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BULLETIN
DE LA
SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES
DE L'OUEST DE LA FRANCE
BULLETIN
DE LA
SOCIETE
DES
SCIENCES NATURELLES
DE L'OUEST DE LA FRANCE
TOME II
1892
Secrétariat au Muséum d'Histoire Naturelle
DE
NANTES
IMP. — JULES PEQUIGNOT FILS, NANTES
EXTRAITS DES STATUTS & I\ÉGLEl\lENTS
statuts: Art. 7. — Sont membres fondateurs les personnes qui au-
ront fait, à une époque quelconque, une ou plusieurs soucriptions de
300 fr.
Art. 8. — Les noms des membres fondateurs figurent perpétuellement
en tète des listes alphabétiques et ces membres reçoivent gratuitement,
pendant toute leur vie, autant d'exemplaires des publications de la
Société qu'ils ont fait de souscriptions de 300 fr.
Art. 9 — Sont membres titulaires les personnes qui versent la
cotisation annuelle complète (12 fr.).
Art. 10. — Sont membres fo/•/r.s•po?(rfrt*^^!f les personnes qui habitent
en dehors de la ville de Nantes et versent la cotisation réduite (10 fr.).
Art. 11. — Sont membres affiliés les étudiants en médecine et en
pharmacie, les étudiants inscrits dans l'une des facultés des sciences,
des lettres ou de droit ou autres établissements d'instruction. Ces
membres versent la cotisation minima (6 fr.).'
Règlement: Art. 4. — Les membres tiulàires et les .nembre corres-
pondants peuvent toujours racheter leurs cotisations à venir. Ils devien-
nent ainsi membres à vie. Le tau.x du rachat est fixé à 200 fr. pour les
membres titulaires et à 150 fr. pour les membres correspondants.
Le rachat peut être fait en deux annuités consécutive de 100 fr. pour
les membres titulaires et de 7o fr. pour les membres correspondants.
Art. 5. — Les membres fondateurs peuvent également verser leurs
300 fr. en deux annuités consécutives de 150 fr. chacune.
Art. 6. — Tout membre ayant racheté ses cotisations, peut devenir
membre fondateur en versant une somme complémentaire de 100 fr. s'il
est titulaire et une somme de 150 fr. s'il est correspondant.
Art. 7. — Les établissements publics et les sociétés scientifiques de
France et de l'étranger peuvent être admis comme membre de la Société
aux mêmes charges et aux mêmes droits qu'un membre titulaire si leur
siège est à Nantes et qu'un membre correspondant dans le cas contraire.
>>
LISTE DES MEMBRES
DE LÀ
SOCIÉTÉ BES SCIENCES NATURELLES
DE L'OUEST DE LA FRANCE
Au 5 Mars 1892
COMPOSITION DU BUREAU POUR L'ANNÉE 1892
Présidents d'honneur
MM. CLEIFTIE, préfet de la Loire- Inférieure.
GUIBOURD de LUZINAIS, sénateur, maire de
Nantes.
Le GÉNÉRAL FAY, commandant le XP corps
d'armée.
Président
D^ Th. LAENNEC
Vice-présidents : Ch. Ménier, D"" Viaud-Grand-Marais.
Secrétaire général-Trésorier : D'' Louis Bureau.
Secrétaire : Em. Gadeceau.
Vice-Secrétaire: S. Bonjour.
Membres honoraires
1891 S. A. S. Albert I" prince de Monaco, membre corres-
pondant de l'Institut.
MM.
1891 Beneden (Van), professeur à l'Université de Louvain.
1891 Boudier, président honoraire de la Société mycolo-
gique de France, membre correspondant de l'Acadé-
mie de médecine.
1891 Bureau (Edouard), professeur au Muséum de Paris.
VI
MM.
1891 Crié (Louis), professeur à la Faculté des sciences de
Rennes, membre correspondant de l'Académie de
médecine.
1891 Dou VILLE (Henri), professeur à l'Ecole des mines.
1891 Gaudry (Albert), membre de l'Institut, professeur au
Muséum de Paris.
1891 GuERNE (baron Jules de) , ancien président de la Société
zoologique de France.
1891 FouQUÉ, membre de l'Institut, professeur au collège
de France.
1891 Fremy, membre de l'Institut, Paris.
1891 Lacaze-Duthiers (Henri de), membre de l'Institut,
professeur à la Faculté des sciences de Paris .
1891 Michel Lély, ingénieur en chef des mines, directeur
du Service de la Carte géologique détaillée de la
France.
1891 Milne-Edwards (Alphonse) , membre de l'Institut,
directeur du Muséum de Paris.
1891 Munier-Chalmas, professeur de géologie à la Falculté
des sciences de Paris.
1891 OusTALET, assistant au Muséum de Paris.
1891 PoucHET (Georges), professeur au Muséum de Paris,
directeur du Laboratoire de Concarneau.
1891 Vaillant (Léon), professeur au Muséum de Paris.
1891 Wallerant, professeur à l'Ecole normale, à Paris.
Membres fondateurs
MM.
PARTS
1891 GuiBOURD de Luzinais (Ernest-François-James),
sénateur, maire de Nantes, rue de l'Héronnière,
à Nantes. 1
1891 Bureau (D"" Louis) , directeur du Muséum d'histoire
naturelle de Nantes, professeur à l'Ecole de
médecine, correspondant du Muséum de Paris. 2
1891 Chevreux (Edouard), membre de la Société zoolo-
gique de la France, au Croisic (Loire-Inf^e) . 1
VII
MM.
PARTS
1891 Laennec (D"" Théophile), directeur de l'Ecole de
médecine, 13, boulevard Delorme, à Nantes. 1
1891 Lechat (Charles), industriel, ancien maire de
Nantes, 6, place Launay, à Nantes. 1
Membre correspondant à vie
1891 M. Kerviler (René) , ingénieur en chef des ponts et
chaussées, à Saint-Nazaire (Loire-Inf^e) .
Établissements et Sociétés ayant leur siège
à Nantes.
1891 Bibliothèque publique.
1891 Bibliothèque de l'Ecole de plein exercice de médecine
et de pharmacie .
1892 Cercle Catholique de Nantes, rue du Chapeau-Rouge.
1891 Cercle des beaux-arts, rue Voltaire.
1891 Cercle pédagogique du département de la Loire-Inf" .
1892 Comice agricole de la Loire-Inf^e, 38, rue de la Fosse.
1891 Grand cercle, place Graslin.
1891 Ecole préparatoire à l'enseignement des sciences et
des lettres .
1891 Laboratoire d'histoire naturelle de l'Ecole de médecine .
10 1891 Laboratoire de matière médicale de l'Ecole de
médecine .
Membres titulaires
MM.
1891 Abadie (Fernand), vétérinaire, 5, rue Franklin.
1891 Abeille (D^ Edgard), 3, quai du Port-Maillard.
1891 Allaire (Joachim), pharmacien, chef des travaux
pratiques de physique et de chimie à l'Ecole de mé-
decine, 2, rue Bon-Secours.
1891 Andouard, professeur à l'Ecole de médecine, membre
correspondant de l'Académie de médecine.
1891 Baret (Charles), ancien vice-président de la Société
française de minéralogie; 2, place Delorme.
VIII
MM.
1892 Barreau, 35, rue de la République.
1891 Bastard (Ambroise), professeur, 18, rue Dobrée.
1891 Benoist (Arthur) , président du Tribunal de Commerce»
2, boulevard Saint-Aignan .
1891 Bertin (D"" Georges), médecin des Hôpitaux, 2, rue
Franklin.
10 1891 Bertand-Geslin (baron Henri), 4, rue du Bocage, du
à la Foucaudière, commune de Saint-Laurent-des-
Autels, Maine-et-Loire.
1891 Beyne (Maurice), agent de la Compagnie de Vichy, 10,
quai des Tanneurs.
1891 Blanchet (D"" F.), 3, rue du Calvaire.
1891 Blanlœil (P.), droguiste, 3, rue Saint -Vincent.
1891 Blanlœil (Emile), 4, place Saint-Pierre.
1891 Bochet (Léon), ingénieur des mines, 15, avenue des
Folies-Chaillou .
1891 BoiFFiN (DO, professeur sup» à l'Ecole de médecine, 1,
rue Gresset.
1891 Bois (Henri du), 2, avenue de Launay.
1891 BoNAMY (Dr Eugène), 1, place de la Petit-Hollande.
1891 Bonjour (Ernest), 22, passage Saint-Yves.
20 1891 BoRGOGNo (Célcstin), négociant, 5, rue d'Orléans.
1891 Bourgette, négociant, 2, rue Saint-Julien.
1891 BouRNAT (Fernand de), 4, rue Sully.
1891 Bouvais-Flon, fabricant de conserves, Ville-en-Bois.
1891 Bruneau (Paul), horticulteur, 12, rue des Haut-Pavés,
1891 Bureau (Etienne), juge au Tribunal de commerce, 15,
rue Gresset.
1891 Bureau (D'" Emile), 12, boulevard Delorme.
1892 Callandreau (G.), pharmacien, 15, place Viarme.
1891 Chachereau (D"" Marie-Paul-Emile), 1, rue Dugom-
mier.
1891 Charon, naturaliste, 11, rue d'Orléans.
30 1891 Chartier (DO, professeur à l'Ecole de médecine, 22,
rue du Calvaire .
1891 CoGHARD (A), chirurgien en chef des Hôpitaux, 2, rue
Voltaire.
IX
MM.
1891 CoQUARD (A), employé au chemin de fer d'Orléans,
47, rue d'AUonville.
1891 Coquet (l'abbé), 18, rue de la Verrerie.
1891 CoQuiLLARD, architecte, 3, place de l'Ecluse .
1891 CouiLLAUD (Paul), banquier, 15, rue Deshoulières.
1892 Crouan (Ernest), 9, rue Voltaire.
1891 Dagault, sous-officier, 3, place de la Petite-Hollande.
1891 David (Louis), 62, rue de Paris.
1891 Delorme (l'abbé Joseph), à la cure Saint-Donatien.
40 1891 Descazeau, chef de section au chemin de fer d'Orléans,
22, rue de Strasbourg.
1891 Dianoux (D"" Edouard), professeur à l'Ecole de mé-
decine, 1, rue Affre.
1892 Diard (Auguste), 75, rue Saint-Donatien.
1891 Dominique (l'abbé J.), 8, rue Saint-Donatien.
1891 DouAULT (Maurice), 5, rue des Cadeniers.
1891 DouAULT (Alfred), 28, avenue Launay .
1891 Drouin (Pître), négociant, 4, rue Santeuil) .
1891 Dumas (Auguste), inspecteur des bâtiments au chemin
de fer d'Orléans, 6, rue Sully.
1891 Fleury (Léon), conseiller d'arrondissement, 5, rue des
Cadeniers.
1891 Fontaine, délégué départemental pour le service du
Phylloxéra, 14, passage Bonnamen.
50 1891 FoRTiNEAU (D"" L.), 67, rue de Rennes.
1891 Gadeceau (Emile), 11, rue des Hauts-Pavés.
1891 GiRAUD (Joseph), aide-receveur à la gare d'Orléans, à
Nantes.
1891 GoRDÉ (Ernest), 21, rue Contrescarpe.
1891 Gruget (D""), rue Jean-Jacques Rousseau.
1891 GuÉRiN (Edouard), 19, avenue Launay.
1891 Guezennec, 85, quai Fosse.
1891 Guillemet (D"" Victor), professeur à l'Ecole de méde-
cine, 7, quai Brancas .
1891 Guitton (l'abbé Joseph), 36, rue Saint-André.
1891 Hervouet (DO, professeur sup* à l'Ecole de médecine,
15, rue Gresset.
MM.
60 1891 Heurtaux (D'' Alfred), professeur à l'Ecole de méde-
cine, membre correspondant de l'Académie de mé-
decine, 2, rue Newton.
1891 Hubert (Pierre), industriel, 12, rue Cassini.
1891 Ingrand (Emmanuel), pharmacien, 4, rue Racine.
1891 JoLLAN DE Cler VILLE (D^ Adolphe), 5, rue des Cade-
niers .
1891 Josso (D^ Paul), 28, rue de Strasbourg.
1891 JuNGBLUTH (Gcorges-Joseph-Autoine), comptable, 33,
rue de Bel- Air.
1881 Laganry (Pître), architecte, 1, place Delorme.
1891 Larabrie ''D'' de), professeur sup* à l'Ecole de méde-
cine, 32, rue de Gigant.
1891 Larocque , inspecteur d'académie.
1891 Le Beau, commissaire de la Marine, chef du Service
de la Marine.
70 1891 Lecoq (Monseigneur), Evèque de Nantes
1891 Le Cour Grandmaison (Charles), député, conseiller
général de la Loire-Inférieure, 2, rue de Bréa.
1891 Ledoux (Alphonse), pharmacien, 1, rue Bon-Secours.
1891 Lefeuvre (Alfred), 1, passage Louis-Levesque.
1891 Lefièvre (Henri), horticulteur, rue des Hauts-Pavés .
1891 Legendre (Alfred), architecte, 6, rue Morand.
1891 Legrand (Charles), négociant, 12, rue de l'Héronnière.
1891 Lemut (André), ingénieur civil, 13, rue Mondésir.
1891 Lerat (D"" Fernand), professeur à l'Ecole des sciences,
4, rue Thiers.
1891 Letourneux (Emile), commandant en retraite, 10,
rue Ogée .
80 1891 Levesque (Louis), 21, boulevard Delorme.
1891 Levesque (Jules), 20, rue Marceau.
1891 Levesque (Donatien), aquiculteur, au domaine de
Paimpont, par Pléan (Ile-et-Vilaine) .
1891 Levesque (Rogatien), 3, rue Copernic.
1891 Levesque (Georges), 3, rue Harrouys.
1891 LiNYER (Louis), avocat, adjoint au maire de Nantes,
1, rue Paré.
XI
MM.
1891 LisLE DU Dreneuc (Georges), petit boulevard Le
Lasseur.
1891 LuNEAU (DO, 64, rue de la Bastille.
1891 Mahot (D^ Henri), médecin sup^ des Hôpitaux, 6, rue
deBréa.
1891 Maisonneuve (Similien), ingénieur des arts et manu-
facture, 5, avenue Camus.
90 1891 Malherbe (D"" Albert), professeur à l'Ecole de méde-
cine, 12, rue Cassini .
1891 Masseron (René), 2, rue Jean-Jacques Rousseau .
1891 Ménier, (Charles), professeur à l'école de médecine et
à l'Ecole des sciences, 1, rue Prémion.
1891 MiGAULT (Jules), inspecteur de la voirie municipale, 4,
rue du Haut-Moreau .
1891 MoussiER, opticien, 24, rue Crébillon .
1891 Naudin (Prosper), 22, rue de Gigant.
1891 Ollive (D"" Gustave), professeur sup' à l'Ecole de mé-
decine, 22, rue Crébillon .
1891 Orieux (Eugène), agent-voyer en chef honoraire, 9,
passage du Nord.
1892 Péan, rue Félibien .
1891 Perrion, (Charles), 1, quai Duquesne.
100 1891 Piel de Churcheville (Henri), 14, rue Saint-Clément.
1891 Piel de Churcheville (Théophile), 14, rue Saint-
Clément .
1891 Pineau (Alfred), 6, rue Santeuil.
1891 Poirier (Paul), ingénieur civil des mines, 5, rue Cas-
sini.
1891 Poisson ÇD^ Louis), 12, rue Lafayette.
1891 PoNTBRiAND (du Breil, comte Fernand de), député,
conseiller général de la Loire-Inférieure, 228, boule-
vard Saint-Germain, à Paris .
1891 Poulain (Clément), passage Louis Levesque.
1891 PoYDRAS DE LA Lande (JuUeu), 2, rue d'Argentré.
1891 PuY de Clinchamps (Gustave du), agent d'aifaires, 14,
rue Dobrée .
XII
MM.
1891 QuiQUANDON (Jules), 5, rue des Pénitentes, ou à Sainte-
Luce (Loire-Inférieure) .
110 1891 RivRON (Jean-Baptiste), avocat, 6, rue de la Galisson-
nière .
1891 Robert (Alphonse), ancien notaire, 27, rue du Calvaire.
1891 Rousseau fils, 18, rue de la Verrerie.
1891 RouxEAU père (D"" Ch.), 1, rue Paré.
1891 RouxEAu fils (DO, professeur supt à l'Ecole de méde-
cine, 4, rue de l'Héronnière.
1891 Sautot, naturaliste, place Royale .
1891 Schiffer (Eugène), brasseur, 1, rue Deurbroucq.
1891 ScHRAMM (Georges), 22, Leven street, Pollokshieds,
Glascow, Angleterre.
1891 ScHvs^ARTz (Michel), 8, quai de la Maison-Rouge.
1891 Tenaud, pharmacien, 118, rue de Rennes.
120 1891 Thoinnet DE LA Turmelière (comte), conseiller géné-
ral de la Loire-Inférieure, 54, rue de Grenelle, à
Paris .
1891 Trémant (Paul), 13, rue d'Alger.
1891 Trochu (Armand), 74, rue de la Bastille.
1891 ViAUD, pharmacien, 2, rue de Rennes.
124 1891 Viaud-Grand-Marais (D^ Ambroise) , professeur à
l'Ecole de médecine .
Membres correspondants
MM.
1891 Allair (E.), entrepreneur, à Savenay .
1891 AuTissiER (Alexandre), ingénieur civil des mines,
directeur des ardoisières de Rochefort-en-Terre
(Morbihan) .
1891 Barbin (Henri), pharmacien, au Lion-d'Angers (Maine-
et-Loire) .
1891 Baron, pharmacien, à Luçon .
1891 Barrois (Charles) , professeur à la Faculté des sciences,
37, rue Pascal, à Lille .
XIII
MM.
1892 Barteau (D'' Pître-Alexandre) , à Mussy-sur-Seine
(Aube) .
1891 Baudouin (D^ Marcel), secrétaire de la Rédaction du
Progrès médical, 14, boulevard Saint-Germain, à
Paris .
1891 Bergeron (Jules), docteur ès-sciences, 157, boulevard
Haussmann, à Paris .
1891 Besset (Louis), directeur général des mines de Mon-
trelais et Mouzeil, à la Chapelle-Saint-Sauveur, par
Varades (Loire-Inférieure) .
10 1891 Bezier (T.), directeur du Musée d'histoire naturelle,
1, rue Châteaudun, à Rennes.
1891 Bigot, chargé du cours de géologie à la Faculté des
sciences de Caen (Calvados) .
1891 Blouin (Antonio), 17, rue d'Anjou, à Angers.
1891 Bourgeois (Léon), répétiteur à l'Ecole polytechnique,
aide-naturaliste au Muséum, 1, rue du Cardinal
Lemoine, à Paris.
1891 Brunaud (Paul), avoué, juge sup' au Tribunal civil,
71, cours National, à Saintes.
1891 Bureau (Benoni), pharmacien, 20, rue du Sommerard,
Paris .
1891 Camus (D"" Fernand), 1, avenue des Gobelins, à Paris.
1891 Chabirand (l'abbé Léandre), curé de la Verrie, par
Mortagne-sur-Sèvre (Vendée) .
1891 Chaillou (F.) , membre de la Société française d'archéo-
logie, auxCléons, Haute-Goulaine (Loire-Inférieure).
1891 Chambert, agent-voyer, à Couhé (Vienne) .
20 1891 Charier-Fillon (Arsène), à Fontenay-le-Comte (Ven-
dée).
1891 Chartron (Clémentin), membre de la Société géolo-
gique de France, à Luçon (Vendée) .
1892 Chatellier (Paul du), lauréat de l'Institut, château
de Kermuz, Pont-l'Abbé (Finistère) .
1891 Cheux (Albert), 47, rue de Delaàge, à Angers.
1891 Citerne (D' Paul), 41, rue Maubeuge, à Paris.
XIV
MM.
1891 Clément (S.), directeur du Musée d'histoire naturelle
de Nîmes (Gard) .
1892 CoRBiNEAu (F.), pharmacien, à Saint-Nazaire, Loire-
Inférieure .
1891 CossMANN (Maurice) , ingénieur chef des services
techniques de la C'^ du chemin de fer du Nord, 95,
rue Maubeuge, à Paris .
1891 CoTTEAu (Gustave), juge honoraire au Tribunal civil,
à Auxerre (Yonne) .
1891 Danton, ingénieur civil des mines, 11, avenue de
rObservatoire, à Paris .
30 1891 Dautzenberg (Philippe, 213, rue de l'Université, à
Paris .
1891 David (l'abbé Félix), avenue de Traponnière, aux
Sables d'Olonne .
1891 Davy (Louis-Paul), ingénieur civil des mines chef du
Service de la Société des usines de Trignac, près
Saint-Nazaire, à Chàteaubriant (Loire-Inférieure) .
1891 Davy (Léon), naturaliste préparateur à Fougère par
Clefs (Maine-et-Loire) .
1891 Decroix (Adolphe), sénateur, vice-président du Conseil
général de la Loire-Inférieure, 24, quai de Bethune,
à Paris.
1892 Deséchalier (l'Abbé Henri), professeur au Petit Sémi-
naire de Séez (Orne) .
1891 Desmazières (Olivier) , percepteur à Blaison, par Saint-
Mathurin (Maine-et-Loire) .
1892 Doré (Joseph du), château de la Faverie, par Sainte-
Pazanne, (Loire-Inférieure) .
1891 DouTEAU (G.), licencié ès-sciences, professeur sup^ à
l'Ecole de médecine de Nantes, à Chantonnay
(Vendée) .
1891 EsTOURBEn^LON DE LA Garnache (comte Régis de 1'),
inspecteur de la Société française d'archéologie,
rédacteur en chef de la Revue historique de l'Ouest,
24, rue du Drezen, à Vannes.
40 1891 Etrillard, juge de paix, à la Gacilly (Morbihan) .
XV
MM.
1892 Fleuriot (de) propriétaire, à Oudon, Loire-Inférieure.
1891 FouRNiER (A.), directeur de la Bibliothèque scienti-
fique de l'Ouest, 68, rue du 24 Février, à Niort.
1892 Galard (F.), pharmacien à Paimbœuf, Loire-Inférieure.
1891 GalloIs, inspecteur des Enfants assistés, 16, rue du
Canal, à Angers.
1891 Gautier (André), membre de la Société botanique de
France, 3, rue de l'Air-Haut, à Alençon (Orne) .
1891 Geay (l'abbé Henri), supérieur du Séminaire des
Sables d'Olonne .
1891 Gentil (Ambroise), professeur de sciences physiques
et naturelles au lycée, 18, avenue de Paris, le Mans.
1891 Gerber (Charles), pharmacien, licencié es sciences
naturelles, interne à l'hôpital de la Pitié, à Paris.
1891 GiNOux DE Fermon (vicomte Georges) , conseiller géné-
ral de la Loire-Inférieure, maire de Moisdon-la-
Rivière, à Moisdon-la-Rivière (Loire-Inférieure) .
50 1891 GouGis (Jules), à Ernée (Mayenne) .
1891 GuERPEL (Henry de), à Carville, par le Bény-Bocage,
Calvados .
1891 Guilbaud (René), pharmacien, 5, rue Porte de Paris, à
Thouars (Deux-Sèvres) .
1891 GuiMBRETiÈRE (Frauçois), médecin, à Boussay (Loire-
Inférieure) .
1891 Hamonville (baron J . C . Louis d') , conseiller général,
au château de Manonville, par Noviant-aux-Près
(Meurthe-et-Moselle) .
1891 Hédouville de Merval (l'abbé Gabriel de), curé de
Retheuil et Taillefontaine, avocat de Saint-Pierre,
membre correspondant de la Société académique de
Laon, à Retheuil, par Villers-Cotterets (Aisne) .
1891 Henriet (Léopold), propriétaire au Bourg de Valfran-
bert (Orne) .
1891 Hervé, ancien notaire, à Morlaix (Finistère) .
1891 Hodée (l'abbé), 2, rue Montfort, à Rennes.
1891 JouiTTEAU (l'abbé), 1, rue Daillière, à Angers.
XVI
MM.
60 1891 Lacroix (A.), docteur ès-sciences, préparateur au
Collège de France, à Paris.
1891 Lemaitre (Athanas), pharmacien, àMontaigu (Vendée).
1891 Lemonnier (Paul) , ingénier, 43, rue Saint-Pétersbourg,
à Paris .
1891 Leuduger-Fortmorel (D""), à Doulon, près Nantes.
1892 Letacq (l'abbé), 27, rue du Mans, à Alençon (Orne) .
1891 Letard (Léon), pharmacien , à Saint-Gilles-sur- Vie
(Vendée) .
1892 Letard, ancien pharmacien, aux Sables-d'Olonne.
1892 Letard (Emile), pharmacien, à Talmont (Vendée).
1891 Leveillé (l'Abbé Hector), 9, rue de Flore, le Mans.
1891 LiMUR (Comte de), ancien vice-président delà Société
française de minéralogie, à Vannes.
70 1891 Maes (Albert), au château des Muids, à la Ferté-Saint-
Aubin (Loiret), ou 39 bis, rue du Landy, à Clichy-la
Garenne (Seine).
1891 Maisonneuve (D"" Paul), professeur à la Faculté libre
des sciences, 5, rue Volney, à Angers.
1891 Marais (l'abbé Ernest-Joseph-Samuel), membre titu-
laire de la Société botanique des Deux-Sèvres, à
Saint-Jean-de-Sauves (Vienne) .
1892 Martin (René), avocat. Le Blanc (Indre).
1891 Masselin (R.), publiciste, étudiant en médecine, 1, rue
Daubenton, à Nantes.
1891 Méresse (Gabriel), banquier, 2, rue de l'Hôtel de
Ville, à Saint-Nazaire (Loire-Inférieure) .
1891 Mignen (DO, à Montaigu (Vendée).
1891 MiLON (Jean-Marie), directeur de l'Ecole primaire su-
périeure, à Guingamp (Côtes-du-Nord) .
1891 MiTRY (Dr Félix), médecin militaire au XIX« d'artil-
lerie, à Nîmes (Gard) .
1891 MoNNiER (Charles), pharmacien à Saint-Père-en-Retz
(Loire-Inférieure) .
80 1891 Montaigu (Comte de), château de la Bretesche, com-
mune de Missillac, Loire-Inférieure, ou 10, rue de
Martignac, à Paris.
XVII
MM.
1891 MoiNARD, pharmacien, rue de Nantes, à Saint-Nazaire .
1891 MoREL (E.) Lieutenant de vaisseau, 29, rue Saint-
Yves, à Brest.
1891 Navrancourt, à la pharmacie Faure, à Rufifec (Cha-
rente) .
1891 NicoLLON, pharmacien, au Croisic (Loire-Inférieure) .
1892 NoRMANDiNE (A) , phamiacicn, à Bagneux près Saumur.
1891 Oberthur (Charles), imprimeur, faubourg de Paris, à
Rennes .
1891 Odin (Amédée), pharmacien, aux Sables-d'Olonne.
1891 Œhlert (D. p.) conservateur du Musée d'histoire
naturelle de Laval, 29, rue de Bretagne à Laval.
1891 Ollivry (Gustave), à la Chapelle-sur-Erdre (Loire-
Inférieure) .
90 1891 Pelletier (D'" Paul), à Bouin (Vendée) .
1891 Pérotin (D»" Eugène), à Breuil-Barret (Vendée).
1891 Plantard (D'), au Mont-Saint-Bernard, Nantes.
1891 Prulière, naturaliste, 4, rue Coutellerie, à Marseille.
1891 Prunier (l'abbé Pierre), supérieur de l'Institution
Richelieu, à Luçon .
1891 Quinquarlet-Debony (Félix), membre de la Société
polymathique du Morbihan, à Carnac (Morbihan) .
1891 Rappin (DO à Sautron (Loire-Inférieure) .
1891 Renoue (D"" Joseph) , au Loroux-Bottereau (Loire-
Inférieure) .
1891 Ricard (Samuel) , 2, rue Evrard-du-Fouilloy , à Amiens
(Somme) .
1891 RoQUENCouRT, directeur des ardoisières de la Rivière,
près Renazé (Mayenne), ou 11, rue Portails, à Paris.
100 1892 RoLLiNAT (Raymond), à Argenton-sur-Creuse (Indre).
1891 Rousseau (Philéas), instituteur à la Verrière de la
Bruffière (Vendée).
1891 RoussEAux (Aimé), commis des Postes et Télégraphes,
à Chartres (Eure-et-Loir) .
1891 Skrodzki, membre de la Société géologique de France,
à Bayeux (Calvados).
XVÎTT
MM.
1891 Stuer (Alexandre), minéralogiste, géologue, 40, rue
des Mathurins, à Paris .
1891 Troussier (Louis), propriétaire à Noirmoutier (Vendée\
1891 Vasseur (G.), professeur de géologie à la Faculté des
sciences de Marseille.
107 1891 ViRET (Georges), sous-préfet à Châteaubriant (Loire-
Inférieure) .
Membres affiliés
MM.
1891 Bois (Jehan du), 2, avenue Launay, à Nantes.
1891 Bonjour (Samuel) étudiant en médecine, 22, passage
Saint- Yves, à Nantes.
1892 Bureau (Maurice), interne des Hôpitaux de Paris, 22,
rue des Fossés-Saint-Bernard, à Paris.
1891 Delebecque (Paul), place du Marché aux grains, à
Josselin (Morbihan).
1881 Desmars, à l'institution Saint-Sauveur, à Redon .
1891 Ferronnière (Georges), Vieux chemin de Couëron, à
Nantes .
1892 Gaboriau (M™e Elina), étudiante en pharmacie, à
Aigrefeuille (Loire-Inférieure) .
1891 Garnier (Auguste), étudiant, 14, impasse des tanne-
ries, à Bordeaux.
1891 GuELLEC (Armand-Louis-Jules), à l'institution Saint-
Sauveur, à Redon .
10 1891 HuGÉ (Marcel), étudiant à l'Ecole de Médecine de
Nantes ou à Riaillé (Loire-Inférieure) .
1891 Jeannin (Cyrille), 48 bis, boulevard Saint- Aignan, à
Nantes.
1891 Lefloc, étudiant en médecine, 9, avenue du Clos-
Jaunet, à Nantes .
1891 Même (Henri le) , étudiant à l'Ecole de médecine de
Nantes ou à Quimper (Finistère) .
1892 Michonneau (René), étudiant à l'Institution Richelieu,
à Luçon (Vendée) .
XIX
MM.
1892 Paratre (René), étudiant en médecine, 51, rue
Madame, à Paris.
1891 PiCQUENARD (Cliarles), étudiant en médecine, 15 bis,
rue Albert, à Rennes.
1891 Saupiquet (Arsène), étudiant, 1, chaussée de la Made-
leine, à Nantes.
1891 Senente (Victor), étudiant en droit, àDoué-la-Fontaine
(Maine-et-Loire) .
19 1891 Viaud-Grand-Marais (Henri), étudiant en médecine,
4, place Saint-Pierre, à Nantes.
NOTA. — Les membres dont les adresses et dénominations
seraient inexactes, sont priés d'adresser les rectifications d'une
manière impersonnelle, cormne toute correspondance, à
M. le Secrétaire général de la Société des Sciences naturelles
de l'Ouest de la France, au Muséwn de Nantes.
Membres décédés
MM. Bar (E. C), propriétaire à l'île Portai, Maroni, Guyanne-
Française .
Peigné (Jules), propriétaire au Loroux-Bottereau (Loire-
Inférieure).
Lahaye (DO Henri), à Muzillac, par Questembert (Mor-
bihan) .
XX
EXTRAITS DES PROCÈS -VERBAUX
Séance du 8 janvier 1892
Présidence de M. Viaud-Grand-Marais, vice-président.
M. E. Gadeceau, secrétaire, donne lecture du procès-verbal
de la dernière séance dont la rédaction est adoptée.
Par suite du vote de l'Assemblée, M. le Président proclame :
Membres titulaires :
MM. Callandreau (G,), pharmacien, 15, place Viarme.
Barreau, 1, rue Louis Blanc,
Membres corresjjondants :
MM. Letard, ancien pharmacien, aux Sables-d'Olonne (Vendée) .
Letard (Emile), pharmacien à Talmont (Vendée).
Galard (F.), pharmacien à Paimbseuf (Loire-Inférieure).
Membres affiliés :
MM. Bureau (Maurice), interne des hôpitaux de Paris, 22, rue
des Fossés-Saint-Bernard, à Paris.
MiGHONNEAU (René), étudiant à l'Institution Richelieu, à
Luçon (Vendée).
Sociétés correspondantes :
Amiens. — Société linnéenne du Nord de la France.
Carcassonne. — Société d'études scientifiques de l'Aude.
Lyon. — Société d'agriculture, histoire naturelle et arts utiles
de Lyon.
— Société linnéenne de Lyon.
Montauban. — Académie des sciences, belles-lettres et arts du
département de Tarn-et-Garonne.
Montpellier. — Académie des sciences'et lettres de Montpellier.
Paris. — Le Naturaliste, directeur : M. E. Deyrolle, 46, rue du
Bac, à Paris.
Rochefort. — Société d'agriculture, des belles-lettres, sciences
et arts de Rochefort.
XXI
M. Fabbé Dominique envoie un mémoire intitulé : Catalogue
des hémiptères du département de la Loire-inférieure. (Voir
au Bulletin).
M. le secrétaire général donne lecture de la préface de ce
travail dont il fait une rapide analyse.
M. Ch. Ménier rend compte à la Société des recherches entre-
prises par lui sur l'empoisonnement par les champignons qui
s'est produit à la Gaubretière (Vendée), à la fin d'Octobre 1891,
et qui a occasionné la mort d'un enfant. Le champignon incriminé
est une espèce assez rare : le Lcpiota. Jielveola. Bres. (Voir au
Bulletin).
M. Viaud-Grand-Marais donne la liste des lichens du genre
Parmelia de notre région ; il les divise en deux sous-genres :
Euparmelia et Uypogynwia Nyl., suivant que la face infé-
rieure du thalle offre ou non des rhizines.
Il indique la réaction de leur couche corticale et de leur nié-
dulle par la potasse et l'hypochlorite de chaux et signale la
présence du Parmelia perlata Ach., avec des apothécies à
Noirmoutier et à Groix.
Une très belle série d'échantillons d'herbier accompagne cette
communication .
Interrogé par M. Ménier sur la valeur qu'il attribue aux
réactions chimiques dont il vient de parler, M. Viaud-Grand-
Marais dit qu'elles aident très efficacement à la détermination
des espèces mais qu'on ne saurait établir de véritables espèces
sur ces seuls caractères.
Muséum :
M. le Directeur du Muséum présente une Castagnole, {Brama
Rail), prise en juillet 1891, au large de l'île d'Yen, par les
pêcheurs de Thon rentrant au Croisic et offerte au Muséum de
Nantes par M. Nicollon. Ce spécimen fut pris à la ligne en même
temps que plusieurs autres. La Castagnole est un poisson médi-
terranéen dont la présence dans l'océan atlantique est consi-
dérée comme tout à fait accidentelle.
Il présente ensuite une Busepattue (Buteo lagopus), tuée dans
les environs de Chàteaubriant le 2 Novembre 1891. Bien que cet
oiseau fasse d'assez fréquentes apparitions, en hiver, dans le
xxn
nord de la France, il paraît émigrer fort rarement vers l'onest.
C'est la seconde fois seulement, dit M. L. Bureau, que nous
constatons sa présence dans les limites de la Bretagne et de la
Vendée.
M. L. Bureau fait ensuit passer sous les yeux des membres de
la Société la collection régionale des Orthoptères du Muséum.
Cette collection, classée d'après A. Finot: les OrtJioptères de
la France, Paris 1890, avec le concours de nos confrères MM.
H. et Th. Piel de Churcheville, qui ont contribué à l'enrichir, est
en grande partie formée avec la collection du D"" Citerne, gra-
cieusement otîerte au Muséum il y a quelques années par son
fils.
Des mammifères de Cayenne, montés, sont exposés dans la
salle; ils proviennent du don généreux de M. Bar, au Muséum
de Nantes.
Séance du 5 février 1892
Présidence de M. Viaud-Grand-Marais, vice-président.
M. E. Gadeceau, secrétaire, donne lecture du procès-verbal
de la dernière séance dont la rédaction est adoptée.
M. le Président annonce le décès de deux membres de la
Société.
MM. t Bar (E. C), propriétaire à l'île Portai, Maroni, Guyane
Française.
t Peigné (Jules), propriétaire au Loroux-Bottereau, Loire-
Inférieure.
Après un juste hommage rendu à la mémoire de ces deux
membres qui avaient tenu à encourager les débuts de notre
Association et que la mort nous a si prématurément enlevés.
M. le Président fait connaître que M. Laennec (Th.), Président
de la Société des Sciences naturelles de l'Ouest de la France^
a bien voulu se faire inscrire comme membre fondaloiir. prou-
vant une fois de plus, combien il s'intéresse à notre œuvre.
XXIIT
Par suite du vote de l'Assemblée, M. le Président proclame:
Membre titulaire :
M. DiARD (Auguste), 75, rue Saint-Donatien.
Meinbres correspondants :
MM. Barteau (D'^Pitre-Alexandre), ancien interne des Hôpitaux
de Nantes, à Massy-sur-Seine (Aube).
CoRBiNEAU (F.), pharmacien à Saint-Nazaire (Loire-Infre) .
Doré (Joseph du). Château de la Favrerie par S'^-Pazanne
(Loire-Inférieure) .
Fleuriot (de), propriétaire à Oudon (Loire-Inférieure).
Letacq (l'abbé), 27, rue du Mans, à Alençon (Orne).
Membres affiliés :
M™e Gaboriau (Elina), étudiante en pharmacie, à Aigrefeuille.
M. Paratre (René), étudiant en médecine, 51, rue Madame, à
Paris.
Sociétés correspondantes :
Chateauroux. — Bulletin semestriel du Musée municipal de
Châteauroux.
Paris. — Société d'anthropologie, 15, rue de l'Ecole de médecine.
M. L. Bureau, secrétaire général-trésorier, fait l'exposé de la
situation financière à la fin de l'année 1891.
L'Assemblée témoigne par ses applaudissements qu'elle
apprécie hautement la bonne gestion de ses finances, rendue
plus satisfaisante encore par [les difficultés inhérentes à un
premier exercice.
M. Ch. Baret nous adresse un mémoire ayant pour titre :
Notes sur quelques 7ninéraux de la Loire-Inférieure ; M. le
secrétaire-général en donne lecture (Voir au Bulletin) .
M. Viaud-Grand-Marais appelle l'attention sur un cas d'albi-
nisme chez la taupe, d'après un individu capturé à Chavagne
près Sucé, dans la propriété de M™« Ertault de la Bretonnière et
offert gracieusement par elle au Muséum. D'autres sujets albi-
nos ont d'ailleurs été capturés dans cette localité ainsi que sur
d'autres points de la même commune.
XXIV
Il montre ensuite un très bel échantillon de vipère {vipera
a.spis) à ventre complètement blanc : cet individu a failli causer
la mort d'un homme trompé par cette robe exceptionnelle.
Enfin le même naturaliste, continuant ses démonstrations
instructives sur les Lichens de la région, aborde, cette fois, le
genre Physcia qu'il divise, avec la plupart des lichénologues
en trois sous-genres : les deux premiers à spores hyalines, bipo-
laires: les Borrera, à thalle cespitueux, et le's, Xanthoria, à
thalle appliqué et le troisième sous-genre Euphyscia, à spores
enfumées, biloculaires.
Parmi les espèces les plus intéressantes dont il produit de
nombreux et beaux échantillons, il signale particulièrement le
Physcia solenaria Bory, lichen de l'Archipel grec, recueilli par
lui à l'île d'Yeu sur les rochers de la côte sud.
Muséum :
M. le Directeur du Muséum annonce que feu notre confrère :
M. E. C. Bar, du Maroni, a légué, au Muséum de Nantes, ses
collections de mammifères, d'oiseaux, la plus grande partie de
ses collections d'insectes ainsi que les livres de science contenus
dans sa bibliothèque. La mort de M. Bar sera vivement ressen-
tie parmi nous aussi bien comme l'un des i)remiers adhérents à
notre Société, que comme un des généreux donateurs du Muséum
de notre Ville.
M. le Directeur présente :
1° Un échantillon de Limurite, offert par M. le Comte de
Limur et provenant de la montéejdu Lac-Bleu (Hautes-Pyrénées) ;
2° Des échantillons (['Aragoyiite moulée sur des coquilles du
calcaire éocène de Machecoul (Loire-Inférieure), don de M.
Ch. Baret.
3° Une belle série de Rapaces diurnes offerte par le Muséum
de Paris et nouvellement montée.
séance du 4 mars 1892
Présidence de M. Viaud-Grand-Marais, vice-président.
M. E. Gadeceau, secrétaire, donne lecture du procès-verbal
de la dernière séance dont la rédaction est adoptée.
■ M. le Président annonce le décès de t M. Lahaye (D'' Henri),
à Muzillac (Morbihan).
Par suite du vote de l'Assemblée, M. le Président proclame :
Membres titulaires :
Le Comice agricole central de la Loire-Inférieure, 38, rue
de la Fosse.
M. Péan (Auguste), négociant, 5, rue Félibien.
Membres correspondants :
MM. Chatellier (Paul du), lauréat de l'Institut, au Château de
Kermuz, par Pont-l'Abbé (Finistère),
Deséchalier (l'abbé Henri), professeur de botanique au
Petit-Séminaire de Séez (Orne).
Martin (René), avocat. Le Blanc (Indre).
NoRMANDiNE (A.), pharmacien, à Bagneux, près Saumur
(Maine-et-Loire).
RoLLiNAT (Raymond), à Argenton-sur-Creuse (Indre).
Sociétés correspondantes :
Uennes. — Société scientifique et médicale de l'Ouest.
Odessa. — Club alpin de Crimée.
Plusieurs brochures ont été gracieusement offertes à la Société
par MM. Paul Brunaud (de Saintes), Diard et D"" Maisonneuve.
M. Viaud-Grand-Marais donne lecture de la préface de son
mémoire ayant pour titre : Catalogue des plantes vasculaires
de Noirmoutier. (Voir au Bulletin) .
Muséwn :
M. L. Bureau, Directeur du Muséum, présente la collection
régionale des Hémiptères: les échantillons déterminés et classés
par M. l'abbé Dominique, occupent 33 boites : ils proviennent de
la collection du D"" Citerne à laquelle, toutefois, M. l'abbé Domi-
nique a beaucoup ajouté par ses propres dons.
M. L. Bureau appelle ensuite l'attention sur une série d'oi-
seaux exposés dans la salle et offrant un grand intérêt poui
XXVI
notre faune régionale. Ces spécimens, tués aux environs des
Sables-d'Olonne, proviennent de la collection Rouillé appar-
tenant aujourd'hui au Petit Séminaire des Sables.
M. l'abbé Geay, supérieur de cet établissement, comprenant
tout l'intérêt qu'offrirait l'exposition de ces oiseaux dans la ga-
lerie du Muséum de Nantes, réservée aux collections de la Bre-
tagne et de la Vendée, a bien voulu les offrir généreusement à
notre Muséum en échange de spécimens de provenances diverses-
Une note à ce sujet paraîtra dans le Bulletin.
Séance du l*"" avril 1892
Présidence de M. Laennec, président.
M. E. Gadeceau, secrétaire, donne lecture du procès-verbal
de la dernière séance dont la rédaction est adoptée.
Par suite du vote de l'Assemblée, M. le Président proclame :
Membre titulaire :
M. PizoN (A.), professeur d'histoire naturelle au Lycée de
Nantes.
Sociétés correspondantes :
Toulouse. — Académie des sciences, inscriptions et belles-
lettres de Toulouse.
Besançon. — Académie des sciences, belles-lettres et arts de
Besançon.
M. le Président annonce que la Société vient d'obtenir les
subventions suivantes :
Du Conseil général de la Loire-Inférieure 500 fr.
De la Ville de Nantes 300
Du ministère de l'Instruction publique 200
Ensemble 1.000
M. Dautzenberg (Ph.) envoie un mémoire intitulé : Descrip-
tion d'une nouvelle espèce du genre Chama, provenant des
côtes océaniques de France. (Voir au Bulletin).
M. Viaud-Grand-Marais présente une main de homard de
0,30 centimètres de long, 0,20 centim. de large et 0,07 centim-
d'épaisseur. Elle provient d'un ITomarus americanus Milne
Edwards, dont ces énormes pinces constituent le caractère dis-
tdnctif. et lui a été envoyée de Miquelon par le D^Delamare.
XXVII
M. Viaud-Grand-Marais donne, à ce sujet, d'intéressants détails
qu'on peu résumer ainsi :
Le homard américain a le goût moins fin que le nôtre {H. vul-
garis); on lui fait à Terreneuve une pèche dévastatrice qui ne
tardera pas à en amener la disparition ; de graves difficultés ont
surgi récemment à propos de cette pêche entre les terreneuviens
et nos pêcheurs. Cette espèce mise en boîtes est expédiée en
grande quantité comme conserves ; on y mélange souvent des
morceaux de poulpes.
M. Viaud-Grand-Marais fait ensuite une très intéressante
communication sur un serpent du Japon septentrional, le Tri-
gonocephalus Blomoffli Boié. Quoique le mot Ma7nicschi ait été
traduit en français par vipère^ notre vipère aspic, pas plus que
le Péliade n'existe au Japon, d'après les renseignements fournis
à notre confrère par deux missionnaires français les R. R.
T. TuLPiN et Bœuf.
M. Viaud-Grand-Marais ajoute que, depuis longtemps, les
Japonais suivent pour combattre les effets de la morsure de ce
Trigonocephale les moyens usités en France, ayant fait table
rase de leurs anciennes recettes.
Muséum :
M. L. Bureau, Directeur du Muséum, annonce que M. Daut-
zenberg a bien voulu faire don au Muséum de Nantes du nou-
veau Chama (Chama Nicolloni) décrit dans la note rappelée
ci-dessus ; il présente quelques oiseaux du Sénégal destinés au
même établissement, parmi lesquels on remarque surtout : un
beau spécimen d'Aquila vocifer. Enfin deux magnifiques échan-
tillons de Fusus proboscidiferus Lam,, provenant de la mer des
Indes et mesurant respectivement 0,52 centimètres de long, sont
exposés sur le bureau.
Séance du 6 Mai 1892
Présidence de M. Viaud-Grand-Marais, vice-président.
M. E. Gadeceau, secrétaire, donne lecture du procès-verbal
de la dernière séance dont la rédaction est adoptée.
Par suite du vote de l'Assemblée. M. le Président proclame :
xxyiii
Membres titulaires :
MM. MoYON (Marcel), pharmacien, 1, rue du Calcaire.
Tapie, licencié es-sciences naturelles, 4, rue del'Héronnière.
Membres correspondants :
MM. Beaurepos (V" de la Croix de), au château de Porcaro, par
Guer. (Morbihan).
FoNCHAis (l'abbé Erik-Marie-Joseph des Clos delà), au châ-
teau du Bois-du-Loup, en Augan, par Campénéac (Mor-
bihan).
JoYS (Paul), professeur à Saint-Germain-en-Laye (Seine-
et-Oise).
La Biliais (Yves de) à Saint-Etienne-de-Mont-Luc (Loire-
Inférieure).
NiEL (Eugène), 28, rue Herbière, à Rouen.
Cominunications :
M. Ch. Ménier apporte à la séance, de beaux spécimens du
« Mousseron » ou Champignon de la Saint-Georges Triclioloma,
Georgii Fr., récoltés dans la journée aux environs de Nantes.
Il appelle l'attention sur cette espèce qui apparaît chaque année
à la fin d'avril, mais qui semble peu connue dans la Loire-Infé-
rieure. Il en signale les caractères et vante les qualités alimen-
taires de ce délicieux champignon dont l'usage ne saurait être
trop recommandé.
M. Ménier nous montre ensuite toute une curieuse série de
fleurs colorées artificiellement, au moyendes couleurs d'aniline,
en rouge, en vert, en bleu, etc.
Une section transversale bien nette est pratiquée sur la tige à
l'aide d'un rasoir, puis, la partie de cette tige qui porte la fleur
est placée dans un vase contenant de l'eau additionnée de quel-
ques pincées de matière colorante: l'ascension du liquide coloré
a lieu par capillarité à travers les vaisseaux et, au bout d'un
espace de temps variable suivant les espèces, on obtient une
coloration de la fleur analogue à celle du liquide. Les couleurs qui
ont donné à M. Ménier les meilleurs résultats sont: la sulfofus-
chine, l'éosine, sulfate de rosaniline, vert Poirrier, acide picrique.
MM. Planchon et Houdas ont reconnu que les matières colo-
rantes basiques ne colorent pas les fleurs par montée, tandis que
les matières colorantes acides ont, en général, cette propriété.
On peut voir depuis quelque temps aux vitrines des fleuristes
de Nantes des œillets et autre<ï fleurs, aux couleurs anormales^
obtenues parce procédé.
XXIX
M. L. Bureau, secrétaire général, donne lecture des commu-
nications suivantes :
M. Ch. Baret: Notes pour servir à la minéralogie de la
Loire- Inférieure. (Voir au Bulletin) .
M. H. Beauregard: La haleine de Porsmoguer. (Voir au
Bulletin).
M. R. Martin : Sur l'habitat de la couleuvre verte et jaune.
(Voir au Bulletin) .
M. l'abbé J. Dominique: Notes or thoptérolog iques . (Voir au
Bulletin) .
Sociétés correspondantes :
AvRANCHES. — Société d'archéologie, littérature, sciences et
arts d'Avranches.
Bruxelles. — Société royale de botanique de Belgique.
Lyon. — Société botanique de Lyon.
Santiago. — Société scientifique du Chili.
Muséum :
Les objets suivants, offerts au Muséum, sont exposés sur le
bureau :
1» Un nid de Roitelet huppé {Regulus cristatus), capturé
avec 9 œufs, le mâle et la femelle, à Porcaro (Morbihan), le 20
avril 1892, par M. le V" de Beaurepos et offert par lui.
2^ Un nid de Mésange huppée {Parus cristatus), capturé avec
6 œufs et la femelle, au Bois-du-Loup, commune d'Augan
(Morbihan), par M. l'abbé de la Fonchais et offert par lui.
3" Un Scops d'Aldrovande (Scops Aldrovandi) en chair, tué
au Pellerin (Loire-Inférieure), le 5 mai 1892 et offert par
M. A. Pineau.
XXX
séance du 3 Juin 1892
Présidence de M. Laf.nnkc. président
En l'absence des secrétaires dûment excusés, M. L. Bureau,
secrétaire général, donne lecture du procès-verbal de la der-
riière séance dont la rédaction est adoptée.
Par suite du vote de l'Assemblée, M. le Président proclame :
Membre titulaire :
M. Lelorrain, percepteur des contributions directes, rue Mon-
désir.
Meitibres correspondants :
Le Muséum d'histoire naturelle de Rouen.
MM. Abot (Gustave), 30, rue d'Alsace, à Saumur (M.-et-L.)
Beaudouin (Henri), 22, rue des Promenades, à Alençon
(Orne).
Cailleteau (D-" Em.), à Saint -Philbert- de -Grand-Lieu
(Loire-Inférieure).
Delante (Albert), pharmacien, à Authon-du-Perche (Eure-
et-Loire) .
Desalay (Lucien), pharmacien, à Vassy (Calvados).
Membre affilié :
M. Lallier (Francis), étudiant, à l'Institution Richelieu, à
Luçon (Vendée).
Sociétés correspondantes :
Annecy (Savoie). — • Société florimontane d'Annecy (Revue
savoisienne),
Dunkerque (Nord). — Société des sciences, lettres et arts de
Dunkerque.
Communications :
M. PizoN communique le résultat de ses recherches sur la fécondation
chez les Botryllidés (famille d'Ascidies composées). Il rappelle qu'en
général trois générations successives d'ascidiozoïdes, issues l'une de
l'autre, et par suite inégalement développées, existent simultanément
dans une colonie. 11 a suivi la transformation des glandes génitales
d'un ascidiozoïde pendant toute la durée de son évolution.
En été, en particulier, la plus âgée des trois générations comprend
des individus adultes qui ont pondu leurs larves ou qui sont sur le
xxxr
point de les pondre ; ils portent, en outre, cliacim deux glandes mâles
volumineuses qui laissent échapper de nombreux spermatozoïdes dans
la cavité péribranchiale ; de là, ils sont entraînés dans le cloaque, puis
au dehors.
Or, à ce moment, les individus qui composent la deuxième génération
n'ont pas atteint l'état adulte ; ils sont encore complètement recouverts
par la tunique commune, et, ne peuvent, par conséquent, pas recewir
de spermatozoïdes menant du dehors ; leurs ovules présentent d'ailleurs
leur vésicule germinative le plus souvent encore intacte et ne sont pas
propres à être fécondés.
D'autre part, les tubes vasculaires qui font communiquer les divers
ascidiozoïdes d'une même colonie ne s'ouvrent pas dans la cavité péri-
branchiale, où tombent les spermatozoïdes à mesure qu'ils s'échappent
des follicules testiculaires. Ce n'est pas par conséquent par cette voie
que les spermatozoïdes d'une génération peuvent passer dans une autre.
Enfin, quand les individus de deuxième génération, atteignent à leur
tour l'état adulte et s'ouvrent à l'extérieur, ceux de la génération
précédente ont terminé leur évolution. Au moment ou un ascidiozoïde
peut recevoir des spermatozoïdes de l'extéj-ieur, les follicules testicu-
laires de la génération précédente sont donc vidés.
De cet ensemble de faits il i-ésulte, contrairement à ce qui a été
énoncé par Krohnen, en 1869, que les spermatozoïdes d'une génération
quelconque ne peuvent pas être entraînés chez la génération suivante
pour y féconder ses ovides. En second lieu, puisqu'au moment où les
adultes laissent échapper leurs spermatozoïdes, les ascidiozoïdes de la
génération précédente sont en dégénérescence, une génération quelcon-
que ne féconde pas la précédente. Les ovules d'un individu sont par
conséquent fécondés par les spermatozoïdes de ce même individu :
l'observation directe vérifie ce fait.
Toutefois, on ne peut dire qu'il y a auto-fécondation ; l'auteur a
démontré ailleurs que les ovules émigrent successsivement dans plu-
sieurs générations avant d'atteindre leur maturité, de sorte que les
ovules fécondés chez un individu, ont pris naissance en réalité chez la
troisième ou quatrième génération précédente.
M. Viaud-Grand-Marais fait passer sous les yeux des membres de
la Société les espèces locales du genre Ramalina et discute d'après le
D' Stizenberger, de Constance (Bemerkungen zu de Ramalina-arten
Europa's), les caractères qui les distinguent.
Malgré les beaux travaux de Nylander, de l'abbé Hue, de Stizenberger
lui-même, les espèces de ce genre sont extrêmement difficiles à établir,
leur caractère n'ayant pas une fixité absolue. On doit même se deman-
der si, dans un genre où les espèces vivent associées, il ne se formerait
pas d'hybrides. Dans l'état actuel de la science et par suite de la dilfi-
cullé de reproduire des lichens par seuiis, la solution du problème
paraît éloignée.
XXXII
Voici les bases de classification rappelées par Stizenberger.
I. Couleur des spermogonies — Elles sont : 1° noires et dures ;
2° pâles et molles ; 3° en partie noires en partie pâles (Nylander).
Ce caractère, en général très net, sert de première dichotomie. Le
Ramalina cuspidata oiïre toutefois des spermogonies indifféremment
noires ou pâles et tous les passages sous ce rapport au R. Curnowii.
II. Forme des spores (de Notaris). — 1° droites, 2" courbes. Stizen-
berger fait remarquer qu'il n'y a pas de spores absolument droites ; les
unes ont une courbure légère comme celle du haricot, les autres sont
en croissant. Les espèces fraxinea et fastigiata d'une part, et calicaris
et farinacea d'autre part, séparées par ce caractère, offrent des exem-
plaires à formes extérieures absolument semblables et à spores diffé-
rentes (Nylander : Rev. Ramalinarum).
III. Notation chimique (Nylander). — 1° K + rub ; 2° K "|- lut ;
3* K — Des échantillons semblables de l'ancien R. copulorum et ses
variétés présentent ces diverses notations.
IV. Situation de l'apothécie. — 1" terminale ; 2" latérale ou appendi-
culée. Le type des apothécies appendiculées est chez le R. calicaris.
Plusieurs espèces présentent les deux dispositions.
V. Consistance du thalle. — 1° Dur, corné {R. cuspidata) ; 2° mou
{R. pollinaria).
VI. Structure intérieure. — 1° Pleine ; 2" fistuleuse. Certaines formes
de R. cuspidata dont le type est plein, sont lacuneuses.
VII. Structure de la couche corticale (Nylander). — V A éléments
filamenteux ; 2° amorphe. Parfois difficile à constater au miscrocope,
même après le traitement par l'hydrate de potasse.
Quelques rares espèces ont un goiV spécial, mais il n'est pas cons-
tant. Quant à Vodeur de violette que M. Viaud-Grand-Marais a signalée
dans le R. cuspidata frais de l'îlot du Pilier, elle tient à l'embrun
reçu par le lichen ; cette odeur de violette est en effet très sensible dans
le sel marin en formation dans les marais salants.
La couleur ne peut servir à distinguer les espèces. Chez toutes elle
est pâle, comparable à celle des os, de la paille ; c'est du gris jaunâtre
ou du vert effacé. Chez les lichens humides, ces teintes s'accentuent et
peuvent devenir nettement dinérentes entre certaines espèces.
Le R. Curnowii de l'île d'Yeu passe au glauque, et le R. cuspidata
var. carra, poussant auprès de lui, au vert jaune gai.
Muséum :
M. L. Bureau annonce que M. Pitre de Lisle du Dreneuc,
directeur du Musée archéologique, qui, pendant de longues
années s'est occupé d'ornithologie, a fait don de sa collection
d'oiseaux à l'Ecole des Sourds-et-Muets du département de la
Loire-Inférieure, cette collection, dans son ensemble, ne pou-
XXXIII
vaut avoir d'utilité au Muséum de Nantes, où l'ornithologie
régionale est amplement représentée. M. L. Bureau ajoute,
qu'avant de prendre cette décision, M. de Lisle l'a mis à même
de choisir tous les oiseaux, nids et œufs qu'il jugeait utile de
placer dans la galerie régionale du Muséum de Nantes.
Le choix s'est borné à 22 oiseaux et 79 œufs. Un article
inséré au Bulletin fera connaître l'intérêt que présentent plu-
sieurs pièces d'une grande rareté.
Séance du 1*^^ Juillet 1892
Présidence de M. Viaud-Grand-Marais, vice-président
M. E. Gadeceau, secrétaire, donne lecture du procès-verbal
de la dernière séance dont la rédaction est adoptée.
Par suite du vote de l'Assemblée, M. le Président proclame :
Membres correspondants :
MM. Lamoureux (l'abbé Eugène), vicaire à Luché-Pringé
(Sarthe).
Berrehar (G.), pharmacien à Saint-Renan (Finistère).
Communications :
M. PizoN expose les résultats préliminaires de ses recherches
sur le développement des bourgeons de deux espèces d'Ascidies
composées : Circinalium concrescens Giard, et Amaroucium
proliferum M. Edwards (Tribu des Polyclinidées de Giard,
famille des Aplididés de Lahille).
Circinalium concrescens :
1° La cavité péribranchiale se forme aux dépens de la partie
antérieure de la cavité endodermique primitive du bourgeon ;
elle se sépare de celle-ci par deux sillons latéraux.
2° A sa partie postérieure, le sac endodermique du bourgeon
envoie deux diverticules symétriques qui se fusionnent bientôt
par leur extrémité, tandis qu'ils s'isolent de la vésicule primi-
tive ; ce diverticule s'allonge peu à peu et constituera le sac
endodermique du pédoncule du nouveau bourgeon ; c'est à ce
sac, chez les Clavelinés, que Van Beneday a appliqué la déno-
mination d' « épicarde ».
XXXIV
3° De l'extrémité du jeune tube épicardique se détache un
petit sac clos qui est le tube péricardique i^rimitif ; la face
interne de ce tube s'invagine pour engendrer la cavité car-
diaque.
40 U organe vibra fi le débute par un diverticule dorsal de la
vésicule primitive. Ce diverticule s'allonge peu à peu vers la
partie antérieure du bourgeon et perd sa communication avec
la vésicule primitive qui l'a engendré. Un peu plus tard il vient
déboucher dans la cavité branchiale, tout près de l'ébauche du
siphon branchial.
Le système nerveux primitif est un petit cordon situé sur la
face dorsale de l'organe vibratile.
Amaroucium proliferum :
M. Pizon complète certains points de l'histoire du développe-
ment des bourgeons que Kowalevsky* a négligés ou mal observés
en particulier Vorgane vibratile., le tube épicardique et le
cœur.
L'organe vibratile se développe comme chez les Circlnalium ;
il est constitué par un diverticule dorsal de la vésicule endoder-
mique primitive qui va s'ouvrir secondairement dans le sac
branchial ; il ne doit pas être considéré comme le système
nerveux primitif du bourgeon, ainsi que le dit IKowalevsky qui
n'a étudié que des stades avancés et n'a pas vu l'origine endo-
dermique du tube qu'il qualifie à tort de « tube neural », lequel
n'est autre chose que l'organe vibratile rudimentaire.
Le système nerveux du petit bourgeon est un petit cordon
situé sur la face dorsale de l'organe vibratile embryonnaire.
Le cœur se développe, comme chez les Circinalium, aux
dépens de l'extrémité postérieure du tube épicardique dont
Kowalevsky a indiqué exactement les relations avec la vésicule
branchiale.
M. E. Gadeceau donne quelques détails sur son récent voyage
botanique à Belle-Ile-en-Mer.
11 se borne, pour l'instant, à signaler la présence dans l'île
1. Knospunsi dos Ascidies (Arcli. raikr, Anat., 187i)
XXXV
du Scirpus pauciflorus Lightf. non mentionné jusqu'ici par
les Aoriste, et qu'il a recueilli à Port-Pouldon, ainsi qu'en
témoignent les échantillons qu'il présente.
M. Gadeceau produit encore quelques spécimens d'une
mousse dont il doit la détermination à M. Emile Bureau : le
Schistostega osmundacea. Le prothalle de cette espèce est
composé suivant l'abbé Boulay ^ « de filaments terminés par
» des vésicules hyalines renfermant des grains verts de chloro-
» phylle ; ces vésicules décomposent la lumière affaiblie qui
» leur arrive et illuminent de magnifiques reflets, d'un vert
» d'émeraude, les cavités obscures au fond desquelles cette
» petite mousse s'installe de préférence. »
La grotte du Fort-Blanc, à Port-Sauzon (Belle-Ile), qui avait
été signalée à M. Gadeceau, par un habitant de l'île, comme
offrant des « mousses phosphorescentes », constitue une précieuse
localité pour observer ce phénomène dans toute sa beauté ;
elle est tapissée, par places, de larges plaques d'un vert brillant
semblable aux reflets de la gorge des colibris. Le Schistostega
osmundacea n'est pas indiqué dans les grottes du littoral
proprement dit : Quimper, Bannalec, Josselin, étant situés à une
certaine distance de la mer. La localité de Belle-Ile-en-Mer est
donc intéressante à noter.
M. Emile Bureau expose à la Société, au nom de M. E. Camus
et au sien, quelques-uns des résultats de leurs excursions bryo-
logiques dans le département de la Loire-Inférieure, et fait
passer sous les yeux des échantillons d'espèces rares ou nou-
velles pour l'Ouest de la France.
Mousses : Weisia mucronata Bruch.
Dicranum flagellare Hedw.
Fissidens osmundoides Hedw.
TricJiodon cylindricus Schpr.
Trichostomum littorale Mitt.
Trichostomum nitidum Schpr.
Hedwigia imberbis Spruce.
1. Muscinées de France, I., p. 311.
XXXVI
Mousses : Bryum neomadense Itzig.
Scorpiuriwn rivale Schpr.
Hypnum lycopodioides Schwgr.
Hypnuyn Sendtneri, Schpr.
Sphaignes : Spliagnum inibricatum (Hornsch), Russow,1865.
Sphagnum crassicladum Warnstorf, 1889,
Sphagnum platyphyllum (Sull., Lindle), Warns-
torf, 1884.
Sphagnum fmibriatmn Wils.
Hépatiques: Cephalozia fluitans R. Spruce,
Soutlibya obovata Dum.
Saccogyna viticulosa Dum.
Dilœna Lyellil Dum.
Riccia Huebeneriana Lidenb.
MM. PiEL DE Churcheyille présentent un lépidoptère : Satij-
ria dejanira capturé dans un jardin de Nantes. Ce papillon,
qu'ils offrent au Muséum de Nantes, n'avait pas encore été
signalé dans la Loire-Inférieure.
Muséum :
M. Louis Bureau, Directeur du Muséum, continue la présen-
tation de la collection d'oiseaux de M. P. de Lisle du Dréneuc.
Dons faits à la Société :
MM. Delgado et abbé Olivier offrent divers ouvrages à la
Société.
XXXVIl
séance du 4 Novembre 1892
Présidence de M. Laennec, présideut
M. E. Gadeceàu, secrétaire, donne lecture du procès-verbal
de la dernière séance dont la rédaction est adoptée.
Par suite du vote de l'Assemblée, M. le Président proclame :
Membre titulaire :
M. Marchand, comptable, 56, rue Saint-Jacques.
Membres correspondants :
MM. Guillemot (Jules- Auguste), sous-agent administratif delà
marine, 42, rue de Lucet, àTourlaville (Manche).
SuciiETET (A,), au château d'Anville-Bréauté, par Goder-
ville (Seine-Inférieure).
Gaborit (l'abbé Louis), vicaire à Challans (Vendée).
Rivet, médecin à Vertou (Loire-Inférieure).
Membre affilié :
M. Chesneau, étudiant, 2, place Saint-Pierre, à Nantes.
Sociétés correspondantes :
Bayonne. — Société des sciences et arts de Bayonne.
Bordeaux. — Société linnéenne de Bordeaux.
Boulogne-sur-Mer. — Société académique de Boulogne-
sur-Mer.
Clermont-Ferrand. — Académie des sciences, lettres et
arts de Clermont-Ferrand.
Mexico (Mexique). — Sociedad cientifica "Antonio Alzate "
MoNTMÉDY. — Société des amateurs naturalistes du Nord de
la Meuse.
Nancy. — Académie de Stanislas.
Nevers. — Société nivernaise des lettres, sciences et arts.
Ottawa (Canada) . — Geological and natural history survey.
PoRTLAND (Maine, Amérique du Nord), — Society of natural
history.
RocHECHOUART. — Société des amis des sciences et arts de
Rochechouart (Haute-Vienne) .
XX XVI M
Ouvrages offerts à la Société :
Boucher (G.) — Deux mots sur la craie de Châteaudun.
Charrier-Fillon (A.) — L'Ile de Noirmoutier. Péril et défense.
SucHETET (A.) — Les Oiseaux hybrides rencontrés à l'état sau-
vage (3^ partie : Les Passereaux).
Camus (F.) — Excursion bryologique à la tourbière de Fontaine-
du-Four (Forêt de Montmorency).
Présentation de mémoires :
Les mémoires suivants, analysés sommairement au cours de
la séance, prendront place au Bulletin :
Bureau (Edouard). — Excursion botanique du Muséum d'his-
toire naturelle de Paris aux environs de Nantes et sur les
bords de l'Océan.
Picquenard (Ch.) — Exploration botanique du littoral Sud-
Ouest du Finistère.
Jouitteau (l'abbé) . — Notes pour servir à la Minéralogie de
Maine-et-Loire.
Communications verbales :
M. E. Gadeceau présente un arbrisseau cultivé depuis très
longtemps au Jardin des Plantes de Nantes, en serre tempérée,
puis à l'air libre à partir de fin mai.
Il a fleuri pour la première fois cette année, ce qui a permis
à notre confrère de le déterminer : c'est le Freylinia cestroides
Colla. Le genre Freylinia, créé par Pangelli, est placé par
Bentham et Hooker (Gênera plantarum 1887), entre le genre
Teedia et le genre Anastrabe, famille des Scrophularinées,
tribu des Antirrhinées.
Le Freylinia cestroides est originaire du Cap de Bonne-Es-
pérance ; il a été figuré deux fois : !<> sous le nom de Capraria
lanceolata Lin. fil. in Linck et Otto. Icônes plantarum selecto-
rum, horti regii botanici berolinensis, t. 4 ; 2° sous le nom de
Buddleia glaberrima Loiseleur-Deslongchamps. Herbier géné-
ral de l'amateur, pi. 266.
La détermination d'une espèce exotique offrant toujours une
certaine difficulté, M. Gadeceau a été particulièrement heureux
de voir sa détermination confirmée par un échantillon recueilli
XXXI X
au Cap de Bonne-Espérance, et figurant dans l'herbier Fée qui
appartient aux belles collections botaniques de notre Muséum.
M. Gadeceau fait circuler cet échantillon dans l'assemblée en
même temps que ceux qu'il a prélevés sur l'arbrisseau du Jardin
des Plantes.
M. E. Gadeceau donne ensuite lecture d'une note de M. Le
Grand publiée dans le Bulletin de la Société botanique de Fran-
ce, t. 39, p. 277, annonçant la découverte à Belle-Ile, par
M. Ménager, de VAllium subliirsutum ^ . Notre confrère fait
suivre cette lecture des observations suivantes :
(c Le fait de géographie botanique dont il s'agit serait assez
» important s'il était confirmé pour que nous exprimions le
» désir que les botanistes herborisants recherchent dans quelles
» conditions cet Alliu7n a pu apparaître à Belle-Ile. Si l'on con-
» sidère qu'il est cultivé partout dans la région pour la confec-
» tion des bouquets et qu'on est souvent obligé de l'expulser
■» des jardins comme trop envahissant, on comprendra notre
» hésitation à l'admettre d'ores et déjà parmi les espèces spon-
» tanées de l'Ouest de la France. »
M. Gadeceau ajoute qu'il a trouvé, en juin dernier, un Gla-
diolus bijzantinus à Belle-Ile, au milieu d'une prairie et assez
loin des villages, ce qui ne l'empêche pas de croire que cette
espèce s'est échappée des nombreux jardins de l'île.
M. Viaud-Grand-Marais présente plusieurs photographies du
dolmen de la Table décrit par M. Charrier-Fillon. Ce dolmen,
situé à l'Est de Noirmoutier, sur le plateau calcaire de la
Vendette, et submergé à haute mer, est formé d'une table de
grès longue de 4"80, large de 2'»80, reposant par l'une de ses
extrémités sur un support de même nature, et par l'autre sur
le sol. Sous la table, des débris d'anciens supports de grès sont
apparents.
M. PizoN signale la présence, au Croisic, d'un genre d'Ascidie
composée (Distaplia), qui n'a encore été observé que^très rare-
1. Voir Extraits et Analyses, p. 16S.
XL
ment sur nos côtes ; M. Giard Fa trouvé, il y a quelques années,
dans la baie de la Forest (Concarneau), et à Vimereux.
L'espèce trouvée au Croisic par M. Pizon est le DistapUa
rosea, la même que Délia Valle a recueillie dans le golfe de
Naples. Cette espèce existe aussi dans les ruisseaux des parcs à
huîtres de Saint- Vaast-la-Hougue où M. Pizon Fa trouvée il y
a deux ans.
M. FoRTiNEAU présenre un très bel échantillon de l'Hydne
hérisson {Hydnum erinaceum), du poids de 4 kil. 350, trouvé
sur le tronc d'un chêne, et un Polyporus aclustus recueilli sur
un pied d'Eucalyptus.
M. Laennec a reçu de notre concitoyen, M. Treille, professeur
à l'Ecole de Médecine d'Alger, plusieurs Cérastes œgyptiacus
vivants qu'il présente aujourd'hui conservés dans l'alcool. Il a
constaté la vitalité très grande de ce serpent dont la couleur se
confond avec celle des sables dans lesquels il vit. Sa nocuité
est bien plus grande que celle de la vipère. On observe environ
une mort sur 21 piqûres d'aspic tandis qu'on constate une mort
sur 3 piqûres de Céraste.
Muséum :
Parmi les objets entrés récemment au Muséum, M. L. Bureau
appelle l'attention sur un ours brun ( Ursus arctos) du Caucase,
muni d'un collier d'un gris jaunâtre ; un Lanius collurio entiè-
rement blanc, tué aux Sables d'Olonne en septembre 1891 ;
un Regulus cristatus en premier plumage, tué à Nantes le
5 juin 1892, offert par M. S. Bonjour et des Echinides éocènes de
Grignon envoyés par M. de Guerpel.
XLI
Séance du 2 Décembre 1892
Présidence de M. Laennec, président
M, E. Gadeceau, secrétaire, donne lecture du procès-verbal
de la dernière séance dont la rédaction est adoptée.
Sociétés correspondantes :
Berne. — Société bernoise des Sciences naturelles.
Cincinnati, Ohio. — Cincinnati Society of natural history.
Harlem. — Société hollandaise des Sciences exactes et natu-
relles.
Helsingfors (Finlande). — Societas pro Fauna et Flora fennica.
Moscou. — Société impériale des naturalistes de Moscou.
Padoue. — Societa veneto-trentina di scienze naturali.
Sydney. — Royal Society of New South Wales.
Correspondance :
M. L. Bureau, secrétaire-général, donne lecture des lettres
suivantes :
1° De M. le Ministre de l'Instruction publique informant la
Société que le 3P Congrès des Sociétés savantes de Paris et des
départements, s'ouvrira à la Sorbonne, le 4 avril 1893, et don-
nant le programme de la section des sciences.
2" De M. Ed. Chevreux faisant connaître que, fixant sa rési-
dence à Alger, il fait don au Muséum de Nantes de ses collec-
tions de crustacés décapodes et d'échinodermes recueillis sur
les côtes de l'ouest de la France. Les crustacés doivent servir à
M. de Guerne pour l'étude de la Faune française qu'il prépare
en ce moment.
L'Assemblée vote des remerciements à M. Chevreux pour le
don important qu'il a eu la généreuse pensée d'attribuer à notre
Muséum,
30 De M. L. Davy, de Fougère (Maine-et-Loire), annonçant la
capture de quelques oiseaux faite en Anjou, soit : 1° un Bruant
jaune {Emberiza cltrinella), entièrement blanc, Fougère,
21 septembre 1891, coll. Davy ; 2^ un jeune Merle noir {Turdus
XLIl
merula), d'un blanc pur, pris vivant à Fougère, au printemps
de 1890; 3° deux Sizerins, Linarla rufescens Vieill., faisant
partie d'une bande de 7 à 8 individus, tués le 28 mars 1892,
dans Je jardin du presbytère de Fougère ; une Cigogne blanche
à la Chapelle Saint-Laud, près Durtal. le 3 juin 1892, et 5*^ vers
la fin du même mois, une Cicogne noire, étang aux Grippes,
près Durtal.
Ouvrages offerts à la Société :
PoiRAULT. — Catalogue des plantes de la Vienne, avec sup-
plément.
Société Royale de Botanique de Belgique. — Collection
complète de son Bulletin, soit 30 volumes.
Des remerciements sont votés à la Société royale de Botanique
de Belgique pour ce don d'une importance exceptionnelle.
Présentation de mémoires :
Les mémoires suivants, analysés au cours de la séance,
prendront place au Bulletin :
Abbé Dominique. — 1° Notes entomologiques ; 2» Catalogue
des Orthoptères de la Loire-Inférieure.
Picquenard (Ch.) — Contributions à la Flore de Bretagne.
Communications verbales :
M. Viaud-Grand-Marais annonce que notre nouveau confrère,
M. l'abbé Gabory, de Challans, a découvert, à Saint-Jean-des-
Monts, une plante nouvelle pour la Vendée, VAgrostis in-
terrupta.
Il fait ensuite une très intéressante communication sur les
mœurs nocturnes des vipères.
Les habitudes nocturnes des vipères, mal connues et mêmes
niées jusqu'ici, devaient être à prévoir, vu la pupille de ces
animaux disposée comme celle des chats.
M. Viaud-Grand-Marais démontre ces habitudes : 1° par l'exa-
men des proies rencontrées habituellement dans l'estomac des
vipères ; 2" par l'étude des restes de cuisine des rapaces noc-
turnes ; 3" l'observation de vipères (aspics et péliades) rencon-
trées après le coucher du soleil et ayant donné lieu à des acci-
XLIII
dents ; 4*' par des observations sur des vipères eu cages faites
par le père Celle et M. Grignon du Moulin, et que viennent
confirmer de nouvelle^ observations de MM. Piel de Churche-
ville.
Cette communication sera reproduite in-extenso au Bulletin .
M. Ménier présente un échantillon de Merulius lacnjmans
Wulf. qui s'est développé sur le carrelage d'un cellier ; c'est un
habitat anormal de ce champignon, grand destructeur de
poutres et planchers humides.
M. Ménier entretient ensuite la Société des divers cas d'em-
poisonnements signalés dans ces derniers temps aux environs
d'Angoulême, à Saint-Michel, à Sireuil et au village de Lande-
Elevée, commune de Forges, en Maine-et-Loire. Il a pu cons-
tater que dans ce dernier cas, l'espèce incriminée est encore
l'Amanite phalloïde. Ces trois empoisonnements ont amené
la mort de 14 personnes.
M. Ménier donne lecture d'un article de V Indépendant de la
Charente-Inférieure qui lui a été adressé par notre collègue,
M. Paul Brunaud, de Saintes. Un cas d'empoisonnement s'est
produit chez une famille de Saintes ayant mangé YAmanita
7'ubescens vendue comme Clôneaux (Lepiota procera Scop.,
vulg. appelé Potiron) . Les accidents constatés furent un malaise
subit, de l'engourdissement général et perte de connaissance
chez un des malades. Des coliques survenant, les médecins
administrèrent des vomitifs énergiques aux trois personnes
malades qui sont aujourd'hui parfaitement rétablies.
Cette amanite est aujourd'hui réputée comestible, aussi les
accidents signalés plus haut, ne sembleraient pouvoir s'expli-
quer, d'après M. Ménier, que par a présence, dans le plat de
champignons, d'une petite quantité d'une espèce nuisible, peut-
être de l'Amanite panthère dont la ressemblance avec la précé-
dente peut occasionner de fatales méprises.
M. Viaud-Grand-Marais, à propos de Merulius lacrymans,
dit qu'il ne connaît que trop ce champignon qui dévaste à Noir-
moutier ses planchers et même ses meubles. Il a employé pour
le combattre le sublimé corrosif et attend le résulat de l'expé-
rience.
XLIV
En ce qui concerne les empoisonnements par VAmanitapan-
therina, notre confrère dit que c'est probablement à cette espèce
vénéneuse et à sa confusion avec YAmanita 7'ubescens, fré-
quemment mangée dans l'île de Noirmoutier, que doit être
attribué le double empoisonnement qui s'y est produit, il y a
quelques années.
M. DU Bois annonce qu'il a tué, le 6 novembre dernier, un
Tichodrome échelette sur l'église de Sainte-Marie, près Pornic.
Loiseau se tenait depuis une huitaine de jours sur les falaises
voisines.
Muséum :
M. LR Directeur du Muséum présente un Pelecanus conspi-
cillatus mâle adulte, du sud de l'Australie; une Perdrix grise
adulte, variété à tête et cou d'un jaune pâle avec taches blan-
ches à la poitrine et aux rémiges secondaires ; un grand Cor-
moran, Phalacrocorax carbo, en premier plumage, avec les
parties inférieures d'un blanc pur, tué par M. Et. Bureau, le
26 octobre 1892, sur l'étang de la Provostière (Loire-Inférieure) ;
un Tragopan satyre, Ceriornis satyra Edw., offert par M. Olli-
vry ; un Phalarope platyrhynque, Phalm^opus fuUcarius
adulte, portant aux parties inférieures quelques plumes rousses
de la livrée des noces, tué par M. Pt. Levesque, près le plateau
de la Banche, le 23 août 1892.
M. L. Bureau montre ensuite à l'Assemblée une série de dix-
sept Aigles : Aquila potnarina Brehm., A. clanga Pall. et
A. orlentalis Cab., tous représentés par le mâle et la femelle
adultes et le jeune en premier plumage. Après examen, il
conclue que les quelques aigles tués en Bretagne et en Vendée,
désignés communément sous le nom d'aigles crlm^ds et dont
trois sujets sont exposés dans la salle, appartiennent tous à
Y A. clanga Pall.
Il présente enfin une Ranella vexillum Sow., coquille vivant
sur les côtes du Pérou, offerte par notre collègue, M. Borgogno.
Bull. Soc. Se. Nat. Ouest
T. II. PI. I
IJ^'J^Orchis maculata L 2,2'', 2^, O.maculata L.var. elon^ata Gadeceau
5^.3^. 0. alatoides Gad. _ 4"". 4^. O. alata Fleurj — 515^, O. laxjflora Lam.
6"^, 6^ O.laxiflora ^^v. mtermedia Vvo^à.—7''.7^,0.palustris Jacq;.
nsroTES
Quelques ORCHIDEES de la Loire-Inférieure
par M. E. GADECEALÎ
PI. I
X SerapiaS Lloydii KarlRichter,Plant3eEuropœ8e; S.tri-
loba Lloyd FI. Loire-Inf. p. 255 ! an Viviani?
Cette belle plante n'a jamais été trouvée, à ma connaissance,
dans des localités où manquait l'une des deux espèces dont elle
est probablement issue : Orchis laœiflora Lam. et Serapias
œrdigera L. ; de plus, d'après M. Lloyd, (loc. cit.) son pollen
est atrophié. Elle est généralernent considérée comme un des
rares exemples d'hybride bigénérique et je n'en aurais pas parlé
si le même accord existait quant à sa synonymie.
Je rappellerai tout d'abord que c'est à M. J. Lloyd que revient
le mérite d'avoir le premier signalé la plante comme distincte'.
Ainsi qu'on ne saurait en douter ce n'est pas à la légère qu'il
la rapporta au Serapias triloha de Viviani et voici la note insé-
rée dans son herbier avant 1840 et qu'il a bien voulu m'autoriser
à reproduire ici :
« Serapias triloba Viviani fragm. T. 12, fig. 1. — Envoyé par
» moi à M. Mutel, il a répondu que c'était bien la plante dont il
» parle,FloredeFrancevol.3,p. 255, obso^S., envoyé àM. deCan-
» dolle (l'auteur du Prodromus) par M. Le Boterf, il a été jugé
» conforme à la figure et à un échantillon reçu de Viviani. J'ai vu
» moi-même la copie de la figure de Viviani et une fleur prise
» sur l'échantillon de Viviani dans l'herbier de M. de CandoUe.
» Le premier qui a fait la découverte de cette rare orchidée
» est M. Thomas qui l'a recueillie vers 1830 à la Mâtinais près
» Herbignac. »
1. Voir Lloyd FI. Loire-Inférieure p. 255 (1844); Noulet, rapp. in mém. Acad.
Toulouse, 4' série, t. iv, p. 276 (1854); Grenier et Godron FI. Fr. t. m. p. 277
(1856).
1
2 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'oUEST
D'autre part, c'est incontestablement M. Timbal-Lagrave qui
a le premier affirmé l'origine hybride des plantes de France
décrites sous le nom de Serapias triloba YÏYhinV, et ce bota-
niste n'était pas loin delà vérité lorsqu'il considérait le Serapias
triloba de Lloyd comme hybride des Orchis palustris et Sera-
pias cordigera puisque, à cette époque, d'accord avec plusieurs
auteurs, il réunissait les 0. palustris et laœiflora, ainsi qu'il
l'explique lui-même, en se plaignant, avec raison, du change-
ment que les auteurs de la Flore de France ont fait subir aux
noms des hybrides d'Orchis et de Serapias qu'il avait adoptés^.
Si Noulet, dans son rapport à l'Académie de Toulouse, rétablit
la stricte filiation de l'hybride, il a soin d'ajouter que « quant à
» la parenté des hybrides elle ne peut être légitimée ou infirmée
» que par les botanistes qui ont exploré la localité précise où la
» plante a été découverte » et il cite immédiatement Lloyd qui
affirme que son Serapias triloba a été trouvé, dans la Loire-
Inférieure, mêlé au S. cordigera.
Il n'y a donc pas d'hésitation possible quant à déterminer la
part de chacun dans cette découverte.
M. Lloyd a, le premier, signalé la plante comme distincte et
nouvelle en France ; M. Timbal-Lagrave a reconnu, avant tout
autre botaniste, son origine hybride.
En conséquence, si, comme l'affirme M. Rony (Bull. Soc. Bot.
Fr. t. XXXVI, p, 342), le Serapias triloba Lloyd n'est pas celui
de Viviani^, suivant que nous serons partisans d'un nom simple
ou d'un nom composé pour les hybrides nous appellerons notre
■ç\2iXiiù Serapias laœifloro-cordigera Timbal ou Serapias Lloydii
1. Voir Noulet (toc. cit.).
2. Timbal-Lagrave 4« mém. sur de nouv. hybr. d'Orchidées. Mém. Acad.
Toulouse, 5» série t. iv. p. 59 (1860).
3. La plante de Viviani paraît en résumé assez mal connue: d'après M. Rouy
{loc. cit.) elle serait issue du croisement des S. neglecta D. N. et Orchis papi-
lionacea L. ; Barla l'a figurée sous le nom de S. papilionaceo-lingua et parle
d'un autre hybride d'Ardoino très voisin qu'il semble aussi rapporter au S. tri-
loba Viviani et M. l'abbé Pons de Grasse, mon obligeant correspondant, bien
placé pour apprécier le débat et auquel j'ai envoyé vivant le Serapias Lloydii
m'écrit: « Votre triloba se rapproche beaucoup de l'hybride d'Ardoino, mais le
» label me paraît plus long et plus large et les lobes plus prononcés, ce que l'on
» trouve tout naturel, votre hybride venant du S. cordigera et non du S. lingua,
E. GADECEAU. — ORCHIDÉES DE LA LOIRE-INFÉRIEURE 8
K. Richter', mais nous ne pouvons pas suivre M. Rouy qui
en fait hommage à Noulet (S. Nouletiana Rouy loc. cit.), ce
botaniste n'ayant eu d'autre mérite que de rapporter sur les tra-
vaux de Timbal-Lagrave « auxquels M. Noulet qui avait bien
» voulu aider l'auteur de ses conseils, était cependant étranger^. »
X OrChiS a,la,t3. Fleury, Orchid, des env. de Rennes, p. 17;
Lloyd FI. 0. éd. 4, p. 337. (fig. 4% 4").
Cet orchis, assez abondant dans la Loire-Inférieure, se dis-
tingue au premier coup d'oeil de 0. laxiflora Lam. à sa couleur
rouge-violacé, non rouge-pourpre, et à la disposition caractéris-
tique des sépales étalés tous trois horizontalement sur un même
plan. Il ne saurait être confondu avec 0. Morio L. qui a l'épi
floral court, pauciflore et les divisions du périanthe toutes
réunies en casque ; toutefois, sa parenté avec ce dernier se révèle
par les nervures verdâtres des sépales (visibles surtout par
transparence) et la forme de l'éperon renflé au sommet.
L'O. alata est ordinairement assez commun dans ses localités,
où les 0. Morio et /a^rf/fora l'accompagnent toujours dans notre
région, ainsi que nous l'avons constaté, MM. Lloyd, Lajunchère,
Ménier, Migault et moi-même. Après avoir crû jadis à l'auto-
nomie de cette plante, je la regarde aujourd'hui, avec la plupart
des botanistes, comme un hybride des Orchis Morio et laxiflora.
Certaines formes de 0. laxiflora ayant été, paraît-il, prises
pour YO. alata, j'ai jugé utile de donner ici le dessin d'une fleur
de notre plante de l'Ouest qui est bien celle de Fleury^.
» comme l'hybride d'Ardoino. Voilà donc trois hybrides qui ne sont point iden-
» tiques; qu'elle est la plante de Viviani? je n'oserai me prononcer (Pons in
» litt.).»
Cependant Nyman (Consp. flor. europ.) citant Parlatore fl. ital.m p. 435, rapporte,
comme M. Rouy, le S. triloba Viv. au Serapias neglecta, x Orchis papi-
lionacea.
1. Personnellement je retiens pour notre plante le nom de Serapias Lloydii
K. Richter, n'admettant pas la nomenclature binaire de Schiede.
2. Timbal-Lagrave. 4"^ mém. {loc. cit.).
3. Voir GiLLOT, note sur VOrcliis alata. Fleury, Bull. Soc. Bot. de Fr. t. xxviii,
p. 307.
,4 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L'OUEST
X OrchiS laxifloravar.intermediaLloyd, herborisations
1887-1890 p. 11. (fig. 6% 6").
C'est en 1888, qu'au cours d'une herborisation faite en compa-
gnie de mon ami M. Lajunchère de Bourgneuf, (qui a contribué
à élucider plus d'une espèce critique de notre région), nous
fûmes frappés l'un et l'autre de l'aspect d'une forme curieuse
d' OrchiS, assez répandue dans les prairies marécageuses cal-
caires de la Salle près P'resnay et que nous ne pouvions rappor-
ter exactement ni à YOrchis Icuoiftora Lam. ni à YO. palus tris
Jacq. qui l'accompagnaient dans cette localité.
La floraison de notre plante, plus tardive que celle de YO.
laxiflora, était un peu plus précoce que celle de YO. palustris,
de façon que, dans les prairies de la Salle, nous pouvions aper-
cevoir le 3 juin 1888 :
lo — 0. laxiflora type, déjà presque complètement passé
fleurs.
2" — 0. intermedia, en pleine floraison.
30 — 0. palustris, ouvrant à peine ses premières fleurs.
Dans cette localité, les trois formes sont assez nettement tran-
chées, telles qu'elles sont représentées dans les ligures ci-jointes,
et voici le tableau comparatif de leurs caractères : *
Tige
Inflores-
cence—
Fleurs.. .
Label....
Eperon
0. laxiflora
fig. 5\ 5"
robuste, raide.
en épi très lâche.
pourpre-foncé.
plus large que long,
brusquement élargi dès
la base, à lobe inter-
médiaire plus court
que les latéraux, sou-
vent presque nul, or-
dinairement échancré.
long, cylindrique, ob-
tus ou échancré.
0. intermedia
fig. ^^ 6"
un peu flexueuse.
en épi plus serré que
dans 0. laxiflora.
rouge-violacé.
un peu plus large que
long, à lobe intermé-
diaire profondément
échancré, très distinct,
égalant ou dépassant
les latéraux.
long, cylindrique, ob-
tus.
0. palustris
fig. 7^, 7"
grêle, élancée, flexueu-
se.
en épi allongé, lâche.
violet-lilas, pâles au
début.
aussi large que long,
s'élargissant graduelle-
ment à partir de la
base, à lobe intermé-
diaire distinct, profon-
dément échancré, dé-
passant, souvent assez
longuement, les laté-
raux.
court, cylindre -coni-
que.
1. Voir Lloyd, loc. cit.
E. GADECEAU. — ORCHIDEES DE LA LOIRE-INFERIEURE Ô
Il était intéressant de rechercher si, à Saint-Joachim où
croissent ensemble, comme à Fresnay, les 0. palustris et laxi-
flora, on trouverait également cette forme intermédiaire. C'est
dans ce but que M. Lloyd visita cette localité le 18 juin 1889 et
que j'y allai moi-même, sur ses indications, peu de jours après.
Moins tranchée qu'à Fresnay, la variété interniedia présente
dans les prés marécageux de Saint-Joachim le curieux spectacle
de toute une série d'intermédiaires entre 0. laxiflora et 0. pa-
lustris ; les uns offrant le label de 0. palustris, avec l'éperon
et le port de 0. laxiflora, d'autres au contraire, le label de
0. laxiflora avec l'éperon de 0. palustris et autres combinai-
sons de port, de couleur, etc.
En présence de ces faits, deux hypothèses' peuvent être
émises :
1° L'O. laxiflora se modifiant dans certaines localités et arri-
vant à produire, par gradations, la variété palustris et, dans ce
cas, la var. intermedia représente l'étape médiane de cette
évolution.
2^ Deux espèces légitimes : 0. laxiflora et 0. palustris,
croissant en mélange, et donnant naissance à une série d'hy-
brides offrant des caractères intermédiaires, comme à Fresnay,
ou présentant le spectacle des variations désordonnées signalées
1. Au sujet de la difficulté d'arriver à une conclusion certaine en ce qui
concerne l'hybridité ou l'autonomie des espèces nous prenons la liberté de conseiller
de relire les travaux de Naudin, couronnés en 1862, par l'Académie des Sciences
dont nous extrayons seulement quelques passages :
(( A la grande uniformité des hybrides de première génération succède (à la
» seconde génération) la plus étonnante diversité de figures elles cons-
» liluent, pour ainsi dire, autant de variétés individuelles, comme si le lien qui
» devait les rattacher aux types spécifiques s'étant rompu, leur végétation s'était
» égarée dans toutes les directions. C'est ce quej'appelle la variation désordonnée. »...
(Naudin. Comptes-rendus Ac. Se. t. lix p. 840-841).
« Ces phénomènes de variabilité irrégulière peuvent se produire chez des plantes
)) restées à l'état sauvage Il suflit que deux espèces en se croisant donnent
)) lieu à des hybrides fertiles ne rentrant pas tous dans les types spécifiques, pour
» que la variété désordonnée entre en jeu, et amène, au bout de quelques géné-
» rations, ce chaos de formes indécises contre lequel échouent tous les cllorts du
» botaniste descripteur. » (Naudin, loc. cil. p. 844).
b SOCIETE DES SCIENCES NATURELLES DE L OUEST
par Naudin dans son beau travail, ainsi que j'ai crû le voir à
Saint-Joachim.
M. Lloyd s'est prononcé pour la première de ces hypothèses ;
j'avoue que je penche vers la dernière : il me permettra j'en suis
certain, d'exposer les raisons sur lesquelles je crois pouvoir
m'appuyer, ce sont :
1» L'affinité de 0. pahistris pour le calcaire, qui me paraît en
faveur de son autonomie.
2° L'époque de tloraison de 0. intermedia, exactement inter-
médiaire à celle des parents présumés, cas fréquent chez les
hybrides, et en particulier chez notre 0. alata cité plus haut.
S*» L'absence de la forme intermedia dans les localités où
abonde VO. laœiflora mais où VO. ijalustris est absent. En
admettant la première hypothèse énoncée plus haut, ne devrait-
on pas trouver des localités dans lesquelles YO. laœiflora, dans
son évolution, s'arrêtant à la var. intermedia n'atteindrait pas
la var. palustris ? Comment se fait-il que dans notre région où
VO. laœiflora est très commun et, où on le voit souvent dans les
lieux marécageux, on n'ait jamais constaté chez lui ce commen-
cement d'altération ?
Il me paraît conséquemment probable que les 0. intermedia de
Fresnay et de Saint-Joachim sont des hybrides del'O. laœiflora
et de YO. palustris avec Ies(iuels ils croissent pèle-mèle '.
1. Note ajoutée pendant l'impression :
Je viens de recevoir de M. l'abbé Al. Pons, de Grasse, un Orchis que nous
rapportons, M. Lloyd et moi, à la var. intermedia: il provient des marécages
de Saint-Cassieu, près Cannes (Alp. Mar.). oiiil croissait au milieu des 0. palus-
tris type, et 0. laxiflora, le 8 mai 1890. — (( Nous avons remarqué, mes deux
(( compagnons et moi, que VOrchis laxiflora était en pleine floraison tandis que
(( \'0. palustris n'était qu'en boutons. (Al. Pons, in litt.) »
Ces observations faites dans une région si différente de la nôtre, viennent à
l'appui de mes conclusions.
E. GADECEAU. — ORCfflDÉES DE LA LOIRE-INFERIEURE 7
XX OrchiS 2/l3<t0id6S Gacleceau, Bull. soc. bot. Fr. t. xxxiv
p. 162. (âg. 3% 3'').
Je crois devoir rappeler tout d'abord que cet hybride, dont on
n'a trouvé jusqu'ici qu'un seul individu, doit être considéré-
jusqu'à nouvel ordre, comme une rare exception.
Cela dit, je reproduis la description que j'en ai donnée, avec
de légères modifications, fruit de nouvelles études :
Racines à tubercules entiers ; feuil. linéaires-lancéolées,
aiguës, en gouttière, engainantes ; bractées lancéolées-linéaires,
égalant ou dépassant l'ovaire, à trois ou cinq nervures. Fleurs
rouge-violacé en épi compact ; sépales lancéolés, subaigus,
soudés à la base, puis libres dans les 2/3 supérieurs, d'abord
étalés horizontalement, tous trois sur un même plan, comme
dans O. alata, à pointe en capuchon à la fin un peu redressée,
offrant par transparence des nervures vertes^ ; pétales supé-
rieurs étroits, réunis en voûte sous les sépales, distincts de
ceux-ci et entre-croisés au sommet ; label lie de vin, un peu plus
clair à la gorge qui est ponctuée de violet, à trois lobes, les laté-
raux rectangulaires, obscurément crénelés, un peu réfléchis,
V intermédiaire aigu, entier, non échancré, en gouttière en
dessous, beaucoup plus étroit et un peu plus long que les laté-
raux; éperon cylindrique, diminuant insensiblement en largeur
de la base au sommet, plus court que l'ovaire. Odeur faible
rappelant parfois celle de 0. corlopliora !
Un pied seulement trouvé à Bourgneuf-en-Retz (Loire-Infé-
rieure), par M. Lajunchère, au milieu des 0. Morio, laxiflora,
alata et niaculata, les 0. fragrans etpalustris croissant aussi
dans les environs.
Ce pied, cultivé depuis dix ans, a donné naissance à de nom-
breux individus, par multiplication des tubercules et l'hybride
s'est maintenu avec tous ses caractères. Cette année en ouvrant
i. Je dois l'observation de ce caractère important, à M. G. Camus de Paris
qui a bien voulu, de concert avec MM. Malinvaud et Franchet, m'aider dans
l'étude de cet Orchis. M. G. Camus a publié dans le Journal de Botanique de
M. Louis Morot (4° année n" 1). une planche de 10. alatoideif d'après une
aquarelle faite par lui.
8 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
un paquet contenant la plante vivante envoyée par M. Lajunchère,
nous fûmes frappés, M. Lloyd et moi, chacun séparément, de
l'odeur d'Orchis corioiMora faible, mais incontestable, qui s'en
exhalait.
D'assez nombreuses hypothèses ont été faites jusqu'ici sur
l'origine de cet hybride que M. Camus a publié comme 0. palus-
tris! X coriophora var. fragrans ?
Aujourd'hui nous n'avons plus de doutes sur l'intervention
de VO. coriophora soupçonnée d'ailleurs dès l'origine par l'au-
teur de la découverte lui-même ; celle de 0. îMlustris nous
semble au contraire peu probable.
Notre hybride diffère essentiellement de tous ceux de ce
groupe décrits jusqu'ici : [0. coriopïioro X palustris Timb ; corio-
phoro X laœi/lora de Laramb. et Timb. ; laœifloro X coriophora
de Pommeret et Timb.; palustri X coriopJi07Yi Barla] parles
divisions supérieures dupérianthe étalées sur un même plan
et nimiies de nervures vertes, visibles surtout par transpa-
rence, ces caractères appartiennent à VOrchis alata dont notre
plante a le port, et il me parait aujourd'hui à peu près certain,
d'accord en cela avec MM. Lajunchère et Lloyd, que c'est un
alato X coriophora, soit un hybride secondaire*.
M. Lloyd a bien voulu me communiquer une plante de son
herbier étiquetée par lui, 0. laœifloro fou alato) X coriophora,
cueillie le !«■■ juin 1876 par M. Périneau près de Montlieu (Cha-
rente-Inférieure) ; elle ne m'a paru différer de VO. alatoides que
par le lobe intermédiaire du label « tronqué à l'extrémité,
comme carré » (non étroitement aigu), tous les autres caractères
étant ceux de 0. alatoides, je crois pouvoir l'y rapporter et cette
assimilation porte à deux individus le nombre trouvé, jusqu'ici,
à ma connaissance, de ce rare hybride.
1. Ainsi que M. G. Camus le rappelle dans une note sur divers Orchis (Bull.
Soc. Bot. de Fr. t. xxxii p. 213). Cosson et Germain ont déjà entrevu dans la
2= édit. de leur Flore des environs de Paris que pour classer toutes les formes
d'Orchis il fallait peut-être aller jusqu'à admettre des hybrides secondaires :
M. G. Camus en a décrit un certain nombre et entre autres son Orchis Chalini.
E. GADECEAU. — ORCHIDEES DE LA LOIRE-INFERIEURE 9
OrchiS maCUlata L. var. elongata Gadeceau. (Fig. 2, 2% 2'').
Tous les auteurs nous ont signalé jusqu'ici VOrchis maculata
L. comme une plante très variable, néanmoins, je ne crois pas
que nous puissions continuer à réunir sous ce nom des formes
aussi dissemblables que celles que j'ai reproduites dans la
planche ci-annexée : elles constituent, tout au moins, à mon
avis, deux variétés notables.
La première de ces formes (lig. 1, 1*, l*"), représente la
plante commune dans les prairies plus ou moins humides ou
marécageuses de l'Ouest : c'est le type de Lloyd.
La seconde (fig. 2, 2% 2''), sur laquelle j'appelle spéciale-
ment l'attention, avait été déjà remarquée, il y a quelques années,
par Bourgault-Ducoudray et cultivée par lui, ainsi qu'en fait foi
un échantillon de l'herbier Lloyd remontant à l'année 1856. Je
distinguai moi-même cette forme aux Cléons en 1862 : revue par
moi à Princey en 1879 et à Fresnay en 1888, elle me parut de
plus en plus intéressante et je la soumis pendant plusieurs
années à une culture comparative, dans mon jardin, côte à côte
avec le type, c'est-à-dire dans des conditions tout à fait identiques :
les différences qui séparent ces deux formes se sont maintenues
strictement et je puis ajouter qu'elles ont frappé tous les bota-
nistes qui ont vu, ainsi, les deux plantes chez moi.
Cette variété, pour laquelle je propose le nom de 0. maculata
var. elongata, fleurit environ quinze jours plus tard que le type
et je ne l'ai constatée jusqu'ici que dans les taillis et sur leur
lisière, dans le calcaire. Je l'ai revue cette année, abondante,
en pleine forêt de Princey, assez loin des influences étrangères,
sans mélange d'aucune autre forme, souvent environnée de
jeunes pieds n'ayant pas encore fleuri et certainement issus de
graine. Ces faits m'ont conduit à rejeter à l'égard de cette plante
tout soupçon d'hybridité. Peut-être est-ce une espèce distincte
jusqu'ici méconnue?
Dans l'état actuel de nos connaissances sur cet Orchis, je crois
préférable de le rattacher à 0. maculata, à titre de variété et
j'invite les botanistes herborisants à s'assurer s'il est spécial
aux terrains calcaires.
10 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
Voici sa description :
Orchis maculata var. elongata.
Tige très-é lancée, atteignant souvent 0.75 cent, et plus ; épi
floral allongé, aigu, dont les fleurs supérieures s'épanouissent
beaucoup plus tardivement que les inférieures, comparative-
ment à celui de 0. maculata type, dont les fleurs s'épanouissent
presque simultanément ; fleurs ordinairement pourpres, plus
petites que celles du type; Uibelbrusquement élargi dès la base,
à trois lobes, très distincts: les latéraux fortement crénelés,
à bords 7'edressés ce qui les rend un peu concaves; V intermé-
diaire triangulaire, aigu, dépassant les latéraux; éperon
cylindro-conique, élargi-renflé à la base,i;/'t<s court et beaucoup
moins grêle que celui de 0. maculata type, qui est linéaire,
souvent presque filiforme. Dans 0. maculata type le label est
arrondi presque cordiforme. et le lobe intermédiaire, petit,
parfois presque nul, est ordinairement plus court que les lobes
latéraux.
Fleurit quinze jours plus tard que le type.
Taillis calcaires. — Loire-Inférieure : Les Cléons, Princey,
Fresnay.
Bull. Soc. Se. Nat. Ouest
Note d3 M E. GADEG5.-\U
S'' Visuel °
CARTE
DU CANAL MARITIME
DE LA
BASSE LOIRE
PROMENADES BOTANIQUES
AU CANAL MARITIME
IDE a, .A. B-AuS s E - LOII^E
par M. Emile GADECEAU
L'ensablement du lit de la Loire entre Nantes et l'Océan joint
à l'élévation croissante du tonnage des navires ont fait depuis
longtemps délaisser notre port par les bâtiments du commerce
qui déchargent leur cargaison à Saint-Nazaire et reprennent
aussitôt la mer. C'est pour remédier à cette situation que nos
concitoyens, après de longues et persévérantes revendications,
ont tini par obtenir la création d'un canal permettant aux na-
vires de tout tonnage de remonter la Loire jusqu'au port de
de Nantes, à toute époque et à toute heure de jour ou de nuit.
Ce canal prend naissance à la Martinière, village situé près du
Pellerin, sur la rive gauche du fleuve, à 18 kilom. en aval du
port de Nantes, et se termine au Carnet, à 19 kilom. de Saint-
Nazaire. Parallèle au cours de la Loire dans toute son étendue,
il n'est guère distant du rivage de plus de 750 mètres au maxi-
mum, en largeur; il est ouvert sur 10 kilomètres dans des bras
de la Loire et sur 5 kilom. à travers des prairies baignées par
les eaux du fleuve lors des grandes marées. (Alluvions recou-
vrant le gneiss).
Les vases extraites par les dragues à vapeur ' ont été rejetées
en majeure partie sur la rive droite du canal. Cependant un
cube relativement important a été déversé sur la rive gauche
du canal, notamment entre la Martinière et Buzay, et entre les
Champs-Neufs et le lieu dit : « les Rivières », en aval delà Roche
du Migron. Ces vases amoncelées ont créé une localité botanique
intéressante à certains points de vue et que nous allons visiter.
Dès notre arrivée au « bassin d'attente » de la Martinière,
1 . Les travaux de creusement du canal ont été commencés en Juin 1882.
12 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
nous remarquerons le développement exceptionnel de la végéta-
tion spontanée.
Le Chenojwdium album '. atteignant 1 mètre 75 et 2 mètres
de haut, couvre de vastes terrains où on peut reconnaître et
étudier, outre le type, moins commun que les autres formes, les
variétés paganum et concatenatum de la Flore de l'Ouest,
entre lesquelles on voit des intermédiaires.
Des massifs de Polygonum lapathifolium, d'une végétation
plantureuse, occupent également des espaces étendus ; certains
pieds forment des touffes de 3 mètres de circonférence et de
1 mètre 75 de haut. On peut constater aisément, au cours de la
promenade, la rapidité avec laquelle ces plantes s'emparent du
terrain ; elles s'installent dans la vase encore liquide et leurs
racines contribuent à la fixer en développant très proinptement
un chevelu abondant.
L'étude attentive que j'ai faite de ces Polygonum, au milieu de
différences individuelles très notables, me conduit à penser que
les P. lapatlilfolium L. et nodosuni Pers. ne constituent qu'une
seule espèce, à tiges plus ou moins fortement renflées aux nœuds,
à épis évoluant de la forme ovale-oblongue à la forme linéaire.
C'est dans ces localités, où croissent souvent ensemble les
P. lapathifolimn, Perstcaria et duhium, qu'on aurait chance
de rencontrer quelques-uns des hybrides décrits par Grenier et
Godron, FI. Fr. t. m, p. 50, hybrides difficiles à distinguer et
qui paraissent jusqu'ici peu connus.
Un autre sujet d'étude , non moins intéressant, nous est
fourni par nos deux espèces de Laijpa (L. major et L. oninor),
abondants et croissant ici côte à côte.
Le L. major (Grande Bardane), justifie largement son nom
par ses touffes magnifiques de plus de 1 mètre 75 de haut, à
rameaux en candélabre, gracieusement arqués sous le poids des
grosses calathides. Certaines feuilles radicales mesurent 60 cen-
timètres de longueur sur une largeur égale à la base ; les cala-
thides, beaucoup plus grosses que celles du L. minor, sont en
corymbe et portées par des pédoncules uniflores, comme l'in-
1. Les feuilles du Chenopodwm album ainsi que ceWcs da VA triplex lati-
folia peuvent être utilisées comme « Epinards ».
E. GADECEAU. — PROMENADES BOTANIQUES 13
dique M. Lloyd (FI. de l'Ouest 4e édo'^ p. 199). Les deux espèces
sont ici nettement circonscrites et ne m'ont point offert d'inter-
médiaires embarrassants. Je n'ai pu davantage apercevoir le
Lo.ppa x>ubens Bor. FI. du Centre p. 758, à involucre aranéeux,
qu'il serait bon de chercher de nouveau dans ces parages.
Le Lappa 7najoi\ avec le développement qu'il présente à la
Martinière, isolé sur de petits monticules disséminés sur la
pelouse d'un parc, produirait un effet décoratif très appréciable.
Entre le « sas » de l'écluse et la Loire, de nombreux Typha
latifoUa ' dressent leurs quenouilles ferrugineuses égayées
parle voisinage des jolies fleurs rouges de VEpilohium hlrsu-
tuni', abondant tout le long du canal.
En y regardant d'un peu plus près, le botaniste ne peut man-
quer d'être frappé par les verticilles, d'un jaune intense, en
juillet, du Rumex maritinius, vigoureux comme toutes les
espèces environnantes. Il est répandu, çà et là, en plusieurs
endroits depuis la Martinière jusqu'au Carnet, où j'ai eu le plai-
sir de le rencontrer après l'avoir si souvent cherché en vain dans
notre département, M. Lloyd ne l'indique dans la Loire-Infé-
rieure, qu'à Saint-Julien-de-Concelles, où il est fort rare, et à
Guenrouët, d'après l'abbé Delalande. Largement distribué dans
toute l'Europe, depuis l'Espagne jusqu'à la Finlande, le Rumex
maritimus n'est nullement spécial à la région maritime, comme
son nom pourrait le faire croire.
Poursuivant notre promenade, sur la rive droite du canal,
nous rencontrons de véritables champs de Cirsium arvense
dont les aigrettes soyeuses, répandues à profusion, couvrent le
sol d'une couche épaisse et mobile assez semblable, de loin, à
l'écume des flots.
Puis, c'est une colonie américaine : des Erigeron canadensis ^,
1. Le duvet des épis femelles mûrs est utilisé dans quelques contrées pour
fabriquer du feutre, d'après Kirschleger. (FI. Als. p. 213.)
2. Dans les régions polaires on prépare une sorte de fil avec les aigrettes des
graines d'Epilobium (Bâillon Dict.)
3. La Vergerettedu Canada se serait naturalisée en Europe, vers 1674, d'après
De Candolle, géographie botanique, t. n, p. 726.
14 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATITRELLES DE I.'OUEST
géants, de superbes Œnothera suaveolens ' , ouvrant à la brise
du soir leur belle corolle jaune, odorante.
Les bords immédiats du canal sont accaparés par des milliers
de Rcmunculus sceleratus, plante vénéneuse, vésicante et
ulcérante, admettant à peine dans son intimité la gentille
Veronlca Anagallis.
Mais voici les « batteurs de moutarde » dans l'exercice de
leurs fonctions, ils m'affirment que le Sinapis nigra, dont ils
récoltent la graine, est devenu encore plus abondant qu'aupa-
ravant dans toute cette région, depuis le creusement du canal.
Le fait est que la récolte paraît plantureuse et elle est assez lu-
crative, puisqu'elle n'exige d'autres soins que la cueillette, le
battage et le vannage, et que la graine de moutarde se vend au
commerce à raison d'environ 40 francs les 100 kilogrammes.
En approchant des Champs-neufs, j'aperçois quelques pieds
vigoureux du Melilotus aWa, plante qui ne peut manquer de se
répandre là, dans les parties sablonneuses, comme elle l'a fait,
depuis une quinzaine d'années, autour de Pornichet, de la Bôle
et du Croisic.
L'influence maritime se traduit, à partir de ce point, par la
présence du Polypogon nionspeliensis -.
Des groupes serrés de Dipsacus silvestris^ de 2 mètres 50 à
3 mètres de haut, entremêlés d'innombrables Lactuca Scariola'',
(qui nous a, du reste, accompagnés sans défaillance depuis la
Martinière), précédent immédiatement la maison des Champs-
1. Aujourd'hui répandus dans toute l'Europe, les Onagres (Œnothera biennis
et probablement Œ. suaveolens), originaires de l'Amérique septentrionale, ont
été cultivés dans les jardins botaniques à partir de 1619 et se sont naturalisés
d'abord en Angleterre, de 1629 à 1640. B. C. loc. cit. t. ii, p. 712.
2. Les Polypogon sont classés par Contejean (Influence du terrain sur la
végétation p. 123) dans les plantes maritimes exclusives ou presque exclusives.
3. Dipsacus; vulg' « soifïeurs » (Ôtxaoj j'ai soif) ; l'eau s'amasse à la jonction
des feuilles connées et les oiseaux viennent souvent se désaltérer à ce réservoir
naturel après avoir trouvé dans les graines des capitules une nourriture abon-
dante.
4. De Caxdolle (géogr. bot. t. ii, p. 672, met en doute l'origine spontanée en
Europe du Lactuca Scariola ; il soupçonne qu'il pourrait être un retour à l'état
sauvage de la laitue cultivée.
E. GADECEAU. — PROMENADES BOTANIQUES 15
neufs, située à 8 kilomètres de l'entrée du canal, soit environ à
la moitié de sa longueur.
Cette construction a été faite par l'administration pour y loger
les trois agents chargés de la manœuvre des ouvrages voisins
c'est-à-dire :
1° Une écluse, destinée à faciliter à la petite navigation, dans
le canal et dans l'Achenau, les communications avec la Loire,
en lui évitant le détour par les grandes écluses.
2° Deux tubes de 3 mètres de diamètre, formant siphon sous
le canal, et servant à amener à haute mer les eaux de la Loire
sur les prairies submersibles de la rive gauche.
Si nous voulons borner là l'excursion, nous trouverons aux
Champs-neufs un bateau de passage qui nous permettra de reve-
nir au Pellerin par la rive gauche du canal. Une végétation moins
intense nous accompagnera et nous devrons faire, à Buzay, un
assez long détour pour franchir l'Etier sur le parapet de l'écluse.
Ainsi comprise, cette course est suffisante pour occuper une
bonne journée d'herborisation.
Actuellement, la seconde partie du canal, des Champs-neufs
au Carnet (7 kilom.), est d'un accès moins facile : l'écluse des
Champs-neufs étant située en dehors du chenal de la Loire, ce
n'est guère qu'aux grandes marées qu'on peut s'y faire conduire
en yacht et, même à ces périodes favorables, on court le risque
de s'échouer sur un des bancs de sable si nombreux dans le
fleuve à cet endroit. Il faut alors attendre le retour de la marée
pour se remettre à flot et ce sort peu agréable fût réservé à mon
obligeant conducteur dès qu'il m'eût débarqué.
Aussitôt à terre nous revoyons la série d'espèces énumérées
jusqu'ici, toutefois, au Migron, nous pouvons déplus recueillir
notre curieux Scirpus carinatus Smith, qu'un botaniste angevin
(Bastard) y signalait dès 1819. Cette espèce critique doit être
étudiée vivante, la dessication faisant disparaître, au moins en
partie, les angles du chaume et nous sommes ici dans d'excel-
lentes conditions pour faire cette étude car les Scirpus tri-
queter L. et glaucus Smith, croissent dans le voisinage immé-
diat du S. carinatus, ce qui nous permet de comparer entre
elles les trois espèces et d'en reconnaître les caractères distinctifs
si bien détaillés FI. de l'Ouest, p. 373.
16 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L'oUEST
Nous apercevons ensuite le Chenopodium rubrwn, espèce
assez localisée chez nous et dont nous pouvons faire ici une
belle récolte.
Remarquons, dans les eaux du canal, l'envahissant Elodea
canadensis.
Partie, d'après M. Crépine vers 1836, d'une pièce d'eau
située en Irlande, où on cultivait des plantes exotiques, cette
espèce américaine fut revue dix ans après en Ecosse, 'd'où elle
se répandit rapidement en Angleterre, puis enfin sur le conti-
nent par la Belgique et la Hollande. Aujourd'hui Nyman ^
l'indique jusques en Silésie, Hongrie, Pologne, Russie. D'après
M. Legrand^ c'est seulement en 1867 qu'on a constaté pour la
première fois en France, dans la Haute-Vienne, cette plante
inquiétante. Peu de temps après (1875)- Genevier la découvrait
chez nous : étant données son extrême abondance actuelle dans
le département et sa présence dans le voisinage même du canal,
elle ne pouvait manquer d'apparaître dans ses eaux.
M. Le Grand nous dit que les agents de l'administration des
Ponts-et-Chaussées connaissent V Elodea sous le nom de Mouron
d'eau et qu'ils lui font une guerre ardente, malheureusement
souvent inutile. Il suffit en effet du moindre fragment de cette
curieuse hydrocharidée, pour infester tout un cours d'eau en
peu de temps, car il se développe rapidement des radicelles à
l'aisselle des feuilles et la reproduction est ainsi des plus rapides,
chaque fragment devenant une nouvelle plante. C'est, au reste,
uniquement par scissiparité qu'elle se reproduit ici, car, on n'a
constaté jusqu'à présent en Europe que des individus femelles
chez cette plante dioïque.
Disons, pour en finir avec cet hôte encombrant, que M. Crépin,
dans le mémoire cité, parle de « canaux complètement obstrués
« et où son extraction exigerait chaque année des sommes consi-
« dérables ».
1. Elodea canadensis par François Crépin; Gand 1862.
2. Conspectus florœ europœœ. Supp. II. p. 285.
3. Apparition de V Elodea canadensis dans le Centre de la France. Bull. Soc.
Bot. de Fr. t. xxvi, p. 182.
E. GADECEAU. — PROMENADES BOTANIQUES 17
Espérons que la présence de VElodea dans notre canal mari-
time, n'entraînera pas d'aussi graves conséquences.
Autour de nous, les plantes les plus vulgaires sont mécon-
naissables, en raison du développement exceptionnel qu'elles
doivent à ce sol vierge et riche en détritus : le Nasturtium pa-
lustre, très commun depuis la Martinière, plante ordinairement
chez nous assez petite, est ici relativement volumineuse ; le Plan-
tago tnajor a des feuilles de 12 centimètres de large, des épis
fructifères de 60 centimètres de long.
Les anomalies sont fréquentes : on remarque surtout un Mé-
lilotus officinalis, stérile, assez répandu, dont les ailes de la
corolle sont aussi longues que l'étendard et une monstruosité du
Senecio vulgaris, à capitules presque globuleux, 3 à 4 fois plus
gros que ceux du type, formés d'achènes stériles, hypertrophiés,
à aigrette presque nulle.
Le Saliœ alba, lui-même, ce souverain incontesté de la vallée
de la Loire, n'a pas dédaigné de prendre part au « struggle for
life » dans ces terrains nouveaux et on peut observer de véri-
tables pépinières déjeunes plants de cet osier, venus de graine,
sur les vases en voie de solidification.
Parvenus à l'écluse du Carnet, c'est-à-dire à l'extrémité du
canal, la question de retour à Nantes se pose dans toute sa dif-
ficulté. Suivant l'heure , nous pouvons alors gagner Frossay
(3 kilo ni. l/2j, d'où part une voiture correspondant à la station
du Pas-Bochet, ou bien nous résigner à faire pédestrement les
8 kilom. qui nous séparent de Paimbœuf.
Je termine cet aperçu de la Flore du Canal maritime, par une
liste des espèces que j'ai pu noter au cours des excursions que
j'ai faites, sur les deux -rives, en Juillet et Août derniers. Ces
espèces, classées par familles, représentent les plus ardentes à
prendre possession du terrain, les victorieuses de la première
heure, qui ne conserveront peut-être pas facilement leurs posi-
tions et qui devront probablement céder, tout au moins, une
petite place à quelques étrangères, lorsque l'ouverture du canal
à la navigation favorisera les naturalisations végétales.
18 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
Ranunculus sceleratus L. — CGC.
Sinapis nigra L. — (Moutarde) — CGC.
Nasturtium palustre DG. — CC.
Coronopus Ruellii Daléchamp.
Stellaria média With. — (Mouron des oiseaux).
Malachium aquaticum Pries — (un pied).
Malva rotundifolia L.
Althœa officinalis L. — (Guimauve).
Hypericum perforatum L.
Géranium dissectum L.
Medicago Lupulina L.
Trifolium arvense L.
» resupinatum. L.
» fragiferum L.
» campestre Schreb.
Melilotus officinalis L. — G.
» arvensis Wall,
)) alba Desr. — (3 à 4 pieds).
Lathyrus hirsutus L.
Potentilla Anserina L.
Epilobium hirsutum L. — AG.
» tetragonum L. type, Mutel fig. 103 ! — GG.
Œnothera suaveolens Desf.
Lythrum Salicaria L. — (Salicaire).
Torilis helmtica Gmel.
Conium maculatum L. — (Gigue).
Helosciadium nodiflo7'um Koch.
Pastinaca silvestris Mill. — (Panais).
Heracleum Sphondylium L.
Dipsacus silvestris L.
Tussilago Farfara L. — (Pas d'âne).
Eriger on canadensis L. — GC.
JwMZa dysenterica L.
Bidens tripartita L.
» cernua L. — PC.
Filage montana L.
Gnaphalium uliginosum L.
» luteo-album L.
Artemisia xiulgaris L. — (Armoise).
Achillea Ptarmica L.
Anthémis mixta L.
Chrysanthemum inodorum L.
Senecio vulgaris L. — (Séneçon).
Cirsium lanceolatum Scop.
» arvense Scop.
E. GADECEAU. — PROMENADES BOTANIQUES 19
La2)pa minor DG. — (Bardane).
» major Gœrtn.
Leontodon autumnalis L.
Helminthia echioides Gaertn. — C,
Lactuca Scariola L. — CC.
Sonchus arvensis L. — AC.
Crépis virens Vill.
Xanthium macrocarpum DC. — (un pied).
Sijmphytum officinale L. — (Consoude).
Solarium Dulcamara L. — (Douce-amère).
Scrofularia aquatica L.
Linaria mdgaris Mil.
Veronica Anagallis L. — CC.
)) Beccabunga L. — PC.
Lycopus europœus L.
Galeopsis dubia Leers.
Stachys palustris L.
Scutellaria hastifolia L. — (entre les pierres de la chaussée, rive
gauche vis-à-vis Buzai).
Plantago major L.
Chenopodium rubrum L.
» album L.
» » var. paganum Lloyd. fl. 0 ! — CC.
» » var. concatenatum Lloyd fl. 0 ! — CC.
Atriplex angustifolia Smith.
» latifolia Wahl. — C.
Rumex maritimus L. — (çà et là, par localités, tout le long du canal,
de la Martinière au Carnet).
Rumex pulcher L.
» Hydrolapathum Huds.
Polygonum lapathifolium L. — CC.
)) Persicaria L.
» dubium Stein.
» amphibium L. — (dans les eaux).
» arenastrum Bor. Fl. C. p. 559. — (Ecluse du Carnet,
terrains vagues).
Euphorbia mosana Bor.'' — (sur les talus pierreux).
Urtica urens L. — (Ortie).
1. Euphorbia mosana Bor., E. Esula Lloyd, Flore de l'Ouest, où il est indiqué
« C. Vallées de la Loire et de ses affluents, » et dans cette station M. Lloyd ne
reconnaît qu'une seule espèce ayant les feuilles de largeur variable. En me répé-
tantcette opinion M. Lloyd. a ajouté qu'il avait fait dans la Flore une « interver-
sion coupable, » lorsqu'il a cité le nom de E. mosana pour la forme à feuilles
étroites qui est au contraire le type de ÏE. Esula L.
Cette dernière forme est moins répandue chez nous que E. mosana.
'âô SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
Salix alba L.
Populus virginianaDesî.; P. monili fera Lois, non Ait. —(Planté le long
du Canal).
Elodea canadensis Rich. — (dans les eaux).
Alisma Plantago L.
Sagittaria sagittifolia L.
Typha latifolia L. — (Quenouilles).
Juncus glaucus Ehrh.
» lampocarpus Ehrh.
» compressus Jacq.
Scirpus Taber7iœmontam Gmel., S. glaucus Smith.
» carinatus Smith. ; S. Dumilii Hoppe. — (Le Migron).
» triqueter L. AC.
» maritimus L.
Carex vulpina L.
Panicum Crus galli L. — (à fl. vertes et à fl. rougeâtres, s'installe
promptement dans la vase molle).
Phalaris arundinacea L.
Leersia oryzoides L. — (çà et là au bord du canal).
Polypogon monspeliensis Desf. — (çà et là à partir des Champs-Neufs).
Agrostis alba L. — (Cernue).
Phragmites communis Trin. — (Roseau).
Glyceria spectabilis M. et K.
)) fluitans R. Br.
Triticum repens L. (type de Lloyd I) — (Chiendent). •
Nota. — Nous devons la carte qui accorapagnece travail à M. Lefort, ingénieur
en chef des ponts et chaussées qui nous a fourni, de plus, avec la plus grande
obligeance tous les renseignements qui nous étaient nécessaires.
NOTE SUR LA PRÉSENCE
DE
GEOPHILUS (Schendyla) SUBMARINUS Grube
ET DE QUELQUES AUTRES ANIMAUX MARINS
Sur la côte de Préfaille près Pornic (Loire- Inférieure)
par M. Fernand CAMUS
La côte de Pornic qui s'abaisse assez rapidement au sud dans
la direction de Bourgneuf, prolonge au contraire vers le nord-
ouest ses falaises escarpées jusqu'à la Pointe Saint-Gildas qui
limite au sud l'estuaire de la Loire. Le village de Préfaille est
situé sur ce prolongement, à deux kilomètres et demi environ
de l'extrême pointe. Depuis longtemps il est fréquenté des bai-
gneurs de la région qu'attire sa source d'eau ferrugineuse. Cette
eau, très chargée, je dirai même trop chargée en principes ferru-
gineux, coule abondamment au bas d'une falaise pittorresque.
Matin et soir les baigneurs s'y rendent fidèlement et absorbent
un, deux, trois verres de cette eau froide et indigeste contre
laquelle protestent en général au début les intestins les plus
vigoureux.
Je connais Préfaille depuis 1865. C'était alors un tout petit
village. A peine un ou deux modestes chalets s'élevaient au
milieu de maisons non carrelées et d'un ameublement tout pri-
mitif. Peu à peu Préfaille s'est agrandi et sa surface a plus que
doublé. Du moins en se civilisant, il a su garder un certain
air de bonhomie et n'a point lancé comme d'autres plages voisi-
nes des réclames tapageuses. Le naturaliste y trouve encore le
calme nécessaire à ses travaux.
De 1865 à 1877 j'ai fait à Pré faille sept séjours, la plupart de
plusieurs semaines en fin juillet et août. Pendant plusieurs
années la flore m'a presque exclusivement occupé. Indépendam-
ment de localités environnantes, sujets de fructueuses excur-
sions , kl Pointe Saint-Gildas, malgré sa stérilité apparente.
22 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
mérite d'être visitée soigneusement par le botaniste. Elle offre
au chercheur la majeure partie des plantes des sables, des
rochers et des coteaux maritimes du département ; plusieurs
bonnes espèces de la région y sont même abondantes. Ayant
un peu épuisé le sujet, j'ai tourné davantage mon attention vers
les animaux marins pendant les campagnes de 1875 et 1877.
Toutefois livré à mes seules ressources, sans expérience, sans
guide et presque sans livres, je n'ai guère pu faire qu'un premier
apprentissage zoologique. J'ai néanmoins constaté sur la côte
préfaillaise des représentants de tous les groupes zoologiques
importants.
Depuis 1877 je n'ai pas eu l'occasion de retourner à Préfaille
et d'appliquer à l'étude de sa faune le peu d'expérience que j'ai
pu acquérir dans la connaissance des animaux marins. Par
suite mon intention n'est pas de donner de la faune de cette
localité un aperçu détaillé oii même général. Je n'ai pas les
matériaux d'une semblable étude et mon but est tout autre. On
a compris — un peu tard — qu'il est temps de faire l'inventaire
des richesses zoologiques des côtes françaises. La fondation de
la Société des Sciences naturelles de l'Ouest va donner pour sa
part une activité nouvelle aux naturalistes de ce pays et la
publication de son Bulletin, destiné avant tout à l'étude des pro-
duits de la région bretonne-vendéenne, leur fournira l'occasion
de consigner des découvertes qu'ils hésitaient souvent à confier à
des recueils d'intérêt plus général. Or il m'a semblé que, tandis
que des chercheurs — dont quelques-uns venus de loin, —
fouillaient avec ardeur et succès les stations situées au nord de
la Loire, de Saint-Nazaire au Croisic, la côte méridionale du
département était un peu délaissée. En donnant ici l'indication
de quelques curieuses trouvailles faites sur cette côte, j'inspire-
rai peut-être à un naturaliste le désir de faire sur cette partie de
notre littoral une campagne qui ne peut manquer d'ajouter
d'intéressantes nouveautés à la faune de la Loire-Inférieure.
La côte, depuis Saint-Gildas jusqu'à Préfaille et même
jusqu'à Pornic, est bordée d'une suite de falaises abruptes, seu-
lement interrompues par quelques petites anses, dont aucune
n'offre un abri sérieux. A peine, de temps à autre et par les
beaux temps voit-on une barque de pêcheur se risquer à
F. CAMUS. — GEOPHILUS SUBMARINUS 23
aborder. Par suite le zoologiste n'a ni la ressource de se lancer
en mer, ni celle de visiter les débris rapportés dans les filets des
pêcheurs. Il est réduit à faire la grève. La roche dominante
est un schiste feuilleté, connu des minéralogistes sous le nom de
schiste à séricite. L'exposition de la côte au sud-ouest, d'où
soufflent les vents dominants, explique l'escarpement des falai-
ses rongées chaque hiver et les débris énormes qui gisent à leur
pied ^ . Le sol s'enfonce assez vite et la partie découverte à chaque
marée ne s'étend pas très loin. Malgré ces conditions défavora-
bles, la vie est intense sur ces rochers et plusieurs localités
fréquentées par les naturalistes sont loin de présenter une aussi
grande variété.
Dans la zone découverte à mer basse, la grande abondance et
le déchiquètement des roches schisteuses, multiplient les abris
favorables aux animaux marins. Il y a sur toute la côte une
véritable ceinture d'écueils qui offre une large base de fixation
aux espèces errantes. Des flaques parfois profondes, tapissées
de Mélobésies et de Corallines, retiennent quelques animaux
nageurs oubliés par le reflux. Comme partout le retournement
des pierres détachées — et elles sont nombreuses — fournit une
belle récolte ; mais il est une station toute particulière sur
laquelle je désire attirer l'attention du lecteur. C'est elle qui m'a
fourni les meilleures trouvailles. Le schiste de la côte, très
feuilleté, se laisse inégalement entamer par les agents natu-
rels. Dans les parties submergées, il se creuse au bout d'un cer-
tain temps de nombreuses fissures plus ou moins parallèles,
dépassant souvent un décimètre de profondeur, tout en n'ayant
qu'une épaisseur de quelques millimètres. Ces fissures, comblées
par une vase fine et molle, donnent asile à une population
abondante et variée. Là vivent pêle-mêle des Annélides (Nereis,
Phyllodoce laminosa, viridis, Syllis atnica, etc.), de nombreux
Edriophthalmes, des Acariens (au moins quatre espèces), des
1. La mer est dure à Préfaille et rejette de nombreux débris qu'il est bon de
visiter de temps en temps. J'ai vu fréquemment parmi eux des Gorgones, des
colonies touffues d'Hydraires, des Bryozoaires (belles frondes de Flustra f'oliacea),
des épaves chargées d'Anatifes, cte. Les grands Rhizostomes sont souvent laissés
par la vague mais rarement en bon état.
24 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
Coléoptères du genre ^pus à tous les états de développement,
et le singulier GeopMlus submarinus. Dans les fentes un peu
plus larges, on rencontre, mais plus rarement, des Siponcles et
Thalassema Neptuni. On fait sanspeine éclater la roche avec un
marteau et un ciseau de géologue, certains morceaux obéissent
même au couteau. Il est bon de rapporter à domicile de ces frag-
ments feuilletés pour les ouvrir et les examiner à loisir. Peut-
être, en plaçant quelques petits blocs dans un aquarium,
pourrait-on se livrer à de curieuses observations sur les mœurs
des habitants de ces minces fissures. Je crois, je le répète, qu'un
naturaliste expérimenté trouvera plus d'un sujet d'étude dans
cette station certainement la plus originale de celles qu'offre la
côte de Préfaille.
Je me bornerai à signaler plus particulièrement les animaux
suivants :
Geopliilus (Schendyla) submarinus Grube.
On connaît actuellement deux espèces de Myriopodes sous-
marins sur les côtes de l'Europe occidentale. Tous deux appar-
tiennent à l'ancien genre Geopliilus. Ce sont :
GeopMlus (Scolioplanes Bergs. et Mein.j maritimus Leach
flSlT), et G. (Schendyla) submarinus Grube (1872).
C'est à cette dernière espèce qu'appartient le Myriopode trouvé
à Préfaille.
Leach a décrit G. maritimus dans son Zoological Miscellanij,
tome III, page 44. Voici la copie de sa diagnose :
« GeopMlus maritimus.
« G. linearis brunneo-ferrugineus, capite antennisque ferru-
gineis, pedibus fusco-luteis,
« Long. corp. 1 1/2 une. et ultra.
« Habitat in Britannia inter scopulos ad littora maris
vulgatissime.
« Fig. 1 mag. nat. 2 Idem auctus.
« Antennse lineares.
La planche 140 est consacrée à moitié à G. maritimus qui y
est représenté en entier, du côté dorsal, de grandeur naturelle
et grossi environ trois fois.
Pendant le demi siècle qui suivit, aucun naturaliste anglais
F. CAMUS. — GEOPHILUS SUBMARINUS 25
ne retrouva ou ne mentionna à nouveau ce Géophile. certaine-
ment bien moins commun que ne le supposait Leach. En Î865,
Edw. Parfitt, dans une courte note ^ annonça la redécouverte
(rediscovery) de ce curieux animal sur la côte de Plymouth par
M. Reading qui n'en trouva que quelques spécimens. Parfitt
reçut l'un d'eux, l'identifia avec l'espèce décrite par Leach et
ultérieurement le signala dans son Fauna of Decon 2.
Quelques années plus tard, le professeur Grube fit un long
séjour sur le littoral français de la Manche fSaint-Vaast-la-
Hougue, Saint-Malo et Roscoff), et consigna le résultat de ses
recherches dans deux notes importantes publiées à Breslau ^.
Grube trouva à Saint-Malo un Myriopode vivant dans les
mêmes conditions que celui déjà découvert par Leach. Il le crut
différent de ce dernier et, comme on le verra plus loin, de nou-
velles recherches ont montré le bien-fondé de son opinion.
Le recueil dans lequel est décrit pour la première fois ce
Myriopode n'étant pas très répandu en France, je crois intéres-
ser les naturalistes de l'Ouest en détachant du mémoire de Grube
le passage relatif à Schendyla submarina et en en donnant une
traduction résumée.
« Dans les Mittheilungen sur la Faune de Saint-Malo, j'ai
fait mention d'un Géophile trouvé en même temps que l'^Epus
(sujet du précédent article) à marée basse, sur un point la plu-
part du temps recouvert d'eau. Pour la détermination de cet
animal, il était tout naturel de songer au Geophilus maritimus
décrit par le D'" Leach et découvert par lui parmi les rochers de
la côte anglaise. Malheureusement la caractéristique trop brève
de Leach et ses figures sont insuffisantes pour permettre une
rigoureuse identification. Il est à désirer qu'on donne de cet
1. Devon and Exeter Institute, Exeter, Octob. 27 1865. — Reproduit dans
The Zoologis 1 1866, page 7.
2. In Trans. of the Devonshire Assoc. for the advanc. of Lit., Se, and
Arts. 1874.
'â. Celle qui nous intéresse a pour titre : Mittheilungen iiber die Fauna von
Saint-Malo und Roscoff. Elle a paru dans les : Abhandiungen der Sclilesischen
Gesellschaft fiïr voter landische CuUur, — Abtheilung fur Naturwissens-
chaft und Medicin 1869-72.
36 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'oUEST
animal une caractéristique plus complète avec figures séparées
des parties importantes du corps.
« Gervais, dans ses Aptères, se borne à transcrire la phrase
de Leach. Newport n'a pas connu cette espèce qu'on chercherait
également en vain dans les Myriapodes de Koch. Bergsoe et
Meinert', les premiers, crurent la reconnaître dans un Géophile
trouvé près du Moens Klint (Danemark), sans pouvoir toutefois
donner comme certain leur rapprochement. Dans un travail
plus récent ^, Meinert cite de nouveau le même animal, en lui
rapportant le synonyme de Leach et le place dans le genre
Scolioî)lanes. Or il est certain que l'animal trouvé par moi à
Saint-Malo ne peut appartenir à ce genre.
« Le genre ScoUoplanes appartient bien aux Géophilides
porteurs d'antennes filiformes plus ou moins longues et de
mandibules à un seul article ; mais il se distingue des autres
genres ainsi caractérisés par plusieurs particularités : la petite
plaque chitineuse (Lamina prsebasalis), intercalée entre la pla-
que dorsale de la tête (Lam. cephalica) et la Lamina basalis
(écusson dorsal du segment forcipulaire), est divisée en deux
moitiés latérales ; le crochet des forcipules est armé à sa base
d'une forte dent ; enfin les plaques ventrales portent une rangée
transversales de pores le long de leurs bords postérieurs.
Notre Géophile ne possède aucun de ces caractères. Il aurait
plutôt la physionomie d'une espèce du genre Geophilus sens,
str. (Bergs. et Mein.), dont il se rapproche en particulier par sa
Lamina basalis trapézoïdale, à bords latéraux convergents en
avant. Mais ses maxilles sont dépourvues d'appendices (tactiles)
à leur bord extérieur et se terminent par un article simple, arron-
di obtus. Je suis donc amené à rapporter au genre Schendyla
notre animal, quoique je n'aie pu lui apercevoir de pores laté-
raux.
(Ici, dans le mémoire de Grube, se trouve la diagnose que je
transcris plus loin.)
« J'ai recueilli de cet intéressant Géophile une série d'exem-
1. In Naturhist. Tidsskrifl, 3 Raekke. Bd. I p. 100.
2. Même recueil, 3 Raekke, Bd. VII p. 52. Ces dcu.x indications sonl données
d'après le mémoire de Grube. Je n'ai pu les contrôler.
F. CAMUS. — GEOPHILUS SUBMARINUS 27
plaires de taille variable, les uns portant 47 paires de pieds
(46 paires de pieds marcheurs et 1 paire de filets terminaux),
d'autres avec 48 (49) pieds. Chez tous, même chez les plus petits
(10 mm. de longueur), les filets terminaux sont notablement ren-
flés. Ce caractère dans le genre Schendyla appartient aux deux
sexes, tandis que dans la plupart des autres genres, il est
habituellement la marque distinctive des mâles.
« Bien que le genre Geophilus, s. str. Meinert, possède égale-
ment une Lamina basalis plus étroite en avant qu'en arrière et
largement trapézoïdale, je n'y puis faire rentrer Geoph. subma-
rinus. Comme il a été dit plus haut, l'article terminal des
maxilles de la première paire est arrondi, obtus, et ne porte au
côté extérieur aucun appendice. Or Meinert dit formellement :
« Maxillfe primi paris processibus longioribus instructse. » Je
ne puis non plus reconnaître deux sillons sur les lames dorsales
que Meinert déclare : « Manifeste bisulcatse. » Ce dernier carac-
tère, il est vrai, est d'ordre secondaire.
Quant au Geophilus maritimus de Leach — dont l'assimila-
tion avec Scolioplanes maritimus Bergs. et Mein., ne me sem-
ble pas prouvée, — à en juger par les figures (de grandeur
naturelle et grossie) de l'auteur, le corps est en proportion
sensiblement plus large ; la lamina basalis non retrécie en
avant ; les antennes ne sont point resserrées au niveau des
articulations, tandis que celles du G. suljmarinus sont franche-
ment moniliformes, chacun de leurs articles s'atténuant forte-
ment à la base. L'article terminal des antennes (du G. submari-
nus) est régulièrement ovale, une fois et demie aussi long que
le pénultièmne et aussi large dans son milieu que celui-ci à sa
terminaison ; il est garni de soies nombreuses implantées
isolément ; entre ces dernières, au bord terminal de l'article se
trouvent des soies plus courtes, à extrémités tronquées, figurant
de petits cylindres grêles.
« Cette intéressante espèce est assez commune au Grand Bey
et à l'île du Grand Jardin près Saint-Malo dans les fissures des
rochers. »
Pour compléter l'histoire des Myriopodes marins dans l'Europe
occidentale, je donne ici les autres renseignements que j'ai pu
recueillir à leur sujet.
28 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L'OUEST
Dans le journal anglais Nature, n» du 5 décembre 1889 (tome
41, 1890 p. 104), on lit sous la signature D. W. T. un court arti-
cle intitulé : A marine Millipede. Il y est dit que M. J. Sinel a
récemment trouvé Geophilus suhmarinus Grube ^ à Jersey,
Ledit animal constituerait une variété notable du type d'après
le D"" Latzel, le grand connaisseur des Myriopodes. Quelques
exemplaires se tenaient à un niveau très bas, ne découvrant que
deux jours par quinzaine. Sotne examples were found close ta
low-water mark of very low spring tides, wJiere tliey could
not be eœposed more than fico days in a fortnight.
Dans le même journal, deux numéros plus loin (19 décemb.
1889, p. 154), et sous le même titre, Edw. Parfitt rappelle la
présence à Plymouth de Geophilus maritimus, Leacli, qui,
d'après ses observations, est une espèce rare.
Toujours sous le même titre et dans le N° suivant du même
recueil (26 décemb. 1889. p. 176), R. J. Pocock, revenant sur la
note signée D. W. T., écrit : « Ceux qui ont lu cette note et qui
s'intéressent à la faune de la Grande-Bretagne, seront heureux
d'apprendre qu'il y a plus de vingt ans, M. Laughrin recueillit
d'assez nombreux spécimens de cette espèce {G. subniarinus
Grube), alors non décrite, à Polperro sur la côte méridionale de
la Cornouaille. Ces spécimens, envoyés au British Muséum en
1868, ont été trouvés en compagnie de Linotœnia maritima
(Leach) ^ — autre myriopode marin, — parmi les rochers de la
côte ; mais l'étiquette ne dit pas si le point où ils furent captu-
rés est situé au-dessus ou au-dessous du niveau de la pleine
mer. »
Il suit de là que Scolioplanes maritimiis (Leach) Bergs. et
Mein. et Schendyla subniarina Grube habitent tous les deux
les côtes de l'Angleterre. Tous deux également habitent les côtes
françaises de la Manche et je ne doute pas qu'on les rencontre
aussi l'un et l'autre sur le versant océanique du littoral breton.
Pour ce qui est de Schendyla subniarina, on vient de voir
que c'est à Saint-Malo que Grube a découvert l'espèce que j'ai
1. Le texte dit Groph. i^ybniaritimn.
2. Scolioplanes marUimus (Leach) Bergs. el Mein.
V. CAMUS. — GEOPHILCS SUBMARINUS 29
retrouvée à Préfaille. La présence de Scolioplanes niaritimus
a été constatée dans le département du Calvados.
M. Gadeau de Kerville, un des rares naturalistes français qui
aient étudié les Myriopodes, a donné dans le Bulletin de la
Société des amis des Sciences naturelles de Rouen ' une liste
des Myriopodes trouvés par lui en Normandie. Dans une liste
supplémentaire, parue deux ans plus tard dans le même recueil,
on peut lire, p. 167 :
« Scolioplanes maritimus Leach — Sous les galets, au bord
de la mer. R. — Environs de Villerville (Calvados). »
M. Gadeau de Kerville a soumis ses récoltes à l'examen du
D'' Latzel de Vienne, qui y a distingué plusieurs espèces et varié-
tés nouvelles. Les diagnoses de ces nouveautés sont reproduites
dans le mémoire cité et ajoutent une valeur nouvelle aux
recherches de M. Gadeau de Kerville qui, sans sortir de Nor-
mandie, a pu établir une liste d'environ cinquante espèces de
Myriopodes. Je regrette qu'il ne soit fait dans ce travail qu'une
simple mention de Scolioplanes marititnus.
Je crois très probable, comme je l'ai dit tout à l'heure, l'exis-
tence sur les côtes de la Loire-Inférieure de cette dernière espèce,
et peut-être existe-t-elle à Préfaille en compagnie de Schendyla
sub7narina. Celui-ci, d'après mes souvenirs, n'est pas rare dans
les couches de vase qui remplissent les interstices des feuillets
de schiste. Cette station est toujours submergée à mer haute.
Je retrouve dans un tlacon sept exemplaires recueillis fin-juillet
et août 1877 entre Préfaille et la Pointe Saint-Gildas. Ces exem-
plaires justifient parfaitement la diagnose donnée par Grube
dans le mémoire analysé ci-dessus (p. 128). Je transcris en entier
cette diagnose.
« Geophilus (Schendyla) submarinus Gr. : Corpus subde-
pressum, antrorsum lentius, retrorsum citius attenuatum, parce
pilosum, seg77ientis mediis alterum tantum fere latioribus quam
longis, ceteris paulo brevioribus, pallidius flavum, lamina
cephalica, basali, postrema dorsuali, pedibus maxillaribus
paris secundi pedibusque segmenti postremi ochraceis.
1. Année 1883, 2« semestre (Rouen 1884) pp. 251-271.
30 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
« Lamina cepJialica ovalis, margine frontal! et posteriore
truncato, paulo longior quam lata, longitudine laminarum
pioximarum 2 1/2, trophos non obtegens. Antennœ filiformes,
moniliformes, setis brevibus vestitse, paulum attenuatse, retro-
versce pœne usque ad pedes paris quinti pertinentes.
« Labrum medio excavatum, margine tenero, denticulis certo
distinguendis nullis.
« Latnina prœbasalis brevissima, haiid bipartita, obtecta.
« Lamina basalis transversa trapezoidea, antrorsum angus-
tior.
« Mandibularum ?nala simplex, pectinata, maxillarum
paris primi obtusa, biarticulata, processu laterali nullo.
« Pedes maxillares paris primi 3 articulât!, articule
penultimo setis aliquot longioribus munito, frontem minime
attingentes.
« Pedes maxillares paris secundi lœves, ungue frontem
superante, haud dentifero, coxis linea longitudinali divisis,
« ScutelluTU stigmate munitum praescutello breviussed paulo
latius ; scutella et prœscutella média et interna nulla.
« Laminœ dorsuales glabrse, fuscius marginatse, postrema
pœne alterum tantum latior quam longa.
« LaTïiinœ ventrales poris nullis munitse ; postrema trape-
zoidea, longior quam lata, ad basin latitude proximae.
« Pedum paria 47 (49), pedes pallidi, longitudine latitudinem
corporis sequante.
« Pedes paris postremi proximis longiores, crassi, subfusi-
formes, articulis 6, secundo brevissimo, tegmine corneo subtus
haud totam latitudinem explente, postremoin apicem sepositum
minimum rectum, haud in unguem excurrente, articulo tertio
extremitatem corporis vix superante.
« Pori pleurales et anales nulli,
« Longitudo corporis ad 25 milL, antennarum 4, 3 m., pedum
paris postremi 1, 6 m., latitudo corporis maxima 1,2 m. »
Le mémoire de Grube est accompagné de planches. Quatre
figures (pi. I. et II.) sont consacrées à Schendijla submarina
et représentent la partie antérieure et la partie postérieure de
l'animal, vues du côté dorsal et du côté ventral. Ces figures au
trait sont très nettes : malheureurement elles laissent à désirer
F. CAMUS. — GEOPHILUS SUBMARINUS 31
SOUS plusieurs rapports. Les filets terminaux ont une forme
différente dans les deux figures et leur dernier article est mal
dessiné. Les antennes se composent d'une suite d'articles iné-
gaux, sans caractères bien précis, l'article terminal, si différent
des précédents par sa forme et par sa taille n'est pas suffisam-
ment distingué. Enfin, et ceci est plus sérieux, il n'est pas
permis d'accorder à un Géophilide plus de 14 articles aux
antennes ; ce nombre est rigoureusement constant dans la
famille et prend par suite la valeur d'un caractère absolu.
Ces imperfections m'ont empêché de reproduire ces quatre
figures. Je n'ai pas cru devoir en donner de nouvelles, la
diagnose de Grube, fort complète, permettant facilement l'iden-
tification de l'animal.
J'ai à peine besoin de faire observer combien est singulière la
présence de Myriopodes, animaux à respiration trachéenne dans
des points plus souvent couverts d'eau qu'exondés. Le niveau
occupé par ces animaux demanderait à être précisé avec soin.
On remarquera que la société très nombreuse qui habite les
fentes vaseuses des schistes préfaillais se compose en majorité
d'espèces carnassières. De quoi peuvent bien vivre ces animaux,
s'ils ne quittent pas leurs retraites ? Comment les plus gros ne
mangent-ils pas les plus petits ? Il y a là une bien bizarre
association.
Tylos Lalreillei Aud.
Curieux type d'Isopode formant à lui seul l'une des trois
divisions (Tylosiens) des Cloportides terrestres. Ses lamelles
abdominales présentent une sorte de compromis entre la respi-
ration aérienne et la respiration aquatique. C'est, au point de
vue respiratoire, le plus terrestre des Cloportides. « Les quatre
premières paires de fausses pattes (abdominales) portent chacune
un appendice quadrilatère large et court dont la surface présente
une série transversale de grosses bosselures longitudinales et
chacune de ces bosselures offre en dessous une ouverture
linéaire conduisant dans une vésicule respiratoire dont les parois
sont couvertes d'une multitude de petits caecums arborescents ;
ces vésicules peuvent être retirées de l'intérieur de la fausse
patte et ressemblent beaucoup à une branchie en brosse dont le
39 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'oUEST
canal longitudinal communiquerait avec l'air atmosphérique
par un canal linéaire. » ' Il est bon de remarquer que tandis
qu'une branchie véritable baigne dans le milieu respiratoire et
reçoit à son intérieur le sang chargé d'acide carbonique, ici, au
contraire, c'est l'air qui pénètre à l'intérieur de l'appareil lequel
est en communication avec le sang par sa surface extérieure.
C'est en somme un appareil pulmopaire ou trachéen rudimen-
taire.
Cet Isopode ne se roule pas en boule sphérique comme les
Armadilles. En réalité il se plie et applique exactement ses
deux moitiés l'une contre l'autre.
Découvert en Egypte par Savigny, qui en a donné une figure
reproduite dans le Règne Animal, il a été depuis indiqué sur
presque tout le pourtour de la région méditerranéenne. ^ On l'a
signalé récemment sur le littoral océanique dans la Gironde et
au Croisic (Dautzenberg).
J'ai trouvé Tylos Latreîllei en août 1875 dans la seconde des
petites anses situées entre Préfaille et la Pointe Saint-Gildas.
Des centaines de Tylos formaient, entre un rocher hors d'at-
teinte du flot et la ligne de débris rejetés par la vague, une
longue file rappelant les colonnes des fourmis. Cette sorte de
promenade en famille — jeunes et adultes étaient également
nombreux, — avait lieu au crépuscule. Revenu deux ans plus
tard à Préfaille, (j'avais dans l'intervalle étudié l'animal et
compris l'intérêt quïl offrait), je ne pus remettre la main sur
un seul Tylos. Je suis retourné vainement à plusieurs reprises
et à diverses heures au même endroit. Cette disparition n'a rien
d'étonnant. M, Dolfuss ayant observé sur les côtes de Provence
des apparitions et disparitions subites encore inexpliquées de ce
Cloportide.
Il existe dans les collections zoologiques de la Sorbonne un
flacon renfermant plusieurs spécimens de Tylos Latreillei et
portant pour toute étiquette : Noirmoutier, 1872. G. L. Si je ne
me trompe, il faut voir là une récolte de M. G. Lemirre.
1. Milne Edwards, Crustacés III p. 187-188.
2. Voir Budde-Lung, Crustacea, Isopoda terrestria, Haunia?, 1885.
F. (AMIS. — ÛEOPHILUS SUBMARINUS 38
Oiicllidium celticiim Cuv.
Cette espèce ne figure pas sur le Cataloguedes Mollusques, etc.,
de la Loire~Infé7neure par Cailliaud. Je l'ai trouvée à la Pointe
Saint-Gildas en août 1877.
Ce Gastéropode nu est adapté à une vie quasi aérienne. Il
habite les fentes des rocliers à la limite de la haute mer et vit
très bien dans des stations seulement fouettées par l'écume de
la vague. Il a pour compagnons les Lygies et les Machiles et un
autre petit Gastéropode, Lif'orina Basteroti, qu'on rencontre
toujours exondé et qui, garanti par sa coquille et son opercule,
s'élève même bien plus haut que l'Onchidie. Tandis que ces trois
derniers animaux sont communs à Préfaille, l'Onchidie semble
au contraire fort rare. Je ne l'ai vue que sur un point très restreint
et en petite quantité.
La Pointe Saiut-Gildas est peut-être la limite méridionale de
cette espèce, d'abord trouvée à Saint-Servan près de Saint-Malo
par Audoin et Edv^'ards, et signalée depuis sur plusieurs points
du littoral du Finistère et des Côtes-du-Nord.
Syllis arnica Quatr.
De tous les groupes zoologiques, c'est assurément celui des
Annélides qui m'a paru le mieux représenté sur la côte de
Préfaille. Indépendamment des espèces qui se cachent dans les
fentes du schiste ou sous les pierres dans les petites flaques, on
peut faire une abondante récolte de ces animaux dans les sables
vaseux du versant nord de la Pointe Saint-Gildas. A Préfaille
même, les Hermelles (Hermella alveolata Quatr.) sont parfois
très abondantes et leurs constructions envahissantes, en chassant
les habitants primitivement fixés, dépeuplent certains rochers.
Syllis amAca Quatr. est une jolie petite Annélide, commune
sur la vase qui garnit les fissures des rochers. Elle appartient à
cette curieuse famille des Syllidiens, si riche en formes bizarres
et compte parmi les espèces qui présentent le phénomène de la
génération alternante. Pendant tout le mois d'aotit, on trouve
abondamment l'individu agame presque toujours muni de son
bourgeon sexué.
3
34 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATFP.ELLES DE l'oUEST
Thalassema Neptiini Gœrtn.
Ce beau Géphyrien semble rare à Préfaille. Je ne l'ai vu que
lors d'une basse marée, en compagnie de quelques Siponcles et
autres habitants des fentes du schiste. Le genre Thalassema est
rangé parmi les Géphyrien s armés, et forme, avec le genre
Bonellia, la tribu des Bonelliens de M. de Quatrefages. Les
Thalassèmes diffèrent des Bonellies par leurs pores génitaux
au nombre de deux et leur appendice céphalique simple, tandis
que les Bonellies ont un appendice bifurqué à l'extrémité et un
seul pore génital.
La forme de l'animal n'a aucune fixité ; sa grande contractilité
lui permet de la modifier d'un moment à l'autre. Montagu, qui
a donné de ce ver une bonne figure, reproduite dans le Règne
Animal, l'avait nommé Thalassina mutatorium . La couleur
du corps est bleu grisâtre clair, l'appendice céphalique jaune
pâle. Ces deux teintes s'harmonisent fort bien et font du
Ihalassema uu ver très élégant.
Mes exemplaires sont déposés dans les collections zoologiques
de la Sorbonne.
20 juillet 1891,
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NOTE
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TROPIDONOTE A COLLIER, variété A DEUX RAIES
TROPIDONOTUS NATRIX, variété BILINEATA Jan
Dans les environs de Nantes
par MM. H. et Th. PIEL de CHURCHE VILLE
PI. II
Au mois de juillet 1891, nous trouvâmes au Petit-Port, près
Nantes, sous une large pierre, un Tropidonote dont la livrée
nous parut curieuse à cause des deux lignes longitudinales
jaunes qu'il présentait sur le dos. Nous le conservâmes en capti-
vité pendant environ un mois. La planche coloriée que nous
donnons ici, ainsi que la description suivante, permettront de
bien saisir les caractères de cette intéressante variété.
Description. — La forme de ce sujet est celle du Tropido-
notus natrix que l'on rencontre communément dans notre
région. La couleur brun grisâtre de sa partie supérieure passe
au bleuâtre sur les flancs ; le collier est d'un beau jaune, légè-
rement interrompu à la nuque et limité, en arrière, par deux
taches d'un noir intense. Les bandes longitudinales sont d'un
jaune plus pâle que celui du collier ; elles partent des taches
noires du cou et vont jusqu'à l'extrémité de la queue où elles
deviennent moins apparentes en passant du jaune au gris. Les
taches noires, à peine accusées dans les régions dorsale et
caudale, se montrent très distinctes sur les flancs, les côtés et le
dessus du cou. Le dessous delà tète et de l'abdomen sont jaunes.
De petites taches noires, disposées sur deux lignes longitudi-
nales, se montrent sur les dix-sept premières plaques; ces taches
augmentent graduellement en nombre et en largeur en appro-
chant de la plaque sus-anale. Le dessous de la queue est
noirâtre.
36 SOCIÉTÉ DEiH SCIENCES NATT7RELLES DE l'oUEST
Gastrostèges 180; urostèges71 paires. Dîniensions: tète0"'022;
tronc 0^552 ; queue 0"il56; longueur totale O^TSÛ.
L'animal que nous venions de capturer était évidemment le
Tropidonotus natriœ var. hilineata Jan, variété qui n'a pas
encore été signalée en France. Nous l'avons offert au Muséum
d'histoire naturelle de Nantes.
Il nous fut, du reste, facile de vérifier sans retard notre déter-
mination en comparant ce spécimen à deux T. natrlx var.
Mlineata que nous avions reçus d'Italie et choisis parmi une
cinquantaine de leurs congénères. Chez les deux serpents italiens,
contrairement à ce qu'on observe sur le sujet que nous avons
capturé, les bandes du dos sont d"un jaune plus vif que le jaune
du collier.
Le premier exemplaire, d'un gris foncé en-dessus, possède
deux séries de macules noires peu apparentes bordant les
bandes longitudinales du dos. Les flancs sont semés de taches
de môme couleur éparses çà et là. La face inférieure ne diffère
de celle du sujet précédemment décrit que par l'étendue plus
grande des taches qui s'observent sur les premières plaques. Le
dessous de la queue est comme quadrillé de gris jaunâtre et de
noir.
Le second exemplaire, plus brillant que le précédent, présente,
en-dessus, une coloration d'un gris jaunâtre. Une seule série de
grosses macules noires se voit au milieu du dos débordant
légèrement sur les bandes latérales. Le dessous de la queue est
noirâtre avec des taches punctiformes.
La couleuvre à deux raies a été successivement appelée :
Coluher persa, Pallas ; — Tropidonotus pe-rsicus, Eichwald
(Eduardus); — Natriœ torquata var. murorum, ¥iiz.., Bona-
parte ; — Coluberm.urorum,Yest.; — Coluber natriœ Tnur or um,
Fitz. ; — Tropidonotus natriœ var. murormn, Fitz.; — Tropi-
donotus Oppelii, Duméi'.,Boie = Coluber Mlineatus^ Bibron
et Bory-de-St- Vincent.
Habitat. — La variété à deux raies du Tropidonote à collier
habite l'Italie, où elle est très répandue, tandis que le type y est
rare. On la rencontre encore en Morée et en Dalmatie, On la
trouve en Asie, en Asie-Mineure, en Perse, dans la province de
H. ET TH. PIEL DE CHURCHEVILLE, — TROPIDONOTE 37
Mazaiidéran, le désert de Mogan et le Caucase méridional, régions
dans lesquelles elle semble remplacer la forme typique.
Afin de permettre au lecteur de mieux saisir les rapports et
différences qui existent entre notre variété à deux raies des
environs de Nantes et la variété hilineccta de l'Europe orientale
et de l'Asie, nous reproduisons ici une des principales descrip-
tions qui en ont été données.
PALLAS: Zoographia Rosso-Asiatica. 1811, t. m, p. 41.
(( Coluber persa. — C. subtorquatus supra caerulescens, strigis
duabus albis longitudinalibus.
(( Inter naturalia persica a S. G. Gmelin ex itinere transmissa hujus
spécimen exstat.
(( Descr. Habitus et raagnitudo circiter Natricis. Caput nigrum, tessulis
marginalibus maxillœ superioris albis ; linea transversa alba a paroti-
dibus, in dorso interrupta. Corpus supra totum fusco-c3Brulescens vel
olivaceum ; st)igœ duœ albœ longitudinales, a capite ad caudam, ubi
est anescunt; Scuta abdominalia in anterioribusalbonigroque tessulata,
posterius sensim nigra, tantum ad latera albicantia ; canda subtus tota
nigra. Smita 186. Squamœ subcaudales 80 parium. Proportio caudae ad
corporis longitudinem ut 1' 3 V '. Pectines dentati in palato vix promi-
nuli. Squamœ dorsi linea carinatcB, Juniora specimina colore simillima ».
Comme on le voit par ce qui précède, le collier est blanc, de
même que les bandes, chez les sujets asiatiques, tandis que ces
mêmes parties sont de coloration jaune chez les sujets européens.
La plupart des auteurs rejetant le T. à deux raies, comme
espèce distincte, en font avec raison une variété du T. natrix.
Les caractères relatifs à la coloration n'ont en efïet rien de
spécifique; ainsi l'eflacement du collier jaune ou blanc peut se
montrer chez le T. à collier type comme dans sa variété. Peut
on en dire autant des taches noires qui le limitent en arrière?
Nous n'avons pas été à même de le vérifier.
Bibron a rapporté de Sicile des exemplaires d'une couleuvre à
collier noir (Coluber siculus Cuv.), qu'il dit commune aussi
dans la Morée, et qui ne différait du T. natrix que par l'absence
de son collier jaune. Elle est plus forte et plus grande et n'est
probablement que notre T. natrix ayant perdu sa livrée normale
avec l'âge.
D'après les renseignements (j^u'a bien voulu nous fournir
38 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'oUEST
M. Boulenger, assistant au Bristish Muséum, le T. natricc pré-
senterait, en Espagne, une variété chez laquelle le collier aurait
entièrement disparu. Elle a été décrite sous le nom de var.
astreptophorus .
Le D^" Peracca a récemment publié une note ' dans laquelle il
dit avoir reçu de Zara en Dalmatie un exemplaire femelle du
T. natrix, mesurant 0"^70. Cet exemplaire était absolument
normal dans sa coloration générale et dans la disposition des
taches noires de la nuque. Le collier était blanchâtre et peu
accentué. Il n'existait aucune trace des deux lignes longitudi-
nales qui caractérisent la ^ilineata.
« Vers la mi-juillet, dit M. Peracca, ce Tropidonote déposa
15 œufs qui me donnèrent vers la fin d'août, 12 petits, parmi
lesquels je constatai avec surprise 4 individus appartenant
à la var. hilineata. Chez ces quatre exemplaires, les deux lignes
longitudinales blanches commençaient à s'accuser ; peu visibles
d'abord, elles devinrent plus distinctes et tirèrent davantage
sur le jaune après la première mue.
« Ce fait peut avoir une certaine importance, si nous considé-
rons que le T. natrix non Wlmeata est la forme qui se trouve
à peu près exclusivement dans toute l'Europe occidentale,
tandis que la var. Mlineata est fréquente dans l'Europe orien-
tale et semble prédominer tout à fait en Asie mineure.
« Dans l'hypothèse que le T. natrix européen, comme il est
naturel de le supposer pour d'autres formes semblables (par ex.
Lacerta serpa Rafinesque — Lacerta muralis var. tiliguesta
Gmel.), proviendrait originairement de l'Orient, où la var. Mli-
neata semble prédominer, le cas des quatre individus à deux
raies, obtenus d'une femelle du T. natrix type, pourrait être
considéré comme un cas d'atavisme en fait de coloration. »
11 est regrettable que dans le cas intéressant signalé par
M. Peracca, la livrée du mâle ne soit pas connue.
1. Peracca (D'). — Sul Trupidonotus natrix var. bilineala.BoW. ciel Miisei lii
Zool. ed Anal. comp. del. R. Univ. di Torino, Vol. V. die. 1890).
Bull. Soc. Se. Nat. Ouest
T. II, PJ. III.
Fig_ 1_ _ PUFBIN GENDRE, Puinnus cimrôui
Pornichet, Loire-Inf., 27 aoùb 1890.
I
Fig_ 2. — PUFFIN MAJEUR, PuMnus major.
Au larae du Plateau du Four, Loire-Inf., 7 août 1886, par M. R. Levbsque.
LE PUFFIN CENDRÉ, Puffînus cinereus Cuv. ex Kuhl
Sur les côtes de la Loire-Inférieure
par M. Louis BUREAU
PI. III
Un Puffin cendré ou Puffin de Kuhl, Puffînus cinereus tué
le 27 août 1890, à Pornichet, Loire-Inférieure, est venu enrichir
les collections régionales du Muséum de Nantes.
Ce sujet me parait être le second seulement qui ait été tué
sur les côtes océaniques de la France. J'estime en effet qu'il n'y
a pas d'autre capture authentique sur nos côtes occidentales que
celle faite à Mimizan en 1854 ' ; et encore, ce spécimen, long-
temps conservé au Musée de Bayonne, a-t-il disparu dans les
flammes qui ont récemment détruit cet établissement.
Les Puffins qui fréquentent les côtes océaniques delà France,
sont au nombre de trois espèces : le Puffin cendré, Paffinus
cinereus, le Puffin majeur, Puffînus major et le Puffin mank
ou des anglais, Puffînus anglorum.
Le Puffin mank se distingue aisément par sa taille relative-
ment petite ; mais le Puffin cendré et le Puffin majeur, ont
assez de rapports communs pour avoir donné lieu à de noui-
breuses erreurs.
Sans donner la description complète de ces deux dernières
espèces, il me paraît cependant utile de rappeler ici leurs prin-
principaux caractères différentiels.
PUFFINUS CINEREUS Cuv. ex Kuhl.
Voyez PI. III, Fig. 1.
Bec, du front à la pointe, aussi long que le doigt interne;
sus-caudales brunes, sous-caudales blanches; flancs et région
anale blancs ; pas de large tache brune sous le ventre; bec jaune;
longueur du tarse : 0™ 040 ; longueur de l'aile pliée: 0™ 350.
1 . DuBALEN : Catalogue critique des Oiseaux observés dans le dép. des Landes,
des Basses-Pyrénées et de la Cironde. [Actes de lu Soc. lin. de Bordeaux,
T. xxvui, 1872).
40 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L'OUEST
PUFFINUS MAJOR Faber.
Voyez PI. III, Fig. i.
Bec, du front à la pointe, plus court que le doigt interne ; sus-
caudales d'un brun cendré bordé de blanchâtre ; la plupart des
sous-caudales brunes, plus ou moins bordées de blanc ; flancâ et
côtés de la région anale bruns ; une large tache brune sous le
ventre; bec noirâtre; longueur du tarse : 0 •" 055 ; longueur de
l'aile pliée : 0"" 330 à 0"" 345.
Côtes françaises de l'Océan et de la Manche.— Comme
je l'ai dit plus haut, le Puffin cendré a fréquemment été confondu
avec le Puffin majeur auquel il ressemble beaucoup. Il y a donc
lieu de voir ce qu'il faut penser de l'authenticité des captures
signalées jusqu'ici sur les côtes de l'Océan et de la Manche.
1° Bâillon, dans son Catalogue des oiseaux de l'arrondisse-
ment d'Abbeville, énumère ainsi les Procellariœ qu'il a obser-
vés^ :
* Procellaria glacialis Linn. PL enl. 59.
* « Pufflnus Lath. PL enl. 962.
« anglorum Temm. Edw. Glan. tab. 359.
« pelagica Lath. Ijriss. 6, tab. 13, f. 1.
« Leachii Temm.
* « L'astérique indique que l'Oiseau n'a été tué qu'une fois dans
l'arrondissement d'Abbeville ».
Sous le nom de Procellaria Puffhius Lath., Bâillon, sans
aucun doute, a voulu désigner le Puffinus major qui ne figure
pas sur sa liste bien que cet oiseau fasse d'assez fréquentes
apparitions sur les côtes de la Manche.
Cette vérification n'est toutefois plus possible. La collection
ornithologique de Bâillon restée, après sa mort, entre les mains
de personnes qui n'en connaissaient pas la valeur, s'est dété-
riorée au point qu'à la vente publique qui en fut faite trop tard.
1. Bâillon (L. A. F.)— Catalogue des Mammifères, Oiseaux, Reptiles, Pois-
sons et Mollusques testacôs marins observés flans l'arrondissement d'Abbeville. —
Mémoires ck la Socictc d'Emidaiion d'Abbcrillc. Abbevilllc lS3a p. 7'2.
L. BUREAU. — LE PUFFIN CENDRÉ 41
il ne fut possible de rien sauver. Le Musée d'Abbeville, ne pos-
sède donc pas, comme on le croit généralement, les oiseaux de
Bâillon, mais seulement une partie des mamifères, reptiles,
poissons et mollusques de ce naturaliste.
2" M. Le Mennicier dans son Catalogue des Oiseaux observés
dans le département la Manche ' cite :
« Le Puffin cendré ou Pétrel Puffin , Puffinus cinereus
(Gmelin). Iris brun. Assez rare. Commun sur la Méditerranée. »
De même que Bâillon, cet auteur ne fait aucunement mention
du Puffin majeur qui visite les côtes de la Manche. Il devient
par cela même certain qu'il a fait confusion.
Ajoutons aussi que son Puffin obscur, Puffinus obscurus
est, à n'en pas douter, le Puffin mank, Puffinus anglorwn.
3° M. Olphe Gaillard, dans ses Contributions à la faune
ornitholog ique de l'Europe occidentale^ cite Taslé comme ayant
signalé le Puffin cendré sur les côtes du Morbihan, bien que ce
dernier auteur- n'y ait rencontré et mentionné que le Puffin
majeur.
4» C'est enfin avec réserve qu'il faut accueillir l'assertion de
Smith en ce qui concerne la présence accidentelle du Puffin
majeur sur les côtes de Guernesey.
Cet oiseau, en effet, n'a jamais été observé sur les côtes des îles
Britanniques où l'on trouve : Puffinus anglorwn, P. major et
accidentellement P. fuliginosus.
Métliterraiiée. — Si la présence du Puffin cendré sur les
côtes océaniques de la France est tout à fait fortuite, il n'en est
pas de même sur les côtes de la Méditerranée. Cet oiseau essen-
tiellement méridional semble, en effet, à peu près confiné dans
le bassin méditerranéen.
1 . Le Mennicier. — Catalogue des Oiseaux observés dans le dép. de la Manche,
plus particulièrement dans l'arrondissement de Saint-Lô, depuis près de vingt-
cinq ans. {Notices, mémoires et documents publiés par la Soc. d'agric.
d'archéol. et d'histoire naturelle du dép. de la Manche, 4' vol., Saint-Lô,
1878, p. 149).
2. Taslé. — Catalogues raisonnes des prod. des trois règnes de la nalure
recueil, dans le déparlemenl (Morbihan), Vannes 18H9.
42 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
Il se reproduit sur les îles qui avoisinent Marseille et principa-
lement sur celles de Riou et de Maire (Jaubert et Barthélémy-
Lapommeraye), sur celles des environs de Toulon et de Hyères
(Degland et Gerbe) et sur les côtes de la Corse (Degland).
On le voit communément sur les côtes de la Sardaigne (Cara)
et en hiver sur les côtes de Sicile ; mais il y devient rare au prin-
temps (Malherbe).
Il pénètre dans l'Adriatique, visite les côtes de Dalmatie,
d'Albanie, (T. Powys), et est rare à Carfou.
On le voit dans l'archipel grec, aux Cyclades (Ehrard).
Il se reproduit en grand nombre sur les rochers de Filfola près
Malte (R. M. Sperling).
Il visite les côtes de la Tunisie et de l'Algérie (Loche), jus-
qu'à Tanger (Carstens).
Il est très commun aux îles Baléares et niche à Dragonera et
à Cabrera (A. von Homeyer), sur les îles Columbretes (Arevalo).
A Majorque, il porte le nom de Gicay-Gnay (Saunders).
Il est très répandu sur les côtes méditerranéennes de l'Espagne.
On le trouve sur les côtes de Gerona (Vayreda), sur celles de
l'Andalousie (Irby). A Malaga, on donne à ces oiseaux les noms
d' Animas ou DiaUos (Saunders).
Suivant Arevalo, cette espèce se reproduirait aussi sur les
rochers de Gibraltar.
Océan Athintique (Espagne et Portugal). — Le Puflin
cendré ne reste cependant pas absolument cantonné dans le bassin
de la Méditerranée, bien que ce soit là sa station de prédilection.
C'est ainsi qu'on le retrouve aux Canaries où il se reproduit (Bolle),
et aux Açores.
Il se reproduirait aussi, suivant Lazard, sur quelques unes
des îles qui sont au N. de l'île Maurice.
Accidentellement seulement, on le voit franchir le détroit de
Gibraltar et remonter le long des côtes océaniques. C'est ainsi
qu'il se montre parfois à Cadix (Irby, Arevalo) et sur les côtes
du Portugal, jus(iu'à Lisbonne (Lopez Seoane).
L. BUREAU. — LE PUFFIN CENDRÉ 43
Reproduction. — C'est habituellement dans les terriers de
lapins que le Puftin cendré effectue sa ponte. Elle est toujours
d'un seul œuf qu'il serait très difficile de se procurer, comme le
disent Jaubert et Barthélémy Lapommeraie, si l'odeur qu'il
exhale ne le trahissait.
Cette observation s'applique du reste aux œufs de tous les
Puffins et Thalassidromes.
L'œuf repose à nu sur la terre sans aucun préparatif de nid.
Il est blanc et mesure suivant Degland et Gerbe: grand dia-
mètre, 0 "^ 070 environ; petit diamètre, 0 ™ 047.
Suivant les mêmes auteurs :
« La femelle couve seule. Aussitôt après l'éclosion , elle
abandonne le nid, cherche un autre gîte dans un trou des envi-
rons, et ne revient visiter son petit que dans la nuit, pour lui
apporter de la nourriture ».
Le 20 mai, il y avait déjà des petits sur l'île de la Dragonera
(Saunders).
Nourriture. — Cette espèce se nourrit principalement de
poissons, de mollusques et de crustacés pélagiens qu'elle saisit
à la surface de l'eau ». (Degland et Gerbe).
HERBORISATIONS DANS LE SUD DU FINISTERE
par M. Ch. PICQUENARD
Clematis. vitaWal^. — R. ici. — Env. de Qurmper lé (Ch. Piédoye
et moi.
Ranunculus tripartitus DC. — AC. Env. de Quimper à Kéres-
quer en Guengat Ty-Coat en Plomelin, Ker-
iiuel en Eï'gué- Armel.
R. Baudotii Godr. — C. Mares de Minven, étang du Len en
Gouësnach.
R. ophioglossifolius Vill. — Bourg de Plomeur, 24 mai 1890. RR.
R. Lingua L. — AC. Lestiala ! et Saint- Vio ! (De Créchqué-
rault); C. N.-E. du marais de Kerléguer en
Tref/iagat; C. Kérouse en Plomeur •,AC.danii
l'Ouest.
R. nodiflorus L. — Lande de Beuzec en Plomeur {\1 m^W^^X) ;
RR. dans l'O. de la France ; habite le bord des
petites mares des terrains schisteux.
R. chœrophyllos L. — C. Environs de Pont-l'AhM; R. ailleurs.
R. parviflorus L. — AC. Environs de Pont-VAbhé. R. ailleurs.
Caltha palustris L. — C. Non seulement sur les deux rives de
la Laita près Qumiperlé ! (J. M. Sacher) mais
encore au pont de Buis dans la forêt de
Carnoët.
Aquilegia vulgaris L. — A C. aux environs de Quimperlé ; R.
dans rO. du département : le Menez (Bonne-
maison) ; le Pérennou où peut-être introduit.
DelpMnium Ajacis L. — Kérisec en LoctvÂy. RR.
Papaver Rheas L, — C. Dans la région maritime et son voisi-
nage; R. ailleurs.
P. dubium L. — AR. ici : Douarnenez, côte de Clohars-Car-
no'èt, etc.
Cardcumine sylvaticaY^vc^. — C. Env. de Quimper; forêt du
Lostcoat, le Pérennou, etc....
4(-) sof;rÉTK ])Es scifa'ces natiiret.les de l ouest
Nasturtium sylvestre R. Br. — Je n'ai point rencontré cette
plante dans le sud du Finistère.
N. palustre DC. — Répandu sur les quais de la Laita et plus
bas, à Qumiperlë. RR.
N. amphibhmi A. Br. — Saint-Nicolas près Qulniperlé. RR.
CramM nniritima L. — G. Galet de la pointe de Combrit ; feu
mon père l'avait revu à Bénodet et rencontré à
Beig-Meil en Foncsnant où l'on ne le retrouve
plus.
— RR. Kérity-Penmarchil^m).
Cochlearia officinalish.—YsiY. œsHmria Lloyd. Au-dessous de
Qumiperlë est C. jusqu'au Pont de Buis dans
la forêt de Carnoët; Plonivel; CC. Ile Garo
près Pont-VAbbë (Août 1889).
C. danicah. — S'avance jusque sur les murs des plus hauts
quartiers de Quimper.
Draba verna L. — Seulement AC. dans le sud du Finistère.
Cornnopus Ruellii Daléchamp. — AR. à l'intérieur: hippo-
drome de Quimper; Dinéault.
Viola palustris L. — AC. Marais de nos Grandes Vallées et
voisinage, p. ex. Sulmintin en Erguë-Gaheric,
le Len en Gouësnach, Kérancolven près
Pleuven, etc....
V. hirta L. — RR;
T'. odorata L. — Plus C. aux environs de Quimper.
V. conflnis Jord. — Champs cultivés ou en friche: C.
Reseda lutea L. — Côte de Quimperlë (J. Le Noc) ; RR.
Gypsophila niuralis L. — RR. dans le sud du Finistère : « Baie
d'Audierne » (Crouan Ms.).
Dianthus prolifer L. — R. Treffiagat (Herb. Bonnemaison).
D. Caryophyllus L. — Sur un mur à Trëboul.
Silène montana Arrondeau. — C. par localités, vallées de
VCJdet et àeVEllc ; çà et là dans leur voisinage.
S. gallica L. — C. Par localités dans les moissons de l'intérieur:
Bannalec, Erguë- Armel, etc....
PICQUENARD. — HERBOR. DANS LE SUD DT^ FINISTÈRE 47
S. nutans L. — AR.
'Lychnis Coronaria Lam. — A fleurs blanches, naturalisé sur
un mur à Plougastel S^ G.
Spergula nodosa L. — Répandu sur la côte et au bord des
anses de file Tndy à Plomeur. AR.
Arenaria montana L. — Plonlvel, RR.
Elatine Ueœandra DC. — Etangs de Quimerch en Bannalec
Toulgoat en Penliars du I^rieux en Kerfeun-
teun, du Mûr, du Lendu, près Saint-Evarzec
Linum catharticum L. — AR. à l'intérieur, plus C. région
maritime.
Radiola linoïdes Gmel. — AC. mais par localités.
Althœa officinalish. — Lannironen Erguè- Armel. C. à Kéran-
gal, près Loctudy (Bonnemaison).
Géranium columbimim L. — RR.
Genista tinctoria L. — Kergantel en Penmnrch ! (Crouan). RR.
* Melilotus arvensisW'àW. — Est apparu en 1890 à Poulgui-
nar, près Quimper.
* M. parvi/lora Desf. — Le Cosquer en Plobannalec^ de Poul-
guinan à Lanniron <è\\. Erguè- Armel \ a envahi
en 1890, des luzernières au Ginlvinec. Je le
crois introduit.
' Tri folmm elegans Sayi. — Est apparu en gai'e de Qvimpet'
(Dumas).
T. arrense L, — Seulement dans la région maritime et dans
quelques gares de chemin de ter.
(S. T. gracile Thuil. — Kerlagatu en Penhars. RR.
T. mMritimwn Huds. — AR. Côte sud et voisinage.
T. striatwn L. — Seulement dans la région maritime.
T. 7'esupinaht.m L. — Apparaît et disparait sur les quais des
ports de mer, p. ex. à Quimper! (Bonnemal-
son) et Loctudy.
T. x^oiens Savi. — Est apparu en gare de Qiœmén&ren, en 1890.
48 SOCIÉTÉ DES SOIEXCES XAl'T'I'.Erj.ES DE d'oUEST
Antliyllis vulneraria L. — C. par localités: Côte de Qul/iipei-lc.
Le Cosquer en PloMnnalec, Saint Tromeur
en Guilvinec, Le Riz près Douornenez, Saint-
Jean de Tréhoul. Prob. C.
Ornithopus ebracteatus DC. — A l'intérieur : Plobannalec.
Vicia sepmm L. — Le Pérennnu: sud de Quiniperlé. R.
V. lutpa \j. — Seulement région maritime et HK. : Plouivel en
Plohannalcv.
Lathijrus Aphaca L. — Seulement dans la région maritime.
L. 2)rcftensis L. — Le rruerloch en Kerfeunteun. R.
Orobus tuberosus L. — Environ de Quimperlé, Toulgoat en
Penhars. RR.
Comarum palustre L. — Moulin d'Ascoët, près Pont-VAbbé,
étang du Gorroach en Tréméor : CC. Marais
de Kerléguer en Trefflagat.
Potentilla argentecfL. — Prob. 0.
'lormentilla reptans L. — G. La Fore&t, Quimper, entre
Combrit et Tréméoc, etc.. Prob. AC.
Agrimonia Eupatoria L. — Seulement dans la région maritime ;
accidentel dans quelques prés de l'intérieur.
Rosa urbica Lem. — Moulin du Lan, près Quimper. PC.
R. sepiuni Thuil. — Kérogan, près Quimper. RR.
R. rubigiyiosa L. — Kerlagatu en Pen/irtrs(D''Calmetteet moi).
R. tomentosa Sm. — Bord de la Grand-Route à Kérangall en
Ergué-Armel. RR.
R. mollissima Fries. —Carrefour près Kerroué en Elliant. RR.
Epilobium liirsutum L, — PC. sud de Loctudy; Kérouse en
Plotneur, la Madeleine en Penmarch; Tré-
guennec. AR.
' Œnothera bie^mis L. — Saint-Jean de Tréboul, gare de Quim-
per, cimetière de Quimperlé! naturalisé ainsi
que les deux suivants. R.
' Œ. suaveolens Desf. — Talus du chemin de fer à Penhars;
jardins, cultures, vieux murs à Quimper et
Quimperlé. P. C.
*
PICQUENARD. — HERBOPw DANS LE SUD DU FINISTÈRE 49
' Œ. stricto, Ledeb. — Sur un vieux mur à Quimper, cimetière
de Tréboul, cimetière de Quiniperlé.
Hippuris vulgaris h. — Saint-Vio en Saint-Jean Trolimon!
Lestiala! (de Créchquérault), et C. Kérouse en
Plomeur.
Lythruni Hijssopifnlia L. — Seulement dans la région maritime;
a,ccidpnt(4 à rintérieur.
PortuLaca olcnicca L. — Près Saint-Tromeur en GnJjDinec. RR.
Corrigiola littorads L. — AG. même à l'intérieur.
Herniaria gidbra L. — Seulement dans la région maritime.
H. hirsuta L. — Seulement dans la région maritime.
Tillœci inuscosa L. — C. Environs de Quimper, de Quimperlc ;
Pont-l'Abbé.
Bulliarda Vaillantii DC. — Kerguelven, Kérandraon en Plo-
bannalec; Squividan, Kervilogan, Kérarunen
Treffiagat; Kermathéano en Guilvinec.
Sedumrefleœumlj.
p. S. rupestre L. — AC. murs, C. pelouses
du chemin de hallage à Quimper.
Sanicula europœa L. — OC. Bois du Pérennou! (Bonnemaison) ;
forêt de Carnoêt. AR.
Scandix Pecten- Veneris L. — Moissons maritimes. PC.
Sinyrnium Olusatrum L. — Détruit à Pont-l'Abbé !
Sison segetuni L. — AC. de Loctudy à Saini-Thual, dans quel-
ques haies ; Penmarch.
S. Amomwn L. — Seulement région maritime.
Ammi majus L. — C. Loctudy.
^. A. glaucifolium L. — C. Loctudtj.
Pimpinella magna L. — Châteaulin. Prob. çà et là. AR.
P. Saxifraga L. — Rég. mar. Baie d'Aitdierne, Plomeur,
Tréogat. PC.
var. dissectifolia. — Avec le type PC.
SiW7i latifolimn L. — A rechercher à Quimper, d'où provient
l'échantillon de l'Herbier Bonnemaison.
4
50 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
Œnanthe peuceclanifolia Pollich. — C. dans quelques localités
maritimes et surtout à Quim2)e7\
Œ. Phellandrium Lam. — RR.
Peuccdanum lancifolium Lange. — C. aux environs de Quim-
per dans de nombreuses localités des com-
munes suivantes : Briec , Plogonnec, Saint-
Yvîj, Gouësnach, et prob. ailleurs; Edern,
Saint-Jean TroUmon; Rosgrand, le Lézardeau,
près Quimperlé ; forêt de Carnoët. Prob. C.
dans la région.
Heraclemn SpJiondyliwn L.
p. var. dissectum Le Gall. — Env. de
Quimper. Prob. çà et là avec le type
auquel il se relie par plusieurs formes
intermédiaires.
RuMa peregrinah. — C. àl'int. dans quelques bois et bruyères,
p. ex. en forêt de Carnoët. AC.
Galium verum L. — Seulement dans la région maritime et son
voisinage.
G. uUginosum L. — Kérogan en Ergué-Armel.
G. constrictwn Chaub. — C. en\. de Quimper et de Pont-r Abbé
dans les fossés, les petites mares qu'il décore
surtout en juin et juillet de ses jolies petites
fleurs rosées.
Centranthus ruber DC, imr. à ft. blanche. — Sur un mur à
Quimper, le Clech en Moëlan, C. talus du
chemin de fer à Châteaulin.
Scabiosa Columbaria L. — C. Isthme de Kermor près Vile
Tudy. RR.
Tussilago Far far a L. — Pont-V Abbé !
"Erigeron canadensis L. — Le Combout près Quimperlé
(Ch. Piédoye et moi) ; C. gare de Quimper.
E. acris L. — Répandu de Y Ile Tudy à Saint-Jean TroUmon,
excepté sur la côte de Loctudy.
PKJQUENARD. — HERBOR. DANS LE ST'D DU FINISTÈRE 51
* E. mucronatus Desf. — Se répand de plus en plus à Quimper
et à Quimperlé. Dans le nord du département
on le rencontre entre Brest et Portzic.
Inuia Heleniutn L. — De V Ile Tudy à Conibrit (naturalisé?) ;
Saint-Tromeur en Guilvinec ; existe toujours
entre le Bourg de Pemnarch! et le phare
(Crouan ms. florule).
I. Conyza DC. — Seulement dans la région maritime.
/. critJimoïcles L. — C. falaises à Clohars-Carnoct .
I. graveolens Derf. — CC. sud de Clohars-Carnoët et Loctudy,
et de là à Pemnarch ; Le Clech en Moëlan.
L dysenterica L. et /. pulicaria L. — S'éloignent à peine de la
région maritime.
Filago gaUica L. — Lande du bois du Duc près Quimperlé. R.
Gnapjhaliimi sylvaticum L. — R. Forêt de Carnoët; la Forest,
le Lendu en Er gué- Armel, Scaêr, moulin à
vent de Plogonnec, et C. bois de Bonneseat ;
C. sud de Briec (mon père et moi).
G. luteo-album L. — Ne s'éloigne pas de la région maritime.
Artemisia vulgaris L. — Ne s'éloigne pas de la région maritime.
A. Absinthium L. — C. Loctudy; Saint- Vio ; Guilvinec (Ména-
ger et moi).
Tanacetum vulgare L. — Moulin du Vowi'^m?, Saint-Evarzec,
cap Coz près Fouësnant. J'ai des doutes sur sa
spontanéité.
Achillea Ptarmica L. — Kergadou en Kerfeunteun. RR.
Calendula arvensis L. — Sainte-Mélaire en Plobannalec.
Senecio aquaticus L. — Sud de Quimper et de Qui?nperlé. PC.
Cirsium palustre Scop. — Var. à fl. blanches. — Assez répan-
due à Quimper, Quimperlé et Loctudy.
C. lanceolatum Scop., var. à fl. blanches. — Plonivel en Plo-
bannalec, Kérangall en Loctudy.
C. arvense Scop. — AC. dans la région maritime. — PC.
ailleurs.
52 >;OCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'oUEST
Carlina vulgaris L. — Seulement dans la région maritime :
Bouarnenez, Baie d'Audierne etc.. PC.
Helminthia echioïdes Gaërtn. — Sud de Qiùinper\ Lnctudy^
PerwYiarch.
CTiondrilla juncea L. — Je crois que l'on doit lire dans la Flo-
ruledu Finistère : Plo/ueur smliendc Plone/.s
qui est loin à l'intérieur de ce côté.
Lactuca muralis Fries. — Forêt de Qimnerch ; R. Québlein
près Quimperlé.
Crépis taraxacifolia Thuil. — AC. Le Pérennou en Plomelin,
Sainte-Marené en Comhrit.
' C. setosa Hall. — Se maintient bien à Pont-rAbbé.
Campanula Rapunculus L. — PC.
C. Trachelium L. — C. dans quelques haies, env. de Château-
lin et de Quiniperié. Plus répandu dans le
nord du département (à Hanvec etc..) que
dans le sud.
Monotropa Htjpopitys L. — Bois du Corniguel en Penhars, de
Kérustun, de Bourdonnel, de Lamos, de Ker-
huel en Ergué-Ariïiel, et de Ty-ma-fourman
en Kerfeunteun (Moysan), Coat déro près
Quimperlé, forêt de Quituerch ; Rossulien en
Plomelin (mon père et moi).
Vinca minor L. — Kérivoal en Guengat, Le Leurriou en Ker-
feunteun : naturalisé ? sur les ruines du Châ-
teau de Carnoët où C.
Gentiana Pneumonanthe L. — C. Lande Vidach en Moêlan
(Ch. Piédoye et moi) ; nous l'avons retrouvé
C, à Saint-Maurice; manque dans l'O. du
Finistère.
Erythrœa pulchella Fries. — Région maritime et voisinage.
E. capitata Willd., F. Townsend. — Lango? près Loctudy,
août 1890, vis-àvis de Poulguen en Pen?7iarch,
4 septembre 1891.
Cicendia pusilla Gris. - C. ouest de Plobannalec.
PICQUENARD. — HERBOR. DANS LE SUD DU FINISTÈRE 53
Lifhospennu?n officinale L. — Les Grands-Sables en Clohars-
Carnoët (Ch. Piédoye et moi) ; Le Clech en
Moëlan ; Beuzec en Plomeur.
Echium vulgare L. — AC. région maritime; PC. à l'intérieur.
Pulnionaria angustifoUa L. — Prob. 0.
Symphytum officinale L. — PC. et quelques fois à fl. rosées ou
violettes.
Anchusa italica Reh. — Le Guilvinec, Gouësnach, la Madeleine
en Penmarch; répandu dans les localités de
la Baie d'Audierne ! (Bonnemaison, Crouan) ;
PC. à Loctudy ! et env. où l'a découvert Bonne-
maison.
Myosotis BaWisiana Jord. — Environs de Quimper. R.
Gratiola officinalis L. — Sud de la prairie de Saint-Nicolas
près Quimperlé. RR.
Linaria Cijmbalaria L. — Quimperlé ; ia Quimper ! {GrondiXi) . R.
L. spuria L. — C. de Loctudy à Penmarch ; R. Env. de Quim-
per.
L. viUgaris Mill. — AC. rég. mar. à Tint, Le long des chemins
de fer et dans les gares.
Veronica scutellata L. — C.
V. 7)wntana L. — CC. au Pérennou! (Bonnemaison), et C.
dans l'E. de X-à, forêt de Quimperlé! i^.lAoy à);
coteau de Québlein près Quimperlé^ Ë. de la
forêt du Last-Coat au bord du Steyer.
Odontites verna et serotina Reich. — Seulement dans la région
maritime.
Eaplirasla nemorosa Pers. var. tetraquetra Bréb. — A Tint.
Env. de Dinéault.
Phelipœa ramosa Mey. — Loctudy, Plonivel en Plobannalec,
prob. ailleurs dans une région où le chanvre
est si cultivé.
' Mentha sylvestris L. — Saint-Cuido près Loctudy.
M. arvensis et Pulegium L. — Surtout région maritime: AC.
54 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L'OUEST
Calamintha ascendens Jord. — La var. à petites feuilles qui
croît sur les pelouses sèches de la région mari-
time est bien représentée à Bénodet.
Nepeta Cataria L. — Kerscaven en Penmarch ; Saint Thual
près Loctudy. R.
Melittis Melissophylhim L. — Par exception, C. Bois duPéren-
nou en Plomelin. Bonnemaison l'a recueilli au
bois de Prat-au-Roux en Penhars et sur les fa-
laises de Beuzec-Cap-Sizun.
Lamimn aWum L. — RR. Quimperlé! (Ch. Piédoye et moi).
GaleoMolon luteum Scop. — C. dans les grandes vallées.
Galeopis Ladanum L. — Il est probable que cette plante était
naturalisée à Qnimper lorsque Bonnemaison
l'y a trouvée.
Stachys palustris L. — Surtout région maritime et voisinage.
MarruMmn vulgare L. — C. Région maritime et voisinage.
Pinguicula lusitanica L.
— var. palllda. — Marais de Kérogan près Quim-
periv. Bull. Soc. se. nat. Ouest 1891, p. 161).
Utricularia vulgaris L. — Rég. mar. et voisinage.
Lysmiachia vulgaris L. — AC.
Centunciùlus minimus L. — Chemin de Bénaudet (sic) vis-à-vis
Kérustun (Bonnemaison) ; R. Lande de Cuzon
en Kerfeunteun, Plonivel, sud de Plomeur;
AC. 0. de Plobanfialec ; hangoz -près Loctudy.
AR.
Priniula vatHaMUs Goupil. — Certainement hybride des P. vul-
garis et officinalis au milieu desquels il croît.
Avec ses deux parents au Lézardeau près
Quimperlé.
P. officinalis Jacq. — CC. pré au Lézardeau près Quimperlé !
(Ch. Piedoye) ; Lande Vidach en Moëlan. RR.
Statice Limonimn L. — La forme serotina Reich, croît parmi
les rochers, dans les endroits les plus secs p.
ex. en rivière de Pont-l'AbM. Une forme naine
dont les épis sont quelquefois arqués en
dehors à épillets serrés, croît au même endroit
et à Moustertein.
PICQUENA.RD. — HERBOR. DRNS LE SUD DU FINISTÈRE 55
S. Dodartii De Girard. — Dans les lieux desséchés, pierreux,
croît une forme qui ne diffère du type que par
sa taille bien plus petite (5, 10 cent.), et un
aspect quelquefois plus touffu : Kérazan dans
la rivière de Pont-l'Abbé.
Amarcmthus Blitimi L. — A été recueilli à Quimper^ par
Bonnemaison, RR.
A. viridis L. — C. Rue du Château, çà et là dans quelques
autres à Quùnperlé. R.
'A. deflexus L. — Est apparu pendant deux ans (1888-89) à
Quimper, au bord du champ de tir. RR,
'A. retroflexus L. — Moulin de Rosgrand près Quimperlé.
prob. importé.
Chenopodlum Vulvaria L. — PC. et plutôt région maritime.
Ru7nex niaritimus L. — C. Lesconil. RR.
Polygonum minus Huds. — Saint-Nicolas, Rosgrand près
Quimperlé. AR.
Dapline Laureola L. — Çà et là : Plogonnec^ Gouézec, etc....
AC. taillis du Pérennou.
Aristolochia Clematitis L. — Entre Saint-Thual et Saint-Cuido
en Loctady. R.
Eux as sempervirens L. — En forêt de Carnoèt, il est assez
commun au Pont-de-Buis ; C. rochers du quai
à Quimperlé ; C. Bois du Pérennou; Château-
Un, Sulmintin en Ergué-Gabérie, etc..
Eaphorbia Peplis L. — C. dans plusieurs localités de Fouës-
nant à la Torche.
E. exiguah. — Seulement rég. mar.
Mercurialis perennis L. — C. à Québlein près Quimperlé!
(J. M. Sacher); CC. au Pérennou! (Bonnemai-
son) ; chemin du Loch en Fouësnant.
Callitriche truncata Gussone. — C. rivières, étangs, fossés,
ruisseaux, autour de Quimper.
Ceratopliylhmi demersamlj. — R. ailleurs qu'à Saint- Vio!
(Créchquérault) .
56 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
Urtica membranacea Poir. — Bien menacé au Guilvinec et
environs.
Humulus Lupulus L. — AC. vallées del'Odef et de VEllé!
Ficus Carica L. — Forme naine, en touffe, à feuil. petites, à
fruits petits , tardifs. Treffiagat. Me paraît
bien spontanée dans la région.
Quercus Ileœh. — Quelques beaux pieds au Menez, à Poulgui-
nan, à Lanniron, près Qulmper.
Myrica Gale L. — Par exception C. dans les marais à VE. de la
forêt de Carnoêt.
Alisma Plantago L.
^. A. lanceolatum With. — Bords vaseux des
étangs dans larégion maritime : Plovan
(Bonnemaison) ; Lesfiala. AR.
A. Damasonium L. — Prob. O.
Sagittaria sagittifolia L. — Prob. 0.
Potamogeton plantagineus Ducros. — Rugaoudal, CC. Saint-
Vio en St-J. TroUmon RR.
P. heterophyllus Schreb. — C. Steyr, le let, Odet, Elle et prob.
Isole.
P. perfoliatus L. — Ruisseau du Lendu en Ergué-Armel,
sous l'étang. M. Ménager Ta trouvé au Huel-
.gort^, le22aoùtl89.J.
P.crispush. — Rég. mar. et voisinage: Baie d'Audieme,
Pont-l'Abbc; R. à Tint. : ruisseau du Lendu
près QuiTnper.
F. densus L. — Des échantillons de l'Herbier Bonnemaison ont
été pris dans les étangs de la côte à Plovan et
à Penmarch. RR.
P. pusillus L. — C. par localités: Pont-l'Abbé, Quimper.
Zostera nana Roth. — Couvre de vastes plaines dans les baies
de Qui77iper! et de la Forest ! (Dumas), dans
la rivière de Poitt-l'Abbé et à Loctudy.
Lemna trisulca L. — Lantecoste en Fouësnant, St-Tromeur en
Guilvinec. R.
PICQUENARD. — HEEBOR. DANS LE SUD DU FINISTÈRE 57
L. polyrrMza L. — AR.
L. gibba L. — AR.
Arum moculatum L. — C. Quimper ! (Bonnemaison) et Quim-
perlé (Ch. Piedoye et moi).
OrcMs conopsea L. — AR. et rég. mar.
0. latifolia L. et 0. incarnata L. — J'ai trouvé le premier à
Benzec en Plomeur et non point VO. incarnata
qui y est indiqué par les Frères Crouan. L'un des
deux à Lestiala R.
0. bifolia L. — N'a été trouvé qu'à St-Côme en Si-Nic, par les
Frères Crouan. RR.
0. coriopJwra L. — R. Ploniocl.
0. fragrans Pollini. — C. dans les landes de Kerfuns près Plo-
ulvel et çà et là, jusqu'à Treffiagat. Voirie
N. de Plomeur.
Epipactis palustris Crantz. — C. Kerdour en Plobannalec,
La Torche en Plomeur.
Neottla ovata Rich. — Côté sud de la forêt du Lostcoat, Tré-
quéfellec, Kerm abonnée , Penhoat en Ker-
feunteun, près Kérivoal en Guengat; de
Langolen à Pont-Alluen AR.
Spiranthes œstlvalis Rich. - AC, Marais de Kérogan, C.
marais du Moulin du Pont, près Quimper;
R. Kerdour en Plobannalec, R. Kermatric
près Eilern; C. les Trois Canards en Plomo-
diern et le Ménez-Chom. AR.
Iris f'œtidissima L. — Ne s'avance guère à l'intérieur.
' Xarcls.^us pseudo-Narcissus Ij. — N'est point spontané: Le
Pérennou, entre Clohars-Carnoët et la mer.
]V. blcolor Cuvt. — S'est maintenu distinct dans notre jardin
pendant une dizaine d'années. C. talus à Ker-
mathéano en Pluguffan (mon père et moi) ;
Nénez en PlomeUn. R.
N. biflorus Curt. — Bonnemaison l'a recueilli à Penniarcli;
existe aussi au Pérennou avec d'autres
espèces introduites. •
58 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
' N. major var. obœsus est communément naturalisé.
Asparagus officinalis L.
Ç>. A. prostratus Dumt. — Iles Glénans
(Bonnemaison) où C. ; île du Loch.
Convallaria Polygonatum L. — Cambry l'a recueilli en 1794
au Coulinet, près Douarnenez qui fait suite à
la localité : falaises de Beuzec Cap de l'Herbier
Bonnemaison. RR.
Asphodelus albus Willd. — Aux îles Glénans et ailleurs , on
trouve des individus à épi rameuœ de la base
formant A. 7mmosits de Paugam (Liste des
plantes phanérogames qui croissent dans le
Finistère).
Simethis planifolia G. G. — C. Bruyères de Kernoter et Lanros
en Ergué-Armel ! (Herb. Bonnemaison). PC.
Orniihogalum umbellatw)i L. — Kémstun en Ergué-Armel et
prob. ailleurs. R.
0. divergens Bor. — Le Leurriou en Kerfeunteun R.
Allium ursinum L. — C. bois de Rosgrand, (Ch. Piédoye et
moi) ; C. bois du Duc, C. bois de Québlein, R.
ville de Quimperlé ; forêt de Carnoët ! C. val-
lée de l'O^e^ au-dessus de St-Denys I (Mon père);
C. le Pérennou ! (Paugam).
A. paniculatmn L. — Qui77ipe7% Quim^perlé. RR.
A. vineale L. — Quimper Lande vidach près Baye. R.
Colchicum autumnale L. — Kérossec en Guidel (Morbihan),
tout près de nos limites. M. Ch. Piédoye l'a
rencontré au bord de la Grand' route de Plour
gastel à Plozévet. RR.
Juncus acutus L. — Moulin à mer de Lechiagat; C. de Saint-
Tromeur à Penmarch, sur une longueur de
3 kilomètres.
/. glaucus L. — Seulement région maritime.
./. capitatus Weigel. — Bord de la Grand'route entre Plou-
gastel et Plané is. RR. à Tint.
PICQUENARD. — HERBOR. DANS LE SUD DU FINISTÈRE 59
/, obtusiflorus Ehrh. — Un échantillon de l'Herbier Bonnemai-
son est étiqueté « La Madeleine en Pen-
march » où je ne l'ai pas encore retrouvé.
C'est également dans cette localité que Bonne-
maison a trouvé Rananculus Ophioglossifo-
lius Vill.
/. pygmœus Lam. — Lande de Beuzec en Plomeicr, de Pont-
l'Abbc kPlobannalec. RR.
/. tenuis Willd., Hooker. — CC. bord des grands-chemins dans
la forêt de Canioët ! (Guiho) (Ch. Piédoye et
moi). RR.
/. Tenageia Ehrh. — Lanros près Quimper (Herb. Bonnemai-
son) ; Lande de C'uzon en Kerfeunteun. RR.
Luzula piloui Willd. — Forêt de Carnoct; AC. sud du bois du
Duc, bois de Rosgra^id prés Quimperlé: Çà et
là forêt de Coatloch , CC. Bois de Prat-au-
Roux I en Penhars (Bonnemaison). R.
L. îuaœima DC. — CC. Bois de Rosgrand (Ch. Piédoye et moi).
C. Bois de Québlein près Quimperlé, C. vallée
de VOdet, de Tréodet au Moulin à papier ; C.
falaises du Corniquel, CC. forêt du Lostcoat
en PenJiars. Bord du Sfeijr près Kérivoal.
Cyperus flaoescens L. — Le Peuple (Ch. Piédoye et moi) ; Saint-
Nicolas près Quimperlé. RR.
' C. vegetus Willd. — Est apparu en 1890, sur le délestage de
Poulguinan près Quimper. Peut se montrer
ailleurs.
Cladium Mariscus Roth. — C. Marais du Run en Treffiagat.
Rhynchospora alba Vahl. — Kerroué en Elliant; marais de
Kérogan, de Lesueven, C. Moulin du Pont en
Ergué-At'jnel; Edern; C. les Trois-Canards
en Plomodiern et le Ménez-Chom. AR.
A', fusca Rœm et Sch. — C. marais de Kérogan, AR. le Len en
Ergué-Armel RR.
Scirpus parv'ulus Rœm et Sch. — AC. Sud de Quimper!
(Lloyd); C. E. de V Etang de Pont-l'Abbé ;
rivière de Pont-l'Abbé.
60 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L'OUEST
S. lacustris L. — AC. Mais par localités.
S. triquete?' h. — C. au bord de la Laita sous Quimperlé.
S. sylvaticus L. — RR. Excepté aux environs de Châteaulin.
Carex divisa Good. — PC. Saint-Cuido, Saint-Thual, près
Loctudy.
C. divulsa Good. — RR. la Forêt à Loctudy. RR. ailleurs.
C. vulgaris Fries. — C. Marais de Langolen. C. pré à Guengat,
à Kerlestrec en BHec, à Tréquéfellec, au Leur-
riou , en Kerfeunteun, à Kérourien et Mez-
Kéréon en Er gué- Armel; Kérancolven près
Saint- Yvy; CC. Le Len en Gouësnach, Saint-
Vio en St-J. Trolimon-, Saint-Nicolas près
Quimperlé, Le Lézardeau et prob. dans beau-
coup d'autres localités.
[i. var. nigrescenshe Gall. — C. pré à Guengat,
Saint-Vio en Si-J. Trolimon. Prob. ailleurs.
Y. var. gynobasisNoh. — Tréquéfellec en Ker-
feunteun. — RR. Epi inf.pauciflore quelque-
fois filifortne, porté sur un long pédoncule
capillaire, radical.
C. stricta Good. — CC. Etang et marais du Len en Gouënach;
Saint-Vio en iSt-J. Trolimmi, Kérouse en Plo-
meur ; CC. Marais du Run en Treffiagat.
Prob. AC. dans le sud du Finistère.
C. acuta L. — Prob. entre Langolen et Pont-Alluen.
C. eœtensa Good. — C. Quimper, Ile Tudy, le Cosquer etc. AC.
'C. Honischuchiana Hoppe. — Il est inadmissible que cette
plante ne se trouve pas dans le sud du Finistère.
C. panicea L.
3. var. gynoMsis Nob. — Tréquéfellec en Kerfeun-
teun. RR.
C. sylvatica L. — C. Bois du Pérennou; Bois du Duc près
Quimperlé. R.
' C. pendulaRuds. — Forêt du Lostcoat en Penhars où il parait
naturalisé.
PICQUENARD, — HERBOK. DANS LE SUD DU FINISTÈRE 61
C. pseudo-cyperus L. — Rég. mar. : Kerléguer en Trefjlagat,
Sainf-Vio. PC.
C. glauca L.
p. var. gynobasis Nob. — Traon-Houarn, etc.. PC.
Pnnicum filiforme Kœler. — C. après la moisson dans les
champs à l'Est de Quimper.
Setaria verticilktta P. B. — La Ville-Neuve en Plomeur (De
Créchquérault), Loctudy. PC.
.S", viridis P. B. — Le Clech près Pont-Aven, Bénodet. R.
»S'. glauca P. B. — Le Moulin Vert en Penliars. RR, A retrouver
Phalaris minor Retz. — Cap Coz en Fouësnatit, Bénodet C.
pointe de Mousterlin, C. dans le Sud et l'Ouest
du canton de Pont-l'Abbé ; C. St-Jean de
Tréboul. AC.
Alopecurus agr^estis L. — Plutôt introduit que spontané.
Quimper, Loctudy, gare de Quéménéven. RR.
A. pratensis L. — Le Lézardeau près Quimperlé, chemin de
hallage de Quimper. RR, Même observation.
A. bulbosus L. — Près Sainte-Mélaire en Plobannalec. R.
Spartina stricta Roth. — CC. anse de Plonivel, CC. entre les
Iles Garo, Chevalier et Kérazan, C. rivière
de Quimper, de Lochmaria ! (Dumas) à Kéro-
gan; et Lanros! (Moysan). Prob. à l'anse du
Loch en Fouësnant et ailleurs. AC. ?
Leerzia orizoides L. — h'Odet, le Steyr, environ de Pont-
VAbbé, étang de Quimerch, V Isole, VEllé.
Prob. C.
Polypogon monspeliensis Desf. — AC. Mousterlin, C. Kerlagatu
enPenhars, aii bord du champ de tir; Guil-
vinec ! (Crouan).
P. maritimus Willd. — Coadigou en Loctudy, ])?i\\\e. de Poul-
guen en Penmarch ; CC. de Kérity à la
Chapelle de la Joie 1 (De Créchquérault) ; Le
Cqsquer! (Crouan). AR.
Gastridium. lendigerum Gaud. — Env. de Quwiperlé R.
62 SOCIÉTÉ dp:s sciences naturelles de l'ouest
Milimn effnsum. L. — RR. dans le Sud-Ouest. A l'Est : AC.
ït'orêt de Carnoët ; R. Bois de Rosgrand et
Forêt de Quimerch.
Briza média L. — Seulement dans l'O. et rég. mar. : tout le
Sud de la baie d'Audierne R.
Poa Imlbosa L. et var. rinipara auct. R.
Glyceria, spectahilis M. etK. — G. La Laita sous Quimjjerlé. RR.
Festuca arundinacea Schreb, — Coadigou en Loctudy. R.
F. rigida Kunth. — Rég. marit. R.
Brachypodium sylvaticum P. B. — CC. Env. de Loctudy ; C.
B. ]mî7iatu7}i P. B. — PC. et plutôt rég. mar.
Triticum caninum Schreb. — Indiqué à Bénodet et à Vile aux
Moutons par Bonnemaison d'après les Frères
Crouan ; à rechercher.
Equisetum arvense L. — PC. à Tint.
*£". ////or«^eKuhlns. — Aujourd'hui reconnu comme hybride des
E. arvense et limosum. Tréquéfellec en Ker-
feunteun. Je dois le nom de cette plante embar-
rassante à M. J. Foucaud qui a eu la bonté de
me prêter son savant concours dans la déter-
mination de quelques espèces critiques.
E. palustre L. — C. Sud de la baie d'Audierne.
Isoètes Hystrix Durieu. — Doit exister dans plusieurs stations
maritimes.
Lycopodium inundatum L. — Moulin du Pont en Ergué-
Armel. AR.
L. Selago L. — Les Trois-Canards en Plomodiern.
' Onoclea sensibills Pluk. — Naturalisée dans une mare du
Lostcoat en Penliars.
Ceterach officinarum Willd. — AC. de Tréquéfellec à Kerma-
honnec en Kerfeunteun ; hochmarisi, Bourg-
les-Bourgs à Quimper ; C. ou AC. à Kérangall
en Loctudy, Kérégard en Plonieur et sur les
talus du chemin de Plomeur à la Torche; Le
Guilvinec (Ménager et moi). Prob. AC.
PICQUENARD. — HERBOR. DANS LE SUD DU FINISTÈRE 63
Grammiiis leptophylla Sw. — Est C. dans un chemin creux
près Loctuchj ! (Lloyd) ; RR. Kernavrach, près
Plobannalec. R.
Polypodium vulgare L.
(3. var. auritum Kicks. — RR. Le Grand-
Go^qviQv ewSf-Evarzec (Mon père et moi).
Y. var. clnjophilum Nob. — Frondes lon-
gues, linéaires-oMongues, j^enchées, â pé-
tiole longet grêle; lobes obtus ou subobtus.
Surtout au sommet des talus à l'abri des
souches de chêne : AC. Env. de Quimper.
0. var. Requieni Desmaz., exsicc. — Forêt
du Lostcoat en Penhars. RR.
c. var, lobatiwiDC. — Forêt de C«rno(^^ PC.
Q. var. serratum Willd. DC. — Quiniperlé,
QuiTnper. AC.
PolysUchum Thelypterislloih. — N. de la forêt de Coatloch;
C. Marais du Run en Treffiagat.
P. Oreopteris DC. — N. de la forêt de Coatloch^ Toulgoat en
Penhars ; très abondant, à Kerdrein en Qué-
-niétiéven, au pied des Montagnes Noires.
Aspidium angulaire Kit.
Y- var. imbricatutn Nob. — Bo7yI supérieur
de la plupart des folioles recouvrant
une partie de la foliole voisine , port
souvent plus raide que dans le type.
Coteau de Québlein près Quimperlé, Sud
de Loctudy. PC.
Asplenium Filiœ foemina Bernh.
(3. var. ?nolle Chauv. Polypodium
Hoff. — AC.
Y. var. trifidum Chauv. Polypodium
Hoff. — Environs deQuimper. PC.
A. Adianthum-nigrmn L.
p. var, acutum Chauv. — Le Len en
Gouësnach; çà et là. R.
A. lanceolatwn Sm. — CC. partout.
^. xar.pseudo-germanicum Nob. — Petite forme
à pennules obovales , en coin à la base,
à peine dentées en-dessus : AC. Env. de Quim-
per, Montagnes-Noires, Plomeur.
64 SOCIÉTÉ DES SOIFA'OES NAL'lTIiP^LLKS DE l'oUEST
A. Ruta-nmraria L. — Qiàmper (Herb. Bonnemaison). RR.
Blechnum Spicant Roth. — Varie à feuil. fourchues, au som-
met, les stériles comme les fertiles. Les var.
latifoliimi et irregulare présentent cette
anomalie.
[â. var. Jatifolium Nob. — Lobes des feuilles
débordant les sporanges, quelquefois spathu-
lés: le lj?m Q\\ Ergué-Armel ; Gouësnach,
chemin creux de Toulgoat en PenJiars.
Y. var. irregulare Nob.— Lobes irrégulièrement
incisés-crépus : le Drennec en CloJiars Fouês-
nant ; moulin du Pont près Saint-Evarzec
Scolopendriam officinale L.
H. var. farcahim Nob. — (Comprend
les var. bifidurn et onultifiduni
Chauv.). — Çà et là. Quimper Loc-
tudy. Etang du Bue.
Dans cette dernière localité croit la
forme à lobes du sommet de la fronde
très nombreux ; ce n'est point tout à
fait la var. dœdalea.
Pteris aqiiilina L.
^. var. ligulata Bréb. — C.
7. var. undulata Bréb. — Env. de Quimper. PC.
Obs. — J'ai déjà publié dans le Bulletin de la Société des
sciences naturelles de l'Ouest, 1891, p. 2 et 3, des listes
de cryptogames cellulaires peu répandues rencontrées par moi
dans le sud du Finistère.
Voici quelques nouvelles localités :
Sphagmmi rigidum Schp. — Marais de Kermatric en Edern.
S. sedoïdes Brid. — Même localité 1 Je l'ai revu auMénez-chom.
Splachnwn amiyuHaceum L. — Marais de Kermatric en Ederti ;
lesTrois-Canards,enPto;>^ocî^er^; revu au Ménez-Chom.
LeptodonSmithiiMohr.—Loctudy, parc de la Forêt surœsculus.
Halurus eqioisetifoliits Grif. — Anse de la Torche.
Callithamnion tetricum Dillw. — Même localité.
Delesseria alata Huds. — Même localité; Loctudy.
Riccasolia herbacea Huds. — AC. Env. de Quimper.
Phijscia ftavicans Swartz.— AC. même à Tint.; forêt de Coatlocli.
Quimper, le 26 septembre 1891.
3ull. Soc. Se. Nat. Ouest.
Note de M. Ch. Ménier
T. II, PI. IV
AMANITE PHALLOÏDE {Amanita phalloïdes Fr.)
Note de M. Ch. Ménier
Bull. Soc. Se. Nat. Ouest.
T. II, PI. V
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9
(2J
LEPIOTA HELVEOLA (Bres)
DEUX CAS D'EMPOISONNEMENT
PAR LES CHAMPIGNONS DANS L'OUEST DE LA FRANCE
par M. Ch. MÉNIER
Les cas d'empoisonnement par les champignons sont rares
heurensement dans nos départements de l'Ouest, cependant il
vient de s'en produire deux à peu de jours d'intervalle en
novembre 1891, l'un à Nantes par Y Amanite phalloïde^ l'autre
en Vendée par le Lepiota helveola Bres. J'ai pensé être utile
aux lecteurs du Bulletin et aux mycologues en réunissant ici
les détails relatifs à ces empoisonnements.
1° Empoisonnement par l'Amanite phalloïde (Amanita
phalloides Fr.).
Le samedi 7 novembre M, A, patron boulanger à Nantes,
achète un lot de champignons à un sieur F. marchand
ambulant qui en faisait habituellement le commerce dans le
quartier. Le sieur F. allait les récolter lui-même à la campa-
gne et affirmait d'ailleurs qu'il les connaissait parfaitement.
M. A. n'ayant pas le temps de s'en occuper, les porte chez les
époux S. tenant un café dans le voisinage. C'est là qu'ils sont
nettoyés et épluchés.
Le dimanche matin la factrice du boulanger leur fait subir
une cuisson préalable à l'eau bouillante et après avoir rejeté
cette eau de première cuisson, elle les prépare comme à l'ordi-
naire. Vers huit heures du matin le boulanger et son ouvrier font
leur repas du plat tout entier.
Le reste de la journée se passe sans incident; les premiers
symptômes d'empoisonnement se produisent seulement dans la
soirée vers huit heures, c'est-à-dire environ 12 heures après
l'ingestion des champignons.
5
66 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
M. le D"" Lacambre qui a donné ses soins au boulanger a bien
voulu me communiquer sur ce premier malade l'observation
suivante :
« Le Dimanche 8 novembre je suis appelé vers 9 h. 30 du soir
» pour donner des soins à M, A. patron boulanger âgé de 30 ans
» qui vient d'être pris subitement de violentes douleurs d'en-
» trailles accompagnées de vomissements. Il était cà jouer aux
» cartes chez des voisins lorsque ces symptômes se produisirent
» vers 8 h. 30. J'assiste à la continuation des vomissements»
» porracés au début, puis aqueux, le liquide ressemble assez
» à de l'eau ou auraient bouilli des pois. Comme on avait jeté
» immédiatement dans les lieux d'aisance les premières matières
» vomies je n'ai pu observer le moindre débris de champignons.
» La peau est d'une moiteur froide, sauf le front qui est
» brûlant (congestionné par les efforts du vomissement) ; les
» extrémités sont glacées. Le malheureux se tord sous la
» souffrance.
» Je prescris une potion de Rivière à alterner avec une potion
» au chloroforme et à la liqueur d'Hoffmann, comme boisson,
» du grog glacé ; en outre, sinapisation générale au moyen du
» papier moutarde et enveloppement dans une couverture de
» laine chauffée. En me retirant, je prescris une purgation
» saline (eau d'Hunyadi-Janos) pour le lendemain matin.
» Le lendemain lundi, je trouve M. A. à peu près dans le
» même état que la veille sauf qu'il souffre un peu moins. Le
» pouls qui était petit et misérable la veille au soir, s'est un
» peu relevé. Mais, outre les vomissements qui avaient conti-
» nué une partie de la nuit, un autre symptôme s'était produit
» vers 11 h. du soir, une diarrhée colliquative riziforme. La
» purgation n'avait pas été donnée, par crainte, je la fais prendre
» immédiatement ; continuation de la potion chloroformée ;
» Champagne frappé, lait et grog glacés.
» Vers 11 h. les vomissements cessent pour ne plus reparaître,
» la diarrhée continue jusque vers 1 h. de l'après-midi.
» A midi, l'état me parait assez satisfaisant, le malade a sa
» pleine connaissance, jurant que, de sa vie, il ne goûterait aux
» champignons; la chaleur est un peu revenue.
CH. MÉNIER. — EMPOISONNEMENT PAR LES CHAMPIGNONS 67
» Vers 2 h. survient un nouveau symptôme ; on vient
» me prévenir que le malade est pris de convulsions. A mon
» arrivée vers 3 h. 30, j'assiste, en effet, à une convulsion
» éclamptiforme (mouvements saccadés de la face et de la
» bouche, la tête convulsée du côté gauche) qui dure cinq à six
» minutes. Vingt minutes après il en a une seconde, devant
» moi, de même durée. On me dit que c'est la sixième depuis
» deux heures.
» La face est vultueuse, violacée ; la peau baignée de sueur. Je
» pratique des injections sous-cutanées d'éther. Le malade
» ayant les dents serrées et ne pouvant rien prendre, j'envoie
» chercher du chloroforme pour lui en faire inhaler au besoin.
» Mais, ayant attendu vingt minutes, les convulsions ne se
» reproduisent pas. Dès ce moment je porte un pronostic
» promptement fatal. En effet le malade tombe dans une sorte
» de coma d'où il ne sort que pour pousser quelques gémisse-
» ments. Il a pourtant quelques lueurs d'intelligence jusqu'à
» six heures. A ce moment la connaissance disparait com-
» plètement.
» Enfin il succombe vers huit heures du soir.
» Le corps est profondément émacié, la peau marbrée de lar-
» ges lignes bleuâtres.
» Le poison a mis 48 heures à peine à accomplir son œuvre.
» En somme, ce cas d'empoisonnement me rappelle absolu-
» ment les symptômes cholériques que j'ai observés lors de
» l'épidémie qui a sévi à Nantes il y a quelques années.
» Pour expliquer les effets quasi-foudroyants du poison
» fongique il faut tenir compte, sans doute, des antécédents
» morbides de M. A. qui avait eu une fièvre typhoïde grave l'été
» dernier, et qui était en outre tuberculeux et alcoolique et ce
» jour là avait arrosé un peu copieusement le plat de champi-
» gnons dont il a été la victime. »
Autopsie. — L'autopsie pratiquée par M. le D^" Ollive méde-
cin légiste a donné les résultats suivants :
« Rien d'anormal dans la bouche, le pharynx ni l'œsophage.
» L'estomac renferme 150 grammes environ de caillots de lait,
68 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
» et une petite quantité de liquide jaunâtre. Au niveau de la
» grande courbure, près du pylore existe une suffusion hémorrha-
» gique ayant les dimensions d'une pièce de cinq francs. Nulle
» part on ne trouve d'ulcération. L'intestin ne renferme qu'un
» peu de liquide jaunâtre. Aucune lésion de la muqueuse. Le
» foie est volumineux, en dégénérescence graisseuse complète.
» La rate est normale. Les reins sont très congestionnés. La
» vessie est vide.
» Les poumons présentent les lésions suivantes : le gauche est
» adhérent dans presque toute son étendue à la paroi thoracique,
» on y trouve des lésions de tuberculose très avancée. Au som-
» met plusieurs petites cavernes ayant le volume d'une noisette ;
» dans les lobes une infiltration arrivée par places à la période
» de ramollissement. Le droit présente au sommet un noyau
» tuberculeux. Le cœur est normal, les cavités droites sont rem-
» plies de caillots de l'agonie.
» Le cerveau est congestionné et présente une coloration
» rouge cerise.
» Aucune des lésions que nous avons constatées ne pourrait
» entraîner la mort dans les conditions où nous savons qu'elle
» s'est produite. L'altération profonde du poumon gauche, l'état
» graisseux du foie mettaient certainement le sieur A. dans des
» conditions de résistance moindre.
» En résumé, on ne trouve à l'autopsie aucune lésion caracté-
» ristique. »
M. le Dr Claverie a bien voulu me fournir l'observation
suivante sur le deuxième malade :
« J'ai eu l'occasion de soigner du 8 au 21 novembre un
» sieur X. âgé de 55 ans qui avait été empoisonné par les cham-
» pignons. Il en avait mangé dans un repas qui avait eu lieu à
» huit heures du matin le Dimanche 8 novembre.
» Dans l'après-midi il éprouve beaucoup de malaise, mais
» comme il est coutumier de ce malaise tous les matins, en
» raison d'une gastrite très prononcée, il ne veut pas y prendre
» garde à ce moment là, le rapportant à la même cause. Pour le
» dissiper, il se jette sur son lit, en attendant huit heures du
CH. MÉNIER. — EMPOISONNEMENT PAR LES CHAMPIGNONS 69
» soir, heure à laquelle il doit reprendre son travail habituel.
» Mais alors le malaise s'accentue : X. marche comme un homme
)) ivre; il éprouve des vertiges, tremble et titube. 11 est obligé de
» se recoucher. Il ne se doute pas encore qu'il est empoisonné ;
» un vomissement survient; le malade ne se trouve pourtant
» pas soulagé; force lui est de réfléchir aux champignons man-
» gés le matin.
» Appelé, je reconnais qu'il est, en efl"et, empoisonné.
» L'anxiété est extrême, le pouls irrégulier, dépressible ; des
» sueurs froides inondent le corps du patient. Je lui administre
» une masse d'huile en attendant un éméto-cathartique. Cette
» médication amène des évacuations alvines et des vomisements
» abondants.
» Le malade passe la nuit en proie aux symptômes précédents
» et de plus à des syncopes ; il continue d'absorber du lait et de
» l'huile d'olive en quantité.
» Lundi 9. — Le matin, de bonne heure, je retrouve X. dans
» ce mauvais état. Il se plaint de crampes dans tous les membres
» et d'un froid glacial; il présente des fourmillements aux
» extrémités et là aussi de la cyanose. Je le fais frictionner à
» sec énergiquement par tout le corps et chauffer avec force
» boules d'eau chaude. Il absorde rapidement à faibles doses
» répétéesjusqu'à effet, de la caféine et de la strychnine, et dès
» que la vitalité reparait sur la fin de la matinée, je prescris
» un deuxième éméto-cathartique. J'ordonne de continuer
» toute la journée les frictions à très fréquentes reprises,
» l'ingestion de l'huile d'olive en abondance, la caféine à
» forte dose.
» Le soir les crampes seules persistent; le pouls est rede-
» venu régulier ; la chaleur revient aux membres.
» Mardi 10. — Le malade présente le même état que dans la
» soirée du 9.
» Les jours suivants, 11 12 et 13, les crampes deviennent de
» moinsen moinsdouloureuses; le samedi 14 elles disparaissent.
» Le malade est délabré, mais paraît hors de danger. Quand je
» le laisse le 21 novembre, il éprouve une grande faiblesse des
70 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L OUEST
» jambes ; l'appétît tarde encore à revenir. Je le considère
» néanmoins comme guéri. »
Aussitôt que j'eus connaissance de cet empoisonnement par
la voie des journaux, je me préoccupai de constater l'espèce de
champignons qui avait pu le produire et en raison de la violence
des accidents je songeai immédiatement à une amanite véné-
neuse.
Mon premier soin fut de rechercher dans les restes de cuisine
où avaient été jetées les épluchures si je ne retrouverais pas
quelques débris caractéristiques; mais ils avaient été mêlés avec
du fumier d'écurie au fond d'un jardin et avaient séjourné dans
ce milieu pendant quelques jours déjà, exposés à des pluies
abondantes et aux autres causes de détérioration. Je ne pus en
retirer que quelques fragments du pied d'un cèpe comestible et
une pellicule d'un jaune ochracé qui me parut appartenir au
chapeau de la fausse boule de neige (Psalliota arvensis var.
xanthoderma G. Gen.).
Quant aux époux S. chez qui les champignons incriminés ont
été nettoyés, ils connaissent peu ces végétaux, mais plusieurs
leur ont paru suspects et ils ne purent s'empêcher d'en faire
l'observation en présence du vendeur « Ce qui nous a frappé,
me disent-ils, c'est leur peau luisante, plombée. » M'»" S. qui
les a vus dans le jour a remarqué en outre que le chapeau pré-
sentait une teinte jaune et que les feuillets étaient blancs. Ces
renseignements bien qu'insuffisants me permettent néanmoins
de soupçonner l'Amanite phalloïde que je sais exister dans
toutes les localités où le vendeur a fait sa récolte. Je ne puis
d'ailleurs espérer aucun renseignement précis de ce dernier qui
vient d'être écroué à la maison d'arrêt sous l'inculpation d'ho-
micide par imprudence.
D'autre part l'autopsie du sieur A. à laquelle j'ai assisté, n'a
rien fait découvrir quant à la nature du champignon ainsi qu'en
témoigne le rapport de M. le professeur Ollive délégué à cet
effet. Je recherchai inutilement au microscope des traces de
tissu ou de spores dans le lait coagulé et la pulpe de l'estomac
et des intestins.
CH. MÉNIER. — EMPOISONNEMENT PAR LES CHAMPIGNONS 71
C'est alors que M. le juge d'instruction en me confiant le man-
dat de déterminer l'espèce de champignon qui avait causé la
mort du sieur A. et en mettant l'inculpé à ma disposition me
donna le moyen de poursuivre plus utilement mes recherches.
Je me fis accompagner par F. dans les localités ou il avait
recueilli les champignons vendus à M. A. en le priant de m'en
montrer de semblables. Au sortir de Nantes par la route de
Vannes, F. me conduisit successivement sous les sapins de la
Magnolière, de la Bouvardière et dans la propriété de Bagatelle
où les champignons étaient abondants. Il recueillit devant moi
les espèces suivantes : le cèpe comestible (Boletus edulis Bull.),
le champignon rose (Psalliofa compesfris L.), le « blanc » que
je reconnus pour YAgaricus xanthodermus G. Gen. et le
Colhjbia laccata Scop. qu'il confond avec le mousseron {Maras-
7nius oreades Boit.) champignon bien connu qu'on desséche et
qu'on vend dans les magasins d'épicerie à Nantes. Pour lui,
comme pour beaucoup de personnes peu versées dans la connais-
sance des champignons, toutes les espèces aux couleurs brillantes
ou de formes s'éloignant du type du champignon de couche,
comme la fausse orange, le tricholome nu, le lactaire délicieux
etc, sont confondues dans une même réprobation et réputées
vénéneuses.
Je crus devoir appeler son attention sur l'Amanite phalloïde
que nous avons rencontrée dans les trois localités parcourues.
F. s'est montré pour cette espèce aussi hésitant qu'il était
affirmatif pour les autres, brisant en plusieurs morceaux les
échantillons que je lui présentais sans se résoudre à formuler un
avis sur ses propriétés alimentaires on nuisibles. C'était pour
lui « une sorte de champignon blanc » Il me déclara cependant
qu'il ne le récoltait pas.
Je fis néanmoins provision de cette Amanite vénéneuse et la
communiquai au retour aux époux S. qui m'affirmèrent l'un et
l'autre qu'il existait trois à quatre champignons semblables dans
le lot vendu au boulanger. Il ne me paraît pas douteux que
l'empoisonnement a été occasionné par l'Amanite phalloïde.
En présence des accidents constatés, il ne m'est pas venu un
seul instant à l'esprit l'idée d'incriminer la fausse boule de
72 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
neige que F. vendait souvent et que quelques auteurs consi-
dèrent comme un champignon suspect.
D'après G. Genevier ^ qui le premier a appelé l'attention sur
cette variété « cette plante ne doit être employée comme aliment
» qu'avec la plus grande réserve, elle est d'une digestion difficile
» et peu agréable au goût. Certaines personnes, il est vrai, en
» font usage impunément, mais elle occasionne fréquemment
» des indigestions. »
Je l'ai expérimentée moi-même avec plusieurs convives sans
lui faire subir la décoction préalable à l'eau et elle a été déclarée
détestable. Je pourrais cependant citer des personnes qui la
mangent sans en être incommodées et la trouvent encore préfé-
rable à d'autres Psalliotes réputées comestibles telles que le
« gros pied » Psalliota Bernardii Q. de nos pâturages salés.
D'autre part, si on rapproche les accidents observés des symptô-
mes relatés dans les empoisonnements par les champignons on
trouve tous les caractères de l'intoxication par les amanites
vénéneuses.
Les premiers symptômes apparaissent en général assez tardi-
vement et d'une façon brusque. Chez A. ils surviennent au
milieu d'une partie de cartes après douze heures, et presque au
môme moment son ouvrier fait prévenir qu'il ne peut reprendre
son travail habituel de nuit.
Les symptômes peuvent être rapportés à deux ordres de
phénomènes ainsi que la bien établi M. le D^ L. Pianchon '^ ;
phénomènes gastro-intestinaux et phénomènes nerveux, avec une
grande variation dans leur nature et leur ordre d'apparition.
Chez A., ce sont les phénomènes gastro-intestinaux qui marquent
le début des accidents, d'abord les vomissements, puis trois
heures après la diarrhée. Ces phénomènes diminuent d'intensité,
une période de mieux survient qui peut faire croire à laguérison,
lorsque les phénomènes nerveux apparaissent sous forme de
1. — Bull. Soc. bot. Fr. t. xxiii. 876.
2. Louis Pi-A.NCHON : Les champignons comestibles cl vénéneux de la région de
Montpellier et des Cévennes au point de vue économique et médical.
CH. MÉNIER. — EMPOISONNEMENT PAR LES CHAMPIGNONS 73
convulsions avec une intensité l'emarquable et amènent la mort
après quelques heures.
Chez le second malade le début des accidents s'annonce par
des troubles nerveux, vertiges, tremblements, titubations, puis
surviennent les vomissements et bientôt des crampes doulou-
reuses qui persistent pendant cinq jours et laissent au malade
une fois guéri, une grande faiblesse pendant un temps assez
long. Les troubles nerveux les plus graves de tous, n'ont pas
présenté dans ce dernier cas la même intensité que dans le
premier. On chercherait, sans doute, inutilement à expliquer
ces différences qui se montrent dans les empoisonnements par
les champignons. La quantité de poison ingérée qui peut varier
d'un convive à l'autre lorsqu'il y a, comme ici, mélange de
bons et de mauvais champignons peut bien être invoquée, mais
on a signalé aussi des cas où certaines personnes semblent
avoir joui d'une sorte d'immunité contre l'intoxication fongique ' .
La conclusion à tirer de ce qui précède pour le public amateur
de champignons, c'est qu'il ne faut accepter comme alimen-
taires que des champignons reconnus tels par des personnes
présentant des garanties suffisantes de savoir.
Dans les grandes villes les inspecteurs des marchés sont
ordinairement chargés dejeur vérification, mais cet utile contrôle
n'atteint que les champignons apportés au marché ; beaucoup
n'arrivent pas jusque là et sont vendus sans aucune garantie
pour l'acheteur. Les règlements administratifs se trouvent ainsi
fréquemment violés. Et puis, en dehors des personnes qui en
font le commerce, il y a toute la catégorie des amateurs d'occa-
sion pour qui la récolte d'un plat de champignons à la campagne
est une bonne fortune. C'est parmi ces derniers que se produi-
sent le plus souvent les accidents. Malgré toutes les recomman-
dations il y aura toujours des imprudents.
Aussi tous les auteurs qui ont écrit sur les champignons
comestibles et vénéneux ont-ils insisté sur la nécessité d'en
1. D'' Louis Planchon : Sur un cas d'empoisonnement par VAnianita citrina
Pers. (Bull. Soc, myc. France 1891).
74 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L'oUEST
vulgariser la connaissance. Dans ce but de nombreux et excel-
lents traités sur les champignons ont été mis à la portée du public
dans ces dernières années. Mais, cet enseignement par les livres
est insuffisant et demanderait a être complété par quelques
courses à la campagne bornées à la récolte des espèces comesti-
tibles et nuisibles. C'est seulement sur le terrain qu'on peut
prendre une bonne idée de l'espèce fongique en la voyant à divers
degrés de développement et sous ses formes parfois si variables.
Aujourd'hui, cet enseignement assez négligé est possible presque
partout. En particulier, les herborisations des Facultés et Ecoles
de médecine et de pharmacie qui n'ont lieu généralement que
pendant l'été et en vue de la récolte des phanérogames pourraient
être complétées par quelques excursions faites dès la rentrée des
écoles, en novembre ; à cette époque on fait encore d'abondantes
récoltes fongiques. Les Ecoles normales d'instituteurs me sem-
blent également désignées pour donner cet enseignement à leurs
élèves.
De nombreux médecins, pharmaciens et instituteurs trouve-
raient ainsi à la campagne l'occasion d'occuper agréablement
quelques loisirs et d'être utiles à leurs concitoyens en empêchant
les terribles accidents qui se reproduisent chaque année.
Je crois utile en terminant de donner une description de
l'Amanite phalloïde et une planche qui la représente à divers
états d'après des échantillons récoltés aux environs de Nantes.
Amanita phalloides Fr.
Syn : Fungus phalloides sordide virescens Vaill. t. 14, fig. 5.
Agaricus buWosus Bull. pi. 2. — Amanita viridis Pers. —
Amanita virescens Quel. fl. myc.
Noms français: Agaric bulbeux (BuUiard, Roques, Ch. coin,
et vén. t. 23, 1 et 2). — Oronge ciguë jaunâtre, (Paulet, Icon.
Ch. 1. 155). — L'Oronge verte (Rich. et Roz, Ch. com. et vén.).
Amanite bulbeuse, (Bernard, Ch. la Rochelle). Amanite phal-
loïde, (Costantin et Dufour, N"e Fl. Ch.).
Description. — Chapeau sphérique, puis campanr.IÔ. à la fin
étalé, toujours obtus, visqueux par l'humidité, luisant par un
CH. MÉNIER. — EMPOISONNEMENT PAR LES CHAMPIGNONS 75
temps sec, à marge lisse. La couleur varie du blanc au jaune,
jaune vert, vert olive ou olive avec des fibrilles plus foncées très
fines surtout vers le sommet qui est ordinairement plus coloré
que les bords. Diam. : 8 à 12 cent.
Pied plein, puis un peu creux au sommet, élancé, renflé en
un bulbe à la base, glabre ou légèrement floconneux par places,
blanc teinté de jaune ou de vert.
Anneau supère, membraneux, large, retombant.
Volve ample, dépassant le bulbe et laissant quelquefois un ou
deux larges lambeaux blancs sur la pellicule du chapeau.
Feuillets libres, arrondis, ventrus, inégaux, serrés, présentant
un léger reflet verdâtre.
Spores subsphériques ou largement ovales: (9- 11 X7-8jx),
apiculées, blanches.
Chair blanche, insipide ; odeur vireuse faible.
Cette belle mais dangereuse Amanite se rencontre depuis le
commencement de l'été jusqu'à la fin de l'automne dans nos
taillis et futaies de chênes et sous les sapins plantés dans les
parcs.
Elle est certainement très répandue dans tout l'Ouest de la
France ; voici les localitésoù j'ai constaté sa présence :
Loire-Inférieure. — Parc des Dervallières à la Contrie; allées
de la Magnolière, de la Bouvardière, Bagatelle en Saint-Her-
blain ; la Houssinière près Nantes ; bois de Barbe-bleue à la Jon-
nelière ; parcs du Plessis-Tison et du Grand-Blottreau près
Nantes ; Bois-Briand en Sainte-Luce ; le Cellier ; parc de Mau-
breuil en Carquefou ; la Maillardière en Vertou ; forêt de Touf-
fou ; Saint-Aignan ; le Petit-Bois ; Bois Chollet ; Bouaye ; petit
bois de la Riie entre la Plaine et la Pointe de Saint-Gildas ;
parc de Saint-Brevin l'Océan, sous des bouleaux et des aulnes.
Vendée. — Ile de Noirmoutiers : CC. en novembre 1891, dans
la propriété du Sableau et au bois de la Chaise, sous les yeuses.
2° Empoisonnement par le Lepiota helveola Bres.
Le 26 octobre 1891 , un cas d'empoisonnement par les cham-
pignons s'était produit à la Gaubretière, canton de Mortagne-
76 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
sur-Sèvre (Vendée). Je n'en eus connaissance que le 7 novembre
par les journaux et dès le lendemain je me rendais dans cette
commune.
Voici ce que j'appris de la bouche des deux personnes survi-
vantes qui ont bien voulu me fournir avec la meilleure grâce
tous les renseignements que je leur ai demandés et qu'ils m'au-
torisent à faire connaître dans le but d'être utiles aux personnes
qui récoltent des champignons. ^
Le Dimanche 26 octobre, M. Raineau menuisier, son beau-
frère Retailleau et le jeune fils de ce dernier âgé de 5 ans,
recueillaient des champignons dans un champ de genêt. Leur
récolte se composait de 3 potirons (Lepiota procera) (champi-
gnons très recherchés dans le pays et qu'ils connaissent très
bien), et d'autres plus petits, abondants dans l'endroit, qu'ils
considéraient comme « une sorte de mousseron. » De ces derniers
ils avaient pu ramasser environ une centaine.
Ces champignons avaient été lavés à l'eau froide le soir même
de la récolte, mis à égoutter pendant la nuit et préparés le lende-
main pour le repas de onze heures. Trois personnes en mangè-
rent, les époux Raineau et leur neveu qui avait pris part à la
cueillette. Ils les trouvèrent bons, mais malgré cela tous les trois
furent malades, les deux adultes guérirent, l'enfant mourut 5
jours après.
1" Le jeune Retailleau enfant de 5 ans, d'une constitution
délicate, paraît-il, n'avait mangé qu'une petite quantité de cham-
pignons (environ une cuillerée) ; après le déjeuner il va à l'école
comme à l'ordinaire mais à son retour, vers 5 heures, il est pris
de vomissement et de diarrhée. Dans la nuit du lundi au mardi,
les vomissements continuent, le médecin est seulement consulté
le mardi vers midi. Le traitement consiste en un purgatif et une
mixture calmante. L'état du petit malade semble se maintenir
1. On pourrait s'étonner avec juste raison de ne pas voir intervenir dans cette
relation le médecin qui a soigné les malades. Comme je n'ai pu obtenir d'être
reçu par lui le jour de ma visite à la Gaubretière et que d'autre part une lettre
est restée sans réponse, je considère ce silence comme équivalent a u.i letus de
donner aucune indication.
CH. MENIEH. — EMPOISONNEMENT PAR LES CHAMPIGNONS //
sans aggravation les jours suivants, mais dans la nuit du jeudi
au vendredi, survient une agitation extrême, des convulsions,
l'enfant cherche à se précipiter hors du lit. Enfin vers une heure
il tombe dans un état de prostration qui se termine vers 5 heures
du matin par la mort.
2° M. Raineau âgé de 33 ans, de bonne constitution, a mangé
dit-il, les trois-quarts du plat de champignons et a pu vaquer à
ses occupations ordinaires le reste de la journée sans ressentir
aucun malaise. Il est pris de vomissements et de diarrhée dans
la nuit à 2 heures du matin. Les selles sont fétides, (odeur de
potiron pourri). Toute la journée du mardi, les accidents conti-
nuent, mais dans la nuit du mardi au mercredi d'autres symp-
tômes apparaissent ; le malade éprouve une sensation de froid,
des crampes dans tous les membres et une très grande sensibi-
lité dans la région du ventre et de l'aine. Le traitement institué
est le même que pour le précédent. Dans la nuit du vendredi au
samedi les selles apparaissent sanguinolentes, mais un mieux
se manifeste dès le samedi. Le malade commence à prendre
quelques aliments. La convalescence est assez longue et huit
jours après il éprouve une grande lassitude à m'accompagner au
lieu de la récolte, c'est-à-dire à moins d'un kilomètre de sa
maison.
3° M'^" Raineau, âgée de 30 ans et d'excellente constitution,
a absorbé plus de champignons que l'enfant mais beaucoup
moins que son mari (3 ou 4 cuillerées environ) . Elle est prise de
vomissement et de diarrhée dans la nuit, un quart d'heure après
son mari. Pour tout traitement elle s'administre dans la journée
du mardi, à diverses reprises, un litre et demi de café noir que
son estomac rejette presque aussitôt. Ces symptômes continuent
encore toute la nuit suivante mais dans la journée du mercredi
elle se trouve beaucoup mieux. Lorsque je la vis la guérison
était complète.
Je priai Raineau et son beau-frère de vouloir bien me con-
duire dans le champ en question, le seul qu'ils eussent visité ce
jour là, espérant que malgré les gelées des jours précédents il
resterait peut-être quelques champignons semblables puisque
l'espèce s'était montrée si abondante. La constatation en valait
78 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'oUEST
la peine, car j'avais songé d'abord à une amanite vénéneuse,
mais on n'en trouve pas dans les champs de genêt.
Nous retrouvons l'espèce récoltée le 26 octobre précédent ;
beaucoup d'échantillons sont altérés par la gelée, j'en recueille
cependant en état suffisant pour les étudier et faire dessiner la
planche qui accompagne cette note.
Je fus surpris de reconnaître une petite Lépiote de la section
des Clypeolariœ que je rapportai à Lepiota helveola Bres. ^
Le champignon avait été reconnu de suite par les deux beaux-
frères, il le fut encore à notre retour à la maison par M™^ Rai-
neau qui avait bien examiné les champignons puisqu'elle en
avait coupé les pieds un à un, essayant de les tordre et cherchant
dans ce caractère un indice de leur bonne qualité. De plus, les
trois personnes présentes m'affirmèrent qu'en dehors des trois
potirons tous les autres champignons étaient semblables à ceux
qu'on venait de rapporter. Il semble d'ailleurs impossible qu'on
puisse confondre une espèce d'aussi petite taille à chapeau
pelucheux et brunâtre avec une amanite vénéneuse. Il ne peut
donc y avoir de doute sur le champignon qui a causé l'empoi-
sonnement de la Gaubretière.
On peut se demander, il est vrai, si les champignons n'avaient
pas subi un commencement de décomposition dans la nuit et
s'il ne s'était pas produit une de ces substances toxiques connues
sous le nom de ptomaïnes par lesquelles on a cherché à expli-
quer des accidents occasionnés par des champignons reconnus
inoffensifs habituellement. C'est, dans le cas de la Gaubretière,
une hypothèse qui semble peu justifiée par le fait qu'ils n'avaient
aucune odeur désagréable et qu'on les trouva excellents. Elle
me vient toutefois à l'esprit parce qu'il n'y a pas d'exemple de
Lépiote ayant produit, que je sache, des accidents aussi graves.
Je ne parle pas ici des grandes espèces de la section Procerœ
ayant pour type le potiron et dont tout le monde s'accorde à
reconnaître les qualités alimentaires, mais de quelques espèces
négligées par les amateurs de champignons, en général plus
1. M. Bouclier à qui je l'ai envoyée n'a pas hésité à confirmer ma détermination.
CH. MÉNIEK. — EMPOISONNEMENT PAR LES CHAMPIGNONS 79
petites, et sur les propriétés desquelles les auteurs n'ont jamais
été d'accord.
Parmi ces espèces, vénéneuses pour quelques-uns, douteuses
ou suspectes pour d'autres, on peut citer : La fausse coulemelle
(L. clypeolaria Bull.) dont l'odeur et la saveur sont un peu
nauséeuses. Paulet en a fait manger à des chiens chez qui elle
a occasionné des vomissements. Léveillé parait la regarder
comme un poison. Elle est seulement suspecte pour MM, Richon
et Roze, tandis que M. le D"" Quélet la déclare comestible. Sont
encore considérés comme suspects : L. Badhami Bk. et Br. —
L. granulosa var. carcharias. — L. aspera et sa var. hispida
Lasch. — L cristata Alb. et Schw. Cette dernière espèce a été
mangée, mais son odeur la fait surtout considérer comme dou-
teuse. En résumé on ne connaît pas de faits assez précis qui
permettent de se prononcer d'une façon certaine sur les pro-
priétés de ces espèces de Lépiotes.
Cette absence de faits tient à ce qu'on néglige de récolter pour
la table des champignons d'aussi petite taille et que d'ailleurs il
est rare de les trouver en quantité assez considérable pour en
composer tout un plat.
Dans l'empoisonnement de la Gaubretière, leLepiota helveola
qui est très voisin et de L. clypeolaria et de L. cristata a été
ingéré en quantité suffisante pour amener des effets certains. Il
est vraisemblable qu'on obtiendrait des résultats analogues avec
les autres espèces précitées et douteuses dans les mêmes condi-
tions.
En résumé, des faits qui précèdent on peut tirer les conclu-
sions suivantes :
1° Le Lepiota helveola Bres. doit être considéré comme une
espèce vénéneuse.
2° Les accidents observés ont beaucoup de ressemblance avec
ceux de l'empoisonnement par les amanites mais leur gravité
paraît moindre.
Il serait intéressant de tenter avec cette espèce et ses voisines
des expériences sur des chiens, le moment avancé de la saison
ne m'a pas permis de le faire. Je me borne à signaler le fait à
80 SOCIÉTÉ ])ES SCIENCES NATURELLES DE l'oUEST
l'attention des mycologues. Nos connaissances sur les propriétés
de beaucoup de champignons sont encore imparfaites ; c'est en
réunissant un grand nombre de faits aussi circonstanciés que
possible qu'on arrivera à dégager la vérité.
Voici les caractères de cette Lépiote :
Lepiota helveola Bres. F. Trid.
Chapeau peu charnu, convexe puis étalé, un peu mamelonné,
finement écailleux ou pelucheux, brun chocolat ou rouge brique.
Diamètre 2,5 à 3<^n\ Stipe grêle, fistuleux, fibrilleux, de la cou-
leur du chapeau. Anneau très fugace, souvent furfuracé.
Lamelles serrées, ventrues, blanchâtres. Chair blanche rougis-
sant par la dessication, inodore, aigrette (D'' Quélet). Spores
ovales, pruniformes, (8X5iJ. ). Habitat. — Vendée: la Gaubre-
tière. — Ile de Noirmoutiers, au Sableau, sous les pins.
CATALOGUE
DES
HÉMIPTÈRES
(HÉTÉROPTÈRES, HOMOPTÈRES, PSYLLIDES)
RECUEILLIS
Dans la département de la Loire-Inférieure
par l'abbé J. DOMINIQUE
AVANT-PROPOS
Nous avons publié naguère dans les annales de la Société
académique de Nantes (premier semestre 1890), une liste
d'hémiptères capturés dans le département de la Loire-Infé-
rieure. Les exemplaires de cet opuscule ayant été rapidement
épuisés et de nouvelles recherches personnelles, aidées du
concours dévoué de zélés collaborateurs, ayant notablement
accru le nombre des espèces, variétés et localités à signaler,
nous avons cru opportun d'offrir aux naturalistes qu'intéresse
l'attrayante étude des hémiptères une nouvelle énumération
plus complète, accompagnée de notes et observations nouvelles.
Nous oserons, cette fois, lui imposer le titre de Catalogue, non
sans toutefois reconnaître que nous laissons à l'avenir le soin
d'en combler les inévitables lacunes.
Aucun naturaliste avant nous n'a eu l'inspiration de faire
l'inventaire des richesses hémiptérologiques que présente ce
département dont le territoire offre les conditions biologiques
les plus variées à l'évolution de la vie animale. C'est donc un
champ vierge de toute culture dans lequel nous avons essayé de
tracer les premiers sillons. Si nous n'avons point de devancier,
nous espérons que les successeurs ne nous feront point défaut.
Grâce au zèle de M. le docteur Bureau, directeur du Muséum
de Nantes, cet établissement, où l'entomologie régionale était à
6
82 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
peine représentée, offrira bientôt aux studieux des collections
d'insectes de tous les ordres, capturés dans le département.
Pour ce qui concerne les hémiptères, l'éminent directeur a fait
au présent Catalogue l'honneur de le choisir pour établir dans
les vitrines du Muséum la collection régionale de ces insectes.
Parmi nos collaborateurs, que nous unissons tous dans notre
reconnaissance, nous citerons, pour la région maritime si riche
en curieux hémiptères, si remarquable par sa faune toute méri-
dionale, M. le docteur Marmottan, hôte de l'une de nos plages
durant la belle saison. Ce savant naturaliste a bien voulu enri-
chir notre Catalogue du résultat de ses chasses.
M, l'abbé d'Antessanty, auteur du plus récent des huit cata-
logues départementaux d'hémiptères que possède la France,^ a
recueilli, sur le littoral de la baie deBourgneuf, de rares et inté-
ressantes espèces , dont deux — Rhyparochromus mixtus
Horvath et Notochilus Noviburgensis d'Antessanty — étaient
nouvelles pour la science entomologique.
MM. Piel de Churcheville, jeunes collègues pleins de zèle pour
l'étude des insectes, nous ont communiqué le résultat de leurs
chasses souvent heureuses et les notes consciencieuses qu'ils
ont prises sur l'habitat de leurs captures et la saison de leur
maturité. Le concours qu'ils ont bien voulu nous donner nous a
été des plus précieux pour le présent travail.
Nous avons aussi puisé dans les notes publiées — Revue d'En-
tomologie, Tome IV, 1885, pages 188-197, — par M. Albert
Fauvel, le savant directeur de cette feuille scientifique, sur le
1. Ces Catalogues sont :
Catalogue des hémiptères de la Moselle, par M. Bellevoye, 1886.
Catalogue des hémiptères de l'Yonne, Ytar M. le docteur Populus. 1874 et 1880.
Catalogue des hémiptères du Nord, par M. Lethierry, 1869 et 1874.
Catalogue des hémiptères d'Alsace et de Lorraine, par MM. Puton et Rei-
ber, 1876 et 1880.
Catalogue des hémiptères de la Seine-Inférieure, par M. Bucaille 1887.
Catalogue des hémiptères de la Somme, par M. Michel Dubois 1888.
Ca ta log ne des hé m ip tères de la Loire-In férieure, pa r M . l'abbé Dominique, 1890.
Catalogue des hémiptères, hétéroptéres de l'Aube, par M. l'abbé d'Antes-
santy, 1891.
.T. DOMINIQUE. — HÉMIPTÈRES 83
résultat de l'excursion faite par lui et plusieurs de ses collègues,
qui sont aussi les nôtres, aux alentours du lac de Grand-Lieu et
sur le littoral de la baie de Bourgneuf : région qu'il appelle
avec gaieté la terre promise des grenouilles et des moulins à
vent.
Toutes nos espèces difficiles ont été soumises à des maîtres
de la science des hémiptères, tels que M. le D"" Puton et M.
Lethierry. Nous leur renouvelons ici l'expression de toute notre
reconnaissance pour la bienveillance dont ils ont bien voulu
nous honorer et pour l'intérêt qu'ils ont porté à nos recherches.
Nous avons cru devoir nous renfermer strictement dans les
limites du département qui fait le sujet de cette étude., Nous
aurions pu assurément grossir le nombre des hémiptères de
notre Catalogue, en signalant bien des espèces prises dans les
départements limitrophes et qui vraisemblablement se rencon-
treront dans le nôtre. Quelque large que soit en général l'aire de
difïusion des espèces dans l'ordre des hémiptères, la science ne
peut se contenter d'une probabilité éventuelle. Elle ne se doit
baser que sur des faits.
Tout en nous bornant ainsi rigoureusement au territoire
administratif du département dont Nantes est le chef-lieu, nous
y avons constaté l'existence de 525 espèces réparties comme
l'indique le tableau ci-joint entre les diverses familles de l'ordre.
Les localités qui ne sont suivies d'aucun nom de personne
sont celles où nous avons nous-même opéré les captures. Dans
le cas contraire , nous avons nommé soigneusement, après
chaque lieu, le collaborateur à qui la capture est due.
Dans ce Catalogue, comme dans la liste précédente, nous
avons fidèlement suivi l'ordre du Catalogue Puton (1S86), et
marqué d'un astérisque les espèces réputées méridionales.
J. D.
Nantes, 1" janvier 1892.
84 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
I. HETER.OF»TEI=t.A. Latr.
Section I. GEOGORIS^ Latr.
l-^e Famille. — PENTATOMIDES
CORIMELiENA Wlllte
C. scarabseoides L. — Clisson, PC. Bords du Cens, sous
la mousse, en hiver {Piel de C.)
ODONTOscELis Lapovte
O. lulifjinosa L. — Dans le sable ou la terre, sous les
pierres. Pornic. R. Un exemplaire pris en juillet, à Bouaye
{Piel de C.)
O. dorsalis Frt&r. — Falaises sablonneuses. Pornic. RR.
EURYGASTER LapOVte
E. maiira L. — Nantes, Pornic, Saint-Père-en-Retz . Surtout
dans les champs cultivés. PC.
E. hottentota H. S. — Dunes du littoral, AC. — Nantes,
en hiver, sous la mousse. PC.
— Var. nigra Fahr. — Même habitat, mêlé au type.
GRAPHosoMA LapoHe
G. lineatum L. — Sur les ombellifères, surtout Daucus
Carota, tout l'été. Nantes, Clisson, Orvault, Pornic.
poDOPS Laporte
P. inimcta FaW. — La Bernerie (Z)"" Marmoitan) .
cYDNus Fahr.
C. flavicornis Fahr. — Sables et lieux secs du littoral.
Pornic, le Pouliguen. R.
— Var. fiiscipes M. R. — La Bernerie {D^ Marmottan) .
oEOTOMUs Mls.etRey.
G. puiictulatus Conta. — Un exemplaire de Couëron, pris
en juin {Piel de C .)
J. DOMINIQUE. — _ HÉMIPTÈRES 85
BRACHYPELTA^m. SeVV .
B. aterrima i^cer.ç^. — Dunes et falaises du littoral. Por-
nic, Mesquer, le Pouliguen . AR .
SEHiRus Ani. Serv.
S. affinis //. S. — Dunes du littoral. Le Pouliguen. R.
S. lucluosus Mis. et Rey . — RR. La Bernerie {D'^ Mar-
mottan) .
S. (lubius iS^co^;. — Lieux secs. Souvent à la racine des
plantes. Nantes, Pornic PC. La Bernerie (P«e^ rfe C), avec le
suivant.
— Var. nielanopterus JI. S. — Dunes du littoral. R.
S. biguttatiis L. — Nantes. PC.
GNATHOCONUS Fleb .
G. albomarginatus G'ceje. — Falaises maritimes; Por-
nic. R.
OCHETOSTETHUS Fïeb.
' O . naiiiis //. S. — Pornic, le Pouliguen, vallée de la Sèvre.
Nous avons trouvé à Clisson, sous une pierre, au sommet d'un
coteau dominant la Sèvre, une nombreuse famille de ce Penta-
tomide réputé maritime. Les immatures étaient d'un rouge vif
passant au jaune chez les sujets plus avancés en âge {Cydnus
cinnamomeus Garb.), puis au brun et enfin au noir de poix,
couleur normale de l'insecte adulte. R. Forêt de Toulfou, en
novembre, dans les détritus {Piel de C .)
MENACCARus A^Ti. et Serv .
"M. arenicola Sclioltz. — La Bernerie Z>f Marmottan) .
sciocoRis Fall.
" S . macrocephalus Fleh. —hsiBernerie {D' Marmottan).
* S . ïissus Mis et Rey. — La Bernerie (i)'" Marmottan) .
S. terreus Schrank. — Falaises du littoral; souvent
enterré au pied des herbes ou caché dans les mousses comme
toutes les espèces de ce genre. Pornic, tout l'été. R.
8b SOCIETE DES SCIENCES NATURELLES DE L OUEST
DYRODERES Spifl.
'D. marf|iiiatiis Fabr. — Sur les haies, sur les hautes
herbes. Nantes, Riaillé, Pornic, Clisson. R. Basse-(jrOulaine, le
1er juin (^pi(yi rie C.)
.ELiA Fab7\
JE>. acuminatii L. — AC. surtout sur les genêts, tout l'été.
Nantes, Clisson, Pornic. AC.
JE, . rosti'ata BjJi. — Môme habitat. , mais plus rare. Pornic .
NEOTIGLOSSA CurfiS
N. inflexa Wolf. — La Bernerie (Dr Marmottan) .
N. leporina //. S. — Dans la mousse, en novembre, à la
lisière de la forêt de Touffou (Piel de C.) RR.
EusARCORis Hahn.
'E. inconspicuus H. S. — En fauchant, sur les pelouses
ensoleillées. Pornic, juillet-août. R.
PERiBALus Mis. et Rey.
P. veriialis. Wolff. — Sur les aunes; la Haye-Fouassière,
en août. R. (Piel de C .)
CARPOCORis Kolen.
C. l'iiscispiiiims /?o/i. — AC. sur les hautes herbes, de juin
à septembre. Hiverne sous les feuilles mortes. Pornic, Mesquer.
*C. lynx Fahr. — Machecoul (Z)'' Marmottan) . RR.
C. haccariim L. — CC. tout l'été, sur les arbres, les haies.
PALOMENA Muls. et Rcy .
P. viridissima Pw/«. — Un seul exemplaire de Pornic,
pris en septembre, sur une haie .
P. prasina Fall. — CC. toute l'année et partout.
— Var. subrubescens Gorslii. — Avec le type, mais
moins commun.
piEZODORus Fiel) .
P. incarnatus Germ. — C. sur les haies, tout l'été.
— Var. alliaceus Germ. — Mêlée au type presque partout,
elle le remplace dans la région maritime.
J. DOMINIQUE. — HÉMIPTÈRES 87
RHAPHIGASTER LapoHe
R. fjrisea Faljr. — CC. partout. Cet insecte passe l'hiver.
On le voit se réchauffer au soleil, le long des murs, dans les
belles journées de cette saison.
TROPicoRis Hahn.
T. rufipes L. — Nantes, Clisson, la Montagne (Ifi'p P.
Leroy). R. Août-septembre. — Dans le centre de la France, à
Néris-les-Bains (Allier), nous avons trouvé cet insecte tellement
commun en septembre dans les parcs plantés d'ormes et de
tilleuls, que les grilles de fer en étaient littéralement revêtues.
MM. Piel de Churche ville en ont capturé à Nantes, en juillet,
une variété remarquable, d'un bronzé foncé luisant métallique.
Les cuisses sont concolores aux cories . {Leur collection) .
HOLCOGASTER FiCh .
'H. fibulata Germ. — Un seul exemplaire pris au sommet
d'un sapin dans la forêt de Touffou, auBignon. Octobre. {Piel
de C.)
EURYDEMA LapoHe
E . oriiatiim L. — CC. toute l'année sur diverses crucifères,
dans les jardins.
— Var. pectorale Fiel). — Vit mêlé au type, mais moins
commun .
' E. cognatiim Fiel). — Sables maritimes, sur les crucifères.
E. oleraceuin L. — Mêmes mœurs que E. ornatum, mais
plus répandu dans la campagne et bien moins commun.
piCROMERus Am. et Serv.
P. bideiis L. — AC. sur les chênes, tout l'été.
ARMA Hahn.
A. custos Fabr. — Clisson, en battant les chênes. R.
poDisus Herr. Sch.
P. luridus Fabr. — R. Orvault, Pornic. Juillet-septembre.
b» SOCIETE DES SCIENCES NATURELLES DE L OUEST
ziCRONA Ani.etServ.
7i. Ciiii'uleaL. — RR. Quelques exemplaires pris dans la
région des marais, à la Haye-Fouassière (de l'hle).
ELASMOSTETHUS Fiel).
E. interstinctus L. — Un seul exemplaire pris en battant
les saules autour d'un pré marécageux, en août. La Haie-
Fouassière. [Piel de C.)
2"'c Famille. — COREIDES
PHYLLOMORPHA LapoHe
p. laciniata Wlll. — Un seul exemplaire pris en septembre
dans Idi^ polders de Bourgneuf (d'Anfessanty).
CENTROCORIS A'ol.
'C varleyatus KoL — La Bernerie (B'^ Marniottan) .
SPATHOCERA Steïn.
s. Dalmanni Sdilll. — AC. région maritime. R. à l'inté-
rieur.
S. lobata H. S. — RR. Pornic, en été.
ENOPLOPS Ani. et Serv.
E. scaplia F«/jr. —PC. Pornic, Gorges; sur les haies, les
hautes herbes. Juin-septembre. C. dans le^ 2)olders de Bour-
gneuf, sous les pierres. (Pie/, de C.)
SYROMASTES Latf'.
S. inarcjiiiatiis L. — CC. toute la belle saison, sur les
haies, les taillis, les hautes herbes.
verlusia Spin.
V. rlioinbeaL. — CC. prairies, lieux incultes. Juin-octobre.
'V. sulcicoriiis Fabr. — même habitat, mais rare.
Nantes. Pornic.
J. DOMINIQUE. — HÉMIPTÈRES 89
GONocERus Latr.
G. venator Fabr.~Yl. Pornic, Sairit-Sébastien-lez-Nantes,
en été.
— Var. acutaiiguliis Put. — Avec le type, mais RR.
PSEUDOPHL.EUS Bum? .
p. Fallenii Schlll. — RR. dans les lieux herbeux, sur les
dunes et les falaises. Pornic. Aoùt-septenibre.
'P. Waltlii //. S. — Même habitat. Quelques exemplaires.
BATHYSOLEN FieJ).
B. nubilus Fall. — AC. sur le littoral. RR. à l'intérieur.
En août, nous l'avons pris en grand nombre à Pornic, sur les
murs des maisons.
CEIIALEPTUS Costa.
G. lividus Stcin. — RR. Pornic, Clisson. Lieux ensoleillés.
*C. gracilicoriiis //. S. — R. mêmes lieux; Saint-Iirevin.
(iV7"« P. Leroy) .
BOTHROSTETHUS Flcl) .
'13. annulipes Conta. — Un seul individu pris à Pornic,
en août.
coREus Fahr.
C. deiiticulatus Scop. — CC. tout l'été. Haies, prairies
sèches, surtout dans la région maritime.
STROBILOÏOMA Fiel) .
'S. typhaîcornis Falir. — Littoral de la baie de Bour-
gneuf.
MICRELYTRA Loporte .
'M. fossularum Rossi. — Forme brachyptère : AC. par
localités. Pornic, Nantes, vallée de la Sèvre, Couëron, le Pouli-
guen. Forme macroptère: RR. Pornic; Nantes, fossés près le
Croissant ; cette forme se; prend avec la brachyptère, à lu lin de
l'été, dans les lieux herbeux, sur les coteaux boisés, les falaises
maritimes. Nous l'avons ('ai)turé sur les murailles, dans les rues
de Nantes et de Pornic.
90 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
CAMPTOPUS Am. etServ.
' C lateralis Germ. — Un individu pris à Nantes, sur un
mur, en octobre.
ALYDus Fabr .
A. calcaratus L. — C. dans les lieux secset arides. Nantes,
Orvault, Clisson, la Haye-Fouassière, Mesquer. Juillet-octobre.
STENOCEPHALUS Ltttr.
S. agilis Scoj). — AC. Pornic, le Pouliguen, Clisson. Mai-
octobre. Sur l'Euphorbe, bord de la Chézine, à la mi-juin {Piel
de C.)
S. médius Mais, et Rey. — Environs de Nantes . RR. Juin-
septembre. .
S. iieglectus H. S. — Sur les Euphorbes. Nantes, Pornic,
en été. PC.
THERAPH A A miJOt .
T. Hyosciami Z/. — AC. toute la belle saison. Nantes,
Clisson; Bourgneuf (P/e^ c/e C), en octobre.
coRizus Fall.
G. crassicornis L. — C. en été dans les lieux secs, CC.
landes de Touflfou (Piel de C), en automne.
Var. abutil on i?055L — Le Pouliguen, sables maritimes ;
Touiïou (Piel de C.) R.
'C. hyaliiius Fabr. — PC. lieux secs, landes, coteaux
arides. Pornic, Saint-Herblain. Juin-octobre.
C. maculatus Fieb. — Mêmes lieux, en été. AC. Pornic,
Clisson.
C capitatiis Fahr. — Environs de Pornic, en été. PC.
C. paruiiipunctatus Schill. — C. Saint-Père-en-Retz ,
Pornic, garennes de Clisson.
G. riifus ScMll. — PC. Mesquer, baiedeBourgneuf; landes
et bruyères autour de la forêt de Touflfou, en octobre {Piel deC.)
G. tiçirinus ScMll. — La Bernerie (Z)'' Marmottan) .
ciiOROsoMA Curtis
G. SchilliïKji Schml . — Dunes du littoral, sur les grami-
nées, de juillet à septembre. La Bernerie, le Pouliguen.
J, DOMINIQUE. — HÉMIPTÈRES 91
S^e Famille. - BERYTIDES
NEiDES Latr.
*N. aduiiciis Fiel). — Environs de Nantes, en septembre.
RR.
N. tipularius Z/. — PC. Nantes, Pornic, à la fin de l'été,
sur les herbes, le long des haies, au bord des taillis. Touffou
dans les détritus, en novembre. {Piel de C .)
BERYTUS Fabr.
'B. Iiirticornis Brullé. — AC. par localités dans les lieux
herbeux, à la lin de l'été. Nantes, Saint-Père-en-Retz, Pornic.
B. clavipes Fabr. — La Bernerie, forme macroptère (Z)""
Marmottan.) RR.
B. miiior ZT. S. — AC. sur les herbes, en été. La forme
macroptère {B . cognatus Fieb . ) a été capturée par nous en
septembre, à Clisson.
B, inoiitivagus Fieb. — Pornic, en août. RR.
B. geniculatus Horv. — Un seul individu pris à Clisson,
en septembre.
B. Signoreti. Fieb — Littoral de labaiedeBourgneuf. RR.
METACANTHUS COStCl
M. elecjans Cm^tis. — La Bernerie (B^' Marmottan) . RR.
4'"e Famille. — LYG.EIDES
LYG.Eus Fabr.
L. equestris L. — AC. par localités. Le Croisic, Nantes,
Vertou. Septembre-octobre. Affectionne les fleurs de Colchicum
autumnale.
L. saxatilis Scop. — PC. Nantes, lieux secs, à la lin de l'été.
'L. apiianiis liossi. — Région maritime. R.
L. punctatogiittatiis Fabr. — AC. tout l'été. Nantes,
Pornic, Clisson, Saint-Herblain.
92 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
LYGyEOSOMA Spin.
L. reticulatuiii H. S. — C. tout l'été sur le littoral de la
baie de Bourgneuf. On le trouve surtout dans la terre sablon-
neuse des falaises, sur les touffes de Spergula marina Roth . ,
en compagnie d'un petit Rostrifère qui y abonde: Sybinia
arenariœ Steph. Dans l'intérieur, il a été pris seulement aux
environs de la forêt de Touffou, en octobre [Piel de C.)
AROCATUS Spin .
A. Rseselii Schum. — RR. Saint-Sébastien-lès-Nantes;
Pont-du-Cens (Piel de C), sous la mousse, en février.
NYSIUS Bail.
N. Thymi ]Volf. — AC. Nantes; Pornic, jardin de Retz,
sur le Tbym cultivé; C. en août-septembre.
N. Senecioiiis Schill. — C. région maritime. Abonde à
Pornic dans les lieux cultivés. Il offre dans ces localités une
variété à antennes entièrement testacées. AR. à l'intérieur. Dans
les vignes, aux environs de la Haie-Fouassière, nous l'avons
trouvé par milliers, en juillet, accouplé sur les fleurs d' Anthé-
mis cotula L., qui en étaient littéralement couvertes.
N. Ericse Schill. — Pornic, la Bernerie (i)"" Marmottan).
CYMUS Halin.
C. melanocephalus F/eô. — Région maritime, des deux
côtés de la Loire, sur les plantes basses, dans les lieux secs. PC.
C. claviculiis Fall. — CC. région maritime. AR. à l'inté-
rieur. Mêmes mœurs que le précédent.
ISCHNORHYNCHUS Fiel).
I. Resedai Panz. — Environs de Nantes. R.
'I. geminatus i^/e^. — C. sur les bruyères, autour de la
forêt de Touffou {Piel de C.) La Bernerie {D' Marmottan) . R.
HENESTARIS Spin.
H. laticeps Curtis. — AC. sur le littoral, dans les endroits
sablonneux et ensoleillés. Juin-octobre. Landes aux abords
de la forêt de Touffou, en août (Piel de C.)
J. DOMINIQUE. — HÉMIPTÈRES 93
H. lialopliilus Horv. — Mêmes mœurs et habitat que
H. laticeps mais beaucoup plus rare. Le nom de halophilus a
la priorité sur celui de geocoriceps (ïkwi.
GEOComs Fall.
'G. erythrocephaliis Lep. — La Bernerie (/)■■ Mar-
7nottan) .
G . siculiis Fleh . — Pornic, plage de Port-main, en la Plaine
(d'Antessanty). Cet insecte dont les allures vives et saccadées
rappellent singulièrement celles des NotiopMlus , afifectionne
l'abri des plantes maritimes croissant sur les dunes et les fa-
laises.
HETEROGASTER ScMll.
'H. affinis H. S. — Nantes, en août. RR.
' H . Arteniisise Schill. — La Haye-Fouassière, enaoùt. RR.
H . Urticîe Fabr . — CC. toute l'année, surtout les orties.
PLATYPLAX Fieb.
P. Salvise ScMll. — La Bernerie, en ]mi\ {D^ Marmottan).
RR.
MIGROPLAX Fiel).
'M. albofasciata Costa. — AC. par localités. Nous l'avons
prise en grand nombre, avec l'espèce suivante, au mois de
septembre, dans un champ de chaume, près de Pornic.
METOPOPLAX P'iel).
'M. ditomoïdes Costa. — Se trouve en familles nom-
breuses sous les plantes traînantes qui croissent sur les vases
desséchées de l'arrière port à Pornic, en compagnie de Pies/na
quadrata et de NaMs major. Dans les chaudes journées d'août,
il n'est pas rare de rencontrer cet insecte sur les murailles exté-
rieures des maisons de cette ville, cherchant l'ombre et le frais.
RR. à l'intérieur. Un exemplaire de Nantes, dans notre col-
lection.
MACROPLAX Fieb.
'M. fasciata //. >S. — Un exemiJlaire pris dans la mousse
en novembre, aux abords de la forêt deTouffou {Piel de C .)
94 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'oUEST
PLocioMERus Say.
p. fracticollis SchUl. — Bords du lac de Grand-lieu, en été
(Z)'' M«r;;io/^rtn). La Chappelle-sur-Elrdre, sous la mousse, en
février (Piel de C .)
RHYPAROCHROMUS CurtlS
R. prretextatus If. S. — Région .maritime. R. à l'inté-
rieur; Saint-Herblain.
R. dilatatus ff. S. — Région maritime; Pornic. PC.
Touffou dans les détritus, en novembre (Piel de C .)
R. chiragra Fab?^. — Pornic et le littoral, dans les lieux
secs et sablonneux. PC.
— Var. sabulicola Thoms. — Riaillé, Clisson. AR. Touf-
fou, dans les détritus, en novembre (Piel de C .)
R. mixtus. Horvath. — Sp. nova. — Dunes de Pormain,
près Sainte-Marie-de-Pornic, en Septembre. Une seule ^^o (d'An-
tessanty). — Revue d'Entomologie, VI, 1887, p. 254.
piEzoscELis Fieb.
P. stapliylinus Ranib. Dunes de Bourgneuf (d'Antes-
santy). RR.
TROPiSTETHus Fieh .
T. liolosericeus Scholtz . — C. toute l'année, dans la
mousse humide. Nantes, Clisson, Pornic.
PTEROTMETus ^^;i. et Sevv .
P. stîiphylinoïdes i3t</v7i. — AR. dans la mousse et les
détritus végétaux. Saint-Herblain, Clisson, Pornic ; le Bignon
(Piel de C .)
iscHNOCORis Fieb.
I . hemipteriis ScMll. — Clisson, Pornic. Dans la mousse. R.
I. aiidustulus BoJi. — Bruyères de la forêt de Touffou, au
Bignon, en octobre et novembre (Piel de C.)
MACRODEMA Fieb.
M. micropterum Curt. — LaBernerie (Z)"" Marmottan).
piONOSOMUs Fieb.
P. varius Molf. — RR. Plage de la Bernerie, sous les
plantes maritimes arénicoles (d'Antessanty).
J. DOMINIQUE. — HÉMIPTÈRES 95
PLiNTHisus Fieh.
P. brevipeniiis Latr. — CC. dans les mousses humides.
Brachyptère. Nantes, Clisson, Pornic. La Chapelle-sur-Erdre,
en février {Piel de C .)
LASiosoMus Fieb.
L. enervis //. .S. — La Bernerie {D^ Marmottan) .
AGOMPUS Fiel).
A. riifipes Wolf. — Région maritime, AC. — Nantes, R.
{Piel de C.) Antennes entièrement testacées.
STYGNUS Fiel).
S. rusticus Fall. — Type brachyptère. Nantes; Pornic,
falaises sablonneuses. R.
— Var. incanus Fiel). — Macroptère. Pornic, RR.
S. pedestris Fall. — Sur les bruyères, landes de Touffou
[Piel de C.)RR.
S. arenariiis Hah. — C. région maritime. R. à l'intérieur.
PERITRECHUS Fiel).
P. geniciilatus Hah. — La Bernerie (/)"■ Marmottan).
Touffou, dans les détritus en novembre {Piel de C .)
P. gracilicornis Puton. — C. dans tout le département.
P. nubilus Fall. — Nantes, Pornic. PC. Forêt de Touffou,
sous les détritus en novembre .
P. luniger Scliill. — C. de Nantes à la mer.
TRAPEZONOTUS Fiel).
T. dispar*SMZ. — PC. Nantes et l'intérieur du départe-
ment .
T. Ullricliii Fiel). — Région maritime, PC. Souvent
enterré à la racine des plantes, dans les lieux secs, comme le
précédent.
CALYPTONOTUS DOUQI. et SCOtt .
C. RolandriLm. — AC. Nantes et le littoral. La tache
jaune de la membrane disparaît habituellement par la dessica-
tion.
96 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'oUEST
APHANUS Laporte.
A. Lynceus Fabr. — Région maritime. Forêt de Touffoiu
en novembre, sous la mousse {Piel de C). R.
A. quadratus Fabr. — Le Pouliguen, Pornic, Le Bignon.
AC.
A. pedestris Panzer. — La Bernerie {D^ Marmottan).
ToufFou, en novembre {Plel de C .)
A. vulgaris Schill. — Autour de Nantes. PC.
A. Piiii Lin. — Nantes, R. Un exemplaire francbement
rouge, pris en mars, sous un fagot d'ajoncs.
BEOSus Amyot, Serv.
B. luscus Fab. — Type AC. à l'intérieur. C. sur le littoral,
souvent enterré .
— Var. spliragniidium Fiel). — Pornic, R.
EMBLETHIS Fieh .
E. Verbasci iS'M^ — C. surtout région maritime. Souvent
le long des murs, à l'ombre, en été .
DRYMus Fieh .
D. sylvaticiis Fabr. — Saint-Père-en-Retz, bords de la
Loire. AC.
SCOLOPESTETHUS Fiel).
s. pictiis Schill. — Se trouve, comme ses congénères, en
battant les fagots en hiver, ou dans les détritus végétaux.
Nantes, Pornic. C.
S. decoratus Halin. — Nantes, Batz. PC.
S. affinis Schill. — Le plus commun du genre. CC. bra-
chyptère; R. macroptère.
NOTocHiLus Fieh.
N. coiitractus //. .S. — AC. à l'intérieur. CC. sur le lit-
toral .
N. obscurior Reij. 1888. — Environs de Nantes, en août.
Polders deBourgneuf {Piel de C.) RR.
N. Noviburfjensis d'Antess. — Sp. nova. Polders de
Bourgneuf, en septembre (d'Aniessanty).
J. DOMINIQUE. — HÉMIPTÈRES 97
PYRRHOCORIS Fall .
P. apterus Lin. — CC. partout. Pullule à Nantes, en
été, sur le tronc des arbres des promenades. Ordinairement bra-
chyptère.
5rae Famille. — TINGIDIDES
piESMA Lep . et Serv .
P. quadrsiia F ieb. — AC. Région maritime. Vit en nom-
breuses familles à Pornic, sur les vases desséchées de l'arrière-
port, sous les Chenopodium et Atriplex rampants . Les indivi-
dus blanc-jaunâtre sont probablement immatures. Les adultes
offrent de nombreuses variétés de coloration. Le prothorax
reste ordinairement plus foncé que les hémélytres qui sont
blanches, testacées, rouge-brique, tachées ou non de noirâtre.
Polders de Bourgneuf (Piel de C.)
P. capitata Wolf. — AC. Environs de Nantes, vallée de la
Sèvre. Se prend en fauchant sur les prés secs, pelouses, en été.
P. maculata Lap. — Comme le précédent et avec lui.
Macroptère à la Bernerie {P. Laportei i''ïe&.), Ancenis {Piel de C.)
SERENTHIA Spitl.
S. laeta Fall. — La Bernerie {D^ Marmottan).
S. femoralis Thms., var. confusa Put. — Pords du lac
de Grand-Lieu {D^ Marmottan) .
ORTHOSTIRA Fiel),
O. parxula. Fall. —Nantes, la Bevnerie {D^ Marmottan) .
La Chapelle-sur-Erdre, sous la mousse, en hiver, macroptère
{Piel deC.)
DiCTYONOTA CurtiS.
D. crassicornis i^«^Z. — La Bernerie {D^ Marmottan).
Un exemplaire des environs de Nantes, offrant une variété à
marges plus larges, plus aréolées que dans le type. {Collection
Piel de C.)
1
98 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'oUEST
DEREPHYSIA Spîn.
D. foliacea Fait. — Prise en grand nombre, à Pornic, au
mois d'août, sur les lierres d'un vieux mur. Aussi aux alentours
de Nantes, mais isolément.
GALEATUS CuH .
G. maculatus H. S. — Bourgneuf, en septembre. Un
seul individu {cl' Antessanty) .
TiNGis Fàbr.
T. Piri Fabr. — AC. Nantes, Clisson, Pornic. Vit au dé-
pens de la feuille du poirier, auquel il peut nuire par son
nombre .
MONANTHiA Lep. et Sevv.
M. CarduijL. — Nantes, Saint-Herblain, Pornic. Sur di-
verses carduacées, en été. L'biver, dans la mousse. PC.
M. auriciilata Co.s^«. — R. Saint-Père-en-Retz, Clisson,
Vertou, en été.
M. Costa ta i'^rtôr. — Un individu pris à Nantes, en avril,
sur un mur, et un second, en août, à la Billardière en Vertou .
M. Eryngii L«^r. — AC. région maritime, sur les Enjn-
gi'um.
M . quadrimaculata M olff. — Environs de Nantes {Piel
de C.) RR.
M. dumetorum H. S. — C. sur les haies. Nantes, vallée
de la Sèvre .
M. Humuli Fabr. — Bords du lac de Grand-lieu (Z)'' Mar-
mottan) . Environs de Nantes, la Chapelle-sur-Erdre, dans la
mousse, en hiver {Piel de C.)
7rae Famille. - ARADIDES
(Point de captures dans la 6-° Famille : PHYMATIDES)
ARADUS Latr.
A. depressus F^&r. — Un individu pris à Pornic, en
août, SU]' une planche posée à terre . Un autre de Nantes, en juin .
J, DOMINIQUE. — HÉMIPTÈRES 99
8me Famille. — HEBRIDES
HEBRUS Curtis.
H. piisillus Fall. — Lac de Grand-Lieu (D' Marmot tan) .
9™« Famille. - HYDR0MÉTRIDE8
AEPOPHiLus Signoret 1879.
A. Boiinairei Signoret. — Ce curieux hémiptère marin a
été trouvé pour la première fois, sur le continent, par feu
M. Prié, du Pouliguen, sur la côte voisine de ce port. Il vit sous
les pierres à demi enfoncées dans le sable vaseux et dans les fis-
sures des roches baignées par le flot. M. le D"" Maisonneuve,
professeur aux Facultés libres d'Angers, nous l'a envoyé de
Belle-lle-en-Mer, où il l'a capturé. M. E. Hervé l'a pris aux en-
virons de Morlaix (Finistère) . Signalons, parmi les caractères
principaux de ce singulier insecte, l'absence d'ocelles et la forme
fragiforme ou multiglobuleuse de ses yeux. Il paraît n'arriver à
l'état parfait qu'à la fin de l'automne.
HYDROMETRA Latr.
H. stagnorum L. — Mares et étangs CC. Mature en avril-
mai .
VELIA Latr.
*V. rivuloruni Fabr. — Un seul individu macroptère pris
à Pornic, en août, sous une pierre, dans un lieu sec et élevé. Un
autre dans la collection Citertie, au Muséum de Nantes, sans
désignation de localité.
V. currens Fahr. — Etangs et surtout eaux courantes.
Passe l'été à l'état larvaire; devient insecte parfait avant l'hiver
et s'accouple au premier printemps .
GERRis Fabr.
G. najas De G^eer. — CC. toute l'année, étangs, canaux,
eaux tranquilles. Brachyptère.
100 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'oUEST
G. thoracica Schum. — Fossés, dans les polders de Bour-
gneuf ; en avril (Piel de C .)
G. gibbifera Schum. — Mares salées à Pornic (Z)'' Puton);
la Bernerie (/>'' Mannottan) ; mares d'eau douce à Nantes, Saint-
Père-en-Retz.
G. aspera jP<;e&. — RR. Etang dans les dunes de Bour-
gnQvd{Plel de C .)
G. lacustris Lin. — CC. Eaux dormantes. Ordinairement
macroptère.
G. argentata Schum. — Lac de Grand-Lieu, en juin
{D^ Puton) ; la Bernerie (Z)"" Marmottcin) .
10"!'' Famille. — REDUVIDES
PLOIARIA SCOp.
P. vagabonda Lin. —Nantes, Clisson, Pornic, en battant
divers arbrisseaux. AC. Eté et automne.
— Var. pilosa Fieh. — Mêlée au type.
P . culiciformis De Geer . — La Bernerie (Z)'' Marmottan) .
cerascopus Heineh.
*C. domesticus Scoi?- — Chaque année à mon retour de
vacances, à la fin de septembre, je trouve un individu de cette
curieuse espèce, presque à la même place, sur la muraille de
l'escalier intérieur de ma maison. RR.
reduvius Fcibr .
R. personatus Lm. — R. Saint-Herblain {De Wouîlt).
Nantes, sur un mur (Piel de C.)
pirates Serv.
*P. hybridus Scoj). — AC. Région maritime. R. à l'inté-
rieur. Souvent sous les pierres.
i
J. DOMINIQUE. — HÉMIPTÈRES 101
CORANUS Curtis
'C. segyptius F<2&r. — Littoral de l'Océan. AC. Pornic;
Bourgneuf {Piel de C); Saint-Brevin {M^^^ P. Leroy).
C. subapterus De Geer. — La Bernerie (/)■" Marmottan) .
PROSTEMMA LapoHe
P. guttula Falir. — PC. et surtout région maritime.
Ordinairement brachyptère. Un exemplaire macroptère se trouve
dans la collection Citerne, au Muséum de Nantes, sans localité.
*P. sangiiineum Rossi. — RR. Bourgneuî (cl' Antessanty)^
{D^ Marmottan) .
NABIS Latr.
N. brevipennis ^«/wi. — CC. tout l'été, sur les buissons,
surtout sur les cliênes. Brachyptère.
N. lativentris 5o/i. — CC. brachyptère. R. macroptère.
Pornic ; la Bernerie (Z)'" Marmottan) .
N. ïna]or Costa. — AC. et toujours macroptère. Pornic,
vases salées ; Clisson ; la Bernerie (B^ Marmottan) .
N . férus Lin. — CC. tout l'été dans les lieux herbeux.
N. rugosus L/n. — AR. Clisson, prairies, lieux incultes
en été .
N . ericetoruin Scholtz. — Environs de Vertou, en aoùt.R.
N . brevis Scholtz. — Vallée de la Sèvre, Clisson, Gorges. R.
ll'ae Famille. — SALDIDES
SALDA Fahr.
S. saltatoria Lin. — La Bernerie (/>'" Marmottan). Nantes
{Piel de C.) PC.
S. pallipes Fabr. — RR. Le Croisic. {De Wouilt). Les
Moutiers (Z)'" Marmottan) .
— Var. pilosella Tlioms. — La Bernerie {D^ Marmottan) .
— Var. arenicola*Sc7io^^^.^ La Bernerie {D^ Marmottan).
S. Coksii Cif.rt. — Nantes. R.
— Var. geminata Co.sta. — Environs de Clisson. RR.
102 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
S. cincta //. S. — Le Pouliguen {De Wouilt). Rezé, en
août. PC.
LEPTOPUS Latr.
L. boopis Fonrcr. — Un exemplaire pris à Pornic, en
août, sous une planche posée à terre.
l'2'"e Famille. - CIMICIDES
ciMEX Lin.
C. lectularius L«/i. — Trop commun dans les habitations
des villes, en été.
lyctocopjs Hcûin.
L. campestris Fabr. — CC. partout, surtout dans les dé-
tritus végétaux. Il abonde sous les algues rejetées par le flot, sur
la plage de Portmain, près de Sainte-Marie-de-Pornic.
piezostethus Fieh.
P. cursitans Fall. — Pornic, brachyptère. Nantes, ma-
croptère, RR. Pris en août.
temnostethus Fiel) .
T. pusillus H. S. — Saint-Père-en-Retz. R. Août-septembre.
ANTHocoms Fall.
A. confusus Reut. — Pornic, environs de Nantes, en bat-
tant les arbres des haies. RR. Juillet-septembre.
A. nenioralis Fabr. — AC. en été, sur les tleurs ; l'hiver,
sur les écorses. Saint-Herblain, Nantes, Pornic.
— Var. austriacus Fabr. — Nantes, Pornic. PC. Avec le
type.
— Var. siiperbus Westli. — Thouaré, près de la Loire, en
battant les saules. Juillet-août. {Piel de C.) RR.
A. Miiiki Dolirn. — Prise avec la précédente, dans les prés
riverains de la Loire, à Thouaré {Piel de C.) RR.
.). DOMJ. NIQUE. — HÉMIPTÈKES lO'S
A. Visci Douglas. — Sur le Gui, à la tin de l'été, Elnvirons
de Nantes. RR. Anthocoris syluesfris habite également les
touffes de Viscwn album. Nous l'y trouvons toujours en
nombre .
A. gallarum-iilnii De Geer. — Nantes et environs. En
battant les arbres des haies. Juillet-septembre PC. Varie à
antennes entièrement noires.
A. sylvestris Lm. — CC. partout. Mœurs et habitat
d'.4. nemoralis.
A . limbatus Fieb . — Bords du lac de Grand-Lieu {D^ Mar-
mottan). Environs de Nantes, Saint-Sébastien. Thouaré, sur
les saules, en août {Piel de C.)
ACOMPOCORis Reuter
A . pyfjmaîus Reiit. — Un individu {major)., prisa Orvault,
en juin.
TmPHLEPS Fieh.
T . nigra Wolff. — AC. Nantes, Pornic, sur les tleurs, en
été.
— Var. VUriehii Fieb . — Nantes; Gorges, prairies delà
Sèvre, en septembre. PC.
T. majusciila Reict. — Clisson, Nantes. PC.
T. minutvt Lin. — CC. partout, sur les tleurs, sur les
arbres, en été. Dans la mousse, l'hiver.
T. Isevigata Fieb. — Nantes, Pornic. Ordinairement dans
les fleurs, en été. — Nos exemplaires, vus par M. Lethierry,
sont conformes à l'exemplaire de Fieber, que ce savant possède
en sa collection. Reuter n'a pas eu connaissance du T. lœvigata
Fieb., et, pour lui, cette espèce doit rentrer dans le T. minuta
Lin.
BRACHYSTELES MulS. et Re\j.
B. parvicornis Co5^a. — Nantes, brachyptère. Pris en
battant les buissons, à la fin du printemps. PC.
CARDIASTETHUS Fieb.
'C. fasciiventris Garb. —Nantes, sur les haies, les buis-
sons, à la fin du printemps. — PC.
104 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
XYLOcoRis Dufour.
X. ater Dufour. — R. Nantes, sous les écorces, en hiver.
13"^*'- Famille. — CAPSIDES
MiRis Fabr.
M. calcaratus Fait. — CC. sur les herbes, en été.
— Var. virescens Fieb. — Avec le type.
M. Isevigatus Lin. — Egalement commun sur les herbes,
en été .
— Yar. virescens Fa il. — Avec le type.
MEGALOCERiEA Fieb.
M. erratica Lm. — C. lieux herbeux, en été.
M. longicornis Fall. — CC. région maritime. AC. à l'in-
térieur.
M. ruficornis Fourcr. — Le Pouliguen (Z>e Wouilt). Pv.
TERATOCORIS Fieb.
T. auteunatus Boh. — Les Moutiers {D^ Marmottan).
leptoterna Fieb .
L. ferrugata Flor. — Région maritime, en août, dans les
herbes. R.
L. dolabrata Z/2« . — PC. région maritime. R. à l'intérieur.
monalocoris Dahlb.
M. Filicis Lin. — C. sur Pteris aqiùlina, en été.
Lopus Halin.
L. albomarginatus Hahn. — La Haye-Fouassière , en
juin. R.
L. gothicus Lin. — Environs de Nantes PC. Danslesprés,
sur les haies, de mai à juillet.
L. t■|avomal•ginatusZ)o>^o^^ — R. St-Herblain {De Wouilt).
J. DOMINIQUE. — HÉMIPTÈRES 105
L. siilcatus Fieb. — C. par localités au commencement de
Tété. Disparaît en juillet. Pornic, le Pouliguen, environs de
Nantes.
MIRIDIUS Fiel).
M. quadrivirgatus Costa. — Prairies autour de Nantes,
le Pouliguen, Pornic. PC. Juin-septembre.
PHYTOCORIS Fall,
P. Popiili Lin. — La Bernerie {D^ Ma rmottan) .
P. longipennis Flor. — Environs de Nantes, en été. RR.
P. Piîii Kœrb. — La Bernerie ijy Marmottan) .
P. Ulmi Lin. — C. dans toute la région, sur divers arbres.
P. varipes Boh. — Clisson, Pornic. PC. souvent sur le
chêne.
'P. Salsolse Picton. — Les Moutiers (D'^ Marmottan).
CALOCORis Fieb.
C. striatellus Fabr. — La Verrière, en mai, sur les Syiu-
2mytum. RR. iPiel de C.)
C. fiilvomaculatus De Geer. — Environs de Nantes. RR.
(PieldeC.)
' C . sexpunctatus Fabr. — Saint-Herblain, Nantes. Doulon,
en juillet; Couëron, en septembre, sur les .Cirses et les Char-
dons. R. {Pielde C.)
' Yar. nankineus Puf. — Saint-Joseph, près Nantes, en juin;
Doulon, en juillet, sur les Chardons, avec le type. (Pielde C .)
C. bipiinctatus /Y/ôr. — CC. Toute l'année, sur diverses
fleurs, surtout les Ombellifères, les Allium.
C. dhenopodii Fall. — CC. sur les plantes basses, sur-
tout région maritime.
G. roseoniaculatus De Geer. — PC. Le Pouliguen;
Couëron, en juin ; Petit-Port, en juin et juillet {Pielde C.)
C. marginellus Frt&?\ — AC. Pornic, Saint-Herblain. La
Haie-Fouassière, en été, sur le Panais sauvage.
MEGACŒLUM Ficb.
M. infusum //. S. — C. l'été, sur les chênes des haies.
106 SOCIÉTÉ DES SCIENCES XATUllELLES DE l"0UEST
BRACHYCOLEUS Fisl).
B. bimaculalus i?«m&. — La Bernerie (D"" M^rmoton).
ONCOGNATHUS Fiel).
O. binotatus Fahr. — PC. Environs de Nantes. Juin-août.
plesiocoris Fieh.
P. rugicollis Fait. — Bords du lac de Grand-Lieu, en
j uin (Z^r Puton) .
LYGUS Halin.
L. pratensis i^a?^. — CC. partout, en été, sur les plantes
basses.
L. campestris Falj. — CC. et très variable, comme le pré-
cédent.
L. lucorum Mey. — RR. Environs de Nantes, sur les
saules.
L. Spiiiolte Mey. — La Haie-Fouassière, en juin. RR.
L. pabiilinus Lin. — Clisson, sur les saules, au bord de la
Sèvre, en septembre. R.
L. Pastinacse Eall. — Enété, surlestleursd'Ombellifères;
en hiver, sous les écorces. Nantes, Clisson. PC.
L. cerviniis //. -S". — Rezé, en juillet et août. La Haie-
Fouassière, jardin du Pâtisseau, sur les arbustes, en août et
septembre. R.
L. Kalmii Lin. — CC. partout, sur les plantes basses, en
été.
— Var. flavovarius Eabr. — Rezé, en août-septembre.
Quelques individus.
— Var. paiiperatus //. *S'. — Les Trois-Moulins, en Rezé.
Août-septembre. Quelques individus.
L. viscicola Puton. Revue d'entomologie, 1888. — Sur le
gui des peupliers et des pommiers. Petit-Port, Basse-Goulaine
{Picl de C), en juin-juillet. Saint-Sébastien-lez-Nantes, en
septembre. AC.
J. DOMINIQUE. — HÉMIP-J'ÈRES 107
CYPHODEMA Fiel).
C rubicunda i^'a/L — Environs de Nantes. RR. Juin-
août.
* C. instabilisZvy.c. — PC. région maritime. RR. à l'intérieur.
Environs de Nantes {Piel de C). Aisé à confondre avec Liocoris
tripustulatus, dont il diffère peu par sa livrée.
P.ECILOSCYTUS Flcb.
p. holosericeus Hahn. — Saint-Sébastien-lez-Nantes
(Baret); Petit-Port, en juin; Chapelle-sur-Erdre, en mai (Piel
de C.)R.
P . vulneratus Wolff'. — La Bernerie (/;■■ Mannottan) .
'P. cognatus Fiéb. — La Bernerie (D^ Marmot tan) .
CAMPTOBROCHIS Fiel).
C. lutesceiis ScUill. — CC. sur les chênes tout l'été et lau-
tomne. Hiverne sous les écorces et dans la mousse. Très va-
riable.
LIOCORIS Fiel).
L. tripustulatus Fabr. — CC. tout l'été, surtout sur les
orties.
cAPsus Fal))-.
C cordiger Hah. — Bouguenais, Petit-Port, Chapelle-sur-
Erdre, sur les Pteris aquilina. Juin-août. {Piel rfe C) R.
C trii'asciatus Lin. — La Bernerie (Z)"" Marmottan).
C. scutellaris Fahr. — La Bernerie (Z)'" Marmottan) .
C laniarius Lin. — CC. jardins, lisières des taillis, des
bois, tout l'été, avec sa variété tricolor.
— Var. tricolor Frt&r. — Plus commun que le type par
localités.
piLOPHORUs Hah.
P. cinnamopterus Koerd. — AC. sur les chênes des haies,
à la fin de l'été. Nantes, Clisson, Pornic.
P. perplexus Scott. — La Bernerie {D^ Marmottan) .
108 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
MIMOCORIS Scott.
'M. coarctatiis Mis et Rey. — R. Autour de Nantes, sur les
haies, dans les jardins; Saint-Herblain, la Chapelle-Basse-Mer,
la Haie-Fouassière. Juillet-septembre.
EROTicoRis Dougl. Scott.
E. rul'escens Bitrm. — La Bernerie {D^ Marmottan) .
HALTicus Burm .
H. InleicoUis Pan:; . — Nantes, Saint-Père-en-Retz, Pornic,
la Haie-Fouassière, sur les herbes, en été. AC.
STRONGYLOCORIS COSttt
s. luridus Fait. — Un individu, pris en août, à Pornic.
*S. ohesus Perris — var. ohscuvus RamMir . — La Ber-
nerie (Z)"" Marmottœn) .
LABOPS Burm.
L. saltator Tlah. — AC. Pornic. RR. à l'intérieur: Petit-
port, en juillet {Piel de C.)
L. niutabilis Fall. — La Bernerie (Z)'' Marmottan) .
DicYPHus Fiel).
D . erraiis Wolff. — Un seul exemplaire, pris en fauchant
sur les herbes, le long du chemin de fer, en août, à Saint-Sébas-
tien-lez-Nantes.
D. annulatus Wolff. — La Bernerie {D'^ Marmottan) .
CAMPYLONEURA Fiel) .
c. virgula //. S. — CC. Nantes, sur les charmilles de la
ville. Pornic, la Haie-Fouassière, Vertou, C. sur divers
arbustes, surtout sur les saules (Pielde C.) Juillet-septembre.
CYLLocoRis Jlah.
G. liistrionicus Lin. — La Haie-Fouassière, en fauchant
sur les hautes herbes ; Saint-Herblain (De Wouilt) ; bords du
Cens et de la Chézine (Piel de C). Juin-août.
J. DOMINIQUE. — HÉMIPTÈRES 109
^TORHiNus Fieh.
lEi. angulatus Fc/&r. — C. tout l'été, autour de Nantes,
sur les charmes, les aulnes et divers autres arbres. Aussi
autour de Pornie, Saint-Père-en-Retz, la Haie-Fouassière.
GLOBiCEPs Latr.
G. flavomaculatiis Fabr. — Pornie, dans les près secs ; la
Verrière, près la Chapelle-sur-Erdre (Pielde C.) Mai-juillet. PC.
G. selectus Fieb. — La Bernerie {D^ Marmottan) .
ORTHOTYLUS Fiel).
O. marginalisi^ew^. — Environs de Nantes, en été. PC.
O. iiassatiis Fahr. — C. sur les haies, les charmilles, les
chênes .
O. prasinus Fall. — CC. à Nantes, sur les charmilles.
O. diaphanus /raTô. — Sur les saules, au bord de la
Loire, en août. RR.
O. tlavosparsus Sahlb. — AR. Pornie, en été. sur les
Chénopodées; environs de Nantes.
O. chloropterus Kœrb. — AC. littoral maritime du sud,
sur les genêts, les ajoncs; Saint-Père-en-Retz; Nantes {Piel
de C.) Juin-septembre.
O. coiicolor Kœrb. — Même habitat. AC. région mari-
time, PC. à l'intérieur.
O. rubidus Fieb. —La Bernerie {B^ Marmottan).
— Vav. Salsolœ Reut. — Les Moutiers {D' Marmottan).
O. ericetorum Fall. — Environs de Nantes, sur les
bruyères, en été. R. Forêt de Touffou {Piel de C.)
HYPSiTYLUs Fieb.
H. bicolor Dougl. — Sur les ajoncs en fleur. Rezé, Saint-
Sébastien-lez-Nantes, en août et septembre. R. Pornie {Piel
de C.) RR.
Loxops Fieb .
L. coccinea Mey. — Saint-Herblain {De Wouilt); Envi-
rons de Nantes, sur les saules, en août {Piel de C.) RR.
110 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
HETEROTOMA LatV .
H. merioptera Scop. — C. sur les haies, les buissons,
surtout sur les orties, tout l'été.
HETEROCORDYLUS Fieb .
'H. parviiliis Reut. — Pornic {D'^ Puton), en juin. Sur les
genêts .
H. tibialis Hah. — Egalement sur les genêts en tleur. CC.
la Haie-Fouassière en juin; Pornic. en juillet, PC. ; environs
de Nantes (P?eZ de C .)
MALACOCORIS FieJ) .
M. chlorizans Fall. — AC. tout l'été, sur les tilleuls, sur
les haies.
— Var. smaragdinus Fieh. — Assez fréquemment mêlé au
type.
ONYCHUMENUS Reut .
O. decolor Fall. — Pornic, en août. RR.
HOPLOMACHUS F ie'b .
H. Thunbergi Fall. — La Haie-Fouassière, en juin, sur
les tleurs àHIieracium pilosella; Pornic, en juin, {D' Puton) ;
Nantes {Piel de C.)R.
MACROCOLEUS Ficb.
M. molliculus Fall. —Un exemplaire pris à Pornic, en
août ; un autre des environs de Nantes {Piel de C.) RR.
MACROTYLUS Fïeb.
M. Paykulii Fall. — AC. sur les Ononis, surtout région
maritime. Mai-juillet.
HARPOCERA Cuvt.
H. thoracica Fall. — La Bernerie (/>'• Marmotta}}) .
J. DOMINIQUE. — HÉMIPTÈRES 111
PHYLUS Hahn.
P. palliceps Fiel). — Petit-Port, en battant les chênes des
haies {Piel de C.) RR. Mai-juillet.
P. melanocephalus Lin. — Petit-Port, Doulon, Saint-
Aignan {Piel de C.) Juin-juillet. R.
P. Coryli Lin. — Riaillé, sur les noisetiers, en juin. Saint-
Joseph-de-Portricq (Piel de C), en juin. R.
— Var. AyeUsLUX. Mey. — f]nvirons de Nantes, en juin. RR.
psALLus Fieb.
'P. ancoviîer Fieb. — Environs de Nantes; Doulon (Piel
de C), en juillet. Saint- Herblain (De Wouilt.) RR.
P. anibigiius Fall. — La Bernerie (Z)*" Marmottan) .
P. variabilis Fall. — La Haie-Fouassière, sur Sarotham-
nus scoparius en fleur, C. en juin : Nantes [Piel de C). RR, sur
le littoral.
P. simillimus Kœrb. — Un seul exemplaire, pris aux
environs de Nantes, en août.
P. lepidus Fieb. — Bords du lac de Grand-Lieu (D^ Mar-
mottan). La Haie-Fouassière, en juin. RR.
P. varians ^. *!:?. — Environs de Nantes, en mai et juin.
Sur les saules des prairies de la Loire (Piel de C.)
P. albiciiictus Kœrb. — Autour de Nantes, dans les
oseraies du bord de la Loire, en juin. RR.
P. saiigiiineus Fabr. La type est fort rare. Sur les saules,
aux environs de Nantes, en été.
— Var. €(uerceti Fall. — Pornic, RR. Vallée de la Sèvre,
PC. Bords de la hoire(Piel de C), AC. Sur les saules.
P. salicelliis Mey. — Environs de Nantes, de mai à sep-
tembre, sur les saules. R.
ATRACTOTOMUS Fieb.
A. Mali Meij. —Nantes, le Pouliguen, sur les arbres, en
été. PC.
PLAGIOGNATHUS Fieb .
P. viri.liilus Ff///. — La Haie-Fouassière, en juin. RR.
112 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'oUEST
P. fiilvipennis /i6i?r&. — Pornic, en août; Nantes {Piel
deC.) RR.
P. arl)iistoruin JFabr. — Environs de Nantes. RR.
— Var. bruiiiiipeniiis Mey. — Plus commune que le type,
surtout région maritime. Lieux boisés et humides, en été.
P. all)ipennis Fall. — Un individu pris en août à Pornic.
chlamydatus Curtis.
C. piilliisi?^?^^ — Pornic, sur les coteaux herbeux, en été. R.
G. evaiiesceiisi?o/i. — Sous les touffes de Secium, où il
hiverne. Nantes, en mars, talus empierrés, près la gare de l'Etat.
Rochers de la Sèvre, près la statue d'Henri IV, à Clisson, en
septembre .
NEOComs Dougl. Scott.
N. Bohemaiii Fall. — AC. dans les oseraies de la vallée
de la Loire, aux environs de Nantes. Varie à élytres pâles.
Juin-septembre.
STHENARUS Fict) .
S. dissimilis 7?6M^. — Saint-Herblain {de Wouilt). RR.
S. Roseri H. S. — Un exemplaire des environs de Nantes.
S. viscLcola Puton. — Sur le gui, Saint-Sébastien-lez-
Nantes, en août; Thouaré, en août {Piel de C.)
S. ocliraceiis Scott. — Environs de Nantes. RR. Août.
S. Rotermiiiidi »Sc/i?f/^-j. - Sur les peupliers, autour de
Nantes, en juin et juillet {Piel de C .) R. Relle-lle, Doulon, AC.
TUPONiA Reut.
'T. Tamaricis Pcrrii^. — Sur les Tamarix, en été, dans la
réoion maritime . R .
Section IL HYDROCORIS^ Latr.
IS^^e Famille. — NAUCORIDES
(La 14""= Famille: PELOGANIDES. n'est pas représentée parmi nos captures).
NAucoRis Geoffr.
N. cimicoïdes Lin. — CC. Rivière d'Erdre, étangs, mares.
J. DOMINIQUE. — HÉMIPTÈRES IIH
• N . maciilatus Fabr. — Rivière d'Erdre ; fossés et canaux
de la prairie de Mauves {Piel de C.) Moins commun que le pré-
cédent .
le-ne Famille. — NEPIDES
NEPA Lin.
N . ciiierea Lin. — Vases des mares et lieux bonrl)eux. (V.
RAXATiiA Fabr.
R. liiiearis Lin. — E-^alement dans la vase des étangs, des
mares. Pornic {ir Maisonneure). Environs de Nantes (P/p/
deC.)
17"ie Famille. - NOTONECTIDES
NOTONECTA Lin.
N. çjlaiica Lin. — Eaux stagnantes, CC.
— Var. uinbriiia Gcnn. — Nantes, bassins du Jardin des
Plantes. RR.
— Var. marmorea Fabr. — C.
— Var. furcata Fabr. — Mares, rivière d'Erdre, lac de
Grand-Lieu. AC. De mai à octobre.
PLEA Leach.
P. miiiutissima Fahr. — Mares, rivière d'Erdre. lac de
Grand-Lieu. Mai-octobre. AC.
18"ip Famille. — CORIXIDES
coRixA Geoffroy
C. Geoffroy! Leach. — AC. Eaux stagnantes, rivière
d'Erdre.
G. atomaria Illig . —Pornic, la Bernerie {D^ Marnwtfan) ;
Lac de Grand-Lieu (Z)"" Putoîi). Mares saumàtres, à Bourgneuf
{Piel de C.)
G. liidubris Fieb. — Etiers des salines abandonnées,^ à
Bourgneuf {D^ Puton) .
114 SOCIÉTÉ DES S01KN(U>:s NATUHELLKS DE l'OUEST
C hieroçjlyphica Diif. — Mare, près Saint-Père-en-Retz.
— Les espèces du genre Coriœa se livrent fort bien à l'exercice
du vol. Nous avons pris de nombreux individus de C . hierogly-
phlca sur les vitres presque horizontales d'un châssis, dans un
jardin voisin de la mare ci-dessus désignée. Evidemment ces
hémiptères aquatiques, volant hors de leur humide domaine,
avaient été trompés par l'aspect brillant du verre et s'y étaient
abattus, croyant rentrer dans l'eau. Nous avons eu l'occasion
de renouveler, depuis, cette observation, sur un châssis vitré
situé dans l'intérieur delà ville ds Nantes, fort loin de toutréser-
voir d'eau et de toute mare. Cette fois, c'était des Coriœa Lîmici
et Sahibergi qui s'étaient laissé duper par l'aspect du verre.
C. Sahibergi. Fleb. — CC. Eaux tranquilles.
C. Liiinel Fieh. — C. également dans les mares, la rivière
d'Erdre.
C. limitîUa Fieb. — Mare de jardin, aux Trois-Moulins, en
Rezé. Août-septembre. RR.
G. seniistriata Fieb. — Lac de Grand-Lieu iD'' Putrya), en
juin.
i\. sti'iata Lin. — Rivière d'Erdre. lac deLrand-Lieu. PC.
('. Falleiiii Fieb. — Petites mares, autour de Nantes. Pris
en mars. R. AC. dans les bassins de jardin, en Rezé, aux mois
d'août et septembre.
C distincta Eieb. — Mares aux Trois-Moulins, près Rezé,
en août et septembre. R.
C. mœsta Fieb. — Mares autour de Nantes {Piel de C.)
C. t'ossarum Leach. — Etiers, vasières, eaux saumâtres de
la région maritime R. Un exemplaire des environs de Nantes
{Piel de C.)
G. Fabricii Fieb. — Mare près le Plessis-Tison, à Nantes.
RR. Pris en mars.
G. coleoptrata Fabr. — C. toute l'année dans l'Erdre,
dans les grands étangs d'eau douce, le lac de Grand-Lieu, etc.
siGARA Fabr.
S. S choltzii Fieb. — Petites mares dans les dunes de la
P)ernerie [D'^ Marmottan) .
.1. DOMINIQUE. — HÉMIPTÈRES 115
II. tlOJVIOF^TEFl-A.
Section I. AUGHEXORHYNGHA Dumêril
â-^e P^AMILLE. — FULGORIDES
(Point (le captures dans la I" Famii.lf. : CICADIDES).
cixius Fieb.
C. pilosiis Olii\ — C. tout l'été sur les chênes, haies, buis-
sons .
— Yar. iiifuinatiis Fieù. — Avec le type. AC.
— Var. albiciiictus Gei-m. — AR. Mêlée au type.
' C vemistulus 6^en?i, — Pornic, en juin, dansles herbes. RR.
C. nervosiis Lm. — R. sur le littoral. C. à l'intérieur.
G. pallipes Fieb. — La Bernerie {D^ Marmottan).
G. simplex H. S. — Pornic, sur les haies. R.
OLiARius Staol.
0. qiiiiiqiiecostatiis ZJm/'ow/'. — Pornic, sur les chênes,
en août. RFî.
ISSUS Fabr.
1. coleoptratiis Fffbi-. — CC. Sur les chênes, les haies, en été.
AsiRACA Latr.
A. claviconiis Fabr. —Pornic, hautes herbes des falaises,
en été. RR.
AR^opus SîJin.
A. piilchellus Curtls. — Pornic, jardin de Retz, en
août. RR.
KELisiA Fieb.
K. guttula Germ. — AC. Haies, lieux herbeux, de août à
octobre. Nantes, Clisson, Pornic.
coNOMELUs Fabr.
G. limbatus Fabr. — AC. prés et fossés humides, sur les
joncs.
IIG SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OT'EST
DRLPHAX Ffibr.
D. discolor i^o/i. — R. fossés humides, iiNante?, en été.
D. pellucida Fabr. — CC. toute la belle saisou, dans les
prés et les marais.
D. striatellîi 7'Y<^/. — Environs de Nantes, en septembre. R.
D. elecjaiitulîi Boit. — T;n seul o' pris ù Nantes, en sep-
tembre.
D . collina Boh . — R . Nantes, fossés herbeux, en septembre.
D. obscurella Boh. — AG. Nantes, Clisson, Pornie.
D. Reyi Fiel). — La Bernerie {D^ Mannottan).
'D. Miilsanti Fiel). — RR. Clisson, en septembre. Ma-
croptère .
D. forcipata Boh. — Un cf brachyptère pris dans un pré,
à Gorges, en septembre .
D. fuscifrons F ieb. — La Bernerie {D^ Mar motion) .
D. leptosoma Flor . — La Bernerie {/>"■ Mannottan) .
D. lepida/>W/. — La Bernerie (D' Mannottan) .
D. quadi'imaculata Sign. — Un exemplaire brachyptère,
pris à Pornie, en juillet.
D. Aiibei Pendis. — Coteaux, à Pornie, en été. R. Bra-
chyptère .
D. paludosa /"/or. — R. Nantes, prés humides, en été.
Brachyptère.
D. Fairmairei Pendis. — PC. Clisson, en septembre.
Brachyptère et macroptère .
DICRANOTROPTS F'ieb .
D. liamata Boh. — AC. tout l'été, dans les fossés herbeux,
les prairies . Brachyptère .
STIROMA Fieb.
S. bicarinata //. ^. — Un exemplaire macroptère pris en
août, à Pornie.
S. Pteridis Gêné. — Coteaux herbeux à Pteris aquilina.
Pornie, en août. Brachyptère R.
J. DOMINIQUE. — HÉMIPTÈUES 117
TETTIGO.METKA LcUr .
T. viresceiis Panz. — PC. Pornic, Clissoii.
T. impressopiinctata Z><</bi6r. — AC. tout l'été, lieux
boisés.
8'"« Famille. — CERCOPIDES
TRiECPHouA Am. et Serv.
T . viiliierata G^cr>;^ . — Marais à laChapelle-sur-Erdre. RR.
T. niactata Germ. — var. l)asalis (inédite) Fich. — Bou-
guenais, en août {Picl de C.) On peut, à notre avis, considérer
cet insecte comme une forme atteinte de mélanisme.
'T. saiiguiiiolenta L. — Pornic, au printemps, sur les
falaises herbeuses. PC.
LEi'YRONLv A/ji. et Serv .
L. coleoplrata Lr>^. — AC. par localités, lî. en général.
Environs de Nantes {Picl ilc C.)
APHUOPHOUA Gcrm .
A. Salicis De Gccr. — PC. sur les saules, en été.
A. Aliii Fall. — ce. tout l'été, sur les saules.
PTYELus Lep. et Sert'.
P. canipestris /"r///. — Pornic, Clisson. PC.
P. spumarius Lin. — CCC. partout, de mai à l'hiver;
variétés nombreuses :
— Var. leiicoplithalmiis Lin. — R. Environs de Nantes
{Pielde C.)
— Var. lateralis Lin. — AC. avec le type.
— Var. apicalis Germ . — La Bernerie (Z)"" Mannottan) .
— Var. leucocephalus Lin. — La Bernerie {/>'■ Mar-
mot tan).
— Var. l'ascialus Fabr. — La Bernerie {D'^ Mannottan) .
— Var. lineaUis Fahr. — Autour de Nantes. PC.
118 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'oUEST
4"'e Famille. — MEMBRACIDES
CENTROTUS FClW .
C cornutiis Lin. — RR. sur des chênes, Petit-Port, près
Nantes. [Piel de C.) en juin.
GARGARA A/it. et Sei't' .
G. Geiiistai Ff/bi-. — C. sur le genêt à balai. Clisson, Por-
nic, Vertou.
5'"« Famille. — .lASSlDES
ULOPA Fall.
U. veiiciiliXtix Fabr. — C. sur les bruyères. La Haie-Fouas-
sièi'e en août. Forêt de Toufibu, en octobre {Fiel de C .)
MEGOPHTHALMUS CUPtiS.
M. scaiiicus T'Y///. — AC. l'été, sur les herbes. Nantes,
Clisson, Pornic. Très variable de coloration.
LEDRA Fabr.
L. aurita Lin. — Sur les chênes. Pornic, Nantes. Juin-
septembre AR .
iDiocERus Lewis.
I. scurra 6^en» . — Sur les saules, en août, aux environs
de Nantes {Piel de C.)
I. notatiis Fabr. — Pornic, en août, sur Prunirs .sptnosa.
RR.
I. varius Fabr. — La }3ernerie (D^ Marinottan).
I. litiiratus Fall. — Sur les peupliers, à Basse-Goulaine,
en août {Piel de C.) Pornichet (D^ Marniottan).
I. elecjans Flor. — La Bernerie (/>'' MarmoUan) .
1. laniiuadis Flor. — La Bernerie (Z>'' Mat mot tan) .
I . fasciatus Fieb. — Prairies au bord de la Loire à Couëron,
sur les peupliers, au printemps {F^iel de C.)
I. confusus Flor. — Environs de Nantes (/-'/e^rfeC.) Bords
de la Chésine, en août-septembre.
J. DOMINIQUE. — HÉMIPTÈRES 119
I . Populi Lui . — La Bernerie {D^ Marmottan) .
1. fiilgidiis Fabi-. — PC. Nantes, Gorges ; sur les saules.
MACROPSis Leicis.
M. prasinsL Fabr. — AR. Vertou, en été, sur les Chênes.
M. lanio Lin. — PC. Aussi sur les chênes. Pornic, Clisson,
Vertou .
BYTHOscopus Gemi.
B. AI ni Schrank. — PC. sur les aulnes, les saules, le long
des eaux; Pornic. De Saint-Père-en-Retz, une variété élégante
offrant une larcfe fascie blanclie à la base des élytres. Juin-
septembre.
PEDiopsis Burm.
P. cerea tVc/'/;?. — La Bernerie {D^^ Marmottan) . La Haie-
Fouassière, en août.
P. glandacea Ficb. — Un exemplaire pris en août, à
Pornic .
P. virescens Fabr. — AC. sur les saules, en été.
P. nieiidax F<V'0. — Couëron, près la Loire, en mai-juin
{Piel de C . )
P. inipura Boli . — La Bernerie {D^Marmottaïi).
P. nassata Get-in. — Autour de Nantes, sur les saules, à
la lin de Tété. K.
P. scutellata Boh. — C. sur les saules, en été.
A(;.\LLi.\ Curtis.
' A. siiiiiata Mais, et Reij. — La Bernerie il)^' Marmottan),
A. piiiicticeps Germ. — CC. prés, pelouses, tout l'été.
A. venosa Fait. — CC. mêmes lieux et même saison.
TETTIGONIA OliC.
T. viridis Lin. — Lieux herbeux, humides. C. par localités.
EUACANTHus Lep . et Serv .
E. intemiptiis L^"/i. — Même habitat, mais moins com-
mun. Riaillé, Nantes, Pornic, Saiut-Père-en-Retz .
120 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L'oUEST
E. aciiiniuiitiis Fahr. — Prairies de la Loire, à Basse-
Goulaine, en août {Plcl de C .) R.
EUPELIX Gcrm.
E. cuspidatci i^«&r. — La Bernerie {D^' Marmotta n).
E. producta (Vrr;;?. — R. Clisson, Pornic, en septembre.
ACOCEPHALUS Gcrm.
A. sti'iatiis /'>//>'/•. — Fossés, prairies. CC. tout l'été.
A. l)ilasciatus Lut. — La Bernerie (Z»'' Mamtottan) .
'A. assimilis Slgn. — Lieux herbeux. Pornic. Riaillé. R.
A. albifrons L///. — PC. Nantes, Riaillé, Pornic, Saint-
Père-en-Retz .
A. liisti'iouicus Fahr. — Environs de Vertou, en sep-
tembre. RR.
A. Serratiilai Fahr. — Pornic, Saint-Père-en-Retz.
Thouaré {Pielde C.) R.
PARAMESUS Fieb.
P. nervosus Fall. — Les Moutiers (/>•" Marniottan) .
gxathodus Fiel).
G. puiictatus 'iliunl). — AR. autour de Nantes, sur les
haies, les buissons, les herbes. Juillet-septembre. La forme à
élytres sans taches est dominante.
CICADULA Zett.
C dimiiiuta LetJuemj. — R. environs do Nantes, de Ver-
tou, dans les lieux marécageux. Été-automne.
C. sexiiotata Fall. — CC. mêmes lieux et mêmes saisons.
Très variable de livrée.
douatuj;a ./. Sa/tlbenj .
D. stylata Boh. — La Bernerie {D^ Marmottan) .
thamnotettix Zett.
'T. Fieberi Ferr. — Sur les haies, fin de l'été. Vertou,
Rezé. RR.
J. DOMINIQUE. — HÉMIPTÈRES 121
'T. fuscovenosus Fcrr. — Pornic, Vertou, Nantes, la
Haie-Fouassière, surtout sur les lilas, mais aussi sur les buis-
sons, dans les lieux herbeux, à la lin de l'été. R.
T. tenuis Germ. — Environs de Nantes, en été {Plcl deC .)
T. croceus H. S. — C. tou' Tété, sur les herbes, les buis-
sons .
T. aitenuîitus Gcnii. — La Bernerie (/>'' Marmottan) .
T. qiiadrinotatus Fahr. — Prés humides en Rezé. R.
T. sulpliiirelhis ^6'<f^. — La Bernerie {D^ Marmottan) .
ATHYSAXUS Buvm.
'A. stactogahi A ni. — Sur les Tamarlx, en été. Les Trois-
Moulins, en Rezé; Bourgneuf {Piel de C .)
A , striola FdU. — La Bernerie (Z)'' Marmottan) .
A. obscurelliis Kirschb. — Prés à Pornic. Juin-sep-
tembre. R.
A. distinguendus KitscJib. — Environs de Nantes. R.
A. siibfusculus Fait. — Nantes, sur les chênes, en juillet
{Piel de C .) AR.
A. erythrostictus Le^/i?e;v'i/. — Clisson, Pornic, Riaillé,
dans les lieux boisés, tout l'été. C.
A. plebeius Zett. — CC. lieux herbeux, même saison.
A. variegatusA7r5c/i& — CC. mêmes lieux, même saison.
A. obsoletiis Kirschb. — Prairie marécageuse près le Breil,
en la Haie-Fouassière. R. Août-septembre.
GONIAGNATHUS Fiel).
G. brevis //. .S'. — Falaises de Gourmalon, en Pornic RR.
Août-septembre.
.jAssi's Fabr.
J. atoiiiarius Germ. — Pornic, sur les chênes; R. Juillet-
septembre.
J. niixtus Fabr. — Un exemplaire pris à Clisson, sur un
chêne. Septembre.
J. inodestus Scott. — Pornic, sur des chênes. RR.
DELTOCEPHALUS Burm .
D. niultiiiotatus Boh. — Var. Mayri Fleb. — Un exem-
plaire pris à Rezé, le long d'un fossé, en août.
122 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
1). îirgus iV/^-^y-s//.. — AK. Prés riverains de la Sèvre, à
Gorges. Lieux herbeux à Saint-Sébastien-lez-Nantes. Juillet-
octobre .
D. distinguendiis Flor. — AC. allées herbeuses des bois,
prairies sèches, en été. Nantes, Clisson. Saint-Sébastien-lez-
Nantes.
D. Fallenii Ficb. — K. Gorges, en septembre. Prés hu-
mides.
D. pulicai'is FalL — CC. fossés, prairies sèches, tout Tété.
D. .stria tus Lj>«!. — C. pelouses sèches, lieux ensoleillés,
en été.
D. breviceps Kirschb. — MU. Pornic, lieux secs, herbeux.
Septembre .
D. ]aii(jiii(Uis Flor. — La Hernerie {Ir Marjiiottan).
D. cephalotes //. S. — Environs de Nantes, Saint-Sébas-
tien-lez-Nantes; août-septembre. KR.
D. Minki Fleh. — PC. Nantes, Gorges, sur les herbes, en
été.
I). niL'lrins i'7r>/'. — lùivirons de Nantes. KR. Septembre.
ALEBll Fu'b.
A. albostriella Fall. — C. sur les chênes, à la lin de l'été.
— Var. l'ulveola //. S. — Avec le type ; G.
— Yar. "Wahlberqi Boh. — Avec le type. AC.
DiCRAXEr I ; A 11(1 1 'dij .
D. acjnata LetlUcrry . — AC. autour de Nantes, sur les
herbes, les haies, à la fin de l'été.
D. mol lieu la j5o/?. — RR. Environs de Nantes. Septembre-
octobre .
D. citriuella Zf^//. — R. Clisson, en .septembre, sur les
haies.
chlorita Fieb.
Va. apicalis Flor. — PC. Pornic, Saint-Sébastien-lez-Nantes,
sur les haies, les chênes autour des champs, à la fin de l'été.
C flavescens Fabr. — CC. partout toute l'année.
G. Solani Koll. — Un peu moins commune. Mêmes lieux,
mêmes mœurs.
J. DOMINIQUE. HÉMIPTÈRES 123
C. auraiitiaca LefMerry. — RR. Poriiic et le littoral.
Septembre.
KYBOS Fieb.
K. smaracjidiilus FaU. — K. en général. Se rencontre par
localités, surtout autour des marais, sur divers arbres et sur les
haies. Gorges; environs de Nantes {Piel de C.) Juin-octobre.
EUPTERYX Cl I / 'tis .
E. vittata Lin. — R. prés marécageux, enRezé. Septembre.
E. Walleiigreni Stao/ . — Prés secs aux environs de Clis-
son, Vertou, Rezé, à la tin de Tété. Moins rare que la précédente.
E. t'ilicum Newm. — Sur Pterls aquilinaKR. Clisson,
Vertou. Septembre.
E. coiicinna Germ. — AC. sur les chênes, à la lin de l'été.
E. pulcliella FaU. — Même habitat que la précédente,
dont elle diffère peu, mais plus commune qu'elle.
E. Carpini Fourcroy. — PC. prairies à Gorges, garennes
de Clisson, Saint-Sébastien-lez-Nantes, à la fin de la belle saison .
E. aiirata Lui. — CC. tout l'été, sur diverses plantes.
E. V riïcv^ Fabr. — C. lieux herbeux, orties, de juin à
octobre.
E. Ciirtisii Flor. — Environs de Vertou, de Rezé, sur di-
verses labiées aromatiques . PC. Eté-automne.
E. Melissse Cm^t. — C. sur les mêmes plantes. CC. à
Saint-Sébastien-lez-Nantes, sur les sauges cultivées.
THYPHLOCYBA Gevm.
T. jncunda //. .S. — Nantes, la Haie-Eouassière; le Iiignon
{Fiel de C.) Autour des prés humides, sur les aulnes et les
saules, en été. R.
T. sexpunctatîi FaU. — La Haie-Eouassière ; août-sep-
tembre. R.
T. nitidula Fabr. — AC. sur les ormes. Nantes, Clisson.
A la fin de l'été.
— Var. Norgueti Lethierry. — Charmille du jardin de la
Philosophie, de juillet à l'automne. Prairies de Basse-Goulaine
{PieldeC.)ïlF,.
124 SOGlÉTli DES SCIENCES XATUUELLES DEL'uUEST
T. îiurovitttata Douglas . — Rfl. Nantes, Clisson, ù la lin
de Tété ,
T. Rosa» Lin. — Lieux cultivés autour de Nantes, de Por-
nic. AC.
T. Lethierryi Edu: . — AC. sur les ormes, les saules, aux
environs de Nantes et de Clisson. Août-octobre.
T. yratiosii Boh. — Un exemplaire aux Trois-Moulins, en
Kezé. Septembre.
T. Ulnii Lin. — CC. sur la mousse des troncs d'ormes
dans laquelle il hiverne. Varie sans points noirs au vertexetau
jirothorax. Nantes et environs.
T. Qiiei'cus Fahr. — Buissons, haies, taillis de chênes. R.
Yertou, en septembre ; Saint-Sébastien-lez-Nantes, à la môme
époque .
T. tenerrinia H. S. — RR. Vertou, sur les haies; Saint-
Sébastien-le/-Nantes, en battant les chênes. Septembre-octobre.
T. debilis Douglas. — R. Vertou, sur les haies. Nantes,
Saint-Sébastien-lez-Nantes . Septembre .
ZYGINA Fiel).
Z. alneti Dahlb. — Sur les noisetiers, autour de Nantes.
PC. Eté.
Z. nivea Muls ci Rcg . — Vertou, en septembre. RR. Saint-
Sébastien-lez-Nantes, sur les haies, AC.
Z. sciitellaris //. .S'. — C. à la lin de l'été, sur les haies,
les taillis. Nantes, Clisson, vallée de la Loire et vallée de la
Sèvre .
Z. parvula /iô/; . — AC. toute l'année, sur les haies, les
hautes herl)es. Nantes, Pornic et environs. •
Z. lilandiila /»V;.v.S'L — R. Pornic, Vertou, Nantes : sur les
haies . Mars-septembre .
Z. Tilise Geoff. — R. Mêmes lieux, mêmes saisons,
Z. aiiîjiista Lpthiei'rii . — Vertou, en septembre. RR.
'Z. bisifjnata Miils et Reg . - Vertou, en septembre. Nantes,
en novembre, sur les haies. RR.
.1. DOMINIQUE. — HÉMIPTÈRKS l'^Ô
Section IL STERNORPIYNCHA Amyot et Serv.
l-e Famille. - PSYLLIDES
LiviA Latr.
L. juncoruin Latr. — Sur lesjoncs, au bord des mares, le
long des fossés, en été. Environs de Nantes, Pornic. AR.
iiHiNOCOL.A Fœrstcr.
R. Ericaî Curt. — d. surlesC«^//r;i(7 autour de la foivt de
Touftou, à la tin de Tété. (Piel de C .)
PSYLLOPSIS Locw .
P. Fraxini Lin. — Sur les frênes, Nantes, en août. Sur les
genêts, mêlé à Ari/taina Gejtlstœ, à Couêron (Piel de C.) PC.
psYLLA Geoff\
P. pyricola Fœrst. — Sur les poiriers, à la Haie-Fouas-
sière, en été. R.
P. simili ans Fa^rst. — Pi-és de la Loire, à Couërou. en
iuln (Piel de C .)
P. Cratœfji ScJu-/i. — Var. triozoïdes Lrt/y. — Riaillé,
sur l'aubépine, en août. RR.
P. perecjrina Fœrst. — Sur l'aubépine . Nantes, Pornie. PC.
P. "MwXv ScMebg . — -lardins à Nantes, sur les pommiers,
en été . R .
P. Visci CwW/.ç. — En battant les guis. Août-septembre.
C. autour de Nantes.
P. Alni Lin. — Environs de Nantes, sur les aulnes, en été,
PC. — Morbihan (iV/i'e P. Leroy).
P. Fœrsteri Ftor. — Garennes de Clisson, sur les aulnes,
au bord de la Sèvre, en septembre. R.
P. Biixi Lin. — CC. sur les buis dont elle déforme les
feuilles. Juillet-octobre.
P. melaiioneiira Fterst. — Pornic, sur les haies, de mai
à septembre. R.
P. ambigiia Fœrst. — Environs de Nantes, la Haie-Fouas-
sière, en été. AR.
ARYTAINA FŒVSt.
A. Genistae Latr. — CC. tout l'été sur Sarothamnus
scopnriiis.
12B SOCUVl'K DES S('lEXCi:s NATUllELLKS DE l/ôUEST
noMOTOMA Guérin.
' H . Ficus Lin. — Un exemplaire, pris à Rezé, à la fin d'août.
Un autre de la Haie-Fouassière, pris vers la même époque. RR .
TRiozA Fœrst.
T. Urticse Lm. — Rencontré en nombre sur des orties,
dans un chemin ombragé, à Saint-Sébastien -lez-Nantes, mais
là seulement. Mi-août. {Plel de C.)
-A. r) ID E 3>T i:) A.
PENTATOMIDES
Jalla duinosa Linné. — Un exemplaire pris en fauchant
dans les marais de la Chapelle-sur-Erdre, à la lin d'avril {Piel
de C.)
lyg.ï:ides
Cyiniis (jlandicolor Hahn. — CC. sur les Carex, dans les
marais de la Chapelle-sur-Erdre, à la fin d'avril {Piel de C.)
REDUVIDES
Ilarpactor erythropiis Lin. — Un exemplaire pris au vol,
en mai. Forêt de Touffou (Piel de C.)
CAPSIDES
Psallus Querciis Kocrb. — Environs de Nantes (P/t'Z de C.)
Tiiponia HippophaësF/e^y. — Sur Tamari.i-anglica. Bois
du Collet, à Bourgneuf, en septembre {d' Antessantij) .
Campylomma Verbasci H. S. — Autour de Nantes, en
juin. RR.
CERCOPIDES
Triecpliora mactata GeTmar. — Talus de la levée à
Basse-Goulaine, sur Chrysanthemum, leucanthemicm, au com-
mencement de mai {Piel de C.)
Les taches rouges des élytres s'effacent partiellement ou en
totalité, sauf la tache humérale basilaire qui persiste constam-
ment. C'est alors la variété basalis Fieber, inédite, {LetUiernj
in litt.) Cette variété est beaucoup plus commune que le type,
dans la localité ci-dessus indiquée.
J. DOMINK'l'K.
HEMiPTEkKS
1'^;
TABLEAU
indiquant la répartition des hémiptères capturés dans la Loire-Inférieure
entre les différents groupes de leur ordre.
■H
H 5 =
/-s - ?'
■«J ■ -S
'I— I 5^
Ht
O I
genres
PENTATOMIDES 31
COREIDES 20
RERYTIDES :{
LYG.^ÎIDES -jj
TINGIDIDES S
ARADIDES I
REDUVIDES S
SALDIDES 2
CIMIGIDES III
GAPSIDES ;•>(»
/ =■/ f HEBRIDES 1
f ^1 [ HYDROMETRIDES
1=1 (sauf Aëpophilus) 'A
si / NAUCORIDES I
^ = 1 NEPIDES 2
p I [ NOTONEGTIDES 2
5^ V CORIXIDES 2
1 s S \ Genre Ai'pnphiliis 1
\ .Ë-5 /
FLLGORIDES Il
CERGOPIDES 4
MEMBRAGIDES 2
JASSIDES 28
^ <; PSYLLIDES /
Total.. 232 Total 530
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17
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17
128
SOCIÉTÉ DES SCIENCES KATTTRELLES DE L OUEST
TABLE DES GENRES
Acocephalus l'^O
Acompocoris 103
Acompus 93
yElia 80
Aëpophilus 99
yEtorhinus 109
Agallia 119
Alebra 122
Alydus 90
Anlhocoris 102
Aphanus 96
Aplirophora IH
Aradus 98
Ara^opus 113
Arma 87
Arocalus 92
Arytaina 123
Asiraca 113
Alhysanus 121
Alraclntomiis 111
Bathysolen 89
Beosus 96
Berylus 91
Bothi-ostethus 89
Brachycoleus 106
Brachypella 83
Brachysteles 103
Bythoscopiis 119
Calocoris 103
Calyptonotus 93
Camptobrochis 107
Camptopus 90
Campylonima 126
Campyloneura 108
Capsus 107
Carpocoris 86
Cardiastethus 103
Ceiitrocoris 88
Cenlrotus 118
Ceraleptus 89
Cerascopus 100
Chlamydatiis il2
Chlorita 122
Choi'osoma 90
Cicadula 120
Giinex 102
Cixius 113
Conomelus 113
Goranus 101
Goreus 89
Gorimehena 84
Corixa 113
Gorizus 90
Cydnus 84
Gyllocoris 108
Gymus 92
Gyphodema 107
Delphax 116
Deltocephalus 121
Derephysia 98
Dicraneura 122
Dicranotropis 116
Dictyonota 97
Dicyphus 108
Doratura 120
Drymus 96
Dyroderes 86
Elamostethus 88
Emblethis, 96
Enoplops 88
Ei'oticoris 108
Euacanthus 119
Eupelix 120
Eupteryx 123
Eurydema 87
Eurygasler 84
Eusarcoris 86
Galeatus 98
.1, DOMINIQUE.
HEMIPÏERKS
129
Gargara H8
Geocoris 93
Geotomus 84
Gerris 99
Globiceps 109
Gnathoconus 85
Gnathodus 120
Goniagnathus 121
Gonocerus 89
Graphosoma 84
Halticus 108
Harpactor 126
Harpocera 110
Hebrus 99
Henestaris 92
Heterocordylus 110
Heterogaster 93
Heterotoma 110
Holcogaster 87
Homotoma 126
Hoplomachus 110
Hydrometra 99
Hypsitylus 109
Idiocerus 118
Ischnocoris 94
Ischnorhynchus 92
Issus 115
Jalla 126
Jassus 121
Kelisia 115
Kybos 123
Labops 108
Lasiosomus 95
Ledra 118
Leptoterna 104
Leptopus 102
Lepyronia 117
Liocoris 107
Livia 125
Lopus 104
Loxops 109
Lyctoeoris 102
Lygaeosoma 92
Lygaeus 91
Lygus 106
Macrocoleus 110
Macrodema 94
Macroplax 93
Macropsis 119
Macrotylus 110
Malacocoris 110
Megacaelum 105
Megalocerœa 104
Megophthalmus 118
Menaccarus 85
Metacanthus 91
Metopoplax 93
Micrelytra 89
MicropJax 93
Mimocoris 108
Miridius 105
Miris 104
Monalocoris 104
Monanthia 98
Nabis 101
Naucoris 112
Neïdes 91
Neocoris 112
Neotiglossa 86
Nepa 113
Notochilus 96
Notonecta 113
Nysius 92
Ochetostethus 85
Odontoscelis 84
Oliarius 115
Oncognathus 106
Onychumenus :;... 110
Orthostira 97
Orthotylus 109
Pœciloscytus 107
Paloraena ...... 86
9
180
SCJCIETE DES SCIENCES NATURELLES DE L (Jl"EsT
Paramesus 120
Pediopsis 119
Peribalus '. 86
Peritrechus 95
Phyllomorpha 88
Phylus 111
Phytocoris 105
Picromerus 87
Piesma 97
Piezodorus 86
Piezoscelis 94
Piezostethus 102
Pilophorus 107
Pionosomus 94
Pirates 100
Plagiognathus 111
Platypiax 93
Plea 113
Plesiocoris 106
Plinthisus 95
Plociomerus 94
Ploiaria 100
Podisus 87
Podcps 84
Prostemma 101
Psallus 111
Psylla 125
Psyllopsis 125
PseudophlaBus 89
Pterotmetus 94
Ptyelus 117
Pyrrhocoris 97
Ranatra 113
Reduvius 100
Rhaphigaster 87
Rhinocola 125
Rhyparochromus 94
Salda 101
Sciocoris 85
Scolopestethus 96
Sehirus 85
Serenthia 97
Sigara 114
Spathocera 88
Stenocephalus 90
Sthenarus 112
Stiroma 116
Strobilotoma 89
Strongylocoris 108
Stygnus 95
Syromastes 88
Temnostethus 102
Teratocoris 104
Tettigometra 117
Tettigonia 119
Thamnotettix 120
Therapha 90
Tingis 98
Trapezonotus 95
Triecphora 117
Trioza 126
Triphleps 103
Tropicoris 87
Tropistethus 94
Tuponia 112
Typhlocyba 123
Ulopa 118
Velia 99
Verlusia 88
Xylocoris 104
Zicrona 88
Zygina 124
NOTES POUR SERVIR A LA MINERALOGIE
DE LA LOIRE-INFÉRIEURE
par M. Ch. BARET
En visitant au mois de septembre dernier les carrières de
calcaire d'Erbray, je fus assez heureux d'être mis en présence
des derniers blocs de stibine (sulfure d'antimoine) extraits, il y
a quelques années, de l'une de ces carrières ; aujourd'hui la
carrière où se trouvait le précieux gisement est inondée, et le
filon a complètement disparu, sans doute pour de longues
années! En visitant ces blocs, j'ai eu la bonne fortune de
rencontrer deux minéraux très intéressants qui n'avaient point
encore été signalés dans notre département : la stWlite et la
valentinite.
Stiblite. — La stiblite est un oxide d'antimoine qui se présente
sous l'aspect d'un enduit pulvérulent jaune citron, elle est
déposéee entre les lames ou dans les fissures de la stibine.
D'après les auteurs, la formation de ce minéral serait due à
l'altération de la stibine.
Le même minéral existe aussi, mais en plus petite quantité,
dans le filon de sulfure d'antimoine de la côte de Batz.
Valentinite. — La valentinite est aussi un oxide d'antimoine
que l'on rencontre dans le même gisement que l'espèce précé-
dente.
Elle se présente sous la forme de petits mamelons critallins
de couleur grisâtre, à éclat gras, adamantin ; l'aspect intérieur
est rayonnant; un seul échantillon a présenté de très petits
cristaux plats de couleur blanchâtre ; ce minéral se trouve dans
les fissures de la stibine où il accompagne souvent la stiblite.
Kermès. — Sur la côte de Batz, le filon de stibine m'a donné
un autre composé d'antimoine plus rare que les deux précédents ;
ce minéral est un oxysulfure d'antimoine, le kermès ; c'est en
brisant les masses de stibine qu'on le rencontre, il est à l'état
132 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l' OUEST
pulvérulent et facile à reconnaître à sa couleur rouge grenat ; il
est peu répandu dans le gisement.
Mica chpomifèpe. — Dans une récente excursion au Bouvron,
j'ai rencontré, à moitié route de ce bourg à Fay, dans un petit
chemin creux, près de laRidelais, des roches composées en grande
partie de pyroxène au milieu desquelles se trouvait des petits
dépôts composés de lamelles micacées d'un beau vert émeraude ;
l'analyse de ce mica m'a démontré que sa belle coloration était
due au chrome.
Aragonite. — M. Enault, instituteur à la Basse-Indre, m'avait
soumis, il y a quelque temps, quelques échantillons de calcaire
grossier provenant des environs de Machecoul, au milieu des-
quels se trouvait une substance blanche fibreuse, moulée sur des
coquilles disparues; à première vue, cette substance ne me
laissa aucun doute sur sa nature, elle se rapportait bien au
calcaire; une analyse plus minutieuse me fit ensuite reconnaître
que le minéral appartenait à l'aragonite.
Le gisement, que j'ai visité plus tard, est situé près de Mache-
coul, entre le cimetière et les moulins.
Tous ces minéraux que j'ai l'honneur de signaler à la Société,
n'avaient point encore, du moins f\ ma connaissance, été signalés
dans notre département.
D'une espèce nouvelle du genre CHAMA
Provenant des côtes océaniques de France
par M. Ph. DAUTZENBERG
M. E. Nicolloii, qui s'est attaché tout spécialement depuis
plusieurs années à la recherche des Mollusques marins de la
région du Croisic, vient de nous envoyer un grand polypier :
Dendrophyllia corniger^i péché à l'Ouest de Rochebonne, à
une profondeur de 125 mètres, sur lequel il a remarqué la pré-
sence de plusieurs exemplaires vivants d'une coquille du genre
Chama. Un examen attentif de ces spécimens, nous a convaincu
qu'il s'agit d'une espèce différente de celles décrites jusqu'à ce
jour et nous nous faisons un plaisir de la dédier à notre collègue
qui nous l'a fait connaître.
CHAMA NICOLLONl DaUtZ.
KiG. 1. Valve inférieure vue du côté interne.
2. » » » externe.
3. )) )) de profil.
4. Valve supérieure vue du côté interne.
3. )i » )i externe.
134 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUESI
Chama Mcolloni Dautzenberg
Chama testa 32 millim. alta; 25 millim. lata; 20 millini.
crassa, tenuicula, valde insequivalvis, inœquilateralis, valvula
altéra adhaerens. Valvula inferior maxima, lamellis raris, latis,
erectisque ornata, apice producto, contorto, corniformi. Valvula
superior minor, subplana, lamellis parumnumerosis, latis, pau-
lulum appressis ornata, apice remoto sinistrorsum intorto.
Apertura subrotunda, margine crenulato vel integro. Color sor-
dide albidus.
Coquille assez fragile, plutôt mince, très inéquivalve, inéqui-
latérale, fixée par l'une de ses valves. Valve inférieure fixée,
beaucoup plus grande que la supérieure qui est presque plane,
arrondie, operculiforme et dont le sommet, situé à une assez
grande distance du bord antérieur, est enroulé de gauche à
droite. Le sommet de la valve inférieure, enroulé de droite à
gauche est saillant, prolongé et contourné au point de donner
parfois à cette valve l'aspect d'un Capulus. Surface garnie de
lamelles concentriques minces, larges, onduleuses, peu nom-
breuses, très espacées et redressées sur la valve inférieure, un
peu plus rapprochées et plus couchées sur la valve supérieure.
Intérieur des valves lisse, pourvu au pourtour de crénelures
très fines et serrées, parfois obsolètes. Bord cardinal de la valve
inférieure portant deux dents cardinales : l'une, médiane forte
et irrégulièrement sillonnée ; l'autre étroite , arquée et
contiguë à la nymphe. Bord cardinal de la valve supérieure
présentant une fossette cardinale médiane , irrégulièrement
sillonnée et une dent cardinale oblique, arquée. Impressions des
muscles adducteurs des valves grandes, bien marquées, plus
luisantes que le reste du test. Impression palléale entière.
Ligament étroit, placé dans une rainure marginale profonde
qui pénètre sous les crochets. Coloration externe d'un blanc
jaunâtre sale ; coloration interne blanche.
Si l'on compare le CU. Nicolloni aux trois C/irtWrt déjà connus
de la faune européenne, on constate qu'il se distingue:
1° Du Ch. grijphina Lamarck = sinistrorsa Brocchi et auct.
(non Bruguière), par l'enroulement en sens inverse des sommets,
par sa taille plus faible, ses lamelles plus minces, etc.
2° Du Ch. gn/pf>oi(fPs Linné, par ses lamelles concentriques
PH. DAUTZENBElKi. — ESPÈCE DU GENRE CHAMA 18')
minces, larges, continues, onduleuses, peu nombreuses sur la val-
ve supérieure.Chez le Ch. gryphoides, les lamelles sont plus épais-
ses, moins larges et découpées, surtout sur la valve supérieure,
en nombreuses squamules imbriquées, plus ou moins épineuses.
3° Du Ch. circinata Monterosato, par son test plus mince,
ses lamelles concentriques beaucoup plus développées, moins
nombreuses et non denticulées au bord. Chez le Ch. circinata
les lamelles présentent, notamment celles de la valve inférieure,
des prolongements et des incisions qui donnent à leurs bords un
aspect frangé.
C'est incontestablement avec cette dernière espèce que le
Ch. Nicolloni a le plus d'analogie : le développement considé-
rable du sommet de la valve inférieure est à peu près le même ;
mais, par contre, le peu d'épaisseur du test, la largeur, le petit
nombre et la conformation des lamelles qui sont largement
ondulées et ne présentent aucune trace de denticulations, nous
paraissent des caractères assez importants pour mériter une
distinction spécifique.
Il ne peut exister aucun doute sur la provenance du Polypier
dragué à Rochebonne : il appartient, en effet, à la faune de la
région et de la zone bathymétrique où il a été recueilli et nous
avons de plus trouvé fixés sur ses branches les divers Brachio-
podes et Mollusques dont voici la liste et qui font aussi tous
partie de notre faune océanique :
Teredratulina caput serpentis Linné.
MûMfeldtia nionstruosa Scacchi.
Ostrea cochlear Poli.
Anomia ephippium Linné.
Kellyia suborbicularis, Montagu.
Saxicaoa rugosa Linné.
Pseudomurex fusulus Brocchi f= M. Spadœ Libassi).
La seule citation d'un Chatna provenant des côtes océaniques
de France, est due à Jeffrey s qui, en 1881, nous apprend que M.
le M's de Folin a rencontré le Ch. gryphoides dans la Fosse de
Cap Breton. Il serait intéressant de vérifier la détermination des
échantillons trouvés dans cette localité et de voir s'ils n'appar-
tiendraient pas plutôt à l'espèce que nous venons de décrire,
qu'au Ch. grypJioides.
NOTE ADDITIONNELLE
SUR
DENDROPHYLLIA CORNIGERA Lk. sp. (Caryophilla)
par M. G. DOLLFUS
1816 Caryophijllia cornigera Lamarck. Animaux sans vert.,
t. II, p. 228.
1860 Dendrophyllia cornigeraM. Edwards et J. Haime. Hist. nat.
des coralliaires, t. m, p. 118.
1875 » V Lk. Fischer. Faune de la Gironde.
Act. soc. Linn. Bordeaux t. xxx,
p. 189.
1881 » » Blain. Moseley. Challenger Re-
port,t.vii,p.l98.Deepseecorals.
1883 » » Marion. Considérations sur les
faunes profondes de la Médi-
terranée, p. 48.
1884 » » Blain. V. Carus. Prodromus
Faunae, Médit., t. i, p. 83.
Historique. — Cette espèce a été séparée par Lamarck, en
1816, dans la V^ édition des animaux sans vertèbres du Dendro-
phyllia ramea et non sans raison. Il la plaçait dans le genre
Canjophyllia.Ce&ten 1830 que Blainville l'a introduite dans son
genre Dendrophyllia. (Dict. se. nat., t. lx, p. 319). Milne
Edwards et J. Haime en ont donné, en 1860, une synonymie dé •
taillée ; nous ajoutons les références qui ont paru depuis.
Distribution. — Le D. cornigera a été originairement indi-
qué dans le rare ou vrage de Marsilli, Histoire physique de la mer,
p. 137, en 1725, comme provenant de la Méditerranée, mais
Lamarck en ignorait l'habitat.
Henri Milne Edwards et Haime l'ont indiqué sans précision,
de la Méditerranée et du Golfe de Gascogne. Plus tard, M.
Alphonse Milne Edwards l'a signalé au large d'Ajaccio, par 540
G. DOLLFUS. — NOTE SUR LE DENDROPHYLLIA CORNIGERA 187
mètres de profondeur, M. Fischer indique le plateau sous-marin
de Rochebonne, en face de l'Ile-de-Ré et la fosse de Cap-Breton,
au large de Biarritz, entre 40 et 90 brasses.
Le Challenger l'a récolté aux Iles du Cap Vert, de 100 à 200
brasses. Les collections du Muséum of comparative zoology à
Cambridge US, renferment de nombreux spécimens provenant
de Fayal (Açores) .
Sur les côtes de la Floride et au large de la Havane, on
connaît diverses espèces représentatives (D. cornucopia Pour-
talès, D. cyathoides Pour t.), 1871 .
Description. — Comme l'indique déjà Marsilli, c'est un.
« Madrépore rameux à calice de substance aisée à froisser ». En
effet, les cloisons débordantes sont minces et recouvertes d'un
épiderme brunâtre qui n'est autre que la substance même du
polypier desséchée ; elles sont fragiles, le calice est profond.
La columelle est incomplètement décrite par Edwards et
J.Haime, elle est elliptique, bien plus transverse que le calice,
très peu saillante, papilleuse et surtout spongieuse. Les cloisons
rarement perforées au voisinage de la columelle sont pourvues
de quelques fines granules.
Origine. — Le Dendrophyllia cornigera a été signalé et
figuré par Michelin, comme fossile du miocène du Piémont et
de la Touraine. Cette forme fossile a été considérée par Edwards
et Haime, comme espèce distincte sous le nom de D. aniîca.
L'espèce de Touraine que nous avons comparée en nature avec
celle vivante de l'atlantique, nous paraît en différer principale-
ment par ses côtes extérieures plus profondément sculptées.
10
LA BALEINE DE PORSMOGUER
par M. le D^ H. BEAUREGARD
Assistant d'Anatomie comparée au Muséum de Paris.
PI. VI
Sur la côte bretonne, en face des îles d'Ouessant et de Mo-
lène, une jolie baie limitée par une ceinture de roches abruptes
est fermée dans le fond par une petite plage de sable. C'est la
plage de Porsmoguer, commune de Ploumoguer, sise à 7 kil.
N.-O. du Conquet.
Dans la nuit du samedi au dimanche 7 février 1892, après une
succession de coups de vent et de tempêtes, une grande épave lon-
gue d'une vingtaine de mètres, fut signalée par les gardiens d'un
phare voisin ; elle était tombée au milieu des roches dans la par-
tie sud de la baie. Au matin on put constater qu'il s'agissait
d'un grand Cétacé ; M. Rideau, Commissaire de l'Inscription
Maritime au Conquet, immédiatement prévenu, télégraphia sans
plus tarder au Directeur du Muséum de Paris pour l'informer
et connaître ses intentions. Il résulte en effet d'une entente
conclue avec le ministère de la marine par le professeur P. Ger-
vais et renouvelée par le professeur G. Pouchet son successeur
à la chaire d'anatomie comparée du Muséum, que tout échoue-
ment de Cétacé est immédiatement signalé à cet établisse-
ment scientifique par les Commissaires de l'Inscription Mari-
time. On évite ainsi de perdre les rares occasions qui peuvent
se rencontrer d'étudier avec quelque soin ces animaux encore
mal connus. Bien plus, si par bonheur l'épave arrive à la côte
dans un état satisfaisant de conservation, l'étude peut-être plus
fructueuse et plus complète que partout ailleurs, plus complète
même que celle qu'on peut faire dans les chantiers des pêcheries
de Cétacés où il semble cependant, au premier abord, qu'on doit
rencontrer les conditions les plus favorables à ce genre de
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H. BEAUREGARl). — BALEINE DE PORSMOGUER 189
recherches. Il ne faut pas oublier en effet que dans les chantiers,
malgré la bonne volonté des propriétaires, l'anatomiste se trouve
en présence de nécessités d'exploitation qui ne se prêtent que
très difficilement aux retards exigés par les minuties d'une dis-
section attentive. Un grand Cétacé, Baleine ou Cachalot, pris en
mer et amené sur le chantier, représente toujours une valeur
considérable qui peut atteindre une vingtaine de mille francs,
mais à cette condition expresse que l'extraction de l'huile ou du
blanc de Baleine se fera rapidement, alors que l'animal est
absolument frais. L'observateur est donc forcé de faire diligence ;
il prend quelque notes, quelques croquis, pendant le travail de
dépècement, mais c'est toujours à la hâte et avec le souci de ne
pas être indiscret et de ne point porter préjudice notable à celui
qui l'accueille.
Combien sont différentes les conditions offertes à l'anatomiste
qui peut se livrer tranquillement à ses recherches sur une épave
dont il devient le propriétaire après entente avec la marine. Il
ne faut pas se dissimuler toutefois que bien des inconvénients
se présentent encore, et le plus grave, pour ne parler que de
celui-là, c'est la mauvaise conservation du sujet. Malheureuse-
ment, en effet, les Cétacés rejetés sur nos côtes sont presque
toujours des animaux morts depuis un temps plus ou moins
long et qui arrivent en état de putréfaction souvent très avancée.
Quoiqu'il en soit, même dans ces conditions défavorables, il
peut y avoir quelqu'intérêt à étudier l'épave et surtout quand il
s'agit d'individus de grandes dimensions. Par suite, la chaire
d'anatomie comparée du Muséum délègue toujours quelqu'un
avec mission de tirer tout le parti possible de l'épave.
Après échange de dépêches avec le Commissaire de l'Inscription
Maritime afin d'obtenir quelques renseignements complémen-
taires, je partis pour le Conquet où j'arrivai le 10, vers midi.
M. Rideau voulut bien m'accompagner jusqu'à la plage ; la mer
encore haute ne me permit pas d'aborder de suite l'animal qui
était échoué au milieu des rochers, couché sur le dos, la tête au
Nord. C'était un Rorqual {Balœnoptera musculus), espèce
commune dans l'Océan et dans la Méditerranée. Il était du sexe
femelle et à peu près adulte ; il mesurait 21 mètres de long, di-
mension qui lui donnait une certaine valeur, les collections du
140 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
Muséum ne possédant pas de squelette aussi adulte de cette
espèce.
Dès le premier coup d'œil, je pus constater qu'il fallait aban-
donner l'espoir de recherches sur les viscères ; l'animal, qui
devait être mort depuis plusieurs semaines, n'était plus qu'un
amas de chairs pourries et dégageait une odeur infecte. Il avait
perdu tout son épiderme, aussi la photographie que j'ai prise et
qui est reproduite PL VI, montre-t-elle une teinte blanche uni-
forme de toute la face ventrale du corps, sauf au fond des plis qui
sillonnent la peau de l'extrémité de la mâchoire inférieure au
voisinage de l'ombilic. Les fanons avaient complètement disparu,
la voûte palatine où ils sont fixés étant dénudée jusquïi l'os.
L'abdomen enfin était ouvert au côté gauche de la vulve et par
la déchirure sortaient les intestins déchiquetés et des lambeaux
de mésentère que les pêcheurs prenaient pour les restes d'un
filet que, suivant eux, l'animal avait avalé. Enfin il me parut, au
premier examen, que la colonne vertébrale était rompue au
niveau de la région lombaire.
A marée basse, il me fut possible d'étudier de plus près l'épave
et je perdis bientôt l'espoir qui me restait de conserver, à défaut
d'autres pièces, le squelette complet du Cétacé. En effet, à côté
de l'animal, près de la queue, gisait une vertèbre; les visiteurs
la prenaient pour une hélice dont l'animal devait se servir pour
nager, et de fait, telle qu'on l'apercevait à moitié enfouie dans
le corps de l'animal, les extrémités saillantes d'une de ses apo-
physes transverses et de son apophyse épineuse, avaient quel-
que vague ressemblance avec les palettes d'une roue ou d'une
hélice. La présence de cette vertèbre, absolument débarrasée de
chairs, nette et blanche comme si elle eût été nettoyée avec soin
par un préparateur, était un indice fâcheux. Elle ne laissait pas
de doutes sur l'état de décomposition de Lanimal et permettait
de supposer que d'autres os avaient pu être enlevés par la mer.
J'explorai donc, avec l'aide de quelques personnes et particu-
lièrement de M. Rozagoute, commis du Commissariat de la
Marine, qui m'a rendu les plus grands services et que je remer-
cie cordialement, j'explorai les rochers et bientôt, deux ver-
tèbres, trois côtes brisées, un os jugal et l'avant-bras avec le
carpe et le métacarpe du membre gauche furent retrouvés. Je
H. BEAUREGARD. — BALEINE DE PORSMOGUER 141
fis mettre avec soin toutes ces pièces de côté dans l'espoir de les
joindre plus tard au reste du squelette et de reconstituer celui-ci
en entier. Toutefois ces découvertes m'avaient découragé davan-
tage et lorsque M. le Commissaire de la Marine, d'accord avec
moi, mit l'animal en vente, je ne voulus avancer aucun prix
pour l'acquisition. Diverses personnes qui avaient songé tout
d'abord à acheter la Baleine pour en extraire l'huile, avaient
également perdu confiance en la voyant aussi maltraitée et
l'essai de vente ne donna aucun résultat. J'obtins alors de
M. Rideau un répit de 24 heures pour prendre une décision dé-
finitive et je me décidai, afin de me rendre plus exactement
compte de l'état de l'animal, à le faire enlever des rochers, où il
était difficile de l'étudier, pour l'amener sur la plage de sable
voisine.
L'opération n'était point aisée étant donné le poids énorme de
l'animal et surtout cette particularité qu'il avait été jeté par la
lame dans une sorte de petite crique dont les bords étaient formés
de roches élevées que couvrait à peine la haute mer. Je m'adres-
sai alors au patron du bateau pilote qui fait le service entre
Ouessant et le Conquet, à défaut du vapeur qui y est spéciale-
ment attaché.. Grâce à l'habileté déployée par le patron et ses
hommes, l'énorme Cétacé, amarré solidement par la tête et par
la mâchoire inférieure, fut, à marée haute, tiré de sa position
difficile et hâlé sur la plage de sable. Alors il me fut possible
de me rendre un compte plus exact de l'état de l'épave. La Ba-
l?enoptère était rompue au niveau de la région lombaire et
plusieurs vertèbres manquaient. D'autre part, de nombreuses
côtes, brisées, apparaissaient maintenant et attestaient le misé-
rable état du squelette. Somme toute, l'animal avait dû être
pendant longtemps le jouet des flots au milieu des récifs sans
nombre qui avoisinent cette partie des côtes de la Bretagne. Les
chocs nombreux d'une aussi grande masse avaient disloqué le
squelette, et je dus, à regret, l'abandonner, ne voulant point
engager des dépenses relativement considérables que le résultat
ne pouvait justifier.
L'échouement de la Balsenoptère de Porsmoguer n'en reste
pas moins un fait intéressant, car les Cétacés adultes de cette
espèce n'attérissent qu'assez rarement sur nos côtes. J'ai donné
142 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L'OUEST
récemment, * en collaboration avec le professeur G. Pouchet,
une liste des échouements de grands Cétacés sur la côte Fran-
çaise, qui fait suite à une autre liste publiée en 1885. On y
pourra voir que de 1885 à 1891, trois individus seulement de la
même espèce ont été signalés; le plus grand, échoué en novembre
1889 à Montalivet-les-Bains (Gironde), n'avait que 15"» 50 de
long. C'était également une femelle. Quant au grand spécimen
de 20 mètres qui échoua à Langrune, (Calvados), en 1885, c'était
un mâle. Il eût été intéressant de comparer le squelette des deux
sexes chez des sujets de taille à peu près égale.
En terminant, je tiens à rendre hommage à l'extrême obli-
geance de M. Rideau, Commissaire de l'Inscription Maritime au
Conquet. Il a mis tout en œuvre pour faciliter ma tâche, et je
ne saurais trop l'en remercier.
1. C. R. Ac. des se. 7 décembre 1819.
3SrOTE
SUR LA REPRODUCTION
DE LA
Mésange huppée, PARUS CRISTATUS
DANS L'OUEST DE LA FRANCE
par M. Louis BUREAU
M. l'abbé de la Fonchais a eu l'obligeance de m'adresser un
nid de Mésange huppée, capturé, avec la femelle, dans le creux
d'un vieux chêne, le 26 avril 1892, au Bois-du-Loup, en Augan,
Morbihan. Ce nid contenait six œufs : quatre, très couvés, furent
brisés en les vidant, le cinquième, qui était clair, est conservé
au Muséum de Nantes avec le nid et le creux d'arbre qui l'abri-
tait.
Le nid, extérieurement composé de mousse, est garni inté-
rieurement de laine, de poils et de plumes.
L'œuf est ovoïde, globuleux, d'un blanc pur, maculé de taches
rouges plus larges et plus nombreuses vers le gros bout où elles
se groupent en une large couronne. Il mesure : grand diamètre,
16"ïm; petit diamètre, 13"^'".
Selon Bailly, les œufs de la Mésange huppée ressemblent
quelquefois tellement à ceux de la Mésange bleue et de la Mé-
sange alpestre, qu'il est très difficile de les distinguer lorsqu'une
fois ils sont mélangés.
En comparant l'œuf en question à ceux authentiques des
espèces qui se reproduisent dans notre région : Parus major.
Parus cœruleus, Pœcile co)nmunis, je relève les caractères
distinctifs suivants :
Parus major. — La Mésange grosse charbonnière, a des œufs
plus gros, mesurant : G. D. 18'»ni, P. D. 15""", avec des taches du
même rouge que celui des œufs de la Mésange huppée; mais
144 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
plus larges et plus répandues sur l'ensemble de la coquille. Je
ne crois donc pas qu'il soit possible de les confondre avec ceux
de cette dernière espèce.
Parus caepuleus. — La Mésange bleue pond des œufs à peu
près de même grosseur que ceux de la Mésange huppée. Ils sont
cependant un peu moins globuleux, plus ovoïdes, et mesurent :
G. D. 16'"'", P. D. 11""" à 12'"'". Les taches, du même rouge,
petites, punctiformes, se groupent, au voisinage du gros bout, en
couronne de points peu ou pas confluents.
Pœcile corn m unis. — La Nonnette vulgaire a des œufs à peu
près de même taille et de même forme que ceux de la Mésange
huppée, mesurant: G. D. 16'"'" à l?"""', P. D. 13""" ; mais à poin-
tillé rouge plus fin et plus clair-semé sur l'ensemble de la
coquille, formant, vers le gros bout, une couronne de taches
punctiformes distinctes, non confluentes.
Comme on le voit, il existe la plus grande analogie entre
l'œuf des Mésanges bleue et nonnette et celui de la Mésange
huppée. Celui de cette dernière espèce se distingue surtout par
une forme plus globuleuse, par des taches rouges plus larges
et par la confluence plus grande des taches qui forment la
couronne.
Au printemps, la Mésange huppée est assez rare dans nos dé-
partements de l'Ouest pour qu'il soit difficile de s'en procurer
le nid.
A cette époque, en effet, cet oiseau seml)le cantonné dans
certaines localités. En Loire-Inférieure, les futaies séculaires de
la forêt du Gàvre abritent, cependant, durant la saison des nids,
un bon nombre de Mésanges huppées; M. G. de Lisle y décou-
vrit un nid sur le Chêne au Duc, arbre desséché, bien connu par
ses proportions gigantesques; c'était le 10 mai 1866 ; les jeunes
étaient déjà grands.
En dehors de cette station exceptionnelle, j'ai observé la Mé-
sange huppée, pendant la saison des nids, en Loire-Inférieure,
dans la forêt de Vioreau, les futaies de chênes de la Meilleraye
et dans plusieurs propriétés plantées de conifères des environs
de Nantes.
M. P. de Lisle m'a dit l'avoir vue, au printemps, dans les
L. BUREAU. — MÉSANGE HUPPÉE 145
plantations de pins maritimes des dunes d'Escoublac, où il n'est
pas douteux qu'elle se reproduise.
Selon M. l'abbé de la Fonchais, cet oiseau se reproduirait en
certain nombre dans le Morbihan.
Malgré la reproduction régulière de cette espèce dans notre
région, je n'avais pu encore m'en procurer le nid.
On sait aujourd'hui que la Mésange huppée n'est pas aussi
féconde que ses congénères. Les auteurs lui attribuent générale-
ment une ponte de 4 à 5 œufs seulement. C'est aussi ce qui ré-
sulte des observations de l'abbé Caire, qui a si souvent observé
cet oiseau dans les Basses- Alpes , et déclare n'avoir jamais
trouvé une ponte supérieure à 5 œufs. Cependant Bailly, tou-
jours si précis pour les mœurs des espèces qui habitent les
Alpes de la Savoie, attribue à la Mésange huppée une ponte de
7 à 9 œufs.
L'observation de M. l'abbé de la Fonchais nous montre qu'une
première ponte peut atteindre 6 œufs et être limitée à ce nombre.
S'il est assez difficile de se procurer, dans notre région, le nid
de la Mésange huppée, il n'en est pas de même des jeunes en
premier plumage que l'on rencontre par petites troupes, accom-
pagnés du mâle et de la femelle, parfois mêlés à d'autre mé-
sanges , telles que la grosse charbonnière, la nonnette et la
Mésange bleue.
En hiver, le nombre des individus sédentaires s'accroit des
sujets voyageurs qui, chassés du Nord et des régions montagneu-
ses du Centre de l'Europe, se répandent sur toute l'étendue de la
France.
NOTES ORTHOPTÉROLOGIQUES
par M. l'abbé J. DOMINIQUE
1. — L'attention des spécialistes est en ce moment appelée
sur un curieux orthoptère de notre région, par un remarquable
mémoire du R. P. Pantel S. J., publié récemment dans les
Annales de la Société Espagnole d'histoire naturelle. L'objet de
ce travail est le groupe des Phasmides d'Europe et pays limi-
trophes.
L'une des conclusions de cette étude est que le cT de Bacillus
gallicus Charp., bizarre insecte méridional qui vit dans notre
département, n'est pas connu d'une manière certaine.
Le seul cT connu et décrit comme appartenant à cette espèce,
est un individu de la collection Finot, provenant de Hyères, en
Provence. Mais comme dans cette station méridionale vivent
deux et peut-être trois espèces de Bacillus, comme d'autre part
le d" en question n'a point été pris accouplé, il est permis de
douter que le <f de la collection Finot soit bien celui de l'espèce
gallicus.
Dans notre Sud-Ouest, au contraire, le B. gallicus habite
seul. Si donc on parvenait à découvrir le a" dans cette région,
la question serait définitivement tranchée.
L'excessive rareté des o^ chez les Phasmes de France, est un
phénomène digne d'attention, alors surtout que les^p se laissent
capturer, sinon fréquemment, du moins assez souvent dans les
régions qu'elles habitent.
Le Bacillus Rossii Fabr. espèce provençale dont les antennes
ont de 19 à 25 articles, se prend presque toute l'année dans ce
pays et cependant le & n'a jamais été capturé sur le territoire
français.
Son congénère, moins exclusivement attaché aux pays du
soleil, Bacillus gallicus Charp., dont les antennes ne sont
composées que de 12 à 13 articles, n'est pas très rare dans les
îles de Pté et de Noirmoutier. Nous l'avons capturé plus d'une
J. DOMINIQUE. — NOTES ORTHOPTÉROLOGIQUES 147
fois à Pornic, Nantes, Rezé, Vertou, Clisson, la Haye-Fouas-
sière. MM. Piel de Churcheville, à la Bernerie, à Saint-Aignan
et autour de Nantes. Cependant le & ne s'est jamais laissé
prendre jusqu'à ce jour.
C'est vers la fin de juillet qu'il convient de le rechercher, car
il est adulte avant la ^. Comme tous les d" d'orthoptères, il est
plus petit que la />. Celle-ci atteint jusqu'à 10 centimètres de
longueur. L'insecte a l'aspect étrange d'un assemblage de longs
bâtonnets verdâtres ou grisâtres et peut être facilement confondu
avec les rameaux sur lesquels il se tient.
La larve se nourrit, croyons-nous, aux dépens des jeunes
pousses des rosacées de nos haies : aubépine, prunellier, etc.
Nous en avons élevé avec les feuilles tendres du prunier
cultivé.
Le cf doit porter, sur les mesonotum et metanotum, des
rudiments d'ailes et d'élytres, organes dont la p n'offre aucune
trace.
L'éminent auteur du récent ouvrage sur les Orthoptères de
la France, M. le Capitaine d'Etat-major Finot, nous a fait part
de son projet de venir cet été visiter notre région pour y recher-
cher l'introuvable a' du Bacillus galllcus.
Nous faisons appel au zèle des entomologistes de la Société,
pour arriver à la solution du doute scientifique que nous venons
d'exposer. Puisse l'un d'entre nous avoir la bonne fortune et
l'honneur de percer le mystère si bien gardé qui enveloppe la
reproduction de l'unique Phasme de notre pays.
2. — Nous avons à signaler, dans la Loire-Inférieure, la pré-
sence d'un Locustaire très méridional que l'on croyait exclusi-
vement confiné en France, dans le Languedoc et dans le Rous-
sillon: EpJiippiger rugosicolHs Rambur. Un couple de cet
intéressant orthoptère a été capturé par nous, à la fin d'août
dernier, sur une haie enclosant des vignes, près le moulin du
Breil, à la Haie-Fouassière.
Assez semblable à première vue à EpMppiger vitium Serville,
il diffère de ce congénère assez commun dans le département,
par son oviscapte ou sabre courbé en faux et n'ayant pas plus
de une fois et demie la longueur du pronotum. L'oviscapte
d'E. vitium est presque droit et a deux fois et demie la longueur
148 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
du pronotum. UEphippiger rugosicollis Rambur, est VEphip-
piger vespertina de Dufour, et VE. Durieui de Bolivar {Sinop-
sis (le los Ortopteros de Espana y Portugal, p. 300).
3. — Un exemplaire à'Œcanthus pellucens Scopoli, a été pris
l'été dernier à la Bernerie-en-Retz, par MM. Pielde Churcheville.
Ce curieux grillon qui établit le passage de ce groupe aux
Locustaires est le seul dont la vie ne soit pas souterraine et qui
ne soit pas lucifuge. Comme les Orthoptères sauteurs, il mène
une existence véritablement aérienne. On le rencontre le plus
fréquemment sur le sommet des hautes plantes et surtout sur
les fleurs de Chardons. C'est une addition intéressante à la liste
de nos Orthoptères de l'Ouest.
4. — Signalons encore la capture par les mêmes naturalistes,
d'un Acridien d'assez grande taille, Epacromia Tergestma
Muhlfeld, qui n'avait été pris qu'à l'embouchure de la Gironde
(Arcachon, île aux Oiseaux, La Teste-de-Buch, Lamothe, Finot).
Nos collègues en ont capturé plusieurs exemplaires en automne
dans les polders de Bourgneuf-en-Retz.
Sur l'habitat de la Couleuvre verte et jaune
par M. R. MARTIN
b
D'après les auteurs, la Couleuvre verte et jaune, Zamenis
viridiflavus, habite le Midi et le Sud-Ouest de la France. Il
n'est pas douteux en effet, qu'elle est répandue dans nos dépar-
tements méridionaux, on la rencontre par exemple très souvent
dans la Gironde et la Dordogne, mais elle se trouve aussi bien
dans le Sud-Est que dans le Sud-Ouest, puisque M. Olivier et le
Frère Ogérien la disent très commune dans le Doubs et dans le
Jura !
Dans l'Ouest, elle remonte au moins jusqu'à la Loire. Incon-
nue en Normandie et en Bretagne, elle est fort rare en Anjou,
probablement au Sud de la Loire seulement, puis elle devient
commune dans les trois départements poitevins. Suivant Cavo-
leau, Viaud-Grand-Marais et autres, elle est fort répandue en
Vendée et dans les Deux-Sèvres ; dans le département de la
Vienne on la tue fréquemment; M. Beltrémieux l'indique comme
abondante dans la Charente-Inférieure, M. deRochebrunedans
la Charente.
Mais, chose remarquable, si dans l'Ouest elle remonte au
moins jusqu'à la Loire, — je dis « au moins » pour le cas dou-
teux où elle habiterait la Sarthe (Gentil) et certaines localités
bretonnes (Lataste) — elle remonte beaucoup moins haut dans
le Centre que dans l'Ouest et dans l'Est. Jamais à notre connais-
sance on ne l'a prise dans le Cher, ni dans l'Indre-et-Loire, ni
dans la Creuse, ni dans la Haute-Vienne ; M. Olivier ne la cite
pas dans sa faune de l'Allier et on m'a affirmé qu'elle n'existait
pas en Auvergne.
En ce qui concerne l'Indre, nous avons, mes amis et moi,
cherché avec un soin infini ce joli serpent sans pouvoir consta-
ter sa présence, sauf en un coin de l'arrondissement du Blanc,
partie de l'ancien Poitou, où elle n'est pas extrêmement rare.
150 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
Ces jours derniers encore, le 30 mars, un magnifique exem-
plaire de 1 mètre 25 centimètres, a été tué sur les limites des
arrondissements de Montmorillon et du Blanc.
On peut donc ainsi préciser les limites de son habitat dans
l'Ouest de la France: Ces limites seraient, au Nord, la Loire; à
l'Est, la rivière de Vienne, puis celle de Creuse, de son confluent
au Blanc, puis l'Anglin ; enfin une ligne passant par Confolens,
Rochechouart, et aboutissant au département de la Dordogne.
NOTES POUR SERVIR A LA MINERALOGIE
DE LA LOIRE-INFÉRIEURE
par M. Ch. BARET
i
Quartz encapuchoné
On rencontre ce quartz dans les carrières granitiques d'Orvault ;
ce sont des prismes gris, translucides, qui sont entièrement
recouverts par une enveloppe siliceuse blanche ; lorsqu'une par-
tie de cette enveloppe est enlevée, l'on aperçoit le premier prisme
dans toute la régularité de ses formes.
Quartz enfumé
J'ai rencontré dans la même carrière le quartz enfumé en très
gros cristaux qui atteignent jusqu'à 0 ™ 11 centim. de longueur ;
ils sont souvent bipyramidés ou maclés et quelquefois d'une
grande limpidité ; ils sont déposés dans une argile jaune rem-
plissant les fentes de la roche dans certaines parties de la
carrière.
Quartz pseudomorphique
J'ai trouvé ce quartz à 2 kilom. environ de Vertou, près d'un
petit bois sur la route de la Haye-Fouassière ; il est formé
de gros cristaux groupés dont la forme peut se rapporter à celle
de la calcite ; les plus gros cristaux mesurent 0*" 02 centim. de
diamètre sur chaque face ; ils sont blanchâtres, opaques, et quel-
ques-uns creux dans certaines parties, les vides renferment de
légères concrétions siliceuses transparentes ; le côté de l'échan-
tillon où sont déposés les pseudomorphoses est formé de quartz
aciculaire rayonnant, tandis que la face opposée est formée d'une
couche de silice incrustante dont les empreintes représentent les
vides laissés par des pyramides de quartz disparues.
152 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'oUEST
Inclusions dans les cristaux de quartz
Cette variété de quartz est fort intéressante, les inclusions de
minéraux ne sont généralement pas rares dans le quartz, celles
que l'on rencontre dans le département se rapportent pour la
plupart aux composés de fer.
Gothite. — J'ai rencontré, dans les carrières d'argile de Moye,
commune de Couëron, des cristaux de quartz pyramides renfer-
mant de nombreuses inclusions d'une substance composée
d'aiguilles soyeuses, très fines, formant l'éventail , de couleur
jaune pâle, jaune d'or et brune; je n'ai pas hésité à ranger ce
minéral dans l'espèce Gothite : du reste, Haûy a désigné sous le
nom d'apiciforme une variété de limonite composée d'aiguilles
fibreuses, divergentes, formant des petites houppes aciculaires
ou capillaires, que l'on rencontre en Sibérie, en inclusions dans
des cristaux de quartz et que Delafosse a rangé dans l'espèce
Gothite.
M. Enault, instituteur à Basse-Indre, a trouvé de très beaux
échantillons du même minéral dans une carrière située près le
cimetière de Cordemais.
La Gothite existe encore en inclusions dans quelques cristaux
de quartz des carrières du Gros-Caillou situées sur les bords de
la forêt de Toufou ; elle y est très abondamment répandue.
Dans toutes ces localités les conditions de gisement de la
Gothite paraissent donc bien être les mêmes qu'en Sibérie.
Oligiste. — On rencontre très fréquemment, dansles gisements
que je viens de citer, des petits sphéroïdes rouges ou noirs qui
appartiennent à l'Oligiste; ces inclusions accompagnent souvent
la Gothite ; d'autrefois elles sont seules et très abondamment
répandues dans les cristaux de quartz.
On trouve l'Oligiste, dans les mêmes conditions, dans quelques
quartz pyramides des environs de Beaulieu, commune de
Couëron.
Pyrite. — Les cristaux de quartz des carrières du Gros-Cail-
lou (forêt de Toufou), renferment aussi des inclusions de Pyrite
assez curieuses ; la Pyrite y forme des gi oupes de cristaux très
petits ou des grains de couleur jaune de laiton ou jaune ver-
/e.
y p V^
^
a .-
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e-
e'
CH. HAllET. — NOTES POUR SERVIR A LA MINÉRALOGIE 158
dâtre; d'autrefois elle est en petits cubes très réguliers de couleur
brune et opaques ; or, il arrive assez souvent que le minéral a
disparu, dans ce cas il ne reste plus que le moule cubique de la
Pyrite dont l'intérieur est enduit d'une légère couche rougeâtre
d'oxyde de fer qui donne à ces empreintes l'aspect de véritables
cristaux translucides. Ces cubes sont quelque fois très répandus
sur le même cristal, d'autrefois cependant le cristal de quartz
ne renferme qu'un seul cube ; dans ce cas il se produit un fait
Fiê.l d'optique très curieux selon que Ton regarde
le cube dans certaine direction et qu'il se trouve
placé au centre du cristal de quartz; ainsi si
l'on prend ce dernier (fig. 1), et qu'on regarde
i^Tiie l'inclusion de Pyrite sur une des faces e^ , l'on
ne voit qu'un seul cube ; si l'on recommence
l'opération et si l'on regarde la Pyrite perpendi-
^ culairement au sommet de la pyramide de
quartz, l'on aperçoit alors 6 cubes (fig. 2), cha-
cun d'eux placé régulièrement sur chacune des
faces p, e^i^ de la pyramide.
Je ne sais si le fait que je signale a déjà été
observé, mais je l'ai trouvé assez intéressant pour en donner
connaissance à la Société.
Barytine. — J'ai rencontré une seule fois, dans le filon de
Barytine, des carrières de Miséri, près Nantes, des cristaux de
quartz très limpides renfermant de jolies inclusions de Barytine,
sous la forme de petites mouches d'une ténuité extrême.
Mésotype. Dans une récente excursion faite au Pallet, j'ai
trouvé dans le gabbro de la carrière des Pruineaux située sur
les bords de la Sèvre et près le village de ce nom, un minéral
très intéressant, tant par sa rareté que par la roche dans la-
quelle on le rencontre ; ce minéral est la Mésotype appartenant
au groupe des Zéolytes ; il forme dans le gabbro des petites
veines blanches de quelques millimètres d'épaisseur ; en sépa-
rant ces veines, les faces mises à découvert présentent la Méso-
type formant de nombreux groupes à scructure aciculaire radiée
dont la couleur est le blanc laiteux ou le blanc jaunâtre, cou-
11
154 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L'oUEST
leur due à un commencement d'altération ; j'ai remarqué sur
un seul échantillon de très petits cristaux hyalins du même
minéral ; l'éclat est vitreux, au chalumeau il fond tranquille-
ment en une perle incolore, il est facilement attaquable par
l'acide chlorhydrique.
D'après M. Des Cloizeaux, les véritables gisements de la Mé-
sotype seraient les roches amygdaloïdes, les basaltes, les
Dolérites, les phonolïtes, elle serait très rare dans les roches
plutoniques ; il la signale encore dans la syénite zirconienne et
dans quelques filons de schistes cristallins.
Le gisement du Pallet serait donc assez remarquable puisque
ce serait pour la première fois, du moins, à ma connaissance,
que la Mésotype aurait été rencontrée dans le gabbro. Ce miné-
ral est rare en France ; on le rencontre en Auvergne, au Puy de
Marman, en cristaux d'une grande beauté.
Heulandite. — La Mésotype du Pallet est accompagnée d'un
autre minéral également peu commun, la Heulandite, que j'ai
signalée pour la première fois dans les carrières à Pyroxénite
de l'Etang, situées à 4 kilom. de Saint-Nazaire, sur la route de
Saint- André-des-Eaux, puis une autre fois dans le gabbro de
Liveau, commune du Pallet.
Notre excellent collègue, M. Lacroix, a donné une description
très étudiée de ce minéral dans son beau travail sur les roches
à pyroxène de Bretagne, paru dans notre Bulletin des Sciences
naturelles de V Ouest, 1. 1, p. 188.
Nantes, 30 juin 1892.
Note sur les PARMELIA et les PHYSCIA de l'Ouest
par M. le D'' Viaud-Grand-Marais.
Cette simple note a pour objet de faire connaître la liste des
espèces des genres Parraelia et Physcia recueillies jusqu'ici
en Bretagne et en Vendée. Puisse-t-elle encourager les botanistes
de la région à se livrer à l'étude si intéressante de la grande
classe des Lichens. *
G. PARMELIA Ach
I I S. -G. Euparmelia Nyl. ; face inférieure du thalle offrant
des rhizines.
Parmelia caperata Ach. (K = , C=}'^ — CC, arbres et
rochers. Presque exclusivement silicicole; rencontré par excep-
tion sur le calcaire, à Lire (M.-et-L). Fructifie souvent et abon-
damment dans la région maritime.
P. consper sa A.ch. (K T lut. mox rub^ — AC, roches sili-
ceuses ; fructifie ainsi que sa forme isidiosa Nyl. ^
1. Travaux publiés sur les lichens de la région: Excursion lichénologique
dans l'île d'Y eu par Weddell ; Catalogue des lichens des Deux-Sèvres, par
Richard, (plus diverses notes sur la théorie algolichénique du même auteur);
Catalogue des lichens du littoral de la baie de Bourgneuf, par l'abbé Domi-
nique ; Flore des lichens de l'Orne et des départements voisins, par l'abbé
Olivier ; Lichens de Canisy, par l'abbé Hue, etc.
2. K indique l'action de l'hydrate de potasse ; C, celle de l'hypochlorite de
chaux ; K C, celle de l'hypochlorite sur un point touché par la potasse ; +. fl^e
la réaction se fait dans la couleur qui le suit ; — , qu'elle est nulle. Quand il y a
deux signes T ~ ou T. le supérieur a rapport à la réaction de la couche cor-
ticale, l'inférieur à celle de la méduUe. L'abréviation /(*(. désigne le jaune ;
vir., le vert; rub., le rouge; eryt., le carmin ; mox, qu'une seconde couleur suc-
cède à la première.
3. Le P. Mougeotii Schser., que nous n'avons pas encore rencontré, a pour
réaction de sa médulle KCi -1- eryt. Certaines formes à divisions grêles du
P. conspersa sont souvent prises pour lui.
156 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'oUEST
P. perlata Kch. — CC. rochers et arbres. Trouvé seulement
deux fois en fructication à Noirmoutier (V.-G.-M,) et une fois à
Groix (Guyonvarc'h). Réaction variable; la règle est K i f!^"
mais certains individus marquent k + ^ • K'T ^^'^,' ou même
— var. sorediata Scha3r. — C, toujours stérile.
(4- lut \
K T ^j^^"l — AC, stérile.
P. ceirarioides Nyl. (k 1 '"^'^ KG. '^ ^^.^^ ) — PC. arbres
et rochers.
P. olivetorum Nyl. (k Z G 1^ e^/^) ~ Nantes, arbres de la
route de Paris et çà et là ; PC. dans la région.
P. perforataWnU. [K ^ ^.^^^ ^^j^^^. ^.^^j, j — Arbres et rochers,
surtout dans les îles et la région maritime. Thalle plus épais que
dans l'espèce précédente, craquelé en dessus. Stérile.
— f"* ciliosa. — Rochers maritimes, R.
P. tiliacea Hoff. (K _ " ' C ^ ^.^.^ j — C, presque toujours
fertile, sur les pommiers, les chênes, autour des habitations
rurales ; est rare ou manque au bord de la mer.
— Var. scorfea Ach. — isidieux, stérile, à réaction C T g,.^,^
très intense. — Rochers maritimes ; îles bretonnes, île d'Yen ; R.
à Noirmoutier ; çà et là rochers et arbres de l'intérieur.
— Var. carporhizans Nyl. offrant des poils au-dessous de ses
apothécies. — Plus commun que le type sur les arbres des routes,
à Nantes.
P.revohctaF\k.{K Z^ G + enjt. faible, ^^- + eryt)~^^- ^"^'
les rochers, moins sur les arbres. Stérile. A laciniures étroites,
d'autres fois larges et à sinus arrondis. Offre une forme isidieuse
et une autre sorédifère.
P. Borreri Turn. (médiiUe C 4- e7-yû.) — Arbres des pro-
menades publiques, C. devient plus rare au bord de la mer.
— f^ ulophylla Nyl. — PC. ; Noirmoutier; arbres et rochers.
Même réaction que le type.
— Var. stictica Del. (méd. C — , KG. -j- eryt.) — Rochers,
pierres taillées, arbres ; fructifie ainsi que le type, mais rare-
ment.
VIAI'D-GRAND-MARAIS. — PARMELIA ET PHYSCIA DE l'oUEST 157
P. lœmgata, var. dissecta Nyl. {;inéd. KC. + enjt.) — Ro-
chers à Clisson (Dominique).
P. saœatilis Ach. (k + ^^^^ ^^^^ n,5,.,„„) C rocliers, plus
rarement arbres ; fructifie abondamment à Groix.
— f-* hor7^esce7is, très isidié, rochers de la région maritime.
P, sulcata Tayl. (mômes réactions) — Arbres et rochers, CC. ;
ses sorédies ressemblent à de petites chenilles et laissent en
tombant an sillon sur le thalle. Présente parfois des apothécies,
mais rarement.
P. Omphalodes kch. (mêmes réactions). —Rochers; G. dans
la région maritime surtout ; fructifie à Groix.
— Var. panniformis Ach. — Rochers maritimes, R. (même
réaction).
P. Acetabuluni Ach. {mcd. K -}- lut. moxrub., comme pour
les précédents). — G., sur les arbres, au voisinage des villes ou
des habitations. Est rare ou manque au bord de la mer. Fruc-
tifie abondamment.
P. lyroUxa Ach. {méd. K — , C — , KCl — ). — G., rochers.
Fructifie dans la région maritime.
— Var. dendritica Flœrk. — PG. rochers maritimes.
P. Delisei Dub. {méd. K C -h erijt.) —Ile d'Yeu (Weddell) ;
îles bretonnes. PG.
P. fuUginosa Fr. (méd. C] -\- enjL). — Rochers et arbres.
Fructifie.
P. verruculifera Nyl. (mcd. K C. -r enjt.). — Tuiles à la
Roche-sur-Yon, Vendée, (Richard). Fructifie.
P. exasperata D. N. (K. — , C. — ) --G., sur les arbres dans
les bois et les vergers. Fructifie.
P.subaurifera Nyl (k ~^ G 7 p,.,.^ ) — AC. par endroits sur
les pins, les ceps de vigne. Nous ne l'avons ni rencontré, ni reçu
fructifié.
I II S. -G. Hypogymnia Nyl. ; face inférieure du thalle sans
rhizines.
P. physodes Ach. (k ^ ^'*^" C ~) —Rochers, surtout région
maritime, G. Fructifie à Groix (Guy onvarc'h) .
— f' turgida — Rochers; îles bretonnes, île d'Yeu.
158 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'oUEST
— Var. labrosa — Base des pins ; rochers du Pélavé à Noir-
moutier. Stérile.
— Var. vittata — Rochers (Herb. Delalande), sans indication
de localité).
P.pertusaSohçBv. (k T i^t ^ — )• — ^^®^ bretonnes, Groix
(Guyonvarc'h). Stérile. '
G. PHYSCIA Schreb.
I I S.-G. Xanthoria Th. Fries; thalle complètement appli-
qué, plus ou moins jaune; spores hyalines, bipolaires.
Physcia parletlna D. N. (K + rub.). — CC. arbres, bois tra-
vaillé, toits, rochers. Fructifie, ainsi que ses formes.
— f* clilorina Chev. — Troncs ombragés.
— f* à divisions étroites, écartées, pâles sur le Verrucaria
maura baigné par la marée.
— f^ auréola Nyl. — Ardoises et tuiles couvrant les mai-
sons; grès exposés au soleil; murs en pierres sèches au bord de
la mer. C.
— f^ ectanea Ach. (rutilans) — Rochers maritimes exposés
et très ensoleillés. AC.
P. hjchnea Nyl. (K -f rud.) — Arbres et rochers, AC. ^
I II S. -G. Barrera, thalle cespiteux, jaune-grisâtre ; apothé-
cies jaunes: spores hyalines bipolaires.
P. fiavlcans D. C. (K _ ''^^ ") — A.C. rochers maritimes et
forêts en Bretagne; rochers de la côte sud à l'île d'Yen. Stérile.
P. chrysopMJialnia DC. (K _ '*' j — arbres fruitiers, chênes
verts, pins, au bord de la mer, C. ^
1. Le genre Parmeliopsis Njl., qui a le faciès el les apothécies des Parmelia.
dont il diffère par ses spores obloagues et ses spermaties grêles, longues et
arquées, n'a pas été signalé en Bretagne ni en Vendée, où l'on a chance toute-
fois de rencontrer, sur les pins, l'espèce (unhigua Nyl.
2. Se distingue par sa réaction de l'ancien P. candelaria Acii.. [P. concolor
Th. Fries). que Nylander place avec raison parmi les Lcconora à cause de ses
thèques polyspores.
3. Le P. solenaria Bory a été trouvé par nous et M. Fourage, sur la côte
sud de l'île d'Yen, abrité par des rochers, IIU. Stérile. .\ été déterminé par
Nylander.
VIAUD-GRAND-MARAIS. — PARMELIA ET PHYSCIA DE l'OUEST 159
I III S.-G. Euphyscia, thalle appliqué ou cespiteux, grisâtre
ou brunâtre, spores enfumées, biloculaires.
P. cUiaris D. C. (K = ) — C. sur les arbres; R. au bord de
la mer. Fructifie.
— Var. actinota Ach . — Rochers de l'intérieur. Gris-blan-
châtre.
— Var. scopulorum Nyl. — Rochers maritimes, île de Groix.
(Guyonvarc'h). Stérile, thalle brun foncé.
P. leucomela Mich. (k ][^ ^jjj') — C. en Bretagne, rochers
maritimes, plus rare sur les arbres, Fougères (de la Godelinais) ;
Vendée, Ile-d'Yeu rochers de la côte sud .
P. speciosa Nyl. (k i ^JJ[) — Noirmoutier et îles bretonnes»
sur la terre recouvrant les rochers.
P. pulverulenta Fr. (K = ) — Sur les arbres au voisinage
des habitations et surtout à l'intérieur, C. Fructifie.
— Var. venusta Schœr. — Arbres, surtout ceux bordant les
routes; C. à Nantes. Fructifie,
— Var. pityrea Nyl. — Arbres et murs, C. Rar. fertile.
— Var. f'' dealbata Wed. — Murs en granité.
P. aquila Fr. (K = ). — C. sur les rochers. P'ruct. abondam-
ment sur le bord de la mer. Rencontré une fois à Noirmoutier
sur un chêne vert.
P. stellaris Fr. (k 1 ^^*^) sur les arbres, C. Fruct.
— f* leptalea DC. — Sur les arbres.
— Var. tenella DC. — Arbres, rochers, bois travaillé, verre,
cuir, etc., CC. Fructifie rarement.
— Var. aipolia Nyl. (k '^ ["[;) Arbres, C. Fruct. '
— Var. f* cercidea Ach. — Arbres.
P. trWacia Nyl. — Arbres et rochers PC. Noirmoutier et çàet
là, Vendée ; Deux-Sèvres (Richard) ; Ille-et- Vilaine (de la Gode-
linais), Maine-et-Loire (Hy). Stérile. (K _ ^ ')
1. La distinction de P. stellaris et de ses variétés d'une part, et du P. aipolia,
d'autre part, est loin d'être nette, par K. Des échantillons en tous points sem-
blables marquent tantôt K 2l tantôt K T.
160 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE LOUEST
P. alMnea Ach. (k _^ — Rochers granitiques, Deux-Sèvres
(Richard).
P. astroidea Fr. (K _) — i^ur les frênes, les figuers, C. sur-
tout au sud de la Loire. Fertile. (Bien fructifié sur des groseillers
autour de Nantes).
P. cœsiaFY.\K ij Rochers silicieux, AC. Stérile.
P. oMcura ¥v. (K = ) . — Arbres, bois taillé, C. Fertile.
P. ulotlirix Fr. (K = ). — Arbres et rochers. Apothécies mu-
nies en-dessous de cils noirs.
P. adgluiinata Fr. (K = ). — Arbres, ceps de vignes, tes-
sons de verre. Fructifie. Ses spermaties rappellent par leur
forme celles des espèces du genre Panneliopsis.
(î) Pierre Moine
CARTE
D E
L'ILE DE NOIRMOUTIER
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Lc'Bai-ard
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CATALOGUE
DES
PLANTES VASCULAIRES
De l'Ile de Noirmoutier
AVANT-PROPOS
L'île de Noirmoutier, gardant l'entrée de la Loire, fait face au
littoral vendéen et au pays de Retz.
Sa superficie est de 4,900 hectares, dont 760 en dunes côtières.
Le reste de son étendue est occupé par des marais salants, leurs
étiers ^ et dépendances; des terres cultivées, argileuses dans le
Sud et l'Ouest, sablonneuses dans le Nord et l'Est ^ ; des landes
et des bois.
Ces derniers, dont l'yeuse ou chêne vert a été longtemps l'es-
sence principale, forment une lisière sur la côte intérieure,
regardant la baie de Bourgneuf.
Ils sont les restes de forêts couvrant au VIP siècle, dans le
Nord de l'île, de grands espaces envahis par la mer^.
1. Mstuarium, canal où se fait sentir la marée ; leurs dernières divisions
portent le nom de branches; elles constituent avec les réservoirs, auxquels elles
aboutissent, les vivres des marais salants. Les terres relevées en talus, qui les
séparent, portent le nom de bossis.
2. Les champs ne reposent jamais, sont fumés avec du varech et. quand ils
sont trop argileux, amendés avec du sable de la côte.
3. Les écueils des Pères et du Martroger sont les témoiits de cette destruction,
devenue plus active, depuis que le courant de la Grise a séparé l'Ilot du Pilier de
l'Herbaudière. La Conche, principal refuge des barques normandes, au IX' siècle,
n'est plus un abri, et le port du Vieil, signalé dans des chartes postérieures, a
lui-même disparu.
162 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'oUEST
Depuis la Révolution, des semis de Pins maritimes, dus à
l'initiative de M. J. C. Jacobsen, ont été faits au milieu des
yeuses et ont donné de beaux résultats ' .
L'Epine est entourée de bouquets d'Ormeaux. Près des autres
villages se voient des Figuiers à demi sauvages et des Mûriers
noirs -.
Le centre de l'île est au-dessous du niveau de la mer, qui vient
au moment du flux, alimenter les salines ^.
Nulle part ne serpente un ruisseau. Une partie des eaux plu-
viales se déverse dans les étiers ; l'autre, arrêtée par les dunes,
forme à leur base, des marais, s'écoulant sous ces monticules,
par des courseauœ, canaux creusés de main d'homme et pour-
vus d'une porte du côté de la mer.
Dix-huit kilomètres de digues recevant les embruns, abritent
les parties basses contre les flots du large.
On ne trouve point de prés salés, c'est-à-dire atteints réguliè-
rement par la marée, mais la côte intérieure de la Guérinière et
de Barbàtre, et surtout le gué, désigné sous le nom du Gois,
offrent de vastes étendues de vases, découvrant plus ou moins à
mer basse. Les points habituellement émergés présentent des
touffes de Spartina stricta et de Glyceria maritlma„ tandis
que le Zostera marina forme, dans les parties submergées, des
prairies sous-marines.
La nature du sol est calcaire dans le Sud et l'Ouest (Plaine de
Barbàtre, cuvette centrale), soit dans trois quarts de l'île. Le
Nord est siliceux. La ligne de démarcation court de l'Ouest à
l'Est, en traversant la ville, de l'anse de Luzéronde au Fort
Larron. Le Port reste au Sud de cette ligne.
Le calcaire (calcaire grossier parisien, ou à nummulites),
n'affleure point, d'où son peu d'influence sur la végétation. Sur
1. L'Administration des Forêts sème depuis quelques années, et avec succès,
des Pins et des Yeuses sur les dunes de la côte extérieure, pour en fixer les
sables.
2. Le mot mûrier existait dans l'île, avant l'introduction de cet arbre ; il
s'appliquait à une grosse pierre, à un rocher isolé.
3. Les marais du centre sont inférieurs au niveau des grandes marées, lis
n'aburent pas seuls, c'est-à-dire ne peuvent s'écouler en cas de pluies d'orage,
leur fond étant au-dessous du seuil de l'entrée du port.
VIAUD-GRAND-MARAIS. — PLANTES DE NOIRMOUTIER 163
la côte, il est recouvert par des dunes élevées ; ailleurs, par de
puissantes couches d'argile, donnant lieu, aux prés des Basse-
tières, à des crevasses de 60 à 70 centimètres de profondeur.
La partie siliceuse se subdivise en terrains de nature et d'ori-
gine différentes.
Sur la côte des Vieils, se montrent des schistes à séricites ; à
l'Herbaudière, des micaschistes et des gneiss, bouleversés par
une éruption de pegmatite et de granité à deux micas.
Des granités sont exploités au Nord et à l'Est de la ville : aux
Charlières,à la Salle, à la Mnisière. Le Pilier en est entièrement
formé. Leur décomposition donne lieu à du kaolin se présentant
à fleur de terre à l'Aunis et autour de la ville.
Les rochers pittoresques du Pélavé et du Bois de la Chaise,
sont des grès et des quartzites, dont l'époque géologique est dis-
cutée. Bertrand-Geslin (Mém. de la Soc. géologique de France,
1. 1, 1883), les considérait comme crétacés. M. le Professeur Crié,
d'après des empreintes végétales découvertes par M. A**' Viaud-
Grand-Marais fils, les identifie avec ceux des environs du
Mans et les rattache à l'Eocène supérieur {Comptes rendus de
l'Acad. des Se. t. xcn, 1887. — G. Vasseur, Rech. géologiques
sur les terrains tertiaires de la France occidentale). Outre le
Sabalites andegave^isis Schimp. et YAraucarites Roginei
Sap. reconnus par M. Crié, ces grès renferment des empreintes
d'autres espèces de Palmiers, des Bambusées et même des
végétaux dicotylédonées. non encore déterminés * .
L'île doit au courant de Reunel et aux brises de la mer une tem-
pérature douce et égale. Les treilles de Muscat et de Madère
donnent d'excellents fruits. Les Lauriers, et les Arbou-
siers, croissent sous bois à l'état subspontané. Le Mimosa
dealMta, les Grenadiers et les Myrtes, résistent aux froids,
moins redoutables pour eux que la violence des vents.
Les étés sont, en général, presque sans pluie, conditions favo-
rables à la récolte du sel. A Noirmoutier finit la végétation des
îles Bretonnes et commence celle des plantes méridionales.
1. Le chemin dit de Jacques-Jacques el le puits Pignolet limitent ce terrain
du côté de la Ville.
164 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
Deux couvents de moines firent fleurir, dans l'Ile, l'étude des
lettres et des sciences; les Bénédictins de Saint Filbert, autour
desquels se groupèrent, au VU" siècle, les premières maisons
de la ville, et au XIF, les Cisterciens de l'Abbaye blanche. Un
certain nombre de ces religieux, en particulier le prince carlovin-
gien Saint Adalard, se livrèrent à l'étude et à la culture des fleurs.
On doit leur attribuer la naturalisation de plusieurs plantes
méditerranéennes, telles que V Amaryllis lutea.
Dom Bernard Carville (ou mieux de Carville), prieur de l'Ab-
baye blanche, en 1776, « homme, dit Bonamy, très versé dans
la connaissance des plantes, » lui communiqua pour son Florœ
Nannetensis Prodromus, les résultats de ses herlDorisations.
La première liste des plantes de l'île a été publiée par Fran-
çois Piet, dans ses Mémoires {Recherches statistiques sur Vile
de Noirmoutier, 1806 à 1826). Cette partie de son travail, dans
laquelle il a été aidé par notre vénéré maître, Lubin Impost, est
divisée en six excursions ; les plantes y sont désignées par les
noms de la Flore Française, les douteuses ayant été revues par
Hectot, de Nantes, correspondant de De Candolle ' .
Toutes les plantes signalées dans la première édition de Piet
seront précédées d'un * ^.
Lorsqu'en 1863, Jules Piet réédita l'ouvrage de son père, il
nous pria de mettre les synonymes latins et d'indiquer, en notes,
les plantes recueillies depuis les Recherches.
Les herbiers de Piet et d'Impost et même celui du D'" Fré-
déric Plantier •', qui fît de la botanique dans l'île, pendant de
longues années, ne portent aucune indication de localités et ren-
ferment des plantes étrangères.
M. James Lloyd, auteur de la Flore de l'Ouest, vint herboriser
à Noirmoutier, en 1810, 1817, 1850 et 1861 ; les plantes rares
1. Nous possédons les lelU'Cs adressées par PieL à HecloL 11 y est souvent parlé
de François Nau et de ses tentatives de naturalisation sur sa propriété du
Sableau.
2. Un certain nombre des piaules de Piet, ont disparu ou leiidenl à disparaiire :
d'autres, sont d'introduction récente.
3. L'Herbier du D'' Plantier peut être consulté dans la maison du Manoir. Il est
à craindre qu'il ne disparaisse bientiM, n'ayant pas été empoisonné.
VIAUD-GRÂND-MARAIS. — PLANTES DE NOIRMOUTIER 165
de nie se trouvent indiquées dans les quatre éditions de sa
Flore, où sont comprises les autres espèces de la région maritime.
M. Lloyd nous a encouragé de ses conseils et a revu avec une
extrême complaisance, nos plantes critiques, en particulier les
Triticum, de la section Agropyrum. Les noms employés seront
ceux de sa flore, à laquelle nous renvoyons pour les descriptions.
La Société botanique de France tint, au Bois de la Chaise, en
août 1861, une de ses sessions extraordinaires, sous la prési-
dence de l'abbé de Lacroix. Nous en avons publié le compte-
rendu dans ses Bulletins, t. viii, p. 736 et suivantes.
Nous avons herborisé dans l'île, chaque année, depuis 1847,
soit seul, soit, en 1848 et 1856, avec notre regretté ami, Auguste
Gobert, soit en 1869 avec le capitaine Renouard. Gobert y a fait
seul plusieurs autres excursions et nous a légué son herbier
et ses notes.
Nous remercions aussi, en terminant, pour les recherches
qu'ils ont bien voulu faire dans l'intérêt de ce Catalogue,
MM. Louis Troussier, Gsell, l'abbé Boisseau, curé de la Guéri-
nière et Rousset, chef gardien du phare du Pilier. Nous adres-
sons surtout nos vifs remerciements à M. P^rédéric Fourage,
sous-brioadier des Douanes, bien connu des lichénologues.
I. DICOTYLÉDONÉES
1° POLYPÉTALES
RENONCULACÉES
* Ranunculus aquatilis L. — Fossés, mares d'eau douce. CC.
Plantes à feuilles très variables, les flottantes surtout.
R. — forma succulentus. Plante terrestre. Feuilles toutes
semblables, à divisions nombreuses, étroites, et raides. — Bas-
fond des dunes, à l'Epine ; fours à soude, à l'Herbaudière et à
Luzeronde; fossés desséchés, C.
N. B. Nous avons cueilli à la Touche, dans des fossés ayant
été alternativement mouillés et à sec, une forme de transition
à feuilles moyennes discoïdes, bordées de divisions rayonnantes,
étroites.
R. — f. homoiophyllus. Feuilles toutes à divisions mul-
tifides et capillaires. — Fossés à eau profonde, à l'Epine.
R. trichophyllus Chaix. — Fossés bordant la route du Bois
de la Chaise; la Tresson; Saint-Joseph; les Roussières.
R. Drouetii Schultz. — Mêmes stations et plus commun.
Signalé pour la première fois par Ed. Bureau, dans un fossé
sur la route de Banzeau au Pélavé.
La rigidité des feuilles (trichophyllus), ou leur flaccidité, les
faisant se disposer en pinceau au sortir de l'eau {Drouetii),
n'ont aucune valeur pour distinguer ces espèces affines. Les
deux dispositions se rencontrent dans l'une et l'autre. Les
feuilles sont flasques et en pinceau dans l'eau profonde ; elles
deviennent raides quand l'eau baisse. Lorsque ces plantes crois-
sent simplement sur la terre humide, elles offrent l'une et l'autre
une forme analogue au succulentus de Yaquatilis f. cœsp.
Lloyd {Herborisations de 1887 à 1890) indique les véritables
caractères qui, séparant les deux espèces, s'observent surtout
sur le frais. « Le R. Drouetii a des carpelles moins nombreux,
glabres, lâchement unis, de manière à ce que leur moitié supé-
rieure, qui est arrondie, est tout à fait dégagée, tandis que dans
IHS SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L'OUEST
le R. tricJi02)hijllus, ils sont velus, serrés, comprimés, un peu
aigus et imbriqués, ne laissant voir que leur côté extérieur. »
* R. Flanwmla L. — Fossés, CC.
' R. scele^Yit'US'L. — Fossés fangeux : la Tresson, Lande d'En-
fer, la Puceraie, le Grand-Four. Nous l'avons vu mangé par les
bestiaux.
* R. Borœanus Jord. (/?. acris L. p. p.) — Prés.
R. rejyens L. — Fossés, bord des cbemins.
R. bulbosus L. — Prés, bord des chemins, C. Offre par excep-
tion des fleurs presque blanches. Double parfois, à l'état sauvage.
R. Philonotis Retz. — CC. Au fond des sillons et fossés des-
séchés.
Les quatre espèces précédentes sont désignées sous le nom de
Boutons d'or.
R. parviflorus L. — Bord des chemins à la Frelette.
R. arvensis L. — Champs de la partie calcaire à l'Epine.
' Ficaria ranunculoides Roth, — Haies fraîches, bord des
chemins.
Delphinium Ajacis L. (Pied d'alouette). — Moissons à
l'Epine, les Louisnas et cà et là. Fleurs bleues, plus rarement
blanches ou roses, à l'état sauvage ^ .
PAPAVÉRACÉES
* Papaver Rhœas L. (Coquelicot). — Moissons et dunes, C.
P. dubium L. — Champs et murs.
' P. hi/bridum L.— Moissons et dunes de la partie du sud, PC.
P. Argenione L.— Sables maritimes: à Barbàtre. à la Gué-
rinière, à l'Epine.
^ Glaucium luteum Scop. — Sables maritimes: toute la côte.
1. La Clématite, Clematis Vilalha L.. csl ImiuommoiU cullivK". mais ne se
trouve pas à l'état sauvage.
Le Magnolia grandiflora L., atteint de grandes dimeiisious, et résiste aux
froids et aux vents.
VIAUD-GEAXD-MARAIS. — PLANTES DE NOIRMOUTIER 169
' CheUdoniuin tnajus L. (Eclaire). — Décombres, pied des
murs. Son latex jaune est utilisé pour faire disparaître les
verrues. Les empiriques l'emploient de la façon la plus impru-
dente contre les taies de la cornée.
FUMAmACÉES
Fumaria Borœi Jord. — Champs et jardins, CC.
F. speciosa Jord. — Chaussée Jacobsen, champs au Sableau.
F. micrantlia Lagasca. — Champs au Vieil.
^ F. parviflora Lam. — Sables maritimes: Barbâtre, l'Epine.
CRUCIFÈRES
' Raplianus Raphanistru^n L. (Ravenelle). — CC. Champs.
R. sativus L. — Çà et là, sans doute échappé des Jardins;
douves du château. Bois de la Chaise, sables de l'Epine. Fleurs
blanches, siliques subéreuses; se reproduit de semis sur place.
' Brassica Cheiranthus Vill. — Sables maritimes, talus des
terriers sablonneux, route du Bois de la Chaise, C.
' Sinapis nigra L. — Moissons et bossis des marais de la
cuvette centrale. Ses graines sont recueillies et vendues pour
faire de la moutarde.
S. arvensis L. — Champs cultivés, C.
S. incana L. {HirscUfeldia adpressa Mœnch) — Signalée
pour la première fois par Fern. Camus à l'entrée du port.
Chaussée Jacobsen, douves du château. Se répand de plus en
plus le long des routes ^
* Diplotaxis tenuifolia DC. — Sables maritimes, digues de
mer. Chaussée Jacobsen, Fort Larron, la Guérinière, etc.
D. muralis DC. — Rencontré au pied des murs, rue de
Grand-Four.
1. Trouvé pour la première fois à Beauvoir. 8 juin 1892.
12
170 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'oUEST
B. vimînea DC. — Jardins et champs : L'Epine, la Blanche,
Barbâtre; AC.
* Sisynibrium Sophia L. — Autour des villages, de la Guéri-
nière à la Fosse.
* S. officinale h. — CC, le long des murs, des chemins;
décombres.
Erysimum Alliaria L. — Bois de la Blanche, près de l'entrée
de l'enclos.
' Matthiola sinuata R. Br. (Giroflée des dunes), — C, sables
maritimes ^ .
Cheiranthus CJieiriL. (Ramoneur). — Vieux murs de jardin.
' Barharea vulgaris R. Br. — Haies fraîches, prés.
" Arabis TJialiana L. — Champs, murs; CC.
Cardmnine pratensis L. — Prés frais : à la Blanche, les
Roussières, Saint- Joseph.
C. Mrsuta L. — Haies, murs, CC.
Nasturtium officinale R. Br. (Cresson). — Sources et fossés
d'eau douce.
N. — f. snfolium Reich. — Douves à eaux profondes
des Sorbets.
iV. silvestre R. Br. — Fossés.
' N. amphiMum R. Br. — Marais à la Blanche.
* Cakile Serapionis (Lobel) Lloyd. — Plages et sables mari-
times, C. A fleurs rosées ou blanches ; n'offre jamais de siliques
hastées ^.
1. Cherché en vain le Matthiola Oyensis Mén. et V.-G.-M.. à fleurs blanches
et à feuilles sans tomentum, de l'île d'Yeu, Les semis faits par M. Fourage dans
les dunes n'ont donné aucun résultat.
On cultive comme ornement, à côté de la Giroflée bisannuelle [M. incana R. Br.)
et de la Quarantaine {M. annua Sweet), le Kiris (M. Grœca Sv^'eet), à fleurs
blanches et à feuilles vertes, provenant de graines envoyées de Palestine.
2. Cakile muritima Scop. p. p., a un fruit lancéolé, dont l'article inférieur
ne présente pas de dents latérales, et correspond à la figure de Lobel. C'est
ÏEruca maritima anglica de Morison, le Cakile edentxUata de Jordan. La
forme méditerranéenne du C. maritima Scop., qui seule doit conserver le nom,
VIAUD-GRAND-MARAIS. — PLANTES DE NOIKMOUTIEK 171
Canielina dentata Pers, — Moissons, à Luzay (Gobert).
' Cochlearia danica L. — Rochers maritimes, chaussées,
dunes, murs proche la mer ; CC. au printemps.
" Alyssimi campestre L. Dunes de la Guérinière.
* Draba vernah. — Murs, sables maritimes. Polymorphe.
Jordan adoptant le genre Erophila de De Candolle, a subdivisé
cette plante en un grand nombre d'espèces.
' Lepidium Smithii Hook. — Bord des chemins ; au Sableau.
' L. latifolium L, — Jardin et Bois de la Blanche.
* L. ruderale L. — Chaussée Jacobsen ; lieux incultes.
' Capsella Bursa-pastoris Mœnch. — Champs, bords des che-
mins, CC. Plante très variable de feuilles et de siliques. Elle
offre des variétés assez distinctes, entre autres le C. gracilis
Gren. Une forme très pubescente-grisâtre s'observe aux Char-
lières.
Coronopus Ruellii Daléch. — Bord des chemins, cours pa-
vées, C.
' Senebiera pinnatifida DC. — Mêmes lieux.
' Teesdalia Iberis L. — Coteaux secs : Pélavé et Bois de la
Chaise.
CISTINÉES
' Cistus salvifolius L. — La Blanche (Bonamy). Il y est tou-
jours abondant. Ses grandes et nombreuses fleurs blanches
forment un délicieux sous-bois.
* Helianthemum gitttatum Mil. — C, Landes sablonneuses:
Bois de la Chaise, Grande-Lande, le Pélavé, les Louisnas, Saint-
Joseph, la Blanche.
oJîre, au contraire, un fruit hasté. par suite de la présence de deux cornes
délléchies sur les côtés de l'article inférieur. Bauhin l'a représentée et décrite sous
le nom û'Eruca marlUma itaiica. siliquœ Itastœ cuspkli siiniiis, et Lloyd
a proposé de l'appeler le C. Bauhini. C'est le C. maritima var. australis Coss.
et le C. littoralis Jord.
Même en rosettes de feuilles, ces deux plantes dilférenl d'aspect.
172 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'oUEST
H. — f. maritimum. — Rochers maritimes. Revient au
type par la culture ' .
VIOLARIÉES
* Viola Riviniana Reich . — Bois de la Chaise, de la Blan-
che, etc. ^
V. lancîfoUa Thore. — Landes près Saint-Joseph, Lande
d'Enfer.
F. trlcolor L., v. ruralis Jord. — Moissons à la Touche,
à Saint- Joseph.
F. — V. nana DC. — Sables maritimes, C. : Barbâtre, la
Tresson, la Magdeleine, à THerbaudière, etc.
RÉSÉDACÉES
* Reseda lutea L. — Sables maritimes, bord des chemins.
* R. luteolah. (Gaude). — Bord des chemins.
POLYGALÉES
* Polygala vulgaris L. — Bois de la Chaise et landes voisines,
Bois de la Blanche, Bois du Sableau, lande Saint-Joseph.
P. — V. oxyptera. — Coteaux maritimes, landes.
FRANKÉNIACÉES
' Franhenia lœvis L. — C. chaussées de mer, bords des ma-
rais salants.
CARYOPHYLLÉES
* Dîanthus prolifer L. — Champs sablonneux, dunes.
D. Armeria L. — Murs, talus des terriers.
' D. galUcus L. (Œillet des dunes) . — Sables maritimes delà
Côte Sud : La Fosse, Barbâtre, la Tresson, la Guérinière. Ses
1. L'Helianthemum vulgare L. n'a pas été retrouvé depuis Piet.
2. Piet l'appelle Violette de chien, synonyme actuellement réservé pour le Viola
canina L,
VIAUD-GRAND-MÂRAIS. — PLANTES DE NOIRMOUTIER 173
jolies fleurs parfumées, variant du rose vif au blanc rosé, attirent
l'attention des promeneurs, qui, depuis F. Piet, Font fait dispa-
raître des sables du Bois de la Chaise.
* Saponaria of/lcinalis L. (Saponaire) . — Çà et là autour de
Barbâtre. Probablement introduit.
Silène maritima Willd et v. montana Arrond. — Chaus-
sées de l'entrée du Port, le Fort Larron (Lloyd), PC. '
S. Thorei L. Duf. — Plages: Barbâtre, la Fosse.
'S. Otites L. et V. umbellata. — Sables maritimes, C. :
Barbâtre, la Tresson, la Guérinière, Luzéronde.
'S. conica L. — C. Sables maritimes.
' S. gallica L. — CC. Moissons.
'S. portensis L. — Sables maritimes, C.
S. annulata Thore, — Champs sur la route de l'Herbaudière
(Gobert).
' Lychnis vespertina Sibth flore albo. — Champs, CC; le
Pilier.
L. — flore rubro. — Recueilli sur la Chaussée Jacobsen.
' L. Flos-cucuUL. (Mignonnette) . — Prés humides, à Saint-
Joseph, à la Blanche.
' L. Githago Lam. (Nielle). —Moissons.
Sagina procumbens L. — Aux pieds des murs : Grande-
Lande, etc.
* S. apetala L. — Mêmes lieux.
.S. maritima Don. — Rochers maritimes, terrasses des
maisons en ville, le Pilier.
Spergula vulgaris Boën. — Dunes de la Claire, champs.
'.S^. arvetisis L. — Champs cultivés à la Barbauderie.
1. Le Silène à calice enflé, de Piet, doit être cette plante et non le Silène
inflata Smith, quoique ce dernier, comme beaucoup d'autres plantes adventives,
se rencontre parfois sur la Chaussée Jacobsen, où sont déposés les délestages et
jetés les sables extraits du porl.
174 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'oUEST
S. subulata Swartz. — Digue de la Pointe de Devin.
' Spergularia ruWa Wahl. — Moissons, C.
S. marina Roth. — Rochers maritimes, chaussées, le
Pilier, C.
S. marginata DC. — Chaussée Jacobsen, bord des marais-
salants.
* HaliantJms 'peploïdes Fr. — Plages. Fleurit et fructifie par-
faitement en mai et en juin. C'est une des plantes qui s'appro-
chent le plus de la limite ordinaire des tlots.
Arenaria serpîllifolia L., v. leptoclados Guss. — Murs, CC.
dans le sud surtout.
A. — V. Lloydii Jord. — Sables maritimes : à Barbâtre et
à la Guérinière.
' A. înontana L. — Bois et landes de la partie nord.
A., trinervia L. — Haies fraîches et bois : la Blanche.
* Stellaria média With. (Mouron des oiseaux). — CC. partout.
S. — V. apetala Bor. — Sables maritimes : Anse des
Dames près le Casino, pointe de Devin, le long des murs en
ville, au Pilier.
* S. Holostea L. — Haies et buissons, PC.
S. gramAnea L. — Buissons, PC.
Mœnchia eî^ecta Ehrh. — Pelouses, bord des chemins, C.
Cerastium glomeratum Thuil. — Dunes, champs sablon-
neux, prés, C. : de Barbâtre à la Tresson, la Pointe de Devin,
la Blanche. Fleurit en panicules serrées, pédoncule jamais plus
long que le calice. Bractées sans trace de membrane scarieuse.
C. se?nidecandrwn L. — Sables maritimes : la Linière,
la Claire, l'Herbaudière, Bois de la Chaise, C. Bractées et sépales
à large membrane scarieuse transparente.
C. tetrandrum Curt. — Sables maritimes, C. : Pointe de
Devin, Bois de la Chaise, Barbâtre, la Linière, l'Epine, etc.
Bractées toutes herbacées, pédoncules raides, non arqués, plus
longs (|ue le calice.
VIAUD-GRA.ND-MARAIS. — PLANTES DE NOIRMOUTIER 175
' C. triviale Link. — Champs, CC. Tiges à rejets rampants ;
bractées légèrement scarieuses au bord et au sommet.
LINACÉES
' Linum angustifolium Huds. — Bois et landes, C.
' L.catharticum L. — Bruyères, Lande d'Enfer.
Radiola linoides Gmel. — Bord de l'étang de Grande-Lande.
MALVACÉES
' Malva silvestris L. (Mauve). — CC, champs, sables mari-
times, bord des routes. Tantôt à corolle rose violacé ; tantôt, au
bord de la mer (Fort-Saint-Pierre), à fleurs lilas dont les pédon-
cules sont munis de poils très courts ; tantôt, enfin (douves du
château), à pétales blanc rosé avec stries violettes comme
dans le M. Tnauritanica.
Cette plante, ainsi que les autres Malvacées dont les noms
suivent, a souvent les feuilles envahies par le Picccinia Malva-
cearuni Mont.
M, roiundifolia L. — Bord des chemins, CC. Fleurs blanches.
M. nicœensis Cav. — Bord des chemins. Fleurs roses,
' Althœa officinalis L. (Guimauve). — Prés : Lande Saint-
Joseph, les Roussières, la Blanche.
Lavatera arborera L. (Mauve royale). — Le Pilier et çà là
dans les décombres.
L. cretica L. (Malva mamillosa Lloyd, FI. de l'O., l''^ éd.)
— Talus du Fort Larron. Se confond facilement avec le Malva
silvestris. Son calicule toutefois est monophylle à trois lobes,
au lieu d'offrir trois folioles distinctes ^ .
HYPÉRICINÉES
' Hypericuni perfoliatum L. (Millepertuis), — Haies, bord
1. L'Hibiscus syriacus L. alleint dans les jardius de grandes dimensions. —
Le Sida Àbutilon L. se reproduit de lui-même, de graines, près de l'ancienne
chapelle de la Blanche.
176 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
des chemins. Ses sommités mises dans l'huile sont employées
contre les coupures.
H. linarifolium Vahl. — Bois de Grande-Lande ; Fort
Saint-Pierre.
H. humifusum L. — Champs après les moissons.
H. pulclirum L. — Bois : Lande Saint-Joseph '.
GÉRANIACÉES
' Géranium molle L. — Champs, sables maritimes, CC.
' G. columMnum L. — Décombres.
' G. dissectum L. — Lieux cultivés ; haies.
" G. rotundifolium L. — Décombres.
* G. Robertianum L. (Herbe à Robert). — Haies.
G. — var. jjivrpuî^eum Vil. — Haies, partie nord de Tile -.
* Erodiuni cicutariwn L'Her. — Bord des chemins, prés, C.
Très variable.
F. — v . sabulicolmn ^ov(\.. — Sables maritimes. C. sur-
tout autour de l'église de l'Herbaudière.
E. moschatum l'Her. — Bord des chemins, prés : le Fort
Larron, le Sableau, la Blanche.
E. maritimum Smith. — Bord des chemins à l'Herbaudière;
Ilot du Pilier, R. Manque toujours de pétales.
' E. malacoides Willd. — Bord des chemins : la Guérinière,
l'Epine, du Fort Larron au Sableau.
1. L'Hypericiim calycinum L., se cultive sous les F'ins. comme sous-bois.
L'Androsœmum officinale AU.; connu sous le nom de a Grand-Vainqueur «.est
réputé un vulnéraire sans égal.
2. Le Géranium pratense L. indiqué par Piel près de la maison de la
Blanche, devait provenir du jardin des moines ; il a disparu.
VIAUD-GRAND-MARAIS. — PLANTES DE NOIRMOUTIER 177
OXALIDÉES
' Oœalis corniculata L. — Jardin de la Blanche * .
ZYGOPHYLLÉES
' TrWulus terrestris L. — Sables maritimes : à la Frandière,
à la Fosse, au Fort-Larron, à la Claire. Plante de fin d'été et de
sables mouvants, ne se présente pas tous les ans aux mêmes
lieux.
CÉLASTRINÉES
* Evonymus europœus h. (Fusain). — Bois de la Blanche,
entre l'enclos et la mer.
RHAMNÉES
' Rhamnus Alaternus L. (Alaterne). — C. au bois de la
Blanche, surtout entre l'enclos et la mer -.
LÉGUMINEUSES
* Ulex europœus L. (Ajonc). — Landes, talus des terriers.
Recueilli à la Claire en septembre, un Uleœ à floraison tardive
1 . A l'Ile-d'Yeu, on fait une confiture aigrelette avec les feuilles de cette Oxalide.
h'Oxalis floribunda L. K. et Otto, à fleurs roses et à racines tuberculeuses,
s "échappe parfois des jardins.
La Vigne {Vitis vinifera L.), présente de nombreuses variétés comme raisins
de table et donne des fruits excellents : Le Madère à grappes énormes, les Mus-
cats noir ou blanc, les Chasselas blanc ou gris-rose, la Passe musquée, à très
gros grains ovoïdes ; celle-ci. tardive, ne mûrit pas toujours complètement. Le
Virginie, à grains ronds, acidulés et à feuilles très divisées, est délaissé depuis
quelques années.
Le phylloxéra n'attaquant pas encore nos vignes, leur culture est reprise de
tous côtés. Malheureusement l'espèce cultivée jusqu'ici (le Gros Plant) donne des
résultats médiocres et la fumure par le varech laisse au vin un goût spécial,
nuisant à sa vente en dehors de l'ile. Au siècle dernier les vins noirmoutrins
servaient surtout à faire de l'eau-de-vie. Depuis deux ans. M. Charrier a planté
sur sa propriété de la Lande «ne grande quantité de Vignes américaines. Les
dunes de l'Epine présentent des Vignes revenues à l'état sauvage, surtout la dune
Saint-Jean.
2. Le Vernis du Japon (Ailanlhus glandulosa Desf.), préconisé par l'abbé de
Lacroix comme moyen de fixer les dunes, ne résiste pas au vent.
178 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
et à fleurs offrant la teinte jaune d'or de l' U. Gallii, mais dont
tous les autres caractères se rapportaient à l' U. europœus.
U. nanus Smith. (Lande). — Landes, C.
Genista anglica L. — Landes.
' Sarothamnus scoparius Rocli. (Genêt). — Bois, haies,
landes.
' Ononis repens. L. (Retz de caille). Type ascendant. — Bord
des chemins.
Var. p. très épineux, couché. — Sables maritimes.
' Medlcago Lupulina L. — Prés. Devient très pubescent dans
les sables maritimes.
M. mediaVers. — Sables maritimes : Barbâtre, la Guérinière,
M. sativa Pers. (Luzerne). — Dunes, où elle est cultivée
pour retenir les sables.
M. striata Bast. — Sables maritimes : du fort Larron au
Sableau, fort Saint-Pierre, la Claire, Barbâtre, etc.
M. lUtoralis Rohde. — Sables maritimes : le Sableau,
Barbâtre, chaussée Jacobsen. (C'est le M. Braunii G. G.)
' M. marina L. — Sables maritimes, C.
' M. minima Lam. — Chaussée Jacobsen ; sables maritimes.
M. apiculata Willd. — Champs sablonneux ; dunes de
Barbâtre, de la Tresson.
M. denticulata Willd. — Dunes de Barbâtre.
Trigonella ornithopodioides DC. — Pelouse près de la
Touche.
Melilotus arvensis Wall. — Chaussée Jacobsen, l'Epine.
M. parvi/lora Desf. — Chaussée Jacobsen, le Sableau,
l'Herbaudière, la Guérinière.
M. alba Desr. — Chaussée Jacobsen, la Guérinière.
Trîfolîum strictum Waldst. — Coteaux secs. Bois de la
Chaise.
T. glomeratum L. — Lieux arides, rochers du Bois de la
Chaise.
VIAUD-GRÂND-MARAIS. — PLANTES DE NOIRMOUTIER 179
T. repens L. — Bord des routes, CC.
T. suffocatutn L. — Rochers du Bois de la Chaise.
' T. suUerrcmeum L. — Pelouses, chemins, C.
7. angustifolnmi L. — Bord des chemins, PC.
T. incarnatuni L. — Cultivé à la Tresson.
T. — V. iVfo^merù' Balbis. — Champs à Luzay (Gobert).
' T. arvetise L. — Champs : bord des routes.
T. — var. arenivagum Jord. — Sables maritimes : au
Sableau .
T. pratense L. — Champs et prés. C.
T. tnarUimimi Huds. — Prés de la cuvette centrale.
T. scabrum L. — Lieux arides : Fort Larron, rochers mari-
times du Bois de la Chaise, dunes de Barbàtre.
T. resupinatum L. — Prés, bord des chemins.
' T. fragiferum L. — Même lieu, CC.
T. campestre Schreb. — Bord des chemins.
T. — V. pseudo-procimibens Gmel. — Rochers près la
grotte de Saint-Filbert.
T. filiforme L. — Pelouses.-
T. minus Smith. — Pelouses.
' Lotus corniculatus L. (Tiffauge). — C. Bord des chemins.
L. — var. crassifoUus, — Terrains salés; bossis des ma-
rais. Ses fleurs prennent souvent une teinte rutilante.
L. uliginosus L. — Prés marécageux, haies fraîches : la
Blanche.
L. migustissimus L. — Le Fort Larron.
L. hispidus Lor. — Coteaux arides, lieux sablonneux: Bois
de la Chaise, Pélavé, Grande-Lande, etc. ^
1. Nous n'avons pas rencontré jusqu'ici le Lotus parviflorns Desf. à gousse
ne dépassant pas le calice, Lloyd l'a recueilli à l'Ile d'Yeu et Maupon. sur la
rive de la baie de Bourgneuf opposée à Noirmoutier.
180 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
' Lupinus reticulatus Desv. — Au Sableau, à la Lapinaie, à
Grande-Lande, parmi les Ajoncs. Est une des plus jolies fleurs
de nos guérets.
* Ornithopus perpusiUus L. — Pâtures, rochers maritimes.
' 0. compressus L. — Champs, au voisinage duPélavé.
' 0. ebracteatus DC. — Champs sablonneux : à Grande-Lande.
Vicia lutea L. — Haies, moissons.
V. angustifolia Roth. — Moissons, C.
V. — V . segetalis T\mi\. A folioles oblongues tronquées
avec un mucron. — C.
F. — V. Bohartii Forst. A folioles linéaires entières,
aiguës; fleurs d'un beau rouge. — Sables maritimes : LaLinière,
l'Herbaudière, le Sableau.
V. sativa L. (Jarosse). — Moissons.
F. lathyroides L. — Dunes et pelouses : CC. au printemps,
à la Claire, à la Linière, à Barbâtre.
F. Cracca L . — Haies à la Blanche ^ .
' Ervum Mrsutum L. — Moissons: la Blanche.
E. tetraspernum L. — Moissons.
E. gracile DC. — Moissons.
Pisum elatuni DC. (Petit-pois bâtard) — Moissons, en parti-
culier aux Mattes ; champs de fèves dans le sud. Diffère du Pisum
sativum L. (Petit-pois), par ses fleurs rougeâtres et ses graines
noires -.
Lathyrus Aphaca L. — Moissons à l'Épine (L. Troussier).
L. hirsutus h. — Bord du chemin de Gaillardin, près la
villa des Chênes, champs cultivés, à l'Epine.
1. La Fèvre [Faba vulgaris Mœnch), est l'objet d'une grande culture, surtout
dans la plaine de Barbâtre. On en exporte chaque année 4.000 hectolitres.
2. Le Pisum saticum L. commence à être cultivé en grand, à l'Herbaudière
et à la Blanche, pour l'usine de conserves.
VIAUD-GRAND-MARAIS, — PLANTES DE NOIRMOUTIER 181
ROSACÉES
* Prunus spinosa L. (Epine noire). —Haies, lieux incultes au
Sableau. Offre des formes intéressantes.
* Rubus fruticosus L. — Haies et bois, CC.
R. — f. rusticanus Mercier. La plus commune. — Lande
d'Enfer, etc.
R. — f. multifidus Boulay. — Bord de la route, près
de la Tour Plantier.
R. cœsius L. — Haies ; moins commun. Les fleurs doublent
quelquefois à l'état sauvage.
' Geum urbanum L. (Benoite). — Bois de la Blanche.
" Potentilla Anserina L. (Ansérine). — Fossés desséchés bor-
dant les routes.
' P. reptans L. — Bord des chemins.
' P. argentea L. — Bord des chemins.
' Tormentilla erecta L. — Bois et haies fraîches : Bois de la
Blanche, de la Chaise.
" Agrimonia Eupatoria L. (Aigremoine) . — Bois et haies
fraîches, C. : Bois de la Chaise.
Alchemilla arvensis Scop. — Champs, murs. CC.
' Poterium dictyocarpum Spach. — Sables maritimes, au
Bois de la Chaise, à la Claire, à Barbâtre, C. Fruit à 4 angles et
non à 4 ailes.
P. muricatum Spach. — Bois de la Chaise, moins commun.
Fruit à 4 ailes et à faces offrant des fossettes irrégulières à bords
relevés dentés. Ne se distingue pas du précédent avant l'appari-
tion du fruit. Il n'en est peut-être qu'une variété.
' Rosa pi^npinellifoliah. — Forme un admirable sous-bois,
aux Bois de la Chaise et de la Blanche ; dunes de la Claire, de
TEpine. Fleurs très odorantes, variant du blanc le plus pur au
blanc rosé.
*R. canina L., var. dumalis Beschst. — Fleurs roses ou
blanches. Haies, à la Croix de Saint- André et ailleurs. AC.
182 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
R. — V. Suberti Rip. et Déségl. Cat. p. 183 ? — Talus des
terriers aux Charlières (Fourage, 1891). En nous donnant cette
détermination, M. Lloyd, qui a cultivé et vu fleurir ce rosier
dans son jardin, y joint la description suivante :
« Fol. glabres, ovales, surdentées-glanduleuses, non odoran-
» tes : Pétiole glanduleux avec quelques poils, aiguillonné ;
» pédoncule hispide; fl. rose pâle ; styles hispides ; fruit ovoide ;
» aiguillons courbés et ne dégénérant pas en soies glanduleuses
» sur les rameaux, qui portent 3 à 8 fleurs.
» Ce Rosa, de la section liispida du R. canina se place entre
» 7^ . andegavensis et coUina. Il difl'ère de tous deux par les
» folioles franchement surdentées-glanduleuses, et, en outre, du
» second par ses folioles glabres ».
* Cratœgus monogyna Jacq. (Aube -Epine). — Haies et bois ;
Bois de la Chaise ^ .
Pyrus coinmunis L. (Poirier sauvage). — Bois delà Chaise,
de Grande-Lande.
Sorhus domestica L. (Sorbier). — Bois de la Chaise, prove-
nant de graines égarées ^.
ONAGRARIÉES
' EpiloMum Mrsutwn L. — Bord des fossés.
E. parviflorum With. - Lieux humides.
' E. tetragonum L. — Bois de la Chaise K
myriophyllées
* Myriophyllum verticillatimi L. — Fossés.
M. aUerni/lorumI)C. — C, dans les fossés des Roussières.
' Hippuris vulgaris L. — Fossés des Roussières.
1. Le Néflier, Mespilus germanica L., ne se trouve qu'à l'état de culture.
2 Diverses espèces de Fuclisia. entre autres le F. gracUis Lindl., cultivées en
pleine terre, résistent à l'hiver, sans couverture, à condition d'être coupées ras.
L'Eucalyptus globulus LabiL des chalets, gèle dans les hivers rigoureux dès
qu'il n'est plus abrité par les arbres voisins.
VÏAUD-GRAND-MARAIS. — PLANTES LE NOIRMOUTIER 188
LYTHRARIÉES
' LythruTTi Salîcaria L. — Fossés pleins d'eau : à la Blanche,
aux Sorbets.
L. HyssopifoUa L. — Fossés et parties humides des champs.
Peplis Portula L. — Fossés humides: allée des Soupirs.
TAMARICINÉES
* Tamariœ anglica Webb. (Tamarin). — Talus des terriers.
Est cultivé sur les chaussées de mer qu'il consolide. Il fait
d'excellentes clôtures, respectées par les animaux ^ .
CUCURBITACÉES
* Bryonia dioica L. — Haies : Bois de la Blanche, l'Epine.
Ecballium Elaterium Rich. (Melon sautreau). — Au pied des
murs, à la Vache, près le port.
PORTULACÉES
Portulaca oleracea L. (Pourpier). — Jardins, champs
cultivés : La Blanche, le Pilier.
Montia fontcma L. — Bord des sources.
M. — V. 7ninor. — Champs sablonneux ; le Pilier.
PARONYCHIÉES
* Corrigiola littoralis L. — Champs: C, de la ville au Bois.
' Herniaria glabra L. — Lieux secs.
H. — V. ciliata Babing. — Dunes, C.
II. hirsurta L. — Lieux secs.
Ces trois formes pourraient sans grand inconvénient être
considérées comme des variétés d'une même espèce.
1. Sur les Tamarix vivent le curieux lianneton foulon, vulgairement choir
(Polyphylla Fullo Lat.), un charançon méridional, tout vert et or ; Coniatus
Tamaricis Fab. et une rare cupside, Tuponia TamaricisPervel.
184 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE LOUEST
' Polycarpon tetraphyllutn L. — Champs.
Scleranthus annuus L. — Champs.
CRASSULACÉES
' Tillœa nmscosa L. — Rochers: Bois de la Chaise, Pélavé, C.
* Sedum TelepMuni L. — Haies fraîches, à la Blanche.
S. angUcunih. — Rochers du Pélavé, de la Chaise; talus
des terriers, à la Touche et à Gaillardin : au Pilier.
* S. acre L. (Poulet) . — Murs, dunes, talus des terriers, CC.
' S. album L. — Dunes, talus des terriers, C.
'S. rubens L. (Crassule). — Vieux murs, talus des terriers,
rochers du Pélavé.
* Umbilicus pendulinus DC. (Gobelet). — Rochers mariti-
mes, vieux murs, C.
' Sempervirum tectorum L. (Joubarbe) — Vieux murs ;
toits. Passe pour garantir du tonnerre.
SAXIFRAGÉES
* Saxifraga tridactylites L. — Dunes, murs, CC.
OMBELLIFÈRES
Hydrocotijle vulgaris L. —Fossés humides, bord des mares,
C. : aux Sorbets, chemin de la Claire, etc.
* Eryngiu7n campestre L. — Champs, sables maritimes, CC.
* E. maritimum L. — Sables maritimes. Feuilles bleuâtres
de grand effet.
Bupleurum tenuissimum L. — Bord des chaussées, aux
Ribaudons et ailleurs.
B. aristatum Bart. — Sables maritimes: à la Claire, à
l'Epine.
Scandix Pecfen Veneris L. — Moissons, CC.
' Anthriscus vulgaris Pers. — Décombres.
Torilis helvetica Gmel. — Lieux incultes, C. : l'Epine.
VIALD-GKAND-MARAIS. — PLANTES D£ NOIRMOUTIER 18.")
' T. Anthrlscus Gmel. — Mêmes lieux, C.
T. nodosa Gseert. — Murs et décombres, C.
' Daucus Carota L. — Champs, prés et décombres.
Apium graveolens L. (Ache, Herbe à la hache). — Bords
des étiers, au pied des murs à la Vache. Est recueilli pour
faire un sirop pectoral et comme vulnéraire.
Petroselinum sativum Hoff. (Persil). — Digue de retraite
de la Pointe du Devin et cliaussées de mer.
' Conium niaciUatum L. (Cigiie). — Décombres, bord des
chemins, C.
Smurnium Olusatfuni L. — Au pied des murs, décombres,
douves du Château, l'Epine, C.
Helosciadium nodiflorum L. — Fossés, C. : La Tresson, les
Sorbets, etc.
H. — var. ochreatwn D. — Fossés proche le puits du
Pignolet.
* Ammi majus L. — Moissons, CC.
"A. — \2iV. g lauci fol i uni. — Mêmes lieux.
yEthusa CynapiumLi. (Petite Ciguë, faux Persil). — Jar-
dins, champs, en ville au pied des murs, AC.
Œnanthe peucedanif'olia Pollich. — Prés humides, la
Blanche.
' Œ . Phellandrium L. — Marais à la Blanche.
' Œ. fistulosa L. — Prés du Vivier à la Blanche.
' F œniculutn officinale k\\. — Bord des routes, décombres.
L'abbé de Lacroix nous a fait cueillir sur ses feuilles le parasite
auquel il adonné le nom à.'Azosma punctum.
' CritlmiummayHtimuml^. (Casse-pierre). — Rochers mari-
times : C. au Bois de la Chaise, le Pilier ; digues de mer. Se
confit dans du vinaigre pour être employé comme condiment.
* Pastinaca ^ilvestris Mill. — Çà et là, bord des chemins: au
Vieil, allée des Soupirs.
13
186 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
P. sativaMill. (Panais). — Echappé des cultures autour
des villages: au Vieil, à la Guérinière.
Heracleum Sphondylium L. — Haies, PC.
araliacees
* Hedera HelLrh. (Lierre), — C. Offre au Bois de la Chaise
de jolies variétés de feuillage.
* Cornus mas L. — Bois de la Blanche.
C. sanguinea L. — Bois de la Chaise.
2« MONOPÉTALES
CAPRIFOLIACÉES
* Samducus Ebulus L. (Yèble). — Chirons ou amas de pierres
dans les champs ; talus des terriers à la Frelette ; décombres à
à Saint-Hilaire .
S. nigrah. (Sureau). — Bois.
Viburnum Tinus h. (Laurier-Tin). — Naturalisé dans les
bois.
' Lonicera Periclymenwnlj. (Chèvrefeuille). — Haies.
RUBIACÉES
RuMaperegrinal^. (Roube). — Bois de la Chaise, de la
Blanche. Employé en médecine populaire contre l'excès du sang ;
une infusion trois matins de suite, prise à jeun et faite avec trois
articles de la plante.
" R. tinctorum L. (Garance). — A la Blanche, où il paraît
avoir été autrefois cultivé. Feuilles caduques, fortement veinées.
" Galium arenarium DC. — Sables maritimes, CC.
G. neglectumhe Gall. — Mêlé au précédent, au Bois de la
Chaise et au Sableau. Est un hybride des G. Mollugo et arena-
riuin.
VIAUD-GRAND-.MAUAIS. — PLANTES DE NOIKMOUTIER 187
* G . MoUugo L . — Haies, sables maritimes : Bois de la
Blanche, le Sableau.
G . saxatile L . — Bosquet entre le mur de Grande-Lande et
l'allée des Soupirs .
G. anglicum Huds. v. tenuicaule Jord. — Lieux pierreux.
(Lloyd) .
' G. palustre L. — Les Viviers, à la Blanche, C.
G. AparineL. (Prend-Main). — Haies.
* Asperula Cynanchica L. — Sables maritimes, C.
' Sherardia arvensis L. — Champs; CC.
VALÉRIANÉES
Centranthus ruber DC. — Venu spontanément sur les talus
au Fort Saint-Pierre, vieux murs.
* Valeriana Olitorla Mœnch. (Boursette). — Champs, murs,
jardins, CC.
' V. carinata Lois . — Murs, champs, dunes, CC . Est l'espèce
la plus commune dans les sables maritimes.
V. eriocarpa Desv . — Moissons .
DIPSACÉES
' Dipsacus silvesfris L. (Peigne). — Bords des chemins ^
COMPOSÉES
Tussilago FarfaraL. — Chaussée Jacobsen. Dunes delà
Tresson.
' Eupatorium cannabinum L. (Eupatoire). — Fossés à
Grande-Lande .
' Aster TripoliutnL. — Bords des branches des marais salants
Bellis perennis L. (Pâquerette). — Prés, bords des chemins.
1. La Veuve. Scabiosa atropurpurea L., s'échappe souvent des jardins.
188 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE LOUEST
* Erigeron canadensisL. -Terres cultivées C, dans les
jardins, à l'Epine surtout.
' E. acris L. — Champs, sables maritimes, escarpe du Fort
Saint-Pierre .
' Inula crWimoides L . - Bord des marais salants .
'/. graveolens Desf. — Champs entre la Ville et le Bois de
la Chaise.
' /. dysenterica L. — La Blanche, prés du Vivier.
' /. Pulicaria L . — Lieux inondés l'hiver, bord des che-
mins. C.
' /. Conyza DC. — La Blanche.
Bidens tripartita L. — Fossés humides.
Filago niontana L. — Champs (Fourage).
* F. germanica L. — Champs et talus des terriers.
' GnapTialiwn uliginosum L. — Lieux inondés l'hiver.
* G. luteoaWum. L. — Bord des chemins au Sableau, Champs
à la Barbauderie .
* Helichrysum StœchasDC. (Immortelle). — Dunes, CC, On en
l'ait des couronnes, pour les déposer au mois d'août sur le tom-
beau de Saint-Filbert .
Arfemisia campestris L. — Chaussée Jacobsen.
'A. — var. crithmifolia DC. — Dunes. « En abondance
sur les dunes dans la paroisse de Barbàtre et ailleurs dans les
sables de l'île de Noirmoutier, où il rampe et trace toujours. Il
ressemble h V AJjrotainnwn ccmipestre^ mais a un goût plus
aromatique ». (Bonamy, Florœ Nannetensis Prodromus).
"A. vulgaris L. — Chaussée Jacobsen, la Blanche, l'Epine.
'A. maritbna L. — Bord des marais salants, à l'Epine, à
Ménitre, au Sableau.
* A, gallica Willd. — Bord des marais salants, à l'Epine.
Diffère du précédent par ses fleurs dressées. L'un et l'autre
sont vendus comme vermifuges, sous les noms de Sanguenîte.
A. AhsintMum'L. (Absinthe). — Chaussée Jacobsen.
VIAUD-GRAND-MARÂIS. — PLANTES DE NOIRMOUTIER 189
Tanacetum vulgare L. (Tanaisie). — Lieux incultes.
Échappé des jardins, où il est cultivé pour la fabrication d'une
liqueur de ménage et comme vermifuge.
T. Balscmrifa h. (Baume). — L'Epine. Echappé aussi des
jardins et employé comme vulnéraire.
* Diofis ccmdiclissimaBC. — Sables maritimes à la Coupe,
près l'entrée du port, RR. Par pieds isolés au Bois de la Chaise.
' AcliUlea MiAlefolmm L. — Bord des chemins. Varie à
fleurs blanches, rosées, et même, à laGuérinière. d'un rose vif.
Anthémis noMl/s L. — Pelouses, au Sableau, chemin de la
Gaillardin, R.
' A . Cotula L. — Champs, C.
" A. niixta L. — Champs, CC.
Chrysanthemum inodorunih. — Champs.
C. — /nmHtimtmi Bah. Chaussées et sables maritimes,
entrée du port.
C. Leucanthemum h. (Marguerite). — Prés.
* Senecio vulgaris L. — CC. Partout.
S. — f. rrtc^^■<^^rt. — Sables maritimes.
iS. viscosus L. — Allées du Bois de la Chaise et de Grande-
Lande.
iS. sijlvaticus L. — Mêmes lieux.
' .S^. Jacobœa L. — Haies; prés dans la partie nord de l'ile.
S. aquaticus L. — Prés humides, bord des fossés : les
Roussières, la Blanche.
Cirsiwn lanceolatum Scop. — Bord des chemins, C.
C . anglicum L. — Prés.
' C. arvense Scop. — Bord des chemins, PC.
Carduus tenuiflorus Curt. — Bord des chemins, CC. *
' C. nutansh. — Bord des chemins, dans le sud surtout.
C. — flore alho. — L'Epine, bord de la route (Louis
Bureau). RR.
190 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
Silybum Marianum Gsert. — La Blanche.
' Onopordum Acanthmm L. — Champs, sables maritimes, (1
Lappa minor DC. — (Bouillon, Gratteron). — Bord des
routes '.
' Carlina milgaris L. — Champs après la moisson ; bord
des chemins.
* Centrophylium lanatimi DC. — Champs, bord des che-
mins. C, à la Croix de 8aint-André.
' Centaurea Cyanus L. (Bleuet). — Moissons.
C . pratensis Thuil. — Prés, bord des routes: C. aux Sorbets
et à Grande-Lande.
*C. aspera L. — Sables maritimes; C. delà P^osse à la
Guérinière ; par pieds isolés à la Pointe de Devin et au Sableau.
'C. Calcitrapa L. (Chausse-Trape). — Bord des chemins;
douves du château ; sables maritimes : au Sableau, à la Guéri-
nière.
' Scolymus hispanîcus h. (Chardon béni), — C. Bord delà
route du Gois, de la Guérinière à la Maison Rouge.
' Lampsana communis L. — Terres cultivées, jardins.
Arnoseris pusilla Gsert. — Sables du Fort Saint-Pierre.
Cichorium Tntybus (Chicorée sauvage) L. — Décombres, PC.
' Thrincia hirta Roth. — CC, le long des routes et dans les prés.
T. — f, arenaria DC. — Sables maritimes, C.
Leontodon cmtumnalis L. — Prés, lieux incultes.
Picrls hieracioides L. — • Champs cultivés, sur le calcaire.
' HelTuinthia ecMoides Giert. — Bord de la route de la ville
à la Guérinière ; cours pavées à la Puceraie : décombres à la
Blanche.
Trago2)ogon porrifolUis h. — Chaussées Jacobsen, douves
du château .
1. Nous n'avons pas recueilli le Lappa major Gartn.. ou Grande Bardane,
indiqué par Piet.
VIAUD-GRAND-MARAIS. — PLANTES DE NOIRMOUTIER 191
T, pratensis L. — Prés, à l'Epine (Troussier) .
Scorzonera humilis L. — Prés à la Blanche, à Saint-Joseph.
Podospermum laciniatum DC. — Chaussées du Gois à
Barbâtre ; route du Gois, de la Tresson à Barbâtre surtout,
(Lloyd) ; douves du Château. Ses fleurs se ferment vers 9 heures
et demie du matin.
Hypochœris glahra L. — Landes. Grande-Lande, etc.
H. — V. Balbis a Lois. --Aigrettes toutes pédiculées. —
Plus commun que le type, lieux sablonneux, maritimes.
B . radicata L. — Bord des chemins CC.
Taraœacum offîcinaleWig. (Pissenlit). — Polymorphe, CC.
' Chondrilla juncea L. — Champs surtout dans la partie cal-
caire ; dunes, C.
* Lactuca virosa L. Décombres.
L. Scariola L. — Même station.
L. — f. duMa iovà.. — Chaussée Jacobsen.
L. saligna L. — Bord des chemins, route du Bois au sortir
de la ville.
Sonchus oleraceus L. (Laiteron). — Lieux cultivés C.
S. asper L. — Champs à la Barbauderie.
5. mantiniusL. — Bord de la mer à l'Anse des Dames ;
chaussées de mer ; prés des Roussières.
'S. arvensis L. — La Messanderie.
* Crépis fœtida L. — Bord des chemins; lieux sablonneux:
le Fort Larron, la Claire, etc.
C. taraœacifolia Thuil. — Bord des chemins, auSableau.
' C. virens WilL, — et sa v. diffusa DC. — Bord des che-
mins, champs, lieux sablonneux, CC.
C. bulbosa Tausch. — Sables maritimes. CC, du Fort Saint-
Pierre à la Blanche. Fleurit en Mai, puis disparait à la lin de
Juin.
' Hieracium Pilosella L. — Bord des chemins: pelouses, C.
192 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L'OUEST
'H. uniheUafnni L. — Haies, Bois de la Cliaise, Grande-
Lande, la Blanche.
AMBROSIACÉES
' Xanthium Strumarium L. — Bord des chemins: à la Gué-
rinière, à l'Epine, au Prépelé.
X. spinosum L. — Chaussée Jacobsen (Henouard).
CAMPANULACÉES
' Jasione montana L. — Bord des chemins. Offre parfois au
Pélavé des individus monstrueux, à fleurs toutes longuement
pédicellées.
/. — \. ^)iaritima. — Couché, hérissé: fleur d'un bleu
foncé. Sables maritimes, au Sableau. Diffère notablement de la
forme à fleurs à peine bleutées des falaises de l'Ile d'Yen .
" Specularia lujWida DC. — Moissons de la partie calcaire.
' Campanula Rapunculus L. (Raiponce). — Lande Saint-
Joseph, Lande d'Enfer.
LOBÉLIACÉES
Lolielia urcHs L. - Landes, PC.
ÉRICACÉES
* Erica ciliaris L. — Landes humides. Nous ne l'avons pas
retrouvé depuis 1848, où nous l'avions recueilli aux Sorbets.
' E. TetraUx L. — Bois et Landes, PC.
' E. clnerea L. — CC. Landes et Bois de la Chaise. Devint
moins abondant, étant arraché comme souvenir, plutôt que
cueilli, par les touristes. Présente une variété à fleurs blanches.
' J5;. sco7?<:/rm L. (Brande). — Landes et bois, de moins en
moins commun.
' Calluna vulgaris Salisb. — (Vulgairement appelé Bruyère,
comme les espèces précédentes). — CC. Landes et bois. Fleurit
à la fin d'Août et en Septembre, quand V Erica cinerea se flétrit.
Variété à fleurs blanches, peu commune.
VIAUD-GltAND-MAIiAIS. — PLANTES DE NOIRMOUÏIER 193
Arbutus Unedo L. (Arbousier;. — Planté aux chalets, sa
reproduit de graines dans les bois. — Les fruits, assez fadess
mûrissent suffisamment pour être mangés avec du vin sucré.
ILICINÉES
llex Aqiiifolium L. — (Houx). — Bois PC.
OLÉACÉES
Fraxinus excelsior hJYYèno). — Haies, bord des eaux,
aux Sorbets.
' Ligustrwn vulgm^c lu (Duret). — Haies et Bois.
APOCYNÉES
Vinca mcfjor L. (Pervenche). — Bosquet d'Ormeaux entre
Grande-Lande et l'Allée des Soupirs '.
ASCLÉPIADÉES
* Vincetoxicum officinale L. (Lilas de sables). — Sables ma-
ritimes : Bois de la Chaise et de la Blanche; îlot de Pilier, C.
Ses feuilles, à la fin de l'été, sont attaquées par le Cronartium
asclepiadeimi P'ries et l' Uredo Vincetoœici DC.
GEXTIAXÉES
Erythrœa Centauriani Pers. (Petite Centaurée). — Haies:
la Banche, Bois de la Chaise, la Barbauderie.
' E. pulcUella Fries. — Pâtures et landes, C.
E. — forealljo. — Pelouse entre Saint-Joseph et la Touche.
Ces deux espèces sont employées comme amères et fébrifuges.
' E. maritima Pers. — Pelouses, routes de la Claire, Grande-
Lande, etc.
1. Le yerium Oleander iLauiier-Uose). supporto la culliire de pleine terre,
pourvu qu'il soi! abrilé.
194 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'oUEST
Cicendia ftliformis Delarbre. — Landes près le moulin de la
Lande ^ .
convolvulacées
' Convolvulus sepiuin L. — (Liseron de haie).— Haies,
douves des Sorbets ; la Blanche. C.
* C. arvensis L. (Vrillée). — Champs après la moisson; sables
maritimes. Les fleurs varient du blanc au rosé et sont très
odorantes, CC.
' C. Soldanella L. — Sables maritimes, à toucher les plages, C.
* Cuscutaminor DC. — Sur les Ajoncs et les Bruyères.
BORAGINÉES
' Heliotropium europœwnh. — Champs après la moisson,
AC ; le Pilier.
' Echium vulgare L. (Vipérine) et sa v. subpaniculatwn Le
Gall. — Lieux incultes, sables maritimes, CC.
E. plantagineujyi L. — Enclos et environs du P^ort Larron.
Pieds isolés vers le Puits d'Aguenette. Diffère du précédent, par
ses grandes fleurs, d'abord d'un beau rose, puis bleues, son port
étalé et ses poils de deux sortes ^.
Lithospermu77i arvense L. (Thé) — Lieux incultes à la
Blanche.
' L. officinale L. — Chemin de Grande-Lande à la Claire.
Employé ainsi que le précédent, malgré leur peu d'arôme, en
infusion théiforme.
\ . Piet signale, dans les prés de Grande-Lande, la DecandoUie couchée, soit
le Cicendia pusilla Griseb, à nombreux rameaux divariqués. A rechercher.
2. Signalé par Piet à Hectot. dans une lettre du 29 juin 1807 : « Un jour, je
vous annonçai que nous avions ici YEchium italicunt ; vous me répondîtes que
ce n'était pas vraiseml)lable et que je confondais une variété de YEchium vulgare
avec VE. italicum. Je vous envoie donc des échantillons de cette prétendue
variété, dont M. de Lamarck. pas plus qu'un autre auteur, ne fait mention et
dont la description s'adapte parfaitement à VE. italicum Lmk. » La plante
ayant été retrouvée par E. Revelière. puis par Gobert. M. Lloyd en a rectifié la
synonymie.
VIAUD-GRAND-MARAIS. — PLANTES DE NOIRMOUTIER 195
' Symphytimi officinale L. (Consoudej. — Prairies humides,
à la Blanche. Employé en décoction comme hémostatique.
* Lycopsis arvensis L. — Lieux incultes : bord des chemins ; C.
' Borago officinalis L. (Bourrache). — Bord des chemins, C.
Ses fleurs sont données, comme sudoriliques, en infusion sucrée
avec du miel.
'Myosotis hispida Schlect. — Champs, murs, CC.
M. versicolor Pers. — Le Pélavé, la Blanche.
' M. palusfris h. (Ne m'oubliez pas). — Près humides à la
Blanche.
M. cœspitosa Schultz. — La Blanche, bord des fossés pleins
d'eau.
* Omplialodes Uttoralis Mut. (Gazon blanc des dunes), —
Sables maritimes ; très abondant par endroits : le Sableau, les
Souzeaux, la Claire, la Blanche. Signalé pour la première fois
sous le nom de Cynoglossum linifoliwn dans une lettre de dom
Carville à Bonamy.
'Cynoglossum officinale l^. (Cynoglosse). — Lieux pierreux
au voisinage de la mer: à la Blanche, à l'Epine. Employé par les
empiriques contre les maladies des bestiaux.
SOLANÉES
Solanum nigrum L. (Morelle). — CC. bord des chemins.
Fruit noir.
iS'. — V. miniatum Bernh. — Bois de la Blanche ])rès de
la mer. Odeur musquée; baie rouge.
S. — V. ochroleucum Bast. — La Blanche ; bord des che-
mins à la Maison-Rouge. Baie jaune-pâle '.
1. La Pomme de terre (Solanum tuherosuin L.) est l'objet d'une importante
culture et les tubercules récoltés dans l'île sont renommés par leur goût savou-
reux. Il s'en exporte 20.000 hectolitres par an. Les variétés les plus recherchées
sont la Poutine de terre Saint-Jean, apportée au marché de Nantes dans la pre-
mière quinzaine de mai, la Camaret de parfaite conservation, une variété rouge,
et la Pomme fie terre soulier, qui estapplatie el passe pour la meilleure.
J96 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
'S. Dulcamara L. (Douce-amère). — Haies fraîches, bois.
Dépuratif.
' Lycium sinense L. — Décombres, substructions. Indique les
restes d'anciens jardins.
* Hyoscyamus niger L. (.Jusquiame). — CC. décombres, bord
des routes. Employé dans la médecine populaire, malgré les
dangers de son administration.
' Datura Stramonimnh. (Pomme épineuse) —Trop commun;
bord des routes, décombres. Le type seul à llenrs blanches
existe dans l'île. Ses feuilles sont fumées avec de la Sauge par
les asthmatiques. Vénéneux.
verbascées
' Verbascum Thapsus L. — Lieux incultes : Le Sableau, la
Claire.
V. thapsiformc Schrad. — Mêmes lieux, bord des chemins.
A la corolle plus grande, en roue et non en entonnoir. Ces deux
plantes ont les feuilles décurrentes et sont, ainsi que la sui-
vante, utilisées en médecine populaire sous les noms de Molène
et de Bouillon blanc.
T'. floccosunt Waldst. — Place de l'église, douves du château.
Couvert d'un duvet blanc, floconneux, s'attachant aux vêtements.
V. virgatum With. — Talus des terriers dans toute la partie
Nord-Est, C.
SCROPHULARIACÉES
Scrophularia Scorodonia L. (Employé sur les ulcères sous
le nomdeGuérit-tout). — Bois, talus des terriers, haies fraîches,
C. (Indiquée pour la première fois par M. Lloyd).
Recueilli aux Champoiroux une forme à feuilles profondé-
ment et irrégulièrement crénelées ' .
5. canina L. — Se présente de temps à autre à l'entrée du
port.
1. Piet, qui ne parle pas du S. Scorodonia, indique la Scrophulairc noueuse,
S. nodo^n L., que nous n'avons pas rencontrée.
VIAUD-GRAND-MARAIS. — PLANTES DE NOIRMOUÏIEU 197
* Antirrhinum Oronfium'L. — Champs ',
Linaria Cymbalaria L. — Sur un mur, à la Puceraie, R.
'L. Elatine L. — Champs, CC.
L. spuria Mil. — Champs, CC.
'L. Pelisseriana Mil.— Bois de la Chaise, Fort Saint-
Pierre, le Pélavé, le Sableau, PC.
L. striata DC. — Lieux pierreux, chaussée Jacobsen.
L. vulgaris Mil. — Champs, dunes, bord des chemins, C.
L. supina Desf. — Sables maritimes, champs sablonneux :
à Barbâtre, à la Guérinière, au Sableau.
'L. arenaria DC. — Dunes et sables maritimes : à la Claire,
à Barbâtre, etc.
' Digitalis imrpurea L. (Digitale). — Haies à la Blanche.
Veronica AnagaUis L. — Fossés : l'Epine, la Blanche, à
la Tresson.
* V. Beccabunga L. — Fossés à Grande-Lande.
' V. Chamœdrys L. — Bois et haies : à la Blanche.
' V. offlcinalis L. — Pelouses, C.
V. acinifolia L. — Champs, sables maritimes.
' V. arvensis L. — Champs cultivés, dunes.
V. polita Fries. — Champs.
' V. hederifoUa L. — Jardins, champs.
V. Buœbaumii Ten. — Chaussée Jacobsen. Se montre dans
les cultures depuis 1883 -.
' Pedicularis silvatica L. — Landes humides.
Rhinantlius glaber Lam. — Prés.
' Eufragia viscosa Gris. — Prés, pâtures, bord des chemins:
1. L'Ant. majus L. (Gueule-de-lion), se ressème de lui-même sur les murs
des jardins.
2. Le Veronica Àndersoni Hort. pousse avec vigueur dans les jardins, où il
vit de cinq à six années.
198 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'oUEST
Bois de la Chaise, chemin de la Claire, Bois de la Blanche, la
Guérinière.
'Odontifes serotina Reich. - Bois de Grande-Lande, Pointe
du Cob, la Blanche, l'Epine.
OROBANCHÉES
Orobanche Hederœ Vauch. — Sur le lierre: Bois de la
Chaise, de la Blanche, dans les jardins, C.
'0. Gain Tyuhy . — Sur le Galium arenarium, sables mari-
times, ce.
'0. mmor Sutt. — Sur les Medicago et autres plantes des
sables maritimes, C.
* 0. amethystea Thuil. — Sur les Eryngium, sables mariti-
mes.
labiées
' Mentha rotundifolkih. (Menthe d'âne) .— Fossés desséchés, C.
' M. aquatica L. — Fossés, CC.
*M. — V. hirsuta L. — Chemin de Gaillardin, la Blanche,
' M. Pulegium L, (Pouliot). — Fossés se desséchant l'été, CC.
M. arvensis L. — Mêmes lieux, moins commun : chemin
de Gaillardin, etc. ^
* Lycopus europœus L. — Bords des fossés, lieux frais.
* Salvia Verbenaca L. — Lieux incultes et pierreux, vieilles
chaussées : le Sableau, douves du château, etc.
N. B. — Le Serpolet, Thymus Serpyllum L., si commun
à l'Ile d'Yen, n'existe pas à Noirmoutier, comme Piet l'avait
déjà constaté.
' Calamintha menthœfolia Host. — Haies, lieux pierreux
frais : la Blanche, l'Epine. C'est le Thym Nepeta de Piet.
1. Deux plantes sont employées sous le nom de Menthe poivrée, contre les
troubles gastro-intestinaux: en ville. \e Mentha piperita L. ou véritable Menthe
poivrée ; à l'Herbaudière, le M. rubra Sm.
VIAUD-GRAND-MARAIS. — PLANTES DE NOIRMOUTIER 199
CHnopodiwn vulgare L. — Haies, landes *.
Glechoma hederacea L. (Herbe de Saint-Jean). — Haies
fraîches, bois : la Blanche, la Guérinière.
* Lamiwn ampleœicaule L. — Champs, C.
L. — f. inaritùnum. — Sables maritimes, CC.
* L. purpureum L. — Champs, partout.
'Galeopsis Tetrahit L. — Champs.
Stachys arvensis L. — Chaussée Jacobsen.
' Marrubmm vulgare L. — Bord des chemins, C.
' Ballota nigra L. — Bord des chemins, pied des murs, C. —
Est appelé l'Herbe de Saint-Fiacre, patron des jardiniers et
appliqué sur les coupures.
Leonurus Cardiaca (Cardiaque). — Çà et là, autour des
villages ; il provient d'anciennes cultures.
' Brunella vulgaris L. (Brunelle). — Prés, bord des chemins.
Scutellaria minor L. — Fossés de l'allée des Soupirs.
' Teucriu/n Scordium L. — Lieux humides, prés des Vi-
viers, à la Blanche.
' T. Scorodonia L. — Bois de la Chaise, de la Blanche .
VERBENACÉES
* Verbena officinalïs L. (Verveine, Herbe aux Sorciers). —
Très employée en sorcellerie, en particulier pour la confection
des philtres ^ .
PRIMULACÉES
Lysimachia Linum-stellatwn L. — Sables maritimes : à
1. La Mélisse, Métissa officinalis L. (vulg. Citronnelle), s'échappe parfois des
jardins.
2. Voir Causeries noirmontrines : Vieilles croyances et vieilles coutumes,
La Verveine Citronnelle {Lippia citriodora Kunth, Verbena triphylla L'hér.).
indiquée comme d'orangerie, est cultivée en pleine terre et atteint 2 à 3 mètres
de haut.
200 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
la Claire, au Vieil, à la Blanche. En général accompagné de
V077ipha Iodes.
Hottonia palustris L. — Lavoir à Grande-Lande.
' AnagaUis arvensis L. v. lyimicea. — Terres cultivées, CC,
Le Pilier.
A. — cœrulea. — Trouvé une seule fois aux Charlières
(H. V.-Grand-Marais).
^ A. tenella L. — Prés à Grande-Lande.
* Centunculus rninimus L. — Bord du chemin de Grande-
Lande.
' Samolus Valerancli L. — Bords des étangs, des fossés
d'eau douce : la Tresson, les Louisnas, Viviers de la Blanche,
CC. Les médicastres font baigner les yeux malades dans une
infusion de cette plante, employée aussi en sorcellerie.
Glauœ maritima L. — Sur la côte, dans les points où suinte
l'eau douce : Anse du Lutin, près l'Eglise de l'Herbaudière.
PLUMBAGINÉES
" Statice Dodartil De Gir. — Chaussées, bord des marais
salants, C. : chaussée des Ribaudons ; le Pilier.
'S. Limonium L. — Marais salants.
' Armeria maritima ^^\\\A. — Rochers maritimes, au Bois
de la Chaise, PC. ; chemin atteint par la marée entre le Sableau
et l'entrée du port.
A. — f. xnibescens DC. A feuilles très étroites, ciliées,
glauques à l'état frais. — Le Pilier. Varie comme le type à
fleurs rosées, roses ou presque blanches ' .
A. 2)Umtaginea Wild. — Sables maritimes: C. au Sableau.
PLANTAGINÉES
Plantago major L. (Grand-Plantain) . — PC.
1. CeUe forme ne correspond pas à XXvm. pubescpns Linck ^.-4)'»). LinkiiJ,
à feuilles linéaires, molles, planes, eultivé plus fi'i'quemment que les deux
précédents, sous le nom de Gazon de l'Olympe.
VIAUD-GRAND-MARAIS. — PLANTES DE NOIRMOUTIER 201
P. — f. inter7nedia Gilib. — Bords des routes, bois dé-
frichés, dunes du sud. Epis arqués.
P. lanceolata L. — Prés, pelouses, C.
P. — y. lanuginosa. — Sables maritimes.
P. tnaritmia L. — Rochers maritimes, R. : chemin des
grottes ; le Pilier.
P. Coronopus L. — Pelouses, bord des routes, CC. ; le Pilier.
"P. arenariaW. et K. — Sables maritimes, C. : la Claire,
l'Epine, la Guérinière, etc.
30 APÉTALES
AMARANTACÉES
' Amarantus sylvestris Desf. — Jardins, C.
A . prostratus Balb. — Au pied des murs en ville, CC.
CHÉNOPODIACÉES
^ Salicornia herbaceah. (Poulet, Baisse). — Marais salants,
dont elle envahit les voyettes dans l'arrière-saison, CC.
S. — Y. 2)rocu?nbens. — Bords des marais, terrains salés :
à la Vache, aux Miilenbourgs, C.
S. radicans Smith. — Vieilles ruines, près de l'étierdes Ri-
baudons, chaussées de marais à la Guérinière, etc., C.
S. fruticosa L. — Bord de l'étier de l'Arceau.
* Salsola Kali L. — Sables maritimes, plages, C.
* S. Soda L. — Mêmes lieux, C.
' Suœda fruticosa Forsk {Sart, d'où le nom Sartières donné
aux retraites ou lais de mer). — Chaussées de mer, terrains
salés, CC. Mangé, faute de mieux, par les bestiaux, dans les
années de sécheresse.
* S. maritima Moq. — Terrains salés, C.
Chenopodium rubînmi L. — Terrains mouillés l'hiver;
dunes de la Guérinière, de l'Epine.
14
202 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'oUEST
C. album h. — Décombres; bord des chemins, CC. Plante
variable,
C. glaucum L. — Décombres; au pied des murs en ville,
C . polysjjerjnum L, — Champs.
C. Vulvaria L. — Pied des murs.
C. murale L. — Bord des chemins, décombres, CC.
' Beta maritima L. — Rochers maritimes, chaussées, bords
des marais salants, CC. ; le Pilier.
Atripleœ portulacoides L. (Porusseau). — Bords des marais
salants, chaussées.
A . angustifolia Smith. — Chaussées de mer : Chaussée
Jacobsen, Fort Larron.
A. — f. angustissima. —Chaussées des marais salants,
avec le type.
A . latifolia Wahl. — C. Chaussée Jacobsen, rue de Ban-
zeau, etc.
A . littoralis L. — Bord des marais salants et à la Claire.
A . crassifoUa Meyer. — Plages.
A . Halimus L. (Arroche de mer). — Cultivé comme clôture ;
se répand le long des étiers, en particulier de celui de l'Arceau.
Son introduction est postérieure à 1861 \
POLYGONÉES
' Rumeœ Acetosa L. (Oseille). — Prés et haies fraîches.
*R. Acetosella L. (Petite Oseille). — Champs et pâtures, CC.
R. palustris Smith. — La Blanche, la Claire, l'Anse des
dames.
R. crispus L. — Prés, bords des chemins, C.
R. Patientia (Patience). — Les Viviers, à la Blanche.
1. VAtriplex hortensis L. se rencontre çà et là, quoique peu ou point cultive
dans l'île.
VIAUD-GRAND-MARAIS. — PLANTES DE NOIRMOUTIER 203
R. pulclier L. — Au pied des murs, bord des chemins ; C,
en ville.
R. oMusifolius L. — C. au pied des murs en ville et dans
les villages ; a souvent les feuilles supérieures aiguës (var.
acutus DC.)
Polygonum amphîMumlj. — LesRoussières, dans les fossés.
P. — f. terrestre. — Fossés desséchés.
P. Persicarialj. {PeTsicaLue). — Fossés.
P. Hydropiper L. (Poivre d'eau). — Fossés.
P. nodosum Fers. — Fossés desséchés, auxLouisnas.
^ P. avlculare L. — Champs, dunes, chemins, CC. Assez
variable.
* P. maritimiwi L. — Plages : leSableau, Barbâtre, etc.
'P. Convolvulus L. — Jardins et lieux cultivés, C.
P. dumetorum L. Fruit à angles ailés. — Mêmes lieux,
mais moins commun : la Guérinière.
THYMÉLÉACÉES
' Daphne Laureola L. — Bois de la Blanche, de Saint-Joseph.
"B. GnidiumL. (Sain Bois). — Bois de la Blanche, Bois de la
Chaise; R. Indiqué déjà par Bonamy.
SANTALACÉES
Thesimn humifusum DC. — Sables maritimes, C. Abonde à
la Claire, sous les plantations des Peupliers et dans les dunes
du S.-O.
ARISTOLOCHIÉES
" Aristolochia Clematifîs L. — Au Bois de la Chaise, à Gail-
lardin, etc. ; lieux pierreux.
LAURINÉES
Laurus noMlis L. (Laurier-sauce). — Atteint de grandes
204 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'oUEST
dimensions, surtout dans le parc des Sorbets. Se ressème dans
les bois.
EUPHORBIACÉES
* EupJiorUa Peplis L. — Plages, C.
E . Helioscopia L. — Terres cultivées.
E . Esula L. — Champs incultes, au Sableau (Gobert) ; tend
à disparaître.
* E. Paralias L. — Sables maritimes, CC. ^
E. portlandica L. et f. segetalis (FI, de l'O.) — Sables
maritimes; bois du Fort Saint-Pierre; le Pilier.
" E. amygdaloides L. (Herbe aux couleuvres). — Bois.
E. Peplus L. — Lieux cultivés. C.
E. exigua L. — Champs après la moisson, CC.
E. Lafhyris (Epurge). — Champs, PC. Graines employées
comme purgatif.
' Mercurialis annua L. — Jardins , champs ; le Pilier.
Employé comme purgatif, sous le nom de Ramberge. Est la
base de thés purgatifs.
CALLITRICHÉES
' CaUîtriche stagnalis Scop. — Mares, fossés, CC.
C. truncata Gass. — Mêmes lieux.
' C . vernalis Kiitz: — Mêmes lieux.
CÉRATOPHYLLÉES
Ceratophyllum sitbmersum L. — C. dans les fossés des
Sorbets, de la Lande Saint-Joseph, des Rousssières. Mares à la
Blanche, à la Barbauderie, C.
1. Pas retrouvé l'Euphorbe Sapinelte (Eiiphorbia Cyparissias L.), indiquée
par F. Piet, au Sableau.
I
VIAUD-GRAND-MARAIS. — PLANTES DE NOIRMOUTIER 205
URTICÉES
' Uriica dioica h. (Ortie). — • Bord des chemins, pied des
murs, ce.
U. urens L. (Petite Ortie). — Mêmes lieux.
' Parietaria of/lcinalis (Aumure) Smitli. — Vieux murs,
talus des terriers.
* Ulnius canipestris (Ormeau) L., et sa v. suberosa^ois. —
A l'Epine et dans les bois.
Les Ormes de la grande place et des environs du château
datent du commencement du siècle; ceux de l'allée de la Blanche,
du XVIP. '
AMENTACÉES
Quercus pedunculata Ehrh. (Appelé Chêne-Rouvre comme
le suivant.) — Bois.
Q. sessiliflora Smith. — Bois, C.
Q. Toza Bosc. — Bois de la Blanche.
Q. pul)escens ^iWù.. — Bois de la Chaise, de la Blanche
(Lloyd).
' Q. Ilex (Yeuse, Chêne vert). — CC, Bois. Certains individus
1. Le Figuier [Meus Carica L.), croît abondamment ; ses fruits mûrissent
parfaitement et donnent parfois deux récoltes, pour certaines variétés du moins.
Il atteint de grandes dimensions et se reproduit à l'état sauvage, dans les
dunes, offrant alors des fruits plus petits. A la Magdeleine, sur l'emplacement
de l'ancienne chapelle, un de ces sauvageons forme à lui seul un bosquet, ses
branches ayant pris racine dans le sable, à la manière des MuUiplicants.
Les figues présentent une grande variété de forme, de couleur, d'époque de
maturité. Les principales et les meilleures sont : la Figue Madeleine, hâtive, à
fruits courts, presqu'aussi larges que longs, et à chair blanche, mûrissant en
juillet; la Figue de Smyrne, piriforme, allongée, verte extérieurement, à chair
jaunâtre et sucrée, commencement d'août ; la Galette noire, même forme,
violette, vineuse, fin d'août et septembre ; et le Figuat de Provence, très gros,
ovoïde, fin d'août et septembre.
Le Mûrier noir (Morus nigra L.),est l'arbre le plus commun après le Figuier
autour des habitations. Le Mûrier blanc {Morus alba L.), dont la culture avait
été tentée dans quelques jardins pour l'élevage des vers à soie est complètement
délaissé.
20(î SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L'OUEST
olfrent des glands sans amertume, recueillis pour faire du
café ou être mangés cuits sous la cendre. Très variable de
feuilles et de grosseur de fruits.
Q. — V. oleifoUa. Feuilles très étroites, entières, blan-
châtres, allongées, pointues. — Le long de la mer, au Bois de la
Chaise, entre la Tour-Plantier et la grotte Saint-Filbert ^ .
Saliœ alba L . — Bords des fossés, à la Lande-Charrier, la
Maison-Rouge, Barbâtre.
-S. rugosa Sm. {Seringeana, V'^ édition de la Flore). —
Cultivé comme osier : dunes et vignes de la Maison-Rouge de
Barbâtre (Lloyd) ; au bois de Grande-Lande (Gobert) .
'S. cine^^ea L. — Haies, AC.
'S. repens L. — Sables maritimes : Bois de la Chaise; dunes
de la partie sud .
Populus nigra L. — Çà et là. Planté dans les dunes de la
Claire pour retenir le sable.
' P. alba L. — Çà et là sur les talus des terriers.
Ces deux arbres ont été importés depuis le commencement du
siècle.
CONIFÈRES
Pinus niaritima Lam. (Sapin.) Semé à profusion sur
la côte nord par la famille Jacobsen et l'Administration des
Forêts. Ses feuilles, recueillies sous le nom de pointes, consti-
tuent le chauffage du pauvre ^ .
1. Quelques pieds de Q. Ilex. du Bois de la Blanche, poussant sur souche, ra-
meux dès la base, à feuilles petites et épineuses, ont été pris pour le (). cocciferaL.
des garrigues du Midi : les feuilles de celui-ci sont glabres des deux côtés,
tandis que celles des petits chênes de la Blanche sont pubescentes en dessous.
Le Chêne-liège ((). subei' L.), qui vient parfaitement à Pornic, n'existe pas à
Noirmoutier.
Un pied de Châtaignier (Cuslanea vulgaris Lam.) a poussé seul au Pélavé.
près de l'endroit appelé l'Ile de Worms.
2. Le Pin noir d'Autriche {Pinus austrioca Hoss.), est semé concurremment
VIAUD-GRAND-MARAIS. — PLANTES DE NOIRMOUTIER 207
GNETACEES
' Ephedra distachya L . (Raisin de sable) . — Fruits rouge-
corail, insipides. Sables maritimes, talus des chemins sablon-
neux : la Claire, le Vieil, THerbaudière, Luzéronde, TEpine, la
Guérinière, Barbâtre.
MONOCOTYLÉDONÉES
1° PÉRIANTHÉES
HYDROCHARIDÉES
Hijdrocharis Morsus ranœ L. — Marais, mares : à la
Blanche.
ALISMACÉES
" Alisma Plantago L. — Fossés, mares, C.
'A. ranunculoides L, — Mêmes lieux.
A. — V. repens DC. — Mêmes lieux.
LILIACÉES
'Asphodelus aWus Willd. — Bois du Pélavé, de Grande-Lande,
de Blanche. Feuilles raides.
'Shnethis planifolia Kuntk. {Phalangium bicolorBC). —
Rochers du Pélavé, Bois de la Chaise près le Chalet des Chênes.
' Ornithogalum umhellatum L . — Champs à la Blanche.
' Scilla autumnalis L. — Le Pélavé, Gaillardin, le Bois de
la Chaise ; coteaux maritimes, CC.
avec le Pin maritime par la famille Jacobsen à Grande-Lande et par M. Ertaud
de la Bretonnière, au Sableau. Ses cônes et ses feuilles sont inférieures comme
chauffage à ceux de son congénère.
De tous les arbres verts récemment introduits, celui qui donne les plus beau.K
résultats est le Cupressus Lambertiana Hort.
208 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
' Endymion nutans Du Mort. — Bois delà Chaise, chemin des
grottes, la Blanche.
' Alliimi sphœrocephalum L. — Sables maritimes, au Sableau ;
côte sud.
A . vineale L. — Murs, C.
A. — V. nitens Sauzé. — Sables maritimes à la Claire.
' Muscari comosum Mil. (Jacinthe à toupet). — C. sables ma-
ritimes; envahit les moissons de la partie sablonneuse.
ASPARAGINÉES
' Asparagus prostratus Bn Mort. {A. officinaUs L., v. mari-
timus Flore), à feuilles courtes, raides et à tiges toujours cou-
chées. Vulg. Bergouniotte — CC. sables maritimes : Bois de la
Chaise, de la Blanche. Ses turions sont recueillis et mangés
comme ceux de l'Asperge cultivée (.4. officinalis h.) Celle-ci est
l'objet d'une grande exportation. Elle s'échappe parfois des
champs, et se distingue à l'état sauvage de la plante précédente
par ses tiges dressées.
' Convallaria Polygonatum L. — Bois, celui de la Chaise
surtout. Fleurs parfumées. Ses feuilles sont presque toutes atta-
quées à l'automne par une Dépazée, le Phyllosticta cruenta Kick.
* Rus eus aculeatus L (Fragonette) . — Haies et Bois. Les
tiges avec leurs phyllodes servent à confectionner des balais
d'écuries et les racines s'administrent en décoction comme
diurétique.
JONCÉES
' Juncus maritimus Lam. — Lieux marécageux C, Grande-
Lande, les Roussières.
/. acutus L. — Les brûleurs de varech l'ont fait disparaître
des Sables de Luzéronde et de la Pointe de Devin. Nous l'avons
recueilli, pour la dernière fois, à la Claire, avec Renouard,
au mois d'Août 1889, dans des sables semés depuis en Pins ma-
ritimes.
' J. conglomeratus L. — Lieux humides, C.
VIAUD-GRAND-MAUAIS, — PLANTES DE NOIRMOUTIER 209
' J . effusus L. — Lieux humides, C.
/. glaucus Ehrh. — Bord des fossés.
/. capitatus Weigel. — Lieux sablonneux humides : Gran-
de-Lande, les Louisnas, la Blanche, le Pélavé.
V. lampocarpus Ehrh. — Lieux humides : Grande-Lande,
la Blanche.
V. supinus Mœnch. — Bord des marais. Varie suivant qu'il
est ou non submergé .
/. Tenageia Ehrh. — Lieux inondés l'hiver.
/. bufoniusetx. hybr ichis Bvoot. — Fond des sillons, lieux
inondés l'hiver, CC.
Luzula campestris DC. — Pâtures.
L. Forsteri DC. — Bois de la Chaise.
AMARYLLIDÉES
'Amaryllis lutea L. — « Cette plante croît en abondance dans
le petit bois d'Ormeaux, vis-à-vis la cuisine de MM. les reli-
gieux Bernardins de la Blanche ; le terrain où elle pousse est
tout sable . » — Cette indication de Bonamy est encore exacte,
mais YAinaryllis s'est naturalisé depuis sur d'autres points, en
particulier sur le talus d'un terrier, près de l'Eglise de la Guéri-
nière. Plante méditerranéenne, elle n'est signalée en France
qu'à Toulon et à Agen ' .
1. Le Pancratium maritimum L.. commun à l'embarcadère de la Bairede-
Monls, en face de la pointe de la Fosse, planté par nous au Bois de la Chaise, a
fleuri pendant plusieurs années. lia disparu par suite des nouvelles constructions
du Casino. h&Narcissus Tazetta L. est naturalisé dans un bosquet situé entre
Grande-Lande et l'Allée des Soupirs.
L'Agave Americana L. (Aloës). pousse en pleine terre, tant à la Ville, qu'à
la Blanche.
Au mois d'août 1879, nous en avons observé plusieurs pieds dans le jardin de
M"' Lefebvre ; ils avaient résisté, sans abri ou recouverts d'une façon insuffisante,
aux grands froids de l'hiver précédent.
Un exemplaire présentait des feuilles de 1 m. 7o de long, sur 30 cent, de large, à la
base, et 2o au milieu. Hauteur totale de la plante : 2 mètres. Diamètre à la base :
1 m. 8'6. Très nombreux rejetons. 11 était recouvert par un mauvais appenti en
210 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L OUEST
DIOSCORÉÂCÉES
Tamus communis L. — Haies, bois. Nous ne savons à
quelle légende il doit son nom de Femme battue.
IRIDACÉES
' Romulea Columnœ Sebast. — Pâtures, bords des routes :
Allée des soupirs en approchant de la mer; pelouses près le
puits de la Touche (Plantier). Il tend à disparaître. Aussi rare
à Noirmoutier que commun à l'Ile d'Yen. A rechercher au prin-
temps, sur le Pilier.
* Iris pseudo-Acorus L. — Fossés et viviers à la Blanche.
' /. fœtidissvma L. — Haies, lieux pierreux, C. A les feuilles
souvent attaquées par le Uredo Iridis Dub.
/. gennanica L. — Terriers à l'Epine ; vignes et murs en
pierres sèches à la Linière, au Vieil, à la Claire, C.
I florentina L. — Bois de la Blanche, vignes à la Linière, où
il est assez commun. Evidemment importé.
Gladiolus segetum Gav^i. — C. dans les moissons, aux
Mattes, près le puits Pignolet. (Gobert) .
ORCHIDÉES
* Orchis Morio L. — Pâtures, C.
'0. mascula L. — Prés au Sableau.
' 0. laxiflora L. — Prés à la Lande, prés des Viviers, à la
Blanche.
' Ophrys api fera Rich. — Grande-Lande, R.
bois. Un second, non abrité, mesurait comme longueur de la feuille 1 m. 45 ;
comme largeur à la base, iJ5 cent.; au milieu, 21. Hauteur totale de la plante,
1 m. 90 ; diamètre à la base, 1 m. 50. Les feuilles offraient des eschares sans
gravité produits par les gelées d'avril.
Plus loin, toujours en pleine terre et sans abri, se voyaient d'autres Agaves
pleins de vie et dont le plus grand avait un mètre de haut. L'acquéreur du jar-
din les a fait détruire parce que leurs feuilles renversaient le mur voisin.
VIAUD-GRAND-MARAIS. — PLANTES DE NOIRMOUTIER 211
0. aranifera Huds. — (Herbier Gobert), sans indication de
localité.
EpipacUs palustris Crantz. — Parties humides des dunes
(Gobert), R-
Spimnthes aictumna lis Bich. (Herbe de la détourne). — C.
dans les pâtures, au mois de septembre, au voisinage du Pélavé
et de l'Allée des Soupirs. Passe pour faire perdre la route, et
faire changer de résolution, aux personnes, qui le foulent du
pied. (Voir Causeries noirmoutrines).
2" APÉHIANTHÉES
Enveloppe florale nulle ou composée d'écaillés
CYPÉRACÉES
' Cyperus longus L. — Viviers de la Blanche.
' C. fiavescens L. — Bord des étangs.
RhyncJiospora fusca Rœm. — Marais à la Blanche.
Eleocliaris palustris R. Br. — Fossés.
* Scirpus Holoschœnus L. — Sables maritimes : Bois de la
Chaise et de Grande-Lande , la Claire. Devient de plus en plus
abondant.
S. lacustris L. (Jonc des chaisiers). — Fossés aux Rous-
sières, à Saint-Joseph, à la Blanche.
S. maritimus L. — Fossés, CC.
S. fluitans L. — Bord du lavoir de Grande-Lande.
Car ex vulpina L. — Fossés à Grande-Lande.
' C . arenaria L. — CC. Sables maritimes.
' C. Œderi Ehrh. — Lieux marécageux.
' C. glauca Scop. — Grande-Lande, la Tresson.
C. prœcoœ Jacq. — Pelouses.
Les Car ex et les Scirpus portent le nom général de Rouches.
212 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
GRAMINÉES
' Panicum Crux-galli L . — Bord des fossés .
"P. sanguinale L. (Saigne-nez), — Jardins, champs, G.
' Setaria verticillata P.B. — Jardins, champs, CC.
* S. viridis. — Lieux cultivés.
S. glauca P.B. — Sables maritimes.
PJialaris arundinacea L. — Prés des Viviers, à la Blanche.
' Anthoœanthum odoratum L. (Flouve). — Prés. Donne aux
foins leur parfum.
A. aristatum. — Champs sablonneux.
A. — V. Lloijdii Jord. (nanwm Flore). — Rochers secs
du Pélavé.
Alopecurus agrestis L. (Herbe grainée). — Champs.
A . buWosus L. — Bord des routes, C.
'A. genîculatus L. — Fossés desséchés.
A. fulvus Smith. — Fossés à la Lande d'Enfer.
Crypsis aculeata Ait. — Bord d'une mare à la Barbauderie.
Phleum arenarium L. — Sables maritimes, CC.
P. pratense L. — Prés.
MWora mininia Ad. — Champs, sables maritimes, CC.
' Cynodon Dactylon Pers. — Champs, bord des routes, C.
Spartina stricta Roth. — Vases du Gois s'élevant au-
dessus des marées ordinaires.
' Polypogon?7ionspeliensisDesî. — Fossés, CC.
P. maritimus Willd. — Fossés à l'Herbaudière.
Agrostis aWa L. — Champs, bord des routes.
A. — \ . stolonifera . — Fossés: Lande d'Enfer.
A . vulgaris With . — Prés et champs .
A. canina L. — Prés.
' Milium effusuni L. — Bois.
' Psamma arenaria Raem. (Duréa, Liame). — Dunes. Excel-
VIAUD-GRAND-MARAIS. — PLANTES DE NOIRMOUTIER 213
lente plante pour retenir les sables, où elle est semée par l'Admi-
nistration des Forêts. Ses cariopses n'arrivent pas tous les ans
à la maturité.
' Pliragmites co7nmunis Trin. (Roseau). — Fossés d'eau
douce : La Blanche, les Roussières.
Kœleria cristata Pers. — Sables maritimes et falaises.
K. — f. aWescens DC. — La plus commune dans les
dunes .
* Aira canescens L. — Sables maritimes, C. ; le Pilier,
A . caryophyllea L. — Polymorphe. Prés, bord des chemins,
haies.
A. prœcox L. — Coteaux secs, dunes.
A . cœspitosaLi. — Bois du Pélavé.
Holcus lanatus L. — Prés, C.
* H. mollis L. — Bois.
Arrhenatherum buWosum'Pi'esl.— Champs, C. Partage, avec
le Cynodon Dactylon et le Triticum repens, le nom de Chien-
dent.
Avena barbata Brot . (Folle avoine) . — Bord des chemins .
A . sativa L . (Avoine) . — Echappé des cultures .
A. Ludoviciana Dur. — Chaussée Jacobsen.
A. flavescens L. — Prés.
Dantlionia decumbens DC. — Bord des routes, landes : le
Pélavé, Bois de la Chaise, C.
' Melica cœruleah. (Guinche) . — Le Pélavé, Grande-Lande.
Briza média L. — Prés.
B. minor L. — Prés.
Poa loliacea Huds. — Sables maritimes, murs, AC. ; Bar-
bâtre.
" P.megastachya Kœl. — Jardins à l'Epine, à la Blanche.
Forme spéciale très fétide, d'où son nom d'Herbe-qui-pue.
'P. annua L. — Partout.
214 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
P. bulbosa L. — Sables maritimes.
'P. trivialis L. — Prés.
* P. pratensis L. — Prés.
' Glyceria fluitans R. Br. — Fossés pleins d'ean.
G. plicata Fries. — Fossés de la Tresson (abbé de Lacroix).
* G. maritima M. et K. — Vases maritimes.
G. distans Wahl et v. conferta Godr . — Bord des branches
des marais salants .
G. i/rocumbens Smith. — Bord des chemins, CC.
' Dactylis glomerata L. — Prés, bord des chemins. Varie à
anthères blanches ou violettes.
' D. — V. Mspanica DC. — Rochers maritimes ; le Pilier.
' Cynosurus cristatus L. — Prés et pelouses, C.
Festuca uniglwnis Ait. — Sables maritimes, C.
* F. 2)seudo-Myuros S. Will. — Champs.
F. sciur 0 ides Roth. — Champs.
* F. duriuscula L. — Coteaux arides.
F. tenuifolia Sibth ' . — Bois, C.
'F. ruhra L. v. sabuUcoIa L. Dufour (F. dimietorum
Mutel. — Sables maritimes, C.
' F. rigida Kunth. — Murs, lieux pierreux, sables maritimes.
'F. Poa Kunth. — Mêmes stations .
* Brachypodium pinnatum P. B. — Bois de la Chaise, Bois
de la Blanche, haies, C.
B. sylvaticum P.B. — Bois de la Blanche, PC.
' Bromus secalinus L. — Chaussée Jacobsen.
" B. racemosus L. — Prés.
B. mollis L. — Partout. Le Pilier.
1. Festuque des brebis de Piet. Le véritable F. ovina L., dont le F. tenui-
folia n'est peut-être qu'une variété, a les feuilles plus larges et la glunielle
inférieure à arête plus courte.
VIAUD-GRAND-MARAIS. — PLANTES DE NOIRMOUTIER 215
B. — V. arenariuslhomme. — Sables maritimes ; taille
de 10 ou même de 3 cent. ; épillets glabres, ne se distinguant
de ceux du i?r. racemosus que par le bord de ses glumelles
inférieures, qui a l'angle obtus dans les variétés de B, mol-
lis^ au lieu d'offrir une courbe régulière,
B. — V. Ferrom/ Mab. — Trapu, très velu. Sables mari-
times (Voir Flore) .
B. rigidus Roth. — Sables maritimes.
B. diandrus Curtis. — Même station : Bois de la Chaise, le
Pilier.
* B. sterUis L. — Haies, route du Bois.
Gaudinia fragilis P. B. — Prés, bord des chemins.
Triticwn (Agropyrum) repens h. (Chiendent), a. Type;
il diffère de toutes les variétés qui suivent par la finesse des
stries de ses feuilles. — Haies, jardins.
T. — v. ^ campestre Godr. {infermedium Host.) —
Champs.
T. — — f . glaucutn Godr., à feuilles presque bleues. —
Bord de la mer au Bois de la Chaise ; bord des marais salants ^ .
T . — V. Y littorale Host. Feuilles enroulées sur le bord.
— Chaussée Jacobsen, bord de la mer.
T. — — f. pycnanthum Godr. Epis serrés, tétragones,
arêtes nulles. — Sables du Bois de la Chaise.
T. — — f. pungens Godr. Glumelles aristées. — C. sur
la côte.
T. — V. 0. acutum DC. {laxum Fries.) Epi lâche par
l'écartement des épillets. — Sables maritimes : Bord de la mer,
au Bois de la Chaise.
T. — — f . macrostachyum Le Gall. Larges épillets, très
1. On est peu d'accord sur l'épithète glaucum attribuée à un Agropyrum.
Nous désignons par elle un campestre à feuilles complètement planes et
presque bleues, couleur disparaissant à la longue en herbier.
216 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L'OUEST
multiflores, — AC. Comi3lètement sur le bord de l'eau, à l'Anse
des Dames.
N. B. — Toutes ces variétés d'Agropijricm se séparent du
type par les grosses nervures de leurs feuilles, mais sont très
difficiles à distinguer les unes des autres. Elles ont été revues
par M. Lloyd. Leurs fleurs sont souvent atteintes de sclérotes.
' T. Junceu7n L. Epis se fracturant avec une extrême facilité.
Feuilles poilues sur leur face supérieure. — Dunes et sables
maritimes, C. ^
* Hoîxlewn ?nurinum L. — Partout.
H. — f. pseudo-9)iu7HnumT?q)ii. — Sables maritimes.
JI. pratense Huds. — Prés, PC.
"B. maritimuniWûh. — Prés, bord des chemins, dans la
région des marais salants surtout ^.
* Lolium per enne L. et sa forme cristatuni. — C. le type du
moins, bord des chemins; le Pilier ^.
' L. temulentuTu L. — Moissons.
L. 7nuUi/lorum Gaud. (Ivraie). — Champs de céréales.
Lepturus incurvatus Tr, — Terres salées, marais salants.
L. — î. filiformis. — Lieux salés herbeux.
1. Le Blé Froment, presque exclusivement cultivé, est la variété de Triticum
vulgare Vil. à glumelles aristées, T. œstivum L. Nous avons aperçu pour la
première fois, cette année, 1892, la variété mutique, T. hyhermun L. On exporte
environ 34,000 hectolitres de blé par an.
2. L'Orge, Hordeum vulgare L. et la Baillarge, H. distychum L. forment
presque exclusivement le pain du laboureur. Exportation : 8,000 hectolitres. Il
n'est cultivé qu'une très petite quantité de Seigle, Secale céréale L. Exportation:
1,000 hectolitres.
3. Le Lolium italicum Braun., vulg. appelé Ray-Grass, à racine vivace et à
longue arête, semé en pelouses aux chalets, commence à se répandre sur les
bords de la route du Bois, eu particulier dans la section comprise entre le puits
Pignolet et la rue du Grand-Four.
VIAUD-GRAXD-MARAIS. — PLANTES DE XOIRMOUTIER 21)
AROIDÉES
Aritm italicum Mil (Pain-d'aspic) ' . — Haies ; Bois de la
Blanche .
TYPHACÉES
Sparganimn ramosum Hiuls. — Fossés : les Sorbets, Saint-
Joseph, La Blanche. Quelquefois à tiges simples, mais, dans
ce cas, ses fruits restent caractéristiques.
' lypha angustifolia L. (Quenouille) — Viviers de la Blanche.
NAIADÉES
Potamogeton pectinatush. — Fossés d'eau saumâtre, fos-
sés au voisinage de la mer : La Blanche, le Vieil, Banzeau, la
Guérinière; C.
" Ruj)pia maritimaL. (Ruppelle) — Branches des marais
salants; CC.
R. rostellataKooh. — Branches des marais salants: la
Forstière, Luzay et ailleurs; un peu moins commun.
Zannichellia palustris Willd. — Fossés, CC.
Z. dentata Willd . — Quelquefois mêlé au précédent, à la
Blanche, mais moins commun.
Zostera marina h. — Prairies sous-marines; vasières des
Miilenbourgs . Fleurit en août et en septembre ; les tiges fructi-
fères ont des feuilles plus courtes et plus étroites que les autres.
LEMNACÉES
Lemna trisulca L. —Viviers de la Blanche, R.
L. polyrrhizah. — Fossés à l'Epine.
* L. minor Ij. — Fossés et mares, CC.
L. giliùa L. — Fossés, étangs, C.
L. arrhizaL. — Douves aux Sorbets, fossés à Saint-Jo-
seph. C. à la fin de l'été.
1. Il n'existe dans l'île aucun serpent venimeux.
15
318 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
III. ACOTYLÉDONÉES
1° VASCULAIRES
FOUGÈRES
" Osmunda regalis L. — Fossé à Grande-Lande (Piet.)
Polypodium vulgare L. — Rochers au Bois de la Chaise et
au Pélavé ; vieux murs.
Asplenhmi Trichomanes h . — Vieux murs : la Blanche,
Grande-Lande, l'Eglise de Saint-Filbert.
A . marinum L . — Indiqué par Hubert, a été cherché en
vain par nous,, tant sur les rochers maritimes que dans les puits.
A . Adianthwn-nigritm L . — Vieux murs à Grande-Lande,
base des arbres.
'A. lanceolatw7i Sm . — Bois de la Chaise, fentes des ro-
chers dans le Chemin des Grottes .
A . Ruta-muraria L . — Murs de l'Eglise de Saint-Filbert
et du parc de la Blanche .
* Pteris aquilina L. — Bois, landes, buissons, champs culti-
vés, C. Sur ses tiges desséchées, dans le Chemin des Grottes, se
trouvent d'intéressants lichens, entre autres VOpegraphaherM-
rum Montagne ^ .
1. Les Characées étant des Acotylédonées cellulaires, ne rentrent pas dans le
cadre du Catalogue. Citons, toutefois, la présence du Char a fœtida Al. Braun,
à tiges grisâtres et incrustées, dans les fossés qui bordent la route à la Tresson, et
du Ch. aspera Willd., mares du chemin delà Barbauderie,
Au moment où nous terminons ces lignes, nous apprenons la mort de
Frédéric Fourage, ami dévoué entre tous, de relations si sûres, bota-
niste ardent et observateur judicieux. Qu'il nous soit permis d'adresser
un dernier hommage à cet homme de bien, qui, au mois de mai 1870,
exposa bravement sa vie pour sauver les naufragés du navire norvégien
le Beraza.
Nantes, 17 Juillet 1892.
SUR UN NOUVEAU CASIER A CHEVRETTES
et sur l'éclosioii artificielle du Homard
par M. LE BEAU
1. NOUVEAU CASIER A CHEVRETTES.
Des expériences intéressantes viennent d'être faites sur nos
côtes, pendant l'été dernier, afin de reconnaître le meilleur procédé,
pour pêcher la chevrette, sans avoir les graves inconvénients que
présente l'emploi du chalut qui racle les fonds près du rivage et
détruit d'importantes quantités de fretin.
Deux appareils étaient en présence, des casiers tenus hori-
zontaux, ayant une ouverture à chaque extrémité du cylindre,
l'appât au milieu, et, sur le côté, une porte pour pouvoir recueil-
lir les chevrettes capturées. L'un de ces casiers, celui usité au
Croisic, est en filet. L'autre, dit casier de Barbâtre, est en osier.
Or il a été reconnu que ces engins, qui peuvent oifrir des avan-
tages dans les localités pour les besoins desquelles ils ont été
créés, ne sont pas d'un usage général et ne peuvent être employés
n'importe où. Les uns sont bons pendant l'hiver, les autres, au
contraire, pendant l'été. A ceux-ci, il faut des fonds tranquilles,
de peu de profondeur, tandis que les eaux trop mouvementées les
rendent inefficaces.
De nombreuses imperfections sont, en outre, relevées dans cha-
que casier au point de vue de la pêche ; elles sont à peine com-
pensées par quelques avantages.
Devant ces insuccès partiels des instruments de pêche qui se
trouvaient en présence. M, Anner commissaire adjoint de la
Marine, commissaire de l'Inscription maritime de St-Nazaire, a
eu l'ingénieuse idée d'un casier métallique vertical pouvant se
tenir entre deux eaux à une profondeur déterminée par le pêcheur
lui-même.
■J'A)
SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L OUEST
CASIER A CHEVRETTES A GOULETS HORIZONTAUX
Casier en fil de fer galvanisé. Longueur O^GO, diamètre O^SO; AA, demi-cou-
ronnes en liège de 0"0G de section; B. broche pour fixer l'appât; C. cablot
terminé par un flotteur en liège ; D. cablot de mouillage destiné à recevoir le
lest suffisant pour immerger le casier.
LE BEAU.
NOUVEAU CASIER A CHEVRETTES
221
CASIER A CHEVRETTES A GOULETS VERTICAUX
Ce casier ne diffère du précédent que par la pose d'une seule couronne en liège
au sommet de l'appareil et la disposilion des orins et cablols destinés au
mouillage.
222 SOCIETE DES SCIENCES NATURELLES DE L OUEST
Ce casier se compose comme les autres, du reste, d'un cylindre
ayant deux goulots et une porte. A une tige fixe métallique tra-
versant le cylindre est attaché l'appât. Une couronne de gros
flotteurs en liège amarrée au cercle supérieur du cylindre per-
met de maintenir l'appareil dans une position verticale. Une
bouée attachée au cylindre par une patte d'oie devient un indi-
cateur à la surface de l'eau. Une autre patte d'oie fixée au cercle
inférieur sert à frapper un cablot qui, avec un poids quelconque,
permet de mouiller le casier à l'endroit choisi.
Avec cette disposition, il n'y a plus à craindre l'envahissement
des vases, goémons, etc., dont on se plaignait dans les autres
casiers.
Les goulots ont été placés différemment ; dans des appareils
on les trouve aux deux extrémités du cylindre, c'est-à-dire dans
la position verticale ; dans certains autres on les a mis au milieu
du cylindre même, c'est-à-dire dans la position horizontale.
L'expérience n'a pas montré une grande supériorité pour l'une
ou pour l'autre de ces dispositions, cependant il semble que les
goulots horizontaux sont préférables.
Quant à l'enveloppe, elle est en mailles tressées à la main avec
du fil de fer galvanisé, ou bien en toile métallique galvanisée
tressée à la mécanique ou encore en toile métallique galvanisée
tressée à la main.
Les prix varient entre 10 et 16 francs. Les autres casiers coû-
taient de 5 à 8 francs ; mais les casiers métalliques ont une
incontestable supériorité de résistance, ce qui efface bientôt l'ex-
cédent de prix.
Les résultats de la pêche avec ces casiers métalliques verticaux
ont été des plus remarquables. On n'a pas pris moins de trois
livres de chevrettes par jour et par casier, soit 21 fr. de gain par
jour, pour quatre casiers mis en expérience. Un jour même a
donné 18 livres pour les quatre casiers, ce qui a procuré un gain
de 36 fr. 50.
Le problème paraît donc résolu aujourd'hui. Les expériences
vont être continuées. En attendant, le Ministre de la Marine a
autorisé l'envoi de ces casiers à l'Exposition de pêche de Scheve-
ningue (Hollande).
LE BEAU, — NOUVEAU CASIER A CHEVRETTES 223
2. ECLOSION ARTIFICIELLE DU HOMARD.
Des expériences se poursuivent, en ce moment, au Croisic pour
réclusion artificielle des homards. Les fonds maritimes de ce
quartier, caillouteux et rocheux, sont très favorables à ces crusta-
cés. On les y trouve en grandes quantités ; mais là comme par-
tout, une pêche trop intensive a amené la raréfaction de l'espèce
et la diminution progressive de la taille des sujets péchés. On
a remarqué, depuis quelque temps, cependant, une sorte de repeu-
plement coïncidant avec l'installation de nombreux viviers où
se font des éclosions naturelles et d'où les jeunes se répandent
dans les eaux avoisinantes.
On a donc eu la pensée d'activer dans des proportions suffi-
santes ce mouvement de repeuplement en pratiquant l'éclosion
artificielle. M . des Iles, consul de France à Terre-Neuve, a bien
voulu m'indiquer, avec la plus parfaite obligeance, les procédés
employés dans ce but, dans la région qu'il habite.
Il résulte des renseignements qui m'ont été communiqués,
qu'on se sert à Terre-Neuve, d'incubateurs en bois, enduits de
coaltar, sortes de petits bachots de trois pieds de long, quinze
pouces de large et neuf pouces de haut, avec un couvercle forte-
ment assujetti au moyen d une bande de fer resserrée par une
forte cheville en bois dur. Deux ailes sont ajustées de chaque
côté pour assurer un mouvement de bascule continu, et une
ouverture gai-nie de toile métallique à chaque extrémité pour
ménager un écoulement du trop plein de l'eau. A la moitié delà
profondeur de l'incubateur est fixé un cadre destiné à recevoir
les œufs (un million environ). Ce cadre est garni soit d'une toile
métallique enduite de vernis de paraffine, soit mieux encore d'un
canevas de crin à 20 mailles au pouce carré anglais (de 23™™).
L'incubateur doit être immergé assez profondément, ancré à
l'une de ses extrémités, par cinq ou six brasses d'eau, sur un
fond non souillé, sablonneux de préférence, dans un endroit où
passe un bon courant et où l'agitation de la mer soit suffisante
pour imprimer à l'appareil un mouvement de roulis. On peut
mettre à la suite environ douze incubateurs attachés les uns aux
autres par des cordes d'une longueur d'une brasse environ.
On reconnaît que les œufs peuvent être enlevés aux homards
224 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'oUEST
femelles lorsque les yeux, deux petites taches noires, devien-
nent visibles et que la partie inférieure de l'œuf devient trans-
parente.
Pour retirer ces œufs, on saisit le homard de la main gauche
par l'extrémité de la queue on le maintient au dessus d'un baquet
plein d'eau, les pinces hors du baquet et la tête contre le bord
intérieur. On prend alors de la main droite une cuiller à café et
l'on gratte soigneusement avec le manche les œufs qui se trou-
vent attachés à la partie postérieure des nageoires et on les laisse
tomber dans l'eau du baquet. Quand tous les œufs sont détachés
des dites nageoires, on gratte de la même façon les œufs de la
partie antérieure et on agit ainsi pour toutes les nageoires jus-
qu'à ce qu'il ne reste plus d'œufs.
Il faut examiner l'incubateur tous les jours, et enlever avec
de fines pinces tous les œufs morts que l'on peut découvrir. Le
temps de séjour des œufs dans l'incubateur peut varier, suivant
leur état de maturité, de trois mois à un jour.
Trois ou quatre jours après l'éclosion on relâche les sujets.
On ne saurait les garder plus longtemps attendu que, resserrés
en grand nombre dans un espace étroit, ils se battent et se dévo-
rent mutuellement.
Il convient de choisir pour les mettre un endroit où abondent
les herbes marines. Le petit homard se nourrit de matières végé-
tales et d'animaux microscopiques qui se trouvent sur les plan-
tes aquatiques. Il se trouve d'ailleurs protégé au milieu de ces
plantes et hors de l'atteinte de ses ennemis.
La commission des pêcheries de Terre-Neuve, dans son rap-
port pour l'année 1889, insiste sur la destruction qui est faite
des homards dans la colonie, sur la protection qui leur est néces-
saire en raison de leurs mœurs sédentaires, et sur la nécessité
d'adopter des périodes d'interdiction pour la pêche, afin de mé-
nager la reproduction. Elle préconise beaucoup l'installation des
incubateurs du genre de ceux dont il vient d'être parlé et en
attend les plus heureux effets. Elle estime que deux hommes
sufi'isent pour les soins à donner à chaque groupe de trente-six
incubateurs. On le voit donc, la question de l'éclosion artificielle
des homards, combinée avec celle de l'adoption d'une période de
repos, est à l'ordre du jour à Terre-Neuve afin d'atténuer les
LE BEAU. — NOUVEAU CASIER A CHEVRETTES 225
effets inquiétants du dépeuplement qu'amène une pêche sans
frein.
Ce n'est pas, du reste, à Terre-Neuve seulement que se révè-
lent ces préoccupations, comme le montre ce passage d'une lettre
de M. le Directeur de la Station d'aquiculture marine de Flodevig,
près Arendal (Norwège), insérée clans le numéro du 20 janvier
1892 de la Revue de la Société d'acclimatation :
« Nous allons probablement nous occuper encore, cette année,
» de la multiplication du homard, et tâcher de réaliser les éle-
» vages avec de moins grosses pertes que celles subies jusqu'à
» présent. J'ai toutefois peu d'espoir de ce côté et je crois que
» tout ce que nous pourrons faire sera de mener à bien Féclo-
» sion des œufs, puis de mettre les jeunes crustacés presque
» immédiatement en liberté ; mais, même ainsi limitées, les opé-
» rations me semblent pouvoir donner des résultats appréciables
» et améliorer la situation de nos pêcheries, dont le rendement
» va toujours en déclinant. »
A cette Station on s'occupe activement aussi de la multiplica-
tion de la morue et l'on espère arriver à faire éclore chaque année
400,000,000 d'œufs.
Le Ministre de la Marine a bien voulu autoriser l'achat d'un
incubateur pour le Croisic et l'entreprise d'expériences basées
sur les données un peu modifiées dont il vient d'être question.
On vient d'installer au même port un réservoir pour étudier
les mœurs et la reproduction des chevrettes qui diminuent d'une
façon inquiétante sur les plages du département de la Loire-
Inférieure.
LISTE DES PLANTES OBSERVÉES
A
L'ILE DUMET, près Pîriac (Loire -Inférieure)
X.E 3 .A.OTJT 1880
par M. E. Gadeceau
L'île Dumet, située entre l'embouchure de la Vilaine et la
pointe du Castellic près Piriac, n'est séparée du continent que
par un bras de mer d'une largeur de 6 kilomètres environ et
mesure à peine 2 kilomètres de circonférence. On trouve assez
facilement l'occasion de s'y rendre en chaloupe, de Piriac, mais
la mer est souvent mauvaise dans ces parages. Notre traversée,
accomplie avec vent debout, naviguant au plus près, dura
deux heures, tandis que le retour, avec vent arrière, s'effectua
en une heure seulement.
On pouvait s'attendre à rencontrer dans cet îlot quelques
plantes spéciales aux rochers maritimes exposés à la grande
mer et qui semblent particulièrement insulaires telles que :
Lavatera arhorea, Erodhmi mariti7num, Crambe maritima,
ou bien quelques-unes de ces espèces méridionales qui s'avan-
cent assez loin vers le nord, sur le littoral breton, à la faveur
des effluves tempérées du « gulf-stream », telles que : Lagurus
ovatus, Pancratiu77i maritimum^ Crépis bulbosa, Omphalodes
Uttoralis, etc., mais il suffit de parcourir notre Flore de l'Ouest
pour constater qu'il n'en est rien.
Deux botanistes distingués ont herborisé, à notre connais-
sance, à l'île Dumet vers 1840 : M. l'abbé Delalande et M. T.
Letourneux.
Les plantes qu'ils y ont vues sont les mêmes que celles de la
côte voisine et M. Lloyd a jugé que, à l'exception de YAtripleœ
littoralis, aucune d'elles ne nécessitait une citation spéciale
dans la Flore de la Loire-Inférieure.
E. GADECEAU. — PLANTES DE l'iLE DUMET 327
L'herborisation que j'y ai faite moi-même confirme cette
appréciation, je crois cependant que la liste ci-après ne sera
pas sans intérêt au point de vue de la dispersion des espèces
dans les îles ; ces florules sont aussi intéressantes par les
plantes qu'elles énumèrent que par celles dont elles constatent
l'absence.
L'île est partout assez élevée au-dessus de la mer, et l'œil
peut en embrasser à la fois tous les contours. Bordée, vers
l'Ouest, de beaux rochers déchiquetés, très friables, interrompus
par de petites plages couvertes d'énormes galets amoncelés, la
côte offre l'image d'une solitude désolée, mais pleine de gran-
deur. Cet aspect morne était encore plus accentué, lors de notre
visite, par les débris d'un navire naufragé jonchant le rivage,
tristes épaves autour desquelles tournoyaient en criant des
essaims d'oiseaux de mer.
On voit encore les restes d'un fort nommé Fort de Ré, cons-
truit en 1755 et bombardé par les anglais.
Voici la liste 'des plantes notées sur cet îlot :
Glaucium luteum Scop.
Fmnaria Borœi Jord.
Raxjhanus Raphanistrum L. — G.
Cahile Serapionîs Lobel; Lloyd, FI. 0.
Cochlearia danica L.
Lychnis vespertma Sibth. — AC.
Sagina procumljens L.
Spergularia marina Roth.
Halianthus peploides Fries.
Arenaria leptoclados Guss ; Lloyd, FI. 0.
Stellaria média With.
Malva si/lvestrHs L. — AC.
Erodium ?noschatum L'Hér. — Forme rabougrie à fol. étroites,
incisées-pinnatifides, se rattachant au type par
ses étamines à filets bidentés et ses larges sti-
pules scarieuses.
228 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
Erodium sabuUcolum Jord. exs. Billot, 11° 1845 !l — FI. petites,
rose-clair, dépassant à peine le calice; filets des
étam. glabres, non bidentés à la base ; ceux des
étam. stériles rose-foncé, linéaires, 1/3 plus
courts que les filets fertiles; feuil. bipinnatifides
à lobes très finement découpés ; tiges rameuses,
étalées, à nœuds rouges, renflés ; toute la plante
est velue-grisâtre, à odeur fétide.
Medicago apiculata Willd. (Fort de Ré).
Trifolium arvense var. perpusillmn DC; Lloyd, FI. 0.
Trifolium scdbrum L.
Lotus Mspidus Lois.
OrnitUopus iJerpusillus L.
Vicia lathyroides L.
Rubus fruticosus L.
Poterium Tiiuricatum Spach.
Herniaria ciliata Babington ^ •
Polycarpon tetrapliyllum L.
Sedimi anglicuni L. — CGC.
Torilis nodosa Gaertn.
Chrysanthemum inodorum var. maritimum Lloyd, FI. 0.
Onopordon Acanthium L. — G.
Centaurea Calcitrapa L.
Thrincîa hirta Roth.
Hypochœris radicata L.
Sonchus oleraceus L.
Lînaria arenaria DC.
Salvia verbenaca L. — Remparts du Fort de Ré.
MarruMum vulgare L. — G.
1. On trouve sur nos côtes tous les intermédiaires entre H. glabra et H.
ciliata ; j'ai recueilli à la Noë-Veillard près Pornic, une forme à feuilles et
calices velus qui correspond à II. inariUma var. a gcnuina Daveau (Boletim
Soc. Broter.; Maanier Flora selecta exs. Nv2736.
MÉNIER ET CAMUS. — LICHÉNOLOGIE BRETONNE 2'2\)
Armeria tnaritima Willd.
Plantago lanceolata L.
Plantago Coronopus L.
Salsola Kali L.
Chenopodium murale L.
Chenopodium Vulvaria L.
Beta maritima L.
Atriplex latifolia Wahl ^
Atriplex crassifolia Lloyd, FI. 0. ! an Meyer ?
Polygonum maritimum L.
Juncus dufonius L. var. ^ hij'bridus Lloyd, FI. 0. ; /. fasci-
culatus Bert.
Cynodon Dactylon Pers.
Bromus rigidus Lloyd, FI. 0. {B. a7nMgens Jord.)
Hordeum murinum L.
Pteris aquilina L.
1. Je n'ai pas vu YAtriplex liltoralis L. signalé par l'abbé Delalande.
FRAGMENTS DE LICHÉNOLOGIE BRETONNE
par MM. Ménier et F. Camus
Au mois de Septembre 1891, nous avons fait ensemble une
excursion de plusieurs jours à la forêt du Gâvre (Loire-Infé-
rieure), et dans la région voisine. L'un de nous cherchait spé-
cialement les Champignons, l'autre les Mousses et les Hépati-
ques. Malgré cela, il nous fut impossible de ne pas remarquer,
chemin faisant, quelques beaux Lichens et d'en recueillir des
échantillons.
La lichénologie du département de la Loire-Inférieure, —
comme d'ailleurs celle du reste de la Bretagne, — n'ayant
encore été l'objet que d'un petit nombre d'observations, nous
croyons intéresser les Membres de la Société en faisant
passer sous leurs yeux quelques Lichens rapportés de notre
excursion. Nous leur présentons en même temps des exem-
plaires de ces mêmes espèces, recueillis dans le reste de la
région bretonne et dans la partie voisine des départements de
Maine-et-Loire et de la Vendée par nous ou par quelques cor-
respondants.
En ajoutant aux données fournies par ces échantillons les
renseignements consignés dans diverses publications imprimées,
on pourra prendre une idée assez juste de ce que l'on connaît
actuellement sur la distribution de ces espèces dans la pres-
qu'île armoricaine. On verra en même temps que la connaissance
exacte de cette distribution présente encore bien des lacunes,
surtout en ce qui concerne les départements du Morbihan et des
Côtes-du-Nord. •
Epliebe pubesceiis Fr. ■ — Loire-Inférieure : Abondant
1. Depuis lors, nous avons encore vu VEpliebe sur les Schistes de Guémené-
Penfao (Loire-Intérieure), belle localité que nousrecouimandons aux Lichénologues.
Ils pourront y récolter entre autres espèces, VÀlectoria jubata Ach. Ce der-
nier est répandu en Basse-Bretagne, au moins dans la chaîne d'Arrée. Nous ne
MÉNIER ET CAMUS. — LICHÉNOLOGIE BRETONNE 231
sur des fragments d'ardoises, débris d'anciennes exploitations,
près l'étang de la Vilatte, à Nozay. Cette espèce se trouve éga-
lement des deux côtés de la tranchée de Schiste, au moulin du
Petit-Rocher, situé entre Sévérac (Loire-Inférieure), et Téhillac
(Morbihan).
MorMlian : Schistes rouges de Beignon (J. Gallée.)
Finistère : Commun dans la partie montagneuse du dépar-
tement, sur granit, schistes et grès. — Quelques localités des
environs de Brest (Crouan, florule).
Ille-et-Vilaine : Çà et là et probablement assez répandu dans
la vallée de la Vilaine, particulièrement sur les schistes (Gallée,
de la Godelinais, Brin et !)
Vendée : Sur le granit dans plusieurs localités de la vallée
de la Sèvre Nantaise, sur les communes de la Verrie et d'E-
vrunes.
Maine-et-Loire : Sur les Schistes de Noyant-la-Gravoyère et
d'Angers (Hy.), sur le granit de la vallée de la Moine à La
Romagne.
Ricasolia herbacea DN. — Ce beau Lichen a été signalé
récemment par l'un de nous à la forêt du Gâvre. Il est abondant
sur le tronc des vieux hêtres dans la partie de la forêt nommée
canton de Grenée, et, comme toujours, en bel état de fructili-
cation. Nous n'en connaissons pas d'autre localité en Loire-
Inférieure.
Ce Ricasolia est commun dans la Basse-Bretagne où on le
rencontre non-seulement en forêt, mais aussi sur de vieux
arbres isolés et des chênes têtards dans les haies. A mesure
qu'on se rapproche des limites de la région bretonne, il se fait
rare et ne se rencontre plus que dans les grandes forêts. Nous
le connaissons ailleurs qu'à Pontréan, près Rennes (J. Gallée !), et sur les
granits de la Sèvre Nantaise où il se montre en très petite quantité à Cugand, à
Tiiïauges et à Evrunes, trois localités du département de la Vendée, mais limi-
trophes de celui de la Loire-Inférieure.
Une nouvelle localité d'Ephebe pubescens vient d'être constatée par nous au
coteau du Chêne, à Vertou (Loire-Inférieure). Il doit exister, sansdoute, sur beaucoup
d'autres points des coteaux de la Sèvre et de la Maine.
^32 SOCrÉïÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
l'avons cependant observé en beau développement, sous la
conduite du regretté Gallée, à Bourg-des-Comptes (Ille-et-
Vilaine), sur des rochers suintants.
Sticta pulmonacea Ach, — Nous pourrions répéter pour
la distribution géographique de cette espèce ce que nous venons
de dire de celle de Rie. Jierltacea. Cependant le Sticta pulmo-
nacea est plus largement répandu que ce dernier dans la Haute-
Bretagne. Au Gâvre, on le rencontre dans diverses parties de
la forêt ; il s'avance même presque aux portes de Nantes, à
Orvault. Cette localité était connue des anciens botanistes,
ainsi qu'en fait foi un échantillon fructifié de l'herbier Pes-
neau. Le Sticta inilmonacea habite également plusieurs des
grandes forêts de l'Ille-et- Vilaine. Habituellement fructifié et
même chargé d'apothécies en Basse-Bretagne, ce Lichen est
plus habituellement stérile dans le reste de la région ; son
développement végétatif est aussi beaucoup moindre ^ .
Sticta sci'obiculata Ach. — Cette espèce, dont les apo-
thécies sont bien rares, est assez commune dans toute la région
sur les rochers, les arbres et les ceps de vigne. Nous avons
trouvé au Gâvre un thalle pourvu de quelques fruits. Nous
présentons également un exemplaire fructifié recueilli autrefois
par nous dans le bois de Caure (Côtes-du-Nord). C'est avec la
localité de la forêt de Fougères signalée par de la Godelinais,
Catal., les seuls endroits où, à notre connaissance, on l'ait
trouvé fructifié en Bretagne.
Nous bornant à montrer en nature les récoltes de l'excursion
précitée, nous passons rapidement sur les autres espèces de
1 . Le Sticta pulmonacea est un remède infaillible, dans toute la Bretagne,
pour chasser le mauvais sang. Un vieux béquillard, qui habite l'un des villages
de la commune du Gâvre. recueille péniblement les frondes que les grands vents
détachent avec les branches des vieux chênes et aussi sans doute, bien qu'il nous
ait afiirmé le contraire, racle celles qui croissent sur les troncs âgés des futaies.
Il vend ce remède très populaire, à deux sous la poignée, aux foires des environs,
Plessé, Guéméné, Redon, jusqu'à Bain. Dans toute cette région, le S. pulmonacea
porte le nom de Crapaudine, évidemment en raison des inégalités et des rugosités
qui rappellent (1) la peau du Crapaud.
MÉNIEK ET CAMUS. — LICHÉNOLOGIE BRETONNE 238
Stictées de la région bretonne. Toutefois nous rappellerons que
cette famille y est largement représentée et qu'on y rencontre
encore : Sticta fuUginosa, S. silvatica, S. limbata, S. Dufou-
rii, S. aurata et RicasoUa glomeralifera. Le Sticta aurata
n'a encore, croyons-nous, été rencontré que sur le littoral océa-
nique de la Basse-Bretagne : environs de Brest (Crouan) ; Quim-
per, où Bonnemaison le faisait récolter à De Candolle sur les
arbres de la place publique au commencement du siècle ; île
de Groix (Guyonvarc'h). Le Sticta Dufourii a été trouvé dans
la forêt de Fougères par V. Sacher (ex De la Godelinais, CataL),
et par l'un de nous à Saint-Rivoal (Finistère). Enfin nous avons
trouvé le RicasoUa glomerulifera dans quelques localités du
Finistère, où il se montre avec des fruits et aussi avec ses glo-
mérules caractéristiques. Les autres Stictées semblent moins
parcimonieusement représentées. Le Sticta fuliginosa est
même une plante fort répandue.
Physcia flavicans D. C. — Cette élégante espèce est dissé-
minée sur tout le littoral breton où elle a été constatée depuis
longtemps dans un assez grand nombre de localités par divers
botanistes. Après une petite interruption elle reparait à l'île
d'Yeu où elle a été découverte par le D"" Viaud-Grand-Marais.
Sur les rochers voisins ds la mer, elle prend une magnifique
teinte orangée. A l'intérieur, en Basse-Bretagne, elle est égale-
ment commune, et là, elle semble préférer les arbres, quoiqu'on
la rencontre aussi sur beaucoup de rochers couronnant les
Montagnes Noires et d'Arrée. Puis elle devient rare, ne se
montrant plus que par localités à mesure qu'on s'écarte du
Finistère. La Loire-Inférieure en compte quelques-unes, dont
celle du Gâvre. En Ille-et- Vilaine, elle a été trouvée au Mont-
Dol par J. Gallée et à la forêt de Rennes par de la Godelinais.
Loin de la mer, et surtout sur les arbres, le Physcia flavicans
perd ses teintes rutilantes, il n'est plus que jaune doré, souvent
même il est jaune pâle et parfois tourne au gris.
En résumé, la plupart des espèces précitées, abondantes au
sommet du triangle formé par la région bretonne-vendéenne,
deviennent de plus en plus rares à mesure qu'on s'avance du
sommet vers la base de ce triangle. Cette réflexion pourrait être
16
234 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
appliquée à beaucoup d'autres Cryptogames. La principale
cause du fait doit être cherchée avec certitude et tout d'abord
dans la différence des conditions climatologiques. La Basse-
Bretagne, avec son sol très tourmenté, son voisinage de la mer,
ses brumes continuelles, présente pour le développement des
Cryptogames d'excellentes conditions qui ne sont plus réalisées
que par places et jamais au même degré dans la Haute-Breta-
gne. En outre, le développement plus avancé de la culture a
enlevé à nos plantes, si nous pouvons nous servir de cette
expression, la plupart de leurs moyens d'existence. La diffé-
rence était certainement moins sensible autrefois et la lutte
pour la vie moins dure. On peut considérer quelques-uns de
nos Lichens comme les derniers survivants d'une ancienne
population maintenant disparue, comme les témoins isolés d'un
état de chose jadis général, qui, grâce à des localités privilé-
giées, ont résisté jusqu'ici aux causes destructrices. Puissent
les botanistes collecteurs ne pas ajouter une nouvelle cause de
destruction et se montrer discrets dans la récolte de ces véné-
rables représentants de l'antique végétation armoricaine.
CONTRIBUTIONS A LA FLORE DE BRETAGNE
par M. Ch. PICQUENARD
Grâce aux recherches de plusieurs de mes confrères, grâce
aussi à mes recherches personnelles, je puis publier aujourd'hui
un assez long supplément à la Flore de l'Ouest.
J'indique ci-dessous, par départements, les sources où j'ai
puisé pour dresser la liste de localités nouvelles, ou de nouveau
visitées, dont j'ai voulu donner la primeur aux membres de la
Société des Sciences naturelles de l'Ouest de la France.
Ille-et-Vilai7ie. — M. l'abbé Hodée, de Rennes, parfaitement
au courant de la Flore Bretonne, m'a ouvert son riche herbier
et m'a souvent encouragé de ses conseils ; le concours de notre
aimable et savant collègue m'a été des plus utile, et je le prie
d'agréer l'expression de ma reconnaissance.
Je dois aussi un certain nombre de localités à mes excellents
confrères, MM. l'abbé Leclair, P. Colleu et Joxe, qui m'ont
fait voir sur le terrain quelques-unes de leurs découvertes.
Côtes-du-Nord. — M. le docteur E. Calmette, médecin-major
de ire classe, m'a donné de Lamballe Epipactis palustris
Crantz.
Finistère. — M. J. Blanchard, le savant botaniste brestois,
m'a fourni, avec sa complaisance habituelle, tous les rensei-
gnements dont j'ai eu besoin et m'a adressé sur la Flore du
Finistère un long et consciencieux travail que j'utiliserai plus
tard comme il le mérite. En attendant, je prie M. Blanchard de
recevoir tous mes remerciements pour les renseignements
utiles qu'il a bien voulu me fournir.
M. le docteur E. Calmette, avec qui j'ai eu plusieurs fois le
plaisir d'herboriser, m'a fait remarquer à l'ile Tudy, le très
rare Sonchus maritimus L.
En mai et juillet 1892, j'ai revu en détail plusieurs localités
au sud de Quimperlé.
En août, septembre et dans le commencement d'octobre, j'ai
236 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
herborisé dans le canton de Pont-l'Abbé et aux environs de
Bénodet.
Ensuite, j'ai revu, dans le canton de Scaër, la forêt de Cas-
cadec et ses environs.
Morbihan. — M. Joxe m'a montré de Pontivy Saxifraga
granulata L., qui parait détruit, et Pinguicula lusitanica L.,
var. pallida Picq.
En mai 1892, j'ai herborisé entre Quimperlé et Lorient et j'ai
eu l'occasion de faire, dans les communes de Guidel et de Plœ-
meur, quelques trouvailles intéressantes entre autres Narcissus
poelicus L., Allium ursinum L., Hypnum revolvensSw.,non
encore signalés dans le Morbihan.
Qu'il me soit permis, en terminant, de rendre hommage à la
complaisance de M. James Lloyd qui a revu avec soin toutes
les plantes dont la détermination pouvait m'embarrasser.
Anémone nemorosa L., var. fl. cyanea. — Ille-et- Vilaine. —
Environs de Rennes, Pacé (Colleu).
Isopyrum thalictroides L. — Ille-et- Vilaine. — Saint-Jacques !
(abbé Hodée).
Ranunculus Lingua L. — Ille-et -Vilaine. — Combourg (abbé
Hodée).
R. auricomush. — Ille-et- Vilaine. — AC. aux environs de
Rennes à Saint-Laurent I (abbé Leclair) ; Saint-
Jacques ! (abbé Hodée), la Bretesche, etc.
Diplotaœis muralis DC. — Finistère. — Glébian, Kérangall,
C. Le Cosquer en Loctudy ; C. Kermor près
l'Ile Tudy ; CC. champs sablonneux entre
l'Anse de la Torche, Kérouse en Plomeur et la
Madeleine en Penmarch. — M. Blanchard la
trouve CC. dans les dunes de Guissény à Plou-
gasnou.
Barbarea prœcox R. Br. — Ille-et- Vilaine. — Pontréan ; Fi-
nistère. — Quimperlé.
B. intermedia Bor. — Ille-et- Vilaine. — Betton ; Morbihan.—
Guidel.
PICQUENARD. — CONTRIB. A LA FLORE DE BRETAGNE 237
Nasturtium sylvestre R. Br. — Ille-et- Vilaine. — R. Rennes ;
Finistère. — Saint-Nicolas près Quimperlé
avec Roripa nasturtioïdes Spach., et R. am-
phibia Bess.
Roripa pyrenaica Si^B-ch. — Ille-et- Vilaine. — Devenu R. à
Saint-Jacques,
Crambe 7naritima L. — Finistère. — AC. côte de Treffiagat.
Cette plante que je croyais détruite à Bénodet
y existe toujours entre le Trez et le Letty ; les
éboulements fréquents dans les falaises de
cette côte pourraient seuls la faire disparaître
car les gens du pays m'ont affirmé que les bes-
tiaux ne le mangent point.
'Allyssum maritimum L.^ — Finistère. — Vient d'apparaître
à Loctudy aux environs du délestage.
Resecla lutea L. — Finistère. — Concarneau (Blanchard).
Astrocarpus Clusii Gay. — Ille-et- Vilaine. — C. la Molière!
rochers de Pléchatel (Colleu).
Viola Tiirta L. — Finistère. — Fortifications de Brest à l'ar-
rière-garde, sommet des rochers de Plougastel,
Lanvéoc et Kerguéréon en Crozon, grottes de
Morgat, Penhoat en Telgruc, route de Trégar-
van au Ménez-Chom, le Moine en Landéven-
nec. Baie de Bertheaume, Lauberlach et Saint-
Adrien. RR. (Blanchard).
Silène maritima With. — Ille-et- Vilaine. — A Pontréan, on
trouve des formes ayant les feuilles de S. 7na-
ritima type et les graines chagrinées de S.
montana Arrond. Finistère. — Des formes à
feuilles allongées de S. montana Avrond., et
rapportées à cette espèce (Herborisations dans
le Sud du Finistère, in Bull. Soc. se. nat.
Ouest, t. II, p. 46), avec localité : vallée de
l'Odet et voisinage ont les graines tubercu-
leuses de S. maritima type.
1. Le signe * indique que la plante est naturalisée.
238 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
jS. nutans L. — Finistère. — Rochers près de la gare à Quim-
perlé ; de plus en plus C. en approchant du
Morbihan.
Dianthus Armeria L. — Finistère. — Kermor près l'Ile Tu-
dy. AR.
Malachium aquaticum Fries. — Ille-et- Vilaine. — MontDol
(abbé Hodée).
Spergula nodosa L. — Finistère. — Bénodet (D'' E. Calmette.)
Stellaria glauca With. — Ille-ef- Vilaine. — Détruit à Saint-
Grégoire ; C. Apigné en Moigné ! (Le Gall).
Elatine hexandra L. — Finistère. — La localité de Quimerch
près Bannalec est détruite par suite du dessè-
chement de l'étang.
E . Alsinastrum L. — Finistère. — Une seule fois à l'étang de
la Ningère (Blanchard) .
Althœa officinalis L. — Finistère. — Etang de Saint-Oual en
Loctudy.
Ilypericum Mrsutum h. — Ille-et- Vilaine. — AC. Saint-Jac-
ques ; Brétigny ; Coëtlogon ; buttes de Coës-
mes ; Houlbert ; la Lande en Saint-Grégoire,
etc., aux env. de Rennes,
ff. quadrangulum L. — Ille-et- Vilaine. — C. entre Charbon-
nières et la Lande en Saint-Grégoire.
Géranium columbinwn L. — R. dans le Finistère ; Falaises,
lieux pierreux et coteaux secs : Locquirec (de
Guernisac) ; grottes de Morgat, Lauberlach,
Landevennec, route de Rumengol au Crannou
(Blanchard) ; le Cléch en Moëlan.
* G. pyrenaicuni L. — Finistère. — C. sur les rochers entre la
Garderie et l'Hôpital maritime à Brest (Blan-
chard) .
Rliamnus catUarticus L. — Ille-et-Vilaine. — Buttes de Coës-
mes, çà et là Saint- Jacques ! (abbé Hodée).
^ Melilotus officinalis L. — Finistère. — Perros en Crozon
(Blanchard).
PICQUENARD. — CONTRIB. A LA FLORE DE BRETAGNE 239
' M. parviflora Desf . — Finistère. — Gare et port marchand
de Brest, Kélern (Blanchard) ^ .
' Trifolium resupinatum L. — llle-et- Vilaine. — Se trouve
qq, f. à Saint- Jacques.
Lathyrus pratensis L. — AC. dans le Nord (Miciol, Blanchard).
Or obus tuberosus L. — Finistère. — Plougastel, Roscanvel, le
Faou, le Crannou (Blanchard) ; forêt de Cas-
cadec. RR.
Rubus glandulosus Bell. — Finistère. — Cascadec.
R. cœsius L. — nie- et -Vilaine. — AC. à Rennes, surtout au
bord de la Vilaine.
Comarum palustre. — Ille-et- Vilaine. — C. prés Combourg (abbé
Hodée) ; ne se retrouve plus à la Ville-Asselin
près Rennes ; Morbihan. — CC. Lannenec en
Plœmeur ! (Le Gall) ; Finistère. — Marais de
Kerluouarn en Combrit.
Tormentilla reptans L. — Ille-et- Vilaine. — AC. au nord de
Rennes et dans la forêt de Rennes ; Finistère.
— C. aux environs de Pont-l'Abbé ; forêt de
Cascadec, sud de Scaër, la forme des endroits
secs des Montagnes noires et d'Arrés à Kéram-
bourg en Loctudy.
Rosa micrantha Sm. — Finistère. — R. Saint-Ilizour dans les
Montagnes noires (1891).
Sorbus domestica L. — Ille-et- Vilaine. — R. Saint-Jacques et
peut être introduit.
Epilobium Jiirsutum L. — Ille-et- Vilaine. — La Gaultraie en
Saint-Jacques ; Finistère. — Plobannalec,
Kermor près l'Ile Tudy.
E. palustre L. — Finistère. — La Madeleine en Penmarch.
Sedum album L.— Ille-et- Vilaine. — C. murs, rochers à Rennes.
1. Quelques pieds des Melilotus officinalis L., arvensis Wall., alba Desf.,
parviflora Desf., apparaissent parfois dans les cultures; fort recherchés par les
bestiaux, ils sont rapidement détruits.
240 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
' Claytonia perfoliata Ruiz. — /^Ze-e^F^^«me. —Naturalisée
sur les murs du Thabor à Rennes.
Sium angustifolium L. — Finistère. — CC. au bord des deux
étangs de Saint-Vio en Saint- Jean-Troli mon;
C. Kérouse en Plomeur.
Scabiosa maritifna L. — Ille-et- Vilaine. — La plante indiquée
par Le Gall à Lavarde près Saint-Malo sous
le nom de S. Columbaria L., est S. maritima
Ji. ; Finistère. — La plante CC. à Kermor près
l'Ile Tudy et indiquée par moi sous le nom de
S. Co?MW&arii«L., est également S. maritima.
Tussilago Farfara L. — Ille-et- Vilaine. — C. près du bourg et
des carrières à Saint-Grégoire.
Cupularia graveolens Gaërtn. — Finistère. — Pointe de
Combrit.
Centaurea Scabiosa L. — Ille-et- Vilaine. — Saint-Jacques
(abbé Leclair et moi) .
Sonchus maritimus L. — Finistère. — CC. bord du marais de
Kermor près l'Ile Tudy (D^ Calmette et moi) ;
marais de Kerdour en Loctudy.
* Hieracium aurantiacwn L. — Finistère. — Var. à fleurs
jaunes sur quelques murailles à Guipavas
(Blanchard).
'H. pratense FI. de l'O. — Ille-et- Vilaine. —'ë>m quelques murs
et rochers à Rennes.
* H. murormn L. — Ille-et- Vilaine. — Echappé du jardin des
plantes de Rennes, se maintient sur les murs
voisins.
*H. ampleœicaule L. — Finistère. — Naturalisé sur les an-
ciennes fortifications de Brest et sur quelques
murailles (Blanchard).
Phyteuma spicatum L. — Ille-et- Vilaine. — Acigné (abbé
Hodée) ; La Molière ! (P. Colleu).
Linaria ochroleuca Bréb. — Ille-et- Vilaine. — Pontpéan près
Bruz ; offre des intermédiaires avec ses pa-
rents L. vulgaris L., etstriata DC.
PICQUENARD. — CONTRIB. A LA FLORE DE BRETAGNE 241
PUelippœa ramosa Mey. — Finistère. — Environs de Combrit.
Melittis melissophyllum L. — Morbihan. — R. Sud du Bois
du Duc en Guidel.
Pinguicula lusitanica L., var. pallida Picq. — Ille-et- Vilaine.
— Fougères (de la Godelinais in lierb. Hodée) ;
Morbihan. — Pontivy ^ (Joxe).
LysimacManimimularia L. — Ille-et- Vilaine. — C. aux en-
virons de Rennes.
Cenfunculus minimus L. — Finistère. — Kérambourg près
Loctudy.
Primula variabilis Goupil. — Ille-et- Vilaine. — A Saint-Jac-
ques, Saint-Grégoire, la Molière, on le rencon-
tre en compagnie de P. officinalis L., et gran-
diflora Lam. ; ses fleurs offrent comme gran-
deur et coloration tous les intermédiaires pos-
sibles entre ces deux espèces.
Amaranthus prostratus Balb. — Ille-et- Vilaine. — C. Port
Cahours à Rennes ; PC. ailleurs.
A . retrofleoGus L. — Finistère. — Qq. pieds à Pont-l'Abbé.
Euphorbia stricta L. — Ille-et- Vilaine. — Est AC. au Sud de
Bourg-des-Comptes, surtout à la Molière. Une
belle station en existe encore à Rennes ! (J.-M.
Sacher, Moreau) ; quant à E. platijphyllos L.,
il n'a point été retrouvé aux environs de
Rennes.
E. dulcis L. — Ille-et- Vilaine. — AC. sur un point de la forêt
de Rennes I (Letourneux).
Buœus sempervirens L. — Morbihan. — Bois du Talhouët en
Guidel.
Elodea canadensis L. — Ille-et- Vilaine. — Est devenu CC. aux
environs de Rennes où il étouffe la plupart des
autres plantes d'eau ; Finistère. — Etang de
la Villeneuve et prob. ailleurs (Blanchard).
1. M. le professeur L. Crié m'a dit que la variété eu question n'était pas rare
dans la Mayenne. M. Ménager me l'a indiquée aux environs de Beaufai (Orne),
et M. E. Vidal à Laval.
242 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
Potamogeton plantagineus Diicros. — Ille-et- Vilaine. — C.
environs de la Gaultraie en Saint-Jacques !
(Buret, Debooz.)
P. lucensh. — Ille-et- Vilaine. — C. de Rennes à Saint-Gré-
goire (abbé Leclair et moi); puis R. au-delà
jusqu'à Betton.
P. perfoliatus L. — Ille-et- Vilaine. — C. Saint-Grégoire et de
là à Betton.
P. acutifolius Link. — Ille-et- Vilaine. — C. vieilles carrières
à Rennes (Colleu).
P. oUusifolius M. et K. — Ille-et- Vilaine. — C. canal du Mail
d'Onges à Rennes.
Lemna trisulca 1 i. — Finistère. — CC. étang de Kerloch à
Bénodet.
Orchis incarnata L. — Finistère. - Lande Vidach près Quim-
perlé; Morbihan. — Près Lannenec en Plœ-
meur.
0. conopsea L. — Finistère. — Kerdour en Loctudy.
Epipactis palustris Crantz. — Côtes-du-Nord. — Lamballe
(D'-E. Cal mette).
Narcissus poeticus L. — Morbihan. — Guidel.
N. Mflorus CuTt. — Ille-et- Vilaine. — S. de Saint-Grégoire;
Morbihan. — Le Talhouët en Guidel ' .
Galanthus nivalis L. — Ille-et- Vilaine. — Saint-Laurent ! près
Rennes (abbé Leclair) ; Le Sel et Saulnières
(Louis Bureau).
Allium ursinum L. — Morbihan. — Le Talhouët en Guidel.
A . paniculatum L. — Ille-et- Vilaine. — Qq. jardins à Rennes
(abbé Rolland, in herb. Hodée).
Simethis planifolia Kunth. — Ille-et- Vilaine. — Plélan (Gau-
thier, in herb. Hodée).
Asparagus prostratus Dum*. — Finistère, — La Torche en
Plomeur I (de Créchquérault) .
1. Il u'esl pas bien prouvé que ces deux iNarcisses soient spontanés eu Bretagne.
I
PICQUENARD. — CONTRIB. A LA FLORE DE BRETAGNE 243
Colchicum autumnale L.— Ille-et- Vilaine. — Nord de Rennes !
(abbé Leclair).
LuziilapilosaT)C. — Morbihan. — C. Bois du Talhouët en
Guidel.
L. 7naœimaDC. — Finistère. — Forêt de Cascadec ; Morbi-
han. — C. rochers escarpés de Kérossec au
Talhouët en Guidel.
Cladium Mariscus R. Br. — Finistère. — R. Bruyères humi-
des de Lohan en Trefliagat ; Morbihan. —
ce. à Lannenec.
Rhynchospora alba Valh. — Ille-et- Vilaine. — Près la Molière
à Bourg-des-Comptes ; Finistère. — Lande
Vidac'h près Quimperlé ; C. marais de Kei*-
laouarn près Pont-l'Abbé.
R. fusca R. et Sch. — Finistère. — L ande Vidac'h près Quim-
perlé .
Scirpus parvulus Ho'ém. Qi Sch. — Finistère. — G. Kerloc'h
près Plobannalec ; CC. étang de Lechiagat.
Eriophorum gracile. — Koch. — Ille-et- Vilaine. — Montreuil-
sur-Ille, écluse de Cours Galais (abbé Hodée).
Careœ teretiuscula Good. - Morbihan. — AC. à Lannenec en
Plœmeur! (Le Gall).
C. canescens Gurt. — Il le-et-Vi laine. — Comhourg (abbé Hodée).
C. elongata L. — Ille-et- Vilaine. — Répandu sur les deux rives
de rille entre Rennes et Houlbert ! (Letour-
neux, abbé Hodée) ; Apigné en Moigné.
C . disticha Huds. — Ille-et- Vilaine. — R. Saint-Jacques ; Fi-
nistère. — Saint-Nicolas près Quimperlé,
Kermor, près l'Ile Tudy ; Morbihan. — C. dans
quelques prés au S. de Guidel ! (Le Gall).
C, vulgaris Fries. — Finistère. — Forêt de Carnoët et voisi-
nage, avecvar. gynobasis Picq. ; Morbihan. —
C. en Guidel, CC. Lannenec en Plœmeur.
C. stricta Gfood. — Ille-et- Vilaine. — Çà et là de Rennes à
Saint-Grégoire (abbé Leclair, abbé Hodée,
Joxe et moi), avec var. gynobasis Picq., à la
Bretesche ; Montreuil-sur-Ille, CC. mares du
bois de Saint-Jacques ! (abbé Hodée) ; Finis-
tère.— Etang d'Ascoëtprès Pont-l'Abbé ; Mor-
bihan. — C. Lannenec en Plœmeur ! (Le Gall.)
244 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
C. acuta L. — I Ile-et-Vilaine. — C. aux environs de Rennes.
C. maœima Good. — Ille-et- Vilaine. — La Molière ! (Colleu);
Beau fort (abbé Hodée) ; Saint-Jacques.
C. hornschuchiana Hoppe. — Ille-et- Vilaine. — Bonnemain,
forêt de Rennes (abbé Hodée).
C. ampullacea Good. — Ille-et-Vilaine. — RR. arrondissement
de Rennes.
C . vesicaria L. — Ille-et-Vilaine. — C. environs de Rennes.
C. paludosa Good. — Ille-et-Vilaine. — Rennes! (abbé Hodée) ;
C. à Saint-Jacques.
Festuca arundinacea Schreb. — - Ille-et-Vilaine. — MontDol
(abbé Hodée).
F. PoaKunth. — Ille-et-Vilaine. — Pléchâtel, C. sur les
schistes rouges à Pontréan.
Calamagrostis Epigeïos Roth. — Ille-et-Vilaine. — Tressé,
forêt du Mesnil (abbé Hodée).
Lycopodiuni inundatum L. — Ille-et-Vilaine. — Le Freux en
Pléchâtel (abbé Rolland).
Azolla filiculoides ham. — Ille-et-Vilaine. — Se répand de
plus en plus à Rennes ; surtout dans les mares,
ruisseaux à Apigné, Chavagne.
Lastrœa œmula Bab. — Finistère. — AC. à Kerdrein près
Briec, dans les Montagnes noires au milieu de
Polystichum Oreopteris DC. qui est CC. dans
la même localité.
Polystichum Ihelypteris Roth. — Finistère. — Bruyères hu-
mides de Lohan en Treffiagat.
P. Oreopteris DC. — Finistère. — C. Forêt de Cascadec près
Scaër.
Sphagnum squarrosu77i DC. — Finistère. — Forêt de Carnoët.
Hypnum revolvens Sw. — Finistère. — Lande Vidac'h près
Ouimperlé : Morbihan. — Le Talhouët en
Guidel.
NOTES POUR SERVIR A LA MINÉRALOGIE
DE MAINE-ET-LOIRE
par M. l'abbé JOUITTEAU
IVIispikel {fer arsenical). — Devaux, dans sa Statistique de
Maine-et-Loire publiée en 1834; Millet, dans sa Paléontologie,
1854, et dans l'Indicateur de Maine-et-Loire, 1864; Ménière, dans
son Essai sur la Minéralogie de ce département, 1865, ont parlé
du Mispihel (fer arsenical) jadis exploité à ciel ouvert par les
Gaulois à Saint-Pierre-Montlimart, et décrit en 1817 ; puis
trouvé à Angers en nivelant le Champ-de-Mars, 1830, à Jallais,
enfin disséminé dans les eurites du Lion d'Angers.
11 vient tout récemment d'être rencontré aux environs d'An-
gers, près d'une ancienne exploitation de schistes ardoisiers, à
la Désière ou Désirée, près le bourg d'Avrillé.
Dans une carrière de quartz blanc laiteux pour l'entretien
des routes, où l'on constate des veines de schistes gris micacé
avec empreintes, nous avons recueilli le Mispikel en masses
armorphes d'un éclat blanc d'argent, quand sa cassure est
récente. On y trouve parfois des petits cristaux prismatiques,
mais empâtés dans la masse.
Scopodite {mispihel altéré) . — Le quartz blanc, avec quel-
ques rares cristaux prismatiques et limpides, le quartz caver-
neux, carié, ainsi qu'une sorte de limonite qui l'accompagne,
sont pénétrés de 5'cororfzYe (mispikel altéré), en masses ou en
petites veines ; roche d'une jolie couleur vert de gris, des plus
agréable à l'œil, au sortir de la carrière.
C'est à l'obligeance et au savoir en minéralogie de M. Baret,
de Nantes, qui a bien voulu examiner et analyser nos échantil-
lons, que nous devons personnellement l'avantage de connaître
ce Mispikel.
Cassitérite {étain oxydé). - Les auteurs indiqués ci-dessus
ont parlé de bois silicifié, agathisé, rencontré sur les communes
de Beaucouzé et Saint-Jean-de-Iiinières.
Malgré toutes nos recherches, nous n'avions trouvé jusqu'ici
246 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
que des échantillons de quartz à l'aspect ligneux, il est vrai,
sorte de Hyalomicte (quartz et mica), reconnu par bon nombre
d'amateurs pour ne porter aucun indice d'organisation végétale.
Pendant un séjour récent à Autun, il nous fut donné d'admi-
rer et d'étudier au miscrocope des coupes et préparations de
bois silicifié du Permien de cette ville, de recueillir de beaux
spécimens de ces végétaux agathisés. De retour en Anjou, de
nouvelles recherches nous procurèrent des échantillons de
quartz dont la cassure transversale présente des traces d'organi-
sation ; échantillons reconnus comme bois silicifié, par notre
aimable et docte correspondant autunnois.
C'est dans ces baguettes ou quartz ligniforme, que fut rencon-
tré en petite quantité, un métal reconnu, par M. Baret comme
étant de l'Etain oxydé (Cassitérite).
M. Ménière en avait recueilli avant nous et donné à un ama-
teur, M. Bazin, sans lui indiquer la localité. Ce dernier ne nous
en a parlé qu'après notre trouvaille.
On rencontre de ces masses ou blocs de quartz, blanc, uni ou
veiné, de couleurs variées, sorte de fûts de colonnes, cannelés,
striés, du plus gracieux effet, imitant le bois pétrifié, pouvant
orner une collection, décorer un jardin et entrer dans une
rocaille.
Quartz pseudomopphe. — Dans les carrières de quartz radié
de Beaucouzé, près le Bois Rousse ou Beurousse, sur la route
de Saint-Clément ; on trouve de beaux et curieux échantillons
de quartz cristallisé en rosettes, aux couleurs les plus vives et
les plus variées; mais rarement avec baryte crètée. Des cristaux
rhomboédriques qu'on avait pris jusqu'ici pour des cristaux de
quartz cubique, dit quartz primitif, soumis à l'examen du
minéralogiste nantais, ont été reconnus pour des pseudomorphes
de calcite et présentent le caractère de ceux qu'il a trouvés aux
environs de Vertou (Loire-Inférieure).
Nous avons fourni ces quelques notes dans le but d'aider
les recherches des collectionneurs et minéralogistes.
Nota. — On peut se procurer les différents ouvrages de Millet, au Laboratoire
de Géologie de la Faculté libre d'Angers, 4, rue Volaey.
NOTES ENTOMOLOGIQUES
Par M. l'abbé J. DOMINIQUE
ORTHOPTERES
Parmi les captures d'insectes de cet ordre faites durant la
saison dernière, il est intéressant de signaler les espèces sui-
vantes :
Forficula Lesnei Finot = F . piibescens de Bormans i;ro
parte. Trouvé à la fin d'octobre dans la forêt de Touffou (Pie\
de C.) Ce perce-oreille qui n'est signalé que du Calvados, doit se
trouver mêlé en plusieurs localités avec F. pubescens dont il
ne diffère guère que par la structure de la pince.
Epacromia thalassina Fabr. — Saint-Aignan, Bourgneuf
{Piel de C.) Août.
Sphingonotus cœrulans Linné. — Polders et dunes de Bour-
gneuf {Piel de C.) Août.
Œdaleus nigrofasciatus de Geer, — AC. même localité {Piel
deC.) Août.
Œdipoda niiniata Pallas. — C. Vignes et coteaux ensoleillés
de la Haye-Fouassière {Dominique). Août-septembre.
Caloptenus Italicus Linné. — AC. Coteaux de Rochefort à la
Haye-Fouassière, de juin à octobre {Dominique).
HÉMIPTÈRES
1. — Nous avons suivi le développement d'une nuée de
Tingis Pyri Geoffroy, sur un massif de Viburnum Laurus-
Tinus Linné, dans un jardin de la Haye-Fouassière. La larve
se nourrit des feuilles de cet arbrisseau, comme de celles du
poirier. Les Tingis, devenus insectes parfaits à la mi-septembre,
se trouvaient en telle multitude sur les Lauriers-Tin, qu'il
suffisait de frôler en passant le massif pour que les vêtements
fussent couverts de ces minuscules et délicats hémiptères.
^48 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
2. — Nos confrères, MM. Piel de Churcheville, ont capturé,
en grand nombre, Henestaris halophilus Burmeister, en fau-
chant sur les Juncus dans les fossés des polders de Bourgneuf-
en-Retz, au mois d'août.
3. — Nous signalerons parmi nos captures propres aux envi-
rons de la Haye-Fouassière :
Lepto2)us boopis Fourcroy. — Sous une pierre, au bord d'une
route, près le moulin du Breil.
Mimocoris coarctatus Mulsant. — Sur les massifs; jardin
du Pâtisseau,
Stiro7na alhomar g incita Curtis. — Prés marécageux, en sep-
tembre.
ThamnotettiûG Fieberi Ferrari. — Sur les lilas, tout l'été.
Homotoma Ficus Linné. — Sur les massifs, en septembre ;
jardin du Pâtisseau.
LÉPIDOPTÈRES
Nous avons pris en août sur les capitules d'Eryngium
campestre, au pied des rochers de Rochefort, en la Haye-Fouas-
sière et au bord de la Sèvre, Sesia asiliformis Rottemburg cf.
Cet insecte est nouveau pour le Catalogue de la Loire-Infé-
rieure (Voir Catalogue raisonné des lépidoptères trouvés dans
la Loire-Inférieure, par M. J.-H. Dehermann-Roy,1887).
Nous signalerons également une curieuse variété minor de
Pararge Mœra L. S. N. X., prise par nous dans la même
localité, au commencement de septembre, sur Centaurea Jacea,
L'envergure de ce Satyre qui, du reste, offre toute la livrée du
type, ne dépasse pas 0'"031"', tandis que la forme vulgaire
atteint D'yods™, soit une différence de Qn^OU"! en plus.
i DEUXIÈME PARTIE
I
EXTRAITS ET ANALYSES
BIBLIOGRAPHIE, NOUVELLES
k
BULLETIN
DE LA
SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES
DE I/OUEST DE LA FRANCE
EXTRAITS ET ANALYSES
I — ZOOLOGIE
Apparition des Cétacés sur les côtes de France ; par
M. Henri Jouan {Bull. Soc. lin. Norm. 4« série, 5« vol. 1891,
p. 137-164).
CÉTACÉS A FANONS
Balaena bicayensis Eschrict. — La Baleine des Basques.
Au moyen âge les riverains du golfe de Gascogne, tant en France
qu'en Espagne, s'adonnaient avec beaucoup de succès à la pêche des
Baleines franches qui fréquentaient en grand nombre ces parages pen-
dant les mois d'hiver et parmi lesquelles il y avait beaucoup de femelles
accompagnées de leur petit. Plus tard, ces baleines devenant de moins
en moins communes par suite de la guerre acharnée qu'on leur faisait,
les Basques se mirent à les poursuivre au loin, dans la Manche, dans
la mer du Nord, dans les parages de Terre-Neuve où on les trouvait en
été.
La Baleine que chassaient autrefois les Basques était devenue si rare
qu'on ne la connaissait plus, cependant elle n'avait pas disparue.
Le 14 janvier 1854, une femelle, accompagnée d'un petit, se montra
devant Saint-Sébastien ; la mère réussit à s'échapper, mais le petit fut
pris et étudié par le professeur Eschricht, de Copenhague.
A cette même espèce appartient, sans doute, la femelle adulte signalée
par les auteurs comme capturée, ou échouée, en 1680, à l'île de Ré.
Le 11 janvier 1878 un nouveau baleineau fut pris à Saint-Sébastien.
L'année précédente, le 9 février 1877, une femelle longue de 12 mètres,
était prise à Tarente. C'était le premier exemple authentique de la pré-
4 SOCIETE DES SCIENCES NATURELLES DE L OUEST
sence d'une baleine franche dans la Méditerranée. L'étude en fut faite
par le professeur Gasco.
Dans les premiers jours de novembre 1881, une grosse baleine, qui
s'était eni,'agée entre des rochers dans le voisina<jfe deFontarabie, parvint
à s'échapper. C'était probablement une Baleine des Basques.
Le 24 décembre 1887, une baleine de grande taille, probablement de
cette espèce, se montra pendant presque toute la journée à Saint-
Sébastien.
En février, ou en mars 1888, on signalait deux Baleines franches.
rôdant dans le bassin occidental de la Méditerranée; l'une d'elle fut tuée
par des pêcheurs des environs d'Alger, et l'étude de son squelette,
envoyé au Muséum de Paris, a fait reconnaître la Baleine des Basques.
On ignore ce qu'est devenue sa compagne.
Ces exemples paraissent montrer que la Baleine des Basques arrive
en hiver dans le golfe de Gascogne.
Balsenoptera musculus Flemino.
Cette espèce qui atteint 24 mètres de longueur est celle qui échoue le
plus souvent sur le littoral de l'Europe occidentale. On la rencontre
souvent vivante dans la Méditerranée.
M. Jouan cite 11 individus vus ou capturés en vie, dans la Méditer-
ranée, et 2 trouvés morts près de Saint-Cyprien, Pyrénées-Orientales.
Les sujets signalés sur les côtes de l'Océan et de la Manche sont :
Novembre 1847. Un jeune échoué (mort ou vivant?) à Sainl-Vigor,
dans l'estuaire de la Seine.
11 octobre 1832. Un individu échoué près du Havre.
19 juillet 1879. Une femelle pleine, longue de 20 mètres, amenée à
Lorient par des pêcheurs qui l'avaient trouvée morte à 12 milles en mer
dans le S.-O de l'île de Groix (Morbihan,). Le cadavre ne montrait qu'un
commencement de décomposition.
19 août 1881. Une femelle, longue de 12"'50, trouvée dans le N.-E. de
l'île de Sein (Finistère); la mort remontait probablement à trois semaines
ou un mois.
14 janvier 1885. Dans la nuit du 13 au 14, un mâle, long de 19 mètres,
jeté à la côte à la limite des deux communes de Luc et Langrune (Cal-
vados). Mort depuis trois semaines ou un mois ?
Beaucoup d'autres captures pourraient être signalées, maison manque
de renseignements sur les dates d'échouement et l'état de conservation
des animaux.
D'après M. Van Beneden f Histoire naturelle des Balénopt. 1887), cette
espèce passerait les mois d'été dans les régions du Nord, et les quitterait
en aoiit pour gagner des eaux plus méridionales.
EXTRAITS ET ANALYSES. — ZOOLOGIE Ô
Balsenoptera rostrata Fabriciiis.
Les migrations de cette espèce, qui ne dépasse pas 10 mètres en lon-
gueur, paraissent être les mêmes que celle de la Balœnopteramusculus.
1771. Un jeune, pris probablement dans l'Adriatique (Balénoptère de
Mondini) dont la tête est conservée à l'Université de Bologne.
Avril 1791. Un jeune pris en rade de Cherbourg.
10 mars 1827. Un individu, long de 7 mètres, capturé à l'île d'Oléron
(Charente-Inférieure).
26 août 1835. Un mâle, long de 7°'oO, dans la Charente. Capturé vivant?
ou échoué mort?
21 mai 1840. Un jeune, long de 5'"1d, pris dans une madrague à
Thons près Saint-Tropez\
18 octobre 1832. Un individu échoué vivant au Havre.
Février 1861. Un individu, long de 3 mètres, sur la côte de Bretagne.
Capturé vivant? ou échoué mort?
27 septembre 1863. Un individu, long de 6°'30, à Saint-Jean-de-Luz.
Capturé vivant? ou échoué mort?
18 février 1878. Un jeune, long de 3°'50, pris à Saint-Hospice (Alpes-
Maritimes).
15 mai 1885. Une femelle, longue de 3™60, amenée à Fécamp par des
pêcheurs dans les filets desquels elle s'était engagée. On peut voir le
squelette et un très beau moulage de cet exemplaire dans le Musée du
Havre".
Juillet 188G. Un jeune, pris à l'île d'Oléron (Charente-Inférieure). Et
un autre capturé vivant? ou échoué mort ?
23 octobre 1887. Un individu surpris par le retrait de la marée, reste
échoué dans la baie de Cancale (Ille-et-Vilaine).
D'après ce qui précède, on voit que trois captures ont été constatées
dans la Méditerranée. Mais toutes portent sur de jeunes individus.
Balaen optera Sibbaldi Gray.
Le plus grand animal connu. Echoue quelquefois sur les côtes d'Ecosse.
Une femelle, longue de 18 mètres, échouée, (morte ou vivante?) à l'île
d'Oléron le 10 mars 1827 a été signalée par Lesson.
Balsenoptera borealis Cuv.
Cette espèce dépasse rarement 10 à 11 mètres de long. Un jeune mâle,
long de 8 mètres, est indiqué, par M. Fischer, comme ayant échoué à
Biarritz, le 29 juillet 1874.
i. Annales maritimes, partie non officielle, 1840.
2. Nous devons à M. Lennier Directeur du Musée du Ilàvre, un exemplaire de
ce moulage qui ligure au Muséum de Nantes. !.. B.
SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L OUEST
Megaptera longimana Rudolfi. — Megaptera Boops Auct.
On en signale deux échouements sur les côtes de France.
Le 6 janvier 1877, un individu long de 12 mètres, à la Barre-de-Mont
(Vendée).
Le 22 novembre 1883, un jeune, long de 7"'50, à Brusc (Var).
Les deux cadavres étaient dans un état de décomposition très avancé.
CETACES A DENTS
Physeter macrocephalus Cuv. — Le grand Cachalot. —
Espèce cosmopolite.
Le 31 mars 1784, 31 individus vinrent s'échouer vivants, dans la baie
d'Audierne (Finistère), par un coup de vent du sud-ouest.
En 1853, 6 ou 7 sujets de petite taille, s'échouèrent dans le fond de
l'Adriatique, à Trieste.
Le 10 mars 1874, un mâle, long de 15 mètres, s'échouait vivant, égale-
ment dans l'Adriatique, à Porto-San-Giorgio.
Plusieurs cachalots ont été capturés sur les côtes de France et récem-
ment un à l'île de Ré.
Hyperoodon rostratus Lilljeborg.
Cette espèce passe l'été dans les régions arctiques et se rend, en hiver,
dans des parages plus méridionaux. En septembre et octobre on la voit
parfois dans le voisinage des lies Britanniques. Ce sont ordinairement
des femelles accompagnées d'un petit.
19 sept. 1788. Une femelle et son petit (une femelle également), cap-
turés à Honfleur.
13 nov. 1810. Un mâle adulte, échoué (vivant ou mort ?) à Langrune
(Calvados).
23 sept. 1842. Un mâle échoué (vivant ou mort?) à l'embouchure de
l'Orne.
Automne de 1852. Un individu échoué près d'Isigny (Calvados.
Sept. 1853. Un individu échoué à Cabourg (Calvados).
6 nov. 1858. Une femelle échouée dans le Grand-Vey (Manche).
Décembre 1879. Une femelle échouée vivante à Hillion (Côtes-du-Nord).
Elle devait être accompagnée d'un nourrisson qu'on n'a pas vu, car le
lait coulait abondamment de ses mamelles.
26 sept. 1880. Une femelle et un jeune, capturés près d'Aigues-Mortes,
et amenés dans le canal maritime du Grau-du-Roi où ils vécurent deux
jours. La mère était longue de 9°", le petit de 5"".
25 juin 1884. Une femelle, longue de 9°'50, s'échoue à Seignosse
(Landes).
EXTRAITS ET ANALYSES. — ZOOLOGIE 7
23 juillet 1885. Une femelle tuée à la plage, à Dunkerque. Elle avait
été harponnée auparavant, car elle avait une plaie béante à la tête et
une corde autour du corps.
19 août 1886. Sur quatre individus poursuivis par un bateau de pêche,
à Saint-Vaast la-Hougue (Manche), deux s'échappent et deux viennent
s'échouer, deux femelles, respectivement longues de T"90 et T^SO. L'une
d'elle expulsa un fœtus avant de mourir.
On peut voir que presque tous les attérissages ont eu lieu en automne
et en hiver. Ceux du 25 juin. 23 juillet et 19 août n'indiqueraient-ils pas
un retard dans le retour du Sud vers le Nord? La femelle, prise à
Aigues-Mortes avec son petit, était-elle une égarée dans la Méditerranée ?
Ziphius cavirostris, P. Gervais.
Cette espèce serait originaire de l'hémisphère austral.
M. Fischer cite une capture dans le bassin d'Arcachon.
Un individu long de 6" a été pris vivant aux environs de Nice, à la
fin d'août ou au commencement de septembre 1878.
Le cadavre en putréfaction d'un autre s'échoue à l'Estaque, près de
Marseille, en août 1879.
Un individu, long de 5'"50 sur 5™ de circonférence s'échoue vivant
à l'île Saint-Honorat, près de Cannes, le 2 août 1889.
Mesoplodon Sowerbyensis P. Gervais. — Micropteron
Soioe7^hyi Eschricht, Dauphin de Dale Blainv., etc.
Semble ne se montrer que rarement dans la Manche. On en peut
citer trois exemples.
25 sept. 1825. Un individu échoué dans l'estuaire de la Seine.
Eté de la même année. Un mâle adulte échoué à l'embouchure de
l'Orne, près de la pointe de Sallenelles (Calvados).
1828. Une femelle à l'embouchure de la Seine.
Phocaena communis F. Cuv.
On voit pour ainsi dire constamment des Marsouins par petites troupes
dans l'estuaire de la Seine, et, en général, à l'embouchure des fleuves
qu'ils remontent quelquefois à une grande distance de la mer.
On en voit très fréquemment dans l'avant-port de la Rochelle. D'après
M. Fischer, ils passeraient l'hiver dans le golfe de Gascogne.
Ils sont communs à la Ciotat, Cette, Marseille, etc., où ils brisent
souvent les filets des pêcheurs.
Globiocephalus Svinval Gray. — Delphinus mêlas Traille ;
Phocœna gloMceps Lesson etc.
Le 7 août 1636. Un de ces cétacés est jeté à la côte entre le rocher de
Tombelaine et le Mont-Saint-Michel.
8 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'oUEST
Le 24 juin 1646, un autre est capturé tout près de là, dans le Couesnon
(H. Gadeau de KervilUe, Faune de Normandie, mammifères, 1888).
Dans la première quinzaine d'avril 1856, huit individus furent cap-
turés au Havre et dans le voisinage et six autres dans l'estuaire de la
Seine, près de Berville-sur-Mer (Eure) (G. de Kerville, loc. cit.)
Selon M. Lennier, le Globiocephale se montre presque chaque année
au Havre en décembre ou en janvier.
Orca gladiator Gray ? — Orca Duhanieli Lacép. ?
Le 27 nov. 1883, le cadavre d'une Orque a été recueilli à la mer, à
deux lieues au large du Tréport, et amené à Dieppe. La mort paraissait
récente. L'animal avait une blessure à la tête.
On peut citer d'autres exemples de la présence de cette espèce sur les
côtes de France. A Cette, vers 1846, àElne (Pyrénées-Orientales) en 1837,
à Port-en-Bessin (Calvados), etc. On voit dans le Musée de Bordeaux le
squelette d'une Orque prise dans la Gironde en amont de la ville, à
Lormont.
Grampus griseus Cuv. — Grampus Cuvieri Gray; Delphinus
Aries Risso ; Delphinus griseus Cuv. etc.
Ces Cétacés, longs ordinairement de 3 mètres, voyagent en troupes et
se montrent dans la Manche, l'Atlantique et la Méditerranée, générale-
ment en janvier et février. D'après Risso, ils se montrent à Nice au
printemps et à l'automne.
En juin 1822, trois adultes et un jeune vinrent s'échouer à l'Aiguillon
(Vendée),
Le 22 juillet 1867, un mâle, long de 2'°20, s'échoue à Arcachon.
Le 28 février 1870, une femelle fut prise dans un filet à maquereau,
dans la Manche, près du phare d'Eddystone (Van Beneden).
M. Jouan rapporte qu'il a eu l'occasion de voir en 1880, au Mont-
Saint-Michel, un squelette très bien monté de cette espèce, qu'une vieille
femme montrait aux touristes comme étant le squelette d'une baleine.
Ce squelette provenait d'un individu tué par feu son mari sur les grèves
du Mont-Saint-Michel où était venue une bande de 7 ou 8 de ces cétacés.
H figure depuis 1881 au Muséum de Paris.
Tursio truncatus Gray. — Tursiops Tursio P. Gervais.
Une femelle longue de 3°'20, capturée le 17 novembre 1888, en face de
Brévands, dans la rivière de Carentan (Manche) où elle rôdait depuis
deux jours, est le seul exemple que je connaisse, dit M. Jouan, de la
présence de cette espèce sur notre littoral; mais les auteurs la signalent
dans la Manche, le Golfe de Gascogne et la Méditerranée.
EXTRAITS ET ANALYSES. — ZOOLOGIE y
Delphinus marginatus Duvernoy.
Parait être plus commun dans la Méditerranée que dans l'Atlantique
et dans la Manche.
Delphinus Delphis Lin. — Dauphin vulgaire.
Dans la soirée du 12 mai 1854, la mer, en se retirant, mita découvert
dans les excavations formées par les rochers, près de Dieppe, une bande
de ces petits cétacés, dont 31 furent tués par les douaniers. (G. de K..
loc. cit.;.
Une femelle longue de 2'"10, signalée à Arcachon. le 23 déc. 1866, par
M. Lafont.
Cité comme très rare dans la Faune vimnte de la Charente-Inférieure,
à propos d'un individu pris en rade de La Rochelle, il y a cinquante
ans.
A été signalé dans la Méditerranée, en Algérie.
Dans sa liste des Cétacés du sud-ouest de la France Anyi. de la Soc.
Linnéenne de Bordeaux IH79,, M. Fischer cite toutes les espèces énu-
mérées précédemment, et, de plus, trois espèces : Sténo santonicus
Fischer ; Sténo rostratus Gray et Clymene dubia Fischer.
Citons en terminant le travail récent de M. Graëlls professeur au
Musée des sciences naturelles de Madrid: Las Balenas en las costas
Oceanicas de Espana ^Mém. de l'Acad. des se. exactes, phys. et nat. de
Madrid, t. xiii, 3" partie, 1888).
L. B.
Les Hyperoodoiî de Goury ; par M. Henri Jouan. (Mém.
de la Soc. nationale des se. nat. et math, de Cherbourg).
t. XXVII, 1891, p. -281-288).
Le mardi 1'' septembre 1891, M. Jouan se rendait à la pointe extrême
du département de la Manche, vers le N.-O., à Goury, à 27 kilom. de
Cherbourg, M. Avoine commissaire général de la Marine ayant eu
l'obligeance de lui donner avis que trois grands « Souffleurs », longs
respectivement de 7'"4o, 7'"20 et 7'"0o, venaient d'être capturés dans ce
petit port.
M. Jouan reconnut que ces cétacés étaient trois femelles de VHyperoodon
rostrattis Lilljebord vulgairement Dauphin à bec d'oie.
La capture de ces cétacés remontait au 29 août. Ce jour là, dans la
matinée, on les avait aperçus engagés entre les gros rochers balisés qui
forment l'entrée du port de Goury ; des embarcations avaient réussi à
10 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L'OUEST
leur barrer le chemin vers la pleine mer, et à les approcher d'assez près
pour que ceux qui les montaient leur jetassent des nœuds coulants
autour du corps de manière à pouvoir les remorquer dans le port, en
même temps qu'ils les frappaient à coups redoublés.
Le plus grand de ces animaux avait sur le dos, entre la nageoire
dorsale et la caudale, sept ou huit entailles, profondes de quatre à cinq
centimètres, faites avec une hache. La marée baissant, les animaux
finirent par échouer, et, épuisés par les coups qu'ils avaient reçus, ils ne
tardèrent pas à mourir.
Ces trois animaux furent vendus aux enchères publiques et adjugés
pour la somme de 200 francs.
M. Jouan donne ensuite une description détaillée du plus grand
spécimen. Nous reproduisons les caractères principaux.
Couleur noir-brun, luisante, très foncée sur les parties supérieures
du corps, se fondant graduellement en une teinte un peu plus claire en
gagnant les parties inférieures. Le noir, avec des reflets verts, domine
davantage sur les nageoires pectorales et sur la nageoire caudale. Les
rebords du bec (les lèvres), seuls, sont gris-blanchâtre. Sur tout le
pourtour des gencives, on ne sent aucune protubérance dénonçant la
présence d'une dent ; néammoins, il est plus que probable qu'à la
dissection on trouverait, tout à fait au bout de la mâchoire inférieure,
au moins les rudiments des deux dents caractéristiques de l'espèce. Bec
aplati, arrondi en dessus, large à la base, allant en diminuant de largeur
jusqu'à l'extrémité qui n'a guère que le tiers de cette base. Lef ront très haut,
s'élevant verticalement de la base au bec, un peu convexe. La tète moins
large que haute, arrondie. L'ouverture de la bouche se prolonge un peu en
arrière de la base du bec, la mâchoire inférieure se relevant. L'œil à
mi-distance entre la commissure des lèvres et l'attache de la nageoire
pectorale, un peu au-dessus d'une ligne qui prolongerait la lèvre infé-
rieure ; la partie de la tête où il est situé, présente un renflement peu
sensible au premier aspect parce qu'il est de tous côtés en pente douce,
ne faisant pas de ressaut brusque. L'évent unique, à la partie postérieure
de la tête, à cheval transversalement sur la ligne médiane; il a la forme
d'un croissant très ouvert dojit les pohitea sont diriqées en avant \ En
arrière de la tête une dépression peu profonde, mais pourtant sensible,
représente le cou. A partir de là, la ligne du dos suit une courbe régu-
lière, jusqu'à la nageoire dorsale, le point culminant du corps, très
massif dans cette partie, plus élevé que la tête, se tiouvant à peu près à
mi-distance entre cette nageoire et l'aplomb de l'attache des pectorales.
A partir de la dorsale, la ligne du dos descend rapidement vers la queue;
la partie supérieure du corps, dans cette partie, forme comme une arête
i. On trouve dans les auteurs les assertions les plus diverses au sujel de la dis-
position de lèvent.
EXTRAITS ET ANALYSES. — ZOOLOGIE 11
aiguë ; à mesure qu'on approche de la nageoire caudale, les côtés sont
de plus en plus comprimés, très peu arrondis. Nageoire caudale très
développée ; ses deux lobes, se terminant en pointe, s'avancent plus
loin en arrière que le milieu de la nageoire, de sorte que son bord
arrière paraîtrait tout à fait concave si au milieu, où il n'a pas d'échan-
crure entre les deux lobes, il n'était pas légèrement convexe. La dorsale,
située plus près de la caudale que du museau, environ aux deux tiers
de la longueur totale, inclinée en arrière, falciforme, large à sa base.
Les pectorales attachées très bas, très petites, hors de proportion avec le
corps. La vulve un peu en arrière de l'aplomb de l'arête antérieure de
la dorsale ; l'anus immédiatement en arrière. Les mamelles, renfermées
dans un sillon de chaque côté de la vulve, pressées avec la main, ne
laissaient pas échapper de lait.
Suivent quelques mesures prises sur le plus grand individu.
Une femelle de la même espèce s'est échouée — vivante — à Saint-
Vaast-la Hougue, le 28 août 1891, c'est-à-dire la veille du jour où l'on en
capturait trois à Goury.
Ces animaux sont, depuis une dizaine d'années, recherchés, à cause
de la qualité supérieure de leur huile, par les navires sortant des ports
d'Ecosse qui vont les chasser dans les mers polaires.
C'est en septembre et en octobre qu'on capture le plus ordinairement
ces animaux sur le littoral des Iles Britanniques, de la France, de la
Belgique et de la Hollande. On en voit également sur les côtes de
l'Europe occidentale en juillet et en août, comme le prouvent les exem-
ples rapportés ici.
On avait mis en doute la présence de VHijperoodon rostratits dans la
Méditerranée mais l'exemple de la femelle et de son petit capturés dans
le golfe d'Aigues-Mortes en septembre 1880 et de trois autres individus —
très probablement de la même espèce — pris, le premier, en 1835, près
Pietri (Toscane), le deuxième en 1850, près de Frontignan, le troisième
en Corse, démontrent que s'il ne fréquente pas cette mer d'une façon
régulière, au moins il s'y égare quelquefois iS. Clément : Bull, de la
Soc. d'études des se. nat. de Nîmes, janvier 1881).
L'Hyperoodon rostratus paraît être la seule espèce du genre dans les
mers de l'Europe. D'après certaines particularités remarquées sur quelques
crânes, une espèce avait été créée sous le nom d'Hype)-oodon latifrons.
John Edward Gray en avait même fait une espèce d'un genre à part
(Lagonocctus latifronsj, mais, depuis qu'on a pu étudier des séries de
crânes provenant d'individus de tout âge et de tout sexe, il a été reconnu
que ces particularités étaient l'apanage des mâles vieux ou simplement
adultes de VHyjJeroudon rostratus.
Il est à remarquer que les individus qu'on voit sur les côtes de l'Europe
occidentale sont presque toujours des femelles ; les mâles sont beaucoup
plus rares et ce sont des jeunes.
L. B.
12 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
Quelques caractères anatomiques de l'Hyperoodon
rostratus ; par M. E.-L. Bouvier. (Comptes rendus de
r Académie des sciences, 26 Oct. 1891 p. 563-565),
M. Bouvier a eu l'occasion d'étudier au Laboratoire maritime de
Saint- Vaast-la-Hougue, un Hyperoodon femelle qui avait échoué sur la
grève, près du fort de la Hougue le 28 août 1891, et qui mesurait 7°'20
de longueur.
L'animal avait mis bas peu de temps auparavant, comme le montraient
ses mamelles remplies de lait et l'examen des organes génitaux intérieurs.
L'auteur décrit dans cette note, l'appareil mammaire, l'appareil
digestif et le système actérioso-veineux. L'appareil digestif est remar-
quable par un estomac formé de dix chambres successives, dont la
première a une capacité égale à celle des neuf autres.
L. B.
Nouvelle liste d'échouements de grands Cétacés sur
la côte Française. Note de MM. G. Pouchet et H. Beaure-
GARD ; iComx>tes rendus des séances de l'Académie des
sciences, 7 décembre 1891, p. 810-813).
Cl Le 2 février 1883, l'un de nous communiquait à l'Académie la liste
des échouements de Cétacés qui s'étaient produits sur la côte de France,
depuis la mort du regretté Gervais jusqu'à cette date. L'importance
qu'il convient, pour diverses raisons, d'accorder à ces événements
zoologiques, nous engage à compléter cette liste jusqu'au jour présent.
)) Juin 1883. — Balœnoptera rostrata j^, capturée en mer par des
pêcheurs devant Fécamp. Un excellent moulage dû à Lennier du Havre
est au cabinet d'Anatomie (n" A, 9130). Le squelette existe au musée du
Havre.
)) 22 juillet 1883. — Hyperoodon rostratus S>, longueur G"'80, échoué
à Rosendael près Dunkerque. Le cabinet d'Anatomie possède la photo-
graphie de l'animal, n° A, 3347 (voir Comptes rendus, 3 août, 1883).
» 22 novembre 1883. — Megaptcra Boops, longue de 6"'80, échouée au
Brusc, près Toulon (voir Soc. de Biol., 17 décembre 1883). C'est le
premier animal de cette espèce signalé dans la Méditerranée. Des
photographies en ont été faites et le laboratoire d'Anatomie comparée
en possède le squelette (n° 1883-29) ainsi que diverses pièces molles.
» 23 juillet 1886. — Globicephalus mêlas, échoué sur la plage du Pinet
près de Saint-Tropez. Nous possédons le squelette et une photographie
de l'animal (laboratoire d'Anatomie comparée n" 1S8G-367).
(( Fin de juin 1886. — Balœnoptera rostrata jo, longue de 5"23,
EXTRAITS ET ANALYSES. — ZOOLOGIE 18
échouée sur la côte Sauvage à Saint-Trojan (île d'Oléron). Le nombre
des vertèbres était de 48. Les fanons étaient d'un blanc d'ivoire, sauf
les 10 ou 15 postérieurs. La nageoire gauche ne portait pas de chevron
blanc. La droite avait un chevron diffus. On remarquera cet albinisme
partiel localisé à droite comme il l'est toujours chez BaJœnoptera
miisculKs. Le crâne est au laboratoire d'Anatomie (n" 1886-328).
» Août 188(5. — Deux Hijperoodon rostratas (f et j:> échoués à Saint-
Vaast-la-Hougue. Nous possédons les deux squelettes et diverses pièces
anatomiques (laboratoire d'Anatomie comparée, n°' 1886-423 et 1886-424).
» 8 juin 1887. — Balœnoptera rostrata, jeune femelle longue de 4'°o0,
échouée à Audierne. Nous possédons le squelette et les viscères
(laboratoire d'Anatomie comparée, n" 1887-440.) Voir Soc. de IJiol.,
25 juin 1887.
n 21 juin 1887. — Grampus griseus, long de 3°', échoué au Brusc, près
de Toulon. Le squelette est au musée de Marseille. Au Brusc également
s'était échouée la Mégaptère de 188o.
» 23 octobre 1887. — Balœnoptera rostrata jeune ^jo, longueur 6"'40,
échouée à Cancale (voir Comptes rendusj. Les nageoires marquées de
leur chevron ont été photographiées. Parmi diverses pièces recueillies,
nous signalons l'encéphale en excellent état (laboratoire d'Anatomie
comparée, n" 1887-1144).
» 4 novembre 1887. — Bakenoptera muscultis j^. longueur 12"'50,
échouée à Saint-Jean-de-Monts (Vendée), (voir Soc. de BloL, 3 décembre
1887). De très belles photographies de l'animal ont pu être faites par
l'un de nous. La face latérale de la mandibule droite est blanche, la
gauche d'un gris foncé presque noir. Les fanons sont blancs du côté
droit. Nous en avons recueilli plusieurs ainsi que les oreilles avec les
tympans (laboratoire d'Anatomie comparée, n" 1887-1160').
» 20 janvier 1888. — Deux jeunes Balœna biscayensis se montrent dans
les eaux d'Alger (voir Comptes rendus, 19 mars 1888). L'une, longue de
17°, est capturée dans la baie de Castiglione, près du cap Matifou.
L'animal mesure 11"" de longueur. 11 est exhibé par des pêcheurs, puis
l'autorité sanitaire exige qu'il soit jeté à la mer. Grâce au dévouement
de M. Pénissat, commissaire de la Marine, qui était absent au moment
de la capture, le Muséum a pu rentrer en possession d'une partie du
squelette (laboratoire d'Anatomie, n° 1888-93). Ces débris sont presque
tout ce que possède notre collection nationale d'une espèce que son
histoire et son nom rattachent étroitement à la faune française.
» 19 mars 1888. — Grampus griseus, long de S^SO, échoué à Saint-
Vaast-la-Hougue. Le squelette et l'encéphale sont conservés (laboratoire
d'Anatomie, n" 1888-291).
1. Le squelette de ce sujet fait aujourd'hui partie du Muséum d'histoire natu-
relle de Nantes. (L.îBureau).
14 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L'OUEST
» 24 juillet 1888. — Deux Hyper-oodon de 7" de long environ, échoués
à Calais. Les deux têtes sont au laboratoire d'Anatomie comparée,
n» 1888-554.
» 1888. — Globiceps échoué près d'Alger. Nous en possédons la photo-
graphie, (laboratoire d'Anatomie, n° 1888-380) envoyée par M. Pénissat.
La peau a été remise à la chaire de Mammalogie.
» 12 mars 1889. — Balœnoptera rostrata de 4"" de long, échouée à
Mimizan, quartier de la Teste (Landes). L'animal est expédié en entier
au laboratoire d'Anatomie et fournit d'excellentes pièces (n° 1889-99)
(voir Soc. de Biol, 23 mars 1889).
» 5 Septembre 1889. — Baleineau indéterminé de 4'°80, échoué à
Varangeville, près Dieppe (voir Soc. de Biol., 23 novembre 1889).
» 18 novembre 1889. — Balœnoptera mmcrdus p, longue de 15°'50,
échouée à Montalivet-les-Bains (Gironde) (voir Soc. de Biol., 23 novembre
1889). Des photograhies de l'animal sont faites, nous prélevons les
oreilles (laboratoire d'Anatomie, n" 1889-403).
» 2.5 janvier 1890. — Cachalot ^jo, long de 13'"20, échoué au lieu dit
« Gros-Jonc » (commune de Bois), sur la côte ouest de l'île de Bé. Nous
prélevons le squelette et divers viscères (laboratoire d'Anatomie,
n° 1890-49) (voir Comptes rendus, 31 mars 1890 ; Soc. de Biol., 8 février
1890 ; Journal Anat. et Phys., 1891).
» 1890. — Grampus griseus j3^ accompagnée d'un jeune. Le laboratoire
d'Anatomie a reçu les deux squelettes, celui du jeune individu en mau-
vais état, n"^ 1890-1604 et 1890-1605.
» Septembre 1891. — Un Hyperoodon /), échoué à Saint- Vaast-la-
Hougue, est l'objet d'une Communication de M. Bouvier à l'Académie
des Sciences (Comptes rendus, 26 octobre 1891).
» Octobre 1891. — Balœnoptera musculus. Jeune individu de 4°'50
échoué près Saint-Baphaël (Var). Le laboratoire d'Anatomie a reçu le
squelette, n° 1891-1131.
» Le Muséum, comme on le voit, a largement profité de ces échoue-
ments ; mais nous insistons d'une manière particulière sur l'intérêt des
photographies, qui, en fixant les caractères externes des individus obser-
vés, feront bientôt disparaître la confusion qui existait sur la nomencla-
ture des grands Cétacés, tant qu'on n'avait, pour en obtenir la diagnose,
que les particularités offertes par le squelette, très variable dans ses
diverses parties chez ces animaux, ou leur distribution géographique,
très incertaine en raison de leur puissance de déplacement.
» Ainsi que nous le rappelions dans notre première Note, c'est grâce
à l'initiative de Paul Gervais, d'une part, et, d'autre part, grâce au
concours éclairé des Ministres de la xMarine qui se sont succédé depuis
Cloué, qu'un service d'informations a été organisé, par lequel la chaire
d'Anatomie comparée du Muséum est immédiatement informée des
échouements de grands Cétacés qui peuvent se produire sur nos côtes.
Il convient de signaler d'une façon toute spéciale le zèle avec lequel les
EXTRAITS ET ANALYSES. — ZOOLOGIE 15
Commissaires de l'Inscription maritime, se conformant aux informations
ministérielles, servent dans ces occasions les intérêts du Muséum et de
la Science.
)) Nous pouvons aujourd'hui mesurer les résultats de ce système
d'information zoologique, que le successeur de Paul Gervais a cherché à
développer encore et que la France a appliqué la première. II nous
montre ces échouements de grands Cétacés beaucoup plus fréquents
qu'on ne pouvait le supposer d'après les documents antérieurs, puisque
nous comptons déjà pour une période de onze ans, de juillet 1879 à
octobre 1891, vingt-neuf échouements sur la côte française dont six sur
les côtes de Provence et deux sur la côte algérienne. Aucun n'est signalé
en Corse.
» Le nombre de ces échouements dans la Méditerranée n'est pas
moins remarquable que la nature des espèces observées. La Megaptera
Boops est signalée, pour la première fois, dans cette mer intérieure. Les
deux jeunes Balœna biscayensis qui se montrent à Alger en janvier 1888
nous rappellent leur congénère échouée à Tarente en février 1877, c'est-
à-dire presque à la même époque de l'année.
» Le nombre des échouements sur notre côte océanique est surtout
intéressant si l'on compare le faible développement de celle-ci au déve-
loppement des côtes de l'Europe entière sur le Nord-Atlantique, du
détroit de Gibraltar au cap nord. La côte française en représente certai-
nement moins de 1/8. Comme il n'y a aucune raison d'admettre que ces
échouements se produisent plus fréquemment sur notre côte, et que
toutes les présomptions sont, au contraire, pour l'inverse, on voit
combien doivent être fréquents ces échouements de grands Cétacés.
)) Pour la côie océanique française, ils se répartissent ainsi : Balœnop-
tera musculus 6, B. rostrata^, Baleineaux indéterminés 2, hyperoodon 5,
Cachalot 1. Ces espèces, comme on le voit, appartiennent surtout à la
faune septentrionale. C'est exceptionnellement, semble-til, comme dans
le cas du Cachalot de l'île de Ré, que les épaves des eaux bleues de
l'Atlantique viennent à notre côte, malgré la croyance généralement
répandue d'un courant chaud qui devrait les y porter.
G. POUCHET ET H. BeAUREGARD.
Sur les mœurs du Gobius minutus; par Frédéric Guitel.
(Comptes-rendus des séances de l'Académie des sciences,
1891, p. 292).
Le Gobius minutus se trouve en abondance dans les flaques d'eau que
laisse la mer, sur les plages de sables de Roscoff, quand elle se retire.
Les mœurs de ce petit poisson, au moment de sa reproduction, sont
16 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'oUEST
extrêmement curieuses : elles ont été observées dans l'aquarium de la
station de Roscoff.
Les deux sexes se distinguent par des différences constantes dans la
coloration des nageoires dorsale et anale.
Chez la femelle, les deux dorsales sont transparentes et simplement
marquées de quelques petits points noirs situés sur leurs rayons; l'anale
est parfaitement transparente.
Chez le mâle, au contraire, les deux dorsales portent trois ou quatre
bandes blanches presque horizontales, séparées par deux ou trois bandes
noires. De plus, la première dorsale présente deux taches d'un beau
bleu, limitées chacune, vers le bas, par un croissant noir entouré lui
même d'un croissant blanc. L'une de ces taches est située entre le 4' et
le 5' rayon, l'autre entre le 5" et le 6". Quelquefois la seconde manque.
Enfin la nageoire anale est largement bordée de noir.
Le mâle choisit pour demeure une valve de Cardium ou de Tapes
sous laquelle il s'introduit. Il la débarrasse du sable qu'elle contient, sort
fréquemment de cette coquille et la recouvre de sable à l'aide de ses
nageoires de façon à la dissimuler.
Il invite ensuite, avec insistance, la femelle à venir pondre dans son
nid. Celle-ci dépose ses œufs au plafond de la coquille en s'y maintenant
à l'aide de la ventouse qu'elle porte sur sa face ventrale. Les œufs
restent accolés à la voûte au moyen des filaments gluants qu'ils portent
à l'un de leurs pôles.
Quand la ponte est terminée, la femelle abandonne le nid et le mâle
garde les œufs jusqu'à l'éclosion des jeunes pour les protéger contre les
attaques des crustacés.
L. B.
A propos du Triton Blasiusi; par Héron-Royer (Bull,
de la Soc. Zoologique de France, 1891, p. 138-139^).
Dans la séance du 14 avril 1891, M. R. Blanchard présente à la
Société, des Triton Blasiusi capturés par MM. Héron-Royer et Paràtre.
La validité de cette espèce étant aujourd'hui fort douteuse, M. Blanchard
laisse espérer que M. Héron-Royer étudiera prochainement la question.
En réponse à cette note, M. Héron-Royer prévient qu'il ne peut s'occu-
per publiquement de la valeur spécifique du T. Blasiusi, le D' M. G.
Peracca faisant de sérieuses expériences pour obtenir ce Triton par le
rapprochement des T. cristatus et marmoratvs.
« Je profite de cette occasion, dit M. Héron-Royer, pour déclarer que
1. Ce mémoire est le dernier qu'ait écrit Héron-Royer qui vient d'être enlevé
prémalurément à la science.
EXTRAITS ET ANALYSES. — ZOOLOGIE 17
je crois sincèrement que le T. Blasiusi est un hybride ; ma conviction a
été consolidée, sur ce point, par les récentes recherches faites autour
d'Argenton : dans aucune des mares où l'on trouve le T. marmoratus
seul, comme dans aucune de celles où l'on prend le T. cristatus seul,
il ne se trouve aucun T. Blasiusi. Ce dernier se rencontre exclusivement
dans les mares où vivent les deux espèces précédentes, et encore n'est-
il représenté que par un petit nombre d'individus et les mâles sont-ils
relativement rares. Or, on sait que, dans la plupart des espèces, ce sont
au contraire les femelles qui sont le moins nombreuses. »
M. Héron-Royer fait remarquer ensuite que les T. Blasiusi, surtout
les mâles, diffèrent beaucoup les uns des autres ; les mâles principale-
ment diffèrent par la forme extérieure, comme par la dentelure et la
coloration de la crête. Il signale cette diversité des formes, et l'intensité
plus ou moins nette des teintes vertes et jaunes chez le T. Blasiusi, et
ne trouve point alors surprenant qu'une femelle hybride soit fécondée
par un mâle de race pure et vice versa.
P. de C.
Les Pagures peuvent-ils se loger dans les coquilles
sénestres ? par M. E. L. Bouvier (Compte rendu sommaire
des séances de la Société pMlomMhique de Paris, 24 cet.
1891.)
« Sous ce titre M. Bouvier décrit en détail les expériences qu'il a
faites au Laboratoire maritime de Saint-Vaast-la-Hougue, sur des
Pagures privés de la coquille dextre qui leur servait normalement d'abri.
Mis en présence de coquilles dextres et sénestres, de même forme et de
même dimension, ces Pagures (Eupagurus BernhardusJ se sont logés
indifféremment dans les coquilles de l'une et l'autre forme et sont restés
dans ces coquilles, ou en ont indifféremment changé, aussi longtemps
qu'ont duré les expériences, c'est-à-dire pendant plusieurs jours. L'au-
teur conclut de ces expériences : 1° que les Pagures ne paraissent pas
reconnaître le sens d'enroulement de la coquille ; 2" qu'ils n'éprouvent
pas un trop grand malaise ^dans la coquille sénestre, bien que leur
abdomen s'y trouve dans une position absolument inverse de celle qui
leur est habituelle. Il pense dès lors que les larves libres des Pagures,
au moment où elles cherchent un abri, peuvent faire leur habitat
normal d'une coquille sénestre et il admet comme possible, chez ces
larves devenues adultes, le remplacement des fausses pattes abdomi-
nales droites par des fausses pattes abdominales situées à gauche. Il se
propose de tenter cette expérience dans le courantde la saison prochaine. »
2*
18 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
Espèces du genre Hélix peu communes en France ;
par Albert Granger (Le Naturaliste, IS" année, l^r juin 1891,
p. 129-130).
Dans cet article, M. A. Granger donne quelques renseignements sur
les espèces suivantes : Hélix glacialis Thom., H. Magnetti (Contr.),
H. orgonensis (Phil.), H. personata (Lam.), H- quimperiana (Fer.),
H. Rongiana (Fer.), H. villosa Studer, H. zonata (Dup.).
Au sujet d'Hélix quimperiana qui intéresse notre région, l'auteur
s'exprime ainsi :
« Hélix quimperiana (Fer.). — Bien avant l'époque où l'on a connu
sa véritable patrie, cette Hélice avait été découverte en Bretagne où elle
a dû être importée. On la trouve dans le Morbihan : Tour d'Elven près
Malestroit ; dans le Finistère, aux environs de Quimper, de Brest à
Landevennec, à Louvéac, à Plougastel, à Saint-Marc.
» Mais elle est beaucoup plus abondante dans la région pyrénéenne,
sur toute la frontière d'Espagne: on la trouve à 01hette,Sare, le Mont
d'Arrain, Saint-Jean-de-Luz, à Hendaye dans les murs de clôture des
jardins près du vieux fort. Elle se plaît dans les endroits frais et
ombragés, sous les pierres, au pied des murs, dans les interstices des
rochers et dans les fentes des vieilles murailles. »
Note sur l'expérience d'ostréiculture qui se poursuit
dans le vivier du laboratoire de Roscoff ; par
H. de Lacaze-Duthiers (Comptes rendus des séances de
V Académie des sciences 1891, p. 286-289).
Après avoir rappelé ses deux précédentes communications sur les
expériences d'ostréiculture qu'il a entreprises au Laboratoire maritime
de Roscoff', M. de Lacaze-Duthiers abordea ujourd'hui la question de la
reproduction des huîtres élevées dans un vivier.
Tandis que dans plusieurs localités, les huîtres élevées dans des
espaces clos, non soumis aux courants de la mer sont restées infécondes,
M. de Lacaze-Duthiers a obtenu cette année (la troisième après la nais-
sance des huîtres mises en expérimentation) des produits pendant les
mois sans R. c'est-à-dire, mai, juin, juillet et août, qui représentent, on
le sait, la période de reproduction.
A trois reprises différentes, enmaietjuin, des huîtres ont été trouvées
en lait, c'est-à-dire, renfermant, dans les replis de leur corps, d'innom-
1. Voir au Bulletin 1891, p. 14.
NOTE DE M? J-FOUGAUD ■
Bnll . Soc. Se. Nat . Ouest Exir. ei Jln T. II. PI .1.
A Clnnmd ,icl
IMf ALSAC ■ iSTKAUBfyURi}
Mus c a ri Mo tel a yi Foucaud
EXTRAITS ET ANALYSES, — BOTANIQUE 19
brables œufs blancs microscopiques, donnant à l'eau l'apparence lactée ;
puis en juillet et en août, des mères ont été observées en état de gesta-
tion renfermant des jeunes très vivaces, dont le corps était déjà protégé
et renfermé dans les valves de leur petite coquille. Dans ce dernier état,
les embryons se laissent tomber au fond de la coquille de la mère et y
forment un dépôt couleur de cendre, gris bleuâtre.
Pendant toute la période de reproduction les huîtres ont beaucoup
perdu de leur valeur comestible. Elles ne sont alors guère appréciées
des consommateurs.
Il y a pour cela plusieurs raisons: d'abord une huître remplie d'oeufs,
laissant suinter un liquide lactescent, n'est pas très engageante ; puis
lorsque ses embryons plus développés, prêts à abandonner les chambres
incubatrices de leurs mères, ayant déjà leurs coquilles, craquent sous la
dent comme des grains de sable, le consommateur ne trouve là rien
d'agréable. Enfin, lorsque les huîtres ont pondu et que leurs tissus sont
émaciés, elles n'ont plus cette apparence d'hiiUres bien grasses qui les
rend appétissantes. Ces conditions défavorables se présentent pendant
les mois sans R, c'est-à-dire pendant la période de la reproduction.
Si l'on ajoute à cela qu'une huître en frai pond plusieurs millions
d'embryons, on s'étonne qu'un règlement aujourd'hui en vigueurautorise
la vente des huîtres en toutes saisons.
Au moment du départ de M. Lacaze-Duthiers, Ch. Marty, le patron de
l'embarcation du Laboratoire de Roscoff, a trouvé, dans les produits
des dragages, des Neomenia, animaux curieux trouvés déjà à Banyuls,
dans la Méditerranée.
L. B.
II — BOTANIQUE
Note sur une nouvelle espèce du genre Muscari ; par
M. J. FoucAUD. (Bull. Soc. botanique de France t. xxxviii,
p. 230, pi. I, II, III, et Bull, de l'Acad. de La Rochelle).
Extraits pi. I.
(( En étudiant, il y a cinq ans, les riches collections botaniques de
M. Motelay, de Bordeaux, je remarquai un j)/usca?-t qui me parut distinct
du M. neglectum Guss. auquel il avait été rapporté.
» Quelquesjoursavantma visite, M. Motelay avait recueilli denouveaux
échantillons de ce Muscari à Saint-Jean de Blaignac près la Réole, et il
voulut bien m'en donner des bulbes afin que je pusse le cultiver et
l'étudier comparativement avec les Muscari Lelienrei Bor., botryoides
D. C, neglectum Guss., compactum Jord., racemosum D. C, de mes
cultures.
20 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
» L'année suivante, c'est-à-dire en 1886, ces bulbes ne donnèrent qu'une
petite grappe de fleurs ; mais dans la suite, ils en offrirent un assez
grand nombre, ce qui me permit de bien étudier cette plante et d'ac-
quérir la certitude qu'elle constitue une espèce inédite.
» Je suis heureux de dédier ce Muscari à mon ami M. Motelay qui»
comme on le sait, a tant contribué à faire connaître la flore girondine,
et qui a si généreusement mis à ma disposition les nombreux et précieux
matériaux que ses multiples herborisations ainsi que ses échanges lui
ont permis de réunir.
» Voici la description de ce Muscari:
» Muscari 3Iotelayi (Extr. et An. PI. l)\ Bulbe ovoïde, très prolifère.
Feuilles linéaires, larges de 4-8 millimètres, en gouttière, vert glauque,
striées, lâchement dressées, égalant ou dépassant la hampe. Hampe
ponctuée de brun à la base. Jeune grappe conique et ensuite oblongue ;
boutons violets au sommet. Fleurs à odeur agréable et fugace, globu-
leuses ou subglobuleuses, serrées, penchées. Périanthe bleu violet, à
dents blanches et recourbées ; pédicelle bleu violet clair, horizontaux
après l'anthèse. Capsule plus large que longue, à faces suborbiculaires,
légèrement émarginées au sommet, et dont la plus grande largeur se
trouve vers le milieu.
» Ce Muscari fleurit en mars et croîtdans les bois, les prés, les vignes,
les champs du calcaire, où il forme de larges touffes comprenant jusqu'à
dix-huit hampes. Il a été observé dans les localités suivantes : Saint-
Jean de Blaignac, Arbanats, Lestiac, Paillet, Langoiran (Motelay), Saint-
Maixent, près Saint-Macaire, et Podensac (Motelay et Clavaud, in litt.J.
)) Le Muscari Motelayi se place entre les Muscari Lelievrei (PI. II) et
neglectum (PI. IIP).
» Il se rapproche du premier par l'odeur de sa fleur, la forme de ses
bulbes et de ses bulbilles, par l'époque de sa végétation et de sa florai-
son, par ses feuilles courtes et demi-dressées, mais plus étroites et non
glauques.
» Il en diffère par sa touffe plus lâche et d'un aspect différent, par sa
1. Ce Muscari a été figuré par Clavaud qui le considérait comme l'une des
meilleures espèces distinguées en France depuis plus de vingt ans. Clavaud, qui,
hélas! n'est plus là pour recevoir mes remerciements, était un botaniste d'un
grand mérite et d'une grande érudition. La Flore de la Gironde, malheureuse-
ment inachevée, est un travail remarquable et très apprécié. Il s'est beaucoup
occupé de l'étude de plusieurs genres difficiles et quelques jours avant sa mort,
si regrettable et si inattendue, ïl mettait la dernière main à une Monographie
illustrée des Callitrichées de France, qui sera publiée dans les Actes de la
Société Linnéenne de Bordeaux.
2. Les planches de ces deux dernières espèces accompagnent la note originale
de M, Foucaud.
EXTRAITS ET ANALYSES. — BOTANIQUE 21
grappe conique à l'état jeune et à fleurs plus serrées, à pédicelles moins
longs et bleu violet, par son périanthe bleu violet, par sa capsule à faces
légèrement émarginées au sommet et dont le plus grand diamètre se
trouve vers le milieu et enfin par sa graine plus fortement ridée.
» Il se rapproche du Muscari neglectuniGm?'. Bor., par l'aspect de sa
touffe, par la forme et la teinte de sa jeune grappe.
)) Il en diffère par ses feuilles bien plus courtes et non traînantes et ne
paraissant qu'en janvier, par ses fleurs une fois plus courtes et d'un
aspect différent, par sa grappe moins robuste, par la forme de sa capsule
et surtout par sa graine: celle-ci est ovale et fortement ridée-striée,
tandis que celle de M. neglectum est sphérique et finement ridée-striée.
» Le Muscari dont M. Motelay m'a donné des bulbes en 1885, provenant
de Saint-Jean de Blaignac, l'une des localités où Laterrade fSuppl. FI.
bord. p. 653) cite le Muscari botryoides, j'étais porté à penser que la
plante des autres localités appartenait aussi à l'espèce Muscari Motelayi.
M. Motelay a bien voulu explorer ces localités et les recherches qu'il a
faites ont confirmé mes prévisions. ; le Muscari botryoides est donc à
rayer de la flore girondine.
Explication de la Planche I
1. Muscari Motelayi grandeur naturelle.
2, 2'. Partie supérieure de la feuille vue de face et par le dos.
3. Feuille vue de côté.
4. Coupe transversale d'une feuille.
5. Fleur de grandeur naturelle.
6. Fleur grossie.
7. Fleur très grossie.
8. Etamine grossie.
9. Grains de pollen grossis.
10. Pistil grossi.
il. Partie de fleur très grossie.
12, 12'. Capsule mûre vue par côté.
13. Capsule mûre vue par le sommet.
14. Capsule mûre vue par la base.
15. Capsule à valves ouvertes.
16. Graines mûres.
17. Capsule mûre avec son pédicelle.
17. Capsule mûre fixée à la hampe.
19, 19'. Dimensions des pédicelles avec capsules.
20. Muscari 3Iotelayi réduit aux deux tiers.
J. FOUCAUD
22 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L'OUEST
Excursions botaniques aux environs de Carentan
(Manche), par M. L. Corbière ; {Bull. Soc. Linnéenne de
Normandie, 1871, 4^ série — 5^ vol. p. 85).
L'auteur signale, dans ce compte-rendu, un certain nombre de loca-
lités de plantes intéressantes, à ajouter à la Flore de Normandie, relevées
par lui au cours de plusieurs excursions qu'il a entreprises en Août et
Septembre 1890 aux environs de Carentan et spécialement « dans les
» prairies vaseuses ou « polders » qui s'étendent entre l'embouchure de
)) la Vire et celle de la Taute réunie à l'Ouve. »
Il est curieux, comme le fait remarquer M. Corbière, que cette région
maritime et vaseuse ne lui ait fourni ni Statice, ni Armeria.
Citons, parmi les contributions les plus notables, les plantes sui-
vantes qui ne figurent pas dans la 5" édition de la Flore de Brébisson :
Petroselinum segetum Koch. — Saint-Côme-du-Mont.
Inula Helenium L. — Bien spontané, bord de la route de Sainte-Marie-
du-Mont.
Sedum dasyphyllum L. — Naturalisé par M. Lafosse, à Saint-Côme-du-
Mont.
Medicago lappacea Lam., var. trkycla Gren. et Godr. FI. Fr. I
p. 390. — Pointe de Brévands (indigénat fort douteux).
Erythrsea tenuiflora Link. — Pointe de Brévands (espèce rare dans la
Manche).
» pulchella Fr. forma subelongata altior ramosior Wittrock.
ErythaBaBexsiccat0Bn°'31» et 31''— (qu'il faut se gar-
der de confondre avec la précédente) — G. dans les
polders.
Salicornia fruticosa L. — Au fond de la baie des Veys, vers la pointe de
Brévands (n'existe pas sur toute la côte ouest du
département de la Manche où on avait pris pour elle
le S. radicans).
Carex extensa Good. — AC.
Polypogon littoralis Sm. — Polders de Brévands.
Glyceria Borreri Bab. — sur plusieurs points des Polders (Brévands et les
Veys), en compagnie souvent de G. maritima Wahlb.
et de G. distans Wahlb.
Agropyrum pungens Rœm. et Sch. — C.
)) » var. megastachyum G. et G. — Çà et là.
Spartina stricta Roth. — CC. Brévands et les Veys et de l'autre côté de
la Vire à Isigny (Calvados).
Chara îœtida var. subhispida A. Br. — Saint-Hilaire, Brévands.
EXTRAITS ET ANALYSES. — BOTANIQUE 23
M. Corbière appelle l'attention sur une variété très notable du Cirsium
lanceolatum Scop., qu'il nomme var. sphœroidale. Trouvée par lui au
bord de la rivière d'Ouve près le Pont d'Ouve, elle se distingue du
type, d'après l'auteur: « à première vue par la grosseur et surtout la
)) forme de ses involucres qui, au lieu d'être ovoïdes, comme dans le
» type, ont la forme d'une sphère légèrement aplatie de haut en bas, le
» diamètre transversal étant sensiblement plus grand que le diamètre
)) vertical; de plus les involucres sont fortement aranéeux ainsi que la
)) face inférieure des feuilles. (A ne considérer que ce dernier caractère,
» notre plante, dit M. Corbière, se rapporterait à la var. hypoleucum
)) (DG.) Gren. et Godr. FI. Fr. II p. 209). »
Le Géranium pratense L. que toutes les éditions de la Flore de Bré-
bisson signalent autour de Carentan (d'après M. Gerville), n'y a jamais
été rencontré par M. Lafosse ni par d'autres botanistes ; « fréquemment
» cultivée dans les jardins, il paraît très douteux que cette plante ait
» jamais été spontanée dans la région. »
Mais c'est à la bryologie que se rapporte le grand succès des courses
dont M. Corbière nous donne le compte-rendu : le Bryum uliginosum,
(Brid."», Br. eur. ; mousse nouvelle pour la France! a été trouvée par lui
dans un pâturage très-humide, sur le territoire de Brévands, accompa-
gnée de deux autres raretés bryologiques assez communes dans les
(( polders » : \es Bnjum intermedium Br. eur., et Warneum Bland.
E. G.
Sur l'Ophrys pseiido-speciiliim DG. par M. Copineau.
(BulL Soc. Bot. de Fr. 1891, t. xxxviii p. 259).
La thèse soutenue par l'auteur tend à prouver que VO. pseudo-specu-
liim DC. que les Aoristes modernes rapprochent de l'O. aranifera Huds.,
doit être i)lutôt « une forme de l'O. lutea ou de l'O. Scolopax, peut être
» même un hybride que l'on n'a pas retrouvé depuis. »
Voici les raisons données par M. Copineau à l'appui de cette thèse:
Dans sa lettre d'introduction au 6"" volume de la Flore Française,
p. 9, De CandoUe dit qu'il a a suivi dans ce volume supplémentaire, la
» même marche que dans la Flore elle-même ; qu'il a intercalé chaque
» espèce à la place qu'elle doit occuper, en la désignant par le numéro
» de l'espèce qu'elle doit suivre, et en joignant à ce numéro une lettre
)) pour la faire distinguer. »
Or VOphrys pseudo-speculum porte le n" 2030'' c'est-à-dire qu'il suit
immédiatement l'O. lutea (n" 2030») tandis que l'O. aranifera, qui porte
dans la série le n° 2031% est séparé de l'O. pseudo-speculum par l'O.
myodes (n" 2031).
« Ce classement par affinités est la préoccupation constante des auteurs
k
24 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L'OUEST
» de cette Flore, dit M. Gopineau, et nous en trouvons la trace presque
» à chaque page. Dans la description qui nous occupe, elle se révèle
» plus formellement ; en effet, le début est le suivant:
)) Le port et le feuillage de cette plante la font ressembler à VOphrys
)) jaune. »
La description de De Candolle est, de plus, accompagnée de l'observa-
tion suivante :
« Je l'ai trouvée dans les prairies sèches des collines de Fontfroide,
» près Montpellier, le 1" mai 1807, et n'ai jamais pu la retrouver
» depuis, circonstance qui m'inspire quelques doutes sur la légitimité
» de cette espèce.
» Ce doute a dû persister dans son esprit.
» En effet, le Botanicon gallicum de Duby, qui fut édité treize ans
)) plus tard sous l'inspiration directe de De Candolle, maintient le même
)) nombre d'espèces, les mêmes noms, et le même classement, sauf les
)) 0. monorchis et alpina qui sont rejetés à la fin ; et la description
» de ro. pseudo-speculum, qui vient après celle de l'O. lutea, est suivie
)) de la note : « An priore distincta species ? » (Botanicon p. 447).
» Est-il admissible que tous ces passages soient applicables à la plante
» que les Aoristes modernes désignent sous le nom de 0. pseudo-specu-
» lumet rapprochent plus ou moins étroitement de l'O. aram/"era, plante
» relativement répandue, que De Candolle a dû nécessairement rencon-
)) trer lui-même maintes fois et recevoir de ses nombreux correspon-
)) dants? Pour moi, l'identification de ces deux plantes est en contradic-
» tion avec tous les documents et toutes les interprétations qu'on en
» peut déduire. »
A l'appui des conclusions du travail de M. Copineau, M. Malinvaud,
secrétaire général de la Société Botanique de France a lu dans la même
séance une lettre de M. Emile Burnat faisant connaître les résultats de
l'examen auquel s'est livré ce botaniste dans l'herbier de De Candolle.
Il résulte des échantillons et des notes compulsés qu'ainsi que l'avait
soupçonné M. Copineau, l'O. pseudo-speculum DC. n'est point la plante
variété ou espèce, voisine de l'O. aranifera, généralement connue sous
ce nom depuis plus d'un demi-siècle % il correspond, sans doute, dit
M. Malinvaud, à un hybride dont l'O. lutea serait l'un des parents.
E. G.
i. J'ai recueilli cette forme de l'O. aranifera (0. pseudo-speculum auct.y à
Saint-Christophe le 15 juin 1890 au cours de la session extraordinaire de la Société
Botanique de France à la Rochelle. (E. G.)
EXTRAITS ET ANALYSES. — GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE 25
ni. — GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE
Granit noduleux; par M. Stanislas Meunier. (Le Natu-
raliste, l«r septembre 1891, p. 208-209).
« En Vendée, le granit recouvre une grande surface ; la vallée de la Sèvre
y trace un sillon sud-est nord-ouest qui marque la direction des reliefs les
plus accusés consistant en collines et en plateaux. Les collines se profilent
à l'horizon par des lignes soutenues sur lesquelles les sommets qui ne
dépassent pas 300 mètres d'altitude déterminent cependant des saillies
sensibles. Les roches éruptives ou stratifiées partagent la direction mar-
quée : par les sommets granitiques, par les porphyres, par les dépôts
houillers et graphiques de Ghantonnay à Vouvant et à Faymoreau.
» En plusieurs points, les granits, les gneiss et les micaschistes sont
traversés par des porphyres quartzifères et des amphibolites qui peuvent
compléter la série de roches que l'on rencontre avec les mômes caractères
dans le centre de la France.
» Une autre particularité très curieuse des mêmes granits est de
renfermer des noyaux dont je dois un beau spécimen à l'extrême obli-
geance de M. le D' Mignen. Il a été recueilli en plein granit à la car-
rière de Riaillié, commune de Saint-Hilaire-de-Loulay, à 300 mètres au
nord de Montaigu (Vendée). La trouvaille de semblables noyaux est des
plus rares ; d'après le D" Mignen, elle n'a pas été faite plus de cinq ou
six fois depuis vingt ans ; mon aimable correspondant en conserve un
échantillon d'un quart plus petit que celui qu'il a bien voulu m'olïrir.
« Ce dernier présente, comme le montre la figure jointe à cet article, la
forme d'un ellipsoïde aplati, sensiblement régulier, dont les trois axes
mesurent respectivement douze, huit et sept centimètres. Ce très bel
échantillon est à l'extérieur fort brillant à cause de l'abondance des
lames de mica noir qui l'enveloppent complètement ; mais le mica n'est
en proportion exceptionnelle que tout à fait à la périphérie. Un trait de
scie au travers du modèle montre qu'à l'intérieur de celui-ci les paillettes
sont en quantité tout à fait normale et n'observent aucune orientation
spéciale. Il s'agit donc, non pas, comme on pourrait le croire, d'une
masse sphéroïdale constituée par des feuillets concentriques comparables
aux tuniques d'un organe, mais d'un noyau de granit à structure ordi-
naire enveloppé d'une sorte de gaine micacée qui le sépare de la roche
granitique dans laquelle il est empâté. L'examen microscopique d'une
lame mince montre comment les faisceaux de lames de mica envelop-
pent les éléments de la région superficielle : on y voit aussi que ce mica,
très brun comme la biotite, passe çà et là d'une façon insensible au
mica blanc ; il est très actif sur la lumière polarisée et se colore très
vivement. Les paillettes micacées sont habituellement tordues et brisées
par les autres minéraux qui, attestant leur ancienneté relative, sont
venus se monter sur elles.
EXTRAITS ET ANALYSES. — GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE 27
» Le quartz est remarquable par le très grand nombre de ses inclu-
sions, les unes entièrement solides, les autres contenant un noyau
liquide ou gazeux. Dans la première catégorie sont de véritables cristaux,
tantôt circulaires à la façon du rutile, tantôt ayant la forme du quartz
lui-même. Il faut rapprocher de ce dernier des inclusions de la forme
d'une section suivant l'axe du prisme bipyramidé, mais dont la subs-
tance consiste en granulations opaques.
« Le feldspath comprend de l'orthose, du microcline et du plagioclase
en lamelles hémitropes. Dans le microcline, parfois à structure quadrillée
très nette, on retrouve, outre des paillettes micacées et une matière
nébuleuse blanchâtre, de longues aiguilles cristallines analogues à celles
déjà mentionnées dans le quartz.
» Sans oser risquer une hypothèse quant à l'origine des noyaux grani-
tiques, j'ajouterai que j'ai cherché en vain dans celui-ci le calcite dont
M. de Kroustchoff a indiqué l'existence dans ses modèles analogues
signalés aux environs de Vermont, aux Etats-Unis, par Hithchocket que
nulle part les acides n'y ont provoqué d'effervescence sensible ».
Stanislas Meunier.
Sur le Silurien-ïiiférieur dans les Coëvrons; par
M. D. P. Œhlert. {Bul. soc. gcol. de France, séance du
2 février 1891; 3^^ série, t. xix, p. 355-361).
M. Œhlert rappelle que dans sa note intitulée : Sur la constitution
du Silu)ien dans la partie orientale de la Mayenne, \ il signale le
développement remarquable du Silurien inférieur dans la chaîne des
Coëvrons et de la Charnie, l'intercalation dans cet étage de brèches por-
phyritiques et de tufs , c'est là, dit-il, que l'on peut espérer trouver la
faune primordiale.
M. Lebesconte n'a pas accepté l'ordre de succession des couches indi-
qué par M. Œhlert et a publié la note ayant pour titre : Existe-t-il une
série d'assises nouvelles entre les schistes rouges et le grès-armoricain?*
Il pense, comme M. Œhlert, que les roches de la région, exactement
décrites par ce dernier, peuvent renfermer la faune primordiale, mais il
conteste la comparaison de ces couches avec celles de la Normandie.
M. Lebesconte déclare que les schistes rouges ne se rencontrent pas
aux environs de Sillé, ce qui doit faire admettre qu'il considère les pou-
dingues pourprés de la butte d'Oigny comme équivalents à ceux inter-
calés dans les schistes de Rennes. — Cependant, répond M. Œhlert, les
1. Voyez Bull. Soc. se. nat. Ouest Fr. 1891, p. 64.
2. Voyez Bull. Soc. se. nat. Oibest Fr. 1891, p. 65.
28 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'oUEST
roches schisteuses et les poudingues que l'on observe au sud de Sillé et
et qui se poursuivent jusqu'à Rouessé-Vassé et Voutré pour se retrouver
à l'ouest des Coëvrons, à la butte de la Grippe et reparaître au nord sur
le flanc de la colline du Mont-du-Feu pour se rendre ensuite au Mont-
Rotu et de là vers Mont-Saint-Jean, offrent beaucoup d'analogie avec les
dépôts classiques de Clécy et de la Laize en Normandie et de Montfort
(Ille-et-Vilaine) qui sont supérieurs aux schistes de Rennes, ils n'ont,
par contre, aucun des caractères des poudingues intercalés dans les
schistes de Rennes.
Les poudingues pourprés appartiennent au synclinal de la forêt de
Sillé, tandis les schistes de Rennes en sont indépendants ; ils consti-
tuent la plaine située entre Saintes-Gemmes-le-Robert et Evron, limitée
au nord par les buttes granitiques de Montaigu et de Rocbard.
Le massif granitique a fait irruption entre les dépôts des schistes de
Rennes et ceux des poudingues pourprés puisque les premiers ont été mé-
tamorphisés tandis queles seconds s'appuient sur les arènes granitiques.
MM. Michel Lévy et (Ehlert ont de nouveau constaté l'assimilation
complète des conglomérats d'Oigny surmontés d'assises puissantes de
calcaire siliceux et magnésiens gris et roses, avec les couches de Clécy
et de la Laize. Les dépôts calcaires de Sillé, Rouessé-Vassé, Voutré,
Assé, Saint-Georges-sur-Erve, Saint-Pierre-sur-Orthe, la Bouexière, de
même que ceux de Montsurs et Viviers-Torcé, appartiennent à un niveau
supérieur aux poudingues de Montfort et ne sauraient être intercalés
dans les schistes de Rennes.
C'est à tort que M. Lebesconte indique, dans sa coupe de Saint-Pierre-
sur-Orthe à Sillé , le Grès-Armoricain reposant directement sur les
schistes de Rennes, ces grès grossiers (exploités pour pavés) situés à la
crête de la forêt et à l'est de Sillé à la butte du Coq, sont inférieurs ; le
Grès-Armoricain ne se voit que dans la partie orientale de la forêt, dans
les bois de l'Hopitau et de Pezé, là il affleure en formant une crête pa-
rallèle à celle des grès inférieurs dont elle est séparée par des psam-
mites, des brèches, des tufs porphyriques etc., il a ses caractères minéra-
logiques habituels et est immédiatement surmonté par des schistes
contenant les fossiles de la faune seconde. Par suite de l'erreur qu'il a
commise, M. Lebesconte place les grès tendres à lingules au-dessus des
Grès-Armoricains ; leur vraie place est au-dessous.
M. (Ehlert ne peut admettre, comme le pense M. Lebesconte, que dans
le bassin de Vitré-Laval le Grès-Armoricain repose toujours directement
sur les schistes de Rennes ; en effet ce grès est bien en contact avec les
schistes inférieurs jusqu'à Montsurs, mais au-delà, il s'en écarte brus-
quement et l'on voit s'intercaler entre ces deux dépôts de puissantes
couches ayant plus de huit kilomètres de large entre Evron et Saint-
Léger ; elles sont composées à la base de conglomérats pourprés, puis
des calcaires d'Evron et des grès de Livet et de Sainte-Suzauue sur-
montés par des brèches et des psammites.
k
EXTRAITS ET ANALYSES. — GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE 29
Pour assimiler les dépôts marins et les brèches des Coëvrons aux
schistes de Rennes, M. Lebesconte admet que ces couches renferment
les roches éruptives signalées par M. Barrois dans les mêmes terrains
du Trégorrois ; M. (Ehlert ne partage pas cette manière de voir, il pense
que dans les Coëvrons il n'exite pas de roches éruptives intercalées et
que les couches pétrositiceuses qu'on y observe doivent être comparées
aux assises de même nature signalées par M. Bigot à l'est de la forêt
de Monnaye entre les conglomérats pourprés et les Grès-Armoricains.
M. CEhlert ne peut donc pas admettre avec M. Lebesconte que :
« r Les schistes rouges (= schistes-lie-de-vin et conglomérats pour-
» prés) n'existent pas aux environs de Sillé;
» 2° Les poudingues et les calcaires soient les équivalents des dépôts
» analogues intercalés au milieu des schistes de Rennes ;
» 3" Dans la région des Coëvrons ces dépôts occupent une place
» variable dans l'assise des schistes inférieurs (Précambrien) et que le
» poudingue soit parfois supérieur au calcaire;
» 4° Cette dernière assise se retrouve jusqu'au milieu des grès infé-
» rieurs ;
» 5" Les psammites à lingules soient supérieures aux Grès-Armori-
» cains ;
» 6° Enfin , ce même Grès-Armoricain repose directement sur le
» schiste de Rennes ».
En terminant sa note, M. CEhlert explique les motifs qui ont condui-
M. Lebesconte à ses conclusions, il discute les différences d'opinions qui
existent entre lui et son contradicteur à propos de la classification des
terrains inférieurs aux Grès-Armoricains; pour lui, comme pour la plu-
part des géologues, les conglomérats pourprés constituent la base du
Silurien Inférieur ou Cambrien et la faune primordiale doit-être cherchée
entre cette assise et le Grès-Armoricain.
L. D.
Sur la chronologie des roches éruptives à Jersey.
Note de M. A. de Lapparent. (Comptes-rendus des séances
de l'Acadéinie des sciences t. CXIII, p. 603. nov. 1891).
« Un intérêt particulier s'attache à l'étude détaillée du massif éruptif
de Jersey, d'abord à cause de la variété des types, ensuite parce que la
grande majorité des éruptions s'est produite dans l'espace de temps,
relativement assez court, qui a séparé le dépôt des derniers phyllades du
Cotentin de la formation du poudingue pourpré, base du silurien \
1. Voir une Note insérée aux Comptes rendus, CXI, p. S44.
30 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L'OUEST
» A la suite d'explorations sur le terrain, poursuivies avec le concours
du R. P. Ch. Noury, et d'études microscopiques, pour lesquelles
MM. Michel Lévy et Lacroix ont bien voulu nous prêter leur précieux
concours, nous croyons pouvoir formuler les conclusions suivantes :
» La plus ancienne des roches éruptives est une èpidiorite très
polymorphe, variant depuis une sorte de diabase un peu ophitique
(Elizabeth Castle) jusqu'à la diorlte quartzifère de Saint-Clément. On la
retrouve à Rosnez et à Belle-Hougue, où elle paraît bien percer les
schistes cambriens.
» Cette roche est traversée par des filons et des massifs du beau
granité à grands cristaux, dont le type est à La Moye, et que caractéri-
sent, d'une part les larges lamelles microperlitiques du feldspath, de
l'autre la présence assez constante de l'amphibole. On y voit fréquem-
ment des enclaves anguleuses, soit de quartzophyllade cambrien, soit
d'épidiorite.
» A son tour le granité est parcouru par de nombreux filons d'une
granulite ou pegmatite rosée, sans mica blanc ni tourmaline, qui forme
au mont Mado un véritable massif et constitue aussi le noyau du rocher
de Montorgueil.
» Au sud de Saint-Hélier, la granulite passe insensiblement à une
roche d'aspect franchement granitoïde, mais que le microscope résout
en une très belle micropegmatite (Elizabeth Castle, Fort Régent) et qu'on
voit se transformer latéralement, près de Saint-Clément, en un porphyre
sphéroUthique, traversant la diorite quartzifère en filons dont les salban-
des sont pétrosiliceuses. Au nord du même point, à Rouge Road, le
granité subit également une modification latérale, qui l'amène à l'état de
syénite.
» Entre ces émissions granitoïdes et le massif des épanchements pétro-
siliceux règne, de People's Park à Gorey, une auréole continue de
porphyrites andésitiques, tantôt semblables au porphyre vert antique,
tantôt vacuolaires et devenues de vraies spilUes à quartz et calcite, enfin
le plus souvent acccompagnées de tufs porphyritiques (Stephen's Mill,
Belle-Hougue). Les spilites, qu'on voit enchevêtrées avec les quartzo-
phyllades cambriens, se retrouvent, en fragments anguleux, dans la
brèche tufacée qui, au Havre Giffard, supporte les nappes pétrosiliceuses.
En outre, à Saint-Hélier, elles sont percées par un orthophyre, qui
traverse également la micropegmatite de Fort-Regent et dont la texture,
à la fois microlithique et microgranulitique, se reproduit dans le porphyre
truite de la falaise voisine d'Anne-Port. Ce dernier étant nettement
bréchiforme, nous le regardons comme une manière d'être plus franche-
ment éruptive de la brèche du Havre Giffard. Par sa texture et par la
présence de quelques cristaux de quartz, il prépare les émissions acides,
en même temps qu'il se relie aussi à Vorthophyre dit porphyre bleu ou
porphyre''argileu^, qui forme, dans le sud de l'île, une bande à l'inté-
rieur des spilites.
EXTRAITS ET ANALYSES. — GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE 31
)) Les épanchements acides commencent au-dessus de la brèche
d'AnnePort, par la belle coulée prismatique, à texture très fluidale',de
la pointe de la Crête. Puis viennent les j^orphyres pétrosiliceux, brun-
chocolat, d'Archirondel, enfin les pyr orné rides à sphéroïdes gigantesques
de la Tête des Hougues et de Bouley-Bay. A ces dernières sont associées
des roches finement rubanées, où de minces filets quartzeux, étroitement
pressés se dessinent en blanc sur une pâte violette. Ce sont de véritables
argilolites surchargés de silice.
)) Les porphyres pétrosiliceux de Jersey appartiennent à un type assez
cristallin. La matière amorphe y est subordonnée et presque partout le
microscope décèle sans peine un grain de microgranulite, de micropeg-
matite ou de porphyre sphérolithique. Les cristaux anciens de quartz
sont, du reste, remarquablement brisés et corrodés par résorption.
Ajoutons que les porphyres acides ne se présentent pas seulement en
nappes (d'ailleurs redressées jusqu'à la verticale), mais qu'on les
retrouve en filons dans la pegmatite de Montorgueil, dans la porphyrite
andésitique et dans l'orthophyre.
» A la tête des Hougues, les pyromérides plongent sous le conglomérat
silurien, dont les premières assises sont des schistes pourprés avec lits
de menus graviers, auxquelles succède le poudingue proprement dit,
mélange confus de blocs où se reconnaissent le granité, la pegmatite, la
micropegmatite, le porphyre quartzifère, etc.
)) Près d'Anne-Port, de nombreuses veines d'une roche compacte, d'un
vert foncé, intermédiaire entre la diabase ophitique et la porphyrite,
traversent l'orthophyre bréchiforme à la manière de filons-couches, en
partageant toutes les dislocations de la roche encaissante. C'est sans
doute un des derniers efforts de l'émission porphyritique du début. Mais
de nouvelles éruptions basiques se sont produites après la dislocation
de la roche encaissante. C'est sans doute un des derniers efforts de
l'émission porphyritique du début. Mais de nouvelles éruptions basiques
se sont produites après la dislocation des porphyres et le dépôt du
poudingue ; car ce dernier est traversé (Sainte-Catherine, la Coupe) par
des filons verticaux d'une porphyrite amphiboUque. De plus, à Piémont,
une belle porphyrite micacée, dont le centre est géodique et globulaire,
recoupe verticalement le granité et la granulite rose, sans participer
aucunement aux rejets qui affectent les veines que cette dernière roche
forme dans le granité encaissant.
» A la même série d'émissions tardives appartient, sans doute, le grand
filon de diabase granitoïde, identique avec les roches diabasiques du
Cotentin, qui se poursuit depuis Noirmont jusqu'à l'Ermitage d'Elizabeth
Castle ^ En ce dernier point, la diabase, qui perce la micropegmatite et
1. C'est la rhyolite ancienne foldrhyolite) des géologues anglais.
2. NouRY, Géologie de Jersey.
32 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'oUEST
l'épidiorite, celle-ci criblée d'épidote, est recoupée et encadrée par une
porphyrite andésitique, noire et compacte, avec filets de calcite.
» Au nombre des faits intéressants que révèle l'étude détaillée des
contacts, nous mentionnerons la transformation endomorphique du
granité de l'Étacq, lorsqu'il envoie des filons minces dans le quartzo-
phyllade voisin, recristallisé à son approche. Seuls, le quartz et l'orthose
pénètrent dans ces filons, et le microscope y met en évidence une belle
structure de micropegmatite. De même, on voit quelquefois un filon
mince de granulite saccharoïde former une auréole de micropegmatite
autour des cristaux du granité qu'il recoupe. Enfin, les phénomènes de
dislocation des cristaux abondent au contact de la pegmatite de Montor-
gueil avec les porphyres qui la pénètrent. »
A. de Lapparent.
Staiirophytoii bagiiolensis; nouveau fossile des grès
armoricains de Bagnoles (Orne); par M. St. Meunier. {Le
Naturaliste), 1^' juin 1891, p. 134).
« Au cours d'une excursion récente dans la vaste carrière où le grès
armoricain est exploité à Bagnoles (Orne) et d'où proviennent tant de
beaux spécimens de bilobites, mon attention fut appelée par un petit
échantillon portant en relief un objet très singulier et qui ne paraît pas
avoir été décrit.
Fig. 1. — Staurophyton bagnolensis Stan. Meunier. Nouveau fossile des grès
armoricains. — Echantillon du Muséum de Paris. Grandeur naturelle
» Comme le montre la figure ci-jointe, c'est un corps cruciforme qui
rappelle à première vue certaines astéries communes sur nos côtes,
mais qui n'auraient que quatre bras au lieu de cinq. Ces bras étranglés
KXrUAll'S Kl' ANAI.YSKS. — SIMKIS DIVKIÎS o.i
à leur origine, sont ovales lancéolés et se terminent en pointe émoussée.
Le plus grand diamètre de ce fossile est de 39°"°. Les bras ont 8°"" de
largeur moyenne; celui qui est le plus complet a lO""" de longueur.
» La nature grossière de la roche ne s'est pas prêtée à une conservation
parfaite des détails, cependant il semble que les bras aient porté un
bourrelet médian (jui donnerait à une coupe transversale une forme
trilobée. Ce caractère bien visible sur l'un des bras est plus elïacé sur
les autres.
)) Le corps qui m'occupe fait un relief de 3 à 4""° au moins à la sur
face du grès, mais il est situé au centre d'une espèce de dépression gros-
sièrement circulaire, que nous n'avons pas tout entière.
» Il serait évidemment prématuré de chercher à prévoir les atlinités
de ce fossile avec les corps déjà décrits. Cependant il pourrait être
comparé au Radiophyton dont nos lecteurs ont eu antérieurement la
description et la figure.
Sans rien préjuger de sa vraie nature, on peut en faire le type d'un
nouveau genre sous le nom de Staurophyton. Ce sera S. bagnolensis. »
Stanislas Meunier.
IV — SUJETS DIVERS
Notice sur les travaux scieutiïiques de («uettard aux
enviroHs d'Aleuçou et de Laiçjle (Orne); par
M. l'abbé A.-L. Letacq, aumônier des Petites-Sœurs des
Pauvres d'Aleiiçon. (Bull. Soc. lin. Xoivu., 4« série, S** voL
1891, p. 67-85).
L — Guettard (Jean-Etienne) est le premier naturaliste q<ii ait
étudié la flore et la constitution géologique des environs d'Alençon et de
Laigle.
Né à Etampes, le 2î septembre 1715, il mourut à Paris, le 7 janvier
-1786. Il étudia sous Bernard de Jussieu et Réaumur, et entra en 1743, à
l'Académie des sciences, dans la section de Botanique. Celui-ci, qui pos-
sédait le château deBermondière, commune do Saint-Julion-du-Terrou\
(Mayenne), sur les limites du département de l'Orne, y venait souvent
avec son élève.
II. — Le résultat des herborisations de Guettard dans les environs
d'Alençon et de Laigle, est consigné dans ses Obsertaiions sur lesplantes
(2 vol. in-12) qui parurent en 1747.
III. — Guettard n'a publié aucun travail spécialement consacré à
l'étude des terrains do cette région, il n'en parle guère dans ses .¥A»)jo//y.s-
H4 StXîlèTÉ DES SCIENCES NATIÎRELJ.ES DK l/OlTEST
que comme sujet de comparaison avec des terrains analogues observés
dans d'autres pays. Les articles qu'il a consacrés à cette étude sont les
suivants :
Sur les schistes ampéliteux de la Ferrière-Béchet. (Mêm. Acad. des
se, 1737, t. cxvi, p. 47, èdit. in-12).
Sur le Kaolin d'Alençon (Mémoires sur différentes parties des
sciences et des arts, t. i, 5° Mém. 1768 ; Hist. de l'Acad. des se, t. cxlii
des Mém. p. 76).
Sur les granités d'Alençon et de la Bremondière. 'Mém. de l'Acad.
des se. 1751, t. c, p. 239).
Sur les encrines et les pierres étoilées recueillies à Alençon. (^if/rm.
de l'Acad. des se. 1755, p. 331).
Sur les silex de Laigle et les calcaires de Mortagne. Mém. de l'Acad.
des se. 1755, p. 646).
Sur la perte du Guiel. {Mém. de l'Acad. des se. 1758, t. cxuii, p. 71,
èdit. in-12).
L. B.
I — ZOOLOGIE
Notices sur les mœurs des Batraciens; par M. Héron-
RoYER (Bull. Soc. d'études scient if. d'Ançiers, p. 45, 1890).
Dans ce travail, l'auteur donne d'intéressants d'étails sur l'organisa-
tion et les mœurs de deux espèces de Batraciens anoures de la famille
des Discoglossidés, qui se rencontrent dans la région méditerranéenne.
Les animaux de cette famille ont des vertèbres à convexité antérieure
et à concavité postérieure, ou sont, comme ont dit, opisthocipliennes,
comme celles des Bombinatoridés et des Alytidés; tandis que les ver-
tèbres des Grenouilles, Rainettes, Pélobates, offrent une disposition
inverse, qui leur a valu le nom de procaeliennes. Et ainsi, d'après ce
caractère anatomique, le groupe des Batraciens anoures se trouve légi-
timement divisé en deux sections.
Les deux espèces de Discoglossidés sont le Z?/sco(/ios5Ms jj/cha Ottb.,
que l'on trouve en Corse, en Sardaigne, dans l'île d'Elbe, aux Baléares,
en Espagne et en Portugal ; et le Discoglossus aut^itus Héron-Royer, du
nord de l'Afrique.
Plusieurs auteurs, notamment Duméril, Bibron et F. Lataste, avaient
réuni ces deux espèces en une seule.
M. Héron-Royer, en s'appuyant sur les caractères anatomiques et les
particularités offertes par le développement embryonnaire, établit
qu'elles constituent bien deux espèces distinctes.
L'auteur a suivi pas à pas, avec une rare constance, les progrès du
KXTRAJTS KT A\At,YSES. — /ooLOtJiK :{;")
(icveloppenieiU de ces Batraciens, a vécu, comme il le dit, avec eux
dans une « sorte d'intimité » au point d'arriver « à les comprendre »,,
et à surprendre tous les détails de leurs mœurs.
Le Discoglosse peint, Dlscoplossus pictus, est orné de couleurs varia-
bles, mais toujours agréables à l'œil; en hiver, même dans une pièce
où la température ne descend pas au-dessous de o° ou 10° c. il se terre et
reste immobile pendant des semaines, tandis que l'espèce algérienne est
toujours en mouvement et va sans cesse à la recherche de sa nourriture.
De même, dans la saison chaude, le premier est toujours plus tran-
quille, se blottit sous les pierres, le second au contraire, est plus vif,
plus turbulent.
M. Héron-Royer a observé, eu aquarium, la ponte et le mode de fécon-
dation des œufs.
Un Discoglosse mâle, mis en présence d'une femelle, dont le ventre
rebondi annonçait que ses ovaires étaient distendus par les œufs,
semblait solliciter celle-ci par ses allées et venues et le battement fébrile
de ses flancs, tantôt à droite, tantôt à gauche, mais sans jamais faire
entendre aucun chant, comme c'est cependant l'habitude des Anoures
en pareille circonstance. Mais la femelle restait impassible, indifférente,
sur un petit îlot ménagé dans l'aquarium, jusqu'à ce qu'enfin elle
se mit à l'eau à son tour. Aussitôt, le mâle la saisit avec ses bras sous
les aisselles, puis glissa rapidement ses mains jusqu'aux aines de la
femelle. Sous l'action de ce contact, celle-ci expulsa violemment ses
œufs qui tombèrent au fond de l'eau en formant un tapis de perles. Au
même moment, le mâle avait lancé sa liqueur spermatique. Cependant,
l'expulsion des œufs est tellement rapide, que beaucoup de ceux-ci ne
sauraient être fécondés au moment de la ponte. Mais l'observateur a
reconnu dans l'eau l'impide du cristallisoir où s'était passé le phéno-
mène, que des paquets spermazoïdes y flottaient groupés en spermalo-
phores analogues à ceux des Batraciens Urodôles, et que, d'autre part,
les œnfs formant au fond de l'eau une sorte de tapis et offrant tous en
haut la fossette germinative, peuvent être ultérieurement fécondés.
La femelle expulse de la même façon ses œufs à trois ou quatre
l'cprises et à un quart d'heure ou à une demi-heure d'intervalle.
En outre, contrairement à ce qui a lieu pour les Grenouilles et les
Crapauds, les Discogloses reproduisent deux ou trois fois dans l'année.
Les œufs du Discoglosse peint sont un peu plus gros que ceux de
l'espèce d'Afrique ; ils sont noirs, à surface brillante. Le lendemain de la
ponte apparaît la première ébauche de l'embryon ; le quatrième jour
les branchies commencent à se montrer; le neuvième elles se cachent
sous les opercules membraneux, qui s'avançant de plus en plus
au-dessus d'elles, finissent par se rejoindre sous la gorge en ne
laissant plus qu'un orifice unique, lequel se bifurque à droite et à gauche
pour conduire dans les chambres branchiales ; c'est le spiracuhim,
lequel joue, dans la respiration de ces Batraciens, le même rôle que les
H^ S0(3IÉTÉ DES «OIENCES NArrREI-LKS DK I/OCKST
ouïes chez les poissons. Vers la fin de la période larvaire, le spiracu-
lum disparaît, alors que les poumons sont assez développés pour suffire
à la respiration; ces animaux s'en servent d'ailleurs longtemps avant
d'atteindre leur état parfait.
Le têtard est brun comme celui d'un Crapaud, et deux ou trois fois
plus gros que celui de l'autre espèce de Discoglosse. Il arrive d'autant
plus vite à l'état parfait, que la température est élevée et qu'une abon-
dante nourriture lui est fournie. La moyenne de la durée des métamor-
phoses est deux mois. A l'aide de moyens convenables on peut l'allonger
ou l'abréger.
Leurs métamorphoses achevées, les Discoglosses sortent de l'eau ; leur
taille est alors très petite, ne dépassant pas, parfois, celle d'une mouche.
11 leur faut deux ou trois années pour acquérir leur taille définitive.
Leur voracité est extrême ; ils se nourrissent de toutes sortes de petits
animaux; ils sont batailleurs et se disputent vivement leurs proies.
Malgré le peu d'extensibilité de leur langue, ils savent les projeter en
avant, comme font les Grenouilles, pour saisir une mouche placée à
portée.
On les habitue assez facilement à venir prendre, au bout des doigts,
l'insecte qu'on leur présente. Mais ils ne se laissent pas saisir facile-
ment et quand on veut les retenir, leur peau sécrète un liquide onctueux
qui leur permet d'échapper, quelque effort que l'on fasse pour les
retenir.
Le Discoglosse à oreilles f Disœglossus auritusj, qui habite le nord
de l'Afrique, se fait de suite reconnaître à la grande tache temporale
qui lui a valu son nom. Les différences organiques, présentées surtout
par le mâle, suivant l'âge, ont fait admettre à tort plusieurs variétés.
Dans le jeune âge, le bras du mâle est grêle, mais il devient gros et
très fortement musclé par la suite ; la femelle gardant toujours les
caractères du jeune âge. Dans le jeune âge la palmure ne s'étend pas
au-delà de la 3' phalange des plus grands orteils, tandis que chez le
mâle adulte elle atteint leur extrémité.
La peau de ce Discoglosse sécrète un liquide abondant qui produit
les mêmes effets que pour l'espèce européenne.
Les mœurs sont aussi à peu près semblables.
La fécondité des mâles est très grande, puisque l'auteur les a vu
féconder jusqu'à quatre femelles successivement. Celles-ci font deux à
quatre pontes par an, chacune d'un millier d'œufs. Les jeunes sont
d'une extrême petitesse.
Dans le temps des amours, le mâle fait entendre un petit chant qui
rappelle le bruit d'une lime sur un morceau de fer. La ponte et la fé-
condation accomplies, comme dans l'espèce précédente, le mâle aban-
donne de même aussitôt sa femelle.
L'auteur ayant observé que le mâle porte au menton des aspérités
analogues aux pelotes adhésives placées aux mains, croit qu'elles ser-
EXTRAITS ET ANALYSES. — ZOOLOGIE 87
vent à exercer uae friction sur le dos de la femelle, tandis que les
membres antérieurs glissent rapidement des aisselles aux aines, pour
déterminer le spasme nécessaire à l'expulsion des œufs.
D'autres, enfin, placées aux membres postérieurs, semblent destinées
à favoriser l'éparpillement des œufs au moment de la ponte, et par consé-
quent leur fécondation.
Ces œufs sont plus petits que ceux de l'espèce précédente; d'abord de
couleur brune, ils deviennent de plus en plus clairs.
Un fait intéressant a été observé par M. Héron-Royer. Si la ponte se
fait au milieu de plusieurs mâles en rut, les œufs présentent souvent
une ou plusieurs éminences sphéroïdales ou hernies, que l'auteur attri-
bue à la |)énétration de plusieurs spermazoïdes. Ces œufs donnent des
t'uibryons moins gros que ceux qui présentent l'aspect normal.
Quant au développement embryonnaire il est le même que dans l'autre
espèce.
M. Héron-Royer parle, en terminant sou intéressant travail, de la
formation d'une enveloppe adventice simple et solide sécrétée par le
rectum autour des excréments des Batraciens. Cette enveloppe, dont il
a pu suivre le mode de formation, et qui se retrouve probablement
chez les Ophidiens, les Crocodilienset les Chéloniens, et sûrement chez
les Oiseaux, comme l'a observé M. Stamati, paraît avoir pour but de
protéger du contact des excréments les organes génitaux et leurs pro-
duits ; tous ces animaux étant pourvus d'un cloaque qui sert à la fois
au passage des excréments et des produits de la génération l'enveloppe
nuiqueuse qui entoure le résidu de la digestion en facilite la prompte
expulsion et s'oppose à ce que les orifices des organes génitaux, qui
s'ouvrent dans ce même cloaque, n'en soient aucunement endommagés.
P. M.
Nouvelles recherches sur l'Anthonome du poirier;
par M. le D"" P. Maisonneuve, Angers, 1892.
M. le D' P. Maisonneuve, notre collègue, continue dans le Bulletin de
la Société industrielle d'Angers ses recherches sur l'Anthonome, enne-
mi du poirier. Après avoir relevé et réfuté la confusion faite entre cet
insecte et son congénère du pommier {Anthonomus pomorum Linné),
l'auteur rend compte de ses observations personnelles sur l'époque et
le mode de la ponte chez ces deux Rostrifères.
D'après ces observations, l'Anthonome du poirier piquerait les bou-
tons floraux de cet arbre fruitier à l'automne, tandis que celui du pom-
mier déposerait ses œufs seulement après l'hiver.
M. Maisonneuve a étudié de très près la manière dont se nourrit le
<Miarancon du poirier. C'est aux dépens de l'écorce tendre des jeunes
38 SOCIÉTÉ DES, SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
pousses que l'insecte parfait se sustente. Toutefois, ses morsures
restent superficielles ; elles ne flétrissent pas la partie supérieure de la
pousse attaquée, comme celles du Rhynchites du fraisier par exemple,
dont lés mandibules pénètrent jusqu'aux vaisseaux essentiels et les
tranchent, abolissant la vie au-dessus de la morsure.
Comme moyen de traitement contre les ravages de VAnthonomus
pomorum, l'éminent professeur préconise le secouage des branches sur
des toiles étendues au-dessous. Les insectes tombés sont ensuite livrés
au feu.
La production de vapeurs sulfureuses au-dessous des branches
infestées peut être également recommandée.
L'auteur n'est pas éloigné de se ranger à l'opinion qui attribue au
voisinage des ruches d'abeilles une action perturbatrice sur les opéra-
tions des Anthonomes, bien que le mode dont s'excerce cette action soit
encore à déterminer exactement.
Evidemment, la multiplication des ruches aux alentours des vergers
n'est qu'un moyen accessoire de prophylaxie, mais encore n'est-il pas
à mépriser pas plus que le chaulage et le sulfatage, pas plus que la
protection des oiseaux insectivores.
En ce qui concerne le poirier, d'après l'expérience personnelle de
l'auteur, c'est Tenlèvement à la main, sitôt après l'anthèse de tous les
boutons roussis, c'est-à-dire piqués, qui constitue le plus sur préser-
vatif. Ce moyen est en définitive peu dispendieux ; le coût ne saurait
dépasser 6 à 7 centimes pour le traitement d'un arbre de forte taille.
Cette nouvelle étude sera lue avec intérêt et profit par tous les amis
de la pomoculture.
Nous nous permettrons d'y ajouter un mot. Les charançons dont elle
s'occupe ont, parmi les autres insectes, des ennemis personnels destinés,
dans les vues de la nature, à entraver la reproduction dans de certaines
limites.
Nous citerons comme l'un des plus redoutables un petit hyménop-
tère de la famille des Braconides, Bracon regulari.s Wesniaël. Nous
l'avons toujours obtenu en bon nombre des boutons piqués i)lacés en
observation dans nos boîtes.
Il est permis de faire des vomix pour sa multi|ilifiilinii.
.). I).
Recherches sur le système glandulaire et sur le sys-
tème nerveux des Copépodes libres d'eau douce;
par Jules Richard, Thèse de la Faculté de Paris, Paris,
Masson, 1891.
La thèse de M. Richard est divisée en trois parties. Dans la première,
l'auteur étudie le système glandulaire des Copépodes libres d'eau douce.
La glande du testa été trouvée dans toutes les formes étudiées. Chez un
EXTRAITS ET ANALYSES. — ZOOLOGIE 39
certain nombre d'espèces, le canal de cette glande a pu être suivi jus-
qu'à son extrémité, qui s'ouvre à la base des pattes-màchoires delà pre-
mière paire. « La glande du test a pour fonction d'excréter les produits
de la désassimilation qui doivent être éliminés de l'organisme ». La
glande antennale, les glandes salivaires et les autres glandes unicellu-
laires sont aussi étudiées chez un grand nombre d'espèces.
La seconde partie est consacrée à l'étude du système nerveux, encore
très peu connu chez un certain nombre d'espèces; l'auteur le décrit
d'une façon complète chez le Dlaptomus castor, les Cyclops et les Har-
pactides. Les glandes et les diverses parties du système nerveux sont
figurées dans quatre planches qui accompagnent le mémoire.
La troisième partie est consacrée à la description de toutes les espèces
de Copépodes libres d'eau douce actuellement connues en France. La
récolte des Copépodes est très facile. « Il suffit de traîner quelques mi-
nutes dans l'eau stagnante (simples flaques d'eau ou grands lacs) un
tilet à papillon en mousseline très fine, ou en soie à bluter, pour recueil-
lir ces animaux, qui se conservent parfaitement dans l'alcool à 70° ou
90° ». Beaucoup des espèces décrites ont été signalées pour la première fois
dans les eaux françaises par M. Richard, qui depuis plusieurs années
étudie spécialement les crustacés copépodes ; deux d'entre elles, Poppella
Guernei et Biadya Edwardsi, sont nouvelles pour la science.
Voici la liste et l'habitat des trente-cinq espèces décrites par l'auteur : '
Cyclops fuscus Jurine. — Très répandu en France. Yvetot, Rouen, etc.
— annulicornis Sars. — Vichy, Charenton.
— tenuicornis Claus. —Très répandu en France. Yvetot, Rouen, etc.
* — viridis Fischer. — Très répandu en France. Lac de Grand-Lieu.
* — strenuus Fischer. — Rouen, Le Groisic, Lac de Grand-Lieu.
— vernalis Fischer. — Environs de Paris, de Vichy, de Lille.
* — bicuspidatus Glaus. — Vichy, Rouen, Paris, Lille, Abbeville,
marais salants du Groisic (var. odessanus), Vanault-Ies-
Dames, Montluçon, Briançon, Enghien.
— Leackarti Sars. — Environs de Paris, Toulouse, Vichy, etc.
— hyalinus Rehherg. — Paris, Vichy, Abbeville, Le Blanc, Brian-
çon, lUe-et-Vilaine.
— languidus Sars. — Environs de Vichy.
— insignis Glaus. — Environs de Lille.
* — pentagonus Vosseler. — Vichy, Tulle , Rouen , Belle-Isle,
Nantes (usine Péan).
1. Depuis la publication de sa thèse. M. Richard a eu occasion d'examiner un
certain nombre de Copépodes deau douce provenant du lac de Grand-Lieu et de
Nantes (étangs d'eau chaude de l'usine Péan), et a bien voulu m'autoriser à ajou-
ter leur provenance à cette liste. — Los noms des espèces signalées dans notre
région sont précédés d'un astérisque.
40 SUCIÉTÉ DES sciences; NATUKETLEii DE l'oCESI'
* Cydops senidatus Fischer. — Le Ci'oisic, Le Havre, Rouen, etc.
— macrurus Sars. — Chaville, Abbeville, Indre.
— ornatus PoggenpoL — Lille.
— liiaphamis Fischer. — Vichy, Lille, Briançon. Abbeville.
— affmis Sars. — Lille.
* — plialeratus Koch. — Charenton, Lille, Laval.
* — fnnbriatus Fischer. — Eaux minérales de Sainte-Marguerite
(Puy-de-Dôme), Lille, lac de Gérardmer, Yvetot, Le Blanc,
lac de Grand-Lieu.
— 1) umasti Jo\y. — Eaux minérales de Luchon.
Bradya Edtrardsi Richard. — Lacs du Bois de Boulogne.
*Canthocamptus staphijlinns 3 urine. — Très répandu da.is tjule la
France, Le Croisic, etc.
— hotridus Fischer — Lille.
— midutus Claus. — Environs de Paris, de J^ille, de
Vichy et de Laval.
— hibeniicus Brady. — Lacs du Bois de Boulogne.
' EHrijtemora htcimdata Fischer. — Abbeville, lacs du Bois de Boulogne,
marais salants du Croisic.
— afl'mis Poppe. — Estuaire de la Seine, en face de Honlleur.
Diaptomus castor Jurine. — Lille, Yvetot, Rouen, Vichy, Toulouse,
étang des Fonceaux, etc.
— Lilljrborfji de Guerne et Richard. — Antibes.
* — cœridens Fischer. — Environs de Paris (Chaville, Meu-
don, etc.), Nantes (usine Péan).
* — <iraciUs Sars. — Vanault-les-Dames, é'angs du Blanc,
étang de Hourtins (Gironde).
— laciniatns Lilljeborg, — Lac Chauvet (Auvergne), lac
d'Auber (Pyrénnées).
— />acci/i/e/- Kolbei — Lacs de Gimont et de Cristol, près
Briançon.
— denticornis Wierzejski. — Lacs de l'Auvergne et des
environs de Briançon.
Poppella Guernei Richard. — Canal du Midi, près Toulouse.
E. C.
Essai sur la faumile inalacologique de la Sarthe ;
par M. MoRiN. (Bu//, de /a Soc. d'agricu/ti're, sciences et
arts de /a Sarthe, 2^ sér. t. xxv, 1891, p. 38-160).
Depuis la publication de VHistoire des Mollusque» de la Sarthe Aw.
\y Goupil, en 1833, une vingtaine d'espèces sontvenues enrichir la faune
de ce département. Quelques-unes ont été l'objet de descriptions scienti-
fiques, mais la plupart d'entre elle? ont été simplement enregistrées.
EXTltAlTS ET ANALYSES. — ZOOLOGIE 41
En 1880, M. Morin avait formé une liste des espèces récemment décou-
vertes, et entrepris la confection d'un Catalogue général (Catalogue des
Mollusques de la Sarthe. Bull. Soc. agr. se. et arts de laSavthe, t. xxvii,
1880); dès 1883, il y faisait des additions importantes, provenant des
récoltes intéressantes de M. Huard, naturaliste au Mans.
Aujourd'hui, M. Morin donne un Catalogue analytique et descriptif de
tous les mollusques vivants, de la Sarthe, d'après le système de classi-
fication adopté par M. P. Fischer dans son Manuel de Conchyliolotjie.
Un tableau dichotomique placé en tète de chaque subdivision, facilite
les déterminations.
Un lexique donne rexplication des termes spéciaux.
UASTÉROPODES
Testacella haliotidea Draparnaud, 1801.
Habitat. — Généralement la France méridionale. Cette espèce se
trouve au Mans et dcns ies localités voisines : Sargé, Yvré-rEvèque,
Neuville, etc. Elle a été recueillie sur certains points extrêmes : Avessé,
Chérancé, Gréez-sur-Roc. Vit, durant le jour, enfouie dans la terre, où
elle creuse des galeries.
Limax maximus Linné, i7o8.
Habitat. — Toute la France. Commun. Vit dans les jardins, etc.
L. variegatus Draparnaud, 1801.
Habitat, — Beaucoup moins commun que le précédent. Se rencontre
dans les lieux obscurs et humides. Signalé au bourg de Chérancé, dans
un puits, rampant sur le Scolopendrium officinale. Trouvé dans une
cave à Montfort.
L. agrestis Linné, 1738.
Habitat. — Toute la France. Très commun. Vit dans les champs, les
jardins.
L. sylvaticus Draparnaud, 180j.
Habitat. — Plus spécialement les bois. Assez rare. Montfort, bois de
.Vlondoublerain.
Mœurs. — Les limaces exercent de grands ravages dans les cultures
en détruisant les jeunes semis. M. Marcellin Vétillard de Pontlieu a fait
connaître un moyen très simple pour la destruction de ces animaux. On
place, de distance en distance, de petits tas de son qui servent de lieu de
rassemblement aux limaces, et là on peut facilement les l'aire périr en
répondant sur elles de la chaux en poudre.
Vitrina pellucida Mûller, 1774 (Hélix) non Pennant, nec Draparnaud.
La plupart des auteurs : Férussac, Goupil, de la Sarthe, Drouet,
Moquin-Tandon. Villa, séparent le Y. pellucida MiïWer, espèce du Nord
42 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L'oUEST
et de l'Est de la France, du V. pellucida Draparnaud, qui serait plus
particulièrement une espèce méridionale. Certains autres: Deshayes,
Michaud et Millet, d'Angers, sont pour la réunion et établissent une
synonymie entre ces deux noms spécifiques. Fischer {Manuel de Conchy-
Uologie, 1887), désigne sous le nom de ]'. major Férnssâc {HeUcoUmaœ),
le V. pellucida Draparnaud, paraissant vouloir éviter ainsi la confusion
entre les deux espèces.
Habitat. — Les lieux ombragés, sous les feuilles, parmi la mousse.
Le iMans (Gué-de-Maulny), Mamers (Huard) ; Brùlon, Sablé, Avessé
(Goupil).
De Liesville (Moll. des eue. d'Alenron 1856), ne mentionne pas le genre
Vitrina dans son catalogue.
Mœurs. — La saison la plus favorable pour la recherche du V. pellu-
cida est l'hiver, même pendant la gelée et la première partie du prin-
temps. Cette espèce disparaît complètement pendant le reste de l'année
(de l'hôpital).
Hyalinia lucida Draparnaud {Heti.v), Tabl. Moll. 1801: non .Montagu.
nec Draparnaud {fleli.r}, Hist. moll., 180o.
Habitat. — Les lieux ombragés et frais, sous les pierres, au pied des
vieux murs. Plus commun dans le Midi.
H. cellaria Millier, 1774, {Hélix).
Habitat. — Cetle espèce doit faire l'objet de constatations nouvelles,
à fin d'éviter la confusion avec la précédente. Vit dans les lieux frais et
humides.
H. nitida Millier, 1774 {Hélix) ; non Draparnaud (Hist. moll., 1805).
Habitat. — Toute la France. Commun.
H. nitudila Draparnaud (Hist. moll., 1805) Hélix).
Habitat. — La France méridionale et centrale. Mis au rang des espèces
Sarthoises sur la foi de M. Chaudron, c.vpharmacien au Mans {Catalogue
de sa eollertion, 1851); d'après l'ainmiation verbale de M. l'abbé
Davoust (1861); sur la foi du catalogue de Liesville, jardins aux environs
d'Alenrons. Rare.
H. cristallina MûUer, 1774 {Hélix).
Habitat. — Toute la France. Vit sous les pierres, les feuilles mortes,
la mousse.
H. fulva Millier, 1774 {Hélix).
Habitat. — Toute la France, mais assez rare partout. Très rare dans
la Sarthe, où il a été signalé dans les localités suivantes : Le Mans, à
l'Epau (Anjubault et Morin) ; Coulaines, à Riolas (Anjubault) ; Avessé,
prf>s la CTuyonnière, au château dp Martigné CGoupil); la pré du Mans
EXTRAITS ET ANALYSES. — ZOOLOGIE 4o
fHuard) ; pré de la Blanchisserie de Pontlieu (Morin). Vit dans les lieux
frais, sous les feuilles mortes, la mousse, les pierres. Parait préférer les
bols humides ; se trouve aussi dans les prairies, le long des cours d'eau.
Arion empiricorum Férussac, 1819.
Var. B. ater Linn. (Lima.r). Animal d'un brun noir.
Var. C. subnifus Lister (Lima.x). Animal roussâtre pâle.
Var. D. flavescens Millet. Animal jaunâtre.
Habitat. — Prairies, vergers, etc. Li variété B, plus spécialement
dans les bois.
A. hortensis Férussac, 1819.
Habitat. — Plus spécialement la France méridionale. Vit dans les
jardins, les champs, etc. Moins commun dans la Sarthe que l'espèce
précédente. Signalée par Goupil à Avessé, château de Martigné.
Hélix rotundata Millier, 1774.
Habitat. — Toute la France. Commun dans la Sarthe.
H. rupestris Draparnaud, 1801.
Var. B. subdepressa (joupil, 183o.
Habitat. — Toute la France. Rare dans la Sarthe où il a été signalé
dans les anfractuosités des rochers, à Sablé (Goupil) : rochers de Juigné
(abbé Davoust) : la Flèche (Huard).
H. aculeata Mûller. 1774.
Habitat. — Toute la France. Il serait moins rare qu'on le pense géné-
lalement, sa couleur et sa forme le faisant ressembler à une graine de
grateron (Galium Aparine h\wx\.) et empêchant de l'apercevoir.
Signalé à Avessé, château de Martigné; taillis des Noes-de-Paiches ;
Vallon (Anjubault; le Mans, route d'Yvré-l'Evêque ; Sargé, les Fonte-
nelles; Allonnes (Huard).
H. pygmsea Draparnaud, 1801.
Habitat. — Presque toute la France. C'est la plus petite des hélices
de la Sarthe. Echappe facilement à la vue.
H. obvoluta MuUer, 1774.
Habitat. — Toute la France, mais plus abondant dans la région mon-
tagneuse du N.-E. Très rare dans la Sarthe, où il a été signalé à Saint-
Léonard-des-Bois (Anjubault) ; à Fresnaie (Huard) ; dans la Forêt de
Perseigne (Morin).
H. ericetorum Mûller, 1774.
Habitat. — Toute la France. Commun dans la Sarthe. Vit dans les
lieux secs et arides des terrains calcaires.
44 ^SUC1ÉTÉ DES SCIENCES NATUltELLES DE l'oUEST
H. variabilis Draparnaud, ISOI.
Habitat. — Toute la France maritime, mais s'avance fort loin dans
les terres. Sa taille augmente à mesure qu'il s'éloigne du littoral et sa
coloration diminue. D'après Goupil, il a autrefois été recueilli par
Leulïroy, dans la Sartlie. Signalé avec certitude et rapporté delà Flèche
et de Bazouges par M. Huard. Vit sur les terrains calcaires. Paraît rare
dans la Sartlie.
H. striata Drajiarnaud, ISOl.
Habitat. — Toute la France. Commun dans la Sartlie. Les échantil-
lons de grande taille se rapportent h llcli.r caperataMunlaiin, qui corres-
pond à la variété ma.rinia variftjata Millet.
H. candidula Studer, 1820.
Var. B. Tota alba Goupil, 1835.
Habitat. — l^ne grande partie de la France. Les plus beaux types
vivent dans le Nord-Est. Plus rare dans la Sarthe que le précédent.
Vit dans les lieux secs et arides des terrains calcaires.
H. acuta Miiller, 1774.
Habitat. — La France maritime. Très rare dans la Sarthe, où il a été
découvert par M. Huard entre Saint-Hubert et Ardenay, dans le voisi-
nage de l'étang de Loudon. Découvert en cet endroit en 1871. On pense
qu'il a été transporté d'une station maritime : peut-être par des voitures
de fourrages servant à l'approvisionnement des troupes qui s'étaient
établies sur ces vastes terrains pendant la guerre de 1870. Ces spécimens
ont des dimensions inférieures à ceux du littoral. Ils appartiennent
pour la plupart aux variétés unifasciata et inflata Moquin-Tandon.
Cette espèce vit dans les lieux secs et à découvert, sur le gazon, sur les
tiges des herbes sèches où elle forme de petites grappes.
H. pulchella Draparnaud, 1801.
Variété 1. H. costata Miiller, 1774.
Variété 2. H. pulchella Mùller.
Habitat. — Toute la France. Commun dans la Sarthe.
H. limbata Draparnaud, LsOLi.
Habitat. — La Franco centrale et méridionale, surtout dans la région
du Sud-Ouest. Espèce rare dans la Sarthe. Paraît y préférer les collines
boisées et s'y rencontre le plus souvent sur les feuilles des coudriers et
des ronces.
H. carthusiana Mùller, 1773.
Habitat. — Toute la France. Commun dans la Sartlie.
KX'lItAi'l'S KT ANAI.VSKS. /()()h()(ilK 4-"»
H. rufilabris Jeflrej s, 1830.
Habitat. — Une grande partie de la France, mais surtout les régions
maritimes. Variété mise au rang des espèces de la Sarthe, d'après le
témoignage de Liesville {Moll. des env. d'Alenron, 1856), qui l'indique
comme très rare à Ghampfleur, canton de Saint-Paterne où elle a été
recueillie dans les lieux luiniides, au bord des fossés. Considérée par un
grand nombre d'auteurs comme une varit'tt' de l'espèce précédente à
laquelle elle ressemble beaucdup.
H. hispida Linné, en 1758.
Habitat. — Toute la France. Commun dans la Sartlie.
H. villosa Studer, 1789 (sine descript.).
Habitat. — La région montagneuse du Nord-Est de la France : les
Vosges, le Jura, l'Isère, etc. Aucune faune locale de la région de l'Ouest
ne fait mention de cette espèce, si ce n'est celle de la Vienne où des
spécimens ont été collectés par Mauduyt. Recueilli en 1881, près du
Mans, par M. Huard, dans les Fondus d'Allonnes. Vit au pied des
rochers, des arbres et ai-bustes, dans les lieux frais et ombragés. Très
rare dans la Sarthe.
H. aspersa Mùller, 1774.
Variété B. sinistrorsa Goupil, 183o.
Variété C. scalaris
Habitat. — Toute la France, mais plus rare dans l'Est. Très cummun
dans la Sarthe. La var. .mii.^trorsa est très rare, de même que la variété
scalaris. Les variétés de couleur: (jvisca, zo)iata, ftammeai^oni com
m unes.
H. arbustorum Linné, 1758.
Habitat. — Particulièrement le Nord, l'Est et le centre de la France :
paraît préférer les stations montagneuses. Trouvé par M. Huard le
long d'un mur de jardin du bourg de Bazouges, près la Flèche, au prin-
temps de 1881. C'est le seul point signalé jusqu'à ce jour dans la Sarthe.
Millet cite une localité en Maine-et-Loire. Vit dans les lieux obscurs, les
haies, les buissons.
H. cornea Draparnaud, 1805.
Habitat. — Des Pyrénées à la Loire. Ne remonte guère au-delà du 47'
parallèle Signalé dans la Sarthe à Luché et à Saint-Jean-de-la-Motte
(Huard). Très rare. Cette espèce arrivée dans la Sarthe à la limite
extrême de son habitat, est une précieuse acquisition pour la faune de
ce département. Vit dans les lieux frais et ombragés, sous les pierres,
parmi les herbes, dans les bois des coteaux, les fissures des rochers.
i(i s<k;iktk dks s(;ikn<!Ks nati.'uellks i>k i/orKsr
H. lapicida Linné, 1738.
Habitat. — Toute la France ; abondant dans les montagnes. Rare dans
la Sarthe où il paraît être localisé dans la chaîne des Goévrons, de
Sablé à Alençon. Signalé à Fresnay, la forge deChemiré-en-Charnie ; la
Chartreuse du Parc, à Saint-Denis-d'Orques (Goupil); Fresnay; Sillé-le-
Guillaume, murs du vieux château (Huard et Trochet). Vit dans les
lieux élevés, secs, rocailleux, les fentes des rochers, les fissures des
vieux murs, surtout dans ceux qui sont tapissés de lierre.
H. nemoralis Linné, 1738.
Un grand nombre de variétés d'après la disposition ou la soudure des
bandes, sur sept à huit fonds de couleur.
Habitat. — La France entière, plus rare dans le Midi. Très commun
dans la Sarthe.
H. hortensis Millier, 1774.
A peu près les mêmes variétés que dans l'espèce précédente sur cinq
à six fonds de couleur.
Nota. — N'est peut-être qu'une variété de l'Hélix nemoralis, comme
l'ont prétendu Deshayes et Michaud ; mais sa forme paraît plus sphé-
rique et sa taille est généralement plus petite.
Habitat. — La France entière ; moins commun dans le midi. Très rare
au Mans et aux environs. De Liesville le cite comme très commun aux
environs d'Alençon. Vit dans les bois, les collines, les jardins, dans les
haies, sur les arbustes.
H. pomatia Linné, 1738.
Var. B. sinistrorsa Goupil, 1833. —H. pomaria Mûller.
Var. G. scalaris Goupil, 1833. — H. scalaris Miiller.
Habitat. — Le Nord, l'Est et le Centre de la France. Assez commun
dans la Sarthe.
Les deux variétés B et G n'ont pas été retrouvées depuis 1833.
Buliminus obscurus Miiller, 1774 {Hélix).
Habitat. — Toute la France. Commun. Vit dans les lieux frais et
ombragés, parmi la mousse, sous les pierres, sous l'écorce des vieux
arbres, aux pied des vieilles murailles.
Pupa muscorum Linné, 1738 (Turbo), non Draparnaud, 1801.
Habitat. — Toute la France. Commun. Vil dans les lieux ombragés,
secs ou humides, dans les vieux murs, les fentes des rochers; parmi la
mousse, sous le gazon, sous les pierres.
P. umbilicata Draparnaud, 18UI.
Habitat. — Toute la France. Commun. Vit avec le précédent.
FATKAITS KT ANALYSES. — Z(»OL<)(;iK 47
Vertigo pygmaea Diaparnaud, 1801 {Pupa).
Habitat. — Toute la France ; assez rare partout. Signalé dans la
Sarthe : au Mans, TEpau ; Avessé, château de Martigné (Goupil) ; murs
de clôture du parc de Montfurt (Morin). Vit au pied des murs parmi la
mousse, sous les pierres auquelles il se colle, dans les gerçures des
vieux troncs d'arbres, dans les alluvions récentes des rivières, au pied
des haies, le long des eaux.
V. antivertigo Draparnaud, 1801 (Pupa).
Habitat. — Toute la France, mais rare partout. Signalé dans la Sarthe :
au Mans, Moulin à-l'Evèque ; à Fontlieu, Gué-Bernisson ; à Avessé, près
de la Guyonnière et à Martigné (Goupil). Vitdans les lieux très humides ;
sous les pierres, parmi la mousse; sous les herbes et les feuilles à demi
décomposées, ainsi que sur les tiges des joncs et des graminées baignés
par l'eau.
V. pusilla Mûller, 1774.
Habitat. — Une grande partie de la France ; rare partout. Signalé
dans les prairies de la Guyonnière, commune d'Avessé (Goupil). Vit
sous les pierres, dans les lieux humides.
V. minutissima Hartmann, 1821 (Pupa).
Habitat. — Toute la France, mais rare partout. .\'a été signalé, dans
la Sarthe, quà Asnière, par l'abbé Davoust. Hencontré sur deux points
du département de Maine-et-Loire et signalé par Millet (Mollusques,
1854). Trouvé depuis en 1861 dans trois localités de Maine-et-Loire, par
des naturalistes angevins. Vit dans les lieux secs, sous les pierres, sous
les feuilles mortes, parmi la mousse et l'herbe des prairies. Se trouve
dans les alluvions.
Balea perversa Linné, 1738 (Turbo).
Habitat. — Toute la France. Assez rare. Signalé dans la Sarthe : au
Mans, route d'Ivré, près Coudoie ; Brulon, Avessé (Goupil) ; rochers de
Fresnay (Morin). Vit dans les fentes des rochers, des vieux murs, sur
les troncs dus vieux arbres, etc.
Clausilia laminata Montagu 1803 (Turbo).
Habitat.. — Toute la France. Rare dans la Sarthe, où il a été signalé
au Mans, buttes Agaignard ; à Brùlon, rochers de Pisse-Grêle (Goupil);
Trangé, bois de Marshin, près la Foresterie (Huard). Vit dans les lieux
frais et ombragés, les fissures des rochers, sur le tronc des arbres ; dans
les coteaux, sous les pierres et parmi la mousse.
C. bidens Linné, 1738 (Turbo), non Pennant, nec Draparnaud.
Habitat. — La France méridionale ; commun sur le littoral méditer-
ranéen. Très rare dans la Sarthe. Celte espèce n'a encore été signalée
W> SOCIKIK DKS SCIKNCKS N.VriîHKLLKS DK l/oCKSI
qu'aux environs d'Ecommoy (Huard) et recueillie sous l'écorce de vieux
pieds d'ormeau. Paraît plutôt arboricole dans la Sarthe, tandis que, dans
le Midi, elle est de préférence saxicole.
C. rugosa Draparnaud, 1803.
Habitat. — Plus particulièrement la France méridionale. Commun
dans la Sarthe.
C. nigricans Jelïreys, 1828.
Habitat. — Toute la France, «urtout le Nord et le Centre. Signalé dans
la Sarthe par de Liesville (Moll. des environ d'Àlençon), qui l'a ren-
contré très abondamment dans une douve sèche du château de Saint-
Paterne. Vit dans la mousse du pied des arbres, sur les vieux murs
couverts de mousse.
C. parvula Studer, 18^0.
Habitat. — Toute la France, mais principalement le Nord. l'Est et le
Centre. Assez rare dans la Sarthe, où il a été signalé à Sablé, à Brulon,
au Mans, l'Epau (Goupil). Vit dans les rochers, sous les pierres, dans
les vieux murs, sous l'écorce et sur le tronc des arbres.
C. dubia Draparnaud, 1805.
Habitat. — La France montagneuse : les Vosges, le Jura, les Alpes.
Rare dans la Sarthe où il a été signalé au Mans, buttes Agaignard et à
Vallon (Goupil). Vit dans les coteaux frais et ombragés, dans les lentes
des rochers, sur le tronc des arbres.
C. Rolphi (em. Rodolphii) Leach, 1820.
Habitat. — Presque toute la France, notamment le Nord et le Centre.
Rare dans la Sarthe, où il a été signalé à Avessé, près (Goupil). Vit
dans les bois frais et haies couvertes, sous les mousses, les feuilles
mortes, les bois abattus ; se rencontre aussi sous l'écorce des arbres et
contre les rochers.
C. ventricosa Draparnaud, 1805.
Habitat. — Tout la France, principalement le Nord et l'Est. Très rare
dans la Sarthe, où il n'a encore été signalé qu'aux environs d'Ecommoy
(Huard). Vit sous la mousse, les bois ; quelquefois sous l'écorce des
vieux arbres où à leur pied.
Ferussacia subcylindrica Linné 1767 (Heli.v).
Habitat. — La France entière. Assez commun dans la Sarthe. Vit de
préférence dans les lieux frais et humides, le long des cours d'eau ; sous
les pierres, parmi la mousse ou le gazon.
1-:XT1;AJTs KI AXALYSEt^. ZOOLOGIE 49
Caecilianella acicu'a Mùller, 1774 [Buccinum).
habitat. — Toute la France. Espèce assez rare dans la Sarthe, où
elle a été signalée au Mans, l'Epau, Cliaoué (Goupil); à Yvré-l'Evêque,
Noyei's; à Montfort, la Pécardiére (Morin). Très difficile à recueillir
vivante, on la trouve plus souvent morte dans les alluvions. Vit dans
les bois, les prairies, sous les pelouses, les feuilles mortes. Aime à s'en-
foncer dans l'humus.
Succinea putris Linné, 1738 (//«?/ tx).
Var. B. npaca Goupil, 1833. — Plus allongée que le type, plus épaisse,
peu transparente et d'un gris jaunâtre (Goupil).
Habitat. — Toute la France. Commun dans la Sarthe. C'est la plus
grande des espèces françaises. Vit dans les lieux frais, toujours sur le
bord des eau.x, le long des étangs, des ruisseaux ; à terre, ou grimpant
sur les roseaux, les joncs, les herbes des fossés aquatiques.
La variété opaca a été trouvée par Goupil sur un pan de mur humide,
devant la roue du moulin de Cou réelles, à Avessé. Depuis 1833, cette
variété n'a pas été signalée de nouveau au même endroit ni ailleurs
dans la Sarthe.
S. Pfeifïeri Rossmassler, 1833.
Habitat. — Toute la France. Se Irouve avec le précédent.
S. oblonga Drapa rnaud, 1801, non Turton.
Habitat. — Toute la France, plus rare dans la Sarthe que les précé-
dents. Signalé à Avessé, prairies de Martigné (Goupih. Vit au bord des
sources, des fontaines et des ruisseaux, sous les feuilles mortes, sur les
joncs et les plantes aquatiques.
Carychium minimum Mûller, 1774.
Habitat. — Toute la France. Paraît assez peu commune dans la Sarthe.
Yvré l'Evcque, moulin de Noyers. Vit dans les lieux très humides, ordi-
nairement au bord des eaux.
Ancylus fluviatilis Miiller, 1774.
Habitat. — Fleuves et rivières de loule la France. Commun.
On manque encore d'observations positives sur les variétés habitant
la Sarthe.
A. lacustris Mûller, 1774.
Habitat. — Toute la France. Assez rare dans la Sarthe. Le Mans,
Moulin-ù l'Evèque ; Auvers-le-Hamon, dans le Treulon ; les mares, à
Saint-Maixent (Anjubault). Vit de préférence dans les eaux tranquilles,
les étangs, les marais, sous les feuilles des nénuphars et autres plantes
aquatiques, sur la tige des joncs ou appliqué sur les pierres.
4*
T}() SOCllVrK 1>ES SClKNCKS NAl'l'HKlJ.KS hK l'uTHS)
Limnaea stagnalis Linné 1738 (HeUx).
Variéti' B. subîusca Goupil, 18313. — Coquille plus petite que le type,
moins ventrue, d'un gris roussàtre, assez souvent marquée de quelques
bandes longitudinales blanches et opaques. Péristome tranchant; un
peu épaissi.
Habitat. — Toute la France. Le type est commun dans la Sarthe.
Goupil n'a donné aucune localité pour sa variété ci-dessus.
L. truncatula Mûller, 1774 {Buccirn(m\
Variété L. truncatula Gou|)il, 1835. — Goupili Mo(iuin-Tandon, 1835.
— Coquille noire ou d'un brun noirâtre, de 10 à 12'""' de hauteur sur i
à b"" de diamètre.
Habitat. — Toute la France. Assez rare dans la Sarthe. Habite les
petits ruisseaux, les fossés aquati(|ues. les marais, les rigoles des prai-
ries, etc.
La variété Goupili habile les fontaines. Signalée dans un lavoir du
pré de la Guyonnière, dépendant du château de Martigné, à Avessé
(Goupil): dans des fontaines de la commune des Chapelles, canton de
Couptrain (Mayenne) (Chaudron).
L. auricularia Linné, 1738 (Hélix).
Habitat. — Plus particulièrement la France centrale et septentrionale.
Commun dans la Sarthe oij l'on rencontre quelques variétés.
L. limosa Linné, 1738 (Hélix).
Habitat. — La France entière. Commun dans la Sarthe, avec des
variétés de forme et de grandeur. Vit dans les eaux stagnantes et cou-
rantes.
De Liesville cite comme habitant les environs d'Alençon, le L. terex
Gmelin, ((ui est une variété cylindracée du !.. Limoxa Linné.
L. peregra Mùller, 1774 (Buccinani).
Habitat. — Une grande partie de la France. Ne paraît pas rare dans
la Sarthe. Vit de préférence dans les eaux stagnantes, les mares, les
marais, les fossés.
L. palustris Mûller, llli(Burciniun).
Variété A. major. — Spire allongée, suture assez profonde, ouverture
moyenne; coquille opaque d'un brun plus ou moins foncé. Hauteur,
3Qn.m _ Diamètre, lO"". Rare dans la Sarthe. Trouvée à Pont-de-Gennes,
:dans l'Huisne, sous une des dernières arches du pont, où l'eau est
stagnante et ne coule que pendant les crues (Morin).
Variété B. média. — Coquille d'un brun noirâtre ou cendrée, opaque;
à intérieur d'un blanc sale. Hauteur 13-20°"°. — Diamètre, 6-8°"".
Cette forme paraît la plus commune dans la Sarthe.
KXTKAlI'é ET ^NAJ^VSEy. — ZOOLOGIE 51
Variété C. minor. — (Hélix) fragilis Linné. — Coquille pellucide,
transpareute, de couleur cornée. Hauteur, 8-9°"°. — Diamètre, 4-6°"°.
Habitat. — Toute la France. Espèce très commune dans la Sarthe, où
t'ilt; offre un certain nombre de variétés qui peuvent se rapporter aux
trois formes ci-dossus. Vit de préférence dans les eaux stagnantes.
XoTA. — Certaines variét''S du L. palustris ressemblent beaucoup au
/>. pereura, surtout lorsqu'elles ne sont pas tout à fait adultes, et il esl
assez facile de s'y tromper. Le />. pcrcfjra se distingue à sa spire plus
courte, à sa suture plus profonde, à son dernier tour légèrement ventru
et surtout à la forme de l'ouverture, qui est plus anguleuse supérieure-
ment et proportionnellement plus haute (de l'Hôpital).
L. corvus Gmelin, 1779 (Hélix).
Cette forme est considérée par la plupart des auteurs comme une va-
riété de l'espèce précédente. D'après Moquin-Tandon, la variété A de
Goupil, se rapporterait au L. corrus de dmelin et de Dupuy. Il est
regrettable que l'auteur sartliois n'ait donné que des caractères insuffi-
sants de cette variété et n'ait surtout indiqué aucune localité précise
dans la Sarthe. Les principaux caractères sont: coquille de grande
taille, à spire allongée, de couleur brune ou noirâtre à l'extérieur
el d'un violet foncé ou vineux à l'intérieur. Hauteur. 36-42""°. -
Diamètre, l;j-20'°"'.
L. glabra .Mùllei, 1774 (Buccinum).
Variété L. gingivata Goupil. 18:iH. - Spire de 4 1/2- 5 tours. Hati-
teur 4-7""°. — Diamètre, 2-:5'"'°.
D'après Moquin-Tandon, le L. (jimjitata Goupil a été établi avec de
jeunes individus du L. qlabra Mûller. Drouet en fait une variété à spire
courte.
Habitat. — Une grande partie de la France ; manque dans le Nord-
Est. Païaît assez peu commun dans la Sarthe. Signalé au Mans, dans
les petits fossés sur le haut de la butte de Gazonlier, etc.
La forme gingicata a été signalée au Mans, chemin duGué-Bernisson,
à l'Epau (Goupil). Elle est commune entre le passage à niveau des
Sablons et Toile-Blanche, dans les fossés à droite et à gauche du chemin
de l'Epau (Morin).
Vit dans la vase pendant la sécheresse.
Amphipeplea glutinosa Muller, 1774 (Buccinumj.
Habitat. — Plus particulièrement la France septentrionale et moyenne.
Rare dans la Sarthe où il a été signalé dans un ruisseau à la queue d'un
étang traversant le chemin qui conduit de la forêt de Jupilles à Cha-
haignes (Goupil). Fresnay et Saint-Léonard-des-Bois (Chaudron). Queue
d'un petit étang au-dessus du moulin de Saint-Jean-de-la-Motte (Huard).
Ruisseau servant d'écoulement à l'étang de Vaux, commune de Gesnes-
.)V SOCIEIK DKS hvCIKNCES N ATUUKJ.LIiS l)K I. (MKSl
le-Gandelin (Mcrin). Vit dans les ruisseaux et les petites rivières, ainsi
que dans les eaux stagnantes : les marais, les fossés des prairies.
Pianorbis corneus Linné, iloS (Hélix).
Habitat. — Presque toute la France. Commun dans la Sarthe.
P. carinatus Mûller, 1774.
Habitat. Toute la France. Commun.
P. complanatus Linné, 1760 (Hetix).
Habitat. — Toute la France. Très commun.
P. rotundatus Poiret, 1801.
P. leucostoma Millet 1813.
Habitat. — La France entière. Assez commun. Vit dans les eaux
stagnantes, sur les plantes, principalement les Lemnae\ les Myriophyl-
lum des fossés aquatiques.
P. vortex Mûller, 1774.
Habitat. — Les eaux claires, parmi les herbes des fossés aquatiques,
des étangs. Assez commun.
Variété compressas Michaud, 1831.
Habitat. — Les fossés aquatiques, les rivières, les étangs. Plus rare
que le type. Le Mans, Moulin-à-l'Evêque (Goupil); ruisseaux deChaine-de-
Cœurs; fossés de l'Angevinière prés le Mans (Huard).
P. spirorbis Mûller, 1774.
Habitat. — Les rivières, les ruisseaux, les fossés. Signalé au Mans,
Moulin-à-l'Evêque ; Brulon, fossés de la prairie commune (Goupil).
De Liesville le cite comme rare aux environs d'Alençon. Manque
d'observations bien positives dans la Sarthe où il paraît rare. Habite
plus spécialement la France méridionale.
P. contortus Mûller, 1774.
Habitat. Sur les plantes aquatiques des eaux stagnantes, dans les
fossés voisins des rivières. Le Mans, au Moulin-à-l'Evêque ; Pontlieu,
au Gué-Bernisson ; Brulon, fossés de la prairie ; Avessé, fossés de la
prairie de Martigné (Goupil).
P. nautileus (pars) Linné, 1760 (Turbo).
Variété A, cristata Moquin-Tandon. — P, cristatus Draparnaud, 1805.
— Jeune âge de l'espèce.
Habitat. — Fossés aquatiques des prairies du Mans (Anjubault in
Goupil).
Variété B, imbricatus Moquin-Tandon. — P. imbricatus Mûller, 1774.
Habitat. — Presque toute la France. Assez rare dans la Sarthe. Vit
de préférence dans les eaux stagnantes parmi les plantes aquatiques.
EXTRAITS ET ANALYSES. — ZOOLOGIE 53
P. albus Mûller, m\.
Habitat. — Presque toute la France. Assez commun clans la Sarthe.
Vit dans les eaux stagnantes et les eaux courantes parmi les plantes
aquatiques.
P. fontanus Lightfoot. 178(3 (Helix).
Habitat. — La France entière. Rare dans la Sarthe. Signalé à Chan-
lenay, étangs de Groteau et de Voisins : à Saint-Maixent (.^njubault).
Vit dans les eaux tranquilles, limpides, sur les plantes aquatiques :
dans les étangs et les fossés des marais.
P. nitidus Mûller, 1774.
Habitat. — Les eaux stagnantes, les fossés et les marais d'une grande
partie de la France, principalement dans la région du Nord. Rare dans
la Sarthe. Signalé au Mans, fossés de la ferme de Sablé ; au Gué-de-
Maulny ; à Saint-Maixent (Anjubault); à Ecommoy, flaque d'eau du pré
de Moque-Souris, dépendant de Bézonnais (Goupil).
Physa fontinalis Linné, 17o8.
Variété inflata Moijuin-Tandon. — Coquille plus rentlée que le type.
Habitat. — Toute la France, mais rare dans le Midi. Assez commun
dans la Sarthe.
Aplecta hypnorum Linné 17o8.
Habitat. — Toute la France. Rare dans la Sarthe. Signalé au .Mans,
chemin du Gué-Bernisson à l'Epau (Goupil).
A. acuta Draparnaud, 180Î) (Physa).
Variété B, subacuta Goupil, 183o. — Moins aigùe que le type.
Habitat. — Espèce de la France méridionale et centrale, vivant dans
la Sarthe à Textrème limite de son habitat. Type et variété très rares
dans la Sarthe. Le type signalé dans les fossés du Moulin-à-l'Evèque, et.
la variété, aux environs du Mans, sans localité précise (Goupil); se
trouve dans les sources, les ruisseaux, les rivières, les fossés aquatiques.
Bithinella Ferussina Des Moulins, 1827 (Paludina).
Habitat. — Une très grande partie de la France. Très rare dans la
Sarthe. Signalé à Sablé, près le four à chaux de l'Arc-en-pied ; Chevillé,
à la Chenardière iGoupil). Vit sur les mousses, les pierres les conferves,
dans les sources d'eau vive ; se rencontre dans les sources situées au
pied des rochers, parmi le Lemna trisulca.
B. similis Draparnaud, 1803 (Cyclostoma).
Habitat. — Espèce de la France méridionale. Très rare dans la Sarthe.
Signalé au Mans, le Moulin-à-l'Evèque; à Vallon, Chantenay, Viré
(Goupil). Vit dans les petites rivières, les ruisseaux et les fossés qui y
communiquent.
54 ■ SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
Bithinia tentaculata Linné, 17o8 (Hclix).
Habitat. — Tonte la France. Très commun dans la Sartlie, dans les
ruisseaux, les rivières, les fossés.
Paludina vivipara Mû lier, 1774 (yerita).
Habitat. — La majeure partie de la France, plus conniinn dans le
Midi. — Rare dans la Sarthe. Signalé au Mans, moulin du Gué-de-
Maulny (Huard); dans l'Hnisne, grande prairie au-dessous du moulin
de l'Epau : l'Huisne, à la Ferlé-Bernard (Morin); rare dans la Sarthe.
à Alençon (de Liesville) ; le Loir, à Vaas (Huard).
Variété minor. Coquilles adultes, avec des dimensions moitié plus
petites que celles du type, recueillies par M. Huard, dans le Loir, à la
Bruère. Vit plus particulièrement dans les eaux tranquilles, mais aussi
dans les eaux courantes des rivières.
Les poils nombreux, déposés par rangs, qui ornent la coquille de
cette espèce dans le jeune âge, ne se rencontrent bien que chez les indi-
vidus vivant dans les eaux stagnantes. Ces poils disparaissent quand la
coquille arrive à son cinquième tour; alors elle se montre avec \\''[n-
derme qui la recouvre entièrement.
P. fasciata Millier, 1774 (Nerital
Hibitat. — Une grande partie de la France, principalement le Nord.
Très commun dans certaines parties de la Sarthe. Abondant dans la
rivière de la Sarthe au-dessous du Mans, dans l'Huisne au-dessous de
Pontlieue.
Vit de préférence dans les rivières; se rencontre moins fréquemment
dans les fossés aquatiques et les étangs et très rarement avec V. riitipara.
Comme cette dernière espèce, elle est hispide dans son jeune âge ; mais
en perdant ses poils, la coquille ne présente aucun épiderme et devient
à peu près lisse.
Valvata cristata Millier, 1774.
Habitat. — Toute la France. Rare dans la Sarthe. Signalé au Mans,
près de la Mission, dans les fossés di^ la Bertinière ; Avcss('', prairies de
de Martigné (rioupil).
Vit de préférence dans les eaux stagnantes, les fossés di.'s prairies,
des marais, sous les feuilles submergées, les végétaux en décomposition,
ou parmi les Lenina et d'autres plantes aquatiques.
V. piscinalis MùUer, 1774 (Nerit.a).
Habitat. — Toute la France, iNe paraît pas très rare dans la Sarthe.
Vit dans les ruisseaux, les rivières peu rapides, les fossés, les marais.
Cyclostoma elegans Millier. \11^ (Mi^rita,).
EXTRAITS ET ANALYSES. — ZOOLOGIE 00
Habitat. — Toute la France, dans les terrains calcaires.
Neritina fluviatilis Linné, 1760 (Nerita).
Habitat. — Toute la France. Très commun dans les rivières et ruis-
seaux de la Sartlie.
PÉLÉCYPODES
Dreissensia polymorpha Pallas, 1771 (Mjjtiln.s).
Habitat. — Originaire de TEurope orientale, cette espèce s'est propa-
gée peu à peu dans l'Europe centrale, dans les diverses régions de
l'Ouest et a dû venir, do canal on canal, jusque dans le département de
la Sartlie. En 177K Pallas la décduvrait à rembouchure du Volga ;
depuis cette époque on l'a recueillie dans les fleuves du Centre : le Dnie-
per, le Danube et leurs allluents. Eu 1833, Dreissens, pharmacien de
Mazeylb, d'où elle a pris son nom générique, la péchait en Belgifjue :
en 1838, le naturaliste L. Potiez la recueillait pour la première fois en
France, dans le canal de la Deule (Nord) : en 1847, Gervais la signalait
dans le Rhin, la Moselle, l'Escaut; en 18oo, on la découvrait à Paris,
dans les conduites d'eau du Jardin des Plantes, puis dans la Seine et
ses affluents autour de la capitale ; en 18158, de Joannis et Millet la
signalent dans la Loire, à Montsoreau et aux Ponts-de-Cé (Maine-et-
Loire); en 1864, on la trouve à Tours et Cailliaud la recueille à Nantes;
en 1866, on la pèche à Bordeau.x et à Avignon. En même temps ou à
peu près, M. Edouard Guéranger l'observe pour la première fois dans
le département de la Sarthe, aux environs de la Suze, dans la rivière
de la Sarthe.
L'acclimatation des Dreissènes a été effectuée en 2a ans dans tous les
grands bassins hydrographiques de France.
On suppose que ce Mollusque fut introduit en Allemagne par les trains
de pjntons durant les guei'res du premier Empire, quoiqu'il n'ait été
signalé ([u'on 1814 (Fischer).
Unio littoralls Cuvier, 1798. — rhomboideus Moquin-Tandun, 185o.
Habitat. — Les cours d'eau de toute la France. Signalé dans l<i
Sarthe, le Loir, l'Huisne, la Vègre, etc. Toutefois M. Morin pense que le
type de Cuvier est assez rare dans le département de la Sarthe.
VariétéDraparnaldi Doshayes, 1831. — DraparnaudiMoquin-T^andon, 18oo.
Habitat. — La Sarthe, le Loii-. commune dans l'Huisne à Monlfort.
Pont-de-Gennes.
Variété subtetragona Michaud, 1831. — subtetragona Goupil. 1835.
Habitat. — Le Loir, la Sarthe. Assez rare dans l'Huisne, aux environs
deMontfort.
Variété cuneatus Moquin-Tendon. I8.^.S. — ? U. cuneatus Rnssmâss-
ler. 18.^4.
~JJ SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'oUEST
Habitat. — Le Loir. Commune dans les rapides de l'Huisne, aux
environs de Montfort.
Vatiété minor Rossmàssler, 1842. — minor Moquln-Tandon, 1853.
Habitat. — La Sarthe, au-dessous du Mans. L'Huisne à Pontlieue.
Paraît très rare.
U. batavus Maton et Racket, 1807 fMijaJ. — batava Lamarck, 1819.
Habitat. — Les fleuves et les rivières du Nord et du Centre de la
France. Commune dans la Sarthe.
Variété nana Lamarck, 1819. — amnicus Ziégler in Rossmàssler, 1836.
Habitat. — Les pays de montagnes : Vosges, Dauphiné, Franche-
Comté. Signalé dans la Vègre, à Asnières, par M. l'abbé Davoust.
Variété arcuata Jacquemin, l83o. — Jacquemini Dupay, 1849. —
arcuatus Moquin-Tandon, 1835.
Habitat. — Assez rare dans l'Huisne, aux environs de Montlort.
Présente dans la Sarlhe plusieurs autres variétés non déterminées.
U. Requleni Michaud (Compl. 1831). — U. pictorum Draparnaud, 1801.
Habitat. — Toute la France centrale. Très commun dans la Sarthe,
où il est souvent confondu avec l'U. pictorum Linné.
Variété rostratus de Joannis, 1839. — rostrata Gassies, 1849.
Habitat. — La Sarthe aux environs de Sablé (Chaudron). Extrême-
ment rare à Pont-de-Gennes, sur les grands fonds sablonneux, près le
pont du chemin de fer (Morin).
Variété decurvata Gassies, 1849. — arcuatus de Joannis, 1839.
Habitat. — La Sarthe au Mans. Rare dans l'Huisne, aux environs de
Montfort.
Variété Turtoni Payraudeau, 1826. — Turtoni Moquin-Tandon, 1855.
Habitat. — L'Huisne dans les grands fonds sableux. Trouvée pendant
les écourues, sous les arches du )»ont du chemin de fer. à Pont-de-
Gennes. Rare.
Variété rostralis de Joannis, 1839.
Hdbitdl. — Assez rare dans IHuisne aux environs de .Monlforl.
U. pictorum Lin né, 1 738 (jV)/r/),/;/7>/}a/7f. — pictorum Moquin-Tandon, 1833.
Habitat. — Les fleuves, les rivières, les étangs de la France septen-
trionale. Signalé dans les rivières de la Sarthe (Goupil). « J'ai inscrit
cette espèce, dit M. Morin, sur la foi de Goupil fMolL, Sarlhe, l83o.j
tout en doutant, d'après les dimensions exiguës de son ouvrage, qu'il
ait rencontré le vrai type dans nos limites. Depuis plus de dix ans dp
EXTRAITS ET ANAL"ySES. — ZOOLOGIE 57
recherches personnelles et après avoir visité les collections de notre
contrée, je n'ose encore alfirmer la présence d'individus réunissant,
chez nous, d'une manière satisfaisante, tous les caractères essentiels du
type de Moquin-Tandon. »
Variété tumens de Joannis, 18o9.
Habitat. — « Je crois pouvoir rapporter à cette espèce, dit M. Morin,
plusieurs échantillons péchés dans l'Huisne, à Pont-de-Gennes, près le
pont du chemin de fer. »
Variété longirostris Ziégler in Rossmàssler, 1836.
Habitat. — Le Loir, au-dessous de la Flèche.
Margaritana margaritifera Linné, 17o8 Mija,'.
Habitat. — Les rivières torrentielles d'une grande partie de la France
montagneuses. Très rare dans la Sarlhe. Découverte par M. Huard, dans
la Vaudelle, à o kilom. e.i amont du bourg de Mont-Saint-Jean.
Anodonta cygnea Linné, 1738 (Mytilus).
Habitat. — Les étangs, les canaux, les viviers, les marais. Jamais il
ne se rencontre dans les fleuves où les rivières. Ce type linnéen est
exceptionnellement rare dans le département de la Sarthe s'il y existe
réellement.
Goupil a confondu sous l'épithète dA. cygnea toutes les variétés
cygnéennes, piscinales ou pondéreuses qui vivent dans le département
de la Sarthe. Millet (.I/o//., J/ftme-eMo//-é', /*j'^.) le signale en Anjou.
De Joannis (Etude sur les Nayades de Maine-et-Loire, t8o8.) dit le
contraire. De Liesville (Moll, env. d'Alençon, I806.) le cite comme assez
commvn dans la rivière de la Sarthe, assertion qui paraît plus que
douteuse.
Le Musée du Mans renferme un échantillon du type. C'est le seul que
M. Morin a vu dans le département de la Sarthe.
Variété cellensis Moquin-Tendon, 1835.— MytiluszellensisGmelin, 1788.
— Anodonta cygnea Draparnaud, 1803.
Habitat. — La France entière, mais surtout dans la région du Nord.
Vit dans les eaux vaseuses des étangs, des marais, des fleuves et des
rivières. Cette variété ne i)araît pas très commune dans le département
de la Sarthe.
Trouvée en 1869, par M. Morin, dans l'étang de Gemmasse à Saiiit-
Ulphace, et en 1890, dans l'ancien cours de l'Huisne à Pont-de-Gennes,
en amont du pont du chemin de fer.
Variété intermedia Moquin-Tandon, 1833. A. intermedia Var. b Lamarck,
1819, non xMillet, 1834. — A. ohlonga Millet, 1832.
Habitat. — Les rivières et les ruisseaux à fond vaseux d'une grande
partie de la France. Cette variété qui ressemble beaucoup à l'A. cellensis.
58 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
mais avec de plus petites dimensions, paraît être très commune dans
les rivières de la Sarthe. Il est souvent difficile de la distinguer de
l'A. cellensis.
Variété ventricosa Du|)U\, Drouel, non C. Pfeifïer. — sinuosa Mau-
duyt, 183î>.
Habitat. — Les canaux, les viviers, les étangs, les pièces d'eau com-
muniquant aux rivières. Paraît commune dans le département de
la Sarthe.
Pour l'abbé Dupuy,cet anodonte est une variété du cygnea ; Drouel
la considère comme une variété grande, ventrue du cellensis.
A. £natina Linné, 1758 (Mijtiias).
Les variétés radiata Goupil, 183o, et minima .Millet, 1832, ne sont pas
assez nettement accusées et doivent probablement rentrer dans le type
anatina Linné, à moins toutefois que la dernière ne soit une Piscinale,
comme le laisse entrevoir de Joannis.
Habitat. — Toute la France et principalement le Nord. Vit dans les
rivières, les l'uisseaux, les canaux ; semble préférer les eaux courantes
à fond rocailleux.
Signalée dans la Sarthe, à Saint-L^onard-des-Bois (Chaudron), dans
les rapides de l'Huisne au-dessous de la Pécardière, à Montfort (Morin),
dans l'Huisne au-dessous de l'Epau et du moulin de Noyers, à Yvré-
l'Evèque (Chaudron), cette espèce paraît rare dans le d.^partement de
la Sarthe.
Variété crassiuscula Moquin-Tandon, 185o.
Habitat. — Ancien cours d'eau de l'Huisne, en amont du pont du
chemin de fer, à Pont-de-Gennes.
Variété coarctata Potiez et Michaud, 18ii. — parvula Drouet, 1852.
Habitat. — Les petites rivières, les ruisseaux. Très rare dans l'Huisne
à Pont-de-Gennes.
De Liesville signale dans les ruisseaux le Sort et le Chevin, l'A. Rayi
Dupuy, qui est une variéh' d'A. anatina. plus allongée que le type.
A. complanata Ziégler.
Habitat. — Les fleuves et les rivières. Vit plus spécialement dans les
eaux courantes sur les fonds rocailleux et pierreux. Paraît très rare
dans le département de la Sarthe. M. Morin l'a rencontré dans les
rapides de l'Huisne au-dessous du moulin de l'Epau et autour des îles
de la Pécardière à Montfort.
A. piscinalis Nilsson, 1822. — variabilis Moquin-Tandon, 1855.
Habitat. — Les eaux dormantes: étangs, viviers, . canaux: plus
rarement dans les rivières et les ruisseaux.
EXTRAITS ET ANALYSES. — ZOOLOGIE 59
A. ponderosa C. Pfeifler, 1828. — avonensis Maton et Rackett (Mjjti-
lus), 1804.
Habitat. — Les étangs, les canaux et les rivières de certaines parties
de la France. M. Morin a trouvé cet Anodonte dans la grande prairie
de rp]pau, en aval du moulin, au confluent des déversoirs et du
principal cours de l'Huisne.
Variété subponderosa Dupuy, 18i9. — elongonta Moquin-Tandon, 1835.
Habitat. — Les eaux dormantes, étangs, viviers, canaux. Pont-de-
Gennes.
Sphaerium corneum Linné, 1758 (Tellina).— rivalisMûller (Tellina),1774.
Habitat. — Principalement les eaux stagnantes, les fossés aquatiques.
Commune dans les fossés communiquant à l'Huisne, autour de Pont-de-
Gennes ; ruisseaux le long du chemin du Moulin-du-Breil à Pont-de-
Gennes.
Variété Cyclas rivalis Draparnaud, 1805.
Habitat. — Les rivières, les ruisseaux, les fossés aquatiques. Trouvée
avec le type à Pont-de-Gennes.
S. rivicolum Leach in Lamarck, 1818 (Cijclas). — corneum Draparnaud,
1805 (Cyclas).
Habitat. — Les rivières de la France septentrionale et moyenne. La
rivière de la Sarthe, l'Huisne. Commun.
S. Ovale Ferussac. iSdl iCijctas). — Cyclas lacustre Draparnaud, 1805.
— S. Deshayesianum Bourguignat, 1853.
Habitat. — Diverses contrées du nord et du centre de la France. Se
trouve dans les eaux stagnantes et marécageuses, les fossés des marais.
Signalé aux environs du Mans, prairies de Saint-Pavace ; à Brîilon,
Chantenay, Vallon (Goupil). Rare dans le déparlement de la Sarthe.
S. lacustre Mùller, 1774 (Tellina). — Cyclas calyculata Draparnaud,
1805. — S. intermedia Dumont et Mortillet. — S. tuberculata Alten.
Habitat. — Toute la France. Les eaux stagnantes ; fossés et mares à
fond vaseux. Signalé au Mans, dans les mares et les vieilles marnières.
Avessé, mares du château de Martigné (Goupil).
Pisidium lacustre Gmelin, 1789 (Tellina).
Habitat. — Les fontaines, les ruisseaux, les marais, les fossés aqua-
tiques alimentés par des eaux de sources. Signalé au Mans, chemin du
Gué-Bernisson ; aux moulins de l'Epau (Goupil). Paraît très rare dans
la Sarthe.
60 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L'OUEST
P. amnicum MùUer, 1774 (Tetlina.)
Habitat. — Toute la France. Vit dans les petites rivières, les ruis-
seaux, les fossés, les marais, les étangs. Parait assez commune dans la
Sarthe.
L. B.
II — BOTANIQUE
Catalogue raisonné des plantes vasculaires du
département de la Mayenne; par le D"^ Reverchon
(Bull. soc. d'éludés scient. d'Angers, xx« année, 1890, p. 139).
L'auteur rappelle, dans un avant-propos, que jusqu'à l'année 1838,
aucune publication n'avait paru sur la flore de la Mayenne, quand furent
édités presque simultanément le Catalogua des Plantes de la Mayenne,
par une Société de botanistes (Laval, 1838), et la Flore du Maine, par
N. Desporte (Le Mans, 1838).
Les notes manuscrites laissées par Duclaux (qui parait avoir été à la
tête de cette petite pléiade de botanistes auxquels est dû le Catalogue de
1838), les recherches de M. Noulbert, professeur au collège d'Evron,
celles de MM. Jouanault et Chéoeau (ce dernier botaniste étant d'après
M. Reverchon, celui qui possède le mieux la flore des environs de
Mayenne), tels sont les matériaux mis en œuvre, outre ses propres
recherches, par l'auteur du nouveau Catalogue.
Les plantes qui ne figurent pas sur l'ancien Catalogue (1838), sont
précédées du signe G, et nous citerons dans cette catégorie, qui cons-
titue, d'après l'auteur, les acquisitions de la Flore de la Mayenne, depuis
une cinquantaine d'années, les espèces suivantes :
Caltha Gueranqerii Bor. Sarjina patula Jord.
Cardamine sylcatica Link. Spergida vidgaris Boën.
Capsella rubella Reut. » Morisonii Bor.
Reseda lutea L. Stellaiia ncglectaWeihe.
Viola palust ris L. Arenaria leptoclados Gusa.
» dumetorum Jord. » montana L.
» permixta J^-vd. Cerastium semidecandrum L.
)) Riciniana Reich. » arvense L.
» sylvatica Fries. Linum gaUicum L.
» Lloydii Jord. Geranimn pnsillum L.
» rurafeJord. » minutiflorum Jord.
)') pereqrina .^nrd. O-mlis rnrmcidata Jj.
EXTR.vri'S Kl ANAl.YSKS. — (iKol,(UilK Kl MINEHALOGIK
(H
Melilotus artensÏH Wall.
» jjartiflora Desf.
» alba Desv.
Trifoliumpseudo-procumbensGm.
» campestre Schr.
Lotus temdfolius Reich.
Fragaria colUna Elirh.
Potentilla procumbens Sibth.
Agrimonia odorat a Mill.
Polerium platijlophum Jord.
» guestphalicum Bœniii;.
/{osa cinerascens Du m.
Cratœgus oxyacanthoides Thuil.
Sorbus aucuparia L.
Epilobium lanceolatum Seb. et
Maur.
Epilobium palustre var. majusFr.
)) obscurum Schrcb.
» rospuin Schreb.
Œnothera biennis L.
Herniaria hirsuta L.
Sedum elegans Lej.
Ribes rubrum. L.
Torilis helcetica Ginel.
» heterophgUa Giiss.
Galmni elongatum Presl.
Valeriana dioica L.
Dipsacus pilosus L.
Filago iutescens .Tord.
Senerio aquaticus Huds.
Centaurea pratensis Thuil.
» decipiens Thuil.
» palustre L.
Le Catalogue, qui s'arrête, pour l'inslaut.air genre Hieracium, énumère
de nombreuses localités nouvelles pour des plantes intéressantes et
M. Reverchon a crû devoir y comprendre un certain nombre d'espèces
croissant probablement dans les limites de la Flore. Celles-ci sont précé-
dées du signe *.
E. G.
III. — GEOLOGIE ET MINERALOGIE
Les Poudingues rouges de Montfort ; par M. P. Lebes-
coNTE. (Rev. des se. nat. de l'O.. V'- année. 1891, p. 200-207).
h
Ces poudingues que l'on trouve en Bretagne et en Normandie, mon-
trent leur développement le plus complet dans rille-et-Vilaine.
Ils sont situés entre les Schistes de Rennes, qui leur sont inférieurs,
et les Schistes rouges et représentent un interrègne.
Les Poudingues rouges de Montfort ont une puissance de 530 mètres.
Les Schistes de Rennes se fendent parallèlement à leur plan d'incli-
naison ; ils sont jaune terreu.x, roses ou verts en grandes dalles ;
leurs lames sont généralement franches et unies et renferment des
fossiles spéciau.x.
Les Schistes rouges se fendent [jerpendiculai rement à leur plan d'in-
clinaison ; ils sont généralement rouges, excepté à la base; ils ont un
faciès particulier, qui consiste dans le déprimé et le bosselé de leurs
lames. Ces inégalités qui ressortent en blanc ou en teinte rouillée sur
t)-^ SUCIÉTÉ DES. SCIENCES NATURELLES DE L OUES'l"
la roche, sont dues à fies fossiles qui pétrissent le schistes et qui sont
entièrement différents de ceux des Schistes de Rennes.
Une coupe établie de Blossac à Goven montre, de bas en haut, la
succession suivante :
l Grès armoricain.
Faune seconde ^ Schistes rouges (2 -iOir',.
Poudingues rouges ( fins (200"').
Interrègne de iMonfurt | moyens (300™).
loSO"). ! gros (30™,).
( verts en grandes dalles (300'°).
Faune primitive : Schistes de Rennes l roses.
( jaune terreu.x.
M. Lebesconte décrit et figure deux espèces des schistes de Rennes
qu'il a déjà publiées dans le Bulletin de la Société géologique de France,
188B, 3' sér., t. 14. Ce sont, suivant Tauteur :
Un Spongiaire : Neantia rhedonensis Lebesc. et un Echinoderme :
Montfortia rliedonensis Lebesc.
M. Lebesconte termine cette note en donnant la description et les
figures (( d'une Algue et d'un Echinoderne » nouveaux des Schistes de
Rennes.
ALGUE. — Genre Amanlisia ', Lebesc.
Corps étroits, très allongés, généralement plus ou moins aplatis et de
forme quadrangulaire. Ces algues se présentent en relief entier, avec
empreintes et contre-empreintes ; elles sont souvent roulées et se
croisent en se superposant
Amanlisia simplex, Lebesc.
Cette espèce possède les caractères du genre. Elle présente à sa
superficie des stries longitudinales très fines et des ondulations trans-
verses légères.
Une des empreintes en creux appartient à une racine ; elle s'élargit
faiblement pour se rétrécir ensuite, et de cette extrémité élargie part
un grand nombre de radicules.
Longueur très grande, indéterminée ; largeur, 3 à 10 millimètres :
épaisseur, 3 à 3 millimètres.
Localités. — Schistes de Rennes et calcaires siliceux qui leur sont
associés. Amanlis, Montfort, Corps-Nuds et Saint-Thurial (Iile-et-
Vilaine).
1. Amanlis (Ule-et-Vilaini').
KK'i'KAlTS E] ANALYSES. — ( ;i';(.)1.0(ilK ET MJNÉHAEOLiiE f>;j
La forme la plus voisine serait Piihvophiicna simpiex Hall. fPaléont.
de l'Etat de New-York, pi. xxii ; Atlas, végétaux, 1847 et 18j2j.
ECHINODERMES
Famille des Gystidées. Genre Armelia ^ Lebesc.
Corps ovalaires, très aplatis sur l'une des faces et légèrement
bombés sur l'autre, rappelant un peu les Calix de Rouauit du Schiste
ardoisier, mais beaucoup plus aplatis, et, au lieu d'être ouverts à leur
partie supérieure comme ceux-ci, ils sont entièrement fermés par une
enveloppe calcaire.
Armelia Barrandei Lebesc.
Ce fossile a tous les caractères du genre. Le calice est ovalaire ; sa
partie supérieure plane n'est pas ouverte comme dans les Calix de
Rouauit, mais recouverte d'une enveloppe calcaire de I à 2 millimètres.
La partie inférieure bombée est entourée par une sorte de rainure
placée sous le bord de la pirtie plane. Quand l'enveloppe calcaire
existe, elle remplit et cache cette dépiession. L'èpiderme intei'ue montre
une série de petils tubercules qui indiquent les pores. L'èpiderme
externe est lisse, très mince et empâté dans le schiste.
Ce fossile a une longueur variant de 7 à 23 centimètres sur 'A -À H
centimètres de largeur et 1 à 2 centimètres d'épaisseur.
Localité. — Corps-Nuds, près Saint-Armel, dans les Schistes de
Rennes.
M. Lebesconte donne à la faune des Schistes de Rennes le nom de
faune primitive silurienne n'osant pas, dit-il, l'appeler /)?-/?/îord/rt/e.
L. R.
Etude sur le terrain dévonien aux environs d'An-
(jers; par M. l'abbé Rondeau (Mérnolres de la Société
nationale d'agriculture, sciences et arts d'Angers, 4'' série,
t. IV, 1890, p. 155-192, avec une carte autographiée).
Cette note a pour objet l'étude de la bande de terrain dévonien qui,
à rZst de la Miine, commence aux Fourneaux ou Fours-à-Ghaux, et se
poursuit vers E. S. -E. jusqu'au delà de la commune de Trélazé.
M. l'abbé Rondeau rappelle d'abord les travaux de ses devanciers :
Desvaux : Statistique de Maine-et-Loire, 1834.
Gagarrié : Description géologique du département de Maine-et-
Loire, 1845.
1. Sainl-Armol (Illeet-Vilainel.
hl SOCIF.TK DKS SCIENCES NAirUEEEES DE EOIESI
3' Millet: PaléoiUolo^'ie de Maine-et-Loire, 1834.
— Indicateur de Maine-et-Loire, 1864.
4° iMÉ.NiÈRE : Essai sur la minéralogie du département de Maine-et-Loire
(Mémoires de la Société académique de Maine-et-Loire,
xviii° volume, 1863).
— Mémoires de la Société académique de Maine-et-Loire,
xxxv" volume, 1880, p. 67-69.
3" Mille, ïhoué et Triger : Profil géologique de la ligne d'Angers au
Mans.
6" Hermite : Etude préliminaire du terrain silurien des environs d'An-
gers (Bulletin de la Société géologique de France,
3' série, t. iv, 1878).
7" CEhlert : Comptes-rendus sommaires des séances de la Société géo-
logique de France. Séance du 3 juin 18S9, p. lxxi, lxxii).
ARTICLE PREMIER
D'Angers à Saint-Barthélémy
L'auteur étudie successivement le banc de calcaire qui commence aux
Fours-à-Cliaux, les roches qui le limitent au nord et celles qui le bornent
au sud.
1. Calcaire. — Le premier gisement de calcaire que l'on rencontre à
l'est de la Maine et le plus important de tous est celui des Fourneaux ou
Fours-à-Chaux. En ce point, la première roche visible, en allant du sud
an nord, est un calcaire grisâtre à texture saccharoïde, contenant quel-
ques polypiers et un gîte de sulfure d'antimoine. Vers le milieu, non
loin du mur de l'enclos, on trouve des schistes parfois arénacés et semés
de cristaux cubiques ordinairement décomposés. Un peu plus à l'est,
presque au même niveau on trouvait, il y a quelques années, un mince
banc de grés brun fossilifère, passant insensiblement au calcaire.
Malheureusement l'exploitation a fait disparaître ce dépôt. M. Bazin y a
recueilli les espèces suivantes déterminées par M. de Verneuil :
Spirifer speciosus. Eschara.
» subspeciosus. Retepora.
Chonetes. Cyathocrinites pinnatus.
FenesteUa antiqiia. Àulopora.
Ichthyorhachis.
An nord du calcaire gris, on observe, à l'extrémité orientale de la
carrière, un calcaire blanchâtre large de 13 à 20 mètres, auquel succède
un calcaire noir, ampéliteuxau début, jadis exploité pour marbre, qui
peut avoir 30 ou 40 mètres d'épaisseur.:
C'est dans ces deux roches qu'est creusé le trou principal de la car-
rière. On n'y trouve depuis longtemps presque aucun fossile.
Au calcaire noir dont la teinte s'éclaircit peu à peu succède insensi-
KXTKAITS ET ANALYSES. — GÉ<JLUG1K ET MlNÉKALUUiE 65
blement une grauwacke feuilletée, jaune et riche en fossiles trop souvent
friables et déformés. Cette roche peut avoir 20 mètres d'épaisseur.
Suit une liste de fossiles appartenant à M. Bazin et qui ont été, pour
la plupart, déterminés par M. de Verneuil.
Une roche argilo-ferrugineuse, épaisse d'environ 0" 50, marque la fin
de la grauwacke.
Au Grand-Vaugareau, le calcaire se voit dans un étroit bassin, au
milieu d'un verger. L'auteur a vainement cherché cette roche dans les
champs de la Peinterie. Aux Mortiers, sur le bord ouest de la route de
Paris, le calcaire noir se montre dans une grande douve circulaire, dont
on a fait un lavoir, et qui remplace une ancienne carrière. La pierre à
chau.x était encore jadis exploitée dans de petites carrières situées sur
la même propriété, mais aujourd'hui comblées.
Sur le chemin de fer d'Angers au Mans, que le calcaire traverse obli-
quement au niveau du chemin des Banchais, on constate les afïleure-
ments suivants. Le calcaire commence à paraître vers 115 mètres au
moins au sud du passage à niveau ; il afleure ensuite sur quatre à cinq
points pendant 30 mètres, où il offre un aspect terreux.
Au-delà, les fossés de la tranchée ne présentent pendant 70 mètres
que des schistes.
A 10 mètres au sud du passage à niveau reparaît le calcaire, puis
quelques schistes ferrugineux.
Au passage même, le sous-sol doit être occupé par le banc de grès
que l'on voit affleurer au-dessous dans le chemin des Banchais, sur une
longueur d'environ 10 mètres.
Au nord du passage, le calcaire reparaît pendant 60 mètres.
Après une série de schistes argileux, affleure, vers 135 mètres au nord
du passage à niveau, la grauwacke des Fours-à-Chaux.
Quelques mètres plus loin, une roche ferrugineuse, que l'on retrouve
à l'est dans le chemin de la Croix-Blanche, marque la fin de la
grauwacke.
Plus à l'est, après avoir traversé quelques fermes où il a, paraît-il, été
exploité, le calcaire longe au sud le Pressoir-Cornu et se montre dans
plusieurs trous d'où on l'extrait comme macadam. Le plus important
se voit à 40 mètres au nord de la ferme du Puits-de-l'Epine. Le calcaire
y plonge au nord avec la même inclinaison qu'aux Fours-à-Chaux, et
contient un gîte de sulfure d'antimoine.
A 80 ou 100 mètres plus au sud, le calcaire se voit dans une petite
mare abandonnée. L'auteur se demande si c'est bien le même banc ou
plutôt, comme cela se voit dans la tranchée du chemin de fer du Mans,
un banc parallèle et moins épais.
Le calcaire se continue à l'est en passant par les Maisons-Rouges où
il a été trouvé en creusant un puits à quelques mètres au sud du corps
de logis.
Vers 400 mètres plus loin, le calcaire se montre dans une petite douve
dtJ SOCIÉTÉ DKS SCIKNCE.S NAIUHKI.LES l>K l.'iH KSI
dépendant de la ferme des Petites-Portières et en contact avec un grès
situé au nord.
Nous arrivons à la carrière qui s'ouvre auprès et à l'est de la ferme
des Grandes-Portières et que l'on appelle improprement carrière de
Saint-Malo. Le calcaire y est exploité pour macadam et offre un plon-
gement nord de 60 à 65 degrés.
C'est de cette carrière que proviennent les fossiles décrits par M. Œhlert.
A l'est de la route qui longe la carrière de Saint-Malo, le calcaire
apparaît encore dans un pré en contre-bas qui n'est lui-même qu'une
ancienne carrière.
Enfin, à 100 mètres plus loin environ, on le voit pour la dernière fois
dans une petite fosse située à 60 mètres environ de la ferme de Saint-
Malo. Au delà le banc calcaire disparaît.
A 300 mètres au sud de ce dernier gisement on voit-, dans un champ
qui dépend des Rangeardières, les traces d'un mince banc de calcaire
séparé par des schistes ou des fragments gréseux du gisement septen-
trional.
2° Roches qui bornent au nord le calcaire marbre. Gtès déwnien. —
Aux Fours-à-Chaux, c'est au côté oriental de l'enclos qui longe la route
de Briollay, que l'on peut suivre les roches qui succèdent au calcaire.
Après la grauwacke se trouve cette roche argilo-ferrugineuse dont il
a été parlé plus haut, épaisse d'environ O^oO, que l'on voit à 10 mètres
sud du portail. Suivent des schistes tendres sans fossiles.
Au-delà- se trouve la chaussée qui part de la route de Briollay et tra-
verse l'enclos de l'est à l'ouest. Cette chaussée qui semble artificielle
est en réalité naturelle. M. l'Abbé Rondeau a trouvé le grès tendre
rempli de débris fossiles, parmi lesquels plusieurs spirifères et beau-
coup d'articles d'encrines.
Dans son Essai sur la minéralogie de Maine-et-Loire (Mémoires de la
Société académique, xyiii" volume), M. Ménière parle d'un « grès fossi-
lifères tendre, grès de rouille, avec veines de quartz blanc, altérable à
l'air, reposant sur la grauwacke du dévonien (Fourneaux-à-Chaux),
souvent feuilleté, formé par le métamorphisme des schistes (groupe du
grès rouge, pséphite rougeâtre de Brongniart, dévonien, correspondant
au grès des Vosges). »
Ce grès est-il le même que celui dont parle M. l'abbé Rondeau?
On peut en douter, suivant l'auteur, et admettre que Ménière a voulu
parler du grès brun, d'aspect schisteux et métamorphique dont il
avait recueilli plusieurs échantillons au revers sud du banc de marbre,
sur la hauteur.
A l'Est de la route de Briollay, à l'extrémité orientale d'un vallon,
M. l'abbé Rondeau signale, dans une vigne qui dépend de la ferme de
l'Ecriture, des fragments de grès contenant, comme à Chaufour, des
segments de trilobites, des articles d'encrines, et surtout des Orthis
Monnieri.
EXTRAITS El ANALYSES. — GÉOLOGIE ET MINÉKALOGIE t)7
Le grès affleure ensuite, pendant quelques mi^tres, dans le chemin de
la Peinterie, puis dans les fossés de la roule de Paris, et traverse ensuite
obliquement la tranchée du chemin de fer du Mans.
A l'est de la tranchée, j'ai retrouvé cette roche, dit M. l'abbé Rondeau,
avec nombreux Otthis Monnleri, en fragments et blocs quartzeux, tirés
d'une vigne qui s'étend au nord de la chapelle du Pressoir-Cornu, près
de la ferme de la Humaudière. le long du chemin de la Croix-Blanche.
Le grès disparaît au sud sous une épaisse couche d'argile.
On le voit de nouveau, à 800 mètres plus loin, au bord d'une mare,
auprès des Bretonnières.
Aux Petites-Portières, dans une autre mare, le grès est en contact
dirjct avec le calcaire.
Au-delà, près de la ferme de Saint-Malo, le terrain est couvert de
débris de quartzite gris, qui accusent un sol de même nature. Le grès
disparaît ensuite sous les alluvions anciennes.
3° Roches qui limitent au sud le calcaire. Schistes à phtanite. —
M. l'abbé Rondeau se borne à indiquer les gisements de phtanite, roche
siliceuse, noire, très dure, avec graptolithes, que l'on observe au sud
du calcaire.
C'est ainsi que j'ai trouvé cette roche, dit M. l'abbé Rondeau :
1" Au revers sud des Fours-à-Chaux, où elle succède immédiatement
aux cailloux calcaires ;
2" Dans une vigne, entre le Petit et le Grand Vaugareau, au nord de
l'ancienne maison Oriolle ;
3" Un peu plus à l'est, sur les deux versants du coteau, à savoir au
pied de la rue Victor-Hugo (au nord de la carrière ouverte pour prendre
la pierre dont on a comblé les prairies de la Chalouère), en face de
l'entrée de l'usine de l'Angevine, sur le bord des bassins creusés dans
l'intérieur de cette manufacture, et plus au Nord, en descendant le
chemin de Vaugareau, au milieu des schistes. Dans ces derniers gise-
ments, la phtanite |)lctige au nord ;
4" De chaque côté de la mute de Paris, dans les champs qui dépen-
dent de la propriété des Mortiers. Graptolithes ;
S" Dans le chemin des Banchais qui permet d'évaluer à environ
600 mètres l'épaisseur des schistes à |)htanite ;
6" Dans la tranchée du chemin de fer, la phtanite est visible à
120 mètres au sud du passage à niveau, soit à 5 mètres au sud des
premiers dépôts calcaires ;
7" A l'est de la ligne du Mans, la phtanite se voit dans plusieurs
anciennes carrières ouvertes pour macadam, et forme le sous-sol des
propriétés des Chênaies et de la Reùe. — Dans cette région elle s'étend
de plus en plus au sud de la route de Saint-Barihélemy et se prolonge
au nord jusqu'à 30 mètres de la ferme du Puits-de-l'Epine et jusqu'à
celle du Pâtis ;
8° Un peu plus loin la même roche fait saillie dans le chemin qui
f18 SOCIÉTK l>ES SCIENCES NATURELLES DE l'oUES]
mène à la carrière de Saint-Malo, et dans une ferme voisine appelée la
Croix-de-la-Cheminée.
Plus au nord, à 60 mètres environ au sud de la maison des Rangear-
dières, on voit les cailloux de phtanile presque en contact avec des
fragments calcaires.
ARTICLE SECOND
De Saint-Barthélémy au bois de Verrières
Ce qui caractérise cette région, c'est d'abord la disparition du grand
banc de calcaire-marbre des Fours-à-Chaux et Saint-Malo, et du grès
qui le limite au nord; c'est d'autre part l'apparition d'un nouveau et
important banc de grès dévonien d'une direction parallèle au premier,
au sud duquel s'étend une bande calcaire plus restreinte que la précé-
dente.
C'est ce que montre la tranchée de la ligne d'Angers à la Flèche.
1° Grès dévonien. — Presque tout le bourg de Saint-Barthélémy repose
sur le grès dévonien, souvent recouvert d'une couche d'argile plus ou
moins épaisse. Au sud du clocher, il offre, pendant 100 mètres environ,
l'aspect d'un quartzite dur et blanc ; au nord, il devient rouge, grenu,
parfois tendre, argileux et alors très fossilifère.
On peut évaluer à 300 mètres son épaisseur en ce point.
A l'est du bourg, le grès commence à traverser la route de Beaufort.
M. l'abbé Rondeau cite en ce point des traces d'encrines, de lentaculites
et une rhinchonelle.
Alors commence au sud de la route, et se poursuit pendant plus de
500 mètres, une série de trous d'oîi le grès a été extrait pour macadam.
C'est dans le voisinage de ces trous que M. Œhlert a, le premier,
signalé des Orthis Monnieri, des segments d' Homalonohis et des
Spirifers.
Le banc de grès, après avoir suivi pendant plus d'un kilomètre la
route de Beaufort, la quitte en face de la ferme du château de Pigne-
roUe pour se diriger E. S. E. M. l'abbé Rondeau cite encore ce grès au
N. de la Culasserie, commune de Trélazé.
2" Calcaire. — A l'est de la ligne de la Flèche, où elle est représentée
par un dépôt peu important, cette roche n'apparaît plus qu'aux environs
de Chaufour, vers 200 mètres au sud de l'entrée de Pignerolle. Le
calcaire est visible à l'ouest de la ferme, dans une série de trous, sur
une longueur de 300 ou 400 mètres. Millet cite, à la ferme de Chaufour,
un certain nombre de fossiles (Paléont. de Maine-et-Loire, p. 47).
Vers 200 mètres à l'est, on retrouve le calcaire près d'une ferme ; il
doit se continuer jusqu'à la Garenne (commune de Trélazé). L'épaisseur
du banc est, en apparence, d'environ 25 mètres, il plonge au nord,
relevé de 70 degrés.
EXTRAITS ET ANALYSES. — GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE 69
3° Schistes à phtanite. — Les schistes à phtanite occupent environ
280 mètres dans la tranchée de la ligne de la Flèche. A l'est, les
phtanites couvrent le sol de l'enclos de la Renloue. Ils côtoient le
chemin qui conduit de Saint-Barthélémy à Trélazé.
On les voit aux environs de la gare de Trélazé, dans les bois ou les
champs de la Guérinière et de la Quantinière, et jusqu'à 700 mètres
seulement du clocher de Trélazé. Un banc de phtanite traverse la
propriété de Verrières, et, plus loin, les vignes de la Garenne, où
il n'est séparé du calcaire que par un intervalle de 10 à 15 mètres.
Mes recherches, dit M. l'abbé Rondeau, n'ont pas été poussées
plus loin.
L'auteur termine par un résumé des faits énoncés ci-dessus et quel-
ques conclusions stratigraphiques.
L. B.
Mémoire sur la Faune du Grès armoricain; par
M. Charles Barrois. {Annales de lasoc.géol. dit Nord, t. xix,
20 avril 1891).
La place restreinte réservée ici, aux extraits et analyses des ouvrages
d'histoire naturelle concernant l'Ouest de la France, ne me permet pas
de donner, du petit volume de plus de cent pages de M. Barrois, une
analyse aussi détaillée (juc l'intérêt de la question très habilement
traitée pourrait réclamer.
M. Barrois ne s'occupe que des lamellibranches du Grès armoricain
des départements d'IUe-et-Vilaine et Loire-Inférieure, pour les Trilo-
bites il renvoie aux travaux de M. Lebesconte, et pour lesBrachiopodes
à ceux de Davidson.
Historique. — L'auteur rappelle que Marie Rouault a, le premier, en
1849, signalé le Grès armoricain comme assise distincte dans la série
paléozoïque, que Dalimier en a fixé, en 1862, la position stratigraphique,
qu'enfin les découvertes de fossiles faites par M. Lebesconte ont rendu
incontestables les conclusions de Dalimier.
Le grès armoricain est placé immédiatement au-dessous des schistes
d'Angers et appartient, comme eux, à la faune seconde, c'est là un
point bien acquis. — Il n'en est pas de même de la classification des
assises inférieures à ce terrain. Voici, d'après M. Barrois, l'opinion
d'un certain nombre de géologues à propos de ce sujet encore contro-
versé :
M. Barrois (1882), Recherches sur les terrains anciens des Asturies et
de la Galice, range le Grès armoricain dans la faune seconde et assi-
mile l'étage de Gourin aux schistes de la Véga à Paradoxides.
6*
70 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L'OUEST
M. Lebesconte (1881), Bull. soc. géol. de France, donne la classifica-
tion suivante :
Etage D. (faune seconde).. | Assise du grès armoricain, d^
( Assise des schistes pourprés, d'.
Etage C. [ Manque.
f Schistes verts en grandes dalles.
Etage B. (Schistes de \ Schistes rouges.
Rennes). ) Schistes gris-verdâtres terreux avec grau-
( wackes.
M. Lecornu (1884), Feuille de Coutances, classe ces assises comme
suit :
S*" Grès armoricain.
S^ Grès et schistes pourprés avecgrauwacke bleuecalcarifère à la base.
S** Poudingues pourprés.
X Phyllades de Saint-Lô.
M. Barrois (1889), Feuille de Redon, range dans l'ordre suivant les
assises inférieures au grès armoricain :
!c. Dalles pourprées à oligiste, alternant
avec dalles vertes à chloritoïde.
b. Schistes et quartzites verts.
a. Poudingues siliceux à gros galets.
. ^^ ^ Schistes avec lits interstratiflés de pou-
^ ' ) dingue et parfois de calcaire, de tufs.
Etage de Saint-Lô X^ | Schistes et grauwackes.
Ailleurs (1889), Feuille de Pontivy ; il admet :
Cambrien { X^ Dalles vertes de Néant.
iX^ Schistes et poudingues de Gourin avec
grès et quartzophyllades.
X^ Schistes de Saint-Lô.
Guillier (1886), Géologie de la Sarthe ; distingue les assises comme
suit :
Faune seconde j Grès armoricain.
( Schistes rouges et poudingues pourprés.
Faune primordiale | Schistes, calcaires magnésiens, poudingues.
. .. , i Schistes de Rennes et phyllades t'e St-Lô
Cambrien (Azoïque) j ^^^^^ ^^,^^.^^^ ^^ Parennes).
EXTRAITS ET ANALYSES.
GEOLOGIE ET MINERALOGIE
71
Hébert (1886), Bull. soc. géol. de France ; assimile le grès armoricain
au Silurien et les schistes pourprés au Cambrien, Pour lui le Cambrien
de ses devanciers devient VArchéen.
H. Bigot (1890), Thè.se inaugurale.
Ardoises d'AuRers.
Silurien moyen
Grès armoricain.
— Llandeilo flags.
Arenig.
Cambrien
Archéen
d. Grès feldspathique. — Lingula flags. Couches
à Olenus.
c. Schistes vert clair. — Menevien, Solva, Har-
lech. Couches à Paradoxides conocoryphe.
b. Schistes pourprés avec lentilles de marbre. —
Caerfai, Lanberis, couches à Olenellus.
a. Grès et poudingues pourprés. — Conglomérat
de Saint-David.
Schistes de Saint-Lô. — Arvonien et Pébidien.
M. Œhlert (1889), Compte-rendu Ac. .se, juin.
Silurien | Grès armoricain.
Grès ferrugineux à Lingules.
Schistes et psammites à Liyigula crumena.
Petrosilex zônés, [poudingues, tufs et brèches de
Cambrien ( porphyrite.
Grès grossiers.
Quartzophyllades et schistes.
Poudingues pourprés et calcaires magnésiens.
Archéen | Phyllades de Saint-Lô.
M. Barrois pense que les difficultés rencontrées jusqu'à ce jour pour
le classement des couches inférieures au grès armoricain proviennent
du manque de fossiles et du mode de formation de ces couches dont la
masse principale doit être attribuée à des produits d'apports tenus de
l'intérieur. La diversité de ces produits, la variation d'épaisseur des
venues éruptives selon que l'on s'éloigne ou se rapproche des points
d'émergence etc., empêchent d'assimiler avec certitude des couches de
même âge, bien que les lieux d'observation soient quelquefois fort rap-
prochés.
La découverte des fossiles de la faune primordiale pourra peut-être
seule mettre d'accord des opinions jusqu'ici contradictoires. Cette faune
primordiale peut se trouver :
1° Dans les schistes pourprés (S<= de la Carte de France). Hébert,
Œhlert, Bigot.
72 • SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'oUEST
2° Dans une lacune comprise entre les schistes pourprés et les schistes
de Rennes. Lebesconte.
3° Dans les schistes et poudingues de Gourin (X" et X" de la Carte de
France). Barrois, Guillier.
Parmi les fossiles du Grès armoricain de Bretagne signalés par
MM. de Tromelin et Lebesconte, fossiles qui, pour la plupart, n'ont pas
été figurés, M. Barrois croit devoir éliminer les espèces suivantes dont
il n'a pas pu retrouver des traces assez sérieuses ;
Myocaris quadrata. Sait., 187o, de Trom. et Lebes., congrès de Nantes.
Myocaris Valpyi Sait., 1875, ib.
Endoceras sp. ib.
Ctenodonta 3Iorreni^ Rouault. ib.
Graptolithus Sedgwicki ? Portl. ib.
Il a remplacé :
Bellerophon Sacheri par Buchania Sacheri.
Capulus ? amoricanus par Palœacmea armoricana.
Pseudaximus trigonus par Hyppomia Salteri ?
Palœarca secunda par Actinodonta secunda.
Modiolopsis Redonensis par Cyrtodunta obtusa.
Orthonota Lebescontei par Nuculana incola.
Orthis sp. par Dyscophyllum j)licatum.
Cytheropsis subtestis est, peut-être, Primitia dubia Barr.
Description des espèces du grès armoricain. — M. Barrois figure et
décrit avec détails et discussions 37 espèces dont 15 sont nouvelles et
nommées par lui. Dans la liste qui termine cette analyse je fais pré-
céder de * les noms de ces espèces, et j'indique les localités où on les a
trouvées.
Comparaison de la faune du grès armoricain avec les faunes équiva-
lentes des autres régions. — Le grès armoricain se trouve immédiate-
ment au-dessous des schistes d'Angers appartenant à la faune seconde
(base du Llandeilo). Les découvertes, par M. Lebesconte, dans le grès
armoricain de Ogygia de brachiopodes et de nombreux lamellibran-
ches, ont prouvé que cet horizon ne peut correspondre à la faune
primordiale.
Le genre Ogygia appartient à la faune seconde. Les Actinodonta et
Ctenodonta sont abondants dans la faune seconde du Canada et des
Etats-Unis. Le genre Redonia se trouve dans toutes les assises de l'âge
de la faune seconde. Ces considérations doivent suffire pour certifier
que le grès armoricain appartient à cette faune. C'est avec le d^ de
Bohême que le grès armoricain a le plus d'analogie, on n'a cependant
pas trouvé de Bilobites à ce niveau en Bohême.
Les assises américaines qui ont le plus de ressemblance avec le grès
armoricain sont les groupes de Trenton et de Chazy.
EXTRAITS ET ANALYSES. — GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE 73
Le grès armoiicain correspond à la base des couches anglaises de
Llandeilo fArenig.J
La faune de Trémadoc et la faune primordiale restent à trouver en
Bretagne.
Les fossiles recueillis dans le grès armoricain en Bretagne, sont
jusqu'ici trop peu nombreux pour que Ton puisse se faire une idée
sérieuse de la composition de cette faune. Les lamellibranches qui
prédominent sont de nature très variable selon la composition des
sédiments qui les renferment.
Liste des fossiles du grès armoricain des départements d'IUe-et-Vi-
laine et Loire-Inférieure.
Bilohites.
Scolithes.
Vexilles.
* Discophyllum plicatum Phill. — Pont-Réan, Laillé. Carrière de la
Vallée, 6 k. 0. de Sion, La Provo-
tais en Guichen.
Lingula Lesueuri Rouault.
— Hawkei Rouault.
— Salteri Davidson.
Dinobolus Brimonti Rouault.
* Sluzka bohemica Barr. — Sion.
* Sy7iek antiqims Barr. — Sion, Guichen, Laillé ?
* Spatella Lebescontei Barrois. — Sion, Guichen ?
* Àctinodonta cuneata Phill. — La Motte-Glain, Laillé, Bagaron, Gui-
chen, Sion
* — obliqua Barrois. — La Motte-Glain, Guichen.
* — carinata Barrois. — La Motte-Glain, Sion, Ercé-en-
Lamée, Carrière de la Brosseau,
S. 0. de Chateaubriand, Bagaron,
Pont-Réan, Guichen, Laillé ?
* — secunda Salter. — Sion, Guichen, Carrière de la Vallée,
à 6 k. 0. de Sion, Laillé.
* — Pellicoi\ei'n. — Sion.
* — acuta Barrois. — Laillé, Guichen.
* Lyrodesma armoricana Trom. Lebesc. — Guichen, 0. de Sion.
* Redonia Duvaliana Rouault.— Carrière de la Vallée, 6 k.O. de Sion,
Guichen.
* — Deshaysiana Rouault. — Guichen.
* — Boblayei Barrois. — Guichen.
* Ctenodonta Œhlerti Barrois. — Chapelle-Glain.
* — erratica Trom. -Lebesc. — Sion.
* — Ribeiro Sharpe. — Guichen, Sion
* — Costae Sharpe. — Guichen, Sion.
74 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'oUEST
* Nuculites acuminata Barrois. — Guichen.
* — torta Barrois. — Guichen.
* Nuculana Lebescontei Barrois. Pont-Réan en Guichen.
* — incola Barrois. — Haut Montenac près Langon.
* Arca? Naranjoana ? Vern. — Sion, Butte des Ridais, à Ghâteaubriant.
* Parallelodon antiquus Barrois. — Chapelle-Glain.
* Cyrtodonta obtasa Mac-Coy. — Sion, Pont-Réan.
* — lata Barrois. — Sion, Laillé, Pont-Réan, Guichen.
* Modiolopsis CailUaudi de Trora. Lebesc. — Sion.
* — Davyi Barrois. — Bagaron, Pont-Réan, Carrière de la
Vallée, 6 k. 0. de Sion.
* Hyppomya ringens. Salter. — Bagaron.
* — Salteri Barrois. — Guichen, Carrière de la Vallée.
* Palaeacmea armoricanaTrom. Lebesc. — Sion, Laillé.
* — Lebescontei Barrois. — Sion.
* Buchania Sacheri Trom. Lebesc. — Bagaron.
* Conularia sp. — Sion.
Ogygia armoricana Trom. Lebesc.
Homalonotus Heberti Lebesc.
— Barroisi Lebesc.
* Ceratiocaris sp. — La Provotais en Guichen.
* Myocaris lutraria Salter. — Sion, Guichen.
* Trigonocarys Lebescontei Barrois. — La Provotais en Guichen.
L. D.
Sur le genre Spyridiocrinus ; par M. D. P. Œhlert.
(Bull, de la Soc. géol. de France, 16 nov. 1890, 3« série,
t. XIX, p. 220-227).
M. QElhert a pu extraire, de deux blocs calcaires, du Dévonien infé-
rieur de la carrière des Fourneaux, près Angers, communiqués par
M. Cheux, deux magnifiques spécimens d'un crinoïde nouveau qu'il a
décrit sous le nom de Spyridiocrinus Cheuxi.
Fis. 1.
EXTRAITS ET ANALYSES. — GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE 75
Les fig. 1 et 2 permettent de se rendre compte de la structure de ce
fossile.
^
o
m
Fig. 2.
La coupe (fig. 2) fait voir que la tige s'enfonce profondément dans le
calice cachant dans la cavité qu'elle remplit le cicle des basales qui
semble composé de quatre pièces, puis cinq rayons de radiales compo-
sés chacun de trois pièces R'\ R'^ R". Les premières radiales R"
sont hexagonales, les troisièmes R'^ sont pentagonales.
Ces dernières sont visibles en partie à la base du calice, comme le
fait voir la figure 1. — Les radiales secondaires R'^ sont surmontées de
deux séries de radiales secondaires (R") ayant chacune d:ux plaques,
dont l'inférieure est hexagonale et la supérieure axillaire; de ces dernières
partent 4 séries rayonnantes de pièces distichiales, lesquelles, à la hau-
teur de la deuxième pièce D^ s'écartent pour laisser la place à un rayon
intermédiaire, généralement composé de cinq plaques. Les distichiales
qui accompagnent de chaque côté cette série intermédiaire, sont, en
comptant à partir de leur point d'origine, tantôt au nombre de 3, tantôt
au nombre de .o, mais leur répartition a lieu symétriquement, de telle
sorte qu'on retrouve accolées côte à côte soit les séries 3, soit les séries 3.
Chacune de ces dernières séries de distichiales donne naissance à un
bras unique, tandis que la série médiane en porte deux ; on compte ainsi,
pour chaque secteur correspondant à un rayon de radiales primaires,
8 bras, et pour l'ensemble du calice, 40 bras ; le côté anal étant sous ce
rapport semblable aux autres. Ces bras simples, contigus, sans interca-
lation de pièces interbrachiales, sont longs et grêles et s'élèvent vertica-
lement du calice ; ils sont composés d'une double série d'articles sur-
baissés. Pinnules inconnues.
Les plaques interradiales sont très peu nombreuses, petites, en partie
cachées dans la cavité basilo-axillaire , et se continuent au-delà en
cinq séries de petites pièces, généralement de forme allongée et dispo-
sées suivant une simple série rayonnante, qui sert de limite à chacun
des rayons. Deux ou trois petites plaques, très peu importantes, s'inter-
calent irrégulièrement entre les radiales secondaires et les premières
distichiales.
Cette étude permet à M. (Ehlert de donner au nouveau genre Spyri-
diocrinus la formule suivante : « Calice de grande taille, à côtés sub-
)) parallèles, à base plane ou un peu déprimée, au centre de laquelle il
» existe une cavité circulaire profonde dans laquelle s'engage la partie
» supérieure de la tige ; basale 4? radiales 3X3, petites, surbaissées,
» cachées dans la cavité basilo-axillaire; radiales de deuxième ordre
76
SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L'OUEST
» 2 X 10 ; distichiales 20 X 3 à 3, plus deux séries intermédiaires de
» 5 plaques ciiacune, exceptionnellement de 6 ; bras au nombre de 40,
» simples, à deux rangées de plaques ; pinnules inconnues. Interra-
» diales petites, peu nombreuses, en partie cachées par la tige, et dis-
» posées à la base du calice en 5 séries simples, rayonnantes. Tige
» grosse, cylindrique, à canal central pentalobé, et composée d'articles
» alternativement épais et minces, caractères qui ne présentent aucune
)) modification au voisinage du calice. »
La seule espèce connue est Sp. Cheuxi.
Fis. 3.
C'est avec le genre Pohjpeltes d'Angelin que SpyrLdioo'inus a le plus
d'affinité. — La figure 3 représente ce dernier crinoïde d'après Angelin
et permet de comparer les deux genres.
Spyridiocrinus se distingue de Pohjpeltes par ses distichiales plus
nombreuses et formant 6 rangées au lieu de 4 par suite de l'intercala-
tion de 2 files intermédiaires ; celles-ci seules portent des bras doubles,
tandis que les autres sont surmontées par des bras simples. — Les bras,
au nombre de 10 comme dans Polypeltes, sont aussi munis d'articles
alternants, mais ne se ramifient jamais à partir du point où ils devien-
nent libres; de plus, les interradiales remontent beaucoup plus haut
dans la forme Polypeltes, où elles se continuent sous forme d'interaxil-
laires petites, et ordinairement au nombre de deux par rangée ; de même
aussi, il existe dans Polypeltes des interdistichiales dont on ne retrouve
pas trace dans la forme d'Angers.
L. D.
EXTRAITS ET ANALYSES. — SUJETS DIVERS 77
Sur l'existence des Grès à Sabalites andegavensis
dans le département de la Mayenne ; par M. D.-P.
ŒiiLERT. {Congrès des Sociétés savantes, séance du mardi
26 mai 1891. Extrait du Journal Officiel).
M. D.-P. (Ehlert, de la Société géologique de France, dans une com-
munication sur l'extension des sables à Sabalites, dans l'Ouest de la
France, démontre que ces dépôts, dont l'existence avait été signalée
jusqu'ici dans les départements de la Sarthe et de Maine-et-Loire,
exclusivement sur la bordure des terrains secondaires, occupent de
vastes espaces dans la partie orientale du département de la Mayenne.
Ils sont représentés soit par des bancs de grès placés au sommet des
collines ne dépassant pas la cote 130, soit par des blocs épars, dissémi-
nés sur le flanc des coteaux ou dans le fond des vallées. On les trouve
du côté d'Ambrières et de Chantrigni, dans la vallée de la Chapelle-au-
Riboul, dans la longue dépression située au sud de Jublains et des
buttes de Montaigu.
L. D.
IV. — SUJETS DIVERS
Les laboratoires maritimes de Roscoff et de Banyuls
en 1891 ; par H. de Lacaze-Duthiers, membre de l'institut
{Arch. de Zool. expérim., 2^ série, tome ix, 1891).
M. de Lacaze-Duthiers fait connaître les perfectionnements apportés
depuis dix ans aux installations des laboratoires de Roscoff et de
Banyuls, dont il est le créateur et le Directeur. Le laboratoire de Ros-
coiï, dont nous nous occuperons spécialement ici, a été fondé en 1872.
Un seul laboratoire maritime existait alors en France, celui de Concar-
neau, aménagé plus spécialement, à cette époque, pour des études de
pisciculture que pour des travaux purement scientifiques ; sa destination
a changé depuis, et il est maintenant rattaché au laboratoire des Hautes-
Etudes, et dirigé par M. Pouchet, professeur au Muséum.
Les débuts du Laboratoire de Roscoff ont été modestes : Une maison
meublée, contenant quelques chambres pour les travailleurs, un canot,
deux marins, une pompe à bras pour alimenter d'eau de mer les cuvettes
servant d'aquarium. Aujourd'hui, après des années d'efforts persévé-
rants, la situation a complètement changé. De vastes terrains bordant
78 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
la mer ont été acquis par l'état, des constructions s'y sont élevées, un
réservoir contenant 125 mètres cubes a été établi sur un piton granitique
assez élevé pour donner une pression suffisante à l'eau qui circule
dans les aquariums. Un grand vivier, construit sur la plage, et
dont l'eau est renouvelée à chaque marée, permet de conserver les gros
animaux dans les meilleures conditions d'existence. Une pompe à vapeur
alimente d'eau de mer le réservoir; une dynamo produit l'électricité
nécessaire à l'éclairage du laboratoire.
Les travailleurs, logés dans le laboratoire même, où onze chambres
leur sont réservées, sont ainsi à proximité de l'aquarium, de la biblio-
thèque et des salles d'étude, et peuvent de là descendre directement sur
la grève pour y faire des recherches à basse mer, où encore s'embar-
quer dans les bateaux du laboratoire, pour aller explorer les rochers et
les îlots du voisinage.
M. de Lacaze-Duthiers a fait récemment un essai d'ostréiculture dans
le grand vivier du laboratoire. Quelques caisses en toile métallique,
contenant 8,500 petites huîtres de 15 à 20 millimètres de diamètre, ont
été déposées dans ce bassin, en avril 1890 ; deux mois après, la taille
moyenne de ces huîtres atteignait 50 à 60 millimètres. Enfin, en mars
1891, c'est-à-dire moins d'un an après le début de l'expérience, les plus
beaux exemplaires mesuraient 80 millimètres. On peut conclure de cet
essai que l'élevage des huîtres réussirait très bien à Roscoff, au point
de vue commercial, et pourrait devenir pour les pêcheurs du pays une
source de produits rénumérateurs.
E. C.
Création et évolution ; par M. le D^" Maisonneuve, pro-
fesseur à la Faculté libre des Sciences d'Angers.
Au cours des séances du Congrès scientifique international des
Catholiques, tenu à Paris, en avril 1891, M. le D' Paul Maisonneuve,
notre collègue, a lu un intéressant mémoire sur la Théorie de l'évolu-
tion. Il y a exposé ses convictions personnelles sur cette question
difficile et épineuse et développé les arguments sur lesquels s'appuient
ces convictions.
Persuadé que le transformisme peut se concilier avec l'orthodoxie
catholique de laquelle l'auteur n'entend à aucun prix s'écarter, il a fait
sienne la doctrine évolutionniste et la présente à son auditoire telle qu'il
la conçoit, sans se départir d'un respect sincère pour les opinions
opposées.
Nous allons essayer d'esquisser son argumentation et d'en résumer
les principaux chefs dans une analyse aussi consciencieuse que possible,
où nous garderons toutefois la plus absolue neutralité:
EXTRAITS ET ANALYSES. — SUJETS DIVERS 79
De la constance des lois qui régissent le monde inorganique il est
permis de conclure par analogie à une semblable constance dans celles
qui régissent les êtres organisés. Le protoplasraa en qui reposent à
l'origine toutes les forces vitales, n'est-il pas pour ceux-ci ce qu'est
pour le monde inorganique cette matière informe dans laquelle ont été
déposées, au commencement, les forces qui l'ont régie depuis et ont
dirigé sa remarquable évolution ?
Que l'action du Créateur s'exerce par actes successifs, réitérés
avec une fréquence qui^éblouit la raison humaine, ou que cette action se
soit affirmée une fois pour toutes au premier jour du monde en créant
le protoplasma avec la puissance de se transformer en mille et mille
formes diverses, suivant des lois constantes, cette action est toujours
nécessaire et indéniable. Toutefois l'auteur estime que la seconde hypo-
thèse se concilie mieux que la première qui est la plus ancienne, avec
la notion transcendante de l'Etre Suprême.
Loin de lui, la théorie matérialiste affirmant — sans preuves —
que la force mécanique a seule présidé à la formation de tous les êtres,
tout comme elle a présidé à la formation des cristaux. Rien de commun
entre ce déterminisme qui rejette de parti pris et à priori toute
recherche de causalité, et le transformisme tel que l'entend et le défend
l'éminent professeur.
Il répugne assurément à la philosophie comme à la science que la
matière inorganique se transforme d'elle-même en matière organisée.
Mais, une fois la première impulsion donnée par Celui qui a la pléni-
tude de l'être et de la puissance, une fois la force susceptible de pro-
duire ces phénomènes déposée dans l'univers avec les lois qui les doi-
vent régir, toute répugnance cesse à admettre cette transformation. Ne
s'accomplit-elle pas tous les jours sous nos yeux dans le changement
en substance vivante des matières minérales dont se nourrissent ani-
maux et végétaux?
Mais, dira-t-on, la doctrine évolutionniste est étrangement tardive.
S'est-on donc grossièrement trompé jusqu'à Darwin ? Objection de peu
de valeur. Ne s'est-on pas mépris jusqu'à Galilée sur le mouvement de
la terre ? La doctrine évolutionniste est apparue à son heure comme le
résultat d'observations et d'expériences répétées pendant une longue
durée. Et puis nous scmmes à une période cosmique de stabilité rela-
tive et de repos, où les lois de la transformation s'exercent avec moins
d'activité que dans les âges antérieurs du globe. Elles s'exercent cepen-
dant, et la plasticité dont le Créateur a doué la matière, ne cesse d'agir,
bien que dans une mesure à oeine perceptible à l'observation de
l'homme, habitant éphémère de la planète terrestre.
A notre âge quaternaire, l'étude des phénomènes géologiques dont
nous sommes témoins nous permet de remonter à la connaissance de
ceux qui ont changé la face du globe dans les trois âges antérieurs. De
même, peut-on raisonner en ce qui concerne les modifications des êtres
80 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
organisés. Nous sommes témoins de cliangements anatomiques incon-
testables. L'adaption ne cesse de modifier les organes et, partant, les
espèces. Le chien, transporté dans les régions polaires, se couvre
spontanément d'une longue et chaude fourrure, tandis que, placé sous
l'équateur, sa peau devient presque glabre : la fourrure y est devenue
inutile, nuisible même.
Le porc, abandonné dans les déserts de l'Amérique boréale, y acquiert
bientôt une toison protectrice. Une larve d'abeille devient à volonté
ouvrière ou reine, suivant la nourriture qui lui est offerte.'
Il y a aussi les faits de mimétisme à l'appui de la thèse de plasticité
organique. Le même crustacé, pour se dérober à l'œil de ses ennemis,
se colore en vert au milieu des algues vertes, en jaune parmi les Lami-
naires jaunes, en rouge parmi les rouges Floridées, en gris, sur les
fonds de vase grise.
Les instincts offrent, eux aussi, leur plasticité. Suivant le milieu et
les circonstances, l'espèce chien prendra l'instinct du chasseur, du gar-
dien des troupeaux, du guide de l'aveugle, de l'épagneul savant, de la
levrette indolente et câline.
Si la nature offre, de nos jours, des modifications lentes et graduelles,
elle en offre aussi de brusques et imprévues. Le croisement entre
espèces diverses a donné des produits féconds jusqu'à la 72" génération.
Parfois on voit apparaître des types nouveaux dont on ne saurait expli-
quer la cause efficiente, tels que la race des moutons de Mauchamp à
laine droite et soyeuse, les bœufs sans cornes du Paraguay, les béliers
à jambes torses comme celles des chiens bassets, etc., etc.
Il y a donc dans l'espèce une aptitude à s'écarter spontanément du
type primitif, une facilité de présenter à l'improviste des caractères
nouveaux, transmissibles à la lignée.
L'auteur appuie encore sa thèse sur l'existence d'organes rudimen-
taires qui ne peuvent servir à rien et dont la raison d'être ne s'explique
que par l'examen des espèces voisines. Par exemple, le cheval quater-
naire n'est pourvu que d'un seul doigt à chaque pied, accompagné de
petits os sans utilité. Mais les chevaux tertiaires avaient trois doigts
qui, insensiblement réduits, ont conduit l'espèce à la forme monodac-
tyle actuelle.
Enfin, le développement embryogénique n'est-il pas lui-même un
phénomène évident et incessant de transformation organique ? Il est
impossible au savant de distinguer l'embryon du singe de l'embryon
du chien. Mais laissez s'accomplir selon leurs lois propres, l'évolution
de ces deux embryons en apparence semblables, et vous verrez se
dessiner graduellement la distinction des deux espèces.
Conclusion. — La doctrine de l'évolution n'a rien qui répugne à
l'idée d'un Dieu créateur et conservateur, tel que le comprend la
théodicée chrétienne. Au contraire, elle semble plus propre à expliquer
EXTRAITS ET ANALYSES. — ZOOLOGIE 81
scientifiquement son action et plus digne de la majesté sans laquelle
on ne peut concevoir l'Etre infini et parfait.
Du reste, Saint Augustin lui-même, ne peut-il pas être revendiqué
comme le père de la doctrine évolutionniste, lui qui a écrit ces lignes
hardies : « Insunt corporels rébus, per omnia elementa mundi, quce-
dam occîdtœ seminariœ rationes, qiiibus, cuni data fuerit opportunitas
temporalis atque cansaUs prorumpunt in species débitas. »
J. D.
I — ZOOLOGIE
Catalogue des Reptiles, Batraciens et Poissons
du département de l'Indre; par MM. René Martin et
Raymond Rollinat. (Mémoires de la Soc. zoologique de
France, t. v, 1892, p. 30) .
MM. Martin et Rollinat passent en revue, dans ce Catalogue, les
reptiles, batraciens et poissons qui ont été capturés dans l'Indre.
REPTILES
Ordre I. — CHÉLONIENS
Cistudo europaea Duméril et Bibron, Cistude d'Europe. — Cette tortue
est très commune dans l'Indre.
Ordre II. — SAURIENS
Lacerta viridis Daudin, Lézard vert. — Très commun partout.
L. stirpium Daudin, Lézard des souches. — Beaucoup plus rare que le
Lézard vert.
L. vivipara Jacquin, Lézard vivipare, — Rare et localisé dans les en-
droits humides.
L. muralis Duméril et Bibron, Lézard gris ou L. des murailles. —
Extrêmement commun.
Anguis fragilis Duméril et Bibron, Orvet fragile. — Très commun
dans les prairies, les haies et les fossés.
82 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
Ordre III. — OPHIDIENS
Elaphis ^sculapii Host, Elaphe ou Couleuvre d'Esculape. — Rare et
localisée.
Tropidonotus natrix Duméril et Bibron, Tropidonote à collier. — Très
commun sur les bords des étangs, mares et fossés et dans les bois ma-
récageux.
T. viperinus Duméril et Bibron, Tropidonote vipérin. —Très commun
sur les bords des rivières, des étangs et des mares.
Coronella Isevis Lacépède, Coronelle lisse. — Assez rare dans les
contrées sèches et couvertes de pierres ou de rochers.
Zamenis viridiflavus Duméril et Bibron, Zamenis vert-jaune. — Très
rare.
Vipera aspis Duméril et Bibron, Vipère aspic. — Très commune dans
les endroits chauds.
(( Nous possédons une vipère, disent les auteurs de ce Catalogue,
capturée près d'Argenton, ayant sur la tète les trois plaques de la
Vipère Péliade, mais dont le museau est retroussé comme celui de la
Vipère aspic ».
V. berus Daudin, Vipère bérus ou péliade. — Rare.
BATRACIENS
Ordre I. — ANOURES
Hyla viridis Duméril et Bibron, Rainette verte. — Très commune sur
les bords des étangs et des mares.
Rana viridis Linné, Grenouille verte. — On la rencontre presque toute
l'année, surtout pendant la belle saison sur les mares et les étangs.
R. fusca Rœsel, Grenouille rousse. — Très rare.
R. agilis Thomas, Grenouille agile. — Très commune en mars et avril.
Bufo vulgaris Duméril et Bibron, Crapaud commun. — Commun par-
tout, surtout dans les lieux cultivés.
B. calamita Daudin, Crapaud calamité. — Commun dans les terrains
cultivés, près des berges des rivières et des ruisseaux.
Pelobates fuscus Wagler, Pélobate brun. — Les auteurs de ce Cata-
logue n'ont pas encore trouvé le P. brun dans l'Indre, mais ils pensent
que cette espèce doit habiter le Nord ou le Nord-Ouest de ce département
Pelodytes punctatus Dugès, Pélodyte ponctué. — Très rare.
Bombînator pachypus Fitzinger, Sonneur à pieds épais. — Très
commun dans les mares.
Alytes obstetricans Laurenti, Alyte accoucheur. — Commun partout.
EXTRAITS ET ANALYSES. — ZOOLOGIE 83
Ordre II. — URODÈLES
Salamandra maculosa Laiirenti, Salamandre tachetée.— Assez commune
dans les bois humides, sous les pierres et dans les fondations des vieilles
murailles.
Triton cristatus Laurenti, Triton crèté. — Très commun.
T. marmoratus Latreille, Triton marbré. — Commun.
« Le Triton de Blasius fT. Blxsiusi A. de ITsle), est l'hybride des
deux espèces précédentes. On trouve ce Triton, aux environs du Blanc
et d'Argenton, dans les mares où viennent s'accoupler les crêtes et mar-
brés ...»
T. punctatus Dugès, Triton ponctué. — Commun dans le Nord de
l'Indre, il n'existe pas dans le Sud.
T. palmatus Schneider, Triton palmé. — Extrêmement commun dans
toutes les mares.
P. DE C.
POISSONS
POISSONS OSSEUX
Perça fluviatilis.
Acerina cernua von Siebold, Gremille commune. — Très rare par-
tout. On ne peut même pas certifier son existence.
Cottus gobio Lin. — Chabot de Rivière. — Assez commun.
Grasterosteus leiurus Cuv. Epinoche à queue lisse. — Commune ;
fraie en mai et juin.
G. laevis Cuv. Epinochette lisse. —Très commune surtout dans le Bou-
zanteuil, aux environs de Chasseneuil.
Pleuronectes flesus Lin. Pleuronecte flet. — Autrefois commun dans
la Creuse, rare aujourd'hui.
Lota vulgaris Cuv. Lote commune. — Commune dans le Cher, moins
commune dans la Théols et l'Arnon ; accidentellement dans la Creuse.
On la prend le plus souvent en novembre, décembre et janvier, à l'époque
du frai.
Cobitis barbatula Lin. — Loche franche. — Commune sous les pierres
des rives.
C. taenia Lin. Loche de Rivière. — Moins commune que l'espèce pré-
cédente.
Gobio fluviatilis Valencienne, Goujon de Rivière. — Très commun
partout. Fraie en mai et juin.
84 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
Barbus fluviatilis Val. Barbeau commun. — Commun. Fraye en mai
et juin.
Tinca vulgaris Cuv. Tanche commune. — Commune par localités.
Cyprinus carpio Lin. Carpe commune. — Commune.
Cyprinopsis auratus Fitzinger. — Le Cyprinopsis doré ou Poisson
rouge est originaire de Chine et introduit dans les étangs.
Rhodeus amarus Agassiz, Bouvière commune.— Assez commune dans
l'Indre, elle paraît plus rare dans la Creuse et les autres rivières. Elle
fraye en avril et mai, et se nourrit d'herbes et de vers.
Abramis brama Val. Brème commune. — Assez rare dans la Creuse
et la Claise; commune dans l'Indre, le Cher et la Théols; tiès commune
dans la Bouzanne.
A. bjoerkna Lin. Brème bordelière. — Commune.
Alburnus lucidus Heckel etKner, Ablette commune. —Très commune.
Fraye en mai.
A. bipunctatus Heckel et Kner, Ablette spirlin. Commune. Aime les
courants et fraye en mai.
Scardinius erythrophthalmus Heckel et Kner, Botengle commune. —
Commune partout. On la trouve dans beaucoup d'étangs.
Leuciscus rutilus Yarrell, Gardon commun. — Commun partout,
principalement dans la Creuse.
Squalius cephalus von Siebold, Chevaine commune. — Très commune
partout. Fraye en mai. Vulgairement connu sous le nom de Chaboisseau.
S. leuciscus Heckel et Kner, Vandoise commune, — Commune. Fraye
en février, mars et avril.
Phoxinus laevis Selys-Longchamps, Vairon commun. — Très commun
dans les rivières et ruisseaux. Fraye en avril, mai, juin.
Salmo salar Lin. Saumon commun. — Assez commun dans la Creuse,
l'Anglin, rare dans le Cher, il ne se trouve pas dans la Bouzanne, la
Claise, l'Indre, la Théols et le Fouzon.
Il monte en octobre, novembre et décembre, va frayer le plus haut
possible vers les sources des rivières et descend ensuite vers la mer.
Les saumons capturés en automne et au début de l'hiver sont en mau-
vais état; les mâles sont bécards, ont la laitance énorme et sont prêts à
reproduire ; les femelles sont pleines d'œufs, mais très rarement elles
ont l'extrémité de la mâchoire inférieure recourbée comme chez les
mâles.
Les jeunes saumons, nés dans la Creuse, sont connus à Argenton et
au Blanc sous le nom de Tacots ou Tacons ; on en capture quelques-uns
en novembre, mais c'est en mars et en avril de l'année suivante, lors
qu'ils descendent à la mer qu'on en prend des quantités considérables.
EXTRAITS ET ANALYSES. — ZOOLOGIE 85
Trutta argentea Val. Truite de mei". — On trouve accidentellement la
Truite saumonée dans la Creuse et le Cher.
Trutta fario von Siebold, Truite commune. — Commune dans la
Creuse et l'Anglin. Rare dans la Bouzanne. dans l'Indre, sauf en amont
de la Châtre et dans le Cher. Extrêmement rare dans le Fouzon et la
Tliéols. Fraye en novembre, décembre et janvier.
Alosa vulgaris Val. Alose Commune. — Commune dans le Cher, en
mai, juin, juillet. Rare dans la Creuse, la Bouzanne et l'Indre. N'existe
pas dans la Théols, le Fouzon et la Claise.
Esox lucius Lin. Brochet commun. — Commun.
Anguilla vulgaris Yarreli, Anfiuille commune. — Monte en mars et
avril ; descend vers la mer en octobre et novembre.
POISSONS CARTILAGINEUX
Petromyzon marinus Lin. Lamproie marine. — Seulement dans la
Creuse.
P. fluviatilis Lin. Lamproie fluviatile. — Commune autrefois dans la
Creuse et même dans l'Anglin, elle y est très rare aujourd'hui. Elle
remontait en mars et descendait en septembre. On la trouvait dans les
gués ; là elle se faisait une fosse dans le sable et il était facile de l'aper-
cevoir et de la prendre avec des pinces.
Petromyzon Planeri Bloch, Lamproie de Planer. — Commune dans
la Creuse, l'Anglin, la Bouzanne, la Théols et quelques ruisseaux qui se
jettent dans ces rivières ; moins commune dans la Claise, l'Indre, le
Fouzon et le Ciier. Elle vit dans la vase et dans le sable et se nourrit
de petits animaux. Elle fraye en avril, à cette époque on voit les Lam-
proies circuler à la poursuite les unes des autres, et on trouve de
nombreux sujets qui viennent, en troupe de quinze ou vingt, se fixer
aux pierres et aux rochers, non loin des rives.
L. B.
Variété de la couleuvre d'Esculape; par M. A. Fournier
{Bull. Soc. stat. se. etc., dit dép. des Deux-Sèvres, 1891,
p. 149).
M. A. Fournier a offert au Musée de Niort une couleuvre prise près
du moulin de Sciecq, couleuvre d'Esculape, Elapis Esculapii Dura.,
variété manquant de la ligne noire qui traverse les deux mâchoires au-
dessous de l'œil.
L. B.
7*
<S(i SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
Le Lézard vivipare et le Lézard des murailles en
Normandie ; par M. P. Joseph-Lafosse (Bull. Soc. Lin-
néenne de Normandie, 1891, p. 169-172.)
La viviparité des lézards inconnue des anciens, fut mentionnée pour
la première fois par M. J.-F. de Jacquin, en 1787 ; les naturalistes
semblèrent ne guère se préoccuper de ce fait, ne sachant, du reste,
de quelle espèce il s'agissait alors.
En 1837, M. E. Guérin captura dans la forêt d'Eu un lézard qui mit
au monde 7 petits vivants.
M. Joseph-Lafosse prit en juin 1890, dans le marais Vernier, un
lézard gris qui déposa 4 petits mesurant 40 mill. Depuis cette époque,
après un examen approfondi, il constata qu'il avait bien affaire au
Lacerta vivipara Jacquin.
Ayant comparé ce spécimen avec une dizaine d'autres lézards con-
servés dans l'acool et recueillis dans diverses parties de la Manche,
M. Joseph-Lafosse reconnut que tous étaient identiques avec lui. Cette
espèce semble donc être la plus commune en Normandie, peut-être
même la seule qui habite la presqu'île du Cotentin.
Il y a bien des années, l'auteur de cette note prit à Granville un
Lacerta muralis Latreille ; il en captura aussi des quantités dans les
îles Chausey ; tout récemment encore on lui en remit un provenant des
mêmes îles ; l'auteur en conclut que le L. imiralis est commun à
Granville, aux îles Chausey, et que de là, passant par la Bretagne, il
descend vers le midi de la France.
P. DE C.
Etude sur la variabilité de certains Lépidoptères
communs ; par M. C. Oberthur {Bull, de la Soc. entom.
de France, séance du 11 novembre 1891).
M. C. Oberthur a soigneusement étudié, au mois d'août dernier, la
variabilité de certains lépidoptères communs. Parmi 400 Abraxas gros-
sulariata recueillis par lui à Cancale, il a eu la satisfaction de ren-
contrer dix aberrations remarquables, provenant soit de cas d'albinisme,
soit de cas de mélanisme.
Une femelle par exemple est caractérisée par l'oblitération presque
complète de taches noires, une autre a les taches très réduites et grises,
avec les parties normalement jaunes du corps et des ailes d'un blan-
châtre très particulier ; une troisième a tout le bord des ailes supérieures
d'un noir ardoisé. — Six autres femelles analogues ont les ailes supé-
rieures presque envahies par le noir qui résulte de la confluence des
EXTRAITS ET ANALYSES. — ZOOLOGIE 87
points, le fond des mêmes ailes étant jaunâtre. Ces insectes éclosaient
dans une haie de prunelliers d'environ 30 mètres.
De même, le Lycœna Alexis, extrêmement abondant sur les dunes
couvertes de Carex, a fourni deux femelles aberrantes, l'une dont les
ailes inférieures ont de grandes taches noires sur fond blanc pur,
l'autre presque sans taches noires.
Parmi un certain nombre de Callimorpha liera, M. Oberthûr a trouvé
une douzaine de variétés à ailes inférieures jaunes ou orangées ; il a
également recueilli une Zygœna filipendulœ k tâches rouges confluentes.
Alors que les Chelonldes filera et cajaj, dit l'observateur, varient très
souvent en Bretagne, du rouge au jaune, les Zygœna ne paraissent pas
subir la même loi en France, tandis qu'en Angleterre la variation du
rouge au jaune existerait assez souvent chez les Zygœna comme chez
les Chelonides.
R. M.
Sur le Galamoceras Volxemi M.-L. ; par M. R. Martin.
(Bull, de la Soc. entom. de France, séance du 11 novem-
bre 1891.)
M. R. Martin a trouvé en très grande quantité dans le département de
l'Indre, de l'Indre-et-Loire et de la Vienne, un trichoptère, le Galamo-
ceras Volxemi M.-L. qui n'avait jamais été trouvé que dans la pénin-
sule ibérique. En 1880, on ne connaissait que deux femelles de ce rare
insecte, prises en Portugal, En 1887, on pouvait citer une dizaine de
captures en Portugal et en Andalousie. En 1888, M. Martin l'a trouvé
par milliers sur les rivières, en particulier sur l'Anglin, qui traverse
le département de l'Indre et va, dans celui de la Vienne, se réunir à la
Gartempe.
Le Galamoceras est un gros phrygane marron, à longues antennes,
que l'on aperçoit immobile, collé le long des feuilles d'Iris, sur le
rivage des petites rivières ou que l'on capture, en battant les Aulnes et
autres arbres qui surplombent le courant où poussent en touffes épais-
ses sur le bord.
Si on le dérange, il vole assez lourdement à fleur d'eau et cherche de
suite à regagner la rive. Il apparaît vers le 28 mai et disparaît au
10 août.
Nous ajoutons que le G. Volxemi ne se trouve pas évidemment can-
tonné dans l'Indre, il est probable qu'il habite d'autres localités de
l'Ouest, et il serait à souhaiter qu'on le cherchât en Vendée, en Breta-
gne, en Anjou, oh il pourrait exister, dans les Gharentes où certaine-
ment il doit vivre, de façon à préciser exactement son habitat.
HS SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'oUEST
Ou reste, pour la facilité des reciierclies ou la détermination des
découvertes, M. Martin, du Blanc (Indre), est à l'entière disposition des
entomologistes et tout disposé à leur adresser, à première demande,
des spécimens de cette importante espèce.
R. M.
Note de chasse ; par M. .T. Croissandeau. (Le Coléoptc-
ri^te, 1^' décembre 1891, p. 245-247.)
Sous ce titre, l'auteur donne le résultat d'une chasse entomologique
faite pai' lui dans la première quinzaine du mois d'août dernier, à
Roscoff (Finistère).
Ayant avisé un petit champ inculte, M. Croissandeau entreprit d'en-
lever des plaques d'herbes et fut tout surpris d'y trouver une grande
quantité de coléoptères. Il récolta entre autres 113 Cathormiocerus
maritimus, 63 Trachyphlœus myrmecophilus, 300 Cœnopsis, 6 Cew-
thovrhynchidkis Dawsoni.
« Il résulte de cette chasse, dit M. Croissandeau, que les Cathormio-
cerus maritimus et T. myrmccophUus hal)itent dans l'herbe. Nous
n'avons pas trouvé un seul de ceux-ci avec les fourmis. »
« Cette réputation myrmecophile (!) qu'on leur a faite me semble
bien usurpée, car M. Champenois, inspecteur des Forêts à Autun,
annonce qu'il a pris en nombre, dans la Charente-Inférieure, le
('. curripes, sous des touffes de lichens, dans les bois. Mon avis, c'est
que tous les Cathormiocerus sont probablement très communs. Quand
ou en trouve sous une pierre, c'est accidentel. Et si on cherchait dans
l'herbe qui avoisine cette pierre et les environs, on en trouverait des
quantités.
P. DE C.
Sur les Stellérides recueillis dans le golfe de Gas-
(joçjne, aux Açores et à Terre-Neuve pendant les
campagnes scientifiques du yacht « l'Hirondelle » ;
par M. Edmond Perrier. (Comptes-rendus des séances de
l'Académie des sciences, 1891, p. 225).
Le nombre des espèces d'Etoiles de mer recueillies durant les cam-
pagnes de V Hirondelle, par S. A. S. le prince Albert de Monaco, s'élève
à 33, réparties en 26 genres. Au nombre de ces espèces, il s'en trouve
une nouvelle : Stolasteras neglecta qui intéresse notre région. M. de
EXTRAITS ET ANALYSES. — ZOOLOGIE
Guernc nous apprend, en effet (Bull. Soc. z-ool. de Fr., 1891, p. 2fi3),
qu'elle a été recueillie le 20 juillet 1886, par 166 mètres de prol'ondeur,
sur sable vaseux (Ditrupa morts), dans le golfe de Gascogne, au large
des Sables-d'Olonne, latitude N. 46" 26', longitude 0. 6" 30'. Cette
espèce, dit M. de Guerne, peut être considérée comme a[)partenant
à la faune française, car la profondeur où elle a été trouvée n'excède
pas les limites accessibles aux pêcheurs de la Vendée, de la Charente-
Inférieure et de la Gironde.
L. B.
Essai sur la laiiiie des Spongiaires de Roscoif ; par
M. E. TopsENT (Arcli. zooL expér., 2« série, t. ix, 1891,
p. 523-554 avec 1 pi.)
M. Topsent publie une liste de 110 espèces d'épongés qu'il a recueillies
à Roscoff. Parmi ces espèces, vingt-neuf n'avaient pas encore été
signalées dans la Manche ; quatre autres sont nouvelles : Halichondria
inops.Esperella littoralis, Hymeraphia Lacazei et Mkrociona dites.
Voici d'ailleurs la liste des espèces recueillies. On remarquera
qu'elles proviennent, pour une bonne part, de Roscoff et de l'île de
Batz, de la plage de Pempoul, de l'embouchure de la rivière de Penzé,
de l'île Verte, et des rochers qui ne découvrent qu'aux grandes marées,
le Beclem, Kaïnou, Rec'hier Doùn, Duon, etc., de ce que, d'une façon
générale, on peut appeler la grève.
1. SOUS-CLASSE CALCAREA
I. ORDRE HOMOCŒLA
Famille Aaconidœ
1 Leucosolenia coriacea (Montagu), Rowerbank, TC, grève.
-|- ' 2 — tocxz/o.sa (Beau), Bo\verl)ank, AC, dragages.
* 3 — pinus (Hai-ckel), TC, herbiers.
4 — contorta, (Bowerbank), PC, grève.
5 — rariabiUs (Hœckel), Poléjaefï, C, grève.
+ 6 — falcata (Hypckel), Poléjaeff, PC, grève.
II. ORDRE HETEROCCELA
Famille Sijconidœ
* 7 Graiitia compressa [0. Fabricius), Fleming, TC, grève.
1. Ou a placé uno (+) devant les espèces non encore signalées dansla Manche ;
un astérisque (*) devant celles qui n'ont point été rencontrées à Luc. Les noms
des espèces nouvelles sont imprimés eu caractères gras.
90 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L'OUEST
8 Sycon ciliatum (0. Fabricius), Lieberkûnh, C, dragages.
9 — coronatum (Ellis et Solander), Poléjaeiï, G., grève -et
dragages.
* 10 — elegans (Bowerbank), Poléjaeff, PC, grève et dragages.
* 11 — rillosum (Hffckel), Poléjaeff, AC, dragages par faible
profondeur.
* 12 Lie glabra (0. Schmidt), C, grève et dragages.
4- 13 Amphoriscus oriparus (Hœckel), Poléjaeff, dragages.
Famille Leuconidœ
* 14 Leuconia pumila (Bowerbank), AC, grève.
lo — 'nkea (Grant), Bowerbank, TG., grève.
* 16 — Jofinstoni, Carter, TG., grève.
* 17 — (iossei (Bowerbank), 0. Scbniidt, G., grève.
II. SOUS-GLASSE HEXAGTINELLIDA
Pas de représentant.
III. SOUS-GLASSE DEMOSPONGl/Ë
I. ORDRE TKTRACTINELLID.\
Soiis-ofdre Choristida
Famille Tetillid;v
+ 18 Craniella cranium, auct. Un individu, dragages.
Famille Theneidœ
* 19 Pœcillastra fo/»/^/'e.ssa (Bowerl»ank), SoUas, AG., dragages.
Famille Stellettidœ
* 20 Stelletta Collingsi (Boxerhank), Sollas, grotte de Rec'hier Doiin.
21 Pilochrota lactea (Garter), Sollas. Un individu, grève de Roscoff.
Famille Geotiidœ
* 22 Pachymatisma Johnsto7iiaBo\evhank, grotte de Uec'hicr Doîm,
Bloscon, etc.
II. ORDRE CARNOSA
Sous-ordre Microsclerophora
Famille Placinidœ
+ 23 Placina monolopha, F.-E. Scuiiulze, PG., grève et dragages.
SoKS-ordre iMijxospongida
Famille Halisarcidœ
24 Halisarca Dujardini (Johnston), AG., grève et dragages.
2o Oscnrella lobnlaris (Schm.), Yoscama, TG,, grève.
EXTBAITS ET ANALYSES. — ZOOLOGIE 91
III. ORDRE CERATIXA
Fam nie Spongelidœ
26 Spongelia fragilis (Johnst), Schmidt, TC, grève et dragages.
Famille Dartcinellidœ
27 ApUjsilla rosm (Barrois), F.-E. Schulze, G., grève.
28 — siilfurea, F.-E. Schulze, G., grève; AG., dragages.
IV. ORDRE MONAXOMDA '
1. Sous-ordre Ho.liclwndrina
1. Famille Homorrhaphidœ
Sous-famille Ghalinina^
29 Chaliiia oculata (Johnston), Bowerbank, G., dragages.
30 — gracilenta (Bowerbank), AG., grève.
+ 31 — li inbata (Montagu) Bowerbank, G., grève.
Sous-famille Benierina>
32 Hidichondria pantcea (Johnston), TG., rivière de Penzé.
33 — coalita (Johnston), TG., grève.
34 — glabra (Bowerbank), AG. grève.
* 35 — albescens, (Johnston), AG., grottes.
4-36 — mewbrana (Bowerbank), le Beclem.
+ 37 Halichondria inops, n. sp. , île Verte.
38 Reniera cinerea (Grant), G., grève.
39 — permollis (Bowerbank), G., dragages.
40 — rosea (Bowerbank), G., grève.
-f- 41 — pygmsea (Bowerbank). Un spécimen, dragages.
42 — indistincta (Bowerbank)., TG., grève.
43 — riscosa Topsent, TG., dragages.
44 — parasitica (Bowerbank). AG., dragages.
45 — Pcflc/u" (Bowerbank), G., grève.
46 — eleyans (Bowerbank), G., grève et dragages.
47 — fistulosa (Bowerbank). Un spécimen, grève.
48 — rfmsfl (Bowerbank), TG., grève.
49 — simulans (Johnston), TG., dragages ; G., Duon.
50 — Boirerbanki (Norman), G., grève.
2. Famille Heterorrhaphidœ
Sous-famille Gelliinae
51 Gellius angulatus (Bowerbank), Rdl. et D., G., grève et dragages,
1. Deux éponges dean douce, lïphijdatia fluiatilis Lamourou.x. et Spongilla
k(custris Lamarck, vivent en abondance dans un ruisseau qui débouche tout
près de Hnscotï.
92 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
3. Fandlle Desmacidonidœ
Sous-famille Esperellinae
+ 52 Stylinos simplicissima (Bowerbank), Topsent, AC, dragages.
o3 — uniformis (Bowerbank), Topsent et Beclem.
+ o4 — colwnella (Bowerbank), Topsent, AC, dragages.
5o Esjyerella sordida (Bowerbank), Vosmaer, TG,, grève.
56 — ?riact/mfa (Bowerbank), Vosmaer, C, grève et dragages.
57 — modesta (0. Schmidt), Vosmaer, AC, grève.
58 — (egagropila (Johnston), Vosmaer, AC, (?) dragages.
+ 59 Esperella littoralis, n. sp., TC, grève.
60 Esperiopsis Edtrardi (Bowerbank), Rdl. et D., AC, grève et
dragages.
+ 61 — imitata (Bowerbank). Un spécimen, dragages.
62 Dendoryx Dujanlini (Bowerbank), Topsent, C, grève et dragages.
63 — incrustam (Johnston), Gray, AG.., grève et dragages.
64 — — var. t^;.sfosa Topsent, TG., grève et dragages.
* 65 — Pattersoni (Bowerbank), Gray, AG., dragages.
66 — {lophon) /(/ryy/ca/î.s (Bowerbank), Topsent, TG. dragages.
67 — (/op/îOw)i/)//irf?»aHi (Bowerbank), Topsent, G., dragages.
68 Desmacidon fruticosa (Johnston), Bowerbank, TG., dragages.
Sous-famille Ectyonina;
-|- 69 Myxilla Peachi (Bowerbank), TG., grève et dragages,
-j- 70 — occulta (Bowerbank). Deux spécimens, dragages.
71 — irrequiaris (Bowerbank), AG., dragages.
+ 72 — jecusculuni (Bowerbank), Vosmaer, PG., grève.
+ 73 — [Pocillon) implicita (Bowerbank), Topsent. Un spécimen,
dragages.
+ 74 Hymeraphia shniolex (Bowerbank), AG., dragages.
+ 75 — coronula (Bowerbank). Un spécimen, dragages.
* 76 — echinata (Hope), TG., grève et dragages.
+ 77 Hymeraphia Lacazei, n. sp., AG., dragages.
78 Microciona arinata (Bowerbank), TG., grève.
79 — af/ïMa»f/(//«e^r (Bowerbank), TG., grève.
+ 80 — ambifjua (Bowerbank). G., dragages.
81 — stirpsitoxa, Hope, AG., grève.
+ 82 Microciona dives, n. sp., G., grève et dragages.
83 Stylostichon plumosa (Montagu), Topsent, TG., grève.
84 Spaniophon annatnra (Bowerbonk), Topsent, G. giève.
* 85 Ophlitaspongki serïata (Grant), Bowerbank, G., grève.
+ 86 Plocamia rnicrocionides (Garter). Schmidt. Un spécimen, dragages.
+ 87 Bubaris Termiculata (Bowerbank), Gray. Quatre spécimens,
dragages.
+ 88 — verticillota (Bowerbank), G., dragages.
EXTUAITS ET ANALYSES. — ZOOLOGIE 98
Famille Axmellidœ
89 HymeniacidoH carunrula (Bowerbank), TC, grève.
90 — sangninea (Grant), Bowerbank, AC, dragages.
+ 91 — i)erlœi-is (Montagu). Un spécimen, dragages.
92 AxineUa dissimilis (Bowerbank), G., au large.
+ 93 — damicornis, 0. Schmidt. Deux spécimens, dragages.
+ 94 Phakellia centilabrum (Jobnston), Bowerbank, G., au large.
95 Baspailia ramosa (Montagu), G., au large.
96 — hispida (Montagu), G., au large.
97 — rigida (Montagu), G., au large ; AR., grève.
98 — stuposa (Montagu), G., au large.
99 — fasc/fw/ar/s (Bowerbank), AG., au large.
II. Sous-ordre Spintharoplwra
Groupe heterosclera
I. Section Acieulidœ
Famille Tethgidœ
100 Telhga Ignnirium, Lamarck. G., dragages ; AG., grève.
II. Section Clavulidœ
Famille Spirastrellidœ
101 Iljjmedesmia stellata (Bowerbank), G., dragages.
+ 102 — stellifera (Bowerbank). Un spécimen, dragages.
Famille Suberitidœ
104 Sube rites jicus (Johsnton), 0. Schmidt, TG., dragages.
103 — .sM/j;/(»/r(i (Beau), G., grève et dragages.
lOo — tenuicula (Bowerbank), Garter (?), TG., grève et dra-
gages.
106 Polymastia robusta (Bowerbank). AG., dragages.
107 — niammitlaris {.]o\mston), Bowerbank, AG., dragages.
108 Cliona celata, Grant, TG., dragages.
109 — vastifica, Hancock, G , dragages.
MO — lobata, Hancok, G., sur les moules, à Duon.
Grâce aux croix et aux astérisques, le lecteur juge aisément de ce qui
manque à Luc. Il est indispensable, pour compléter le rapprochement,
d'énumérer à leur tour les Eponges de Luc qui n'ont pas encore été
vues à Roscoff.
Leucosolenia botrijoidcs (Eli. et Soll.), Bow.
Sycon quadrangulatum (Schm.), Poléj.
Vhalina Montagni (Johnst.), Bow.
s^
94 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L'OUEST
Halichondria caduca (Bow.)
— inconspicua (Bow.)
— incerta (Bow.)
— Bref^Z (Bow.)
Reniera rarians (Bow.)
— ramusculus (Bow).
Gellius fibulatus (Schm).
Desmacella Peachi (Bow.), Tops.
Stylinos pannosa (Bow.), Tops.
Esperiopsis fucorum (Johnst).
— Normani (Bow'.)
Dendoryx luciensis, Tops.
Myxilla radiata (Bow.)
— z-etlandica (Bow.), Vosm.
Microciona spinarcus (Carter).
Hymeraphia clavata (Bow.)
Hymeniacidon Aldousi (Bow.)
Cioealypta penicillus (Bow.)
Raspailia virgultosa (Bow.)
— Honsei (Bow).
Hymedesmia minax, Tops.
Suberites domuncula, Nardo.
Quasilliyia breris (Bow.) Norm.
Tethyspira spinosa (Bow.), Tops.
Les deux localités ont donc fourni aux recherches jusqu'à présent
cent trente-sept espèces de Spongiaires dont huit nouvelles.
La liste que nous venons de donner est accompagnée de nombreuses
observations spécifiques, faites exclusivement sur des éponges vivantes
que M. Topsent a pu com])arer à tout moment les unes aux autres.
Ces observations ont permis à l'auteur de hxer le caractère de beaucoup
de ces espèces mieux que ne l'avait fait Bowerbank qui n'a eu souvent
que des échantillons desséchés et décolorés pour établir ses types.
Un certain nombre de considérations intéressantes découlent des
observations de M. Topsent. D'abord, la faune spongiairo de la Manche
n'est pas représentée seulen)ent par quchiues types spéciaux et n'est
pas indéterminable comme on l'a cru quelquefois en face des diagnoses
incomplètes de Bowerbank. Déjà, en 1890, M. Topsent a publié {Mémoi-
res Soc. zool. de France), la liste des 42 espèces trouvées à Luc et les
110 espèces qu'il a recueillies à Boscoff se répartissent en 18 familles.
Toutefois, la forme, la couleur, la spiculation même, la coloration
des larves et les réserves nutritives accumulées dans les cellules sphé-
ruleuses sont suceptibles de varier dans une certaine mesure et accrois-
sent les difficultés de détermination. Si certaines éponges, à l'état
adulte se montrent toujours encroûtantes {H tjme raphia), d'autres tou-
EXTRAITS ET ANALYSES. — BOTANIQUE 95
jours rameuses {Raspailia), ou massives avec de longues papilles
[Poliimastia), en revanche la plupart sont amorphes.
Mais malgré tout, « il résulte qu'aucune d'elles ne manque totalement
d'une sorte de physionomie particulière ; la consistance de la masse,
l'état de la surface, le port, et souvent même la couleur en guident
parfois très sûrement la détermination d'après l'aspect. »
Le véritable polymorphisme serait au contraire très rare chez les
Spongiaires ; M. Topsent dit n'en avoir vu ({u'un seul exemple certain
fourni par une Esperiopsis de l'Atlantique du Nord, qui tantôt est
massive et de grande taille à surface glabre et tantôt arborescente et
fortement hispide.
La couleur ne doit pas être considérée comme un caractère spécifique
de première importance ; dans les cas les plus simples la coloration est
due à un pigment qui se localise dans les cellules llagellées et les cel-
lules mésodermiques et qui, développé en proportions plus ou moins
considérables et se modiliant sous l'influence de la lumière, donne aux
Eponges une coloration qui varie du rouge brillant au jaune très
pâle. Uneviéme espèce peut présenter ces variations de coloration.
Dans la plupart des cas, les cellules sphéruleusesemmagasinent avec les
matériaux de réserve des subtanccs colorées diverses, variables parfois
chez une même espèce, qui s'ajoutent au pigment propre et déterminent
des colorations très diverses. Certaines éponges littorales se colorent
même en vert sous l'influence de la lumière, peut-être par une
subtance analogue à la chlorophylle ; de belles éponges bleues ou
orangées doivent cette coloration à des algues parasites.
La spiculation, au contraire, est loin de présenter dételles variations,
elle se montre très généralement constante dans une même espèce ;
c'est à elle qu'il faut s'adresser pour les déterminations spécifiques.
A. P.
II — BOTANIQUE
Plantes nouvelles, rares ou peu communes de l'Orne
récoltées à Autlieuil ou aux environs ; par M. F.
Lande (Eœtraitcle la Revue de botanique, Novembre 1891).
Parmi les plantes intéressantes signalées par l'auteur il convient
surtout de citer pour la Flore de Normandie :
Barbarea intermedia Bor. — C.
Cardamine amara L.
Viola meduanensis Bor.
96 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L'OUEST
Linum angustifolium Huds.
Oxalis stricta L. — CG.
Trifoliwn rubens L. — Champ en friche, auprès d'un coteau sili-
ceux à la Haute-Veronnière, près Aulheuil (Plante nouvelle pour la
Normandie).
Galium saxatite L.
Dipsacus pilosus L. — Bords de la Commauche.
Inula Britannica L.
Gnaphalium dioicum L. — Autheuil, bruyères de la Renardière.
Veronica acinifolia L.
Daphne Mezereum L.
Orchis maculata L. (Une forme, olïrant avec le type des didérences
très sensibles, est décrite par l'auteur).
Cephalanthera grandiflora Bab. — Feings, près de Commauche.
Lemna polyrrhiza L.
— gibba L.
Eleocharis palustris Br. — AC.
Et quelques cryptogames parmi lesquels Riccia ciliata Hoiïm, à Au-
theuil.
E. G.
Compte-rendu des excursions botaniques laites par
la Société linnéenne de Normandie aux environs
de Gran ville et aux îles Chausey, les 5, 6 et 7 juin 1891 ; par
M. L. Corbière (BuU. Soc. linnéenne de Normandie, 1891,
p. 184).
« Le progranune de la réunion de 1891 offrait aux botanistes un
» grand attrait, nous dit l'auteur. La visite aux pittoresques falaises de
» Granville et de Carolles, rex])loration de la mare et des sables mari-
» times de Bouillon, celle des dunes de Douville et de Bréville, et, par
» dessus tout peut-être, le voyage aux îles Chausey, promettaient, en
» plus du plaisir des yeux, une riche et intéressante moisson. Aussi
» l'alfluence des Linnéens qui, cette année, avaient répondu à l'invita-
» tion de la Société, était-elle particulièrement nombreuse ».
Suivons donc avec M. Corbière les péripéties du voyage et enregistrons
avec lui les plantes intéressantes pour la Flore de Normandie relevées
au passage. Plusieurs espèces font l'objet de notes critiques d'autant
plus instructives qu'elles émanent d'un observateur sagace et expéri-
menté : nous les reproduisons.
Sables de Bouillon :
« Polyfjala dunensis Dum. — Plante connnune dans toutes nos dunes,
» où elle offre des formes à fleurs bleues, blanches ou rosées, parfois
EXTRAITS ET ANALYSES. — BOTANIQUE 97
)) plus OU uioins ciliées ; c'est, dans ce dernier cas, le P. ciliata Lebel !
» Par ses feuilles toutes alternes et l'absence de rosette foliaire, le
» P. dunensis se rapporte évidemment au groupe du P. vulgaris L.,
» dont il constitue une race ou sous-espèce remarquable, répandue
» non-seulement en Belgique et en Normandie, mais encore sur toute la
» côte ouest de la France, et probablement aussi en Portugal et en An-
» gleterre ^ ».
Carex nitida Host.— Localité nouvelle d'une plante découverte, il y a
quelques années, par M. Corbière à Biville et qui ne figure pas dans la
5" édition de la Flore de Brébisson.
Salviapratensis L.var. parviflora Lee. et Lam.(S. dnnietorum Bor).
Avena jmbescens L., etc., etc.
Falaises de Carolles :
OrcJiis Morio L. (forma resuplnata Gorb.) — Un pied dont toutes les
» fleurs sont complètement retournées, le labelle occupant la partie
» supérieure et dressé presque verticalement - ».
Lepidium Smithii Hook.
Silène nutans.L.
Scleranthus annuus \av. lijjbernus Reich.
HyiJochœris glabra L., etc., etc.
Une très rare hépatique que l'auteur a signalée le premier en France ;
le Madotheca thuja Dum., est fort abondante sur les rochers à la pointe
de Carolles ; elle existe aussi dans les falaises de Granville, du cùté de
Douville.
La mare de Bouillon fournit :
Chara curta Braun.
Et les alentours :
Ophioglossum culgatum L.
Orcliis laxiflora Lam., etc., etc.
Iles Chausey:
La recherche de ÏErica vagansL., signalé par Brébisson à la pointe
orientale de la a Grande-Ile », n'a pas été couronnée de succès et le rap-
porteur exprime la crainte que l'exploitation du granité l'ait fait dispa-
raître.
En revanche, les espèces suivantes, non mentionnées par M. Crié dans
1. M. Lloyd rapporte ce P. dunensis à la var. 3 oxiptera du P. vulgaris de
la Flore de l'Ouest. 4'' édit. Dans celle même édition, il a copié la description
du P. ciliata Lebel de la Flore de Brébisson dans le seul but d'en permettre la
comparaison avec nos Polygala maritimes. (Note de M'' E. G.)
2. J'ai signalé un cas semblable chez un pied de 0. conopea. (voir Bull. 1891,
p. 171). E. G.
98 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L'OUEST
son « Essai sur la végétation des îles Ghausey », ont été notées au cours
des excursions :
Fumaria Borœi Jord.
Sinapis armnsis L.
Diplotaxis muralis DC.
Polyfjala dunensis Duni.
Cerastium tetrandrum Curt.
Hypericum humifusuin L.
Géranium dissectum L.
Sarothamnus scoparius Wimm.
Medicago lupulina L.
— denticulata Willd.
— macidata Willd.
— minima Lam.
Trigonella ornithopodioides DG.
Trifolium stnatum L.
— subterraneum L.
— fUifonne L.
— minus Relli.
Ornithopus perpusiUus L.
Vicia lutea L.
Poterium dictyocarpum Sp.
Scier anthus annuus L. , var. hybernus Reich.
Umbilicus penduUnus DG. «
Pimpinella magna L.
Conopodlum denudatum L.
Hydrocotyle vulgaris L.
Galium Aparine L.
Filogo montana L.
Bellis perennls L.
Hypochœris glabra L.
Thrincia hirta Roth.
Solanum Dulcamara L.
Veronica officinalis L.
Saliccrnia radicans Srn,.
Rumex pulcher L.
Triglochiu maritimum L.
Arum italicum Mill.
Carex distans L., forme des vases salées.
— extensa Good.
— Œderi Retz,
/lira Caryophyllea L.
— prœcox L.
/•oa annua L
Vulpia sciuroides Gmel.
EXTRAITS ET ANALYSES. — BOTANIQUE 99
Bromus mollis L. var. rompactus Bréb.
Brachypodium pinnatum P.B.
Blechnum Spicant Roth.
Asplenium lanceolatum Huds.
Les Salicornia fruticosa L. et Arum maculatum L., signalés par
M. Crié dans la « Grande Ile », n'ont pas été retrouvés.
Malgré la saison peu favorable pour la récolte des Muscinées, M. Cor-
bière a pu noter :
MOUSSES :
Dicranella heteromalla Schimp.
Dicramim scoparium Hedw.
Oratodon purpureus Brid.
Campylopus fragilis Br. eur.
Trichostomum littorale Mitt.
Barbula ruraliformis Besch.
Grimmia leucophœa Grev.
— tricophyllaGrev.
Ptychomit rium polyphiillnni Br. eur.
Orthotrichum affine Schrad.
— pumilum Sw.
— diaphanum Schrad.
Entosthodon ericetorum Schimp.
Bryiim capillare L.
Cryphœa arborea Lindb.
Pterogoniiim ornithopodioides Lindb.
Scleropodium Illecebrum Br. et Sch.
Eurhynchium circinatum Br. et Sch.
Hypnum cupressiforme L., var. imbricatum Eo\\\.
— resupinatum Wils.
HÉPATIQUES :
Nardia scalaris Benn. et Gr.
Scapania compacta Du m.
Diplovhyllum albicans Dum.
FruUania dilatata Dum.
— tamarisci Dum.
Fossombronia angulosa Raddi.
Toutes ces espèces indiquent nettement, dit M. Corbière, la nature
granitique de l'ile Ghausey.^
1. En raison de l'intérêt que présente la dispersion des espèces dans les îles,
au point de vue de la géographie botanique, nous reproduisons in extenso ces
listes.
100 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'oUEST
Enfin l'excursion se termine par une visite aux falaises deGranville
et aux dunes marécageuses de Douville et de Bréville.
Notons surtout,
Dans les falaises :
Saxifraga granulata L. (R. dans la Manche).
Daucus gummifer Lam.
Hypericum montanum L., etc., etc., et un assez grand nombre de
mousses parmi lesquelles nous citerons seulement :
Trichostomum crispuluin Br.
— littomleMiW.
— brachydontium Br.
— flaw-virens Br.
Barbula Hornschuchiana Sclil.
— montana (Nées) Corb.
Zygodon Stirtoni Schimp., etc., etc.
Parties sèches des dunes de Douville :
Carex nitida Host.
Silène conica L.
A rena pubescens L.
P oly gala dune nsis Du m.
Parties marécageuses :
Ranwiculus Drouetil Sch.
Carex milgaris Pr.
Chara aspera Willd. « avec une variété inermc fort intéressante :
C. Corbieri Hy in litt. »
Et dans les mousses :
Hypnum giganteum Schp.
— lycopodioides Schw.
— scorpioides L.
— vernicosum Lindb. E. G.
Contributions à l'Histoire naturelle de la Sartlie ;
relevé de quelques observations faites en 1891 (Botanique).
(Bull. Soc. agr. se. et arts de la Sartlie, t. XXXIII, p. 310).
Nous avons eu le plaisir d'enregistrer dans notre Bulletin de 1891 ',
les découvertes faites en 1890 par les botanistes de la Sarthe. On verra,
1. Voir T. 1. Extr. ot Anal., p. 17.
EXTRAITS ET ANALYSES. — BOTANIQUE 101
par la liste suivante, que leur activité n'a pas été moins grande pendant
l'année 1891. Ces travaux intéressants prouvent que la botanique est
cultivée avec zèle et succès chez nos voisins.
Erysimum chciranthoides L. — Le Lude (Cousturier).
— orientale R. Br. — Aubigné (Gentil) (peut-être adventice?)
Diplotaxis muralis DC. — Aubigné (Gentil).
— viminea DG. — Assez nombreuses localités nouvelles.
Camelina sativa Pries. — Cré-sur-Loir, Courtils (Launay).
Lepidiiim virginicum L. — Fresnay (Thériot).
— Smithii Hook. — Pincé, Précigné (Gentil).
Hypericum hiimifusum ^ Liottanli Vill. — Voivres (Gentil).
Melilotus alba Lam. — Assé-le-Boisne (Rommé).
Sedum dasyphyllum L. — Sur un mur, à Sougé-le-Ganelon (Rommé).
Epilobium roseum Schreb. — Saint-Léonard-des-Bois (Monguillon),
Neufchâtel (Gentil).
Barkhausia setosa DC. — Bourg-le-Roi (Monguillon).
Villarsia nymphoides Vent. — Sougé-le-Ganclon (Rommé), Saint-
Léonard-des-Bois (Monguillon).
Gentiana amareUa L. — Le Val, environs de Chaumiton (Gentil).
— germanica Willd. — Contilly (Gentil), Genneteil (Maine-et-
Loire) (Cousturier).
Linaria ochroleuca Breb. — Plusieurs localités.
Damasonium stellatum Pers. — Saint-Denis d'Orques (Monguillon).
Elodea canadensis Rich. — Le Mans, dans la Sarthe (Gentil) ; se ré-
pand rapidement dans le Loir et dans les fossés qui y aboutissent
(Launay).
Zannichellia jyalustris L. — Le Mans, dans la Sarthe (Monguillon).
Eleocharis otata R. Br. — Ruillé-sur-Loir, étang de la Chevalerie
(Bourmault).
Kœleria crista ta Pers. — Luché (Roquet).
Brachypodium loliaceum Pries. — Cré-sur-Loir (Launay).
Asplenium lanceolatum Huds. — Saint-Léonard-des-Bois (Mont-
guillon).
E. G.
102 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
Société botanique des Deux-Sèvres (Bulletin 1891.)
Cette société continue à montrer la même activité sous l'excellente
impulsion de son fondateur, M. Souche.
M. l'abbé V. Duret a signalé un Lamium amplexicaule à fleurs
cleistogames mélangées à des fleurs normales sur le même pied ; il
croit que les fleurs à corolle rudimcntaire sont seules fertiles, les
fleurs à corolle normale ont rarement des carpelles.
Comme contribution à l'étude de la pollinisation dans le Spiranthes
autumnalis, question soulevée par M. Clos dans le Bulletin de l'Asso-
ciation française pour l'avancement des sciences, M. Duret cite ses
propres observations : il a vu des moucherons et des papillons visiter
les fleurs de Spiranthes et il a récolté des individus de cette orchidée à
ovaire gonflé renfermant de nombreuses graines.
Enfin, M. Duret signale une monstruosité du Ranunculus bulbosus à
tige fasciée oiïrant 300 fleurs, ou boutons à fleurs, sur le même pied, et
une variété qu'il nomme lineata de VErodium cicutarium caractérisée
par des « pétales ayant une bande livide longitudinale bordée de blanc
» occupant 1/3 de leur largeur. »
M. l'abbé P. Régnier a étudié les phases de la lutte des insectes
prisonniers des Drosera. Il pense que ces plantes constituent pour les
insectes plutôt un piège qu'un appât.
Il revient sur la forme bulbifère du Cardamine pratensis signalée
par lui, l'an dernier, par erreur, dit-il, sous le nom de C. bulbifera
Brown et appelle l'attention sur une forme bulbifère du Ficaria
ranunculoides Mœnch.
M. J. Coulais a fait revivre les Fougères suivantes :
Ceterach officinarum, après 4 mois de séjour en herbier.
Polypodium vulgare, 18 mois d'herbier.
Adianthum Capillus-Veneris, 13 mois d'herbier.
Le Bulletin contient, outre les travaux précités, des comptes-rendus
d'herborisation et se termine, sous le titre de : Addition à la Flore des
Deux-Sèvres et de la Vienne, par une liste des localités nouvelles pour
ces deux départements. Nous citerons :
Ranunculus radians Revel. — Vienne. — Saint-Maurice (Baudin). —
R. aquatilis, forme radians (ex-Foucaud).
— neglectus Baudin. — Vienne. — Saint-Maurice (Baudin).
— Drouetii Sch. — Vienne. — R. Saint-Maurice (Baudin).
— fluitans Lamk. — Vienne. — Plusieurs localités (Baudin).
— nemorosus DC. — Deux-Sèvres. — Béceleuf, Fenioux
(Duret.)
EXTRAITS ET ANALYSES. — BOTANIQUE 103
Thalictrum riparium Jord. — Deux-Sèvres. — Sainte-Soline (Argen-
ton), Moncoutant (Marais).
— montanum Wal. — Deux-Sèvres. — Avon (Souche) ;
Ardilleux (Gamin); Sainte-Pezenne, Goulon (Duret).—
Vienne. — Saint-Maurice (Baudin et Parhazard).
— nitidulum Jord. — Vienne. — Magné (Baudin).
Papaver strigosumBœn. — Deux-Sèvres. — Exoudun (Souclié).
— collinum Bog. — Vienne. — Saint-Maurice (Baudin).
Dlplotaxis tenuifolia DC. — Vienne. — Migné (Riciiard, Souche).
Erysimum perfoUatum Crantz. — Vienne. — Div. localités (Baudin).
Barbarea patula Fr.— Deux-Sèvres. — Xaintray (Duret). —Vienne.—
Diverses localités (Baudin).
Turritis glabra L. — Saint-Porchaire (Coulais).
Cardamine sylvatica Link. — Deux-Sèvres. — Fenioux, Bécelœuf,
Audin (Duret). — Vienne. — Champagne (Baudin).
RoHpa pyrenaica Spach. — Vienne. — RR. Saint-Maurice (Baudin).
Hutchinsia petrœa R. Br.— Deux-Sèvres.— Saint-Symphorien (Gamin).
Silène maritima With. — Deux-Sèvres. — Plus. loc. (Violleau).
Arenaria co7itrocersa Boiss.'— Deux-Sèvres. — S'-Sympliorien (Gamin).
Stellaria uliginosa Mur. — Deux-Sèvres. — Xaintray (Duret). —
Vienne. — RR. Champagne, Sommières (Baudin).
Cerastium arvense L. — Vienne. — Saint-Maurice (Baudin).
Géranium purpureiun Vill. — Vienne. — Saint-Maurice, Jençay,
Champagne (Baudin). Nouvelle pour le département.
Androsœmum officinale Ail. — Vienne. — Couhé (Baudin).
Impatiens noli-tangere L. — Vienne. — Chauvigny (Laglaine).
Oxalis stricta L. — Vienne. — Romagne, R. Sommières (Baudin) ;
Saint-Sauvant (Duret),
Medicago média Pers. — Deux-Sèvres. — Pamproux, Exoudin (Sou-
che) ; Niort, Xaintray (Duret). — Vienne. — Usson,
Saint-Maurice (Baudin).
Tnfolium elegans Savi. — Vienne. — Usson, Couhé (Baudin).
Lathyrus latifolius L. — Deux-Sèvres. — Les Jumeaux (Argenton) ;
Fors Souvigné (Gamin).
— Nissolia L. — Deux-Sèvres. — RR. Xaintray (Duret). —
Vienne. — Usson, RR. Saint-Maurice, Brion, Cham-
pagne (Baudin.
Fragaria elatior Ehr. — Vienne. — Saint Maurice (Baudin).
— collina Ehr. — Deux-Sèvres.— Vaucais (Duret). — Vienne.—
Usson (Baudin).
t
104 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
Epilobium palustre L. — Vienne. — Saint-Christophe (Baudin).
— spicatum Lamk. — Vienne. — Saint-Christophe (Baudin).
Trapa natans L. — Vienne. — La Puye (Duret).
Callitriche obtusangulaLe Gall. — Deux-Sèvres. — Vausseroux (Sou-
che).— Vienne. — Magné, Champagne (Baudin). Nou-
velle pour les deux départements.
Ceratophyllum submersum L. — Vienne. — Saint-Maurice, Romagne,
Charroux (Baudin).
Buplevrum Jacquinianum Jord. — Deux-Sèvres. — Boësse (Violleau).
Sium laUfolhim L. — Vienne. — G. le Pin en Saint-Maurice (Baudin).
Œgopodium podagraria L. — Vienne. — Veillèches (Baudin).
Ammi majus L. — Vienne. — Chauvigny (Laglaine).
Smyrnium Olusatrum L. — Vienne. — R. Champagne (Baudin).
Galium débile Desv. — Vienne. — Saint-Maurice (Baudin).
Asperula odorata L. — Vienne. — Champagne (Baudin).
Petasites riparia Jord. — Deux-Sèvres. — Saint-Georges-de Noisné,
Auge (Avignon) ; RR. Béceleuf (Duret).
Inula Helenium L. — Deux-Sèvres. — Saint-Porchaire (Coulais. —
Vienne. — Saint-Laon (Richard) ; RR. Champagne ;
RR. Saint-Maurice, spontané? (Baudin).
— squarrosa L. — Deux-Sèvres. — Saint-Symphorien (Gamin).
— montana L. — Vienne. — Chauvigny (Laglaine).
Gnaphalium sylcaticum L. — Deux-Sèvres. — Saint-André (Régnier) ;
Fenioux (Duret).
Silybum Marianum Gœrtn. — Vienne. — Romagne (Baudin).
Carduus crispus L. — Vienne. —Vaux-sur-Vienne (Baudin).
Xeranthemum inapertum Willd. — Deux-Sèvres.— St-Loiip(E. Marais).
Hypochœris maculata L. —Vienne. — Saint-Maurice, Brion (Baudin).
Lactuca muralis Fres. — Vienne. — Diverses localités (Baudin).
Sonchus asper Vill. — Vienne. — Arçais (Richard) ; diverses localités
(Baudin).
— maritimus L. — Vienne. — Arçais, Mouterre-Silly (Richard).
Crépis nicœensis Balb. — Vienne. — Leigné-sur-Usseau, Vellèches
(Baudin).
Pterotheca nemausensis Cass. — Vienne. — Diverses localités (Baudin).
Nouvelle pour la Vienne.
Monotropa Hypopitys L. — Deux-Sèvres. — Forêt de l'Hermitain (Ga-
min). — Vienne. — Usson, Champagne (Baudin).
Utricularia neglecta Lehm. — Vienne. — Brion, St-Maurice (Baudin),
EXTRAITS ET ANALYSES. — BOTANIQUE 105
Primulavariabilis Go\ipi\. —Deux-Sèvres. — Exireuil (Arignon). —
Vienne. — Auché (Baudin).
CyrAamen neapolitanum Ten. — Deux-Sèvres. — Auge (Dubreuil).
Lysimachia nemoniin L. — Deux-Sèvres. — Exireuil (Souclié).
Myosotis cœspitosa Schultz. — Vienne. — Usson, St-Maurice (Baudin).
Datura Tatula L. — Deux-Sèvres. — Béceleuf (Duret). — Vienne. —
Usson, Cliarapagné, Romagne, AC. Saint-Maurice
(Baudin).
Verhascum Lychnitis L. var. album Mœnch. — Vienne. — Mondion
(Baudin).
Veronica Teucrium L. — Deux-Sèvres. — Sainte-Pezenne, Saint-Ligu-
laire, Vauçais (Duret).
Limosella aquatica L. — Deux-Sèvres. — Exireuil (Deloynes).
Phelipœa cœrulea Mey. — Vienne. — Saint-Benoît à Mauroc (Duret).
Lathrœa Squamaria L. — Deux-Sèvres. — Auge (Dubreuil).— Vienne.
— Sonimières (Baudin).
Salvia o/Jicinalis L. — Vienne. — Saint-Laon (Richard).
Chaiturus marrubiastrwn Ehrh.— Deux-Sèvres. — Vauçais (Duret).—
Vienne. — RR. Saint-Maurice (Baudin).
Plantago carinata Sch. — Deux-Sèvres. — Boësse, Sauzais, Massais
(Violleau).
Polycncmum pitmi/umHoppe. —Vienne. — Romagne à Vublon (Baudin).
Phalangium ramosum Lamk. — Vienne. — Chauvigny (Laglaine).
Narcissus Pseudo-Narcissus L. — Vienne. — Saint-Maurice (Baudin).
Orchis palustris Jacq. — Deux-Sèvres. — Pers (Argenton).— Vienne.—
Jençay (Baudin).
Gymnadenia odoratissima L. — Vienne. — Saint-Maurice, Vernon
(Baudin).
Ophrys Scolopax Cav. — Deux-Sèvres.— Bouyon, Pamproux (Souche);
Saint-Florent (Régnier) ; Aifires (Gamin).
— muscifera Huds. — Vienne. — Mondion (Baudin) ; Saint-Benoît
(Duret) ; Chauvigny (Laglaine).
Epipactis viridiflora Rchb. — Vienne. — Mondion (Baudin).
— microphylla Sw. — Vienne. — Saint-Maurice (Baudin).
Neottia nidus-avis Rich. — Deux-Sèvres. — Auge (Soyer). — Vienne.
— R. Usson (Baudin).
lAmodonim abortivum Sw. — Deux-Sèvres. — Les Jumeaux (Argen-
ton). — Vienne. — Chauvigny (Laglaine).
Potamogelon perfoUatiis L. — Deux-Sèvres. — Coulon (Régnier).
— iicutifolius L. — Vienne. — Champagne (Baudin).
106 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
Potamogeton tuberculatus Ten. et Giiss. — Vienne. — Saint-Maurice
(Baudin).
— trichoides Cham. et Sch.— Vienne.— St-Maiirice (Baudin).
— pectinatus L. — Vienne. — Saint-Laon (Riciiard).
Lemna arrhiza L. — Vienne. — Romagne, bois de Vublou (Baudin).
Nouvelle pour la Vienne.
Luzula maxima DC. — Deux-Sèvres. — Xaintray (Duret).
Scirpiis fluitans L. — Vienne. — Saint-Maurice, Brion, Saint-Laurent
(Baudin).
Eleocharis uniglumis Koch. — Vienne. — Saint-Maurice (Baudin).
Carex pallescens L.— Deux-Sèvres.— Saint-André-sur-Sèvres (Régnier) ;
Coutières (Duret) ; Ghantecorps (Gamin). — Vienne.—
Usson, Saint-Maurice (Baudin).
— Halleriana Asso. — Deux-Sèvres. — Fors, Saint-Symphorien
(Gamin).
— paniculata L. — Vienne. — Saint-Christophe (Baudin).
— disticha Huds.— Deux-Sèvres.— Loubigné d'Exoudun (Souche);
Saint-Symphorien (Gamin). — Vienne. — Saint-Mau-
rice, R. Mondion, Romagne (Baudin).
— pulicaris L. — Deux-Sèvres. — Saint-André-sur-Sèvres (Ré-
gnier). — Vienne. — Champagne, Saint-Maurice,
Saint-Christophe (Baudin).
Catabrosa aquatica PB. — Vienne. — Romagne, Sommières (Baudin).
Festuca arundinacea Schr. — Vienne. — Saint-Maurice, Vernon,
Champagne, RR. Mondion (Baudin).
Serrafalcus raceniosus Pari. —Vienne. — C. Saint-Maurice (Baudin).
Elymus europœus L. — Vienne. — Couhé, bois des Héronnières, 1884
(Baudin). Nouveau pour la Vienne.
Boti'ychium Lunaria Sw. — Vienne. — Bois de la Piette, commune de
Mondion (Baudin). Nouveau pour la région.
Scolopendrium officinale Sm. — Forme à frondes divisées. — Sainte-
Pezenne (Régnier) ; Saint-Martin de Saint-Maixent
(Arignon).
Chara aspera Willd. — Vienne. — Saint-Laurent, Vernon, Saint-Mau-
rice (Baudin). Nouveau pour la région.
— capillacea Thuil. — Vienne. — Saint-Maurice (Baudin).
— longibracteata. — Vienne. — Saint-Maurice (Baudin).
Nitella opaca Ag. — Vienne. — Saint-Maurice (Baudin).
— tenuissima Kutz. — Vienne. — Saint-Maurice (Baudin).
— intricata Ag. — Vienne. — RR. Saint-Maurice (Baudin),
EXTRAITS ET ANALYSES. — BOTANIQUE 107
Nitella glomemta Chev. — Vienne. — Saint-Maurice, Champagne
(Baudin).
On voit, par cet extrait, toute l'importance des nombreuses additions
apportées par M. Baudin à la Flore de la Vienne.
E. G.
Notes sur quelques plantes litigieuses ou inédites
de la Vienne ; par M. Al. Baudin, instituteur. {Bull.
Soc. bot. des Deux-Sèvres, 1881, p. 46.)
Dans ce travail M. Baudin étudie les espèces suivantes :
Ranunculus Drouetii Schultz, dont il fait ressortir les différences avec
/{. trkopliyllus Chaix : stipules étroites et glabres ; carpelles renflés-
arrondis obtus au sommet, moins serrés.
Papaver collinum Bog., qu'il distingue de P. dubium L. par sa
capsule oborale oblongue, brusquement rétrécie à la base ; stigmates
n'atteignant pas le bord du disque qui est plane au sommet, et de P.
Lecoquii Lamothe, par ses stigmates n'atteignant pas le bord du disque
et son suc ne jaunissant pas à l'air.
Cardamine praticolis Jord ; C. pratensis L. pro parte, dont il souligne
les caractères comme suit : souche renflée et couverte de petits tuber-
cules oblongs, feuilles radicales à folioles un peu épaisses, fermes^
petites, dentées-anguleuses, la terminale peu ou point échancrée en cœur
à la base, les latérales caduques ; feuilles caulinaires à folioles
linéaires.
Polycnernum pumilum Hopp. — 0. pusillumEo\i. in Bor. fl. 3° édit.,
p. 543, obs., trouvé par lui à Vublon (Vienne), et dont il donne la
description suivante :
Plante de 5-10 centim., cZ/vwe, un peu rameuse du bas; rameaux
non verruqueux ; feuilles allongées, linéaires en alêne, fines, triquètres,
toutes étalées — dressées et non « courtes et imbriquées sur les ra-
meaux » ; bractées florales dépassant le calice ; fruits petits, sessiles,
comprimés, axillaires et solitaires à l'aisselle des feuilles. — Annuel. —
Juin-Septembre. — Champs cultivés un peu frais.
M. Baudin décrit ensuite deux Verbascum et nn Ranunculus, descrip-
tions que nous croyons devoir reproduire ici in-extenso :
Ranunculus neglectus Baudin.— «J'ai observé et étudié, aux environs
de la Vacherie, C" de Saint-Maurice, pendant plusieurs années consé-
cutives (de 1885 à 1890), un Banunculus (section Batrachium), qui me
108 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
paraît distinct de toutes les espèces décrites jusqu'à ce jour par les
auteurs. En voici la description :
— «Tige nageante, pubescente au sommet; feuilles ordinairement de
deux formes : les inférieures sessiles, capillaires-multiiides, ordinaire-
ment incrustées de calcaire et fragiles par la dessication ; les supérieures
flottantes, pétiolées pubescentes en dessous, à trois divisions profondes,
cunéiformes crénelées-dentées ou laciniées, quelquefois pétiolulées et
disposées en éventail (plus rarement ses feuilles sont toutes submergées
et multifides), stipules pubescentes, largement auriculées ; pédoncule
égalant environ la feuille ; fleurs blanches, médiocres, à pétales oblongs-
cunéiformes, jaunes à l'onglet ; sépales ovales-oblongs, bordés de
blanc, plus courts que la corolle ; étaniines peu nombreuses (12-lb),
dépassant un peu les pistils ; stigmate court, ligule ; carpelles nom-
breux, très petits, obovales-oblongs, non renflés au sommet, hispides
sur le dos, étroitement bordés (sur le sec) tout autour (en avant et en
arrière) et réunis en tête serrée, ovoïde-globuleuse ; réceptacle ovoïde-
conique longuement hérissé.— Avril-Juin.— Eaux paisibles du calcaire.
« Obs. — Cette plante que je propose d'appeler : II. neglectus... se dis-
tingue facilement : 1° du R. trichophyllus Ghaix, plante à feuilles
toutes submergées-multifides, à pédoncule plus court, à carpelles un
peu plus gros et à réceptacle globuleux ; — 2° du R. triphyllos Wahlr.
— à carpelles glabres, luiscmts, non bordés, à réceptacle globuleux et à
fleuraison plus tardive (Juin-Juillet) ; — 3" des /{. Baudotii et R.
confusus Godr., espèces à pétiole dépassant longuement les feuilles, à
fleurs ordinairement grandes et à étamines nombreuses.
Dans ces deux derniers le réceptacle est de même forme que dans le
JR. neglectus, c'est-à-dire ovoïde-conique : celui du R. Baudotii est
hérissé et celui du R. confusus God. finement pubescent.
« Verbascum Thapsus L. car. grandiflorum. — Au mois d'Octobre
dernier(1891), j'ai observé dans les sables de Mondion et de Leigné-sur-
Usseau, un Verbascum voisin du F. Thapsus L. et que je rapporte à la
variété signalée dans la Charente-Inférieure par M. Foucaud, avec nom
V. Canescens Jord ? — (Lloyd et Foucaud, FI. de l'O., 4' édit., p. 242).
« La plante de Mondion et de Leigné dilTère du type par ses feuilles
cotonneuses-blanchâtres, les inférieures pétiolées ; par ses corolles d'un
beau jaune, grandes, presque planes et ses deux Ulets staminaux infé-
rieurs ordinairement munis de quelques poils au-dedans.
J'ai remarqué aussi que son calice égale environ sa capsule, tandis
que, d'après M. Lloyd (Herborisations de 1887 à 1889, p. 7), dans le
V. Thapsus L. il n'en atteint que les deux tiers.
« Cette variété dont toutes les étamines sont (comme dans leV.Thapsus)
à anthères réniformes et transversales (les deux inférieures seulement
un peu obliques), ne peut être rapportée au F. Canescens Jord. (Boreau
flore), plante à anthères inférieures décurrentes.
EXTRAITS ET ANALYSES. — BOTANIQUE 109
Dans le but d'étudier ce V. Thapsus à grandes fleurs et d'éprouver
ses caractères par la culture, je l'ai planté dans mon jardin, à côté des
V. Thapsus à fleurs petites et concaves, et V. Baudini B. Souche.
« Verbascum Baudini B. Souche. — Veis la fin de Juin 1891, j'ai
rencontré dans les communes de Mondion, de Vellèches et de Leigné-
sur-Usseau, un Verbascum remarquable surtout par sa couleur jaunâ-
tre, par ses corolles toujours planes et par la forme variée de ses
feuilles.
(( Après avoir, M. Souche et moi, consulté Godron et Grenier FI. franc,
Boreau Fi. du Centre, Lloyd et Foucaud FI. de l'Ouest 4' édit., etc..
nous avons pu nous assurer que cette plante se distingue nettement de
toutes les espèces et variétés de Verbascum signalées et décrites par ces
auteurs.
« En conséquence, M. B. Souche propose de nommer V. Baudini la
plante de Mondion et environs qui est probablement inédite et dont
voici la description :
(( — Plante de 5 à 10 décim., coucerte d'un tomentum jaunâtre ou
brun-jaunâtre, un peu rude au toucher ; feuilles crénelées-dentées, à
nervures nombreuses, très ramifiées, et fortement saillantes en dessous ;
les radicales et les caulinaires inférieures à pétiole égalant environ la
longueur du limbe qui est ovale ou ovale-oblong; les suicantes d'abord
rétrécies en pétiole, jmis dilatées, un peu au-dessous de leur ijisertion
sur la tige, en oreillettes plus ou moins larges et décurrentes ; les supé-
rieures largement ovales, acuminées, et ordinairement décurrentes sur
toute la longueur des entre-nœuds ; fleurs jaunes assez grandes, réunies
en petits faisceaux munis de bractées dont l'inférieure est largement
ovale en cœur acuminé, et disposées en épi terminal souvent inter-
rompu à la base ; corolle très plane, à lobes inégaux, l'inférieur plus
grand, presque orbiculaire et brusquement contracté à la base ; filets
staminaux couverts de poils blanchâtres, les deux inférieurs barbus en
dedans seulement ; anthères toutes réniformes et transversales (les deux
inférieures seulement un peu obliques) ; stigmate en tète ; lobes du
calice lancéolés-aigus égalant environ la capsule qui est ovoïde-conique,
obtuse, plus longue que large {sa longueur égale une fois et demie son
diamètre transversal). — Terrains sablonneux du calcaire. — G. Pan-
lois, le Ghataignier, la Gassine, etc., commune de Mondion ; la Pou-
blaye, commune de Leigné-sur-Usseau ; Vellèches (Vien). — Marigny,
Marmande (Indre-et-Loire).
« Obs. — Gette plante est donc bien différente : 1° des V. Thapsus et
V. montanum Schr. qui sont cotonneux blanchâtres et dont la corolle
est concave et la capsule à peu près aussi large que longue ; -— 2" du
Y. canescens Jord., Boreau FI., qui est lui-même couvert d'un coton
blanc et dont les deux étamines inférieures sont à anthères décurrentes ;
— 3° des V. Ihapsiforme Schr., V. phlomoides L. et V. australe Schr.,
110 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'oUEST
plantes à stigmate longuement décurrent sur le style et à anthères
inférieures linéaires et latérales \ »
Enfin M. Baudin termine son mémoire substantiel par la description
d'un Chara, trouvé par lui à Saint-Maurice et qu'il croît nouveau :
« — Plante de 2 à 3 décim., monoïque, toujours incrustée-blanchâtre,
très fragile par la dessication ; tiges dressées, peu rameuses du haut,
fortement striées tordues en spirale et souvent munies au sommet de
quelques petits aiguillons ; verticilles à 7-8 rayons courts apiculés,
arqués en dessus exportant chacun trois fruits ; sporange petit, oblong,
à peine strié, même sur le sec, et muni de bractées qui l'égalent ou le
dépassent à peine. — Mai. — J'. — Eaux stagnantes du calcaire. —
Lorsque l'on ne l'observe que du bord de l'eau, cette espèce oiïre l'as-
pect du Galium tricorne. »
E. G.
III. — GEOLOGIE ET MINERALOGIE
Esquisse géologique de la Basse-Normandie ; par
M. A. Bigot {Bulletin du Laboratoire de géol. de la Fac-
des sciences de Caen, V'^ année, 1890, p. 13 et suivantes).
La Basse-Normandie a été l'objet, dans ces derniers temps, de nom-
breux travaux géologiques, surtout en ce qui concerne les terrains
anciens. Ces travaux sont disséminés pour la plupart dans des publica-
tions scientifiques locales, et le besoin d'un travail d'ensemble résumant
les connaissances actuelles sur la région se faisait vivement sentir.
M. Bigot, l'un des géologues les plus autorisés, a entrepris cette tâche,
et, sous le titre modeste d'Esquisse géologique de la Basse-Normandie,
1. M. Lloyd a bleu voulu adresser à la Société Botanique des Deux-Sèvres
la note suivante :
« Franchet, in Essai sur Verbascum, dit, sous V. Thapsus :
» Variations : la variabilité se manifeste :
— » Sur la couleur du tomenlum, d'un vert blanchâtre ou jaunâtre;
— » Sur la longueur du pétiole des feuilles radicales et caulinaires inférieures
qui peut être nul ou atteindre dix centimètres ;
— » Sur les dimensions et la forme de la corolle, le plus souvent concave,
mais aussi parfois tout à fait plane, n
EXTRAITS ET ANALYSES. — GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE 111
présente un utile et très intéressant travail dont tous les géologues lui
sauront gré.
La plus grande partie de la région décrite par M. Bigot est comprise
dans le massif armoricain ou fait partie de sa bordure. Cette région
rentre ainsi dans nos limites et, à ce titre, nous donnons ci-après une
analyse détaillée du travail de M. Bigot.
INTRODUCTION
Dans ce chapitre, l'auteur donne un aperçu général sur les régions
naturelles et la constitution du sol de la Basse-Normandie (Manche,
Orne, Calvados). Le sol y forme deu.K régions naturelles bien marquées :
l'une, comprenant le département de la Manche presque entier, les
parties occidentales de l'Orne et du Calvados, est formée par des roches
granitiques et les terrains primaires ; elle se rattache ainsi au massif
breton. L'autre, qui comprend l'est du Calvados et de l'Orne, est cons-
tituée par les terrains jurassiques et crétacés, et fait partie de la bordure
du massif parisien.
La diversité des terrains a naturellement une grande influence sur le
relief, la végétation et l'aspect du pays ; il en résulte des différences
bien tranchées pour les deux régions, mais les parties formées par les
terrains primaires présentent surtout des caractères particuliers et
intéressants.
Ces terrains sont plus ou moins fortement plissés et dessinent des
bandes alignées Est-Ouest. Le grès armoricain, grâce à sa dureté, joue
un grand rôle dans leur orographie; ce grès occupe les crêtes qui
atteignent 417° d'altitude dans les forêts de Multonne et d'Ecouves,
tandis que les schistes, facilement attaqués par les érosions, ont été
creusés en vallées parallèles aux crêtes. Les vallées principales suivent
des cassures transversales perpendiculaires aux crêtes.
L'auteur fait ensuite ressortir les caractères particuliers de chacune
des anciennes subdivisions de la Basse-Normandie.
Le Cotentin, formé du N. du département de la Manche, est une
région non homogène dans laquelle les terrains anciens sont disposés
en ceinture autour d'une dépression, ouverte à l'O., où se sont déposées
des assises jurassiques, crétacées et tertiaires. Ce bassin secondaire et
tertiaire du Cotentin constitue une région d'excellents pâturages, sur-
tout aux environs de Carentan, dans les marais du Penesme dont le
niveau est à peine supérieur à celui de la mer.
Au N.-O., la presqu'île de la Hague, par ses grandes bandes de grès
siluriens, ses falaises escarpées et profondément découpées, offre un
aspect armoricain, tandis que le S. du Cotentin, formé par les Schistes
de Saint-Lô, rappelle le Bocage qui lui est contigu.
Le Bocage, formé par le S. de la Manche et les parties avoisinantes de
l'Orne et du Calvados, est constitué par l'Archéen, le granit et quelques
112 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L'OUEST
bandes siluriennes. Quoique les altitudes ne soient pas élevées, le pays
est accidenté et surtout très boisé. Sur les schistes, le sol argileux est
favorable aux prairies naturelles, tandis qwe les arènes granitiques se
prêtent mieux à la culture des céréales. Les crêtes de grès siluriens
forment de grandes landes semées çà et là de bouquets de pins.
Le Pmjs d'Houlme, situé au S. de Falaise et dans le N. de l'Orne, est
une annexe naturelle du Bocage.
Le Bessin est situé entre Bayeux et la Vire. En général son sous-sol
est formé par les couches argileuses du lias, lesquelles affleurent sur le
flanc des vallées qui sont couvertes de prairies, tandis que les calcaires
bajociens des plateaux sont cultivés en céréales. Cette région, quoique
accidentée, l'est moins que le Bocage.
La Campagne de Caen est constituée par les calcaires bathoniens qui
présentent de grandes ondulations à pentes très douces et de peu de
relief. Couverte de belles cultures, cette région est d'un aspect très
monotone ; seuls, quelques bois de pins s'établissent çà et là sur les
hauteurs les plus arides.
Le Pays d'Auge, dans la partie arrosée par la Dives et la Touques,
offre un tout autre aspect. Formé par les argiles et les calcaires oxfor-
diens, recouverts sur les plateaux d'une mince couche crétacée, il
renferme de nombreux niveaux d'eau et la richesse qui en résulte est
remarquable. Le sol ne renferme pas de matériaux de constructions ;
les villages sont bâtis en briques ou en pisé. A l'Est, en dehors de ces
vallées, le sol est constitué par l'argile à silex et recouvert de forets.
Dans le Lieurain, des environs de Lisieux, et le Hièmois, à l'E.
d'Argentan, on remarque l'influence du revêtement crétacé qui couronne
le sommet des buttes oxfordiennes ; il est couvert de cultures tandis
que les flancs des coteaux sont occupés par des pâturages.
L'auteur donne ensuite des indications générales sur la disposition
et l'allure des terrains en Basse-Normandie. Pour les terrains jurassi-
ques, il fait remarquer qu'en s'avançant vers l'E., on trouve des couches
de plus en plus récentes, résultat de la disposition en cuvette des
terrains du bassin de Paris. La disposition en retrait des diverses
assises est due à ce que la mer jurassique s'est retrécie graduellement
jusqu'à l'époque portlandienne ; cependant ce mouvement ne s'est pas
opéré d'une façon absolument régulière, car le Bathonien dépasse nota-
blement les limites du Lias et du Bajocien dans le département de
l'Orne où, sur certains points, il repose directement sur les terrains
anciens.
Avec la période crétacée commence un mouvement inverse du précé-
dent et atteignant son maximum pendant le dépôt du Cénomanien.
On voit, en efiet, la craie de Rouen recouvrir des terrains de plus en
plus anciens, à mesure qu'on s'éloigne du centre du bassin. Toutefois,
le Gotentin a subi des mouvements particuliers sur lesquels on revien-
dra plus tard. Dans cette région, les terrains jurassiques sont réduits
EXTRAITS ET ANALYSES. — GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE 113
à leurs assises les plus anciennes, et la mer se retire après le Bajocien,
pour y revenir, d'abord pendant le Cénomanien, puis pendant le Danien.
Les mers tertiaires visitent aussi le Cotentin par intermittences et
laissent des traces de leur passage pendant les époques éocène, miocène
et pliocène.
Pour les terrains primaires, l'auteur cherchera plus tard à reconsti-
tuer l'histoire de ce dépôt. Dans ce chapitre, il indiquera seulement
leur répartition et leur allure générale.
La série cristallophyllienne n'afïleure pas dans la région et la série
sédimentaire la plus ancienne est VArchéen, formé par les schistes de
Saint-Lù qui comprennent, avec les massifs granitiques intercalés, plus
de la moitié de la surface des terrains primaires. Les massifs grani-
tiques situés au N. de la grande bande de même nature, qui s'étend à
la limite de la Mayenne et de la Manche, forment deux traînées discon-
tinues : l'une méridionale, allant d'Avranches à Alençon; l'autre,
septentrionale, s'étendant de Carolles aux environs d'Ecouché. La dis-
position des granits montre déjà la tendance des affleurements à se
disposer en bandes orientées E.-O., mais cette direction devient évidente
dans la disposition des terrains siluriens. C'est suivant cette direction
générale que s'aligne le massif qui, partant de Mortain, passe à Dom-
front, et supporte les forêts d'Andaine, de la Ferté et de Monnaye. Le
grand massif de la forêt d'Ecouves suit la même direction, ainsi que la
bande entre Granville et Villcdieu-lès-Bailleuls et celle du S. de Gou-
tances que l'on peut suivre, sous le manteau jurassique qui la recouvre,
par ses affleurements dans les vallées de l'Orne, de la Laize et du
Laizon.
Dans le N. du département de la Manche, l'orientation E.-O. s'efface,
quoique encore très marquée entre Cherbourg et la Hague, mais la
direction N.-E. S.-O. devient prédominante, et on en dira plus tard la
raison.
L'auteur fait remarquer qu'on a souvent donné improprement le nom
de bassin aux divers massifs siluriens, mais que ce ne sont pas des
bassins de sédimentation et que leur disposition est due à un plisse-
ment commun, dans un sens unique, puis à l'érosion des anticlinaux.
Toutefois on peut considérer comme des dépressions réelles, les surfaces
occupées aujourd'hui par le Dévonien, le Carbonifère et le Houiller, en
raison de la relation de ces terrains avec l'Archéen et le Silurien qui
les supportent.
Quant aux îles Anglo-Normandes, annexes géologiques naturelles de
la Basse-Normandie, dont elles ne sont séparées que depuis les âges
historiques, elles sont formées de roches qui, à part des gneiss et des
micaschistes, se retrouvent sur le continent.
L'étude de la Basse-Normandie fera passer en revue la plus grande
partie des terrains sédimentaires, et le tableau suivant indique ceux qui
sont représentés dans cette région.
114 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
Succession des Terrains de la Basse-Normandie.
SÉRIE CRISTALLOPHYLLIENNE.
Gneiss de Guernesey ? et Micaschistes de Serq ?
TERRAINS PRIMAIRES.
I. Archéen
inférieur (Système des conglomérats pourprés
et des schistes rouges).
II. Silurien ( moyefi
supérieur (Ampélites et calcaires à Cardiola
interrupta).
III. Dévonien inférieur (Coblencien)
,„ „ , .^, i inférieur (Horizon de Visé).
IV. Carbonifère < ' , . ,„ .,, - ■ \
( supérieur (HouiUer supérieur).
V. Permien ?
TERRAINS SECONDAIRES.
VI. Trias (Argiles et conglomérats de Garentan et Noron).
TERRAINS JURASSIQUES.
infralias (Calcaires de Valognes.)
inférieur (Couches à Am. Bucklandi).
i Z. à Am. planiscosta.
^ 1 Z. à Am. margaritatus.
VII. Lias < ( Z. à Am. serpentinus (Couches à
, . ) poissons.)
supérieur ( „ < . u-f
^ ) Z. a Am. bifrons.
\ Z. à Am. primordialis.
inférieur Z. à Am. Murchisonœ et Z. à Am.
Soicerbyi (Malière).
moyen Z. à Am. Sauzei et à Am. Humphrie-
VIII. Bajocien •^ sianus (Oolithe ferrugineuse).
supérieur Couches à Am. Parkinsoni et Sto-
mechinus bigranularis (Oolithe
blanche).
EXTRAITS ET ANALYSES. — GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE 115
inférieur Couches à Bel. Bessinus (Calcaires
marneux de Port en Bessin et cal-
caires de Caen.
IX. Bathonien < moyen Couches à Terebratula maxillata
(Oolithe miliaire).
supérieur Couches à Terebratula digona (Cou-
ches de Langrune et de Ranville).
/ Z. à Rhynchonella major,
inférieur \ Couches à Am. macrocephalus.
\ Couches à Am. anceps.
\ Couches à Am. athlela et Lamberti.
X. Oxfordien < moyen j ^^^^^^^^ , ^^ cordatus.
!Z. à Am. Martelli.
Z. à Am. Achilles (Corallien de Trou-
ville et de Glos.
inférieur Argiles à Ostrea deltoidea.
XI. Kimméridien. .. ^ moyen Calcaires à Pferocéres.
supérieur Argiles à Amm. Orthocera.
TERRAINS CRÉTACÉS.
"inférieur Couches à Am. Milletianus (Sahles
et poudingues ferrugineux).
XV. Albien { g^ip^yi^y^y Argiles de Cauville et Gaize à Am.
inflatus.
Couches à Am. Mantelli. l Craie
XVI. Cénomamen . . i ^Quches à Am. Rothomagensis. j de Rouen.
XIX. Danien Couches à Am. Jacquoti (Calcaires à Baculites).
TERRAINS TERTIAIRES.
Calcaire grossier. Calcaire noduleux à Echinides,
Cale, à Orbitolites et Faluns
XX. Eocène \ à Cérithes.
Eocène supérieur. Calcaire lacustre de Gourbes-
ville.
{ inférieur Argiles à Corbules ; marnes et cal-
) caires à Bithinies.
XXI. Miocène < ^^^^g^ Faluns de Picauville et des Bohons
( à Terebratula perforata.
XXII. Pliocène 'Marnes du Bosq d'Aubigny à Nassa prismatica.
116 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'oUEST
PREMIÈRE PARTIE.
TERRAINS PRIMAIRES.
CHAPITRE l".
Série cristallophyllienne et terrain archéen.
§ 1". Série cristallophyllienne. — Il a été dit ci-dessus que la série
cristallophyllienne n'existait pas en Normandie. L'auteur fait remarquer
que Bonnissent^ a classé à tort dans cette série toute une catégorie de
roches qui ne sont en réalité que des roches sédimentaires métamor-
phisées et qui doivent être synchronisées comme il suit :
Gneiss et Protogynes (Hacque- Phyllades granulitisés (Hé-
ville et Gréville). bert, 1886).
Talcites phylladiformes (Cher-
bourg). Phyllades.
Gneiss (Anneville-en-Saire). Phyllades.
Stéaschistes noduleux (Cher-
bourg et Tourlaville). Grès du Silurien supérieur.
Gneiss (Jobourgi. Schistes à Calymènes.
Gneiss et leptinolithes (Massif Phyllades, schistes et grès du
des Pieux). Silurien moyen et du dévonien
inférieur.
Les gneiss de Cuissai et de Saint-Denis-sur-Sarton doivent être consi-
dérés comme des phyllades modifiés par la Granulite d Alençon.
De nouvelles études feront peut-être reconnaître une origine semblable
aux roches des îles anglo-normandes rapportées jusqu'ici à la série
cristalophyllienne. « La partie S. de Guernesey forme un plateau
» élevé, bordé de hautes falaises, et est constitué par des gneiss glan-
» dulaires, à gros cristaux d'orthose rougeàtre, alternant avec des lits
» irréguliers de mica noir. Ces gneiss forment, à Sercq, un petit affleu-
» rement autour de Creux-Harbourg, où ils sont recouverts par des
» micaschistes noirs, en couches généralement peu inclinées.
§ 2"°" Archéen. — Cet étage est constitué uniquement par les Phyllades
de Saint-Lô ; ils forment un puissant système de schistes luisants et de
grès sombres. Ces assises, qui occupent le sud de la Manche et se pro-
longent dans la partie occidentale de l'Orne et du Calvados, ont une
composition et des caractères stratigraphiques constants.
A Saint-Lô, où a été pris le type de ce système, les schistes sont
bleus ou noirâtres, luisants et très homogènes. Ils se débitent en dalles
épaisses qui se brisent facilement en parallépipèdes déterminés par le
1. Essai géologique, 1870, p. 8a et suiv.
EXTRAITS ET ANALYSES. — GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE 117
plan de stratiTication et par deux plans de diaclases, obliques au premier
et obliques entre eux. Des grès fins ou grossiers alternent avec ces
schistes, soit en lits peu épais, soit en bancs puissants. Des filonnets
de quartz gras, blanc, plus rarement noir, traversent les schistes et
les grès dans tous les sens ; les couches sont toujours fortement relevées,
souvent verticales, rarement inclinées à moins de 70".
Vers l'E., les Phyllades de Saint-Lù conservent ces caractères entre
Torigny-sur-Vire, Saint-Lô, Littry, Tilly-sur-Seulles et Aunay-sur-Odon.
On les observe ensuite, sous les plateaux secondaires, dans les vallées
de rodon et de l'Orne, de la Laize et jusqu'aux portes de Caen. Ce sont
eux qui forment les escarpements de la vallée de l'Orne depuis Mutrécy
jusqu'au S. d'Harcourt. Dans cette région, les bancs de grès sont plus
nombreux qu'à Saint-Lô, et les couches sont presque verticales.
A Etav.iux, les phyllades sont vert clair, plus argileux et ont fourni
des empreintes rapportées, sous le nom de Nereites, à des traces d'An-
nélides'. Ce sont, avec des traces signalées au Rozel (Manche) et à
Noron (Calvados) % les seuls vestiges d'êtres organisés rencontrés jus-
qu'ici dans l'Archéen de la Basse-Normandie.
« A Goutances, au contact d'un massif syénitique, les phyllades sont
» profondément modifiés et transformés en roches gneissiques, formées
» de bandes très minces, à structure granulitique, alternant avec des
» bandes plus minces formées de mica noir et d'amphibole (route de
» Coutances à Cambernon). Plus loin du massif syénitique, les phyllades
» sont transformés en schistes amphiboliques, verts ou noirs, à amphi-
» bole très abondante.
A la Lande des Vardes, près Coutances, les filons de quartz acquiè-
rent leur plus grand développement ; le quartz est noir, zôné ; on
l'exploite pour l'entretien des routes '.
A Gran ville, se présente une particularité intéressante. Les falaises
sont formées de grès noirs, durs, plongeant au N.-E. sous des inclinai-
sons qui varient entre 70" et 90°. Dans ces grès sont intercalés (princi-
palement sous le cimetière) des bancs de poudingues renfermant des
galets constitués par les roches suivantes * :
Granité identique à celui de Chausey ;
Granité granulitique ;
Schistes grossiers, verts, et grès ;
Schistes noirs, cornés ;
1. Renault, BM^i. soc. Linn. Normand., 3" sér., t. VIII, p. 266.
2. De Brébisson, Bull. soc. Linn. Normand., t. V, 1861, p. 244, Arenic4)Utes
Kenta, Trom. Lebesc, Bull. soc. Géol. Normand., 1880, p. 170.
3. Hubert, Bull. soc. Géol. Fr., 3*= sér., t. XIV, p. 717.
4. Hébert, Bull. soc. Géol. Fr., 3" sér., t. XIV, p. 720.
9*
118 SOCIÉTÉ DES SCIENCES N^ATURELLES DE L'OUEST
Schistes granitisés, variés, différant de ceux du massif de Coutances,
par la constance du mica noir, l'absence d'amphibole et d'épidote.
D'où résulte, comme le fait remarquer M. Hébert, l'existence d'un
granité antérieur à l'Archéen.
Dans le S. de la grande bande silurienne qui s'étend de Granville à
Villedieu-les-Bailleul, l'Archéen présente des caractères métamor-
phiques, résultant surtout de l'action des massifs granitiques que
renferme cette partie do la Basse-Normandie. Au voisinage du granité,
les phyllades sont transformés en schistes très micacés et feldspa-
thisés, ou en cornéenne ; à une certaine distance, l'action du granité se
fait sentir seulement par la concentration de la matière colorante et
charbonneuse du schiste en noyaux désignés improprement sous le nom
de màcle. Cet effet s'efface au fur et à mesure que l'on s'éloigne du
granité.
Dans le N. du Cotentin, l'Archéen forme deux bandes alignées, S.-O.,
N.-E. ; l'une, occidentale, s'étend de la pointe de Rozel à Cherbourg,
et suit la vallée de la Divette ; l'autre, commençant à Bricquebec, va
rejoindre les phyllades qui forment le sous-sol de la vallée du Val de
Saire, et sont recouverts d'un manteau de poudingue.
Dans cette dernière bande, les phyllades sont à peu près analogues à
ceux du S. du Cotentin. A Brelteville, ils sont traversés par de nom-
breux filonnets de quartz noir, alternant avec eux en petits lits très
réguliers; à Anneville, au contact du granité, les schistes sont trans-
formés en gneiss par injection de filonnets granulitiques.
Aux environs immédiats de Cherbourg (Equeurdreville, Octeville,
Tourlaville), les schistes sont très redressés, vert-clair et luisants par
suite de la présence de la séricite ; ils sont exploités pour ardoises,
dalles ou moellons. Au S.-O., ils perdent ces caractères au-delà de
Sideville, et l'on passe aux schistes verts de Benoistville et des Pieux.
A la falaise du Cap, près Rozel, les schistes sont peu inclinés, tra-
versés par des filons de porphyre quartzifère et de Kersantite, mais
aux abords du granité de Flamanville, ils se chargent de petites taches
noires et à Tréauville les schistes passent à de véritables gneiss sur-
chargés de mica.
Dans la bande de phyllades qui longe, à l'O. de Cherbourg, la côte
N. de la Hague, ces schistes ont été profondément modifiés par la
granulite et ont un aspect gneissique ; de petits lits de granulite
alternent régulièrement avec les feuillets schisteux. Les variations de
ce type sont dues seulement à la prédominance des feuillets granuli-
tiques sur les feuillets schisteux, et réciproquement.
Avec ces caractères, l'Archéen constitue la bande située entre Gré-
villeetHainneville ; les modifications s'atténuent vers le N., et les phylla-
des reprennent leurs caractères typiques sous l'église de Querqueville
et sur le rivage de Nacqueville.
Dans l'île de Jersey, autour de la baie de Saint-Ouen, on voit l'Ar-
EXTRAITS ET ANALYSES. — GÉOLOCIE ET MINÉRALOGIE 119
chéen identique à celui de Granville. L'autre extrémité de l'île a été,
pendant le dépôt des schistes de Saint-Lô, le siège d'éruptions de
porphyre pétrosiliceux, et on voit sur la côte E. des coulées de ce
porphyre alterner avec des couches schisteuses ou bréchiformes, preuve
de la contemporanéité de ces couches. Les épanchements pétrosiliceux
de l'Archéen forment, à Jersey ,de grands massifs considérés autrefois
comme ayant fait leur apparition à l'époque permienne, par analogie
avec les phorphyres des Maures et de l'Esterel.
Ces faits ne sont d'ailleurs pas localisés à Jersey seulement. A
Aurigny, on voit des microgranulites antérieures aux conglomérats
cambriens, et ceux-ci renferment dans la Hague des galets de por-
phyre, de granité, de grès ou de schistes modifiés, provenant du déman-
tèlement d'un ancien massif aujourd'hui disparu.
Le chapitre se termine par des remarques générales sur l'Archéen
que nous reproduisons textuellement : « L'Archéen présente dans toute
» l'étendue de la Normandie des caractères semblables, au moins à
» l'origine, et cette homogénéité est la preuve d'une grande uniformité
» dans les conditions de dépôt. Ce sont presque partout des argiles
» et des sables fins et argileux qui ont constitué ces premiers sédi-
» raents, et il n'y a d'exceptions qu'autour de quelques rares points
» déjà émergés, comme l'ilot granitique de Chausey, origine des galets
» du conglomérat de Granville. La présence des sédiments argileux
» n'indique pas nécessairement des eaux très profondes, car les ripple-
» marks ont été observés à la surface de certains bancs (environs de
» Tessy-sur-Vire). D'ailleurs, à cette époque les ridements étaient beau-
» coup plus au N. et les dépressions correspondantes devaient se trouver
» dans leur voisinage. »
« Après leur dépôt, dans une mer qui devait s'étendre jusqu'au N.
» du Pays de Galles, les phyllades ont été fortement plissés, relevés
» jusqu'à la verticale, peut être même renversés sur certains points ;
» les sommets des plis ont été arasés et leur masse semble constituer
» une série continue d'une puissance énorme. La direction des phylla-
» des étant généralement S.-O. N.-E., la pression qui a produit leur
» plissement a du s'exercer dans une direction perpendiculaire, alignée
» N.-E. S.-E. Nous verrons dans le chapitre suivant que ce plissement
» est, comme en Angleterre, antérieur au Cambrien, et qu'à ce point
» de vue, le Nord du massif breton se rattache à la zone de plissement
» calédonienne ».
CHAPITRE II.
TERRAIN SILURIEN.
Le Silurien de la Basse-Normandie comprend les subdivisions sui-
vantes :
120 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
Silurien supérieur.
Schistes ampéliteux et calcaires de Feuguerolles
et Saint-Sauveur-le-Vicomte à Monograptus
priodon et Cardiola interrupti.
Grès blancs de Dorafront.
Silurien moyen.
Schistes à Trinucleus ornatus.
Grès de May à Homalonotus et Modiolopsis.
Schistes à Calymene Tristani.
(Ordovicien) j binerai de fer.
Grès armoricain à Asaphus armoricanus.
Silurien inférieur. .
Grès feldspathiques.
, Schistes verts et pourprés et marbres.
(Gambrien) ( Poudingues et grès pourprés.
Ces assises forment une série de plis synclinaux, la plupart alignés
E.-O., et que l'on peut distinguer ainsi qu'il suit :
1" Synclinal de May.
2° — de la Brèche-au-Diable.
3" — du Plessis-Grimoult.
4" — de Falaise.
o" — de Mortain-Bagnoles.
6" — d'Alençon.
7" — de Séez.
8" — de Coutances.
9" — de Saint-Sauveur.
10" — de Valognes.
11° — de Sottevast.
12" — de Couville.
13" — de la Hague.
Les synclinaux sont souvent incomplets, l'un des flancs disparaissant
par faille, (flanc N. du synclinal de Mortain-Bagnoles, flanc S. du
synclinal d'Alençon).
Dans d'autres cas, le pli est le plus souvent masqué par des recou-
vrements jurassiques ou quaternaires (synclinaux de la Brèche-au-
Diable, de Saint-Sauveur).
Synclinal de May. — Le flanc Sud de ce pli peut être étudié sur la
route de Caen à Harcourt à la butte de Laize. Sur le revers de la butte,
près des anciennes carrières de marbre, on voit reposer sur les tran-
ches verticales des phyllades archéens, des grès grossiers, verdàtres,
plongeant N.-N.-O. par 30" et recouverts par d'autres grès de couleur
rougeâtre.
Au-dessus commence une importante série de marbres qui peut se
subdiviser en deux parties. La première, à la base, est formée de cal-
caires roses, rouges et grisâtres qui affleurent à la butte de Laize et ont
EXTRAITS ET ANALYSES. — GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE 121
été exploités autrefois sur ce point. Une série de scliistes rouges, gros-
siers, les sépare de la seconde partie formée d'une alternance de calcaires
noirs, de calschistes et de schistes noirs ; les schistes prennent de
plus en plus d'importance et forment seuls, près de la chapelle du
Val-de-Laize, la partie supérieure de l'assise.
On ne voit pas sur la rive gauche de l'Orne, les conglomérats de la
base du Silurien, mais les calcaires bordent, à Bully et à Vieux, la
vallée de la Guigne, du côté N., où ils forment les rochers de Roc-
bard. Les bancs calcaires de la partie supérieure alternent, au N. du
moulin de Bully, avec des bancs de grès passant au poudingue.
Le Gambrien se termine par les grès feldspathiques qui se lient
intimement à May, avec le Grès armoricain, base du Silurien moyen.
A May, le grès armoricain n'est pas aussi bien caractérisé que dans
le reste de la Normandie. Il y comprend une série de grès en couches
peu épaisses, alternant à la partie supérieure avec des schistes qui
préparent les schistes à Galymènes. On n'a recueilli jusqu'ici à May,
dans cette zone supérieure, que quelques Tigillites et le Cylindrites
Mayalis Mo ri ère ^
Les Schistes à Calymènes se voient dans une petite dépression ou
coule le ruisseau du lavoir de May ; à la base existe une couche de
minerai de fer. Les schistes sont bleuâtres et fossilifères ; les fossiles
sont recouverts d'une couche d'oxyde de fer.
Les Grès de May se présentent au-dessus des schistes à Galymènes,
ils forment une assise puissante de grès activement exploités ; dans
leur ensemble, les grès sont fins, généralement rosés ou rouge vif,
alternant avec des schistes grossiers dont la couleur varie du rouge au
noir, et avec des psammites. Des boules sableuses atteignant jusqu'à
deux mètres de diamètre s'observent au milieu des grès et la surface
des schistes est couverte de ripplemarks.
L'ensemble des assises du grès de May peut se diviser en trois
parties :
1° A la base, les grès sont grisâtres, très fins, quelquefois ferrifères,
et alternent avec des lits de schistes grossiers au-dessus desquels
vient une masse de grès fins rosés, et de grès en dalles, grisâtres, très
micacés ; vers la base un banc de grès rosé et blanchâtre contient en
abondance : Homanolotus Brongniarti Desl. sp., H. Vicai'yi Sait.
H. serratus de Trom., Plœsiacoma brevicaudata Desl. sp., Dalma-
nites incertus, Desl. sp.
2° Une zone plus schisteuse, dans laquelle des bancs de schistes
grossiers, micacés, et de schistes noirs, alternent avec des grès
grisâtres.
1. BiUl. Soc. Linn. Normand., 3« série, l. VII, p. 130.
122 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
3" Enfin la masse principale des grès, exploitée dans les grandes
carrières de May, où les bancs atteignent une épaisseur de 3 à 10
mètres. Ils sont durs, rosés ou rougeâtres, et contiennent: Homanolotus
Deslongchampsi de Trom., H. Vicaryi Sait., Conularia pyramidata
Hceningh., Modiolopsis Morieri de Trom., M. prima d'Orb. sp. Ces
grès se continuent sur la rive gauche de l'Orne où ils sont exploités
sur la ligne du chemin de fer ; ils traversent la bruyère de Feugue-
rolles et disparaissent près de ce village sous le Jurassique.
« Au-dessus des grès de May, on observe une assise de schistes verts
» et noirâtres, visibles au milieu du Lias, le long du chemin qui conduit,
)) par la vallée, à Saint-André-de-Fontenay. On ignore encore si ces
» schistes contiennent Trinucleus ornatus. »
« Le silurien supérieur apparaît à 300"" de la gare de Feuguerolles ;
» il est formé de schistes noirs et de calcaires noirs fétides, traversés
)) par des veinules de carbonate de chaux blanc. Ce calcaire n'affleure
» aujourd'hui que dans le fossé Ouest d'un champ où fut ouvert, au
» commencement du siècle, un puits pour la recherche de la houille.
» Les déblais fournirent à cette époque une grande quantité de fossiles,
» tels que Orthoceras styloideum, Caidiola interrupta, C. fibrosa,
)) Motiograptus priodon, etc., dont on peut recueillir encore quelques
» spécimens dans l'affleurement du fossé. »
Dans le flanc N. du synclinal, les assises sont renversées. Le grès de
May se voit d'abord vertical dans les anciennes carrières du Diguet,
puis plongeant ensuite au N.-E. par 43° sur la rive gauche de l'Orne;
son prolongement se voit dans la tranchée du chemin de fer, au N. de
la station de Feuguerolles, puis çà et là, sous le Lias et les alluvions du
bois de Maltot. Ils plongent sous des schistes ardoisés et micacés,
contenant Calymene Tristani. Les rochers qui bordent la rivière sont
d'abord quartzeux, puis feldspathiques, et se prolongent sur la rive
droite de l'Orne où ils forment les Rocs d'Etavaux. Des deux côtés,
ils sont, au Nord, directement en contact par faille avec les phyllades.
« Ce renversement des couches sur le flanc N. du synclinal explique,
)) sans qu'il soit besoin de faire intervenir l'hypothèse d'une colonie,
» la présence du calcaire à Graptolithes entre deux masses de grès de
)) May. »
Synclinal de la Brèche-au-Diable . — L'auteur emprunte en partie la
description de ce pli aux travaux de MM. Lecornu, Renault et Morière.
Le synclinal s'étend de Perrières à Grimbosq, il est fermé à l'E. ouvert
à ro. ; en marchant de l'E. à l'O. on observe le grès armoricain, au des-
sous du Jurassique, dans les carrières du Breuil près Perrières, à Sassy,
puis à moitié chemin de Sassy à Olendon.
On arrive à la vallée du Laizon dont la coupe, étudiée par M. Morière,
est très intéressante. Le grès armoricain y constitue les rochers de la
Brèche-au Diable, et renferme des TiyilUtes, des Flabellariael des Rizo
EXTRAITS ET ANALYSES. — GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE 123
phycus ; il est surmonté, au moulin de Soumont, par les Schistes ardoi-
siers avec Calymene Tristani et Aragoi, Dalmanites sociaUs, etc. Au
dessus vient le grès de May qui est rose, à taches rouges, et renferme
Orthis Budleighensis, Modiolopsis Armorici, Homalonotus Vicaryi.
De la vallée du Laizon à celle de la Laize, le Silurien est caché parle
Jurassique ; mais cette dernière vallée donne une belle coupe du syncli-
nal entre le moulin de Bray (près Fontaine-le-Pin) et Bretteville-sur-Laize.
Au moulin de Bray, on voit les conglomérats, poudingues et grès pourprés
former la base du flanc S. du synclinal ; ils comprennent des marbres
et constituent une bande qu'on suit vers l'O. jusqu'à Moulines. Sur le
flanc N. ces mêmes couches forment les rochers de Rocreux près de
Pont-à-la-Mousse ; les poudingues y plongent de 35" au S.-E. et reposent
en discordance complète sur les pliyllades verticaux. Au dessus des
poudingues pourprés viennent des schistes comprenant déjà du marbre
en dalles qui prend beaucoup plus d'importance à Jacob-Mesnil ; près
de Bretteville-sur-Laize, les schistes dominent, passent à la grauwacke,
puis au grès feldspathique que l'on voit sur la route de Bretteville à
Gouvix.
A l'extrémité du parc d'Outre-Laize, le grès armoricain constitue les
rochers de Gouvix et renferme là de beaux Tigillites ; à Urville des
minerais de fer, autrefois exploités, viennent au dessus et sont recouverts
par les schistes à Calymene, puis par le grès de May exploité pour pavés,
et renfermant les mêmes fossiles qu'à May.
Synclinal du Plessis-Grimoult . — Ce pli, très important par sa
surface, s'étend depuis les environs de Clécy à l'E., jusqu'auprès de
Granville à l'O. Dans le département de la Manche il est constitué
presque uniquement par le Silurien inférieur, à peu près horizontal, tan-
dis que dans le Calvados il comprend la série silurienne complète jus-
qu'aux schistes ampéliteux ; toutefois le grès armoricain y est très mal
représenté.
Les couches les plus inférieures sont les conglomérats pourprés dis-
posés en ceinture remarquable et presque continue autour du synclinal,
sauf une lacune, entre Jurques et Tessy, sur le flanc N. A partir de son
origine, près de Jurques, la ceinture de conglomérats se dirige par une
crête alignée N.-O. S.-O. sur Caumont, où elle traverse la vallée de l'Orne.
Au de-là elle s'infléchit au S., puis à l'O., traverse l'Orne de nouveau
au S. de Clécy, et se dirige vers Campeaux, Villedieu, la Haie-Pesnel où
elle s'élargit considérablement; de là les conglomérats tournent au N.,
puis au N.-E., se dirigent sur Tessy qu'ils contournent, et vont se perdre
aux Troisgots après avoir traversé deux fois la Vire.
L'étude des conglomérats dans la traversée de la vallée de l'Orne mon-
tre des faits intéressants ; on voit sur la rive gauche, au S. du Vey, les
couches plonger N. 20° 0. et reposer nettement en stratification discor-
dante sur les phyllades verticaux qui forment la base des coteaux. La
124 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L'OUEST
même disposition s'observe sur la rive gauche, le long de la route de
Clécy située au pied de rochers de grès pourprés et de poudingues à
galets de quartz ; ces couches plongent au N. de 15°, tandis qu'une sa-
blière ouverte au dessous laisse voir les phyllades de Saint-Lô verticaux.
Au S. de Clécy un petit massif, séparé du précédent par une faille,
montre la même discordance entre les conglomérats et les phyllades aux
Bruyères de Clécy, au hameau du Frêne et à la cote 189.
Au S. de la vallée de la Vire les conglomérats forment la crête alignée
E.-O. entre Saint-Martin-Don et le signal de Pont-Bellanger, et plongent
au N. sous les schistes de Campeaux ; ces derniers sont verts et alternent
avec des grès de même couleur, ils sont surmontés par des schistes
rouges.
Vers ro. du synclinal, les conglomérats sont très développés, pres-
que horizontaux, et on peut y observer les mêmes faits de discordance
qu'à Clécy. A la tranchée de la Heutière (E. de Granville) ils sont exploi-
tés sur une hauteur de 10 mètres et recouverts ensuite vers Saint-Plan-
chers par des grès gris, exploités pour dalles dans la carrière du moulin
d'Aze. A Villedieu, les tranchées de la gare et celles de la route sont
ouvertes dans ces couches ; à SOO" au S. du passage à niveau de la route
de Brécey, on voit les couches du Silurien inférieur reposer directement
sur le granité qui a modifié les couches au contact.
Au centre du bassin, la composition du Silurien inférieur paraît assez
uniforme ; au signal de Guilberville, des grès gris ou jaunâtres, faible-
ment inclinés, représentent probablement les grès feldspathiques et se
continuent au centre du synclinal jusqu'à l'O. de Montabot. On les voit
encore au N. des Troisgots et au Mesnil-Aubert, localité qui renferme-
rait les schistes à Calymène, d'après Bonissent, mais le gisement n'a
pas encore été retrouvé.
Autour de Clécy, la série des grès pourprés comjjrend des couches de
marbre importantes, exploitées à Clécy même pour la fabrication de la
chaux.
Près de l'Orne, sur le flanc S. du synclinal, la butte qui supporte
l'église de Saint-Remy est constituée à la base par des grès feldspathiques
pourprés, alternant avec des psammites et des grès ; au dessus viennent
des grès schisteux dans lesquels M. de Tromelin a signalé des Li7igides,
Tigillites, Spirophyton, Cruziana, Dœdalus et qu'il assimilait au grès
armoricain. A Saint-Rémy le même grès est représenté par une mince
couche de grès quartzeux inférieure au minerai de fer qui est exploité
près de là, aux Fosses d'Enfer ; ce minerai est semblable à celui de
d'Urville, et il est surmonté par les schistes à Calymène qui occupent
l'axe du pli.
Le flanc N. présente les mêmes couches à partir de la chapelle de
Bonne-Nouvelle, située sur les conglomérats ; toutefois les couches sont
beaucoup plus relevées et quelquefois presque verticales ; on n'y observe
pas les marbres de Clécy. Au Pont-de-la-Mousse, sur la rive gauche de
EXTRAITS ET ANALYSES. — GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE 125
l'Orne, une carrière fournit de grandes dalles vertes dont la surface
présente de nombreuses traces bilobées.
Le grès de May se voit à Gampandré, au Plessis-Grimoult, où il est
recouvert par des schistes ampéliteux avec boules de calcaire, puis à
Jurques. Dans cette dernière localité, il repose sur les schistes à Galymène
dont la base est marquée par des minerais de fer ; il est blanc et contient
Plœsiacoma brexicaudata Desl. et Orthis Budleighensis Dav.
Synclinal de Falaise. — Il continue vers l'E. la direction du précédent
avec lequel sa liaison est encore mal connue entre Pierrefitte et les
LoiACS-Saulces. Ses assises forment au S. de Falaise deux massifs : l'un,
à 1 0., s'étend entre Rônai et Fourneaux ; l'autre situé à l'E. de la ligne
de Caen au Mans porte le nom de massif de Montabard.
Le massif occidental est limité au N. et au S. par deux crêtes gréseu-
ses ; colle du S. constituée par les conglomérats et les grès pourprés,
celle du N. par le grès armoricain. La dépression qui sépare ces crêtes
est occupée par des schistes et des grès avec marbres intercalés ; ces
derniers sont visibles à la Gour-des-Loges, dans une tranchée du chemin
de fer près des Loges-Saulces, et à Gordey sur l'ancien chemin de Falaise
à Putanges.
Les conglomérats et les grès pourprés présentent les caractères ordi-
naires ; au pied du village des Fourneaux, ils contiennent des galets de
phyllades màclifères et dans la tranchée du chemin de fer de Berjou à
Falaise, ils re|)0sent en discordance sur les phyllades.
« Les grès feldspatliiques manquent entre les schistes avec marbres
et le grès armoricain ; celui-ci disparaît sous le Bathonien à Saint-Pierre-
du-Bu età Saint-Martin-de-Mieux. On le retrouve à Falaise sous le vieux
Ghàteau, au Mont-Myra et dans la vallée de Noron. A Falaise, il supporte
les schistes à Galymène débutant par une assise de minerai de fer ; la
série inférieure au grès armoricain paraît manquer, les phyllades
affleurant seuls à Noron et à Falaise même, au faubourg Saint-Laurent. ))
« Dans le massif de Montabard, la disposition du synclinal est très
nette ; ce village est sur les schistes à Galymène, avec assises ferrugi-
neuses à la base, reposant au N. et au S. sur le grès armoricain.
Au-dessous du grès armoricain, en allant vers le N., on rencontre une
cinquantaine de mètres de schistes et de grès schisteux verdâtres ; puis
vient une assise assez puissante de marbres gris et rosés, qu'une série
peu épaisse de schistes et de grès grisâtres sépare de schistes verts,
grossiers, alternant avec des grès pourprés. Ges derniers, recouverts par
le Bathonien, forment l'assise la plus inférieure qu'il soit possible d'étu-
dier dans le massif de Montabard. ))
« G'est dans ce massif, aux Vaux d'Aubin, que les Bilobites ont été
signalés pour la première fois. Le grès armoricain disparaît ensuite
sous le Bathonien pour reparaître seulement à l'église des Trois-Villages
(au S.-O. de Aubry-en-Exmes). »
126 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L'OUEST
« Entre Falaise et Putanges on retrouve, reposant sur le granité de
la Forêt Auvray, les conglomérats pourprés surmontés par les marbres,
plongeant au N. et butant par faille contre les phyllades màclifères du
Mesnil-Hermei. A peu de distance de Putanges, sur la route de Falaise,
les grès pourprés sont adossés au granité qui les modifie au contact.
Synclinal de Mortain -Bagnoles. — Ce pli commence à l'O. de Mortain,
suit une direction régulière 0. 20" N. à E. 20° S. et se termine à l'E.
au-delà de la forêt de Monnaye (Orne), après un parcours de 60 kilomè-
tres. La disposition synclinale n'apparaît bien qu'auprès de Mortain ;
partout ailleurs les couches plongent régulièrement au N. et se termi-
nent de ce côté en butant par faille contre le granité ou les phyllades.
Au S., la bordure du massif est marquée par le relief du grès armoricain
qui dessine une crête boisée occupée par les forêts de Lande-Pourrie,
d'Andaine, de la Ferté, de la Motte et de Monnaye. — Vers Lonlaye-
l'Abbaye, cette chaîne est rejetée de 4 kilomètres au S. par une faille
transversale.
Les conglomérats pourprés ne se montrent qu'à l'E. du bassin près
de la forêt de Monnaye ; on les voit s'amorcer à l'Aunay au nord de
Saint-Samson, où ils reposent sur le granité et présentent une dizaine de
mètres d'épaisseur de poudingues à galets de quartz cimentés par une
pâte sériciteuse. A partir de l'Aunay, on ne voit plus que le grès armo-
ricain former la base du Silurien.; il repose sur le granité jusqu'à la
Butte, près Juvigny-sur-Andaine, tandis qu'à l'Ouest de ce point, il
repose partout en discordance complète sur les phyllades.
Le grès armoricain est bien développé dans ce pli, et prend surtout
de l'importance vers l'E. A Mortain, il comprend à la base des bancs
poudingiformes avec galets de quartz et de phyllades ; à Neubourg, sur
le granité, il contient des grains de feldspath kaolinisé. La masse
principale est constituée par des grès blancs et gris passant au quartzite,
en gros bancs traversés perpendiculairement par des Tigillites. Ces bancs
sont recouverts à Neubourg par des couches de grès durs, noirs, ferru-
gineux, visibles près de la tranchée du chemin de fer où ils contiennent
Lingula Salteri ; au-dessus viennent les minerais de fer de la Rivière-
Dorée, surmontés par les schistes à Calymène. Les couches de minerai
de fer prennent beaucoup d'importance à Mortain où elles étaient
autrefois exploitées à Bourberouge.
A Domfront, le grès armoricain repose en discordance sur les phyllades
modifiés de la plaine au S. de la ville ; celle-ci est construite sur le grès
armoricain et la cassure dans laquelle coule la Varenne montre les grès
en gros bancs, bien lités, plongeant de 30 à 40° vers le N.. La partie
supérieure seule, en bancs moins épais séparés par des feuillets
de schiste rouge ou verdàtre, contient les Bilobites, tandis que les
Tifiillite.i, très abondants, paraissent dès la base du grès. — Au-dessus
EXTRAITS ET ANALYSES. — GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE 127
des couches à Bilobites vient le schiste à Calymène sans intercalation
de minerai de fer.
A Bagnoles, la base du grès armoricain visible dans une sablière au
bord de la route de Couterne, est constituée par un mètre de gravier
feldspathique formé des mêmes éléments que le granité décomposé
sous-jacent ; au-dessus de ce gravier viennent les couches exploitées qui
plongent de 10 à 20" N. et présentent les mêmes caractères qu'à Domf ront. —
Les couches à Bilobites y sont aussi cantonnées au sommet et recouvertes
par les schistes à Calymène.
Les schistes à Calymène sont très fossilifères à la tranchée de Neu-
bourg, près Alortain ; ils occupent le fond de la vallée du Pissot, près
Domfront; à Bagnoles, on les voit dans les replis du grès armoricain,
mais plus à l'E., on les suit difficilement. Dans la forêt d'Andainc ils
ne sont accusés que par la présence de leurs débris sur le sol, cepen-
dant on les retrouve fossilifères au N. de la forêt de la Motte, au
Petit-Jard, où ils présentent à leur base une couche de minerai de fer
qu'on exploitait autrefois au Grand-Jard.
Au-dessus des schistes à Calymène vient une série de grès sans
fossiles, mais leur position stratigraphique en font l'équivalent du
grès de May ; ils débutent à Mortaiu par une couche peu épaisse de
quartzite couronnée par des grès en plaquettes au milieu desquels sont
intercalés des bancs rognoneux, épais de 2à5 centimètres ; les rognons
sont très durs, micacés à la surface et laissent voir de nombreuses
empreintes analogues à des fucoïdes. Près de Domfront, ces grès sont
exploités au Tertre-Chapon, où ils sont souvent rosés et contiennent
des fragments de schiste noir.
A Bagnoles, le grès de May se voit au llaut-Rozier ; plus à l'E., on
le retrouve à la butte de l'Hermitage et à la Roche d'Orgères qu'il
constitue ; là il vient buter par faille contre le granité d'Orgères.
Au N. de Domfront, on remarque une série de schistes noirs bien
développés entre le hameau du Pont-de-Caen et le tertre de la Violière ;
ces schistes sont sans fossiles sur ce point, mais leur position strati-
graphique entre le grès de May et les ampélites en font l'équivalent
des schistes à Trinucléus que nous trouverons fossilifères et occupant
une position identique dans le synclinal de Séez.
Le Silurien supérieur paraît débuter par des grès blancs, visibles au
tertre de la Violière au N. de Domfront; ils sont recouverts sur ce point
par les ampélites à Graptolithes du moulin Choiseil. Les schistes à
Graptolithes se voient encore dans la tranchée du chemin de fer voisine
du passage à niveau de la Prise-du-Gué, près Domfront, et au Moulin-
des-Fannières, entre Mortain et Lonlaye-l'Abbaye.
Bande d'Halouze. — Du massif précédent se détache, au N.-O. de
Bagnoles, une nouvelle bande silurienne alignée S.-E. N.-O., dont les
couches plongent au N.-E. Le grès armoricain repose, au S.-O., direc-
128 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
tement sur le noyau de phyllades màclifères qui entoure le massif
granitique de Saint-Bomer-Ies-Forges, tandis qu'au N.-E., les diverses
assises de la bande sont limitées par une faille qui met en contact, soit
les schistes à Calymène, soit le grès de May, soit les ampélites, avec
les phyllades ou le granité. La jonction de cette bande avec le synclinal
de Bagnoles se fait par faille au S.-O. des Monts-en-Géraume, où le grès
armoricain de la bande d'Halouze bute contre les assises supérieures
de Bagnoles.
On retrouve dans cette bande la même succession qu'à Domfront ;
les minerais de fer y ont une grande importance et suivent régulière-
ment la direction que des failles transversales déterminent dans la crête
des grès armoricains à la Ferrière-aux-Etangs et au Châtelier ; des
restes importants d'anciennes exploitations de minerai se suivent depuis
Saint-Glair-d'Halouze jusqu'aux Monts-en-Géraume.
Au-dessus des schistes à Calymène, le grès de May est surmonté par
des schistes grossiers (Pont-Guillaume), et on voit les grès en plaquettes,
au S.-O. de laCoulonche, recouverts par des ampélites qui butent contre
le granité.
Synclinal d'Alençon. — Ce pli constitue le massif de la forêt d'Ecou-
ves, formé en grande partie par le grès armoricain qui recouvre dans
l'O. des grès feldspathiques, des grès pourprés et des schistes bariolés
(Livaie). Dans les vallées, le grès armoricain est surmonté par des
schistes renfermant Calymène Tristani à leur base (Vallée de Béziers,
Bois d'Aché), et, dans leur partie moyenne des petits bancs de grès ;
ces schistes très épais comprennent peut-être le grès de May sous un
faciès schisteux et les schistes à Trinucleus. A l'E. de la Chapelle-sous
Séez, au voisinage du porphyre siliceux de Bouillon, ces schistes sont
profondément modifiés et transformés en une roche gris-verdàtre,
fibreuse, chargée de grains de quartz, identique à la Blaviérite de
Changé. Le Silurien supérieur les recouvre entre Cuissai et Saint-Nico-
las-des-Bois ; au Gué-des-Basselets, les fondations d'un pont ont fourni
des nodules fossilifères de ce niveau.
Au S. d'Alençon, le silurien reparaît à Saint-Barthélémy et se pro-
longe dans la Sarthe ; le grès armoricain et surtout les schistes à
Calymène sont modifiés par la granulite ; ces derniers renferment de
belles mâcles de chiastolithe et sont surmontés par le grès de May peu
épais, en plaquette et plongeant au S.-E.
Synclinal de Séez. — Ce pli est très intéressant à cause de sa régu-
larité, et parce que les assises du Silurien y sont bien représentées ;
aligné E.-O.. il est fermé à l'O. vers Landes-de-Goult, tandis qu'à l'E.
il s'enfonce sous le Bathonien et l'Oxfordien inférieur. La limité S. se
voit sans interruption depuis Chahains jusqu'à la Ghapelle-sous-Séez,
tandis que la bande N. n'apparaît que de place en place perçant le
Jurassique.
EXTRAITS ET ANALYSES. — GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE 189
Le Silui'ieQ inférieur est bien développé au S. du synclinal, et repose
soit sur le granité (N.-E. de Carrouges), soit sur les phyllades ; il est
représenté par des conglomérats pourprés, des schistes rouges et des
grès feldspathiques, ceux-ci bien développés, sous le grès armoricain,
entre la Chapelle-de-Goult et le signal de la forêt d'Ecouves. Entre la
Barre et l'Etre-Mathurin (S.-E. de Chahains) des brèches pétrosiliceuses
s'intercalent dans ce système comme aux Couëvrons (Sarthe). A Rouper-
roux, Saint-Ellier-des-Bois, Saint Didier-sur-Ecouves, on voit des lam-
baux isolés de Cambrien, presque horizontaux, reposant sur les phyllades
verticaux ; sur le flanc N. du synclinal, les conglomérats pourprés
prennent un grand développement à la Bellière et au S.-O. de Vrigny.
Le grès armoricain forme, sur le flanc S. du synclinal, une bande
régulière alignée E.-O. entre la Chapelle-près-Séez et Chahains, puis
S.-N. jusqu'à la Chapelle-de-Goult, et enfin 0. 20" S. à E. 20" N. sur
le flanc N., où il présente des affleurements qui percent le Jurassique à
Macé, Chailloué et Loraille. A Tanville, ce grès a fourni: Asaphus
armoricanns, et Lmgula Lesueuri, dans les bancs supérieurs.
Le schiste à Calymène se voit fossilifère à Landes-de-Goult, au car-
refour de la Verrerie, à Macé où, près du moulin de Vandel, existe une
localité riche en fossiles.
Le Grès de May est représenté par des grès presque horizontaux, en
plaquettes, blancs ou grisâtres, alternant avec des schistes micacés ;
ils sont visibles à Ecure près Séez, à Tanville, au Cercueil, et sur la
route de Mortréeoù ils sont exploités. Au Cercueil, ils sont fossilifères
et ont fourni ; Hotnalonotus Bonissenti, Modiolopsis -prima, Orthis
Budleighensis.
Les schistes à Trinucléus comprennent les schistes bleus ou verdâtres,
non fissiles avec petits bancs de grès schisteux, presque horizontaux ;
ils sont très développés entre Saint-Hilaire-le-Gérard, le Cercueil,
Tanville et la Ferrière-Béchet. Dans cette dernière localité, ils contien-
nent TrinMciet/s ornatus, Plœsiacoma cf. ?-ara et de nombreux Ostra-
codes ; on les voit encore apparaître sur la route du Haut-Condé au-
dessous du Bathonien. C'est à la partie supérieure de ces grès que s'in
tercalent les calcaires des Veaux (S.-E. de Cercueil), en gros bancs
susceptibles d'être exploités pour pierre de taille ; ils sont gris noirâtres,
et leur surface corrodée montre des sections de coquilles bivalves et
des articles d'Encrines.
Les ampélites recouvrent directement les couches précédentes et occu-
pent l'axe du synclinal ; elles contiennent des boules avec fer sulfuré
et Orthocères. On les voit à l'Etre-Perreaux (près Tanville), aux Veaux,
au Moulin Décure, à Fontaineriant; un puits creusé à la Providence,
à Séez, les a rencontrées au-dessous du Bathonien. Ces ampélites ont été
exploitées pour la fabrication des crayons à la Ferrière-Béchet, et pour
tuileries à Fontaineriant.
130 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
Synclinal de Coutances. — Ce pli aligné 0. 15° S. à E. 15° N., sur
30 l<iloin. de longueur entre Reigneville et le Mesnil-Herman, ne montre
que le Silurien inférieur qui renferme à l'O., dans l'axe du pli, le cal-
caire carbonifère à Productus. Ce calcaire repose en concordance,
mais en transgression, sur des grès blancs situés au sommet de grès
pourprés et exploités à Montmartin-sur-Mer. Sur la limite S. du syn-
clinal, les conglomérats pourprés (exploités à Coutances sur la route de
Granville) reposent sur les phylladés verticaux ; au N., le Silurien
inférieur se termine par faille contre les phylladés.
Synclinal de Saint-Sauveur-le-Vicomte. — La disposition de ce pli
se voit difficilement à cause du recouvrement des couches siluriennes
par le Dévonien et du Diluvium très épais. On reconnaît cependant que
les grès de Lessay et du Mont-Castre forment l'aile S. du synclinal, que
les grès de Saint-Sauveur et de Besneville forment l'aile N., tandis que
le Silurien supérieur occupe l'axe.
Les couches siluriennes les plus inférieures se trouvent dans l'aile S. ;
ce sont des grès poudingiformes, visibles sur la route de la Feuillie
à Périers, sur lesquels reposent des schistes verts, surmontés par les
arkoses rougeàtres et les grès feldspathiques de laLande-de-Lessay.
La faible inclinaison de ces couches, l'intercalation de schistes verts
et degrés pourprés, doivent les faire rattacher au Cambrien, et non à
l'Archéen comme le croyait Dalimier.
Le grès feldspathique de la Lande-de-Lessay est en couches presque
horizontales, d'un grain assez fin, un peu rougeàtre, à feldspath kaoli-
nisé ; on le retrouve avec les mêmes caractères à Mobecq, où il supporte
le grès armoricain qui forme le Mont-Castre. Ce grès armoricain est
de couleur gris-bleuàtre, compacte, en bancs alternant avec de petits
lits de schiste et de psammite de même couleur; il est sans fossiles et
seule sasuperpositionsur le grès feldspathique permet dele rappporterau
grès armoricain.
Le grès de May forme les buttes de Bois-d'Etanclin, du Mont-de-
Doville, de Rauvilie-la-Place, 'de Taillepied, de Besneville, puis celles
entre le Valdecie et les Moitiers-d'Allonne; sa relation avec le grès
armoricain du Mont-Castre est cachée par le Dévonien. Les assises les
plus inférieures se voient près des Moitiers-d'Allonne, à la Chibard et
dans les carrières de la Roquette, où des grès grisâtres renfermant
Calymene Tristani, Homalonotiis Vieillardi, paraissent représenter les
shistes à Calymene sous un faciès gréseux ; ils sont recouverts par les
grès de Romond et du Bosquet, auxquels se rattachent les grès de May
bien caractérisés de Valdecie, qui contiennent Homalonotus Bonissenti,'
Modiolopsis prima ei 3Iunicri, Conularia pyramidata, Orthis Budlei-
ghensis.
Sur le flanc S. du synclinal, au Bois-d'Etanclin, le grès ^e May plonge
au N. et supporte des schistes bleus, visibles à la Sensurière, dans les-
EXTRAITS ET ANALYSES. — GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE 131
quels Dalimier a signalé pour la première fois en Normandie l'existence
des Trinucléus. Sur le flanc N., le grès de May supporte directement le
Silurien supérieur visible près de l'église de Besneville et bien déve-
loppé au S. de Saint-Sauveur-le-Vicomte où, dans la tranchée de la
Griffonnerie, il comprend des schistes ampéliteux à Monograptus
priodon et Cardiola interrupta, avec boules calcaréo-siliceuses très
pyriteuses et contenant des Orthocères. Il ne reste plus trace des cal-
caires riches en fossiles rencontrés dans une fouille pour la recherche
du charbon, faite à la ferme des Moulineaux entre 1834 et 1840. Un
sondage pour le même objet, fait au S. des grès des.Moitiers-d'Allonne,
a rencontré le silurien supérieur caractérisé par des schistes noirs avec
nodules pyriteux.
Synclinal de Valognes. — Ce pli est caché en grande partie par des
conglomérats rapportés au Trias, et par l'Infralias. On n'y voit guère
qu'une crête quartzeuse qui de Montebourg se dirige à l'E. vers la mer,
et qu'on rapporte au grès armoricain parce que dans les îles Saint-
Marcouf, situées sur son prolongement, ce grès est bien caractérisé. Les
conglomérats pourprés apparaissent à Tamerville, et le Silurien supérieur
existerait à Lestre.
Synclinal de Sottevast. — Une crête de grès armoricain alignée
S.-O. N.-E. accuse bien le flanc S. de ce pli ; ce grès apparaît sous le
Dévonien près de Quetletot, forme les buttes de la Ramée, du Neuf-
clos, de la Cressonnière, se dirige par le N. de Sottevast sur Brix et
Ruffosses, où il disparait sous le Trias.
Le chemin de fer de Paris à Cherbourg fournit une bonne coupe du
synclinal entre Sottevast et Couville; Sottevast est sur les phyllades et
dans la tranchée à 1 kilom. N. de la gare, on voit le grès armoricain
blanc, sableux, lardé de Tigillites et surmonté de bancs grisâtres avec
petites traces bilobées. Plus loin les schistes à Calymène sont visibles
au moulin Saint- Jouvin et le grès de May apparaît ensuite dans la tran-
chée de la Brière, sous forme de psammites à couleurs variées, alternant
avec des giès fins, pailletés, rougeàtres ou blanchâtres, renfermant
d'énormes nodules sableux à croûtes concentriques ; ces grès contien-
nent des GLenodontes, Dalmanites, Plœsiacoma. Au kilom. 354.9, les
schistes à Trinucléus recouvrent les assises précédentes ; à peine fis-
siles, ils sont très argileux, de couleur jaune, plus rarement bleue ; on
y trouve Trinucléus ornatus Sternb., Pleurotomar ia Bussacensis ShSirpe,
Orthoceras, etc. Jusqu'ici toutes ces couches plongent au N.-O par 40 et 50°
Au kilom. 355.2, une petite faille fait remonter les schistes à
Calymène au niveau des schistes à Trinucléus et, dans la tranchée sui-
vante, les schistes à Calymène sont gréseux, très micacés, et alternent
avec des grès ferrugineux ; il sont disposés en fond de bateau dont le
flanc N. repose sur le grès armoricain visible au kilom. 358.6. Au-delà
132 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
viennent les arkoses à feldspath kaolinisé, à gros grains, passant au
poudingue, et qui dans le N. du Cotentin représentent les conglomérats
pourprés. Dans la tranchée qui précède la station de Couville, ces grès
décomposés plongent au S., mais au-delà de la station ils plongent au
N. et séparent ainsi le synclinal de Sottevast de celui de Couville.
En dehors de la voie ferrée les diverses assises siluriennes se voient
dans les localités ci-après : les schistes à Calymène, dans la vallée de la
Douve sur le chemin de Guillaume-Laizerie au moulin Saint-Jouvin,
au petit moulin de Brix, dans la vallée de Mauvasson, à Breuville au
moulin de la Bissonnière ; le grès de May, au hameau de Bonneau près
Quettetot, où il est fossilifère.
Synclinal de Couville. — Ce pli, très réduit, est attenant au précédent
et la voie ferrée en donne également une bonne coupe. Il ne semble pas
fermé à l'O., et il est probablement limité de ce côté par une faille. Le
flanc S. est formé par les grès feldspathiques de Couville, exploités
comme sable près de la gare, et comme pierre d'appareil près de l'église
de Couville, où le grès est violacé avec bancs de poudingues à très gros
éléments. Cette assise manque à l'E. où le grès armoricain repose direc-
tement sur les phyllades à Tollevast et à Hardinvast. Dans la tranchée
du kil. 360, le grès armoricain ne paraît pas à la surface par suite d'une
faille, et ce sont les schistes à Calymène qui font suite aux grès feldspa-
thiques ; ces schistes plongent au N., puis reparaissent, plongeant au S.,
dans la tranchée du Pont-aux-Etienne où ils contiennent des nodules
très fossilifères. L'axe de ce pli est occupé par des grès en plaquettes qui
représentent le grès de May. A la Louerie le grès armoricain reparaît
très ferrugineux, et plus loin une faille le sépare du grès feldspalhique
fortement injecté de quartz et de barytine.
Autour de la route de Paris à Cherbourg le grès armoricain forme un
plateau entamé par les vallées qu'occupent les schistes à Calymène ; à
la Couvillerie, près de Martinvast, des grès ferrugineux contiennent, avec
des Dalmanites, Homalonotus VieiUardl des Moitiers-d'Allonne.
Synclinal de la Hague. — Il occupe l'espace triangulaire compris
entre Les Pieux, Octeville et Herqueville. — Sur le flanc N., les conglo-
mérats et grès feldspathiques forment une longue bande entre Cherbourg
et Auderville ; ils reposent au N. sur les phyllades granulitisés, et
présentent à peu près les mêmes caractères qu'à Couville ; cependant
vers Beaumont, ils prennent une teinte pourprée, et le grès est en bancs
plus minces, à grains plus fins ; ils comprennent vers la base des
schistes verts, visibles à 100'" au S. de la ferme de Tourps,et rapportés
autrefois à l'Archéen. L'extrémité occidentale de la bande se voit entre
Auderville, Goury, et le N. de la baie d'Escalgrain ; les couches y sont
presque verticales, adossées au N. contre les granulites d'Auderville et
butent par faille, au N. de la baie d'Escalgrain, contre des grès micacés
supérieurs aux schistes à Trinucléus,
EXTRAITS ET ANALYSES. — GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE 133
Le grès armoricain repose sur les grès précédents et forme un plateau,
de relief peu accusé, recouvert d'une épaisse couche d'argile sableuse,
et s'étendant depuis Octeville jusqu'au bord de la mer au S. d'Herqueville ;
ce grès ne se voit bien avec ses caractères que dans les exploitations
ouvertes à Beaumont et à Acqueville. Dans la carrière du Camp-de-Vigny,
à Acqueville, un banc de quartzite gris a fourni, Conularia Davidsoni,
Morière in mss., Lingula Lesueuri et de nombreux Pélécypodes.
Dans le flanc S.-E. du synclinal les conglomérats pourprés n'existent
pas, le grès armoricain repose directement sur les phyllades, et il forme
une crête distincte entre Octeville et Les Pieux, où elle se termine au
bord de la mer par le massif de la Roche-à-Goucou. — Les Tigillites,
qui font défaut dans la bande N., sont abondants dans la bande S.-E.
Les schistes à Calymène bordent le grès armoricain à l'intérieur du
synclinal ; on les voit surtout au S. et l'E. de Beaumont, à Vasteville,
dans le bois de Teurthéville-Hague, à Siouville dans la vallée du Pont-
Hellant. Dans le bois de Beaumont, ils sont très fossilifères.
Le grès de May, qui occupe le centre de la Hague, est bien visible et
fossilifère sur le chemin qui conduit de Hameau- Jourdan au Pont-des-
Sablons. Il est recouvert par des lambeaux de Silurien supérieur visibles
près de l'église de Siouville, le long du chemin de Diélette à la Croix-
ci e-Bol, à Pénitot et au Pont-des-Sablons ; dans ces deux dernières
localités le Silurien supérieur est constitué par des schistes noirs avec
Monograptus colonus et des ampélites avec boules à Orthocères et
Cardiola interrupta.
A l'extrémité 0. de la Hague, au S. d'Auderville, on voit un petit
lambeau de Silurien moyen facile à étudier au fond de la baie d'Escalgrain.
Il débute au S. par des schistes renfermant Calijmene Tristani, surmon-
tés par des grès au-dessus desquels viennent des schistes renfermant
Trinudeus ornatus, puis des schistes micacés sans fossiles. L'ensemble
de ces couches plonge légèrement au N. et se trouve compris entre deux
failles qui le font buter, au S., contre les phyllades granulitisés de
Jobourg, au N., contre les conglomérats et grès pourprés verticaux
d'Auderville.
A Cherbourg, la Montagne du Roule est occupée par le grès armoricain
qui repose, par renversement, sur les schistes à Calymène exploités
autrefois près de l'octroi du Roule. Sur la côte, à l'E. età l'O. de Cherbourg,
les phyllades supportent les grès feldspathiques, qui sont souvent
modifiés et transformés en une roche schisteuse rappelant la Blaviérite,
et visible autour de Tourlaville, au Béquet, Lande-de-Saint-Gabriel,
Hainneville, Equeurdreville.
Silurien inférieur d'Aurigny et Jersey. — Dans l'île d'Aurigny, on
retrouve le prolongement du Silurien de la Hague représenté] par les
grès pourprés qui forment une bande à l'extrémité orientale de l'île ; les
couches plongent de 30' au maximum, et dans la petite baie au S. de la
10*
134 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L'OUEST
Hougue-Milk, elles reposent sur une microgranulite qui forme des
filons dans le granité à amphibole dont l'antériorité est ainsi démontrée.
A Jersey, l'extrémité N.-O. de l'île est formée par des poudingues à
pâte feldspathique, très développés dans toute la pointe de Rozel jusqu'à
10. de Boulay-Bay.
« La plus grande partie des galets que contiennent ces poudingues
« est formée de phyllades et de grauwackes, souvent modifiés ; on y
(( trouve aussi des galets de porphyre pétrosiliceux et des granulites de
« Montorgueuil-Gastle.
« Les relations de ces poudingues avec les porphyres de Jersey
» avaient d'abord fait classer ces poudingues dans le Permien ; aujour-
» d'hui que l'existence des porphyres pétrosiliceux précambriens est
» indiscutable, il n'y a plus de raisons pour ne point les placer dans le
)) Cambrien, au niveau des conglomérats pourprés. »
CHAPITRE III
Caractères paléontologiques des diverses assises du Silurien de la
Basse-Normandie.
Silurien inférieur. — Les seules traces d'organismes connues jusqu'ici
sont des trous d'arénicoles et des pistes d'annélides ou de crustacés.
Cependant dans la Sarthe, à Sillé, on trouve tout à fait au sommet du
Cambrien un petit niveau à Lingules (L. Criei, L. crumena), inconnu
en Normandie, à moins qu'il ne soit représenté par les couches à Lin-
gules de Saint-Remy, que M. de Tromelin rapporte au grès armoricain.
L'auteur conseille de rechercher dans les schistes verts de Glécy, de
Campeaux, de Lessay et de la Hague ; c'est là qu'il y aurait le plus de
chances de rencontrer les représentants de la Faune primordiale qu'il
serait si intéressant de découvrir.
Silurien moyen. — 1° Grès armoricain. — C'est dans cette assise que
se rencontrent les premiers fossiles en Normandie, et la présence des
genres Asaphus et Illœnus, ainsi que l'abondance des Pélécypodes,
placent le grès armoricain dans la Faune seconde où il est proba-
blement l'équivalent de l'Arenig anglais.
Liste des fossiles du Grès armoricain
Asaphus armoricanus Trom. Leb. Cruziana rugosa d'Orb.
Illœnus ifide Trom.) — Bronni Rou,
Tigillites Dufrenoyi Rou. — furcifera d'Orb.
— HœninghausiRou. sp. — Bagnolensis Mor.
Foralites Pomeli Rou. — Prevosti Rou.
Frœna Saint- Hilairei Rou. — Lefebvrei d'Orb.
EXTRAITS ET ANALYSES. — GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE 135
Cylindrites Mayalis Mor, Lingula Brimonti Rou.
Dœdalus Konincki Rou. — Hawkei Rou.
— NewtoniRon. — Salteri DdiV.
— Cenomanensis Rou. Conularia (3 sp.)
Rhysophycus BarrandeiT! rom. Leb. ?? Modiolopsis (pi. sp.)
— Deslongchampsi Sait. Vexillum Halli Rou.
Lingula Lesueuri Rou.
2" Schistes à Calymène. — La faune de cette assise est très uniforme
dans tout le Massif breton et se retrouve en Espagne, et au Portugal, à
Bussaco. Les Calymene Tristayii et Aragoi, Dalmanites socialis et
Phillipsi, Ogygia nobilis et Acidaspis Biichi, se retrouvent dans l'étage
D. de Bohême.
Espèces principales :
Calymene Tristani Brong. Primitia simplex R. Jon.
— Aragoi Rou. Beyrichia Bussacensis R. Jon.
Dalmanites socialis Barr. Endoceras Dalimieri Barr.
— Phillipsi Barr. Bellerophon bilobatus Sov^.
Illœnus giganteus Burm. Redonia Deshayesiana Rou.
Asaphus Cianus Vern. Barr. Ctenodonta ciœ Scharpe.
Ogygia nobilis Barr. Arca Naranjoana Vern. Barr.
Placoparia Tourneminei Rou. Orthonata ? britannica Rou.
Acidaspis Buchi Barr. Orthis Budleighensis Dav.
3° Grès de May. — Il débute à May et aux Moitiers d'Allonne par
une zone de passage dont la faune est peu connue, dans laquelle persiste
Calymene Tristani, et dont Homanolotus Vieillardi Trom Dollf. est
une espèce très caractéristique avec Ascocrinus Barrandei Trom. Dollf
(Espèce non décrite ni figurée.)
Il y aura peut-être lieu d'établir plus tard des subdivisions dans le
grès de May, car sa faune est assez différente de celle des grès de
Bretagne rapportés jusqu'ici au même niveau (grès à Calymene Bayani
et Modiolopsis Heberti). Le grès de May est surtout caractérisé par
l'abondance des Homalonotiis, des Conularia et des Modiolopsis. VHo-
malonotus Bonissenti, très caractéristique du niveau dans la Manche,
est au contraire très rare à May.
Espèces principales :
Homalonotus Brongniarti Desl. Conularia pyramidata Hœning.
— Deslonchampsi Trom. Bellerophon Deslongchampsi d'Orb.
— Bonissenti Mor. Cadomia typa Trom.
— Vicary Sait. Adranaria TromeliniMnn, Ch.
— serratus Trom. Modiolopsis prima d'Orb.
Plœsiacoma brevicaudata Desl. — Munieri Big.
Dalmanites incerta Desl. Orthonota ? Normanniana d'Orb.
Asaphus Carabeufi Mor Orthis Budleighensis Dav.
136 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
4° Schistes à Trinucleus. — La faune de ce niveau est peu connue, et
la seule liste donnée par M. de Tromelin et Lebesconte se rapporte aux
fossiles de Renazé (Mayenne). Elle est caractérisée par l'abondance des
Trinucleus.
Espèces principales :
Trinucleus ornatus Sternb. (1833).
— T. Pongerardi Rou. (1847).
Acidaspis Buchi Barr.
Dalmanites socialis Barr.
Pleurotomaria Bussacensis Scharpe.
Silurien supérieur.— La faune de cet étage est celle dee' en Bohême;
OB y remarque surtout l'absence de Trilobites, et les Orthocères, les
Graptolithes et le Cardiolainterrupta sont les fossiles les plus abondants.
Espèces principales :
Orthoceras styloideum Barr. Athyris compressa Sow.
Cardiola interrupta Brod. Monograptus colonus Barr.
— fibrosa Sow. — priodon Brong.
Silurina robusta Barr. Diplograptus folium Ris.
Antipleura Bohemica Barr.
Comparaison du Silurien de Normandie avec celui de quelques
régions de l'Europe
1° Bohême. — On ne peut pas paralléliser le Silurien moyen du
Massif breton, assise par assise, avec celui de Bohême (Etage D. de
Barrandej, quoique les espèces communes aux deux contrées soient nom-
breuses ; ce fait tient, soit à la différence des faciès, soit à ce que les
relations stratigraphiques n'ont pas été suffisamment étudiées.
Les principales espèces communes aux deux régions sont :
Dalmanites socialis Barr., D. Phillipsi Barr., Calymene Ai'agoi Rou.,
Trinucleus ornatus Sternb., T. Goldfussi Barr., Ogygia nobilis Barr.,
Conularia pyramidata Hœningh.
{( La comparaison des schistes et des calcaires ampéliteux avec
» l'étage E., c'est-à-dire la base du Silurien supérieur de Bohême, est
» plus rigoureuse ; les Trilobites font défaut, mais les espèces suivantes
)) suffisent à établir le parallélisme :
» Orthoceras styloideum Barr., Cardium subarcuatum Munst., Car-
» diola interrupta Brod., Silurina robusta Barr., Antipleura Bohemica
» Barr., Monograptus colonus Barr., M. priodon Brong. »
EXTRAITS ET ANALYSES. — GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE 137
2° Péninsule Ibérique. — On trouve en Espagne, à Almaden, et en
Portugal, à Bussaco, une faune idendique à celle des schistes à Calymène
du Massif breton, comme le montre la liste suivante d'après Barrande et
de Verneuil :
Calymène Tristani Brong., C. Aragoi Rou., Placoparia Tourneminei
Hou., Dalmanites socialis Barr., D. Phillipsi Barr., Asaphus Cianusde
Vern., Ogygia nobilis Barr., Redonia Deshayesia na Rou., Orthonota
Britannica Rou.
3° Montagne noire et Pyrénées. — « Le Silurien moyen est
» bien développé dans la Montagne-Noire, où l'ont fait connaître
» d'une façon détaillée les études récentes de M. Bergeron'. Le système
» des conglomérats pourprés et des schistes rouges de Normandie y a
» pour équivalent la série dans laquelleM. Bergeron à découvert, àFérals-
» la-Montagne, les Paradoxides de la Faune primordiale. Il y a une
» identité remarquable de caractères pétrographiques entre ces schistes
» à Paradoxides de \a métairie de Faillères et les schistes supérieurs
» aux conglomérats pourprés à Glécy, Lessay et dans la Hague. La
» Faune seconde débute dans la Montagne-Noire par une assise de pas-
)) sage formée de schistes avec Calymène, Asaphellina, Agnostus que
» surmonte le Grès armoricain, moins arénacé que dans le Massif
» breton, mais contenant Vexillum, Cruziana, Lingula Lesueuri.
» Les schistes à Calymène y ont pour équivalent les schistes supérieurs
» à grands Asaphus de Cabrières. Quant aux assises supérieures du
» Silurien moyen, elles sont développées sous un faciès différent du
» Grès de May, présentant avec les Grès à Trinucleus des faciès schis-
» tenx et calcaires comparables à ceux du Silurien anglais; Orthis
)) Actœoniœ domine dans les schistes et les Cystidées dans les calcaires.
» Les schistes à Orthis Actœoniœ et les calcaires à Cystidées forment
» un niveau très répandu dans les Pyrénées. Après cette disparition
» dans la région des Pyrénées et de la Montagne-Noire du faciès armo-
)) ricain, on voit reparaître d'une façon tout à fait inattendue un Silurien
» supérieur identique comme roche et comme fossiles à celui du Feu-
» guerolles et de Saint-Sauveur-le-Vicomte, dans un calcaire noir avec
» Orthocères, Monograptus priodon, Cardiola interrupta, signalé enplu-
» sieurs points de la chaîne pyrénéenne et de la Montagne-Noire où il
» comprend un niveau inférieur, avec iref/iM^maATonmcfti, comparable
» à ei de Bohême.
» 4° Pays de Galles et Angleterre. — Les conglomérats pourprés ont
» été depuis longtemps comparés par Dalimier à ceux de l'Angleterre, et
1. Etude sur le Massif ancien situé au S. du plateau central.
Thèse de Doctorat. Paris, Masson éditeur 1889.
138 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'oUEST
» il est impossible de ne pas être frappé de leur ressemblance
» quand on étudie comparativement les deux régions. Dans le pays
» de Galles comme en Normandie, ils sont séparés de la série précam-
» brienne par une forte discordance.
» Les schistes rouges qui surmontent les conglomérats pourprés se
» parallélisent très bien avec le Gaerfai anglais. Quant aux schistes
» verts, supérieurs aux schistes rouges et aux marbres, ils rappellent
» absolument ceux du Solva anglais, et c'est à ce niveau qu'on doit
» chercher les Paradoxides.
» Cette série inférieure correspondrait au Paradoxidien ; les Lingula-
)) flags ou Olénidien auraient pour correspondants en France, ainsi que
» l'a déjà dit M. Hébert, les grès feldspathiques.
)) Le grès armoricain avec lequel débute chez nous la "^Faune seconde
» correspondrait à l'Arenig, les schistes à Galymènes aux Llandeilo-flags ;
» les grès de May seraient l'équivalent des grès de Garadoc, caracté-
)) risés par les Homalonotus semblables à ceux de May. Ges assimila-
» lions ne peuvent être qu'approximatives, le Silurien moyen et supé-
» rieur d'Angleterre appartenant à une province différente de celui du
» Massif breton. Il faut peut-être faire exception pour le lambeau de
» Gorran-Aven, près de Saint-Austell, dans le Gornouailles méridional;
)) MM. de Tromelin et Lebesconte ont signalé dans les grès de Saint-
» Germain-sur-Ille Dalmanites minus Sait., dont le type provient de
» ces grès de Saint-Austell; Homalonotus sp. figuré par Salter^ de
» ces mêmes grès de Gorran-Haven, est bien voisin de H. Vieillardi,
)) s'il ne lui est identique. »
CHAPITRE IV
TERRAIN DÉVONIEN.
Le Dévonien normand correspond au Dévonien inférieur; il y a été
établi deux subdivisions ;
1° Grès à Orthis Monnieri, à la base;
2° Schistes et Calcaires de Néhou, au sommet.
On n'y a pas encore rencontré d'une façon certaine les schistes et quart-
zites de Plougastel du Maine et de Bretagne (Gédinien), ni la zone
à Phacops Potieri de Sablé (Goblencien supérieur).
Sauf un lambeau, situé à Saint-Nicolas-des-Bois, près Alençon, le
Dévonien est cantonné dans la partie 0. du Gotentin, où il forme un
bassin dont la direction est indépendante des synclinaux siluriens ; il
repose en discordance et en transgression sur les assises antérieures.
1. Pal. soc, XVII, p. 112, fig. 26, 1866.
EXTRAITS ET ANALYSES. — GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE 139
L'étude de l'allure des couches n'est pas encore assez avancée pour
qu'on puisse tenter une étude par synclinaux, et l'auteur adopte dans
sa description les divisions établies par Dalimier.
1" Zone, septentrionale, du bassin de la Scye, entre Surtainville,
Baubigny, Magneville, Néhou, et bande s'avançant jusqu'au N. de
Valognes ;
2° Zone occidentale, entre Barneville etla Haye-du-Puits ;
3° Zone méridionale, entre la Haye-du-Puits, Prétot, Sainte-Suzanne
et Saint-Jores ;
auxquelles il faut ajouter :
4° Lambeau au N. du granité de Flamanville, à Diélette, découvert
par Bénissent.
5° Lambeau de Saint-Nicolas-des-Bois, découvert par M. Letellier.
1° Zone septentrionale. — Elle commence, à l'O., au bord de la mer
sur les communes de Surtainville et Baubigny, occupe le bassin de la
Scye, s'étend jusqu'à la Douve et se dirige ensuite sur les territoires
Bricquebec, Néhou, et Magneville.
La route de Bricquebec à Saint-Sauvcur-le- Vicomte coupe à l'O. le
synclinal formé par les couches dévoniennes ; près de Bricquebec, les
grès à Orthis Monnieri de la base du Dévonien reposent directement
et en discordance sur les phyllades ; ils débutent par une assise de
schistes bleus, fins, auxquels succèdent des grès de couleur variable,
toujours grossiers, et souvent micacés. Ils renferment surtout Orthis
Monnieri, des anneaux d'Homalonotus, des Spirifer, le Pleurodyctium
problematicum.
Cette série est bien visible dans la tranchée du chemin de fer à la
traversée de la forêt de Bricquebec.
Au-dessus de la série précédente, vient celle des schistes et calcaires
de Néhou, bien développée dans la lande du Part, à Néhou. Elle y est
formée de calcaires noirs en bancs épais, alternant avec des petits lits
de schistes ; à la partie supérieure existe un petit niveau de plaquettes
calcaires, alternant avec des grès argileux dans lesquels abondent les
Brachiopodes, Spirifer Venus, Orthis vulcaria, Leptœna Murchisoni,
Centronella Guerangeri, Chonetes sarcimdata. Les gros bancs des
carrières contiennent des Orthocères, des Avicules, Ptérinées et Homa-
lonotus Gervillei.
Près du Pont-aux-Bouchers, la partie supérieure du calcaire de Néhou
comprend une alternance de schistes et de grès en bancs peu épais avec
grauwackes brunâtres à petits Spirifer et Pleurodyctium problema-
ticum.
Au S. de la lande du Part les grès à Orthis Monnieri se dégagent du
dessous des calcaires, reposent sur les grès siluriens de la forêt de
Saint-Sauveur-le-Vicomte, et forment le flanc S. du synclinal.
Vers ro., les calcaires prennent un grand développement à Baubigny
où les carrières, ouvertes entre l'église et la route des Pieux à Carteret,
140 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'oUEST
montrent des calcaires gris formés de débris de Grinoïdes, surmontés
de calcaires noirs avec bancs schisteux; « les calcaires gris contiennent
» avec les espèces de Néhou, telles que Homalonotus Genillei, Bronteus
» Genillei, très abondantes, Wilsonia sub-Wilwni, rare, un certain
» nombre d'espèces spéciales, Wilsonia Hcnrici, Spirifer Trigeri et
)) Davomti, de nombreuses Meristella ; le caractère de la roche et quel-
» ques-unes des espèces rappellent le calcaire d'Erbray (Loire Inférieure),
» d'abord considéré comme un représentant du Silurien supérieur, placé
» ensuite par M. Barrois' au niveau des schistes et quartzites de Plou-
» gastel (Gédinien), et que M. (Ehlert^ a reconnu supérieur aux grès à
» Orthis Monnieri. L'étude des relations et de la faune des calcaires de
)) Baubigny permettra de reconnaître si l'on a simplement affaire à un
» faciès subcoralligène, à faune spéciale, des calcaires de Néhou, dont
» les calcaires et schistes noirs qui le surmontent contiennent la faune
)) typique. »
2" Zone occidentale. — Cette zone forme une bande de 6 kilom. de
largeur qui s'étend le long de la côte entre Barneville et la Haye-du-puits
sur 20 kilom. de longueur. Elle est bornée au N., à l'E. et au S. par le
Silurien et particulièrement au N., par le grès de May des Moitiers-
d'Allonne, de Valdecie, de Saint-Pierre-d'Arthéglise.
Les grès à Orthis Monnieri commencent à Quinetot près Carteret, se
dirigent sur la Haye-d'Ectot, Fierville, Gauville, Saint-Remy-des-
Landes et la Haye-du-Puits, où ils sont très relevés à la montagne Sainte
Catherine. Au S. de Fierville ils sont exploités pour l'entretien des rou-
tes, sous le nom de Grison, et dans la plaine de Saint-Remy-des-Landes
ces grès renferment abondamment Grammysia Ilamiltcnensis.
Le calcaire de Néhou est beaucoup plus réduit et bien plus mélangé
de bancs schisteux qu'aux environs de Néhou ; les schistes contiennent
en abondance Spirifer Vernis, Chonetes sarcinulata, Pleurodyctium
prohlematicum, et la Centronella Giœrangeriy forme un niveau assez
constant à une centaine de mètres audessus des calcaires.
Les calcaires se voient surtout à Barneville, Lanquetot, dans le havre
de Portbail, et les schistes à Saint-Georges-de-la-Rivière, Olonde,
Portbail.
3° Zone méridionale. — Formée par une bande étroite, resserée entre
deux massifs siluriens à la Haye-du-Puits, elle est constituée surtout par
les grès inférieurs associés à des schistes sans fossiles; à Prétot et Saint-
Jores ce sont des grès rougeâtres, à Sainte-Suzanne des grès verdàtres,
supportant des calcaires avec petits lits de schistes pétris de Spirifers.
4° Flamanville. — « Le massif granitique de Flamanville est bordé au
« N. par un lambeau de Dévonien, fortement modifié et injecté au voisi-
1. Faune d'Erbray, Mém. soc. géol. du Nord. t. 111.
2. B. S. G. F.. 3"" série, t. XVIL p. 742.
EXTRAITS ET ANALYSEb. — GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE 141
« nage du granité, reposant en discordance sur le Silurien. Au N. de
« Diélette, sur le rivage, au pied du monticule le plus éloigné du village,
« il est formé de schistes noirs fins, alternant avec des grès fossilifères
« et contenant de gros polypiers calcaires, quelquefois agglomérés en
« lentilles. Les grès contiennent de nombreux fossiles du niveau de
(( Néhou, Athyris undata, Spirifer Venus, Orthis vukarius, Chonetes
(( sarcinulata. En approchant du contact du granité ces roches sont
« fortement modifiées, transformées en cornéenne avec lentilles de
« grenatite compacte ou grenue. Le minerai de fer oxydulé, compacte
« ou spéculaire, exploité à Diélette, est intercalé en couches dans le
<( Dévonien. »
5° SamiNicolas-des-Bois. — « Le Dévonien forme un petit affleurement
« isolé au N. d'Alençon, sur le bord S. de la forêt d'Ecouves, où il a été
« signalé par M. Letellier \ Ce lambeau appartient aux grès à Orthis
« Montiieri ; il est formé de grès noirâtres, où abondent Homalonotus,
« Orthis Monnieri, Leptœna Thisbe, Rhynchonella cypris, Pleurodyctium
« prohkmaticum. »
Observations relatives à la faune du Dévonien du Cotentin.
1° Grès à Orthis Monnieri. — Sa faune, peu variée, est nettement
coblencienne et bien distincte de celle des schistes et quartzites de
Plougastel ; elle se lie à la faune des Calcaires de Néhou par Homalonotus
Gervillei, Leptœna Thisbe, Spirifer Verneuilli.
2° Schiste et Calcaire de Néhou. — D'après M. OEhlert % que cite
l'auteur, ces calcaires possèdent dans tout le Massif armoricain des
caractères communs très remarquables, tant au point de vue de la faune
qu'à celui des faciès de la roche. On retrouve cette même analogie de
faune, dans les couches de Niéva et de Ferronès en Espagne, de même
que dans les grauwackes dévoniennes du Bosphore. En Espagne on peut
citer comme formes les plus typiques du Dévonien breton : Wilsonia
Orbignyana, Megala.nteris inornata, Strophodonta Naranjoana, Athyris
undata, Rhynchonella Pareti, Spirifer Triyeri, Pentamerus Œhlerti,
Leptœna Murchisoni, Chonetes sarcinidata.
Si on prend un groupe jjarticulier d'animaux, les comparaisons à
établir devront avoir lieu entre des pays et des terrains différents. Ainsi
nos Trilobites et nos Orthocères dévoniens montrent de grandes affinités
avec certaines formes du Silurien supérieur de Bohême, tandis que les
Gastropodes affectent une affinité frappante avec ceux du Silurien
supérieur de Gothiand ; nos Pélécypodes sont surtout comparables aux
espèces du Dévonien d'Amérique, mais les Brachiopodes montrent des
1. Bull. Soc. Linn. Normand., 4"'« série, t. II. 1889, p. 357.
2. B. S. G. F., 3"" série, t. XVI. 1888, p. 638.
142
SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L'OUEST
affinités avec ceux de toutes ces régions, sans qu'on puisse leur assigner
des relations particulières avec chacune d'elles.
Principales espèces des Grès à Orthis Monnieri
Homalonotus Gervillei de Vern.
Orthis 3Ionnieri Rou.
Leptœna Thisbe d'Orb.
Pleurodyctium problematicum Goldf.
Principales espèces des schistes et calcaires de Néhou :
Homalonotus Gervillei de Vern.
Bronteus Gervillei Barr.
Cryphœus Jones i CEhl.
Cyrtoceras Zeilleri Bayle.
Orthoceras Lorieri d'Orb.
Tentaculites striatus Guér.
Murchisonia Bachelieri Rou.
Pleurotomaria Larteti (Ehl.
Conocardium Marsi Œhl.
Avicuiopecten Neptuni Goldf.
Pterinea Bonissenti CEhl.
Athyris undata Defr.
Megalanteris inornata d'Orb.
Atrypa reiicularis Lin.
Pentamerus Œlherti Barrois.
Spirifer Trigeri de Vern.
— Davousti de Vern.
— Venus d'Orb.
Wilsonia Siib-Wilsoni d'Orb.
— Henrici Barr.
Rhynchonella cypris d'Orb.
— fallaciosa Bayle.
Ceyitronetla Guerangeri de Vern.
Orthis Gervillei Defr.
— vulvarius Schlot.
Leptœna Murchisoni d'Arch.
— depressa Row.
Chonetes sarcinulata Schlot.
Craniella Meduanensis (Ehl.
Favosites punctata Bouiller.
CHAPITRE V
Système Permo-carbonifère
Ce système comprend les dépôts suivants :
1" Calcaire carbonifère de Régneville à Productus giganteus ;
1" Rouiller supérieur du Plessis et de Littry.
3° Schistes permiens à poissons de Littry.
1° Calcaire carbonifère. — Il forme, au S. de Coutances, un petit
bassin de 8 kilomètres de longueur qui occupe le fond de la vallée de
la Maliiance, descend jusqu'au pont de Hyenville, et s'élève ensuite
sur le plateau de Montmartin-sur-Mer pour finir au bord de la mer, au
N. de Régneville. Il repose en discordance sur les grès pourprés silu-
riens, et bute, au N., par faille, contre les phyllades.
Les calcaires sont gris ou noirâtres et très homogènes. Leur faune est
celle de Sablé (Sarthe) et de Visé (Belgique^i ; les deux Deslongchamps
EXTRAITS ET ANALYSES. — GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE 143
qui ont reconnu l'âge de ces calcaires en 1854, en ont donné la liste
suivante :
Liste des espèces du calcaire de Régneville
Euomphalus esp. ind. Chonetes comoides Sow.
Conocardium hibernicum Sow. — Dalmanniana de Kon.
Posidonomya vetusta Sow. Orthis resupinata Sow.
Avicula. — sp.
Spirifer striatus Sow. Leptœna depressa ? Daim.
Productus giganteus Mart. Cyathophxjllum mitratum Schlot.
— semireticulatus Mart. — plicatum Goldf.
— punctatus Mart. Débris de Crinoïdes.
Chonetes papilionacea Phil.
2° Bassin houiller de Plessis-Littry \ — Les couches de ce bassin
n'affleurent qu'à Plessis (Manche), et à Littry (Calvados), mais leur
continuité sous le marais de Garentan a été démontrée. A Littry, les
couches sont horizontales et adossées aux phyllades ; l'extraction de la
houille, abandonnée en 1880, se faisait au puits de Fumichon, où un
sondage a fait reconnaître le terrain houiller jusqu'à 283 mètres de
profondeur ; la houille était grasse, de bonne qualité, et la couche
atteignait jusqu'à deux mètres d'épaisseur. Dalimier a découvert, dans
des schistes rouges situés au-dessus du grès houiller des poissons
ganoïdes hétérocerques, et ce fait est en faveur de l'opinion qui attribue
au Permien une partie des couches supérieures de Littry.
Au Plessis, le terrain houiller n'est visible que sur un espace très
restreint ; il repose à l'E. et au N. sur le Silurien et sur le Dévonien, à
l'E. il disparaît sous le Trias, les sables diluviens ou les alluvions
récentes ; il est composé d'une série de couches alternatives de grès, de
poudingues et de schistes, de couleurs variées et, enfin, de schistes houil-
1ers plus ou moins charbonneux auxquels sont associés de véritables
bancs de houille variant de O^SO à O^dO d'épaisseur et qui ont même
atteint un mètre au sondage de la Cassée.
La flore du Houiller de Plessis-Littry est peu connue, mais se ratta-
che à la partie supérieure de l'étage. M. de Tromelin y a signalé :
Pecopteris polymorpha. Calamités pachyderma.
— dentata' Annularia longifolia.
1. Vieillard. Le Terrain houiller de Basse-Normandie {Bull. Soc. Linn. Nor-
mand., 2° série, t. VU 1873, p. 231).
144 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L'OUEST
CHAPITRE VI
Roches éruptives de la période primaire. — Mouvement du sol
pendant cette période
A. Granité.
§ 1. Granité de Chausey. — MM. Hébert et Barrois ont reconnu
l'existence de galets de granité de Chausey dans les conglomérats
intercalés dans les phyllades de Granville ; ce granit est donc distinct
comme âge à celui de Vire qui est postérieur aux phyllades.
§ 2"°° Granité à amphibole. — Cette roche forme la région N. de
Guernesey, les îlots de Herm et de Jethou, une partie de Serk et de l'île
d'Aurigny presque en entier. On retrouve ce granité sur le continent
dans la Hague, à la pointe de Jardheux (Omonville) et dans la falaise
d'Herqueville. Au N. de Guernesey, à l'Ancresse-Bay, il est traversé
par le granité de Vire qui lui est ainsi postérieur, et on a vu précédem-
ment que le granité à amphibole était antérieur aux poudingues pour-
prés parce que ceux-ci reposent, à Aurigny, sur une microgranulite
qui traverse le granité à amphibole.
§ 3"' Granité de Vire. — Ce granité forme, dans le S. du Cotentin,Ie
N. de la Mayenne et le N.-O. de l'Orne de nombreux massifs allongés,
dirigés E.-O. et séparés par des bandes de phyllades archéens. La
traînée la plus importante est celle qui commence à la limite de l'Orne
et de la Mayenne, vers Lassay, et se prolonge jusqu'à la pointe 0. de la
Bretagne.
)) Le granité de Vire est gris-bleuâtre, à grains moyens, formé de
» mica brun très dichroïque, orthose, oligoclase, quartz bipyramidé
» dans un magma cristallin d'orthose et de quartz en grandes plages,
» avec mica blanc. Dans les contacts et dans les filons, ce grjnite a une
» tendance à passer à la granulite, avec quartz bipyramidé et mica
» blanc, caractère qui l'a quelquefois fait méconnaître. »
Gomme âge, le granité de Vire est postérieur aux phyllades qu'il
modifie profondément au contact, dans lesquels il envoie de nombreux
filons et dont il empâte des fragments; il est probablement postérieur
aux poudingues et aux grès pourprés qui, à Villedieu, reposent sur ce
granité et sont modifiés par lui ; enfin il est nettement antérieur au Grès
armoricain dont la base est formée, à Mortain et à Bagnoles, par une
arkose provenant du remaniement du granité décomposé sous jacent.
§ 4°" Granité pegmatoïde de Val-de-Saire. « La pointe N.-E. du
» Cotentin est bordée, de Maupertus à Saint-Vaast-la-Hougue, par un
>) massif granitique dont la limite méridionale est masquée par les
» dépôts triasiques du plateau de Val-de-Saire. Le granité de ce massif
EXTRAITS ET ANALYSES. — GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE 145
» est pegmatoïde, de couleur rouge, avec quartz souvent granulitique,
» mica noir abondant, rendu porphyroïde par de grands cristaux
» d'orthose rouge, et s'altère rapidement. Il est traversé par des filons
» de pegmatite rouge, à grands éléments, tourmalinifère, et par des
» granulites blanches, à grain fin, à mica blanc, appartenant à la
» variété aplite. Ce granité est postérieur aux phyllades qu'il modifie
)) profondément, à Anneville, en les transformant en pseudo-gneiss ;
» sa date définitive d'apparition reste inconnue. »
§ 5°" Granité porphyroïde de Flaman ville et de Jersey. — Il forme
au bord de la mer, à Flamanville (Manche), un massif qui coupe obli-
quement la bande de terrain primaire du S.-O. de la Hague et comprend
la série des assises depuis les phyllades jusqu'au Dévonien inférieur.
Le granité est gris rosé, à grands cristaux d'orthose et composé d'oligo-
clase, mica noir abondant, quelquefois épigénisé en chlorite, quartz
abondant tendant à devenir granulitique, quelquefois riche en amphi-
bole ; il est traversé par de nombreux filons de microgranulite et de
granulite à grains fins.
Ce granité modifie au contact les phyllades, les schistes à Calymène,
le grès de May, le Silurien supérieur et le Dévonien inférieur ; il est
donc nettement postérieur à ce dernier et il est probable qu'il se ratta-
che par son âge aux granités carbonifères étudiés par M. Barrois.
Le granité porphyroïde du N.-O. de Jersey, identique à celui de
Flamanville, est sans doute comme lui post-dévonien.
B. Syénite.
Elle forme un massif assez développé au N. de Coutances, et diffère
du granité de Vire par la disparition habituelle du quartz, et la substi-
tution partielle d'amphibole vert foncé au mica noir. La Syénite est
postérieure aux phyllades qui à son contact deviennent gneissiqucs ou
granulitiques et, plus loin, sont transformés en schistes amphiboliques,
G. Granulites et Pegmatite.
Très répandue dans la Basse-Normandie, la granulite forme générale-
ment des filons dans le granité ou les roches avoisinantes et rarement
des massif étendus. Il y a lieu de distinguer deux variétés:
1° Granulite franche avec quartz bipyramidé, mica blanc et minéraux
associés, particulièrement de la tourmaline ; 2' Granulite rouge pauvre
en mica, formée presque exclusivement d'orthose et de quartz grenu.
a. — Le massif de granulite le plus important de la Basse-Normandie
est situé près d'Alençon où la roche est exploitée sous le nom de Hertrê^
qui est celui des premières carrières ; c'est une granulite typique et
c'est dans les cavités de cette roche que l'on trouve le quartz enfumé
connu sous le nom de Diamant d'Alençon. La décomposition de la gra-
146 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
nulite a formé les masses de kaolin jadis utilisé pour la porcelaine de
Bayeux et aujourd'hui pour la fabrication de briques réfractaires.
Les deux îlots de Tombelaine et du Mont-Saint-Michel sont formés de
granulite.
b. — Les granulites rouges sont bien représentées au S.-E. de Jersey
et au N. de l'île, où elles sont exploitées à Montmado. « Dans la baie de
« S'-Aubin, la parties, du rocher d'Elizabeth Gastle est formée par cette
» granulite, envoyant de nombreux et larges filons dans une micro-
)) granulite à amphibole qui, semblant alterner très régulièrement avec
» la granulite au S. du fort, devient prédominante, puis existe seule au
» N. »
Dans la Hague, les granulites rouges forment un important massif
entre Auderville et Omonville et à Jobourg ; elles y transforment les
phyllades en pseudo-gneiss et sont probablement de même âge que les
granulites presque identiques qui traversent le granité de Flamanville.
Elles seraient ainsi au moins post-dévoniennes. « Des pegmatites, parfois
» graphiques, riches en tourmaline et en émeraude, traversent les gra-
» nulites d'Alençon et le granité pegmatoïde du Val-de-Saire ; à Alen-
» çon les variétés aplitiques de granulite traversent aussi la granulite
» typique. »
D. Porphyres.
§ 1" Porphyres pétrosiliceux et microgranulites précambriens.
Les conglomérats de la base du Silurien contiennent, à Aurigny et
dans la Hague, des galets de porphyre pétrosiliceux qui ne sont encore
connus que sur un seul point, à Aurigny même ; on a vu précédem-
ment que cette roche traverse le granité à amphibole, s'épanche au-dessus
et supporte les conglomérats cambriens qui en contiennent des galets.
A ro. de Jersey, on voit un beau développement de porphyre pétro-
siliceux rapporté jadis au Permien, et que M. de Lapparenta reconnu
intercalé dans les phyllades de Saint-Lô sur lesquels reposent en dis-
cordance les conglomérats du Rozel rapportés au Cambrien.
§ 2. Microgranulites. — On en voit deux massifs importants dans la
forêt d'Ecouves, l'un à i'E. autour du Bouillon, l'autre à l'O. entre
LivaieetFontenai-les-Louvets; la roche est semblable à la microgranulite
typique de Sillé-leGuillaume, mais sans grands cristaux. Elle est pos-
térieure au Silurien et se rattache probablement aux éruptions carboni-
fères.
La microgranulite forme de nombreux filons dans le granité porphy-
roïde de Flamanville, dans le granité à amphibole de la pointe de Jar-
dheux (Omonville); elle traverse le Silurien moyen au Gostil-Frappier
(Vasteville) et on en observe un affleurement, près de Cherbourg, dans les
schistes àCalymène du Ponceau.
EXTRAITS ET ANALYSES. — GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE 147
E. Diabases.
Elles forment dans le S. de la Manche et le S.-O. de l'Orne des filons
atteignant jusqu'à 10 kilom. de longueur et 100 mètres de largeur ;
leur direction générale, N. 20°. 0. S. 20°. E., est perpendiculaire à celle
des plis du Massif breton. Elles sont souvent décomposées et indiquées
sur leur trajet par des boules fboularih ou bizeulsj souvent très volu-
mineuses, disséminées dans une argile calcaire appelée marne dans le
pays. Les filons ne traversent en général que le granité et les phyllades;
toutefois M. Hébert^ en a signalé un filon dans le grès de May de
Mortain.
F. Kersantite.
« Abondante dans les régions dévoniennes, elle est généralement dé-
» composée et sous forme d'argile brunâtre, très micacée, avec boules
» solides (Saint-Sauveur-le-Vicomte). En dehors du Dévonien elle for-
)) me dans les phyllades, au cap du Rozel, des filons puissants
» traversés par le porphyre. A Jobourg, dans l'anse du Culeron, elle
» traverse les schistes granulitisés, et à Herqueville, près du Houguet,
» les granités à amphibole. »
G. Filons de Quartz.
Ils sont nombreux dans les roches anciennes et peuvent être consi-
dérés comme la terminaison acide des granulites et des pegmatites ;
cette liaison est très nette pour les filons de quartz traversant les bla-
viérites de la côte E. de Cherbourg, où l'on voit le feldspath disparaître
peu à peu. Les filons sont souvent très importants comme celui de
Granville et Donville, et surtout celui de Campeaux, exploité pour
empierrements, long de 4 kilom., large de 100 mètres et qui traverse
du N. au S. les phyllades et les grès pourprés. « Dans la lande de
» Vardes, près Coutances, le quartz silicifiant les phyllades, s'est chargé
» de schiste qui lui communique une couleur noire. »
Mouvements du sol pendant la période primaire.
« La grande bande de conglomérats qui s'étend en Normandie, de
» Montabard à la Haye-Pesnel, et dont le prolongement se trouve dans
» les Côtes-du-Nord, au Cap Fréhel, marque dans le N. du Massif
» breton, la limite méridionale des conglomérats pourprés. Au S., les
» grès siluriens reposent directement sur les phyllades. Entre Mortain
» et la forêt de la Motte, le grès armoricain repose directement sur les
» schistes de Saint-Lô ou le granité (Mortain, Domfront, Bagnoles) ; les
» conglomérats commencent à s'amorcer au S.-E. de la forêt de la
» Motte pour prendre de plus en plus d'importance vers Lande-de-
n Goult et Alençon. Il n'existe pas non plus de couches qu'on puisse
» rapporter au système des conglomérats pourprés à l'O. de Mayenne,
1. B. s. G., 3= Série, t. XIV, 1886.
148 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L'OUEST
» ni dans la grande bande qui passe par Andouillé, au N. de Laval, et
» Saint-Germain-sur-Ille, au N. de Rennes. Plus au S., au contraire,
'» entre Montfort-sur-Meu et Rhétiers, on voit de nouveau les conglo-
)) mérats et les schistes rouges s'intercaler au-dessous du grès armori-
» cain. Vers l'E., une ligne passant par Montabart, le S.-E. de la forêt
» de la Motte, à l'E. de Mayenne et de Laval, venant aboutir à la forêt
» de la Guerche, limite l'extension occidentale des conglomérats. »
« A l'époque dn dépôt des conglomérats pourprés, il existait donc,
)) comprise dans les limites que nous venons de tracer, une région
» émergée, dont les conglomérats pourprés forment le cordon littoral,
» en avant d'une région fortement plissée, formée par les phyllades
)) sur les tranches desquels reposent au N. les conglomérats. »
« Le ridement qui a précédé le dépôt des conglomérats a été le contre-
» coup des plissements qui s'exerçaient à la même époque en Angle-
» terre ; il fut suivi au commencement du Silurien moyen, d'un aiïais-
» sèment qui amena la mer du grès armoricain à dépasser les limites
» des conglomérats pourprés, sur lesquels ces dépôts reposent en
» concordance. Cet affaissement du centre du massif s'est continué
» pendant le Silurien moyen, puisque dans la partie moyenne du syn-
» clinal de Laval à Brest, c'est le grès de May, ou un équivalent très
» approché, qui repose directement sur les schistes archéens des envi-
» rons de Rennes. M. Barrois a signalé en Bretagne un mouvement de
» retrait correspondant au Silurien supérieur à Cardiola interrupta ;
» il semble s'être exercé aussi en Normandie, ou le Silurien supérieur,
» peut-être à cause des dénudations, semble avoir moins d'extension
» que les autres assises. »
« Le Dévonien inférieur est notablement discordant sur le Silurien ;
» il est incomplet en Normandie ; la base et son sommet semblent
» manquer ; en tous cas, il n'y a aucune trace reconnue du Dévonien
» moyen et supérieur qui existent dans les synclinaux de la Basse-
» Loire. Les dépôts marins qui suivent sont ceux du calcaire carboni-
» fère, ayant, eux aussi, en Normandie, une extension très faible ; le
» calcaire carbonifère a subi les effets du plissement hercynien, don-
« nant sa structure définitive au Massif breton, et amenant au S. le
» houiller supérieur de Saint-Pierre la-Cour à reposer sur les tranches
» du calcaire carbonifère. Cette discordance s'observe au N. du Massif
)) où les assises houillères ou permiennes sont demeurées horizontales,
» comme le trias et les terrains secondaires sus-jacents. »
Gomme appendice à la r" partie, l'auteur donne ici la liste des
Travaux généraux et des Cartes géologiques relatifs aux Terrains pri-
maires de Normandie.
A. Du.M. (A suicre).
EXTRAITS ET ANALSYES. — GÉOLOGIE ET :NriNÉRALOGIE 149
Sur les schistes de Saint-Lô et les roches qui les
séparent du grès armoricain ; par M. Michel Lévy
(Compte-rendu sonirnaire des séances de la Soc. géol. de
Fr., 16 mai 1892).
« L'étude des sédiments qui se développent dans l'Ouest de la France,
au sommet des schistes de Saint-Lô, et entre ces derniers et les grès
armoricains, soulève une série de questions d'autant plus intéressantes
que les efforts des savants qui se sont occupés de cette région, n'ont
pas encore abouti à la découverte de représentants authentiques de la
faune primordiale. Néammoins, la stratigraphie de cet ensemble com-
plexe, a fait de tels progrès, dans ces dernières années, que les coupes
relevées par les collaborateurs du se'rvice de la carte géologique en
Bretagne, dans la Mayenne et dans le Cotentin, peuvent désormais être
coordonnées entre elles sans incertitude :
(( En Bretagne, M. Barrois a établi que l'étage supérieur des schistes
de la carte comporte des poudingues (Gourin), des arkoses et parfois
un niveau éruptif important (Trégorrois). Dans ce même étage supérieur
des schistes verts de Rennes, M. Lebesconte a signalé des bancs et des
brèches calcaires alternant avec des poudingues et des arkoses.
« Cet ensemble se termine par des schistes verts en dalles qui s'en-
foncent sous les poudingues pourprés de Montfort. Au-dessus se
développent les schistes rouges en grandes dalles qui servent de pierre
de construction à Rennes ; puis des schistes gris et enfin le grès
armoricain.
(( Dans la Mayenne, grâce aux coupes et aux contours si précis,
récemment relevés par M. Œhlert, aux environs de Sillé-le-Guillaume,
les synclinaux des Goëvrons et de la Gharnie ont montré un dévelop-
pement inattendu des sédiments compris entre les poudingues pourprés
et les grès armoricains ; ce sont, de bas en haut, des schistes gris dans
lesquels s'intercalent de très puissantes assises de calcaire; puis des grès
blancs inférieurs (Sainte-Suzanne), un peu plus grossiers que les grès
armoricains proprement dits ; au-dessus de ces grès inférieurs s'inter-
calent des brèches silicifiées accompagnées d'un ensemble éruptif ;
puis viennent des arkoses feldspathiques, des psammites, des grès
ferrugineux en plaquettes à petites lingules, et enfin le grès armoricain
proprement dit.
« Les coupes relevées par M. (Ehlert sont d'autant plus précieuses
qu'elles servent de raccord et de trait d'union avec celles du Cotentin.
Nous renvoyons aux travaux de M. Lecornu et de M. Bigot pour les
dernières ; il nous faut seulement rappeler que dans la vallée de la
Laize, il y a également une puissante assise calcaire superposée au
poudingue pourpré ; de plus, le dernier se montre nettement discordant
sur les schistes de Saint-Lô, fortement redressés.
H*
150 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
« Une seule difficulté subsistait au point de vue stratigraphique ;
elle avait été mise en pleine lumière par M. Lebesconte qui comparaît
les calcaires, les poudingues inférieurs et les arkoses des environs de
Rennes avec l'ensemble analogue de la Charnie ou des Coëvrons. Dans
un but de coordination, j'ai provoqué une course commune à laquelle
ont pris part MM. Barrois, (Ehlert, Lebesconte et Seunes. L'accord
cordial et unanime n'a pas tardé à se produire et mes aimables colla-
borateurs ont bien voulu me charger d'en rendre compte à la Société.
« En l'absence de tout fossile nettement caractéristique de la faune
primordiale, la grande coupure stratigraphique doit être laissée, comme
par le passé, entre les schistes de Saint-Lô (schistes verts de Rennes),
et les poudingues pourprés (vallée de la Laize, Oigny, Montfort).
« Les bancs calcaires des environs de Rennes, les poudingues infé-
rieurs et les arkoses qui les accompagnent sont bien nettement inter-
calés à la partie supérieure des schistes verts et inférieurs au poudingue
pourpré.
« Tout au contraire, les calcaires, les grès inférieurs, les pétrosilex,
etc ; des Coëvrons et de la Charnie sont supérieurs au poudingue
pourpré.
« Dans l'état actuel de la question, il est difficile de savoir ou com-
mence réellement la faune seconde et par exemple si l'on ne doit pas y
comprendre les grès inférieurs de Sainte-Suzanne.
« La solution la plus prudente consiste dès lors à attribuer à l'en-
semble des sédiments depuis le poudingue pourpré inclusivement
jusqu'au grès armoricain (grès supérieur) exclusivement, la notation S.
sans indice, en laissant d'ailleurs la notation X. aux schistes de Saint-
Lô et de Rennes. »
Michel LÉvY.
Description de deux crinoïdes nouveaux du dévo-
nien du département de la Manche; par M. D. Œhlert
(B. S. G. F., 3e série, t. XIX, p. 834-853, pi. XVIII.)
M. (Ehlert décrit, dans ce mémoire, deux nouveaux crinoïdes, pro-
venant de la grauwacke du Pont-aux-Bouchers près Néhou, qui lui ont
été communiqués par M. le commandant Jouan, conservateur du Musée
de Cherbourg. L'un est Ctenocrinus sp. , l'autre Diamenocrinus Jouani
CEhl. Sur l'un des exemplaires de cette dernière espèce, on voit le calice
fixé sur la tige, laquelle est enroulée en crosse à sa partie inférieure.
L. B.
EXTRAITS ET ANALYSES. — GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE 151
Considérations géologiques et paléontologiques sur
les terrains de Bellème et de Mamers ; par M. Paul
BizET {Bull, de la soc. géol. de Norm., t. XIII, 1887-88-89).
Le but poursuivi par M. Bizet est de décrire les étages successifs qui
se superposent entre Villaine-Ia-Carelle, Mamers et Bellême, depuis le
Lias jusqu'à Kimmeridgien, de donner la liste des fossiles propres à
chacun de ces étages, d'indiquer enfin les localités où le géologue peut
recueillir des fossiles.
Lias.— Le lias affleure entre Saint-Rémy-du-Plain et Villaine-la-
Garelle, il forme une bande étroite appuyée sur les phyllades de Saint-
Lô. On peut distinguer le lias moyen à Belemnites niger et le lias supé-
rieur avec Ammonites bifrons, A. serpentinus eic. Le lias est peu déve-
loppé.
Bajocien. — Cet étage qui se montre à l'ouest de Mamers, vers Louvi-
gny, Saint-Rémy-du-Plain et Villaine peut se diviser en zone à Terebra-
tula perovalis et zone à Ammonites Parkinsoni.
L'Oolithe à Terebratula peroialis s'observe dans les carrières souter-
raines de Villaine, dans celles à ciel ouvert du Grand Moulin, etc. Elle
est constituée par des couches de sables calcaires blanchâtres à oolithes
fines et régulières et par des lentilles d'un calcaire dur, contenant des
lamelles spathiques. C'est dans ce calcaire que se trouvent surtout les
fossiles.
Ces fossiles sont : Ammonites Murchisonœ Sow., Pholadomya fidicula
Sow., Ceromia Bajociana d'Orb., Lima heteromorpha Deslong., Pecten
pinulus Lam., Hinnites tuberculatus d'Orb., Ostrea pohjmorpha d'Orb.,
Ostrea Buckmanni Sow., Rhynchonella Wrightii Davidson, Terebratida
perovalis Sow., Terebratula Eudesi Deslong., Terebratula Wrightii
Davidson, Terebratula ovoides Sow., Clypeus Deshayesi Cotteau, Echino-
brissus Deshayesi Cotteau., Pseudodiadema depressum Desor.
L'Oolithe inférieure plonge vers l'est; on observe sa superposition sur
le lias dans la côte de Chauraiton et dans les flancs du coteau de
Saint-Rémy-du-Plain.
L'oolithe à Ammonites Parkinsoni succède normalement à la précé-
dente, sur les hauteurs de Villaine-la-Carelle et de Chaumiton; près de
Mamers, à la carrière de la Grille et jusqu'au village des Marais (com-
mune de Sure).
La partie supérieure de l'étage Bajocien se compose de calcaires
oolithiques divers, on n'y voit jamais de bancs de silex ; on peut y
recueillir, particulièrement dans les carrières de la Grille, de Villaine
et de Chaumiton :
Belemnites giganteus Schlot., Ammonites Parkinsoni Sow., Am. subra-
diatus Sow., Trigonia costata Park., Trigonia striata Sow., Arca
152 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
elongata Soyf., Arca sublineata d'Orb., Lima Hermione d'Orb., Lima
Hersione d'Orb., Lima Hippona d'Orb., Ostrea Kunkeli Ziet., Ostrea
polymorpha d'Orb.
Bathonien. — Le Fuller's earth caractérisé par Hemithyris spinosa
semble ne pas exister dans la région. Le Bathonien se divise comme
suit :
1' Calcaire sublithographique. Ce premier membre le plus inférieur
du Bathonien est un calcaire blanc marneux, tachant les doigts comme
la craie, traversé par des bancs d'un calcaire compacte à cassure con-
choïde.. L'épaisseur de cette assise et de huit à dix mètres.
Les fossiles bien conservés sont rares dans ce sous-étage : Pholadomya
Vezelayi Lajoye, Liicina Bellona d'Orb., Terebratula subniaxillata
Sow., etc.
2° Oolithe miliaire {Oolithe de Mamers). Calcaire oolithique jaunâtre
en gros bancs visible sur les bords de la Dive et du ruisseau du Dutin,
supportant la ville de Mamers et les bourgades de Saint-Louis et de
Marolette. (Carrière de Marcoué sur la route du Mans), etc.
Les fossiles marins y sont très rares : Dents de sauriens et de pois-
sons. Ostrea costata Sow., Terebratula maxillata Sow. A la partie
supérieure de cette assise, M. Desnoyer a découvert et étudié une série
de plantes très rares aujourd'hui ; ce sont : des Fougères, des Conifères
et un grand nombre de Cycadées.
3° Couches à Terebratula digona. Le retour de la mer après le dépôt
des plantes précitées donne lieu à la formation d'un calcaire lamelleux
ou sableux de 1"° 50 à 2°" de puissance assimilable au Bradford-clay des
Anglais. On y trouve surtout à la tranchée du pont de Bray : Lima
gibbosa Sow., Lima duplicata Deshayes, Ostrea costata Sow., Rhyncho-
nella varians Schl., Rhynchonella concinna d'Orb.. Rhynchonella
obsoleta Sow., Terebratula bicanaliculata Schl., Terebratula digona
Sow., Terebratula cardium Lamk,. Terebratula coarctata Park., Colly-
rites analis Agass., Pigurus Michelini Cotteau., Echinobrissus clunicu-
laris d'Orb., Echinobrissus elongatus d'Orb., Holectypus depressus Desor.
4° Cornbrash? L'existence de cette assise sur les hauteurs de Sure et
dans les talus du chemin de la Perrière est encore douteuse. L'auteur y
a trouvé : Pygaster Trigeri Cotteau, et Clypeus Boblayei Mich.
Suivent les coupes de la carrière de la rue de Marollette à Mamers et
de la tranchée du pont de Bray ; puis le diagramme indiquant la suc-
cession des assises Bajociennes et Bathoniennes snr le chemin vicinal
de Villaine-la-Carelle à Saint-Longis.
Gallovien. — On peut diviser cet étage en trois parties :
1° Callovien inférieur puissamment représenté dans la grande tran-
chée de Mamers par des couches d'argile et des bancs de calcaire
marneux dont l'ensemble peut avoir de 8 à 9 mètres de puissance. Ces
bancs sont en discordance avec le Bathonien.
EXTRAITS ET ANALYSES. — GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE 153
On peut y recueillir : Ammonites Backeriœ Sow., Am. macrocephalus
8ow., Am. bullatus d'Oi'h., Am, Herveyi Sow., Pholadomya decussata
Agas,, Ceromija elegans Deshayes, Ostrea Knorrii Volt., Pecten fibrosus
Sow., Terebratula obomta Sow., Ter. subcanaliculata Oppel., Ter.
digona ? {sublagenaUs ou fausse digona de Triger), Collyrites elliptica
Desmoulins., Echinobrissus clunicularis d'Orb., Echinobrissus orbicu-
laris Deslong., Holechjpus depressus Des., Pseudodiadema Wrightii
Cotteau., etc. A la ferme d'Aulne et à Sure on trouve en outre : Lima
gibbosa Sow., Rhynchonella spathica Lamk., Clypeus Boblayei Mich.,
Pygaster Trigeri Gott., Pygurus depressus AgdiS. , Holectypus orbicularis
Deslong.
2" Callocien moyew.Gonstitué par des calcaires tendres noduleux jau-
nâtres ou grisâtres et par des couches argileuses ou sableuses. Tranchée
de la Cour du Bois, côte du Pont d'Aulne, etc.
Epaisseur, 13 à 20 mètres.
On tro'ive dans cette division : Nautiius hexagonus Sow., Am-
monites modiolaris Lwyd., Am. tumidus Ziet, Am. Backeriœ Sow.,
Am. Herveyi Sow., Am. hecticus Hartin, Pholadomya crassa Agas.,
PJiol. decussata Agas., C^romi/a eZe^/ans Deshayes, Ceromya sarthacemis
à'Oi'h. , Isocardia tener Sow., Mytiius solenoides d'Orb., Myt. gibbosus
d'Orb., Avicula inœquivakis Sow., Pecten fibrosus Sow., Plicatula
pereg rina cVOrh., Ostrea amor d'Orb., Ostrea amata d'Orb., Ostrea
al imena d'Orh. Rhynchonella Fischeri Rouil., Rhync. Royeriana d'Orh.,
Rhync. spatluca Lamk., Terebratula umbonella Lamk. , Tereb. reticulata
Sow., Tereb. biappendiculata Oppel, Tereb. pala de Buch., Tereb. Sœ-
manni Oppel, Collyrites elliptica Desmoulins, Holectypus depressus
Desor., Serpula quadrangularis Lamk.
Callotien supérieur de 4 à 3 mètres de puissance, composé de plu-
sieurs bancs d'un calcaire marneux rempli de petites oolithes ferrugi-
neuses qui donnent à la masse une couleur rougeâtre très particulière.
Kelloway-Roch des Anglais.
Les anciennes carrières, citées par les auteurs, dans cette assise si
riche en fossiles, sont pour la plupart abandonnées, mais l'auteur en
désigne de nouvelles : Le Champ Rouge, à 2 k. 7 de Mamers, à la bifur-
cation des lignes de Mamers et de Saint-Calais. La carrière de la Basse-
Sussaye (commune de Chemilly) ; il a trouvé dans ces gisements
80 espèces dont il donne le tableau ; les principales sont :
Ammonites Jason Ziet, Am. anceps Rein., Am. lunula Ziet, Am. pus-
tulatus Kaan., Am. coronatus Brug., Am. Banksii Sow., Terebratula
Trigeri Deslong., Tereb. Smitti Oppel, Tereb. dorsoplicataSuess., Tereb.
Oppeli, Tereb. biappendiculata Heslong., Rhynchonella spathica Lamk.,
Rhynch. minuta Bur., Hemicidaris Guerangeri Golieau, Pseudodiadema
inœquale Desor., Pseudo. calloviense Cotteau, Pedina Gervillei Agas., etc.
M. Bizet donne ici : une coupe de la grande tranchée de Mamers ;
une coupe de la tranchée du Champ-Rouge ; une coupe de la carrière
154 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
de la Basse-Sussaye ; un extrait de la carte géologique des environs de
Mamers ; un diagramme montrant la succession des assises calloviennes
sur le chemin de fer de Mamers à Bellème.
Oxfordien. — Cet étage se subdivise comme suit :
1° Assise à Am. athleta. Lo contact de cette assise avec le Callovien
supérieur se voit dans la carrière de la Basse-Sussaye ; son épaisseur,
très faible en ce point, devient de 30 mètres vers Vaunoise et Saint-
Fulgent-des-Ormes. On la retrouve par Chemilly et Origny-le-Butin.
Elle se compose de calcaire argileux, de calcaire noduleux en bancs
épais alternant avec des couches de sable et d'argile.
L'argile renferme quelquefois des cristallisations de sulfate de chaux
comme on en trouve au même niveau aux Vaches Noires, près de Dives.
Les fossiles rencontrés sont : Belcmiiites hastatus Blainv., Belemnites
(Sp. indéterminée de plus de 20 centimètres de longueur), Ammonites
Backeriœ Sow., Am. athleta Phil., Am. Lamberli Sow., Am. hecticus
Hartm., Am. Lalandeanus d'Orb., Fholadomya decussata Agas., Pholad.
carinata Gol., Ostrea dilatata Desh., Rliynchonella Fischeri Rouil.,
Rhynch. Royeriana d'Orb., Rhynch. Tliurmanni Voltz, CoUyrites
elliptica Desmoul., CoUyrites dorsalis dVi'h. , Holectypus depressiisBesor.
2' Assise à Am. perarmatus. Elle ne se voit que dans les excavations
faites pour l'extraction de l'argile.
Les fossiles caractéristiques sont : Ammonites perarmatus d'Orb.,
Am. Mariœ d'Orb., Am. plicatilis, variété convolutus interruptus
Quenst., Am. oculatus Beau, Rhynchonella Thurmanni Voltz.
3° Assise à Perna mytiloides. Alternances d'argiles bleues et de cal-
caire bleuâtre argileux très fissile. Tranchée des Cerisiers, tuileries
des Vaux-Chaperons, pied de la butte de l'Hôtel Beaumont, sur le terri-
toire des communes de Vaunoise et du Gué-de-la Chaîne.
Les fossiles sont Belemnites hastatus Blainv., Ammonites Goliathus
d'Orb., Trigonia clavellata Park., Mytilus subpectinatus d'Orb., Mytilus
imbricatus d'Orb., Gervilia aviculoides Sow., Perna mytiloides Lamk.,
Perna Bachelieri d'Orb., Pecten .mbfibrosus d'Orb., Ostrea gregaria
Sow., Rhynchonella Thurmanni Voltz., Terebratula insignis Sch.
Millericrinus ornatus d'Orb.
4° Sables roussâtres du Calcareous-grit. Ces sables terminent la série
oxfordienne ; on les rencontre sur le sommet de la côte du Tertre-
Lorillière (Igé), près du château des Chaises (Vaunoise), et à Grand-
Mont (Gué de la Chaîne). Dans ces sables se voient des calcaires carver-
neux intercalés.
Ces assises renferment: Ammonites plicatilis Sow., im. cordatusSow.,
Echinobrissus scutatus d'Orb.
Suit un diagramme montrant les relations des assises oxfordiennes
visibles sur le chemin vicinal d'Origny-le-Roux à Igé.
Corallien. — Les faubourgs de Bellème sont bâtis sur cet étage,
EXTRAITS ET ANALYSES. — GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE 155
composé de roches pétries de coraux, de dicerates et de nérinées. Puis-
sance 25 mètres.
1° Calcaire oolithique grisâtre avec astartes à la base caractérisé
par de grandes trigonies du groupe des clavelées, Astarte Nysa d'Orb.,
Echinobr issus scutatus d'Orb.
2° Calcaire marneux à grosses oolithes et pisolithes, avec Pholadomya
paucicosta Rœm., Pi7inigera Saussuri d'Orh., Perna corallina d'Orb.,
Terebratula insignis Scti., Zeilleria ? Pygaster umbrella AgAS. , Holeoty-
pus corallinus d'Orb.
3° Calcaire à Dicerates et Nérinées contenant :
Diiceras minor J)esh., Nérinées, Cardium septiferum, Astartes, Cly-
peus^ Hemicidaris crenularis Agas., Acrosalenia decorata Wrigh.
La description de cet étage se termine par une coupe prise près de
Bellême montrant la succession des assises coralliennes.
Kimméridgien. — Cet étage est représenté par le seul Astartien ; le
Pterocerien et le Virgulien qui devraient lui être superposés ont été
enlevés.
L'Astartien est composé de calcaire lithographique alternant avec des
marnes, des calcaires marneux et des sables agrégés par un ciment
siliceux.
Les fossiles sont: Nautilus giganteus d'Orb., Nerinea Gosœ Rœm.,
Natica turbiniformis R., Pholadomya Protei Defr., Ceromya exentrica
Agas., Astarte minima Sow., Trigonia Bronni Agas., Mytilus subpecti-
nalus d'Orb., Mytilus Jurensis Merlan, Pinna Saussurei d'Orh., Ostrea
deltoideaSoyf., Ostrea solitaria Sow., Ostrea Bruntrutana Thurm.,
Rhynchonella inconstans d'Orb., Rhynch. subsella d'Orb., Hemicidaris
stramonium Agas., Equisetum Guilleri Crié.
M. Bizet donne la coupe de la carrière de la rue de Nogent à Bellême,
et celle de la carrière du Bois-Fézédin.
Système crétacé. — Des couches puissantes de Cenomanien représen-
tent seules le système crétacé dans le Perche Elles reposent sur des
assises d'âges différents précédemment décrites.
La craie glauconieuse cénomanienne a de 20 à 30 mètres d'épaisseur
au champ de foire de Bellême. Elle contient Ammonites Mantelli, Tur-
rilites tuberculatus, Cardium hillanum et Moutonianum, Ostrea halio-
tidea, Epiaster distinctus, etc.
Au-dessus se trouve, sur une épaisseur de 25 à 40 mètres, la craie
luffeau ou craie de Rouen à Ammonites Rothomagensis, Scaphites
œqualis, Baculites bacidoides, Turrilites costatus.
Puis les sables cénomaniens supérieurs ou sables du Perche, épais de
40 à 50 mètres.
Dans le cours de son mémoire, M. Bizet fait observer des discordan-
ces nombreuses de stratification entre les différentes assises dont
il parle. L. D,
156 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
Notice à l'appui du profil géolofjique d'Alençon à
Nogent-le-Roti'ou et à Beaumont-les-Autels ; par
M. P. BizET {Bull, de la soc. géol. de Noivnandie, t. XIII,
1887-88-89).
La coupe géologique étudiée et figurée dans cette notice par M. Bizet,
s'étend d'Alençon à Beaumont-les-Autels en passant par Mamers,
Bellême et Nogent-le-Botrou ; sa longueur est de 75 kilomètres. Elle
fait voir la succession des terrains, dont l'étude fait l'objet du mémoire
précédemment résumé, s'appuyant sur le granité et les terrains anciens
d'Alençon, plongeant tous vers l'est, disloqués par une série de failles
mais se superposant dans l'ordre chronologique, sauf des lacunes,
depuis les phyllades de Saint-Lô jusqu'à l'Eocène. On retrouve dans ce
travail beaucoup des observations stratigraphiques et paléontologiques
résumées plus haut ; je crois, pour ce motif, devoir m'attacher surtout
à signaler ce que M. Bizet a pu dire à propos des termes extrêmes de
la série.
La granulite d'Alençon est formée des trois minéraux qui constituent
cette roche : orthose, quartz et mica blanc argentin ; comme minéraux
accidentels, on y trouve : tourmaline, grenat, béryl.
VOolithe inférieure recouvre le granité ; elle se présente sous deux
aspects distincts : Voolithe siliceuse ou arkose d'Alençon, et Voolithe
inférieure calcareo-sableuse.
VArkose est un grès formé d'éléments granitiques réunis par un
ciment siliceux ou barytifère. Ses variétés sont très nombreuses, son
aspect change, à chaque pas, tant en direction qu'en profondeur. L'Oo-
litlie inférieure se substitue à l'a/'A'ose sans qu'il y ait solution de conti-
nuité dans l'assise et sans changement dans les fossiles.
Les terrains qui se superposent à VArkose entre Alençon et la forêt
de Perseigne sont : Oolithe miliaire à Lucina bellona, Bradford clay,
Callovien inférieur, inoijen et supérieur, Oxfordien, Glauconie à ostrea
cesicularis.
Les Phyllades de Saint-Lù constituent une grande partie du massif
ancien que recouvre la forêt de Perseigne ; la coupe les traverse sur
une longueur de huit kilomètres. Ces phyllades sont des schistes argi-
leux gris bleuâtre, plus ou moins fossiles traversés par des veines de
quartz.
Ils sont traversés par un épanchement de porphyre pétrosiliceux
épais de 200 à 800 mètres sur une longueur de 4 kilomètres. MM. Fou-
qué et Michel Lévy ont décrit ce porphyre comme suit : <
« L Mica noir, oligoclase, orthose, quartz bipyramidé ;
1. Fouqué fi Michel Lévy, in Giiiliier : Géologie du déparlemenl de la Sarthe.
EXTRAITS ET ANALYSES. — GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE 157
(( II. Sphérolithes à croix noire, magma pétrosiliceux;
« III. Quartz grenu développé dans le magma, filonnets de calcédoine.
« L'oligoclase présente de belles associations des macles de l'albite
« et du péricline. Le quartz bipyramidé est remarquable par des pé-
« doncules du magma qui y pénètrent. Dans plusieurs variétés de per-
ce phyre de la région, l'orthose passe au microcline à très fines lamelles
(( hémitropes. Parfois il y a quelques petits cristaux de zircon. »
A la côte de Ghamiton, les phyllades de Saint-Lô sont recouverts par
le Lias, puis successivement par les terrains décrits dans la note précé-
dente entre Mamers et Bellème.
A Bellème passe une faille qui a relevé ces terrains de plus de
50 mètres en faisant reparaître au jour, sur sa lèvre est, le Coral-rag.
Les sables du Perche qui apparaissent au sommet des coteaux, vers la
limite des départements de l'Orne et d'Eure-et-Loir, ont subi un affais-
sement considérable par suite d'une faille qui passe près de la gare de
Nogent-le-Rolrou et les fait descendre au-dessous du niveau de la
rivière d'Huisne. Une autre petite faille, passant un peu au-delà du
ruisseau de Pados, les a redressés par un mouvement de bascule, de
sorte qu'ils affleurent de nouveau à la ferme de Pousserais.
Vers le Grand-Plessis, à l'Est de la Pousserais, une troisième faille
rend aux terrains l'allure qu'ils avaient avant la gare de Nogent, et
cette allure régulière S3 continue jusqu'aux limites de la coupe à Beau-
mont-les-Autels bâti sur les sables du Perche. Les failles de Nogent, en
enfonçant les strates de la série des terrains jusqu'ici étudiés, ont
permis à des assises plus récentes de se présentera l'œil de l'observateur.
La craie turonienne occupe la partie basse de la ville ; elle est très
marneuse avec silex tuberculeux noirâtres et comprend deux divisions :
L'assise à Inoceramus labiatus et à Rhynchonella Cuvieri reposant
sni' les sables du Perche ;
Et l'assise à Terebratula Bourgeoisi à la partie supérieure.
On peut récolter dans cet étage : Inoceramus problematicus d'Orb.,
Ostrea columba Desh. , Rhynchonella Cuvieri d'Orb , Terebratula
Bourgeoisi d'Orb., Cidaris Ligeriensis Cotteau, Cyphosoma perfectum
Agass., Echinoconus subrotundus d'Orb., Discoidea minima Agass.,
Discoidea infera Desor., Discoidea subuculus Klein.
Au-dessus du Turonien se trouve la craie senonienne de l'horizon de
Villedieu (Loir-et-Cher). Elle constitue la majeure partie du coteau que
couronne le vieux château.
On y trouve : Spondylus spinosus, Janira quadricostata, Ostrea
auricidaris, Rhynchonella vespertilio, Rhynch. difformis, Terebi^atula
semiglobosa, Crania ignabergensis, Cidaris subtesicnlosa A.
La partie supérieure du coteau de Saint-Jean est constituée par des
dépôts d'eau douce, accompagnés de meulières qui appartiennent au
terrain Parisien ; on y trouve Lymnea longiscata et Planorbis ro-
tundatus.
158 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
La coupe géologique d'Alençon à Nogent-le-Rotrou est dessinée à
l'échelle de 0'°025 pour 1 kilomètre pour les longueurs et deO^OOOS pour
1 mètre pour les hauteurs.
L. D.
Notes sur les Grès éocèiies de la rive gauche de
la Loire (en Maine-et-Loire); par M. 0. Desmazières.
{Bull, de la société d'études scientifiques d'Angers^ 2^ série,
xx« année 1890, p. 131-138, avec 1 carte autographiée) .
L'auteur de cette note, qui habite Blaison, s'est proposé pour but de
faire connaître avec précision les localités où l'on a trouvé les superbes
échantillons de grès éocène remplis des empreintes végétales qui ont
donné lieu aux remarquables travaux de MM. Crié de Rennes, l'abbé
Boul&y de Lille, etc., et de faciliter ainsi les recherches des géologues
que cette étude peut intéresser.
Ces grès se trouvent surtout sur les territoires des communes de Blai-
son, Gohier, Saint-Remy, Saint-Saturnin, Saint-Sulpice, Coutures et
Saint-Jean-des-Mauvrets. (On en a trouvé dernièrement de beaux spéci-
mens à Gennes). Ils formaient une couche de deux mètres d'épaisseur
qui recouvrait le Crétacé moyen. Cette couche démantelée et réduite à
des témoins, présente des blocs en place sur le plateau ; sur le versant
regardant la Loire ils semblent, au contraire, avoir glissé sur la pente.
Les points où l'on a trouvé des fossiles et ceux où l'on a le plus de
chance d'en trouver de nouveaux, sont les suivants :
Saint-Saturnin. — Partie du plateau comprise entre la route départe-
mentale N° 14 et le chemin des Morts, comprenant les lieux dits : Grands-
Champs, la Chaintre, l'Esvière, la Fosse.
A la Chaintre le grès renferme: Morinda Drongniarti, Araucarites,
Cryptomeria, Quercus, etc.
Partie du versant du coteau comprise entre le chemin des Morts et le
chemin d'intérêt commun N" 32. — Un magnifique bloc trouvé à l'Est
du village de la Basse-Chaîne au lieu dit le Bois-du-Goudrais, a fourni
les échantillons du Musée d'Angers et ceux étudiés par M. l'abbé Boulay.
A environ cinquante mètres à l'Est de la butte des Quatre-Veaux, dans
un bois, se trouvent cinq blocs dans lesquels l'auteur a reconnu Anémia,
Cryptomeria et des empreintes de fruits.
A l'extrémité Est de la commune, dans un petit vallon dépendant du
domaine de la Benestrie, en défrichant un bois, on a découvert des blocs
contenant les fossiles des Coudrais. — D'autres grès de cette région ont
fait voir des feuilles de Ficus.
EXTRAITS ET ANALYSES. — GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE 159
Saint-Sulpice. — Dans la partie supérieure du bois de la Benestrie
dépendant de Saint-Sulpice, l'auteur a trouvé des feuilles de Ficus.
Saint-Jean-des-Mauvrets. — Des empreintes de Ficus ont été trouvées
dans cette commune au lieu dit le Pavé, près du bourg de Saint-
Saturnin, dans les vignes et les bois sur les bords de la route de Saint-
Saturnin à Brissac.
Blaison. — Partie Ouest de cette commune où les points les plus
remarquables sont : Au sud du chemin d'intérêt commun N° 32, les
bois dits de la Coine et de Touchebœuf comprenant les hameaux de
l'Ayrault, le Bourgneuf, Vempluie, le Moulin Viau, Touchebœuf.
Près du chemin rural qui monte de l'auberge du Lapin-Sauté au
village de l'Ayrault, dans un bois à 200 mètres de la route, au lieu dit
Chantemelle, une série de blocs a été mise à nu ; l'auteur y a trouvé :
Anémia, Bambus, Morianda, des fruits d'Àpeibopsis Decaisneana, des
Carpolithes ainsi que des empreintes de rhizomes avec cicatrices radi-
culaires très marquées de monocotylédones indéterminées.
A 200 mètres au sud du village de Touchebeuf, on a trouvé: Quercus,
Laurus, Nerium, etc.
Au Nord du Moulin Viau, au Bourgneuf, l'auteur signale des em-
preintes. — A Jouralem il existe deux blocs. — Deux autres se voient
au village de Vempluie, dans un bois près la fontaine de l'Ebeaupin.
Au Nord du chemin d'intérêt commun N° 32, à 100 mètres de l'auberge
du Lapin-Sauté, deux blocs ont fourni : Anémia, Nerium, Laurus,
Myrica, etc.
Sur le plateau à l'Est de Blaison, les grès ne semblent pas renfermer
de fossiles.
Gohier. — L'auteur a trouvé Myrica et Quercus dans les blocs de grès
de la butte de Gohier, propriété de M. Ponceau.
Saint-Remy-la-Varennes. — Région peu explorée où les fossiles
semblent rares.
Coutures, — Près le village d'Etiau, à 300 mètres au sud de la route
départementale N" 14, sur le sentier allant du carrefour de la Main-de-
Bois à Montsabert, dans un tas de grès on a trouvé : Laurus, Myrica,
Nerium, etc. L. D.
Note sur le cailloutis à ossements de Lamantins de
Gourbesville (Manche); par M. A. de Lapparent. {Bull,
de la Soc. Géol. de Fr., 2 Mars 1891 — 3« série, t. xix,
page 362) .
Tout ce que dit M. de Lapparent dans cette note à déjà été résumé
dans le Bulletin de 1891, p. 102 et 104, à propos de deux communica-
tions, sur le même sujet, faites à l'Académie des Sciences par M. de
Lapparent et A. Gaudry. L. D.
160 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
Ossements d'animaux quaternaires trouvés près de
Niort; par M. Fournier. (Bull, de la Soc. de statistique,
sciences, lettres et arts du dép. des Deux- Sèvres).
M. Fournie!', préposé aux collections du Musée de Niort, a présenté à
la Société de statistique dn département des Deux-Sèvres, une série d'os
quaternaires.
Parmi ces ossements figurent: 1" une molaire presque complète
d'éléphant, Elephas primigenius ; — 2" un maxillaire inférieur gauche
de rhinocéros à narines cloisonnées. Rhinocéros tichorhinus, dont la
branche montante a été brisée par les ouvriers lors de l'extraclion des
sables (ce joli fragment montre encore quatre molaires dont l'état actuel
permet d'affirmer que l'individu auquel cette mâchoire a appartenu
était un jeune animal faisant ses dents) ; — 3° une dernière ou si'ptième
molaire supérieure droite d'un individu adulte de la même espèce; —
4° quelques dents de cheval, Equiis adamaticus, et un astrai^ale de
boeuf, Bos primigenius ; — 5° enfin un fragment de maxillaire inférieur
droit de la Hyène des cavernes, Hyœna spelœa, dans lequel sont encore
implantées trois dents : la 2° avant-molaire, la molaire principale et
l'arrière-molaire ou mâchelière.
En faisant connaître ces restes divers d'animaux ayant habité notre
région à des âges si éloignés, M. Fournier fait observer que c'est la pre-
mière fois, à sa connaissance du moins, qu'est signalée, dans le bassin
de la Sèvre, la présence de la Hyène, Hyœni spelœa, si commune dans
le bassin de la Boutonne, à la grotte de Loubeau près Melle.
L. B.
Note sur une portion de mâchoire de Felis trouvée
dans la caverne du Gros-Roc, près Saintes; par
M. H. Filhol. {Bull, de la Soc. i)Mlomathique de Paris,
t. m, 1890-1891, p. 177-180, pi. II).
La mâchoire dont il est question dans cette note a été découverte dans
la caverne du Gros-Roc, à 10 kilom. de Saintes, en 1890, par M. Clouet,
instituteur communal au Douhet.
Cette pièce a été recueillie au milieu de débris humains et de nom-
breux et intéressants débris de l'industrie humaine primitive, mélangés
à des restes d'une riche faune de mammifères.
EXTRAITS ET ANALYSES. — ZOOLOGIE 161
Voici la liste des principales espèces rencontrées jusqu'à ce jour :
1° Hyaena spelea ; plusieurs dents.
2° Canis lupus ; dents.
3° Ursus spelaeus; dents et mâchoire inférieure.
4° Elephas primigenius ; lamelles dentaires et germes de dents.
5° Rhinocéros tichorinus ; dents.
6" Equus caballus ; dents nombreuses.
7". Sus scrofa ; dents.
8° Bos ; de grande taille.
9" Cervus tarandus ; fragments de maxillaires et dents nombreuses.
10° Cervus elaphus ; dents.
La mâchoire du Felis en question indique, par ses proportions, un
animal moins grand que ne l'étaient les Lions et les Tigres des cavernes.
Après avoir énuméré un certain nombre de caractères spéciaux à
cott! mâchoire, M. Filhol ajoute qu'il convient de considérer le Félin de
la caverne du Gros-Roc, comme une race du Felis spelœa tendant à
revêtir les formes du Felis leo actuel. On peut le considérer comme une
race et lui donner le nom de Felis apelœa var. Cloueti.
L. B.
I — ZOOLOGIE
Les écliouements de grands cétacés sur les côtes
de l'Océan Atlantique ; par M. M. Baudouin. (Rev. se.
nat. 0., 1892, p. 281.)
Le samedi 7 mai 1892, échouait à marée basse au Guilvinec, près de
Penmarck (Finistère), au sud de la baie d'Audierne, un baleineau encore
vivant, qui arrivait le lendemain à Paris et était vendu aux Halles à
ui i restaurateur pour la somme de 130 francs.
C'était un jeune de Balœnoptera rostrata d'une longueur de 4 "80 et
d 1 poids de 960 kilogrammes.
Il a été transporté au Laboratoire d'anatomie comparée du Muséum,
p lis monté par un naturaliste à qui la peau était vendue.
L. B.
162 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
Collections de Vertébrés du Musée de Châteauroux:
Batraciens du Centre de la France et particuliè-
rement du département de l'Indre; par M. R. Paratre.
(Bulletin du Musée tnunicipal de Châteauroux, 1^^ jan-
vier 1892, p. 120-129).
La Commission du Musée de Châteauroux ayant l'intention de créer
des collections zoologiques régionales, M. R. Parâtre a accepté cette tâche
en ce qui concerne les Vertébrés. En même temps qu'il formera ces
collections, il passera en revue, dans le Bulletin du Musée, les différentes
classes de cet embranchement. Il parlera des espèces qui existent dans
le Centre de la France et s'occupera spécialement de leur distribution.
C'est surtout l'Indre qu'il étudiera, de sorte que ses mémoires pourront
être considérés comme un catalogue détaillé des Vertébrés de ce dé-
partement.
Dans le premier mémoire, il s'occupe des Batraciens. Mais avant il
dit un mot des collections particulières existant dans l'Indre et des tra-
vaux déjà publiés par ses amis, MM. Martin et RoUinat ; il explique que
la vallée de la Creuse et la Brenne ont été seules bien étudiées, tandis que
le nord et l'est du département sont encore mal connus ; il fait ensuite
remarquer que les collections régionales en question présenteront un
réel intérêt; il dit enfin ce que possède actuellement le Musée: quelques
Reptiles, Oiseaux et Mammifères, en très mauvais état de conservation.
Après ce préambule, M. R. Parâtre commence l'étude des Batraciens,
« les plus délaissés, à cause de leur forme disgracieuse et de leur venin
» prétendu dangereux. »
1" Ordre. — URODÈLES
Genre SALAMANDRE, Salamandra Laurenti.
S. tachetée, S. maculosa Laurenti. — Dans toute la France.
Genre TRITON, Triton Laurenti.
T. palmé, T. palmatus Schneider. — Toute la France.
T. ponctué, T. punctatus Latreille. — Indre : Manque dans le sud,
trouvé seulement à Villentrois dans le nord. — Existe dans Indre-et-Loire
et Loir-et-Cher (Parâtre) ; Maine-et-Loire (Millet) ; Sarthe (Gentil) ;
Vienne (Mauduyt). Manque dans les Charentes (Lataste, Lesson et de
Rochebrune). « La Vienne et VIndre seraient donc la limite méridio-
» nale de ce Triton dans le Centre de la France. »
T. crèté, T. cristatus Laurenti. — Dans tout le Centre.
T. marbré, T. marmoratus Latreille. — Indre : Très commun dans le
sud, pas trouvé dans le nord.— Existe dans Indre-et-Loire (Héron-Royer) ;
\
EXTRAITS ET ANALYSES. — ZOOLOGIE 163
Vienne, Maine-et-Loire, Charentes. Signalé par Maulny, Desportes et
Anjubault dans la Sarthe. M. Gentil ne l'avait pas rencontré lors de la
publication de sa faune, mais il l'a trouvé depuis.
« Le Triton Blasii, T. Blasii A. de l'Isle, existe au Blanc et à Argen-
» ton, dans toutes les mares où cohabitent les deux espèces précédentes;
)) il est rare relativement à ces espèces, mais on le trouve plus souvent
» là où les Tritons marbrés sont plus nombreux Dans les mares où
)) se trouve seul le Tr. crête, le Tr. Blasii n'existe pas ; aussi ne l'ai-je
» rencontré ni à Villentrois ni dans le Loir-et-Cher. »
« Longtemps mis au rang des bonnes espèces, le Triton Blasii est
» regardé maintenant comme un hybride des Tritons marbré et crête ;
)) cette opinion, émise par MM. de Betta, Boulenger et Lataste, a été con-
» firmée par l'intéressant ouvrage de mon ami le D' M. G. Peracca, de
» Turin \ qui le considère comme le produit de l'accouplement du
» T. crèté mâle avec la femelle du T. marbré; il le nomme Hybridus
» Blasii et donne le nom de Hybridus Trouessarti au produit de l'ac-
» couplement inverse du mâle de T. marbré avec la femelle de T. crèté.
)) Je croirais plutôt qu'il n'y a pas d'hybridation méthodique, que les
» Tritons marbrés et crêtes s'accouplent avec leurs produits hybrides
» aussi bien qu'entre eux et que ces accouplements se font de toutes
» les manières possibles. La fécondité des produits hybrides chez les
» Anoures étant un fait acquis pour la science, depuis les mémorables
» expériences de Héron-Royer. on peut fort bien appliquer a priori les
» mêmes conclusions aux Urodèles. »
« Il en résulte donc que l'espèce Triton Blasii et les dénominations
» de Hybridus Blasii et Hybridus Trouessarti doivent disparaître ; il
» faut simplement retenir qu'il existe des formes nombreuses provenant
» d'accouplements variés des Tr. marbrés et crêtes et qu'on peut sup-
» poser toutes les combinaisons possibles entre ces espèces et leurs
» produits hybrides, avec retour plus ou moins lent à l'un des types
» procréateurs. Cette hypothèse explique la relative rareté du prétendu
» Tr. Blasii ei son extrême variabilité, qui fait qu'on trouve tous les
» intermédiaires entre le T. crête et le T. marbré. »
« Si celte théorie est vraie, on [devra trouver des Hybrides partout
» où les deux espèces procréatrices vivent dans les mêmes mares en
» abondance suffisante, tandis qu'on n'en rencontrera jamais dans celles
» où l'une d'elles existe seule. C'est précisément ce que démontrent
» toutes les observations que je connais ; malheureusement elles ne
» sont pas assez nombreuses. Pendant 23 ans, en effet, on n'a connu
» pour ces Hybrides que les localités où A. de l'Isle les avait découverts,
» près de Nantes, en 1838-1862 ; en 1886, M. M. G. Peracca a dû venir
» en France pour trouver une seconde station, aux environs d'Angers ;
1. Sulla bonta specifica del Triton Blasii de l'Isle, etc. fBoll. dei Musei di
Zool. ed Anat. comp. di Torino, vo 1", N. 12, 1886).
164 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
» enfin la troisième et dernière, je crois, est la vallée de la Creuse,
)) d'Argenton au Blanc, et la Brenne. Il serait donc très important de
» faire des recherches générales, car la détermination de la distribution
» géographique de ces Hybrides pourra seule donner la solution exacte
» de ce difficile problème. »
T. alpestre, T. alpestris Laurenti. — Indre : N'existe pas ; peut-être le
trouvera-t-on un jour, M. R. Parâlre en ayant déposé dans plusieurs
mares à Argenton et au Blanc, ainsi qu'à Pontlevoy (Loir-et-Cher). —
Existe dans Maine-et-Loire, Sarthe, Vienne. Manque dans les Charentes.
« M. Lataste dit qu'il ne dépasse pas la Vienne au sud, dans l'Ouest de
» la France. »
2°"' Ordre. — ANOURES
Genre ALYTE, Alytes Wagler.
Al. accoucheur. Al. obstetricans Laurenti. — Toute la France.
Genre SONNEUR, Bombinator Merrem.
S. à pied épais, B. pachypus Fitzinger. — Tout le Centre.
Genre DISCOGLOSSE, Discoglossus Otth.
D. à oreilles, D. auritus Héron-Royer. — Cette espèce d'Algérie a été
acclimatée à Amboise {Indre-et-Loire), par Héron-Royer, et à Argenton
(Indre), par MM. Parâtre et Rollinat.
Genre GRENOUILLE, Rana Linné.
Gr. verte, R. esculenta Linné. — La forme typica est très commune
dans tout le Centre.
Gr. rousse, R. fusca Roesel. — Indre : Manque dans le sud, se trouve
dans le centre et le nord. — Existe dans Sarthe, Maine-et-Loire, Vienne,
Indre-et-Loire et Pmj-de-Dôme (Héron-Royer). Manque dans les C/iaren-
fes (Lataste). « D'après M. Lataste, cette Grenouille descend jusque dans
)) le Maine-et-Loire et la Loire-Inférieure, à l'Ouest. »
Gr. agile, R. agilis Thomas. — Dans tout le Centre.
Genre PÉLODYTE, Pelodytes Fitzinger.
Pélod. ponctué, P. punctatus Daudin. — Indre : Très rare dans le sud,
assez commun dans le nord. — Existe dans tout le Centre de la France,
sauf dans la région du Plateau Central (Héron-Royer).
Genre PÉLOBATE, Pelobates Wagler.
Pélob. brun, P. fiiscus Wagler. — Indre : Manque dans le sud, mais
existe probablement dans le nord. — Se trouve dans Loir-et-Cher, Indre-
et-Loire et Loiret (Héron-Royer); Maine-et-Loire (MiUei); Sarthe. Manque
EXTRAITS ET ANALYSES. — ZOOLOGIE 165
dans les Charentes, la Vienne et les départements du Plateau Central
(Héron-Royer). « M. Lataste dit que ce Pélobate n'existe pas au-dessous
» d'une ligne tracée de Paris au Jura ; mais il est plus probable qu'il
» descend jusqu'au Plateau Central, qui vient finir dans les parties
» méridionales de la Vienne, de ['Indre et du Cher. »
Pélob. cultripède, P. cultripes Tschudi. — N'existe pas dans Indre,
Maine-et-Loire (Millet), Sarthe, Loir-et-Cher, Indre-et-Loire et Charente.
Se trouve dans Vienne, Charente-Inférieure (Beltrémieux) et Loire-Infé-
rieure (Millet, Thomas, A. de l'Isle). « Ce Pélobate est surtout une espèce
» méridionale et il est probable qu'il ne remonte, à l'Ouest, jusqu'en
» Bretagne, qu'à cause de ses préférences pour les terrains meubles et
» sablonneux des bords de l'Océan ; il doit donc ne pas dépasser beaucoup
» les départements du littoral... »
Genre CRAPAUD, Bufo Laurenti.
Cr. commun, B. vulgaris Laurenti. — Dans toute là France.
Cr. des joncs ou calamité, B. calamita Laurenti. — Toute la France.
Genre RAINETTE, Hyla Laurenti.
R. verte, H. arborea Linné. — La forme typica se trouve dans tout
le Centre.
« Il existe donc dans le Centre de la France 17 espèces de Batraciens,
» auxquelles il convient d'ajouter le Discoglosse dont l'acclimatation est
» un fait accompli. Sur ce nombre, 15 espèces doivent se trouver dans
» l'Indre, le Triton lalpestre et le Pélobate cultripède devant être siire-
» ment rejetés. »
M. R. Paràtre dit ensuite comment il préparera et composera la col-
lection batrachologique du Musée de Châteauroux; il termine en citant
quelques lignes de M. Lataste sur l'utilité des Batraciens, que les pré-
jugés et l'ignorance vouent à une destruction barbare. «... Il est temps
» de réagir contre ces mœurs stupides qui déshonorent notre époque. »
P. DE G.
Note sur un têtard monstrueux de Grenouille rousse ;
par M. R. Paratre. (Bulletin du] Musée de Châteauroux,
juillet 1892, p. 190-194).
Deux Grenouilles rousses, Rana /wsm Roesel, s'étant accouplées dans
l'aquarium de M. Paràtre, la ponte eût lieu le 9' jour et le quart des
œufs se développa. Sur une trentaine de têtards, conservés pour l'étude
du développement, trois présentèrent des déformations. L'un avait la
12*
166
SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L'OUEST
queue inclinée en bas et formant un ans;le avec le corps ; celle du second
était déviée à gauche. Mais le troisième était de beaucoup le plus inté-
ressant ; une hydropisie très accentuée lui donnait un aspect extrême-
ment bizarre.
Ces dessins le réprésentent très fidèlement : les sacs lymphatiques
sont distendus au maximum et remplis de lymphe. « Dans les parties
» déclives, sur le fond, des tâches rouges très nettes sont formées par
» des globules sanguins. La région dorsale, les pattes antérieures, le des-
» sus de la tête et la queue sont les seules parties demeurées intactes.
» Les cloisons séparant les différents sacs lymphatiques n'ayant pas été
» altérées, il existe à leur niveau des étranglements, particulièrement
» prononcés au pli de l'aine et au genou ; il résulte de cette disposition
» que le pied semble sortir d'un manche à gigot, au milieu de laquelle
» le membre se voit par transparence. » Les parties supérieures sont
d'un noir profond, les inférieures immaculées et transparentes.
Ce têtard était très agile; «il avait une allure singulière, s'agitant
» sans cesse de la façon la plus grotesque et venant à chaque instant
» avaler de l'air à la surface. » Il était en parfaite santé et M. Parâtre se
proposait de continuer à le bien nourrir, anxieux de savoir si cette
hydropisie persisterait chez l'adulte ; mais le dessinateur le fit périr en
le changeant d'eau.
Quant à la cause de cette hydropisie, l'auteur ne saurait la déterminer.
« Cette larve, en effet, a vécu constamment dans le même milieu que les
)) autres qui n'ont présenté aucune altération de ce genre ; leur nourri-
» ture à été la même et des circonstances identiques ont présidé à leur
» développement. » Des expériences d'hybridation mal faites ont bien
produit des têtards gonflés et difformes, mais cela tenait à un trauma-
tisme résultant du manuel opératoire. C'était de plus une hydropisie
bien différente; on avait « des monstres ovulaires », tandis que le têtard
de Grenouille rousse en question — qui d'ailleurs n'était sûrement pas
hybride — est un « monstre consécutif. »
EXTRAITS ET ANALYSES. — BOTANIQUE 167
L'auteur dit ensuite que dans les mares on trouve quelquefois des
têtards gonflés et il cite le cas de larves de Pélobate brun ; mais c'est
aussi une hydropisie différente et peu accentuée ; « elle paraît résulter
» d'une influence défavorable du milieu ambiant et l'excès de chaleur
» doit jouer le principal rôle. »
Il termine en signalant un symptôme de maladie chez les larves de
Batraciens anoures: c'est la coloration noire qui chez toutes les espèces
envahit rapidement les parties supérieures. (( Cette particuliarité a son
)) importance, car elle permet à celui qui conserve des têtards vivants
» de prévoir la maladie ou le dépérissement de ses élèves. Elle montre
» aussi qu'il faut tenir peu de compte de la coloration pour déterminer
» les larves des Batraciens anoures, surtout lorsqu'on a des caractères
» aussi clairs et aussi constants que ceux fournis par le vestibule de la
» bouche. ))
P. de C.
II — BOTANIQUE
Contributions à la Flore Vendéenne ; par MM. Edouard
RiGAUD et T. DouTEAu; {Rev. Se. nat. 0.,t. ii, n» 2, p. 219-
220, 1892.)
Nous transcrivons ci-après les localités les plus importantes pour la
Flore de la Vendée relevées dans cette note.
Achillea Ptarmica L. — La Roche-sur-Yon (Rigaud), Saint-Mars-des-
Prés, sur calcaire (Douteau).
Utricularia intermedia Drev. — Moulin à eau de Mareuil sur le Lay
(Rigaud).
Corydalis solida Sm. — Bois de l'EpeauJRigaud), C. env. de Chanton-
nay (Douteau).
Cyclamen neapolitanumTen. — Bois de la Vineuse, près Sainte-Hermine
(Rigaud).
Althsea hirsuta L. — Beaulieu, près Mareuil (Rigaud)
Narcissus pseudo-Narcissus L. — Saint-Hilaire-le-Vouhis (Douteau), le
Pally en Chantonnay (Mallet).
Androsaemum officinale Ail. — RR. taillis du Pally (Douteau).
Centaurea solstitialis L. — Chantonnay (Douteau).
Melampyrum cristatum L. — Taillis du Pally (Douteau).
E. G.
168 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L'OUEST
Inventaire général des plantes vasculaires de la
Sarthe, indigènes ou naturalisées et se repro-
duisant spontanément; par M. Gentil (Bull. Soc. Agr.
se. et arts de la Sarthe p. 365, 1892).
Les renseignements concernant la flore sarthoise se trouvent disséminés
dans différentes publications. M. Gentil croit utile de les réunir et de
procéder ainsi à un inventaire complet des espèces, variétés ou formes,
avant de prononcer définitivement l'exclusion de certaines d'entre elles.
Cette publication, actuellement arrivée au genre Orobus, sera certai-
nement consultée avec fruit par les botanistes sarthois.
E. G.
Une espèce d'Allium nouvelle pour la région occi-
dentale de la France ; par M. A. Le Grand {Bull,
soc. bot. de France, t. 39, p. 277.)
M. Le Grand annonce, dans cette note, la découverte faite par M. Mé-
nager, le 22 mai 1892, sur les coteaux maritimes, au midi de Belle-Ile,
de l'AWmmswb/itrsMiîtm L., espèce du littoral méditerranéen français,
où elle est d'ailleurs assez rare.
Cet Allium était fort peu abondant dans la localité signalée par
M. Ménager, et les échantillons ne dépassaient pas 15 à 20 centimètres
de haut \
E. G.
Observations sur l'appareil mucifère des Lamina-
riacées ; par M. Léon Guignard professeur à l'Ecole sup''^
de Pharmacie de Paris. (Annales des se. naû., Botanique,
t. XV. 1892 p. 1 à 46) (Nombreuses figures dans le texte).
Pendant un séjour au Croisic en 1892, M. Léon Guignard a étudié
dans tous ses détails le développement et la structure de l'appareil muci-
fère si curieux des Laminariacées. En dehors du côté purement anato-
mique sur lequel M. Guignard a apporté des données plus complètes
et plus précises que celles qu'on possédait jusque là, l'auteur a cherché
dans quelle mesure la présence des canaux ou lacunes mucifères pouvait
1. Voir, au procès-verbal de la séance du 4 novembre, les observations présen-
tées par M. E. Gadeceau au sujet de cette découverte.
EXTRAITS ET ANALYSES. — BOTANIQUE 169
servir à la classification des algues de cette famille. Déjà M. Le Jolis en
1855 avait été amené à diviser le Laminaria digitata Lamour, en
L. Cloustoni et en L. flexicaulis dont la structure varie, le premier
possédant des canaux dans toutes les parties de son thalle sauf le point
d'union de la lame et du stipe tandis que L. flexicaulis n'en a pas dans
le stipe ; mais des contradictions s'étaient produites entre les auteurs les
caractères anatoraiques en avaient perdu une partie de leur valeur.
M. Guignard a montré que ces contradictions ne sont qu'apparentes
et il présente lui même deux modes de groupement des Laminaires.
Gh. m.
Quelques espèces critiques ou nouvellesde la Flore
mycologique de France ; par M. le D^ Quelet (Asso-
siation française pour t avancement des sciences, 1891).
Dans ce mémoire donné par l'auteur comme le 18' supplément de l'ou-
vrage : Les Champignons du Jura et des Vosges, nous trouvons quelques
espèces récoltées dans l'Ouest de la France et dont voici la description
d'après M. le D"^ Quelet.
Merulius papyrinus Bull. var. cœsius. Peridium étalé avec le bord libre,
mince, villeux et blanc. Hymenium ridé-aréolé, teinté de bleu, de lilas
ou d'améthyste. Spore pruniforme allongée (0°"°008), hyaline.
Printemps. — Sur bois pourrissant, chêne, etc., Bretagne* (Ménier).
Lepiota littoralis fmesomorpha Bull., t. dvi, f. 1).
Stipe fluet, à moelle soyeuse et anneau fugace, satinés, blancs puis
incarnats sous un voile floconneux. Peridium campanule puis aplani
('0'"015-25), mince, pubescent puis aréole, ocracé incarnat avec le mame-
lon fauve. Lamelles réunis en anneau un'peu écarté du stipe, blanc crème.
Spore pruniforme (0™°' 005-8), guttulée, hyaline. (Pi. ii, fig. 12).
Automne — Bois de conifères de l'Ouest: Saintonge (P. Brunaud),
Bretagne ^( Ménier). AflinekForquignonietkclypeolaria{ioYmesgvèles).
Poria floccosa Fr. Peridium serpentant dans les fissures des écorces,
tomenteux, fauve souci avec une bordure safranée. Tubes courts
(0'°00i-2); pores ronds (0°"° 1-2), jaune fauve, immergés dans un mycé-
lium fauve. Spore ellipsoïde (0°"°006), guttulée, hyaline (PI. ii, fig. 18).
Automne. — Ecorce de pommier, Normandie; poirier, Bretagne'
(Ménier).
Ch. m.
1. Parc de Maubreuii en Carquefou, (Loire-Inférieure).
2. Sous les pins, sables maritimes à Ville-ès-Martin près S'. Nazaire. (Loire-
Inférieure).
3. Parc de Maubreuii en Carquefou, (Loire-Inférieure).
Ch. m.
170 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L'OUEST
Sur l'invasion en Anjou du Peridermium (maladie
parasitaire] des pins); par M. l'Abbé Hy; (Mémoires de
la Soc. nat.y d' Agriculture, sciences et- arts d'Angers,
t. V.-1891).
M. l'abbé Hy signale la destruction partielle d'un jeune semis de pins
maritimes au bois deMollières, dans les environs d'Angers. La cause
du mal est un champignon de la famille de Urédinées le Peridermium
des feuilles de pin (Peridermium oblongisporium Fuck.) forme écidien-
ne ou printanière du Coieospormm senecionis qui vit en parasite sur
diverses espèces de séneçons. M. l'abbé Hy indique les moyens suivants
pour arrêter la maladie :
1° Brûler les sujets atteints; 2° Détruire les séneçons au voisinage des
cultures de pins ; ne semer que des graines soumises au chaulage en
les plongeant dans la bouillie bordelaise ou toute autre solution cupri-
que analogue, pendant 24 ou 48 heures, pour détruire les spores du para-
site. Ch. m.
Sur la Brunissure, maladie de la Vigne causée par
le Plasmodiophora Vitis ; par MM. P. Viala et C.
Sauvageau (Comptes rendus Acad. Se. 27 juin 1892).
La maladie de la vigne, appelée Brunissure a été observée dès 1882
dans les vignobles méridionaux. Depuis cette époque MM. P. Viala et C.
Sauvageau l'ont constatée dans l'Aude, la Haute-Garonne, la Loire-
Inférieure, les Char entes, le Maine-et-Loire, la Côte-d'Or, le Gard, l'Hé-
rault et aux environs de Paris. Des feuilles atteintes furent envoyées aux
auteurs d'Ismaîl (Béssarabie-Russie) et M. P. Viala l'a retrouvée aux
Etats-Unis, dans le Maryland, les Carolines, la Virginie et le Texas.
« Depuis 1882, la Brunissure s'est développée en France d'une façon
fort irrégulière ; elle a pris le caractère de maladie grave, seulement en
1889 et 1890, dans l'Aude et surtout aux environs de Montpellier et de
Béziers. Certaines parcelles de vignes, des terrains bas et humides
aussi bien que des coteaux secs, avaient perdu la plus grande partie de
leurs feuilles par le seul effet de cette maladie et malgré les traitements
aux sels de cuivre donnés contre le Mildiou ; les raisins n'avaient pas
mûri ; ils étaient petits, vert-rougeâtre et, dans quelques cas, ridés et
desséchés. La perte pouvait être estimée au tiers ou aux deux tiers de la
récolte ; le vin produit par ces fruits mal mûris fut sans valeur.
» C'est en août, septembre et octobre qu'elle se développe avec le
plus d'intensité; généralement on ne commence à l'observer qu'en juillet.
» La Brunissure n'attaque que les feuilles; les premières lésions se
présentent sur leur face supérieure, comme des taches irrégulièrement
BIBLIOGRAPfflE 171
carrées ou étoilées, de quelques millimètres, d'une couleur brun clair,
et bien délimitées sur leurs bords; elles sont groupées entre les nervu-
res. Ces taches s'agrandissent, forment peu à peu de larges plaques
brunes qui s'étendent de plus en plus, et bientôt la couleur verte nor-
male des feuilles saines n'existe plus qu'au pourtour du limbe et le long
des nervures; la teinte brune est surtout accusée dans la région du
pétiole. Ace moment, l'altération de la face supérieure ne se manifeste
par aucune lésion sur la face inférieure, qui paraît encore absolument
saine.
)) Aux dernières périodes du développement de la maladie, la face
supérieure prend une teinte foncée brun grisâtre et terne ; les nervures
jaunes sont marquées de brun de loin en loin, signe de leur altération
partielle. Le limbe présente alors, sur les deux faces et entre les nervu-
res, des taches d'un brun acajou, comme celles qui résultent de la
brûlure. Rien ne montre extérieurement quelle peut être la cause de la
maladie. L'arrêt dans le développement et la maturité des fruits,
l'aspect souffreteux et languissant des souches sont le résultat indirect
de l'altération des feuilles.
» Nos recherches nous ont permis d'affirmer et de préciser la nature
parasitaire delà Brunissure.
» Le parasite de la Brunissure est un champignon Myxomycète
nous le classons provisoirement dans le genre Plasmodiophora, sous
le nom de Plasmodiophora Vitis.
)) Comme nous l'avons dit, nous avons observé la Brunissure sur
des vignes traitées aux sels de 'cuivre; il ne faudrait cependant pas en
conclure que les sels de cuivre ne seront d'aucune efTicacité contre elle.
Il est certainement impossible de détruire le parasite quand il est
dans les cellules dont il digère le contenu, mais l'étude du développe-
ment complet du Plasmodiophora Vitis que nous comptons suivre
pourra amènera préciser le traitement préventif de la Brunissure. »
Ch. m.
BIBLIOGRAPHIE
Minéralogie de la France et de ses colonies ; par
M. A. Lacroix; chez Baudry et C'«, éditeurs, 15, rue des
Saint-Pères, Paris.
M. A. Lacroix, préparateur au Collège de France, bien connu de nos
lecteurs pour ses beaux et nombreux travaux de minéralogie, vient de
livrer, au public savant, la première partie du Tome 1 de sa Minéralogie
française. L'ouvrage, qui doit comprendre deux volumes, sera rapide-
172 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'oUEST
ment achevé. La Minéralogie française, mise au courant des plus récen-
tes découvertes, donne la description des espèces minérales et offre
l'immense avantage d'énumérer les gisements de chacune d'elles dans
les différentes régions naturelles de la France. Le Massif armoricain y
est largement traité. Nous devons ajouter que cet ouvrage est indispen-
sable à toute personne qui s'intéresse à la minéralogie de la France.
L'Ile de Noirmoiitier, péril et défense; par M. A. Char-
rier-Fillon. 1 vol. in-8 avec 9 cartes coloriées ; chez Clouzot,
éditeur à Niort.
Notre collègue, M. A. Charrier-Fillon, vient de publier un important
et très intéressant travail sur l'île de Noirmoutier. Cet ouvrage est
divisé en trois chapitres : le premier traite des mouvements du sol ;
le second de la reconstitution de l'ile par les apports de sables et
argiles; le troisième des travaux à exécuter pour préserver les côtes
contre l'envahissement de la mer. De belles cartes coloriées nous mon-
trent ce que fut l'île de Noirmoutier à travers les âges et ajoutent à
l'intérêt que l'on éprouve à la lecture de ce travail élégamment écrit et
riche de faits.
La terre, les mers et les continents ; par M. F. Priem ;
chez J.-B. Baillière, éditeur, rue Hautefeuille, Paris.
La terre, la mer et les continents se publie en 22 séries. L'ouvrage
complet formera un vol. grand in-8 de 720 pages, illustré de 720 figu-
res. Il paraît une série tous les jeudis depuis le 6 octobre 1892. —
Chaque série : 0 fr. 30. On peut souscrire à l'ouvrage complet qui sera
envoyé franco chaque semaine en adressant aux Editeurs un mandat-
poste de 11 fr.
Jusqu'ici l'édition française des Merveilles de la nature de Brehm ne
comprenait que VHomme et les Animaux, le présent ouvrage qui en est
le complément étudie la Terre et les Mers. Dan.^ une première partie,
M. Priem esquisse l'histoire de la géologie, puis il considère le globe
terrestre dans ses rapports avec les autres astres et étudie les divers
éléments de notre planète : l'atmosphère, les terres et les mers. Il
consacre une grande partie de l'ouvrage aux changements continuels de
l'atmosphère terrestre dus aux actions de la mer, des eaux courantes et
des forces souterraines. Les glaciers, les volcans, les tremblements de
terre retiennent longtemps l'auteur, qui les fait connaître en détail.
Le livre se termine par une esquisse des faunes et des flores qui peu-
plent la Terre, et l'ouvrage de M. Priem se relie ainsi aux volumes
déjà publiés, dont il est le complément indispensable. Ajoutons que les
nombreuses ligures qui ornent ce volume de la Terre en font un vérita-
ble livre de luxe.
NOUVELLES
Le 17 Octobre dernier M. Bourgeois, ministre de l'Instruction publique,
est venu inaugurer le Lycée de Nantes.
Plusieurs de nos collègues ont été appelés à concourir à la réception
enthousiaste que notre ville a faite au ministre : quelques uns ont pris
la parole à cette occasion et nous croyons que nos lecteurs verront avec
plaisir ces allocutions reproduites dans notre Bulletin.
A l'Ecole de médecine, notre président, M. le D' Laënnec, Directeur de
l'Ecole de plein exercice de médecine et de pharmacie, s'est exprimé
ainsi :
« Monsieur le Ministre,
» C'est une bonne fortune pour l'Ecole, c'est un grand honneur en
même temps qu'un grand bonheur pour nous de vous recevoir aujour-
d'hui, de pouvoir vous montrer les ressources sérieuses pour l'enseigne-
ment de la médecine qui sont à notre disposition et que nous devons,
en grande partie, aux libéralités de la Municipalité.
» Nous espérons. Monsieur le Ministre, que, lorsque vous aurez visité
nos laboratoires, et surtout le laboratoire principal pour l'instruction
des élèves, je veux dire le vaste et bel hôpital auquel nous sommes pour
ainsi dire annexés et que nos excellents et précieux auxiliaires. Messieurs
les administrateurs des hôpitaux, nous ouvrent aussi largement que le
leur permettent les intérêts sacrés dont il ont la garde, nous espérons
que vous trouverez que notre Ecole est mûre pour sa transformation en
Faculté.
» La création d'une Faculté de médecine à Nantes, outre les services
qu'elle pourrait rendre à la région, aurait encore cet avantage de prépa-
rer l'avenir et de faciliter la solution d'une question qui nous est si
chère. Monsieur le Ministre, la fondation, sans amendement, d'une
Université bretonne, avec les quatre Facultés obligatoires dans le même
ressort académique ; cette solution sauvegarderait tous les intérêts,
» Que si cependant. Monsieur le Ministre, vous ne croyez pas devoir
faire droit immédiatement aux vœux si souvent réitérés de la munici-
palité de Nantes et du Conseil général de la Loire-Inférieure, et si une
Faculté de Médecine ne peut pas nous être accordée de suite, nous vous
prions alors de faire ajouter à la loi sur l'exercice de la médecine, qui
est encore en délibération, un article constituant pour ainsi dire l'état-
civil des écoles de plein exercice, mal définies jusqu'ici, et qui sont
confondues avec les écoles préparatoires.
« Il nous paraîtrait équitable, en effet, d'étendre leurs privilèges
proportionnellement à leur budget, qui est trois fois plus élevé que
celui des écoles préparatoires.
» Cet article additionnel est nécessaire, si l'on veut étendre les privi-
lèges des écoles de plein exercice, afin que le Conseil d'Etat ne s'oppose
174 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE L OUEST
pas à la mesure que nous sollicitons, ainsi qu'il l'a fait en 1878, où il a
rejeté, comme contraire à la législation de l'an XI, le projet de décret
adopté, après avis favorable du comité consultatif et du Conseil supé-
rieur de l'instruction publique, et qui nous accordait les deux premiers
examens de doctorat avec un jury présidé par un professeur de la
Faculté.
« Nous demandons. Monsieur le Ministre, le privilège de faire subir
nous mêmes à nos élèves les quatre premiers examens probatoires, de
manière à les retenir jusqu'au cinquième examen, qui est véritable-
ment l'examen professionnel.
» Cette mesure libérale, Monsieur le Ministre, et dont nous croyons
être dignes, donnerait un contrôle sérieux à tous nos cours ; elle favori-
serait les déshérités de la fortune qui trouvent en province plus de
facilité et d'économie pour leurs études qu'à Paris ou loin de leurs
familles; elle nous permettrait d'utiliser plus complètement les res-
sources qui sont à notre disposition ; elle élèverait certainement le
niveau, déjà très satisfaisant, de l'enseignement dans notre Ecole,
pourvue de laboratoires nouveaux et d'un matériel plus complet. »
Au Jardin des Plantes, notre secrétaire M. E. Gadeceau, chargé par
la Municipalité de la révision de l'étiquetage scientifique du Jardin, a
souhaité la bienvenue au ministre dans les termes suivants :
« Monsieur le Ministre,
» Notre municipalité nantaise m'a fait l'honneur de me confier la
mission agréable et flatteuse de vous souhaiter la bienvenue au seuil
de notre Jardin des Plantes et de vous présenter les travailleurs modes-
tes préposés à son entretien.
» Pardonnez-moi si j'ose retenir un instant vos pas à l'entrée de cette
belle promenade ; son double caractère scientifique et pittoresque n'a
pas besoin d'être souligné devant vous, mais je serais impardonnable
de ne pas rappeler ici le nom de son habile créateur.
» Le docteur Ecorchard a voulu que la science se fît en ces lieux
quelque peu coquette, imitant en cela la nature elle-même ; il a su
vaincre la difficulté grande de grouper les arbres d'après leurs affinités
naturelles tout en les présentant de façon à faire admirablement valoir
leur caractère décoratif : c'est là le cachet spécial de son œuvre, vous
le reconnaîtrez dans un instant.
» Mais la méthode, pour être dissimulée, n'en existe pas moins et ce
bel Arboretum est le complément inséparable de l'école de botanique
proprement dite, où les espèces ligneuses ne pourraient trouver place, et
qui, de son côté, renferme environ 1,800 espèces herbacées.
» Ces richesses ne vous suprendront pas, monsieur le ministre,
lorsque vous vous souviendrez que Nantes a, de tout temps, compté
NOUVELLES 175
parmi ses enfants, des botanistes de mérite et des horticulteurs distin-
gués.
» C'est ici, vous le savez, que fut introduit en Europe, pour la'
première fois, en 1732, à la Maillardière, ce superbe Magnolia gran-
diflora, l'une des plus belles conquêtes horticoles ; c'est dans nos murs,
que se sont succédé depuis près d'un demi-siècle les quatre éditions de
cette Flore de POuest, dont la cinquième est impatiemment attendue de
son vaillant et vénérable auteur.
« L'ouvrage de M. Lloyd, véritable modèle des flores régionales, est
dans toutes les mains, et vous nous permettrez, j'en suis sur, d'oser
dire en terminant, qu'il suffirait à lui seul, à mériter à notre ville de
Nantes, le titre de Capitale botanique de l'Ouest. »
Enfin, devant le buste en bronze du docteur Ecorchard, fondateur du
Jardin des Plantes, notre collègue M. Ernest Grouan, Commissaire des
fêtes de la Société d'horticulture, a prononcé les paroles suivantes :
« Monsieur le Ministre,
» Il y a quelques instants, au moment où vous entriez dans notre
beau Jardin des Plantes, mon excellent ami, M. Gadeceau, vous faisait
connaître le nom de l'habile paysagiste au talent duquel il est dû : le
regretté docteur Ecorchard.
» Avec une rare énergie, Ecorchard a su mener à bien cette œuvre
remarquable. Il a dirigé ce jardin jusqu'à ses derniers jours, et sa mé-
moire est restée présente à tous ceux qui l'ont connu et apprécié. Le
résultat de cette création a été d'épurer le goût des horticulteurs et des
amateurs d'horticulture, de stimuler l'amour des fleurs et de donner
une impulsion considérable à l'embellissement des propriétés grandes
et petites.
» Désireux de perpétuer la mémoire d'Ecorchard, un comité s'est
formé pour reproduire par le bronze les traits de cet homme utile et
modeste. L'œuvre est bientôt achevée, et j'ai l'honneur et le plaisir, à la
tête du comité que je préside, de pouvoir, monsieur le ministre, vous
en offrir la primeur.
» Récemment, répondant à la demande que je vous adressais de vou-
loir bien , financièrement, nous venir en aide, vous m'avezfait aviser, par
M. le préfet, dont M. le maire m'a transmis la lettre, que vous étiez dis-
posé à accueillir favorablement nos vœux et que vous désigneriez un
délégué de votre ministère pour examiner le monument. Le socle, il est
vrai, n'est pas encore mis en place (le temps nous a manqué) ; mais
vous pouvez par vous même juger de la valeur artistique du bronze,
point capital des monuments de ce genre.
176 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'oUEST
» En terminant, permettez-moi, monsieur le ministre, de vous pré-
senter M. Ch. Le Bourg le sculpteur distingué qui a fait revivre les
traits d'Ecorchard,et M. Voruz, le fondeur émérite qui a coulé le bronze.
Si nous avons fourni à M. le Bourg, par nos efforts communs, les moyens
financiers, il nous a, lui, fourni l'inappréciable concours de son talent
d'artiste, et, de cett3 façon, c'est, en réalité, lui qui va doter notre ville de
cette œuvre de reconnaissance, comme il la dotera bientôt, avec le même
fondeur, de la magnifique statue de Guépin, l'homme de cœur et de
bien, le républicain ardent dont tout Nantes garde pieusement le souvenir.
» Certains esprits critiquent systématiquement l'érection des statues ;
nous, nous estimons que c'est en honorant la mémoire des hommes qui
se sont rendus utiles à leurs concitoyens, que l'on encourage et prépare
les dévouements de l'avenir. »
Un retard imprévu n'a malheureusement pas permis à M. Bourgeois
de visiter, conformément au programme, l'Ecole des Sciences et le
Muséum d'Histoire naturelle.
Nous ne saurions terminer ce compte rendu rapide de la visite minis-
térielle sans enregistrer, avec une joie que partageront tous nos collègues,
la promesse faite par M. le ministre de l'Instruction publique de porter
notre cher président, M. le D' Laënnec, sur la liste des plus prochaines
promotions dans la Légion d'honneur.
LISTE DES COLLABORATEURS
CHARGÉS DES ANALYSES
ZOOLOGIE : Mammifères. — P. Maisonneuve (P. M.).
Oiseaux. — L. Bureau (L. B.).
Reptiles et Batraciens. — P. Maisonneuve et H. et T.
PiEL DE GhURGHEVILLE (P. DE G.).
Poissons. — L. Bureau.
Insectes. — L'abbé J. Dominique (J. D.), R. Martin
(R. M.) et H. et T. Piel de Ghurcheville.
Invertébrés ("Insectes exceptés J. — S. Bonjour (S. B.),
Ed. Ghevreux (E. Gh.) et A. Pizon (A. P.).
BOTANIQUE : Phanérogames. — Em. Gadeceau (E. G.).
Rhizocarpées, Fougères, Lycopodiacées, Equisétacées,
Characêes. — Gh. Ménier (Gh. M.).
Mousses. — Em. Bureau (Em. B.) et F. Gamus (F. G.).
Lichens. — A. Viaud-Grand-Marais (V.-G.-M.).
Champignons, Algues. — Gh. Ménier.
BOTANIQUE FOSSILE : Ed. Bureau (Ed. B.).
GÉOLOGIE : L. Bureau, L. Davy (L. D.), et Aug. Dumas (A. Dum.).
MINÉRALOGIE : Gh. Baret (G. B.).
TABLE DES MATIÈRES
DU DEUXIÈME VOLUME
DU BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES
DE L'OUEST DE LA. FRANGE
1 89Q
Liste des membres de la société V
Extraits des procès-verbaux des séances XX
I - ZOOLOGIE
Beauregard (H.). — La Baleine de Porsmoguer, PI. vi 138
Bureau (L.). — Le PufTin cendré sur les côtes de la Loire-Infé-
rieure, PI. m 39
— Note sur la reproduction de la Mésange huppée,
Parus cristatus, dans l'Ouest de la France 143
Camus (F.). — Note sur la présence de Geophilus submarinus, etc.,
sur la côte de Préfaille (Loire-Inf") 21
Dautzenberg (Ph.). — Chama Nicolloni, avec note additionnelle
sur Dendrophyllia cornigera par M. G.
DOLFUS 113
Dominique (l'Abbé J.).— Catalogue des Hémiptères de la Loire-Inf" 81
— Notes orthoptérologiques 146
— Notes entomologiques 247
Le Beau. — Sur un nouveau casier à Chevrettes et sur l'éclosion
artificielle du Homard 219
Martin (R.). — Sur l'habitat de la Couleuvre verte et jaune 149
Piel de Churcheville (H. et Th.). — Note sur la présence du
Tropidonote à collier, var. à deux raies, dans les
environs de Nantes, PI. ii 34
II - BOTANIQUE
Gadeceau (E.). — Notes sur quelques Orchidées de la Loire-Infé-
rieure, PI. 1 1
— Promenades botaniques au canal maritime de
la Basse-Loire, avec une caxle- H
— Liste des plantes oBsërv^es à l'île Dumet, près
Piriac (Loire-Inférieure), le 3 août 1880 226
MÉNiER (Ch.). — Empoisonnement par les Champignons, PI. iv et v. 65
MÉNiER (Ch.) et Camus (F.). — Fragments de Lichénologie bre-
tonne 230
178 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l'OUEST
PicQUENARD (Gh.)- — Herborisations dans le sud du Finistère ... 45
— Contributions à la Flore de la Bretagne
Viaud-Grand-Marais (A.). — Note sur les Parmelia et les Physcia
de l'Ouest 155
— Catalogue des Plantes vasculaires de l'Ile de Noir-
moutier, avec une carte 161
III — GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE
Baret (Ch.). — Note pour servir à la minéralogie de la Loire-
Inférieure 131
— Note pour servir à la minéralogie de la Loire-
Inférieure 151
JouiTTEAu (l'abbé). — Notes pour servir à la minéralogie de Maine-
et-Loire
Extraits et Analyses
I - ZOOLOGIE
Baudoin (M.). — Echouements de cétacés sur les côtes de l'Atlan-
tique 161
Bouvier (E.-L). — Quelques caractères anatomiques de VHyper-
oodon rostratus 12
— Les Pagures peuvent-ils se loger dans les co-
quilles senestres ? 17
Croissandeau (J.). — Note de chasse entomologique 88
FouRNiER (A.). — Variété de la Couleuvre d'Esculape 85
Granger (A.). — Espèces du genre Hélix peu communes en France. 18
GuiTEL (F.). — Sur les mœurs du Gobius minutus 15
Héron-Royer. — A propos du Triton Blasiusi 16
— Notices sur les mœurs des Batraciens 34
Joseph-Lafosse (P.). — Le Lézard vivipare et le Lézard des mu-
railles en Normandie 86
JouAN (H.), — Apparition des Cétacés sur les côtes de France 1
— Les Hyperoodon de Goury 9
Lacaze-Duthiers (H,). — Note sur l'expérience d'ostréiculture qui
se poursuit dans le vivier du labora-
toire de Roscolï 18
Maisonneuve (P.). — Nouvelles recherches sur l'Anthonome du
poirier 37
Martin (R.) et Rollinat (R.). — Catalogue des Reptiles, Batraciens
et Poissons du département de l'Indre 81
— Sur le Calamoceras Volxemi 87
Morin. — Essai sur la faunule malacologique de la Sarthe 40
Oberthur (C). — Etude sur la variabilité de certains Lépidoptères
communs 86
TABLE DES, MATIÈRES 179
Paratre (R.). — Collection de vertébrés du Musée de Château-
roux (Batraciens) 162
— Note sur un têtard monstrueux de Grenouille
rousse 163
Perrier (Ed.)* — Sur les Stellérides recueillis dans le golfe de
Gascogne, aux Açores et à Terre-Neuve, pen-
dant les campagnes scientifiques du yacht
l'Hirondelle 88
PoucHET (G.) et Beauregard (H.). — Nouvelle liste d'échouements
de grands Cétacés sur la
côte française 12
Richard (J.)- — Recherches sur le système glandulaire et sur le
système nerveux des Copépodes libres d'eau
douce 38
TopsENT (E.). — Essai sur la faune des Spongiaires de Roscofï . . 89
II — BOTANIQUE
Baudin (AL). — Notes sur quelques plantes litigieuses ou inédites
de la Vienne 107
Contributions à l'Histoire naturelle de la Sarthe (Botanique) 100
Copineau. — Sur VOphnjs pseudo-speculum DC 23
Corbière (L.). — Excursions botaniques aux environs de Caren-
tan (Manche) 22
— Compte-rendu des excursions botaniques faites
par la Société linnéenne de Normandie aux
environs de Granville et aux îles Chausey. . 96
FoucAUD (J.)- — Note sur une nouvelle espèce du genre Muscari. 19
Gentil. — Inventaire général des plantes vasculaires de la Sar-
the, indigènes ou naturalisées et se reproduisant
spontanément 168
GuiGNARD (L.). — Observations sur l'appareil mucifère des Lami-
nariacées 168
Hy (l'abbé). — Sur l'invasion en Anjou du Peridermium (mala-
die parasitaire des pins) 170
Lande (F.). — Plantes nouvelles, rares ou peu communes de
l'Orne récoltées à Autheuil ou aux environs — 95
Le Grand (A.). — Une espèce d'AlUum nouvelle pour la région
occidentale de la France 168
Quelet (D'). — Quelques espèces critiques ou nouvelles de la
flore mycologique de France 169
Reverchon (D'). — Catalogue raisonné des Plantes vasculaires du
département de la Mayenne 60
RiGAUD (Ed.) et DouTEAu iF.). — Contribution à la flore vendéenne. 167
Société botanique des Deux-Sèvres 102
ViALA et Sauvageau (C). — Sur la Brunissure, maladie de la
vigne, causée par le Plasmodio-
phora Vitis 170
180 SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES DE l' OUEST
III - GEOLOGIE ET MINERALOGIE
Barrois (Gh.). — Mémoire sur la Faune du Grès armoricain 69
Bigot (A.). — Esquisse géologique de la Basse-Normandie 110
BizEr. — Considérations géologiques et paléontologiques sur les
terrains des environs de Bellême et de Mamers 151
— Notice à l'appui du profil géologique d'Alençon à No-
gent-le-Rotrou et à Beaumont-les-Autels 156
Desmazières. — Note sur les grès éocènes de la rive gauche de
la Loire (Maine-et-Loire) 158
FiLHOL (H.). — Note sur une portion de mâchoire de Felis, trouvée
dans la caverne du Gros-Roc, près Saintes 160
FouRNiER. — Ossements d'animaux quaternaires trouvés près de
Niort 160
Lapparent (A. de). — Sur la chronologie des roches éruptives de
Jersey 29
— Note sur le cailloutis de Lamantins de
Gourbeville (Manche) 159
Lebesconte (P.). — Les Poudingues rouges de Montfort 61
Meunier (St.). — Granit noduleux 25
— Staurophyton bagnolensis ; nouveau fossile des
grès armoricains de Bagnoles (Orne) 32
Michel Lévy. — Sur les schistes de Saint-Lô et les roches qui
les séparent du grès armoricain 149
GElhert (D.-P.). — Sur le Silurien inférieur dans les Goëvrons.. 27
— Description de deux crinoïdes nouveaux du
dévonien du département de la Manche. . . 150
— Sur le genre Spyridiocrinus 74
— Sur l'existence des Grès à Sabalites andega-
vensis dans le dép. de la Mayenne 77
Rondeau (l'abbé). — Etude sur le terrain dévonien aux environs
d'Angers 63
IV — SUJETS DIVERS
Lacaze-Duthiers (H.). — Les laboratoires maritimes de Roscolï
et de Banyuls en 1891 77
Letacq (l'abbé).— Notice sur les travaux scientifiques de Guettard
aux environs d'Alençon et de Laigle (Orne). 33
Maisonneuve (D'). — Création et évolution 78
Bibliographie 171
Nouvelles 173
Liste des collaborateurs chargés des analyses 176
Date de publication des numéros trimestriels 180
Errata 180
Extraits des Statuts et Règlement 181
Date de publication des numéros trimestriels
N'I. 31 Mars 1892. r Partie: p. 1-64, pi. I-III. 3° Partie: p. 1-32 pi. I.
N»2. 30Juin » » p. 65-136, pi. IV- V. » p. 33-68.
N-a. 30Sept. » » p. 137-184, pi. VI. » p. 69-116.
N»4. 31 Dec. » )) p. 185-248, » p. 117-, 181
Procès-Verbaux, p. xxxii, ligne 15, au lieu de copulorum, lisez scopulorum.
» » ligne 37, » carra, » crassa.
1" Partie, p. 175, ligne 28, » perfoliatum, » perforatura.
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