. Perrier, Worms de Romilly et De-
breuil.
FERE (Charles), administrateur de la Compagnie de Vichy,
38, rue de Lubeck, à Paris (XV[I° arr.), présenté par
MM. Perrier, Couband et Debreuil.
GRESsE (Élie), négociant, 41, rue du Béguin, à Lyon (Rhône),
F présenté par MM. Perrier, Debreuil et Loyer.
Guy (Joseph), négociant en vins, 1, rue Verdi, à Béziers
(Hérault, présenté par MM. Perrier, Forestier et Bois.
Join-LamBErT (Octave), archiviste-paléographe, ancien membre
de l'École de Rome, à Monceaux, par Couterne (Orne),
présenté par MM. Perrier, Loyer et Debreuil., |
JozeauD (Léonce), maître de conférences à la Facullé des
Sciences de l’Université, 1, rue Victor-Cousin, à Paris
(V° arr.), présenté par MM. Perrier, Trouessart et De-
breuil.
LÉCALLIER, 109, rue de la République, à Caudebec-les-Elbeuf
(Seine-Inférieure), présenté par MM. Perrier, Delacour et
Debreuil.
MAEs (Lucien), directeur de Pathé-Revue, 30, rue des Vigne-
rons, à Vincennes (Seine), présenté par MM. Perrier,
Debreuil et Loyer.
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356 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
Macric (Eugène), chef d'escadron de cavalerie, 34, rue de Bel-
lechasse, à Paris (VII-), présenté par MM. Mégnin, Cau-
curte et Debreuil.
Marriaz (Louis-Hilaire), à Champmillon, par Hiersac (Cha-
rente), présenté par MM. E. Perrier, Lauwers et J. Crepin.
Mizcer-Horsin (Pierre), médecin-major des troupes coloniales,
présenté par MM. Perrier, Debreuil et Loyer.
Noucayroz (Pierre), industriel, 4, Jardin-Royal, à Toulouse
(Haute-Garonne), présenté par MM. Crepin, Cléry et Lau-
wers.
Poncer (Constantin), comptable, villa Altorf, 125, boulevard
Périer, à Marseille (Bouches-du-Rhône), présenté par
MM. Perrier, Debreuil et Loyer.
PueraRt (Henri), banquier, 38, avenue Hoche, à Paris (VIT arr.),
présenté par MM. Hottinguer, Perrier et Debreuil.
Rocne (Philippe), 18, rue du Colonel-Moll, à Paris (XVI[° arr.),
présenté par MM. Perrier, Débreuil et Loyer.
Roy (Albert), pharmacien, 79 bis, boulevard Suchet, à Paris
(XVI° arr.), présenté par MM. Perrier, Debreuil et Loyer.
-SavarY (Martial), contremaître de tannerie, à Sireuil (Cha-
rente), présenté par MM. J. Crepin, P. Crepin et Lauwers.
GÉNÉRALITÉS-
M. À. Fauchère, inspecteur général des Services agricoles et
forestiers de Madagascar, compte nous envoyer prochainement
la liste des Plantes introduites à Madagascar et reprendre,
bientôt, sa collaboration au Pulletin.
Il envoie, pour la bibliothèque, un extrait du Journal officiel
de Madagascar, sur la « Création d’une école forestière indi-
gène et l'exploitation en régie de la forêt d’Analamazaotra ».
La maison L. Desmet-Verteneuil, de Bruxelles, nous informe
qu'elle commence la publication de A reference Work on
general Ornithology. Cet ouvrage, publié par un comité d'orni-
thologisies, sera entièrement écrit en anglais.
MAMMALOGIE.
À propos des anomalies du sens sexuel, chez certains
Oiseaux, le D' A. Robertson-Proschowsky (de Nice) nous
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(4
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EXTRAITS? DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 9397
adresse l'observation suivante : « J'ai, ici, deux jeunes Che-
vrettes, qui, déjà, depuis l'âge de un mois, cherchent, surtout
l'une, à se couvrir mutuellement, en y procédant tout à fait
comme le ferait un Bouc. Il ne peut s’agir d’un jeu en imitation
des rapports sexuels des adultes, car ces deux Chevrettes
sœurs n ont jamais vu leur mère. »
Notre collègue demande si de telles observations ont
déjà été faites et si on a essayé d'en donner une explica-
tion.
Des massacres d'Antilopes Dik-Dik (Madoqua sp. varia) ont
lieu, actuellement, et une seule mégisserie de Florence a reçu,
en moins d'un an, 100.000 peaux provenant de l'Erythrée et de
la Somalie. De semblables destructions devraient être inter-
dites, car c’est par millions, nous affirme-t-on, que ces jolis
animaux sont tués, après avoir été pris au lacet ou au filet,
pour ne pas abimer leur peau. Il conviendrait de commencer à
les protéger avant qu’il n'en existe plus!
On écrit d'Anvers que M. Louis Franck, ministre des
Colonies, vient d'informer la Direction du Jardin zoologique,
pour lui apprendre que M. Landeghem, commissaire du district
du Bas-Uélé au Congo, possède un Okapi femelle, d'un an,
‘vivant, qu'il a réussi à apprivoiser.
M. Paul Mégnin fait une communication sur les « Chiens de
Frauce au front pendant la guerre ». Notre collègue nous
dit qu'à la déclaration de guerre, l’armée allemande avait
6.009 Chiens de guerre et l’armée française 6! Malgré cette
imprévoyance, on s organisa, assez rapidement, grâce à l'acli-
vité et au dévouement de certains spécialistes et des chenils
militaires furent créés. Des Chiens furent recrutés, préparés,
dressés et ils rendirent les plus importants services comme
auxiliaires de sent'nelles, estafettes, Chiens de liaison, Chiens
de patrouille, Chiens d'attaque, Ghiens de trait, Chiens por-
teurs, etc., etc. M. Mégnin pense qu'un Chien, pour être bon
avertisseur, doit être en possession de tous ses sens, mais il lui
semble que l'ouie est le sens le plus utile et même le sens
indispensable. Nos « poilus à quatre pattes »; dit en terminant
notre collègue, furent à l'honneur et les nombreux rapports
d'officiers généraux et de chefs de corps, sur les Chiens de
FORME ANRT ADN "RTE
Ua
358 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACÔLIMATATION
guerre, valent « les plus belles parmi les plus belles citations
à l'ordre ».
La communication, très documentée, de M. Mégnin sera
insérée au Bulletin.
ORNITHOLOGIE.
M. Rollinat nous informe que les Re Hirondelles sont
arrivées à Argenton-sur-Creuse le 7 avril et les Martinets le 24.
En 1917 et en 1918, ces Oiseaux étaient arrivés également, le21.
BOTANIQUE.
M. le D' A. Robertson-Proschowsky nous adresse les deux
observations suivantes :
1° Il ya 27 mois que nous avons eu, à Nice, une chute de
neige, qui fut de beaucoup la plus considérable que j'aie
observée ici, pendant 28 ans, et qui fut, du reste, la plus
grande de mémoire d'homme. Il tomba, pendant la nuit, 12 cen-
timètres de neige, et sans que, d’ailleurs, les dégâts fussent très
importants; quelques feuilles de Palmiers cassèrent sous le
poids de la neige. C'est ainsi qu'une grande feuille d'Arecas- '
trum Romanzo/ffianum Beccari (Coco R. Chamisso) fut cassée
près de la base du pétiole où la parlie cassée forme un angle
très aigu. La feuille pend en touchant le tronc et parallèle à
celui-ci, et se trouve, ainsi, dans une position tout à fait
opposée à celle normale des feuilles, qui, chez ce Palmier sont
érigées. Malgré que le péliole se trouve ainsi cassé à angle
_aigu, la feuille est restée tout à fait verle, ce qui prouve que la
circulation de la sève chez ce Palmier, pour gênée qu’elle soit,
peut encore suffire à maintenir la vie dans cette grande feuille
de 3 mètres de longueur.
2 On sait combien souvent des éboulements on lieu dans
les terrains de colline à pente rapide et quels dégâts peuvent
ainsi être causés par les pluies, autrement si nécessaires et |
bienfaisantes dans ce climat sec. Il y a quelques années qu'un :
éboulement eut lieu et qu'un grand Cupressus semperuirens
fastigiata L. glissait avec le terrain. On sait combien droit
pousse cette espèce, et j'attendais avec curiosité ce qui arrive-
rait à l’arbre qui, dans sa nouvelle position, avait un angle
d'environ 40°. Grand fut mon étonnement quand j'ai vu se
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EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 359
redresser, non seulement, ce qui était à prévoir, la pousse
terminale, mais encore le tronc d'en haut pourtant parfaite-
ment lignifié, sur une longueur de 3 à 4 mètres. J'ai pu con-
stater le même fait chez quelques Cupressus lusitanica Mill.
var. Benthami, qui avaient aussi glissé par suite d'un ébou-
lement, mais ici le redressement du tronc lignifié a été moins
prononcé. »
M. Ch. Rivière fait une communication sur l'acclimatation
des Orangers dans le bassin méditerranéen :
« L'acclimatation des Orangers et de leurs congénères, dit
M. Ch. Rivière, ne paraît être entrevue dans la partie orientale
du bassin méditerranéen que vers le x° siècle de notre ère,
grâce aux Maures.
_ « Mais l'historique de leur culture aux procédés si divers et
l'obtention de races et de variétés si nombreuses restent
obscures.
« Les fruits d'or dit Oranges du jardin des Hespérides ne sont
qu'un mythe, puisque l'Antiquité ne connaissait pas l'Oranger
et d'ailleurs tout fait supposer que ces fameux fruits n'étaient
autres que des Coings. 4
« Seules, des traces du Cédratier, aux environs de notre ère,
ontété trouvées récemment dans les sépultures d'Antinoé, en
Egypte, mais documents et hiéroglyphes sont muets sur les
Aurantiacées.
« Quant aux explications données sur les prétendus passages
morphologiques d'espèces du genre Citrus et les hybridations
naturelles ou voulues dites récemment obtenues, M. Ch. Rivière
les trouvent discutables, tant les preuves manquent. Ainsi,
comme exemple, la « Clémentine », ou fruit nouveau, n’est pas
le résuliat d'une hybridation voulue, mais un simple gain de
hasard et la « Tangerine » n’est peut-être que le vrai type de la
« Mandarine » fructifiant en milieu convenable. »
COLONISATION.
M. Kusel-Hédiard nous adresse une certaine quantité de
graines de Voandjobory de Madagascar. Ces graines sont dis-
tribuées. Il conviendra de les faire tremper pendant 24 heures
et de les laisser cuire pendant une demi-journée; elles sont très
farineuses.
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360 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
La Légumineuse dont M Kusel-Hédiard nous envoie des
graines, dit M. Bois, est le Voandzou ( Voandzeia subterranea),
plante sur laquelle on trouvera des renseignements dans la
3* édition du Potager d'un curieux. Le fruit de cette curieuse
Légumineuse s’'enterre comme l’Arachide pour se développer
et mürir. Il est intéressant pour les pays chauds, parcequ'il ne
s'ouvre pas comme nos Haricots; l'unique graine que chaque
gousse contient se trouve ainsi protégée contre les agents de
destruction extérieurs. On extrait la graine au moment de la
consommer.
Le secrélaire des séances,
J. CREPIN.
ORDRES DU JOUR DES SÉANCES
POUR LE MOIS DE DÉCEMBRE 1919.
SÉANCES GÉNÉRALES
. Lundi 1°, à 3 heurés. — M. Mouquer : Altération des yeux
d'origine alimentaire.
— M. G. Basauzr : Acclimalation et Élevage de l’Élan du Cap
(lecture).
Lundi 15, à 3 heures. — Assemblée générale. Elections. Rapport
des Commissions. Approbation des Comptes et Vote du Budget.
Lundi 15, à 3 h. 30. — M. G. Vayssière : Utilisation des produits
de guerre pour la destruction des Animaux nuisibles à l’Agricul-
ture.
— M. C. Desreuic : Un cas de virilisme chez une Faisane dorée.
Séance de section.
x
Lundi 22, à 5 heures. — Sous-secrion D'ORNITHOLOGIE (Ligue pour
la Protection des Oiseaux).
Tous les membres de la Société sont priés d'assister aux
Séances générales, qui ont lieu deux fois par mois, au Siège
social, 198, boulevard Saint-Germain.
Le gérant : À. MARETHEUX.
Paris. — L. MARETHEUX, imprimeur, 1, rue Cassette.
es offertes par M. GAGE,
erintendant du Jardin royal
nique de Darjeeling, à
cutta (Inde).
à Plante rustique
* Plante demi-rustique.
Campbelli **.
Hookeri.
hymalaicus.
ævigatum ‘*.
inidia strigosa.
culus punduana.
us nepalensis.
emone rivularis *.
; vitifolia **.
rdisia involucrata.
emisia parviflora *.
lbe rivularis *.
schmiedia Gammieana.
tula utilis *.
Buddleia asiatica.
ampammaæa parviflora.
äsearia Vareca.
ia levigata.
- occidentalis.
s To*a.
autleya luteaf
strus Championi.
— paniculata.
. atis Gouriana.
ommellina obliqua *.
. longipes *.
Cotoneaster frigida *.
lotoneaster rotundifolia. *.
otalaria tetragona.
tolepis elegans..
Zynoglossum Wallichianum *.
Desmodeum tiliefolium*.
centra thalictrifolia *.
geworthia Gardner **.
æocarpus sikkimensis.
iobothria petiolata.
thrina arborescens.
ya acuminata.
EN DISTRIBUTION
Ficus Hookeri.
Erazinus floribundu **.
Gaultheria nummularioides,
Helwingia himalaica.
zleptapleurum impressum.:
— venulosur.
Hydrangea robusta.
Hypericum Hookerianum **,
— patulum **.
— reptans *,
— robusla.
Ilex /ragilis.
— insignis.
Jasminum humrile *,
Liguslrum confusum *.
Lobelia pyramidalis *.
Magnolia Campbelli **.
Michelia Cathearti.
Mucuna macrocarpa.
Neilliu thyrsiflora *.
Notochæle hamosa *.
Olea Gamblei.
Osbeckia nutans.
Picea morinda *.
Pieris ovalifolia **.
Pitlosporum floribundum.
Piptanthus nepalensis **.
Plectranthus Stocksii.
Pogostemon parviflorus
Porana racemosa.
Prunus acuminata *.
— Puddum.
— nepalensis.
Pratia montana.
Quereus incana.
— Griffithir.
Rhododendron arboreum.
RE ciliatum *.
— cinnabarinum.
— Dalhousiæ.
— Falconert.
x
Rhododendron grande.
— Maddeni.
Rubia vordifolix.
Sauranga nepalensis.
Sauropus albicans *.
Saussurea deltoidea.
Schima Wallichi.
Senecio densiflorus,
— scandens *.
Smilaz aspericaulis.
Solanum Khasianum.
— niqrum
— verbasciflorum.
Sonchus arvensis *.
Styrax Hookeri.
Swertia longluensis.
Symplocos theæfolia.
Tephrosia candida.
Trachycarpus Martianus.
Trichosanthus nalmata.
Tricholepis furcata.
Triumfelta rhomboidea.
Tsuga Brussoniana.
UÜrena lobata.
Vaccinium coriaceum.
— Dunalianum.
— numinularia.
= serratlunm.
Viburnum erubescens *.
Vitis bracteolata.
-Zanthozylum acanthopodium.
Graines envoyées par le Jardin
botanique de Sydney (Australie).
Andropogon cæruleus (Queensland
blue grass).
Dantonia semiannularis (Wal-
laby or white sop grass).
Bromus inermis (Australian
Brome grass).
Tamworth Lucerne.
Lucerne Hunter River.
New Zealand Rye grass.
New Zealand Bocksfoot grass.
Sudangrass.
S'adresser au Secrélarial.
Offres et Demandes réservées aux membres de la Société.
OFFRES
Voyages touristiques et documentaires à
travers le Continent noir.
ÆExplorations scientifiques. — Récoltes entomo-
Diques. — Captures scientifiques en vue de
troduction en France et de l’acclimatation, —
ses au gros gibier {animaux non protégés).
k-sept années de pratique en Afrique occiden-
Afrique équatoriale et Centre africain.
Jerire à M Geo Favarel, administrateur des
olonies à Brive (Corrèze), qui, au cours d’un
ongé, éventuellement sollicité, organiserait itiné-
ire voyage en but mission, coopérerait travaux,
rendrait activement part chasses, assumerait
irection convois, etc.
Vu excès nombre, réelle occasion. Étalons Orient
pour amélioration cheptel caprio. Ecrire Jennys
Farm, Créteil (Seine).
1-2 Daims 1919, 2 p pleines ou échange contre
Chèvre Murcie ou espèce à poil court. — Jeunes
Mouflons à manchettes pour Mouflons de Corse.
M. Jouffrault, Argenton-Château (Deux-Sèvres).
*
x *
Lophophore &, co. Ho-ki, Swinhoé &, Mélanote &,
Nandou &, ayant couvé et élevé des jeunes.
Deux & et quatre® Lamas, adultes: — M. de Sain-
ville, Courbes-Vaux, par Saint-Germain-des-Prés
(Loiret). u
SOCIÈTÉ NATIONALE D'ACCLINATATION DB
RECONNUE D'UTILITÉ PUBLIQUE
À
Le but.de la Société Nationale d’Acclimatation de France est de concourir
1° à l'introduction, à l'acclimatation et à la domestication des espèces d’animau
utiles et d'ornement; 2° au perfectionnement et à la multiplication des race
nouvellement introduites ou domestiquées; 3° à l'introduction et:à la propagatio
de végétaux utiles où d'ornement. | ; YTel
Le nombre des Membres de la Société est illimité : les Etrangers et les Da 16
peuvent en laire partie, ainsi que les Personnes civiles, les Associations, les Établis
sements publics ou privés (Laboratoires, Jardins zoologiques ou botaniques, Musées
Sociétés commerciales, etc.). ù 4
La Société se compose de membres Titulaires, membres à Vie, membre
Donateurs, membres Bienfaiteurs.
Le membre Titulaire est celui qui paie un droit d'entrée de 10 francs et
cotisation annuelle de 25 francs. a Am
Le membre à Vie est celui qui paie un droit d'entrée de 10 francs et qui s’affra
chit de la cotisation annuelle par un versement de 250 francs. :
le membre Donateur est celui qui verse une somme d’au moins 500 francs.
Le membre Bienfaiteur est celui qui verse une somme d'au moins 4.000 fran
son nom est inscrit, à perpétuité, en tête de la liste des membres. Ta
Des formules d'adhésion sont adressées sur demande. 4
La Société décerne, chaque année, en Séance solennelle, des récompensés
Ces récompenses sont attribuées aux personnes qui, par leurs travaux, tant t
riques que pratiques, ont aidé à la vulgarisation des idées de la Société. À
En outre de la Séance solennelle et publique des récompenses et du Déjeune
amical annuel, exclusivement réservé à ses membres, la Société tient chaque mo)
des séances générales et des séances de Sections: 4° Mammalogie; 2° Ornithologiet
sa sous-section, Protection des Oiseaux; 3° Aquiculture; 4° Entomologie; 5° Botanique
et 6° Colonisation. E
Tous les membres peuvent assister à ces séances : les ordres du jour des séance|
générales sont adressés sur demande. 1
La Société encourage d'une manière toute spéciale les études de Zoologie et d
Botanique appliquées en distribuant des graines et en confiant des cheptels d'a ai
maux à ses membres. : 4
Elle publie le Bulletin de la Société Nationale d’Acclimatation de Franc
et la Revue d'Histoire Naturelle appliquée, illustrée de gravures. Ces publicatiot
traitent des questions concernant l'élevage des animaux, la cullure des plantes le
particulièrement des faits d’acclimatation survenus en France et à l'Étranger. Elle
donnent les renseignements les plus variés sur les animaux et les plantes utiles €
‘d'ornement d'introduction nouvelle. : 1
On y trouve des articles de fond relatifs aux applications de l’histoire naturelle
installation, éducation des animaux, culture des rlantes, usages, introduclion, etc.
Ces publications sont adressées, gratuitement, à tous les membres de la Soci
un
CS
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Le 3
La Société Nationale d'Acclimatation poursuit un but entièrement désif
téressé et ne sert aucun intérêt particulier : adhérer à ses statuts, l'aider dans sê
eforts, c'est contribuer au bien-être général et à la prospérité du pays. ‘A
nes
Le Gérant : À. MARETHEUX.
Paris. — L. MARETHEUX, imprimeur, 1, rue Cassette.
BULLETIN
DE LA
été Nationale d'Acelimatation
DE FRANCE
uci
(REVUE DES SCIENCES NATURELLES APPLIQUÉES )
66e ANNÉE
N° 12. — DÉCEMBRE 1919
SOMMAIRE
PCSI ESA NS OCIAEE DEA CCEINATA TION UN de ln ARE AE ER PRG EE te 361
RENOM Po Picoon GauCHois.ren er. D.) MAN, NAN Per NA Pne 363
R. RoLLINAT. — Le Grand-Duc; sa reproduction en captivité . . . . . . . . . . . . . . . 372
Comte DELAMARRE DE MoncHaux. — Surveillance des arrivages de Pommes de terre
infestées par la Teigne. . , . . . Os Oro de 9 MAITRE Tor oo MO ANG ND PRET Are 376
Extraits des procès-verbaux des Séances de la Société :
nebeenemioidnlonnar 101900) RME AR NET NAN EUR LT ARR RAA ES Er QU EL 378
Liste des souscripteurs pour l’agrandissement du Siège social. .:. . . . . . . . . . .. . 384
Mn dons Ein AP Socidtéen 19101 m0... Lo D, ire 385
LATE CR TENTE NOR NO 381
Un numéro. 3 francs : — Pour les Membres de la Société, 2 fr. 50.
‘AU SIÈGE SOCIAL
DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION DE FRANCE
198, BOULEVARD SAINT-GERMAIN, PARIS (VII).
Pendant la durée de la guerre, le Bulletin paraît une fois par mois.
BUREAU ET CONSEIL D'ADMINISTRATION POUR 1919
C2
Président, M. Edmond Peraikk, Membre de l'Institut et de l'Académie de Médecine, Directeur d
Muséum d'Hisloire naturelle, Paris. ‘
MM. D. Bois, Assistant au Muséum d'Histoire naturelle, 15, rue Faidherbg
Saint-Mandé (Seine).
( Dr CHAUvEAU, Sénateur de la Côte-d'Or, 225, boulevard Saint- Germain, Paris
Secrétaire général, M. Maurice LoyEr, 12, rue du Four, Paris.
Vice-Présidents.
MM.J. CRePIN, 55, rue de Verneuil, Paris (Séances).
Secrétaires. Ca. Desreuit, %, rue de Châleaudun, Paris (/ntérieur).
J. DecAcour, 98, rue de Madrid, Paris (Ztranger).
Trésorier, M. le D' SkBiLLOTTK, 6, rue de l'Oraloire, Paris.
Archiviste-Bihliothécaire : N...
Membres du Conseil.
MM. A. C&APPELLIER, 197, avenue Daumesnil, Paris. #4
le D' AcHALME, Directeur du Laboratoire colonia] du Muséum d’ Histoire naturelle, 1, rue Andrieu:
Paris. - :
le D' P. MarcHAL, Membre de l’Institut, Professeur à l’Institut National Agronomique, 45, rue
de. Verrières, à Antony (Seine). 4
le Dr LæepriNce, 62, rue de la Tour, Paris.
MAILLES, rue de l'Union, La Varenne-Saint-Hilaire (Seine).
le Dr E. TrourssART, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle, 61, rue Cuvier, Paris. :
Lecomre, Membre de l'Institut, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle, 14,rue des Ecoles, Paris!
P. CARIÉ, 40, boulevard de Courcelles, Paris. ÿ
L. ROULE, Professeur au Muséum d'Histoire naburelle, 517, rue Guvier, Paris. \
G. FoUCHER (l'abbé), 24, rue Cassette, Paris.
P. KEsINER, Président de la Société de Chimie industrielle, 38, rue Ribera, Paris.
R. Le Fort, 89, boulevard Malesherbes, Paris.
Dates des Séances générales et du Conseil
POUR L'ANNÉE 1919
Janvier | Février Mars Avril Mai |Noyembre Décembre]
SÉANCES DU CONSEIL, le mercredi à 4 h. 8 12 12 _ 16 14 12 10
Séances générales, le lundi à 3h. . . i je : se jÈ 7 1
Sous-SEcTion d'Ornilhologie (Ligue pour
de Protection des oiseaux) le lundi
271.2 024 2% 14 42 | 94 | 929.
Les membres de la Société qui désirent assister aux Séances PÈLE EEE recevront
sur leur demande les ordres du jour mensuels des séances. .
Le Secrétaire général a l’honneur d'informer MM. les Membres de la Société et les
RP re de qui désireraient l'entretenir, qu’il se tient à leur disposition, au siège de la
ociété, 198, boulevard Saint-Germain, tous les Lundis, de 4 à 7 heures.
Les auteurs sont informés que, les prix des tirages à part subissant des variations
fréquentes du fait de la guerre, le tableau publié sur la couverture du Bulletin cesse d’ être
applicable; il sera fait désormais un prix spécial pour chaque tirage à part. -
La Société ne prend sous sa responsabilité aucune des opinions émises .
par les auteurs des articles insérés dans le Bulletin.
La reproduction, sans indication de source, ni de nom d'auteur,
des articles publiés dans le Bulletin est interdite.
ACTES DE LA SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION
AUX MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ
L’effort accompli par la Société d’Acclimatation durant les
cinq années de guerre, dans le but d’accroilre nos richesses
nationales, en appliquant à l'Agriculture, à l’Élevage, au Com-
merce et à l'Industrie les découvertes de la Zoologie et de la
Botanique, a eu pour résultat, en étendant le champ de nos
recherches, en multipliant nos expériences, d'augmenter le
nombre des communications présentées au cours de nos Séan-
ces générales et de sections.
L'apport considérable de travaux originaux qui nous est fait
régulièrement ne nous permet plus de retarder la réorgani-
sation de nos publications. Notre Bulletin, qui contient à la
fois des procès-verbaux, des communications, de la corres-
pondance, des faits divers, de la bibliographie ne peut suffire à
là publication régulière de travaux nombreux et intéressants
qui demeurent trop longtemps ignorés de la plupart de nos
collègues parce qu'ils paraissent tardivement, faute de place
suffisante dans notre Bulletin.
Il a donc paru nécessaire au Conseil de notre Société de
procéder à la revision de notre système de publications, et de
créer un nouvel organe de Zoologie et de Botanique appliquées
tout en conservant le Bulletin de la Société d'Acclimatation.
- Les publications de la Société seront donc les suivantes :
1° Le Bulletin de ia Société d’Acclimatation; bulletin men-
suel, réservé aux membres de la Société.
2° La Revue d'Histoire naturelle appliquée, recueil mensuel
contenant des articles originaux traitant de toutes les questions
de Zoologie et de Botanique appliquées et composé de deux
fascicules : a) le premier sera consacré à la Zoologie (l’Ornitho-
logie exceptée), à la Botanique et aux questions de Colonisa-
tion ; b) le second fascicule sera réservé aux études de toutes
sortes concernant l'Oiseau : introduction, acclimatation, éle-
vage, utilisation industrielle et commerciale, et, bien que rat-
BULL. SOC. NAT, ACCL. FR, 1949. — 19
362 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
taché à la Æ#evue d'Histoire naturelle appliquée, sera publié
séparément.
Mais pour obtenir ce résultat considérable au moment où les
frais d'impression et de gravure, le prix du papier et, en gé-
néral, tout ce qui se rattache, de près ou de loin, aux services
d'une publication quelconque, subit une augmentalion de
200 p. 100 sur les tarifs d’avant-guerre, les recettes effectuées
par notre Société, malgré les sacrifices consentis par bon nom-
bre d’entre nous, sont notoirement insuffisants.
Néanmoins le Conseil de notre Société n’a pas voulu élever
le prix de la cotisation annuelle qui reste fixé, comme par le
passé, à 25 francs.
Cependant il a décidé que le service gratuit du Bulletin con-
tinuerait à être fait aux membres de la Société, mais qu'il ne
pouvait en être de même pour les nouvelles publications.
Celles-ci seront envoyées seulement à ceux d’entre nos col-
lègues qui en feront la demande, et les prix d'abonnement en
seront très réduits.
En effet, 1°) l'abonnement annuel au premier fascicule de la
Revue d'Histoire naturelle appliquée, publication mensuelle d'au
moins 32 pages de texte, ne coûtera que À5 francs et 2° l'abon-
nement à l’Oiseau, second fascicule de la Revue d'Histotre
naturelle appliquée, publication mensuelle d’au moins 16 pages,
avec figures en noir et en couleurs, ne coûtera que 15 francs et
le prix des deux publications réunies sera réduit à 20 francs.
Pour les étrangers le prix de l'abonnement annuel à chaque
fascicule de la /evue sera de 25 francs, soit 50 frans pour les
deux publications.
Le Conseil a également décidé que, pour faire apprécier à
tous nos collègues l'intérêt que présentent les deux nouveaux
organes qui paraiîtront dès janvier 1920, le service en serait
fait pendant deux mois, à titre gracieux, à tous les membres de
la Société.
Nous ne doutons pas que ces nouvelles publications ne
soient favorablement accueillies par tous ceux qui s intéressent
à nos travaux; elles répondent à des besoins nouveaux et étant
essentiellement pratiques, elles contribuent à remplir le but
que notre Sociélé s'est toujours donné depuis son origine :
l'accroissement des richesses animales et végétales de notre
Patrie par l'étude de la Zoologie et de la Botanique appliquées.
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LE PIGEON CAUCHOIS
Par le D' F. LOUART,
Président du Pigeon Club francais.
Parmi nos plus belles races françaises, le Cauchois se fait
remarquer autant par ses incomparables qualités de Pigeon de
rapport (il n’exige pas de soins spéciaux, est sociable, très
ruslique, très prolifique et bon nourricier) que par sa grande
taille, sa belle prestance et surtout la richesse et la variété de
son plumage.
Ce Pigeon, très ancien et d’origine bien francaise, était déjà
connu par Buffon (1750) qui en décrivait trois variétés : 1° le
Pigeon grosse-gorge jacinthe « d’une couleur bleue, ouvragée
en blanc »; 2 le Pigeon grosse-gorge couleur de feu; 3° le
Pigeon grosse-gorge couleur de bois de noyer.
Boitard et Corbié, en 1824 (Histoire naturelle et Monogra-
phie des Pigeons domestiques), s'expriment ainsi à leur sujet :
Pigeons muillés. — Buffon et les autres naturalistes, qui tous
se sont contentés de le copier servilement (M. Vieillot lui-
même, à mon avis le seul ornithologiste qui ait connu les
Pigeons après le grand naturaliste), ont rangé ces Oiseaux avec
les Grosses-gorges, quoiqu'ils en diffèrent essentiellement par
leur taille plus petile, leur gorge beaucoup moins enflée, leurs
jambes beaucoup plus courtes et leur manteau singulièrement
remarquable par les mailles agréables dont il est couvert. Le
dernier auteur que nous venons de citer pense qu'ils ont été
produits par le mélange des Grosses-gorges et des Mondains.
Ces Oiseaux Sont très productifs; souvent ils ont des petits
et des œufs à la fois. Ils volent bien et s'écartent assez loin
pour aller chercher leur nourriture ; ils sont beaucoup moins
délicats que les Grosses gorges et ne sont pas sujets comme
eux à la maladie du jabot.
1° Pigeon maillé jacinthe. — Tête et queue ardoisées, bout de
la queue plus foncé; les grandes pennes des ailes blanches ;
mañteau à mailles bleu clair, une barre bleue et une barre
noire placées à l'extrémité; Loutes les plumes de la barre bleue
ont le côlé interne bleu et le côté externe avec une grande
place blanche, bordée d’un liséré noirâtre; pas de liséré
autour des yeux; pieds nus.
304 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
2 Pigeon maillé jacinthe plein. — Un peu moins gros que le
précédent ; il en diffère encore en ce que ses grandes pennes
des ailes sont entièrement bleues.
3° Pigeon maillé couleur de feu. — Une barre bleue, une
barre rouge, une barre noire sur toutes les plumes, la barre
noire placée à l'extrémité; il diffère essentiellement du
jacinthe en ce que sa maille est couleur de feu au iieu d’être
blanche.
4° Pigeon maillé couleur de feu plein. — Il ne diffère du
couleur de feu qu’en ce qu'il a les grandes pennes des ailes
noires, à reflets mordorés.
5° Pigeon maillé noyer. — Semblable à celui couleur de feu,
mais à mailles couleur de bois de noyer, c’est-à-dire tirant un
peu sur le fauve. C’est un métis procédant du jacinthe et du
feu, mais formant une variété constante.
6° Pigeon maillé pêcher. — À mailles comme les précédents,
mais tenant du jacinthe et du noyer dont il est métis et for-
mant une variété constante.
Mailles bleu tendre et grandes pennes des ailes blanches. Ce
dernier caractère en ferait, selon les auteurs, un Pigeon de
race pure, ce qui prouve assez l’inexactitude de leurs observa-
tions.
7° Pigeon maillé pêcher plein. — Il diffère du précédent par
les grandes pennes des ailes qui sont d’un noir bleuâtre. Ces
Oiseaux, avec les Suisses, sont ceux qui offrent les couleurs les
plus rares et les plus brillantes.
D'après M. P. Wacquez, dont le grand-père, excellent colom-
bophile, était contemporain de Corbié, il existait à Paris, à
l'époque où parut l'ouvrage dont nous extrayons ce passage,
des variétés non décrites plus haut, à bavette et à vol blanc.
L'aïeul de M. Wacquez reprochait à Corbié de n'avoir pas
décrit ces variétés sous prétexte qu'elles étaient difficiles à
fixer.
Nous ne poursuivrons pas plus loin l'analyse des écrits qui
ont paru sur cetle intéressante race par Brehm, 1840 ; Lullin,
1861 ; Eug Gayot, 1870 ; La Perre de Roo, 1883; P. Wacquez,
1892, 1900, 1901, 1902; P. Mégnin, 1898; Blanchon, 1899;
Lépagneul, 1902; Robert Fontaine, 1904; Jacques Danchin,
1905 ; la Monographie du Pigeon-Club, 1908; Alfred Gritton
(La Vie à la Campagne), P. Le Gouis, 1909, 1940.
LE PIGEON CAUCHOIS 365
Nous tenons, en effet, bien moins à redire après tant d’autres
ce qui est connu sur le Cauchois acluel, que de préciser ses
origines jusqu à présent un peu obscures.
Dans les écrits des anciens auteurs, il n’est pas question de
Pigeons maillés à bavette, et cependant, M. P. Wacquez est
très affirmatif sur ce point, il existait, avant 1870, dans la
région parisienne des sujets maillés à bavette et à vol blanc
dans les quatre variétés : feu jacinthe, pêcher, noyer et des
sujets sans bavette et à vol plein dans ces mêmes variétés (les
variétés à vol plein el à bavette y étaient inconnues). Dans la
région du Nord on trouvait aussi, autrefois, des maillés rouges
el des maillés jaunes, très gros (presque aussi gros que des
Montaubans, nous affirme M. R. Fontaine dont le grand-père
en possédait de beaux spécimens) et sans bavette; on les
appelait Pigeons hyacinthes. 0
Enfin, dans le pays de Caux, on trouvait aussi à la même
époque, des Pigeons appelés « gros fallus » ou « gros mar-
brés » qui étaient représentés par les variétés suivantes : 4° le
noir jais avec bavette et croupe blanches (variété aujourd'hui
éteinte); 2° les barrés : bleu barré rouge et l’argenté barré
jaune ou « surlet » ; 3° les maillés : le rouge et le jaune qu'on
appelait aussi « bion ». Les vieux amateurs du pays de Caux ne
connaissaient ni le jacinthe, ni le pêcher et donnaient leur pré-
férence aux maillés à bavette et à vol plein. Ils possédaient
cependant des maïllés à bavette et à vol blanc, mais les consi-
déraient comme défectueux.
À la fin du siège, il ne restait plus un seul Pigeon dans
Paris. De l’année terrible date la disparition des superbes
maillés qui existaient avant 1870 dans la région parisienne.
_ Les premiers maillés qu’on revit dans Paris venaient au pays
de Caux. M. Rrindel père, de Fécamp, les avait, dit-on, vers
1880 ; baptisés du nom de « maillés de Caux ».
Les premiers sujets qui figurèrent dans les expositions pari-
siennes en 1891 y furent désignés sous le nom de « mondains
de Caux ». Ces appellations diverses ne satisfaisant personne,
les aviculteurs du Nord, à la demande de plusieurs amateurs
sérieux, les classèrent sous le nom de Cauchois à l'Exposition
de Lille (janvier 1905), nom qui leur est resté depuis et sous
lequel on les désigne actuellement, Cette appellation n'est
d’ailleurs pas nouvelle. Boileau, dans ses « Satires », nous parle
du « Pigeon Cauchois », et dans un vieux livre de cuisine :
966 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D ACCLIMATATION
Les dons de Comns (1739) (par un cuisinier nommé Marin), on
nous parle aussi dans un menu du Pigeon « cochois ».
Description. — Le Cauchois est un gros Pigeon assez élancé
et boulant légèrement. II lient le milieu entre le Boulant et le
eros Mondain, mais se rapprocherait plulôt de ce dernier, dont
il diffère cependant par la poitrine moins large et le port plus
relevé.
Le bec, de longueur moyenne, est presque droil. [Il est épais
à la base ; la couleur est noire ou foncée chez les sujets à fond
bleu et clair chez les unicolores rouges et jaunes, chez les
argentés et chez les maillés-jaunes. Les morilles sont blanches,
peu accentuées et disposées longitudinalement,
La tête est assez forte. Elle est longue et arrondie vue de
profil; le front est bombé.
L'œil est rouge orangé très vif. Le tour d'œil est étroit et de
couleur brun violacé chez les sujets à fond bleu ; il est rosé
chez les sujets à fond argenté et chez les unicolores rouges et
jaunes.
Le cou est assez court et très fort à la base.
La poitrine est assez développée et bien saillante, sans cepen-
dant être trop large.
Le dos et le bouclier de l'aile sont légèrement arrondis; le
bréchet doit être droit.
Le croupion doit être blanc.
Les ailes, assez longues, doivent bien se poser sur la queue
sans se croiser.
La queue est large, pas trop longue et bien dans le prolon-
sement du dos.
Les jambes, de moyenne longueur, sont beaucoup plus
courtes que celles du Boulant, mais, cependant, elles sont plus
longues que celles du Mondain pur.
Les tarses et les doigts sont forts, nus et de couleur rouge
carmin.
Les ongles sont noirs chez les sujets à fond bleu, ils sont de
couleur chair chez les sujets à fond argenté et chez les unico-
lores rouges et les unicolores jaunes.
Il existe trois variétés de Cauchois :
1° Les maillés ;
2° Les sujets à manteau uni et barré;
3° Les sujets unicolores,
ES
LE PIGEON CAUCHOIS 907
Ces trois variétés peuvent être avec ou sans bavette, à vol
coloré ou à vol blanc.
La bavette, chez les sujets corrects, doit être figurée par un
croissant blanc placé sur la gorge et à concavité tournée en
haut. Ce croissant doit être large d’environ 4 centimètres dans
sa plus grande largeur qui correspond au centre de la bavelte.
Il va en diminuant pour (tout en décrivant une courbe régu-
lière) se terminer en pointe à droite et à gauche.
Chez un Cauchois bien marqué, le centre du bord supérieur
de la bavette doit se trouver à environ 4 centimètres au-dessous
du bec ; les deux pointes se terminent à environ 3 centimètres
au-dessous du centre de l'œil.
a) Les sujets maillés se divisent en:
1° Rouges ou feu,
2° Jaunes ou noyer,
3° Blancs ou jacinthes,
4° Rosés ou fleur de pêcher ;
b) Les sujets à manteau uni et barrés sont:
1° Le bleu à barres rouges,
2% Le bleu à barres blanches,
3° L’argenté à barres jaunes,
4° L'argenté à barres blanches;
c) Les sujets unicolores sont:
1° Le rouge uni,
2° Le jaune uni,
3° Le noir uni.
Les Maillés sans bavette, les sujets à manteau uni et barré,
ainsi que les unicolores, ne sont pas ordinairement des sujets
d'exposition ; les amateurs ne s’en servent guère que pour l’éle-
vage.
Les Maillés rouges, les Maïllés jaunes à hbavette et à vol plein,
les Maillés jacinthes à bavette el à vol coloré, les Maillés
jacinthes à bavette et à vol blanc sont certainement les sujets
les plus recherchés et ceux que tout amateur sérieux doit se
proposer de sélectionner. Les autres variétés, parfois utiles
pour l'élevage, ne doivent servir qu'à corriger les défauts de
ces Maillés, comme nous l’expliquerons dans un prochain
article.
Description du plumage. — Nous prendrons comme type le
Maïllé jacinthe à vol coloré et à bavette que nous avons pu
obtenir après une longue, patiente et rigoureuse sélection,
36S BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
malheureusement interrompue par ces cinq années de guerre.
Chez le Maillé jacinthe, la tête, le cou et la poitrine sont de
couleur bleu foncé ; sur la gorge existe le croissant blanc déjà
déjà décrit et qu'on appelle bavette. Le corps est bleu pâle,
mais ne doit pas être blanc (ce qui est très difficile à éviter
dans la variété à vol blanc et à bavette) ; le croupion est blanc;
la queue est bleue avec une large bande noire à l'extrémité.
Les couvertures supérieures et inférieures de la queue sont de
la couleur des pennes caudales. Le manteau doit être blanc pur
maillé de noir et de bleu.
Chez les Maillés jacinthes à vol plein, les dix grandes pennes
du vol sont marquées de bleu foncé sur tout le bord externe,
de blane grisätre au centre et de noir à leur extrémité. Les
dix rémiges secondaires sont chez eux d’un bleu noirâtre à la
base, blanches au centre et ont l'extrémité bleue avec un liséré
noir qui sépare nettement le blanc du bleu. Le vol fermé doit
être bleu foncé.
Les plumes du pouce, cachées sous les moyennes couvertures
des ailes, sont colorées de blanc, de bleu et de noir, mais leur
dessin manque le plus souvent de netteté.
Les barres alaires se présentent sous la forme de deux bandes
blanches, légèrement incurvées, se rejoignant à leur extrémité
supérieure et séparées à leur base par un espace bleu, liséré de
noir à son bord antérieur.
, Ges barres sont formées, la première du côté du vol, par
les marques blanches des longues couvertures des ailes ou
grandes tectrices (au nombre de 12 à 14) qui recouvrent en
partie les plumes du vol quand l'aile est fermée. Ces plumes
sont marquées de façon différente; la plus externe est en grande
partie colorée de bleu et de noir et présente une petite tache
blanche sur le milieu des barbes externes. Puis, au fur et à
mesure qu'on s'avance vers le corps, les plumes ont des marques
blanches beaucoup plus larges, si bien que les dernières tec-
trices sont presque entièrement blanches, le noir bordant le
bleu qui est relégué aux deux extrémités de la plume.
La deuxième barre de l'aile est formée par les marques
blanches des moyennes couvertures ou moyennes tectrices qui,
au nombre de 12 à 14, recouvrent le milieu de l'aile. Plus
petites que les précédentes, elles sont aussi marquées de façon
différente selon qu'on prend les plumes les plus externes (où
le blanc apparaît sur un seul côté) ou qu'on se rapproche du
LE PIGEON CAUCHOIS 309
corps (ou le blanc arrive à occuper la plus grande partie de la
plume, le noir et le bleu étant relégués aux deux extrémités).
Faisant suite aux barres alaires, les petites couvertures ou
pelites tectrices sont marquées comme les précédentes, tout
en étant plus petites. Elles vont en diminuant de grandeur vers
le corps.
Après les petites couvertures, les autres plumes de l'aile
deviennent de plus en plus petites en approchant du pommeau
de l’aile. Elles sont de trois grandeurs différentes et en grande
partie colorées en bleu. Elles portent sur leurs bords deux
petites taches blanches ovales, ourlées de noir : ce sont ces
plumes qui forment le bouclier.
Enfin les plumes du scapulaire, qui recouvrent la base de
l’aile à sa jonction avec le corps, sont plus molles et plus
longues. Elles sont comme les plumes du bouelier, bleues au
centre et aux deux extrémités, et présentent sur chaque bord
une tache ovale lisérée de noir.
Si les taches blanches qui constituent le fond du maillage ne
sont pas trop larges, si le liséré noir qui sépare le blanc du
bleu est assez nettement accentué, on aura un maillage correct.
Le maillage est défectueux quand le blanc domine trop sur le
bouclier et sur le scapulaire. Les barres alaires ne doivent pas
être trop larges; elles doivent être d’un blanc pur ourlé de
noir, et être très nettes.
Dans la variété à vol blanc, les dix grandes pennes qui
forment le vol sont entièrement blanches, ainsi que les dix
rémiges secondaires qui les séparent des plumes du pouce (il
arrive fréquemment cependant que de très beaux Cauchois
jacinthes n'aient pas dix couteaux blanes à chaque aile; il suffit
que les sept premières grandes pennes soient blanches pour
que le vol fermé apparaisse entièrement blanc).
Chez le Cauchois jacinthe, le blanc du maillage doit être
absolument pur sans teintes rosées ou jaunätres. Dans cette
variété, les Pigeonneaux naissent souvent avec la teinte rosée
et ce n’est qu’à la mue que la couleur blanche apparaît dans le
maillage. Il arrive cependant que quelques jeunes soient
maillés blanc dès le nid. Ces Pigeonneaux devront être toujours
gardés de préférence aux autres, car ils seront très utiles pour
reproduire des sujets ayant une teinte correcte. Il faudra aussi
éviter, surtout chez les sujets à vol blanc (chez qui ce défaut
n’est que trop fréquent) que les dessous soient blancs. Le
370 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D’ACCLIMATATION
J/
maillé jaciothe à vol blanc n a d’ailleurs été, dans mon esprit,
qu'un Pigeon de transition nécessaire pour obtenir, grâce à une
sélection rigoureuse, le maillé jacinthe à vol plein et à bavette
qui a loutes les qualités des variétés anciennes rouges et jaunes.
Chez le maillé jaune, le fond du plumage est gris. La lête est
gris argenté. Le bec est blanc rosé ou très légèrement corné.
Les Pigeons qui, dans cette variété, ont le bec foncé, sont
défectueux. Le cou et la poitrine sont de couleur gris verdâtre
avec reflets métalliques; les sujets ayant des plumes jaunâtres
dans le camail ou sur la poitrine sont défectueux. Sur la gorge
doit se trouver la bavette blanche qui doit être en croissant et
suffisamment développée. Le corps, le dessous du ventre, les
cuisses, doivent être de couleur grise sans mélange de plumes
blanches. Le croupion est blanc. La queue est grise avec large
bande plus foncée à l'extrémité; les couvertures supérieures
et inférieures de la queue sont de la couleur des pennes cau-
dales. Chez le maillé jaune, le vol fermé est gris foncé; les
barbes externes des dernières grandes pennes ne doivent pas
être jaunâtres. elles ne doivent surtout pas être blanches,
comme cela arrive trop souvent, même chez de beaux sujets.
Quand l'aile est ouverte, les dix grandes pennes qui forment
le vol doivent être gris foncé sur le bord externe; jaunes au
centre et gris noirâtre à l'extrémité.
Les barres alaires doivent être d'une belle couleur jaune
paille avec liséré tabac foncé à leur bord postérieur. Ces barres
doivent être très nettes et ne pas êlre trop larges. Je me suis
assez longuement étendu sur la description des plumes du
manteau chez le maillé jacinthe pour ne pas recommencer ici.
Le jaune paille remplace, en effet, le blanc dans le mailiage:;
le liséré, au lieu d’être noir, est couleur tabac foncé; le fond du
plumage est gris argeaté au lieu d'être bleu clair.
Je n'insisterai pas sur la correction du maillage que l’on doit
toujours s’efforcer d'obtenir dans toutes les variétés, mais je
voudrais que tous les amateurs se rendissent bien compte de
la nécessité d’une minutieuse sélection de leurs sujets pour
garder au maillé jaune cette teinte délicate qui, chez les beaux
Pigeons de cette nuance, flatte si agréablement l'œil.
Chez le maillé rouge, la tête, le cou et la poitrine sont de
couleur bleu foncé. le corps est plus päle, mais ne doit jamais
être blanc. Sont défectueux les Pigeons ayant du blanc sous le
ventre, aux cuisses ou aux manchettes (comme cela se ren-
LE PIGEON CAUCHOIS 371
contre malheureusement trop souvent). Le cou et la gorge sont
couleur gorge de pigeon, c’est-à-dire à reflets verts et rouges.
La couleur rouge du manteau ne doit pas monter dans le cou,
ni tacher le poitrail. La bavette placée sous la gorge doit être
comme dans les autres variélés, en croissant et suffisamment
développée. Le bec est noir ou de couleur foncée. Le croupion
est blanc. La queue est bleue avec une large bande noire de
3 centimètres environ, s'arrêtant à un demi-centimèlre de
l'extrémité. Les couvertures supérieures et inférieures de Ja
queue sont de la couleur des pennes caudales. Chez ie maillé
rouge, le vol fermé est bleu très foncé (presque noir), les barbes
externes des dernières grandes pennes ne doivent pas être rou-
geàälres, elles doivent encore moins être lavées de blanc, comme
cela se présente fréquemment. Quand l'aile est ouverte, les
äix grandes pennes qui forment le voi doivent être bleu très
foncé sur le bord externe, noires à l'extrémité et rouge acajou
au centre. Les barres alaires doivent être d’une belle couleur
rouge feu intense lisérée de noir. La disposition du maillage
est absolument la même que chez les autres variétés, mais ici
les ocelles sont d’un rouge feu intense liséré de noir sur fond
bleu. Je ne m'étendrai pas longuement sur le maillé pêcher,
variété rare et peu connue que trop d'amateurs confondent
avec des rouges pâles et défectueux. Dans celte variélé, Le fond
du plumage est le même que chez le maillé rouge, mais d’un
bleu cependant un peu moins foncé, le rouge du maillage est
remplacé par uue teinte rose tendre (couleur fleur de pêcher)
qui chez les beaux sujets est d’un très joli effet. e
Pour compléter cette description des maillés, je citerai enfin
les maillés blancs sur fond gris argenté. Je ne erois pas que
cette variété zit déjà été décrite et cependant elle est très belle.
Même maillage que dans les autres variétés, le fond du plu-
mage est gris argenté comme chez les maillés jaunes, mais le
blanc pur remplace le jaune dans le manteau. Le liséré est
couleur café au lait.
Nous dirons dans un prochain article comment nous avons
pu reconstituer le maillé jacinthe à bavette et à vol blanc, ce
qui nous permit de créer ensuite le maillé jacinthe à bavette
et à vol plein. Nous en profiterons peur donner quelques con-
seils pratiques sur la sélection des jeunes, et la manière de
faire les accouplements pour obtenir de beaux sujets dans
toutes les variétés.
LE GRAND-DUC
SA REPRODUCTION EN CAPTIVITÉ
Par RAYMOND ROLLINAT
Suite (1).
À quatre mois, le 23 septembre, il pèse 1.790 grammes et a
par conséquent diminué de 20 grammes en un mois; son père
a pris 15 grammes et sa mère 75. Alors que ses parents, sa
mère surtout, se remettent des fatigues de la période de repro-
duction, lui maigrit un peu et j'attribue cela à la croissance.
Vers la fin du mois, je commence son éducation et je l’em-
mène en voiture, dans une caisse de chasse mais sans entrave;
cela ne semble pas l'effrayer beaucoup. Alors, le 6 octobre Je
lui mets une entrave et l’emmène à la chasse. Placé sur son
piquet, il cherche à s'enfuir et saute souvent à terre sans tou-
jours remonter de lui-même sur le perchoir; à chaque instant,
il faut aller le remettre en place et ces apparitions continuelles
empèchent les Oiseaux d'approcher avec confiance. Je tue
néanmoins deux Pieset deux Cresserelles. Au quatrième coup
de fusil, il reste perché ; peu après, il descend et remonte seul.
Une Cresserelle vient encore et je la laisse faire ; maintes fois
elle pique droit sur lui et va jusqu'à lui toucher la tête et le dos
de ses serres ; il se hérisse, mais reste en place. Puis arrivent
trois Rapaces d'assez grande taille qui tournent longuement au-
dessus de lui, mais trop haut pour que je puisse les tirer. Ce ne
sont pas des Milans, très reconnaissables à leur queue échan-
crée ; ils poussent des cris qui me sont inconnus : groûü, groûà ;
venus du nord, ils partent vers le sud. Vieux huttier cepen-
dant, je reste perplexe, et encore aujourd'hui je me demande
quels pouvaient bien être ces migrateurs. À sa deuxième
chasse, le jeune Grand-Duc s’est très bien comporté; il est
souvent descendu de son perchoir pour y remonter aussitôt;
deux ou trois fois seulement j'ai été obligé d'intervenir et de le
remettre en place; il n’a pas eu peur des nombreux Faucons
cresserelles que je m'abstenais de tirer ét qui sont venus,
même à quatre ou cinq à la fois, lui toucher la tête en passant
1) Voy. Bulletin, octobre et novembre 1919.
LE GRAND=-DUC: 313
et qui semblaient vouloir se précipiter sur lui. Les cris des
Faucons attirèrent des Corbeaux, que la vue d'une de mes Cor-
neilles noires vivantes, fixée à lerre par un poids en fonte caché
dans le sol à quelques mètres du Grand-Duc, retint et fit.crier
longtemps. Ce jour-là, j'abattis une Pie, trois Freux et une
Corneille noire, sans que les coups de fusil parussent effrayer
mon jeune élève.
Quelques jours après la mort de sa femelle, survenue comme
je l'ai dit en février 1910, mon vieux mâle se mit à creuser des
cuvettes dans la cour de sa volière, et recommenca à roucouler
et à faire entendre le bruit de scie; plus tard, il mit en rond de
nombreux brins de paille, dans son abri. Appelait-il sa com-
pagne disparue? Je le suppose. Ces cris spéciaux cessèrent fin
avril. Quand la femelle mourut, je ne manquai pas d’en exa-
miner l'ovaire. Il portail de nombreux ovules de 4 à 2 milli-
mètres de diamètre. Un ovule commencait à se développer et
avait déjà 6 millimètres de diamètre. Dans le cloaque et l’ovi-
ducte, aucune trace de spermatozoïdes ; l'accouplement n’au-
rait eu lieu que plus tard.
J'ai dit que vers la mi-juillet de l’année où la femelle couva
ses œufs et éleva son petit, elle avait refait les plumes de ses
parties inférieures, et qu en écartant les grandes plumes de la
poitrine on en voyait se former deux rangs de nouvelles. Je
n'ai pas constaté d’arrachement volontaire de plumes de la
part de la femelle pendant les jours qui ont précédé la ponte
du premier œuf. Il y avait bien quelques plumes disséminées
cà et là sur la couche de paille de l'abri, mais je n’en ai pas vu
spécialement dans le rond de paille où elle pondit. Peut-être
_les plumes de la poitrine tombèrent-elles pendant la couvaison.
Chez le Grand-Duc, la mue est assez longue.
Presque chaque année, je constate que mes Oiseaux perdent
quelques plumes vers la fin de février, mais plus ordinaire-
ment en mars et en avril. La mue s’accentue légèrement aux
derniers jours d'avril; elle est un peu plus forte en mai, et
vers la fin de ce mois des rémiges et des rectrices commencent
à se détacher; elle augmente encore en juin. En juillet, mes
Grands-Ducs sont en pleine mue, ainsi que pendant tout le
mois d'août. Fin juillet, les aigrettes érectiles ont presque dis-
paru, ce qui donne à ces Oiseaux une physionomie particu-
lière. La mue se ralentit en septembre ; à la fin de ce mois, les
nouvelles aigrettes sont déjà assez bien développées. En octo-
974 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
bre, elle se raléntit encore et les aigrettes deviennent de plus
en plus longues ; elle prend fin en novembre, époque où les
aigrelles ont achevé leur développement. Le Grand-Duc ne
mue ‘pas entièrement chaque année, surtout en ce qui con-
cerne les grandes rémiges et beaucoup des plumes de là face et
dés parties supérieures ; mais il renouvelle presque entière-
ment les longues et légères plumes des flancs et des parties
idfétieures du Corps.
Depuis que la femelle sibérienne à remplacé la mère de mon
jeune Grand-Duc, ce dernier, qui est un mâle et est aussi mé-
chant et dangereux que son père, vit cependant en très bonne
intelligence avec lui. A la volière primitive, j'en ai adjoint une
autre semblable et communiquant avec la première ; en cas de
bätaille, un des mâles pourrait être facilement isolé dès que
j'aurais la certitude de connaître l'élu ; mais les années passent
et je h'ai pas encore eu ce plaisir. Chaque année, en février,
mars et avril des trous sont creusés par les mâles dans le sable
de la volière ; jusqu'à ce jour je n’ai pas constaté que la Sibé-
rienne prit part à ces travaux. Le vieux mâle et Son fils occu-
peñt presque continuellement la nouvelle volière, alors que la
femelle reste la plupart dû temps dans l’ancienne; Ia nuit,
tous se réunissent, et parfois, le matin, je trouve les trois
Oiseaux dans la même cour ou dans lé même réduit. Ils vivent
tous en parfait accord; mais cela durerait-il si l'un des mâles
s'appariait avec la femelle, et la guerre n’éclaterait-elle pas
entre le père et le fils, qui sont cependant très unis ? On a vu
des mäles s’entre-déchirer; j'ai même lu qu’une femelle avait
tué son mâle. Chaque fois que j'ai introduit une Hulotte dans
la volière de mes Grands-Ducs, elle fut tuée par l’un des mâles
ou tout au moins grièvement blessée. Pourtant, une Effrave
vécut pendant plusieurs mois en compagnie de mes grands
Noctürnes ; c'était une fort jolie bête, assez craintive et qui
dodelinäait drôlement de la tête tout en faisant entendre un
long sifflement semblable au bruit d'un léger jet de vapeur,
chaque fois qu'on s’en approchait. Un jour que le vieux Grand-
Duc s'était jeté sur moi sans raison aucune, je le corrigeai
fortement ; j'élais à peine sorti, qu'il se vengea sur l'Effraye,
que peu après Je trouvai morte et ensanglantée. Des Hulottes,
que j'avais dans un autre local, tuèrent de jeunes Moyens Ducs
déjà forts, mis en leur compagnie; une Hulotte et une Effraye
vécurent ensemble pendant fort longtemps, et cela me procu-
LE GRAND-DUC 315
rait presque chaque nuit la visite de sujets de ces deux espèces
fort communes dans ma contrée. À l’époque où j'avais plu-
sieurs Hulottes captives, les visileurs nocturnes étaient par-
fois si nombreux que leurs cris empêéchaient mes voisins de
dormir.
Chez le Grand-Duc, la vuë est absolument parfaite, même
pendant le jour ; l’ouïe est d’une merveilleuse sensibilité. et le
moindre bruit éveille l'attention de l’Oiseau. La grande lumière
gêne fort peu le Grand-Duc et ne l'empêche en aucune facon
de voir parfaitement ce qui se passe au loin. A la chasse, même
en plein soleil il ne somnole pas et ne ferme que rarement les
yeux, et il ne prend cette attitude qu'après une longue attente,
alors qu'aucun agresseur ne vient rôder autour de lui. Mais la
Hulotte et l'Effraye, fixées sur leur perchoir, auront presque
constamment les yeux à peu près clos, et il leur faudra la
venue de Rapaces diurnes, de Pies, Corbeaux ou autres, pour
leur faire apprécier les charmes du monde extérieur.
Un Grand-Duc vivant, acheté chez un marchand d'animaux,
revient d'ordinaire à 80 ou 100 francs. Mais s'il est bien soigné,
convenablement logé, si l'on évite de lui envoyer maladroite-
ment du plomb, si, enfin. il ne brise pas son entrave pendant
une chasse, on peut le conserver fort longtemps à condition de
se l'être procuré jeune. Certains disent qu'il vit d'ordinaire
dix ou douze ans en captivité, d’autres ont écrit qu’on en avait
conservé pendant soixante et même soixante-huit ans. Je pense
que si les grands Aigles et les grandes espèces de Vautours
peuvent vivre fort longtemps captifs, ainsi qu'on l'a constaté
dans quelques ménageries particulières, le plus fort de nos
Rapaces nocturnes peut également atteindre un très grand
âge. Mon vieux mâle, qui à maintenant seize ans, a conservé
toute sa beauté et toute sa vigueur.
Un Grand-Duc est, dit-on, de force à se défendre d'un Aïgle
royal; son bec est redoutable et terribles sont ses serres. Si à
le voir immobile, massif, on peut lé croire peu agile, il n’en est
rien ; il se ramasse sur lui-même, se détend comme un ressort,
et, le plus souvent, attaque à la face; on n’a pas le temps de le
voir venir, c'est instantané. Très musclé, il est pourtant peu
pesant ; cela tient à son squelette, léger quoique fort solide ;
son crâne, principalement, très volumineux, est presque entiè-
rement cloisonné, surtout dans sa partie postérieure, comme
l'est du reste celui de la plupart des Rapaces nocturnes.
31706 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
Qu'on ne se fie donc pas à « l'Oiseau-borne », si c'est un mâle,
car il peut réserver à son possesseur les plus crueiles sur-
prises.
SURVEILLANCE DES ARRIVAGES DE POMMES DE TERRE
INFESTÉES PAR LA TEIGNE
Par le comte DELAMARRE DE MONCHAUX.
C'est surtout par les envois de tubercules sur les marchés,
que la Teigne des Pommes de terre (Phthorimæa operculella
Z.), dont nous avons eu occasion de
parler dans un précédent article (1),
peut être propagée.
D'après les derniers renseigne-
ments que nous possédons, et que
nous devons à l’obligeance de M. R.
Poutier, de l’'Insectarium de Men-
ton, le foyer actuel est limité, dans
le Var, à la région dite des Maures,
entre Toulon et Saint-Raphaël. Les
producteurs y récoltent les tuber-
cules, comme primeurs surtoul, ef
les vendent comme Pommes de terre
: nouvelles. L'exportation en est d’ail-
te ae à leurs assez réduite, ces « Pommes
d'un sac ayant contenu des )
tubercules infestés (2). nouvelles » servant surtout à la con-
sommation régionale ; mais la cap-
ture aux environs du Bois de Boulogne des deux Papillons
du R. P. de Joannis, prouve que l’Insecte a dû être importé
dans la région parisienne avec des tubercules contaminés.
Sans en exagérer l'importance (car l’acclimatation de la Tei-
gne des Solanées est fonction de bien des conditions dans les
régions septentrionales), M. R. Poutier est d'avis, °omme nous,
que les échanges et arrivages de Pommes de terre des centres
contaminés vers les régions indemnes sont toutefois à sur-
veiller.
(1) De l'influence des migrations et des introductions accidentelles.
Bull., oct. 1919, p. 310 et suivantes.
(2) D'après F. Picarp. Ann. du Service des Epiphyties, t. I.
des
LA SURVEILLANCE DE L'ARRIVAGE DES POMMES DE TERRE 971
M. le professeur Picard, en effet, dans sa remarquable étude
de cette Teigne, a montré quelles étaient ses chances possibles
d'extension, notammint dans l'Ouest et le Nord-Ouest de la
France; et il a fait remarquer, très justement, à titre de com-
paraison, que | Eudemis, par exeniple, apres être res!'ée confinée
pendant des années daus les treilles d'une région limitée des
Coupe de pomme de terre atta- Pomme de terre attaquée mon-
quée montrant les galeries. (D'après trant les excréments de la chenille
F. Picard } refoulés à l’orifice des galeries.
(D'après F. Picard.)
Alpes-Maritimes, s'est répandue tout d'un coup très rapide-
ment dans la France viticole presque entière {1).
Il importe donc, afin d'empêcher la propagation de la Teigne,
de pouvoir discerner aisément, dans les arrivages des régions
suspectes, les tubercules contaminés. C’est pourquoi il nous a
paru utile d- reproduire ici, dans un but d intérêt général et
d'après cet auteur, l'aspect que présentent les tubercules in-
festés et celui d'un fragment de sac couvert de cocons du para-
site, ce qui permettra à nos lecteurs de mettre à part les tuber-
cules suspects et de nous les envoyer au besoin pour examen,
(1) Ann. du Service des Épiphylies, 1, 152.
EXTRAITS DES PROCÈS - VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ
SÉANCE GÉNÉRALE DU 19 MAI 1919
Présidence de M. D. Bois, Vice-Président de la Société.
M. le Secrétaire général annonce, en termes émus, la mort de
M. Henri Iua, décédé subitement à l’âge de cinquante-sept
ans. M. Hua était secrétaire du Conseil depuis vingt-trois ans.
Une délégation, composée de MM. Edm. Perrier, Bois, Loyer,
Lecomte, Debreuil, représentait la Société aux obsèques de
notre collègue.
Nous avons également le regret d'apprendre la mort de
M. Georges Collet, décédé le 5 mai 1919, à l'âge de trente-six
ans, M. Collet était membre titulaire de la Société depuis 1910.
PROCLAMATION DE NOUVEAUX MEMBRES.
M. le président proclame les noms des nouveaux membres
admis par le Conseil, dans sa séance du 14 mai 1919 :
MERE
KeLcEr (J.), 32, boulevard de Courcelles, à Paris (XVII arr.),
Membre titulaire, présentée par M"° Th. Delacour, MM. J.
Delacour et M. Loyer.
Lior-ReNour (J.), aviculteur-amateur, 30, rue Fontenelle, au
Havre {Seine-Inférieure), Membre titulaire, présentée par
Me Augustin Normand, MM. C. Debreuil et M. Loyer.
MM.
ARFEUILLE (Maxime), entrepreneur de chaudronnerie, à Le Gond-
Pontouvre, par Angoulême (Charente), Membre titulaire,
présenté par MM. E. Perrier, Lauwers et J. Crepin.
Bazsan (Robert), à Châteauroux (Indre), Membre titulaire, pré-
senté par MM. Eyssartier, E. Perrier et Le Fort.
BarauD, industriel, 34, avenue Victor-Hugo, à Cognac (Cha-
rente), Membre titulaire, présenté par MM. Lauwers, Per
rier et Debreuil. |
BoucnecoT (Jean-lules), propriétaire, à Châleauneuf-sur-Cha-
rente (Charente), Membre titulaire, présenté par MM. E.
Perrier, Lauwers et à. Crepin.
EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 319
Daurez (Pierre), négociant, 25, allées de Tourny, à Bordeaux
(Gironde); Membre titulaire, présenté par MM. E. Perrier,
Déchet et Debreuil.
FaucIeNy-LuaiNcE (le prince de\, 19, rue de Lubeck, à Paris,
(XVI® arr.), Membre à vie, présenté par MM. E: Perrier,
d'Hébrard de Saint-Sulpice et C. Debreuil.
Foëx (Etienne), directeur de la station de Pathologie végétale,
11 bis, rue d'Alésia, à Paris (XIV° arr.), Membre titulaire,
présenté par MM. Ed. Perrier, Gustave Rivière et D. Bois.
FRAISSINET (Alfred), armateur, villa Valensole, avenue de la
Cadenelle, à Marsaille (Bouches-du-Rhône), Membre titu-
laire, présenté par MM. de la Chesnais, Perrier, Debreuil.
‘Giéon (André, Marie), docteur en médecine, pharmacien, 7,
rue Cog-Héron, à Paris ([° arr.), Membre titulaire, pré-
senté par MM. E. Berrier, C. Debreuil et le D' Sebillotte.
GIRARDIN (Frédéric, Jean), ébéniste, 175, rue du Temple, à
Paris, Membre titulaire, présenté par MM. E. Perrier,
C. Debreuil et M. Loyer.
Jacouor (Alfred), docteur en médecine, 3, rue de Valentigney,
à Audincourt (Doubs), Membre titulaire, présenté par
MM. E. Perrier, Ch. Debreuil et Mottaz.
Jupe (Alexandre), propriétaire, à Châteauneuf-sur-Charente
(Charente), Membre titulaire, présenté par MM. E. Perrier,
Lauwers et J. Crepin.
LAGARDE Y RODRIGUEZ (José Maria), officier de la marine de
guerre, Commandancia de marina de Malaga, Apatardo
133, à Malaga (Espagne), Membre titulaire, présenté par
MM.E. Perrier, C. Debreuil et M. Loyer.
Larourisqur (Daniel, Louis), caissier-comptable, à Sireuil
(Charente), Membre titulaire, présenté par MM. Lauvwers,
E. Perrier et C. Debreuil.
LEGros (Georges), docteur en médecine, 139, boulevard Ras-
pail, à Paris (VI° arr.), Membre fitulaire, présenté par
MM. E. Perrier, C. Debreuil et R, Rollinat.
Loisy (Louis), électricien, 13, place François-l°', à Cognac (Cha-
rente), Membre titulaire, présenté par MM. Ed. Perrier,
Lauwers et J. Crepin.
Luc (Maurice), directeur d'Agriculture des Colonies, 10, rue du
Laos, Paris (XV° arr.), Membre titulaire, présenté par
MM. E. Perrier, D. Bois et C. Debreuil.
Morraz (Charles), zoologiste, à Etupes (Doubs), Wembre titu-
380 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D ACCLIMATATION
laire, présenté par MM. Ed. Perrier, C. Debreuil et de
_ Guerne.
NEUKER (Alfred), agronome, directeur de la Société Agricole de
M'Bato, Grand Bassam (Côte d'Ivoire), 34, rue de la Fai-
sanderie, Paris (XVI° arr.), Membre titulaire, présenté par
MM. E. Perrier, C. Debreuil et M. Loyer.
Nocarp (Paul), industriel, 10, boulevard de Strasbourg, à Paris
(X° arr.), Membre à vie, présenté par MM. E: Perrier,
C. Deb'euil et M. Loyer.
Pur (Léon). docteur en médecine, à Hautevil'e (Ain), Merbre
blulaire, présenté par MM. J. Crepin, P. Crepin et Ch. De-
breuil.
PicnauL (J anny), directeur des Nouve'les-Galeries, à Angou-
lême (Charente), Wembre titulaire, présenté par MM. Ed.
Perrier, Lauwers et J. Crepin.
RouGier (Albert), entrep eneur de peinture, à Nersac (Cha-
rente), Membre titulaire, présenté par MM. Lauwers,
Ch. Debreuil et J. Crepin.
SIMONET (Roger), entrepreneur de charpente, à Mosnac, par
Châteauneuf (Charente), Membre tir laire, présenté par
MM. Ed. Perrier, Lauwers et J. Crepin.
Le procès-verbal de la précédente séance est lu et adopté.
Ê
GÉNÉRALITÉS.
En Angleterre, le commerce des animaux a repris. John D.
Hamlyn annonce un important arrivage de Lions, Singes,
Oiseaux et informe qu'il en attend prochainement un grand
nombre.
M. P. A.-Pichot. au nom de M Robert Le Bret, fait don à la
Société de diverses curiosités ethnogr.phiques {flèches caraïbes,
boucliers, etc.).
M. Garnier adresse le Moniteur d'Indo Chine et le D' Chau-
veau un article sur notre politique forestière.
Une série d'ouvrages pour notre bibliothèque nous est remise
gracieusement par M. Jahandiez.
M. Debreuil communique la recette suivante dite de « Pain
atwéricain » qui procure un excellent « pain d'épices » de
ménage :
Prendre 250 grammes de farine, 125 grammes de sucre, { cuil-
lerée à café de bicarbonate de soude, 1 verre de lait tiède, faire ce
EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 281
mélange lentement; travailler cette pâte 1/4 d'heure avec une cuil-
lère de bois. Laisser reposer une heure, puis ajouter 2 cuilierées à
soupe de miel, quelques fruits confits coupés en morceaux : Angé-
lique, Pruneaux, Oranges, etc. (s'ils sont trop secs, les mettre un
peu dans l’eau-de-vie); beurrer un moule, faire cuire à four chaud
environ 3/4 d'heure. Ce pain se garde un mois; ne pas le manger
avant quelques jours.
MAMMALOGIE.
M. Bois communique une lettre de M. Lemée dans laquelle
est signalé un cas d'albinisme qui se rencontre de temps à
autre chez la Taupe (7'alpa vulgaris). Ce cas vient d'être cons-
taté dans la plaine d'Alencon :
« M. Épinette, jardinier-maraicher, route de Courteille, à
Alencon, visitant ses cultures le 8 mai, apercut une Taupe au
travail. S'emparant d'une bêche, il la fit sauter au-dessus du
sol. Quelle ne fut pas sa surprise, quand il constata que c'était
up albinos : elle était entièrement blanche. En 1918, il avait
capturé une Taupe également blanche. Il avait vu le même fait
se produire dans son jardin en 1910. Il se rappela qu'il y a
25 ans, un de ses voisins, qui faisait bâtir, trouva un matin dans
uue cave dont la terre étail extraite une Taupe également
blanche. Ce fait paraît établir que dans ce quartier l’albinisme
paraît se perpétuer et être héréditaire. Voilà quelque vingt ans,
les taupiers du canton de Tran et des environs de Vimoutiers
descendaient, au cours de l'été, dans ces contrées et les dépar-
tements limitrophes et faisaient l’éfaupinage à forfait; il y
avait parfois, dans le marché, un article additionnel concer-
nant les Taupes blanches qu'ils prétendaient commettre des
dégâts plus considérables et être plus difficiles à prendre : ils
réclamaient pour leur capture un supplément de prix.
Le signataire de la lettre ajoute : Ceux de ces taupiers que
j'ai connus étaient vieux, ils sont morts ou retirés des affaires :
le métier était bon, parait-1l. Je ne sais s'ils ont été remplacés?
Mais on n'en voit plus circuler. Cependant les Taupes sont tou-
jours aussi nombreuses et continuent leurs méfaits.
ORNITHOLOGIE.
M. Voitellier donne un apercu des travaux de la Confé-
rence internationale d’aviculture de Londres, où il avait accepté
ainsi que M. Jean Delacour, de représenter la Société d’Accli-
matation. Il regrette que l'impression tardive des rapports ne
382 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
lui permette pas de nous faire, dès maintenant, un compte
rendu détaillé.
Organisée par l’« International Association of Poultry instruc-
lors and investigators », à la fondation de laquelle ont pris
part en 1912 (1) notre regretté collègue Magaud d’Aubusson,
M. Pichot et M.le D' Loisel, cette conférence réunissait les
représentants officiels de la plupart des nations alliées ouasso-
ciées, ou des pays neutres, et des délégués des grandes sociétés
avicoles de diverses contrées. M. Delacour fut appelé à accepter
un des fauteuils de vice-président. La restauration des basses-
cours dans tous les pays dévastés par la guerre, les moyens
propres à accroître la production des œufs, le développement
de l’enseignement et des recherches avicoles, l'organisation du
commerce des œufs ont donné lieu à des rapports et à des dis-
cussions du plus haut intérêt pour le perfectionnement de l’in-
dustrie avicole.
Une visite au « Concours de ponte » organisé par la Great
Eastern Railway Company sur son domaine de Dodnash Priory,
à Bentley, à 100 kilomètres de Londres, clôtura les travaux de
la Conférence. Les détails que M. Voitellier donne sur ce Con-
cours prouvent qu'il est tout à fait désirable de vulgariser chez
nous la sélection méthodique des pondeuses par l'emploi des
nids trappes, et d'organiser en outre des concours du même
genre.
L'Inlernational Association of Poultry instructors a été
chargée de poursuivre, auprès des gouvernements représentés,
la réalisation des vœux de la Conférence. Après avoir renou-
velé son bureau, dont M. Voitellier a été appelé à faire partie
comme vice-président, elle a décidé de procéder le plus tôt
possible à l’organisation, ébauchée en 1914, du Congrès mon-
dial d’aviculture qui devait se tenir à La Haye, en 1915, et
dont la date à été reportée à 1921.
COLONISATION.
L'ordre du jour appelle la communication de M. Lecomte,
professeur de botanique au Muséum sur les bois coloniaux.
il existe, nous dit M. Lecomte, dans nos colonies d'Afrique
des ressources en bois d'œuvre et de chauffage dans une
mesure incalculable. Certains explorateurs ont estimé à près
(1) Voir Bullelin du 15 janvier 19138.
EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 383
de 10.000.900 d'hectares Ia superficie boisée du domaine colo-
nial de la France qu'ils ont visité. En puisant à cette source, on
trouverait de quoi compenser largement le déficit survenu, du
fait de la guerre et de ses destructions, dans notre richesse
forestière.
L'éeueil pour faire cette réalisalion désirable réside dans la
grosse difficulté que présente l'exploitation de forêts tellement
denses et touflues qu'on ne peut y pratiquer des chemins pour
le transport du bois abattu qu'au prix d'efforts aussi pénibles
qu'extrêmement coûteux. Cette entreprise ne poutfrait devenir
pratique qu'avec les encouragements matériels de l’État per-
mettant d'entamer la forêt sans se préoccuper de la nature ou
de la valeur du bois recueilli. La pénétration s’y ferait ainsi
progressive et méthodique, les pièces abattues seraient ame-
uées à meilleur compte au lieu d'embarquement et le tri des
essences transportées se ferait, en France, à la portée immédiate
des industries intéressées.
Les forêts envisagées sont, en effet composées d'arbres d’es-
sences extrêmement variées et de natures très diverses. Elles
comportent des bois rares et recherchés : acajou, palissandre,
ébène, elc., à côté de bois de qualité banale. Toute celte pro-
duction forestière doit nous parvenir à des prix de revient
assez modiques pour influencer en baisse nos marchés de bois
et devenir ainsi une opération d'intérêt public justifiant l’in-
tervention de l'État et les facilités administratives qu’il devrait
consentir.
ERRATUM
Page 312, au lieu de : « Conservation des provisions sur une couche
de sable sec », lire : « sous une couche ». Le Papillon ne traversant pas
cette couche de sable, elle préserve les tubercules contre la ponte de
l'Insecte qui s'introduirait dans les magasins.
Page 351, au lieu de : ces deux Chevrettes sœurs n’ont jamais vu leur
mère, lire : ces deux Chevrettes sœurs n’ont jamais vu d'autre Chèvre que
leur mère.
LISTE DES SOUSCRIPTEURS
POUR L'AGRANDISSEMENT DU SIÈGE SOCIAL
(4919)
Bons de 50 francs.
Mes
BÉARN (COmteSseNde) MMM ONE ESS 10
CORAN INA MP EANR EE L'ÉTÉ PSC 6
PASCATIS A, He rn SOA a Ft STE FT 1
MM.
ARENBERG (Prince Pierre d'). . . . . .
ARON (Arm.). . AP AE SE
BABAUDTA (CS) REMREPPATEREURRE
Bonn . .
Boucrent(Es) EMA
Bucxer (Ch.). .
Buenion (E.) . . .
CATHELIN (Dr L.). .
CAUCURTE ANR?) EME
CHAPPELLIER (Albert).
CHAUvVEAU (Dr C.). . :
CouRTOISNREV Pères 0
DEBRE UT |Ce) ER
DEcxer (JB) "00
Decacour (J.) : . . RARE IMTETE
DÉRTARDE VAS) ANS NPA UE
DIGuET (ES) EMEA
Foucaer (Abbé G.). . .
GALLOIS (C.). .
GENsouL (J.).
KES DNER PRE RER
LAacHESNAIS (E. px)
LI0T-RENOUF. .
ÉEFERVRE RAP SR RE" Re
ÉEPRINCE NID MS) RER
Murar (S. A. le Prince)
Porocrr (Comte J.) .
SEBILLOTTE (D' L.). .
VATOIS A (C2)
VITON #2 0e OIL EC
VILMORIN (J. DE) .
WorMs DE ROMILLY.
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E.
b.
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ot
À
SUBVENTIONS
Par décision, en date du 23 avril 1919, le Ministère de l'Agri-
culture a accordé à la Société une subvention de 2.500 francs.
Le Ministère de l’Instruction publique a également accordé
à la Société une subvention de 100 francs.
ÉTAT DES DONS
FAITS A LA SOCIÉTÉ NATIONALE D’ACCLIMATATION DE FRANCE
PENDANT L'ANNÉE 1919.
NOMS DES DONATEURS
Carposo (El. Ferreira). . . . .
MINISTÈRE DE L'AGRICULTURE . .
MINISTÈRE DE L'INSTRUCTION PU-
BDIODE RS EEE SEE #4 c
DEPAEUTE (MEN CA) EN. à .
ANONVMER PU PU UE ue
MM.
DesrEuIL (C.). . . QUE RES LE
DEPACOUR MIE EN EUR | ,
Dome (SRE PRE
GENSOUL. . LEA De
BOIS ODA) ne Re NET.
CLAvERIE (J.), consul de France
aux Canaries Abu Es Le
DEBREDILI(CHA) AE RE
DELAMARRE DE MONCHAUXx (comte).
Gace, superintendant du Jardin
botanique de Darjeeling(Indes)
JEANSONIOMP) RENE MENT LL :
MaA1DEN, directeur du Jardin bo-
tanique de Sidney. .
I MARNIER-LAPOSTOLLE .
Niition, (Lire !
ROBERTSON-PROSCHO WSKkY .
ANpEecy (M. D’). . .
BOIS DA) RARE Te ENT,
BUGNIONAIES) AE LE !. .
CRAUVEAT DAC) Me 2 Le.
DBPREUDE(CA MERS EL 0.
DELACODAN ee "Te. ee
DECAGRAVE TE EUR N. 7 2) C
OBJETS DONNÉS
1° Dons en espèces.
PLenstdes nel EU DV ur AE ESS
SUDVENTHONITEN EE RE Re AS CONIT
SUDVENTIONITe EME CEE Jus 100 fr.
DORE re PRE NAT PRE EEE RER TANT 350 fr.
DONNE ETIENNE MN dde 100 fr.
Dontde rer A Re NE Fr 520 fr.
D'ÉNÉUERAPNE SEE IE ARR aEg 1RE20N Nr
Donne RER LAN RER ER AR AT DOM:
DOnAdeN MA es ARR Re Le NARCtSr MAN 20 fr.
20 Animaux et Végétaux : Plantes
Fr . et graines.
Graines diverses.
Tubercules de pommes de terre.
Graines diverses.
Graines diverses.
Graines diverses.
Graines et fruits.
Graines de plantes fourragères et de céréales.
Graines diverses.
Graines diverses.
Graines diverses.
30 Livres et brochures pour la Bibliothèque.
Collections des Bulletins de la Société et du
Touring-Club.
Brochures pour la Bibliothèque.
Brochures pour la Bibliothèque.
Livre pour la Bibliothèque.
Brochures pour la Bibliothèque.
Brochures pour la Bibliothèque.
Livres pour;la Bibliothèque.
Livres pourilaf Bibliothèque.
Livre pour la Bibliothèque.
390 BULLETIN DE
NOMS DES DONATEURS
MM.
Foucuer (Abbé G.). SA
GEorrkoY SaiNr-HiLAIRE (H.) .
GUILLAUMIN. .
JAHANDIEZ ER
LANE PooOLE (C. E.).
LEeconre (prof. L.) . .
Marrinoco (prof. O.).
MÉGnIN (P.) . .
MERLATO (L:). .
Mouer.
NATIONAL War GARDEN COMMIS-
SION . è
OFFICE COLONIAL .
PELLEGRIN (Dr J.). .
PENSÉE (A la)
PEREZ (Dr J.). LE sl
ROBERTSON-PROSCHOWSE (Dr).
Rocaon-DuviGxEauD (Dr) . . . .
|| Rouce (prof. L.) .
SAUTON. DE
SÉGUR (marquise de) AE
SIDNEY Dasn.
| VAYSSIÈRE . :
{| VILMORIN- ANDRIEUX
VOITEL!IER.
Carié (P.).
[| CharPELLIER (A) .
DEBBEUIL (C.).
DELracour (C.)..
DiGuer {L }. .
| Foucnex (abbé G.). .
LECOuTE (prof. L.) .
Picuor (lP. A.-j.
ROLLINAT (R.) .
} CHAPPELLIER (A.) .
|| Decoux (A.)
DeBPREUT (CE)
DEureuIL (Me C:.)
[LZONTAINE. ©
[ Héorarn (Mur )
1 Loyer (M.).
MaAïLLEs .
MESNIL: (DU).
Pan (LS) MEME
Picuor (P. A.-).
RIVIÈRE (C.) ee
ROBERTSON- Baba
Rousseau (L.) .
{| SAUTON
LA SOCIÈTÉ
NATIONALE D ACCLIMATATION
OBJETS DONNÉS
Livres pour la Bibliothèque.
Livre pour la Bibliotheque.
Brocaures pour la Bibliothèque.
Livres pour la Bibliothèque.
Brochures pour la Bibliothèque.
Brochures pour la Bibliothèque.
Brochures pour la Bibliothèque.
Livre pour la Bibliothèque.
Livre pour la Bibliothèque.
Livres pour la Bibliothèque.
Brochures pour la Bibliothèque.
Livres pour la Bibliothèque. .
Livre pour la Bibliothèque.
Catalogues pour la Bibliothèque.
Brochures pour la Bibliothèque.
Brochures pour la Bibliotheque.
B'ochures pour la Bibliothèque.
Brochures pour la Bibliothèque.
Livres pour la Bibliothèque.
Livres pour la Bibliothèque.
Brochures pour la Bibliothèque.
Brochures pour la Bibliothèque.
Catalogues pour la Bibliothèque.
Livre pour la Bibliothèque.
49° Clichés typographiques.
Clichés typographiques.
Clichés typographiques.
Clichés typographiques.
Clichés typographiques.
Clichés typographiques.
Clichés typographiques.
Clichés typograph ques.
Clichés typographiques.
Clichés typographiques.
59 @biets divers.
Classeurs.
Oiseau naturalisé.
Oiseau naturalisé.
Meubles divers.
Objets divers.
Indian meal.
Cadres.
Echantillons botaniques.
Bière au riz.
Cadres ornithologiques.
Objets divers.
Tortue naturalisée.
Echantillons botaniques.
Uiseau naturalisé.
Collection de papillons et classeurs.
Le Conseil renouvelle ses remerciements aux Donateurs ;
il adresse ses sentiments de gratitude à tous les collabo-
rateurs du Bulletin qui contribuent si puissamment à la diffu-
sion de l'œuvre de la Société,
TABLE DES MATIÈRES
TABLE ALPHABÉTIQUE DES AUTEURS
DONT LES ARTICLES SONT PUBLIÉS DANS CE VOLUME
Bacon (R.). L’Amarante, 268.
Bors (D.). Expériences de culture
de diverses variétés de Pommes
de terre recues des Canaries, 273.
Carié (P.). L'OEuvre de la Direction
de l'Agriculture à l’île Maurice,
VIE
CLÉMENT (A.-L.) A propos d’une
nidification de Mégachile, 141.
CrePIN (J.) La Chèvre dans les
Régions dévastées, 265.
Deereuir (C.). Le remplaçant, 73.
DeBreuIL (C.). Pièges pour Rats,
Mulots et Taupes, 154,
Decacour (J.). Le Jardin zoologique
de Cologne après l'armistice, 13.
DELAwARRE DE Moncaacx (Comte).
De l'influence des migrations et
des introductions accidentelles,
308.
DELAMARRE DE MoncHaux (Comte).
Surveillance des arrivages de
Pommes de terre infectées par la
Teigne, 316.
Dicuer (Léon). Culture de l'Huitre
perlière dans le golfe de Cali-
fornie, 183.
Foucner (L'abbé).
berg, 330.
GEOrFROY-SAINT=HiILAIRE (H.). L'éle-
vage dans l'Afrique du Nord, 158.
Gizcer (F.). Production de graines
potagères au Congo belge, 145.
- GUERNE (Jules de). Note complé-
mentaire sur l'œuvre scienti-
fique du professeur Raphaël
Blanchard, 163.
HaraucourtT (Ed.\. La Plante, la
Bête et la Patrie. Conférence faite
le 25 mai 1919, 249.
Hexry. Étude sur Hibiscus liliaceus,
343.
Pierre d'Aren-
LEBruN (M.). Discours prononcé le
25 mai 1919, 29.
Louart (Dr F.). Le Pigeon Cauchois,
363.
Loyer (M.). Exposé des travaux de
la Société depuis 1914, 103.
Loyer (M.). Henri Hua, 161.
Loyer (M.). La fin de Villers-Bre-
tonneux, 11.
Lover (M.). Le Mulet en Afrique
occidentale francaise, 332.
Loyer (M.). Paul Chappellier, 329.
Loyer (M.). Rapport au nom de Ja
Commission des Récompenses,
210.
MELLteR. (L.). À propos du Riz, 222.
Missox (L.) Une nouvelle plante
fourragère pour les pays subtro-
picaux, le Chloris gayana, 11.
Mouquer (A.). Gestation d'une fe-
melle d'Hippopotame. Alimenta-
tion et reproduction chez les
animaux captifs, 167.
PERRIER (El.). Discours prononcé
le 25 mai 1919, 232.
Picuor(P.A.-).AlbertGeoffroy-Saint-
Hilaire, 97.
Picaor (P. A.-). Animaux à fourru-
res. L'élevage pratique du Skunk,
61.
Picaor (P. A.-). Au pays des Faisans
sauvages, 130.
Picot (P. A.-). Jrréduetibilité et do-
mestication, 193.
Prcuor (P. A.-). Les ]Immersions de
l'Hippopotame, 297.
Picaor (P. A.-). Les Oiseaux de cage
en Chine, 180.
Pr£parcu (A.). Une boisson écono-
mique, 280.
PrebALLu (A).
Sorgho, 15.
Le bouturage du
389
PrkpaLLu (A.). Pour la reconstitu-
tion rapide des Vergers dévastés
par l’ennemi, 38.
Prepazzu (A.). Le Sorgho hâtif de
Minnesota cultivé comme four-
rage, 326.
Prepaczu (A.). Sur une colonie
d'Hirondelles des rivages, 224.
PrepaLzu (A.). Utilisation des dé-
chets animaux, 150.
- Prenarzu (A.) Utilisation des dé-
chets de la maison en agricul-
ture, 345.
PierraErts (J.). L'huile de Selé, 43.
Rivière (Ch.). Dioon edule et En-
cephalartos horridus. Exemples
d’enracinement spontané, 196.
Rivière (Ch.). Les progrès de l’ac-
climatation des Plantes exotiques
dans certaines parties tempérées
de la France et surtout dans le
Sud-Ouest, 42.
BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D ACCLIMATATION
ROBERTSON-PROsCHOWSKY. À propos
de la Chenille processionnaire du
Pin, 62.
ROBERtSON-ProsCHOWSKY. A propos
du Cocos nucifera, 21.
RoBertrson-Proscnowsxky. Notes de
la Côte d'Azur, 156.
Rozrinar (R.). Le Grand-duc. Sa
reproduction en captivité, 300,
334, 372.
TerNIER (L.). Sur un cas d’albi-
nisme partiel des ailes d’une
Bécasse, 63.
VayssiÈRE (P.). L'acclimatation des
Insectes auxiliaires et son impor-
tance au point de vue agricole,
131.
VAYssiÈREe (P.). Sur les Champignons
parasites des Insectes, 33.
VAYSSiÈRE (P.). Sur les principaux
moyens de destruction de la
Mouche de l’Olive, 78.
INDEX ALPHABÉTIQUE DES ANIMAUX
‘MENTIONNÉS DANS CE VOLUME
Abeille solitaire, 91.
Agami, 194.
Alauda cœlivox, 181.
Alouette, 60.
Altise de la Vigne, 35.
Alucila sacchari, 322.
Amarante, 268.
Anisoplia austriaca, 33.
Anthonowe, 138.
Antilope dik-dik, 357.
— gnou, 15, 29.
— oryx, 29.
— Ssaïiga, 233.
Autruche du Cap, 11, 31, 119.
Argus, 132.
Batraciens anoures, 90.
Bécasse, 63.
Bernaches, 30.
Bison d'Amérique, 14, 233, 353.
— d'Europe, 233, 353.
Blaps mortisaga, 89.
Blissus leucopterus, 35.
Briotropha solanella, 310.
Buffles, 14.
Cacatoës, 11, 13.
Calao, 11, 14.
Calliste brasiliensis, 191.
Calosome sycophante, 139.
Canard d'Afrique australe, 30.
Carabe doré, 121.
Carnassiers, 13, 14.
Carpe, 28, 287.
Casoar, 14.
Castor, 59.
Ceruatilis capilala, 140.
Ceris MSAUTÉ:
Cerf wapiti, 233, 353.
Chsmeau, 14.
Chélidon de fenêtre, 84, 115.
Chenille precessionnaire du Pin,
62, 122, 195.
Chèvre, 75, 265, 357.
Chien, 357.
Chimpanzé, 30.
Chouca, 11.
Cléone de la Betterave, 33.
Cleonus punctiventris, 33.
Cochylis, 36.
éadsss. rte is
INDEX ALPHABÉTIQUE DES ANIMAUX 389
Colombes, 11, 13.
Copsychus solaris, 181.
Coq sauvage, 136.
Corneille, 85.
Crioceris Asparagi, 315.
— duodecimpunelata, 315.
Criquet pèlerin, 34.
Crossoplilon, 136.
Cygne d'Amérique, 30.
Ducus oleæ, 18, 140.
Diamants, 195.
Diaspis pentagona, 315.
Diatræa striatalis, 322.
Dindon, 2871.
Donacola flaviprymna, 60.
Elan, 233, 353.
Eléphant d'Afrique, 83, 94.
— d'Asie, 15.
Emeu, 14, 75.
Eudemis, %6.
Estrelda senegala, 268.
Faisans, 11, 13, 130, 195.
— argenté, 13.
— mikado, 132.
— de Sæmmering, 135.
— vénéré, 112, 120.
— de Wallich, 132.
Fennec, 112.
Geai, 11.
Gelechia solaneila, 310.
— labacella, 310.
Girafe, 15, 30.
Goura, 11, 14.
Grand-Duc, 300, 334, 372.
Grapholila schistaccana, 322.
Grue, 11, 14.
Hanneton du blé, 33.
Héron, 14.
Hippopotame, 15, 30, 119, 167, 297.
Hirondelle de rivage, 224.
— rustique, 84, 358.
Hocco, 194.
Huiître perlière, 183.
Hybrides divers, 12, 60, 125.
lcerya purchasi, 82, 138, 315.
Ithagine, 135.
Kangurous, 28, 30.
Lama, 14, 115.
Lapin, 83, 84.
Lecanium oleæ, 58.
Lemures, 14.
Limace rouge, 92.
Liparis chrysorrhæa, 139.
Lophophore, 136.
Loutre, 14.
Mante religieuse, 119.
Martinet, 84, 358.
Meléagrine, 183.
Mégachile, 90, 141.
Merle, 11.
Moineau, 60, 89.
Motmot, 11.
Mouche de l’Olive, 78.
Mulet, 116, 332.
Mulot, 155.
Naudou, 11, 14, 119.
Novius cardinalis, 82, 138, 315.
Oie empereur, 30.
— de Ross, 30.
— zébrée, 30.
Oiseau (Nid de l’), 114.
Oiseaux de cage, 180.
Okapi, 357.
Opius concolor, 80.
Orycles tarandus, 140.
Palmipèdes, 14.
Paon HMS 2 A0
Paradisier, 11.
Parilium tliliaceum, 343.
Pénélope, 11.
Perroquet, 11, 13.
Perruche, 11.
Perruche à long bec, 30.
— ondulée bleue, 11.
Phthorimæa operculella, 310, 316.
Phytalus Smithi, 320.
Pie” ASE USA
Pie bleue, 181.
Pie-grièche, 181.
Piéride du chouf 121, 308.
Pigeon carpophage, 11.
— Cauchois, 363.
— culbutant, 89.
— messager, 28.
— de Nicobar, 11, 14.
— ramier, 292.
Pinson, 182, 292.
Pintade, 113.
— de Verreaux, 11.
— vulturine, 11.
Poule, 286, 291.
Prospaltella Berlesei, 315.
Python, {4.
Rapaces, 14.
Rat, 155.
Raton, 14.
Renard, 84, 111, 177.
Rhinocéros, 15.
Sanglier, 84.
Saumon, 85.
Scolia oryctophaga, 141, 392.
Scolies, 322.
390
Sesamia vuleria, 322.
Skung, 67.
Singe, 14, 30.
Soui-manga, 11.
Souris, 89.
Tangara, 191.
Tapir de l'Inde, 15.
Taupe, 84, 155, 381.
Teigne de la Pomme de terre, 35,
376,
BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
Telrastichus Asparagi, 315.
Tiphia parallela, 320.
Toucan, 11.
Touraco, 11.
Tragopan, 135.
Ver blanc, 34.
Yack, 14.
Zèbre, 1%.
Zosterops simplex, 181,
INDEX ALPHABÉTIQUE DES VÉGÉTAUX
MENTIONNÉS DANS CE VOLUME
Agave rigida, 116.
Alsophylla australis, 64.
Andropogon rufus, 18.
Archonlophænix Cunninghami, S6.
Arecastrum Romanzoffianum, 358.
Aristotelia Macqui, 86.
Aubergine, 1417.
Belle de nuit, 329.
Bothrytis bassiana, 36.
Brahæa calcarea, 86.
— dulcis, 86, 426.
Butia capilata var. pulposa, 157.
Caféier, 93.
Canne à sucre, 140, 322.
Carotte, 146.
Catinguciro, 18.
Chamaærops excelsa, 42.
Champignons, 33.
Chloris ciliata, 20.
— gayana, 11.
— glauca, 20.
— floridana, 20.
— longifolia, 20.
— polydactila, 20.
— submultica, 20.
— verlicillala, 20.
— vürgala, 20.
Ciboule, 147.
Citrus, 293.
Cocos nucifera, 27.
— romansoffiana, 61.
Cordia interrupla, 141, 321.
Courge de Siam, 51.
Cucurbila melanosperma, 57.
Cupressus sempervirens fastigiala,
358.
Cuscute, 316.
Cycas revolula, 196.
Cynodon daclylon, 19.
Draba verna, 289.
Dioon edule, 196.
Dioscorea pentaphylla var. horlo-
rum, 51.
Elæis Poissoni var. {enera, 150,
Empusa muscæ, 36.
Encephalarlos horridus, 196.
Entomophlthora aulicæ, 35.
Eucalyptus, 190.
Feijoa, 192:
Fenouil, 141.
Filao, 95.
Frêne, 280.
Graphiola phænicis, 127.
Haricot, 147.
Hibiscus tiliinceus, 343.
Igname, 57, 329.
Isaria densa, 33.
— destruclor, 33.
Jaragua, 18.
Laïitue, 147.
Livislona australis macrophyllu, 43.
Mangifera indica, 27,
Melinis minuliflora, 18.
Microlæna slipoides, 20.
Moutarde de Chine, 141.
Mulgedium sibericum, 61.
Musa japonica, #2.
Navet, 146.
Noyer, 295.
Oignon, 148.
Olivier, 78.
Oranger, 359.
Orchidées, 12.
Oreopanazx plalanifolius, 294,
TABLE ALPHABÉTIQUE DES ARTICLES 391
Paspalum dilalatum, 20.
Phaseolus multiflorus, 92.
Phillostachys aurea, 42.
Phænix, 121.
Piment, 141.
Pins, 62, 193.
Poireau, 141.
Pois, 147.
Pomme de terre, 310.
Pomme de terre des Canaries, 58,
61, 94, 192, 273, 29%.
Pomme de terre du Congo, 148.
Radis, 145.
Riz, 129, 198.
Safran, 329.
Scorsonère, 141.
Selé, 43.
Spicaria farinosa var. verlicilloides,
36.
Sporotrichum globuliferum, 35.
Soja, 295.
Solanum, 63, 313.
Sorgho, 15, 92, 326.
Slachys affinis, 329.
Slyzanus stemonitis, 311.
Tagasaste, 58
Tomate, 141.
Topinambour, 95.
Trifolium alerandrinum, 296.
Voandzeia subierranea, 360.
Yucca aloifolia, 156, 157.
Zamia Brongniartii, 197.
TABLE ALPHABÉTIQUE DES ARTICLES
PUBLIÉS DANS CE VOLUME
Acclimatation (L'\ des Insectes auxiliaires et son importance au
MODE VUE AETIC Ole NN NL E NE NE EN MNEnE 137
Acclimatation (Les progrès de |’) des Plantes exotiques dans cer-
taines parties tempérées de la France et surtout dans le Sud-
QUES RE EE TR en te MAO AQU Lu 42
Actes de la Société d’Acclimatation . . . . 66, 100. 129, 161, 493, 361
Agriculture à l’île Maurice (L'œuvre de la Direction de) . . : . : . 317
ANaTontenl)e NET EN MEET ARRET DENT Ro A QE Xe)
Animaux à fourrure. L'élevage pratique du Skunk . PE ER M 67
RENE GMIBLeRREAND)) END 2 6 UNE NES 25 330
Bécasse (Sur un cas d’albinisme partiel des aïles d'une) . . . . . . 63
BPANCHARDER APR AE). 20220500 0) LS NT Re nn 65
BLancuarp (Note complémentaire sur l'œuvre scientifique du pro-
fesseur Raphaël) . . . . . } 163
Boisson (Une) économique . . 280
PURE AMEL OUT) PARTNER EN ANR 65
ChaPpPELLIER (Paul) . . . . A AR EE AMEL D ut RE)
Champignons (Sur les) parasites des Insectes CE A TT VAN TL 33
Chenille processionnaire du Pin (A propos de la). . . . . . . . 3 62
Chévre (la) danses résions dévastées "NN 265
Chloris gayana (Uue nouvelle po fourragère pour les pays Sub.
ÉLOPICAUX/Rle) ER NTRN 17
Cocos nucifera (A propos du). pe 27
Côte d'Azur (Notes de la). . . . . . 156
Chroniquersénérale etifaits) divers MC COM 28
DécreteniUtiisation des)fanimauxe ere NM ENENENt En lS D
Déchets (Utilisation des) de la maison en Agriculture . . . . . . . 345
Déeunenanticalannuel eee NE ANT 198
392 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
Dioon edule et Encephalartos horridus. Exemples: d'enracinement
SD OLA ES AR MSN TENNIS DER EP DR PR
Discours prononcé Je 28 mai 1919 par M. Lebrun, ministre des
RÉSIONSYIDÉTÉ SN MN RP TN RE UT RCE
Discours Rs le 25 mai 1919 par M'Ed. Perrier .
Élevage (L') dans l'Afrique du Nord. . . . . . ;
Exposé des travaux de la Société depuis 1914. . etat OO
Faisans sauvasesNiAUMDAVSIUES) APE PO NN
GEorr8oy SaINT-HiLarre (Albert). À te PMRANE
Graines polagères (Production de) au Congo belge. Ds le 7e
Grand-Duc (Le). Sa reproduction en captivité. . . . . . 300, 334,
Hrbiscusatiliaceusi(tuder srl) PEN NE
Hippopotame (Gestation d'une femelle d’); alimentation et repro-
duction chez les animaux captifs . . . . . IN EL 2 AE
Hippopotame (Les "immersions del)". F OU
Hirondelles (Sur une colonie d’) des rivages. . . . . . . .. loi
Histoire naturelle (Concours d'observations d’) présentés par les
élèves des Ecoles primaires. . . . . . . . . ent
HuA (Henri) MU eu T0) SEE RAI RP
Huître perlière (Culture de l ) dans le golfe de Californie. . . . . .
Influence (De l') des migrations et des introductions accidentelles.
Irréductibilité et domestication Ph PAPE NNER OPUS RE"
Jardin zoologique (Le) de Cologne après l'armistice. . . . . . . . .
Mégachile (A#propos d'une nidification de) TN
Membres de la Société (Liste supplémentaire des).
Mouche de l'Olive (Sur les principaux moyens de destruction de Ia).
Mulet(Le)\en Afrique occidentale francaise nv" NN
Oiseaux (Les) de cage en Chine. . . .. PRE te oc: de
Piésesipour Rats fMulolstet#Taupes Ur MEN MEN
Pigeon\Gauchoïs (Le) EAN ELISA EN IPS RTE
Plante (La), la Bête et la Patrie. Contérence faite le 25 mai 1919.
Pommes de terre des Canaries (Expériences de culture de diverses
vante LéSIAe 2 EM Lee URSS ME IR AN ne PETER
Pommes de terre (Surveillance des arrivages de) infestées .par la
Telp nes Leu Lu ele el ie een MT NO AN APRES
Rapport au nom 1 de la Commission deshRécompenses ER
Rempblacant le) HE NAREME TSSNT: LT NAS TOOURE Le
IRIZH(AMPrO POS (du): 20 Et Un M et EN A PEER
Selé”(L'hüuile: de) raie ete TR RE EE
Sorchollebouturase du) EME EN CPE
Sorgho (Le) hâtif de Minnesota cultivé c comnie fourrage.
Vergers (Pour la reconstitution rapide des) dévastés par l'ennemi.
Villers- ae (La fin de)... LP ti SRE RNENNERP EE
TABLES DES
TABLE DES
Albert GEOFFROY SAINT-HILAIRE, p. 98.
ARENBERG (Pierre D’), p. 331.
CHAPPELLIER (Paul), p. 329.
Chinois promeneur d’Oiseau, PI. V.
Chloris Gayana, un mois et vingt
jours après la plantation par
bouture, PI. III.
Chloris Gayana en fleurs, PI. II.
Grand-Duc entre MM. Rollinat et
Debreuil, PL XII.
Huître perlière. Vue générale du
fond de la baie de San Gabriel et
des établissements d'Ostréiculture
perlière. Ile d'Espiritu Santo
(Golfe de Californie), PI. VI.
Huître perlière. Vue montrant le
barrage du fond de la baie de San
Gabriel et le dispositif des bâti-
ments et établissements pour la
culture de l’Huiître perlière. Ile
d’'Espiritu Santo (Golfe de Cali-
fornie), PI. VII.
Huitre perlière. Partie du barrage
du fond de la baie de San Ga-
briel, montrant la disposition des
viviers pour le premier dévelop-
pement des jeunes Huiîtres per-
lières. Ile d'Espiritu Santo (Golfe
de Californie), PI. VIII.
Huître perlière. Canal vivier avec
et sans sa toiture de protection,
PI. IX.
Huître perlière. Caissons-protec-
teurs de naissin, PI. X.
Papa palmera (demi-grandeur ),
p- 2174.
Papa blanca (demi- grandeur ),
p- 215:
Parc zoologique de Gooilust (Hol-
lande), Antilopes Oryx du Cap,
PI: "1V:
Parc zoologique de Gooilust (Hol-
lande), Zèbres de Grévy, PI. IV.
GRAVURES 393
GRAVURES
Piège pour Rats, Mulots et Taupes,
p- 155.
Phytalus Smithi (Capture de 16.000)
dans une nuit, p. 321.
Rameau de Rosier et feuille de
Lilas découpés par les Méga-
liches, p. 142.
1) Epimedium pinnatum
Berberidées (Perse);
2) Akebia quinata Decaisne, Lardi-
zabalées (Japon), p. 143.
Sesamia vuteria © et 6. Prode-
nia relina. Cirphis © et 6. In-
sectes nuisibles à la Canne à
sucre, PI. XI.
Sesamia vuteria (OEufs de) para-
sités. OEufs de Sesamia vuteria.
OEufs de Prodenia retina, PI. XI.
Simple method of marking Skunks,
p. 69.
Skung making and pedigree chart,
DAME
Teigne des solanées (Phtorimæa
oparculella), p. rt.
1) Cocons fixés à la surface d’un sac
ayant contenu des tubercules in-
festés, p. 376.
2) Coupe de Pomme de terre atta-
quée, montrant les galeries, p.371.
3) Pomme de terre attaquée, mon-
trant les excréments de la Che-
nille refoulés à l’orifice des gale-
ries, p. 371.
Villers-Bretonueux. Les volières des
Passereaux, PI. 1.
Villers-Bretonneux. La Faisanderie,
BL 1
Villers-Bretonneux. La Faisanderie
et la galerie chauffée, PI. IT.
Villers-Bretonneux. Le parc des
Nandous. Maiïisonnette écroulée,
PI. IT.
Fisher,
01 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D ACCLIMATATION
EXTRAITS DES PROCES-VERBAUX
DES SÉANCES GÉNÉRALES
1918. Séance du 4 novembre. 50 | 1949. Séance du 3 févriér. . 118
— Séance du 18 uovembre 81 171 Séance du 110fevrier 2.193
— Séance du 2 décembre. 87 — Séance du 3 nrars . . ! 190
— Séance du 16 décembre. 94 — Séance du AT Mars "584
4919. Séance du 13 janvier . 109 — Séance du 7 avril. . . 289
— Assemblée générale du — Séance du 28 avril. . . 4353
20ManVIEr EE se US — Séance du 19 mai. . . 318
ORDRES DU JOUR DES SÉANCES
POUR LE MOIS DE JANVIER 1920.
SÉANCES GÉNÉRALES
Lundi 5, à 3 heures. — M. LE PROFESSEUR GRUVEL : Produits
gras d’origine animale des Colonies françaises.
— M. AnDRÉ PiépazLu : lufluence des récipients en fer sur les
vins.
Lundi 19, à 3 heures. — M. PicrrEe Crepin : Les Vers-à-soie chez
les auteurs grecs et latins.
— L'intelligence des Animaux (observations).
Séance de section.
Jeudi 8, à 3 heures. — Sous-sEcrion D'ORNIIHOLOGIE : Ligue pouf
la Protection des Oiseaux.
Tous les membres de la Société sont priés d'assister aux
Séances générales, qui ont lieu deux fois par mois, au Siège
social, 198, boulevard Saint-Germain.
Le Gérant : À. MARETHEUX.
Paris. — L. MARETHEUX, imprimeur, 1, rue Cassette.
UN
tx
Mage ag 4
MRC PTT # Er
* Plante rustique.
** Plante demi-rustique.
_ Acer Campbelli **.
— Hookeri.
— hymalaicus.
j — levigatum**.
_ Aclinidia strigosa.
» Æsculus punduana. 7
» Alnus nepalensis.
… Anemone rivularis *.
__ — vitifolia *.
» Ardisia involucrata.
» Artemisia parviflora *.
…. Astilbe rivularis *.
- Beilschmiedia Gammieana.
. Betula ufilis *.
“ Buddleia asiatica.
Campammaæa parviflora.
_ Casearia Vareca.
. Cassia lzvigata.
— occidentalis.
De 7 Tora;
_ Cautleya lutea.
. Celastrus Championi.
— paniculata.
lematis Gouriana.
Commellina obliqua *.
Corydalis longipes *.
Cotoneaster frigida *.
Cotoneaster rotundifolia. *.
- Crotalaria tetraÿona.
- Cryptolepis elegans.
… Desmodeum tilizfolium*.
- Dicentra thalictrifolia *. :
ÆEdgeworthia Gardneri **.
- Elzocarpus sikkimensis.
= Eriobothria petiolata.
- Erythrina arborescens.
… Eurya acuminata.
» Ficus Hookeri.
… Frazinus floribunda **.
- Gaultheria nummularioides.
« Helwingia limalaica.
eptapleurum impressum.
E- — venulosum.
Hydrangea robusta.
Hypericum Hookerianum *.
raines offertes par M. GAGE,
superintendant du Jardin royal
__ botanique de Darjeeling, à
_ Calcutta (Inde). .
Cynoglossum Wallhichianum *.
: lex fragilis.
Hypericum patulum **,
— PÉPIANSIE. "3
robusla.
— insignis.
Jasminum humile *,
Liqustrum confusum *.
Lobelia pyramidalis *.
Magnolia Campbelli *.
Michelia Cathearti.
Mucuna macrocarpa.
Neillia thyrsiflora *.
Notochæte hamosa *.
Olea Gamblei.
Osbeckia nutans.
Picea morinda *.
Pieris ovalifolia **.
Pitiosporum floribundum."
Piptanthus nepalensis **.
Plectranthus Stocksii.
Pogostemon parviflorus *.
Pordna racemosa.
Prunus acuminata *.
— Puddum.
— nepalensis.
Pratia montana.
Quercus incana.
— Griffithii.
Rhododendron arboreum.
— ciliatum **.
— cinnabarinum.
— Dalhousiæ.
— Falconerti.
Rhododendron grande.
— Madden.
Rubia cordifolia.
Sauranga ñepalensis.
Sauropus albicans *.
Saussurea deltoidea.
Schima Wallichi.
Senecio densiflorus.
— scandens *.
Smilax aspericaulis.
Solanum Khasianum.
— nigrum.
— verbasciflorum.
Sonchus arvensis *.
Styraz Hookeri.
Swertia tongluensis.
Symplocos theæfolia.
Tephrosia candida.
EN DISTRIBUTION
#r,
Trachycarpus Marlianus.
Trichosanthus palmata.
Tricholepis furcata.
Triumfelta rhomboidea.
Tsuga Brussonianu.
Urena lobata.
Vaccinium coriaceum.
— Dunaliarym.
— nummularia.
= serralum.
Viburnum erubescens *.
Vitis bracteolata. :
Zanthozylum acanthopodium.
2° LISTE.
Antistrophe oxyantha.
Aster himalaicus.
Aucuba himalaica.
Clematis nepalensis.
Cynura nepalensis.
Dendrocalamus Hamiltoni.
Eriobotrya Hookeriana.
Trichosanthes palmata.
Moœsia chisia.
Nyssa sessiliflora.
Osbeckia. stellata.
Oxalis corniculata.
Rosa macrophylla.
Rosa sericea.
Rubus alpestris
Rubus cordifolius. &
Trachy-carpus excelsa. À
Graines envoyées par le Jardin
botanique de Sydney (Australie).
Añdropogon cæruleus (Queensland!
blue grass).
Dantonia semiannularis (Walz NO
laby or white sop grass). !
Bromus inermis (Australian
Brome grass).
Tamworth Lucerne. ;
Lucerne Hunter River.
New Zealand Rye crass.
New Zealand Bocksfoot orass.
Sudangrass.
Graines offertes par M. BOIS
Cucurbila melanosperma (Courge.
de Siam). F
Graines offertes par M. MOREL
Dimorphoteca auriantiaca.
Cytisus sempervirens.
Héliotrope géant var. Lemoine.
S'adresser au Secrélariat.
tale, Afrique équatoriale
rire à M Geo Favarel,
direction convois, etc.
" LA
OFFRES
x oyages touristiques et documentaires à
travers le Continent noir.
xplorations scientifiques. — Récoltes entomo-
giques. — Captures scientifiques en vue de
troduction en Francé et de l’acclimatation, —
“Chasses au gros gibier {animaux non protégés).
.… Dix-sept années de pratique en Afrique occiden-
Centre africain.
administrateur des
lônies à Brive (Corrèze), qui, au cours d'un
gé, éventuellement sollicité, organiserait itiné-
faire voyage en but mission, coopérerait travaux,
Drendrait activement part chasses, assumerail
Offres et Demandes réservées aux membres de la Société.
Mu excès nombre, réelle occasion. Étalon Orient
pour amélioration cheptel caprin. Ecrire Jennys
(Loiret).
Nandou &
Farm, Créteil (Seine).
1-2 Daïms 1919, 2 ® pleines ou échange contre.
Chèvre Murcie ou espèce à poil court. — Jeunes
Mouflons à manchettes pour Mouflons de Corse.
M. Jouffrault, Argenton-Château (Deux-Sèvres).
*+
+ x
Lophophore &,co. Ho-ki, Swinhoé &, Mélanote à,
ayant couvé et élevé des jeunes.
Deux & et quatreQ Lamas, adultes. — M. de Sain-.
ville, Courbes-Vaux, par Saint-Germain-des-Prés
SOCIÈTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION DE FRANCE
PR
RECONNUE D’UTILITÉ PUBLIQUE
Le but de la Société Nationale d'Acclimatation de France est de concourir :
1° à l'introduction, à l’acclimatation et à la domestication des espèces d'animaux
utiles et d'ornement; 2° au perfectionnement et à la multiplication des races
nouvellement introduites ou domestiquées; 3° à l'introduction et à la propagation
de végétaux utiles ou d'ornement.
Le nombre des Membres de la Société est illimité : les Étrangers et les Dames
peuvent en faire partie, ainsi que les Personnes civiles, les Associations, les Établis-
sements publics ou privés (Laboratoires, Jardins zoologiques ou botaniques, Musées,
Sociétés commerciales, etc.).
La Société se compose de membres Titulaires, membres à Vie, membres
Donateurs, membres Bienfaiteurs.
Le membre Titulaire est celui qui paie un droit d'entrée 46 10 francs et une
cotisation annuelle de 25 francs. 3
Le membre à Vie est celui qui paie un droit d'entrée de 10 francs et qui s 'affran-
chit de la cotisation annuelle par un versement de 250 francs.
Le membre Donateur est celui qui verse une somme d’au moins 500 francs.
Le membre Bienfaiteur est celui qui verse une somme d'au moins 1.000 francs;
son nom est inscrit, à perpétuité, en tête de la liste des membres.
Des formules d'adhésion sont adressées sur demande.
La Société décerne, chaque année, en Séance solennelle, des récompenses. «
Ces récompenses sont attribuées aux personnes qui, par leurs travaux, tant théo-
riques que pratiques, ont aidé à la vulgarisation des idées de la Société.
En outre de la Séance solennelle et publique des récompenses et du Déjeuner ”
amical annuel, exclusivement réservé à ses membres, la Société tient chaque mois
des séances générales et aes séances de Sections : 4° Mammalogie; 2° Ornithologie et
sa sous-section, Protection des Oiseaux; 3° Aquiculture; 4° Entomologie; 5° Botanique; \
et 6° Colonisation.
Tous les membres peuvent assister à ces séances ; les ordres du jour des séances M
générales sont adressés sur demande.
La Société encourage d’une manière toute spéciale les études de Zoologie et de
Botanique appliquées en distribuant des graines et en confiant des cheptels d’ani-
maux à ses membres. À
Elle publie le Bulletin de la Sokigé:;] Hatiônale d’Acclimatation de France j
et la Revue d'Histoire naturelle appliquée WStrée de gravures. Ces publications
traitent des questions concernant l'élevage deS’animaux, la culture des plantes et
particulièrement des faits d’acclimatation survetrus en France et à l’Étranger. Elles
donnent les renseignements les plus variés sur les animaux et les plantes utiles ou
d'ornement d'introduction nouvelle. 4
On y trouve des articles de fond relatifs aux applications de l’histoire naturelle :
installation, éducation des animaux, culture des plantes, usages, introduction, etc., etc.
Ces publications sont adressées, gratuitement, à tous les membres de la Société."
*
# *
La Société Nationale d'Acclimatation poursuit un but entièrement désin-\
téressé et ne sert aucun intérêt particulier; adhérer à ses statuts, l'aider dans ses
efforts, c'est contribuer au bien-être général et à la prospérité du pays.
Le Gérant : A. MARETHEUX.
Paris. — L. MARETHEUX, imprimeur, 1, rue Cassette.
BULLETIN
DE LA
cité Natorale d'Accinataton de Francs
FONDÉE LE 10 FÉVRIER 1854
RECONNUE ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE
Par Décret du 26 Février 1835
ANNÉE 1920
SOIXANTE-SEPTIÈME ANNÉE
sant
uw. Yoùs
Tant: à!
LT
PARIS
AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ
198, BOULEVARD SAINT-GERMAIN (vrr*)
1920
BULLETIN
SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
: DE FRANCE
PAT one À ANNE SOMESTE SENN L Re PET TRES MCE ETS"
z k AGREE LT, c : ÿ RARES. À
BULLETIN dé
ociété Nationale d'Acclimatation
É:. | DE FRANCE à
CE
REVUE DES SCIENCES NATURELLES APPLIQUÉES
67e ANNÉE
N° 1. — JANVIER 1920 à
SOMMAIRE ka
ORGANISATION POUR L'ANNÉE 1920. — Conseil, Commissions, Sections. . . . . . . . . . . Î PA
Liste supplémentaire des Membres de la Société, arrêtée au 1# janvier 1920. . . . . . . . 4 i
PRO ES DES DCI EE D A CCLÉIMATATION RE: URL Ve 02 etes ous 6
Extraits des procès-verbaux des Séances de la Société : re
Séance générale du 26 mai 1919. . . . . . . . . . . Se PE DURS RE SE er M UE 7 :
Séances des Sections : PS
PoSécnon—Manmmalosnie séance. du d4avril 1919474 2 ne AS ee 8 |
rom Noquicuitures. séance du 12"mar 19107. DNS RE PR AISNE ER 9
DESeGHOn A NBotdHquer séance du 12 mar 19198 22e SNL NN Re True 10
Extraits de la Correspondance :
H° Jumerze. — La conservation des œufs d'Autruche . . . . .,. . . . . . . . . CE ETS 11 x
RATER TE IPNE I fants ADS. LE NT MR NN etat eat RON 12 5;
Bibliographie :
E."W. MAc CorcLum. — The newer knowledge of nutrition, par A. MouQUET . : , . . . . 15
Un naiméro, 3 francs : — Pour les Membres de la Société, 2 fr. 50.
ONE ENT ——
AU SIÈGE SOCIAL :. “
| DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION DE FRANCE GE
= 198, BOULEVARD SAINT-GERMAIN, PARIS !VII°).
«_ Des cartes annuelles d'entrée au Jardin d’Acclimatation, accompagnées de
40 tickets sont délivrées au prix de 10 francs, aux membres de la Société, di
“ans nos bureaux. Ds
K F
BUREAU ET CONSEIL D'ADMINISTRATION POUR 1920
Président, M. Edmond PEeRrixr, Membre de l'Institul ot de l’Académie de Médecine, Professeur an
Muséum d'Histoire naturelle, Paris.
MM. D. Bois, Assistant au Muséum d'Histoire naturelle, 15, rune Faidherhbe,
Vice-Présidents.. Saint-Mandé (Seine).
Dr Cnauveau, Sénateur de la Côte-d'Or, 225, boulevard Saint-Germain, Paris.
Secrétaire général, M. Maurice Loyer, 12, rue du Four, Paris. à ".
MM.J. CrepiN, 55, rue de Verneuil, Paris (Séances).
Ca. DeBRKUIL, 25, rue de Châteaudun, Paris (Intérieur).
Secrétaires.
J. DELACGOUR, 28, rue de Madrid, Paris (Etranger).
Trésorier, M. le D' SkBILLOTTE, 6, rue de l'Oratoiré, Paris.
Archivisie-Bibliothécaire : M. P. DE CLERMONT.
re sat. Membres du Conseil.
MM. A. CHAPRELLIER, 197, avenue Daumesnil, Paris.
le D" ACHÂLME, Directeur du Laboratoire ‘colonial du Muséum d'Histoire naturelle, 1, rue Andrieux,
Paris.
le D° P. MARCHAL,, Membre de l’Institut, Professeur à l’Institut National Agronomique, 45, rue
de Verrières, à Antony (Seine).
le D' LEPRINCE, 62, rue de la Tour, Paris.
MAILLES, rue de l'Union, La Varenne-Saint-Hilaire (Seine).
le Dr E. TrourssarT, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle, 61, rue Cuvier, Paris.
LecouTE, Membre de l'Institut, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle, 14,rue des Ecoles, Paris.
P. CARIÉ, 40, boulevard de Courcelles, Paris.
L. RouLe, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle, 57, rue Cuvier, Paris.
G. Foucxer (l'abbé), 24, rue Cassette, Paris.
P. KEsINER, Président de la Société de Chimie industrielle, 38, rue Ribera, Paris.
R. Le Fort, 89, boulevard Malesherbes, Paris.
Dates des Séances générales et du Conseil
POUR L'ANNÉE 1920
Janvier | Février Mars | Avril | Mai | Novembre | Décembre
SÉANCES DU CONSEIL, le mercredi à 4 h.
Séances. générales, le lundi à 3 h.
Sous-SECTION d'Ornilhologie (Ligue pour
la Protection des oiseaux) les jeudis
EHESS RTE ON AT OUR
Les membres de la Société qui désirent assister aux Séances générales recevront
sur leur demande les ordres du jour mensuels des séances.
Le Secrétaire général a l’honneur d'informer MM. les Membres de la Société et les
PO qui désireraient l'entretenir, qu’il se tient à leur disposition, au siège de la
ociété, 198, boulevard Saint-Germain, tous les Lundis, de 4 à 7 heures. î
Les auteurs sont informés que, les prix des tirages à part subissant des variations ;
fréquentes du fait de la guerre, le tableau publié sur la couverture du Bulletin cesse d’être
applicable; il sera fait désormais un prix spécial pour chaque tirage à part. :
La Société ne prend sous sa responsabilité aucune des opinions émises
par les auteurs des articles insérés dans le Bulletin.
La reproduction, sans indication de source, ni de nom d'auteur,
des articles publiés dans le Bulletin est interdite.
SOCIÉTÉ NATIONALE
D'ACCLIMATATION
DE FRANCE ei
quew YORK
BOTant: 4!
SAR
ORGANISATION POUR L'ANNÉE 192
CONSEIL — COMMISSIONS — BUREAUX DES SECTIONS
CONSEIL D’ADMINTSTRATION POUR 1920
BUREAU
Président.
M. Edmond PERRIER, membre de l'Institut et de l’Académie de
Médecine, professeur au Muséum d'Histoire naturelle.
Vice-Présidents.
MM. D. BOIS, assistant au Muséum d'Histoire naturelle.
Dr CHAUVEAU, sénateur de la Côte-d'Or.
| Secrétaire général.
M. Maurice LOYER.
Vice-Secrétaires.
MM. J. CREPIN, Secrétaire des Séances.
Ch. DEBREUIL, Secrétaire pour l'Intérieur.
J. DELACOUR, Secrétaire pour l'Étranger.
Trésorier.
M. le D: SEBILLOTTE.
Archiviste-Bibliothécaire.
M. P. de CLERMONT.
BULL. SOC. NAT. ACCL.: ER, 1090. — 1
M 0 HN
2 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D’ACCLIMATATION
pa
MEMBRES DU CONSEIL
MM. le D' LEPRINCE.
Ch. MAILLES.
E. TROUESSART, professeur aù Müséuri d'Histoire naturellé.
L. ROULE, professeur au Muséum d'Histoire naturelle.
FOUCHER (abbé G.).
P. CARIÉ.
P. KESTNER, président de la Société de Chimie industrielle.
RÉAPEHARORIT
A. CHAPPELLIER, chef de travaux de Zoologie à l'Ecole
pratique des Hautes-Études.
ACHALME, directeur du Laboratoire colonial du Muséum
d'Histoire naturelle.
P. MARCHAL, membre de l’Institut, professeur à l’Institut
national agronomique.
LECOMTE, membre de l’Institut, professeur au Muséum d’His-
toire naturelle.
Vice-Président honoraire.
M. le baron Jules de GUERNE.
Archivistes-Bibliothécaires honoraires.
MM. MOREL.
CAUCURTE.
Membres honoraires du Conseil.
MM. le comte Raymond de DALMAS.
MILHE-POUTINGON.
P. A.-PICHOT.
Secrétaire des Séances adjoint.
M. Pierre CREPIN.
COMMISSION DES CHEPTELS
MM. le PRrÉsIoENT et le SECRÉTAIRE GÉNÉRAL.
Membres pris dans le Conseil. Membres pris dans la Société.
MM. DEpREuIz. MM. Lasseaux.
DELACOUR. VOITELLIER.
TROUESSART. MouQuEr.
ORGANISATION DE LA SOCIÉTÉ 3
COMMISSION DES RÉCOMPENSES
MM. le Présinenr et le SECRÉTAIRE GÉNÉRAL.
Délégués du Conseil.
MM. A. Cnarrezuer, C. Maizces, C. DEBREUIL, MARCHAL.
Déléqués des sections.
Première section. — Mammalogie. . MM. J. Creri.
Deuxième section. — Ornithologie . . J. DEcacour.
Troisième section. — Aquiculture . . L. ROULE.
Quatrième section. — Entomologie . . A.-L. CLÉMENT.
Cinquième section. — Botanique . . . D. Bots.
Sixième section. — Colonisation . . . LECONTE.
COMMISSION DE COMPTABILITÉ
MM. Barrior, P. Faucon, LEPRINCE.
COMMISSION
DE LA BIBLIOTHÈQUE ET DES ARCHIVES
MM. Cartïé, FoucHEer, MAILLES.
COMMISSION DE PUBLICATION
MM. les PRÉSIDENTS DE SECTION, le SECRÉTAIRE GÉNÉRAL et les Vice-
SECRÉTAIRES. :
LUREAUX DES SECTIONS
4re Section. — Mammalogie. 3° Section. — Aquiculture.
MM. C. Desreuir, déléqué du Conseil. | MM. R. Le Forr, déléque du Conseil.
TROUESSART, président. ROULE, président.
Movquer, vice-président. LEPRINCE, vice-président.
L. Perrr, secrétaire. ANGEL, secrélaire.
2° Section. — Ornithologie. : ;
FE 0 Jo FAR 4° Section. — Entomologie.
MM. C. Marries, déléqué du Conseil. nc
J, Decacour, président. MM: P. CariE, déléqué du Conseil.
VoirTELLIER, vice-président. | CLÉMENT, président.
J. Bexuioz et A. Decoux, secré- MarcaL, vice-président.
Hire. Abbé Foucuer, secrétaire.
Sous-Section. 5° Section. — Botanique.
(LIGUE FRANÇAISE MM. P. Kesrner, déléqué du Conseil.
POUR LA PROTECTION DES OISEAUX). Bois, président.
MM. C. Maires, délégué d'u Conseil. N..., vice-président.
L. TERNIER, président. ConNrARD, secrétaire.
MÉNÉGAUx et HuGuEs, vice-pré- ; JU
te 6° Section. — Colonisation.
A. CHAPPELLIER, secrétaire. MM. Lecoure, déléqué du Conseil.
R. DE CLerMonr, secrélaire des A. CHEVALIER, président.
séances. L. DiGuer, vice-président.
R. Lert1, frésorier. BrET, secrétaire. ;
LISTE SUPPLÉMENTAIRE
DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ
ARRÊTÉE AU 1°" JANVIER 1920
Mmes
Perrier (Marguerite), 171, boulevard du Montparnasse, à Paris (VI®);
Membre titulaire, présentée par MM. E. Perrier, C. Debreuil et
M. Loyer.
Bioccay (Paul), 22, rue Hamelin, à Paris (XVIe); Membre titulaire,
présentée par MM. E. Perrier, M. Loyer et C. Debreuil.
M'iie
Powwer (Marie-Antoinette), château du Ferry, par Cherves-de-
Cognac (Charente); Membre titulaire, présentée par MM. R. Rol-
linat, E. Perrier et C. Dehbreuil.
MM.
Renarn (Benoît-Alfred-François-Marie), propriétaire à Bretteville-
sur-Odon (Calvados); Membre titulaire, présenté par MM. Fortin,
J. Crepin et M. Loyer.
BrauD (Léonard), mégissier, avenue Thiers, à Saint-Junien (Haute-
Vienne); Membre titulaire, présenté par MM. Lauvwers, J. Crepin et
FNPerrier
Bouyoun (Albert), directeur du Laboratoire de Biologie vétérinaire,
2, rue de la Charité, à Saint-Etienne (Loire); Membre titulaire,
présenté par MM. E. Perrier, G. Debreuil et M. Loyer.
Boursier (Albert), propriétaire, à Châteauneuf-sur-Charente (Cha-
rente); Membre titulaire, présenté par MM. Lauvwers, J. Crepin et
E. Perrier.
Courerc (Georges), ingénieur-agriculteur, à Aubenas (Ardèche);
Membre titulaire, présenté par MM. E. Perrier, D. Bois et le comte
Delamarre de Monchaux.
Peix (L.), propriétaire, 20, rue Arago, à Angoulême (Charente);
Membre titulaire, présenté par MM. Lauwers, J. Crepin et Debreuil.
WATCHAYARONG SissowaTH (prince), étudiant à l’École des Sciences
politiques, 35, rue de Lubeck, à Paris (XVI-); Membre titulaire,
présenté par MM. G. Capus, Debreuil et E. Perrier.
ScawerEr (Emile), correspondant de l’Institut de France, à Colmar
(Alsace), et 53, rue de Vaugirard, à Paris (VIe); Membre tituluire,
présenté par MM. J. Crepin, Debreuil et Delamarre de Monchaux.
BRinGEMAN (Reginald-Francis-Orlando), secrétaire de l'Ambassade
de Sa Majesté Britannique, 51, rue des Mathurins, à Paris (VIII);
Membre à vie, présenté par MM.E. Perrier, C. Debreuil et M. Loyer.
Rogertuie (Kléber), mécanicien, à La Couronne (Charente); Membre
titulaire, présenté par MM. Debreuil, J. Crepin et Lauwers.
Dorizon (Louis), 72, rue Ampère, à Paris (XVII); Membre titulaire,
présenté par MM. E. Perrier, D. Bois et Ch. Debreuil.
Gau (André-Marius), pharmacien, 1, boulevard de Strasbourg, à
Nogent-sur-Marne (Seine); Membre titulaire, présents par MM. Lau-
wers, C. Debreuil et J. Crepin.
LISTE SUPPLÉMENTAIRE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ 5
Muxté (Louis-Victor), propriétaire-forestier, 56, boulevard Gam-
betta, à Troyes (Aube); Membre titulaire, présenté par MM. E. Per-
rier, C. Debreuil et M. Loyer.
Ducxance (Maurice), ingénieur en chef à la Compagnie de Béthune,
à Mazingarbe (Pas-de-Calais), Membre titulaire, présenté par
MM. E. Perrier, C. Debreuil et M. Loyer.
CaaPpée (Julien), 2, route de Rouillon (au Cogner), Le Mans (Sarthe);
Membre titulaire, présenté par MM. E. Perrier, C. Debreuil et
M. Loyer.
Darzzy (Pierre), propriétaire, 182, faubourg Saint-Honoré, à Paris
(VILLE), Membre titulaire, présenté par MM. E. Perrier, Delacour et
M. Loyer.
Favarez (Géo), administrateur des colonies, actuellement à Brive
(Corrèze); Membre tilulaire, présenté par MM. E. Perrier, M. Loyer
et C. Debreuil.
Monricau (Maurice-Jean), propriétaire-viticulteur, Chez Saudou, à
Mosnac (Charente); Membre titulaire, présenté par MM. Lauwers,
J. Crepin et E. Perrier. :
RIBEROLLES (Jean), propriétaire, 10, rue de la Fosse, à Nantes, (Loire-
Inférieure); Membre titulaire, présenté par MM. E. Perrier, M. Loyer
et C. Debreuil.
Caroir (R.), à Vireux-Vallerand (Ardennes); Membre titulaire, pré-
senté par MM. E. Perrier, M. Loyer et C. Debreuit.
BerGer (Gaston), docteur en pharmacie, 4, rue Gambelta, à Creil
(Oise); Membre titulaire, présenté par MM. E. Perrier, C. Debreuil
et M. Loyer.
FerRié (Pierre), industriel et propriétaire, 2, quai des Célestins,
major Albert à Villez, par Limetz (Seine-et-Oise); Membre titulaire,
présenté par MM. E. Perrier, C. Debreuil et M. Loyer.
Beauvi5s468 (Léon), docteur en pharmacie, licencié ès sciences natu-
relles, 53, rue Nationale, à l'ours (Indre-et-Loire); Membre titu-
laire, présenté par MM. E. Perrier, C. Debreuil et M. Loyer.
Pam (major Albert), Wormley-Bury-Broxburne (Heris, Angleterre);
Membre titulaire, présenté par MM. E. Perrier, J. Delacour et
Astley.
DezAs (Georges), planteur à Bingerville (Côte d'Ivoire), Membre à vie,
préseuté par MM. E. Perrier, C. Debreuil et M. Loyer.
ScariBAux (Pierre-Emile-Laurent), professeur à l’Institut agrono-
mique, directeur de la Station d'essais de semences au ministère
de l'Agriculture, 4, rue Platon, à Paris (VI); Membre titulaire,
présenté par MM. Rivière, C. Debreuil et E. Perrier.
L'Hogsr (Michel), directeur de la Société royale de Zoologie d'Anvers
(Belgique), 26, place de la Gare, à Anvers; Membre titulaire, pré-
senté par MM. E. Perrier, M. Loyer et C. Debreuil.
AzaARIA (Pierre), 58, avenue du Bois-de-Boulogne, à Paris (XVI°), et
Château de Sermaize, à Bois-le-Roi (Seine-et-Marne); Membre
titulaire, présenté par MM. E. Perrier, C. Debreuil et M. Loyer.
LassupriE-Ducuène (Emils-Adrien), docteur en médecine, 14, rue
de Liége, à Paris (IX°);, Membre titulaire, présenté par MM. E. Per-
rier, l'abbé Foucher et C. Debreuil.
Bourin (Jules), receveur particulier des Finances en retraite, château
(n BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D 'ACCLIMATATION
de la Durante, par Castanet (Haute-Garonne); Membre titulaire,
présenté par MM. J. Crepin, P. Crepin et C. Debreuil.
Raverar (Georges), président du Syndicat de la Rizerie française,
64, Chaussée-d’Antin, à Paris (IX°); Membre titulaire, présenté
‘par MM. E. Perrier, C. Debreuil et M, Loyer.
CreriN (Joseph-Auguste), directeur adjoint de l’usine à glace de
Dakar, Frigorifique Maurel et Rom, à Dakar (Sénégal); Membre
titulaire, présenté par MM. J. Crepin, C. Debreuil et P, Crepin.
SYNDICAT DE LA RIZERIE FRANÇAISE (secrétaire L. Mellier), 64, Chaussée-
d’Antin à Paris (IX°); Membre titulaire, présenté par MM, E. Poer-
rier, C. Debreuil et M. Loyer.
Levesque et Cie, industriels à Nantes (Loire-Inférieure); Membre titu-
laire, présenté par MM. E. Perrier, C. Debreuil et M. Loyer.
Lecenpre (Marcel), chirurgien-dentiste, 25, rue La Condamine, à
Paris (XVIT:) ; Membre titulaire, présenté par MM. Rollinat, E; Per-
trier et C. Debreuil.
GERBAULT (Edouard-Louis), ancien juge. botaniste à Fresnay-sur-
Sarthe (Sarthe); Membre titulaire, présenté par MM. E. Perrier,
D. Bois et A. Chevalier.
TAMWISIER, capitaine d'infanterie, mission Pellé, à Prague (Tchéco-
Slovaquie); Membre titulaire, présenté par MM. E. Perrier, C. De-
breuil et J. Crepin.
HErrissoN (René), artiste-peintre, à Cognac (Charente); Membre titu-
laire, présenté par MM. E. Perrier, A. Chappellier et C. Debreuil,
ACTES DE LA SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION
Notre collègue, le D' Brumpt a été nommé professeur titu-
laire de la chaire de Parasitologie de la Faculté de Médecine de
Paris en remplacement de notre regretté collègue le professeur
Raphaël Blanchard.
Notre collègue, M":° la princesse de Poix a recu la médaille
de vermeil de la Reconnaissance francaise avec la citation
suivante : « Infirmière-major de la $S. B. M., en service depuis
le début des hostilités. N’a cessé de prêter son concours à de
nombreuses formations sanitaires, tant en France qu’en
Serbie eten Égypte. A fondé à Corfou un hôpital de 200 lits,
dont elle a assuré le service, seule avec sa fille, soignant avec
un ädmirable dévouement et un absolu mépris du danger les
malades atteints de typhus, de variole et de choléra, se prodi-
guant avec un zèle des plus louables au chevet des conta-
gieux. »
2
EXTRAIYS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 7
M. Aug. Chevalier, président de notre section de Colonisation,
directeur du laboratoire d'Agronomie coloniale et de l’Institut
scientifique de l'Indochine, a été promu officier de la Légion
d'honneur. |
Le grand prix des Sciences physiques pour 1919 a été
décerné, par l’Académie des Sciences, à notre collègue
M. Louis Roule, professeur au Muséum national d'Histoire
naturelle.
Parmi les lauréats des prix de vertu décernés par l’Académie
francaise nous sommes heureux de voir figurer le nom de notre
collègue, Mf Lemaître, évêque du Soudan, pour sa propagande
active et incessante en faveur de la France pendant toute la
durée de la guerre.
Notre collègue, ie D' F. Louart a été nommé chevalier de la
Légion d'honneur.
EXTRAITS DES PROCÈS - VERBAUX DES SÉANCES DB LA SOCIÉTÉ
SÉANCE GÉNÉRALE DU 26 MAI 1919
Présidence de M. D. Bois, Vice-Président de la Société.
GÉNÉKALITÉS. 5
M. Sauton fait don à la Société d’une importante collec-
tion de Lépidoptères de la zone paléarclique, comprenant
1.655 sujets. Des remerciements sont votés à mains levées au
généreux donateur.
L'Institut colonial de Marseille fait remettre à la Société le
premier numéro du « Pulletin des caoutchours » qui traite des
méthodes scientifiques dans la production, le classement et la
fabrication du caoutchouc.
Il donne en même temps le sommaire du n° 2 qui concerne
l’amélioration du caoutchouc africain.
M. le Président résume quelques notes sur les Vanilliers
africains par E. de Wildeman {de Bruxelles).
Il résulte de cette communication qu'il reste, en Afrique,
beaucoup à faire pour la connaissance des espèces Vanilla et
8 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
qu'il convient de fixer sur ce genre de plantes l'attention des
chercheurs, en vue de l'intérêt économique qui s'y attache.
MAMMALOGIE.
M. Crepin présente à la Société les résultats qu'ont obtenus
respectivement deux de nos collègues, M. Théodore Fortin, de
Bretteville-sur-Odon et M"*° Lebelle, de Fontenay-sous-Bois,
dans leurs tentatives pour supprimer les cornes des Chèvres
qu'ils élèvent.
Un de nos collègues, jugeant superflu de soumettre à une
opération pouvant être douloureuse de jeunes animaux qui
n'avaient, selon lui, rien à gagner par la suppression d’un
attribut de leur espèce, contestait au surplus que la domestica-
tion ait pu déterminer, dans les races caprines de choix, la
régression de la substance cornée. Le fait cependant est
démontré par des exemples dans la note envisagée qui dit
également en quoi les cornes présentent souvent des inconvé-
nients chez la Chèvre appelée à vivre en troupeau dans une
étable et surtout chez le Bouc souvent brutal et turbulent.
AOQUICULTURE.
M. Jacques Pellegrin fait une communication sur les Poissons
d'ornement exotiques et leur commerce.
Cette communication relate des faits et phénomènes extrême-
ment curieux et fort intéressants au point de vue scientifique.
Le Président rend hommage à l'effort que fait le D' Pelle-
grin pour instaurer et répandre en France le goût de l’aqua-
rium d'ornement renfermant des animaux curieux et jolis et
des plantes aquatiques du plus bel effet décoratif pour nos
serres et vérandas.
Le Secrétaire,
P. CREPIN.
Extraits des procès-verbaux des séances des seen.
Je SECTION. — MAMMALOGIE
(Séance du 14 avril 1919.)
Présidence de M. Trouessart, président.
L'ordre du jour appelle la discussion de la question du Mulet
en Afrique occidentale française.
EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DES SECTIONS 9
La section, après observations et discussion, émet le vœu :
- « Que l'emploi du Mulet soit substitué, aussi rapidement que
possible en Afrique occidentale française, au portage par
l’homme.
ITI° SECTION. — AQUICULTURE
(Séance du 12 mai 1919.)
Présidence de M. Roule, président.
M. L. Roule, en ouvrant cette première séance de la Section
après la guerre, rappelle le souvenir du regretté Raweret-
Watel,son prédécesseur, mort en 1916, et adresse à sa mémoire
un hommage auquel s'associent les membres présents.
M. L. Roule expose ensuite, d’après ses constatations
récentes, l’état actuel de la pisciculture en Alsace-Lorraine.
L'élevage de la Carpe se pratique surtout en deux régions :
celle de Dieuze-Sarrebourg en Lorraine, et celle de la Sundgau
en Haute-Alsace. La première se fait remarquer par la grande
étendue de ses étangs, alimentés par les pluies, dont l’un, celui
de Lindre, occupe plus de 700 hectares. La méthode suivie se
rapproche de celle des Dombes : mise en eau pendant deux
ans, et culture de Céréales pendant une année d’asséchement.
Les races élevées comportent une forte proportion de Carpes-
cuir et de Carpes-miroir. La condition, dans la Sundgau, est
différente; les étangs sont petits, alimentés presque tous par
des sources, et contiennent surtout des Carpes à écailles. Cer-
tains exploitants, dans les deux régions, se servent du nour-
rissage au maïs pour alimenter les Poissons, et disent en
_ obtenir de bons résultats.
L'Alsace-Lorraine possède également deux grands établis-
sements de salmoniculture. L'un est celui d'Huningue, ou
plutôt de Blotzheim, commune située à 5 kilomètres de la ville
d'Huningue. Construit en 1852 par le Gouvernement français
sous l'inspiration de Coste, il fut alors affecté à la production
d’alevins de Saumons, de Truites, de Corégones, pour le repeu-
plement. La domination allemarde, après la guerre de 1870,
modifia d'abord cette affectation en lui ôtant son caractère
d'utilité générale par la distribution gratuite des alevins; puis,
l’État cessa de subventionner l'établissement, et le remit à la
commune de Blotzheim, qui le loue actuellement à un piscicul-
teur de métier. L'autre installation est celle de Barville et de
10 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
Wasperviller, au pied du Donon, la plus vaste qui soit; fondée
en 1893 par M. Gérard, négociant à Sarrebourg, elle comprend
une quarantaine d'étangs alimentés par la Sarre. L'élevage
principal est celui de la Truite arc-en-ciel ; sa production est
considérable.
M. Le Fort donne le tableau comparatif des prix de vente du
_ poisson, en Sologne, à l'étang lui-même, en 1914 et en 1919.
Carpes he re ASEUR ER Au kilog. : 0,90 2,40
LAN CNE SUCRE TRUE — 0,90 2,40
BrOCRE (SOMME FER FAR" — 1,40 3,00
ATEN EL NE MEME EAN — 2,30 4,00
ÉICUTENL ASS TUNE does : — 0,30 1,50
ALIEN SSSR AR EE Pc PA LEE — 2,40
Ve SECTION. — BOTANIQUE
(Séance du 12 mai 1919.)
Présidence de M. Bois, président.
Le président résume l'ouvrage de M. Charles Lathrop Pack
The War Garden victorious qui nous a été envoyé de Phila-
delphie. Il présente ensuite :
1° Le catalogue dés Plantes des jardins coloniaux des environs
de Pondichéry, de M. Djeganadin Achard (1884) qui est offert
par M. Nouët, gouverneur des colonies;
2° Le numéro de mars de la Forestry Association, American
Forestry, contenant le compte rendu de la mission de M. Percival
Sheldon Ridsdale dans les régions dévastées de France. |
— Le Department of Agriculture, de Washington, annonce
un envoi de différentes variétés de graines de Soja.
Ces graines seront confiées au Muséum.
— M. Luc fait une communication sur l'emploi de l'avion
dans les colonies pour la recherche des peuplements à feuillage
caractérisé.
— M. Bois lit une note de M. Henry sur un essai de plan-
tation de Coleus tubéreux aux îles Marquises. Cette plante
pourrait y remplacer la Pomme de terre.
— M. Bois présente de la part de M. le comte Delamarre de
Monchaux un croisement de Coucou jaune (Primula officinalis)
et Primevère des jardins à fleurs simples, ayant donné une
plante à fleurs doubles (Troussay, avril 1919). M: Delamarre
de Monchaux avait planté dans le pare de son père, à Troussay,
EXTRAITS DE LA CORRESPONDANCE 11
au voisinage des Primevères communes à fleurs simples jaunes
(Primula officinalis Jacq.). des Primevères de jardins à fleurs
simples, rouges.
La plante présentée n'est pas seulement intéressante en tant
qu'hybride ; elle porte des fleurs doubles (deux corolles
emboitées), ce qui semble démontrer que la plante cultivée
apparlenail à une race possédant des ancêtres à fleurs doubles.
L'hybride de Troussay posséderait donc ce dernier caractère
par atavisme.
Le coloris de la fleur de cet hybride se rapproche du rouge
brun que l’on observe sur l’une des formes sauvages de Pr. offi-
cinalis. Cette dernière forme, assez rare à Troussay, avait été
signalée par Franchet à Cheverny et au Gué-la-Guette (com-
mune de Fontaines-en-Sologne, Loir-et-Cher).
Ea forme sauvage de Pr. officinalis à fleurs rouge brun étant
surtout signalée au voisinage des habitations, M. le comte
Delamarre se demande si elle ne serait pas elle-même un
hybride, comme la plante présentée, cette variation de couleur
pouvant être le point de départ de celles obtenues dans cer-
taines Primevères cultivées, qui se rapprochent beaucoup de
Pr. vulgaris, dont la variété caulescens semble une des souches
probables.
Le Secrétaire,
P. CREPIN.
EXTRAITS DE LA CORRESPONDANCE
LA CONSERVATION DES OEUFS D'AUTRUCHE
Par HENRI JUMELLE,
Directeur du Musée colonial de Marseille.
Par une lettre datée du 22 août 1919, et que je recevais au
commencement d'octobre dernier, mon ami M. Perrier de la
Bâthie me prévenait de Tuléar, qu'un colon, M. Jamet, m’adres-
sait « trois œufs d’Autruche pour une expérience ». « Ces œufs
d'Autruche, ajoutait M. Perrier de la Bâthie, sont devenusassez
abordants iei pour qu'on songe à les exploiter en tant qu'œufs
pour la confiserie. Ils se conservent sur place plus de soixante-
dix jours. Nous désirons savoir s'ils peuvent supporter le voyage
et s'ils vous sont arrivés en bon état. On les mange comme
les œufs de poule, en omelette, en flan, etc. »
12 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D 'ACCLIMATATION
Le colis que j'attendais done en même temps que cette lettre,
cest-à-dire dans les premiers jours &@'octobre, ne m'est par-
venu que le 12 décembre! C'était une caissette ne contenant
que les trois œufs, entre lesquels les vides étaient remplis par
des morceaux de papier chiffonnés.
Après ces quatre mois de voyage, ou presque, de Tuléar à
Marseille, on conçoit que je n'avais plus grande confiance dans
l'expérience tentée. Les soixante-dix jours étaient largement
dépassés. C'est donc même avec quelque méfiance de l'odeur
qui se dégagerait que je fis percer un de ces œufs. Or, le con-
tenu qui s’en est écoulé élait à peu près inodore et la légère
odeur qu'il présentait ét qui élait un peu l’odeur de brioche,
était plutôt agréable.
Tout le liquide a donc été battu en omelette, qui a été goûtée
par huit personnes. Il y a eu complet accord pour reconnaître
que c'était une omelette parfaitement mangeable, sans saveur
ni odeur pouvant provoquer la moindre répugnance. L'aspect
en était un peu compact et granuleux (compact intérieurement,
granuleux à la surface), peut-être à cause de la trop grande
quantité de liquide employé; mais la question n’est pas là,
puisqu'il s'agissait seulement de s'assurer si les œufs pou-
vaient supporter ce long voyage sans s’altérer. Sans conteste,
à cet égard, l'expérience a réussi, malgré la longue et anor-
male durée du transport.
Je ne recherche point sous quelle forme les ue ainsi eXpé-
diés trouveraient leur utilisation ; mais j'ai cru intéressant de
signaler — à tout hasard du moins, car la constatation a peut-
ètre élé déjà antérieurement faite — la parfaite possibilité de
ces exportations, pour le cas où quelque industrie accepterait
celte utilisation d'œufs que le Sud-Ouest de Madagascar pour-
rait fournir, semble-t-il, en assez grandes quantités.
CHRONIQUE GÉNÉRALE ET FAITS DIVERS
Les Cygnes des Tuileries. — La destruction des Éléphants de la forêt
d'Addo. — Les œufs granulés. — Nouvelles importations. — Les
victimes des bêtes sauvages aux Indes.
M. Frédéric Masson vient d'ajouter un nouveau volume à sa
série déjà longue d'Etudes napoléoniennes. Ce dernier ouvrage
traite spécialement de l’impératrice Joséphine, alors qu'elle
CHRONIQUE GÉNÉRALE ET FAIT3 DIVERS 13
n'était encore que la femme du Premier Consul, Madame Bona-
parte (1196-1804). Mais déjà l'illustre couple était reçu, dans
les villes qu'il allait visiter, avec les honneurs souverains.
Presque partout sont offerts en leur forme ancienne et naïve
les présents des municipalités : vin de Bourgogne, beurre, fro-
mages et fleurs, cadeaux traditionnels qu'elles faisaient aux
rois à leur passage. Telle fut l’origine des Cygnes qui ont fait si
longtemps l’ornement du bassin des Tuileries. « Henri [V et
Louis XII, dit le maire d'Amiens en s'adressant au général en
chef de l’armée d'Italie, recurent autrefois de mes concitoyens
deux Cygnes. Réunissant en votre personne les qualités qui
rendent encore leur mémoire si chère aux Français, ils ont cru
devoir en doubler le nombre pour vous. » Le Consul envoya
les quatre Cygnes à Paris. « Je compte, écrivit-il, les faire
mettre sur le bassin des Tuileries. » De là une coutume qui se
perpétua plus d'un demi-siècle et que les promeneurs seraient
certainement heureux de voir reprendre lorsque les restrictions
du ravitaillement n’empêcheront plus d'entretenir ces beaux
Oiseaux, compléments indispensahles de l’ornementation hor-
ticole. Delille, le chantre des Jardins, n’a-t-il pas préconisé
l’'adjonction des Animaux vivants et principalement des
Oiseaux pour augmenler les charmes du paysage :
Placons-y ces Oiseaux qui, d'une rame agile,
Navigateurs ailés, fendent l’onde docile ;
Au milieu d'eux s'élève et nage avec fierté
Le Cygne au cou superbe, au plumage argenté;
Le Cygne, à qui l'erreur prêta des chants aimables
Et qui n’a pas besoin du mensonge des fables.
x
XX
Le Gouvernement du Cap vient d'ordonner la destruction
totale de la dernière bande d’Éléphants qui avait réussi à se
maintenir dass une région où ces animaux ont été autrefois si
nombreux, en se cautonnant dans la forêt d’Addo, à trente
milles en arrière de la baie d'Algoa. Ce massif forestier est un
réseau si inextricable de Lianes, de Cactus épineux et de
plantes tropicales que nul n'osait s’y aventurer, mais les colons
riverains se plaignaient vivement depuis quelque temps des
dégâts que les Éléphants causaient dans leurs fermes, surtout
lorsque pendant la sécheresse ils sortaient de leur fort pour
aller boire et se baigner dans les mares réservées au bétail
auquel ils ne laissaient pas une goutte d’eau. Ces tanks de la
pa k, ride: | Lun” OM TU
14 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D ACCLIMATATION
Nature renversaient aussi toutes les clôtures sur leur passage
et, dans l'impossibilité de lesconfiner dans la forêt, les auto-
rités ont fini par adopter la mesure radicale de la destruction.
La bande des Éléphants d’Addo compte une centaine de têtes
et la chasse dans la jungle est si difficile qu'il faudra un cer:
ain Lemps pour parachever le massacre dont l'exécution à été
confiéé à un fameux chasseur de grosses bêtes, le major Hans
._ Pretorius qui va s'installer dans le pays même avec sa femme,
non moins hardie chasseresse que lui. Hans Pretorius à rendu
de grands services à l’armée anglaise pendant la guerre si bien
que les Allemands avaient mis sa tête à prix. C'est lui qui
découvrit l'endroit où le croiseur Æünigsberg échappaità toutes
les recherches.
La mesure draconienne prise contre les Eléphants de la forêt
d'Addo n’a-pas élé sans soulever des protestations violentes
mème dans le pays. Le journal de Port Elisabeth déclare que
les dégâts commis par les Éléphants ont été manifestement
exagérés par un syndicat de colons qui voudraient vendre leurs
propriétés cinquante fois ce qu'ils les avaient payées alors
qu'ils avaient accepté de supporter les risqués que pouvaient
leur faire courir le voisinage des gros Pachydermes.Ceux-ci ne
sortirent de leur refuge que lorsque, cherchant un prétexte ä se
plaindre, on leur eut coupé les ruisseaux qui leur permettaient
de se désaltérer chez eux. Ainsi, même en Afrique, à l'égard
des Éléphants, on voit le syndicalisme appliquer des théories
de spolialion! Que n’a-t-on utilisé les Éléphants d'Afrique
comme ceux de l'Inde! Ils n'auraient été ni plus indomptables,
ni plus nuisibles dans un pays où il est si facile de les
nourrir (1).
La bausse exitravagante des œufs de Poule sur nos marchés
va sans doute généraliser dans nos ménages l'emploi des œufs
en poudre sèche granulée que l’on importe déjà de Chine en
très grande quantité. À une des dernières réunions de l’Asso-
ciation internationale des techniciens et praticiens d'aviculture
à Londres, un aviculteur chinois, M. Kiar You,a fait un rapport
1) La Société d Acclimatation s’est déjà occupée de la domestication et
de l’utilisation de l'Éléphant africain et a publié sur la question divers arti-
cles, entre autres, un de M. P. Bourdarie, Bullelin, année 1899, p. 33 et
Bulletin, année 4912, p. 127.
BIBLIOGRAPHIE 15
sur ce commerce d'œufs séchés, d’où il résulte qu’il a été
expédié pendant le dernier exercice des ports de Shangai,
Tientsin et Nankin pour environ soixante millions de cette
poudre à destination des États-Unis, de l'Angleterre et de la
France. On trouve ces œufs granulés à Paris dans la plupart
des grandes épiceries où elle coûte moitié moins cher que l'œuf
en coquille, et nous pouvons certifier, d’après notre propre
expérience, que ce produit, pour presque toutes les prépara-
tions culinaires, donne d'aussi bons résultats que l’œuf ordi-
naire. |
x
x
Les importations d'animaux exotiques recommencent à nous
arriver. Hamlyn, de Londres, a recu des Indes un envoi de
plus de deux mille Oiseaux, quatre tout petits Éléphants mesu-
rant de 1220 à 170, trois Tigres, une Panthère noire, cent
vingt-deux Singes, deux Serpents pithons, etc. Presque tout ce
stock à été revendu à peine débarqué. En mème temps arri-
vaient pour le Jardin de Londres quatre Tortues géantes des
Seychelles.
*
# *
Le Gouvernement de l'Inde anglaise a publié récemment la
statistique des victimes faites par les bêtes sauvages (Tigres,
Panthères, Éléphants, etc.) pendant le cours de l’année 1918.
Le chiffre est formidable et monte à 2.164. De plus 22.600 per-
sonnes sont mortes de morsure des Serpents venimeux. La
lutte de l’homme contre les animaux, dont M. P. A.-Pichot a
retracé l’histoire en 1891, se poursuit donc plus intense que
jamais dans certaines régious du globe. Le nombre de bêtes
fauves détruites pendant la même période est de 16.045 et celui
des Serpents de 59.485.
BIBLIOGRAPIITE
The Newer Knowledge of nutrition (Les connaissances les
plus nouvelles sur la nutrition), by E. V. Mac Corzuu (The
Macmillan Company, New-York 1919).
Les savants travaux du D' E. V. Mac Collum, professeur à
l'Université John Hopkins, à Baltimore (États-Unis) sont con-
nus de tous les biologistes. Les nombreuses expériences d’ali-
16 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
mentation, entreprises par lui et ses collaborateurs sur des
Cochons, des Vaches, des Rats, etc., etc. ont montré, entre
autres choses, les différences produites par des régimes divers
sur la croissance des jeunes, l'entretien des adultes, leur
reproduction et la santé ou la misère physiologique des des-
cendants.
Ces patients chercheurs, abordant la question des matières
à composition inconnue, nommées par Funk : « Vitamines »
ont fait voir que deux de ces matières désignées par eux sous
les termes de « Facteur À » — soluble dans les graisses — et
de « Facteur B » — soluble dans l’eau — étaient indispensables
à l'entretien de la vie.
C'est la genèse, le mode opératoire, les résultats, la critique
de tous ces travaux que le D' Mac Collum présente dans son
livre avec grande clarté et grande simplicité.
L'ouvrage se divise en 7 chapitres :
1° La méthode biologique pour l'analyse des matières ali-
mentaires ;
2 Scorbut expérimental et propriétés alimentaires des végé-
taux ;
3° Le régime végélarien ;
? Les aliments d’origine animale ;
5° Les maladies imputables à un régime défectueux ou mala-
dies par carence (« deficiency diseases »);
6° La mère nourrice comme facteur de santé (safety : sûreté)
dans la nutrition du nourrisson ;
7° Considérations pratiques qui doivent guider dans l’éta-
blissement du régime.
Introduction aux légendes des graphiques. PONS
Table. Gravures.
L'ouvrage illustré du D' Mac Collum traite de questions
d'une importance capitale.
Il doit être lu par tous ceux qui ont pour mission de veiller
à la santé des hommes et des bêtes. Les éleveurs, les médecins
et les vétérinaires y trouveront des données scientifiques indis-
pensables à la pratique de chaque jour.
Il est à regretter qu'il n’existe pas de traduction française de
ce livre ; la lecture en sera cependant aisée à tous ceux ayant
quelques notions de langue anglaise. A. Mouquer.
Le Gérant : À. MARETHEUX.
Paris. — L. MARETHEUX, imprimeur, {, rue Cassette.
ee
Calcutta (Inde).
* Plante rustique.
Acer Campbelli *.
— Hookeri,
— hymalaicus.
Æsculus punduana. .
Alnus nepalensis.
“Anemone rivularis *.
nn — vitifolia **,
“Ardisin involucrata.
Artemisia parviflora *.
“Astlilbe rivularis *.
Beilschmiedia Gammieana.
Betula utilis *.
Buddleia asiatica.
Campammaæza parviflora.
Casearia Vareca.
Cassia levigata.
—_ occidentalis.
— Tora..
Cautleya lutea.
elastrus Championi.
…. — paniculata.
Clematis Gouriana.
Commellina obliqua *.
pénis longipes *.
"Cotoneaster frigida *.
otoneaster rotundifolia. *.
"Crotalaria tetragona.
ICryptolepis elegans.
Desmodeum ti liæfolium *.
Dicentra thalictrifolia *,
ÆEdgeworthia Gardneri **.
ÆElzæzocarpus sikkimensis.
Briobothria petiolata.
: die arborescens. —
Zurya acuminata.
Micus Hookeri.
TFraxinus floribunda **.
“Helwingia himalaica.
ÆHepiapleurum impressum.
ps = venulosum.
Hydrangea robusta.
Graines offertes par M. GAGE,
» superintendant du Jardin royal
- botanique de Darjeeling, à
** Plante demi-rustique.
Cinoglossum Wallichianum *.
\Gaultheria nummularioides.
re
EN DISTRIBUTION
Hypericum patulum **,
— reptans *,
— robusta.
Ilex fragilis.
— Insiqnis.
Jasminum humile *,
Ligustrum confusum *.
Lobelia pyramidalis *.
Magnolia Campelli *.
Michelia Cathearti.
Mucuna macrocarpa.
Neillia thyrsiflora *.
Notochæte hamosa *.
Olea Gamblei.
Osbeckia nutans.
s
Picea morinda *.
Pieris ovalifolia *.
Pitiosporum floribundum.
Piptanthus nepalensis *.
Plectranthus Stocks.
Pogostemon parviflorus *.
Pordna racemosa.
Prunus acuminata *.
-— Puddum.
— nepalensis.
Pratia montana.
Quercus incana.
— Griffithi.
Rhododendron arboreum.
— ciliatum **.
— cinnabarinum.
= Dalhousiæ.
— Falconeri.
Rhododendron grande.
— Maddeni.
Rubia cordifolia.
Sauranga nepalensis.
Sauropus. albicans *.
Saussurea deltoidea.
Schima Wallichi.
Senecio densiflorus.
— scandens*.
Smilax aspericaulis.
Solanum Khasianum.
= nigrum.
— verbasciflorum.
Sonchus arvensis *,
Styraz Hookeri.
Swertia tongluensis.
Symplocos theæfolia.
Trachycarpus Martianus.
Trichosanthus palmata.
Tricholepis- furcata.
Triumfelta rhomboidea.
Tsuga Brussoniana,
Urena lobata.
Vaccinium coriaceum.
— Dunalianum.
— nummularia,
— serralun.
Viburnum erubescens *,.
Vilis bracteolata.
Zanthozylum acanthopodium.
2° LISTE.
Antlistrophe oxyantha.
Aster himalaicus.
Aucuba himalaica.
Clematis nepalensis.
Cynura nepalensis.:
Dendrocalämus Hamiltoni.
Eriobotrÿya Hookeriana.
irichosanthes palmatu. …
Moœsia chisia.
Nyssa sessiliflora.
Osbeckia. stellata.
Oxalis corniculata.
Rosa macrophylla.
Rosa sericea.
Rubus alpestris.
Rubus cordifolius.
Trachy-carpus excelsa.
Graines envoyées par le Jardin
botanique de Sydney (Australie).
Andropogon cæruleus(Queensland
blue grass).
Dantonia semiannularis (Wal:
laby or white sop grass).
Bromus ïinermis (Australian
Brome grass).
Tamworth Lucerne.
Lucerne Hunter River.
New Zealand Rye grass.
New Zealand Bocksfoot grass.
Sudangrass,.
Graines offertes par M. BOIS
Cucurbita melanosperma (Courge
de Siam).
Graines offertes par M. MOREL
Dimorphoteca auriantiaca.
Cytisus sempervirens.
Hypericum Hookerianum **.
19 "
La OFFRES
Vo yages touristiques et documentaires à
«travers le Continent noir.
Æxplorations scientifiques. — Récoltes entomo-
ügiques. — Captures scientifiques en vue de
Mintroduction en France et de l’acclimatation., —
Bhasses au gros gibier (animaux non protégés).
Dix-sept années de pratique en Afrique occiden-
le, Afrique équatoriale et Centre africain.
ire à M Geo Favarel, administrateur des
onies à Brive (Corrèze), qui, au cours d'un
congé, éventuellement sollicité, organiserait itiné-
dire voyage en but mission, coopérerait travaux,
rendrait activement part chasses, assumerait
irection convois, etc.
Tephrosia candida.
Héliotrope géant var. Lemoine.
S’adresser au Secrétariat.
Offres et Demandes réservées aux membres de la Société.
Vu excès nombre, réelle occasion. Étalon Orient -
pour amélioration cheptel caprin. Ecrire Jennys
Farm, Créteil (Seine).
1-2 Daims 1919, 2 pleines ou échange contre
Chèvre Murcie ou espèce à poil court. — Jeunes
Mouflons à manchettes pour Mouflons de Corse.
M. Jouffrault, Argenton-Château (Deux-Sèvres).
*
x x
Lophophore &, co. Ho-ki, Swinhoé 6, Mélanote&,
Nandou &, ayant couvé et élevé des jeunes.
Deux & et quatreO Lamas, adultes. — M. de Sain-
ville, Courhes-Vaux., par Saint-Germain-des-Prés
(Loiret).
_Sociétés commerciales, etc.).
efforts, c'est contribuer au bien-être général et à la prospérité du pays. /
SOCIÈTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION DE FRANCE.
RECONNUE D'UTILITÉ PUBLIQUE
Le but de la Société Nationale d'Acclimatation de France est de concourir : -
19 à l'introduction, à l’acclimatation et à la domestication des espèces d'animaux .
utiles et d'ornem nt; 2° au perfectionnement et à la multiplication des races »
. nouvellement introduites ou domestiquées; 3° à l'introduction et à la propagation
_ de végélaux utiles ou d'ornement.
Fe nombre des Membres de la Société est illimité : les Étran, ‘ et les Dames
peuvent en faire partie, ainsi que les Personnes civiles, les Associativus, les Établis-
sements publics ou privés (Laboratoires, Jardins zoologiques ou botaniques, Musées,
La Société se compose de membres Titulaires, membres à Vie, membres,
Donateurs, membres Bienfaiteurs. ï
Le membre Titulaire est celui qui paie un droit d'entrée de 10 francs et une.
cotisation annuelle de 25 francs. x
Le membre à Vie est celui qui paie un droit d'entrée de 10 francs et qui s’affran-
chit de la cotisation annuelle par un versement de 250 francs. o
Le membre Donateur est celui qui verse une somme d'au moins 500 francs.
Le membre Bienfaiteur est celui qui verse une somme d’au moins 1.000 francs;
son nom est inscrit, à perpétuité, en tête de la liste des membres. k |
Des formules d’ adhésion sont adressées sur demanile. 4
La Société décerne, chaque année, en Séance solennelle, des récompenses.
Ces récompenses sont attribuées aux personnes qui, par leurs travaux, tant théo-
riques que pratiques, ont aidé à la vulgarisation des idées de la Société.
En outre de la Séance solennelle et publique des récompenses et du Déjeuner.
amical annuel, exclusivement réservé à ses membres, la Société tient chaque mois
des séances générales et aes séances de Sections : 1° Mammalogie; 2° Ornithologie et
sa sous-section, Protection des Oiseaux; 3° Aquiculture; 4° Entomologie, 5° Botanique;
et 6° Colonisation.
Tous les membres peuvent assister à ces séances; les ordres du j jour des séances
générales sont adressés sur demande.
La Société encourage d’une manière toute ae les études de Zoologie et de
Botanique appliquées en distribuant des graines et en confiant des cheptels d’ani-
maux à ses membres.
Elle publie le Bulletin de la Société Nationale d’Acclimatation de France
et la Revue d'Histoire naturelle appliquée, illustrée de gravures. Ces publications
traitent ‘es anestions concernant l'élevage des animaux, la culture des plantes et
particulierem : des faits d’acclimatation survenus en France et à l'Étranger. Elles
donnent les renseignements les plus variés sur les animaux et les plantes utiles ou
d'ornement d'introduction nouvelle.
On y trouve des articles de fond relatifs aux applications de l’histoire naturelle :*
installation, éducation des animaux, culture des plantes, usages, introduction, etc., etc.w
Ces publications sont adressées, gratuitement, à tous les membres de la Société.”
)
La Société Nationale d'Acclimatation poursuit un but entièrement désin-,
téressé et ne sert aucun intérêt particulier; adhérer à ses statuts, l'aider dans sesw
:
Le Gérant : À. MARETHEUX.
Paris. — L. MARETHEUXx, imprimeur, 1, rue Cassette.
BULLETIN
DE LA
DE FRANCE
| LIRE _ 6% ANNÉE
N° 2. — FÉVRIER 1920
SOMMAIRE
PAP ACTES DE PA SOCIÉTÉ D'ACGLIMATATION 2... à à à 20 5 à de 0 à vit. 404 0 de Qi 17
UGS NPOISSONS 0. à. . . OT PS CR ANNE SR ANT ARE Pr 18
Extraits des procès-verbaux des Séances de la Société :
LEE PPrae =senérale dun 8inoyombro- 1919. 4.124. 24. à 2. sim. à desire 19
ie = LEGER ECO D dete IO IC SR SES Re REA ET ER PR ren An PSS AE Ne 28.
= À | Un numéro, 2 fr. 50 : — Pour les Membres de la Société, 1 fr. 50.
€
AU SIÈGE SOCIAL
__ DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION DE FRANCE
198, BOULEVARD SAINT-GERMAIN, PARIS !{ VII°).
Des cartes annuelles d'entrée au Jardin d’Acclimatation, accompagnées de
40 tickets, sont délivrées, au prix de 10 francs, aux membres de la Société,
- dans nos bureaux.
BUREAU ET CONSEIL D'ADMINISTRATION POUR 1920
Président, M. Edmond Pernigr, Membre de l'Insutut et de l'Académie de Médecine, Professeur aw
Muséum d'Histoire naturelle, Paris. 4
MM. D. Bois, Assistant au Muséum d'Histoire naturelle, 15, rue Faidherbe,
Vice-Présidents. Saint-Mandé (Seine).
Dr CnauveAU, Sénateur de la Côte-d'Or, 225, boulevard Saïnt-Germain, Paris.
Secrétaire général, M. Maurice Loyer, 12, rue du Four, Paris.
MM.J. Crepin, 55, rue de Verueuil, Paris Er pre
Secrétaires. Ce. DesreurL, 25, rue de Châteaudun, Paris ({ntérieur).
J. Decacour, 98, rue de Madrid, Paris (Ætranger).
Trésorier, M. le D' SkBILLOTTE, 6, rue de l'Oratoire, Paris.
Archiviste-Bibliothécaire : M. P. DE CLERMONT.
Membres du Conseil.
MM. A. CBAPPELLIER, 197, avenue Daumesnil, Paris.
le Dr AcomALme, Directeur du Laboratoire colonial du Muséum d'Histoire naturelle, 1, rue Andrieux,
Paris.
le D° P. MarcHAz, Membre de l'Institut, Professeur à l’Institut National Agronomique, 45, rue
de Verrières, à Antony (Seine). . 1
le Dr Leprincr, 62, rue de la l'our, Paris. ;
MAILLES, rue de l'Union, La Varenne-Saint-Hilaire (Seine).
le Dr E. TrouzssarT, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle, 61, rue Guvier, Paris.
Lecomrte, Membre de l'Institut, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle, 14,rue des Écoles, Paris.
P. CARIÉ, 40, boulevard de Courcelles, Paris.
L. Roue, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle, 57, rue Cuvier, Paris.
G. FoucHER (l'abbé), 24, rue Cassette, Paris.
P. KEsINER, Président de la Société de Chimie industrielle, 38, rue Ribera, Paris.
R. Le For, 89, boulevard Malesherbes, Paris.
Dates des Séances générales et du Conseil
POUR L'ANNÉE 1920
Janvier | Février Mars Avril Mai |Novembre | Décembre
Séances Du ConseiL, le mercredi à 4 h.| 44 A1 | 140 14 19 47 | 45
Séances générales, le lundi à 3h. .. je L F “ DE #
Sous-SEcTiOn d'Ornithologie (Ligue pour
la Protection des oiseaux) les jeudis
GT ARE RER EE Aa die PE AE
=
FO
=
©0
=
(Sr
,
D
(=)
mi
=
Le]
Les membres de la Société qui désirent assister aux Séances générales recevront.
sur leur demande les ordres du jour mensuels des séances. ;
Le Secrétaire général a l'honneur d'informer MM. les Membres de la Société et les.
promesse qui désireraient l’entretenir, qu’il se tient à leur disposition, au siège de la
ociété, 198, boulevard Saint-Germain, tous les Lundis, de 4 à 7 heures.
Les auteurs sont informés que, les prix des tirages à part subissant des variations
fréquentes du fait de la guerre, le tableau publié sur la couverture du Bulletin cesse d’être
applicable; il sera fait désormais un prix spécial pour chaque tirage à part.
La Société ne prend sous sa responsabilité aucune des opinions émises
par les auteurs des articles insérés dans le Bulletin.
La reproduction, sans indication de source, ni de nom d'auteur,
des articles publiés dans ie Bulletin est interdite.
ACTES DE LA SOCIÉTÉ D’'ACCLIMATATION
DÉJEUNER AMICAL
Nous avons repris, cette année, nos traditions et le Déjeuner
amical aura lieu le jeudi 26 février 1920, à midi et demi, au
Buffet de la gare de Lyon.
Fidèles au but d’iniérêt général de notre Société, nous avons
voulu conserver à notre banquet annuel une portée plus
grande que celle d’une agréable réunion d'amis et nous y pré-
senterons, comme toujours, des mets nouveaux ou méconnus
et des plats économiques.
Nous espérons, malgré les difficultés des transports, faire
déguster, après un Esturgeon à la broche, un curry de Maras
ou Lièvres de Patagonie. Nous chercherons, ensuite, à détruire
la calomnieuse et néfaste légende répandue contre la viande des
Caprins, en donnant comme rôii, une Chèvre adulte. Puis viendra
un pâté dit « Bourguignon », préparé d'après une méthode
nouvelle, faisant de ce plat ur mets de haut goût, tout en lui
conservant ses qualités de plat de ménage.
C’est dans le même esprit que seront servis un entremets au
sucre complet, puis des boissons économiques, agréables,
saines et de préparation facile.
Notre déjeuner, comme toujours, est réservé aux Membres
de la Société et à leur femme. Nous souhaitons, cette année,
nous trouver, encore plus nombreux qu’en 1919, autour de la
table amicale.
Prière de se faire inscrire avant le 20 février, dernier délai.
BULL. SOC. NAT. FR. ACCL. 1920. — 2
JULES POISSON
(29 avril 1833-31 NOVEMBRE 1919)
La longue existence du savant botaniste que nous avons eu
la douleur de perdre fut celle d’un homme désintéressé,
aimant passionnément la nature, à l'étude de laquelle il s'était
donné tout entier.
Entré, dés son enfance, en 1845, comme élève-jardinier au
Muséum d'Histoire naturelle de Paris, il se fit remarquer par
sa vive intelligence et ses aptitudes spéciales pour l’étude des
plantes, aussi ne tarda-t-il pas à passer dans les services de la
Botanique phanérogamique, s'élevant d’abord aux fonctions de
préparateur, puis d’aide-naturaliste, et enfin à celles d assis-
tant-professeur, à force de travail et d’étude.
Il possédait à un très haut degré la connaissance des plantes,
et sa réputation était si bien établie que l’on s’adressait à lui
chaque fois qu’on se trouvait en présence d’une difficulté pour
l'identification. Il s'était tout particulièrement attaché à l'étude
des produits végétaux qu'il par venait à déterminer par l'examen
de fragments aussi réduits et aussi informes qu'ils fussent.
Aussi, le nombre des personnes qui avaient recours à ses
lumières était-il considérable d'autant plus que son obligeance
était sans limites.
À juste titre, très apprécié dans le monde scientifique, il se
vit dédier un bon nombre d’espèces nouvelles de plantes et le
genre Porssonia, de la famille des Légumineuses, fut créé en
son honneur par Baillon.
Il fut nommé président ou vice-président de diverses Sociétés
savantes, et les services qu'il rendit lui valurent de hautes dis-
tinctions honorifiques, notamment l’attribution de la croix de
la Légion d'honneur. |
Comme botaniste on lui doit la description d'un bon nombre
d'espèces et de genres nouveaux de Phanérogames et une excel-
lente publication sur la famille des Casuarinées.
Mais les questions de botanique appliquée ont toujours étéau
nombre de celles qu'il affectionnait le plus.
On peut s’en rendre compte par la grande quantité de
mémoires quil a publiés dans les journaux spéciaux, notam-
EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 149
ment dans le « Bulletin de la Société nationale d’'Acclima-
tation », la « Revue horticole », etc.
Mais, à côté du savant, il y avait l’homme charmant, gai,
spirituel, d’une bonté qui le faisait aimer de tous ceux qui
l’approchaient el auxquels il prodiguait services et bons con-
seils que sa grande expérience rendait précieux.
Mais notre excelient et vénérable collègue eut la douleur pro-
fonde de perdre un fils adoré, plein d'avenir; puis, les années
de guerre sont venues à leur tour, agir sur sa santé, si parfaite
jusque-là, qu’il ne paraissait pas avoir subi les atteintes de la
vieillesse et qu’il était resté jeune de corps et d'esprit malgré
son grand âge.
Il disparaît en ayant conservé jusqu'à la fin toute sa lucidité,
emportant avec lui les regrets de tous ses collègues de la
Société d’Acclimatation qui furent aussi ses amis.
D. Bors.
EXTRAITS DES PROGES - VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ
SÉANCE GÉNÉRALE DU 3 NOVEMBRE 1919
Présidence de M. D. Boïs, Vice-Président de la Société.
Conformément au Règlement, le procès-verbal de la der-
nière séance générale de mai, ayant été adopté par le Conseil,
il n’en est pas donné lecture.
M. le Président souhaite la bienvenue à notre collègue
M. Astley qui, de passage à Paris, assiste à la séance.
DÉcës.
M. le Président rend hommage à ceux de nos collègues
décédés depuis la dernière séance de mai.
M. Paul Chappellier est mort à quatre-vingt-dix-huit ans,
dans sa propriété de la Commanderie (Loiret). Inscrit en 1871,
il était presque le doyen des membres de la Société. Nous
associons nos regrets bien sincères à ceux de ses petits-fils,
nos collègues, MM. Albert et Louis Chappellier.
20 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACGLIMATATION
x
M. E. Ferreira Cardoso, membre à vie depuis 1894, était
moins connu parmi nous; mais amateur éclairé des choses de
la Nature, il avait toujours voulu encourager notre action.
Pour que sa participation se perpétue après lui, il lègue à la
Société une somme de trois mille franes. Le Conseil, n'ayant pu
se faire représenter à ses obsèques, a fait parvenir à sa veuve,
Me E. Ferrira Cardoso, ses condoléances et ses sentiments de
reconnaissance.
Notre vice-président, le prince Pierre d’Arenberg, est mort
des suites de la guerre, bien peu de mois après son frère, notre
collègue Ernest d’Arenberg. M. l'abbé Foucher, délégué de la
Société à Menetou-Salon (Cher), où eurent lieu les obsèques, a
prononcé un discours sur sa tombe. Il ne comptait parmi nous
que des amis, et sa mort, si prématurée, nous laisse une pro-
fonde tristesse.
Le professeur Robert Wurlz, inscrit depuis 1907, s’intéres-
sait principalement aux questions de pisciculture pratique;
ses conseils nous avaient été souvent très utiles; tous, nous
regrettons vivement sa mort.
Il y a quelques jours, nous avons appris le décès de M. Jules
Develle, sénateur, ancien ministre, membre d'honneur de notre
Société. |
Nous trouvions toujours auprès de M. Develle, si averti dans
toutes les questions agricoles, le plus bienveillant accueil et
l'appui le plus précieux. Sa mort laissera parmi nous un vide
difficile à combler. Notre vice-président, M. le sénateur Chau-
veau, délégué par la Société, a transmis à M®° Develle nos sen-
timents de respectueuses condoléances.
Enfin, à cette trop longue liste, il nous faut encore ajouter le
nom de notre collègue l'honorable Sir Robert Bacon, ancien
ambassadeur des États-Unis à Paris, décédé à New-York.
GÉNÉKALITÉS.
Notre collègue, M. Maiden, directeur du Jardin Botanique de
Sydney, nous informe que, dorénavant, l’importante publica-
tion The Forest Flora of tne New South Walles sera adressée
gracieusement à la Société.
Notre collègue, M. Mégnin, nous a envoyé, pour la bibliothèque
EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 21
de la Société, un exemplaire de son nouveau livre : Les Chiens
de France, soldats de la grande querre.
MAMMALOGIE.
En juin, M. Debreuil a trouvé, dans un même nid, quinze
jeunes Souris; elles semblaient être de trois portées diffé-
rentes, mais presque du même âge, puisque aucune ne voyait
clair. S'il y avait trois mères, comme cela est vraisemblable,
comment allaitaient-elles les petits; choisissaient-elles les
leurs? En tous cas, elles devaient s'entendre fort bien ensemble
et cette union devait être volontaire.
M. Mailles explique que ces phalanstères souriquois se cons-
tatent fréquemment chez les Souris en captivité. Les petits
réunis dans le même nid tètent indifféremment toutes les
mères. Mais la même constatation n'avait jamais encore été
faite pour des Souris vivant à l'état sauvage. En règle géné-
rale, conclut M. Mailles, c’est l'odorat seul qui établit le lien
entre la mère et les petits. À ce propos, M. Mouquet fait remar-
quer qu'un tout jeune animal a le sens olfactif suffisamment
développé pour discerner un ami d’un ennemi. Darwin a rap-
porté, dit-il, le cas d’un Chat nouveau-né qui salivait de colère
à l'approche d’un Chien qu'il ne pouvait pas voir encore.
Le Daily Mail a signalé que des Rats auraient été vus tra-
versant des rues à Londres sur des fils téléphoniques. Un
témoin pense que ces Rats doivent appartenir à l'espèce du Rat
d'Alexandrie, réputé pour son agilité et dont le nombre s’ac-
croît en ce moment.
M. Le Fort remarque que ces promenades sur des fils sont
tout à fait naturelles pour certains Rongeurs. Un Lérot peut
parfaitement circuler sur un simple fil de fer n° 15. Le Rat
d'Alexandrie du Daily Mail est le Rat noir (Mus raltus).
ORNITHOLOGIE.
Les Moineaux francs, dit M. Debreuil, ont été un peu plus
nombreux cette année, dans ma région (Seine-et-Marne). Au
moment de la moisson, j'en ai vu plusieurs bandes de 30 à
40 individus sur les moyettes de Blé. Ils ont ensuite disparu et
je n’ai revu qu’en octobre 5 ou 6 individus qui couchaient dans
une touffe de Lilas, près d’une habitation. Je n'en avais pas
remarqué autant depuis six ou sept ans.
De son côté M. Gustave Rivière à fait une petite enquête en
29 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACGCLIMATATION
Seine-et-Oise sur la disparition des Moineaux. Dans la région
parisienne, à Écouen, Argenteuil, la diminution est très
notable. M. le comte Delamarre en Loir-et-Cher, M. Dode dans
l'Allier, ont fait la même constatation.
M. le baron de Guerne dit que cette diminution vient peut-
être de l'augmentation des automobiles.
M. Debreuil insiste sur ce fait qu'au moment de la moisson
les Moineaux apparurent nombreux et qu'après la moisson ils
disparurent à nouveau presque complètement.
M. le comte Delamarre se demande s’il n'y aurait pas un
parallélisme entre les migrations des Moineaux et l'apparition
et la disparition de certains Insectes servant à la nourriture de
leurs petits.
M. Vayssière ne le croit pas, car au moment où nous consta-
tons en France cette notable diminution du nombre des Moi-
neaux, £elui des [Insectes croît sensiblement.
La disparition est due peut-être, dit M. Chapellier, à une
maladie épidémique atteignant les Moineaux. A l'appui de cette
opinion, M. l'abbé Foucher rapporte qu'il a trouvé il y a
quelque temps un Moineau mort dont le corps était couvert de
pustules.
M. Touchard écrit, de l'Indre, que cette année la ponte a été
très médiocre et que presque tous les œufs étaient clairs.
Cependant un couple de Demoiselles de Numidie (A. vwrgo) a
élevé ses deux petits. C’est la première fois, depuis quarante
ans que notre collègue possède de ces Oiseaux, que des jeunes
sont nés: les œufs étaient toujours clairs.
Une intéressante collection d'Oiseaux vivants de la Nouvelle-
Guinée et des îles voisines vient d’arriver en Angleterre pour
notre collègue le marquis de Tavistock. Il s’y trouve un exem-
plaire très apprivoisé du Perroquet de Pesquet (Dasyptilus
Pesqueti); une Perruche de Calthrop (Paleornis Calthropi); une
Perruche royale de Sula; une paire de Perroquets à raquettes;
trois Casoars à casque; des Gouras couronnés et de Victoria;
des Pigeons de Nicobar, carpophages verts et couronnés
rouges, quatre Petits Oiseaux de Paradis, un Calao, six Merles
bronzés, une paire de Dyala (Capsichus), deux Oriolus æantho-
notus et divers autres Oiseaux de grand intérêt.
M. Albert Chappellier fait une communication sur le germe
non fécondé (fig. I) et fécondé (tig. II) de l’œuf d'Oiseau, qu'il
Le, stin
pbs.
EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 23
Fig. II. — Germe fécondé d'œuf de Cane.
24 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
accompagne de nombreuses projections montrant des spé-
cimens de développement parténogénétique d'œufs d'Oiseaux.
Nous donnons ci-joint des photographies très caractéristiques
dé germe fécondé et de germe non fécondé de Canards (1).
Il est donné lecture d'uné communication de M.R. Lienhart,
de la Faculté des sciences de Nancy, sur le sexe des œufs de
Poule. Laissant de côté les délails de science pure, M. Lienhart
résume les recherches qui l’ont amené à formuler le principe
suivant :
« En tenant comple de son poils, on peul reconnaître le sexe
de l’œuf de Poule; et pour une race donnée et dans un élevage
homogène, les œufs les plus lourds donnent des mâles, les œufs
les moins lourds donnent des femelles. »
M. le Président remercie M. Lienhart d'aider la Société
dans sa campagne sur la nécessité de l’organisation scienti-
fique des poulaillers. Il est temps que les éleveurs français
renoncent à l’empirisme, s'ils ne veulent pas être distancés,
pour toujours, par les étrangers.
M. le Secrétaire général indique que des expériences de
pesées, faites par lui, ont révélé que, dans les petits œufs
comme dans les gros, le poids du jaune est toujours le même.
À propos de la communication de M. Lienhart, M. Le Fort
demande la parole. Notre collègue fait d'abord remarquer que
les expériences sur le poids et le sexe des œufs sont très diffici-
les. Il existe un système beaucoup plus simple : le pendule. Il est
extrêmement facile de confectionner un pendule. Il suffit d’une
boule de cuivre fixée sur une vis également de cuivre. Cette
vis se trouve à l'extrémité d’une chaînetle d'acier non nickelé.
Un appareil à été construit par un industriel avec quelques
variantes, mais suivant les mêmes principes. À l’aide de ce
pendule on est fixé facilement sur le sexe du germe contenu
dans l'œuf. Pour opérer cette reconnaissance, il suffit de
laisser la boule de cuivre pendre au bout de la chaîne au-
dessus de l’œuf à inspecter; la main de l'opérateur servant de
polence à la chaîne tombante. Si l'œuf contient un germe
mâle, le pendule se met, au bout de quelques instants, à oscil-
(1) Ces deux clichés ont été gracieusement prêtés par la Sociélé centrale
des Chasseurs.
EXTRAITS DES PROCÉS-VERBAUX DES SÉANCES DÉ LA SOCIÉTÉ 25
ler à la facon du balancier d’une horloge. Si, au contraire,
l'œuf contient un germe femelle, le pendule décrit un cercle
dans l’espace, il tourne. M. Le Fort à fait de nombreuses expé-
riences qui toutes, dit-il, sans aucune exception, ont élé cou-
ronnées du succès le plus complet. Dans l’une d'elles, sept œufs
étaient à expertiser. Le pendule donna trois douteux, deux
Poules et deux Coqs. Les œufs furent mis en incubation et
donnèrent naissance à quatre Poulets dont deux Poules et
deux Cogqs ; les trois autres œufs étaient clairs.
Notre collègue présente les deux sortes de pendules dont il
parle : le pendule à boule de cuivre et l'appareil qui est dans
le commerce. Il ajoute que non seulement pour les œufs, mais
pour tout être vivant, le pendule indique le sexe. Ceci est du
plus haut intérêt pour certains Oiseaux, les Colombidés, par
exemple, chez lesquels il est à peu près impossible de discer-
ner les sexes.
Chez un humain, l'expérience peut être faite en plaçant le
pendule au-dessus de la main d’une personne qui tiendrait ses
doigts largement écartés. Dans ce cas, il est à remarquer un
phénomène curieux (et l'expérience est faite immédiatement
sur un de nos collègues), le pendule placé au-dessus du troi-
sième doigt reste immobile.
Le pendule peut servir également à la découverte des nappes
d’eau souterraines. Il convient pourtant d’ajouter que toute
personne ne peut se servir du pendule. Certains opérateurs,
particulièrement peu doués, n’obtiennent aucun résultat, mais
ceci est l'exception.
Les explications et expériences de notre collègue sont sui-
vies avec le plus vif intérêt par toute l'assistance.
M: Astley signale un procédé similaire et beaucoup plus
simple encore que celui employé par M. Le Fort. Il s’agit tou-
jours du pendule, mais notre collègue a obtenu d’excellents
résultats avec une simple aiguille suspendue à un fil de soie.
L'’aiguille, comme la boule de cuivre, indique le sexe de l’ani-
mal soumis à l'expérience.
On peut aussi employer des ciseaux en acier à la place d’ai-
guille.
Là question si éminemment pratique de la distinction du
sexe des œufs à meltre en incubation et leur faculté germina-
tive serait donc tranchée, grâce à ces appareils; mais, malgré
926 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
les expériences faites par nos collègues, il est bon de ne con-
clure qu'avec prudence. De nouvelles observations conduites
scientifiquement seront poursuivies et, d'ici là, nous devons
nous montrer sceptiques.
ENTOMOLOGIK.
Il y a eu très peu d’Altises, cette année, en Seine-et-Marne et
les Crucifères, ce qui est rare, se sont développées en toute
sécurité. Les Choux, les Navets, le Cresson, les Capucines, etc.,
les Sanves mêmes (Sinapis arvensis) n'ont été qu'à peine
attaqués.
Cela provient, probablement, de ce que le commencement du
printemps (avril) a été très humide; les beaux jours et la séche-
resse ne sont venus qu'en mai.
Les Galéruques de l’Orme se sont montrées en grand nombre
et on peut craindre pour l’année prochaine des dégâts im-
portants.
M. Gustave Rivière ne se montre pas trop attristé du mal-
heureux sort prédit aux Ormes. (C’est un arbre, dit-il, bien
nuisible à la culture lorsqu'il borde les routes ; dans un péri-
mètre de 50 mètres autour de sa base, le cultivateur ne peut
rien récolter.
Mais, fait remarquer M. le comte Delamarre, l'Orme est,
parmi les feuillus, l’arbre qui donne les plus beaux sujets dans
les terrains calcaires. D'ailleurs, conclut M. le Président,
l’Orme noir d'Amérique résiste aux Galéruques et son acclima-
tation en France est chose faite.
Les Hannetons furent également nombreux ; chez M. De-
breuil, des Sansonnets qui avaient leur nid dans des nichoirs
artificiels en ont fait une grande consommation. .
M. l’abbé Foucher a ramassé, le 26 octobre, vingt-neuf co-
cons de Saturnia Cynthia, rue de Rennes. Ces cocons sont
éclos le 28 octobre au lieu d’éclore en avril-mai, ou en août-
septembre.
M. Vayssière a également observé une deuxième génération,
cette année, de la Mineuse des feuilles de Platane, à Fontaine-
bleau, en septembre. Le Cher, le Rhône et le Loiret ont énor-
mément souffert des Chenilles de ZLiparis chrysorrhæa ; M. Vays-
EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 27
sière en à vu jusqu à cent nids sur un seul Poirier de taille
moyenne.
À Troussay, en Loir-et-Cher, M. le comte Delamarre a con-
staté cette année l'abondance relalive des Criocères de l’As-
perge (C. Asparagi et C. duodecimpunctata) ; celle de la Galé-
ruque de l'Orme (Galerucella ulmariensis); des larves de Cé-
toine (Cetonia aurata); le petit nombre des Coupe-bourgeons
(Rhynchites cœruleus), très abondants l'an dernier; l’abon-
dance du Pique-bourgeons (Cephus compressus); la diminution
du Puceron lanigère (Schisoneura lanigera) et l'infestation de
certaines Vignes par la Cochenille (Lecanium persicæ); enfin,
les nids caractéristiques du Liparis chrysorrhæa, et l'absence
de la Mouche de l’Asperge (Platyparea pæœciloptera).
BOTANIQUE.
M. le Président présente une note très étudiée accom-
pagnée de belles photographies sur le Souchet comestible, par
M. Pieraerts.
M. Debreuil a trouvé, à nouveau, cette année, des Pommes
vitreuses dans sa récolte. Comme en 1917, la maladie a atteint
la kReinette d'Angleterre et la Pomme à cidre de la variété
Chandreville ; elle a été en outre remarquée sur le Grand
Alexandre.
Notre collègue M. Maiden nous a envoyé, pour mettre en
distribution, des graines diverses dont certaines graines four-
ragères.
M. Mouquet fait une communication sur les Orchidées rus-
tiques ; les études de notre collègue ont porté sur :
1° Un petit nid d'Orchidées ;
2° Les labelles de Cypripedium calceolus et d'Ophrys ;
3° Certains phénomènes d’atrophie chez des fleurs d'Ophrys
conservées dans l’eau.
M. le comte Delamarre donne les résultats des semis et
plantations des graines et plantes exotiques faites par lui en
1919, à Troussay (Loir-et-Cher) :
Haricots panachés. du Japon. — Semé premiers jours de
mai, ont bien poussé et ont donné 287 grains.
Haricots du Brésil. — Semé 1 litre premiers jours de juin,
28 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
ont commencé à fleurir, mais peu, fin septembre ; ne sont pas
arrivés à maturité.
. Haricots du Chili. — Semé cinq grains, premiers jours de
mai, ont poussé jusqu à 2"50 de hauteur environ; ont peu pro-
duit, mais sont bien arrivés à maturité. Variété intéressante à
suivre pour Conserver en grains.
Pommes de terre de Ténériffe. — Papas nigras : Plantation
23 avril en sol léger, fumé. Récolté 17 tubercules moyens et
petits sur deux pieds. Papas palmeras : Récolté 63 tubercules
moyens et petits sur trois pieds.
Courge de Siam (Cucurbila melanosperma). — Semée pre-
miers jours de mai. Récolté 15 Courges arrivées à maturilé.
Courge musquée (C. moschata). — Récolté 24 Courges assez
grosses. Ces Courges ont bien poussé, les temps humides sem-
blant leur être favorables.
Luffa cylindrica et acutanqula : Semé même époque 4 grai-
nes, qui n'ont pas levé et semblent avoir pourri en terre.
Le Secrétaire des séances adjoint,
P. CREPIN.
SÉANCE GÉNÉRALE DU 17 NOVEMBRE 1919
Présidence de M. D. Bois, vice-président de la Société.
GÉNÉRALITÉS.
M. Le président souhaite la bienvenue à M. Lewis Bonhote,
le zoologiste connu, ancien secrétaire de l’Avicultural Maga-
zine, et à notre collègue, M. le professeur Lignières, de Buenos
Aires, présents à la séance.
M. Clément, président de notre section d'Entomologie, a reçu
la médaille de la Reconnaissance francaise avec la citation sui-
vante :
« M. Clément (Lucien-Armand), à Paris. Depuis le début des
hostilités, a collaboré bénévolement au Laboratoire antityphique
de l’armée, n'a cessé, malgré son grand âge, de Se dévouer avec
un zèle inlassable aux täches les plus pénibles. A formé et
surveillé un atelier de confection d'instruments (J. 0. du
EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 29
21 mai 1919). » M. le Président se fait l'interprète de tous nos
collègues en adressant ses félicitations à M. Clément.
Les maxima thermiques, dit M. Rivière, qui se sont produits
en août dernier et désignés sous le nom de vague de chaleur,
ont paru être extrêmes et considérés comme la cause de certains
dégäts en agriculture.
En réalité, si le thermomètre a marqué plusieurs fois + 62°
au soleil dans le Midi, de tels chiffres ne sont pas des maxima
inconnus en France, et, en ce qui me concerne, j'en observe
souvent d'analogues dans le Jura à l’altitude de 600 mètres.
Ainsi, au mois d'août dernier, j'ai enregistré beaucoup de
maxima dépassant + 60° et dont les extrêmes étaient, à l’acti-
nomètre, boule noire dans le vide, de + 66° à 143 heures dans
les journées des 11, 12, 19 et 20 août, c’est-à-dire des chiffres
égaux à ceux des violents sirocos d'Alger.
Or, en France, ces maxima n'ont guère de signification en
culture que par leur relation avec les chiffres extrèmes de la
température à l'ombre, le degré hygrométrique de l'air et sur-
tout la durée de ces phénomènes réunis. Ainsi, pendant que la
température de l’air se maintenait à l'ombre à 28° ou 30°, l’ac-
tinomètre marquait + 66°, mais le degré hygrométrique donné
par les thermomètres secs et mouillés restait élevé et non
raréfié, comme dans les temps de siroco en Algérie. Le
véritable danger pour les végétaux réside surtout dans la durée
de ces actions météoriques.
Notre collègue, M. Louis Rousseau, nous envoie la recette
suivante pour confectionner une boisson économique sans
sucre :
Faire bouillir 2 litres d’eau environ avec une petite poignée
de chicorée, verser cette eau teintée dans unrécipient oùauraient
été mis : 4 kilogramme de figues sèches, 500 grammes de rai-
sins de Corinthe et une poignée de baies de Genièvre ; laisser
refroidir, puis remplir d’eau ordinaire jusqu’à concurrence de
95 litres ; ne pas boucher complètement, et au bout de 2 jours
la boisson est buvable. Il est préférable de mettre en bouteille
à ce moment; on obtient alors un véritable cidre mousseux
d’une saveur très agréable. Cette boisson ne provoque aucun
trouble d'estomac. En ce moment le litre revient à O fr. 10.
M. Lhoëst, directeur de la Société royale de Zoologie d’An-
vers, nous adresse un rapport sur le Jardin Zoologique d’An-
30 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
vers, pendant la guerre. D’après un plan étudié à l’avance, les
richesses zoologiques ont été méthodiquement sacrifiéessuivant
les nécessités. Les Mammifères, qui étaient au nombre de 538
en 1914, étaient réduits à 66 en 1919; les Oiseaux, de 5.062,
n'étaient plus que 155 ; les Reptiles et Batraciens sont passés
de 913 à 18 ; les Poissons et Mollusques de 3.579 à 23.
Malgré ces pertes très graves et les difficultés les plus
sérieuses, notre collègue ne désespère pas et il a la ferme con-
viction que les installations seront restaurées et les collections
reconstituées.
Le 9 août dernier, le Jardin recevait un Okapi, le premier
animal de cette espèce qui soit arrivé vivant en Europe.
Au nom de la Société, M. le Président renouvelle à M. Lhoëst
ses sentiments de sympathie et le félicite chaleureusement
pour l'indomptable énergie qu’il a montrée pendant l’odieuse
occupation et qui lui a permis de sauvegarder l'avenir du
Jardin Zoologique d'Anvers, un des plus remarquables d’avant-
guerre. — Le rapport de M. Lhoëst sera publié dans la Revue.
MAMMALOGIE.
Notre collègue, M. À. Chevalier, rapporte qu’une Tigresse tua,
en Cochinchine, dans une seule expédition, 43 Brebis. C’est
dire le fléau que constituent ces animaux. Et pourtant à Su-
matra on vient d'interdire la chasse du Tigre. M. Chevalier
nous en donne la raison: On cultive beaucoup à Sumatra
l’Elæis, Palmier africain qui y est parfaitement acclimaté. Les
fruits de ces arbres ont été tout à fait du goût des Sangliers de
l'ile qui, ayant le vivre assuré, ont fait de la repopulation
intensive. Leur pullulement est devenu tel, que les planteurs
de Sumatra ont été bien heureux de voir les Tigres dévorer
une partie de ces Sangliers. Diplomates consommés, ils ont
pensé qu’il était d'excellente tactique de faire la paix avec les
Tigres pour se débarrasser des Sangliers. Politique dangereuse
pourtant, si les Tigres, ayant leur Sanglier quotidien, se
déclarent, eux aussi, partisans des familles nombreuses.
Comme quoi la culture des Palmiers peut être mortelle aux
Hollandais.
BOTANIQUE.
M. le comte Delamarre nous envoie, pour mettre en distri-
bution, des graines de Noyer noir d'Amérique (/uglans nigra).
EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 94
M. le D'Robertson-Prochowsky nous adresse une note sur
une nouvelle variété naine du Putia capilata.
M. le comte Delamarre fait une communication sur les
effets de la chute de neige des 14 et 15 novembre 1919 dans
l’'Arboretum de Cheverny et le parc de Troussay (Loir-et-Cher).
Parmi les feuillus, les Chênes anciens qui possédaient encore
leurs feuilles ont surtout souffert ; d'énormes branches brisées
barraient les allées. Il en à été de même pour les vieux
Charmes et les Hêtres. Les vieux Ormes ont un peu moins
souffert. Dans les bois les baliveaux de la dernière coupe
étaient courbés jusqu’à terre, certains ne se relèveront pas et
devront être abattus. Parmi les résineux, les Sapins ont, en
général, bien résisté. Les Abies pectinata, Douglasii, Engel-
mani, Nordmaniana, concolor, cephalenica, picea, ont peu
souffert, de même que les Cyprès : Cupressus Lawsoniana,
funebris. Les Thuyas (gigantea, Lobbi) se sont bien comportés.
Les vieux Cèdres du Liban ont eu de très grosses branches
brisées et plusieurs, de toute beauté, sont très compromis.
Les Cèdres (atlantica, atlantica glauca, pyramidalis) ont
beaucoup mieux résisté à cause de leur port très différent ;
remarque intéressante pour les amateurs de parcs et de beaux
arbres. — Le poids de la neige était considérable sur les
rameaux et les Cyprès chauves (7'axodium distychum), dont les
branches sont peu flexibles, ont eu de nombreux et gros
rameaux brisés. À signaler enfin la bonne résistance des
Sequoia gigantea et sempervirens.
M. Dode fait une importante communication sur les essais et
résultats d'acclimatation de Végétaux ligneux faits et obtenus
par lui dans le centre de la France.
M. Chevalier fait une communication sur l’Acclimatation des
végétaux en Normandie.
M. Gustave Rivière constate que l'Etat seul pourrait organiser
des tentatives d’acclimatation vraiment fructueuses. Actuelle-
ment, ces expériences ne peuvent être faites que par Îles offices
régionaux qui, trop souvent, n’ont pas la compétence nécessaire.
En matière de pomologie, entre autres, notre pays est extrême-
ment en retard. Des variétés nouvelles sont obtenues en Amé-
rique. Le semis se fait en France, surtout au hasard.
3% BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
M. Chevalier signale dans l'Orne une tentative intéressante
due à la générosité de M. Lautreuil.
M. le Président cite aussi l'exemple du Puy-de-Dôme, où un
syndicat de producteurs de Pommes s’est formé, qui contribue
à faire la fortune de ses participants. Il serait très utile de faire
connaître aux paysans de France les qualités des différentes
variétés de Pommes.
Le Secrétaire des séances adjoint,
PIERRE CREPIN.
ORDRES DU JOUR DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ
POUR LE MOIS DE FÉVRIER 1920.
SÉANCES GÉNÉRALES
Lundi ?, à 3 heures. — M. LE prRoresseur Route : Le Poisson-
Chat dans la Carpiculture.
— M. C. Rivière : Acclimatations anciennes.
Lundi 16, à 3 heures. — M. A. GuizcaumiN : Les Plantes ornemen-
tales de la Nouvelle-Calédonie (Projections).
— M. M. Luc : Les Plantations de Malaisie et le Palmier à huile
africain.
— M. P. Crepin : Le Faisan Mikado-Elliot.
Séance de section.
Jeudi 12, à 3 heures. — Sous-secrion D'ORNITHOLOGIE : Ligue pour
la Protection des Oiseaux.
Tous les membres de la Société sont priès d'assister aux
Séances générales, qui ont lieu deux fois par mois, au siège
social, 198, boulevard Saint-Germain.
Le Gérant : À: MARETHEUX.
— —_—————————— —
Paris. — L. MARETHEUX, imprimeur, 1, rue Cassette.
sraines offertes par M. GAGE,
superintendant du Jardin royal
otanique de Darjeeling, à
alcutta (Inde).
* Plante rustique.
** Plante demi-rustique.
r Campbelli *.
Hookeri.
hymalaicus.
= lævigatum **.
Actinidia strigosa.
Æsculus punduana.
Alnus nepalensis.
Anemone rivularis *,
…Ardisia involucrata.
Artemisia parviflora *.
tilbe rivularis *. -
eulschmiedia Gammieana.
Betula utilis *.
Buddleia asiatica.
Campammaæa parviflora.
Casearia Vareca.
Cassia lævigata.
— occidentalis.
— Tora.
“Cautleya lutea.
Celastrus Champion.
Dlematis Gouriana.
Commellina oblique *.
“Cotoneaster frigida *.
Crotalaria tetragona.
Cryptolepis elegans..
Cynoglossum Wallichianum
Desmodeum tilizfolium”.
entra thalictrifolia *.
geworthia Gardneri **,
Ælzocarpus sikkimensis.
Æriobothria petiolata.
Ærythrina arborescens.
rya acuminata.
icus Hookeri.
azinus floribunda **.
aultheria nummularioides.
Helhwingia himalaica.
Æeptapleurum impressum.
Es — venulosum.
ydrangea robusta.
Hypericum Hookerianum
x
*k
.
Re ee
— réptans *.
_ robusta.
Ilex fragilis.
— insignis.
Jasminum humile *,
Ligustrum confusum *.
Lobeha pyramidalis *.
Magnolia Campbelli *.
Michelia Cathearti.
Mucuna macrocarpa.
Neillia thyrsiflora *.
Olea Gamblei.
Osbeckia nutans.
Picea morinda *..
Pieris ovalifolia #.
Pittosporum floribundum.
Piptanthus nepalensis *.
Pogostemon parviflorus *.
Porana racemosa.
Prunus acuminata *.
— Puddum.
— nepalensis.
Praiia montana.
Quercus incana.
— Griffithii.
Rhododendron cinnabarinum.
— Dalhousiæ.
— Falconerti.
Rhododendron grande.
— Maddeni.
Rubia cordifolia.
Sauranga nepalensis.
Sauropus albicans *.
Saussurea deltoidea.
Schima Wallichi.
Senecio scandens *.
Smilax aspericaulis.
Solanum Khasianum.
= nigrum
— verbasciflorum.
Sonchus arvensis *.
Styraz Hookeri.
Swertia tongluensis.
Symplecos theæfolia.
Tephrosia candida.
Offres et Demandes réservées aux membres de la Société.
Vu excès nombre, réelle occasion. Étalon Orient
EN DISTRIBUTION
Hypericum patulum **. .,
. Clematis nepalensis.
Zrichosanthes palmata.
Trachycarpus Martianus.
Trichosanthus valmata.
Tricholepis furcala.
Triumfelta rhomboidea.
Tsuga Brussonian«.
Urena lobata.
Vaccinium Dunalianum.
Viburnum erubescens *.
Vitis bracteolata.
Zanthozylum acanthopodium.
2° LISTE.
Aster himalaicus.
Aucuba himalaica.
Cynura nepalensis.
Dendrocalamus Hamilloni.
Eriobotrya Hookeriana.
Mo&sia chisia.
Nyssa sessiliflora.
Osbechkia. stellata.
Ozxalis corniculata.
Rosa macrophylla.
Rosa sericea.
Trachy-carpus excelsa.
Graines envoyées par le Jardin
botanique de Sydney (Australie).
Dantonia semiannularis (Wal-
laby or white sop grass).
Bromus inermis (Australian
Brome grass).
New Zealand Rye graés.
New Zealand Bocksfoot grass.
Sudangrass.
Graines offertes par M. BOIS
Cucurbita melanosperma (Courge
de Siam).
Graines offertes par M. MOREL
Dimorphoteca auriantiaca. ;
Cytisus sempervirens. € Re
Héliotrope géant var. Lemoine.
Polygonum Baldschuanicum.
Graines. offertes par M. PIÉ-
DALLU. |
Sorgho hâtif de Minnesota.
S'adresser au Secrétariat.
OFFRES
yages touristiques et documentaires à
“travers le Continent noir.
“Explorations scientifiques. — Récoltes entomo-
ügiques. — Captures scientifiques en vue de
introduction en France et de l’acclimatation. —
“Cnasses au gros gibier (animaux non protégés).
…Dix-sept années de pratique en Afrique occiden-
le, Afrique équatoriale et (Centre africain.
ire à M Geo Favarel, administrateur des
onies à Brive (Corrèze), qui, au cours d’un
gé, éventuellement sollicité, organiserait itiné-
e voyage en but mission, coopérerait travaux,
drait activement part chasses, assumerait
ireéction convois, etc.
pour amélioration cheptel caprin. Ecrire Jenny’s
Farm, Créteil (Seine).
# *
1-2 Daims 1919, 2 y pleines ou échange contre
Chèvre Murcie ou espèce à poil court. — Jeunes
Mouflons à manchettes pour Moufions de Corse.
M. Jouffrault, Argenton-Château (Deux-Sèvres).
*
+ *
Lophophore &, co. Ho-ki, Swinhoé &, Mélanote&,
Nandou &, ayant couvé et élevé des jeunes.
Deux à et quatreQ Lamas, adultes. — M.'de Sain-
ville, Courbes-Vaux, par Saint-Germain-des-Prés
(Loiret). Sr
DEMANDES
Achèterai Scops et Muscardins vivants. — M. Le-
gendre, 25, rue de La Condamine, Paris.
S Fk
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SEAT
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SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION DE FRANCE
RECONNUE D’'UTILITÉ PUBLIQUE
Le but de la Société Nationale d’'Acclimatation de France est de concourir :|
10 à l'introduction, à l’acclimatation et à la domestication des espèces d'animaux |
utiles et d'ornement; 2° au perfectionnement et à la multiplication des races k
nouvellement introduites ou domestiquées; 3° à l'introduction et à la propagation |
de végétaux utiles ou d'ornement. ÿ
Le nombre des Membres de la Société est illimité : les Étrangers et les Dames |
peuvent en faire partie, ainsi que les Personnes civiles, les Associations, les es |
sements publics ou privés (Laboratoires, Jardins zoologiques ou botaniques, Musées, k
Sociétés commerciales, etc.). Ne
La Société se compose de membres Titulaires, membres à Vie, membres
Donateurs, membres Bienfaiteurs. ; s
Le membre Titulaire est celui qui paie un droit d'entrée de 10 francs et une '
cotisation annuelle de 25 francs. æ
Le membre à Vie est celui qui paie un droit d'entrée de 10 francs et quis 'affran-
chit de la cotisation annuelle par un versement de 250 francs.
Le membre Donateur est celui qui verse une somme d’au moins 500 francs.
Le membre Bienfaiteur est celui qui verse une somme d’au moins 1.000 francs; .
son nom est inscrit, à perpétuité, en tête de la liste des membres. (
Des formules d'adhésion sont adressées sur demande. EI
La Société décerne, chaque année, en Séance solennelle, des récompenses.
Ces récompenses sont attribuées aux personnes qui, par leurs travaux, tant théo-.
riques que pratiques, ont aidé à la vulgarisation des idées de la Société.
En ouire de la Séance solennelle et publique des récompenses et du Déjeuner
amical annuel, exclusivement réservé à ses membres, la Société tient chaque mois
des séances générales et aes séances de Sections : 1° Mammalogie; 2° Ornithologie et.
sa sous-section, Protection des Oiseaux; 3° Aquiculture; 4° Entomologie ; 5° Botanique ;
et 6° Colonisation. 1
Tous les membres peuvent assister à ces séances ; les ordres du jour des séances
générales sont adressés sur deman e.
La Société encourage d’une manière toute spéciale les études de Zoologie et de
Botanique appliquées en distribuant des graines et en confiant des cheptels d’ani-
maux à ses membres. È
Elle publie le Bulletin de la Société Nationale d’Acclimatation de France
et la Revue d'Histoire naturelle appliquée, illustrée de gravures. Ces publications.
traitent des questions concernant l'élevage des animaux, la culture des plantes et
particulièrement des faits d’acclimatation survenus en France et à l’Étranger. Elles”
donnent les renseignements les plus variés sur les animaux et les plantes utiles ou
d'ornement d'introduction nouvelle. ë
On y trouve des articles de fond relatifs aux applications de l’histoire naturelle :.
installation, éducation des animaux, cullure des plantes, usages, introduction, etc., etc.
Le Bulletin est adressé gratuitement à tous les membres de la Société. 4
*
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?
La Société Nationale d'Acclimatation poursuit un but entièrement désin-
téressé et ne sert aucun intérêt particulier; adhérer à ses statuts, l'aider dans sesh
efforts, ( ‘est contribuer au bien-être général et à la prospérité du pays.
Le Gérant : À. MARETHEUX.
Paris. — L. MARETHEUX, imprimeur, 1, rue Cassette.
D BULLETIN ©
aciété Nationale d'Acelimatation
67% ANNÉE
N° 3. — MARS 1920
SOMMAIRE
À Liste supplémentaire des membres de la Société . . . . . NES CE AN AINEN te OAI 3
d'A, BEAUDUIN. — Intelligence de l'Ours brun . . . . . . . . . . . . . . ......... 3%
—_ E. Cravane. — L'Ansérine amarante dans la Haute-Saône. . . . . . . . MMA VO Ere 36
1 : Les Be Hebonstonenontanuxs Miats- Unis mener NUE US CNE TT CR EOEE 38 à
Extraits des procès-verbaux des Séances de la Société
HHÉERTE Pénéralmidnidécembre 1919002) NEA ENS ENS EE AE RES 39
D norProenéraleidunardecempre 1919224. 4:00 28 ns en 40
a brule ct puits divers 2 EN: PR) ET VEN NN LRU. 46
7 _ Un numéro, 2 fr. 50 : — Pour les Membres de la Société, 1 fr. 50.
k AU SIÈGE SOCIAL
à DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D ACÉLIMATATION DE FRANCE
198, BOULEVARD SAINT-GERMAIN, PARIS (VII°).
Des cartes annuelles d'entrée au Jardin d’Acclimatation, accompagnées de
O tickets, sont délivrées, au prix de 10 francs, aux membres de la Société,
ns nos bureaux.
$ BUREAU ET CONSEIL D'ADMINISTRATION POUR 1920
Président, M. Edmond Perrier, Membre de l’Institut et de l'Académie /de HbacIne, Prsfesaons
Muséum d'Histoire naturelle, Paris.
MM. D. Bois, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle, 15, rue Faidhorbell
Vice-Présidents. Saint-Mandé (Seine). 4
Dr GaauvEAU, Sénateur de la Côte-d'Or, 225, boulevard Saint-Germain, Far
Secrétaire général, M. Maurice Loyer, 12, rue du Four, Paris.
MM.J. CrePIN, 55, rue de Verueuil, Paris (Annee,
Secrétaires. Ca. DrsReutr, 25, rue de Châteaudun, Paris (Intérieur).
J. DecAcour, 28, rue de Madrid, Paris (Ztranger).
Trésorier, M. le D' SkgiLLorrk, 6, rue de l'Oratoire, Paris.
Archiviste-Bibliothécaire : M. P. DE CLERMONT.
Membres du Conseil.
MM. A. CHAPPELLIER, 197, avenue Daumesnil, Paris. :
le D' AcHALME, Directeur du Laboratoire colonial] du Muséum d'Histoire naturelle, 1, rue Andrieux,
Paris.
le D' P. MARCHAL, Membre de l'Institut, Professeur à l'Institut National Agronomique, 45, rue
de Verrières, à Antony (Seine).
le D° LEPRINCE, 62, rue de la Tour, Paris.
MAïLLES, rue de l' Union, La Varenne-Saint-Hilaire (Seine).
le Dr E. TROUESSART, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle, 61, rue Cuvier, Paris. È
LecouTre, Membre de l'Institut, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle, 14,rue des Écoles, Paris
\ P. CARItÉ, 40, boulevard de Courcelles; Paris.
5 L. ROULE, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle, 57, rue Cuvier, Paris.
G. FoucxEr (l'abbé), 24, rue Cassetle, Paris.
P. KesrNeRr, Président de la Société de Chimie industrielle, 38, rue Ribera, Paris.
R. Le Forr, 89, boulevard Malesherbes, Paris.
r,
Dates’ des Séances générales et du Conseil
POUR L'ANNÉE 1920
Janvier | Février À Mars | Awil | Mi co Décenbre (|
SÉANCES DU CONSEIL, le mercredi à 4 h.| 14 11 | .10 14 19 17
————— | ———— | — | —— | —_—— |__| ——_———
Séances générales, le lundi à 3h. . .} 49 LEE 96 31 929
: Sous-SEcrion d'Ornilhologie (Lique pour
la Protection des oiseaux) les jeudis
Ia sn. :
Les membres de la Société qui désirent assister aux Séances générales recevront
sur leur demande les ordres du jour mensuels des séances. D:
Le Secrétaire général a l’honneur d'informer. MM. les Membres de la Société et les
personnes qui désireraient l'entretenir, qu’il se tient à leur disposition, au siège de la
Société, 198, boulevard Saint-Germain, tous les Lundis, de 4 à 7 heures. ]
Les auteurs sont informés que, les prix des tirages à part subissant des variations
fréquentes du fait de la guerre, le tableau publié sur la couverture du Bulletin CE d être 2
applicable; il sera fait désormais un prix spécial pour chaque tirage à part,
La Société ne prend sous sa responsabilité aucune des opinions émises \
par les auteurs des articles insérés dans le Bulletin. ;
Le reproduction, sans indication de source, ni de nom d'auteur
des articles publiés dans le Bulletin: est interdite, .,
LISTE SUPPLÉMENTAIRE
DES MEMBRES DE LA SOCIÉTE
ADMIS PAR LE CONSEIL
DANS LA SÉANCE DU 10 pÉcEMBRE 1919
MM:
Le Prévosr DE LA MOISSONNIÈRE, propriétaire, château de Can-
teleu (Seine-Inférieure)\, membre titulaire, présentée par
MM. Delacour, Boullet et Perrier.
DE Bauncourr {vicomtesse Geneviève), 31, boulevard La
Tour-Maubourg, à Paris (VII® arr.), membre titulaire, pré-
sentée par MM. Sebillotte, J. Crepiu et Ch. Debreuil.
MM.
Darrasse (Maxime), château d’Acon, par Tillières-sur-Avre
(Eure), membre titulaire, présenté par MM. E. Perrier,
M. Loyer et Ch. Debreuil.
DerLesseLre (Albert-Constant), planteur à Mahina, île de Tahiti
(Établissements français de l'Océanie), membre à vie, pré-
senté par MM. Gallois, M. Loyer et E. Perrier.
Mercier (Francis-Auguste-Tremayne), officier de cavalerie,
6, rue Marcel-Renault, à Paris (XVII arr.), membre litulaire,
présenté par MM. E. Perrier, M. Loyer et Ch. Debreuil.
CHAVANNE DE Darmassy (Emmanuel), chef d’escadrons de ca-
valerie en retraite, 8, rue de Greffulhe, à Paris (VIII® arr.),
membre titulaire, présenté par MM. E. Perrier, Ch. Debreuil
et l'abbé Foucher.
TRAYVELLA, oOiselier, 2 fer, quai de la Mégisserie, à Paris
(I arr.), membre titulaire, présenté par MM. Delacour,
E. Perrier et Ch. Debreuil.
DuuieniEr (Gabriel-Georges-Joseph), agriculteur et étudiant
en droit, à Saint-Gérand-le-Puy (Allier), membre à vie, pré-
senté par MM. E. Perrier, J. Dulignier et M. Loyer.
Leco (Hippolyte), 4, rue du Maréchal-Harispe, à Paris
(VII: arr.), membre litulaire, présenté par MM. Ch. Rivière,
G. Rivière et J. de Guerne,
BULL. SOC. NAT, ACCL, FR. 1920. — 3
INTELLIGENCE DE L'OURS BRUN
Par A. BEAUDUIN,
Architecte ordinaire du Muséum d'Histoire naturelle.
Au Muséum d'Histoire naturelle, au cours des inondations
de janvier 1910 il a été remarqué une manœuvre d’un Ours
brun (parqué dans la fosse du milieu en compagnie de
2 femelles), qui indique chez cet animal un enchaînement de
raisonnements intéressant à noter :
Voici les faits :
Quand, au cours des saisons précédentes, un fort orage ou
quelque grande pluie amenait au point bas de la fosse en ques-
tion une quantité d’eau considérable, la gargouille d'écoulement,
unique pour les trois fosses, se trouvait quelquefois engorgée
par les détritus que la pluie charriait dans les caniveaux.
L'eau, alors, s'accumulait d’abord contre le mur sud-ouest
de la fosse où est percée ladite gargouille, puis gagnait une
assez grande surface, en suivant les pentes sur le sol pavé de
la fosse.
L'Ours trouvait d’abord cette mare très amusante et y bar-
botait consciencieusement ; puis, quand le jeu avait assez duré,
il venait, les pattes dans l’eau, dégager la grille avec ses griffes
et rétablir l'écoulement.
Quand, en janvier 1910, il vit son domaine envahi par l’eau,
qui, cette fois venait de la Seine par l'égout où la gargouille se
jette, l'Ours sembla d'abord ne pas faire la différence de ce
cas nouveau, et nous le vimes à différentes reprises chercher
dans l’eau, dont le niveau s'élevait rapidement, à répéter la
manœuvre habituelle.
Pourtant ses facons indiquaient une certaine perplexité.
A ce moment, pour permettre aux pensionnaires de cette
fosse de trouver un coin au-dessus de l’inondation qui avait
gagné toute l'étendue du pavage, il fut jeté dans l'angle nord-
ouest de la fosse trois ou quatre tombereaux de pierres pour
former un tertre dépassant le niveau de l’eau.
Or, l’Ours, après être venu reconnaître la nature de ces
matériaux, se mit à emporter une à une dans ses bras quelques
grosses pierres vers l'endroit où la gargouille aboutit.
Il essaya avec ces pierres de constituer un barrage contre
L'ANSÉRINE AMARANTE DANS LA HAUTE-SAONE a)
l'inondation, prouvant, par cetle lentative, qu'il avait compris
que cette fois l’eau venait par la gargouille.
A ce moment le matériel amené pour encager et sortir les
animaux étant prêt, la fosse put être évacuée et les Ours mis
en süreté.
Il fut constaté, après la baisse des eaux, que, pour la construe-
tion de son barrage, l'Ours avait transporté une vingtaine de
pierres pesant de 10 à 20 kilogrammes chacune.
L'ANSÉRINE AMARANTE DANS LA HAUTE-SAONE
Par E. CHAVANE.
Quelques graines m'avaient été remises en mars 1919 par la
Société : elles furent semées le 12 avril suivant dans 4 grands
pots à fleurs remplis de lerreau et placés dans une écurie der-
riére un vitrage exposé au midi (faute d'une serre). Le semis
n'avait pas été fait sur couche, parce que celle-ci avait été
ravagée deux fois par des Rongeurs inconnus et une autre fois
bouleversée par des Taupes. Dès que les jeunes plants eurent
atteints une quinzaine de centimètres, ils furent mis en place,
en pleine terre, à intervalles de 080 à 1 mètre les uns des
autres, et entre eux on repiqua des Laitues et des Choux. La
terre, bien fumée, était forte et se sécha vite. Les plants pous-
sèrent rapidement d'abord, puis marquèrent un temps d’arrêt,
faute, je crois, d’un arrosage suffisant. Au commencement de
juillet, ils atteignaient à peine 080 et ne pouvaient encore
fournir des feuilles en quantité suffisante; mais, dès qu’à ce
moment on leur eût donné de l’eau en abondance, celles-ci,
jusque-là petites, augmentèrent rapidement et les tiges prirent
beaucoup de force et s’élevèrent jusqu'à 1"70. De fin juillet
jusqu’au 15 novembre, on put en cueillir abondamment, leur
qualité restant la même. Il n’y eut à tuteurer aucun pied, et
cependant, le 28 août, la plantation subit un orage de grêle
d’une violence inouïe : les feuilles seules furent coupées, arra-
chées.
Il'est à remarquer qu'un certain nombre de plants, dont la
tête avait été pincée ou brisée par accident, se ramifièrent,
formant touffe, et donnèrent plus que les tiges restées indemnes
30 BULLETIN LE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D ACCLIMATATION
et chez lesquelles les branches latérales étaient beaucoup moins
développées. Il semble que si on généralisait cetle facon de
traiter les plants — quand ils ont de 60 à 75 centimètres au
maximum — on aurait l'avantage de diminuer un peu l’arro-
sage, la plante très fournie ne permettant pas au soleil de des-
sécher autant la terre.
Une autre remarque : quelques plants, repiqués dans du
terreau, prirent un développement intense, atteignant plus de
2 mètres de haut et fournissant quantité de grosses branches :
ce qui semblerait indiquer qu’une terre légère convient mieux
à l’Ansérine que la terre forte dans laquelle J'avais dû, faute
d'autre, la planter.
Jusqu'au 20 octobre la température resta très douce, maigré
quelques gelées blanches et des brouillards froids le matin;
mais de la fin d'octobre au 15 novembre il y eut un froid vif,
des chutes de neiges abondantes auxquels l’Ansérine résista.
Elle ne se flétrit et ne devint inutilisable qu'après de fortes
gelées (deux jours notamment à — %°).
Le semis avait si bien réussi que j'avais pu donner à un jar-
dinier voisin un bon nombre de jeunes plants; quoique la
terre et l'exposition fussent différentes, les résultats chez lui
furent sensiblement les mêmes que chez moi.
En résumé, l’Ansérine amarante est de culture facile, pro-
duit très abondamment et longtemps, elle résiste bien au froid.
C'est donc pour l'été, où les Épinards montent de suite; un
précieux légume. Toutefois, malgré que les tiges fussent
chargées de graines, celles-ci étaient, au 15 novembre, loin d'être
müres et ne purent être récoltées. Mais en pays plus chauds ou
plantées beaucoup plus tôt, il doit en être autrement.
À mon goût, l’Ansérine, qui fond beaucoup moins à la cuis-
son que l'Épinard et la Tétragone et par conséquent fournit
plus, est moins fine que ceux-ci; c’est cependant un agréable
légume, mais qui, un peu sec naturellement, nécessite beau-
coup de beurre pour être moelleux. Pour éviter la dépense de
cette denrée si chère actuellement et. à cerlains moments et
dans certains pays, si rare, il suffit d’incorporer à l’Ansérine,
cuite à grande eau, hachée, puis passée, un peu de béchamel
ou sauce blanche,
LES BOIS DE CONSTRUCTION AÛX ÉTATS-UNIS
En 1914-1915, une importante enquêle a été conduite sur
l'industrie des bois de construction aux États-Unis par le ser-
vice forestier du Ministère de l’Agricullure, en coopéralion
avec le Bureau des corporations et la Commission fédérale de
commerce et avec l’aide du Bureau du commerce national et
étranger. Douze brochures ont été publiées, traitant des forêts
américaines et de leur utilisation commerciale.
Paru en 1917, le premier rapport nous à été communiqué
par notre collègue M. Du Pont qui, avec raison, a pensé que
nous pourrions y trouver d'utiles enseignements. Sur la pré-
sentation de cette brochure de 100 pages nous n'insisterons
pas, les bureaux américains nous ayant, depuis longtemps,
habitués à un travail conduit et achevé dans le sens des réali-
sations pratiques.
Le fait qui doit dominer pour nous est l’encouragement
donné à l'exportation. Il y a là une concurrence possible à nos
bois indigènes et celoniaux, concurrence à redouter à cause
des ressources et des moyens qu'elle mettrait en aclion.
Les forêts des États-Unis couvrent une surface énorme et
l'estimation officielle donne, pour le bois d'œuvre sur pied, un
volume d'environ 109 milliards de mètres cubes. Il est abattu,
chaque année, près de 1 milliard et demi de mètres cubes. En
1909, 49.000 scieries actives employaient 900.000 ouvriers et le
roulement de fonds atteignit 11 milliards 500 millions.
L'emploi de nouveaux matériaux, l’accroissement des villes
et des agglomérations, d’autres causes encore, toutes liées aux
progrès industriels et à l'amélioration des conditions d’exis-
tence, ont abaissé dans une large mesure, le volume de bois
consommé par tête d'habitant aux États-Unis. Les prix de
vente au détail relevés, de 1895 à 19145, dans des communes du
Minnesota montrent un accroissement rapide jusqu'en 1907,
où le maximum est atteint: une baisse s'amorce ensuite avec
des fluctuations, mais paraissant s’accentuer en 1915, dernière
année relevée. La consommation nationale de bois de cons-
truction a diminué d’un quart depuis 1906.
D'une année à l’autre, la demande est sujette à de brusques
et très importantes variations. Les chemins de fer, par exemple,
parmi des plus gros consommateurs, prélèveront 15 p. 100 de
38 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
l'abatage total pour ne plus prendre plus que 5 p. 100 l’année
suivante.
Dans toutes ces causes, le commerce des bois de construction
aux États-Unis manque encore d’une stabilité que lui apporte-
ra une meilleure entente entre le producteur d'arbres et l’in-
dustrie. L'abatage ne suit pas toujours la demande du débit,
d’où gaspillage d'arbres tombés. Le reboisement des surfaces
dégarnies est mal conduit et laisse plus de 40 millions d’hec-
tares à peu près improductifs.
A tout ceci, les bureaux cherchent et indiquent les remèdes;
nous pouvons être assurés qu'ils en poursuivront énergique-
ment l’application. C’est pourquoi nous devons nous attendre à
. une forte importation américaine de bois de construction, car
l'exportation est envisagée et préconisée comme devant être le
meilleur agent compensateur destiné à contrebalancer les
irrégularités locales qui se font trop vivement sentir.
EXTRAITS DES PROGHS -VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÈTÉ
ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DU 15 DÉCEMBRE 1919
Présidence de M. .J. de Guerne,
Vice-Président honoraire de la Société.
M. le Président informe l’Assemblée que le Conseil, dans sa
séance du 12 novembre 1919, après avoir examiné la situation
créée par la guerre, au point de vue de l'administration de la
Société, ayant constaté que des élections générales ont déjà eu
lieu en 1919, propose qu'il ne soit pas procédé à de nouvelles
élections cette année, que les nominations faites en 1919
soient valables pour l’an prochain et que la date régulière des
élections soit reprise en 1920.
M. le comte Delamarre demande la prorogation des pouvoirs
des membres sortants jusqu'aux prochaines élections.
Dans ces conditions, l’Assemblée générale, prenant en con-
sidération les perturbations apportées par la guerre dans
l’admiaistration de la Société, renouvelle par acclamation
EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 99
les pouvoirs des membres sortants jusqu'aux prochaines
élections, qui devront avoir lieu à leur date régulière en 1920.
M. le Trésorier présente la situation financière à ce jour.
Les dépenses ont été considérablement augmentées par la
hausse du coût de la vie et principalement par les prix extré-
mement élevés des frais de publications. Le prix des cotisa-
tions, qui est la principale ressource normale, n’ayant pas été
augmenté, l'équilibre du budget n’a été obtenu que grâce à
des recettes extraordinaires, provenant, en grande partie, de
dons volontaires.
Les comptes du Tréscrier sont approuvés, ainsi que le projet
du budget pour 1920, qui lui aussi, pour s'équilibrer, devra, si
les mesures envisagées pour la modification des publications
ne donnent pas ce qui est prévu, avoir recours à des recettes
extraordinaires.
L'Assemblée approuve les décisions du Conseil qui ont
modifié les publications. Ces modifications seront annoncées
dans le Bulletin de décembre 1919.
M. le Président informe l’Assemblée que le Conseil, dans sa
séance du 12 novembre dernier, a décidé qu'il n’y aurait pas
de Distribution de Récompenses en 1920, la dernière distribu-
lion ayant eu lieu en mai 1919, et que les dates habituelles des
Séances solennelles seraient reprises à partir de 4921.
Par contre le Déjeuner amical aura lieu à la fin de février
1920.
M. le Président donne lecture de la liste des membres nom-
més par le Conseil aux divers Commissions et aux Bureaux des
Sections. Cetle liste paraîtra dans le Bulletin de janvier 1920.
Enfin les dates et heures des Séances générales et de la
Sous-Section d'Ornithologie, pour 1920, sont indiquées.
Sur la proposition du Conseil, l’Assemblée générale décerne
le titre de Membre honoraire de la Société à M. R. Chalmers
Mitchell, secrétaire de la Société zoologique de Londres, direc-
teur du Jardin zoologique de Regent's Park.
Avant de lever la séance, M. le Président, au nom de l’As-
semblée, adresse à M. Jean Delacour, qui prend à sa charge les
frais d'un des fascicules de la Revue, ses félicitations et ses
7/0) BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
remerciements pour le concours si dévoué et si généreux qu'il
apporte à la Société.
Le Secrélaire du Conseil, secrélaire de la séance,
G. Foucner.
SÉANCE GÉNÉRALE DU 15 DÉCEMBRE 1919
Présidence de M. J. de Guerne,
Vice-Président honoraire de la Société.
Le procès-verbal de la précédente séance est lu et adopté.
GÉNÉRALITÉS.
M. C. Toulouse, directeur de l’École Paul-Bert, de Millau,
adresse un important relevé de « Proverbes, Pensées et
Maximés, concernant les Animaux de la Ferme ».
M. Toulouse qui a déjà publié des proverbes concernant les
travaux des champs, la prévision du temps, les récoltes, ete.,
pense justement, qu'il convient de ne pas laisser perdre les
savoureux dictons de nos aïeux.
La place nous manque pour faire paraître le travail de
M. Toulouse, mais nous le tenons à la disposition de nos col-
lègues.
Notre collègue, M. le capitaine Tamisier, de la mission Peilé,
à Prague, nous écrit que tout son dévouement est acquis à la
Société. Si certains de nos collègues désiraient éclaircir quel-
ques points sur la faune et la flore de la Moravie et de la Silé-
sie, ils trouveront dans M. Tamisier un très aimable corres-
pondant.
MAMMALOGIE.
M. le D: Pellegrin dépose sur le bureau un ouvrage faisant
partie de l'Encyclopédie scientifique, éditée par O. Doin, inti-
tulé : « Les Équidés domestiques (le Cheval, l'Ane, le Mulet) »
par À. Gallier, vétérinaire de la ville de Caen.
ORNITHOLOGIE — AVICULTURE.
M. Salvador Castello, l’aviculteur espagnol connu, nous
informe qu'une nouvelle race de Poules lui à été signalée
dans la région de l’Araucanie, au sud du Chili. Des Indiens
CU, I
EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 41
élèveraient là des Poules de petite taille caractérisées par des
sortes de boucles d'oreilles, de pendeloques de plumes tombant
de chaque côté de la tête. M. Castello espère, prochainement,
faire venir un cerlain nombre de ces Poules dont il possède
des photographies.
M. Debreuil offre deux œufs frais d'Emeu pondus à Melun;
ces œufs sont tirés au sort par les membres de la Société
assistant à la séance.
Notre collègue présente ensuite, vivante, une femelle de
Faisan doré qui a pris, en une seule mue, cet été, la parure du
mâle. À cette occasion, M. Debreuil rappelle que les anciens
avaient déjà remarqué de semblables anomalies et qu'il existe
une nombreuse bibliographie sur des cas analogues.
Le wirilisme et le gynomorphisme, que l'on attribue à des
modifications des glandes génitales, se rencontrent, également,
chez les Mammifères, les Poissons, les Crustacés; on en
remarque des cas, relativement fréquents, chez les Insectes.
M. Debreuil fait également passer des photographies, puis
des exemplaires d'Oryctes rhinoceros Lin., de Ceylan, envoyés
par M. E. Bugnion, dont les femelles portent une corne presque
aussi grande que celle des mâles.
Les études qui touchent aux importants problèmes de la for-
mation des sexes et de la conservation de la race, sont inléres-
santes à poursuivre et nous serons reconnaissants à nos col-
lègues qui nous feront connaître de nouvelles observations.
A ce sujet, M. le Président rappelle qu'Isidore Geoffroy-Saint-
Hilairé a publié des planches en couleur de Faisanes ayant la
livrée masculine. Notre collègue, lord Walter Rothschild, pos-
sède, dans son superbe musée de Tring, toute une collection
d'Animaux en peau ou montés présentant ces différentes ano-
malies.
M. le comte Delamarre de Monchaux rapporte que dans une
battue, à laquelle il assislait, une Faisane à livrée de mâle a
été tuée.
M. P. Vayssière fait une communication sur l'utilisation des
produits toxiques et des appareils de guerre dans la destruction
des Animaux nuisibles à l’agriculture. Notre collègue signale
tout d’abord, l'existence au ministre de l'Agriculture (direction
des services sanitaires scientifiques et de la répression des
#2 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
fraudes) d'une Commission d'études pour l'emploi agricole des
produits chimiques de guerre. |
Au printemps dernier, on obtint d'excellents résultats dans
la destruction des Sauterelles (Criquet marocain en Crau, Cri-
quet pèlerin en Algérie) avec les lance-flammes (modèles P, et
P, de l’Armée) d’une part et avec les pulvérisations de chloro-
picrine d'autre part. La chloropicrine pure ou en solution
charbonneuse fut très efficace, en outre, contre les Animaux
les plus divers, tels que les Punaïses de lit, les Charancons des
grains, le Puceron lanigère et les Limaces (P. Marchal). On a
employé efficacement de nouveaux moyens de lutte contre les
Campagnols dans les régions libérées; malheureusement tout
est arrêté à l'heure actuelle par suite de la crise des transports.
Il serait à désirer que les pouvoirs publics se rendent compte
de l'importance primordiale pour nos:départements dévastés
de la lutte contre les Campagnols qui détruisent toutes les
récoltes.
À propos de la communication de M. Vayssière, M. Piédallu
remarque que l’on devrait prendre des mesures pour empêcher
les paysans de tuer les Chouettes. Une Chouette mange de
nombreux Campagnols et, à défaut de chloropicrine, elle rend
donc de signalés services.
BOTANIQUE.
M. le Secrétaire général donne communication d’une circu-
laire de l'éditeur des Botanical abstracts, renseignant sur le
but de cet organe de bibliographie botanique, qui remplace
avantageusement les recueils boches traitant du même objet
dans le sens international.
Cet organe américain, dans ses deux premiers volumes, a
analysé 1.200 publications, et le Comité bibliographique espère
porter ce chiffre à 2.000 à la fin de 1920. 3.000 extraits et cita-
tions sont compris dans les volumes [I et Il, et ce chiffre
atteindra probablement 5 à 6.000 dans les volumes ITF et IV
(1920). |
Les éditeurs sont Williams and Wilkins Company. Baltimore
(États-Unis).
M. le professeur L. Beille, de Bordeaux, nous adresse, sur
notre demande, de nouveaux exemplaires de son travail sur
l'Industrie des Plantes médicinales, et plusieurs listes de
nn.
EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ A3
graines récoltées par lui au Jardin botanique en 1919. M. Beille
cherche à introduire dans nos collections des espèces intéres-
santes susceptibles de s’acclimater dans la région du Sud-
Ouest, et nous serons heureux de l’y aider en favorisant des
échanges.
Les brochures et ies listes de M. Beille sont à la disposition
de nos collègues. Û
À propos des fruits sans pépins dont il a été parlé à la der-
nière séance, M. le comte Delamarre fait observer que ces
variétés ont attiré, de longue date, l'attention des amateurs et
des spécialistes.
On peut citer, dit-il, entre autres exemples les deux suivants :
Dans son Zhédtre des jardinages, en 1678, Claude Mollet,
premier jardinier du Roi, parlant des diverses sortes de Poi-
riers de « Bon-Chrestien », indique quelles sont les greffes de
la « bonne espèce » qui porte de bon fruit, lequel est « fort
gros »,ayant la pelure blonde et douce, où il se trouve fort peu
de pépins dedans... [1 y avait certainement des Poiriers de
celte variété dans ce « Parc de Fontaine-Belleau », où il déclare
avoir planté sept mille pieds d'Arbres fruitiers « par l’ordre
exprès de Sa Majesté le feu roy » (op. cit., p. 18, 19).
L'autre exemple est de Jean Hermann Knoop, qui, dans sa
Fructologie (traduit de l'hollandais, à Leenwarde, 1766, p. 201,
202), cite une « sorte » d'Epine-vinette sans pépins (Berberis
sine nucleo), qui diffère seulement de l’Epine-vinette ordinaire,
« en ce que les fruits sont sans pépins », et pour cette raison,
ajoute-t-il, «on les estime le plus pour être confits, à cause
qu'il est très difficile d’éplucher les pépins de ces petits fruits.
On prétend que cette sorle sans pépins change quelquefois, et
prend des pépins, mais je n’en ai jamais fait l'expérience ».
On propageait cette variété par boutures, et l’on en formait
des haies vives pour clore les vergers et jardins potagers, tout
en obtenant du fruit un meilleur rendement pour les confitures
et les sirops. On a supprimé presque partout les baies d'Epine-
vinette comme étant de nature à propager la rouille du blé.
Notre collègue, M. le docteur Robertson-Prochowsky nous
envoie de Nice toute une série d'échantillons botaniques.
4° Un fruit mûr d'Opuntia qgymnocarpa Web., assez bon au
goût el très rafraichissant. [l mürit tard à l’automne, se con-
(1 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
serve el s’expédie bien; il présente donc une ressource pour
l'hiver et le printemps.
2° Un fruit d'Opuntlia d'une espèce voisine, présumé origi-
paire du Mexique et meilleur au goût que celui du gymnocarpa.
3° Un fruit d’Anona Cherimolia Mill., variété très appréciée
dans les pays chauds. Il provient d’ua arbre fructifiant depuis
de longues années chez notre collègue. Ses caractéristiques
sont : beaucoup de graines, peu de chair, mais bon goût. Cet
arbre fruitier est exploité en grand par les Américains dans la
Californie du Sud.
4° Un fruit encore incomplètement développé de Bananier
séminifère Musa paradisiaca L., sous-espèce seminifera Baker.
Les fruits sont comestibles, mais remplis de graines. Ils
proviennent d’une plante énorme, de près de 10 mètres de
hauteur et d’une beauté incomparable.
À cette première série el dans un autre ordre d'idées notre
collègue a joint les échantillons suivants :
1° Une branche de Xhamnus alaternus L. et une branche
d'un Rosier hybride minés par la Chenille du Zeuzera
Æsculi L.
2° Une capsule de Beshorneria Bigolouri montrant les stries
noires des graines développées, tandis que les graines non
développées ne laissent pas de marques colorées sur la capsule.
3° Une excroissance sur un Polygala myrtifolia L., variété
grandiflora, due, peut-être, à un microbe.
4° Une vrille de Pithecocthenium buccinatorium D. G. (Pho-
dranthus buccinatorius Miers), montrant la manière d’attache,
par une plaque très adhérente, à l’écorce des arbres sur
lesquels ils grimpent.
»° Des articles d'Opuntia dont le tissu en pourrissant laisse
un résidu minéral dont notre collègue n’a pas eu le moyen
d'étudier la composilion.
Le Secrétaire des séances adjoint,
P. CREPIN.
Bibliographie relative à l'utilisation des produits chimiques de
guerre pour la destruction des animaux nuisibles à l’Agricul-
ture, cités dans ce procès-verbal.
G. BaziLe : Nouveaux procédés de destruction des Acridiens.
Comptes rendus de l'Acad. des Sciences, t. 169, p. 547, 1919.
G. BERTRAND, BROCO-RoUssEAU et DASSoNviLLe : Destruction
EXTRAITS DES PROCES-VERBAUX DES SÉANGES DE LA SOCIÉTÉ 45
de la Punaise des lits par la chloropicrine. Comptes rendus de
VAcad. des Sciences, t. 169, p. 441, 1919.
G. BERTRAND, BRoco-RoussEaAu et Dassonvizze : Destruction
du Charancon par la chloropicrine. Comples rendus de l'Acar.
des Sciences, t. 169, p. 880, 1919.
P. VAy3SIÈRE : Quelques procédés de destruction des Acri-
diens et leur application. Comptes rendus de l’Acad. des Scienres,
RO DE 2225 01919"
P. VAyssiÈRE : La lutte contre le Criquet pèlerin en Afrique.
Journ. d'Agric. trop., n° 161, p. 305, 1919.
P. VayssiÈRE : La lutte conire les Campagnols dans les
Régions libérées en 1919. Utilisation de la chloropicrine.
Comptes rendus de l'Académie d'Agriculture de France, \.
p. 885, 1919.
CHRONIQUE GÉNÉRALE ET FAITS DIVERS
Les Eléphants de la forêt d'Addo. — La question de la Chouette che-
vêche en Angleterre. — La destruction des animaux nuisibles au Cap.
— La protection des Pingouins de l'île Macquarie. — Un nouvel Aque-
rium à Londres. — Les envois du Jardin zoologique de New-York à
celui d'Anvers.
Nous signalions, en janvier dernier, la regrettable destruc-
tion des Eléphants de la forêt d’Addo, ordonnée par le gouver-
nement du Cap. À ce sujet, notre collègue M. Blaauw a
adressé au journal le Field la lettre suivante:
« Depuis mon voyage dans l'Afrique du Sud, au printemps
de 1914, j'ai fait tout ce que j'ai pu pour empêcher l’acte de
vandalisme du gouvernement du Cap. Ce que vous dites de
cette mesure concorde avec ce que j'ai appris à Port-Elisabeth,
c'est-à-dire que c'est l’âpreté des colons à s'emparer du terri-
toire réservé et des sources qui en est la cause. Ils disent que
les Eléphants sont dangereux et qu'ils ont tué un homme; cela
est vrai, mais on a rendu ces grands Pachydermes vindicatifs
en lirant dessus à tout propos. L'homme qui a été tué était
justement parti en expédition pour les attaquer ; il n’a eu que
Le sort qu'il méritait.
« Mais peut-on encore, aujourd'hui, faire quelque chose
d'efficace pour sauver les derniers survivants de la bande
d'Addo? On me dit qu'il est question d’attraper les jeunes et de
40 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
les transférer au Knysna ? Je crains bien que cela ne serve à
rien. Que feront ces pauvres orphelins dans un pays neuf et
sans leurs mères pour les allaiter? Ils périront sûrement de
misère, ou s'égareront pour aller se faire tuer ailleurs. Sans
doute il y eut un temps où il y avait des Eléphants sauvages
au Knysna ; ils passaient pour y être protégés, mais en 1914,
le conservateur de la réserve m'a avoué qu'il n’en restait plus
un seul. Peut-on vraiment contester qu'il n y ait pas assez de
- place dans l’Afrique du Sud pour que l’on n'y puisse aban-
donner le massif d'Addo aux Eléphants ? »
Notre collègne aura fort à faire pour défendre la faune sau-
vage contre la rage de destruction qui de tout temps a carac-
térisé les races humaines jalouses de leur hégémonie sur la
nalure entière.
M. Blaauw a, en outre, de sa campagne pour les Eléphants,
entrepris de défendre la petite Chouette Chevêche contre les
attaquesauxquelleselle est actuellement en butte.en Angleterre.
Ce nocturne fut introduit dans les Iles Britanniques par
lord Lilford qui en lächait tous les ans sur sa propriété un
certain nombre, apportés de Hollande par les oïiseliers de
Londres. Ces Oiseaux se plurent dans le pays, et en 1889, on
découvrit un nid dans le parc de la résidence seigneuriale d’où
la Chevêche s’est répandue peu à peu dans bien des comtés.
Aujourd'hui on l’accuse de chasser nuit et jour et de détruire
les couvées de jeunes Perdreaux et de Faisans. Cependant la
Chevêche trouve, même dans les milieux les plus hostiles, des
défenseurs, ce qui fait qu'il est assez difficile de se rendre
compte du véritable état des choses.
M. Blaauw écrit au field : « La Hollande étant le lieu d’ori-
gine d'où, de temps à autre, la Chevêche a été introduite en
Angleterre, j'ai suivi avec intérêt les discussions auxquelles
celte importation a donné lieu dans le pays d'adoption de ma
pelite compatriote. Naturellement, je ne puis être juge de ce.
que fait la Chevêche en Angleterre, mais je puis me porter
garant de ses actions dans mon pays de Hollande, sa patrie
naturelle. La Chevêche est très commune dans mes environs ;
on ne l'y tracasse nullement et les petits Oiseaux à l’état sau-
vage sont aussi nombreux qu’on pourrait le désirer. Je pense
que je ne puis rien dire de mieux en:sa faveur. »
Faudra-t-1l donc mettre la Chevêche sur la liste des animaux
EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 47
que l’homme a maladroitement déracinés tels que le Lapin et
le Chat en Australie, le Martin et la Mangouste dans les An-
tilles, le Moineau aux États-Unis !
Disons avec le fabuliste : « Dieu fait bien ce qu'il fait ». Soit!
mais sans vouloir faire pousser les Citrouilles sur les Chênes,
cherchons à améliorer les conditions d’une existence qui n’est
pas toujours très délectable.
x *
Les colons du Cap ont déclaré une guerre à mort à toutes les
bêtes nuisibles qui fréquentent leurs exploitations. Le Conseil
du district de Graaff-Reinet a payé, pour l'exercice du 4 juil-
let 1948 au 30 juin 1919, plus de 20.000 francs de primes pour
la destruction de 974 Chacals, 69 Lynx et 365 Babouins. Ces
erands Singes sont des voisins peu commodes ; non seulement
ils commettent beaucoup de dégâts dans les fermes, mais
encore ils sont dangereux pour les habitants, lorsque la faim
et la soif les rendent furieux. On en signale un, cantonné aux
environs de Graaff-Reinet, qui se jette sur les promeneurs et,
dernièrement, un jeune garçon n’a pu échapper à l’attaque
d'un de ces quadrumanes que grâce à sa bicyclette qui lui a
permis de distancer en vitesse son adversaire. Un fermier de
J’endroit se plaint que de trois à quatre cents Babouins ont
envahi sa propriété et se sont mis à manger les œufs de ses
Autruches.
* x
Heureusement à côté de destructions regrettables, l’esprit
de protection trouve encore l’occasion de se manifester. Au
Congrès de l'Union des Ornithologistes d'Australie à Brisbane,
M. Lord, de Tasmanie, avait insisté sur l’urgente nécessité de
protéger les Pingouins de l’île Macquarie. Le capitaine White,
de l'Australie du Sud, avait appuyé le projet de faire de l’ile
Macquarie un sanctuaire pour la faune australienne. Il dit que
le gouvernement fédéral se proposait d'acheter dans ce but, à
la Tasmanie, l’ilot en question dont on demandait 375.000 fr.,
prix exagéré, vu que cet îlot n’est loué que 1.000 francs par an
à une société particulière. Le D' Mawson déclara que, si on ne
prenait pas rapidement une décision, on verrait bientôt les
régions antarctiques saccagées par les trafiquants en fourrures
et en huiles. En conséquence le Conseil fut autorisé à faire le
nécessaire, et nous sommes heureux d'apprendre que, grâce
48 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
aux efforts de la Société Royale pour la Protection des Oiseaux,
la Tasmanie a refusé de renouveler le baïl de la Compagnie qui
massacrait par millions les Pingouins pour en extraire les ma-
tières grasses. Elle eût bientôt rayé de la surface du globe le
Pingouin d'Australie comme il est déjà advenu pour son con-
génère le Grand Pingouin des régions polaires.
*
Er pe
Il s'est fondé, à Londres, une Société pour construire et
exploiter un Aquarium sur des données scientifiques. La coli-
sation annuelle est de cinq shillings pour les membres ordi-
naires et de deux shillings pour les membres associés. Le
siège social est à Londres, 252 Caledonian Road.
On vient aussi de fonder une nouvelle Société zoologique,
qui n’a pas pour but d'exploiter une ménagerie ou un
musée, mais bien de venir en aide aux Sociétés de naturalistes
qui auraient besoin de secours pécuniaires.
*
# x
Le Jardin zoologique de New York a entrepris de regarnir
les parquets et volières du Jardin zoologique d'Anvers qui a
eu tant à souffrir de l'invasion allemande et ila déjà effectué un
premier envoi d'animaux comprenant 369 individus de
162 espèces, dont 68 Mammifères et 232 Oiseaux. Un autre
envoi doit suivre prochainement.
ORDRES DU JOUR DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ
POUR LE MOIS DE MARS 1920.
SÉANCES GÉNÉRALES
Lundi 1°", à 3 heures. — M. ze Docreur GaupucHEeAU : Les Levures
dans l’Alimentation de l'Homme et des Auimaux.
Lundi 15, à 3 heures. — M. LE ProrEssEurR GRUVEL : La Pêche de la
Langouste royale en Mauritanie.
— M. Henri Poisson : L’Agriculture au Sambirano (Madagascar)
[projections |.
Séance de section.
Jeudi 18, à 3 heures. — Sous-secrion p'ORNITHOLOGIE : Ligue pour
la Protection des Oiseaux.
Le gérant : À. MARETHEUX.
Paris. — L. MARETHEUX, imprimeur, 1, rue Cassette.
UN VOYAGE AU MAROC
Parmi les membres de la Société nationale d’Acclimatation, se trouverait-il
quelques amis du plein air et du pittoresque disposés à m’accompagner au
printemps prochain (15 mai) à l'époque où tout est en fleurs et où cependant
» aucune chaleur excessive, même dans le Sud, n’est à craindre ?
Vieux Marocain par adoption, aimant le pays que j’ai maintes fois parcouru
en tous sens, je suis persuadé que je ne serais pas un mauvais guide.
Certes, je n'oserai pas présenter cette excursion comme un voyage
d’études scientifiques, mais je tiens cependant à ce qu’elle ne soit aucune-
ment une course de vilesse dont le but serait de brûler des kilomètres.
En un-mois, très posément, en petit nombre, à dix (les dix premiers
souscripteurs) nous verrions tout le Maroc, partant à notre heure et nous
- arrétant partout où bon nous semblerait. Je crois qu'un plus grand nombre
de voyageurs serait un obstacle à l’exécution d’une promenade conçue dans
cet esprit.
rs
Comme itinéraire : Tanger, Larache, La Zarya, Les Grandes Lagunes,
. Kenitra, Salè, Rabat, Fedalah, Casablanca, Azemour, Mazagan, Saffi, Mogador,
Marrakech, Demnat, Tadla, Boujad, Rabat, Tifflet, Bataille, Mekenes, Azrou,
Mouley Idris, les ruines de Volubilis, Fez, Sefrou, Taza et Tanger, ou
inversement (voire peut-être même Oudjda) et retour en France par Tlemcen
et Oran, moyennant un minime supplément,
Ainsi, tranquillement et confortablement nous verrions de façon très
- suffisante toutes les villes du Maroc, toutes ses riches régions agricoles et
toutes ses forêts.
Moyennant .un millier de.francs par personne (la somme précise n'a pas
pu être: arrêtée exactement dès aujourd'hui, par suite des facéties du change
du franc, mais sur des offres fermes, elle le serait immédiatement) une
- excellente société de transports automobiles nous ferait parcourir notre
- itinéraire dans de très bonnes voitures.
Il resterait à chacun de nous à régler selon ses fantaisies ou ses besoins,
“ses notes d'hôtels : nos hôtels marocains n'ayant pas le grand confort mo-
« derne des grands palaces, n’en ont pas non plus les tarifs. loin de là, tout
en étant suffisants.
Et nul besoin d'être milliardaire pour faire ce petit voyage.
J. Gorranr (1).
7 (4) La Société nationale d'Acclimatation, 198, boulevard Saint-Germain, à Paris et
M. J. Goffart, conseiller du commerce extérieur de la France, se tiennent à la disposition
“des futurs voyageurs pour tous les renseignements qu'ils désireraient.
pr F e
5
2
Le but de la Société Nationale d'Acclimatation de France est de concourir: |
10 à l'introduction, à l’acclimatation et à la domestication des espèces d'animaux.
utiles et d'ornement; 2° au perfectionnement et à {a multiplication des races …
nouvellement introduites ou domestiquées; 3° à l'introduction et à la propagation
de végétaux utiles ou d'ornement.
La Société se compose de membres Titulaires, membres à Vie, membres
Donateurs, membres Bienfaiteurs.
Le membre Titulaire est celui qui paie un droit d'entrée de 10 francs et une
cotisation annuelle de 25 francs.
Le membre à Vie est celui qui paie un droit d'entrée de 10 francs et qui s’affran-
chit de la cotisation annuelle par un versement de 250 francs.
La Société décerne, chaque année, en Séance solennelle, des récompenses.
Elle tient des séances générales bi- mensuelles.
La Société encourage d' une manière toute spéciale les études de Zoologie et de
Botanique appliquées en distribuant des graines et en confiant des cheptels d’ani-
maux à ses membres.
Elle publie, outre ce Bulletin, la Revue d'Histoire naturelle appliquée,
composée de deux parties et illustrfe de gravures. Ces publications traitent des
questions concernant l'élevage des maux, la culture des plantes et particuliè-
rement des faits d'acclimatation.
On y trouve des articles de fond relatifs aux applications de l’histoire naturelle :
installation, éducation des animaux, cullure des plantes, usages, introduction, etc., etc.
Le Bulletin est adressé gratuitement, la Revue est servie par abonnement, aux
membres de la Société, au prix réduit de 15 fr. pour chaque partie ou de 20 fr.
pour les deux.
REVUE D'HISTOIRE NATURELLE APPLIQUÉE
PREMIÈRE PARTIE : MAMMALOGIE
AQUICULTURE —ENTOMOLOGIE— BOTANIQUE — COLONISATION
SOMMAIRE, N° 3, MARS.
D: L'Hoësr. — Le Jardin zoologique d'Anvers pendant la guerre. . . . . . … ….. . . . -65
Cx. RIVIÈRE, — Invariabilité du climat du Nord de l'Afrique depuis les temps historiques :
Eléphants. Carthage. Légende du grenier de Rome. Agrologie et Climatologie comparées: 71
L. Roue. — Le Poisson-Chat dans la Carpiculture, , . . , . /. PM ARR ER MN CEE AMP)
A. GRUVEL. — État actuel de l’industrie des Pêches coloniales . . , . . . . . . , . no co
L.-A. Done. — Considérations générales sur l’Acclimatation des arbres et arbustes et les
hivers rigoureux. Essais et résultats d'Acclimatation de Végétaux ligneux dans le Centre
dela, France. 19) chi nee EE NL RTE NN 82
Alice VuILLET. — Les Parasites de la Pyrale du Maïs en France. Intérêt de leur dissémi-
nation et de leur acclimatation en Amérique. , 0.0 CRM en 92
Chronique généralelet faits \divers PNR EE ONE PC NP RCIP ÉPee nr O4
DEUXIÈME PARTIE : L'OISEAU
SOMMAIRE, N°3, MARS.
H°D'ASTLEY.— a Brêve. à queue bleue (/lustré) MEN EEE CNE RE EENE 65
D' MirreT-HoRrsiN. — Acclimatation en Afrique occidentale française. . : . . . . . 66
J. Decacour. — Notes sur quelques collections d'Oiseaux vivants en Angleterre (llustré). 69
ADEcoux..— Des (Calistesien captivité EE, TONNERRE RENE 73
Ghronique ornithologiquen(ilustré)e ME NON ERP ER 18
Le Gérant : A. MARETHEUX.
Paris. — L. MARETHEUX, imprimeur, 1, rue Cassette,
BULLETIN
DE LA
N° 4. — AVRIL 1920
ne 7 #
A Pages
iste des membres récemment admis dans la Société . . . . . . à . . , . . . , . . . . . 49
rx fondé en 1918 par un membre de la Société qui désire garder l’anonyme . . . . . . . 52 :
[. ons" PExposition d'Aviculture de 190%.) DC, CURE 53 S
z Extraits des procès-verbaux des Séances de la Société. à
ange générale du 22 décembre 1919. . . . . . . . . . .. SAS CURE PE SES AA VC
UE D RME CO ATOS OP EE OT VIRE ER OS Le
Un numéro. 2 fr. 50 : — Pour les Membres de la Société, 4 fr. 50. 7
AU SIÈGE SOCIAL :
ï 2
DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION DE FRANCE
| Fou BOULEVARD SAINT-GERMAIN, PARIS (VII°).
es cartes annuelles d'entrée au Jardin d” Acclimatation, accompagnées de
kets, sont délivrées, au prix de 10 francs, aux membres de la Société,
s n08 bureaux.
An <4
mr
BUREAU ET CONSEIL D'ARMUNSTRATEUS POUR 1920
Président, M. Edmond Perrier, Membre de l'Institut et de l'Académie 5 Médecine, Professeur au
Muséum d'Histoire naturelle, Paris. |
MM. D. Bois, Professeur au Muséum d'Histoire at tE UE 15, rue Faidherbe, 4
Saint-Mandé (Seine).
| Dr CHauvEAU, Sénateur de la Côte-d'Or, 225, boulevard Saint-Germain, Paris.
Secrétaire général, M, Maurice Loyer, 12, rue üu Mour, Paris. ;
MM.J. CREPIN, 55, rue de Verueuil, Paris (Séances).
Secrétaires. CH. DkhkEUIL, %, rue de Châteaudun, Paris ({ntérieur).
Vice-Présidents.
J. DeLcacour, 98, rue de Madrid, Paris (Ztranger).
Trésorier, M. le D' SkgiLLoTTk, 6, rue de l'Oratoire, Paris.
Archivisie-Bibliothécaire : M. P. DE CLERMONT,
Membres du Conseil.
MM. A. CeAFPELLIER, 197, avenue Daumesnil, Paris. ‘4
le D' AcHALME&, Directeur du Laboratoire colonial du Muséum d' Histoire nelle 1, rue Andrieux,”
Paris. à
le D° P. Marcmaz, Membre de l'Institut, Professeur à l’Institut National Agronomique, 45, ŒU6
de Verrières, à Antony (Seine). ! À
le D' LerriNCE, 62, rue de la Tour, Paris. 3
MAILLES, rue de l Union, La Varenne-Saint-Hilaire (Seine).
le Dr E. TrouessarT, Professeur au Muséum d'Histoire vaturelle, 61, rue Cuvier, Paris.
Brkcomre, Membre de l'Institut, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle 14,rue des Ecoles, Paris. -
P. CaRtÉ, 40, boulevard de Courcelles, Paris.
L. ROULE, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle, 57, rue Cuvier, Paris.
G. FoucaEr (l'abbé), 24, rue Cassette, Paris.
P. KEsTNER, Président de la Société de Chimie industrielle, 38, rue Ribera, Paris.
R. Lx Fort, 89, boulevard Malesherbes, Paris.
Dates des Séances générales et du Conseil
POUR L'ANNÉE 1990
| Janvier | Février Mars Avril Mai | Novembre | Décembre
Séances DU CONSEIL, le mercredi à 4 h.| 44 11 10 | 44 19 47 45 À
- © | =—— | ——— | — | — | — | D
5 2 4 419 10 8 6 | +
es générales, le lundi à 3h. . . 19 16 18 96 31 99 29
Sous-SECTION d'Ornilhologie (Ligue pour
la Protection des oiseuux) les jeudis
Hg hi: NARAePe 0 PR RER
8 | 42 | as | 15 Ven 9
Les membres de la Société qui désirent assister aux Séances générales recevront
sur {eur demande les ordres du jour mensuels des séances.
+
Le Secrétaire général a l'honneur d'informer MM. les Membres de la Société et les…
ROSE de qui désireraient l'entretenir, qu’il se tient à leur disposition, au siège de la
ociété, 198, boulevard Saint-Germain, tous les Lundis, de 4 à 7 heures. à
Les auteurs sont informés que, les prix des tirages à part subissant des variations
fréquentes du fait de la guerre, le tableau publié sur la couverture du Bulletin cesse d'êtres
applicable; il sera fait désormais un prix spécial pour chaque tirage à part. 3
La Société ne prend sous sa responsabilité aucune des opinions émises
par les auteurs des articles insérés dans le Bulletin.
La reproduction, sans indication de source ni de nom d'auteur,
des articles publiés dans le Bulletin est interdite,
Sy L Je
Vel 4 F “is:
LISTE SUPPLÉMENTAIRE
DES MEMBRES DE LA SOCIÉTE
ADMIS PAR LE CONSEIL
A. DANS LA SÉANCE DU 2 FÉVRIER 4990.
M'e DE FRANQUEVILLE, château de Sentheim, par Belfort (Haut-
Rhin), membre à vie, présentée par MM. E. Perrier, Decoux
et Delacour.
M2: Poupé (Yvonne-Daniel), 9 bis, square du Champ-de-Mars, à
Paris (X V° arr.), membre titulaire, présentée par MM. E. Per-
rier, Tolet et Debreuil.
MM.
Augy (Louis-Jean d'), économiste, 18, rue d’Aummale, à Paris
(IX° arr.), membre titulaire, présenté par MM. E. Perrier,
A. Chevalier et Debreuil.
Courrics (Marie-René-Charles-Jean, comte des), ancien officier
de cavalerie, propriétaire-exploitant, cultivateur-éleveur,
chevalier de la Légion d'honneur, à Bouconvillers, par Lier-
ville (Oise), membre titulaire, présenté par MM. E. Perrier,
P. Carié et Crepin.
Duccoux (Edouard), directeur de l'Élevage, à la Rabta, Tunis,
membre titulaire, présenté par MM. E. Perrier, Loyer et
Debreuil.
Faseuizze (Charles), docteur en médecine, 57, rue Boissière, à
Paris (XVI° arr.), membre titulaire, présenté par MM. E. Per-
rier, Debreuil et Loyer.
GauDucHEAU (Alexandre), docteur en médecine, 57, rue Va-
neau, à Paris (VII° arr.), membre titulaire, présenté par
MM. E. Perrier, Debreuil et Loyer.
GERVAISE (Albert), mandataire, vente en gros de volailles et
gibiers, 33, rue de Rivoli, à Paris (IV° arr.) et à Brunoy (Seine-
et-Oise), membre titulaire, présenté par MM. E. Perrier, Si-
mon et.Debreuil.
JENNISSON (George), naturaliste, Zoological Gardens Belle Vue,
Manchester (Angleterre), membre tilulaire, présenté par
MM. E. Perrier, Delacour et Loyer.
PiNELLE (J.), professeur d’Arboriculture de la Ville de Paris,
1, avenue Daumesnil, à Saint-Mandé (Seine), membre titu-
laire, présenté par MM. Bois, Lasseaux et Dode.
BULL. SOC. NAT. ACCL, FR. 1920, — 4
»0 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D ACCLIMATATION
Pococr (R. L.), chef du service de Mammalogie du Jardin z00-
logique de Londres, membre correspondant, présenté par
MM. Perrier, Delacour et Debreuil.
Sesu-Smiru (D.), chef du service d'Ornithologie du Jardin z00-
logique de Londres, membre correspondant, présenté par
MM. Perrier, Delacour et Pichot.
D. Dans LA SÉANCE Du 10 mars 1920.
MM.
ANTHOUARD (baron Albert d’), ministre plénipotentiaire, 421 bis,
rue de la Pompe, à Paris (XVI arr., membre à vie, présenté
par MM. Perrier, Debreuil et Loyer.
Anna (don José, Julia), capitaine de la Commandancia de
Ingenieros, à Palma de Majorque (Espagne), membre lilulaire,
présenté par MM. Perrier, Debreuil et Loyer.
Barzzy-Maîrre (Jules), 20, rue de la Tolosane, à Castres
(Yarn), membre tilulaire, présenté par MM. Caucurte, Méguin
et le D' Louart. |
Bizacu (Louis), 61, cours d'Aquitaine, à Bordeaux (Gironde),
membre à vie, présenté par MM. Perrier, Debreuil et Loyer.
Cornuer (Albert), propriétaire à Yerres (Seine-el-Oise), membre
litulaire, présenté par MM. Gallois, Perrier et Loyer. |
FaucnÈre (Étienne), inspecteur général des Services agricoles
de Madagascar à Tananarive (Madagascar) el à Châteauneuf-
sur-Cher (Cher), membre titulaire, présenté par MM. Perrier,
Gruvel et Lecomte.
GuicARp (Louis), propriélaire à Siecq (Charente-Inférieure),
membre titulaire, présenté par MM. Decoux, Bacon et Loyer.
HuBert (Henri), chef du Service géologique de l'Afrique Occi-
dentale, 58, boulevard du Montparnasse, à Paris (XV® arr.),
membre titulaire, présenté par MM. Perrier, Chevalier el
Debreuil.
Ib&viice (Louis, baron d'), propriétaire-éleveur, à Saint-Aubin-
en-Charollais (Saône-et-Loire), membre titulaire, présenté
par MM. Perrier, Debreuil et Loyer. |
Komyarorr (Alexis), naturaliste, vice-président de la Sociéte
d'Acclimatation de Russie, 43, rue de l'Université, à Paris
(VII arr.), membre titulaire, présenté par MM. Perrier, De-
breuil et Loyer.
LE BLaNc (James), avoué, à Vacoas (Ile Maurice), membre titu-
laire, présenté par MM. Perrier, P. Carié et J. Crépin.
|
LISTE SUPPLÉMENTAIRE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ 51
LE Breron (Eugène), 5, villa de la Réunion, à Paris (XVI* arr.),
membre titulaire, présenté par MM. Perrier, Debreuil et
Loyer.
L'HERMITTE (Joseph), 1%, rue Beaumont, à Marseille (Bouches-
du-Rhône), membre tilulaire, présenté par MM. Delacour,
Decoux et Debreuil.
Louvexcourt (comte Maurice-Frédéric de), inspecteur général
de la Société Industrielle de la Grande Pêche, 72, rue Saint-
Lazare, à Paris (IX° arr.), membre lilulaire, présenté par
MM. Perrier, Debreuil et Loyer.
LunET pE LA MALÈNE (Pierre-Joseph), propriétlaire-agriculleur,
château de Planèzes, par Luc-Primaube (Aveyron), membre
à vie, présenté par MM. Perrier, Debreuil et Loyer.
Macuarr (Michel), administrateur délégué de la Compagnie du
- Louvre, 7, rue Bayard, à Paris, membre tilulaire, présenté
par MM. Delacour, Perrier et Debreuil.
NorTEr (Raphaël de), acclimateur, vulgarisateur agricole, à
Aulnay-sous-Bois (Seine-et-Oise), membre titulaire, présenté
par MM. Debreuil, Bois et Loyer.
PrRanes (Joseph), garde général des forêts en Indo-Chine, 12,
rue du Grand Bouddha, Hanoï (Tonkin), membre à vie, pré-
senté par MM. Perrier, Loyer et Debreuil.
Rosranb (Jean), licencié ès sciences naturelles, à Arnaga,
Cambo-les-Bains (Basses-Pyrénées), membre tilulaire, pré-
senté par MM. Perrier, Debreuil et Loyer.
RouLreaux-DccaGE (Henry), député de l'Orne, 15, rue Le Sueur,
à Paris (XVI° arr.), membre titulaire, présenté par MM. Per-.
rier, Chevalier et Debreuil.
Roxazz TYLER, 21, quai de Bourbon, à Paris (IV° arr.), membre
_ titulaire, présenté par MM. le comte de Grancey, le baron de
Guerne et Perrier.
* Scuuvz Dirk GERRIT, naturaliste, 12, Toe Haringvliet, à Rotter-
dam (Hollande), membre titulaire, présenté par MM. Perrier,
Debreuil et Loyer.
Scort (A.-H.), Waterside copse, Liphook, Hants (Angleterre),
membre à vite, présenté par MM. Perrier, Delacour et De-
breuil.
SIRON (Maurice-F.), publiciste, 11, boulevard des Italiens, à
Paris (Il° arr.\, membre titulaire, présenté par MM. Perrier,
Loyer et Debreuil.
TEROUANNE (Georges-Edmond-Maurice de), à Épinay-sur-Orge
52 BULLETIN DE £A SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
(Seine-et-Oise), membre lilulaire, présenté par MM. Perrier,
Loyer et Debreuil.
Tomas (Marius), propriétaire, 10, rue Saint-Étienne, à Tou-
louse (Haute-Garonne), membre lilulaire, présenté par
MM. Perrier, Crepin et Debreuil.
VaRNiER (Léon-Pierre), propriétaire-cultivateur, à Pont-et-
Massène, par Semur (Côte-d'Or), membre lilulaire, présenté
par MM. Perrier, J. Crepin et Voitellier.
PRIX FONDÉ EN 1918
PAR UN MEMBRE DE LA SOCIÉTÉ QUI DÉSIRE GARDER L'ANONYME.
Ce prix, d’une valeur de 100 francs, devait être attribué, en
1919, à l’auteur du meilleur mémoire sur le sujet suivant :
« Par quels moyens la France et ses alliés peuvent-ils arriver
à supplanter les Allemands dans la recherche, le transport et la
vente des animaux et des plantes exotiques, lout en assurant la
protection de la flore et de la faune des régions d’où les animaux
et les plantes sont originaires ? »
Une Commission fut nommée par le Conseil à l'effet d’exa-
miner les mémoires qui nous furent adressés. Parmi ceux-ci,
deux ont retenu plus particulièrement l'attention de la Com-
mission composée de MM. Bois, Crepin et Foucher : celui du
D' Millet-Horsin, médecin-major des troupes coloniales, ayant
pour titre : Par quels moyens peut-on enlever aux Allemands le
monopole du commerce des animaux exotiques? et celui du
D’ Pellegrin, assistant au Muséum d'Histoire naturelle, dont ie
titre était : Les Poissons exoliques et leur commerce.
Ces deux études répondaient, en se complétant l’une et
l’autre, au désir exprimé par le Conseil de notre Société. Les
deux auteurs se sont attachés à nous indiquer les moyens
employés per les Allemands pour conquérir le marché mon-
dial : le D' Millet-Horsin, en étudiant le commerce des Mam-
mifères et des Oiseaux exotiques, le D' Pellegrin en traitant la
question au point de vue de l'importation des Poissons exo-
tiques ; tous deux nous ont montré par quels procédés nous
pourrions remplacer les Allemands dans cette importante
branche de l’activité commerciale.
La Commission a pensé que le prix LES être attribué à
L'EXPOSITION D'AVICULTURE DE 1920 53
l’un ou à l’autre des deux auteurs. Mais le Conseil, dans la
séance du 10 décembre 1919, fut d'avis de diviser le prix entre
MM. Millet-Horsin et Pellegrin. En conséquence MM. Millet-
Horsin et Pellegrin ont élé proclamés ex æquo ; le prix leur fut
attribué à chacun par moitié et il fut décidé que les mémoires
des deux lauréats seraient publiés in extenso dans la fevue
d'Histoire naturelle appliquée (1). |
*
x x
Dans la même séance, le Conseil a arrêté le texte du sujet
mis au concours pour 1920 : « /ndiquer les moyens de recon-
naître le sexe :
des œufs d'Oiseaux ;
des embryons et des larves;
_ des animaux, jeunes ou adultes, chez lesquels le sexe ne se
reconnaît pas ow se reconnaît difficilement par des caractères
extérieurs ».
Le concours est ouvert jusqu’au 30 novembre 1920.
L’'EXPOSITION D'AVICULTURE DE 1920
Par M. LOYER.
La XLI° Exposition internationale d’Aviculture eut lieu, du
4 au 9 février 1920, dans le Grand Palais des Champs-Élysées.
- Organisée par la Société centrale d'Aviculture de France, qui
est issue de la fusion heureuse des deux Sociétés d’Aviculture
d’avant-guerre, cette Exposition, très réussie, a montré l'effort
considérable effectué par les aviculteurs français depuis la
cessation des hostilités.
Nous avons connu naguère les belles expositions avicoles où
tout un monde ailé, aux brillantes couleurs, faisait vibrer de
ses chants sonores les échos du Grand Palais et nous crai-
gnions que les belles races d’Oiseaux de basse-cour, admirées
alors, n’aient disparu pour la plupart au cours de la tour-
mente, faute de nourriture ou de soins appropriés durant les
quatre années de guerre.
Une courte visite à travers l'Exposition nous à rassuré. Si le
nombre des sujets exposés est moins grand qu'autrefois, la
() Voy. Rev. d'Hist. nat. appliquée, re partie, n°* 1 et 2.
54 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
qualité est restée la même; mais, comme l'on devait sy
attendre, l'effort des aviculteurs apparaît nettement orienté
vers la production d'Oiseaux producteurs de chair ou d'œufs
plutôt que vers les races de sport. C'est qu'en effet nous de-
vons accroître le rendement de nos ressources nationales
pour remplacer les importations de l'étranger, car il ne faut
pas oublier qu'avant la guerre des quantités énormes d'œufs
et de volailles nous arrivaient de contrées fort éloignées : de
Turquie, de Danemark, de Russie, voire de Sibérie et de Chine
et que, maintenant et pendant longtemps, nous ne pourrons
plus compter que sur nous-mêmes.
Plus de 3.000 lots d'animaux de basse-cour figuraient à
l'Exposition. Citons parmi les nombreuses classes de Poules :
celles du Bourbonnais et du Gâtinais, excellentes races du
Centre de la France qui présentent une grande amélioration,
ainsi que celle de la Bresse, et enfin la Caussade.
Parmi les races de Poules étrangères, les Malines ont fait de
grands progrès ; il y avait là des sujets remarquables surtout
pour la qualité de la chair. Les Orpington étaient très bien
représentées ainsi que les Leghorn, les Dorking et les Ham-
bourg.
Nous pouvons signaler également de beaux spécimens de
Canards de Rouen anglais et francais ainsi que des Pékin et
des Coureurs indiens.
Les Oies de Toulouse étaient fort remarquables. C’étaient
des jeunes de 1919, mais, grâce à une habile sélection, celles-ci
atteignaient la taille de sujets de deux ans.
Un beau parquet de Dindons blancs attirait l'attention, ces
Oiseaux, supérieurs aux autres comme type, étaient d'une très
forte taille; leur plumage blanc procure également un gros
avantage commercial à leurs producteurs. es
Mais la grande attraction de l'Exposition, c'étaient les
Pigeons voyageurs militaires, non pas que les Pigeons de race
fussent à dédaigner, au contraire; il y avait parmi eux de
superbes Maillés et de remarquables Boulants anglais; mais
les Pigeons militaires avaient été à la guerre et tous ceux qui
étaient exposés avaient été cités avec diplôme de bague de
guerre, de bague militaire ou de bague d'honneur, et plusieurs
venaient de Verdun!
Voici, entre autres, le diplôme de bague militaire attribué à
l’un de ces vaillants Oiseaux : le Pigeon matricule 183.14 du
EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ DD
Colombier F. 76-14 à Verdun Central: « A trois reprises diffé-
rentes, pendant la bataille de Verdun, a assuré, sous un feu
violent, le transport rapide de messages très importants, a
notamment assuré les liaisons du commandant Raynal, défen-
seur du fort de Vaux, au moment où ses troupes investies
étaient privées de tout moyen de communication, malgré les
conditions atmosphériques les plus défavorables. »
Mais celui que la foule entourait c'était le Pigeon matri-
cule 787.15 du Colombier FF. 70-1 à Verdun Central qui avait
assuré, le dernier, les communications avec le fort de Vaux.
Voici son diplôme de bague d'honneur :
« Malgré les difficultés énormes résultant d'une intense
fumée et d’une émission abondante de gaz, a accompli la mis-
sion dont l'avait chargé le commandant Raynal. Unique moyen
de communication de l'héroïque défenseur du fort de Vaux, a
transmis les derniers renseignements qui aient été recus de cet
officier. Fortement intoxiqué, est arrivé mourant au colom-
bier. » Ce vaillant Oiseau était porteur de la dépêche suivante :
« Colombogramme R. n° 15. Nous tenons toujours, mais nous
subissons une attaque par les gaz et des fumées très dange-
reuses. Urgence à nous dégager. Faites-nous donner de suite
communication optique par Souville, qui ne répond pas à nos
appels. C’est mon dernier Pigeon. — RayNan. »
Le public, en défilant devant ces modestes et glorieux auxi-
liaires de nos soldats, rendait encore hommage aux héros de
la Grande Guerre, à ceux qui se sont dévoués pour le salut de
la Patrie.
EXTRAITS DES PROCES - VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIRTÉ
SÉANCE GÉNÉRALE DU 22 DÉCEMBRE 1919
Présidence de M. le baron J, de Guerne,
Vice-président honoraire de la Société.
Le procès-verbal de la précédente séance est lu et adopté.
GÉNÉRALITÉS,
M. Mouquet fait une communication aur l’altération des
yeux, d’origine alimentaire.
D
56 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D ACCLIMATATION
À propos de cette communication M. le Président se rappelle
avoir été frappé du nombre considérable d’aveugles qu'il ren-
contra lors de son voyage au Japon. Parmi ces aveugles, ceux
qui exercent la profession de masseurs sont particulièrement
recherchés. Les écoles japonaises, poursuit M. de Guerne, sont
souvent visitées au point de vue sanitaire; on s’y préoccupe
beaucoup de l'alimentation des enfants qui, défectueuse, les
prédisposerait plus spécialement aux maladies des yeux.
M. Mouquet présente également une étude qu'il a faite sur le
livre du D' E. V. Mac Collum, professeur à l'Université John
Hopkins, à Baltimore (Etats-Unis), intitulé : Les connaissances
les plus nouvelles sur la nutrition.
MAMMALOGIF.
Il est donné lecture d’une notice sur l'élevage de l’Elan du
Cap (Oreas canna), de M. G. Babault. Notre collègue préconise
l'élevage de cette Antilope afin d’en utiliser la viande, qui est
excellente et aussi pour obtenir un vaccin antivariolique dans
nos colonies.
ORNITHOLOGIE.
M. L. Petit offre à la Société deux tableaux représentant des
photographies d'Oiseaux de la vallée de la Marne, de la collec-
tion de M. Lescuyer qui fut membre de notre Société.
BOTANIQUE.
M. le comte Delamarre de Monchaux signale que dans sa
région, aux confins de la Sologne et du Blaisois, les Péchers,
qui prospéraient autrefois dans les Vignes, dépérissent et
meurent en peu d'années. Il ne lui reste plus qu’un seul Pêcher
greffé de ceux qu'il fit planter avant la guerre. Les sujets
greffés ne vivent que peu d'années après leur plantation. Les
sujets non greffés, dont la plupart donnent des fruits de moin-
dre qualité, vivent plus longtemps, mais périssent de même.
Le sous-sol ne doit pas être seul incriminé, car les mêmes
terrains nourrissaient jadis de fort beaux Pêchers. Il s’agirait
donc d’une cause d'ordre pathologique ou d’une dégénéres-
cence des variétés, à laquelle on n’a pas trouvé, jusqu'ici, de
remède pratique. Notre collègue présente, à l’appui de cette
EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 57
communication, deux rameaux atteints de chancre et un autre
affecté par une gomme très prononcée, ce dernier offrant, sur
les jeunes pousses, de lègères taches rougeâtres et sur le vieux
bois des sécrétions abondantes de gommose. Ces échantil-
lons proviennent d’un Pêcher non greffé âgé de quinze ans,
longévité que n'’atteignent plus chez notre collègue les sujets
greffés.
M. Gustave Rivière dit qu'il en est de même dans toute la
France. La cause de cette brièveté de vie des Pêchers n’est
pas encore déterminée. Notre collègue pense qu'il serait bon
de semer des noyaux de bonnes variétés (Reine des Vergers
par exemple). Mais ces variétés elles-mêmes ne résisteront pas
au bout de quelques années. Et ceci n’est pas particulier aux
arbres dits « de plein vent », les espaliers de Montreuil rendent
moins, beaucoup moins. L’Abricotier qui a toujours été plus
rare en France, mais qu'on rencontrait encore naguère assez
souvent, disparaît lui aussi rapidement.
Cette année, dans les parties basses du Jura et dans les
plaines de l’Ain, M. Charles Rivière a constaté que l’ergot s’est
principalement développé sur le Maïs, et l’Ustilago myalis s’est
présenté scus toutes formes. La base de l’inflorescence mâle
était atrophiée, envahie sur plusieurs points par d'énormes
funqus sphériques, parfois très allongés. L’inflorescence femelle
était complètement hypertrophiée, désorganisée dans ses enve-
loppes, le tout transformé en une volumineuse boursouflure
noire. Les fungus se remarquaient également à la base de la tige,
à la naissance des racines. Il faut attribuer ces développements
cryptogamiques à la météorologie spéciale de l’année, chaude
et sèche en juin, très pluvieuse en juillet, chaleurs exagérées
en août et septembre. La végétation s’en est ressentie : haute
taille du Maïs, anomalies dans l’inflorescence mâle ayant ten-
dance à prendre la forme en fuseau, épis femelle parfois
géminé, mais avec une ramification avortée, etc. Quant à
lergot, Claviceps purpurea, il s’est montré en quelques points
sur le Blé du Manitoba, ce qui pourrait être dangereux si l'ex-
tension se produisait.
M. le comte Delamarre qui a trouvé chez lui, en Loir-et-
Cher, à plusieurs reprises, l'ergot du Seigle, dit qu'il a expé-
rimenté, en 1918, le Blé du Manitoba, et que ce Blé n’a pas été
58 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
atteint cette année-là dans ses cultures. Il demande si l'ergot
constaté sur ce Bl6 est le même que celui du Seigle ou s’il
s'agit d'une variété nouvelle du Claviceps qui aurait été intro-
duite avec le Manitoba et serait susceptible de se propager sur
d'autres Céréales comme le fait le purpurea. M. Charles Rivière
a en effet constaté que l’ergot du Blé du Manitoba a une forme
beaucoup plus allongée que celle du Claviceps ordinaire. 11 y a
donc lieu d’être très attentif à ce sujet, car le Blé du Manitoba
ayant été distribué par le gouvernement aux agriculteurs, le
Claviceps du Manitoba risquerait d'être acclimaté avec le Mani-
toba, ce qui ne laisse pas d’être fort dangereux.
Le Secrélaire des séances adjoint,
P. CREPIN,
SÉANCE GÉNÉRALE DU 5 JANVIER 1920
Présidence de M. D. Bois, Vice-Président de la Société.
Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.
GÉNÉRALITÉS,
Le Président fait connaître que M. E. Brumpt, professeur de
Parasitologie à la Faculté de médecine, vient d'être élu, dans
la Section de thérapeutique et d'histoire naturelle médicale de
l’Académie de médecine, à la presque unanimilé des voix. et se
fait l'interprète des membres de la Société pour adresser à
notre collègue, dont les beaux travaux sur les trypanosomiases
et notamment sur la maladie du sommeil sont universellement
appréciés, leurs félicitations les plus vives.
M. Brumpt est le plus jeune membre de l’Académie de
médecine.
M. Debreuil exprime également tout le plaisir ressenti par
tous, ici, à l’annonce de la nomination de M. D. Bois à la
présidence, pour 1920, de la Société Botanique de France. Nul
mieux, dit-il, que notre collègue, dont nous apprécions, si
hautement, la science et l’affabilité, ne pouvait présider les
travaux de cette savante Compagnie.
M. le professeur H. Blanc, de Lausanne, fait envoi à la
Société d'un tiré-à-part du Bulletin de la Société vaudoise des
Sciences naturelles sur un cas d'Æchinocaccose exceptionnelle
d'un Lemur catta L.°
RE
EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 9
Notre collègue conclut que la cohabitation intime du Lémur
avec un Chien a dû être la cause de l'infestation.
MAMMALOGIE.
Un de nos collègues, le capitaine Brugère, nous écrit de
Marrakech pour poser la question suivante :
Dans cette région la plus chaude du Maroc, le thermomètre
marque en août jusqu'à 49 el 50° à l'ombre, mais, en hiver, il
tombe pendant huit à dix jours jusqu'à 5 au-dessous de zéro ;
pourrait-on élever dans ces conditions climatériques la Chèvre
d'Angora ? Cet élevage serait ici d'autant plus désirable que la
Chèvre du pays est un animal de petite taille dont l'existence,
à partir de mai, est péniblement assurée, l’indigène ne s’in-
quiétant jamais du lendemain. ,
M. Crepin répond à cette question que la Chèvre d’Angora ne
donne réellement des résultats parfaits que sous un climat à
températures extrêmes et nettement saisonnières. La nature
veut la justification de la magnifique et riche toison dont
l'animal se recouvre en hiver pour s’en dépouiller ensuite, dès
que la saison redevient chaude. Quand la Société nationale
d'Acclimatation aura obtenu la mission qu'elle attend du Gou-
vernement de relever l’industrie et l'élevage caprins en France,
une des premières mesures qui s’imposera à ses soins sera
d'importer d'Asie Mineure des troupeaux de Chèvres d'Angora
pour les Sociétaires algériens et autres qui sont en possession
de terrains en altitude dans des pays rudes et accidentés où
l'élevage de l’Angora peut réussir admirablement et donner de
gros résultats financiers, étant donnés la rareté et le prix de la
laine mohair, cet admirable et précieux succédané de la soie.
ORNITHOLOGIE.
M. R. FE. O. Bridgeman nous écrit de Vienne qu'un de ses
amis, étant allé chasser près du Danube, a tué une Dinde sau-
vage pesant 20 livres anglaises.
Ces Oiseaux, dit notre collègue, ont été acclimatés en Hon-
grie, il y a environ cinquante ans, et se reproduisent, avec
succès, à l’état sauvage.
Une note de M. H. Jumelle sur la conservation des œufs
d’Autruche indique que des œufs envoyés le 22 août 1919 de
Tuléar, dans une simple caisse, bien que n'étant arrivés à
60 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
Marseille que le 12 décembre, étaient encore, à cette époque,
parfaitement mangeables.
La longue conservation de ces gros œufs est connue : notre
collègue, M. Hermenier, nous a déjà parlé des œufs d’Autruche
qu'il ouvrait et dans lesquels il puisait suivant ses besoins,
pendant plusieurs jours; M. Debreuil conserve des œufs de
Nandous et d'Emeus pendant plus de deux mois sans aucun
soin particulier.
En France, les œufs d’Autruche pourraient donc être utilisés,
avec avantage, dans bien des cas et, entre autres, pour les
besoins de la pâtisserie. Malheureusement, quoique le plus
grand nombre de ces œufs ne soit pas mis en incubation. la
production actuelle n’en semble ni assez importante, ni assez
régulière, pour permettre des marchés rémunérateurs aux
éleveurs. Dans ces conditions, il pourrait être plus intéressant
de chercher à les conserver en les desséchant.
Un œuf d’Autruche (Struthio Camelus) a environ 17 cenli-
mètres de hauteur sur 13 cent. 8 de largeur.
Son poids est :
Blanc, 1.180 grammes; jaune, 365 grammes; coquille,
250 grammes; déchet (peau), 15 grammes; soit un total de
1.810 grammes.
Le volume intérieur est de un litre et demi.
M. le comte Delamarre de Monchaux fait connaître qu'il a
vu le À janvier s’ébattre à Paris, sur la Seine, grossie par la
crue, plusieurs Canards sauvages aux environs du pont de la
Concorde. Ces Palmipèdes suivaient, en nageant, le fil de
l'eau, passaient sous les ponts, puis remontaient le courant en
volant à une faible hauteur au-dessus de ces ponts, se posaient
sur l'eau en amont et recommencCaient ensuite le même ma-
nège.
Depuis quelques années, on remarque, chaque hiver, dans
la traversée de Paris, des Canards sauvages; cette année,
M. Lasseaux a aperçu, dès le mois de décembre, une bande de
quelques Canards, se tenant généralement près du jardin du
Vert-Galant, et dans laquelle se trouve une Cane blanche.
ENTOMOLOGIE.
M. Jules de Guerne signale trois notes récemment publiées
dans le Bulletin de la Société Entomologique de France (séance
du 12 novembre 1919).
EXTRAITS DES PROCÉS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 61
L'une, de M. Lesne, Assistant au Muséum, concerne un
Coléoptère indo-malais nouvellement introduit à l’île de la
Réunion. C’est un Longicorne dont le laboratoire d’entomo-
logie du Muséum d'Histoire naturelle a récemment reçu de
M. de Villèle plusieurs spécimens adultes. Ceux-ci ont été
obtenus par l'élevage de larves qui s'étaient signalées dans
notre colenie de l'Océan Indien, par les dégâts qu’elle com-
mettait dans une plantation de jeunes Filaos (Casuarina equi-
setifolia L.).
Les adultes n'avaient pu être identifiés avec aucune des
espèces connues pour habiter l’île.
Or, l'Insecte en question n’est autre que Cælosierna scabrata
Fabr., Longicorne du groupe des Lamiaires, répandu dans
une grande partie de l’Inde britannique, mais dont la présence
u’avait pas encore été signalée aux îles Mascareignes.
_ Dans l’Aoudh (Inde septentrionale), cet Insecte attaque une
Diptérocarpée (Shorea robusta Gaertn.), dans l'Inde centrale,
au Barar, il se développe notamment dans le bois de l’Acacia
arabica Willd. (Légumineuse, Mimosée); enfin, dans la prési-
dence de Madras, on a vu le même Longicorne écorcant à l’état
adulte les jeunes pousses des Casuarina (Filaos), traitement
qu'ii fait d’ailleurs également subir aux pousses d'Acacia
arabica. Le Cælosterna semble se développer dans les arbres
vivants et notamment dans les jeunes arbres.
Ce Coléoptère est donc, ajoute M. de Guerne, un hôte parfai-
tement indésirable et il y a d'autant plus lieu de s'opposer
énergiquement à son acclimatation que d’autres Longicornes
indomalais se sont répandus déjà dans les iles Mascareignes et
à Madagascar. M. Lesne cite même une espèce, indomalaise
également, le Xystrocera globosa OI. qui, répandue déjà dans
toute la région malgache, existe en outre en Egypte et à Hawaï,
semblant être en voie de devenir cosmopolite dans les pays
chauds.
Une autre note due à M®° Alice Vuillet a trait aux parasites
d’un Lépidoptère du genre Pyrale (Pyrausta nubilialis Hb.),
très nuisible au Maïs dans les cultures duquel elle commet de
grands dégâts aux Etats-Unis. M. de Guerne demande que ce
travail très court soit reproduit in extenso dans le Bulletin; il
est en effet très utile de donner une grande publicité aux faits
signalés par M"° Vuillet. L'introduction en Amérique des para-
62 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'AGCLIMATATION
sites de la Pyrale du Maïs permettrait sans doute de lutter
avec succès contre l'invasion de cet Insecte. M. de Guerne
rappelle que cela a eu lieu déjà, gräce à notre collègue M. Mar-
chal, pour les Chenilles processionnaires dont les invasions
furent arrêtées par les Calosomes dont la Station entomolo-
gique de Paris assura la récolte et l'envoi en grand nombre au
Service entomologique des Etats-Unis, dirigé par M. Howard.
Une troisième notice enfin, due à M. Jean-L. Lichtenstein,
est consacrée à un Hyménoptère du groupe des Torymides, le
Philotrypesis caricæ Hass., qui vit aux dépens des Figues sau-
vages dans l’intérieur desquelles les femelles peuvent déposer
leurs œufs à l’aide de leur longue tarière. Cet Hyménoptére,
qui est répandu dans l'Europe méridionale et en Asie Mineure,
vient d'être découvert aux environs de Montpellier conjointe-
ment par MM. J.-L. Lichtenstein et F. Picard. Sa biologie est
intéressante à étudier, car il semble jouer un rôle dans la
fécondation des fleurs de Figuier, par la caprification.
M. de Guerne exprime le désir que notre Section d'entomo-
logie reprenne son fonctionnement régulier de façon à ce que
puissent y être discutées des questions très intéressantes,
mais par trop spéciales pour être abordées dans les séances
générales.
BOTANIQUE.
M. le capitaine Brugère, dans la lettre précitée, réclame le
concours de ses collègues pour lui procurer, ne fût-ce que
quelques onces, des graines fertiles de Chloris Gayana, four-
rage très précieux pour la région sèche de Marrakech.
Des graines ont été demandées au Chili.
COLONISATION.
M. le professeur Gruvel fait une communication sur la pêche
des Cétacés au Gabon et la production des matières grasses et
des matières azotées dans les colonies francaises.
A leur rentrée de mission de 1910-1911, MM. Gruvel et
Charcot ont signalé aux armaleurs et aux capitalistes français
la présence de nombreuses bandes de Baleinoplères, depuis
les côtes du Gabon jusque dans l'Antarctique.
Cet appel à l'industrie francaise a eu simplement pour effet
d'intéresser si vivement les pêcheries norvégiennes qu'elles
ont envoyé immédiatement dans les parages indiqués des
EXTRAITS DES PROCÉS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 63
bateaux -chasseurs et des navires-usines pour la capture
des Célacés et leur transformation en matière d'utilisation
industrielle. L'entreprise a donné des résultats si fructueux et
a pris une telle ampleur que l'administration française a dû,
pour éviter la destruclion complète de cette richesse de son
domaine, nommer une Commission spéciale pour réglementer
la chasse sur les côtes des colonies francaises.
M. Gruvel, devant l'altitude des capitalistes francais qui ne
savent pas comprendre encore tout l'intérêt qui s'attache à
développer, au profit national, cette industrie coloniale de
notre domaine, demande, puisqu'il nous faut le savoir-faire
étranger pour nous slimuler, de tenter, tout au moins, la
formalion de sociétés franco-norvégiennes pour l'exploitation
des richesses ichtyologiques envisagées.
Il est certain que, dans les circonstances d'après-guerre où
nous vivons, l'acquisition de l'outillage pour faire cette exploi-
lation nécessile une dépense dix fois plus forle qu'avant la
guerre, mais l'opération resterait très bonne puisque les pro-
duils de la pêche ont acquis une plus-value en concordance
avec les énormes prix de revient. C’est ainsi que l'huile de
Baleine, au lieu de 600 francs la tonne qu’elle valait en 1915,
se vend, au cours actuel, 3.000 francs et les guanos azotés ont
monté de 180 francs à 600 francs les 1.000 kilogrammes. La
poudre d'os vaut, à cette quantité, 600 francs au lieu de 200
avant la guerre et les fanons de 1'° qualité coûtent 50 francs le
kilogramme.
Emus de la disparition des grands Cétacés dans l’hémi-
sphère boréal, les Norvégiens avaient, dès 1903, interdit la
pêche de ces grands Mammifères aquatiques. Les nécessités de
la guerre ayant déterminé le Gouvernement norvégien à lever
cette interdiction après une période d'exercice de moins de
16 ans, il est intéressant de constater qu'il n’a pas fallu plus
de temps pour rendre celte pêche si fruclueuse, qu'on à dû,
pour {raiter et transformer son produit, fonder cinq usines sur
la côte ouest de la Norvège.
Si nous savions orienter une exploitation de ce genre vers la
France, la ville de Marseille est toute désignée pour devenir
le grand marché francais des huiles et des guanos de Cétacés
et de Poissons. Le port de Marseille pourrait, en effet, recevoir,
en même temps, les produits d'usines installées au Maroc, en
Afrique Occidentale, à Madagascar, de même qu'en Indo-Chine.
64 BULLETIN DE LA SOCIÈTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
Il est illogique, pour ne pas dire coupable, que nous continuions
à abandonner au profit de l'étranger cette part considérable
offerte à notre prospérité nationale.
Le moment semble particulièrement bien choisi, conclut
M. Gruvel, pour tirer de l'exploitation intensive de nos pêche-
ries coloniales les matières grasses et les matières azotées
sous toutes les formes dont notre commerce et nos industries
métropolitaines ont un si urgent besoin, et que notre empire
colonial pourra fournir en très grande abondance, pour peu
que l’on sache et que l’on veuille en tirer parti.
M. le baron de Guerne souligne le très grand intérêt de la
question traitée par M. le professeur Gruvel. M. de Guerne évo-
que ses souvenirs de voyage, pour faire préciser l’état d'avan-
cement des œuvres coloniales qu'il a vu en marche ou débuter
et qui se rattachent à l’ordre de choses que M. Gruvel a étudiées.
Les difficultés du moment font poser notamment la question
de savoir si l’on ne pourrait pas obtenir bientôt, par les con-
cours recherchés, des poudres alimentaires tirées des déchets
pour nourrir économiquement les Pores et les volailles devenus
hors de prix par la cherté de leurs prix de revient.
M. Gruvel répond que la question est au point dans le sens
désiré et n’attend plus que les moyens financiers de réalisa--
tion. Les expériences faites ont établi que la viande des Porcs
alimentés par ces poudres n’accuse aucun goût de ce fait si l’on
prend la précaution de suspendre cette alimentation spéciale
pendant un laps de temps assez court avant la saignée de
l'animal. Quant aux œufs des Poules nourries de cette manière
ils seraient, dit-il, de goût irréprochable.
Les perspectives économiques que cette communication a
ouvertes sont extrêmement importantes, et il est à souhaiter
que la masse du public en ait connaissance. Il faudrait trouver
le moyen de faire connaître les sujets traités à nos séances par
les journaux quotidiens.
M. Piédallu parle de l'influence des récipients en fer sur le vin.
La portée utilitaire du travail de M. Piédallu donne un réel
intérêt à la publication de tous les détails de ses observations.
Elles figureront, comme la communication de M. Gruvel, dans
un prochain numéro de la Æevue d'Histoire naturelle appliquée.
Le Secrétaire des séances,
PIERRE CREPIN.
Le gérant : À. MAReTHEUX.
Paris. — L. MARETHEUX, imprimeur, 1, rue Cassette.
aines offertes par M. GAGE,
superintendant du Jardin royal
botanique. de Darjeeling, à
Calcutta (Inde).
# _* Plante rustique.
_ © Plante demi-rustique.
Acer Campbelli **,
_ — Hookeri. |
© — lzv'gatum**.
| Actinidia strigosa.
Anemone rivularis *
rdisia or ete
Artemisia Door.
Astilbe rivularis *
Beilschmiedia horr
-Betula utilis *.
ampammæu parviflora.
asearia Vareca.
occidentalis.
ynoglossum Wallichianum *.
esmodeum tiliæfolium*.
dgeworthia Gardneri *.
læocarrus sikkimensis.
Erythrina arborescens.
urya acuminata.
ainus floribunda **.
Helwingra himalaica.
Heptapleurun impressuns
venulosum.
Bydrangea robusta.
ypericum Hookerianum “*.
ypericum patulum **.
— reptans *. -
LZ, robusta.
À dé fragilis.
- insignis.…
sminum humile *
igustrum confusum *
agnolia Campbelli **.
ichelia Cathearti.
cuna Mmacrocarpe.
eckia nutans.
ieea morinda *
Pieris ovalifolia **.
Pittosporum floribundum.
Piptanthus nepalensis **.
Porana racemosa.
Prunus acuminata *.
. Puddum.
_ nepalensis.
Pratia montana.
Quercus incana.
— Gri/fillir.
Rhododendron cinnabarinum.
— Dalhousiæ.
an Ialeoneri.
— grande.
— Maddeni.
Rubia cordifolia.
Sauranga nepalensis.
Sauropus albicans *.
Saussurea deltoidea.
Schima Wallichi.
Smilax aspericaulis.
Solanum Khasiañum.
— niyrum .
— verbasciflorum:.
Sonchus arvensis *
Styrax Hookeri.
Swertia tongluensis.
_ Symplocos thezfolia.
Tepluosia candida.
Trachycarpus Martianus.
Trichosanthus palmata.
Tricholepis furcata.
Priumfelta rhombhoidea.
Tsuga Brussoniana.
Zanthoxylum acanthopodiun.
28 LISTE.
Aster himalaicus.
Aucuba himalaica.
Clematis nepalensis.
Cynura nepalensis. ;
Dendrocalamus Hamiltoni.
Briobotrya Hookeriana.
Trichosanthes palmata.
Meæsia chisia.
Nyssa sessiliflora.
Osbeckia siellata.
Oxalis corniculata.
Rosa macrophylla,
Rosa sericea.
Trachycarpus excelsa.
3° LISTE.
Æsculus punduana.
Alangium alpinum.
Berberis angulosa.
— concmna.
—. umbellata .
— Wallichiana.
Betula Bhojpalira.
Bœhmeria platyphylla.
Cassiope fastiqata.
Castanapais hystri.
Corylus ferox.
Cotoneaster avuminata.
— m'crophylle.
Dicentra scandens.
Dobinca vulgaris.
Elæocarpu: sikkimensis.
Enkianthus hinealaicus.
Hypericum Hookerianum.
— palulum.
Juniperus pseuso-subina. TR
prostrala.
— YECUrUQ. à
Leycesterià formosæ.
Lilium yryanteum.
Lonicéra hispiua. à
Magnolia Campbelli, à fours ;
rouges.
Michelin excelsa.
Neillia thyrseflore.
Polygalu arillata.
Pyrus microphylla.
— vestila. 7.410
Rhododendron andropogon..
— lepidotum.
_— Sélosum.
Ribes Griffithii.
Rubus motuccanus.
— niveus.
Salix calyculula.
— oreophilu.
Sambus a inuta.
Spiræa arcuata.
— bella.
Solanuin macroden.
Swertiæ Hookeri.
Viburnum siellulatum.
Vitis capreoluta.
Graines offertes par M. BOIS.
Cucurbita melanosperma (Courge:
de Siam).
Anserine amarante.
Onopordon illyricum L. var. car.
duncutus.
4
Graines offertes par M. MORE
Cytisus sempervirens,
Dimorphoteca aurantiaca. È
Héliotrope géant var. Lemoine
Polygonum Baldschuanicum.
Graines offertes par M. PIÉ-
DALLU. Ia
Sorgho hâtif de Minnesota.
S'adresser au Secrétariat.
Offres et Demandes réservées aux membres de la Société.
OFFRE
FT
in
#1 Canard et 2 Canes sauvages
M. - b. Loyer, 4, rue de Tournon, Paris.
60 francs,
DEMANDE
Jeune Chat des Chartreux gris, poil ras si
possible, âgé de 6 semaines à 2 mois.
Mo Bethmont, 1, rue Davioud.
+
rer
Le but de la Société Nationale d'Acclimatation de France est de conco |
{° à l'introduction, à l'acclimatation et à ia domestication des espèces d'animaux
utiles et d’ornem nt; 2% au perfectionnement et à la multiplication des races |
nouvellement introduites ou domestiquées; 3° à l'introduction et à la propagation
de végéianx utiles où d'ornement.
La Société se compose de membres Titulaires, membres à Vie, membres
Donateurs, membres Bienfaiteurs.
Le meimbre Titulaire est celui qui paie un droit d'entrée de 10 francs et une
cotisation annuelle de 25 francs. |
Le membre à Vie est celui qui paie un droit d'entrée de 10 francs et quis ‘affran-
chit de la cotisation annuelle par un versement de 250 francs.
La Sociélé décerne, chaque année, en Séance solennelle, des récompenses.
Elle tient des séances géuérales bimensuelles.
La Société encourage d'une manière toute spéciale les études de Zoologie et de |
Botanique appliquées en distribuant des graines et en confiant des cheptels d'ani-
maux à ses membres.
Elle publie, outre ce Bulletin, la Revue d'Histoire naturelle appliquée,
composée de deux parties et illustrée de gravures. Ces publications traitent des
questions cencernant l'élevage des animaux, la culture des plantes et particuliè-
rement des faits d'acclimatation. <
On y trouve des articles de fond relatifs aux applications de l’histoire naturelle : …
installation, éducation des animaux, culture des plantes, usages, introduction, etc., etc.
Le Bulletin e-t adressé gratuitement, la Revue est servie par abonnement, aux.
membres de la Société, au prix réduit de 15 fr. pour chaque partie ou de 20 fr.
pour les deux.
REVUE D'HISTOIRE NATURELLE APPLIQUÉE
PREMIÈRE PARTIE : MAMMALOGIE
AQUICULTURE — ENTOMOLOGIE-—BOTAN IQUE — COLONISATION
SOMMAIRE, N°: 4 et 5, AVRIL-MAI.
E. TROUESSART. — Les Caractères de l'Okapi à l'âge adulte (avec fiqure).
G. BABAULT. — Essai d'Acclimatation et d'élevage pratique de l'Oneas Canna (Élan du Cap)
{avec figure].
X. Raspaiz. — Les Surmulots mélanos.
C. Maizzes. — Le Rat et le Surmulot.
P. CrupiN. — Le Ver à soie dans les auteurs grecs et latins.
A. Mouquer. — Un petit nid d'Orchidées.
L.-A. Done. — Considération générale sur l’Acclimatation des arbres et arbustes et les hivers
rigoureux. Essais et résultats d'Acclimatation de Végétaux ligneux dans le Centre) de la
France (suite).
CH. RIVIÈRE. — Jnvariabilité du climat du Nord de l'Afrique depuis les temps historiques è
Eléphants. Carthage. Légende du grenier de Rome. Agrologie et Climatologie comparées.
Chronique générale et faits divers. À
DEUXIÈME PARTIE : L'OISEAU
SOMMAIRE, N° 4 et 5, AVRIL-MAI.
R. ReBoUS8gIN. — Forêts lorraines. Milan royal (i/ustré).
D' Mycret-HoRsIN. — Acclimatatlon en Atrique occidentale française II,
A. Decoux. — Notes sur trois Oiseaux de l'Afrique occidentale (z/lustré).
A. MErGIER. — Le Torcol en captivité.
D' E. TrRouEssART. — Hybrides de Paon et de Poule (illustré)
G. DEBREUIL. — Une féministe.
- Chromque ornithologique. ;
Paris. — [. MaRKETHEUX, imprimeur, 1, rue Cessette.
BULLETIN
DA: 1 DÉ LA 10
oeiété Nationale d'Acelimatation
DE FRANCE 0
67% ANNÉE
N° 5. — MAI 1920
SOMMAIRE
Extraits des procès-verbaux des Séances de la Société.
FAN Pages :
ncetgénérale du 19 janvier 1920 . . . . . . . . . .. NAN SR Mt EUR APE PE 65
AACONRÉnÉrA le RU ENMICRMLI20 TR UN CNE ES EN EE te ÉD NNre 68
éance générale du 16 février 1920 . . . . . . . . . . . . . . . . .. RAT en INT CARRE NO
HÉcÉALTEO D a SOA ES LAN TROP RE ARR BE ace ER A er 79 ;
AU SIÈGE SOCIAL
E LA SOCIÉTÉ NATIONALE D ACCLIMATATION DE FRANCE
. 198, BOULEVARD SAINT-GERMAIN, PARIS (VIS).
artes annuelles d'entrée au Jardin d’Acclimatation, accompagnées de
sont délivrées, au prix de 10 francs, aux membres de la Société,
BUREAU ET CONSEIL D'ADMINISTRATION POUR 1920
Président, M. Hdmond Perrier, Membre de l'Institut et de LA CAlUNE de Médecine, Professeur
Muséum d’ Histoire naturelle, Paris. 5
MM. D. Bois, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle, 15, rue Faidherbe, |
Vice-Présidents. Saint-Mandé (Seine). |
Dr Caauveau, Sénateur de la Côte-d'Or, 225, boulévard Saint-Germain, Paris: |
Secrétaire général, M. Maurice Loyer, 19, rue du Four, Paris. 1
MM.J. CRrePIN, 55, rue de Verueuil, Paris (Séances).
Secrétaires. CH. DEBREUIL, %5, rue de Châteaudun, Paris (/ntérieur).
J. DELAGOUR, 28, rue de Madrid, Paris (Etranger).
Trésorier, M. le D: SkBirLoTTk, 6, rue de l'Oratoire, Paris.
Archiviste-Bibliothécaire : M. P. DE CLERMONT.
Membres du Conseil. À
MM. A. CHAPPELLIER, 197, avenue Daumesnil, Paris. 1:51
le D° AcaALMx, Directeur du Laboratoire colonial du Muséum d'Histoire naturelle, 1, rue Andrieux.
Paris. ‘ti
le D' P. MaRCHAL, Membre de l'Institut, Professeur à l’Institub. | National Agronomique, 45, ke a
de Verrières, à Antony (Seine).
le D' LePriNce, 62, rue de la Tour, Paris.
MAILLES, rue de l'Union, La Varenne-Saint-Hilaire (Seine).
le Dr E. TrouzssarTr, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle, 61, rue Cuvier, Paris. CU.
LecomrEe, Membre de l'Institut, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle, 14,rua des Ecoles, Paris:
P. CARIÉ, 40, boulevard de Courcelles, Paris. É
L. ROULE, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle, 57, rue Cuvier, Paris.
G. FoUCHER (l'abbé), 24, rue Cassette, Paris.
P. KesrNER, Président de la Société de Chimie industrielle, 38, rue Ribera, Paris. :
R. Le ForT, 89, boulevard Malesherbes, Paris.
{
:
Dates des Séances générales et du Conseil
POUR L'ANNÉE 1990
Janvier | Kévriee | Mars | Avril Mai | Novembre | Décembre!
| SÉANCES Du Conseiz, le mercredi à 4 h.
| Séances générales, le lundi à 3 h.
Sous-Secrion d'Ornithologie (Ligue pour
la Protection des oiseaux) les jeudis
Les membres de la Société qui désirent assister aux Séances générales recevrorI
sur leur demande les ordres du jour mensuels des séances. 1
Le Secrétaire général a l'honneur d'informer MM. les Membres de la Société et L
personnes qui désireraient l’'entretenir, qu’il se tient à leur disposition, au siège de ] i
Société, 198, boulevard Saint-Germain, tous les Lundis, de 4 à 7 heures. 1
fréquentes du fait de la guerre, le tableau sur la couverture du | Bolletin cesse d'êt
applicable; il sera fait désormais un prix spécial pour chaque tirage à part. 024
La Société ne prend sous sa responsabilité aucune des opinions émises,
par les auteurs des articles insérés dans le Bulletin. è
La reproduction, sans indication de source ni de nom d'auteur,
des articles publiés dans le Bulletin est interdite
EXTRAITS DES PROGES - VERBAUX DES SÉANCES DA LA SOCIÉTÉ
SÉANCE GÉNÉRALE DU 19 JANVIER 1920
Présidence de M. le baron de Guerne,
Vice-Président honoraire de la Société.
Le procès-verbal de la précédente séance est lu et adopté.
GÉNÉRALITÉS.
À propos d’une précédente communication de-M. Gruvel sur
la pêche des Cétacés, M. de Guerne fait circuler une boîte con-
tenant les mandibules d’un Céphalopode gigantesque. IL a
recueilli lui-même cet appareil buccal dans l'estomac d’un
Cachalot capturé au cours d'un voyage aux Acores. D’après
leurs dimensions, ces mandibules permettent d'établir que le
Céphalopode qui les possédait devait mesurer au moins
10 mètres de long.
1
M. Mouquet donne lecture d’une note de M. Beaudoin, archi-
tecte au Muséum, qui relate les obsérvalions curieuses faites à
la Ménagerie sur l'intelligence des Ours et des Singes. Ces faits
d'observation ont été soigneusement contrôlés par des expé-
riences répétées qui ne laissent aucun doute sur la portée de
l'esprit de ces bêtes. Aussi M. Mouquet a été invité à faire un
recueil de tout ce qu’il a pu noter par lui-même et par d’autres
personnes s'intéressant à la vie et aux gestes des animaux,
afin de pouvoir publier ces curieuses remarques et observa-
Lions dans la Revue mensuelle des travaux de la Société.
MAMMALOGIE.
M. Brugère demande si la région sèche et steppienne qu'il
babite au Maroc pourrait convenir à l'élevage de la Chèvre
d'Angora. Si elle pouvait y réussir, il pense qu'elle pourrait
remplacer avantageusement la banale Chèvre indigène, abso-
lument inférieure à tous les points de vue de son utilisation
économique.
BULL. SOC. NAT. ACCL, FR. 1920. — 5
66 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
M. Charles Rivière qui a une grande connaissance de la cli-
matologie de l'Afrique du Nord se müntre très favorable à l’idée
d'importer au Maroc le Caprin lanigère d'Angora, qui est un
animal rustique, capable de trouver sa subsistance dans les
terrains arides des hauteurs du Maroc où le climat extrême,
assez semblable à celui de l'Asie Mineure, est précisément celui
qui dispose l’animal à développer sa magnifique et riche toison.
. [ faut, ajoute M. Crepin, des saisons bien tranchées, avec tem-
pérature extrême dans les deux Sens pour obtenir de beaux
résultats avec la Chèvre d'Angora qui se couvre d’une chaude
enveloppe de laine en hiver pour se garantir des grands froids
et qui réclame en été une température élevée et sèche pour
l'époque où elle a dépouillé son opulent vêtement.
M. Rivière voit la preuve de la réussite de cette race caprine
en Afrique du Nord dans la beauté du troupeau de cette éspèce
que M. G. Couput a entretenu dans la bergerie nationale de
Mondjebeur, près Boghar, en Algérie.
Il n’est pas inutile, ajoute M. Rivière, de rappeler que la diffu-
sion de cette race dont le troupeau d'origine à été importé, il
y a plus de 60 ans, par la Société nationale d’Acclimatation
s’est trouvée brusquement arrêtée par une mesure administra-
tive inexplicable : la destruction de ce magnifique troupeau.
Plus tard, mais trop tard, le Gouvernement de l'Algérie a
reconnu sOn erreur et a cherché à se procurer, de nouveau,
cette race en Asie Mineure, mais il dut renoncer à ce projet
devant les dépenses considérables exigées par cette nouvelle
introduction du précieux Caprin.
Quelle richesse pour notre pays si les 3 millions de Chèvres
arabes qui vivent sur notre domaine algérien pouvaient être
remplacées par l'animal qui fournit la matière première pour la
confection des riches étoffes mohair, aussi solides que cha-
toyantes et recherchées pour le vêtement de luxe !
BOTANIQUE.
M. Lecomte, professeur au Muséum, dépose sur le bureau la
liste des graines récoltées au Jardin alpin de Bièvres. Ces
graines sont offertes aux membres de là Société qui voudront
bien les demander.
EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 67
ENTOMOLOGIE.
La parole est donnée à M. Pierre Crepin pour sa causerie sur
le Ver à soie chez les auteurs grées et latins.
Cette commuñication nous fait assister à l’éclosion de la
vérité scientifique sur cette espèce de chenille « lanigère ».
C'est, én effet, sous le vocable de laine que fut définie dans le
principe la précieuse matière que nous appelons « soie »; on la
disait produite par un arbre, mäis les Anciens qui rapportaient
ce propos ignoraient totalement à cette époque la genèse phy-
siologique de là soie. Cependant au v° siècle on commence à
parler d’un Bombyx qui tisse des loiles comme les Araignées,
et l’origine animale de la Soie paraît à ce moment admise
jusque vers le xm° siècle où cette notion se perd à la reprise des
erreurs de Sträbon et de Pline sur ce sujet : ceux-ci donnent à
ce produit nettement une origine végétale. Le Ver à soie rentre
alors dans l'oubli complet jusqu'aux temps modernes où les
Jésuites le voient à l’œuvre au cours de leurs voyages en
. Extrême-Orient et rendent hommage à là vérité en faisant
apprécier le précieux Insecte.
Cette conférence sera reproduite ?n extenso dans la Revue.
M. Piédallu fait observer qu'il existe d’autres produits tex-
tiles d'ordre animal tel le byssus, qui possèdent un brillant et
une finessse aussi remarquable que la soie.
M. de Guérne souligne cette observation en citant ce fait
rapporté par les Anciens que Cléopätré portait des gants tissés
en byssus, Qui devaient être très beaux à en juger par la grande
richesse avec laquélle sé vêtait la souveraine dé l'Égypte pto-
lémaïque..
M. de Guerne ajoute que l'élevage du Ver à soie pratiqué sur
une grande échelle, comme dans les magnaneries, donne lieu
souvent à de graves mécomptes par les fréquentes épidémies
qui y éclatént. Pour y parer lès femmes de la Russie méridio-
nale faisaient éclore autrefois les œufs en les gardant soigneu-
sement et proprement au chaud sur leur poitrine, entre Îles
seins. Dans l’Europe orientale l’industrie de là soie remonte à
une date déjà fort ancienne : les tissus de céètte matière étaient
confectionnés avec un art très particulier et très original qui
lés faisaient rechercher.
Le secrélaire des séances,
JOSEPH CREPIN.
68 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D 'ACCLIMATATION
SÉANCE GÉNÉRALE DU 2 FÉVRIER 4920
Présidence de M. le baron J. de Guerne,
Vice-Président honoraire de la Société.
Le procès-verbal de la précédente séance est lu et adopté.
GÉNÉRALITÉS.
Notre collègue, M. te professeur Lignières, ancien directeur
de l’Institut national de bactériologie de Buenos-Aires, vient
d'être élu membre correspondant national de l’Académie de
médecine.
M. le professeur E. Bugnion adresse un extrait du Bulletin
de la Société zoologique, sur «les Mues de l'Empuse » (Empusa
egena) dont il est l’auteur.
M. Jouffrault, d’Argenton-Chäteau (Deux-Sèvres), envoie une
note sur des cas d’albinisme et de mélanisme chez des Mam- :
mifères et des Oiseaux.
M: le Président fait part à la Société de la mort de M. Ivan
Braconier. Notre regretté collègue a succombé à l’âge de
65 ans dans un accident d'automobile survenu en Belgique.
M. C. Rivière fait don à la Bibliothèque de la Société des
trois volumes de La Porta et Marion intitulés « l'Évolution du
Règne végétal » dont les deux premiers tomes traitent des
Phanérogames et le troisième des Cryptogames, ainsi i que « Les
Champignons » par Cook et Berkeley.
Un de nos collègues nous communique la recette suivante
pour faire des pains à la cassonade.
« Prendre des pains au lait, les fendre dans leur longueur,
« beurrer les deux moitiés et étaler dessus une cuiilerée à café
« de cassonade que l’on saupoudre d'un peu de cannelle, refer-
mer les petits pains et les mettre dans un moule à gaufrettes
pour les chauffer et les aplatir. Se mange chaud.
Ces pains sont très appréciés dans le Nord.
=
2
=
=
M. le Président, se référant aux faits rapportés dans le procès-
verbal de la dernière séance, rappelle, à propos de l’usage de
la viande de Cétacé, qu'un dîner à eu lieu à Londres, à une date
EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 69
récente, pour démontrer que la chair -de Baleine se prête à
d'excellentes préparations culinaires. Chez ce Cétacé la graisse
entoure la chair mais ne s’y mêle pas.
En Afrique orientale, les nègres sont très friands de cette
viande.
À propos du « byssus », qui est une matière filamenteuse de
nature animale, M. de Guerne fait remarquer que le tissu
qu'on en obtient est si merveilleusement fin que le pape
Benoît XIV recut un jour une paire de bas de ce tissu enfer-
mée dans une tabatière. Le byssus a la particularité de ne pas
prendre la teinture. Son aspect est si semblable à celui de la
soie que dans certains pays on le dénomme soie de nacre. Il
est formé de la sécrélion durcie du Jambonneau (Pinna nobilis).
Le Président présente la publication nouvelle de la Revue
d'Histoire naturelle appliquée, comprenant deux parties :
La première a trait à la Mammalogie, à l’Aquiculture, à
l'Entomologie, à la Botanique et à la Colonisation.
La seconde concerne l’Ornithologie-Aviculture et a pour sous-
titre : « l’Oiseau ».
Pour ces deux parties de la Revue le tarif d'abonnement est
réduit pour les Sociétaires à 20 francs. Pour les personnes
étrangères à la société, l'abonnement aux deux parties de la
Revue est de 50 francs, soit 25 franes pour chacune.
MAMMALOGIE.
Plusieurs lettres que des amateurs adressent à la Société
pour avoir des renseignements sur les moyens de se procurer
des Chèvres suggèrent au Secrétaire des séances les observa-
tions suivantes :
La Chèvre d'Angora, dont il a été question dans de nom-
breuses communications faites à la Société et publiées dans le
Bulletin, éveille, en ce moment, un très grand intérêt dans
l'esprit de beaucoup de ceux qui songent à la rénovation de
notre industrie agricole en France et dans nos colonies.
Ce précieux animal donne, en sus de son lait et de sa chair
excellente, un abondant produit textile, presque aussi beau que
la soie mais plus solide et plus chaud que celle-ci. Nous pos-
sédons sur les hauts plateaux de France, d'Algérie et du Maroc
le climat rude, de température extrême et saisonnière, que
70 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D ACCLIMATATION
réclame cette Chèvre pour déployer sa riche toison gt ses
autres facultés de rendement.
L'élevage industriel de cette race caprine n’est pas encore ins-
titué en France. Des tentatives vont être faites auprès du minis-
tère de l'Agriculture pour intéresser le Gouvernement à l'idée
d'importer en France des troupeaux d’Angoras, maintenant que
l'opposition de l'administration turque n'est plus à craindre.
Nous espérons que la question pourra être au point, pour le
moment où les conditions de transport seront d’un prix plus
abordable. Les membres de la Société seront d’ailleurs préve-
ous en temps utile de manière à leur permettre de participer à
cette entreprise d'intérêt public qui ne peut donner que d’ex-
cellents résultats dans la suite, lorsque seront créées des orga-
nisations coopératives pour l'écoulement industriel de tous les
produits de la Chèvre.
M. le professeur Trouessart fait une communication sur
l'Okapi dont les cornes présentent une disposition semblable à
celle des cornes de la Girafe qui sont recouvertes de peau.
Cependant les cornes de l'Okapi offrent cette particularité d’être
dénudées au sommet. À l’époque tertiaire beaucoup de Rumi-
nants du même groupe avaient des cornes disposées en “Rles
entièrement recouvertes d'un tégument.
À propos de l'Okapi, M. le comte Delamarre cite les trois
monographies suivantes :
J. Fraipont : Ofapia (Ann. du Musée du Corgo, 1907);
E. R. Lankester : Monograph of the Okapi (London, 1910);
M. de Rothschild et H. Neuville : Recherches sur l'Okapi etles
(Girafes de l'Est Africain (Ann. Sciences nat., IX, 1910); aux-
quelles il convient d'ajouter la notice sur l’Okapi, publiée par
Sir Harry Johnston dans les Animaux vivants du monde (tome I,
p. 267-270); et une note du professeur Cabrera de Madrid,
signalée par M. Joleaud insérée dans le Poletin de la real
Sociedad espanola de Historia natural (numéro d'octobre 1919),
et dans laquelle l’auteur s'élève contre les descriptions fantai-
sistes que certains périodiques espagnols avaient faites de cet
animal.
ORNITHOLOGIE.
Deux articles, l’un de M. H. D. Astley sur le Pie à Nuque
d'or (Chrysophlegma flavinucha Gould) et l'autre de M. Decoux
EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 71
sur les Callistes en captivité, sont lus en séance. Ces articles
paraîtront dans la deuxième partie de la Revue.
M. Voitellier informe, la Société qu’un Concours national de
ponte sera organisé à partir du 4° octobre 1920, sur le do-
maine des Vaulx-de-Cernay (Seine-et-Oise), propriété de M. le
baron Henri de Rothschild, où est installé, par application de la
loi du 6 janvier 1919, le Centre national d’expérimentation
zootechnique.
C’est la Commission d'organisation et de contrôle de cette
institution à la tête de laquelle se trouve M. René Berge, prési-
dent de l'Office agricole régional du Nord, qui s’est chargée de
l'agencement et de la bonne marche de cette épreuve. Elle
convie les éleveurs de volailles de toutes races à y participer
par l’envoi d’un lot de cinq Poulettes, nées en 1920 et prêtes à
pondre dès le mois d'octobre.
D'importantes récompenses sont offertes par la Société cen-
trale d’'Aviculture de France.
M. Voilellier donne en outre quelques renseignements sur
l’organisation et les résultats des concours de ponte à l'é-
tranger. Une note les reproduisant sera publiée ultérieu-
remen L.
Notre collègue montre le mécanisme d’un nid-trappe qui
sera utilisé dans ce concours.
AQUICULTURE.
La parole est à M. le professeur Roule pour une communi-
cation sur le Poisson-Chai dans la carpiculture.
Ce Siluridé, dit M. Roule, nous vient d'Amérique. Il existe
en Europe depuis une trentaine d'années et a suscité des con-
_ troverses pour savoir si son acclimatation a été avantageuse
ou préjudiciable.
Si ce Poisson est intéressant pour les personnes qui se
livrent au sport de la pêche à la ligne, en ce sens qu’il mord
assez facilement et mérite par sa laille et le goût de sa chair
quelque considération, il n’en est pas moins devenu un hôte
fächeux pour les étangs où l’on élève de la Carpe.
A la faveur des circonstances actuelles qui conduisent à
utiliser à fond toules nos productions naturelles, l'élevage de
la Carpe est devenu une industrie avantageuse et tout ce qui
peut en diminuer le rendement doit être proscrit.
79 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
Le Poisson-Chat détruit les alevins de Carpe, subsiste dans
les étangs aux dépens de la Carpe dont la valeur sur le marché,
est incomparablement supérieure à la sienne et rebute le
pêcheur occupé à faire le tri du Poisson capturé au filet par les
blessures envenimées qu'occasionnent aux mains les piquants
aigus que le Poisson-Chat porte à ses nageoires pectorales.
Les gros Brochets eux-mêmes, placés dans les étangs pour
la destruction des Poissons-Chats, n'affrontent pas ceux-ci
malgré leur voracité, à cause des aiguillons venimeux dont il
vient d'être parlé.
Même la vidange de l'étang et la capture des Poissons-Chats
après l'épuisement de l’eau n’amènent pas la disparition de ce
Poisson indésirable. Il sait s’enfoncer dans la vase et est
capable d’attendre ainsi pendant quelque temps le retour de la
mise en eau de son aire d'élection. Il faut donc, pour arriver à
détruire les individus envasés, mettre l’étang à sec pendant la
période des froids d'hiver, labourer le sol pour mettre à nu
les Poissons-Chats et enfin chauler fortement le fond asséché
avant d'y ramener l’eau.
MM. le baron de Guerne et le comte Delamaïrre pensent,
comme M. Roule, que le Poisson-Chat est une espèce nuisible
qu'il faut bannir de notre industrie aquicole. Dans le réservoir
du Bourdon, dans le département de l’Yonne, M. Lavollé a
acclimaté ce Poisson que M. de Guerne à vu à l’œuvre dans la
destruction du frai de la Carpe qu'il avalait avec une extraor-
dinaire voracité.
M. Loyer parle de l’utilisation du Poisson-Chat dans les eaux
stagnantes où il peut rendre quelque service par sa grande
rusticité. M. Roule objecte que dans ces conditions il donne la
préférence à l’Anguille.
ENTOMOLOGIE.
M. Gustave Rivière présente une certaine quantité d'œufs de
Criquet recueillis dans la Crau, lors des expériences de des-
truction de ces Sauterelles au moyen des lance-flammes de la
guerre.
BOTANIQUE.
L'Arbre d'argent, Protea argentea Lin. ou Leucodendron
argenteum KR. Br. est une magnifique Protéacée du Cap, au
EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DÉ LA SOCIÉTÉ 73
feuillage argenté, métallique, resplendissant au soleil et M. Ch.
Rivière en présente un rameau chargé de belles inflorescences.
Ce végétal est encore rare dans les cultures méditerranéennes,
parce que l'éducation dans le jeune âge présente quelques
difficultés, d’abord la lente germination des graines.
L'échantillon présenté provient du jardin de M. Rivière, à El
Biar, près d'Alger.
Sur la fructification avec graines fertiles du Musa japonica
ou Musa Basjoo signalée à Nice par notre collègue le D' Pros-
chowsky, M. Ch. Rivière constate que le fait est intéressant
parce que ce Bananier séminifère et en même temps à rhizome
a une résistance qui lui permet de remonter plus vers le nord
que toutes les autres espèces connues. Mais M. Ch. Rivière
croit devoir rappeler qu'il a déjà tenté des essais de fécon-
dation et même d'hybridation sur cette espèce, ainsi que le
prouve sa note parue dans notre Bulletin (1909). Par hybri-
dation de l’une ou de l’autre des espèces Musa japonica et M.
sapientum, serait-il possible d'améliorer le fruit dans le pre-
mier et d'augmenter la rusticité ‘de la plante dans le second?
Expérimentation de longue haleine interrompue par diverses
causes et qui serait à reprendre.
La climatologie spéciale et accidentelle d'un milieu con-
corde avec l’aggravation des épidémies, et c’est ainsi, d’après
notre collègue le D’ Sergent, directeur de l'Institut Pasteur à
Alger, qu'il y à une corrélation entre la recrudescence du palu-
disme en Algérie par un microbe macédonien et l’état atmo-
sphérique; l'épidémie de l'été 1918 a été particulièrement
meurtrière, et à ce sujet, M. Ch. Rivière rappelle le proverbe
arabe. « Printemps pluvieux, été fiévreux ».
Au sujet des Pommes de terre des Canaries, que l’on croit
pouvoir être implantées dans le nord de l'Afrique et même
dans nos régions subtropicales, M. Ch. Rivière, qui, l'an der-
nier, a continué des expérimentations de culture, pense quil
n’y a là qu'une légende.
Il n’y à pas aux Canaries, comme on l’espérait, des races
indigènes absolument pérennes, n'’exigeant pas périodi-
quement un renouvellement de semences.
Les Pommes de terre cultivées aux Canaries proviennent de
variétés européennes annuellement importées d'Angleterre
74 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
comme semence et exportées aussitôt récoltées : l'emploi de
ces tubercules en seconde culture ne donne que des produits
en dégénérescence immédiale. MM. Pérez aux Canaries et
Vuillet au Sénégal-Niger confirment cette observation.
Consulté sur cette question par M. Ch. Rivière, notre collègue
M. Mallet, directeur de l’agriculture et du commerce du Maroc,
lui adresse, pour être communiqué à notre Société, un
tableau résumant les expériences faites l’an dernier sur divers
points et desquelles il résulte que les principales variétés dites
des Canaries ne seraient autres que ln de siècle et Magnum
bonum, bien connues dans nos cultures francaises comme
excellents produits.
Mais trois autres variétés dites espagnoles : Negros, de Vaga
et J'orrente se sont montrées franchement mauvaises, et même
cette dernière n'a donné aucun tubercule consommable.
M. Mallet rapporte toutes les bonnes variétés à des types
connus en Europe et, comme lui, M. Rivière aurait tendance,
malgré un conspectus particulier de végétation de certaines
variétés, à admettre son opinion si une anomalie ne s'était
présentée l’an dernier, c’est-à-dire que tandis que la floraison
de nos Pommes de terre ordinaires était particulièrement
abondante, celle de Papa blanca, palmera et negra était fort
rare et les fleurs, petites, à pétales exigus et jaunâtres. Il y &
donc là une anomalie à étudier.
Sur les acclimatations anciennes dans le bassin méditer-
ranéen et dans le midi de la France. M. Ch. Rivière donne
quelques brèves indications notamment sur le Bananier, le
Cotonnier et la Canne à sucre.
Les Bananiers comestibles, Musa sapientum, paradisiaca et
même M. sinensis étaient connus à Alger dans les jardins
maures avant la conquête, ce que démontre un agronome au-
torisé, Loiseleur-Deslongchamps, dans une communication à la
Société d'Horticulture de Paris en 1832, où des Bananes trou-
vées bonnes avaient été envoyées.
Quant aux essais de culture du Bananier nain de Chine, ils
ont toujours échoué et ce n’est qu'après quelques déceptions
coûteuses qu on l’a abandonnée malgré un avis officiel de 1903
sur l'opportunité de reprendre cette tentative.
Les Bananiers comestibles auraient pu donner des résultats
appréciables sur le littoral nord-africain, mais on n’y sut pas
HE
EXTRAITS DES PROCÈÉS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 75
lutter contre les importations des Banames des Canaries, dont
nous sommes tributaires.
La production du Coton a toujours hanté l’agriculture du
bassin méditerranéen et du nord de l'Afrique, ce que nous
apprennent divers auteurs de 1500 à 1600. Quand Charles IX
entra à Hyères, il trouva des forêts de Cotonniers; plus lard,
en 1606, les Cotonniers sont également signalés nombreux en
Provence.
Mais on se doute peu que c’est le Cotannier qui attira l’atten-
tion sur le nord de l'Afrique à la suite des écrits du poète
Malherbe.
En réalité, le Cotonnier en Algérie n'a jamais donné que des
déboires : culture prospère avec des primes, abandonnée quand
celles-ci étaient supprimées, telle est encore la situation
actuelle; mais en réalité cette production à toujours été et
reste encore restreinte faute de moyens d'arrosage.
Quant à la Canne à sucre, son histoire est quelque peu
obscure dans le midi de la France où cependant sa végétation
avait paru suffisante pour attirer l'attention de cultivateurs
et d’industriels, au point que le parlement d’Aix en saisit
Colbert.
En 1893, après un été chaud et prolongé, la bonne végé-
tation de la Canne avait fait renaître quelques espérances
dans le Midi : une gelée tardive détruisit ces illusions.
En résumé, une acclimatation n’est complète que quand l'es-
pèce s'adapte au milieu pendant de longues années et déve-
loppe normalement toutes les phases de sa végétation.
Mais cette modification de l'espèce dans un autre milieu
climatique est de moins en moins admise et l'opinion du
savant Aug. de Saint-Hilaire subsiste : « Les plantes ne se
désacclimatent pas plus qu'elles ne s’acclimatent. »
Le secrélaire des séances,
J. CREPIN.
76 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
SÉANCE GÉNÉRALE DU 16 FÉVRIER 1920
Présidence de M. Bois, Vice-Président de la Société,
Le procès verbal de la précédente séance est lu et adopté.
GÉNÉRALITÉS.
M. le comte Delamarre offre, pour la bibliothèque, un exem-
plaire de l’Almanach de la Société des Agriculleurs de France
contenant quatre articles dont il est l’auteur; les deux premiers
traitent respectivement de la Teigne des Pommes de terre el
des Insectes de l’Asperge; les autres des Basses-Cours et de
leur hygiène.
M. Luc offre également, à la bibliothèque de la Société, le
tome III des Actes du Congrès d'Agriculture Coloniale des
21-25 mai 1918 traitant des productions suivantes : Café,
Cacao, Canne à sucre, Riz, Thé, Tabac, Caoutchouc, Coton,
Soie, par M. Zolla.
M. le D' Chalmers Mitchell, secrétaire de la Société Zoolo-
gique de Londres, fait partie du raid audacieux qui s’accomplit
en avion du Caire au Cap. Ce voyage sensationnel que notre
collègue, qui n’est plus un jeune homme, entreprend avec le
plus souriant courage, est une entreprise des plus hasardeuses.
Nous espérons que tous les obstacles seront surmontés et que
M. Chalmers Mitchell, après avoir recueilli d'importantes
observations, reviendra sain et sauf de cette hardie randonnée
de près de 8.000 kilomètres au-dessus des régions les plus
sauvages de l'Afrique.
M. R. de Clermont soumet à l’approbation de la Société un
certain nombre de vœux :
1° Sur la création dans les pays dévastés de Sancluaires
pour les Oiseaux ;
2° Sur la création de réserves scientifiques complétant les
dispositions de la loi Beauquier du 21 avril 1906;
3° Sur la création d’un parc planté d’essences intéressantes
indigènes ou exotiques dans une des portions des terrains
laissées libres par la démolition des fortifications de Paris;
RS Le ce ©
\
EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 77
4° À propos de la Protection internalionale de la Nature ;
5° Sur le reboisement de certaines régions dévastées.
MAMMALOGIE.
M. Joseph Crepin it une note sur les Chèvres dans les Expo-
sitions et en particulier à la dernière Exposition avicole. Notre
collègue déplore la légèreté avec laquelle on a admis et primé
des bêtes ordinaires. Un Bouc, même sans race aucune, a
obtenu un grand prix d'honneur. Il est regrettable pour l’idée
caprine, qui acquiert, en ce moment, une importance capitale
pour la vitalité du pays, que des exhibitions semblables aient
lieu. La note de M. Crepin paraïtra dans notre Revue d'Histoire
naturelle appliquée.
ORNITHOLOGIE.
Il est donné lecture d'un mémoire de M. Delacour sur le
Faisan Mikado et les essais tentés en Europe en vue de son
acclimatation. L'article de notre collègue doit paraître dans le
prochain numéro de la deuxième partie de la fevue. Comme
suite à l'étude de M. Delacour, M. Pierre Crepin fait une com-
munication sur les hybrides de Mikado (Syrmaticus Wikado) et
de Faisan d'Elliott (Syrmaticus Elliotti) dont il fait l'élevage.
Cette communication paraîtra, également, ?n extenso dans la
deuxième partie de la Revue.
BOTANIQUE.
M. le président présente des fibres d’Ananas et du Riz de la
Côte d'Ivoire remis par M° Tourillon de Clercq. M. Bois pré-
sente également 3 fruits de Chayotte (Sechium edule) que nous
envoie de Nice notre collègue M. Marnier-Lapostolle. La
Chayotte est une plante grimpante, cultivée dans tous les pays
chauds, et dont les fruits comestibles, d’un goût très fin, se
préparent comme des Aubergines, farcis ou sautés au beurre.
Ces fruits mûrissent d'octobre à novembre et peuvent se con-
server dans un endroit sec et à l'abri de la gelée jusqu’en avril.
Un seul pied, dès la 2° année, peut produire jusqu'à 200 fruits.
On fait germer ces fruits en avril en les plaçant sur les tablettes
d'une serre chaude. Dès que le germe se montre, le fruil doit
718 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
être placé dahs un pot repli de terreau léger, lé germe n'ayant
qu'une très pelite couclie de lerréau au-dessus dé lüi. On
arrose très modérément, puis, lorsque la petite plante a cinq
ou six feuilles, on la met eh pleine terre avec beaucoup de
fumier.
M. A. Guillau@min fäit une communication Sur Jes Plantes
orliementales de la Nouvelle-Cälédonie. Notre collègue signale
l'intérêt qui 8’attäche à cette flore particulièrement riche ét
belle : «Conifères, aux formes de jeunesse d'une grâce extrôrne;
Araliacées, dont les formes jeunes présentent des feuilles d'üne
exquise légèreté ét d’üne remarquable richesse de coloris,
Liliacées aux feuilles ou äux fleurs éclatantes ; Pälmiers
superbes et Orchidées extraordinairement floribondés ».
Toutes ces Plantes sont sous nos climats des Plantes de serre
tempérée, chaude ou d’orangerie.
Le très intéressant travail de notre collègue, qui comporte la
description de 244 plantes néo-calédoniennes, paraîtra dans
notre AÆevue.
M. le D' Leprince nous adresse les résultats suivants de là
culture des Pommes de terre des Canaries faité dans Sà pro-
priété dans l'Oise.
Pappas Blancas. — 18 touffes plantées, à 4 tubercule par
touffé de la grosseur d'un œuf; récolte 215 tubéercules, énsemble
22 kilogr.
Pappas Palmeras. — 18 touffes plantées, à 1 tubercule par
touffe de grosseur égaie à ceux de là variété précédente; récolte
225 tubercules, ensemble 45 kilogr.
Pappas Nigras. — 18 touffes plantées, à 2 tuberculés par
touffe dé la grosseur d'une noix; récolte, 260 tubercules,
ensemble 10 kilogr. Date de la plantation : mi-avril. Däté de la
récolte : 2° quinzaine de septembre.
COLONISATION.
M. A. Chevalier lit sés Conclusions sur les améliorations à
faire en matière d'acclimatation végétale et l’influénce bien-
faisante que lé Gouvérnement pourrait exercer en cette
matière. Puis notre collègue propose à là ratification de la
Sociélé quatre vœux, qui sont adoptés à l'unanimité. Le texte
BIBLIOGRAPHIE 79
complèt de ces vœux, précédé d’un résumé des conclusions de
M. Chevalier, sera publié ultérieurement.
M. Luc fait une commuuication sur les plantations de la
Malaisie et les Palmiers à huile africains.
Notre collègue insiste vivement pour que dés mesures éner-
giques soient prises dans nos colonies africaines afin de tirer
parti avec le maximum de rendement de nos Palmiers 4 huile.
Le temps presse, cer les Etats fédérés Malais organisent, à
Malaccà, des plantations d'£/æis qui, exploitées méthodique-
ment, supplanteront sur le marché nos huiles de palmes afri-
caines. La communication de M. Luc paraitra in extenso dans
notre revue.
Le Secrétaire des séances adjoint,
PIERRE CREPIN.
BIBLIOGRAPHIE
Malgré les difficultés du moment, M. Tyrwhitt-Drake vient
de publier le V/LE Annuaire de l'Association des amateurs de
ménagerie de la Grande-Bretagne. Ce joli petit volume, fort bien
illustré comme à l'ordinaire, embrasse Iles exercices 1918
et 1919 ; le nombre des sociétaires, loin de diminuer, comme
on aurait pu le craindre, est passé de 71 à 73. Les membres de
ce club original ont fourni à l'Annuaire d’intéressants détails
sur les animaux qu'ils entretiennent dans leurs ménageries.
Nous signalerons particulièrement l’article de notre collègue
M. Blaauw sur ses pensionnaires de Gooïlust : les Antilopes
bontebok du Cap, les Chevaux sauvages de Mongolie, les
Canards noirs du Cap et les jolies Bernaches des îles Sand-
wich. M. Blaauw conserve précieusement ces Bernaches dont il
n'existe plus, même aux iles Sandwich, que de bien rares indi-
vidus.
Fruits et légumes de primeur, Culture sous verre el sous abris,
tome I : « Légumes », par J. Nanor et R. VuieniEr. — 1 vol.
in-16, de 370 pages, avec nombreuses gravures dans le texte
80 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
et hors texte. Prix : 10 francs (Librairie Agricole de la Maison
Rustique. Librairie de l’Académie d'Agriculture, 26, rue Jacob,
Paris).
Il n'existait pas jusqu'à présent de traité complet et détaillé
en langue française consacré aux cultures de primeur. Cet
ouvrage paraît donc appelé à rendre les plus grands services
aux amateurs comme aux praticiens du métier.
Le Tome I, comprend les chapitres : Généralités, Abris,
Chassis, Coffres, Outillage, Fumier, Couches, Chauffages divers,
Haricot, Fève, Pois. C’est un guide indispensable à tous les
jardiniers.
ORDRES DU JOUR DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ
POUR LE MOIS DE MAI 19920.
SÉANCES GÉNÉRALES
Lundi 10, à 3 heures. — M. P. Carté : Les Cultures de Plantes
alimentaires en Malaisie. (Projections.)
Lundi 31, à 3 heures. — M. LE PROFESSEUR Rouze : La Croissance
des Tortues et des Crocodiles.
— M. P. Vayssière : L’Invasion des Sauterelles en Crau et en
Camargue en 1920; organisation de sa répression.
Séance de section.
Jeudi 20, à 3 heures. — Sous-SECrION D'ORNITHOLOGIE : Ligue pour
la Protection des Oiseaux.
La séance du 31 mai sera la dernière, avant les
vacances.
Le gérant : A. MARETHEUX.
Paris. — L. MARETHEUX, imprimeur, 1, rue Cassette.
Éd offertes par M. GAGE,
: _superintendant du Jardin royal
_ botanique de Darjeeling, à
Calcutta (Inde).
“+ Plänte rustique.
#* Plante demi-rustique.
— Hookeri.
— lævigatum **.
Actinidia strigosa.
| Anemone rivularis *
Ardisia involucrata.
Artemisia parviflora *.
Astilbe rivularis *
À Beilschmiedia Camnérata:
Betula utilis *
Campammæa riad
Casearia Vareca.
Cassia lævigata.
… — occidentalis.
= MAR :
Cautleya luteu. NE ,
Celastrus Championi.
Clematis Gouriana.
Cotoneaster frigida *.
| Cryptolepis « elegans.
Cynoglossum Wallichianum *.
| Besmodeum tiliæfolium*.
Edgeworthia Gardneri **.
Elæocarpus sikkimensis.
Erythrina arborescens. s
ÆEurya acuminata. j
Fraxinus floribunda **.
Helwingia himalaica.
Æeptapleurum impressum.
— venulosum.
Hydrangea robusta.
_ Hypericum Bookerianum **.
Bypericum patulum **.
‘5 SE reptans *,
mA —: robuste.
Ilex /ragilis.
insignis.
Jasminum humile *
Ligusirum confusum *
Magnolia Campbelli **.
Michelia Cathearti.
Mucuna macrocarpo.
Osbeckia nutans.
Pieea morinda *.
x
Pieris ovalifolia **.
Pittosporum Aoréban dun.
Piptanthus nepalensis E
Porana racemosa."
Prunus acuminata *
— Puddum.
— nepulensis.
OFFRE
où 2 Canes sauvages
» Loyer, 4, rue de Tournon, Paris.
Pralia montana.
Quencus incana.
— Griffithir.
Rhododendron cinnabarinum.
— .: Dalhousiz.
= L'alconert.
— grande.
Maddeni.
RUE purs
Sauranga hepalensis.
Sauropus albicans *.
Saussurea deltoidea.
Schima Wallichi.
Smilaz aspericaulis.
Solanum Khasianum.
— nigrum
— hais
Sonchus arvensis *
Styraxz Hookeri.
Swertia tongluensis.
Symplocos theæfolia.
Tephrosia candida.
Trachycarpus Martianus.
Trichosanthus palmata.
Tricholepis furcata.
Triumfelta rhomboidea.
Tsuga Brussonianu.
Zamthoæylum acanthopodium.
22 LISTE.
Aster himalaicus.
Aucuba himalaica.
Clematis nepalensis. :
Cynura nepalensis.
Dendrocalamus Hamilton:i.
Eriobotrya Hookeriana.
Trichosanthes palmata.
Moœsia chisia.
Nyssa sessiliflora. :
Osbeckia stellata.
Oxalis corniculata.
Rosa macrophylla.
Rosa sericea.
Trachycarpus excelsa.
3° LISTE.
Æsculus punduan«.
Alangium alpinum. ,
Berberis angulosa.
— concinna.
— umbellata:
— Wallichiana.
Belula Bhojpaltra.
Bœhmeria platyphylla.
Cassiope fastigata.
Offres et Demandes réservées aux membres de la Société.
| DEMANDE
Jeune Chat des-:Chartreux gris, Le ras
sible, âgé de 6 semaines à 2 mois.
Mre Bethmont, 1, rue Davioud.
60 francs.
Caslanapsis hystriæ.
Corylus ferox.
Cotoneaster acuminata.
— microphylla.
Dicentra scandens.
Dobinca vulgaris.
Ælæocarpus sikkimensis.
Pnkianthus himalaicus.
Hypericum Hookerianum.
_— patulum.
Juniperus pseuso-sabina.
— recurva.
Leycesteria formosa.
Lilium giganteuwm.
Lonicera hispida. ;
Maynolia Campbelli, à fe MU 1
rouges. 6
Michelia excelsa.
Neillia {hyrsiflora. .
Polygala arillata. LEE
Pyrus microphylla. dE
— vestita. (2
Rhododendron Ah eDo
— lepidotunr.
D selosum. |
Ribes Griffithii. \ !
Rubus moluccanus.
— nivêus.
Salix calyculata.
— oreophila.
Sambus adnata.
Spiræa arcuata.
— bella:
Solanum macrodon .
Swertia Hookeri.
Viburnum stellulatum.
Vitis capreolata.
Graines offertes par M. BOIS |
Cucurbita melanosperma (Gourge
de Siam).
Anserine. amarante.
Onopordon tllyricum L. ver. eæ
duneulus.
Graines offertes par M. MORE]
Cytisus sempervirens. j
Dimorphoteca aurantiaca.
Héliotrope géant var. Lemoine.
Polygonum Baldschuanicum.
Graines offertes par M.
DALLU.
Sorgho hâtif de Minnesota.
S’adresser au Secrétarial
40 à l'introduction, À l’acclimatation ae à hs Re di espèces d’anima
_ utiles et d'ornement ; 20 au perfectionnement et à la multiplication des race
_ nouvellement introduites ou domestiquées; 3° à l'introduction et à la propagation …
_ de végétaux utiles ou d'ornement. - Le
La Société se compose de membres Titulaires, membres à Vie, membres
_ Donateurs, membres Bienfaiteurs. ù
Le membre Titulaire est celui qui paie un droit d'entrée de 10 francs et une
cotisation annuelle de 25 francs.
Le membre à Vie est celui qui paie un droit d'entrée de 10 francs et qui s’affran-
<hit de la cotisation annuelle par un versement de 250 francs.
3 La Société décerne, chaque année, en Séance solennelle, des récompenses.
* / Elle tient des séances générales bimensuelles.
La Société encourage d une manière toute spéciale les études de Zoologie et de
Botanique appliquées en distribuant des graines et en confiant des cheptels d’ani-
maux à ses membres. LAS
Elle publie, outre ce Bulletin, la Revue d'Histoire naturelle appliquée,
composée de deux parties et illustrée de gravures. Ces publications traitent des
questions concernant l'élevage des animaux, la culture des plantes et particulié-
_rement des faits d’acclimatation. "4
On y trouve des articles de fond relatifs aux applications de l’histoire naturelle :
installation, éducation des animaux, culiure des plantes, usages, introduction, etc., etc.
Le Bulletin est adressé gratuitement, la Revue est servie par abonnemeñt, aux
* membres de la Société, au prix réduit de 15 fr. (Done chaque partie ou de 20 fr.
pour les deux.
REVUE D'HISTOIRE NATURELLE APPLIQUÉE
PREMIÈRE PARTIE : MAMMALOGIE |
_ AQUICULTURE —ENTOMOLOGIE — BOTANIQUE — COLONISATION
SOMMAIRE, N°: 4 et 5, AVRIL-MAI.
E. ŒROUESSART. — Les Caractères de l'Okapi à l'âge adulte (avec figure). ÿ
G. BaBAuLr. — Essai d'Acclimatation et d'élevage pratique de l'Oreas Canna (Élan du Cap)
à [avec figure].
X. RAspaiLz. — Les Surmulots mélanos.
C. Maires. — Le Rat et le Surmulot. î
4 P. CRÉPIN. — Le Ver à soie dans les auteurs grecs et latins. . À
$ A. Mouquer. — Un petit nid d'Orchidées. 6
L.-A. Done. — Considérations générales sur l’Acclimatation des arbres et arbustes et les hivers
rigoureux. Essais et résultats d’Acclimatation de Végétaux ligneux dans le Centre de la
France (suite). 3%
Ca. RIVIÈRE. — {nvariabilité du climat du Nord de l'Afrique depuis les temps historiques :
Eléphants . Carthage. Légende du grenier de Rome. Agrologie et Climatologie comparées.
Chr onique générale et fairs divers.
DEUXIÈME PARTIE : L'OISEAU A:
SOMMAIRE, N°: 4 et 5, AVRIL-MAI.
R. REBOUSsIN. — Forêts lorraines. Milan royal (i//ustré).
D' Mrczer-Horsin. — Acclimatation en Afrique occidentale française II.
À. Decoux. — Notes sur trois Oiseaux de l'Afrique occidentale (&lustré). Que
A. MErRCIER. — Le Torcol en captivité.
D: E. TRouEssART. — Hybrides de Paon et de Poule (illustré)
G. DeBreuIL. — Une féministe.
Chronique ornithologique.
Paris. — L. MARETHEUX, imprimeur, 1, rue Casselte.
>
BULLETIN
E- nn | DE LA : Le
Société Nationale d'Acelimatation
L DE FRANCE
l 67 ANNÉE
“5e : N° 6. — JUIN 1920
Éé 4 SOMMAIRE
Aires O8 le Gone Gi ON PR ER Re RE Un
H- Déjeuner amical annuel du 26 février 1920 . . . . . . . . . . . . Ste De M AE Re NL x
a) Procès-verbal ;
by Allocution prononcée par M. SARRAUT, ministre des Colonies ;
| c) Discours prononcé par M. Ed. PERRIER, président de la Société.
| J. de GuerNe. — Plaque de Gofio (farine de Maïs torréfié). . . . . . . . . . . .
| P. Carré. — Observations sur le Curry et le Chutney. . . . . . . . . A ÉR RR e
. Un numéro, 2 fr. 50 : — Pour les Membres de la Société, À fr. 50.
AU SIÈGE SOCIAL
DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION DE FRANCE
198, BOULEVARD SAINT-GERMAIN, PARIS (VIL).
7 A
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4
1
à
F
pe Des cartes annuelles d'entrée au Jardin d’Acclimatation, accompagnées de
A0tickets, sont délivrées, au prix de 10 francs, aux membres de la Société, .
dans nos bureaux.
BUREAU ET CONSEIL D'ADMINISTRATION POUR 1920
Président, M. Edmond Perrikr, Membre de l'Institut et de l'Académie de Médecine, Professeur a!
Muséum d'Histoire naturelle, Paris. ;
er |
MM. D. Bois, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle, 15, rue Faidherbe
Vice-Présidents « Saint-Mandé (Seine) ; \
Dr CHauveau, Sénateur de la Côte-d'Or, 295, boulevard Saint-Germain, Paris!
Secrétaire général, M. Maurice Loyer, 12, rue du Four, Paris. Fe!
MM.J. CREPIN, 55, rue de Verneuil, Paris (Séances) : |
Secrétaires CH. DkBREUIL, 25, rue de Châteaudun, Paris ({nterieur) ; |
J. Deracour, 98, rue de Madrid, Paris (Ætranger). À
Trésorier, M. le D' SixBILLOTTK, 6, rue de l'Oratoire, Paris. 4
Archiviste-Bibliothécaire : M. P. DE CLERMONT.
Membres du Conseil. 3 4
MM. A. CHAPPgLLIER, 197, avenue Daumesnil, Paris.
le D' Acxazur, Directeur du Laboraloire colonial du Muséum d'Hisloire naturelle, 1, rue Andrieux,
Paris.
le D' P. MarcHAr, Membre de l'Institut, Professeur à l'Institut [National Agronomique, 45, rue!
de Verrières, à Antony (Seine). : ë
le D' Leprince, 692, rue de la Tour, Paris.
MarzLes, rue de l'Union, La Varenne-Saint-Hilaire (Seine). | à
le Dr E. TrRouEssART, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle, 61, rue Cuvier, Paris.
LecomTE, Membre de l'Institut, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle, 14,rue des Ecoles, Paris.
. CARIÉ, 40, boulevard de Courcelles, Paris.
.- RouLE, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle, 57, rue Cuvier, Paris.
G. Foucxer (l'abbé), 24, rue Cassette, Paris. re
P. KEsrNer, Président de la Société de Chimie industrielle, 38, rue Ribera, Paris.
R. Le Forr, 89, boulevard Malesherbes, Paris.
Er
Dates des Séances générales et du Conseil
POUR L'ANNÉE 1990
- | © | Janvier | Février | Mars | Avril Mai | Nerembre | Bécembre
me EEE,
SÉANCES DU CONSEir, le mercredi à 4 h. 14 11 10 14 19 17
Séances genérales, le lundi à 3h. . . 19 dé
Sous-SECTION d'Ornilhologie (Ligue pour
la Protection des oiseuux) les jeudis
è3h Se :
Les membres de la Société qui désirent assister aux Séances générales recevront À
sur leur demande les ordres du jour mensuels des séances.
ociété, 198, boulevard Saint-Germain, tous les Lundis, de 4 à 7 heures. 3
RE
Les auteurs sont informés que, les prix des tirages à part subissant des variations
fréquentes du fait de la guerre, le tableau publié sur la couverture du Bulletin cesse d'être
applicable; il sera fait désormais un prix spécial pour chaque tirage à part.
La Société ne prend sous sa responsabilité aucune des opinions émises
par les auteurs des articles insérés dans le Bulletin.
La reproduction, sans indication de source ni de nom d'auteur,
des articles publiés dans le Bulletin est interdite
kié ::
ACTES DE LA SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION
AUX MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ
Lorsque, précédemment, nous avons fait appel au dévoue-
ment des membres de la Société, en sollicitant leur généreux
concours, nous espérions ne plus avoir à renouveler semblable
démarche, mais le désir de contribuer, toujours plus active-
ment, aurelèvement de notre pays nous a imposé, aujourd’hui,
d’autres charges.
Nous avons créé une /evue nouvelle, afin de montrer l’impé-
rieuse nécessité du développement de la Zoologie et de la
Botanique appliquées et les bienfaits de l'étude de l'Histoire
naturelle.
Or, les frais d'impression, devenus si lourds, vont obérer
notre budget dans de telles proportions que, malgré le succès,
déjà marqué, de nos efforts, nous sommes obligés de vous
demander, cette fois encore, de nous aider à poursuivre l’œuvre
d'intérêt général que nous avons entreprise, en participant à
notre nouvelle souscription de 1920.
Nous vous sommes à l'avance profondément reconnaissants
de l’appui que vous pourrez nous accorder.
Le Président de la Sociélé,
EDMOND PERRIER,
Membre de l'Institut,
Un bulletin de souscription est encarté dans ce numéro.
Les noms des donateurs sont inscrits sur un tableau dans la
salle des séances.
Liste supplémentaire pour la souscription de 1919.
MB UXATeO OrIDE ou. hi. . … u4-0001T.
io (Ci) EE mn A eee Lu € 100 fr.
Total de la deuxième liste. . . 41.100 fr.
BULL. SOC. NAT. ACCL, FR. 1920. — 6
02 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D ACCLIMATATION
CRÉATION D'UNE NOUVELLE SECTION
EXTRAIT DU PROCÈS-VERBAL DE LA SÉANCE DU CONSEIL
du 19 mai 1920.
Le Conseil, après avoir entendu la lecture du procès-verbal
de la réunion tenue le jeudi 6 mai, au siège de la Société, sur
l'initiative de MM. le D’ J. Pellegrin et Fabre-Domergue, lec-
ture de laquelle il ressort qu'un certain nombre de membres
de la Société demandent la création d’une nouvelle Section
afin de grouper les amateurs de feptiles, de PBatraciens, de
Poissons et d’/nsectes d'ornement ;
Considérant quele goût de l'Histoire naturelle ne peut qu'être
favorisé par l’encouragement à l'élevage et à l’étude de ces
animaux, encore insuffisamment appréciés en France, décide,
pour répondre à la demande formulée, qu'une nouvelle Section
est créée sous le titre de : VII° Section « Aquariums et Terra-
Tiums ».
Le Conseil acceptant, en outre, les propositions faites pour
la constitution du Bureau de celte section, nomme :
‘Président. . . : . . M. le D' Jacques PELLEGRIN.
Ma: le D' M. PuisaLix,
M. Bécuin-Bicrecoco.
M. BRUYÈRE,
HA Gi M. l'abbé G. Foucner.
Déléqué du conseil. M. J. de GUERNE.
Vice-présidents. . |
Secrélaires .
Suivant l’article 83 du règlement, la Section se réunira à la
diligence de son Bureau.
Les membres de la Société qui désirent recevoir les ordres
du jour de ces séances sont priés de se faire inscrire au Secré-
tariat,
Les séances seront mensuelles et se tiendront alternative-
ment l’après-midi et le soir.
MM.
LISTE SUPPLÉMENTAIRE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ 89
LISTE SUPPLÉMENTAIRE
DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ
ADMIS PAR LE CONSEIL (1)
A. — SÉANCE DU 14 AVRIL 420.
VAN ACKER (Oscar-Henri-Gustave), villa Markgraef, Calmp-
thout, Anvers (Belgique) |[M.T.|, présenté par MM. Per-
rier, Loyer et Debreuil.
BLancaet (Alfred), juge rapporteur, villa « Les Gazelles »,
à Hammam-Lif, Tunisie [M.T.], présenté par MM. Per-
rier, Loyer et Delacour.
LEcuieN (Paul), à Bellecourt (Hainaut), Belgique [M. V.;,
présenté par MM. Perrier, Loyer et Debreuil.
le général MEssiuy (Adolphe), 1, rue Bonaparte, à Paris
(VI° arr.) [M.T.}, présenté par MM. Perrier, Debreuil et
Lover.
Mizoure (Francois), 20, rue André-Moinier, à Clermont-
Ferrand (Puy-de-Dôme) [M.T.], présenté par MM. Per-
rier, Déchet, Debreuil.
Murar (S. À. le prince Joachim), député du Lot, 98, rue de
Monceau, à Paris (VIII® arr) [M.T.], présenté par M. le
prince Murat, M"° la marquise de Ganay et M. Perrier.
Paris (Adolphe), pharmacien, 71, route d'Orléans, à Mont-
rouge (Seine) [M.T.|, présenté par MM. le comte Dela-
marre, Caucurte et Crepin.
Porsson (Louis-Henri), 61, rue de Buffon, à Paris (Ve arr.)
[M. V.}, présenté par MM. Bois, Debreuil et Perrier.
DE PuyTisox (Roger), agronome, château de Vauguenige,
par Saint-Pardoux (Haute-Vienne) [M.T.], présenté par
MM. Perrier, Debreuil et Loyer.
QuENNESsEN (Louis), château de la Marcellière, à Marcon
(Sarthe) [M.T.|, présenté par MM. Perrier, Debreuil et
Loyer.
Mr: SEcarp (E.), 5, rue Anatole-de-la-Forge, à Paris (XVII° arr.)
[M.T.|, présentée par MM. Perrier, KeStner et Debreuil.
(4) Les lettres [M. T.] signifient : Membre tilulaire; les lettres [M. V.]
signifient : membre à me.
84 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D 'ACCLIMATATION
B. —— SÉANcE Du 19 mar 19920.
AMERICAN MUSEUM or NATURAL Hisrory, NEwW-York Ciry,
New-York (États-Unis) [M.T.|, présenté par MM. Perrier, :
Debreuil et Loyer.
MM. Berzioz (Jacques), 3, rue de la Tour-des-Dames, à Paris
(UX° arr.) [M.[.|, présenté par MM. Perrier, Delacour et
Debreuil.
BIBLIOTHÈQUE DE L'UNIVERSITÉ DE Lyon, 18, quai Claude-
Bernard, à Lyon (Rhône) [M.T.], présenté par MM. Per-
rier, Loyer et Debreuil.
BLARINGHEN (Louis), 14, rue de Tournon, à Paris (VI° arr.)
[M. V.|, présenté par MM. Perrier, Chevalier et Debreuil.
Me BRUNNERYE, 140, boulevard Exelmans, à Paris (XVI° arr.)
[M.T.), présentée par MM. J. Crepin, P.Crepin et Debreuil.
MM.Durrawc (Abel), ingénieur des mines, à Frameries (Garde)
(Belgique) [M.T.], présenté par MM. Perrier, Sébillotte
et Loyer.
DumouTaiErs (Gustave), 11, rue de Boargogne, à Paris
(NITI°) [M.T.|, présenté par MM. Crepin, Loyer et Leprince.
DuprrEe (Horace), agent de change, 299, avenue Brugmann,
à Bruxelles (Belgique) [M.T.], présenté par MM. Perrier,
Debreuil et Loyer.
FABRE-DoMERGUE (Paul), 65, boulevard Arago, à Paris
(XIII° arr.) [M.T.}, présenté par MM. Dode, Debreuil et
Lover.
GERALD E. RATrIGAN, Lanarkslee Cornwall Gardens, Lon-
don. S. W., 7 (Angleterre) [M. V.], présenté par MM. Per-
rier, Delacour et Debreuil.
Henry, directeur de la Société francaise des îles Marquises,
à Taiohae, Nuka-Hiva, Iles Marquises (Océanie francaise)
[M.T.], présenté par MM. Perrier, Bois et Debreuil.
Me Monnier-JourDan, Les Ridets, par Dampierre-sur-Linotte
(Haute-Saône) [{M. T.|, présentée par MM. J. Crepin,
Debreuil et P. Crepin.
M'e MurneLer (Yvonne), rue du Bouloi, 17, à Paris ([* arr.)
[M.T.|, présentée par MM. Lefebvre, Crepin et Debreuil.
New-York PugLic LIBRARY, à New-York (États-Unis) [M.T.|,
présenté par MM. Perrier, Debreuil et Loyer.
Pugzic LisrARY Boston, à Boston (Étals-Unis [M.T.]. pré-
senté par MM. Perrier, Debreuil et Loyer.
og Te name
DÉJEUNER AMICAL ANNUEL DU 26 FÉvRIER 1920 85
M. Rocers (I. E.), 7, Aigburth Road, à Liverpool (Angleterre)
[M.T.}, présenté par MM. Astley, Jennisson, Delacour.
_ M2° Sacrro (Charles), 9, rue Newton, à Paris (XVI arr.) [M.T.|,
présentée par MM. Perrier, Aron et Debreuil.
MM. Savy (Ernest), notaire, à Bussière-Poitevine (Haute-
Vienne) [M.T.|, présenté par MM. Perrier, Decoux et
Debreuil.
SCHLOSS (Lucien), avenue Henri-Martin, 38, à Paris
(XVI arr.) [M.T.!, présenté par MM. Aron, Poulard et
Debreuil.
TurBour (Georges-Marie), député de la Seine, 16, rue d'Offe-
mont, à Paris (XVII° arr.) [M. V.}, présenté par MM. le
prince Joachim Murat, Legros et Debreuil. -
M": Taomas (Victor), 44, rue de la Faisanderie, à Paris (XVI°)
[M. T.|, présentée par MM. Aron, Poulard et Debreuil.
M'° Warnau (Marie), 146, rue Legendre, à Paris (XVII® arr.)
[M.T.], présentée par MM. Louis Chappellier, Albert
Chappellier et Debreuil.
DÉJEUNER AMICAL ANNUEL DU 26 FÉVRIER 1920
au buffet de la gare de Lyon.
PROCÈS - VERBAL
Malgré la grève des chemins de fer qui retint éloigné de.
Paris un certain nombre de nos collègues et la Haute-Cour
qui nous priva de la présence de notre collègue M. le sénateur
Lebrun et de notre vice-président M. le sénateur Chauveau,
89 convives s’assirent à notre table.
M. Sarraut, ministre des Colonies, présidait, ayant à sa
droite M. E. Perrier, président de la Société et à sa gauche,
notre vice-président honoraire, M. le baron J. de Guerne.
A la table d'honneur avaient pris place M°° E. Perrier,
MM. L. Mauris, directeur général honoraire du P.-L.-M.,
Y. Miura, envoyé extraordinaire du Japon, le baron d’An-
thouard, ministre plénipotentiaire, le professeur Lecomte,
A. Chevalier, l’intendant général Tassel, le professeur Gruvel,
le prince Sissowath ;
M. le D' Sebillotte, trésorier, MM. Loyer, secrétaire général;
86 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
Etaient, en outre, présents : MM. P. Carié, R. Caucurte,
J. Crepin, G. Debreuil, J. Delacour, l’abbé Foucher, P. Kestner,
le professeur Roule, membres du Conseil;
M°°° Barriol, Biollay, Brumpt, P. Carié, R. Caucurte, C. De.
breuil, Lamarque, Lebelle, Loisy, M. Loyer, Pascalis, L. Per-
rier, Y.-D. Pompé, E. Ricois, Sebillotte, de Visme,; M!° Barriol
et Carié;
MM. Aron, Aubry, Barrachin, Barriol, Bouret, le professeur
- Brumpt, G. Capus, Clanis, A.-L. Clément, le comte J. des
Courtils, P. Crepin, Dannin, le comte Delamarre, le D' Gaudu-
cheau, le comte de Grancey, Gritton, H. Hubert, le professeur
Joubin, Komyakoff, Lamarque, Le Blanc, Lebrelon, Lefebvre,
Legendre, le D' Legros, député, le D’ Loisel, Loisy, de Lou-
vencourt, H. Loyer, F. Mercier, du Mesnil, Muteau, Pauwels,
A. Piédallu, le D' Polaillon, de Pouvourville, Prévot, Richard,
Ricois, G. Rivière, J, Rivière, Roulleaux-Dugage, député, Tyler,
le marquis de Scey-Montbéliard, L. Ternier, Valois, de Visme,
Walter, Worms de Romilly.
Au dessert, M. Perrier remercia le ministre d’avoir bien
voulu accepter de présider notre fête amicale et l’assura du
concours de la Société.
M. Sarraut, dans une improvisation très UE traça les
grandes lignes de son programme pour la mise en valeur de
nos colonies et demanda la collaboration de la Société pour
l’œuvre qu'il poursuit.
L'heure étant trop avancée pour permettre de commenter le
menu, il fut décidé que les explications paraîtraient dans le
Bulletin; nous les donnons ci-dessous :
- Beurre de Chèvre : ce beurre avait été fabriqué et offert par
M%° Lebelle. Il avait un fin goût de noisette et était, en tout
point, véritablement exquis. Nous en remercions d'autant plus
vivement notre collègue, qu’elle nous a ainsi permis de prouver,
une fois de plus, que les produits les plus délicats de la Chèvre
n'ont aucun mauvais goût quand ils sont bien préparés.
C'est dans le même esprit que des Chèvres adultes avaient
été présentées rôties au naturel. Il est temps de détruire la
légende qui existe contre la viande des caprins adultes et qui
nous fait sacrifier de jeunes animaux au lieu d'attendre que
l’âge nous apporte intégralement leurs qualités de chair et de
poids. Les bouchers parisiens, mieux avertis que leurs clients,
DÉJEUNER AMICAL ANNUEL DU 26 FÉVRIER 1920 81
savent que la meilleure côtelette de Mouton de présalé est une
côtelette de Bouc castré, mais ils ne peuvent l'avouer à leur
clientèle imbue de fâächeux préjugés.
Courbines de Mauritanie : ces Poissons offerts au dernier
moment par la Société Industrielle de la Grande Pêche avaient
été pris sur le banc d’Arguin et séchés à Port-Étienne.
M. le professeur Gruvel, qui depuis de longues années, avec
un dévouement et une persévérance inlassables, préconise et
dirige l'organisation des pêches sur la côte occidentale d'Afrique
et à Madagascar, expliqua que ces Poissons étaient des Sciæna
aquila ou Maigres, et qu'ils étaient appelés à remplacer avec
avantage la Morue, d’abord parce que, séchés très rapidement,
ils n'avaient aucun des inconvénients de cette dernière, ensuite
parce qu'ils coûteraient moins cher.
En fait, s'ils furent trouvés moins délicats que :le superbe
Esturgon servi ensuite, on les déclara, néanmoins, d'un goût
très agréable.
Le Curry de Maras était attendu avec curiosité. Peu d'entre
nous avaient mangé du Dolicholis patagonica et nous sommes
reconnaissants à S. A. I. le prince Louis Napoléon, qui, après
avoir envoyé pour notre déjeuner de 1913 une Antilope Gnou,
avait bien voulu continuer à prouver l'intérêt qu'il porte à
notre fête amicale, en nous expédiant, cetie année, de ses éle-
vages de Prangins, huit Lièvres de Patagonie.
Le plat préparé par un Cyngalais, spécialiste en curry, était
un plat de haut goût, remarquablement cuisiné. Il fut présenté
à la mode de Ceylan, avec du Riz cuit à l’indienne et avec
l'accompagnement obligé de deux Chutneys, sorte de sauces,
l'une très relevée (Chutney vert), l’autre composée de confi-
tures d'Abricot (remplaçant le Mango-Chutney) et de piments.
Ce plat, présenté par le Cyngalais en costume national orné
d’une large ceinture rouge-cerise, recueillit l'approbation de
tous.
Le Pâté Bourguignon, sous des apparences modestes, peut
être appelé à transformer une partie de notre alimentation.
C’est le D' Gauducheau qui l'avait fait préparer d’après ses
méthodes qui, entièrement nouvelles, permettent, économi-
quement, de donner à des viandes ordinaires les fumets les
plus délicats. Nous remercions notre collègue de nous avoir
permis de goûter des premiers ce pâté et c'est avec un grand
88 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
intérêt que nous entendrons, en séance, l'exposé de ses pro-
cédés.
M. P. Kestner, chimiste distingué, avait bien voulu nous
donner, lui aussi, la primeur du Sucre complet. Notre collègue,
après d'heureuses recherches, a mis au point la fabrication
d’un sucre brut de Betterave, c'est-à-dire un produit renfer-
mant en moyenne 90 p. 100 de sucre cristallisable et 10 p. 100
d'autres matières comestibles. Ce produit, qui, à poids égal,
contient plus de matière alimentaire et peut être obtenu écono-
miquement dans de petites sucreries agricoles, sera d’un très
grand secours pour le pays.
La crème renversée fabriquée avec ce sucre fut trouvée par-
faite et le café sucré au sucre complet sans aucun goût spécial.
Les dames à qui M. Kesiner offrit une petite boîte de sucre
l’emportèrent avec plaisir.
Le Gofio est fabriqué avec de la farine de Maïs torréfié. La
recette nous avait été communiquée par M. de Guerne. Cet
entremets fut très apprécié.
M. le pharmacien-major A. Piédallu, qui s'est fait l’apôtre
de l’économie ménagère, avait fabriqué et apporté une Boisson
de ménage, la Frénette à la Fique. C’est une heureuse modifi-
cation de la Frênette préparée au sucre que nous connaissions
déjà. Nous remercions M. Piédallu, et sa nouvelle préparation
rendra, certainement, bien des services.
Les vins avatent été fort bien choisis par M. Jubier, proprié-
taire du Buffet, qui avait tenu à nous offrir quelques vieilles
_ bouteilles de Ribeauvillé, pour fêter le retour de l'Alsace.
En résumé et de l’avis de tous, ce Déjeuner fut un nouveau
succès; aucun, pensons-nous, ne fut aussi suivi comme qua-
lité de plats et nous devons féliciter M. Letessier, chef des Cui-
sines du Buffet de la gare de Lyon, qui met avec une grande
bonne volonté son talent et son expérience au service de nos
initiatives. :
Il convient, plus que jamais, dans les circonstances actuelles,
de mettre en valeur les plats méconnus; il faut S’ingénier
à trouver de nouveaux mets et il ne faut pas craindre de
demander à la Science son concours pour la découverte de
nouvelles méthodes d'alimentation.
E
OCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION DE FRANCE
198, Boulevard Saint-Germain, PARIS (VII:)
My
@
L]
Déjeuner amical
.du jeudi 26 février 1920.
BUFFET DE LA
GARE DE LYON
MENU
Se
Maras.
HORS-D'ŒUVRE
Coquilles Saint-Jacques au gratin -- Beurre de Chèvre.
POISSON
Courbine de Mauritanie, sauce mousseline.
Esturgeon rôti.
ENTRÉE
Curry de Maras.
ROT
Chèvres à la broche. — Pommes sautees.
FROID
Pâté Bourguignon -- Salade Lorette.
ENTREMETS AU SUCRE COMPLET
Tartelettes de GOFIO.
DESSERT
Fromages -- Fruits.
CAFÉ - LIQUEURS .
VINS
Saumur en Carafe, Beaujolais, Ribeauvillé,
Chateau-Lussac 1911 (Saint-Émilion).
OISSON DE MÉNAGE : :
Frênette à la Figue. Si M. LETESSIER, chef des cuisines,
90 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D ACCLIMATATION
Nous pensons, malgré les sceptiques et quelques rieurs,
avoir depuis de longues années, par nos manifestations, utile-
ment suivi notre programme et accompli une œuvre d'intérêt
général : nous continuerons.
ALLOCUTION
prononcée par M. SARRAUT, ministre des Colonies.
Je ne suis pas venu ici dans l'intention de faire un discours.
Et je n'en ferai pas. Mais, tout en vous remerciant de votre
aimable accueil, je veux demander à la Société d’Acclimatation
de France-sa collaboration dans l’œuvre coloniale que je pré-
pare et que je poursuivrai tant que j'’assumerai la charge du
ministère des Colonies.
Il faut, dans nos colonies, et pour qu'elles rendent tout ce
que, grâce à leur fertilité et à leurs richesses, elles sont appe-
lées à rendre, il faut une méthode scientifique qui succède à
l’empirisme dont nous avons usé jusqu'ici à leur endroit.
Ce sont des hommes d'étude, des hommes de science, qui,
dans le silence du laboratoire et du cabinet, dégageront, par
l'appropriation et la continuité de leurs efforts, les méthodes,
les moyens propres à accroître sans cesse les richesses des
colonies et à valoriser leurs productions.
Car cette collaboration que je vous demande, je vous la
demande permanente. Il faut, à côté de la tâche du gouverne-
ment, à côté de l’action temporaire d’un ministre qui passe, il
faut la continuité de l'effort et du travail des observateurs et
des savants. Ce n’est qu’à cette condition que le labeur effectué
porte des fruits et que le résultat acquis demeure.
C’est dans cette double conviction que j'ai chargé d’une mis-
sion scientifique en Indo-Chine — mission à qui j'ai immédia-
tement conféré la permanence — un homme à l'esprit clair
et robuste, M. le D' Auguste Chevalier. L'Institut scientifique
de Saïgon enregistre ses travaux et conserve sa trace. Et mon
désir serait, et j'y porterai mon effort, que chaque colonie
fût dotée d’un organisme semblable.
Mais il ne suffit pas que de telles institutions existent au
loin. Il faut, auprès du ministre même, un organisme perma-
nent et central,
DÉJEUNER AMICAL ANNUEL DU 26 FÉVRIER 1920 91
* Or, il existe à Paris, ou du moins il semble exister, un orga-
nisme sérieux, solennel, majestueux et doué de toutes les
vertus ; seulement, ainsi que la jument de Roland, qui avait,
elle aussi, toutes les vertus, mais avait le défaut d’être morte,
le Conseil supérieur des colonies n'a jamais vécu.
Mon intention est de le remplacer par une Assemblée de
savants, de chercheurs, d’industriels, d’intellectuels et de
commercants, qui connaîtront, tous, les colonies qu'ils repré-
senteront, et qui éclaireront le ministre sur toutes les questions
à résoudre, sur toutes les méthodes à employer.
C'est dans cette réunion que trouveront leur place ulile et
nécessaire des compétences comme celles des membres de votre
Société, dont l'union et la collaboration avec les services
des Colonies françaises sont indispensables et s’annoncent
comme devant donner des résultats féconds.
DISCOURS
prononcé par M. ED. PERRIER, membre de l’Institut,
Président de la Société.
Monsieur le Ministre,
Mesdames, Messieurs,
Mon premier mot doit être pour remercier M. le Ministre des
Colonies d’avoir bien voulu accepter la présidence de ce
déjeuner qui va redevenir annuel.
La cuisine de tous les pays y à déjà figuré. Nous avons eu
des déjeuners homogènes comme celui dont le Riz, sous tous
ses aspects, accompagné de tous les condiments possibles, a
fait uniquement les frais ; d'autres sont demeurés célèbres par
le gibier imprévu qu'on y a servi; mais routes ces réunions
n'avaient qu'un but: montrer qu'il est possible de multiplier
nos ressources culinaires et faire mieux connaître et appré-
cier les productions de nos colonies.
Lorsque Isidore Geoffroy Saint-Hilaire fonda notre Société,
nos colonies se réduisaient à l'Algérie, à la Guyane et à quel-
ques îles des Antilles et du Pacifique, et Geoffroy lui-même
croyait les espèces animales et végétales à peu près immuables.
Aujourd'hui notre domaine colonial encercle presque entière-
ment le Globe sous les latitudes les plus favorables au déve-
92 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
loppement le plus magnifique de la vie. Des richesses incalcu-
lables y sont accumulées et la rude épreuve que nous venons
de traverser nous fail un devoir d'organiser leur exploitation
de la façon la plus rémunératrice tout en ménageant l'avenir,
c’est-à-dire en empêchant toute destruction.
Connaître exactement ce que produit chaque colonie,
rechercher le parti que l’on peut tirer des plantes et des ani-
maux qui y vivent, tenter la domesticalion de ceux de ces der-
niers qui pourraient être uliles à la ferme ou à la maison,
prendre les mesures de protection qui éviteront la destruction
des espèces belles ou utiles que guette le fusil des chasseurs,
voilà tout un programme séduisant. Mais ce n’est là qu'une
partie de ce que nous pouvons tenter. On a disséminé, sur toute
la surface des régions chaudes du globe, le Caféier,la Canne à
sucre, le Bananier, les arbres à Caoutchouc, pourquoi n’entre-
prendrait-on pas une dispersion semblable pour les animaux ?
Les formes de ceux-ci sont-elles done immuables ? C’est une
sorte de dogme que n'ont pu abattre encore les successeurs de
Lamarck et de Darwin. Cependant quand on compare les
minuscules Chiens de manchon belges avec les Terre-Neuve et
les Saint-Bernard, on devrait être convaincu que les formes
vivantes sont plus plastiques qu’on ne le croit ; nous avons sur
elles des moyens d'action autrement puissants que ne le sont
les hasards de la Nalure, pourquoi ne les mettrions-nous pas
en œuvre et n’essayerions-nous pas de pétrir à notre gré la
forme animale ?
Ne serait-il pas également possible de créer dans nos prinei-
pales colonies, comme on l’a fait aux États-Unis, des parcs
. nationaux, protégés contre les chasseurs, et où pourraient être
préservés d’une disparition prochaine Îles divers représentants
de ces formes magnifiques ou étranges qui attestent la puis-
sance de la vie et qui font partie de son histoire sur ce globe
que nos inventions modernes font paraître chaque jour plus
petit. Detels parcs permettraient, en outre, de répandre, par-
tout où elles pourraient vivre, des espèces précieuses jusqu ici
cantonnées dans certaines régions trop limitées.
Je me borne à ces quelques exemples de l’œuvre coloniale à
laquelle notre Société pourrait contribuer. Mais elle peut faire
autre chose encore.
Pour exploiter nos colonies, il faut des colons, car les indi-
gènes ne suffisent pas; dans nos écoles primaires, un ensei-
Ha ae.
PLAQUE DE GOFIO 93
grement bien compris, donné par des maitres intelligents,
peut susciter dans de jeunes esprits un désir ardent de voir et
de mettre en valeur ces beaux pays du soleil et des miracles
de la Nature que sont nos colonies. Notre Société, qui a déjà
fondé un concours d'observations zoologiques et botaniques
entre les élèves des écoles primaires, peut encore, par un
concours analogue, susciter chez les enfants de nos écoles
le désir de connaître nos Colonies, et d'y faire plus tard leur
carrière.
Permettez-moi, enfin, Monsieur le Ministre, d'exprimer ici un
vœu. Il s’est fondé un peu partout, en vue d'assurer la prospérité
de notre domaine colonial, des institutions diverses, œuvres
d'un ministère, d’un établissement scientifique, ou de simples
particuliers, qui travaillent en ordre dispersé, sans méthode,
sans coordination, méconnaissant les principes fondamentaux
de la division du travail en vue d’un résultat déterminé, et qui
gaspillent ainsi une bonne partie de leurs efforts et de leurs
ressources. Ne serait-il pas possible — l’union fait la force —
de condenser tous ces efforts en instituant un organisme unique
et puissant qui, sous l’égide du ministère des Colonies, étu-
dierait toutes les questions qui intéressent nos colonies,
répandrait le désir de les mieux connaître, de les mettre en va-
leur et constituerait ainsi un Conseil technique des colonies ?
Nous savons, Monsieur le Ministre, que c'est là une idée qui
vous est sympathique, et nous pouvons vous assurer que, pour
sa réalisation, tout le dévouement de la Société d'Acclimata-
tion vous est acquis.
PLAQUE DE GOFIO (FARINE DE MAÏS TORRÉFIÉ)
ENTREMETS SUCRÉ
Recette en usage chez M. JULES de GUERNE.
Pour 4 personnes, prendre deux cuillères à soupe bien pleines
de « Gofio ».
On fait chauffer d’autre part un demi-litre de lait (le lait
condensé peut être employé), dans lequel on aura fait dissoudre
quatre morceaux de sucre cassé mécanique (cette indication est
donnée pour fixer la quantité de sucre, il est d’ailleurs entendu
94 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
qu’on n’ajoute pas de sucre, si l’on fait usage de lait condensé
sucré). Lorsque le lait à bouilli et qu'il commence à perdre un
peu de sa chaleur, on le verse peu à peu sur le Gofio en délayant
bien celui-ci de façon à former une bouillie sans grumeaux.
Mettre une pincée de sel.
La farine, ainsi délayée dans le lait sucré et légèrement salé,
doit bouillir environ dix minutes dans la casserole, où l’on a
soin de tourner la bouillie pour qu’elle ne s'attache pas.
Vers la fin de la cuisson, on ajoute 40 grammes (10 par per-
sonne) de beurre frais que l’on incorpore par petits morceaux
à la pâte, en tournant toujours celle-ci. Laisser cuire deux ou
trois minutes seulement avec le beurre.
Il faut qu’à la fin de la cuisson le mélange ait l’apparence
d’une crème épaisse et bien lisse. Si le mélange semble trop
épais, ajouter un peu de lait bouillant sucré; s’il est au con-
traire trop liquide, prolonger un peu la cuisson jusqu'à ce que
l'on obtienne la consistance voulue.
L'on prend alors une tourtière de dimension telle que la
bouillie, lorsqu'elle y est versée, ait un centimètre d'épaisseur
au maximum, pas davantage. (La tourtière pour plusieurs per-
sonnes peut être remplacée par une série de petits plats, à œufs
sur le plat, par exemple, si l’on veut servir le Gofio par portions
individuelles.)
Laisser tiédir, puis mettre sur la pâle bien étalée dans la
tourtière ou les petits plats 40 grammes de beurre frais débité
en petites coquilles dont on parsème toute l'étendue de la pâte
(c'est pour éviter que ce beurre né fonde trop vite qu'il est
essentiel de laisser tiédir un peu le mélange quand il vient
d’être versé dans la tourlière ou dansles petits plats).
On prend enfin une cuillère à entremets de sucre en poudre
dont on saupoudre la plaque disposée dans la tourtière ou les
petits plats, on passe FApIOPment au four afin de faire gratiner
légèrement.
Éviter un four trop chaud de même qu'un séjour prolongé
dans le four. La plaque de Gofio, pour être servie tout à fait à
point, doit être présentée bien chaude et moelleuse. On se sert
avec une grande cuillère si l’on passe la tourtière, chacun pré-
levant sa part. Si l’on use des petits plats, chaque convive
recoit le sien avec une cuillère ou une fourchette à entremets.
Les personnes aimant beaucoup le sucre peuvent ajouter du
sucre en poudre.
OBSERVATIONS SUR LE CURRY ET LE CHUTNEY 95
Le « Gofio », préparé et servi comme il vient d'être dit, est
un aliment sain et fort agréable au goût. Il est nourrissant et
bien supporté par les personnes délicates, il peut entrer dans
le régime des malades souffrant d’entérite.
OBSERVATIONS SUR LE CURRY ET LE CHUTNEY
Par P. CARIÉ.
Ces deux mets indiens ont été servis au déjeuner amical du
26 février, on permettra à un vieux colonial d’en faire la cri-
tique.
Il y & autant de manières de préparer un curry qu’il y a de
provinces dans l'Inde, et par le fait, un curry cinghalais peut
différer de celui que préparent les cuisiniers de la côte de Coro-
mandel ou de celle de Malabar; de plus, autre chose est de le
faire pour un petit nombre de convives ou de l’exécuter pour
cent personnes. Disons qu’il était bon, mais aurait pu être
meilleur.
Beaucoup ont cru que les deux sauces servies avec le curry
en faisaient partie intégrante ; c'est une erreur. Ces sauces
sont un accompagnement obligé du curry, mais en sont indé-
pendantes. Ce sont deux chutneys, ou chalnis, comme on pro-
nonce dans nos vieilles colonies ; le premier, de couleur rou-
geàtre, avait la prétention d’être un « mango-chutney » (j'ai pu
savoir de notre maître-queux qu'il avait remplacé les Mangues
introuvables par de la confiture d’Abricots); ce chutney donc est
un condiment très recherché dans l'Inde et dans la Malaisie ; le
Journal d'Agriculture tropicale en avait publié en 1902, à mon
instigation, les formules.
Le deuxième chutney élait une mixture de divers légumes,
d'Oignons, de Piment et de vinaigre, mais ne ressemblait que
de très loin à ceux qui se consomment aux colonies.
Formule de la päte à carri ou curry, pour 4 à 6 personnes. —
Prenez une certaine quantité de racines de Safran (100 gr.),
du Gingembre (10 gr.), de la pulpe de Tamarin (Tamarindus
indicus (20 gr.), de l’Anis étoilé (20 gr.), du Giroîle (quelques
clous), de la Cannelle (écorce) (10 gr.), qui peut être remplacée
96 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
par des feuilles de Ravensava (/avensava aroticum) ou de
quatre épices (Pamenta acris Kostchtsky), ajoutez-y du Piment
ou des capsules de Cardamone en quantité variable, suivant les
palais.
Broyez le tout, en l’humectant d'eau, dans un mortier. (Les
Indiens se servent d’une pierre plate et d’un rouleau de pierre.)
Si vous ne voulez pas prendre cette peine, achetez tout sim-
plement du curry powder de Morton ou de Cross et Blackwell.
Le deuxième est de beaucoup préférable.
Préparez avec un Oignon et Ja quantité de beurre ordinaire
un roux; mettez-y la viände ou du poisson découpé en mor-
ceaux ; à peu près à la moitié de la cuisson, ajoutez-y la pâte
ou la poudre à curry (1 cuillerée à soupe pour cinq couverts),
autant de poudre de Safran pur, et laissez mijoter une demi-
heure.
Formule du Mango-Chutney (1). — « Piment (Poivre de
Cayenne), une livre à une livre et demie; Mangues, cueillies
avant maturité, une livre; Tamarin, deux livres; sucre de
Canne, une livre ; petits Oignons, trois quarts de livre; Rai-
sins secs, une livre et demie; sel fin, une livre; vinaigre dis-
tillé, 5 bouteilles. »
Il y a 9 recettes de ce genre, également impossibles à suivre
et immangeables pour un palais français. Dans quelques-unes
on ajoute de la moutarde, ou des clous de Girofle, du Gin-
gembre, voire des Dattes, à la mixture.
Formule du Chuiney frais. — Prenez quelques Pommes
avant la maturité, pelez, hâchez très fin, ajoutez un Oignon
_hâché, du sel fin, un jus ou deux de Citron, du Piment en très
petite quantité. Ceci remplace avantageusement les chutneys
composés.
(1) Journal d'Agricullure tropicale, décembre 1902, p. 309.
Le gérant : À. MARETHEUX.
Paris. — L. MARETHEUX, imprimeur, 1, rue Cassetie.
Graïnes offertes! par M. GAGE,
_ Superintendant du Jardin royal
botanique de Darjeeling, à
_ Calcutta (Inde).
_ * Plante rustique.
4 * Plante demi-rustique.
È Astilbe rivularis *.
_ Casearia Vareca.
_ Cassia levigata.
— occidentalis.
ET 070
Cautleya lutea.
Celastrus Championi.
Cotoneaster frigida *.
Desmodeum tiliæfolium*.
Edgeworthia Gardneri *.
… Erythrina arborescens.
Frazinus floribunda **.
- Hypericum patulum **.
— réptans *.
Îlex fragilis.
— insignis. :
_Ligustrum confusum *.
Magnolia Campbelli *.
Michelia Cathearti. 4
Mucuna macrocarpa.
* Osbeckia nutans.
_Pitiosporum floribundum.
EP :
us nepalensis **,
_ Porana racemosa.
Prunus Puddum.
Le — nepalensis.
Juereus incana.
hododendron cinnabtrinum.
RNCS Dalhousiz.
FES Falconeri.
Solanum Khasianum.
NET VIQT LT
verbasciflorum.
%
Oryctes nasicornis (Rh inocéros),
EN DISTRIBUTION
Sonchus arvensis *.
Styrax Hookeri.
Zanthozylum acanthopodium.
2e LISTE.
ÆEriobotrya Hookeriana.
Zrichosanthes palmata.
Moesia chisia.
Nyssa sessiliflora.
Osbeckia stellata.
Oxalis corniculata.
Rosa macrophylla.
3° LISTE,
Betula Bhojpaltra.
Bœhmeria platyphylta. F
Cotoneaster acuminata.
— microphylla.
Dobinea vulgaris.
Hypericum patulum.
Leycesteria formosa.
Lonicera hispida. :
Magnolia Campbelli, à fleurs
rouges.
Michelia excelsa.
Salix calyculata.
— oreophila.
Sambus adnata.
Spiræa bella.
Swertia Hookeri. f
4 LISTE
Atnus nepalensis.
Berberis nepalensis.
Buddleia asiatica.
Callicawr pa rubella.
Edgeworthia Gardneri.
Erjptolepis elegans.
Offres et demandes réservées aux membres de la Société.
DEMANDE
larves, nymphes et adultes.
M. Jean Rostand, Cambo, Basses-Pyrénées.
Ficus Hookeri.
Gaullheria nummularioides.
Gynura nepalensis.
Hedychium Gardnerianum.
Hymenopogon narasiticum.
Indigofera dosua. Ë
= Var. fomentosa.
Zriumfelta rhomboidea. 2
Mas rugosa.
Morus indica.
Oxyspora paniculata.
Pieris ovalifolia.
Rhus semialata.
— Succedaneu.
Rubus rosæfolius.
Senecio scandens.
Swertia bimaculata. £
Vaccinium dunatianum.
Graines offertes par M. BOIS
Cucurbita melanosperma (Courge
de Siam). L et
Onopordon illyricum L. var. car-. s
dunculus. 7.
\
Graines offertes par M. MOREL
Aralia sinensis.
Clematis erecta alba.
Cytisus Alschingeri.
Cytisus sempervirens.
Dimorphoteca aurantiaca.
Eucalyptus amygdalina.
— globulus.
Gallonia candicans.
Héliotrope géant var. Lemoine.
Heuchera sanguinea. ee
Polygonum Baldschuanicum. DA
Sequoia gigantea. SA
Spiræa astiulboides.
S'adresser au Secrélariat.
Le but de la Société Nationale d'Acclimatation de France est de concouri
1° à l'introduction, à l'acclimatation et à la domestication des espèces d'animau
utiles et d'ornement; 2° au perfectionnement et à {la multiplication des races
nouvellement introduites ou domestiquées,; 3° à l'introduction et à la propagation
de végétaux utiles ou d'ornement. 7
La Société se compose de membres Titulaires, membres à Vie, membres
Donateurs, membres Bienfaiteurs.
Le membre Titulaire est celui qui paie un droit d’ entrée de 10 francs et une 4
cotisation annuelle de 25 francs. à
Le membre à Vie est celui qui paie un droit d'entrée de 10 Dire et qui s'affran-
chit de la cotisation annuelle par un versement de 250 francs. i
La Société décerne, chaque année, en Séance solennelle, des récompenses.
Elle tient des séances générales bimensuelles.
La Société encourage d’une manière toute spéciale les études de Zoologie et de
Botanique appliquées en distribuant des graines et en confiant des cheptels d'ani-
maux à ses membres.
Elle publie, outre ce Bulletin, la Revue d'Histoire naturelle appliquée,
composée de deux parties et illustrée de gravures. Ces publications traitent des \
questions concernant l'élevage des animaux, la culture des plantes et particuliè- À
rement des faits d'acclimatation. ]
On y trouve des articles de fond relatifs aux applications de l'histoire naturelle :
inctallatioz :, cducation des animaux, cullure des plantes, usages, introduction, etc., etc. …
Le Bulletin est adressé gratuitement, la Revue est servie par abonnement, aux
membres de la Société, au prix réduit de 45 fr. pour chaque partie ou de 20 fr. …
pour les deux. Fi 4
Des RS
REVUE D'HISTOIRE NATURELLE APPLIQUÉE
PREMIÈRE PARTIE : MAMMALOGIE
AQUICULTURE —ENTOMOLOGIE— BOTANIQUE -—COLONISATION
SOMMAIRE, N° 6, JUIN.
P. MÉGxIN. — Les Chiens de France au front pendant la guerre. . z
M. Luc. — Les plantations de Malaisie et le Palmier à huile africain.
L.-A. Done. — Considérations générales sur l’Acclimatation des arbres et arbustes et les hivers
rigoureux. Essais et résultats d'Acclimatation de Végétaux ligneux dans le Centre de la
France (suite).
CH. RIVIÈRE. — Invariabilité du climat du Nord de l'Afrique depuis les temps historiques :
Éléphants. Carthage. Légende du grenier de Rome. Agrologie et Climatologie comparées (suite).
DEUXIÈME PARTIE : L'OISEAU
SOMMAIRE, N° 6, JUIN.
J. DELACOUR. — Le Loriot jaune de Java (illustré).
A. MERCIER. — Le Loriot en captivité.
G. Orzivry. — Élevage du Lori à collier rouge.
. À. DEecoux. — Le Lori à collier rouge.
R. BruCE HoRSFALL. — Moœurs curieuses du Tétras des Sauges (illustr 6).
Chronique ornithologique LOUE
Paris. — L. MARETHEUx imprimeur, 1, rue Cassette.
EL BULLETIN
É. DE LA
Soeiété Nationale d'Acelimatation
DE FRANCE
67% ANNÉE
L. N° 7. — JUILLET 1920
SOMMAIRE
: RC CS Pages.
Nécrologie. — Sir Ep. Loper ; Dr G. PÉREZ ; J. ROUSSEL . . . . . , . . . . EU D HN ER 97 4
Extraits des procès-verbaux des Séances de la Société . . . : . . . . . o . . . . . . . . . . 100
Séance générale du 1 mars 1920 ;
Séance générale du 15 mars 1920.
Extrait de la Correspondance :
À. ROBERTSON-PRoscHOwSKY. — Notes de la Cûte d'Azur . . . . . . . . . . ANNE 108
CRETE ET EME RES DIVERS SNS EN de AR Ne ANR MECS 109
Bibliograghie : G. GUÉNAUx. — « Ornrithologie agricole », par J. Delacour. . . . . . . . . 112
Un numéro, 2 fr. 50 : — Pour les Membres de la Société, 1 fr. 50.
\
AU SIÈGE SOCIAL
DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION DE FRANCE
: . 198, BOÜLEVARD SAINT-GERMAIN, PARIS (VII*).
Te ; 2 : ; c ;
Des cartes annuelles d'entrée au Jardin d’Acclimatation, accompagnées de
40 tickets, sont délivrées, au prix de 10 francs, aux membres de la Société,
dans nos bureaux.
14
Ed
BUREAU ET CONSEIL D'ADMINISTRATION POUR 1920
Président, M. Edmond Penaixa, Membre de l'Institut et de l'Académie de Médecine, Professeur au
Muséum d'Histoire naturelle, Paris.
{ MM. D. Bois, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle, 15, rue Faidherbe,
Vice-Présidents Saint-Mandé (Seine) ;
l Dr CaauveAu, Sénateur de la Côte-d'Or, 225, boulevard Saint-Germain, Paris.
Secrétaire général, M. Maurice Loyer, 12, rue du Four, Paris.
à MM.J. CRePiN, 55, rue de Verueuil, Paris (Séances) ;
Secrétaires CH. DKBREUIL, 25, rue de Châteaudun, Paris (Intérieur) ;
J. DerAcour, 28, rue de Madrid, Paris (Ztranger).
: Trésorier, M. le D' SkBiLLorTk, 6, rue de l'Oratoire, Paris.
Archiviste-Bibliothécaire : M. P. DE CLERMONT.
Membres du Conseil.
MM. A. CHAPPELLIER, 197, avenue Daumesnil, Paris. #
le Dr AcALur, Directeur du Laboratoire colonial du Muséum d'Histoire naturelle, 1, rue Andrieux,
Paris.
le D' P. MarcHar, Membre de l'Institut, Professeur à l'Institut [National Agronomique, 45, rue
de Verrières, à Antony (Seine).
le D' Leprince, 62, rue de la Tour, Paris.
MaïLLes, rue de l' Union, La Varenne-Saint-Hilaire (Seine).
le Dr E. TRouEsSART, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle, 61, rue Cuvier, Paris.
LecomTEe, Membre de l'Institut, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle, 14, rue des Ecoles, Paris.
P. CARIÉ, 40, boulevard de Courcelles, Paris.
L. ROULE, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle, 57, rue Cuvier, Paris.
G. FOUCHER (L'abbé), 24, rue Cassette, Paris.
P. KESTNER, Président de la Société ‘de Chimie industrielle, 38, rue Ribera, Paris.
R. Le For, 89, boulevard Malesherbes, Paris.
Dates des Séances générales et du Conseil
POUR L'ANNÉE 1920
Janvier | Février Mars Avril Mai | Novembre | Décembre À
| SÉANCES DU Conseir, le mercredi à 4 h.| 14 14 40° :| 144 19 47 45
| Séances genérales, le lundi à 3h. . , 416 À 15 26 31 99 20
! Sous-Secrion d'Ornilhologie Ligue pour
(
la Protection des oiseaux) les jeudis
Dee ele Re nue ;
42 18 15 20 44 9
eee re
Les membres de la Société qui désirent assister aux Séances générales recevront
sur leur demande les ordres du jour mensuels des séances.
Le Secrétaire général a l’honneur d'informer MM. les Membres de la Société et les
personnes qui désireraient l'entretenir, qu’il se tient à leur disposition, au siège de la
ociété, 198, boulevard Saint-Germain, tous les Lundis, de 4 à 7 heures.
Les auteurs sont informés que, les prix des tirages à part subissant des variations
fréquentes du fait de la guerre, il sera fait désormais un prix spécial pour chaque tirage
à part.
La Société ne prend sous sa responsabilité aucune des opinions émises
par les auteurs des articles insérés dans le Bulletin.
La reproduction, sans indication de source ni de nom d'auteur,
des articles publiés dans le Bulletin est interdite
NÉCROLOGIE :
C'est avec un profond chagrin que nous avons appris la
mort de notre collègue, sir Edmund Loder, un des vice-prési-
dents de la Société zoologique de Londres. Elève d’Elon et de
Cambridge, sir Edmund s'était entrainé de bonne heure par la
pratique des sports aux fatigues des nombreux voyages qu'il
devait entreprendre aux Indes, au Cachemir, en Amérique,
en Algérie et chez les Somalis Ces expéditions, souvent
aventureuses, n'avaient pas seulement pour but de voir du
pays, mais encore de recueillir ces trophées de chasse dont les
Anglais sont si fiers et d'entrer en contact plus intime avec les
animaux des faunes diverses dont, dès sa petite jeunesse, il
avait observé les mœurs avec tout l'instinct d’un naturaliste.
C'est ainsi qu’il a signalé l'existence d’une Gazelle qui avait
échappé aux. observations des explorateurs ses prédécesseurs
et qu'il déterminera un Mara que l’on avait jusqu'alors con-
fondu avec l'espèce ordinaire.
Sir Edmund Loder dut construire un hall spécial dans son
parc pour y loger des trophées de chasse qui constituent un
intéressant musée dont un Eléphant naturalisé tout entier
n’est pas la seule grosse pièce de la collection. Puis il intro-
duisit dans son vaste pare du Sussex les animaux les plus
rares des différentes faunes exotiques qui y vivent en pleine
liberté et se sont multipliés comme dans leur pays d’origine.
Aussi la promenade à travers les bois et les vallons de
Leonardslee n’était pas Loujours sans danger et je me souviens
d'y avoir été accompagné d'un peu trop près par un Mouflon
avec lequel, malgré ses avances, je n'étais nullement désireux
d'entrer en conversation.
_ Mais on pouvait bien courir quelques risques pour aller
visiter la colonie des Castors vaquant à leurs travaux hydrau-
liques sur le cours d’eau qu'ils avaient aménagé avec leur
ingéniosité habituelle ! Tout à côté était une autre colonie, non
moins prospère, de Cabiais géants ou Capibara de l’'Amazone.
Ces animaux, les plus grands des Rongeurs qui existent
aujourd hui, étaient beaucoup plus familiers que les Castors et
sortaient de l’eau où ils prenaient leurs ébats, lorsqu'ils vous
voyaient approcher, pour venir gravement vous manger dans
la main ce que vous aviez à leur offrir.
Dans d’autres cantons du parc de Leonardslee c'étaient des
BULL. SOC. NAT. ACCL. FK. ‘ 1920. — 7
98 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D ACCLIMATATION
Springboks du Cap, des Gazelles de Perse, des Maras de
l'Argentine et des Kangurous d'Australie qui frappaient vos
regards. Mais c'était la collection d'arbres et d’arbustes repré-
sentant la végétation de toutes les parties du globe qui donnaïent
au pavsage un caractère très particulier. Sir Edmund Loder
avait groupé ensemble les végétaux de la même région, de
sorte qu'on passait d'Afrique en Amérique, d'Amérique aux
Indes, des pays de plaine aux pays de montagne, des terrains
secs aux terrains humides sans que ces plantations perdissent
leur physionomie naturelle.
La collection d'arbres à feuilles persistantes, d'arbres verts
et de Rhododendrons de Leonardslee est unique au monde
el réunissait, je crois, loutes les espèces connues, ce qui a
permis à sir Edmund Loder de rectifier la nomenclature de
ces végétaux en signalant les confusions propagées par les
calalogues des horticulteurs. Le climat du Sussex favorisait
admirablement la croissance de ces plantes exotiques qui se
présentaient avec tous les avantages dont elles jouissent dars
leurs pays d’origine.
Comme les lianes dans les forêts vierges, les Rosiers grim-
pants couraient. d’un arbre à l’autre et sur les bords de la
rivière qui lraversait la propriété, on pouvait circuler sous les
feuilles gigantesques des Gunnera scabra du Chili, aussi facile-
ment que le Lapin sous les Ronces de notre pays.
Les collections d’arbres et d'arbrisseaux cultivés en plein
air à Leonardslee sont très importantes et d’un grand intérêt,
comme le montrent les catalogues qui en ont été publiés :
Conifers at Leonardslee, List of trees and Shrubs grown in the
open air at Leonardslee, London, 1913.
Elles comprennent, notamment, un bôn nombre d'espèces
des régions tempérées-ehaudes du globe : Région méditerra-
néenne, Himalaya, Chine méridionale, Sud des Etats-Unis,
Chili, Australie, Nouvelle-Zélande, Cap de Bonne-Espérance, elc.
Les Conifères y occupent une grande place puisqu'on y
compte (variétés non comprises) : une trentaine d'e Cupressus,
9 Tsuga, une trentaine de Paicea, une douzaine de Larix, plus
de 30 Abies, environ 50! Pinus, d'intéressants Phyllocladius,
Podocarpus, Saxegothæa, Fitzroya, Fokiénià, Athrotaxis, éte…
Parmi les arbres el arbrisseaux autres que les Conifères :
20 espèces de Magnolia, le Primys Winteri, des AHlicin, le
Cercidiphyllum japonicum, l'Eucommia ulmoides, dés Trocho-
D re
'
Er neuf, ao aa
NÉCROLOGIE 99
dendron aralioides, Telracentron sinense, Decaisnea F'argestü,
_ une trentaine de Perbéris, divers Cistus, le Carrieréa calycina,
divers Pittosporum, des Stuartia, des Camellia, 8 espèces de
Coriaria, plusieurs Acacia, le Quillaja Saponaria, 7 Escallonia,
des Ztéa, 12 Eucalyptus, 12 Opuntia, le Davidia involucrata,
une vingtaine de Viburnum, de nombreux O/earia, de Gaylus-
sacia, une vingtaine de Vaccinium, de très nombreux repré-
sentants de la famille des Ericacées, notamment plus de
100 espèces de Æhododendron (la plupart introduites récem-
ment de la Chine) et environ 75 hybrides, 25 espèces de Vero-
nica de la Nouvelle-Zélande, le Peumus Boldus, diverses
Proteacées (notamment des (Grevillea), des Myrica, plusieurs
Quercus, américains ou asiatiques, etc.
La courtoisie. de sir Edmund Loder, les saillies piquantes de
son esprit original lui avaient assuré le respect et l'amitié de
tous ceux qui l’approchèrent.
Sa perte sera vivement ressentie aussi bien dans les milieux
scientifiques que dans toutes les classes de la Société anglaise.
% : *
Nouùs apprenons avec regret le décès du D' Georges V. Perez,
de Quinta, Santa-Ursula, Ténériffe (Canaries). C'était un ardent
botaniste-acclimateur, auquel notre Société est redevable d’un
très grand nombre d'envois de graines de plantes utiles ou
ornementales des îles Canaries, de divers Cytises fourragers
(Tagasaste), de Juniperus Cedrus, à la propagation duquel il
s'était particulièrement attaché, celte espèce intéressante et
précieuse étant en voie de disparition dans son pays d'origine ;
de plusieurs espèces ornementales de Sialice, et surtout des
-Echium frutescents, plantes admirables pour les jardins de
la région méditerranéenne et dont une espèce porte son nom :
FE. Perezn. Nous lui devons également la publication de notes
intéressantes dans notre Bulletin.
*
M ITR
M. Joseph Roussel, chimiste, est décédé après une courte
maladie. Depuis longtemps notre collègue s'était occupé tout
spécialement de l'étude chimique du lait de Chèvre. Il était,
depuis 4896, le coliaborateur dévoué de M. J. Crepin, dans ses
études caprines.
EXTRAITS DES PROCES - VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ
SÉANCE GÉNÉRALE DU 1: MARS 1920
Présidence de M. le baron de Guerne,
Vice-Président honoraire de la Société.
Le procès-verbal de la précédente séance générale est lu et
adopté.
GÉNÉRALITÉS.
Plusieurs de nos collègues offrent des livres pour la Biblio-
thèque de la Société.
M. Maiden, directeur du Botanic Gardens de Sydney, nous
fait don de deux volumes dont il est l’auteur : Useful Native
Plants of Australia et Census of New-South Wales Plants (en
collaboration avec M. Betche). Notre collègue nous a adressé
également la MVorthen Territory Flora de Ewart et Davies,
contenant deux suppléments rédigés par lui. L'Useful Native
Plants of Australia est une rareté très difficile à trouver et
dont nous sommes particulièrement heureux de posséder ainsi
un exemplaire dans notre Bibliothèque.
Une autre rareté d'un autre ordre nous a été offerte par notre
collègue M. Charles Rivière. C'est la savoureuse « Histoire
naturelle, drolatique et philosophique des professeurs du
Jardin des Plantes, des aides-naturalistes, préparateurs, etc.,
attachés à cet établissement, accompagnés d'épisodes scienti-
fiques et pittoresques, par Isidore $. de Gosse, avec annotations
de M. Frédéric Gérard, ancien rédacteur en chef du Üiclionnaire
universel d'Histoire naturelle ».
Ce petit volume rarissime publié à Paris, en 1847, chez Gus-
tave Soudré, fut acheté par dizaines d'exemplaires aussitôt sa
publication par les professeurs du Muséuw, finement ridicu-
lisés par l’auteur. L’autodafé de ces livres brülés en masse par
leurs mains vengeresses n'empêcha pas un certain nombre
d'exemplaires de continuer à circuler, et augmenta considéra-
blement la valeur des survivants.
Nous sommes certains que nos collègues bibliophiles seront
EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 101
particulièrement heureux de savoir l'entrée à notre PBiblio-
thèque de cet ouvrage.
M. Gustave Rivière offre le 7raité d’Anatomie comparée des
Animaux domestiques, de À. Chauveau, deuxième édition, revue
par S. Arbing. Nous avons reçu également la Zoologie agricole
des Animaux nuisibles de M. Guénaux.
M. le Président rend compte, en quelques mots, de notre
Déjeuner amical du 26 février. MM. Chauveau et Lebrun, sé-
nateurs-juges, n ont pu assister à notre repas, retenus qu'ils
étaient par une audience de l'affaire Caillaux. M. de Guerne
félicite les organisateurs du succès de cette manifestation tra-
ditionnelle et tant goûtée de la vie de notre Société.
M. le comte Delamarre présente un kyste de la dimension
d'un œuf de Poule moyen, renfermant un grand nombre de
jeunes Ténias (7ænia serialis Raïllet, 1863), qu'il a trouvés,le
24 février 1920, dans l'épaule d’une Lapine où le Cénure
(Cænurus serialis P. Gervais, 1845) s'était développé dans le
tissu cellulaire intramusculaire, et dont il doit la détermination
spécifique à notre collègue, M. Mouquet.
Le cas observé par M. Delamarre n'étant pas isolé dans sa
région prouve, une fois de plus, les dangers de la divagation
des Chiens, dont les excréments, infectés d'œufs de Ténias,
souilient les végétaux dont se nourrissent les Lapins.
M. le D' Gauducheau fait une communication sur les levures
dans les préparations de viandes. En plaçant des viandes dans
une flore de levures convenable, on peut obtenir des conserva-
tions parfaites.
- À l’appui de ses explications, notre collègue nous présente,
entre autres préparations, un Canard placé depuis trois mois
dans une culture favorable et qu’il fait circuler dans l’assis-
tance. La viande de ce Palmipède, parfaitement conservée, a
l’odeur d’une bonne viande de Canard.
Par des traitements particuliers, notre collègue arrive à
transformer la saveur de certaines viandes qu’il remplace par
celle d’autres viandes. Il nous l’a prouvé par le Pâté Bourgui-
gnon servi au dernier déjeuner de la Société et qui, alors qu'il
était composé de viande de Bœuf et d’une très forte proportion
de sang, avait le goût du pâté de Lièvre.
On saisit par ce bref apercu l'importance de la très intéres-
102 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D ACCLIMATATION
sante conférence de M. Gauducheau, qui paraîtra in extenso'
dans la Revue
M. le Président souligne tout le parti que l’on pourrait tirer
dé ces procédés pour transformer, par exemple, le goût de la
viande de Baleine. Il rappelle aussi que M. Bertrand a obtenu
d’intéressantes conservations de fruits dans de l’eau ; M. Gau-
ducheau répond que l'action conservatrice ‘employée par
M. Bertrand est due à des oxydases, procédé tout à fait différent
du sien. M. Gauducheau a essayé, lui aussi, de conserver des
fruits (en l'espèce des Cerises) par les levures; le fruit s’est
conservé, mais à perdu sa couleur. Ce qui est fâcheux pour les
fruits serait, au contraire, fort heureux pour la choucroute » par
exemple, où le blanchiment du Chou est recherché.
ORNITHOLOGIE.
M. le Président annonce que le prix triennal d'Ornithologie
de la Société zoologique vient d’être attribué à notre collègue
M. Jean Delacour, sur un rapport de M. le professeur Troues-
sart.
Ce prix, fondé par M. Petit, fut décerné pour la première fois
à notre collègue M. Xavier Raspail, et pour la deuxième fois à
notre autre collègue M. van Kempen.
Nous sommes particulièrement heureux d’être ici l'interprète
de la Société d’Acclimatation pour adresser nos plus vives féli-
citations à M. J. Delacour.
Notre collègue, le D' Saverio Cannarsa, l’aviculteur-amateur
bien connu, nous éerit de Termoli (Italie) qu’il possède un Coq
de seize ans qui est resté en pleine possession de tous ses
moyens et donne de très beaux produits.
BOTANIQUE.
Notre regretté collègue, M. le D' Perez, nous avaitenvoyé de
Ténériffe une intéressante note sur la germination rebelle des
graines de quelques Légumineuses. Ce sont des conseils pra-
tiques et la réunion des procédés (eau chaude ou incision)
employés par différents auteurs dans différentes contrées pour
provoquer la germination du Sulla, du l'agasaste, de l’Acacia,
du Zathyrus lingilanus et du Psoralea bituminosa.
EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 403
Au sujet de l'introduction de la culture de la Pomme deterre
en France, sans vouloir atténuer le rôle de Parmentier comme
propagateur de ce précieux tubercule, M. Ch. Rivière rappelle
l'historique fait par notre coilègue M. Mailles, en 4914, d'après
d'intéressants renseignements trouvés dans une traduction
anglaise, Guide du fermier, 4° édition, Paris, 1772.
Or, en étudiant à nouveau ce document, M. Ch. Rivière croit
devoir résumer quelques points de culture donnés actuellement
et qui cependant paraissent bien précisés depuis plus de deux
siècles en Europe, en Angleterre surtout. Ainsi, les variétés
hâtives et tardives étaient déjà connues, puis les procédés de
multiplication par de simples veux, même par les épluchures
du tubercule, et aussi les moyens de conservation hivernale
par ensilage préconisés dans ces derniers temps.
On doit conclure de ces recherches historiques que Parmen-
tier n'était pas né quand on pratiquait déjà ces diverses
méthodes de culture. Mais la constatation la plus intéressante à
faire au sujet de la Pomme de terre, c'est l'apport direct dans
l'Ancien Monde de variétés diverses, très perfectionnées, d'une
espèce dont l'origine sauvage est restée inconnue, même en
Amérique, et dont la culture paraît remonter à de bien vieilles
civilisations.
CG OLONISATION-
Un de nos collègues fixé à Marakech (Maroc) demande des
renseignements sur les fourrages à cultiver en terrain sec ;
question intéressante, pense M. Ch. Rivière, d'autant plus que
le demandeur nous donne, sur ia situation fourragère, une
indication assez grave ainsi formulée : « Tous les ans, à peu
_ près réqulièr ement, la sécheresse et, par suite, la disette de four-
rages cause à l'élevage des pertes immenses. » Mais, ajoute
M. Ch. Rivière, il ne faut pas oublier que Marakech est déjà
dans la région des steppes, au climat excessif, et que si l’on y
trouve des Dattiers, leurs fruits sont de qualité inférieure.
Mais, comme dans cette localité existent des moyens d’'arro-
sage, il s’agit de déterminer les plantes à la convenance du
milieu et, sur ce sujet, suit une assez longue dissertation rela-
tive à l'implantation des espèces exotiques ou à la culture des
plantes indigènes.
Le Secrélaire des séances adjoint,
P. CREPIN.
104 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
SÉANCE GÉNÉRALE DU 15 MARS 1920
Présidence de M. le baron de Guerne,
Vice-Président honoraire de la Société. \
Le procès-verbal de la précédente séance est lu et adopté.
GÉNÉRALITÉS.
M. le Président salue au nom de la Société deux de nos col-
lègues présents à la séance: M la marquise de Noaïlles et
M. Alexis Komyakoff qui à pu, récemment, s'échapper de
Russie, mais dont les élevages et les collections ont été détruits
ou confisqués par les bolchevistes.
Notre collègue M. de Wildemann adresse, pour la Biblio-
thèque, une série de brochures sur la flore du Congo belge
dont il est l’auteur, ainsi que des notices sur quelques bota-
nistes belges.
M. Bois, vice-président de la Société, entrant dans la salle,
M. de Guerne présente à M. Bois, qui vient d'être nommé pro-
fesseur de culture au Muséum, les félicitations de ses collègues.
Tous sont heureux d'apprendre cette nomination que justifie
une carrière déjà longue presque entièrement passée dans les
importants services dont M. Bois devient aujourd’hui le chef.
Ses recherches originales, ses nombreuses publications et ses
voyages d’études horticoles ou coloniales en France et à
l'étranger, l'ont d’ailleurs parfaitement préparé à occuper la
chaire dont'il devient le titulaire, d'autant plus autorisé qu'il
en fut longtemps l'un des plus fermes appuis sous les profes-
seurs Decaisne, Cornu et Costantin.
Attaché au Muséum depuis le 8 mars 1872, M. Bois, après
avoir passé quelque temps dans le service de l'Ecole de Bota-
nique, fut distingué par le professeur Decaisne qui le fit entrer
au Laboratoire des graines où il oceupa bientôt les fonctions
de sous-chef et dont il devint le directeur en 1877. Deux ans
plus tard, en 1879, à la mort de Spach, M. Bois entra, en qua-
lité de préparateur, à la chaire de Botanique (classification et
familles naturelles) qu'oceupait alors le professeur Edouard Bu-
reau, l’un des vice présidents de la Société d'Acclimatation.
Pendant les sept années qu’il passa dans ce service, M. Bois,
EXTRAITS DES PROCÉS-VERBAUX DES SÉANCES. DE LA SOCIÉTÉ 105
commença la série des publications concernant la botanique
appliquée, si appréciées des spécialistes et dans lesquelles il
s est acquis la plus légitime autorité. L'une des premières en
date, sur le Physalis peruviana, fut précisément insérée en
1884, dans le Bulletin de la Société d’Acclimatation. Elle est
rédigée en commun avec Paillieux, inaugurant ainsi cette
collaboration féconde d'où est sorti ce livre excellent que nous
connaissons tous, Le Potager d’un curieux, dont trois éditions
parues en 1885, 1892 et 1899 n’ont pas épuisé le succès.
Entre temps, M. Bois, avec une incessante activité, poursui-
vail ses travaux, au laboratoire, à l'herbier, à la collection de
botanique appliquée, herborisait, enseignait, écrivait, voya-
geait. Revenu au service de la Culture dont il fut nommé
assistant en 1886, notre collègue n'eut pour ainsi dire pas à
changer la direction de ses études, le professeur Maxime Cornu
lui ayant confié tout cé qui concernait la science dans le vaste
domaine de la chaire de Culture. D'accord avec son chef et
plus tard avec le successeur de celui-ci, le professeur Costantin,
M. Bois s'appliqua dès lors à augmenter la collection de
plantes utiles des pays chauds du Muséum, l’une des plus
importantes de l'Europe, contribuant ainsi au développement
colonial de la France.
Les Sociétés savantes, les Congrès, les Expositions ont
beaucoup occupé notre collègue qui fit notamment un voyage
des plus intéressants en Extrême-Orient, en 1902, après avoir
pris une grande part aux opérations du Jury à l'Exposition
d'Hanoï. Il visita entre autres, sans parler de fructueuses
excursions en Indochine, le Jardin botanique anglais de Sin-
gapour et le magnifique établissement de science et de culture
coloniale du Gouvernement hollandais à Buitenzorg, dans l’île
de Java.
Nul doute que l’enseignement de M. Bois n'obtienne un
grand succès. Beaucoup de nos collègu®s iront certainement
entendre au Muséum les cours du vice-président dont ils appré-
cient depuis longtemps les conseils excellents donnés avec une
aménité parfaite dans les séances de la Société d’Acclimatation.
« Nous sommes d’ailleurs convaincu, ajoute M. de Guerne,
qu'il ne les fera pas à 6 heures du matin, suivant l’exemple de
son illustre prédécesseur André Thouin, sur lequel il a, du
reste, le très grand avantage d’avoir beaucoup voyagé, notam-
ment dans la zone torride. Le professeur Bois connaît ainsi
106 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
personnellement, si l'on peut dire, la flore magnifique des
pays intertropicaux dont les maîtres de la Culture au Muséum,
de Mirbel et Decaisne, pour citer seulement les plus fameux,
n'ont vu les représentants que vivants dans les serres ou
figurés dans les livres. »
AQUICULTURE.
M. le professeur Gruvel fait une communication, à la fots
biologique et pratique, sur la pêche de la Langouste royale
(Palinurus regius), en Mauritanie, et donne lecture d'une note
consacrée à la Courbine que nous avons dégustée au dernier
déjeuner amical.
À propos des pêches de Langoustes, M. le Président rappelle
qu'il a eu l’occasion de voir à Luanco, sur la côte nord de l'Es-
pagne, des goélettes employées à cette pêche et à celle des
Homards. [I remarqua alors, comme M. Gruvel dans sa commu-
nication, combien les pêcheurs prenaient peu de précaution
pour éviter la mort, en masse, des Crustacés capturés. Sur
les côtes espagnoles, ajoute M. de Guerne, on employait les
casiers, bien qu'avec de sérieuses difficultés, en même temps
que des tramails.
Au Japon, par contre, on pêche au filet; d’ailleurs là-bas, on
pêche beaucoup d'animaux marins au filet, voire même des
Cétacés.
M. Piédallu pense qu'il faudrait encourager sur les chalu-
liers pêcheurs l'emploi du moteur à gaz pauvre, comme mo-
teur auxiliaire. Notre collègue souligne sa grande qualité, celle
de tout brüler indistinetement ; tout ce qui est destructible PRE
le feu sert de combustible à ce peu difficile moteur.
COLONISATION.
Le discours que notre vice-président, M. le D' Chauveau, a
prononcé au Sénat le 27 février dernier sur les bois coloniaux
et l'élevage colonial est analysé. Avec beaucoup de raison,
M. Chauveau demande que les travaux de MM. Pierre, H. Le-
comte, À. Chevalier, soient continués et qu'une flore forestière
des colonies soit dressée ; il convient que les bois des colonies
soient connus, si l’on veut qu'ils soient utilement employés. Il
serait bon, aussi, qu'une Bourse des Bois coloniaux soit insti-
tuée en France.
EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 107
Pour le bétail, M. Chauveau dit qu’il faut organiser et diriger
l'élevage vers le maximum de production utile en important
dans nos colonies, en vue de croisements judicieux, nos races
sélectionnées.
M. Henri Poisson fait une communication sur une excursion
effectuée au Sambirano (N.-0. de Madagascar), avec M. le lieu-
tenant Decary en septembre 1949. C’est un exposé des princi-
pales cultures de cette région, l’une des plus intéressantes de
notre possession. Elle a pour but de faire connaître les mé-
thodes de culture, les efforts et les résultats obtenus par les
colons dans les cultures du Manioc, de la Vanille, du Cacaoyer,
du Cocotier, du Café, du Caoutchouc, de l'Ylang-Ylang, de la
Canne à sucre, du Maïs, du Sorgho, ainsi que dans celles des
jardins potagers, des bois, pâturages, ete. Cette communica-
tion est accompagnée de fort jolies projections.
M. Charles Rivière a la parole pour une communication tou-
chant quelques questions coloniales.
Le premier point abordé par notre collègue est l’acclimata-
tion des Dattiers du Sahara algérien aux États-Unis, dans
l’Arizona.
« En ce qui concerne ces Dattiers, dit M. Rivière, trans-
portés d'Algérie en 1900 par notre collègue M. Swingle, chef
d’un grand service agricole, aucune réponse ne nous est encore
parvenue, mais j'ai déjà pu savoir que dans l’Arizona, climat
trop steppien et d'altitude, les Dattes récoltées étaient de mau-
vaise qualité quoique appartenant à une des meilleures va-
riétés, celle dite Deglat nour, provenant du Djerid. Le tort a
été de choisir une variété des plus délicates. »
Sur la demande de M. le Président, M. Rivière nous fera le
26 avril une conférence sur l’acclimatation des Dattiers algé-
riens en Amérique et en Australie, car les Anglais ont fait en
Nouvelle-Galles du Sud des essais intéressants.
M. Rivière nous parle, ensuite, de la vague de froid qui en
1917 a gelé des millions de Caféiers au Brésil. Jusqu'ici, malgré
de pressantes démarches, il n’a pas été possible d’avoir des
renseignements positifs et concordants sur cet intéressant phé-
nomène météorologique.
La dernière question abordée par notre collègue est celle de
l’utilisation de la chaleur solaire comme force motrice en ma-
«
108 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
tière hydraulique. Des résultats assez probants auraient été
obtenus dans l’Arizona à l’aide d’un appareil assez compliqué,
dit appareil Schuman.
«Le principe, ditnotre collègue, se rapprochede celui de Mou-
chot ; mais celui-ei est plus simple grâce à un système spécial de
miroirs paraboliques. Son application faite au Jardin d’Essai
d'Alger en 1885, sous ma direction, n'a donné qu'un très
faible résultat et nullement pratique, car il faut beaucoup de
temps pour mettre l'appareil en marche, attendre certaines
heures du jour pour avoir un certain degré d'insolation. En
résumé, tous les pays dits chauds ont souvent des degrés acti-
nométriques aux effets atténués par la vapeur d’eau, par de
légers nuages et par les poussières de l’air en temps de siroco,
surtout dans le Nord de l'Afrique. Ces régions nord-africaines,
même sahariennes, ne sont pas toujours à atmosphère de
grande diathermanéité, comme on le pense généralement. »
Le Secrétaire des séances,
PIERRE CREPIN.
EXTRAITS DE LA CORRESPONDANCE
NOTES DE LA COTE D'AZUR
Par A. ROBERTSON-PROSCHOWSKY.
Je vous envoie pour présenter à nos collègues des échantil-
lons d’une plante, qui a joué un rôle important dans l’an-
cienne industrie du papier en Chine. C’est le Zetrapanax papy-
rifer G. Koch (Aralia papyrifera Hooker, fatsia p. Bentham),
indigène en Chine et à l’ile de Formose. Par des procédés assez
primitifs, les Chinois fabriquent un papier de qualité tout à
fait supérieure en ulilisant la moelle, qui est abondante et
d'une blancheur de neige.
J'ignore si celte industrie est encore très importante en
Chine, et si cette plante, d'une cullure très facile, peut avoir
une importance quelconque pour la fabrication de papier supé-
rieur par des procédés moins primitifs.
C'est, à Nice, une plante ornementale, de beauté hors ligne,
et possédant au plus haut degré l'aspect dit « tropical ». Les
CHRONIQUE GÉNÉRALE ET FAITS DIVERS 109
feuilles, à part celles de quelques espèces à feuilles composées
pennées, sont les plus grandes des feuilles de Dicotylédones
de mon jardin, et mesurent quelquefois jusqu'à 150 (dont
environ la moilié sur le pétiole). Le limbe est palmatilobé. C’est
un arbuste de croissancerapide, pouvant s’accroître de 2 mètres
par an, là où le lerrain est fertile et humide. C’est une plante
envahissante, produisant des tiges en nombre autour de la
plante mère, surtout si, en enfoncant une bêche, on coupe les
racines, dont alors le moindre morceau produit une plante.
Cette plante est rustique ici, et seulement par des gelées excep-
tionnelles les feuilles tombent, mais sont vite remplacées par
des nouvelles au printemps. Un groupe de tiges, penchant gra-
cieusement de tous côtés et portant ces énormes feuilles, pro-
duit un effet décoratif comme bien peu de plantes peuvent le
faire, surtout lorsque les grandes inflorescences sont dévelop-
pées. Les fleurs individuelles sont petites, insignifiantes, de
couleur blanc jaunâtre, mais leur ensemble est très orne-
mental.
CHRONIQUE GÉNÉRALE ET FAITS DIVERS
À propos des Gobayes. — La vente de la collection de sir Ed. Loder.
— La Gélinotte en Norvège. — L’Exposition de volailles de Boston.
Les éleveurs ont créé et fixé de nombreuses races de Cobayes
ou Cochons d'Inde. On les élève comme animaux de luxe,
mais très prolifiques, et d’un entretien facile, ils pourraient
fournir à l'alimentation un appoint qui ne serait pas à dédai-
gner, car leur chair est aussi bonne que celle des meilleurs
Lapins. On en a des espèces noires, blanches, fauves-rouge et
fauves-chocolat, des dorés et des argentés, des panachés, des
poils ras et des angoras que les amateurs ont baptisés Cobayes
d'Abyssinie ou du Pérou, sans que rien puisse justifier ces
désignations géographiques, si ce n’est que c'est au Nouveau
Monde qu'appartiennent toutes les espèces de Cavidés, Agoutis,
Pacas, Cabiais et Maras.
Dans le récit de son voyage en Espagne en 1680, la comtesse
d'Aulnoy raconte que quelques-unes des dames qui vinrent lui
rendre visite à Bayonne « avaient un petit Cochon de lait sous
I10 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D ACCLIMATATION
le bras, comme nous portons nos pelits Chiens. Il est vrai
qu'ils étaient fort décrassés, dit-elle, et qu'il y en avait plu-
sieurs avec des colliers de rubans de différentes couléurs :
mais vous Conviendrez que c'est une inclination fort bizarre et
je suis persuadée qu'il y en à beaucoup entre elles dont le goût
est trop bon pour s'actommoder de cetle coutume. Il fallut,
lorsqu'elles dansèrent, laisser aller dans la chambre ces vilaïns
animaux et ils y firent plus de bruit que dés lutins ».
Nous avons déjà appelé l'attention (V. Pulletin, 15 avril
1913) sur cette curieuse assertion de la noble voyageuse dans
l'espoir que quelques-uns de nos lecteurs pourraient élucider un
fait qui nous paraissait sujet à caution. M"° d’Aulnoy était
peut-être fort ignorante des choses dé là Nature êt a pu prén-
dre au pied de la leitre le nom de Cochons donné aux petits
animaux des dames de Bayonne. Il est probable que c’est par
l'Espagne que les Cochons d'Inde furent introduits d'Amérique
en Europe et naturellement les villes pyréneennes durent être
les premières à les recevoir et à les populariser.
x
MENEX
À la suite de la mort regrettable de Sir Ed. Loder, une partie
de la belle collections d'animaux dont notre collègue avait
orné son parc de Leonardalee est mis en vente. Parmi les ani-
maux ainsi offerts aux amateurs, nous notons des Cabiais
(Capybara d'Amérique), des Cerfs et Mouflons de diverses
espèces et des Nandous blancs. Le Bulletin de la Société d’Ac-
climatation a consacré en 1913, pages 97 et suivantes, un long
article de M. P. A.-Pichot, aux Capybaras dont l’acclimatation
-àa réussi admirablement chez quelques amateurs anglais et
français.
LS
# x
La grande consommation de Gélinottes, quise fait en Norvège,
menace cet excellent gibier d’une extinction complète dans ce
pays, si l’on n’en réglementé pas la chasse avant qu'il ne soit
trop tard. En Norvège, c'est au moyen de collets que les chas-
seurs du pays capturent cet Oiseau et un habile tendeur peut,
pendant une saison d'hiver, se faire pour 4.000 où 2.500 francs
de revenu; élant donné que la Gélnotte se vend 70 centimes
sur le marché, cette somme réprésente une destruction de plus
de 2.000 prises par chasseur, ce qui n’a rien d'extraôrdinaire.
CHRONIQUE GÉNÉRALE ET FAITS DIVERS 111
Mais, de fait, la destruction est encore plus grande, car les
Renards.et les Corbeaux visitent les tendues avant le chasseur
et [ui emportent au moins la moitié de ses prises.
La Gélinotte était autrefois un gibier très commun dans nos
montagnes et nos forêts alpe<tres; on n’en trouve plus que de
rares individus dans les Ardennes, Le Jura, les Vosges. Un
vieux traité de Vénerie dit que les rois ont chassé la Gélinotte
dans la forêt de Compiègne; le marquis de Cherville, dans son
ouvrage sur les Oiseaux de chasse, assure que la Gélinotte
manifeste une certaine tendance à reparaître dans les forêts de
la Marne et de la Haute-Saône. On pourrait facilement aider à
ce repeuplement en mettant des œufs de Gélinottes de Norvège
dans les nids de nos Faisans communs.
C'est de cette façon que le Grand Tétras a été réintroduit en
Ecosse vers 1828, au moyen d'œufs envoyés de Suède, qui
furent placés dans les nids du Petit Tétras à queue fourchue.
On fit aussi plusieurs importations d'Oiseaux vivants, notam-
ment un lot de 48 Grands Tétras qu'on lächa dans les bois de
lord Breadalbane. Le Grand Tétras avait disparu de la faune
britannique depuis la fin du xvnr° siècle; il s’est de nouveau
répandu dans les forêts et les montagnes favorables à son exis-
tence.
L'Association des Éleveurs de volailles de Boston a célébré,
au mois de janvier dernier, le 70° anniversaire de l’introduc-
tion des Expositions de volaille en Amérique par une Exposi-
tion monstre qui n’a pas réuni au Palais des Arts mécaniques,
moins de 4.827 lots de Volailles, 438 de Lapins, 227 de Cochons
d'Inde, sans compter les œufs et les accessoires de l’aviculture.
La première Exposition de Boston avait eu lieu en novembre
1849, à l'instigation de M. James Pedder, le directeur du Culti-
valeur Bostonien, dans le Jardin publie de la ville et avait déjà
pu réunir 1.423 Oiseaux appartenant à 219 exposants. Les races
étaient à peu près les mêmes que celles que nous connaissons ;
mais les Plymouth Rocks étaient fauves ou couleur perdrix et
n'avaient aucun rapport avec les Plymouth Rocks d'aujour-
d'hui. I y avait déjà des Leghorns blancs et de plusieurs
autres nuances d’origine italienne; M. Webster exposa une Oie
sauvage avec ses cinq jeunes. Le nombre des visiteurs de cette
première Exposition fut évalué à 10.000.
BIBLIOGRAPHIE
Ornithologie agricole. Oiseaux utiles et nuisibles à l Agri-
culture, par Georges GUÉNAUX, 2° édition revue et augmentée,
| volume in-18 de 396 pages, avec 153 figures. J.-B. Baillière
et fils, 19, rue Hautefeuille. Paris, 1920. (Prix : 7 fr. 50)
L'Ornithologie Agricole est un excellent ouvrage pratique,
que consulteront avec profit tous ceux qui s'intéressent aux
, Oiseaux, et que devront lire les habitants des campagnes; ils y
apprendront à connaître et à aimer les créatures ailées qui les
entourent et à apprécier les services que nous rendent l'immense
majorité d’entre eux.
Au début du livre, le lecteur trouvera sur la classe des
Oiseaux des considérations générales zoologiques que chacun
devrait avoir présentes à la mémoire; les grandes lignes de
l’organisation de ces êtres y sont tracées de façon claire, pré-
cise et simple; quiconque les lira aura des notions suffisantes
sur ce point.
Les Oiseaux indigènes, que l’auteur passe en revue, sont
divisés ici en sept ordres : Rapaces, Passereaux, Grimpeurs,
Pigeons, Gallinacés, Échassiers et Palmipèdes; c’est, on le voit,
une classification fort simple, connue de tous de longue dateet
qui convient à un ouvrage de vulgarisation.
Les diverses espèces sont décrites, avec les particularités de
leurs mœurs, et leur degré d'utilité ou de nocivité par rapport
à l'Homme. De nombreuses illustrations ornent cette partie du
texte, permettant aux personnes qui débutent dans l’étude des
Oiseaux de reconnaître facilement les espèces.
La dernière partie de l'ouvrage est consacrée à la protection
des Oiseaux; on y examine successivement les causes princi-
pales de leur diminution (oiselage, plumasserie, dénichage,
déboisement, migration, ennemis uaturels), et le rôle des
Oiseaux en agriculture (thèse ornithophile, thèse entomologique,
degré d'utilité des Oiseaux insectivores, nécessité de protéger
les Oiseaux utiles, leur colonisation et les moyens de favoriser
leur multiplication). La bonne cause est défendue avec chaleur,
mais aussi avec impartialité. Nous regrettons seulement que
l’auteur paraisse ignorer la Zique Francaise pour la Protection
des Oiseaux et les bons résultats qui ont déjà été obtenus grâce
à son activité et à sa propagande. Jean DELACOUR.
Le Gérant : À. MARETHEUX.
Paris. — 1. MARETHEUX, imprimeur, 1, rue Cassette.
Graines offertes par M. GAGE,
superintendant du Jardin royal
botanique de Darjeeling, à
Calcutta (Inde).
_ * Plante rustique.
* Plante demi-rustique.
Astilbe rivularis *
Casearia Vareca.
Cassia lævigata.
— occidentalis.
= UINTREE
Cautleya lutea.
Celastrus Championi.
Cotoneaster frigida *.
Desmodeum tiliæfolium*.
ÆEdgeworthia Gardneri **.
Erythrina arborescens.
Fraxinus floribunda **.
Hypericum patulüm **.
= reptans *.
Iles fragilis.
— insignis.
Ligustrum confusum *.
Magnolia Campbelli **,
Michelià Cathearti.
Mucuna macrocarpa.
Osbeckia nutans.
Pittosporum floribundum.
Piptanthus nepalensis **.
Porana racemosa.
Prunus Puddum.
— nepalensis.
Quercus incana.
Rhododendron cinnabarinum.
— Dalhousiz.
— Falconert.
LA Khasianum.
— nigrum.
— verbasciflorum.
, Magnolia Campbelli,
EN DISTRIBUTION
Sonchus arvensis *
Styraxz Hookeri.
Zanthozylum acanthopodium.
2e LISTE.
Eriobotrya Hookeriana.
Irichosanthes palmat«.
Moœsia chisia. ,
Nyssa sessiliflora.
Osbeckia siellata.
Oxalis corniculata.
Rosa macrophylla.
3° LISTES
Belula Bhojpaltra.
Bœhmeria platyphylla.
Cotoneaster acuminata.
— microphylla.
Dobinea vulgaris.
Hypericum patulum.
Leycesteria formosa.
Lonicera hispida.
à fleurs
rouges.
Michelia excelsa.
Salixz calyculata.
— orecphila.
Sambus adnata.
Spiræa bella.
Swertia Hookeri.
4° LISTE
Alnus nepalensis.
Berberis nepalensis.
Buddleia asiatica.
Callicarpa rubella.
Edgeworthia Gardneri.
Eryptolepis elegans.
Ficus Hookeri.
Gaullheria nummularioides.
Gynura nepalensis.
Hedychium Gardnerianum.
Hyymenopoyon parasiticum.
Indigofera dosua. :
= — var. lomentosa.
Zriumfella rhomboidea.
Maæsa rüugosa.
Morus indica.
Ozyspora paniculala.
Pieris ovalifolia.
Rhus semialata.
— succedanea.
Rubus rosæfolius.
Senecio scandens.
Swertia bimaculata.
Vaccinium dunalianum.
Graines offertes par M, BOIS
Cucurbita meurtre (Courge
de Siam).
Onopordon illyricum L. var. car-
dunculus.
Graines offertes par M. MOREL
Aralia sinensis.
Clematis erecta alba.
Cytisus Alschingeri.
Cytisus sempervirens.
Dimorphoteca aurantiace.
Eucalyptus amygdalina.
— globulus.
Gallonia candicans.
Héliotrope géant var, Lemoine.
Heuchera sanguinea.
Polygonum Baldschuanicum.
Sequoia gigantea.
Spiræa astilboides.
S'adresser au Secrélariat.
Offres et demandes réservées aux membres de la Société.
OFFRES
- Plusieurs milliers Volailles et Lapins, visibles tous les jours. À vendre : Caretons ? à 3 mois, eu
Rouen, Coureurs-Indiens, de ferme. — Jeunes Canes de l’année, — Poulettes 2 à 3 mois. — Oisons 233
mois. — Lapins havanes, Beveren, Géants noirs, communs, etc. — Grand choix Vclailles de tous âges
et Lapins. -
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Oryctles nasicornis (Rhinocéros), larves, nymphes et adultes.
«M: Jean Rostand, Cambo, Basses-P yrénées.
Û V . é L
Der % k û 1
[A { a à ?
; Le but de la Société Nationale d'Acclimatation de France est de concourir :
"s {° à l'introduction, à l’acclimatation et à la domestication des espèces d'animaux
utiles et d'ornement; 2° au perfectionnement et à la multiplication des races.
nouvellement introduites ou domestiquées; 3° à l'introduction et à la propagation
ReT de végétaux utiles ou d'ornement.
nn. La Société se compbse de membres Titulaires, membres à Vie, membres
NS Donateurs, membres Bienfaiteurs.
NE Le membre Titulaire est celui qui paie un droit d'entrée de 10 francs et une
cotisation annuelle de 25 francs.
Le membre à Vie est celui qui paie un droit d'entrée de 10 francs et quis ‘affran:
chit de la cotisation annuelle par un versement de 250 francs.
La Société décerne, chaque année, en Séance solennelle, des récompenses.
Elle tient des séances générales bimensuelles.
La Société encourage d’une manière toute spéciale les études de Zoologie et de
Botanique appliquées en distribuant des graines et en confiant des cheptels d’ani-.
maux à ses membres.
Elle publie, outre ce Bulletin, la Revue d'Histoire naturelle appliquée,
composée de deux parties et illustrée de gravures. Ces publications traitent des
questions concernant l'élevage des animaux, la culture des plantes et particuliè-
rem ent des faits d’acclimatation.
On y trouve des articles de fond relatifs aux applications de l’histoire naturelle :
installation, éducation des animaux, cullure des plantes, usages, introduction, ete., etc.
Le Bulletin est adressé gratuitement, la Revue est servie par abonnement, aux
membres de la Société, au prix réduit de 15 fr. pour chaque partie ou de 20 fr.
pour les deux.
REVUE D'HISTOIRE NATURELLE APPLIQUÉE
PREMIÈRE PARTIE : MAMMALOGIE
AQUICULTURE —ENTOMOLOGIE— BOTANIQUE — COLONISATION
SOMMAIRE, N° 7, JUILLET.
A. GRUYEL. — La Courbine:
R. ROLLINAT. — Le commerce des fourrures dans un chef-lieu de canton de la France centrale.
H.-L. Poisson. — Quelques mots sur l’utilisation du Satra de Madagascar.
L.-A. Done. — Considérations générales sur l’Acclimatation des arbres et arbustes et les hivers
rigoureux. — Essais et résultats d’acclimatation de Végétaux ligneux dans le Centre 2 la
France (suite et fin). à
: CH. RIVIÈRE. — Invariabilité du climat du Nord de l'Afrique depuis les temps historiques :
Éléphants ; Carthage ; Légende du grenier de Rome : Agrologie et Climatologie comparées (suite).
Chronique générale et Faits divers.
DEUXIÈME PARTIE : L'OISEAU
SOMMAIRE, N° 7, JUILLET.
we T. PAGE. — Reproduction du Merle à ailes ne (illustré). 2 x
we . OLLIVRY. — La Perruche à ailes d'or.
ie CG. FoucHER. — Quelques notes sur la manière de se procurer les insectes NACRE NES
à la nourriture des Oiseaux.
Chronique ornithologique (illustrée).
%,
Paris. — L. MARETHEUx imprimeur, 1, rue Cassette.
74
BULLETIN
€
DE LA
Sueété Nationale d'Aeclimatatin
DE FRANCE
67% ANNÉE
N° 8. — AOÛT 1920
ë SOMMAIRE
; Pages
D' J. PELLEGRIN. — La nouvelle section d'Aquariums et de Terrariums. . . . : . . . . . 113
Extraits des procès-verbaux des Séances des Sections : j
DÉARNUS BÉRÉAIE CHEN AN NOIRE LE AUS Re A een RL 116
Séance générale du 26 avril 1920 . - . . . . . . . . PE AE AE CUBA LEE (A LE 121
Extrait de la Correspondance :
D ROBERTSON-PROSEHOWSKY. — À propos du Musa paradisiaca. . . . . . . . . . . . . . 123
one qenéralene mA tsidivers 1,2 (LM QT AE ANNUAL REIN 124
Li Fonte - 1 ES MERE RAA Sen ee A RSS 127
Un numéro, 2 fr. 50 : — Pour les Membres de la Société, 1 fr. 50.
AU SIÈGE SOCIAL
DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D ACCLIMATATION DE FRANCE
198, BOULEVARD SAINT-GERMAIN, PARIS (VIT).
Des cartes annuelles d'entrée au Jardin d’Acclimatation, accompagnées de
A0tickets, sont délivrées, au prix de 10 francs, aux membres de la Société,
dans nos bureaux.
BUREAU ET CONSEIL D'ADMINISTRATION POUR 1920
ufr Président, M. Edmond. Perrier, Membre de l’Institut et de l’Académie de Médecins, Professeur a
CAR Muséum d'Histoire naturelle, Paris.
2 ( MM. D. Bois, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle, 15, rue Faidherbe,
Saint-Mandé (Seine) :
Dr CHAUVEAU, Sénateur de la Côte- d'Or, 225, boulevard Saint-Germain, Paris.
Vice-Présidents |
9 Secrétaire général, M. Maurice Loyer, 12, rue du Four, Paris.
FR MM.J. CREPIN, 55, rue de Verneuil, Paris (Séances) ;
mé Secrétaires Ce. DEBREUIL, 25, rue de Châteaudun, Paris (Intérieur) ;
œ J. DELACOUR, 28, rue de Madrid, Paris (Ztranger).
Trésorier, M. le D' SkBiLLorTe, 6, rue de l'Oratoire, Paris.
Archiviste-Bibliothécaire : M. P. DE CLERMONT. À |
Membres du Conseil.
MM. A. CHAPPELLIER, 197, avenue Daumesnil, Paris. ;
ga le D' Acaazmr, Directeur du Laboratoire colonial du Muséum d'Histoire naturelle, 1, rue Andrieux..
È Paris.
ie le D° P. Marcaz, Membre de l'Institut, Professeur à l’Institut [National Agronomique, 45, rue
ve de Verrières, à Antony (Seine).
le D' LePRINCE, 62, rue de la Tour, Paris.
MaAïLLES, rue de l'Union, La Varenne-Saint-Hilaire (Seine).
le Dr E. TROUESSART, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle, 61, rue Cuvier, Paris.
LecouTEe, Membre de l’Institut, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle, 14,rue des ÉERIEES Paris.
P. CARIÉ, 40, boulevard de Courcelles, Paris.
L. ROULE, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle, 57, rue Cuvier, Paris.
G. Foucæer (l'abbé), 24, rue Cassette, Paris. À
+ P. KesINeR, Président de la Société de Chimie industrielle, 38, rue Ribera, Paris.
74 R. Le Forr, 89, boulevard Malesherbes, Paris. }
4 | Dates des Séances générales et du Conseil
POUR L'ANNÉE 1920
st Janvier || Février Ï Mai | Novembre
4 SÉANCES DU ConsEïz, le mercredi à 4 h.
Séances genérales, le lundi à 3 h.
CE
| Sous-SECTION d'Ornilhologie (Ligue pour
se la Protection des oiseaux) les jeudis
a 57h. :
Les membres de la Société qui désirent assister aux Séances générales recevront "
sur {eur demande les ordres du jour mensuels des séances. !
Le Secrétaire général a l’honneur d'informer MM. les Membres de la Société et les -
PRE qui désireraient l’entretenir, qu’il se tient à leur disposition, au siège de la «
ociété, 198, boulevard Saint-Germain, tous les Lundis, de 4 à 7 heures.
Les auteurs sont informés que, les prix des tirages à part subissant des variations
_ fréquentes du fait de la guerre, il sera fait désormais un prix spécial pour chaque tirage
à part.
2 La Société ne prend sous sa responsabilité aucune des opinions émises
ÿ par les auteurs des articles insérés dans le Bulletin.
La reproduction, sans indication de source ni de nom d'auteur,
des articles publiés dans le Bulletin est interdite,
LA NOUVELLE SECTION D'AQUARIUMS
ET DE TERRARIUMS
Par le Dr JACQUES PELLEGRIN.
Un certain nombre de nos collègues ont pensé qu'il y avait
lieu de créer, au sein de la Société, une nouvelle Section réu-
nissant tous ceux qui s'intéressent aux petits animaux et aux
plantes aquatiques ou terrestres, susceptibles de peupler aqua-
riums et terrariums, C'est-à-dire ces vases, ces récipients, ces
abris de modèles variés, destinés à prendre place dans nos
demeures qu'ils contribuent à embellir et à orner, tandis que
le petit mcende qui les habite est pour nos yeux un charme
continu, pour notre esprit une perpétuelle distraction.
Appelé au grand honneur de présider aux destinées de ce
nouveau groupement, je vais m'’efforcer de retracer brièvement
quelle est sa raison d’être, quels seront ses principaux objec-
tifs, ses moyens d'action, à quel avenir il peut prétendre.
J'ai montré (1) combien, avant la guerre, était développée à
l’étranger, surtout dans les pays germaniques, la mode des
aquariums et des terrariums. Elle avait donné naissance à
toute une industrie florissante, englobant à la fois importa-
teurs, éleveurs, négociants et fabricants d'appareils de toutes
sortes. De nombreuses Sociétés, établies dans les principales
villes, réunissaient à la fois professionneis et amateurs.
Si la France s'était laissé quelque peu distancer, elle n’était
cependant pas restée étrangère à ce mouvement. Plusieurs
Sociétés propageaient chez nous le goût des jolis animaux
- exotiques et des plantes décoratives, l’une d'elles « Aquaria »,
dont je suis heureux de retrouver parmi nous plusieurs des
membres les plus sympathiques, avait même groupé dans son
sein la plupart des amateurs parisiens. Des expositions parti-
culièrement réussies, comme celle organisée en 1914 au Jardin
d'Acclimatation, avaient su intéresser le grand public. Un mou-
vement était donc né qui allait porter ses fruits quand écelata la
gigantesque conflagration qui devait bouleverser le monde.
Aujourd'hui que le calme est revenu, semble-t-il, il s'agit de
(1) Les Poissons d'ornement exotiques et leur commerce, par le D" J.
Pellegrin. Revue Hist. nat. appliquée, 1'e partie, 1920, n° 1, p. 1.
BULL, SOC. NAT. ACCL. FH. 1920. — 8
114 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
renouveler l'effort interrompu pendant ces cinq années de
guerre et d’'après-guerre. La Société nationale d’Acclimatation,
plus que toute autre, est qualifiée pour prendre l'initiative de
cette remise en marche, car notre nouvelle section « Aqua-
riums et ferrariums » rentre äbsoluméent dans son cadre.
N’exislait-elle pas déjà en fait, sinon en titre? Il suffit pour
s'en convaincre de jeter un coup d'œil sur la collection de
notre Bulletin où une part si importante est réservée à l'intro-
duction et à la multiplication des jolies espèces ornementales
d'animaux et de plantes. Est-il besoin de rappeler encore
aujourd'hui, pour n’en citer qu'un exemple entre mille, que
c'est à l’un de nos anciens collègues, Carbonnier, qu’on est
redevable de l'introduction en France, il v a un demi-siècle
déjà, du ravissant Macropode, l’un des plus séduisants et des
plus curieux parmi les Poissons d’aquarium.
N'opérant qu'en champ clos, qu’en espace limité, nous pou-
vons aller de l’avant. Point d’acclimatations intempestives à
redouter. Quand on travaille en pleine nature, sur des animaux
étrangers qu on remet en liberté, on n’est pas toujours sûr de
rendre service, car parfois les espèces introduites ne valent
pas celles dont elles vont prendre la place. Pour nos char-
mantes bestioles d'appartement nous n’avons pas à craindre de
pareils mécomptes. Pourvu qu'elles soient jolies ou intéres-
santes, nous pourrons les propager sans arrière-pensée.
Et maintenant quelle va être l'étendue de notre nouveau
domaine ?
Laissant de côté les Oiseaux de volière et les petits Mammi-
fères de la basse-cour et de la mäison qui se rattachent aux Sec-
tions d'Ornithologie ét de Mammalogie, nous nous occupérons
des animaux dé tous les autres groupes.
Les Reptiles nous arréteront peu. Les Serpents sont un
objet de répulsion pour beaucoup, quoiqu’en grand nombre se
montrent parfaitement inoffensifs et que quelques-uns soient
parés des couleurs les plus brillantes, mais il s’agit de plaire
ebils sont antipathiques, donc il n’y a pas lieu d’insister. Par
contre, lés pacifiques Tortues terrestres pourront peupler nos
jardins et certaines espèces aquatiques prendront place dans
lés pelits bassins et les aquariums. Parmi lés Lézards il en est
de bien jolis ou de bien curieux, comme les Caméléons, qui
formeront une population de choix pour les errariums.
Déjà les Batraciens nôus reliendront davantage. Si parmi
LA NOUVELLE SECTION D'AQUARIUMS .ET DE TERRARIUMS 115
a
les Grenouilles Bruyantés, dônt le chant, hélas! ne peut riva-
liser avec celui des Oiseaux que sous le rapport de l'intensité,
il én ést assez peu que nôus puissions abritér dans nos
demeures ; en revanche, les élégants Tritons et les Salämandres
viendront prendre place dans des appareils spécidux, adaptés à
leurs mœurs amphibies et qu'on désigne sous le nom d'aqua-
terrariums.
Mäis C'est la classe des Poissons qui, de beaucoup, nous
fournira le plus d'éléments intéressänts. Quantité d'espèces
indigènes ou exotiques nous séduiront par l'élégance de leurs
formes ou la richesse de leur coloration, d’autres retiendront
notre attention par leur aspect bizarre ou par leurs mœurs
curieuses à observer.
Parmi les fn vertébrés, il en est d’aquatiques comme certains
Crustacés et divers Mollusques, qui viendront compléter la
population des aquariums, mais c'est surtout aux espèces
aériennes comme les Insectes que nous réserverons la plus
large plâce. Les uns nous ättireront à cause de la variété, de
là beauté de leurs teintes, de la délicatesse, de l'étrangeté de
leurs formes, d’autres se confondant, se « mimélisant » avec
les plantes sur lesquelles ils vivent, seront un perpétuelobjetde
curiosilé. Tous seront conservés dans des cages appropriées à
leur genre de vie et qu'on peut appeler insectariums.
Mais le règne végétal ne sera pas non plus négligé. Sans
nous occuper des grandes plantes ornementales des serres ou
des jardins étudiées däns les sections de Botanique et de Colo-
nisalion, nous nous consacrerons aux nombreuses espèces qui
peuvent se cultiver dans les aquariums ou les terrariums et qui
constituent un milieu harmonieux et élégant pour nos intéres-
_sants pensionnaires.
En ce qui concerne le programme de nos futurs travaux,
nous nous réunirons chaque mois au siège de notre Société.
_ Chacun viendra faire part de ses observations, donner ou sol-
liciter des conseils. Ce sera ainsi une école de renseignements
mutuels où chaque amateur tiendra ses collègues au courant
de l’état de ses élevages, de ses réussites, de ses insuccès
même, car ils portent en eux leur enseignement, indiquera les
moyens de se procurer où de Cotsérver les espèces les plus
remarquables. Mais dans une section où le côté esthétique
tient une Si largé place, il n’est rien de tel que de parler direc-
tement aux yeux. Nous organiserons donc des excursions, nous
116 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D ACCLIMATATION
nous transporterons chez les principaux éleveurs qui nous
feront visiter leurs collections et conslater sur place l’origina-
lité. ou l’ingéniosité de leurs dispositifs, admirer leurs plus
beaux sujets.
Enfin, il entrera dans nos vues de stimuler le zèle de tous
par l’organisation de concours, d'expositions. La Société d’Ac-
climatalion se fera certainement un devoir de réserver quel-
ques-unes de ses récompenses à ceux qui se seront distingués
dans la conduite de leurs élevages, qui auront réussi à intro-
duire ou à multiplier les formes les plus rares et les plus inté-
ressantes.
Notre nouvelle Section est done appelée, je l'espère, à prendre
un rapide essor, car elle doit réunir non seulement ceux que,
jadis, on appelait des « curieux de la Nature », mais encore
tous les amateurs de jolies choses, de bibelots rares et pré-
cieux. Les spécialistes, les savants devront s’y rencontrer avec
les artistes et les gens du monde; mais ce sont les dames qui,
j'en suis certain, répondront en plus grand nombre à notre
appel, elles qui veillent, avec cet inimitable bon goût francais,
à maintenir l’agrément de nos demeures et le charme de nos
foyers.
EXTRAITS DES PROGES - VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ
SÉANCE GÉNÉRALE DU 19 AVRIL 1920
Présidence de M. Boïs, Vice-Président de la Société.
Le procès-verbal de la précédente séance est lu et adopté.
DÉCës.
Nous avons le regret d'apprendre la mort de notre collègue
M. le baron de Paranä, de Rio-de-Janeiro.
GÉNÉRALITÉS.
Le Conseil, dans sa séance du 14 avril dernier, a admis onze
nouveaux membres dont la liste paraîtra au Bulletin.
EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 117
M. le Président fait part des nouvelles obtenues sur le sort
de notre collègue le D' Chalmers-Mitchell, parti pour traverser
l'Afrique du nord au sud en avion, L'appareil que montait
notre collègue et cinq compagnons s’écrasa le 26 février der-
nier à Tahora, près du lac Tanganyka. Fort heureusement
l'avion ne prit pas feu, malgré la perforalion des réservoirs et
notre collègue s’en tira avec des contusions. Nous félicitons
vivement M. le D’ Chalmers-Mitchell d’avoir pu revenir sain et
sauf de cette dangereuse mission et nous espérons pouvoir, un
jour. publier un compte rendu de son voyage au-dessus du
continent noir.
M. J. Lewis Bonhote fait hommage à la Société de son
ouvrage « Vigour and Heredity ».
M. P. Roy, haut commissaire du Canada à Paris, envoie le
dernier Annuaire du Canada (1918) (édition jubilaire).
La Compagnie du P.-L.-M. fait don de son Agenda pour
1920. Ce volume relate les efforts faits par le Service agricole
-de la Compagnie pour développer les productions fruitières et
maraîchères. La Compagnie a ajouté à cet envoi plusieurs bro-
chures de propagande sur la culture du Prunier,les pépinières
d’Arbres fruitiers, etc.
Un autographe intéressant est offert à la Société par M. Ch
Rivière : c’est une lettre que lui adressait le maréchal de Mac-
Mahon, alors gouverneur général de l’Algérie, dalée de mai
1870. Elle est relative à une tentative d’acclimatation du
Martin-triste, envoyé de Madagascar par M. Grandidier pour
combattre les invasions de Sauterelles en Algérie.
Le maréchal de Mac-Mahon, membre de notre Société, se
proposait, au cas où les renseignements recueillis offriraient
quelque intérêt, de les soumettre à M. Drouyn de l’Hüys, alors
notre président. Mais ces renseignements furent négatifs
comme, d’ailleurs, toutes les tentatives renouvelées en 1884
par M. Charles Rivière qui en a rendu compte dans une bro-
chure de 1890 que possède notre bibliothèque et qui conclut au
rôle inefficace de cette espèce d’acridophage, tout au moins en
Algérie.
Notre collègue offre également, pour notre Bibliothèque, une
importante suite de brochures dont beaucoup sont actuelle-
ment épuisées et rares.
118 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
M. le Président remercie, au nom de la Société, notre géné-
reux collègue qui enrichit sans cesse notre Bibliothèque de
précieuses acquisitions.
M. À. Chappellier a la parole pour une communication con-
cernant un appareil pour reconnaître le sexe des animaux et
des œufs d'Oiseaux. Me
Notre collèguerappelle qu'à la séance générale du 3 novembre
1919, à la suite d'une communication sur les expériences de
M. Lienhart, de Nancy, au sujet du sexe des œufs, M. Le Fort
présenta deux modèles de pendule qui lui auraient permis de
savoir facilement de quel sexe étaient les œufs et s'ils étaient
fécondés.
Depuis, la grande presse ayant parlé de cetie communica-
tion et beaucoup de personnes s'y intéressant, M. A. Chappel-
lier a pensé qu'il convenait, dans un but d'utilité générale, de
revenir sur cette question incomplètement mise au point, et de
chercher par des expériences mullipliées à dégager quelques
notions claires des phénomènes remarqués.
Avant de procéder à ces expériences qui sont à l’ordre du
jour de la séance, M. Le Fort fait un intéressant historique du
pendule ; il rappelle que des recherches ont été poursuivies
depuis les temps les plus reculés et qu’elles aboutirent à cette
constatation que nous nous trouvons devant des forces incon-
nues, excessivement influençables, et, partant, extrêmement
difficiles à préciser et à étudier ; mais ces forces, dit notre col-
lègue, existent et, toutes ses expériences ayant réussi, il est
persuadé, quoi qu'on en puisse dire, avoir en sa possession un
moyen facile de reconnaître, sous certaines conditions, le sexe
et la fécondation des œufs.
M. A. Chappellier présente, alors, les expériences qu’il a pré-
parées. Elles portent, principalement, sur des Cobayes, des
Souris et des œufs.
Les deux faits étudiés par notre collègue sont : la mise à
l'épreuve de la réalité même des déplacements du pendule et
l'identité des résultats sur un même objet, soit par des opéra-
teurs différentes, soit parle même opérateur dans des condi-
tions différentes. |
Deux sortes d'essais sont pratiqués :
1° À main libre ; |
2° En isoloir (un isoloir en étoffe, dans le genre des isoloirs
EXTRAITS DES PROCÉS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 119
utilisés dans les sections de vote, a été installé dans la salle des
séances; dans le rideau a été pratiquée une ouverture munie
d'une manche permettant à l'opérateur qui y passe le bras, de
tenir le pendule sans le voir.
MM. P. Kestner et R. Caucurte voulant bien servir d’opéra-
teurs, les deux types d'expériences indiquées ci-dessus sont
poursuivies tour à tour par chacun de nos deux collègues iso-
lément sur les Cochons d'Inde, sur des boîtes renfermant des
Souris et des œufs provenant du laboratoire d’'Évolution des
Êtres organisés.
Le sexe des animaux soumis à l'expérience et les indications
diverses concernant les œufs se trouvent sous enveloppe
cachetée remise au début de la séance au Président.
Le pointage des résultats obtenus est effectué par M. l'abbé
Foucher et M. Pierre Crepin.
Toutes ces expériences longuement poursuivies sont elôtu-
rées par le dépouillement des résultats inscrits au tableau noir.
Ces résultats, dont beaucoup sont contradictoires, ne sont
pas concluants; M. Le Fort, d'ailleurs, fait observer que
de nombreux agents sont venus fausser les expériences ;
aujourd hui, pour les Souris, par exemple, les boîtes en fer
dans lesquelles on a dû les enfermer ont pu influencer le
pendule qui, au-dessus des métalloïdes et des métaux, est
incité à donner le signe féminin ; la lune, également, aurait une
influence.
Les limites de ce procès-verbal empêchent d'entrer dans le
détail de ces intéressantes expériences, mais M. Chappellier se
propose de rédiger pour la Revue un compte rendu complet de
ses présentations et de tous les résultats obtenus.
FhEn somme, et bien qu'il ne soit pas possible de conclure net-
tement sur cette question délicate, il reste acquis que le pen-
dule se déplace réellement, de différentes façons, entre les
mains de certaines personnes, mais que les indications qu'il
donne sont plus ou moins nettes suivant les circonstances et
les opérateurs. Suggestion ? Magnétisme ?
La question reste pendante.
M. le Président remercie vivement M. A. Chappelier d'avoir
organise avec autant de soins ses expériences et espère que
grâce à lui et à M. Le Fort un pas nouveau sera fait dans cette
importante question de la connaissance du sexe.
120 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
ORNITHOLOGIE.
Notre collègue M. G. de Southofl nous écrit que Hamelyn, de
Londres, offre en vente des Merles sifflant le «Rule Britannia ».
Or ces Oiseaux, ajoute notre collègue, viennent d'Allemagne,
et ont été instruits pendant l'armistice. Quelle jolie preuve de
la platitude des Boches battus mais voulant quand même faire
des affaires avec les Anglais!
BOTANIQUE.
M. Roberlson-Proschowsky nous adresse de Nice des échan-
tillons de Z'elrapanax papyrifer GC. Kock. Certe plante qui a
joué un rôle important dans l’ancienne industrie du papier en
Chine peut être facilement cultivée sur la Côte d’Azur. Elle est
d’un effet décoratif d'une grande beauté et ne saurait ME trop
recommandée comme plante ornementale.
Des Haricots « Los Peralinos » issus de ceux qui nous
avaientété envoyés du Chili il ya quelques années par le R. P.
Coste sont mis en distribution. Ce sont des Haricots à rames,
très vigoureux, plantés dans un terrain favorable ils donnent
une abondante récolte. On les mange en Haricots verts, mais
ils sont surtout recommandables secs et en purée. Plusieurs de
nos collègues ont déjà fait d’intéressantes cultures de ce
Haricot sur lequel un article a paru, en 1918, dans le Bulletin,
p. 350, sous la signature de M. Mailles.
Dans une lettre adressée à M. Bois, M. Perrier de La Bathie
dit avoir trouvé en abondance, à Antsirabe (Madagascar), le
Chenopodium amaranticolor (Ansérine amarante) naturalisé. Il
atteint 2 mètres de haut. Les plantes proviennent de graines
envoyées, jadis, par M. Reyÿnier, de Toulon, et qui avaient
semblé défier la culture, peut-être simplement parce que la
plante avait été, comme les autres légumes d'Europe, semée en
saison fraîche. Les individus que M. Perrier de ia Bathie a vus
à Antsirabe (1.500 mètres d'altitude) indiquent que la saison
chaude est celle qui lui convient.
Le secrétaire des séances adjoint,
PIERRE CREPIN.
EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 121
SÉANCE GÉNÉRALE DU 26 AVRIL 1920
Présidence de M. Maïlles, membre du Conseil de la Société.
Le procès-verbal &e la précédente séance est lu et adopté:
GÉNÉRKALITÉS.
Un certain nombre de collègues ayant demandé la création
d’une nouvelle section, afin de grouper les amateurs de Rep-
tiles, de Batraciens, de Poissons et d'Insectes d'ornement, il
est décidé qu'une réunion préparatoire aura lieu avant la pro-
chaine séance générale.
On examinera dans cette réunion, comment on pourra pro-
céder, pour répondre au désir exprimé et on désignera les
membres du bureau qui composeront cette nouvelle section.
On s’occupera également, dans cette section, de l’importante
question des plantes qui doivent vivre dans les aquariums et
orner les terrariums.
ORNITHOLOGIE.
À propos du Martin triste, dont M. Charles Rivière a parlé
lors de la dernière séance, M. Carié indique qu'à Maurice, le
Martin a donné des résultats merveilleux. Il en a été de même
aux Comores. Dans ces îles, grâce à cet Oiseau. on a pu se
rendre maître des Sauterelles. Si les Martins pouvaient se
trouver en assez grande quantité dans le Nord de l'Afrique, on
pourrait, peut-être, espérer des bons résultats.
En effet, répond M. Rivière, mais il faudrait que les Martins
se trouvent lors de la formation des nuages de Sauterelles. A
Maurice, l'ennemi est toujours là pour détruire la Sauterelle à
l’éclosion. Dans l'Afrique du Nord, les nuages de Sauterelles
viennent de l'intérieur, parcourant des espaces considérables,
de très vastes steppes, avant d'atteindre les contrées qu'elles
vont ravager. On ne sait jamais très exactement d'où elles
viennent, dès lors des Martins au point d'arrivée sont ineffi-
caces, ils sont débordés.
[1 les faudrait au point de départ, et ce point-là est ignoré.
M. Jean Delacour a la parole pour une communication sur
les collections d'Oiseaux de notre collègue M Lécallier, à
Caudebec-lès-Elbeuf.'
199 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
S
Cette communication n’est qu'une préface à une seconde
communication plus complète qui Sera faite en novembre pro-
chain, avec projections.
‘On sait que M. Delacour reconstitue son parc ornithologique
à Clères, près de Rouen; à ce propos M. Debreuil demande si
une région de France est plus favorable qu'une autre à|l’éle-
vage des Oiseaux exotiques. M. Delacour perse que partout
ces élevages sont possibles.
En attendant la communication de novembre, M. Delacour
donne quelques détails sur les richesses ornithologiques de
Me Lécallier, que l’on pourrait vraiment appeler richesses
artistiques. M. Delacour nous présentera, à la rentrée, des
photographies des sujets les plus intéressants. ls |
Notre collègue pense que, l'année prochaine, sa propre col-
lection sera, en grande partie reconstituée, et quil pourra
organiser une excursion des membres de notre .Sociélé à
Clères et à Caudebec.
Il est, en effet, du plus haut intérêt de multiplier ces visites
aux Jardins zoologiques de certains particuliers, trop peu
connus de la plupart.Il faut que l’on sache tout l'attrait, et
même tout le profit qui s'attache à l'élevage des espèces d'or-
nement.
La dernière rareté arrivée à Clères est un couple de Cycnus
buccinator (Oiseau trompette).
Notre collègue M. Astley possède en Angleterre des mâles
de Lophophores en liberté. Ces Oiseaux s'accouplent, fréquem-
ment, avec des Poules Rhode-Island. Or, un hybride est né
tout à fait semblable au Lophophore.
M. le président demande à ceux de nos collègues disposant
de parcs ornithologiques de tenter, à nouveau, l'élevage du
Dindon ocellé, qu'on avait réussi, jadis, chez notre collègue
M. Cornély, en Touraine. | | | k
Il est, actuellement, extrêmement difficile d’en avoir, et on
ne peut espérer s'en procurer qu'en envoyant spécialement des
chasseurs dans leur pays d'origine, au Guatémala où au
Honduras. à
BOTANIQUE.
Un de nos collègues demande si les Mexicains n'ont pas un
Maïs servant de fourrage, M. Lasseaux répond, qu'en effet, on
EXTRAITS DE LA CORRESPONDANCE ; 193
trouve au Mexique le Maïs Caragua. Il faut l’ensiler, ajoute
M. Gustaye Rivière ; j'ai obtenu par cette pratique des résul-
tats excellents. Si le paysan n’ensile pas, en général, clest que
le piétinement du silo le rebute. Le fourrage ensilé plaît parti-
culièrement au bétail qui le consomme avec avidité.
M. Charles Rivière signale, aussi, la variété mexicaine de
Gusco; ce Maïs, qui pousse très haut, se coupe en vert et est
très recherché pour la nourriture des Vaches. Notre collègue
l'employa, jadis, avec beaucoup de succès, en Algérie pour la
nourriture des Autruches.
COLONISATION.
M. Charles Rivière fait une communication sur l’acclimata-
tion du Dattier algérien dans la Nouvelle-Galles du Sud et
daps l’Arizona.
Le secrélaire des séances adjoint,
PIERRE CREPIN.
EXTRAITS DE LA CORRESPONDANCE
A PROPOS DU MUSA PA RADISIACA
Par le D' À. ROBERTSON-PROSCHOWSK Y.
— Dans le Bulletin de mai 1920, à la page 73, je constate
une erreur qui Ssest glissée dans la communication de
M. Ch. Rivière. Le Bananier que j'ai signalé comme ayant fruc-
tifié en produisant des graines fertiles dans mon jardin, est
non pas le Musa Basjoo Sieb. et Pucc. du Japon, mais le Musa
paradisiaca Linné, sub-species M. seminifera (Loureiro) Baker,
et qui est probablement le type sauvage du Bananier cultivé
dans les pays tropicaux et dont les variétés sont si nom-
breuses. Il y a quelques années, j'ai envoyé des fruits mürs de
cette plante au professeur H. Lecomte, qui à bien voulu con-
firmer son identité. On à pu alors se rendre compte, que la
Chair, très peu abondante à cause des nombreuses graines, était
sucrée et fondante, ce qui n’est pas Le cas pour le usa Basjoo.
J'ai conseillé dans un article paru dans La Petite Revue hor-
ticole d'Antibes, de tenter la fécondation avec le pollen de
LA
La
19% BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
celte sous-espèce, très rustique ici, des variétés excellentes du
Banania ordinaire en vue de la création de variétés plus rus-
tiques de Bananiers à fruits comestibles. Pourtant, depuis, je
n'ai pas eu de floraisons simultanées dans mon jardin, mais j'ai
distribué des graines, et on cherche ailleurs l’occasion d’es-
sayer ces croisements.
J'ajoute, du reste, que Musa paradisiaca L., subspecies
M. seminifera (Lour.) Baker, est une plante d’une beauté
idéale. L'année passée, une de ces plantes mesurait près de
10 mètres de hauteur, et les jeunes feuilles ont le dessous
d'une magnifique couleur pourpre. Il s’agit donc d’une plante
d'une valeur ornementale de tout premier ordre pour la Côte
d'Azur.
CHRONIQUE GÉNÉRALE ET FAITS DIVERS
Les Babouins du Cap. — Dons de la Société zoologique de New-
York aux Jardins zoologiques d'Europe. — Les Nandous blancs
du jardin zoologique de Londres. — La destruction des Cèdres du
Liban et des Sequoias géants de Galifornie. — Procédé pour distri-
buer la nourriture aux jeunes Autruches, Emeus et Nandous.
Nous avons eu parfois à noter la perversion d’instincts chez
certains animaux que des changements de climat ou d’aceli-
matation ont amené à modifier leurs habitudes. Tel le Perro-
quet Kea de la Nouvelle-Zélande qui s’est pris d’un goût immo-
déré pour la chaire du Mouton à laquelle le hasard l'avait fait
goûter dans les hangars des colons où les carcasses étaient
_ suspendues. On à remarqué la même chose chez les Babonins
du Cap, comme nous l'avons relaté dans la chronique du Bul-
letin du mois de mars. Ces féroces Quadrumanes ont encore
dernièrement attaqué deux enfants qui voulaient défendre les
troupeaux confiés à leur garde, et ils leur ont arraché les
entrailles. Cette férocité est confirmée par M. Fitz-Simons, le
directeur du Muséum de Port-Élisabeth, dans /’Aistoire natu-
relle de l’Afrique du Sud dont il a entrepris la publication.
« Les Babouins, dit cet auteur, ont pris l'habitude d'attaquer
les Agneaux et les Chevreaux pour se repaître du lait caillé
qu'ils trouvent généralement dans l'estomac de leurs vic-
times. »
On se rappelle que M. Fitz-Simons a publié en 1912 une
CHRONIQUE GÉNÉRALE ET FAITS DIVERS 195
Histoire des Serpents de l'Afrique du Sud dont nous avons
rendu compte et qui fait bien augurer de l’œuvre nouvelle de
ce naturaliste.
x
x *
La Société zoologique de New-York a généreusement entre-
pris de repeupler, au moyen de ses élevages, les jardins zoolo-
giques d'Europe qui ont vu diminuer sinon disparaitre leurs
collections par suite des difficultés de ravitaillement pendant
la guerre. Le Jardin d'Anvers a déjà recu une riche et belle
collection et le Jardin de Londres vient également d’être
largement doté par un important envoi d'Amérique. Dans cet
envoi figurent un lot intéressant de Canards dits de Barbarie,
l'espèce sauvage originale, des Oies des Neiges et plusieurs
espèces de Colins : le Colin de Gambel, le Colin Houi du Texas
et le Colin huppé de Colombie, en tout 200 Oiseaux principa-
lement originaires d'Amérique où d'espèces australiennes qui
se sont reproduites au Jardin de New-York.
*
x.
La collection d'Oiseaux du Jardin zoologique de Londres
s'est augmentée d’un couple de Nandous blancs, achetés à la
succession de sir Edmond Loder. Ces Autruches américaines
ne sont pas des albinos. Elles ont le cou noir et les yeux de la
même couleur que l'espèce ordinaire.
k
x x
La guerre n'aura pas élé la cause de destructions de forêts
seulement dans les départements de la France; les Tures ont
abattu des quantités considérables de Cèdres du Liban pour
alimenter les foyers de leurs locomotives sur la ligne de Bey-
routh à Damas, pour activer le transport de leurs troupes.
Mais c’est sans une nécessité semblable que les marchands de
bois des États-Unis se sont mis à exploiter les Sequoias géants
de la côte de Californie.
On estime que du train dont ils y vont il ne faudra pas 60 ans
pour avoir fait disparaître les arbres séculaires de cette région
où ils représentaient la végétation gigantesque de l’époque où
les animaux terrestres n'étaient encore que les premiers Sau-
riens. Les Sequoias ainsi menacés sont les sempervirens qui
différent notablement des gigantea, mais qui sont encore en
126 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D ACCLIMATATION
pleine végétation malgré leur grand âge landis que celle du
jigantea parait arrêtée. La Société zoologique de New-York
proteste contre cet acte de vandalisme des ravageurs de forêts
dans un but mercantile et on espère arrêter la dévastation
qui est déjà très avancée.
Une des difficultés de l'élevage est dé mettre, constamment,
à la disposition des jeunes animaux qui mangent seuls, une
nourriture appropriée, dont
l'accès soit interdit aux pa-
rents. Autrement, ces derniers
ne se font pas faute de Ja
manger et en privent, à cer-
tains moments, leurs petits
qui en souffrent; ils occa-
sinnent, en outre, ainsi, un
surcroît de dépense inutile.
Les aviculteurs ont trouvé
divers procédés plus ou moins
ingénieux pour résoudre la
question, mais lorsque les
Oiseaux ne dépassent pas la
taille d’un Faisan, le moyen
le plus pratique est de placer
la nourriture de choix (pain,
œuf, millet, etc.), au centre
d’une mue chargée d'une forte
pierre et surélevée juste assez
pour que les Poussins puissent passer dessous.
Pour les Oiseaux de grande taille, tels que les Emeus, les
Nändous, etc., cette disposition est impossible et voici lé pro-
cédé que nous communique M. Debreuil :
Construire un entourage de grillage (mailles de 3 centi-
mètres), maintenu par 7 piquets, reliés entre eux, haut et bas,
par une forte tringle, et espacés, l’un de l’autre, d'environ
60 centimètres.
Cet entourage aurà 1"35 centimètres de diamètre et 195 cen-
timètres de hauteur au-dessus du sol; les piquets Seront
enfoncés en Lerre de 15 ou 20 centimètres, jusqu à la tringle
du bas.
US fes ER ee Mais .
_
er
BIBLIOGRAPHIE 127
Un intervalle entre deux piquets ne séra pas grillägé et,
devant, on fixera une auge (A), montée Sur 4 pieds, laissant
dessous un espace libre de 40 centimètres de hauteur.
Entre le deuxième et le troisième piquet, à droite de celte
auge, On ménagera dans le grillage une porte (B), de 45 centi-
mètres de hauteur sur 20 centimètres dé largeur. Une porte
semblable (C) séra également ménägée entre le deuxième et le
troisième piquet à gauche de l’auge.
Deux augettés (D, D’), de 40 cehtimètres sur 20 centimètres,
et 15 centimètres de hauteur, seront placées à l'intérieur de
l'entourage, entre les deux portes.
Dans la grande auge on mettra là nourriture du parent éle-
veur et dans les augettes celle des jeunes.
Cette disposition est très vite comprise par les jeunes, qui
voyaht leur père manger, passent sous son auge pour äller à
leurs augettes; ils prennent ensuite l'habitude de se servir des
petites portes latérales.
Au milieu de l'entourage, on peut, également, jeter de la
salade, qui ést, ainsi, à la seule disposition des jeunes.
BIBLIOGRAPHIE
Notes ptéridologiques, par le prince Roland BonN4ParTE.
Fascicule VIIT, Paris, 18 juin 1919, broch. 197 pages, com-
prenant les ptéridophyÿtes de l'Indochine, avec tableaux dicho-
tomiques et description des espèces appartenant aux genres :
Hÿrhenophyllacées, Gleichéniacées, Schizéacées, Gyathéacées.
Fascicule IX, Paris, 40 février 1920, broch., avec tableaux
récapilulatifs, entièrement consacré à l'étude et à la détermi-
nation des spécimens des cinq premières familles de Fougères
croissant à Madagascar.
Zoologie agricole. Animaux nuisibles et animaux utiles à
l'Agriculture. Mammifères. Reptiles. Batraciens, par G. GuÉ-
NAUX, ingénieur-agronome, chef des travaux de zoologie à
institut national agronomique. 1 vol. de 312 pages, orné de
196 figures. Baillière, éditeur.
Les animaux sauvages, ceux qui vivent en liberté dans nos
1 26 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D 'ACCLIMATATION
champs et dans nos bois, sont souvent mal connus, même de
ceux qui se trouvent fr équemment en contact avec eux. Nom-
bre d’entre eux sont cependant utiles à l’agriculteur alors que
d’autres sont nuisibles. Il importe donc de connaître l'étendue
des services que ceux-là peuvent nous rendre et l'importance
des dégâts que ceux-ci peuvent commettre. L'agriculteur doit
pouvoir tirer parti des premiers et savoir combattre les
seconds.
Enfin, nul, aujourd’hui, citadin ou rural, ne peut ignorer
l'existence et les mœurs des animaux sauvages qui peuplent
encore la France. Si quelques espèces, et non les moins nuisi-
bles, y sont représentées par de trop nombreux individus, il en
est d’autres, au contraire, qui n’y subsistent qu’en petit nom-
bre, et quelques-unes, même, sont en voie de complète dis-
parition ; toutes, à des titres divers, méritent d'être mieux
connues.
M. Guénaux a condensé dans un volume tout ce qu'il est
utile de savoir touchant les Mammifères, les Reptiles et les Ba-
traciens qui vivent à l'état sauvage sur le sol de la France.
Suivant la classification zoologique, l’auteur passe d’abord en
revue les diverses espèces de Mammifères, décrivant leurs ca-
ractères anatomiques, leur biologie, la chasse qui peut leur
être faite, leur piégeage lorsqu'il s’agit de bêtes nuisibles, leur
utilité dans le cas contraire. L'auteur consacre les deux der-
niers chapitres de son livre aux Reptiles et aux Batraciens, qui
sont encore bien moins connus que les Mammifères, et signale
les caractéristiques qui permettront de distinguer les espèces
utiles ou indifférentes de celles qui sont nuisibles ou dange-
reuses.
Cet excellent manuel doit être entre les mains de tous ceux
qui vivent à la campagne, il sera consulté avec fruit par tous
ceux qui s'intéressent à la vie el aux mœurs des animaux sau-
vages de la France. Présentées sous la forme agréable que
l’auteur a su leur donner, ces études de zoologie agricole
seront lues avec plaisir et l’enseignement qui en résullera sera
facilement retenu. M. L.
Le Gerant : À. MARETHEUX.
Paris. — L. MARETHEUX, imprimeur, 1, rue Cassette.
s! perintendant du En He]
botanique de Darjeeling, à
alcutta (Inde). ‘
AS | FRA
* Plante rustique.
Plante demi-rustique.
stilbe rivularis *
asearia ont
sia læevigata.
occidentalis.
L esmodeum nes
dgeworthia Gardneri **.
_ reptans*..
ex fragilis.
insignis.
qusirum confusum *.
nolia GE ae Ka
helia Cathearti.
Cuna Macrocarpa.
beckia nutans.
tiosporum floribundum.
Piptanthus nepalensis *.
rana racemosa.
unus Puddum.
— nepalensis.
ercus incana.
>dodendron cinnabarinum.
= Dalhousiz.
— Falconeri.
NUM Khasianum.
- nigrum
verbasciflorum.
re
EN DISTRIBUTION
Sonchus arvensis *
Styrax Hookeri.
Zanthoæylum acanthopodiun.
DOTISEE.
Briobotrya Hookerianc.
Zrichosanthes palmat«.
Maæsia chisia.
Nyssa sessiliflora.
Osbeckia stellata.
Oxalis corniculata.
Rosa macrophylla.
3% LISTE,
Betula Bhojpaltra.
Bœhmeria platyphylla.
Cotoneaster acuminata.
— microphylle.
Dobinea vulgaris.
Hypericum patulum.
Leycesteria formosa.
Lonicera hispida.
Magnolia Campbelli, à
rouges.
Michelia excelsa.
Salir calyculata.
— oreophila.
Sambus adnata.
Spiræa bella.
Swertia Hookeri. -
fleurs
4° LISTE
Alnus nepalensis.
Berberis nepalensis.
Buddleia asiatica.
Callicarpa rubella.
Edgeworthia Gardneri.
Eryptolepis elegans.
s
Ficus Hookeri, :
Gaullheria nummularioides.
Gynuwra nepalensis.
Hedychium Gardnerianum.
Hymenopogon parasilicum.
Indigofera dosua.
— — Var. lomenlosa:
Zriumfella rhomboïden. Le
Maæsi rugosa.
Morus indica.
Ozxyspora paniculala.
Pieris ovalifolia.
Rhus semialata.
— succedanen.
Rubus rosæfolius.
Senecio scandens.
Swertia bimaculara.
Vaccinium dunalianum.
Graines offertes par M. BOIS:
Cucurbita melanosperma (Goes Ve
de Siam). *
Onopordon illyricum L. var. car.
dumculus.
Graines offertes par M. MOREL
Aralia.sinensis.
Clematis erecta alba.
Cytisus Alschingeri.
Cytisus sempervirens.
Dimorphoteca aurantiaca.
Eucalyptus amygdalina.
— globulus.
Galtonia candicans.
Héliotrope géant var. Lemoine.
Heuchera sanguinea.
Polygonum Baldschuañicum.
Sequoia gigantea.
Spiræa astilboides.
S'adresser au Secrélariat.
Offres et demandes réservées aux membres de la Société.
.
usieurs milliers Volailles et Lapins, visibles tous les jours.
uen, Coureurs-Indiens, de ferme. — Jeunes Canes de l'année. — Poulettes 2 à 3 mois.
OFFRES
A vendre : Ciretons 2? à 3 mois, Pékin,
— Oisons ? à 3
«
15 — Lapins havanes, Beveren, Géants noirs, communs, etc. — Grand choix Vclailles de tous âges
t Lapins.
rédéric Passy, Désert de Retz, par Chambourcy, (S.-et-O.)
Paon blanc. — Me Biollay, à Séricourt, par Bussières (S.-et-M.)
DEMANDES
ctes nasicornis (Rhinocéros), larves, nymphes et adultes.
- Jean Rostand, Cambo, Basses-P yrénées. |
Sonde campagne, à louer, trois chambres non meublées à 4 ou 5 heures de Paris. Région boisée, :
ère ou étang proches, facilités de circulation pour l'étude et la photographie des animaux.
1 crire au Secrétariat.
4 Coquelet ét 3 Pouleltes Java noirs, 1 co. Oies d'Écyple.
Billette, 55, Abbaye des Prés, Douai.
[téléphone : 15],
Lou (ss
141 a Ai EU F
Le but de la Société Nationale d'Acclimatation de France est de concourir : |
1° à l'introduction, à l’acclimatation et à la domestication des espèces d'animaux
utiles et d'ornement; 2° au perfectionnement et à {a multiplication des races
nouvellement introduites ou domestiquées; 3° à l'introduction et à la propagation.
de végétaux utiles ou d'ornement. 1)
La Société se compose de membres Titulaires, membres À Vie, membres .
Donateurs, membres Bienfaiteurs. 3 |
Le membre Titulaire est celui qui paie un droit d'entrée de 10 francs et une
cotisation annuelle de 25 francs. +
Le membre à Vie est celui qui paie un droit d'entrée de 10 francs et qui s’affran-
chit de la cotisation annuelle par un versement de 250 francs.
La Société décerne, chaque année, en Séance solennelle, des récompenses.
Elle tient des séances générales bimensuelles.
La Société encourage d’une manière toute spéciale les études de Zoologie et de
Bo tanique appliquées en distribuant des graines et en confiant des cheptels d'ani-
ma ux à ses membres. )
Elle publie, outre ce Bulletin, la Revue d'Histoire naturelle appliquée,
composée de deux parties et illustrée de gravures. Ces publications traitent des
questions concernant l'élevage des animaux, la culture des plantes et particuliè-
rement des faits d’acclimatation. à
On y trouve des articles de fond relatifs aux applications de l’histoire naturelle :
installation, éducation des animaux, culture des plantes, usages, introduction, etc., etc.
Le Bulletin est adressé gratuitement, la Revue est servie par abonnement, aux
membres de la Société, au prix réduit de 43 fr. Pour chaque partie ou de 29 fr.
_pourles deux.
|
‘ %
A
REVUE D'HISTOIRE NATURELLE APPLIQUÉE
<x
PREMIÈRE PARTIE : MAMMALOGIFE
AQUICULTURE—ENTOMOLOGIE— BOTANIQUE — COLON ISATION
SOMMAIRE, N° 8, AOUT.
(
D” A. GauDUCHEAU. — Les levures dans l'alimentation de l’homme et des animaux.
X... — Les Zébroïdes. ;
; A. GRUVEL. — Étude monographique de la Langouste royale (Panulirus regius de Brit. Cap.).
J. PIERAERTS. — Souchet comestible ; Données botaniques, culturales et commerciales.
Ca. RIVIÈRE. — Jnvariabilité du climat du Nord de l'Afrique depuis les temps historiques :
Eléphants ; Carthage ; Légende du grenier de Rome ; Agrologie et Climatologie comparées (suite).
J. CREPIN. — Chronique caprine.
DEUXIÈME PARTIE : L'OISEAU TRES
SOMMAIRE, N°8, AOUT. 1
G. DE SourHorr. — Mes Hiboux Scops.
N. MAYER. — Reproduction en captivité du Rossignol indigène.
A. Decoux. — Le Stéphanophore à couronne blanche (illustré)
D: Mirrer-HorsiN. — Souvenirs d'un naturaliste en Afrique occidentale francaise.
Chronique ornithologique.
RE TE ED MGR ue RRQ,
Paris. — L. MARETHEUX imprimeur, 1 rue Cassette.
BULLETIN
DE LA
DE FRANCE
N° 9.
— SEPTEMBRE 1920
TA des oiour des Séances de la Société :
SERGE GRÉE CDTI ES NE SE 134
2. seeien : ARaTaE 6 et Terrariums. — Séance du 9-mai 190 0:
RCE MON OM OMR TA OT MORE 7e DA SA CTRNR ET CERS EE CES
Un numéro. 2 tr. 50 : — Pour les Membres de la Société, 4 fr. 50.
ki ‘AU SIÈGE SOCIAL
_ DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION DE FRANCE
_ 198, BOULEVARD SAINT-GERMAIN, PARIS (VII:).
BUREAU ET CONSEIL D'ADMINISTRATION POUR 1920
Président, M. Edmond Peakike, Membre de l'Institut et de l’Académie de MAC Professeur au
Muséum d' Histoire naturelle, Paris. $
{ MM. D. Bois, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle, 15, rue KFaidherbe,
Vice-Présidents Saint-Mandé (Seine) ; 1
{ Dr CHAuvEAU, Sénateur de la Côte-d'Or, 225, boulevard Saint-Germain, Paris.
Secrétaire yénérul, M. Maurice LoyEk, 12, rue du Mour, Paris. à
MM.J. CREPIN, 59, rue de Verueuil, Paris (Séances) ;
Secrélaires Ca. DkBREUIL -, 25, rue de Châteaudun, Paris ({ntérieur) ;
J. Decacour, 98, rue de Madrid, Paris (Etranger).
Trésorier, M. le D' SkBiLLoTTk, 6, rue de l'Oratoire, Paris.
Archiviete-Bibliothécuire : M. P. DE CLERMONI.
Membres du Conseil. .
MM. A. CHAPP&LLIER, 197, avenue Daumesnil, Paris.
le D' AcHALME, Directeur du Laboratoire colonial du Muséum d'Histoire naturelle, 1, rue Andrieux,f
Paris.
le D' P. MarcHaz, Membre de l'Institut, Professeur à l'Institut National Agronomique, 45, rue
de Verrièreg, à Antony (Seine).
le D' LePRINCE, 62, rue de la Tour, Paris.
MAILLES, rue de l'Union, La Varenne-Saint-Hilaire (Seine).
le Dr E. TRoUESSART, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle, 61, rue Cuvier, Paris. 9
LecouTe, Membre de l'Institut, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle, 14,rue des Ecoles, Paris.
. CARIÉ, 40, boulevard de Courcelles, Paris.
ROULE, Protesseur au Muséum d'Histoire naturelle, 57, rue Cuvier, Paris.
. Foucen (l'abbé), 24, rue Cassetle, Paris.
. KESTNER, Président de la Société de Chimie industrielle, 38, rue Ribera, Paris.
. Le Forr, 89, boulevard Malesherbes, Paris.
H'UAE
Dates des Séances zénérales et du Conseil
POUR L'ANNÉE 19920
2 mm
Janvier | Février Mars Avril Mai [Novembre | Décembre 1
Séances pu Conseiz, le mercredi à 4 h.| 144 11 10. 14 19 17 45
Séances genérales, le lundi à 3h. . . : < : LÉ a :
Sous-Secrion d'Ornilhologie (Ligue pour
la Protection des oiseaux) les jeudis
ASH 7 0 Me EE ù
22
Les membres de la Société qui désirent assister aux Séances générales recevron
sur leur demande les ordres du jour mensuels des séances.
Le Secrétaire général a l'honneur d'informer MM. les Membres de la Société et les
Pre qui désireraient l'entretenir, qu’il se tient à leur disposition, au siège de la 4
ociété, 198, boulevard Saint-Germain, tous les Lundis, de 4 à ‘7 heures.
Les auteurs sont informés que, les prix des tirages à part subissant des variations
fréquentes du fait de la guerre, il sera fait désormais un prix spécial pour cueque tirage]
à part.
La Société ne prend sous sa responsabilité aucune des opinions émises
par les auteurs des articles insérés dans le Bulletin.
La reproduction, sans indication de source ni de nom d'auteur,
des articles publiés dans le Bulletin est interdite
LA DESTRUCTION DE LA FAUNE ALGÉRIENNE
Par PIERRE AMÉDÉE-PICHOT.
Un membre de la Société zoologique de New-York qui vient
de parcourir nos possessions africaines sur la côte de la Médi-
terranée a été tristement impressionné par la destruction de la
faune sauvage de ces régions qu'il dit en voie de disparaitre
par suite de l’intempérance des chasseurs.
Rendant compte de son voyage à ses collègues de la Société
zoologique, M. Schæmaker a dit : « Du Lion, il ne faut plus
parler, c’est à peine si on en a conservé le souvenir, j'ai visité à
Biskra la tombe de Jules Gérard et j'ai été surpris d'apprendre
quil n'était mort qu'en 1911 dans sa quatre-vingt-neuvième
année. La Panthère n’existe plus que dans deux localités. À en
juger par le nombre de femmes qui portent des fourrures de
Chacal, ces animaux ont dû être l’objet de massacres considé-
rables. L'Hyène est très rare.
« Le Mouflon a disparu de toute la région algérienne, sauf
sur un point, et il n'est pas commun au Maroc. Autrefois, à
Biskra, on trouvait partout à acheter des cornes de Mouflon,
d’Addax et de Gazelle. Cette fois on ne m'a rien proposé qu'une
très vieille paire de cornes de Mouflon, des cornes de Gazelle
très médiocres et point d'Addax ni de peau de Panthère. Que
voulez-vous ! Tous les ans, 40 à 50 Anglais collectionneurs de
trophées ravagent le pays depuis un demi-siècle et, tout en se
conformant aux lois insuffisantes sur la chasse, ils ont nettoyé
à blanc El Kantara et ses environs. Autrefois à Bougie on vous
_ vendait comme amulettes à 5 francs pièce des griffes de Pan-
thère, maintenant on n’en tue plus.
« Dans le Sahara, Mahomed Szhir, bien connu à Biskra, m'a
dit : «Il n’y a plus de gibier. De loin en loin on vous montre
« une vieille peau, et c'esttout. Voilà plusieurs années qu'onn'a
« rencontré d'Autruches ; on ne se souvient même plus des
« Bubales. La Perdrix Gambra est presque un mythe.» Et dans
tout son voyage M. Schœæmaker n'a guère vu plus de trois de
ces Oiseaux, deux Renards, deux Chacals, un Écureuil et un
Sanglier apprivoisé.
« C'est que les lois sur la chasse sonttraitées en «chiffons de
papier » qui n'obligent aucun chasseur bien armé et infati-
BULL. SOC. NAT. ACCL, FR, 1920. — 9
130 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D 'ACCLIMATATION
gable, comme ils le sont (ous. Si ces messieurs ne veulent pas
mettre un frein à leur gourmandise, on finira par ne plus
trouver de gibier nulle part.
« Quand j'ai visité ce pays, en 1913, il semblait que la Panthère
ne courait aucun risque d'extinction. Il n'y en a plus à propre-
ment parler et les Gazelles sont si peu nombreuses qu’en 1925
on pourra les chercher en vain. Le Sanglier résistera plus long-
temps à cause de l’épaisseur des forêts où il trouve un refuge.
Mais c’est la diminution du nombre des Oiseaux qui est le plus
lamentable. Les Insectivores, même, ne sont pas protégés par
la fermeture officielle. C'est tout le charme du pittoresque que
l'on a détruit. » |
Avant de quitter Alger, notre Américain a pu s'entretenir avec
Édouard Arnaud, le guide habituel des Anglais et des Améri-
cains qui viennent chasser le Mouflon et la Gazelle. « Les Gazelles,
lui a-t-il dit, n’en ont plus guère que pour trois ans autour de
Biskra el de Tuggurt. Pendant la guerre tout ce qui existait de
Gazelles dans le petit Sahara a été nettoyé. Depuis que les
Français sont au Maroc, les Gazelles sont également en train
de disparaître de Marakech, et je ne connais qu'un seul endroit
en Algérie où l'on pourrait trouver Mouflons et Gazelles, parce
que le pays est trop dur pour que les chasseurs touristes puis-
sent y pénétrer. »
Tel est bien l’état de choses.
Et nous voyons cependant des entreprises de tourisme cyné-
gétique, sous l’invocation de saint Hubert et avec la compli-
cité des autorités coloniales, recruter des Tartarins auxquels
ils promettent dans des réclames éhontées une abondante
moisson de toutes sortes de bêtes, comprenant même dans
leurs tableaux de gibier les malheureux Vautours qu'il fau-
drait d'autant plus respecter qu'ils sont à peu près seuls chargés
du service de la voirie dans des régions à peines ouvertes aux
bienfaits de la civilisation !
Heureusement pour la Tunisie, un décret du 19 mai 1918
réglemente les droits et les devoirs des chasseurs d'une façon
assez nette en 18 articles. C’est le directeur général de l'Agri-
culture qui fixe les dates d'ouverture et de fermeture pour les
divers gibiers, qui indique les animaux nuisibles que les pro-
priétaires peuvent détruire en tout temps sur leur propre fonds
et autorise la chasse avec les Lévriers et les Faucons, qui n’est
GERMINATION REBELLE DES GRAINES DE LÉGUMINEUSES 131
pas plus destructive en Afrique qu'elle. ne le serait en Europe
si un préjugé imbécile ne l’avait interdite chez nous.
GERMINATION REBELLE DES GRAINES
DE QUELQUES LÉGUMINEUSES
Par le D G.-V. PEREZ (1).
A yant été consulté sur la culture du Sulla et de son intro-
duction à Ténérife, j'ai cherché des informations dans cette
excellente publication, Le Bulletin agricole de l'Algérie, où
dans les tomes I et II (1895 et 1896) se trouvent les articles
très complets sur cette Légumineuse fourragère, par feu
M. Kuiïll.
Dans les pages 41 à 44 du dit Bulletin de 1896 il y a des
notes par M. Schribaux sur la germination des graines de
Sulla et, sans vouloir le moins du monde critiquer les tra-
vaux du directeur des essais de graines à l'Instilut agrono-
mique de Paris, je me permets de faire les observations sui-
vantes :
1° Depuis 1865, le D' Paul Sagot conseillait une petite scarifi-
cation avec un canif dans le cas des graines rebelles de
Tagasaste (Cytisus palmensis Hutchinson) et mon père, le
D' V. Perez, son collaborateur et ami, le conseillait également;
2° Dans une autre brochure sur le Tagasaste, en 1876, mon
père conseille la macération dans l’eau chaude entre 40° et
50° pendant 2 jours ;
3° Dans une note sur le Tagasaste que j'ai publiée à Paris
en 1892 et qui est un ouvrage posthume de feu les D'° Perez et
Sagot, on lit :
« Dans la pratique, aux Canaries, on remplit un vase de
graines, puis on verse dessus un peu d'eau bouillante et on
sème le lendemain », et plus loin à la page 33 : « Les soumettre
instantanément à une température de 100° C. en les couvrant
d’eau bouillante, etc. »;
(4) C'est la dernière note qui nous fut adressée avant sa mort par
notre regretté collègue, le D' G.-V. Perez.
132 BULLETIN DE LA SOCIÈTE NATIONALE D ACCLIMATATION
4° En Australie, selon Mr. Maiden (Wattles and Wattle barks,
p. 9), depuis très longtemps on y traite les graines d'Acacia
par le feu, l’eau chaude et bouillante. Mr. Maiden cite le
professeur Tate, qui avait fait bouillir pendant plusieurs
minutes les graines d'Acacia, mais remarque ensuite qu'une
température de 65° et au-dessus est bien suffisante et que l’on
y obtient les mêmes résultats qu'avec de l’eau bouillante;
° Bien avant ces publications, en Australie, et, depuis un
temps immémorial, les paysans de Palma (Canaries) ont
l'habitude de verser de l’eau bouillante dans le vase où ils
conservent les graines de Tagasaste, avant de les semer, et
les y laissent en macération jusqu'au complet refroidissement
de l’eau.
Les paysans des Canaries en font de même pour les graines
de Zathyrus tingitanus et de Psoralea bituminosa que l’on
cultive aussi comme fourrage.
Il serait intéressant d'apprendre si dans sie partie du
monde, en Italie par exemple, on a recours à l’eau chaude ou
bouillante pour préparer la bonne germination des graines de
Légumineuses qui sont souvent si rebelles ; mais, à mon avis,
ce sont les paysans des îles Canaries qui ont la priorité indis-
cutable, et ceci bien avant qu'en Australie on ait employé ces
méthodes, et que M. Schribaux, à Paris, ait fait bouillir les
graines de Sulla pour faciliter leur germination.
Nihil novum sub sole et, loin de moi le désir de diminuer,
par cette note, le mérite des travaux de M. Schribaux qui
ignorait sans doute, quand il les a faits, ceux du professeur
Tate en Australie, et, avant ceux-ci, ceux da D" ne de feu mon
père, et surtout la tradition des paysans des îles Canaries qui
font germer les graines de Cytise après immersion dans l'eau
bouillante.
Santa Ursula, Tenerife, 11 février 1920.
N. B. — En 1899 j'ai indiqué la grande résistance des graines
de Tagasaste à l’eau bouillante, et mes expériences ont été
confirmées à Kew par Sir Daniel Morris.
Dans ces dernières années, la Société d’Acclimatation m'a
fait l'honneur de me citer comme ayant fait bouillir des
graines d'Acacia Lophanta jusqu'à 3 heures sans empêcher la
germination de beaucoup d’entre elles. J'ai su après ceci qu'au
Cap de Bonne-Espérance on avait constaté, avant moi, lamême
RE
GERMINATION REBELLE DES GRAINES DE LÉGUMINEUSES 133
grande résistance des graines de cet Acacia dans l’eau bouil-
Jante.
Ici, à Santa Ursula, j'ai observé que, si les graines d'Acacia
Lophanta tombent sur les routes sèches et chaudes pendant
l'été, elles germent très facilement sur place et découvertes
quand les pluies de l'hiver surviennent.
C'est sans doute la chaleur sèche ou humide qui, en produi-
sant une altération dans l'enveloppe dure de la graine, per-
met lintroduction de l’eau et la germination par suite de
la modification du « vernis dur » du testa, de même qu'une
« incision » ou « scarification » le fait d’une facon mécanique,
mais il est vraiment remarquable de constater combien les
graines de toules res Légumineuses « fraîches » sont résis-
tantes.
BTBLIOGRAPHIE.
À. El Tagasaste, Dr Victor Perez, Santa Cruz de Ténérife, 1865.
(M. B., à la page 7, L « incision » recommandée par le Dr Sagot est
citée.)
2. El Tagasasle (aussi en espagnol), publié à La Laguna, Ténérife, en
1876 : « Incision ou macération par l’eau chaude, entre 40 et 500 ».
3. De la végétation aux îles Canaries (extr. du Journal d’Agricullure des
pays chauds, 1865-1866), à la page 12, on lit : « Aussi on conseille pour
en hâter Ja germination de pratiquer avec un canif sur l'écorce une inci-
sion imperceptible ». :
L. Le Tagasaste. Paris, 1892, imprimerie de {a Semaine Médicale. On y
lit page 9 : « Dans la pratique, aux Canaries, on remplit un vase de
graines, puis on verse dessus un peu d’eau bouillante, et on sème le lende-
main. »
Aussi à la page 33 : « 3° Les soumettre instantanément à une tempéra-
ture de 100° C. en les couvrant d’eau bouillante », etc.
5. Manuel des cultures tropicales, par P. Sagot et E. Raoul. Paris,
À. Challamel, 1893. À la page 489, on lit : « L’écorce dure de ces graines
rend souvent leur germination très lente. On peut en assurer la prompte
évolution en les excoriant très légèrement avec un canif sur un point de
leur surface au moment où on les sème » (graines de Tagasaste).
6. Contribution de Georges-V. Perez à la Revue horticole de l'Algérie,
4899, €. IIT, p. 119. « Graines de Tagasaste et leur résistance à l’action
prolongée de l’eau bouillante. »
1. Dictionnaire d'Agriculture, t. TIT, p. 630, par Barral et Sagnier,
art. Sulla. — N. B. Cette citation est faite par le Bull. Agric. de l'Al-
gérie, p. 41, t. II, 1896.
8. Réponse de M. Schribaux, directeur du Laboratoire des essais des
graines à l’Institut agronomique, p. 41 à 44. Bull. Agric. de l'Algérie,
t. Il, 1896. M. Schribaux y parle des « scarifications » des graines dures
de Sulla et de leur « ébullition pendant 5 minutes », etc.
9. Wattles and Wattle Barks. J. H. Maiden. Sydney, 1891, 2e édition.
EXTRAITS DES PROGES - VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIRTÉ
SÉANCE GÉNÉRALE DU 10 MAÏ 1920
Présidence de M. D. Bois, vice-président de la Société.
M. le Président annonce la création d’une nouvelle section;
elle portera le nom de VII° section « Aquariums et Terra-
riums ». Le bureau suivant a été proposé à la ralification du
Conseil : Président, M. Jacques Pellegrin; Vice-présidents,
M: le D' Phisalix et M. Béguin-Billecoq; Secrétaires, MM. Bru-
gère et Foucher; Déléqué du Conseil, M. le baron de Guerne.
Les séances de cette section seront mensuelles ; elles auront
lieu alternativement, l’une dans l'après-midi à 5 heures et
l’autre, le soir, à 8 h. 3/4; de cette facon un plus grand nombre
de nos collègues pourront suivre les travaux.
DÉCÈS.
C'est avec une grande tristesse que nous avons appris la
mort de sir Edmund Giles Loder qui était membre à vie de la
Sociélé depuis 1878. Dans sa belle résidence de Leonardslee,
située dans le comté de Sussex, à une soixantaine de kilo-
mètres de Londres, notre collègue, amateur passionné et érudi
des choses de la nature, avait réuni un grand nombre d’ani-
maux exotiques et une remarquable collection de végétaux
“rares.
Il avait été deux fois récompensé de notre grande médaille à
l'effigie d’'Isidore Geoffroy Saint-Hilaire.
MAMMALOGIF.
Il est présenté un mémoire très complet de M. R. Rollinat sur
le commerce des fourrures à Argenton-sur-Creuse pendant et
après la guerre. Notre collègue montre là haussé énorme qui
s’est produite sur les fourrures. Une peau de Lapin ou de
Lièvre qui en 1913 se vendait O fr. 40 trouvait preneur en 1920
à 10 francs.
M. Rollinat donne successivement des renseignements sur le
Blaireau, la Marte fouine, la Marte vulgaire, la Belette, la
EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 125%
Belette hermine, le Pulois, lé Putois vison, la Loutre, la
Genette, le Chat sauvage, le Loup, le Enecél La note de
M. Rollinat sera publiée, mais dès maintenant nous insistons
pour que la capture de ces animaux soit faite Judicieusement
afin qu'ils ne disparaissent pas; ils jouent leur rôle dans l'équi-
libre de la nature; presque lous sont jolis et 1l serait plus pro-
fitable pour le bien général d'essayer leur élevage au lieu de
les exterminer souvent sans profit sérieux.
ORNITHOLOGIE.
M. Mouquet lit une note de notre collègue M. le D' Millet-
Horsin sur quelques observations ornithologiques faites par
notre collègue dans la région de Kati (Haut-Sénégal-Niger).
Nütre collègue M. lé professeur Brumpt, qui fait äctuelle-
ment des recherches sur le Ver rouge, serait obligé à ceux de
nos collègues qui voudraient bien lui envoyer des Faisans
atteints de strongylose, et encore en vie, au laboratoire de para-
sitologie de l'École de médecine.
BOTANIQUE.
M. Couderc vient signaler à la Société une redoutable
maladie qui attaque le Châtaignier. On l’appelle maladie de
l’enere. Elle est due à un Champignon de la section des{Oomi-
cètes, presque anaérobie. Le sol, autour de l’arbre infecté, se
tache de noir, d’où le nom donné à la maladie. |
Cette affection, mortelle pour le Châtaignier, cause actuelle-
ment en France des destructions considérables. C'est, toutes
proportions gardées, un fléau comparable au Phylloxéra.
Dans le Plateau Central, dans le Var, dans la Corse, le Châtai-
gnier est très cultivé; c’est une ressource importante. La maladie
de l’encre va faire disparaître ces arbres jusqu'au dernier. La
maladie, introduite par imprudence avec des jeunes sujets
contaminés dans la région pyrénéenne, a détruit les deux tiers
des Châtaigniers des départements limitrophes de l'Espagne :
et là où la maladie de l’encre a sévi, impossible de refaire des
plantations nouvelles, même 15 ou 20 ans après.
On a prôné la résistance du Châtaignier du Japon; les agri-
culteurs intéressés en firent immédiatement venir des graines.
Or très peu de ces châtaignes germèrent, mais elles poussè-
rent fort bien dane les régions infestées. Seulement ces arbres
1436 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
sont demeurés de taille exiguë, ne dépassant pas 3 ou 4 mètres
de haut, d’ailleurs se couvrant de fruits.
La solution trouvée jusqu'ici est donc insuffisante, car ces
arbrisseaux ne peuvent être, comme les Chätaigniers euro-
péens, des arbres à bois procurant suffisamment d'extraits
tanniques meilleurs, comme l’on sait, que ceux du Chêne. Il
nous faut des grands arbres. Or ces grands arbres doivent
exister en Chine et au Japon, mais il faut aller se rendre
compte sur place. M. Couderc à entretenu de cette question
MM. Bois et Chevalier qui ont étudié une combinaison. Le
ministre des Colonies va envoyer au Laos et en Extrême-Orient
M. Miéville pour étudier les arbres fruitiers, et pourra s'occuper,
en outre, des Châtaigniers japonais. Mais quelques ressources
supplémentaires seront, peut-être, nécessaires. M. Couderc
recommande à la Société la cause, si intéressante, du Châtai-
gnier.
M. le Président, au nom de notre Société, répond que nous
aiderons à cette recherche dans la mesure de nos forces.
Au sujet de l'introduction, sans doute très intéressante des
Châtaigniers du Japon, M. de Guerne exprime l'espoir qu’elle
ne fasse pas négliger le Châtaignier indigène. De magnifiques
forêts de cette belle essence existaient jadis, notamment en
Corse, aux environs de Bocognano où des arbres plus que cen-
tenaires furent abattus en masse il y a une vingtaine d'années.
L'opération était conduite par une compagnie anglaise qui dis-
tillait le bois et exportait les produits ainsi obtenus de Bastia
à Livourne. Un service régulier de navigation italien était
chargé du transport, de sorte que la France ne semble avoir
tiré de ce travail aucun bénéfice, même accessoire. Le maquis
s'est simplement étendu sur le territoire de Bocognano à la
place qu’occupaient les Châtaigniers détruits.
Par contre, en Sardaigne, M. de Guerne avait pu voir, vers
la même époque, à Sassari, d’intéressants essais de fabrication
de meubles, dont la matière, de qualité excellente, était préci-
sément fournie par les Châtaigniers du pays, exploités de
facon normale.
M. Lasseaux fait remarquer que la maison Vilmorin a tenté
l'élevage du Castanea japonica; les premiers essais furent mau-
vais, mais, en 1912, les résultats furent bien meilleurs; la
guerre seule a arrêté ces expériences.
EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 127
M. Chevalier signale l'abondance dans le bois de Meudon,
à la date du 8 mai, d'un Champignon, le Pholiota præcox.
Ce Champignon printanier est comestible. MM. Richon et Rose
l'ont depuis longtemps signalé comme très recommandable.
Malgré cela il est encore négligé et pourtant on pourrait
en faire des récoltes importantes dans les bois des environs de
Paris, spécialement sous les Chênes. M. Chevalier, qui en à
mangé, trouve ce Champignon excellent.
Dans ce même ordre d'idées M. Piédallu présente quelques
spécimens de Pleurote de l'Orme, Champignon également
comestible et qu'en général on détruit par ignorance.
M. le comte Delamarre appelle l'attention sur la différence
de qualité, au point de vue culinaire, qu’il a constatée, en 1945,
dans les Vosges, entre les Champignons de l'espèce Pleurotus
ostreatus, suivant les essences d’arbres dépérissants sur lesquels
il l’a récoltée. Comme on le sait, ce Pleurote doit être consommé
jeune, et constitue alors un mets excellent. Plus âgé, il devient
coriace.
M. Piédallu nous apporte aussi des Haricots de Birmanie
contenant 30 milligrammes d’acide cyanhydrique p. 100. C’est
une variété de Phaseolus lunatus (Amérique du Sud). On l’ap-
pelle quelquefois Haricot de Birmanie, quelquefois Haricot de
Cieva.
COLONISATION.
M. Carié fait une communication très documentée sur les
cultures alimentaires en Malaisie qu'il illustre de belles projec-
tions en couleur.
Le secrétaire des séances adjoint,
PIERRE CREPIN.
NII: SECTION. — AQUARIUMS ET TERRARIUMS
Séance du 27 mai 1920.
Présidence de M. le baron J. de Guerne, délégué du Conseil,
puis de M. le D: J. Pellegrin, président.
Au nom du Conseil de la Société qui l’a délégué auprès de la
nouvelle Section d'Aquariums et Terrariums, M. de Guerne
138 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
déclare la séance ouverte et remercie les nombreuses per-
sonnes qui ont bien voulu se rendre à l’appel de la Société
d’Acclimatation. |
Le groupement spécial dont la présente réunion marque la
constilution définitive voit s'ouvrir devant lui un champ d’études
très vaste et des plus intéressants. Les amis des animaux et
des plantes, savants, amateurs ou praticiens professionnels s’y
rencontreront pour s’instruire, pour exposer et aussi pour dis-
cuter les résultats de leurs essais d'élevage où de culture. Et
chacun tirera profit des échanges d'idées qui auront lieu ici.
En réalité, la Société d’Acclimatation ne fait qu'étendré et
consolider aujourd’hui une tradition déjà fort ancienne. Voici
un peu plus de 64 ans, exactement le 23 mai 1856, le vicomte
de Valmer présentait à la Société un travail sur les Aquaria
d'eau de mer et d'eau douce élablis au Jardin zoologique de
Londres. Bien que la Société d'Acclimatation se qualifiât elle-
même à cette époque de « Zoologique », comme cela ressort du
titre qu’elle portait alors, M. de Valmer n’a garde d'oublier les
plantes. Il recommande de placer « dans l’aquarium d’eau
douce le Vallisneria spiralis dont la fécondation s'opère d’une
manière toute merveilleuse, et l’Anacharis À lsinastrum, herbe
magique, dit-il, dernièrement apportée en Angleterre avec
de la charpente du Canada et qui s’est multipliée et resemée si
prodigieusement qu'elle menace d’envahir les canaux et la
Tamise elle-même ».
Il serait facile de multiplier les exemples et de citer ici une
foule de travaux publiés dans le Bulletin de la Société d’Accli-
matation concernant la construction des aquariums ou des
terrariums, leur peuplement, l'introduction et l'élevage de
Poissons, de Batraciens et de Reptiles, sans oublier les Plantes
aquatiques, venus les uns et les autres de contrées lointaines.
Une longue liste de récompenses décernées par la Société
pourrait être également rappelée à ce propos ét l’on ÿ verrait
figurer les noms les plus autorisés dans les matières dont la
VII: Section est appelée à s'occuper.
M. de Guerne n’en mentionnera qu'un seul, à titre d'exemple
et parce qu'il évoque précisément des souvenirs de la guerre
de 1870, au cours de laquelle notre très distingué prédécesseur
Carbonnier, c'est de lui qu'il s’agit, parvint à sauver, au prix
d'extrêmes difficultés, les charmants Poissons connus sous le
nom de Macropodes dé la Chine.
EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 129
Cärbonnier fut un maître dans l’art d'aménager les aqua-
riums, d'y entretenir et d'y multiplier les Poissons et les Batra-
ciens curieux. Îl à d’ailleurs publié et répandu, sous les auspices
de la Société, des instructions pratiques pour rapporter vivantes
les espèces exotiques. C'est ainsi que, voilà longtemps déjà,
notre collègue fournissait de précieuses indications propres à
élablir en France, grâce à nos colonies, nn important com-
merce, presque monopolisé par l'Allemagne avant la grande
guerre.
Au surplus, la Société d’Acclimatation ne compte-t-elle pas
actuellement parmi ses membres un maître inconteslé en
matière de terrarium et de vivarium? M. Raymond Rollinat,
dans cet ordre d'idées, a réalisé des merveilles qui lui ont
permis de poursuivre ses belles études sur les Batraciens ét les
Reptiles du Centre de la France. Il est permis de souhaiter que
la Section aille quelque jour les admirer à Argenton-sur-
Creuse, dans le département de l'Indre.
M. de Guerne se reprocherait de prolonger ce préambule,
retardant ainsi l'installation, au Bureau, de l'état-major haute-
ment qualifié que, dans une réunion préparatoire, la Section,
d'accord avec le Conseii de la Société, a choisi de la facon la
plus heureuse pour diriger ses travaux.
C'est d’abord M. Jacques Pellegrin, assistant au Muséum,
dont la science ichtyologique est partout appréciée, et qui x
publié de nombreuses études sur les Poissons d’aquariums.
Il sera assisté à la vice-présidence par M"° Phisalix, docteur
ès sciences. On connaît ses belles études sur les Batraciens. Le
second siège de vice-président Sera occupé par un amateur dis-
tingué et tout à fait convaincu, M. Béguin-Billecoq.
M: Bruyère, ättaché à la Ménagerie des Reptiles du Jardin
des Plantes, veut bien assurer le service du secrétariat avec le
concours de M. l’abbé Foucher dont il est superflu de rappeler
ici l’heureuse activité lors de l'Exposition, si bien réussie, en
juin 1914, à la veille de la guerre, et où les Poissons et les
Insectes d'ornement tenaient une place considérable.
M. de Guerne invite M. Pellegrin à prendre place au fauteuil
présidentiel. Pour sa part, il continuera à suivre avec le plus
vif intérêt les travaux de la nouvelle Section. Il est tout disposé
à l’aidér de l'expérience qu'il lui a été donné d'acquérir au
cours des années et aussi de ses nombreux et lüintains voyages
140 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
scientifiques. Maintes fois, pendant ceux-ci, l’occasion $’est
offerte de conserver des animaux vivants en aquariums. En
outre, M. de Guerne n’a jamais manqué de visiter, guidé le
plus souvent par les directeurs ou les propriétaires eux-mêmes,
les établissements publics ou particuliers de la France ou de
l'étranger. À New-York notamment, à Amsterdam et à Naples,
sans parler de la Norvège, de la Chine et du Japon, il a pu voir
des aquariums et des terrariums tout à fait remarquables,
aussi bien par leur installation que par la variété de leurs
hôtes, animaux ou végétaux.
Ceux-ci étaient fréquemment présentés avec beaucoup d'art.
C'est à quoi le goût français réussira parfaitement, surtout
s’il est dirigé par les dames dont M. de Guerne salue, en termi-
nant, le groupe important qui a bien voulu honorer de sa pré-
sence les débuts de la nouvelle Section.
x
X x
MM. Pellegrin et Bruyère prennent place au bureau et le
nouveau Président prononce un discours inaugural, expliquant
la création de cette VIT® Section, son but, ses moyens d’action,
ses travaux futurs.
CORRESPONDANCE.
M. le Président a recu des lettres d’excuses de MM. Béguin-
Billecoq, Lefebvre et Barriol.
M. Debreuil donne lecture d’une lettre de notre collègue,
M. Pachundaki, de l’Institut sultanien d'Hydrobiologie
d'Alexandrie (Égypte), l'informant qu'il se mettait à la dispo-
sition de la Société d'Acclimatation pour lui adresser d'Égypte
des Batraciens et des Poissons que le Nil procure aux amateurs
et qui figuraient sur les catalogues allemands d’avant-guerre.
De plus, M. Pachundaki estime que l'Égypte pourrait offrir aux
espèces, importées des tropiques vers le nord, une station de
passage de tout premier ordre.
M. le Président se fait l'interprète de la Section pour remer-
cier notre collègue d'Égypte de ses aimables propositions et
explique tout l'intérêt qu’il y a de recevoir des Poissons et
Batraciens de cette région.
EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ A41
La Section à en outre recu de M. Märion (de Lausanne) un
important travail sur la construction des terrariums, avec un
certain nombre de photographies à l'appui.
M. Debreuil, parlant au nom de la Société d'Acclimatation,
se félicite de voir l'assistance nombreuse qui a bien voulu se
rendre à son appel. Il serait heureux de la voir suivre les
séances de cette nouvelle Section avec beaucoup d’assiduité; il
explique que les personnes, qui, bieu que ne faisant pas partie
de la Société d’'Acclimatation, voudraient néanmoins assister à
nos séances, pourront le faire avec l'agrément du Président,
en s'abonnant à la première partie de notre Revue dont le
coût est de 25 francs par an. En terminant, il demande au
Président de vouloir bien fixer le jour de la première séance et
autànt que possible un ordre du jour.
D'accord avec le Bureau, M. Pellegrin fixe la prochaine
séance au jeudi 24 juin à 5 heures, une séance de jour devant
alterner avec une séance du soir.
M. le Président ajoute qu'en dehors des réunions men-
suelles il sera intéressant pour les membres de se rendre
chez quelques amateurs pour visiter leur élevage.
M. Fabre-Domergue demande qu’on veuille bien, pour les
futures séances, convoquer les membres de l’ancienne Société
« Aquaria ».
M. Debreuil répond qu'il ne croit pas que cette Société soit
: défunte, officiellement du moins, mais que cependant ses
membres seraient toujours bien accueillis à nos réunions.
M. le Président donne ensuite la parole à M. Fabre-Domergue,
pour faire la communication inscrite à l'ordre du jour : l’/nstal-
lation et l'entretien d’un aquarium d'appartement.
M. Fabre-Domergue fait un exposé des conditions que doit
réunir un aquarium d'appartement « équilibré », c’est-à-dire
dans lequel, par une heureuse association des animaux et des
végétaux, les échanges vitaux se trouvent si harmonieusement
établis que le milieu demeure indéfiniment pur sans néces-
siter aucun changement.
142 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D ACCLIMATATION
Pourvu que l'aquarium soit exposé à une lumière suffisante,
füt-elle même artificielle, les Végétaux assimilent complète-
ment l’acide carbonique dégagé par les Poissons, ainsi que les
produits de désassimilation provenant de leur alimentation. De
leur côté, les animaux qui vivent dans un pareil milieu trou-
vent dans les végétaux qui les entourent une certaine quantité
de nourriture et leur fournissent l'acide carbonique nécessaire
à leur développement. Cela est si vrai que dans un aquarium
- garni de plantes et où n'existe aucun Poisson la végélation se
montre beaucoup plus languissante que dans tel autre où se
rencontrent les représentants des deux règnes.
Pour montrer combien est simple l'installation d’un pareil
aquarium, M. Fabre-Domergue procède, au cours de sa cau-
serie, à l'aménagement complet d’un modèle apporté par lui.
Après l'avoir garni de terre, puis de sable, il le remplit d'eau,
le plante de diverses espèces de Sagittaria natans, Ludwigia,
Myriophyllum, etc.; et termine en donnant quelques conseils
sur les soins dont il convient d’entourer l'aquarium pour
assurer son parfait fonctionnement.
Ces soins peuvent se résumer ainsi : éclairage suffisant, mais
sans l’accès des rayons solaires directs, nourriture des Pois-
sons en quantité modérée, siphonage des impuretés, entretien
d'une température appropriée aux Plantes et aux Poissons qui
habitent l’aquarium. Cette dernière condition varie naturelle-
ment selon le lieu d’origine des espèces envisagées; mais, dans
beaucoup de cas, celles-ci peuvent se contenter des tempéra-
tures moyennes habituelles de nos appartements pendant
l'hiver.
M. Fabre-Domergue répond aux quelques explications com-
plémentaires qui lui sont adressées par M°®° Girod et M. De-.
breuil, et il termine en exprimant le désir de voir tous ses
auditeurs devenir des amateurs d’aquarium.
M. le Président se fait l'interprète de la réunion pour ex-
primer à M. Fabre-Domergue tous ses plus vifs remerciements.
Le secrélaire,
HENRI BRUYÈRE.
—.——
ee
CHRONIQUE GÉNÉRALE ET FAITS DIVERS
La diminution du gros gibier en Alaska. — La destruction
de la faune sauvage aux États-Unis. — L'abus des autopsies d'Oiseaux.
La Sociélé de protection de la faune sauvage aux États-Unis
appelle l'attention des Pouvoirs publics sur la rapide diminu-
lion du gros gibier de l'Alaska et réclame des lois énergiques
pour enrayer sa destruction. Non seulement les Indiens, les
ouvriers des mines et les explorateurs du pays ne se nourris-
sent que de ce gibier, mais encore on voit aujourd'hui des
entrepreneurs de ravitaillement vouloir concurrencer la viande
de houcherie avec les Élans, les Rennes sauvages el les Mou-
flons de l'Alaska; ces mercantis ne se donnent même pas la
peine de transporter les carcasses et les bas morceaux qu'ils
donnent à manger à leurs chiens ou laissent pourrir sur place;
les animaux à fourrure sont également menacés. Une très sage
mesure avait réservé aux seuls chasseurs de bonne foi le droit
de tuer les grands Ours de l’Alaska et encore les chasseurs
étaient-ils limités à un pelit nombre de pièces. Les trafiquants en
fourrure réclament contre cette restriction et demandent à tuer
ces grands Ours comme ils l’entendront pour faire commerce de
leurs peaux, il ne faudrait pas longtemps pour arriver à l’'exter-
mination complète. Les ouvriers du chemin de fer central de
Seward à Fairbanks consomment le gibier en proportion for-
midable, étant donné que cette viande leur estlivrée au prix de
0 fr. 75 à 1 fr. 75 la livre. Il n'est que temps de protester
contre le gaspillage qui à déjà transformé en désert des régions
entières où il y a quelques années la faune sauvage paraissait
inépuisable. AE
x x
Le professeur Osborn, la grande autorité arnéricaine sur les
questions préhistoriques, déclare, jugeant par analogie, que le
monde touche à la fin de l’âge des Mammifères. A voir la façon
dont les races humaines s’emploient à la destruction de toute
la faune du globe, cela n'aurait rien d'étonnant. Tandis que
dans le Vieux-Monde on a l'air de s'intéresser fori peu, sous
prétexte de chasse, aux conséquences de la guerre contre
toutes les espèces d'êtres vivants, dans le Nouveau-Monde on
s'inquiète fort de la diminution sensible du gibier qui n'existe
444 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D ACCLIMATATION
déjà plus qu'à titre de souvenir dans plus d'un État. La Société
de protection de la faune sauvage publie une intéressante bro-
chure pour appeler l'attention sur la situation et réclamer des
mesures énergiques si l’on veut arrêter les progrès du mal. Il
ne s'agirait de rien moins que d'interdire la chasse dans cer-
tains États pour une période de deux à dix ans sans compter
d’autres mesures subsidiaires. Et l'affaire est urgente quand on
voit que pour une faible somme d’un dollar (5 francs) il est
délivré 5.000.000 de permis de chasse. New-York seul a délivré,
en 1918, 230.000 permis; en Pensylvanie, en 1919, le nombre
des permissionnaires est monté à 400.000, sans compter les
200.000 fermiers qui peuvent chasser sur leurs terres sans
permis. Il en est à peu près de même sur toute l'étendue du
territoire. Il est vrai que les chasseurs ne sont autorisés qu’à
abattre un nombre limilé de pièces, mais il est facile de cal-
culer que, si tous les chasseurs usaient en plein de leur droit,
il ne faudrait pas une année pour détruire tout le gibier des
États-Unis. C’est ce qui ressort très clairement de la brochure
de la Société de protection dont le texte est illustré. de tableaux
pris par la photographie, à la fin de certaines journées de
chasse où des montagnes de cadavres de gibier et aussi de
poissons témoignent du beau travail des fusils à tir rapide
et d’autres engins de destruction.
*
*X _*
Dans un livre intéressant sur les mœurs intimes des Oiseaux
des États-Unis, M®* Stratton-Porter déplore l'introduction du
Moineau dans le Nouveau Monde. Cet étranger, dit-elle, ne
manque aucune occasion de se substituer aux espèces indi-
gènes et son sans-gêne dépasse tout ce que l’on peut s’imaginer.
M"° Porter s'élève aussi contre l’abus des autopsies d'Oi-
seaux que l’on pratique aux États-Unis sur une si grande
échelle pour vérifier de quoi les victimes se nourrissent par
rapport aux intérêts de l’agriculture. Elle admet bien que l’on
tue une douzaine de Gros Becs à ventre rose pour voir s'ils ont
dans l'estomac des parasites de la Pomme de terre, mais pous-
ser l'enquête jusqu’à sacrifier 152 de ces ravissants Oiseaux,
pour une question sur laquelle on est fixé depuis longtemps,
lui parait excessif.
Le Gérant : A. MARETHEUX.
Paris. — L. MARETHEUX, imprimeur, 1, rue Cassette.
Dalhousiz.
Falconert,
Sonchus arvensis *
Styrax Hookeri. ce
Zanthozylum acanthopodium.
2 LISTE.
Eriobotrya Hookerianw.
Trichosanthes palmat.
Meæsia chisia.
Nyssa sessiliflora.
Osbeckia siellata.
Oxalis corniculata.
Rosa macrophylla.
8* LISTE,
Betula Bhojpaltra.
Bœhmer ia platyphylla.
Goonsasten acwninata.
— microphylle.
Dobinea vulgaris.
Hypericum patulum.
Leyceste:ia formosa,
Lonicera hispida.
Maynolia Campbelli, à fMeurs
rouges,
Michelia excelsa.
Salir calyculata.
— oreophila..
Sambus ainata.
Spiræa bella.
Swertia Hookeri.
4 LISTE.
Alnus nepalensis.
Berberis nepalensis.
Buddleia asiatica.
Callicarpa rubella.
Edgeworthia Gardneri.
Eryptolepis elegans.
OFFRES
Ficus Hookeri.
Gaultheria nummularioides.
Gynura nepalensis. €
Hedychiuvm Gardnerianum.…
Hymenopoyon narasilicum.
Indigofera dosua. ki
— — var, fomentosa.
Triumfelta rhomboidea. "y
Mas rugosa.
Morus indica.
Oxyspora paniculata.
Pieris ovalifolia.
Rhus semialata.
— succedaneu.
Rubus rosæfolius.
Senécio scandens.
Swerlia bimaculara.
Vaccinium dunalianum.
Graines offertes par M. Be 5
Cucurbita melanosperma (Gourg
de Siam). à
Onopordon illyricum L: var.
duneulus.
Aralia sinensis.
Clematis erecta alba.
Cytisus Alschingeri.
Cytisus sempervirens.
Dimorphoteca aurantiaca.
Eucalyptus amygdalina.
— globulus.
Galtonia candicans.
Heuchera sanguinea..
Polygonum Baldschuanicum.
Sequoia gigantea.
| Spiræa astuboides.
S'adresser au Secrélaris t
É ï
RE
’]Jusieurs te Volailles et Lapins, visibles tous les jours. À vendre: Cazetons 2 à 3 mois, Pékin,
ouen, Coureurs-Indiens, de ferme. — Jeunes Canes de l’année. — Poulettes 2 à 3 mois. — Oisons 2 à
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ie nocércs): larves, nymphes et adultes.
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son de campagne, à louer, trois chambres non meublées à 4 ou 5 heures de Paris. ne boisés,
iérerou étang proches, facilités de circulation pour l'étude & la photographie des animaux. 1=
au Secrétariat.
Le but de la Société Nationale d’ Acclimatation de Faure est de concourir : 2
1° à l'introduction, à l'acclimatation et à la domestication des espèces d'animaux
utiles et d'ornement : 29 au perfectionnement et à la multiplication des races
nouvellement introduites ou domestiquées: 3° à l'introduction et à la propagation
de végétaux utiles ou d'ornement.
La Société se compose de membres Titulaires, membres à Vie, membres
Donateurs, membres Bienfaiteurs.
Le membre Titulaire est celui qui paie un droit d'entrée de 10 francs et une
cotisation annuelle de 25 francs.
Le membre à Vie est celui qui paie un droit d'entrée de 10 francs et qui s’affran-
chit de la cotisation annuelle par un versement de 250 francs.
La Société décerne, chaque année, en Séance solennelle, des récompenses.
Elle tient des séances générales bimensuelles.
La Société encourage d’une manière toute spéciale les études de Zoologie et de
Botanique appliquées en distribuant des graines et en confiant des cheptels d'ani-
maux à ses membres.
Elle publie, outre ce Bulletin, la Revue d'Histoire naturelle appliquée;
‘composée de deux parties et illustrée de gravures. Ces publications traitent des
questions cancernant l'élevage des animaux, la culture des plantes et particuliè-
rement des faits d'acclimatation.
On y trouve des articles de fond relatifs aux applications de l’histoire naturelle :
installation, éducation des animaux, culture des plantes, usages, introduction, etc., etc.
Le Bulletin est adressé gratuitement, la Revue est servie par abonnement, aux
membres de la Société, au prix réduit de 15 fr. pour chaque partie ou de 290 fr.
pour les deux.
REVUE D'HISTOIRE NATURELLE APPLIQUÉE
PREMIÈRE PARTIE : MA MMALOGIE
AQUICULTURE — ENTOMOLOGIE — BOTANIQUE — COLONISATION
SOMMAIRE, N° 9, SEPTEMBRE.
Pages
P>A:=Prcuor,— Les Lupoides (2/lustré) CURE. 0 RS ONE ER PR RER 241
A. MouqueT. — Sur les affections des yeux d’origine alimentaire. . . . . . . . . … . : . . 248
D: J. PELLEGRIN. — Le Poisson-Roseau (illustré). .… . , . . ... - 0: CN 255
J. PIERAERTS. — Souchet comestible ; Données botaniques, culturales et commerciales
(surfe el fm) à 5 LS AN NN ARNO E ER NS 258
CH. Rivière. — Invariabilité du climat du Nord de l'Afrique depuis les temps historiques : !
Éléphants, Carthage, Légende du grenier de Rome, Agrologie et Climatologie comparées
(auile) Rs RS DR SEA A ER RO RE er te AL HNRES ERA NRSAEER Rte 263
J."CREPIN:-— Chronique .caprine sr RER ERNEST TE 267
P::À.=Pionor:-—: Pibliographiens MN MM EN ER CRE RE ON CD CT Te 272
}
DEUXIÈME PARTIE : L'OISEAU
SOMMAIRE, N° 9, SEPTEMBRE.
Pages
J. Decacour. — Le Cacatoès Gang-Gang (illustré) . . . . . . 2 Ne . + 161
D: Mizzer-HorsiN. — Souvenirs d'un naturaliste en Afrique occidentale française (suste]
{alustré). 55 NE ER RE a OT CORTE NERO 162
4. PÉzaRD. — Le Virilisme expérimental DECO RE EU A ae lon Gr ele 165
A: Mercier. — Le Cincle d'eauen captivité, :). - :,. . : . : ... . 0 470
P. CREPIN. — Le Faisan Mikado X ElHott FAR NT EEE à ee cs 0 NC MT MO OP MERE 490
Chronique ornithologique. 2 AT PMR vote VMC CNE RE 146
È Paris. — L. MarrTaeux, imprimeur, 1, rue Cassette.
DE LA
Je
giété Natal d'Acelim
DE FRANCE
N° 10. — OCTOBRE 1920
Pages.
145
ND on EN DUO ART,
IA ré $ Er » $ . Ô :
Un numéro. 2 fr. 50 : — Pour les Membres de la Société, 4 fr. 50.
) ! !
| AU SIEGE SOCIAL
M: DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION DE FRANCE
498, BOULEVARD SAINT-GERMAIN, PARIS (VII:).
Président, M. Edmond PERRIER, Mbits de l'Institut ot de l'A eMÉaIe de Médecine, Professeur a |
Muséum d'Histoire naturelle, Paris. ; ;
+ MM. D. Bois, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle, 15,
Vice-Présidents Saint-Mandé (Seine) ;
à. Dr CRHAUVEAU, Sénateur de la Côte- d'Or, 225, boulevard. Saint- Germain, Paris.
n Secrétaire général, M. Maurice Lozkr, 12, rue du Four, Paris.
MM.J. CREPIN, 55, rue de Verueuil, Paris (Séances) ;
: rltaiés ) CH. Dr8REUIL, 2%, rue de Châteaudun, Paris ({ntérieur) ;
J: DEcacour, 28, rue de Madrid, Paris (Ztranger).
rue Faidherbe, ;
. Trésorier, M. le D' SkBiLLoTrk, 6, rue de l'Oratoire, Paris.
Archiviste-Bibliothécaire : M. P. DE CLERMONT. Ro “4
Membres du Conseil.
MM. A. CHAPPSLLIER, 197, avenue Daumesnil, Paris.
le D' AcHALMx, Directeur du Laboratoire colonia] du Muséum d'Histoire RAENE 1, rue Andrieux, |
:
Paris.
le D' P. Marcaaz, Membre de l'Institut, Professeur à l'Institut National Agronomique, 45, rue
de Verrières, à Antony (Seine). L
le D' LEPRINCE, 62, rue de la Tour, Paris.
MaILLES, rue de l'Union, La Varenne-Saint-Hilaire (Seine). }
le Dr E. TROUESSART, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle, 61, rue Cie Paris. L
Lecomre, Membre de l’ Institut, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle, 14,rue des Ecoles, ee 4
P. Cart, 40, boulevard de Courcelles, Paris.
L. ROULE, Professeur au Muséum d’ Histoire naturelle, 57, rue Cuvier, Partie |
G. FoUCHER (l'abbé), 24, rue Cassette, Paris. qi \ e
P. KESTNER, Président de la Société de Chimie industrielle, 38, rue Ribera, Paris.
R. Le Fort, 89, boulevard Malesherbes, Paris. CIE
Dates des Séances générales et du Conseil
POUR L'ANNÉE 1990
AE AVR | Janviér | Février | Mars Avril Mai | Novembre | Décembre
Séances pu ConseiL, le mercredi. à 4 h.| 44 11 40. | .14 |. 49 AT SM PAS SE
5 2 1 | 19 | 40 8 61
Séances genérales, le lundi à 3h. . :} jo 16 15 26 31 99 20
Sous-SECTION d'Ornilhologie (Ligue pour
la Protection des oiseaux) les jeudis
FN LLON L ARE EAST E ED
Les membres de la Société qui désirent assister aux Séances générales SMS
sur leur demande les ordres du jour mensuels des séances.
À. |
D Le Secrétaire général a l'honneur d'informer MM. les Membres de la Société et les :
nr cine qui désireraient l'entretenir, qu’il se tient à leur disposition, au siège de la
hs ociété, 198, boulevard Saint-Germain, tous les Lundis, de 4 à 7 heures.
D
Les auteurs sont informés que, les prix des tirages à part subissent des variations
fréquentes du fait de la guerre, il sera fait désormais un-prix spécial pour chaque tirage
à part.
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+
re
+
La Société ne prend sous sa responsabilité aucune des opinions émises
par les auteurs des articles insérés dans le Bulletin. f
La reproduction, sans indication de source ni de nom d'auteur,
des articles publiés dans le Bulletin est interdite.
TIR TRSRQ
5 <<
EVA
. 4
ACTES DE LA SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION
Parmi les récentes nominations et promotions dans l'ordre
de la Légion d'honneur nous sommes heureux de signaler les
noms de plusieurs membres de notre Société.
Notre collègue, M®° la marquise de Noailles, a été nommée
chevalier de la Légion d'honneur avec cette belle citation :
« Membre de l'Office national des mutilés et réformés, prési-
dente d'œuvres de guerre; dix-huit ans de services. S’est con-
sacrée avec un dévouement et une générosité admirables à de
nombreuses œuvres intéressant des mutilés el les orphelins de
la guerre. »
Notre collègue, M. le professeur Lignières, directeur de l'Ins-
titut de bactériologie de Buenos Aires, a été promu officier de
la Légion d'honneur.
M. le marquis de Vogüé, membre d'honneur de notre Société,
a été nommé chevalier de la Légion d'honneur, ainsi que nos
collègues : M. Couderc, dont on connaît les travaux en viticul-
ture et M. Guillaumin, assistant à la chaire de Culture au
Muséum d'Histoire naturelle.
LS
CRE
Notre collègue M. le D' Joyeux, préparateur au Laboratoire
de Parasitologie de la Faculté de médecine de Paris. à été
- nommé professeur agrégé à cette Faculté, et notre collègue,
M. le D' Gruvel, a été nommé à la Chaire coloniale de produits
d'origine animale au Muséum d'Histoire naturelle.
LS
X x
L'Académie française vient de décerner à notre collègue,
M. J. Crepin, le prix Monthyon pour ses beaux travaux en
faveur de l'amélioration des races caprines et l’utilisation du
lait de Chèvre pour l’alimenñtation des jeunes enfants.
BULL. SOC. NAT. ACCL. FR. 1920. — 10
L'EXPORTATION
DES ANIMAUX ET DES PLANTES EXOTIQUES
DE NOS COLONIES AFRICAINES
Par A. BAUDON,
Administrateur des colonies.
À titre documentaire nous croyons devoir signaler les causes
suivantes qui sont susceptibles d’influencer l'exportation de
nos colonies d'Afrique des animaux et plantes exotiques. Nom-
breux seraient, en dehors des commerçants que cette question
poarrait intéresser, les agents de commerce, colons, militaires
et fonctionnaires qui ramèneraient avec eux des animaux si
cela leur était pratiquement possible, mais dans l’état actuel
des choses il n'en est pas ainsi. Nous devons préciser que
l'état actuel ne signifie pas, dans notre idée, la situation telle
qu'elle résulte de la guerre, c’est-à-dire la désorganisation des
services de transport et des organisations commerciales, mais
telle qu'elle était avant la guerre. D'autre part, dans ce qui
suit, nous ferons exception pour la colonie du Sénégal où un
commerce régulier d'Oiseaux existe depuis longtemps et où
l’on trouve, en outre, des facilités de transport spéciales. Pour
le reste de nos colonies, de la Guinée au Congo, il faudrait pour
amorcer un mouvement d'exportation :
1° Faciliter les transports par mer et obtenir des compagnies
de navigation des tarifs raisonnables. En fait, depuis long-
temps la Compagnie des Chargeurs réunis qui a le monopole
des transports à la côte d'Afrique a établi des larifs absolument
prohibilifs pour les animaux, Mammifères et Oiseaux. Il fau-
drait donc, tout d’abord, obtenir de cette Compagnie qu’elle
revise ces tarifs, ensuite qu'elle réserve, sur son pont avant ou
dans les entreponts, des emplacements pour les animaux qui
seraient embarqués; enfin qu’elle donne des facilités pour la
nourriture de cês animaux et, en particulier, qu’elle fournisse
de l’eau pour leur denner à boire. Tant qu'on n’aura pas obtenu
des améliorations dans ce sens on ne pourra songer à trans-
porter des animaux de nos colonies d'Afrique en France.
2° Il faudrait ensuite que ceux qui ramèneraient des ani-
maux soient assurés de pouvoir les vendre à un prix rémuné-
EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 147
rateur à leur arrivée en France, à Bordeaux ou Marseille. Pour
cela, il serait nécessaire’ que les commerçants et les amateurs
de la métropole fassent paraître quelques annonces dans les
journaux coloniaux pour faire connaître leur existence. De cette
facon ceux qui voudraient rapporter des animaux vivants sau-
raient où et à qui les offrir et pourraient à l'avance se rensei-
gner sur la valéur marchande des espèces qu'ils exporteraient.
3° Il serait utile de faire connaître d'une facon quelconque
la liste des animaux ou plantes intéressantes à ramener en
Europe, afin que les exportateurs aient une base pour
faire leur choix. Dans présque toutes les factoreries et les
postes, on élève des Mammifères et des Oiseaux qui seraient
exportés si ceux à qui ils appartiennent savaient pouvoir les
vendre avantageusement. En un mot la question se résume en
deux points : transport et organisation de l'exportation en
mettant en relations acheteurs et exportateurs occasionnels,
en signalant à ces derniers les espèces surlesquelles ils devront
porter leur choix.
ENTRANTS DES PROCÈS -VERBAUX DES SEANCES DE LA SOUÈTÉ
SÉANCE GÉNÉRALE DU 31 MAI 1920
Présidence de M. le baron de Guerne,
Vice-Président honoraire de la Société.
Le procès-verbal de la précédente séance est lu et adopté.
GÉNÉRALITÉS.
Vingt-deux nouveaux membres, dont six James, ont été
admis dans la séance du Conseil du 10 mai 1920; la te com-
plète en sera publiée dans le Bulletin.
M. le Président informe nos collègues que la Society of Che-
mical Industry de Londres vient de décerner sa médaille à
M. Paul Kestner, membre du Conseil, en reconnaissance des
sérvices distingués qu'il a rendus aux industries Chimiques.
C'est Ja prémière fois qu'un Francais est titulaire de cette
148 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
médaille, décernée tous les deux ans. Certes nul n’était plus
digne que notre collègue de cette flatteuse distinction. Parmi
ses inventions les plus marquantes, on peut citer l'emploi du
tirage forcé dans les tours à acides, les élévateurs automati-
ques pour acides, les évaporateurs à ascension capillaire. les
chaudières tubulaires et plusieurs autres appareils intéressant
la fabrication du sucre de betteraves. Ajoutons que M. Kestner
a été l'artisan de l’Union internationale de la Chimie pure et
‘appliquée.
M. le Président se fait l’interprète des membres de notre
Société pour adresser à M. Kestner nos plus vives félicitations.
M. Luc, qui vient de partir à Madagascar comme chef du
service de Colonisation, s'excuse de n'avoir pu, lui-même,
venir nous présenter ses adieux ; il charge M. Bois de nous
faire part de ses sentiments d’attachement à la Société; il nous
assure qu'il restera un correspondant fidèle et il nous prie de
ne pas craindre de lui demander tous les renseignements dont
nous aurons besoin.
Au nom du comte Joseph Potocki, M. Debreuil dépose sur le
bureau le « Vecrologe de Pilawin » qui est la relation, faite par
notre collègue, de la destruction de ses belles réserves d’ani-
maux de Pilawin.
M. le professeur H. Blanc, conservateur du Musée zoologique
de Lausanne, envoie pour la Bibliothèque les Notes de son
cours de Pisciculture, reliées en un volume. M. le Président
remercie notre collègue : ces Notes, dit-il, sont le résumé d’un
enseignement poursuivi depuis trente-deux ans à l'École can-
tonale vaudoise d'agriculture ; elles sont aussi claires que pré-
cises et remarquablement adaptées à leur but; plusieurs des
figures qui composent les planches sont originales.
M. le Secrétaire général annonce que le ministère de l’Agri-
culture vient de répondre aux vœux exprimés par notre S0-
ciété. Il donne lecture des deux lettres qui nous sont parve-
nues, l’une de M. le ministre de l'Agriculture à propos des
vœux de M. Chevalier, l’autre de M. le sous-secrétaire d'État à
l'Agriculture à propos des vœux de M. de Clermont.
La première séance de notre VII® Section « Aquariums et
Terrariums » a réuni le 27 mai, dans une séance du soir, une
EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 449
nombreuse assistance. Après un historique de M. de Guerne et
une allocution de M. Pellegrin, président de la Section, M. Fa-
bre-Domergue nous fit une très pratique conférence sur l’ins-
tallation et l'entretien d’un aquarium bien compris.
La section Aquariums et Terrariums doit se réunir à nou-
veau le quatrième jeudi de juin, à 5 heures de l'après-midi.
MAMMALOGIE.
M. P. A.-Pichot remet un article intitulé « Les Lupoïdes » sur
les origines probables du Chien.
Notre collègue pense, et il donne des arguments en faveur
de sa thèse, que l'ancêtre du Chien n’est ni le Renard, ni le
Chacal, mais le Loup.
Des photographies représentant des métis sauvages de
Chien et de Louve, un piqueur et son Loup-limier et des métis
de grand Danois et de Loup d'Amérique sont présentées.
M. le Président entretient l'assemblée d'un parasite de l'Élé-
phant, le Rodhainomyia chrysidiformis. Ce Diptère a été dédié
au D' Rodhain, médecin chef du Congo belge.
ORNITHOLOGIE.
M. Touchard a de nouveau obtenu cette année dans sa pro-
priété de l’Indre la reproduction des Grues de Numidie (Grus
virgo). Un des deux œufs qui n’avait pas été couvé jusqu'à
l’éclosion fut mis sous une Poule. Le petit fut ensuite facile-
ment adopté par les parents.
Notre collègue a également obtenu huit jeunes Emeus (Dro-
mæus Novæ Hollandiæ). Cette note paraitra dans « l'Oiseau ».
Une publication de propagande agricole, éditée par une de.
nos grandes librairies parisiennes engage ses lecteurs à « pro-°
duire » des œufs « bien frais ».
La recommandation ainsi présentée surprend un peu, mais
que dire de cette phrase relevée dans le corps de l’article :
« quand l’œuf vient d’être pondu, il est généralement exempt
de germe ».
On reproche aux Français d’être fort ignorants en Histoire
naturelle, comment ne le seraient-ils pas avec un tel enseigne-
ment.
450 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
ENTOMOLOGIE.
M. E. Vayssière, qui étaitinserit pour une communication sur
l'invasion des Sauterelles en Crau et l'organisation de sa
répression, s'excuse de n'avoir pu venir: il nous écrit de Fos-
sur-Mer : « Malgré les nombreuses difficultés auxquelles je
me heurte tous les jours, j'ai bon espoir en l'issue de la lutte.
« Les principaux procédés que nous utilisons sont : 1° le lance-
flammes de guerre dont avec une seule charge (10 litres) nous
arrivons à balayer 350 à 500 mètres carrés et cela en quelques
minutes.
« 2° Les appâts empoisonnés dans les cultures irriguées : du
son imprégné d'acide arsénieux et semé à la volée dans les
champs envahis à raison de 60 kilogrammes environ, à l'hec-
tare. Mortalité considérable à partir du deuxième jour après
l'épandage.
« 3° Ramassage des Sauterelles à l’aide d’une toile de 8 mèlres
de long sur ? wètres de large. À donné d'excellents résultats.
Dans une seule propriété, une équipe de 8 hommes a pu, en
six jours, récolter 3.530 kilogrammes de Criquets non encore
munis d'ailes. »
M. Vayssière se propose de compléter cet apercu dans une
communicalion en novembre.
M. le comte Delamarre de Monchaux signale, d’après le
numéro de juin du Zadies Home Journal,, de Philadelphie,
qu'il existe aux États-Unis un certain nombre de personnes
élevant des Papillons pour les collections particulières, musées
et établissements d'enseignement, Jusqu'ici les demandes
avaient été faites par des collectionneurs: mais maintenant on
compte en outre organiser la production de Papillons pour des
travaux artistiques. Cette production, dit notre collègue, pour-
rait réussir en France.
M. le Président souligne toute l'importance qu'il y aurait à
entreprendre en France ce commerce, qui nous permettrait de
concurrencer l'Allemagne. Dans notre pays M. Melar s'était
occupé de cette industrie, il vient malheureusement de
mourir. net
AQUICULTURE.
M. le professeur Roule fait une communication sur la erois-
sance des Tortues. Notre collègue relate à ce propos les diffi-
EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 151
cultés éprouvées par son service au Muséum pour assurer
l'alimentation des Tortues éléphantines du Jardin des Plantes
et le chauffage du local où elles hivernaient d'habitude. A la
suite des bombardements, de nombreux carreaux avaient été
brisés et, en 1918, la dernière de ces Tortues succombait au
froid et aux privalions.
M. Roule, à cette occasion, s'étend sur la croissance très
lente et presque nulle de ces Chéloniens sous notre climat. Ces
Tortues qui,se trouvaient à la Ménagerie depuis vingt ans
n avaient nullement semblé s’accroitre.
Dans 12 discussion qui eut lieu à ce sujet, M. Carié relate
qu'une Tortue éléphantine fut acquise par lui en, 1903 ; elle
mesurait à cette époque environ. à0 centimètres de lai
sur 95 de largeur et pesait une trentaine de kilogrammes.
En mai 1916, cette même Tortue mesurait 78 centimètres et
demi de long sous le plastron sur 54 centimètres de large et
60 de hauteur au-dessus du sol. Elle pesait 430 kilogrammes.
Cette Tortue vivait dans son milieu à l’île Maurice même.
M. Roule répond que ces Tortues doivent avoir une crois-
sance assez rapide pendant la période juvénile de leur existence
et rester ensuite presque stalionnaires. M. Carié confirme cette
impression par le fait de la Tortue légendaire des casernes du
Port-Louis (Maurice), morte en 1917, qui a vécu dans cel
endroit depuis 1840 au moins.
Au point de vue alimentaire, M. Roule dit que ces Tortues
offriraient un intérêt pour nos colonies.
M. Pierre Crepin rappelle qu’en effet les Tortues des îles
Seychelles ont servi à l’alimentation de l'Ile de France (Mau-
rice) jusqu'à l'époque contemporaine. Dès les premiers temps
de la colonisation française, on faisait déjà un grand trafic
de Tortues qui étaient une des bases de l’alimentation de la
population des îles Mascareignes. La Bourdonnais en appro-
visionnait l'hôpital de Port-Louis qu'il avait créé pour fournir
à ses malades le réconfortant bouillon de Torlues. À une époque
plus récente, pendant la grande Révolution, quand Maurice et
la Réunion, livrées à elles-mêmes, ne recevaient plus aucun
approvisionnement ni secours de la, France, c'est aux îles
Seychelles que Surcouf allait chercher encore les Tortues
éléphantines qui devaient servir à la nourriture de la popula-
452 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D ACCLIMATATION
tion. On a si bien fait que la Tortue éléphantine a à peu près
disparu de la surface du globe.
M. Carié ajoute qu'une espèce voisine, mais de beaucoup
plus petile taille, la Tortue rayonnée de Madagascar, fait l'objet
d'un commerce assez actif avec les îles voisines. À Maurice, on
la débarquait en 1911 par centaines, pour la consommation.
M. le président rappelle qu'une des causes prépondérantes
‘de la disparition des Tortues éléphantines vient de la destruc-
tion systémalique des œufs de ces Chéloniens par les chasseurs
de Tortues. M. de Guerne se souvient d’avoir vu, en 1898, une
exhibition de Tortues géantes au Jardin zoologique de Londres.
Certaines avaient été amenées par M. Walter Rothschild, de
sa propriété de Trink. Il fallait 4 hommes pour les porter.
M. le comte Delamarre constate combien il serait nécessaire
de créer des stations scientifiques internationales pour pro-
téger les espèces en voie de disparition comme la Tortue élé-
phantine.
À propos de la communication du professeur Roule,
M. de Guerne expose, au sujet des Tortues géantes, quelques
faits qu'il lui a été donné d'observer au cours de ses divers
voyages scientifiques.
C'est ainsi qu'il a pu voir, en 1898, au Jardin zoologique de
Londres, la plus importante collection de Tortues géantes qui
ait sans doute jamais été réunie en captivité. Dans une récep-
tion offerte au Jardin par la Société zoologique de Londres, aux
membres du Congrès international de Zoologie tenu à Cam-
. bridge, on put observer à loisir non seulement les Tortues
géantes de l’établissement, mais encore de très beaux spéci-
mens que M. Walter Rothschild y avait fait transporter pour la
circonstance. C'était en plein été et les grands Chéloniens pas-
saient la journée sur une vaste pelouse où on les apportait dès
le matin au moyen de brancards garnis de matelas et dont
quatre hommes pouvaient à peine supporter la charge.
En 1907, M. de Guerne eut la bonne fortune de voir au Jardin
zoologique de New-York, outre un J'estudo elephantina, des
iles Aldabra, deux espèces provenant des îles Galapagos : Zes-
tudo nigrita et T. vicina. Ce dernier spécimen pesait à cette
époque près de 120 kilogrammes. Ces Chéloniens géants absor-
baient une énorme quantité d'herbe à laquelle venaient
EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES D£ LA SOCIÉTÉ 1353
s'ajouter, pendant la saison, des rations considérables de
Melons, de Citrouilles et de Courges.
Au Muséum de Tring, en Angleterre, M. de Guerne a pu
admirer les beaux exemplaires de Tortues géantes à l’état
subfossile, réunis par M. Walter Rothschild et le professeur
Alexandre Agassiz lui a également montré au Musée de zoologie
comparée d'Harvard College, près Boston, une remarquable
série de grands Chéloniens rapportés des îles Galapagos.
BOTANIQUE.
Spathe de Cocos. — M. Ch. Rivière présente une remarquable
anomalie de la spathe d’un Cocos dalil. On sait que les spathes
naissent à l’aisselle des dernières feuilles de Palmiers et que,
suivant les espèces, les caractères de ces organes diffèrent
beaucoup. La spathe s'ouvre pour laisser s'épanouir le spadice
ou inflorescence ; elle resle plus ou moins érigée en forme de
longue cuillère tandis que s’en échappe le spadice, rameux
chez les Palmiers. Ce spadice, sous le poids des fleurs et bientôt
sous celui de milliers de graines souvent grosses comme de
petits abricots, s'incline et devient parallèle au stipe.
La spathe, dans quelques genres de Cocoinées, est quasi
ligneuse, forte et dure.
L’anomalie présentée est que cet organe n'ayant pu s'ouvrir,
le spadice reste emprisonné dans une enveloppe véritablement
lignifiée. L’exemplaire en question est un organe long de 2 mè-
tres, fusifcrme, en sorte de torpille fortement renflée au milieu.
M. Rivière a déjà signalé dans notre Bulletin un cas assez rare
d’une spathe d'Oreodoxa regia qui n’avait pu s’ouvrir par suite
de la soudure de la commissure; une forte explosion due sans
doute à une fermentation intérieure, s'était produite sous les
effets du siroco et d’une grande insolation en réduisant l'or-
gane en miettes.
La spathe n’a comme dimension, aucun rapport avec la
feuille du Palmier, elle est courte dans le Dattier très élevé.
COLONISATION.
M. Poisson fait une communication sur le Palmier Satra
(Hyphæne coriacea Gærtner). Notre collègue souligne les qua-
lités alimentaires de ce Palmier de Madagascar dont le cœur
constitue une excellente salade. La communication de M. Poisson
paraîtra dans la Revue.
154 BULLETIN DE LA SOCIÉTE NATIONALE D'ACCLIMATATION
M. Miéville fait une conférence avec de nombreuses projec-
tions sur les Arbres fruitiers de l’'Indochine. Elle sera publiée
dans la Revue.
Le Secrélaire des séances adjoint,
PIERRE CREPIN.
CHRONIQUE GÉNÉRALE ET FAÎTS DIVERS
a { i : Ka } ic Su \
Les Daims de Grande-Bretagne. — Les Écureils en Écosse. — La
réacclimatation du Grand Tétras. — Le sanctuaire d'Oiseaux de la
Société Selborne. — La Fête des Oiseaux en Norvège.
Une particularilé caractéristique des grands parcs de l’An-
gleterre estle Daim que l’on y voit en troupeaux nombreux.
Ces Cervidés y vivent sur le même pied que les animaux domes-
tiques. Quoiqu'il semble que le Daim, ou une espèce analogue,
ait habité l’Europe et les îles Britanniques, on n’en trouve
aucune trace dans les couches géologiques postérieures à
l’époque glaciaire et il n’est pas possible de préciser quand il
a reparu dans les îles Britanniques. On sait que, peu après
l'invasion des Normands, le Daim, était pourchassé par le roi
etles grands feudataires. Remontant vers, le nord, les Daims
anglais se réinstallèrent en Écosse et ils y furent protégés par
des ordonnances dans des parcs où on les entretenait, ce qui
donne bien à supposer que l'animal était d’introduction
récente.
Le roi d'Écosse, Alexandre III, fit entourer d’une palissade
un nouveau parc à Daims en 1263. Le Daim est mentionné
dans un acte de 1424 pour la protection des Cervidés et un
statut de 4603 donne à entendre que ce sont animaux de parc
ne faisant pas partie de la faune libre. Vers 1780, une dou-
zaine de Daims, amenés dans le Dumfrieshire s'étant échappés,
ont vécu en liberté dans les forêts environnantes où ces ani-
maux se multiplièrent tellement qu'il fallut procéder à des
destructions ; en 1845, il en restait uné bande d'environ
200 têtes, devenues excessivement sauvages. Dès 1649, le
Daim'sauvage s'était établi dans la forêt de Killin, au centre
du Perthshire. Les Daims des parcs fournissent aujourd'hui
un appoint très sérieux à l'alimentation dela Grande-Bretagne.
SE DS >
CHRONIQUE GÉNÉRALE ET FAITS DIVERS 155
Dans sa minutieuse étude de l'influence de l'homme sur la
faune de l'Écosse, M. Ritchie rappelle que l'exploitation des
forêts, presque pariout coupées à blanc pour être remplacées
par des pâturages, avait à la fin du xvin® siècle, fait disparaître
l'Écureuil dont c'est à peine si un très pelit nombre avait
trouvé un refuge dans quelques massifs forestiers des monts
Grampians. En 1772, la duchesse de Buccleuch apporta d’An-
sleterre plusieurs Écureuils qui S'échappèrent de sa ménagerie
de Dalkeith. Ces Écureuils et quelques autres introduits suc-
cessivement plus lard se sont tellement multipliés qu'il a fallu,
en 1903, organiser une association pour les détruire et pro-
téger les reboisements du Rosshire, du Sutherland et d’In-
verness. En 15 ans, dans cette région seule, on à tué
60.450 Écureuils, dont on payait les queues de 30 à 40 cen-
times pièce. Au sud du canal de Calédonie, les destructions de
ce Rongeur ont été également abondantes ; dans le Naïirnshire,
14.193 ont été tués en 15 ans; dans les bois de Glen Tanar,
près d'Aberdeen on en tua environ 200 par an. La destruction
des Oiseaux de proie et des petits Mammifères carnassiers est,
en grande partie, la cause de cette rapide multiplication de
l'Écureuil qui n’a pas été arrêté dans ses invasions par ses
ennemis naturels et il faut maintenant que l'homme rétablisse
lui-mêmé un équilibre qu'il a contribué à rompre.
Cela n’a pas empêché des amateurs anglais d'introduire
chez eux l'Écureuil gris d'Amérique, comme nous l'avons
raconté dans le Bulletin de juillet 1915. On signale déjà son
arrivée en Écosse où l'on se plaint que cet étraiger « mange
tout ce qui est mangeable et gaspille encore plus qu'il ne
mange ».
k
* #
Comme pour l’Écureuil, la destruction des forêts de l'Écosse,
pour satisfaire aux besoins de la ferme et de l’industrie, avait
chassé le Grand Tétras de son habitat naturel et, vers le
milieu du xvim° siècle, il était déjà depuis longtemps un Oiseau
presque légendaire. Le dernier semble avoir été tué aux envi-
rons de l’ännée 1770. Il fut réimporté de Suède soixante-
huit ans plüs lard et les reboisements des districts qu’il fré-
156 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
quentait lui offrant de nouveau un abri indispensable, ce bel
Oiseau s'est rapidement répandu et multiplié dans le pays. En
1829, on n’en avait pu lâcher qu'une seule paire qui se repro-
duisit et éleva plusieurs couvées. Aucun de ces Oiseaux ne
vécut longtemps, mais les quarante et quelques Tétras que le
marquis de Breadalbane, en 1837 et 1838, importa de Suède et
lächa dans ses bois, autour du château de Taymouth, furent
le point de départ d’un repeuplement si nombreux, qu'en
1910, en une seule journée de chasse sur le domaine de Sir
Arthur Grant à Monymusk dans l’Aberdeenshire, on en a tué
84 et 73 en 1911. M. Millais rapporte qu’en 1894, dans le For-
farshire, on en avait déjà abattu 107 en une seule Journée et,
en 1908, le tableau d’une chasse dans le Kincardinshire avait
donné 150 pièces.
« Il semblerait, dit M. Ritchie, que la réinstallation d'un
Oiseau dans une contrée où il avait prospéré soit une chose
très facile, mais cela n’est pas aussi simple que cela en a l'air.
Il faut se rappeler que la disparition du Grand Tétras en
Écosse avait eu pour cause la destruction progressive des
forêts et que sa réintroduction à été favorisée par Le reboise-
ment qui avait été opéré pendant son absence. Or, il est pos-
sible que les abatages d'arbres occasionnés par la guerre
viennent de nouveau porter un coup funeste au Grand Tétras
et arrêter sa dispersion en le privant des massifs forestiers qui
le mettaient en communication avec les centres où il pouvait
trouver les conditions nécessaires à son existence. »
Il y a dix-huit ans, la Société de naturalistes connue sous le
nom de Société Selborne, en souvenance du célèbre ornitho-
logiste Gilbert White qui à la fin du xviu* siècle était pasteur
du village de ce nom dont il a écrit l’histoire, avait loué un
bois dans la vallée de la Brent, près de Londres, pour y consti-
tuer un sanctuaire pour les Oiseaux de la capitale qui pour-
raient y trouver un refuge paisible au moment de la nidifica-
tion.
Cette entreprise avait été couronnée du plus grand succès
et nombreux furent les Oiseaux citadins qui tirèrent bon
profit de cette villégiature suburbaine. Malheureusement le
bail de la vallée de la Brent touche à sa fin et les propriétaires
BIBLIOGRAPHIE 157
de cet Eden, vu les circonstances, ne-veulent pas renouveler
le bail qu'ils avaient consenti à la Société Selborne afin
d'exploiter les terrains à bâtir. C’est pourquoi les amateurs des
Oiseaux ont ouvert une souscription pour devenir eux-mêmes
possesseurs du terrain qui est estimé 112.000 francs environ.
Une première souscription de 7.500 francs a déjà été versée et
on pense arriver facilement à parfaire la totalité de la somme
demandée. |
Une jolie coutume de la Noël en Norvège est de donner un
repas aux Oiseaux. Le 25 décembre, au matin, on décore le
pignon de la maison ou le comble de la grange d’une gerbe
destinée aux Moineaux et autres petits Oiseaux. Le plus
pauvre paysan tient à leur faire cette offrande. Quand la gerbe
n’est pas toute pillée le jour de Noël on la laisse pour le repas
du lendemain et jours suivants. La gerbe est, au besoin, fixée
au bout d’une perche et c’est un joli spectacle que de voir les
Oiseaux s’assembler tout autour.
BIBLIOGRAPHIE
Dans ses efforts pour assurer sa domination sur toutes les
bêtes de la terre, l'Homme devait nécessairement modifier
considérablement l'ordonnance de la Création quand même il
n'aurait pas porté le trouble dans le fonctionnement des Lois
de la Nature.
C'est cette intervention de l'Humanité que M. James Ritchie,
conservateur de la section d'Histoire Naturelle du Musée royal
d'Écosse, vient d'étudier et il a consigné le résultat de ses
recherches dans un beau volume de 550 pages qui répond bien
à son titre : L'Influence de l'Homme sur la Faune de: l'Écosse;
Recherches sur l'Évolution animale (4).
En limilant son étude à la faune écossaise, M. Ritchie avait
plusieurs raisons, dont la principale était qu'il embrassait, de
cette manière, une période bien définie, et pouvait prendre les
(1) The Influence of Man on Animal life in Scotlund, by James Ritchie.
Cambridge University press, 1920.
158 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D ACCLIMATATION
choses à un commencement. L'Homme n'est arrivé dans le
Nord de la Grande-Bretagne, que longtemps après l’époque
paléolithique, et ne s’y est établi qu’à l’époque néolithique de
la pierre polie. |
La faune et la flore de l'Écosse, détruites pendant l’époque
glaciaire, venaient de se reconstituer. Bornée de trois côtés
par la mer, l'Écosse ne pouvait plus recruter sur le continent
une faune et une flore nouvelles, comme lorsque les Iles Britan-
niques n'étaient pas détachées de la terre ferme. Son repeuple-
ment ne pouvait se faire que par la remonte, vers le nord, des
animaux et des plantes du Midi de la Grande Bretagne qui
n'avait pas élé ensevelie sous Îles glaces, et par l'invasion de
peuplades du Nord arrivant par mer, accompagnées de leurs
animaux domestiques. Le peuplement zoologique de l'Écosse à
donc eu deux origines bien distinctes : une faune sauvage
autochtone, et une faune domestique importée. R
La faune sauvage que l'Homme trouva en Écosse, à son
arrivée, comprenait notamment : le Renne, le Grand Cerf des
Tourbières, le Cheval, l'Urus, le Sanglier, la Loutre, le Castor,
le Lynx, l’Ours et le Loup, le Lägopède, le Corbeau, le Grand
Pingouin, l’Outarde. Les émigrations du Nord apportèrent
successivement le Bœuf, le Cheval, le Mouton, la Chèvre, le
‘ Chien, le Chat, le Coq et les Faisans, puis beaucoup plus tard
le Rat, ce cosmopolite. Tels sont les animaux dont M. Ritchie
étudie l'évolution sous l’influence humaine en Écosse.
Cette influence fut de deux sortes : l'une de destruction,
l'autre d'adaptation. M. Ritchie appuie son étude des différentes
phases de ces évolutions, autant sur l'observation de faits con-
temporains que sur le témoignage des anciens aujeurs, qu'il
cite textuellement mais malheureusement sans mettre le vieux
langage et les anciens termes à la portée de ses contemporains,
M. Ritchie a classé ses recherches sous les rubriques sui-
vantes :
l. — /nfluence directe de l'Homme sur les animaux. La domes-
tication. La destruction pour divers motifs. La protection pour
diverses raisons. L'introduction d'espèces nouvelles.
Il. — /nfluence indirecte de l’Horme sur les animaux. La des-
truction des forêts. La culture. Le commerce.
III. — Répercussions sur l’espèce humaine. Parasites. Mala-
dies. Alimentation.
On suit dans ces sections les facons différentes des procédés
BIBLIOGRAPHIE 159
humains et des lois nalurelles. Sauf dans quelques cata-
clysmes exceplionnels, la Nature transforme lentément une
espèce et lui donne le temps de s'accommoder progressivement
à dés conditions nouvelles ; l'homme veut arriver brusque-
ment et du premier coup au but qu'il s’est proposé au risque
de détruire un équilibre indispensable à l’ekistence des étres
dont il a entrepris la gérance. Sans doute ses méthodes d'éle-
vage et de culture ont profité à ses animaux domestiques,
mais elles n’èn ont pas moins été funestes à la faune sauvage
qu'il n 'élait pas nécessaire de proscrire, et il est grand temps
d’aviser aux moyens de protéger ce qui en reste et dont la
conservation intéresse aulant la science que le commerce et
l’industrie.
M. Ritchie estime que le nombre des animaux domestiques
que l'Écosse nourrit aujourd’hui, grâce à l'élevage et à l’agri-
culture, est supérieur à celui des animaux de la faune sauvage
avant l’arrivée de l’homme. Nous ne pourrions accepter cette
évaluation que sous bénéfice d'inventaire, et cet inventaire
n’est guère réalisable. Mais M. Ritchie croit qu'au moment de
l'arrivée de l'homme en Écosse, le pays ne devait pas pouvoir
nourrir plus de 100.000 cross alors qu'on y compte à notre
époque 8.635.918 têtes de bétail; nous serions plus disposés à
admettre que les habitants de bien des pays, en général, et de
l'Écosse, en particulier, ont plus perdu qu'ils n'ont gagné à
remplacer le Renne, l'Elan, le Castor, voire même le Loup et
l'Ours, par les Lapins et les Moineaux, les Rats et les Can-
crelats qui sont venus concurrencer les anciennes faunes en
attendant de les détruire. Il résulte de la situation actuelle,
qu’ une révision sérieuse des lois sur Ja chasse, ainsi que la
créalion de réserves et de sanctuaires s'imposent aux peuples
civilisés, et c'est pourquoi nous voyons un pays neuf comme
les États-Unis s’'émouvoir des destructions qui menacent la
faune du Nouveau-Monde tout autant que celle de l'Ancien, et
promulguer, en conséquence, pour protéger les animaux sau-
vages des lois rigoureuses, suspendre le droit de chasse pen-
dant des périodes plus ou moins longues et décréter l’inviola-
bilité de certains sanctuaires.
Nous reviendrons sur le livre de M. Ritchie, car plusieurs
des chapitres de cet ouvrage rentrent dans le cadre des études
de la Société d’Acclimatation qui s’est déjà occupée, en 1913,
160 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
des recherches de M. Elwes sur les races primitives de Moulons
de l'Écosse (1).
C'est dans le même sens que conclut un chasseur naturaliste
qui vient de publier le journal de ses chasses dans les jungles
de. l'Inde. M. Stebbing, dans cet ouvrage, prouve surabon-
damment qu'on aurait tort de croire que le gibier indien est
inépuisable (2). À chacun de ses voyages il a pu constater les
progrès du dépeuplement. Aussi demande-t-il au Gouverne-
ment des Indes de compléter la législation protectrice déjà
appliquée par la création de réserves et de sanctuaires où la
faune et la flore continueront à vivre dans les conditions qui
ont présidé à leur naissance. Les chasseurs y trouveront leur
avantage dans le rayonnement du gibier à travers les localités
circonvoisines et les savants y étudieront des types et des
organisations qui auraient pu évoluer vers une extinction
totale sans laisser de traces, comme il en a été pour tant de
plantes et d'animaux des époques précédentes.
*k
# #
Le voyage d’études de M. Millerand dans nos départements
lui était nécessaire pour se rendre compte, d’une façon exacte,
des efforts accomplis en vue de leur reconstitution.
L'album superbement illustré {plus de 60 photographies) que
publie aujourd’hui La Vie aux champs, sur la renaissance
agricole des régions libérées, permet à chacun, sans se
déplacer, de faire le même pèlerinage.
Lire la préface de M. Poincaré, les déclarations de MM. Hano-
taux et Tardieu et l’exposé intéressant des résultats obtenus
par toutes les œuvres dues à l'initiative privée. Rien n’a encore
été publié sur ce sujet, d'aussi complet, d'aussi luxueusement
présenté malgré le prix peu élevé du numéro (1 fr. 25). Jean
Blondel et Ci°, éditeurs, 146, rue Montmartre, à Paris.
(1) Bull. Soc. Ace., octobre 1913.
(2, The Diary of a Sportsman naturalist in India, by E. P. Stebbing.
J°hn Lane, éditeur, Londres et New-York, 1920.
Le Gérant : À. MARETHEUX.
Paris. — L. MARETHEUX, imprimeur, 1, rue Cassette.
GE ER |
Graines offertes par M. BOIS Eucalyptus globulus.
Gallonia candicans.
Halesia corymbosum.
Héliotrope var. Lemoine, |
Onopordon illyricum L. var. car-
: dunculus.
7 a Diatue, à 4
ehmeria platyphylla. Graines offertes par M. MOREL | Æeuchera sanguine,
1 Ë Impaliens Sullans
Sriobotry œ Hookeriana. ; Agathæa celestis. Polygonum Baldschuanicum |
Praxinus floribunda. Angelica archangelica. Sequoia Jigantea: à
digofera dosua var. tomentosa. Aralia sinensis. Tamarix africana,
helia excelsa. Bioia aureu.
Castanopsis hystrix. l-
Chionantlrus virginica. Graines offertes par le A
Clematis erecta alba. nement: général de l'AS
Cratæqus Carrierei. et par le Jardin ee
Cytisus sempervirens Sydney. | fl
Dimorphotheca aurantiaca. Ê
Ærucalyptus amygdalina. | Clhloris gayand.
_ Offres et demandes réservées aux membres de la Société.
OFFRES
Plusieurs milliers Volailles et Lapins, visibles tous les jours. À vendre: Canetons 2 à 3 mois, : “y
ouen, Re de ferme. — Jeunes Canes de l’année. — Poulettes 2 à 3 mois. — Oisons 2 à8
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an Rostand, Cambo (Basses-Pyrénées).
Maison de campagne, à louer, trois chambres non meublées à 4 ou 5 heures de Paris. Région boisé
ère ju étang proches, facilités de circulation pour l’étud2 et la photographie des animaux. 43.
crire au Secrétariat. LAINE <
1° à l'introduction, à l’acclimatation et à la domestication des Re ja ae
utiles et d'ornement ; 2° au perfectionnement et à la multiplication des races
nouvellement introduites ou domestiquées; 3° à l'introduction et à Ja propagation
de végétaux utiles ou d'ornement.
La Société se compose de membres Titulaires, membres À Vie, membres |
Donateurs, membres Bienfaiteurs.
Le membre Titulaire est celui qui paie un droit d'entrée de 10 francs et une
cotisation annuelle de 25 francs.
Le membre à Vie est celui qui paie un droit d'entrée de 10 francset qui s'affran-
chit de la cotisation annuelle par un versement de 250 francs.
La Société décerne, chaque année, en Séance solennelle, des récompenses.
Elle tient des séances générales bimensuelles.
La Société encourage d une manière toute spéciale les études de Zoologie et de
Botanique appliquées en LH UEE des graines et en confiant des cheptels d’ani-
maux à ses membres.
Elle publie, outre ce Bulletin, la Revue d'Histoire naturelle appliquée:
gd, dsl RES)
‘composée de deux parties et illustrée de gravures. Ces publications traitent des :
- questions concernant l'élevage des animaux, la culture des plantes et particuliè-
rement des faits d’acclimatation.
On y trouve des articles de fond'relatifs aux applications de l’histoire naturelle :
installation, éducation des animaux, culture des plantes, usages, introduction, etc., etc.
Le Bulletin est adressé gratuitement, la Revue est servie par abonnement, aux
membres de la Société, au prix réduit de 15 fr. pour chaque partie ou de 20 fr.
pour les deux.
REVUE D'HISTOIRE NATURELLE APPLIQUÉE
PREMIÈRE PARTIE : MAMMALOGIE
AQUICULTURE —ENTOMOL OGIE—BOTANIQUE— COLONISATION
SOMMAIRE, N° 10, OCTOBRE.
\ Pages
J. DecAcour. — Mes Mammifères à Clères . . . . . . . . . . . . . ee Le Te TN RE NIUE rs
Mrs Prisarix. — Rôle biologique des Batraciens . . . . . . . . . . "CU DR
P. Carré. — La culture du « Filao » et son utilité comme bois de chauffage dans les régions
interiropicales (ts né) HD ER INRP EN RS ETAT MERE RER ee ART EAN AC LE ER EOSS
R. FREy. — Les plantations de « Filaos » au Sénégal. . . . . . . . . 1... SAROUES UE PAU
A. PrépALLU. — Préparation et tannage des peaux. . . . . , . . . . . ARS VERT INRR TS RE
A. Mouquer. — Sur les affections des yeux d'origine alimentaire (suite ef fin). à . &: à: … . |
G. Riviëré. — Invariabilité du climat du Nord de l'Afrique depuis les temps historiques.
Éléphants. Carthage. Légende du grenier de Rome. Agrologie et Fer as
ANT D) A LES AS PSS NE detc D AO TRE SAT RU TAT a ent iA MON UTE AA el
DEUXIÈME PARTIE : L'OISEAU dune
SOMMAIRE, N° 10, OCTOBRE.
Pages.
J. Decacour. — Le Cacatoès Gang-Gang [suite et fin] (illustré) . . : - : . | EE ea
D' Mrrrer-Horsin. — Souvenirs d'un naturaliste en Afrique occidentale française (suite).
A. PézanD. — Le Virilisme expérimental [suzée el fin] (llustré) . . , : : .
A MERCIER: — Le Coucou en/captivité PAM NCA NL RUE CNE MERE SC ORER ES DATE
Chronique ornithologique D PE A STAR MALE LA HAN RE RSR D LES Ne
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Paris. — L. MaArETHeUx, imprimeur, 1, rue Cagsette.
BULLETIN
DE LA
- N° 11. — NOVEMBRE 1920
|
EE, Pages. | +
l'Actes de la Société PACE LUTR TA DONS ARTE PAS UE LE NS CAN RS Ne A EP ee des M 1
1 D. Bois: — Le parc du Roucas blanc à Marseille. . . . . . . . . . . . . . . . . .. : 1168 “
Extraits de la Correspondance :
Done — A propos des Châtaigniers de la Chine .. . : . 2... . . . . . . . . .. ATEN
M. LaBBr. — Observations sur le virilisme des femelles d'Oiseaux. . . . . . . . . . . . . 172
MéDienqueentralchethaits divers ie Den Un Len ee ie 173
AU ne SOCIAL id 4
(198,8 BOULEVARD SAINT-GERMAIN, PARIS (VI).
cartes Pole d'entrée au Jardin d’Acclimatation, accompagnées de. U re
lickets, sont délivréés, au prix de 10 francs, aux membres de la Société, Ne
n$ $ nos bureaux. |
BUREAU ET CONSEIL D'ADMINISTRATION POUR 1920
Président, M. Edmond Perrixr, Membre de l'Institut.et de l'Académie de Médecine, Proféssour |
Muséum d' Histoire naturelle, Paris.
MM. D. Bois, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle, 15, rune Faidherh,
y Vice-Présidents Saint-Mandé (Seine) ;
Dr CHAUvEAU, Sénateur de la Côte-d'Or, 225, boulevard Saint- Germain, Pa
\ Secrétaire général, M. Maurice Loyer, 12, rue du Four, Paris.
MM.J. CREPIN, 55, rue de Verueuil, Paris (Séances) ; Î
{ Secrétaires CH. DkBREUIL, 25, rue de Châleaudun, Paris (Intérieur) ;
\ J. DeLacour, 28, rue de Madrid, Paris (Ztranger).
Trésorier, M. le D' SkBILLOTTK, 6, rue de l'Oratoire, Paris.
Archiviste-Bibliothécaire : M. P. DE CLERMONT.
Mémbres du Conseil.
MM. A. CHAPPSLLIER, 197, avenue Daumesnil, Paris. 1
le D' ACHALME, Directeur du Laboratoire colonial du Muséum d'Histoire naturelle, 1, rue Andri
Paris.
le D" P. MARCHAL, Membre de l’Institut, Professeur à l’Institut [National Agronomique, 45,
? de Verrières, à Antony (Seine). 4
te le D' LePRince, 62, rue de la Tour, Paris.
" MaAïLLES, rue de l'Union, La Varenne-Saint-Hilaire (Seine). ;
Den le Dr E. TROUESSART, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle, 61, rue Cuviër, Paris. n à
2574100 Leconure, Membre de l'Institut, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle, 14,rûe des Ecoles, Parl, 4.)
P. CARIÉ, 40, boulevard de Courcelles, Paris. 4
L. Roue, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle, 57, rue Cuvier, Paris. Ÿ be
à} G. FoucHER (l'abbé), 24, rue Cassette, Paris. 2
} P. KestrnKER, Président de la Société de Chimie industrielle, 38, rue Ribera, Paris. |
R. Le ForrT, 89, boulevard Malesherbes, Paris.
1
Dates des Séances générales et du Conseil
POUR L'ANNÉE 1920
Janvier | Février | Mars Avril
———— | ——— | ————— | —————— | ———— | ———
SÉANCES DU CONSEIL, le mercredi à 4 h.
Séances genérales, le lundi à 3 h. .
SOUS-SECTION d'Ornilhologie (Ligue pour
la Protection des oiseaux) les jeudis
A9 ne 2 mb RENE NE Ne
Les membres de la Société qui désirent assister aux Séances générales CE à
sur {eur demande les ordres du jour mensuels des séances.
4 Le Secrétaire général a l’honneur d'informer MM. les Membres de la Société et
$e personnes qui désireraient l'entretenir, qu’il se tient à leur disposition, au siège de,
ociété, 198, boulevard Saint-Germain, tous les Lundis, de 4 ; 7 heures. |
Les auteurs sont informés que, les prix des tirages à part ‘subissant des variatio
fréquentes du fait de la guerre, il sera fait désormais un prix spécial pour chaque ta
à part.
par les auteurs des articles insérés dans le Bulletin.
ÿ Le reproduction, sans indication de source ni de nom d'auteur,
des articles publiés dans le Bulletin est interdite
ACTES DE LA SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION
AUX MEMBRES DE LA SOCIETÉ
ÉLECTIONS
Aux termes des articles 7 et 8 des Statuts et des articles 50
et 18 du Règlement administratif, il doit être procédé, chaque
année, au renouvellement du Bureau et d’un tiers des Membres
du Conseil.
En conséquence, les élections auront lieu au cours de l'As-
semblée générale annuelle, qui se tiendra à 3 heures, le lundi
20 décembre 1920.
Les membres de la Société qui ne pourront assister à cette
réunion sont priés de bien vouloir envoyer au Secrétariat leur
vote inscrit sur un bulletin cacheté, renfermé dans une enve-
loppe signée par eux, d'après le mode ordinaire du vote par
correspondance, avant le 20 décembre 1920.
Instructions pour le vote par correspondance.
4° Plier le bulletin de vote et le cacheter, ou le mettre dans
une petite enveloppe fefmée, sans aucun signe ni indication
quelconque pouvant lui enlever son caractère secret;
2° Placer le bulletin cacheté, ou la petite enveloppe qui le
contient, dans une grande enveloppe;
3° La grande enveloppe doit porter, soit à l'intérieur avant
d’être fermée, soit au dehors, la signature et l'adresse du
votant nécessaires pour établir l'origine du vote et sa validité.
Nota. — Un bulletin de vote est encarté dans ce numéro.
PVIL SOC. NAT. ACCL. FR. 1920. — 11
162 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
_
DISTINCTIONS HONORIFIQUES.
Le roi Albert de Belgique a fait remettre à notre président,
M. Edmond Perrier, la croix de commandeur de l’ordre de
Léopold.
Nos collègues MM. Gruvel, professeur au Muséum d'Histoire
‘naturelle, et le D' Cathelin ont été promus officiers de la Légion
d'Honneur.
Nos collègues MM. Henri Geoffroy-Saint-Hilaire, inspecteur
des services de l'Agriculture au Maroc, Henry, inspecteur gé-
péral d'Agriculture en Afrique occidentale francaise et Lemarié,
directeur des Services agricoles du Tonkin, ont élé nommés
chevaliers de la Légion d'Honneur.
AUX MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ
ABONNÉS A LA « REVUE D'HISTOIRE NATURELLE APPLIQUÉE »
Le Secrétariat rappelle aux membres de la Société qui sont …
abonnés à la Revue d'Histoire naturelle appliquée que leur
abonnement expire à la fin du mois. Il les prie, pour que le
service de la Revue ne subisse pas de retard dans l'envoi, de
bien vouloir faire parvenir, dès maintenant, au siège social, le
montant dudit abonnement (soit 20 francs pour l’abonnement
aux deux parties de la Revue, ou 45 francs pour une des deux
parties seulement) en y-joignant le prix de la cotisation qui est
de 25 francs.
Nous prions instamment nos abonnés de vouloir bien user
des facilités données par le chèque postal. Il leur suffit de
verser à notre compte de chèques postaux n° 6139, Bureau de
Paris, le montant de l'abonnement.
LE PARC DU ROUCAS BLANC À MARSEILLE
Par D. BOIS,
Professeur au Muséum d'Histoire naturelle.
Le chäteau du Roucas blanc, à Marseille, propriété de notre
collègue, le comte de Lachesnaie, possède un pare d’un grand
intérêt, au point de vue de l’'Acclimatalion, par le nombre élevé
des plantes exotiques qu'il renferme, dont quelques-unes en
superbes exemplaires.
Il offre un excellent exemple des résultats que l’on peut obte-
nir dans une partie de la France moins privilégiée que le lit-
torai des Alpes-Maritimes au point de vue du climat, mais où
il est possible de réunir, cependant, des représentants très
variés de la flore subtropicale. .
Ce parce, situé aux environs du Prado, a une superficie d’en-
viron 25 hectares; il s'étend sur la pente d’une colline, descen-
dant de la cote 110 à la mer, dont il n’est séparé que par le
chemin de la Corniche. Des dérivations de la Durance en assu-
rent l’'arrosage.
Il fut créé vers 4860, par M. Paulin Talabot, ancien direc-
teur de la Compagnie des Chemins de fer du P.-L.-M., qui fut,
on le sait, un très grand amateur d'Horticulture, en relation
avec le Muséum d'Histoire naturelle et les grands établisse-
ments étrangers. Son propriétaire actuel s’en est rendu acqué-
reur en 1893, et s'est attaché à l’enrichir par de constantes ten-
tatives d’acclimatation d'espèces peu connues, ou même non
encore cultivées dans la région.
Les accidents de terrain permettent de placer certaines
_ plantes délicates dans les milieux les plus favorables à leur
développement, suivant qu’elles exigent une exposition abri-
tée, ombragée ou ensoleillée, un endroit humide ou sec.
La nature calcaire du sol s’opposerait à la culture d’un bon
nombre d'espèces calcifuges, telles que certains Conifères,
divers Acacia, des Protéacées et beaucoup de plantes d’Aus-
tralie et du Cap de Bonne-Espéranee. H a été paré à cet incon-
vénient en enlevant ie substratum naturel, en certains points
et sur une assez grande profondeur, pour le remplacer par
de la terre granitique. Grâce à cela, on admire, au Roucas
blanc, des espèces que l’on peut être surpris de voir dans des
164 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
conditions qui, au premier abord, ne paraissent pas leur con-
venir. 4
Le fond de la végétation est constitué par des arbres et des
arbrisseaux appartenant à la flore locale, soigneusement con-
servés; notamment de beaux Pins d'Alep {Pinus halepensis
Miller), précieux pour les plantations en sols calcaires dans les
régions tempérées chaudes ; des Pins maritimes (Pinus Pinaster
Solander), espèce silicicole; des Pins Pignon (Pinus Pinea
Linné), arbre silicicole, de la région méditerranéenne, comme
les précédents; puis de superbes Pins exotiques : P. du Lord
Weymouth (Pinus Strobus Lamarck), de l'Amérique septen-
trionale ; P. des Canaries (P. canariensis G. Smith), des Cana -
ries: l’un et l’autre affectionnant surtout les sols siliceux. Cer-
tains de ces arbres atteignent jusqu'à 25 mètres de hauteur.
Parmi les autres Conifères on peut citer: les Abies cilicica
Carrière, de l’Asie-Mineure, beau Sapin calcicole, et Pinsapo
Boissier, d'Espagne, qui prospère en tous terrains ; de jeunes
Araucaria: imbricata Pavon, du Chili, Bidwilli Hooker, d’Aus-
tralie et brasiliensis À. Richard, du Brésil, des exemplaires de
cette dernière espèce mesurant 4 à à mètres de hauteur; des
Callitris quadrivalvis Ventenat (Thuia articulé), d'Algérie,
arbre calcicole, dont certains individus ont de 7 à 8 mètres de
hauteur ; de très beaux CÈDRES, Conifères qui acceptent les sols
calcaires: C. de l'Atlas (Cedrus atlantica Manetti), d'Algérie ; C.
Deodara Loudon, de l'Himalaya ; C. Libani Barrelier, du Liban,
atteignant 15 à 20 mètres; des Cyprès de Lawson (Chamæx-
cyparis Lawsoniana Parlatore), de l'Amérique septentrionale;
des Cryptomeria japonica Don, de la Chine et du Japon (10 à
12 mètres); le Cyprès pleureur, Cupressus funebris Endlicher
(C. pendula Staunton), de la Chine ; le Cyprès commun (Cupres-
sus sempervirens Linné), de la région méditerranéenne; le
Cyprès pyramidal C. sempervirens Linné, var. fastigiata (0.
fastigiata De Candolle), dont certains ont de 10 à 15 mètres, au
moins ; le Cyprès de Lambert (Cupressus macrocarpa Hart-
mann), de la Californie, précieux pour les plantations en ter-
rains calcaires et pour la rapidité de sa croissance dans les
régions tempérées chaudes.
Citons encore de grands exemplaires de Picea Morinda Link,
le superbe Epicéa de l'Himalaya; de beaux Sapins bleus, Picea
pungens Engelmann (Picea Parryana Sargent, Abies Parryana
Ed. André) ; des Picea polita Carrière (Abies polita Siebold et
LE PARC DU ROUCAS BLANC A MARSEILLE 165
Zuccarini), du Japon; des Podocarpus macrophylla Don, du
Japon, et nerufolia Don, de l'Himalaya, de 3 à 4 mètres : d’ad-
mirables Sequoia sempervirens Endlicher (Taxodium sempervi-
rens Lambert), de la Californie : des Cyprès chauve (Taxodium
dhstichum L. C. Richard), de l'Amérique septentrionale ; enfin
des Thuia Géant de Californie, J'huya gigantea Nuttall (7!
Lobbii Hortulanorum), de l'Amérique septentrionale occiden-
tale, très bel arbre à croissance rapide.
La famille des Casuarinées, voisine des Conifères, est repré-
sentée par une espèce de Filao, le Casuarina stricta Dryander,
d'Australie; celle des Cycadacées, par le Cycas revoluta Thun-
berg, du Japon, dont certains exemplaires ont un tronc dépas-
sant 1 mètre de hauteur.
Les PALMIERS, au port si majestueux, qui contribuent tant à
donner leur caractère particulier aux jardins de la Côte d'Azur,
sont nombreux dans le Pare du Roucas blanc. Notons : Are-
castrum Romanzoffianum Beccari, var. australe Beccari (Cocos
australis Martius, C. Datil Gris. et Drude, C. Romanzoffiana
Lindmann), de la République Argentine et de l'Uruguay, de
2 à 3 mètres; Butia eriospatha Beccari (Cocos eriospatha Mar-
tius), du Brésil; Butia Yatai Beccari (Cocos Yalai Martius), de
Ja République Argentine, de mêmes dimensions; Chamærops
humilis Linné (Palmiste, Palmier nain), du Sud de l’Europe et
du Nord de l'Afrique, Æ£rythea armata S. Watson et Æ. edulis
S. Watson, l’un et autre originaires de la Californie, mesurant
de 2 à 3 mètres, le dernier fructifiant, Phœnix dactylifera
Linné (Dattier commun), P. canariensis Chabaud, des Canaries
et sa variété glauca, nombreux, très vigoureux, quelques-uns
ayant de 10 à 12 mètres de hauteur, presque tous fructifiant
chaque année ; des Sabal Adansoni Guerns et Palmetto Loddi-
ges, tous les deux de la Floride et de la Caroline du Nord, des
exemplaires du dernier mesurant environ 2 mètres de hauteur;
de grands et beaux 7rachycarpus excelsa Wendland (Chamæ-
rops excelsa Thunberg), de la Chine et du Japon ; de nombreux
et superbes Washingtonia : W. fiifera Wendlaud (Pritchardia
fihfera Linden, Brahea filamentosa Hort. Veitch); W. filifera,
var. robusta (Washingtonia robusta Wendland);, W. Sonoræ
Watson, d'introduction plus récente; tous originaires de la
Californie : ces Palmiers progressent d'une manière extraordi-
daire ; le plus âgé (W”. fiifera) a plus de 15 mètres et fleurit
depuis longtemps.
166 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D ACCLIMATATION
Parmi les autres plantes du groupe des Monocotylédones,
on remarque :
Des BamBouS variés, qui prospèrent à merveille dans les
parties humides : Arundinaria gracilis Blanchard (Bambusa
gracilis À. et Ch. Rivière), de l'Himalaya; Arundinaria japo-
nica Siebold et Zucearini (Bambusa Metake Siebold), du Japon ;
Bambusa nana Roxburgh, var. gracillima Makino (PBambusa
scriploria Mort. gall.); Phyllostachys mitis À. et C. Rivière,
espèce de grande taille; Phyllostachys nigra Munro (Bambusa
nigra Loddiges), de la Chine et du Japon; etc.
Des LicracéEs : Aloe brenifolia Miller, Salm-Dychiana Schultes
et virens Haworth, de l'Afrique australe, un peu délicats ; Cok-
DYLINE indivisa Kunth (Dracæna indivisa Forster), de Um Nou-
velle Zélande, exemplaires atteignant 4à 5 mètres de hauteur;
DasyLirioN glaucophyllum Hooker; 1. acrotrichum Zuccarini
(Bonapartea gracilis Sweet); D. quadrangulatum S. Watson,
tous les trois du Mexique, le dernier souvent cultivé dans les
jardins sous le nom de Yanthorrhæa hastilis, qui appartient à
une toute autre plante originaire de l'Australie : Nolina longi-
folia Hemsley (Dasylirion longifolium Zuccarini), du Mexique;
PHoRmiUM tenax Forster, de la Nouvelle-Zélande, en belles
touffes ; Semele androgyna Kunth (Ruscus androgynus Linné),
des Canaries: Yucca aloifolia Linné, variegata, du Mexique:
Y. australis Trelease (Y. filifera Chab.), du Mexique ; Y. 7re-
culeana Carrière, du Nouveau-Mexique et du Texas.
Des AMARYLLIDACÉES, notamment de très nombreux Agave,
qui poussent avec vigueur: À. americana Linné, de l'Amérique
centrale et variétés panachées ; A. applanata Lemaire, filifera
Salm-Dyck, franzozini Nissen, ferox C. Koch, Ghiesbreghiti
C. Koch., mitræformis Jacobi, Sniune Otto, Victoriæ- -reginæ
Moore, tous du Mexique.
Si nous examinons, dans l’ordre alphabélique des familles,
les principales plantes Dicotylédones exotiques qui figurent
dans le Parc du Roucas blanc, nous verrons qu’elles y sont
également nombreuses et intéressantes.
ACANTHACÉES : Justicia Adhatoda Linné (Adhatoda vasica
Neëes), de l'Amérique tropicale.
ANACARDIACÉES : Rhus excisa Thunberg, var. pallens Sonder
(À. trifoliata Hortulanorum), du Cap de Bonne-Espérance,
plante très vigoureuse, de 2 à 3 mètres. — Schinus Molle
Linné (Faux-Poivrier), du Chili, arbre de 2 à 3 mètres.
: LÉ PARC DU ROUCAS BLANC_.A MARSEILLE 167
APOCYNACÉES : Nombreux Lauriers-rose (Verium Oleander
Linné), de la région méditerranéenne.
ARALIACÉES : #atsia japonica Detaisne et Planchon (Aralia
japonica Thunbèrg, A. Sieboldi Hort.), du Japon: F. papyri-
fera Decaisne et Planchon (Aralia papyrifera Hooker), de la
Chine. — Oreopanax dactylifolius Nicholson (Aralia dactylh-
folia Hort.), du Mexique. — Pseudopanax crassifolius C. Koch
(Awalia crassifolia Solander), de la Nouvelle-Zélande.
ASCLÉPIADACÉES : Periploca graca Linné, grande liane de la
région méditerranéenne orientale.
BERBÉRIDACÉES : À kebia quinata Decaisne, liane de la Chine
et du Japon. — Aolboellia latifolia Wallich (Stauntonia lati-
folia Wailich), de l'Himalaya. L’exemplaire du parc du Roucas
blanc est, dit-on, le plus grand qui existe sur la Côte d'Azur.
Planté depuis trente ans, il se développe d’une manière extra-
ordinaire et fleurit abondamment en mars-avril, embaumant
l’air de son parfum pénétrant. — Vandina doinestica Thunberg,
de la Chine et du Japon.
BIGNONIAGÉES : Pignonia Tweediana Lindley, de la République
Argentine et du Brésil méridional. — Pandorea australis
Spach (Tecoma australis Robert Brown, Pignonia australis
Aiton), d'Australie. — 7Jecomaria capensis Spach (7ecoma
capensis Lindley, Pignonia capensis Thunberg), du Cap de
Bonne-Espérance.
CACTACÉES : Cereus peruvianus Miller, de l'Amérique aus-
trale ; serpentinus De Candolle, du Mexique; triangularis
Haworth, du Mexique; tortuosus Forbes, de la République
Argentine; Æchinopsis multiplex Zuccarini, du Brésil —
Opuntia Ficus-indica Gussone, du Mexique; candelabriformis
Hort. Monace., du Mexique.
CAPRIFOLIACÉES : Viburnum japonicum Sprengel (V. macro-
phyllum Blume), du Japon; odoratissimum Ker. (V. Awafushi
Hort.) de l'Inde, de la Chire et du Japon; T'inus Linné (Laurier-
_ Tin), de la région méditerranéenne. Plantes de toutes dimen-
sions.
CÉLASTRACÉES : £’vonymus fimbriatus Wallich, de l'Himalaya.
ComPosÉES : Æupatorium micranthum Lessing (Æ. arboreum
Hort., £. Morisü Visiani, Æ. Weinmannianum Regel et Kôr-
nicke), à floraison hivernale, dont la description et la figure
en couleur ont été données dans la Aevue horticole, 1917,
page, 204.
168 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
CrassuLacÉes : Crassula arborescens Willdenow, de l'Afrique
australe.
ELæacNacées : £Zlæagnus pungens Thunberg, var. reflexa
(Æ. reflexa Morren et Decaisne), du Japon, de 4 ou 5 mètres.
Ertcackes : Arbulus Unedo Linné (Arbousier, Arbre aux
Fraises), de l'Europe méridionale; À. Andrachne Linné, de la
Grèce. Arbres de 7 à 8 mètres de hauteur, ce dernier avec un
tronc énorme.
GARRYAGÉES : Garrya elliptica Lindley, du Mexique.
Iuicacées : /lex Aquifolium Linné (Houx), variétés diverses.
LABIËES : -Saloia (Sauges), plusieurs espèces. — Teucrium,
plusieurs espèces.
LauRACÉES : Cinnamomum Camphora Nees et Ebermeyer
(Camphora officinarum Nees, Laurus Camphora Linné), du
Japon et de la Chine. — Persea caroliniensis Nees von Esenbeck
(Laurus caroliniensis Catesby), de l'Amérique septentrionale.
Umbellularia californica Nuttall (Oreodaphne californica Nees,
Tetranthera californica Hooker et Arnott, Laurus reyalis Hort.),
de la Californie. Une Lauracée indéterminée, envoyée par
M. Naudin, qui la croyait originaire des Canaries; l'arbre, très
rustique, mesure de 8 à 10 mètres de hauteur.
LÉGUMINEUSES : À cacia ; plusieurs espèces d'Australie : Pai-
leyana L. Mueller, cultriformis À. Cunningham, cyanophylla
Lindley, Cyclopis A. Cunningham, dealbata Link, linifolia
Willdenow, melanoxrylon R. Brown, retinodes Schlechtendall,
verlicillata Willdenow. Seul, l'A. cyanophylla se montre sen-
sible au froid, mais repart du pied quand il a souffert. Les À.
dealbata, melanoxylon et retinodes atteignent souvent 4 ou
5 mètres de hauteur. — Ceratonia siliqua Linné (Caroubier),
de l’Europe méridionale ; très nombreux exemplaires dont plu-
sieurs ont 3 ou 4 mètres de hauteur. — Cytisus scoparius Link,
var. Andreanus ((renista Andreana Hortulanorum).-— £rythrina
Crista-galli Linné, du Brésil, forts sujets. — Genista canariensis
Linné, des Canaries; G. munosperma Lamarck (Retama mono-
sperma Boissier), de la région méditerranéenne. — Pueraria
Thunbergiana Bentham, de la Chine et du Japon, liane de très
grandes dimensions.
LOGANIACÉES : Puddleia asiatica Loureiro, Inde, Malaisie ; 2.
globosa Hope, du Pérou et du Chili; 2. nivea Duthie, de la
Chine; 8. madagascariensis Lamarck, de Madagascar, sensible
au froid ; P. variabilis Hemsley, de la Chine.
en
LE PARC DU ROUCAS BLANC À MARSEILLE 169
MaGnozracÉES : Magnolia grandiflora Linné, de l'Amérique
septentrionale. Beaux arbres de 10 à 15 mètres. Des W. Yulan
ont de 4 à 5 mètres.
MaALvAcÉES : Sphæralcea umbellata Saint-Hilaire, du Mexique.
Montmracies : Peumus Boldus Molina (Peumus fragrans Per-
soon, Boldoa fragrans G. Gay), Boldo, du Chili, arbrisseau à
fruits aromatiques et à écorce tinctoriale.
MYRSINACÉES : Myrsine africana Linné, de l'Afrique australe,
des Acores et de l'Himalaya.
MYRTACÉES : C'allistemon (diverses espèces désignées sous le
nom de Metrosideros par certains horticulteurs). — £'ucalyptus
Andreana Carrière (Revue horticole, 1890), de la Tasmanie; #.
amygdalina La Billardière (Æ. longifolia Lindley); Æ£. leucoxy-
lon F. v. Mueller; Æ. Maideni F. v. Mueller; Æ£. melliodora A.
Cunningham ; Æ. resinifera Smith, Æ’. rostrala Sehlechtendall ;
tous d'Australie. Plusieurs sont vigoureux et atteignent une
hauteur de 15 à 18 mètres. — Æugenia uniflora Linné (£. Mi-.
cheli Lamarck), du Brésil. — Feijoa Sellowiana Berg, du Brésil
méridional, arbre fruitier voisin des Goyaviers, dont il existe
des individus de toutes dimensions.
OLÉACÉES : Jasminum grandiflorum Linné, de l'Himalaya,
cultivé en grand en Provence comme plante à parfum. — Li-
gustrum lucidum Aiton, de la Chine, nombreux, quelques-uns
de très grandes dimensions. — Osmanthus fragrans Loureiro
(Olea fragrans Thunberg), de la Chine, du japon et de l’'Hima-
laya, arbrisseau aux fleurs très agréablement odorantes.
PASSIFLORACÉES : Passiflora cærulea Linné (Fleur de la pas-
sion), du Brésil et du Pérou.
PITTOSPORACÉES : Paittosporum crassifolium Solander, de la
Nouvelle-Zélande ; ?. Mayi Hugel, d'Australie, à fleurs noi-
râtres ; P. phillyreoides De Candolle, d'Australie; P. procerum
Naudin, d'Australie; P. Tobira Aiton, de la Chine et du Japon;
P. undulatum Ventenat, d'Australie. Arbrisseaux extrêmement
nombreux dans le parce et d’une très belle végétation.
POLYGALACÉES : Polygala oppositifolia Linné (P. cordifolia
Thunberg), de l'Afrique australe.
PRoTÉAGÉES : Grevillea robusta À. Cunningham et rosmarini-
folia À. Cunningham, d'Australie.
RHAMNACGÉES : Colletia spinosa Lamarck (C. horrida Will-
denow), du Chili.
ROSACÉES : £riobotrya japonica Lindley (Bibacier, Néflier du
170 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
Japon, Loquat), du Japon ; de toutes dimensions. — Quillaja
Saponaria Molina (Bois de Panama), du Chili. — Raphiolepis
Delacouri Hortulanorum ; #. indica Lindley, de la Ghine rnéri-
dionale ; #. japonica Siebold et Zuccarini (#. ovata Briot), du
Japon.
RuTAGÉES : Choisya lernata Humboldt, Boupland et Kunth,
du Mexique, nombreux et très vigoureux. — Citrus : Bigara-
diers, Mandariniers, Orangers, de 3 mètres environ, d’une
belle végétation. — Correa. alba Smith et cardinalis F. Mueller,
d'Australie.
SAXIFRAGACÉES : {scallonia ; plusieurs espèces. |
SCROPAULARIACÉES : freylinia cestroides Colla, de l'Afrique
australe. — Veronica Hulkeana F. Mueller, speciosa R. Cun-
ningham, elliptica Forster, 7raversii Hooker fils, tous de Ja
Nouvelle-Zélande.
SOLANAGÉES : Fabiana imbricata Ruiz et Pavon, du Pérou.
TILIACÉES : Sparmannia a fricana Linné, de l'Afrique australe,
souvent atteint par le froid, mais repoussant du pied.
UrricacéEs: #ficus stipulata Thunberg (F. repens Hortula-
norum, F. pumila Linné), de la Chine et du Japon. Fructifie
tous les ans. |
VERBÉNACÉES : Duranta Plumieri Jacquin, de l’Amérique
tropicale.
Cette énumération suffit à donner une idée de l'importance
et de l'intérêt que présentent les collections réunies dans la
belle propriété de M. de Lachesnaie ; on pourrait y ajouter une
longue liste de plantes herbacées; de plantes aquatiques cultivées
dans les bassins : Aponogeton distachyon Thunberg, de l’Afri-
que australe, Velumbium, Nymphæa, espèces et variétés
diverses, Pontederia, etc.
eee
EXTRAITS DE LA CORRESPONDANCE
À PROPOS DES CHATAIGNIERS DE LA CHINE
Par L.-A. DODE.
Je lis dans le Bulletin de cette année, p. 135, les observa-
tions de M. Couderc concernant les Châlaigniers, où il est dit
que de grands Châtaigniers doivent exister en Chine et qu'il
serait intéressant de les introduire, etc.
Je signale, à ce sujet, que j'ai publié, en 1907, dans le Bulle-
tin de Ïa Société dendrologique une revision du genre Cas-
tanea, avec figures et contenant sept espèces nouvelles dont six
chinoises; j'ai fait venir de Chine et du Japon des sacs entiers
de Châtaignes qui ont toujours bien germé; j'en ai distribué et
j'ai en culture un grand nombre d'individus âgés d’une
quinzaine d'années ou un peu moins.
L'espèce la plus intéressante estle Castanea Duclouxii, espèce
nouvelle. C'est bien à tort que divers auteurs l’ont ramenée au
Castanea mollissima Blume, décrit sur de simples feuilles d'un
arbre cultivé à Java et qui ne provenait sans doute pas d’une
espèce de l’intérieur des terres de la Chine (en 1849-1854). On
ne peut savoir ce que signifie ce nom.
Castanea Duclouxtü est un grand arbre à gros fruit, et passe
pour végéter, du moins dans son pays, même en sol cal-
caire.
* D’autres espèces sont naines, mais à petits fruits abondants
et excellents (1).
Je ne sais ce que sont devenus les Castanea chinois cultivés
ailleurs que chez moi, mais il doit y en avoir.
(1) Castanea japonica n’est pas nécessairement un arbre nain. Il y en a
d'assez grands, du moins au Japon. Il a été introduit depuis déjà long-
temps et mis au commerce par des pépiniéristes en plusieurs variétés.
172 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
OBSERVATIONS
SUR LE VIRILISME ET LES FEMELLES D'OISEAUX
Par M. LABBE.
À propos de l’article de M. Debreuil sur le virilisme paru
dans le n° 4-5 de la deuxième partie de la Revue, M. Labbe
nous écril :
« J'ai connu, jadis, à Houplines (Nord) une femelle de
Faisan doré qui avait pris à un âge assez avancé les plumes du
Coq auquel elle était complètement semblable. J'ai négligé
de regarder si elle avait pris l'œil du Coq. Car chez le Doré,
chez l’Amherst, la femelle a l'œil brun, tandis que le mâle a
l’œil clair, de la couleur de la membrane qui entoure les yeux
(jaune clair chez le Doré, vert chez l’'Amherst (1).
« Pour ma part, j'ai eu un sang de Faisan doré dont toutes
les Poules avaient dès leur première mue, alors que les jeunes
Cogqs avaient le plumage de Poule, quelques plumes dorées sur
la tête. Elles reproduisaient parfaitement bien. Malheureuse-
ment je ne les ai pas gardées jusqu’à ce qu’elles eussent un
äge avancé et je n'ai pu savoir si elles prenaient plus complè-
tement la livrée masculine en vieillissant. »
Notre collègue cite un autre cas curieux de virilisme chez
une vieille Poule de race Padoue (ne pas confondre avec la
race Hollandaise) dont les plumes, tout en gardantleur couleur
noire, qui ne se rencontre jamais chez le Coq, avaient pris les
formes de celles du mâle {lancettes, faucilles, plumes poin-
tues au lieu de rondes, huppe, etc.
Par contre, M. Labbe a possédé un Coq de la race Andalouse
bleue qui, dans ses vieux jours, avait pris la livrée d’une
Poule : queue carrée, plus de faucilles, plus de lancettes, plus
de camail et de manteau noir, mais plumage bleu partout, les
plumes arrondies au lieu d’être pointues.
(1) La Faisane dorée de M. Debreuil a conservé l'œil brun.
CHRONIQUE GÉNÉRALE ET FAITS DIVERS
« Zoologica ». — La destruction des Mammifères sauvages au Zulu-
land. — Les Bisons du Yellowstonpark. — La caprification des Figuiers
en Californie. — Le Cingle ou Merle d'eau. — L'industrie des peaux
de Lapins en Angleterre. — La chasse aux Kangourous en Australie.
— L'acclimatation du Mouton australien en Afrique du Sud.
La Société zoologique de New-York vient de réunir en un
beau volume les notices et études publiées d’une facon inter-
mittente par ses savants et ses voyageurs sous le titre de
Zoologica. Parmi les mémoires les plus remarquables de cette
collection, nous trouvons tout d’abord les curieuses observa-
tions de M. Beebe sur l’ « Oiseau-reptile », si on peut dire, le
Hoatzin de l'Amérique tropicale. M. Ditmars, chargé spéciale-
ment de la direction de la section des Reptiles du Jardin
zoologique, a étudié particulièrement la facon dont les Ser-
pents se nourrissent à l'état libre et en captivité. Il en est qui
font absolument la grève de la faim, lorsqu'ils sont privés de
liberté ; il faut les faire manger de force, et ce sont les plus
venimeux. Un des mémoiresde M. Townsend, l'administrateur de
l’Aquarium, est consacré aux Dauphins que la Société zoolo-
gique entretient dans un vaste bassin, où ils se sont si bien
adaptés à la captivité que l’on espère qu'ils se reproduiront.
Ce sera le cas de vérifier tout ce que les anciens ont raconté de
merveilleux sur ces Mammifères aqualiques, à commencer par
leur goût pour la musique et leur amour pour les enfants !
M. Townsend a, dans ce volume, écrit un article sur le Phoque
éléphant (Macrorhinus) dont le Jardin de New-York possède
aussi des individus vivants, et le professeur de biologie de
l'École normale de Greensboro, M. Gudger, a longuement
étudié le Requin géant, le Rhineodon tacheté. Malgré sa
grande taille qui rivalise avec celle de la Baleine, c'est un
animal inoffensif, se nourrissant, comme la Baleine, de proies
marines infiniment petites.
*
x x
Les colons du Zululand (Afrique du Sud) sont actuellement
en train de faire une immense battue pour détruire les ani-
maux sauvages qu’ils accusent de favoriser la multiplication
17% BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D ACCLIMATATION
de la Mouche tsé-tsé, si funeste aux besliaux domestiques. Cette
battue a mobilisé 500 fusils et des traqueurs indigènes au
nombre d'environ 5.000. Le gouvernement avait défendu de
pousser cette battue dans la réserve de gibier, au nord de
l'Umfolosi, mais les colons sont décidés à ne pas tenir compte
de cette restriction, et comptent envahir le sanctuaire et y
tuer autant d'animaux sauvages qu’ils pourront.
+
* x
Le troupeau de Bisons du Yellowstonpark, en Californie,
avait été atteint en 1911 d'une septicémie qui, en 1919, y a
encore fait quelques victimes. On à dù se décider à vacciner
tout le troupeau composé de 355 têtes, ce qui n’a pas été facile
étant donné que ces Bisons protégés sont quasi sauvages.
Cependant, il n'y à eu que cinq Veaux et une vieille femelle
qui aient été tués par accident pendant l'opération de la capture.
On sait que beaucoup de fleurs ne sont fertilisées que par les
Insectes qui, en bulinant, transportent le pollen de l'organe
mäle (étamine) sur l'organe femelle (pistil). M. Ritchie rap-
pelle, dans son ouvrage déjà cité, plusieurs cas remarquables
de ce genre. Ainsi le Trèfle blanc, introduit dans la Nouvelle-
Zélande, n’a donné de graines fertiles que du jour où les
Abeilles ont été acclimatées dans la colonie, et le Tréfle
incarnat n'a dû, de même, sa fécondation qu'aux Bourdons
qui n’ont été amenés d'Europe que longtemps après la plante.
Pendant 10 ans, les cultivateurs de la Californie s'étaient
évertués sans succès à obtenir la fructification de leurs
Figuiers. Ce n’est que lorsque M. Rœding imagina de faire
venir de Smyrne une quantité de Figues sauvages contenant
des œufs de Blastophage qu’il suspendit dans les branches de
ses arbres au moment de la floraison, qu'il obtint la fécondation
désirée grâce aux petits Hyménoptères qui issurent des figues
smyrniotes. C’est, du reste, un procédé usité à Smyrne même
et, en 4900, on put récolter 60 tonnes de Figues dans le verger
californien. Enfin, en 1917, une épidémie ayant détruit les
Abeilles de l'ile de Wight, on dut, au moment de la floraison
des Pommiers, faire pratiquer la pollenisation par des enfants
armés de houppettes.
CHRONIQUE GÉNÉRALE ET FAITS DIVERS 175
*
# #
Le Cincele ou Merle d’eau, auquel la Revue d'Histoire naturelle
appliquée (2° partie), consacrait un article dans la livraison de
septembre, a été longtemps proscrit comme oiseau nuisible
par les pêcheurs qui l’accusent de manger les œufs des Pois-
sons. Il n’y a pas d'accusation plus injuste, le Cincle rend au
contraire de très grands services en faisant une guerre active
aux insectes aquatiques qui, eux, ne se privent pas de dévorer
les œufs dans les frayères. Mais avant que son innocence ne
fût reconnue, un nombre considérable de Cineles sont morts
victimes du préjugé. M. Ritchie nous dit, par exemple, que
sur les domaines du duc de Sutherland, où l’on payait chaque
tête de Cincle 60 centimes, on a tué, en 3 ans, 548 de ces
Oiseaux, de 1831 à 1834 ; et dans le pays de Reay, également
dans le Sutherland, de 1873 à 1879, il en a été détruit 368.
Ce n'est pas d'aujourd'hui que la peau de Lapin fait concur-
rence aux dépouilles les plus précieuses d'animaux à fourrures.
M. Ritchie, dans l’ouvrage où il à étudié l'influence de l’hom-
me sur la forme sauvage de l'Écosse, a rappelé les temps où
la peau du £apin, introduit dans la Grande-Bretagne par les
Normands, se vendait d'une demi-couronne à trois shillings
la pièce, très gros prix pour l'époque, et, en 1424, cette four-
rure élait tellement demandée, qu'un droit de 24 sols par
100 peaux frappait l'exportation. Au commencement du xvu°
siècle, l'Écosse exportait plus de 53.006 peaux par an. Le com-
merce en devint encore plus actif, lorsqu'en 1621 l'usage de
coiffures de Castor devint un privilège réservé aux grands
seigneurs. C'est alors que la chapellerie utilisa les feutres de
poils de Lièvres et de Lapins. La fourrure de Lapin était
aussi très employée pour faire des manchons et des doublures.
Vers le milieu du x1x° siècle, nous voyons par un rapport au
Parlement que la consommation de peaux de Lapins dans la
Grande-Bretagne atteignait 30.000.000 par an. En 1874, au
seul marché de fourrures de Durnfries, on en vendait 200.000.
La multiplication du Lapin n'a pas été moins merveilleuse,
en France. Les dégâts eausés par le nombre excessif que les
privilégiés de la fortune entretenaient dans leurs garennes ont
176 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
été pour beaucoup dans les causes dela Révolution. Quiqueran
de Beaujef rapporte que tel gentilhomme provencal, aidé de
quelques vassaux, prit en un jour 600 Lapins.
*
Sad 27
Les prix élevés qu'atteignent les fourrures ont tenté les
chasseurs et certains d'entre eux sont partis pour l'Australie
- pour y chasser les Kangourous. On raconte qu’à Carnarvon
celte chasse rapporte 7 livres sterling par jour et que deux
colons se sont fait, de la sorte, 1.000 livres sterling en six mois.
Si cela continue nous aurons bientôt à enregistrer la diminution
des espèces de Kangourous, puis enfin la disparition de ces in-
téressants Marsupiaux.
k
x x
Les Moutons australiens ont été importés, 1l y a déjà quel-
ques années, de l’Afrique du Sud. Ils s’y sont acclimatés si
bien qu'ils-risquent maintenant de faire une grave concurrence
à leur pays d’origine pour la production de la laine. Par réci-
procité, les Aastraliens ont cherché à introduire dans leur
pays des Autruches du Cap. Ils se sont toujours heurtés au refus
des Africains qui ne veulent pas s’exposer à perdre la suprématie
du marché des plumes et l'Australie regrette aujourd’hui d'avoir
cédé ses Moutons reproducteurs sans exiger l'échange contre
les Autruches.
ORDRES DU JOUR DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ
POUR LE MOIS DE NOVEMBRE 19920.
SÉANCES GÉNÉRALES
Lundi 8, à 3 heures. — M. L.-A. Dons : Un Élevage industriel de
Canards dans le Bourbonnais.
— M. Pierre CREPIN : Mahé de la Bourdonnais, colonisateur et
acclimateur.
Lundi 22, à 3 heures. — M. J. Decacour : La Collection d'Oiseaux
de Mne Lécailler, à Caudebec-lès-Elbeuf.
— M. Poisson : L’Aviculture à Diégo-Suarez.
Séances de sections.
Jeudi 11, à 3 heures. — Sous-8ECrION D'ORNITHOLOGIE : Ligue pour
la Protection des Oiseaux.
Jeudi 25, à 8 h. 3/4 du soir. — VIIS Secrion. Aquariums et Ter-
rariums : M. LE DocTEUR PELLEGRIN : La Nidification chez les Pois-
sons de la famille des Cichlidés. È
— M. Fapre-DomERGuE : Le Chauffage et l’Éclairage des Aqua-
riums en hiver. Présentation de nouveaux appareils.
Le gérant : À. MARETHEUX.
Paris. — L. MARETHEUX, imprimeur, 1, rue Cassette.
- Le bu de la Société Nationale d’ Re En de are. est de €
1° à l'introduction, à l’acclimatation et à la domestication des espèces d’ani
utiles et d'ornement : 2° au perfectionnèment et à la multiplication des r
nouvellement introduites ou domestiquées; 3° à l'introduction et ; Ja propagat
de végétaux utiles ou d'ornement.
La Société se compose de membres Titulaires, membres à Vie, membr
Donateurs, membres Bienfaiteurs.
Le membre Titulaire est celui qui paie un droit d'entrée de 40 francs et u
cotisation annuelle de 25 francs.
Le membre à Vie est celui qui paie un droit d'entrée de 10 francs et qui s 'affran de
chit de la cotisation annuelle par un versement de 250 francs.
Elle tient des séances générales bimensuelles.
La Société encourage d’une manière toute spéciale les études de Zoologie dt: de.
Botanique appliquées en distribuant des graines et en confiant des cheptels d' ani à
. maux à ses membres. Re
_ Elle publie, outre ce Bulletin, la Revue d'Histoire naturelle appliquée :
composée de deux parties et illustrée de gravures. Ces publications traitent. de:
questions concernant l'élevage des animaux, la culture des plantes et particuliè-
rement des faits d’acclimatation. :
On y trouve des articles de fond relatifs aux applications de l’histoire naturelle
installation, éducation des animaux, cullure des plantes, usages, introduction, ete., etc
Le Bulletin est adressé gratuitement, la Revue est servie par abonnement, au)
membres de la Société, au DE réduit de 15 fr. pour chaque partie ou de 20 re
pour les deux.
PREMIÈRE PARTIE : MAMMALOGIE \ :
SOMMAIRE, N° 14, NOVEMBRE
9 , A ET “4
© Pages.
MANMDones Sur l'intelligence des/Poissonsi 11 Cr ERP RENE one RAR CE S
Mr° PrisAuix. — Rôle biologique des Batraciens (présentation de quelques espèces indigènes »
d'ornement) [suite et fin]. . . . . . . . RAR ne URI E re OA RET LL AR ARS
A. MouquEr. — Labelles de Cypripedium calceolus et d'Ophrys. :. . . . . . . . . : . . . . & |
Aug. CHEVALIER. — Les acclimaiations d’arbres utiles en France, et spécialement dans le SEE
j Nhihietdans la Normandie: Vo EAU AE CMS ROME RNA UE Tee AND F2
À J. CREPIN. — Chronique caprine . . . : . . . . . . . PTE ra Dr RARE SERRE fr)
DEUXIÈME PARTIE : L OISEAU Le
SOMMAIRE, N° 44, NOVEMBRE. x :
Pages.
H. D. Asrrey. — Les Oiseaux de D Ron Court en 1920 (i/lustr 6) ÉRSINRE SU PCREES EU LIN HTC UTNA0S: L
D° Mircer-HorsiN. — Souvenirs d’un naturaliste en Afrique occidentale française (suite). . 1126. va
J. L'Hermirre. — L'Acridothère à cou noir (éllusfré). . . . à à . . . . . : . . + - - LEAINS
J. DérAcour. — Une grande collection de Perruches et de Perroquets en a A ECPANZ
P. VENDRAN, — Note sur l'élevage du der ÉDIQUPE NAN LR SONORE NO Use Re EMATESE 00
Chronique ornithologique. . .. . . . . . +. 3... - . - : RUN ARE VER RS AR Pt ANA AR
Paris. — L. MARETHEUx, imprimeur, 1, rue Cassette.
EN DISTRIBUTION
Graines offertes par M. GAGE, Graines offertes par M. BOIS LBucalyptus globulus.
S'’adresser au Secrélariat.
Offres et demandes réservées aux membres de la Société.
OFFRES
jé Pour 80 francs par semaine, j'envoie à domicile, panier de provisions pour une famille de 4 personnes,
contenant : un canard et un lapin de 2 kilos chaque (ou un poulet de 2 kilos et 750 grammes de char-
ESS 4 salades, 1 botte salsifis, 1 botte poireaux, 1 pied céleri, 1 kilo mâches, 4 kilo carottes, 4 kilo:
ets, 1 kilo oignons, 1 kilo épinards ou oseille, i chou (légumes de saison pouvant varier chaque
maine suivant demande).
Écrire : : Mr Ourselin, 31, Grande Rue, Triel ensssrvse)
a vendre : Lama femelle blanche âgée de 4 ans, née en Suisse.
ne dresser offres à l'Intendant de la Villa de Prangins, près: Nyon (Canton de Vaud), Suisse.
PER :
Élevage contenant plusieurs milliers Volailles et Lapins, visible tous les jours :
Poules : Wyandottes blanches, Wyandottes argentées, Leghorn blanches, Minosques, Bresses FER
averolles, Canes Rouen foncées, Coureurs-Indiens, Pékin, Duclair, Oies Toulouse, Dindes noires.
Reproducteurs de race pure, premier choix, élevés en grande liberté.
Œufs à couver, poussins, adultes. Lapins : Chinchilla, Dibouski, Bleus Beer Argentés
ie blancs, noirs, havanes, Fauves Bourgogne, Géants noirs, Géants blancs, Vendée. Sujets 1°Hne>
t adultes. à
M: Passy, Domaine du Désert de Retz, à Chambourey [téléphone : 15] (S.-et-0.). Gare Saint-Germain,
DEMANDES
C Oryctes nasicornis (Rhinocéros), larves, nymphes et adultes.
. M: Jean Rostand, Cambo (Basses-P yrénées).
D. faison de campagne, à louer, trois chambres non meublées à 4 ou 5 heures de Paris. Région boisée,
on ère ou étang proches, facilités de circulation pour l'étude et la photographie des animaux. cer
g crire au Secrétariat.
à Coquelet et 3 Poulettes Java noirs, 1 co. Oies d'Égypte. :
M. Bellette, 95, Abbaye des Prés, Douai.
. sSuperintendant du Jardin royal Da EN NT SRE Gallonia candicans.
botanique de Darjeeling (Inde). na Abris y Nos Halesia corymbosum.
lbe rivularis. gi ? Héliotrope var. Lemoine.
ula Bhojpaltra. = — Mn Bruand.
meria platyphylla. Graines offertes par M. MOREL ee RAT AVEC
‘hroa febrifuga. à Impaliens Sullans:
iobotrya Hookeriana. Agathæa cœleslis. É Polygonum Baldschuanicum.
inus floribunda. Angelica archangelice. Sequoia gigantea.
igofera dosua var. fomentosa. Aralia sinensis. Tamarix africana.
Michelia excelsa. Biota aurea.
Pinus Puddum. Castanopsis hystri.
Æ thododendron arboreum. Chionanthus virginica. Graines offertes par le Gouver- !
Rosa macrophylla. Clematis erecta alba. nement général .de l'Algérie
us semialata. Cratæqus Carrierei. et par le Jafdin botanique de
lix calyculata. Cytisus sempervirens Sy dney.
— oreophila. Dimorphotheca aurantiaca. L
CRT us Martianus. Eucalyptus amygdalina. Chlonis à gayanæ.
}
rss ee RES
PERS PL CET SE
BULLETIN
BE EAr
Ron
Gé Nationale d'Acelimatation
DE FRANCE
N° 12. — DÉCEMBRE 1920
ê>
SOMMAIRE
nouveaux membres .,. . . .
MOTS TOM OUISEXEV 1. 1. 0
e des souscripteurs pour le développement de la Société
le des matières.
à numéro. 2 fr. 50 : — Pour les Membres de la Société, 4 fr.
Président, M. Edmond Pzrkikk, Membre de l'Institut et de lNcadante 5.
Muséum d'Histoire naturelle, Paris. ii Ë
-MM. D. Bois, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle, 15, rue | Faïdherbe
ice-Président Saint-Mandé (Seine) ;
“ri Co Dr CHauveAu, Sénateur de la Côte-d'Or, 225, boulevard Saint- -Germain,
Secrétaire général, M. Maurice Loyer, 12, rue du Four, Paris.
MM.J. CrBpiN, 55, rue de Verueuil, Paris (Séances) ;
Secrélaires Ce. DekBakuir., 25, rue de Châteaudun, Paris (/ntérieur)
J. Deracour, 28, rue de Madrid, Paris (Ætranger).
Trésorier, M. le D' SkBILLOTTK, 6, rue de l'Oratoire, Paris.
Archiviste-Bibliothécaire : M. P. DE CLERMONT.
; d Membres du Conseil.
\
MM. A. CHAPPELLIER, 197, avenue Daumesnil, Paris.
je D" AcHALMK, Directeur du Laboratoire colonial du Muséum d'Histoire naturelle, 1, rue Andrie.
Paris. mur
le D' P. Marcxaz, Membre de l'institut, Professeur à l’Institut National Agronomique, 45, r
de Verrières, à Antony (Seine). , SE Fu LE
le D' LepriINCE, 62, rue de la Tour, Paris. à VE
MAILLES, rue de l Union, La Varenne-Saint-Hilaire (Seine). |
le Dr E. TroUzSSART, Professeur au Muséum d'Histoire nalurelle, 61, rue Cuvier, Paris.
Lkcomre, Membre de l'Institut, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle, 14,rue des Ecoles, Ear
P. CARtÉ, 40, boulevard de Courcelles, Paris.
L. ROULE; Professeur au Muséum d'Histoire naturelle, 57, rue Cuvier, Paris.
G. Foucxer (l'abbé), 24, rue Cassette, Paris.
P. KesTNER, Président de la Société ‘de Chimie industrielle, 38, rue Ribera, Paris.
R. Læ KonT, 89, boulevard Malesherbes, Paris.
Dates des Séances générales et du Conseil
POUR L'ANNÉE 1990
Janvier | Février | Mars
Séances pu Conseil, le mercredi à 4 h.| 144 11 10 44 19
Séances genérales, le lundi à 3h. . . e . 5
Sous-SECTION d'Ornilhologie (Lique pour ;
la Protection des oiseaux) les jeudis
AS UN: RE TR Aer ee 12 18 45 20
Les membres de la Société qui désirent assister aux Séances générales recevro
sur leur demande les ordres du jour mensuels des séances. s
Le Secrétaire général a l'honneur d'informer MM. les Membres de la Société et
tre qui désireraient l'entretenir, qu’il se tient à leur disposition, au siège de
ociété, 198, boulevard Saint-Germain, tous les Lundis, de 4 à 7 heures.
Les auteurs sont informés que, les prix des tirages à part subissant des variati
fréquentes du fait de la guerre, il sera fait désormais un prix spécial pour chaque tira,
à part.
La Société ne prend sous sa responsabilité aucune des opinions émis
par les auteurs des articles insérés dans le Bulletin.
Ta reproduction, sans indication de source ni de nom d'auteur,
des articles publiés dans le Bulletin est interdite
PU
LISTE DES NOUVEAUX MEMBRES
ADMIS PAR LE CONSEIL
I. — Dans LES SÉANCES Du 15 JUIN, 20 JUILLET, 11 AoUT,
15 SEPTEMBRE ET 20 ocToBRE 1920 (1).
Mae
Cause (Philippe), #, avenue Hoche, à Paris (VILE), (M.T.), pré-
sentée par Me Girod, MM. le comte de Ganay et Debreuil.
MM.
Bezcenor (le comte Frédéric de), 18, rue de Lorraine, à Monaco,
(M. T.), présenté par MM. Perrier, Debreuil et Loyer.
BourarD-OLOoNNE (de), domaine de la Robine par Loriol Mérdhes,
(M.T.), présenté par MM. Perrier, Crepin et Debreuil.
Corner (Charles), 188, route de Florissant, Genève (Suisse), (M.T.),
présenté par MM. Perrier, Debreuil et Loyer.
Coyon, médecin des hôpitaux, #, rue de l’Arcade, à Paris (VIII),
(M. T.), présenté par M'° le Dr Phisalix, MM. le Dr Fasseuil et Dode.
DEwouzi (Lucien), photograveur, 118, rue de Vaugirard, à Paris (VIe),
(M.T.), présenté par MM. Perrier, Bois et Delacour.
Descaawps de WarTines, D' de l'Ecole belge d’Aviculture à Westmalle
(Belgique), (M. T.}, présenté par ! MM. Perrier, Debreuil et Loyer.
Drovesne (André), industriel à Montfor!-sur-Risle (Eure), (M.T.),
présenté par MM. Perrier, Delacour et Debreuil.
FÉDÉRATION PES Amis DE L'OIsEAU, 12, rue Lavureux, à Verviers (Bel-
gique), (M.T.), présenté par MM. Perrier, Loyer et Debreuil.
François (Anatole), négociant, 16, rue Croix-des-Petits-Champs,
à Paris ([e*), (M.T.), présenté par MM. Debreuil, Douste et Sebil-
lotte.
GuiBrer, chef du Service forestier de l’Annam à Hué ‘Annam),
(M. V.), présenté par MM. Perrier, Chevalier et Debreuil.
Lemarié (Charles), D' des Services agricoles du Tonkin à Hanoï (Ton-
kin), (M. V.), présenté par MM. Perrier, Chevalier et le D° Gaudu-
cheau.
Lussac (le marquis de), à Comacre, par Saint-Maure (Indre-et-Loire),
(M.T.), présenté par MM. Debreuil, P. Crepin et Joseph Crepin.
Miévizce (Rodolphe), agronome à Xieng-Khouang, Tranninh (Laos),
(M.T.), présenté par MM. Perrier, Chevalier et Debreuil.
Murar (S. Aile prince Paul), 68, rue de la Faisanderie, à Paris (XVI),
(M. T.), présenté par MM. Perrier, S. A. le prince Murat rt le comte
de Garay.
Perir de Laneze (Charles B.), à Saint-Héléna (Californie), Etats-Unis,
(M.T.), présenté par MM. Perrier, Crepin et Debreuil.
(4) M.T. signifie Membre titulaire.
M. V. signifie Membre à vie.
BULL. SOC. NAT. ACCL. FR. 1920. — 12
178 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
MM.
Roussez (Louis-Emile), sous-chef de bureau au chemin de fer de
l'Est, rue de Chaudefontaine, Sainte-Menehould (Marne), (M.T.;,
présenté par MM. Perrier, Debreuil et Loyer.
SERVICES ZOOTECHNIQUES DU GOUVERNEMENT GÉNÉRAL DE L'AFRIQUE Occi-
DENTALE FRANÇAISE A Dakar, (M.T.), présentés par MM. Perrier,
Debreuil et Loyer.
VeizLon, docteur en médecine, domaine de Lacroix-Launagetet,
Aucamville (Haute-Garonne), (M.T.), présenté par MM. J. Crepin,
P. Crepin et Debreuil. ÿ
Wizson (Scott, Barchard), Junior Constitutional Club Picadilly à
Londres (Angleterre), (M.T.), présenté par MM. Perrier, Debreuil
et Loyer.
YersiN (Alexandre), directeur de l’Institut Pasteur de Nhatrang
(Annam), (M. V.), présenté par MM. Perrier, Chevalier et Debreuil:
Il. — Dans LA SÉANCE pu 17 NovemMBrEe 1920.
Mes
Fournier (J. Félix), 11 bis, rue Pigalle, Paris {IX°), (M. T.), présentée
par MM. Perrier, Debreuil et Loyer.
LEnmanN (J.), 10, avenue Hoche, Paris (VIII), (M. V.), présentée par
MM. Perrier, Debreuil et Loyer.
MM.
Becuin-BizLecoo, secrétaire d’'Ambassade honoraire, 90, rue de
Paris, à Nemours (Seine-et-Marne), (M.T.), présenté par MM. Pelle-
grio, Loyer et Lefehvre.
Larocue (Léon-Eugène), 26, rue du Pont, à Vitry-le-François
(Marne), (M.T.), présenté par MM. Perrier, J. Crepin et Debreuil.
Marrin (André), négociant en cuirs bruts, 20, rue du Fer-à-Moulin,
à Paris (V£), (M.T.), présenté par MM. Debreuil, J. Crepin et
P. Crepin. \
Pasor (Jean), à Romagnac, par Chambon-le-Château (Lozère), (M.T.),
présenté par MM. Crepin, Loyer et Debreuil.
Prépazcu (André), pharmacien-major de 1"€ classe, 11, rue des Géri-
deaux, à Sèvres (Seine-et-Oise), (M.T.), présenté par MM. Debreuil,
Loyer et Bois.
LES: PALMIERS DE. LOUIS: XIV
. LES AUTRES
ARBRES HISTORIQUES DU JARDIN DES PLANTES DE PARIS
(MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE).
Le Jardin des Plantes de Paris renferme les premiers exem-
plaires introduits de bon nombre de plantes: Robinia Pseu-
dacacia, Cedrus Liban, Sophora japonica, Paulownia impe-
rialis, Xanthoceras sorbifolia, Cedrela sinensis, Persica Davi-
diana, Prunus Pissardi, Populus Bolleana, etc. On peut y voir
aussi l’un des trois Platanus orientalis plantés par Buffon, un
Fraxinus excelsior que Thouiïn a greffé à 50 centimètres du sol
sur cinq sujets soudés en un seul et deux Chamaærops humilis
donnés à Louis XIV par Louis IF, margrave de Bade-Dourlach.
Ces dernières plantes appartiennent à une espèce qui n’a rien
de rare, puisqu'elle est abondamment répandue dans le bassin
méditerranéen et a même existé dans le Midi de la France à
une époque assez récente. Leur intérêt consiste dans leur
taille : alors que d'ordinaire ces Palmiers restent nains et
n’atteignent qu'exceptionnellement 2 ou 3 mètres, ceux du
Muséum, à cause de leur grand âge et de l’étiolement, dépas-
sent 10 mètres ; leur tronc est resté extrêmement grêle et
serait incapable de supporter la tête, s’il n'était soutenu par
un robuste corset de fer. Depuis plusieurs années, on avait dû
renoncer à les sortir à cause des dangers de cette opération et
on les laissait toute l’année dans la vieille Orangerie en ruines.
Elle avait fini par devenir trop basse, et un beau jour de l'été
dernier, l’un des Palmiers avait crevé le vitrage. Avant les
froids, on dut aviser à les transporter dans un local plus élevé.
Ce ne fut pas une opération facile car, pour les sortir, puis les
passer dans l’allée du Labyrinthe, on dut les coucher sur un
énorme chariot, puis, afin d'éviter les heurts qui auraient
brisé la tige, traîner à bras d'hommes une masse de plus de
1 tonnes. Après 6 jours d'efforts, cette œuvre délicate put être
achevée sans encombre ; les 2 Palmiers sont maintenant plan-
tés en pleine terre dans le Pavillon froid où les visiteurs pour-
ront les contempler.
EXTRAITS DES PROCES - VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ
SÉANCE GÉNÉRALE DU 8 NOVEMBRE 1920
Présidence de M. D. Boiïs, vice-président de la Société.
M. le Président salue, au nom de la Société, M. le D: P. J.S.
Cramer, chef du service de la Sélection du département de
l'Agriculture des Indes néerlandaises, et M. le professeur Bu-
gnion, de l'Université de Lausanne, qui assistent à la séance.
M. Bois adresse ensuite les félicitations de la Société à ceux
de nos collègues qui, à l'Académie française ou dans les
récentes promotions de la Légion d'honneur, viennent de voir
leurs travaux hautement appréciés et récompensés. La liste en
a paru d'autre part dans le Bulletin de la Société.
GÉNÉRALITÉS.
Nous sommes informés que M. Falz-Fein, d’Ascania-Nova, en
Tauride, vient de mourir à Kissingen (Bavière). Notre collègue
M. de Southoff nous écrit, d'autre part, que le iournal russe
paraissant à Paris, Les Dernières Nouvelles, publie que le Gou-
vernement de Wrangél a pris possession du pare d’acclima-
tation d’Ascania-Nova. La propriété avait été transformée par
les bolcheviki en une ferme modèle immense, mais les ani-
maux étaient presque tous morts. Le général Wrangel a par-
tagé le domaine entre les paysans qui le cultivent et a remis à
l’Université de Sinféropol l'administration et la propriété du
parc.d'acclimatation y attenant. Malheureusement l’écrasement
des armées Wrangel permet de supposer que cette intéres-
sante partie des biens de Falz-Fein n’est plus maintenant qu'un
nom de plus à ajouter à ceux desstations scientifiques détruites
de la malheureuse Russie.
M. James Ritchie, assistant d'Histoire naturelle au Royal
Scottish Museum, fait don pour la Bibliothèque de l’ouvrage
qu'il vient de faire paraitre : « The [nfluence of Man on Animal
Life in Scotland. »
EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 181
Notre collègue M. Charles Janet nous adresse sa récente
étude : « Considérations sur l’Étre vivant. »
M. A. Baudon, administrateur des Colonies, envoie de Bos-
sangoa une nole sur « la Destruction du gros Gibier en Afrique
Equatoriale française » et une autre sur « l’'Exportation
d'Afrique des Animaux et Plantes exotiques ».
Nous avons reçu de M. J. Prades, garde général des Forêts,
« Le Service forestier de l’Indochine ». Cette étude rappelle
tous les efforts accomplis par le Service forestier indochinois
et montre l'impuissance dans laquelle se trouve encore ce
service pour administrer comme il conviendrait l'immense
domaine boisé qu'il a sous sa protection.
Notre collègue nous adresse également, de Hanoï, un
important rapport sur la gestion du cantonnement Est au
Tonkin.
M. Chappellier remet à M. le Président, pour les collections
de la Société, une côte de l'Éléphant du Jardin des Plantes
mangé par les Parisiens pendant le siège de, Paris en 1870.
M. le professeur Trouessart remet un article en réponse aux
études de M. Rivière sur l’Invariabilité du climat de l'Afrique
du Nord. Cet article paraitra dans la première partie de la
Revue.
Les animaux et les plantes ont profité du bel automne de
cette année. À Melun, dit M. Debreuil, les Diptères et les
Papillons volaient en nombre extraordinaire. Sur les Lierres
en fleur, le 16 octobre, Eristales et Vanesses, Grande et Petite
Tortue (Polychloros et Urticæ), Paon du Jour (/0), Vulcain
(Atalanta), etc., tourbillonnant sous le gai soleil, formaient
de véritables bouquets vivants.
Notre collègue à pu cueillir, le 26 oclobre, de nombreuses
Campanules qui avaient refleuri et même deux petits thyrses
sur un Lilas de Perse. :
A la fin d'octobre, on voyait encore beaucoup de Papillons:
des Soucis (£dusa) et des Lycènes entre autres butinaient, le
30 octobre, sur des Violettes.
D'autre part, le 15 août, des Crocus d'automne élaient en
fleur.
182 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
ORNITHOLOGIE.
M. Rollinat écrit, le 5 juillet, d’Argenton-sur-Creuse : « Les
Moineau x domestiques et les Moineaux friquets sont redevenus
très communs, j'en vois partout. Cela ne ressemble pasà un
repeuplement, c’est plutôt, je crois, un relour. Mais oiétaient-
ils? Les bêtes, même celles qui vivent près de nous, sont bien
difficiles à observer! »
Notre collègue note, le 2 août : « Toujours beaucoup de
Moineaux, mais moins depuis 45 jours; ils sont aux alentours
de la ville, occupés à manger du blé. Les Martinets sont tous
partis le 20 juillet; c’est la première fois que je les vois partir
aussitôt ; il doit y avoir là une question de nourriture. »
Pour M. Debreuil le « Mystère des Moineaux » continue.
Notre collègue a revu, à Melun, quelques-uns de ces Oiseaux au
début de juillet, puis pendant la moisson des groupes d’une
cinquantaine d'individus, avec beaucoup de jeunes de l’année.
Ces groupes étaient composés d'environ 20 p. 100 de Moineaux
friquets. Après la récolte du Blé, quelques Moineaux franes se
montrèrent autour des habitations, puis tous disparurent.
Notre collègue M, Plocq, de fa Roche-sur-Yon, qui s’est
spécialisé dans l'élevage des Oiseaux insectivores indigènes,
nous écrit, le 12 octobre, que son élevage est décimé parle
Ver Rouge. Les Oiséaux nouvellement arrivés meurent en
huit jours; les Oiseaux élevés dans la volière sont plus résis-
tants. Aucun remède préventif ou curatif n’a réussi.
M. Dode fait une communication illustrée de photographies
sur un élevage industriel de Canards dans le Bourbonnais.
Cette entreprise, arrêtée par la guerre et dans l'impossibilité
de renaitre, étant donné:le coût présent dela vie et la crise des
transports, donnait en juillet 1914 les plus beaux résultats
après six mois seulement de fonclionnement.
À propos de cette communication M. le D' Gauducheau fait
quelques remarques générales sur l’alimentation des Animaux.
« Sur ce dernier point, dit-il, les acquisitions récentes de
l’expérimentation ont donné des résultats fort intéressants. En
malière d'élevage, comme dans beaucoup d’autres domaines,
ce sont les erreurs et les insuccès qui sont souvent les plus
instructives lecons.
si
EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 183
L'évolution des idées, en ce qui concerne le sang alimen-
taire, en est une bonne démonstration. Au début, on croyait
pouvoir élever Canards, Poules, Chiens et Porcs en les nourris-
sant uniquement de sang d’abattoir, aliment à bon marché.
L'expérience, poursuivie dans cetle voie avec persévérance,
aboutit au contraire à cette conclusion que le sang ne saurait
constituer le fond de la ration animale chez aucune espèce,
mais que c'est un aliment de premier ordre lorsqu'il est donné
en très petite quantité aux jeunes animaux en voie de dévelop-
pement.
A-propos de l'élevage industriel du Canard M. Chevalier rap-
pelle qu’en Chine et en Indochine on fait en grand cet élevage.
Pour des bandes de 2 à 3.000 Canards on organise des mares
dans lesquelles on cultive des Plantes spéciales, des Mol-
lusques, enfin toute une flore et une faune favorables à l’ali-
mentation de ces Canards. Ces Palmipèdes vagabondent, en
outre, aux environs des villages qu'ils débarrassent de beau-
coup d'ordures. En outre, on remarque dans les mares qu'ils
fréquentent l’absence complète des Moustiques, véhicules du
paludisme.
M. Gauducheau en donne l’explication. Les eaux dans les-
quelles vivent ces Canards, dit-il, sont forcément plus ou moins
sales, or les larves des Moustiques qui nous donnent la fièvre
paludéenne ne vivent que dans des eaux claires.
M. Voitellier a visité à Landmire (Hollande) des élevages
considérables de Canards. On lui a parlé d’élevages contenant
jusqu'à 200.000 Canards ; il a vu personnellement des élevages
comportant de 4 à 5.000 Canes conservées deux ans pour la
ponte. Ces animaux étaient parqués par groupes de 50 à 100.
Leur nourriture était exclusivement composée d’un mélange de
Moules fraîches, de Crevettes sèches et de grain (dans une pro-
portion de 1/10). La production des œufs est de plus de 100 par
an et par tête.
M. Dode rappelle qu’en Chine les Carards sont nourris avec
du Poisson; l'éleveur vit sur une jonque et laisse ses Canards
dépeupler la rivière de petits Poissons. Ce n’est évidemment
pas un exemple à suivre en France.
M. Caucurte raconte qu'il a nourri 42 Canards avec de la
viande de Cheval cuite, en leur donnant en outre de la verdure
184 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
à discrétion ; à 62 jours les sujets pesaient 1 kil. 750 Saurness
et la viande en était exquise.
ENTOMOLOGIE.
M. le professeur E. Bugnion entretient l'assemblée de la
Luciole (Z. lusitanica Charp.). Il présente de remarquables
dessins relatifs à l’anatomie de cet Insecte et donne quelques
détails sur sa distribution géographique et sur ses mœurs.
C'est plus spécialement dans la contrée de Nice qu'on la ren-
contre jusqu'à une altitude de 1.100 mètres. Les sujets que l’on
voit voler le soir autour des arbres dans les belles soirées de
mai et de juin sont exclusivement des mâles. La femelle,
quoique ailée, ne vole, paraît-il, presque jamais. La larve (cap-
turée à Grasse) a, comme celle du Lampyre noctiluque, deux
faibles lumignons au bout du corps. Ses derniers segments, de
couleur ferrugineuse, la font dislinguer très aisément. Pourvue
de mandibules canaliculées destinées à l'instillation d’un suc
toxique, elle vit, comme celle du Ver-luisant, aux dépens de
petits Hélix.
À ce propos, M. Debreuil demande s’il y a des Lucioles en
Alsace. M. Bugnion déclare que non et qu’on a dû prendre pour
des Lucioles des Phaucis splendidula, espèce allemande fort
répandue aussi en Hollande et en Belgique. Il y à 200 à
300 espèces de ces Insectes en Afrique et en Asie.
M. Kestner avait des Primevères dévastées par des larves; il
en a porté quelques exemplaires à M. l'abbé Foucher qui les a
élevées jusqu'à leur forme adulte. Il a pu alors se rendre
compte que le dévastateur de Primevères est un Curculionide,
le Ceutorrhynchus sulcicollis. Jusque-là, notre collègue n’avait
pas remarqué que cette espèce fût particulièrement fréquente
dans la région parisienne. Mais une fois aiguillé sur cette piste
il a rapidement changé d’avis. Tant au jardin du Luxembourg
qu'aux Tuileries M. l'abbé Foucher n’a pas recueilli moins de
174 Curculionides de cette espèce. Combien il serait utile que
les instituteurs apprissent à leurs élèves à distinguer les
Insectes nuisibles et les Insectes uliles! :
BOTANIQUE.
M. le D' Robertson-Proschowsky adresse de Nice une note sur
l'Albizzia lophanta Bentham (A cacia lophanta).
|
a:
*
EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 485
Notre collègue, contrairement à l'opinion que le D'G. V. Perez
avait émise dans le Bulletin de 1920, p. 132, affirme que la ger-
mination des graines de ce bel arbre se fait extrémement faci-
lement et il conseille d'en semer beaucoup sur les terrains en
friche de la Côte d'Azur.
M. R. Proschowsky envoie également une note sur le cas
d'un Arecastrum Rvmanzoffianum Beccari; une feuille de ce
magnifique Palmier, bien que cassée et pendant parallèlement
au tronc depuis janvier 1917, s’est maintenue en parfait état
jusqu'en août de cette année et ne s’est desséchée que norma-
lement à son tour.
M®° Lebelle présente des feuilles sèches de Stevia Rebaudiana;
cette plante que l’on emploie au Paraguay pour sucrer je
« maté » à un pouvoir sucrant considérable (159 fois celui de
la saccharose).
M°° Lebelle dépose à ce sujet un article extrait des Annales
scientifiques paraquayennes de janvier 1918 et communiqué
par S. E. le D’ Eusebio-Ayala, ministre des Affaires étrangères
au Paraguay.
COLONISATION. :
M. le Président dépose sur le bureau des « Notes du Brésil »
sur une exploitation agricole de l'État de Saint-Paul : la Fazenda
de Guataparo et le parc Sao Clemente à Nova Friburgo (État de :
Rio).
M. Cramer a la parole : sa causerie porte sur l'amélioration
et l'acclimatation du Caféier à Java. On ne connaissait d’abord
que le Caféier d'Arabie, importé vers le début du xvumi° siècle.
Mais ce Caféier fut attaqué vers 1876 par un Champignon para-
site, l’Æemileia vastatrix et les plantations furent littéralement
ravagées. À cette même époque, heureusement, fut introduite
une nouvelle espèce, le Coffea liberia. Mais, vers 1900, le Caféier
de Libéria souffrait beaucoup, lui aussi, de l'Hemileia. M. Cra-
mer nous raconte la lutte entreprise et les recherches faites.
En fin de compte une nouvelle espèce, le Coffea robusta, qui
est très peu attaquée par l'Hemileia, a été acclimatée à Java.
Un jardin spécial] a été créé à Buitenzorg où l'on pratique la
culture expérimentale du Caféier et l'acclimatation de nouvelles
espèces comme le Coffea excelsa, découvert par notre collègue
M. À. Chevalier dans la région du Chari.
1306 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
M. Poisson fait une communication sur l’Avieulture à Diego
Suarez. À l'issue de cette conférence, notre collègue nous fait
ses adieux; il part pour Madagascar où il vient d'être nommé
inspecteur des épizooties. Mais, si loin qu'il se trouve, il conti-
nuera à rester en relations suivies avec nous et nous fera part
de toutes les remarques intéressantes qu'il aura été amené à
faire.
M. Pierre Crepin fait une conférence sur « Mahé de la Bour-
donnais, colonisateur et acclimateur ». Notre collègue s'élève
contre le mensonge souvent répété que le Français n’est pas
colonisateur. Il montre, par l'exemple de la Bourdonnais fon-
dant nos colonies de l’Ile de France (Maurice) et de l'Ile Bourbon
(la Réunion) quelle tâche admirable ont accomplie les Francais
sous l'Ancien régime dans le domaine colonial. La conférence
de M. Pierre Crepin paraîtra dans la 1'° partie de la Revue.
Le secrétaire des séances adjoint,
PIERRE CREPIN.
CHRONIQUE GÉNÉRALE ET FAITS DIVERS
. Les Rennes de Laponie en Alaska. — La naissance d'un Ghimpanzé. —
Les Singes de Gibraltar. — fe Pyrèthre de Dalmatie. — Les noix de
Turquie.
L'introduction des Rennes de Laponie dans l’Alaska a réussi
au delà de toute expression, et ces Cervidés sont aujourd'hui,
pour cetle région deshéritée, une ressource alimentaire pré-
cieuse. Il y a une douzaine d'années, on ne comptait guère
plus de 1.200 Rennes dans la péninsule ; ils y sont aujourd’hui
200.000, et il est question d'expédier 6.000 de leurs carcasses
sur les marchés américains pourvus d’un service frigorifique.
Comme on n’abat que les mâles en excès, les journaux améri-
cains estiment qu'avant 3 ou 4 ans le troupeau aura atteint le
million ; le climat convient à ces animaux qui s'élèvent facile-
ment et sont une source de profit pour les colons et les Indiens
indigènes.
EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ 487
Il est né un Chimpanzé au Jardin zoologique de New-York,
mais il a peu vécu et le Bulletin de la Société zoologique publie
des photographies de ce petit anthropomorphe qui sont bien
désagréablement impressionnantes. On dirait un vieillard
décrépit et émacié ; il a vécu du 14 au 22 juillet, et il semble
que la mère a manqué de lait pour donner à têter à son nour-
risson.Ileût été impossible d'intervenir pour suppléer aux soins
de la nourrice tant cette bête, habituellement très douce, se
montrait féroce lorsqu'on faisait mine de toucher à son petit,
dont on ne put lui enlever le cadavre que par un subterfuge
pendantun moment d’inattention; les cris qu’elle poussa alors,
et auxquels répondait le mâle dans la cage voisine, étaient
absolument terrifiants.
Les cas de reproduction de ces grands Singes en caplivité
sont excessivement rares. Il y a quelques années, une Gorille
avait mis au monde un jeune au Jardin d’Acclimatation peu
de temps après son arrivée, mais la mère était en mauvais état
et mourut presque en même temps que son jeune.
X
# x
Le dernier Bulletin de la Société zoologique de New-York
contient un intéressant article sur le Jardin zoologique de
Lima au Pérou.
Le Jardin zoologique de New-York a recu du Cap un impor-
tant convoi d'Animaux d'Afrique.
*X
Mo
On sait qu’il existe une petite colonie de Singes sur {le
rocher de Gibraltar. Ces quadrumanes se sont un peu trop
multipliés au gré des voisins de la forteresse dont ils déva-
lisent les jardins et où ils terrorisent les femmes et les enfants
qui les rencontrent inopinément. Le gouverneur de Gibraltar
a dû, sinon prescrire leur extermination, du moins en dimi-
nuer le nombre, et il enverra quelques couples de ces indési-
rables dans les Jardins zoologiques.
188 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D ACCLIMATATION
*
* *
Chacun sait que c’est avec la fleur du Pyrèthre (Chrysanthe-
mum cinerariæfolium) que l’on fabrique la poudre à punaises,
poudre riche en alcaloïde qui tue les Insectes. La poudre la
plus renommée est celle qui est faite avec les fleurs du Pyrè-
thre de Dalmatie. C’est aux environs de Sebenico que cette
plante croit avec abondance au milieu des terrains rocailleux.
La récolte de cette année fut d'environ 120 wagons pour toute
la Dalmatie, mais la pénurie de transports est telle que seuls
710 wagons ont pu être vendus et expédiés, le reste, soit
50 wagons, reste sur place. Il y en a encore 20 autres à Trieste
qu'il serait peut-être plus aisé de faire venir en France. Le prix
des fleurs du Pyrèthre est de 50 à 60 couronnes le kilo. Au
prix où est la couronne, la poudre insecticide ne coûterail pas
cher, à Paris, même lorsqu'elle sera grevée des frais de trans-
port.
*
# *
Les Noyers sont en nombre assez considérable en France,
bien que, depuis une dizaine d'années, on en ait abattu de
grandes quantités. Leurs fruits sont consommés sur place ou
vendus sur le marché français. Néanmoins la récolte de nos
Noix, surtout celles de l'Isère, de qualité supérieure, ne suffit
pas à assurer la consommation et l’on est obligé de s'adresser
à l'étranger pour le reste.
Le pays qui en produit le plus paraît être la Turquie qui,
avant 1914, en expédiait à l'étranger 33.400.000 kilogrammes,
sur lesquels la France en recevait 2.500.000 kilogrammes. Ces
Noix, de qualité inférieure à celles de France, avaient un
mérite, c'est qu'elles coûtaient 50 p. 100 de moins que les
nôtres. Allons-nous revoir les Noix turques sur le marché fran-
çais ?
LISTE DES SOUSCRIP TEURS
POUR LE DÉVELOPPEMENT DE LA SOCIÉTÉ
Liste supplémentaire pour la Souscription de 1949.
Francs.
MM.
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1.100
Souscription pour 1920.
Francs.
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190 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D ACCLIMATATION
ORDRES DU JOUR DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ
POUR LE MOIS DE DÉCEMBRE 1990.
SÉANCE GÉNÉRALE
Lundi 6, à 3 heures. — M. A. CnevaLier : Le Camphrier, le Can-
nellier royal, le Théier. Leur culture en Indochine ; leur acclimata-
tion en France.
— M. M. Loyer : La destruction de l'Éléphant d'Afrique.
ASSEMBLÉE GÉNÉRALE.
Lundi 20, à 3 heures. — Élections. Situation financière. Budget.
— M. LE PROFESSEUR GRUYEL : Le Laboratoire des Pêches et Pro-
ductions coloniales d’origine animale du Muséum d'Histoire natu-
relle.
Séances de sections.
Jeudi 9, à 3 heures. — Sous-secrion d’Ornithologie : Ligue pour
la Protection des Oiseaux.
ASSEMBLÉE GÉNÉRALE.
Projection de photographies d'Oiseaux prises dans la nature par
M. A. Burdet.
Jeudi 23, à 5 heures. — VII Section. Aquariums et Terrariums :
M. L.-A. Done : Les plantes d’Aquarium.
SUBVENTIONS
Par décision, en date du 93 avril 1920, le Ministère de l'Agri-
culture a accordé à la Société une subvention de 2
.000 francs.
Le Ministère de l’Instruction publique a également accordé
à la Société une subvention de 100 francs.
ÉTAT DES DONS
FAITS À LA SOCIÉTÉ NATIONALE D’ACCLIMATATION DE FRANCE
PENDANT L'ANNÉE 149920.
NOMS DES DONATEURS
MINISTÈRE DE L'AGRICULTURE . .
MINISTÈRE DE L'INSTRUCTION PU-
BLIQUE :
Mmes
Aug (D) 26 SEE Pre RE
DAPAGOURMUR)RMME EL LUE
PANONMME em ele
BOIS (D).
DesREuLc (0) EE.
-DELAMARRE DE MONCHAUX (CO mte). |
DÉPARTEMENT D'AGRICULTURE DE
NVARSHINGHONE SSL: Li: et
Gace, superintendant du Jar-
din botanique de Darjeeling
(des) ue 28 LR T EE
JARDIN BOTANIQUE DE SYDNEY
JARDIN D'ESSAI D'ALGER . ! . .
DEBELLE (MEE)N 0.
MAIDEN HSE
MARNIER-LAPOSTOLLE . . . . . .
-Morer (H:).
NAPOLÉON (S. Ale prince Louis).
PrébaLLU ll lieu vaste
ROBERTSON-PROSCHOWSKY . . .
SOCIÉTÉ INDUSTRIELLE DE LA GRANDE
PCA MAIN cé nee
TouriLLON DE CLenco (Mme). ,
OBJETS DONNÉS
1° Dens en espèces.
SUbVeRtTONN AE EP EPNE 000 fr
SUDNEMÉIO NE TIE EME T O TrS 100 fr.
DNS ABUS LA AU PR MR SRE MERE EE Sn 350 fr
D'ONNAEAAE LNEES ANR EP ATEN NES 500 fr
D'ON Te ENR e A Nen 5 fr
Den detail ae AE Ans 45 fr
DORE AL NA ARE ee Ge Art a 24.000 fr
Don: demie ER TRaR EE RE 100 fr
20 Animaux et Végétaux : Plantes
et graines.
Graines.
OButfs frais d'Emeu.
Echantillons botaniques et graines.
Graines.
Graines diverses.
Graines
Graines.
Echantillons botaniques.
Graines diverses.
Echantillons botaniques.
Graines diverses:
Maras de Patagonie.
Graines.
Graines et échantillons botaniques.
Poissons.
Echantillons botaniques.
192
RS ENTER |
NOMS DES DONATEURS
© LR
MM.
BAILLIÈRE . .
BErzes (L.).
BIRD NOTES AND NEWS.
BLanc (H.).
Bommier (Dr) . . .
BuGnion (E.). .
CAPUS . . ;
CARIÉ (P.) . .
CHAPPELLIER (A). :
COMMISSION DE PISCICULTURE DE
BRUXELLES .
COMPAGNIE DU P. 0.
DELACOUR (J.). . | HET.
DELAMARRE DE MONCHAUX . . . .
GIBAULT.- 0e
Hornapay (W. “Te CE
INSTITUT COLONIAL DE MARSEILLE .
LATHROP-PACK . .
CécATTER MES) SE EEE
DEROMAIRIOPS) EN
LEwIS-BONHOTE (J.). . . .
Loyer (M.).
Luc (M.). .
MAIDEN Le
MAISON RUSTIQUE .
Méanix (P.) .
Nour.
PRADES
REVUE SCIEN TIFIQUE Du LIMOUSIN .
Rép) ie oc oretal eo ous
RoLLinarT (R.)
Roy (Canada) : à
SOCIÉTÉ D'ÉTUDES ET DE VULGARISA
TION DE LA ZOOLOGIE AGRICOLE
DE BORDEAUX.
SOCIÉTÉ ZOOLOGIQUE DE LONDRES.
UNIVERSITÉ DE NEw-YORK.
WILDEMAN (E. DE) .
LEBELLE (Mme) .
Foucaer (Abbé G. ji
GauDpucHEAU (Dr).
KESTNER (P.). .
PIÉDALLU (A.) .
MoreL (H.)
BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D 'ACCLIMATATION
OBJETS DONNÉS
3° Livres et brochures,
clichés, photogravures et planches
en couleur.
Livres.
Brochures.
Collection complète.
Brochures.
Livre.
Livre et brochures.
Livres et brochures.
Livres et planches en couleurs.
Brochures.
Livres.
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Planches en couleurs.
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Brochures.
Livres.
Planche en couleurs.
Brochures.
Livres.
Livre.
Livres.
Livres et publications périodiques.
Livres.
Livres.
Livre.
Brochures.
Colle:tion complète.
Livres.
Clichés de photogravures.
Brochures et livres.
Collection complète du Bulletin.
Collection des Proceedings of the Scientific
meetings.
Collection complète des Annual Report of the
regents act of the University.
Brochures.
4° Qbiets divers.
Beurre de Chèvre.
Drapeau. ,
Pâtés de viande.
Echantillons de sucre complet.
Boisson de ménage.
Crocodile monté.
Le Conseil renouvelle ses remerciements aux Donateurs ;
il adresse ses sentiments de gratitude à tous les collabo-
rateurs du Bulletin et de la Revue qui contribuent si puissam-
ment à la diffusion de l'œuvre de la Société.
TABLE DES MATIÈRES
TABLE ALPHABÉTIQUE DES AUTEURS
DONT LES ARTICLES SONT PUBLIÉS DANS CE VOLUME
Baupon (A.). L’exportation des ani-
maux et des plantes exotiques de
nos colonies africaines, 146.
BeauDun (A.). Intelligence de l’Ours
brun, 34.
Bors (D.). Le parc du Roucas blanc
à Marseille, 163.
Carié (P.) Observations sur le
« Curry » et le « Chutney », 95.
CHAvANE (E.). L'Ansérine amarante
dans la Haute-Saône, 36.
Done (L.-A.). À propos des Châtai-
gniers de la Chine, 171.
GuERNE (J. pe). Plaques de « gofio »
(farine de Maïs torréfiée), 93.
JumELLE (H.). La conservation des
œufs d'Autruche, 11.
LABse. Observations sur le virilisme
chez les femelles d’Oiseaux, 172.
Loyer (M.). L'Exposition d'Avicul-
ture de 1920, 53.
PELLEGRIN (J.). La nouvelle Section
d'Aquariums et de Terrariums,
113.
PEREZ (G.-V.). Germination rebelle
des graines de quelques Légumi-
neuses, 131.
Prcnor (P. A.-). La destruction de la
faune algérienne, 129.
ROBERTSON-PROSCHOWSKY (A.). A pro-
pos du Musa paradisiaca, 123.
Rosertson-ProscHowsxYy (A.). Notes
de la Côte d'Azur, 108.
INDEX ALPHABÉTIQUE DES ANIMAUX
MENTIONNÉS DANS CE VOLUME
Abeilles, 174.
Altise, 26.
Autruche, 11, 60.
Babouin, 41, 128.
Baleinoptères, 62, 68.
Batraciens, 114.
Bernache des Sandwich, 19.
Bison d'Amérique, 174.
Calliste, 71.
Calosome, 61.
Canard, 23, 60.
Carpe, 9.
Céphalopode, 65.
Chèvres, 8, 11, 86.
Chèvre d'Angora, 59, 65, 69.
BULL. SUC. NAT. ACCL, FR.
Chouette chevêche, 46.
Cincle, 115.
Cobaye, 109.
Courbine, 87.
Criocère, 21.
Criquet, 42, 72, 121, 150.
Cygne, 12.
Daim, 154.
Dauphin, 173.
PDindon sauvage, 59.
Écureuil, 153.
Élan de l'Alaska, 142.
— du Cap, 56.
Eléphant d'Afrique, 13, 45.
Emeu, 126, 149.
1920. — 13
19% BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
Faisans, #1, 172.
— mikado, 77.
Faune de l'Écosse, 158.
Gazelle, 130.
Gélinotte, 110.
Grand Tétras, 111, 155.
Grue de Numidie, 22, 149.
Lapin d'Australie, 175.
Langouste royale, 122.
Liparis chrysorrhϾa, 26.
Lophophore, 122.
Lupoïde, 449.
Macropode, 138.
Martin triste, 117, 121.
Moineau, 21, 151.
Mouflon, 129, 143.
Mouton d'Australie, 176.
Mulot africain, 8.
Nandou, 125, 149.
Oiseaux de basse-cour, 53, 114.
Okapi, 70.
Orycies nasicornis, 41.
Ours, 34, 143.
Panthère, 129.
Papillons, 150.
Perdrix Gambra, 129.
Phylotrypesis caricæ, 62.
Phoque éléphant, 173.
Pic à nuque d’or, 70.
Pigeon voyageur, 54.
Pingouin, 41.
Poisson-chat, 71.
Poissons d’aquarium, 115.
Pyrausta nubilialis, 61.
Renne, 138.
Rhinodon tacheté, 173.
Saturnia Cynthia, 26.
Souris, 21.
Tænia serialis, 101.
Tortues géantes, 151.
Truite arc-en-ciel, 10.
Ver à seie, 61.
Xystrocera globosa, 61.
INDEX ALPHABÉTIQUE DES VÉGÉTAUX
MENTIONNÉS, DANS CE VOLUME
Acacia lophanta, 132.
Anona cherimolia, 44.
Ansérine amarante, 35, 120.
Arbre d'argent, 72.
Arbres et arbrisseaux du parc du
Roucas blanc, 163.
Bois de construction, 37, 106.
Canne à sucre, 15.
Casuarina equisetifolia, 61.
Cèdre du Liban, 195.
Châtaignier, 135, 170.
Chloris gayana, 62.
Claviceps purpurea, 51.
Cocos datil, 153.
Cotonnier, 75.
Courge de Siam, 28.
Courge musquée, 28.
Cylisus palmensis, 131.
Dattier, 107, 193.
Haricots exotiques, 27, 120.
Hyphæne coriacea, 153.
Musa japonica, 73.
Musa paradisiaca, 44, T4, 123.
Opuntia, 43, 44.
Pêcher, 156.
Plholiota precox, 131.
Pleurotus ostreatus, 131.
Pomme de terre, 103.
Pomme de terre des Canaries, 28,
13, 18.
Primula officinalis, 10.
Sechium edulè, 71.
Sequoia sempervirens, 125.
Tagasaste, 131.
Telrapanax papyrifera, 108, 120.
Ustelago myalis, 57.
Vanilliers africains, 7.
TABLE DES GRAVURES
Germe fécondé d'œuf de Cane, 23. Procédé pour distribuer la nourri-
— non fécondé d'œuf de Cane, ture aux jeunes Autruches, Emeus
23; et Nandous, 426.
BIBLIOGRAPHIE
TABLE ALPHABÉTIQUE DES ARTICLES
PUBLIÉS DANS CE VOLUME
Animaux (L'exportation des) et des plantes exotiques de nos colo-
Aquariums (La nouvelle section d’') et de Terrariums . . . . . . .
Autruche (La conservation des œufs d):.
AvicultureniExpostion dde TI20% UE ES METRE
Bois (Les) de construction ‘aux États-Unis . . . . . . . . . . ..
Chätaigniers (A propos des) de la Chine. . . . . . . . . . . . ..
TEA ZT NO Les ide La) RENE se Ar RU Le LUE CANIN AN Pa AN US
Chronique générale et faïts divers . . . 12, 45, 109, 124, 143, 154
Curry (Observations sur le) et le Chutney. . . . . . . . . . . : .
Déjeuner amical annuel. Procès-verbal. Allocution prononcée par
M. Sarrawt, ministre des Colonies. Discours de M. Ed. Perrier,
nrésident de 16 ÉMIS era ae SEM NS One) 0m
Faune {La destruction dela) algérienne . . . . è à . . . . à à : |
Germinaiion rebelle des graines de quelques Légumineuses . . . .
Gofio (Plaques de), farine de Maïs torréfiée . . : . . . . . . . . .
Loder (Ér 11) Marennes ONE AE AE MR SN AA CON Er
Membres de la Société (Liste supplémentaire des). . . . 4, 33, 49
MS punedesio aa (A pr OApos du). 1) 2. Nr A Re NOR RAT Ur
Wursbrun Hutieliaente dep} het RELENENT NET CU NES PNR ANNE
Parce) uROuCasS blanc atMarsellle PE ENS
Pere (De. de) 8 4 Ne Annee A NE
Foisson (tie). STORSNONRRe EREREE e EEE ee
Prix fondé en 1918 par un membre de la Société qui désire garder
l'ENODPEME 2:10" GOT RR NON EN SE Et RES ER RE
Honsol (Li: 412 een no Nr ee SENS ER A NI EE
SHGÉLÉROreemsSation dela) pour A 20 PEN EE EE CE
Société d’Acclimatation (Actes de la) . . . . . . . . 6, 17,82, 145
Virilisme (Observations sur le) chez les femelles d'Oiseaux . . . .
BIBLIOGRAPHIE
BONAPARTE (Prince Roland). — Notes ptéridologiques . . . . . . .
Guénaux (G.). — Animaux nuisibles et animaux utiles à l’Agricul-
ture : Mammifères, Reptiles, Batraciens, par M. Loyer . . . . .
Guéxaux (G.). — Oiseaux utiles et nuisibles à l'Agriculture, par
Je Deco. 2 ETES RCE A A A Se AE EPS ER LS
Mac Cozrum. — The newer Knowledge of nutrition, par A. Mouquet.
Nanor (J.) et R. Vurcnier. — Fruits et légumes de primeur. Culture
S'LUSAVEMNERE LES OULS) A DIS EME EN ne Re me An
Rircuze (James). — Influence de l'Homme sur la faune de l'Ecosse .
Tyerairr-DRAKE. — Annuaire de j'Association des amateurs de
mnénadsenme de srande PBretasne PR AU EN ERNEST
"195
196 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE D'ACCLIMATATION
EXTRAITS DES PROCÉS-VERBAUX
DES SÉANCES GÉNÉRALES ET DES SECTIONS
À. — Séances générales.
1919. Séance du 26 mai. . . 1 | 4920. Séance du 19 janvier
— Séance du 3 novembre. 19 — Séance du 2 février. .
— Séance du 17 novembre 28 — Séance du 16 février. .
—. Assemblée générale du — Séance du 1* mars . .
15Adécembhre heure 39 — Séance du 15 mars . .
— Séance du 15 décembre. 40 — Séance du 19 avril À
— Séance du 22 décembre. 55 — Séance du 10 mai. . .
1920. Séance du 5 janvier . 58 — Séance du 31 mai. ..
B. — Séances des sections.
1re Section (Marhmalogie). Séance du 14 avril 1919
3e — (Aquiculture). Séance du 12 mai 1919 .
DER (Botanique) Séance du maison REMISE
1e — (Aquariums et Terrariums). Séance du 271 mai 1920. . .
ERRATUM
…
P. 163, au lieu de Lachesnaie, lire : Lachesnais.
P. 175, au lieu de forme, lire : faune.
P. 176, au lieu de de, lire : en.
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137
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Bœhmeria platyphyllu. .| Angelica archangelica. Graines offertes par le Gouver-
: Déllron jet piges Aralia sinensis. nement général de l'Algérie
Ë toire Huokeranc. Biota aurea. et par le Jardia botanique de
# ? Ù Castanopsis hystrix. Sydney.
Ê Fraxinus floribunda. DS OU dde : :
” JIndi dosua var. toment ne CHERE NON
î ee igofera c 9 2e Clematis erecta «lba. Ë
5 Michelia excelsa. Cratæzqus Carri-rei.
" Pinus Puddum. Cytisus sempervirens PEU : *
“ Rhododendron arboreum. : Dimorphotheca aurantiaca. Me NE PASS
“ Rosa macrophylla. Rucalyptus amygdalina. NE 2e
D Ph al Euralyprus globulus. Noyaux de Asyydalus Davidiana
FA us semialata. : ; ä \
À à à Galtonia candicans. (Pêchersauvage des montagnes
È Salix calyculata. Halesia corymbasum. de l’Annam).
|
Pépins de Pommiers et de Poi-
— oreophila.
riers sauvages de l’Annam.
j; Héliotrope var. Lemoine.
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S'adresser au Secrélariat.
Offres et demandes réservées aux membres de la Société.
OFFRES
Sujets 1919 : 1-2 Canards Barbarie, 90 fr.; 1-2 Oies grises, 80 fr.
M. de Boudard-Clonne, à Loriol (Vaucluse).
Prix modérés : 50 beaux Camélias, à prendre sur place, près Orléans.
M. A. Chappellier, 80, boulevard Saint-Germain, Paris.
Lapins angoras blancs, prix suivant âge.
M. C. Loyer, 23, rue Saini-Sulpice, Paris.
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Œufs à couver, poussins, adultes. Lapins : Chinchilla, Dibouski, Bleus Beweren, Argentés Champagne,
Augoras blancs, noirs, havane, Fauves Bourgogne, Géants noirs, Géants blancs, Vendée. Sujets jeunes
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rivière ou étang proches, facilités de circulation pour l'étuda et la photographie des animaux.
Écrire au Secrétariat.
“Dé but de la Société Natomale d'Acclimatation e France
40 à l'introduction, à l’acclimatation et à la domestication des esp
iles et d'ornement; 2° au perfectionnement et à la multiplicati
uvellement to dures ou domestiquées; 3° à l'introduction et à 1
végétaux utiles ou d'ornement.
a Société se compose de membres Titulaires, membres à Vie, be
ateurs, membres Bienfaiteurs.
Le membre Titulaire est celui qui paie un droit. d'entrée de 10 francs et une
Ris annuelle de 25 francs.
et de la cotisation annuelle par un versement de 250 francs. +
; Lè membre à Vie est celui qui paie un droit d'entrée de 10 francs'et qui Ê ‘affran
msi
La Société décerne, chaque année, en Séance solennelle, des récompenses. .
_ Elle tient des séances générales bimensuelles.
Fi La Société encourage d une manière toute spéciale les études de ‘Zoologie et de
_ Botanique appliquées en distribuant des graines et en confiant des cheptels d’ ani-
maux à ses membres.
Elle publie, outre ce Bulietin, la Revue d'Histoire Data dl Poe à
composée de deux parties et illustrée de gravures. Ces publications traitent des
_ questions concernant l'élevage des animaux, la culture des plantes et partiulié-
rement des faits d'acclimatation.
On y trouve des articles de fond relatifs aux applications de l'histoire naturelle
installation, éducation des animaux, cullure des plantes, usages, introduction, etc., etc.
Le Bulletin est adressé gratuitement, la Revue est servie par abonnement, au
® membres de la Société, au prix réduit de 45 fr. pou chaque partie ou de 20 f
pour les deux.
DEN PARTIE : MAMMALOGIE
SOMMAIRE, N° 42, DÉCEMBRE.
P. VAYSSiÈRE. — La lutie contre les Sauterelles en Crau.
A. MouQuET. — Phénomènes d'atrophie chez des fleurs d'Ophrys conservées dans l'eau.
À. CHEYALIER. — Les acclimatations d'arbres utiles en France, et spécialoment dans le Midi
et dans la Normandie Ne
P. 3. S. CRAMER. — La culture du Caféier à Java.
P. KesrNer. — Le sucre complet de Betterave.
| J. Crerin. — Chronique caprine.
able des matières,
'
DEUXIÈME PARTIE : L'OISEAU
D —_—_—_—_—_——————_—_—
SOMMAIRE, N° 12, DÉCEMBRE.
J. DEcLacour. — Les Oiseaux de Géry.
\ Chronique ornithologique
Table des matières.
Supplément consacré à l'Aviculture de Basse-Cour.
Paris. — L. MARETHEUX, imprimeur, 1, rue Cassette.
VE 4
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