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Full text of "Bulletin de la Société des sciences naturelles de l'Ouest de la France"

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BULLETIN 


DE   LA 


SOCIÉTÉ  DES  SCIENCES  NATURELLES 

DE  L'OUEST  DE  LA  FRANCE 


BULLETIN 


DE  LA 


SOCIETE 


DES 


SCIENCES  NATURELLES 


DE  L'OUEST  DE  LA  FRANCE 


TOME  II 
1892 


Secrétariat  au  Muséum  d'Histoire  Naturelle 

DE 

NANTES 

IMP.   —  JULES   PEQUIGNOT  FILS,   NANTES 


EXTRAITS  DES  STATUTS  &  I\ÉGLEl\lENTS 


statuts:  Art.  7.  —  Sont  membres  fondateurs  les  personnes  qui  au- 
ront fait,  à  une  époque  quelconque,  une  ou  plusieurs  soucriptions  de 
300  fr. 

Art.  8.  —  Les  noms  des  membres  fondateurs  figurent  perpétuellement 
en  tète  des  listes  alphabétiques  et  ces  membres  reçoivent  gratuitement, 
pendant  toute  leur  vie,  autant  d'exemplaires  des  publications  de  la 
Société  qu'ils  ont  fait  de  souscriptions  de  300  fr. 

Art.  9  —  Sont  membres  titulaires  les  personnes  qui  versent  la 
cotisation  annuelle  complète  (12  fr.). 

Art.  10.  —  Sont  membres  fo/•/r.s•po?(rfrt*^^!f  les  personnes  qui  habitent 
en  dehors  de  la  ville  de  Nantes  et  versent  la  cotisation  réduite  (10  fr.). 

Art.  11.  —  Sont  membres  affiliés  les  étudiants  en  médecine  et  en 
pharmacie,  les  étudiants  inscrits  dans  l'une  des  facultés  des  sciences, 
des  lettres  ou  de  droit  ou  autres  établissements  d'instruction.  Ces 
membres  versent  la  cotisation  minima  (6  fr.).' 

Règlement:  Art.  4.  —  Les  membres  tiulàires  et  les  .nembre  corres- 
pondants peuvent  toujours  racheter  leurs  cotisations  à  venir.  Ils  devien- 
nent ainsi  membres  à  vie.  Le  tau.x  du  rachat  est  fixé  à  200  fr.  pour  les 
membres  titulaires  et  à  150  fr.  pour  les  membres  correspondants. 

Le  rachat  peut  être  fait  en  deux  annuités  consécutive  de  100  fr.  pour 
les  membres  titulaires  et  de  7o  fr.  pour  les  membres  correspondants. 

Art.  5.  —  Les  membres  fondateurs  peuvent  également  verser  leurs 
300  fr.  en  deux  annuités  consécutives  de  150  fr.  chacune. 

Art.  6.  —  Tout  membre  ayant  racheté  ses  cotisations,  peut  devenir 
membre  fondateur  en  versant  une  somme  complémentaire  de  100  fr.  s'il 
est  titulaire  et  une  somme  de  150  fr.  s'il  est  correspondant. 

Art.  7.  —  Les  établissements  publics  et  les  sociétés  scientifiques  de 
France  et  de  l'étranger  peuvent  être  admis  comme  membre  de  la  Société 
aux  mêmes  charges  et  aux  mêmes  droits  qu'un  membre  titulaire  si  leur 
siège  est  à  Nantes  et  qu'un  membre  correspondant  dans  le  cas  contraire. 


>> 


LISTE  DES  MEMBRES 

DE   LÀ 


SOCIÉTÉ  BES  SCIENCES  NATURELLES 

DE  L'OUEST  DE  LA  FRANCE 
Au  5  Mars  1892 


COMPOSITION  DU  BUREAU  POUR  L'ANNÉE  1892 


Présidents  d'honneur 

MM.  CLEIFTIE,  préfet  de  la  Loire- Inférieure. 

GUIBOURD   de    LUZINAIS,   sénateur,    maire   de 

Nantes. 
Le   GÉNÉRAL   FAY,    commandant    le  XP  corps 
d'armée. 

Président 

D^  Th.  LAENNEC 

Vice-présidents  :  Ch.  Ménier,  D""  Viaud-Grand-Marais. 
Secrétaire  général-Trésorier  :  D''  Louis  Bureau. 
Secrétaire  :  Em.  Gadeceau. 
Vice-Secrétaire:  S.  Bonjour. 

Membres  honoraires 

1891  S.  A.  S.  Albert  I"  prince  de  Monaco,  membre  corres- 
pondant de  l'Institut. 

MM. 

1891    Beneden  (Van),  professeur  à  l'Université  de  Louvain. 

1891  Boudier,  président  honoraire  de  la  Société  mycolo- 
gique  de  France,  membre  correspondant  de  l'Acadé- 
mie de  médecine. 

1891    Bureau  (Edouard),  professeur  au  Muséum  de  Paris. 


VI 


MM. 

1891    Crié  (Louis),  professeur  à  la  Faculté  des  sciences  de 

Rennes,  membre  correspondant  de  l'Académie  de 

médecine. 
1891    Dou VILLE  (Henri),  professeur  à  l'Ecole  des  mines. 
1891    Gaudry  (Albert),  membre  de  l'Institut,  professeur  au 

Muséum  de  Paris. 
1891    GuERNE  (baron  Jules  de) ,  ancien  président  de  la  Société 

zoologique  de  France. 
1891    FouQUÉ,  membre  de  l'Institut,  professeur  au  collège 

de  France. 
1891    Fremy,  membre  de  l'Institut,  Paris. 
1891    Lacaze-Duthiers   (Henri  de),  membre  de  l'Institut, 

professeur  à  la  Faculté  des  sciences  de  Paris . 
1891    Michel  Lély,  ingénieur  en  chef  des  mines,  directeur 

du  Service  de  la  Carte  géologique  détaillée  de  la 

France. 
1891    Milne-Edwards   (Alphonse) ,  membre  de  l'Institut, 

directeur  du  Muséum  de  Paris. 
1891    Munier-Chalmas,  professeur  de  géologie  à  la  Falculté 

des  sciences  de  Paris. 
1891    OusTALET,  assistant  au  Muséum  de  Paris. 
1891    PoucHET  (Georges),  professeur  au  Muséum  de  Paris, 

directeur  du  Laboratoire  de  Concarneau. 
1891    Vaillant  (Léon),  professeur  au  Muséum  de  Paris. 
1891    Wallerant,  professeur  à  l'Ecole  normale,  à  Paris. 

Membres  fondateurs 

MM. 

PARTS 

1891  GuiBOURD  de  Luzinais  (Ernest-François-James), 
sénateur,  maire  de  Nantes,  rue  de  l'Héronnière, 
à  Nantes.  1 

1891  Bureau  (D""  Louis) ,  directeur  du  Muséum  d'histoire 
naturelle  de  Nantes,  professeur  à  l'Ecole  de 
médecine,  correspondant  du  Muséum  de  Paris.     2 

1891  Chevreux  (Edouard),  membre  de  la  Société  zoolo- 
gique de  la  France,  au  Croisic  (Loire-Inf^e) .  1 


VII 

MM. 

PARTS 

1891    Laennec  (D""  Théophile),  directeur  de  l'Ecole  de 

médecine,  13,  boulevard  Delorme,  à  Nantes.         1 

1891    Lechat   (Charles),   industriel,   ancien  maire  de 

Nantes,  6,  place  Launay,  à  Nantes.  1 

Membre  correspondant  à  vie 

1891  M.  Kerviler  (René) ,  ingénieur  en  chef  des  ponts  et 
chaussées,  à  Saint-Nazaire  (Loire-Inf^e) . 

Établissements  et  Sociétés  ayant  leur  siège 
à  Nantes. 

1891     Bibliothèque  publique. 

1891  Bibliothèque  de  l'Ecole  de  plein  exercice  de  médecine 

et  de  pharmacie . 

1892  Cercle  Catholique  de  Nantes,  rue  du  Chapeau-Rouge. 
1891    Cercle  des  beaux-arts,  rue  Voltaire. 

1891  Cercle  pédagogique  du  département  de  la  Loire-Inf" . 

1892  Comice  agricole  de  la  Loire-Inf^e,  38,  rue  de  la  Fosse. 
1891    Grand  cercle,  place  Graslin. 

1891    Ecole  préparatoire  à  l'enseignement  des  sciences  et 

des  lettres . 
1891    Laboratoire  d'histoire  naturelle  de  l'Ecole  de  médecine . 
10  1891    Laboratoire    de    matière    médicale    de    l'Ecole    de 
médecine . 

Membres  titulaires 

MM. 

1891    Abadie  (Fernand),  vétérinaire,  5,  rue  Franklin. 

1891    Abeille  (D^  Edgard),  3,  quai  du  Port-Maillard. 

1891  Allaire  (Joachim),  pharmacien,  chef  des  travaux 
pratiques  de  physique  et  de  chimie  à  l'Ecole  de  mé- 
decine, 2,  rue  Bon-Secours. 

1891  Andouard,  professeur  à  l'Ecole  de  médecine,  membre 
correspondant  de  l'Académie  de  médecine. 

1891  Baret  (Charles),  ancien  vice-président  de  la  Société 
française  de  minéralogie;  2,  place  Delorme. 


VIII 

MM. 

1892    Barreau,  35,  rue  de  la  République. 

1891    Bastard  (Ambroise),  professeur,  18,  rue  Dobrée. 

1891    Benoist  (Arthur) ,  président  du  Tribunal  de  Commerce» 

2,  boulevard  Saint-Aignan . 
1891    Bertin  (D""  Georges),  médecin  des  Hôpitaux,  2,  rue 

Franklin. 
10  1891    Bertand-Geslin  (baron  Henri),  4,  rue  du  Bocage,  du 

à  la  Foucaudière,  commune  de  Saint-Laurent-des- 

Autels,  Maine-et-Loire. 
1891    Beyne  (Maurice),  agent  de  la  Compagnie  de  Vichy,  10, 

quai  des  Tanneurs. 
1891    Blanchet  (D""  F.),  3,  rue  du  Calvaire. 
1891    Blanlœil  (P.),  droguiste,  3,  rue  Saint -Vincent. 
1891    Blanlœil  (Emile),  4,  place  Saint-Pierre. 
1891    Bochet  (Léon),  ingénieur  des  mines,  15,  avenue  des 

Folies-Chaillou . 
1891    BoiFFiN  (DO,  professeur  sup»  à  l'Ecole  de  médecine,  1, 

rue  Gresset. 
1891    Bois  (Henri  du),  2,  avenue  de  Launay. 
1891    BoNAMY  (Dr  Eugène),  1,  place  de  la  Petit-Hollande. 
1891    Bonjour  (Ernest),  22,  passage  Saint-Yves. 
20  1891    BoRGOGNo  (Célcstin),  négociant,  5,  rue  d'Orléans. 
1891    Bourgette,  négociant,  2,  rue  Saint-Julien. 
1891    BouRNAT  (Fernand  de),  4,  rue  Sully. 
1891    Bouvais-Flon,  fabricant  de  conserves,  Ville-en-Bois. 
1891    Bruneau  (Paul),  horticulteur,  12,  rue  des  Haut-Pavés, 
1891    Bureau  (Etienne),  juge  au  Tribunal  de  commerce,  15, 

rue  Gresset. 

1891  Bureau  (D'"  Emile),  12,  boulevard  Delorme. 

1892  Callandreau  (G.),  pharmacien,  15,  place  Viarme. 
1891    Chachereau   (D""  Marie-Paul-Emile),  1,  rue  Dugom- 

mier. 
1891    Charon,  naturaliste,  11,  rue  d'Orléans. 
30  1891    Chartier  (DO,  professeur  à  l'Ecole  de  médecine,  22, 
rue  du  Calvaire . 
1891    CoGHARD  (A),  chirurgien  en  chef  des  Hôpitaux,  2,  rue 
Voltaire. 


IX 

MM. 

1891    CoQUARD  (A),  employé  au  chemin  de  fer  d'Orléans, 

47,  rue  d'AUonville. 
1891    Coquet  (l'abbé),  18,  rue  de  la  Verrerie. 
1891    CoQuiLLARD,  architecte,  3,  place  de  l'Ecluse . 

1891  CouiLLAUD  (Paul),  banquier,  15,  rue  Deshoulières. 

1892  Crouan  (Ernest),  9,  rue  Voltaire. 

1891    Dagault,  sous-officier,  3,  place  de  la  Petite-Hollande. 
1891    David  (Louis),  62,  rue  de  Paris. 
1891    Delorme  (l'abbé  Joseph),  à  la  cure  Saint-Donatien. 
40  1891    Descazeau,  chef  de  section  au  chemin  de  fer  d'Orléans, 
22,  rue  de  Strasbourg. 

1891  Dianoux  (D""  Edouard),  professeur  à  l'Ecole  de  mé- 

decine, 1,  rue  Affre. 

1892  Diard  (Auguste),  75,  rue  Saint-Donatien. 
1891    Dominique  (l'abbé  J.),  8,  rue  Saint-Donatien. 
1891    DouAULT  (Maurice),  5,  rue  des  Cadeniers. 
1891    DouAULT  (Alfred),  28,  avenue  Launay . 
1891    Drouin  (Pître),  négociant,  4,  rue  Santeuil) . 

1891    Dumas  (Auguste),  inspecteur  des  bâtiments  au  chemin 
de  fer  d'Orléans,  6,  rue  Sully. 

1891    Fleury  (Léon),  conseiller  d'arrondissement,  5,  rue  des 
Cadeniers. 

1891    Fontaine,  délégué  départemental  pour  le  service  du 
Phylloxéra,  14,  passage  Bonnamen. 
50  1891    FoRTiNEAU  (D""  L.),  67,  rue  de  Rennes. 

1891    Gadeceau  (Emile),  11,  rue  des  Hauts-Pavés. 

1891    GiRAUD  (Joseph),  aide-receveur  à  la  gare  d'Orléans,  à 
Nantes. 

1891    GoRDÉ    (Ernest),  21,  rue  Contrescarpe. 

1891    Gruget  (D""),  rue  Jean-Jacques  Rousseau. 

1891    GuÉRiN  (Edouard),  19,  avenue  Launay. 

1891    Guezennec,  85,  quai  Fosse. 

1891    Guillemet  (D""  Victor),  professeur  à  l'Ecole  de  méde- 
cine, 7,  quai  Brancas . 

1891    Guitton  (l'abbé  Joseph),  36,  rue  Saint-André. 

1891    Hervouet  (DO,  professeur  sup*  à  l'Ecole  de  médecine, 
15,  rue  Gresset. 


MM. 

60  1891  Heurtaux  (D'' Alfred),  professeur  à  l'Ecole  de  méde- 
cine, membre  correspondant  de  l'Académie  de  mé- 
decine, 2,  rue  Newton. 

1891    Hubert  (Pierre),  industriel,  12,  rue  Cassini. 

1891    Ingrand  (Emmanuel),  pharmacien,  4,  rue  Racine. 

1891    JoLLAN  DE  Cler VILLE  (D^  Adolphe),  5,  rue  des  Cade- 
niers . 

1891    Josso  (D^  Paul),  28,  rue  de  Strasbourg. 

1891    JuNGBLUTH  (Gcorges-Joseph-Autoine),  comptable,  33, 
rue  de  Bel- Air. 

1881    Laganry  (Pître),  architecte,  1,  place  Delorme. 

1891    Larabrie  ''D''  de),  professeur  sup*  à  l'Ecole  de  méde- 
cine, 32,  rue  de  Gigant. 

1891    Larocque  ,  inspecteur  d'académie. 

1891    Le  Beau,  commissaire  de  la  Marine,  chef  du  Service 
de  la  Marine. 
70  1891    Lecoq  (Monseigneur),  Evèque  de  Nantes 

1891    Le  Cour  Grandmaison  (Charles),  député,  conseiller 
général  de  la  Loire-Inférieure,  2,  rue  de  Bréa. 

1891    Ledoux  (Alphonse),  pharmacien,  1,  rue  Bon-Secours. 

1891     Lefeuvre  (Alfred),  1,  passage  Louis-Levesque. 

1891    Lefièvre  (Henri),  horticulteur,  rue  des  Hauts-Pavés . 

1891    Legendre  (Alfred),  architecte,  6,  rue  Morand. 

1891    Legrand  (Charles),  négociant,  12,  rue  de  l'Héronnière. 

1891    Lemut  (André),  ingénieur  civil,  13,  rue  Mondésir. 

1891    Lerat  (D""  Fernand),  professeur  à  l'Ecole  des  sciences, 
4,  rue  Thiers. 

1891    Letourneux  (Emile),   commandant  en  retraite,    10, 
rue  Ogée . 
80  1891    Levesque  (Louis),  21,  boulevard  Delorme. 

1891    Levesque  (Jules),  20,  rue  Marceau. 

1891    Levesque   (Donatien),    aquiculteur,  au  domaine  de 
Paimpont,  par  Pléan  (Ile-et-Vilaine) . 

1891     Levesque  (Rogatien),  3,  rue  Copernic. 

1891    Levesque  (Georges),  3,  rue  Harrouys. 

1891     LiNYER  (Louis),  avocat,  adjoint  au  maire  de  Nantes, 
1,  rue  Paré. 


XI 

MM. 

1891  LisLE  DU  Dreneuc  (Georges),  petit  boulevard  Le 
Lasseur. 

1891    LuNEAU  (DO,  64,  rue  de  la  Bastille. 

1891  Mahot  (D^  Henri),  médecin  sup^  des  Hôpitaux,  6,  rue 
deBréa. 

1891    Maisonneuve  (Similien),  ingénieur  des  arts  et  manu- 
facture, 5,  avenue  Camus. 
90  1891    Malherbe  (D""  Albert),  professeur  à  l'Ecole  de  méde- 
cine, 12,  rue  Cassini . 

1891    Masseron  (René),  2,  rue  Jean-Jacques  Rousseau . 

1891  Ménier,  (Charles),  professeur  à  l'école  de  médecine  et 
à  l'Ecole  des  sciences,  1,  rue  Prémion. 

1891  MiGAULT  (Jules),  inspecteur  de  la  voirie  municipale,  4, 
rue  du  Haut-Moreau . 

1891    MoussiER,  opticien,  24,  rue  Crébillon . 

1891    Naudin  (Prosper),  22,  rue  de  Gigant. 

1891  Ollive  (D""  Gustave),  professeur  sup'  à  l'Ecole  de  mé- 
decine, 22,  rue  Crébillon . 

1891  Orieux   (Eugène),   agent-voyer  en  chef  honoraire,  9, 

passage  du  Nord. 

1892  Péan,  rue  Félibien . 

1891    Perrion,  (Charles),  1,  quai  Duquesne. 
100  1891     Piel  de  Churcheville  (Henri),  14,  rue  Saint-Clément. 

1891  Piel  de  Churcheville  (Théophile),  14,  rue  Saint- 
Clément  . 

1891    Pineau  (Alfred),  6,  rue  Santeuil. 

1891  Poirier  (Paul),  ingénieur  civil  des  mines,  5,  rue  Cas- 
sini. 

1891     Poisson  ÇD^  Louis),  12,  rue  Lafayette. 

1891  PoNTBRiAND  (du  Breil,  comte  Fernand  de),  député, 
conseiller  général  de  la  Loire-Inférieure,  228,  boule- 
vard Saint-Germain,  à  Paris . 

1891    Poulain  (Clément),  passage  Louis  Levesque. 

1891    PoYDRAS  DE  LA  Lande  (JuUeu),  2,  rue  d'Argentré. 

1891  PuY  de  Clinchamps  (Gustave  du),  agent  d'aifaires,  14, 
rue  Dobrée . 


XII 

MM. 

1891    QuiQUANDON  (Jules),  5,  rue  des  Pénitentes,  ou  à  Sainte- 
Luce  (Loire-Inférieure) . 
110  1891    RivRON  (Jean-Baptiste),  avocat,  6,  rue  de  la  Galisson- 
nière . 

1891    Robert  (Alphonse),  ancien  notaire,  27,  rue  du  Calvaire. 

1891    Rousseau  fils,  18,  rue  de  la  Verrerie. 

1891    RouxEAU  père  (D""  Ch.),  1,  rue  Paré. 

1891    RouxEAu  fils  (DO,  professeur  supt  à  l'Ecole  de  méde- 
cine, 4,  rue  de  l'Héronnière. 

1891     Sautot,  naturaliste,  place  Royale . 

1891    Schiffer  (Eugène),  brasseur,  1,  rue  Deurbroucq. 

1891    ScHRAMM  (Georges),  22,  Leven  street,  Pollokshieds, 
Glascow,  Angleterre. 

1891    ScHvs^ARTz  (Michel),  8,  quai  de  la  Maison-Rouge. 

1891    Tenaud,  pharmacien,  118,  rue  de  Rennes. 
120  1891     Thoinnet  DE  LA  Turmelière  (comte),  conseiller  géné- 
ral de  la  Loire-Inférieure,  54,  rue  de  Grenelle,  à 
Paris . 

1891    Trémant  (Paul),  13,  rue  d'Alger. 

1891    Trochu  (Armand),  74,  rue  de  la  Bastille. 

1891    ViAUD,  pharmacien,  2,  rue  de  Rennes. 
124  1891    Viaud-Grand-Marais    (D^  Ambroise) ,    professeur  à 
l'Ecole  de  médecine . 


Membres  correspondants 

MM. 

1891    Allair  (E.),  entrepreneur,  à  Savenay . 

1891  AuTissiER  (Alexandre),  ingénieur  civil  des  mines, 
directeur  des  ardoisières  de  Rochefort-en-Terre 
(Morbihan) . 

1891  Barbin  (Henri),  pharmacien,  au  Lion-d'Angers  (Maine- 
et-Loire)  . 

1891    Baron,  pharmacien,  à  Luçon . 

1891  Barrois  (Charles) ,  professeur  à  la  Faculté  des  sciences, 
37,  rue  Pascal,  à  Lille . 


XIII 

MM. 

1892    Barteau    (D''  Pître-Alexandre) ,    à    Mussy-sur-Seine 

(Aube) . 
1891    Baudouin  (D^  Marcel),  secrétaire  de  la  Rédaction  du 

Progrès  médical,  14,  boulevard  Saint-Germain,  à 

Paris . 
1891    Bergeron  (Jules),  docteur  ès-sciences,  157,  boulevard 

Haussmann,  à  Paris . 
1891    Besset  (Louis),  directeur  général  des  mines  de  Mon- 

trelais  et  Mouzeil,  à  la  Chapelle-Saint-Sauveur,  par 

Varades  (Loire-Inférieure) . 
10  1891      Bezier  (T.),  directeur  du  Musée  d'histoire  naturelle, 

1,  rue  Châteaudun,  à  Rennes. 
1891     Bigot,  chargé  du  cours  de  géologie  à  la  Faculté  des 

sciences  de  Caen  (Calvados) . 
1891    Blouin  (Antonio),  17,  rue  d'Anjou,  à  Angers. 
1891    Bourgeois  (Léon),  répétiteur  à  l'Ecole  polytechnique, 

aide-naturaliste  au  Muséum,  1,  rue  du  Cardinal 

Lemoine,  à  Paris. 
1891    Brunaud  (Paul),  avoué,  juge  sup'  au  Tribunal  civil, 

71,  cours  National,  à  Saintes. 
1891    Bureau  (Benoni),  pharmacien,  20,  rue  du  Sommerard, 

Paris . 
1891     Camus  (D""  Fernand),  1,  avenue  des  Gobelins,  à  Paris. 
1891    Chabirand  (l'abbé  Léandre),  curé  de  la  Verrie,  par 

Mortagne-sur-Sèvre  (Vendée) . 
1891    Chaillou  (F.) ,  membre  de  la  Société  française  d'archéo- 
logie, auxCléons, Haute-Goulaine  (Loire-Inférieure). 
1891    Chambert,  agent-voyer,  à  Couhé  (Vienne) . 
20  1891    Charier-Fillon  (Arsène),  à  Fontenay-le-Comte  (Ven- 
dée). 

1891  Chartron  (Clémentin),  membre  de  la  Société  géolo- 

gique de  France,  à  Luçon  (Vendée) . 

1892  Chatellier  (Paul  du),  lauréat  de  l'Institut,  château 

de  Kermuz,  Pont-l'Abbé  (Finistère) . 
1891    Cheux  (Albert),  47,  rue  de  Delaàge,  à  Angers. 
1891    Citerne  (D'  Paul),  41,  rue  Maubeuge,  à  Paris. 


XIV 


MM. 


1891  Clément  (S.),  directeur  du  Musée  d'histoire  naturelle 

de  Nîmes  (Gard) . 

1892  CoRBiNEAu  (F.),  pharmacien,  à  Saint-Nazaire,  Loire- 

Inférieure  . 
1891    CossMANN   (Maurice) ,    ingénieur   chef   des    services 

techniques  de  la  C'^  du  chemin  de  fer  du  Nord,  95, 

rue  Maubeuge,  à  Paris . 
1891    CoTTEAu  (Gustave),  juge  honoraire  au  Tribunal  civil, 

à  Auxerre  (Yonne) . 
1891    Danton,  ingénieur  civil  des  mines,  11,  avenue  de 

rObservatoire,  à  Paris . 
30  1891    Dautzenberg  (Philippe,  213,  rue  de  l'Université,  à 

Paris . 
1891    David   (l'abbé  Félix),  avenue   de  Traponnière,  aux 

Sables  d'Olonne . 
1891    Davy  (Louis-Paul),  ingénieur  civil  des  mines  chef  du 

Service  de  la  Société  des  usines  de  Trignac,  près 

Saint-Nazaire,  à  Chàteaubriant  (Loire-Inférieure) . 
1891    Davy  (Léon),  naturaliste  préparateur  à  Fougère  par 

Clefs  (Maine-et-Loire) . 

1891  Decroix  (Adolphe),  sénateur,  vice-président  du  Conseil 

général  de  la  Loire-Inférieure,  24,  quai  de  Bethune, 
à  Paris. 

1892  Deséchalier  (l'Abbé  Henri),  professeur  au  Petit  Sémi- 

naire de  Séez  (Orne) . 

1891  Desmazières  (Olivier) ,  percepteur  à  Blaison,  par  Saint- 

Mathurin  (Maine-et-Loire) . 

1892  Doré  (Joseph  du),  château  de  la  Faverie,  par  Sainte- 

Pazanne,  (Loire-Inférieure) . 
1891    DouTEAU  (G.),  licencié  ès-sciences,  professeur  sup^  à 

l'Ecole   de    médecine    de  Nantes,   à  Chantonnay 

(Vendée) . 
1891    EsTOURBEn^LON  DE  LA  Garnache  (comte  Régis  de  1'), 

inspecteur  de  la  Société    française  d'archéologie, 

rédacteur  en  chef  de  la  Revue  historique  de  l'Ouest, 

24,  rue  du  Drezen,  à  Vannes. 
40  1891    Etrillard,  juge  de  paix,  à  la  Gacilly  (Morbihan) . 


XV 

MM. 

1892    Fleuriot  (de)  propriétaire,  à  Oudon,  Loire-Inférieure. 

1891  FouRNiER  (A.),  directeur  de  la  Bibliothèque  scienti- 

fique de  l'Ouest,  68,  rue  du  24  Février,  à  Niort. 

1892  Galard  (F.),  pharmacien  à  Paimbœuf,  Loire-Inférieure. 
1891    GalloIs,  inspecteur  des  Enfants  assistés,  16,  rue  du 

Canal,  à  Angers. 

1891    Gautier  (André),  membre  de  la  Société  botanique  de 
France,  3,  rue  de  l'Air-Haut,  à  Alençon  (Orne) . 

1891  Geay  (l'abbé  Henri),  supérieur  du  Séminaire  des 
Sables  d'Olonne . 

1891  Gentil  (Ambroise),  professeur  de  sciences  physiques 
et  naturelles  au  lycée,  18,  avenue  de  Paris,  le  Mans. 

1891  Gerber  (Charles),  pharmacien,  licencié  es  sciences 
naturelles,  interne  à  l'hôpital  de  la  Pitié,  à  Paris. 

1891     GiNOux  DE  Fermon  (vicomte  Georges) ,  conseiller  géné- 
ral  de  la  Loire-Inférieure,   maire  de  Moisdon-la- 
Rivière,  à  Moisdon-la-Rivière  (Loire-Inférieure) . 
50  1891    GouGis  (Jules),  à  Ernée  (Mayenne) . 

1891  GuERPEL  (Henry  de),  à  Carville,  par  le  Bény-Bocage, 
Calvados . 

1891  Guilbaud  (René),  pharmacien,  5,  rue  Porte  de  Paris,  à 
Thouars  (Deux-Sèvres) . 

1891  GuiMBRETiÈRE  (Frauçois),  médecin,  à  Boussay  (Loire- 
Inférieure)  . 

1891  Hamonville  (baron  J .  C .  Louis  d') ,  conseiller  général, 
au  château  de  Manonville,  par  Noviant-aux-Près 
(Meurthe-et-Moselle) . 

1891  Hédouville  de  Merval  (l'abbé  Gabriel  de),  curé  de 
Retheuil  et  Taillefontaine,  avocat  de  Saint-Pierre, 
membre  correspondant  de  la  Société  académique  de 
Laon,  à  Retheuil,  par  Villers-Cotterets  (Aisne) . 

1891  Henriet  (Léopold),  propriétaire  au  Bourg  de  Valfran- 
bert  (Orne) . 

1891    Hervé,  ancien  notaire,  à  Morlaix  (Finistère) . 

1891    Hodée  (l'abbé),  2,  rue  Montfort,  à  Rennes. 

1891    JouiTTEAU  (l'abbé),  1,  rue  Daillière,  à  Angers. 


XVI 

MM. 

60  1891    Lacroix   (A.),  docteur  ès-sciences,    préparateur  au 
Collège  de  France,  à  Paris. 
1891    Lemaitre  (Athanas),  pharmacien,  àMontaigu  (Vendée). 
1891    Lemonnier  (Paul) ,  ingénier,  43,  rue  Saint-Pétersbourg, 
à  Paris . 

1891  Leuduger-Fortmorel  (D""),  à  Doulon,  près  Nantes. 

1892  Letacq  (l'abbé),  27,  rue  du  Mans,  à  Alençon  (Orne) . 

1891  Letard  (Léon),  pharmacien ,  à   Saint-Gilles-sur- Vie 

(Vendée) . 

1892  Letard,  ancien  pharmacien,  aux  Sables-d'Olonne. 
1892  Letard  (Emile),  pharmacien,  à  Talmont  (Vendée). 
1891  Leveillé  (l'Abbé  Hector),  9,  rue  de  Flore,  le  Mans. 
1891    LiMUR  (Comte  de),  ancien  vice-président  delà  Société 

française  de  minéralogie,  à  Vannes. 
70  1891    Maes  (Albert),  au  château  des  Muids,  à  la  Ferté-Saint- 
Aubin  (Loiret),  ou  39  bis,  rue  du  Landy,  à  Clichy-la 
Garenne  (Seine). 
1891    Maisonneuve  (D""  Paul),  professeur  à  la  Faculté  libre 
des  sciences,  5,  rue  Volney,  à  Angers. 

1891  Marais  (l'abbé  Ernest-Joseph-Samuel),  membre  titu- 

laire de  la  Société  botanique  des  Deux-Sèvres,  à 
Saint-Jean-de-Sauves  (Vienne) . 

1892  Martin  (René),  avocat.  Le  Blanc  (Indre). 

1891    Masselin  (R.),  publiciste,  étudiant  en  médecine,  1,  rue 
Daubenton,  à  Nantes. 

1891    Méresse  (Gabriel),   banquier,  2,  rue  de  l'Hôtel  de 
Ville,  à  Saint-Nazaire  (Loire-Inférieure) . 

1891    Mignen  (DO,  à  Montaigu  (Vendée). 

1891    MiLON  (Jean-Marie),  directeur  de  l'Ecole  primaire  su- 
périeure, à  Guingamp  (Côtes-du-Nord) . 

1891    MiTRY  (Dr  Félix),  médecin  militaire  au  XIX«  d'artil- 
lerie, à  Nîmes  (Gard) . 

1891    MoNNiER  (Charles),  pharmacien  à  Saint-Père-en-Retz 
(Loire-Inférieure) . 
80  1891    Montaigu  (Comte  de),  château  de  la  Bretesche,  com- 
mune de  Missillac,  Loire-Inférieure,  ou  10,  rue  de 
Martignac,  à  Paris. 


XVII 

MM. 

1891    MoiNARD,  pharmacien,  rue  de  Nantes,  à  Saint-Nazaire . 

1891  MoREL  (E.)  Lieutenant  de  vaisseau,  29,  rue  Saint- 
Yves,  à  Brest. 

1891  Navrancourt,  à  la  pharmacie  Faure,  à  Rufifec  (Cha- 
rente) . 

1891  NicoLLON,  pharmacien,  au  Croisic  (Loire-Inférieure) . 

1892  NoRMANDiNE  (A) ,  phamiacicn,  à  Bagneux  près  Saumur. 
1891    Oberthur  (Charles),  imprimeur,  faubourg  de  Paris,  à 

Rennes . 

1891    Odin  (Amédée),  pharmacien,  aux  Sables-d'Olonne. 

1891  Œhlert  (D.  p.)  conservateur  du  Musée  d'histoire 
naturelle  de  Laval,  29,  rue  de  Bretagne  à  Laval. 

1891    Ollivry  (Gustave),   à  la  Chapelle-sur-Erdre   (Loire- 
Inférieure)  . 
90  1891    Pelletier  (D'"  Paul),  à  Bouin  (Vendée) . 

1891    Pérotin  (D»"  Eugène),  à  Breuil-Barret  (Vendée). 

1891    Plantard  (D'),  au  Mont-Saint-Bernard,  Nantes. 

1891    Prulière,  naturaliste,  4,  rue  Coutellerie,  à  Marseille. 

1891    Prunier    (l'abbé  Pierre),    supérieur  de  l'Institution 
Richelieu,  à  Luçon . 

1891  Quinquarlet-Debony  (Félix),  membre  de  la  Société 
polymathique  du  Morbihan,  à  Carnac  (Morbihan) . 

1891    Rappin  (DO  à  Sautron  (Loire-Inférieure) . 

1891  Renoue  (D""  Joseph) ,  au  Loroux-Bottereau  (Loire- 
Inférieure)  . 

1891  Ricard  (Samuel) ,  2,  rue  Evrard-du-Fouilloy ,  à  Amiens 
(Somme) . 

1891    RoQUENCouRT,  directeur  des  ardoisières  de  la  Rivière, 

près  Renazé  (Mayenne),  ou  11,  rue  Portails,  à  Paris. 

100  1892    RoLLiNAT  (Raymond),  à  Argenton-sur-Creuse  (Indre). 

1891  Rousseau  (Philéas),  instituteur  à  la  Verrière  de  la 
Bruffière  (Vendée). 

1891  RoussEAux  (Aimé),  commis  des  Postes  et  Télégraphes, 
à  Chartres  (Eure-et-Loir) . 

1891  Skrodzki,  membre  de  la  Société  géologique  de  France, 
à  Bayeux  (Calvados). 


XVÎTT 

MM. 

1891    Stuer  (Alexandre),  minéralogiste,  géologue,  40,  rue 

des  Mathurins,  à  Paris . 
1891     Troussier  (Louis),  propriétaire  à  Noirmoutier  (Vendée\ 
1891    Vasseur  (G.),  professeur  de  géologie  à  la  Faculté  des 
sciences  de  Marseille. 
107  1891    ViRET  (Georges),  sous-préfet  à  Châteaubriant  (Loire- 
Inférieure)  . 

Membres  affiliés 

MM. 

1891    Bois  (Jehan  du),  2,  avenue  Launay,  à  Nantes. 

1891  Bonjour  (Samuel)  étudiant  en  médecine,  22,  passage 

Saint- Yves,  à  Nantes. 

1892  Bureau  (Maurice),  interne  des  Hôpitaux  de  Paris,  22, 

rue  des  Fossés-Saint-Bernard,  à  Paris. 
1891    Delebecque  (Paul),  place  du  Marché  aux  grains,  à 

Josselin  (Morbihan). 
1881    Desmars,  à  l'institution  Saint-Sauveur,  à  Redon . 

1891  Ferronnière  (Georges),  Vieux  chemin  de  Couëron,  à 

Nantes . 

1892  Gaboriau    (M™e  Elina),  étudiante  en  pharmacie,  à 

Aigrefeuille  (Loire-Inférieure) . 

1891    Garnier  (Auguste),  étudiant,  14,  impasse  des  tanne- 
ries, à  Bordeaux. 

1891    GuELLEC  (Armand-Louis-Jules),  à  l'institution  Saint- 
Sauveur,  à  Redon . 
10  1891    HuGÉ  (Marcel),    étudiant  à  l'Ecole  de  Médecine  de 
Nantes  ou  à  Riaillé  (Loire-Inférieure) . 

1891    Jeannin  (Cyrille),  48  bis,  boulevard  Saint- Aignan,  à 
Nantes. 

1891     Lefloc,   étudiant  en  médecine,  9,  avenue  du  Clos- 
Jaunet,  à  Nantes . 

1891  Même   (Henri  le) ,  étudiant  à  l'Ecole  de  médecine  de 

Nantes  ou  à  Quimper  (Finistère) . 

1892  Michonneau  (René),  étudiant  à  l'Institution  Richelieu, 

à  Luçon  (Vendée) . 


XIX 

MM. 

1892    Paratre    (René),    étudiant   en    médecine,    51,    rue 
Madame,  à  Paris. 

1891    PiCQUENARD  (Cliarles),  étudiant  en  médecine,  15  bis, 
rue  Albert,  à  Rennes. 

1891     Saupiquet  (Arsène),  étudiant,  1,  chaussée  de  la  Made- 
leine, à  Nantes. 

1891    Senente  (Victor),  étudiant  en  droit,  àDoué-la-Fontaine 
(Maine-et-Loire) . 
19  1891    Viaud-Grand-Marais  (Henri),  étudiant  en  médecine, 
4,  place  Saint-Pierre,  à  Nantes. 

NOTA.  —  Les  membres  dont  les  adresses  et  dénominations 
seraient  inexactes,  sont  priés  d'adresser  les  rectifications  d'une 
manière  impersonnelle,  cormne  toute  correspondance,  à 
M.  le  Secrétaire  général  de  la  Société  des  Sciences  naturelles 
de  l'Ouest  de  la  France,  au  Muséwn  de  Nantes. 

Membres  décédés 

MM.  Bar  (E.  C),  propriétaire  à  l'île  Portai,  Maroni,  Guyanne- 
Française . 

Peigné  (Jules),  propriétaire  au  Loroux-Bottereau  (Loire- 
Inférieure). 

Lahaye  (DO  Henri),  à  Muzillac,  par  Questembert  (Mor- 
bihan) . 


XX 

EXTRAITS  DES  PROCÈS -VERBAUX 


Séance  du  8  janvier  1892 
Présidence   de    M.  Viaud-Grand-Marais,    vice-président. 

M.  E.  Gadeceau,  secrétaire,  donne  lecture  du  procès-verbal 
de  la  dernière  séance  dont  la  rédaction  est  adoptée. 

Par  suite  du  vote  de  l'Assemblée,  M.  le  Président  proclame  : 

Membres  titulaires  : 

MM.  Callandreau  (G,),  pharmacien,  15,  place  Viarme. 
Barreau,  1,  rue  Louis  Blanc, 

Membres  corresjjondants  : 
MM.  Letard,  ancien  pharmacien,  aux  Sables-d'Olonne  (Vendée) . 
Letard  (Emile),  pharmacien  à  Talmont  (Vendée). 
Galard  (F.),  pharmacien  à  Paimbseuf  (Loire-Inférieure). 

Membres  affiliés  : 
MM.  Bureau  (Maurice),  interne  des  hôpitaux  de  Paris,  22,  rue 
des  Fossés-Saint-Bernard,  à  Paris. 
MiGHONNEAU  (René),  étudiant  à  l'Institution  Richelieu,  à 
Luçon  (Vendée). 

Sociétés  correspondantes  : 
Amiens.  —  Société  linnéenne  du  Nord  de  la  France. 
Carcassonne.  —  Société  d'études  scientifiques  de  l'Aude. 
Lyon.  —  Société  d'agriculture,  histoire  naturelle  et  arts  utiles 

de  Lyon. 
—         Société  linnéenne  de  Lyon. 
Montauban.  —  Académie  des  sciences,  belles-lettres  et  arts  du 

département  de  Tarn-et-Garonne. 
Montpellier.  —  Académie  des  sciences'et  lettres  de  Montpellier. 
Paris.  —  Le  Naturaliste,  directeur  :  M.  E.  Deyrolle,  46,  rue  du 

Bac,  à  Paris. 
Rochefort.  —  Société  d'agriculture,  des  belles-lettres,  sciences 

et  arts  de  Rochefort. 


XXI 


M.  Fabbé  Dominique  envoie  un  mémoire  intitulé  :  Catalogue 
des  hémiptères  du  département  de  la  Loire-inférieure.  (Voir 
au  Bulletin). 

M.  le  secrétaire  général  donne  lecture  de  la  préface  de  ce 
travail  dont  il  fait  une  rapide  analyse. 

M.  Ch.  Ménier  rend  compte  à  la  Société  des  recherches  entre- 
prises par  lui  sur  l'empoisonnement  par  les  champignons  qui 
s'est  produit  à  la  Gaubretière  (Vendée),  à  la  fin  d'Octobre  1891, 
et  qui  a  occasionné  la  mort  d'un  enfant.  Le  champignon  incriminé 
est  une  espèce  assez  rare  :  le  Lcpiota.  Jielveola.  Bres.  (Voir  au 
Bulletin). 

M.  Viaud-Grand-Marais  donne  la  liste  des  lichens  du  genre 
Parmelia  de  notre  région  ;  il  les  divise  en  deux  sous-genres  : 
Euparmelia  et  Uypogynwia  Nyl.,  suivant  que  la  face  infé- 
rieure du  thalle  offre  ou  non  des  rhizines. 

Il  indique  la  réaction  de  leur  couche  corticale  et  de  leur  nié- 
dulle  par  la  potasse  et  l'hypochlorite  de  chaux  et  signale  la 
présence  du  Parmelia  perlata  Ach.,  avec  des  apothécies  à 
Noirmoutier  et  à  Groix. 

Une  très  belle  série  d'échantillons  d'herbier  accompagne  cette 
communication . 

Interrogé  par  M.  Ménier  sur  la  valeur  qu'il  attribue  aux 
réactions  chimiques  dont  il  vient  de  parler,  M.  Viaud-Grand- 
Marais  dit  qu'elles  aident  très  efficacement  à  la  détermination 
des  espèces  mais  qu'on  ne  saurait  établir  de  véritables  espèces 
sur  ces  seuls  caractères. 

Muséum  : 

M.  le  Directeur  du  Muséum  présente  une  Castagnole,  {Brama 
Rail),  prise  en  juillet  1891,  au  large  de  l'île  d'Yen,  par  les 
pêcheurs  de  Thon  rentrant  au  Croisic  et  offerte  au  Muséum  de 
Nantes  par  M.  Nicollon.  Ce  spécimen  fut  pris  à  la  ligne  en  même 
temps  que  plusieurs  autres.  La  Castagnole  est  un  poisson  médi- 
terranéen dont  la  présence  dans  l'océan  atlantique  est  consi- 
dérée comme  tout  à  fait  accidentelle. 

Il  présente  ensuite  une  Busepattue  (Buteo  lagopus),  tuée  dans 
les  environs  de  Chàteaubriant  le  2  Novembre  1891.  Bien  que  cet 
oiseau  fasse  d'assez  fréquentes  apparitions,  en  hiver,  dans  le 


xxn 

nord  de  la  France,  il  paraît  émigrer  fort  rarement  vers  l'onest. 
C'est  la  seconde  fois  seulement,  dit  M.  L.  Bureau,  que  nous 
constatons  sa  présence  dans  les  limites  de  la  Bretagne  et  de  la 
Vendée. 

M.  L.  Bureau  fait  ensuit  passer  sous  les  yeux  des  membres  de 
la  Société  la  collection  régionale  des  Orthoptères  du  Muséum. 

Cette  collection,  classée  d'après  A.  Finot:  les  OrtJioptères  de 
la  France,  Paris  1890,  avec  le  concours  de  nos  confrères  MM. 
H.  et  Th.  Piel  de  Churcheville,  qui  ont  contribué  à  l'enrichir,  est 
en  grande  partie  formée  avec  la  collection  du  D""  Citerne,  gra- 
cieusement otîerte  au  Muséum  il  y  a  quelques  années  par  son 
fils. 

Des  mammifères  de  Cayenne,  montés,  sont  exposés  dans  la 
salle;  ils  proviennent  du  don  généreux  de  M.  Bar,  au  Muséum 
de  Nantes. 


Séance  du  5  février  1892 
Présidence  de  M.  Viaud-Grand-Marais,  vice-président. 

M.  E.  Gadeceau,  secrétaire,  donne  lecture  du  procès-verbal 
de  la  dernière  séance  dont  la  rédaction  est  adoptée. 

M.  le  Président  annonce  le  décès  de  deux  membres  de  la 
Société. 

MM.  t  Bar  (E.  C),  propriétaire  à  l'île  Portai,  Maroni,  Guyane 
Française. 
t  Peigné  (Jules),  propriétaire  au  Loroux-Bottereau,  Loire- 
Inférieure. 

Après  un  juste  hommage  rendu  à  la  mémoire  de  ces  deux 
membres  qui  avaient  tenu  à  encourager  les  débuts  de  notre 
Association  et  que  la  mort  nous  a  si  prématurément  enlevés. 
M.  le  Président  fait  connaître  que  M.  Laennec  (Th.),  Président 
de  la  Société  des  Sciences  naturelles  de  l'Ouest  de  la  France^ 
a  bien  voulu  se  faire  inscrire  comme  membre  fondaloiir.  prou- 
vant une  fois  de  plus,  combien  il  s'intéresse  à  notre  œuvre. 


XXIIT 

Par  suite  du  vote  de  l'Assemblée,  M.  le  Président  proclame: 

Membre  titulaire  : 

M.  DiARD  (Auguste),  75,  rue  Saint-Donatien. 

Meinbres  correspondants  : 

MM.  Barteau  (D'^Pitre-Alexandre),  ancien  interne  des  Hôpitaux 
de  Nantes,  à  Massy-sur-Seine  (Aube). 
CoRBiNEAU  (F.),  pharmacien  à  Saint-Nazaire  (Loire-Infre) . 
Doré  (Joseph  du).  Château  de  la  Favrerie  par  S'^-Pazanne 

(Loire-Inférieure) . 
Fleuriot  (de),  propriétaire  à  Oudon  (Loire-Inférieure). 
Letacq  (l'abbé),  27,  rue  du  Mans,  à  Alençon  (Orne). 

Membres  affiliés  : 

M™e  Gaboriau  (Elina),  étudiante  en  pharmacie,  à  Aigrefeuille. 
M.  Paratre  (René),  étudiant  en  médecine,  51,  rue  Madame,  à 
Paris. 

Sociétés  correspondantes  : 

Chateauroux.  —  Bulletin  semestriel   du  Musée  municipal  de 

Châteauroux. 
Paris. —  Société  d'anthropologie,  15,  rue  de  l'Ecole  de  médecine. 

M.  L.  Bureau,  secrétaire  général-trésorier,  fait  l'exposé  de  la 
situation  financière  à  la  fin  de  l'année  1891. 

L'Assemblée  témoigne  par  ses  applaudissements  qu'elle 
apprécie  hautement  la  bonne  gestion  de  ses  finances,  rendue 
plus  satisfaisante  encore  par  [les  difficultés  inhérentes  à  un 
premier  exercice. 

M.  Ch.  Baret  nous  adresse  un  mémoire  ayant  pour  titre  : 
Notes  sur  quelques  7ninéraux  de  la  Loire-Inférieure  ;  M.  le 
secrétaire-général  en  donne  lecture  (Voir  au  Bulletin) . 

M.  Viaud-Grand-Marais  appelle  l'attention  sur  un  cas  d'albi- 
nisme chez  la  taupe,  d'après  un  individu  capturé  à  Chavagne 
près  Sucé,  dans  la  propriété  de  M™«  Ertault  de  la  Bretonnière  et 
offert  gracieusement  par  elle  au  Muséum.  D'autres  sujets  albi- 
nos ont  d'ailleurs  été  capturés  dans  cette  localité  ainsi  que  sur 
d'autres  points  de  la  même  commune. 


XXIV 

Il  montre  ensuite  un  très  bel  échantillon  de  vipère  {vipera 
a.spis)  à  ventre  complètement  blanc  :  cet  individu  a  failli  causer 
la  mort  d'un  homme  trompé  par  cette  robe  exceptionnelle. 

Enfin  le  même  naturaliste,  continuant  ses  démonstrations 
instructives  sur  les  Lichens  de  la  région,  aborde,  cette  fois,  le 
genre  Physcia  qu'il  divise,  avec  la  plupart  des  lichénologues 
en  trois  sous-genres  :  les  deux  premiers  à  spores  hyalines,  bipo- 
laires: les  Borrera,  à  thalle  cespitueux,  et  le's,  Xanthoria,  à 
thalle  appliqué  et  le  troisième  sous-genre  Euphyscia,  à  spores 
enfumées,  biloculaires. 

Parmi  les  espèces  les  plus  intéressantes  dont  il  produit  de 
nombreux  et  beaux  échantillons,  il  signale  particulièrement  le 
Physcia  solenaria  Bory,  lichen  de  l'Archipel  grec,  recueilli  par 
lui  à  l'île  d'Yeu  sur  les  rochers  de  la  côte  sud. 

Muséum  : 

M.  le  Directeur  du  Muséum  annonce  que  feu  notre  confrère  : 
M.  E.  C.  Bar,  du  Maroni,  a  légué,  au  Muséum  de  Nantes,  ses 
collections  de  mammifères,  d'oiseaux,  la  plus  grande  partie  de 
ses  collections  d'insectes  ainsi  que  les  livres  de  science  contenus 
dans  sa  bibliothèque.  La  mort  de  M.  Bar  sera  vivement  ressen- 
tie parmi  nous  aussi  bien  comme  l'un  des  i)remiers  adhérents  à 
notre  Société,  que  comme  un  des  généreux  donateurs  du  Muséum 
de  notre  Ville. 

M.  le  Directeur  présente  : 

1°  Un  échantillon  de  Limurite,  offert  par  M.  le  Comte  de 
Limur  et  provenant  de  la  montéejdu  Lac-Bleu  (Hautes-Pyrénées)  ; 

2°  Des  échantillons  (['Aragoyiite  moulée  sur  des  coquilles  du 
calcaire  éocène  de  Machecoul  (Loire-Inférieure),  don  de  M. 
Ch.  Baret. 

3°  Une  belle  série  de  Rapaces  diurnes  offerte  par  le  Muséum 
de  Paris  et  nouvellement  montée. 


séance  du  4  mars  1892 
Présidence  de  M.  Viaud-Grand-Marais,  vice-président. 

M.  E.  Gadeceau,  secrétaire,  donne  lecture  du  procès-verbal 
de  la  dernière  séance  dont  la  rédaction  est  adoptée. 
■  M.  le  Président  annonce  le  décès  de  t  M.  Lahaye  (D''  Henri), 
à  Muzillac  (Morbihan). 

Par  suite  du  vote  de  l'Assemblée,  M.  le  Président  proclame  : 

Membres  titulaires  : 

Le  Comice  agricole  central  de  la  Loire-Inférieure,  38,  rue 
de  la  Fosse. 

M.  Péan  (Auguste),  négociant,  5,  rue  Félibien. 
Membres  correspondants  : 

MM.  Chatellier  (Paul  du),  lauréat  de  l'Institut,  au  Château  de 
Kermuz,  par  Pont-l'Abbé  (Finistère), 

Deséchalier  (l'abbé  Henri),  professeur  de  botanique  au 
Petit-Séminaire  de  Séez  (Orne). 

Martin  (René),  avocat.  Le  Blanc  (Indre). 

NoRMANDiNE  (A.),  pharmacien,  à  Bagneux,  près  Saumur 
(Maine-et-Loire). 

RoLLiNAT  (Raymond),  à  Argenton-sur-Creuse  (Indre). 
Sociétés  correspondantes  : 
Uennes.  —  Société  scientifique  et  médicale  de  l'Ouest. 
Odessa.  —  Club  alpin  de  Crimée. 

Plusieurs  brochures  ont  été  gracieusement  offertes  à  la  Société 
par  MM.  Paul  Brunaud  (de  Saintes),  Diard  et  D""  Maisonneuve. 

M.  Viaud-Grand-Marais  donne  lecture  de  la  préface  de  son 
mémoire  ayant  pour  titre  :  Catalogue  des  plantes  vasculaires 
de  Noirmoutier.  (Voir  au  Bulletin) . 

Muséwn  : 

M.  L.  Bureau,  Directeur  du  Muséum,  présente  la  collection 
régionale  des  Hémiptères:  les  échantillons  déterminés  et  classés 
par  M.  l'abbé  Dominique,  occupent  33  boites  :  ils  proviennent  de 
la  collection  du  D""  Citerne  à  laquelle,  toutefois,  M.  l'abbé  Domi- 
nique a  beaucoup  ajouté  par  ses  propres  dons. 

M.  L.  Bureau  appelle  ensuite  l'attention  sur  une  série  d'oi- 
seaux exposés  dans   la    salle  et  offrant   un  grand  intérêt poui 


XXVI 

notre  faune  régionale.  Ces  spécimens,  tués  aux  environs  des 
Sables-d'Olonne,  proviennent  de  la  collection  Rouillé  appar- 
tenant aujourd'hui  au  Petit  Séminaire  des  Sables. 

M.  l'abbé  Geay,  supérieur  de  cet  établissement,  comprenant 
tout  l'intérêt  qu'offrirait  l'exposition  de  ces  oiseaux  dans  la  ga- 
lerie du  Muséum  de  Nantes,  réservée  aux  collections  de  la  Bre- 
tagne et  de  la  Vendée,  a  bien  voulu  les  offrir  généreusement  à 
notre  Muséum  en  échange  de  spécimens  de  provenances  diverses- 
Une  note  à  ce  sujet  paraîtra  dans  le  Bulletin. 


Séance    du     l*""    avril     1892 
Présidence  de  M.  Laennec,  président. 

M.  E.  Gadeceau,  secrétaire,  donne  lecture  du  procès-verbal 
de  la  dernière  séance  dont  la  rédaction  est  adoptée. 
Par  suite  du  vote  de  l'Assemblée,  M.  le  Président  proclame  : 

Membre  titulaire  : 

M.  PizoN  (A.),  professeur  d'histoire  naturelle  au  Lycée  de 
Nantes. 

Sociétés  correspondantes  : 

Toulouse.  —  Académie  des  sciences,  inscriptions  et  belles- 
lettres  de  Toulouse. 

Besançon.  —  Académie  des  sciences,  belles-lettres  et  arts  de 
Besançon. 

M.  le  Président  annonce  que  la  Société  vient  d'obtenir  les 
subventions  suivantes  : 

Du  Conseil  général  de  la  Loire-Inférieure 500  fr. 

De  la  Ville  de  Nantes 300 

Du  ministère  de  l'Instruction  publique 200 

Ensemble 1.000 

M.  Dautzenberg  (Ph.)  envoie  un  mémoire  intitulé  :  Descrip- 
tion d'une  nouvelle  espèce  du  genre  Chama,  provenant  des 
côtes  océaniques  de  France.  (Voir  au  Bulletin). 

M.  Viaud-Grand-Marais  présente  une  main  de  homard  de 
0,30  centimètres  de  long,  0,20  centim.  de  large  et  0,07  centim- 
d'épaisseur.  Elle  provient  d'un  ITomarus  americanus  Milne 
Edwards,  dont  ces  énormes  pinces  constituent  le  caractère  dis- 
tdnctif.  et  lui   a  été  envoyée  de  Miquelon  par  le  D^Delamare. 


XXVII 

M.  Viaud-Grand-Marais  donne,  à  ce  sujet,  d'intéressants  détails 
qu'on  peu  résumer  ainsi  : 

Le  homard  américain  a  le  goût  moins  fin  que  le  nôtre  {H.  vul- 
garis);  on  lui  fait  à  Terreneuve  une  pèche  dévastatrice  qui  ne 
tardera  pas  à  en  amener  la  disparition  ;  de  graves  difficultés  ont 
surgi  récemment  à  propos  de  cette  pêche  entre  les  terreneuviens 
et  nos  pêcheurs.  Cette  espèce  mise  en  boîtes  est  expédiée  en 
grande  quantité  comme  conserves  ;  on  y  mélange  souvent  des 
morceaux  de  poulpes. 

M.  Viaud-Grand-Marais  fait  ensuite  une  très  intéressante 
communication  sur  un  serpent  du  Japon  septentrional,  le  Tri- 
gonocephalus  Blomoffli  Boié.  Quoique  le  mot  Ma7nicschi  ait  été 
traduit  en  français  par  vipère^  notre  vipère  aspic,  pas  plus  que 
le  Péliade  n'existe  au  Japon,  d'après  les  renseignements  fournis 
à  notre  confrère  par  deux  missionnaires  français  les  R.  R. 
T.  TuLPiN  et  Bœuf. 

M.  Viaud-Grand-Marais  ajoute  que,  depuis  longtemps,  les 
Japonais  suivent  pour  combattre  les  effets  de  la  morsure  de  ce 
Trigonocephale  les  moyens  usités  en  France,  ayant  fait  table 
rase  de  leurs  anciennes  recettes. 

Muséum  : 

M.  L.  Bureau,  Directeur  du  Muséum,  annonce  que  M.  Daut- 
zenberg  a  bien  voulu  faire  don  au  Muséum  de  Nantes  du  nou- 
veau Chama  (Chama  Nicolloni)  décrit  dans  la  note  rappelée 
ci-dessus  ;  il  présente  quelques  oiseaux  du  Sénégal  destinés  au 
même  établissement,  parmi  lesquels  on  remarque  surtout  :  un 
beau  spécimen  d'Aquila  vocifer.  Enfin  deux  magnifiques  échan- 
tillons de  Fusus  proboscidiferus  Lam,,  provenant  de  la  mer  des 
Indes  et  mesurant  respectivement  0,52  centimètres  de  long,  sont 
exposés  sur  le  bureau. 


Séance  du  6  Mai  1892 
Présidence  de  M.  Viaud-Grand-Marais,  vice-président. 

M.  E.  Gadeceau,  secrétaire,  donne  lecture  du  procès-verbal 
de  la  dernière  séance  dont  la  rédaction  est  adoptée. 
Par  suite  du  vote  de  l'Assemblée.  M.  le  Président  proclame  : 


xxyiii 

Membres  titulaires  : 

MM.  MoYON  (Marcel),  pharmacien,  1,  rue  du  Calcaire. 

Tapie,  licencié  es-sciences  naturelles,  4,  rue  del'Héronnière. 

Membres  correspondants  : 

MM.  Beaurepos  (V"  de  la  Croix  de),  au  château  de  Porcaro,  par 
Guer.  (Morbihan). 

FoNCHAis  (l'abbé  Erik-Marie-Joseph  des  Clos  delà),  au  châ- 
teau du  Bois-du-Loup,  en  Augan,  par  Campénéac  (Mor- 
bihan). 

JoYS  (Paul),  professeur  à  Saint-Germain-en-Laye  (Seine- 
et-Oise). 

La  Biliais  (Yves  de)  à  Saint-Etienne-de-Mont-Luc  (Loire- 
Inférieure). 

NiEL  (Eugène),  28,  rue  Herbière,  à  Rouen. 

Cominunications  : 

M.  Ch.  Ménier  apporte  à  la  séance,  de  beaux  spécimens  du 
«  Mousseron  »  ou  Champignon  de  la  Saint-Georges  Triclioloma, 
Georgii  Fr.,  récoltés  dans  la  journée  aux  environs  de  Nantes. 
Il  appelle  l'attention  sur  cette  espèce  qui  apparaît  chaque  année 
à  la  fin  d'avril,  mais  qui  semble  peu  connue  dans  la  Loire-Infé- 
rieure. Il  en  signale  les  caractères  et  vante  les  qualités  alimen- 
taires de  ce  délicieux  champignon  dont  l'usage  ne  saurait  être 
trop  recommandé. 

M.  Ménier  nous  montre  ensuite  toute  une  curieuse  série  de 
fleurs  colorées  artificiellement,  au  moyendes  couleurs  d'aniline, 
en  rouge,  en  vert,  en  bleu,  etc. 

Une  section  transversale  bien  nette  est  pratiquée  sur  la  tige  à 
l'aide  d'un  rasoir,  puis,  la  partie  de  cette  tige  qui  porte  la  fleur 
est  placée  dans  un  vase  contenant  de  l'eau  additionnée  de  quel- 
ques pincées  de  matière  colorante:  l'ascension  du  liquide  coloré 
a  lieu  par  capillarité  à  travers  les  vaisseaux  et,  au  bout  d'un 
espace  de  temps  variable  suivant  les  espèces,  on  obtient  une 
coloration  de  la  fleur  analogue  à  celle  du  liquide.  Les  couleurs  qui 
ont  donné  à  M.  Ménier  les  meilleurs  résultats  sont:  la  sulfofus- 
chine,  l'éosine,  sulfate  de  rosaniline,  vert  Poirrier,  acide  picrique. 

MM.  Planchon  et  Houdas  ont  reconnu  que  les  matières  colo- 
rantes basiques  ne  colorent  pas  les  fleurs  par  montée,  tandis  que 
les  matières  colorantes  acides  ont,  en  général,  cette  propriété. 

On  peut  voir  depuis  quelque  temps  aux  vitrines  des  fleuristes 
de  Nantes  des  œillets  et  autre<ï  fleurs,  aux  couleurs  anormales^ 
obtenues  parce  procédé. 


XXIX 

M.  L.  Bureau,  secrétaire  général,  donne  lecture  des  commu- 
nications suivantes  : 

M.  Ch.  Baret:  Notes  pour  servir  à  la  minéralogie  de  la 
Loire- Inférieure.  (Voir  au  Bulletin) . 

M.  H.  Beauregard:  La  haleine  de  Porsmoguer.  (Voir  au 
Bulletin). 

M.  R.  Martin  :  Sur  l'habitat  de  la  couleuvre  verte  et  jaune. 
(Voir  au  Bulletin) . 

M.  l'abbé  J.  Dominique:  Notes  or  thoptérolog  iques .  (Voir  au 
Bulletin) . 

Sociétés  correspondantes  : 

AvRANCHES.   —  Société  d'archéologie,  littérature,  sciences  et 

arts  d'Avranches. 
Bruxelles.  —  Société  royale  de  botanique  de  Belgique. 
Lyon.  —  Société  botanique  de  Lyon. 
Santiago.  —  Société  scientifique  du  Chili. 

Muséum  : 

Les  objets  suivants,  offerts  au  Muséum,  sont  exposés  sur  le 
bureau  : 

1»  Un  nid  de  Roitelet  huppé  {Regulus  cristatus),  capturé 
avec  9  œufs,  le  mâle  et  la  femelle,  à  Porcaro  (Morbihan),  le  20 
avril  1892,  par  M.  le  V"  de  Beaurepos  et  offert  par  lui. 

2^  Un  nid  de  Mésange  huppée  {Parus  cristatus),  capturé  avec 
6  œufs  et  la  femelle,  au  Bois-du-Loup,  commune  d'Augan 
(Morbihan),  par  M.  l'abbé  de  la  Fonchais  et  offert  par  lui. 

3"  Un  Scops  d'Aldrovande  (Scops  Aldrovandi)  en  chair,  tué 
au  Pellerin  (Loire-Inférieure),  le  5  mai  1892  et  offert  par 
M.  A.  Pineau. 


XXX 


séance    du     3    Juin     1892 

Présidence  de  M.  Laf.nnkc.  président 

En  l'absence  des  secrétaires  dûment  excusés,  M.  L.  Bureau, 
secrétaire  général,  donne  lecture  du  procès-verbal  de  la  der- 
riière  séance  dont  la  rédaction  est  adoptée. 

Par  suite  du  vote  de  l'Assemblée,  M.  le  Président  proclame  : 

Membre  titulaire  : 

M.  Lelorrain,  percepteur  des  contributions  directes,  rue  Mon- 
désir. 

Meitibres  correspondants  : 

Le  Muséum  d'histoire  naturelle  de  Rouen. 
MM.  Abot  (Gustave),  30,  rue  d'Alsace,  à  Saumur  (M.-et-L.) 

Beaudouin  (Henri),  22,  rue  des  Promenades,  à  Alençon 

(Orne). 
Cailleteau   (D-"  Em.),  à  Saint -Philbert- de -Grand-Lieu 

(Loire-Inférieure). 
Delante  (Albert),  pharmacien,  à  Authon-du-Perche  (Eure- 

et-Loire) . 
Desalay  (Lucien),  pharmacien,  à  Vassy  (Calvados). 

Membre  affilié  : 

M.  Lallier  (Francis),  étudiant,  à  l'Institution  Richelieu,  à 
Luçon  (Vendée). 

Sociétés  correspondantes  : 

Annecy  (Savoie).  —  •  Société  florimontane  d'Annecy  (Revue 
savoisienne), 

Dunkerque  (Nord).  —  Société  des  sciences,  lettres  et  arts  de 
Dunkerque. 

Communications  : 

M.  PizoN  communique  le  résultat  de  ses  recherches  sur  la  fécondation 
chez  les  Botryllidés  (famille  d'Ascidies  composées).  Il  rappelle  qu'en 
général  trois  générations  successives  d'ascidiozoïdes,  issues  l'une  de 
l'autre,  et  par  suite  inégalement  développées,  existent  simultanément 
dans  une  colonie.  11  a  suivi  la  transformation  des  glandes  génitales 
d'un  ascidiozoïde  pendant  toute  la  durée  de  son  évolution. 

En  été,  en  particulier,  la  plus  âgée  des  trois  générations  comprend 
des  individus  adultes  qui  ont  pondu  leurs  larves  ou  qui   sont  sur  le 


xxxr 

point  de  les  pondre  ;  ils  portent,  en  outre,  cliacim  deux  glandes  mâles 
volumineuses  qui  laissent  échapper  de  nombreux  spermatozoïdes  dans 
la  cavité  péribranchiale  ;  de  là,  ils  sont  entraînés  dans  le  cloaque,  puis 
au  dehors. 

Or,  à  ce  moment,  les  individus  qui  composent  la  deuxième  génération 
n'ont  pas  atteint  l'état  adulte  ;  ils  sont  encore  complètement  recouverts 
par  la  tunique  commune,  et,  ne  peuvent,  par  conséquent,  pas  recewir 
de  spermatozoïdes  menant  du  dehors  ;  leurs  ovules  présentent  d'ailleurs 
leur  vésicule  germinative  le  plus  souvent  encore  intacte  et  ne  sont  pas 
propres  à  être  fécondés. 

D'autre  part,  les  tubes  vasculaires  qui  font  communiquer  les  divers 
ascidiozoïdes  d'une  même  colonie  ne  s'ouvrent  pas  dans  la  cavité  péri- 
branchiale, où  tombent  les  spermatozoïdes  à  mesure  qu'ils  s'échappent 
des  follicules  testiculaires.  Ce  n'est  pas  par  conséquent  par  cette  voie 
que  les  spermatozoïdes  d'une  génération  peuvent  passer  dans  une  autre. 

Enfin,  quand  les  individus  de  deuxième  génération,  atteignent  à  leur 
tour  l'état  adulte  et  s'ouvrent  à  l'extérieur,  ceux  de  la  génération 
précédente  ont  terminé  leur  évolution.  Au  moment  ou  un  ascidiozoïde 
peut  recevoir  des  spermatozoïdes  de  l'extéj-ieur,  les  follicules  testicu- 
laires de  la  génération  précédente  sont  donc  vidés. 

De  cet  ensemble  de  faits  il  i-ésulte,  contrairement  à  ce  qui  a  été 
énoncé  par  Krohnen,  en  1869,  que  les  spermatozoïdes  d'une  génération 
quelconque  ne  peuvent  pas  être  entraînés  chez  la  génération  suivante 
pour  y  féconder  ses  ovides.  En  second  lieu,  puisqu'au  moment  où  les 
adultes  laissent  échapper  leurs  spermatozoïdes,  les  ascidiozoïdes  de  la 
génération  précédente  sont  en  dégénérescence,  une  génération  quelcon- 
que ne  féconde  pas  la  précédente.  Les  ovules  d'un  individu  sont  par 
conséquent  fécondés  par  les  spermatozoïdes  de  ce  même  individu  : 
l'observation  directe  vérifie  ce  fait. 

Toutefois,  on  ne  peut  dire  qu'il  y  a  auto-fécondation  ;  l'auteur  a 
démontré  ailleurs  que  les  ovules  émigrent  successsivement  dans  plu- 
sieurs générations  avant  d'atteindre  leur  maturité,  de  sorte  que  les 
ovules  fécondés  chez  un  individu,  ont  pris  naissance  en  réalité  chez  la 
troisième  ou  quatrième  génération  précédente. 

M.  Viaud-Grand-Marais  fait  passer  sous  les  yeux  des  membres  de 
la  Société  les  espèces  locales  du  genre  Ramalina  et  discute  d'après  le 
D'  Stizenberger,  de  Constance  (Bemerkungen  zu  de  Ramalina-arten 
Europa's),  les  caractères  qui  les  distinguent. 

Malgré  les  beaux  travaux  de  Nylander,  de  l'abbé  Hue,  de  Stizenberger 
lui-même,  les  espèces  de  ce  genre  sont  extrêmement  difficiles  à  établir, 
leur  caractère  n'ayant  pas  une  fixité  absolue.  On  doit  même  se  deman- 
der si,  dans  un  genre  où  les  espèces  vivent  associées,  il  ne  se  formerait 
pas  d'hybrides.  Dans  l'état  actuel  de  la  science  et  par  suite  de  la  dilfi- 
cullé  de  reproduire  des  lichens  par  seuiis,  la  solution  du  problème 
paraît  éloignée. 


XXXII 

Voici  les  bases  de  classification  rappelées  par  Stizenberger. 

I.  Couleur  des  spermogonies  —  Elles  sont  :  1°  noires  et  dures  ; 
2°  pâles  et  molles  ;  3°  en  partie  noires  en  partie  pâles  (Nylander). 
Ce  caractère,  en  général  très  net,  sert  de  première  dichotomie.  Le 
Ramalina  cuspidata  oiïre  toutefois  des  spermogonies  indifféremment 
noires  ou  pâles  et  tous  les  passages  sous  ce  rapport  au  R.  Curnowii. 

II.  Forme  des  spores  (de  Notaris).  —  1°  droites,  2"  courbes.  Stizen- 
berger fait  remarquer  qu'il  n'y  a  pas  de  spores  absolument  droites  ;  les 
unes  ont  une  courbure  légère  comme  celle  du  haricot,  les  autres  sont 
en  croissant.  Les  espèces  fraxinea  et  fastigiata  d'une  part,  et  calicaris 
et  farinacea  d'autre  part,  séparées  par  ce  caractère,  offrent  des  exem- 
plaires à  formes  extérieures  absolument  semblables  et  à  spores  diffé- 
rentes (Nylander  :  Rev.  Ramalinarum). 

III.  Notation  chimique  (Nylander).  —  1°  K  +  rub  ;  2°  K  "|-  lut  ; 
3*  K  —  Des  échantillons  semblables  de  l'ancien  R.  copulorum  et  ses 
variétés  présentent  ces  diverses  notations. 

IV.  Situation  de  l'apothécie.  —  1"  terminale  ;  2"  latérale  ou  appendi- 
culée.  Le  type  des  apothécies  appendiculées  est  chez  le  R.  calicaris. 
Plusieurs  espèces  présentent  les  deux  dispositions. 

V.  Consistance  du  thalle.  —  1°  Dur,  corné  {R.  cuspidata)  ;  2°  mou 
{R.  pollinaria). 

VI.  Structure  intérieure.  —  1°  Pleine  ;  2"  fistuleuse.  Certaines  formes 
de  R.  cuspidata  dont  le  type  est  plein,  sont  lacuneuses. 

VII.  Structure  de  la  couche  corticale  (Nylander).  —  V  A  éléments 
filamenteux  ;  2°  amorphe.  Parfois  difficile  à  constater  au  miscrocope, 
même  après  le  traitement  par  l'hydrate  de  potasse. 

Quelques  rares  espèces  ont  un  goiV  spécial,  mais  il  n'est  pas  cons- 
tant. Quant  à  Vodeur  de  violette  que  M.  Viaud-Grand-Marais  a  signalée 
dans  le  R.  cuspidata  frais  de  l'îlot  du  Pilier,  elle  tient  à  l'embrun 
reçu  par  le  lichen  ;  cette  odeur  de  violette  est  en  effet  très  sensible  dans 
le  sel  marin  en  formation  dans  les  marais  salants. 

La  couleur  ne  peut  servir  à  distinguer  les  espèces.  Chez  toutes  elle 
est  pâle,  comparable  à  celle  des  os,  de  la  paille  ;  c'est  du  gris  jaunâtre 
ou  du  vert  effacé.  Chez  les  lichens  humides,  ces  teintes  s'accentuent  et 
peuvent  devenir  nettement  dinérentes  entre  certaines  espèces. 

Le  R.  Curnowii  de  l'île  d'Yeu  passe  au  glauque,  et  le  R.  cuspidata 
var.  carra,  poussant  auprès  de  lui,  au  vert  jaune  gai. 

Muséum  : 

M.  L.  Bureau  annonce  que  M.  Pitre  de  Lisle  du  Dreneuc, 
directeur  du  Musée  archéologique,  qui,  pendant  de  longues 
années  s'est  occupé  d'ornithologie,  a  fait  don  de  sa  collection 
d'oiseaux  à  l'Ecole  des  Sourds-et-Muets  du  département  de  la 
Loire-Inférieure,  cette  collection,  dans  son  ensemble,  ne  pou- 


XXXIII 

vaut  avoir  d'utilité  au  Muséum  de  Nantes,  où  l'ornithologie 
régionale  est  amplement  représentée.  M.  L.  Bureau  ajoute, 
qu'avant  de  prendre  cette  décision,  M.  de  Lisle  l'a  mis  à  même 
de  choisir  tous  les  oiseaux,  nids  et  œufs  qu'il  jugeait  utile  de 
placer  dans  la  galerie  régionale  du  Muséum  de  Nantes. 

Le  choix  s'est  borné  à  22  oiseaux  et  79  œufs.  Un  article 
inséré  au  Bulletin  fera  connaître  l'intérêt  que  présentent  plu- 
sieurs pièces  d'une  grande  rareté. 


Séance  du  1*^^  Juillet  1892 
Présidence  de  M.  Viaud-Grand-Marais,  vice-président 

M.  E.  Gadeceau,  secrétaire,  donne  lecture  du  procès-verbal 
de  la  dernière  séance  dont  la  rédaction  est  adoptée. 
Par  suite  du  vote  de  l'Assemblée,  M.  le  Président  proclame  : 

Membres  correspondants  : 

MM.  Lamoureux    (l'abbé   Eugène),    vicaire    à  Luché-Pringé 
(Sarthe). 
Berrehar  (G.),  pharmacien  à  Saint-Renan  (Finistère). 

Communications  : 

M.  PizoN  expose  les  résultats  préliminaires  de  ses  recherches 
sur  le  développement  des  bourgeons  de  deux  espèces  d'Ascidies 
composées  :  Circinalium  concrescens  Giard,  et  Amaroucium 
proliferum  M.  Edwards  (Tribu  des  Polyclinidées  de  Giard, 
famille  des  Aplididés  de  Lahille). 

Circinalium  concrescens  : 

1°  La  cavité  péribranchiale  se  forme  aux  dépens  de  la  partie 
antérieure  de  la  cavité  endodermique  primitive  du  bourgeon  ; 
elle  se  sépare  de  celle-ci  par  deux  sillons  latéraux. 

2°  A  sa  partie  postérieure,  le  sac  endodermique  du  bourgeon 
envoie  deux  diverticules  symétriques  qui  se  fusionnent  bientôt 
par  leur  extrémité,  tandis  qu'ils  s'isolent  de  la  vésicule  primi- 
tive ;  ce  diverticule  s'allonge  peu  à  peu  et  constituera  le  sac 
endodermique  du  pédoncule  du  nouveau  bourgeon  ;  c'est  à  ce 
sac,  chez  les  Clavelinés,  que  Van  Beneday  a  appliqué  la  déno- 
mination d'  «  épicarde  ». 


XXXIV 

3°  De  l'extrémité  du  jeune  tube  épicardique  se  détache  un 
petit  sac  clos  qui  est  le  tube  péricardique  i^rimitif  ;  la  face 
interne  de  ce  tube  s'invagine  pour  engendrer  la  cavité  car- 
diaque. 

40  U  organe  vibra  fi  le  débute  par  un  diverticule  dorsal  de  la 
vésicule  primitive.  Ce  diverticule  s'allonge  peu  à  peu  vers  la 
partie  antérieure  du  bourgeon  et  perd  sa  communication  avec 
la  vésicule  primitive  qui  l'a  engendré.  Un  peu  plus  tard  il  vient 
déboucher  dans  la  cavité  branchiale,  tout  près  de  l'ébauche  du 
siphon  branchial. 

Le  système  nerveux  primitif  est  un  petit  cordon  situé  sur  la 
face  dorsale  de  l'organe  vibratile. 

Amaroucium  proliferum  : 

M.  Pizon  complète  certains  points  de  l'histoire  du  développe- 
ment des  bourgeons  que  Kowalevsky*  a  négligés  ou  mal  observés 
en  particulier  Vorgane  vibratile.,  le  tube  épicardique  et  le 
cœur. 

L'organe  vibratile  se  développe  comme  chez  les  Circlnalium  ; 
il  est  constitué  par  un  diverticule  dorsal  de  la  vésicule  endoder- 
mique  primitive  qui  va  s'ouvrir  secondairement  dans  le  sac 
branchial  ;  il  ne  doit  pas  être  considéré  comme  le  système 
nerveux  primitif  du  bourgeon,  ainsi  que  le  dit  IKowalevsky  qui 
n'a  étudié  que  des  stades  avancés  et  n'a  pas  vu  l'origine  endo- 
dermique  du  tube  qu'il  qualifie  à  tort  de  «  tube  neural  »,  lequel 
n'est  autre  chose  que  l'organe  vibratile  rudimentaire. 

Le  système  nerveux  du  petit  bourgeon  est  un  petit  cordon 
situé  sur  la  face  dorsale  de  l'organe  vibratile  embryonnaire. 

Le  cœur  se  développe,  comme  chez  les  Circinalium,  aux 
dépens  de  l'extrémité  postérieure  du  tube  épicardique  dont 
Kowalevsky  a  indiqué  exactement  les  relations  avec  la  vésicule 
branchiale. 

M.  E.  Gadeceau  donne  quelques  détails  sur  son  récent  voyage 
botanique  à  Belle-Ile-en-Mer. 

11  se  borne,  pour  l'instant,  à  signaler  la  présence  dans  l'île 


1.  Knospunsi  dos  Ascidies  (Arcli.  raikr,  Anat.,  187i) 


XXXV 

du  Scirpus  pauciflorus  Lightf.  non  mentionné  jusqu'ici  par 
les  Aoriste,  et  qu'il  a  recueilli  à  Port-Pouldon,  ainsi  qu'en 
témoignent  les  échantillons  qu'il  présente. 

M.  Gadeceau  produit  encore  quelques  spécimens  d'une 
mousse  dont  il  doit  la  détermination  à  M.  Emile  Bureau  :  le 
Schistostega  osmundacea.  Le  prothalle  de  cette  espèce  est 
composé  suivant  l'abbé  Boulay  ^  «  de  filaments  terminés  par 
»  des  vésicules  hyalines  renfermant  des  grains  verts  de  chloro- 
»  phylle  ;  ces  vésicules  décomposent  la  lumière  affaiblie  qui 
»  leur  arrive  et  illuminent  de  magnifiques  reflets,  d'un  vert 
»  d'émeraude,  les  cavités  obscures  au  fond  desquelles  cette 
»  petite  mousse  s'installe  de  préférence.  » 

La  grotte  du  Fort-Blanc,  à  Port-Sauzon  (Belle-Ile),  qui  avait 
été  signalée  à  M.  Gadeceau,  par  un  habitant  de  l'île,  comme 
offrant  des  «  mousses  phosphorescentes  »,  constitue  une  précieuse 
localité  pour  observer  ce  phénomène  dans  toute  sa  beauté  ; 
elle  est  tapissée,  par  places,  de  larges  plaques  d'un  vert  brillant 
semblable  aux  reflets  de  la  gorge  des  colibris.  Le  Schistostega 
osmundacea  n'est  pas  indiqué  dans  les  grottes  du  littoral 
proprement  dit  :  Quimper,  Bannalec,  Josselin,  étant  situés  à  une 
certaine  distance  de  la  mer.  La  localité  de  Belle-Ile-en-Mer  est 
donc  intéressante  à  noter. 

M.  Emile  Bureau  expose  à  la  Société,  au  nom  de  M.  E.  Camus 
et  au  sien,  quelques-uns  des  résultats  de  leurs  excursions  bryo- 
logiques  dans  le  département  de  la  Loire-Inférieure,  et  fait 
passer  sous  les  yeux  des  échantillons  d'espèces  rares  ou  nou- 
velles pour  l'Ouest  de  la  France. 

Mousses  :       Weisia  mucronata  Bruch. 
Dicranum  flagellare  Hedw. 
Fissidens  osmundoides  Hedw. 
TricJiodon  cylindricus  Schpr. 
Trichostomum  littorale  Mitt. 
Trichostomum  nitidum  Schpr. 
Hedwigia  imberbis  Spruce. 


1.  Muscinées  de  France,  I.,  p.  311. 


XXXVI 

Mousses  :      Bryum  neomadense  Itzig. 
Scorpiuriwn  rivale  Schpr. 
Hypnum  lycopodioides  Schwgr. 
Hypnuyn  Sendtneri,  Schpr. 

Sphaignes  :  Spliagnum  inibricatum  (Hornsch), Russow,1865. 
Sphagnum  crassicladum  Warnstorf,  1889, 
Sphagnum  platyphyllum  (Sull.,  Lindle),  Warns- 
torf, 1884. 
Sphagnum  fmibriatmn  Wils. 

Hépatiques:  Cephalozia  fluitans  R.  Spruce, 
Soutlibya  obovata  Dum. 
Saccogyna  viticulosa  Dum. 
Dilœna  Lyellil  Dum. 
Riccia  Huebeneriana  Lidenb. 

MM.  PiEL  DE  Churcheyille  présentent  un  lépidoptère  :  Satij- 
ria  dejanira  capturé  dans  un  jardin  de  Nantes.  Ce  papillon, 
qu'ils  offrent  au  Muséum  de  Nantes,  n'avait  pas  encore  été 
signalé  dans  la  Loire-Inférieure. 

Muséum  : 

M.  Louis  Bureau,  Directeur  du  Muséum,  continue  la  présen- 
tation de  la  collection  d'oiseaux  de  M.  P.  de  Lisle  du  Dréneuc. 

Dons  faits  à  la  Société  : 

MM.  Delgado  et  abbé  Olivier  offrent  divers  ouvrages  à  la 
Société. 


XXXVIl 

séance  du  4  Novembre  1892 
Présidence  de  M.  Laennec,  présideut 

M.  E.  Gadeceàu,  secrétaire,  donne  lecture  du  procès-verbal 
de  la  dernière  séance  dont  la  rédaction  est  adoptée. 
Par  suite  du  vote  de  l'Assemblée,  M.  le  Président  proclame  : 

Membre  titulaire  : 
M.  Marchand,  comptable,  56,  rue  Saint-Jacques. 

Membres  correspondants  : 

MM.  Guillemot  (Jules- Auguste),  sous-agent  administratif  delà 
marine,  42,  rue  de  Lucet,  àTourlaville  (Manche). 

SuciiETET  (A,),  au  château  d'Anville-Bréauté,  par  Goder- 
ville  (Seine-Inférieure). 

Gaborit  (l'abbé  Louis),  vicaire  à  Challans  (Vendée). 

Rivet,  médecin  à  Vertou  (Loire-Inférieure). 

Membre  affilié  : 
M.  Chesneau,  étudiant,  2,  place  Saint-Pierre,  à  Nantes. 

Sociétés  correspondantes  : 

Bayonne.  —  Société  des  sciences  et  arts  de  Bayonne. 

Bordeaux.  —  Société  linnéenne  de  Bordeaux. 

Boulogne-sur-Mer.  —  Société  académique   de  Boulogne- 
sur-Mer. 

Clermont-Ferrand.   —  Académie    des    sciences,  lettres  et 
arts  de  Clermont-Ferrand. 

Mexico  (Mexique). —  Sociedad  cientifica  "Antonio  Alzate  " 

MoNTMÉDY.  —  Société  des  amateurs  naturalistes  du  Nord  de 
la  Meuse. 
Nancy.  —  Académie  de  Stanislas. 

Nevers.  —  Société  nivernaise  des  lettres,  sciences  et  arts. 
Ottawa  (Canada) .  —  Geological  and  natural  history  survey. 

PoRTLAND  (Maine,  Amérique  du  Nord),  —  Society  of  natural 
history. 

RocHECHOUART.  —  Société  des  amis  des  sciences  et  arts  de 
Rochechouart  (Haute-Vienne) . 


XX  XVI M 

Ouvrages  offerts  à  la  Société  : 

Boucher  (G.)  —  Deux  mots  sur  la  craie  de  Châteaudun. 

Charrier-Fillon  (A.)  —  L'Ile  de  Noirmoutier.  Péril  et  défense. 

SucHETET  (A.)  —  Les  Oiseaux  hybrides  rencontrés  à  l'état  sau- 
vage (3^  partie  :  Les  Passereaux). 

Camus  (F.)  —  Excursion  bryologique  à  la  tourbière  de  Fontaine- 
du-Four  (Forêt  de  Montmorency). 

Présentation  de  mémoires  : 

Les  mémoires  suivants,  analysés  sommairement  au  cours  de 
la  séance,  prendront  place  au  Bulletin  : 

Bureau  (Edouard).  —  Excursion  botanique  du  Muséum  d'his- 
toire naturelle  de  Paris  aux  environs  de  Nantes  et  sur  les 
bords  de  l'Océan. 

Picquenard  (Ch.)  —  Exploration  botanique  du  littoral  Sud- 
Ouest  du  Finistère. 

Jouitteau  (l'abbé) .  —  Notes  pour  servir  à  la  Minéralogie  de 
Maine-et-Loire. 

Communications  verbales  : 

M.  E.  Gadeceau  présente  un  arbrisseau  cultivé  depuis  très 
longtemps  au  Jardin  des  Plantes  de  Nantes,  en  serre  tempérée, 
puis  à  l'air  libre  à  partir  de  fin  mai. 

Il  a  fleuri  pour  la  première  fois  cette  année,  ce  qui  a  permis 
à  notre  confrère  de  le  déterminer  :  c'est  le  Freylinia  cestroides 
Colla.  Le  genre  Freylinia,  créé  par  Pangelli,  est  placé  par 
Bentham  et  Hooker  (Gênera  plantarum  1887),  entre  le  genre 
Teedia  et  le  genre  Anastrabe,  famille  des  Scrophularinées, 
tribu  des  Antirrhinées. 

Le  Freylinia  cestroides  est  originaire  du  Cap  de  Bonne-Es- 
pérance ;  il  a  été  figuré  deux  fois  :  !<>  sous  le  nom  de  Capraria 
lanceolata  Lin.  fil.  in  Linck  et  Otto.  Icônes  plantarum  selecto- 
rum,  horti  regii  botanici  berolinensis,  t.  4  ;  2°  sous  le  nom  de 
Buddleia  glaberrima  Loiseleur-Deslongchamps.  Herbier  géné- 
ral de  l'amateur,  pi.  266. 

La  détermination  d'une  espèce  exotique  offrant  toujours  une 
certaine  difficulté,  M.  Gadeceau  a  été  particulièrement  heureux 
de  voir  sa  détermination  confirmée  par  un  échantillon  recueilli 


XXXI X 

au  Cap  de  Bonne-Espérance,  et  figurant  dans  l'herbier  Fée  qui 
appartient  aux  belles  collections  botaniques  de  notre  Muséum. 

M.  Gadeceau  fait  circuler  cet  échantillon  dans  l'assemblée  en 
même  temps  que  ceux  qu'il  a  prélevés  sur  l'arbrisseau  du  Jardin 
des  Plantes. 

M.  E.  Gadeceau  donne  ensuite  lecture  d'une  note  de  M.  Le 
Grand  publiée  dans  le  Bulletin  de  la  Société  botanique  de  Fran- 
ce, t.  39,  p.  277,  annonçant  la  découverte  à  Belle-Ile,  par 
M.  Ménager,  de  VAllium  subliirsutum  ^ .  Notre  confrère  fait 
suivre  cette  lecture  des  observations  suivantes  : 

(c  Le  fait  de  géographie  botanique  dont  il  s'agit  serait  assez 
»  important  s'il  était  confirmé  pour  que  nous  exprimions  le 
»  désir  que  les  botanistes  herborisants  recherchent  dans  quelles 
»  conditions  cet  Alliu7n  a  pu  apparaître  à  Belle-Ile.  Si  l'on  con- 
»  sidère  qu'il  est  cultivé  partout  dans  la  région  pour  la  confec- 
»  tion  des  bouquets  et  qu'on  est  souvent  obligé  de  l'expulser 
■»  des  jardins  comme  trop  envahissant,  on  comprendra  notre 
»  hésitation  à  l'admettre  d'ores  et  déjà  parmi  les  espèces  spon- 
»  tanées  de  l'Ouest  de  la  France.  » 

M.  Gadeceau  ajoute  qu'il  a  trouvé,  en  juin  dernier,  un  Gla- 
diolus  bijzantinus  à  Belle-Ile,  au  milieu  d'une  prairie  et  assez 
loin  des  villages,  ce  qui  ne  l'empêche  pas  de  croire  que  cette 
espèce  s'est  échappée  des  nombreux  jardins  de  l'île. 

M.  Viaud-Grand-Marais  présente  plusieurs  photographies  du 
dolmen  de  la  Table  décrit  par  M.  Charrier-Fillon.  Ce  dolmen, 
situé  à  l'Est  de  Noirmoutier,  sur  le  plateau  calcaire  de  la 
Vendette,  et  submergé  à  haute  mer,  est  formé  d'une  table  de 
grès  longue  de  4"80,  large  de  2'»80,  reposant  par  l'une  de  ses 
extrémités  sur  un  support  de  même  nature,  et  par  l'autre  sur 
le  sol.  Sous  la  table,  des  débris  d'anciens  supports  de  grès  sont 
apparents. 

M.  PizoN  signale  la  présence,  au  Croisic,  d'un  genre  d'Ascidie 
composée  (Distaplia),  qui  n'a  encore  été  observé  que^très  rare- 


1.  Voir  Extraits  et  Analyses,  p.  16S. 


XL 

ment  sur  nos  côtes  ;  M.  Giard  Fa  trouvé,  il  y  a  quelques  années, 
dans  la  baie  de  la  Forest  (Concarneau),  et  à  Vimereux. 

L'espèce  trouvée  au  Croisic  par  M.  Pizon  est  le  DistapUa 
rosea,  la  même  que  Délia  Valle  a  recueillie  dans  le  golfe  de 
Naples.  Cette  espèce  existe  aussi  dans  les  ruisseaux  des  parcs  à 
huîtres  de  Saint- Vaast-la-Hougue  où  M.  Pizon  Fa  trouvée  il  y 
a  deux  ans. 

M.  FoRTiNEAU  présenre  un  très  bel  échantillon  de  l'Hydne 
hérisson  {Hydnum  erinaceum),  du  poids  de  4  kil.  350,  trouvé 
sur  le  tronc  d'un  chêne,  et  un  Polyporus  aclustus  recueilli  sur 
un  pied  d'Eucalyptus. 

M.  Laennec  a  reçu  de  notre  concitoyen,  M.  Treille,  professeur 
à  l'Ecole  de  Médecine  d'Alger,  plusieurs  Cérastes  œgyptiacus 
vivants  qu'il  présente  aujourd'hui  conservés  dans  l'alcool.  Il  a 
constaté  la  vitalité  très  grande  de  ce  serpent  dont  la  couleur  se 
confond  avec  celle  des  sables  dans  lesquels  il  vit.  Sa  nocuité 
est  bien  plus  grande  que  celle  de  la  vipère.  On  observe  environ 
une  mort  sur  21  piqûres  d'aspic  tandis  qu'on  constate  une  mort 
sur  3  piqûres  de  Céraste. 

Muséum  : 

Parmi  les  objets  entrés  récemment  au  Muséum,  M.  L.  Bureau 
appelle  l'attention  sur  un  ours  brun  (  Ursus  arctos)  du  Caucase, 
muni  d'un  collier  d'un  gris  jaunâtre  ;  un  Lanius  collurio  entiè- 
rement blanc,  tué  aux  Sables  d'Olonne  en  septembre  1891  ; 
un  Regulus  cristatus  en  premier  plumage,  tué  à  Nantes  le 
5  juin  1892,  offert  par  M.  S.  Bonjour  et  des  Echinides  éocènes  de 
Grignon  envoyés  par  M.  de  Guerpel. 


XLI 


Séance    du   2    Décembre    1892 

Présidence  de  M.  Laennec,  président 

M,  E.  Gadeceau,  secrétaire,  donne  lecture  du  procès-verbal 
de  la  dernière  séance  dont  la  rédaction  est  adoptée. 

Sociétés  correspondantes  : 

Berne.  —  Société  bernoise  des  Sciences  naturelles. 

Cincinnati,  Ohio.  —  Cincinnati  Society  of  natural  history. 

Harlem.  —  Société  hollandaise  des  Sciences  exactes  et  natu- 
relles. 

Helsingfors  (Finlande). —  Societas  pro  Fauna  et  Flora  fennica. 

Moscou.  —  Société  impériale  des  naturalistes  de  Moscou. 

Padoue.  —  Societa  veneto-trentina  di  scienze  naturali. 

Sydney.  —  Royal  Society  of  New  South  Wales. 

Correspondance  : 

M.  L.  Bureau,  secrétaire-général,  donne  lecture  des  lettres 
suivantes  : 

1°  De  M.  le  Ministre  de  l'Instruction  publique  informant  la 
Société  que  le  3P  Congrès  des  Sociétés  savantes  de  Paris  et  des 
départements,  s'ouvrira  à  la  Sorbonne,  le  4  avril  1893,  et  don- 
nant le  programme  de  la  section  des  sciences. 

2"  De  M.  Ed.  Chevreux  faisant  connaître  que,  fixant  sa  rési- 
dence à  Alger,  il  fait  don  au  Muséum  de  Nantes  de  ses  collec- 
tions de  crustacés  décapodes  et  d'échinodermes  recueillis  sur 
les  côtes  de  l'ouest  de  la  France.  Les  crustacés  doivent  servir  à 
M.  de  Guerne  pour  l'étude  de  la  Faune  française  qu'il  prépare 
en  ce  moment. 

L'Assemblée  vote  des  remerciements  à  M.  Chevreux  pour  le 
don  important  qu'il  a  eu  la  généreuse  pensée  d'attribuer  à  notre 
Muséum, 

30  De  M.  L.  Davy,  de  Fougère  (Maine-et-Loire),  annonçant  la 
capture  de  quelques  oiseaux  faite  en  Anjou,  soit  :  1°  un  Bruant 
jaune  {Emberiza  cltrinella),  entièrement  blanc,  Fougère, 
21  septembre  1891,  coll.  Davy  ;  2^  un  jeune  Merle  noir  {Turdus 


XLIl 


merula),  d'un  blanc  pur,  pris  vivant  à  Fougère,  au  printemps 
de  1890;  3°  deux  Sizerins,  Linarla  rufescens  Vieill.,  faisant 
partie  d'une  bande  de  7  à  8  individus,  tués  le  28  mars  1892, 
dans  Je  jardin  du  presbytère  de  Fougère  ;  une  Cigogne  blanche 
à  la  Chapelle  Saint-Laud,  près  Durtal.  le  3  juin  1892,  et  5*^  vers 
la  fin  du  même  mois,  une  Cicogne  noire,  étang  aux  Grippes, 
près  Durtal. 

Ouvrages  offerts  à  la  Société  : 

PoiRAULT.  —  Catalogue  des  plantes  de  la  Vienne,  avec  sup- 
plément. 

Société  Royale  de  Botanique  de  Belgique.  —  Collection 
complète  de  son  Bulletin,  soit  30  volumes. 

Des  remerciements  sont  votés  à  la  Société  royale  de  Botanique 
de  Belgique  pour  ce  don  d'une  importance  exceptionnelle. 

Présentation  de  mémoires  : 

Les  mémoires  suivants,  analysés  au  cours  de  la  séance, 
prendront  place  au  Bulletin  : 

Abbé  Dominique.  —  1°  Notes  entomologiques  ;  2»  Catalogue 
des  Orthoptères  de  la  Loire-Inférieure. 

Picquenard  (Ch.)  —  Contributions  à  la  Flore  de  Bretagne. 

Communications  verbales  : 

M.  Viaud-Grand-Marais  annonce  que  notre  nouveau  confrère, 
M.  l'abbé  Gabory,  de  Challans,  a  découvert,  à  Saint-Jean-des- 
Monts,  une  plante  nouvelle  pour  la  Vendée,  VAgrostis  in- 
terrupta. 

Il  fait  ensuite  une  très  intéressante  communication  sur  les 
mœurs  nocturnes  des  vipères. 

Les  habitudes  nocturnes  des  vipères,  mal  connues  et  mêmes 
niées  jusqu'ici,  devaient  être  à  prévoir,  vu  la  pupille  de  ces 
animaux  disposée  comme  celle  des  chats. 

M.  Viaud-Grand-Marais  démontre  ces  habitudes  :  1°  par  l'exa- 
men des  proies  rencontrées  habituellement  dans  l'estomac  des 
vipères  ;  2"  par  l'étude  des  restes  de  cuisine  des  rapaces  noc- 
turnes ;  3"  l'observation  de  vipères  (aspics  et  péliades)  rencon- 
trées après  le  coucher  du  soleil  et  ayant  donné  lieu  à  des  acci- 


XLIII 

dents  ;  4*'  par  des  observations  sur  des  vipères  eu  cages  faites 
par  le  père  Celle  et  M.  Grignon  du  Moulin,  et  que  viennent 
confirmer  de  nouvelle^  observations  de  MM.  Piel  de  Churche- 
ville. 
Cette  communication  sera  reproduite  in-extenso  au  Bulletin . 

M.  Ménier  présente  un  échantillon  de  Merulius  lacnjmans 
Wulf.  qui  s'est  développé  sur  le  carrelage  d'un  cellier  ;  c'est  un 
habitat  anormal  de  ce  champignon,  grand  destructeur  de 
poutres  et  planchers  humides. 

M.  Ménier  entretient  ensuite  la  Société  des  divers  cas  d'em- 
poisonnements signalés  dans  ces  derniers  temps  aux  environs 
d'Angoulême,  à  Saint-Michel,  à  Sireuil  et  au  village  de  Lande- 
Elevée,  commune  de  Forges,  en  Maine-et-Loire.  Il  a  pu  cons- 
tater que  dans  ce  dernier  cas,  l'espèce  incriminée  est  encore 
l'Amanite  phalloïde.  Ces  trois  empoisonnements  ont  amené 
la  mort  de  14  personnes. 

M.  Ménier  donne  lecture  d'un  article  de  V Indépendant  de  la 
Charente-Inférieure  qui  lui  a  été  adressé  par  notre  collègue, 
M.  Paul  Brunaud,  de  Saintes.  Un  cas  d'empoisonnement  s'est 
produit  chez  une  famille  de  Saintes  ayant  mangé  YAmanita 
7'ubescens  vendue  comme  Clôneaux  (Lepiota  procera  Scop., 
vulg.  appelé  Potiron) .  Les  accidents  constatés  furent  un  malaise 
subit,  de  l'engourdissement  général  et  perte  de  connaissance 
chez  un  des  malades.  Des  coliques  survenant,  les  médecins 
administrèrent  des  vomitifs  énergiques  aux  trois  personnes 
malades  qui  sont  aujourd'hui  parfaitement  rétablies. 

Cette  amanite  est  aujourd'hui  réputée  comestible,  aussi  les 
accidents  signalés  plus  haut,  ne  sembleraient  pouvoir  s'expli- 
quer, d'après  M.  Ménier,  que  par  a  présence,  dans  le  plat  de 
champignons,  d'une  petite  quantité  d'une  espèce  nuisible,  peut- 
être  de  l'Amanite  panthère  dont  la  ressemblance  avec  la  précé- 
dente peut  occasionner  de  fatales  méprises. 

M.  Viaud-Grand-Marais,  à  propos  de  Merulius  lacrymans, 
dit  qu'il  ne  connaît  que  trop  ce  champignon  qui  dévaste  à  Noir- 
moutier  ses  planchers  et  même  ses  meubles.  Il  a  employé  pour 
le  combattre  le  sublimé  corrosif  et  attend  le  résulat  de  l'expé- 
rience. 


XLIV 

En  ce  qui  concerne  les  empoisonnements  par  VAmanitapan- 
therina,  notre  confrère  dit  que  c'est  probablement  à  cette  espèce 
vénéneuse  et  à  sa  confusion  avec  YAmanita  7'ubescens,  fré- 
quemment mangée  dans  l'île  de  Noirmoutier,  que  doit  être 
attribué  le  double  empoisonnement  qui  s'y  est  produit,  il  y  a 
quelques  années. 

M.  DU  Bois  annonce  qu'il  a  tué,  le  6  novembre  dernier,  un 
Tichodrome  échelette  sur  l'église  de  Sainte-Marie,  près  Pornic. 
Loiseau  se  tenait  depuis  une  huitaine  de  jours  sur  les  falaises 
voisines. 

Muséum  : 

M.  LR  Directeur  du  Muséum  présente  un  Pelecanus  conspi- 
cillatus  mâle  adulte,  du  sud  de  l'Australie;  une  Perdrix  grise 
adulte,  variété  à  tête  et  cou  d'un  jaune  pâle  avec  taches  blan- 
ches à  la  poitrine  et  aux  rémiges  secondaires  ;  un  grand  Cor- 
moran, Phalacrocorax  carbo,  en  premier  plumage,  avec  les 
parties  inférieures  d'un  blanc  pur,  tué  par  M.  Et.  Bureau,  le 
26  octobre  1892,  sur  l'étang  de  la  Provostière  (Loire-Inférieure)  ; 
un  Tragopan  satyre,  Ceriornis  satyra  Edw.,  offert  par  M.  Olli- 
vry  ;  un  Phalarope  platyrhynque,  Phalm^opus  fuUcarius 
adulte,  portant  aux  parties  inférieures  quelques  plumes  rousses 
de  la  livrée  des  noces,  tué  par  M.  Pt.  Levesque,  près  le  plateau 
de  la  Banche,  le  23  août  1892. 

M.  L.  Bureau  montre  ensuite  à  l'Assemblée  une  série  de  dix- 
sept  Aigles  :  Aquila  potnarina  Brehm.,  A.  clanga  Pall.  et 
A.  orlentalis  Cab.,  tous  représentés  par  le  mâle  et  la  femelle 
adultes  et  le  jeune  en  premier  plumage.  Après  examen,  il 
conclue  que  les  quelques  aigles  tués  en  Bretagne  et  en  Vendée, 
désignés  communément  sous  le  nom  d'aigles  crlm^ds  et  dont 
trois  sujets  sont  exposés  dans  la  salle,  appartiennent  tous  à 
Y  A.  clanga  Pall. 

Il  présente  enfin  une  Ranella  vexillum  Sow.,  coquille  vivant 
sur  les  côtes  du  Pérou,  offerte  par  notre  collègue,  M.  Borgogno. 


Bull.  Soc.  Se.  Nat.  Ouest 


T.  II.  PI.  I 


IJ^'J^Orchis  maculata  L 2,2'',  2^,  O.maculata  L.var.  elon^ata   Gadeceau 

5^.3^.  0.  alatoides  Gad.  _  4"".  4^.  O.  alata  Fleurj  —  515^,  O.  laxjflora       Lam. 
6"^,  6^  O.laxiflora  ^^v.  mtermedia  Vvo^à.—7''.7^,0.palustris  Jacq;. 


nsroTES 


Quelques  ORCHIDEES  de  la  Loire-Inférieure 

par  M.  E.  GADECEALÎ 
PI.  I 


X   SerapiaS  Lloydii  KarlRichter,Plant3eEuropœ8e;  S.tri- 
loba  Lloyd  FI.  Loire-Inf.  p.  255  !  an  Viviani? 

Cette  belle  plante  n'a  jamais  été  trouvée,  à  ma  connaissance, 
dans  des  localités  où  manquait  l'une  des  deux  espèces  dont  elle 
est  probablement  issue  :  Orchis  laœiflora  Lam.  et  Serapias 
œrdigera  L.  ;  de  plus,  d'après  M.  Lloyd,  (loc.  cit.)  son  pollen 
est  atrophié.  Elle  est  généralernent  considérée  comme  un  des 
rares  exemples  d'hybride  bigénérique  et  je  n'en  aurais  pas  parlé 
si  le  même  accord  existait  quant  à  sa  synonymie. 

Je  rappellerai  tout  d'abord  que  c'est  à  M.  J.  Lloyd  que  revient 
le  mérite  d'avoir  le  premier  signalé  la  plante  comme  distincte'. 

Ainsi  qu'on  ne  saurait  en  douter  ce  n'est  pas  à  la  légère  qu'il 
la  rapporta  au  Serapias  triloha  de  Viviani  et  voici  la  note  insé- 
rée dans  son  herbier  avant  1840  et  qu'il  a  bien  voulu  m'autoriser 
à  reproduire  ici  : 

«  Serapias  triloba  Viviani  fragm.  T.  12,  fig.  1.  —  Envoyé  par 
»  moi  à  M.  Mutel,  il  a  répondu  que  c'était  bien  la  plante  dont  il 
»  parle,FloredeFrancevol.3,p.  255,  obso^S.,  envoyé  àM.  deCan- 
»  dolle  (l'auteur  du  Prodromus)  par  M.  Le  Boterf,  il  a  été  jugé 
»  conforme  à  la  figure  et  à  un  échantillon  reçu  de  Viviani.  J'ai  vu 
»  moi-même  la  copie  de  la  figure  de  Viviani  et  une  fleur  prise 
»  sur  l'échantillon  de  Viviani  dans  l'herbier  de  M.  de  CandoUe. 

»  Le  premier  qui  a  fait  la  découverte  de  cette  rare  orchidée 
»  est  M.  Thomas  qui  l'a  recueillie  vers  1830  à  la  Mâtinais  près 
»  Herbignac.  » 


1.  Voir  Lloyd  FI.  Loire-Inférieure  p.  255  (1844);  Noulet,  rapp.  in  mém.  Acad. 
Toulouse,  4'  série,  t.  iv,  p.  276  (1854);  Grenier  et  Godron  FI.  Fr.  t.  m.  p.  277 
(1856). 

1 


2  SOCIÉTÉ   DES    SCIENCES   NATURELLES   DE   l'oUEST 

D'autre  part,  c'est  incontestablement  M.  Timbal-Lagrave  qui 
a  le  premier  affirmé  l'origine  hybride  des  plantes  de  France 
décrites  sous  le  nom  de  Serapias  triloba  YÏYhinV,  et  ce  bota- 
niste n'était  pas  loin  delà  vérité  lorsqu'il  considérait  le  Serapias 
triloba  de  Lloyd  comme  hybride  des  Orchis  palustris  et  Sera- 
pias cordigera  puisque,  à  cette  époque,  d'accord  avec  plusieurs 
auteurs,  il  réunissait  les  0.  palustris  et  laœiflora,  ainsi  qu'il 
l'explique  lui-même,  en  se  plaignant,  avec  raison,  du  change- 
ment que  les  auteurs  de  la  Flore  de  France  ont  fait  subir  aux 
noms  des  hybrides  d'Orchis  et  de  Serapias  qu'il  avait  adoptés^. 

Si  Noulet,  dans  son  rapport  à  l'Académie  de  Toulouse,  rétablit 
la  stricte  filiation  de  l'hybride,  il  a  soin  d'ajouter  que  «  quant  à 
»  la  parenté  des  hybrides  elle  ne  peut  être  légitimée  ou  infirmée 
»  que  par  les  botanistes  qui  ont  exploré  la  localité  précise  où  la 
»  plante  a  été  découverte  »  et  il  cite  immédiatement  Lloyd  qui 
affirme  que  son  Serapias  triloba  a  été  trouvé,  dans  la  Loire- 
Inférieure,  mêlé  au  S.  cordigera. 

Il  n'y  a  donc  pas  d'hésitation  possible  quant  à  déterminer  la 
part  de  chacun  dans  cette  découverte. 

M.  Lloyd  a,  le  premier,  signalé  la  plante  comme  distincte  et 
nouvelle  en  France  ;  M.  Timbal-Lagrave  a  reconnu,  avant  tout 
autre  botaniste,  son  origine  hybride. 

En  conséquence,  si,  comme  l'affirme  M.  Rony  (Bull.  Soc.  Bot. 
Fr.  t.  XXXVI,  p,  342),  le  Serapias  triloba  Lloyd  n'est  pas  celui 
de  Viviani^,  suivant  que  nous  serons  partisans  d'un  nom  simple 
ou  d'un  nom  composé  pour  les  hybrides  nous  appellerons  notre 
■ç\2iXiiù Serapias  laœifloro-cordigera  Timbal  ou  Serapias  Lloydii 


1.  Voir  Noulet  (toc.  cit.). 

2.  Timbal-Lagrave  4«  mém.  sur  de  nouv.  hybr.  d'Orchidées.  Mém.  Acad. 
Toulouse,  5»  série  t.  iv.  p.  59  (1860). 

3.  La  plante  de  Viviani  paraît  en  résumé  assez  mal  connue:  d'après  M.  Rouy 
{loc.  cit.)  elle  serait  issue  du  croisement  des  S.  neglecta  D.  N.  et  Orchis  papi- 
lionacea  L.  ;  Barla  l'a  figurée  sous  le  nom  de  S.  papilionaceo-lingua  et  parle 
d'un  autre  hybride  d'Ardoino  très  voisin  qu'il  semble  aussi  rapporter  au  S.  tri- 
loba  Viviani  et  M.  l'abbé  Pons  de  Grasse,  mon  obligeant  correspondant,  bien 
placé  pour  apprécier  le  débat  et  auquel  j'ai  envoyé  vivant  le  Serapias  Lloydii 
m'écrit:  «  Votre  triloba  se  rapproche  beaucoup  de  l'hybride  d'Ardoino,  mais  le 
»  label  me  paraît  plus  long  et  plus  large  et  les  lobes  plus  prononcés,  ce  que  l'on 
»  trouve  tout  naturel,  votre  hybride  venant  du  S.  cordigera  et  non  du  S.  lingua, 


E.    GADECEAU.    —   ORCHIDÉES   DE   LA   LOIRE-INFÉRIEURE  8 

K.  Richter',  mais  nous  ne  pouvons  pas  suivre  M.  Rouy  qui 
en  fait  hommage  à  Noulet  (S.  Nouletiana  Rouy  loc.  cit.),  ce 
botaniste  n'ayant  eu  d'autre  mérite  que  de  rapporter  sur  les  tra- 
vaux de  Timbal-Lagrave  «  auxquels  M.  Noulet  qui  avait  bien 
»  voulu  aider  l'auteur  de  ses  conseils,  était  cependant  étranger^.  » 

X   OrChiS   a,la,t3.  Fleury,  Orchid,  des  env.  de  Rennes,  p.  17; 
Lloyd  FI.  0.  éd.  4,  p.  337.  (fig.  4%  4"). 

Cet  orchis,  assez  abondant  dans  la  Loire-Inférieure,  se  dis- 
tingue au  premier  coup  d'oeil  de  0.  laxiflora  Lam.  à  sa  couleur 
rouge-violacé,  non  rouge-pourpre,  et  à  la  disposition  caractéris- 
tique des  sépales  étalés  tous  trois  horizontalement  sur  un  même 
plan.  Il  ne  saurait  être  confondu  avec  0.  Morio  L.  qui  a  l'épi 
floral  court,  pauciflore  et  les  divisions  du  périanthe  toutes 
réunies  en  casque  ;  toutefois,  sa  parenté  avec  ce  dernier  se  révèle 
par  les  nervures  verdâtres  des  sépales  (visibles  surtout  par 
transparence)  et  la  forme  de  l'éperon  renflé  au  sommet. 

L'O.  alata  est  ordinairement  assez  commun  dans  ses  localités, 
où  les  0.  Morio  et  /a^rf/fora  l'accompagnent  toujours  dans  notre 
région,  ainsi  que  nous  l'avons  constaté,  MM.  Lloyd,  Lajunchère, 
Ménier,  Migault  et  moi-même.  Après  avoir  crû  jadis  à  l'auto- 
nomie de  cette  plante,  je  la  regarde  aujourd'hui,  avec  la  plupart 
des  botanistes,  comme  un  hybride  des  Orchis  Morio  et  laxiflora. 

Certaines  formes  de  0.  laxiflora  ayant  été,  paraît-il,  prises 
pour  YO.  alata,  j'ai  jugé  utile  de  donner  ici  le  dessin  d'une  fleur 
de  notre  plante  de  l'Ouest  qui  est  bien  celle  de  Fleury^. 


»  comme  l'hybride  d'Ardoino.  Voilà  donc  trois  hybrides  qui  ne  sont  point  iden- 
»  tiques;  qu'elle  est  la  plante  de  Viviani?  je  n'oserai  me  prononcer  (Pons  in 
»  litt.).» 

Cependant  Nyman  (Consp.  flor.  europ.)  citant  Parlatore  fl.  ital.m  p.  435,  rapporte, 
comme  M.  Rouy,  le  S.  triloba  Viv.  au  Serapias  neglecta,  x  Orchis  papi- 
lionacea. 

1.  Personnellement  je  retiens  pour  notre  plante  le  nom  de  Serapias  Lloydii 
K.  Richter,  n'admettant  pas  la  nomenclature  binaire  de  Schiede. 

2.  Timbal-Lagrave.  4"^  mém.  {loc.  cit.). 

3.  Voir  GiLLOT,  note  sur  VOrcliis  alata.  Fleury,  Bull.  Soc.  Bot.  de  Fr.  t.  xxviii, 
p.  307. 


,4  SOCIÉTÉ  DES    SCIENCES   NATURELLES  DE   L'OUEST 

X   OrchiS  laxifloravar.intermediaLloyd,  herborisations 
1887-1890  p.  11.  (fig.  6%  6"). 


C'est  en  1888,  qu'au  cours  d'une  herborisation  faite  en  compa- 
gnie de  mon  ami  M.  Lajunchère  de  Bourgneuf,  (qui  a  contribué 
à  élucider  plus  d'une  espèce  critique  de  notre  région),  nous 
fûmes  frappés  l'un  et  l'autre  de  l'aspect  d'une  forme  curieuse 
d' OrchiS,  assez  répandue  dans  les  prairies  marécageuses  cal- 
caires de  la  Salle  près  P'resnay  et  que  nous  ne  pouvions  rappor- 
ter exactement  ni  à  YOrchis  Icuoiftora  Lam.  ni  à  YO.  palus  tris 
Jacq.  qui  l'accompagnaient  dans  cette  localité. 

La  floraison  de  notre  plante,  plus  tardive  que  celle  de  YO. 
laxiflora,  était  un  peu  plus  précoce  que  celle  de  YO.  palustris, 
de  façon  que,  dans  les  prairies  de  la  Salle,  nous  pouvions  aper- 
cevoir le  3  juin  1888  : 

lo  —  0.  laxiflora  type,  déjà  presque  complètement  passé 
fleurs. 

2"  —  0.  intermedia,  en  pleine  floraison. 

30  —  0.  palustris,  ouvrant  à  peine  ses  premières  fleurs. 

Dans  cette  localité,  les  trois  formes  sont  assez  nettement  tran- 
chées, telles  qu'elles  sont  représentées  dans  les  ligures  ci-jointes, 
et  voici  le  tableau  comparatif  de  leurs  caractères  :  * 


Tige 

Inflores- 
cence— 

Fleurs.. . 

Label.... 


Eperon 


0.  laxiflora 

fig.  5\  5" 
robuste,  raide. 

en  épi  très  lâche. 

pourpre-foncé. 

plus  large  que  long, 
brusquement  élargi  dès 
la  base,  à  lobe  inter- 
médiaire plus  court 
que  les  latéraux,  sou- 
vent presque  nul,  or- 
dinairement échancré. 


long,  cylindrique,  ob- 
tus ou  échancré. 


0.  intermedia 

fig.  ^^  6" 

un  peu  flexueuse. 

en  épi  plus  serré  que 
dans  0.  laxiflora. 

rouge-violacé. 

un  peu  plus  large  que 
long,  à  lobe  intermé- 
diaire profondément 
échancré,  très  distinct, 
égalant  ou  dépassant 
les  latéraux. 


long,  cylindrique,  ob- 
tus. 


0.  palustris 

fig.  7^,  7" 
grêle,  élancée,  flexueu- 
se. 

en  épi  allongé,  lâche. 

violet-lilas,  pâles  au 
début. 

aussi  large  que  long, 
s'élargissant  graduelle- 
ment à  partir  de  la 
base,  à  lobe  intermé- 
diaire distinct,  profon- 
dément échancré,  dé- 
passant, souvent  assez 
longuement,  les  laté- 
raux. 

court,  cylindre -coni- 
que. 


1.  Voir  Lloyd,  loc.  cit. 


E.   GADECEAU.    —  ORCHIDEES  DE  LA  LOIRE-INFERIEURE  Ô 

Il  était  intéressant  de  rechercher  si,  à  Saint-Joachim  où 
croissent  ensemble,  comme  à  Fresnay,  les  0.  palustris  et  laxi- 
flora,  on  trouverait  également  cette  forme  intermédiaire.  C'est 
dans  ce  but  que  M.  Lloyd  visita  cette  localité  le  18  juin  1889  et 
que  j'y  allai  moi-même,  sur  ses  indications,  peu  de  jours  après. 

Moins  tranchée  qu'à  Fresnay,  la  variété  interniedia  présente 
dans  les  prés  marécageux  de  Saint-Joachim  le  curieux  spectacle 
de  toute  une  série  d'intermédiaires  entre  0.  laxiflora  et  0.  pa- 
lustris ;  les  uns  offrant  le  label  de  0.  palustris,  avec  l'éperon 
et  le  port  de  0.  laxiflora,  d'autres  au  contraire,  le  label  de 
0.  laxiflora  avec  l'éperon  de  0.  palustris  et  autres  combinai- 
sons de  port,  de  couleur,  etc. 

En  présence  de  ces  faits,  deux  hypothèses'  peuvent  être 
émises  : 

1°  L'O.  laxiflora  se  modifiant  dans  certaines  localités  et  arri- 
vant à  produire,  par  gradations,  la  variété  palustris  et,  dans  ce 
cas,  la  var.  intermedia  représente  l'étape  médiane  de  cette 
évolution. 

2^  Deux  espèces  légitimes  :  0.  laxiflora  et  0.  palustris, 
croissant  en  mélange,  et  donnant  naissance  à  une  série  d'hy- 
brides offrant  des  caractères  intermédiaires,  comme  à  Fresnay, 
ou  présentant  le  spectacle  des  variations  désordonnées  signalées 


1.  Au  sujet  de  la  difficulté  d'arriver  à  une  conclusion  certaine  en  ce  qui 
concerne  l'hybridité  ou  l'autonomie  des  espèces  nous  prenons  la  liberté  de  conseiller 
de  relire  les  travaux  de  Naudin,  couronnés  en  1862,  par  l'Académie  des  Sciences 
dont  nous  extrayons  seulement  quelques  passages  : 

((  A  la  grande  uniformité  des  hybrides  de   première  génération  succède  (à  la 

»  seconde  génération)  la  plus  étonnante  diversité  de  figures elles  cons- 

»  liluent,  pour  ainsi  dire,  autant  de  variétés  individuelles,  comme  si  le  lien  qui 
»  devait  les  rattacher  aux  types  spécifiques  s'étant  rompu,  leur  végétation  s'était 
»  égarée  dans  toutes  les  directions.  C'est  ce  quej'appelle  la  variation  désordonnée.  »... 

(Naudin.  Comptes-rendus  Ac.  Se.  t.  lix  p.  840-841). 

«  Ces  phénomènes  de  variabilité  irrégulière  peuvent  se  produire  chez  des  plantes 

))  restées  à  l'état  sauvage Il  suflit  que  deux  espèces  en   se  croisant  donnent 

))  lieu  à  des  hybrides  fertiles  ne  rentrant  pas  tous  dans  les  types  spécifiques,  pour 
»  que  la  variété  désordonnée  entre  en  jeu,  et  amène,  au  bout  de  quelques  géné- 
»  rations,  ce  chaos  de  formes  indécises  contre  lequel  échouent  tous  les  cllorts  du 
»  botaniste  descripteur.  »  (Naudin,  loc.  cil.  p.  844). 


b  SOCIETE  DES   SCIENCES  NATURELLES  DE  L  OUEST 

par  Naudin  dans  son  beau  travail,  ainsi  que  j'ai  crû  le  voir  à 
Saint-Joachim. 

M.  Lloyd  s'est  prononcé  pour  la  première  de  ces  hypothèses  ; 
j'avoue  que  je  penche  vers  la  dernière  :  il  me  permettra  j'en  suis 
certain,  d'exposer  les  raisons  sur  lesquelles  je  crois  pouvoir 
m'appuyer,  ce  sont  : 

1»  L'affinité  de  0.  pahistris  pour  le  calcaire,  qui  me  paraît  en 
faveur  de  son  autonomie. 

2°  L'époque  de  tloraison  de  0.  intermedia,  exactement  inter- 
médiaire à  celle  des  parents  présumés,  cas  fréquent  chez  les 
hybrides,  et  en  particulier  chez  notre  0.  alata  cité  plus  haut. 

S*»  L'absence  de  la  forme  intermedia  dans  les  localités  où 
abonde  VO.  laœiflora  mais  où  VO.  ijalustris  est  absent.  En 
admettant  la  première  hypothèse  énoncée  plus  haut,  ne  devrait- 
on  pas  trouver  des  localités  dans  lesquelles  YO.  laœiflora,  dans 
son  évolution,  s'arrêtant  à  la  var.  intermedia  n'atteindrait  pas 
la  var.  palustris  ?  Comment  se  fait-il  que  dans  notre  région  où 
VO.  laœiflora  est  très  commun  et,  où  on  le  voit  souvent  dans  les 
lieux  marécageux,  on  n'ait  jamais  constaté  chez  lui  ce  commen- 
cement d'altération  ? 

Il  me  paraît  conséquemment  probable  que  les  0.  intermedia  de 
Fresnay  et  de  Saint-Joachim  sont  des  hybrides  del'O.  laœiflora 
et  de  YO.  palustris  avec  Ies(iuels  ils  croissent  pèle-mèle  '. 


1.  Note  ajoutée  pendant  l'impression  : 

Je  viens  de  recevoir  de  M.  l'abbé  Al.  Pons,  de  Grasse,  un  Orchis  que  nous 
rapportons,  M.  Lloyd  et  moi,  à  la  var.  intermedia:  il  provient  des  marécages 
de  Saint-Cassieu,  près  Cannes  (Alp.  Mar.).  oiiil  croissait  au  milieu  des  0.  palus- 
tris  type,  et  0.  laxiflora,  le  8  mai  1890.  —  ((  Nous  avons  remarqué,  mes  deux 
((  compagnons  et  moi,  que  VOrchis  laxiflora  était  en  pleine  floraison  tandis  que 
((  \'0.  palustris  n'était  qu'en  boutons.  (Al.  Pons,  in  litt.)  » 

Ces  observations  faites  dans  une  région  si  différente  de  la  nôtre,  viennent  à 
l'appui  de  mes  conclusions. 


E.   GADECEAU.   —  ORCfflDÉES  DE  LA  LOIRE-INFERIEURE  7 

XX  OrchiS  2/l3<t0id6S    Gacleceau,  Bull.  soc.  bot.  Fr.  t.  xxxiv 

p.  162.  (âg.  3%  3''). 

Je  crois  devoir  rappeler  tout  d'abord  que  cet  hybride,  dont  on 
n'a  trouvé  jusqu'ici  qu'un  seul  individu,  doit  être  considéré- 
jusqu'à  nouvel  ordre,  comme  une  rare  exception. 

Cela  dit,  je  reproduis  la  description  que  j'en  ai  donnée,  avec 
de  légères  modifications,  fruit  de  nouvelles  études  : 

Racines  à  tubercules  entiers  ;  feuil.  linéaires-lancéolées, 
aiguës,  en  gouttière,  engainantes  ;  bractées  lancéolées-linéaires, 
égalant  ou  dépassant  l'ovaire,  à  trois  ou  cinq  nervures.  Fleurs 
rouge-violacé  en  épi  compact  ;  sépales  lancéolés,  subaigus, 
soudés  à  la  base,  puis  libres  dans  les  2/3  supérieurs,  d'abord 
étalés  horizontalement,  tous  trois  sur  un  même  plan,  comme 
dans  O.  alata,  à  pointe  en  capuchon  à  la  fin  un  peu  redressée, 
offrant  par  transparence  des  nervures  vertes^  ;  pétales  supé- 
rieurs étroits,  réunis  en  voûte  sous  les  sépales,  distincts  de 
ceux-ci  et  entre-croisés  au  sommet  ;  label  lie  de  vin,  un  peu  plus 
clair  à  la  gorge  qui  est  ponctuée  de  violet,  à  trois  lobes,  les  laté- 
raux rectangulaires,  obscurément  crénelés,  un  peu  réfléchis, 
V intermédiaire  aigu,  entier,  non  échancré,  en  gouttière  en 
dessous,  beaucoup  plus  étroit  et  un  peu  plus  long  que  les  laté- 
raux; éperon  cylindrique,  diminuant  insensiblement  en  largeur 
de  la  base  au  sommet,  plus  court  que  l'ovaire.  Odeur  faible 
rappelant  parfois  celle  de  0.  corlopliora  ! 

Un  pied  seulement  trouvé  à  Bourgneuf-en-Retz  (Loire-Infé- 
rieure), par  M.  Lajunchère,  au  milieu  des  0.  Morio,  laxiflora, 
alata  et  niaculata,  les  0.  fragrans  etpalustris  croissant  aussi 
dans  les  environs. 

Ce  pied,  cultivé  depuis  dix  ans,  a  donné  naissance  à  de  nom- 
breux individus,  par  multiplication  des  tubercules  et  l'hybride 
s'est  maintenu  avec  tous  ses  caractères.  Cette  année  en  ouvrant 


i.  Je  dois  l'observation  de  ce  caractère  important,  à  M.  G.  Camus  de  Paris 
qui  a  bien  voulu,  de  concert  avec  MM.  Malinvaud  et  Franchet,  m'aider  dans 
l'étude  de  cet  Orchis.  M.  G.  Camus  a  publié  dans  le  Journal  de  Botanique  de 
M.  Louis  Morot  (4°  année  n"  1).  une  planche  de  10.  alatoideif  d'après  une 
aquarelle  faite  par  lui. 


8  SOCIÉTÉ  DES  SCIENCES  NATURELLES  DE  l'OUEST 

un  paquet  contenant  la  plante  vivante  envoyée  par  M.  Lajunchère, 
nous  fûmes  frappés,  M.  Lloyd  et  moi,  chacun  séparément,  de 
l'odeur  d'Orchis  corioiMora  faible,  mais  incontestable,  qui  s'en 
exhalait. 

D'assez  nombreuses  hypothèses  ont  été  faites  jusqu'ici  sur 
l'origine  de  cet  hybride  que  M.  Camus  a  publié  comme  0.  palus- 
tris!  X  coriophora  var.  fragrans  ? 

Aujourd'hui  nous  n'avons  plus  de  doutes  sur  l'intervention 
de  VO.  coriophora  soupçonnée  d'ailleurs  dès  l'origine  par  l'au- 
teur de  la  découverte  lui-même  ;  celle  de  0.  îMlustris  nous 
semble  au  contraire  peu  probable. 

Notre  hybride  diffère  essentiellement  de  tous  ceux  de  ce 
groupe  décrits  jusqu'ici  :  [0.  coriopïioro  X  palustris  Timb  ;  corio- 
phoro  X  laœi/lora  de  Laramb.  et  Timb.  ;  laœifloro  X  coriophora 
de  Pommeret  et  Timb.;  palustri  X  coriopJi07Yi  Barla]  parles 
divisions  supérieures  dupérianthe  étalées  sur  un  même  plan 
et  nimiies  de  nervures  vertes,  visibles  surtout  par  transpa- 
rence, ces  caractères  appartiennent  à  VOrchis  alata  dont  notre 
plante  a  le  port,  et  il  me  parait  aujourd'hui  à  peu  près  certain, 
d'accord  en  cela  avec  MM.  Lajunchère  et  Lloyd,  que  c'est  un 
alato  X  coriophora,  soit  un  hybride  secondaire*. 

M.  Lloyd  a  bien  voulu  me  communiquer  une  plante  de  son 
herbier  étiquetée  par  lui,  0.  laœifloro  fou  alato)  X  coriophora, 
cueillie  le  !«■■  juin  1876  par  M.  Périneau  près  de  Montlieu  (Cha- 
rente-Inférieure) ;  elle  ne  m'a  paru  différer  de  VO.  alatoides  que 
par  le  lobe  intermédiaire  du  label  «  tronqué  à  l'extrémité, 
comme  carré  »  (non  étroitement  aigu),  tous  les  autres  caractères 
étant  ceux  de  0.  alatoides,  je  crois  pouvoir  l'y  rapporter  et  cette 
assimilation  porte  à  deux  individus  le  nombre  trouvé,  jusqu'ici, 
à  ma  connaissance,  de  ce  rare  hybride. 


1.  Ainsi  que  M.  G.  Camus  le  rappelle  dans  une  note  sur  divers  Orchis  (Bull. 
Soc.  Bot.  de  Fr.  t.  xxxii  p.  213).  Cosson  et  Germain  ont  déjà  entrevu  dans  la 
2=  édit.  de  leur  Flore  des  environs  de  Paris  que  pour  classer  toutes  les  formes 
d'Orchis  il  fallait  peut-être  aller  jusqu'à  admettre  des  hybrides  secondaires  : 
M.  G.  Camus  en  a  décrit  un  certain  nombre  et  entre  autres  son  Orchis  Chalini. 


E.   GADECEAU.   —  ORCHIDEES  DE  LA  LOIRE-INFERIEURE  9 

OrchiS  maCUlata  L.  var.  elongata  Gadeceau.  (Fig.  2, 2% 2''). 

Tous  les  auteurs  nous  ont  signalé  jusqu'ici  VOrchis  maculata 
L.  comme  une  plante  très  variable,  néanmoins,  je  ne  crois  pas 
que  nous  puissions  continuer  à  réunir  sous  ce  nom  des  formes 
aussi  dissemblables  que  celles  que  j'ai  reproduites  dans  la 
planche  ci-annexée  :  elles  constituent,  tout  au  moins,  à  mon 
avis,  deux  variétés  notables. 

La  première  de  ces  formes  (lig.  1,  1*,  l*"),  représente  la 
plante  commune  dans  les  prairies  plus  ou  moins  humides  ou 
marécageuses  de  l'Ouest  :  c'est  le  type  de  Lloyd. 

La  seconde  (fig.  2,  2%  2''),  sur  laquelle  j'appelle  spéciale- 
ment l'attention,  avait  été  déjà  remarquée,  il  y  a  quelques  années, 
par  Bourgault-Ducoudray  et  cultivée  par  lui,  ainsi  qu'en  fait  foi 
un  échantillon  de  l'herbier  Lloyd  remontant  à  l'année  1856.  Je 
distinguai  moi-même  cette  forme  aux  Cléons  en  1862  :  revue  par 
moi  à  Princey  en  1879  et  à  Fresnay  en  1888,  elle  me  parut  de 
plus  en  plus  intéressante  et  je  la  soumis  pendant  plusieurs 
années  à  une  culture  comparative,  dans  mon  jardin,  côte  à  côte 
avec  le  type,  c'est-à-dire  dans  des  conditions  tout  à  fait  identiques  : 
les  différences  qui  séparent  ces  deux  formes  se  sont  maintenues 
strictement  et  je  puis  ajouter  qu'elles  ont  frappé  tous  les  bota- 
nistes qui  ont  vu,  ainsi,  les  deux  plantes  chez  moi. 

Cette  variété,  pour  laquelle  je  propose  le  nom  de  0.  maculata 
var.  elongata,  fleurit  environ  quinze  jours  plus  tard  que  le  type 
et  je  ne  l'ai  constatée  jusqu'ici  que  dans  les  taillis  et  sur  leur 
lisière,  dans  le  calcaire.  Je  l'ai  revue  cette  année,  abondante, 
en  pleine  forêt  de  Princey,  assez  loin  des  influences  étrangères, 
sans  mélange  d'aucune  autre  forme,  souvent  environnée  de 
jeunes  pieds  n'ayant  pas  encore  fleuri  et  certainement  issus  de 
graine.  Ces  faits  m'ont  conduit  à  rejeter  à  l'égard  de  cette  plante 
tout  soupçon  d'hybridité.  Peut-être  est-ce  une  espèce  distincte 
jusqu'ici  méconnue? 

Dans  l'état  actuel  de  nos  connaissances  sur  cet  Orchis,  je  crois 
préférable  de  le  rattacher  à  0.  maculata,  à  titre  de  variété  et 
j'invite  les  botanistes  herborisants  à  s'assurer  s'il  est  spécial 
aux  terrains  calcaires. 


10  SOCIÉTÉ   DES    SCIENCES   NATURELLES    DE   l'OUEST 

Voici  sa  description  : 

Orchis  maculata  var.  elongata. 

Tige  très-é lancée,  atteignant  souvent  0.75  cent,  et  plus  ;  épi 
floral  allongé,  aigu,  dont  les  fleurs  supérieures  s'épanouissent 
beaucoup  plus  tardivement  que  les  inférieures,  comparative- 
ment à  celui  de  0.  maculata  type,  dont  les  fleurs  s'épanouissent 
presque  simultanément  ;  fleurs  ordinairement  pourpres,  plus 
petites  que  celles  du  type;  Uibelbrusquement  élargi  dès  la  base, 
à  trois  lobes,  très  distincts:  les  latéraux  fortement  crénelés, 
à  bords  7'edressés  ce  qui  les  rend  un  peu  concaves;  V intermé- 
diaire triangulaire,  aigu,  dépassant  les  latéraux;  éperon 
cylindro-conique,  élargi-renflé  à  la  base,i;/'t<s  court  et  beaucoup 
moins  grêle  que  celui  de  0.  maculata  type,  qui  est  linéaire, 
souvent  presque  filiforme.  Dans  0.  maculata  type  le  label  est 
arrondi  presque  cordiforme.  et  le  lobe  intermédiaire,  petit, 
parfois  presque  nul,  est  ordinairement  plus  court  que  les  lobes 
latéraux. 

Fleurit  quinze  jours  plus  tard  que  le  type. 

Taillis  calcaires.  —  Loire-Inférieure  :  Les  Cléons,  Princey, 
Fresnay. 


Bull.  Soc.  Se.  Nat.  Ouest 


Note  d3  M  E.  GADEG5.-\U 


S'' Visuel     ° 


CARTE 

DU  CANAL  MARITIME 

DE  LA 

BASSE  LOIRE 


PROMENADES  BOTANIQUES 

AU  CANAL  MARITIME 

IDE       a,  .A.       B-AuS  s  E  -  LOII^E 

par    M.  Emile   GADECEAU 


L'ensablement  du  lit  de  la  Loire  entre  Nantes  et  l'Océan  joint 
à  l'élévation  croissante  du  tonnage  des  navires  ont  fait  depuis 
longtemps  délaisser  notre  port  par  les  bâtiments  du  commerce 
qui  déchargent  leur  cargaison  à  Saint-Nazaire  et  reprennent 
aussitôt  la  mer.  C'est  pour  remédier  à  cette  situation  que  nos 
concitoyens,  après  de  longues  et  persévérantes  revendications, 
ont  tini  par  obtenir  la  création  d'un  canal  permettant  aux  na- 
vires de  tout  tonnage  de  remonter  la  Loire  jusqu'au  port  de 
de  Nantes,  à  toute  époque  et  à  toute  heure  de  jour  ou  de  nuit. 

Ce  canal  prend  naissance  à  la  Martinière,  village  situé  près  du 
Pellerin,  sur  la  rive  gauche  du  fleuve,  à  18  kilom.  en  aval  du 
port  de  Nantes,  et  se  termine  au  Carnet,  à  19  kilom.  de  Saint- 
Nazaire.  Parallèle  au  cours  de  la  Loire  dans  toute  son  étendue, 
il  n'est  guère  distant  du  rivage  de  plus  de  750  mètres  au  maxi- 
mum, en  largeur;  il  est  ouvert  sur  10  kilomètres  dans  des  bras 
de  la  Loire  et  sur  5  kilom.  à  travers  des  prairies  baignées  par 
les  eaux  du  fleuve  lors  des  grandes  marées.  (Alluvions  recou- 
vrant le  gneiss). 

Les  vases  extraites  par  les  dragues  à  vapeur  '  ont  été  rejetées 
en  majeure  partie  sur  la  rive  droite  du  canal.  Cependant  un 
cube  relativement  important  a  été  déversé  sur  la  rive  gauche 
du  canal,  notamment  entre  la  Martinière  et  Buzay,  et  entre  les 
Champs-Neufs  et  le  lieu  dit  :  «  les  Rivières  »,  en  aval  delà  Roche 
du  Migron.  Ces  vases  amoncelées  ont  créé  une  localité  botanique 
intéressante  à  certains  points  de  vue  et  que  nous  allons  visiter. 

Dès  notre  arrivée  au  «  bassin  d'attente  »  de  la  Martinière, 


1 .  Les  travaux  de  creusement  du  canal  ont  été  commencés  en  Juin  1882. 


12  SOCIÉTÉ  DES   SCIENCES  NATURELLES   DE  l'OUEST 

nous  remarquerons  le  développement  exceptionnel  de  la  végéta- 
tion spontanée. 

Le  Chenojwdium  album  '.  atteignant  1  mètre  75  et  2  mètres 
de  haut,  couvre  de  vastes  terrains  où  on  peut  reconnaître  et 
étudier,  outre  le  type,  moins  commun  que  les  autres  formes,  les 
variétés  paganum  et  concatenatum  de  la  Flore  de  l'Ouest, 
entre  lesquelles  on  voit  des  intermédiaires. 

Des  massifs  de  Polygonum  lapathifolium,  d'une  végétation 
plantureuse,  occupent  également  des  espaces  étendus  ;  certains 
pieds  forment  des  touffes  de  3  mètres  de  circonférence  et  de 
1  mètre  75  de  haut.  On  peut  constater  aisément,  au  cours  de  la 
promenade,  la  rapidité  avec  laquelle  ces  plantes  s'emparent  du 
terrain  ;  elles  s'installent  dans  la  vase  encore  liquide  et  leurs 
racines  contribuent  à  la  fixer  en  développant  très  proinptement 
un  chevelu  abondant. 

L'étude  attentive  que  j'ai  faite  de  ces  Polygonum,  au  milieu  de 
différences  individuelles  très  notables,  me  conduit  à  penser  que 
les  P.  lapatlilfolium  L.  et  nodosuni  Pers.  ne  constituent  qu'une 
seule  espèce,  à  tiges  plus  ou  moins  fortement  renflées  aux  nœuds, 
à  épis  évoluant  de  la  forme  ovale-oblongue  à  la  forme  linéaire. 

C'est  dans  ces  localités,  où  croissent  souvent  ensemble  les 
P.  lapathifolimn,  Perstcaria  et  duhium,  qu'on  aurait  chance 
de  rencontrer  quelques-uns  des  hybrides  décrits  par  Grenier  et 
Godron,  FI.  Fr.  t.  m,  p.  50,  hybrides  difficiles  à  distinguer  et 
qui  paraissent  jusqu'ici  peu  connus. 

Un  autre  sujet  d'étude ,  non  moins  intéressant,  nous  est 
fourni  par  nos  deux  espèces  de  Laijpa  (L.  major  et  L.  oninor), 
abondants  et  croissant  ici  côte  à  côte. 

Le  L.  major  (Grande  Bardane),  justifie  largement  son  nom 
par  ses  touffes  magnifiques  de  plus  de  1  mètre  75  de  haut,  à 
rameaux  en  candélabre,  gracieusement  arqués  sous  le  poids  des 
grosses  calathides.  Certaines  feuilles  radicales  mesurent  60  cen- 
timètres de  longueur  sur  une  largeur  égale  à  la  base  ;  les  cala- 
thides, beaucoup  plus  grosses  que  celles  du  L.  minor,  sont  en 
corymbe  et  portées  par  des  pédoncules  uniflores,  comme  l'in- 


1.  Les  feuilles  du  Chenopodwm  album  ainsi  que  ceWcs  da  VA  triplex  lati- 
folia  peuvent  être  utilisées  comme  «  Epinards  ». 


E.    GADECEAU.    —   PROMENADES   BOTANIQUES  13 

dique  M.  Lloyd  (FI.  de  l'Ouest  4e  édo'^  p.  199).  Les  deux  espèces 
sont  ici  nettement  circonscrites  et  ne  m'ont  point  offert  d'inter- 
médiaires embarrassants.  Je  n'ai  pu  davantage  apercevoir  le 
Lo.ppa x>ubens  Bor.  FI.  du  Centre  p.  758,  à  involucre  aranéeux, 
qu'il  serait  bon  de  chercher  de  nouveau  dans  ces  parages. 

Le  Lappa  7najoi\  avec  le  développement  qu'il  présente  à  la 
Martinière,  isolé  sur  de  petits  monticules  disséminés  sur  la 
pelouse  d'un  parc,  produirait  un  effet  décoratif  très  appréciable. 

Entre  le  «  sas  »  de  l'écluse  et  la  Loire,  de  nombreux  Typha 
latifoUa  '  dressent  leurs  quenouilles  ferrugineuses  égayées 
parle  voisinage  des  jolies  fleurs  rouges  de  VEpilohium  hlrsu- 
tuni',  abondant  tout  le  long  du  canal. 

En  y  regardant  d'un  peu  plus  près,  le  botaniste  ne  peut  man- 
quer d'être  frappé  par  les  verticilles,  d'un  jaune  intense,  en 
juillet,  du  Rumex  maritinius,  vigoureux  comme  toutes  les 
espèces  environnantes.  Il  est  répandu,  çà  et  là,  en  plusieurs 
endroits  depuis  la  Martinière  jusqu'au  Carnet,  où  j'ai  eu  le  plai- 
sir de  le  rencontrer  après  l'avoir  si  souvent  cherché  en  vain  dans 
notre  département,  M.  Lloyd  ne  l'indique  dans  la  Loire-Infé- 
rieure, qu'à  Saint-Julien-de-Concelles,  où  il  est  fort  rare,  et  à 
Guenrouët,  d'après  l'abbé  Delalande.  Largement  distribué  dans 
toute  l'Europe,  depuis  l'Espagne  jusqu'à  la  Finlande,  le  Rumex 
maritimus  n'est  nullement  spécial  à  la  région  maritime,  comme 
son  nom  pourrait  le  faire  croire. 

Poursuivant  notre  promenade,  sur  la  rive  droite  du  canal, 
nous  rencontrons  de  véritables  champs  de  Cirsium  arvense 
dont  les  aigrettes  soyeuses,  répandues  à  profusion,  couvrent  le 
sol  d'une  couche  épaisse  et  mobile  assez  semblable,  de  loin,  à 
l'écume  des  flots. 

Puis,  c'est  une  colonie  américaine  :  des  Erigeron  canadensis  ^, 


1.  Le  duvet  des  épis  femelles  mûrs  est  utilisé  dans  quelques  contrées  pour 
fabriquer  du  feutre,  d'après  Kirschleger.  (FI.  Als.  p.  213.) 

2.  Dans  les  régions  polaires  on  prépare  une  sorte  de  fil  avec  les  aigrettes  des 
graines  d'Epilobium  (Bâillon  Dict.) 

3.  La  Vergerettedu  Canada  se  serait  naturalisée  en  Europe,  vers  1674,  d'après 
De  Candolle,  géographie  botanique,  t.  n,  p.  726. 


14  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES   NATITRELLES    DE   I.'OUEST 

géants,  de  superbes  Œnothera  suaveolens  ' ,  ouvrant  à  la  brise 
du  soir  leur  belle  corolle  jaune,  odorante. 

Les  bords  immédiats  du  canal  sont  accaparés  par  des  milliers 
de  Rcmunculus  sceleratus,  plante  vénéneuse,  vésicante  et 
ulcérante,  admettant  à  peine  dans  son  intimité  la  gentille 
Veronlca  Anagallis. 

Mais  voici  les  «  batteurs  de  moutarde  »  dans  l'exercice  de 
leurs  fonctions,  ils  m'affirment  que  le  Sinapis  nigra,  dont  ils 
récoltent  la  graine,  est  devenu  encore  plus  abondant  qu'aupa- 
ravant dans  toute  cette  région,  depuis  le  creusement  du  canal. 
Le  fait  est  que  la  récolte  paraît  plantureuse  et  elle  est  assez  lu- 
crative, puisqu'elle  n'exige  d'autres  soins  que  la  cueillette,  le 
battage  et  le  vannage,  et  que  la  graine  de  moutarde  se  vend  au 
commerce  à  raison  d'environ  40  francs  les  100  kilogrammes. 

En  approchant  des  Champs-neufs,  j'aperçois  quelques  pieds 
vigoureux  du  Melilotus  aWa,  plante  qui  ne  peut  manquer  de  se 
répandre  là,  dans  les  parties  sablonneuses,  comme  elle  l'a  fait, 
depuis  une  quinzaine  d'années,  autour  de  Pornichet,  de  la  Bôle 
et  du  Croisic. 

L'influence  maritime  se  traduit,  à  partir  de  ce  point,  par  la 
présence  du  Polypogon  nionspeliensis  -. 

Des  groupes  serrés  de  Dipsacus  silvestris^  de  2  mètres  50  à 
3  mètres  de  haut,  entremêlés  d'innombrables  Lactuca  Scariola'', 
(qui  nous  a,  du  reste,  accompagnés  sans  défaillance  depuis  la 
Martinière),  précédent  immédiatement  la  maison  des  Champs- 


1.  Aujourd'hui  répandus  dans  toute  l'Europe,  les  Onagres  (Œnothera  biennis 
et  probablement  Œ.  suaveolens),  originaires  de  l'Amérique  septentrionale,  ont 
été  cultivés  dans  les  jardins  botaniques  à  partir  de  1619  et  se  sont  naturalisés 
d'abord  en  Angleterre,  de  1629  à  1640.  B.  C.  loc.  cit.  t.  ii,  p.  712. 

2.  Les  Polypogon  sont  classés  par  Contejean  (Influence  du  terrain  sur  la 
végétation  p.  123)  dans  les  plantes  maritimes  exclusives  ou  presque  exclusives. 

3.  Dipsacus;  vulg'  «  soifïeurs  »  (Ôtxaoj  j'ai  soif)  ;  l'eau  s'amasse  à  la  jonction 
des  feuilles  connées  et  les  oiseaux  viennent  souvent  se  désaltérer  à  ce  réservoir 
naturel  après  avoir  trouvé  dans  les  graines  des  capitules  une  nourriture  abon- 
dante. 

4.  De  Caxdolle  (géogr.  bot.  t.  ii,  p.  672,  met  en  doute  l'origine  spontanée  en 
Europe  du  Lactuca  Scariola  ;  il  soupçonne  qu'il  pourrait  être  un  retour  à  l'état 
sauvage  de  la  laitue  cultivée. 


E.    GADECEAU.    —   PROMENADES    BOTANIQUES  15 

neufs,  située  à  8  kilomètres  de  l'entrée  du  canal,  soit  environ  à 
la  moitié  de  sa  longueur. 

Cette  construction  a  été  faite  par  l'administration  pour  y  loger 
les  trois  agents  chargés  de  la  manœuvre  des  ouvrages  voisins 
c'est-à-dire  : 

1°  Une  écluse,  destinée  à  faciliter  à  la  petite  navigation,  dans 
le  canal  et  dans  l'Achenau,  les  communications  avec  la  Loire, 
en  lui  évitant  le  détour  par  les  grandes  écluses. 

2°  Deux  tubes  de  3  mètres  de  diamètre,  formant  siphon  sous 
le  canal,  et  servant  à  amener  à  haute  mer  les  eaux  de  la  Loire 
sur  les  prairies  submersibles  de  la  rive  gauche. 

Si  nous  voulons  borner  là  l'excursion,  nous  trouverons  aux 
Champs-neufs  un  bateau  de  passage  qui  nous  permettra  de  reve- 
nir au  Pellerin  par  la  rive  gauche  du  canal.  Une  végétation  moins 
intense  nous  accompagnera  et  nous  devrons  faire,  à  Buzay,  un 
assez  long  détour  pour  franchir  l'Etier  sur  le  parapet  de  l'écluse. 

Ainsi  comprise,  cette  course  est  suffisante  pour  occuper  une 
bonne  journée  d'herborisation. 

Actuellement,  la  seconde  partie  du  canal,  des  Champs-neufs 
au  Carnet  (7  kilom.),  est  d'un  accès  moins  facile  :  l'écluse  des 
Champs-neufs  étant  située  en  dehors  du  chenal  de  la  Loire,  ce 
n'est  guère  qu'aux  grandes  marées  qu'on  peut  s'y  faire  conduire 
en  yacht  et,  même  à  ces  périodes  favorables,  on  court  le  risque 
de  s'échouer  sur  un  des  bancs  de  sable  si  nombreux  dans  le 
fleuve  à  cet  endroit.  Il  faut  alors  attendre  le  retour  de  la  marée 
pour  se  remettre  à  flot  et  ce  sort  peu  agréable  fût  réservé  à  mon 
obligeant  conducteur  dès  qu'il  m'eût  débarqué. 

Aussitôt  à  terre  nous  revoyons  la  série  d'espèces  énumérées 
jusqu'ici,  toutefois,  au  Migron,  nous  pouvons  déplus  recueillir 
notre  curieux  Scirpus  carinatus  Smith,  qu'un  botaniste  angevin 
(Bastard)  y  signalait  dès  1819.  Cette  espèce  critique  doit  être 
étudiée  vivante,  la  dessication  faisant  disparaître,  au  moins  en 
partie,  les  angles  du  chaume  et  nous  sommes  ici  dans  d'excel- 
lentes conditions  pour  faire  cette  étude  car  les  Scirpus  tri- 
queter  L.  et  glaucus  Smith,  croissent  dans  le  voisinage  immé- 
diat du  S.  carinatus,  ce  qui  nous  permet  de  comparer  entre 
elles  les  trois  espèces  et  d'en  reconnaître  les  caractères  distinctifs 
si  bien  détaillés  FI.  de  l'Ouest,  p.  373. 


16  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES   NATURELLES    DE   L'oUEST 

Nous  apercevons  ensuite  le  Chenopodium  rubrwn,  espèce 
assez  localisée  chez  nous  et  dont  nous  pouvons  faire  ici  une 
belle  récolte. 

Remarquons,  dans  les  eaux  du  canal,  l'envahissant  Elodea 
canadensis. 

Partie,  d'après  M.  Crépine  vers  1836,  d'une  pièce  d'eau 
située  en  Irlande,  où  on  cultivait  des  plantes  exotiques,  cette 
espèce  américaine  fut  revue  dix  ans  après  en  Ecosse,  'd'où  elle 
se  répandit  rapidement  en  Angleterre,  puis  enfin  sur  le  conti- 
nent par  la  Belgique  et  la  Hollande.  Aujourd'hui  Nyman  ^ 
l'indique  jusques  en  Silésie,  Hongrie,  Pologne,  Russie.  D'après 
M.  Legrand^  c'est  seulement  en  1867  qu'on  a  constaté  pour  la 
première  fois  en  France,  dans  la  Haute-Vienne,  cette  plante 
inquiétante.  Peu  de  temps  après  (1875)-  Genevier  la  découvrait 
chez  nous  :  étant  données  son  extrême  abondance  actuelle  dans 
le  département  et  sa  présence  dans  le  voisinage  même  du  canal, 
elle  ne  pouvait  manquer  d'apparaître  dans  ses  eaux. 

M.  Le  Grand  nous  dit  que  les  agents  de  l'administration  des 
Ponts-et-Chaussées  connaissent  V Elodea  sous  le  nom  de  Mouron 
d'eau  et  qu'ils  lui  font  une  guerre  ardente,  malheureusement 
souvent  inutile.  Il  suffit  en  effet  du  moindre  fragment  de  cette 
curieuse  hydrocharidée,  pour  infester  tout  un  cours  d'eau  en 
peu  de  temps,  car  il  se  développe  rapidement  des  radicelles  à 
l'aisselle  des  feuilles  et  la  reproduction  est  ainsi  des  plus  rapides, 
chaque  fragment  devenant  une  nouvelle  plante.  C'est,  au  reste, 
uniquement  par  scissiparité  qu'elle  se  reproduit  ici,  car,  on  n'a 
constaté  jusqu'à  présent  en  Europe  que  des  individus  femelles 
chez  cette  plante  dioïque. 

Disons,  pour  en  finir  avec  cet  hôte  encombrant,  que  M.  Crépin, 
dans  le  mémoire  cité,  parle  de  «  canaux  complètement  obstrués 
«  et  où  son  extraction  exigerait  chaque  année  des  sommes  consi- 
«  dérables  ». 


1.  Elodea  canadensis  par  François  Crépin;  Gand  1862. 

2.  Conspectus  florœ  europœœ.  Supp.  II.  p.  285. 

3.  Apparition  de  V Elodea  canadensis  dans  le  Centre  de  la  France.  Bull.  Soc. 
Bot.  de  Fr.  t.  xxvi,  p.  182. 


E.    GADECEAU.    —   PROMENADES  BOTANIQUES  17 

Espérons  que  la  présence  de  VElodea  dans  notre  canal  mari- 
time, n'entraînera  pas  d'aussi  graves  conséquences. 

Autour  de  nous,  les  plantes  les  plus  vulgaires  sont  mécon- 
naissables, en  raison  du  développement  exceptionnel  qu'elles 
doivent  à  ce  sol  vierge  et  riche  en  détritus  :  le  Nasturtium  pa- 
lustre, très  commun  depuis  la  Martinière,  plante  ordinairement 
chez  nous  assez  petite,  est  ici  relativement  volumineuse  ;  le  Plan- 
tago  tnajor  a  des  feuilles  de  12  centimètres  de  large,  des  épis 
fructifères  de  60  centimètres  de  long. 

Les  anomalies  sont  fréquentes  :  on  remarque  surtout  un  Mé- 
lilotus  officinalis,  stérile,  assez  répandu,  dont  les  ailes  de  la 
corolle  sont  aussi  longues  que  l'étendard  et  une  monstruosité  du 
Senecio  vulgaris,  à  capitules  presque  globuleux,  3  à  4  fois  plus 
gros  que  ceux  du  type,  formés  d'achènes  stériles,  hypertrophiés, 
à  aigrette  presque  nulle. 

Le  Saliœ  alba,  lui-même,  ce  souverain  incontesté  de  la  vallée 
de  la  Loire,  n'a  pas  dédaigné  de  prendre  part  au  «  struggle  for 
life  »  dans  ces  terrains  nouveaux  et  on  peut  observer  de  véri- 
tables pépinières  déjeunes  plants  de  cet  osier,  venus  de  graine, 
sur  les  vases  en  voie  de  solidification. 

Parvenus  à  l'écluse  du  Carnet,  c'est-à-dire  à  l'extrémité  du 
canal,  la  question  de  retour  à  Nantes  se  pose  dans  toute  sa  dif- 
ficulté. Suivant  l'heure ,  nous  pouvons  alors  gagner  Frossay 
(3  kilo  ni.  l/2j,  d'où  part  une  voiture  correspondant  à  la  station 
du  Pas-Bochet,  ou  bien  nous  résigner  à  faire  pédestrement  les 
8  kilom.  qui  nous  séparent  de  Paimbœuf. 

Je  termine  cet  aperçu  de  la  Flore  du  Canal  maritime,  par  une 
liste  des  espèces  que  j'ai  pu  noter  au  cours  des  excursions  que 
j'ai  faites,  sur  les  deux -rives,  en  Juillet  et  Août  derniers.  Ces 
espèces,  classées  par  familles,  représentent  les  plus  ardentes  à 
prendre  possession  du  terrain,  les  victorieuses  de  la  première 
heure,  qui  ne  conserveront  peut-être  pas  facilement  leurs  posi- 
tions et  qui  devront  probablement  céder,  tout  au  moins,  une 
petite  place  à  quelques  étrangères,  lorsque  l'ouverture  du  canal 
à  la  navigation  favorisera  les  naturalisations  végétales. 


18  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES   NATURELLES   DE   l'OUEST 

Ranunculus  sceleratus  L.  —  CGC. 

Sinapis  nigra  L.  —  (Moutarde)  —  CGC. 

Nasturtium  palustre  DG.  —  CC. 

Coronopus  Ruellii  Daléchamp. 

Stellaria  média  With.  —  (Mouron  des  oiseaux). 

Malachium  aquaticum  Pries  —  (un  pied). 

Malva  rotundifolia  L. 

Althœa  officinalis  L.  —  (Guimauve). 

Hypericum  perforatum  L. 

Géranium  dissectum  L. 

Medicago  Lupulina  L. 

Trifolium  arvense  L. 

»         resupinatum.  L. 

»         fragiferum  L. 

»        campestre  Schreb. 
Melilotus  officinalis  L.  —  G. 

»        arvensis  Wall, 

))        alba  Desr.  —  (3  à  4  pieds). 
Lathyrus  hirsutus  L. 
Potentilla  Anserina  L. 
Epilobium  hirsutum  L.  —  AG. 

»         tetragonum  L.  type,  Mutel  fig.  103  !  —  GG. 
Œnothera  suaveolens  Desf. 
Lythrum  Salicaria  L.  —  (Salicaire). 
Torilis  helmtica  Gmel. 
Conium  maculatum  L.  —  (Gigue). 
Helosciadium  nodiflo7'um  Koch. 
Pastinaca  silvestris  Mill.  —  (Panais). 
Heracleum  Sphondylium  L. 
Dipsacus  silvestris  L. 
Tussilago  Farfara  L.  —  (Pas  d'âne). 
Eriger  on  canadensis  L.  —  GC. 
JwMZa  dysenterica  L. 
Bidens  tripartita  L. 

»      cernua  L.  —  PC. 
Filage  montana  L. 
Gnaphalium  uliginosum  L. 
»  luteo-album  L. 

Artemisia  xiulgaris  L.  —  (Armoise). 
Achillea  Ptarmica  L. 
Anthémis  mixta  L. 
Chrysanthemum  inodorum  L. 
Senecio  vulgaris  L.  —  (Séneçon). 
Cirsium  lanceolatum  Scop. 

»       arvense  Scop. 


E.   GADECEAU.   —  PROMENADES  BOTANIQUES  19 

La2)pa  minor  DG.  —  (Bardane). 

»     major  Gœrtn. 
Leontodon  autumnalis  L. 
Helminthia  echioides  Gaertn.  —  C, 
Lactuca  Scariola  L.  —  CC. 
Sonchus  arvensis  L.  —  AC. 
Crépis  virens  Vill. 

Xanthium  macrocarpum  DC.  —  (un  pied). 
Sijmphytum  officinale  L.  —  (Consoude). 
Solarium  Dulcamara  L.  —  (Douce-amère). 
Scrofularia  aquatica  L. 
Linaria  mdgaris  Mil. 
Veronica  Anagallis  L.  —  CC. 

))       Beccabunga  L.  —  PC. 
Lycopus  europœus  L. 
Galeopsis  dubia  Leers. 
Stachys  palustris  L. 

Scutellaria  hastifolia  L.  —  (entre  les  pierres  de  la  chaussée,  rive 
gauche  vis-à-vis  Buzai). 
Plantago  major  L. 
Chenopodium  rubrum  L. 
»  album  L. 

»  »      var.  paganum  Lloyd.  fl.  0  !  —  CC. 

»  »      var.  concatenatum  Lloyd  fl.  0  !  —  CC. 

Atriplex  angustifolia  Smith. 
»        latifolia  Wahl.  —  C. 
Rumex  maritimus  L.  —  (çà  et  là,  par  localités,  tout  le  long  du  canal, 
de  la  Martinière  au  Carnet). 
Rumex  pulcher  L. 

»      Hydrolapathum  Huds. 
Polygonum  lapathifolium  L.  —  CC. 
))          Persicaria  L. 
»         dubium  Stein. 
»         amphibium  L.  —  (dans  les  eaux). 
»         arenastrum  Bor.  Fl.  C.  p.  559.   —  (Ecluse   du  Carnet, 
terrains  vagues). 
Euphorbia  mosana  Bor.''  —  (sur  les  talus  pierreux). 
Urtica  urens  L.  —  (Ortie). 

1.  Euphorbia  mosana  Bor.,  E.  Esula  Lloyd,  Flore  de  l'Ouest,  où  il  est  indiqué 
«  C.  Vallées  de  la  Loire  et  de  ses  affluents,  »  et  dans  cette  station  M.  Lloyd  ne 
reconnaît  qu'une  seule  espèce  ayant  les  feuilles  de  largeur  variable.  En  me  répé- 
tantcette  opinion  M.  Lloyd.  a  ajouté  qu'il  avait  fait  dans  la  Flore  une  «  interver- 
sion coupable,  »  lorsqu'il  a  cité  le  nom  de  E.  mosana  pour  la  forme  à  feuilles 
étroites  qui  est  au  contraire  le  type  de  ÏE.  Esula  L. 

Cette  dernière  forme  est  moins  répandue  chez  nous  que  E.  mosana. 


'âô  SOCIÉTÉ  DES   SCIENCES   NATURELLES    DE   l'OUEST 

Salix  alba  L. 

Populus  virginianaDesî.;  P.  monili fera  Lois,  non  Ait.  —(Planté  le  long 
du  Canal). 
Elodea  canadensis  Rich.  —  (dans  les  eaux). 
Alisma  Plantago  L. 
Sagittaria  sagittifolia  L. 
Typha  latifolia  L.  —  (Quenouilles). 
Juncus  glaucus  Ehrh. 

»      lampocarpus  Ehrh. 

»      compressus  Jacq. 
Scirpus  Taber7iœmontam  Gmel.,  S.  glaucus  Smith. 

»       carinatus  Smith.  ;  S.  Dumilii  Hoppe.  —  (Le  Migron). 

»       triqueter  L.  AC. 

»       maritimus  L. 
Carex  vulpina  L. 

Panicum  Crus  galli  L.  —  (à  fl.  vertes  et  à  fl.  rougeâtres,  s'installe 
promptement  dans  la  vase  molle). 
Phalaris  arundinacea  L. 

Leersia  oryzoides  L.  —  (çà  et  là  au  bord  du  canal). 
Polypogon  monspeliensis  Desf.  —  (çà  et  là  à  partir  des  Champs-Neufs). 
Agrostis  alba  L.  —  (Cernue). 
Phragmites  communis  Trin.  —  (Roseau). 
Glyceria  spectabilis  M.  et  K. 

))      fluitans  R.  Br. 
Triticum  repens  L.  (type  de  Lloyd  I)  —  (Chiendent).  • 


Nota.  —  Nous  devons  la  carte  qui  accorapagnece  travail  à  M.  Lefort,  ingénieur 
en  chef  des  ponts  et  chaussées  qui  nous  a  fourni,  de  plus,  avec  la  plus  grande 
obligeance  tous  les  renseignements  qui  nous  étaient  nécessaires. 


NOTE  SUR  LA  PRÉSENCE 

DE 

GEOPHILUS  (Schendyla)  SUBMARINUS  Grube 

ET  DE  QUELQUES  AUTRES  ANIMAUX  MARINS 

Sur  la  côte  de  Préfaille  près  Pornic  (Loire- Inférieure) 
par  M.  Fernand  CAMUS 


La  côte  de  Pornic  qui  s'abaisse  assez  rapidement  au  sud  dans 
la  direction  de  Bourgneuf,  prolonge  au  contraire  vers  le  nord- 
ouest  ses  falaises  escarpées  jusqu'à  la  Pointe  Saint-Gildas  qui 
limite  au  sud  l'estuaire  de  la  Loire.  Le  village  de  Préfaille  est 
situé  sur  ce  prolongement,  à  deux  kilomètres  et  demi  environ 
de  l'extrême  pointe.  Depuis  longtemps  il  est  fréquenté  des  bai- 
gneurs de  la  région  qu'attire  sa  source  d'eau  ferrugineuse.  Cette 
eau,  très  chargée,  je  dirai  même  trop  chargée  en  principes  ferru- 
gineux, coule  abondamment  au  bas  d'une  falaise  pittorresque. 
Matin  et  soir  les  baigneurs  s'y  rendent  fidèlement  et  absorbent 

un,  deux,  trois verres  de  cette  eau  froide  et  indigeste  contre 

laquelle  protestent  en  général  au  début  les  intestins  les  plus 
vigoureux. 

Je  connais  Préfaille  depuis  1865.  C'était  alors  un  tout  petit 
village.  A  peine  un  ou  deux  modestes  chalets  s'élevaient  au 
milieu  de  maisons  non  carrelées  et  d'un  ameublement  tout  pri- 
mitif. Peu  à  peu  Préfaille  s'est  agrandi  et  sa  surface  a  plus  que 
doublé.  Du  moins  en  se  civilisant,  il  a  su  garder  un  certain 
air  de  bonhomie  et  n'a  point  lancé  comme  d'autres  plages  voisi- 
nes des  réclames  tapageuses.  Le  naturaliste  y  trouve  encore  le 
calme  nécessaire  à  ses  travaux. 

De  1865  à  1877  j'ai  fait  à  Pré  faille  sept  séjours,  la  plupart  de 
plusieurs  semaines  en  fin  juillet  et  août.  Pendant  plusieurs 
années  la  flore  m'a  presque  exclusivement  occupé.  Indépendam- 
ment de  localités  environnantes,  sujets  de  fructueuses  excur- 
sions ,  kl  Pointe  Saint-Gildas,  malgré  sa  stérilité  apparente. 


22  SOCIÉTÉ  DES   SCIENCES  NATURELLES  DE  l'OUEST 

mérite  d'être  visitée  soigneusement  par  le  botaniste.  Elle  offre 
au  chercheur  la  majeure  partie  des  plantes  des  sables,  des 
rochers  et  des  coteaux  maritimes  du  département  ;  plusieurs 
bonnes  espèces  de  la  région  y  sont  même  abondantes.  Ayant 
un  peu  épuisé  le  sujet,  j'ai  tourné  davantage  mon  attention  vers 
les  animaux  marins  pendant  les  campagnes  de  1875  et  1877. 
Toutefois  livré  à  mes  seules  ressources,  sans  expérience,  sans 
guide  et  presque  sans  livres,  je  n'ai  guère  pu  faire  qu'un  premier 
apprentissage  zoologique.  J'ai  néanmoins  constaté  sur  la  côte 
préfaillaise  des  représentants  de  tous  les  groupes  zoologiques 
importants. 

Depuis  1877  je  n'ai  pas  eu  l'occasion  de  retourner  à  Préfaille 
et  d'appliquer  à  l'étude  de  sa  faune  le  peu  d'expérience  que  j'ai 
pu  acquérir  dans  la  connaissance  des  animaux  marins.  Par 
suite  mon  intention  n'est  pas  de  donner  de  la  faune  de  cette 
localité  un  aperçu  détaillé  oii  même  général.  Je  n'ai  pas  les 
matériaux  d'une  semblable  étude  et  mon  but  est  tout  autre.  On 
a  compris  —  un  peu  tard  —  qu'il  est  temps  de  faire  l'inventaire 
des  richesses  zoologiques  des  côtes  françaises.  La  fondation  de 
la  Société  des  Sciences  naturelles  de  l'Ouest  va  donner  pour  sa 
part  une  activité  nouvelle  aux  naturalistes  de  ce  pays  et  la 
publication  de  son  Bulletin,  destiné  avant  tout  à  l'étude  des  pro- 
duits de  la  région  bretonne-vendéenne,  leur  fournira  l'occasion 
de  consigner  des  découvertes  qu'ils  hésitaient  souvent  à  confier  à 
des  recueils  d'intérêt  plus  général.  Or  il  m'a  semblé  que,  tandis 
que  des  chercheurs  —  dont  quelques-uns  venus  de  loin,  — 
fouillaient  avec  ardeur  et  succès  les  stations  situées  au  nord  de 
la  Loire,  de  Saint-Nazaire  au  Croisic,  la  côte  méridionale  du 
département  était  un  peu  délaissée.  En  donnant  ici  l'indication 
de  quelques  curieuses  trouvailles  faites  sur  cette  côte,  j'inspire- 
rai peut-être  à  un  naturaliste  le  désir  de  faire  sur  cette  partie  de 
notre  littoral  une  campagne  qui  ne  peut  manquer  d'ajouter 
d'intéressantes  nouveautés  à  la  faune  de  la  Loire-Inférieure. 

La  côte,  depuis  Saint-Gildas  jusqu'à  Préfaille  et  même 
jusqu'à  Pornic,  est  bordée  d'une  suite  de  falaises  abruptes,  seu- 
lement interrompues  par  quelques  petites  anses,  dont  aucune 
n'offre  un  abri  sérieux.  A  peine,  de  temps  à  autre  et  par  les 
beaux   temps   voit-on  une  barque  de  pêcheur   se  risquer  à 


F.   CAMUS.   —    GEOPHILUS   SUBMARINUS  23 

aborder.  Par  suite  le  zoologiste  n'a  ni  la  ressource  de  se  lancer 
en  mer,  ni  celle  de  visiter  les  débris  rapportés  dans  les  filets  des 
pêcheurs.  Il  est  réduit  à  faire  la  grève.  La  roche  dominante 
est  un  schiste  feuilleté,  connu  des  minéralogistes  sous  le  nom  de 
schiste  à  séricite.  L'exposition  de  la  côte  au  sud-ouest,  d'où 
soufflent  les  vents  dominants,  explique  l'escarpement  des  falai- 
ses rongées  chaque  hiver  et  les  débris  énormes  qui  gisent  à  leur 
pied  ^ .  Le  sol  s'enfonce  assez  vite  et  la  partie  découverte  à  chaque 
marée  ne  s'étend  pas  très  loin.  Malgré  ces  conditions  défavora- 
bles, la  vie  est  intense  sur  ces  rochers  et  plusieurs  localités 
fréquentées  par  les  naturalistes  sont  loin  de  présenter  une  aussi 
grande  variété. 

Dans  la  zone  découverte  à  mer  basse,  la  grande  abondance  et 
le  déchiquètement  des  roches  schisteuses,  multiplient  les  abris 
favorables  aux  animaux  marins.  Il  y  a  sur  toute  la  côte  une 
véritable  ceinture  d'écueils  qui  offre  une  large  base  de  fixation 
aux  espèces  errantes.  Des  flaques  parfois  profondes,  tapissées 
de  Mélobésies  et  de  Corallines,  retiennent  quelques  animaux 
nageurs  oubliés  par  le  reflux.  Comme  partout  le  retournement 
des  pierres  détachées  —  et  elles  sont  nombreuses  —  fournit  une 
belle  récolte  ;  mais  il  est  une  station  toute  particulière  sur 
laquelle  je  désire  attirer  l'attention  du  lecteur.  C'est  elle  qui  m'a 
fourni  les  meilleures  trouvailles.  Le  schiste  de  la  côte,  très 
feuilleté,  se  laisse  inégalement  entamer  par  les  agents  natu- 
rels. Dans  les  parties  submergées,  il  se  creuse  au  bout  d'un  cer- 
tain temps  de  nombreuses  fissures  plus  ou  moins  parallèles, 
dépassant  souvent  un  décimètre  de  profondeur,  tout  en  n'ayant 
qu'une  épaisseur  de  quelques  millimètres.  Ces  fissures,  comblées 
par  une  vase  fine  et  molle,  donnent  asile  à  une  population 
abondante  et  variée.  Là  vivent  pêle-mêle  des  Annélides  (Nereis, 
Phyllodoce  laminosa,  viridis,  Syllis  atnica,  etc.),  de  nombreux 
Edriophthalmes,  des  Acariens  (au  moins  quatre  espèces),  des 


1.  La  mer  est  dure  à  Préfaille  et  rejette  de  nombreux  débris  qu'il  est  bon  de 
visiter  de  temps  en  temps.  J'ai  vu  fréquemment  parmi  eux  des  Gorgones,  des 
colonies  touffues  d'Hydraires,  des  Bryozoaires  (belles  frondes  de  Flustra  f'oliacea), 
des  épaves  chargées  d'Anatifes,  cte.  Les  grands  Rhizostomes  sont  souvent  laissés 
par  la  vague   mais  rarement  en  bon  état. 


24  SOCIÉTÉ  DES   SCIENCES  NATURELLES   DE  l'OUEST 

Coléoptères  du  genre  ^pus  à  tous  les  états  de  développement, 
et  le  singulier  GeopMlus  submarinus.  Dans  les  fentes  un  peu 
plus  larges,  on  rencontre,  mais  plus  rarement,  des  Siponcles  et 
Thalassema  Neptuni.  On  fait  sanspeine  éclater  la  roche  avec  un 
marteau  et  un  ciseau  de  géologue,  certains  morceaux  obéissent 
même  au  couteau.  Il  est  bon  de  rapporter  à  domicile  de  ces  frag- 
ments feuilletés  pour  les  ouvrir  et  les  examiner  à  loisir.  Peut- 
être,  en  plaçant  quelques  petits  blocs  dans  un  aquarium, 
pourrait-on  se  livrer  à  de  curieuses  observations  sur  les  mœurs 
des  habitants  de  ces  minces  fissures.  Je  crois,  je  le  répète,  qu'un 
naturaliste  expérimenté  trouvera  plus  d'un  sujet  d'étude  dans 
cette  station  certainement  la  plus  originale  de  celles  qu'offre  la 
côte  de  Préfaille. 

Je  me  bornerai  à  signaler  plus  particulièrement  les  animaux 
suivants  : 

Geopliilus  (Schendyla)  submarinus  Grube. 

On  connaît  actuellement  deux  espèces  de  Myriopodes  sous- 
marins  sur  les  côtes  de  l'Europe  occidentale.  Tous  deux  appar- 
tiennent à  l'ancien  genre  Geopliilus.  Ce  sont  : 

GeopMlus  (Scolioplanes  Bergs.  et  Mein.j  maritimus  Leach 
flSlT),  et  G.  (Schendyla)  submarinus  Grube  (1872). 

C'est  à  cette  dernière  espèce  qu'appartient  le  Myriopode  trouvé 
à  Préfaille. 

Leach  a  décrit  G.  maritimus  dans  son  Zoological  Miscellanij, 
tome  III,  page  44.  Voici  la  copie  de  sa  diagnose  : 

«  GeopMlus  maritimus. 

«  G.  linearis  brunneo-ferrugineus,  capite  antennisque  ferru- 
gineis,  pedibus  fusco-luteis, 

«  Long.  corp.  1 1/2  une.  et  ultra. 

«  Habitat  in  Britannia  inter  scopulos  ad  littora  maris 
vulgatissime. 

«  Fig.  1  mag.  nat.  2  Idem  auctus. 

«  Antennse  lineares. 

La  planche  140  est  consacrée  à  moitié  à  G.  maritimus  qui  y 
est  représenté  en  entier,  du  côté  dorsal,  de  grandeur  naturelle 
et  grossi  environ  trois  fois. 

Pendant  le  demi  siècle  qui  suivit,  aucun  naturaliste  anglais 


F.   CAMUS.   —     GEOPHILUS  SUBMARINUS  25 

ne  retrouva  ou  ne  mentionna  à  nouveau  ce  Géophile.  certaine- 
ment bien  moins  commun  que  ne  le  supposait  Leach.  En  Î865, 
Edw.  Parfitt,  dans  une  courte  note  ^  annonça  la  redécouverte 
(rediscovery)  de  ce  curieux  animal  sur  la  côte  de  Plymouth  par 
M.  Reading  qui  n'en  trouva  que  quelques  spécimens.  Parfitt 
reçut  l'un  d'eux,  l'identifia  avec  l'espèce  décrite  par  Leach  et 
ultérieurement  le  signala  dans  son  Fauna  of  Decon  2. 

Quelques  années  plus  tard,  le  professeur  Grube  fit  un  long 
séjour  sur  le  littoral  français  de  la  Manche  fSaint-Vaast-la- 
Hougue,  Saint-Malo  et  Roscoff),  et  consigna  le  résultat  de  ses 
recherches  dans  deux  notes  importantes  publiées  à  Breslau  ^. 

Grube  trouva  à  Saint-Malo  un  Myriopode  vivant  dans  les 
mêmes  conditions  que  celui  déjà  découvert  par  Leach.  Il  le  crut 
différent  de  ce  dernier  et,  comme  on  le  verra  plus  loin,  de  nou- 
velles recherches  ont  montré  le  bien-fondé  de  son  opinion. 

Le  recueil  dans  lequel  est  décrit  pour  la  première  fois  ce 
Myriopode  n'étant  pas  très  répandu  en  France,  je  crois  intéres- 
ser les  naturalistes  de  l'Ouest  en  détachant  du  mémoire  de  Grube 
le  passage  relatif  à  Schendyla  submarina  et  en  en  donnant  une 
traduction  résumée. 

«  Dans  les  Mittheilungen  sur  la  Faune  de  Saint-Malo,  j'ai 
fait  mention  d'un  Géophile  trouvé  en  même  temps  que  l'^Epus 
(sujet  du  précédent  article)  à  marée  basse,  sur  un  point  la  plu- 
part du  temps  recouvert  d'eau.  Pour  la  détermination  de  cet 
animal,  il  était  tout  naturel  de  songer  au  Geophilus  maritimus 
décrit  par  le  D'"  Leach  et  découvert  par  lui  parmi  les  rochers  de 
la  côte  anglaise.  Malheureusement  la  caractéristique  trop  brève 
de  Leach  et  ses  figures  sont  insuffisantes  pour  permettre  une 
rigoureuse  identification.  Il  est  à  désirer  qu'on  donne  de  cet 


1.  Devon  and  Exeter  Institute,  Exeter,  Octob.  27  1865.  —  Reproduit  dans 
The  Zoologis 1 1866,  page  7. 

2.  In  Trans.  of  the  Devonshire  Assoc.  for  the  advanc.  of  Lit.,  Se,  and 
Arts.  1874. 

'â.  Celle  qui  nous  intéresse  a  pour  titre  :  Mittheilungen  iiber  die  Fauna  von 
Saint-Malo  und  Roscoff.  Elle  a  paru  dans  les  :  Abhandiungen  der  Sclilesischen 
Gesellschaft  fiïr  voter landische  CuUur,  —  Abtheilung  fur  Naturwissens- 
chaft  und  Medicin  1869-72. 


36  SOCIÉTÉ  DES   SCIENCES  NATURELLES  DE    l'oUEST 

animal  une  caractéristique  plus  complète  avec  figures  séparées 
des  parties  importantes  du  corps. 

«  Gervais,  dans  ses  Aptères,  se  borne  à  transcrire  la  phrase 
de  Leach.  Newport  n'a  pas  connu  cette  espèce  qu'on  chercherait 
également  en  vain  dans  les  Myriapodes  de  Koch.  Bergsoe  et 
Meinert',  les  premiers,  crurent  la  reconnaître  dans  un  Géophile 
trouvé  près  du  Moens  Klint  (Danemark),  sans  pouvoir  toutefois 
donner  comme  certain  leur  rapprochement.  Dans  un  travail 
plus  récent  ^,  Meinert  cite  de  nouveau  le  même  animal,  en  lui 
rapportant  le  synonyme  de  Leach  et  le  place  dans  le  genre 
Scolioî)lanes.  Or  il  est  certain  que  l'animal  trouvé  par  moi  à 
Saint-Malo  ne  peut  appartenir  à  ce  genre. 

«  Le  genre  ScoUoplanes  appartient  bien  aux  Géophilides 
porteurs  d'antennes  filiformes  plus  ou  moins  longues  et  de 
mandibules  à  un  seul  article  ;  mais  il  se  distingue  des  autres 
genres  ainsi  caractérisés  par  plusieurs  particularités  :  la  petite 
plaque  chitineuse  (Lamina  prsebasalis),  intercalée  entre  la  pla- 
que dorsale  de  la  tête  (Lam.  cephalica)  et  la  Lamina  basalis 
(écusson  dorsal  du  segment  forcipulaire),  est  divisée  en  deux 
moitiés  latérales  ;  le  crochet  des  forcipules  est  armé  à  sa  base 
d'une  forte  dent  ;  enfin  les  plaques  ventrales  portent  une  rangée 
transversales  de  pores  le  long  de  leurs  bords  postérieurs. 

Notre  Géophile  ne  possède  aucun  de  ces  caractères.  Il  aurait 
plutôt  la  physionomie  d'une  espèce  du  genre  Geophilus  sens, 
str.  (Bergs.  et  Mein.),  dont  il  se  rapproche  en  particulier  par  sa 
Lamina  basalis  trapézoïdale,  à  bords  latéraux  convergents  en 
avant.  Mais  ses  maxilles  sont  dépourvues  d'appendices  (tactiles) 
à  leur  bord  extérieur  et  se  terminent  par  un  article  simple,  arron- 
di obtus.  Je  suis  donc  amené  à  rapporter  au  genre  Schendyla 
notre  animal,  quoique  je  n'aie  pu  lui  apercevoir  de  pores  laté- 
raux. 

(Ici,  dans  le  mémoire  de  Grube,  se  trouve  la  diagnose  que  je 
transcris  plus  loin.) 

«  J'ai  recueilli  de  cet  intéressant  Géophile  une  série  d'exem- 


1.  In  Naturhist.  Tidsskrifl,  3  Raekke.  Bd.  I  p.  100. 

2.  Même  recueil,  3  Raekke,  Bd.  VII  p.  52.  Ces  dcu.x  indications  sonl  données 
d'après  le  mémoire  de  Grube.  Je  n'ai  pu  les  contrôler. 


F.   CAMUS.   —    GEOPHILUS  SUBMARINUS  27 

plaires  de  taille  variable,  les  uns  portant  47  paires  de  pieds 
(46  paires  de  pieds  marcheurs  et  1  paire  de  filets  terminaux), 
d'autres  avec  48  (49)  pieds.  Chez  tous,  même  chez  les  plus  petits 
(10  mm.  de  longueur),  les  filets  terminaux  sont  notablement  ren- 
flés. Ce  caractère  dans  le  genre  Schendyla  appartient  aux  deux 
sexes,  tandis  que  dans  la  plupart  des  autres  genres,  il  est 
habituellement  la  marque  distinctive  des  mâles. 

«  Bien  que  le  genre  Geophilus,  s.  str.  Meinert,  possède  égale- 
ment une  Lamina  basalis  plus  étroite  en  avant  qu'en  arrière  et 
largement  trapézoïdale,  je  n'y  puis  faire  rentrer  Geoph.  subma- 
rinus.  Comme  il  a  été  dit  plus  haut,  l'article  terminal  des 
maxilles  de  la  première  paire  est  arrondi,  obtus,  et  ne  porte  au 
côté  extérieur  aucun  appendice.  Or  Meinert  dit  formellement  : 
«  Maxillfe  primi  paris  processibus  longioribus  instructse.  »  Je 
ne  puis  non  plus  reconnaître  deux  sillons  sur  les  lames  dorsales 
que  Meinert  déclare  :  «  Manifeste  bisulcatse.  »  Ce  dernier  carac- 
tère, il  est  vrai,  est  d'ordre  secondaire. 

Quant  au  Geophilus  maritimus  de  Leach  —  dont  l'assimila- 
tion avec  Scolioplanes  maritimus  Bergs.  et  Mein.,  ne  me  sem- 
ble pas  prouvée,  —  à  en  juger  par  les  figures  (de  grandeur 
naturelle  et  grossie)  de  l'auteur,  le  corps  est  en  proportion 
sensiblement  plus  large  ;  la  lamina  basalis  non  retrécie  en 
avant  ;  les  antennes  ne  sont  point  resserrées  au  niveau  des 
articulations,  tandis  que  celles  du  G.  suljmarinus  sont  franche- 
ment moniliformes,  chacun  de  leurs  articles  s'atténuant  forte- 
ment à  la  base.  L'article  terminal  des  antennes  (du  G.  submari- 
nus)  est  régulièrement  ovale,  une  fois  et  demie  aussi  long  que 
le  pénultièmne  et  aussi  large  dans  son  milieu  que  celui-ci  à  sa 
terminaison  ;  il  est  garni  de  soies  nombreuses  implantées 
isolément  ;  entre  ces  dernières,  au  bord  terminal  de  l'article  se 
trouvent  des  soies  plus  courtes,  à  extrémités  tronquées,  figurant 
de  petits  cylindres  grêles. 

«  Cette  intéressante  espèce  est  assez  commune  au  Grand  Bey 
et  à  l'île  du  Grand  Jardin  près  Saint-Malo  dans  les  fissures  des 
rochers.  » 

Pour  compléter  l'histoire  des  Myriopodes  marins  dans  l'Europe 
occidentale,  je  donne  ici  les  autres  renseignements  que  j'ai  pu 
recueillir  à  leur  sujet. 


28  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES   NATURELLES   DE   L'OUEST 

Dans  le  journal  anglais  Nature,  n»  du  5  décembre  1889  (tome 
41,  1890  p.  104),  on  lit  sous  la  signature  D.  W.  T.  un  court  arti- 
cle intitulé  :  A  marine  Millipede.  Il  y  est  dit  que  M.  J.  Sinel  a 
récemment  trouvé  Geophilus  suhmarinus  Grube  ^  à  Jersey, 
Ledit  animal  constituerait  une  variété  notable  du  type  d'après 
le  D""  Latzel,  le  grand  connaisseur  des  Myriopodes.  Quelques 
exemplaires  se  tenaient  à  un  niveau  très  bas,  ne  découvrant  que 
deux  jours  par  quinzaine.  Sotne  examples  were  found  close  ta 
low-water  mark  of  very  low  spring  tides,  wJiere  tliey  could 
not  be  eœposed  more  than  fico  days  in  a  fortnight. 

Dans  le  même  journal,  deux  numéros  plus  loin  (19  décemb. 
1889,  p.  154),  et  sous  le  même  titre,  Edw.  Parfitt  rappelle  la 
présence  à  Plymouth  de  Geophilus  maritimus,  Leacli,  qui, 
d'après  ses  observations,  est  une  espèce  rare. 

Toujours  sous  le  même  titre  et  dans  le  N°  suivant  du  même 
recueil  (26  décemb.  1889.  p.  176),  R.  J.  Pocock,  revenant  sur  la 
note  signée  D.  W.  T.,  écrit  :  «  Ceux  qui  ont  lu  cette  note  et  qui 
s'intéressent  à  la  faune  de  la  Grande-Bretagne,  seront  heureux 
d'apprendre  qu'il  y  a  plus  de  vingt  ans,  M.  Laughrin  recueillit 
d'assez  nombreux  spécimens  de  cette  espèce  {G.  subniarinus 
Grube),  alors  non  décrite,  à  Polperro  sur  la  côte  méridionale  de 
la  Cornouaille.  Ces  spécimens,  envoyés  au  British  Muséum  en 
1868,  ont  été  trouvés  en  compagnie  de  Linotœnia  maritima 
(Leach)  ^  —  autre  myriopode  marin,  —  parmi  les  rochers  de  la 
côte  ;  mais  l'étiquette  ne  dit  pas  si  le  point  où  ils  furent  captu- 
rés est  situé  au-dessus  ou  au-dessous  du  niveau  de  la  pleine 
mer.  » 

Il  suit  de  là  que  Scolioplanes  maritimiis  (Leach)  Bergs.  et 
Mein.  et  Schendyla  subniarina  Grube  habitent  tous  les  deux 
les  côtes  de  l'Angleterre.  Tous  deux  également  habitent  les  côtes 
françaises  de  la  Manche  et  je  ne  doute  pas  qu'on  les  rencontre 
aussi  l'un  et  l'autre  sur  le  versant  océanique  du  littoral  breton. 

Pour  ce  qui  est  de  Schendyla  subniarina,  on  vient  de  voir 
que  c'est  à  Saint-Malo  que  Grube  a  découvert  l'espèce  que  j'ai 


1.  Le  texte  dit  Groph.  i^ybniaritimn. 

2.  Scolioplanes  marUimus  (Leach)  Bergs.  el  Mein. 


V.    CAMUS.    —    GEOPHILCS   SUBMARINUS  29 

retrouvée  à  Préfaille.  La  présence  de  Scolioplanes  niaritimus 
a  été  constatée  dans  le  département  du  Calvados. 

M.  Gadeau  de  Kerville,  un  des  rares  naturalistes  français  qui 
aient  étudié  les  Myriopodes,  a  donné  dans  le  Bulletin  de  la 
Société  des  amis  des  Sciences  naturelles  de  Rouen  '  une  liste 
des  Myriopodes  trouvés  par  lui  en  Normandie.  Dans  une  liste 
supplémentaire,  parue  deux  ans  plus  tard  dans  le  même  recueil, 
on  peut  lire,  p.  167  : 

«  Scolioplanes  maritimus  Leach  —  Sous  les  galets,  au  bord 
de  la  mer.  R.  —  Environs  de  Villerville  (Calvados).  » 

M.  Gadeau  de  Kerville  a  soumis  ses  récoltes  à  l'examen  du 
D''  Latzel  de  Vienne,  qui  y  a  distingué  plusieurs  espèces  et  varié- 
tés nouvelles.  Les  diagnoses  de  ces  nouveautés  sont  reproduites 
dans  le  mémoire  cité  et  ajoutent  une  valeur  nouvelle  aux 
recherches  de  M.  Gadeau  de  Kerville  qui,  sans  sortir  de  Nor- 
mandie, a  pu  établir  une  liste  d'environ  cinquante  espèces  de 
Myriopodes.  Je  regrette  qu'il  ne  soit  fait  dans  ce  travail  qu'une 
simple  mention  de  Scolioplanes  marititnus. 

Je  crois  très  probable,  comme  je  l'ai  dit  tout  à  l'heure,  l'exis- 
tence sur  les  côtes  de  la  Loire-Inférieure  de  cette  dernière  espèce, 
et  peut-être  existe-t-elle  à  Préfaille  en  compagnie  de  Schendyla 
sub7narina.  Celui-ci,  d'après  mes  souvenirs,  n'est  pas  rare  dans 
les  couches  de  vase  qui  remplissent  les  interstices  des  feuillets 
de  schiste.  Cette  station  est  toujours  submergée  à  mer  haute. 
Je  retrouve  dans  un  tlacon  sept  exemplaires  recueillis  fin-juillet 
et  août  1877  entre  Préfaille  et  la  Pointe  Saint-Gildas.  Ces  exem- 
plaires justifient  parfaitement  la  diagnose  donnée  par  Grube 
dans  le  mémoire  analysé  ci-dessus  (p.  128).  Je  transcris  en  entier 
cette  diagnose. 

«  Geophilus  (Schendyla)  submarinus  Gr.  :  Corpus  subde- 
pressum,  antrorsum  lentius,  retrorsum  citius  attenuatum,  parce 
pilosum,  seg77ientis  mediis  alterum  tantum  fere  latioribus  quam 
longis,  ceteris  paulo  brevioribus,  pallidius  flavum,  lamina 
cephalica,  basali,  postrema  dorsuali,  pedibus  maxillaribus 
paris  secundi  pedibusque  segmenti  postremi  ochraceis. 


1.  Année  1883,  2«  semestre  (Rouen  1884)  pp.  251-271. 


30  SOCIÉTÉ  DES  SCIENCES  NATURELLES  DE   l'OUEST 

«  Lamina  cepJialica  ovalis,  margine  frontal!  et  posteriore 
truncato,  paulo  longior  quam  lata,  longitudine  laminarum 
pioximarum  2  1/2,  trophos  non  obtegens.  Antennœ  filiformes, 
moniliformes,  setis  brevibus  vestitse,  paulum  attenuatse,  retro- 
versce  pœne  usque  ad  pedes  paris  quinti  pertinentes. 

«  Labrum  medio  excavatum,  margine  tenero,  denticulis  certo 
distinguendis  nullis. 

«  Latnina  prœbasalis  brevissima,  haiid  bipartita,  obtecta. 

«  Lamina  basalis  transversa  trapezoidea,  antrorsum  angus- 
tior. 

«  Mandibularum  ?nala  simplex,  pectinata,  maxillarum 
paris  primi  obtusa,  biarticulata,  processu  laterali  nullo. 

«  Pedes  maxillares  paris  primi  3  articulât!,  articule 
penultimo  setis  aliquot  longioribus  munito,  frontem  minime 
attingentes. 

«  Pedes  maxillares  paris  secundi  lœves,  ungue  frontem 
superante,  haud  dentifero,  coxis  linea  longitudinali  divisis, 

«  ScutelluTU  stigmate  munitum  praescutello  breviussed  paulo 
latius  ;  scutella  et  prœscutella  média  et  interna  nulla. 

«  Laminœ  dorsuales  glabrse,  fuscius  marginatse,  postrema 
pœne  alterum  tantum  latior  quam  longa. 

«  LaTïiinœ  ventrales  poris  nullis  munitse  ;  postrema  trape- 
zoidea, longior  quam  lata,  ad  basin  latitude  proximae. 

«  Pedum paria  47  (49),  pedes  pallidi,  longitudine  latitudinem 
corporis  sequante. 

«  Pedes  paris  postremi  proximis  longiores,  crassi,  subfusi- 
formes,  articulis  6,  secundo  brevissimo,  tegmine  corneo  subtus 
haud  totam  latitudinem  explente,  postremoin  apicem  sepositum 
minimum  rectum,  haud  in  unguem  excurrente,  articulo  tertio 
extremitatem  corporis  vix  superante. 

«  Pori  pleurales  et  anales  nulli, 

«  Longitudo  corporis  ad  25  milL,  antennarum  4,  3  m.,  pedum 
paris  postremi  1,  6  m.,  latitudo  corporis  maxima  1,2  m.  » 

Le  mémoire  de  Grube  est  accompagné  de  planches.  Quatre 
figures  (pi.  I.  et  II.)  sont  consacrées  à  Schendijla  submarina 
et  représentent  la  partie  antérieure  et  la  partie  postérieure  de 
l'animal,  vues  du  côté  dorsal  et  du  côté  ventral.  Ces  figures  au 
trait  sont  très  nettes  :  malheureurement  elles  laissent  à  désirer 


F.   CAMUS.    —    GEOPHILUS   SUBMARINUS  31 

SOUS  plusieurs  rapports.  Les  filets  terminaux  ont  une  forme 
différente  dans  les  deux  figures  et  leur  dernier  article  est  mal 
dessiné.  Les  antennes  se  composent  d'une  suite  d'articles  iné- 
gaux, sans  caractères  bien  précis,  l'article  terminal,  si  différent 
des  précédents  par  sa  forme  et  par  sa  taille  n'est  pas  suffisam- 
ment distingué.  Enfin,  et  ceci  est  plus  sérieux,  il  n'est  pas 
permis  d'accorder  à  un  Géophilide  plus  de  14  articles  aux 
antennes  ;  ce  nombre  est  rigoureusement  constant  dans  la 
famille  et  prend  par  suite  la  valeur  d'un  caractère  absolu. 

Ces  imperfections  m'ont  empêché  de  reproduire  ces  quatre 
figures.  Je  n'ai  pas  cru  devoir  en  donner  de  nouvelles,  la 
diagnose  de  Grube,  fort  complète,  permettant  facilement  l'iden- 
tification de  l'animal. 

J'ai  à  peine  besoin  de  faire  observer  combien  est  singulière  la 
présence  de  Myriopodes,  animaux  à  respiration  trachéenne  dans 
des  points  plus  souvent  couverts  d'eau  qu'exondés.  Le  niveau 
occupé  par  ces  animaux  demanderait  à  être  précisé  avec  soin. 
On  remarquera  que  la  société  très  nombreuse  qui  habite  les 
fentes  vaseuses  des  schistes  préfaillais  se  compose  en  majorité 
d'espèces  carnassières.  De  quoi  peuvent  bien  vivre  ces  animaux, 
s'ils  ne  quittent  pas  leurs  retraites  ?  Comment  les  plus  gros  ne 
mangent-ils  pas  les  plus  petits  ?  Il  y  a  là  une  bien  bizarre 
association. 

Tylos  Lalreillei  Aud. 

Curieux  type  d'Isopode  formant  à  lui  seul  l'une  des  trois 
divisions  (Tylosiens)  des  Cloportides  terrestres.  Ses  lamelles 
abdominales  présentent  une  sorte  de  compromis  entre  la  respi- 
ration aérienne  et  la  respiration  aquatique.  C'est,  au  point  de 
vue  respiratoire,  le  plus  terrestre  des  Cloportides.  «  Les  quatre 
premières  paires  de  fausses  pattes  (abdominales)  portent  chacune 
un  appendice  quadrilatère  large  et  court  dont  la  surface  présente 
une  série  transversale  de  grosses  bosselures  longitudinales  et 
chacune  de  ces  bosselures  offre  en  dessous  une  ouverture 
linéaire  conduisant  dans  une  vésicule  respiratoire  dont  les  parois 
sont  couvertes  d'une  multitude  de  petits  caecums  arborescents  ; 
ces  vésicules  peuvent  être  retirées  de  l'intérieur  de  la  fausse 
patte  et  ressemblent  beaucoup  à  une  branchie  en  brosse  dont  le 


39  SOCIÉTÉ   DES    SCIENCES   NATURELLES   DE   l'oUEST 

canal  longitudinal  communiquerait  avec  l'air  atmosphérique 
par  un  canal  linéaire.  »  '  Il  est  bon  de  remarquer  que  tandis 
qu'une  branchie  véritable  baigne  dans  le  milieu  respiratoire  et 
reçoit  à  son  intérieur  le  sang  chargé  d'acide  carbonique,  ici,  au 
contraire,  c'est  l'air  qui  pénètre  à  l'intérieur  de  l'appareil  lequel 
est  en  communication  avec  le  sang  par  sa  surface  extérieure. 
C'est  en  somme  un  appareil  pulmopaire  ou  trachéen  rudimen- 
taire. 

Cet  Isopode  ne  se  roule  pas  en  boule  sphérique  comme  les 
Armadilles.  En  réalité  il  se  plie  et  applique  exactement  ses 
deux  moitiés  l'une  contre  l'autre. 

Découvert  en  Egypte  par  Savigny,  qui  en  a  donné  une  figure 
reproduite  dans  le  Règne  Animal,  il  a  été  depuis  indiqué  sur 
presque  tout  le  pourtour  de  la  région  méditerranéenne.  ^  On  l'a 
signalé  récemment  sur  le  littoral  océanique  dans  la  Gironde  et 
au  Croisic  (Dautzenberg). 

J'ai  trouvé  Tylos  Latreîllei  en  août  1875  dans  la  seconde  des 
petites  anses  situées  entre  Préfaille  et  la  Pointe  Saint-Gildas. 
Des  centaines  de  Tylos  formaient,  entre  un  rocher  hors  d'at- 
teinte du  flot  et  la  ligne  de  débris  rejetés  par  la  vague,  une 
longue  file  rappelant  les  colonnes  des  fourmis.  Cette  sorte  de 
promenade  en  famille  —  jeunes  et  adultes  étaient  également 
nombreux,  —  avait  lieu  au  crépuscule.  Revenu  deux  ans  plus 
tard  à  Préfaille,  (j'avais  dans  l'intervalle  étudié  l'animal  et 
compris  l'intérêt  quïl  offrait),  je  ne  pus  remettre  la  main  sur 
un  seul  Tylos.  Je  suis  retourné  vainement  à  plusieurs  reprises 
et  à  diverses  heures  au  même  endroit.  Cette  disparition  n'a  rien 
d'étonnant.  M,  Dolfuss  ayant  observé  sur  les  côtes  de  Provence 
des  apparitions  et  disparitions  subites  encore  inexpliquées  de  ce 
Cloportide. 

Il  existe  dans  les  collections  zoologiques  de  la  Sorbonne  un 
flacon  renfermant  plusieurs  spécimens  de  Tylos  Latreillei  et 
portant  pour  toute  étiquette  :  Noirmoutier,  1872.  G.  L.  Si  je  ne 
me  trompe,  il  faut  voir  là  une  récolte  de  M.  G.  Lemirre. 


1.  Milne  Edwards,  Crustacés  III  p.  187-188. 

2.  Voir  Budde-Lung,  Crustacea,  Isopoda  terrestria,  Haunia?,  1885. 


F.    (AMIS.    —    ÛEOPHILUS   SUBMARINUS  38 

Oiicllidium  celticiim  Cuv. 

Cette  espèce  ne  figure  pas  sur  le  Cataloguedes  Mollusques,  etc., 
de  la  Loire~Infé7neure  par  Cailliaud.  Je  l'ai  trouvée  à  la  Pointe 
Saint-Gildas  en  août  1877. 

Ce  Gastéropode  nu  est  adapté  à  une  vie  quasi  aérienne.  Il 
habite  les  fentes  des  rocliers  à  la  limite  de  la  haute  mer  et  vit 
très  bien  dans  des  stations  seulement  fouettées  par  l'écume  de 
la  vague.  Il  a  pour  compagnons  les  Lygies  et  les  Machiles  et  un 
autre  petit  Gastéropode,  Lif'orina  Basteroti,  qu'on  rencontre 
toujours  exondé  et  qui,  garanti  par  sa  coquille  et  son  opercule, 
s'élève  même  bien  plus  haut  que  l'Onchidie.  Tandis  que  ces  trois 
derniers  animaux  sont  communs  à  Préfaille,  l'Onchidie  semble 
au  contraire  fort  rare.  Je  ne  l'ai  vue  que  sur  un  point  très  restreint 
et  en  petite  quantité. 

La  Pointe  Saiut-Gildas  est  peut-être  la  limite  méridionale  de 
cette  espèce,  d'abord  trouvée  à  Saint-Servan  près  de  Saint-Malo 
par  Audoin  et  Edv^'ards,  et  signalée  depuis  sur  plusieurs  points 
du  littoral  du  Finistère  et  des  Côtes-du-Nord. 

Syllis  arnica  Quatr. 

De  tous  les  groupes  zoologiques,  c'est  assurément  celui  des 
Annélides  qui  m'a  paru  le  mieux  représenté  sur  la  côte  de 
Préfaille.  Indépendamment  des  espèces  qui  se  cachent  dans  les 
fentes  du  schiste  ou  sous  les  pierres  dans  les  petites  flaques,  on 
peut  faire  une  abondante  récolte  de  ces  animaux  dans  les  sables 
vaseux  du  versant  nord  de  la  Pointe  Saint-Gildas.  A  Préfaille 
même,  les  Hermelles  (Hermella  alveolata  Quatr.)  sont  parfois 
très  abondantes  et  leurs  constructions  envahissantes,  en  chassant 
les  habitants  primitivement  fixés,  dépeuplent  certains  rochers. 

Syllis  amAca  Quatr.  est  une  jolie  petite  Annélide,  commune 
sur  la  vase  qui  garnit  les  fissures  des  rochers.  Elle  appartient  à 
cette  curieuse  famille  des  Syllidiens,  si  riche  en  formes  bizarres 
et  compte  parmi  les  espèces  qui  présentent  le  phénomène  de  la 
génération  alternante.  Pendant  tout  le  mois  d'aotit,  on  trouve 
abondamment  l'individu  agame  presque  toujours  muni  de  son 
bourgeon  sexué. 

3 


34  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES   NATFP.ELLES   DE   l'oUEST 

Thalassema  Neptiini  Gœrtn. 

Ce  beau  Géphyrien  semble  rare  à  Préfaille.  Je  ne  l'ai  vu  que 
lors  d'une  basse  marée,  en  compagnie  de  quelques  Siponcles  et 
autres  habitants  des  fentes  du  schiste.  Le  genre  Thalassema  est 
rangé  parmi  les  Géphyrien  s  armés,  et  forme,  avec  le  genre 
Bonellia,  la  tribu  des  Bonelliens  de  M.  de  Quatrefages.  Les 
Thalassèmes  diffèrent  des  Bonellies  par  leurs  pores  génitaux 
au  nombre  de  deux  et  leur  appendice  céphalique  simple,  tandis 
que  les  Bonellies  ont  un  appendice  bifurqué  à  l'extrémité  et  un 
seul  pore  génital. 

La  forme  de  l'animal  n'a  aucune  fixité  ;  sa  grande  contractilité 
lui  permet  de  la  modifier  d'un  moment  à  l'autre.  Montagu,  qui 
a  donné  de  ce  ver  une  bonne  figure,  reproduite  dans  le  Règne 
Animal,  l'avait  nommé  Thalassina  mutatorium .  La  couleur 
du  corps  est  bleu  grisâtre  clair,  l'appendice  céphalique  jaune 
pâle.  Ces  deux  teintes  s'harmonisent  fort  bien  et  font  du 
Ihalassema  uu  ver  très  élégant. 

Mes  exemplaires  sont  déposés  dans  les  collections  zoologiques 
de  la  Sorbonne. 

20  juillet  1891, 


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TROPIDONOTE  A  COLLIER,  variété  A  DEUX  RAIES 

TROPIDONOTUS    NATRIX,  variété   BILINEATA  Jan 

Dans  les  environs  de  Nantes 

par  MM.  H.  et  Th.  PIEL  de  CHURCHE VILLE 

PI.  II 


Au  mois  de  juillet  1891,  nous  trouvâmes  au  Petit-Port,  près 
Nantes,  sous  une  large  pierre,  un  Tropidonote  dont  la  livrée 
nous  parut  curieuse  à  cause  des  deux  lignes  longitudinales 
jaunes  qu'il  présentait  sur  le  dos.  Nous  le  conservâmes  en  capti- 
vité pendant  environ  un  mois.  La  planche  coloriée  que  nous 
donnons  ici,  ainsi  que  la  description  suivante,  permettront  de 
bien  saisir  les  caractères  de  cette  intéressante  variété. 

Description.  —  La  forme  de  ce  sujet  est  celle  du  Tropido- 
notus  natrix  que  l'on  rencontre  communément  dans  notre 
région.  La  couleur  brun  grisâtre  de  sa  partie  supérieure  passe 
au  bleuâtre  sur  les  flancs  ;  le  collier  est  d'un  beau  jaune,  légè- 
rement interrompu  à  la  nuque  et  limité,  en  arrière,  par  deux 
taches  d'un  noir  intense.  Les  bandes  longitudinales  sont  d'un 
jaune  plus  pâle  que  celui  du  collier  ;  elles  partent  des  taches 
noires  du  cou  et  vont  jusqu'à  l'extrémité  de  la  queue  où  elles 
deviennent  moins  apparentes  en  passant  du  jaune  au  gris.  Les 
taches  noires,  à  peine  accusées  dans  les  régions  dorsale  et 
caudale,  se  montrent  très  distinctes  sur  les  flancs,  les  côtés  et  le 
dessus  du  cou.  Le  dessous  delà  tète  et  de  l'abdomen  sont  jaunes. 
De  petites  taches  noires,  disposées  sur  deux  lignes  longitudi- 
nales, se  montrent  sur  les  dix-sept  premières  plaques;  ces  taches 
augmentent  graduellement  en  nombre  et  en  largeur  en  appro- 
chant de  la  plaque  sus-anale.  Le  dessous  de  la  queue  est 
noirâtre. 


36  SOCIÉTÉ   DEiH    SCIENCES   NATT7RELLES    DE    l'oUEST 

Gastrostèges  180;  urostèges71  paires.  Dîniensions:  tète0"'022; 
tronc  0^552  ;  queue  0"il56;  longueur  totale  O^TSÛ. 

L'animal  que  nous  venions  de  capturer  était  évidemment  le 
Tropidonotus  natriœ  var.  hilineata  Jan,  variété  qui  n'a  pas 
encore  été  signalée  en  France.  Nous  l'avons  offert  au  Muséum 
d'histoire  naturelle  de  Nantes. 

Il  nous  fut,  du  reste,  facile  de  vérifier  sans  retard  notre  déter- 
mination en  comparant  ce  spécimen  à  deux  T.  natrlx  var. 
Mlineata  que  nous  avions  reçus  d'Italie  et  choisis  parmi  une 
cinquantaine  de  leurs  congénères.  Chez  les  deux  serpents  italiens, 
contrairement  à  ce  qu'on  observe  sur  le  sujet  que  nous  avons 
capturé,  les  bandes  du  dos  sont  d"un  jaune  plus  vif  que  le  jaune 
du  collier. 

Le  premier  exemplaire,  d'un  gris  foncé  en-dessus,  possède 
deux  séries  de  macules  noires  peu  apparentes  bordant  les 
bandes  longitudinales  du  dos.  Les  flancs  sont  semés  de  taches 
de  môme  couleur  éparses  çà  et  là.  La  face  inférieure  ne  diffère 
de  celle  du  sujet  précédemment  décrit  que  par  l'étendue  plus 
grande  des  taches  qui  s'observent  sur  les  premières  plaques.  Le 
dessous  de  la  queue  est  comme  quadrillé  de  gris  jaunâtre  et  de 
noir. 

Le  second  exemplaire,  plus  brillant  que  le  précédent,  présente, 
en-dessus,  une  coloration  d'un  gris  jaunâtre.  Une  seule  série  de 
grosses  macules  noires  se  voit  au  milieu  du  dos  débordant 
légèrement  sur  les  bandes  latérales.  Le  dessous  de  la  queue  est 
noirâtre  avec  des  taches  punctiformes. 

La  couleuvre  à  deux  raies  a  été  successivement  appelée  : 
Coluher  persa,  Pallas  ;  —  Tropidonotus  pe-rsicus,  Eichwald 
(Eduardus); —  Natriœ  torquata  var.  murorum,  ¥iiz..,  Bona- 
parte ;  —  Coluberm.urorum,Yest.;  —  Coluber  natriœ  Tnur  or  um, 
Fitz.  ;  —  Tropidonotus  natriœ  var.  murormn,  Fitz.;  —  Tropi- 
donotus Oppelii,  Duméi'.,Boie  =  Coluber  Mlineatus^  Bibron 
et  Bory-de-St- Vincent. 

Habitat.  —  La  variété  à  deux  raies  du  Tropidonote  à  collier 
habite  l'Italie,  où  elle  est  très  répandue,  tandis  que  le  type  y  est 
rare.  On  la  rencontre  encore  en  Morée  et  en  Dalmatie,  On  la 
trouve  en  Asie,  en  Asie-Mineure,  en  Perse,  dans  la  province  de 


H.    ET   TH.    PIEL   DE   CHURCHEVILLE,    —   TROPIDONOTE  37 

Mazaiidéran,  le  désert  de  Mogan  et  le  Caucase  méridional,  régions 
dans  lesquelles  elle  semble  remplacer  la  forme  typique. 

Afin  de  permettre  au  lecteur  de  mieux  saisir  les  rapports  et 
différences  qui  existent  entre  notre  variété  à  deux  raies  des 
environs  de  Nantes  et  la  variété  hilineccta  de  l'Europe  orientale 
et  de  l'Asie,  nous  reproduisons  ici  une  des  principales  descrip- 
tions qui  en  ont  été  données. 

PALLAS:  Zoographia  Rosso-Asiatica.  1811,  t.  m,  p.  41. 

((  Coluber  persa.  —  C.  subtorquatus  supra  caerulescens,  strigis 
duabus  albis  longitudinalibus. 

((  Inter  naturalia  persica  a  S.  G.  Gmelin  ex  itinere  transmissa  hujus 
spécimen  exstat. 

((  Descr.  Habitus  et  raagnitudo  circiter  Natricis.  Caput  nigrum,  tessulis 
marginalibus  maxillœ  superioris  albis  ;  linea  transversa  alba  a  paroti- 
dibus,  in  dorso  interrupta.  Corpus  supra  totum  fusco-c3Brulescens  vel 
olivaceum  ;  st)igœ  duœ  albœ  longitudinales,  a  capite  ad  caudam,  ubi 
est  anescunt;  Scuta  abdominalia  in  anterioribusalbonigroque  tessulata, 
posterius  sensim  nigra,  tantum  ad  latera  albicantia  ;  canda  subtus  tota 
nigra.  Smita  186.  Squamœ  subcaudales  80  parium.  Proportio  caudae  ad 
corporis  longitudinem  ut  1'  3  V '.  Pectines  dentati  in  palato  vix  promi- 
nuli.  Squamœ  dorsi  linea  carinatcB,  Juniora  specimina  colore  simillima  ». 

Comme  on  le  voit  par  ce  qui  précède,  le  collier  est  blanc,  de 
même  que  les  bandes,  chez  les  sujets  asiatiques,  tandis  que  ces 
mêmes  parties  sont  de  coloration  jaune  chez  les  sujets  européens. 

La  plupart  des  auteurs  rejetant  le  T.  à  deux  raies,  comme 
espèce  distincte,  en  font  avec  raison  une  variété  du  T.  natrix. 

Les  caractères  relatifs  à  la  coloration  n'ont  en  efïet  rien  de 
spécifique;  ainsi  l'eflacement  du  collier  jaune  ou  blanc  peut  se 
montrer  chez  le  T.  à  collier  type  comme  dans  sa  variété.  Peut 
on  en  dire  autant  des  taches  noires  qui  le  limitent  en  arrière? 
Nous  n'avons  pas  été  à  même  de  le  vérifier. 

Bibron  a  rapporté  de  Sicile  des  exemplaires  d'une  couleuvre  à 
collier  noir  (Coluber  siculus  Cuv.),  qu'il  dit  commune  aussi 
dans  la  Morée,  et  qui  ne  différait  du  T.  natrix  que  par  l'absence 
de  son  collier  jaune.  Elle  est  plus  forte  et  plus  grande  et  n'est 
probablement  que  notre  T.  natrix  ayant  perdu  sa  livrée  normale 
avec  l'âge. 

D'après  les  renseignements   (j^u'a  bien  voulu   nous   fournir 


38  SOCIÉTÉ   DES    SCIENCES  NATURELLES   DE   l'oUEST 

M.  Boulenger,  assistant  au  Bristish  Muséum,  le  T.  natricc  pré- 
senterait, en  Espagne,  une  variété  chez  laquelle  le  collier  aurait 
entièrement  disparu.  Elle  a  été  décrite  sous  le  nom  de  var. 
astreptophorus . 

Le  D^"  Peracca  a  récemment  publié  une  note  '  dans  laquelle  il 
dit  avoir  reçu  de  Zara  en  Dalmatie  un  exemplaire  femelle  du 
T.  natrix,  mesurant  0"^70.  Cet  exemplaire  était  absolument 
normal  dans  sa  coloration  générale  et  dans  la  disposition  des 
taches  noires  de  la  nuque.  Le  collier  était  blanchâtre  et  peu 
accentué.  Il  n'existait  aucune  trace  des  deux  lignes  longitudi- 
nales qui  caractérisent  la  ^ilineata. 

«  Vers  la  mi-juillet,  dit  M.  Peracca,  ce  Tropidonote  déposa 
15  œufs  qui  me  donnèrent  vers  la  fin  d'août,  12  petits,  parmi 
lesquels  je  constatai  avec  surprise  4  individus  appartenant 
à  la  var.  hilineata.  Chez  ces  quatre  exemplaires,  les  deux  lignes 
longitudinales  blanches  commençaient  à  s'accuser  ;  peu  visibles 
d'abord,  elles  devinrent  plus  distinctes  et  tirèrent  davantage 
sur  le  jaune  après  la  première  mue. 

«  Ce  fait  peut  avoir  une  certaine  importance,  si  nous  considé- 
rons que  le  T.  natrix  non  Wlmeata  est  la  forme  qui  se  trouve 
à  peu  près  exclusivement  dans  toute  l'Europe  occidentale, 
tandis  que  la  var.  Mlineata  est  fréquente  dans  l'Europe  orien- 
tale et  semble  prédominer  tout  à  fait  en  Asie  mineure. 

«  Dans  l'hypothèse  que  le  T.  natrix  européen,  comme  il  est 
naturel  de  le  supposer  pour  d'autres  formes  semblables  (par  ex. 
Lacerta  serpa  Rafinesque  —  Lacerta  muralis  var.  tiliguesta 
Gmel.),  proviendrait  originairement  de  l'Orient,  où  la  var.  Mli- 
neata semble  prédominer,  le  cas  des  quatre  individus  à  deux 
raies,  obtenus  d'une  femelle  du  T.  natrix  type,  pourrait  être 
considéré  comme  un  cas  d'atavisme  en  fait  de  coloration.  » 

11  est  regrettable  que  dans  le  cas  intéressant  signalé  par 
M.  Peracca,  la  livrée  du  mâle  ne  soit  pas  connue. 


1.  Peracca  (D').  —  Sul  Trupidonotus  natrix  var.  bilineala.BoW.  ciel  Miisei  lii 
Zool.  ed  Anal.  comp.  del.  R.  Univ.  di  Torino,  Vol.  V.  die.  1890). 


Bull.  Soc.  Se.  Nat.  Ouest 


T.  II,  PJ.  III. 


Fig_  1_  _    PUFBIN  GENDRE,  Puinnus  cimrôui 
Pornichet,  Loire-Inf.,  27  aoùb  1890. 


I 


Fig_  2.  —    PUFFIN  MAJEUR,  PuMnus  major. 
Au  larae  du  Plateau  du  Four,  Loire-Inf.,  7  août  1886,  par  M.  R.  Levbsque. 


LE  PUFFIN  CENDRÉ,  Puffînus  cinereus  Cuv.  ex  Kuhl 

Sur  les   côtes  de  la  Loire-Inférieure 

par  M.  Louis  BUREAU 
PI.  III 


Un  Puffin  cendré  ou  Puffin  de  Kuhl,  Puffînus  cinereus  tué 
le  27  août  1890,  à  Pornichet,  Loire-Inférieure,  est  venu  enrichir 
les  collections  régionales  du  Muséum  de  Nantes. 

Ce  sujet  me  parait  être  le  second  seulement  qui  ait  été  tué 
sur  les  côtes  océaniques  de  la  France.  J'estime  en  effet  qu'il  n'y 
a  pas  d'autre  capture  authentique  sur  nos  côtes  occidentales  que 
celle  faite  à  Mimizan  en  1854  '  ;  et  encore,  ce  spécimen,  long- 
temps conservé  au  Musée  de  Bayonne,  a-t-il  disparu  dans  les 
flammes  qui  ont  récemment  détruit  cet  établissement. 

Les  Puffins  qui  fréquentent  les  côtes  océaniques  delà  France, 
sont  au  nombre  de  trois  espèces  :  le  Puffin  cendré,  Paffinus 
cinereus,  le  Puffin  majeur,  Puffînus  major  et  le  Puffin  mank 
ou  des  anglais,  Puffînus  anglorum. 

Le  Puffin  mank  se  distingue  aisément  par  sa  taille  relative- 
ment petite  ;  mais  le  Puffin  cendré  et  le  Puffin  majeur,  ont 
assez  de  rapports  communs  pour  avoir  donné  lieu  à  de  noui- 
breuses  erreurs. 

Sans  donner  la  description  complète  de  ces  deux  dernières 
espèces,  il  me  paraît  cependant  utile  de  rappeler  ici  leurs  prin- 
principaux  caractères  différentiels. 

PUFFINUS  CINEREUS  Cuv.  ex  Kuhl. 
Voyez  PI.  III,  Fig.  1. 

Bec,  du  front  à  la  pointe,  aussi  long  que  le  doigt  interne; 
sus-caudales  brunes,  sous-caudales  blanches;  flancs  et  région 
anale  blancs  ;  pas  de  large  tache  brune  sous  le  ventre;  bec  jaune; 
longueur  du  tarse  :  0™  040  ;  longueur  de  l'aile  pliée:  0™  350. 


1 .  DuBALEN  :  Catalogue  critique  des  Oiseaux  observés  dans  le  dép.  des  Landes, 
des  Basses-Pyrénées  et  de  la  Cironde.  [Actes  de  lu  Soc.  lin.  de  Bordeaux, 
T.  xxvui,  1872). 


40  SOCIÉTÉ   DES    SCIENCES   NATURELLES   DE   L'OUEST 

PUFFINUS  MAJOR  Faber. 

Voyez  PI.  III,  Fig.  i. 

Bec,  du  front  à  la  pointe,  plus  court  que  le  doigt  interne  ;  sus- 
caudales  d'un  brun  cendré  bordé  de  blanchâtre  ;  la  plupart  des 
sous-caudales  brunes,  plus  ou  moins  bordées  de  blanc  ;  flancâ  et 
côtés  de  la  région  anale  bruns  ;  une  large  tache  brune  sous  le 
ventre;  bec  noirâtre;  longueur  du  tarse  :  0  •"  055  ;  longueur  de 
l'aile  pliée  :  0""  330  à  0""  345. 

Côtes  françaises  de  l'Océan  et  de  la  Manche.—  Comme 
je  l'ai  dit  plus  haut,  le  Puffin  cendré  a  fréquemment  été  confondu 
avec  le  Puffin  majeur  auquel  il  ressemble  beaucoup.  Il  y  a  donc 
lieu  de  voir  ce  qu'il  faut  penser  de  l'authenticité  des  captures 
signalées  jusqu'ici  sur  les  côtes  de  l'Océan  et  de  la  Manche. 

1°  Bâillon,  dans  son  Catalogue  des  oiseaux  de  l'arrondisse- 
ment d'Abbeville,  énumère  ainsi  les  Procellariœ  qu'il  a  obser- 
vés^ : 

*  Procellaria  glacialis  Linn.  PL  enl.  59. 

*  «  Pufflnus  Lath.  PL  enl.  962. 

«  anglorum  Temm.  Edw.  Glan.  tab.  359. 

«  pelagica  Lath.  Ijriss.  6,  tab.  13,  f.  1. 

«  Leachii  Temm. 

*  «  L'astérique  indique  que  l'Oiseau  n'a  été  tué  qu'une  fois  dans 
l'arrondissement  d'Abbeville  ». 

Sous  le  nom  de  Procellaria  Puffhius  Lath.,  Bâillon,  sans 
aucun  doute,  a  voulu  désigner  le  Puffinus  major  qui  ne  figure 
pas  sur  sa  liste  bien  que  cet  oiseau  fasse  d'assez  fréquentes 
apparitions  sur  les  côtes  de  la  Manche. 

Cette  vérification  n'est  toutefois  plus  possible.  La  collection 
ornithologique  de  Bâillon  restée,  après  sa  mort,  entre  les  mains 
de  personnes  qui  n'en  connaissaient  pas  la  valeur,  s'est  dété- 
riorée au  point  qu'à  la  vente  publique  qui  en  fut  faite  trop  tard. 


1.  Bâillon  (L.  A.  F.)—  Catalogue  des  Mammifères,  Oiseaux,  Reptiles,  Pois- 
sons et  Mollusques  testacôs  marins  observés  flans  l'arrondissement  d'Abbeville.  — 
Mémoires  ck  la  Socictc  d'Emidaiion  d'Abbcrillc.  Abbevilllc  lS3a  p.  7'2. 


L.    BUREAU.    —    LE   PUFFIN    CENDRÉ  41 

il  ne  fut  possible  de  rien  sauver.  Le  Musée  d'Abbeville,  ne  pos- 
sède donc  pas,  comme  on  le  croit  généralement,  les  oiseaux  de 
Bâillon,  mais  seulement  une  partie  des  mamifères,  reptiles, 
poissons  et  mollusques  de  ce  naturaliste. 

2"  M.  Le  Mennicier  dans  son  Catalogue  des  Oiseaux  observés 
dans  le  département  la  Manche  '  cite  : 

«  Le  Puffin  cendré  ou  Pétrel  Puffin ,  Puffinus  cinereus 
(Gmelin).  Iris  brun.  Assez  rare.  Commun  sur  la  Méditerranée.  » 

De  même  que  Bâillon,  cet  auteur  ne  fait  aucunement  mention 
du  Puffin  majeur  qui  visite  les  côtes  de  la  Manche.  Il  devient 
par  cela  même  certain  qu'il  a  fait  confusion. 

Ajoutons  aussi  que  son  Puffin  obscur,  Puffinus  obscurus 
est,  à  n'en  pas  douter,  le  Puffin  mank,  Puffinus  anglorwn. 

3°  M.  Olphe  Gaillard,  dans  ses  Contributions  à  la  faune 
ornitholog ique  de  l'Europe  occidentale^  cite  Taslé  comme  ayant 
signalé  le  Puffin  cendré  sur  les  côtes  du  Morbihan,  bien  que  ce 
dernier  auteur-  n'y  ait  rencontré  et  mentionné  que  le  Puffin 
majeur. 

4»  C'est  enfin  avec  réserve  qu'il  faut  accueillir  l'assertion  de 
Smith  en  ce  qui  concerne  la  présence  accidentelle  du  Puffin 
majeur  sur  les  côtes  de  Guernesey. 

Cet  oiseau,  en  effet,  n'a  jamais  été  observé  sur  les  côtes  des  îles 
Britanniques  où  l'on  trouve  :  Puffinus  anglorwn,  P.  major  et 
accidentellement  P.  fuliginosus. 

Métliterraiiée. —  Si  la  présence  du  Puffin  cendré  sur  les 
côtes  océaniques  de  la  France  est  tout  à  fait  fortuite,  il  n'en  est 
pas  de  même  sur  les  côtes  de  la  Méditerranée.  Cet  oiseau  essen- 
tiellement méridional  semble,  en  effet,  à  peu  près  confiné  dans 
le  bassin  méditerranéen. 


1 .  Le  Mennicier.  —  Catalogue  des  Oiseaux  observés  dans  le  dép.  de  la  Manche, 
plus  particulièrement  dans  l'arrondissement  de  Saint-Lô,  depuis  près  de  vingt- 
cinq  ans.  {Notices,  mémoires  et  documents  publiés  par  la  Soc.  d'agric. 
d'archéol.  et  d'histoire  naturelle  du  dép.  de  la  Manche,  4'  vol.,  Saint-Lô, 
1878,  p.  149). 

2.  Taslé.  —  Catalogues  raisonnes  des  prod.  des  trois  règnes  de  la  nalure 
recueil,  dans  le  déparlemenl  (Morbihan),  Vannes  18H9. 


42  SOCIÉTÉ   DES    SCIENCES   NATURELLES   DE   l'OUEST 

Il  se  reproduit  sur  les  îles  qui  avoisinent  Marseille  et  principa- 
lement sur  celles  de  Riou  et  de  Maire  (Jaubert  et  Barthélémy- 
Lapommeraye),  sur  celles  des  environs  de  Toulon  et  de  Hyères 
(Degland  et  Gerbe)  et  sur  les  côtes  de  la  Corse  (Degland). 

On  le  voit  communément  sur  les  côtes  de  la  Sardaigne  (Cara) 
et  en  hiver  sur  les  côtes  de  Sicile  ;  mais  il  y  devient  rare  au  prin- 
temps (Malherbe). 

Il  pénètre  dans  l'Adriatique,  visite  les  côtes  de  Dalmatie, 
d'Albanie,  (T.  Powys),  et  est  rare  à  Carfou. 

On  le  voit  dans  l'archipel  grec,  aux  Cyclades  (Ehrard). 

Il  se  reproduit  en  grand  nombre  sur  les  rochers  de  Filfola  près 
Malte  (R.  M.  Sperling). 

Il  visite  les  côtes  de  la  Tunisie  et  de  l'Algérie  (Loche),  jus- 
qu'à Tanger  (Carstens). 

Il  est  très  commun  aux  îles  Baléares  et  niche  à  Dragonera  et 
à  Cabrera  (A.  von  Homeyer),  sur  les  îles  Columbretes  (Arevalo). 
A  Majorque,  il  porte  le  nom  de  Gicay-Gnay  (Saunders). 

Il  est  très  répandu  sur  les  côtes  méditerranéennes  de  l'Espagne. 
On  le  trouve  sur  les  côtes  de  Gerona  (Vayreda),  sur  celles  de 
l'Andalousie  (Irby).  A  Malaga,  on  donne  à  ces  oiseaux  les  noms 
d' Animas  ou  DiaUos  (Saunders). 

Suivant  Arevalo,  cette  espèce  se  reproduirait  aussi  sur  les 
rochers  de  Gibraltar. 

Océan  Athintique  (Espagne  et  Portugal).  —  Le  Puflin 
cendré  ne  reste  cependant  pas  absolument  cantonné  dans  le  bassin 
de  la  Méditerranée,  bien  que  ce  soit  là  sa  station  de  prédilection. 
C'est  ainsi  qu'on  le  retrouve  aux  Canaries  où  il  se  reproduit  (Bolle), 
et  aux  Açores. 

Il  se  reproduirait  aussi,  suivant  Lazard,  sur  quelques  unes 
des  îles  qui  sont  au  N.  de  l'île  Maurice. 

Accidentellement  seulement,  on  le  voit  franchir  le  détroit  de 
Gibraltar  et  remonter  le  long  des  côtes  océaniques.  C'est  ainsi 
qu'il  se  montre  parfois  à  Cadix  (Irby,  Arevalo)  et  sur  les  côtes 
du  Portugal,  jus(iu'à  Lisbonne  (Lopez  Seoane). 


L.    BUREAU.    —   LE   PUFFIN    CENDRÉ  43 

Reproduction.  —  C'est  habituellement  dans  les  terriers  de 
lapins  que  le  Puftin  cendré  effectue  sa  ponte.  Elle  est  toujours 
d'un  seul  œuf  qu'il  serait  très  difficile  de  se  procurer,  comme  le 
disent  Jaubert  et  Barthélémy  Lapommeraie,  si  l'odeur  qu'il 
exhale  ne  le  trahissait. 

Cette  observation  s'applique  du  reste  aux  œufs  de  tous  les 
Puffins  et  Thalassidromes. 

L'œuf  repose  à  nu  sur  la  terre  sans  aucun  préparatif  de  nid. 

Il  est  blanc  et  mesure  suivant  Degland  et  Gerbe:  grand  dia- 
mètre, 0  "^  070  environ;  petit  diamètre,  0 ™  047. 

Suivant  les  mêmes  auteurs  : 

«  La  femelle  couve  seule.  Aussitôt  après  l'éclosion  ,  elle 
abandonne  le  nid,  cherche  un  autre  gîte  dans  un  trou  des  envi- 
rons, et  ne  revient  visiter  son  petit  que  dans  la  nuit,  pour  lui 
apporter  de  la  nourriture  ». 

Le  20  mai,  il  y  avait  déjà  des  petits  sur  l'île  de  la  Dragonera 
(Saunders). 

Nourriture. —  Cette  espèce  se  nourrit  principalement  de 
poissons,  de  mollusques  et  de  crustacés  pélagiens  qu'elle  saisit 
à  la  surface  de  l'eau  ».  (Degland  et  Gerbe). 


HERBORISATIONS  DANS  LE  SUD  DU  FINISTERE 

par  M.  Ch.  PICQUENARD 


Clematis.  vitaWal^.  —  R.  ici.  —  Env.  de  Qurmper  lé  (Ch.  Piédoye 
et  moi. 

Ranunculus  tripartitus  DC.  —  AC.  Env.  de  Quimper  à  Kéres- 
quer  en  Guengat  Ty-Coat  en  Plomelin,  Ker- 
iiuel  en  Eï'gué- Armel. 

R.  Baudotii  Godr.  —  C.  Mares  de  Minven,  étang  du  Len  en 
Gouësnach. 

R.  ophioglossifolius  Vill.  —  Bourg  de  Plomeur,  24  mai  1890.  RR. 

R.  Lingua  L.  —  AC.  Lestiala  !  et  Saint-  Vio  !  (De  Créchqué- 
rault);  C.  N.-E.  du  marais  de  Kerléguer  en 
Tref/iagat;  C.  Kérouse  en  Plomeur  •,AC.danii 
l'Ouest. 

R.  nodiflorus  L.  —  Lande  de  Beuzec  en  Plomeur  {\1  m^W^^X)  ; 
RR.  dans  l'O.  de  la  France  ;  habite  le  bord  des 
petites  mares  des  terrains  schisteux. 

R.  chœrophyllos  L.  —  C.  Environs  de  Pont-l'AhM;  R.  ailleurs. 

R.  parviflorus  L.  —  AC.  Environs  de  Pont-VAbhé.  R.  ailleurs. 

Caltha  palustris  L.  —  C.  Non  seulement  sur  les  deux  rives  de 
la  Laita  près  Qumiperlé  !  (J.  M.  Sacher)  mais 
encore  au  pont  de  Buis  dans  la  forêt  de 
Carnoët. 

Aquilegia  vulgaris  L.  —  A  C.  aux  environs  de  Quimperlé  ;  R. 
dans  rO.  du  département  :  le  Menez  (Bonne- 
maison)  ;  le  Pérennou  où  peut-être  introduit. 

DelpMnium  Ajacis  L.  —  Kérisec  en  LoctvÂy.  RR. 

Papaver  Rheas  L,  —  C.  Dans  la  région  maritime  et  son  voisi- 
nage; R.  ailleurs. 

P.  dubium  L.  —  AR.  ici  :  Douarnenez,  côte  de  Clohars-Car- 
no'èt,  etc. 

Cardcumine  sylvaticaY^vc^.  —  C.  Env.  de  Quimper;  forêt  du 
Lostcoat,  le  Pérennou,  etc.... 


4(-)  sof;rÉTK  ])Es  scifa'ces  natiiret.les  de  l  ouest 

Nasturtium  sylvestre  R.  Br.  —  Je  n'ai  point  rencontré  cette 

plante  dans  le  sud  du  Finistère. 
N.  palustre  DC.  —  Répandu  sur  les  quais  de  la  Laita  et  plus 

bas,  à  Qumiperlë.  RR. 
N.  amphibhmi  A.  Br.  —  Saint-Nicolas  près  Qulniperlé.  RR. 
CramM  nniritima  L.  —  G.  Galet  de  la  pointe  de  Combrit  ;  feu 

mon  père  l'avait  revu  à  Bénodet  et  rencontré  à 

Beig-Meil  en  Foncsnant  où  l'on  ne  le  retrouve 

plus. 
—  RR.  Kérity-Penmarchil^m). 

Cochlearia  officinalish.—YsiY.  œsHmria  Lloyd.  Au-dessous  de 
Qumiperlë  est  C.  jusqu'au  Pont  de  Buis  dans 
la  forêt  de  Carnoët;  Plonivel;  CC.  Ile  Garo 
près  Pont-VAbbë  (Août  1889). 

C.  danicah.  —   S'avance  jusque  sur  les  murs  des  plus  hauts 

quartiers  de  Quimper. 

Draba  verna  L.  —  Seulement  AC.  dans  le  sud  du  Finistère. 

Cornnopus  Ruellii  Daléchamp.  —  AR.  à  l'intérieur:  hippo- 
drome de  Quimper;  Dinéault. 

Viola  palustris  L.  —  AC.  Marais  de  nos  Grandes  Vallées  et 
voisinage,  p.  ex.  Sulmintin  en  Erguë-Gaheric, 
le  Len  en  Gouësnach,  Kérancolven  près 
Pleuven,  etc.... 

V.  hirta  L.  —  RR; 

T'.  odorata  L.  —  Plus  C.  aux  environs  de  Quimper. 

V.  conflnis  Jord.  —  Champs  cultivés  ou  en  friche:  C. 

Reseda  lutea  L.  —  Côte  de  Quimperlë  (J.  Le  Noc)  ;  RR. 

Gypsophila  niuralis  L.  —  RR.  dans  le  sud  du  Finistère  :  «  Baie 
d'Audierne  »  (Crouan  Ms.). 

Dianthus  prolifer  L.  —  R.  Treffiagat  (Herb.  Bonnemaison). 

D.  Caryophyllus  L.  —  Sur  un  mur  à  Trëboul. 

Silène  montana  Arrondeau.  —  C.  par  localités,  vallées  de 
VCJdet  et  àeVEllc  ;  çà  et  là  dans  leur  voisinage. 

S.  gallica  L. — C.  Par  localités  dans  les  moissons  de  l'intérieur: 
Bannalec,  Erguë- Armel,  etc.... 


PICQUENARD.    —    HERBOR.    DANS    LE    SUD   DT^   FINISTÈRE         47 

S.  nutans  L.  —  AR. 

'Lychnis  Coronaria  Lam.  —  A  fleurs  blanches,  naturalisé  sur 
un  mur  à  Plougastel  S^  G. 

Spergula  nodosa  L.  —  Répandu  sur  la  côte  et  au  bord  des 
anses  de  file  Tndy  à  Plomeur.  AR. 

Arenaria  montana  L.  —  Plonlvel,  RR. 

Elatine  Ueœandra  DC.  —  Etangs  de  Quimerch  en  Bannalec 
Toulgoat  en  Penliars  du  I^rieux  en  Kerfeun- 
teun,  du  Mûr,  du  Lendu,  près  Saint-Evarzec 

Linum  catharticum  L.  —  AR.  à  l'intérieur,  plus  C.  région 
maritime. 

Radiola  linoïdes  Gmel.  —  AC.  mais  par  localités. 

Althœa  officinalish.  —  Lannironen  Erguè- Armel.  C.  à  Kéran- 
gal,  près  Loctudy  (Bonnemaison). 

Géranium  columbimim  L.  —  RR. 

Genista  tinctoria  L.  —  Kergantel  en  Penmnrch  !  (Crouan).  RR. 

*  Melilotus  arvensisW'àW.  —  Est  apparu  en  1890  à  Poulgui- 

nar,  près  Quimper. 

*  M.  parvi/lora  Desf.  —  Le  Cosquer  en  Plobannalec^  de  Poul- 

guinan  à  Lanniron  <è\\.  Erguè- Armel  \  a  envahi 
en  1890,  des  luzernières  au  Ginlvinec.  Je  le 
crois  introduit. 

' Tri folmm  elegans  Sayi.  — Est  apparu  en  gai'e  de  Qvimpet' 
(Dumas). 

T.  arrense  L,  —  Seulement  dans  la  région  maritime  et  dans 
quelques  gares  de  chemin  de  ter. 

(S.  T.  gracile  Thuil.  —  Kerlagatu  en  Penhars.  RR. 

T.  mMritimwn  Huds.  —  AR.  Côte  sud  et  voisinage. 

T.  striatwn  L.  —  Seulement  dans  la  région  maritime. 

T.  7'esupinaht.m  L.  —  Apparaît  et  disparait  sur  les  quais  des 
ports  de  mer,  p.  ex.  à  Quimper!  (Bonnemal- 
son)  et  Loctudy. 

T.  x^oiens  Savi.  — Est  apparu  en  gare  de  Qiœmén&ren,  en  1890. 


48  SOCIÉTÉ    DES    SOIEXCES    XAl'T'I'.Erj.ES    DE    d'oUEST 

Antliyllis  vulneraria  L.  — C.  par  localités:  Côte  de  Qul/iipei-lc. 

Le  Cosquer  en  PloMnnalec,   Saint  Tromeur 

en  Guilvinec,  Le  Riz  près  Douornenez,  Saint- 
Jean  de  Tréhoul.  Prob.  C. 
Ornithopus  ebracteatus  DC.  —  A  l'intérieur  :  Plobannalec. 
Vicia  sepmm  L.  —  Le  Pérennnu:  sud  de  Quiniperlé.  R. 
V.  lutpa  \j.  —  Seulement  région  maritime  et  HK.  :  Plouivel  en 

Plohannalcv. 
Lathijrus  Aphaca  L.  —  Seulement  dans  la  région  maritime. 
L.  2)rcftensis  L.  —  Le  rruerloch  en  Kerfeunteun.  R. 
Orobus  tuberosus  L.  —  Environ  de  Quimperlé,  Toulgoat  en 

Penhars.  RR. 
Comarum  palustre  L.  —  Moulin  d'Ascoët,  près  Pont-VAbbé, 

étang  du   Gorroach  en  Tréméor  :  CC.  Marais 

de  Kerléguer  en  Trefflagat. 
Potentilla  argentecfL.  —  Prob.  0. 
'lormentilla  reptans  L.   —   G.  La  Fore&t,   Quimper,   entre 

Combrit  et  Tréméoc,  etc..  Prob.  AC. 
Agrimonia  Eupatoria  L.  —  Seulement  dans  la  région  maritime  ; 

accidentel  dans  quelques  prés  de  l'intérieur. 
Rosa  urbica  Lem.  —  Moulin  du  Lan,  près  Quimper.  PC. 
R.  sepiuni  Thuil.  —  Kérogan,  près  Quimper.  RR. 
R.  rubigiyiosa  L.  —  Kerlagatu  en  Pen/irtrs(D''Calmetteet  moi). 
R.  tomentosa  Sm.  —  Bord  de  la  Grand-Route  à  Kérangall  en 

Ergué-Armel.  RR. 
R.  mollissima  Fries.  —Carrefour  près  Kerroué  en  Elliant. RR. 
Epilobium  liirsutum  L,  —  PC.  sud  de  Loctudy;  Kérouse  en 

Plotneur,  la  Madeleine  en  Penmarch;   Tré- 

guennec.  AR. 
'  Œnothera  bie^mis  L.  —  Saint-Jean  de  Tréboul,  gare  de  Quim- 
per, cimetière  de  Quimperlé!  naturalisé  ainsi 

que  les  deux  suivants.  R. 
'  Œ.  suaveolens  Desf.  —  Talus  du  chemin  de  fer  à  Penhars; 

jardins,   cultures,  vieux  murs  à  Quimper  et 

Quimperlé.  P.  C. 


* 


PICQUENARD.    —     HERBOPw    DANS   LE   SUD    DU   FINISTÈRE        49 

'  Œ.  stricto,  Ledeb.  —  Sur  un  vieux  mur  à  Quimper,  cimetière 
de  Tréboul,  cimetière  de  Quiniperlé. 

Hippuris  vulgaris  h.  —  Saint-Vio  en  Saint-Jean  Trolimon! 
Lestiala!  (de  Créchquérault),  et  C.  Kérouse  en 
Plomeur. 

Lythruni  Hijssopifnlia  L.  —  Seulement  dans  la  région  maritime; 
a,ccidpnt(4  à  rintérieur. 

PortuLaca  olcnicca  L.  —  Près  Saint-Tromeur  en  GnJjDinec.  RR. 

Corrigiola  littorads  L.  —  AG.  même  à  l'intérieur. 

Herniaria  gidbra  L.  —  Seulement  dans  la  région  maritime. 

H.  hirsuta  L.  —  Seulement  dans  la  région  maritime. 

Tillœci  inuscosa  L.  —  C.  Environs  de  Quimper,  de  Quimperlc  ; 
Pont-l'Abbé. 

Bulliarda  Vaillantii  DC.  —  Kerguelven,  Kérandraon  en  Plo- 
bannalec;  Squividan,  Kervilogan,  Kérarunen 
Treffiagat;  Kermathéano  en  Guilvinec. 

Sedumrefleœumlj. 

p.  S.  rupestre  L.  —  AC.  murs,  C.  pelouses 
du  chemin  de  hallage  à  Quimper. 

Sanicula  europœa  L.  —  OC.  Bois  du  Pérennou!  (Bonnemaison)  ; 
forêt  de  Carnoêt.  AR. 

Scandix  Pecten-  Veneris  L.  —  Moissons  maritimes.  PC. 

Sinyrnium  Olusatrum  L.  —  Détruit  à  Pont-l'Abbé  ! 

Sison  segetuni  L.  —  AC.  de  Loctudy  à  Saini-Thual,  dans  quel- 
ques haies  ;  Penmarch. 

S.  Amomwn  L.  —  Seulement  région  maritime. 

Ammi  majus  L.  —  C.  Loctudy. 

^.  A.  glaucifolium  L.  —  C.  Loctudtj. 

Pimpinella  magna  L.  —  Châteaulin.  Prob.  çà  et  là.  AR. 

P.  Saxifraga  L.  —  Rég.  mar.  Baie  d'Aitdierne,  Plomeur, 
Tréogat.  PC. 
var.  dissectifolia.  —  Avec  le  type  PC. 

SiW7i  latifolimn  L.  —  A  rechercher  à  Quimper,  d'où  provient 
l'échantillon  de  l'Herbier  Bonnemaison. 

4 


50  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES   NATURELLES   DE   l'OUEST 

Œnanthe  peuceclanifolia  Pollich.  —  C.  dans  quelques  localités 
maritimes  et  surtout  à  Quim2)e7\ 

Œ.  Phellandrium  Lam.  —  RR. 

Peuccdanum  lancifolium  Lange.  —  C.  aux  environs  de  Quim- 
per  dans  de  nombreuses  localités  des  com- 
munes suivantes  :  Briec ,  Plogonnec,  Saint- 
Yvîj,  Gouësnach,  et  prob.  ailleurs;  Edern, 
Saint-Jean  TroUmon;  Rosgrand,  le  Lézardeau, 
près  Quimperlé  ;  forêt  de  Carnoët.  Prob.  C. 
dans  la  région. 

Heraclemn  SpJiondyliwn  L. 

p.  var.  dissectum  Le  Gall.  —  Env.  de 
Quimper.  Prob.  çà  et  là  avec  le  type 
auquel  il  se  relie  par  plusieurs  formes 
intermédiaires. 

RuMa  peregrinah.  —  C.  àl'int.  dans  quelques  bois  et  bruyères, 
p.  ex.  en  forêt  de  Carnoët.  AC. 

Galium  verum  L.  —  Seulement  dans  la  région  maritime  et  son 
voisinage. 

G.  uUginosum  L.  —  Kérogan  en  Ergué-Armel. 

G.  constrictwn  Chaub.  —  C.  en\.  de  Quimper  et  de  Pont-r Abbé 
dans  les  fossés,  les  petites  mares  qu'il  décore 
surtout  en  juin  et  juillet  de  ses  jolies  petites 
fleurs  rosées. 

Centranthus  ruber  DC,  imr.  à  ft.  blanche.  —  Sur  un  mur  à 
Quimper,  le  Clech  en  Moëlan,  C.  talus  du 
chemin  de  fer  à  Châteaulin. 

Scabiosa  Columbaria  L.  —  C.  Isthme  de  Kermor  près  Vile 
Tudy.  RR. 

Tussilago  Far  far  a  L.  —  Pont-V  Abbé  ! 

"Erigeron  canadensis  L.  —  Le  Combout  près  Quimperlé 
(Ch.  Piédoye  et  moi)  ;  C.  gare  de  Quimper. 

E.  acris  L.  —  Répandu  de  Y  Ile  Tudy  à  Saint-Jean  TroUmon, 
excepté  sur  la  côte  de  Loctudy. 


PKJQUENARD.    —    HERBOR.    DANS    LE    ST'D    DU   FINISTÈRE        51 

*  E.  mucronatus  Desf.  —  Se  répand  de  plus  en  plus  à  Quimper 
et  à  Quimperlé.  Dans  le  nord  du  département 
on  le  rencontre  entre  Brest  et  Portzic. 

Inuia  Heleniutn  L.  —  De  V Ile  Tudy  à  Conibrit  (naturalisé?)  ; 
Saint-Tromeur  en  Guilvinec  ;  existe  toujours 
entre  le  Bourg  de  Pemnarch!  et  le  phare 
(Crouan  ms.  florule). 

I.  Conyza  DC.  —  Seulement  dans  la  région  maritime. 

/.  critJimoïcles  L.  —  C.  falaises  à  Clohars-Carnoct . 

I.  graveolens  Derf.  —  CC.  sud  de  Clohars-Carnoët  et  Loctudy, 
et  de  là  à  Pemnarch  ;  Le  Clech  en  Moëlan. 

L  dysenterica  L.  et  /.  pulicaria  L.  —  S'éloignent  à  peine  de  la 
région  maritime. 

Filago  gaUica  L.  —  Lande  du  bois  du  Duc  près  Quimperlé.  R. 

Gnapjhaliimi  sylvaticum  L.  —  R.  Forêt  de  Carnoët;  la  Forest, 
le  Lendu  en  Er gué- Armel,  Scaêr,  moulin  à 
vent  de  Plogonnec,  et  C.  bois  de  Bonneseat  ; 
C.  sud  de  Briec  (mon  père  et  moi). 

G.  luteo-album  L.  —  Ne  s'éloigne  pas  de  la  région  maritime. 

Artemisia  vulgaris  L.  —  Ne  s'éloigne  pas  de  la  région  maritime. 

A.  Absinthium  L.  —  C.  Loctudy;  Saint- Vio  ;  Guilvinec  (Ména- 
ger et  moi). 

Tanacetum  vulgare  L.  —  Moulin  du  Vowi'^m?, Saint-Evarzec, 
cap  Coz  près  Fouësnant.  J'ai  des  doutes  sur  sa 
spontanéité. 

Achillea  Ptarmica  L.  —  Kergadou  en  Kerfeunteun.  RR. 

Calendula  arvensis  L.  —  Sainte-Mélaire  en  Plobannalec. 

Senecio  aquaticus  L.  —  Sud  de  Quimper  et  de  Qui?nperlé.  PC. 

Cirsium  palustre  Scop.  —  Var.  à  fl.  blanches.  — Assez  répan- 
due à  Quimper,  Quimperlé  et  Loctudy. 

C.  lanceolatum  Scop.,  var.  à  fl.  blanches.  —  Plonivel  en  Plo- 
bannalec, Kérangall  en  Loctudy. 

C.  arvense  Scop.  —  AC.  dans  la  région  maritime.  —  PC. 
ailleurs. 


52  >;OCIÉTÉ   DES   SCIENCES   NATURELLES   DE    l'oUEST 

Carlina  vulgaris  L.  —  Seulement  dans  la  région  maritime  : 
Bouarnenez,  Baie  d'Audierne  etc..  PC. 

Helminthia  echioïdes  Gaërtn.  —  Sud  de  Qiùinper\  Lnctudy^ 
PerwYiarch. 

CTiondrilla  juncea  L.  —  Je  crois  que  l'on  doit  lire  dans  la  Flo- 
ruledu  Finistère  :  Plo/ueur smliendc Plone/.s 
qui  est  loin  à  l'intérieur  de  ce  côté. 

Lactuca  muralis  Fries.  —  Forêt  de  Qimnerch  ;  R.  Québlein 
près  Quimperlé. 

Crépis  taraxacifolia  Thuil.  —  AC.  Le  Pérennou  en  Plomelin, 
Sainte-Marené  en  Comhrit. 

'  C.  setosa  Hall.  —  Se  maintient  bien  à  Pont-rAbbé. 

Campanula  Rapunculus  L.  —  PC. 

C.  Trachelium  L.  —  C.  dans  quelques  haies,  env.  de  Château- 
lin  et  de  Quiniperié.  Plus  répandu  dans  le 
nord  du  département  (à  Hanvec  etc..)  que 
dans  le  sud. 

Monotropa  Htjpopitys  L.  —  Bois  du  Corniguel  en  Penhars,  de 
Kérustun,  de  Bourdonnel,  de  Lamos,  de  Ker- 
huel  en  Ergué-Ariïiel,  et  de  Ty-ma-fourman 
en  Kerfeunteun  (Moysan),  Coat  déro  près 
Quimperlé,  forêt  de  Quituerch  ;  Rossulien  en 
Plomelin  (mon  père  et  moi). 

Vinca  minor  L.  —  Kérivoal  en  Guengat,  Le  Leurriou  en  Ker- 
feunteun :  naturalisé  ?  sur  les  ruines  du  Châ- 
teau de  Carnoët  où  C. 

Gentiana  Pneumonanthe  L.  —  C.  Lande  Vidach  en  Moêlan 
(Ch.  Piédoye  et  moi)  ;  nous  l'avons  retrouvé 
C,  à  Saint-Maurice;  manque  dans  l'O.  du 
Finistère. 

Erythrœa  pulchella  Fries.  —  Région  maritime  et  voisinage. 

E.  capitata  Willd.,  F.  Townsend.  —  Lango?  près  Loctudy, 
août  1890,  vis-àvis  de  Poulguen  en  Pen?7iarch, 
4  septembre  1891. 

Cicendia  pusilla  Gris.  -  C.  ouest  de  Plobannalec. 


PICQUENARD.    —    HERBOR.    DANS   LE   SUD   DU  FINISTÈRE         53 

Lifhospennu?n  officinale  L.  —  Les  Grands-Sables  en  Clohars- 
Carnoët  (Ch.  Piédoye  et  moi)  ;  Le  Clech  en 
Moëlan  ;  Beuzec  en  Plomeur. 

Echium  vulgare  L.  —  AC.  région  maritime;  PC.  à  l'intérieur. 

Pulnionaria  angustifoUa  L.  —  Prob.  0. 

Symphytum  officinale  L.  —  PC.  et  quelques  fois  à  fl.  rosées  ou 
violettes. 

Anchusa  italica  Reh. —  Le  Guilvinec,  Gouësnach,  la  Madeleine 
en  Penmarch;  répandu  dans  les  localités  de 
la  Baie  d'Audierne  !  (Bonnemaison,  Crouan)  ; 
PC.  à  Loctudy  !  et  env.  où  l'a  découvert  Bonne- 
maison. 

Myosotis  BaWisiana  Jord.  —  Environs  de  Quimper.  R. 

Gratiola  officinalis  L.  —  Sud  de  la  prairie  de  Saint-Nicolas 
près  Quimperlé.  RR. 

Linaria  Cijmbalaria  L.  —  Quimperlé  ;  ia  Quimper  !  {GrondiXi) .  R. 

L.  spuria  L.  —  C.  de  Loctudy  à  Penmarch  ;  R.  Env.  de  Quim- 
per. 

L.  viUgaris  Mill.  —  AC.  rég.  mar.  à  Tint,  Le  long  des  chemins 
de  fer  et  dans  les  gares. 

Veronica  scutellata  L.  —  C. 

V.  7)wntana  L.  —  CC.  au  Pérennou!  (Bonnemaison),  et  C. 
dans  l'E.  de  X-à,  forêt  de  Quimperlé!  i^.lAoy à); 
coteau  de  Québlein  près  Quimperlé^  Ë.  de  la 
forêt  du  Last-Coat  au  bord  du  Steyer. 

Odontites  verna  et  serotina  Reich.  — Seulement  dans  la  région 
maritime. 

Eaplirasla  nemorosa  Pers.  var.  tetraquetra  Bréb.  —  A  Tint. 
Env.  de  Dinéault. 

Phelipœa  ramosa  Mey.  —  Loctudy,  Plonivel  en  Plobannalec, 
prob.  ailleurs  dans  une  région  où  le  chanvre 
est  si  cultivé. 

'  Mentha  sylvestris  L.  —  Saint-Cuido  près  Loctudy. 

M.  arvensis  et  Pulegium  L.  —  Surtout  région  maritime:  AC. 


54  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES   NATURELLES   DE   L'OUEST 

Calamintha  ascendens  Jord.  —  La  var.  à  petites  feuilles  qui 
croît  sur  les  pelouses  sèches  de  la  région  mari- 
time est  bien  représentée  à  Bénodet. 

Nepeta  Cataria  L.  —  Kerscaven  en  Penmarch  ;  Saint  Thual 
près  Loctudy.  R. 

Melittis  Melissophylhim  L.  —  Par  exception,  C.  Bois  duPéren- 
nou  en  Plomelin.  Bonnemaison  l'a  recueilli  au 
bois  de  Prat-au-Roux  en  Penhars  et  sur  les  fa- 
laises de  Beuzec-Cap-Sizun. 

Lamimn  aWum  L.  —  RR.  Quimperlé!  (Ch.  Piédoye  et  moi). 

GaleoMolon  luteum  Scop.  —  C.  dans  les  grandes  vallées. 

Galeopis  Ladanum  L.  —  Il  est  probable  que  cette  plante  était 
naturalisée  à  Qnimper  lorsque  Bonnemaison 
l'y  a  trouvée. 

Stachys  palustris  L.  —  Surtout  région  maritime  et  voisinage. 

MarruMmn  vulgare  L.  —  C.  Région  maritime  et  voisinage. 

Pinguicula  lusitanica  L. 

—  var.  palllda.  —  Marais  de  Kérogan  près  Quim- 

periv.  Bull.  Soc.  se.  nat.  Ouest  1891,  p.  161). 
Utricularia  vulgaris  L.  —  Rég.  mar.  et  voisinage. 

Lysmiachia  vulgaris  L.  —  AC. 

Centunciùlus  minimus  L.  —  Chemin  de  Bénaudet  (sic)  vis-à-vis 
Kérustun  (Bonnemaison)  ;  R.  Lande  de  Cuzon 
en  Kerfeunteun,  Plonivel,  sud  de  Plomeur; 
AC.  0.  de  Plobanfialec ;  hangoz -près  Loctudy. 
AR. 

Priniula  vatHaMUs  Goupil.  —  Certainement  hybride  des  P.  vul- 
garis et  officinalis  au  milieu  desquels  il  croît. 
Avec  ses  deux  parents  au  Lézardeau  près 
Quimperlé. 

P.  officinalis  Jacq.  —  CC.  pré  au  Lézardeau  près  Quimperlé  ! 
(Ch.  Piedoye)  ;  Lande  Vidach  en  Moëlan.  RR. 

Statice  Limonimn  L.  —  La  forme  serotina  Reich,  croît  parmi 
les  rochers,  dans  les  endroits  les  plus  secs  p. 
ex.  en  rivière  de  Pont-l'AbM.  Une  forme  naine 
dont  les  épis  sont  quelquefois  arqués  en 
dehors  à  épillets  serrés,  croît  au  même  endroit 
et  à  Moustertein. 


PICQUENA.RD.    —    HERBOR.    DRNS   LE   SUD   DU   FINISTÈRE  55 

S.  Dodartii  De  Girard.  —  Dans  les  lieux  desséchés,  pierreux, 
croît  une  forme  qui  ne  diffère  du  type  que  par 
sa  taille  bien  plus  petite  (5,  10  cent.),  et  un 
aspect  quelquefois  plus  touffu  :  Kérazan  dans 
la  rivière  de  Pont-l'Abbé. 

Amarcmthus  Blitimi  L.  —  A  été  recueilli  à  Quimper^  par 
Bonnemaison,  RR. 

A.  viridis  L.  —  C.  Rue  du   Château,   çà  et  là  dans  quelques 

autres  à  Quùnperlé.  R. 
'A.  deflexus  L.  —  Est  apparu  pendant  deux  ans  (1888-89)  à 

Quimper,  au  bord  du  champ  de  tir.  RR, 
'A.  retroflexus  L.  —  Moulin  de  Rosgrand  près  Quimperlé. 

prob.  importé. 
Chenopodlum  Vulvaria  L.  —  PC.  et  plutôt  région  maritime. 
Ru7nex  niaritimus  L.  —  C.  Lesconil.  RR. 
Polygonum  minus   Huds.   —   Saint-Nicolas,  Rosgrand    près 

Quimperlé.  AR. 
Dapline  Laureola  L.  —  Çà  et  là  :  Plogonnec^  Gouézec,  etc.... 

AC.  taillis  du  Pérennou. 

Aristolochia  Clematitis  L.  —  Entre  Saint-Thual  et  Saint-Cuido 
en  Loctady.  R. 

Eux  as  sempervirens  L.  —  En  forêt  de  Carnoèt,  il  est  assez 
commun  au  Pont-de-Buis  ;  C.  rochers  du  quai 
à  Quimperlé  ;  C.  Bois  du  Pérennou;  Château- 
Un,  Sulmintin  en  Ergué-Gabérie,  etc.. 

Eaphorbia  Peplis  L.  —  C.  dans  plusieurs  localités  de  Fouës- 
nant  à  la  Torche. 

E.  exiguah.  —  Seulement  rég.  mar. 

Mercurialis  perennis  L.  —  C.  à  Québlein  près  Quimperlé! 
(J.  M.  Sacher);  CC.  au  Pérennou!  (Bonnemai- 
son) ;  chemin  du  Loch  en  Fouësnant. 

Callitriche  truncata  Gussone.  —  C.  rivières,  étangs,  fossés, 
ruisseaux,  autour  de  Quimper. 

Ceratopliylhmi  demersamlj.  — R.  ailleurs  qu'à  Saint- Vio! 
(Créchquérault) . 


56  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES   NATURELLES    DE   l'OUEST 

Urtica  membranacea  Poir.  —  Bien  menacé  au  Guilvinec  et 

environs. 
Humulus  Lupulus  L.  —  AC.  vallées  del'Odef  et  de  VEllé! 
Ficus  Carica  L.  —  Forme  naine,  en  touffe,  à  feuil.  petites,  à 

fruits  petits ,  tardifs.  Treffiagat.  Me  paraît 

bien  spontanée  dans  la  région. 

Quercus  Ileœh.  —  Quelques  beaux  pieds  au  Menez,  à  Poulgui- 
nan,  à  Lanniron,  près  Qulmper. 

Myrica  Gale  L.  —  Par  exception  C.  dans  les  marais  à  VE.  de  la 
forêt  de  Carnoêt. 

Alisma  Plantago  L. 

^.  A.  lanceolatum  With.  — Bords  vaseux  des 
étangs  dans  larégion  maritime  :  Plovan 
(Bonnemaison)  ;  Lesfiala.  AR. 

A.  Damasonium  L.  —  Prob.  O. 
Sagittaria  sagittifolia  L.  —  Prob.  0. 

Potamogeton  plantagineus  Ducros.  —  Rugaoudal,  CC.  Saint- 
Vio  en  St-J.  TroUmon  RR. 

P.  heterophyllus  Schreb.  —  C.  Steyr,  le  let,  Odet,  Elle  et  prob. 
Isole. 

P.  perfoliatus  L.  —  Ruisseau  du  Lendu  en  Ergué-Armel, 
sous  l'étang.  M.  Ménager  Ta  trouvé  au  Huel- 
.gort^,  le22aoùtl89.J. 

P.crispush.  —  Rég.  mar.  et  voisinage:  Baie  d'Audieme, 
Pont-l'Abbc;  R.  à  Tint.  :  ruisseau  du  Lendu 
près  QuiTnper. 

F.  densus  L.  —  Des  échantillons  de  l'Herbier  Bonnemaison  ont 
été  pris  dans  les  étangs  de  la  côte  à  Plovan  et 
à  Penmarch.  RR. 

P.  pusillus  L.  —  C.  par  localités:  Pont-l'Abbé,  Quimper. 

Zostera  nana  Roth.  —  Couvre  de  vastes  plaines  dans  les  baies 
de  Qui77iper!  et  de  la  Forest  !  (Dumas),  dans 
la  rivière  de  Poitt-l'Abbé  et  à  Loctudy. 

Lemna  trisulca  L.  —  Lantecoste  en  Fouësnant,  St-Tromeur  en 
Guilvinec.  R. 


PICQUENARD.    —    HEEBOR.    DANS   LE    SUD   DU   FINISTÈRE        57 

L.  polyrrMza  L.  —  AR. 

L.  gibba  L.  —  AR. 

Arum  moculatum  L.  —  C.  Quimper !  (Bonnemaison)  et  Quim- 

perlé  (Ch.  Piedoye  et  moi). 
OrcMs  conopsea  L.  —  AR.  et  rég.  mar. 
0.  latifolia  L.  et  0.  incarnata  L.  —  J'ai  trouvé  le  premier  à 

Benzec  en  Plomeur  et  non  point  VO.  incarnata 

qui  y  est  indiqué  par  les  Frères  Crouan.  L'un  des 

deux  à  Lestiala  R. 
0.  bifolia  L.  —  N'a  été  trouvé  qu'à  St-Côme  en  Si-Nic,  par  les 

Frères  Crouan.  RR. 
0.  coriopJwra  L.  —  R.  Ploniocl. 
0.  fragrans  Pollini.  —  C.  dans  les  landes  de  Kerfuns  près  Plo- 

ulvel  et  çà  et  là,  jusqu'à  Treffiagat.  Voirie 

N.  de  Plomeur. 
Epipactis  palustris  Crantz.  —  C.  Kerdour  en  Plobannalec, 

La  Torche  en  Plomeur. 
Neottla  ovata  Rich.  —  Côté  sud  de  la  forêt  du  Lostcoat,  Tré- 

quéfellec,  Kerm  abonnée ,    Penhoat  en   Ker- 

feunteun,    près    Kérivoal    en    Guengat;   de 

Langolen  à  Pont-Alluen  AR. 
Spiranthes  œstlvalis  Rich.     -  AC,  Marais  de  Kérogan,  C. 

marais  du  Moulin  du  Pont,  près  Quimper; 

R.   Kerdour  en   Plobannalec,  R.   Kermatric 

près  Eilern;  C.  les  Trois  Canards  en  Plomo- 

diern  et  le  Ménez-Chom.  AR. 
Iris  f'œtidissima  L.  —  Ne  s'avance  guère  à  l'intérieur. 
'  Xarcls.^us  pseudo-Narcissus  Ij. —  N'est  point  spontané:  Le 

Pérennou,  entre  Clohars-Carnoët  et  la  mer. 
]V.  blcolor  Cuvt.  —  S'est  maintenu  distinct  dans  notre  jardin 

pendant  une  dizaine  d'années.  C.  talus  à  Ker- 

mathéano  en  Pluguffan  (mon  père  et  moi)  ; 

Nénez  en  PlomeUn.  R. 

N.  biflorus  Curt. —  Bonnemaison  l'a  recueilli  à  Penniarcli; 
existe    aussi    au    Pérennou    avec    d'autres 
espèces  introduites.  • 


58  SOCIÉTÉ   DES    SCIENCES   NATURELLES   DE  l'OUEST 

'  N.  major  var.  obœsus  est  communément  naturalisé. 

Asparagus  officinalis  L. 

Ç>.  A.  prostratus  Dumt.  —  Iles  Glénans 
(Bonnemaison)  où  C.  ;  île  du  Loch. 

Convallaria  Polygonatum  L.  —  Cambry  l'a  recueilli  en  1794 
au  Coulinet,  près  Douarnenez  qui  fait  suite  à 
la  localité  :  falaises  de  Beuzec  Cap  de  l'Herbier 
Bonnemaison.  RR. 

Asphodelus  albus  Willd.  —  Aux  îles  Glénans  et  ailleurs  ,  on 
trouve  des  individus  à  épi  rameuœ  de  la  base 
formant  A.  7mmosits  de  Paugam  (Liste  des 
plantes  phanérogames  qui  croissent  dans  le 
Finistère). 

Simethis  planifolia  G.  G.  —  C.  Bruyères  de  Kernoter  et  Lanros 
en  Ergué-Armel  !  (Herb.  Bonnemaison).  PC. 

Orniihogalum  umbellatw)i  L.  —  Kémstun  en  Ergué-Armel  et 
prob.  ailleurs.  R. 

0.  divergens  Bor.  —  Le  Leurriou  en  Kerfeunteun  R. 

Allium  ursinum  L.  —  C.  bois  de  Rosgrand,  (Ch.  Piédoye  et 
moi)  ;  C.  bois  du  Duc,  C.  bois  de  Québlein,  R. 
ville  de  Quimperlé  ;  forêt  de  Carnoët  !  C.  val- 
lée de  l'O^e^  au-dessus  de  St-Denys  I  (Mon  père); 
C.  le  Pérennou  !  (Paugam). 

A.  paniculatmn  L.  —  Qui77ipe7%  Quim^perlé.  RR. 

A.  vineale  L.  —  Quimper  Lande  vidach  près  Baye.  R. 

Colchicum  autumnale  L.  —  Kérossec  en  Guidel  (Morbihan), 
tout  près  de  nos  limites.  M.  Ch.  Piédoye  l'a 
rencontré  au  bord  de  la  Grand' route  de  Plour 
gastel  à  Plozévet.  RR. 

Juncus  acutus  L.  —  Moulin  à  mer  de  Lechiagat;  C.  de  Saint- 
Tromeur  à  Penmarch,  sur  une  longueur  de 
3  kilomètres. 

/.  glaucus  L.  —  Seulement  région  maritime. 

./.  capitatus  Weigel.  —  Bord  de  la  Grand'route  entre  Plou- 
gastel  et  Plané is.  RR.  à  Tint. 


PICQUENARD.    —    HERBOR.    DANS   LE    SUD   DU   FINISTÈRE        59 

/,  obtusiflorus  Ehrh.  —  Un  échantillon  de  l'Herbier  Bonnemai- 
son  est  étiqueté  «  La  Madeleine  en  Pen- 
march  »  où  je  ne  l'ai  pas  encore  retrouvé. 
C'est  également  dans  cette  localité  que  Bonne- 
maison  a  trouvé  Rananculus  Ophioglossifo- 
lius  Vill. 

/.  pygmœus  Lam.  —  Lande  de  Beuzec  en  Plomeicr,  de  Pont- 
l'Abbc  kPlobannalec.  RR. 

/.  tenuis  Willd.,  Hooker.  —  CC.  bord  des  grands-chemins  dans 
la  forêt  de  Canioët  !  (Guiho)  (Ch.  Piédoye  et 
moi).  RR. 

/.  Tenageia  Ehrh.  —  Lanros  près  Quimper  (Herb.  Bonnemai- 
son)  ;  Lande  de  C'uzon  en  Kerfeunteun.  RR. 

Luzula  piloui  Willd.  —  Forêt  de  Carnoct;  AC.  sud  du  bois  du 
Duc,  bois  de  Rosgra^id  prés  Quimperlé:  Çà  et 
là  forêt  de  Coatloch ,  CC.  Bois  de  Prat-au- 
Roux  I  en  Penhars  (Bonnemaison).  R. 

L.  îuaœima  DC.  —  CC.  Bois  de  Rosgrand  (Ch.  Piédoye  et  moi). 
C.  Bois  de  Québlein  près  Quimperlé,  C.  vallée 
de  VOdet,  de  Tréodet  au  Moulin  à  papier  ;  C. 
falaises  du  Corniquel,  CC.  forêt  du  Lostcoat 
en  PenJiars.  Bord  du  Sfeijr  près  Kérivoal. 

Cyperus  flaoescens  L.  —  Le  Peuple  (Ch.  Piédoye  et  moi)  ;  Saint- 
Nicolas  près  Quimperlé.  RR. 

'  C.  vegetus  Willd.  —  Est  apparu  en  1890,  sur  le  délestage  de 
Poulguinan  près  Quimper.  Peut  se  montrer 
ailleurs. 

Cladium  Mariscus  Roth.  —  C.  Marais  du  Run  en  Treffiagat. 

Rhynchospora  alba  Vahl.  —  Kerroué  en  Elliant;  marais  de 
Kérogan,  de  Lesueven,  C.  Moulin  du  Pont  en 
Ergué-At'jnel;  Edern;  C.  les  Trois-Canards 
en  Plomodiern  et  le  Ménez-Chom.  AR. 

A',  fusca  Rœm  et  Sch.  —  C.  marais  de  Kérogan,  AR.  le  Len  en 
Ergué-Armel  RR. 

Scirpus  parv'ulus  Rœm  et  Sch.  —  AC.  Sud  de  Quimper! 
(Lloyd);  C.  E.  de  V Etang  de  Pont-l'Abbé  ; 
rivière  de  Pont-l'Abbé. 


60  SOCIÉTÉ   DES    SCIENCES   NATURELLES   DE   L'OUEST 

S.  lacustris  L.  —  AC.  Mais  par  localités. 

S.  triquete?'  h.  —  C.  au  bord  de  la  Laita  sous  Quimperlé. 

S.  sylvaticus  L.  —  RR.  Excepté  aux  environs  de  Châteaulin. 

Carex  divisa  Good.  —  PC.  Saint-Cuido,  Saint-Thual,  près 
Loctudy. 

C.  divulsa  Good.  —  RR.  la  Forêt  à  Loctudy.  RR.  ailleurs. 

C.  vulgaris  Fries.  —  C.  Marais  de  Langolen.  C.  pré  à  Guengat, 
à  Kerlestrec  en  BHec,  à  Tréquéfellec,  au  Leur- 
riou  ,  en  Kerfeunteun,  à  Kérourien  et  Mez- 
Kéréon  en  Er gué- Armel;  Kérancolven  près 
Saint- Yvy;  CC.  Le  Len  en  Gouësnach,  Saint- 
Vio  en  St-J.  Trolimon-,  Saint-Nicolas  près 
Quimperlé,  Le  Lézardeau  et  prob.  dans  beau- 
coup d'autres  localités. 

[i.  var.  nigrescenshe  Gall.  —  C.  pré  à  Guengat, 
Saint-Vio  en  Si-J.  Trolimon.  Prob.  ailleurs. 
Y.  var.  gynobasisNoh.  — Tréquéfellec  en  Ker- 
feunteun. —  RR.  Epi  inf.pauciflore  quelque- 
fois filifortne,  porté  sur  un  long  pédoncule 
capillaire,  radical. 

C.  stricta  Good.  —  CC.  Etang  et  marais  du  Len  en  Gouënach; 

Saint-Vio  en  iSt-J.  Trolimmi,  Kérouse  en  Plo- 

meur  ;   CC.  Marais  du   Run   en   Treffiagat. 

Prob.  AC.  dans  le  sud  du  Finistère. 
C.  acuta  L.  —  Prob.  entre  Langolen  et  Pont-Alluen. 
C.  eœtensa  Good.  —  C.  Quimper,  Ile  Tudy,  le  Cosquer  etc.  AC. 
'C.  Honischuchiana  Hoppe.  —  Il  est  inadmissible  que  cette 

plante  ne  se  trouve  pas  dans  le  sud  du  Finistère. 

C.  panicea  L. 

3.  var.  gynoMsis  Nob.  —  Tréquéfellec  en  Kerfeun- 
teun.  RR. 

C.  sylvatica  L.  —  C.  Bois  du  Pérennou;  Bois  du  Duc  près 

Quimperlé.  R. 
'  C.  pendulaRuds.  —  Forêt  du  Lostcoat  en  Penhars  où  il  parait 

naturalisé. 


PICQUENARD,    —    HERBOK.    DANS    LE   SUD    DU    FINISTÈRE         61 

C.  pseudo-cyperus  L.  —  Rég.  mar.  :  Kerléguer  en  Trefjlagat, 

Sainf-Vio.  PC. 
C.  glauca  L. 

p.  var.  gynobasis  Nob.  —  Traon-Houarn,  etc..  PC. 
Pnnicum  filiforme  Kœler.  —  C.  après  la  moisson  dans  les 

champs  à  l'Est  de  Quimper. 
Setaria  verticilktta  P.  B.  —  La  Ville-Neuve  en  Plomeur  (De 

Créchquérault),  Loctudy.  PC. 
.S",  viridis  P.  B.  —  Le  Clech  près  Pont-Aven,  Bénodet.  R. 
»S'.  glauca  P.  B.  —  Le  Moulin  Vert  en  Penliars.  RR,  A  retrouver 
Phalaris  minor  Retz.  —  Cap  Coz  en  Fouësnatit,  Bénodet  C. 

pointe  de  Mousterlin,  C.  dans  le  Sud  et  l'Ouest 

du  canton  de    Pont-l'Abbé  ;    C.  St-Jean  de 

Tréboul.  AC. 
Alopecurus  agr^estis  L.    —   Plutôt   introduit  que  spontané. 

Quimper,  Loctudy,  gare  de  Quéménéven.  RR. 
A.  pratensis  L.  —  Le  Lézardeau  près  Quimperlé,  chemin  de 

hallage  de  Quimper.  RR,  Même  observation. 

A.  bulbosus  L.  —  Près  Sainte-Mélaire  en  Plobannalec.  R. 

Spartina  stricta  Roth.  —  CC.  anse  de  Plonivel,  CC.  entre  les 
Iles  Garo,  Chevalier  et  Kérazan,  C.  rivière 
de  Quimper,  de  Lochmaria  !  (Dumas)  à  Kéro- 
gan;  et  Lanros!  (Moysan).  Prob.  à  l'anse  du 
Loch  en  Fouësnant  et  ailleurs.  AC.  ? 

Leerzia  orizoides  L.  —  h'Odet,  le  Steyr,  environ  de  Pont- 
VAbbé,  étang  de  Quimerch,  V Isole,  VEllé. 
Prob.  C. 

Polypogon  monspeliensis  Desf. —  AC.  Mousterlin,  C.  Kerlagatu 
enPenhars,  aii  bord  du  champ  de  tir;  Guil- 
vinec  !  (Crouan). 

P.  maritimus  Willd.  —  Coadigou  en  Loctudy,  ])?i\\\e.  de  Poul- 
guen  en  Penmarch  ;  CC.  de  Kérity  à  la 
Chapelle  de  la  Joie  1  (De  Créchquérault)  ;  Le 
Cqsquer!  (Crouan).  AR. 

Gastridium.  lendigerum  Gaud.  —  Env.  de  Quwiperlé  R. 


62  SOCIÉTÉ  dp:s  sciences  naturelles  de  l'ouest 

Milimn  effnsum.  L.  —  RR.  dans  le  Sud-Ouest.  A  l'Est  :  AC. 
ït'orêt  de  Carnoët  ;  R.  Bois  de  Rosgrand  et 
Forêt  de  Quimerch. 

Briza  média  L.  —  Seulement  dans  l'O.  et  rég.  mar.  :  tout  le 
Sud  de  la  baie  d'Audierne  R. 

Poa  Imlbosa  L.  et  var.  rinipara  auct.  R. 

Glyceria,  spectahilis  M.  etK.  —  G.  La  Laita  sous  Quimjjerlé.  RR. 

Festuca  arundinacea  Schreb,  —  Coadigou  en  Loctudy.  R. 

F.  rigida  Kunth.  —  Rég.  marit.  R. 

Brachypodium  sylvaticum  P.  B.  —  CC.  Env.  de  Loctudy  ;  C. 

B.  ]mî7iatu7}i  P.  B.  —  PC.  et  plutôt  rég.  mar. 

Triticum  caninum  Schreb.  —  Indiqué  à  Bénodet  et  à  Vile  aux 

Moutons  par  Bonnemaison  d'après  les  Frères 

Crouan  ;  à  rechercher. 

Equisetum  arvense  L.  —  PC.  à  Tint. 

*£".  ////or«^eKuhlns. —  Aujourd'hui  reconnu  comme  hybride  des 
E.  arvense  et  limosum.  Tréquéfellec  en  Ker- 
feunteun.  Je  dois  le  nom  de  cette  plante  embar- 
rassante à  M.  J.  Foucaud  qui  a  eu  la  bonté  de 
me  prêter  son  savant  concours  dans  la  déter- 
mination de  quelques  espèces  critiques. 

E.  palustre  L.  —  C.  Sud  de  la  baie  d'Audierne. 

Isoètes  Hystrix  Durieu.  —  Doit  exister  dans  plusieurs  stations 
maritimes. 

Lycopodium  inundatum  L.  —  Moulin  du  Pont  en  Ergué- 
Armel.  AR. 

L.  Selago  L.  —  Les  Trois-Canards  en  Plomodiern. 

'  Onoclea  sensibills  Pluk.  —  Naturalisée  dans  une  mare  du 
Lostcoat  en  Penliars. 

Ceterach  officinarum  Willd.  —  AC.  de  Tréquéfellec  à  Kerma- 
honnec  en  Kerfeunteun  ;  hochmarisi,  Bourg- 
les-Bourgs  à  Quimper  ;  C.  ou  AC.  à  Kérangall 
en  Loctudy,  Kérégard  en  Plonieur  et  sur  les 
talus  du  chemin  de  Plomeur  à  la  Torche;  Le 
Guilvinec  (Ménager  et  moi).  Prob.  AC. 


PICQUENARD.    —    HERBOR.    DANS   LE    SUD   DU   FINISTÈRE        63 

Grammiiis  leptophylla  Sw.  —  Est  C.  dans  un  chemin  creux 
près  Loctuchj  !  (Lloyd)  ;  RR.  Kernavrach,  près 
Plobannalec.  R. 
Polypodium  vulgare  L. 

(3.  var.  auritum  Kicks.  —  RR.  Le  Grand- 
Go^qviQv  ewSf-Evarzec  (Mon  père  et  moi). 
Y.  var.  clnjophilum  Nob.  —  Frondes  lon- 
gues, linéaires-oMongues,  j^enchées,  â  pé- 
tiole longet grêle;  lobes  obtus  ou  subobtus. 
Surtout  au  sommet  des  talus  à  l'abri  des 
souches  de  chêne  :  AC.  Env.  de  Quimper. 
0.  var.  Requieni  Desmaz.,  exsicc.  —  Forêt 

du  Lostcoat  en  Penhars.  RR. 
c.  var,  lobatiwiDC. — Forêt  de  C«rno(^^  PC. 
Q.  var.  serratum  Willd.  DC. —  Quiniperlé, 
QuiTnper.  AC. 
PolysUchum  Thelypterislloih.  —  N.  de  la  forêt  de  Coatloch; 

C.  Marais  du  Run  en  Treffiagat. 
P.  Oreopteris  DC.  —  N.  de  la  forêt  de  Coatloch^  Toulgoat  en 
Penhars  ;  très  abondant,  à  Kerdrein  en  Qué- 
-niétiéven,  au  pied  des  Montagnes  Noires. 
Aspidium  angulaire  Kit. 

Y-  var.  imbricatutn  Nob.  —  Bo7yI  supérieur 
de  la  plupart  des  folioles  recouvrant 
une  partie  de  la  foliole  voisine  ,  port 
souvent  plus  raide  que  dans  le  type. 
Coteau  de  Québlein  près  Quimperlé,  Sud 
de  Loctudy.  PC. 
Asplenium  Filiœ  foemina  Bernh. 

(3.   var.    ?nolle    Chauv.    Polypodium 

Hoff.  —  AC. 
Y.  var.  trifidum  Chauv.  Polypodium 
Hoff.  —  Environs  deQuimper.  PC. 
A.  Adianthum-nigrmn  L. 

p.  var,  acutum  Chauv.   —   Le   Len  en 
Gouësnach;  çà  et  là.  R. 
A.  lanceolatwn  Sm.  —  CC.  partout. 

^.  xar.pseudo-germanicum  Nob.  —  Petite  forme 
à  pennules  obovales ,   en  coin  à  la   base, 
à  peine  dentées  en-dessus  :  AC.  Env.  de  Quim- 
per, Montagnes-Noires,  Plomeur. 


64  SOCIÉTÉ   DES    SOIFA'OES    NAL'lTIiP^LLKS    DE   l'oUEST 

A.  Ruta-nmraria  L.  —  Qiàmper  (Herb.  Bonnemaison).  RR. 
Blechnum  Spicant  Roth.  —  Varie  à  feuil.  fourchues,  au  som- 
met, les  stériles  comme  les  fertiles.  Les  var. 
latifoliimi    et    irregulare    présentent    cette 
anomalie. 
[â.  var.    Jatifolium  Nob.  —  Lobes  des  feuilles 
débordant  les  sporanges,  quelquefois  spathu- 
lés:   le    lj?m  Q\\  Ergué-Armel  ;    Gouësnach, 
chemin  creux  de  Toulgoat  en  PenJiars. 
Y.  var.  irregulare  Nob.— Lobes  irrégulièrement 
incisés-crépus  :  le  Drennec  en  CloJiars  Fouês- 
nant  ;   moulin  du  Pont  près  Saint-Evarzec 
Scolopendriam  officinale  L. 

H.  var.  farcahim  Nob.  —  (Comprend 
les  var.  bifidurn  et  onultifiduni 
Chauv.).  —  Çà  et  là.  Quimper  Loc- 
tudy.  Etang  du  Bue. 
Dans  cette  dernière  localité  croit  la 
forme  à  lobes  du  sommet  de  la  fronde 
très  nombreux  ;  ce  n'est  point  tout  à 
fait  la  var.  dœdalea. 
Pteris  aqiiilina  L. 

^.  var.  ligulata  Bréb.  —  C. 

7.  var.  undulata  Bréb.  —  Env.  de  Quimper.  PC. 


Obs.  —  J'ai  déjà  publié  dans  le  Bulletin  de  la  Société  des 
sciences  naturelles  de  l'Ouest,  1891,  p.  2  et  3,  des  listes 
de  cryptogames  cellulaires  peu  répandues  rencontrées  par  moi 
dans  le  sud  du  Finistère. 

Voici  quelques  nouvelles  localités  : 
Sphagmmi  rigidum  Schp.  —  Marais  de  Kermatric  en  Edern. 
S.  sedoïdes  Brid.  —  Même  localité  1  Je  l'ai  revu  auMénez-chom. 
Splachnwn  amiyuHaceum  L.  —  Marais  de  Kermatric  en  Ederti  ; 
lesTrois-Canards,enPto;>^ocî^er^;  revu  au  Ménez-Chom. 
LeptodonSmithiiMohr.—Loctudy,  parc  de  la  Forêt  surœsculus. 
Halurus  eqioisetifoliits  Grif.  —  Anse  de  la  Torche. 
Callithamnion  tetricum  Dillw.  —  Même  localité. 
Delesseria  alata  Huds.  —  Même  localité;  Loctudy. 
Riccasolia  herbacea  Huds.  —  AC.  Env.  de  Quimper. 
Phijscia  ftavicans  Swartz.— AC.  même  à  Tint.;  forêt  de  Coatlocli. 

Quimper,  le  26  septembre  1891. 


3ull.  Soc.  Se.  Nat.  Ouest. 


Note  de  M.  Ch.  Ménier 


T.  II,  PI.  IV 


AMANITE  PHALLOÏDE  {Amanita  phalloïdes  Fr.) 


Note  de  M.  Ch.  Ménier 


Bull.  Soc.  Se.  Nat.  Ouest. 


T.  II,  PI.  V 


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LEPIOTA  HELVEOLA  (Bres) 


DEUX  CAS  D'EMPOISONNEMENT 

PAR  LES  CHAMPIGNONS  DANS  L'OUEST  DE  LA  FRANCE 
par  M.  Ch.  MÉNIER 


Les  cas  d'empoisonnement  par  les  champignons  sont  rares 
heurensement  dans  nos  départements  de  l'Ouest,  cependant  il 
vient  de  s'en  produire  deux  à  peu  de  jours  d'intervalle  en 
novembre  1891,  l'un  à  Nantes  par  Y  Amanite  phalloïde^  l'autre 
en  Vendée  par  le  Lepiota  helveola  Bres.  J'ai  pensé  être  utile 
aux  lecteurs  du  Bulletin  et  aux  mycologues  en  réunissant  ici 
les  détails  relatifs  à  ces  empoisonnements. 

1°  Empoisonnement  par  l'Amanite  phalloïde  (Amanita 
phalloides  Fr.). 

Le  samedi  7  novembre  M,  A,  patron  boulanger  à  Nantes, 
achète  un  lot  de  champignons  à  un  sieur  F.  marchand 
ambulant  qui  en  faisait  habituellement  le  commerce  dans  le 
quartier.  Le  sieur  F.  allait  les  récolter  lui-même  à  la  campa- 
gne et  affirmait  d'ailleurs  qu'il  les  connaissait  parfaitement. 
M.  A.  n'ayant  pas  le  temps  de  s'en  occuper,  les  porte  chez  les 
époux  S.  tenant  un  café  dans  le  voisinage.  C'est  là  qu'ils  sont 
nettoyés  et  épluchés. 

Le  dimanche  matin  la  factrice  du  boulanger  leur  fait  subir 
une  cuisson  préalable  à  l'eau  bouillante  et  après  avoir  rejeté 
cette  eau  de  première  cuisson,  elle  les  prépare  comme  à  l'ordi- 
naire. Vers  huit  heures  du  matin  le  boulanger  et  son  ouvrier  font 
leur  repas  du  plat  tout  entier. 

Le  reste  de  la  journée  se  passe  sans  incident;  les  premiers 
symptômes  d'empoisonnement  se  produisent  seulement  dans  la 
soirée  vers  huit  heures,  c'est-à-dire  environ  12  heures  après 
l'ingestion  des  champignons. 

5 


66  SOCIÉTÉ  DES   SCIENCES  NATURELLES   DE  l'OUEST 

M.  le  D""  Lacambre  qui  a  donné  ses  soins  au  boulanger  a  bien 
voulu  me  communiquer  sur  ce  premier  malade  l'observation 
suivante  : 

«  Le  Dimanche  8  novembre  je  suis  appelé  vers  9  h.  30  du  soir 
»  pour  donner  des  soins  à  M,  A.  patron  boulanger  âgé  de  30  ans 
»  qui  vient  d'être  pris  subitement  de  violentes  douleurs  d'en- 
»  trailles  accompagnées  de  vomissements.  Il  était  cà  jouer  aux 
»  cartes  chez  des  voisins  lorsque  ces  symptômes  se  produisirent 
»  vers  8  h.  30.  J'assiste  à  la  continuation  des  vomissements» 
»  porracés  au  début,  puis  aqueux,  le  liquide  ressemble  assez 
»  à  de  l'eau  ou  auraient  bouilli  des  pois.  Comme  on  avait  jeté 
»  immédiatement  dans  les  lieux  d'aisance  les  premières  matières 
»  vomies  je  n'ai  pu  observer  le  moindre  débris  de  champignons. 

»  La  peau  est  d'une  moiteur  froide,  sauf  le  front  qui  est 
»  brûlant  (congestionné  par  les  efforts  du  vomissement)  ;  les 
»  extrémités  sont  glacées.  Le  malheureux  se  tord  sous  la 
»  souffrance. 

»  Je  prescris  une  potion  de  Rivière  à  alterner  avec  une  potion 
»  au  chloroforme  et  à  la  liqueur  d'Hoffmann,  comme  boisson, 
»  du  grog  glacé  ;  en  outre,  sinapisation  générale  au  moyen  du 
»  papier  moutarde  et  enveloppement  dans  une  couverture  de 
»  laine  chauffée.  En  me  retirant,  je  prescris  une  purgation 
»  saline  (eau  d'Hunyadi-Janos)  pour  le  lendemain  matin. 

»  Le  lendemain  lundi,  je  trouve  M.  A.  à  peu  près  dans  le 
»  même  état  que  la  veille  sauf  qu'il  souffre  un  peu  moins.  Le 
»  pouls  qui  était  petit  et  misérable  la  veille  au  soir,  s'est  un 
»  peu  relevé.  Mais,  outre  les  vomissements  qui  avaient  conti- 
»  nué  une  partie  de  la  nuit,  un  autre  symptôme  s'était  produit 
»  vers  11  h.  du  soir,  une  diarrhée  colliquative  riziforme.  La 
»  purgation  n'avait  pas  été  donnée,  par  crainte,  je  la  fais  prendre 
»  immédiatement  ;  continuation  de  la  potion  chloroformée  ; 
»  Champagne  frappé,  lait  et  grog  glacés. 

»  Vers  11  h.  les  vomissements  cessent  pour  ne  plus  reparaître, 
»  la  diarrhée  continue  jusque  vers  1  h.  de  l'après-midi. 

»  A  midi,  l'état  me  parait  assez  satisfaisant,  le  malade  a  sa 
»  pleine  connaissance,  jurant  que,  de  sa  vie,  il  ne  goûterait  aux 
»  champignons;  la  chaleur  est  un  peu  revenue. 


CH.    MÉNIER.    —    EMPOISONNEMENT   PAR   LES   CHAMPIGNONS     67 

»  Vers  2  h.  survient  un  nouveau  symptôme  ;  on  vient 
»  me  prévenir  que  le  malade  est  pris  de  convulsions.  A  mon 
»  arrivée  vers  3  h.  30,  j'assiste,  en  effet,  à  une  convulsion 
»  éclamptiforme  (mouvements  saccadés  de  la  face  et  de  la 
»  bouche,  la  tête  convulsée  du  côté  gauche)  qui  dure  cinq  à  six 
»  minutes.  Vingt  minutes  après  il  en  a  une  seconde,  devant 
»  moi,  de  même  durée.  On  me  dit  que  c'est  la  sixième  depuis 
»  deux  heures. 

»  La  face  est  vultueuse,  violacée  ;  la  peau  baignée  de  sueur.  Je 
»  pratique  des  injections  sous-cutanées  d'éther.  Le  malade 
»  ayant  les  dents  serrées  et  ne  pouvant  rien  prendre,  j'envoie 
»  chercher  du  chloroforme  pour  lui  en  faire  inhaler  au  besoin. 
»  Mais,  ayant  attendu  vingt  minutes,  les  convulsions  ne  se 
»  reproduisent  pas.  Dès  ce  moment  je  porte  un  pronostic 
»  promptement  fatal.  En  effet  le  malade  tombe  dans  une  sorte 
»  de  coma  d'où  il  ne  sort  que  pour  pousser  quelques  gémisse- 
»  ments.  Il  a  pourtant  quelques  lueurs  d'intelligence  jusqu'à 
»  six  heures.  A  ce  moment  la  connaissance  disparait  com- 
»  plètement. 

»  Enfin  il  succombe  vers  huit  heures  du  soir. 

»  Le  corps  est  profondément  émacié,  la  peau  marbrée  de  lar- 
»  ges  lignes  bleuâtres. 

»  Le  poison  a  mis  48  heures  à  peine  à  accomplir  son  œuvre. 

»  En  somme,  ce  cas  d'empoisonnement  me  rappelle  absolu- 
»  ment  les  symptômes  cholériques  que  j'ai  observés  lors  de 
»  l'épidémie  qui  a  sévi  à  Nantes  il  y  a  quelques  années. 

»  Pour  expliquer  les  effets  quasi-foudroyants  du  poison 
»  fongique  il  faut  tenir  compte,  sans  doute,  des  antécédents 
»  morbides  de  M.  A.  qui  avait  eu  une  fièvre  typhoïde  grave  l'été 
»  dernier,  et  qui  était  en  outre  tuberculeux  et  alcoolique  et  ce 
»  jour  là  avait  arrosé  un  peu  copieusement  le  plat  de  champi- 
»  gnons  dont  il  a  été  la  victime.  » 

Autopsie.  —  L'autopsie  pratiquée  par  M.  le  D^"  Ollive  méde- 
cin légiste  a  donné  les  résultats  suivants  : 
«  Rien  d'anormal  dans  la  bouche,  le  pharynx  ni  l'œsophage. 
»  L'estomac  renferme  150  grammes  environ  de  caillots  de  lait, 


68  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES   NATURELLES   DE   l'OUEST 

»  et  une  petite  quantité  de  liquide  jaunâtre.  Au  niveau  de  la 
»  grande  courbure,  près  du  pylore  existe  une  suffusion  hémorrha- 
»  gique  ayant  les  dimensions  d'une  pièce  de  cinq  francs.  Nulle 
»  part  on  ne  trouve  d'ulcération.  L'intestin  ne  renferme  qu'un 
»  peu  de  liquide  jaunâtre.  Aucune  lésion  de  la  muqueuse.  Le 
»  foie  est  volumineux,  en  dégénérescence  graisseuse  complète. 
»  La  rate  est  normale.  Les  reins  sont  très  congestionnés.  La 
»  vessie  est  vide. 

»  Les  poumons  présentent  les  lésions  suivantes  :  le  gauche  est 
»  adhérent  dans  presque  toute  son  étendue  à  la  paroi  thoracique, 
»  on  y  trouve  des  lésions  de  tuberculose  très  avancée.  Au  som- 
»  met  plusieurs  petites  cavernes  ayant  le  volume  d'une  noisette  ; 
»  dans  les  lobes  une  infiltration  arrivée  par  places  à  la  période 
»  de  ramollissement.  Le  droit  présente  au  sommet  un  noyau 
»  tuberculeux.  Le  cœur  est  normal,  les  cavités  droites  sont  rem- 
»  plies  de  caillots  de  l'agonie. 

»  Le  cerveau  est  congestionné  et  présente  une  coloration 
»  rouge  cerise. 

»  Aucune  des  lésions  que  nous  avons  constatées  ne  pourrait 
»  entraîner  la  mort  dans  les  conditions  où  nous  savons  qu'elle 
»  s'est  produite.  L'altération  profonde  du  poumon  gauche,  l'état 
»  graisseux  du  foie  mettaient  certainement  le  sieur  A.  dans  des 
»  conditions  de  résistance  moindre. 

»  En  résumé,  on  ne  trouve  à  l'autopsie  aucune  lésion  caracté- 
»  ristique.  » 

M.  le  Dr  Claverie  a  bien  voulu  me  fournir  l'observation 
suivante  sur  le  deuxième  malade  : 

«  J'ai  eu  l'occasion  de  soigner  du  8  au  21  novembre  un 
»  sieur  X.  âgé  de  55  ans  qui  avait  été  empoisonné  par  les  cham- 
»  pignons.  Il  en  avait  mangé  dans  un  repas  qui  avait  eu  lieu  à 
»  huit  heures  du  matin  le  Dimanche  8  novembre. 

»  Dans  l'après-midi  il  éprouve  beaucoup  de  malaise,  mais 
»  comme  il  est  coutumier  de  ce  malaise  tous  les  matins,  en 
»  raison  d'une  gastrite  très  prononcée,  il  ne  veut  pas  y  prendre 
»  garde  à  ce  moment  là,  le  rapportant  à  la  même  cause.  Pour  le 
»  dissiper,  il  se  jette  sur  son  lit,  en  attendant  huit  heures  du 


CH.    MÉNIER.   —    EMPOISONNEMENT   PAR   LES   CHAMPIGNONS     69 

»  soir,  heure  à  laquelle  il  doit  reprendre  son  travail  habituel. 
»  Mais  alors  le  malaise  s'accentue  :  X.  marche  comme  un  homme 
))  ivre;  il  éprouve  des  vertiges,  tremble  et  titube.  11  est  obligé  de 
»  se  recoucher.  Il  ne  se  doute  pas  encore  qu'il  est  empoisonné  ; 
»  un  vomissement  survient;  le  malade  ne  se  trouve  pourtant 
»  pas  soulagé;  force  lui  est  de  réfléchir  aux  champignons  man- 
»  gés  le  matin. 

»  Appelé,  je  reconnais  qu'il  est,  en  efl"et,  empoisonné. 
»  L'anxiété  est  extrême,  le  pouls  irrégulier,  dépressible  ;  des 
»  sueurs  froides  inondent  le  corps  du  patient.  Je  lui  administre 
»  une  masse  d'huile  en  attendant  un  éméto-cathartique.  Cette 
»  médication  amène  des  évacuations  alvines  et  des  vomisements 
»  abondants. 

»  Le  malade  passe  la  nuit  en  proie  aux  symptômes  précédents 
»  et  de  plus  à  des  syncopes  ;  il  continue  d'absorber  du  lait  et  de 
»  l'huile  d'olive  en  quantité. 

»  Lundi  9.  —  Le  matin,  de  bonne  heure,  je  retrouve  X.  dans 
»  ce  mauvais  état.  Il  se  plaint  de  crampes  dans  tous  les  membres 
»  et  d'un  froid  glacial;  il  présente  des  fourmillements  aux 
»  extrémités  et  là  aussi  de  la  cyanose.  Je  le  fais  frictionner  à 
»  sec  énergiquement  par  tout  le  corps  et  chauffer  avec  force 
»  boules  d'eau  chaude.  Il  absorde  rapidement  à  faibles  doses 
»  répétéesjusqu'à  effet,  de  la  caféine  et  de  la  strychnine,  et  dès 
»  que  la  vitalité  reparait  sur  la  fin  de  la  matinée,  je  prescris 
»  un  deuxième  éméto-cathartique.  J'ordonne  de  continuer 
»  toute  la  journée  les  frictions  à  très  fréquentes  reprises, 
»  l'ingestion  de  l'huile  d'olive  en  abondance,  la  caféine  à 
»  forte  dose. 

»  Le  soir  les  crampes  seules  persistent;  le  pouls  est  rede- 
»  venu  régulier  ;  la  chaleur  revient  aux  membres. 

»  Mardi  10.  —  Le  malade  présente  le  même  état  que  dans  la 
»  soirée  du  9. 

»  Les  jours  suivants,  11  12  et  13,  les  crampes  deviennent  de 
»  moinsen  moinsdouloureuses;  le  samedi  14  elles  disparaissent. 
»  Le  malade  est  délabré,  mais  paraît  hors  de  danger.  Quand  je 
»  le  laisse  le  21  novembre,  il  éprouve  une  grande  faiblesse  des 


70  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES   NATURELLES   DE   L  OUEST 

»  jambes  ;   l'appétît  tarde  encore  à  revenir.   Je   le   considère 
»  néanmoins  comme  guéri.  » 

Aussitôt  que  j'eus  connaissance  de  cet  empoisonnement  par 
la  voie  des  journaux,  je  me  préoccupai  de  constater  l'espèce  de 
champignons  qui  avait  pu  le  produire  et  en  raison  de  la  violence 
des  accidents  je  songeai  immédiatement  à  une  amanite  véné- 
neuse. 

Mon  premier  soin  fut  de  rechercher  dans  les  restes  de  cuisine 
où  avaient  été  jetées  les  épluchures  si  je  ne  retrouverais  pas 
quelques  débris  caractéristiques;  mais  ils  avaient  été  mêlés  avec 
du  fumier  d'écurie  au  fond  d'un  jardin  et  avaient  séjourné  dans 
ce  milieu  pendant  quelques  jours  déjà,  exposés  à  des  pluies 
abondantes  et  aux  autres  causes  de  détérioration.  Je  ne  pus  en 
retirer  que  quelques  fragments  du  pied  d'un  cèpe  comestible  et 
une  pellicule  d'un  jaune  ochracé  qui  me  parut  appartenir  au 
chapeau  de  la  fausse  boule  de  neige  (Psalliota  arvensis  var. 
xanthoderma  G.  Gen.). 

Quant  aux  époux  S.  chez  qui  les  champignons  incriminés  ont 
été  nettoyés,  ils  connaissent  peu  ces  végétaux,  mais  plusieurs 
leur  ont  paru  suspects  et  ils  ne  purent  s'empêcher  d'en  faire 
l'observation  en  présence  du  vendeur  «  Ce  qui  nous  a  frappé, 
me  disent-ils,  c'est  leur  peau  luisante,  plombée.  »  M'»"  S.  qui 
les  a  vus  dans  le  jour  a  remarqué  en  outre  que  le  chapeau  pré- 
sentait une  teinte  jaune  et  que  les  feuillets  étaient  blancs.  Ces 
renseignements  bien  qu'insuffisants  me  permettent  néanmoins 
de  soupçonner  l'Amanite  phalloïde  que  je  sais  exister  dans 
toutes  les  localités  où  le  vendeur  a  fait  sa  récolte.  Je  ne  puis 
d'ailleurs  espérer  aucun  renseignement  précis  de  ce  dernier  qui 
vient  d'être  écroué  à  la  maison  d'arrêt  sous  l'inculpation  d'ho- 
micide par  imprudence. 

D'autre  part  l'autopsie  du  sieur  A.  à  laquelle  j'ai  assisté,  n'a 
rien  fait  découvrir  quant  à  la  nature  du  champignon  ainsi  qu'en 
témoigne  le  rapport  de  M.  le  professeur  Ollive  délégué  à  cet 
effet.  Je  recherchai  inutilement  au  microscope  des  traces  de 
tissu  ou  de  spores  dans  le  lait  coagulé  et  la  pulpe  de  l'estomac 
et  des  intestins. 


CH.    MÉNIER.    —    EMPOISONNEMENT   PAR   LES   CHAMPIGNONS     71 

C'est  alors  que  M.  le  juge  d'instruction  en  me  confiant  le  man- 
dat de  déterminer  l'espèce  de  champignon  qui  avait  causé  la 
mort  du  sieur  A.  et  en  mettant  l'inculpé  à  ma  disposition  me 
donna  le  moyen  de  poursuivre  plus  utilement  mes  recherches. 

Je  me  fis  accompagner  par  F.  dans  les  localités  ou  il  avait 
recueilli  les  champignons  vendus  à  M.  A.  en  le  priant  de  m'en 
montrer  de  semblables.  Au  sortir  de  Nantes  par  la  route  de 
Vannes,  F.  me  conduisit  successivement  sous  les  sapins  de  la 
Magnolière,  de  la  Bouvardière  et  dans  la  propriété  de  Bagatelle 
où  les  champignons  étaient  abondants.  Il  recueillit  devant  moi 
les  espèces  suivantes  :  le  cèpe  comestible  (Boletus  edulis  Bull.), 
le  champignon  rose  (Psalliofa  compesfris  L.),  le  «  blanc  »  que 
je  reconnus  pour  YAgaricus  xanthodermus  G.  Gen.  et  le 
Colhjbia  laccata  Scop.  qu'il  confond  avec  le  mousseron  {Maras- 
7nius  oreades  Boit.)  champignon  bien  connu  qu'on  desséche  et 
qu'on  vend  dans  les  magasins  d'épicerie  à  Nantes.  Pour  lui, 
comme  pour  beaucoup  de  personnes  peu  versées  dans  la  connais- 
sance des  champignons,  toutes  les  espèces  aux  couleurs  brillantes 
ou  de  formes  s'éloignant  du  type  du  champignon  de  couche, 
comme  la  fausse  orange,  le  tricholome  nu,  le  lactaire  délicieux 
etc,  sont  confondues  dans  une  même  réprobation  et  réputées 
vénéneuses. 

Je  crus  devoir  appeler  son  attention  sur  l'Amanite  phalloïde 
que  nous  avons  rencontrée  dans  les  trois  localités  parcourues. 
F.  s'est  montré  pour  cette  espèce  aussi  hésitant  qu'il  était 
affirmatif  pour  les  autres,  brisant  en  plusieurs  morceaux  les 
échantillons  que  je  lui  présentais  sans  se  résoudre  à  formuler  un 
avis  sur  ses  propriétés  alimentaires  on  nuisibles.  C'était  pour 
lui  «  une  sorte  de  champignon  blanc  »  Il  me  déclara  cependant 
qu'il  ne  le  récoltait  pas. 

Je  fis  néanmoins  provision  de  cette  Amanite  vénéneuse  et  la 
communiquai  au  retour  aux  époux  S.  qui  m'affirmèrent  l'un  et 
l'autre  qu'il  existait  trois  à  quatre  champignons  semblables  dans 
le  lot  vendu  au  boulanger.  Il  ne  me  paraît  pas  douteux  que 
l'empoisonnement  a  été  occasionné  par  l'Amanite  phalloïde. 

En  présence  des  accidents  constatés,  il  ne  m'est  pas  venu  un 
seul  instant  à  l'esprit  l'idée  d'incriminer  la  fausse  boule  de 


72  SOCIÉTÉ   DES    SCIENCES   NATURELLES   DE  l'OUEST 

neige  que  F.  vendait  souvent  et  que  quelques  auteurs  consi- 
dèrent comme  un  champignon  suspect. 

D'après  G.  Genevier  ^  qui  le  premier  a  appelé  l'attention  sur 
cette  variété  «  cette  plante  ne  doit  être  employée  comme  aliment 
»  qu'avec  la  plus  grande  réserve,  elle  est  d'une  digestion  difficile 
»  et  peu  agréable  au  goût.  Certaines  personnes,  il  est  vrai,  en 
»  font  usage  impunément,  mais  elle  occasionne  fréquemment 
»  des  indigestions.  » 

Je  l'ai  expérimentée  moi-même  avec  plusieurs  convives  sans 
lui  faire  subir  la  décoction  préalable  à  l'eau  et  elle  a  été  déclarée 
détestable.  Je  pourrais  cependant  citer  des  personnes  qui  la 
mangent  sans  en  être  incommodées  et  la  trouvent  encore  préfé- 
rable à  d'autres  Psalliotes  réputées  comestibles  telles  que  le 
«  gros  pied  »  Psalliota  Bernardii  Q.  de  nos  pâturages  salés. 

D'autre  part,  si  on  rapproche  les  accidents  observés  des  symptô- 
mes relatés  dans  les  empoisonnements  par  les  champignons  on 
trouve  tous  les  caractères  de  l'intoxication  par  les  amanites 
vénéneuses. 

Les  premiers  symptômes  apparaissent  en  général  assez  tardi- 
vement et  d'une  façon  brusque.  Chez  A.  ils  surviennent  au 
milieu  d'une  partie  de  cartes  après  douze  heures,  et  presque  au 
môme  moment  son  ouvrier  fait  prévenir  qu'il  ne  peut  reprendre 
son  travail  habituel  de  nuit. 

Les  symptômes  peuvent  être  rapportés  à  deux  ordres  de 
phénomènes  ainsi  que  la  bien  établi  M.  le  D^  L.  Pianchon  '^  ; 
phénomènes  gastro-intestinaux  et  phénomènes  nerveux,  avec  une 
grande  variation  dans  leur  nature  et  leur  ordre  d'apparition. 
Chez  A.,  ce  sont  les  phénomènes  gastro-intestinaux  qui  marquent 
le  début  des  accidents,  d'abord  les  vomissements,  puis  trois 
heures  après  la  diarrhée.  Ces  phénomènes  diminuent  d'intensité, 
une  période  de  mieux  survient  qui  peut  faire  croire  à  laguérison, 
lorsque  les  phénomènes  nerveux  apparaissent  sous  forme  de 

1.  —  Bull.  Soc.  bot.  Fr.  t.  xxiii.  876. 

2.  Louis  Pi-A.NCHON  :  Les  champignons  comestibles  cl  vénéneux  de  la  région  de 
Montpellier  et  des  Cévennes  au  point  de  vue  économique  et  médical. 


CH.    MÉNIER.    —    EMPOISONNEMENT   PAR   LES    CHAMPIGNONS     73 

convulsions  avec  une  intensité  l'emarquable  et  amènent  la  mort 
après  quelques  heures. 

Chez  le  second  malade  le  début  des  accidents  s'annonce  par 
des  troubles  nerveux,  vertiges,  tremblements,  titubations,  puis 
surviennent  les  vomissements  et  bientôt  des  crampes  doulou- 
reuses qui  persistent  pendant  cinq  jours  et  laissent  au  malade 
une  fois  guéri,  une  grande  faiblesse  pendant  un  temps  assez 
long.  Les  troubles  nerveux  les  plus  graves  de  tous,  n'ont  pas 
présenté  dans  ce  dernier  cas  la  même  intensité  que  dans  le 
premier.  On  chercherait,  sans  doute,  inutilement  à  expliquer 
ces  différences  qui  se  montrent  dans  les  empoisonnements  par 
les  champignons.  La  quantité  de  poison  ingérée  qui  peut  varier 
d'un  convive  à  l'autre  lorsqu'il  y  a,  comme  ici,  mélange  de 
bons  et  de  mauvais  champignons  peut  bien  être  invoquée,  mais 
on  a  signalé  aussi  des  cas  où  certaines  personnes  semblent 
avoir  joui  d'une  sorte  d'immunité  contre  l'intoxication  fongique  ' . 

La  conclusion  à  tirer  de  ce  qui  précède  pour  le  public  amateur 
de  champignons,  c'est  qu'il  ne  faut  accepter  comme  alimen- 
taires que  des  champignons  reconnus  tels  par  des  personnes 
présentant  des  garanties  suffisantes  de  savoir. 

Dans  les  grandes  villes  les  inspecteurs  des  marchés  sont 
ordinairement  chargés  dejeur  vérification,  mais  cet  utile  contrôle 
n'atteint  que  les  champignons  apportés  au  marché  ;  beaucoup 
n'arrivent  pas  jusque  là  et  sont  vendus  sans  aucune  garantie 
pour  l'acheteur.  Les  règlements  administratifs  se  trouvent  ainsi 
fréquemment  violés.  Et  puis,  en  dehors  des  personnes  qui  en 
font  le  commerce,  il  y  a  toute  la  catégorie  des  amateurs  d'occa- 
sion pour  qui  la  récolte  d'un  plat  de  champignons  à  la  campagne 
est  une  bonne  fortune.  C'est  parmi  ces  derniers  que  se  produi- 
sent le  plus  souvent  les  accidents.  Malgré  toutes  les  recomman- 
dations il  y  aura  toujours  des  imprudents. 

Aussi  tous  les  auteurs  qui  ont  écrit  sur  les  champignons 
comestibles  et  vénéneux  ont-ils  insisté  sur  la  nécessité  d'en 


1.  D''  Louis  Planchon  :   Sur   un  cas  d'empoisonnement  par  VAnianita  citrina 
Pers.  (Bull.  Soc,  myc.  France  1891). 


74  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES   NATURELLES   DE   L'oUEST 

vulgariser  la  connaissance.  Dans  ce  but  de  nombreux  et  excel- 
lents traités  sur  les  champignons  ont  été  mis  à  la  portée  du  public 
dans  ces  dernières  années.  Mais,  cet  enseignement  par  les  livres 
est  insuffisant  et  demanderait  a  être  complété  par  quelques 
courses  à  la  campagne  bornées  à  la  récolte  des  espèces  comesti- 
tibles  et  nuisibles.  C'est  seulement  sur  le  terrain  qu'on  peut 
prendre  une  bonne  idée  de  l'espèce  fongique  en  la  voyant  à  divers 
degrés  de  développement  et  sous  ses  formes  parfois  si  variables. 
Aujourd'hui,  cet  enseignement  assez  négligé  est  possible  presque 
partout.  En  particulier,  les  herborisations  des  Facultés  et  Ecoles 
de  médecine  et  de  pharmacie  qui  n'ont  lieu  généralement  que 
pendant  l'été  et  en  vue  de  la  récolte  des  phanérogames  pourraient 
être  complétées  par  quelques  excursions  faites  dès  la  rentrée  des 
écoles,  en  novembre  ;  à  cette  époque  on  fait  encore  d'abondantes 
récoltes  fongiques.  Les  Ecoles  normales  d'instituteurs  me  sem- 
blent également  désignées  pour  donner  cet  enseignement  à  leurs 
élèves. 

De  nombreux  médecins,  pharmaciens  et  instituteurs  trouve- 
raient ainsi  à  la  campagne  l'occasion  d'occuper  agréablement 
quelques  loisirs  et  d'être  utiles  à  leurs  concitoyens  en  empêchant 
les  terribles  accidents  qui  se  reproduisent  chaque  année. 

Je  crois  utile  en  terminant  de  donner  une  description  de 
l'Amanite  phalloïde  et  une  planche  qui  la  représente  à  divers 
états  d'après  des  échantillons  récoltés  aux  environs  de  Nantes. 

Amanita  phalloides  Fr. 

Syn  :  Fungus  phalloides  sordide  virescens  Vaill.  t.  14,  fig.  5. 
Agaricus  buWosus  Bull.  pi.  2.  —  Amanita  viridis  Pers.  — 
Amanita  virescens  Quel.  fl.  myc. 

Noms  français:  Agaric  bulbeux  (BuUiard,  Roques,  Ch.  coin, 
et  vén.  t.  23,  1  et  2).  —  Oronge  ciguë  jaunâtre,  (Paulet,  Icon. 
Ch.  1. 155).  —  L'Oronge  verte  (Rich.  et  Roz,  Ch.  com.  et  vén.). 
Amanite  bulbeuse,  (Bernard,  Ch.  la  Rochelle).  Amanite  phal- 
loïde, (Costantin  et  Dufour,  N"e  Fl.  Ch.). 

Description.  —  Chapeau  sphérique,  puis  campanr.IÔ.  à  la  fin 
étalé,  toujours  obtus,  visqueux  par  l'humidité,  luisant  par  un 


CH.    MÉNIER.    —    EMPOISONNEMENT   PAR   LES   CHAMPIGNONS     75 

temps  sec,  à  marge  lisse.  La  couleur  varie  du  blanc  au  jaune, 
jaune  vert,  vert  olive  ou  olive  avec  des  fibrilles  plus  foncées  très 
fines  surtout  vers  le  sommet  qui  est  ordinairement  plus  coloré 
que  les  bords.  Diam.  :  8  à  12  cent. 

Pied  plein,  puis  un  peu  creux  au  sommet,  élancé,  renflé  en 
un  bulbe  à  la  base,  glabre  ou  légèrement  floconneux  par  places, 
blanc  teinté  de  jaune  ou  de  vert. 

Anneau  supère,  membraneux,  large,  retombant. 

Volve  ample,  dépassant  le  bulbe  et  laissant  quelquefois  un  ou 
deux  larges  lambeaux  blancs  sur  la  pellicule  du  chapeau. 

Feuillets  libres,  arrondis,  ventrus,  inégaux,  serrés,  présentant 
un  léger  reflet  verdâtre. 

Spores  subsphériques  ou  largement  ovales:  (9- 11  X7-8jx), 
apiculées,  blanches. 

Chair  blanche,  insipide  ;  odeur  vireuse  faible. 

Cette  belle  mais  dangereuse  Amanite  se  rencontre  depuis  le 
commencement  de  l'été  jusqu'à  la  fin  de  l'automne  dans  nos 
taillis  et  futaies  de  chênes  et  sous  les  sapins  plantés  dans  les 
parcs. 

Elle  est  certainement  très  répandue  dans  tout  l'Ouest  de  la 
France  ;  voici  les  localitésoù  j'ai  constaté  sa  présence  : 

Loire-Inférieure.  —  Parc  des  Dervallières  à  la  Contrie;  allées 
de  la  Magnolière,  de  la  Bouvardière,  Bagatelle  en  Saint-Her- 
blain  ;  la  Houssinière  près  Nantes  ;  bois  de  Barbe-bleue  à  la  Jon- 
nelière  ;  parcs  du  Plessis-Tison  et  du  Grand-Blottreau  près 
Nantes  ;  Bois-Briand  en  Sainte-Luce  ;  le  Cellier  ;  parc  de  Mau- 
breuil  en  Carquefou  ;  la  Maillardière  en  Vertou  ;  forêt  de  Touf- 
fou  ;  Saint-Aignan  ;  le  Petit-Bois  ;  Bois  Chollet  ;  Bouaye  ;  petit 
bois  de  la  Riie  entre  la  Plaine  et  la  Pointe  de  Saint-Gildas  ; 
parc  de  Saint-Brevin  l'Océan,  sous  des  bouleaux  et  des  aulnes. 

Vendée.  —  Ile  de  Noirmoutiers  :  CC.  en  novembre  1891,  dans 
la  propriété  du  Sableau  et  au  bois  de  la  Chaise,  sous  les  yeuses. 

2°  Empoisonnement  par  le  Lepiota  helveola  Bres. 

Le  26  octobre  1891 ,  un  cas  d'empoisonnement  par  les  cham- 
pignons s'était  produit  à  la  Gaubretière,  canton  de  Mortagne- 


76  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES   NATURELLES   DE  l'OUEST 

sur-Sèvre  (Vendée).  Je  n'en  eus  connaissance  que  le  7  novembre 
par  les  journaux  et  dès  le  lendemain  je  me  rendais  dans  cette 
commune. 

Voici  ce  que  j'appris  de  la  bouche  des  deux  personnes  survi- 
vantes qui  ont  bien  voulu  me  fournir  avec  la  meilleure  grâce 
tous  les  renseignements  que  je  leur  ai  demandés  et  qu'ils  m'au- 
torisent à  faire  connaître  dans  le  but  d'être  utiles  aux  personnes 
qui  récoltent  des  champignons.  ^ 

Le  Dimanche  26  octobre,  M.  Raineau  menuisier,  son  beau- 
frère  Retailleau  et  le  jeune  fils  de  ce  dernier  âgé  de  5  ans, 
recueillaient  des  champignons  dans  un  champ  de  genêt.  Leur 
récolte  se  composait  de  3  potirons  (Lepiota  procera)  (champi- 
gnons très  recherchés  dans  le  pays  et  qu'ils  connaissent  très 
bien),  et  d'autres  plus  petits,  abondants  dans  l'endroit,  qu'ils 
considéraient  comme  «  une  sorte  de  mousseron.  »  De  ces  derniers 
ils  avaient  pu  ramasser  environ  une  centaine. 

Ces  champignons  avaient  été  lavés  à  l'eau  froide  le  soir  même 
de  la  récolte,  mis  à  égoutter  pendant  la  nuit  et  préparés  le  lende- 
main pour  le  repas  de  onze  heures.  Trois  personnes  en  mangè- 
rent, les  époux  Raineau  et  leur  neveu  qui  avait  pris  part  à  la 
cueillette.  Ils  les  trouvèrent  bons,  mais  malgré  cela  tous  les  trois 
furent  malades,  les  deux  adultes  guérirent,  l'enfant  mourut  5 
jours  après. 

1"  Le  jeune  Retailleau  enfant  de  5  ans,  d'une  constitution 
délicate,  paraît-il,  n'avait  mangé  qu'une  petite  quantité  de  cham- 
pignons (environ  une  cuillerée)  ;  après  le  déjeuner  il  va  à  l'école 
comme  à  l'ordinaire  mais  à  son  retour,  vers  5  heures,  il  est  pris 
de  vomissement  et  de  diarrhée.  Dans  la  nuit  du  lundi  au  mardi, 
les  vomissements  continuent,  le  médecin  est  seulement  consulté 
le  mardi  vers  midi.  Le  traitement  consiste  en  un  purgatif  et  une 
mixture  calmante.  L'état  du  petit  malade  semble  se  maintenir 


1.  On  pourrait  s'étonner  avec  juste  raison  de  ne  pas  voir  intervenir  dans  cette 
relation  le  médecin  qui  a  soigné  les  malades.  Comme  je  n'ai  pu  obtenir  d'être 
reçu  par  lui  le  jour  de  ma  visite  à  la  Gaubretière  et  que  d'autre  part  une  lettre 
est  restée  sans  réponse,  je  considère  ce  silence  comme  équivalent  a  u.i  letus  de 
donner  aucune  indication. 


CH.   MENIEH.    —    EMPOISONNEMENT   PAR   LES   CHAMPIGNONS      // 

sans  aggravation  les  jours  suivants,  mais  dans  la  nuit  du  jeudi 
au  vendredi,  survient  une  agitation  extrême,  des  convulsions, 
l'enfant  cherche  à  se  précipiter  hors  du  lit.  Enfin  vers  une  heure 
il  tombe  dans  un  état  de  prostration  qui  se  termine  vers  5  heures 
du  matin  par  la  mort. 

2°  M.  Raineau  âgé  de  33  ans,  de  bonne  constitution,  a  mangé 
dit-il,  les  trois-quarts  du  plat  de  champignons  et  a  pu  vaquer  à 
ses  occupations  ordinaires  le  reste  de  la  journée  sans  ressentir 
aucun  malaise.  Il  est  pris  de  vomissements  et  de  diarrhée  dans 
la  nuit  à  2  heures  du  matin.  Les  selles  sont  fétides,  (odeur  de 
potiron  pourri).  Toute  la  journée  du  mardi,  les  accidents  conti- 
nuent, mais  dans  la  nuit  du  mardi  au  mercredi  d'autres  symp- 
tômes apparaissent  ;  le  malade  éprouve  une  sensation  de  froid, 
des  crampes  dans  tous  les  membres  et  une  très  grande  sensibi- 
lité dans  la  région  du  ventre  et  de  l'aine.  Le  traitement  institué 
est  le  même  que  pour  le  précédent.  Dans  la  nuit  du  vendredi  au 
samedi  les  selles  apparaissent  sanguinolentes,  mais  un  mieux 
se  manifeste  dès  le  samedi.  Le  malade  commence  à  prendre 
quelques  aliments.  La  convalescence  est  assez  longue  et  huit 
jours  après  il  éprouve  une  grande  lassitude  à m'accompagner  au 
lieu  de  la  récolte,  c'est-à-dire  à  moins  d'un  kilomètre  de  sa 
maison. 

3°  M'^"  Raineau,  âgée  de  30  ans  et  d'excellente  constitution, 
a  absorbé  plus  de  champignons  que  l'enfant  mais  beaucoup 
moins  que  son  mari  (3  ou  4  cuillerées  environ) .  Elle  est  prise  de 
vomissement  et  de  diarrhée  dans  la  nuit,  un  quart  d'heure  après 
son  mari.  Pour  tout  traitement  elle  s'administre  dans  la  journée 
du  mardi,  à  diverses  reprises,  un  litre  et  demi  de  café  noir  que 
son  estomac  rejette  presque  aussitôt.  Ces  symptômes  continuent 
encore  toute  la  nuit  suivante  mais  dans  la  journée  du  mercredi 
elle  se  trouve  beaucoup  mieux.  Lorsque  je  la  vis  la  guérison 
était  complète. 

Je  priai  Raineau  et  son  beau-frère  de  vouloir  bien  me  con- 
duire dans  le  champ  en  question,  le  seul  qu'ils  eussent  visité  ce 
jour  là,  espérant  que  malgré  les  gelées  des  jours  précédents  il 
resterait  peut-être  quelques  champignons  semblables  puisque 
l'espèce  s'était  montrée  si  abondante.  La  constatation  en  valait 


78  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES   NATURELLES   DE   l'oUEST 

la  peine,  car  j'avais  songé  d'abord  à  une  amanite  vénéneuse, 
mais  on  n'en  trouve  pas  dans  les  champs  de  genêt. 

Nous  retrouvons  l'espèce  récoltée  le  26  octobre  précédent  ; 
beaucoup  d'échantillons  sont  altérés  par  la  gelée,  j'en  recueille 
cependant  en  état  suffisant  pour  les  étudier  et  faire  dessiner  la 
planche  qui  accompagne  cette  note. 

Je  fus  surpris  de  reconnaître  une  petite  Lépiote  de  la  section 
des  Clypeolariœ  que  je  rapportai  à  Lepiota  helveola  Bres.  ^ 

Le  champignon  avait  été  reconnu  de  suite  par  les  deux  beaux- 
frères,  il  le  fut  encore  à  notre  retour  à  la  maison  par  M™^  Rai- 
neau  qui  avait  bien  examiné  les  champignons  puisqu'elle  en 
avait  coupé  les  pieds  un  à  un,  essayant  de  les  tordre  et  cherchant 
dans  ce  caractère  un  indice  de  leur  bonne  qualité.  De  plus,  les 
trois  personnes  présentes  m'affirmèrent  qu'en  dehors  des  trois 
potirons  tous  les  autres  champignons  étaient  semblables  à  ceux 
qu'on  venait  de  rapporter.  Il  semble  d'ailleurs  impossible  qu'on 
puisse  confondre  une  espèce  d'aussi  petite  taille  à  chapeau 
pelucheux  et  brunâtre  avec  une  amanite  vénéneuse.  Il  ne  peut 
donc  y  avoir  de  doute  sur  le  champignon  qui  a  causé  l'empoi- 
sonnement de  la  Gaubretière. 

On  peut  se  demander,  il  est  vrai,  si  les  champignons  n'avaient 
pas  subi  un  commencement  de  décomposition  dans  la  nuit  et 
s'il  ne  s'était  pas  produit  une  de  ces  substances  toxiques  connues 
sous  le  nom  de  ptomaïnes  par  lesquelles  on  a  cherché  à  expli- 
quer des  accidents  occasionnés  par  des  champignons  reconnus 
inoffensifs  habituellement.  C'est,  dans  le  cas  de  la  Gaubretière, 
une  hypothèse  qui  semble  peu  justifiée  par  le  fait  qu'ils  n'avaient 
aucune  odeur  désagréable  et  qu'on  les  trouva  excellents.  Elle 
me  vient  toutefois  à  l'esprit  parce  qu'il  n'y  a  pas  d'exemple  de 
Lépiote  ayant  produit,  que  je  sache,  des  accidents  aussi  graves. 
Je  ne  parle  pas  ici  des  grandes  espèces  de  la  section  Procerœ 
ayant  pour  type  le  potiron  et  dont  tout  le  monde  s'accorde  à 
reconnaître  les  qualités  alimentaires,  mais  de  quelques  espèces 
négligées  par  les  amateurs  de  champignons,  en  général  plus 


1.  M.  Bouclier  à  qui  je  l'ai  envoyée  n'a  pas  hésité  à  confirmer  ma  détermination. 


CH.    MÉNIEK.    —    EMPOISONNEMENT   PAR   LES   CHAMPIGNONS     79 

petites,  et  sur  les  propriétés  desquelles  les  auteurs  n'ont  jamais 
été  d'accord. 

Parmi  ces  espèces,  vénéneuses  pour  quelques-uns,  douteuses 
ou  suspectes  pour  d'autres,  on  peut  citer  :  La  fausse  coulemelle 
(L.  clypeolaria  Bull.)  dont  l'odeur  et  la  saveur  sont  un  peu 
nauséeuses.  Paulet  en  a  fait  manger  à  des  chiens  chez  qui  elle 
a  occasionné  des  vomissements.  Léveillé  parait  la  regarder 
comme  un  poison.  Elle  est  seulement  suspecte  pour  MM,  Richon 
et  Roze,  tandis  que  M.  le  D""  Quélet  la  déclare  comestible.  Sont 
encore  considérés  comme  suspects  :  L.  Badhami  Bk.  et  Br.  — 
L.  granulosa  var.  carcharias.  —  L.  aspera  et  sa  var.  hispida 
Lasch.  —  L  cristata  Alb.  et  Schw.  Cette  dernière  espèce  a  été 
mangée,  mais  son  odeur  la  fait  surtout  considérer  comme  dou- 
teuse. En  résumé  on  ne  connaît  pas  de  faits  assez  précis  qui 
permettent  de  se  prononcer  d'une  façon  certaine  sur  les  pro- 
priétés de  ces  espèces  de  Lépiotes. 

Cette  absence  de  faits  tient  à  ce  qu'on  néglige  de  récolter  pour 
la  table  des  champignons  d'aussi  petite  taille  et  que  d'ailleurs  il 
est  rare  de  les  trouver  en  quantité  assez  considérable  pour  en 
composer  tout  un  plat. 

Dans  l'empoisonnement  de  la  Gaubretière,  leLepiota  helveola 
qui  est  très  voisin  et  de  L.  clypeolaria  et  de  L.  cristata  a  été 
ingéré  en  quantité  suffisante  pour  amener  des  effets  certains.  Il 
est  vraisemblable  qu'on  obtiendrait  des  résultats  analogues  avec 
les  autres  espèces  précitées  et  douteuses  dans  les  mêmes  condi- 
tions. 

En  résumé,  des  faits  qui  précèdent  on  peut  tirer  les  conclu- 
sions suivantes  : 

1°  Le  Lepiota  helveola  Bres.  doit  être  considéré  comme  une 
espèce  vénéneuse. 

2°  Les  accidents  observés  ont  beaucoup  de  ressemblance  avec 
ceux  de  l'empoisonnement  par  les  amanites  mais  leur  gravité 
paraît  moindre. 

Il  serait  intéressant  de  tenter  avec  cette  espèce  et  ses  voisines 
des  expériences  sur  des  chiens,  le  moment  avancé  de  la  saison 
ne  m'a  pas  permis  de  le  faire.  Je  me  borne  à  signaler  le  fait  à 


80  SOCIÉTÉ   ])ES   SCIENCES   NATURELLES   DE   l'oUEST 

l'attention  des  mycologues.  Nos  connaissances  sur  les  propriétés 
de  beaucoup  de  champignons  sont  encore  imparfaites  ;  c'est  en 
réunissant  un  grand  nombre  de  faits  aussi  circonstanciés  que 
possible  qu'on  arrivera  à  dégager  la  vérité. 

Voici  les  caractères  de  cette  Lépiote  : 

Lepiota  helveola  Bres.  F.  Trid. 

Chapeau  peu  charnu,  convexe  puis  étalé,  un  peu  mamelonné, 
finement  écailleux  ou  pelucheux,  brun  chocolat  ou  rouge  brique. 
Diamètre  2,5  à  3<^n\  Stipe  grêle,  fistuleux,  fibrilleux,  de  la  cou- 
leur du  chapeau.  Anneau  très  fugace,  souvent  furfuracé. 
Lamelles  serrées,  ventrues,  blanchâtres.  Chair  blanche  rougis- 
sant par  la  dessication,  inodore,  aigrette  (D''  Quélet).  Spores 
ovales,  pruniformes,  (8X5iJ.  ).  Habitat.  —  Vendée:  la  Gaubre- 
tière.  —  Ile  de  Noirmoutiers,  au  Sableau,  sous  les  pins. 


CATALOGUE 

DES 

HÉMIPTÈRES 

(HÉTÉROPTÈRES,    HOMOPTÈRES,    PSYLLIDES) 

RECUEILLIS 

Dans    la    département    de    la    Loire-Inférieure 
par  l'abbé  J.  DOMINIQUE 


AVANT-PROPOS 

Nous  avons  publié  naguère  dans  les  annales  de  la  Société 
académique  de  Nantes  (premier  semestre  1890),  une  liste 
d'hémiptères  capturés  dans  le  département  de  la  Loire-Infé- 
rieure. Les  exemplaires  de  cet  opuscule  ayant  été  rapidement 
épuisés  et  de  nouvelles  recherches  personnelles,  aidées  du 
concours  dévoué  de  zélés  collaborateurs,  ayant  notablement 
accru  le  nombre  des  espèces,  variétés  et  localités  à  signaler, 
nous  avons  cru  opportun  d'offrir  aux  naturalistes  qu'intéresse 
l'attrayante  étude  des  hémiptères  une  nouvelle  énumération 
plus  complète,  accompagnée  de  notes  et  observations  nouvelles. 
Nous  oserons,  cette  fois,  lui  imposer  le  titre  de  Catalogue,  non 
sans  toutefois  reconnaître  que  nous  laissons  à  l'avenir  le  soin 
d'en  combler  les  inévitables  lacunes. 

Aucun  naturaliste  avant  nous  n'a  eu  l'inspiration  de  faire 
l'inventaire  des  richesses  hémiptérologiques  que  présente  ce 
département  dont  le  territoire  offre  les  conditions  biologiques 
les  plus  variées  à  l'évolution  de  la  vie  animale.  C'est  donc  un 
champ  vierge  de  toute  culture  dans  lequel  nous  avons  essayé  de 
tracer  les  premiers  sillons.  Si  nous  n'avons  point  de  devancier, 
nous  espérons  que  les  successeurs  ne  nous  feront  point  défaut. 
Grâce  au  zèle  de  M.  le  docteur  Bureau,  directeur  du  Muséum 
de  Nantes,  cet  établissement,  où  l'entomologie  régionale  était  à 

6 


82  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES   NATURELLES   DE  l'OUEST 

peine  représentée,  offrira  bientôt  aux  studieux  des  collections 
d'insectes  de  tous  les  ordres,  capturés  dans  le  département. 
Pour  ce  qui  concerne  les  hémiptères,  l'éminent  directeur  a  fait 
au  présent  Catalogue  l'honneur  de  le  choisir  pour  établir  dans 
les  vitrines  du  Muséum  la  collection  régionale  de  ces  insectes. 

Parmi  nos  collaborateurs,  que  nous  unissons  tous  dans  notre 
reconnaissance,  nous  citerons,  pour  la  région  maritime  si  riche 
en  curieux  hémiptères,  si  remarquable  par  sa  faune  toute  méri- 
dionale, M.  le  docteur  Marmottan,  hôte  de  l'une  de  nos  plages 
durant  la  belle  saison.  Ce  savant  naturaliste  a  bien  voulu  enri- 
chir notre  Catalogue  du  résultat  de  ses  chasses. 

M,  l'abbé  d'Antessanty,  auteur  du  plus  récent  des  huit  cata- 
logues départementaux  d'hémiptères  que  possède  la  France,^  a 
recueilli,  sur  le  littoral  de  la  baie  deBourgneuf,  de  rares  et  inté- 
ressantes espèces ,  dont  deux  —  Rhyparochromus  mixtus 
Horvath  et  Notochilus  Noviburgensis  d'Antessanty  —  étaient 
nouvelles  pour  la  science  entomologique. 

MM.  Piel  de  Churcheville,  jeunes  collègues  pleins  de  zèle  pour 
l'étude  des  insectes,  nous  ont  communiqué  le  résultat  de  leurs 
chasses  souvent  heureuses  et  les  notes  consciencieuses  qu'ils 
ont  prises  sur  l'habitat  de  leurs  captures  et  la  saison  de  leur 
maturité.  Le  concours  qu'ils  ont  bien  voulu  nous  donner  nous  a 
été  des  plus  précieux  pour  le  présent  travail. 

Nous  avons  aussi  puisé  dans  les  notes  publiées  —  Revue  d'En- 
tomologie, Tome  IV,  1885,  pages  188-197,  —  par  M.  Albert 
Fauvel,  le  savant  directeur  de  cette  feuille  scientifique,  sur  le 


1.  Ces  Catalogues  sont  : 

Catalogue  des  hémiptères  de  la  Moselle,  par  M.  Bellevoye,  1886. 

Catalogue  des  hémiptères  de  l'Yonne,  Ytar  M.  le  docteur  Populus.  1874  et  1880. 

Catalogue  des  hémiptères  du  Nord,  par  M.  Lethierry,  1869  et  1874. 

Catalogue  des  hémiptères  d'Alsace  et  de  Lorraine,  par  MM.  Puton  et  Rei- 
ber,  1876  et  1880. 

Catalogue  des  hémiptères  de  la  Seine-Inférieure,  par  M.  Bucaille  1887. 

Catalogue  des  hémiptères  de  la  Somme,  par  M.  Michel  Dubois  1888. 

Ca  ta  log  ne  des  hé  m  ip  tères  de  la  Loire-In  férieure,  pa  r  M .  l'abbé  Dominique,  1890. 

Catalogue  des  hémiptères,  hétéroptéres  de  l'Aube,  par  M.  l'abbé  d'Antes- 
santy, 1891. 


.T.    DOMINIQUE.    —   HÉMIPTÈRES  83 

résultat  de  l'excursion  faite  par  lui  et  plusieurs  de  ses  collègues, 
qui  sont  aussi  les  nôtres,  aux  alentours  du  lac  de  Grand-Lieu  et 
sur  le  littoral  de  la  baie  de  Bourgneuf  :  région  qu'il  appelle 
avec  gaieté  la  terre  promise  des  grenouilles  et  des  moulins  à 
vent. 

Toutes  nos  espèces  difficiles  ont  été  soumises  à  des  maîtres 
de  la  science  des  hémiptères,  tels  que  M.  le  D""  Puton  et  M. 
Lethierry.  Nous  leur  renouvelons  ici  l'expression  de  toute  notre 
reconnaissance  pour  la  bienveillance  dont  ils  ont  bien  voulu 
nous  honorer  et  pour  l'intérêt  qu'ils  ont  porté  à  nos  recherches. 

Nous  avons  cru  devoir  nous  renfermer  strictement  dans  les 
limites  du  département  qui  fait  le  sujet  de  cette  étude., Nous 
aurions  pu  assurément  grossir  le  nombre  des  hémiptères  de 
notre  Catalogue,  en  signalant  bien  des  espèces  prises  dans  les 
départements  limitrophes  et  qui  vraisemblablement  se  rencon- 
treront dans  le  nôtre.  Quelque  large  que  soit  en  général  l'aire  de 
difïusion  des  espèces  dans  l'ordre  des  hémiptères,  la  science  ne 
peut  se  contenter  d'une  probabilité  éventuelle.  Elle  ne  se  doit 
baser  que  sur  des  faits. 

Tout  en  nous  bornant  ainsi  rigoureusement  au  territoire 
administratif  du  département  dont  Nantes  est  le  chef-lieu,  nous 
y  avons  constaté  l'existence  de  525  espèces  réparties  comme 
l'indique  le  tableau  ci-joint  entre  les  diverses  familles  de  l'ordre. 

Les  localités  qui  ne  sont  suivies  d'aucun  nom  de  personne 
sont  celles  où  nous  avons  nous-même  opéré  les  captures.  Dans 
le  cas  contraire ,  nous  avons  nommé  soigneusement,  après 
chaque  lieu,  le  collaborateur  à  qui  la  capture  est  due. 

Dans  ce  Catalogue,  comme  dans  la  liste  précédente,  nous 
avons  fidèlement  suivi  l'ordre  du  Catalogue  Puton  (1S86),  et 
marqué  d'un  astérisque  les  espèces  réputées  méridionales. 

J.  D. 

Nantes,  1"  janvier  1892. 


84  SOCIÉTÉ   DES    SCIENCES   NATURELLES    DE   l'OUEST 

I.    HETER.OF»TEI=t.A.    Latr. 

Section  I.  GEOGORIS^  Latr. 
l-^e  Famille.  —  PENTATOMIDES 

CORIMELiENA    Wlllte 

C.  scarabseoides  L.  —  Clisson,  PC.  Bords  du  Cens,  sous 
la  mousse,  en  hiver  {Piel  de  C.) 

ODONTOscELis   Lapovte 

O.  lulifjinosa  L.  —  Dans  le  sable  ou  la  terre,  sous  les 
pierres.  Pornic.  R.  Un  exemplaire  pris  en  juillet,  à  Bouaye 
{Piel  de  C.) 

O.  dorsalis  Frt&r.  —  Falaises  sablonneuses.  Pornic.  RR. 

EURYGASTER  LapOVte 

E.  maiira  L.  —  Nantes,  Pornic, Saint-Père-en-Retz .  Surtout 
dans  les  champs  cultivés.  PC. 

E.  hottentota  H.  S.  —  Dunes  du  littoral,  AC.  —  Nantes, 
en  hiver,  sous  la  mousse.  PC. 

—  Var.  nigra  Fahr.  —  Même  habitat,  mêlé  au  type. 

GRAPHosoMA  LapoHe 

G.  lineatum  L.  —  Sur  les  ombellifères,  surtout  Daucus 
Carota,  tout  l'été.  Nantes,  Clisson,  Orvault,  Pornic. 

poDOPS  Laporte 
P.  inimcta  FaW.  —  La  Bernerie  (Z)""  Marmoitan) . 

cYDNus  Fahr. 

C.  flavicornis  Fahr.  —  Sables  et  lieux  secs  du  littoral. 
Pornic,  le  Pouliguen.  R. 

—  Var.  fiiscipes  M.  R.  —  La  Bernerie  {D^  Marmottan) . 

oEOTOMUs  Mls.etRey. 

G.  puiictulatus  Conta.  —  Un  exemplaire  de  Couëron,  pris 
en  juin  {Piel  de  C .) 


J.    DOMINIQUE.    — _  HÉMIPTÈRES  85 

BRACHYPELTA^m.  SeVV . 

B.  aterrima  i^cer.ç^.  — Dunes  et  falaises  du  littoral.  Por- 
nic,  Mesquer,  le  Pouliguen .  AR . 

SEHiRus  Ani.  Serv. 

S.  affinis  //.  S.  —  Dunes  du  littoral.  Le  Pouliguen.  R. 

S.  lucluosus  Mis.  et  Rey .  —  RR.  La  Bernerie  {D'^  Mar- 
mottan) . 

S.  (lubius  iS^co^;.  —  Lieux  secs.  Souvent  à  la  racine  des 
plantes.  Nantes,  Pornic  PC.  La  Bernerie  (P«e^  rfe  C),  avec  le 
suivant. 

—  Var.  nielanopterus  JI.  S.  —  Dunes  du  littoral.  R. 

S.  biguttatiis  L.  — Nantes.  PC. 

GNATHOCONUS    Fleb . 

G.  albomarginatus  G'ceje.  —  Falaises  maritimes;  Por- 
nic. R. 

OCHETOSTETHUS    Fïeb. 

'  O .  naiiiis  //.  S.  —  Pornic,  le  Pouliguen,  vallée  de  la  Sèvre. 
Nous  avons  trouvé  à  Clisson,  sous  une  pierre,  au  sommet  d'un 
coteau  dominant  la  Sèvre,  une  nombreuse  famille  de  ce  Penta- 
tomide  réputé  maritime.  Les  immatures  étaient  d'un  rouge  vif 
passant  au  jaune  chez  les  sujets  plus  avancés  en  âge  {Cydnus 
cinnamomeus  Garb.),  puis  au  brun  et  enfin  au  noir  de  poix, 
couleur  normale  de  l'insecte  adulte.  R.  Forêt  de  Toulfou,  en 
novembre,  dans  les  détritus  {Piel  de  C .) 

MENACCARus  A^Ti.  et  Serv . 
"M.  arenicola  Sclioltz.  —  La  Bernerie  Z>f  Marmottan) . 

sciocoRis  Fall. 

"  S .  macrocephalus  Fleh.  —hsiBernerie  {D' Marmottan). 

*  S .  ïissus  Mis  et  Rey.  —  La  Bernerie  (i)'"  Marmottan) . 
S.    terreus  Schrank.    —    Falaises   du  littoral;    souvent 
enterré  au  pied  des  herbes  ou  caché  dans  les  mousses  comme 
toutes  les  espèces  de  ce  genre.  Pornic,  tout  l'été.  R. 


8b  SOCIETE   DES   SCIENCES   NATURELLES   DE   L  OUEST 

DYRODERES   Spifl. 

'D.  marf|iiiatiis  Fabr.  —  Sur  les  haies,  sur  les  hautes 
herbes.  Nantes,  Riaillé,  Pornic,  Clisson.  R.  Basse-(jrOulaine,  le 
1er  juin  (^pi(yi  rie  C.) 

.ELiA  Fab7\ 

JE>.  acuminatii  L.  — AC.  surtout  sur  les  genêts,  tout  l'été. 
Nantes,  Clisson,  Pornic.  AC. 
JE, .  rosti'ata  BjJi.  —  Môme  habitat. ,  mais  plus  rare.  Pornic . 

NEOTIGLOSSA    CurfiS 

N.  inflexa  Wolf.  —  La  Bernerie  (Dr  Marmottan) . 
N.  leporina //.  S.  — Dans  la  mousse,  en  novembre,  à  la 
lisière  de  la  forêt  de  Touffou  (Piel  de  C.)  RR. 

EusARCORis  Hahn. 

'E.  inconspicuus  H.  S.  —  En  fauchant,  sur  les  pelouses 
ensoleillées.  Pornic,  juillet-août.  R. 

PERiBALus  Mis.  et  Rey. 

P.  veriialis.  Wolff.  —  Sur  les  aunes;  la  Haye-Fouassière, 
en  août.  R.  (Piel  de  C .) 

CARPOCORis  Kolen. 

C.  l'iiscispiiiims /?o/i.  — AC.  sur  les  hautes  herbes,  de  juin 
à  septembre.  Hiverne  sous  les  feuilles  mortes.  Pornic,  Mesquer. 
*C.  lynx  Fahr.  —  Machecoul  (Z)''  Marmottan) .  RR. 
C.  haccariim  L.  —  CC.  tout  l'été,  sur  les  arbres,  les  haies. 

PALOMENA  Muls.  et  Rcy . 

P.  viridissima  Pw/«.  —  Un  seul   exemplaire  de  Pornic, 
pris  en  septembre,  sur  une  haie . 

P.  prasina  Fall.  —  CC.  toute  l'année  et  partout. 

—  Var.  subrubescens  Gorslii.   —  Avec  le    type,    mais 
moins  commun. 

piEZODORus  Fiel) . 

P.   incarnatus  Germ.  —  C.  sur  les  haies,  tout  l'été. 

—  Var.  alliaceus  Germ.  —  Mêlée  au  type  presque  partout, 
elle  le  remplace  dans  la  région  maritime. 


J.    DOMINIQUE.    —   HÉMIPTÈRES  87 

RHAPHIGASTER   LapoHe 

R.  fjrisea  Faljr.  —  CC.  partout.  Cet  insecte  passe  l'hiver. 
On  le  voit  se  réchauffer  au  soleil,  le  long  des  murs,  dans  les 
belles  journées  de  cette  saison. 

TROPicoRis  Hahn. 

T.  rufipes  L.  —  Nantes,  Clisson,  la  Montagne  (Ifi'p  P. 
Leroy).  R.  Août-septembre.  —  Dans  le  centre  de  la  France,  à 
Néris-les-Bains  (Allier),  nous  avons  trouvé  cet  insecte  tellement 
commun  en  septembre  dans  les  parcs  plantés  d'ormes  et  de 
tilleuls,  que  les  grilles  de  fer  en  étaient  littéralement  revêtues. 

MM.  Piel  de  Churche ville  en  ont  capturé  à  Nantes,  en  juillet, 
une  variété  remarquable,  d'un  bronzé  foncé  luisant  métallique. 
Les  cuisses  sont  concolores  aux  cories .  {Leur  collection) . 

HOLCOGASTER   FiCh . 

'H.  fibulata  Germ.  —  Un  seul  exemplaire  pris  au  sommet 
d'un  sapin  dans  la  forêt  de  Touffou,  auBignon.  Octobre.  {Piel 
de  C.) 

EURYDEMA  LapoHe 

E .  oriiatiim  L.  —  CC.  toute  l'année  sur  diverses  crucifères, 
dans  les  jardins. 

—  Var.  pectorale  Fiel).  — Vit  mêlé  au  type,  mais  moins 
commun . 
'  E.  cognatiim  Fiel).  —  Sables  maritimes,  sur  les  crucifères. 

E.  oleraceuin  L.  —  Mêmes  mœurs  que  E.  ornatum,  mais 
plus  répandu  dans  la  campagne  et  bien  moins  commun. 

piCROMERus  Am.  et  Serv. 

P.  bideiis  L.  —  AC.  sur  les  chênes,  tout  l'été. 

ARMA  Hahn. 

A.  custos  Fabr.  —  Clisson,  en  battant  les  chênes.  R. 

poDisus  Herr.  Sch. 

P.  luridus  Fabr. —  R.  Orvault,  Pornic.  Juillet-septembre. 


b»  SOCIETE   DES    SCIENCES   NATURELLES   DE   L  OUEST 

ziCRONA  Ani.etServ. 

7i.  Ciiii'uleaL.  —  RR.  Quelques  exemplaires  pris  dans  la 
région  des  marais,  à  la  Haye-Fouassière  (de  l'hle). 

ELASMOSTETHUS    Fiel). 

E.  interstinctus  L.  —  Un  seul  exemplaire  pris  en  battant 
les  saules  autour  d'un  pré  marécageux,  en  août.  La  Haie- 
Fouassière.  [Piel  de  C.) 


2"'c   Famille.    —    COREIDES 

PHYLLOMORPHA  LapoHe 

p.  laciniata  Wlll.  — Un  seul  exemplaire  pris  en  septembre 
dans  Idi^  polders  de  Bourgneuf  (d'Anfessanty). 

CENTROCORIS    A'ol. 

'C  varleyatus  KoL  —  La  Bernerie  (B'^  Marniottan) . 

SPATHOCERA  Steïn. 

s.  Dalmanni  Sdilll.  —  AC.  région  maritime.  R.  à  l'inté- 
rieur. 
S.  lobata  H.  S.  —  RR.  Pornic,  en  été. 

ENOPLOPS  Ani.  et  Serv. 

E.  scaplia  F«/jr.  —PC.  Pornic,  Gorges;  sur  les  haies,  les 
hautes  herbes.  Juin-septembre.  C.  dans  le^  2)olders  de  Bour- 
gneuf, sous  les  pierres.  (Pie/,  de  C.) 

SYROMASTES   Latf'. 

S.  inarcjiiiatiis  L.  —  CC.  toute  la  belle  saison,  sur  les 
haies,  les  taillis,  les  hautes  herbes. 

verlusia  Spin. 

V.  rlioinbeaL.  —  CC.  prairies,  lieux  incultes.  Juin-octobre. 
'V.    sulcicoriiis    Fabr.    —    même    habitat,    mais    rare. 
Nantes.  Pornic. 


J.    DOMINIQUE.    —   HÉMIPTÈRES  89 

GONocERus  Latr. 
G.  venator  Fabr.~Yl.  Pornic,  Sairit-Sébastien-lez-Nantes, 
en  été. 
—  Var.  acutaiiguliis  Put.  —  Avec  le  type,  mais  RR. 

PSEUDOPHL.EUS    Bum? . 

p.  Fallenii  Schlll.  —  RR.   dans  les  lieux  herbeux,  sur  les 
dunes  et  les  falaises.  Pornic.  Aoùt-septenibre. 
'P.  Waltlii  //.  S.  —  Même  habitat.  Quelques  exemplaires. 

BATHYSOLEN    FieJ). 

B.  nubilus  Fall.  —  AC.  sur  le  littoral.  RR.  à  l'intérieur. 
En  août,  nous  l'avons  pris  en  grand  nombre  à  Pornic,  sur  les 
murs  des  maisons. 

CEIIALEPTUS    Costa. 

G.  lividus  Stcin.  —  RR.  Pornic,  Clisson.  Lieux  ensoleillés. 
*C.  gracilicoriiis  //.  S.  —  R.  mêmes  lieux;  Saint-Iirevin. 
(iV7"«  P.  Leroy) . 

BOTHROSTETHUS    Flcl) . 

'13.  annulipes  Conta.  — Un  seul  individu  pris  à  Pornic, 
en  août. 

coREus  Fahr. 

C.  deiiticulatus  Scop.  —  CC.  tout  l'été.  Haies,  prairies 
sèches,  surtout  dans  la  région  maritime. 

STROBILOÏOMA    Fiel) . 

'S.  typhaîcornis  Falir.  —  Littoral  de  la  baie  de  Bour- 
gneuf. 

MICRELYTRA    Loporte . 

'M.  fossularum  Rossi.  —  Forme  brachyptère  :  AC.  par 
localités.  Pornic,  Nantes,  vallée  de  la  Sèvre,  Couëron,  le  Pouli- 
guen.  Forme  macroptère:  RR.  Pornic;  Nantes,  fossés  près  le 
Croissant  ;  cette  forme  se;  prend  avec  la  brachyptère,  à  lu  lin  de 
l'été,  dans  les  lieux  herbeux,  sur  les  coteaux  boisés,  les  falaises 
maritimes.  Nous  l'avons  ('ai)turé  sur  les  murailles,  dans  les  rues 
de  Nantes  et  de  Pornic. 


90  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES   NATURELLES   DE   l'OUEST 

CAMPTOPUS  Am.  etServ. 

'  C  lateralis  Germ.  —  Un  individu  pris  à  Nantes,  sur  un 
mur,  en  octobre. 

ALYDus  Fabr . 

A.  calcaratus  L.  —  C.  dans  les  lieux  secset  arides.  Nantes, 
Orvault,  Clisson,  la  Haye-Fouassière,  Mesquer.  Juillet-octobre. 

STENOCEPHALUS    Ltttr. 

S.  agilis  Scoj).  —  AC.  Pornic,  le  Pouliguen,  Clisson.  Mai- 
octobre.  Sur  l'Euphorbe,  bord  de  la  Chézine,  à  la  mi-juin  {Piel 
de  C.) 

S.  médius  Mais,  et  Rey.  —  Environs  de  Nantes .  RR.  Juin- 
septembre.  . 

S.  iieglectus  H.  S.  —  Sur  les  Euphorbes.  Nantes,  Pornic, 
en  été.  PC. 

THERAPH  A     A  miJOt . 

T.  Hyosciami  Z/.  —  AC.  toute  la  belle  saison.  Nantes, 
Clisson;  Bourgneuf  (P/e^ c/e  C),  en  octobre. 

coRizus  Fall. 

G.  crassicornis  L.  —  C.  en  été  dans  les  lieux  secs,  CC. 
landes  de  Touflfou  (Piel  de  C),  en  automne. 

Var.  abutil on  i?055L  —  Le  Pouliguen,  sables  maritimes  ; 
Touiïou  (Piel  de  C.)  R. 
'C.   hyaliiius  Fabr.   —  PC.   lieux  secs,  landes,  coteaux 
arides.  Pornic,  Saint-Herblain.  Juin-octobre. 

C.  maculatus  Fieb.  —  Mêmes  lieux,  en  été.  AC.  Pornic, 
Clisson. 

C  capitatiis  Fahr.  —  Environs  de  Pornic,  en  été.  PC. 

C.  paruiiipunctatus  Schill.  —  C.  Saint-Père-en-Retz , 
Pornic,  garennes  de  Clisson. 

G.  riifus  ScMll.  —  PC.  Mesquer,  baiedeBourgneuf;  landes 
et  bruyères  autour  de  la  forêt  de  Touflfou,  en  octobre  {Piel  deC.) 

G.   tiçirinus  ScMll.  —  La  Bernerie  (Z)''  Marmottan) . 

ciiOROsoMA   Curtis 

G.  SchilliïKji  Schml .  — Dunes  du  littoral,  sur  les  grami- 
nées, de  juillet  à  septembre.  La  Bernerie,  le  Pouliguen. 


J,   DOMINIQUE.   —   HÉMIPTÈRES  91 

S^e  Famille.   -   BERYTIDES 

NEiDES  Latr. 

*N.  aduiiciis  Fiel).  — Environs  de  Nantes,  en  septembre. 
RR. 

N.  tipularius  Z/. —  PC.  Nantes,  Pornic,  à  la  fin  de  l'été, 
sur  les  herbes,  le  long  des  haies,  au  bord  des  taillis.  Touffou 
dans  les  détritus,  en  novembre.  {Piel  de  C .) 

BERYTUS  Fabr. 

'B.  Iiirticornis  Brullé.  —  AC.  par  localités  dans  les  lieux 
herbeux,  à  la  lin  de  l'été.  Nantes,  Saint-Père-en-Retz,  Pornic. 

B.  clavipes  Fabr.  —  La  Bernerie,  forme  macroptère  (Z)"" 
Marmottan.)  RR. 

B.  miiior  ZT.  S.  — AC.  sur  les  herbes,  en  été.  La  forme 
macroptère  {B .  cognatus  Fieb .  )  a  été  capturée  par  nous  en 
septembre,  à  Clisson. 

B,  inoiitivagus  Fieb.  —  Pornic,  en  août.  RR. 

B.  geniculatus  Horv.  —  Un  seul  individu  pris  à  Clisson, 
en  septembre. 

B.  Signoreti.  Fieb  —  Littoral  de  labaiedeBourgneuf.  RR. 

METACANTHUS     COStCl 

M.  elecjans  Cm^tis.  —  La  Bernerie  (B^' Marmottan) .  RR. 


4'"e  Famille.   —   LYG.EIDES 

LYG.Eus  Fabr. 

L.  equestris  L.  —  AC.  par  localités.  Le  Croisic,  Nantes, 
Vertou.  Septembre-octobre.  Affectionne  les  fleurs  de  Colchicum 
autumnale. 

L.  saxatilis  Scop.  —  PC.  Nantes,  lieux  secs,  à  la  lin  de  l'été. 
'L.   apiianiis  liossi.  —  Région  maritime.  R. 

L.  punctatogiittatiis  Fabr.  —  AC.  tout  l'été.  Nantes, 
Pornic,  Clisson,  Saint-Herblain. 


92  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES   NATURELLES   DE   l'OUEST 

LYGyEOSOMA  Spin. 

L.  reticulatuiii  H.  S.  —  C.  tout  l'été  sur  le  littoral  de  la 
baie  de  Bourgneuf.  On  le  trouve  surtout  dans  la  terre  sablon- 
neuse des  falaises,  sur  les  touffes  de  Spergula  marina  Roth . , 
en  compagnie  d'un  petit  Rostrifère  qui  y  abonde:  Sybinia 
arenariœ  Steph.  Dans  l'intérieur,  il  a  été  pris  seulement  aux 
environs  de  la  forêt  de  Touffou,  en  octobre  [Piel  de  C.) 

AROCATUS   Spin . 

A.  Rseselii  Schum.  —  RR.  Saint-Sébastien-lès-Nantes; 
Pont-du-Cens  (Piel  de  C),  sous  la  mousse,  en  février. 

NYSIUS  Bail. 

N.  Thymi  ]Volf.  —  AC.  Nantes;  Pornic,  jardin  de  Retz, 
sur  le  Tbym  cultivé;  C.  en  août-septembre. 

N.  Senecioiiis  Schill.  —  C.  région  maritime.  Abonde  à 
Pornic  dans  les  lieux  cultivés.  Il  offre  dans  ces  localités  une 
variété  à  antennes  entièrement  testacées.  AR.  à  l'intérieur.  Dans 
les  vignes,  aux  environs  de  la  Haie-Fouassière,  nous  l'avons 
trouvé  par  milliers,  en  juillet,  accouplé  sur  les  fleurs  d' Anthé- 
mis cotula  L.,  qui  en  étaient  littéralement  couvertes. 

N.  Ericse  Schill.  —  Pornic,  la  Bernerie  (i)""  Marmottan). 

CYMUS  Halin. 

C.  melanocephalus  F/eô.  —  Région  maritime,  des  deux 
côtés  de  la  Loire,  sur  les  plantes  basses,  dans  les  lieux  secs.  PC. 

C.  claviculiis  Fall.  —  CC.  région  maritime.  AR.  à  l'inté- 
rieur. Mêmes  mœurs  que  le  précédent. 

ISCHNORHYNCHUS     Fiel). 

I.  Resedai  Panz.  —  Environs  de  Nantes.  R. 
'I.  geminatus  i^/e^.   —  C.  sur  les  bruyères,  autour  de  la 
forêt  de  Touffou  {Piel  de  C.)  La  Bernerie  {D' Marmottan) .  R. 

HENESTARIS   Spin. 

H.  laticeps  Curtis.  —  AC.  sur  le  littoral,  dans  les  endroits 
sablonneux  et  ensoleillés.  Juin-octobre.  Landes  aux  abords 
de  la  forêt  de  Touffou,  en  août  (Piel  de  C.) 


J.    DOMINIQUE.    —   HÉMIPTÈRES  93 

H.  lialopliilus  Horv.  —  Mêmes  mœurs  et  habitat  que 
H.  laticeps  mais  beaucoup  plus  rare.  Le  nom  de  halophilus  a 
la  priorité  sur  celui  de  geocoriceps  (ïkwi. 

GEOComs    Fall. 

'G.     erythrocephaliis    Lep.  —   La  Bernerie    (/)■■  Mar- 

7nottan) . 

G .  siculiis  Fleh .  —  Pornic,  plage  de  Port-main,  en  la  Plaine 
(d'Antessanty).  Cet  insecte  dont  les  allures  vives  et  saccadées 
rappellent  singulièrement  celles  des  NotiopMlus ,  afifectionne 
l'abri  des  plantes  maritimes  croissant  sur  les  dunes  et  les  fa- 
laises. 

HETEROGASTER    ScMll. 

'H.  affinis  H.  S.  —  Nantes,  en  août.  RR. 
'  H .  Arteniisise  Schill.  —  La Haye-Fouassière,  enaoùt.  RR. 
H .  Urticîe  Fabr .  —  CC.  toute  l'année,  surtout  les  orties. 

PLATYPLAX  Fieb. 

P.  Salvise  ScMll.  —  La  Bernerie,  en  ]mi\ {D^ Marmottan). 
RR. 

MIGROPLAX   Fiel). 

'M.  albofasciata  Costa.  —  AC.  par  localités.  Nous  l'avons 
prise  en  grand  nombre,  avec  l'espèce  suivante,  au  mois  de 
septembre,  dans  un  champ  de  chaume,  près  de  Pornic. 

METOPOPLAX    P'iel). 

'M.  ditomoïdes  Costa.  —  Se  trouve  en  familles  nom- 
breuses sous  les  plantes  traînantes  qui  croissent  sur  les  vases 
desséchées  de  l'arrière  port  à  Pornic,  en  compagnie  de  Pies/na 
quadrata  et  de  NaMs  major.  Dans  les  chaudes  journées  d'août, 
il  n'est  pas  rare  de  rencontrer  cet  insecte  sur  les  murailles  exté- 
rieures des  maisons  de  cette  ville,  cherchant  l'ombre  et  le  frais. 
RR.  à  l'intérieur.  Un  exemplaire  de  Nantes,  dans  notre  col- 
lection. 

MACROPLAX  Fieb. 

'M.  fasciata  //.  >S.  —  Un  exemiJlaire  pris  dans  la  mousse 
en  novembre,  aux  abords  de  la  forêt  deTouffou  {Piel  de  C .) 


94  SOCIÉTÉ   DES    SCIENCES   NATURELLES   DE   l'oUEST 

PLocioMERus  Say. 
p.  fracticollis  SchUl.  —  Bords  du  lac  de  Grand-lieu,  en  été 
(Z)'' M«r;;io/^rtn).  La  Chappelle-sur-Elrdre,  sous  la  mousse,  en 
février  (Piel  de  C .) 

RHYPAROCHROMUS   CurtlS 

R.  prretextatus  If.  S.  —  Région  .maritime.  R.  à  l'inté- 
rieur; Saint-Herblain. 
R.    dilatatus  ff.    S.    —  Région  maritime;    Pornic.   PC. 

Touffou  dans  les  détritus,  en  novembre  (Piel  de  C .) 

R.  chiragra  Fab?^.  —  Pornic  et  le  littoral,  dans  les  lieux 
secs  et  sablonneux.  PC. 

—  Var.  sabulicola  Thoms.  — Riaillé,  Clisson.  AR.  Touf- 
fou, dans  les  détritus,  en  novembre  (Piel  de  C .) 

R.  mixtus.  Horvath.  — Sp.  nova.  —  Dunes  de  Pormain, 
près  Sainte-Marie-de-Pornic,  en  Septembre.  Une  seule  ^^o  (d'An- 
tessanty).  — Revue  d'Entomologie,  VI,  1887,  p.  254. 

piEzoscELis  Fieb. 

P.   stapliylinus  Ranib.    Dunes  de  Bourgneuf   (d'Antes- 

santy).  RR. 

TROPiSTETHus  Fieh . 

T.  liolosericeus  Scholtz .  —  C.  toute  l'année,  dans  la 
mousse  humide.  Nantes,  Clisson,  Pornic. 

PTEROTMETus  ^^;i.  et  Sevv . 

P.  stîiphylinoïdes  i3t</v7i.  — AR.   dans  la  mousse  et  les 

détritus  végétaux.  Saint-Herblain,  Clisson,  Pornic  ;  le  Bignon 

(Piel  de  C .) 

iscHNOCORis  Fieb. 

I .  hemipteriis  ScMll.  —  Clisson,  Pornic.  Dans  la  mousse.  R. 
I.  aiidustulus  BoJi.  — Bruyères  de  la  forêt  de  Touffou,  au 
Bignon,  en  octobre  et  novembre  (Piel  de  C.) 

MACRODEMA    Fieb. 

M.  micropterum  Curt.  —  LaBernerie  (Z)""  Marmottan). 

piONOSOMUs  Fieb. 

P.  varius  Molf.  —  RR.  Plage  de  la  Bernerie,  sous  les 
plantes  maritimes  arénicoles  (d'Antessanty). 


J.    DOMINIQUE.  —   HÉMIPTÈRES  95 

PLiNTHisus  Fieh. 

P.  brevipeniiis  Latr.  —  CC.  dans  les  mousses  humides. 
Brachyptère.  Nantes,  Clisson,  Pornic.  La  Chapelle-sur-Erdre, 
en  février  {Piel  de  C .) 

LASiosoMus  Fieb. 
L.  enervis  //.  .S.  —  La  Bernerie  {D^  Marmottan) . 

AGOMPUS   Fiel). 

A.  riifipes  Wolf.  —  Région  maritime,  AC.  —  Nantes,  R. 
{Piel  de  C.)  Antennes  entièrement  testacées. 

STYGNUS  Fiel). 

S.  rusticus  Fall.  — Type  brachyptère.  Nantes;  Pornic, 
falaises  sablonneuses.  R. 

—  Var.  incanus  Fiel).  —  Macroptère.  Pornic,  RR. 

S.  pedestris  Fall.  —  Sur  les  bruyères,  landes  de  Touffou 
[Piel  de  C.)RR. 

S.  arenariiis  Hah.  —  C.  région  maritime.  R.  à  l'intérieur. 

PERITRECHUS  Fiel). 

P.  geniciilatus  Hah.  —  La  Bernerie  (/)"■  Marmottan). 

Touffou,  dans  les  détritus  en  novembre  {Piel  de  C .) 
P.  gracilicornis  Puton.  —  C.  dans  tout  le  département. 
P.  nubilus  Fall.  —  Nantes,  Pornic.  PC.  Forêt  de  Touffou, 

sous  les  détritus  en  novembre . 
P.  luniger  Scliill.  —  C.  de  Nantes  à  la  mer. 

TRAPEZONOTUS  Fiel). 

T.  dispar*SMZ.  —  PC.  Nantes  et  l'intérieur  du  départe- 
ment . 

T.  Ullricliii  Fiel).  —  Région  maritime,  PC.  Souvent 
enterré  à  la  racine  des  plantes,  dans  les  lieux  secs,  comme  le 
précédent. 

CALYPTONOTUS   DOUQI.   et  SCOtt . 

C.  RolandriLm.  —  AC.  Nantes  et  le  littoral.  La  tache 
jaune  de  la  membrane  disparaît  habituellement  par  la  dessica- 
tion. 


96  SOCIÉTÉ    DES    SCIENCES   NATURELLES   DE   l'oUEST 

APHANUS  Laporte. 

A.  Lynceus  Fabr.  —  Région  maritime.  Forêt  de  Touffoiu 
en  novembre,  sous  la  mousse  {Piel  de  C).  R. 

A.  quadratus  Fabr.  —  Le  Pouliguen,  Pornic,  Le  Bignon. 
AC. 

A.  pedestris  Panzer.  —  La  Bernerie  {D^  Marmottan). 
ToufFou,  en  novembre  {Plel  de  C .) 

A.  vulgaris  Schill.  —  Autour  de  Nantes.  PC. 

A.  Piiii  Lin.  —  Nantes,  R.  Un  exemplaire  francbement 
rouge,  pris  en  mars,  sous  un  fagot  d'ajoncs. 

BEOSus  Amyot,  Serv. 

B.  luscus  Fab.  —  Type  AC.  à  l'intérieur.  C.  sur  le  littoral, 
souvent  enterré . 

—  Var.  spliragniidium  Fiel).  —  Pornic,  R. 

EMBLETHIS    Fieh . 

E.  Verbasci  iS'M^  — C.  surtout  région  maritime.  Souvent 
le  long  des  murs,  à  l'ombre,  en  été . 

DRYMus   Fieh . 

D.  sylvaticiis  Fabr.  —  Saint-Père-en-Retz,  bords  de  la 
Loire.  AC. 

SCOLOPESTETHUS   Fiel). 

s.  pictiis  Schill.  —  Se  trouve,  comme  ses  congénères,  en 
battant  les  fagots  en  hiver,  ou  dans  les  détritus  végétaux. 
Nantes,  Pornic.  C. 

S.  decoratus  Halin.  — Nantes,  Batz.  PC. 

S.  affinis  Schill.  —  Le  plus  commun  du  genre.  CC.  bra- 
chyptère;  R.  macroptère. 

NOTocHiLus  Fieh. 

N.  coiitractus  //.  .S.  —  AC.  à  l'intérieur.  CC.  sur  le  lit- 
toral . 

N.  obscurior  Reij.  1888.  —  Environs  de  Nantes,  en  août. 
Polders  deBourgneuf  {Piel  de  C.)  RR. 

N.  Noviburfjensis  d'Antess.  —  Sp.  nova.  Polders  de 
Bourgneuf,  en  septembre  (d'Aniessanty). 


J.    DOMINIQUE.    —   HÉMIPTÈRES  97 

PYRRHOCORIS    Fall . 

P.  apterus  Lin.  —  CC.  partout.  Pullule  à  Nantes,  en 
été,  sur  le  tronc  des  arbres  des  promenades.  Ordinairement  bra- 
chyptère. 


5rae  Famille.    —    TINGIDIDES 

piESMA  Lep .  et  Serv . 

P.  quadrsiia  F ieb.  — AC.  Région  maritime.  Vit  en  nom- 
breuses familles  à  Pornic,  sur  les  vases  desséchées  de  l'arrière- 
port,  sous  les  Chenopodium  et  Atriplex  rampants .  Les  indivi- 
dus blanc-jaunâtre  sont  probablement  immatures.  Les  adultes 
offrent  de  nombreuses  variétés  de  coloration.  Le  prothorax 
reste  ordinairement  plus  foncé  que  les  hémélytres  qui  sont 
blanches,  testacées,  rouge-brique,  tachées  ou  non  de  noirâtre. 
Polders  de  Bourgneuf  (Piel  de  C.) 

P.  capitata  Wolf.  —  AC.  Environs  de  Nantes,  vallée  de  la 
Sèvre.  Se  prend  en  fauchant  sur  les  prés  secs,  pelouses,  en  été. 

P.  maculata  Lap.  —  Comme  le  précédent  et  avec  lui. 
Macroptère  à  la  Bernerie  {P.  Laportei  i''ïe&.),  Ancenis  {Piel  de  C.) 

SERENTHIA   Spitl. 

S.  laeta  Fall.  —  La  Bernerie  {D^  Marmottan). 
S.  femoralis  Thms.,  var.  confusa  Put.  —  Pords  du  lac 
de  Grand-Lieu  {D^  Marmottan) . 

ORTHOSTIRA   Fiel), 

O.  parxula.  Fall.  —Nantes,  la  Bevnerie  {D^  Marmottan) . 
La  Chapelle-sur-Erdre,  sous  la  mousse,  en  hiver,  macroptère 
{Piel  deC.) 

DiCTYONOTA    CurtiS. 

D.  crassicornis  i^«^Z.  —  La  Bernerie  {D^  Marmottan). 
Un  exemplaire  des  environs  de  Nantes,  offrant  une  variété  à 
marges  plus  larges,  plus  aréolées  que  dans  le  type.  {Collection 
Piel  de  C.) 

1 


98  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES  NATURELLES   DE  l'oUEST 

DEREPHYSIA    Spîn. 

D.  foliacea  Fait.  —  Prise  en  grand  nombre,  à  Pornic,  au 
mois  d'août,  sur  les  lierres  d'un  vieux  mur.  Aussi  aux  alentours 
de  Nantes,  mais  isolément. 

GALEATUS     CuH . 

G.  maculatus  H.  S.  —  Bourgneuf,  en  septembre.  Un 
seul  individu  {cl' Antessanty) . 

TiNGis  Fàbr. 

T.  Piri  Fabr.  —  AC.  Nantes,  Clisson,  Pornic.  Vit  au  dé- 
pens de  la  feuille  du  poirier,  auquel  il  peut  nuire  par  son 
nombre . 

MONANTHiA  Lep.  et  Sevv. 

M.  CarduijL.  —  Nantes,  Saint-Herblain,  Pornic.  Sur  di- 
verses carduacées,  en  été.  L'biver,  dans  la  mousse.  PC. 

M.  auriciilata  Co.s^«.  —  R.  Saint-Père-en-Retz,  Clisson, 
Vertou,  en  été. 

M.  Costa  ta  i'^rtôr.  —  Un  individu  pris  à  Nantes,  en  avril, 
sur  un  mur,  et  un  second,  en  août,  à  la  Billardière  en  Vertou . 

M.  Eryngii  L«^r.  —  AC.  région  maritime,  sur  les  Enjn- 
gi'um. 

M .  quadrimaculata  M  olff.  —  Environs  de  Nantes  {Piel 
de  C.)  RR. 

M.  dumetorum  H.  S.  —  C.  sur  les  haies.  Nantes,  vallée 
de  la  Sèvre . 

M.  Humuli  Fabr.  —  Bords  du  lac  de  Grand-lieu  (Z)''  Mar- 
mottan) .  Environs  de  Nantes,  la  Chapelle-sur-Erdre,  dans  la 
mousse,  en  hiver  {Piel  de  C.) 


7rae  Famille.  -   ARADIDES 
(Point  de  captures  dans  la  6-°  Famille  :  PHYMATIDES) 

ARADUS  Latr. 

A.  depressus  F^&r.   —  Un  individu  pris  à  Pornic,  en 
août,  SU]'  une  planche  posée  à  terre .  Un  autre  de  Nantes,  en  juin . 


J,    DOMINIQUE.    —   HÉMIPTÈRES  99 

8me  Famille.  —  HEBRIDES 

HEBRUS  Curtis. 
H.  piisillus  Fall.  —  Lac  de  Grand-Lieu  (D'  Marmot  tan) . 


9™«   Famille.    -    HYDR0MÉTRIDE8 

AEPOPHiLus  Signoret  1879. 

A.  Boiinairei  Signoret.  —  Ce  curieux  hémiptère  marin  a 
été  trouvé  pour  la  première  fois,  sur  le  continent,  par  feu 
M.  Prié,  du  Pouliguen,  sur  la  côte  voisine  de  ce  port.  Il  vit  sous 
les  pierres  à  demi  enfoncées  dans  le  sable  vaseux  et  dans  les  fis- 
sures des  roches  baignées  par  le  flot.  M.  le  D""  Maisonneuve, 
professeur  aux  Facultés  libres  d'Angers,  nous  l'a  envoyé  de 
Belle-lle-en-Mer,  où  il  l'a  capturé.  M.  E.  Hervé  l'a  pris  aux  en- 
virons de  Morlaix  (Finistère) .  Signalons,  parmi  les  caractères 
principaux  de  ce  singulier  insecte,  l'absence  d'ocelles  et  la  forme 
fragiforme  ou  multiglobuleuse  de  ses  yeux.  Il  paraît  n'arriver  à 
l'état  parfait  qu'à  la  fin  de  l'automne. 

HYDROMETRA    Latr. 

H.  stagnorum  L.  —  Mares  et  étangs  CC.  Mature  en  avril- 
mai  . 

VELIA   Latr. 

*V.  rivuloruni  Fabr.  —  Un  seul  individu  macroptère  pris 
à  Pornic,  en  août,  sous  une  pierre,  dans  un  lieu  sec  et  élevé.  Un 
autre  dans  la  collection  Citertie,  au  Muséum  de  Nantes,  sans 
désignation  de  localité. 

V.  currens  Fahr. —  Etangs  et  surtout  eaux  courantes. 
Passe  l'été  à  l'état  larvaire;  devient  insecte  parfait  avant  l'hiver 
et  s'accouple  au  premier  printemps . 

GERRis    Fabr. 

G.  najas  De  G^eer.  —  CC.  toute  l'année,  étangs,  canaux, 
eaux  tranquilles.  Brachyptère. 


100  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES  NATURELLES   DE   l'oUEST 

G.  thoracica  Schum.  —  Fossés,  dans  les  polders  de  Bour- 
gneuf  ;  en  avril  (Piel  de  C .) 

G.  gibbifera  Schum.  —  Mares  salées  à  Pornic  (Z)''  Puton); 
la  Bernerie  (/>''  Mannottan)  ;  mares  d'eau  douce  à  Nantes,  Saint- 
Père-en-Retz. 

G.  aspera  jP<;e&.  — RR.  Etang  dans  les  dunes  de  Bour- 
gnQvd{Plel  de  C .) 

G.  lacustris  Lin.  —  CC.  Eaux  dormantes.  Ordinairement 
macroptère. 

G.  argentata  Schum.  —  Lac  de  Grand-Lieu,  en  juin 
{D^  Puton)  ;  la  Bernerie  (Z)""  Marmottcin) . 


10"!''  Famille.  —  REDUVIDES 

PLOIARIA  SCOp. 

P.  vagabonda  Lin.  —Nantes,  Clisson,  Pornic,  en  battant 
divers  arbrisseaux.  AC.  Eté  et  automne. 
—  Var.  pilosa  Fieh.  —  Mêlée  au  type. 
P .  culiciformis  De  Geer .  —  La  Bernerie  (Z)''  Marmottan) . 

cerascopus  Heineh. 

*C.  domesticus  Scoi?-  —  Chaque  année  à  mon  retour  de 
vacances,  à  la  fin  de  septembre,  je  trouve  un  individu  de  cette 
curieuse  espèce,  presque  à  la  même  place,  sur  la  muraille  de 
l'escalier  intérieur  de  ma  maison.  RR. 

reduvius  Fcibr . 

R.  personatus  Lm.  —  R.   Saint-Herblain  {De  Wouîlt). 
Nantes,  sur  un  mur  (Piel  de  C.) 

pirates  Serv. 

*P.  hybridus  Scoj).  —  AC.  Région  maritime.  R.  à  l'inté- 
rieur. Souvent  sous  les  pierres. 


i 


J.    DOMINIQUE.    —   HÉMIPTÈRES  101 

CORANUS  Curtis 

'C.  segyptius  F<2&r.  —  Littoral  de  l'Océan.  AC.   Pornic; 
Bourgneuf  {Piel  de  C);  Saint-Brevin  {M^^^  P.  Leroy). 
C.  subapterus  De  Geer.  —  La  Bernerie  (/)■"  Marmottan) . 

PROSTEMMA  LapoHe 

P.  guttula  Falir.    —   PC.    et  surtout  région  maritime. 

Ordinairement  brachyptère.  Un  exemplaire  macroptère  se  trouve 

dans  la  collection  Citerne,  au  Muséum  de  Nantes,  sans  localité. 

*P.  sangiiineum  Rossi.  —  RR.  Bourgneuî  (cl' Antessanty)^ 

{D^  Marmottan) . 

NABIS  Latr. 

N.  brevipennis  ^«/wi. —  CC.  tout  l'été,  sur  les  buissons, 
surtout  sur  les  cliênes.  Brachyptère. 

N.  lativentris  5o/i. —  CC.  brachyptère.  R.  macroptère. 
Pornic  ;  la  Bernerie  (Z)'"  Marmottan) . 

N.  ïna]or  Costa.  —  AC.  et  toujours  macroptère.  Pornic, 
vases  salées  ;  Clisson  ;  la  Bernerie  (B^  Marmottan) . 

N .  férus  Lin.  —  CC.  tout  l'été  dans  les  lieux  herbeux. 

N.  rugosus  L/n.  —  AR.  Clisson,  prairies,  lieux  incultes 
en  été . 

N .  ericetoruin  Scholtz.  —  Environs  de  Vertou,  en  aoùt.R. 

N .  brevis  Scholtz.  —  Vallée  de  la  Sèvre,  Clisson,  Gorges.  R. 


ll'ae  Famille.  —   SALDIDES 

SALDA  Fahr. 

S.  saltatoria  Lin.  —  La  Bernerie  (/>'"  Marmottan).  Nantes 
{Piel  de  C.)  PC. 

S.  pallipes  Fabr.  —  RR.  Le  Croisic.  {De  Wouilt).  Les 
Moutiers  (Z)'"  Marmottan) . 

—  Var.  pilosella  Tlioms.  —   La  Bernerie  {D^  Marmottan) . 

—  Var.  arenicola*Sc7io^^^.^  La  Bernerie  {D^  Marmottan). 
S.  Coksii  Cif.rt.  — Nantes.  R. 

—  Var.  geminata  Co.sta.  —  Environs  de  Clisson.  RR. 


102  SOCIÉTÉ    DES   SCIENCES   NATURELLES   DE   l'OUEST 

S.  cincta  //.  S.  —  Le  Pouliguen  {De  Wouilt).  Rezé,  en 
août.  PC. 

LEPTOPUS  Latr. 

L.  boopis  Fonrcr.  —  Un  exemplaire  pris  à  Pornic,  en 
août,  sous  une  planche  posée  à  terre. 


l'2'"e   Famille.    -    CIMICIDES 

ciMEX  Lin. 

C.  lectularius  L«/i.  — Trop  commun  dans  les  habitations 
des  villes,  en  été. 

lyctocopjs  Hcûin. 

L.  campestris  Fabr.  —  CC.  partout,  surtout  dans  les  dé- 
tritus végétaux.  Il  abonde  sous  les  algues  rejetées  par  le  flot,  sur 
la  plage  de  Portmain,  près  de  Sainte-Marie-de-Pornic. 

piezostethus  Fieh. 

P.  cursitans  Fall.  —  Pornic,  brachyptère.  Nantes,  ma- 
croptère,  RR.  Pris  en  août. 

temnostethus  Fiel) . 
T.  pusillus  H.  S.  —  Saint-Père-en-Retz.  R.  Août-septembre. 

ANTHocoms  Fall. 

A.  confusus  Reut.  —  Pornic,  environs  de  Nantes,  en  bat- 
tant les  arbres  des  haies.  RR.  Juillet-septembre. 

A.  nenioralis  Fabr.  —  AC.  en  été,  sur  les  tleurs  ;  l'hiver, 
sur  les  écorses.  Saint-Herblain,  Nantes,  Pornic. 

—  Var.  austriacus  Fabr.  —  Nantes,  Pornic.  PC.  Avec  le 
type. 

—  Var.  siiperbus  Westli.  —  Thouaré,  près  de  la  Loire,  en 
battant  les  saules.  Juillet-août.  {Piel  de  C.)  RR. 

A.  Miiiki  Dolirn.  —  Prise  avec  la  précédente,  dans  les  prés 
riverains  de  la  Loire,  à  Thouaré  {Piel  de  C.)  RR. 


.).    DOMJ. NIQUE.    —   HÉMIPTÈKES  lO'S 

A.  Visci  Douglas.  —  Sur  le  Gui,  à  la  tin  de  l'été,  Elnvirons 
de  Nantes.  RR.  Anthocoris  syluesfris  habite  également  les 
touffes  de  Viscwn  album.  Nous  l'y  trouvons  toujours  en 
nombre . 

A.  gallarum-iilnii  De  Geer.  —  Nantes  et  environs.  En 
battant  les  arbres  des  haies.  Juillet-septembre  PC.  Varie  à 
antennes  entièrement  noires. 

A.  sylvestris  Lm.  —  CC.  partout.  Mœurs  et  habitat 
d'.4.  nemoralis. 

A .  limbatus  Fieb .  —  Bords  du  lac  de  Grand-Lieu  {D^  Mar- 
mottan).  Environs  de  Nantes,  Saint-Sébastien.  Thouaré,  sur 
les  saules,  en  août  {Piel  de  C.) 

ACOMPOCORis  Reuter 

A .  pyfjmaîus  Reiit.  —  Un  individu  {major).,  prisa  Orvault, 
en  juin. 

TmPHLEPS  Fieh. 

T .  nigra  Wolff.  —  AC.  Nantes,  Pornic,  sur  les  tleurs,  en 
été. 

—  Var.  VUriehii  Fieb .  —  Nantes;  Gorges,  prairies  delà 
Sèvre,  en  septembre.  PC. 

T.  majusciila  Reict.  —  Clisson,  Nantes.  PC. 

T.  minutvt Lin.  —  CC.  partout,  sur  les  tleurs,  sur  les 
arbres,  en  été.  Dans  la  mousse,  l'hiver. 

T.  Isevigata  Fieb.  —  Nantes,  Pornic.  Ordinairement  dans 
les  fleurs,  en  été.  —  Nos  exemplaires,  vus  par  M.  Lethierry, 
sont  conformes  à  l'exemplaire  de  Fieber,  que  ce  savant  possède 
en  sa  collection.  Reuter  n'a  pas  eu  connaissance  du  T.  lœvigata 
Fieb.,  et,  pour  lui,  cette  espèce  doit  rentrer  dans  le  T.  minuta 
Lin. 

BRACHYSTELES  MulS.  et  Re\j. 

B.  parvicornis  Co5^a.  —  Nantes,  brachyptère.  Pris  en 
battant  les  buissons,  à  la  fin  du  printemps.  PC. 

CARDIASTETHUS   Fieb. 

'C.  fasciiventris  Garb.  —Nantes,  sur  les  haies,  les  buis- 
sons, à  la  fin  du  printemps.  —  PC. 


104  SOCIÉTÉ   DES    SCIENCES   NATURELLES   DE   l'OUEST 

XYLOcoRis   Dufour. 
X.  ater  Dufour.  —  R.  Nantes,  sous  les  écorces,  en  hiver. 


13"^*'-    Famille.    —  CAPSIDES 

MiRis  Fabr. 

M.  calcaratus  Fait.  —  CC.  sur  les  herbes,  en  été. 

—  Var.  virescens  Fieb.  —  Avec  le  type. 

M.  Isevigatus  Lin.  —  Egalement  commun  sur  les  herbes, 
en  été . 

—  Yar.  virescens  Fa  il.  —  Avec  le  type. 

MEGALOCERiEA    Fieb. 

M.  erratica  Lm.  —  C.  lieux  herbeux,  en  été. 
M.  longicornis  Fall.  —  CC.  région  maritime.  AC.  à  l'in- 
térieur. 
M.  ruficornis  Fourcr.  —  Le  Pouliguen  (Z>e  Wouilt).  Pv. 

TERATOCORIS  Fieb. 
T.  auteunatus  Boh.  — Les  Moutiers  {D^ Marmottan). 

leptoterna  Fieb . 

L.  ferrugata  Flor.  —  Région  maritime,  en  août,  dans  les 
herbes.  R. 
L.  dolabrata  Z/2« .  —  PC.  région  maritime.  R.  à  l'intérieur. 

monalocoris  Dahlb. 
M.  Filicis  Lin.  —  C.  sur  Pteris  aqiùlina,  en  été. 

Lopus  Halin. 

L.  albomarginatus  Hahn.  —  La  Haye-Fouassière ,  en 
juin.  R. 

L.  gothicus  Lin.  — Environs  de  Nantes  PC.  Danslesprés, 
sur  les  haies,  de  mai  à  juillet. 

L.  t■|avomal•ginatusZ)o>^o^^  —  R.  St-Herblain  {De  Wouilt). 


J.    DOMINIQUE.    —   HÉMIPTÈRES  105 

L.  siilcatus  Fieb.  —  C.  par  localités  au  commencement  de 
Tété.  Disparaît  en  juillet.  Pornic,  le  Pouliguen,  environs  de 
Nantes. 

MIRIDIUS  Fiel). 

M.  quadrivirgatus  Costa.  —  Prairies  autour  de  Nantes, 
le  Pouliguen,  Pornic.  PC.  Juin-septembre. 

PHYTOCORIS    Fall, 

P.  Popiili  Lin.  —  La  Bernerie  {D^  Ma rmottan) . 
P.  longipennis  Flor.  —  Environs  de  Nantes,  en  été.  RR. 
P.  Piîii  Kœrb.  —  La  Bernerie  ijy  Marmottan) . 
P.  Ulmi  Lin.  —  C.  dans  toute  la  région,  sur  divers  arbres. 
P.  varipes  Boh.  —  Clisson,  Pornic.  PC.   souvent  sur  le 
chêne. 
'P.  Salsolse  Picton.  — Les  Moutiers  (D'^ Marmottan). 

CALOCORis   Fieb. 

C.  striatellus  Fabr.  — La  Verrière,  en  mai,  sur  les  Syiu- 
2mytum.  RR.  iPiel  de  C.) 

C.  fiilvomaculatus  De  Geer.  —  Environs  de  Nantes.  RR. 
(PieldeC.) 

'  C .  sexpunctatus  Fabr.  —  Saint-Herblain,  Nantes.  Doulon, 
en  juillet;  Couëron,  en  septembre,  sur  les  .Cirses  et  les  Char- 
dons. R.  {Pielde  C.) 

'  Yar.  nankineus  Puf.  —  Saint-Joseph,  près  Nantes,  en  juin; 
Doulon,  en  juillet,  sur  les  Chardons,  avec  le  type.  (Pielde  C .) 

C.  bipiinctatus /Y/ôr.  —  CC.  Toute  l'année,  sur  diverses 
fleurs,  surtout  les  Ombellifères,  les  Allium. 

C.  dhenopodii  Fall.  —  CC.  sur  les  plantes  basses,  sur- 
tout région  maritime. 

G.  roseoniaculatus  De  Geer.  —  PC.  Le  Pouliguen; 
Couëron,  en  juin  ;  Petit-Port,  en  juin  et  juillet  {Pielde  C.) 

C.  marginellus  Frt&?\  —  AC.  Pornic,  Saint-Herblain.  La 
Haie-Fouassière,  en  été,  sur  le  Panais  sauvage. 

MEGACŒLUM    Ficb. 

M.  infusum  //.  S.  —  C.  l'été,  sur  les  chênes  des  haies. 


106  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES   XATUllELLES    DE   l"0UEST 

BRACHYCOLEUS     Fisl). 

B.  bimaculalus  i?«m&.  —  La  Bernerie  (D""  M^rmoton). 

ONCOGNATHUS  Fiel). 

O.  binotatus  Fahr.  — PC.  Environs  de  Nantes.  Juin-août. 

plesiocoris  Fieh. 

P.  rugicollis  Fait.  —  Bords  du  lac  de  Grand-Lieu,  en 
j  uin  (Z^r  Puton) . 

LYGUS  Halin. 

L.  pratensis  i^a?^.  — CC.  partout,  en  été,  sur  les  plantes 
basses. 

L.  campestris  Falj.  —  CC.  et  très  variable,  comme  le  pré- 
cédent. 

L.  lucorum  Mey.  —  RR.  Environs  de  Nantes,  sur  les 
saules. 

L.  Spiiiolte  Mey.  —  La  Haie-Fouassière,  en  juin.  RR. 

L.  pabiilinus  Lin.  —  Clisson,  sur  les  saules,  au  bord  de  la 
Sèvre,  en  septembre.  R. 

L.  Pastinacse  Eall.  —  Enété,  surlestleursd'Ombellifères; 
en  hiver,  sous  les  écorces.  Nantes,  Clisson.  PC. 

L.  cerviniis //.  -S".  —  Rezé,  en  juillet  et  août.  La  Haie- 
Fouassière,  jardin  du  Pâtisseau,  sur  les  arbustes,  en  août  et 
septembre.  R. 

L.  Kalmii  Lin.  —  CC.  partout,  sur  les  plantes  basses,  en 
été. 

—  Var.  flavovarius  Eabr.  —  Rezé,  en  août-septembre. 
Quelques  individus. 

—  Var.  paiiperatus  //.  *S'.  —  Les  Trois-Moulins,  en  Rezé. 
Août-septembre.  Quelques  individus. 

L.  viscicola  Puton.  Revue  d'entomologie,  1888.  —  Sur  le 
gui  des  peupliers  et  des  pommiers.  Petit-Port,  Basse-Goulaine 
{Picl  de  C),  en  juin-juillet.  Saint-Sébastien-lez-Nantes,  en 
septembre.  AC. 


J.    DOMINIQUE.    —   HÉMIP-J'ÈRES  107 

CYPHODEMA    Fiel). 

C  rubicunda  i^'a/L  —  Environs  de  Nantes.  RR.  Juin- 
août. 

*  C.  instabilisZvy.c.  —  PC.  région  maritime.  RR.  à  l'intérieur. 
Environs  de  Nantes  {Piel  de  C).  Aisé  à  confondre  avec  Liocoris 
tripustulatus,  dont  il  diffère  peu  par  sa  livrée. 

P.ECILOSCYTUS    Flcb. 

p.  holosericeus  Hahn.  —  Saint-Sébastien-lez-Nantes 
(Baret);  Petit-Port,  en  juin;  Chapelle-sur-Erdre,  en  mai  (Piel 
de  C.)R. 

P .  vulneratus  Wolff'.  —  La  Bernerie  (/;■■  Mannottan) . 
'P.  cognatus  Fiéb.  —  La  Bernerie  (D^  Marmot  tan) . 

CAMPTOBROCHIS    Fiel). 

C.  lutesceiis  ScUill.  —  CC.  sur  les  chênes  tout  l'été  et  lau- 
tomne.  Hiverne  sous  les  écorces  et  dans  la  mousse.  Très  va- 
riable. 

LIOCORIS   Fiel). 

L.  tripustulatus  Fabr.  —  CC.  tout  l'été,  surtout  sur  les 
orties. 

cAPsus  Fal))-. 

C  cordiger  Hah.  —  Bouguenais,  Petit-Port,  Chapelle-sur- 
Erdre,  sur  les  Pteris  aquilina.  Juin-août.  {Piel  rfe  C)  R. 

C  trii'asciatus  Lin.  —  La  Bernerie  (Z)""  Marmottan). 

C.  scutellaris  Fahr.  —  La  Bernerie  (Z)'"  Marmottan) . 

C  laniarius  Lin.  —  CC.  jardins,  lisières  des  taillis,  des 
bois,  tout  l'été,  avec  sa  variété  tricolor. 

—  Var.  tricolor  Frt&r.  —  Plus  commun  que  le  type  par 
localités. 

piLOPHORUs  Hah. 

P.  cinnamopterus  Koerd.  —  AC.  sur  les  chênes  des  haies, 
à  la  fin  de  l'été.  Nantes,  Clisson,  Pornic. 
P.  perplexus  Scott.  —  La  Bernerie  {D^  Marmottan) . 


108  SOCIÉTÉ    DES    SCIENCES   NATURELLES   DE   l'OUEST 

MIMOCORIS    Scott. 

'M.  coarctatiis  Mis  et  Rey. —  R.  Autour  de  Nantes,  sur  les 
haies,  dans  les  jardins;  Saint-Herblain,  la  Chapelle-Basse-Mer, 
la  Haie-Fouassière.  Juillet-septembre. 

EROTicoRis    Dougl.   Scott. 
E.  rul'escens  Bitrm.  —  La  Bernerie  {D^  Marmottan) . 

HALTicus  Burm . 

H.  InleicoUis Pan:; .  — Nantes, Saint-Père-en-Retz,  Pornic, 
la  Haie-Fouassière,  sur  les  herbes,  en  été.  AC. 

STRONGYLOCORIS    COSttt 

s.  luridus  Fait.  —  Un  individu,  pris  en  août,  à  Pornic. 
*S.  ohesus  Perris  —  var.  ohscuvus  RamMir .  —  La  Ber- 
nerie (Z)""  Marmottœn) . 

LABOPS  Burm. 

L.  saltator  Tlah.  —  AC.  Pornic.  RR.  à  l'intérieur:  Petit- 
port,  en  juillet  {Piel  de  C.) 
L.  niutabilis  Fall.  —  La  Bernerie  (Z)''  Marmottan) . 

DicYPHus  Fiel). 

D .  erraiis  Wolff.  —  Un  seul  exemplaire,  pris  en  fauchant 
sur  les  herbes,  le  long  du  chemin  de  fer,  en  août,  à  Saint-Sébas- 
tien-lez-Nantes. 

D.  annulatus  Wolff.  —  La  Bernerie  {D'^  Marmottan) . 

CAMPYLONEURA   Fiel) . 

c.  virgula //.  S.  — CC.  Nantes,  sur  les  charmilles  de  la 
ville.  Pornic,  la  Haie-Fouassière,  Vertou,  C.  sur  divers 
arbustes,  surtout  sur  les  saules  (Pielde  C.)  Juillet-septembre. 

CYLLocoRis  Jlah. 

G.  liistrionicus  Lin.  —  La  Haie-Fouassière,  en  fauchant 
sur  les  hautes  herbes  ;  Saint-Herblain  (De  Wouilt)  ;  bords  du 
Cens  et  de  la  Chézine  (Piel  de  C).  Juin-août. 


J.    DOMINIQUE.  —   HÉMIPTÈRES  109 

^TORHiNus  Fieh. 

lEi.  angulatus  Fc/&r.  —  C.  tout  l'été,  autour  de  Nantes, 
sur  les  charmes,  les  aulnes  et  divers  autres  arbres.  Aussi 
autour  de  Pornie,  Saint-Père-en-Retz,  la  Haie-Fouassière. 

GLOBiCEPs  Latr. 

G.  flavomaculatiis  Fabr.  — Pornie,  dans  les  près  secs  ;  la 
Verrière,  près  la  Chapelle-sur-Erdre  (Pielde  C.)  Mai-juillet.  PC. 
G.  selectus  Fieb.  —  La  Bernerie  {D^  Marmottan) . 

ORTHOTYLUS  Fiel). 

O.  marginalisi^ew^.  —  Environs  de  Nantes,  en  été.  PC. 

O.  iiassatiis  Fahr.  —  C.  sur  les  haies,  les  charmilles,  les 
chênes . 

O.  prasinus  Fall.  —  CC.  à  Nantes,  sur  les  charmilles. 

O.  diaphanus /raTô.  —  Sur  les  saules,  au  bord  de  la 
Loire,  en  août.  RR. 

O.  tlavosparsus  Sahlb.  —  AR.  Pornie,  en  été.  sur  les 
Chénopodées;  environs  de  Nantes. 

O.  chloropterus  Kœrb.  — AC.  littoral  maritime  du  sud, 
sur  les  genêts,  les  ajoncs;  Saint-Père-en-Retz;  Nantes  {Piel 
de  C.)  Juin-septembre. 

O.  coiicolor  Kœrb.  —  Même  habitat.  AC.  région  mari- 
time, PC.  à  l'intérieur. 

O.  rubidus  Fieb.  —La  Bernerie  {B^  Marmottan). 

—  Vav.  Salsolœ  Reut.  —  Les  Moutiers  {D'  Marmottan). 

O.  ericetorum  Fall.  —  Environs  de  Nantes,  sur  les 
bruyères,  en  été.  R.  Forêt  de  Touffou  {Piel  de  C.) 

HYPSiTYLUs  Fieb. 

H.  bicolor  Dougl.  —  Sur  les  ajoncs  en  fleur.  Rezé,  Saint- 
Sébastien-lez-Nantes,  en  août  et  septembre.  R.  Pornie  {Piel 
de  C.)  RR. 

Loxops    Fieb . 

L.  coccinea  Mey.  —  Saint-Herblain  {De  Wouilt);  Envi- 
rons de  Nantes,  sur  les  saules,  en  août  {Piel  de  C.)  RR. 


110  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES   NATURELLES   DE   l'OUEST 

HETEROTOMA    LatV . 

H.  merioptera  Scop.  —  C.  sur  les  haies,  les  buissons, 
surtout  sur  les  orties,  tout  l'été. 

HETEROCORDYLUS   Fieb . 

'H.  parviiliis  Reut.   —  Pornic  {D'^  Puton),  en  juin.  Sur  les 
genêts . 

H.  tibialis  Hah.  —  Egalement  sur  les  genêts  en  tleur.  CC. 
la  Haie-Fouassière  en  juin;  Pornic.  en  juillet,  PC.  ;  environs 
de  Nantes  (P?eZ  de  C .) 

MALACOCORIS    FieJ) . 

M.  chlorizans  Fall.  — AC.  tout  l'été,  sur  les  tilleuls,  sur 
les  haies. 

—  Var.  smaragdinus  Fieh.  —  Assez  fréquemment  mêlé  au 
type. 

ONYCHUMENUS     Reut . 

O.  decolor  Fall.  —  Pornic,  en  août.  RR. 
HOPLOMACHUS  F ie'b . 

H.  Thunbergi  Fall.  —  La  Haie-Fouassière,  en  juin,  sur 
les  tleurs  àHIieracium  pilosella;  Pornic,  en  juin,  {D'  Puton)  ; 
Nantes  {Piel  de  C.)R. 

MACROCOLEUS   Ficb. 

M.  molliculus  Fall.  —Un  exemplaire  pris  à  Pornic,  en 
août  ;  un  autre  des  environs  de  Nantes  {Piel  de  C.)  RR. 

MACROTYLUS  Fïeb. 

M.  Paykulii  Fall.  —  AC.  sur  les  Ononis,  surtout  région 
maritime.  Mai-juillet. 

HARPOCERA    Cuvt. 

H.  thoracica  Fall.  —  La  Bernerie  (/>'•  Marmotta}}) . 


J.    DOMINIQUE.    —   HÉMIPTÈRES  111 

PHYLUS  Hahn. 

P.  palliceps  Fiel).  —  Petit-Port,  en  battant  les  chênes  des 
haies  {Piel  de  C.)  RR.  Mai-juillet. 

P.  melanocephalus  Lin.  —  Petit-Port,  Doulon,  Saint- 
Aignan  {Piel  de  C.)  Juin-juillet.  R. 

P.  Coryli  Lin.  —  Riaillé,  sur  les  noisetiers,  en  juin.  Saint- 
Joseph-de-Portricq  (Piel  de  C),  en  juin.  R. 

—  Var.  AyeUsLUX.  Mey.  —  f]nvirons  de  Nantes,  en  juin.  RR. 

psALLus  Fieb. 

'P.  ancoviîer  Fieb.  — Environs  de  Nantes;  Doulon  (Piel 
de  C),  en  juillet.  Saint- Herblain  (De  Wouilt.)  RR. 

P.  anibigiius  Fall.  —  La  Bernerie  (Z)*"  Marmottan) . 

P.  variabilis  Fall.  —  La  Haie-Fouassière,  sur  Sarotham- 
nus  scoparius  en  fleur,  C.  en  juin  :  Nantes  [Piel  de  C).  RR,  sur 
le  littoral. 

P.  simillimus  Kœrb.  —  Un  seul  exemplaire,  pris  aux 
environs  de  Nantes,  en  août. 

P.  lepidus  Fieb.  —  Bords  du  lac  de  Grand-Lieu  (D^  Mar- 
mottan). La  Haie-Fouassière,  en  juin.  RR. 

P.  varians  ^.  *!:?. —  Environs  de  Nantes,  en  mai  et  juin. 
Sur  les  saules  des  prairies  de  la  Loire  (Piel  de  C.) 

P.  albiciiictus  Kœrb.  —  Autour  de  Nantes,  dans  les 
oseraies  du  bord  de  la  Loire,  en  juin.  RR. 

P.  saiigiiineus  Fabr.  La  type  est  fort  rare.  Sur  les  saules, 
aux  environs  de  Nantes,  en  été. 

—  Var.  €(uerceti  Fall.  —  Pornic,  RR.  Vallée  de  la  Sèvre, 
PC.  Bords  de  la  hoire(Piel  de  C),  AC.  Sur  les  saules. 

P.  salicelliis  Mey.  —  Environs  de  Nantes,  de  mai  à  sep- 
tembre, sur  les  saules.  R. 

ATRACTOTOMUS   Fieb. 

A.  Mali  Meij.  —Nantes,  le  Pouliguen,  sur  les  arbres,  en 
été.  PC. 

PLAGIOGNATHUS   Fieb . 

P.  viri.liilus  Ff///.  —  La  Haie-Fouassière,  en  juin.  RR. 


112  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES   NATURELLES   DE   l'oUEST 

P.  fiilvipennis /i6i?r&. — Pornic,  en  août;  Nantes  {Piel 
deC.)  RR. 

P.  arl)iistoruin  JFabr.  —  Environs  de  Nantes.  RR. 

—  Var.  bruiiiiipeniiis  Mey.  —  Plus  commune  que  le  type, 
surtout  région  maritime.  Lieux  boisés  et  humides,  en  été. 

P.  all)ipennis  Fall.  —  Un  individu  pris  en  août  à  Pornic. 

chlamydatus   Curtis. 

C.  piilliisi?^?^^ — Pornic,  sur  les  coteaux  herbeux,  en  été.  R. 

G.  evaiiesceiisi?o/i.  —  Sous  les  touffes  de  Secium,  où  il 
hiverne.  Nantes,  en  mars,  talus  empierrés,  près  la  gare  de  l'Etat. 
Rochers  de  la  Sèvre,  près  la  statue  d'Henri  IV,  à  Clisson,  en 
septembre . 

NEOComs  Dougl.  Scott. 

N.  Bohemaiii  Fall.  —  AC.  dans  les  oseraies  de  la  vallée 
de  la  Loire,  aux  environs  de  Nantes.  Varie  à  élytres  pâles. 
Juin-septembre. 

STHENARUS    Fict) . 

S.  dissimilis  7?6M^.  — Saint-Herblain  {de  Wouilt).  RR. 

S.  Roseri  H.  S.  —  Un  exemplaire  des  environs  de  Nantes. 

S.  viscLcola  Puton.  —  Sur  le  gui,  Saint-Sébastien-lez- 
Nantes,  en  août;  Thouaré,  en  août  {Piel  de  C.) 

S.  ocliraceiis  Scott.  —  Environs  de  Nantes.  RR.  Août. 

S.  Rotermiiiidi  »Sc/i?f/^-j.  -  Sur  les  peupliers,  autour  de 
Nantes,  en  juin  et  juillet  {Piel  de  C .)  R.  Relle-lle,  Doulon,  AC. 

TUPONiA  Reut. 

'T.   Tamaricis  Pcrrii^.  —  Sur  les  Tamarix,  en  été,  dans  la 
réoion  maritime .  R . 


Section  IL   HYDROCORIS^  Latr. 
IS^^e  Famille.  —  NAUCORIDES 

(La  14""=  Famille:    PELOGANIDES.  n'est  pas  représentée  parmi  nos  captures). 

NAucoRis  Geoffr. 
N.  cimicoïdes  Lin.  —  CC.  Rivière d'Erdre,  étangs,  mares. 


J.    DOMINIQUE.    —   HÉMIPTÈRES  IIH 

•  N .  maciilatus  Fabr.  —  Rivière  d'Erdre  ;  fossés  et  canaux 
de  la  prairie  de  Mauves  {Piel  de  C.)  Moins  commun  que  le  pré- 
cédent .  

le-ne    Famille.    —    NEPIDES 

NEPA  Lin. 
N .   ciiierea  Lin.  — Vases  des  mares  et  lieux bonrl)eux.  (V. 

RAXATiiA  Fabr. 

R.  liiiearis  Lin.  —  E-^alement  dans  la  vase  des  étangs,  des 
mares.  Pornic  {ir  Maisonneure).  Environs  de  Nantes  (P/p/ 
deC.)  

17"ie  Famille.  -  NOTONECTIDES 

NOTONECTA    Lin. 

N.  çjlaiica  Lin.  —  Eaux  stagnantes,  CC. 

—  Var.  uinbriiia  Gcnn.  —  Nantes,  bassins  du  Jardin  des 
Plantes.  RR. 

—  Var.  marmorea  Fabr.  —  C. 

—  Var.  furcata  Fabr.  —  Mares,  rivière  d'Erdre,  lac  de 
Grand-Lieu.  AC.  De  mai  à  octobre. 

PLEA  Leach. 

P.  miiiutissima  Fahr.  —  Mares,  rivière  d'Erdre.  lac  de 
Grand-Lieu.  Mai-octobre.  AC. 


18"ip   Famille.   —    CORIXIDES 

coRixA  Geoffroy 

C.  Geoffroy!  Leach.  —  AC.  Eaux  stagnantes,  rivière 
d'Erdre. 

G.  atomaria  Illig .  —Pornic,  la  Bernerie  {D^ Marnwtfan)  ; 
Lac  de  Grand-Lieu  (Z)""  Putoîi).  Mares  saumàtres,  à  Bourgneuf 
{Piel  de  C.) 

G.  liidubris  Fieb.  —  Etiers  des  salines  abandonnées,^  à 
Bourgneuf  {D^  Puton) . 


114  SOCIÉTÉ   DES   S01KN(U>:s   NATUHELLKS    DE   l'OUEST 

C  hieroçjlyphica  Diif.  —  Mare,  près  Saint-Père-en-Retz. 
—  Les  espèces  du  genre  Coriœa  se  livrent  fort  bien  à  l'exercice 
du  vol.  Nous  avons  pris  de  nombreux  individus  de  C .  hierogly- 
phlca  sur  les  vitres  presque  horizontales  d'un  châssis,  dans  un 
jardin  voisin  de  la  mare  ci-dessus  désignée.  Evidemment  ces 
hémiptères  aquatiques,  volant  hors  de  leur  humide  domaine, 
avaient  été  trompés  par  l'aspect  brillant  du  verre  et  s'y  étaient 
abattus,  croyant  rentrer  dans  l'eau.  Nous  avons  eu  l'occasion 
de  renouveler,  depuis,  cette  observation,  sur  un  châssis  vitré 
situé  dans  l'intérieur  delà  ville  ds  Nantes,  fort  loin  de  toutréser- 
voir  d'eau  et  de  toute  mare.  Cette  fois,  c'était  des  Coriœa  Lîmici 
et  Sahibergi  qui  s'étaient  laissé  duper  par  l'aspect  du  verre. 

C.  Sahibergi.  Fleb.  —  CC.  Eaux  tranquilles. 

C.  Liiinel  Fieh.  —  C.  également  dans  les  mares,  la  rivière 
d'Erdre. 

C.  limitîUa  Fieb.  — Mare  de  jardin,  aux  Trois-Moulins,  en 
Rezé.  Août-septembre.  RR. 

G.  seniistriata  Fieb.  —  Lac  de  Grand-Lieu  iD''  Putrya),  en 
juin. 

i\.  sti'iata  Lin.  —  Rivière  d'Erdre.  lac  deLrand-Lieu.  PC. 

('.  Falleiiii  Fieb.  —  Petites  mares,  autour  de  Nantes.  Pris 
en  mars.  R.  AC.  dans  les  bassins  de  jardin,  en  Rezé,  aux  mois 
d'août  et  septembre. 

C  distincta  Eieb.  — Mares  aux  Trois-Moulins,  près  Rezé, 
en  août  et  septembre.  R. 

C.  mœsta  Fieb.  —  Mares  autour  de  Nantes  {Piel  de  C.) 

C.  t'ossarum  Leach.  —  Etiers,  vasières,  eaux  saumâtres  de 
la  région  maritime  R.  Un  exemplaire  des  environs  de  Nantes 
{Piel  de  C.) 

G.  Fabricii  Fieb.  —  Mare  près  le  Plessis-Tison,  à  Nantes. 
RR.  Pris  en  mars. 

G.  coleoptrata  Fabr.  —  C.  toute  l'année  dans  l'Erdre, 
dans  les  grands  étangs  d'eau  douce,  le  lac  de  Grand-Lieu,  etc. 

siGARA  Fabr. 

S.  S choltzii  Fieb.  —  Petites  mares  dans  les  dunes  de  la 

P)ernerie  [D'^  Marmottan) . 


.1.    DOMINIQUE.   —   HÉMIPTÈRES  115 

II.     tlOJVIOF^TEFl-A. 

Section  I.    AUGHEXORHYNGHA  Dumêril 

â-^e  P^AMILLE.  —  FULGORIDES 

(Point  (le  captures  dans  la  I"  Famii.lf.  :  CICADIDES). 

cixius   Fieb. 

C.  pilosiis  Olii\  —  C.  tout  l'été  sur  les  chênes,  haies,  buis- 
sons . 

—  Yar.  iiifuinatiis  Fieù.  —  Avec  le  type.  AC. 

—  Var.  albiciiictus  Gei-m.  — AR.  Mêlée  au  type. 

'  C  vemistulus  6^en?i, — Pornic,  en  juin,  dansles  herbes.  RR. 
C.  nervosiis  Lm.  — R.  sur  le  littoral.  C.  à  l'intérieur. 
G.  pallipes  Fieb.  —  La  Bernerie  {D^  Marmottan). 
G.  simplex  H.  S.  —  Pornic,  sur  les  haies.  R. 

OLiARius  Staol. 

0.  qiiiiiqiiecostatiis  ZJm/'ow/'.  —  Pornic,  sur  les  chênes, 
en  août.  RFî. 

ISSUS  Fabr. 

1.  coleoptratiis  Fffbi-.  —  CC.  Sur  les  chênes,  les  haies,  en  été. 

AsiRACA   Latr. 

A.  claviconiis  Fabr.  —Pornic,  hautes  herbes  des  falaises, 
en  été.  RR. 

AR^opus  SîJin. 

A.  piilchellus  Curtls.   —  Pornic,    jardin   de   Retz,   en 
août.  RR. 

KELisiA  Fieb. 

K.  guttula  Germ.  —  AC.  Haies,  lieux  herbeux,  de  août  à 
octobre.  Nantes,  Clisson,  Pornic. 

coNOMELUs  Fabr. 

G.  limbatus  Fabr.  —  AC.  prés  et  fossés  humides,  sur  les 
joncs. 


IIG  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES   NATURELLES   DE   l'OT'EST 

DRLPHAX   Ffibr. 

D.  discolor  i^o/i.  —  R.  fossés  humides,  iiNante?,  en  été. 

D.  pellucida  Fabr.  —  CC.   toute  la  belle  saisou,  dans  les 
prés  et  les  marais. 

D.  striatellîi  7'Y<^/.  — Environs  de  Nantes,  en  septembre.  R. 

D.  elecjaiitulîi  Boit.  —   T;n   seul  o'  pris  ù  Nantes,  en  sep- 
tembre. 

D .  collina  Boh .  —  R .  Nantes,  fossés  herbeux,  en  septembre. 

D.  obscurella  Boh.  —  AG.  Nantes,  Clisson,  Pornie. 

D.  Reyi  Fiel).  —  La  Bernerie  {D^  Mannottan). 
'D.  Miilsanti  Fiel).   —  RR.    Clisson,  en  septembre.  Ma- 
croptère . 

D.  forcipata  Boh.  —  Un  cf  brachyptère  pris  dans  un  pré, 
à  Gorges,  en  septembre . 

D.  fuscifrons  F ieb.  —  La  Bernerie  {D^  Mar motion) . 

D.  leptosoma  Flor .  —  La  Bernerie  {/>"■  Mannottan) . 

D.  lepida/>W/.  —  La  Bernerie  (D' Mannottan) . 

D.  quadi'imaculata  Sign.  —  Un  exemplaire  brachyptère, 
pris  à  Pornie,  en  juillet. 

D.  Aiibei  Pendis.  —  Coteaux,  à  Pornie,  en  été.  R.  Bra- 
chyptère . 

D.  paludosa /"/or.  —  R.  Nantes,  prés  humides,  en  été. 
Brachyptère. 

D.  Fairmairei  Pendis.  —  PC.  Clisson,  en  septembre. 
Brachyptère  et  macroptère . 

DICRANOTROPTS    F'ieb . 

D.  liamata  Boh.  — AC.  tout  l'été,  dans  les  fossés  herbeux, 
les  prairies .  Brachyptère . 

STIROMA  Fieb. 

S.  bicarinata  //.  ^.  —  Un  exemplaire  macroptère  pris  en 
août,  à  Pornie. 

S.  Pteridis  Gêné.  —  Coteaux  herbeux  à  Pteris  aquilina. 
Pornie,  en  août.  Brachyptère  R. 


J.    DOMINIQUE.    —   HÉMIPTÈUES  117 

TETTIGO.METKA    LcUr . 

T.  viresceiis  Panz.  — PC.  Pornic,  Clissoii. 
T.  impressopiinctata  Z><</bi6r.   —  AC.  tout  l'été,  lieux 
boisés. 


8'"«    Famille.    —    CERCOPIDES 

TRiECPHouA  Am.  et  Serv. 

T .  viiliierata G^cr>;^ .  — Marais  à  laChapelle-sur-Erdre.  RR. 

T.  niactata  Germ.  —  var.  l)asalis  (inédite)  Fich.  —  Bou- 
guenais,  en  août  {Picl  de  C.)  On  peut,  à  notre  avis,  considérer 
cet  insecte  comme  une  forme  atteinte  de  mélanisme. 
'T.   saiiguiiiolenta  L.  —  Pornic,  au  printemps,   sur  les 
falaises  herbeuses.  PC. 

LEi'YRONLv    A/ji.    et  Serv . 

L.  coleoplrata  Lr>^.  —  AC.  par  localités,  lî.  en  général. 
Environs  de  Nantes  {Picl  ilc  C.) 

APHUOPHOUA    Gcrm . 

A.  Salicis  De  Gccr.  —  PC.  sur  les  saules,  en  été. 
A.  Aliii  Fall.  —  ce.  tout  l'été,  sur  les  saules. 

PTYELus  Lep.   et  Sert'. 

P.  canipestris /"r///.  —  Pornic,  Clisson.  PC. 
P.   spumarius  Lin.  —  CCC.  partout,  de  mai  à  l'hiver; 
variétés  nombreuses  : 

—  Var.  leiicoplithalmiis  Lin.  —  R.  Environs  de  Nantes 
{Pielde  C.) 

—  Var.  lateralis  Lin.  —  AC.  avec  le  type. 

—  Var.  apicalis  Germ  .  —  La  Bernerie  (Z)""  Mannottan) . 

—  Var.   leucocephalus  Lin.   —  La  Bernerie   {/>'■  Mar- 
mot tan). 

—  Var.  l'ascialus  Fabr.  —  La  Bernerie  {D'^  Mannottan) . 

—  Var.  lineaUis  Fahr.  —  Autour  de  Nantes.  PC. 


118  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES   NATURELLES   DE   l'oUEST 

4"'e  Famille.  —  MEMBRACIDES 

CENTROTUS    FClW . 

C  cornutiis  Lin.  —  RR.  sur  des  chênes,  Petit-Port,  près 
Nantes.  [Piel  de  C.)  en  juin. 

GARGARA    A/it.    et  Sei't' . 

G.  Geiiistai  Ff/bi-.  —  C.  sur  le  genêt  à  balai.  Clisson,  Por- 
nic,  Vertou. 


5'"«   Famille.  —   .lASSlDES 

ULOPA  Fall. 

U.  veiiciiliXtix  Fabr.  —  C.  sur  les  bruyères.  La  Haie-Fouas- 
sièi'e  en  août.  Forêt  de  Toufibu,  en  octobre  {Fiel  de  C .) 

MEGOPHTHALMUS     CUPtiS. 

M.  scaiiicus  T'Y///.  —  AC.  l'été,  sur  les  herbes.  Nantes, 
Clisson,  Pornic.  Très  variable  de  coloration. 

LEDRA  Fabr. 

L.  aurita  Lin.  —  Sur  les  chênes.  Pornic,  Nantes.  Juin- 
septembre  AR . 

iDiocERus  Lewis. 

I.  scurra  6^en» .  —  Sur  les  saules,  en  août,  aux  environs 
de  Nantes  {Piel  de  C.) 

I.  notatiis  Fabr.  —  Pornic,  en  août,  sur  Prunirs  .sptnosa. 
RR. 

I.  varius  Fabr.  —  La  }3ernerie  (D^  Marinottan). 

I.  litiiratus  Fall.  —  Sur  les  peupliers,  à  Basse-Goulaine, 
en  août  {Piel  de  C.)  Pornichet  (D^  Marniottan). 

I.  elecjans  Flor.  —  La  Bernerie  (/>''  MarmoUan) . 

1.  laniiuadis  Flor.  —  La  Bernerie  (Z>''  Mat  mot  tan) . 

I .  fasciatus  Fieb.  —  Prairies  au  bord  de  la  Loire  à  Couëron, 
sur  les  peupliers,  au  printemps  {F^iel  de  C.) 

I.  confusus  Flor.  —  Environs  de  Nantes  (/-'/e^rfeC.)  Bords 
de  la  Chésine,  en  août-septembre. 


J.    DOMINIQUE.    —   HÉMIPTÈRES  119 

I .  Populi  Lui .  —  La  Bernerie  {D^  Marmottan) . 

1.  fiilgidiis  Fabi-.  —  PC.  Nantes,  Gorges  ;  sur  les  saules. 

MACROPSis   Leicis. 

M.  prasinsL  Fabr.  — AR.  Vertou,  en  été,  sur  les  Chênes. 
M.  lanio  Lin.  —  PC.  Aussi  sur  les  chênes.  Pornic,  Clisson, 
Vertou . 

BYTHOscopus  Gemi. 

B.  AI  ni  Schrank.  —  PC.  sur  les  aulnes,  les  saules,  le  long 
des  eaux;  Pornic.  De  Saint-Père-en-Retz,  une  variété  élégante 
offrant  une  larcfe  fascie  blanclie  à  la  base  des  élytres.  Juin- 
septembre. 

PEDiopsis  Burm. 

P.  cerea  tVc/'/;?.  —  La  Bernerie  {D^^  Marmottan) .  La  Haie- 
Fouassière,  en  août. 

P.  glandacea  Ficb.  —  Un  exemplaire  pris  en  août,  à 
Pornic . 

P.  virescens  Fabr.  —  AC.  sur  les  saules,  en  été. 

P.  nieiidax  F<V'0.  —  Couëron,  près  la  Loire,  en  mai-juin 
{Piel  de  C .  ) 

P.  inipura  Boli .  —  La  Bernerie  {D^Marmottaïi). 

P.  nassata  Get-in.  —  Autour  de  Nantes,  sur  les  saules,  à 
la  lin  de  Tété.  K. 

P.  scutellata  Boh.  —  C.  sur  les  saules,  en  été. 

A(;.\LLi.\   Curtis. 

'  A.  siiiiiata  Mais,  et  Reij.  —  La  Bernerie  il)^' Marmottan), 
A.  piiiicticeps  Germ.  —  CC.  prés,  pelouses,  tout  l'été. 
A.  venosa  Fait.  —  CC.  mêmes  lieux  et  même  saison. 

TETTIGONIA    OliC. 

T.  viridis  Lin.  —  Lieux  herbeux,  humides.  C.  par  localités. 

EUACANTHus  Lep .  et  Serv . 

E.  intemiptiis  L^"/i.  — Même  habitat,  mais  moins  com- 
mun. Riaillé,  Nantes,  Pornic,  Saiut-Père-en-Retz . 


120  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES   NATURELLES   DE   L'oUEST 

E.  aciiiniuiitiis  Fahr.  —  Prairies  de  la  Loire,  à  Basse- 
Goulaine,  en  août  {Plcl  de  C .)  R. 

EUPELIX  Gcrm. 

E.  cuspidatci  i^«&r.  —  La  Bernerie  {D^' Marmotta n). 
E.  producta  (Vrr;;?.  —  R.  Clisson,  Pornic,  en  septembre. 

ACOCEPHALUS  Gcrm. 

A.  sti'iatiis /'>//>'/•.  — Fossés,  prairies.  CC.  tout  l'été. 

A.  l)ilasciatus  Lut.  —  La  Bernerie  (Z»''  Mamtottan) . 
'A.  assimilis  Slgn.  —  Lieux  herbeux.  Pornic.  Riaillé.  R. 

A.  albifrons  L///.  — PC.  Nantes,  Riaillé,  Pornic,  Saint- 
Père-en-Retz . 

A.  liisti'iouicus  Fahr.  —  Environs  de  Vertou,  en  sep- 
tembre. RR. 

A.  Serratiilai  Fahr.  —  Pornic,  Saint-Père-en-Retz. 
Thouaré  {Pielde  C.)  R. 

PARAMESUS  Fieb. 
P.  nervosus  Fall.  —  Les  Moutiers  (/>•"  Marniottan) . 

gxathodus  Fiel). 

G.  puiictatus  'iliunl).  —  AR.  autour  de  Nantes,  sur  les 
haies,  les  buissons,  les  herbes.  Juillet-septembre.  La  forme  à 
élytres  sans  taches  est  dominante. 

CICADULA  Zett. 

C  dimiiiuta  LetJuemj.  —  R.  environs  do  Nantes,  de  Ver- 
tou, dans  les  lieux  marécageux.  Été-automne. 

C.  sexiiotata  Fall.  —  CC.  mêmes  lieux  et  mêmes  saisons. 
Très  variable  de  livrée. 

douatuj;a   ./.  Sa/tlbenj . 

D.  stylata  Boh.  —  La  Bernerie  {D^  Marmottan) . 

thamnotettix  Zett. 

'T.  Fieberi   Ferr.  —  Sur  les  haies,  fin  de  l'été.  Vertou, 
Rezé.  RR. 


J.    DOMINIQUE.    —    HÉMIPTÈRES  121 

'T.  fuscovenosus  Fcrr.  —  Pornic,  Vertou,  Nantes,  la 
Haie-Fouassière,  surtout  sur  les  lilas,  mais  aussi  sur  les  buis- 
sons, dans  les  lieux  herbeux,  à  la  lin  de  l'été.  R. 

T.  tenuis  Germ.  —  Environs  de  Nantes,  en  été  {Plcl  deC .) 

T.  croceus  H.  S.  —  C.  tou'  Tété,  sur  les  herbes,  les  buis- 
sons . 

T.  aitenuîitus  Gcnii.  —  La  Bernerie  (/>''  Marmottan) . 

T.  qiiadrinotatus  Fahr.  —  Prés  humides  en  Rezé.  R. 

T.  sulpliiirelhis  ^6'<f^.  — La  Bernerie  {D^  Marmottan) . 

ATHYSAXUS   Buvm. 

'A.  stactogahi  A  ni.  —  Sur  les  Tamarlx,  en  été.  Les  Trois- 
Moulins,  en  Rezé;  Bourgneuf  {Piel  de  C .) 

A ,  striola  FdU.  —  La  Bernerie  (Z)''  Marmottan) . 

A.  obscurelliis  Kirschb.  —  Prés  à  Pornic.  Juin-sep- 
tembre. R. 

A.   distinguendus  KitscJib.  —  Environs  de  Nantes.  R. 

A.  siibfusculus  Fait.  —  Nantes,  sur  les  chênes,  en  juillet 
{Piel  de  C .)  AR. 

A.  erythrostictus  Le^/i?e;v'i/.  —  Clisson,  Pornic,  Riaillé, 
dans  les  lieux  boisés,  tout  l'été.  C. 

A.  plebeius  Zett.  —  CC.  lieux  herbeux,  même  saison. 

A.  variegatusA7r5c/i&  — CC.  mêmes  lieux,  même  saison. 

A.  obsoletiis  Kirschb.  — Prairie  marécageuse  près  le  Breil, 
en  la  Haie-Fouassière.  R.  Août-septembre. 

GONIAGNATHUS  Fiel). 

G.  brevis  //.  .S'.  —  Falaises  de  Gourmalon,  en  Pornic  RR. 

Août-septembre. 

.jAssi's  Fabr. 

J.  atoiiiarius  Germ.  —  Pornic,  sur  les  chênes;  R.  Juillet- 
septembre. 

J.  niixtus  Fabr.  —  Un  exemplaire  pris  à  Clisson,  sur  un 
chêne.  Septembre. 

J.  inodestus  Scott.  — Pornic,  sur  des  chênes.  RR. 

DELTOCEPHALUS    Burm  . 

D.  niultiiiotatus  Boh.  —  Var.  Mayri  Fleb.  —  Un  exem- 
plaire pris  à  Rezé,  le  long  d'un  fossé,  en  août. 


122  SOCIÉTÉ   DES    SCIENCES   NATURELLES   DE   l'OUEST 

1).  îirgus  iV/^-^y-s//..  —  AK.  Prés  riverains  de  la  Sèvre,  à 
Gorges.  Lieux  herbeux  à  Saint-Sébastien-lez-Nantes.  Juillet- 
octobre  . 

D.  distinguendiis  Flor.  —  AC.  allées  herbeuses  des  bois, 
prairies  sèches,  en  été.  Nantes,  Clisson.  Saint-Sébastien-lez- 
Nantes. 

D.  Fallenii  Ficb.  —  K.  Gorges,  en  septembre.  Prés  hu- 
mides. 

D.  pulicai'is  FalL  —  CC.  fossés,  prairies  sèches,  tout  Tété. 

D.  .stria tus  Lj>«!.  —  C.  pelouses  sèches,  lieux  ensoleillés, 
en  été. 

D.  breviceps  Kirschb.  —  MU.  Pornic,  lieux  secs,  herbeux. 
Septembre . 

D.  ]aii(jiii(Uis  Flor.  — La  Hernerie  {Ir Marjiiottan). 

D.  cephalotes  //.  S.  —  Environs  de  Nantes,  Saint-Sébas- 
tien-lez-Nantes; août-septembre.  KR. 

D.  Minki  Fleh.  —  PC.  Nantes,  Gorges,  sur  les  herbes,  en 
été. 

I).  niL'lrins  i'7r>/'.  —  lùivirons  de  Nantes.  KR.  Septembre. 

ALEBll    Fu'b. 

A.  albostriella  Fall.  —  C.  sur  les  chênes,  à  la  lin  de  l'été. 

—  Var.  l'ulveola  //.  S.  —  Avec  le  type  ;  G. 

—  Yar.  "Wahlberqi  Boh.  —  Avec  le  type.  AC. 

DiCRAXEr  I  ;  A  11(1 1 'dij . 

D.  acjnata  LetlUcrry .  —  AC.  autour  de  Nantes,  sur  les 
herbes,  les  haies,  à  la  fin  de  l'été. 

D.  mol  lieu  la  j5o/?.  — RR.  Environs  de  Nantes.  Septembre- 
octobre  . 

D.  citriuella  Zf^//.  —  R.  Clisson,  en  .septembre,  sur  les 
haies. 

chlorita  Fieb. 

Va.  apicalis  Flor.  — PC.  Pornic,  Saint-Sébastien-lez-Nantes, 
sur  les  haies,  les  chênes  autour  des  champs,  à  la  fin  de  l'été. 

C  flavescens  Fabr.  —  CC.  partout  toute  l'année. 

G.  Solani  Koll.  —  Un  peu  moins  commune.  Mêmes  lieux, 
mêmes  mœurs. 


J.    DOMINIQUE. HÉMIPTÈRES  123 

C.  auraiitiaca  LefMerry.  —  RR.  Poriiic  et  le  littoral. 
Septembre. 

KYBOS  Fieb. 

K.  smaracjidiilus  FaU.  —  K.  en  général.  Se  rencontre  par 
localités,  surtout  autour  des  marais,  sur  divers  arbres  et  sur  les 
haies.  Gorges;  environs  de  Nantes  {Piel  de  C.)  Juin-octobre. 

EUPTERYX    Cl  I  /  'tis . 

E.  vittata  Lin.  — R.  prés  marécageux,  enRezé.  Septembre. 

E.  Walleiigreni  Stao/ .  —  Prés  secs  aux  environs  de  Clis- 
son,  Vertou,  Rezé,  à  la  tin  de  Tété.  Moins  rare  que  la  précédente. 

E.  t'ilicum  Newm.  —  Sur  Pterls  aquilinaKR.  Clisson, 
Vertou.  Septembre. 

E.  coiicinna  Germ.  —  AC.  sur  les  chênes,  à  la  lin  de  l'été. 

E.  pulcliella  FaU.  —  Même  habitat  que  la  précédente, 
dont  elle  diffère  peu,  mais  plus  commune  qu'elle. 

E.  Carpini  Fourcroy.  —  PC.  prairies  à  Gorges,  garennes 
de  Clisson,  Saint-Sébastien-lez-Nantes,  à  la  fin  de  la  belle  saison . 

E.  aiirata  Lui.  —  CC.  tout  l'été,  sur  diverses  plantes. 

E.  V riïcv^  Fabr.  —  C.  lieux  herbeux,  orties,  de  juin  à 
octobre. 

E.  Ciirtisii  Flor.  —  Environs  de  Vertou,  de  Rezé,  sur  di- 
verses labiées  aromatiques .  PC.  Eté-automne. 

E.  Melissse  Cm^t.  —  C.  sur  les  mêmes  plantes.  CC.  à 
Saint-Sébastien-lez-Nantes,  sur  les  sauges  cultivées. 

THYPHLOCYBA    Gevm. 

T.  jncunda //.  .S.  — Nantes, la Haie-Eouassière;  le  Iiignon 
{Fiel  de  C.)  Autour  des  prés  humides,  sur  les  aulnes  et  les 
saules,  en  été.  R. 

T.  sexpunctatîi  FaU.  —  La  Haie-Eouassière ;  août-sep- 
tembre. R. 

T.  nitidula  Fabr.  —  AC.  sur  les  ormes.  Nantes,  Clisson. 
A  la  fin  de  l'été. 

—  Var.  Norgueti  Lethierry.  —  Charmille  du  jardin  de  la 
Philosophie,  de  juillet  à  l'automne.  Prairies  de  Basse-Goulaine 
{PieldeC.)ïlF,. 


124  SOGlÉTli    DES    SCIENCES   XATUUELLES    DEL'uUEST 

T.  îiurovitttata  Douglas .  —  Rfl.  Nantes,  Clisson,  ù  la  lin 
de  Tété , 

T.  Rosa»  Lin.  —  Lieux  cultivés  autour  de  Nantes,  de  Por- 
nic.  AC. 

T.  Lethierryi  Edu: .  —  AC.  sur  les  ormes,  les  saules,  aux 
environs  de  Nantes  et  de  Clisson.  Août-octobre. 

T.  yratiosii  Boh.  —  Un  exemplaire  aux  Trois-Moulins,  en 
Kezé.  Septembre. 

T.  Ulnii  Lin.  —  CC.  sur  la  mousse  des  troncs  d'ormes 
dans  laquelle  il  hiverne.  Varie  sans  points  noirs  au  vertexetau 
jirothorax.  Nantes  et  environs. 

T.  Qiiei'cus  Fahr.  —  Buissons,  haies,  taillis  de  chênes.  R. 
Yertou,  en  septembre  ;  Saint-Sébastien-lez-Nantes,  à  la  môme 
époque . 

T.  tenerrinia  H.  S.  —  RR.  Vertou,  sur  les  haies;  Saint- 
Sébastien-le/-Nantes,  en  battant  les  chênes.  Septembre-octobre. 

T.  debilis  Douglas.  — R.  Vertou,  sur  les  haies.  Nantes, 
Saint-Sébastien-lez-Nantes .  Septembre . 

ZYGINA  Fiel). 

Z.  alneti  Dahlb.  —  Sur  les  noisetiers,  autour  de  Nantes. 
PC.  Eté. 

Z.  nivea  Muls  ci  Rcg .  — Vertou,  en  septembre.  RR.  Saint- 
Sébastien-lez-Nantes,  sur  les  haies,  AC. 

Z.  sciitellaris //.  .S'.  —  C.  à  la  lin  de  l'été,  sur  les  haies, 
les  taillis.  Nantes,  Clisson,  vallée  de  la  Loire  et  vallée  de  la 
Sèvre . 

Z.  parvula /iô/; .  —  AC.  toute  l'année,  sur  les  haies,  les 
hautes  herl)es.  Nantes,  Pornic  et  environs.    • 

Z.  lilandiila /»V;.v.S'L  — R.  Pornic,  Vertou,  Nantes  :  sur  les 
haies .  Mars-septembre . 

Z.  Tilise  Geoff.  —  R.  Mêmes  lieux,  mêmes  saisons, 

Z.  aiiîjiista  Lpthiei'rii .  — Vertou,  en  septembre.  RR. 
'Z.  bisifjnata  Miils  et Reg .  -  Vertou,  en  septembre.  Nantes, 
en  novembre,  sur  les  haies.  RR. 


.1.    DOMINIQUE.    —    HÉMIPTÈRKS  l'^Ô 

Section  IL    STERNORPIYNCHA   Amyot  et   Serv. 
l-e    Famille.    -    PSYLLIDES 
LiviA  Latr. 
L.  juncoruin  Latr.  —  Sur  lesjoncs,  au  bord  des  mares,  le 
long  des  fossés,  en  été.  Environs  de  Nantes,  Pornic.  AR. 

iiHiNOCOL.A   Fœrstcr. 
R.  Ericaî  Curt.  —  d.  surlesC«^//r;i(7  autour  de  la  foivt  de 
Touftou,  à  la  tin  de  Tété.  (Piel  de  C .) 

PSYLLOPSIS  Locw . 
P.  Fraxini  Lin.  —  Sur  les  frênes,  Nantes,  en  août.  Sur  les 
genêts,  mêlé  à  Ari/taina  Gejtlstœ,  à  Couêron  (Piel de  C.)  PC. 

psYLLA  Geoff\ 

P.  pyricola  Fœrst.  —  Sur  les  poiriers,  à  la  Haie-Fouas- 
sière,  en  été.  R. 

P.  simili  ans  Fa^rst.  —  Pi-és  de  la  Loire,  à  Couërou.  en 
iuln  (Piel  de  C .) 

P.  Cratœfji  ScJu-/i.  — Var.  triozoïdes  Lrt/y.  —  Riaillé, 
sur  l'aubépine,  en  août.  RR. 

P.  perecjrina  Fœrst.  —  Sur  l'aubépine .  Nantes,  Pornie.  PC. 

P.  "MwXv  ScMebg .  —  -lardins  à  Nantes,  sur  les  pommiers, 
en  été .  R . 

P.  Visci  CwW/.ç.  —  En  battant  les  guis.  Août-septembre. 
C.  autour  de  Nantes. 

P.  Alni  Lin.  —  Environs  de  Nantes,  sur  les  aulnes,  en  été, 
PC.  —  Morbihan  (iV/i'e  P.  Leroy). 

P.  Fœrsteri  Ftor.  —  Garennes  de  Clisson,  sur  les  aulnes, 
au  bord  de  la  Sèvre,  en  septembre.  R. 

P.  Biixi  Lin.  —  CC.  sur  les  buis  dont  elle  déforme  les 
feuilles.  Juillet-octobre. 

P.  melaiioneiira  Fterst.  —  Pornic,  sur  les  haies,  de  mai 
à  septembre.  R. 

P.  ambigiia  Fœrst.  — Environs  de  Nantes,  la  Haie-Fouas- 
sière,  en  été.  AR. 

ARYTAINA    FŒVSt. 

A.  Genistae  Latr.  —  CC.  tout  l'été  sur  Sarothamnus 
scopnriiis. 


12B  SOCUVl'K    DES    S('lEXCi:s   NATUllELLKS   DE   l/ôUEST 

noMOTOMA  Guérin. 

'  H .  Ficus  Lin.  —  Un  exemplaire,  pris  à  Rezé,  à  la  fin  d'août. 

Un  autre  de  la  Haie-Fouassière,  pris  vers  la  même  époque.  RR . 

TRiozA  Fœrst. 

T.  Urticse  Lm.  —  Rencontré  en  nombre  sur  des  orties, 
dans  un  chemin  ombragé,  à  Saint-Sébastien -lez-Nantes,  mais 
là  seulement.  Mi-août.  {Plel  de  C.) 


-A.  r)  ID  E  3>T  i:)  A. 

PENTATOMIDES 

Jalla  duinosa  Linné.   —  Un  exemplaire  pris  en  fauchant 

dans  les  marais  de  la  Chapelle-sur-Erdre,  à  la  lin  d'avril  {Piel 

de  C.) 

lyg.ï:ides 

Cyiniis  (jlandicolor  Hahn.  —  CC.  sur  les  Carex,  dans  les 
marais  de  la  Chapelle-sur-Erdre,  à  la  fin  d'avril  {Piel  de  C.) 

REDUVIDES 

Ilarpactor  erythropiis  Lin.  —  Un  exemplaire  pris  au  vol, 
en  mai.  Forêt  de  Touffou  (Piel  de  C.) 

CAPSIDES 

Psallus  Querciis  Kocrb.  —  Environs  de  Nantes  (P/t'Z  de  C.) 
Tiiponia  HippophaësF/e^y.  —  Sur  Tamari.i-anglica.  Bois 

du  Collet,  à  Bourgneuf,  en  septembre  {d' Antessantij) . 
Campylomma  Verbasci  H.  S.  —  Autour  de  Nantes,  en 

juin.  RR. 

CERCOPIDES 

Triecpliora  mactata  GeTmar.  —  Talus  de  la  levée  à 
Basse-Goulaine,  sur  Chrysanthemum,  leucanthemicm,  au  com- 
mencement de  mai  {Piel  de  C.) 

Les  taches  rouges  des  élytres  s'effacent  partiellement  ou  en 
totalité,  sauf  la  tache  humérale  basilaire  qui  persiste  constam- 
ment. C'est  alors  la  variété  basalis  Fieber,  inédite,  {LetUiernj 
in  litt.)  Cette  variété  est  beaucoup  plus  commune  que  le  type, 
dans  la  localité  ci-dessus  indiquée. 


J.    DOMINK'l'K. 


HEMiPTEkKS 


1'^; 


TABLEAU 

indiquant  la  répartition  des  hémiptères  capturés  dans  la  Loire-Inférieure 
entre  les  différents  groupes  de  leur  ordre. 


■H 


H    5  = 

/-s        -  ?' 


■«J     ■     -S 


'I— I      5^ 

Ht 
O  I 


genres 

PENTATOMIDES 31 

COREIDES 20 

RERYTIDES :{ 

LYG.^ÎIDES -jj 

TINGIDIDES S 

ARADIDES I 

REDUVIDES S 

SALDIDES 2 

CIMIGIDES III 

GAPSIDES ;•>(» 

/   =■/  f  HEBRIDES 1 

f     ^1  [   HYDROMETRIDES 

1=1  (sauf  Aëpophilus) 'A 

si  /  NAUCORIDES I 

^  =  1  NEPIDES 2 

p  I  [   NOTONEGTIDES 2 

5^  V  CORIXIDES 2 

1     s  S  \  Genre  Ai'pnphiliis 1 

\    .Ë-5  / 

FLLGORIDES Il 

CERGOPIDES 4 

MEMBRAGIDES 2 

JASSIDES 28 

^  <;   PSYLLIDES / 

Total..  232  Total  530 


4o 
33 

9 
6;i 
17 

I 
17 

"> 
1!) 
IG 

1 

9 
2 
2 
2 


32 


111 


17 


128 


SOCIÉTÉ    DES   SCIENCES   KATTTRELLES   DE    L  OUEST 


TABLE  DES  GENRES 


Acocephalus l'^O 

Acompocoris 103 

Acompus 93 

yElia 80 

Aëpophilus 99 

yEtorhinus 109 

Agallia 119 

Alebra 122 

Alydus 90 

Anlhocoris 102 

Aphanus 96 

Aplirophora IH 

Aradus 98 

Ara^opus 113 

Arma 87 

Arocalus 92 

Arytaina 123 

Asiraca 113 

Alhysanus 121 

Alraclntomiis 111 

Bathysolen 89 

Beosus 96 

Berylus 91 

Bothi-ostethus 89 

Brachycoleus 106 

Brachypella 83 

Brachysteles 103 

Bythoscopiis 119 

Calocoris 103 

Calyptonotus 93 

Camptobrochis 107 

Camptopus 90 

Campylonima 126 

Campyloneura 108 

Capsus 107 

Carpocoris 86 

Cardiastethus 103 

Ceiitrocoris 88 

Cenlrotus 118 


Ceraleptus 89 

Cerascopus 100 

Chlamydatiis il2 

Chlorita 122 

Choi'osoma 90 

Cicadula 120 

Giinex 102 

Cixius 113 

Conomelus 113 

Goranus 101 

Goreus 89 

Gorimehena 84 

Corixa 113 

Gorizus 90 

Cydnus 84 

Gyllocoris 108 

Gymus 92 

Gyphodema 107 

Delphax 116 

Deltocephalus 121 

Derephysia 98 

Dicraneura 122 

Dicranotropis 116 

Dictyonota 97 

Dicyphus 108 

Doratura 120 

Drymus 96 

Dyroderes 86 

Elamostethus 88 

Emblethis, 96 

Enoplops 88 

Ei'oticoris 108 

Euacanthus 119 

Eupelix 120 

Eupteryx 123 

Eurydema 87 

Eurygasler 84 

Eusarcoris 86 

Galeatus 98 


.1,    DOMINIQUE. 


HEMIPÏERKS 


129 


Gargara H8 

Geocoris 93 

Geotomus 84 

Gerris 99 

Globiceps 109 

Gnathoconus 85 

Gnathodus 120 

Goniagnathus 121 

Gonocerus 89 

Graphosoma 84 

Halticus 108 

Harpactor 126 

Harpocera 110 

Hebrus 99 

Henestaris 92 

Heterocordylus 110 

Heterogaster 93 

Heterotoma 110 

Holcogaster 87 

Homotoma 126 

Hoplomachus 110 

Hydrometra 99 

Hypsitylus 109 

Idiocerus 118 

Ischnocoris 94 

Ischnorhynchus 92 

Issus 115 

Jalla 126 

Jassus 121 

Kelisia 115 

Kybos 123 

Labops 108 

Lasiosomus 95 

Ledra 118 

Leptoterna 104 

Leptopus 102 

Lepyronia 117 

Liocoris 107 

Livia 125 

Lopus 104 


Loxops 109 

Lyctoeoris 102 

Lygaeosoma 92 

Lygaeus 91 

Lygus 106 

Macrocoleus 110 

Macrodema 94 

Macroplax 93 

Macropsis 119 

Macrotylus 110 

Malacocoris 110 

Megacaelum 105 

Megalocerœa 104 

Megophthalmus 118 

Menaccarus 85 

Metacanthus 91 

Metopoplax 93 

Micrelytra 89 

MicropJax 93 

Mimocoris 108 

Miridius 105 

Miris 104 

Monalocoris 104 

Monanthia 98 

Nabis 101 

Naucoris 112 

Neïdes 91 

Neocoris 112 

Neotiglossa 86 

Nepa 113 

Notochilus 96 

Notonecta 113 

Nysius 92 

Ochetostethus 85 

Odontoscelis 84 

Oliarius 115 

Oncognathus 106 

Onychumenus :;...  110 

Orthostira 97 

Orthotylus 109 

Pœciloscytus 107 

Paloraena ...... 86 

9 


180 


SCJCIETE    DES   SCIENCES    NATURELLES    DE   L  (Jl"EsT 


Paramesus 120 

Pediopsis 119 

Peribalus  '. 86 

Peritrechus 95 

Phyllomorpha 88 

Phylus 111 

Phytocoris 105 

Picromerus 87 

Piesma 97 

Piezodorus 86 

Piezoscelis 94 

Piezostethus 102 

Pilophorus 107 

Pionosomus 94 

Pirates 100 

Plagiognathus 111 

Platypiax 93 

Plea 113 

Plesiocoris 106 

Plinthisus 95 

Plociomerus 94 

Ploiaria 100 

Podisus 87 

Podcps 84 

Prostemma 101 

Psallus 111 

Psylla 125 

Psyllopsis 125 

PseudophlaBus 89 

Pterotmetus 94 

Ptyelus 117 

Pyrrhocoris 97 

Ranatra 113 

Reduvius 100 

Rhaphigaster 87 

Rhinocola 125 

Rhyparochromus 94 

Salda 101 

Sciocoris 85 


Scolopestethus 96 

Sehirus 85 

Serenthia 97 

Sigara 114 

Spathocera 88 

Stenocephalus 90 

Sthenarus 112 

Stiroma 116 

Strobilotoma 89 

Strongylocoris 108 

Stygnus 95 

Syromastes 88 

Temnostethus 102 

Teratocoris 104 

Tettigometra 117 

Tettigonia 119 

Thamnotettix 120 

Therapha 90 

Tingis 98 

Trapezonotus 95 

Triecphora 117 

Trioza 126 

Triphleps 103 

Tropicoris 87 

Tropistethus 94 

Tuponia 112 

Typhlocyba 123 

Ulopa 118 

Velia 99 

Verlusia 88 

Xylocoris 104 

Zicrona 88 

Zygina 124 


NOTES  POUR  SERVIR  A  LA  MINERALOGIE 

DE    LA    LOIRE-INFÉRIEURE 

par  M.  Ch.  BARET 


En  visitant  au  mois  de  septembre  dernier  les  carrières  de 
calcaire  d'Erbray,  je  fus  assez  heureux  d'être  mis  en  présence 
des  derniers  blocs  de  stibine  (sulfure  d'antimoine)  extraits,  il  y 
a  quelques  années,  de  l'une  de  ces  carrières  ;  aujourd'hui  la 
carrière  où  se  trouvait  le  précieux  gisement  est  inondée,  et  le 
filon  a  complètement  disparu,  sans  doute  pour  de  longues 
années!  En  visitant  ces  blocs,  j'ai  eu  la  bonne  fortune  de 
rencontrer  deux  minéraux  très  intéressants  qui  n'avaient  point 
encore  été  signalés  dans  notre  département  :  la  stWlite  et  la 
valentinite. 

Stiblite.  —  La  stiblite  est  un  oxide  d'antimoine  qui  se  présente 
sous  l'aspect  d'un  enduit  pulvérulent  jaune  citron,  elle  est 
déposéee  entre  les  lames  ou  dans  les  fissures  de  la  stibine. 
D'après  les  auteurs,  la  formation  de  ce  minéral  serait  due  à 
l'altération  de  la  stibine. 

Le  même  minéral  existe  aussi,  mais  en  plus  petite  quantité, 
dans  le  filon  de  sulfure  d'antimoine  de  la  côte  de  Batz. 

Valentinite.  —  La  valentinite  est  aussi  un  oxide  d'antimoine 
que  l'on  rencontre  dans  le  même  gisement  que  l'espèce  précé- 
dente. 

Elle  se  présente  sous  la  forme  de  petits  mamelons  critallins 
de  couleur  grisâtre,  à  éclat  gras,  adamantin  ;  l'aspect  intérieur 
est  rayonnant;  un  seul  échantillon  a  présenté  de  très  petits 
cristaux  plats  de  couleur  blanchâtre  ;  ce  minéral  se  trouve  dans 
les  fissures  de  la  stibine  où  il  accompagne  souvent  la  stiblite. 

Kermès.  —  Sur  la  côte  de  Batz,  le  filon  de  stibine  m'a  donné 
un  autre  composé  d'antimoine  plus  rare  que  les  deux  précédents  ; 
ce  minéral  est  un  oxysulfure  d'antimoine,  le  kermès  ;  c'est  en 
brisant  les  masses  de  stibine  qu'on  le  rencontre,  il  est  à  l'état 


132  SOCIÉTÉ  DES  SCIENCES  NATURELLES   DE  l' OUEST 

pulvérulent  et  facile  à  reconnaître  à  sa  couleur  rouge  grenat  ;  il 
est  peu  répandu  dans  le  gisement. 

Mica  chpomifèpe.  —  Dans  une  récente  excursion  au  Bouvron, 
j'ai  rencontré,  à  moitié  route  de  ce  bourg  à  Fay,  dans  un  petit 
chemin  creux,  près  de  laRidelais,  des  roches  composées  en  grande 
partie  de  pyroxène  au  milieu  desquelles  se  trouvait  des  petits 
dépôts  composés  de  lamelles  micacées  d'un  beau  vert  émeraude  ; 
l'analyse  de  ce  mica  m'a  démontré  que  sa  belle  coloration  était 
due  au  chrome. 

Aragonite.  —  M.  Enault,  instituteur  à  la  Basse-Indre,  m'avait 
soumis,  il  y  a  quelque  temps,  quelques  échantillons  de  calcaire 
grossier  provenant  des  environs  de  Machecoul,  au  milieu  des- 
quels se  trouvait  une  substance  blanche  fibreuse,  moulée  sur  des 
coquilles  disparues;  à  première  vue,  cette  substance  ne  me 
laissa  aucun  doute  sur  sa  nature,  elle  se  rapportait  bien  au 
calcaire;  une  analyse  plus  minutieuse  me  fit  ensuite  reconnaître 
que  le  minéral  appartenait  à  l'aragonite. 

Le  gisement,  que  j'ai  visité  plus  tard,  est  situé  près  de  Mache- 
coul, entre  le  cimetière  et  les  moulins. 

Tous  ces  minéraux  que  j'ai  l'honneur  de  signaler  à  la  Société, 
n'avaient  point  encore,  du  moins  f\  ma  connaissance,  été  signalés 
dans  notre  département. 


D'une   espèce   nouvelle  du   genre    CHAMA 

Provenant  des  côtes  océaniques  de  France 
par  M.  Ph.  DAUTZENBERG 


M.  E.  Nicolloii,  qui  s'est  attaché  tout  spécialement  depuis 
plusieurs  années  à  la  recherche  des  Mollusques  marins  de  la 
région  du  Croisic,  vient  de  nous  envoyer  un  grand  polypier  : 
Dendrophyllia  corniger^i  péché  à  l'Ouest  de  Rochebonne,  à 
une  profondeur  de  125  mètres,  sur  lequel  il  a  remarqué  la  pré- 
sence de  plusieurs  exemplaires  vivants  d'une  coquille  du  genre 
Chama.  Un  examen  attentif  de  ces  spécimens,  nous  a  convaincu 
qu'il  s'agit  d'une  espèce  différente  de  celles  décrites  jusqu'à  ce 
jour  et  nous  nous  faisons  un  plaisir  de  la  dédier  à  notre  collègue 
qui  nous  l'a  fait  connaître. 


CHAMA  NICOLLONl    DaUtZ. 

KiG.  1.  Valve  inférieure  vue  du  côté  interne. 

2.  »  »       »        externe. 

3.  ))  ))    de  profil. 

4.  Valve  supérieure  vue  du  côté  interne. 
3.  )i  »         )i        externe. 


134  SOCIÉTÉ   DES    SCIENCES    NATURELLES    DE    l'OUESI 

Chama  Mcolloni  Dautzenberg 

Chama  testa  32  millim.  alta;  25  millim.  lata;  20  millini. 
crassa,  tenuicula,  valde  insequivalvis,  inœquilateralis,  valvula 
altéra  adhaerens.  Valvula  inferior  maxima,  lamellis  raris,  latis, 
erectisque  ornata,  apice  producto,  contorto,  corniformi.  Valvula 
superior  minor,  subplana,  lamellis  parumnumerosis,  latis,  pau- 
lulum  appressis  ornata,  apice  remoto  sinistrorsum  intorto. 
Apertura  subrotunda,  margine  crenulato  vel  integro.  Color  sor- 
dide albidus. 

Coquille  assez  fragile,  plutôt  mince,  très  inéquivalve,  inéqui- 
latérale,  fixée  par  l'une  de  ses  valves.  Valve  inférieure  fixée, 
beaucoup  plus  grande  que  la  supérieure  qui  est  presque  plane, 
arrondie,  operculiforme  et  dont  le  sommet,  situé  à  une  assez 
grande  distance  du  bord  antérieur,  est  enroulé  de  gauche  à 
droite.  Le  sommet  de  la  valve  inférieure,  enroulé  de  droite  à 
gauche  est  saillant,  prolongé  et  contourné  au  point  de  donner 
parfois  à  cette  valve  l'aspect  d'un  Capulus.  Surface  garnie  de 
lamelles  concentriques  minces,  larges,  onduleuses,  peu  nom- 
breuses, très  espacées  et  redressées  sur  la  valve  inférieure,  un 
peu  plus  rapprochées  et  plus  couchées  sur  la  valve  supérieure. 
Intérieur  des  valves  lisse,  pourvu  au  pourtour  de  crénelures 
très  fines  et  serrées,  parfois  obsolètes.  Bord  cardinal  de  la  valve 
inférieure  portant  deux  dents  cardinales  :  l'une,  médiane  forte 
et  irrégulièrement  sillonnée  ;  l'autre  étroite ,  arquée  et 
contiguë  à  la  nymphe.  Bord  cardinal  de  la  valve  supérieure 
présentant  une  fossette  cardinale  médiane ,  irrégulièrement 
sillonnée  et  une  dent  cardinale  oblique,  arquée.  Impressions  des 
muscles  adducteurs  des  valves  grandes,  bien  marquées,  plus 
luisantes  que  le  reste  du  test.  Impression  palléale  entière. 
Ligament  étroit,  placé  dans  une  rainure  marginale  profonde 
qui  pénètre  sous  les  crochets.  Coloration  externe  d'un  blanc 
jaunâtre  sale  ;  coloration  interne  blanche. 

Si  l'on  compare  le  CU.  Nicolloni  aux  trois  C/irtWrt  déjà  connus 
de  la  faune  européenne,  on  constate  qu'il  se  distingue: 

1°  Du  Ch.  grijphina  Lamarck  =  sinistrorsa  Brocchi  et  auct. 
(non  Bruguière),  par  l'enroulement  en  sens  inverse  des  sommets, 
par  sa  taille  plus  faible,  ses  lamelles  plus  minces,  etc. 

2°  Du  Ch.  gn/pf>oi(fPs  Linné,  par  ses  lamelles  concentriques 


PH.    DAUTZENBElKi.  —    ESPÈCE    DU   GENRE    CHAMA  18') 

minces,  larges,  continues,  onduleuses,  peu  nombreuses  sur  la  val- 
ve supérieure.Chez  le  Ch.  gryphoides,  les  lamelles  sont  plus  épais- 
ses, moins  larges  et  découpées,  surtout  sur  la  valve  supérieure, 
en  nombreuses  squamules  imbriquées,  plus  ou  moins  épineuses. 

3°  Du  Ch.  circinata  Monterosato,  par  son  test  plus  mince, 
ses  lamelles  concentriques  beaucoup  plus  développées,  moins 
nombreuses  et  non  denticulées  au  bord.  Chez  le  Ch.  circinata 
les  lamelles  présentent,  notamment  celles  de  la  valve  inférieure, 
des  prolongements  et  des  incisions  qui  donnent  à  leurs  bords  un 
aspect  frangé. 

C'est  incontestablement  avec  cette  dernière  espèce  que  le 
Ch.  Nicolloni  a  le  plus  d'analogie  :  le  développement  considé- 
rable du  sommet  de  la  valve  inférieure  est  à  peu  près  le  même  ; 
mais,  par  contre,  le  peu  d'épaisseur  du  test,  la  largeur,  le  petit 
nombre  et  la  conformation  des  lamelles  qui  sont  largement 
ondulées  et  ne  présentent  aucune  trace  de  denticulations,  nous 
paraissent  des  caractères  assez  importants  pour  mériter  une 
distinction  spécifique. 

Il  ne  peut  exister  aucun  doute  sur  la  provenance  du  Polypier 
dragué  à  Rochebonne  :  il  appartient,  en  effet,  à  la  faune  de  la 
région  et  de  la  zone  bathymétrique  où  il  a  été  recueilli  et  nous 
avons  de  plus  trouvé  fixés  sur  ses  branches  les  divers  Brachio- 
podes  et  Mollusques  dont  voici  la  liste  et  qui  font  aussi  tous 
partie  de  notre  faune  océanique  : 

Teredratulina  caput  serpentis  Linné. 

MûMfeldtia  nionstruosa  Scacchi. 

Ostrea  cochlear  Poli. 

Anomia  ephippium  Linné. 

Kellyia  suborbicularis,  Montagu. 

Saxicaoa  rugosa  Linné. 

Pseudomurex  fusulus  Brocchi  f=  M.  Spadœ  Libassi). 

La  seule  citation  d'un  Chatna  provenant  des  côtes  océaniques 
de  France,  est  due  à  Jeffrey  s  qui,  en  1881,  nous  apprend  que  M. 
le  M's  de  Folin  a  rencontré  le  Ch.  gryphoides  dans  la  Fosse  de 
Cap  Breton.  Il  serait  intéressant  de  vérifier  la  détermination  des 
échantillons  trouvés  dans  cette  localité  et  de  voir  s'ils  n'appar- 
tiendraient pas  plutôt  à  l'espèce  que  nous  venons  de  décrire, 
qu'au  Ch.  grypJioides. 


NOTE    ADDITIONNELLE 


SUR 


DENDROPHYLLIA  CORNIGERA  Lk.  sp.  (Caryophilla) 

par  M.  G.  DOLLFUS 


1816  Caryophijllia  cornigera  Lamarck.  Animaux  sans  vert., 

t.  II,  p.  228. 
1860  Dendrophyllia  cornigeraM.  Edwards  et  J.  Haime.  Hist.  nat. 

des  coralliaires,  t.  m,  p.  118. 
1875  »  V        Lk.  Fischer.  Faune  de  la  Gironde. 

Act.  soc.  Linn.  Bordeaux  t.  xxx, 

p.  189. 
1881  »  »         Blain.  Moseley.  Challenger  Re- 

port,t.vii,p.l98.Deepseecorals. 

1883  »  »         Marion.  Considérations  sur  les 

faunes  profondes  de  la  Médi- 
terranée, p.  48. 

1884  »  »         Blain.    V.    Carus.    Prodromus 

Faunae,  Médit.,  t.  i,  p.  83. 

Historique.  —  Cette  espèce  a  été  séparée  par  Lamarck,  en 
1816,  dans  la  V^  édition  des  animaux  sans  vertèbres  du  Dendro- 
phyllia ramea  et  non  sans  raison.  Il  la  plaçait  dans  le  genre 
Canjophyllia.Ce&ten  1830  que  Blainville  l'a  introduite  dans  son 
genre  Dendrophyllia.  (Dict.  se.  nat.,  t.  lx,  p.  319).  Milne 
Edwards  et  J.  Haime  en  ont  donné,  en  1860,  une  synonymie  dé  • 
taillée  ;  nous  ajoutons  les  références  qui  ont  paru  depuis. 

Distribution.  —  Le  D.  cornigera  a  été  originairement  indi- 
qué dans  le  rare  ou  vrage  de  Marsilli,  Histoire  physique  de  la  mer, 
p.  137,  en  1725,  comme  provenant  de  la  Méditerranée,  mais 
Lamarck  en  ignorait  l'habitat. 

Henri  Milne  Edwards  et  Haime  l'ont  indiqué  sans  précision, 
de  la  Méditerranée  et  du  Golfe  de  Gascogne.  Plus  tard,  M. 
Alphonse  Milne  Edwards  l'a  signalé  au  large  d'Ajaccio,  par  540 


G.  DOLLFUS.  —  NOTE  SUR  LE  DENDROPHYLLIA  CORNIGERA   187 

mètres  de  profondeur,  M.  Fischer  indique  le  plateau  sous-marin 
de  Rochebonne,  en  face  de  l'Ile-de-Ré  et  la  fosse  de  Cap-Breton, 
au  large  de  Biarritz,  entre  40  et  90  brasses. 

Le  Challenger  l'a  récolté  aux  Iles  du  Cap  Vert,  de  100  à  200 
brasses.  Les  collections  du  Muséum  of  comparative  zoology  à 
Cambridge  US,  renferment  de  nombreux  spécimens  provenant 
de  Fayal  (Açores) . 

Sur  les  côtes  de  la  Floride  et  au  large  de  la  Havane,  on 
connaît  diverses  espèces  représentatives  (D.  cornucopia  Pour- 
talès,  D.  cyathoides  Pour  t.),  1871 . 

Description.  —  Comme  l'indique  déjà  Marsilli,  c'est  un. 
«  Madrépore  rameux  à  calice  de  substance  aisée  à  froisser  ».  En 
effet,  les  cloisons  débordantes  sont  minces  et  recouvertes  d'un 
épiderme  brunâtre  qui  n'est  autre  que  la  substance  même  du 
polypier  desséchée  ;  elles  sont  fragiles,  le  calice  est  profond. 

La  columelle  est  incomplètement  décrite  par  Edwards  et 
J.Haime,  elle  est  elliptique,  bien  plus  transverse  que  le  calice, 
très  peu  saillante,  papilleuse  et  surtout  spongieuse.  Les  cloisons 
rarement  perforées  au  voisinage  de  la  columelle  sont  pourvues 
de  quelques  fines  granules. 

Origine.  —  Le  Dendrophyllia  cornigera  a  été  signalé  et 
figuré  par  Michelin,  comme  fossile  du  miocène  du  Piémont  et 
de  la  Touraine.  Cette  forme  fossile  a  été  considérée  par  Edwards 
et  Haime,  comme  espèce  distincte  sous  le  nom  de  D.  aniîca. 
L'espèce  de  Touraine  que  nous  avons  comparée  en  nature  avec 
celle  vivante  de  l'atlantique,  nous  paraît  en  différer  principale- 
ment par  ses  côtes  extérieures  plus  profondément  sculptées. 


10 


LA   BALEINE    DE    PORSMOGUER 

par  M.  le  D^  H.  BEAUREGARD 

Assistant  d'Anatomie  comparée  au  Muséum  de  Paris. 
PI.  VI 


Sur  la  côte  bretonne,  en  face  des  îles  d'Ouessant  et  de  Mo- 
lène,  une  jolie  baie  limitée  par  une  ceinture  de  roches  abruptes 
est  fermée  dans  le  fond  par  une  petite  plage  de  sable.  C'est  la 
plage  de  Porsmoguer,  commune  de  Ploumoguer,  sise  à  7  kil. 
N.-O.  du  Conquet. 

Dans  la  nuit  du  samedi  au  dimanche  7  février  1892,  après  une 
succession  de  coups  de  vent  et  de  tempêtes,  une  grande  épave  lon- 
gue d'une  vingtaine  de  mètres,  fut  signalée  par  les  gardiens  d'un 
phare  voisin  ;  elle  était  tombée  au  milieu  des  roches  dans  la  par- 
tie sud  de  la  baie.  Au  matin  on  put  constater  qu'il  s'agissait 
d'un  grand  Cétacé  ;  M.  Rideau,  Commissaire  de  l'Inscription 
Maritime  au  Conquet,  immédiatement  prévenu,  télégraphia  sans 
plus  tarder  au  Directeur  du  Muséum  de  Paris  pour  l'informer 
et  connaître  ses  intentions.  Il  résulte  en  effet  d'une  entente 
conclue  avec  le  ministère  de  la  marine  par  le  professeur  P.  Ger- 
vais  et  renouvelée  par  le  professeur  G.  Pouchet  son  successeur 
à  la  chaire  d'anatomie  comparée  du  Muséum,  que  tout  échoue- 
ment  de  Cétacé  est  immédiatement  signalé  à  cet  établisse- 
ment scientifique  par  les  Commissaires  de  l'Inscription  Mari- 
time. On  évite  ainsi  de  perdre  les  rares  occasions  qui  peuvent 
se  rencontrer  d'étudier  avec  quelque  soin  ces  animaux  encore 
mal  connus.  Bien  plus,  si  par  bonheur  l'épave  arrive  à  la  côte 
dans  un  état  satisfaisant  de  conservation,  l'étude  peut-être  plus 
fructueuse  et  plus  complète  que  partout  ailleurs,  plus  complète 
même  que  celle  qu'on  peut  faire  dans  les  chantiers  des  pêcheries 
de  Cétacés  où  il  semble  cependant,  au  premier  abord,  qu'on  doit 
rencontrer  les  conditions  les  plus  favorables  à  ce  genre  de 


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H.  BEAUREGARl).  —  BALEINE  DE  PORSMOGUER       189 

recherches.  Il  ne  faut  pas  oublier  en  effet  que  dans  les  chantiers, 
malgré  la  bonne  volonté  des  propriétaires,  l'anatomiste  se  trouve 
en  présence  de  nécessités  d'exploitation  qui  ne  se  prêtent  que 
très  difficilement  aux  retards  exigés  par  les  minuties  d'une  dis- 
section attentive.  Un  grand  Cétacé,  Baleine  ou  Cachalot,  pris  en 
mer  et  amené  sur  le  chantier,  représente  toujours  une  valeur 
considérable  qui  peut  atteindre  une  vingtaine  de  mille  francs, 
mais  à  cette  condition  expresse  que  l'extraction  de  l'huile  ou  du 
blanc  de  Baleine  se  fera  rapidement,  alors  que  l'animal  est 
absolument  frais.  L'observateur  est  donc  forcé  de  faire  diligence  ; 
il  prend  quelque  notes,  quelques  croquis,  pendant  le  travail  de 
dépècement,  mais  c'est  toujours  à  la  hâte  et  avec  le  souci  de  ne 
pas  être  indiscret  et  de  ne  point  porter  préjudice  notable  à  celui 
qui  l'accueille. 

Combien  sont  différentes  les  conditions  offertes  à  l'anatomiste 
qui  peut  se  livrer  tranquillement  à  ses  recherches  sur  une  épave 
dont  il  devient  le  propriétaire  après  entente  avec  la  marine.  Il 
ne  faut  pas  se  dissimuler  toutefois  que  bien  des  inconvénients 
se  présentent  encore,  et  le  plus  grave,  pour  ne  parler  que  de 
celui-là,  c'est  la  mauvaise  conservation  du  sujet.  Malheureuse- 
ment, en  effet,  les  Cétacés  rejetés  sur  nos  côtes  sont  presque 
toujours  des  animaux  morts  depuis  un  temps  plus  ou  moins 
long  et  qui  arrivent  en  état  de  putréfaction  souvent  très  avancée. 
Quoiqu'il  en  soit,  même  dans  ces  conditions  défavorables,  il 
peut  y  avoir  quelqu'intérêt  à  étudier  l'épave  et  surtout  quand  il 
s'agit  d'individus  de  grandes  dimensions.  Par  suite,  la  chaire 
d'anatomie  comparée  du  Muséum  délègue  toujours  quelqu'un 
avec  mission  de  tirer  tout  le  parti  possible  de  l'épave. 

Après  échange  de  dépêches  avec  le  Commissaire  de  l'Inscription 
Maritime  afin  d'obtenir  quelques  renseignements  complémen- 
taires, je  partis  pour  le  Conquet  où  j'arrivai  le  10,  vers  midi. 
M.  Rideau  voulut  bien  m'accompagner  jusqu'à  la  plage  ;  la  mer 
encore  haute  ne  me  permit  pas  d'aborder  de  suite  l'animal  qui 
était  échoué  au  milieu  des  rochers,  couché  sur  le  dos,  la  tête  au 
Nord.  C'était  un  Rorqual  {Balœnoptera  musculus),  espèce 
commune  dans  l'Océan  et  dans  la  Méditerranée.  Il  était  du  sexe 
femelle  et  à  peu  près  adulte  ;  il  mesurait  21  mètres  de  long,  di- 
mension qui  lui  donnait  une  certaine  valeur,  les  collections  du 


140  SOCIÉTÉ   DES    SCIENCES    NATURELLES   DE   l'OUEST 

Muséum  ne  possédant  pas  de  squelette  aussi  adulte  de  cette 
espèce. 

Dès  le  premier  coup  d'œil,  je  pus  constater  qu'il  fallait  aban- 
donner l'espoir  de  recherches  sur  les  viscères  ;  l'animal,  qui 
devait  être  mort  depuis  plusieurs  semaines,  n'était  plus  qu'un 
amas  de  chairs  pourries  et  dégageait  une  odeur  infecte.  Il  avait 
perdu  tout  son  épiderme,  aussi  la  photographie  que  j'ai  prise  et 
qui  est  reproduite  PL  VI,  montre-t-elle  une  teinte  blanche  uni- 
forme de  toute  la  face  ventrale  du  corps,  sauf  au  fond  des  plis  qui 
sillonnent  la  peau  de  l'extrémité  de  la  mâchoire  inférieure  au 
voisinage  de  l'ombilic.  Les  fanons  avaient  complètement  disparu, 
la  voûte  palatine  où  ils  sont  fixés  étant  dénudée  jusquïi  l'os. 
L'abdomen  enfin  était  ouvert  au  côté  gauche  de  la  vulve  et  par 
la  déchirure  sortaient  les  intestins  déchiquetés  et  des  lambeaux 
de  mésentère  que  les  pêcheurs  prenaient  pour  les  restes  d'un 
filet  que,  suivant  eux,  l'animal  avait  avalé.  Enfin  il  me  parut,  au 
premier  examen,  que  la  colonne  vertébrale  était  rompue  au 
niveau  de  la  région  lombaire. 

A  marée  basse,  il  me  fut  possible  d'étudier  de  plus  près  l'épave 
et  je  perdis  bientôt  l'espoir  qui  me  restait  de  conserver,  à  défaut 
d'autres  pièces,  le  squelette  complet  du  Cétacé.  En  effet,  à  côté 
de  l'animal,  près  de  la  queue,  gisait  une  vertèbre;  les  visiteurs 
la  prenaient  pour  une  hélice  dont  l'animal  devait  se  servir  pour 
nager,  et  de  fait,  telle  qu'on  l'apercevait  à  moitié  enfouie  dans 
le  corps  de  l'animal,  les  extrémités  saillantes  d'une  de  ses  apo- 
physes transverses  et  de  son  apophyse  épineuse,  avaient  quel- 
que vague  ressemblance  avec  les  palettes  d'une  roue  ou  d'une 
hélice.  La  présence  de  cette  vertèbre,  absolument  débarrasée  de 
chairs,  nette  et  blanche  comme  si  elle  eût  été  nettoyée  avec  soin 
par  un  préparateur,  était  un  indice  fâcheux.  Elle  ne  laissait  pas 
de  doutes  sur  l'état  de  décomposition  de  Lanimal  et  permettait 
de  supposer  que  d'autres  os  avaient  pu  être  enlevés  par  la  mer. 
J'explorai  donc,  avec  l'aide  de  quelques  personnes  et  particu- 
lièrement de  M.  Rozagoute,  commis  du  Commissariat  de  la 
Marine,  qui  m'a  rendu  les  plus  grands  services  et  que  je  remer- 
cie cordialement,  j'explorai  les  rochers  et  bientôt,  deux  ver- 
tèbres, trois  côtes  brisées,  un  os  jugal  et  l'avant-bras  avec  le 
carpe  et  le  métacarpe  du  membre  gauche  furent  retrouvés.  Je 


H.  BEAUREGARD.  —  BALEINE  DE  PORSMOGUER      141 

fis  mettre  avec  soin  toutes  ces  pièces  de  côté  dans  l'espoir  de  les 
joindre  plus  tard  au  reste  du  squelette  et  de  reconstituer  celui-ci 
en  entier.  Toutefois  ces  découvertes  m'avaient  découragé  davan- 
tage et  lorsque  M.  le  Commissaire  de  la  Marine,  d'accord  avec 
moi,  mit  l'animal  en  vente,  je  ne  voulus  avancer  aucun  prix 
pour  l'acquisition.  Diverses  personnes  qui  avaient  songé  tout 
d'abord  à  acheter  la  Baleine  pour  en  extraire  l'huile,  avaient 
également  perdu  confiance  en  la  voyant  aussi  maltraitée  et 
l'essai  de  vente  ne  donna  aucun  résultat.  J'obtins  alors  de 
M.  Rideau  un  répit  de  24  heures  pour  prendre  une  décision  dé- 
finitive et  je  me  décidai,  afin  de  me  rendre  plus  exactement 
compte  de  l'état  de  l'animal,  à  le  faire  enlever  des  rochers,  où  il 
était  difficile  de  l'étudier,  pour  l'amener  sur  la  plage  de  sable 
voisine. 

L'opération  n'était  point  aisée  étant  donné  le  poids  énorme  de 
l'animal  et  surtout  cette  particularité  qu'il  avait  été  jeté  par  la 
lame  dans  une  sorte  de  petite  crique  dont  les  bords  étaient  formés 
de  roches  élevées  que  couvrait  à  peine  la  haute  mer.  Je  m'adres- 
sai alors  au  patron  du  bateau  pilote  qui  fait  le  service  entre 
Ouessant  et  le  Conquet,  à  défaut  du  vapeur  qui  y  est  spéciale- 
ment attaché..  Grâce  à  l'habileté  déployée  par  le  patron  et  ses 
hommes,  l'énorme  Cétacé,  amarré  solidement  par  la  tête  et  par 
la  mâchoire  inférieure,  fut,  à  marée  haute,  tiré  de  sa  position 
difficile  et  hâlé  sur  la  plage  de  sable.  Alors  il  me  fut  possible 
de  me  rendre  un  compte  plus  exact  de  l'état  de  l'épave.  La  Ba- 
l?enoptère  était  rompue  au  niveau  de  la  région  lombaire  et 
plusieurs  vertèbres  manquaient.  D'autre  part,  de  nombreuses 
côtes,  brisées,  apparaissaient  maintenant  et  attestaient  le  misé- 
rable état  du  squelette.  Somme  toute,  l'animal  avait  dû  être 
pendant  longtemps  le  jouet  des  flots  au  milieu  des  récifs  sans 
nombre  qui  avoisinent  cette  partie  des  côtes  de  la  Bretagne.  Les 
chocs  nombreux  d'une  aussi  grande  masse  avaient  disloqué  le 
squelette,  et  je  dus,  à  regret,  l'abandonner,  ne  voulant  point 
engager  des  dépenses  relativement  considérables  que  le  résultat 
ne  pouvait  justifier. 

L'échouement  de  la  Balsenoptère  de  Porsmoguer  n'en  reste 
pas  moins  un  fait  intéressant,  car  les  Cétacés  adultes  de  cette 
espèce  n'attérissent  qu'assez  rarement  sur  nos  côtes.  J'ai  donné 


142  SOCIÉTÉ  DES  SCIENCES  NATURELLES  DE  L'OUEST 

récemment,  *  en  collaboration  avec  le  professeur  G.  Pouchet, 
une  liste  des  échouements  de  grands  Cétacés  sur  la  côte  Fran- 
çaise, qui  fait  suite  à  une  autre  liste  publiée  en  1885.  On  y 
pourra  voir  que  de  1885  à  1891,  trois  individus  seulement  de  la 
même  espèce  ont  été  signalés;  le  plus  grand,  échoué  en  novembre 
1889  à  Montalivet-les-Bains  (Gironde),  n'avait  que  15"»  50  de 
long.  C'était  également  une  femelle.  Quant  au  grand  spécimen 
de  20  mètres  qui  échoua  à  Langrune,  (Calvados),  en  1885,  c'était 
un  mâle.  Il  eût  été  intéressant  de  comparer  le  squelette  des  deux 
sexes  chez  des  sujets  de  taille  à  peu  près  égale. 

En  terminant,  je  tiens  à  rendre  hommage  à  l'extrême  obli- 
geance de  M.  Rideau,  Commissaire  de  l'Inscription  Maritime  au 
Conquet.  Il  a  mis  tout  en  œuvre  pour  faciliter  ma  tâche,  et  je 
ne  saurais  trop  l'en  remercier. 


1.  C.  R.  Ac.  des  se.  7  décembre  1819. 


3SrOTE 
SUR  LA  REPRODUCTION 

DE   LA 


Mésange    huppée,    PARUS    CRISTATUS 

DANS    L'OUEST    DE    LA    FRANCE 
par  M.  Louis  BUREAU 


M.  l'abbé  de  la  Fonchais  a  eu  l'obligeance  de  m'adresser  un 
nid  de  Mésange  huppée,  capturé,  avec  la  femelle,  dans  le  creux 
d'un  vieux  chêne,  le  26  avril  1892,  au  Bois-du-Loup,  en  Augan, 
Morbihan.  Ce  nid  contenait  six  œufs  :  quatre,  très  couvés,  furent 
brisés  en  les  vidant,  le  cinquième,  qui  était  clair,  est  conservé 
au  Muséum  de  Nantes  avec  le  nid  et  le  creux  d'arbre  qui  l'abri- 
tait. 

Le  nid,  extérieurement  composé  de  mousse,  est  garni  inté- 
rieurement de  laine,  de  poils  et  de  plumes. 

L'œuf  est  ovoïde,  globuleux,  d'un  blanc  pur,  maculé  de  taches 
rouges  plus  larges  et  plus  nombreuses  vers  le  gros  bout  où  elles 
se  groupent  en  une  large  couronne.  Il  mesure  :  grand  diamètre, 
16"ïm;  petit  diamètre,  13"^'". 

Selon  Bailly,  les  œufs  de  la  Mésange  huppée  ressemblent 
quelquefois  tellement  à  ceux  de  la  Mésange  bleue  et  de  la  Mé- 
sange alpestre,  qu'il  est  très  difficile  de  les  distinguer  lorsqu'une 
fois  ils  sont  mélangés. 

En  comparant  l'œuf  en  question  à  ceux  authentiques  des 
espèces  qui  se  reproduisent  dans  notre  région  :  Parus  major. 
Parus  cœruleus,  Pœcile  co)nmunis,  je  relève  les  caractères 
distinctifs  suivants  : 

Parus  major.  —  La  Mésange  grosse  charbonnière,  a  des  œufs 
plus  gros,  mesurant  :  G.  D.  18'»ni,  P.  D.  15""",  avec  des  taches  du 
même  rouge  que  celui  des  œufs  de  la  Mésange  huppée;  mais 


144  SOCIÉTÉ   DES    SCIENCES    NATURELLES   DE   l'OUEST 

plus  larges  et  plus  répandues  sur  l'ensemble  de  la  coquille.  Je 
ne  crois  donc  pas  qu'il  soit  possible  de  les  confondre  avec  ceux 
de  cette  dernière  espèce. 

Parus  caepuleus.  —  La  Mésange  bleue  pond  des  œufs  à  peu 
près  de  même  grosseur  que  ceux  de  la  Mésange  huppée.  Ils  sont 
cependant  un  peu  moins  globuleux,  plus  ovoïdes,  et  mesurent  : 
G.  D.  16'"'",  P.  D.  11"""  à  12'"'".  Les  taches,  du  même  rouge, 
petites,  punctiformes,  se  groupent,  au  voisinage  du  gros  bout,  en 
couronne  de  points  peu  ou  pas  confluents. 

Pœcile  corn  m  unis.  —  La  Nonnette  vulgaire  a  des  œufs  à  peu 
près  de  même  taille  et  de  même  forme  que  ceux  de  la  Mésange 
huppée,  mesurant:  G.  D.  16'"'"  à  l?"""',  P.  D.  13"""  ;  mais  à  poin- 
tillé rouge  plus  fin  et  plus  clair-semé  sur  l'ensemble  de  la 
coquille,  formant,  vers  le  gros  bout,  une  couronne  de  taches 
punctiformes  distinctes,  non  confluentes. 

Comme  on  le  voit,  il  existe  la  plus  grande  analogie  entre 
l'œuf  des  Mésanges  bleue  et  nonnette  et  celui  de  la  Mésange 
huppée.  Celui  de  cette  dernière  espèce  se  distingue  surtout  par 
une  forme  plus  globuleuse,  par  des  taches  rouges  plus  larges 
et  par  la  confluence  plus  grande  des  taches  qui  forment  la 
couronne. 

Au  printemps,  la  Mésange  huppée  est  assez  rare  dans  nos  dé- 
partements de  l'Ouest  pour  qu'il  soit  difficile  de  s'en  procurer 
le  nid. 

A  cette  époque,  en  effet,  cet  oiseau  seml)le  cantonné  dans 
certaines  localités.  En  Loire-Inférieure,  les  futaies  séculaires  de 
la  forêt  du  Gàvre  abritent,  cependant,  durant  la  saison  des  nids, 
un  bon  nombre  de  Mésanges  huppées;  M.  G.  de  Lisle  y  décou- 
vrit un  nid  sur  le  Chêne  au  Duc,  arbre  desséché,  bien  connu  par 
ses  proportions  gigantesques;  c'était  le  10  mai  1866  ;  les  jeunes 
étaient  déjà  grands. 

En  dehors  de  cette  station  exceptionnelle,  j'ai  observé  la  Mé- 
sange huppée,  pendant  la  saison  des  nids,  en  Loire-Inférieure, 
dans  la  forêt  de  Vioreau,  les  futaies  de  chênes  de  la  Meilleraye 
et  dans  plusieurs  propriétés  plantées  de  conifères  des  environs 
de  Nantes. 

M.  P.  de  Lisle  m'a  dit  l'avoir  vue,  au  printemps,  dans  les 


L.  BUREAU.  —  MÉSANGE  HUPPÉE  145 

plantations  de  pins  maritimes  des  dunes  d'Escoublac,  où  il  n'est 
pas  douteux  qu'elle  se  reproduise. 

Selon  M.  l'abbé  de  la  Fonchais,  cet  oiseau  se  reproduirait  en 
certain  nombre  dans  le  Morbihan. 

Malgré  la  reproduction  régulière  de  cette  espèce  dans  notre 
région,  je  n'avais  pu  encore  m'en  procurer  le  nid. 

On  sait  aujourd'hui  que  la  Mésange  huppée  n'est  pas  aussi 
féconde  que  ses  congénères.  Les  auteurs  lui  attribuent  générale- 
ment une  ponte  de  4  à  5  œufs  seulement.  C'est  aussi  ce  qui  ré- 
sulte des  observations  de  l'abbé  Caire,  qui  a  si  souvent  observé 
cet  oiseau  dans  les  Basses- Alpes ,  et  déclare  n'avoir  jamais 
trouvé  une  ponte  supérieure  à  5  œufs.  Cependant  Bailly,  tou- 
jours si  précis  pour  les  mœurs  des  espèces  qui  habitent  les 
Alpes  de  la  Savoie,  attribue  à  la  Mésange  huppée  une  ponte  de 
7  à  9  œufs. 

L'observation  de  M.  l'abbé  de  la  Fonchais  nous  montre  qu'une 
première  ponte  peut  atteindre  6  œufs  et  être  limitée  à  ce  nombre. 

S'il  est  assez  difficile  de  se  procurer,  dans  notre  région,  le  nid 
de  la  Mésange  huppée,  il  n'en  est  pas  de  même  des  jeunes  en 
premier  plumage  que  l'on  rencontre  par  petites  troupes,  accom- 
pagnés du  mâle  et  de  la  femelle,  parfois  mêlés  à  d'autre  mé- 
sanges ,  telles  que  la  grosse  charbonnière,  la  nonnette  et  la 
Mésange  bleue. 

En  hiver,  le  nombre  des  individus  sédentaires  s'accroit  des 
sujets  voyageurs  qui,  chassés  du  Nord  et  des  régions  montagneu- 
ses du  Centre  de  l'Europe,  se  répandent  sur  toute  l'étendue  de  la 
France. 


NOTES    ORTHOPTÉROLOGIQUES 

par  M.  l'abbé  J.  DOMINIQUE 


1. —  L'attention  des  spécialistes  est  en  ce  moment  appelée 
sur  un  curieux  orthoptère  de  notre  région,  par  un  remarquable 
mémoire  du  R.  P.  Pantel  S.  J.,  publié  récemment  dans  les 
Annales  de  la  Société  Espagnole  d'histoire  naturelle.  L'objet  de 
ce  travail  est  le  groupe  des  Phasmides  d'Europe  et  pays  limi- 
trophes. 

L'une  des  conclusions  de  cette  étude  est  que  le  cT  de  Bacillus 
gallicus  Charp.,  bizarre  insecte  méridional  qui  vit  dans  notre 
département,  n'est  pas  connu  d'une  manière  certaine. 

Le  seul  cT  connu  et  décrit  comme  appartenant  à  cette  espèce, 
est  un  individu  de  la  collection  Finot,  provenant  de  Hyères,  en 
Provence.  Mais  comme  dans  cette  station  méridionale  vivent 
deux  et  peut-être  trois  espèces  de  Bacillus,  comme  d'autre  part 
le  d"  en  question  n'a  point  été  pris  accouplé,  il  est  permis  de 
douter  que  le  <f  de  la  collection  Finot  soit  bien  celui  de  l'espèce 
gallicus. 

Dans  notre  Sud-Ouest,  au  contraire,  le  B.  gallicus  habite 
seul.  Si  donc  on  parvenait  à  découvrir  le  a"  dans  cette  région, 
la  question  serait  définitivement  tranchée. 

L'excessive  rareté  des  o^  chez  les  Phasmes  de  France,  est  un 
phénomène  digne  d'attention,  alors  surtout  que  les^p  se  laissent 
capturer,  sinon  fréquemment,  du  moins  assez  souvent  dans  les 
régions  qu'elles  habitent. 

Le  Bacillus  Rossii  Fabr.  espèce  provençale  dont  les  antennes 
ont  de  19  à  25  articles,  se  prend  presque  toute  l'année  dans  ce 
pays  et  cependant  le  &  n'a  jamais  été  capturé  sur  le  territoire 
français. 

Son  congénère,  moins  exclusivement  attaché  aux  pays  du 
soleil,  Bacillus  gallicus  Charp.,  dont  les  antennes  ne  sont 
composées  que  de  12  à  13  articles,  n'est  pas  très  rare  dans  les 
îles  de  Pté  et  de  Noirmoutier.  Nous  l'avons  capturé  plus  d'une 


J.   DOMINIQUE.    —   NOTES   ORTHOPTÉROLOGIQUES  147 

fois  à  Pornic,  Nantes,  Rezé,  Vertou,  Clisson,  la  Haye-Fouas- 
sière.  MM.  Piel  de  Churcheville,  à  la  Bernerie,  à  Saint-Aignan 
et  autour  de  Nantes.  Cependant  le  &  ne  s'est  jamais  laissé 
prendre  jusqu'à  ce  jour. 

C'est  vers  la  fin  de  juillet  qu'il  convient  de  le  rechercher,  car 
il  est  adulte  avant  la  ^.  Comme  tous  les  d"  d'orthoptères,  il  est 
plus  petit  que  la  />.  Celle-ci  atteint  jusqu'à  10  centimètres  de 
longueur.  L'insecte  a  l'aspect  étrange  d'un  assemblage  de  longs 
bâtonnets  verdâtres  ou  grisâtres  et  peut  être  facilement  confondu 
avec  les  rameaux  sur  lesquels  il  se  tient. 

La  larve  se  nourrit,  croyons-nous,  aux  dépens  des  jeunes 
pousses  des  rosacées  de  nos  haies  :  aubépine,  prunellier,  etc. 

Nous  en  avons  élevé  avec  les  feuilles  tendres  du  prunier 
cultivé. 

Le  cf  doit  porter,  sur  les  mesonotum  et  metanotum,  des 
rudiments  d'ailes  et  d'élytres,  organes  dont  la  p  n'offre  aucune 
trace. 

L'éminent  auteur  du  récent  ouvrage  sur  les  Orthoptères  de 
la  France,  M.  le  Capitaine  d'Etat-major  Finot,  nous  a  fait  part 
de  son  projet  de  venir  cet  été  visiter  notre  région  pour  y  recher- 
cher l'introuvable  a'  du  Bacillus  galllcus. 

Nous  faisons  appel  au  zèle  des  entomologistes  de  la  Société, 
pour  arriver  à  la  solution  du  doute  scientifique  que  nous  venons 
d'exposer.  Puisse  l'un  d'entre  nous  avoir  la  bonne  fortune  et 
l'honneur  de  percer  le  mystère  si  bien  gardé  qui  enveloppe  la 
reproduction  de  l'unique  Phasme  de  notre  pays. 

2.  —  Nous  avons  à  signaler,  dans  la  Loire-Inférieure,  la  pré- 
sence d'un  Locustaire  très  méridional  que  l'on  croyait  exclusi- 
vement confiné  en  France,  dans  le  Languedoc  et  dans  le  Rous- 
sillon:  EpJiippiger  rugosicolHs  Rambur.  Un  couple  de  cet 
intéressant  orthoptère  a  été  capturé  par  nous,  à  la  fin  d'août 
dernier,  sur  une  haie  enclosant  des  vignes,  près  le  moulin  du 
Breil,  à  la  Haie-Fouassière. 

Assez  semblable  à  première  vue  à  EpMppiger  vitium  Serville, 
il  diffère  de  ce  congénère  assez  commun  dans  le  département, 
par  son  oviscapte  ou  sabre  courbé  en  faux  et  n'ayant  pas  plus 
de  une  fois  et  demie  la  longueur  du  pronotum.  L'oviscapte 
d'E.  vitium  est  presque  droit  et  a  deux  fois  et  demie  la  longueur 


148  SOCIÉTÉ  DES   SCIENCES    NATURELLES  DE  l'OUEST 

du  pronotum.  UEphippiger  rugosicollis  Rambur,  est  VEphip- 
piger  vespertina  de  Dufour,  et  VE.  Durieui  de  Bolivar  {Sinop- 
sis  (le  los  Ortopteros  de  Espana  y  Portugal,  p.  300). 

3.  —  Un  exemplaire  à'Œcanthus  pellucens  Scopoli,  a  été  pris 
l'été  dernier  à  la  Bernerie-en-Retz,  par  MM.  Pielde  Churcheville. 
Ce  curieux  grillon  qui  établit  le  passage  de  ce  groupe  aux 
Locustaires  est  le  seul  dont  la  vie  ne  soit  pas  souterraine  et  qui 
ne  soit  pas  lucifuge.  Comme  les  Orthoptères  sauteurs,  il  mène 
une  existence  véritablement  aérienne.  On  le  rencontre  le  plus 
fréquemment  sur  le  sommet  des  hautes  plantes  et  surtout  sur 
les  fleurs  de  Chardons.  C'est  une  addition  intéressante  à  la  liste 
de  nos  Orthoptères  de  l'Ouest. 

4.  —  Signalons  encore  la  capture  par  les  mêmes  naturalistes, 
d'un  Acridien  d'assez  grande  taille,  Epacromia  Tergestma 
Muhlfeld,  qui  n'avait  été  pris  qu'à  l'embouchure  de  la  Gironde 
(Arcachon,  île  aux  Oiseaux,  La  Teste-de-Buch,  Lamothe,  Finot). 
Nos  collègues  en  ont  capturé  plusieurs  exemplaires  en  automne 
dans  les  polders  de  Bourgneuf-en-Retz. 


Sur  l'habitat  de  la  Couleuvre  verte  et  jaune 

par  M.  R.  MARTIN 


b 


D'après  les  auteurs,  la  Couleuvre  verte  et  jaune,  Zamenis 
viridiflavus,  habite  le  Midi  et  le  Sud-Ouest  de  la  France.  Il 
n'est  pas  douteux  en  effet,  qu'elle  est  répandue  dans  nos  dépar- 
tements méridionaux,  on  la  rencontre  par  exemple  très  souvent 
dans  la  Gironde  et  la  Dordogne,  mais  elle  se  trouve  aussi  bien 
dans  le  Sud-Est  que  dans  le  Sud-Ouest,  puisque  M.  Olivier  et  le 
Frère  Ogérien  la  disent  très  commune  dans  le  Doubs  et  dans  le 
Jura  ! 

Dans  l'Ouest,  elle  remonte  au  moins  jusqu'à  la  Loire.  Incon- 
nue en  Normandie  et  en  Bretagne,  elle  est  fort  rare  en  Anjou, 
probablement  au  Sud  de  la  Loire  seulement,  puis  elle  devient 
commune  dans  les  trois  départements  poitevins.  Suivant  Cavo- 
leau,  Viaud-Grand-Marais  et  autres,  elle  est  fort  répandue  en 
Vendée  et  dans  les  Deux-Sèvres  ;  dans  le  département  de  la 
Vienne  on  la  tue  fréquemment;  M.  Beltrémieux  l'indique  comme 
abondante  dans  la  Charente-Inférieure,  M.  deRochebrunedans 
la  Charente. 

Mais,  chose  remarquable,  si  dans  l'Ouest  elle  remonte  au 
moins  jusqu'à  la  Loire,  — je  dis  «  au  moins  »  pour  le  cas  dou- 
teux où  elle  habiterait  la  Sarthe  (Gentil)  et  certaines  localités 
bretonnes  (Lataste)  —  elle  remonte  beaucoup  moins  haut  dans 
le  Centre  que  dans  l'Ouest  et  dans  l'Est.  Jamais  à  notre  connais- 
sance on  ne  l'a  prise  dans  le  Cher,  ni  dans  l'Indre-et-Loire,  ni 
dans  la  Creuse,  ni  dans  la  Haute-Vienne  ;  M.  Olivier  ne  la  cite 
pas  dans  sa  faune  de  l'Allier  et  on  m'a  affirmé  qu'elle  n'existait 
pas  en  Auvergne. 

En  ce  qui  concerne  l'Indre,  nous  avons,  mes  amis  et  moi, 
cherché  avec  un  soin  infini  ce  joli  serpent  sans  pouvoir  consta- 
ter sa  présence,  sauf  en  un  coin  de  l'arrondissement  du  Blanc, 
partie  de  l'ancien  Poitou,  où  elle  n'est  pas  extrêmement  rare. 


150  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES   NATURELLES   DE   l'OUEST 

Ces  jours  derniers  encore,  le  30  mars,  un  magnifique  exem- 
plaire de  1  mètre  25  centimètres,  a  été  tué  sur  les  limites  des 
arrondissements  de  Montmorillon  et  du  Blanc. 

On  peut  donc  ainsi  préciser  les  limites  de  son  habitat  dans 
l'Ouest  de  la  France:  Ces  limites  seraient,  au  Nord,  la  Loire;  à 
l'Est,  la  rivière  de  Vienne,  puis  celle  de  Creuse,  de  son  confluent 
au  Blanc,  puis  l'Anglin  ;  enfin  une  ligne  passant  par  Confolens, 
Rochechouart,  et  aboutissant  au  département  de  la  Dordogne. 


NOTES  POUR  SERVIR  A  LA  MINERALOGIE 

DE    LA    LOIRE-INFÉRIEURE 

par  M.  Ch.  BARET 


i 


Quartz   encapuchoné 

On  rencontre  ce  quartz  dans  les  carrières  granitiques  d'Orvault  ; 
ce  sont  des  prismes  gris,  translucides,  qui  sont  entièrement 
recouverts  par  une  enveloppe  siliceuse  blanche  ;  lorsqu'une  par- 
tie de  cette  enveloppe  est  enlevée,  l'on  aperçoit  le  premier  prisme 
dans  toute  la  régularité  de  ses  formes. 

Quartz    enfumé 

J'ai  rencontré  dans  la  même  carrière  le  quartz  enfumé  en  très 
gros  cristaux  qui  atteignent  jusqu'à  0  ™  11  centim.  de  longueur  ; 
ils  sont  souvent  bipyramidés  ou  maclés  et  quelquefois  d'une 
grande  limpidité  ;  ils  sont  déposés  dans  une  argile  jaune  rem- 
plissant les  fentes  de  la  roche  dans  certaines  parties  de  la 
carrière. 

Quartz  pseudomorphique 

J'ai  trouvé  ce  quartz  à  2  kilom.  environ  de  Vertou,  près  d'un 
petit  bois  sur  la  route  de  la  Haye-Fouassière  ;  il  est  formé 
de  gros  cristaux  groupés  dont  la  forme  peut  se  rapporter  à  celle 
de  la  calcite  ;  les  plus  gros  cristaux  mesurent  0*"  02  centim.  de 
diamètre  sur  chaque  face  ;  ils  sont  blanchâtres,  opaques,  et  quel- 
ques-uns creux  dans  certaines  parties,  les  vides  renferment  de 
légères  concrétions  siliceuses  transparentes  ;  le  côté  de  l'échan- 
tillon où  sont  déposés  les  pseudomorphoses  est  formé  de  quartz 
aciculaire  rayonnant,  tandis  que  la  face  opposée  est  formée  d'une 
couche  de  silice  incrustante  dont  les  empreintes  représentent  les 
vides  laissés  par  des  pyramides  de  quartz  disparues. 


152  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES   NATURELLES   DE   l'oUEST 

Inclusions  dans  les  cristaux  de  quartz 

Cette  variété  de  quartz  est  fort  intéressante,  les  inclusions  de 
minéraux  ne  sont  généralement  pas  rares  dans  le  quartz,  celles 
que  l'on  rencontre  dans  le  département  se  rapportent  pour  la 
plupart  aux  composés  de  fer. 

Gothite.  —  J'ai  rencontré,  dans  les  carrières  d'argile  de  Moye, 
commune  de  Couëron,  des  cristaux  de  quartz  pyramides  renfer- 
mant de  nombreuses  inclusions  d'une  substance  composée 
d'aiguilles  soyeuses,  très  fines,  formant  l'éventail ,  de  couleur 
jaune  pâle,  jaune  d'or  et  brune;  je  n'ai  pas  hésité  à  ranger  ce 
minéral  dans  l'espèce  Gothite  :  du  reste,  Haûy  a  désigné  sous  le 
nom  d'apiciforme  une  variété  de  limonite  composée  d'aiguilles 
fibreuses,  divergentes,  formant  des  petites  houppes  aciculaires 
ou  capillaires,  que  l'on  rencontre  en  Sibérie,  en  inclusions  dans 
des  cristaux  de  quartz  et  que  Delafosse  a  rangé  dans  l'espèce 
Gothite. 

M.  Enault,  instituteur  à  Basse-Indre,  a  trouvé  de  très  beaux 
échantillons  du  même  minéral  dans  une  carrière  située  près  le 
cimetière  de  Cordemais. 

La  Gothite  existe  encore  en  inclusions  dans  quelques  cristaux 
de  quartz  des  carrières  du  Gros-Caillou  situées  sur  les  bords  de 
la  forêt  de  Toufou  ;  elle  y  est  très  abondamment  répandue. 

Dans  toutes  ces  localités  les  conditions  de  gisement  de  la 
Gothite  paraissent  donc  bien  être  les  mêmes  qu'en  Sibérie. 

Oligiste. —  On  rencontre  très  fréquemment,  dansles  gisements 
que  je  viens  de  citer,  des  petits  sphéroïdes  rouges  ou  noirs  qui 
appartiennent  à  l'Oligiste;  ces  inclusions  accompagnent  souvent 
la  Gothite  ;  d'autrefois  elles  sont  seules  et  très  abondamment 
répandues  dans  les  cristaux  de  quartz. 

On  trouve  l'Oligiste,  dans  les  mêmes  conditions,  dans  quelques 
quartz  pyramides  des  environs  de  Beaulieu,  commune  de 
Couëron. 

Pyrite.  —  Les  cristaux  de  quartz  des  carrières  du  Gros-Cail- 
lou (forêt  de  Toufou),  renferment  aussi  des  inclusions  de  Pyrite 
assez  curieuses  ;  la  Pyrite  y  forme  des  gi  oupes  de  cristaux  très 
petits  ou  des  grains  de  couleur  jaune  de  laiton  ou  jaune  ver- 


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y  p  V^ 

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CH.  HAllET.  —  NOTES  POUR  SERVIR  A  LA  MINÉRALOGIE  158 

dâtre;  d'autrefois  elle  est  en  petits  cubes  très  réguliers  de  couleur 
brune  et  opaques  ;  or,  il  arrive  assez  souvent  que  le  minéral  a 
disparu,  dans  ce  cas  il  ne  reste  plus  que  le  moule  cubique  de  la 
Pyrite  dont  l'intérieur  est  enduit  d'une  légère  couche  rougeâtre 
d'oxyde  de  fer  qui  donne  à  ces  empreintes  l'aspect  de  véritables 
cristaux  translucides.  Ces  cubes  sont  quelque  fois  très  répandus 
sur  le  même  cristal,  d'autrefois  cependant  le  cristal  de  quartz 
ne  renferme  qu'un  seul  cube  ;  dans  ce  cas  il  se  produit  un  fait 
Fiê.l  d'optique  très  curieux  selon  que  Ton  regarde 

le  cube  dans  certaine  direction  et  qu'il  se  trouve 
placé  au  centre  du  cristal  de  quartz;  ainsi  si 
l'on  prend  ce  dernier  (fig.  1),  et  qu'on  regarde 
i^Tiie  l'inclusion  de  Pyrite  sur  une  des  faces  e^  ,  l'on 
ne  voit  qu'un  seul  cube  ;  si  l'on  recommence 
l'opération  et  si  l'on  regarde  la  Pyrite  perpendi- 
^  culairement  au  sommet  de  la  pyramide  de 

quartz,  l'on  aperçoit  alors  6  cubes  (fig.  2),  cha- 
cun d'eux  placé  régulièrement  sur  chacune  des 
faces  p,  e^i^  de  la  pyramide. 
Je  ne  sais  si  le  fait  que  je  signale  a  déjà  été 
observé,  mais  je  l'ai  trouvé  assez  intéressant  pour  en  donner 
connaissance  à  la  Société. 

Barytine.  —  J'ai  rencontré  une  seule  fois,  dans  le  filon  de 
Barytine,  des  carrières  de  Miséri,  près  Nantes,  des  cristaux  de 
quartz  très  limpides  renfermant  de  jolies  inclusions  de  Barytine, 
sous  la  forme  de  petites  mouches  d'une  ténuité  extrême. 

Mésotype.  Dans  une  récente  excursion  faite  au  Pallet,  j'ai 
trouvé  dans  le  gabbro  de  la  carrière  des  Pruineaux  située  sur 
les  bords  de  la  Sèvre  et  près  le  village  de  ce  nom,  un  minéral 
très  intéressant,  tant  par  sa  rareté  que  par  la  roche  dans  la- 
quelle on  le  rencontre  ;  ce  minéral  est  la  Mésotype  appartenant 
au  groupe  des  Zéolytes  ;  il  forme  dans  le  gabbro  des  petites 
veines  blanches  de  quelques  millimètres  d'épaisseur  ;  en  sépa- 
rant ces  veines,  les  faces  mises  à  découvert  présentent  la  Méso- 
type formant  de  nombreux  groupes  à  scructure  aciculaire  radiée 
dont  la  couleur  est  le  blanc  laiteux  ou  le  blanc  jaunâtre,  cou- 

11 


154  SOCIÉTÉ  DES   SCIENCES    NATURELLES   DE   L'oUEST 

leur  due  à  un  commencement  d'altération  ;  j'ai  remarqué  sur 
un  seul  échantillon  de  très  petits  cristaux  hyalins  du  même 
minéral  ;  l'éclat  est  vitreux,  au  chalumeau  il  fond  tranquille- 
ment en  une  perle  incolore,  il  est  facilement  attaquable  par 
l'acide  chlorhydrique. 

D'après  M.  Des  Cloizeaux,  les  véritables  gisements  de  la  Mé- 
sotype seraient  les  roches  amygdaloïdes,  les  basaltes,  les 
Dolérites,  les  phonolïtes,  elle  serait  très  rare  dans  les  roches 
plutoniques  ;  il  la  signale  encore  dans  la  syénite  zirconienne  et 
dans  quelques  filons  de  schistes  cristallins. 

Le  gisement  du  Pallet  serait  donc  assez  remarquable  puisque 
ce  serait  pour  la  première  fois,  du  moins,  à  ma  connaissance, 
que  la  Mésotype  aurait  été  rencontrée  dans  le  gabbro.  Ce  miné- 
ral est  rare  en  France  ;  on  le  rencontre  en  Auvergne,  au  Puy  de 
Marman,  en  cristaux  d'une  grande  beauté. 

Heulandite.  —  La  Mésotype  du  Pallet  est  accompagnée  d'un 
autre  minéral  également  peu  commun,  la  Heulandite,  que  j'ai 
signalée  pour  la  première  fois  dans  les  carrières  à  Pyroxénite 
de  l'Etang,  situées  à  4  kilom.  de  Saint-Nazaire,  sur  la  route  de 
Saint- André-des-Eaux,  puis  une  autre  fois  dans  le  gabbro  de 
Liveau,  commune  du  Pallet. 

Notre  excellent  collègue,  M.  Lacroix,  a  donné  une  description 
très  étudiée  de  ce  minéral  dans  son  beau  travail  sur  les  roches 
à  pyroxène  de  Bretagne,  paru  dans  notre  Bulletin  des  Sciences 
naturelles  de  V Ouest,  1. 1,  p.  188. 

Nantes,  30  juin  1892. 


Note  sur  les  PARMELIA  et  les  PHYSCIA  de  l'Ouest 

par  M.  le  D''  Viaud-Grand-Marais. 


Cette  simple  note  a  pour  objet  de  faire  connaître  la  liste  des 
espèces  des  genres  Parraelia  et  Physcia  recueillies  jusqu'ici 
en  Bretagne  et  en  Vendée.  Puisse-t-elle  encourager  les  botanistes 
de  la  région  à  se  livrer  à  l'étude  si  intéressante  de  la  grande 
classe  des  Lichens.  * 

G.  PARMELIA  Ach 

I  I  S. -G.  Euparmelia  Nyl.  ;  face  inférieure  du  thalle  offrant 
des  rhizines. 

Parmelia  caperata  Ach.  (K  =  ,  C=}'^  —  CC,  arbres  et 
rochers.  Presque  exclusivement  silicicole;  rencontré  par  excep- 
tion sur  le  calcaire,  à  Lire  (M.-et-L).  Fructifie  souvent  et  abon- 
damment dans  la  région  maritime. 

P.  consper sa  A.ch.  (K  T  lut.  mox  rub^  —  AC,  roches  sili- 
ceuses ;  fructifie  ainsi  que  sa  forme  isidiosa  Nyl.  ^ 


1.  Travaux  publiés  sur  les  lichens  de  la  région:  Excursion  lichénologique 
dans  l'île  d'Y  eu  par  Weddell  ;  Catalogue  des  lichens  des  Deux-Sèvres,  par 
Richard,  (plus  diverses  notes  sur  la  théorie  algolichénique  du  même  auteur); 
Catalogue  des  lichens  du  littoral  de  la  baie  de  Bourgneuf,  par  l'abbé  Domi- 
nique ;  Flore  des  lichens  de  l'Orne  et  des  départements  voisins,  par  l'abbé 
Olivier  ;  Lichens  de  Canisy,  par  l'abbé  Hue,  etc. 

2.  K  indique  l'action  de  l'hydrate  de  potasse  ;  C,  celle  de  l'hypochlorite  de 
chaux  ;  K  C,  celle  de  l'hypochlorite  sur  un  point  touché  par  la  potasse  ;  +.  fl^e 
la  réaction  se  fait  dans  la  couleur  qui  le  suit  ;  — ,  qu'elle  est  nulle.  Quand  il  y  a 
deux  signes  T  ~  ou  T.  le  supérieur  a  rapport  à  la  réaction  de  la  couche  cor- 
ticale, l'inférieur  à  celle  de  la  méduUe.  L'abréviation  /(*(.  désigne  le  jaune  ; 
vir.,  le  vert;  rub.,  le  rouge;  eryt.,  le  carmin  ;  mox,  qu'une  seconde  couleur  suc- 
cède à  la  première. 

3.  Le  P.  Mougeotii  Schser.,  que  nous  n'avons  pas  encore  rencontré,  a  pour 
réaction  de  sa  médulle  KCi  -1-  eryt.  Certaines  formes  à  divisions  grêles  du 
P.  conspersa  sont  souvent  prises  pour  lui. 


156  SOCIÉTÉ   DES    SCIENCES    NATURELLES    DE   l'oUEST 

P.  perlata  Kch.  —  CC.  rochers  et  arbres.  Trouvé  seulement 
deux  fois  en  fructication  à  Noirmoutier  (V.-G.-M,)  et  une  fois  à 
Groix  (Guyonvarc'h).  Réaction  variable;  la  règle  est  K  i  f!^" 
mais  certains  individus  marquent  k  +  ^  •   K'T  ^^'^,'  ou  même 

—  var.  sorediata  Scha3r.  —  C,  toujours  stérile. 

(4-  lut  \ 
K  T  ^j^^"l  — AC,  stérile. 

P.  ceirarioides  Nyl.  (k  1  '"^'^  KG.  '^  ^^.^^  )  —  PC.  arbres 
et  rochers. 

P.  olivetorum  Nyl.  (k  Z  G  1^  e^/^)  ~  Nantes,  arbres  de  la 
route  de  Paris  et  çà  et  là  ;  PC.  dans  la  région. 

P.  perforataWnU.  [K  ^  ^.^^^  ^^j^^^.  ^.^^j,  j  —  Arbres  et  rochers, 
surtout  dans  les  îles  et  la  région  maritime.  Thalle  plus  épais  que 
dans  l'espèce  précédente,  craquelé  en  dessus.  Stérile. 

—  f"*  ciliosa.  —  Rochers  maritimes,  R. 

P.  tiliacea  Hoff.  (K  _  "  '  C  ^  ^.^.^  j  —  C,  presque  toujours 
fertile,  sur  les  pommiers,  les  chênes,  autour  des  habitations 
rurales  ;  est  rare  ou  manque  au  bord  de  la  mer. 

—  Var.  scorfea  Ach.  —  isidieux,  stérile,  à  réaction  C  T  g,.^,^ 
très  intense.  —  Rochers  maritimes  ;  îles  bretonnes,  île  d'Yen  ;  R. 
à  Noirmoutier  ;  çà  et  là  rochers  et  arbres  de  l'intérieur. 

—  Var.  carporhizans  Nyl.  offrant  des  poils  au-dessous  de  ses 
apothécies.  —  Plus  commun  que  le  type  sur  les  arbres  des  routes, 
à  Nantes. 

P.revohctaF\k.{K  Z^  G  +  enjt.  faible,  ^^-  +  eryt)~^^-  ^"^' 
les  rochers,  moins  sur  les  arbres.  Stérile.  A  laciniures  étroites, 
d'autres  fois  larges  et  à  sinus  arrondis.  Offre  une  forme  isidieuse 
et  une  autre  sorédifère. 

P.  Borreri  Turn.  (médiiUe  C  4-  e7-yû.)  —  Arbres  des  pro- 
menades publiques,  C.  devient  plus  rare  au  bord  de  la  mer. 

—  f^  ulophylla  Nyl.  —  PC.  ;  Noirmoutier;  arbres  et  rochers. 
Même  réaction  que  le  type. 

—  Var.  stictica  Del.  (méd.  C  — ,  KG.  -j-  eryt.)  —  Rochers, 
pierres  taillées,  arbres  ;  fructifie  ainsi  que  le  type,  mais  rare- 
ment. 


VIAI'D-GRAND-MARAIS.  —  PARMELIA  ET  PHYSCIA  DE  l'oUEST    157 

P.  lœmgata,  var.  dissecta  Nyl.  {;inéd.  KC.  +  enjt.)  —  Ro- 
chers à  Clisson  (Dominique). 

P.  saœatilis  Ach.  (k  +  ^^^^  ^^^^  n,5,.,„„)  C  rocliers,  plus 
rarement  arbres  ;  fructifie  abondamment  à  Groix. 

—  f-*  hor7^esce7is,  très  isidié,  rochers  de  la  région  maritime. 
P,  sulcata  Tayl.  (mômes  réactions)  —  Arbres  et  rochers,  CC.  ; 

ses  sorédies  ressemblent  à  de  petites  chenilles  et  laissent  en 
tombant  an  sillon  sur  le  thalle.  Présente  parfois  des  apothécies, 
mais  rarement. 

P.  Omphalodes  kch.  (mêmes  réactions).  —Rochers;  G.  dans 
la  région  maritime  surtout  ;  fructifie  à  Groix. 

—  Var.  panniformis  Ach.  —  Rochers  maritimes,  R.  (même 
réaction). 

P.  Acetabuluni  Ach.  {mcd.  K  -}-  lut.  moxrub.,  comme  pour 
les  précédents).  —  G.,  sur  les  arbres,  au  voisinage  des  villes  ou 
des  habitations.  Est  rare  ou  manque  au  bord  de  la  mer.  Fruc- 
tifie abondamment. 

P.  lyroUxa  Ach.  {méd.  K  — ,  C  — ,  KCl  —  ).  —  G.,  rochers. 
Fructifie  dans  la  région  maritime. 

—  Var.  dendritica  Flœrk.  —  PG.  rochers  maritimes. 

P.  Delisei  Dub.  {méd.  K  C  -h  erijt.)  —Ile  d'Yeu  (Weddell)  ; 
îles  bretonnes.  PG. 

P.  fuUginosa  Fr.  (méd.  C]  -\-  enjL).  — Rochers  et  arbres. 
Fructifie. 

P.  verruculifera  Nyl.  (mcd.  K  C.  -r  enjt.).  —  Tuiles  à  la 
Roche-sur-Yon,  Vendée,  (Richard).  Fructifie. 

P.  exasperata  D.  N.  (K.  — ,  C.  — )  --G.,  sur  les  arbres  dans 
les  bois  et  les  vergers.  Fructifie. 

P.subaurifera  Nyl  (k  ~^  G  7  p,.,.^  )  —  AC.  par  endroits  sur 
les  pins,  les  ceps  de  vigne.  Nous  ne  l'avons  ni  rencontré,  ni  reçu 
fructifié. 

I  II  S. -G.  Hypogymnia  Nyl.  ;  face  inférieure  du  thalle  sans 
rhizines. 

P.  physodes  Ach.  (k  ^  ^'*^"  C  ~)  —Rochers,  surtout  région 
maritime,  G.  Fructifie  à  Groix  (Guy onvarc'h) . 

—  f'  turgida  —  Rochers;  îles  bretonnes,  île  d'Yeu. 


158  SOCIÉTÉ   DES    SCIENCES    NATURELLES    DE   l'oUEST 

—  Var.  labrosa  —  Base  des  pins  ;  rochers  du  Pélavé  à  Noir- 
moutier.  Stérile. 

—  Var.  vittata  —  Rochers  (Herb.  Delalande),  sans  indication 
de  localité). 

P.pertusaSohçBv.  (k  T  i^t  ^  — )•  —  ^^®^  bretonnes,  Groix 
(Guyonvarc'h).  Stérile.  ' 

G.  PHYSCIA  Schreb. 

I  I  S.-G.  Xanthoria  Th.  Fries;  thalle  complètement  appli- 
qué, plus  ou  moins  jaune;  spores  hyalines,  bipolaires. 

Physcia  parletlna  D.  N.  (K  +  rub.).  —  CC.  arbres,  bois  tra- 
vaillé, toits,  rochers.  Fructifie,  ainsi  que  ses  formes. 

—  f*  clilorina  Chev.  —  Troncs  ombragés. 

—  f*  à  divisions  étroites,  écartées,  pâles  sur  le  Verrucaria 
maura  baigné  par  la  marée. 

—  f^  auréola  Nyl.  —  Ardoises  et  tuiles  couvrant  les  mai- 
sons; grès  exposés  au  soleil;  murs  en  pierres  sèches  au  bord  de 
la  mer.  C. 

—  f^  ectanea  Ach.  (rutilans)  —  Rochers  maritimes  exposés 
et  très  ensoleillés.  AC. 

P.  hjchnea  Nyl.  (K  -f  rud.)  —  Arbres  et  rochers,  AC.  ^ 

I  II  S. -G.  Barrera,  thalle  cespiteux,  jaune-grisâtre  ;  apothé- 
cies  jaunes:  spores  hyalines  bipolaires. 

P.  fiavlcans  D.  C.  (K  _  ''^^  ")  —  A.C.  rochers  maritimes  et 
forêts  en  Bretagne;  rochers  de  la  côte  sud  à  l'île  d'Yen.  Stérile. 

P.  chrysopMJialnia  DC.  (K  _  '*'  j  — arbres  fruitiers,  chênes 
verts,  pins,  au  bord  de  la  mer,  C.  ^ 


1.  Le  genre  Parmeliopsis  Njl.,  qui  a  le  faciès  el  les  apothécies  des  Parmelia. 
dont  il  diffère  par  ses  spores  obloagues  et  ses  spermaties  grêles,  longues  et 
arquées,  n'a  pas  été  signalé  en  Bretagne  ni  en  Vendée,  où  l'on  a  chance  toute- 
fois de  rencontrer,  sur  les  pins,  l'espèce  (unhigua  Nyl. 

2.  Se  distingue  par  sa  réaction  de  l'ancien  P.  candelaria  Acii..  [P.  concolor 
Th.  Fries).  que  Nylander  place  avec  raison  parmi  les  Lcconora  à  cause  de  ses 
thèques  polyspores. 

3.  Le  P.  solenaria  Bory  a  été  trouvé  par  nous  et  M.  Fourage,  sur  la  côte 
sud  de  l'île  d'Yen,  abrité  par  des  rochers,  IIU.  Stérile.  .\  été  déterminé  par 
Nylander. 


VIAUD-GRAND-MARAIS.  —  PARMELIA  ET  PHYSCIA  DE  l'OUEST  159 

I  III  S.-G.  Euphyscia,  thalle  appliqué  ou  cespiteux,  grisâtre 
ou  brunâtre,  spores  enfumées,  biloculaires. 

P.  cUiaris  D.  C.  (K  =  )  —  C.  sur  les  arbres;  R.  au  bord  de 
la  mer.  Fructifie. 

—  Var.  actinota  Ach .  —  Rochers  de  l'intérieur.  Gris-blan- 
châtre. 

—  Var.  scopulorum  Nyl. —  Rochers  maritimes,  île  de  Groix. 
(Guyonvarc'h).  Stérile,  thalle  brun  foncé. 

P.  leucomela  Mich.  (k  ][^  ^jjj')  —  C.  en  Bretagne,  rochers 
maritimes,  plus  rare  sur  les  arbres,  Fougères  (de  la  Godelinais)  ; 
Vendée,  Ile-d'Yeu  rochers  de  la  côte  sud . 

P.  speciosa  Nyl.  (k  i  ^JJ[)  —  Noirmoutier  et  îles  bretonnes» 
sur  la  terre  recouvrant  les  rochers. 

P.  pulverulenta  Fr.  (K  =  )  —  Sur  les  arbres  au  voisinage 
des  habitations  et  surtout  à  l'intérieur,  C.  Fructifie. 

—  Var.  venusta  Schœr.  —  Arbres,  surtout  ceux  bordant  les 
routes;  C.  à  Nantes.  Fructifie, 

—  Var.  pityrea  Nyl.  —  Arbres  et  murs,  C.  Rar.  fertile. 

—  Var.  f''  dealbata  Wed.  —  Murs  en  granité. 

P.  aquila  Fr.  (K  =  ).  —  C.  sur  les  rochers.  P'ruct.  abondam- 
ment sur  le  bord  de  la  mer.  Rencontré  une  fois  à  Noirmoutier 
sur  un  chêne  vert. 

P.  stellaris  Fr.  (k  1  ^^*^)  sur  les  arbres,  C.  Fruct. 

—  f*  leptalea  DC.  —  Sur  les  arbres. 

—  Var.  tenella  DC.  —  Arbres,  rochers,  bois  travaillé,  verre, 
cuir,  etc.,  CC.  Fructifie  rarement. 

—  Var.  aipolia  Nyl.  (k  '^  ["[;)  Arbres,  C.  Fruct.  ' 

—  Var.  f*  cercidea  Ach.  —  Arbres. 

P.  trWacia  Nyl.  —  Arbres  et  rochers  PC.  Noirmoutier  et  çàet 
là,  Vendée  ;  Deux-Sèvres  (Richard)  ;  Ille-et- Vilaine  (de  la  Gode- 
linais), Maine-et-Loire  (Hy).  Stérile.  (K  _  ^  ') 


1.  La  distinction  de  P.  stellaris  et  de  ses  variétés  d'une  part,  et  du  P.  aipolia, 
d'autre  part,  est  loin  d'être  nette,  par  K.  Des  échantillons  en  tous  points  sem- 
blables marquent  tantôt  K  2l   tantôt  K  T. 


160  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES   NATURELLES   DE   LOUEST 

P.  alMnea  Ach.  (k  _^  —  Rochers  granitiques,  Deux-Sèvres 
(Richard). 

P.  astroidea  Fr.  (K  _)  —  i^ur  les  frênes,  les  figuers,  C.  sur- 
tout au  sud  de  la  Loire.  Fertile.  (Bien  fructifié  sur  des  groseillers 
autour  de  Nantes). 

P.  cœsiaFY.\K  ij  Rochers  silicieux,  AC.  Stérile. 

P.  oMcura  ¥v.  (K  =  ) .  —  Arbres,  bois  taillé,  C.  Fertile. 

P.  ulotlirix  Fr.  (K  =  ).  —  Arbres  et  rochers.  Apothécies  mu- 
nies en-dessous  de  cils  noirs. 

P.  adgluiinata  Fr.  (K  =  ).  —  Arbres,  ceps  de  vignes,  tes- 
sons de  verre.  Fructifie.  Ses  spermaties  rappellent  par  leur 
forme  celles  des  espèces  du  genre  Panneliopsis. 


(î)      Pierre  Moine 


CARTE 

D  E 

L'ILE  DE  NOIRMOUTIER 

5=-*^= . 


Lc'Bai-ard 


?  i-'Cltcller 

(m  JU)n«  MiJujiw.it  :     À  uli«  6afi)«,     I  une  {dut,  "<ir« 


CATALOGUE 


DES 


PLANTES    VASCULAIRES 


De  l'Ile  de  Noirmoutier 


AVANT-PROPOS 

L'île  de  Noirmoutier,  gardant  l'entrée  de  la  Loire,  fait  face  au 
littoral  vendéen  et  au  pays  de  Retz. 

Sa  superficie  est  de  4,900  hectares,  dont  760  en  dunes  côtières. 
Le  reste  de  son  étendue  est  occupé  par  des  marais  salants,  leurs 
étiers  ^  et  dépendances;  des  terres  cultivées,  argileuses  dans  le 
Sud  et  l'Ouest,  sablonneuses  dans  le  Nord  et  l'Est  ^  ;  des  landes 
et  des  bois. 

Ces  derniers,  dont  l'yeuse  ou  chêne  vert  a  été  longtemps  l'es- 
sence principale,  forment  une  lisière  sur  la  côte  intérieure, 
regardant  la  baie  de  Bourgneuf. 

Ils  sont  les  restes  de  forêts  couvrant  au  VIP  siècle,  dans  le 
Nord  de  l'île,  de  grands  espaces  envahis  par  la  mer^. 


1.  Mstuarium,  canal  où  se  fait  sentir  la  marée  ;  leurs  dernières  divisions 
portent  le  nom  de  branches;  elles  constituent  avec  les  réservoirs,  auxquels  elles 
aboutissent,  les  vivres  des  marais  salants.  Les  terres  relevées  en  talus,  qui  les 
séparent,  portent  le  nom  de  bossis. 

2.  Les  champs  ne  reposent  jamais,  sont  fumés  avec  du  varech  et.  quand  ils 
sont  trop  argileux,  amendés  avec  du  sable  de  la  côte. 

3.  Les  écueils  des  Pères  et  du  Martroger  sont  les  témoiits  de  cette  destruction, 
devenue  plus  active,  depuis  que  le  courant  de  la  Grise  a  séparé  l'Ilot  du  Pilier  de 
l'Herbaudière.  La  Conche,  principal  refuge  des  barques  normandes,  au  IX'  siècle, 
n'est  plus  un  abri,  et  le  port  du  Vieil,  signalé  dans  des  chartes  postérieures,  a 
lui-même  disparu. 


162  SOCIÉTÉ  DES  SCIENCES    NATURELLES  DE  l'oUEST 

Depuis  la  Révolution,  des  semis  de  Pins  maritimes,  dus  à 
l'initiative  de  M.  J.  C.  Jacobsen,  ont  été  faits  au  milieu  des 
yeuses  et  ont  donné  de  beaux  résultats  ' . 

L'Epine  est  entourée  de  bouquets  d'Ormeaux.  Près  des  autres 
villages  se  voient  des  Figuiers  à  demi  sauvages  et  des  Mûriers 
noirs  -. 

Le  centre  de  l'île  est  au-dessous  du  niveau  de  la  mer,  qui  vient 
au  moment  du  flux,  alimenter  les  salines  ^. 

Nulle  part  ne  serpente  un  ruisseau.  Une  partie  des  eaux  plu- 
viales se  déverse  dans  les  étiers  ;  l'autre,  arrêtée  par  les  dunes, 
forme  à  leur  base,  des  marais,  s'écoulant  sous  ces  monticules, 
par  des  courseauœ,  canaux  creusés  de  main  d'homme  et  pour- 
vus d'une  porte  du  côté  de  la  mer. 

Dix-huit  kilomètres  de  digues  recevant  les  embruns,  abritent 
les  parties  basses  contre  les  flots  du  large. 

On  ne  trouve  point  de  prés  salés,  c'est-à-dire  atteints  réguliè- 
rement par  la  marée,  mais  la  côte  intérieure  de  la  Guérinière  et 
de  Barbàtre,  et  surtout  le  gué,  désigné  sous  le  nom  du  Gois, 
offrent  de  vastes  étendues  de  vases,  découvrant  plus  ou  moins  à 
mer  basse.  Les  points  habituellement  émergés  présentent  des 
touffes  de  Spartina  stricta  et  de  Glyceria  maritlma„  tandis 
que  le  Zostera  marina  forme,  dans  les  parties  submergées,  des 
prairies  sous-marines. 

La  nature  du  sol  est  calcaire  dans  le  Sud  et  l'Ouest  (Plaine  de 
Barbàtre,  cuvette  centrale),  soit  dans  trois  quarts  de  l'île.  Le 
Nord  est  siliceux.  La  ligne  de  démarcation  court  de  l'Ouest  à 
l'Est,  en  traversant  la  ville,  de  l'anse  de  Luzéronde  au  Fort 
Larron.  Le  Port  reste  au  Sud  de  cette  ligne. 

Le  calcaire  (calcaire  grossier  parisien,  ou  à  nummulites), 
n'affleure  point,  d'où  son  peu  d'influence  sur  la  végétation.  Sur 


1.  L'Administration  des  Forêts  sème  depuis  quelques  années,  et  avec  succès, 
des  Pins  et  des  Yeuses  sur  les  dunes  de  la  côte  extérieure,  pour  en  fixer  les 
sables. 

2.  Le  mot  mûrier  existait  dans  l'île,  avant  l'introduction  de  cet  arbre  ;  il 
s'appliquait  à  une  grosse  pierre,  à  un  rocher  isolé. 

3.  Les  marais  du  centre  sont  inférieurs  au  niveau  des  grandes  marées,  lis 
n'aburent  pas  seuls,  c'est-à-dire  ne  peuvent  s'écouler  en  cas  de  pluies  d'orage, 
leur  fond  étant  au-dessous  du  seuil  de  l'entrée  du  port. 


VIAUD-GRAND-MARAIS.    —   PLANTES   DE   NOIRMOUTIER         163 

la  côte,  il  est  recouvert  par  des  dunes  élevées  ;  ailleurs,  par  de 
puissantes  couches  d'argile,  donnant  lieu,  aux  prés  des  Basse- 
tières,  à  des  crevasses  de  60  à  70  centimètres  de  profondeur. 

La  partie  siliceuse  se  subdivise  en  terrains  de  nature  et  d'ori- 
gine différentes. 

Sur  la  côte  des  Vieils,  se  montrent  des  schistes  à  séricites  ;  à 
l'Herbaudière,  des  micaschistes  et  des  gneiss,  bouleversés  par 
une  éruption  de  pegmatite  et  de  granité  à  deux  micas. 

Des  granités  sont  exploités  au  Nord  et  à  l'Est  de  la  ville  :  aux 
Charlières,à  la  Salle,  à  la  Mnisière.  Le  Pilier  en  est  entièrement 
formé.  Leur  décomposition  donne  lieu  à  du  kaolin  se  présentant 
à  fleur  de  terre  à  l'Aunis  et  autour  de  la  ville. 

Les  rochers  pittoresques  du  Pélavé  et  du  Bois  de  la  Chaise, 
sont  des  grès  et  des  quartzites,  dont  l'époque  géologique  est  dis- 
cutée. Bertrand-Geslin  (Mém.  de  la  Soc.  géologique  de  France, 
1. 1,  1883),  les  considérait  comme  crétacés.  M.  le  Professeur  Crié, 
d'après  des  empreintes  végétales  découvertes  par  M.  A**'  Viaud- 
Grand-Marais  fils,  les  identifie  avec  ceux  des  environs  du 
Mans  et  les  rattache  à  l'Eocène  supérieur  {Comptes  rendus  de 
l'Acad.  des  Se.  t.  xcn,  1887.  —  G.  Vasseur,  Rech.  géologiques 
sur  les  terrains  tertiaires  de  la  France  occidentale).  Outre  le 
Sabalites  andegave^isis  Schimp.  et  YAraucarites  Roginei 
Sap.  reconnus  par  M.  Crié,  ces  grès  renferment  des  empreintes 
d'autres  espèces  de  Palmiers,  des  Bambusées  et  même  des 
végétaux  dicotylédonées.  non  encore  déterminés  * . 

L'île  doit  au  courant  de  Reunel  et  aux  brises  de  la  mer  une  tem- 
pérature douce  et  égale.  Les  treilles  de  Muscat  et  de  Madère 
donnent  d'excellents  fruits.  Les  Lauriers,  et  les  Arbou- 
siers, croissent  sous  bois  à  l'état  subspontané.  Le  Mimosa 
dealMta,  les  Grenadiers  et  les  Myrtes,  résistent  aux  froids, 
moins  redoutables  pour  eux  que  la  violence  des  vents. 

Les  étés  sont,  en  général,  presque  sans  pluie,  conditions  favo- 
rables à  la  récolte  du  sel.  A  Noirmoutier  finit  la  végétation  des 
îles  Bretonnes  et  commence  celle  des  plantes  méridionales. 


1.  Le  chemin  dit  de  Jacques-Jacques   el  le   puits   Pignolet  limitent  ce  terrain 
du  côté  de  la  Ville. 


164  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES   NATURELLES   DE   l'OUEST 

Deux  couvents  de  moines  firent  fleurir,  dans  l'Ile,  l'étude  des 
lettres  et  des  sciences;  les  Bénédictins  de  Saint  Filbert,  autour 
desquels  se  groupèrent,  au  VU"  siècle,  les  premières  maisons 
de  la  ville,  et  au  XIF,  les  Cisterciens  de  l'Abbaye  blanche.  Un 
certain  nombre  de  ces  religieux,  en  particulier  le  prince  carlovin- 
gien  Saint  Adalard,  se  livrèrent  à  l'étude  et  à  la  culture  des  fleurs. 
On  doit  leur  attribuer  la  naturalisation  de  plusieurs  plantes 
méditerranéennes,  telles  que  V Amaryllis  lutea. 

Dom  Bernard  Carville  (ou  mieux  de  Carville),  prieur  de  l'Ab- 
baye blanche,  en  1776,  «  homme,  dit  Bonamy,  très  versé  dans 
la  connaissance  des  plantes,  »  lui  communiqua  pour  son  Florœ 
Nannetensis  Prodromus,  les  résultats  de  ses  herlDorisations. 

La  première  liste  des  plantes  de  l'île  a  été  publiée  par  Fran- 
çois Piet,  dans  ses  Mémoires  {Recherches  statistiques  sur  Vile 
de  Noirmoutier,  1806  à  1826).  Cette  partie  de  son  travail,  dans 
laquelle  il  a  été  aidé  par  notre  vénéré  maître,  Lubin  Impost,  est 
divisée  en  six  excursions  ;  les  plantes  y  sont  désignées  par  les 
noms  de  la  Flore  Française,  les  douteuses  ayant  été  revues  par 
Hectot,  de  Nantes,  correspondant  de  De  Candolle  ' . 

Toutes  les  plantes  signalées  dans  la  première  édition  de  Piet 
seront  précédées  d'un  *  ^. 

Lorsqu'en  1863,  Jules  Piet  réédita  l'ouvrage  de  son  père,  il 
nous  pria  de  mettre  les  synonymes  latins  et  d'indiquer,  en  notes, 
les  plantes  recueillies  depuis  les  Recherches. 

Les  herbiers  de  Piet  et  d'Impost  et  même  celui  du  D'"  Fré- 
déric Plantier  •',  qui  fît  de  la  botanique  dans  l'île,  pendant  de 
longues  années,  ne  portent  aucune  indication  de  localités  et  ren- 
ferment des  plantes  étrangères. 

M.  James  Lloyd,  auteur  de  la  Flore  de  l'Ouest,  vint  herboriser 
à  Noirmoutier,  en  1810,  1817,  1850  et  1861  ;  les  plantes  rares 


1.  Nous  possédons  les  lelU'Cs  adressées  par  PieL  à  HecloL  11  y  est  souvent  parlé 
de  François  Nau  et  de  ses  tentatives  de  naturalisation  sur  sa  propriété  du 
Sableau. 

2.  Un  certain  nombre  des  piaules  de  Piet,  ont  disparu  ou  leiidenl  à  disparaiire  : 
d'autres,  sont  d'introduction  récente. 

3.  L'Herbier  du  D''  Plantier  peut  être  consulté  dans  la  maison  du  Manoir.  Il  est 
à  craindre  qu'il  ne  disparaisse  bientiM,  n'ayant  pas  été  empoisonné. 


VIAUD-GRÂND-MARAIS.    —    PLANTES   DE   NOIRMOUTIER         165 

de  nie  se  trouvent  indiquées  dans  les  quatre  éditions  de  sa 
Flore,  où  sont  comprises  les  autres  espèces  de  la  région  maritime. 
M.  Lloyd  nous  a  encouragé  de  ses  conseils  et  a  revu  avec  une 
extrême  complaisance,  nos  plantes  critiques,  en  particulier  les 
Triticum,  de  la  section  Agropyrum.  Les  noms  employés  seront 
ceux  de  sa  flore,  à  laquelle  nous  renvoyons  pour  les  descriptions. 

La  Société  botanique  de  France  tint,  au  Bois  de  la  Chaise,  en 
août  1861,  une  de  ses  sessions  extraordinaires,  sous  la  prési- 
dence de  l'abbé  de  Lacroix.  Nous  en  avons  publié  le  compte- 
rendu  dans  ses  Bulletins,  t.  viii,  p.  736  et  suivantes. 

Nous  avons  herborisé  dans  l'île,  chaque  année,  depuis  1847, 
soit  seul,  soit,  en  1848  et  1856,  avec  notre  regretté  ami,  Auguste 
Gobert,  soit  en  1869  avec  le  capitaine  Renouard.  Gobert  y  a  fait 
seul  plusieurs  autres  excursions  et  nous  a  légué  son  herbier 
et  ses  notes. 

Nous  remercions  aussi,  en  terminant,  pour  les  recherches 
qu'ils  ont  bien  voulu  faire  dans  l'intérêt  de  ce  Catalogue, 
MM.  Louis  Troussier,  Gsell,  l'abbé  Boisseau,  curé  de  la  Guéri- 
nière  et  Rousset,  chef  gardien  du  phare  du  Pilier.  Nous  adres- 
sons surtout  nos  vifs  remerciements  à  M.  P^rédéric  Fourage, 
sous-brioadier  des  Douanes,  bien  connu  des  lichénologues. 


I.    DICOTYLÉDONÉES 

1°    POLYPÉTALES 

RENONCULACÉES 

*  Ranunculus  aquatilis  L.  —  Fossés,  mares  d'eau  douce.  CC. 
Plantes  à  feuilles  très  variables,  les  flottantes  surtout. 

R.  —  forma  succulentus.  Plante  terrestre.  Feuilles  toutes 
semblables,  à  divisions  nombreuses,  étroites,  et  raides.  —  Bas- 
fond  des  dunes,  à  l'Epine  ;  fours  à  soude,  à  l'Herbaudière  et  à 
Luzeronde;  fossés  desséchés,  C. 

N.  B.  Nous  avons  cueilli  à  la  Touche,  dans  des  fossés  ayant 
été  alternativement  mouillés  et  à  sec,  une  forme  de  transition 
à  feuilles  moyennes  discoïdes,  bordées  de  divisions  rayonnantes, 
étroites. 

R.  —  f.  homoiophyllus.  Feuilles  toutes  à  divisions  mul- 
tifides  et  capillaires.  —  Fossés  à  eau  profonde,  à  l'Epine. 

R.  trichophyllus  Chaix.  —  Fossés  bordant  la  route  du  Bois 
de  la  Chaise;  la  Tresson;  Saint-Joseph;  les  Roussières. 

R.  Drouetii  Schultz.  —  Mêmes  stations  et  plus  commun. 
Signalé  pour  la  première  fois  par  Ed.  Bureau,  dans  un  fossé 
sur  la  route  de  Banzeau  au  Pélavé. 

La  rigidité  des  feuilles  (trichophyllus),  ou  leur  flaccidité,  les 
faisant  se  disposer  en  pinceau  au  sortir  de  l'eau  {Drouetii), 
n'ont  aucune  valeur  pour  distinguer  ces  espèces  affines.  Les 
deux  dispositions  se  rencontrent  dans  l'une  et  l'autre.  Les 
feuilles  sont  flasques  et  en  pinceau  dans  l'eau  profonde  ;  elles 
deviennent  raides  quand  l'eau  baisse.  Lorsque  ces  plantes  crois- 
sent simplement  sur  la  terre  humide,  elles  offrent  l'une  et  l'autre 
une  forme  analogue  au  succulentus  de  Yaquatilis  f.  cœsp. 

Lloyd  {Herborisations  de  1887  à  1890)  indique  les  véritables 
caractères  qui,  séparant  les  deux  espèces,  s'observent  surtout 
sur  le  frais.  «  Le  R.  Drouetii  a  des  carpelles  moins  nombreux, 
glabres,  lâchement  unis,  de  manière  à  ce  que  leur  moitié  supé- 
rieure, qui  est  arrondie,  est  tout  à  fait  dégagée,  tandis  que  dans 


IHS  SOCIÉTÉ   DES    SCIENCES   NATURELLES   DE   L'OUEST 

le  R.  tricJi02)hijllus,  ils  sont  velus,  serrés,  comprimés,  un  peu 
aigus  et  imbriqués,  ne  laissant  voir  que  leur  côté  extérieur.  » 

*  R.  Flanwmla  L.  —  Fossés,  CC. 

'  R.  scele^Yit'US'L.  —  Fossés  fangeux  :  la  Tresson,  Lande  d'En- 
fer, la  Puceraie,  le  Grand-Four.  Nous  l'avons  vu  mangé  par  les 
bestiaux. 

*  R.  Borœanus  Jord.  (/?.  acris  L.  p.  p.)  —  Prés. 

R.  rejyens  L.  —  Fossés,  bord  des  cbemins. 

R.  bulbosus  L.  —  Prés,  bord  des  chemins,  C.  Offre  par  excep- 
tion des  fleurs  presque  blanches.  Double  parfois,  à  l'état  sauvage. 

R.  Philonotis  Retz.  —  CC.  Au  fond  des  sillons  et  fossés  des- 
séchés. 

Les  quatre  espèces  précédentes  sont  désignées  sous  le  nom  de 
Boutons  d'or. 

R.  parviflorus  L.  —  Bord  des  chemins  à  la  Frelette. 

R.  arvensis  L.  —  Champs  de  la  partie  calcaire  à  l'Epine. 

'  Ficaria  ranunculoides  Roth,  —  Haies  fraîches,  bord  des 
chemins. 

Delphinium  Ajacis  L.  (Pied  d'alouette).  —  Moissons  à 
l'Epine,  les  Louisnas  et  cà  et  là.  Fleurs  bleues,  plus  rarement 
blanches  ou  roses,  à  l'état  sauvage  ^ . 

PAPAVÉRACÉES 

* Papaver  Rhœas  L.  (Coquelicot).  —  Moissons  et  dunes,  C. 

P.  dubium  L.  —  Champs  et  murs. 
'  P.  hi/bridum  L.—  Moissons  et  dunes  de  la  partie  du  sud,  PC. 

P.  Argenione  L.—  Sables  maritimes:  à  Barbàtre.  à  la  Gué- 
rinière,  à  l'Epine. 
^ Glaucium  luteum  Scop.  —  Sables  maritimes:  toute  la  côte. 


1.  La  Clématite,  Clematis  Vilalha  L..  csl  ImiuommoiU  cullivK".  mais  ne  se 
trouve  pas  à  l'état  sauvage. 

Le  Magnolia  grandiflora  L.,  atteint  de  grandes  dimeiisious,  et  résiste  aux 
froids  et  aux  vents. 


VIAUD-GEAXD-MARAIS.    —    PLANTES    DE   NOIRMOUTIER  169 

'  CheUdoniuin  tnajus  L.  (Eclaire).  —  Décombres,  pied  des 
murs.  Son  latex  jaune  est  utilisé  pour  faire  disparaître  les 
verrues.  Les  empiriques  l'emploient  de  la  façon  la  plus  impru- 
dente contre  les  taies  de  la  cornée. 

FUMAmACÉES 

Fumaria  Borœi  Jord.  —  Champs  et  jardins,  CC. 
F.  speciosa  Jord.  —  Chaussée  Jacobsen,  champs  au  Sableau. 
F.  micrantlia  Lagasca.  —  Champs  au  Vieil. 
^ F.  parviflora  Lam.  —  Sables  maritimes:  Barbâtre,  l'Epine. 

CRUCIFÈRES 

'  Raplianus  Raphanistru^n  L.  (Ravenelle).  —  CC.  Champs. 

R.  sativus  L. —  Çà  et  là,  sans  doute  échappé  des  Jardins; 
douves  du  château.  Bois  de  la  Chaise,  sables  de  l'Epine.  Fleurs 
blanches,  siliques  subéreuses;  se  reproduit  de  semis  sur  place. 

'  Brassica  Cheiranthus  Vill.  —  Sables  maritimes,  talus  des 
terriers  sablonneux,  route  du  Bois  de  la  Chaise,  C. 

'  Sinapis  nigra  L.  —  Moissons  et  bossis  des  marais  de  la 
cuvette  centrale.  Ses  graines  sont  recueillies  et  vendues  pour 
faire  de  la  moutarde. 

S.  arvensis  L.  —  Champs  cultivés,  C. 

S.  incana  L.  {HirscUfeldia  adpressa  Mœnch)  —  Signalée 
pour  la  première  fois  par  Fern.  Camus  à  l'entrée  du  port. 
Chaussée  Jacobsen,  douves  du  château.  Se  répand  de  plus  en 
plus  le  long  des  routes  ^ 

*  Diplotaxis  tenuifolia  DC.  —  Sables  maritimes,  digues  de 
mer.  Chaussée  Jacobsen,  Fort  Larron,  la  Guérinière,  etc. 

D.  muralis  DC.  —  Rencontré  au  pied  des  murs,  rue  de 
Grand-Four. 


1.  Trouvé  pour  la  première  fois  à  Beauvoir.  8  juin  1892. 

12 


170  SOCIÉTÉ  DES   SCIENCES  NATURELLES   DE  l'oUEST 

B.  vimînea  DC. —  Jardins  et  champs  :  L'Epine,  la  Blanche, 
Barbâtre;  AC. 

*  Sisynibrium  Sophia  L.  —  Autour  des  villages,  de  la  Guéri- 
nière  à  la  Fosse. 

*  S.  officinale  h.  —  CC,  le  long  des  murs,  des  chemins; 
décombres. 

Erysimum  Alliaria  L.  —  Bois  de  la  Blanche,  près  de  l'entrée 
de  l'enclos. 

'  Matthiola  sinuata  R.  Br.  (Giroflée  des  dunes),  —  C,  sables 
maritimes  ^ . 

Cheiranthus  CJieiriL.  (Ramoneur).  —  Vieux  murs  de  jardin. 

'  Barharea  vulgaris  R.  Br.  —  Haies  fraîches,  prés. 

"  Arabis  TJialiana  L.  —  Champs,  murs;  CC. 

Cardmnine  pratensis  L.  —  Prés  frais  :  à  la  Blanche,  les 
Roussières,  Saint- Joseph. 

C.  Mrsuta  L.  —  Haies,  murs,  CC. 

Nasturtium  officinale  R.  Br.  (Cresson). —  Sources  et  fossés 
d'eau  douce. 

N.  —  f.  snfolium  Reich.  —  Douves  à  eaux  profondes 
des  Sorbets. 

iV.  silvestre  R.  Br.  —  Fossés. 

'  N.  amphiMum  R.  Br.  —  Marais  à  la  Blanche. 

*  Cakile  Serapionis  (Lobel)  Lloyd.  —  Plages  et  sables  mari- 
times, C.  A  fleurs  rosées  ou  blanches  ;  n'offre  jamais  de  siliques 
hastées  ^. 


1.  Cherché  en  vain  le  Matthiola  Oyensis  Mén.  et  V.-G.-M..  à  fleurs  blanches 
et  à  feuilles  sans  tomentum,  de  l'île  d'Yeu,  Les  semis  faits  par  M.  Fourage  dans 
les  dunes  n'ont  donné  aucun  résultat. 

On  cultive  comme  ornement,  à  côté  de  la  Giroflée  bisannuelle  [M.  incana  R.  Br.) 
et  de  la  Quarantaine  {M.  annua  Sweet),  le  Kiris  (M.  Grœca  Sv^'eet),  à  fleurs 
blanches  et  à  feuilles  vertes,  provenant  de  graines  envoyées  de  Palestine. 

2.  Cakile  muritima  Scop.  p.  p.,  a  un  fruit  lancéolé,  dont  l'article  inférieur 
ne  présente  pas  de  dents  latérales,  et  correspond  à  la  figure  de  Lobel.  C'est 
ÏEruca  maritima  anglica  de  Morison,  le  Cakile  edentxUata  de  Jordan.  La 
forme  méditerranéenne  du  C.  maritima  Scop.,  qui  seule  doit  conserver  le  nom, 


VIAUD-GRAND-MARAIS.    —   PLANTES    DE   NOIKMOUTIEK         171 

Canielina  dentata  Pers,  —  Moissons,  à  Luzay  (Gobert). 

'  Cochlearia  danica  L.  —  Rochers  maritimes,  chaussées, 
dunes,  murs  proche  la  mer  ;  CC.  au  printemps. 

"  Alyssimi  campestre  L.  Dunes  de  la Guérinière. 

*  Draba  vernah.  —  Murs,  sables  maritimes.  Polymorphe. 
Jordan  adoptant  le  genre  Erophila  de  De  Candolle,  a  subdivisé 
cette  plante  en  un  grand  nombre  d'espèces. 

'  Lepidium  Smithii  Hook.  —  Bord  des  chemins  ;  au  Sableau. 

'  L.  latifolium  L,  —  Jardin  et  Bois  de  la  Blanche. 

*  L.  ruderale  L.  —  Chaussée  Jacobsen  ;  lieux  incultes. 

'  Capsella  Bursa-pastoris  Mœnch.  —  Champs,  bords  des  che- 
mins, CC.  Plante  très  variable  de  feuilles  et  de  siliques.  Elle 
offre  des  variétés  assez  distinctes,  entre  autres  le  C.  gracilis 
Gren.  Une  forme  très  pubescente-grisâtre  s'observe  aux  Char- 
lières. 

Coronopus  Ruellii  Daléch.  —  Bord  des  chemins,  cours  pa- 
vées, C. 
'  Senebiera  pinnatifida  DC.  —  Mêmes  lieux. 

'  Teesdalia  Iberis  L.  —  Coteaux  secs  :  Pélavé  et  Bois  de  la 
Chaise. 

CISTINÉES 

'  Cistus  salvifolius  L.  —  La  Blanche  (Bonamy).  Il  y  est  tou- 
jours abondant.  Ses  grandes  et  nombreuses  fleurs  blanches 
forment  un  délicieux  sous-bois. 

* Helianthemum  gitttatum  Mil.  —  C,  Landes  sablonneuses: 
Bois  de  la  Chaise,  Grande-Lande,  le  Pélavé,  les  Louisnas,  Saint- 
Joseph,  la  Blanche. 


oJîre,  au  contraire,  un  fruit  hasté.  par  suite  de  la  présence  de  deux  cornes 
délléchies  sur  les  côtés  de  l'article  inférieur.  Bauhin  l'a  représentée  et  décrite  sous 
le  nom  û'Eruca  marlUma  itaiica.  siliquœ  Itastœ  cuspkli  siiniiis,  et  Lloyd 
a  proposé  de  l'appeler  le  C.  Bauhini.  C'est  le  C.  maritima  var.  australis  Coss. 
et  le  C.  littoralis  Jord. 
Même  en  rosettes  de  feuilles,  ces  deux  plantes  dilférenl  d'aspect. 


172  SOCIÉTÉ   DES    SCIENCES   NATURELLES    DE   l'oUEST 

H.    —    f.  maritimum.  —  Rochers  maritimes.  Revient  au 
type  par  la  culture  ' . 

VIOLARIÉES 

*  Viola  Riviniana  Reich .  —  Bois  de  la  Chaise,  de  la  Blan- 
che, etc.  ^ 

V.  lancîfoUa  Thore.  —  Landes  près  Saint-Joseph,  Lande 
d'Enfer. 

F.  trlcolor  L.,  v.  ruralis  Jord.  —  Moissons  à  la  Touche, 
à  Saint- Joseph. 

F.    —    V.  nana  DC.  —  Sables  maritimes,  C.  :  Barbâtre,  la 
Tresson,  la  Magdeleine,  à  THerbaudière,  etc. 

RÉSÉDACÉES 

*  Reseda  lutea  L.  —  Sables  maritimes,  bord  des  chemins. 
* R.  luteolah.  (Gaude).  —  Bord  des  chemins. 

POLYGALÉES 

*  Polygala  vulgaris  L.  —  Bois  de  la  Chaise  et  landes  voisines, 
Bois  de  la  Blanche,  Bois  du  Sableau,  lande  Saint-Joseph. 

P.   —   V.  oxyptera.  —  Coteaux  maritimes,  landes. 

FRANKÉNIACÉES 

'  Franhenia  lœvis  L.  —  C.  chaussées  de  mer,  bords  des  ma- 
rais salants. 

CARYOPHYLLÉES 

*  Dîanthus  prolifer  L.  —  Champs  sablonneux,  dunes. 

D.  Armeria  L.  —  Murs,  talus  des  terriers. 

' D.  galUcus  L.  (Œillet  des  dunes) .  —  Sables  maritimes  delà 
Côte  Sud  :  La  Fosse,  Barbâtre,  la  Tresson,  la  Guérinière.  Ses 


1.  L'Helianthemum  vulgare  L.  n'a  pas  été  retrouvé  depuis  Piet. 

2.  Piet  l'appelle  Violette  de  chien,  synonyme  actuellement  réservé  pour  le  Viola 
canina  L, 


VIAUD-GRAND-MÂRAIS.    —   PLANTES  DE  NOIRMOUTIER         173 

jolies  fleurs  parfumées,  variant  du  rose  vif  au  blanc  rosé,  attirent 
l'attention  des  promeneurs,  qui,  depuis  F.  Piet,  Font  fait  dispa- 
raître des  sables  du  Bois  de  la  Chaise. 

*  Saponaria  of/lcinalis  L.  (Saponaire) .  —  Çà  et  là  autour  de 
Barbâtre.  Probablement  introduit. 

Silène  maritima  Willd  et  v.  montana  Arrond.  —  Chaus- 
sées de  l'entrée  du  Port,  le  Fort  Larron  (Lloyd),  PC.  ' 

S.  Thorei  L.  Duf.  — Plages:  Barbâtre,  la  Fosse. 

'S.  Otites  L.    et  V.  umbellata.  —  Sables   maritimes,  C.  : 
Barbâtre,  la  Tresson,  la  Guérinière,  Luzéronde. 
'S.  conica  L.  —  C.  Sables  maritimes. 

'  S.  gallica  L.  —  CC.  Moissons. 

'S.  portensis  L.  —  Sables  maritimes,  C. 

S.  annulata  Thore,  —  Champs  sur  la  route  de  l'Herbaudière 
(Gobert). 

'  Lychnis  vespertina  Sibth  flore  albo.  —  Champs,  CC;  le 
Pilier. 

L.    —    flore  rubro.  —  Recueilli  sur  la  Chaussée  Jacobsen. 

' L.  Flos-cucuUL.  (Mignonnette) .  —  Prés  humides,  à  Saint- 
Joseph,  à  la  Blanche. 

' L.  Githago  Lam.  (Nielle).  —Moissons. 

Sagina  procumbens  L.  —  Aux  pieds  des  murs  :  Grande- 
Lande,  etc. 

*  S.  apetala  L.  —  Mêmes  lieux. 

.S.  maritima  Don.  —  Rochers  maritimes,    terrasses  des 
maisons  en  ville,  le  Pilier. 

Spergula  vulgaris  Boën.  —  Dunes  de  la  Claire,  champs. 

'.S^.  arvetisis  L.  —  Champs  cultivés  à  la Barbauderie. 


1.  Le  Silène  à  calice  enflé,  de  Piet,  doit  être  cette  plante  et  non  le  Silène 
inflata  Smith,  quoique  ce  dernier,  comme  beaucoup  d'autres  plantes  adventives, 
se  rencontre  parfois  sur  la  Chaussée  Jacobsen,  où  sont  déposés  les  délestages  et 
jetés  les  sables  extraits  du  porl. 


174  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES    NATURELLES   DE  l'oUEST 

S.  subulata  Swartz.  — Digue  de  la  Pointe  de  Devin. 

'  Spergularia  ruWa  Wahl.  — Moissons,  C. 

S.  marina  Roth.  —  Rochers  maritimes,  chaussées,  le 
Pilier,  C. 

S.  marginata  DC.  —  Chaussée  Jacobsen,  bord  des  marais- 
salants. 

*  HaliantJms  'peploïdes  Fr.  —  Plages.  Fleurit  et  fructifie  par- 
faitement en  mai  et  en  juin.  C'est  une  des  plantes  qui  s'appro- 
chent le  plus  de  la  limite  ordinaire  des  tlots. 

Arenaria  serpîllifolia  L.,  v.  leptoclados  Guss.  —  Murs,  CC. 
dans  le  sud  surtout. 

A.  —  V.  Lloydii  Jord.  —  Sables  maritimes  :  à  Barbâtre  et 
à  la  Guérinière. 

'  A.  înontana  L.  —  Bois  et  landes  de  la  partie  nord. 

A.,  trinervia  L.  —  Haies  fraîches  et  bois  :  la  Blanche. 

*  Stellaria  média  With.  (Mouron  des  oiseaux).  —  CC.  partout. 

S.  —  V.  apetala  Bor.  —  Sables  maritimes  :  Anse  des 
Dames  près  le  Casino,  pointe  de  Devin,  le  long  des  murs  en 
ville,  au  Pilier. 

*  S.  Holostea  L.  —  Haies  et  buissons,  PC. 
S.  gramAnea  L.  —  Buissons,  PC. 

Mœnchia  eî^ecta  Ehrh.  —  Pelouses,  bord  des  chemins,  C. 

Cerastium  glomeratum  Thuil.  —  Dunes,  champs  sablon- 
neux, prés,  C.  :  de  Barbâtre  à  la  Tresson,  la  Pointe  de  Devin, 
la  Blanche.  Fleurit  en  panicules  serrées,  pédoncule  jamais  plus 
long  que  le  calice.  Bractées  sans  trace  de  membrane  scarieuse. 

C.  se?nidecandrwn  L.  —  Sables  maritimes  :  la  Linière, 
la  Claire,  l'Herbaudière,  Bois  de  la  Chaise,  C.  Bractées  et  sépales 
à  large  membrane  scarieuse  transparente. 

C.  tetrandrum  Curt.  —  Sables  maritimes,  C.  :  Pointe  de 
Devin,  Bois  de  la  Chaise,  Barbâtre,  la  Linière,  l'Epine,  etc. 
Bractées  toutes  herbacées,  pédoncules  raides,  non  arqués,  plus 
longs  (|ue  le  calice. 


VIAUD-GRA.ND-MARAIS.    —  PLANTES  DE  NOIRMOUTIER         175 

'  C.  triviale  Link.  —  Champs,  CC.  Tiges  à  rejets  rampants  ; 
bractées  légèrement  scarieuses  au  bord  et  au  sommet. 

LINACÉES 

'  Linum  angustifolium  Huds.  —  Bois  et  landes,  C. 
'  L.catharticum  L.  —  Bruyères,  Lande  d'Enfer. 
Radiola  linoides  Gmel.  —  Bord  de  l'étang  de  Grande-Lande. 

MALVACÉES 

'  Malva  silvestris  L.  (Mauve).  —  CC,  champs,  sables  mari- 
times, bord  des  routes.  Tantôt  à  corolle  rose  violacé  ;  tantôt,  au 
bord  de  la  mer  (Fort-Saint-Pierre),  à  fleurs  lilas  dont  les  pédon- 
cules sont  munis  de  poils  très  courts  ;  tantôt,  enfin  (douves  du 
château),  à  pétales  blanc  rosé  avec  stries  violettes  comme 
dans  le  M.  Tnauritanica. 

Cette  plante,  ainsi  que  les  autres  Malvacées  dont  les  noms 
suivent,  a  souvent  les  feuilles  envahies  par  le  Picccinia  Malva- 
cearuni  Mont. 

M,  roiundifolia  L.  — Bord  des  chemins,  CC.  Fleurs  blanches. 

M.  nicœensis  Cav.  —  Bord  des  chemins.  Fleurs  roses, 

'  Althœa  officinalis  L.  (Guimauve).  —  Prés  :  Lande  Saint- 
Joseph,  les  Roussières,  la  Blanche. 

Lavatera  arborera  L.  (Mauve  royale).  —  Le  Pilier  et  çà  là 
dans  les  décombres. 

L.  cretica  L.  (Malva  mamillosa  Lloyd,  FI.  de  l'O.,  l''^  éd.) 
—  Talus  du  Fort  Larron.  Se  confond  facilement  avec  le  Malva 
silvestris.  Son  calicule  toutefois  est  monophylle  à  trois  lobes, 
au  lieu  d'offrir  trois  folioles  distinctes  ^ . 

HYPÉRICINÉES 

'  Hypericuni  perfoliatum  L.  (Millepertuis),  —  Haies,  bord 


1.  L'Hibiscus  syriacus  L.  alleint  dans  les  jardius  de  grandes  dimensions.  — 
Le  Sida  Àbutilon  L.  se  reproduit  de  lui-même,  de  graines,  près  de  l'ancienne 
chapelle  de  la  Blanche. 


176  SOCIÉTÉ  DES    SCIENCES    NATURELLES   DE   l'OUEST 

des  chemins.  Ses  sommités  mises  dans  l'huile  sont  employées 
contre  les  coupures. 

H.   linarifolium  Vahl.  —  Bois  de  Grande-Lande  ;  Fort 
Saint-Pierre. 

H.  humifusum  L.  —  Champs  après  les  moissons. 

H.  pulclirum  L.  —  Bois  :  Lande  Saint-Joseph  '. 

GÉRANIACÉES 

'  Géranium  molle  L.  —  Champs,  sables  maritimes,  CC. 

'  G.  columMnum  L.  —  Décombres. 

'  G.  dissectum  L.  —  Lieux  cultivés  ;  haies. 

"  G.  rotundifolium  L.  —  Décombres. 

*  G.  Robertianum  L.  (Herbe  à  Robert).  —  Haies. 

G.  —  var.  jjivrpuî^eum  Vil.  —  Haies,  partie  nord  de  Tile  -. 

*  Erodiuni  cicutariwn  L'Her.  —  Bord  des  chemins,  prés,  C. 
Très  variable. 

F.    —   v .  sabulicolmn  ^ov(\.. —  Sables  maritimes.   C.  sur- 
tout autour  de  l'église  de  l'Herbaudière. 

E.  moschatum  l'Her.  —  Bord  des  chemins,  prés  :  le  Fort 
Larron,  le  Sableau,  la  Blanche. 

E.  maritimum  Smith. —  Bord  des  chemins  à  l'Herbaudière; 
Ilot  du  Pilier,  R.  Manque  toujours  de  pétales. 

'  E.  malacoides  Willd.  —  Bord  des  chemins  :  la  Guérinière, 
l'Epine,  du  Fort  Larron  au  Sableau. 


1.  L'Hypericiim  calycinum  L.,  se  cultive  sous  les  F'ins.  comme  sous-bois. 
L'Androsœmum  officinale  AU.;  connu  sous  le  nom  de  a  Grand-Vainqueur  «.est 
réputé  un  vulnéraire  sans  égal. 

2.  Le  Géranium  pratense  L.  indiqué  par  Piel  près  de  la  maison  de  la 
Blanche,  devait  provenir  du  jardin  des  moines  ;  il  a  disparu. 


VIAUD-GRAND-MARAIS.    —   PLANTES   DE   NOIRMOUTIER  177 

OXALIDÉES 

'  Oœalis  corniculata  L.  —  Jardin  de  la  Blanche  * . 

ZYGOPHYLLÉES 

'  TrWulus  terrestris  L.  —  Sables  maritimes  :  à  la  Frandière, 
à  la  Fosse,  au  Fort-Larron,  à  la  Claire.  Plante  de  fin  d'été  et  de 
sables  mouvants,  ne  se  présente  pas  tous  les  ans  aux  mêmes 
lieux. 

CÉLASTRINÉES 

*  Evonymus  europœus  h.  (Fusain).  —  Bois  de  la  Blanche, 
entre  l'enclos  et  la  mer. 

RHAMNÉES 

'  Rhamnus  Alaternus  L.  (Alaterne).  —  C.  au  bois  de  la 
Blanche,  surtout  entre  l'enclos  et  la  mer  -. 

LÉGUMINEUSES 

*  Ulex  europœus  L.  (Ajonc).  —  Landes,  talus  des  terriers. 
Recueilli  à  la  Claire  en  septembre,  un  Uleœ  à  floraison  tardive 


1 .  A  l'Ile-d'Yeu,  on  fait  une  confiture  aigrelette  avec  les  feuilles  de  cette  Oxalide. 
h'Oxalis  floribunda  L.  K.  et  Otto,  à  fleurs  roses  et  à  racines  tuberculeuses, 

s  "échappe  parfois  des  jardins. 

La  Vigne  {Vitis  vinifera  L.),  présente  de  nombreuses  variétés  comme  raisins 
de  table  et  donne  des  fruits  excellents  :  Le  Madère  à  grappes  énormes,  les  Mus- 
cats noir  ou  blanc,  les  Chasselas  blanc  ou  gris-rose,  la  Passe  musquée,  à  très 
gros  grains  ovoïdes  ;  celle-ci.  tardive,  ne  mûrit  pas  toujours  complètement.  Le 
Virginie,  à  grains  ronds,  acidulés  et  à  feuilles  très  divisées,  est  délaissé  depuis 
quelques  années. 

Le  phylloxéra  n'attaquant  pas  encore  nos  vignes,  leur  culture  est  reprise  de 
tous  côtés.  Malheureusement  l'espèce  cultivée  jusqu'ici  (le  Gros  Plant)  donne  des 
résultats  médiocres  et  la  fumure  par  le  varech  laisse  au  vin  un  goût  spécial, 
nuisant  à  sa  vente  en  dehors  de  l'ile.  Au  siècle  dernier  les  vins  noirmoutrins 
servaient  surtout  à  faire  de  l'eau-de-vie.  Depuis  deux  ans.  M.  Charrier  a  planté 
sur  sa  propriété  de  la  Lande  «ne  grande  quantité  de  Vignes  américaines.  Les 
dunes  de  l'Epine  présentent  des  Vignes  revenues  à  l'état  sauvage,  surtout  la  dune 
Saint-Jean. 

2.  Le  Vernis  du  Japon  (Ailanlhus  glandulosa  Desf.),  préconisé  par  l'abbé  de 
Lacroix  comme  moyen  de  fixer  les  dunes,  ne  résiste  pas  au  vent. 


178  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES  NATURELLES   DE  l'OUEST 

et  à  fleurs  offrant  la  teinte  jaune  d'or  de  l' U.  Gallii,  mais  dont 
tous  les  autres  caractères  se  rapportaient  à  l' U.  europœus. 

U.  nanus  Smith.  (Lande).  —  Landes,  C. 

Genista  anglica  L.  —  Landes. 

'  Sarothamnus  scoparius  Rocli.  (Genêt).  —  Bois,     haies, 
landes. 

'  Ononis  repens.  L.  (Retz  de  caille).  Type  ascendant.  —  Bord 
des  chemins. 

Var.  p.  très  épineux,  couché.  —  Sables  maritimes. 

'  Medlcago  Lupulina  L.  —  Prés.  Devient  très  pubescent  dans 
les  sables  maritimes. 

M.  mediaVers. — Sables  maritimes  :  Barbâtre,  la  Guérinière, 

M.  sativa  Pers.  (Luzerne).  —  Dunes,  où  elle  est  cultivée 
pour  retenir  les  sables. 

M.  striata  Bast.  —  Sables  maritimes  :  du  fort  Larron  au 
Sableau,  fort  Saint-Pierre,  la  Claire,  Barbâtre,  etc. 

M.   lUtoralis  Rohde.  —    Sables  maritimes  :    le    Sableau, 
Barbâtre,  chaussée  Jacobsen.  (C'est  le  M.  Braunii  G.  G.) 

'  M.  marina  L.  —  Sables  maritimes,  C. 

'  M.  minima  Lam.  —  Chaussée  Jacobsen  ;  sables  maritimes. 

M.  apiculata  Willd.  —  Champs  sablonneux  ;    dunes   de 
Barbâtre,  de  la  Tresson. 

M.  denticulata  Willd.  —  Dunes  de  Barbâtre. 

Trigonella  ornithopodioides   DC.  —    Pelouse  près  de  la 
Touche. 

Melilotus  arvensis  Wall.  —  Chaussée  Jacobsen,  l'Epine. 

M.  parvi/lora  Desf.  —  Chaussée  Jacobsen,  le  Sableau, 
l'Herbaudière,  la  Guérinière. 

M.  alba  Desr.  —  Chaussée  Jacobsen,  la  Guérinière. 

Trîfolîum  strictum  Waldst.  —  Coteaux  secs.  Bois  de  la 
Chaise. 

T.  glomeratum  L.  —  Lieux  arides,  rochers  du  Bois  de  la 
Chaise. 


VIAUD-GRÂND-MARAIS.    —   PLANTES   DE   NOIRMOUTIER         179 

T.  repens  L.  —  Bord  des  routes,  CC. 

T.  suffocatutn  L.  —  Rochers  du  Bois  de  la  Chaise. 
'  T.  suUerrcmeum  L.  —  Pelouses,  chemins,  C. 

7.  angustifolnmi  L.  —  Bord  des  chemins,  PC. 

T.  incarnatuni  L.  —  Cultivé  à  la  Tresson. 

T.    —    V.  iVfo^merù' Balbis.  —  Champs  à  Luzay  (Gobert). 

'  T.  arvetise  L.  —  Champs  :  bord  des  routes. 

T.    —    var.  arenivagum  Jord.  —  Sables  maritimes  :   au 
Sableau . 

T.  pratense  L.  —  Champs  et  prés.  C. 

T.  tnarUimimi  Huds.  —  Prés  de  la  cuvette  centrale. 

T.  scabrum  L.  —  Lieux  arides  :  Fort  Larron,  rochers  mari- 
times du  Bois  de  la  Chaise,  dunes  de  Barbàtre. 

T.  resupinatum  L.  —  Prés,  bord  des  chemins. 

'  T.  fragiferum  L.  —  Même  lieu,  CC. 

T.  campestre  Schreb.  —  Bord  des  chemins. 

T.    —    V.  pseudo-procimibens  Gmel.  —  Rochers  près  la 
grotte  de  Saint-Filbert. 

T.  filiforme  L.  —  Pelouses.- 

T.  minus  Smith.  —  Pelouses. 

'  Lotus  corniculatus  L.  (Tiffauge).  —  C.  Bord  des  chemins. 

L.    —    var.  crassifoUus,  —  Terrains  salés;  bossis  des  ma- 
rais. Ses  fleurs  prennent  souvent  une  teinte  rutilante. 

L.  uliginosus  L.  —  Prés  marécageux,  haies  fraîches  :   la 
Blanche. 

L.  migustissimus  L.  —  Le  Fort  Larron. 

L.  hispidus  Lor.  — Coteaux  arides,  lieux  sablonneux:  Bois 
de  la  Chaise,  Pélavé,  Grande-Lande,  etc.  ^ 


1.  Nous  n'avons  pas  rencontré  jusqu'ici  le  Lotus  parviflorns  Desf.  à  gousse 
ne  dépassant  pas  le  calice,  Lloyd  l'a  recueilli  à  l'Ile  d'Yeu  et  Maupon.  sur  la 
rive  de  la  baie  de  Bourgneuf  opposée  à  Noirmoutier. 


180  SOCIÉTÉ  DES   SCIENCES  NATURELLES   DE  l'OUEST 

'  Lupinus  reticulatus  Desv.  —  Au  Sableau,  à  la  Lapinaie,  à 
Grande-Lande,  parmi  les  Ajoncs.  Est  une  des  plus  jolies  fleurs 
de  nos  guérets. 

*  Ornithopus  perpusiUus  L.  —  Pâtures,  rochers  maritimes. 

'  0.  compressus  L.  —  Champs,  au  voisinage  duPélavé. 

'  0.  ebracteatus  DC.  —  Champs  sablonneux  :  à  Grande-Lande. 

Vicia  lutea  L.  —  Haies,  moissons. 

V.  angustifolia  Roth.  —  Moissons,  C. 

V.  —  V .  segetalis  T\mi\.  A  folioles  oblongues  tronquées 
avec  un  mucron.  —  C. 

F.  —  V.  Bohartii  Forst.  A  folioles  linéaires  entières, 
aiguës;  fleurs  d'un  beau  rouge. —  Sables  maritimes  :  LaLinière, 
l'Herbaudière,  le  Sableau. 

V.  sativa  L.  (Jarosse).  —  Moissons. 

F.  lathyroides  L.  —  Dunes  et  pelouses  :  CC.  au  printemps, 
à  la  Claire,  à  la  Linière,  à  Barbâtre. 

F.  Cracca  L .  —  Haies  à  la  Blanche  ^ . 

'  Ervum  Mrsutum  L.  —  Moissons:  la  Blanche. 

E.  tetraspernum  L.  —  Moissons. 

E.  gracile  DC.  —  Moissons. 

Pisum  elatuni  DC.  (Petit-pois  bâtard)  —  Moissons,  en  parti- 
culier aux  Mattes  ;  champs  de  fèves  dans  le  sud.  Diffère  du  Pisum 
sativum  L.  (Petit-pois),  par  ses  fleurs  rougeâtres  et  ses  graines 
noires  -. 

Lathyrus  Aphaca  L.  —  Moissons  à  l'Épine  (L.  Troussier). 

L.  hirsutus  h. —  Bord  du  chemin  de  Gaillardin,  près  la 
villa  des  Chênes,  champs  cultivés,  à  l'Epine. 


1.  La  Fèvre  [Faba  vulgaris  Mœnch),  est  l'objet  d'une  grande  culture,  surtout 
dans  la  plaine  de  Barbâtre.  On  en  exporte  chaque  année  4.000  hectolitres. 

2.  Le  Pisum  saticum  L.  commence  à  être  cultivé  en  grand,  à  l'Herbaudière 
et  à  la  Blanche,  pour  l'usine  de  conserves. 


VIAUD-GRAND-MARAIS,    —   PLANTES   DE   NOIRMOUTIER         181 
ROSACÉES 

*  Prunus  spinosa  L.  (Epine  noire).  —Haies,  lieux  incultes  au 
Sableau.  Offre  des  formes  intéressantes. 

*  Rubus  fruticosus  L.  —  Haies  et  bois,  CC. 

R.   —   f.  rusticanus  Mercier.  La  plus  commune.  —  Lande 
d'Enfer,  etc. 

R.    —    f.  multifidus  Boulay.  —  Bord   de  la   route,    près 
de  la  Tour  Plantier. 

R.  cœsius  L.  —  Haies  ;  moins  commun.  Les  fleurs  doublent 
quelquefois  à  l'état  sauvage. 
'  Geum  urbanum  L.  (Benoite).  —  Bois  de  la  Blanche. 

"  Potentilla  Anserina  L.  (Ansérine).  —  Fossés  desséchés  bor- 
dant les  routes. 

'  P.  reptans  L.  —  Bord  des  chemins. 

'  P.  argentea  L.  —  Bord  des  chemins. 

'  Tormentilla  erecta  L.  —  Bois  et  haies  fraîches  :  Bois  de  la 
Blanche,  de  la  Chaise. 

"  Agrimonia  Eupatoria  L.  (Aigremoine) .  —  Bois  et  haies 
fraîches,  C.  :  Bois  de  la  Chaise. 

Alchemilla  arvensis  Scop.  —  Champs,  murs.  CC. 

'  Poterium  dictyocarpum  Spach.  —  Sables  maritimes,  au 
Bois  de  la  Chaise,  à  la  Claire,  à  Barbâtre,  C.  Fruit  à  4  angles  et 
non  à  4  ailes. 

P.  muricatum  Spach.  —  Bois  de  la  Chaise,  moins  commun. 
Fruit  à  4  ailes  et  à  faces  offrant  des  fossettes  irrégulières  à  bords 
relevés  dentés.  Ne  se  distingue  pas  du  précédent  avant  l'appari- 
tion du  fruit.  Il  n'en  est  peut-être  qu'une  variété. 

'  Rosa  pi^npinellifoliah.  — Forme  un  admirable  sous-bois, 
aux  Bois  de  la  Chaise  et  de  la  Blanche  ;  dunes  de  la  Claire,  de 
TEpine.  Fleurs  très  odorantes,  variant  du  blanc  le  plus  pur  au 
blanc  rosé. 

*R.  canina  L.,  var.  dumalis  Beschst.  —  Fleurs  roses  ou 
blanches.  Haies,  à  la  Croix  de  Saint- André  et  ailleurs.  AC. 


182  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES    NATURELLES   DE    l'OUEST 

R.  —  V.  Suberti  Rip.  et  Déségl.  Cat.  p.  183  ?  —  Talus  des 
terriers  aux  Charlières  (Fourage,  1891).  En  nous  donnant  cette 
détermination,  M.  Lloyd,  qui  a  cultivé  et  vu  fleurir  ce  rosier 
dans  son  jardin,  y  joint  la  description  suivante  : 

«  Fol.  glabres,  ovales,  surdentées-glanduleuses,  non  odoran- 
»  tes  :  Pétiole  glanduleux  avec  quelques  poils,  aiguillonné  ; 
»  pédoncule  hispide;  fl.  rose  pâle  ;  styles  hispides  ;  fruit  ovoide  ; 
»  aiguillons  courbés  et  ne  dégénérant  pas  en  soies  glanduleuses 
»  sur  les  rameaux,  qui  portent  3  à  8  fleurs. 

»  Ce  Rosa,  de  la  section  liispida  du  R.  canina  se  place  entre 
»  7^ .  andegavensis  et  coUina.  Il  difl'ère  de  tous  deux  par  les 
»  folioles  franchement  surdentées-glanduleuses,  et,  en  outre,  du 
»  second  par  ses  folioles  glabres  ». 

*  Cratœgus  monogyna  Jacq.  (Aube -Epine).  —  Haies  et  bois  ; 
Bois  de  la  Chaise  ^ . 

Pyrus  coinmunis  L.  (Poirier  sauvage).  —  Bois  delà  Chaise, 
de  Grande-Lande. 

Sorhus  domestica  L.  (Sorbier).  —  Bois  de  la  Chaise,  prove- 
nant de  graines  égarées  ^. 

ONAGRARIÉES 

'  EpiloMum  Mrsutwn  L.  —  Bord  des  fossés. 
E.  parviflorum  With.  -  Lieux  humides. 
'  E.  tetragonum  L.  —  Bois  de  la  Chaise  K 

myriophyllées 

*  Myriophyllum  verticillatimi  L.  —  Fossés. 

M.  aUerni/lorumI)C.  —  C,  dans  les  fossés  des  Roussières. 
'  Hippuris  vulgaris  L.  —  Fossés  des  Roussières. 


1.  Le  Néflier,  Mespilus  germanica  L.,  ne  se  trouve  qu'à  l'état  de  culture. 

2  Diverses  espèces  de  Fuclisia.  entre  autres  le  F.  gracUis  Lindl.,  cultivées  en 
pleine  terre,  résistent  à  l'hiver,  sans  couverture,  à  condition  d'être  coupées  ras. 
L'Eucalyptus  globulus  LabiL  des  chalets,  gèle  dans  les  hivers  rigoureux  dès 
qu'il  n'est  plus  abrité  par  les  arbres  voisins. 


VÏAUD-GRAND-MARAIS.    —   PLANTES   LE   NOIRMOUTIER  188 

LYTHRARIÉES 

'  LythruTTi  Salîcaria  L.  —  Fossés  pleins  d'eau  :  à  la  Blanche, 
aux  Sorbets. 

L.  HyssopifoUa  L.  — Fossés  et  parties  humides  des  champs. 

Peplis  Portula  L.  —  Fossés  humides:  allée  des  Soupirs. 

TAMARICINÉES 

*  Tamariœ  anglica  Webb.  (Tamarin).  —  Talus  des  terriers. 
Est  cultivé  sur  les  chaussées  de  mer  qu'il  consolide.  Il  fait 
d'excellentes  clôtures,  respectées  par  les  animaux  ^ . 

CUCURBITACÉES 

*  Bryonia  dioica  L. —  Haies  :  Bois  de  la  Blanche,  l'Epine. 

Ecballium  Elaterium  Rich.  (Melon  sautreau). — Au  pied  des 
murs,  à  la  Vache,  près  le  port. 

PORTULACÉES 

Portulaca   oleracea  L.    (Pourpier).  —  Jardins,   champs 
cultivés  :  La  Blanche,  le  Pilier. 

Montia  fontcma  L.  —  Bord  des  sources. 

M.    —   V.  7ninor.  —  Champs  sablonneux  ;  le  Pilier. 

PARONYCHIÉES 

*  Corrigiola  littoralis  L.  —  Champs:  C,  de  la  ville  au  Bois. 
'  Herniaria  glabra  L.  —  Lieux  secs. 

H.    —   V.  ciliata  Babing.  —  Dunes,  C. 

II.  hirsurta  L.  —  Lieux  secs. 

Ces  trois  formes  pourraient  sans  grand  inconvénient  être 
considérées  comme  des  variétés  d'une  même  espèce. 


1.  Sur  les  Tamarix  vivent  le  curieux  lianneton  foulon,  vulgairement  choir 
(Polyphylla  Fullo  Lat.),  un  charançon  méridional,  tout  vert  et  or  ;  Coniatus 
Tamaricis  Fab.  et  une  rare  cupside,  Tuponia  TamaricisPervel. 


184  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES    NATURELLES   DE   LOUEST 

'  Polycarpon  tetraphyllutn  L.  —  Champs. 
Scleranthus  annuus  L.  —  Champs. 

CRASSULACÉES 

'  Tillœa  nmscosa  L.  —  Rochers:  Bois  de  la  Chaise,  Pélavé,  C. 

*  Sedum  TelepMuni  L.  —  Haies  fraîches,  à  la  Blanche. 

S.  angUcunih.  — Rochers  du  Pélavé,  de  la  Chaise;   talus 
des  terriers,  à  la  Touche  et  à  Gaillardin  :  au  Pilier. 

*  S.  acre  L.  (Poulet) .  —  Murs,  dunes,  talus  des  terriers,  CC. 

'  S.  album  L.  —  Dunes,  talus  des  terriers,  C. 

'S.  rubens  L.  (Crassule).  —  Vieux  murs,  talus  des  terriers, 
rochers  du  Pélavé. 

*  Umbilicus  pendulinus  DC.  (Gobelet).  —  Rochers   mariti- 
mes, vieux  murs,  C. 

'  Sempervirum   tectorum  L.    (Joubarbe)   —  Vieux   murs  ; 
toits.  Passe  pour  garantir  du  tonnerre. 

SAXIFRAGÉES 

*  Saxifraga  tridactylites  L.  —  Dunes,  murs,  CC. 

OMBELLIFÈRES 

Hydrocotijle  vulgaris  L.  —Fossés  humides,  bord  des  mares, 
C.  :  aux  Sorbets,  chemin  de  la  Claire,  etc. 

*  Eryngiu7n  campestre  L.  —  Champs,  sables  maritimes,  CC. 

*  E.  maritimum  L.  —  Sables  maritimes.  Feuilles  bleuâtres 
de  grand  effet. 

Bupleurum  tenuissimum  L.  —  Bord  des  chaussées,  aux 
Ribaudons  et  ailleurs. 

B.  aristatum  Bart.  —  Sables  maritimes:  à  la  Claire,  à 
l'Epine. 

Scandix  Pecfen  Veneris  L.  —  Moissons,  CC. 
'  Anthriscus  vulgaris  Pers.  —  Décombres. 

Torilis  helvetica  Gmel.  —  Lieux  incultes,  C.  :  l'Epine. 


VIALD-GKAND-MARAIS.    —    PLANTES    D£   NOIRMOUTIER  18.") 

'  T.  Anthrlscus  Gmel.  —  Mêmes  lieux,  C. 

T.  nodosa  Gseert.  —  Murs  et  décombres,  C. 

'  Daucus  Carota  L.  —  Champs,  prés  et  décombres. 

Apium graveolens  L.  (Ache,  Herbe  à  la  hache).  —  Bords 
des  étiers,  au  pied  des  murs  à  la  Vache.  Est  recueilli  pour 
faire  un  sirop  pectoral  et  comme  vulnéraire. 

Petroselinum  sativum  Hoff.  (Persil).  —  Digue  de  retraite 
de  la  Pointe  du  Devin  et  cliaussées  de  mer. 

'  Conium  niaciUatum  L.  (Cigiie).  —  Décombres,  bord  des 
chemins,  C. 

Smurnium  Olusatfuni  L.  —  Au  pied  des  murs,  décombres, 
douves  du  Château,  l'Epine,  C. 

Helosciadium  nodiflorum  L.  —  Fossés,  C.  :  La  Tresson,  les 
Sorbets,  etc. 

H.  —  var.  ochreatwn  D.  —  Fossés  proche  le  puits  du 
Pignolet. 

*  Ammi  majus  L.  —  Moissons,  CC. 

"A.    —    \2iV.  g lauci fol i uni. — Mêmes  lieux. 

yEthusa  CynapiumLi.  (Petite  Ciguë,  faux  Persil).  —  Jar- 
dins, champs,  en  ville  au  pied  des  murs,  AC. 

Œnanthe  peucedanif'olia  Pollich.  —  Prés  humides,  la 
Blanche. 

'  Œ .  Phellandrium  L.  —  Marais  à  la  Blanche. 

'  Œ.  fistulosa  L.  —  Prés  du  Vivier  à  la  Blanche. 

'  F œniculutn  officinale  k\\. —  Bord  des  routes,  décombres. 
L'abbé  de  Lacroix  nous  a  fait  cueillir  sur  ses  feuilles  le  parasite 
auquel  il  adonné  le  nom  à.'Azosma  punctum. 

'  CritlmiummayHtimuml^.  (Casse-pierre). —  Rochers  mari- 
times :  C.  au  Bois  de  la  Chaise,  le  Pilier  ;  digues  de  mer.  Se 
confit  dans  du  vinaigre  pour  être  employé  comme  condiment. 

*  Pastinaca  ^ilvestris  Mill.  —  Çà  et  là,  bord  des  chemins:  au 
Vieil,  allée  des  Soupirs. 

13 


186  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES   NATURELLES   DE   l'OUEST 

P.  sativaMill.  (Panais).  —  Echappé  des  cultures    autour 
des  villages:  au  Vieil,  à  la  Guérinière. 

Heracleum  Sphondylium  L.  —  Haies,  PC. 


araliacees 

* Hedera  HelLrh.  (Lierre),  —  C.  Offre  au  Bois  de  la  Chaise 
de  jolies  variétés  de  feuillage. 

*  Cornus  mas  L.  —  Bois  de  la  Blanche. 
C.  sanguinea  L.  —  Bois  de  la  Chaise. 

2«  MONOPÉTALES 

CAPRIFOLIACÉES 

*  Samducus  Ebulus  L.  (Yèble).  —  Chirons  ou  amas  de  pierres 
dans  les  champs  ;  talus  des  terriers  à  la  Frelette  ;  décombres  à 
à  Saint-Hilaire . 

S.  nigrah.  (Sureau).  —  Bois. 

Viburnum  Tinus  h.  (Laurier-Tin).  —  Naturalisé  dans  les 
bois. 

' Lonicera  Periclymenwnlj.  (Chèvrefeuille).  — Haies. 

RUBIACÉES 

RuMaperegrinal^.  (Roube).  —  Bois  de  la  Chaise,  de  la 
Blanche.  Employé  en  médecine  populaire  contre  l'excès  du  sang  ; 
une  infusion  trois  matins  de  suite,  prise  à  jeun  et  faite  avec  trois 
articles  de  la  plante. 

" R.  tinctorum  L.  (Garance).  —  A  la  Blanche,  où  il  paraît 
avoir  été  autrefois  cultivé.  Feuilles  caduques,  fortement  veinées. 
"  Galium  arenarium  DC.  —  Sables  maritimes,  CC. 

G.  neglectumhe  Gall.  —  Mêlé  au  précédent,  au  Bois  de  la 
Chaise  et  au  Sableau.  Est  un  hybride  des  G.  Mollugo  et  arena- 
riuin. 


VIAUD-GRAND-.MAUAIS.    —   PLANTES   DE   NOIKMOUTIER  187 

*  G .  MoUugo  L .  —  Haies,    sables  maritimes  :  Bois  de   la 
Blanche,  le  Sableau. 

G .  saxatile  L .  —  Bosquet  entre  le  mur  de  Grande-Lande  et 
l'allée  des  Soupirs . 

G.  anglicum  Huds.  v.  tenuicaule  Jord.  — Lieux  pierreux. 
(Lloyd) . 

'  G.  palustre  L.  —  Les  Viviers,  à  la  Blanche,  C. 

G.  AparineL.  (Prend-Main).  — Haies. 

*  Asperula  Cynanchica  L.  —  Sables  maritimes,  C. 
' Sherardia  arvensis  L.  —  Champs;  CC. 

VALÉRIANÉES 

Centranthus  ruber  DC.  —  Venu  spontanément  sur  les  talus 
au  Fort  Saint-Pierre,  vieux  murs. 

*  Valeriana  Olitorla  Mœnch.  (Boursette).  —  Champs,  murs, 
jardins,  CC. 

'  V.  carinata  Lois .  —  Murs,  champs,  dunes,  CC .  Est  l'espèce 
la  plus  commune  dans  les  sables  maritimes. 

V.  eriocarpa  Desv .  —  Moissons . 

DIPSACÉES 

' Dipsacus  silvesfris  L.  (Peigne).  —  Bords  des  chemins  ^ 

COMPOSÉES 

Tussilago  FarfaraL.  — Chaussée  Jacobsen.  Dunes  delà 
Tresson. 

'  Eupatorium   cannabinum  L.    (Eupatoire).   —  Fossés  à 
Grande-Lande . 

'  Aster  TripoliutnL.  —  Bords  des  branches  des  marais  salants 

Bellis perennis  L.  (Pâquerette).  — Prés, bords  des  chemins. 

1.  La  Veuve.  Scabiosa  atropurpurea  L.,  s'échappe  souvent  des  jardins. 


188  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES    NATURELLES   DE   LOUEST 

*  Erigeron  canadensisL.    -Terres  cultivées  C,  dans  les 
jardins,  à  l'Epine  surtout. 

' E.  acris  L.  —  Champs,  sables  maritimes,  escarpe  du  Fort 
Saint-Pierre . 

'  Inula  crWimoides  L .    -  Bord  des  marais  salants . 

'/.  graveolens  Desf.  —  Champs  entre  la  Ville  et  le  Bois  de 
la  Chaise. 
'  /.  dysenterica  L.  —  La  Blanche,  prés  du  Vivier. 

'  /.  Pulicaria  L .  —  Lieux  inondés  l'hiver,  bord  des  che- 
mins. C. 

'  /.  Conyza  DC.  —  La  Blanche. 

Bidens  tripartita  L.  —  Fossés  humides. 

Filago  niontana  L.  —  Champs  (Fourage). 

*  F.  germanica  L.  —  Champs  et  talus  des  terriers. 

'  GnapTialiwn  uliginosum  L.  —  Lieux  inondés  l'hiver. 

*  G.  luteoaWum.  L.  —  Bord  des  chemins  au  Sableau,  Champs 
à  la  Barbauderie . 

*  Helichrysum  StœchasDC.  (Immortelle).  —  Dunes,  CC,  On  en 
l'ait  des  couronnes,  pour  les  déposer  au  mois  d'août  sur  le  tom- 
beau de  Saint-Filbert . 

Arfemisia  campestris  L.  —  Chaussée  Jacobsen. 

'A.  —  var.  crithmifolia  DC.  —  Dunes.  «  En  abondance 
sur  les  dunes  dans  la  paroisse  de  Barbàtre  et  ailleurs  dans  les 
sables  de  l'île  de  Noirmoutier,  où  il  rampe  et  trace  toujours.  Il 
ressemble  h  V AJjrotainnwn  ccmipestre^  mais  a  un  goût  plus 
aromatique  ».  (Bonamy,  Florœ  Nannetensis  Prodromus). 

"A.  vulgaris  L.  —  Chaussée  Jacobsen,  la  Blanche,  l'Epine. 

'A.  maritbna  L.  —  Bord  des  marais  salants,  à  l'Epine,  à 
Ménitre,  au  Sableau. 

*  A,  gallica  Willd.  —  Bord  des  marais  salants,  à  l'Epine. 
Diffère  du  précédent  par  ses  fleurs  dressées.  L'un  et  l'autre 
sont  vendus  comme  vermifuges,  sous  les  noms  de  Sanguenîte. 

A.  AhsintMum'L.  (Absinthe).  —  Chaussée  Jacobsen. 


VIAUD-GRAND-MARÂIS.    —   PLANTES   DE   NOIRMOUTIER         189 

Tanacetum  vulgare  L.  (Tanaisie).  —  Lieux  incultes. 
Échappé  des  jardins,  où  il  est  cultivé  pour  la  fabrication  d'une 
liqueur  de  ménage  et  comme  vermifuge. 

T.  Balscmrifa  h.  (Baume).  —  L'Epine.  Echappé  aussi  des 
jardins  et  employé  comme  vulnéraire. 

*  Diofis  ccmdiclissimaBC.  —  Sables  maritimes  à  la  Coupe, 
près  l'entrée  du  port,  RR.  Par  pieds  isolés  au  Bois  de  la  Chaise. 

'  AcliUlea  MiAlefolmm  L.   —  Bord  des  chemins.   Varie  à 
fleurs  blanches,  rosées,  et  même,  à  laGuérinière.  d'un  rose  vif. 

Anthémis  noMl/s  L.  —  Pelouses,  au  Sableau,  chemin  de  la 
Gaillardin,  R. 

'  A .  Cotula  L.  —  Champs,  C. 

"  A.  niixta  L.  —  Champs,  CC. 

Chrysanthemum  inodorunih.  —  Champs. 

C.  —  /nmHtimtmi  Bah.  Chaussées  et  sables  maritimes, 
entrée  du  port. 

C.  Leucanthemum  h.  (Marguerite).  —  Prés. 

*  Senecio  vulgaris  L.  —  CC.  Partout. 

S.    —    f.  rrtc^^■<^^rt.  —  Sables  maritimes. 

iS.  viscosus  L.  —  Allées  du  Bois  de  la  Chaise  et  de  Grande- 
Lande. 

iS.  sijlvaticus  L.  —  Mêmes  lieux. 

'  .S^.  Jacobœa  L.  —  Haies;  prés  dans  la  partie  nord  de  l'ile. 

S.  aquaticus  L.  —  Prés  humides,  bord  des  fossés  :  les 
Roussières,  la  Blanche. 

Cirsiwn  lanceolatum  Scop.  —  Bord  des  chemins,  C. 

C .  anglicum  L.  —  Prés. 
'  C.  arvense  Scop.  —  Bord  des  chemins,  PC. 

Carduus  tenuiflorus  Curt.  —  Bord  des  chemins,  CC.  * 

'  C.  nutansh.  —  Bord  des  chemins,  dans  le  sud  surtout. 

C.  —  flore  alho.  —  L'Epine,  bord  de  la  route  (Louis 
Bureau).  RR. 


190  SOCIÉTÉ   DES    SCIENCES   NATURELLES   DE   l'OUEST 

Silybum  Marianum  Gsert.  —  La  Blanche. 

'  Onopordum  Acanthmm  L.  —  Champs,  sables  maritimes,  (1 

Lappa  minor  DC.  —  (Bouillon,  Gratteron).  —  Bord  des 
routes  '. 

'  Carlina  milgaris  L.  —  Champs  après  la  moisson  ;  bord 
des  chemins. 

*  Centrophylium  lanatimi  DC.  —  Champs,  bord  des  che- 
mins. C,  à  la  Croix  de  8aint-André. 

'  Centaurea  Cyanus  L.  (Bleuet).  —  Moissons. 

C .  pratensis  Thuil.  —  Prés,  bord  des  routes:  C.  aux  Sorbets 
et  à  Grande-Lande. 

*C.  aspera  L.  —  Sables  maritimes;  C.  delà  P^osse  à  la 
Guérinière  ;  par  pieds  isolés  à  la  Pointe  de  Devin  et  au  Sableau. 

'C.  Calcitrapa  L.  (Chausse-Trape).  —  Bord  des  chemins; 
douves  du  château  ;  sables  maritimes  :  au  Sableau,  à  la  Guéri- 
nière. 

'  Scolymus  hispanîcus  h.  (Chardon  béni),  —  C.  Bord  delà 
route  du  Gois,  de  la  Guérinière  à  la  Maison  Rouge. 

'  Lampsana  communis  L.  —  Terres  cultivées,  jardins. 

Arnoseris  pusilla  Gsert.  —  Sables  du  Fort  Saint-Pierre. 

Cichorium  Tntybus  (Chicorée  sauvage)  L.  —  Décombres,  PC. 
'  Thrincia  hirta  Roth. —  CC,  le  long  des  routes  et  dans  les  prés. 

T.    —    f,  arenaria  DC.  —  Sables  maritimes,  C. 

Leontodon  cmtumnalis  L.  —  Prés,  lieux  incultes. 

Picrls  hieracioides  L.  — •  Champs  cultivés,  sur  le  calcaire. 

'  HelTuinthia  ecMoides  Giert.  —  Bord  de  la  route  de  la  ville 
à  la  Guérinière  ;  cours  pavées  à  la  Puceraie  :  décombres  à  la 
Blanche. 

Trago2)ogon  porrifolUis  h. —  Chaussées  Jacobsen,  douves 
du  château . 


1.  Nous  n'avons  pas  recueilli  le  Lappa  major  Gartn..  ou    Grande  Bardane, 
indiqué  par  Piet. 


VIAUD-GRAND-MARAIS.    —  PLANTES  DE  NOIRMOUTIER         191 

T,  pratensis  L.  —  Prés,  à  l'Epine  (Troussier) . 
Scorzonera  humilis  L.  — Prés  à  la  Blanche,  à  Saint-Joseph. 

Podospermum  laciniatum  DC.  —  Chaussées  du  Gois  à 
Barbâtre  ;  route  du  Gois,  de  la  Tresson  à  Barbâtre  surtout, 
(Lloyd)  ;  douves  du  Château.  Ses  fleurs  se  ferment  vers  9  heures 
et  demie  du  matin. 

Hypochœris  glahra  L.  —  Landes.  Grande-Lande,  etc. 
H.    —    V.  Balbis  a  Lois.  --Aigrettes  toutes  pédiculées. — 
Plus  commun  que  le  type,  lieux  sablonneux,  maritimes. 

B .  radicata  L.  —  Bord  des  chemins  CC. 

Taraœacum  offîcinaleWig.  (Pissenlit).  —  Polymorphe,  CC. 

' Chondrilla  juncea  L.  —  Champs  surtout  dans  la  partie  cal- 
caire ;  dunes,  C. 

*  Lactuca  virosa  L.  Décombres. 
L.  Scariola  L.  —  Même  station. 

L.    —    f.  duMa  iovà..  —  Chaussée  Jacobsen. 

L.  saligna  L.  —  Bord  des  chemins,  route  du  Bois  au  sortir 
de  la  ville. 

Sonchus  oleraceus  L.  (Laiteron).  —  Lieux  cultivés  C. 
S.  asper  L.  —  Champs  à  la  Barbauderie. 
5.  mantiniusL. —  Bord  de  la  mer  à  l'Anse  des  Dames  ; 
chaussées  de  mer  ;  prés  des  Roussières. 

'S.  arvensis  L.  —  La  Messanderie. 

*  Crépis  fœtida  L.  —  Bord  des  chemins;  lieux  sablonneux: 
le  Fort  Larron,  la  Claire,  etc. 

C.  taraœacifolia  Thuil.  — Bord  des  chemins,  auSableau. 

'  C.  virens  WilL,  —  et  sa  v.  diffusa  DC.  —  Bord  des  che- 
mins, champs,  lieux  sablonneux,  CC. 

C.  bulbosa  Tausch.  —  Sables  maritimes.  CC,  du  Fort  Saint- 
Pierre  à  la  Blanche.  Fleurit  en  Mai,  puis  disparait  à  la  lin  de 
Juin. 

' Hieracium  Pilosella  L.  —  Bord  des  chemins:  pelouses,  C. 


192  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES    NATURELLES   DE   L'OUEST 

'H.  uniheUafnni  L.  —  Haies,  Bois  de  la  Cliaise,  Grande- 
Lande,  la  Blanche. 

AMBROSIACÉES 

' Xanthium  Strumarium  L.  —  Bord  des  chemins:  à  la  Gué- 
rinière,  à  l'Epine,  au  Prépelé. 

X.  spinosum  L.  —  Chaussée  Jacobsen  (Henouard). 

CAMPANULACÉES 

'  Jasione  montana  L.  —  Bord  des  chemins.  Offre  parfois  au 
Pélavé  des  individus  monstrueux,  à  fleurs  toutes  longuement 
pédicellées. 

/.  —  \.  ^)iaritima.  —  Couché,  hérissé:  fleur  d'un  bleu 
foncé.  Sables  maritimes,  au  Sableau.  Diffère  notablement  de  la 
forme  à  fleurs  à  peine  bleutées  des  falaises  de  l'Ile  d'Yen . 

"  Specularia  lujWida  DC.  —  Moissons  de  la  partie  calcaire. 

'  Campanula  Rapunculus  L.  (Raiponce).  —  Lande  Saint- 
Joseph,  Lande  d'Enfer. 

LOBÉLIACÉES 

Lolielia  urcHs  L.    -  Landes,  PC. 

ÉRICACÉES 

*  Erica  ciliaris  L.  —  Landes  humides.  Nous  ne  l'avons  pas 
retrouvé  depuis  1848,  où  nous  l'avions  recueilli  aux  Sorbets. 

'  E.  TetraUx  L.  —  Bois  et  Landes,  PC. 

'  E.  clnerea  L.  —  CC.  Landes  et  Bois  de  la  Chaise.  Devint 
moins  abondant,  étant  arraché  comme  souvenir,  plutôt  que 
cueilli,  par  les  touristes.  Présente  une  variété  à  fleurs  blanches. 

'  J5;.  sco7?<:/rm  L.  (Brande).  —  Landes  et  bois,  de  moins  en 
moins  commun. 

'  Calluna  vulgaris  Salisb.  —  (Vulgairement  appelé  Bruyère, 
comme  les  espèces  précédentes).  —  CC.  Landes  et  bois.  Fleurit 
à  la  fin  d'Août  et  en  Septembre,  quand  V Erica  cinerea  se  flétrit. 
Variété  à  fleurs  blanches,  peu  commune. 


VIAUD-GltAND-MAIiAIS.    —   PLANTES   DE   NOIRMOUÏIER  193 

Arbutus  Unedo  L.  (Arbousier;.  —  Planté  aux  chalets,  sa 
reproduit  de  graines  dans  les  bois.  —  Les  fruits,  assez  fadess 
mûrissent  suffisamment  pour  être  mangés  avec  du  vin  sucré. 

ILICINÉES 

llex  Aqiiifolium  L.  —  (Houx).  —  Bois  PC. 

OLÉACÉES 

Fraxinus  excelsior  hJYYèno). —  Haies,  bord  des    eaux, 
aux  Sorbets. 
'  Ligustrwn  vulgm^c  lu  (Duret).  —  Haies  et  Bois. 

APOCYNÉES 

Vinca  mcfjor  L.  (Pervenche).  —  Bosquet  d'Ormeaux  entre 
Grande-Lande  et  l'Allée  des  Soupirs  '. 

ASCLÉPIADÉES 

*  Vincetoxicum  officinale  L.  (Lilas  de  sables).  —  Sables  ma- 
ritimes :  Bois  de  la  Chaise  et  de  la  Blanche;  îlot  de  Pilier,  C. 
Ses  feuilles,  à  la  fin  de  l'été,  sont  attaquées  par  le  Cronartium 
asclepiadeimi  P'ries  et  l' Uredo  Vincetoœici  DC. 

GEXTIAXÉES 

Erythrœa  Centauriani  Pers.  (Petite  Centaurée).  —  Haies: 
la  Banche,  Bois  de  la  Chaise,  la  Barbauderie. 

'  E.  pulcUella  Fries.  —  Pâtures  et  landes,  C. 

E.  —  forealljo. — Pelouse  entre  Saint-Joseph  et  la  Touche. 
Ces  deux  espèces  sont  employées  comme  amères  et  fébrifuges. 

'  E.  maritima  Pers.  —  Pelouses,  routes  de  la  Claire,  Grande- 
Lande,  etc. 


1.  Le  yerium  Oleander  iLauiier-Uose).  supporto  la  culliire  de  pleine  terre, 
pourvu  qu'il  soi!  abrilé. 


194  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES   NATURELLES   DE   l'oUEST 

Cicendia  ftliformis  Delarbre.  — Landes  près  le  moulin  de  la 
Lande  ^ . 

convolvulacées 

'  Convolvulus  sepiuin  L.  —  (Liseron  de  haie).—  Haies, 
douves  des  Sorbets  ;  la  Blanche.  C. 

*  C.  arvensis  L.  (Vrillée). — Champs  après  la  moisson;  sables 
maritimes.  Les  fleurs  varient  du  blanc  au  rosé  et  sont  très 
odorantes,  CC. 

'  C.  Soldanella  L.  —  Sables  maritimes,  à  toucher  les  plages,  C. 

*  Cuscutaminor  DC.  —  Sur  les  Ajoncs  et  les  Bruyères. 

BORAGINÉES 

'  Heliotropium  europœwnh. —  Champs  après  la  moisson, 
AC  ;  le  Pilier. 

'  Echium  vulgare  L.  (Vipérine)  et  sa  v.  subpaniculatwn  Le 
Gall.  —  Lieux  incultes,  sables  maritimes,  CC. 

E.  plantagineujyi  L.  —  Enclos  et  environs  du  P^ort  Larron. 
Pieds  isolés  vers  le  Puits  d'Aguenette.  Diffère  du  précédent,  par 
ses  grandes  fleurs,  d'abord  d'un  beau  rose,  puis  bleues,  son  port 
étalé  et  ses  poils  de  deux  sortes  ^. 

Lithospermu77i  arvense  L.  (Thé)  —  Lieux  incultes  à  la 
Blanche. 

' L.  officinale  L.  —  Chemin  de  Grande-Lande  à  la  Claire. 
Employé  ainsi  que  le  précédent,  malgré  leur  peu  d'arôme,  en 
infusion  théiforme. 


\ .  Piet  signale,  dans  les  prés  de  Grande-Lande,  la  DecandoUie  couchée,  soit 
le  Cicendia  pusilla  Griseb,  à  nombreux  rameaux  divariqués.  A  rechercher. 

2.  Signalé  par  Piet  à  Hectot.  dans  une  lettre  du  29  juin  1807  :  «  Un  jour,  je 
vous  annonçai  que  nous  avions  ici  YEchium  italicunt  ;  vous  me  répondîtes  que 
ce  n'était  pas  vraiseml)lable  et  que  je  confondais  une  variété  de  YEchium  vulgare 
avec  VE.  italicum.  Je  vous  envoie  donc  des  échantillons  de  cette  prétendue 
variété,  dont  M.  de  Lamarck.  pas  plus  qu'un  autre  auteur,  ne  fait  mention  et 
dont  la  description  s'adapte  parfaitement  à  VE.  italicum  Lmk.  »  La  plante 
ayant  été  retrouvée  par  E.  Revelière.  puis  par  Gobert.  M.  Lloyd  en  a  rectifié  la 
synonymie. 


VIAUD-GRAND-MARAIS.    —    PLANTES   DE   NOIRMOUTIER         195 

'  Symphytimi  officinale  L.  (Consoudej.  —  Prairies  humides, 
à  la  Blanche.  Employé  en  décoction  comme  hémostatique. 

*  Lycopsis  arvensis  L.  —  Lieux  incultes  :  bord  des  chemins  ;  C. 

'  Borago  officinalis  L.  (Bourrache).  —  Bord  des  chemins,  C. 
Ses  fleurs  sont  données,  comme  sudoriliques,  en  infusion  sucrée 
avec  du  miel. 

'Myosotis  hispida  Schlect.  —  Champs,  murs,  CC. 

M.  versicolor  Pers.  —  Le  Pélavé,  la  Blanche. 

'  M.  palusfris  h.  (Ne  m'oubliez  pas).  —  Près  humides  à  la 
Blanche. 

M.  cœspitosa  Schultz. —  La  Blanche,  bord  des  fossés  pleins 
d'eau. 

*  Omplialodes  Uttoralis  Mut.  (Gazon  blanc  des  dunes),  — 
Sables  maritimes  ;  très  abondant  par  endroits  :  le  Sableau,  les 
Souzeaux,  la  Claire,  la  Blanche.  Signalé  pour  la  première  fois 
sous  le  nom  de  Cynoglossum  linifoliwn  dans  une  lettre  de  dom 
Carville  à  Bonamy. 

'Cynoglossum  officinale  l^.  (Cynoglosse).  —  Lieux  pierreux 
au  voisinage  de  la  mer:  à  la  Blanche,  à  l'Epine.  Employé  par  les 
empiriques  contre  les  maladies  des  bestiaux. 

SOLANÉES 

Solanum  nigrum  L.  (Morelle).  —  CC.   bord  des  chemins. 
Fruit  noir. 

iS'.     —    V.  miniatum  Bernh.  —  Bois  de  la  Blanche  ])rès  de 
la  mer.  Odeur  musquée;  baie  rouge. 

S.    —     V.  ochroleucum  Bast.  —  La  Blanche  ;  bord  des  che- 
mins à  la  Maison-Rouge.  Baie  jaune-pâle  '. 


1.  La  Pomme  de  terre  (Solanum  tuherosuin  L.)  est  l'objet  d'une  importante 
culture  et  les  tubercules  récoltés  dans  l'île  sont  renommés  par  leur  goût  savou- 
reux. Il  s'en  exporte  20.000  hectolitres  par  an.  Les  variétés  les  plus  recherchées 
sont  la  Poutine  de  terre  Saint-Jean,  apportée  au  marché  de  Nantes  dans  la  pre- 
mière quinzaine  de  mai,  la  Camaret  de  parfaite  conservation,  une  variété  rouge, 
et  la  Pomme  fie  terre  soulier,  qui  estapplatie  el  passe  pour  la  meilleure. 


J96  SOCIÉTÉ   DES    SCIENCES    NATURELLES    DE   l'OUEST 

'S.  Dulcamara  L.  (Douce-amère).  —  Haies  fraîches,  bois. 
Dépuratif. 

'  Lycium  sinense  L.  —  Décombres,  substructions.  Indique  les 
restes  d'anciens  jardins. 

*  Hyoscyamus  niger  L.  (.Jusquiame).  —  CC.  décombres,  bord 
des  routes.  Employé  dans  la  médecine  populaire,  malgré  les 
dangers  de  son  administration. 

' Datura  Stramonimnh.  (Pomme épineuse)  —Trop  commun; 
bord  des  routes,  décombres.  Le  type  seul  à  llenrs  blanches 
existe  dans  l'île.  Ses  feuilles  sont  fumées  avec  de  la  Sauge  par 
les  asthmatiques.  Vénéneux. 

verbascées 

'  Verbascum  Thapsus  L.  —  Lieux  incultes  :  Le  Sableau,  la 
Claire. 

V.  thapsiformc  Schrad.  —  Mêmes  lieux,  bord  des  chemins. 
A  la  corolle  plus  grande,  en  roue  et  non  en  entonnoir.  Ces  deux 
plantes  ont  les  feuilles  décurrentes  et  sont,  ainsi  que  la  sui- 
vante, utilisées  en  médecine  populaire  sous  les  noms  de  Molène 
et  de  Bouillon  blanc. 

T'.  floccosunt  Waldst. —  Place  de  l'église,  douves  du  château. 
Couvert  d'un  duvet  blanc,  floconneux,  s'attachant  aux  vêtements. 

V.  virgatum  With.  —  Talus  des  terriers  dans  toute  la  partie 
Nord-Est,  C. 

SCROPHULARIACÉES 

Scrophularia  Scorodonia  L.  (Employé  sur  les  ulcères  sous 
le  nomdeGuérit-tout). — Bois,  talus  des  terriers,  haies  fraîches, 
C.  (Indiquée  pour  la  première  fois  par  M.  Lloyd). 

Recueilli  aux  Champoiroux  une  forme  à  feuilles  profondé- 
ment et  irrégulièrement  crénelées  ' . 

5.  canina  L.  —  Se  présente  de  temps  à  autre  à  l'entrée  du 
port. 


1.  Piet,  qui  ne  parle  pas  du  S.  Scorodonia,  indique  la  Scrophulairc  noueuse, 
S.  nodo^n  L.,  que  nous  n'avons  pas  rencontrée. 


VIAUD-GRAND-MARAIS.    —   PLANTES   DE   NOIRMOUÏIEU         197 

*  Antirrhinum  Oronfium'L.  —  Champs  ', 

Linaria  Cymbalaria  L.  —  Sur  un  mur,  à  la  Puceraie,  R. 
'L.  Elatine  L.  —  Champs,  CC. 

L.  spuria  Mil.  —  Champs,  CC. 

'L.  Pelisseriana  Mil.—  Bois   de   la  Chaise,    Fort  Saint- 
Pierre,  le  Pélavé,  le  Sableau,  PC. 

L.  striata  DC.  —  Lieux  pierreux,  chaussée  Jacobsen. 

L.  vulgaris  Mil.  —  Champs,  dunes,  bord  des  chemins,  C. 

L.  supina  Desf.  —  Sables  maritimes,  champs  sablonneux  : 
à  Barbâtre,  à  la  Guérinière,  au  Sableau. 

'L.  arenaria  DC.  —  Dunes  et  sables  maritimes  :  à  la  Claire, 
à  Barbâtre,  etc. 
' Digitalis  imrpurea  L.  (Digitale).  —  Haies  à  la  Blanche. 

Veronica  AnagaUis  L.  —  Fossés  :  l'Epine,  la  Blanche,  à 
la  Tresson. 

*  V.  Beccabunga  L.  —  Fossés  à  Grande-Lande. 

'  V.  Chamœdrys  L.  —  Bois  et  haies  :  à  la  Blanche. 
'  V.  offlcinalis  L.  —  Pelouses,  C. 

V.  acinifolia  L.  —  Champs,  sables  maritimes. 
'  V.  arvensis  L.  —  Champs  cultivés,  dunes. 

V.  polita  Fries.  —  Champs. 

'  V.  hederifoUa  L.  —  Jardins,  champs. 

V.  Buœbaumii  Ten.  —  Chaussée  Jacobsen.  Se  montre  dans 
les  cultures  depuis  1883  -. 

' Pedicularis  silvatica  L.  —  Landes  humides. 

Rhinantlius  glaber  Lam.  —  Prés. 

' Eufragia  viscosa  Gris.  —  Prés,  pâtures,  bord  des  chemins: 


1.  L'Ant.  majus  L.  (Gueule-de-lion),  se   ressème  de  lui-même  sur  les  murs 
des  jardins. 

2.  Le  Veronica  Àndersoni  Hort.  pousse  avec  vigueur  dans  les  jardins,  où  il 
vit  de  cinq  à  six  années. 


198  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES   NATURELLES    DE   l'oUEST 

Bois  de  la  Chaise,  chemin  de  la  Claire,  Bois  de  la  Blanche,  la 
Guérinière. 

'Odontifes  serotina  Reich.  -  Bois  de  Grande-Lande,  Pointe 
du  Cob,  la  Blanche,  l'Epine. 

OROBANCHÉES 

Orobanche  Hederœ  Vauch.  —  Sur  le  lierre:   Bois  de  la 
Chaise,  de  la  Blanche,  dans  les  jardins,  C. 

'0.  Gain  Tyuhy .  —  Sur  le  Galium  arenarium,  sables  mari- 
times, ce. 

'0.  mmor  Sutt.  —  Sur  les  Medicago  et  autres  plantes  des 
sables  maritimes,  C. 

*  0.  amethystea  Thuil.  —  Sur  les  Eryngium,  sables  mariti- 
mes. 

labiées 

'  Mentha  rotundifolkih.  (Menthe  d'âne) .—  Fossés  desséchés,  C. 

'  M.  aquatica  L.  —  Fossés,  CC. 

*M.    —   V.  hirsuta  L.  —  Chemin  de  Gaillardin,  la  Blanche, 

'  M.  Pulegium  L,  (Pouliot).  — Fossés  se  desséchant  l'été,  CC. 

M.  arvensis  L.  —  Mêmes  lieux,  moins  commun  :  chemin 
de  Gaillardin,  etc.  ^ 

*  Lycopus  europœus  L.  —  Bords  des  fossés,  lieux  frais. 

*  Salvia  Verbenaca  L.  —  Lieux  incultes  et  pierreux,  vieilles 
chaussées  :  le  Sableau,  douves  du  château,  etc. 

N.  B.  —  Le  Serpolet,  Thymus  Serpyllum  L.,  si  commun 
à  l'Ile  d'Yen,  n'existe  pas  à  Noirmoutier,  comme  Piet  l'avait 
déjà  constaté. 

'  Calamintha  menthœfolia  Host.  —  Haies,  lieux  pierreux 
frais  :  la  Blanche,  l'Epine.  C'est  le  Thym  Nepeta  de  Piet. 


1.  Deux  plantes  sont  employées  sous  le  nom  de  Menthe  poivrée,  contre  les 
troubles  gastro-intestinaux:  en  ville.  \e  Mentha  piperita  L.  ou  véritable  Menthe 
poivrée  ;  à  l'Herbaudière,  le  M.  rubra  Sm. 


VIAUD-GRAND-MARAIS.    —   PLANTES   DE   NOIRMOUTIER         199 

CHnopodiwn  vulgare  L.  —  Haies,  landes  *. 

Glechoma  hederacea  L.   (Herbe  de  Saint-Jean).  —  Haies 
fraîches,  bois  :  la  Blanche,  la  Guérinière. 

* Lamiwn  ampleœicaule  L.  —  Champs,  C. 

L.    —   f.  inaritùnum.  —  Sables  maritimes,  CC. 

*  L.  purpureum  L.  —  Champs,  partout. 
'Galeopsis  Tetrahit  L.  —  Champs. 

Stachys  arvensis  L.  —  Chaussée  Jacobsen. 

'  Marrubmm  vulgare  L.  —  Bord  des  chemins,  C. 

'  Ballota  nigra  L.  —  Bord  des  chemins,  pied  des  murs,  C.  — 
Est  appelé  l'Herbe  de  Saint-Fiacre,  patron  des  jardiniers  et 
appliqué  sur  les  coupures. 

Leonurus  Cardiaca  (Cardiaque).  —  Çà  et  là,  autour  des 
villages  ;  il  provient  d'anciennes  cultures. 

'  Brunella  vulgaris  L.  (Brunelle). —  Prés,  bord  des  chemins. 

Scutellaria  minor  L.  —  Fossés  de  l'allée  des  Soupirs. 

'  Teucriu/n  Scordium  L.  —  Lieux  humides,  prés  des  Vi- 
viers, à  la  Blanche. 

'  T.  Scorodonia  L.  —  Bois  de  la  Chaise,  de  la  Blanche . 

VERBENACÉES 

*  Verbena  officinalïs  L.  (Verveine,  Herbe  aux  Sorciers).  — 
Très  employée  en  sorcellerie,  en  particulier  pour  la  confection 
des  philtres  ^ . 

PRIMULACÉES 

Lysimachia  Linum-stellatwn  L.  —  Sables  maritimes  :  à 


1.  La  Mélisse,  Métissa  officinalis  L.  (vulg.  Citronnelle),  s'échappe  parfois  des 
jardins. 

2.  Voir  Causeries  noirmontrines  :  Vieilles  croyances  et  vieilles  coutumes, 
La  Verveine  Citronnelle  {Lippia  citriodora  Kunth,  Verbena  triphylla  L'hér.). 
indiquée  comme  d'orangerie,  est  cultivée  en  pleine  terre  et  atteint  2  à  3  mètres 
de  haut. 


200  SOCIÉTÉ   DES    SCIENCES    NATURELLES   DE    l'OUEST 

la  Claire,  au  Vieil,  à  la  Blanche.  En  général  accompagné  de 
V077ipha  Iodes. 

Hottonia  palustris  L.  —  Lavoir  à  Grande-Lande. 

'  AnagaUis  arvensis  L.  v.  lyimicea.  —  Terres  cultivées,  CC, 
Le  Pilier. 

A.  —  cœrulea.  —  Trouvé  une  seule  fois  aux  Charlières 
(H.  V.-Grand-Marais). 

^  A.  tenella  L.  —  Prés  à  Grande-Lande. 

*  Centunculus  rninimus  L.  —  Bord  du  chemin  de  Grande- 
Lande. 

'  Samolus  Valerancli  L.  —  Bords  des  étangs,  des  fossés 
d'eau  douce  :  la  Tresson,  les  Louisnas,  Viviers  de  la  Blanche, 
CC.  Les  médicastres  font  baigner  les  yeux  malades  dans  une 
infusion  de  cette  plante,  employée  aussi  en  sorcellerie. 

Glauœ  maritima  L.  —  Sur  la  côte,  dans  les  points  où  suinte 
l'eau  douce  :  Anse  du  Lutin,  près  l'Eglise  de  l'Herbaudière. 

PLUMBAGINÉES 

"  Statice  Dodartil  De  Gir.  —  Chaussées,  bord  des  marais 
salants,  C.  :  chaussée  des  Ribaudons  ;  le  Pilier. 

'S.  Limonium  L.  —  Marais  salants. 

'  Armeria  maritima  ^^\\\A.  —  Rochers  maritimes,  au  Bois 
de  la  Chaise,  PC.  ;  chemin  atteint  par  la  marée  entre  le  Sableau 
et  l'entrée  du  port. 

A.  —  f.  xnibescens  DC.  A  feuilles  très  étroites,  ciliées, 
glauques  à  l'état  frais.  —  Le  Pilier.  Varie  comme  le  type  à 
fleurs  rosées,  roses  ou  presque  blanches  ' . 

A.  2)Umtaginea  Wild.  —  Sables  maritimes:  C.  au  Sableau. 

PLANTAGINÉES 

Plantago  major  L.  (Grand-Plantain) .  —  PC. 


1.  CeUe  forme  ne  correspond  pas  à  XXvm.  pubescpns  Linck  ^.-4)'»).  LinkiiJ, 
à    feuilles   linéaires,    molles,  planes,    eultivé    plus   fi'i'quemment    que  les  deux 
précédents,  sous  le  nom  de  Gazon  de  l'Olympe. 


VIAUD-GRAND-MARAIS.   —  PLANTES  DE  NOIRMOUTIER         201 

P.    —   f.  inter7nedia  Gilib.  —  Bords  des  routes,  bois  dé- 
frichés, dunes  du  sud.  Epis  arqués. 

P.  lanceolata  L.  —  Prés,  pelouses,  C. 

P.    —   y.  lanuginosa.  —  Sables  maritimes. 

P.   tnaritmia  L.  —  Rochers  maritimes,  R.  :  chemin  des 
grottes  ;  le  Pilier. 

P.  Coronopus  L.  —  Pelouses,  bord  des  routes,  CC.  ;  le  Pilier. 

"P.  arenariaW.  et  K.  —  Sables  maritimes,  C.  :   la  Claire, 
l'Epine,  la  Guérinière,  etc. 

30  APÉTALES 

AMARANTACÉES 

'  Amarantus  sylvestris  Desf.  —  Jardins,  C. 
A .  prostratus  Balb.  —  Au  pied  des  murs  en  ville,  CC. 

CHÉNOPODIACÉES 

^ Salicornia  herbaceah.  (Poulet,  Baisse).  —  Marais  salants, 
dont  elle  envahit  les  voyettes  dans  l'arrière-saison,  CC. 

S.   —   Y.  2)rocu?nbens.  —  Bords  des  marais,  terrains  salés  : 
à  la  Vache,  aux  Miilenbourgs,  C. 

S.  radicans  Smith.  —  Vieilles  ruines,  près  de  l'étierdes  Ri- 
baudons,  chaussées  de  marais  à  la  Guérinière,  etc.,  C. 

S.  fruticosa  L.  —  Bord  de  l'étier  de  l'Arceau. 

*  Salsola  Kali  L.  —  Sables  maritimes,  plages,  C. 

*  S.  Soda  L.  —  Mêmes  lieux,  C. 

'  Suœda  fruticosa  Forsk  {Sart,  d'où  le  nom  Sartières  donné 
aux  retraites  ou  lais  de  mer).  —  Chaussées  de  mer,  terrains 
salés,  CC.  Mangé,  faute  de  mieux,  par  les  bestiaux,  dans  les 
années  de  sécheresse. 

*  S.  maritima  Moq.  —  Terrains  salés,  C. 

Chenopodium  rubînmi  L.   —   Terrains   mouillés   l'hiver; 
dunes  de  la  Guérinière,  de  l'Epine. 

14 


202  SOCIÉTÉ  DES   SCIENCES  NATURELLES   DE  l'oUEST 

C.  album  h.  —  Décombres;  bord  des  chemins,  CC.  Plante 
variable, 

C.  glaucum  L.  —  Décombres;  au  pied  des  murs  en  ville, 

C .  polysjjerjnum  L,  —  Champs. 

C.  Vulvaria  L.  —  Pied  des  murs. 

C.  murale  L.  —  Bord  des  chemins,  décombres,  CC. 

'  Beta  maritima  L.  —  Rochers  maritimes,  chaussées,  bords 
des  marais  salants,  CC.  ;  le  Pilier. 

Atripleœ  portulacoides  L.  (Porusseau).  —  Bords  des  marais 
salants,  chaussées. 

A .  angustifolia  Smith.  —  Chaussées  de  mer  :  Chaussée 
Jacobsen,  Fort  Larron. 

A.  —  f.  angustissima.  —Chaussées  des  marais  salants, 
avec  le  type. 

A .  latifolia  Wahl.  —  C.  Chaussée  Jacobsen,  rue  de  Ban- 
zeau,  etc. 

A .  littoralis  L.  —  Bord  des  marais  salants  et  à  la  Claire. 

A .  crassifoUa  Meyer.  —  Plages. 

A .  Halimus  L.  (Arroche  de  mer). —  Cultivé  comme  clôture  ; 
se  répand  le  long  des  étiers,  en  particulier  de  celui  de  l'Arceau. 
Son  introduction  est  postérieure  à  1861  \ 

POLYGONÉES 

' Rumeœ  Acetosa  L.  (Oseille).  —  Prés  et  haies  fraîches. 

*R.  Acetosella  L.  (Petite  Oseille).  —  Champs  et  pâtures,  CC. 

R.  palustris  Smith.  —  La  Blanche,  la  Claire,  l'Anse  des 
dames. 

R.  crispus  L.  —  Prés,  bords  des  chemins,  C. 

R.  Patientia  (Patience).  —  Les  Viviers,  à  la  Blanche. 


1.  VAtriplex  hortensis  L.  se  rencontre  çà  et  là,  quoique  peu  ou  point  cultive 
dans  l'île. 


VIAUD-GRAND-MARAIS.    —   PLANTES  DE   NOIRMOUTIER         203 

R.  pulclier  L.  —  Au  pied  des  murs,  bord  des  chemins  ;  C, 
en  ville. 

R.  oMusifolius  L.  —  C.  au  pied  des  murs  en  ville  et  dans 
les  villages  ;  a  souvent  les  feuilles  supérieures  aiguës  (var. 
acutus  DC.) 

Polygonum  amphîMumlj. —  LesRoussières,  dans  les  fossés. 

P.    —   f.  terrestre. —  Fossés  desséchés. 

P.  Persicarialj.  {PeTsicaLue).  —  Fossés. 

P.  Hydropiper  L.  (Poivre  d'eau).  —  Fossés. 

P.  nodosum  Fers.  — Fossés  desséchés,  auxLouisnas. 

^ P.  avlculare  L.   —  Champs,  dunes,  chemins,    CC.  Assez 
variable. 

*  P.  maritimiwi  L.  —  Plages  :  leSableau,  Barbâtre,  etc. 

'P.  Convolvulus  L.  —  Jardins  et  lieux  cultivés,  C. 

P.  dumetorum  L.  Fruit  à  angles  ailés.  —  Mêmes  lieux, 
mais  moins  commun  :  la  Guérinière. 

THYMÉLÉACÉES 

'  Daphne  Laureola  L.  —  Bois  de  la  Blanche,  de  Saint-Joseph. 

"B.  GnidiumL.  (Sain  Bois).  — Bois  de  la  Blanche,  Bois  de  la 
Chaise;  R.  Indiqué  déjà  par  Bonamy. 

SANTALACÉES 

Thesimn  humifusum  DC.  —  Sables  maritimes,  C.  Abonde  à 
la  Claire,  sous  les  plantations  des  Peupliers  et  dans  les  dunes 
du  S.-O. 

ARISTOLOCHIÉES 

"  Aristolochia  Clematifîs  L.  —  Au  Bois  de  la  Chaise,  à  Gail- 
lardin,  etc.  ;  lieux  pierreux. 

LAURINÉES 

Laurus  noMlis  L.   (Laurier-sauce).  —  Atteint  de  grandes 


204  SOCIÉTÉ  DES  SCIENCES    NATURELLES  DE  l'oUEST 

dimensions,  surtout  dans  le  parc  des  Sorbets.  Se  ressème  dans 
les  bois. 

EUPHORBIACÉES 

*  EupJiorUa  Peplis  L.  — Plages,  C. 

E .  Helioscopia  L.  —  Terres  cultivées. 

E .  Esula  L.  —  Champs  incultes,  au  Sableau  (Gobert)  ;  tend 
à  disparaître. 

*  E.  Paralias  L.  —  Sables  maritimes,  CC.  ^ 

E.  portlandica  L.  et  f.  segetalis  (FI,  de  l'O.)  —  Sables 
maritimes;  bois  du  Fort  Saint-Pierre;  le  Pilier. 

" E.  amygdaloides  L.  (Herbe  aux  couleuvres).  —  Bois. 

E.  Peplus  L.  —  Lieux  cultivés.  C. 

E.  exigua  L.  —  Champs  après  la  moisson,  CC. 

E.  Lafhyris  (Epurge).  —  Champs,  PC.  Graines  employées 
comme  purgatif. 

'  Mercurialis  annua  L.  —  Jardins ,  champs  ;  le  Pilier. 
Employé  comme  purgatif,  sous  le  nom  de  Ramberge.  Est  la 
base  de  thés  purgatifs. 

CALLITRICHÉES 

'  CaUîtriche  stagnalis  Scop.  —  Mares,  fossés,  CC. 
C.  truncata  Gass.  —  Mêmes  lieux. 
'  C .  vernalis  Kiitz:  —  Mêmes  lieux. 

CÉRATOPHYLLÉES 

Ceratophyllum  sitbmersum  L.  —  C.  dans  les  fossés  des 
Sorbets,  de  la  Lande  Saint-Joseph,  des  Rousssières.  Mares  à  la 
Blanche,  à  la  Barbauderie,  C. 


1.  Pas  retrouvé  l'Euphorbe  Sapinelte  (Eiiphorbia  Cyparissias  L.),  indiquée 
par  F.  Piet,  au  Sableau. 


I 


VIAUD-GRAND-MARAIS.   —  PLANTES  DE  NOIRMOUTIER         205 
URTICÉES 

'  Uriica  dioica  h.  (Ortie).  — •  Bord  des  chemins,  pied  des 
murs,  ce. 

U.  urens  L.  (Petite  Ortie).  —  Mêmes  lieux. 

'  Parietaria  of/lcinalis  (Aumure)  Smitli.  —  Vieux  murs, 
talus  des  terriers. 

*  Ulnius  canipestris  (Ormeau)  L.,  et  sa  v.  suberosa^ois.  — 
A  l'Epine  et  dans  les  bois. 

Les  Ormes  de  la  grande  place  et  des  environs  du  château 
datent  du  commencement  du  siècle;  ceux  de  l'allée  de  la  Blanche, 
du  XVIP.  ' 

AMENTACÉES 

Quercus  pedunculata  Ehrh.  (Appelé  Chêne-Rouvre  comme 
le  suivant.)  —  Bois. 

Q.  sessiliflora  Smith.  —  Bois,  C. 

Q.  Toza  Bosc.  —  Bois  de  la  Blanche. 

Q.  pul)escens  ^iWù..  —  Bois  de  la  Chaise,  de  la  Blanche 
(Lloyd). 

'  Q.  Ilex  (Yeuse,  Chêne  vert). —  CC,  Bois.  Certains  individus 


1.  Le  Figuier  [Meus  Carica  L.),  croît  abondamment  ;  ses  fruits  mûrissent 
parfaitement  et  donnent  parfois  deux  récoltes,  pour  certaines  variétés  du  moins. 

Il  atteint  de  grandes  dimensions  et  se  reproduit  à  l'état  sauvage,  dans  les 
dunes,  offrant  alors  des  fruits  plus  petits.  A  la  Magdeleine,  sur  l'emplacement 
de  l'ancienne  chapelle,  un  de  ces  sauvageons  forme  à  lui  seul  un  bosquet,  ses 
branches  ayant  pris  racine  dans  le  sable,  à  la  manière  des  MuUiplicants. 

Les  figues  présentent  une  grande  variété  de  forme,  de  couleur,  d'époque  de 
maturité.  Les  principales  et  les  meilleures  sont  :  la  Figue  Madeleine,  hâtive,  à 
fruits  courts,  presqu'aussi  larges  que  longs,  et  à  chair  blanche,  mûrissant  en 
juillet;  la  Figue  de  Smyrne,  piriforme,  allongée,  verte  extérieurement,  à  chair 
jaunâtre  et  sucrée,  commencement  d'août  ;  la  Galette  noire,  même  forme, 
violette,  vineuse,  fin  d'août  et  septembre  ;  et  le  Figuat  de  Provence,  très  gros, 
ovoïde,  fin  d'août  et  septembre. 

Le  Mûrier  noir  (Morus  nigra  L.),est  l'arbre  le  plus  commun  après  le  Figuier 
autour  des  habitations.  Le  Mûrier  blanc  {Morus  alba  L.),  dont  la  culture  avait 
été  tentée  dans  quelques  jardins  pour  l'élevage  des  vers  à  soie  est  complètement 
délaissé. 


20(î  SOCIÉTÉ   DES    SCIENCES   NATURELLES    DE   L'OUEST 

olfrent  des  glands  sans  amertume,  recueillis  pour  faire  du 
café  ou  être  mangés  cuits  sous  la  cendre.  Très  variable  de 
feuilles  et  de  grosseur  de  fruits. 

Q.  —  V.  oleifoUa.  Feuilles  très  étroites,  entières,  blan- 
châtres, allongées,  pointues.  —  Le  long  de  la  mer,  au  Bois  de  la 
Chaise,  entre  la  Tour-Plantier  et  la  grotte  Saint-Filbert  ^ . 

Saliœ  alba  L .  —  Bords  des  fossés,  à  la  Lande-Charrier,  la 
Maison-Rouge,  Barbâtre. 

-S.  rugosa  Sm.  {Seringeana,  V'^  édition  de  la  Flore).  — 
Cultivé  comme  osier  :  dunes  et  vignes  de  la  Maison-Rouge  de 
Barbâtre  (Lloyd)  ;  au  bois  de  Grande-Lande  (Gobert) . 

'S.  cine^^ea  L.  —  Haies,  AC. 

'S.  repens  L.  —  Sables  maritimes  :  Bois  de  la  Chaise;  dunes 
de  la  partie  sud . 

Populus  nigra  L.  —  Çà  et  là.  Planté  dans  les  dunes  de  la 
Claire  pour  retenir  le  sable. 

'  P.  alba  L.  —  Çà  et  là  sur  les  talus  des  terriers. 
Ces  deux  arbres  ont  été  importés  depuis  le  commencement  du 
siècle. 

CONIFÈRES 

Pinus  niaritima  Lam.  (Sapin.)  Semé  à  profusion  sur 
la  côte  nord  par  la  famille  Jacobsen  et  l'Administration  des 
Forêts.  Ses  feuilles,  recueillies  sous  le  nom  de  pointes,  consti- 
tuent le  chauffage  du  pauvre  ^ . 


1.  Quelques  pieds  de  Q.  Ilex.  du  Bois  de  la  Blanche,  poussant  sur  souche,  ra- 
meux  dès  la  base,  à  feuilles  petites  et  épineuses,  ont  été  pris  pour  le  ().  cocciferaL. 
des  garrigues  du  Midi  :  les  feuilles  de  celui-ci  sont  glabres  des  deux  côtés, 
tandis  que  celles  des  petits  chênes  de  la  Blanche  sont  pubescentes  en  dessous. 

Le  Chêne-liège  (().  subei'  L.),  qui  vient  parfaitement  à  Pornic,  n'existe  pas  à 
Noirmoutier. 

Un  pied  de  Châtaignier  (Cuslanea  vulgaris  Lam.)  a  poussé  seul  au  Pélavé. 
près  de  l'endroit  appelé  l'Ile  de  Worms. 

2.  Le  Pin  noir  d'Autriche  {Pinus  austrioca  Hoss.),  est  semé  concurremment 


VIAUD-GRAND-MARAIS.   —  PLANTES  DE  NOIRMOUTIER        207 


GNETACEES 


'  Ephedra  distachya  L .  (Raisin  de  sable) .  —  Fruits  rouge- 
corail,  insipides.  Sables  maritimes,  talus  des  chemins  sablon- 
neux :  la  Claire,  le  Vieil,  THerbaudière,  Luzéronde,  TEpine,  la 
Guérinière,  Barbâtre. 


MONOCOTYLÉDONÉES 

1°    PÉRIANTHÉES 

HYDROCHARIDÉES 

Hijdrocharis  Morsus  ranœ  L.  —    Marais,    mares  :    à    la 
Blanche. 

ALISMACÉES 

"  Alisma  Plantago  L.  —  Fossés,  mares,  C. 
'A.  ranunculoides  L,  —  Mêmes  lieux. 
A.    —   V.  repens  DC.  —  Mêmes  lieux. 

LILIACÉES 

'Asphodelus  aWus  Willd.  —  Bois  du  Pélavé,  de  Grande-Lande, 
de  Blanche.  Feuilles  raides. 

'Shnethis  planifolia  Kuntk.  {Phalangium  bicolorBC).  — 
Rochers  du  Pélavé,  Bois  de  la  Chaise  près  le  Chalet  des  Chênes. 

'  Ornithogalum  umhellatum  L .  —  Champs  à  la  Blanche. 

'  Scilla  autumnalis  L.  —  Le  Pélavé,  Gaillardin,  le  Bois  de 
la  Chaise  ;  coteaux  maritimes,  CC. 


avec  le  Pin  maritime  par  la  famille  Jacobsen  à  Grande-Lande  et  par  M.  Ertaud 
de  la  Bretonnière,  au  Sableau.  Ses  cônes  et  ses  feuilles  sont  inférieures  comme 
chauffage  à  ceux  de  son  congénère. 

De  tous  les  arbres  verts  récemment  introduits,  celui  qui  donne  les  plus  beau.K 
résultats  est  le  Cupressus  Lambertiana  Hort. 


208  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES    NATURELLES   DE   l'OUEST 

'  Endymion  nutans  Du  Mort.  —  Bois  delà  Chaise,  chemin  des 
grottes,  la  Blanche. 

'  Alliimi  sphœrocephalum  L.  —  Sables  maritimes,  au  Sableau  ; 
côte  sud. 

A .  vineale  L.  —  Murs,  C. 

A.    —    V.  nitens  Sauzé.  —  Sables  maritimes  à  la  Claire. 

'  Muscari  comosum  Mil.  (Jacinthe  à  toupet).  —  C.  sables  ma- 
ritimes; envahit  les  moissons  de  la  partie  sablonneuse. 

ASPARAGINÉES 

'  Asparagus  prostratus  Bn  Mort.  {A.  officinaUs  L.,  v.  mari- 
timus  Flore),  à  feuilles  courtes,  raides  et  à  tiges  toujours  cou- 
chées. Vulg.  Bergouniotte  —  CC.  sables  maritimes  :  Bois  de  la 
Chaise,  de  la  Blanche.  Ses  turions  sont  recueillis  et  mangés 
comme  ceux  de  l'Asperge  cultivée  (.4.  officinalis  h.)  Celle-ci  est 
l'objet  d'une  grande  exportation.  Elle  s'échappe  parfois  des 
champs,  et  se  distingue  à  l'état  sauvage  de  la  plante  précédente 
par  ses  tiges  dressées. 

'  Convallaria  Polygonatum  L.  —  Bois,  celui  de  la  Chaise 
surtout.  Fleurs  parfumées.  Ses  feuilles  sont  presque  toutes  atta- 
quées à  l'automne  par  une  Dépazée,  le  Phyllosticta  cruenta  Kick. 

*  Rus  eus  aculeatus  L  (Fragonette) .  —  Haies  et  Bois.  Les 
tiges  avec  leurs  phyllodes  servent  à  confectionner  des  balais 
d'écuries  et  les  racines  s'administrent  en  décoction  comme 
diurétique. 

JONCÉES 

'  Juncus  maritimus  Lam.  —  Lieux  marécageux  C,  Grande- 
Lande,  les  Roussières. 

/.  acutus  L.  —  Les  brûleurs  de  varech  l'ont  fait  disparaître 
des  Sables  de  Luzéronde  et  de  la  Pointe  de  Devin.  Nous  l'avons 
recueilli,  pour  la  dernière  fois,  à  la  Claire,  avec  Renouard, 
au  mois  d'Août  1889,  dans  des  sables  semés  depuis  en  Pins  ma- 
ritimes. 

'  J.  conglomeratus  L.  —  Lieux  humides,  C. 


VIAUD-GRAND-MAUAIS,    —   PLANTES   DE   NOIRMOUTIER         209 

'  J .  effusus  L.  —  Lieux  humides,  C. 
/.  glaucus  Ehrh.  —  Bord  des  fossés. 

/.  capitatus  Weigel.  —  Lieux  sablonneux  humides  :  Gran- 
de-Lande, les  Louisnas,  la  Blanche,  le  Pélavé. 

V.  lampocarpus  Ehrh.  —  Lieux  humides  :  Grande-Lande, 
la  Blanche. 

V.  supinus  Mœnch.  —  Bord  des  marais.  Varie  suivant  qu'il 
est  ou  non  submergé . 

/.  Tenageia  Ehrh.  —  Lieux  inondés  l'hiver. 
/.  bufoniusetx.  hybr ichis  Bvoot. —  Fond  des  sillons,  lieux 
inondés  l'hiver,  CC. 

Luzula  campestris  DC.  —  Pâtures. 
L.  Forsteri  DC.  —  Bois  de  la  Chaise. 

AMARYLLIDÉES 

'Amaryllis  lutea  L. —  «  Cette  plante  croît  en  abondance  dans 
le  petit  bois  d'Ormeaux,  vis-à-vis  la  cuisine  de  MM.  les  reli- 
gieux Bernardins  de  la  Blanche  ;  le  terrain  où  elle  pousse  est 
tout  sable .  »  —  Cette  indication  de  Bonamy  est  encore  exacte, 
mais  YAinaryllis  s'est  naturalisé  depuis  sur  d'autres  points,  en 
particulier  sur  le  talus  d'un  terrier,  près  de  l'Eglise  de  la  Guéri- 
nière.  Plante  méditerranéenne,  elle  n'est  signalée  en  France 
qu'à  Toulon  et  à  Agen  ' . 


1.  Le  Pancratium  maritimum  L..  commun  à  l'embarcadère  de  la  Bairede- 
Monls,  en  face  de  la  pointe  de  la  Fosse,  planté  par  nous  au  Bois  de  la  Chaise,  a 
fleuri  pendant  plusieurs  années.  lia  disparu  par  suite  des  nouvelles  constructions 
du  Casino.  h&Narcissus  Tazetta  L.  est  naturalisé  dans  un  bosquet  situé  entre 
Grande-Lande  et  l'Allée  des  Soupirs. 

L'Agave  Americana  L.  (Aloës).  pousse  en  pleine  terre,  tant  à  la  Ville,  qu'à 
la  Blanche. 

Au  mois  d'août  1879,  nous  en  avons  observé  plusieurs  pieds  dans  le  jardin  de 
M"'  Lefebvre  ;  ils  avaient  résisté,  sans  abri  ou  recouverts  d'une  façon  insuffisante, 
aux  grands  froids  de  l'hiver  précédent. 

Un  exemplaire  présentait  des  feuilles  de  1  m.  7o  de  long,  sur  30  cent,  de  large,  à  la 
base,  et  2o  au  milieu.  Hauteur  totale  de  la  plante  :  2  mètres.  Diamètre  à  la  base  : 
1  m.  8'6.  Très  nombreux  rejetons.  11  était  recouvert  par  un  mauvais  appenti  en 


210  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES  NATURELLES  DE  L  OUEST 

DIOSCORÉÂCÉES 

Tamus  communis  L.  —  Haies,  bois.  Nous  ne  savons  à 
quelle  légende  il  doit  son  nom  de  Femme  battue. 

IRIDACÉES 

'  Romulea  Columnœ  Sebast.  —  Pâtures,  bords  des  routes  : 
Allée  des  soupirs  en  approchant  de  la  mer;  pelouses  près  le 
puits  de  la  Touche  (Plantier).  Il  tend  à  disparaître.  Aussi  rare 
à  Noirmoutier  que  commun  à  l'Ile  d'Yen.  A  rechercher  au  prin- 
temps, sur  le  Pilier. 

*  Iris  pseudo-Acorus  L.  —  Fossés  et  viviers  à  la  Blanche. 

'  /.  fœtidissvma  L.  —  Haies,  lieux  pierreux,  C.  A  les  feuilles 
souvent  attaquées  par  le  Uredo  Iridis  Dub. 

/.  gennanica  L.  —  Terriers  à  l'Epine  ;  vignes  et  murs  en 
pierres  sèches  à  la  Linière,  au  Vieil,  à  la  Claire,  C. 

I  florentina  L.  —  Bois  de  la  Blanche,  vignes  à  la  Linière,  où 
il  est  assez  commun.  Evidemment  importé. 

Gladiolus  segetum  Gav^i.  —  C.  dans  les  moissons,   aux 
Mattes,  près  le  puits  Pignolet.  (Gobert) . 

ORCHIDÉES 

*  Orchis  Morio  L.  —  Pâtures,  C. 
'0.  mascula  L.  —  Prés  au  Sableau. 

'  0.  laxiflora  L.  —  Prés  à  la  Lande,  prés  des  Viviers,  à  la 
Blanche. 
'  Ophrys  api  fera  Rich.  —  Grande-Lande,  R. 


bois.  Un  second,  non  abrité,  mesurait  comme  longueur  de  la  feuille  1  m.  45  ; 
comme  largeur  à  la  base,  iJ5  cent.;  au  milieu,  21.  Hauteur  totale  de  la  plante, 
1  m.  90  ;  diamètre  à  la  base,  1  m.  50.  Les  feuilles  offraient  des  eschares  sans 
gravité  produits  par  les  gelées  d'avril. 

Plus  loin,  toujours  en  pleine  terre  et  sans  abri,  se  voyaient  d'autres  Agaves 
pleins  de  vie  et  dont  le  plus  grand  avait  un  mètre  de  haut.  L'acquéreur  du  jar- 
din les  a  fait  détruire  parce  que  leurs  feuilles  renversaient  le  mur  voisin. 


VIAUD-GRAND-MARAIS.    —   PLANTES   DE   NOIRMOUTIER         211 

0.  aranifera  Huds.  —  (Herbier  Gobert),  sans  indication  de 
localité. 

EpipacUs  palustris  Crantz.  —  Parties  humides  des  dunes 

(Gobert),  R- 

Spimnthes  aictumna lis  Bich.  (Herbe  de  la  détourne).  —  C. 
dans  les  pâtures,  au  mois  de  septembre,  au  voisinage  du  Pélavé 
et  de  l'Allée  des  Soupirs.  Passe  pour  faire  perdre  la  route,  et 
faire  changer  de  résolution,  aux  personnes,  qui  le  foulent  du 
pied.  (Voir  Causeries  noirmoutrines). 

2"  APÉHIANTHÉES 

Enveloppe  florale  nulle  ou  composée  d'écaillés 
CYPÉRACÉES 

'  Cyperus  longus  L.  —  Viviers  de  la  Blanche. 
'  C.  fiavescens  L.  —  Bord  des  étangs. 

RhyncJiospora  fusca  Rœm.  —  Marais  à  la  Blanche. 

Eleocliaris  palustris  R.  Br.  —  Fossés. 

*  Scirpus  Holoschœnus  L.  —  Sables  maritimes  :  Bois  de  la 
Chaise  et  de  Grande-Lande ,  la  Claire.  Devient  de  plus  en  plus 
abondant. 

S.  lacustris  L.  (Jonc  des  chaisiers).  —  Fossés  aux  Rous- 
sières,  à  Saint-Joseph,  à  la  Blanche. 

S.  maritimus  L.  —  Fossés,  CC. 

S.  fluitans  L.  —  Bord  du  lavoir  de  Grande-Lande. 

Car  ex  vulpina  L.  —  Fossés  à  Grande-Lande. 
'  C .  arenaria  L.  —  CC.  Sables  maritimes. 
'  C.  Œderi  Ehrh.  —  Lieux  marécageux. 
'  C.  glauca  Scop.  —  Grande-Lande,  la  Tresson. 

C.  prœcoœ  Jacq.  —  Pelouses. 
Les  Car  ex  et  les  Scirpus  portent  le  nom  général  de  Rouches. 


212  SOCIÉTÉ  DES  SCIENCES    NATURELLES  DE  l'OUEST 

GRAMINÉES 

'  Panicum  Crux-galli  L .  —  Bord  des  fossés . 
"P.  sanguinale  L.  (Saigne-nez),  —  Jardins,  champs,  G. 
'  Setaria  verticillata  P.B.  —  Jardins,  champs,  CC. 
*  S.  viridis.  —  Lieux  cultivés. 

S.  glauca  P.B.  —  Sables  maritimes. 

PJialaris  arundinacea  L.  —  Prés  des  Viviers,  à  la  Blanche. 

'  Anthoœanthum  odoratum  L.  (Flouve).  —  Prés.  Donne  aux 
foins  leur  parfum. 

A.  aristatum.  —  Champs  sablonneux. 

A.    —    V.    Lloijdii  Jord.  (nanwm  Flore).  —  Rochers  secs 
du  Pélavé. 

Alopecurus  agrestis  L.  (Herbe  grainée).  —  Champs. 

A .  buWosus  L.  —  Bord  des  routes,  C. 
'A.  genîculatus  L.  —  Fossés  desséchés. 

A.  fulvus  Smith.  —  Fossés  à  la  Lande  d'Enfer. 

Crypsis  aculeata  Ait.  —  Bord  d'une  mare  à  la  Barbauderie. 

Phleum  arenarium  L.  —  Sables  maritimes,  CC. 

P.  pratense  L.  —  Prés. 

MWora  mininia  Ad.  —  Champs,   sables  maritimes,  CC. 

'  Cynodon  Dactylon  Pers.  —  Champs,  bord  des  routes,  C. 

Spartina  stricta  Roth.  —  Vases  du  Gois    s'élevant  au- 
dessus  des  marées  ordinaires. 

'  Polypogon?7ionspeliensisDesî.  — Fossés,  CC. 

P.  maritimus  Willd.  —  Fossés  à  l'Herbaudière. 

Agrostis  aWa  L.  —  Champs,  bord  des  routes. 

A.    —    \ .  stolonifera .  — Fossés:  Lande  d'Enfer. 

A .  vulgaris  With .  —  Prés  et  champs . 

A.  canina  L.  —  Prés. 
' Milium  effusuni  L.  —  Bois. 
'  Psamma  arenaria  Raem.  (Duréa,  Liame).  — Dunes.  Excel- 


VIAUD-GRAND-MARAIS.    —  PLANTES  DE  NOIRMOUTIER         213 

lente  plante  pour  retenir  les  sables,  où  elle  est  semée  par  l'Admi- 
nistration des  Forêts.  Ses  cariopses  n'arrivent  pas  tous  les  ans 
à  la  maturité. 

' Pliragmites  co7nmunis  Trin.   (Roseau).  —  Fossés   d'eau 
douce  :  La  Blanche,  les  Roussières. 

Kœleria  cristata  Pers.  —  Sables  maritimes  et  falaises. 

K.  —  f.  aWescens  DC.  —  La  plus  commune  dans  les 
dunes . 

*  Aira  canescens  L.  —  Sables  maritimes,  C.  ;  le  Pilier, 

A .  caryophyllea  L.  —  Polymorphe.  Prés,  bord  des  chemins, 
haies. 

A.  prœcox  L.  —  Coteaux  secs,  dunes. 

A .  cœspitosaLi.  —  Bois  du  Pélavé. 

Holcus  lanatus  L.  —  Prés,  C. 

*  H.  mollis  L.  —  Bois. 

Arrhenatherum  buWosum'Pi'esl.—  Champs, C.  Partage,  avec 
le  Cynodon  Dactylon  et  le  Triticum  repens,  le  nom  de  Chien- 
dent. 

Avena  barbata  Brot .  (Folle  avoine) .  —  Bord  des  chemins . 

A .  sativa  L .  (Avoine) .  —  Echappé  des  cultures . 

A.  Ludoviciana Dur.  —  Chaussée  Jacobsen. 

A.  flavescens  L.  —  Prés. 

Dantlionia  decumbens  DC.  —  Bord  des  routes,  landes  :  le 
Pélavé,  Bois  de  la  Chaise,  C. 
' Melica  cœruleah.  (Guinche) .  —  Le  Pélavé,  Grande-Lande. 
Briza  média  L.  —  Prés. 

B.  minor  L.  —  Prés. 

Poa  loliacea  Huds.  —  Sables  maritimes,  murs,  AC.  ;  Bar- 
bâtre. 

"  P.megastachya  Kœl.  —  Jardins  à  l'Epine,  à  la  Blanche. 
Forme  spéciale  très  fétide,  d'où  son  nom  d'Herbe-qui-pue. 

'P.  annua  L.  —  Partout. 


214  SOCIÉTÉ   DES    SCIENCES   NATURELLES   DE   l'OUEST 

P.  bulbosa  L.  —  Sables  maritimes. 
'P.  trivialis  L.  —  Prés. 

*  P.  pratensis  L.  —  Prés. 

'  Glyceria  fluitans  R.  Br.  —  Fossés  pleins  d'ean. 
G.  plicata  Fries.  —  Fossés  de  la  Tresson  (abbé  de  Lacroix). 

*  G.  maritima  M.  et  K.  —  Vases  maritimes. 

G.  distans  Wahl  et  v.  conferta  Godr .  — Bord  des  branches 
des  marais  salants . 

G.  i/rocumbens  Smith.  —  Bord  des  chemins,  CC. 

'  Dactylis  glomerata  L.  — Prés,  bord  des  chemins.   Varie  à 
anthères  blanches  ou  violettes. 
'  D.    —    V.  Mspanica  DC.  —  Rochers  maritimes  ;  le  Pilier. 
'  Cynosurus  cristatus  L.  —  Prés  et  pelouses,  C. 
Festuca  uniglwnis  Ait.  —  Sables  maritimes,  C. 

*  F.  2)seudo-Myuros  S.  Will.  —  Champs. 
F.  sciur 0 ides  Roth.  — Champs. 

*  F.  duriuscula  L.  —  Coteaux  arides. 

F.  tenuifolia  Sibth  ' .  —  Bois,  C. 

'F.  ruhra  L.   v.  sabuUcoIa  L.   Dufour  (F.    dimietorum 
Mutel.  —  Sables  maritimes,  C. 

'  F.  rigida  Kunth.  —  Murs,  lieux  pierreux,  sables  maritimes. 

'F.  Poa Kunth.  — Mêmes  stations . 

* Brachypodium pinnatum  P.  B.  —  Bois  de  la  Chaise,  Bois 
de  la  Blanche,  haies,  C. 

B.  sylvaticum  P.B.  —  Bois  de  la  Blanche,  PC. 
' Bromus  secalinus  L.  —  Chaussée  Jacobsen. 
" B.  racemosus  L.  —  Prés. 

B.  mollis  L.  —  Partout.  Le  Pilier. 


1.  Festuque  des  brebis  de  Piet.  Le  véritable  F.  ovina  L.,  dont  le  F.  tenui- 
folia n'est  peut-être  qu'une  variété,  a  les  feuilles  plus  larges  et  la  glunielle 
inférieure  à  arête  plus  courte. 


VIAUD-GRAND-MARAIS.   —  PLANTES  DE  NOIRMOUTIER         215 

B.  —  V.  arenariuslhomme.  —  Sables  maritimes  ;  taille 
de  10  ou  même  de  3  cent.  ;  épillets  glabres,  ne  se  distinguant 
de  ceux  du  i?r.  racemosus  que  par  le  bord  de  ses  glumelles 
inférieures,  qui  a  l'angle  obtus  dans  les  variétés  de  B,  mol- 
lis^ au  lieu  d'offrir  une  courbe  régulière, 

B.     —    V.  Ferrom/ Mab.  —  Trapu,  très  velu.  Sables  mari- 
times (Voir  Flore) . 

B.  rigidus  Roth.  —  Sables  maritimes. 

B.  diandrus  Curtis.  —  Même  station  :  Bois  de  la  Chaise,  le 
Pilier. 

*  B.  sterUis  L.  —  Haies,  route  du  Bois. 

Gaudinia  fragilis  P.  B.  —  Prés,  bord  des  chemins. 

Triticwn  (Agropyrum)  repens  h.  (Chiendent),  a.  Type; 
il  diffère  de  toutes  les  variétés  qui  suivent  par  la  finesse  des 
stries  de  ses  feuilles.  —  Haies,  jardins. 

T.  —  v.  ^  campestre  Godr.  {infermedium  Host.)  — 
Champs. 

T.  —  —  f .  glaucutn  Godr.,  à  feuilles  presque  bleues.  — 
Bord  de  la  mer  au  Bois  de  la  Chaise  ;  bord  des  marais  salants  ^ . 

T .  —  V.  Y  littorale  Host.  Feuilles  enroulées  sur  le  bord. 
—  Chaussée  Jacobsen,  bord  de  la  mer. 

T.  —  —  f.  pycnanthum  Godr.  Epis  serrés,  tétragones, 
arêtes  nulles.  —  Sables  du  Bois  de  la  Chaise. 

T.  —  —  f.  pungens  Godr.  Glumelles  aristées.  —  C.  sur 
la  côte. 

T.  —  V.  0.  acutum  DC.  {laxum  Fries.)  Epi  lâche  par 
l'écartement  des  épillets.  —  Sables  maritimes  :  Bord  de  la  mer, 
au  Bois  de  la  Chaise. 

T.    —   —   f .  macrostachyum  Le  Gall.  Larges  épillets,  très 


1.  On  est  peu  d'accord  sur  l'épithète  glaucum  attribuée  à  un  Agropyrum. 
Nous  désignons  par  elle  un  campestre  à  feuilles  complètement  planes  et 
presque  bleues,  couleur  disparaissant  à  la  longue  en  herbier. 


216  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES    NATURELLES   DE   L'OUEST 

multiflores,  —  AC.  Comi3lètement  sur  le  bord  de  l'eau,  à  l'Anse 
des  Dames. 

N.  B.  —  Toutes  ces  variétés  d'Agropijricm  se  séparent  du 
type  par  les  grosses  nervures  de  leurs  feuilles,  mais  sont  très 
difficiles  à  distinguer  les  unes  des  autres.  Elles  ont  été  revues 
par  M.  Lloyd.  Leurs  fleurs  sont  souvent  atteintes  de  sclérotes. 

'  T.  Junceu7n  L.  Epis  se  fracturant  avec  une  extrême  facilité. 
Feuilles  poilues  sur  leur  face  supérieure.  —  Dunes  et  sables 
maritimes,  C.  ^ 

*  Hoîxlewn  ?nurinum  L.  —  Partout. 

H.   —   f.  pseudo-9)iu7HnumT?q)ii.  —  Sables  maritimes. 

JI.  pratense  Huds.  —  Prés,  PC. 

"B.  maritimuniWûh.  —  Prés,  bord  des  chemins,  dans  la 
région  des  marais  salants  surtout  ^. 

*  Lolium  per enne  L.  et  sa  forme  cristatuni.  —  C.  le  type  du 
moins,  bord  des  chemins;  le  Pilier  ^. 

' L.  temulentuTu  L.  —  Moissons. 

L.  7nuUi/lorum  Gaud.  (Ivraie).  —  Champs  de  céréales. 

Lepturus  incurvatus  Tr,  —  Terres  salées,  marais  salants. 

L.    —   î.  filiformis.  —  Lieux  salés  herbeux. 


1.  Le  Blé  Froment,  presque  exclusivement  cultivé,  est  la  variété  de  Triticum 
vulgare  Vil.  à  glumelles  aristées,  T.  œstivum  L.  Nous  avons  aperçu  pour  la 
première  fois,  cette  année,  1892,  la  variété  mutique,  T.  hyhermun  L.  On  exporte 
environ  34,000  hectolitres  de  blé  par  an. 

2.  L'Orge,  Hordeum  vulgare  L.  et  la  Baillarge,  H.  distychum  L.  forment 
presque  exclusivement  le  pain  du  laboureur.  Exportation  :  8,000  hectolitres.  Il 
n'est  cultivé  qu'une  très  petite  quantité  de  Seigle,  Secale  céréale  L.  Exportation: 
1,000  hectolitres. 

3.  Le  Lolium  italicum  Braun.,  vulg.  appelé  Ray-Grass,  à  racine  vivace  et  à 
longue  arête,  semé  en  pelouses  aux  chalets,  commence  à  se  répandre  sur  les 
bords  de  la  route  du  Bois,  eu  particulier  dans  la  section  comprise  entre  le  puits 
Pignolet  et  la  rue  du  Grand-Four. 


VIAUD-GRAXD-MARAIS.    —    PLANTES   DE   XOIRMOUTIER         21) 
AROIDÉES 

Aritm  italicum  Mil  (Pain-d'aspic)  ' .  —  Haies  ;  Bois  de  la 
Blanche . 

TYPHACÉES 

Sparganimn  ramosum  Hiuls.  —  Fossés  :  les  Sorbets,  Saint- 
Joseph,  La  Blanche.  Quelquefois  à  tiges  simples,  mais,  dans 
ce  cas,  ses  fruits  restent  caractéristiques. 

'  lypha  angustifolia  L.  (Quenouille)  — Viviers  de  la  Blanche. 

NAIADÉES 

Potamogeton  pectinatush.  —  Fossés  d'eau  saumâtre,  fos- 
sés au  voisinage  de  la  mer  :  La  Blanche,  le  Vieil,  Banzeau,  la 
Guérinière;  C. 

"  Ruj)pia  maritimaL.  (Ruppelle)  —   Branches  des  marais 
salants;  CC. 

R.  rostellataKooh. —  Branches  des  marais  salants:  la 
Forstière,  Luzay  et  ailleurs;  un  peu  moins  commun. 

Zannichellia palustris  Willd.  —  Fossés,  CC. 

Z.  dentata  Willd .  —  Quelquefois  mêlé  au  précédent,  à  la 
Blanche,  mais  moins  commun. 

Zostera  marina  h.  —  Prairies  sous-marines;  vasières  des 
Miilenbourgs .  Fleurit  en  août  et  en  septembre  ;  les  tiges  fructi- 
fères ont  des  feuilles  plus  courtes  et  plus  étroites  que  les  autres. 

LEMNACÉES 

Lemna  trisulca  L.  —Viviers  de  la  Blanche,  R. 

L.  polyrrhizah.  —  Fossés  à  l'Epine. 

*  L.  minor  Ij.  —  Fossés  et  mares,  CC. 

L.  giliùa  L.  —  Fossés,  étangs,  C. 

L.  arrhizaL.  —  Douves  aux  Sorbets,  fossés  à  Saint-Jo- 
seph. C.  à  la  fin  de  l'été. 


1.  Il  n'existe  dans  l'île  aucun  serpent  venimeux. 

15 


318  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES    NATURELLES   DE   l'OUEST 

III.    ACOTYLÉDONÉES 

1°  VASCULAIRES 

FOUGÈRES 

" Osmunda  regalis  L.  —  Fossé  à  Grande-Lande  (Piet.) 

Polypodium  vulgare  L.  —  Rochers  au  Bois  de  la  Chaise  et 
au  Pélavé  ;  vieux  murs. 

Asplenhmi  Trichomanes  h .   —  Vieux  murs  :  la  Blanche, 
Grande-Lande,  l'Eglise  de  Saint-Filbert. 

A .  marinum  L .  —  Indiqué  par  Hubert,  a  été  cherché  en 
vain  par  nous,,  tant  sur  les  rochers  maritimes  que  dans  les  puits. 

A .  Adianthwn-nigritm  L .  —  Vieux  murs  à  Grande-Lande, 
base  des  arbres. 

'A.  lanceolatw7i  Sm .  —  Bois  de  la  Chaise,  fentes  des  ro- 
chers dans  le  Chemin  des  Grottes . 

A .  Ruta-muraria  L .  —  Murs  de  l'Eglise  de  Saint-Filbert 
et  du  parc  de  la  Blanche . 

*  Pteris aquilina  L.  —  Bois,  landes,  buissons,  champs  culti- 
vés, C.  Sur  ses  tiges  desséchées,  dans  le  Chemin  des  Grottes,  se 
trouvent  d'intéressants  lichens,  entre  autres  VOpegraphaherM- 
rum  Montagne  ^ . 


1.  Les  Characées  étant  des  Acotylédonées  cellulaires,  ne  rentrent  pas  dans  le 
cadre  du  Catalogue.  Citons,  toutefois,  la  présence  du  Char  a  fœtida  Al.  Braun, 
à  tiges  grisâtres  et  incrustées,  dans  les  fossés  qui  bordent  la  route  à  la  Tresson,  et 
du  Ch.  aspera  Willd.,  mares  du  chemin  delà  Barbauderie, 


Au  moment  où  nous  terminons  ces  lignes,  nous  apprenons  la  mort  de 
Frédéric  Fourage,  ami  dévoué  entre  tous,  de  relations  si  sûres,  bota- 
niste ardent  et  observateur  judicieux.  Qu'il  nous  soit  permis  d'adresser 
un  dernier  hommage  à  cet  homme  de  bien,  qui,  au  mois  de  mai  1870, 
exposa  bravement  sa  vie  pour  sauver  les  naufragés  du  navire  norvégien 
le  Beraza. 

Nantes,  17  Juillet  1892. 


SUR  UN  NOUVEAU  CASIER  A  CHEVRETTES 

et  sur  l'éclosioii  artificielle  du  Homard 
par  M.  LE  BEAU 


1.    NOUVEAU    CASIER    A    CHEVRETTES. 

Des  expériences  intéressantes  viennent  d'être  faites  sur  nos 
côtes,  pendant  l'été  dernier,  afin  de  reconnaître  le  meilleur  procédé, 
pour  pêcher  la  chevrette,  sans  avoir  les  graves  inconvénients  que 
présente  l'emploi  du  chalut  qui  racle  les  fonds  près  du  rivage  et 
détruit  d'importantes  quantités  de  fretin. 

Deux  appareils  étaient  en  présence,  des  casiers  tenus  hori- 
zontaux, ayant  une  ouverture  à  chaque  extrémité  du  cylindre, 
l'appât  au  milieu,  et,  sur  le  côté,  une  porte  pour  pouvoir  recueil- 
lir les  chevrettes  capturées.  L'un  de  ces  casiers,  celui  usité  au 
Croisic,  est  en  filet.  L'autre,  dit  casier  de  Barbâtre,  est  en  osier. 
Or  il  a  été  reconnu  que  ces  engins,  qui  peuvent  oifrir  des  avan- 
tages dans  les  localités  pour  les  besoins  desquelles  ils  ont  été 
créés,  ne  sont  pas  d'un  usage  général  et  ne  peuvent  être  employés 
n'importe  où.  Les  uns  sont  bons  pendant  l'hiver,  les  autres,  au 
contraire,  pendant  l'été.  A  ceux-ci,  il  faut  des  fonds  tranquilles, 
de  peu  de  profondeur,  tandis  que  les  eaux  trop  mouvementées  les 
rendent  inefficaces. 

De  nombreuses  imperfections  sont,  en  outre,  relevées  dans  cha- 
que casier  au  point  de  vue  de  la  pêche  ;  elles  sont  à  peine  com- 
pensées par  quelques  avantages. 

Devant  ces  insuccès  partiels  des  instruments  de  pêche  qui  se 
trouvaient  en  présence.  M,  Anner  commissaire  adjoint  de  la 
Marine,  commissaire  de  l'Inscription  maritime  de  St-Nazaire,  a 
eu  l'ingénieuse  idée  d'un  casier  métallique  vertical  pouvant  se 
tenir  entre  deux  eaux  à  une  profondeur  déterminée  par  le  pêcheur 
lui-même. 


■J'A) 


SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES   NATURELLES   DE   L  OUEST 


CASIER  A  CHEVRETTES  A  GOULETS   HORIZONTAUX 


Casier  en  fil  de  fer  galvanisé.  Longueur  O^GO,  diamètre  O^SO;  AA,  demi-cou- 
ronnes en  liège  de  0"0G  de  section;  B.  broche  pour  fixer  l'appât;  C.  cablot 
terminé  par  un  flotteur  en  liège  ;  D.  cablot  de  mouillage  destiné  à  recevoir  le 
lest  suffisant  pour  immerger  le  casier. 


LE  BEAU. 


NOUVEAU  CASIER  A  CHEVRETTES 


221 


CASIER   A   CHEVRETTES  A   GOULETS    VERTICAUX 


Ce  casier  ne  diffère  du  précédent  que  par  la  pose  d'une  seule  couronne  en  liège 
au  sommet  de  l'appareil  et  la  disposilion  des  orins  et  cablols  destinés  au 
mouillage. 


222  SOCIETE  DES   SCIENCES    NATURELLES  DE   L  OUEST 

Ce  casier  se  compose  comme  les  autres,  du  reste,  d'un  cylindre 
ayant  deux  goulots  et  une  porte.  A  une  tige  fixe  métallique  tra- 
versant le  cylindre  est  attaché  l'appât.  Une  couronne  de  gros 
flotteurs  en  liège  amarrée  au  cercle  supérieur  du  cylindre  per- 
met de  maintenir  l'appareil  dans  une  position  verticale.  Une 
bouée  attachée  au  cylindre  par  une  patte  d'oie  devient  un  indi- 
cateur à  la  surface  de  l'eau.  Une  autre  patte  d'oie  fixée  au  cercle 
inférieur  sert  à  frapper  un  cablot  qui,  avec  un  poids  quelconque, 
permet  de  mouiller  le  casier  à  l'endroit  choisi. 

Avec  cette  disposition,  il  n'y  a  plus  à  craindre  l'envahissement 
des  vases,  goémons,  etc.,  dont  on  se  plaignait  dans  les  autres 
casiers. 

Les  goulots  ont  été  placés  différemment  ;  dans  des  appareils 
on  les  trouve  aux  deux  extrémités  du  cylindre,  c'est-à-dire  dans 
la  position  verticale  ;  dans  certains  autres  on  les  a  mis  au  milieu 
du  cylindre  même,  c'est-à-dire  dans  la  position  horizontale. 
L'expérience  n'a  pas  montré  une  grande  supériorité  pour  l'une 
ou  pour  l'autre  de  ces  dispositions,  cependant  il  semble  que  les 
goulots  horizontaux  sont  préférables. 

Quant  à  l'enveloppe,  elle  est  en  mailles  tressées  à  la  main  avec 
du  fil  de  fer  galvanisé,  ou  bien  en  toile  métallique  galvanisée 
tressée  à  la  mécanique  ou  encore  en  toile  métallique  galvanisée 
tressée  à  la  main. 

Les  prix  varient  entre  10  et  16  francs.  Les  autres  casiers  coû- 
taient de  5  à  8  francs  ;  mais  les  casiers  métalliques  ont  une 
incontestable  supériorité  de  résistance,  ce  qui  efface  bientôt  l'ex- 
cédent de  prix. 

Les  résultats  de  la  pêche  avec  ces  casiers  métalliques  verticaux 
ont  été  des  plus  remarquables.  On  n'a  pas  pris  moins  de  trois 
livres  de  chevrettes  par  jour  et  par  casier,  soit  21  fr.  de  gain  par 
jour,  pour  quatre  casiers  mis  en  expérience.  Un  jour  même  a 
donné  18  livres  pour  les  quatre  casiers,  ce  qui  a  procuré  un  gain 
de  36  fr.  50. 

Le  problème  paraît  donc  résolu  aujourd'hui.  Les  expériences 
vont  être  continuées.  En  attendant,  le  Ministre  de  la  Marine  a 
autorisé  l'envoi  de  ces  casiers  à  l'Exposition  de  pêche  de  Scheve- 
ningue  (Hollande). 


LE  BEAU,  —  NOUVEAU  CASIER  A  CHEVRETTES      223 

2.    ECLOSION    ARTIFICIELLE    DU    HOMARD. 

Des  expériences  se  poursuivent,  en  ce  moment,  au  Croisic  pour 
réclusion  artificielle  des  homards.  Les  fonds  maritimes  de  ce 
quartier,  caillouteux  et  rocheux,  sont  très  favorables  à  ces  crusta- 
cés. On  les  y  trouve  en  grandes  quantités  ;  mais  là  comme  par- 
tout, une  pêche  trop  intensive  a  amené  la  raréfaction  de  l'espèce 
et  la  diminution  progressive  de  la  taille  des  sujets  péchés.  On 
a  remarqué,  depuis  quelque  temps,  cependant,  une  sorte  de  repeu- 
plement coïncidant  avec  l'installation  de  nombreux  viviers  où 
se  font  des  éclosions  naturelles  et  d'où  les  jeunes  se  répandent 
dans  les  eaux  avoisinantes. 

On  a  donc  eu  la  pensée  d'activer  dans  des  proportions  suffi- 
santes ce  mouvement  de  repeuplement  en  pratiquant  l'éclosion 
artificielle.  M .  des  Iles,  consul  de  France  à  Terre-Neuve,  a  bien 
voulu  m'indiquer,  avec  la  plus  parfaite  obligeance,  les  procédés 
employés  dans  ce  but,  dans  la  région  qu'il  habite. 

Il  résulte  des  renseignements  qui  m'ont  été  communiqués, 
qu'on  se  sert  à  Terre-Neuve,  d'incubateurs  en  bois,  enduits  de 
coaltar,  sortes  de  petits  bachots  de  trois  pieds  de  long,  quinze 
pouces  de  large  et  neuf  pouces  de  haut,  avec  un  couvercle  forte- 
ment assujetti  au  moyen  d  une  bande  de  fer  resserrée  par  une 
forte  cheville  en  bois  dur.  Deux  ailes  sont  ajustées  de  chaque 
côté  pour  assurer  un  mouvement  de  bascule  continu,  et  une 
ouverture  gai-nie  de  toile  métallique  à  chaque  extrémité  pour 
ménager  un  écoulement  du  trop  plein  de  l'eau.  A  la  moitié  delà 
profondeur  de  l'incubateur  est  fixé  un  cadre  destiné  à  recevoir 
les  œufs  (un  million  environ).  Ce  cadre  est  garni  soit  d'une  toile 
métallique  enduite  de  vernis  de  paraffine,  soit  mieux  encore  d'un 
canevas  de  crin  à  20  mailles  au  pouce  carré  anglais  (de  23™™). 
L'incubateur  doit  être  immergé  assez  profondément,  ancré  à 
l'une  de  ses  extrémités,  par  cinq  ou  six  brasses  d'eau,  sur  un 
fond  non  souillé,  sablonneux  de  préférence,  dans  un  endroit  où 
passe  un  bon  courant  et  où  l'agitation  de  la  mer  soit  suffisante 
pour  imprimer  à  l'appareil  un  mouvement  de  roulis.  On  peut 
mettre  à  la  suite  environ  douze  incubateurs  attachés  les  uns  aux 
autres  par  des  cordes  d'une  longueur  d'une  brasse  environ. 

On  reconnaît  que  les  œufs  peuvent  être  enlevés  aux  homards 


224  SOCIÉTÉ  DES  SCIENCES  NATURELLES  DE  l'oUEST 

femelles  lorsque  les  yeux,  deux  petites  taches  noires,  devien- 
nent visibles  et  que  la  partie  inférieure  de  l'œuf  devient  trans- 
parente. 

Pour  retirer  ces  œufs,  on  saisit  le  homard  de  la  main  gauche 
par  l'extrémité  de  la  queue  on  le  maintient  au  dessus  d'un  baquet 
plein  d'eau,  les  pinces  hors  du  baquet  et  la  tête  contre  le  bord 
intérieur.  On  prend  alors  de  la  main  droite  une  cuiller  à  café  et 
l'on  gratte  soigneusement  avec  le  manche  les  œufs  qui  se  trou- 
vent attachés  à  la  partie  postérieure  des  nageoires  et  on  les  laisse 
tomber  dans  l'eau  du  baquet.  Quand  tous  les  œufs  sont  détachés 
des  dites  nageoires,  on  gratte  de  la  même  façon  les  œufs  de  la 
partie  antérieure  et  on  agit  ainsi  pour  toutes  les  nageoires  jus- 
qu'à ce  qu'il  ne  reste  plus  d'œufs. 

Il  faut  examiner  l'incubateur  tous  les  jours,  et  enlever  avec 
de  fines  pinces  tous  les  œufs  morts  que  l'on  peut  découvrir.  Le 
temps  de  séjour  des  œufs  dans  l'incubateur  peut  varier,  suivant 
leur  état  de  maturité,  de  trois  mois  à  un  jour. 

Trois  ou  quatre  jours  après  l'éclosion  on  relâche  les  sujets. 
On  ne  saurait  les  garder  plus  longtemps  attendu  que,  resserrés 
en  grand  nombre  dans  un  espace  étroit,  ils  se  battent  et  se  dévo- 
rent mutuellement. 

Il  convient  de  choisir  pour  les  mettre  un  endroit  où  abondent 
les  herbes  marines.  Le  petit  homard  se  nourrit  de  matières  végé- 
tales et  d'animaux  microscopiques  qui  se  trouvent  sur  les  plan- 
tes aquatiques.  Il  se  trouve  d'ailleurs  protégé  au  milieu  de  ces 
plantes  et  hors  de  l'atteinte  de  ses  ennemis. 

La  commission  des  pêcheries  de  Terre-Neuve,  dans  son  rap- 
port pour  l'année  1889,  insiste  sur  la  destruction  qui  est  faite 
des  homards  dans  la  colonie,  sur  la  protection  qui  leur  est  néces- 
saire en  raison  de  leurs  mœurs  sédentaires,  et  sur  la  nécessité 
d'adopter  des  périodes  d'interdiction  pour  la  pêche,  afin  de  mé- 
nager la  reproduction.  Elle  préconise  beaucoup  l'installation  des 
incubateurs  du  genre  de  ceux  dont  il  vient  d'être  parlé  et  en 
attend  les  plus  heureux  effets.  Elle  estime  que  deux  hommes 
sufi'isent  pour  les  soins  à  donner  à  chaque  groupe  de  trente-six 
incubateurs.  On  le  voit  donc,  la  question  de  l'éclosion  artificielle 
des  homards,  combinée  avec  celle  de  l'adoption  d'une  période  de 
repos,  est  à  l'ordre  du  jour  à  Terre-Neuve  afin  d'atténuer  les 


LE  BEAU.  —  NOUVEAU  CASIER  A  CHEVRETTES       225 

effets  inquiétants  du  dépeuplement  qu'amène  une  pêche  sans 
frein. 

Ce  n'est  pas,  du  reste,  à  Terre-Neuve  seulement  que  se  révè- 
lent ces  préoccupations,  comme  le  montre  ce  passage  d'une  lettre 
de  M.  le  Directeur  de  la  Station  d'aquiculture  marine  de  Flodevig, 
près  Arendal  (Norwège),  insérée  clans  le  numéro  du  20  janvier 
1892  de  la  Revue  de  la  Société  d'acclimatation  : 

«  Nous  allons  probablement  nous  occuper  encore,  cette  année, 
»  de  la  multiplication  du  homard,  et  tâcher  de  réaliser  les  éle- 
»  vages  avec  de  moins  grosses  pertes  que  celles  subies  jusqu'à 
»  présent.  J'ai  toutefois  peu  d'espoir  de  ce  côté  et  je  crois  que 
»  tout  ce  que  nous  pourrons  faire  sera  de  mener  à  bien  Féclo- 
»  sion  des  œufs,  puis  de  mettre  les  jeunes  crustacés  presque 
»  immédiatement  en  liberté  ;  mais,  même  ainsi  limitées,  les  opé- 
»  rations  me  semblent  pouvoir  donner  des  résultats  appréciables 
»  et  améliorer  la  situation  de  nos  pêcheries,  dont  le  rendement 
»  va  toujours  en  déclinant.  » 

A  cette  Station  on  s'occupe  activement  aussi  de  la  multiplica- 
tion de  la  morue  et  l'on  espère  arriver  à  faire  éclore  chaque  année 
400,000,000  d'œufs. 

Le  Ministre  de  la  Marine  a  bien  voulu  autoriser  l'achat  d'un 
incubateur  pour  le  Croisic  et  l'entreprise  d'expériences  basées 
sur  les  données  un  peu  modifiées  dont  il  vient  d'être  question. 

On  vient  d'installer  au  même  port  un  réservoir  pour  étudier 
les  mœurs  et  la  reproduction  des  chevrettes  qui  diminuent  d'une 
façon  inquiétante  sur  les  plages  du  département  de  la  Loire- 
Inférieure. 


LISTE  DES  PLANTES  OBSERVÉES 

A 

L'ILE  DUMET,  près  Pîriac  (Loire -Inférieure) 

X.E      3      .A.OTJT      1880 

par  M.  E.  Gadeceau 


L'île  Dumet,  située  entre  l'embouchure  de  la  Vilaine  et  la 
pointe  du  Castellic  près  Piriac,  n'est  séparée  du  continent  que 
par  un  bras  de  mer  d'une  largeur  de  6  kilomètres  environ  et 
mesure  à  peine  2  kilomètres  de  circonférence.  On  trouve  assez 
facilement  l'occasion  de  s'y  rendre  en  chaloupe,  de  Piriac,  mais 
la  mer  est  souvent  mauvaise  dans  ces  parages.  Notre  traversée, 
accomplie  avec  vent  debout,  naviguant  au  plus  près,  dura 
deux  heures,  tandis  que  le  retour,  avec  vent  arrière,  s'effectua 
en  une  heure  seulement. 

On  pouvait  s'attendre  à  rencontrer  dans  cet  îlot  quelques 
plantes  spéciales  aux  rochers  maritimes  exposés  à  la  grande 
mer  et  qui  semblent  particulièrement  insulaires  telles  que  : 
Lavatera  arhorea,  Erodhmi  mariti7num,  Crambe  maritima, 
ou  bien  quelques-unes  de  ces  espèces  méridionales  qui  s'avan- 
cent assez  loin  vers  le  nord,  sur  le  littoral  breton,  à  la  faveur 
des  effluves  tempérées  du  «  gulf-stream  »,  telles  que  :  Lagurus 
ovatus,  Pancratiu77i  maritimum^  Crépis  bulbosa,  Omphalodes 
Uttoralis,  etc.,  mais  il  suffit  de  parcourir  notre  Flore  de  l'Ouest 
pour  constater  qu'il  n'en  est  rien. 

Deux  botanistes  distingués  ont  herborisé,  à  notre  connais- 
sance, à  l'île  Dumet  vers  1840  :  M.  l'abbé  Delalande  et  M.  T. 
Letourneux. 

Les  plantes  qu'ils  y  ont  vues  sont  les  mêmes  que  celles  de  la 
côte  voisine  et  M.  Lloyd  a  jugé  que,  à  l'exception  de  YAtripleœ 
littoralis,  aucune  d'elles  ne  nécessitait  une  citation  spéciale 
dans  la  Flore  de  la  Loire-Inférieure. 


E.    GADECEAU.   —  PLANTES   DE   l'iLE   DUMET  327 

L'herborisation  que  j'y  ai  faite  moi-même  confirme  cette 
appréciation,  je  crois  cependant  que  la  liste  ci-après  ne  sera 
pas  sans  intérêt  au  point  de  vue  de  la  dispersion  des  espèces 
dans  les  îles  ;  ces  florules  sont  aussi  intéressantes  par  les 
plantes  qu'elles  énumèrent  que  par  celles  dont  elles  constatent 
l'absence. 

L'île  est  partout  assez  élevée  au-dessus  de  la  mer,  et  l'œil 
peut  en  embrasser  à  la  fois  tous  les  contours.  Bordée,  vers 
l'Ouest,  de  beaux  rochers  déchiquetés,  très  friables,  interrompus 
par  de  petites  plages  couvertes  d'énormes  galets  amoncelés,  la 
côte  offre  l'image  d'une  solitude  désolée,  mais  pleine  de  gran- 
deur. Cet  aspect  morne  était  encore  plus  accentué,  lors  de  notre 
visite,  par  les  débris  d'un  navire  naufragé  jonchant  le  rivage, 
tristes  épaves  autour  desquelles  tournoyaient  en  criant  des 
essaims  d'oiseaux  de  mer. 

On  voit  encore  les  restes  d'un  fort  nommé  Fort  de  Ré,  cons- 
truit en  1755  et  bombardé  par  les  anglais. 

Voici  la  liste  'des  plantes  notées  sur  cet  îlot  : 

Glaucium  luteum  Scop. 

Fmnaria  Borœi  Jord. 

Raxjhanus  Raphanistrum  L.  —  G. 

Cahile  Serapionîs  Lobel;  Lloyd,  FI.  0. 

Cochlearia  danica  L. 

Lychnis  vespertma  Sibth.  —  AC. 

Sagina  procumljens  L. 

Spergularia  marina  Roth. 

Halianthus  peploides  Fries. 

Arenaria  leptoclados  Guss  ;  Lloyd,  FI.  0. 

Stellaria  média  With. 

Malva  si/lvestrHs  L.  —  AC. 

Erodium  ?noschatum  L'Hér. —  Forme  rabougrie  à  fol.  étroites, 
incisées-pinnatifides,  se  rattachant  au  type  par 
ses  étamines  à  filets  bidentés  et  ses  larges  sti- 
pules scarieuses. 


228  SOCIÉTÉ  DES  SCIENCES  NATURELLES  DE  l'OUEST 

Erodium  sabuUcolum  Jord.  exs.  Billot,  11°  1845  !l  —  FI.  petites, 
rose-clair,  dépassant  à  peine  le  calice;  filets  des 
étam.  glabres,  non  bidentés  à  la  base  ;  ceux  des 
étam.  stériles  rose-foncé,  linéaires,  1/3  plus 
courts  que  les  filets  fertiles;  feuil.  bipinnatifides 
à  lobes  très  finement  découpés  ;  tiges  rameuses, 
étalées,  à  nœuds  rouges,  renflés  ;  toute  la  plante 
est  velue-grisâtre,  à  odeur  fétide. 

Medicago  apiculata  Willd.  (Fort  de  Ré). 

Trifolium  arvense  var.  perpusillmn  DC;  Lloyd,  FI.  0. 

Trifolium  scdbrum  L. 

Lotus  Mspidus  Lois. 

OrnitUopus  iJerpusillus  L. 

Vicia  lathyroides  L. 

Rubus  fruticosus  L. 

Poterium  Tiiuricatum  Spach. 

Herniaria  ciliata  Babington  ^  • 

Polycarpon  tetrapliyllum  L. 

Sedimi  anglicuni  L.  —  CGC. 

Torilis  nodosa  Gaertn. 

Chrysanthemum  inodorum  var.  maritimum  Lloyd,  FI.  0. 

Onopordon  Acanthium  L.  —  G. 

Centaurea  Calcitrapa  L. 

Thrincîa  hirta  Roth. 

Hypochœris  radicata  L. 

Sonchus  oleraceus  L. 

Lînaria  arenaria  DC. 

Salvia  verbenaca  L.  —  Remparts  du  Fort  de  Ré. 

MarruMum  vulgare  L.  —  G. 


1.  On  trouve  sur  nos  côtes  tous  les  intermédiaires  entre  H.  glabra  et  H. 
ciliata  ;  j'ai  recueilli  à  la  Noë-Veillard  près  Pornic,  une  forme  à  feuilles  et 
calices  velus  qui  correspond  à  II.  inariUma  var.  a  gcnuina  Daveau  (Boletim 
Soc.  Broter.;  Maanier  Flora  selecta  exs.  Nv2736. 


MÉNIER  ET   CAMUS.    —    LICHÉNOLOGIE   BRETONNE  2'2\) 

Armeria  tnaritima  Willd. 

Plantago  lanceolata  L. 

Plantago  Coronopus  L. 

Salsola  Kali  L. 

Chenopodium  murale  L. 

Chenopodium  Vulvaria  L. 

Beta  maritima  L. 

Atriplex  latifolia  Wahl  ^ 

Atriplex  crassifolia  Lloyd,  FI.  0.  !  an  Meyer  ? 

Polygonum  maritimum  L. 

Juncus  dufonius  L.  var.  ^  hij'bridus  Lloyd,  FI.  0.  ;  /.   fasci- 

culatus  Bert. 
Cynodon  Dactylon  Pers. 

Bromus  rigidus  Lloyd,  FI.  0.  {B.  a7nMgens  Jord.) 
Hordeum  murinum  L. 
Pteris  aquilina  L. 


1.  Je  n'ai  pas  vu  YAtriplex  liltoralis  L.  signalé  par  l'abbé  Delalande. 


FRAGMENTS  DE  LICHÉNOLOGIE  BRETONNE 

par  MM.  Ménier  et  F.  Camus 


Au  mois  de  Septembre  1891,  nous  avons  fait  ensemble  une 
excursion  de  plusieurs  jours  à  la  forêt  du  Gâvre  (Loire-Infé- 
rieure), et  dans  la  région  voisine.  L'un  de  nous  cherchait  spé- 
cialement les  Champignons,  l'autre  les  Mousses  et  les  Hépati- 
ques. Malgré  cela,  il  nous  fut  impossible  de  ne  pas  remarquer, 
chemin  faisant,  quelques  beaux  Lichens  et  d'en  recueillir  des 
échantillons. 

La  lichénologie  du  département  de  la  Loire-Inférieure,  — 
comme  d'ailleurs  celle  du  reste  de  la  Bretagne,  —  n'ayant 
encore  été  l'objet  que  d'un  petit  nombre  d'observations,  nous 
croyons  intéresser  les  Membres  de  la  Société  en  faisant 
passer  sous  leurs  yeux  quelques  Lichens  rapportés  de  notre 
excursion.  Nous  leur  présentons  en  même  temps  des  exem- 
plaires de  ces  mêmes  espèces,  recueillis  dans  le  reste  de  la 
région  bretonne  et  dans  la  partie  voisine  des  départements  de 
Maine-et-Loire  et  de  la  Vendée  par  nous  ou  par  quelques  cor- 
respondants. 

En  ajoutant  aux  données  fournies  par  ces  échantillons  les 
renseignements  consignés  dans  diverses  publications  imprimées, 
on  pourra  prendre  une  idée  assez  juste  de  ce  que  l'on  connaît 
actuellement  sur  la  distribution  de  ces  espèces  dans  la  pres- 
qu'île armoricaine.  On  verra  en  même  temps  que  la  connaissance 
exacte  de  cette  distribution  présente  encore  bien  des  lacunes, 
surtout  en  ce  qui  concerne  les  départements  du  Morbihan  et  des 
Côtes-du-Nord.  • 

Epliebe  pubesceiis  Fr.  ■  —  Loire-Inférieure  :  Abondant 


1.  Depuis  lors,  nous  avons  encore  vu  VEpliebe  sur  les  Schistes  de  Guémené- 
Penfao  (Loire-Intérieure),  belle  localité  que  nousrecouimandons  aux  Lichénologues. 

Ils  pourront  y  récolter  entre  autres  espèces,  VÀlectoria  jubata  Ach.  Ce  der- 
nier est  répandu  en  Basse-Bretagne,  au  moins  dans  la  chaîne  d'Arrée.  Nous  ne 


MÉNIER   ET   CAMUS.    —   LICHÉNOLOGIE   BRETONNE  231 

sur  des  fragments  d'ardoises,  débris  d'anciennes  exploitations, 
près  l'étang  de  la  Vilatte,  à  Nozay.  Cette  espèce  se  trouve  éga- 
lement des  deux  côtés  de  la  tranchée  de  Schiste,  au  moulin  du 
Petit-Rocher,  situé  entre  Sévérac  (Loire-Inférieure),  et  Téhillac 
(Morbihan). 

MorMlian  :  Schistes  rouges  de  Beignon  (J.  Gallée.) 

Finistère  :  Commun  dans  la  partie  montagneuse  du  dépar- 
tement, sur  granit,  schistes  et  grès.  —  Quelques  localités  des 
environs  de  Brest  (Crouan,  florule). 

Ille-et-Vilaine  :  Çà  et  là  et  probablement  assez  répandu  dans 
la  vallée  de  la  Vilaine,  particulièrement  sur  les  schistes  (Gallée, 
de  la  Godelinais,  Brin  et  !) 

Vendée  :  Sur  le  granit  dans  plusieurs  localités  de  la  vallée 
de  la  Sèvre  Nantaise,  sur  les  communes  de  la  Verrie  et  d'E- 
vrunes. 

Maine-et-Loire  :  Sur  les  Schistes  de  Noyant-la-Gravoyère  et 
d'Angers  (Hy.),  sur  le  granit  de  la  vallée  de  la  Moine  à  La 
Romagne. 

Ricasolia  herbacea  DN.  —  Ce  beau  Lichen  a  été  signalé 
récemment  par  l'un  de  nous  à  la  forêt  du  Gâvre.  Il  est  abondant 
sur  le  tronc  des  vieux  hêtres  dans  la  partie  de  la  forêt  nommée 
canton  de  Grenée,  et,  comme  toujours,  en  bel  état  de  fructili- 
cation.  Nous  n'en  connaissons  pas  d'autre  localité  en  Loire- 
Inférieure. 

Ce  Ricasolia  est  commun  dans  la  Basse-Bretagne  où  on  le 
rencontre  non-seulement  en  forêt,  mais  aussi  sur  de  vieux 
arbres  isolés  et  des  chênes  têtards  dans  les  haies.  A  mesure 
qu'on  se  rapproche  des  limites  de  la  région  bretonne,  il  se  fait 
rare  et  ne  se  rencontre  plus  que  dans  les  grandes  forêts.  Nous 


le  connaissons  ailleurs  qu'à  Pontréan,  près  Rennes  (J.  Gallée  !),  et  sur  les 
granits  de  la  Sèvre  Nantaise  où  il  se  montre  en  très  petite  quantité  à  Cugand,  à 
Tiiïauges  et  à  Evrunes,  trois  localités  du  département  de  la  Vendée,  mais  limi- 
trophes de  celui  de  la  Loire-Inférieure. 

Une  nouvelle  localité  d'Ephebe  pubescens  vient  d'être  constatée  par  nous  au 
coteau  du  Chêne,  à  Vertou  (Loire-Inférieure).  Il  doit  exister,  sansdoute,  sur  beaucoup 
d'autres  points  des  coteaux  de  la  Sèvre  et  de  la  Maine. 


^32  SOCrÉïÉ   DES    SCIENCES   NATURELLES    DE   l'OUEST 

l'avons  cependant  observé  en  beau  développement,  sous  la 
conduite  du  regretté  Gallée,  à  Bourg-des-Comptes  (Ille-et- 
Vilaine),  sur  des  rochers  suintants. 

Sticta  pulmonacea  Ach,  —  Nous  pourrions  répéter  pour 
la  distribution  géographique  de  cette  espèce  ce  que  nous  venons 
de  dire  de  celle  de  Rie.  Jierltacea.  Cependant  le  Sticta  pulmo- 
nacea est  plus  largement  répandu  que  ce  dernier  dans  la  Haute- 
Bretagne.  Au  Gâvre,  on  le  rencontre  dans  diverses  parties  de 
la  forêt  ;  il  s'avance  même  presque  aux  portes  de  Nantes,  à 
Orvault.  Cette  localité  était  connue  des  anciens  botanistes, 
ainsi  qu'en  fait  foi  un  échantillon  fructifié  de  l'herbier  Pes- 
neau.  Le  Sticta  inilmonacea  habite  également  plusieurs  des 
grandes  forêts  de  l'Ille-et- Vilaine.  Habituellement  fructifié  et 
même  chargé  d'apothécies  en  Basse-Bretagne,  ce  Lichen  est 
plus  habituellement  stérile  dans  le  reste  de  la  région  ;  son 
développement  végétatif  est  aussi  beaucoup  moindre  ^ . 

Sticta  sci'obiculata  Ach.  —  Cette  espèce,  dont  les  apo- 
thécies  sont  bien  rares,  est  assez  commune  dans  toute  la  région 
sur  les  rochers,  les  arbres  et  les  ceps  de  vigne.  Nous  avons 
trouvé  au  Gâvre  un  thalle  pourvu  de  quelques  fruits.  Nous 
présentons  également  un  exemplaire  fructifié  recueilli  autrefois 
par  nous  dans  le  bois  de  Caure  (Côtes-du-Nord).  C'est  avec  la 
localité  de  la  forêt  de  Fougères  signalée  par  de  la  Godelinais, 
Catal.,  les  seuls  endroits  où,  à  notre  connaissance,  on  l'ait 
trouvé  fructifié  en  Bretagne. 

Nous  bornant  à  montrer  en  nature  les  récoltes  de  l'excursion 
précitée,  nous  passons  rapidement  sur  les  autres  espèces  de 


1 .  Le  Sticta  pulmonacea  est  un  remède  infaillible,  dans  toute  la  Bretagne, 
pour  chasser  le  mauvais  sang.  Un  vieux  béquillard,  qui  habite  l'un  des  villages 
de  la  commune  du  Gâvre.  recueille  péniblement  les  frondes  que  les  grands  vents 
détachent  avec  les  branches  des  vieux  chênes  et  aussi  sans  doute,  bien  qu'il  nous 
ait  afiirmé  le  contraire,  racle  celles  qui  croissent  sur  les  troncs  âgés  des  futaies. 
Il  vend  ce  remède  très  populaire,  à  deux  sous  la  poignée,  aux  foires  des  environs, 
Plessé,  Guéméné,  Redon,  jusqu'à  Bain.  Dans  toute  cette  région,  le  S.  pulmonacea 
porte  le  nom  de  Crapaudine,  évidemment  en  raison  des  inégalités  et  des  rugosités 
qui  rappellent  (1)  la  peau  du  Crapaud. 


MÉNIEK   ET   CAMUS.    —    LICHÉNOLOGIE   BRETONNE  238 

Stictées  de  la  région  bretonne.  Toutefois  nous  rappellerons  que 
cette  famille  y  est  largement  représentée  et  qu'on  y  rencontre 
encore  :  Sticta  fuUginosa,  S.  silvatica,  S.  limbata,  S.  Dufou- 
rii,  S.  aurata  et  RicasoUa  glomeralifera.  Le  Sticta  aurata 
n'a  encore,  croyons-nous,  été  rencontré  que  sur  le  littoral  océa- 
nique de  la  Basse-Bretagne  :  environs  de  Brest  (Crouan)  ;  Quim- 
per,  où  Bonnemaison  le  faisait  récolter  à  De  Candolle  sur  les 
arbres  de  la  place  publique  au  commencement  du  siècle  ;  île 
de  Groix  (Guyonvarc'h).  Le  Sticta  Dufourii  a  été  trouvé  dans 
la  forêt  de  Fougères  par  V.  Sacher  (ex  De  la  Godelinais,  CataL), 
et  par  l'un  de  nous  à  Saint-Rivoal  (Finistère).  Enfin  nous  avons 
trouvé  le  RicasoUa  glomerulifera  dans  quelques  localités  du 
Finistère,  où  il  se  montre  avec  des  fruits  et  aussi  avec  ses  glo- 
mérules  caractéristiques.  Les  autres  Stictées  semblent  moins 
parcimonieusement  représentées.  Le  Sticta  fuliginosa  est 
même  une  plante  fort  répandue. 

Physcia  flavicans  D.  C.  —  Cette  élégante  espèce  est  dissé- 
minée sur  tout  le  littoral  breton  où  elle  a  été  constatée  depuis 
longtemps  dans  un  assez  grand  nombre  de  localités  par  divers 
botanistes.  Après  une  petite  interruption  elle  reparait  à  l'île 
d'Yeu  où  elle  a  été  découverte  par  le  D""  Viaud-Grand-Marais. 

Sur  les  rochers  voisins  ds  la  mer,  elle  prend  une  magnifique 
teinte  orangée.  A  l'intérieur,  en  Basse-Bretagne,  elle  est  égale- 
ment commune,  et  là,  elle  semble  préférer  les  arbres,  quoiqu'on 
la  rencontre  aussi  sur  beaucoup  de  rochers  couronnant  les 
Montagnes  Noires  et  d'Arrée.  Puis  elle  devient  rare,  ne  se 
montrant  plus  que  par  localités  à  mesure  qu'on  s'écarte  du 
Finistère.  La  Loire-Inférieure  en  compte  quelques-unes,  dont 
celle  du  Gâvre.  En  Ille-et- Vilaine,  elle  a  été  trouvée  au  Mont- 
Dol  par  J.  Gallée  et  à  la  forêt  de  Rennes  par  de  la  Godelinais. 
Loin  de  la  mer,  et  surtout  sur  les  arbres,  le  Physcia  flavicans 
perd  ses  teintes  rutilantes,  il  n'est  plus  que  jaune  doré,  souvent 
même  il  est  jaune  pâle  et  parfois  tourne  au  gris. 

En  résumé,  la  plupart  des  espèces  précitées,  abondantes  au 
sommet  du  triangle  formé  par  la  région  bretonne-vendéenne, 
deviennent  de  plus  en  plus  rares  à  mesure  qu'on  s'avance  du 
sommet  vers  la  base  de  ce  triangle.  Cette  réflexion  pourrait  être 

16 


234  SOCIÉTÉ  DES   SCIENCES  NATURELLES   DE  l'OUEST 

appliquée  à  beaucoup  d'autres  Cryptogames.  La  principale 
cause  du  fait  doit  être  cherchée  avec  certitude  et  tout  d'abord 
dans  la  différence  des  conditions  climatologiques.  La  Basse- 
Bretagne,  avec  son  sol  très  tourmenté,  son  voisinage  de  la  mer, 
ses  brumes  continuelles,  présente  pour  le  développement  des 
Cryptogames  d'excellentes  conditions  qui  ne  sont  plus  réalisées 
que  par  places  et  jamais  au  même  degré  dans  la  Haute-Breta- 
gne. En  outre,  le  développement  plus  avancé  de  la  culture  a 
enlevé  à  nos  plantes,  si  nous  pouvons  nous  servir  de  cette 
expression,  la  plupart  de  leurs  moyens  d'existence.  La  diffé- 
rence était  certainement  moins  sensible  autrefois  et  la  lutte 
pour  la  vie  moins  dure.  On  peut  considérer  quelques-uns  de 
nos  Lichens  comme  les  derniers  survivants  d'une  ancienne 
population  maintenant  disparue,  comme  les  témoins  isolés  d'un 
état  de  chose  jadis  général,  qui,  grâce  à  des  localités  privilé- 
giées, ont  résisté  jusqu'ici  aux  causes  destructrices.  Puissent 
les  botanistes  collecteurs  ne  pas  ajouter  une  nouvelle  cause  de 
destruction  et  se  montrer  discrets  dans  la  récolte  de  ces  véné- 
rables représentants  de  l'antique  végétation  armoricaine. 


CONTRIBUTIONS  A  LA  FLORE  DE  BRETAGNE 

par  M.  Ch.  PICQUENARD 


Grâce  aux  recherches  de  plusieurs  de  mes  confrères,  grâce 
aussi  à  mes  recherches  personnelles,  je  puis  publier  aujourd'hui 
un  assez  long  supplément  à  la  Flore  de  l'Ouest. 

J'indique  ci-dessous,  par  départements,  les  sources  où  j'ai 
puisé  pour  dresser  la  liste  de  localités  nouvelles,  ou  de  nouveau 
visitées,  dont  j'ai  voulu  donner  la  primeur  aux  membres  de  la 
Société  des  Sciences  naturelles  de  l'Ouest  de  la  France. 

Ille-et-Vilai7ie.  —  M.  l'abbé  Hodée,  de  Rennes,  parfaitement 
au  courant  de  la  Flore  Bretonne,  m'a  ouvert  son  riche  herbier 
et  m'a  souvent  encouragé  de  ses  conseils  ;  le  concours  de  notre 
aimable  et  savant  collègue  m'a  été  des  plus  utile,  et  je  le  prie 
d'agréer  l'expression  de  ma  reconnaissance. 

Je  dois  aussi  un  certain  nombre  de  localités  à  mes  excellents 
confrères,  MM.  l'abbé  Leclair,  P.  Colleu  et  Joxe,  qui  m'ont 
fait  voir  sur  le  terrain  quelques-unes  de  leurs  découvertes. 

Côtes-du-Nord.  —  M.  le  docteur  E.  Calmette,  médecin-major 
de  ire  classe,  m'a  donné  de  Lamballe  Epipactis  palustris 
Crantz. 

Finistère.  —  M.  J.  Blanchard,  le  savant  botaniste  brestois, 
m'a  fourni,  avec  sa  complaisance  habituelle,  tous  les  rensei- 
gnements dont  j'ai  eu  besoin  et  m'a  adressé  sur  la  Flore  du 
Finistère  un  long  et  consciencieux  travail  que  j'utiliserai  plus 
tard  comme  il  le  mérite.  En  attendant,  je  prie  M.  Blanchard  de 
recevoir  tous  mes  remerciements  pour  les  renseignements 
utiles  qu'il  a  bien  voulu  me  fournir. 

M.  le  docteur  E.  Calmette,  avec  qui  j'ai  eu  plusieurs  fois  le 
plaisir  d'herboriser,  m'a  fait  remarquer  à  l'ile  Tudy,  le  très 
rare  Sonchus  maritimus  L. 

En  mai  et  juillet  1892,  j'ai  revu  en  détail  plusieurs  localités 
au  sud  de  Quimperlé. 

En  août,  septembre  et  dans  le  commencement  d'octobre,  j'ai 


236  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES   NATURELLES    DE   l'OUEST 

herborisé  dans  le  canton  de  Pont-l'Abbé  et  aux  environs  de 
Bénodet. 

Ensuite,  j'ai  revu,  dans  le  canton  de  Scaër,  la  forêt  de  Cas- 
cadec  et  ses  environs. 

Morbihan.  —  M.  Joxe  m'a  montré  de  Pontivy  Saxifraga 
granulata  L.,  qui  parait  détruit,  et  Pinguicula  lusitanica  L., 
var.  pallida  Picq. 

En  mai  1892,  j'ai  herborisé  entre  Quimperlé  et  Lorient  et  j'ai 
eu  l'occasion  de  faire,  dans  les  communes  de  Guidel  et  de  Plœ- 
meur,  quelques  trouvailles  intéressantes  entre  autres  Narcissus 
poelicus  L.,  Allium  ursinum  L.,  Hypnum  revolvensSw.,non 
encore  signalés  dans  le  Morbihan. 

Qu'il  me  soit  permis,  en  terminant,  de  rendre  hommage  à  la 
complaisance  de  M.  James  Lloyd  qui  a  revu  avec  soin  toutes 
les  plantes  dont  la  détermination  pouvait  m'embarrasser. 


Anémone  nemorosa  L.,  var.  fl.  cyanea.  —  Ille-et- Vilaine.  — 
Environs  de  Rennes,  Pacé  (Colleu). 

Isopyrum  thalictroides  L.  —  Ille-et- Vilaine.  —  Saint-Jacques  ! 
(abbé  Hodée). 

Ranunculus  Lingua  L.  —  Ille-et -Vilaine.  —  Combourg  (abbé 
Hodée). 

R.  auricomush.  —  Ille-et- Vilaine.  —  AC.  aux  environs  de 
Rennes  à  Saint-Laurent  I  (abbé  Leclair)  ;  Saint- 
Jacques  !  (abbé  Hodée),  la  Bretesche,  etc. 

Diplotaœis  muralis  DC.  —  Finistère.  —  Glébian,  Kérangall, 
C.  Le  Cosquer  en  Loctudy  ;  C.  Kermor  près 
l'Ile  Tudy  ;  CC.  champs  sablonneux  entre 
l'Anse  de  la  Torche,  Kérouse  en  Plomeur  et  la 
Madeleine  en  Penmarch.  —  M.  Blanchard  la 
trouve  CC.  dans  les  dunes  de  Guissény  à  Plou- 
gasnou. 

Barbarea  prœcox  R.  Br.  —  Ille-et-  Vilaine.  —  Pontréan  ;  Fi- 
nistère. —  Quimperlé. 

B.  intermedia  Bor.  —  Ille-et- Vilaine. —  Betton  ;  Morbihan.— 
Guidel. 


PICQUENARD.    —   CONTRIB.    A   LA   FLORE   DE   BRETAGNE       237 

Nasturtium  sylvestre  R.  Br.  —  Ille-et- Vilaine.  —  R.  Rennes  ; 
Finistère.  —  Saint-Nicolas  près  Quimperlé 
avec  Roripa  nasturtioïdes  Spach.,  et  R.  am- 
phibia  Bess. 

Roripa  pyrenaica  Si^B-ch.  —  Ille-et- Vilaine.  —  Devenu  R.  à 
Saint-Jacques, 

Crambe  7naritima  L.  —  Finistère.  —  AC.  côte  de  Treffiagat. 
Cette  plante  que  je  croyais  détruite  à  Bénodet 
y  existe  toujours  entre  le  Trez  et  le  Letty  ;  les 
éboulements  fréquents  dans  les  falaises  de 
cette  côte  pourraient  seuls  la  faire  disparaître 
car  les  gens  du  pays  m'ont  affirmé  que  les  bes- 
tiaux ne  le  mangent  point. 

'Allyssum  maritimum  L.^  —  Finistère.  —  Vient  d'apparaître 
à  Loctudy  aux  environs  du  délestage. 

Resecla  lutea  L.  —  Finistère.  —  Concarneau  (Blanchard). 

Astrocarpus  Clusii  Gay.  —  Ille-et- Vilaine.  —  C.  la  Molière! 
rochers  de  Pléchatel  (Colleu). 

Viola  Tiirta  L.  —  Finistère.  —  Fortifications  de  Brest  à  l'ar- 
rière-garde,  sommet  des  rochers  de  Plougastel, 
Lanvéoc  et  Kerguéréon  en  Crozon,  grottes  de 
Morgat,  Penhoat  en  Telgruc,  route  de  Trégar- 
van  au  Ménez-Chom,  le  Moine  en  Landéven- 
nec.  Baie  de  Bertheaume,  Lauberlach  et  Saint- 
Adrien.  RR.  (Blanchard). 

Silène  maritima  With.  —  Ille-et- Vilaine.  —  A  Pontréan,  on 
trouve  des  formes  ayant  les  feuilles  de  S.  7na- 
ritima  type  et  les  graines  chagrinées  de  S. 
montana  Arrond.  Finistère.  —  Des  formes  à 
feuilles  allongées  de  S.  montana  Avrond.,  et 
rapportées  à  cette  espèce  (Herborisations  dans 
le  Sud  du  Finistère,  in  Bull.  Soc.  se.  nat. 
Ouest,  t.  II,  p.  46),  avec  localité  :  vallée  de 
l'Odet  et  voisinage  ont  les  graines  tubercu- 
leuses de  S.  maritima  type. 

1.  Le  signe  *  indique  que  la  plante  est  naturalisée. 


238  SOCIÉTÉ  DES   SCIENCES  NATURELLES  DE  l'OUEST 

jS.  nutans  L.  —  Finistère.  —  Rochers  près  de  la  gare  à  Quim- 
perlé  ;  de  plus  en  plus  C.  en  approchant  du 
Morbihan. 

Dianthus  Armeria  L.  —  Finistère.  —  Kermor  près  l'Ile  Tu- 
dy.  AR. 

Malachium  aquaticum  Fries.  —  Ille-et- Vilaine.  —  MontDol 

(abbé  Hodée). 
Spergula  nodosa  L.  —  Finistère.  —  Bénodet  (D''  E.  Calmette.) 

Stellaria  glauca  With.  —  Ille-ef- Vilaine.  —  Détruit  à  Saint- 
Grégoire  ;  C.  Apigné  en  Moigné  !  (Le  Gall). 

Elatine  hexandra  L.  —  Finistère.  —  La  localité  de  Quimerch 
près  Bannalec  est  détruite  par  suite  du  dessè- 
chement de  l'étang. 

E .  Alsinastrum  L.  —  Finistère.  —  Une  seule  fois  à  l'étang  de 
la  Ningère  (Blanchard) . 

Althœa  officinalis  L.  —  Finistère.  —  Etang  de  Saint-Oual  en 
Loctudy. 

Ilypericum  Mrsutum  h.  —  Ille-et- Vilaine.  —  AC.  Saint-Jac- 
ques ;  Brétigny  ;  Coëtlogon  ;  buttes  de  Coës- 
mes  ;  Houlbert  ;  la  Lande  en  Saint-Grégoire, 
etc.,  aux  env.  de  Rennes, 

ff.  quadrangulum  L.  —  Ille-et- Vilaine.  —  C.  entre  Charbon- 
nières et  la  Lande  en  Saint-Grégoire. 

Géranium  columbinwn  L.  —  R.  dans  le  Finistère  ;  Falaises, 
lieux  pierreux  et  coteaux  secs  :  Locquirec  (de 
Guernisac)  ;  grottes  de  Morgat,  Lauberlach, 
Landevennec,  route  de  Rumengol  au  Crannou 
(Blanchard)  ;  le  Cléch  en  Moëlan. 

*  G.  pyrenaicuni  L.  —  Finistère.  —  C.  sur  les  rochers  entre  la 
Garderie  et  l'Hôpital  maritime  à  Brest  (Blan- 
chard) . 

Rliamnus  catUarticus  L.  —  Ille-et-Vilaine.  —  Buttes  de  Coës- 
mes,  çà  et  là  Saint- Jacques  !  (abbé  Hodée). 

^  Melilotus  officinalis  L.  —  Finistère.  —  Perros  en  Crozon 
(Blanchard). 


PICQUENARD.   —  CONTRIB.   A  LA  FLORE  DE  BRETAGNE       239 

'  M.  parviflora  Desf .  —  Finistère.  —  Gare  et  port  marchand 
de  Brest,  Kélern  (Blanchard)  ^ . 

'  Trifolium  resupinatum  L.  —  llle-et- Vilaine.  —  Se  trouve 
qq,  f.  à  Saint- Jacques. 

Lathyrus  pratensis  L.  —  AC.  dans  le  Nord  (Miciol,  Blanchard). 

Or  obus  tuberosus  L.  —  Finistère.  —  Plougastel,  Roscanvel,  le 
Faou,  le  Crannou  (Blanchard)  ;  forêt  de  Cas- 
cadec.  RR. 

Rubus  glandulosus  Bell.  —  Finistère.  —  Cascadec. 

R.  cœsius  L.  —  nie- et -Vilaine.  —  AC.  à  Rennes,  surtout  au 
bord  de  la  Vilaine. 

Comarum  palustre. —  Ille-et-  Vilaine. — C.  prés  Combourg  (abbé 
Hodée)  ;  ne  se  retrouve  plus  à  la  Ville-Asselin 
près  Rennes  ;  Morbihan.  —  CC.  Lannenec  en 
Plœmeur  !  (Le  Gall)  ;  Finistère.  —  Marais  de 
Kerluouarn  en  Combrit. 

Tormentilla  reptans  L.  —  Ille-et- Vilaine.  —  AC.  au  nord  de 
Rennes  et  dans  la  forêt  de  Rennes  ;  Finistère. 
—  C.  aux  environs  de  Pont-l'Abbé  ;  forêt  de 
Cascadec,  sud  de  Scaër,  la  forme  des  endroits 
secs  des  Montagnes  noires  et  d'Arrés  à  Kéram- 
bourg  en  Loctudy. 

Rosa  micrantha  Sm.  —  Finistère.  —  R.  Saint-Ilizour  dans  les 
Montagnes  noires  (1891). 

Sorbus  domestica  L.  —  Ille-et- Vilaine.  —  R.  Saint-Jacques  et 
peut  être  introduit. 

Epilobium  Jiirsutum  L.  —  Ille-et- Vilaine.  —  La  Gaultraie  en 
Saint-Jacques  ;  Finistère.  —  Plobannalec, 
Kermor  près  l'Ile  Tudy. 

E.  palustre  L.  —  Finistère.  —  La  Madeleine  en  Penmarch. 

Sedum  album  L.—  Ille-et- Vilaine. —  C.  murs,  rochers  à  Rennes. 


1.  Quelques  pieds  des  Melilotus  officinalis  L.,  arvensis  Wall.,  alba  Desf., 
parviflora  Desf.,  apparaissent  parfois  dans  les  cultures;  fort  recherchés  par  les 
bestiaux,  ils  sont  rapidement  détruits. 


240  SOCIÉTÉ  DES   SCIENCES  NATURELLES  DE  l'OUEST 

'  Claytonia  perfoliata  Ruiz.  —  /^Ze-e^F^^«me. —Naturalisée 
sur  les  murs  du  Thabor  à  Rennes. 

Sium  angustifolium  L.  —  Finistère.  —  CC.  au  bord  des  deux 
étangs  de  Saint-Vio  en  Saint- Jean-Troli mon; 
C.  Kérouse  en  Plomeur. 

Scabiosa  maritifna  L.  —  Ille-et- Vilaine.  —  La  plante  indiquée 
par  Le  Gall  à  Lavarde  près  Saint-Malo  sous 
le  nom  de  S.  Columbaria  L.,  est  S.  maritima 
Ji.  ;  Finistère.  —  La  plante  CC.  à  Kermor  près 
l'Ile  Tudy  et  indiquée  par  moi  sous  le  nom  de 
S.  Co?MW&arii«L.,  est  également  S.  maritima. 

Tussilago  Farfara  L.  —  Ille-et- Vilaine. —  C.  près  du  bourg  et 
des  carrières  à  Saint-Grégoire. 

Cupularia  graveolens  Gaërtn.  —  Finistère.  —  Pointe  de 
Combrit. 

Centaurea  Scabiosa  L.  —  Ille-et- Vilaine.  —  Saint-Jacques 
(abbé  Leclair  et  moi) . 

Sonchus  maritimus  L.  —  Finistère.  —  CC.  bord  du  marais  de 
Kermor  près  l'Ile  Tudy  (D^  Calmette  et  moi)  ; 
marais  de  Kerdour  en  Loctudy. 

* Hieracium  aurantiacwn  L.  —  Finistère.  —  Var.  à  fleurs 
jaunes  sur  quelques  murailles  à  Guipavas 
(Blanchard). 

'H.  pratense  FI.  de  l'O.  —  Ille-et- Vilaine. —'ë>m  quelques  murs 
et  rochers  à  Rennes. 

*  H.  murormn  L.  —  Ille-et- Vilaine.  —  Echappé  du  jardin  des 
plantes  de  Rennes,  se  maintient  sur  les  murs 
voisins. 

*H.  ampleœicaule  L.  —  Finistère.  —  Naturalisé  sur  les  an- 
ciennes fortifications  de  Brest  et  sur  quelques 
murailles  (Blanchard). 

Phyteuma  spicatum  L.  —  Ille-et- Vilaine.  —  Acigné  (abbé 
Hodée)  ;  La  Molière  !  (P.  Colleu). 

Linaria  ochroleuca  Bréb.  —  Ille-et- Vilaine.  —  Pontpéan  près 
Bruz  ;  offre  des  intermédiaires  avec  ses  pa- 
rents L.  vulgaris  L.,  etstriata  DC. 


PICQUENARD.    —   CONTRIB.    A   LA   FLORE   DE   BRETAGNE       241 

PUelippœa  ramosa  Mey.  —  Finistère.  —  Environs  de  Combrit. 
Melittis  melissophyllum  L.  —  Morbihan.  —  R.  Sud  du  Bois 
du  Duc  en  Guidel. 

Pinguicula  lusitanica  L.,  var.  pallida  Picq.  —  Ille-et- Vilaine. 
—  Fougères  (de  la  Godelinais  in  lierb.  Hodée)  ; 
Morbihan.  —  Pontivy  ^  (Joxe). 

LysimacManimimularia  L.  —  Ille-et- Vilaine.  —  C.  aux  en- 
virons de  Rennes. 

Cenfunculus  minimus  L.  —  Finistère.  —  Kérambourg  près 
Loctudy. 

Primula  variabilis  Goupil.  —  Ille-et- Vilaine.  —  A  Saint-Jac- 
ques, Saint-Grégoire,  la  Molière,  on  le  rencon- 
tre en  compagnie  de  P.  officinalis  L.,  et  gran- 
diflora  Lam.  ;  ses  fleurs  offrent  comme  gran- 
deur et  coloration  tous  les  intermédiaires  pos- 
sibles entre  ces  deux  espèces. 

Amaranthus  prostratus  Balb.  —  Ille-et- Vilaine.  —  C.  Port 
Cahours  à  Rennes  ;  PC.  ailleurs. 

A  .  retrofleoGus  L.  —  Finistère.  —  Qq.  pieds  à  Pont-l'Abbé. 

Euphorbia  stricta  L.  —  Ille-et- Vilaine.  —  Est  AC.  au  Sud  de 
Bourg-des-Comptes,  surtout  à  la  Molière.  Une 
belle  station  en  existe  encore  à  Rennes  !  (J.-M. 
Sacher,  Moreau)  ;  quant  à  E.  platijphyllos  L., 
il  n'a  point  été  retrouvé  aux  environs  de 
Rennes. 

E.  dulcis  L.  —  Ille-et- Vilaine.  —  AC.  sur  un  point  de  la  forêt 

de  Rennes  I  (Letourneux). 
Buœus  sempervirens  L.  —  Morbihan.  —  Bois  du  Talhouët  en 

Guidel. 

Elodea  canadensis  L.  —  Ille-et- Vilaine.  —  Est  devenu  CC.  aux 
environs  de  Rennes  où  il  étouffe  la  plupart  des 
autres  plantes  d'eau  ;  Finistère.  —  Etang  de 
la  Villeneuve  et  prob.  ailleurs  (Blanchard). 

1.  M.  le  professeur  L.  Crié  m'a  dit  que  la  variété  eu  question  n'était  pas  rare 
dans  la  Mayenne.  M.  Ménager  me  l'a  indiquée  aux  environs  de  Beaufai  (Orne), 
et  M.  E.  Vidal  à  Laval. 


242  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES    NATURELLES   DE   l'OUEST 

Potamogeton  plantagineus  Diicros.  —  Ille-et- Vilaine.  —  C. 
environs  de  la  Gaultraie  en  Saint-Jacques  ! 
(Buret,  Debooz.) 

P.  lucensh. —  Ille-et- Vilaine. —  C.  de  Rennes  à  Saint-Gré- 
goire (abbé  Leclair  et  moi);  puis  R.  au-delà 
jusqu'à  Betton. 

P.  perfoliatus  L.  —  Ille-et- Vilaine.  —  C.  Saint-Grégoire  et  de 
là  à  Betton. 

P.  acutifolius  Link.  — Ille-et- Vilaine.  —  C.  vieilles  carrières 
à  Rennes  (Colleu). 

P.  oUusifolius  M.  et  K.  —  Ille-et- Vilaine.  —  C.  canal  du  Mail 

d'Onges  à  Rennes. 
Lemna  trisulca  1  i.  —  Finistère.  —  CC.  étang  de   Kerloch  à 

Bénodet. 
Orchis  incarnata  L.  —  Finistère.  -  Lande  Vidach  près  Quim- 

perlé;  Morbihan.  — Près  Lannenec  en  Plœ- 

meur. 
0.  conopsea  L.  —  Finistère.  —  Kerdour  en  Loctudy. 
Epipactis  palustris  Crantz.  —  Côtes-du-Nord.  —  Lamballe 

(D'-E.  Cal  mette). 
Narcissus  poeticus  L.  —  Morbihan.  —  Guidel. 
N.  Mflorus  CuTt. —  Ille-et- Vilaine.  — S.  de  Saint-Grégoire; 

Morbihan.  —  Le  Talhouët  en  Guidel  ' . 
Galanthus  nivalis  L.  —  Ille-et-  Vilaine.  —  Saint-Laurent  !  près 

Rennes  (abbé  Leclair)  ;  Le  Sel  et  Saulnières 

(Louis  Bureau). 
Allium  ursinum  L.  —  Morbihan.  —  Le  Talhouët  en  Guidel. 
A .  paniculatum  L.  —  Ille-et- Vilaine.  —  Qq.  jardins  à  Rennes 

(abbé  Rolland,  in  herb.  Hodée). 
Simethis  planifolia  Kunth.  —  Ille-et- Vilaine.  —  Plélan  (Gau- 
thier, in  herb.  Hodée). 
Asparagus  prostratus  Dum*.  —  Finistère,  —  La  Torche  en 

Plomeur  I  (de  Créchquérault) . 

1.  Il  u'esl  pas  bien  prouvé  que  ces  deux  iNarcisses  soient  spontanés  eu  Bretagne. 


I 


PICQUENARD.    —   CONTRIB.   A  LA  FLORE  DE  BRETAGNE       243 

Colchicum  autumnale  L.—  Ille-et-  Vilaine. —  Nord  de  Rennes  ! 
(abbé  Leclair). 

LuziilapilosaT)C.  —  Morbihan. —  C.  Bois  du  Talhouët  en 
Guidel. 

L.  7naœimaDC.  —  Finistère.  —  Forêt  de  Cascadec  ;  Morbi- 
han. —  C.  rochers  escarpés  de  Kérossec  au 
Talhouët  en  Guidel. 

Cladium  Mariscus  R.  Br.  —  Finistère.  —  R.  Bruyères  humi- 
des de  Lohan  en  Trefliagat  ;  Morbihan.  — 
ce.  à  Lannenec. 

Rhynchospora  alba  Valh.  —  Ille-et- Vilaine.  —  Près  la  Molière 
à  Bourg-des-Comptes  ;  Finistère.  —  Lande 
Vidac'h  près  Quimperlé  ;  C.  marais  de  Kei*- 
laouarn  près  Pont-l'Abbé. 

R.  fusca  R.  et  Sch.  —  Finistère.  — L  ande  Vidac'h  près  Quim- 
perlé . 

Scirpus  parvulus  Ho'ém.  Qi  Sch.  —  Finistère. —  G.  Kerloc'h 
près  Plobannalec  ;  CC.  étang  de  Lechiagat. 

Eriophorum  gracile.  —  Koch.  —  Ille-et- Vilaine.  —  Montreuil- 
sur-Ille,  écluse  de  Cours  Galais  (abbé  Hodée). 

Careœ  teretiuscula  Good.  -  Morbihan.  —  AC.  à  Lannenec  en 
Plœmeur!  (Le  Gall). 

C.  canescens  Gurt. —  Il le-et-Vi laine. —  Comhourg  (abbé  Hodée). 

C.  elongata  L. —  Ille-et- Vilaine. —  Répandu  sur  les  deux  rives 
de  rille  entre  Rennes  et  Houlbert  !  (Letour- 
neux,  abbé  Hodée)  ;  Apigné  en  Moigné. 

C .  disticha  Huds.  —  Ille-et- Vilaine.  —  R.  Saint-Jacques  ;  Fi- 
nistère. —  Saint-Nicolas  près  Quimperlé, 
Kermor,  près  l'Ile  Tudy  ;  Morbihan. —  C.  dans 
quelques  prés  au  S.  de  Guidel  !  (Le  Gall). 

C,  vulgaris  Fries.  —  Finistère.  —  Forêt  de  Carnoët  et  voisi- 
nage, avecvar.  gynobasis  Picq.  ;  Morbihan. — 
C.  en  Guidel,  CC.  Lannenec  en  Plœmeur. 

C.  stricta  Gfood.  — Ille-et- Vilaine. —  Çà  et  là  de  Rennes  à 
Saint-Grégoire  (abbé  Leclair,  abbé  Hodée, 
Joxe  et  moi),  avec  var.  gynobasis  Picq.,  à  la 
Bretesche  ;  Montreuil-sur-Ille,  CC.  mares  du 
bois  de  Saint-Jacques  !  (abbé  Hodée)  ;  Finis- 
tère.—  Etang  d'Ascoëtprès  Pont-l'Abbé  ;  Mor- 
bihan. —  C.  Lannenec  en  Plœmeur  !  (Le  Gall.) 


244  SOCIÉTÉ  DES   SCIENCES  NATURELLES  DE  l'OUEST 

C.  acuta  L.  —  I  Ile-et-Vilaine.  —  C.  aux  environs  de  Rennes. 

C.  maœima  Good.  —  Ille-et- Vilaine.  —  La  Molière  !  (Colleu); 
Beau  fort  (abbé  Hodée)  ;  Saint-Jacques. 

C.  hornschuchiana  Hoppe. —  Ille-et- Vilaine.  —  Bonnemain, 
forêt  de  Rennes  (abbé  Hodée). 

C.  ampullacea  Good. —  Ille-et-Vilaine. —  RR.  arrondissement 
de  Rennes. 

C .  vesicaria  L.  —  Ille-et-Vilaine.  —  C.  environs  de  Rennes. 

C.  paludosa  Good. —  Ille-et-Vilaine.  —  Rennes!  (abbé  Hodée)  ; 
C.  à  Saint-Jacques. 

Festuca arundinacea  Schreb.  — -  Ille-et-Vilaine.  —  MontDol 
(abbé  Hodée). 

F.  PoaKunth.  —  Ille-et-Vilaine.  —  Pléchâtel,  C.  sur  les 
schistes  rouges  à  Pontréan. 

Calamagrostis  Epigeïos  Roth.  —  Ille-et-Vilaine.  —  Tressé, 
forêt  du  Mesnil  (abbé  Hodée). 

Lycopodiuni  inundatum  L.  —  Ille-et-Vilaine.  —  Le  Freux  en 
Pléchâtel  (abbé  Rolland). 

Azolla  filiculoides  ham.  —  Ille-et-Vilaine.  —  Se  répand  de 
plus  en  plus  à  Rennes  ;  surtout  dans  les  mares, 
ruisseaux  à  Apigné,  Chavagne. 

Lastrœa  œmula  Bab.  —  Finistère.  —  AC.  à  Kerdrein  près 
Briec,  dans  les  Montagnes  noires  au  milieu  de 
Polystichum  Oreopteris  DC.  qui  est  CC.  dans 
la  même  localité. 

Polystichum  Ihelypteris  Roth.  —  Finistère.  —  Bruyères  hu- 
mides de  Lohan  en  Treffiagat. 

P.  Oreopteris  DC.  —  Finistère.  —  C.  Forêt  de  Cascadec  près 
Scaër. 

Sphagnum  squarrosu77i  DC.  —  Finistère.  —  Forêt  de  Carnoët. 

Hypnum  revolvens  Sw.  —  Finistère.  —  Lande  Vidac'h  près 
Ouimperlé  :  Morbihan.  —  Le  Talhouët  en 
Guidel. 


NOTES  POUR  SERVIR  A  LA  MINÉRALOGIE 

DE  MAINE-ET-LOIRE 

par  M.   l'abbé   JOUITTEAU 


IVIispikel  {fer  arsenical).  —  Devaux,  dans  sa  Statistique  de 
Maine-et-Loire  publiée  en  1834;  Millet,  dans  sa  Paléontologie, 
1854,  et  dans  l'Indicateur  de  Maine-et-Loire,  1864;  Ménière,  dans 
son  Essai  sur  la  Minéralogie  de  ce  département,  1865,  ont  parlé 
du  Mispihel  (fer  arsenical)  jadis  exploité  à  ciel  ouvert  par  les 
Gaulois  à  Saint-Pierre-Montlimart,  et  décrit  en  1817  ;  puis 
trouvé  à  Angers  en  nivelant  le  Champ-de-Mars,  1830,  à  Jallais, 
enfin  disséminé  dans  les  eurites  du  Lion  d'Angers. 

11  vient  tout  récemment  d'être  rencontré  aux  environs  d'An- 
gers, près  d'une  ancienne  exploitation  de  schistes  ardoisiers,  à 
la  Désière  ou  Désirée,  près  le  bourg  d'Avrillé. 

Dans  une  carrière  de  quartz  blanc  laiteux  pour  l'entretien 
des  routes,  où  l'on  constate  des  veines  de  schistes  gris  micacé 
avec  empreintes,  nous  avons  recueilli  le  Mispikel  en  masses 
armorphes  d'un  éclat  blanc  d'argent,  quand  sa  cassure  est 
récente.  On  y  trouve  parfois  des  petits  cristaux  prismatiques, 
mais  empâtés  dans  la  masse. 

Scopodite  {mispihel  altéré) .  —  Le  quartz  blanc,  avec  quel- 
ques rares  cristaux  prismatiques  et  limpides,  le  quartz  caver- 
neux, carié,  ainsi  qu'une  sorte  de  limonite  qui  l'accompagne, 
sont  pénétrés  de  5'cororfzYe  (mispikel  altéré),  en  masses  ou  en 
petites  veines  ;  roche  d'une  jolie  couleur  vert  de  gris,  des  plus 
agréable  à  l'œil,  au  sortir  de  la  carrière. 

C'est  à  l'obligeance  et  au  savoir  en  minéralogie  de  M.  Baret, 
de  Nantes,  qui  a  bien  voulu  examiner  et  analyser  nos  échantil- 
lons, que  nous  devons  personnellement  l'avantage  de  connaître 
ce  Mispikel. 

Cassitérite  {étain  oxydé).  -  Les  auteurs  indiqués  ci-dessus 
ont  parlé  de  bois  silicifié,  agathisé,  rencontré  sur  les  communes 
de  Beaucouzé  et  Saint-Jean-de-Iiinières. 

Malgré  toutes  nos  recherches,  nous  n'avions  trouvé  jusqu'ici 


246  SOCIÉTÉ   DES    SCIENCES   NATURELLES   DE   l'OUEST 

que  des  échantillons  de  quartz  à  l'aspect  ligneux,  il  est  vrai, 
sorte  de  Hyalomicte  (quartz  et  mica),  reconnu  par  bon  nombre 
d'amateurs  pour  ne  porter  aucun  indice  d'organisation  végétale. 

Pendant  un  séjour  récent  à  Autun,  il  nous  fut  donné  d'admi- 
rer et  d'étudier  au  miscrocope  des  coupes  et  préparations  de 
bois  silicifié  du  Permien  de  cette  ville,  de  recueillir  de  beaux 
spécimens  de  ces  végétaux  agathisés.  De  retour  en  Anjou,  de 
nouvelles  recherches  nous  procurèrent  des  échantillons  de 
quartz  dont  la  cassure  transversale  présente  des  traces  d'organi- 
sation ;  échantillons  reconnus  comme  bois  silicifié,  par  notre 
aimable  et  docte  correspondant  autunnois. 

C'est  dans  ces  baguettes  ou  quartz  ligniforme,  que  fut  rencon- 
tré en  petite  quantité,  un  métal  reconnu,  par  M.  Baret  comme 
étant  de  l'Etain  oxydé  (Cassitérite). 

M.  Ménière  en  avait  recueilli  avant  nous  et  donné  à  un  ama- 
teur, M.  Bazin,  sans  lui  indiquer  la  localité.  Ce  dernier  ne  nous 
en  a  parlé  qu'après  notre  trouvaille. 

On  rencontre  de  ces  masses  ou  blocs  de  quartz,  blanc,  uni  ou 
veiné,  de  couleurs  variées,  sorte  de  fûts  de  colonnes,  cannelés, 
striés,  du  plus  gracieux  effet,  imitant  le  bois  pétrifié,  pouvant 
orner  une  collection,  décorer  un  jardin  et  entrer  dans  une 
rocaille. 

Quartz  pseudomopphe.  —  Dans  les  carrières  de  quartz  radié 
de  Beaucouzé,  près  le  Bois  Rousse  ou  Beurousse,  sur  la  route 
de  Saint-Clément  ;  on  trouve  de  beaux  et  curieux  échantillons 
de  quartz  cristallisé  en  rosettes,  aux  couleurs  les  plus  vives  et 
les  plus  variées;  mais  rarement  avec  baryte  crètée.  Des  cristaux 
rhomboédriques  qu'on  avait  pris  jusqu'ici  pour  des  cristaux  de 
quartz  cubique,  dit  quartz  primitif,  soumis  à  l'examen  du 
minéralogiste  nantais,  ont  été  reconnus  pour  des  pseudomorphes 
de  calcite  et  présentent  le  caractère  de  ceux  qu'il  a  trouvés  aux 
environs  de  Vertou  (Loire-Inférieure). 

Nous  avons  fourni  ces  quelques  notes  dans  le  but  d'aider 
les  recherches  des  collectionneurs  et  minéralogistes. 


Nota.  —  On  peut  se  procurer  les  différents  ouvrages  de  Millet,  au  Laboratoire 
de  Géologie  de  la  Faculté  libre  d'Angers,  4,  rue  Volaey. 


NOTES    ENTOMOLOGIQUES 

Par  M.  l'abbé  J.  DOMINIQUE 


ORTHOPTERES 


Parmi  les  captures  d'insectes  de  cet  ordre  faites  durant  la 
saison  dernière,  il  est  intéressant  de  signaler  les  espèces  sui- 
vantes : 

Forficula  Lesnei  Finot  =  F .  piibescens  de  Bormans  i;ro 
parte.  Trouvé  à  la  fin  d'octobre  dans  la  forêt  de  Touffou  (Pie\ 
de  C.)  Ce  perce-oreille  qui  n'est  signalé  que  du  Calvados,  doit  se 
trouver  mêlé  en  plusieurs  localités  avec  F.  pubescens  dont  il 
ne  diffère  guère  que  par  la  structure  de  la  pince. 

Epacromia  thalassina  Fabr.  —  Saint-Aignan,  Bourgneuf 
{Piel  de  C.)  Août. 

Sphingonotus  cœrulans  Linné.  —  Polders  et  dunes  de  Bour- 
gneuf {Piel  de  C.)  Août. 

Œdaleus  nigrofasciatus  de  Geer,  —  AC.  même  localité  {Piel 
deC.)  Août. 

Œdipoda  niiniata  Pallas.  —  C.  Vignes  et  coteaux  ensoleillés 
de  la  Haye-Fouassière  {Dominique).  Août-septembre. 

Caloptenus  Italicus  Linné.  —  AC.  Coteaux  de  Rochefort  à  la 
Haye-Fouassière,  de  juin  à  octobre  {Dominique). 

HÉMIPTÈRES 

1.  —  Nous  avons  suivi  le  développement  d'une  nuée  de 
Tingis  Pyri  Geoffroy,  sur  un  massif  de  Viburnum  Laurus- 
Tinus  Linné,  dans  un  jardin  de  la  Haye-Fouassière.  La  larve 
se  nourrit  des  feuilles  de  cet  arbrisseau,  comme  de  celles  du 
poirier.  Les  Tingis,  devenus  insectes  parfaits  à  la  mi-septembre, 
se  trouvaient  en  telle  multitude  sur  les  Lauriers-Tin,  qu'il 
suffisait  de  frôler  en  passant  le  massif  pour  que  les  vêtements 
fussent  couverts  de  ces  minuscules  et  délicats  hémiptères. 


^48  SOCIÉTÉ   DES    SCIENCES   NATURELLES   DE   l'OUEST 

2.  —  Nos  confrères,  MM.  Piel  de  Churcheville,  ont  capturé, 
en  grand  nombre,  Henestaris  halophilus  Burmeister,  en  fau- 
chant sur  les  Juncus  dans  les  fossés  des  polders  de  Bourgneuf- 
en-Retz,  au  mois  d'août. 

3.  —  Nous  signalerons  parmi  nos  captures  propres  aux  envi- 
rons de  la  Haye-Fouassière  : 

Lepto2)us  boopis  Fourcroy.  —  Sous  une  pierre,  au  bord  d'une 
route,  près  le  moulin  du  Breil. 

Mimocoris  coarctatus  Mulsant.  —  Sur  les  massifs;  jardin 
du  Pâtisseau, 

Stiro7na  alhomar g  incita  Curtis.  —  Prés  marécageux,  en  sep- 
tembre. 

ThamnotettiûG  Fieberi  Ferrari.  —  Sur  les  lilas,  tout  l'été. 

Homotoma  Ficus  Linné.  —  Sur  les  massifs,  en  septembre  ; 
jardin  du  Pâtisseau. 

LÉPIDOPTÈRES 

Nous  avons  pris  en  août  sur  les  capitules  d'Eryngium 
campestre,  au  pied  des  rochers  de  Rochefort,  en  la  Haye-Fouas- 
sière et  au  bord  de  la  Sèvre,  Sesia  asiliformis  Rottemburg  cf. 

Cet  insecte  est  nouveau  pour  le  Catalogue  de  la  Loire-Infé- 
rieure (Voir  Catalogue  raisonné  des  lépidoptères  trouvés  dans 
la  Loire-Inférieure,  par  M.  J.-H.  Dehermann-Roy,1887). 

Nous  signalerons  également  une  curieuse  variété  minor  de 
Pararge  Mœra  L.  S.  N.  X.,  prise  par  nous  dans  la  même 
localité,  au  commencement  de  septembre,  sur  Centaurea  Jacea, 
L'envergure  de  ce  Satyre  qui,  du  reste,  offre  toute  la  livrée  du 
type,  ne  dépasse  pas  0'"031"',  tandis  que  la  forme  vulgaire 
atteint  D'yods™,  soit  une  différence  de  Qn^OU"!  en  plus. 


i  DEUXIÈME  PARTIE 

I 


EXTRAITS    ET    ANALYSES 

BIBLIOGRAPHIE,    NOUVELLES 


k 


BULLETIN 

DE    LA 

SOCIÉTÉ  DES  SCIENCES  NATURELLES 

DE  I/OUEST  DE  LA  FRANCE 
EXTRAITS  ET  ANALYSES 


I  —  ZOOLOGIE 

Apparition  des  Cétacés  sur  les  côtes  de  France  ;  par 

M.  Henri  Jouan  {Bull.  Soc.  lin.  Norm.  4«  série,  5«  vol.  1891, 
p.  137-164). 

CÉTACÉS    A  FANONS 

Balaena  bicayensis  Eschrict.  —  La  Baleine  des  Basques. 

Au  moyen  âge  les  riverains  du  golfe  de  Gascogne,  tant  en  France 
qu'en  Espagne,  s'adonnaient  avec  beaucoup  de  succès  à  la  pêche  des 
Baleines  franches  qui  fréquentaient  en  grand  nombre  ces  parages  pen- 
dant les  mois  d'hiver  et  parmi  lesquelles  il  y  avait  beaucoup  de  femelles 
accompagnées  de  leur  petit.  Plus  tard,  ces  baleines  devenant  de  moins 
en  moins  communes  par  suite  de  la  guerre  acharnée  qu'on  leur  faisait, 
les  Basques  se  mirent  à  les  poursuivre  au  loin,  dans  la  Manche,  dans 
la  mer  du  Nord,  dans  les  parages  de  Terre-Neuve  où  on  les  trouvait  en 
été. 

La  Baleine  que  chassaient  autrefois  les  Basques  était  devenue  si  rare 
qu'on  ne  la  connaissait  plus,  cependant  elle  n'avait  pas  disparue. 

Le  14  janvier  1854,  une  femelle,  accompagnée  d'un  petit,  se  montra 
devant  Saint-Sébastien  ;  la  mère  réussit  à  s'échapper,  mais  le  petit  fut 
pris  et  étudié  par  le  professeur  Eschricht,  de  Copenhague. 

A  cette  même  espèce  appartient,  sans  doute,  la  femelle  adulte  signalée 
par  les  auteurs  comme  capturée,  ou  échouée,  en  1680,  à  l'île  de  Ré. 

Le  11  janvier  1878  un  nouveau  baleineau  fut  pris  à  Saint-Sébastien. 

L'année  précédente,  le  9  février  1877,  une  femelle  longue  de  12  mètres, 
était  prise  à  Tarente.  C'était  le  premier  exemple  authentique  de  la  pré- 


4  SOCIETE   DES    SCIENCES   NATURELLES   DE   L  OUEST 

sence  d'une  baleine  franche  dans  la  Méditerranée.  L'étude  en  fut  faite 
par  le  professeur  Gasco. 

Dans  les  premiers  jours  de  novembre  1881,  une  grosse  baleine,  qui 
s'était  eni,'agée  entre  des  rochers  dans  le  voisina<jfe  deFontarabie,  parvint 
à  s'échapper.  C'était  probablement  une  Baleine  des  Basques. 

Le  24  décembre  1887,  une  baleine  de  grande  taille,  probablement  de 
cette  espèce,  se  montra  pendant  presque  toute  la  journée  à  Saint- 
Sébastien. 

En  février,  ou  en  mars  1888,  on  signalait  deux  Baleines  franches. 
rôdant  dans  le  bassin  occidental  de  la  Méditerranée;  l'une  d'elle  fut  tuée 
par  des  pêcheurs  des  environs  d'Alger,  et  l'étude  de  son  squelette, 
envoyé  au  Muséum  de  Paris,  a  fait  reconnaître  la  Baleine  des  Basques. 
On  ignore  ce  qu'est  devenue  sa  compagne. 

Ces  exemples  paraissent  montrer  que  la  Baleine  des  Basques  arrive 
en  hiver  dans  le  golfe  de  Gascogne. 

Balsenoptera  musculus  Flemino. 

Cette  espèce  qui  atteint  24  mètres  de  longueur  est  celle  qui  échoue  le 
plus  souvent  sur  le  littoral  de  l'Europe  occidentale.  On  la  rencontre 
souvent  vivante  dans  la  Méditerranée. 

M.  Jouan  cite  11  individus  vus  ou  capturés  en  vie,  dans  la  Méditer- 
ranée, et  2  trouvés  morts  près  de  Saint-Cyprien,  Pyrénées-Orientales. 

Les  sujets  signalés  sur  les  côtes  de  l'Océan  et  de  la  Manche  sont  : 

Novembre  1847.  Un  jeune  échoué  (mort  ou  vivant?)  à  Sainl-Vigor, 
dans  l'estuaire  de  la  Seine. 

11  octobre  1832.  Un  individu  échoué  près  du  Havre. 

19  juillet  1879.  Une  femelle  pleine,  longue  de  20  mètres,  amenée  à 
Lorient  par  des  pêcheurs  qui  l'avaient  trouvée  morte  à  12  milles  en  mer 
dans  le  S.-O  de  l'île  de  Groix  (Morbihan,).  Le  cadavre  ne  montrait  qu'un 
commencement  de  décomposition. 

19  août  1881.  Une  femelle,  longue  de  12"'50,  trouvée  dans  le  N.-E.  de 
l'île  de  Sein  (Finistère);  la  mort  remontait  probablement  à  trois  semaines 
ou  un  mois. 

14  janvier  1885.  Dans  la  nuit  du  13  au  14,  un  mâle,  long  de  19  mètres, 
jeté  à  la  côte  à  la  limite  des  deux  communes  de  Luc  et  Langrune  (Cal- 
vados). Mort  depuis  trois  semaines  ou  un  mois  ? 

Beaucoup  d'autres  captures  pourraient  être  signalées,  maison  manque 
de  renseignements  sur  les  dates  d'échouement  et  l'état  de  conservation 
des  animaux. 

D'après  M.  Van  Beneden  f Histoire  naturelle  des  Balénopt.  1887),  cette 
espèce  passerait  les  mois  d'été  dans  les  régions  du  Nord,  et  les  quitterait 
en  aoiit  pour  gagner  des  eaux  plus  méridionales. 


EXTRAITS   ET   ANALYSES.    —   ZOOLOGIE  Ô 

Balsenoptera  rostrata  Fabriciiis. 

Les  migrations  de  cette  espèce,  qui  ne  dépasse  pas  10  mètres  en  lon- 
gueur, paraissent  être  les  mêmes  que  celle  de  la  Balœnopteramusculus. 

1771.  Un  jeune,  pris  probablement  dans  l'Adriatique  (Balénoptère  de 
Mondini)  dont  la  tête  est  conservée  à  l'Université  de  Bologne. 

Avril  1791.  Un  jeune  pris  en  rade  de  Cherbourg. 

10  mars  1827.  Un  individu,  long  de  7  mètres,  capturé  à  l'île  d'Oléron 
(Charente-Inférieure). 

26  août  1835.  Un  mâle,  long  de  7°'oO,  dans  la  Charente.  Capturé  vivant? 
ou  échoué  mort? 

21  mai  1840.  Un  jeune,  long  de  5'"1d,  pris  dans  une  madrague  à 
Thons  près  Saint-Tropez\ 

18  octobre  1832.  Un  individu  échoué  vivant  au  Havre. 

Février  1861.  Un  individu,  long  de  3  mètres,  sur  la  côte  de  Bretagne. 
Capturé  vivant?  ou  échoué  mort? 

27  septembre  1863.  Un  individu,  long  de  6°'30,  à  Saint-Jean-de-Luz. 
Capturé  vivant?  ou  échoué  mort? 

18  février  1878.  Un  jeune,  long  de  3°'50,  pris  à  Saint-Hospice  (Alpes- 
Maritimes). 

15  mai  1885.  Une  femelle,  longue  de  3™60,  amenée  à  Fécamp  par  des 
pêcheurs  dans  les  filets  desquels  elle  s'était  engagée.  On  peut  voir  le 
squelette  et  un  très  beau  moulage  de  cet  exemplaire  dans  le  Musée  du 
Havre". 

Juillet  188G.  Un  jeune,  pris  à  l'île  d'Oléron  (Charente-Inférieure).  Et 
un  autre  capturé  vivant?  ou  échoué  mort  ? 

23  octobre  1887.  Un  individu  surpris  par  le  retrait  de  la  marée,  reste 
échoué  dans  la  baie  de  Cancale  (Ille-et-Vilaine). 

D'après  ce  qui  précède,  on  voit  que  trois  captures  ont  été  constatées 
dans  la  Méditerranée.  Mais  toutes  portent  sur  de  jeunes  individus. 

Balaen optera  Sibbaldi  Gray. 

Le  plus  grand  animal  connu.  Echoue  quelquefois  sur  les  côtes  d'Ecosse. 
Une  femelle,  longue  de  18  mètres,  échouée,  (morte  ou  vivante?)  à  l'île 
d'Oléron  le  10  mars  1827  a  été  signalée  par  Lesson. 

Balsenoptera  borealis  Cuv. 

Cette  espèce  dépasse  rarement  10  à  11  mètres  de  long.  Un  jeune  mâle, 
long  de  8  mètres,  est  indiqué,  par  M.  Fischer,  comme  ayant  échoué  à 
Biarritz,  le  29  juillet  1874. 


i.  Annales  maritimes,  partie  non  officielle,  1840. 

2.  Nous  devons  à  M.  Lennier  Directeur  du  Musée  du  Ilàvre,  un  exemplaire  de 
ce  moulage  qui  ligure  au  Muséum  de  Nantes.  !..  B. 


SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES   NATURELLES   DE   L  OUEST 


Megaptera  longimana  Rudolfi.  —  Megaptera  Boops  Auct. 

On  en  signale  deux  échouements  sur  les  côtes  de  France. 
Le  6  janvier  1877,  un  individu  long  de  12  mètres,  à  la  Barre-de-Mont 
(Vendée). 
Le  22  novembre  1883,  un  jeune,  long  de  7"'50,  à  Brusc  (Var). 
Les  deux  cadavres  étaient  dans  un  état  de  décomposition  très  avancé. 


CETACES   A   DENTS 

Physeter  macrocephalus  Cuv.  —  Le   grand  Cachalot.   — 
Espèce  cosmopolite. 

Le  31  mars  1784,  31  individus  vinrent  s'échouer  vivants,  dans  la  baie 
d'Audierne  (Finistère),  par  un  coup  de  vent  du  sud-ouest. 

En  1853,  6  ou  7  sujets  de  petite  taille,  s'échouèrent  dans  le  fond  de 
l'Adriatique,  à  Trieste. 

Le  10  mars  1874,  un  mâle,  long  de  15  mètres,  s'échouait  vivant,  égale- 
ment dans  l'Adriatique,  à  Porto-San-Giorgio. 

Plusieurs  cachalots  ont  été  capturés  sur  les  côtes  de  France  et  récem- 
ment un  à  l'île  de  Ré. 

Hyperoodon  rostratus  Lilljeborg. 

Cette  espèce  passe  l'été  dans  les  régions  arctiques  et  se  rend,  en  hiver, 
dans  des  parages  plus  méridionaux.  En  septembre  et  octobre  on  la  voit 
parfois  dans  le  voisinage  des  lies  Britanniques.  Ce  sont  ordinairement 
des  femelles  accompagnées  d'un  petit. 

19  sept.  1788.  Une  femelle  et  son  petit  (une  femelle  également),  cap- 
turés à  Honfleur. 

13  nov.  1810.  Un  mâle  adulte,  échoué  (vivant  ou  mort  ?)  à  Langrune 
(Calvados). 

23  sept.  1842.  Un  mâle  échoué  (vivant  ou  mort?)  à  l'embouchure  de 
l'Orne. 

Automne  de  1852.  Un  individu  échoué  près  d'Isigny  (Calvados. 

Sept.  1853.  Un  individu  échoué  à  Cabourg  (Calvados). 

6  nov.  1858.  Une  femelle  échouée  dans  le  Grand-Vey  (Manche). 

Décembre  1879.  Une  femelle  échouée  vivante  à  Hillion  (Côtes-du-Nord). 
Elle  devait  être  accompagnée  d'un  nourrisson  qu'on  n'a  pas  vu,  car  le 
lait  coulait  abondamment  de  ses  mamelles. 

26  sept.  1880.  Une  femelle  et  un  jeune,  capturés  près  d'Aigues-Mortes, 
et  amenés  dans  le  canal  maritime  du  Grau-du-Roi  où  ils  vécurent  deux 
jours.  La  mère  était  longue  de  9°",  le  petit  de  5"". 

25  juin  1884.  Une  femelle,  longue  de  9°'50,  s'échoue  à  Seignosse 
(Landes). 


EXTRAITS   ET   ANALYSES.    —   ZOOLOGIE  7 

23  juillet  1885.  Une  femelle  tuée  à  la  plage,  à  Dunkerque.  Elle  avait 
été  harponnée  auparavant,  car  elle  avait  une  plaie  béante  à  la  tête  et 
une  corde  autour  du  corps. 

19  août  1886.  Sur  quatre  individus  poursuivis  par  un  bateau  de  pêche, 
à  Saint-Vaast  la-Hougue  (Manche),  deux  s'échappent  et  deux  viennent 
s'échouer,  deux  femelles,  respectivement  longues  de  T"90  et  T^SO.  L'une 
d'elle  expulsa  un  fœtus  avant  de  mourir. 

On  peut  voir  que  presque  tous  les  attérissages  ont  eu  lieu  en  automne 
et  en  hiver.  Ceux  du  25  juin.  23  juillet  et  19  août  n'indiqueraient-ils  pas 
un  retard  dans  le  retour  du  Sud  vers  le  Nord?  La  femelle,  prise  à 
Aigues-Mortes  avec  son  petit,  était-elle  une  égarée  dans  la  Méditerranée  ? 

Ziphius  cavirostris,  P.  Gervais. 

Cette  espèce  serait  originaire  de  l'hémisphère  austral. 

M.  Fischer  cite  une  capture  dans  le  bassin  d'Arcachon. 

Un  individu  long  de  6"  a  été  pris  vivant  aux  environs  de  Nice,  à  la 
fin  d'août  ou  au  commencement  de  septembre  1878. 

Le  cadavre  en  putréfaction  d'un  autre  s'échoue  à  l'Estaque,  près  de 
Marseille,  en  août  1879. 

Un  individu,  long  de  5'"50  sur  5™  de  circonférence  s'échoue  vivant 
à  l'île  Saint-Honorat,  près  de  Cannes,  le  2  août  1889. 

Mesoplodon   Sowerbyensis  P.  Gervais.    —    Micropteron 
Soioe7^hyi  Eschricht,  Dauphin  de  Dale  Blainv.,  etc. 

Semble  ne  se  montrer  que  rarement  dans  la  Manche.  On  en  peut 
citer  trois  exemples. 

25  sept.  1825.  Un  individu  échoué  dans  l'estuaire  de  la  Seine. 

Eté  de  la  même  année.  Un  mâle  adulte  échoué  à  l'embouchure  de 
l'Orne,  près  de  la  pointe  de  Sallenelles  (Calvados). 

1828.  Une  femelle  à  l'embouchure  de  la  Seine. 

Phocaena  communis  F.  Cuv. 

On  voit  pour  ainsi  dire  constamment  des  Marsouins  par  petites  troupes 
dans  l'estuaire  de  la  Seine,  et,  en  général,  à  l'embouchure  des  fleuves 
qu'ils  remontent  quelquefois  à  une  grande  distance  de  la  mer. 

On  en  voit  très  fréquemment  dans  l'avant-port  de  la  Rochelle.  D'après 
M.  Fischer,  ils  passeraient  l'hiver  dans  le  golfe  de  Gascogne. 

Ils  sont  communs  à  la  Ciotat,  Cette,  Marseille,  etc.,  où  ils  brisent 
souvent  les  filets  des  pêcheurs. 

Globiocephalus  Svinval  Gray.  —  Delphinus  mêlas  Traille  ; 
Phocœna  gloMceps  Lesson  etc. 

Le  7  août  1636.  Un  de  ces  cétacés  est  jeté  à  la  côte  entre  le  rocher  de 
Tombelaine  et  le  Mont-Saint-Michel. 


8  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES   NATURELLES   DE   l'oUEST 

Le  24  juin  1646,  un  autre  est  capturé  tout  près  de  là,  dans  le  Couesnon 
(H.  Gadeau  de  KervilUe,  Faune  de  Normandie,  mammifères,  1888). 

Dans  la  première  quinzaine  d'avril  1856,  huit  individus  furent  cap- 
turés au  Havre  et  dans  le  voisinage  et  six  autres  dans  l'estuaire  de  la 
Seine,  près  de  Berville-sur-Mer  (Eure)  (G.  de  Kerville,  loc.  cit.) 

Selon  M.  Lennier,  le  Globiocephale  se  montre  presque  chaque  année 
au  Havre  en  décembre  ou  en  janvier. 

Orca  gladiator  Gray  ?  —  Orca  Duhanieli  Lacép.  ? 

Le  27  nov.  1883,  le  cadavre  d'une  Orque  a  été  recueilli  à  la  mer,  à 
deux  lieues  au  large  du  Tréport,  et  amené  à  Dieppe.  La  mort  paraissait 
récente.  L'animal  avait  une  blessure  à  la  tête. 

On  peut  citer  d'autres  exemples  de  la  présence  de  cette  espèce  sur  les 
côtes  de  France.  A  Cette,  vers  1846,  àElne  (Pyrénées-Orientales)  en  1837, 
à  Port-en-Bessin  (Calvados),  etc.  On  voit  dans  le  Musée  de  Bordeaux  le 
squelette  d'une  Orque  prise  dans  la  Gironde  en  amont  de  la  ville,  à 
Lormont. 

Grampus  griseus  Cuv.  —  Grampus  Cuvieri  Gray;  Delphinus 
Aries  Risso  ;  Delphinus  griseus  Cuv.  etc. 

Ces  Cétacés,  longs  ordinairement  de  3  mètres,  voyagent  en  troupes  et 
se  montrent  dans  la  Manche,  l'Atlantique  et  la  Méditerranée,  générale- 
ment en  janvier  et  février.  D'après  Risso,  ils  se  montrent  à  Nice  au 
printemps  et  à  l'automne. 

En  juin  1822,  trois  adultes  et  un  jeune  vinrent  s'échouer  à  l'Aiguillon 
(Vendée), 

Le  22  juillet  1867,  un  mâle,  long  de  2'°20,  s'échoue  à  Arcachon. 

Le  28  février  1870,  une  femelle  fut  prise  dans  un  filet  à  maquereau, 
dans  la  Manche,  près  du  phare  d'Eddystone  (Van  Beneden). 

M.  Jouan  rapporte  qu'il  a  eu  l'occasion  de  voir  en  1880,  au  Mont- 
Saint-Michel,  un  squelette  très  bien  monté  de  cette  espèce,  qu'une  vieille 
femme  montrait  aux  touristes  comme  étant  le  squelette  d'une  baleine. 
Ce  squelette  provenait  d'un  individu  tué  par  feu  son  mari  sur  les  grèves 
du  Mont-Saint-Michel  où  était  venue  une  bande  de  7  ou  8  de  ces  cétacés. 
H  figure  depuis  1881  au  Muséum  de  Paris. 

Tursio  truncatus  Gray.  —  Tursiops  Tursio  P.  Gervais. 

Une  femelle  longue  de  3°'20,  capturée  le  17  novembre  1888,  en  face  de 
Brévands,  dans  la  rivière  de  Carentan  (Manche)  où  elle  rôdait  depuis 
deux  jours,  est  le  seul  exemple  que  je  connaisse,  dit  M.  Jouan,  de  la 
présence  de  cette  espèce  sur  notre  littoral;  mais  les  auteurs  la  signalent 
dans  la  Manche,  le  Golfe  de  Gascogne  et  la  Méditerranée. 


EXTRAITS   ET  ANALYSES.    —   ZOOLOGIE  y 

Delphinus  marginatus  Duvernoy. 

Parait  être  plus  commun  dans  la  Méditerranée  que  dans  l'Atlantique 
et  dans  la  Manche. 

Delphinus  Delphis  Lin.  —  Dauphin  vulgaire. 

Dans  la  soirée  du  12  mai  1854,  la  mer,  en  se  retirant,  mita  découvert 
dans  les  excavations  formées  par  les  rochers,  près  de  Dieppe,  une  bande 
de  ces  petits  cétacés,  dont  31  furent  tués  par  les  douaniers.  (G.  de  K.. 
loc.  cit.;. 

Une  femelle  longue  de  2'"10,  signalée  à  Arcachon.  le  23  déc.  1866,  par 
M.  Lafont. 

Cité  comme  très  rare  dans  la  Faune  vimnte  de  la  Charente-Inférieure, 
à  propos  d'un  individu  pris  en  rade  de  La  Rochelle,  il  y  a  cinquante 
ans. 

A  été  signalé  dans  la  Méditerranée,  en  Algérie. 


Dans  sa  liste  des  Cétacés  du  sud-ouest  de  la  France  Anyi.  de  la  Soc. 
Linnéenne  de  Bordeaux  IH79,,  M.  Fischer  cite  toutes  les  espèces  énu- 
mérées  précédemment,  et,  de  plus,  trois  espèces  :  Sténo  santonicus 
Fischer  ;  Sténo  rostratus  Gray  et  Clymene  dubia  Fischer. 

Citons  en  terminant  le  travail  récent  de  M.  Graëlls  professeur  au 
Musée  des  sciences  naturelles  de  Madrid:  Las  Balenas  en  las  costas 
Oceanicas  de  Espana  ^Mém.  de  l'Acad.  des  se.  exactes,  phys.  et  nat.  de 
Madrid,  t.  xiii,  3"  partie,  1888). 

L.  B. 


Les  Hyperoodoiî  de  Goury  ;  par  M.  Henri  Jouan.  (Mém. 
de  la  Soc.  nationale  des  se.  nat.  et  math,  de  Cherbourg). 
t.  XXVII,  1891,  p.  -281-288). 

Le  mardi  1''  septembre  1891,  M.  Jouan  se  rendait  à  la  pointe  extrême 
du  département  de  la  Manche,  vers  le  N.-O.,  à  Goury,  à  27  kilom.  de 
Cherbourg,  M.  Avoine  commissaire  général  de  la  Marine  ayant  eu 
l'obligeance  de  lui  donner  avis  que  trois  grands  «  Souffleurs  »,  longs 
respectivement  de  7'"4o,  7'"20  et  7'"0o,  venaient  d'être  capturés  dans  ce 
petit  port. 

M.  Jouan  reconnut  que  ces  cétacés  étaient  trois  femelles  de  VHyperoodon 
rostrattis  Lilljebord  vulgairement  Dauphin  à  bec  d'oie. 

La  capture  de  ces  cétacés  remontait  au  29  août.  Ce  jour  là,  dans  la 
matinée,  on  les  avait  aperçus  engagés  entre  les  gros  rochers  balisés  qui 
forment  l'entrée  du  port  de  Goury  ;  des  embarcations  avaient  réussi  à 


10  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES   NATURELLES   DE  L'OUEST 

leur  barrer  le  chemin  vers  la  pleine  mer,  et  à  les  approcher  d'assez  près 
pour  que  ceux  qui  les  montaient  leur  jetassent  des  nœuds  coulants 
autour  du  corps  de  manière  à  pouvoir  les  remorquer  dans  le  port,  en 
même  temps  qu'ils  les  frappaient  à  coups  redoublés. 

Le  plus  grand  de  ces  animaux  avait  sur  le  dos,  entre  la  nageoire 
dorsale  et  la  caudale,  sept  ou  huit  entailles,  profondes  de  quatre  à  cinq 
centimètres,  faites  avec  une  hache.  La  marée  baissant,  les  animaux 
finirent  par  échouer,  et,  épuisés  par  les  coups  qu'ils  avaient  reçus,  ils  ne 
tardèrent  pas  à  mourir. 

Ces  trois  animaux  furent  vendus  aux  enchères  publiques  et  adjugés 
pour  la  somme  de  200  francs. 

M.  Jouan  donne  ensuite  une  description  détaillée  du  plus  grand 
spécimen.  Nous  reproduisons  les  caractères  principaux. 

Couleur  noir-brun,  luisante,  très  foncée  sur  les  parties  supérieures 
du  corps,  se  fondant  graduellement  en  une  teinte  un  peu  plus  claire  en 
gagnant  les  parties  inférieures.  Le  noir,  avec  des  reflets  verts,  domine 
davantage  sur  les  nageoires  pectorales  et  sur  la  nageoire  caudale.  Les 
rebords  du  bec  (les  lèvres),  seuls,  sont  gris-blanchâtre.  Sur  tout  le 
pourtour  des  gencives,  on  ne  sent  aucune  protubérance  dénonçant  la 
présence  d'une  dent  ;  néammoins,  il  est  plus  que  probable  qu'à  la 
dissection  on  trouverait,  tout  à  fait  au  bout  de  la  mâchoire  inférieure, 
au  moins  les  rudiments  des  deux  dents  caractéristiques  de  l'espèce.  Bec 
aplati,  arrondi  en  dessus,  large  à  la  base,  allant  en  diminuant  de  largeur 
jusqu'à  l'extrémité  qui  n'a  guère  que  le  tiers  de  cette  base.  Lef  ront  très  haut, 
s'élevant  verticalement  de  la  base  au  bec,  un  peu  convexe.  La  tète  moins 
large  que  haute,  arrondie.  L'ouverture  de  la  bouche  se  prolonge  un  peu  en 
arrière  de  la  base  du  bec,  la  mâchoire  inférieure  se  relevant.  L'œil  à 
mi-distance  entre  la  commissure  des  lèvres  et  l'attache  de  la  nageoire 
pectorale,  un  peu  au-dessus  d'une  ligne  qui  prolongerait  la  lèvre  infé- 
rieure ;  la  partie  de  la  tête  où  il  est  situé,  présente  un  renflement  peu 
sensible  au  premier  aspect  parce  qu'il  est  de  tous  côtés  en  pente  douce, 
ne  faisant  pas  de  ressaut  brusque.  L'évent  unique,  à  la  partie  postérieure 
de  la  tête,  à  cheval  transversalement  sur  la  ligne  médiane;  il  a  la  forme 
d'un  croissant  très  ouvert  dojit  les  pohitea  sont  diriqées  en  avant  \  En 
arrière  de  la  tête  une  dépression  peu  profonde,  mais  pourtant  sensible, 
représente  le  cou.  A  partir  de  là,  la  ligne  du  dos  suit  une  courbe  régu- 
lière, jusqu'à  la  nageoire  dorsale,  le  point  culminant  du  corps,  très 
massif  dans  cette  partie,  plus  élevé  que  la  tête,  se  tiouvant  à  peu  près  à 
mi-distance  entre  cette  nageoire  et  l'aplomb  de  l'attache  des  pectorales. 
A  partir  de  la  dorsale,  la  ligne  du  dos  descend  rapidement  vers  la  queue; 
la  partie  supérieure  du  corps,  dans  cette  partie,  forme  comme  une  arête 


i.  On  trouve  dans  les  auteurs  les  assertions  les  plus  diverses  au  sujel  de  la  dis- 
position de  lèvent. 


EXTRAITS   ET    ANALYSES.    —   ZOOLOGIE  11 

aiguë  ;  à  mesure  qu'on  approche  de  la  nageoire  caudale,  les  côtés  sont 
de  plus  en  plus  comprimés,  très  peu  arrondis.  Nageoire  caudale  très 
développée  ;  ses  deux  lobes,  se  terminant  en  pointe,  s'avancent  plus 
loin  en  arrière  que  le  milieu  de  la  nageoire,  de  sorte  que  son  bord 
arrière  paraîtrait  tout  à  fait  concave  si  au  milieu,  où  il  n'a  pas  d'échan- 
crure  entre  les  deux  lobes,  il  n'était  pas  légèrement  convexe.  La  dorsale, 
située  plus  près  de  la  caudale  que  du  museau,  environ  aux  deux  tiers 
de  la  longueur  totale,  inclinée  en  arrière,  falciforme,  large  à  sa  base. 
Les  pectorales  attachées  très  bas,  très  petites,  hors  de  proportion  avec  le 
corps.  La  vulve  un  peu  en  arrière  de  l'aplomb  de  l'arête  antérieure  de 
la  dorsale  ;  l'anus  immédiatement  en  arrière.  Les  mamelles,  renfermées 
dans  un  sillon  de  chaque  côté  de  la  vulve,  pressées  avec  la  main,  ne 
laissaient  pas  échapper  de  lait. 

Suivent  quelques  mesures  prises  sur  le  plus  grand  individu. 

Une  femelle  de  la  même  espèce  s'est  échouée  —  vivante  —  à  Saint- 
Vaast-la  Hougue,  le  28  août  1891,  c'est-à-dire  la  veille  du  jour  où  l'on  en 
capturait  trois  à  Goury. 

Ces  animaux  sont,  depuis  une  dizaine  d'années,  recherchés,  à  cause 
de  la  qualité  supérieure  de  leur  huile,  par  les  navires  sortant  des  ports 
d'Ecosse  qui  vont  les  chasser  dans  les  mers  polaires. 

C'est  en  septembre  et  en  octobre  qu'on  capture  le  plus  ordinairement 
ces  animaux  sur  le  littoral  des  Iles  Britanniques,  de  la  France,  de  la 
Belgique  et  de  la  Hollande.  On  en  voit  également  sur  les  côtes  de 
l'Europe  occidentale  en  juillet  et  en  août,  comme  le  prouvent  les  exem- 
ples rapportés  ici. 

On  avait  mis  en  doute  la  présence  de  VHijperoodon  rostratits  dans  la 
Méditerranée  mais  l'exemple  de  la  femelle  et  de  son  petit  capturés  dans 
le  golfe  d'Aigues-Mortes  en  septembre  1880  et  de  trois  autres  individus  — 
très  probablement  de  la  même  espèce  —  pris,  le  premier,  en  1835,  près 
Pietri  (Toscane),  le  deuxième  en  1850,  près  de  Frontignan,  le  troisième 
en  Corse,  démontrent  que  s'il  ne  fréquente  pas  cette  mer  d'une  façon 
régulière,  au  moins  il  s'y  égare  quelquefois  iS.  Clément  :  Bull,  de  la 
Soc.  d'études  des  se.  nat.  de  Nîmes,  janvier  1881). 

L'Hyperoodon  rostratus  paraît  être  la  seule  espèce  du  genre  dans  les 
mers  de  l'Europe.  D'après  certaines  particularités  remarquées  sur  quelques 
crânes,  une  espèce  avait  été  créée  sous  le  nom  d'Hype)-oodon  latifrons. 
John  Edward  Gray  en  avait  même  fait  une  espèce  d'un  genre  à  part 
(Lagonocctus  latifronsj,  mais,  depuis  qu'on  a  pu  étudier  des  séries  de 
crânes  provenant  d'individus  de  tout  âge  et  de  tout  sexe,  il  a  été  reconnu 
que  ces  particularités  étaient  l'apanage  des  mâles  vieux  ou  simplement 
adultes  de  VHyjJeroudon  rostratus. 

Il  est  à  remarquer  que  les  individus  qu'on  voit  sur  les  côtes  de  l'Europe 
occidentale  sont  presque  toujours  des  femelles  ;  les  mâles  sont  beaucoup 
plus  rares  et  ce  sont  des  jeunes. 

L.  B. 


12  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES   NATURELLES   DE   l'OUEST 

Quelques  caractères  anatomiques  de  l'Hyperoodon 
rostratus  ;  par  M.  E.-L.  Bouvier.  (Comptes  rendus  de 
r Académie  des  sciences,  26  Oct.  1891  p.  563-565), 

M.  Bouvier  a  eu  l'occasion  d'étudier  au  Laboratoire  maritime  de 
Saint- Vaast-la-Hougue,  un  Hyperoodon  femelle  qui  avait  échoué  sur  la 
grève,  près  du  fort  de  la  Hougue  le  28  août  1891,  et  qui  mesurait  7°'20 
de  longueur. 

L'animal  avait  mis  bas  peu  de  temps  auparavant,  comme  le  montraient 
ses  mamelles  remplies  de  lait  et  l'examen  des  organes  génitaux  intérieurs. 

L'auteur  décrit  dans  cette  note,  l'appareil  mammaire,  l'appareil 
digestif  et  le  système  actérioso-veineux.  L'appareil  digestif  est  remar- 
quable par  un  estomac  formé  de  dix  chambres  successives,  dont  la 
première  a  une  capacité  égale  à  celle  des  neuf  autres. 

L.  B. 


Nouvelle  liste  d'échouements  de  grands  Cétacés  sur 
la  côte  Française.  Note  de  MM.  G.  Pouchet  et  H.  Beaure- 
GARD  ;  iComx>tes  rendus  des  séances  de  l'Académie  des 
sciences,  7  décembre  1891,  p.  810-813). 

Cl  Le  2  février  1883,  l'un  de  nous  communiquait  à  l'Académie  la  liste 
des  échouements  de  Cétacés  qui  s'étaient  produits  sur  la  côte  de  France, 
depuis  la  mort  du  regretté  Gervais  jusqu'à  cette  date.  L'importance 
qu'il  convient,  pour  diverses  raisons,  d'accorder  à  ces  événements 
zoologiques,  nous  engage  à  compléter  cette  liste  jusqu'au  jour  présent. 

))  Juin  1883.  —  Balœnoptera  rostrata  j^,  capturée  en  mer  par  des 
pêcheurs  devant  Fécamp.  Un  excellent  moulage  dû  à  Lennier  du  Havre 
est  au  cabinet  d'Anatomie  (n"  A,  9130).  Le  squelette  existe  au  musée  du 
Havre. 

))  22  juillet  1883.  —  Hyperoodon  rostratus  S>,  longueur  G"'80,  échoué 
à  Rosendael  près  Dunkerque.  Le  cabinet  d'Anatomie  possède  la  photo- 
graphie de  l'animal,  n°  A,  3347  (voir  Comptes  rendus,  3  août,  1883). 

»  22  novembre  1883.  —  Megaptcra  Boops,  longue  de  6"'80,  échouée  au 
Brusc,  près  Toulon  (voir  Soc.  de  Biol.,  17  décembre  1883).  C'est  le 
premier  animal  de  cette  espèce  signalé  dans  la  Méditerranée.  Des 
photographies  en  ont  été  faites  et  le  laboratoire  d'Anatomie  comparée 
en  possède  le  squelette  (n°  1883-29)  ainsi  que  diverses  pièces  molles. 

»  23  juillet  1886.  —  Globicephalus  mêlas,  échoué  sur  la  plage  du  Pinet 
près  de  Saint-Tropez.  Nous  possédons  le  squelette  et  une  photographie 
de  l'animal  (laboratoire  d'Anatomie  comparée  n"  1S8G-367). 

((  Fin   de  juin   1886.  —  Balœnoptera  rostrata  jo,  longue  de  5"23, 


EXTRAITS   ET   ANALYSES.    —    ZOOLOGIE  18 

échouée  sur  la  côte  Sauvage  à  Saint-Trojan  (île  d'Oléron).  Le  nombre 
des  vertèbres  était  de  48.  Les  fanons  étaient  d'un  blanc  d'ivoire,  sauf 
les  10  ou  15  postérieurs.  La  nageoire  gauche  ne  portait  pas  de  chevron 
blanc.  La  droite  avait  un  chevron  diffus.  On  remarquera  cet  albinisme 
partiel  localisé  à  droite  comme  il  l'est  toujours  chez  BaJœnoptera 
miisculKs.  Le  crâne  est  au  laboratoire  d'Anatomie  (n"  1886-328). 

»  Août  188(5.  —  Deux  Hijperoodon  rostratas  (f  et  j:>  échoués  à  Saint- 
Vaast-la-Hougue.  Nous  possédons  les  deux  squelettes  et  diverses  pièces 
anatomiques  (laboratoire  d'Anatomie  comparée,  n°'  1886-423  et  1886-424). 

»  8  juin  1887.  —  Balœnoptera  rostrata,  jeune  femelle  longue  de  4'°o0, 
échouée  à  Audierne.  Nous  possédons  le  squelette  et  les  viscères 
(laboratoire  d'Anatomie  comparée,  n"  1887-440.)  Voir  Soc.  de  IJiol., 
25  juin  1887. 

n  21  juin  1887.  —  Grampus  griseus,  long  de  3°',  échoué  au  Brusc,  près 
de  Toulon.  Le  squelette  est  au  musée  de  Marseille.  Au  Brusc  également 
s'était  échouée  la  Mégaptère  de  188o. 

»  23  octobre  1887.  —  Balœnoptera  rostrata  jeune  ^jo,  longueur  6"'40, 
échouée  à  Cancale  (voir  Comptes  rendusj.  Les  nageoires  marquées  de 
leur  chevron  ont  été  photographiées.  Parmi  diverses  pièces  recueillies, 
nous  signalons  l'encéphale  en  excellent  état  (laboratoire  d'Anatomie 
comparée,  n"  1887-1144). 

»  4  novembre  1887.  —  Bakenoptera  muscultis  j^.  longueur  12"'50, 
échouée  à  Saint-Jean-de-Monts  (Vendée),  (voir  Soc.  de  BloL,  3  décembre 
1887).  De  très  belles  photographies  de  l'animal  ont  pu  être  faites  par 
l'un  de  nous.  La  face  latérale  de  la  mandibule  droite  est  blanche,  la 
gauche  d'un  gris  foncé  presque  noir.  Les  fanons  sont  blancs  du  côté 
droit.  Nous  en  avons  recueilli  plusieurs  ainsi  que  les  oreilles  avec  les 
tympans  (laboratoire  d'Anatomie  comparée,  n"  1887-1160'). 

»  20  janvier  1888.  —  Deux  jeunes  Balœna  biscayensis  se  montrent  dans 
les  eaux  d'Alger  (voir  Comptes  rendus,  19  mars  1888).  L'une,  longue  de 
17°,  est  capturée  dans  la  baie  de  Castiglione,  près  du  cap  Matifou. 
L'animal  mesure  11""  de  longueur.  11  est  exhibé  par  des  pêcheurs,  puis 
l'autorité  sanitaire  exige  qu'il  soit  jeté  à  la  mer.  Grâce  au  dévouement 
de  M.  Pénissat,  commissaire  de  la  Marine,  qui  était  absent  au  moment 
de  la  capture,  le  Muséum  a  pu  rentrer  en  possession  d'une  partie  du 
squelette  (laboratoire  d'Anatomie,  n°  1888-93).  Ces  débris  sont  presque 
tout  ce  que  possède  notre  collection  nationale  d'une  espèce  que  son 
histoire  et  son  nom  rattachent  étroitement  à  la  faune  française. 

»  19  mars  1888.  —  Grampus  griseus,  long  de  S^SO,  échoué  à  Saint- 
Vaast-la-Hougue.  Le  squelette  et  l'encéphale  sont  conservés  (laboratoire 
d'Anatomie,  n"  1888-291). 


1.  Le  squelette  de  ce  sujet  fait  aujourd'hui  partie  du  Muséum  d'histoire  natu- 
relle de  Nantes.  (L.îBureau). 


14  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES   NATURELLES    DE   L'OUEST 

»  24  juillet  1888.  —  Deux  Hyper-oodon  de  7"  de  long  environ,  échoués 
à  Calais.  Les  deux  têtes  sont  au  laboratoire  d'Anatomie  comparée, 
n»  1888-554. 

»  1888.  —  Globiceps  échoué  près  d'Alger.  Nous  en  possédons  la  photo- 
graphie, (laboratoire  d'Anatomie,  n°  1888-380)  envoyée  par  M.  Pénissat. 
La  peau  a  été  remise  à  la  chaire  de  Mammalogie. 

»  12  mars  1889.  —  Balœnoptera  rostrata  de  4""  de  long,  échouée  à 
Mimizan,  quartier  de  la  Teste  (Landes).  L'animal  est  expédié  en  entier 
au  laboratoire  d'Anatomie  et  fournit  d'excellentes  pièces  (n°  1889-99) 
(voir  Soc.  de  Biol,  23  mars  1889). 

»  5  Septembre  1889.  —  Baleineau  indéterminé  de  4'°80,  échoué  à 
Varangeville,  près  Dieppe  (voir  Soc.  de  Biol.,  23  novembre  1889). 

»  18  novembre  1889.  —  Balœnoptera  mmcrdus  p,  longue  de  15°'50, 
échouée  à  Montalivet-les-Bains  (Gironde)  (voir  Soc.  de  Biol.,  23  novembre 
1889).  Des  photograhies  de  l'animal  sont  faites,  nous  prélevons  les 
oreilles  (laboratoire  d'Anatomie,  n"  1889-403). 

»  2.5  janvier  1890.  —  Cachalot  ^jo,  long  de  13'"20,  échoué  au  lieu  dit 
«  Gros-Jonc  »  (commune  de  Bois),  sur  la  côte  ouest  de  l'île  de  Bé.  Nous 
prélevons  le  squelette  et  divers  viscères  (laboratoire  d'Anatomie, 
n°  1890-49)  (voir  Comptes  rendus,  31  mars  1890  ;  Soc.  de  Biol.,  8  février 
1890  ;  Journal  Anat.  et  Phys.,  1891). 

»  1890.  —  Grampus  griseus  j3^  accompagnée  d'un  jeune.  Le  laboratoire 
d'Anatomie  a  reçu  les  deux  squelettes,  celui  du  jeune  individu  en  mau- 
vais état,  n"^  1890-1604  et  1890-1605. 

»  Septembre  1891.  —  Un  Hyperoodon  /),  échoué  à  Saint- Vaast-la- 
Hougue,  est  l'objet  d'une  Communication  de  M.  Bouvier  à  l'Académie 
des  Sciences  (Comptes  rendus,  26  octobre  1891). 

»  Octobre  1891.  —  Balœnoptera  musculus.  Jeune  individu  de  4°'50 
échoué  près  Saint-Baphaël  (Var).  Le  laboratoire  d'Anatomie  a  reçu  le 
squelette,  n°  1891-1131. 

»  Le  Muséum,  comme  on  le  voit,  a  largement  profité  de  ces  échoue- 
ments  ;  mais  nous  insistons  d'une  manière  particulière  sur  l'intérêt  des 
photographies,  qui,  en  fixant  les  caractères  externes  des  individus  obser- 
vés, feront  bientôt  disparaître  la  confusion  qui  existait  sur  la  nomencla- 
ture des  grands  Cétacés,  tant  qu'on  n'avait,  pour  en  obtenir  la  diagnose, 
que  les  particularités  offertes  par  le  squelette,  très  variable  dans  ses 
diverses  parties  chez  ces  animaux,  ou  leur  distribution  géographique, 
très  incertaine  en  raison  de  leur  puissance  de  déplacement. 

»  Ainsi  que  nous  le  rappelions  dans  notre  première  Note,  c'est  grâce 
à  l'initiative  de  Paul  Gervais,  d'une  part,  et,  d'autre  part,  grâce  au 
concours  éclairé  des  Ministres  de  la  xMarine  qui  se  sont  succédé  depuis 
Cloué,  qu'un  service  d'informations  a  été  organisé,  par  lequel  la  chaire 
d'Anatomie  comparée  du  Muséum  est  immédiatement  informée  des 
échouements  de  grands  Cétacés  qui  peuvent  se  produire  sur  nos  côtes. 
Il  convient  de  signaler  d'une  façon  toute  spéciale  le  zèle  avec  lequel  les 


EXTRAITS  ET  ANALYSES.   —  ZOOLOGIE  15 

Commissaires  de  l'Inscription  maritime,  se  conformant  aux  informations 
ministérielles,  servent  dans  ces  occasions  les  intérêts  du  Muséum  et  de 
la  Science. 

))  Nous  pouvons  aujourd'hui  mesurer  les  résultats  de  ce  système 
d'information  zoologique,  que  le  successeur  de  Paul  Gervais  a  cherché  à 
développer  encore  et  que  la  France  a  appliqué  la  première.  II  nous 
montre  ces  échouements  de  grands  Cétacés  beaucoup  plus  fréquents 
qu'on  ne  pouvait  le  supposer  d'après  les  documents  antérieurs,  puisque 
nous  comptons  déjà  pour  une  période  de  onze  ans,  de  juillet  1879  à 
octobre  1891,  vingt-neuf  échouements  sur  la  côte  française  dont  six  sur 
les  côtes  de  Provence  et  deux  sur  la  côte  algérienne.  Aucun  n'est  signalé 
en  Corse. 

»  Le  nombre  de  ces  échouements  dans  la  Méditerranée  n'est  pas 
moins  remarquable  que  la  nature  des  espèces  observées.  La  Megaptera 
Boops  est  signalée,  pour  la  première  fois,  dans  cette  mer  intérieure.  Les 
deux  jeunes  Balœna  biscayensis  qui  se  montrent  à  Alger  en  janvier  1888 
nous  rappellent  leur  congénère  échouée  à  Tarente  en  février  1877,  c'est- 
à-dire  presque  à  la  même  époque  de  l'année. 

»  Le  nombre  des  échouements  sur  notre  côte  océanique  est  surtout 
intéressant  si  l'on  compare  le  faible  développement  de  celle-ci  au  déve- 
loppement des  côtes  de  l'Europe  entière  sur  le  Nord-Atlantique,  du 
détroit  de  Gibraltar  au  cap  nord.  La  côte  française  en  représente  certai- 
nement moins  de  1/8.  Comme  il  n'y  a  aucune  raison  d'admettre  que  ces 
échouements  se  produisent  plus  fréquemment  sur  notre  côte,  et  que 
toutes  les  présomptions  sont,  au  contraire,  pour  l'inverse,  on  voit 
combien  doivent  être  fréquents  ces  échouements  de  grands  Cétacés. 

))  Pour  la  côie  océanique  française,  ils  se  répartissent  ainsi  :  Balœnop- 
tera  musculus  6,  B.  rostrata^,  Baleineaux  indéterminés  2,  hyperoodon  5, 
Cachalot  1.  Ces  espèces,  comme  on  le  voit,  appartiennent  surtout  à  la 
faune  septentrionale.  C'est  exceptionnellement,  semble-til,  comme  dans 
le  cas  du  Cachalot  de  l'île  de  Ré,  que  les  épaves  des  eaux  bleues  de 
l'Atlantique  viennent  à  notre  côte,  malgré  la  croyance  généralement 
répandue  d'un  courant  chaud  qui  devrait  les  y  porter. 

G.  POUCHET  ET  H.   BeAUREGARD. 


Sur  les  mœurs  du  Gobius  minutus;  par  Frédéric  Guitel. 
(Comptes-rendus  des  séances  de  l'Académie  des  sciences, 
1891,  p.  292). 

Le  Gobius  minutus  se  trouve  en  abondance  dans  les  flaques  d'eau  que 
laisse  la  mer,  sur  les  plages  de  sables  de  Roscoff,  quand  elle  se  retire. 
Les  mœurs  de  ce  petit  poisson,  au  moment  de  sa  reproduction,  sont 


16  SOCIÉTÉ   DES    SCIENCES   NATURELLES   DE   l'oUEST 

extrêmement  curieuses  :  elles  ont  été  observées  dans  l'aquarium  de  la 
station  de  Roscoff. 

Les  deux  sexes  se  distinguent  par  des  différences  constantes  dans  la 
coloration  des  nageoires  dorsale  et  anale. 

Chez  la  femelle,  les  deux  dorsales  sont  transparentes  et  simplement 
marquées  de  quelques  petits  points  noirs  situés  sur  leurs  rayons;  l'anale 
est  parfaitement  transparente. 

Chez  le  mâle,  au  contraire,  les  deux  dorsales  portent  trois  ou  quatre 
bandes  blanches  presque  horizontales,  séparées  par  deux  ou  trois  bandes 
noires.  De  plus,  la  première  dorsale  présente  deux  taches  d'un  beau 
bleu,  limitées  chacune,  vers  le  bas,  par  un  croissant  noir  entouré  lui 
même  d'un  croissant  blanc.  L'une  de  ces  taches  est  située  entre  le  4'  et 
le  5'  rayon,  l'autre  entre  le  5"  et  le  6".  Quelquefois  la  seconde  manque. 
Enfin  la  nageoire  anale  est  largement  bordée  de  noir. 

Le  mâle  choisit  pour  demeure  une  valve  de  Cardium  ou  de  Tapes 
sous  laquelle  il  s'introduit.  Il  la  débarrasse  du  sable  qu'elle  contient,  sort 
fréquemment  de  cette  coquille  et  la  recouvre  de  sable  à  l'aide  de  ses 
nageoires  de  façon  à  la  dissimuler. 

Il  invite  ensuite,  avec  insistance,  la  femelle  à  venir  pondre  dans  son 
nid.  Celle-ci  dépose  ses  œufs  au  plafond  de  la  coquille  en  s'y  maintenant 
à  l'aide  de  la  ventouse  qu'elle  porte  sur  sa  face  ventrale.  Les  œufs 
restent  accolés  à  la  voûte  au  moyen  des  filaments  gluants  qu'ils  portent 
à  l'un  de  leurs  pôles. 

Quand  la  ponte  est  terminée,  la  femelle  abandonne  le  nid  et  le  mâle 
garde  les  œufs  jusqu'à  l'éclosion  des  jeunes  pour  les  protéger  contre  les 
attaques  des  crustacés. 

L.  B. 


A   propos  du  Triton  Blasiusi;  par  Héron-Royer  (Bull, 
de  la  Soc.  Zoologique  de  France,  1891,  p.  138-139^). 

Dans  la  séance  du  14  avril  1891,  M.  R.  Blanchard  présente  à  la 
Société,  des  Triton  Blasiusi  capturés  par  MM.  Héron-Royer  et  Paràtre. 
La  validité  de  cette  espèce  étant  aujourd'hui  fort  douteuse,  M.  Blanchard 
laisse  espérer  que  M.  Héron-Royer  étudiera  prochainement  la  question. 

En  réponse  à  cette  note,  M.  Héron-Royer  prévient  qu'il  ne  peut  s'occu- 
per publiquement  de  la  valeur  spécifique  du  T.  Blasiusi,  le  D'  M.  G. 
Peracca  faisant  de  sérieuses  expériences  pour  obtenir  ce  Triton  par  le 
rapprochement  des  T.  cristatus  et  marmoratvs. 

«  Je  profite  de  cette  occasion,  dit  M.  Héron-Royer,  pour  déclarer  que 


1.  Ce  mémoire  est  le  dernier  qu'ait  écrit  Héron-Royer  qui  vient  d'être  enlevé 
prémalurément  à  la  science. 


EXTRAITS   ET   ANALYSES.    —   ZOOLOGIE  17 

je  crois  sincèrement  que  le  T.  Blasiusi  est  un  hybride  ;  ma  conviction  a 
été  consolidée,  sur  ce  point,  par  les  récentes  recherches  faites  autour 
d'Argenton  :  dans  aucune  des  mares  où  l'on  trouve  le  T.  marmoratus 
seul,  comme  dans  aucune  de  celles  où  l'on  prend  le  T.  cristatus  seul, 
il  ne  se  trouve  aucun  T.  Blasiusi.  Ce  dernier  se  rencontre  exclusivement 
dans  les  mares  où  vivent  les  deux  espèces  précédentes,  et  encore  n'est- 
il  représenté  que  par  un  petit  nombre  d'individus  et  les  mâles  sont-ils 
relativement  rares.  Or,  on  sait  que,  dans  la  plupart  des  espèces,  ce  sont 
au  contraire  les  femelles  qui  sont  le  moins  nombreuses.  » 

M.  Héron-Royer  fait  remarquer  ensuite  que  les  T.  Blasiusi,  surtout 
les  mâles,  diffèrent  beaucoup  les  uns  des  autres  ;  les  mâles  principale- 
ment diffèrent  par  la  forme  extérieure,  comme  par  la  dentelure  et  la 
coloration  de  la  crête.  Il  signale  cette  diversité  des  formes,  et  l'intensité 
plus  ou  moins  nette  des  teintes  vertes  et  jaunes  chez  le  T.  Blasiusi,  et 
ne  trouve  point  alors  surprenant  qu'une  femelle  hybride  soit  fécondée 
par  un  mâle  de  race  pure  et  vice  versa. 

P.  de  C. 


Les  Pagures  peuvent-ils  se  loger  dans  les  coquilles 
sénestres  ?  par  M.  E.  L.  Bouvier  (Compte  rendu  sommaire 
des  séances  de  la  Société  pMlomMhique  de  Paris,  24  cet. 
1891.) 

«  Sous  ce  titre  M.  Bouvier  décrit  en  détail  les  expériences  qu'il  a 
faites  au  Laboratoire  maritime  de  Saint-Vaast-la-Hougue,  sur  des 
Pagures  privés  de  la  coquille  dextre  qui  leur  servait  normalement  d'abri. 
Mis  en  présence  de  coquilles  dextres  et  sénestres,  de  même  forme  et  de 
même  dimension,  ces  Pagures  (Eupagurus  BernhardusJ  se  sont  logés 
indifféremment  dans  les  coquilles  de  l'une  et  l'autre  forme  et  sont  restés 
dans  ces  coquilles,  ou  en  ont  indifféremment  changé,  aussi  longtemps 
qu'ont  duré  les  expériences,  c'est-à-dire  pendant  plusieurs  jours.  L'au- 
teur conclut  de  ces  expériences  :  1°  que  les  Pagures  ne  paraissent  pas 
reconnaître  le  sens  d'enroulement  de  la  coquille  ;  2"  qu'ils  n'éprouvent 
pas  un  trop  grand  malaise  ^dans  la  coquille  sénestre,  bien  que  leur 
abdomen  s'y  trouve  dans  une  position  absolument  inverse  de  celle  qui 
leur  est  habituelle.  Il  pense  dès  lors  que  les  larves  libres  des  Pagures, 
au  moment  où  elles  cherchent  un  abri,  peuvent  faire  leur  habitat 
normal  d'une  coquille  sénestre  et  il  admet  comme  possible,  chez  ces 
larves  devenues  adultes,  le  remplacement  des  fausses  pattes  abdomi- 
nales droites  par  des  fausses  pattes  abdominales  situées  à  gauche.  Il  se 
propose  de  tenter  cette  expérience  dans  le  courantde  la  saison  prochaine.  » 

2* 


18  SOCIÉTÉ  DES   SCIENCES   NATURELLES   DE   l'OUEST 

Espèces  du  genre  Hélix  peu  communes  en  France  ; 

par  Albert  Granger  (Le  Naturaliste,  IS"  année,  l^r  juin  1891, 
p.  129-130). 

Dans  cet  article,  M.  A.  Granger  donne  quelques  renseignements  sur 
les  espèces  suivantes  :  Hélix  glacialis  Thom.,  H.  Magnetti  (Contr.), 
H.  orgonensis  (Phil.),  H.  personata  (Lam.),  H-  quimperiana  (Fer.), 
H.  Rongiana  (Fer.),  H.  villosa  Studer,  H.  zonata  (Dup.). 

Au  sujet  d'Hélix  quimperiana  qui  intéresse  notre  région,  l'auteur 
s'exprime  ainsi  : 

«  Hélix  quimperiana  (Fer.).  —  Bien  avant  l'époque  où  l'on  a  connu 
sa  véritable  patrie,  cette  Hélice  avait  été  découverte  en  Bretagne  où  elle 
a  dû  être  importée.  On  la  trouve  dans  le  Morbihan  :  Tour  d'Elven  près 
Malestroit  ;  dans  le  Finistère,  aux  environs  de  Quimper,  de  Brest  à 
Landevennec,  à  Louvéac,  à  Plougastel,  à  Saint-Marc. 

»  Mais  elle  est  beaucoup  plus  abondante  dans  la  région  pyrénéenne, 
sur  toute  la  frontière  d'Espagne:  on  la  trouve  à  01hette,Sare,  le  Mont 
d'Arrain,  Saint-Jean-de-Luz,  à  Hendaye  dans  les  murs  de  clôture  des 
jardins  près  du  vieux  fort.  Elle  se  plaît  dans  les  endroits  frais  et 
ombragés,  sous  les  pierres,  au  pied  des  murs,  dans  les  interstices  des 
rochers  et  dans  les  fentes  des  vieilles  murailles.  » 


Note  sur  l'expérience  d'ostréiculture  qui  se  poursuit 
dans   le    vivier   du    laboratoire    de  Roscoff  ;    par 

H.  de  Lacaze-Duthiers  (Comptes  rendus  des  séances  de 
V Académie  des  sciences  1891,  p.  286-289). 

Après  avoir  rappelé  ses  deux  précédentes  communications  sur  les 
expériences  d'ostréiculture  qu'il  a  entreprises  au  Laboratoire  maritime 
de  Roscoff',  M.  de  Lacaze-Duthiers  abordea  ujourd'hui  la  question  de  la 
reproduction  des  huîtres  élevées  dans  un  vivier. 

Tandis  que  dans  plusieurs  localités,  les  huîtres  élevées  dans  des 
espaces  clos,  non  soumis  aux  courants  de  la  mer  sont  restées  infécondes, 
M.  de  Lacaze-Duthiers  a  obtenu  cette  année  (la  troisième  après  la  nais- 
sance des  huîtres  mises  en  expérimentation)  des  produits  pendant  les 
mois  sans  R.  c'est-à-dire,  mai,  juin,  juillet  et  août,  qui  représentent,  on 
le  sait,  la  période  de  reproduction. 

A  trois  reprises  différentes,  enmaietjuin,  des  huîtres  ont  été  trouvées 
en  lait,  c'est-à-dire,  renfermant,  dans  les  replis  de  leur  corps,  d'innom- 


1.  Voir  au  Bulletin  1891,  p.  14. 


NOTE  DE  M?  J-FOUGAUD  ■ 

Bnll . Soc. Se. Nat . Ouest  Exir.  ei  Jln  T.  II.  PI .1. 


A Clnnmd  ,icl 


IMf   ALSAC  ■  iSTKAUBfyURi} 


Mus  c  a  ri  Mo  tel  a  yi  Foucaud 


EXTRAITS    ET   ANALYSES,    —   BOTANIQUE  19 

brables  œufs  blancs  microscopiques,  donnant  à  l'eau  l'apparence  lactée  ; 
puis  en  juillet  et  en  août,  des  mères  ont  été  observées  en  état  de  gesta- 
tion renfermant  des  jeunes  très  vivaces,  dont  le  corps  était  déjà  protégé 
et  renfermé  dans  les  valves  de  leur  petite  coquille.  Dans  ce  dernier  état, 
les  embryons  se  laissent  tomber  au  fond  de  la  coquille  de  la  mère  et  y 
forment  un  dépôt  couleur  de  cendre,  gris  bleuâtre. 

Pendant  toute  la  période  de  reproduction  les  huîtres  ont  beaucoup 
perdu  de  leur  valeur  comestible.  Elles  ne  sont  alors  guère  appréciées 
des  consommateurs. 

Il  y  a  pour  cela  plusieurs  raisons:  d'abord  une  huître  remplie  d'oeufs, 
laissant  suinter  un  liquide  lactescent,  n'est  pas  très  engageante  ;  puis 
lorsque  ses  embryons  plus  développés,  prêts  à  abandonner  les  chambres 
incubatrices  de  leurs  mères,  ayant  déjà  leurs  coquilles,  craquent  sous  la 
dent  comme  des  grains  de  sable,  le  consommateur  ne  trouve  là  rien 
d'agréable.  Enfin,  lorsque  les  huîtres  ont  pondu  et  que  leurs  tissus  sont 
émaciés,  elles  n'ont  plus  cette  apparence  d'hiiUres  bien  grasses  qui  les 
rend  appétissantes.  Ces  conditions  défavorables  se  présentent  pendant 
les  mois  sans  R,  c'est-à-dire  pendant  la  période  de  la  reproduction. 

Si  l'on  ajoute  à  cela  qu'une  huître  en  frai  pond  plusieurs  millions 
d'embryons,  on  s'étonne  qu'un  règlement  aujourd'hui  en  vigueurautorise 
la  vente  des  huîtres  en  toutes  saisons. 

Au  moment  du  départ  de  M.  Lacaze-Duthiers,  Ch.  Marty,  le  patron  de 
l'embarcation  du  Laboratoire  de  Roscoff,  a  trouvé,  dans  les  produits 
des  dragages,  des  Neomenia,  animaux  curieux  trouvés  déjà  à  Banyuls, 
dans  la  Méditerranée. 

L.  B. 


II  —  BOTANIQUE 

Note  sur  une  nouvelle  espèce  du  genre  Muscari  ;  par 

M.  J.  FoucAUD.  (Bull.  Soc.  botanique  de  France  t.  xxxviii, 
p.  230,  pi.  I,  II,  III,  et  Bull,  de  l'Acad.  de  La  Rochelle). 

Extraits  pi.  I. 

((  En  étudiant,  il  y  a  cinq  ans,  les  riches  collections  botaniques  de 
M.  Motelay,  de  Bordeaux,  je  remarquai  un  j)/usca?-t  qui  me  parut  distinct 
du  M.  neglectum  Guss.  auquel  il  avait  été  rapporté. 

»  Quelquesjoursavantma  visite,  M.  Motelay  avait  recueilli  denouveaux 
échantillons  de  ce  Muscari  à  Saint-Jean  de  Blaignac  près  la  Réole,  et  il 
voulut  bien  m'en  donner  des  bulbes  afin  que  je  pusse  le  cultiver  et 
l'étudier  comparativement  avec  les  Muscari  Lelienrei  Bor.,  botryoides 
D.  C,  neglectum  Guss.,  compactum  Jord.,  racemosum  D.  C,  de  mes 
cultures. 


20  SOCIÉTÉ   DES  SCIENCES  NATURELLES   DE   l'OUEST 

»  L'année  suivante,  c'est-à-dire  en  1886,  ces  bulbes  ne  donnèrent  qu'une 
petite  grappe  de  fleurs  ;  mais  dans  la  suite,  ils  en  offrirent  un  assez 
grand  nombre,  ce  qui  me  permit  de  bien  étudier  cette  plante  et  d'ac- 
quérir la  certitude  qu'elle  constitue  une  espèce  inédite. 

»  Je  suis  heureux  de  dédier  ce  Muscari  à  mon  ami  M.  Motelay  qui» 
comme  on  le  sait,  a  tant  contribué  à  faire  connaître  la  flore  girondine, 
et  qui  a  si  généreusement  mis  à  ma  disposition  les  nombreux  et  précieux 
matériaux  que  ses  multiples  herborisations  ainsi  que  ses  échanges  lui 
ont  permis  de  réunir. 

»  Voici  la  description  de  ce  Muscari: 

»  Muscari  3Iotelayi  (Extr.  et  An.  PI.  l)\  Bulbe  ovoïde,  très  prolifère. 
Feuilles  linéaires,  larges  de  4-8  millimètres,  en  gouttière,  vert  glauque, 
striées,  lâchement  dressées,  égalant  ou  dépassant  la  hampe.  Hampe 
ponctuée  de  brun  à  la  base.  Jeune  grappe  conique  et  ensuite  oblongue  ; 
boutons  violets  au  sommet.  Fleurs  à  odeur  agréable  et  fugace,  globu- 
leuses ou  subglobuleuses,  serrées,  penchées.  Périanthe  bleu  violet,  à 
dents  blanches  et  recourbées  ;  pédicelle  bleu  violet  clair,  horizontaux 
après  l'anthèse.  Capsule  plus  large  que  longue,  à  faces  suborbiculaires, 
légèrement  émarginées  au  sommet,  et  dont  la  plus  grande  largeur  se 
trouve  vers  le  milieu. 

»  Ce  Muscari  fleurit  en  mars  et  croîtdans  les  bois,  les  prés,  les  vignes, 
les  champs  du  calcaire,  où  il  forme  de  larges  touffes  comprenant  jusqu'à 
dix-huit  hampes.  Il  a  été  observé  dans  les  localités  suivantes  :  Saint- 
Jean  de  Blaignac,  Arbanats,  Lestiac,  Paillet,  Langoiran  (Motelay),  Saint- 
Maixent,  près  Saint-Macaire,  et  Podensac  (Motelay  et  Clavaud,  in  litt.J. 

))  Le  Muscari  Motelayi  se  place  entre  les  Muscari  Lelievrei  (PI.  II)  et 
neglectum  (PI.  IIP). 

»  Il  se  rapproche  du  premier  par  l'odeur  de  sa  fleur,  la  forme  de  ses 
bulbes  et  de  ses  bulbilles,  par  l'époque  de  sa  végétation  et  de  sa  florai- 
son, par  ses  feuilles  courtes  et  demi-dressées,  mais  plus  étroites  et  non 
glauques. 

»  Il  en  diffère  par  sa  touffe  plus  lâche  et  d'un  aspect  différent,  par  sa 


1.  Ce  Muscari  a  été  figuré  par  Clavaud  qui  le  considérait  comme  l'une  des 
meilleures  espèces  distinguées  en  France  depuis  plus  de  vingt  ans.  Clavaud,  qui, 
hélas!  n'est  plus  là  pour  recevoir  mes  remerciements,  était  un  botaniste  d'un 
grand  mérite  et  d'une  grande  érudition.  La  Flore  de  la  Gironde,  malheureuse- 
ment inachevée,  est  un  travail  remarquable  et  très  apprécié.  Il  s'est  beaucoup 
occupé  de  l'étude  de  plusieurs  genres  difficiles  et  quelques  jours  avant  sa  mort, 
si  regrettable  et  si  inattendue,  ïl  mettait  la  dernière  main  à  une  Monographie 
illustrée  des  Callitrichées  de  France,  qui  sera  publiée  dans  les  Actes  de  la 
Société  Linnéenne  de  Bordeaux. 

2.  Les  planches  de  ces  deux  dernières  espèces  accompagnent  la  note  originale 
de  M,  Foucaud. 


EXTRAITS  ET  ANALYSES.  —  BOTANIQUE  21 

grappe  conique  à  l'état  jeune  et  à  fleurs  plus  serrées,  à  pédicelles  moins 
longs  et  bleu  violet,  par  son  périanthe  bleu  violet,  par  sa  capsule  à  faces 
légèrement  émarginées  au  sommet  et  dont  le  plus  grand  diamètre  se 
trouve  vers  le  milieu  et  enfin  par  sa  graine  plus  fortement  ridée. 

»  Il  se  rapproche  du  Muscari  neglectuniGm?'.  Bor.,  par  l'aspect  de  sa 
touffe,  par  la  forme  et  la  teinte  de  sa  jeune  grappe. 

))  Il  en  diffère  par  ses  feuilles  bien  plus  courtes  et  non  traînantes  et  ne 
paraissant  qu'en  janvier,  par  ses  fleurs  une  fois  plus  courtes  et  d'un 
aspect  différent,  par  sa  grappe  moins  robuste,  par  la  forme  de  sa  capsule 
et  surtout  par  sa  graine:  celle-ci  est  ovale  et  fortement  ridée-striée, 
tandis  que  celle  de  M.  neglectum  est  sphérique  et  finement  ridée-striée. 

»  Le  Muscari  dont  M.  Motelay  m'a  donné  des  bulbes  en  1885,  provenant 
de  Saint-Jean  de  Blaignac,  l'une  des  localités  où  Laterrade  fSuppl.  FI. 
bord.  p.  653)  cite  le  Muscari  botryoides,  j'étais  porté  à  penser  que  la 
plante  des  autres  localités  appartenait  aussi  à  l'espèce  Muscari  Motelayi. 
M.  Motelay  a  bien  voulu  explorer  ces  localités  et  les  recherches  qu'il  a 
faites  ont  confirmé  mes  prévisions.  ;  le  Muscari  botryoides  est  donc  à 
rayer  de  la  flore  girondine. 


Explication  de  la  Planche  I 

1.  Muscari  Motelayi  grandeur  naturelle. 
2,  2'.  Partie  supérieure  de  la  feuille  vue  de  face  et  par  le  dos. 

3.  Feuille  vue  de  côté. 

4.  Coupe  transversale  d'une  feuille. 

5.  Fleur  de  grandeur  naturelle. 

6.  Fleur  grossie. 

7.  Fleur  très  grossie. 

8.  Etamine  grossie. 

9.  Grains  de  pollen  grossis. 
10.  Pistil  grossi. 

il.  Partie  de  fleur  très  grossie. 
12,  12'.  Capsule  mûre  vue  par  côté. 

13.  Capsule  mûre  vue  par  le  sommet. 

14.  Capsule  mûre  vue  par  la  base. 

15.  Capsule  à  valves  ouvertes. 

16.  Graines  mûres. 

17.  Capsule  mûre  avec  son  pédicelle. 
17.  Capsule  mûre  fixée  à  la  hampe. 

19, 19'.  Dimensions  des  pédicelles  avec  capsules. 
20.  Muscari  3Iotelayi  réduit  aux  deux  tiers. 

J.  FOUCAUD 


22  SOCIÉTÉ  DES  SCIENCES  NATURELLES  DE  L'OUEST 

Excursions  botaniques  aux  environs  de  Carentan 
(Manche),  par  M.  L.  Corbière  ;  {Bull.  Soc.  Linnéenne  de 
Normandie,  1871,  4^  série  —  5^  vol.  p.  85). 

L'auteur  signale,  dans  ce  compte-rendu,  un  certain  nombre  de  loca- 
lités de  plantes  intéressantes,  à  ajouter  à  la  Flore  de  Normandie,  relevées 
par  lui  au  cours  de  plusieurs  excursions  qu'il  a  entreprises  en  Août  et 
Septembre  1890  aux  environs  de  Carentan  et  spécialement  «  dans  les 
»  prairies  vaseuses  ou  «  polders  »  qui  s'étendent  entre  l'embouchure  de 
))  la  Vire  et  celle  de  la  Taute  réunie  à  l'Ouve.  » 

Il  est  curieux,  comme  le  fait  remarquer  M.  Corbière,  que  cette  région 
maritime  et  vaseuse  ne  lui  ait  fourni  ni  Statice,  ni  Armeria. 

Citons,  parmi  les  contributions  les  plus  notables,  les  plantes  sui- 
vantes qui  ne  figurent  pas  dans  la  5"  édition  de  la  Flore  de  Brébisson  : 

Petroselinum  segetum  Koch.  —  Saint-Côme-du-Mont. 

Inula  Helenium  L.  —  Bien  spontané,  bord  de  la  route  de  Sainte-Marie- 
du-Mont. 

Sedum  dasyphyllum  L.  —  Naturalisé  par  M.  Lafosse,  à  Saint-Côme-du- 
Mont. 

Medicago  lappacea  Lam.,  var.  trkycla  Gren.  et  Godr.  FI.  Fr.  I 
p.  390.  —  Pointe  de  Brévands  (indigénat  fort  douteux). 

Erythrsea  tenuiflora  Link.  —  Pointe  de  Brévands  (espèce  rare  dans  la 
Manche). 
»  pulchella  Fr.  forma  subelongata  altior  ramosior  Wittrock. 
ErythaBaBexsiccat0Bn°'31»  et  31''—  (qu'il  faut  se  gar- 
der de  confondre  avec  la  précédente)  —  G.  dans  les 
polders. 

Salicornia  fruticosa  L.  —  Au  fond  de  la  baie  des  Veys,  vers  la  pointe  de 
Brévands  (n'existe  pas  sur  toute  la  côte  ouest  du 
département  de  la  Manche  où  on  avait  pris  pour  elle 
le  S.  radicans). 

Carex  extensa  Good.  —  AC. 

Polypogon  littoralis  Sm.  —  Polders  de  Brévands. 

Glyceria  Borreri  Bab.  —  sur  plusieurs  points  des  Polders  (Brévands  et  les 
Veys),  en  compagnie  souvent  de  G.  maritima  Wahlb. 
et  de  G.  distans  Wahlb. 

Agropyrum  pungens  Rœm.  et  Sch.  —  C. 

))  »       var.  megastachyum  G.  et  G.  —  Çà  et  là. 

Spartina  stricta  Roth.  —  CC.  Brévands  et  les  Veys  et  de  l'autre  côté  de 

la  Vire  à  Isigny  (Calvados). 
Chara  îœtida  var.  subhispida  A.  Br.  —  Saint-Hilaire,  Brévands. 


EXTRAITS  ET  ANALYSES.  —  BOTANIQUE  23 

M.  Corbière  appelle  l'attention  sur  une  variété  très  notable  du  Cirsium 
lanceolatum  Scop.,  qu'il  nomme  var.  sphœroidale.  Trouvée  par  lui  au 
bord  de  la  rivière  d'Ouve  près  le  Pont  d'Ouve,  elle  se  distingue  du 
type,  d'après  l'auteur:  «  à  première  vue  par  la  grosseur  et  surtout  la 
))  forme  de  ses  involucres  qui,  au  lieu  d'être  ovoïdes,  comme  dans  le 
»  type,  ont  la  forme  d'une  sphère  légèrement  aplatie  de  haut  en  bas,  le 
»  diamètre  transversal  étant  sensiblement  plus  grand  que  le  diamètre 
))  vertical;  de  plus  les  involucres  sont  fortement  aranéeux  ainsi  que  la 
))  face  inférieure  des  feuilles.  (A  ne  considérer  que  ce  dernier  caractère, 
»  notre  plante,  dit  M.  Corbière,  se  rapporterait  à  la  var.  hypoleucum 
))  (DG.)  Gren.  et  Godr.  FI.  Fr.  II  p.  209).  » 

Le  Géranium  pratense  L.  que  toutes  les  éditions  de  la  Flore  de  Bré- 
bisson  signalent  autour  de  Carentan  (d'après  M.  Gerville),  n'y  a  jamais 
été  rencontré  par  M.  Lafosse  ni  par  d'autres  botanistes  ;  «  fréquemment 
»  cultivée  dans  les  jardins,  il  paraît  très  douteux  que  cette  plante  ait 
»  jamais  été  spontanée  dans  la  région.  » 

Mais  c'est  à  la  bryologie  que  se  rapporte  le  grand  succès  des  courses 
dont  M.  Corbière  nous  donne  le  compte-rendu  :  le  Bryum  uliginosum, 
(Brid."»,  Br.  eur.  ;  mousse  nouvelle  pour  la  France!  a  été  trouvée  par  lui 
dans  un  pâturage  très-humide,  sur  le  territoire  de  Brévands,  accompa- 
gnée de  deux  autres  raretés  bryologiques  assez  communes  dans  les 
((  polders  »  :  \es  Bnjum  intermedium  Br.  eur.,  et  Warneum  Bland. 

E.  G. 


Sur  l'Ophrys  pseiido-speciiliim  DG.   par  M.  Copineau. 
(BulL  Soc.  Bot.  de  Fr.  1891,  t.  xxxviii  p.  259). 

La  thèse  soutenue  par  l'auteur  tend  à  prouver  que  VO.  pseudo-specu- 
liim  DC.  que  les  Aoristes  modernes  rapprochent  de  l'O.  aranifera  Huds., 
doit  être  i)lutôt  «  une  forme  de  l'O.  lutea  ou  de  l'O.  Scolopax,  peut  être 
»  même  un  hybride  que  l'on  n'a  pas  retrouvé  depuis.  » 

Voici  les  raisons  données  par  M.  Copineau  à  l'appui  de  cette  thèse: 

Dans  sa  lettre  d'introduction  au  6""  volume  de  la  Flore  Française, 
p.  9,  De  CandoUe  dit  qu'il  a  a  suivi  dans  ce  volume  supplémentaire,  la 
»  même  marche  que  dans  la  Flore  elle-même  ;  qu'il  a  intercalé  chaque 
»  espèce  à  la  place  qu'elle  doit  occuper,  en  la  désignant  par  le  numéro 
»  de  l'espèce  qu'elle  doit  suivre,  et  en  joignant  à  ce  numéro  une  lettre 
))  pour  la  faire  distinguer.  » 

Or  VOphrys  pseudo-speculum  porte  le  n"  2030''  c'est-à-dire  qu'il  suit 
immédiatement  l'O.  lutea  (n"  2030»)  tandis  que  l'O.  aranifera,  qui  porte 
dans  la  série  le  n°  2031%  est  séparé  de  l'O.  pseudo-speculum  par  l'O. 
myodes  (n"  2031). 

«  Ce  classement  par  affinités  est  la  préoccupation  constante  des  auteurs 


k 


24  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES   NATURELLES   DE   L'OUEST 

»  de  cette  Flore,  dit  M.  Gopineau,  et  nous  en  trouvons  la  trace  presque 
»  à  chaque  page.  Dans  la  description  qui  nous  occupe,  elle  se  révèle 
»  plus  formellement  ;  en  effet,  le  début  est  le  suivant: 

))  Le  port  et  le  feuillage  de  cette  plante  la  font  ressembler  à  VOphrys 
))  jaune.  » 

La  description  de  De  Candolle  est,  de  plus,  accompagnée  de  l'observa- 
tion suivante  : 

«  Je  l'ai  trouvée  dans  les  prairies  sèches  des  collines  de  Fontfroide, 
»  près  Montpellier,  le  1"  mai  1807,  et  n'ai  jamais  pu  la  retrouver 
»  depuis,  circonstance  qui  m'inspire  quelques  doutes  sur  la  légitimité 
»  de  cette  espèce. 

»  Ce  doute  a  dû  persister  dans  son  esprit. 

»  En  effet,  le  Botanicon  gallicum  de  Duby,  qui  fut  édité  treize  ans 
))  plus  tard  sous  l'inspiration  directe  de  De  Candolle,  maintient  le  même 
))  nombre  d'espèces,  les  mêmes  noms,  et  le  même  classement,  sauf  les 
))  0.  monorchis  et  alpina  qui  sont  rejetés  à  la  fin  ;  et  la  description 
»  de  ro.  pseudo-speculum,  qui  vient  après  celle  de  l'O.  lutea,  est  suivie 
))  de  la  note  :  «  An  priore  distincta  species  ?  »  (Botanicon  p.  447). 

»  Est-il  admissible  que  tous  ces  passages  soient  applicables  à  la  plante 
»  que  les  Aoristes  modernes  désignent  sous  le  nom  de  0.  pseudo-specu- 
»  lumet  rapprochent  plus  ou  moins  étroitement  de  l'O.  aram/"era,  plante 
»  relativement  répandue,  que  De  Candolle  a  dû  nécessairement  rencon- 
))  trer  lui-même  maintes  fois  et  recevoir  de  ses  nombreux  correspon- 
))  dants?  Pour  moi,  l'identification  de  ces  deux  plantes  est  en  contradic- 
»  tion  avec  tous  les  documents  et  toutes  les  interprétations  qu'on  en 
»  peut  déduire.  » 

A  l'appui  des  conclusions  du  travail  de  M.  Copineau,  M.  Malinvaud, 
secrétaire  général  de  la  Société  Botanique  de  France  a  lu  dans  la  même 
séance  une  lettre  de  M.  Emile  Burnat  faisant  connaître  les  résultats  de 
l'examen  auquel  s'est  livré  ce  botaniste  dans  l'herbier  de  De  Candolle. 

Il  résulte  des  échantillons  et  des  notes  compulsés  qu'ainsi  que  l'avait 
soupçonné  M.  Copineau,  l'O.  pseudo-speculum  DC.  n'est  point  la  plante 
variété  ou  espèce,  voisine  de  l'O.  aranifera,  généralement  connue  sous 
ce  nom  depuis  plus  d'un  demi-siècle  %  il  correspond,  sans  doute,  dit 
M.  Malinvaud,  à  un  hybride  dont  l'O.  lutea  serait  l'un  des  parents. 

E.  G. 


i.  J'ai  recueilli  cette  forme  de  l'O.  aranifera  (0.  pseudo-speculum  auct.y  à 
Saint-Christophe  le  15  juin  1890  au  cours  de  la  session  extraordinaire  de  la  Société 
Botanique  de  France  à  la  Rochelle.  (E.  G.) 


EXTRAITS   ET  ANALYSES.    —   GÉOLOGIE  ET  MINÉRALOGIE        25 

ni.  —  GÉOLOGIE  ET  MINÉRALOGIE 

Granit  noduleux;  par   M.   Stanislas   Meunier.  (Le  Natu- 
raliste, l«r  septembre  1891,  p.  208-209). 

«  En  Vendée,  le  granit  recouvre  une  grande  surface  ;  la  vallée  de  la  Sèvre 
y  trace  un  sillon  sud-est  nord-ouest  qui  marque  la  direction  des  reliefs  les 
plus  accusés  consistant  en  collines  et  en  plateaux.  Les  collines  se  profilent 
à  l'horizon  par  des  lignes  soutenues  sur  lesquelles  les  sommets  qui  ne 
dépassent  pas  300  mètres  d'altitude  déterminent  cependant  des  saillies 
sensibles.  Les  roches  éruptives  ou  stratifiées  partagent  la  direction  mar- 
quée :  par  les  sommets  granitiques,  par  les  porphyres,  par  les  dépôts 
houillers  et  graphiques  de  Ghantonnay  à  Vouvant  et  à  Faymoreau. 

»  En  plusieurs  points,  les  granits,  les  gneiss  et  les  micaschistes  sont 
traversés  par  des  porphyres  quartzifères  et  des  amphibolites  qui  peuvent 
compléter  la  série  de  roches  que  l'on  rencontre  avec  les  mômes  caractères 
dans  le  centre  de  la  France. 

»  Une  autre  particularité  très  curieuse  des  mêmes  granits  est  de 
renfermer  des  noyaux  dont  je  dois  un  beau  spécimen  à  l'extrême  obli- 
geance de  M.  le  D'  Mignen.  Il  a  été  recueilli  en  plein  granit  à  la  car- 
rière de  Riaillié,  commune  de  Saint-Hilaire-de-Loulay,  à  300  mètres  au 
nord  de  Montaigu  (Vendée).  La  trouvaille  de  semblables  noyaux  est  des 
plus  rares  ;  d'après  le  D"  Mignen,  elle  n'a  pas  été  faite  plus  de  cinq  ou 
six  fois  depuis  vingt  ans  ;  mon  aimable  correspondant  en  conserve  un 
échantillon  d'un  quart  plus  petit  que  celui  qu'il  a  bien  voulu  m'olïrir. 

«  Ce  dernier  présente,  comme  le  montre  la  figure  jointe  à  cet  article,  la 
forme  d'un  ellipsoïde  aplati,  sensiblement  régulier,  dont  les  trois  axes 
mesurent  respectivement  douze,  huit  et  sept  centimètres.  Ce  très  bel 
échantillon  est  à  l'extérieur  fort  brillant  à  cause  de  l'abondance  des 
lames  de  mica  noir  qui  l'enveloppent  complètement  ;  mais  le  mica  n'est 
en  proportion  exceptionnelle  que  tout  à  fait  à  la  périphérie.  Un  trait  de 
scie  au  travers  du  modèle  montre  qu'à  l'intérieur  de  celui-ci  les  paillettes 
sont  en  quantité  tout  à  fait  normale  et  n'observent  aucune  orientation 
spéciale.  Il  s'agit  donc,  non  pas,  comme  on  pourrait  le  croire,  d'une 
masse  sphéroïdale  constituée  par  des  feuillets  concentriques  comparables 
aux  tuniques  d'un  organe,  mais  d'un  noyau  de  granit  à  structure  ordi- 
naire enveloppé  d'une  sorte  de  gaine  micacée  qui  le  sépare  de  la  roche 
granitique  dans  laquelle  il  est  empâté.  L'examen  microscopique  d'une 
lame  mince  montre  comment  les  faisceaux  de  lames  de  mica  envelop- 
pent les  éléments  de  la  région  superficielle  :  on  y  voit  aussi  que  ce  mica, 
très  brun  comme  la  biotite,  passe  çà  et  là  d'une  façon  insensible  au 
mica  blanc  ;  il  est  très  actif  sur  la  lumière  polarisée  et  se  colore  très 
vivement.  Les  paillettes  micacées  sont  habituellement  tordues  et  brisées 
par  les  autres  minéraux  qui,  attestant  leur  ancienneté  relative,  sont 
venus  se  monter  sur  elles. 


EXTRAITS  ET  ANALYSES.   —  GÉOLOGIE  ET  MINÉRALOGIE        27 

»  Le  quartz  est  remarquable  par  le  très  grand  nombre  de  ses  inclu- 
sions, les  unes  entièrement  solides,  les  autres  contenant  un  noyau 
liquide  ou  gazeux.  Dans  la  première  catégorie  sont  de  véritables  cristaux, 
tantôt  circulaires  à  la  façon  du  rutile,  tantôt  ayant  la  forme  du  quartz 
lui-même.  Il  faut  rapprocher  de  ce  dernier  des  inclusions  de  la  forme 
d'une  section  suivant  l'axe  du  prisme  bipyramidé,  mais  dont  la  subs- 
tance consiste  en  granulations  opaques. 

«  Le  feldspath  comprend  de  l'orthose,  du  microcline  et  du  plagioclase 
en  lamelles  hémitropes.  Dans  le  microcline,  parfois  à  structure  quadrillée 
très  nette,  on  retrouve,  outre  des  paillettes  micacées  et  une  matière 
nébuleuse  blanchâtre,  de  longues  aiguilles  cristallines  analogues  à  celles 
déjà  mentionnées  dans  le  quartz. 

»  Sans  oser  risquer  une  hypothèse  quant  à  l'origine  des  noyaux  grani- 
tiques, j'ajouterai  que  j'ai  cherché  en  vain  dans  celui-ci  le  calcite  dont 
M.  de  Kroustchoff  a  indiqué  l'existence  dans  ses  modèles  analogues 
signalés  aux  environs  de  Vermont,  aux  Etats-Unis,  par  Hithchocket  que 
nulle  part  les  acides  n'y  ont  provoqué  d'effervescence  sensible  ». 

Stanislas  Meunier. 


Sur  le   Silurien-ïiiférieur  dans    les   Coëvrons;   par 

M.   D.  P.  Œhlert.   {Bul.  soc.  gcol.  de  France,  séance  du 
2  février  1891;  3^^  série,  t.  xix,  p.  355-361). 

M.  Œhlert  rappelle  que  dans  sa  note  intitulée  :  Sur  la  constitution 
du  Silu)ien  dans  la  partie  orientale  de  la  Mayenne,  \  il  signale  le 
développement  remarquable  du  Silurien  inférieur  dans  la  chaîne  des 
Coëvrons  et  de  la  Charnie,  l'intercalation  dans  cet  étage  de  brèches  por- 
phyritiques  et  de  tufs  ,  c'est  là,  dit-il,  que  l'on  peut  espérer  trouver  la 
faune  primordiale. 

M.  Lebesconte  n'a  pas  accepté  l'ordre  de  succession  des  couches  indi- 
qué par  M.  Œhlert  et  a  publié  la  note  ayant  pour  titre  :  Existe-t-il  une 
série  d'assises  nouvelles  entre  les  schistes  rouges  et  le  grès-armoricain?* 
Il  pense,  comme  M.  Œhlert,  que  les  roches  de  la  région,  exactement 
décrites  par  ce  dernier,  peuvent  renfermer  la  faune  primordiale,  mais  il 
conteste  la  comparaison  de  ces  couches  avec  celles  de  la  Normandie. 

M.  Lebesconte  déclare  que  les  schistes  rouges  ne  se  rencontrent  pas 
aux  environs  de  Sillé,  ce  qui  doit  faire  admettre  qu'il  considère  les  pou- 
dingues  pourprés  de  la  butte  d'Oigny  comme  équivalents  à  ceux  inter- 
calés dans  les  schistes  de  Rennes.  —  Cependant,  répond  M.  Œhlert,  les 


1.  Voyez  Bull.  Soc.  se.  nat.  Ouest  Fr.  1891,  p.  64. 

2.  Voyez  Bull.  Soc.  se.  nat.  Oibest  Fr.  1891,  p.  65. 


28  SOCIÉTÉ  DES  SCIENCES  NATURELLES  DE  l'oUEST 

roches  schisteuses  et  les  poudingues  que  l'on  observe  au  sud  de  Sillé  et 
et  qui  se  poursuivent  jusqu'à  Rouessé-Vassé  et  Voutré  pour  se  retrouver 
à  l'ouest  des  Coëvrons,  à  la  butte  de  la  Grippe  et  reparaître  au  nord  sur 
le  flanc  de  la  colline  du  Mont-du-Feu  pour  se  rendre  ensuite  au  Mont- 
Rotu  et  de  là  vers  Mont-Saint-Jean,  offrent  beaucoup  d'analogie  avec  les 
dépôts  classiques  de  Clécy  et  de  la  Laize  en  Normandie  et  de  Montfort 
(Ille-et-Vilaine)  qui  sont  supérieurs  aux  schistes  de  Rennes,  ils  n'ont, 
par  contre,  aucun  des  caractères  des  poudingues  intercalés  dans  les 
schistes  de  Rennes. 

Les  poudingues  pourprés  appartiennent  au  synclinal  de  la  forêt  de 
Sillé,  tandis  les  schistes  de  Rennes  en  sont  indépendants  ;  ils  consti- 
tuent la  plaine  située  entre  Saintes-Gemmes-le-Robert  et  Evron,  limitée 
au  nord  par  les  buttes  granitiques  de  Montaigu  et  de  Rocbard. 

Le  massif  granitique  a  fait  irruption  entre  les  dépôts  des  schistes  de 
Rennes  et  ceux  des  poudingues  pourprés  puisque  les  premiers  ont  été  mé- 
tamorphisés  tandis  queles  seconds  s'appuient  sur  les  arènes  granitiques. 

MM.  Michel  Lévy  et  (Ehlert  ont  de  nouveau  constaté  l'assimilation 
complète  des  conglomérats  d'Oigny  surmontés  d'assises  puissantes  de 
calcaire  siliceux  et  magnésiens  gris  et  roses,  avec  les  couches  de  Clécy 
et  de  la  Laize.  Les  dépôts  calcaires  de  Sillé,  Rouessé-Vassé,  Voutré, 
Assé,  Saint-Georges-sur-Erve,  Saint-Pierre-sur-Orthe,  la  Bouexière,  de 
même  que  ceux  de  Montsurs  et  Viviers-Torcé,  appartiennent  à  un  niveau 
supérieur  aux  poudingues  de  Montfort  et  ne  sauraient  être  intercalés 
dans  les  schistes  de  Rennes. 

C'est  à  tort  que  M.  Lebesconte  indique,  dans  sa  coupe  de  Saint-Pierre- 
sur-Orthe  à  Sillé ,  le  Grès-Armoricain  reposant  directement  sur  les 
schistes  de  Rennes,  ces  grès  grossiers  (exploités  pour  pavés)  situés  à  la 
crête  de  la  forêt  et  à  l'est  de  Sillé  à  la  butte  du  Coq,  sont  inférieurs  ;  le 
Grès-Armoricain  ne  se  voit  que  dans  la  partie  orientale  de  la  forêt,  dans 
les  bois  de  l'Hopitau  et  de  Pezé,  là  il  affleure  en  formant  une  crête  pa- 
rallèle à  celle  des  grès  inférieurs  dont  elle  est  séparée  par  des  psam- 
mites,  des  brèches,  des  tufs  porphyriques  etc.,  il  a  ses  caractères  minéra- 
logiques  habituels  et  est  immédiatement  surmonté  par  des  schistes 
contenant  les  fossiles  de  la  faune  seconde.  Par  suite  de  l'erreur  qu'il  a 
commise,  M.  Lebesconte  place  les  grès  tendres  à  lingules  au-dessus  des 
Grès-Armoricains  ;  leur  vraie  place  est  au-dessous. 

M.  (Ehlert  ne  peut  admettre,  comme  le  pense  M.  Lebesconte,  que  dans 
le  bassin  de  Vitré-Laval  le  Grès-Armoricain  repose  toujours  directement 
sur  les  schistes  de  Rennes  ;  en  effet  ce  grès  est  bien  en  contact  avec  les 
schistes  inférieurs  jusqu'à  Montsurs,  mais  au-delà,  il  s'en  écarte  brus- 
quement et  l'on  voit  s'intercaler  entre  ces  deux  dépôts  de  puissantes 
couches  ayant  plus  de  huit  kilomètres  de  large  entre  Evron  et  Saint- 
Léger  ;  elles  sont  composées  à  la  base  de  conglomérats  pourprés,  puis 
des  calcaires  d'Evron  et  des  grès  de  Livet  et  de  Sainte-Suzauue  sur- 
montés par  des  brèches  et  des  psammites. 


k 


EXTRAITS  ET   ANALYSES.    —    GÉOLOGIE  ET   MINÉRALOGIE        29 

Pour  assimiler  les  dépôts  marins  et  les  brèches  des  Coëvrons  aux 
schistes  de  Rennes,  M.  Lebesconte  admet  que  ces  couches  renferment 
les  roches  éruptives  signalées  par  M.  Barrois  dans  les  mêmes  terrains 
du  Trégorrois  ;  M.  (Ehlert  ne  partage  pas  cette  manière  de  voir,  il  pense 
que  dans  les  Coëvrons  il  n'exite  pas  de  roches  éruptives  intercalées  et 
que  les  couches  pétrositiceuses  qu'on  y  observe  doivent  être  comparées 
aux  assises  de  même  nature  signalées  par  M.  Bigot  à  l'est  de  la  forêt 
de  Monnaye  entre  les  conglomérats  pourprés  et  les  Grès-Armoricains. 

M.  CEhlert  ne  peut  donc  pas  admettre  avec  M.  Lebesconte  que  : 

«  r  Les  schistes  rouges  (=  schistes-lie-de-vin  et  conglomérats  pour- 
»  prés)  n'existent  pas  aux  environs  de  Sillé; 

»  2°  Les  poudingues  et  les  calcaires  soient  les  équivalents  des  dépôts 
»  analogues  intercalés  au  milieu  des  schistes  de  Rennes  ; 

»  3"  Dans  la  région  des  Coëvrons  ces  dépôts  occupent  une  place 
»  variable  dans  l'assise  des  schistes  inférieurs  (Précambrien)  et  que  le 
»  poudingue  soit  parfois  supérieur  au  calcaire; 

»  4°  Cette  dernière  assise  se  retrouve  jusqu'au  milieu  des  grès  infé- 
»  rieurs  ; 

»  5"  Les  psammites  à  lingules  soient  supérieures  aux  Grès-Armori- 
»  cains  ; 

»  6°  Enfin  ,  ce  même  Grès-Armoricain  repose  directement  sur  le 
»  schiste  de  Rennes  ». 

En  terminant  sa  note,  M.  CEhlert  explique  les  motifs  qui  ont  condui- 
M.  Lebesconte  à  ses  conclusions,  il  discute  les  différences  d'opinions  qui 
existent  entre  lui  et  son  contradicteur  à  propos  de  la  classification  des 
terrains  inférieurs  aux  Grès-Armoricains;  pour  lui,  comme  pour  la  plu- 
part des  géologues,  les  conglomérats  pourprés  constituent  la  base  du 
Silurien  Inférieur  ou  Cambrien  et  la  faune  primordiale  doit-être  cherchée 
entre  cette  assise  et  le  Grès-Armoricain. 

L.  D. 


Sur  la  chronologie  des  roches  éruptives  à  Jersey. 

Note  de  M.  A.  de  Lapparent.  (Comptes-rendus  des  séances 
de  l'Acadéinie  des  sciences  t.  CXIII,  p.  603.  nov.  1891). 

«  Un  intérêt  particulier  s'attache  à  l'étude  détaillée  du  massif  éruptif 
de  Jersey,  d'abord  à  cause  de  la  variété  des  types,  ensuite  parce  que  la 
grande  majorité  des  éruptions  s'est  produite  dans  l'espace  de  temps, 
relativement  assez  court,  qui  a  séparé  le  dépôt  des  derniers  phyllades  du 
Cotentin  de  la  formation  du  poudingue  pourpré,  base  du  silurien  \ 


1.  Voir  une  Note  insérée  aux  Comptes  rendus,  CXI,  p.  S44. 


30  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES   NATURELLES   DE   L'OUEST 

»  A  la  suite  d'explorations  sur  le  terrain,  poursuivies  avec  le  concours 
du  R.  P.  Ch.  Noury,  et  d'études  microscopiques,  pour  lesquelles 
MM.  Michel  Lévy  et  Lacroix  ont  bien  voulu  nous  prêter  leur  précieux 
concours,  nous  croyons  pouvoir  formuler  les  conclusions  suivantes  : 

»  La  plus  ancienne  des  roches  éruptives  est  une  èpidiorite  très 
polymorphe,  variant  depuis  une  sorte  de  diabase  un  peu  ophitique 
(Elizabeth  Castle)  jusqu'à  la  diorlte  quartzifère  de  Saint-Clément.  On  la 
retrouve  à  Rosnez  et  à  Belle-Hougue,  où  elle  paraît  bien  percer  les 
schistes  cambriens. 

»  Cette  roche  est  traversée  par  des  filons  et  des  massifs  du  beau 
granité  à  grands  cristaux,  dont  le  type  est  à  La  Moye,  et  que  caractéri- 
sent, d'une  part  les  larges  lamelles  microperlitiques  du  feldspath,  de 
l'autre  la  présence  assez  constante  de  l'amphibole.  On  y  voit  fréquem- 
ment des  enclaves  anguleuses,  soit  de  quartzophyllade  cambrien,  soit 
d'épidiorite. 

»  A  son  tour  le  granité  est  parcouru  par  de  nombreux  filons  d'une 
granulite  ou  pegmatite  rosée,  sans  mica  blanc  ni  tourmaline,  qui  forme 
au  mont  Mado  un  véritable  massif  et  constitue  aussi  le  noyau  du  rocher 
de  Montorgueil. 

»  Au  sud  de  Saint-Hélier,  la  granulite  passe  insensiblement  à  une 
roche  d'aspect  franchement  granitoïde,  mais  que  le  microscope  résout 
en  une  très  belle  micropegmatite  (Elizabeth  Castle,  Fort  Régent)  et  qu'on 
voit  se  transformer  latéralement,  près  de  Saint-Clément,  en  un  porphyre 
sphéroUthique,  traversant  la  diorite  quartzifère  en  filons  dont  les  salban- 
des  sont  pétrosiliceuses.  Au  nord  du  même  point,  à  Rouge  Road,  le 
granité  subit  également  une  modification  latérale,  qui  l'amène  à  l'état  de 
syénite. 

»  Entre  ces  émissions  granitoïdes  et  le  massif  des  épanchements  pétro- 
siliceux  règne,  de  People's  Park  à  Gorey,  une  auréole  continue  de 
porphyrites  andésitiques,  tantôt  semblables  au  porphyre  vert  antique, 
tantôt  vacuolaires  et  devenues  de  vraies  spilUes  à  quartz  et  calcite,  enfin 
le  plus  souvent  acccompagnées  de  tufs  porphyritiques  (Stephen's  Mill, 
Belle-Hougue).  Les  spilites,  qu'on  voit  enchevêtrées  avec  les  quartzo- 
phyllades  cambriens,  se  retrouvent,  en  fragments  anguleux,  dans  la 
brèche  tufacée  qui,  au  Havre  Giffard,  supporte  les  nappes  pétrosiliceuses. 
En  outre,  à  Saint-Hélier,  elles  sont  percées  par  un  orthophyre,  qui 
traverse  également  la  micropegmatite  de  Fort-Regent  et  dont  la  texture, 
à  la  fois  microlithique  et  microgranulitique,  se  reproduit  dans  le  porphyre 
truite  de  la  falaise  voisine  d'Anne-Port.  Ce  dernier  étant  nettement 
bréchiforme,  nous  le  regardons  comme  une  manière  d'être  plus  franche- 
ment éruptive  de  la  brèche  du  Havre  Giffard.  Par  sa  texture  et  par  la 
présence  de  quelques  cristaux  de  quartz,  il  prépare  les  émissions  acides, 
en  même  temps  qu'il  se  relie  aussi  à  Vorthophyre  dit  porphyre  bleu  ou 
porphyre''argileu^,  qui  forme,  dans  le  sud  de  l'île,  une  bande  à  l'inté- 
rieur des  spilites. 


EXTRAITS   ET   ANALYSES.   —   GÉOLOGIE   ET   MINÉRALOGIE        31 

))  Les  épanchements  acides  commencent  au-dessus  de  la  brèche 
d'AnnePort,  par  la  belle  coulée  prismatique,  à  texture  très  fluidale',de 
la  pointe  de  la  Crête.  Puis  viennent  les  j^orphyres  pétrosiliceux,  brun- 
chocolat,  d'Archirondel,  enfin  les  pyr  orné  rides  à  sphéroïdes  gigantesques 
de  la  Tête  des  Hougues  et  de  Bouley-Bay.  A  ces  dernières  sont  associées 
des  roches  finement  rubanées,  où  de  minces  filets  quartzeux,  étroitement 
pressés  se  dessinent  en  blanc  sur  une  pâte  violette.  Ce  sont  de  véritables 
argilolites  surchargés  de  silice. 

))  Les  porphyres  pétrosiliceux  de  Jersey  appartiennent  à  un  type  assez 
cristallin.  La  matière  amorphe  y  est  subordonnée  et  presque  partout  le 
microscope  décèle  sans  peine  un  grain  de  microgranulite,  de  micropeg- 
matite  ou  de  porphyre  sphérolithique.  Les  cristaux  anciens  de  quartz 
sont,  du  reste,  remarquablement  brisés  et  corrodés  par  résorption. 
Ajoutons  que  les  porphyres  acides  ne  se  présentent  pas  seulement  en 
nappes  (d'ailleurs  redressées  jusqu'à  la  verticale),  mais  qu'on  les 
retrouve  en  filons  dans  la  pegmatite  de  Montorgueil,  dans  la  porphyrite 
andésitique  et  dans  l'orthophyre. 

»  A  la  tête  des  Hougues,  les  pyromérides  plongent  sous  le  conglomérat 
silurien,  dont  les  premières  assises  sont  des  schistes  pourprés  avec  lits 
de  menus  graviers,  auxquelles  succède  le  poudingue  proprement  dit, 
mélange  confus  de  blocs  où  se  reconnaissent  le  granité,  la  pegmatite,  la 
micropegmatite,  le  porphyre  quartzifère,  etc. 

))  Près  d'Anne-Port,  de  nombreuses  veines  d'une  roche  compacte,  d'un 
vert  foncé,  intermédiaire  entre  la  diabase  ophitique  et  la  porphyrite, 
traversent  l'orthophyre  bréchiforme  à  la  manière  de  filons-couches,  en 
partageant  toutes  les  dislocations  de  la  roche  encaissante.  C'est  sans 
doute  un  des  derniers  efforts  de  l'émission  porphyritique  du  début.  Mais 
de  nouvelles  éruptions  basiques  se  sont  produites  après  la  dislocation 
de  la  roche  encaissante.  C'est  sans  doute  un  des  derniers  efforts  de 
l'émission  porphyritique  du  début.  Mais  de  nouvelles  éruptions  basiques 
se  sont  produites  après  la  dislocation  des  porphyres  et  le  dépôt  du 
poudingue  ;  car  ce  dernier  est  traversé  (Sainte-Catherine,  la  Coupe)  par 
des  filons  verticaux  d'une  porphyrite  amphiboUque.  De  plus,  à  Piémont, 
une  belle  porphyrite  micacée,  dont  le  centre  est  géodique  et  globulaire, 
recoupe  verticalement  le  granité  et  la  granulite  rose,  sans  participer 
aucunement  aux  rejets  qui  affectent  les  veines  que  cette  dernière  roche 
forme  dans  le  granité  encaissant. 

»  A  la  même  série  d'émissions  tardives  appartient,  sans  doute,  le  grand 
filon  de  diabase  granitoïde,  identique  avec  les  roches  diabasiques  du 
Cotentin,  qui  se  poursuit  depuis  Noirmont  jusqu'à  l'Ermitage  d'Elizabeth 
Castle  ^  En  ce  dernier  point,  la  diabase,  qui  perce  la  micropegmatite  et 


1.  C'est  la  rhyolite  ancienne  foldrhyolite)  des  géologues  anglais. 

2.  NouRY,  Géologie  de  Jersey. 


32  SOCIÉTÉ  DES   SCIENCES   NATURELLES  DE  l'oUEST 

l'épidiorite,  celle-ci  criblée  d'épidote,  est  recoupée  et  encadrée  par  une 
porphyrite  andésitique,  noire  et  compacte,  avec  filets  de  calcite. 

»  Au  nombre  des  faits  intéressants  que  révèle  l'étude  détaillée  des 
contacts,  nous  mentionnerons  la  transformation  endomorphique  du 
granité  de  l'Étacq,  lorsqu'il  envoie  des  filons  minces  dans  le  quartzo- 
phyllade  voisin,  recristallisé  à  son  approche.  Seuls,  le  quartz  et  l'orthose 
pénètrent  dans  ces  filons,  et  le  microscope  y  met  en  évidence  une  belle 
structure  de  micropegmatite.  De  même,  on  voit  quelquefois  un  filon 
mince  de  granulite  saccharoïde  former  une  auréole  de  micropegmatite 
autour  des  cristaux  du  granité  qu'il  recoupe.  Enfin,  les  phénomènes  de 
dislocation  des  cristaux  abondent  au  contact  de  la  pegmatite  de  Montor- 
gueil  avec  les  porphyres  qui  la  pénètrent.  » 

A.  de  Lapparent. 


Staiirophytoii  bagiiolensis;  nouveau  fossile  des  grès 
armoricains  de  Bagnoles  (Orne);  par  M.  St.  Meunier.  {Le 
Naturaliste),  1^'  juin  1891,  p.  134). 

«  Au  cours  d'une  excursion  récente  dans  la  vaste  carrière  où  le  grès 
armoricain  est  exploité  à  Bagnoles  (Orne)  et  d'où  proviennent  tant  de 
beaux  spécimens  de  bilobites,  mon  attention  fut  appelée  par  un  petit 
échantillon  portant  en  relief  un  objet  très  singulier  et  qui  ne  paraît  pas 
avoir  été  décrit. 


Fig.  1.  —  Staurophyton  bagnolensis    Stan.  Meunier.  Nouveau  fossile  des  grès 
armoricains.  —  Echantillon  du  Muséum  de  Paris.  Grandeur  naturelle 

»  Comme  le  montre  la  figure  ci-jointe,  c'est  un  corps  cruciforme  qui 
rappelle  à  première  vue  certaines  astéries  communes  sur  nos  côtes, 
mais  qui  n'auraient  que  quatre  bras  au  lieu  de  cinq.  Ces  bras  étranglés 


KXrUAll'S    Kl'    ANAI.YSKS.    —    SIMKIS    DIVKIÎS  o.i 

à  leur  origine,  sont  ovales  lancéolés  et  se  terminent  en  pointe  émoussée. 
Le  plus  grand  diamètre  de  ce  fossile  est  de  39°"°.  Les  bras  ont  8°""  de 
largeur  moyenne;  celui  qui  est  le  plus  complet  a  lO"""  de  longueur. 

»  La  nature  grossière  de  la  roche  ne  s'est  pas  prêtée  à  une  conservation 
parfaite  des  détails,  cependant  il  semble  que  les  bras  aient  porté  un 
bourrelet  médian  (jui  donnerait  à  une  coupe  transversale  une  forme 
trilobée.  Ce  caractère  bien  visible  sur  l'un  des  bras  est  plus  elïacé  sur 
les  autres. 

))  Le  corps  qui  m'occupe  fait  un  relief  de  3  à  4""°  au  moins  à  la  sur 
face  du  grès,  mais  il  est  situé  au  centre  d'une  espèce  de  dépression  gros- 
sièrement circulaire,  que  nous  n'avons  pas  tout  entière. 

»  Il  serait  évidemment  prématuré  de  chercher  à  prévoir  les  atlinités 
de  ce  fossile  avec  les  corps  déjà  décrits.  Cependant  il  pourrait  être 
comparé  au  Radiophyton  dont  nos  lecteurs  ont  eu  antérieurement  la 
description  et  la  figure. 

Sans  rien  préjuger  de  sa  vraie  nature,  on  peut  en  faire  le  type  d'un 
nouveau  genre  sous  le  nom  de  Staurophyton.  Ce  sera  S.  bagnolensis.  » 

Stanislas  Meunier. 


IV  —  SUJETS  DIVERS 

Notice  sur  les  travaux  scieutiïiques  de  («uettard  aux 
enviroHs    d'Aleuçou    et    de   Laiçjle   (Orne);    par 

M.  l'abbé  A.-L.  Letacq,  aumônier  des  Petites-Sœurs  des 
Pauvres  d'Aleiiçon.  (Bull.  Soc.  lin.  Xoivu.,  4«  série,  S**  voL 
1891,  p.  67-85). 

L  —  Guettard  (Jean-Etienne)  est  le  premier  naturaliste  q<ii  ait 
étudié  la  flore  et  la  constitution  géologique  des  environs  d'Alençon  et  de 
Laigle. 

Né  à  Etampes,  le  2î  septembre  1715,  il  mourut  à  Paris,  le  7  janvier 
-1786.  Il  étudia  sous  Bernard  de  Jussieu  et  Réaumur,  et  entra  en  1743,  à 
l'Académie  des  sciences,  dans  la  section  de  Botanique.  Celui-ci,  qui  pos- 
sédait le  château  deBermondière,  commune  do  Saint-Julion-du-Terrou\ 
(Mayenne),  sur  les  limites  du  département  de  l'Orne,  y  venait  souvent 
avec  son  élève. 

II.  —  Le  résultat  des  herborisations  de  Guettard  dans  les  environs 
d'Alençon  et  de  Laigle,  est  consigné  dans  ses  Obsertaiions  sur  lesplantes 
(2  vol.  in-12)  qui  parurent  en  1747. 

III.  —  Guettard  n'a  publié  aucun  travail  spécialement  consacré  à 
l'étude  des  terrains  do  cette  région,  il  n'en  parle  guère  dans  ses  .¥A»)jo//y.s- 


H4  StXîlèTÉ   DES    SCIENCES    NATIÎRELJ.ES    DK    l/OlTEST 

que  comme  sujet  de  comparaison  avec  des  terrains  analogues  observés 
dans  d'autres  pays.  Les  articles  qu'il  a  consacrés  à  cette  étude  sont  les 
suivants  : 

Sur  les  schistes  ampéliteux  de  la  Ferrière-Béchet.  (Mêm.  Acad.  des 
se,  1737,  t.  cxvi,  p.  47,  èdit.  in-12). 

Sur  le  Kaolin  d'Alençon  (Mémoires  sur  différentes  parties  des 
sciences  et  des  arts,  t.  i,  5°  Mém.  1768  ;  Hist.  de  l'Acad.  des  se,  t.  cxlii 
des  Mém.  p.  76). 

Sur  les  granités  d'Alençon  et  de  la  Bremondière.  'Mém.  de  l'Acad. 
des  se.  1751,  t.  c,  p.  239). 

Sur  les  encrines  et  les  pierres  étoilées  recueillies  à  Alençon.  (^if/rm. 
de  l'Acad.  des  se.  1755,  p.  331). 

Sur  les  silex  de  Laigle  et  les  calcaires  de  Mortagne.  Mém.  de  l'Acad. 
des  se.  1755,  p.  646). 

Sur  la  perte  du  Guiel.  {Mém.  de  l'Acad.  des  se.  1758,  t.  cxuii,  p.  71, 
èdit.  in-12). 

L.  B. 


I  —  ZOOLOGIE 

Notices  sur  les  mœurs  des  Batraciens;  par  M.  Héron- 
RoYER  (Bull.  Soc.  d'études  scient  if.  d'Ançiers,  p.  45,  1890). 

Dans  ce  travail,  l'auteur  donne  d'intéressants  d'étails  sur  l'organisa- 
tion et  les  mœurs  de  deux  espèces  de  Batraciens  anoures  de  la  famille 
des  Discoglossidés,  qui  se  rencontrent  dans  la  région  méditerranéenne. 

Les  animaux  de  cette  famille  ont  des  vertèbres  à  convexité  antérieure 
et  à  concavité  postérieure,  ou  sont,  comme  ont  dit,  opisthocipliennes, 
comme  celles  des  Bombinatoridés  et  des  Alytidés;  tandis  que  les  ver- 
tèbres des  Grenouilles,  Rainettes,  Pélobates,  offrent  une  disposition 
inverse,  qui  leur  a  valu  le  nom  de  procaeliennes.  Et  ainsi,  d'après  ce 
caractère  anatomique,  le  groupe  des  Batraciens  anoures  se  trouve  légi- 
timement divisé  en  deux  sections. 

Les  deux  espèces  de  Discoglossidés  sont  le  Z?/sco(/ios5Ms  jj/cha  Ottb., 
que  l'on  trouve  en  Corse,  en  Sardaigne,  dans  l'île  d'Elbe,  aux  Baléares, 
en  Espagne  et  en  Portugal  ;  et  le  Discoglossus  aut^itus  Héron-Royer,  du 
nord  de  l'Afrique. 

Plusieurs  auteurs,  notamment  Duméril,  Bibron  et  F.  Lataste,  avaient 
réuni  ces  deux  espèces  en  une  seule. 

M.  Héron-Royer,  en  s'appuyant  sur  les  caractères  anatomiques  et  les 
particularités  offertes  par  le  développement  embryonnaire,  établit 
qu'elles  constituent  bien  deux  espèces  distinctes. 

L'auteur  a  suivi  pas  à  pas,  avec  une  rare  constance,  les  progrès  du 


KXTRAJTS    KT   A\At,YSES.    —    /ooLOtJiK  :{;") 

(icveloppenieiU  de  ces  Batraciens,  a  vécu,  comme  il  le  dit,  avec  eux 
dans  une  «  sorte  d'intimité  »  au  point  d'arriver  «  à  les  comprendre  »,, 
et  à  surprendre  tous  les  détails  de  leurs  mœurs. 

Le  Discoglosse  peint,  Dlscoplossus  pictus,  est  orné  de  couleurs  varia- 
bles, mais  toujours  agréables  à  l'œil;  en  hiver,  même  dans  une  pièce 
où  la  température  ne  descend  pas  au-dessous  de  o°  ou  10°  c.  il  se  terre  et 
reste  immobile  pendant  des  semaines,  tandis  que  l'espèce  algérienne  est 
toujours  en  mouvement  et  va  sans  cesse  à  la  recherche  de  sa  nourriture. 

De  même,  dans  la  saison  chaude,  le  premier  est  toujours  plus  tran- 
quille, se  blottit  sous  les  pierres,  le  second  au  contraire,  est  plus  vif, 
plus  turbulent. 

M.  Héron-Royer  a  observé,  eu  aquarium,  la  ponte  et  le  mode  de  fécon- 
dation des  œufs. 

Un  Discoglosse  mâle,  mis  en  présence  d'une  femelle,  dont  le  ventre 
rebondi  annonçait  que  ses  ovaires  étaient  distendus  par  les  œufs, 
semblait  solliciter  celle-ci  par  ses  allées  et  venues  et  le  battement  fébrile 
de  ses  flancs,  tantôt  à  droite,  tantôt  à  gauche,  mais  sans  jamais  faire 
entendre  aucun  chant,  comme  c'est  cependant  l'habitude  des  Anoures 
en  pareille  circonstance.  Mais  la  femelle  restait  impassible,  indifférente, 
sur  un  petit  îlot  ménagé  dans  l'aquarium,  jusqu'à  ce  qu'enfin  elle 
se  mit  à  l'eau  à  son  tour.  Aussitôt,  le  mâle  la  saisit  avec  ses  bras  sous 
les  aisselles,  puis  glissa  rapidement  ses  mains  jusqu'aux  aines  de  la 
femelle.  Sous  l'action  de  ce  contact,  celle-ci  expulsa  violemment  ses 
œufs  qui  tombèrent  au  fond  de  l'eau  en  formant  un  tapis  de  perles.  Au 
même  moment,  le  mâle  avait  lancé  sa  liqueur  spermatique.  Cependant, 
l'expulsion  des  œufs  est  tellement  rapide,  que  beaucoup  de  ceux-ci  ne 
sauraient  être  fécondés  au  moment  de  la  ponte.  Mais  l'observateur  a 
reconnu  dans  l'eau  l'impide  du  cristallisoir  où  s'était  passé  le  phéno- 
mène, que  des  paquets  spermazoïdes  y  flottaient  groupés  en  spermalo- 
phores  analogues  à  ceux  des  Batraciens  Urodôles,  et  que,  d'autre  part, 
les  œnfs  formant  au  fond  de  l'eau  une  sorte  de  tapis  et  offrant  tous  en 
haut  la  fossette  germinative,  peuvent  être  ultérieurement  fécondés. 

La  femelle  expulse  de  la  même  façon  ses  œufs  à  trois  ou  quatre 
l'cprises  et  à  un  quart  d'heure  ou  à  une  demi-heure  d'intervalle. 

En  outre,  contrairement  à  ce  qui  a  lieu  pour  les  Grenouilles  et  les 
Crapauds,  les  Discogloses  reproduisent  deux  ou  trois  fois  dans  l'année. 

Les  œufs  du  Discoglosse  peint  sont  un  peu  plus  gros  que  ceux  de 
l'espèce  d'Afrique  ;  ils  sont  noirs,  à  surface  brillante.  Le  lendemain  de  la 
ponte  apparaît  la  première  ébauche  de  l'embryon  ;  le  quatrième  jour 
les  branchies  commencent  à  se  montrer;  le  neuvième  elles  se  cachent 
sous  les  opercules  membraneux,  qui  s'avançant  de  plus  en  plus 
au-dessus  d'elles,  finissent  par  se  rejoindre  sous  la  gorge  en  ne 
laissant  plus  qu'un  orifice  unique,  lequel  se  bifurque  à  droite  et  à  gauche 
pour  conduire  dans  les  chambres  branchiales  ;  c'est  le  spiracuhim, 
lequel  joue,  dans  la  respiration  de  ces  Batraciens,  le  même  rôle  que  les 


H^  S0(3IÉTÉ   DES    «OIENCES    NArrREI-LKS    DK    I/OCKST 

ouïes  chez  les  poissons.  Vers  la  fin  de  la  période  larvaire,  le  spiracu- 
lum  disparaît,  alors  que  les  poumons  sont  assez  développés  pour  suffire 
à  la  respiration;  ces  animaux  s'en  servent  d'ailleurs  longtemps  avant 
d'atteindre  leur  état  parfait. 

Le  têtard  est  brun  comme  celui  d'un  Crapaud,  et  deux  ou  trois  fois 
plus  gros  que  celui  de  l'autre  espèce  de  Discoglosse.  Il  arrive  d'autant 
plus  vite  à  l'état  parfait,  que  la  température  est  élevée  et  qu'une  abon- 
dante nourriture  lui  est  fournie.  La  moyenne  de  la  durée  des  métamor- 
phoses est  deux  mois.  A  l'aide  de  moyens  convenables  on  peut  l'allonger 
ou  l'abréger. 

Leurs  métamorphoses  achevées,  les  Discoglosses  sortent  de  l'eau  ;  leur 
taille  est  alors  très  petite,  ne  dépassant  pas,  parfois,  celle  d'une  mouche. 
11  leur  faut  deux  ou  trois  années  pour  acquérir  leur  taille  définitive. 
Leur  voracité  est  extrême  ;  ils  se  nourrissent  de  toutes  sortes  de  petits 
animaux;  ils  sont  batailleurs  et  se  disputent  vivement  leurs  proies. 

Malgré  le  peu  d'extensibilité  de  leur  langue,  ils  savent  les  projeter  en 
avant,  comme  font  les  Grenouilles,  pour  saisir  une  mouche  placée  à 
portée. 

On  les  habitue  assez  facilement  à  venir  prendre,  au  bout  des  doigts, 
l'insecte  qu'on  leur  présente.  Mais  ils  ne  se  laissent  pas  saisir  facile- 
ment et  quand  on  veut  les  retenir,  leur  peau  sécrète  un  liquide  onctueux 
qui  leur  permet  d'échapper,  quelque  effort  que  l'on  fasse  pour  les 
retenir. 

Le  Discoglosse  à  oreilles  f Disœglossus  auritusj,  qui  habite  le  nord 
de  l'Afrique,  se  fait  de  suite  reconnaître  à  la  grande  tache  temporale 
qui  lui  a  valu  son  nom.  Les  différences  organiques,  présentées  surtout 
par  le  mâle,  suivant  l'âge,  ont  fait  admettre  à  tort  plusieurs  variétés. 
Dans  le  jeune  âge,  le  bras  du  mâle  est  grêle,  mais  il  devient  gros  et 
très  fortement  musclé  par  la  suite  ;  la  femelle  gardant  toujours  les 
caractères  du  jeune  âge.  Dans  le  jeune  âge  la  palmure  ne  s'étend  pas 
au-delà  de  la  3'  phalange  des  plus  grands  orteils,  tandis  que  chez  le 
mâle  adulte  elle  atteint  leur  extrémité. 

La  peau  de  ce  Discoglosse  sécrète  un  liquide  abondant  qui  produit 
les  mêmes  effets  que  pour  l'espèce  européenne. 

Les  mœurs  sont  aussi  à  peu  près  semblables. 

La  fécondité  des  mâles  est  très  grande,  puisque  l'auteur  les  a  vu 
féconder  jusqu'à  quatre  femelles  successivement.  Celles-ci  font  deux  à 
quatre  pontes  par  an,  chacune  d'un  millier  d'œufs.  Les  jeunes  sont 
d'une  extrême  petitesse. 

Dans  le  temps  des  amours,  le  mâle  fait  entendre  un  petit  chant  qui 
rappelle  le  bruit  d'une  lime  sur  un  morceau  de  fer.  La  ponte  et  la  fé- 
condation accomplies,  comme  dans  l'espèce  précédente,  le  mâle  aban- 
donne de  même  aussitôt  sa  femelle. 

L'auteur  ayant  observé  que  le  mâle  porte  au  menton  des  aspérités 
analogues  aux  pelotes  adhésives  placées  aux  mains,  croit  qu'elles  ser- 


EXTRAITS   ET  ANALYSES.    —   ZOOLOGIE  87 

vent  à  exercer  uae  friction  sur  le  dos  de  la  femelle,  tandis  que  les 
membres  antérieurs  glissent  rapidement  des  aisselles  aux  aines,  pour 
déterminer  le  spasme  nécessaire  à  l'expulsion  des  œufs. 

D'autres,  enfin,  placées  aux  membres  postérieurs,  semblent  destinées 
à  favoriser  l'éparpillement  des  œufs  au  moment  de  la  ponte,  et  par  consé- 
quent leur  fécondation. 

Ces  œufs  sont  plus  petits  que  ceux  de  l'espèce  précédente;  d'abord  de 
couleur  brune,  ils  deviennent  de  plus  en  plus  clairs. 

Un  fait  intéressant  a  été  observé  par  M.  Héron-Royer.  Si  la  ponte  se 
fait  au  milieu  de  plusieurs  mâles  en  rut,  les  œufs  présentent  souvent 
une  ou  plusieurs  éminences  sphéroïdales  ou  hernies,  que  l'auteur  attri- 
bue à  la  |)énétration  de  plusieurs  spermazoïdes.  Ces  œufs  donnent  des 
t'uibryons  moins  gros  que  ceux  qui  présentent  l'aspect  normal. 

Quant  au  développement  embryonnaire  il  est  le  même  que  dans  l'autre 
espèce. 

M.  Héron-Royer  parle,  en  terminant  sou  intéressant  travail,  de  la 
formation  d'une  enveloppe  adventice  simple  et  solide  sécrétée  par  le 
rectum  autour  des  excréments  des  Batraciens.  Cette  enveloppe,  dont  il 
a  pu  suivre  le  mode  de  formation,  et  qui  se  retrouve  probablement 
chez  les  Ophidiens,  les  Crocodilienset  les  Chéloniens,  et  sûrement  chez 
les  Oiseaux,  comme  l'a  observé  M.  Stamati,  paraît  avoir  pour  but  de 
protéger  du  contact  des  excréments  les  organes  génitaux  et  leurs  pro- 
duits ;  tous  ces  animaux  étant  pourvus  d'un  cloaque  qui  sert  à  la  fois 
au  passage  des  excréments  et  des  produits  de  la  génération  l'enveloppe 
nuiqueuse  qui  entoure  le  résidu  de  la  digestion  en  facilite  la  prompte 
expulsion  et  s'oppose  à  ce  que  les  orifices  des  organes  génitaux,  qui 
s'ouvrent  dans  ce  même  cloaque,  n'en  soient  aucunement  endommagés. 

P.  M. 


Nouvelles  recherches  sur  l'Anthonome  du  poirier; 

par  M.  le  D""  P.  Maisonneuve,  Angers,  1892. 

M.  le  D'  P.  Maisonneuve,  notre  collègue,  continue  dans  le  Bulletin  de 
la  Société  industrielle  d'Angers  ses  recherches  sur  l'Anthonome,  enne- 
mi du  poirier.  Après  avoir  relevé  et  réfuté  la  confusion  faite  entre  cet 
insecte  et  son  congénère  du  pommier  {Anthonomus  pomorum  Linné), 
l'auteur  rend  compte  de  ses  observations  personnelles  sur  l'époque  et 
le  mode  de  la  ponte  chez  ces  deux  Rostrifères. 

D'après  ces  observations,  l'Anthonome  du  poirier  piquerait  les  bou- 
tons floraux  de  cet  arbre  fruitier  à  l'automne,  tandis  que  celui  du  pom- 
mier déposerait  ses  œufs  seulement  après  l'hiver. 

M.  Maisonneuve  a  étudié  de  très  près  la  manière  dont  se  nourrit  le 
<Miarancon    du  poirier.    C'est  aux  dépens  de  l'écorce  tendre  des  jeunes 


38  SOCIÉTÉ   DES,    SCIENCES    NATURELLES   DE   l'OUEST 

pousses  que  l'insecte  parfait  se  sustente.  Toutefois,  ses  morsures 
restent  superficielles  ;  elles  ne  flétrissent  pas  la  partie  supérieure  de  la 
pousse  attaquée,  comme  celles  du  Rhynchites  du  fraisier  par  exemple, 
dont  lés  mandibules  pénètrent  jusqu'aux  vaisseaux  essentiels  et  les 
tranchent,  abolissant  la  vie  au-dessus  de  la  morsure. 

Comme  moyen  de  traitement  contre  les  ravages  de  VAnthonomus 
pomorum,  l'éminent  professeur  préconise  le  secouage  des  branches  sur 
des  toiles  étendues  au-dessous.  Les  insectes  tombés  sont  ensuite  livrés 
au  feu. 

La  production  de  vapeurs  sulfureuses  au-dessous  des  branches 
infestées  peut  être  également  recommandée. 

L'auteur  n'est  pas  éloigné  de  se  ranger  à  l'opinion  qui  attribue  au 
voisinage  des  ruches  d'abeilles  une  action  perturbatrice  sur  les  opéra- 
tions des  Anthonomes,  bien  que  le  mode  dont  s'excerce  cette  action  soit 
encore  à  déterminer  exactement. 

Evidemment,  la  multiplication  des  ruches  aux  alentours  des  vergers 
n'est  qu'un  moyen  accessoire  de  prophylaxie,  mais  encore  n'est-il  pas 
à  mépriser  pas  plus  que  le  chaulage  et  le  sulfatage,  pas  plus  que  la 
protection  des  oiseaux  insectivores. 

En  ce  qui  concerne  le  poirier,  d'après  l'expérience  personnelle  de 
l'auteur,  c'est  Tenlèvement  à  la  main,  sitôt  après  l'anthèse  de  tous  les 
boutons  roussis,  c'est-à-dire  piqués,  qui  constitue  le  plus  sur  préser- 
vatif. Ce  moyen  est  en  définitive  peu  dispendieux  ;  le  coût  ne  saurait 
dépasser  6  à  7  centimes  pour  le  traitement  d'un  arbre  de  forte  taille. 

Cette  nouvelle  étude  sera  lue  avec  intérêt  et  profit  par  tous  les  amis 
de  la  pomoculture. 

Nous  nous  permettrons  d'y  ajouter  un  mot.  Les  charançons  dont  elle 
s'occupe  ont,  parmi  les  autres  insectes,  des  ennemis  personnels  destinés, 
dans  les  vues  de  la  nature,  à  entraver  la  reproduction  dans  de  certaines 
limites. 

Nous  citerons  comme  l'un  des  plus  redoutables  un  petit  hyménop- 
tère  de  la  famille  des  Braconides,  Bracon  regulari.s  Wesniaël.  Nous 
l'avons  toujours  obtenu  en  bon  nombre  des  boutons  piqués  i)lacés  en 
observation  dans  nos  boîtes. 

Il  est  permis  de  faire  des  vomix  pour  sa  multi|ilifiilinii. 

.).  I). 

Recherches  sur  le  système  glandulaire  et  sur  le  sys- 
tème nerveux  des  Copépodes  libres  d'eau  douce; 

par  Jules  Richard,   Thèse  de  la  Faculté  de  Paris,  Paris, 
Masson,  1891. 

La  thèse  de  M.  Richard  est  divisée  en  trois  parties.  Dans  la  première, 
l'auteur  étudie  le  système  glandulaire  des  Copépodes  libres  d'eau  douce. 
La  glande  du  testa  été  trouvée  dans  toutes  les  formes  étudiées.  Chez  un 


EXTRAITS   ET   ANALYSES.    —   ZOOLOGIE  39 

certain  nombre  d'espèces,  le  canal  de  cette  glande  a  pu  être  suivi  jus- 
qu'à son  extrémité,  qui  s'ouvre  à  la  base  des  pattes-màchoires  delà  pre- 
mière paire.  «  La  glande  du  test  a  pour  fonction  d'excréter  les  produits 
de  la  désassimilation  qui  doivent  être  éliminés  de  l'organisme  ».  La 
glande  antennale,  les  glandes  salivaires  et  les  autres  glandes  unicellu- 
laires  sont  aussi  étudiées  chez  un  grand  nombre  d'espèces. 

La  seconde  partie  est  consacrée  à  l'étude  du  système  nerveux,  encore 
très  peu  connu  chez  un  certain  nombre  d'espèces;  l'auteur  le  décrit 
d'une  façon  complète  chez  le  Dlaptomus  castor,  les  Cyclops  et  les  Har- 
pactides.  Les  glandes  et  les  diverses  parties  du  système  nerveux  sont 
figurées  dans  quatre  planches  qui  accompagnent  le  mémoire. 

La  troisième  partie  est  consacrée  à  la  description  de  toutes  les  espèces 
de  Copépodes  libres  d'eau  douce  actuellement  connues  en  France.  La 
récolte  des  Copépodes  est  très  facile.  «  Il  suffit  de  traîner  quelques  mi- 
nutes dans  l'eau  stagnante  (simples  flaques  d'eau  ou  grands  lacs)  un 
tilet  à  papillon  en  mousseline  très  fine,  ou  en  soie  à  bluter,  pour  recueil- 
lir ces  animaux,  qui  se  conservent  parfaitement  dans  l'alcool  à  70°  ou 
90°  ».  Beaucoup  des  espèces  décrites  ont  été  signalées  pour  la  première  fois 
dans  les  eaux  françaises  par  M.  Richard,  qui  depuis  plusieurs  années 
étudie  spécialement  les  crustacés  copépodes  ;  deux  d'entre  elles,  Poppella 
Guernei  et  Biadya  Edwardsi,  sont  nouvelles  pour  la  science. 

Voici  la  liste  et  l'habitat  des  trente-cinq  espèces  décrites  par  l'auteur  :  ' 
Cyclops  fuscus  Jurine.  —  Très  répandu  en  France.  Yvetot,  Rouen,  etc. 

—  annulicornis  Sars.  —  Vichy,  Charenton. 

—  tenuicornis  Claus.  —Très  répandu  en  France. Yvetot,  Rouen,  etc. 

*  —     viridis  Fischer.  —  Très  répandu  en  France.  Lac  de  Grand-Lieu. 

*  —     strenuus  Fischer.  —  Rouen,  Le  Groisic,  Lac  de  Grand-Lieu. 

—  vernalis  Fischer.  —  Environs  de  Paris,  de  Vichy,  de  Lille. 

*  —     bicuspidatus  Glaus.  —  Vichy,  Rouen,  Paris,  Lille,  Abbeville, 

marais  salants  du  Groisic  (var.  odessanus),  Vanault-Ies- 
Dames,  Montluçon,  Briançon,  Enghien. 

—  Leackarti  Sars.  —  Environs  de  Paris,  Toulouse,  Vichy,  etc. 

—  hyalinus  Rehherg.  —  Paris,  Vichy,  Abbeville,  Le  Blanc,  Brian- 

çon, lUe-et-Vilaine. 

—  languidus  Sars.  —  Environs  de  Vichy. 

—  insignis  Glaus.  —  Environs  de  Lille. 

*  —     pentagonus  Vosseler.    —   Vichy,   Tulle ,   Rouen ,    Belle-Isle, 

Nantes  (usine  Péan). 


1.  Depuis  la  publication  de  sa  thèse.  M.  Richard  a  eu  occasion  d'examiner  un 
certain  nombre  de  Copépodes  deau  douce  provenant  du  lac  de  Grand-Lieu  et  de 
Nantes  (étangs  d'eau  chaude  de  l'usine  Péan),  et  a  bien  voulu  m'autoriser  à  ajou- 
ter leur  provenance  à  cette  liste.  —  Los  noms  des  espèces  signalées  dans  notre 
région  sont  précédés  d'un  astérisque. 


40  SUCIÉTÉ   DES    sciences;    NATUKETLEii    DE    l'oCESI' 

*  Cydops  senidatus  Fischer.  —  Le  Ci'oisic,  Le  Havre,  Rouen,  etc. 

—  macrurus  Sars.  —  Chaville,  Abbeville,  Indre. 

—  ornatus  PoggenpoL  —  Lille. 

—  liiaphamis  Fischer.  —  Vichy,  Lille,  Briançon.  Abbeville. 

—  affmis  Sars.  —  Lille. 

*  —  plialeratus  Koch.  —  Charenton,  Lille,  Laval. 

*  —  fnnbriatus  Fischer.  —  Eaux  minérales  de  Sainte-Marguerite 

(Puy-de-Dôme),  Lille,  lac  de  Gérardmer,  Yvetot,  Le  Blanc, 
lac  de  Grand-Lieu. 

—  1) umasti  Jo\y.  —  Eaux  minérales  de  Luchon. 
Bradya  Edtrardsi  Richard.  —  Lacs  du  Bois  de  Boulogne. 

*Canthocamptus  staphijlinns  3 urine.   —  Très   répandu   da.is   tjule  la 
France,  Le  Croisic,  etc. 

—  hotridus  Fischer  —  Lille. 

—  midutus  Claus.   —  Environs  de  Paris,  de  J^ille,  de 

Vichy  et  de  Laval. 

—  hibeniicus  Brady.  —  Lacs  du  Bois  de  Boulogne. 

'  EHrijtemora  htcimdata  Fischer.  —  Abbeville,  lacs  du  Bois  de  Boulogne, 
marais  salants  du  Croisic. 
—  afl'mis  Poppe.  —  Estuaire  de  la  Seine,  en  face  de  Honlleur. 

Diaptomus  castor  Jurine.  —  Lille,  Yvetot,  Rouen,  Vichy,   Toulouse, 
étang  des  Fonceaux,  etc. 

—  Lilljrborfji  de  Guerne  et  Richard.  —  Antibes. 

*  —  cœridens  Fischer.  —  Environs  de  Paris  (Chaville,  Meu- 

don,  etc.),  Nantes  (usine  Péan). 

*  —  <iraciUs  Sars.   —  Vanault-les-Dames,    é'angs   du   Blanc, 

étang  de  Hourtins  (Gironde). 

—  laciniatns  Lilljeborg,    —   Lac  Chauvet  (Auvergne),  lac 

d'Auber  (Pyrénnées). 

—  />acci/i/e/- Kolbei  —  Lacs  de  Gimont  et  de  Cristol,  près 

Briançon. 

—  denticornis  Wierzejski.   —  Lacs   de    l'Auvergne  et  des 

environs  de  Briançon. 
Poppella  Guernei  Richard.  —  Canal  du  Midi,  près  Toulouse. 

E.  C. 


Essai  sur  la  faumile  inalacologique   de   la  Sarthe  ; 

par  M.  MoRiN.  (Bu//,  de  /a  Soc.  d'agricu/ti're,  sciences  et 
arts  de  /a  Sarthe,  2^  sér.  t.  xxv,  1891,  p.  38-160). 

Depuis  la  publication  de  VHistoire  des  Mollusque»  de  la  Sarthe  Aw. 
\y  Goupil,  en  1833,  une  vingtaine  d'espèces  sontvenues  enrichir  la  faune 
de  ce  département.  Quelques-unes  ont  été  l'objet  de  descriptions  scienti- 
fiques, mais  la  plupart  d'entre  elle?  ont  été  simplement  enregistrées. 


EXTltAlTS    ET    ANALYSES.    —    ZOOLOGIE  41 

En  1880,  M.  Morin  avait  formé  une  liste  des  espèces  récemment  décou- 
vertes, et  entrepris  la  confection  d'un  Catalogue  général  (Catalogue  des 
Mollusques  de  la  Sarthe.  Bull.  Soc.  agr.  se.  et  arts  de  laSavthe,  t.  xxvii, 
1880);  dès  1883,  il  y  faisait  des  additions  importantes,  provenant  des 
récoltes  intéressantes  de  M.  Huard,  naturaliste  au  Mans. 

Aujourd'hui,  M.  Morin  donne  un  Catalogue  analytique  et  descriptif  de 
tous  les  mollusques  vivants,  de  la  Sarthe,  d'après  le  système  de  classi- 
fication adopté  par  M.  P.  Fischer  dans  son  Manuel  de  Conchyliolotjie. 

Un  tableau  dichotomique  placé  en  tète  de  chaque  subdivision,  facilite 
les  déterminations. 

Un  lexique  donne  rexplication  des  termes  spéciaux. 

UASTÉROPODES 

Testacella  haliotidea  Draparnaud,  1801. 

Habitat.  —  Généralement  la  France  méridionale.  Cette  espèce  se 
trouve  au  Mans  et  dcns  ies  localités  voisines  :  Sargé,  Yvré-rEvèque, 
Neuville,  etc.  Elle  a  été  recueillie  sur  certains  points  extrêmes  :  Avessé, 
Chérancé,  Gréez-sur-Roc.  Vit,  durant  le  jour,  enfouie  dans  la  terre,  où 
elle  creuse  des  galeries. 

Limax  maximus  Linné,  i7o8. 
Habitat.  —  Toute  la  France.  Commun.  Vit  dans  les  jardins,  etc. 

L.  variegatus  Draparnaud,  1801. 

Habitat,  —  Beaucoup  moins  commun  que  le  précédent.  Se  rencontre 
dans  les  lieux  obscurs  et  humides.  Signalé  au  bourg  de  Chérancé,  dans 
un  puits,  rampant  sur  le  Scolopendrium  officinale.  Trouvé  dans  une 
cave  à  Montfort. 

L.  agrestis  Linné,  1738. 

Habitat.  —  Toute  la  France.  Très  commun.  Vit  dans  les  champs,  les 
jardins. 

L.  sylvaticus  Draparnaud,  180j. 

Habitat.  —  Plus  spécialement  les  bois.  Assez  rare.  Montfort,  bois  de 
.Vlondoublerain. 

Mœurs.  —  Les  limaces  exercent  de  grands  ravages  dans  les  cultures 
en  détruisant  les  jeunes  semis.  M.  Marcellin  Vétillard  de  Pontlieu  a  fait 
connaître  un  moyen  très  simple  pour  la  destruction  de  ces  animaux.  On 
place,  de  distance  en  distance,  de  petits  tas  de  son  qui  servent  de  lieu  de 
rassemblement  aux  limaces,  et  là  on  peut  facilement  les  l'aire  périr  en 
répondant  sur  elles  de  la  chaux  en  poudre. 

Vitrina  pellucida  Mûller,  1774  (Hélix)  non  Pennant,  nec  Draparnaud. 

La  plupart  des  auteurs  :  Férussac,  Goupil,  de  la  Sarthe,  Drouet, 
Moquin-Tandon.  Villa,  séparent  le  Y.  pellucida  MiïWer,  espèce  du  Nord 


42  SOCIÉTÉ   DES    SCIENCES    NATURELLES   DE   L'oUEST 

et  de  l'Est  de  la  France,  du  V.  pellucida  Draparnaud,  qui  serait  plus 
particulièrement  une  espèce  méridionale.  Certains  autres:  Deshayes, 
Michaud  et  Millet,  d'Angers,  sont  pour  la  réunion  et  établissent  une 
synonymie  entre  ces  deux  noms  spécifiques.  Fischer  {Manuel  de  Conchy- 
Uologie,  1887),  désigne  sous  le  nom  de  ]'.  major  Férnssâc  {HeUcoUmaœ), 
le  V.  pellucida  Draparnaud,  paraissant  vouloir  éviter  ainsi  la  confusion 
entre  les  deux  espèces. 

Habitat.  —  Les  lieux  ombragés,  sous  les  feuilles,  parmi  la  mousse. 
Le  iMans  (Gué-de-Maulny),  Mamers  (Huard)  ;  Brùlon,  Sablé,  Avessé 
(Goupil). 

De  Liesville  (Moll.  des  eue.  d'Alenron  1856),  ne  mentionne  pas  le  genre 
Vitrina  dans  son  catalogue. 

Mœurs.  —  La  saison  la  plus  favorable  pour  la  recherche  du  V.  pellu- 
cida est  l'hiver,  même  pendant  la  gelée  et  la  première  partie  du  prin- 
temps. Cette  espèce  disparaît  complètement  pendant  le  reste  de  l'année 
(de  l'hôpital). 

Hyalinia  lucida  Draparnaud  {Heti.v),  Tabl.   Moll.  1801:    non   .Montagu. 
nec  Draparnaud  {fleli.r},  Hist.  moll.,  180o. 
Habitat.  —  Les  lieux  ombragés  et  frais,  sous  les  pierres,  au  pied  des 
vieux  murs.  Plus  commun  dans  le  Midi. 

H.  cellaria  Millier,  1774,  {Hélix). 

Habitat.  —  Cetle  espèce  doit  faire  l'objet  de  constatations  nouvelles, 
à  fin  d'éviter  la  confusion  avec  la  précédente.  Vit  dans  les  lieux  frais  et 
humides. 

H.  nitida  Millier,  1774  {Hélix)  ;  non  Draparnaud  (Hist.  moll.,  1805). 
Habitat.  —  Toute  la  France.  Commun. 

H.  nitudila  Draparnaud  (Hist.  moll.,  1805)  Hélix). 

Habitat.  —  La  France  méridionale  et  centrale.  Mis  au  rang  des  espèces 
Sarthoises  sur  la  foi  de  M.  Chaudron,  c.vpharmacien  au  Mans  {Catalogue 
de  sa  eollertion,  1851);  d'après  l'ainmiation  verbale  de  M.  l'abbé 
Davoust  (1861);  sur  la  foi  du  catalogue  de  Liesville,  jardins  aux  environs 
d'Alenrons.  Rare. 

H.  cristallina  MûUer,  1774  {Hélix). 

Habitat.  —  Toute  la  France.  Vit  sous  les  pierres,  les  feuilles  mortes, 
la  mousse. 

H.  fulva  Millier,  1774  {Hélix). 

Habitat.  —  Toute  la  France,  mais  assez  rare  partout.  Très  rare  dans 
la  Sarthe,  où  il  a  été  signalé  dans  les  localités  suivantes  :  Le  Mans,  à 
l'Epau  (Anjubault  et  Morin)  ;  Coulaines,  à  Riolas  (Anjubault)  ;  Avessé, 
prf>s  la  CTuyonnière,  au   château  dp  Martigné  CGoupil);  la  pré  du  Mans 


EXTRAITS  ET  ANALYSES.  —  ZOOLOGIE  4o 

fHuard)  ;  pré  de  la  Blanchisserie  de  Pontlieu  (Morin).  Vit  dans  les  lieux 
frais,  sous  les  feuilles  mortes,  la  mousse,  les  pierres.  Parait  préférer  les 
bols  humides  ;  se  trouve  aussi  dans  les  prairies,  le  long  des  cours  d'eau. 

Arion  empiricorum  Férussac,  1819. 

Var.  B.  ater  Linn.  (Lima.r).  Animal  d'un  brun  noir. 

Var.  C.  subnifus  Lister  (Lima.x).  Animal  roussâtre  pâle. 

Var.  D.  flavescens  Millet.  Animal  jaunâtre. 

Habitat.  —  Prairies,  vergers,  etc.  Li  variété  B,  plus  spécialement 
dans  les  bois. 

A.  hortensis  Férussac,  1819. 

Habitat.  —  Plus  spécialement  la  France  méridionale.  Vit  dans  les 
jardins,  les  champs,  etc.  Moins  commun  dans  la  Sarthe  que  l'espèce 
précédente.  Signalée  par  Goupil  à  Avessé,  château  de  Martigné. 

Hélix  rotundata  Millier,  1774. 
Habitat.  —  Toute  la  France.  Commun  dans  la  Sarthe. 

H.  rupestris  Draparnaud,  1801. 
Var.  B.  subdepressa  (joupil,  183o. 

Habitat.  —  Toute  la  France.  Rare  dans  la  Sarthe  où  il  a  été  signalé 
dans  les  anfractuosités  des  rochers,  à  Sablé  (Goupil)  :  rochers  de  Juigné 
(abbé  Davoust)  :  la  Flèche  (Huard). 

H.  aculeata  Mûller.  1774. 

Habitat.  —  Toute  la  France.  Il  serait  moins  rare  qu'on  le  pense  géné- 
lalement,  sa  couleur  et  sa  forme  le  faisant  ressembler  à  une  graine  de 
grateron  (Galium  Aparine h\wx\.)  et  empêchant  de  l'apercevoir. 

Signalé  à  Avessé,  château  de  Martigné;  taillis  des  Noes-de-Paiches ; 
Vallon  (Anjubault;  le  Mans,  route  d'Yvré-l'Evêque  ;  Sargé,  les  Fonte- 
nelles;  Allonnes  (Huard). 

H.  pygmsea  Draparnaud,  1801. 

Habitat.  —  Presque  toute  la  France.  C'est  la  plus  petite  des  hélices 
de  la  Sarthe.  Echappe  facilement  à  la  vue. 

H.  obvoluta  MuUer,  1774. 

Habitat.  —  Toute  la  France,  mais  plus  abondant  dans  la  région  mon- 
tagneuse du  N.-E.  Très  rare  dans  la  Sarthe,  où  il  a  été  signalé  à  Saint- 
Léonard-des-Bois  (Anjubault)  ;  à  Fresnaie  (Huard)  ;  dans  la  Forêt  de 
Perseigne  (Morin). 

H.  ericetorum  Mûller,  1774. 

Habitat.  —  Toute  la  France.  Commun  dans  la  Sarthe.  Vit  dans  les 
lieux  secs  et  arides  des  terrains  calcaires. 


44  ^SUC1ÉTÉ   DES    SCIENCES    NATUltELLES    DE   l'oUEST 

H.  variabilis  Draparnaud,  ISOI. 

Habitat.  —  Toute  la  France  maritime,  mais  s'avance  fort  loin  dans 
les  terres.  Sa  taille  augmente  à  mesure  qu'il  s'éloigne  du  littoral  et  sa 
coloration  diminue.  D'après  Goupil,  il  a  autrefois  été  recueilli  par 
Leulïroy,  dans  la  Sartlie.  Signalé  avec  certitude  et  rapporté  delà  Flèche 
et  de  Bazouges  par  M.  Huard.  Vit  sur  les  terrains  calcaires.  Paraît  rare 
dans  la  Sartlie. 

H.  striata  Drajiarnaud,  ISOl. 

Habitat.  —  Toute  la  France.  Commun  dans  la  Sartlie.  Les  échantil- 
lons de  grande  taille  se  rapportent  h  llcli.r caperataMunlaiin,  qui  corres- 
pond à  la  variété  ma.rinia  variftjata  Millet. 

H.  candidula  Studer,  1820. 

Var.  B.  Tota  alba  Goupil,  1835. 

Habitat.  —  l^ne  grande  partie  de  la  France.  Les  plus  beaux  types 
vivent  dans  le  Nord-Est.  Plus  rare  dans  la  Sarthe  que  le  précédent. 
Vit  dans  les  lieux  secs  et  arides  des  terrains  calcaires. 

H.  acuta  Miiller,  1774. 

Habitat.  —  La  France  maritime.  Très  rare  dans  la  Sarthe,  où  il  a  été 
découvert  par  M.  Huard  entre  Saint-Hubert  et  Ardenay,  dans  le  voisi- 
nage de  l'étang  de  Loudon.  Découvert  en  cet  endroit  en  1871.  On  pense 
qu'il  a  été  transporté  d'une  station  maritime  :  peut-être  par  des  voitures 
de  fourrages  servant  à  l'approvisionnement  des  troupes  qui  s'étaient 
établies  sur  ces  vastes  terrains  pendant  la  guerre  de  1870.  Ces  spécimens 
ont  des  dimensions  inférieures  à  ceux  du  littoral.  Ils  appartiennent 
pour  la  plupart  aux  variétés  unifasciata  et  inflata  Moquin-Tandon. 
Cette  espèce  vit  dans  les  lieux  secs  et  à  découvert,  sur  le  gazon,  sur  les 
tiges  des  herbes  sèches  où  elle  forme  de  petites  grappes. 

H.  pulchella  Draparnaud,  1801. 
Variété  1.  H.  costata  Miiller,  1774. 
Variété  2.  H.  pulchella  Mùller. 

Habitat.  —  Toute  la  France.  Commun  dans  la  Sarthe. 

H.  limbata  Draparnaud,  LsOLi. 

Habitat.  —  La  Franco  centrale  et  méridionale,  surtout  dans  la  région 
du  Sud-Ouest.  Espèce  rare  dans  la  Sarthe.  Paraît  y  préférer  les  collines 
boisées  et  s'y  rencontre  le  plus  souvent  sur  les  feuilles  des  coudriers  et 
des  ronces. 

H.  carthusiana  Mùller,  1773. 

Habitat.  —  Toute  la  France.  Commun  dans  la  Sartlie. 


KX'lItAi'l'S    KT    ANAI.VSKS.    /()()h()(ilK  4-"» 

H.  rufilabris  Jeflrej  s,  1830. 

Habitat.  —  Une  grande  partie  de  la  France,  mais  surtout  les  régions 
maritimes.  Variété  mise  au  rang  des  espèces  de  la  Sarthe,  d'après  le 
témoignage  de  Liesville  {Moll.  des  env.  d'Alenron,  1856),  qui  l'indique 
comme  très  rare  à  Ghampfleur,  canton  de  Saint-Paterne  où  elle  a  été 
recueillie  dans  les  lieux  luiniides,  au  bord  des  fossés.  Considérée  par  un 
grand  nombre  d'auteurs  comme  une  varit'tt'  de  l'espèce  précédente  à 
laquelle  elle  ressemble  beaucdup. 

H.  hispida  Linné,  en  1758. 
Habitat.  —  Toute  la  France.  Commun  dans  la  Sartlie. 

H.  villosa  Studer,  1789  (sine  descript.). 

Habitat.  —  La  région  montagneuse  du  Nord-Est  de  la  France  :  les 
Vosges,  le  Jura,  l'Isère,  etc.  Aucune  faune  locale  de  la  région  de  l'Ouest 
ne  fait  mention  de  cette  espèce,  si  ce  n'est  celle  de  la  Vienne  où  des 
spécimens  ont  été  collectés  par  Mauduyt.  Recueilli  en  1881,  près  du 
Mans,  par  M.  Huard,  dans  les  Fondus  d'Allonnes.  Vit  au  pied  des 
rochers,  des  arbres  et  ai-bustes,  dans  les  lieux  frais  et  ombragés.  Très 
rare  dans  la  Sarthe. 

H.  aspersa  Mùller,  1774. 

Variété  B.  sinistrorsa  Goupil,  183o. 
Variété  C.  scalaris 

Habitat.  —  Toute  la  France,  mais  plus  rare  dans  l'Est.  Très  cummun 
dans  la  Sarthe.  La  var.  .mii.^trorsa  est  très  rare,  de  même  que  la  variété 
scalaris.  Les  variétés  de  couleur:  (jvisca,  zo)iata,  ftammeai^oni  com 
m  unes. 

H.  arbustorum  Linné,  1758. 

Habitat.  —  Particulièrement  le  Nord,  l'Est  et  le  centre  de  la  France  : 
paraît  préférer  les  stations  montagneuses.  Trouvé  par  M.  Huard  le 
long  d'un  mur  de  jardin  du  bourg  de  Bazouges,  près  la  Flèche,  au  prin- 
temps de  1881.  C'est  le  seul  point  signalé  jusqu'à  ce  jour  dans  la  Sarthe. 
Millet  cite  une  localité  en  Maine-et-Loire.  Vit  dans  les  lieux  obscurs,  les 
haies,  les  buissons. 

H.  cornea  Draparnaud,  1805. 

Habitat.  —  Des  Pyrénées  à  la  Loire.  Ne  remonte  guère  au-delà  du  47' 
parallèle  Signalé  dans  la  Sarthe  à  Luché  et  à  Saint-Jean-de-la-Motte 
(Huard).  Très  rare.  Cette  espèce  arrivée  dans  la  Sarthe  à  la  limite 
extrême  de  son  habitat,  est  une  précieuse  acquisition  pour  la  faune  de 
ce  département.  Vit  dans  les  lieux  frais  et  ombragés,  sous  les  pierres, 
parmi  les  herbes,  dans  les  bois  des  coteaux,  les  fissures  des  rochers. 


i(i  s<k;iktk  dks  s(;ikn<!Ks  nati.'uellks  i>k  i/orKsr 

H.  lapicida  Linné,  1738. 

Habitat.  —  Toute  la  France  ;  abondant  dans  les  montagnes.  Rare  dans 
la  Sarthe  où  il  paraît  être  localisé  dans  la  chaîne  des  Goévrons,  de 
Sablé  à  Alençon.  Signalé  à  Fresnay,  la  forge  deChemiré-en-Charnie  ;  la 
Chartreuse  du  Parc,  à  Saint-Denis-d'Orques  (Goupil);  Fresnay;  Sillé-le- 
Guillaume,  murs  du  vieux  château  (Huard  et  Trochet).  Vit  dans  les 
lieux  élevés,  secs,  rocailleux,  les  fentes  des  rochers,  les  fissures  des 
vieux  murs,  surtout  dans  ceux  qui  sont  tapissés  de  lierre. 

H.  nemoralis  Linné,  1738. 

Un  grand  nombre  de  variétés  d'après  la  disposition  ou  la  soudure  des 
bandes,  sur  sept  à  huit  fonds  de  couleur. 

Habitat.  —  La  France  entière,  plus  rare  dans  le  Midi.  Très  commun 
dans  la  Sarthe. 

H.  hortensis  Millier,  1774. 

A  peu  près  les  mêmes  variétés  que  dans  l'espèce  précédente  sur  cinq 
à  six  fonds  de  couleur. 

Nota.  —  N'est  peut-être  qu'une  variété  de  l'Hélix  nemoralis,  comme 
l'ont  prétendu  Deshayes  et  Michaud  ;  mais  sa  forme  paraît  plus  sphé- 
rique  et  sa  taille  est  généralement  plus  petite. 

Habitat.  —  La  France  entière  ;  moins  commun  dans  le  midi.  Très  rare 
au  Mans  et  aux  environs.  De  Liesville  le  cite  comme  très  commun  aux 
environs  d'Alençon.  Vit  dans  les  bois,  les  collines,  les  jardins,  dans  les 
haies,  sur  les  arbustes. 

H.  pomatia  Linné,  1738. 

Var.  B.  sinistrorsa  Goupil,  1833.  —H.  pomaria  Mûller. 

Var.  G.  scalaris  Goupil,  1833.  —  H.  scalaris  Miiller. 

Habitat.  —  Le  Nord,  l'Est  et  le  Centre  de  la  France.  Assez  commun 
dans  la  Sarthe. 

Les  deux  variétés  B  et  G  n'ont  pas  été  retrouvées  depuis  1833. 

Buliminus  obscurus  Miiller,  1774  {Hélix). 

Habitat.  —  Toute  la  France.  Commun.  Vit  dans  les  lieux  frais  et 
ombragés,  parmi  la  mousse,  sous  les  pierres,  sous  l'écorce  des  vieux 
arbres,  aux  pied  des  vieilles  murailles. 

Pupa  muscorum  Linné,  1738  (Turbo),  non  Draparnaud,  1801. 

Habitat.  —  Toute  la  France.  Commun.  Vil  dans  les  lieux  ombragés, 
secs  ou  humides,  dans  les  vieux  murs,  les  fentes  des  rochers;  parmi  la 
mousse,  sous  le  gazon,  sous  les  pierres. 

P.  umbilicata  Draparnaud,  18UI. 
Habitat.  —  Toute  la  France.  Commun.  Vit  avec  le  précédent. 


FATKAITS    KT    ANALYSES.    —   Z(»OL<)(;iK  47 

Vertigo  pygmaea  Diaparnaud,  1801  {Pupa). 

Habitat.  —  Toute  la  France  ;  assez  rare  partout.  Signalé  dans  la 
Sarthe  :  au  Mans,  TEpau  ;  Avessé,  château  de  Martigné  (Goupil)  ;  murs 
de  clôture  du  parc  de  Montfurt  (Morin).  Vit  au  pied  des  murs  parmi  la 
mousse,  sous  les  pierres  auquelles  il  se  colle,  dans  les  gerçures  des 
vieux  troncs  d'arbres,  dans  les  alluvions  récentes  des  rivières,  au  pied 
des  haies,  le  long  des  eaux. 

V.  antivertigo  Draparnaud,  1801  (Pupa). 

Habitat.  —  Toute  la  France,  mais  rare  partout.  Signalé  dans  la  Sarthe  : 
au  Mans,  Moulin  à-l'Evèque  ;  à  Fontlieu,  Gué-Bernisson  ;  à  Avessé,  près 
de  la  Guyonnière  et  à  Martigné  (Goupil).  Vitdans  les  lieux  très  humides  ; 
sous  les  pierres,  parmi  la  mousse;  sous  les  herbes  et  les  feuilles  à  demi 
décomposées,  ainsi  que  sur  les  tiges  des  joncs  et  des  graminées  baignés 
par  l'eau. 

V.  pusilla  Mûller,  1774. 

Habitat.  —  Une  grande  partie  de  la  France  ;  rare  partout.  Signalé 
dans  les  prairies  de  la  Guyonnière,  commune  d'Avessé  (Goupil).  Vit 
sous  les  pierres,  dans  les  lieux  humides. 

V.  minutissima  Hartmann,  1821  (Pupa). 

Habitat.  —  Toute  la  France,  mais  rare  partout.  .\'a  été  signalé,  dans 
la  Sarthe,  quà  Asnière,  par  l'abbé  Davoust.  Hencontré  sur  deux  points 
du  département  de  Maine-et-Loire  et  signalé  par  Millet  (Mollusques, 
1854).  Trouvé  depuis  en  1861  dans  trois  localités  de  Maine-et-Loire,  par 
des  naturalistes  angevins.  Vit  dans  les  lieux  secs,  sous  les  pierres,  sous 
les  feuilles  mortes,  parmi  la  mousse  et  l'herbe  des  prairies.  Se  trouve 
dans  les  alluvions. 

Balea  perversa  Linné,  1738  (Turbo). 

Habitat.  —  Toute  la  France.  Assez  rare.  Signalé  dans  la  Sarthe  :  au 
Mans,  route  d'Ivré,  près  Coudoie  ;  Brulon,  Avessé  (Goupil)  ;  rochers  de 
Fresnay  (Morin).  Vit  dans  les  fentes  des  rochers,  des  vieux  murs,  sur 
les  troncs  dus  vieux  arbres,  etc. 

Clausilia  laminata  Montagu  1803  (Turbo). 

Habitat..  —  Toute  la  France.  Rare  dans  la  Sarthe,  où  il  a  été  signalé 
au  Mans,  buttes  Agaignard  ;  à  Brùlon,  rochers  de  Pisse-Grêle  (Goupil); 
Trangé,  bois  de  Marshin,  près  la  Foresterie  (Huard).  Vit  dans  les  lieux 
frais  et  ombragés,  les  fissures  des  rochers,  sur  le  tronc  des  arbres  ;  dans 
les  coteaux,  sous  les  pierres  et  parmi  la  mousse. 

C.  bidens  Linné,  1738  (Turbo),  non  Pennant,  nec  Draparnaud. 

Habitat.  —  La  France  méridionale  ;  commun  sur  le  littoral  méditer- 
ranéen. Très  rare  dans  la  Sarthe.  Celte   espèce  n'a  encore  été  signalée 


W>  SOCIKIK    DKS    SCIKNCKS    N.VriîHKLLKS    DK    l/oCKSI 

qu'aux  environs  d'Ecommoy  (Huard)  et  recueillie  sous  l'écorce  de  vieux 
pieds  d'ormeau.  Paraît  plutôt  arboricole  dans  la  Sarthe,  tandis  que,  dans 
le  Midi,  elle  est  de  préférence  saxicole. 

C.  rugosa  Draparnaud,  1803. 

Habitat.  —  Plus  particulièrement  la  France  méridionale.  Commun 
dans  la  Sarthe. 

C.  nigricans  Jelïreys,  1828. 

Habitat.  —  Toute  la  France,  «urtout  le  Nord  et  le  Centre.  Signalé  dans 
la  Sarthe  par  de  Liesville  (Moll.  des  environ  d'Àlençon),  qui  l'a  ren- 
contré très  abondamment  dans  une  douve  sèche  du  château  de  Saint- 
Paterne.  Vit  dans  la  mousse  du  pied  des  arbres,  sur  les  vieux  murs 
couverts  de  mousse. 

C.  parvula  Studer,  18^0. 

Habitat.  —  Toute  la  France,  mais  principalement  le  Nord.  l'Est  et  le 
Centre.  Assez  rare  dans  la  Sarthe,  où  il  a  été  signalé  à  Sablé,  à  Brulon, 
au  Mans,  l'Epau  (Goupil).  Vit  dans  les  rochers,  sous  les  pierres,  dans 
les  vieux  murs,  sous  l'écorce  et  sur  le  tronc  des  arbres. 

C.  dubia  Draparnaud,  1805. 

Habitat.  —  La  France  montagneuse  :  les  Vosges,  le  Jura,  les  Alpes. 
Rare  dans  la  Sarthe  où  il  a  été  signalé  au  Mans,  buttes  Agaignard  et  à 
Vallon  (Goupil).  Vit  dans  les  coteaux  frais  et  ombragés,  dans  les  lentes 
des  rochers,  sur  le  tronc  des  arbres. 

C.  Rolphi  (em.  Rodolphii)  Leach,  1820. 

Habitat.  —  Presque  toute  la  France,  notamment  le  Nord  et  le  Centre. 
Rare  dans  la  Sarthe,  où  il  a  été  signalé  à  Avessé,  près  (Goupil).  Vit 
dans  les  bois  frais  et  haies  couvertes,  sous  les  mousses,  les  feuilles 
mortes,  les  bois  abattus  ;  se  rencontre  aussi  sous  l'écorce  des  arbres  et 
contre  les  rochers. 

C.  ventricosa  Draparnaud,  1805. 

Habitat.  —  Tout  la  France,  principalement  le  Nord  et  l'Est.  Très  rare 
dans  la  Sarthe,  où  il  n'a  encore  été  signalé  qu'aux  environs  d'Ecommoy 
(Huard).  Vit  sous  la  mousse,  les  bois  ;  quelquefois  sous  l'écorce  des 
vieux  arbres  où  à  leur  pied. 

Ferussacia  subcylindrica  Linné  1767  (Heli.v). 

Habitat.  —  La  France  entière.  Assez  commun  dans  la  Sarthe.  Vit  de 
préférence  dans  les  lieux  frais  et  humides,  le  long  des  cours  d'eau  ;  sous 
les  pierres,  parmi  la  mousse  ou  le  gazon. 


1-:XT1;AJTs    KI     AXALYSEt^.    ZOOLOGIE  49 

Caecilianella acicu'a  Mùller,  1774  [Buccinum). 

habitat.  —  Toute  la  France.  Espèce  assez  rare  dans  la  Sarthe,  où 
elle  a  été  signalée  au  Mans,  l'Epau,  Cliaoué  (Goupil);  à  Yvré-l'Evêque, 
Noyei's;  à  Montfort,  la  Pécardiére  (Morin).  Très  difficile  à  recueillir 
vivante,  on  la  trouve  plus  souvent  morte  dans  les  alluvions.  Vit  dans 
les  bois,  les  prairies,  sous  les  pelouses,  les  feuilles  mortes.  Aime  à  s'en- 
foncer dans  l'humus. 

Succinea  putris  Linné,  1738  (//«?/ tx). 

Var.  B.  npaca  Goupil,  1833.  —  Plus  allongée  que  le  type,  plus  épaisse, 
peu  transparente  et  d'un  gris  jaunâtre  (Goupil). 

Habitat.  —  Toute  la  France.  Commun  dans  la  Sarthe.  C'est  la  plus 
grande  des  espèces  françaises.  Vit  dans  les  lieux  frais,  toujours  sur  le 
bord  des  eau.x,  le  long  des  étangs,  des  ruisseaux  ;  à  terre,  ou  grimpant 
sur  les  roseaux,  les  joncs,  les  herbes  des  fossés  aquatiques. 

La  variété  opaca  a  été  trouvée  par  Goupil  sur  un  pan  de  mur  humide, 
devant  la  roue  du  moulin  de  Cou  réelles,  à  Avessé.  Depuis  1833,  cette 
variété  n'a  pas  été  signalée  de  nouveau  au  même  endroit  ni  ailleurs 
dans  la  Sarthe. 

S.  Pfeifïeri  Rossmassler,  1833. 
Habitat.  —  Toute  la  France.  Se  Irouve  avec  le  précédent. 

S.  oblonga  Drapa rnaud,  1801,  non  Turton. 

Habitat.  —  Toute  la  France,  plus  rare  dans  la  Sarthe  que  les  précé- 
dents. Signalé  à  Avessé,  prairies  de  Martigné  (Goupih.  Vit  au  bord  des 
sources,  des  fontaines  et  des  ruisseaux,  sous  les  feuilles  mortes,  sur  les 
joncs  et  les  plantes  aquatiques. 

Carychium  minimum  Mûller,  1774. 

Habitat.  —  Toute  la  France.  Paraît  assez  peu  commune  dans  la  Sarthe. 
Yvré  l'Evcque,  moulin  de  Noyers.  Vit  dans  les  lieux  très  humides,  ordi- 
nairement au  bord  des  eaux. 

Ancylus  fluviatilis  Miiller,  1774. 

Habitat.  —  Fleuves  et  rivières  de  loule  la  France.  Commun. 

On  manque  encore  d'observations  positives  sur  les  variétés  habitant 
la  Sarthe. 

A.  lacustris  Mûller,  1774. 

Habitat.  —  Toute  la  France.  Assez  rare  dans  la  Sarthe.  Le  Mans, 
Moulin-ù  l'Evèque  ;  Auvers-le-Hamon,  dans  le  Treulon  ;  les  mares,  à 
Saint-Maixent  (Anjubault).  Vit  de  préférence  dans  les  eaux  tranquilles, 
les  étangs,  les  marais,  sous  les  feuilles  des  nénuphars  et  autres  plantes 
aquatiques,  sur  la  tige  des  joncs  ou  appliqué  sur  les  pierres. 

4* 


T}()  SOCllVrK    1>ES    SClKNCKS    NAl'l'HKlJ.KS    hK    l'uTHS) 

Limnaea  stagnalis  Linné  1738  (HeUx). 

Variéti'  B.  subîusca  Goupil,  18313.  —  Coquille  plus  petite  que  le  type, 
moins  ventrue,  d'un  gris  roussàtre,  assez  souvent  marquée  de  quelques 
bandes  longitudinales  blanches  et  opaques.  Péristome  tranchant;  un 
peu  épaissi. 

Habitat.  —  Toute  la  France.  Le  type  est  commun  dans  la  Sarthe. 
Goupil  n'a  donné  aucune  localité  pour  sa  variété  ci-dessus. 

L.  truncatula  Mûller,  1774  {Buccirn(m\ 

Variété  L.  truncatula  Gou|)il,  1835.  —  Goupili  Mo(iuin-Tandon,  1835. 
—  Coquille  noire  ou  d'un  brun  noirâtre,  de  10  à  12'""'  de  hauteur  sur  i 
à  b""  de  diamètre. 

Habitat.  —  Toute  la  France.  Assez  rare  dans  la  Sarthe.  Habite  les 
petits  ruisseaux,  les  fossés  aquati(|ues.  les  marais,  les  rigoles  des  prai- 
ries, etc. 

La  variété  Goupili  habile  les  fontaines.  Signalée  dans  un  lavoir  du 
pré  de  la  Guyonnière,  dépendant  du  château  de  Martigné,  à  Avessé 
(Goupil):  dans  des  fontaines  de  la  commune  des  Chapelles,  canton  de 
Couptrain  (Mayenne)  (Chaudron). 

L.  auricularia  Linné,  1738  (Hélix). 

Habitat.  —  Plus  particulièrement  la  France  centrale  et  septentrionale. 
Commun  dans  la  Sarthe  oij  l'on  rencontre  quelques  variétés. 

L.  limosa  Linné,  1738  (Hélix). 

Habitat.  —  La  France  entière.  Commun  dans  la  Sarthe,  avec  des 
variétés  de  forme  et  de  grandeur.  Vit  dans  les  eaux  stagnantes  et  cou- 
rantes. 

De  Liesville  cite  comme  habitant  les  environs  d'Alençon,  le  L.  terex 
Gmelin,  ((ui  est  une  variété  cylindracée  du  !..  Limoxa  Linné. 

L.  peregra  Mùller,  1774  (Buccinani). 

Habitat.  —  Une  grande  partie  de  la  France.  Ne  paraît  pas  rare  dans 
la  Sarthe.  Vit  de  préférence  dans  les  eaux  stagnantes,  les  mares,  les 
marais,  les  fossés. 

L.  palustris  Mûller,  llli(Burciniun). 

Variété  A.  major.  —  Spire  allongée,  suture  assez  profonde,  ouverture 
moyenne;  coquille  opaque  d'un  brun  plus  ou  moins  foncé.  Hauteur, 
3Qn.m  _  Diamètre,  lO"".  Rare  dans  la  Sarthe.  Trouvée  à  Pont-de-Gennes, 
:dans  l'Huisne,  sous  une  des  dernières  arches  du  pont,  où  l'eau  est 
stagnante  et  ne  coule  que  pendant  les  crues  (Morin). 

Variété  B.  média.  —  Coquille  d'un  brun  noirâtre  ou  cendrée,  opaque; 
à  intérieur  d'un  blanc  sale.  Hauteur  13-20°"°.  —  Diamètre,  6-8°"". 

Cette  forme  paraît  la  plus  commune  dans  la  Sarthe. 


KXTKAlI'é    ET   ^NAJ^VSEy.    —    ZOOLOGIE  51 

Variété  C.  minor.  —  (Hélix)  fragilis  Linné.  —  Coquille  pellucide, 
transpareute,  de  couleur  cornée.  Hauteur,  8-9°"°.  —  Diamètre,  4-6°"°. 

Habitat.  —  Toute  la  France.  Espèce  très  commune  dans  la  Sarthe,  où 
t'ilt;  offre  un  certain  nombre  de  variétés  qui  peuvent  se  rapporter  aux 
trois  formes  ci-dossus.  Vit  de  préférence  dans  les  eaux  stagnantes. 

XoTA.  —  Certaines  variét''S  du  L.  palustris  ressemblent  beaucoup  au 
/>.  pereura,  surtout  lorsqu'elles  ne  sont  pas  tout  à  fait  adultes,  et  il  esl 
assez  facile  de  s'y  tromper.  Le  />.  pcrcfjra  se  distingue  à  sa  spire  plus 
courte,  à  sa  suture  plus  profonde,  à  son  dernier  tour  légèrement  ventru 
et  surtout  à  la  forme  de  l'ouverture,  qui  est  plus  anguleuse  supérieure- 
ment et  proportionnellement  plus  haute  (de  l'Hôpital). 

L.  corvus  Gmelin,  1779  (Hélix). 

Cette  forme  est  considérée  par  la  plupart  des  auteurs  comme  une  va- 
riété de  l'espèce  précédente.  D'après  Moquin-Tandon,  la  variété  A  de 
Goupil,  se  rapporterait  au  L.  corrus  de  dmelin  et  de  Dupuy.  Il  est 
regrettable  que  l'auteur  sartliois  n'ait  donné  que  des  caractères  insuffi- 
sants de  cette  variété  et  n'ait  surtout  indiqué  aucune  localité  précise 
dans  la  Sarthe.  Les  principaux  caractères  sont:  coquille  de  grande 
taille,  à  spire  allongée,  de  couleur  brune  ou  noirâtre  à  l'extérieur 
el  d'un  violet  foncé  ou  vineux  à  l'intérieur.  Hauteur.  36-42""°.  - 
Diamètre,  l;j-20'°"'. 

L.  glabra  .Mùllei,  1774  (Buccinum). 

Variété  L.  gingivata  Goupil.  18:iH.  -  Spire  de  4 1/2- 5  tours.  Hati- 
teur  4-7""°.  —  Diamètre,  2-:5'"'°. 

D'après  Moquin-Tandon,  le  L.  (jimjitata  Goupil  a  été  établi  avec  de 
jeunes  individus  du  L.  qlabra  Mûller.  Drouet  en  fait  une  variété  à  spire 
courte. 

Habitat.  —  Une  grande  partie  de  la  France  ;  manque  dans  le  Nord- 
Est.  Païaît  assez  peu  commun  dans  la  Sarthe.  Signalé  au  Mans,  dans 
les  petits  fossés  sur  le  haut  de  la  butte  de  Gazonlier,  etc. 

La  forme  gingicata  a  été  signalée  au  Mans,  chemin  duGué-Bernisson, 
à  l'Epau  (Goupil).  Elle  est  commune  entre  le  passage  à  niveau  des 
Sablons  et  Toile-Blanche,  dans  les  fossés  à  droite  et  à  gauche  du  chemin 
de  l'Epau  (Morin). 

Vit  dans  la  vase  pendant  la  sécheresse. 

Amphipeplea  glutinosa  Muller,  1774  (Buccinumj. 

Habitat.  —  Plus  particulièrement  la  France  septentrionale  et  moyenne. 
Rare  dans  la  Sarthe  où  il  a  été  signalé  dans  un  ruisseau  à  la  queue  d'un 
étang  traversant  le  chemin  qui  conduit  de  la  forêt  de  Jupilles  à  Cha- 
haignes  (Goupil).  Fresnay  et  Saint-Léonard-des-Bois  (Chaudron).  Queue 
d'un  petit  étang  au-dessus  du  moulin  de  Saint-Jean-de-la-Motte  (Huard). 
Ruisseau  servant  d'écoulement  à  l'étang  de  Vaux,  commune  de  Gesnes- 


.)V  SOCIEIK    DKS    hvCIKNCES    N  ATUUKJ.LIiS    l)K    I.  (MKSl 

le-Gandelin  (Mcrin).  Vit  dans  les  ruisseaux  et  les  petites  rivières,  ainsi 
que  dans  les  eaux  stagnantes  :  les  marais,  les  fossés  des  prairies. 

Pianorbis  corneus  Linné,  iloS  (Hélix). 

Habitat.  —  Presque  toute  la  France.  Commun  dans  la  Sarthe. 

P.  carinatus  Mûller,  1774. 

Habitat.  Toute  la  France.  Commun. 
P.  complanatus  Linné,  1760  (Hetix). 

Habitat.  —  Toute  la  France.  Très  commun. 

P.  rotundatus  Poiret,  1801. 
P.  leucostoma  Millet  1813. 

Habitat.  —  La  France  entière.  Assez  commun.  Vit  dans  les  eaux 
stagnantes,  sur  les  plantes,  principalement  les  Lemnae\  les  Myriophyl- 
lum  des  fossés  aquatiques. 

P.  vortex  Mûller,  1774. 

Habitat.  —  Les  eaux  claires,  parmi  les  herbes  des  fossés  aquatiques, 
des  étangs.  Assez  commun. 

Variété  compressas  Michaud,  1831. 

Habitat.  —  Les  fossés  aquatiques,  les  rivières,  les  étangs.  Plus  rare 
que  le  type.  Le  Mans,  Moulin-à-l'Evêque  (Goupil);  ruisseaux  deChaine-de- 
Cœurs;  fossés  de  l'Angevinière  prés  le  Mans  (Huard). 

P.  spirorbis  Mûller,  1774. 

Habitat.  —  Les  rivières,  les  ruisseaux,  les  fossés.  Signalé  au  Mans, 
Moulin-à-l'Evêque  ;  Brulon,  fossés  de  la  prairie  commune  (Goupil). 
De  Liesville  le  cite  comme  rare  aux  environs  d'Alençon.  Manque 
d'observations  bien  positives  dans  la  Sarthe  où  il  paraît  rare.  Habite 
plus  spécialement  la  France  méridionale. 

P.  contortus  Mûller,  1774. 

Habitat.  Sur  les  plantes  aquatiques  des  eaux  stagnantes,  dans  les 
fossés  voisins  des  rivières.  Le  Mans,  au  Moulin-à-l'Evêque  ;  Pontlieu, 
au  Gué-Bernisson  ;  Brulon,  fossés  de  la  prairie  ;  Avessé,  fossés  de  la 
prairie  de  Martigné  (Goupil). 

P.  nautileus  (pars)  Linné,  1760  (Turbo). 

Variété  A,  cristata  Moquin-Tandon.  —  P,  cristatus  Draparnaud,  1805. 
—  Jeune  âge  de  l'espèce. 

Habitat.  —  Fossés  aquatiques  des  prairies  du  Mans  (Anjubault  in 
Goupil). 

Variété  B,  imbricatus  Moquin-Tandon.  —  P.  imbricatus  Mûller,  1774. 

Habitat.  —  Presque  toute  la  France.  Assez  rare  dans  la  Sarthe.  Vit 
de  préférence  dans  les  eaux  stagnantes  parmi  les  plantes  aquatiques. 


EXTRAITS  ET  ANALYSES.  —  ZOOLOGIE  53 

P.  albus  Mûller,  m\. 

Habitat.  —  Presque  toute  la  France.  Assez  commun  clans  la  Sarthe. 
Vit  dans  les  eaux  stagnantes  et  les  eaux  courantes  parmi  les  plantes 
aquatiques. 

P.  fontanus  Lightfoot.  178(3  (Helix). 

Habitat.  —  La  France  entière.  Rare  dans  la  Sarthe.  Signalé  à  Chan- 
lenay,  étangs  de  Groteau  et  de  Voisins  :  à  Saint-Maixent  (.^njubault). 
Vit  dans  les  eaux  tranquilles,  limpides,  sur  les  plantes  aquatiques  : 
dans  les  étangs  et  les  fossés  des  marais. 

P.  nitidus  Mûller,  1774. 

Habitat.  —  Les  eaux  stagnantes,  les  fossés  et  les  marais  d'une  grande 
partie  de  la  France,  principalement  dans  la  région  du  Nord.  Rare  dans 
la  Sarthe.  Signalé  au  Mans,  fossés  de  la  ferme  de  Sablé  ;  au  Gué-de- 
Maulny  ;  à  Saint-Maixent  (Anjubault);  à  Ecommoy,  flaque  d'eau  du  pré 
de  Moque-Souris,  dépendant  de  Bézonnais  (Goupil). 

Physa  fontinalis  Linné,  17o8. 

Variété  inflata  Moijuin-Tandon.  —  Coquille  plus  rentlée  que  le  type. 

Habitat.  —  Toute  la  France,  mais  rare  dans  le  Midi.  Assez  commun 
dans  la  Sarthe. 

Aplecta  hypnorum  Linné  17o8. 

Habitat.  —  Toute  la  France.  Rare  dans  la  Sarthe.  Signalé  au  .Mans, 
chemin  du  Gué-Bernisson  à  l'Epau  (Goupil). 

A.  acuta  Draparnaud,  180Î)  (Physa). 

Variété  B,  subacuta  Goupil,  183o.  —  Moins  aigùe  que  le  type. 

Habitat.  —  Espèce  de  la  France  méridionale  et  centrale,  vivant  dans 
la  Sarthe  à  Textrème  limite  de  son  habitat.  Type  et  variété  très  rares 
dans  la  Sarthe.  Le  type  signalé  dans  les  fossés  du  Moulin-à-l'Evèque,  et. 
la  variété,  aux  environs  du  Mans,  sans  localité  précise  (Goupil);  se 
trouve  dans  les  sources,  les  ruisseaux,  les  rivières,  les  fossés  aquatiques. 

Bithinella  Ferussina  Des  Moulins,  1827  (Paludina). 

Habitat.  —  Une  très  grande  partie  de  la  France.  Très  rare  dans  la 
Sarthe.  Signalé  à  Sablé,  près  le  four  à  chaux  de  l'Arc-en-pied  ;  Chevillé, 
à  la  Chenardière  iGoupil).  Vit  sur  les  mousses,  les  pierres  les  conferves, 
dans  les  sources  d'eau  vive  ;  se  rencontre  dans  les  sources  situées  au 
pied  des  rochers,  parmi  le  Lemna  trisulca. 

B.  similis  Draparnaud,  1803  (Cyclostoma). 

Habitat.  —  Espèce  de  la  France  méridionale.  Très  rare  dans  la  Sarthe. 
Signalé  au  Mans,  le  Moulin-à-l'Evèque;  à  Vallon,  Chantenay,  Viré 
(Goupil).  Vit  dans  les  petites  rivières,  les  ruisseaux  et  les  fossés  qui  y 
communiquent. 


54      ■  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES   NATURELLES   DE   l'OUEST 

Bithinia  tentaculata  Linné,  17o8  (Hclix). 

Habitat.  —  Tonte  la  France.  Très  commun  dans  la  Sartlie,  dans  les 
ruisseaux,  les  rivières,  les  fossés. 

Paludina  vivipara  Mû  lier,  1774  (yerita). 

Habitat.  —  La  majeure  partie  de  la  France,  plus  conniinn  dans  le 
Midi.  —  Rare  dans  la  Sarthe.  Signalé  au  Mans,  moulin  du  Gué-de- 
Maulny  (Huard);  dans  l'Hnisne,  grande  prairie  au-dessous  du  moulin 
de  l'Epau  :  l'Huisne,  à  la  Ferlé-Bernard  (Morin);  rare  dans  la  Sarthe. 
à  Alençon  (de  Liesville)  ;  le  Loir,  à  Vaas  (Huard). 

Variété  minor.  Coquilles  adultes,  avec  des  dimensions  moitié  plus 
petites  que  celles  du  type,  recueillies  par  M.  Huard,  dans  le  Loir,  à  la 
Bruère.  Vit  plus  particulièrement  dans  les  eaux  tranquilles,  mais  aussi 
dans  les  eaux  courantes  des  rivières. 

Les  poils  nombreux,  déposés  par  rangs,  qui  ornent  la  coquille  de 
cette  espèce  dans  le  jeune  âge,  ne  se  rencontrent  bien  que  chez  les  indi- 
vidus vivant  dans  les  eaux  stagnantes.  Ces  poils  disparaissent  quand  la 
coquille  arrive  à  son  cinquième  tour;  alors  elle  se  montre  avec  \\''[n- 
derme  qui  la  recouvre  entièrement. 

P.  fasciata  Millier,  1774  (Nerital 

Hibitat.  —  Une  grande  partie  de  la  France,  principalement  le  Nord. 
Très  commun  dans  certaines  parties  de  la  Sarthe.  Abondant  dans  la 
rivière  de  la  Sarthe  au-dessous  du  Mans,  dans  l'Huisne  au-dessous  de 
Pontlieue. 

Vit  de  préférence  dans  les  rivières;  se  rencontre  moins  fréquemment 
dans  les  fossés  aquatiques  et  les  étangs  et  très  rarement  avec  V.  riitipara. 
Comme  cette  dernière  espèce,  elle  est  hispide  dans  son  jeune  âge  ;  mais 
en  perdant  ses  poils,  la  coquille  ne  présente  aucun  épiderme  et  devient 
à  peu  près  lisse. 

Valvata  cristata  Millier,  1774. 

Habitat.  —  Toute  la  France.  Rare  dans  la  Sarthe.  Signalé  au  Mans, 
près  de  la  Mission,  dans  les  fossés  di^  la  Bertinière  ;  Avcss('',  prairies  de 
de  Martigné  (rioupil). 

Vit  de  préférence  dans  les  eaux  stagnantes,  les  fossés  di.'s  prairies, 
des  marais,  sous  les  feuilles  submergées,  les  végétaux  en  décomposition, 
ou  parmi  les  Lenina  et  d'autres  plantes  aquatiques. 

V.  piscinalis  MùUer,  1774  (Nerit.a). 

Habitat.  —  Toute  la  France,  iNe  paraît  pas  très  rare  dans  la  Sarthe. 
Vit  dans  les  ruisseaux,  les  rivières  peu  rapides,  les  fossés,  les  marais. 

Cyclostoma  elegans  Millier.   \11^  (Mi^rita,). 


EXTRAITS    ET    ANALYSES.    —    ZOOLOGIE  00 

Habitat.  —  Toute  la  France,  dans  les  terrains  calcaires. 

Neritina  fluviatilis  Linné,  1760  (Nerita). 

Habitat.  —  Toute  la  France.  Très  commun  dans  les  rivières  et  ruis- 
seaux de  la  Sartlie. 

PÉLÉCYPODES 

Dreissensia  polymorpha  Pallas,  1771  (Mjjtiln.s). 

Habitat.  —  Originaire  de  TEurope  orientale,  cette  espèce  s'est  propa- 
gée peu  à  peu  dans  l'Europe  centrale,  dans  les  diverses  régions  de 
l'Ouest  et  a  dû  venir,  do  canal  on  canal,  jusque  dans  le  département  de 
la  Sartlie.  En  177K  Pallas  la  décduvrait  à  rembouchure  du  Volga  ; 
depuis  cette  époque  on  l'a  recueillie  dans  les  fleuves  du  Centre  :  le  Dnie- 
per, le  Danube  et  leurs  allluents.  Eu  1833,  Dreissens,  pharmacien  de 
Mazeylb,  d'où  elle  a  pris  son  nom  générique,  la  péchait  en  Belgifjue  : 
en  1838,  le  naturaliste  L.  Potiez  la  recueillait  pour  la  première  fois  en 
France,  dans  le  canal  de  la  Deule  (Nord)  :  en  1847,  Gervais  la  signalait 
dans  le  Rhin,  la  Moselle,  l'Escaut;  en  18oo,  on  la  découvrait  à  Paris, 
dans  les  conduites  d'eau  du  Jardin  des  Plantes,  puis  dans  la  Seine  et 
ses  affluents  autour  de  la  capitale  ;  en  18158,  de  Joannis  et  Millet  la 
signalent  dans  la  Loire,  à  Montsoreau  et  aux  Ponts-de-Cé  (Maine-et- 
Loire);  en  1864,  on  la  trouve  à  Tours  et  Cailliaud  la  recueille  à  Nantes; 
en  1866,  on  la  pèche  à  Bordeau.x  et  à  Avignon.  En  même  temps  ou  à 
peu  près,  M.  Edouard  Guéranger  l'observe  pour  la  première  fois  dans 
le  département  de  la  Sarthe,  aux  environs  de  la  Suze,  dans  la  rivière 
de  la  Sarthe. 

L'acclimatation  des  Dreissènes  a  été  effectuée  en  2a  ans  dans  tous  les 
grands  bassins  hydrographiques  de  France. 

On  suppose  que  ce  Mollusque  fut  introduit  en  Allemagne  par  les  trains 
de  pjntons  durant  les  guei'res  du  premier  Empire,  quoiqu'il  n'ait  été 
signalé  ([u'on  1814  (Fischer). 

Unio  littoralls  Cuvier,  1798.  —  rhomboideus  Moquin-Tandun,  185o. 

Habitat.  —  Les  cours  d'eau  de    toute  la  France.   Signalé  dans    l<i 
Sarthe,  le  Loir,  l'Huisne,  la  Vègre,  etc.  Toutefois  M.  Morin  pense  que  le 
type  de  Cuvier  est  assez  rare  dans  le  département  de  la  Sarthe. 
VariétéDraparnaldi  Doshayes,  1831. —  DraparnaudiMoquin-T^andon,  18oo. 

Habitat.  —  La  Sarthe,   le  Loii-.  commune  dans  l'Huisne  à  Monlfort. 
Pont-de-Gennes. 
Variété  subtetragona  Michaud,  1831.  —  subtetragona  Goupil.  1835. 

Habitat.  —  Le  Loir,  la  Sarthe.  Assez  rare  dans  l'Huisne,  aux  environs 
deMontfort. 
Variété  cuneatus  Moquin-Tendon.    I8.^.S.  —  ?  U.   cuneatus    Rnssmâss- 

ler.  18.^4. 


~JJ  SOCIÉTÉ    DES   SCIENCES   NATURELLES   DE   l'oUEST 

Habitat.  —  Le  Loir.  Commune  dans  les  rapides  de   l'Huisne,  aux 
environs  de  Montfort. 

Vatiété  minor  Rossmàssler,  1842.  —  minor  Moquln-Tandon,  1853. 

Habitat.  —  La  Sarthe,  au-dessous  du  Mans.  L'Huisne  à  Pontlieue. 
Paraît  très  rare. 

U.  batavus  Maton  et  Racket,  1807  fMijaJ.  —  batava  Lamarck,  1819. 

Habitat.  —  Les  fleuves  et  les  rivières  du  Nord  et  du  Centre  de  la 
France.  Commune  dans  la  Sarthe. 
Variété  nana  Lamarck,  1819.  —  amnicus  Ziégler  in  Rossmàssler,  1836. 

Habitat.  —  Les   pays  de  montagnes  :    Vosges,  Dauphiné,   Franche- 
Comté.  Signalé  dans  la  Vègre,  à  Asnières,  par  M.  l'abbé  Davoust. 
Variété   arcuata  Jacquemin,    l83o.    —  Jacquemini    Dupay,    1849.    — 
arcuatus  Moquin-Tandon,  1835. 

Habitat.  —  Assez  rare  dans  l'Huisne,  aux  environs  de  Montlort. 

Présente  dans  la  Sarlhe  plusieurs  autres  variétés  non  déterminées. 

U.  Requleni  Michaud  (Compl.  1831).  —  U.  pictorum  Draparnaud,  1801. 

Habitat.  —  Toute  la  France  centrale.  Très  commun  dans  la  Sarthe, 
où  il  est  souvent  confondu  avec  l'U.  pictorum  Linné. 
Variété  rostratus  de  Joannis,  1839.  —  rostrata  Gassies,  1849. 

Habitat.  —  La  Sarthe  aux  environs  de  Sablé  (Chaudron).  Extrême- 
ment rare  à  Pont-de-Gennes,  sur  les  grands  fonds  sablonneux,  près  le 
pont  du  chemin  de  fer  (Morin). 
Variété  decurvata  Gassies,  1849.  —  arcuatus  de  Joannis,  1839. 

Habitat.  —  La  Sarthe  au  Mans.  Rare  dans  l'Huisne,  aux  environs  de 
Montfort. 

Variété  Turtoni  Payraudeau,  1826.  —  Turtoni  Moquin-Tandon,  1855. 

Habitat.  —  L'Huisne  dans  les  grands  fonds  sableux.  Trouvée  pendant 
les  écourues,  sous  les  arches  du  )»ont  du  chemin   de  fer.  à   Pont-de- 
Gennes.  Rare. 
Variété  rostralis  de  Joannis,  1839. 

Hdbitdl.  —  Assez  rare  dans  IHuisne  aux  environs  de  .Monlforl. 

U.  pictorum  Lin  né,  1 738  (jV)/r/),/;/7>/}a/7f.  — pictorum  Moquin-Tandon, 1833. 
Habitat.  —  Les  fleuves,  les  rivières,  les  étangs  de  la  France  septen- 
trionale. Signalé  dans  les  rivières  de  la  Sarthe  (Goupil).  «  J'ai  inscrit 
cette  espèce,  dit  M.  Morin,  sur  la  foi  de  Goupil  fMolL,  Sarlhe,  l83o.j 
tout  en  doutant,  d'après  les  dimensions  exiguës  de  son  ouvrage,  qu'il 
ait  rencontré  le  vrai  type  dans  nos  limites.  Depuis  plus  de  dix  ans  dp 


EXTRAITS   ET   ANAL"ySES.    —   ZOOLOGIE  57 

recherches  personnelles  et  après  avoir  visité  les  collections  de  notre 
contrée,  je  n'ose  encore  alfirmer  la  présence  d'individus  réunissant, 
chez  nous,  d'une  manière  satisfaisante,  tous  les  caractères  essentiels  du 
type  de  Moquin-Tandon.   » 
Variété  tumens  de  Joannis,  18o9. 

Habitat.  —  «  Je  crois  pouvoir  rapporter  à  cette  espèce,  dit  M.  Morin, 
plusieurs  échantillons  péchés  dans  l'Huisne,  à  Pont-de-Gennes,  près  le 
pont  du  chemin  de  fer.  » 
Variété  longirostris  Ziégler  in  Rossmàssler,  1836. 

Habitat.  —  Le  Loir,  au-dessous  de  la  Flèche. 

Margaritana  margaritifera  Linné,  17o8    Mija,'. 

Habitat.  —  Les  rivières  torrentielles  d'une  grande  partie  de  la  France 
montagneuses.  Très  rare  dans  la  Sarlhe.  Découverte  par  M.  Huard,  dans 
la  Vaudelle,  à  o  kilom.  e.i  amont  du  bourg  de  Mont-Saint-Jean. 

Anodonta  cygnea  Linné,  1738  (Mytilus). 

Habitat.  —  Les  étangs,  les  canaux,  les  viviers,  les  marais.  Jamais  il 
ne  se  rencontre  dans  les  fleuves  où  les  rivières.  Ce  type  linnéen  est 
exceptionnellement  rare  dans  le  département  de  la  Sarthe  s'il  y  existe 
réellement. 

Goupil  a  confondu  sous  l'épithète  dA.  cygnea  toutes  les  variétés 
cygnéennes,  piscinales  ou  pondéreuses  qui  vivent  dans  le  département 
de  la  Sarthe.  Millet  (.I/o//.,  J/ftme-eMo//-é',  /*j'^.)  le  signale  en  Anjou. 
De  Joannis  (Etude  sur  les  Nayades  de  Maine-et-Loire,  t8o8.)  dit  le 
contraire.  De  Liesville  (Moll,  env.  d'Alençon,  I806.)  le  cite  comme  assez 
commvn  dans  la  rivière  de  la  Sarthe,  assertion  qui  paraît  plus  que 
douteuse. 

Le  Musée  du  Mans  renferme  un  échantillon  du  type.  C'est  le  seul  que 
M.  Morin  a  vu  dans  le  département  de  la  Sarthe. 

Variété  cellensis  Moquin-Tendon,  1835.—  MytiluszellensisGmelin,  1788. 

—  Anodonta  cygnea  Draparnaud,  1803. 

Habitat.  —  La  France  entière,  mais  surtout  dans  la  région  du  Nord. 

Vit  dans  les  eaux  vaseuses  des  étangs,  des  marais,  des  fleuves  et  des 
rivières.  Cette  variété  ne  i)araît  pas  très  commune  dans  le  département 
de  la  Sarthe. 

Trouvée  en  1869,  par  M.  Morin,  dans  l'étang  de  Gemmasse  à  Saiiit- 
Ulphace,  et  en  1890,  dans  l'ancien  cours  de  l'Huisne  à  Pont-de-Gennes, 
en  amont  du  pont  du  chemin  de  fer. 
Variété  intermedia  Moquin-Tandon,  1833.  A.  intermedia  Var.  b  Lamarck, 

1819,  non  xMillet,  1834.  —  A.  ohlonga  Millet,  1832. 

Habitat.  —  Les  rivières  et  les  ruisseaux  à  fond  vaseux  d'une  grande 
partie  de  la  France.  Cette  variété  qui  ressemble  beaucoup  à  l'A.  cellensis. 


58  SOCIÉTÉ   DES    SCIENCES   NATURELLES   DE   l'OUEST 

mais  avec  de  plus  petites  dimensions,  paraît  être  très  commune  dans 
les  rivières  de  la  Sarthe.  Il  est  souvent  difficile  de  la  distinguer  de 
l'A.  cellensis. 

Variété  ventricosa   Du|)U\,    Drouel,   non    C.    Pfeifïer.   —  sinuosa   Mau- 
duyt,  183î>. 

Habitat.  —  Les  canaux,  les  viviers,  les  étangs,  les  pièces  d'eau  com- 
muniquant aux  rivières.  Paraît  commune  dans  le  département  de 
la  Sarthe. 

Pour  l'abbé  Dupuy,cet  anodonte  est  une  variété  du  cygnea  ;  Drouel 
la  considère  comme  une  variété  grande,  ventrue  du  cellensis. 

A.  £natina  Linné,  1758  (Mijtiias). 

Les  variétés  radiata  Goupil,  183o,  et  minima  .Millet,  1832,  ne  sont  pas 
assez  nettement  accusées  et  doivent  probablement  rentrer  dans  le  type 
anatina  Linné,  à  moins  toutefois  que  la  dernière  ne  soit  une  Piscinale, 
comme  le  laisse  entrevoir  de  Joannis. 

Habitat.  —  Toute  la  France  et  principalement  le  Nord.  Vit  dans  les 
rivières,  les  l'uisseaux,  les  canaux  ;  semble  préférer  les  eaux  courantes 
à  fond  rocailleux. 

Signalée  dans  la  Sarthe,  à  Saint-L^onard-des-Bois  (Chaudron),  dans 
les  rapides  de  l'Huisne  au-dessous  de  la  Pécardière,  à  Montfort  (Morin), 
dans  l'Huisne  au-dessous  de  l'Epau  et  du  moulin  de  Noyers,  à  Yvré- 
l'Evèque  (Chaudron),  cette  espèce  paraît  rare  dans  le  d.^partement  de 
la  Sarthe. 
Variété  crassiuscula  Moquin-Tandon,  185o. 

Habitat.  —  Ancien  cours  d'eau  de  l'Huisne,   en  amont  du   pont  du 
chemin  de  fer,  à  Pont-de-Gennes. 
Variété  coarctata  Potiez  et  Michaud,  18ii.  —  parvula  Drouet,  1852. 

Habitat.  —  Les  petites  rivières,  les  ruisseaux.  Très  rare  dans  l'Huisne 
à  Pont-de-Gennes. 

De  Liesville  signale  dans  les  ruisseaux  le  Sort  et  le  Chevin,  l'A.  Rayi 
Dupuy,  qui  est  une  variéh'  d'A.  anatina.  plus  allongée  que  le  type. 

A.  complanata  Ziégler. 

Habitat.  —  Les  fleuves  et  les  rivières.  Vit  plus  spécialement  dans  les 
eaux  courantes  sur  les  fonds  rocailleux  et  pierreux.  Paraît  très  rare 
dans  le  département  de  la  Sarthe.  M.  Morin  l'a  rencontré  dans  les 
rapides  de  l'Huisne  au-dessous  du  moulin  de  l'Epau  et  autour  des  îles 
de  la  Pécardière  à  Montfort. 

A.  piscinalis  Nilsson,  1822.  —  variabilis  Moquin-Tandon,  1855. 

Habitat.  —  Les  eaux  dormantes:  étangs,  viviers, .  canaux:  plus 
rarement  dans  les  rivières  et  les  ruisseaux. 


EXTRAITS   ET   ANALYSES.    —   ZOOLOGIE  59 

A.  ponderosa  C.   Pfeifler,  1828.   —  avonensis  Maton  et  Rackett  (Mjjti- 
lus),  1804. 

Habitat.  —  Les  étangs,  les  canaux  et  les  rivières  de  certaines  parties 
de  la  France.  M.  Morin  a  trouvé  cet  Anodonte  dans  la  grande  prairie 
de  rp]pau,  en    aval    du  moulin,    au    confluent   des  déversoirs   et  du 
principal  cours  de  l'Huisne. 
Variété  subponderosa  Dupuy,  18i9.  —  elongonta  Moquin-Tandon,  1835. 

Habitat.  —  Les  eaux  dormantes,  étangs,  viviers,  canaux.  Pont-de- 
Gennes. 

Sphaerium  corneum  Linné,  1758  (Tellina).—  rivalisMûller  (Tellina),1774. 

Habitat.  —  Principalement  les  eaux  stagnantes,  les  fossés  aquatiques. 
Commune  dans  les  fossés  communiquant  à  l'Huisne,  autour  de  Pont-de- 
Gennes  ;  ruisseaux  le  long  du  chemin  du   Moulin-du-Breil  à  Pont-de- 
Gennes. 
Variété  Cyclas  rivalis  Draparnaud,  1805. 

Habitat.  —  Les  rivières,  les  ruisseaux,  les  fossés  aquatiques.  Trouvée 
avec  le  type  à  Pont-de-Gennes. 

S.  rivicolum  Leach  in  Lamarck,  1818  (Cijclas).  —  corneum  Draparnaud, 
1805  (Cyclas). 

Habitat.  —  Les  rivières  de  la  France  septentrionale  et  moyenne.  La 
rivière  de  la  Sarthe,  l'Huisne.  Commun. 

S.  Ovale  Ferussac.  iSdl  iCijctas).  —  Cyclas  lacustre  Draparnaud,  1805. 
—  S.  Deshayesianum  Bourguignat,  1853. 

Habitat.  —  Diverses  contrées  du  nord  et  du  centre  de  la  France.  Se 
trouve  dans  les  eaux  stagnantes  et  marécageuses,  les  fossés  des  marais. 
Signalé  aux  environs  du  Mans,  prairies  de  Saint-Pavace  ;  à  Brîilon, 
Chantenay,  Vallon  (Goupil).  Rare  dans  le  déparlement  de  la  Sarthe. 

S.   lacustre  Mùller,  1774  (Tellina).   —   Cyclas  calyculata  Draparnaud, 
1805.  —  S.  intermedia  Dumont  et  Mortillet.  —  S.  tuberculata  Alten. 

Habitat.  —  Toute  la  France.  Les  eaux  stagnantes  ;  fossés  et  mares  à 
fond  vaseux.  Signalé  au  Mans,  dans  les  mares  et  les  vieilles  marnières. 
Avessé,  mares  du  château  de  Martigné  (Goupil). 

Pisidium  lacustre  Gmelin,  1789  (Tellina). 

Habitat.  —  Les  fontaines,  les  ruisseaux,  les  marais,  les  fossés  aqua- 
tiques alimentés  par  des  eaux  de  sources.  Signalé  au  Mans,  chemin  du 
Gué-Bernisson  ;  aux  moulins  de  l'Epau  (Goupil).  Paraît  très  rare  dans 
la  Sarthe. 


60  SOCIÉTÉ   DES    SCIENCES   NATURELLES   DE    L'OUEST 

P.  amnicum  MùUer,  1774  (Tetlina.) 

Habitat.  —  Toute  la  France.  Vit  dans  les  petites  rivières,  les  ruis- 
seaux, les  fossés,  les  marais,  les  étangs.  Parait  assez  commune  dans  la 
Sarthe. 

L.   B. 


II  —  BOTANIQUE 

Catalogue  raisonné  des  plantes  vasculaires  du 
département  de  la  Mayenne;  par  le  D"^  Reverchon 
(Bull.  soc.  d'éludés  scient.  d'Angers,  xx«  année,  1890,  p.  139). 

L'auteur  rappelle,  dans  un  avant-propos,  que  jusqu'à  l'année  1838, 
aucune  publication  n'avait  paru  sur  la  flore  de  la  Mayenne,  quand  furent 
édités  presque  simultanément  le  Catalogua  des  Plantes  de  la  Mayenne, 
par  une  Société  de  botanistes  (Laval,  1838),  et  la  Flore  du  Maine,  par 
N.  Desporte  (Le  Mans,  1838). 

Les  notes  manuscrites  laissées  par  Duclaux  (qui  parait  avoir  été  à  la 
tête  de  cette  petite  pléiade  de  botanistes  auxquels  est  dû  le  Catalogue  de 
1838),  les  recherches  de  M.  Noulbert,  professeur  au  collège  d'Evron, 
celles  de  MM.  Jouanault  et  Chéoeau  (ce  dernier  botaniste  étant  d'après 
M.  Reverchon,  celui  qui  possède  le  mieux  la  flore  des  environs  de 
Mayenne),  tels  sont  les  matériaux  mis  en  œuvre,  outre  ses  propres 
recherches,  par  l'auteur  du  nouveau  Catalogue. 

Les  plantes  qui  ne  figurent  pas  sur  l'ancien  Catalogue  (1838),  sont 
précédées  du  signe  G,  et  nous  citerons  dans  cette  catégorie,  qui  cons- 
titue, d'après  l'auteur,  les  acquisitions  de  la  Flore  de  la  Mayenne,  depuis 
une  cinquantaine  d'années,  les  espèces  suivantes  : 

Caltha  Gueranqerii  Bor.  Sarjina  patula  Jord. 

Cardamine  sylcatica  Link.  Spergida  vidgaris  Boën. 
Capsella  rubella  Reut.  »        Morisonii  Bor. 

Reseda  lutea  L.  Stellaiia  ncglectaWeihe. 

Viola  palust ris  L.  Arenaria  leptoclados  Gusa. 

»     dumetorum  Jord.  »        montana  L. 

»     permixta  J^-vd.  Cerastium  semidecandrum  L. 

))     Riciniana  Reich.  »         arvense  L. 

»     sylvatica  Fries.  Linum  gaUicum  L. 

»     Lloydii  Jord.  Geranimn  pnsillum  L. 

»     rurafeJord.  »        minutiflorum  Jord. 

)')     pereqrina  .^nrd.  O-mlis  rnrmcidata  Jj. 


EXTR.vri'S    Kl     ANAl.YSKS.    —    (iKol,(UilK    Kl     MINEHALOGIK 


(H 


Melilotus  artensÏH  Wall. 

»        jjartiflora  Desf. 

»        alba  Desv. 
Trifoliumpseudo-procumbensGm. 

»        campestre  Schr. 
Lotus  temdfolius  Reich. 
Fragaria  colUna  Elirh. 
Potentilla  procumbens  Sibth. 
Agrimonia  odorat  a  Mill. 
Polerium  platijlophum  Jord. 

»        guestphalicum  Bœniii;. 
/{osa  cinerascens  Du  m. 
Cratœgus  oxyacanthoides  Thuil. 
Sorbus  aucuparia  L. 
Epilobium   lanceolatum   Seb.    et 
Maur. 


Epilobium  palustre  var.  majusFr. 

))         obscurum  Schrcb. 

»  rospuin  Schreb. 

Œnothera  biennis  L. 
Herniaria  hirsuta  L. 
Sedum  elegans  Lej. 
Ribes  rubrum.  L. 
Torilis  helcetica  Ginel. 

»      heterophgUa  Giiss. 
Galmni  elongatum  Presl. 
Valeriana  dioica  L. 
Dipsacus  pilosus  L. 
Filago  iutescens  .Tord. 
Senerio  aquaticus  Huds. 
Centaurea  pratensis  Thuil. 

»         decipiens  Thuil. 


»         palustre  L. 

Le  Catalogue,  qui  s'arrête, pour  l'inslaut.air  genre  Hieracium,  énumère 
de  nombreuses  localités  nouvelles  pour  des  plantes  intéressantes  et 
M.  Reverchon  a  crû  devoir  y  comprendre  un  certain  nombre  d'espèces 
croissant  probablement  dans  les  limites  de  la  Flore.  Celles-ci  sont  précé- 
dées du  signe  *. 

E.  G. 


III.  —  GEOLOGIE  ET  MINERALOGIE 

Les  Poudingues  rouges  de  Montfort  ;  par  M.  P.  Lebes- 
coNTE.  (Rev.  des  se.  nat.  de  l'O..  V'-  année.  1891,  p.  200-207). 


h 


Ces  poudingues  que  l'on  trouve  en  Bretagne  et  en  Normandie,  mon- 
trent leur  développement  le  plus  complet  dans  rille-et-Vilaine. 

Ils  sont  situés  entre  les  Schistes  de  Rennes,  qui  leur  sont  inférieurs, 
et  les  Schistes  rouges  et  représentent  un  interrègne. 

Les  Poudingues  rouges  de  Montfort  ont  une  puissance  de  530  mètres. 

Les  Schistes  de  Rennes  se  fendent  parallèlement  à  leur  plan  d'incli- 
naison ;  ils  sont  jaune  terreu.x,  roses  ou  verts  en  grandes  dalles  ; 
leurs  lames  sont  généralement  franches  et  unies  et  renferment  des 
fossiles  spéciau.x. 

Les  Schistes  rouges  se  fendent  [jerpendiculai rement  à  leur  plan  d'in- 
clinaison ;  ils  sont  généralement  rouges,  excepté  à  la  base;  ils  ont  un 
faciès  particulier,  qui  consiste  dans  le  déprimé  et  le  bosselé  de  leurs 
lames.  Ces  inégalités  qui  ressortent  en  blanc  ou  en  teinte  rouillée  sur 


t)-^  SUCIÉTÉ    DES.    SCIENCES     NATURELLES    DE    L  OUES'l" 

la  roche,  sont  dues  à  fies  fossiles  qui  pétrissent  le  schistes  et  qui  sont 
entièrement  différents  de  ceux  des  Schistes  de  Rennes. 

Une  coupe  établie  de  Blossac  à  Goven  montre,  de  bas  en  haut,  la 
succession  suivante  : 

l    Grès  armoricain. 
Faune  seconde  ^   Schistes  rouges  (2 -iOir',. 

Poudingues    rouges  (   fins  (200"'). 
Interrègne  de  iMonfurt         |  moyens  (300™). 

loSO").  !   gros  (30™,). 

(    verts  en  grandes  dalles  (300'°). 
Faune  primitive  :    Schistes  de  Rennes  l    roses. 

(   jaune  terreu.x. 

M.  Lebesconte  décrit  et  figure  deux  espèces  des  schistes  de  Rennes 
qu'il  a  déjà  publiées  dans  le  Bulletin  de  la  Société  géologique  de  France, 
188B,  3'  sér.,  t.  14.  Ce  sont,  suivant  Tauteur  : 

Un  Spongiaire  :  Neantia  rhedonensis  Lebesc.  et  un  Echinoderme  : 
Montfortia  rliedonensis  Lebesc. 

M.  Lebesconte  termine  cette  note  en  donnant  la  description  et  les 
figures  ((  d'une  Algue  et  d'un  Echinoderne  »  nouveaux  des  Schistes  de 
Rennes. 

ALGUE.  —  Genre  Amanlisia  ',  Lebesc. 

Corps  étroits,  très  allongés,  généralement  plus  ou  moins  aplatis  et  de 
forme  quadrangulaire.  Ces  algues  se  présentent  en  relief  entier,  avec 
empreintes  et  contre-empreintes  ;  elles  sont  souvent  roulées  et  se 
croisent  en  se  superposant 

Amanlisia  simplex,  Lebesc. 

Cette  espèce  possède  les  caractères  du  genre.  Elle  présente  à  sa 
superficie  des  stries  longitudinales  très  fines  et  des  ondulations  trans- 
verses légères. 

Une  des  empreintes  en  creux  appartient  à  une  racine  ;  elle  s'élargit 
faiblement  pour  se  rétrécir  ensuite,  et  de  cette  extrémité  élargie  part 
un  grand  nombre  de  radicules. 

Longueur  très  grande,  indéterminée  ;  largeur,  3  à  10  millimètres  : 
épaisseur,  3  à  3  millimètres. 

Localités.  —  Schistes  de  Rennes  et  calcaires  siliceux  qui  leur  sont 
associés.  Amanlis,  Montfort,  Corps-Nuds  et  Saint-Thurial  (Iile-et- 
Vilaine). 


1.  Amanlis  (Ule-et-Vilaini'). 


KK'i'KAlTS    E]     ANALYSES.    —    (  ;i';(.)1.0(ilK    ET    MJNÉHAEOLiiE         f>;j 

La  forme  la  plus  voisine  serait  Piihvophiicna  simpiex  Hall.  fPaléont. 
de  l'Etat  de  New-York,  pi.  xxii  ;  Atlas,  végétaux,  1847  et  18j2j. 

ECHINODERMES 

Famille  des  Gystidées.  Genre  Armelia  ^   Lebesc. 

Corps  ovalaires,  très  aplatis  sur  l'une  des  faces  et  légèrement 
bombés  sur  l'autre,  rappelant  un  peu  les  Calix  de  Rouauit  du  Schiste 
ardoisier,  mais  beaucoup  plus  aplatis,  et,  au  lieu  d'être  ouverts  à  leur 
partie  supérieure  comme  ceux-ci,  ils  sont  entièrement  fermés  par  une 
enveloppe  calcaire. 

Armelia  Barrandei  Lebesc. 

Ce  fossile  a  tous  les  caractères  du  genre.  Le  calice  est  ovalaire  ;  sa 
partie  supérieure  plane  n'est  pas  ouverte  comme  dans  les  Calix  de 
Rouauit,  mais  recouverte  d'une  enveloppe  calcaire  de  I  à  2  millimètres. 
La  partie  inférieure  bombée  est  entourée  par  une  sorte  de  rainure 
placée  sous  le  bord  de  la  pirtie  plane.  Quand  l'enveloppe  calcaire 
existe,  elle  remplit  et  cache  cette  dépiession.  L'èpiderme  intei'ue  montre 
une  série  de  petils  tubercules  qui  indiquent  les  pores.  L'èpiderme 
externe  est  lisse,  très  mince  et  empâté  dans  le  schiste. 

Ce  fossile  a  une  longueur  variant  de  7  à  23  centimètres  sur  'A  -À  H 
centimètres  de  largeur  et  1  à  2  centimètres  d'épaisseur. 

Localité.  —  Corps-Nuds,  près  Saint-Armel,  dans  les  Schistes  de 
Rennes. 

M.  Lebesconte  donne  à  la  faune  des  Schistes  de  Rennes  le  nom  de 
faune  primitive  silurienne  n'osant  pas,  dit-il,  l'appeler /)?-/?/îord/rt/e. 

L.  R. 

Etude  sur  le  terrain  dévonien  aux  environs  d'An- 
(jers;  par  M.  l'abbé  Rondeau  (Mérnolres  de  la  Société 
nationale  d'agriculture,  sciences  et  arts  d'Angers,  4''  série, 
t.  IV,  1890,  p.  155-192,  avec  une  carte  autographiée). 

Cette  note  a  pour  objet  l'étude  de  la  bande  de  terrain  dévonien  qui, 
à  rZst  de  la  Miine,  commence  aux  Fourneaux  ou  Fours-à-Ghaux,  et  se 
poursuit  vers  E.  S. -E.  jusqu'au  delà  de  la  commune  de  Trélazé. 

M.  l'abbé  Rondeau  rappelle  d'abord  les  travaux  de  ses  devanciers  : 

Desvaux  :  Statistique  de  Maine-et-Loire,  1834. 
Gagarrié  :  Description   géologique    du    département   de  Maine-et- 
Loire,  1845. 


1.  Sainl-Armol  (Illeet-Vilainel. 


hl  SOCIF.TK    DKS    SCIENCES     NAirUEEEES    DE    EOIESI 

3'  Millet:  PaléoiUolo^'ie  de  Maine-et-Loire,  1834. 
—  Indicateur  de  Maine-et-Loire,  1864. 

4°  iMÉ.NiÈRE  :  Essai  sur  la  minéralogie  du  département  de  Maine-et-Loire 
(Mémoires  de  la  Société  académique  de  Maine-et-Loire, 
xviii°  volume,  1863). 
—  Mémoires   de  la  Société  académique  de  Maine-et-Loire, 

xxxv"  volume,  1880,  p.  67-69. 

3"  Mille,  ïhoué  et  Triger  :  Profil  géologique  de  la  ligne  d'Angers  au 
Mans. 

6"  Hermite  :  Etude  préliminaire  du  terrain  silurien  des  environs  d'An- 
gers (Bulletin  de  la  Société  géologique  de  France, 
3'  série,  t.  iv,  1878). 

7"  CEhlert  :  Comptes-rendus  sommaires  des  séances  de  la  Société  géo- 
logique de  France.  Séance  du  3  juin  18S9,  p.  lxxi,  lxxii). 

ARTICLE  PREMIER 
D'Angers  à  Saint-Barthélémy 

L'auteur  étudie  successivement  le  banc  de  calcaire  qui  commence  aux 
Fours-à-Cliaux,  les  roches  qui  le  limitent  au  nord  et  celles  qui  le  bornent 
au  sud. 

1.  Calcaire.  —  Le  premier  gisement  de  calcaire  que  l'on  rencontre  à 
l'est  de  la  Maine  et  le  plus  important  de  tous  est  celui  des  Fourneaux  ou 
Fours-à-Chaux.  En  ce  point,  la  première  roche  visible,  en  allant  du  sud 
an  nord,  est  un  calcaire  grisâtre  à  texture  saccharoïde,  contenant  quel- 
ques polypiers  et  un  gîte  de  sulfure  d'antimoine.  Vers  le  milieu,  non 
loin  du  mur  de  l'enclos,  on  trouve  des  schistes  parfois  arénacés  et  semés 
de  cristaux  cubiques  ordinairement  décomposés.  Un  peu  plus  à  l'est, 
presque  au  même  niveau  on  trouvait,  il  y  a  quelques  années,  un  mince 
banc  de  grés  brun  fossilifère,  passant  insensiblement  au  calcaire. 
Malheureusement  l'exploitation  a  fait  disparaître  ce  dépôt.  M.  Bazin  y  a 
recueilli  les  espèces  suivantes  déterminées  par  M.  de  Verneuil  : 

Spirifer  speciosus.  Eschara. 

»        subspeciosus.  Retepora. 

Chonetes.  Cyathocrinites  pinnatus. 

FenesteUa  antiqiia.  Àulopora. 

Ichthyorhachis. 

An  nord  du  calcaire  gris,  on  observe,  à  l'extrémité  orientale  de  la 
carrière,  un  calcaire  blanchâtre  large  de  13  à  20  mètres,  auquel  succède 
un  calcaire  noir,  ampéliteuxau  début,  jadis  exploité  pour  marbre,  qui 
peut  avoir  30  ou  40  mètres  d'épaisseur.: 

C'est  dans  ces  deux  roches  qu'est  creusé  le  trou  principal  de  la  car- 
rière. On  n'y  trouve  depuis  longtemps  presque  aucun  fossile. 

Au  calcaire  noir  dont  la  teinte  s'éclaircit  peu  à  peu  succède  insensi- 


KXTKAITS    ET    ANALYSES.    —    GÉ<JLUG1K    ET    MlNÉKALUUiE         65 

blement  une  grauwacke  feuilletée,  jaune  et  riche  en  fossiles  trop  souvent 
friables  et  déformés.  Cette  roche  peut  avoir  20  mètres  d'épaisseur. 

Suit  une  liste  de  fossiles  appartenant  à  M.  Bazin  et  qui  ont  été,  pour 
la  plupart,  déterminés  par  M.  de  Verneuil. 

Une  roche  argilo-ferrugineuse,  épaisse  d'environ  0"  50,  marque  la  fin 
de  la  grauwacke. 

Au  Grand-Vaugareau,  le  calcaire  se  voit  dans  un  étroit  bassin,  au 
milieu  d'un  verger.  L'auteur  a  vainement  cherché  cette  roche  dans  les 
champs  de  la  Peinterie.  Aux  Mortiers,  sur  le  bord  ouest  de  la  route  de 
Paris,  le  calcaire  noir  se  montre  dans  une  grande  douve  circulaire,  dont 
on  a  fait  un  lavoir,  et  qui  remplace  une  ancienne  carrière.  La  pierre  à 
chau.x  était  encore  jadis  exploitée  dans  de  petites  carrières  situées  sur 
la  même  propriété,  mais  aujourd'hui  comblées. 

Sur  le  chemin  de  fer  d'Angers  au  Mans,  que  le  calcaire  traverse  obli- 
quement au  niveau  du  chemin  des  Banchais,  on  constate  les  afïleure- 
ments  suivants.  Le  calcaire  commence  à  paraître  vers  115  mètres  au 
moins  au  sud  du  passage  à  niveau  ;  il  afleure  ensuite  sur  quatre  à  cinq 
points  pendant  30  mètres,  où  il  offre  un  aspect  terreux. 

Au-delà,  les  fossés  de  la  tranchée  ne  présentent  pendant  70  mètres 
que  des  schistes. 

A  10  mètres  au  sud  du  passage  à  niveau  reparaît  le  calcaire,  puis 
quelques  schistes  ferrugineux. 

Au  passage  même,  le  sous-sol  doit  être  occupé  par  le  banc  de  grès 
que  l'on  voit  affleurer  au-dessous  dans  le  chemin  des  Banchais,  sur  une 
longueur  d'environ  10  mètres. 

Au  nord  du  passage,  le  calcaire  reparaît  pendant 60  mètres. 

Après  une  série  de  schistes  argileux,  affleure,  vers  135  mètres  au  nord 
du  passage  à  niveau,  la  grauwacke  des  Fours-à-Chaux. 

Quelques  mètres  plus  loin,  une  roche  ferrugineuse,  que  l'on  retrouve 
à  l'est  dans  le  chemin  de  la  Croix-Blanche,  marque  la  fin  de  la 
grauwacke. 

Plus  à  l'est,  après  avoir  traversé  quelques  fermes  où  il  a,  paraît-il,  été 
exploité,  le  calcaire  longe  au  sud  le  Pressoir-Cornu  et  se  montre  dans 
plusieurs  trous  d'où  on  l'extrait  comme  macadam.  Le  plus  important 
se  voit  à  40  mètres  au  nord  de  la  ferme  du  Puits-de-l'Epine.  Le  calcaire 
y  plonge  au  nord  avec  la  même  inclinaison  qu'aux  Fours-à-Chaux,  et 
contient  un  gîte  de  sulfure  d'antimoine. 

A  80  ou  100  mètres  plus  au  sud,  le  calcaire  se  voit  dans  une  petite 
mare  abandonnée.  L'auteur  se  demande  si  c'est  bien  le  même  banc  ou 
plutôt,  comme  cela  se  voit  dans  la  tranchée  du  chemin  de  fer  du  Mans, 
un  banc  parallèle  et  moins  épais. 

Le  calcaire  se  continue  à  l'est  en  passant  par  les  Maisons-Rouges  où 
il  a  été  trouvé  en  creusant  un  puits  à  quelques  mètres  au  sud  du  corps 
de  logis. 

Vers  400  mètres  plus  loin,  le  calcaire  se  montre  dans  une  petite  douve 


dtJ  SOCIÉTÉ    DKS    SCIKNCE.S    NAIUHKI.LES    l>K    l.'iH  KSI 

dépendant  de  la  ferme  des  Petites-Portières  et  en  contact  avec  un  grès 
situé  au  nord. 

Nous  arrivons  à  la  carrière  qui  s'ouvre  auprès  et  à  l'est  de  la  ferme 
des  Grandes-Portières  et  que  l'on  appelle  improprement  carrière  de 
Saint-Malo.  Le  calcaire  y  est  exploité  pour  macadam  et  offre  un  plon- 
gement  nord  de  60  à  65  degrés. 

C'est  de  cette  carrière  que  proviennent  les  fossiles  décrits  par  M. Œhlert. 

A  l'est  de  la  route  qui  longe  la  carrière  de  Saint-Malo,  le  calcaire 
apparaît  encore  dans  un  pré  en  contre-bas  qui  n'est  lui-même  qu'une 
ancienne  carrière. 

Enfin,  à  100  mètres  plus  loin  environ,  on  le  voit  pour  la  dernière  fois 
dans  une  petite  fosse  située  à  60  mètres  environ  de  la  ferme  de  Saint- 
Malo.  Au  delà  le  banc  calcaire  disparaît. 

A  300  mètres  au  sud  de  ce  dernier  gisement  on  voit-,  dans  un  champ 
qui  dépend  des  Rangeardières,  les  traces  d'un  mince  banc  de  calcaire 
séparé  par  des  schistes  ou  des  fragments  gréseux  du  gisement  septen- 
trional. 

2°  Roches  qui  bornent  au  nord  le  calcaire  marbre.  Gtès  déwnien.  — 
Aux  Fours-à-Chaux,  c'est  au  côté  oriental  de  l'enclos  qui  longe  la  route 
de  Briollay,  que  l'on  peut  suivre  les  roches  qui  succèdent  au  calcaire. 

Après  la  grauwacke  se  trouve  cette  roche  argilo-ferrugineuse  dont  il 
a  été  parlé  plus  haut,  épaisse  d'environ  O^oO,  que  l'on  voit  à  10  mètres 
sud  du  portail.  Suivent  des  schistes  tendres  sans  fossiles. 

Au-delà- se  trouve  la  chaussée  qui  part  de  la  route  de  Briollay  et  tra- 
verse l'enclos  de  l'est  à  l'ouest.  Cette  chaussée  qui  semble  artificielle 
est  en  réalité  naturelle.  M.  l'Abbé  Rondeau  a  trouvé  le  grès  tendre 
rempli  de  débris  fossiles,  parmi  lesquels  plusieurs  spirifères  et  beau- 
coup d'articles  d'encrines. 

Dans  son  Essai  sur  la  minéralogie  de  Maine-et-Loire  (Mémoires  de  la 
Société  académique,  xyiii"  volume),  M.  Ménière  parle  d'un  «  grès  fossi- 
lifères tendre,  grès  de  rouille,  avec  veines  de  quartz  blanc,  altérable  à 
l'air,  reposant  sur  la  grauwacke  du  dévonien  (Fourneaux-à-Chaux), 
souvent  feuilleté,  formé  par  le  métamorphisme  des  schistes  (groupe  du 
grès  rouge,  pséphite  rougeâtre  de  Brongniart,  dévonien,  correspondant 
au  grès  des  Vosges).  » 

Ce  grès  est-il  le  même  que  celui  dont  parle  M.  l'abbé  Rondeau? 

On  peut  en  douter,  suivant  l'auteur,  et  admettre  que  Ménière  a  voulu 
parler  du  grès  brun,  d'aspect  schisteux  et  métamorphique  dont  il 
avait  recueilli  plusieurs  échantillons  au  revers  sud  du  banc  de  marbre, 
sur  la  hauteur. 

A  l'Est  de  la  route  de  Briollay,  à  l'extrémité  orientale  d'un  vallon, 
M.  l'abbé  Rondeau  signale,  dans  une  vigne  qui  dépend  de  la  ferme  de 
l'Ecriture,  des  fragments  de  grès  contenant,  comme  à  Chaufour,  des 
segments  de  trilobites,  des  articles  d'encrines,  et  surtout  des  Orthis 
Monnieri. 


EXTRAITS    El     ANALYSES.    —    GÉOLOGIE    ET    MINÉKALOGIE         t)7 

Le  grès  affleure  ensuite,  pendant  quelques  mi^tres,  dans  le  chemin  de 
la  Peinterie,  puis  dans  les  fossés  de  la  roule  de  Paris,  et  traverse  ensuite 
obliquement  la  tranchée  du  chemin  de  fer  du  Mans. 

A  l'est  de  la  tranchée,  j'ai  retrouvé  cette  roche,  dit  M.  l'abbé  Rondeau, 
avec  nombreux  Otthis  Monnleri,  en  fragments  et  blocs  quartzeux,  tirés 
d'une  vigne  qui  s'étend  au  nord  de  la  chapelle  du  Pressoir-Cornu,  près 
de  la  ferme  de  la  Humaudière.  le  long  du  chemin  de  la  Croix-Blanche. 
Le  grès  disparaît  au  sud  sous  une  épaisse  couche  d'argile. 

On  le  voit  de  nouveau,  à  800  mètres  plus  loin,  au  bord  d'une  mare, 
auprès  des  Bretonnières. 

Aux  Petites-Portières,  dans  une  autre  mare,  le  grès  est  en  contact 
dirjct  avec  le  calcaire. 

Au-delà,  près  de  la  ferme  de  Saint-Malo,  le  terrain  est  couvert  de 
débris  de  quartzite  gris,  qui  accusent  un  sol  de  même  nature.  Le  grès 
disparaît  ensuite  sous  les  alluvions  anciennes. 

3°  Roches  qui  limitent  au  sud  le  calcaire.  Schistes  à  phtanite.  — 
M.  l'abbé  Rondeau  se  borne  à  indiquer  les  gisements  de  phtanite,  roche 
siliceuse,  noire,  très  dure,  avec  graptolithes,  que  l'on  observe  au  sud 
du  calcaire. 

C'est  ainsi  que  j'ai  trouvé  cette  roche,  dit  M.  l'abbé  Rondeau  : 

1"  Au  revers  sud  des  Fours-à-Chaux,  où  elle  succède  immédiatement 
aux  cailloux  calcaires  ; 

2"  Dans  une  vigne,  entre  le  Petit  et  le  Grand  Vaugareau,  au  nord  de 
l'ancienne  maison  Oriolle  ; 

3"  Un  peu  plus  à  l'est,  sur  les  deux  versants  du  coteau,  à  savoir  au 
pied  de  la  rue  Victor-Hugo  (au  nord  de  la  carrière  ouverte  pour  prendre 
la  pierre  dont  on  a  comblé  les  prairies  de  la  Chalouère),  en  face  de 
l'entrée  de  l'usine  de  l'Angevine,  sur  le  bord  des  bassins  creusés  dans 
l'intérieur  de  cette  manufacture,  et  plus  au  Nord,  en  descendant  le 
chemin  de  Vaugareau,  au  milieu  des  schistes.  Dans  ces  derniers  gise- 
ments, la  phtanite  |)lctige  au  nord  ; 

4"  De  chaque  côté  de  la  mute  de  Paris,  dans  les  champs  qui  dépen- 
dent de  la  propriété  des  Mortiers.  Graptolithes  ; 

S"  Dans  le  chemin  des  Banchais  qui  permet  d'évaluer  à  environ 
600  mètres  l'épaisseur  des  schistes  à  |)htanite  ; 

6"  Dans  la  tranchée  du  chemin  de  fer,  la  phtanite  est  visible  à 
120  mètres  au  sud  du  passage  à  niveau,  soit  à  5  mètres  au  sud  des 
premiers  dépôts  calcaires  ; 

7"  A  l'est  de  la  ligne  du  Mans,  la  phtanite  se  voit  dans  plusieurs 
anciennes  carrières  ouvertes  pour  macadam,  et  forme  le  sous-sol  des 
propriétés  des  Chênaies  et  de  la  Reùe.  —  Dans  cette  région  elle  s'étend 
de  plus  en  plus  au  sud  de  la  route  de  Saint-Barihélemy  et  se  prolonge 
au  nord  jusqu'à  30  mètres  de  la  ferme  du  Puits-de-l'Epine  et  jusqu'à 
celle  du  Pâtis  ; 
8°  Un  peu  plus  loin  la  même  roche  fait  saillie  dans  le  chemin  qui 


f18  SOCIÉTK    l>ES    SCIENCES    NATURELLES    DE    l'oUES] 

mène  à  la  carrière  de  Saint-Malo,  et  dans  une  ferme  voisine  appelée  la 
Croix-de-la-Cheminée. 

Plus  au  nord,  à  60  mètres  environ  au  sud  de  la  maison  des  Rangear- 
dières,  on  voit  les  cailloux  de  phtanile  presque  en  contact  avec  des 
fragments  calcaires. 

ARTICLE  SECOND 
De  Saint-Barthélémy  au  bois  de  Verrières 

Ce  qui  caractérise  cette  région,  c'est  d'abord  la  disparition  du  grand 
banc  de  calcaire-marbre  des  Fours-à-Chaux  et  Saint-Malo,  et  du  grès 
qui  le  limite  au  nord;  c'est  d'autre  part  l'apparition  d'un  nouveau  et 
important  banc  de  grès  dévonien  d'une  direction  parallèle  au  premier, 
au  sud  duquel  s'étend  une  bande  calcaire  plus  restreinte  que  la  précé- 
dente. 

C'est  ce  que  montre  la  tranchée  de  la  ligne  d'Angers  à  la  Flèche. 

1°  Grès  dévonien.  —  Presque  tout  le  bourg  de  Saint-Barthélémy  repose 
sur  le  grès  dévonien,  souvent  recouvert  d'une  couche  d'argile  plus  ou 
moins  épaisse.  Au  sud  du  clocher,  il  offre,  pendant  100  mètres  environ, 
l'aspect  d'un  quartzite  dur  et  blanc  ;  au  nord,  il  devient  rouge,  grenu, 
parfois  tendre,  argileux  et  alors  très  fossilifère. 

On  peut  évaluer  à  300  mètres  son  épaisseur  en  ce  point. 

A  l'est  du  bourg,  le  grès  commence  à  traverser  la  route  de  Beaufort. 
M.  l'abbé  Rondeau  cite  en  ce  point  des  traces  d'encrines,  de  lentaculites 
et  une  rhinchonelle. 

Alors  commence  au  sud  de  la  route,  et  se  poursuit  pendant  plus  de 
500  mètres,  une  série  de  trous  d'oîi  le  grès  a  été  extrait  pour  macadam. 
C'est  dans  le  voisinage  de  ces  trous  que  M.  Œhlert  a,  le  premier, 
signalé  des  Orthis  Monnieri,  des  segments  d' Homalonohis  et  des 
Spirifers. 

Le  banc  de  grès,  après  avoir  suivi  pendant  plus  d'un  kilomètre  la 
route  de  Beaufort,  la  quitte  en  face  de  la  ferme  du  château  de  Pigne- 
roUe  pour  se  diriger  E.  S.  E.  M.  l'abbé  Rondeau  cite  encore  ce  grès  au 
N.  de  la  Culasserie,  commune  de  Trélazé. 

2"  Calcaire.  —  A  l'est  de  la  ligne  de  la  Flèche,  où  elle  est  représentée 
par  un  dépôt  peu  important,  cette  roche  n'apparaît  plus  qu'aux  environs 
de  Chaufour,  vers  200  mètres  au  sud  de  l'entrée  de  Pignerolle.  Le 
calcaire  est  visible  à  l'ouest  de  la  ferme,  dans  une  série  de  trous,  sur 
une  longueur  de  300  ou  400  mètres.  Millet  cite,  à  la  ferme  de  Chaufour, 
un  certain  nombre  de  fossiles  (Paléont.  de  Maine-et-Loire,  p.  47). 

Vers  200  mètres  à  l'est,  on  retrouve  le  calcaire  près  d'une  ferme  ;  il 
doit  se  continuer  jusqu'à  la  Garenne  (commune  de  Trélazé).  L'épaisseur 
du  banc  est,  en  apparence,  d'environ  25  mètres,  il  plonge  au  nord, 
relevé  de  70  degrés. 


EXTRAITS  ET  ANALYSES.  —  GÉOLOGIE  ET  MINÉRALOGIE   69 

3°  Schistes  à  phtanite.  —  Les  schistes  à  phtanite  occupent  environ 
280  mètres  dans  la  tranchée  de  la  ligne  de  la  Flèche.  A  l'est,  les 
phtanites  couvrent  le  sol  de  l'enclos  de  la  Renloue.  Ils  côtoient  le 
chemin  qui  conduit  de  Saint-Barthélémy  à  Trélazé. 

On  les  voit  aux  environs  de  la  gare  de  Trélazé,  dans  les  bois  ou  les 
champs  de  la  Guérinière  et  de  la  Quantinière,  et  jusqu'à  700  mètres 
seulement  du  clocher  de  Trélazé.  Un  banc  de  phtanite  traverse  la 
propriété  de  Verrières,  et,  plus  loin,  les  vignes  de  la  Garenne,  où 
il  n'est  séparé  du  calcaire  que  par  un  intervalle  de  10  à  15  mètres. 

Mes  recherches,  dit  M.  l'abbé  Rondeau,  n'ont  pas  été  poussées 
plus  loin. 

L'auteur  termine  par  un  résumé  des  faits  énoncés  ci-dessus  et  quel- 
ques conclusions  stratigraphiques. 

L.  B. 


Mémoire    sur   la  Faune  du    Grès   armoricain;   par 

M.  Charles  Barrois.  {Annales  de  lasoc.géol.  dit  Nord,  t.  xix, 
20  avril  1891). 

La  place  restreinte  réservée  ici,  aux  extraits  et  analyses  des  ouvrages 
d'histoire  naturelle  concernant  l'Ouest  de  la  France,  ne  me  permet  pas 
de  donner,  du  petit  volume  de  plus  de  cent  pages  de  M.  Barrois,  une 
analyse  aussi  détaillée  (juc  l'intérêt  de  la  question  très  habilement 
traitée  pourrait  réclamer. 

M.  Barrois  ne  s'occupe  que  des  lamellibranches  du  Grès  armoricain 
des  départements  d'IUe-et-Vilaine  et  Loire-Inférieure,  pour  les  Trilo- 
bites  il  renvoie  aux  travaux  de  M.  Lebesconte,  et  pour  lesBrachiopodes 
à  ceux  de  Davidson. 

Historique.  —  L'auteur  rappelle  que  Marie  Rouault  a,  le  premier,  en 
1849,  signalé  le  Grès  armoricain  comme  assise  distincte  dans  la  série 
paléozoïque,  que  Dalimier  en  a  fixé,  en  1862,  la  position  stratigraphique, 
qu'enfin  les  découvertes  de  fossiles  faites  par  M.  Lebesconte  ont  rendu 
incontestables  les  conclusions  de  Dalimier. 

Le  grès  armoricain  est  placé  immédiatement  au-dessous  des  schistes 
d'Angers  et  appartient,  comme  eux,  à  la  faune  seconde,  c'est  là  un 
point  bien  acquis.  —  Il  n'en  est  pas  de  même  de  la  classification  des 
assises  inférieures  à  ce  terrain.  Voici,  d'après  M.  Barrois,  l'opinion 
d'un  certain  nombre  de  géologues  à  propos  de  ce  sujet  encore  contro- 
versé : 

M.  Barrois  (1882),  Recherches  sur  les  terrains  anciens  des  Asturies  et 
de  la  Galice,  range  le  Grès  armoricain  dans  la  faune  seconde  et  assi- 
mile l'étage  de  Gourin  aux  schistes  de  la  Véga  à  Paradoxides. 

6* 


70  SOCIÉTÉ  DES   SCIENCES    NATURELLES  DE  L'OUEST 

M.  Lebesconte  (1881),  Bull.  soc.  géol.  de  France,  donne  la  classifica- 
tion suivante  : 

Etage  D.  (faune  seconde)..  |    Assise  du  grès  armoricain,  d^ 
(   Assise  des  schistes  pourprés,  d'. 

Etage  C.  [   Manque. 

f  Schistes  verts  en  grandes  dalles. 

Etage  B.  (Schistes  de     \  Schistes  rouges. 

Rennes).  )  Schistes  gris-verdâtres  terreux  avec  grau- 

(         wackes. 

M.  Lecornu  (1884),  Feuille  de  Coutances,  classe  ces  assises  comme 
suit  : 
S*"  Grès  armoricain. 

S^    Grès  et  schistes  pourprés  avecgrauwacke  bleuecalcarifère  à  la  base. 
S**  Poudingues  pourprés. 
X    Phyllades  de  Saint-Lô. 

M.  Barrois  (1889),  Feuille  de  Redon,  range  dans  l'ordre  suivant    les 
assises  inférieures  au  grès  armoricain  : 

!c.  Dalles  pourprées  à  oligiste,  alternant 
avec  dalles  vertes  à  chloritoïde. 
b.  Schistes  et  quartzites  verts. 
a.  Poudingues  siliceux  à  gros  galets. 

.     ^^      ^   Schistes  avec  lits  interstratiflés   de   pou- 
^  '         )       dingue  et  parfois  de  calcaire,  de  tufs. 

Etage  de  Saint-Lô  X^      |   Schistes  et  grauwackes. 

Ailleurs  (1889),  Feuille  de  Pontivy  ;  il  admet  : 

Cambrien  {   X^  Dalles  vertes  de  Néant. 

iX^  Schistes  et  poudingues  de  Gourin  avec 
grès  et  quartzophyllades. 
X^  Schistes  de  Saint-Lô. 

Guillier  (1886),  Géologie  de  la  Sarthe  ;  distingue  les  assises  comme 
suit  : 


Faune  seconde  j  Grès  armoricain. 

(  Schistes  rouges  et  poudingues  pourprés. 

Faune  primordiale        |  Schistes,  calcaires  magnésiens,  poudingues. 

.     ..      ,        i  Schistes  de  Rennes  et  phyllades  t'e  St-Lô 
Cambrien  (Azoïque)       j      ^^^^^  ^^,^^.^^^  ^^  Parennes). 


EXTRAITS  ET  ANALYSES. 


GEOLOGIE  ET  MINERALOGIE 


71 


Hébert  (1886),  Bull.  soc.  géol.  de  France  ;  assimile  le  grès  armoricain 
au  Silurien  et  les  schistes  pourprés  au  Cambrien,  Pour  lui  le  Cambrien 
de  ses  devanciers  devient  VArchéen. 


H.  Bigot  (1890),  Thè.se  inaugurale. 

Ardoises  d'AuRers. 


Silurien  moyen 


Grès  armoricain. 


—  Llandeilo  flags. 
Arenig. 


Cambrien 


Archéen 


d.  Grès  feldspathique.  —  Lingula  flags.  Couches 

à  Olenus. 
c.  Schistes  vert  clair.  —  Menevien,  Solva,  Har- 

lech.  Couches  à  Paradoxides  conocoryphe. 
b.   Schistes  pourprés  avec  lentilles  de  marbre.  — 

Caerfai,  Lanberis,  couches  à  Olenellus. 
a.  Grès  et  poudingues  pourprés.  —  Conglomérat 

de  Saint-David. 

Schistes  de  Saint-Lô.  —  Arvonien  et  Pébidien. 


M.  Œhlert  (1889),  Compte-rendu  Ac.  .se,  juin. 
Silurien  |   Grès  armoricain. 

Grès  ferrugineux  à  Lingules. 
Schistes  et  psammites  à  Liyigula  crumena. 
Petrosilex  zônés,  [poudingues,  tufs  et  brèches  de 
Cambrien         (        porphyrite. 
Grès  grossiers. 
Quartzophyllades  et  schistes. 
Poudingues  pourprés  et  calcaires  magnésiens. 


Archéen  |  Phyllades  de  Saint-Lô. 


M.  Barrois  pense  que  les  difficultés  rencontrées  jusqu'à  ce  jour  pour 
le  classement  des  couches  inférieures  au  grès  armoricain  proviennent 
du  manque  de  fossiles  et  du  mode  de  formation  de  ces  couches  dont  la 
masse  principale  doit  être  attribuée  à  des  produits  d'apports  tenus  de 
l'intérieur.  La  diversité  de  ces  produits,  la  variation  d'épaisseur  des 
venues  éruptives  selon  que  l'on  s'éloigne  ou  se  rapproche  des  points 
d'émergence  etc.,  empêchent  d'assimiler  avec  certitude  des  couches  de 
même  âge,  bien  que  les  lieux  d'observation  soient  quelquefois  fort  rap- 
prochés. 

La  découverte  des  fossiles  de  la  faune  primordiale  pourra  peut-être 
seule  mettre  d'accord  des  opinions  jusqu'ici  contradictoires.  Cette  faune 
primordiale  peut  se  trouver  : 

1°  Dans  les  schistes  pourprés  (S<=  de  la  Carte  de  France).  Hébert, 
Œhlert,  Bigot. 


72  •    SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES   NATURELLES   DE   l'oUEST 

2°  Dans  une  lacune  comprise  entre  les  schistes  pourprés  et  les  schistes 
de  Rennes.  Lebesconte. 

3°  Dans  les  schistes  et  poudingues  de  Gourin  (X"  et  X"  de  la  Carte  de 
France).  Barrois,  Guillier. 

Parmi  les  fossiles  du  Grès  armoricain  de  Bretagne  signalés  par 
MM.  de  Tromelin  et  Lebesconte,  fossiles  qui,  pour  la  plupart,  n'ont  pas 
été  figurés,  M.  Barrois  croit  devoir  éliminer  les  espèces  suivantes  dont 
il  n'a  pas  pu  retrouver  des  traces  assez  sérieuses  ; 

Myocaris  quadrata.  Sait.,  187o,  de  Trom.  et  Lebes.,  congrès  de  Nantes. 
Myocaris  Valpyi  Sait.,  1875,  ib. 

Endoceras  sp.  ib. 

Ctenodonta  3Iorreni^  Rouault.  ib. 

Graptolithus  Sedgwicki  ?  Portl.  ib. 

Il  a  remplacé  : 
Bellerophon  Sacheri  par  Buchania  Sacheri. 
Capulus  ?  amoricanus  par  Palœacmea  armoricana. 
Pseudaximus  trigonus  par  Hyppomia  Salteri  ? 
Palœarca  secunda  par  Actinodonta  secunda. 
Modiolopsis  Redonensis  par  Cyrtodunta  obtusa. 
Orthonota  Lebescontei  par  Nuculana  incola. 
Orthis  sp.  par  Dyscophyllum  j)licatum. 
Cytheropsis  subtestis  est,  peut-être,  Primitia  dubia  Barr. 

Description  des  espèces  du  grès  armoricain.  —  M.  Barrois  figure  et 
décrit  avec  détails  et  discussions  37  espèces  dont  15  sont  nouvelles  et 
nommées  par  lui.  Dans  la  liste  qui  termine  cette  analyse  je  fais  pré- 
céder de  *  les  noms  de  ces  espèces,  et  j'indique  les  localités  où  on  les  a 
trouvées. 

Comparaison  de  la  faune  du  grès  armoricain  avec  les  faunes  équiva- 
lentes des  autres  régions.  —  Le  grès  armoricain  se  trouve  immédiate- 
ment au-dessous  des  schistes  d'Angers  appartenant  à  la  faune  seconde 
(base  du  Llandeilo).  Les  découvertes,  par  M.  Lebesconte,  dans  le  grès 
armoricain  de  Ogygia  de  brachiopodes  et  de  nombreux  lamellibran- 
ches, ont  prouvé  que  cet  horizon  ne  peut  correspondre  à  la  faune 
primordiale. 

Le  genre  Ogygia  appartient  à  la  faune  seconde.  Les  Actinodonta  et 
Ctenodonta  sont  abondants  dans  la  faune  seconde  du  Canada  et  des 
Etats-Unis.  Le  genre  Redonia  se  trouve  dans  toutes  les  assises  de  l'âge 
de  la  faune  seconde.  Ces  considérations  doivent  suffire  pour  certifier 
que  le  grès  armoricain  appartient  à  cette  faune.  C'est  avec  le  d^  de 
Bohême  que  le  grès  armoricain  a  le  plus  d'analogie,  on  n'a  cependant 
pas  trouvé  de  Bilobites  à  ce  niveau  en  Bohême. 

Les  assises  américaines  qui  ont  le  plus  de  ressemblance  avec  le  grès 
armoricain  sont  les  groupes  de  Trenton  et  de  Chazy. 


EXTRAITS  ET  ANALYSES.   —  GÉOLOGIE  ET  MINÉRALOGIE        73 

Le  grès  armoiicain  correspond  à  la  base  des  couches  anglaises  de 
Llandeilo  fArenig.J 

La  faune  de  Trémadoc  et  la  faune  primordiale  restent  à  trouver  en 
Bretagne. 

Les  fossiles  recueillis  dans  le  grès  armoricain  en  Bretagne,  sont 
jusqu'ici  trop  peu  nombreux  pour  que  Ton  puisse  se  faire  une  idée 
sérieuse  de  la  composition  de  cette  faune.  Les  lamellibranches  qui 
prédominent  sont  de  nature  très  variable  selon  la  composition  des 
sédiments  qui  les  renferment. 

Liste  des  fossiles  du  grès  armoricain  des  départements  d'IUe-et-Vi- 
laine  et  Loire-Inférieure. 

Bilohites. 
Scolithes. 
Vexilles. 

*  Discophyllum  plicatum  Phill.  —  Pont-Réan,   Laillé.   Carrière  de  la 

Vallée,  6  k.  0.  de  Sion,  La  Provo- 
tais en  Guichen. 
Lingula  Lesueuri  Rouault. 

—  Hawkei  Rouault. 

—  Salteri  Davidson. 
Dinobolus  Brimonti  Rouault. 

*  Sluzka  bohemica  Barr.  —  Sion. 

*  Sy7iek  antiqims  Barr.  —  Sion,  Guichen,  Laillé  ? 

*  Spatella  Lebescontei  Barrois.  —  Sion,  Guichen  ? 

*  Àctinodonta  cuneata  Phill.  —  La  Motte-Glain,  Laillé,  Bagaron,  Gui- 

chen, Sion 

*  —  obliqua  Barrois.  —  La  Motte-Glain,  Guichen. 

*  —         carinata  Barrois.   —  La  Motte-Glain,   Sion,    Ercé-en- 

Lamée,  Carrière  de  la  Brosseau, 
S.  0.  de  Chateaubriand,  Bagaron, 
Pont-Réan,  Guichen,  Laillé  ? 

*  —         secunda  Salter.  —  Sion,  Guichen,  Carrière  de  la  Vallée, 

à  6  k.  0.  de  Sion,  Laillé. 

*  —         Pellicoi\ei'n.  —  Sion. 

*  —         acuta  Barrois.  —  Laillé,  Guichen. 

*  Lyrodesma  armoricana  Trom.  Lebesc.  —  Guichen,  0.  de  Sion. 

*  Redonia  Duvaliana  Rouault.—  Carrière  de  la  Vallée,  6  k.O.  de  Sion, 

Guichen. 

*  —       Deshaysiana  Rouault.  —  Guichen. 

*  —       Boblayei  Barrois.  —  Guichen. 

*  Ctenodonta  Œhlerti  Barrois.  —  Chapelle-Glain. 

*  —         erratica  Trom. -Lebesc.  —  Sion. 

*  —         Ribeiro  Sharpe.  —  Guichen,  Sion 

*  —         Costae  Sharpe.  —  Guichen,  Sion. 


74  SOCIÉTÉ  DES   SCIENCES    NATURELLES  DE  l'oUEST 

*  Nuculites  acuminata  Barrois.  —  Guichen. 

*  —        torta  Barrois.  —  Guichen. 

*  Nuculana  Lebescontei  Barrois.  Pont-Réan  en  Guichen. 

*  —         incola  Barrois.  —  Haut  Montenac  près  Langon. 

*  Arca?  Naranjoana  ?  Vern.  —  Sion,  Butte  des  Ridais,  à  Ghâteaubriant. 

*  Parallelodon  antiquus  Barrois.  —  Chapelle-Glain. 

*  Cyrtodonta  obtasa  Mac-Coy.  —  Sion,  Pont-Réan. 

*  —         lata  Barrois.  —  Sion,  Laillé,  Pont-Réan,  Guichen. 

*  Modiolopsis  CailUaudi  de  Trora.  Lebesc.  —  Sion. 

*  —          Davyi  Barrois.  —   Bagaron,    Pont-Réan,  Carrière  de  la 

Vallée,  6  k.  0.  de  Sion. 

*  Hyppomya  ringens.  Salter.  —  Bagaron. 

*  —         Salteri  Barrois.  —  Guichen,  Carrière  de  la  Vallée. 

*  Palaeacmea  armoricanaTrom.  Lebesc.  —  Sion,  Laillé. 

*  —  Lebescontei  Barrois.  —  Sion. 

*  Buchania  Sacheri  Trom.  Lebesc.  —  Bagaron. 

*  Conularia  sp.  —  Sion. 

Ogygia  armoricana  Trom.  Lebesc. 
Homalonotus  Heberti  Lebesc. 
—  Barroisi  Lebesc. 

*  Ceratiocaris  sp.  —  La  Provotais  en  Guichen. 

*  Myocaris  lutraria  Salter.  —  Sion,  Guichen. 

*  Trigonocarys  Lebescontei  Barrois.  —  La  Provotais  en  Guichen. 

L.  D. 


Sur  le  genre  Spyridiocrinus  ;  par  M.  D.  P.  Œhlert. 
(Bull,  de  la  Soc.  géol.  de  France,  16  nov.  1890,  3«  série, 
t.  XIX,  p.  220-227). 

M.  QElhert  a  pu  extraire,  de  deux  blocs  calcaires,  du  Dévonien  infé- 
rieur de  la  carrière  des  Fourneaux,  près  Angers,  communiqués  par 
M.  Cheux,  deux  magnifiques  spécimens  d'un  crinoïde  nouveau  qu'il  a 
décrit  sous  le  nom  de  Spyridiocrinus  Cheuxi. 


Fis.  1. 


EXTRAITS  ET  ANALYSES.  —  GÉOLOGIE  ET  MINÉRALOGIE  75 

Les  fig.  1  et  2  permettent  de  se  rendre  compte  de  la  structure  de  ce 
fossile. 


^ 


o 


m 

Fig.  2. 

La  coupe  (fig.  2)  fait  voir  que  la  tige  s'enfonce  profondément  dans  le 
calice  cachant  dans  la  cavité  qu'elle  remplit  le  cicle  des  basales  qui 
semble  composé  de  quatre  pièces,  puis  cinq  rayons  de  radiales  compo- 
sés chacun  de  trois  pièces  R'\  R'^  R".  Les  premières  radiales  R" 
sont  hexagonales,  les  troisièmes  R'^  sont  pentagonales. 

Ces  dernières  sont  visibles  en  partie  à  la  base  du  calice,  comme  le 
fait  voir  la  figure  1.  —  Les  radiales  secondaires  R'^  sont  surmontées  de 
deux  séries  de  radiales  secondaires  (R")  ayant  chacune  d:ux  plaques, 
dont  l'inférieure  est  hexagonale  et  la  supérieure  axillaire;  de  ces  dernières 
partent  4  séries  rayonnantes  de  pièces  distichiales,  lesquelles,  à  la  hau- 
teur de  la  deuxième  pièce  D^  s'écartent  pour  laisser  la  place  à  un  rayon 
intermédiaire,  généralement  composé  de  cinq  plaques.  Les  distichiales 
qui  accompagnent  de  chaque  côté  cette  série  intermédiaire,  sont,  en 
comptant  à  partir  de  leur  point  d'origine,  tantôt  au  nombre  de  3,  tantôt 
au  nombre  de  .o,  mais  leur  répartition  a  lieu  symétriquement,  de  telle 
sorte  qu'on  retrouve  accolées  côte  à  côte  soit  les  séries  3,  soit  les  séries  3. 
Chacune  de  ces  dernières  séries  de  distichiales  donne  naissance  à  un 
bras  unique,  tandis  que  la  série  médiane  en  porte  deux  ;  on  compte  ainsi, 
pour  chaque  secteur  correspondant  à  un  rayon  de  radiales  primaires, 
8  bras,  et  pour  l'ensemble  du  calice,  40  bras  ;  le  côté  anal  étant  sous  ce 
rapport  semblable  aux  autres.  Ces  bras  simples,  contigus,  sans  interca- 
lation  de  pièces  interbrachiales,  sont  longs  et  grêles  et  s'élèvent  vertica- 
lement du  calice  ;  ils  sont  composés  d'une  double  série  d'articles  sur- 
baissés. Pinnules  inconnues. 

Les  plaques  interradiales  sont  très  peu  nombreuses,  petites,  en  partie 
cachées  dans  la  cavité  basilo-axillaire ,  et  se  continuent  au-delà  en 
cinq  séries  de  petites  pièces,  généralement  de  forme  allongée  et  dispo- 
sées suivant  une  simple  série  rayonnante,  qui  sert  de  limite  à  chacun 
des  rayons.  Deux  ou  trois  petites  plaques,  très  peu  importantes,  s'inter- 
calent irrégulièrement  entre  les  radiales  secondaires  et  les  premières 
distichiales. 

Cette  étude  permet  à  M.  (Ehlert  de  donner  au  nouveau  genre  Spyri- 
diocrinus  la  formule  suivante  :  «  Calice  de  grande  taille,  à  côtés  sub- 
))  parallèles,  à  base  plane  ou  un  peu  déprimée,  au  centre  de  laquelle  il 
»  existe  une  cavité  circulaire  profonde  dans  laquelle  s'engage  la  partie 
»  supérieure  de  la  tige  ;  basale  4?  radiales  3X3,  petites,  surbaissées, 
»  cachées  dans  la  cavité  basilo-axillaire;  radiales  de  deuxième  ordre 


76 


SOCIÉTÉ  DES  SCIENCES    NATURELLES  DE  L'OUEST 


»  2  X  10  ;  distichiales  20  X  3  à  3,  plus  deux  séries  intermédiaires  de 
»  5  plaques  ciiacune,  exceptionnellement  de  6  ;  bras  au  nombre  de  40, 
»  simples,  à  deux  rangées  de  plaques  ;  pinnules  inconnues.  Interra- 
»  diales  petites,  peu  nombreuses,  en  partie  cachées  par  la  tige,  et  dis- 
»  posées  à  la  base  du  calice  en  5  séries  simples,  rayonnantes.  Tige 
»  grosse,  cylindrique,  à  canal  central  pentalobé,  et  composée  d'articles 
»  alternativement  épais  et  minces,  caractères  qui  ne  présentent  aucune 
))  modification  au  voisinage  du  calice.  » 
La  seule  espèce  connue  est  Sp.  Cheuxi. 


Fis.  3. 


C'est  avec  le  genre  Pohjpeltes  d'Angelin  que  SpyrLdioo'inus  a  le  plus 
d'affinité.  —  La  figure  3  représente  ce  dernier  crinoïde  d'après  Angelin 
et  permet  de  comparer  les  deux  genres. 

Spyridiocrinus  se  distingue  de  Pohjpeltes  par  ses  distichiales  plus 
nombreuses  et  formant  6  rangées  au  lieu  de  4  par  suite  de  l'intercala- 
tion  de  2  files  intermédiaires  ;  celles-ci  seules  portent  des  bras  doubles, 
tandis  que  les  autres  sont  surmontées  par  des  bras  simples.  —  Les  bras, 
au  nombre  de  10  comme  dans  Polypeltes,  sont  aussi  munis  d'articles 
alternants,  mais  ne  se  ramifient  jamais  à  partir  du  point  où  ils  devien- 
nent libres;  de  plus,  les  interradiales  remontent  beaucoup  plus  haut 
dans  la  forme  Polypeltes,  où  elles  se  continuent  sous  forme  d'interaxil- 
laires  petites,  et  ordinairement  au  nombre  de  deux  par  rangée  ;  de  même 
aussi,  il  existe  dans  Polypeltes  des  interdistichiales  dont  on  ne  retrouve 
pas  trace  dans  la  forme  d'Angers. 

L.  D. 


EXTRAITS   ET   ANALYSES.    —   SUJETS   DIVERS  77 

Sur  l'existence  des  Grès  à  Sabalites  andegavensis 
dans  le  département  de  la  Mayenne  ;  par  M.  D.-P. 

ŒiiLERT.  {Congrès  des  Sociétés  savantes,  séance  du  mardi 
26  mai  1891.  Extrait  du  Journal  Officiel). 

M.  D.-P.  (Ehlert,  de  la  Société  géologique  de  France,  dans  une  com- 
munication sur  l'extension  des  sables  à  Sabalites,  dans  l'Ouest  de  la 
France,  démontre  que  ces  dépôts,  dont  l'existence  avait  été  signalée 
jusqu'ici  dans  les  départements  de  la  Sarthe  et  de  Maine-et-Loire, 
exclusivement  sur  la  bordure  des  terrains  secondaires,  occupent  de 
vastes  espaces  dans  la  partie  orientale  du  département  de  la  Mayenne. 
Ils  sont  représentés  soit  par  des  bancs  de  grès  placés  au  sommet  des 
collines  ne  dépassant  pas  la  cote  130,  soit  par  des  blocs  épars,  dissémi- 
nés sur  le  flanc  des  coteaux  ou  dans  le  fond  des  vallées.  On  les  trouve 
du  côté  d'Ambrières  et  de  Chantrigni,  dans  la  vallée  de  la  Chapelle-au- 
Riboul,  dans  la  longue  dépression  située  au  sud  de  Jublains  et  des 
buttes  de  Montaigu. 

L.  D. 


IV.  —  SUJETS  DIVERS 

Les  laboratoires  maritimes  de  Roscoff  et  de  Banyuls 

en  1891  ;  par  H.  de  Lacaze-Duthiers,  membre  de  l'institut 
{Arch.  de  Zool.  expérim.,  2^  série,  tome  ix,  1891). 

M.  de  Lacaze-Duthiers  fait  connaître  les  perfectionnements  apportés 
depuis  dix  ans  aux  installations  des  laboratoires  de  Roscoff  et  de 
Banyuls,  dont  il  est  le  créateur  et  le  Directeur.  Le  laboratoire  de  Ros- 
coiï,  dont  nous  nous  occuperons  spécialement  ici,  a  été  fondé  en  1872. 
Un  seul  laboratoire  maritime  existait  alors  en  France,  celui  de  Concar- 
neau,  aménagé  plus  spécialement,  à  cette  époque,  pour  des  études  de 
pisciculture  que  pour  des  travaux  purement  scientifiques  ;  sa  destination 
a  changé  depuis,  et  il  est  maintenant  rattaché  au  laboratoire  des  Hautes- 
Etudes,  et  dirigé  par  M.  Pouchet,  professeur  au  Muséum. 

Les  débuts  du  Laboratoire  de  Roscoff  ont  été  modestes  :  Une  maison 
meublée,  contenant  quelques  chambres  pour  les  travailleurs,  un  canot, 
deux  marins,  une  pompe  à  bras  pour  alimenter  d'eau  de  mer  les  cuvettes 
servant  d'aquarium.  Aujourd'hui,  après  des  années  d'efforts  persévé- 
rants, la  situation  a  complètement  changé.  De  vastes  terrains  bordant 


78  SOCIÉTÉ  DES  SCIENCES  NATURELLES  DE  l'OUEST 

la  mer  ont  été  acquis  par  l'état,  des  constructions  s'y  sont  élevées,  un 
réservoir  contenant  125  mètres  cubes  a  été  établi  sur  un  piton  granitique 
assez  élevé  pour  donner  une  pression  suffisante  à  l'eau  qui  circule 
dans  les  aquariums.  Un  grand  vivier,  construit  sur  la  plage,  et 
dont  l'eau  est  renouvelée  à  chaque  marée,  permet  de  conserver  les  gros 
animaux  dans  les  meilleures  conditions  d'existence.  Une  pompe  à  vapeur 
alimente  d'eau  de  mer  le  réservoir;  une  dynamo  produit  l'électricité 
nécessaire  à  l'éclairage  du  laboratoire. 

Les  travailleurs,  logés  dans  le  laboratoire  même,  où  onze  chambres 
leur  sont  réservées,  sont  ainsi  à  proximité  de  l'aquarium,  de  la  biblio- 
thèque et  des  salles  d'étude,  et  peuvent  de  là  descendre  directement  sur 
la  grève  pour  y  faire  des  recherches  à  basse  mer,  où  encore  s'embar- 
quer dans  les  bateaux  du  laboratoire,  pour  aller  explorer  les  rochers  et 
les  îlots  du  voisinage. 

M.  de  Lacaze-Duthiers  a  fait  récemment  un  essai  d'ostréiculture  dans 
le  grand  vivier  du  laboratoire.  Quelques  caisses  en  toile  métallique, 
contenant  8,500  petites  huîtres  de  15  à  20  millimètres  de  diamètre,  ont 
été  déposées  dans  ce  bassin,  en  avril  1890  ;  deux  mois  après,  la  taille 
moyenne  de  ces  huîtres  atteignait  50  à  60  millimètres.  Enfin,  en  mars 
1891,  c'est-à-dire  moins  d'un  an  après  le  début  de  l'expérience,  les  plus 
beaux  exemplaires  mesuraient  80  millimètres.  On  peut  conclure  de  cet 
essai  que  l'élevage  des  huîtres  réussirait  très  bien  à  Roscoff,  au  point 
de  vue  commercial,  et  pourrait  devenir  pour  les  pêcheurs  du  pays  une 
source  de  produits  rénumérateurs. 

E.  C. 


Création  et  évolution  ;  par  M.  le  D^"  Maisonneuve,  pro- 
fesseur à  la  Faculté  libre  des  Sciences  d'Angers. 

Au  cours  des  séances  du  Congrès  scientifique  international  des 
Catholiques,  tenu  à  Paris,  en  avril  1891,  M.  le  D'  Paul  Maisonneuve, 
notre  collègue,  a  lu  un  intéressant  mémoire  sur  la  Théorie  de  l'évolu- 
tion. Il  y  a  exposé  ses  convictions  personnelles  sur  cette  question 
difficile  et  épineuse  et  développé  les  arguments  sur  lesquels  s'appuient 
ces  convictions. 

Persuadé  que  le  transformisme  peut  se  concilier  avec  l'orthodoxie 
catholique  de  laquelle  l'auteur  n'entend  à  aucun  prix  s'écarter,  il  a  fait 
sienne  la  doctrine  évolutionniste  et  la  présente  à  son  auditoire  telle  qu'il 
la  conçoit,  sans  se  départir  d'un  respect  sincère  pour  les  opinions 
opposées. 

Nous  allons  essayer  d'esquisser  son  argumentation  et  d'en  résumer 
les  principaux  chefs  dans  une  analyse  aussi  consciencieuse  que  possible, 
où  nous  garderons  toutefois  la  plus  absolue  neutralité: 


EXTRAITS   ET   ANALYSES.    —    SUJETS   DIVERS  79 

De  la  constance  des  lois  qui  régissent  le  monde  inorganique  il  est 
permis  de  conclure  par  analogie  à  une  semblable  constance  dans  celles 
qui  régissent  les  êtres  organisés.  Le  protoplasraa  en  qui  reposent  à 
l'origine  toutes  les  forces  vitales,  n'est-il  pas  pour  ceux-ci  ce  qu'est 
pour  le  monde  inorganique  cette  matière  informe  dans  laquelle  ont  été 
déposées,  au  commencement,  les  forces  qui  l'ont  régie  depuis  et  ont 
dirigé  sa  remarquable  évolution  ? 

Que  l'action  du  Créateur  s'exerce  par  actes  successifs,  réitérés 
avec  une  fréquence  qui^éblouit  la  raison  humaine,  ou  que  cette  action  se 
soit  affirmée  une  fois  pour  toutes  au  premier  jour  du  monde  en  créant 
le  protoplasma  avec  la  puissance  de  se  transformer  en  mille  et  mille 
formes  diverses,  suivant  des  lois  constantes,  cette  action  est  toujours 
nécessaire  et  indéniable.  Toutefois  l'auteur  estime  que  la  seconde  hypo- 
thèse se  concilie  mieux  que  la  première  qui  est  la  plus  ancienne,  avec 
la  notion  transcendante  de  l'Etre  Suprême. 

Loin  de  lui,  la  théorie  matérialiste  affirmant  —  sans  preuves  — 
que  la  force  mécanique  a  seule  présidé  à  la  formation  de  tous  les  êtres, 
tout  comme  elle  a  présidé  à  la  formation  des  cristaux.  Rien  de  commun 
entre  ce  déterminisme  qui  rejette  de  parti  pris  et  à  priori  toute 
recherche  de  causalité,  et  le  transformisme  tel  que  l'entend  et  le  défend 
l'éminent  professeur. 

Il  répugne  assurément  à  la  philosophie  comme  à  la  science  que  la 
matière  inorganique  se  transforme  d'elle-même  en  matière  organisée. 
Mais,  une  fois  la  première  impulsion  donnée  par  Celui  qui  a  la  pléni- 
tude de  l'être  et  de  la  puissance,  une  fois  la  force  susceptible  de  pro- 
duire ces  phénomènes  déposée  dans  l'univers  avec  les  lois  qui  les  doi- 
vent régir,  toute  répugnance  cesse  à  admettre  cette  transformation.  Ne 
s'accomplit-elle  pas  tous  les  jours  sous  nos  yeux  dans  le  changement 
en  substance  vivante  des  matières  minérales  dont  se  nourrissent  ani- 
maux et  végétaux? 

Mais,  dira-t-on,  la  doctrine  évolutionniste  est  étrangement  tardive. 
S'est-on  donc  grossièrement  trompé  jusqu'à  Darwin  ?  Objection  de  peu 
de  valeur.  Ne  s'est-on  pas  mépris  jusqu'à  Galilée  sur  le  mouvement  de 
la  terre  ?  La  doctrine  évolutionniste  est  apparue  à  son  heure  comme  le 
résultat  d'observations  et  d'expériences  répétées  pendant  une  longue 
durée.  Et  puis  nous  scmmes  à  une  période  cosmique  de  stabilité  rela- 
tive et  de  repos,  où  les  lois  de  la  transformation  s'exercent  avec  moins 
d'activité  que  dans  les  âges  antérieurs  du  globe.  Elles  s'exercent  cepen- 
dant, et  la  plasticité  dont  le  Créateur  a  doué  la  matière,  ne  cesse  d'agir, 
bien  que  dans  une  mesure  à  oeine  perceptible  à  l'observation  de 
l'homme,  habitant  éphémère  de  la  planète  terrestre. 

A  notre  âge  quaternaire,  l'étude  des  phénomènes  géologiques  dont 
nous  sommes  témoins  nous  permet  de  remonter  à  la  connaissance  de 
ceux  qui  ont  changé  la  face  du  globe  dans  les  trois  âges  antérieurs.  De 
même,  peut-on  raisonner  en  ce  qui  concerne  les  modifications  des  êtres 


80  SOCIÉTÉ   DES    SCIENCES   NATURELLES  DE  l'OUEST 

organisés.  Nous  sommes  témoins  de  cliangements  anatomiques  incon- 
testables. L'adaption  ne  cesse  de  modifier  les  organes  et,  partant,  les 
espèces.  Le  chien,  transporté  dans  les  régions  polaires,  se  couvre 
spontanément  d'une  longue  et  chaude  fourrure,  tandis  que,  placé  sous 
l'équateur,  sa  peau  devient  presque  glabre  :  la  fourrure  y  est  devenue 
inutile,  nuisible  même. 

Le  porc,  abandonné  dans  les  déserts  de  l'Amérique  boréale,  y  acquiert 
bientôt  une  toison  protectrice.  Une  larve  d'abeille  devient  à  volonté 
ouvrière  ou  reine,  suivant  la  nourriture  qui  lui  est  offerte.' 

Il  y  a  aussi  les  faits  de  mimétisme  à  l'appui  de  la  thèse  de  plasticité 
organique.  Le  même  crustacé,  pour  se  dérober  à  l'œil  de  ses  ennemis, 
se  colore  en  vert  au  milieu  des  algues  vertes,  en  jaune  parmi  les  Lami- 
naires jaunes,  en  rouge  parmi  les  rouges  Floridées,  en  gris,  sur  les 
fonds  de  vase  grise. 

Les  instincts  offrent,  eux  aussi,  leur  plasticité.  Suivant  le  milieu  et 
les  circonstances,  l'espèce  chien  prendra  l'instinct  du  chasseur,  du  gar- 
dien des  troupeaux,  du  guide  de  l'aveugle,  de  l'épagneul  savant,  de  la 
levrette  indolente  et  câline. 

Si  la  nature  offre,  de  nos  jours,  des  modifications  lentes  et  graduelles, 
elle  en  offre  aussi  de  brusques  et  imprévues.  Le  croisement  entre 
espèces  diverses  a  donné  des  produits  féconds  jusqu'à  la  72"  génération. 
Parfois  on  voit  apparaître  des  types  nouveaux  dont  on  ne  saurait  expli- 
quer la  cause  efficiente,  tels  que  la  race  des  moutons  de  Mauchamp  à 
laine  droite  et  soyeuse,  les  bœufs  sans  cornes  du  Paraguay,  les  béliers 
à  jambes  torses  comme  celles  des  chiens  bassets,  etc.,  etc. 

Il  y  a  donc  dans  l'espèce  une  aptitude  à  s'écarter  spontanément  du 
type  primitif,  une  facilité  de  présenter  à  l'improviste  des  caractères 
nouveaux,  transmissibles  à  la  lignée. 

L'auteur  appuie  encore  sa  thèse  sur  l'existence  d'organes  rudimen- 
taires  qui  ne  peuvent  servir  à  rien  et  dont  la  raison  d'être  ne  s'explique 
que  par  l'examen  des  espèces  voisines.  Par  exemple,  le  cheval  quater- 
naire n'est  pourvu  que  d'un  seul  doigt  à  chaque  pied,  accompagné  de 
petits  os  sans  utilité.  Mais  les  chevaux  tertiaires  avaient  trois  doigts 
qui,  insensiblement  réduits,  ont  conduit  l'espèce  à  la  forme  monodac- 
tyle actuelle. 

Enfin,  le  développement  embryogénique  n'est-il  pas  lui-même  un 
phénomène  évident  et  incessant  de  transformation  organique  ?  Il  est 
impossible  au  savant  de  distinguer  l'embryon  du  singe  de  l'embryon 
du  chien.  Mais  laissez  s'accomplir  selon  leurs  lois  propres,  l'évolution 
de  ces  deux  embryons  en  apparence  semblables,  et  vous  verrez  se 
dessiner  graduellement  la  distinction  des  deux  espèces. 

Conclusion.  —  La  doctrine  de  l'évolution  n'a  rien  qui  répugne  à 
l'idée  d'un  Dieu  créateur  et  conservateur,  tel  que  le  comprend  la 
théodicée  chrétienne.  Au  contraire,  elle  semble  plus  propre  à  expliquer 


EXTRAITS  ET  ANALYSES.  —  ZOOLOGIE  81 

scientifiquement  son  action  et  plus  digne  de  la  majesté  sans  laquelle 
on  ne  peut  concevoir  l'Etre  infini  et  parfait. 

Du  reste,  Saint  Augustin  lui-même,  ne  peut-il  pas  être  revendiqué 
comme  le  père  de  la  doctrine  évolutionniste,  lui  qui  a  écrit  ces  lignes 
hardies  :  «  Insunt  corporels  rébus,  per  omnia  elementa  mundi,  quce- 
dam  occîdtœ  seminariœ  rationes,  qiiibus,  cuni  data  fuerit  opportunitas 
temporalis  atque  cansaUs  prorumpunt  in  species  débitas.  » 

J.  D. 


I  —  ZOOLOGIE 

Catalogue  des  Reptiles,  Batraciens  et  Poissons 
du  département  de  l'Indre;  par  MM.  René  Martin  et 
Raymond  Rollinat.  (Mémoires  de  la  Soc.  zoologique  de 
France,  t.  v,  1892,  p.  30) . 

MM.  Martin  et  Rollinat  passent  en  revue,   dans  ce  Catalogue,  les 
reptiles,  batraciens  et  poissons  qui  ont  été  capturés  dans  l'Indre. 

REPTILES 

Ordre  I.  —  CHÉLONIENS 

Cistudo  europaea  Duméril  et  Bibron,  Cistude  d'Europe.  —  Cette  tortue 
est  très  commune  dans  l'Indre. 

Ordre  II.  —  SAURIENS 

Lacerta  viridis  Daudin,  Lézard  vert.  —  Très  commun  partout. 

L.  stirpium  Daudin,  Lézard  des  souches.  —  Beaucoup  plus  rare  que  le 
Lézard  vert. 

L.  vivipara  Jacquin,  Lézard  vivipare,  —  Rare  et  localisé  dans  les  en- 
droits humides. 

L.  muralis  Duméril  et  Bibron,  Lézard  gris  ou  L.  des  murailles.  — 
Extrêmement  commun. 

Anguis  fragilis  Duméril  et  Bibron,  Orvet  fragile.  —  Très  commun 
dans  les  prairies,  les  haies  et  les  fossés. 


82  SOCIÉTÉ  DES   SCIENCES  NATURELLES  DE  l'OUEST 

Ordre  III.  —  OPHIDIENS 

Elaphis  ^sculapii  Host,  Elaphe  ou  Couleuvre  d'Esculape.  —  Rare  et 
localisée. 

Tropidonotus  natrix  Duméril  et  Bibron,  Tropidonote  à  collier.  —  Très 
commun  sur  les  bords  des  étangs,  mares  et  fossés  et  dans  les  bois  ma- 
récageux. 

T.  viperinus  Duméril  et  Bibron,  Tropidonote  vipérin.  —Très  commun 
sur  les  bords  des  rivières,  des  étangs  et  des  mares. 

Coronella  Isevis  Lacépède,  Coronelle  lisse.  —  Assez  rare  dans  les 
contrées  sèches  et  couvertes  de  pierres  ou  de  rochers. 

Zamenis  viridiflavus  Duméril  et  Bibron,  Zamenis  vert-jaune.  —  Très 
rare. 

Vipera  aspis  Duméril  et  Bibron,  Vipère  aspic.  —  Très  commune  dans 
les  endroits  chauds. 

((  Nous  possédons  une  vipère,  disent  les  auteurs  de  ce  Catalogue, 
capturée  près  d'Argenton,  ayant  sur  la  tète  les  trois  plaques  de  la 
Vipère  Péliade,  mais  dont  le  museau  est  retroussé  comme  celui  de  la 
Vipère  aspic  ». 

V.  berus  Daudin,  Vipère  bérus  ou  péliade.  —  Rare. 

BATRACIENS 

Ordre  I.  —  ANOURES 

Hyla  viridis  Duméril  et  Bibron,  Rainette  verte.  —  Très  commune  sur 
les  bords  des  étangs  et  des  mares. 

Rana  viridis  Linné,  Grenouille  verte.  —  On  la  rencontre  presque  toute 
l'année,  surtout  pendant  la  belle  saison  sur  les  mares  et  les  étangs. 

R.  fusca  Rœsel,  Grenouille  rousse.  —  Très  rare. 

R.  agilis  Thomas,  Grenouille  agile.  —  Très  commune  en  mars  et  avril. 

Bufo  vulgaris  Duméril  et  Bibron,  Crapaud  commun.  —  Commun  par- 
tout, surtout  dans  les  lieux  cultivés. 

B.  calamita  Daudin,  Crapaud  calamité.  —  Commun  dans  les  terrains 
cultivés,  près  des  berges  des  rivières  et  des  ruisseaux. 

Pelobates  fuscus  Wagler,  Pélobate  brun.  —  Les  auteurs  de  ce  Cata- 
logue n'ont  pas  encore  trouvé  le  P.  brun  dans  l'Indre,  mais  ils  pensent 
que  cette  espèce  doit  habiter  le  Nord  ou  le  Nord-Ouest  de  ce  département 

Pelodytes  punctatus  Dugès,  Pélodyte  ponctué.  —  Très  rare. 

Bombînator  pachypus  Fitzinger,    Sonneur  à   pieds   épais.   —  Très 
commun  dans  les  mares. 
Alytes  obstetricans  Laurenti,  Alyte  accoucheur.  —  Commun  partout. 


EXTRAITS  ET  ANALYSES.    —  ZOOLOGIE  83 

Ordre  II.  —  URODÈLES 

Salamandra  maculosa  Laiirenti,  Salamandre  tachetée.— Assez  commune 
dans  les  bois  humides,  sous  les  pierres  et  dans  les  fondations  des  vieilles 
murailles. 

Triton  cristatus  Laurenti,  Triton  crèté.  —  Très  commun. 

T.  marmoratus  Latreille,  Triton  marbré.  —  Commun. 

«  Le  Triton  de  Blasius  fT.  Blxsiusi  A.  de  ITsle),  est  l'hybride  des 
deux  espèces  précédentes.  On  trouve  ce  Triton,  aux  environs  du  Blanc 
et  d'Argenton,  dans  les  mares  où  viennent  s'accoupler  les  crêtes  et  mar- 
brés ...» 

T.  punctatus  Dugès,  Triton  ponctué.  —  Commun  dans  le  Nord  de 
l'Indre,  il  n'existe  pas  dans  le  Sud. 

T.  palmatus  Schneider,  Triton  palmé.  —  Extrêmement  commun  dans 
toutes  les  mares. 

P.    DE   C. 

POISSONS 

POISSONS      OSSEUX 

Perça  fluviatilis. 

Acerina  cernua  von  Siebold,  Gremille  commune.  —  Très  rare  par- 
tout. On  ne  peut  même  pas  certifier  son  existence. 

Cottus  gobio  Lin.  —  Chabot  de  Rivière.  —  Assez  commun. 

Grasterosteus  leiurus  Cuv.  Epinoche  à  queue  lisse.  —  Commune  ; 
fraie  en  mai  et  juin. 

G.  laevis  Cuv.  Epinochette  lisse.  —Très  commune  surtout  dans  le  Bou- 
zanteuil,  aux  environs  de  Chasseneuil. 

Pleuronectes  flesus  Lin.  Pleuronecte  flet.  —  Autrefois  commun  dans 
la  Creuse,  rare  aujourd'hui. 

Lota  vulgaris  Cuv.  Lote  commune.  —  Commune  dans  le  Cher,  moins 
commune  dans  la  Théols  et  l'Arnon  ;  accidentellement  dans  la  Creuse. 
On  la  prend  le  plus  souvent  en  novembre,  décembre  et  janvier,  à  l'époque 
du  frai. 

Cobitis  barbatula  Lin.  —  Loche  franche.  —  Commune  sous  les  pierres 
des  rives. 

C.  taenia  Lin.  Loche  de  Rivière.  —  Moins  commune  que  l'espèce  pré- 
cédente. 

Gobio  fluviatilis  Valencienne,  Goujon  de  Rivière.  —  Très  commun 
partout.  Fraie  en  mai  et  juin. 


84  SOCIÉTÉ  DES   SCIENCES  NATURELLES  DE  l'OUEST 

Barbus  fluviatilis  Val.  Barbeau  commun.  —  Commun.  Fraye  en  mai 
et  juin. 

Tinca  vulgaris  Cuv.  Tanche  commune.  —  Commune  par  localités. 

Cyprinus  carpio  Lin.  Carpe  commune.  —  Commune. 

Cyprinopsis  auratus  Fitzinger.  —  Le  Cyprinopsis  doré  ou  Poisson 
rouge  est  originaire  de  Chine  et  introduit  dans  les  étangs. 

Rhodeus  amarus  Agassiz,  Bouvière  commune.—  Assez  commune  dans 
l'Indre,  elle  paraît  plus  rare  dans  la  Creuse  et  les  autres  rivières.  Elle 
fraye  en  avril  et  mai,  et  se  nourrit  d'herbes  et  de  vers. 

Abramis  brama  Val.  Brème  commune.  —  Assez  rare  dans  la  Creuse 
et  la  Claise;  commune  dans  l'Indre,  le  Cher  et  la  Théols;  tiès  commune 
dans  la  Bouzanne. 

A.  bjoerkna  Lin.  Brème  bordelière.  —  Commune. 

Alburnus  lucidus  Heckel  etKner,  Ablette  commune.  —Très  commune. 
Fraye  en  mai. 

A.  bipunctatus  Heckel  et  Kner,  Ablette  spirlin.  Commune.  Aime  les 
courants  et  fraye  en  mai. 

Scardinius  erythrophthalmus  Heckel  et  Kner,  Botengle  commune.  — 
Commune  partout.  On  la  trouve  dans  beaucoup  d'étangs. 

Leuciscus  rutilus  Yarrell,  Gardon  commun.  —  Commun  partout, 
principalement  dans  la  Creuse. 

Squalius  cephalus  von  Siebold,  Chevaine  commune.  —  Très  commune 
partout.  Fraye  en  mai.  Vulgairement  connu  sous  le  nom  de  Chaboisseau. 

S.  leuciscus  Heckel  et  Kner,  Vandoise  commune,  —  Commune.  Fraye 
en  février,  mars  et  avril. 

Phoxinus  laevis  Selys-Longchamps,  Vairon  commun.  —  Très  commun 
dans  les  rivières  et  ruisseaux.  Fraye  en  avril,  mai,  juin. 

Salmo  salar  Lin.  Saumon  commun.  —  Assez  commun  dans  la  Creuse, 
l'Anglin,  rare  dans  le  Cher,  il  ne  se  trouve  pas  dans  la  Bouzanne,  la 
Claise,  l'Indre,  la  Théols  et  le  Fouzon. 

Il  monte  en  octobre,  novembre  et  décembre,  va  frayer  le  plus  haut 
possible  vers  les  sources  des  rivières  et  descend  ensuite  vers  la  mer. 
Les  saumons  capturés  en  automne  et  au  début  de  l'hiver  sont  en  mau- 
vais état;  les  mâles  sont  bécards,  ont  la  laitance  énorme  et  sont  prêts  à 
reproduire  ;  les  femelles  sont  pleines  d'œufs,  mais  très  rarement  elles 
ont  l'extrémité  de  la  mâchoire  inférieure  recourbée  comme  chez  les 
mâles. 

Les  jeunes  saumons,  nés  dans  la  Creuse,  sont  connus  à  Argenton  et 
au  Blanc  sous  le  nom  de  Tacots  ou  Tacons  ;  on  en  capture  quelques-uns 
en  novembre,  mais  c'est  en  mars  et  en  avril  de  l'année  suivante,  lors 
qu'ils  descendent  à  la  mer  qu'on  en  prend  des  quantités  considérables. 


EXTRAITS  ET  ANALYSES.   —   ZOOLOGIE  85 

Trutta  argentea  Val.  Truite  de  mei".  —  On  trouve  accidentellement  la 

Truite  saumonée  dans  la  Creuse  et  le  Cher. 

Trutta  fario  von  Siebold,  Truite  commune.  —  Commune  dans  la 
Creuse  et  l'Anglin.  Rare  dans  la  Bouzanne.  dans  l'Indre,  sauf  en  amont 
de  la  Châtre  et  dans  le  Cher.  Extrêmement  rare  dans  le  Fouzon  et  la 
Tliéols.  Fraye  en  novembre,  décembre  et  janvier. 

Alosa  vulgaris  Val.  Alose  Commune.  —  Commune  dans  le  Cher,  en 
mai,  juin,  juillet.  Rare  dans  la  Creuse,  la  Bouzanne  et  l'Indre.  N'existe 
pas  dans  la  Théols,  le  Fouzon  et  la  Claise. 

Esox  lucius  Lin.  Brochet  commun.  —  Commun. 

Anguilla  vulgaris  Yarreli,  Anfiuille  commune.  —  Monte  en  mars  et 
avril  ;  descend  vers  la  mer  en  octobre  et  novembre. 

POISSONS    CARTILAGINEUX 

Petromyzon  marinus  Lin.  Lamproie  marine.   —   Seulement  dans   la 

Creuse. 

P.  fluviatilis  Lin.  Lamproie  fluviatile.  —  Commune  autrefois  dans  la 
Creuse  et  même  dans  l'Anglin,  elle  y  est  très  rare  aujourd'hui.  Elle 
remontait  en  mars  et  descendait  en  septembre.  On  la  trouvait  dans  les 
gués  ;  là  elle  se  faisait  une  fosse  dans  le  sable  et  il  était  facile  de  l'aper- 
cevoir et  de  la  prendre  avec  des  pinces. 

Petromyzon  Planeri  Bloch,  Lamproie  de  Planer.  —  Commune  dans 
la  Creuse,  l'Anglin,  la  Bouzanne,  la  Théols  et  quelques  ruisseaux  qui  se 
jettent  dans  ces  rivières  ;  moins  commune  dans  la  Claise,  l'Indre,  le 
Fouzon  et  le  Ciier.  Elle  vit  dans  la  vase  et  dans  le  sable  et  se  nourrit 
de  petits  animaux.  Elle  fraye  en  avril,  à  cette  époque  on  voit  les  Lam- 
proies circuler  à  la  poursuite  les  unes  des  autres,  et  on  trouve  de 
nombreux  sujets  qui  viennent,  en  troupe  de  quinze  ou  vingt,  se  fixer 
aux  pierres  et  aux  rochers,  non  loin  des  rives. 

L.  B. 


Variété  de  la  couleuvre  d'Esculape;  par  M.  A.  Fournier 
{Bull.  Soc.  stat.  se.  etc.,  dit  dép.  des  Deux-Sèvres,  1891, 
p.  149). 

M.  A.  Fournier  a  offert  au  Musée  de  Niort  une  couleuvre  prise  près 
du  moulin  de  Sciecq,  couleuvre  d'Esculape,  Elapis  Esculapii  Dura., 
variété  manquant  de  la  ligne  noire  qui  traverse  les  deux  mâchoires  au- 
dessous  de  l'œil. 

L.  B. 

7* 


<S(i  SOCIÉTÉ    DES    SCIENCES   NATURELLES   DE   l'OUEST 

Le  Lézard  vivipare  et  le  Lézard  des  murailles  en 
Normandie  ;  par  M.  P.  Joseph-Lafosse  (Bull.  Soc.  Lin- 
néenne  de  Normandie,  1891,  p.  169-172.) 

La  viviparité  des  lézards  inconnue  des  anciens,  fut  mentionnée  pour 
la  première  fois  par  M.  J.-F.  de  Jacquin,  en  1787  ;  les  naturalistes 
semblèrent  ne  guère  se  préoccuper  de  ce  fait,  ne  sachant,  du  reste, 
de  quelle  espèce  il  s'agissait  alors. 

En  1837,  M.  E.  Guérin  captura  dans  la  forêt  d'Eu  un  lézard  qui  mit 
au  monde  7  petits  vivants. 

M.  Joseph-Lafosse  prit  en  juin  1890,  dans  le  marais  Vernier,  un 
lézard  gris  qui  déposa  4  petits  mesurant  40  mill.  Depuis  cette  époque, 
après  un  examen  approfondi,  il  constata  qu'il  avait  bien  affaire  au 
Lacerta  vivipara  Jacquin. 

Ayant  comparé  ce  spécimen  avec  une  dizaine  d'autres  lézards  con- 
servés dans  l'acool  et  recueillis  dans  diverses  parties  de  la  Manche, 
M.  Joseph-Lafosse  reconnut  que  tous  étaient  identiques  avec  lui.  Cette 
espèce  semble  donc  être  la  plus  commune  en  Normandie,  peut-être 
même  la  seule  qui  habite  la  presqu'île  du  Cotentin. 

Il  y  a  bien  des  années,  l'auteur  de  cette  note  prit  à  Granville  un 
Lacerta  muralis  Latreille  ;  il  en  captura  aussi  des  quantités  dans  les 
îles  Chausey  ;  tout  récemment  encore  on  lui  en  remit  un  provenant  des 
mêmes  îles  ;  l'auteur  en  conclut  que  le  L.  imiralis  est  commun  à 
Granville,  aux  îles  Chausey,  et  que  de  là,  passant  par  la  Bretagne,  il 
descend  vers  le  midi  de  la  France. 

P.  DE  C. 


Etude  sur  la  variabilité  de  certains  Lépidoptères 
communs  ;  par  M.  C.  Oberthur  {Bull,  de  la  Soc.  entom. 
de  France,  séance  du  11  novembre  1891). 

M.  C.  Oberthur  a  soigneusement  étudié,  au  mois  d'août  dernier,  la 
variabilité  de  certains  lépidoptères  communs.  Parmi  400  Abraxas  gros- 
sulariata  recueillis  par  lui  à  Cancale,  il  a  eu  la  satisfaction  de  ren- 
contrer dix  aberrations  remarquables,  provenant  soit  de  cas  d'albinisme, 
soit  de  cas  de  mélanisme. 

Une  femelle  par  exemple  est  caractérisée  par  l'oblitération  presque 
complète  de  taches  noires,  une  autre  a  les  taches  très  réduites  et  grises, 
avec  les  parties  normalement  jaunes  du  corps  et  des  ailes  d'un  blan- 
châtre très  particulier  ;  une  troisième  a  tout  le  bord  des  ailes  supérieures 
d'un  noir  ardoisé.  —  Six  autres  femelles  analogues  ont  les  ailes  supé- 
rieures presque  envahies  par  le   noir  qui  résulte  de  la  confluence  des 


EXTRAITS   ET   ANALYSES.    —   ZOOLOGIE  87 

points,  le  fond  des  mêmes  ailes  étant  jaunâtre.  Ces  insectes  éclosaient 
dans  une  haie  de  prunelliers  d'environ  30  mètres. 

De  même,  le  Lycœna  Alexis,  extrêmement  abondant  sur  les  dunes 
couvertes  de  Carex,  a  fourni  deux  femelles  aberrantes,  l'une  dont  les 
ailes  inférieures  ont  de  grandes  taches  noires  sur  fond  blanc  pur, 
l'autre  presque  sans  taches  noires. 

Parmi  un  certain  nombre  de  Callimorpha  liera,  M.  Oberthûr  a  trouvé 

une  douzaine  de  variétés  à  ailes  inférieures  jaunes  ou  orangées  ;  il  a 

également  recueilli  une  Zygœna  filipendulœ  k  tâches  rouges  confluentes. 

Alors  que  les  Chelonldes  filera  et  cajaj,  dit  l'observateur,  varient  très 

souvent  en  Bretagne,  du  rouge  au  jaune,  les  Zygœna  ne  paraissent  pas 

subir  la  même  loi  en  France,  tandis  qu'en  Angleterre  la  variation  du 

rouge  au  jaune  existerait  assez  souvent  chez  les  Zygœna  comme  chez 

les  Chelonides. 

R.  M. 


Sur  le  Galamoceras  Volxemi  M.-L.  ;  par  M.  R.  Martin. 

(Bull,  de  la  Soc.  entom.  de  France,  séance  du  11  novem- 
bre 1891.) 

M.  R.  Martin  a  trouvé  en  très  grande  quantité  dans  le  département  de 
l'Indre,  de  l'Indre-et-Loire  et  de  la  Vienne,  un  trichoptère,  le  Galamo- 
ceras Volxemi  M.-L.  qui  n'avait  jamais  été  trouvé  que  dans  la  pénin- 
sule ibérique.  En  1880,  on  ne  connaissait  que  deux  femelles  de  ce  rare 
insecte,  prises  en  Portugal,  En  1887,  on  pouvait  citer  une  dizaine  de 
captures  en  Portugal  et  en  Andalousie.  En  1888,  M.  Martin  l'a  trouvé 
par  milliers  sur  les  rivières,  en  particulier  sur  l'Anglin,  qui  traverse 
le  département  de  l'Indre  et  va,  dans  celui  de  la  Vienne,  se  réunir  à  la 
Gartempe. 

Le  Galamoceras  est  un  gros  phrygane  marron,  à  longues  antennes, 
que  l'on  aperçoit  immobile,  collé  le  long  des  feuilles  d'Iris,  sur  le 
rivage  des  petites  rivières  ou  que  l'on  capture,  en  battant  les  Aulnes  et 
autres  arbres  qui  surplombent  le  courant  où  poussent  en  touffes  épais- 
ses sur  le  bord. 

Si  on  le  dérange,  il  vole  assez  lourdement  à  fleur  d'eau  et  cherche  de 
suite  à  regagner  la  rive.  Il  apparaît  vers  le  28  mai  et  disparaît  au 
10  août. 

Nous  ajoutons  que  le  G.  Volxemi  ne  se  trouve  pas  évidemment  can- 
tonné dans  l'Indre,  il  est  probable  qu'il  habite  d'autres  localités  de 
l'Ouest,  et  il  serait  à  souhaiter  qu'on  le  cherchât  en  Vendée,  en  Breta- 
gne, en  Anjou,  oh  il  pourrait  exister,  dans  les  Gharentes  où  certaine- 
ment il  doit  vivre,  de  façon  à  préciser  exactement  son  habitat. 


HS  SOCIÉTÉ   DES    SCIENCES   NATURELLES   DE   l'oUEST 

Ou  reste,  pour  la  facilité  des  reciierclies  ou  la  détermination  des 
découvertes,  M.  Martin,  du  Blanc  (Indre),  est  à  l'entière  disposition  des 
entomologistes  et  tout  disposé  à  leur  adresser,  à  première  demande, 
des  spécimens  de  cette  importante  espèce. 

R.  M. 


Note  de   chasse  ;   par  M.  .T.   Croissandeau.  (Le  Coléoptc- 
ri^te,  1^'  décembre  1891,  p.  245-247.) 

Sous  ce  titre,  l'auteur  donne  le  résultat  d'une  chasse  entomologique 
faite  pai'  lui  dans  la  première  quinzaine  du  mois  d'août  dernier,  à 
Roscoff  (Finistère). 

Ayant  avisé  un  petit  champ  inculte,  M.  Croissandeau  entreprit  d'en- 
lever des  plaques  d'herbes  et  fut  tout  surpris  d'y  trouver  une  grande 
quantité  de  coléoptères.  Il  récolta  entre  autres  113  Cathormiocerus 
maritimus,  63  Trachyphlœus  myrmecophilus,  300  Cœnopsis,  6  Cew- 
thovrhynchidkis  Dawsoni. 

«  Il  résulte  de  cette  chasse,  dit  M.  Croissandeau,  que  les  Cathormio- 
cerus maritimus  et  T.  myrmccophUus  hal)itent  dans  l'herbe.  Nous 
n'avons  pas  trouvé  un  seul  de  ceux-ci  avec  les  fourmis.  » 

«  Cette  réputation  myrmecophile  (!)  qu'on  leur  a  faite  me  semble 
bien  usurpée,  car  M.  Champenois,  inspecteur  des  Forêts  à  Autun, 
annonce  qu'il  a  pris  en  nombre,  dans  la  Charente-Inférieure,  le 
('.  curripes,  sous  des  touffes  de  lichens,  dans  les  bois.  Mon  avis,  c'est 
que  tous  les  Cathormiocerus  sont  probablement  très  communs.  Quand 
ou  en  trouve  sous  une  pierre,  c'est  accidentel.  Et  si  on  cherchait  dans 
l'herbe  qui  avoisine  cette  pierre  et  les  environs,  on  en  trouverait  des 
quantités. 

P.    DE   C. 


Sur  les  Stellérides  recueillis  dans  le  golfe  de  Gas- 
(joçjne,  aux  Açores  et  à  Terre-Neuve  pendant  les 
campagnes  scientifiques  du  yacht  «  l'Hirondelle  »  ; 

par  M.  Edmond  Perrier.  (Comptes-rendus  des  séances  de 
l'Académie  des  sciences,  1891,  p.  225). 

Le  nombre  des  espèces  d'Etoiles  de  mer  recueillies  durant  les  cam- 
pagnes de  V Hirondelle,  par  S.  A.  S.  le  prince  Albert  de  Monaco,  s'élève 
à  33,  réparties  en  26  genres.  Au  nombre  de  ces  espèces,  il  s'en  trouve 
une  nouvelle  :  Stolasteras  neglecta  qui  intéresse  notre  région.  M.  de 


EXTRAITS  ET  ANALYSES.  —  ZOOLOGIE 

Guernc  nous  apprend,  en  effet  (Bull.  Soc.  z-ool.  de  Fr.,  1891,  p.  2fi3), 
qu'elle  a  été  recueillie  le  20  juillet  1886,  par  166  mètres  de  prol'ondeur, 
sur  sable  vaseux  (Ditrupa  morts),  dans  le  golfe  de  Gascogne,  au  large 
des  Sables-d'Olonne,  latitude  N.  46"  26',  longitude  0.  6"  30'.  Cette 
espèce,  dit  M.  de  Guerne,  peut  être  considérée  comme  a[)partenant 
à  la  faune  française,  car  la  profondeur  où  elle  a  été  trouvée  n'excède 
pas  les  limites  accessibles  aux  pêcheurs  de  la  Vendée,  de  la  Charente- 
Inférieure  et  de  la  Gironde. 

L.  B. 


Essai  sur  la  laiiiie  des  Spongiaires  de  Roscoif  ;  par 

M.  E.  TopsENT  (Arcli.  zooL  expér.,  2«  série,  t.   ix,  1891, 
p.  523-554  avec  1  pi.) 

M.  Topsent  publie  une  liste  de  110  espèces  d'épongés  qu'il  a  recueillies 
à  Roscoff.  Parmi  ces  espèces,  vingt-neuf  n'avaient  pas  encore  été 
signalées  dans  la  Manche  ;  quatre  autres  sont  nouvelles  :  Halichondria 
inops.Esperella  littoralis,  Hymeraphia  Lacazei  et  Mkrociona  dites. 

Voici  d'ailleurs  la  liste  des  espèces  recueillies.  On  remarquera 
qu'elles  proviennent,  pour  une  bonne  part,  de  Roscoff  et  de  l'île  de 
Batz,  de  la  plage  de  Pempoul,  de  l'embouchure  de  la  rivière  de  Penzé, 
de  l'île  Verte,  et  des  rochers  qui  ne  découvrent  qu'aux  grandes  marées, 
le  Beclem,  Kaïnou,  Rec'hier  Doùn,  Duon,  etc.,  de  ce  que,  d'une  façon 
générale,  on  peut  appeler  la  grève. 

1.  SOUS-CLASSE  CALCAREA 

I.    ORDRE   HOMOCŒLA 

Famille  Aaconidœ 

1  Leucosolenia  coriacea  (Montagu),  Rowerbank,  TC,  grève. 
-|- '  2  —  tocxz/o.sa  (Beau),  Bo\verl)ank,  AC,  dragages. 

*  3  —         pinus  (Hai-ckel),  TC,  herbiers. 

4  —          contorta,  (Bowerbank),  PC,  grève. 

5  —  rariabiUs  (Hœckel),  Poléjaefï,  C,  grève. 
+    6           —          falcata  (Hypckel),  Poléjaeff,  PC,  grève. 

II.    ORDRE   HETEROCCELA 

Famille  Sijconidœ 

*  7  Graiitia  compressa  [0.  Fabricius),  Fleming,  TC,  grève. 


1.  Ou  a  placé  uno  (+)  devant  les  espèces  non  encore  signalées  dansla  Manche  ; 
un  astérisque  (*)  devant  celles  qui  n'ont  point  été  rencontrées  à  Luc.  Les  noms 
des  espèces  nouvelles  sont  imprimés  eu  caractères  gras. 


90  SOCIÉTÉ    DES  SCIENCES    NATURELLES   DE   L'OUEST 

8  Sycon  ciliatum  (0.  Fabricius),  Lieberkûnh,  C,  dragages. 

9  —     coronatum   (Ellis   et   Solander),  Poléjaeiï,    G.,    grève  -et 

dragages. 

*  10     —     elegans  (Bowerbank),  Poléjaeff,  PC,  grève  et  dragages. 

*  11      —     rillosum    (Hffckel),    Poléjaeff,    AC,    dragages    par   faible 

profondeur. 

*  12  Lie  glabra  (0.  Schmidt),  C,  grève  et  dragages. 

4-  13  Amphoriscus  oriparus  (Hœckel),  Poléjaeff,  dragages. 

Famille  Leuconidœ 

*  14  Leuconia  pumila  (Bowerbank),  AC,  grève. 

lo        —        'nkea  (Grant),  Bowerbank,  TG.,  grève. 

*  16        —        Jofinstoni,  Carter,  TG.,  grève. 

*  17        —        (iossei  (Bowerbank),  0.  Scbniidt,  G.,  grève. 

II.    SOUS-GLASSE   HEXAGTINELLIDA 
Pas  de  représentant. 

III.  SOUS-GLASSE  DEMOSPONGl/Ë 

I.    ORDRE   TKTRACTINELLID.\ 

Soiis-ofdre  Choristida 
Famille  Tetillid;v 
+  18  Craniella  cranium,  auct.  Un  individu,  dragages. 
Famille  Theneidœ 

*  19  Pœcillastra  fo/»/^/'e.ssa  (Bowerl»ank),  SoUas,  AG.,  dragages. 

Famille  Stellettidœ 

*  20  Stelletta  Collingsi  (Boxerhank),  Sollas,  grotte  de  Rec'hier  Doiin. 
21  Pilochrota  lactea  (Garter),  Sollas.  Un  individu,  grève  de  Roscoff. 

Famille  Geotiidœ 

*  22  Pachymatisma  Johnsto7iiaBo\evhank,  grotte  de  Uec'hicr  Doîm, 

Bloscon,  etc. 

II.    ORDRE   CARNOSA 

Sous-ordre  Microsclerophora 

Famille  Placinidœ 

+  23  Placina  monolopha,  F.-E.  Scuiiulze,  PG.,  grève  et  dragages. 

SoKS-ordre  iMijxospongida 

Famille  Halisarcidœ 

24  Halisarca  Dujardini  (Johnston),  AG.,  grève  et  dragages. 
2o  Oscnrella  lobnlaris  (Schm.),  Yoscama,  TG,,  grève. 


EXTBAITS   ET   ANALYSES.    —    ZOOLOGIE  91 

III.    ORDRE   CERATIXA 

Fam nie  Spongelidœ 

26  Spongelia  fragilis  (Johnst),  Schmidt,  TC,  grève  et  dragages. 

Famille  Dartcinellidœ 

27  ApUjsilla  rosm  (Barrois),  F.-E.  Schulze,  G.,  grève. 

28  —        siilfurea,  F.-E.  Schulze,  G.,  grève;  AG.,  dragages. 

IV.    ORDRE   MONAXOMDA  ' 

1.  Sous-ordre  Ho.liclwndrina 

1.  Famille  Homorrhaphidœ 
Sous-famille  Ghalinina^ 

29  Chaliiia  oculata  (Johnston),  Bowerbank,  G.,  dragages. 

30  —       gracilenta  (Bowerbank),  AG.,  grève. 

+  31      —       li inbata  (Montagu)  Bowerbank,  G.,  grève. 

Sous-famille  Benierina> 

32  Hidichondria  pantcea  (Johnston),  TG.,  rivière  de  Penzé. 

33  —  coalita  (Johnston),  TG.,  grève. 

34  —  glabra  (Bowerbank),  AG.  grève. 

*  35  —  albescens,  (Johnston),  AG.,  grottes. 

4-36  —  mewbrana  (Bowerbank),  le  Beclem. 

+  37  Halichondria  inops,  n.  sp. ,  île  Verte. 

38  Reniera  cinerea  (Grant),  G.,  grève. 

39  —       permollis  (Bowerbank),  G.,  dragages. 

40  —       rosea  (Bowerbank),  G.,  grève. 

-f-  41  —  pygmsea  (Bowerbank).  Un  spécimen,  dragages. 

42  —  indistincta  (Bowerbank).,  TG.,  grève. 

43  —  riscosa  Topsent,  TG.,  dragages. 

44  —  parasitica  (Bowerbank).  AG.,  dragages. 

45  —  Pcflc/u"  (Bowerbank),  G.,  grève. 

46  —  eleyans  (Bowerbank),  G.,  grève  et  dragages. 

47  —  fistulosa  (Bowerbank).  Un  spécimen,  grève. 

48  —  rfmsfl  (Bowerbank),  TG.,  grève. 

49  —  simulans  (Johnston),  TG.,  dragages  ;  G.,  Duon. 

50  —  Boirerbanki  (Norman),  G.,  grève. 

2.  Famille  Heterorrhaphidœ 
Sous-famille  Gelliinae 

51  Gellius  angulatus  (Bowerbank),  Rdl.  et  D.,  G.,  grève  et  dragages, 


1.  Deux  éponges  dean  douce,  lïphijdatia  fluiatilis  Lamourou.x.  et  Spongilla 
k(custris  Lamarck,  vivent  en  abondance  dans  un  ruisseau  qui  débouche  tout 
près  de  Hnscotï. 


92  SOCIÉTÉ   DES    SCIENCES   NATURELLES   DE   l'OUEST 

3.  Fandlle  Desmacidonidœ 
Sous-famille  Esperellinae 

+  52  Stylinos  simplicissima  (Bowerbank),  Topsent,  AC,  dragages. 

o3        —       uniformis  (Bowerbank),  Topsent  et  Beclem. 
+  o4        —       colwnella  (Bowerbank),  Topsent,  AC,  dragages. 

5o  Esjyerella  sordida  (Bowerbank),  Vosmaer,  TG,,  grève. 

56  —        ?riact/mfa  (Bowerbank),  Vosmaer,  C,  grève  et  dragages. 

57  —        modesta  (0.  Schmidt),  Vosmaer,  AC,  grève. 

58  —        (egagropila  (Johnston),  Vosmaer,  AC,  (?)  dragages. 
+  59  Esperella  littoralis,  n.  sp.,  TC,  grève. 

60  Esperiopsis   Edtrardi    (Bowerbank),  Rdl.   et  D.,   AC,  grève  et 
dragages. 
+  61  —  imitata  (Bowerbank).  Un  spécimen,  dragages. 

62  Dendoryx  Dujanlini  (Bowerbank),  Topsent,  C,  grève  et  dragages. 

63  —        incrustam  (Johnston),  Gray,  AG..,  grève  et  dragages. 

64  —  —        var.  t^;.sfosa  Topsent,  TG.,  grève  et  dragages. 

*  65        —        Pattersoni  (Bowerbank),  Gray,  AG.,  dragages. 

66  —        {lophon)  /(/ryy/ca/î.s (Bowerbank),  Topsent,  TG.  dragages. 

67  —        (/op/îOw)i/)//irf?»aHi (Bowerbank), Topsent,  G.,  dragages. 

68  Desmacidon   fruticosa    (Johnston),    Bowerbank,   TG.,  dragages. 

Sous-famille  Ectyonina; 
-|-  69  Myxilla  Peachi  (Bowerbank),  TG.,  grève  et  dragages, 
-j-  70       —       occulta  (Bowerbank).  Deux  spécimens,  dragages. 

71       —       irrequiaris  (Bowerbank),  AG.,  dragages. 
+  72       —      jecusculuni  (Bowerbank),  Vosmaer,  PG.,  grève. 
+  73       —       [Pocillon)  implicita  (Bowerbank),  Topsent.  Un  spécimen, 

dragages. 
+  74  Hymeraphia  shniolex  (Bowerbank),  AG.,  dragages. 
+  75  —  coronula  (Bowerbank).  Un  spécimen,  dragages. 

*  76  —  echinata  (Hope),  TG.,  grève  et  dragages. 
+  77  Hymeraphia  Lacazei,  n.  sp.,  AG.,  dragages. 

78  Microciona  arinata  (Bowerbank),  TG.,  grève. 

79  —         af/ïMa»f/(//«e^r  (Bowerbank),  TG.,  grève. 
+  80         —         ambifjua  (Bowerbank).  G.,  dragages. 

81  —         stirpsitoxa,  Hope,  AG.,  grève. 

+  82  Microciona  dives,  n.  sp.,  G.,  grève  et  dragages. 

83  Stylostichon  plumosa  (Montagu),  Topsent,  TG.,  grève. 

84  Spaniophon  annatnra  (Bowerbonk),  Topsent,  G.  giève. 

*  85  Ophlitaspongki  serïata  (Grant),  Bowerbank,  G.,  grève. 

+  86  Plocamia  rnicrocionides  (Garter).  Schmidt. Un  spécimen,  dragages. 
+  87  Bubaris  Termiculata  (Bowerbank),    Gray.    Quatre    spécimens, 

dragages. 
+  88        —        verticillota  (Bowerbank),  G.,  dragages. 


EXTUAITS   ET   ANALYSES.    —   ZOOLOGIE  98 

Famille  Axmellidœ 

89  HymeniacidoH  carunrula  (Bowerbank),  TC,  grève. 

90  —  sangninea  (Grant),  Bowerbank,  AC,  dragages. 
+  91            —            i)erlœi-is  (Montagu).  Un  spécimen,  dragages. 

92  AxineUa  dissimilis  (Bowerbank),  G.,  au  large. 
+  93       —       damicornis,  0.  Schmidt.  Deux  spécimens,  dragages. 
+  94  Phakellia  centilabrum  (Jobnston),  Bowerbank,  G.,  au  large. 

95  Baspailia  ramosa  (Montagu),  G.,  au  large. 

96  —  hispida  (Montagu),  G.,  au  large. 

97  —  rigida  (Montagu),  G.,  au  large  ;  AR.,  grève. 

98  —  stuposa  (Montagu),  G.,  au  large. 

99  —  fasc/fw/ar/s  (Bowerbank),  AG.,  au  large. 

II.   Sous-ordre  Spintharoplwra 
Groupe  heterosclera 

I.  Section  Acieulidœ 
Famille  Tethgidœ 

100  Telhga  Ignnirium,  Lamarck.  G.,  dragages  ;  AG.,  grève. 

II.  Section  Clavulidœ 
Famille  Spirastrellidœ 

101  Iljjmedesmia  stellata  (Bowerbank),  G.,  dragages. 

+  102  —  stellifera  (Bowerbank).  Un  spécimen,  dragages. 

Famille  Suberitidœ 

104  Sube rites  jicus  (Johsnton),  0.  Schmidt,  TG.,  dragages. 
103        —        .sM/j;/(»/r(i  (Beau),  G.,  grève  et  dragages. 
lOo        —        tenuicula  (Bowerbank),  Garter  (?),  TG.,  grève  et  dra- 
gages. 

106  Polymastia  robusta  (Bowerbank).  AG.,  dragages. 

107  —  niammitlaris  {.]o\mston),  Bowerbank,  AG.,  dragages. 

108  Cliona  celata,  Grant,  TG.,  dragages. 

109  —      vastifica,  Hancock,  G  ,  dragages. 

MO      —      lobata,  Hancok,  G.,  sur  les  moules,  à  Duon. 

Grâce  aux  croix  et  aux  astérisques,  le  lecteur  juge  aisément  de  ce  qui 
manque  à  Luc.  Il  est  indispensable,  pour  compléter  le  rapprochement, 
d'énumérer  à  leur  tour  les  Eponges  de  Luc  qui  n'ont  pas  encore  été 
vues  à  Roscoff. 

Leucosolenia  botrijoidcs  (Eli.  et  Soll.),  Bow. 
Sycon  quadrangulatum  (Schm.),  Poléj. 
Vhalina  Montagni  (Johnst.),  Bow. 


s^ 


94  SOCIÉTÉ   DES    SCIENCES   NATURELLES    DE  L'OUEST 

Halichondria  caduca  (Bow.) 

—  inconspicua  (Bow.) 

—  incerta  (Bow.) 

—  Bref^Z  (Bow.) 
Reniera  rarians  (Bow.) 

—       ramusculus  (Bow). 
Gellius  fibulatus  (Schm). 
Desmacella  Peachi  (Bow.),  Tops. 
Stylinos  pannosa  (Bow.),  Tops. 
Esperiopsis  fucorum  (Johnst). 

—  Normani  (Bow'.) 
Dendoryx  luciensis,  Tops. 
Myxilla  radiata  (Bow.) 

—      z-etlandica  (Bow.),  Vosm. 
Microciona  spinarcus  (Carter). 
Hymeraphia  clavata  (Bow.) 
Hymeniacidon  Aldousi  (Bow.) 
Cioealypta  penicillus  (Bow.) 
Raspailia  virgultosa  (Bow.) 

—  Honsei  (Bow). 
Hymedesmia  minax,  Tops. 
Suberites  domuncula,  Nardo. 
Quasilliyia  breris  (Bow.)  Norm. 
Tethyspira  spinosa  (Bow.),  Tops. 

Les  deux  localités  ont  donc  fourni  aux  recherches  jusqu'à  présent 
cent  trente-sept  espèces  de  Spongiaires  dont  huit  nouvelles. 

La  liste  que  nous  venons  de  donner  est  accompagnée  de  nombreuses 
observations  spécifiques,  faites  exclusivement  sur  des  éponges  vivantes 
que  M.  Topsent  a  pu  com])arer  à  tout  moment  les  unes  aux  autres. 
Ces  observations  ont  permis  à  l'auteur  de  hxer  le  caractère  de  beaucoup 
de  ces  espèces  mieux  que  ne  l'avait  fait  Bowerbank  qui  n'a  eu  souvent 
que  des  échantillons  desséchés  et  décolorés  pour  établir  ses  types. 

Un  certain  nombre  de  considérations  intéressantes  découlent  des 
observations  de  M.  Topsent.  D'abord,  la  faune  spongiairo  de  la  Manche 
n'est  pas  représentée  seulen)ent  par  quchiues  types  spéciaux  et  n'est 
pas  indéterminable  comme  on  l'a  cru  quelquefois  en  face  des  diagnoses 
incomplètes  de  Bowerbank.  Déjà,  en  1890,  M.  Topsent  a  publié  {Mémoi- 
res Soc.  zool.  de  France),  la  liste  des  42  espèces  trouvées  à  Luc  et  les 
110  espèces  qu'il  a  recueillies  à  Boscoff  se  répartissent  en  18  familles. 

Toutefois,  la  forme,  la  couleur,  la  spiculation  même,  la  coloration 
des  larves  et  les  réserves  nutritives  accumulées  dans  les  cellules  sphé- 
ruleuses  sont  suceptibles  de  varier  dans  une  certaine  mesure  et  accrois- 
sent les  difficultés  de  détermination.  Si  certaines  éponges,  à  l'état 
adulte  se  montrent  toujours  encroûtantes  {H tjme raphia),  d'autres  tou- 


EXTRAITS  ET  ANALYSES.  —  BOTANIQUE  95 

jours  rameuses   {Raspailia),    ou    massives  avec  de  longues    papilles 
[Poliimastia),  en  revanche  la  plupart  sont  amorphes. 

Mais  malgré  tout,  «  il  résulte  qu'aucune  d'elles  ne  manque  totalement 
d'une  sorte  de  physionomie  particulière  ;  la  consistance  de  la  masse, 
l'état  de  la  surface,  le  port,  et  souvent  même  la  couleur  en  guident 
parfois  très  sûrement  la  détermination  d'après  l'aspect.  » 

Le  véritable  polymorphisme  serait  au  contraire  très  rare  chez  les 
Spongiaires  ;  M.  Topsent  dit  n'en  avoir  vu  ({u'un  seul  exemple  certain 
fourni  par  une  Esperiopsis  de  l'Atlantique  du  Nord,  qui  tantôt  est 
massive  et  de  grande  taille  à  surface  glabre  et  tantôt  arborescente  et 
fortement  hispide. 

La  couleur  ne  doit  pas  être  considérée  comme  un  caractère  spécifique 
de  première  importance  ;  dans  les  cas  les  plus  simples  la  coloration  est 
due  à  un  pigment  qui  se  localise  dans  les  cellules  llagellées  et  les  cel- 
lules mésodermiques  et  qui,  développé  en  proportions  plus  ou  moins 
considérables  et  se  modiliant  sous  l'influence  de  la  lumière,  donne  aux 
Eponges  une  coloration  qui  varie  du  rouge  brillant  au  jaune  très 
pâle.  Uneviéme  espèce  peut  présenter  ces  variations  de  coloration. 

Dans  la  plupart  des  cas,  les  cellules  sphéruleusesemmagasinent  avec  les 
matériaux  de  réserve  des  subtanccs  colorées  diverses,  variables  parfois 
chez  une  même  espèce,  qui  s'ajoutent  au  pigment  propre  et  déterminent 
des  colorations  très  diverses.  Certaines  éponges  littorales  se  colorent 
même  en  vert  sous  l'influence  de  la  lumière,  peut-être  par  une 
subtance  analogue  à  la  chlorophylle  ;  de  belles  éponges  bleues  ou 
orangées  doivent  cette  coloration  à  des  algues  parasites. 

La  spiculation,  au  contraire,  est  loin  de  présenter  dételles  variations, 
elle  se  montre  très  généralement  constante  dans  une  même  espèce  ; 
c'est  à  elle  qu'il  faut  s'adresser  pour  les  déterminations  spécifiques. 

A.  P. 


II  —  BOTANIQUE 

Plantes  nouvelles,  rares  ou  peu  communes  de  l'Orne 
récoltées  à  Autlieuil  ou  aux  environs  ;   par  M.  F. 

Lande  (Eœtraitcle  la  Revue  de  botanique,  Novembre  1891). 

Parmi    les    plantes   intéressantes  signalées  par  l'auteur  il    convient 
surtout  de  citer  pour  la  Flore  de  Normandie  : 
Barbarea  intermedia  Bor.  —  C. 
Cardamine  amara  L. 
Viola  meduanensis  Bor. 


96  SOCIÉTÉ   DES    SCIENCES   NATURELLES    DE   L'OUEST 

Linum  angustifolium  Huds. 

Oxalis  stricta  L.  —  CG. 

Trifoliwn  rubens  L.  —  Champ  en  friche,  auprès  d'un  coteau  sili- 
ceux à  la  Haute-Veronnière,  près  Aulheuil  (Plante  nouvelle  pour  la 
Normandie). 

Galium  saxatite  L. 

Dipsacus  pilosus  L.  —  Bords  de  la  Commauche. 

Inula  Britannica  L. 

Gnaphalium  dioicum  L.  —  Autheuil,  bruyères  de  la  Renardière. 

Veronica  acinifolia  L. 

Daphne  Mezereum  L. 

Orchis  maculata  L.  (Une  forme,  olïrant  avec  le  type  des  didérences 
très  sensibles,  est  décrite  par  l'auteur). 

Cephalanthera  grandiflora  Bab.  —  Feings,  près  de  Commauche. 

Lemna  polyrrhiza  L. 
—      gibba  L. 

Eleocharis  palustris  Br.  —  AC. 

Et  quelques  cryptogames  parmi  lesquels  Riccia  ciliata  Hoiïm,  à  Au- 
theuil. 

E.  G. 

Compte-rendu  des  excursions  botaniques  laites  par 
la  Société  linnéenne  de  Normandie  aux  environs 
de  Gran ville  et  aux  îles  Chausey,  les  5,  6  et  7  juin  1891  ;  par 
M.  L.  Corbière  (BuU.  Soc.  linnéenne  de  Normandie,  1891, 
p.  184). 

«  Le  progranune  de  la  réunion  de  1891  offrait  aux  botanistes  un 
»  grand  attrait,  nous  dit  l'auteur.  La  visite  aux  pittoresques  falaises  de 
»  Granville  et  de  Carolles,  rex])loration  de  la  mare  et  des  sables  mari- 
»  times  de  Bouillon,  celle  des  dunes  de  Douville  et  de  Bréville,  et,  par 
»  dessus  tout  peut-être,  le  voyage  aux  îles  Chausey,  promettaient,  en 
»  plus  du  plaisir  des  yeux,  une  riche  et  intéressante  moisson.  Aussi 
»  l'alfluence  des  Linnéens  qui,  cette  année,  avaient  répondu  à  l'invita- 
»  tion  de  la  Société,  était-elle  particulièrement  nombreuse  ». 

Suivons  donc  avec  M.  Corbière  les  péripéties  du  voyage  et  enregistrons 
avec  lui  les  plantes  intéressantes  pour  la  Flore  de  Normandie  relevées 
au  passage.  Plusieurs  espèces  font  l'objet  de  notes  critiques  d'autant 
plus  instructives  qu'elles  émanent  d'un  observateur  sagace  et  expéri- 
menté :  nous  les  reproduisons. 

Sables  de  Bouillon  : 

«  Polyfjala  dunensis  Dum.  —  Plante  connnune  dans  toutes  nos  dunes, 
»  où  elle  offre  des  formes  à  fleurs  bleues,  blanches  ou  rosées,  parfois 


EXTRAITS  ET  ANALYSES.  —  BOTANIQUE  97 

))  plus  OU  uioins  ciliées  ;  c'est,  dans  ce  dernier  cas,  le  P.  ciliata  Lebel  ! 
»  Par  ses  feuilles  toutes  alternes  et  l'absence  de  rosette  foliaire,  le 
»  P.  dunensis  se  rapporte  évidemment  au  groupe  du  P.  vulgaris  L., 
»  dont  il  constitue  une  race  ou  sous-espèce  remarquable,  répandue 
»  non-seulement  en  Belgique  et  en  Normandie,  mais  encore  sur  toute  la 
»  côte  ouest  de  la  France,  et  probablement  aussi  en  Portugal  et  en  An- 
»  gleterre  ^  ». 

Carex  nitida  Host.—  Localité  nouvelle  d'une  plante  découverte,  il  y  a 
quelques  années,  par  M.  Corbière  à  Biville  et  qui  ne  figure  pas  dans  la 
5"  édition  de  la  Flore  de  Brébisson. 

Salviapratensis  L.var.  parviflora  Lee.  et  Lam.(S.  dnnietorum  Bor). 
Avena  jmbescens  L.,  etc.,  etc. 

Falaises  de  Carolles  : 

OrcJiis  Morio  L.   (forma  resuplnata  Gorb.)  —  Un  pied  dont  toutes  les 
»  fleurs  sont  complètement  retournées,  le  labelle  occupant  la  partie 
»  supérieure  et  dressé  presque  verticalement  -  ». 
Lepidium  Smithii  Hook. 
Silène  nutans.L. 

Scleranthus  annuus  \av.  lijjbernus  Reich. 
HyiJochœris  glabra  L.,  etc.,  etc. 
Une  très  rare  hépatique  que  l'auteur  a  signalée  le  premier  en  France  ; 
le  Madotheca  thuja  Dum.,  est  fort  abondante  sur  les  rochers  à  la  pointe 
de  Carolles  ;  elle  existe  aussi  dans  les  falaises  de  Granville,  du  cùté  de 
Douville. 
La  mare  de  Bouillon  fournit  : 

Chara  curta  Braun. 
Et  les  alentours  : 

Ophioglossum  culgatum  L. 
Orcliis  laxiflora  Lam.,  etc.,  etc. 

Iles  Chausey: 

La  recherche  de  ÏErica  vagansL.,  signalé  par  Brébisson  à  la  pointe 
orientale  de  la  a  Grande-Ile  »,  n'a  pas  été  couronnée  de  succès  et  le  rap- 
porteur exprime  la  crainte  que  l'exploitation  du  granité  l'ait  fait  dispa- 
raître. 

En  revanche,  les  espèces  suivantes,  non  mentionnées  par  M.  Crié  dans 

1.  M.  Lloyd  rapporte  ce  P.  dunensis  à  la  var.  3  oxiptera  du  P.  vulgaris  de 
la  Flore  de  l'Ouest.  4''  édit.  Dans  celle  même  édition,  il  a  copié  la  description 
du  P.  ciliata  Lebel  de  la  Flore  de  Brébisson  dans  le  seul  but  d'en  permettre  la 
comparaison  avec  nos  Polygala  maritimes.  (Note  de  M''  E.  G.) 

2.  J'ai  signalé  un  cas  semblable  chez  un  pied  de  0.  conopea.  (voir  Bull.  1891, 
p.  171).  E.  G. 


98  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES   NATURELLES   DE   L'OUEST 

son  «  Essai  sur  la  végétation  des  îles  Ghausey  »,  ont  été  notées  au  cours 
des  excursions  : 

Fumaria  Borœi  Jord. 

Sinapis  armnsis  L. 

Diplotaxis  muralis  DC. 

Polyfjala  dunensis  Duni. 

Cerastium  tetrandrum  Curt. 

Hypericum  humifusuin  L. 

Géranium  dissectum  L. 

Sarothamnus  scoparius  Wimm. 

Medicago  lupulina  L. 

—  denticulata  Willd. 

—  macidata  Willd. 

—  minima  Lam. 
Trigonella  ornithopodioides  DG. 
Trifolium  stnatum  L. 

—  subterraneum  L. 

—  fUifonne  L. 

—  minus  Relli. 
Ornithopus  perpusiUus  L. 
Vicia  lutea  L. 
Poterium  dictyocarpum  Sp. 

Scier anthus  annuus  L. ,  var.  hybernus  Reich. 

Umbilicus  penduUnus  DG.  « 

Pimpinella  magna  L. 

Conopodlum  denudatum  L. 

Hydrocotyle  vulgaris  L. 

Galium  Aparine  L. 

Filogo  montana  L. 

Bellis  perennls  L. 

Hypochœris  glabra  L. 

Thrincia  hirta  Roth. 

Solanum  Dulcamara  L. 

Veronica  officinalis  L. 

Saliccrnia  radicans  Srn,. 

Rumex  pulcher  L. 

Triglochiu  maritimum  L. 

Arum  italicum  Mill. 

Carex  distans  L.,  forme  des  vases  salées. 

—  extensa  Good. 

—  Œderi  Retz, 
/lira  Caryophyllea  L. 

—   prœcox  L. 
/•oa  annua  L 
Vulpia  sciuroides  Gmel. 


EXTRAITS   ET   ANALYSES.    —   BOTANIQUE  99 

Bromus  mollis  L.  var.  rompactus  Bréb. 
Brachypodium  pinnatum  P.B. 
Blechnum  Spicant  Roth. 
Asplenium  lanceolatum  Huds. 

Les  Salicornia  fruticosa  L.  et  Arum  maculatum  L.,  signalés  par 
M.  Crié  dans  la  «  Grande  Ile  »,  n'ont  pas  été  retrouvés. 

Malgré  la  saison  peu  favorable  pour  la  récolte  des  Muscinées,  M.  Cor- 
bière a  pu  noter  : 

MOUSSES  : 

Dicranella  heteromalla  Schimp. 
Dicramim  scoparium  Hedw. 
Oratodon  purpureus  Brid. 
Campylopus  fragilis  Br.  eur. 
Trichostomum  littorale  Mitt. 
Barbula  ruraliformis  Besch. 
Grimmia  leucophœa  Grev. 

—  tricophyllaGrev. 
Ptychomit rium polyphiillnni  Br.  eur. 
Orthotrichum  affine  Schrad. 

—  pumilum  Sw. 

—  diaphanum  Schrad. 
Entosthodon  ericetorum  Schimp. 
Bryiim  capillare  L. 

Cryphœa  arborea  Lindb. 
Pterogoniiim  ornithopodioides  Lindb. 
Scleropodium  Illecebrum  Br.  et  Sch. 
Eurhynchium  circinatum  Br.  et  Sch. 
Hypnum  cupressiforme  L.,  var.  imbricatum  Eo\\\. 

—  resupinatum  Wils. 

HÉPATIQUES  : 

Nardia  scalaris  Benn.  et  Gr. 
Scapania  compacta  Du  m. 
Diplovhyllum  albicans  Dum. 
FruUania  dilatata  Dum. 

—        tamarisci  Dum. 
Fossombronia  angulosa  Raddi. 

Toutes  ces  espèces  indiquent  nettement,  dit  M.  Corbière,  la  nature 
granitique  de  l'ile  Ghausey.^ 


1.  En  raison  de  l'intérêt  que  présente  la  dispersion  des  espèces  dans  les  îles, 
au  point  de  vue  de  la  géographie  botanique,  nous  reproduisons  in  extenso  ces 
listes. 


100  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES   NATURELLES   DE   l'oUEST 

Enfin  l'excursion  se  termine  par  une  visite  aux  falaises  deGranville 
et  aux  dunes  marécageuses  de  Douville  et  de  Bréville. 

Notons  surtout, 
Dans  les  falaises  : 

Saxifraga  granulata  L.  (R.  dans  la  Manche). 
Daucus  gummifer  Lam. 

Hypericum  montanum  L.,    etc.,  etc.,  et  un  assez  grand  nombre  de 
mousses  parmi  lesquelles  nous  citerons  seulement  : 
Trichostomum  crispuluin  Br. 

—  littomleMiW. 

—  brachydontium  Br. 

—  flaw-virens  Br. 
Barbula  Hornschuchiana  Sclil. 

—  montana  (Nées)  Corb. 
Zygodon  Stirtoni  Schimp.,  etc.,  etc. 

Parties  sèches  des  dunes  de  Douville  : 
Carex  nitida  Host. 
Silène  conica  L. 
A  rena  pubescens  L. 
P oly gala  dune nsis  Du  m. 

Parties  marécageuses  : 

Ranwiculus  Drouetil  Sch. 
Carex  milgaris  Pr. 
Chara  aspera   Willd.  «  avec  une  variété  inermc  fort  intéressante  : 
C.  Corbieri  Hy  in  litt.  » 

Et  dans  les  mousses  : 

Hypnum  giganteum  Schp. 

—  lycopodioides  Schw. 

—  scorpioides  L. 

—  vernicosum  Lindb.  E.  G. 


Contributions  à  l'Histoire  naturelle  de  la  Sartlie  ; 

relevé  de  quelques  observations  faites  en  1891  (Botanique). 
(Bull.  Soc.  agr.  se.  et  arts  de  la  Sartlie,  t.  XXXIII,  p.  310). 

Nous  avons  eu  le  plaisir  d'enregistrer  dans  notre  Bulletin  de  1891  ', 
les  découvertes  faites  en  1890  par  les  botanistes  de  la  Sarthe.  On  verra, 


1.  Voir  T.  1.  Extr.  ot  Anal.,  p.  17. 


EXTRAITS  ET  ANALYSES.  —  BOTANIQUE         101 

par  la  liste  suivante,  que  leur  activité  n'a  pas  été  moins  grande  pendant 
l'année  1891.  Ces  travaux  intéressants  prouvent  que  la  botanique  est 
cultivée  avec  zèle  et  succès  chez  nos  voisins. 

Erysimum  chciranthoides  L.  —  Le  Lude  (Cousturier). 

—  orientale  R.  Br.  —  Aubigné  (Gentil)  (peut-être  adventice?) 
Diplotaxis  muralis  DC.  —  Aubigné  (Gentil). 

—  viminea  DG.  —  Assez  nombreuses  localités  nouvelles. 
Camelina  sativa  Pries.  —  Cré-sur-Loir,  Courtils  (Launay). 
Lepidiiim  virginicum  L.  —  Fresnay  (Thériot). 

—         Smithii  Hook.  —  Pincé,  Précigné  (Gentil). 

Hypericum  hiimifusum  ^  Liottanli  Vill.  —  Voivres  (Gentil). 

Melilotus  alba  Lam.  —  Assé-le-Boisne  (Rommé). 

Sedum  dasyphyllum  L.  —  Sur  un  mur,  à  Sougé-le-Ganelon  (Rommé). 

Epilobium  roseum  Schreb.  —  Saint-Léonard-des-Bois  (Monguillon), 
Neufchâtel  (Gentil). 

Barkhausia  setosa  DC.  —  Bourg-le-Roi  (Monguillon). 

Villarsia  nymphoides  Vent.  —  Sougé-le-Ganclon  (Rommé),  Saint- 
Léonard-des-Bois  (Monguillon). 

Gentiana  amareUa  L.  —  Le  Val,  environs  de  Chaumiton  (Gentil). 

—  germanica  Willd.  —  Contilly  (Gentil),  Genneteil  (Maine-et- 
Loire)  (Cousturier). 

Linaria  ochroleuca  Breb.  —  Plusieurs  localités. 

Damasonium  stellatum  Pers.  —  Saint-Denis  d'Orques  (Monguillon). 

Elodea  canadensis  Rich.  —  Le  Mans,  dans  la  Sarthe  (Gentil)  ;  se  ré- 
pand rapidement  dans  le  Loir  et  dans  les  fossés  qui  y  aboutissent 
(Launay). 

Zannichellia  jyalustris  L.  —  Le  Mans,  dans  la  Sarthe  (Monguillon). 

Eleocharis  otata  R.  Br.  —  Ruillé-sur-Loir,  étang  de  la  Chevalerie 
(Bourmault). 

Kœleria  crista  ta  Pers.  —  Luché  (Roquet). 

Brachypodium  loliaceum  Pries.  —  Cré-sur-Loir  (Launay). 

Asplenium  lanceolatum  Huds.  —  Saint-Léonard-des-Bois  (Mont- 
guillon). 

E.  G. 


102  SOCIÉTÉ  DES   SCIENCES  NATURELLES   DE   l'OUEST 

Société  botanique   des  Deux-Sèvres    (Bulletin  1891.) 

Cette  société  continue  à  montrer  la  même  activité  sous  l'excellente 
impulsion  de  son  fondateur,  M.  Souche. 

M.  l'abbé  V.  Duret  a  signalé  un  Lamium  amplexicaule  à  fleurs 
cleistogames  mélangées  à  des  fleurs  normales  sur  le  même  pied  ;  il 
croit  que  les  fleurs  à  corolle  rudimcntaire  sont  seules  fertiles,  les 
fleurs  à  corolle  normale  ont  rarement  des  carpelles. 

Comme  contribution  à  l'étude  de  la  pollinisation  dans  le  Spiranthes 
autumnalis,  question  soulevée  par  M.  Clos  dans  le  Bulletin  de  l'Asso- 
ciation française  pour  l'avancement  des  sciences,  M.  Duret  cite  ses 
propres  observations  :  il  a  vu  des  moucherons  et  des  papillons  visiter 
les  fleurs  de  Spiranthes  et  il  a  récolté  des  individus  de  cette  orchidée  à 
ovaire  gonflé  renfermant  de  nombreuses  graines. 

Enfin,  M.  Duret  signale  une  monstruosité  du  Ranunculus  bulbosus  à 
tige  fasciée  oiïrant  300  fleurs,  ou  boutons  à  fleurs,  sur  le  même  pied,  et 
une  variété  qu'il  nomme  lineata  de  VErodium  cicutarium  caractérisée 
par  des  «  pétales  ayant  une  bande  livide  longitudinale  bordée  de  blanc 
»  occupant  1/3  de  leur  largeur.  » 

M.  l'abbé  P.  Régnier  a  étudié  les  phases  de  la  lutte  des  insectes 
prisonniers  des  Drosera.  Il  pense  que  ces  plantes  constituent  pour  les 
insectes  plutôt  un  piège  qu'un  appât. 

Il  revient  sur  la  forme  bulbifère  du  Cardamine  pratensis  signalée 
par  lui,  l'an  dernier,  par  erreur,  dit-il,  sous  le  nom  de  C.  bulbifera 
Brown  et  appelle  l'attention  sur  une  forme  bulbifère  du  Ficaria 
ranunculoides  Mœnch. 

M.  J.  Coulais  a  fait  revivre  les  Fougères  suivantes  : 
Ceterach  officinarum,  après  4  mois  de  séjour  en  herbier. 
Polypodium  vulgare,  18  mois  d'herbier. 
Adianthum  Capillus-Veneris,  13  mois  d'herbier. 

Le  Bulletin  contient,  outre  les  travaux  précités,  des  comptes-rendus 
d'herborisation  et  se  termine,  sous  le  titre  de  :  Addition  à  la  Flore  des 
Deux-Sèvres  et  de  la  Vienne,  par  une  liste  des  localités  nouvelles  pour 
ces  deux  départements.  Nous  citerons  : 

Ranunculus  radians  Revel.  —  Vienne.  —  Saint-Maurice  (Baudin).  — 
R.  aquatilis,  forme  radians  (ex-Foucaud). 

—  neglectus  Baudin.  —  Vienne.  —  Saint-Maurice  (Baudin). 

—  Drouetii  Sch.  —   Vienne.  —  R.  Saint-Maurice  (Baudin). 

—  fluitans  Lamk.  —  Vienne.  —  Plusieurs  localités  (Baudin). 

—  nemorosus  DC.    —  Deux-Sèvres.   —    Béceleuf,    Fenioux 

(Duret.) 


EXTRAITS  ET  ANALYSES.   —   BOTANIQUE  103 

Thalictrum  riparium  Jord.  —  Deux-Sèvres.  —  Sainte-Soline  (Argen- 
ton),  Moncoutant  (Marais). 

—  montanum  Wal.    —  Deux-Sèvres.     —    Avon    (Souche)  ; 

Ardilleux  (Gamin);  Sainte-Pezenne,  Goulon  (Duret).— 
Vienne.  —  Saint-Maurice  (Baudin  et  Parhazard). 

—  nitidulum  Jord.  —  Vienne.  —  Magné  (Baudin). 
Papaver  strigosumBœn.  —  Deux-Sèvres.  —  Exoudun  (Souclié). 

—       collinum  Bog.  —  Vienne.  —  Saint-Maurice  (Baudin). 

Dlplotaxis  tenuifolia  DC.  —  Vienne.  —  Migné  (Riciiard,  Souche). 

Erysimum  perfoUatum  Crantz.  —  Vienne.  —  Div.  localités  (Baudin). 

Barbarea  patula  Fr.—  Deux-Sèvres.  —  Xaintray  (Duret).  —Vienne.— 
Diverses  localités  (Baudin). 

Turritis  glabra  L.  —  Saint-Porchaire  (Coulais). 

Cardamine  sylvatica   Link.   —    Deux-Sèvres.    —  Fenioux,    Bécelœuf, 

Audin  (Duret).  —  Vienne.  —  Champagne  (Baudin). 
RoHpa  pyrenaica  Spach.  —  Vienne.  —  RR.  Saint-Maurice  (Baudin). 
Hutchinsia  petrœa  R.  Br.—  Deux-Sèvres.— Saint-Symphorien  (Gamin). 
Silène  maritima  With.  —  Deux-Sèvres.  —  Plus.  loc.  (Violleau). 
Arenaria  co7itrocersa  Boiss.'—  Deux-Sèvres.  —  S'-Sympliorien  (Gamin). 
Stellaria  uliginosa    Mur.    —    Deux-Sèvres.    —    Xaintray   (Duret).  — 

Vienne.  —  RR.  Champagne,  Sommières  (Baudin). 
Cerastium  arvense  L.  —  Vienne.  —  Saint-Maurice  (Baudin). 
Géranium  purpureiun  Vill.    —    Vienne.    —    Saint-Maurice,   Jençay, 
Champagne  (Baudin).  Nouvelle  pour  le  département. 

Androsœmum  officinale  Ail.  —  Vienne.  —  Couhé  (Baudin). 

Impatiens  noli-tangere  L.  —  Vienne.  —  Chauvigny  (Laglaine). 

Oxalis  stricta  L.  —  Vienne.  —  Romagne,  R.  Sommières  (Baudin)  ; 
Saint-Sauvant  (Duret), 

Medicago  média  Pers.  —  Deux-Sèvres.  —  Pamproux,  Exoudin  (Sou- 
che) ;  Niort,  Xaintray  (Duret).  —  Vienne.  —  Usson, 
Saint-Maurice  (Baudin). 

Tnfolium  elegans  Savi.  —  Vienne.  —  Usson,  Couhé  (Baudin). 

Lathyrus  latifolius  L.  —  Deux-Sèvres.  —  Les  Jumeaux  (Argenton)  ; 
Fors  Souvigné  (Gamin). 

—  Nissolia  L.    —  Deux-Sèvres.  —  RR.  Xaintray  (Duret).    — 

Vienne.  —  Usson,  RR.  Saint-Maurice,  Brion,  Cham- 
pagne (Baudin. 

Fragaria  elatior  Ehr.  —  Vienne.  —  Saint  Maurice  (Baudin). 

—  collina  Ehr.  —  Deux-Sèvres.—  Vaucais  (Duret).  —  Vienne.— 

Usson  (Baudin). 


t 


104  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES   NATURELLES   DE   l'OUEST 

Epilobium  palustre  L.  —  Vienne.  —  Saint-Christophe  (Baudin). 

—  spicatum  Lamk.  —  Vienne.  —  Saint-Christophe  (Baudin). 
Trapa  natans  L.  —  Vienne.  —  La  Puye  (Duret). 

Callitriche  obtusangulaLe  Gall.  —  Deux-Sèvres.  —  Vausseroux  (Sou- 
che).— Vienne.  —  Magné,  Champagne  (Baudin).  Nou- 
velle pour  les  deux  départements. 

Ceratophyllum  submersum  L.  —  Vienne.  —  Saint-Maurice,  Romagne, 
Charroux  (Baudin). 

Buplevrum  Jacquinianum  Jord.    —  Deux-Sèvres.  —  Boësse  (Violleau). 
Sium  laUfolhim  L.  —  Vienne.  —  G.  le  Pin  en  Saint-Maurice  (Baudin). 
Œgopodium  podagraria  L.  —  Vienne.  —  Veillèches  (Baudin). 
Ammi  majus  L.  —  Vienne.  —  Chauvigny  (Laglaine). 
Smyrnium  Olusatrum  L.  —  Vienne.  —  R.  Champagne  (Baudin). 
Galium  débile  Desv.  —  Vienne.  —  Saint-Maurice  (Baudin). 
Asperula  odorata  L.  —  Vienne.  —  Champagne  (Baudin). 

Petasites  riparia  Jord.  —  Deux-Sèvres.  —  Saint-Georges-de  Noisné, 
Auge  (Avignon)  ;  RR.  Béceleuf  (Duret). 

Inula  Helenium  L.  —  Deux-Sèvres.  —  Saint-Porchaire  (Coulais.  — 
Vienne.  —  Saint-Laon  (Richard)  ;  RR.  Champagne  ; 
RR.  Saint-Maurice,  spontané?  (Baudin). 

—  squarrosa  L.  —  Deux-Sèvres.  —  Saint-Symphorien  (Gamin). 

—  montana  L.  —  Vienne.  —  Chauvigny  (Laglaine). 
Gnaphalium  sylcaticum  L.  —  Deux-Sèvres.  —  Saint-André  (Régnier)  ; 

Fenioux  (Duret). 
Silybum  Marianum  Gœrtn.  —  Vienne.  —  Romagne  (Baudin). 
Carduus  crispus  L.  —  Vienne.  —Vaux-sur-Vienne  (Baudin). 
Xeranthemum  inapertum  Willd.  —  Deux-Sèvres.—  St-Loiip(E.  Marais). 
Hypochœris  maculata  L.  —Vienne. —  Saint-Maurice,  Brion  (Baudin). 
Lactuca  muralis  Fres.  —  Vienne.  —  Diverses  localités  (Baudin). 

Sonchus  asper  Vill.  —  Vienne.  —  Arçais  (Richard)  ;  diverses  localités 
(Baudin). 

—  maritimus  L.  —  Vienne.  —  Arçais,  Mouterre-Silly  (Richard). 
Crépis  nicœensis   Balb.    —  Vienne.    —  Leigné-sur-Usseau,  Vellèches 

(Baudin). 

Pterotheca  nemausensis  Cass.  —  Vienne.  —  Diverses  localités  (Baudin). 
Nouvelle  pour  la  Vienne. 

Monotropa  Hypopitys  L.  —  Deux-Sèvres.  —  Forêt  de  l'Hermitain  (Ga- 
min). —  Vienne.  —  Usson,  Champagne  (Baudin). 
Utricularia  neglecta  Lehm.  —  Vienne.  —  Brion,  St-Maurice  (Baudin), 


EXTRAITS    ET   ANALYSES.    —   BOTANIQUE  105 

Primulavariabilis  Go\ipi\.  —Deux-Sèvres.  —  Exireuil  (Arignon).  — 

Vienne.  —  Auché  (Baudin). 
CyrAamen  neapolitanum  Ten.  —  Deux-Sèvres.  —  Auge  (Dubreuil). 
Lysimachia  nemoniin  L.  —  Deux-Sèvres.  —  Exireuil  (Souclié). 
Myosotis  cœspitosa  Schultz.  —  Vienne.  —  Usson,  St-Maurice  (Baudin). 
Datura  Tatula  L.  —  Deux-Sèvres.  —  Béceleuf  (Duret).  —  Vienne.  — 

Usson,    Cliarapagné,    Romagne,    AC.    Saint-Maurice 

(Baudin). 
Verhascum  Lychnitis  L.  var.  album  Mœnch.  —  Vienne.  —  Mondion 

(Baudin). 
Veronica  Teucrium  L.  —  Deux-Sèvres.  —  Sainte-Pezenne,  Saint-Ligu- 

laire,  Vauçais  (Duret). 
Limosella  aquatica  L.  —  Deux-Sèvres.  —  Exireuil  (Deloynes). 
Phelipœa  cœrulea  Mey.  —  Vienne.  —  Saint-Benoît  à  Mauroc  (Duret). 
Lathrœa  Squamaria  L.  —  Deux-Sèvres.  —  Auge  (Dubreuil).—  Vienne. 

—  Sonimières  (Baudin). 

Salvia  o/Jicinalis  L.  —  Vienne.  —  Saint-Laon  (Richard). 

Chaiturus  marrubiastrwn  Ehrh.—  Deux-Sèvres.  —  Vauçais  (Duret).— 

Vienne.  —  RR.  Saint-Maurice  (Baudin). 
Plantago  carinata  Sch.   —  Deux-Sèvres.  —  Boësse,  Sauzais,  Massais 

(Violleau). 

Polycncmum  pitmi/umHoppe.  —Vienne.  —  Romagne  à  Vublon  (Baudin). 
Phalangium  ramosum  Lamk.  —  Vienne.  —  Chauvigny  (Laglaine). 
Narcissus  Pseudo-Narcissus  L.  —  Vienne.  —  Saint-Maurice  (Baudin). 
Orchis  palustris  Jacq.  —  Deux-Sèvres.  —  Pers  (Argenton).—  Vienne.— 

Jençay  (Baudin). 
Gymnadenia  odoratissima  L.   —   Vienne.  —    Saint-Maurice,  Vernon 

(Baudin). 

Ophrys  Scolopax  Cav.  —  Deux-Sèvres.—  Bouyon,  Pamproux  (Souche); 
Saint-Florent  (Régnier)  ;  Aifires  (Gamin). 
—     muscifera  Huds.  —  Vienne.  —  Mondion  (Baudin)  ;  Saint-Benoît 
(Duret)  ;  Chauvigny  (Laglaine). 
Epipactis  viridiflora  Rchb.  —  Vienne.  —  Mondion  (Baudin). 

—       microphylla  Sw.  —  Vienne.  —  Saint-Maurice  (Baudin). 
Neottia  nidus-avis  Rich.  —  Deux-Sèvres.  —  Auge  (Soyer).  —  Vienne. 

—  R.  Usson  (Baudin). 

lAmodonim  abortivum  Sw.  —  Deux-Sèvres.  —  Les  Jumeaux  (Argen- 
ton). —  Vienne.  —  Chauvigny  (Laglaine). 

Potamogelon  perfoUatiis  L.  —  Deux-Sèvres.  —  Coulon  (Régnier). 

—  iicutifolius  L.  —  Vienne.  —  Champagne  (Baudin). 


106  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES   NATURELLES   DE   l'OUEST 

Potamogeton  tuberculatus  Ten.  et  Giiss.  —  Vienne.  —  Saint-Maurice 
(Baudin). 

—  trichoides  Cham.  et  Sch.—  Vienne.—  St-Maiirice  (Baudin). 

—  pectinatus  L.  —  Vienne.  —  Saint-Laon  (Riciiard). 

Lemna  arrhiza  L.  —  Vienne.  —  Romagne,  bois  de  Vublou  (Baudin). 
Nouvelle  pour  la  Vienne. 

Luzula  maxima  DC.  —  Deux-Sèvres.  —  Xaintray  (Duret). 

Scirpiis  fluitans  L.  —  Vienne.  —  Saint-Maurice,  Brion,  Saint-Laurent 
(Baudin). 

Eleocharis  uniglumis  Koch.  —  Vienne.  —  Saint-Maurice  (Baudin). 

Carex  pallescens  L.—  Deux-Sèvres.—  Saint-André-sur-Sèvres  (Régnier)  ; 

Coutières  (Duret)  ;  Ghantecorps  (Gamin).  —  Vienne.— 

Usson,  Saint-Maurice  (Baudin). 

—  Halleriana  Asso.  —  Deux-Sèvres.   —  Fors,    Saint-Symphorien 

(Gamin). 

—  paniculata  L.  —  Vienne.  —  Saint-Christophe  (Baudin). 

—  disticha  Huds.—  Deux-Sèvres.—  Loubigné  d'Exoudun  (Souche); 

Saint-Symphorien  (Gamin).  —  Vienne.  —  Saint-Mau- 
rice, R.  Mondion,  Romagne  (Baudin). 

—  pulicaris  L.    —  Deux-Sèvres.  —   Saint-André-sur-Sèvres  (Ré- 

gnier).   —    Vienne.    —    Champagne,    Saint-Maurice, 
Saint-Christophe  (Baudin). 

Catabrosa  aquatica  PB.  —  Vienne.  —  Romagne,  Sommières  (Baudin). 
Festuca  arundinacea   Schr.    —    Vienne.    —    Saint-Maurice,    Vernon, 

Champagne,  RR.  Mondion  (Baudin). 
Serrafalcus  raceniosus  Pari.  —Vienne.  —  C.  Saint-Maurice  (Baudin). 
Elymus  europœus  L.  —  Vienne.  —  Couhé,  bois   des  Héronnières,  1884 

(Baudin).  Nouveau  pour  la  Vienne. 

Boti'ychium  Lunaria  Sw.  —  Vienne.  —  Bois  de  la  Piette,  commune  de 
Mondion  (Baudin).  Nouveau  pour  la  région. 

Scolopendrium  officinale  Sm.  —  Forme  à  frondes  divisées.  —  Sainte- 
Pezenne  (Régnier)  ;  Saint-Martin  de  Saint-Maixent 
(Arignon). 

Chara  aspera  Willd.  —  Vienne.  —  Saint-Laurent,  Vernon,  Saint-Mau- 
rice (Baudin).  Nouveau  pour  la  région. 

—  capillacea  Thuil.  —  Vienne.  —  Saint-Maurice  (Baudin). 

—  longibracteata.  —  Vienne.  —  Saint-Maurice  (Baudin). 
Nitella  opaca  Ag.  —  Vienne.  —  Saint-Maurice  (Baudin). 

—  tenuissima  Kutz.  —  Vienne.  —  Saint-Maurice  (Baudin). 

—  intricata  Ag.  —  Vienne.  —  RR.  Saint-Maurice  (Baudin), 


EXTRAITS  ET  ANALYSES.  —  BOTANIQUE  107 

Nitella  glomemta   Chev.   —   Vienne.    —    Saint-Maurice,   Champagne 
(Baudin). 

On  voit,  par  cet  extrait,  toute  l'importance  des  nombreuses  additions 
apportées  par  M.  Baudin  à  la  Flore  de  la  Vienne. 

E.  G. 


Notes  sur  quelques  plantes  litigieuses  ou  inédites 
de  la  Vienne  ;  par  M.  Al.  Baudin,  instituteur.  {Bull. 
Soc.  bot.  des  Deux-Sèvres,  1881,  p.  46.) 

Dans  ce  travail  M.  Baudin  étudie  les  espèces  suivantes  : 

Ranunculus  Drouetii  Schultz,  dont  il  fait  ressortir  les  différences  avec 
/{.  trkopliyllus  Chaix  :  stipules  étroites  et  glabres  ;  carpelles  renflés- 
arrondis  obtus  au  sommet,  moins  serrés. 

Papaver  collinum  Bog.,  qu'il  distingue  de  P.  dubium  L.  par  sa 
capsule  oborale  oblongue,  brusquement  rétrécie  à  la  base  ;  stigmates 
n'atteignant  pas  le  bord  du  disque  qui  est  plane  au  sommet,  et  de  P. 
Lecoquii  Lamothe,  par  ses  stigmates  n'atteignant  pas  le  bord  du  disque 
et  son  suc  ne  jaunissant  pas  à  l'air. 

Cardamine  praticolis  Jord  ;  C.  pratensis  L.  pro  parte,  dont  il  souligne 
les  caractères  comme  suit  :  souche  renflée  et  couverte  de  petits  tuber- 
cules oblongs,  feuilles  radicales  à  folioles  un  peu  épaisses,  fermes^ 
petites,  dentées-anguleuses,  la  terminale  peu  ou  point  échancrée  en  cœur 
à  la  base,  les  latérales  caduques  ;  feuilles  caulinaires  à  folioles 
linéaires. 

Polycnernum  pumilum  Hopp.  —  0.  pusillumEo\i.  in  Bor.  fl.  3°  édit., 
p.  543,  obs.,  trouvé  par  lui  à  Vublon  (Vienne),  et  dont  il  donne  la 
description  suivante  : 

Plante  de  5-10  centim.,  cZ/vwe,  un  peu  rameuse  du  bas;  rameaux 
non  verruqueux  ;  feuilles  allongées,  linéaires  en  alêne,  fines,  triquètres, 
toutes  étalées  —  dressées  et  non  «  courtes  et  imbriquées  sur  les  ra- 
meaux »  ;  bractées  florales  dépassant  le  calice  ;  fruits  petits,  sessiles, 
comprimés,  axillaires  et  solitaires  à  l'aisselle  des  feuilles.  —  Annuel.  — 
Juin-Septembre.  —  Champs  cultivés  un  peu  frais. 

M.  Baudin  décrit  ensuite  deux  Verbascum  et  nn  Ranunculus,  descrip- 
tions que  nous  croyons  devoir  reproduire  ici  in-extenso  : 

Ranunculus  neglectus  Baudin.—  «J'ai  observé  et  étudié,  aux  environs 
de  la  Vacherie,  C"  de  Saint-Maurice,  pendant  plusieurs  années  consé- 
cutives (de  1885  à  1890),  un  Banunculus  (section  Batrachium),  qui  me 


108  SOCIÉTÉ   DES    SCIENCES   NATURELLES   DE   l'OUEST 

paraît  distinct  de  toutes  les  espèces  décrites  jusqu'à  ce  jour  par  les 
auteurs.  En  voici  la  description  : 

—  «Tige  nageante,  pubescente  au  sommet;  feuilles  ordinairement  de 
deux  formes  :  les  inférieures  sessiles,  capillaires-multiiides,  ordinaire- 
ment incrustées  de  calcaire  et  fragiles  par  la  dessication  ;  les  supérieures 
flottantes,  pétiolées  pubescentes  en  dessous,  à  trois  divisions  profondes, 
cunéiformes  crénelées-dentées  ou  laciniées,  quelquefois  pétiolulées  et 
disposées  en  éventail  (plus  rarement  ses  feuilles  sont  toutes  submergées 
et  multifides),  stipules  pubescentes,  largement  auriculées  ;  pédoncule 
égalant  environ  la  feuille  ;  fleurs  blanches,  médiocres,  à  pétales  oblongs- 
cunéiformes,  jaunes  à  l'onglet  ;  sépales  ovales-oblongs,  bordés  de 
blanc,  plus  courts  que  la  corolle  ;  étaniines  peu  nombreuses  (12-lb), 
dépassant  un  peu  les  pistils  ;  stigmate  court,  ligule  ;  carpelles  nom- 
breux, très  petits,  obovales-oblongs,  non  renflés  au  sommet,  hispides 
sur  le  dos,  étroitement  bordés  (sur  le  sec)  tout  autour  (en  avant  et  en 
arrière)  et  réunis  en  tête  serrée,  ovoïde-globuleuse  ;  réceptacle  ovoïde- 
conique  longuement  hérissé.—  Avril-Juin.—  Eaux  paisibles  du  calcaire. 

«  Obs.  —  Cette  plante  que  je  propose  d'appeler  :  II.  neglectus...  se  dis- 
tingue facilement  :  1°  du  R.  trichophyllus  Ghaix,  plante  à  feuilles 
toutes  submergées-multifides,  à  pédoncule  plus  court,  à  carpelles  un 
peu  plus  gros  et  à  réceptacle  globuleux  ;  —  2°  du  R.  triphyllos  Wahlr. 
—  à  carpelles  glabres,  luiscmts,  non  bordés,  à  réceptacle  globuleux  et  à 
fleuraison  plus  tardive  (Juin-Juillet)  ;  —  3"  des  /{.  Baudotii  et  R. 
confusus  Godr.,  espèces  à  pétiole  dépassant  longuement  les  feuilles,  à 
fleurs  ordinairement  grandes  et  à  étamines  nombreuses. 

Dans  ces  deux  derniers  le  réceptacle  est  de  même  forme  que  dans  le 
JR.  neglectus,  c'est-à-dire  ovoïde-conique  :  celui  du  R.  Baudotii  est 
hérissé  et  celui  du  R.  confusus  God.  finement  pubescent. 

«  Verbascum  Thapsus  L.  car.  grandiflorum.  —  Au  mois  d'Octobre 
dernier(1891),  j'ai  observé  dans  les  sables  de  Mondion  et  de  Leigné-sur- 
Usseau,  un  Verbascum  voisin  du  F.  Thapsus  L.  et  que  je  rapporte  à  la 
variété  signalée  dans  la  Charente-Inférieure  par  M.  Foucaud,  avec  nom 
V.  Canescens  Jord  ?  —  (Lloyd  et  Foucaud,  FI.  de  l'O.,  4'  édit.,  p.  242). 

«  La  plante  de  Mondion  et  de  Leigné  dilTère  du  type  par  ses  feuilles 
cotonneuses-blanchâtres,  les  inférieures  pétiolées  ;  par  ses  corolles  d'un 
beau  jaune,  grandes,  presque  planes  et  ses  deux  Ulets  staminaux  infé- 
rieurs ordinairement  munis  de  quelques  poils  au-dedans. 

J'ai  remarqué  aussi  que  son  calice  égale  environ  sa  capsule,  tandis 
que,  d'après  M.  Lloyd  (Herborisations  de  1887  à  1889,  p.  7),  dans  le 
V.  Thapsus  L.  il  n'en  atteint  que  les  deux  tiers. 

«  Cette  variété  dont  toutes  les  étamines  sont  (comme  dans  leV.Thapsus) 
à  anthères  réniformes  et  transversales  (les  deux  inférieures  seulement 
un  peu  obliques),  ne  peut  être  rapportée  au  F.  Canescens  Jord.  (Boreau 
flore),  plante  à  anthères  inférieures  décurrentes. 


EXTRAITS  ET   ANALYSES.    —   BOTANIQUE  109 

Dans  le  but  d'étudier  ce  V.  Thapsus  à  grandes  fleurs  et  d'éprouver 
ses  caractères  par  la  culture,  je  l'ai  planté  dans  mon  jardin,  à  côté  des 
V.  Thapsus  à  fleurs  petites  et  concaves,  et  V.  Baudini  B.  Souche. 

«  Verbascum  Baudini  B.  Souche.  —  Veis  la  fin  de  Juin  1891,  j'ai 
rencontré  dans  les  communes  de  Mondion,  de  Vellèches  et  de  Leigné- 
sur-Usseau,  un  Verbascum  remarquable  surtout  par  sa  couleur  jaunâ- 
tre, par  ses  corolles  toujours  planes  et  par  la  forme  variée  de  ses 
feuilles. 

((  Après  avoir,  M.  Souche  et  moi,  consulté  Godron  et  Grenier  FI.  franc, 
Boreau  Fi.  du  Centre,  Lloyd  et  Foucaud  FI.  de  l'Ouest  4'  édit.,  etc.. 
nous  avons  pu  nous  assurer  que  cette  plante  se  distingue  nettement  de 
toutes  les  espèces  et  variétés  de  Verbascum  signalées  et  décrites  par  ces 
auteurs. 

«  En  conséquence,  M.  B.  Souche  propose  de  nommer  V.  Baudini  la 
plante  de  Mondion  et  environs  qui  est  probablement  inédite  et  dont 
voici  la  description  : 

((  —  Plante  de  5  à  10  décim.,  coucerte  d'un  tomentum  jaunâtre  ou 
brun-jaunâtre,  un  peu  rude  au  toucher  ;  feuilles  crénelées-dentées,  à 
nervures  nombreuses,  très  ramifiées,  et  fortement  saillantes  en  dessous  ; 
les  radicales  et  les  caulinaires  inférieures  à  pétiole  égalant  environ  la 
longueur  du  limbe  qui  est  ovale  ou  ovale-oblong;  les  suicantes  d'abord 
rétrécies  en  pétiole,  jmis  dilatées,  un  peu  au-dessous  de  leur  ijisertion 
sur  la  tige,  en  oreillettes  plus  ou  moins  larges  et  décurrentes  ;  les  supé- 
rieures largement  ovales,  acuminées,  et  ordinairement  décurrentes  sur 
toute  la  longueur  des  entre-nœuds  ;  fleurs  jaunes  assez  grandes,  réunies 
en  petits  faisceaux  munis  de  bractées  dont  l'inférieure  est  largement 
ovale  en  cœur  acuminé,  et  disposées  en  épi  terminal  souvent  inter- 
rompu à  la  base  ;  corolle  très  plane,  à  lobes  inégaux,  l'inférieur  plus 
grand,  presque  orbiculaire  et  brusquement  contracté  à  la  base  ;  filets 
staminaux  couverts  de  poils  blanchâtres,  les  deux  inférieurs  barbus  en 
dedans  seulement  ;  anthères  toutes  réniformes  et  transversales  (les  deux 
inférieures  seulement  un  peu  obliques)  ;  stigmate  en  tète  ;  lobes  du 
calice  lancéolés-aigus  égalant  environ  la  capsule  qui  est  ovoïde-conique, 
obtuse,  plus  longue  que  large  {sa  longueur  égale  une  fois  et  demie  son 
diamètre  transversal).  —  Terrains  sablonneux  du  calcaire.  —  G.  Pan- 
lois,  le  Ghataignier,  la  Gassine,  etc.,  commune  de  Mondion  ;  la  Pou- 
blaye,  commune  de  Leigné-sur-Usseau  ;  Vellèches  (Vien).  —  Marigny, 
Marmande  (Indre-et-Loire). 

«  Obs.  —  Gette  plante  est  donc  bien  différente  :  1°  des  V.  Thapsus  et 
V.  montanum  Schr.  qui  sont  cotonneux  blanchâtres  et  dont  la  corolle 
est  concave  et  la  capsule  à  peu  près  aussi  large  que  longue  ;  -—  2"  du 
Y.  canescens  Jord.,  Boreau  FI.,  qui  est  lui-même  couvert  d'un  coton 
blanc  et  dont  les  deux  étamines  inférieures  sont  à  anthères  décurrentes  ; 
—  3°  des  V.  Ihapsiforme  Schr.,  V.  phlomoides  L.  et  V.  australe  Schr., 


110  SOCIÉTÉ  DES   SCIENCES  NATURELLES  DE  l'oUEST 

plantes  à  stigmate  longuement  décurrent  sur  le  style  et  à  anthères 
inférieures  linéaires  et  latérales  \  » 

Enfin  M.  Baudin  termine  son  mémoire  substantiel  par  la  description 
d'un  Chara,  trouvé  par  lui  à  Saint-Maurice  et  qu'il  croît  nouveau  : 

«  —  Plante  de  2  à  3  décim.,  monoïque,  toujours  incrustée-blanchâtre, 
très  fragile  par  la  dessication  ;  tiges  dressées,  peu  rameuses  du  haut, 
fortement  striées  tordues  en  spirale  et  souvent  munies  au  sommet  de 
quelques  petits  aiguillons  ;  verticilles  à  7-8  rayons  courts  apiculés, 
arqués  en  dessus  exportant  chacun  trois  fruits  ;  sporange  petit,  oblong, 
à  peine  strié,  même  sur  le  sec,  et  muni  de  bractées  qui  l'égalent  ou  le 
dépassent  à  peine.  —  Mai.  —  J'.  —  Eaux  stagnantes  du  calcaire.  — 
Lorsque  l'on  ne  l'observe  que  du  bord  de  l'eau,  cette  espèce  oiïre  l'as- 
pect du  Galium  tricorne.  » 

E.  G. 


III.  —  GEOLOGIE  ET  MINERALOGIE 

Esquisse  géologique   de  la  Basse-Normandie  ;   par 

M.  A.  Bigot  {Bulletin  du  Laboratoire  de  géol.  de  la  Fac- 
des  sciences  de  Caen,  V'^  année,  1890,  p.  13  et  suivantes). 

La  Basse-Normandie  a  été  l'objet,  dans  ces  derniers  temps,  de  nom- 
breux travaux  géologiques,  surtout  en  ce  qui  concerne  les  terrains 
anciens.  Ces  travaux  sont  disséminés  pour  la  plupart  dans  des  publica- 
tions scientifiques  locales,  et  le  besoin  d'un  travail  d'ensemble  résumant 
les  connaissances  actuelles  sur  la  région  se  faisait  vivement  sentir. 
M.  Bigot,  l'un  des  géologues  les  plus  autorisés,  a  entrepris  cette  tâche, 
et,  sous  le  titre  modeste  d'Esquisse  géologique  de  la  Basse-Normandie, 


1.  M.   Lloyd  a  bleu  voulu  adresser  à  la    Société  Botanique  des  Deux-Sèvres 
la  note  suivante  : 
«  Franchet,  in  Essai  sur  Verbascum,  dit,  sous  V.  Thapsus  : 
»  Variations  :  la  variabilité  se  manifeste  : 

—  »  Sur  la  couleur  du  tomenlum,  d'un  vert  blanchâtre  ou  jaunâtre; 

—  »  Sur  la  longueur  du  pétiole  des  feuilles  radicales  et  caulinaires  inférieures 
qui  peut  être  nul  ou  atteindre  dix  centimètres  ; 

—  »  Sur  les  dimensions  et  la  forme  de  la  corolle,  le   plus  souvent  concave, 
mais  aussi  parfois  tout  à  fait  plane,  n 


EXTRAITS   ET   ANALYSES.   —   GÉOLOGIE   ET   MINÉRALOGIE      111 

présente  un  utile  et  très  intéressant  travail  dont  tous  les  géologues  lui 
sauront  gré. 

La  plus  grande  partie  de  la  région  décrite  par  M.  Bigot  est  comprise 
dans  le  massif  armoricain  ou  fait  partie  de  sa  bordure.  Cette  région 
rentre  ainsi  dans  nos  limites  et,  à  ce  titre,  nous  donnons  ci-après  une 
analyse  détaillée  du  travail  de  M.  Bigot. 

INTRODUCTION 

Dans  ce  chapitre,  l'auteur  donne  un  aperçu  général  sur  les  régions 
naturelles  et  la  constitution  du  sol  de  la  Basse-Normandie  (Manche, 
Orne,  Calvados).  Le  sol  y  forme  deu.K  régions  naturelles  bien  marquées  : 
l'une,  comprenant  le  département  de  la  Manche  presque  entier,  les 
parties  occidentales  de  l'Orne  et  du  Calvados,  est  formée  par  des  roches 
granitiques  et  les  terrains  primaires  ;  elle  se  rattache  ainsi  au  massif 
breton.  L'autre,  qui  comprend  l'est  du  Calvados  et  de  l'Orne,  est  cons- 
tituée par  les  terrains  jurassiques  et  crétacés,  et  fait  partie  de  la  bordure 
du  massif  parisien. 

La  diversité  des  terrains  a  naturellement  une  grande  influence  sur  le 
relief,  la  végétation  et  l'aspect  du  pays  ;  il  en  résulte  des  différences 
bien  tranchées  pour  les  deux  régions,  mais  les  parties  formées  par  les 
terrains  primaires  présentent  surtout  des  caractères  particuliers  et 
intéressants. 

Ces  terrains  sont  plus  ou  moins  fortement  plissés  et  dessinent  des 
bandes  alignées  Est-Ouest.  Le  grès  armoricain,  grâce  à  sa  dureté,  joue 
un  grand  rôle  dans  leur  orographie;  ce  grès  occupe  les  crêtes  qui 
atteignent  417°  d'altitude  dans  les  forêts  de  Multonne  et  d'Ecouves, 
tandis  que  les  schistes,  facilement  attaqués  par  les  érosions,  ont  été 
creusés  en  vallées  parallèles  aux  crêtes.  Les  vallées  principales  suivent 
des  cassures  transversales  perpendiculaires  aux  crêtes. 

L'auteur  fait  ensuite  ressortir  les  caractères  particuliers  de  chacune 
des  anciennes  subdivisions  de  la  Basse-Normandie. 

Le  Cotentin,  formé  du  N.  du  département  de  la  Manche,  est  une 
région  non  homogène  dans  laquelle  les  terrains  anciens  sont  disposés 
en  ceinture  autour  d'une  dépression,  ouverte  à  l'O.,  où  se  sont  déposées 
des  assises  jurassiques,  crétacées  et  tertiaires.  Ce  bassin  secondaire  et 
tertiaire  du  Cotentin  constitue  une  région  d'excellents  pâturages,  sur- 
tout aux  environs  de  Carentan,  dans  les  marais  du  Penesme  dont  le 
niveau  est  à  peine  supérieur  à  celui  de  la  mer. 

Au  N.-O.,  la  presqu'île  de  la  Hague,  par  ses  grandes  bandes  de  grès 
siluriens,  ses  falaises  escarpées  et  profondément  découpées,  offre  un 
aspect  armoricain,  tandis  que  le  S.  du  Cotentin,  formé  par  les  Schistes 
de  Saint-Lô,  rappelle  le  Bocage  qui  lui  est  contigu. 

Le  Bocage,  formé  par  le  S.  de  la  Manche  et  les  parties  avoisinantes  de 
l'Orne  et  du  Calvados,  est  constitué  par  l'Archéen,  le  granit  et  quelques 


112  SOCIÉTÉ   DES    SCIENCES   NATURELLES   DE   L'OUEST 

bandes  siluriennes.  Quoique  les  altitudes  ne  soient  pas  élevées,  le  pays 
est  accidenté  et  surtout  très  boisé.  Sur  les  schistes,  le  sol  argileux  est 
favorable  aux  prairies  naturelles,  tandis  qwe  les  arènes  granitiques  se 
prêtent  mieux  à  la  culture  des  céréales.  Les  crêtes  de  grès  siluriens 
forment  de  grandes  landes  semées  çà  et  là  de  bouquets  de  pins. 

Le  Pmjs  d'Houlme,  situé  au  S.  de  Falaise  et  dans  le  N.  de  l'Orne,  est 
une  annexe  naturelle  du  Bocage. 

Le  Bessin  est  situé  entre  Bayeux  et  la  Vire.  En  général  son  sous-sol 
est  formé  par  les  couches  argileuses  du  lias,  lesquelles  affleurent  sur  le 
flanc  des  vallées  qui  sont  couvertes  de  prairies,  tandis  que  les  calcaires 
bajociens  des  plateaux  sont  cultivés  en  céréales.  Cette  région,  quoique 
accidentée,  l'est  moins  que  le  Bocage. 

La  Campagne  de  Caen  est  constituée  par  les  calcaires  bathoniens  qui 
présentent  de  grandes  ondulations  à  pentes  très  douces  et  de  peu  de 
relief.  Couverte  de  belles  cultures,  cette  région  est  d'un  aspect  très 
monotone  ;  seuls,  quelques  bois  de  pins  s'établissent  çà  et  là  sur  les 
hauteurs  les  plus  arides. 

Le  Pays  d'Auge,  dans  la  partie  arrosée  par  la  Dives  et  la  Touques, 
offre  un  tout  autre  aspect.  Formé  par  les  argiles  et  les  calcaires  oxfor- 
diens,  recouverts  sur  les  plateaux  d'une  mince  couche  crétacée,  il 
renferme  de  nombreux  niveaux  d'eau  et  la  richesse  qui  en  résulte  est 
remarquable.  Le  sol  ne  renferme  pas  de  matériaux  de  constructions  ; 
les  villages  sont  bâtis  en  briques  ou  en  pisé.  A  l'Est,  en  dehors  de  ces 
vallées,  le  sol  est  constitué  par  l'argile  à  silex  et  recouvert  de  forets. 

Dans  le  Lieurain,  des  environs  de  Lisieux,  et  le  Hièmois,  à  l'E. 
d'Argentan,  on  remarque  l'influence  du  revêtement  crétacé  qui  couronne 
le  sommet  des  buttes  oxfordiennes  ;  il  est  couvert  de  cultures  tandis 
que  les  flancs  des  coteaux  sont  occupés  par  des  pâturages. 

L'auteur  donne  ensuite  des  indications  générales  sur  la  disposition 
et  l'allure  des  terrains  en  Basse-Normandie.  Pour  les  terrains  jurassi- 
ques, il  fait  remarquer  qu'en  s'avançant  vers  l'E.,  on  trouve  des  couches 
de  plus  en  plus  récentes,  résultat  de  la  disposition  en  cuvette  des 
terrains  du  bassin  de  Paris.  La  disposition  en  retrait  des  diverses 
assises  est  due  à  ce  que  la  mer  jurassique  s'est  retrécie  graduellement 
jusqu'à  l'époque  portlandienne  ;  cependant  ce  mouvement  ne  s'est  pas 
opéré  d'une  façon  absolument  régulière,  car  le  Bathonien  dépasse  nota- 
blement les  limites  du  Lias  et  du  Bajocien  dans  le  département  de 
l'Orne  où,  sur  certains  points,  il  repose  directement  sur  les  terrains 
anciens. 

Avec  la  période  crétacée  commence  un  mouvement  inverse  du  précé- 
dent  et  atteignant  son  maximum   pendant  le  dépôt  du  Cénomanien. 

On  voit,  en  efiet,  la  craie  de  Rouen  recouvrir  des  terrains  de  plus  en 
plus  anciens,  à  mesure  qu'on  s'éloigne  du  centre  du  bassin.  Toutefois, 
le  Gotentin  a  subi  des  mouvements  particuliers  sur  lesquels  on  revien- 
dra plus  tard.  Dans  cette  région,  les  terrains  jurassiques  sont  réduits 


EXTRAITS  ET  ANALYSES.   —   GÉOLOGIE  ET  MINÉRALOGIE      113 

à  leurs  assises  les  plus  anciennes,  et  la  mer  se  retire  après  le  Bajocien, 
pour  y  revenir,  d'abord  pendant  le  Cénomanien,  puis  pendant  le  Danien. 
Les  mers  tertiaires  visitent  aussi  le  Cotentin  par  intermittences  et 
laissent  des  traces  de  leur  passage  pendant  les  époques  éocène,  miocène 
et  pliocène. 

Pour  les  terrains  primaires,  l'auteur  cherchera  plus  tard  à  reconsti- 
tuer l'histoire  de  ce  dépôt.  Dans  ce  chapitre,  il  indiquera  seulement 
leur  répartition  et  leur  allure  générale. 

La  série  cristallophyllienne  n'afïleure  pas  dans  la  région  et  la  série 
sédimentaire  la  plus  ancienne  est  VArchéen,  formé  par  les  schistes  de 
Saint-Lù  qui  comprennent,  avec  les  massifs  granitiques  intercalés,  plus 
de  la  moitié  de  la  surface  des  terrains  primaires.  Les  massifs  grani- 
tiques situés  au  N.  de  la  grande  bande  de  même  nature,  qui  s'étend  à 
la  limite  de  la  Mayenne  et  de  la  Manche,  forment  deux  traînées  discon- 
tinues :  l'une  méridionale,  allant  d'Avranches  à  Alençon;  l'autre, 
septentrionale,  s'étendant  de  Carolles  aux  environs  d'Ecouché.  La  dis- 
position des  granits  montre  déjà  la  tendance  des  affleurements  à  se 
disposer  en  bandes  orientées  E.-O.,  mais  cette  direction  devient  évidente 
dans  la  disposition  des  terrains  siluriens.  C'est  suivant  cette  direction 
générale  que  s'aligne  le  massif  qui,  partant  de  Mortain,  passe  à  Dom- 
front,  et  supporte  les  forêts  d'Andaine,  de  la  Ferté  et  de  Monnaye.  Le 
grand  massif  de  la  forêt  d'Ecouves  suit  la  même  direction,  ainsi  que  la 
bande  entre  Granville  et  Villcdieu-lès-Bailleuls  et  celle  du  S.  de  Gou- 
tances  que  l'on  peut  suivre,  sous  le  manteau  jurassique  qui  la  recouvre, 
par  ses  affleurements  dans  les  vallées  de  l'Orne,  de  la  Laize  et  du 
Laizon. 

Dans  le  N.  du  département  de  la  Manche,  l'orientation  E.-O.  s'efface, 
quoique  encore  très  marquée  entre  Cherbourg  et  la  Hague,  mais  la 
direction  N.-E.  S.-O.  devient  prédominante,  et  on  en  dira  plus  tard  la 
raison. 

L'auteur  fait  remarquer  qu'on  a  souvent  donné  improprement  le  nom 
de  bassin  aux  divers  massifs  siluriens,  mais  que  ce  ne  sont  pas  des 
bassins  de  sédimentation  et  que  leur  disposition  est  due  à  un  plisse- 
ment commun,  dans  un  sens  unique,  puis  à  l'érosion  des  anticlinaux. 
Toutefois  on  peut  considérer  comme  des  dépressions  réelles,  les  surfaces 
occupées  aujourd'hui  par  le  Dévonien,  le  Carbonifère  et  le  Houiller,  en 
raison  de  la  relation  de  ces  terrains  avec  l'Archéen  et  le  Silurien  qui 
les  supportent. 

Quant  aux  îles  Anglo-Normandes,  annexes  géologiques  naturelles  de 
la  Basse-Normandie,  dont  elles  ne  sont  séparées  que  depuis  les  âges 
historiques,  elles  sont  formées  de  roches  qui,  à  part  des  gneiss  et  des 
micaschistes,  se  retrouvent  sur  le  continent. 

L'étude  de  la  Basse-Normandie  fera  passer  en  revue  la  plus  grande 
partie  des  terrains  sédimentaires,  et  le  tableau  suivant  indique  ceux  qui 
sont  représentés  dans  cette  région. 


114  SOCIÉTÉ  DES   SCIENCES  NATURELLES   DE  l'OUEST 

Succession  des  Terrains  de  la  Basse-Normandie. 

SÉRIE   CRISTALLOPHYLLIENNE. 

Gneiss   de  Guernesey  ?   et   Micaschistes   de   Serq  ? 

TERRAINS   PRIMAIRES. 

I.  Archéen 

inférieur      (Système  des  conglomérats  pourprés 
et  des  schistes  rouges). 

II.  Silurien (      moyefi 

supérieur      (Ampélites  et  calcaires  à  Cardiola 

interrupta). 

III.  Dévonien inférieur      (Coblencien) 

,„    „    ,      .^,  i    inférieur      (Horizon  de  Visé). 

IV.  Carbonifère <       '  ,  .  ,„     .,,  -  ■      \ 

(   supérieur      (HouiUer  supérieur). 

V.  Permien  ? 

TERRAINS   SECONDAIRES. 

VI.  Trias (Argiles  et  conglomérats  de  Garentan  et  Noron). 

TERRAINS  JURASSIQUES. 

infralias  (Calcaires  de  Valognes.) 

inférieur  (Couches  à  Am.  Bucklandi). 

i  Z.  à  Am.  planiscosta. 

^        1  Z.  à  Am.  margaritatus. 

VII.  Lias <  (  Z.    à  Am.   serpentinus  (Couches  à 

,   .       )  poissons.) 

supérieur  (   „    <    .      u-f 
^  )    Z.  a  Am.  bifrons. 

\    Z.  à  Am.  primordialis. 

inférieur      Z.   à  Am.  Murchisonœ  et  Z.  à  Am. 

Soicerbyi  (Malière). 
moyen        Z.  à  Am.  Sauzei  et  à  Am.  Humphrie- 

VIII.  Bajocien •^  sianus  (Oolithe  ferrugineuse). 

supérieur      Couches  à  Am.  Parkinsoni  et  Sto- 

mechinus    bigranularis    (Oolithe 
blanche). 


EXTRAITS   ET  ANALYSES.    —   GÉOLOGIE   ET   MINÉRALOGIE      115 

inférieur  Couches  à  Bel.  Bessinus  (Calcaires 
marneux  de  Port  en  Bessin  et  cal- 
caires de  Caen. 

IX.  Bathonien <      moyen         Couches  à    Terebratula    maxillata 

(Oolithe  miliaire). 

supérieur  Couches  à  Terebratula  digona  (Cou- 
ches de  Langrune  et  de  Ranville). 

/  Z.  à  Rhynchonella  major, 

inférieur  \  Couches  à  Am.  macrocephalus. 

\  Couches  à  Am.  anceps. 

\  Couches  à  Am.  athlela  et  Lamberti. 

X.  Oxfordien <      moyen     j  ^^^^^^^^  ,  ^^  cordatus. 

!Z.  à  Am.  Martelli. 
Z.  à  Am.  Achilles  (Corallien  de  Trou- 
ville  et  de  Glos. 

inférieur       Argiles  à  Ostrea  deltoidea. 

XI.  Kimméridien. ..  ^       moyen         Calcaires  à  Pferocéres. 
supérieur      Argiles  à  Amm.  Orthocera. 

TERRAINS    CRÉTACÉS. 

"inférieur  Couches  à  Am.  Milletianus  (Sahles 
et  poudingues  ferrugineux). 

XV.  Albien {  g^ip^yi^y^y      Argiles  de  Cauville  et  Gaize  à  Am. 

inflatus. 

Couches  à  Am.  Mantelli.  l        Craie 

XVI.  Cénomamen  . .  i   ^Quches  à  Am.  Rothomagensis.        j     de  Rouen. 

XIX.  Danien Couches  à  Am.  Jacquoti  (Calcaires  à  Baculites). 

TERRAINS  TERTIAIRES. 

Calcaire  grossier.  Calcaire  noduleux  à  Echinides, 
Cale,  à  Orbitolites  et  Faluns 

XX.  Eocène \  à  Cérithes. 

Eocène  supérieur.  Calcaire  lacustre  de  Gourbes- 

ville. 

{    inférieur      Argiles  à  Corbules  ;  marnes  et  cal- 
)  caires  à  Bithinies. 

XXI.  Miocène <      ^^^^g^         Faluns  de  Picauville  et  des  Bohons 

(  à  Terebratula  perforata. 

XXII.  Pliocène 'Marnes  du  Bosq  d'Aubigny  à  Nassa  prismatica. 


116  SOCIÉTÉ  DES   SCIENCES  NATURELLES  DE  l'oUEST 

PREMIÈRE   PARTIE. 

TERRAINS    PRIMAIRES. 

CHAPITRE    l". 

Série  cristallophyllienne  et  terrain  archéen. 

§  1".  Série  cristallophyllienne.  —  Il  a  été  dit  ci-dessus  que  la  série 
cristallophyllienne  n'existait  pas  en  Normandie.  L'auteur  fait  remarquer 
que  Bonnissent^  a  classé  à  tort  dans  cette  série  toute  une  catégorie  de 
roches  qui  ne  sont  en  réalité  que  des  roches  sédimentaires  métamor- 
phisées  et  qui  doivent  être  synchronisées  comme  il  suit  : 

Gneiss  et  Protogynes  (Hacque-  Phyllades    granulitisés    (Hé- 

ville  et  Gréville).  bert,  1886). 

Talcites  phylladiformes  (Cher- 
bourg). Phyllades. 

Gneiss  (Anneville-en-Saire).  Phyllades. 

Stéaschistes   noduleux  (Cher- 
bourg et  Tourlaville).  Grès  du  Silurien  supérieur. 

Gneiss  (Jobourgi.  Schistes  à  Calymènes. 

Gneiss  et  leptinolithes  (Massif  Phyllades,  schistes  et  grès  du 

des  Pieux).  Silurien  moyen  et  du  dévonien 

inférieur. 

Les  gneiss  de  Cuissai  et  de  Saint-Denis-sur-Sarton  doivent  être  consi- 
dérés comme  des  phyllades  modifiés  par  la  Granulite  d  Alençon. 

De  nouvelles  études  feront  peut-être  reconnaître  une  origine  semblable 
aux  roches  des  îles  anglo-normandes  rapportées  jusqu'ici  à  la  série 
cristalophyllienne.  «  La  partie  S.  de  Guernesey  forme  un  plateau 
»  élevé,  bordé  de  hautes  falaises,  et  est  constitué  par  des  gneiss  glan- 
»  dulaires,  à  gros  cristaux  d'orthose  rougeàtre,  alternant  avec  des  lits 
»  irréguliers  de  mica  noir.  Ces  gneiss  forment,  à  Sercq,  un  petit  affleu- 
»  rement  autour  de  Creux-Harbourg,  où  ils  sont  recouverts  par  des 
»  micaschistes  noirs,  en  couches  généralement  peu  inclinées. 

§  2"°"  Archéen.  —  Cet  étage  est  constitué  uniquement  par  les  Phyllades 
de  Saint-Lô  ;  ils  forment  un  puissant  système  de  schistes  luisants  et  de 
grès  sombres.  Ces  assises,  qui  occupent  le  sud  de  la  Manche  et  se  pro- 
longent dans  la  partie  occidentale  de  l'Orne  et  du  Calvados,  ont  une 
composition  et  des  caractères  stratigraphiques  constants. 

A  Saint-Lô,  où  a  été  pris  le  type  de  ce  système,  les  schistes  sont 
bleus  ou  noirâtres,  luisants  et  très  homogènes.  Ils  se  débitent  en  dalles 
épaisses  qui  se  brisent  facilement  en  parallépipèdes  déterminés  par  le 


1.  Essai  géologique,  1870,  p.  8a  et  suiv. 


EXTRAITS  ET  ANALYSES.  —  GÉOLOGIE  ET  MINÉRALOGIE       117 

plan  de  stratiTication  et  par  deux  plans  de  diaclases,  obliques  au  premier 
et  obliques  entre  eux.  Des  grès  fins  ou  grossiers  alternent  avec  ces 
schistes,  soit  en  lits  peu  épais,  soit  en  bancs  puissants.  Des  filonnets 
de  quartz  gras,  blanc,  plus  rarement  noir,  traversent  les  schistes  et 
les  grès  dans  tous  les  sens  ;  les  couches  sont  toujours  fortement  relevées, 
souvent  verticales,  rarement  inclinées  à  moins  de  70". 

Vers  l'E.,  les  Phyllades  de  Saint-Lù  conservent  ces  caractères  entre 
Torigny-sur-Vire,  Saint-Lô,  Littry,  Tilly-sur-Seulles  et  Aunay-sur-Odon. 
On  les  observe  ensuite,  sous  les  plateaux  secondaires,  dans  les  vallées 
de  rodon  et  de  l'Orne,  de  la  Laize  et  jusqu'aux  portes  de  Caen.  Ce  sont 
eux  qui  forment  les  escarpements  de  la  vallée  de  l'Orne  depuis  Mutrécy 
jusqu'au  S.  d'Harcourt.  Dans  cette  région,  les  bancs  de  grès  sont  plus 
nombreux  qu'à  Saint-Lô,  et  les  couches  sont  presque  verticales. 

A  Etav.iux,  les  phyllades  sont  vert  clair,  plus  argileux  et  ont  fourni 
des  empreintes  rapportées,  sous  le  nom  de  Nereites,  à  des  traces  d'An- 
nélides'.  Ce  sont,  avec  des  traces  signalées  au  Rozel  (Manche)  et  à 
Noron  (Calvados)  %  les  seuls  vestiges  d'êtres  organisés  rencontrés  jus- 
qu'ici dans  l'Archéen  de  la  Basse-Normandie. 

«  A  Goutances,  au  contact  d'un  massif  syénitique,  les  phyllades  sont 
»  profondément  modifiés  et  transformés  en  roches  gneissiques,  formées 
»  de  bandes  très  minces,  à  structure  granulitique,  alternant  avec  des 
»  bandes  plus  minces  formées  de  mica  noir  et  d'amphibole  (route  de 
»  Coutances  à  Cambernon).  Plus  loin  du  massif  syénitique,  les  phyllades 
»  sont  transformés  en  schistes  amphiboliques,  verts  ou  noirs,  à  amphi- 
»  bole  très  abondante. 

A  la  Lande  des  Vardes,  près  Coutances,  les  filons  de  quartz  acquiè- 
rent leur  plus  grand  développement  ;  le  quartz  est  noir,  zôné  ;  on 
l'exploite  pour  l'entretien  des  routes  '. 

A  Gran ville,  se  présente  une  particularité  intéressante.  Les  falaises 
sont  formées  de  grès  noirs,  durs,  plongeant  au  N.-E.  sous  des  inclinai- 
sons qui  varient  entre  70"  et  90°.  Dans  ces  grès  sont  intercalés  (princi- 
palement sous  le  cimetière)  des  bancs  de  poudingues  renfermant  des 
galets  constitués  par  les  roches  suivantes  *  : 

Granité  identique  à  celui  de  Chausey  ; 

Granité  granulitique  ; 

Schistes  grossiers,  verts,  et  grès  ; 

Schistes  noirs,  cornés  ; 


1.  Renault,  BM^i.  soc.  Linn.  Normand.,  3"  sér.,  t.  VIII,  p.  266. 

2.  De  Brébisson,  Bull.  soc.  Linn.  Normand.,  t.  V,  1861,  p.  244,  Arenic4)Utes 
Kenta,  Trom.  Lebesc,  Bull.  soc.  Géol.  Normand.,  1880,  p.  170. 

3.  Hubert,  Bull.  soc.  Géol.  Fr.,  3*=  sér.,  t.  XIV,  p.  717. 

4.  Hébert,  Bull.  soc.  Géol.  Fr.,  3"  sér.,  t.  XIV,  p.  720. 

9* 


118  SOCIÉTÉ    DES   SCIENCES    N^ATURELLES    DE   L'OUEST 

Schistes  granitisés,  variés,  différant  de  ceux  du  massif  de  Coutances, 
par  la  constance  du  mica  noir,  l'absence  d'amphibole  et  d'épidote. 

D'où  résulte,  comme  le  fait  remarquer  M.  Hébert,  l'existence  d'un 
granité  antérieur  à  l'Archéen. 

Dans  le  S.  de  la  grande  bande  silurienne  qui  s'étend  de  Granville  à 
Villedieu-les-Bailleul,  l'Archéen  présente  des  caractères  métamor- 
phiques, résultant  surtout  de  l'action  des  massifs  granitiques  que 
renferme  cette  partie  do  la  Basse-Normandie.  Au  voisinage  du  granité, 
les  phyllades  sont  transformés  en  schistes  très  micacés  et  feldspa- 
thisés,  ou  en  cornéenne  ;  à  une  certaine  distance,  l'action  du  granité  se 
fait  sentir  seulement  par  la  concentration  de  la  matière  colorante  et 
charbonneuse  du  schiste  en  noyaux  désignés  improprement  sous  le  nom 
de  màcle.  Cet  effet  s'efface  au  fur  et  à  mesure  que  l'on  s'éloigne  du 
granité. 

Dans  le  N.  du  Cotentin,  l'Archéen  forme  deux  bandes  alignées,  S.-O., 
N.-E.  ;  l'une,  occidentale,  s'étend  de  la  pointe  de  Rozel  à  Cherbourg, 
et  suit  la  vallée  de  la  Divette  ;  l'autre,  commençant  à  Bricquebec,  va 
rejoindre  les  phyllades  qui  forment  le  sous-sol  de  la  vallée  du  Val  de 
Saire,  et  sont  recouverts  d'un  manteau  de  poudingue. 

Dans  cette  dernière  bande,  les  phyllades  sont  à  peu  près  analogues  à 
ceux  du  S.  du  Cotentin.  A  Brelteville,  ils  sont  traversés  par  de  nom- 
breux filonnets  de  quartz  noir,  alternant  avec  eux  en  petits  lits  très 
réguliers;  à  Anneville,  au  contact  du  granité,  les  schistes  sont  trans- 
formés en  gneiss  par  injection  de  filonnets  granulitiques. 

Aux  environs  immédiats  de  Cherbourg  (Equeurdreville,  Octeville, 
Tourlaville),  les  schistes  sont  très  redressés,  vert-clair  et  luisants  par 
suite  de  la  présence  de  la  séricite  ;  ils  sont  exploités  pour  ardoises, 
dalles  ou  moellons.  Au  S.-O.,  ils  perdent  ces  caractères  au-delà  de 
Sideville,  et  l'on  passe  aux  schistes  verts  de  Benoistville  et  des  Pieux. 

A  la  falaise  du  Cap,  près  Rozel,  les  schistes  sont  peu  inclinés,  tra- 
versés par  des  filons  de  porphyre  quartzifère  et  de  Kersantite,  mais 
aux  abords  du  granité  de  Flamanville,  ils  se  chargent  de  petites  taches 
noires  et  à  Tréauville  les  schistes  passent  à  de  véritables  gneiss  sur- 
chargés de  mica. 

Dans  la  bande  de  phyllades  qui  longe,  à  l'O.  de  Cherbourg,  la  côte 
N.  de  la  Hague,  ces  schistes  ont  été  profondément  modifiés  par  la 
granulite  et  ont  un  aspect  gneissique  ;  de  petits  lits  de  granulite 
alternent  régulièrement  avec  les  feuillets  schisteux.  Les  variations  de 
ce  type  sont  dues  seulement  à  la  prédominance  des  feuillets  granuli- 
tiques sur  les  feuillets  schisteux,  et  réciproquement. 

Avec  ces  caractères,  l'Archéen  constitue  la  bande  située  entre  Gré- 
villeetHainneville  ;  les  modifications  s'atténuent  vers  le  N.,  et  les  phylla- 
des reprennent  leurs  caractères  typiques  sous  l'église  de  Querqueville 
et  sur  le  rivage  de  Nacqueville. 

Dans  l'île  de  Jersey,  autour  de  la  baie  de  Saint-Ouen,  on  voit  l'Ar- 


EXTRAITS  ET  ANALYSES.   —  GÉOLOCIE  ET  MINÉRALOGIE     119 

chéen  identique  à  celui  de  Granville.  L'autre  extrémité  de  l'île  a  été, 
pendant  le  dépôt  des  schistes  de  Saint-Lô,  le  siège  d'éruptions  de 
porphyre  pétrosiliceux,  et  on  voit  sur  la  côte  E.  des  coulées  de  ce 
porphyre  alterner  avec  des  couches  schisteuses  ou  bréchiformes,  preuve 
de  la  contemporanéité  de  ces  couches.  Les  épanchements  pétrosiliceux 
de  l'Archéen  forment,  à  Jersey  ,de  grands  massifs  considérés  autrefois 
comme  ayant  fait  leur  apparition  à  l'époque  permienne,  par  analogie 
avec  les  phorphyres  des  Maures  et  de  l'Esterel. 

Ces  faits  ne  sont  d'ailleurs  pas  localisés  à  Jersey  seulement.  A 
Aurigny,  on  voit  des  microgranulites  antérieures  aux  conglomérats 
cambriens,  et  ceux-ci  renferment  dans  la  Hague  des  galets  de  por- 
phyre, de  granité,  de  grès  ou  de  schistes  modifiés,  provenant  du  déman- 
tèlement d'un  ancien  massif  aujourd'hui  disparu. 

Le  chapitre  se  termine  par  des  remarques  générales  sur  l'Archéen 
que  nous  reproduisons  textuellement  :  «  L'Archéen  présente  dans  toute 
»  l'étendue  de  la  Normandie  des  caractères  semblables,  au  moins  à 
»  l'origine,  et  cette  homogénéité  est  la  preuve  d'une  grande  uniformité 
»  dans  les  conditions  de  dépôt.  Ce  sont  presque  partout  des  argiles 
»  et  des  sables  fins  et  argileux  qui  ont  constitué  ces  premiers  sédi- 
»  raents,  et  il  n'y  a  d'exceptions  qu'autour  de  quelques  rares  points 
»  déjà  émergés,  comme  l'ilot  granitique  de  Chausey,  origine  des  galets 
»  du  conglomérat  de  Granville.  La  présence  des  sédiments  argileux 
»  n'indique  pas  nécessairement  des  eaux  très  profondes,  car  les  ripple- 
»  marks  ont  été  observés  à  la  surface  de  certains  bancs  (environs  de 
»  Tessy-sur-Vire).  D'ailleurs,  à  cette  époque  les  ridements  étaient  beau- 
»  coup  plus  au  N.  et  les  dépressions  correspondantes  devaient  se  trouver 
»  dans  leur  voisinage.  » 

«  Après  leur  dépôt,  dans  une  mer  qui  devait  s'étendre  jusqu'au  N. 
»  du  Pays  de  Galles,  les  phyllades  ont  été  fortement  plissés,  relevés 
»  jusqu'à  la  verticale,  peut  être  même  renversés  sur  certains  points  ; 
»  les  sommets  des  plis  ont  été  arasés  et  leur  masse  semble  constituer 
»  une  série  continue  d'une  puissance  énorme.  La  direction  des  phylla- 
»  des  étant  généralement  S.-O.  N.-E.,  la  pression  qui  a  produit  leur 
»  plissement  a  du  s'exercer  dans  une  direction  perpendiculaire,  alignée 
»  N.-E.  S.-E.  Nous  verrons  dans  le  chapitre  suivant  que  ce  plissement 
»  est,  comme  en  Angleterre,  antérieur  au  Cambrien,  et  qu'à  ce  point 
»  de  vue,  le  Nord  du  massif  breton  se  rattache  à  la  zone  de  plissement 
»  calédonienne  ». 

CHAPITRE   II. 

TERRAIN     SILURIEN. 

Le  Silurien  de  la  Basse-Normandie  comprend  les  subdivisions  sui- 
vantes : 


120  SOCIÉTÉ  DES  SCIENCES  NATURELLES  DE    l'OUEST 


Silurien  supérieur. 


Schistes  ampéliteux  et  calcaires  de  Feuguerolles 
et  Saint-Sauveur-le-Vicomte  à  Monograptus 
priodon  et  Cardiola  interrupti. 

Grès  blancs  de  Dorafront. 


Silurien  moyen. 


Schistes  à  Trinucleus  ornatus. 
Grès  de  May  à  Homalonotus  et  Modiolopsis. 
Schistes  à  Calymene  Tristani. 
(Ordovicien)        j  binerai  de  fer. 

Grès  armoricain  à  Asaphus  armoricanus. 


Silurien  inférieur. . 


Grès  feldspathiques. 
,    Schistes  verts  et  pourprés  et  marbres. 
(Gambrien)         (    Poudingues  et  grès  pourprés. 


Ces  assises  forment  une  série  de  plis  synclinaux,  la  plupart  alignés 
E.-O.,  et  que  l'on  peut  distinguer  ainsi  qu'il  suit  : 

1"  Synclinal  de  May. 

2°  —  de  la  Brèche-au-Diable. 

3"  —  du  Plessis-Grimoult. 

4"  —  de  Falaise. 

o"  —  de  Mortain-Bagnoles. 

6"  —  d'Alençon. 

7"  —  de  Séez. 

8"  —  de  Coutances. 

9"  —  de  Saint-Sauveur. 

10"  —  de  Valognes. 

11°  —  de  Sottevast. 

12"  —  de  Couville. 

13"  —  de  la  Hague. 

Les  synclinaux  sont  souvent  incomplets,  l'un  des  flancs  disparaissant 
par  faille,  (flanc  N.  du  synclinal  de  Mortain-Bagnoles,  flanc  S.  du 
synclinal  d'Alençon). 

Dans  d'autres  cas,  le  pli  est  le  plus  souvent  masqué  par  des  recou- 
vrements jurassiques  ou  quaternaires  (synclinaux  de  la  Brèche-au- 
Diable,  de  Saint-Sauveur). 

Synclinal  de  May.  —  Le  flanc  Sud  de  ce  pli  peut  être  étudié  sur  la 
route  de  Caen  à  Harcourt  à  la  butte  de  Laize.  Sur  le  revers  de  la  butte, 
près  des  anciennes  carrières  de  marbre,  on  voit  reposer  sur  les  tran- 
ches verticales  des  phyllades  archéens,  des  grès  grossiers,  verdàtres, 
plongeant  N.-N.-O.  par  30"  et  recouverts  par  d'autres  grès  de  couleur 
rougeâtre. 

Au-dessus  commence  une  importante  série  de  marbres  qui  peut  se 
subdiviser  en  deux  parties.  La  première,  à  la  base,  est  formée  de  cal- 
caires roses,  rouges  et  grisâtres  qui  affleurent  à  la  butte  de  Laize  et  ont 


EXTRAITS  ET  ANALYSES.   —   GÉOLOGIE  ET  MINÉRALOGIE      121 

été  exploités  autrefois  sur  ce  point.  Une  série  de  scliistes  rouges,  gros- 
siers, les  sépare  de  la  seconde  partie  formée  d'une  alternance  de  calcaires 
noirs,  de  calschistes  et  de  schistes  noirs  ;  les  schistes  prennent  de 
plus  en  plus  d'importance  et  forment  seuls,  près  de  la  chapelle  du 
Val-de-Laize,  la  partie  supérieure  de  l'assise. 

On  ne  voit  pas  sur  la  rive  gauche  de  l'Orne,  les  conglomérats  de  la 
base  du  Silurien,  mais  les  calcaires  bordent,  à  Bully  et  à  Vieux,  la 
vallée  de  la  Guigne,  du  côté  N.,  où  ils  forment  les  rochers  de  Roc- 
bard.  Les  bancs  calcaires  de  la  partie  supérieure  alternent,  au  N.  du 
moulin  de  Bully,  avec  des  bancs  de  grès  passant  au  poudingue. 

Le  Gambrien  se  termine  par  les  grès  feldspathiques  qui  se  lient 
intimement  à  May,  avec  le  Grès  armoricain,  base  du  Silurien  moyen. 

A  May,  le  grès  armoricain  n'est  pas  aussi  bien  caractérisé  que  dans 
le  reste  de  la  Normandie.  Il  y  comprend  une  série  de  grès  en  couches 
peu  épaisses,  alternant  à  la  partie  supérieure  avec  des  schistes  qui 
préparent  les  schistes  à  Galymènes.  On  n'a  recueilli  jusqu'ici  à  May, 
dans  cette  zone  supérieure,  que  quelques  Tigillites  et  le  Cylindrites 
Mayalis  Mo  ri  ère  ^ 

Les  Schistes  à  Calymènes  se  voient  dans  une  petite  dépression  ou 
coule  le  ruisseau  du  lavoir  de  May  ;  à  la  base  existe  une  couche  de 
minerai  de  fer.  Les  schistes  sont  bleuâtres  et  fossilifères  ;  les  fossiles 
sont  recouverts  d'une  couche  d'oxyde  de  fer. 

Les  Grès  de  May  se  présentent  au-dessus  des  schistes  à  Galymènes, 
ils  forment  une  assise  puissante  de  grès  activement  exploités  ;  dans 
leur  ensemble,  les  grès  sont  fins,  généralement  rosés  ou  rouge  vif, 
alternant  avec  des  schistes  grossiers  dont  la  couleur  varie  du  rouge  au 
noir,  et  avec  des  psammites.  Des  boules  sableuses  atteignant  jusqu'à 
deux  mètres  de  diamètre  s'observent  au  milieu  des  grès  et  la  surface 
des  schistes  est  couverte  de  ripplemarks. 

L'ensemble  des  assises  du  grès  de  May  peut  se  diviser  en  trois 
parties  : 

1°  A  la  base,  les  grès  sont  grisâtres,  très  fins,  quelquefois  ferrifères, 
et  alternent  avec  des  lits  de  schistes  grossiers  au-dessus  desquels 
vient  une  masse  de  grès  fins  rosés,  et  de  grès  en  dalles,  grisâtres,  très 
micacés  ;  vers  la  base  un  banc  de  grès  rosé  et  blanchâtre  contient  en 
abondance  :  Homanolotus  Brongniarti  Desl.  sp.,  H.  Vicai'yi  Sait. 
H.  serratus  de  Trom.,  Plœsiacoma  brevicaudata  Desl.  sp.,  Dalma- 
nites  incertus,  Desl.  sp. 

2°  Une  zone  plus  schisteuse,  dans  laquelle  des  bancs  de  schistes 
grossiers,  micacés,  et  de  schistes  noirs,  alternent  avec  des  grès 
grisâtres. 


1.  BiUl.  Soc.  Linn.  Normand.,  3«  série,  l.  VII,  p.  130. 


122  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES  NATURELLES  DE  l'OUEST 

3"  Enfin  la  masse  principale  des  grès,  exploitée  dans  les  grandes 
carrières  de  May,  où  les  bancs  atteignent  une  épaisseur  de  3  à  10 
mètres.  Ils  sont  durs,  rosés  ou  rougeâtres,  et  contiennent:  Homanolotus 
Deslongchampsi  de  Trom.,  H.  Vicaryi  Sait.,  Conularia  pyramidata 
Hceningh.,  Modiolopsis  Morieri  de  Trom.,  M.  prima  d'Orb.  sp.  Ces 
grès  se  continuent  sur  la  rive  gauche  de  l'Orne  où  ils  sont  exploités 
sur  la  ligne  du  chemin  de  fer  ;  ils  traversent  la  bruyère  de  Feugue- 
rolles  et  disparaissent  près  de  ce  village  sous  le  Jurassique. 

«  Au-dessus  des  grès  de  May,  on  observe  une  assise  de  schistes  verts 
»  et  noirâtres,  visibles  au  milieu  du  Lias,  le  long  du  chemin  qui  conduit, 
))  par  la  vallée,  à  Saint-André-de-Fontenay.  On  ignore  encore  si  ces 
»  schistes  contiennent  Trinucleus  ornatus.  » 

«  Le  silurien  supérieur  apparaît  à  300""  de  la  gare  de  Feuguerolles  ; 
»  il  est  formé  de  schistes  noirs  et  de  calcaires  noirs  fétides,  traversés 
))  par  des  veinules  de  carbonate  de  chaux  blanc.  Ce  calcaire  n'affleure 
»  aujourd'hui  que  dans  le  fossé  Ouest  d'un  champ  où  fut  ouvert,  au 
»  commencement  du  siècle,  un  puits  pour  la  recherche  de  la  houille. 
»  Les  déblais  fournirent  à  cette  époque  une  grande  quantité  de  fossiles, 
»  tels  que  Orthoceras  styloideum,  Caidiola  interrupta,  C.  fibrosa, 
))  Motiograptus priodon,  etc.,  dont  on  peut  recueillir  encore  quelques 
»  spécimens  dans  l'affleurement  du  fossé.  » 

Dans  le  flanc  N.  du  synclinal,  les  assises  sont  renversées.  Le  grès  de 
May  se  voit  d'abord  vertical  dans  les  anciennes  carrières  du  Diguet, 
puis  plongeant  ensuite  au  N.-E.  par  43°  sur  la  rive  gauche  de  l'Orne; 
son  prolongement  se  voit  dans  la  tranchée  du  chemin  de  fer,  au  N.  de 
la  station  de  Feuguerolles,  puis  çà  et  là,  sous  le  Lias  et  les  alluvions  du 
bois  de  Maltot.  Ils  plongent  sous  des  schistes  ardoisés  et  micacés, 
contenant  Calymene  Tristani.  Les  rochers  qui  bordent  la  rivière  sont 
d'abord  quartzeux,  puis  feldspathiques,  et  se  prolongent  sur  la  rive 
droite  de  l'Orne  où  ils  forment  les  Rocs  d'Etavaux.  Des  deux  côtés, 
ils  sont,  au  Nord,  directement  en  contact  par  faille  avec  les  phyllades. 

«  Ce  renversement  des  couches  sur  le  flanc  N.  du  synclinal  explique, 
))  sans  qu'il  soit  besoin  de  faire  intervenir  l'hypothèse  d'une  colonie, 
»  la  présence  du  calcaire  à  Graptolithes  entre  deux  masses  de  grès  de 
))  May.  » 

Synclinal  de  la  Brèche-au-Diable .  —  L'auteur  emprunte  en  partie  la 
description  de  ce  pli  aux  travaux  de  MM.  Lecornu,  Renault  et  Morière. 
Le  synclinal  s'étend  de  Perrières  à  Grimbosq,  il  est  fermé  à  l'E.  ouvert 
à  ro.  ;  en  marchant  de  l'E.  à  l'O.  on  observe  le  grès  armoricain,  au  des- 
sous du  Jurassique,  dans  les  carrières  du  Breuil  près  Perrières,  à  Sassy, 
puis  à  moitié  chemin  de  Sassy  à  Olendon. 

On  arrive  à  la  vallée  du  Laizon  dont  la  coupe,  étudiée  par  M.  Morière, 
est  très  intéressante.  Le  grès  armoricain  y  constitue  les  rochers  de  la 
Brèche-au  Diable,  et  renferme  des  TiyilUtes,  des  Flabellariael  des  Rizo 


EXTRAITS  ET  ANALYSES.    —   GÉOLOGIE   ET  MINÉRALOGIE      123 

phycus  ;  il  est  surmonté,  au  moulin  de  Soumont,  par  les  Schistes  ardoi- 
siers  avec  Calymene  Tristani  et  Aragoi,  Dalmanites  sociaUs,  etc.  Au 
dessus  vient  le  grès  de  May  qui  est  rose,  à  taches  rouges,  et  renferme 
Orthis  Budleighensis,  Modiolopsis  Armorici,  Homalonotus  Vicaryi. 

De  la  vallée  du  Laizon  à  celle  de  la  Laize,  le  Silurien  est  caché  parle 
Jurassique  ;  mais  cette  dernière  vallée  donne  une  belle  coupe  du  syncli- 
nal entre  le  moulin  de  Bray  (près  Fontaine-le-Pin)  et  Bretteville-sur-Laize. 
Au  moulin  de  Bray,  on  voit  les  conglomérats,  poudingues  et  grès  pourprés 
former  la  base  du  flanc  S.  du  synclinal  ;  ils  comprennent  des  marbres 
et  constituent  une  bande  qu'on  suit  vers  l'O.  jusqu'à  Moulines.  Sur  le 
flanc  N.  ces  mêmes  couches  forment  les  rochers  de  Rocreux  près  de 
Pont-à-la-Mousse  ;  les  poudingues  y  plongent  de  35"  au  S.-E.  et  reposent 
en  discordance  complète  sur  les  pliyllades  verticaux.  Au  dessus  des 
poudingues  pourprés  viennent  des  schistes  comprenant  déjà  du  marbre 
en  dalles  qui  prend  beaucoup  plus  d'importance  à  Jacob-Mesnil  ;  près 
de  Bretteville-sur-Laize,  les  schistes  dominent,  passent  à  la  grauwacke, 
puis  au  grès  feldspathique  que  l'on  voit  sur  la  route  de  Bretteville  à 
Gouvix. 

A  l'extrémité  du  parc  d'Outre-Laize,  le  grès  armoricain  constitue  les 
rochers  de  Gouvix  et  renferme  là  de  beaux  Tigillites  ;  à  Urville  des 
minerais  de  fer,  autrefois  exploités,  viennent  au  dessus  et  sont  recouverts 
par  les  schistes  à  Calymene,  puis  par  le  grès  de  May  exploité  pour  pavés, 
et  renfermant  les  mêmes  fossiles  qu'à  May. 

Synclinal  du  Plessis-Grimoult .  —  Ce  pli,  très  important  par  sa 
surface,  s'étend  depuis  les  environs  de  Clécy  à  l'E.,  jusqu'auprès  de 
Granville  à  l'O.  Dans  le  département  de  la  Manche  il  est  constitué 
presque  uniquement  par  le  Silurien  inférieur,  à  peu  près  horizontal,  tan- 
dis que  dans  le  Calvados  il  comprend  la  série  silurienne  complète  jus- 
qu'aux schistes  ampéliteux  ;  toutefois  le  grès  armoricain  y  est  très  mal 
représenté. 

Les  couches  les  plus  inférieures  sont  les  conglomérats  pourprés  dis- 
posés en  ceinture  remarquable  et  presque  continue  autour  du  synclinal, 
sauf  une  lacune,  entre  Jurques  et  Tessy,  sur  le  flanc  N.  A  partir  de  son 
origine,  près  de  Jurques,  la  ceinture  de  conglomérats  se  dirige  par  une 
crête  alignée  N.-O.  S.-O.  sur  Caumont,  où  elle  traverse  la  vallée  de  l'Orne. 
Au  de-là  elle  s'infléchit  au  S.,  puis  à  l'O.,  traverse  l'Orne  de  nouveau 
au  S.  de  Clécy,  et  se  dirige  vers  Campeaux,  Villedieu,  la  Haie-Pesnel  où 
elle  s'élargit  considérablement;  de  là  les  conglomérats  tournent  au  N., 
puis  au  N.-E.,  se  dirigent  sur  Tessy  qu'ils  contournent,  et  vont  se  perdre 
aux  Troisgots  après  avoir  traversé  deux  fois  la  Vire. 

L'étude  des  conglomérats  dans  la  traversée  de  la  vallée  de  l'Orne  mon- 
tre des  faits  intéressants  ;  on  voit  sur  la  rive  gauche,  au  S.  du  Vey,  les 
couches  plonger  N.  20°  0.  et  reposer  nettement  en  stratification  discor- 
dante sur  les  phyllades  verticaux  qui  forment  la  base  des  coteaux.  La 


124  SOCIÉTÉ  DES   SCIENCES   NATURELLES  DE  L'OUEST 

même  disposition  s'observe  sur  la  rive  gauche,  le  long  de  la  route  de 
Clécy  située  au  pied  de  rochers  de  grès  pourprés  et  de  poudingues  à 
galets  de  quartz  ;  ces  couches  plongent  au  N.  de  15°,  tandis  qu'une  sa- 
blière ouverte  au  dessous  laisse  voir  les  phyllades  de  Saint-Lô  verticaux. 

Au  S.  de  Clécy  un  petit  massif,  séparé  du  précédent  par  une  faille, 
montre  la  même  discordance  entre  les  conglomérats  et  les  phyllades  aux 
Bruyères  de  Clécy,  au  hameau  du  Frêne  et  à  la  cote  189. 

Au  S.  de  la  vallée  de  la  Vire  les  conglomérats  forment  la  crête  alignée 
E.-O.  entre  Saint-Martin-Don  et  le  signal  de  Pont-Bellanger,  et  plongent 
au  N.  sous  les  schistes  de  Campeaux  ;  ces  derniers  sont  verts  et  alternent 
avec  des  grès  de  même  couleur,  ils  sont  surmontés  par  des  schistes 
rouges. 

Vers  ro.  du  synclinal,  les  conglomérats  sont  très  développés,  pres- 
que horizontaux,  et  on  peut  y  observer  les  mêmes  faits  de  discordance 
qu'à  Clécy.  A  la  tranchée  de  la  Heutière  (E.  de  Granville)  ils  sont  exploi- 
tés sur  une  hauteur  de  10  mètres  et  recouverts  ensuite  vers  Saint-Plan- 
chers par  des  grès  gris,  exploités  pour  dalles  dans  la  carrière  du  moulin 
d'Aze.  A  Villedieu,  les  tranchées  de  la  gare  et  celles  de  la  route  sont 
ouvertes  dans  ces  couches  ;  à  SOO"  au  S.  du  passage  à  niveau  de  la  route 
de  Brécey,  on  voit  les  couches  du  Silurien  inférieur  reposer  directement 
sur  le  granité  qui  a  modifié  les  couches  au  contact. 

Au  centre  du  bassin,  la  composition  du  Silurien  inférieur  paraît  assez 
uniforme  ;  au  signal  de  Guilberville,  des  grès  gris  ou  jaunâtres,  faible- 
ment inclinés,  représentent  probablement  les  grès  feldspathiques  et  se 
continuent  au  centre  du  synclinal  jusqu'à  l'O.  de  Montabot.  On  les  voit 
encore  au  N.  des  Troisgots  et  au  Mesnil-Aubert,  localité  qui  renferme- 
rait les  schistes  à  Calymène,  d'après  Bonissent,  mais  le  gisement  n'a 
pas  encore  été  retrouvé. 

Autour  de  Clécy,  la  série  des  grès  pourprés  comjjrend  des  couches  de 
marbre  importantes,  exploitées  à  Clécy  même  pour  la  fabrication  de  la 
chaux. 

Près  de  l'Orne,  sur  le  flanc  S.  du  synclinal,  la  butte  qui  supporte 
l'église  de  Saint-Remy  est  constituée  à  la  base  par  des  grès  feldspathiques 
pourprés,  alternant  avec  des  psammites  et  des  grès  ;  au  dessus  viennent 
des  grès  schisteux  dans  lesquels  M.  de  Tromelin  a  signalé  des  Li7igides, 
Tigillites,  Spirophyton,  Cruziana,  Dœdalus  et  qu'il  assimilait  au  grès 
armoricain.  A  Saint-Rémy  le  même  grès  est  représenté  par  une  mince 
couche  de  grès  quartzeux  inférieure  au  minerai  de  fer  qui  est  exploité 
près  de  là,  aux  Fosses  d'Enfer  ;  ce  minerai  est  semblable  à  celui  de 
d'Urville,  et  il  est  surmonté  par  les  schistes  à  Calymène  qui  occupent 
l'axe  du  pli. 

Le  flanc  N.  présente  les  mêmes  couches  à  partir  de  la  chapelle  de 
Bonne-Nouvelle,  située  sur  les  conglomérats  ;  toutefois  les  couches  sont 
beaucoup  plus  relevées  et  quelquefois  presque  verticales  ;  on  n'y  observe 
pas  les  marbres  de  Clécy.  Au  Pont-de-la-Mousse,  sur  la  rive  gauche  de 


EXTRAITS   ET   ANALYSES.    —   GÉOLOGIE   ET   MINÉRALOGIE      125 

l'Orne,  une  carrière  fournit  de  grandes  dalles  vertes  dont  la  surface 
présente  de  nombreuses  traces  bilobées. 

Le  grès  de  May  se  voit  à  Gampandré,  au  Plessis-Grimoult,  où  il  est 
recouvert  par  des  schistes  ampéliteux  avec  boules  de  calcaire,  puis  à 
Jurques.  Dans  cette  dernière  localité,  il  repose  sur  les  schistes  à  Galymène 
dont  la  base  est  marquée  par  des  minerais  de  fer  ;  il  est  blanc  et  contient 
Plœsiacoma  brexicaudata  Desl.  et  Orthis  Budleighensis  Dav. 

Synclinal  de  Falaise.  —  Il  continue  vers  l'E.  la  direction  du  précédent 
avec  lequel  sa  liaison  est  encore  mal  connue  entre  Pierrefitte  et  les 
LoiACS-Saulces.  Ses  assises  forment  au  S.  de  Falaise  deux  massifs  :  l'un, 
à  1  0.,  s'étend  entre  Rônai  et  Fourneaux  ;  l'autre  situé  à  l'E.  de  la  ligne 
de  Caen  au  Mans  porte  le  nom  de  massif  de  Montabard. 

Le  massif  occidental  est  limité  au  N.  et  au  S.  par  deux  crêtes  gréseu- 
ses ;  colle  du  S.  constituée  par  les  conglomérats  et  les  grès  pourprés, 
celle  du  N.  par  le  grès  armoricain.  La  dépression  qui  sépare  ces  crêtes 
est  occupée  par  des  schistes  et  des  grès  avec  marbres  intercalés  ;  ces 
derniers  sont  visibles  à  la  Gour-des-Loges,  dans  une  tranchée  du  chemin 
de  fer  près  des  Loges-Saulces,  et  à  Gordey  sur  l'ancien  chemin  de  Falaise 
à  Putanges. 

Les  conglomérats  et  les  grès  pourprés  présentent  les  caractères  ordi- 
naires ;  au  pied  du  village  des  Fourneaux,  ils  contiennent  des  galets  de 
phyllades  màclifères  et  dans  la  tranchée  du  chemin  de  fer  de  Berjou  à 
Falaise,  ils  re|)0sent  en  discordance  sur  les  phyllades. 

«  Les  grès  feldspatliiques  manquent  entre  les  schistes  avec  marbres 
et  le  grès  armoricain  ;  celui-ci  disparaît  sous  le  Bathonien  à  Saint-Pierre- 
du-Bu  età  Saint-Martin-de-Mieux.  On  le  retrouve  à  Falaise  sous  le  vieux 
Ghàteau,  au  Mont-Myra  et  dans  la  vallée  de  Noron.  A  Falaise,  il  supporte 
les  schistes  à  Galymène  débutant  par  une  assise  de  minerai  de  fer  ;  la 
série  inférieure  au  grès  armoricain  paraît  manquer,  les  phyllades 
affleurant  seuls  à  Noron  et  à  Falaise  même,  au  faubourg  Saint-Laurent.  )) 

«  Dans  le  massif  de  Montabard,  la  disposition  du  synclinal  est  très 
nette  ;  ce  village  est  sur  les  schistes  à  Galymène,  avec  assises  ferrugi- 
neuses à  la  base,  reposant  au  N.  et  au  S.  sur  le  grès  armoricain. 
Au-dessous  du  grès  armoricain,  en  allant  vers  le  N.,  on  rencontre  une 
cinquantaine  de  mètres  de  schistes  et  de  grès  schisteux  verdâtres  ;  puis 
vient  une  assise  assez  puissante  de  marbres  gris  et  rosés,  qu'une  série 
peu  épaisse  de  schistes  et  de  grès  grisâtres  sépare  de  schistes  verts, 
grossiers,  alternant  avec  des  grès  pourprés.  Ges  derniers,  recouverts  par 
le  Bathonien,  forment  l'assise  la  plus  inférieure  qu'il  soit  possible  d'étu- 
dier dans  le  massif  de  Montabard.  )) 

«  G'est  dans  ce  massif,  aux  Vaux  d'Aubin,  que  les  Bilobites  ont  été 
signalés  pour  la  première  fois.  Le  grès  armoricain  disparaît  ensuite 
sous  le  Bathonien  pour  reparaître  seulement  à  l'église  des  Trois-Villages 
(au  S.-O.  de  Aubry-en-Exmes).  » 


126  SOCIÉTÉ   DES    SCIENCES   NATURELLES   DE   L'OUEST 

«  Entre  Falaise  et  Putanges  on  retrouve,  reposant  sur  le  granité  de 
la  Forêt  Auvray,  les  conglomérats  pourprés  surmontés  par  les  marbres, 
plongeant  au  N.  et  butant  par  faille  contre  les  phyllades  màclifères  du 
Mesnil-Hermei.  A  peu  de  distance  de  Putanges,  sur  la  route  de  Falaise, 
les  grès  pourprés  sont  adossés  au  granité  qui  les  modifie  au  contact. 

Synclinal  de  Mortain -Bagnoles.  —  Ce  pli  commence  à  l'O.  de  Mortain, 
suit  une  direction  régulière  0.  20"  N.  à  E.  20°  S.  et  se  termine  à  l'E. 
au-delà  de  la  forêt  de  Monnaye  (Orne),  après  un  parcours  de  60  kilomè- 
tres. La  disposition  synclinale  n'apparaît  bien  qu'auprès  de  Mortain  ; 
partout  ailleurs  les  couches  plongent  régulièrement  au  N.  et  se  termi- 
nent de  ce  côté  en  butant  par  faille  contre  le  granité  ou  les  phyllades. 
Au  S.,  la  bordure  du  massif  est  marquée  par  le  relief  du  grès  armoricain 
qui  dessine  une  crête  boisée  occupée  par  les  forêts  de  Lande-Pourrie, 
d'Andaine,  de  la  Ferté,  de  la  Motte  et  de  Monnaye.  —  Vers  Lonlaye- 
l'Abbaye,  cette  chaîne  est  rejetée  de  4  kilomètres  au  S.  par  une  faille 
transversale. 

Les  conglomérats  pourprés  ne  se  montrent  qu'à  l'E.  du  bassin  près 
de  la  forêt  de  Monnaye  ;  on  les  voit  s'amorcer  à  l'Aunay  au  nord  de 
Saint-Samson,  où  ils  reposent  sur  le  granité  et  présentent  une  dizaine  de 
mètres  d'épaisseur  de  poudingues  à  galets  de  quartz  cimentés  par  une 
pâte  sériciteuse.  A  partir  de  l'Aunay,  on  ne  voit  plus  que  le  grès  armo- 
ricain former  la  base  du  Silurien.;  il  repose  sur  le  granité  jusqu'à  la 
Butte,  près  Juvigny-sur-Andaine,  tandis  qu'à  l'Ouest  de  ce  point,  il 
repose  partout  en  discordance  complète  sur  les  phyllades. 

Le  grès  armoricain  est  bien  développé  dans  ce  pli,  et  prend  surtout 
de  l'importance  vers  l'E.  A  Mortain,  il  comprend  à  la  base  des  bancs 
poudingiformes  avec  galets  de  quartz  et  de  phyllades  ;  à  Neubourg,  sur 
le  granité,  il  contient  des  grains  de  feldspath  kaolinisé.  La  masse 
principale  est  constituée  par  des  grès  blancs  et  gris  passant  au  quartzite, 
en  gros  bancs  traversés  perpendiculairement  par  des  Tigillites.  Ces  bancs 
sont  recouverts  à  Neubourg  par  des  couches  de  grès  durs,  noirs,  ferru- 
gineux, visibles  près  de  la  tranchée  du  chemin  de  fer  où  ils  contiennent 
Lingula  Salteri  ;  au-dessus  viennent  les  minerais  de  fer  de  la  Rivière- 
Dorée,  surmontés  par  les  schistes  à  Calymène.  Les  couches  de  minerai 
de  fer  prennent  beaucoup  d'importance  à  Mortain  où  elles  étaient 
autrefois  exploitées  à  Bourberouge. 

A  Domfront,  le  grès  armoricain  repose  en  discordance  sur  les  phyllades 
modifiés  de  la  plaine  au  S.  de  la  ville  ;  celle-ci  est  construite  sur  le  grès 
armoricain  et  la  cassure  dans  laquelle  coule  la  Varenne  montre  les  grès 
en  gros  bancs,  bien  lités,  plongeant  de  30  à  40°  vers  le  N..  La  partie 
supérieure  seule,  en  bancs  moins  épais  séparés  par  des  feuillets 
de  schiste  rouge  ou  verdàtre,  contient  les  Bilobites,  tandis  que  les 
Tifiillite.i,  très  abondants,  paraissent  dès  la  base  du  grès.  —  Au-dessus 


EXTRAITS   ET  ANALYSES.    —   GÉOLOGIE   ET   MINÉRALOGIE      127 

des  couches  à  Bilobites  vient  le  schiste  à  Calymène  sans  intercalation 
de  minerai  de  fer. 

A  Bagnoles,  la  base  du  grès  armoricain  visible  dans  une  sablière  au 
bord  de  la  route  de  Couterne,  est  constituée  par  un  mètre  de  gravier 
feldspathique  formé  des  mêmes  éléments  que  le  granité  décomposé 
sous-jacent  ;  au-dessus  de  ce  gravier  viennent  les  couches  exploitées  qui 
plongent  de  10  à  20"  N.  et  présentent  les  mêmes  caractères  qu'à  Domf  ront.  — 
Les  couches  à  Bilobites  y  sont  aussi  cantonnées  au  sommet  et  recouvertes 
par  les  schistes  à  Calymène. 

Les  schistes  à  Calymène  sont  très  fossilifères  à  la  tranchée  de  Neu- 
bourg,  près  Alortain  ;  ils  occupent  le  fond  de  la  vallée  du  Pissot,  près 
Domfront;  à  Bagnoles,  on  les  voit  dans  les  replis  du  grès  armoricain, 
mais  plus  à  l'E.,  on  les  suit  difficilement.  Dans  la  forêt  d'Andainc  ils 
ne  sont  accusés  que  par  la  présence  de  leurs  débris  sur  le  sol,  cepen- 
dant on  les  retrouve  fossilifères  au  N.  de  la  forêt  de  la  Motte,  au 
Petit-Jard,  où  ils  présentent  à  leur  base  une  couche  de  minerai  de  fer 
qu'on  exploitait  autrefois  au  Grand-Jard. 

Au-dessus  des  schistes  à  Calymène  vient  une  série  de  grès  sans 
fossiles,  mais  leur  position  stratigraphique  en  font  l'équivalent  du 
grès  de  May  ;  ils  débutent  à  Mortaiu  par  une  couche  peu  épaisse  de 
quartzite  couronnée  par  des  grès  en  plaquettes  au  milieu  desquels  sont 
intercalés  des  bancs  rognoneux,  épais  de  2à5  centimètres  ;  les  rognons 
sont  très  durs,  micacés  à  la  surface  et  laissent  voir  de  nombreuses 
empreintes  analogues  à  des  fucoïdes.  Près  de  Domfront,  ces  grès  sont 
exploités  au  Tertre-Chapon,  où  ils  sont  souvent  rosés  et  contiennent 
des  fragments  de  schiste  noir. 

A  Bagnoles,  le  grès  de  May  se  voit  au  llaut-Rozier  ;  plus  à  l'E.,  on 
le  retrouve  à  la  butte  de  l'Hermitage  et  à  la  Roche  d'Orgères  qu'il 
constitue  ;  là  il  vient  buter  par  faille  contre  le  granité  d'Orgères. 

Au  N.  de  Domfront,  on  remarque  une  série  de  schistes  noirs  bien 
développés  entre  le  hameau  du  Pont-de-Caen  et  le  tertre  de  la  Violière  ; 
ces  schistes  sont  sans  fossiles  sur  ce  point,  mais  leur  position  strati- 
graphique entre  le  grès  de  May  et  les  ampélites  en  font  l'équivalent 
des  schistes  à  Trinucléus  que  nous  trouverons  fossilifères  et  occupant 
une  position  identique  dans  le  synclinal  de  Séez. 

Le  Silurien  supérieur  paraît  débuter  par  des  grès  blancs,  visibles  au 
tertre  de  la  Violière  au  N.  de  Domfront;  ils  sont  recouverts  sur  ce  point 
par  les  ampélites  à  Graptolithes  du  moulin  Choiseil.  Les  schistes  à 
Graptolithes  se  voient  encore  dans  la  tranchée  du  chemin  de  fer  voisine 
du  passage  à  niveau  de  la  Prise-du-Gué,  près  Domfront,  et  au  Moulin- 
des-Fannières,  entre  Mortain  et  Lonlaye-l'Abbaye. 

Bande  d'Halouze.  —  Du  massif  précédent  se  détache,  au  N.-O.  de 
Bagnoles,  une  nouvelle  bande  silurienne  alignée  S.-E.  N.-O.,  dont  les 
couches  plongent  au  N.-E.  Le  grès  armoricain  repose,  au  S.-O.,  direc- 


128  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES   NATURELLES   DE   l'OUEST 

tement  sur  le  noyau  de  phyllades  màclifères  qui  entoure  le  massif 
granitique  de  Saint-Bomer-Ies-Forges,  tandis  qu'au  N.-E.,  les  diverses 
assises  de  la  bande  sont  limitées  par  une  faille  qui  met  en  contact,  soit 
les  schistes  à  Calymène,  soit  le  grès  de  May,  soit  les  ampélites,  avec 
les  phyllades  ou  le  granité.  La  jonction  de  cette  bande  avec  le  synclinal 
de  Bagnoles  se  fait  par  faille  au  S.-O.  des  Monts-en-Géraume,  où  le  grès 
armoricain  de  la  bande  d'Halouze  bute  contre  les  assises  supérieures 
de  Bagnoles. 

On  retrouve  dans  cette  bande  la  même  succession  qu'à  Domfront  ; 
les  minerais  de  fer  y  ont  une  grande  importance  et  suivent  régulière- 
ment la  direction  que  des  failles  transversales  déterminent  dans  la  crête 
des  grès  armoricains  à  la  Ferrière-aux-Etangs  et  au  Châtelier  ;  des 
restes  importants  d'anciennes  exploitations  de  minerai  se  suivent  depuis 
Saint-Glair-d'Halouze  jusqu'aux  Monts-en-Géraume. 

Au-dessus  des  schistes  à  Calymène,  le  grès  de  May  est  surmonté  par 
des  schistes  grossiers  (Pont-Guillaume),  et  on  voit  les  grès  en  plaquettes, 
au  S.-O.  de  laCoulonche,  recouverts  par  des  ampélites  qui  butent  contre 
le  granité. 

Synclinal  d'Alençon.  —  Ce  pli  constitue  le  massif  de  la  forêt  d'Ecou- 
ves,  formé  en  grande  partie  par  le  grès  armoricain  qui  recouvre  dans 
l'O.  des  grès  feldspathiques,  des  grès  pourprés  et  des  schistes  bariolés 
(Livaie).  Dans  les  vallées,  le  grès  armoricain  est  surmonté  par  des 
schistes  renfermant  Calymène  Tristani  à  leur  base  (Vallée  de  Béziers, 
Bois  d'Aché),  et,  dans  leur  partie  moyenne  des  petits  bancs  de  grès  ; 
ces  schistes  très  épais  comprennent  peut-être  le  grès  de  May  sous  un 
faciès  schisteux  et  les  schistes  à  Trinucleus.  A  l'E.  de  la  Chapelle-sous 
Séez,  au  voisinage  du  porphyre  siliceux  de  Bouillon,  ces  schistes  sont 
profondément  modifiés  et  transformés  en  une  roche  gris-verdàtre, 
fibreuse,  chargée  de  grains  de  quartz,  identique  à  la  Blaviérite  de 
Changé.  Le  Silurien  supérieur  les  recouvre  entre  Cuissai  et  Saint-Nico- 
las-des-Bois  ;  au  Gué-des-Basselets,  les  fondations  d'un  pont  ont  fourni 
des  nodules  fossilifères  de  ce  niveau. 

Au  S.  d'Alençon,  le  silurien  reparaît  à  Saint-Barthélémy  et  se  pro- 
longe dans  la  Sarthe  ;  le  grès  armoricain  et  surtout  les  schistes  à 
Calymène  sont  modifiés  par  la  granulite  ;  ces  derniers  renferment  de 
belles  mâcles  de  chiastolithe  et  sont  surmontés  par  le  grès  de  May  peu 
épais,  en  plaquette  et  plongeant  au  S.-E. 

Synclinal  de  Séez.  —  Ce  pli  est  très  intéressant  à  cause  de  sa  régu- 
larité, et  parce  que  les  assises  du  Silurien  y  sont  bien  représentées  ; 
aligné  E.-O..  il  est  fermé  à  l'O.  vers  Landes-de-Goult,  tandis  qu'à  l'E. 
il  s'enfonce  sous  le  Bathonien  et  l'Oxfordien  inférieur.  La  limité  S.  se 
voit  sans  interruption  depuis  Chahains  jusqu'à  la  Ghapelle-sous-Séez, 
tandis  que  la  bande  N.  n'apparaît  que  de  place  en  place  perçant  le 
Jurassique. 


EXTRAITS   ET   ANALYSES.    —   GÉOLOGIE   ET  MINÉRALOGIE      189 

Le  Silui'ieQ  inférieur  est  bien  développé  au  S.  du  synclinal,  et  repose 
soit  sur  le  granité  (N.-E.  de  Carrouges),  soit  sur  les  phyllades  ;  il  est 
représenté  par  des  conglomérats  pourprés,  des  schistes  rouges  et  des 
grès  feldspathiques,  ceux-ci  bien  développés,  sous  le  grès  armoricain, 
entre  la  Chapelle-de-Goult  et  le  signal  de  la  forêt  d'Ecouves.  Entre  la 
Barre  et  l'Etre-Mathurin  (S.-E.  de  Chahains)  des  brèches  pétrosiliceuses 
s'intercalent  dans  ce  système  comme  aux  Couëvrons  (Sarthe).  A  Rouper- 
roux,  Saint-Ellier-des-Bois,  Saint  Didier-sur-Ecouves,  on  voit  des  lam- 
baux  isolés  de  Cambrien,  presque  horizontaux,  reposant  sur  les  phyllades 
verticaux  ;  sur  le  flanc  N.  du  synclinal,  les  conglomérats  pourprés 
prennent  un  grand  développement  à  la  Bellière  et  au  S.-O.  de  Vrigny. 
Le  grès  armoricain  forme,  sur  le  flanc  S.  du  synclinal,  une  bande 
régulière  alignée  E.-O.  entre  la  Chapelle-près-Séez  et  Chahains,  puis 
S.-N.  jusqu'à  la  Chapelle-de-Goult,  et  enfin  0.  20"  S.  à  E.  20"  N.  sur 
le  flanc  N.,  où  il  présente  des  affleurements  qui  percent  le  Jurassique  à 
Macé,  Chailloué  et  Loraille.  A  Tanville,  ce  grès  a  fourni:  Asaphus 
armoricanns,  et  Lmgula  Lesueuri,  dans  les  bancs  supérieurs. 

Le  schiste  à  Calymène  se  voit  fossilifère  à  Landes-de-Goult,  au  car- 
refour de  la  Verrerie,  à  Macé  où,  près  du  moulin  de  Vandel,  existe  une 
localité  riche  en  fossiles. 

Le  Grès  de  May  est  représenté  par  des  grès  presque  horizontaux,  en 
plaquettes,  blancs  ou  grisâtres,  alternant  avec  des  schistes  micacés  ; 
ils  sont  visibles  à  Ecure  près  Séez,  à  Tanville,  au  Cercueil,  et  sur  la 
route  de  Mortréeoù  ils  sont  exploités.  Au  Cercueil,  ils  sont  fossilifères 
et  ont  fourni  ;  Hotnalonotus  Bonissenti,  Modiolopsis  -prima,  Orthis 
Budleighensis. 

Les  schistes  à  Trinucléus  comprennent  les  schistes  bleus  ou  verdâtres, 
non  fissiles  avec  petits  bancs  de  grès  schisteux,  presque  horizontaux  ; 
ils  sont  très  développés  entre  Saint-Hilaire-le-Gérard,  le  Cercueil, 
Tanville  et  la  Ferrière-Béchet.  Dans  cette  dernière  localité,  ils  contien- 
nent TrinMciet/s  ornatus,  Plœsiacoma  cf.  ?-ara  et  de  nombreux  Ostra- 
codes  ;  on  les  voit  encore  apparaître  sur  la  route  du  Haut-Condé  au- 
dessous  du  Bathonien.  C'est  à  la  partie  supérieure  de  ces  grès  que  s'in 
tercalent  les  calcaires  des  Veaux  (S.-E.  de  Cercueil),  en  gros  bancs 
susceptibles  d'être  exploités  pour  pierre  de  taille  ;  ils  sont  gris  noirâtres, 
et  leur  surface  corrodée  montre  des  sections  de  coquilles  bivalves  et 
des  articles  d'Encrines. 

Les  ampélites  recouvrent  directement  les  couches  précédentes  et  occu- 
pent l'axe  du  synclinal  ;  elles  contiennent  des  boules  avec  fer  sulfuré 
et  Orthocères.  On  les  voit  à  l'Etre-Perreaux  (près  Tanville),  aux  Veaux, 
au  Moulin  Décure,  à  Fontaineriant;  un  puits  creusé  à  la  Providence, 
à  Séez,  les  a  rencontrées  au-dessous  du  Bathonien.  Ces  ampélites  ont  été 
exploitées  pour  la  fabrication  des  crayons  à  la  Ferrière-Béchet,  et  pour 
tuileries  à  Fontaineriant. 


130  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES   NATURELLES   DE   l'OUEST 

Synclinal  de  Coutances.  —  Ce  pli  aligné  0.  15°  S.  à  E.  15°  N.,  sur 
30  l<iloin.  de  longueur  entre  Reigneville  et  le  Mesnil-Herman,  ne  montre 
que  le  Silurien  inférieur  qui  renferme  à  l'O.,  dans  l'axe  du  pli,  le  cal- 
caire carbonifère  à  Productus.  Ce  calcaire  repose  en  concordance, 
mais  en  transgression,  sur  des  grès  blancs  situés  au  sommet  de  grès 
pourprés  et  exploités  à  Montmartin-sur-Mer.  Sur  la  limite  S.  du  syn- 
clinal, les  conglomérats  pourprés  (exploités  à  Coutances  sur  la  route  de 
Granville)  reposent  sur  les  phylladés  verticaux  ;  au  N.,  le  Silurien 
inférieur  se  termine  par  faille  contre  les  phylladés. 

Synclinal  de  Saint-Sauveur-le-Vicomte.  —  La  disposition  de  ce  pli 
se  voit  difficilement  à  cause  du  recouvrement  des  couches  siluriennes 
par  le  Dévonien  et  du  Diluvium  très  épais.  On  reconnaît  cependant  que 
les  grès  de  Lessay  et  du  Mont-Castre  forment  l'aile  S.  du  synclinal,  que 
les  grès  de  Saint-Sauveur  et  de  Besneville  forment  l'aile  N.,  tandis  que 
le  Silurien  supérieur  occupe  l'axe. 

Les  couches  siluriennes  les  plus  inférieures  se  trouvent  dans  l'aile  S.  ; 
ce  sont  des  grès  poudingiformes,  visibles  sur  la  route  de  la  Feuillie 
à  Périers,  sur  lesquels  reposent  des  schistes  verts,  surmontés  par   les 
arkoses  rougeàtres  et  les  grès  feldspathiques  de  laLande-de-Lessay. 

La  faible  inclinaison  de  ces  couches,  l'intercalation  de  schistes  verts 
et  degrés  pourprés,  doivent  les  faire  rattacher  au  Cambrien,  et  non  à 
l'Archéen  comme  le  croyait  Dalimier. 

Le  grès  feldspathique  de  la  Lande-de-Lessay  est  en  couches  presque 
horizontales,  d'un  grain  assez  fin,  un  peu  rougeàtre,  à  feldspath  kaoli- 
nisé  ;  on  le  retrouve  avec  les  mêmes  caractères  à  Mobecq,  où  il  supporte 
le  grès  armoricain  qui  forme  le  Mont-Castre.  Ce  grès  armoricain  est 
de  couleur  gris-bleuàtre,  compacte,  en  bancs  alternant  avec  de  petits 
lits  de  schiste  et  de  psammite  de  même  couleur;  il  est  sans  fossiles  et 
seule  sasuperpositionsur  le  grès  feldspathique  permet  dele  rappporterau 
grès  armoricain. 

Le  grès  de  May  forme  les  buttes  de  Bois-d'Etanclin,  du  Mont-de- 
Doville,  de  Rauvilie-la-Place, 'de  Taillepied,  de  Besneville,  puis  celles 
entre  le  Valdecie  et  les  Moitiers-d'Allonne;  sa  relation  avec  le  grès 
armoricain  du  Mont-Castre  est  cachée  par  le  Dévonien.  Les  assises  les 
plus  inférieures  se  voient  près  des  Moitiers-d'Allonne,  à  la  Chibard  et 
dans  les  carrières  de  la  Roquette,  où  des  grès  grisâtres  renfermant 
Calymene  Tristani,  Homalonotiis  Vieillardi,  paraissent  représenter  les 
shistes  à  Calymene  sous  un  faciès  gréseux  ;  ils  sont  recouverts  par  les 
grès  de  Romond  et  du  Bosquet,  auxquels  se  rattachent  les  grès  de  May 
bien  caractérisés  de  Valdecie,  qui  contiennent  Homalonotus  Bonissenti,' 
Modiolopsis  prima  ei  3Iunicri,  Conularia  pyramidata,  Orthis  Budlei- 
ghensis. 

Sur  le  flanc  S.  du  synclinal,  au  Bois-d'Etanclin,  le  grès  ^e  May  plonge 
au  N.  et  supporte  des  schistes  bleus,  visibles  à  la  Sensurière,  dans  les- 


EXTRAITS   ET   ANALYSES.    —   GÉOLOGIE   ET   MINÉRALOGIE      131 

quels  Dalimier  a  signalé  pour  la  première  fois  en  Normandie  l'existence 
des  Trinucléus.  Sur  le  flanc  N.,  le  grès  de  May  supporte  directement  le 
Silurien  supérieur  visible  près  de  l'église  de  Besneville  et  bien  déve- 
loppé au  S.  de  Saint-Sauveur-le-Vicomte  où,  dans  la  tranchée  de  la 
Griffonnerie,  il  comprend  des  schistes  ampéliteux  à  Monograptus 
priodon  et  Cardiola  interrupta,  avec  boules  calcaréo-siliceuses  très 
pyriteuses  et  contenant  des  Orthocères.  Il  ne  reste  plus  trace  des  cal- 
caires riches  en  fossiles  rencontrés  dans  une  fouille  pour  la  recherche 
du  charbon,  faite  à  la  ferme  des  Moulineaux  entre  1834  et  1840.  Un 
sondage  pour  le  même  objet,  fait  au  S.  des  grès  des.Moitiers-d'Allonne, 
a  rencontré  le  silurien  supérieur  caractérisé  par  des  schistes  noirs  avec 
nodules  pyriteux. 

Synclinal  de  Valognes.  —  Ce  pli  est  caché  en  grande  partie  par  des 
conglomérats  rapportés  au  Trias,  et  par  l'Infralias.  On  n'y  voit  guère 
qu'une  crête  quartzeuse  qui  de  Montebourg  se  dirige  à  l'E.  vers  la  mer, 
et  qu'on  rapporte  au  grès  armoricain  parce  que  dans  les  îles  Saint- 
Marcouf,  situées  sur  son  prolongement,  ce  grès  est  bien  caractérisé.  Les 
conglomérats  pourprés  apparaissent  à  Tamerville,  et  le  Silurien  supérieur 
existerait  à  Lestre. 

Synclinal  de  Sottevast.  —  Une  crête  de  grès  armoricain  alignée 
S.-O.  N.-E.  accuse  bien  le  flanc  S.  de  ce  pli  ;  ce  grès  apparaît  sous  le 
Dévonien  près  de  Quetletot,  forme  les  buttes  de  la  Ramée,  du  Neuf- 
clos,  de  la  Cressonnière,  se  dirige  par  le  N.  de  Sottevast  sur  Brix  et 
Ruffosses,  où  il  disparait  sous  le  Trias. 

Le  chemin  de  fer  de  Paris  à  Cherbourg  fournit  une  bonne  coupe  du 
synclinal  entre  Sottevast  et  Couville;  Sottevast  est  sur  les  phyllades  et 
dans  la  tranchée  à  1  kilom.  N.  de  la  gare,  on  voit  le  grès  armoricain 
blanc,  sableux,  lardé  de  Tigillites  et  surmonté  de  bancs  grisâtres  avec 
petites  traces  bilobées.  Plus  loin  les  schistes  à  Calymène  sont  visibles 
au  moulin  Saint- Jouvin  et  le  grès  de  May  apparaît  ensuite  dans  la  tran- 
chée de  la  Brière,  sous  forme  de  psammites  à  couleurs  variées,  alternant 
avec  des  giès  fins,  pailletés,  rougeàtres  ou  blanchâtres,  renfermant 
d'énormes  nodules  sableux  à  croûtes  concentriques  ;  ces  grès  contien- 
nent des  GLenodontes,  Dalmanites,  Plœsiacoma.  Au  kilom.  354.9,  les 
schistes  à  Trinucléus  recouvrent  les  assises  précédentes  ;  à  peine  fis- 
siles, ils  sont  très  argileux,  de  couleur  jaune,  plus  rarement  bleue  ;  on 
y  trouve  Trinucléus  ornatus  Sternb.,  Pleurotomar ia  Bussacensis  ShSirpe, 
Orthoceras,  etc.  Jusqu'ici  toutes  ces  couches  plongent  au  N.-O  par  40  et  50° 

Au  kilom.  355.2,  une  petite  faille  fait  remonter  les  schistes  à 
Calymène  au  niveau  des  schistes  à  Trinucléus  et,  dans  la  tranchée  sui- 
vante, les  schistes  à  Calymène  sont  gréseux,  très  micacés,  et  alternent 
avec  des  grès  ferrugineux  ;  il  sont  disposés  en  fond  de  bateau  dont  le 
flanc  N.  repose  sur  le  grès  armoricain  visible  au  kilom.  358.6.  Au-delà 


132  SOCIÉTÉ  DES    SCIENCES   NATURELLES    DE   l'OUEST 

viennent  les  arkoses  à  feldspath  kaolinisé,  à  gros  grains,  passant  au 
poudingue,  et  qui  dans  le  N.  du  Cotentin  représentent  les  conglomérats 
pourprés.  Dans  la  tranchée  qui  précède  la  station  de  Couville,  ces  grès 
décomposés  plongent  au  S.,  mais  au-delà  de  la  station  ils  plongent  au 
N.  et  séparent  ainsi  le  synclinal  de  Sottevast  de  celui  de  Couville. 

En  dehors  de  la  voie  ferrée  les  diverses  assises  siluriennes  se  voient 
dans  les  localités  ci-après  :  les  schistes  à  Calymène,  dans  la  vallée  de  la 
Douve  sur  le  chemin  de  Guillaume-Laizerie  au  moulin  Saint-Jouvin, 
au  petit  moulin  de  Brix,  dans  la  vallée  de  Mauvasson,  à  Breuville  au 
moulin  de  la  Bissonnière  ;  le  grès  de  May,  au  hameau  de  Bonneau  près 
Quettetot,  où  il  est  fossilifère. 

Synclinal  de  Couville.  —  Ce  pli,  très  réduit,  est  attenant  au  précédent 
et  la  voie  ferrée  en  donne  également  une  bonne  coupe.  Il  ne  semble  pas 
fermé  à  l'O.,  et  il  est  probablement  limité  de  ce  côté  par  une  faille.  Le 
flanc  S.  est  formé  par  les  grès  feldspathiques  de  Couville,  exploités 
comme  sable  près  de  la  gare,  et  comme  pierre  d'appareil  près  de  l'église 
de  Couville,  où  le  grès  est  violacé  avec  bancs  de  poudingues  à  très  gros 
éléments.  Cette  assise  manque  à  l'E.  où  le  grès  armoricain  repose  direc- 
tement sur  les  phyllades  à  Tollevast  et  à  Hardinvast.  Dans  la  tranchée 
du  kil.  360,  le  grès  armoricain  ne  paraît  pas  à  la  surface  par  suite  d'une 
faille,  et  ce  sont  les  schistes  à  Calymène  qui  font  suite  aux  grès  feldspa- 
thiques ;  ces  schistes  plongent  au  N.,  puis  reparaissent,  plongeant  au  S., 
dans  la  tranchée  du  Pont-aux-Etienne  où  ils  contiennent  des  nodules 
très  fossilifères.  L'axe  de  ce  pli  est  occupé  par  des  grès  en  plaquettes  qui 
représentent  le  grès  de  May.  A  la  Louerie  le  grès  armoricain  reparaît 
très  ferrugineux,  et  plus  loin  une  faille  le  sépare  du  grès  feldspalhique 
fortement  injecté  de  quartz  et  de  barytine. 

Autour  de  la  route  de  Paris  à  Cherbourg  le  grès  armoricain  forme  un 
plateau  entamé  par  les  vallées  qu'occupent  les  schistes  à  Calymène  ;  à 
la  Couvillerie,  près  de  Martinvast,  des  grès  ferrugineux  contiennent,  avec 
des  Dalmanites,  Homalonotus  VieiUardl  des  Moitiers-d'Allonne. 

Synclinal  de  la  Hague.  —  Il  occupe  l'espace  triangulaire  compris 
entre  Les  Pieux,  Octeville  et  Herqueville.  —  Sur  le  flanc  N.,  les  conglo- 
mérats et  grès  feldspathiques  forment  une  longue  bande  entre  Cherbourg 
et  Auderville  ;  ils  reposent  au  N.  sur  les  phyllades  granulitisés,  et 
présentent  à  peu  près  les  mêmes  caractères  qu'à  Couville  ;  cependant 
vers  Beaumont,  ils  prennent  une  teinte  pourprée,  et  le  grès  est  en  bancs 
plus  minces,  à  grains  plus  fins  ;  ils  comprennent  vers  la  base  des 
schistes  verts,  visibles  à  100'"  au  S.  de  la  ferme  de  Tourps,et  rapportés 
autrefois  à  l'Archéen.  L'extrémité  occidentale  de  la  bande  se  voit  entre 
Auderville,  Goury,  et  le  N.  de  la  baie  d'Escalgrain  ;  les  couches  y  sont 
presque  verticales,  adossées  au  N.  contre  les  granulites  d'Auderville  et 
butent  par  faille,  au  N.  de  la  baie  d'Escalgrain,  contre  des  grès  micacés 
supérieurs  aux  schistes  à  Trinucléus, 


EXTRAITS  ET  ANALYSES.    —   GÉOLOGIE  ET   MINÉRALOGIE      133 

Le  grès  armoricain  repose  sur  les  grès  précédents  et  forme  un  plateau, 
de  relief  peu  accusé,  recouvert  d'une  épaisse  couche  d'argile  sableuse, 
et  s'étendant  depuis  Octeville  jusqu'au  bord  de  la  mer  au  S.  d'Herqueville  ; 
ce  grès  ne  se  voit  bien  avec  ses  caractères  que  dans  les  exploitations 
ouvertes  à  Beaumont  et  à  Acqueville.  Dans  la  carrière  du  Camp-de-Vigny, 
à  Acqueville,  un  banc  de  quartzite  gris  a  fourni,  Conularia  Davidsoni, 
Morière  in  mss.,  Lingula  Lesueuri  et  de  nombreux  Pélécypodes. 

Dans  le  flanc  S.-E.  du  synclinal  les  conglomérats  pourprés  n'existent 
pas,  le  grès  armoricain  repose  directement  sur  les  phyllades,  et  il  forme 
une  crête  distincte  entre  Octeville  et  Les  Pieux,  où  elle  se  termine  au 
bord  de  la  mer  par  le  massif  de  la  Roche-à-Goucou.  —  Les  Tigillites, 
qui  font  défaut  dans  la  bande  N.,  sont  abondants  dans  la  bande  S.-E. 

Les  schistes  à  Calymène  bordent  le  grès  armoricain  à  l'intérieur  du 
synclinal  ;  on  les  voit  surtout  au  S.  et  l'E.  de  Beaumont,  à  Vasteville, 
dans  le  bois  de  Teurthéville-Hague,  à  Siouville  dans  la  vallée  du  Pont- 
Hellant.  Dans  le  bois  de  Beaumont,  ils  sont  très  fossilifères. 

Le  grès  de  May,  qui  occupe  le  centre  de  la  Hague,  est  bien  visible  et 
fossilifère  sur  le  chemin  qui  conduit  de  Hameau- Jourdan  au  Pont-des- 
Sablons.  Il  est  recouvert  par  des  lambeaux  de  Silurien  supérieur  visibles 
près  de  l'église  de  Siouville,  le  long  du  chemin  de  Diélette  à  la  Croix- 
ci  e-Bol,  à  Pénitot  et  au  Pont-des-Sablons  ;  dans  ces  deux  dernières 
localités  le  Silurien  supérieur  est  constitué  par  des  schistes  noirs  avec 
Monograptus  colonus  et  des  ampélites  avec  boules  à  Orthocères  et 
Cardiola  interrupta. 

A  l'extrémité  0.  de  la  Hague,  au  S.  d'Auderville,  on  voit  un  petit 
lambeau  de  Silurien  moyen  facile  à  étudier  au  fond  de  la  baie  d'Escalgrain. 
Il  débute  au  S.  par  des  schistes  renfermant  Calijmene  Tristani,  surmon- 
tés par  des  grès  au-dessus  desquels  viennent  des  schistes  renfermant 
Trinudeus  ornatus,  puis  des  schistes  micacés  sans  fossiles.  L'ensemble 
de  ces  couches  plonge  légèrement  au  N.  et  se  trouve  compris  entre  deux 
failles  qui  le  font  buter,  au  S.,  contre  les  phyllades  granulitisés  de 
Jobourg,  au  N.,  contre  les  conglomérats  et  grès  pourprés  verticaux 
d'Auderville. 

A  Cherbourg,  la  Montagne  du  Roule  est  occupée  par  le  grès  armoricain 
qui  repose,  par  renversement,  sur  les  schistes  à  Calymène  exploités 
autrefois  près  de  l'octroi  du  Roule.  Sur  la  côte,  à  l'E.  età  l'O.  de  Cherbourg, 
les  phyllades  supportent  les  grès  feldspathiques,  qui  sont  souvent 
modifiés  et  transformés  en  une  roche  schisteuse  rappelant  la  Blaviérite, 
et  visible  autour  de  Tourlaville,  au  Béquet,  Lande-de-Saint-Gabriel, 
Hainneville,  Equeurdreville. 

Silurien  inférieur  d'Aurigny  et  Jersey.  —  Dans  l'île  d'Aurigny,  on 
retrouve  le  prolongement  du  Silurien  de  la  Hague  représenté]  par  les 
grès  pourprés  qui  forment  une  bande  à  l'extrémité  orientale  de  l'île  ;  les 
couches  plongent  de  30'  au  maximum,  et  dans  la  petite  baie  au  S.  de  la 

10* 


134  SOCIÉTÉ   DES    SCIENCES    NATURELLES   DE   L'OUEST 

Hougue-Milk,  elles  reposent  sur  une  microgranulite  qui  forme  des 
filons  dans  le  granité  à  amphibole  dont  l'antériorité  est  ainsi  démontrée. 

A  Jersey,  l'extrémité  N.-O.  de  l'île  est  formée  par  des  poudingues  à 
pâte  feldspathique,  très  développés  dans  toute  la  pointe  de  Rozel  jusqu'à 
10.  de  Boulay-Bay. 

«  La  plus  grande  partie  des  galets  que  contiennent  ces  poudingues 
«  est  formée  de  phyllades  et  de  grauwackes,  souvent  modifiés  ;  on  y 
((  trouve  aussi  des  galets  de  porphyre  pétrosiliceux  et  des  granulites  de 
«  Montorgueuil-Gastle. 

«  Les  relations  de  ces  poudingues  avec  les  porphyres  de  Jersey 
»  avaient  d'abord  fait  classer  ces  poudingues  dans  le  Permien  ;  aujour- 
»  d'hui  que  l'existence  des  porphyres  pétrosiliceux  précambriens  est 
»  indiscutable,  il  n'y  a  plus  de  raisons  pour  ne  point  les  placer  dans  le 
))  Cambrien,  au  niveau  des  conglomérats  pourprés.  » 

CHAPITRE   III 

Caractères  paléontologiques  des  diverses  assises  du  Silurien  de  la 
Basse-Normandie. 

Silurien  inférieur.  —  Les  seules  traces  d'organismes  connues  jusqu'ici 
sont  des  trous  d'arénicoles  et  des  pistes  d'annélides  ou  de  crustacés. 
Cependant  dans  la  Sarthe,  à  Sillé,  on  trouve  tout  à  fait  au  sommet  du 
Cambrien  un  petit  niveau  à  Lingules  (L.  Criei,  L.  crumena),  inconnu 
en  Normandie,  à  moins  qu'il  ne  soit  représenté  par  les  couches  à  Lin- 
gules de  Saint-Remy,  que  M.  de  Tromelin  rapporte  au  grès  armoricain. 

L'auteur  conseille  de  rechercher  dans  les  schistes  verts  de  Glécy,  de 
Campeaux,  de  Lessay  et  de  la  Hague  ;  c'est  là  qu'il  y  aurait  le  plus  de 
chances  de  rencontrer  les  représentants  de  la  Faune  primordiale  qu'il 
serait  si  intéressant  de  découvrir. 

Silurien  moyen.  —  1°  Grès  armoricain.  —  C'est  dans  cette  assise  que 
se  rencontrent  les  premiers  fossiles  en  Normandie,  et  la  présence  des 
genres  Asaphus  et  Illœnus,  ainsi  que  l'abondance  des  Pélécypodes, 
placent  le  grès  armoricain  dans  la  Faune  seconde  où  il  est  proba- 
blement l'équivalent  de  l'Arenig  anglais. 

Liste  des  fossiles  du  Grès  armoricain 

Asaphus  armoricanus  Trom.  Leb.  Cruziana  rugosa  d'Orb. 
Illœnus  ifide  Trom.)  —       Bronni  Rou, 

Tigillites  Dufrenoyi  Rou.  —       furcifera  d'Orb. 

—        HœninghausiRou.  sp.  —       Bagnolensis  Mor. 

Foralites  Pomeli  Rou.  —       Prevosti  Rou. 

Frœna  Saint- Hilairei  Rou.  —       Lefebvrei  d'Orb. 


EXTRAITS   ET  ANALYSES.    —   GÉOLOGIE  ET  MINÉRALOGIE      135 

Cylindrites  Mayalis  Mor,  Lingula  Brimonti  Rou. 
Dœdalus  Konincki  Rou.  —       Hawkei  Rou. 

—  NewtoniRon.  —       Salteri  DdiV. 

—  Cenomanensis  Rou.  Conularia  (3  sp.) 
Rhysophycus  BarrandeiT! rom.  Leb.  ??  Modiolopsis  (pi.  sp.) 

—  Deslongchampsi  Sait.  Vexillum  Halli  Rou. 
Lingula  Lesueuri  Rou. 

2"  Schistes  à  Calymène.  —  La  faune  de  cette  assise  est  très  uniforme 
dans  tout  le  Massif  breton  et  se  retrouve  en  Espagne,  et  au  Portugal,  à 
Bussaco.  Les  Calymene  Tristayii  et  Aragoi,  Dalmanites  socialis  et 
Phillipsi,  Ogygia  nobilis  et  Acidaspis  Biichi,  se  retrouvent  dans  l'étage 
D.  de  Bohême. 

Espèces  principales  : 

Calymene  Tristani  Brong.  Primitia  simplex  R.  Jon. 

—  Aragoi  Rou.  Beyrichia  Bussacensis  R.  Jon. 
Dalmanites  socialis  Barr.  Endoceras  Dalimieri  Barr. 

—  Phillipsi  Barr.  Bellerophon  bilobatus  Sov^. 
Illœnus  giganteus  Burm.  Redonia  Deshayesiana  Rou. 
Asaphus  Cianus  Vern.  Barr.  Ctenodonta  ciœ  Scharpe. 
Ogygia  nobilis  Barr.  Arca  Naranjoana  Vern.  Barr. 
Placoparia  Tourneminei  Rou.  Orthonata  ?  britannica  Rou. 
Acidaspis  Buchi  Barr.  Orthis  Budleighensis  Dav. 

3°  Grès  de  May.  —  Il  débute  à  May  et  aux  Moitiers  d'Allonne  par 
une  zone  de  passage  dont  la  faune  est  peu  connue,  dans  laquelle  persiste 
Calymene  Tristani,  et  dont  Homanolotus  Vieillardi  Trom  Dollf.  est 
une  espèce  très  caractéristique  avec  Ascocrinus  Barrandei  Trom.  Dollf 
(Espèce  non  décrite  ni  figurée.) 

Il  y  aura  peut-être  lieu  d'établir  plus  tard  des  subdivisions  dans  le 
grès  de  May,  car  sa  faune  est  assez  différente  de  celle  des  grès  de 
Bretagne  rapportés  jusqu'ici  au  même  niveau  (grès  à  Calymene  Bayani 
et  Modiolopsis  Heberti).  Le  grès  de  May  est  surtout  caractérisé  par 
l'abondance  des  Homalonotiis,  des  Conularia  et  des  Modiolopsis.  VHo- 
malonotus  Bonissenti,  très  caractéristique  du  niveau  dans  la  Manche, 
est  au  contraire  très  rare  à  May. 

Espèces  principales  : 

Homalonotus  Brongniarti  Desl.  Conularia  pyramidata  Hœning. 

—  Deslonchampsi  Trom.  Bellerophon  Deslongchampsi  d'Orb. 

—  Bonissenti  Mor.  Cadomia  typa  Trom. 

—  Vicary  Sait.  Adranaria  TromeliniMnn,  Ch. 

—  serratus  Trom.  Modiolopsis  prima  d'Orb. 
Plœsiacoma  brevicaudata  Desl.  —         Munieri  Big. 
Dalmanites  incerta  Desl.  Orthonota  ?  Normanniana  d'Orb. 
Asaphus  Carabeufi  Mor  Orthis  Budleighensis  Dav. 


136  SOCIÉTÉ  DES   SCIENCES    NATURELLES   DE   l'OUEST 

4°  Schistes  à  Trinucleus.  —  La  faune  de  ce  niveau  est  peu  connue,  et 
la  seule  liste  donnée  par  M.  de  Tromelin  et  Lebesconte  se  rapporte  aux 
fossiles  de  Renazé  (Mayenne).  Elle  est  caractérisée  par  l'abondance  des 
Trinucleus. 

Espèces  principales  : 

Trinucleus  ornatus  Sternb.  (1833). 

—         T.  Pongerardi  Rou.  (1847). 
Acidaspis  Buchi  Barr. 
Dalmanites  socialis  Barr. 
Pleurotomaria  Bussacensis  Scharpe. 

Silurien  supérieur.—  La  faune  de  cet  étage  est  celle  dee'  en  Bohême; 
OB  y  remarque  surtout  l'absence  de  Trilobites,  et  les  Orthocères,  les 
Graptolithes  et  le  Cardiolainterrupta  sont  les  fossiles  les  plus  abondants. 

Espèces  principales  : 

Orthoceras  styloideum  Barr.  Athyris  compressa  Sow. 

Cardiola  interrupta  Brod.  Monograptus  colonus  Barr. 

—       fibrosa  Sow.  —  priodon  Brong. 

Silurina  robusta  Barr.  Diplograptus  folium  Ris. 
Antipleura  Bohemica  Barr. 

Comparaison  du  Silurien  de  Normandie  avec  celui  de  quelques 
régions  de  l'Europe 

1°  Bohême.  —  On  ne  peut  pas  paralléliser  le  Silurien  moyen  du 
Massif  breton,  assise  par  assise,  avec  celui  de  Bohême  (Etage  D.  de 
Barrandej,  quoique  les  espèces  communes  aux  deux  contrées  soient  nom- 
breuses ;  ce  fait  tient,  soit  à  la  différence  des  faciès,  soit  à  ce  que  les 
relations  stratigraphiques  n'ont  pas  été  suffisamment  étudiées. 
Les  principales  espèces  communes  aux  deux  régions  sont  : 
Dalmanites  socialis  Barr.,  D.  Phillipsi  Barr.,  Calymene  Ai'agoi  Rou., 
Trinucleus  ornatus  Sternb.,  T.  Goldfussi  Barr.,  Ogygia  nobilis  Barr., 
Conularia  pyramidata  Hœningh. 

{(  La  comparaison  des  schistes  et  des  calcaires  ampéliteux  avec 
»  l'étage  E.,  c'est-à-dire  la  base  du  Silurien  supérieur  de  Bohême,  est 
»  plus  rigoureuse  ;  les  Trilobites  font  défaut,  mais  les  espèces  suivantes 
))  suffisent  à  établir  le  parallélisme  : 

»  Orthoceras  styloideum  Barr.,  Cardium  subarcuatum  Munst.,  Car- 
»  diola  interrupta  Brod.,  Silurina  robusta  Barr.,  Antipleura  Bohemica 
»  Barr.,  Monograptus  colonus  Barr.,  M.  priodon  Brong.   » 


EXTRAITS  ET  ANALYSES.   —   GÉOLOGIE  ET  MINÉRALOGIE      137 

2°  Péninsule  Ibérique.  —  On  trouve  en  Espagne,  à  Almaden,  et  en 
Portugal,  à  Bussaco,  une  faune  idendique  à  celle  des  schistes  à  Calymène 
du  Massif  breton,  comme  le  montre  la  liste  suivante  d'après  Barrande  et 
de  Verneuil  : 

Calymène  Tristani  Brong.,  C.  Aragoi  Rou.,  Placoparia  Tourneminei 
Hou.,  Dalmanites  socialis  Barr.,  D.  Phillipsi  Barr.,  Asaphus  Cianusde 
Vern.,  Ogygia  nobilis  Barr.,  Redonia  Deshayesia  na  Rou.,  Orthonota 
Britannica  Rou. 

3°  Montagne  noire  et  Pyrénées.  —  «  Le  Silurien  moyen  est 
»  bien  développé  dans  la  Montagne-Noire,  où  l'ont  fait  connaître 
»  d'une  façon  détaillée  les  études  récentes  de  M.  Bergeron'.  Le  système 
»  des  conglomérats  pourprés  et  des  schistes  rouges  de  Normandie  y  a 
»  pour  équivalent  la  série  dans  laquelleM.  Bergeron  à  découvert,  àFérals- 
»  la-Montagne,  les  Paradoxides  de  la  Faune  primordiale.  Il  y  a  une 
»  identité  remarquable  de  caractères  pétrographiques  entre  ces  schistes 
»  à  Paradoxides  de  \a  métairie  de  Faillères  et  les  schistes  supérieurs 
»  aux  conglomérats  pourprés  à  Glécy,  Lessay  et  dans  la  Hague.  La 
»  Faune  seconde  débute  dans  la  Montagne-Noire  par  une  assise  de  pas- 
))  sage  formée  de  schistes  avec  Calymène,  Asaphellina,  Agnostus  que 
»  surmonte  le  Grès  armoricain,  moins  arénacé  que  dans  le  Massif 
»  breton,  mais  contenant  Vexillum,  Cruziana,  Lingula  Lesueuri. 
»  Les  schistes  à  Calymène  y  ont  pour  équivalent  les  schistes  supérieurs 
»  à  grands  Asaphus  de  Cabrières.  Quant  aux  assises  supérieures  du 
»  Silurien  moyen,  elles  sont  développées  sous  un  faciès  différent  du 
»  Grès  de  May,  présentant  avec  les  Grès  à  Trinucleus  des  faciès  schis- 
»  tenx  et  calcaires  comparables  à  ceux  du  Silurien  anglais;  Orthis 
))  Actœoniœ  domine  dans  les  schistes  et  les  Cystidées  dans  les  calcaires. 
»  Les  schistes  à  Orthis  Actœoniœ  et  les  calcaires  à  Cystidées  forment 
»  un  niveau  très  répandu  dans  les  Pyrénées.  Après  cette  disparition 
»  dans  la  région  des  Pyrénées  et  de  la  Montagne-Noire  du  faciès  armo- 
))  ricain,  on  voit  reparaître  d'une  façon  tout  à  fait  inattendue  un  Silurien 
»  supérieur  identique  comme  roche  et  comme  fossiles  à  celui  du  Feu- 
»  guerolles  et  de  Saint-Sauveur-le-Vicomte,  dans  un  calcaire  noir  avec 
»  Orthocères,  Monograptus  priodon,  Cardiola  interrupta,  signalé  enplu- 
»  sieurs  points  de  la  chaîne  pyrénéenne  et  de  la  Montagne-Noire  où  il 
»  comprend  un  niveau  inférieur,  avec  iref/iM^maATonmcfti,  comparable 
»  à  ei  de  Bohême. 

»  4°  Pays  de  Galles  et  Angleterre.  —  Les  conglomérats  pourprés  ont 
»  été  depuis  longtemps  comparés  par  Dalimier  à  ceux  de  l'Angleterre,  et 


1.  Etude  sur  le  Massif  ancien  situé  au  S.  du  plateau  central. 
Thèse  de  Doctorat.  Paris,  Masson  éditeur  1889. 


138  SOCIÉTÉ  DES   SCIENCES  NATURELLES  DE  l'oUEST 

»  il  est  impossible  de  ne  pas  être  frappé  de  leur  ressemblance 
»  quand  on  étudie  comparativement  les  deux  régions.  Dans  le  pays 
»  de  Galles  comme  en  Normandie,  ils  sont  séparés  de  la  série  précam- 
»  brienne  par  une  forte  discordance. 

»  Les  schistes  rouges  qui  surmontent  les  conglomérats  pourprés  se 
»  parallélisent  très  bien  avec  le  Gaerfai  anglais.  Quant  aux  schistes 
»  verts,  supérieurs  aux  schistes  rouges  et  aux  marbres,  ils  rappellent 
»  absolument  ceux  du  Solva  anglais,  et  c'est  à  ce  niveau  qu'on  doit 
»  chercher  les  Paradoxides. 

»  Cette  série  inférieure  correspondrait  au  Paradoxidien  ;  les  Lingula- 
))  flags  ou  Olénidien  auraient  pour  correspondants  en  France,  ainsi  que 
»  l'a  déjà  dit  M.  Hébert,  les  grès  feldspathiques. 

))  Le  grès  armoricain  avec  lequel  débute  chez  nous  la  "^Faune  seconde 
»  correspondrait  à  l'Arenig,  les  schistes  à  Galymènes  aux  Llandeilo-flags  ; 
»  les  grès  de  May  seraient  l'équivalent  des  grès  de  Garadoc,  caracté- 
))  risés  par  les  Homalonotus  semblables  à  ceux  de  May.  Ges  assimila- 
»  lions  ne  peuvent  être  qu'approximatives,  le  Silurien  moyen  et  supé- 
»  rieur  d'Angleterre  appartenant  à  une  province  différente  de  celui  du 
»  Massif  breton.  Il  faut  peut-être  faire  exception  pour  le  lambeau  de 
»  Gorran-Aven,  près  de  Saint-Austell,  dans  le  Gornouailles  méridional; 
))  MM.  de  Tromelin  et  Lebesconte  ont  signalé  dans  les  grès  de  Saint- 
»  Germain-sur-Ille  Dalmanites  minus  Sait.,  dont  le  type  provient  de 
»  ces  grès  de  Saint-Austell;  Homalonotus  sp.  figuré  par  Salter^  de 
»  ces  mêmes  grès  de  Gorran-Haven,  est  bien  voisin  de  H.  Vieillardi, 
))  s'il  ne  lui  est  identique.  » 

CHAPITRE   IV 

TERRAIN  DÉVONIEN. 

Le  Dévonien  normand  correspond  au  Dévonien  inférieur;  il  y  a  été 
établi  deux  subdivisions  ; 

1°  Grès  à  Orthis  Monnieri,  à  la  base; 
2°  Schistes  et  Calcaires  de  Néhou,  au  sommet. 
On  n'y  a  pas  encore  rencontré  d'une  façon  certaine  les  schistes  et  quart- 
zites  de  Plougastel  du    Maine  et  de  Bretagne  (Gédinien),  ni    la  zone 
à  Phacops  Potieri  de  Sablé  (Goblencien  supérieur). 

Sauf  un  lambeau,  situé  à  Saint-Nicolas-des-Bois,  près  Alençon,  le 
Dévonien  est  cantonné  dans  la  partie  0.  du  Gotentin,  où  il  forme  un 
bassin  dont  la  direction  est  indépendante  des  synclinaux  siluriens  ;  il 
repose  en  discordance  et  en  transgression  sur  les  assises  antérieures. 


1.  Pal.  soc,  XVII,  p.  112,  fig.  26,  1866. 


EXTRAITS  ET  ANALYSES.   —  GÉOLOGIE  ET  MINÉRALOGIE      139 

L'étude  de  l'allure  des  couches  n'est  pas  encore  assez  avancée  pour 
qu'on  puisse  tenter  une  étude  par  synclinaux,  et  l'auteur  adopte  dans 
sa  description  les  divisions  établies  par  Dalimier. 

1"  Zone,  septentrionale,  du  bassin  de  la  Scye,  entre  Surtainville, 
Baubigny,  Magneville,  Néhou,  et  bande  s'avançant  jusqu'au  N.  de 
Valognes  ; 

2°  Zone  occidentale,  entre  Barneville  etla  Haye-du-Puits  ; 

3°  Zone  méridionale,  entre  la  Haye-du-Puits,  Prétot,  Sainte-Suzanne 
et  Saint-Jores  ; 

auxquelles  il  faut  ajouter  : 

4°  Lambeau  au  N.  du  granité  de  Flamanville,  à  Diélette,  découvert 
par  Bénissent. 

5°  Lambeau  de  Saint-Nicolas-des-Bois,  découvert  par  M.  Letellier. 

1°  Zone  septentrionale.  —  Elle  commence,  à  l'O.,  au  bord  de  la  mer 
sur  les  communes  de  Surtainville  et  Baubigny,  occupe  le  bassin  de  la 
Scye,  s'étend  jusqu'à  la  Douve  et  se  dirige  ensuite  sur  les  territoires 
Bricquebec,  Néhou,  et  Magneville. 

La  route  de  Bricquebec  à  Saint-Sauvcur-le- Vicomte  coupe  à  l'O.  le 
synclinal  formé  par  les  couches  dévoniennes  ;  près  de  Bricquebec,  les 
grès  à  Orthis  Monnieri  de  la  base  du  Dévonien  reposent  directement 
et  en  discordance  sur  les  phyllades  ;  ils  débutent  par  une  assise  de 
schistes  bleus,  fins,  auxquels  succèdent  des  grès  de  couleur  variable, 
toujours  grossiers,  et  souvent  micacés.  Ils  renferment  surtout  Orthis 
Monnieri,  des  anneaux  d'Homalonotus,  des  Spirifer,  le  Pleurodyctium 
problematicum. 

Cette  série  est  bien  visible  dans  la  tranchée  du  chemin  de  fer  à  la 
traversée  de  la  forêt  de  Bricquebec. 

Au-dessus  de  la  série  précédente,  vient  celle  des  schistes  et  calcaires 
de  Néhou,  bien  développée  dans  la  lande  du  Part,  à  Néhou.  Elle  y  est 
formée  de  calcaires  noirs  en  bancs  épais,  alternant  avec  des  petits  lits 
de  schistes  ;  à  la  partie  supérieure  existe  un  petit  niveau  de  plaquettes 
calcaires,  alternant  avec  des  grès  argileux  dans  lesquels  abondent  les 
Brachiopodes,  Spirifer  Venus,  Orthis  vulcaria,  Leptœna  Murchisoni, 
Centronella  Guerangeri,  Chonetes  sarcimdata.  Les  gros  bancs  des 
carrières  contiennent  des  Orthocères,  des  Avicules,  Ptérinées  et  Homa- 
lonotus  Gervillei. 

Près  du  Pont-aux-Bouchers,  la  partie  supérieure  du  calcaire  de  Néhou 
comprend  une  alternance  de  schistes  et  de  grès  en  bancs  peu  épais  avec 
grauwackes  brunâtres  à  petits  Spirifer  et  Pleurodyctium  problema- 
ticum. 

Au  S.  de  la  lande  du  Part  les  grès  à  Orthis  Monnieri  se  dégagent  du 
dessous  des  calcaires,  reposent  sur  les  grès  siluriens  de  la  forêt  de 
Saint-Sauveur-le-Vicomte,  et  forment  le  flanc  S.  du  synclinal. 

Vers  ro.,  les  calcaires  prennent  un  grand  développement  à  Baubigny 
où  les  carrières,  ouvertes  entre  l'église  et  la  route  des  Pieux  à  Carteret, 


140  SOCIÉTÉ  DES   SCIENCES  NATURELLES  DE  l'oUEST 

montrent  des  calcaires  gris  formés  de  débris  de  Grinoïdes,  surmontés 
de  calcaires  noirs  avec  bancs  schisteux;  «  les  calcaires  gris  contiennent 
»  avec  les  espèces  de  Néhou,  telles  que  Homalonotus  Genillei,  Bronteus 
»  Genillei,  très  abondantes,  Wilsonia  sub-Wilwni,  rare,  un  certain 
»  nombre  d'espèces  spéciales,  Wilsonia  Hcnrici,  Spirifer  Trigeri  et 
))  Davomti,  de  nombreuses  Meristella  ;  le  caractère  de  la  roche  et  quel- 
»  ques-unes  des  espèces  rappellent  le  calcaire  d'Erbray  (Loire  Inférieure), 
»  d'abord  considéré  comme  un  représentant  du  Silurien  supérieur,  placé 
»  ensuite  par  M.  Barrois'  au  niveau  des  schistes  et  quartzites  de  Plou- 
»  gastel  (Gédinien),  et  que  M.  (Ehlert^  a  reconnu  supérieur  aux  grès  à 
»  Orthis  Monnieri.  L'étude  des  relations  et  de  la  faune  des  calcaires  de 
))  Baubigny  permettra  de  reconnaître  si  l'on  a  simplement  affaire  à  un 
»  faciès  subcoralligène,  à  faune  spéciale,  des  calcaires  de  Néhou,  dont 
»  les  calcaires  et  schistes  noirs  qui  le  surmontent  contiennent  la  faune 
))  typique.  » 

2"  Zone  occidentale.  —  Cette  zone  forme  une  bande  de  6  kilom.  de 
largeur  qui  s'étend  le  long  de  la  côte  entre  Barneville  et  la  Haye-du-puits 
sur  20  kilom.  de  longueur.  Elle  est  bornée  au  N.,  à  l'E.  et  au  S.  par  le 
Silurien  et  particulièrement  au  N.,  par  le  grès  de  May  des  Moitiers- 
d'Allonne,  de  Valdecie,  de  Saint-Pierre-d'Arthéglise. 

Les  grès  à  Orthis  Monnieri  commencent  à  Quinetot  près  Carteret,  se 
dirigent  sur  la  Haye-d'Ectot,  Fierville,  Gauville,  Saint-Remy-des- 
Landes  et  la  Haye-du-Puits,  où  ils  sont  très  relevés  à  la  montagne  Sainte 
Catherine.  Au  S.  de  Fierville  ils  sont  exploités  pour  l'entretien  des  rou- 
tes, sous  le  nom  de  Grison,  et  dans  la  plaine  de  Saint-Remy-des-Landes 
ces  grès  renferment  abondamment  Grammysia  Ilamiltcnensis. 

Le  calcaire  de  Néhou  est  beaucoup  plus  réduit  et  bien  plus  mélangé 
de  bancs  schisteux  qu'aux  environs  de  Néhou  ;  les  schistes  contiennent 
en  abondance  Spirifer  Vernis,  Chonetes  sarcinulata,  Pleurodyctium 
prohlematicum,  et  la  Centronella  Giœrangeriy  forme  un  niveau  assez 
constant  à  une  centaine  de  mètres  audessus  des  calcaires. 

Les  calcaires  se  voient  surtout  à  Barneville,  Lanquetot,  dans  le  havre 
de  Portbail,  et  les  schistes  à  Saint-Georges-de-la-Rivière,  Olonde, 
Portbail. 

3°  Zone  méridionale.  —  Formée  par  une  bande  étroite,  resserée  entre 
deux  massifs  siluriens  à  la  Haye-du-Puits,  elle  est  constituée  surtout  par 
les  grès  inférieurs  associés  à  des  schistes  sans  fossiles;  à  Prétot  et  Saint- 
Jores  ce  sont  des  grès  rougeâtres,  à  Sainte-Suzanne  des  grès  verdàtres, 
supportant  des  calcaires  avec  petits  lits  de  schistes  pétris  de  Spirifers. 

4°  Flamanville.  —  «  Le  massif  granitique  de  Flamanville  est  bordé  au 
«  N.  par  un  lambeau  de  Dévonien,  fortement  modifié  et  injecté  au  voisi- 


1.  Faune  d'Erbray,  Mém.  soc.  géol.  du  Nord.  t.  111. 

2.  B.  S.  G.  F..  3""  série,  t.  XVIL  p.  742. 


EXTRAITS   ET   ANALYSEb.    —   GÉOLOGIE   ET  MINÉRALOGIE      141 

«  nage  du  granité,  reposant  en  discordance  sur  le  Silurien.  Au  N.  de 
«  Diélette,  sur  le  rivage,  au  pied  du  monticule  le  plus  éloigné  du  village, 
«  il  est  formé  de  schistes  noirs  fins,  alternant  avec  des  grès  fossilifères 
«  et  contenant  de  gros  polypiers  calcaires,  quelquefois  agglomérés  en 
«  lentilles.  Les  grès  contiennent  de  nombreux  fossiles  du  niveau  de 
((  Néhou,  Athyris  undata,  Spirifer  Venus,  Orthis  vukarius,  Chonetes 
((  sarcinulata.  En  approchant  du  contact  du  granité  ces  roches  sont 
«  fortement  modifiées,  transformées  en  cornéenne  avec  lentilles  de 
«  grenatite  compacte  ou  grenue.  Le  minerai  de  fer  oxydulé,  compacte 
«  ou  spéculaire,  exploité  à  Diélette,  est  intercalé  en  couches  dans  le 
<(  Dévonien.  » 

5°  SamiNicolas-des-Bois.  —  «  Le  Dévonien  forme  un  petit  affleurement 
«  isolé  au  N.  d'Alençon,  sur  le  bord  S.  de  la  forêt  d'Ecouves,  où  il  a  été 
«  signalé  par  M.  Letellier  \  Ce  lambeau  appartient  aux  grès  à  Orthis 
«  Montiieri  ;  il  est  formé  de  grès  noirâtres,  où  abondent  Homalonotus, 
«  Orthis  Monnieri,  Leptœna  Thisbe,  Rhynchonella  cypris,  Pleurodyctium 
«  prohkmaticum.  » 

Observations  relatives  à  la  faune  du  Dévonien  du  Cotentin. 

1°  Grès  à  Orthis  Monnieri.  —  Sa  faune,  peu  variée,  est  nettement 
coblencienne  et  bien  distincte  de  celle  des  schistes  et  quartzites  de 
Plougastel  ;  elle  se  lie  à  la  faune  des  Calcaires  de  Néhou  par  Homalonotus 
Gervillei,  Leptœna  Thisbe,  Spirifer  Verneuilli. 

2°  Schiste  et  Calcaire  de  Néhou.  —  D'après  M.  OEhlert  %  que  cite 
l'auteur,  ces  calcaires  possèdent  dans  tout  le  Massif  armoricain  des 
caractères  communs  très  remarquables,  tant  au  point  de  vue  de  la  faune 
qu'à  celui  des  faciès  de  la  roche.  On  retrouve  cette  même  analogie  de 
faune,  dans  les  couches  de  Niéva  et  de  Ferronès  en  Espagne,  de  même 
que  dans  les  grauwackes  dévoniennes  du  Bosphore.  En  Espagne  on  peut 
citer  comme  formes  les  plus  typiques  du  Dévonien  breton  :  Wilsonia 
Orbignyana,  Megala.nteris  inornata,  Strophodonta  Naranjoana,  Athyris 
undata,  Rhynchonella  Pareti,  Spirifer  Triyeri,  Pentamerus  Œhlerti, 
Leptœna  Murchisoni,  Chonetes  sarcinidata. 

Si  on  prend  un  groupe  jjarticulier  d'animaux,  les  comparaisons  à 
établir  devront  avoir  lieu  entre  des  pays  et  des  terrains  différents.  Ainsi 
nos  Trilobites  et  nos  Orthocères  dévoniens  montrent  de  grandes  affinités 
avec  certaines  formes  du  Silurien  supérieur  de  Bohême,  tandis  que  les 
Gastropodes  affectent  une  affinité  frappante  avec  ceux  du  Silurien 
supérieur  de  Gothiand  ;  nos  Pélécypodes  sont  surtout  comparables  aux 
espèces  du  Dévonien  d'Amérique,  mais  les  Brachiopodes  montrent  des 


1.  Bull.  Soc.  Linn.  Normand.,  4"'«  série,  t.  II.  1889,  p.  357. 

2.  B.  S.  G.  F.,  3""  série,  t.  XVI.  1888,  p.  638. 


142 


SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES   NATURELLES   DE   L'OUEST 


affinités  avec  ceux  de  toutes  ces  régions,  sans  qu'on  puisse  leur  assigner 
des  relations  particulières  avec  chacune  d'elles. 

Principales  espèces  des  Grès  à  Orthis  Monnieri 

Homalonotus  Gervillei  de  Vern. 
Orthis  3Ionnieri  Rou. 
Leptœna  Thisbe  d'Orb. 
Pleurodyctium  problematicum  Goldf. 


Principales  espèces  des  schistes  et  calcaires  de  Néhou  : 


Homalonotus  Gervillei  de  Vern. 
Bronteus  Gervillei  Barr. 
Cryphœus  Jones i  CEhl. 
Cyrtoceras  Zeilleri  Bayle. 
Orthoceras  Lorieri  d'Orb. 
Tentaculites  striatus  Guér. 
Murchisonia  Bachelieri  Rou. 
Pleurotomaria  Larteti  (Ehl. 
Conocardium  Marsi  Œhl. 
Avicuiopecten  Neptuni  Goldf. 
Pterinea  Bonissenti  CEhl. 
Athyris  undata  Defr. 
Megalanteris  inornata  d'Orb. 
Atrypa  reiicularis  Lin. 
Pentamerus  Œlherti  Barrois. 


Spirifer  Trigeri  de  Vern. 

—  Davousti  de  Vern. 

—  Venus  d'Orb. 
Wilsonia  Siib-Wilsoni  d'Orb. 

—  Henrici  Barr. 
Rhynchonella  cypris  d'Orb. 

—  fallaciosa  Bayle. 

Ceyitronetla  Guerangeri  de  Vern. 
Orthis  Gervillei  Defr. 

—     vulvarius  Schlot. 
Leptœna  Murchisoni  d'Arch. 

—  depressa  Row. 
Chonetes  sarcinulata  Schlot. 
Craniella  Meduanensis  (Ehl. 
Favosites  punctata  Bouiller. 


CHAPITRE    V 

Système  Permo-carbonifère 

Ce  système  comprend  les  dépôts  suivants  : 

1"  Calcaire  carbonifère  de  Régneville  à  Productus  giganteus  ; 
1"  Rouiller  supérieur  du  Plessis  et  de  Littry. 
3°  Schistes  permiens  à  poissons  de  Littry. 

1°  Calcaire  carbonifère.  —  Il  forme,  au  S.  de  Coutances,  un  petit 
bassin  de  8  kilomètres  de  longueur  qui  occupe  le  fond  de  la  vallée  de 
la  Maliiance,  descend  jusqu'au  pont  de  Hyenville,  et  s'élève  ensuite 
sur  le  plateau  de  Montmartin-sur-Mer  pour  finir  au  bord  de  la  mer,  au 
N.  de  Régneville.  Il  repose  en  discordance  sur  les  grès  pourprés  silu- 
riens, et  bute,  au  N.,  par  faille,  contre  les  phyllades. 

Les  calcaires  sont  gris  ou  noirâtres  et  très  homogènes.  Leur  faune  est 
celle  de  Sablé  (Sarthe)  et  de  Visé  (Belgique^i  ;  les  deux  Deslongchamps 


EXTRAITS   ET   ANALYSES.    —   GÉOLOGIE  ET   MINÉRALOGIE      143 

qui  ont  reconnu  l'âge  de  ces  calcaires  en  1854,  en  ont  donné  la  liste 
suivante  : 

Liste  des  espèces  du  calcaire  de  Régneville 

Euomphalus  esp.  ind.  Chonetes  comoides  Sow. 

Conocardium  hibernicum  Sow.  —      Dalmanniana  de  Kon. 

Posidonomya  vetusta  Sow.  Orthis  resupinata  Sow. 

Avicula.  —     sp. 

Spirifer  striatus  Sow.  Leptœna  depressa  ?  Daim. 

Productus  giganteus  Mart.  Cyathophxjllum  mitratum  Schlot. 

—  semireticulatus  Mart.  —             plicatum  Goldf. 

—  punctatus  Mart.  Débris  de  Crinoïdes. 
Chonetes  papilionacea  Phil. 

2°  Bassin  houiller  de  Plessis-Littry  \  —  Les  couches  de  ce  bassin 
n'affleurent  qu'à  Plessis  (Manche),  et  à  Littry  (Calvados),  mais  leur 
continuité  sous  le  marais  de  Garentan  a  été  démontrée.  A  Littry,  les 
couches  sont  horizontales  et  adossées  aux  phyllades  ;  l'extraction  de  la 
houille,  abandonnée  en  1880,  se  faisait  au  puits  de  Fumichon,  où  un 
sondage  a  fait  reconnaître  le  terrain  houiller  jusqu'à  283  mètres  de 
profondeur  ;  la  houille  était  grasse,  de  bonne  qualité,  et  la  couche 
atteignait  jusqu'à  deux  mètres  d'épaisseur.  Dalimier  a  découvert,  dans 
des  schistes  rouges  situés  au-dessus  du  grès  houiller  des  poissons 
ganoïdes  hétérocerques,  et  ce  fait  est  en  faveur  de  l'opinion  qui  attribue 
au  Permien  une  partie  des  couches  supérieures  de  Littry. 

Au  Plessis,  le  terrain  houiller  n'est  visible  que  sur  un  espace  très 
restreint  ;  il  repose  à  l'E.  et  au  N.  sur  le  Silurien  et  sur  le  Dévonien,  à 
l'E.  il  disparaît  sous  le  Trias,  les  sables  diluviens  ou  les  alluvions 
récentes  ;  il  est  composé  d'une  série  de  couches  alternatives  de  grès,  de 
poudingues  et  de  schistes,  de  couleurs  variées  et,  enfin,  de  schistes  houil- 
1ers  plus  ou  moins  charbonneux  auxquels  sont  associés  de  véritables 
bancs  de  houille  variant  de  O^SO  à  O^dO  d'épaisseur  et  qui  ont  même 
atteint  un  mètre  au  sondage  de  la  Cassée. 

La  flore  du  Houiller  de  Plessis-Littry  est  peu  connue,  mais  se  ratta- 
che à  la  partie  supérieure  de  l'étage.  M.  de  Tromelin  y  a  signalé  : 

Pecopteris  polymorpha.  Calamités  pachyderma. 

—  dentata'  Annularia  longifolia. 


1.  Vieillard.  Le  Terrain  houiller  de  Basse-Normandie  {Bull.  Soc.  Linn.  Nor- 
mand., 2°  série,  t.  VU  1873,  p.  231). 


144  SOCIÉTÉ  DES    SCIENCES   NATURELLES   DE   L'OUEST 


CHAPITRE  VI 

Roches  éruptives  de  la  période  primaire.  —  Mouvement  du  sol 
pendant  cette  période 

A.  Granité. 

§  1.  Granité  de  Chausey.  —  MM.  Hébert  et  Barrois  ont  reconnu 
l'existence  de  galets  de  granité  de  Chausey  dans  les  conglomérats 
intercalés  dans  les  phyllades  de  Granville  ;  ce  granit  est  donc  distinct 
comme  âge  à  celui  de  Vire  qui  est  postérieur  aux  phyllades. 

§  2"°°  Granité  à  amphibole.  —  Cette  roche  forme  la  région  N.  de 
Guernesey,  les  îlots  de  Herm  et  de  Jethou,  une  partie  de  Serk  et  de  l'île 
d'Aurigny  presque  en  entier.  On  retrouve  ce  granité  sur  le  continent 
dans  la  Hague,  à  la  pointe  de  Jardheux  (Omonville)  et  dans  la  falaise 
d'Herqueville.  Au  N.  de  Guernesey,  à  l'Ancresse-Bay,  il  est  traversé 
par  le  granité  de  Vire  qui  lui  est  ainsi  postérieur,  et  on  a  vu  précédem- 
ment que  le  granité  à  amphibole  était  antérieur  aux  poudingues  pour- 
prés parce  que  ceux-ci  reposent,  à  Aurigny,  sur  une  microgranulite 
qui  traverse  le  granité  à  amphibole. 

§  3"'  Granité  de  Vire.  —  Ce  granité  forme,  dans  le  S.  du  Cotentin,Ie 
N.  de  la  Mayenne  et  le  N.-O.  de  l'Orne  de  nombreux  massifs  allongés, 
dirigés  E.-O.  et  séparés  par  des  bandes  de  phyllades  archéens.  La 
traînée  la  plus  importante  est  celle  qui  commence  à  la  limite  de  l'Orne 
et  de  la  Mayenne,  vers  Lassay,  et  se  prolonge  jusqu'à  la  pointe  0.  de  la 
Bretagne. 

))  Le  granité  de  Vire  est  gris-bleuâtre,  à  grains  moyens,  formé  de 
»  mica  brun  très  dichroïque,  orthose,  oligoclase,  quartz  bipyramidé 
»  dans  un  magma  cristallin  d'orthose  et  de  quartz  en  grandes  plages, 
»  avec  mica  blanc.  Dans  les  contacts  et  dans  les  filons,  ce  grjnite  a  une 
»  tendance  à  passer  à  la  granulite,  avec  quartz  bipyramidé  et  mica 
»  blanc,  caractère  qui  l'a  quelquefois  fait  méconnaître.  » 

Gomme  âge,  le  granité  de  Vire  est  postérieur  aux  phyllades  qu'il 
modifie  profondément  au  contact,  dans  lesquels  il  envoie  de  nombreux 
filons  et  dont  il  empâte  des  fragments;  il  est  probablement  postérieur 
aux  poudingues  et  aux  grès  pourprés  qui,  à  Villedieu,  reposent  sur  ce 
granité  et  sont  modifiés  par  lui  ;  enfin  il  est  nettement  antérieur  au  Grès 
armoricain  dont  la  base  est  formée,  à  Mortain  et  à  Bagnoles,  par  une 
arkose  provenant  du  remaniement  du  granité  décomposé  sous  jacent. 

§  4°"  Granité  pegmatoïde  de  Val-de-Saire.  «  La  pointe  N.-E.  du 
»  Cotentin  est  bordée,  de  Maupertus  à  Saint-Vaast-la-Hougue,  par  un 
>)  massif  granitique  dont  la  limite  méridionale  est  masquée  par  les 
»  dépôts  triasiques  du  plateau  de  Val-de-Saire.  Le  granité  de  ce  massif 


EXTRAITS  ET  ANALYSES.  —  GÉOLOGIE  ET  MINÉRALOGIE   145 

»  est  pegmatoïde,  de  couleur  rouge,  avec  quartz  souvent  granulitique, 
»  mica  noir  abondant,  rendu  porphyroïde  par  de  grands  cristaux 
»  d'orthose  rouge,  et  s'altère  rapidement.  Il  est  traversé  par  des  filons 
»  de  pegmatite  rouge,  à  grands  éléments,  tourmalinifère,  et  par  des 
»  granulites  blanches,  à  grain  fin,  à  mica  blanc,  appartenant  à  la 
»  variété  aplite.  Ce  granité  est  postérieur  aux  phyllades  qu'il  modifie 
))  profondément,  à  Anneville,  en  les  transformant  en  pseudo-gneiss  ; 
»  sa  date  définitive  d'apparition  reste  inconnue.  » 

§  5°"  Granité  porphyroïde  de  Flaman ville  et  de  Jersey.  —  Il  forme 
au  bord  de  la  mer,  à  Flamanville  (Manche),  un  massif  qui  coupe  obli- 
quement la  bande  de  terrain  primaire  du  S.-O.  de  la  Hague  et  comprend 
la  série  des  assises  depuis  les  phyllades  jusqu'au  Dévonien  inférieur. 
Le  granité  est  gris  rosé,  à  grands  cristaux  d'orthose  et  composé  d'oligo- 
clase,  mica  noir  abondant,  quelquefois  épigénisé  en  chlorite,  quartz 
abondant  tendant  à  devenir  granulitique,  quelquefois  riche  en  amphi- 
bole ;  il  est  traversé  par  de  nombreux  filons  de  microgranulite  et  de 
granulite  à  grains  fins. 

Ce  granité  modifie  au  contact  les  phyllades,  les  schistes  à  Calymène, 
le  grès  de  May,  le  Silurien  supérieur  et  le  Dévonien  inférieur  ;  il  est 
donc  nettement  postérieur  à  ce  dernier  et  il  est  probable  qu'il  se  ratta- 
che par  son  âge  aux  granités  carbonifères  étudiés  par  M.  Barrois. 

Le  granité  porphyroïde  du  N.-O.  de  Jersey,  identique  à  celui  de 
Flamanville,  est  sans  doute  comme  lui  post-dévonien. 

B.  Syénite. 

Elle  forme  un  massif  assez  développé  au  N.  de  Coutances,  et  diffère 
du  granité  de  Vire  par  la  disparition  habituelle  du  quartz,  et  la  substi- 
tution partielle  d'amphibole  vert  foncé  au  mica  noir.  La  Syénite  est 
postérieure  aux  phyllades  qui  à  son  contact  deviennent  gneissiqucs  ou 
granulitiques  et,  plus  loin,  sont  transformés  en  schistes  amphiboliques, 

G.  Granulites  et  Pegmatite. 

Très  répandue  dans  la  Basse-Normandie,  la  granulite  forme  générale- 
ment des  filons  dans  le  granité  ou  les  roches  avoisinantes  et  rarement 
des  massif  étendus.  Il  y  a  lieu  de  distinguer  deux  variétés: 

1°  Granulite  franche  avec  quartz  bipyramidé,  mica  blanc  et  minéraux 
associés,  particulièrement  de  la  tourmaline  ;  2'  Granulite  rouge  pauvre 
en  mica,  formée  presque  exclusivement  d'orthose  et  de  quartz  grenu. 

a.  —  Le  massif  de  granulite  le  plus  important  de  la  Basse-Normandie 
est  situé  près  d'Alençon  où  la  roche  est  exploitée  sous  le  nom  de  Hertrê^ 
qui  est  celui  des  premières  carrières  ;  c'est  une  granulite  typique  et 
c'est  dans  les  cavités  de  cette  roche  que  l'on  trouve  le  quartz  enfumé 
connu  sous  le  nom  de  Diamant  d'Alençon.  La  décomposition  de  la  gra- 


146  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES   NATURELLES   DE   l'OUEST 

nulite  a  formé  les  masses  de  kaolin  jadis  utilisé  pour  la  porcelaine  de 
Bayeux  et  aujourd'hui  pour  la   fabrication  de  briques  réfractaires. 

Les  deux  îlots  de  Tombelaine  et  du  Mont-Saint-Michel  sont  formés  de 
granulite. 

b.  —  Les  granulites  rouges  sont  bien  représentées  au  S.-E.  de  Jersey 
et  au  N.  de  l'île,  où  elles  sont  exploitées  à  Montmado.  «  Dans  la  baie  de 
«  S'-Aubin,  la  parties,  du  rocher  d'Elizabeth  Gastle  est  formée  par  cette 
»  granulite,  envoyant  de  nombreux  et  larges  filons  dans  une  micro- 
))  granulite  à  amphibole  qui,  semblant  alterner  très  régulièrement  avec 
»  la  granulite  au  S.  du  fort,  devient  prédominante,  puis  existe  seule  au 
»  N.  » 

Dans  la  Hague,  les  granulites  rouges  forment  un  important  massif 
entre  Auderville  et  Omonville  et  à  Jobourg  ;  elles  y  transforment  les 
phyllades  en  pseudo-gneiss  et  sont  probablement  de  même  âge  que  les 
granulites  presque  identiques  qui  traversent  le  granité  de  Flamanville. 
Elles  seraient  ainsi  au  moins  post-dévoniennes.  «  Des  pegmatites,  parfois 
»  graphiques,  riches  en  tourmaline  et  en  émeraude,  traversent  les  gra- 
»  nulites  d'Alençon  et  le  granité  pegmatoïde  du  Val-de-Saire  ;  à  Alen- 
»  çon  les  variétés  aplitiques  de  granulite  traversent  aussi  la  granulite 
»  typique.  » 

D.  Porphyres. 
§  1"  Porphyres  pétrosiliceux  et  microgranulites  précambriens. 

Les  conglomérats  de  la  base  du  Silurien  contiennent,  à  Aurigny  et 
dans  la  Hague,  des  galets  de  porphyre  pétrosiliceux  qui  ne  sont  encore 
connus  que  sur  un  seul  point,  à  Aurigny  même  ;  on  a  vu  précédem- 
ment que  cette  roche  traverse  le  granité  à  amphibole,  s'épanche  au-dessus 
et  supporte  les  conglomérats  cambriens  qui  en  contiennent  des  galets. 

A  ro.  de  Jersey,  on  voit  un  beau  développement  de  porphyre  pétro- 
siliceux rapporté  jadis  au  Permien,  et  que  M.  de  Lapparenta  reconnu 
intercalé  dans  les  phyllades  de  Saint-Lô  sur  lesquels  reposent  en  dis- 
cordance les  conglomérats  du  Rozel  rapportés  au  Cambrien. 

§  2.  Microgranulites.  —  On  en  voit  deux  massifs  importants  dans  la 
forêt  d'Ecouves,  l'un  à  i'E.  autour  du  Bouillon,  l'autre  à  l'O.  entre 
LivaieetFontenai-les-Louvets;  la  roche  est  semblable  à  la  microgranulite 
typique  de  Sillé-leGuillaume,  mais  sans  grands  cristaux.  Elle  est  pos- 
térieure au  Silurien  et  se  rattache  probablement  aux  éruptions  carboni- 
fères. 

La  microgranulite  forme  de  nombreux  filons  dans  le  granité  porphy- 
roïde  de  Flamanville,  dans  le  granité  à  amphibole  de  la  pointe  de  Jar- 
dheux  (Omonville);  elle  traverse  le  Silurien  moyen  au  Gostil-Frappier 
(Vasteville)  et  on  en  observe  un  affleurement,  près  de  Cherbourg,  dans  les 
schistes  àCalymène  du  Ponceau. 


EXTRAITS   ET   ANALYSES.    —   GÉOLOGIE   ET   MINÉRALOGIE      147 

E.  Diabases. 

Elles  forment  dans  le  S.  de  la  Manche  et  le  S.-O.  de  l'Orne  des  filons 
atteignant  jusqu'à  10  kilom.  de  longueur  et  100  mètres  de  largeur  ; 
leur  direction  générale,  N.  20°. 0.  S.  20°.  E.,  est  perpendiculaire  à  celle 
des  plis  du  Massif  breton.  Elles  sont  souvent  décomposées  et  indiquées 
sur  leur  trajet  par  des  boules  fboularih  ou  bizeulsj  souvent  très  volu- 
mineuses, disséminées  dans  une  argile  calcaire  appelée  marne  dans  le 
pays.  Les  filons  ne  traversent  en  général  que  le  granité  et  les  phyllades; 
toutefois  M.  Hébert^  en  a  signalé  un  filon  dans  le  grès  de  May  de 
Mortain. 

F.  Kersantite. 

«  Abondante  dans  les  régions  dévoniennes,  elle  est  généralement  dé- 
»  composée  et  sous  forme  d'argile  brunâtre,  très  micacée,  avec  boules 
»  solides  (Saint-Sauveur-le-Vicomte).  En  dehors  du  Dévonien  elle  for- 
))  me  dans  les  phyllades,  au  cap  du  Rozel,  des  filons  puissants 
»  traversés  par  le  porphyre.  A  Jobourg,  dans  l'anse  du  Culeron,  elle 
»  traverse  les  schistes  granulitisés,  et  à  Herqueville,  près  du  Houguet, 
»  les  granités  à  amphibole.  » 

G.  Filons  de  Quartz. 
Ils  sont  nombreux  dans  les  roches  anciennes  et  peuvent  être  consi- 
dérés comme  la  terminaison  acide  des  granulites  et  des  pegmatites  ; 
cette  liaison  est  très  nette  pour  les  filons  de  quartz  traversant  les  bla- 
viérites  de  la  côte  E.  de  Cherbourg,  où  l'on  voit  le  feldspath  disparaître 
peu  à  peu.  Les  filons  sont  souvent  très  importants  comme  celui  de 
Granville  et  Donville,  et  surtout  celui  de  Campeaux,  exploité  pour 
empierrements,  long  de  4  kilom.,  large  de  100  mètres  et  qui  traverse 
du  N.  au  S.  les  phyllades  et  les  grès  pourprés.  «  Dans  la  lande  de 
»  Vardes,  près  Coutances,  le  quartz  silicifiant  les  phyllades,  s'est  chargé 
»  de  schiste  qui  lui  communique  une  couleur  noire.  » 

Mouvements  du  sol  pendant  la  période  primaire. 

«  La  grande  bande  de  conglomérats  qui  s'étend  en  Normandie,  de 
»  Montabard  à  la  Haye-Pesnel,  et  dont  le  prolongement  se  trouve  dans 
»  les  Côtes-du-Nord,  au  Cap  Fréhel,  marque  dans  le  N.  du  Massif 
»  breton,  la  limite  méridionale  des  conglomérats  pourprés.  Au  S.,  les 
»  grès  siluriens  reposent  directement  sur  les  phyllades.  Entre  Mortain 
»  et  la  forêt  de  la  Motte,  le  grès  armoricain  repose  directement  sur  les 
»  schistes  de  Saint-Lô  ou  le  granité  (Mortain,  Domfront,  Bagnoles)  ;  les 
»  conglomérats  commencent  à  s'amorcer  au  S.-E.  de  la  forêt  de  la 
»  Motte  pour  prendre  de  plus  en  plus  d'importance  vers  Lande-de- 
n  Goult  et  Alençon.  Il  n'existe  pas  non  plus  de  couches  qu'on  puisse 
»  rapporter  au  système  des  conglomérats  pourprés  à  l'O.  de  Mayenne, 

1.  B.  s.  G.,  3=  Série,  t.  XIV,  1886. 


148  SOCIÉTÉ   DES   SCIENCES   NATURELLES   DE   L'OUEST 

»  ni  dans  la  grande  bande  qui  passe  par  Andouillé,  au  N.  de  Laval,  et 
»  Saint-Germain-sur-Ille,  au  N.  de  Rennes.  Plus  au  S.,  au  contraire, 
'»  entre  Montfort-sur-Meu  et  Rhétiers,  on  voit  de  nouveau  les  conglo- 
))  mérats  et  les  schistes  rouges  s'intercaler  au-dessous  du  grès  armori- 
»  cain.  Vers  l'E.,  une  ligne  passant  par  Montabart,  le  S.-E.  de  la  forêt 
»  de  la  Motte,  à  l'E.  de  Mayenne  et  de  Laval,  venant  aboutir  à  la  forêt 
»  de  la  Guerche,  limite  l'extension  occidentale  des  conglomérats.  » 

«  A  l'époque  dn  dépôt  des  conglomérats  pourprés,  il  existait  donc, 
))  comprise  dans  les  limites  que  nous  venons  de  tracer,  une  région 
»  émergée,  dont  les  conglomérats  pourprés  forment  le  cordon  littoral, 
»  en  avant  d'une  région  fortement  plissée,  formée  par  les  phyllades 
))  sur  les  tranches  desquels  reposent  au  N.  les  conglomérats.  » 

«  Le  ridement  qui  a  précédé  le  dépôt  des  conglomérats  a  été  le  contre- 
»  coup  des  plissements  qui  s'exerçaient  à  la  même  époque  en  Angle- 
»  terre  ;  il  fut  suivi  au  commencement  du  Silurien  moyen,  d'un  aiïais- 
»  sèment  qui  amena  la  mer  du  grès  armoricain  à  dépasser  les  limites 
»  des  conglomérats  pourprés,  sur  lesquels  ces  dépôts  reposent  en 
»  concordance.  Cet  affaissement  du  centre  du  massif  s'est  continué 
»  pendant  le  Silurien  moyen,  puisque  dans  la  partie  moyenne  du  syn- 
»  clinal  de  Laval  à  Brest,  c'est  le  grès  de  May,  ou  un  équivalent  très 
»  approché,  qui  repose  directement  sur  les  schistes  archéens  des  envi- 
»  rons  de  Rennes.  M.  Barrois  a  signalé  en  Bretagne  un  mouvement  de 
»  retrait  correspondant  au  Silurien  supérieur  à  Cardiola  interrupta  ; 
»  il  semble  s'être  exercé  aussi  en  Normandie,  ou  le  Silurien  supérieur, 
»  peut-être  à  cause  des  dénudations,  semble  avoir  moins  d'extension 
»  que  les  autres  assises.  » 

«  Le  Dévonien  inférieur  est  notablement  discordant  sur  le  Silurien  ; 
»  il  est  incomplet  en  Normandie  ;  la  base  et  son  sommet  semblent 
»  manquer  ;  en  tous  cas,  il  n'y  a  aucune  trace  reconnue  du  Dévonien 
»  moyen  et  supérieur  qui  existent  dans  les  synclinaux  de  la  Basse- 
»  Loire.  Les  dépôts  marins  qui  suivent  sont  ceux  du  calcaire  carboni- 
»  fère,  ayant,  eux  aussi,  en  Normandie,  une  extension  très  faible  ;  le 
»  calcaire  carbonifère  a  subi  les  effets  du  plissement  hercynien,  don- 
«  nant  sa  structure  définitive  au  Massif  breton,  et  amenant  au  S.  le 
»  houiller  supérieur  de  Saint-Pierre  la-Cour  à  reposer  sur  les  tranches 
»  du  calcaire  carbonifère.  Cette  discordance  s'observe  au  N.  du  Massif 
))  où  les  assises  houillères  ou  permiennes  sont  demeurées  horizontales, 
»  comme  le  trias  et  les  terrains  secondaires  sus-jacents.  » 


Gomme  appendice  à  la  r"  partie,  l'auteur  donne  ici  la  liste  des 
Travaux  généraux  et  des  Cartes  géologiques  relatifs  aux  Terrains  pri- 
maires de  Normandie. 

A.  Du.M.  (A  suicre). 


EXTRAITS  ET  ANALSYES.    —   GÉOLOGIE  ET  :NriNÉRALOGIE      149 

Sur  les  schistes  de  Saint-Lô  et  les  roches  qui  les 
séparent  du  grès  armoricain  ;  par  M.  Michel  Lévy 
(Compte-rendu  sonirnaire  des  séances  de  la  Soc.  géol.  de 
Fr.,  16  mai  1892). 

«  L'étude  des  sédiments  qui  se  développent  dans  l'Ouest  de  la  France, 
au  sommet  des  schistes  de  Saint-Lô,  et  entre  ces  derniers  et  les  grès 
armoricains,  soulève  une  série  de  questions  d'autant  plus  intéressantes 
que  les  efforts  des  savants  qui  se  sont  occupés  de  cette  région,  n'ont 
pas  encore  abouti  à  la  découverte  de  représentants  authentiques  de  la 
faune  primordiale.  Néammoins,  la  stratigraphie  de  cet  ensemble  com- 
plexe, a  fait  de  tels  progrès,  dans  ces  dernières  années,  que  les  coupes 
relevées  par  les  collaborateurs  du  se'rvice  de  la  carte  géologique  en 
Bretagne,  dans  la  Mayenne  et  dans  le  Cotentin,  peuvent  désormais  être 
coordonnées  entre  elles  sans  incertitude  : 

((  En  Bretagne,  M.  Barrois  a  établi  que  l'étage  supérieur  des  schistes 
de  la  carte  comporte  des  poudingues  (Gourin),  des  arkoses  et  parfois 
un  niveau  éruptif  important  (Trégorrois).  Dans  ce  même  étage  supérieur 
des  schistes  verts  de  Rennes,  M.  Lebesconte  a  signalé  des  bancs  et  des 
brèches  calcaires  alternant  avec  des  poudingues  et  des  arkoses. 

«  Cet  ensemble  se  termine  par  des  schistes  verts  en  dalles  qui  s'en- 
foncent sous  les  poudingues  pourprés  de  Montfort.  Au-dessus  se 
développent  les  schistes  rouges  en  grandes  dalles  qui  servent  de  pierre 
de  construction  à  Rennes  ;  puis  des  schistes  gris  et  enfin  le  grès 
armoricain. 

((  Dans  la  Mayenne,  grâce  aux  coupes  et  aux  contours  si  précis, 
récemment  relevés  par  M.  Œhlert,  aux  environs  de  Sillé-le-Guillaume, 
les  synclinaux  des  Goëvrons  et  de  la  Gharnie  ont  montré  un  dévelop- 
pement inattendu  des  sédiments  compris  entre  les  poudingues  pourprés 
et  les  grès  armoricains  ;  ce  sont,  de  bas  en  haut,  des  schistes  gris  dans 
lesquels  s'intercalent  de  très  puissantes  assises  de  calcaire;  puis  des  grès 
blancs  inférieurs  (Sainte-Suzanne),  un  peu  plus  grossiers  que  les  grès 
armoricains  proprement  dits  ;  au-dessus  de  ces  grès  inférieurs  s'inter- 
calent des  brèches  silicifiées  accompagnées  d'un  ensemble  éruptif  ; 
puis  viennent  des  arkoses  feldspathiques,  des  psammites,  des  grès 
ferrugineux  en  plaquettes  à  petites  lingules,  et  enfin  le  grès  armoricain 
proprement  dit. 

«  Les  coupes  relevées  par  M.  (Ehlert  sont  d'autant  plus  précieuses 
qu'elles  servent  de  raccord  et  de  trait  d'union  avec  celles  du  Cotentin. 
Nous  renvoyons  aux  travaux  de  M.  Lecornu  et  de  M.  Bigot  pour  les 
dernières  ;  il  nous  faut  seulement  rappeler  que  dans  la  vallée  de  la 
Laize,  il  y  a  également  une  puissante  assise  calcaire  superposée  au 
poudingue  pourpré  ;  de  plus,  le  dernier  se  montre  nettement  discordant 
sur  les  schistes  de  Saint-Lô,  fortement  redressés. 

H* 


150  SOCIÉTÉ  DES   SCIENCES  NATURELLES   DE  l'OUEST 

«  Une  seule  difficulté  subsistait  au  point  de  vue  stratigraphique  ; 
elle  avait  été  mise  en  pleine  lumière  par  M.  Lebesconte  qui  comparaît 
les  calcaires,  les  poudingues  inférieurs  et  les  arkoses  des  environs  de 
Rennes  avec  l'ensemble  analogue  de  la  Charnie  ou  des  Coëvrons.  Dans 
un  but  de  coordination,  j'ai  provoqué  une  course  commune  à  laquelle 
ont  pris  part  MM.  Barrois,  (Ehlert,  Lebesconte  et  Seunes.  L'accord 
cordial  et  unanime  n'a  pas  tardé  à  se  produire  et  mes  aimables  colla- 
borateurs ont  bien  voulu  me  charger  d'en  rendre  compte  à  la  Société. 

«  En  l'absence  de  tout  fossile  nettement  caractéristique  de  la  faune 
primordiale,  la  grande  coupure  stratigraphique  doit  être  laissée,  comme 
par  le  passé,  entre  les  schistes  de  Saint-Lô  (schistes  verts  de  Rennes), 
et  les  poudingues  pourprés  (vallée  de  la  Laize,  Oigny,  Montfort). 

«  Les  bancs  calcaires  des  environs  de  Rennes,  les  poudingues  infé- 
rieurs et  les  arkoses  qui  les  accompagnent  sont  bien  nettement  inter- 
calés à  la  partie  supérieure  des  schistes  verts  et  inférieurs  au  poudingue 
pourpré. 

«  Tout  au  contraire,  les  calcaires,  les  grès  inférieurs,  les  pétrosilex, 
etc  ;  des  Coëvrons  et  de  la  Charnie  sont  supérieurs  au  poudingue 
pourpré. 

«  Dans  l'état  actuel  de  la  question,  il  est  difficile  de  savoir  ou  com- 
mence réellement  la  faune  seconde  et  par  exemple  si  l'on  ne  doit  pas  y 
comprendre  les  grès  inférieurs  de  Sainte-Suzanne. 

«  La  solution  la  plus  prudente  consiste  dès  lors  à  attribuer  à  l'en- 
semble des  sédiments  depuis  le  poudingue  pourpré  inclusivement 
jusqu'au  grès  armoricain  (grès  supérieur)  exclusivement,  la  notation  S. 
sans  indice,  en  laissant  d'ailleurs  la  notation  X.  aux  schistes  de  Saint- 
Lô  et  de  Rennes.  » 

Michel  LÉvY. 


Description  de  deux  crinoïdes  nouveaux  du  dévo- 
nien  du  département  de  la  Manche;  par  M.  D.  Œhlert 
(B.  S.  G.  F.,  3e  série,  t.  XIX,  p.  834-853,  pi.  XVIII.) 


M.  (Ehlert  décrit,  dans  ce  mémoire,  deux  nouveaux  crinoïdes,  pro- 
venant de  la  grauwacke  du  Pont-aux-Bouchers  près  Néhou,  qui  lui  ont 
été  communiqués  par  M.  le  commandant  Jouan,  conservateur  du  Musée 
de  Cherbourg.  L'un  est  Ctenocrinus  sp. ,  l'autre  Diamenocrinus  Jouani 
CEhl.  Sur  l'un  des  exemplaires  de  cette  dernière  espèce,  on  voit  le  calice 
fixé  sur  la  tige,  laquelle  est  enroulée  en  crosse  à  sa  partie  inférieure. 

L.  B. 


EXTRAITS  ET  ANALYSES.   —  GÉOLOGIE  ET  MINÉRALOGIE      151 

Considérations  géologiques  et  paléontologiques  sur 
les  terrains  de  Bellème  et  de  Mamers  ;  par  M.  Paul 

BizET  {Bull,  de  la  soc.  géol.  de  Norm.,  t.  XIII,  1887-88-89). 

Le  but  poursuivi  par  M.  Bizet  est  de  décrire  les  étages  successifs  qui 
se  superposent  entre  Villaine-Ia-Carelle,  Mamers  et  Bellême,  depuis  le 
Lias  jusqu'à  Kimmeridgien,  de  donner  la  liste  des  fossiles  propres  à 
chacun  de  ces  étages,  d'indiquer  enfin  les  localités  où  le  géologue  peut 
recueillir  des  fossiles. 

Lias.—  Le  lias  affleure  entre  Saint-Rémy-du-Plain  et  Villaine-la- 
Garelle,  il  forme  une  bande  étroite  appuyée  sur  les  phyllades  de  Saint- 
Lô.  On  peut  distinguer  le  lias  moyen  à  Belemnites  niger  et  le  lias  supé- 
rieur avec  Ammonites  bifrons,  A.  serpentinus  eic.  Le  lias  est  peu  déve- 
loppé. 

Bajocien.  —  Cet  étage  qui  se  montre  à  l'ouest  de  Mamers,  vers  Louvi- 
gny,  Saint-Rémy-du-Plain  et  Villaine  peut  se  diviser  en  zone  à  Terebra- 
tula  perovalis  et  zone  à  Ammonites  Parkinsoni. 

L'Oolithe  à  Terebratula  peroialis  s'observe  dans  les  carrières  souter- 
raines de  Villaine,  dans  celles  à  ciel  ouvert  du  Grand  Moulin,  etc.  Elle 
est  constituée  par  des  couches  de  sables  calcaires  blanchâtres  à  oolithes 
fines  et  régulières  et  par  des  lentilles  d'un  calcaire  dur,  contenant  des 
lamelles  spathiques.  C'est  dans  ce  calcaire  que  se  trouvent  surtout  les 
fossiles. 

Ces  fossiles  sont  :  Ammonites  Murchisonœ  Sow.,  Pholadomya  fidicula 
Sow.,  Ceromia  Bajociana  d'Orb.,  Lima  heteromorpha  Deslong.,  Pecten 
pinulus  Lam.,  Hinnites  tuberculatus  d'Orb.,  Ostrea  pohjmorpha  d'Orb., 
Ostrea  Buckmanni  Sow.,  Rhynchonella  Wrightii  Davidson,  Terebratida 
perovalis  Sow.,  Terebratula  Eudesi  Deslong.,  Terebratula  Wrightii 
Davidson,  Terebratula  ovoides  Sow.,  Clypeus  Deshayesi  Cotteau,  Echino- 
brissus  Deshayesi  Cotteau.,  Pseudodiadema  depressum  Desor. 

L'Oolithe  inférieure  plonge  vers  l'est;  on  observe  sa  superposition  sur 
le  lias  dans  la  côte  de  Chauraiton  et  dans  les  flancs  du  coteau  de 
Saint-Rémy-du-Plain. 

L'oolithe  à  Ammonites  Parkinsoni  succède  normalement  à  la  précé- 
dente, sur  les  hauteurs  de  Villaine-la-Carelle  et  de  Chaumiton;  près  de 
Mamers,  à  la  carrière  de  la  Grille  et  jusqu'au  village  des  Marais  (com- 
mune de  Sure). 

La  partie  supérieure  de  l'étage  Bajocien  se  compose  de  calcaires 
oolithiques  divers,  on  n'y  voit  jamais  de  bancs  de  silex  ;  on  peut  y 
recueillir,  particulièrement  dans  les  carrières  de  la  Grille,  de  Villaine 
et  de  Chaumiton  : 

Belemnites giganteus  Schlot.,  Ammonites  Parkinsoni  Sow.,  Am.  subra- 
diatus  Sow.,   Trigonia  costata   Park.,   Trigonia  striata  Sow.,  Arca 


152  SOCIÉTÉ  DES   SCIENCES    NATURELLES   DE  l'OUEST 

elongata  Soyf.,  Arca  sublineata  d'Orb.,  Lima  Hermione  d'Orb.,  Lima 
Hersione  d'Orb.,  Lima  Hippona  d'Orb.,  Ostrea  Kunkeli  Ziet.,  Ostrea 
polymorpha  d'Orb. 

Bathonien.  —  Le  Fuller's  earth  caractérisé  par  Hemithyris  spinosa 
semble  ne  pas  exister  dans  la  région.  Le  Bathonien  se  divise  comme 
suit  : 

1'  Calcaire  sublithographique.  Ce  premier  membre  le  plus  inférieur 
du  Bathonien  est  un  calcaire  blanc  marneux,  tachant  les  doigts  comme 
la  craie,  traversé  par  des  bancs  d'un  calcaire  compacte  à  cassure  con- 
choïde..  L'épaisseur  de  cette  assise  et  de  huit  à  dix  mètres. 

Les  fossiles  bien  conservés  sont  rares  dans  ce  sous-étage  :  Pholadomya 
Vezelayi  Lajoye,  Liicina  Bellona  d'Orb.,  Terebratula  subniaxillata 
Sow.,  etc. 

2°  Oolithe  miliaire  {Oolithe  de  Mamers).  Calcaire  oolithique  jaunâtre 
en  gros  bancs  visible  sur  les  bords  de  la  Dive  et  du  ruisseau  du  Dutin, 
supportant  la  ville  de  Mamers  et  les  bourgades  de  Saint-Louis  et  de 
Marolette.  (Carrière  de  Marcoué  sur  la  route  du  Mans),  etc. 

Les  fossiles  marins  y  sont  très  rares  :  Dents  de  sauriens  et  de  pois- 
sons. Ostrea  costata  Sow.,  Terebratula  maxillata  Sow.  A  la  partie 
supérieure  de  cette  assise,  M.  Desnoyer  a  découvert  et  étudié  une  série 
de  plantes  très  rares  aujourd'hui  ;  ce  sont  :  des  Fougères,  des  Conifères 
et  un  grand  nombre  de  Cycadées. 

3°  Couches  à  Terebratula  digona.  Le  retour  de  la  mer  après  le  dépôt 
des  plantes  précitées  donne  lieu  à  la  formation  d'un  calcaire  lamelleux 
ou  sableux  de  1"°  50  à  2°"  de  puissance  assimilable  au  Bradford-clay  des 
Anglais.  On  y  trouve  surtout  à  la  tranchée  du  pont  de  Bray  :  Lima 
gibbosa  Sow.,  Lima  duplicata  Deshayes,  Ostrea  costata  Sow.,  Rhyncho- 
nella  varians  Schl.,  Rhynchonella  concinna  d'Orb..  Rhynchonella 
obsoleta  Sow.,  Terebratula  bicanaliculata  Schl.,  Terebratula  digona 
Sow.,  Terebratula  cardium  Lamk,.  Terebratula  coarctata  Park.,  Colly- 
rites  analis  Agass.,  Pigurus  Michelini  Cotteau.,  Echinobrissus  clunicu- 
laris  d'Orb.,  Echinobrissus  elongatus  d'Orb.,  Holectypus  depressus  Desor. 

4°  Cornbrash?  L'existence  de  cette  assise  sur  les  hauteurs  de  Sure  et 
dans  les  talus  du  chemin  de  la  Perrière  est  encore  douteuse.  L'auteur  y 
a  trouvé  :  Pygaster  Trigeri  Cotteau,  et  Clypeus  Boblayei  Mich. 

Suivent  les  coupes  de  la  carrière  de  la  rue  de  Marollette  à  Mamers  et 
de  la  tranchée  du  pont  de  Bray  ;  puis  le  diagramme  indiquant  la  suc- 
cession des  assises  Bajociennes  et  Bathoniennes  snr  le  chemin  vicinal 
de  Villaine-la-Carelle  à  Saint-Longis. 

Gallovien.  —  On  peut  diviser  cet  étage  en  trois  parties  : 
1°  Callovien  inférieur  puissamment  représenté  dans  la  grande  tran- 
chée de  Mamers  par  des   couches  d'argile   et  des  bancs  de  calcaire 
marneux  dont  l'ensemble  peut  avoir  de  8  à  9  mètres  de  puissance.  Ces 
bancs  sont  en  discordance  avec  le  Bathonien. 


EXTRAITS  ET  ANALYSES.   —  GÉOLOGIE  ET  MINÉRALOGIE      153 

On  peut  y  recueillir  :  Ammonites  Backeriœ  Sow.,  Am.  macrocephalus 
8ow.,  Am.  bullatus  d'Oi'h.,  Am,  Herveyi  Sow.,  Pholadomya  decussata 
Agas,,  Ceromija  elegans  Deshayes,  Ostrea  Knorrii  Volt.,  Pecten  fibrosus 
Sow.,  Terebratula  obomta  Sow.,  Ter.  subcanaliculata  Oppel.,  Ter. 
digona  ?  {sublagenaUs  ou  fausse  digona  de  Triger),  Collyrites  elliptica 
Desmoulins.,  Echinobrissus  clunicularis  d'Orb.,  Echinobrissus  orbicu- 
laris  Deslong.,  Holechjpus  depressus  Des.,  Pseudodiadema  Wrightii 
Cotteau.,  etc.  A  la  ferme  d'Aulne  et  à  Sure  on  trouve  en  outre  :  Lima 
gibbosa  Sow.,  Rhynchonella  spathica  Lamk.,  Clypeus  Boblayei  Mich., 
Pygaster  Trigeri  Gott.,  Pygurus  depressus  AgdiS. ,  Holectypus  orbicularis 
Deslong. 

2"  Callocien  moyew.Gonstitué  par  des  calcaires  tendres  noduleux  jau- 
nâtres ou  grisâtres  et  par  des  couches  argileuses  ou  sableuses.  Tranchée 
de  la  Cour  du  Bois,  côte  du  Pont  d'Aulne,  etc. 

Epaisseur,  13  à  20  mètres. 

On  tro'ive  dans  cette  division  :  Nautiius  hexagonus  Sow.,  Am- 
monites modiolaris  Lwyd.,  Am.  tumidus  Ziet,  Am.  Backeriœ  Sow., 
Am.  Herveyi  Sow.,  Am.  hecticus  Hartin,  Pholadomya  crassa  Agas., 
PJiol.  decussata  Agas.,  C^romi/a  eZe^/ans  Deshayes,  Ceromya  sarthacemis 
à'Oi'h. ,  Isocardia  tener  Sow.,  Mytiius  solenoides  d'Orb.,  Myt.  gibbosus 
d'Orb.,  Avicula  inœquivakis  Sow.,  Pecten  fibrosus  Sow.,  Plicatula 
pereg rina  cVOrh.,  Ostrea  amor  d'Orb.,  Ostrea  amata  d'Orb.,  Ostrea 
al imena  d'Orh.  Rhynchonella  Fischeri  Rouil.,  Rhync.  Royeriana  d'Orh., 
Rhync.  spatluca  Lamk.,  Terebratula  umbonella  Lamk. ,  Tereb.  reticulata 
Sow.,  Tereb.  biappendiculata  Oppel,  Tereb.  pala  de  Buch.,  Tereb.  Sœ- 
manni  Oppel,  Collyrites  elliptica  Desmoulins,  Holectypus  depressus 
Desor.,  Serpula  quadrangularis  Lamk. 

Callotien  supérieur  de  4  à  3  mètres  de  puissance,  composé  de  plu- 
sieurs bancs  d'un  calcaire  marneux  rempli  de  petites  oolithes  ferrugi- 
neuses qui  donnent  à  la  masse  une  couleur  rougeâtre  très  particulière. 
Kelloway-Roch  des  Anglais. 

Les  anciennes  carrières,  citées  par  les  auteurs,  dans  cette  assise  si 
riche  en  fossiles,  sont  pour  la  plupart  abandonnées,  mais  l'auteur  en 
désigne  de  nouvelles  :  Le  Champ  Rouge,  à  2  k.  7  de  Mamers,  à  la  bifur- 
cation des  lignes  de  Mamers  et  de  Saint-Calais.  La  carrière  de  la  Basse- 
Sussaye  (commune  de  Chemilly)  ;  il  a  trouvé  dans  ces  gisements 
80  espèces  dont  il  donne  le  tableau  ;  les  principales  sont  : 

Ammonites  Jason  Ziet,  Am.  anceps  Rein.,  Am.  lunula  Ziet,  Am.  pus- 
tulatus  Kaan.,  Am.  coronatus  Brug.,  Am.  Banksii  Sow.,  Terebratula 
Trigeri  Deslong.,  Tereb.  Smitti  Oppel,  Tereb. dorsoplicataSuess.,  Tereb. 
Oppeli,  Tereb.  biappendiculata  Heslong.,  Rhynchonella  spathica  Lamk., 
Rhynch.  minuta  Bur.,  Hemicidaris  Guerangeri  Golieau,  Pseudodiadema 
inœquale  Desor.,  Pseudo.  calloviense  Cotteau,  Pedina  Gervillei  Agas.,  etc. 

M.  Bizet  donne  ici  :  une  coupe  de  la  grande  tranchée  de  Mamers  ; 
une  coupe  de  la  tranchée  du  Champ-Rouge  ;  une  coupe  de  la  carrière 


154  SOCIÉTÉ  DES   SCIENCES  NATURELLES  DE  l'OUEST 

de  la  Basse-Sussaye  ;  un  extrait  de  la  carte  géologique  des  environs  de 
Mamers  ;  un  diagramme  montrant  la  succession  des  assises  calloviennes 
sur  le  chemin  de  fer  de  Mamers  à  Bellème. 

Oxfordien.  —  Cet  étage  se  subdivise  comme  suit  : 

1°  Assise  à  Am.  athleta.  Lo  contact  de  cette  assise  avec  le  Callovien 
supérieur  se  voit  dans  la  carrière  de  la  Basse-Sussaye  ;  son  épaisseur, 
très  faible  en  ce  point,  devient  de  30  mètres  vers  Vaunoise  et  Saint- 
Fulgent-des-Ormes.  On  la  retrouve  par  Chemilly  et  Origny-le-Butin. 
Elle  se  compose  de  calcaire  argileux,  de  calcaire  noduleux  en  bancs 
épais  alternant  avec  des  couches  de  sable  et  d'argile. 

L'argile  renferme  quelquefois  des  cristallisations  de  sulfate  de  chaux 
comme  on  en  trouve  au  même  niveau  aux  Vaches  Noires,  près  de  Dives. 

Les  fossiles  rencontrés  sont  :  Belcmiiites  hastatus  Blainv.,  Belemnites 
(Sp.  indéterminée  de  plus  de  20  centimètres  de  longueur),  Ammonites 
Backeriœ  Sow.,  Am.  athleta  Phil.,  Am.  Lamberli  Sow.,  Am.  hecticus 
Hartm.,  Am.  Lalandeanus  d'Orb.,  Fholadomya  decussata  Agas.,  Pholad. 
carinata  Gol.,  Ostrea  dilatata  Desh.,  Rliynchonella  Fischeri  Rouil., 
Rhynch.  Royeriana  d'Orb.,  Rhynch.  Tliurmanni  Voltz,  CoUyrites 
elliptica  Desmoul.,  CoUyrites  dorsalis  dVi'h. ,  Holectypus  depressiisBesor. 

2'  Assise  à  Am.  perarmatus.  Elle  ne  se  voit  que  dans  les  excavations 
faites  pour  l'extraction  de  l'argile. 

Les  fossiles  caractéristiques  sont  :  Ammonites  perarmatus  d'Orb., 
Am.  Mariœ  d'Orb.,  Am.  plicatilis,  variété  convolutus  interruptus 
Quenst.,  Am.  oculatus  Beau,  Rhynchonella  Thurmanni  Voltz. 

3°  Assise  à  Perna  mytiloides.  Alternances  d'argiles  bleues  et  de  cal- 
caire bleuâtre  argileux  très  fissile.  Tranchée  des  Cerisiers,  tuileries 
des  Vaux-Chaperons,  pied  de  la  butte  de  l'Hôtel  Beaumont,  sur  le  terri- 
toire des  communes  de  Vaunoise  et  du  Gué-de-la  Chaîne. 

Les  fossiles  sont  Belemnites  hastatus  Blainv.,  Ammonites  Goliathus 
d'Orb.,  Trigonia  clavellata  Park.,  Mytilus  subpectinatus  d'Orb.,  Mytilus 
imbricatus  d'Orb.,  Gervilia  aviculoides  Sow.,  Perna  mytiloides  Lamk., 
Perna  Bachelieri  d'Orb.,  Pecten  .mbfibrosus  d'Orb.,  Ostrea  gregaria 
Sow.,  Rhynchonella  Thurmanni  Voltz.,  Terebratula  insignis  Sch. 
Millericrinus  ornatus  d'Orb. 

4°  Sables  roussâtres  du  Calcareous-grit.  Ces  sables  terminent  la  série 
oxfordienne  ;  on  les  rencontre  sur  le  sommet  de  la  côte  du  Tertre- 
Lorillière  (Igé),  près  du  château  des  Chaises  (Vaunoise),  et  à  Grand- 
Mont  (Gué  de  la  Chaîne).  Dans  ces  sables  se  voient  des  calcaires  carver- 
neux  intercalés. 

Ces  assises  renferment:  Ammonites  plicatilis  Sow.,  im.  cordatusSow., 
Echinobrissus  scutatus  d'Orb. 

Suit  un  diagramme  montrant  les  relations  des  assises  oxfordiennes 
visibles  sur  le  chemin  vicinal  d'Origny-le-Roux  à  Igé. 

Corallien.   —   Les  faubourgs  de  Bellème   sont  bâtis  sur  cet  étage, 


EXTRAITS  ET  ANALYSES.   —  GÉOLOGIE  ET  MINÉRALOGIE     155 

composé  de  roches  pétries  de  coraux,  de  dicerates  et  de  nérinées.  Puis- 
sance 25  mètres. 

1°  Calcaire  oolithique  grisâtre  avec  astartes  à  la  base  caractérisé 
par  de  grandes  trigonies  du  groupe  des  clavelées,  Astarte  Nysa  d'Orb., 
Echinobr issus  scutatus  d'Orb. 

2°  Calcaire  marneux  à  grosses  oolithes  et  pisolithes,  avec  Pholadomya 
paucicosta  Rœm.,  Pi7inigera  Saussuri  d'Orh.,  Perna  corallina  d'Orb., 
Terebratula  insignis  Scti.,  Zeilleria  ?  Pygaster  umbrella  AgAS. ,  Holeoty- 
pus  corallinus  d'Orb. 

3°  Calcaire  à  Dicerates  et  Nérinées  contenant  : 

Diiceras  minor  J)esh.,  Nérinées,  Cardium  septiferum,  Astartes,  Cly- 
peus^  Hemicidaris  crenularis  Agas.,  Acrosalenia  decorata  Wrigh. 

La  description  de  cet  étage  se  termine  par  une  coupe  prise  près  de 
Bellême  montrant  la  succession  des  assises  coralliennes. 

Kimméridgien.  —  Cet  étage  est  représenté  par  le  seul  Astartien  ;  le 
Pterocerien  et  le  Virgulien  qui  devraient  lui  être  superposés  ont  été 
enlevés. 

L'Astartien  est  composé  de  calcaire  lithographique  alternant  avec  des 
marnes,  des  calcaires  marneux  et  des  sables  agrégés  par  un  ciment 
siliceux. 

Les  fossiles  sont:  Nautilus  giganteus  d'Orb.,  Nerinea  Gosœ  Rœm., 
Natica  turbiniformis  R.,  Pholadomya  Protei  Defr.,  Ceromya  exentrica 
Agas.,  Astarte  minima  Sow.,  Trigonia  Bronni  Agas.,  Mytilus  subpecti- 
nalus  d'Orb.,  Mytilus  Jurensis  Merlan,  Pinna  Saussurei d'Orh.,  Ostrea 
deltoideaSoyf.,  Ostrea  solitaria  Sow.,  Ostrea  Bruntrutana  Thurm., 
Rhynchonella  inconstans  d'Orb.,  Rhynch.  subsella  d'Orb.,  Hemicidaris 
stramonium  Agas.,  Equisetum  Guilleri  Crié. 

M.  Bizet  donne  la  coupe  de  la  carrière  de  la  rue  de  Nogent  à  Bellême, 
et  celle  de  la  carrière  du  Bois-Fézédin. 

Système  crétacé.  —  Des  couches  puissantes  de  Cenomanien  représen- 
tent seules  le  système  crétacé  dans  le  Perche  Elles  reposent  sur  des 
assises  d'âges  différents  précédemment  décrites. 

La  craie  glauconieuse  cénomanienne  a  de  20  à  30  mètres  d'épaisseur 
au  champ  de  foire  de  Bellême.  Elle  contient  Ammonites  Mantelli,  Tur- 
rilites  tuberculatus,  Cardium  hillanum  et  Moutonianum,  Ostrea  halio- 
tidea,  Epiaster  distinctus,  etc. 

Au-dessus  se  trouve,  sur  une  épaisseur  de  25  à  40  mètres,  la  craie 
luffeau  ou  craie  de  Rouen  à  Ammonites  Rothomagensis,  Scaphites 
œqualis,  Baculites  bacidoides,  Turrilites  costatus. 

Puis  les  sables  cénomaniens  supérieurs  ou  sables  du  Perche,  épais  de 
40  à  50  mètres. 

Dans  le  cours  de  son  mémoire,  M.  Bizet  fait  observer  des  discordan- 
ces nombreuses  de  stratification  entre  les  différentes  assises  dont 
il  parle.  L.  D, 


156  SOCIÉTÉ  DES   SCIENCES  NATURELLES  DE  l'OUEST 

Notice  à  l'appui  du  profil  géolofjique  d'Alençon  à 
Nogent-le-Roti'ou  et  à  Beaumont-les-Autels  ;  par 

M.  P.  BizET  {Bull,  de  la  soc.  géol.  de  Noivnandie,  t.  XIII, 
1887-88-89). 

La  coupe  géologique  étudiée  et  figurée  dans  cette  notice  par  M.  Bizet, 
s'étend  d'Alençon  à  Beaumont-les-Autels  en  passant  par  Mamers, 
Bellême  et  Nogent-le-Botrou  ;  sa  longueur  est  de  75  kilomètres.  Elle 
fait  voir  la  succession  des  terrains,  dont  l'étude  fait  l'objet  du  mémoire 
précédemment  résumé,  s'appuyant  sur  le  granité  et  les  terrains  anciens 
d'Alençon,  plongeant  tous  vers  l'est,  disloqués  par  une  série  de  failles 
mais  se  superposant  dans  l'ordre  chronologique,  sauf  des  lacunes, 
depuis  les  phyllades  de  Saint-Lô  jusqu'à  l'Eocène.  On  retrouve  dans  ce 
travail  beaucoup  des  observations  stratigraphiques  et  paléontologiques 
résumées  plus  haut  ;  je  crois,  pour  ce  motif,  devoir  m'attacher  surtout 
à  signaler  ce  que  M.  Bizet  a  pu  dire  à  propos  des  termes  extrêmes  de 
la  série. 

La  granulite  d'Alençon  est  formée  des  trois  minéraux  qui  constituent 
cette  roche  :  orthose,  quartz  et  mica  blanc  argentin  ;  comme  minéraux 
accidentels,  on  y  trouve  :  tourmaline,  grenat,  béryl. 

VOolithe  inférieure  recouvre  le  granité  ;  elle  se  présente  sous  deux 
aspects  distincts  :  Voolithe  siliceuse  ou  arkose  d'Alençon,  et  Voolithe 
inférieure  calcareo-sableuse. 

VArkose  est  un  grès  formé  d'éléments  granitiques  réunis  par  un 
ciment  siliceux  ou  barytifère.  Ses  variétés  sont  très  nombreuses,  son 
aspect  change,  à  chaque  pas,  tant  en  direction  qu'en  profondeur.  L'Oo- 
litlie  inférieure  se  substitue  à  l'a/'A'ose  sans  qu'il  y  ait  solution  de  conti- 
nuité dans  l'assise  et  sans  changement  dans  les  fossiles. 

Les  terrains  qui  se  superposent  à  VArkose  entre  Alençon  et  la  forêt 
de  Perseigne  sont  :  Oolithe  miliaire  à  Lucina  bellona,  Bradford  clay, 
Callovien  inférieur,  inoijen  et  supérieur,  Oxfordien,  Glauconie  à  ostrea 
cesicularis. 

Les  Phyllades  de  Saint-Lù  constituent  une  grande  partie  du  massif 
ancien  que  recouvre  la  forêt  de  Perseigne  ;  la  coupe  les  traverse  sur 
une  longueur  de  huit  kilomètres.  Ces  phyllades  sont  des  schistes  argi- 
leux gris  bleuâtre,  plus  ou  moins  fossiles  traversés  par  des  veines  de 
quartz. 

Ils  sont  traversés  par  un  épanchement  de  porphyre  pétrosiliceux 
épais  de  200  à  800  mètres  sur  une  longueur  de  4  kilomètres.  MM.  Fou- 
qué  et  Michel  Lévy  ont  décrit  ce  porphyre  comme  suit  :  < 

«  L  Mica  noir,  oligoclase,  orthose,  quartz  bipyramidé  ; 


1.  Fouqué  fi  Michel  Lévy,  in  Giiiliier  :  Géologie  du  déparlemenl  de  la  Sarthe. 


EXTRAITS  ET  ANALYSES.   —  GÉOLOGIE  ET  MINÉRALOGIE     157 

((  II.  Sphérolithes  à  croix  noire,  magma  pétrosiliceux; 

«  III.  Quartz  grenu  développé  dans  le  magma,  filonnets  de  calcédoine. 

«  L'oligoclase  présente  de  belles  associations  des  macles  de  l'albite 
«  et  du  péricline.  Le  quartz  bipyramidé  est  remarquable  par  des  pé- 
«  doncules  du  magma  qui  y  pénètrent.  Dans  plusieurs  variétés  de  per- 
ce phyre  de  la  région,  l'orthose  passe  au  microcline  à  très  fines  lamelles 
((  hémitropes.  Parfois  il  y  a  quelques  petits  cristaux  de  zircon.  » 

A  la  côte  de  Ghamiton,  les  phyllades  de  Saint-Lô  sont  recouverts  par 
le  Lias,  puis  successivement  par  les  terrains  décrits  dans  la  note  précé- 
dente entre  Mamers  et  Bellème. 

A  Bellème  passe  une  faille  qui  a  relevé  ces  terrains  de  plus  de 
50  mètres  en  faisant  reparaître  au  jour,  sur  sa  lèvre  est,  le  Coral-rag. 

Les  sables  du  Perche  qui  apparaissent  au  sommet  des  coteaux,  vers  la 
limite  des  départements  de  l'Orne  et  d'Eure-et-Loir,  ont  subi  un  affais- 
sement considérable  par  suite  d'une  faille  qui  passe  près  de  la  gare  de 
Nogent-le-Rolrou  et  les  fait  descendre  au-dessous  du  niveau  de  la 
rivière  d'Huisne.  Une  autre  petite  faille,  passant  un  peu  au-delà  du 
ruisseau  de  Pados,  les  a  redressés  par  un  mouvement  de  bascule,  de 
sorte  qu'ils  affleurent  de  nouveau  à  la  ferme  de  Pousserais. 

Vers  le  Grand-Plessis,  à  l'Est  de  la  Pousserais,  une  troisième  faille 
rend  aux  terrains  l'allure  qu'ils  avaient  avant  la  gare  de  Nogent,  et 
cette  allure  régulière  S3  continue  jusqu'aux  limites  de  la  coupe  à  Beau- 
mont-les-Autels  bâti  sur  les  sables  du  Perche.  Les  failles  de  Nogent,  en 
enfonçant  les  strates  de  la  série  des  terrains  jusqu'ici  étudiés,  ont 
permis  à  des  assises  plus  récentes  de  se  présentera  l'œil  de  l'observateur. 

La  craie  turonienne  occupe  la  partie  basse  de  la  ville  ;  elle  est  très 
marneuse  avec  silex  tuberculeux  noirâtres  et  comprend  deux  divisions  : 

L'assise  à  Inoceramus  labiatus  et  à  Rhynchonella  Cuvieri  reposant 
sni' les  sables  du  Perche  ; 

Et  l'assise  à  Terebratula  Bourgeoisi  à  la  partie  supérieure. 

On  peut  récolter  dans  cet  étage  :  Inoceramus  problematicus  d'Orb., 
Ostrea  columba  Desh. ,  Rhynchonella  Cuvieri  d'Orb  ,  Terebratula 
Bourgeoisi  d'Orb.,  Cidaris  Ligeriensis  Cotteau,  Cyphosoma  perfectum 
Agass.,  Echinoconus  subrotundus  d'Orb.,  Discoidea  minima  Agass., 
Discoidea  infera  Desor.,  Discoidea  subuculus  Klein. 

Au-dessus  du  Turonien  se  trouve  la  craie  senonienne  de  l'horizon  de 
Villedieu  (Loir-et-Cher).  Elle  constitue  la  majeure  partie  du  coteau  que 
couronne  le  vieux  château. 

On  y  trouve  :  Spondylus  spinosus,  Janira  quadricostata,  Ostrea 
auricidaris,  Rhynchonella  vespertilio,  Rhynch.  difformis,  Terebi^atula 
semiglobosa,  Crania  ignabergensis,  Cidaris  subtesicnlosa  A. 

La  partie  supérieure  du  coteau  de  Saint-Jean  est  constituée  par  des 
dépôts  d'eau  douce,  accompagnés  de  meulières  qui  appartiennent  au 
terrain  Parisien  ;  on  y  trouve  Lymnea  longiscata  et  Planorbis  ro- 
tundatus. 


158  SOCIÉTÉ  DES   SCIENCES  NATURELLES   DE  l'OUEST 

La  coupe  géologique  d'Alençon  à  Nogent-le-Rotrou  est  dessinée  à 
l'échelle  de  0'°025  pour  1  kilomètre  pour  les  longueurs  et  deO^OOOS  pour 
1  mètre  pour  les  hauteurs. 

L.  D. 


Notes  sur  les  Grès  éocèiies  de  la  rive  gauche  de 
la  Loire  (en  Maine-et-Loire);  par  M.  0.  Desmazières. 
{Bull,  de  la  société  d'études  scientifiques  d'Angers^  2^  série, 
xx«  année  1890,  p.  131-138,  avec  1  carte  autographiée) . 

L'auteur  de  cette  note,  qui  habite  Blaison,  s'est  proposé  pour  but  de 
faire  connaître  avec  précision  les  localités  où  l'on  a  trouvé  les  superbes 
échantillons  de  grès  éocène  remplis  des  empreintes  végétales  qui  ont 
donné  lieu  aux  remarquables  travaux  de  MM.  Crié  de  Rennes,  l'abbé 
Boul&y  de  Lille,  etc.,  et  de  faciliter  ainsi  les  recherches  des  géologues 
que  cette  étude  peut  intéresser. 

Ces  grès  se  trouvent  surtout  sur  les  territoires  des  communes  de  Blai- 
son, Gohier,  Saint-Remy,  Saint-Saturnin,  Saint-Sulpice,  Coutures  et 
Saint-Jean-des-Mauvrets.  (On  en  a  trouvé  dernièrement  de  beaux  spéci- 
mens à  Gennes).  Ils  formaient  une  couche  de  deux  mètres  d'épaisseur 
qui  recouvrait  le  Crétacé  moyen.  Cette  couche  démantelée  et  réduite  à 
des  témoins,  présente  des  blocs  en  place  sur  le  plateau  ;  sur  le  versant 
regardant  la  Loire  ils  semblent,  au  contraire,  avoir  glissé  sur  la  pente. 

Les  points  où  l'on  a  trouvé  des  fossiles  et  ceux  où  l'on  a  le  plus  de 
chance  d'en  trouver  de  nouveaux,  sont  les  suivants  : 

Saint-Saturnin.  —  Partie  du  plateau  comprise  entre  la  route  départe- 
mentale N°  14  et  le  chemin  des  Morts,  comprenant  les  lieux  dits  :  Grands- 
Champs,  la  Chaintre,  l'Esvière,  la  Fosse. 

A  la  Chaintre  le  grès  renferme:  Morinda  Drongniarti,  Araucarites, 
Cryptomeria,  Quercus,  etc. 

Partie  du  versant  du  coteau  comprise  entre  le  chemin  des  Morts  et  le 
chemin  d'intérêt  commun  N"  32.  —  Un  magnifique  bloc  trouvé  à  l'Est 
du  village  de  la  Basse-Chaîne  au  lieu  dit  le  Bois-du-Goudrais,  a  fourni 
les  échantillons  du  Musée  d'Angers  et  ceux  étudiés  par  M.  l'abbé  Boulay. 

A  environ  cinquante  mètres  à  l'Est  de  la  butte  des  Quatre-Veaux,  dans 
un  bois,  se  trouvent  cinq  blocs  dans  lesquels  l'auteur  a  reconnu  Anémia, 
Cryptomeria  et  des  empreintes  de  fruits. 

A  l'extrémité  Est  de  la  commune,  dans  un  petit  vallon  dépendant  du 
domaine  de  la  Benestrie,  en  défrichant  un  bois,  on  a  découvert  des  blocs 
contenant  les  fossiles  des  Coudrais.  —  D'autres  grès  de  cette  région  ont 
fait  voir  des  feuilles  de  Ficus. 


EXTRAITS  ET  ANALYSES.    —  GÉOLOGIE  ET  MINÉRALOGIE      159 

Saint-Sulpice.  —  Dans  la  partie  supérieure  du  bois  de  la  Benestrie 
dépendant  de  Saint-Sulpice,  l'auteur  a  trouvé  des  feuilles  de  Ficus. 

Saint-Jean-des-Mauvrets.  —  Des  empreintes  de  Ficus  ont  été  trouvées 
dans  cette  commune  au  lieu  dit  le  Pavé,  près  du  bourg  de  Saint- 
Saturnin,  dans  les  vignes  et  les  bois  sur  les  bords  de  la  route  de  Saint- 
Saturnin  à  Brissac. 

Blaison.  —  Partie  Ouest  de  cette  commune  où  les  points  les  plus 
remarquables  sont  :  Au  sud  du  chemin  d'intérêt  commun  N°  32,  les 
bois  dits  de  la  Coine  et  de  Touchebœuf  comprenant  les  hameaux  de 
l'Ayrault,  le  Bourgneuf,  Vempluie,  le  Moulin  Viau,  Touchebœuf. 

Près  du  chemin  rural  qui  monte  de  l'auberge  du  Lapin-Sauté  au 
village  de  l'Ayrault,  dans  un  bois  à  200  mètres  de  la  route,  au  lieu  dit 
Chantemelle,  une  série  de  blocs  a  été  mise  à  nu  ;  l'auteur  y  a  trouvé  : 
Anémia,  Bambus,  Morianda,  des  fruits  d'Àpeibopsis  Decaisneana,  des 
Carpolithes  ainsi  que  des  empreintes  de  rhizomes  avec  cicatrices  radi- 
culaires  très  marquées  de  monocotylédones  indéterminées. 

A  200  mètres  au  sud  du  village  de  Touchebeuf,  on  a  trouvé:  Quercus, 
Laurus,  Nerium,  etc. 

Au  Nord  du  Moulin  Viau,  au  Bourgneuf,  l'auteur  signale  des  em- 
preintes. —  A  Jouralem  il  existe  deux  blocs.  —  Deux  autres  se  voient 
au  village  de  Vempluie,  dans  un  bois  près  la  fontaine  de  l'Ebeaupin. 

Au  Nord  du  chemin  d'intérêt  commun  N°  32,  à  100  mètres  de  l'auberge 
du  Lapin-Sauté,  deux  blocs  ont  fourni  :  Anémia,  Nerium,  Laurus, 
Myrica,  etc. 

Sur  le  plateau  à  l'Est  de  Blaison,  les  grès  ne  semblent  pas  renfermer 
de  fossiles. 

Gohier.  —  L'auteur  a  trouvé  Myrica  et  Quercus  dans  les  blocs  de  grès 
de  la  butte  de  Gohier,  propriété  de  M.  Ponceau. 

Saint-Remy-la-Varennes.  —  Région  peu  explorée  où  les  fossiles 
semblent  rares. 

Coutures,  —  Près  le  village  d'Etiau,  à  300  mètres  au  sud  de  la  route 
départementale  N"  14,  sur  le  sentier  allant  du  carrefour  de  la  Main-de- 
Bois  à  Montsabert,  dans  un  tas  de  grès  on  a  trouvé  :  Laurus,  Myrica, 
Nerium,  etc.  L.  D. 

Note  sur  le  cailloutis  à  ossements  de  Lamantins  de 
Gourbesville  (Manche);  par  M.  A.  de  Lapparent.  {Bull, 
de  la  Soc.  Géol.  de  Fr.,  2  Mars  1891  —  3«  série,  t.  xix, 
page  362) . 

Tout  ce  que  dit  M.  de  Lapparent  dans  cette  note  à  déjà  été  résumé 
dans  le  Bulletin  de  1891,  p.  102  et  104,  à  propos  de  deux  communica- 
tions, sur  le  même  sujet,  faites  à  l'Académie  des  Sciences  par  M.  de 
Lapparent  et  A.  Gaudry.  L.  D. 


160  SOCIÉTÉ  DES   SCIENCES  NATURELLES  DE  l'OUEST 

Ossements  d'animaux  quaternaires  trouvés  près  de 
Niort;  par  M.  Fournier.  (Bull,  de  la  Soc.  de  statistique, 
sciences,  lettres  et  arts  du  dép.  des  Deux- Sèvres). 


M.  Fournie!',  préposé  aux  collections  du  Musée  de  Niort,  a  présenté  à 
la  Société  de  statistique  dn  département  des  Deux-Sèvres,  une  série  d'os 
quaternaires. 

Parmi  ces  ossements  figurent:  1"  une  molaire  presque  complète 
d'éléphant,  Elephas  primigenius  ;  —  2"  un  maxillaire  inférieur  gauche 
de  rhinocéros  à  narines  cloisonnées.  Rhinocéros  tichorhinus,  dont  la 
branche  montante  a  été  brisée  par  les  ouvriers  lors  de  l'extraclion  des 
sables  (ce  joli  fragment  montre  encore  quatre  molaires  dont  l'état  actuel 
permet  d'affirmer  que  l'individu  auquel  cette  mâchoire  a  appartenu 
était  un  jeune  animal  faisant  ses  dents)  ;  —  3°  une  dernière  ou  si'ptième 
molaire  supérieure  droite  d'un  individu  adulte  de  la  même  espèce;  — 
4°  quelques  dents  de  cheval,  Equiis  adamaticus,  et  un  astrai^ale  de 
boeuf,  Bos  primigenius  ;  —  5°  enfin  un  fragment  de  maxillaire  inférieur 
droit  de  la  Hyène  des  cavernes,  Hyœna  spelœa,  dans  lequel  sont  encore 
implantées  trois  dents  :  la  2°  avant-molaire,  la  molaire  principale  et 
l'arrière-molaire  ou  mâchelière. 

En  faisant  connaître  ces  restes  divers  d'animaux  ayant  habité  notre 
région  à  des  âges  si  éloignés,  M.  Fournier  fait  observer  que  c'est  la  pre- 
mière fois,  à  sa  connaissance  du  moins,  qu'est  signalée,  dans  le  bassin 
de  la  Sèvre,  la  présence  de  la  Hyène,  Hyœni  spelœa,  si  commune  dans 
le  bassin  de  la  Boutonne,  à  la  grotte  de  Loubeau  près  Melle. 

L.  B. 


Note  sur  une  portion  de  mâchoire  de  Felis  trouvée 
dans  la  caverne   du  Gros-Roc,  près  Saintes;  par 

M.  H.  Filhol.   {Bull,  de  la  Soc.  i)Mlomathique  de  Paris, 
t.  m,  1890-1891,  p.  177-180,  pi.  II). 

La  mâchoire  dont  il  est  question  dans  cette  note  a  été  découverte  dans 
la  caverne  du  Gros-Roc,  à  10  kilom.  de  Saintes,  en  1890,  par  M.  Clouet, 
instituteur  communal  au  Douhet. 

Cette  pièce  a  été  recueillie  au  milieu  de  débris  humains  et  de  nom- 
breux et  intéressants  débris  de  l'industrie  humaine  primitive,  mélangés 
à  des  restes  d'une  riche  faune  de  mammifères. 


EXTRAITS  ET  ANALYSES.    —   ZOOLOGIE  161 

Voici  la  liste  des  principales  espèces  rencontrées  jusqu'à  ce  jour  : 

1°  Hyaena  spelea  ;  plusieurs  dents. 
2°  Canis  lupus  ;  dents. 

3°  Ursus  spelaeus;  dents  et  mâchoire  inférieure. 
4°  Elephas  primigenius  ;  lamelles  dentaires  et  germes  de  dents. 
5°  Rhinocéros  tichorinus  ;  dents. 
6"  Equus  caballus  ;  dents  nombreuses. 
7". Sus  scrofa  ;  dents. 
8°  Bos  ;  de  grande  taille. 

9"  Cervus  tarandus  ;  fragments  de  maxillaires  et  dents  nombreuses. 
10°  Cervus  elaphus  ;  dents. 

La  mâchoire  du  Felis  en  question  indique,  par  ses  proportions,  un 
animal  moins  grand  que  ne  l'étaient  les  Lions  et  les  Tigres  des  cavernes. 

Après  avoir  énuméré  un  certain  nombre  de  caractères  spéciaux  à 
cott!  mâchoire,  M.  Filhol  ajoute  qu'il  convient  de  considérer  le  Félin  de 
la  caverne  du  Gros-Roc,  comme  une  race  du  Felis  spelœa  tendant  à 
revêtir  les  formes  du  Felis  leo  actuel.  On  peut  le  considérer  comme  une 
race  et  lui  donner  le  nom  de  Felis  apelœa  var.  Cloueti. 

L.  B. 


I  —  ZOOLOGIE 

Les  écliouements  de  grands  cétacés  sur  les  côtes 
de  l'Océan  Atlantique  ;  par  M.  M.  Baudouin.  (Rev.  se. 
nat.  0.,  1892,  p.  281.) 

Le  samedi  7  mai  1892,  échouait  à  marée  basse  au  Guilvinec,  près  de 
Penmarck  (Finistère),  au  sud  de  la  baie  d'Audierne,  un  baleineau  encore 
vivant,  qui  arrivait  le  lendemain  à  Paris  et  était  vendu  aux  Halles  à 
ui  i  restaurateur  pour  la  somme  de  130  francs. 

C'était  un  jeune  de  Balœnoptera  rostrata  d'une  longueur  de  4 "80  et 
d  1  poids  de  960  kilogrammes. 

Il  a  été  transporté  au  Laboratoire  d'anatomie  comparée  du  Muséum, 
p  lis  monté  par  un  naturaliste  à  qui  la  peau  était  vendue. 

L.  B. 


162  SOCIÉTÉ  DES  SCIENCES  NATURELLES  DE  l'OUEST 

Collections  de  Vertébrés  du  Musée  de  Châteauroux: 
Batraciens  du  Centre  de  la  France  et  particuliè- 
rement du  département  de  l'Indre;  par  M.  R.  Paratre. 
(Bulletin  du  Musée  tnunicipal  de  Châteauroux,  1^^  jan- 
vier 1892,  p.  120-129). 

La  Commission  du  Musée  de  Châteauroux  ayant  l'intention  de  créer 
des  collections  zoologiques  régionales,  M.  R.  Parâtre  a  accepté  cette  tâche 
en  ce  qui  concerne  les  Vertébrés.  En  même  temps  qu'il  formera  ces 
collections,  il  passera  en  revue,  dans  le  Bulletin  du  Musée,  les  différentes 
classes  de  cet  embranchement.  Il  parlera  des  espèces  qui  existent  dans 
le  Centre  de  la  France  et  s'occupera  spécialement  de  leur  distribution. 
C'est  surtout  l'Indre  qu'il  étudiera,  de  sorte  que  ses  mémoires  pourront 
être  considérés  comme  un  catalogue  détaillé  des  Vertébrés  de  ce  dé- 
partement. 

Dans  le  premier  mémoire,  il  s'occupe  des  Batraciens.  Mais  avant  il 
dit  un  mot  des  collections  particulières  existant  dans  l'Indre  et  des  tra- 
vaux déjà  publiés  par  ses  amis,  MM.  Martin  et  RoUinat  ;  il  explique  que 
la  vallée  de  la  Creuse  et  la  Brenne  ont  été  seules  bien  étudiées,  tandis  que 
le  nord  et  l'est  du  département  sont  encore  mal  connus  ;  il  fait  ensuite 
remarquer  que  les  collections  régionales  en  question  présenteront  un 
réel  intérêt;  il  dit  enfin  ce  que  possède  actuellement  le  Musée:  quelques 
Reptiles,  Oiseaux  et  Mammifères,  en  très  mauvais  état  de  conservation. 

Après  ce  préambule,  M.  R.  Parâtre  commence  l'étude  des  Batraciens, 
«  les  plus  délaissés,  à  cause  de  leur  forme  disgracieuse  et  de  leur  venin 
»  prétendu  dangereux.  » 

1"  Ordre.  —  URODÈLES 

Genre  SALAMANDRE,  Salamandra  Laurenti. 
S.  tachetée,  S.  maculosa  Laurenti.  —  Dans  toute  la  France. 

Genre  TRITON,  Triton  Laurenti. 

T.  palmé,  T.  palmatus  Schneider.  —  Toute  la  France. 

T.  ponctué,  T.  punctatus  Latreille.  —  Indre  :  Manque  dans  le  sud, 
trouvé  seulement  à  Villentrois  dans  le  nord.  —  Existe  dans  Indre-et-Loire 
et  Loir-et-Cher  (Parâtre)  ;  Maine-et-Loire  (Millet)  ;  Sarthe  (Gentil)  ; 
Vienne  (Mauduyt).  Manque  dans  les  Charentes  (Lataste,  Lesson  et  de 
Rochebrune).  «  La  Vienne  et  VIndre  seraient  donc  la  limite  méridio- 
»  nale  de  ce  Triton  dans  le  Centre  de  la  France.  » 

T.  crèté,  T.  cristatus  Laurenti.  —  Dans  tout  le  Centre. 

T.  marbré,  T.  marmoratus  Latreille.  —  Indre  :  Très  commun  dans  le 
sud,  pas  trouvé  dans  le  nord.—  Existe  dans  Indre-et-Loire  (Héron-Royer)  ; 


\ 

EXTRAITS   ET   ANALYSES.    —   ZOOLOGIE  163 

Vienne,  Maine-et-Loire,  Charentes.  Signalé  par  Maulny,  Desportes  et 
Anjubault  dans  la  Sarthe.  M.  Gentil  ne  l'avait  pas  rencontré  lors  de  la 
publication  de  sa  faune,  mais  il  l'a  trouvé  depuis. 

«  Le  Triton  Blasii,  T.  Blasii  A.  de  l'Isle,  existe  au  Blanc  et  à  Argen- 
»  ton,  dans  toutes  les  mares  où  cohabitent  les  deux  espèces  précédentes; 
))  il  est  rare  relativement  à  ces  espèces,  mais  on  le  trouve  plus  souvent 

»  là  où  les  Tritons  marbrés  sont  plus  nombreux Dans  les  mares  où 

))  se  trouve  seul  le  Tr.  crête,  le  Tr.  Blasii  n'existe  pas  ;  aussi  ne  l'ai-je 
»  rencontré  ni  à  Villentrois  ni  dans  le  Loir-et-Cher.  » 

«  Longtemps  mis  au  rang  des  bonnes  espèces,  le  Triton  Blasii  est 
»  regardé  maintenant  comme  un  hybride  des  Tritons  marbré  et  crête  ; 
))  cette  opinion,  émise  par  MM.  de  Betta,  Boulenger  et  Lataste,  a  été  con- 
»  firmée  par  l'intéressant  ouvrage  de  mon  ami  le  D'  M.  G.  Peracca,  de 
»  Turin  \  qui  le  considère  comme  le  produit  de  l'accouplement  du 
»  T.  crèté  mâle  avec  la  femelle  du  T.  marbré;  il  le  nomme  Hybridus 
»  Blasii  et  donne  le  nom  de  Hybridus  Trouessarti  au  produit  de  l'ac- 
»  couplement  inverse  du  mâle  de  T.  marbré  avec  la  femelle  de  T.  crèté. 
))  Je  croirais  plutôt  qu'il  n'y  a  pas  d'hybridation  méthodique,  que  les 
»  Tritons  marbrés  et  crêtes  s'accouplent  avec  leurs  produits  hybrides 
»  aussi  bien  qu'entre  eux  et  que  ces  accouplements  se  font  de  toutes 
»  les  manières  possibles.  La  fécondité  des  produits  hybrides  chez  les 
»  Anoures  étant  un  fait  acquis  pour  la  science,  depuis  les  mémorables 
»  expériences  de  Héron-Royer.  on  peut  fort  bien  appliquer  a  priori  les 
»  mêmes  conclusions  aux  Urodèles.  » 

«  Il  en  résulte  donc  que  l'espèce  Triton  Blasii  et  les  dénominations 
»  de  Hybridus  Blasii  et  Hybridus  Trouessarti  doivent  disparaître  ;  il 
»  faut  simplement  retenir  qu'il  existe  des  formes  nombreuses  provenant 
»  d'accouplements  variés  des  Tr.  marbrés  et  crêtes  et  qu'on  peut  sup- 
»  poser  toutes  les  combinaisons  possibles  entre  ces  espèces  et  leurs 
»  produits  hybrides,  avec  retour  plus  ou  moins  lent  à  l'un  des  types 
»  procréateurs.  Cette  hypothèse  explique  la  relative  rareté  du  prétendu 
»  Tr.  Blasii  ei  son  extrême  variabilité,  qui  fait  qu'on  trouve  tous  les 
»  intermédiaires  entre  le  T.  crête  et  le  T.  marbré.  » 

«  Si  celte  théorie  est  vraie,  on  [devra  trouver  des  Hybrides  partout 
»  où  les  deux  espèces  procréatrices  vivent  dans  les  mêmes  mares  en 
»  abondance  suffisante,  tandis  qu'on  n'en  rencontrera  jamais  dans  celles 
»  où  l'une  d'elles  existe  seule.  C'est  précisément  ce  que  démontrent 
»  toutes  les  observations  que  je  connais  ;  malheureusement  elles  ne 
»  sont  pas  assez  nombreuses.  Pendant  23  ans,  en  effet,  on  n'a  connu 
»  pour  ces  Hybrides  que  les  localités  où  A.  de  l'Isle  les  avait  découverts, 
»  près  de  Nantes,  en  1838-1862  ;  en  1886,  M.  M.  G.  Peracca  a  dû  venir 
»  en  France  pour  trouver  une  seconde  station,  aux  environs  d'Angers  ; 

1.  Sulla  bonta  specifica  del  Triton  Blasii  de  l'Isle,  etc.  fBoll.  dei  Musei  di 
Zool.  ed  Anat.  comp.  di  Torino,  vo  1",  N.  12,  1886). 


164  SOCIÉTÉ  DES   SCIENCES  NATURELLES  DE  l'OUEST 

»  enfin  la  troisième  et  dernière,  je  crois,  est  la  vallée  de  la  Creuse, 
))  d'Argenton  au  Blanc,  et  la  Brenne.  Il  serait  donc  très  important  de 
»  faire  des  recherches  générales,  car  la  détermination  de  la  distribution 
»  géographique  de  ces  Hybrides  pourra  seule  donner  la  solution  exacte 
»  de  ce  difficile  problème.  » 

T.  alpestre,  T.  alpestris  Laurenti.  —  Indre  :  N'existe  pas  ;  peut-être  le 
trouvera-t-on  un  jour,  M.  R.  Parâlre  en  ayant  déposé  dans  plusieurs 
mares  à  Argenton  et  au  Blanc,  ainsi  qu'à  Pontlevoy  (Loir-et-Cher).  — 
Existe  dans  Maine-et-Loire,  Sarthe,  Vienne.  Manque  dans  les  Charentes. 
«  M.  Lataste  dit  qu'il  ne  dépasse  pas  la  Vienne  au  sud,  dans  l'Ouest  de 
»  la  France.  » 

2°"'  Ordre.  —  ANOURES 

Genre  ALYTE,   Alytes   Wagler. 
Al.  accoucheur.  Al.  obstetricans  Laurenti.  —  Toute  la  France. 

Genre  SONNEUR,  Bombinator  Merrem. 
S.  à  pied  épais,  B.  pachypus  Fitzinger.  —  Tout  le  Centre. 

Genre  DISCOGLOSSE,  Discoglossus  Otth. 

D.  à  oreilles,  D.  auritus  Héron-Royer.  —  Cette  espèce  d'Algérie  a  été 
acclimatée  à  Amboise  {Indre-et-Loire),  par  Héron-Royer,  et  à  Argenton 
(Indre),  par  MM.  Parâtre  et  Rollinat. 

Genre  GRENOUILLE,  Rana  Linné. 

Gr.  verte,  R.  esculenta  Linné.  —  La  forme  typica  est  très  commune 
dans  tout  le  Centre. 

Gr.  rousse,  R.  fusca  Roesel.  —  Indre  :  Manque  dans  le  sud,  se  trouve 
dans  le  centre  et  le  nord.  —  Existe  dans  Sarthe,  Maine-et-Loire,  Vienne, 
Indre-et-Loire  et  Pmj-de-Dôme  (Héron-Royer).  Manque  dans  les  C/iaren- 
fes  (Lataste).  «  D'après  M.  Lataste,  cette  Grenouille  descend  jusque  dans 
))  le  Maine-et-Loire  et  la  Loire-Inférieure,  à  l'Ouest.  » 

Gr.  agile,  R.  agilis  Thomas.  —  Dans  tout  le  Centre. 

Genre  PÉLODYTE,  Pelodytes  Fitzinger. 

Pélod.  ponctué,  P.  punctatus  Daudin.  —  Indre  :  Très  rare  dans  le  sud, 
assez  commun  dans  le  nord.  —  Existe  dans  tout  le  Centre  de  la  France, 
sauf  dans  la  région  du  Plateau  Central  (Héron-Royer). 

Genre  PÉLOBATE,  Pelobates  Wagler. 

Pélob.  brun,  P.  fiiscus  Wagler.  —  Indre  :  Manque  dans  le  sud,  mais 
existe  probablement  dans  le  nord.  —  Se  trouve  dans  Loir-et-Cher,  Indre- 
et-Loire  et  Loiret  (Héron-Royer);  Maine-et-Loire  (MiUei);  Sarthe.  Manque 


EXTRAITS   ET   ANALYSES.    —   ZOOLOGIE  165 

dans  les  Charentes,  la  Vienne  et  les  départements  du  Plateau  Central 
(Héron-Royer).  «  M.  Lataste  dit  que  ce  Pélobate  n'existe  pas  au-dessous 
»  d'une  ligne  tracée  de  Paris  au  Jura  ;  mais  il  est  plus  probable  qu'il 
»  descend  jusqu'au  Plateau  Central,  qui  vient  finir  dans  les  parties 
»  méridionales  de  la  Vienne,  de  ['Indre  et  du  Cher.  » 

Pélob.  cultripède,  P.  cultripes  Tschudi.  —  N'existe  pas  dans  Indre, 
Maine-et-Loire  (Millet),  Sarthe,  Loir-et-Cher,  Indre-et-Loire  et  Charente. 
Se  trouve  dans  Vienne,  Charente-Inférieure  (Beltrémieux)  et  Loire-Infé- 
rieure (Millet,  Thomas,  A.  de  l'Isle).  «  Ce  Pélobate  est  surtout  une  espèce 
»  méridionale  et  il  est  probable  qu'il  ne  remonte,  à  l'Ouest,  jusqu'en 
»  Bretagne,  qu'à  cause  de  ses  préférences  pour  les  terrains  meubles  et 
»  sablonneux  des  bords  de  l'Océan  ;  il  doit  donc  ne  pas  dépasser  beaucoup 
»  les  départements  du  littoral...  » 

Genre  CRAPAUD,  Bufo  Laurenti. 
Cr.  commun,  B.  vulgaris  Laurenti.  —  Dans  toute  là  France. 
Cr.  des  joncs  ou  calamité,  B.  calamita  Laurenti.  —  Toute  la  France. 

Genre  RAINETTE,  Hyla  Laurenti. 

R.  verte,  H.  arborea  Linné.  —  La  forme  typica  se  trouve  dans  tout 
le  Centre. 

«  Il  existe  donc  dans  le  Centre  de  la  France  17  espèces  de  Batraciens, 
»  auxquelles  il  convient  d'ajouter  le  Discoglosse  dont  l'acclimatation  est 
»  un  fait  accompli.  Sur  ce  nombre,  15  espèces  doivent  se  trouver  dans 
»  l'Indre,  le  Triton  lalpestre  et  le  Pélobate  cultripède  devant  être  siire- 
»  ment  rejetés.  » 

M.  R.  Paràtre  dit  ensuite  comment  il  préparera  et  composera  la  col- 
lection batrachologique  du  Musée  de  Châteauroux;  il  termine  en  citant 
quelques  lignes  de  M.  Lataste  sur  l'utilité  des  Batraciens,  que  les  pré- 
jugés et  l'ignorance  vouent  à  une  destruction  barbare.  «...  Il  est  temps 
»  de  réagir  contre  ces  mœurs  stupides  qui  déshonorent  notre  époque.  » 

P.    DE   G. 


Note  sur  un  têtard  monstrueux  de  Grenouille  rousse  ; 

par  M.  R.  Paratre.  (Bulletin  du]  Musée  de  Châteauroux, 
juillet  1892,  p.  190-194). 

Deux  Grenouilles  rousses,  Rana  /wsm  Roesel,  s'étant  accouplées  dans 
l'aquarium  de  M.  Paràtre,  la  ponte  eût  lieu  le  9'  jour  et  le  quart  des 
œufs  se  développa.  Sur  une  trentaine  de  têtards,  conservés  pour  l'étude 
du  développement,  trois  présentèrent  des  déformations.  L'un  avait  la 

12* 


166 


SOCIÉTÉ  DES   SCIENCES   NATURELLES  DE  L'OUEST 


queue  inclinée  en  bas  et  formant  un  ans;le  avec  le  corps  ;  celle  du  second 
était  déviée  à  gauche.  Mais  le  troisième  était  de  beaucoup  le  plus  inté- 
ressant ;  une  hydropisie  très  accentuée  lui  donnait  un  aspect  extrême- 
ment bizarre. 


Ces  dessins  le  réprésentent  très  fidèlement  :  les  sacs  lymphatiques 
sont  distendus  au  maximum  et  remplis  de  lymphe.  «  Dans  les  parties 
»  déclives,  sur  le  fond,  des  tâches  rouges  très  nettes  sont  formées  par 
»  des  globules  sanguins.  La  région  dorsale,  les  pattes  antérieures,  le  des- 
»  sus  de  la  tête  et  la  queue  sont  les  seules  parties  demeurées  intactes. 
»  Les  cloisons  séparant  les  différents  sacs  lymphatiques  n'ayant  pas  été 
»  altérées,  il  existe  à  leur  niveau  des  étranglements,  particulièrement 
»  prononcés  au  pli  de  l'aine  et  au  genou  ;  il  résulte  de  cette  disposition 
»  que  le  pied  semble  sortir  d'un  manche  à  gigot,  au  milieu  de  laquelle 
»  le  membre  se  voit  par  transparence.  »  Les  parties  supérieures  sont 
d'un  noir  profond,  les  inférieures  immaculées  et  transparentes. 

Ce  têtard  était  très  agile;  «il  avait  une  allure  singulière,  s'agitant 
»  sans  cesse  de  la  façon  la  plus  grotesque  et  venant  à  chaque  instant 
»  avaler  de  l'air  à  la  surface.  »  Il  était  en  parfaite  santé  et  M.  Parâtre  se 
proposait  de  continuer  à  le  bien  nourrir,  anxieux  de  savoir  si  cette 
hydropisie  persisterait  chez  l'adulte  ;  mais  le  dessinateur  le  fit  périr  en 
le  changeant  d'eau. 

Quant  à  la  cause  de  cette  hydropisie,  l'auteur  ne  saurait  la  déterminer. 
«  Cette  larve,  en  effet,  a  vécu  constamment  dans  le  même  milieu  que  les 
))  autres  qui  n'ont  présenté  aucune  altération  de  ce  genre  ;  leur  nourri- 
»  ture  à  été  la  même  et  des  circonstances  identiques  ont  présidé  à  leur 
»  développement.  »  Des  expériences  d'hybridation  mal  faites  ont  bien 
produit  des  têtards  gonflés  et  difformes,  mais  cela  tenait  à  un  trauma- 
tisme résultant  du  manuel  opératoire.  C'était  de  plus  une  hydropisie 
bien  différente;  on  avait  «  des  monstres  ovulaires  »,  tandis  que  le  têtard 
de  Grenouille  rousse  en  question  —  qui  d'ailleurs  n'était  sûrement  pas 
hybride  —  est  un  «  monstre  consécutif.  » 


EXTRAITS  ET  ANALYSES.  —  BOTANIQUE         167 

L'auteur  dit  ensuite  que  dans  les  mares  on  trouve  quelquefois  des 
têtards  gonflés  et  il  cite  le  cas  de  larves  de  Pélobate  brun  ;  mais  c'est 
aussi  une  hydropisie  différente  et  peu  accentuée  ;  «  elle  paraît  résulter 
»  d'une  influence  défavorable  du  milieu  ambiant  et  l'excès  de  chaleur 
»  doit  jouer  le  principal  rôle.  » 

Il  termine  en  signalant  un  symptôme  de  maladie  chez  les  larves  de 
Batraciens  anoures:  c'est  la  coloration  noire  qui  chez  toutes  les  espèces 
envahit  rapidement  les  parties  supérieures.  ((  Cette  particuliarité  a  son 
))  importance,  car  elle  permet  à  celui  qui  conserve  des  têtards  vivants 
»  de  prévoir  la  maladie  ou  le  dépérissement  de  ses  élèves.  Elle  montre 
»  aussi  qu'il  faut  tenir  peu  de  compte  de  la  coloration  pour  déterminer 
»  les  larves  des  Batraciens  anoures,  surtout  lorsqu'on  a  des  caractères 
»  aussi  clairs  et  aussi  constants  que  ceux  fournis  par  le  vestibule  de  la 
»  bouche.  )) 

P.  de  C. 


II  —  BOTANIQUE 

Contributions  à  la  Flore  Vendéenne  ;  par  MM.  Edouard 
RiGAUD  et  T.  DouTEAu;  {Rev.  Se.  nat.  0.,t.  ii,  n»  2,  p.  219- 
220,  1892.) 

Nous  transcrivons  ci-après  les  localités  les  plus  importantes  pour  la 
Flore  de  la  Vendée  relevées  dans  cette  note. 

Achillea  Ptarmica  L.  —  La  Roche-sur-Yon  (Rigaud),  Saint-Mars-des- 

Prés,  sur  calcaire  (Douteau). 
Utricularia  intermedia  Drev.  —  Moulin  à  eau  de  Mareuil  sur  le  Lay 

(Rigaud). 

Corydalis  solida  Sm.  —  Bois  de  l'EpeauJRigaud),  C.  env.  de  Chanton- 
nay  (Douteau). 

Cyclamen  neapolitanumTen.  —  Bois  de  la  Vineuse,  près  Sainte-Hermine 

(Rigaud). 
Althsea  hirsuta  L.  —  Beaulieu,  près  Mareuil  (Rigaud) 
Narcissus  pseudo-Narcissus  L.  —  Saint-Hilaire-le-Vouhis  (Douteau),  le 

Pally  en  Chantonnay  (Mallet). 
Androsaemum  officinale  Ail.  —  RR.  taillis  du  Pally  (Douteau). 
Centaurea  solstitialis  L.  —  Chantonnay  (Douteau). 
Melampyrum  cristatum  L.  —  Taillis  du  Pally  (Douteau). 

E.  G. 


168  SOCIÉTÉ  DES  SCIENCES    NATURELLES  DE  L'OUEST 

Inventaire  général  des  plantes  vasculaires  de  la 
Sarthe,  indigènes  ou  naturalisées  et  se  repro- 
duisant spontanément;  par  M.  Gentil  (Bull.  Soc.  Agr. 
se.  et  arts  de  la  Sarthe  p.  365, 1892). 

Les  renseignements  concernant  la  flore  sarthoise  se  trouvent  disséminés 
dans  différentes  publications.  M.  Gentil  croit  utile  de  les  réunir  et  de 
procéder  ainsi  à  un  inventaire  complet  des  espèces,  variétés  ou  formes, 
avant  de  prononcer  définitivement  l'exclusion  de  certaines  d'entre  elles. 

Cette  publication,  actuellement  arrivée  au  genre  Orobus,  sera  certai- 
nement consultée  avec  fruit  par  les  botanistes  sarthois. 

E.  G. 


Une  espèce  d'Allium  nouvelle  pour  la  région  occi- 
dentale de  la  France  ;  par  M.  A.  Le  Grand  {Bull, 
soc.  bot.  de  France,  t.  39,  p.  277.) 

M.  Le  Grand  annonce,  dans  cette  note,  la  découverte  faite  par  M.  Mé- 
nager, le  22  mai  1892,  sur  les  coteaux  maritimes,  au  midi  de  Belle-Ile, 
de  l'AWmmswb/itrsMiîtm  L.,  espèce  du  littoral  méditerranéen  français, 
où  elle  est  d'ailleurs  assez  rare. 

Cet  Allium  était  fort  peu  abondant  dans  la  localité  signalée  par 
M.  Ménager,  et  les  échantillons  ne  dépassaient  pas  15  à  20  centimètres 

de  haut  \ 

E.  G. 


Observations  sur  l'appareil  mucifère  des  Lamina- 
riacées  ;  par  M.  Léon  Guignard  professeur  à  l'Ecole  sup''^ 
de  Pharmacie  de  Paris.  (Annales  des  se.  naû.,  Botanique, 
t.  XV.  1892  p.  1  à  46)  (Nombreuses  figures  dans  le  texte). 

Pendant  un  séjour  au  Croisic  en  1892,  M.  Léon  Guignard  a  étudié 
dans  tous  ses  détails  le  développement  et  la  structure  de  l'appareil  muci- 
fère si  curieux  des  Laminariacées.  En  dehors  du  côté  purement  anato- 
mique  sur  lequel  M.  Guignard  a  apporté  des  données  plus  complètes 
et  plus  précises  que  celles  qu'on  possédait  jusque  là,  l'auteur  a  cherché 
dans  quelle  mesure  la  présence  des  canaux  ou  lacunes  mucifères  pouvait 


1.  Voir,  au  procès-verbal  de  la  séance  du  4  novembre,  les  observations  présen- 
tées par  M.  E.  Gadeceau  au  sujet  de  cette  découverte. 


EXTRAITS  ET  ANALYSES.   —  BOTANIQUE  169 

servir  à  la  classification  des  algues  de  cette  famille.  Déjà  M.  Le  Jolis  en 
1855  avait  été  amené  à  diviser  le  Laminaria  digitata  Lamour,  en 
L.  Cloustoni  et  en  L.  flexicaulis  dont  la  structure  varie,  le  premier 
possédant  des  canaux  dans  toutes  les  parties  de  son  thalle  sauf  le  point 
d'union  de  la  lame  et  du  stipe  tandis  que  L.  flexicaulis  n'en  a  pas  dans 
le  stipe  ;  mais  des  contradictions  s'étaient  produites  entre  les  auteurs  les 
caractères  anatoraiques  en  avaient  perdu  une  partie  de  leur  valeur. 
M.  Guignard  a  montré  que  ces  contradictions  ne  sont  qu'apparentes 
et  il  présente  lui  même  deux  modes  de  groupement  des  Laminaires. 

Gh.  m. 

Quelques  espèces  critiques  ou  nouvellesde  la  Flore 
mycologique  de  France  ;  par  M.  le  D^  Quelet  (Asso- 
siation  française  pour  t avancement  des  sciences,  1891). 

Dans  ce  mémoire  donné  par  l'auteur  comme  le  18'  supplément  de  l'ou- 
vrage :  Les  Champignons  du  Jura  et  des  Vosges,  nous  trouvons  quelques 
espèces  récoltées  dans  l'Ouest  de  la  France  et  dont  voici  la  description 
d'après  M.  le  D"^  Quelet. 

Merulius  papyrinus  Bull.  var.  cœsius.  Peridium  étalé  avec  le  bord  libre, 
mince,  villeux  et  blanc.  Hymenium  ridé-aréolé,  teinté  de  bleu,  de  lilas 
ou  d'améthyste.  Spore  pruniforme  allongée  (0°"°008),  hyaline. 

Printemps.  —  Sur  bois  pourrissant,  chêne,  etc.,  Bretagne*  (Ménier). 

Lepiota  littoralis  fmesomorpha  Bull.,  t.  dvi,  f.  1). 

Stipe  fluet,  à  moelle  soyeuse  et  anneau  fugace,  satinés,  blancs  puis 
incarnats  sous  un  voile  floconneux.  Peridium  campanule  puis  aplani 
('0'"015-25),  mince,  pubescent  puis  aréole,  ocracé  incarnat  avec  le  mame- 
lon fauve.  Lamelles  réunis  en  anneau  un'peu  écarté  du  stipe,  blanc  crème. 
Spore  pruniforme  (0™°' 005-8),  guttulée,  hyaline.  (Pi.  ii,  fig.  12). 

Automne  —  Bois  de  conifères  de  l'Ouest:  Saintonge  (P.  Brunaud), 
Bretagne ^(  Ménier).  AflinekForquignonietkclypeolaria{ioYmesgvèles). 

Poria  floccosa  Fr.  Peridium  serpentant  dans  les  fissures  des  écorces, 
tomenteux,  fauve  souci  avec  une  bordure  safranée.  Tubes  courts 
(0'°00i-2);  pores  ronds  (0°"°  1-2),  jaune  fauve,  immergés  dans  un  mycé- 
lium fauve.  Spore  ellipsoïde  (0°"°006),  guttulée,  hyaline  (PI.  ii,  fig.  18). 

Automne.  —  Ecorce  de  pommier,  Normandie;  poirier,  Bretagne' 
(Ménier). 

Ch.  m. 

1.  Parc  de  Maubreuii  en  Carquefou,  (Loire-Inférieure). 

2.  Sous  les  pins,  sables  maritimes  à  Ville-ès-Martin  près  S'.  Nazaire.  (Loire- 
Inférieure). 

3.  Parc  de  Maubreuii  en  Carquefou,  (Loire-Inférieure). 

Ch.  m. 


170  SOCIÉTÉ  DES   SCIENCES  NATURELLES  DE  L'OUEST 

Sur  l'invasion  en  Anjou  du  Peridermium  (maladie 
parasitaire] des  pins);  par  M.  l'Abbé  Hy;  (Mémoires  de 
la  Soc.  nat.y  d' Agriculture,  sciences  et-  arts  d'Angers, 
t.  V.-1891). 

M.  l'abbé  Hy  signale  la  destruction  partielle  d'un  jeune  semis  de  pins 
maritimes  au  bois  deMollières,  dans  les  environs  d'Angers.  La  cause 
du  mal  est  un  champignon  de  la  famille  de  Urédinées  le  Peridermium 
des  feuilles  de  pin  (Peridermium  oblongisporium  Fuck.)  forme  écidien- 
ne  ou  printanière  du  Coieospormm  senecionis  qui  vit  en  parasite  sur 
diverses  espèces  de  séneçons.  M.  l'abbé  Hy  indique  les  moyens  suivants 
pour  arrêter  la  maladie  : 

1°  Brûler  les  sujets  atteints;  2°  Détruire  les  séneçons  au  voisinage  des 
cultures  de  pins  ;  ne  semer  que  des  graines  soumises  au  chaulage  en 
les  plongeant  dans  la  bouillie  bordelaise  ou  toute  autre  solution  cupri- 
que analogue,  pendant  24  ou  48  heures,  pour  détruire  les  spores  du  para- 
site. Ch.  m. 

Sur  la  Brunissure,  maladie  de  la  Vigne  causée  par 
le  Plasmodiophora   Vitis  ;  par  MM.  P.  Viala  et    C. 

Sauvageau  (Comptes  rendus  Acad.  Se.  27  juin  1892). 

La  maladie  de  la  vigne,  appelée  Brunissure  a  été  observée  dès  1882 
dans  les  vignobles  méridionaux.  Depuis  cette  époque  MM.  P.  Viala  et  C. 
Sauvageau  l'ont  constatée  dans  l'Aude,  la  Haute-Garonne,  la  Loire- 
Inférieure,  les  Char  entes,  le  Maine-et-Loire,  la  Côte-d'Or,  le  Gard,  l'Hé- 
rault et  aux  environs  de  Paris.  Des  feuilles  atteintes  furent  envoyées  aux 
auteurs  d'Ismaîl  (Béssarabie-Russie)  et  M.  P.  Viala  l'a  retrouvée  aux 
Etats-Unis,  dans  le  Maryland,  les  Carolines,  la  Virginie  et  le  Texas. 

«  Depuis  1882,  la  Brunissure  s'est  développée  en  France  d'une  façon 
fort  irrégulière  ;  elle  a  pris  le  caractère  de  maladie  grave,  seulement  en 
1889  et  1890,  dans  l'Aude  et  surtout  aux  environs  de  Montpellier  et  de 
Béziers.  Certaines  parcelles  de  vignes,  des  terrains  bas  et  humides 
aussi  bien  que  des  coteaux  secs,  avaient  perdu  la  plus  grande  partie  de 
leurs  feuilles  par  le  seul  effet  de  cette  maladie  et  malgré  les  traitements 
aux  sels  de  cuivre  donnés  contre  le  Mildiou  ;  les  raisins  n'avaient  pas 
mûri  ;  ils  étaient  petits,  vert-rougeâtre  et,  dans  quelques  cas,  ridés  et 
desséchés.  La  perte  pouvait  être  estimée  au  tiers  ou  aux  deux  tiers  de  la 
récolte  ;  le  vin  produit  par  ces  fruits  mal  mûris  fut  sans  valeur. 

»  C'est  en  août,  septembre  et  octobre  qu'elle  se  développe  avec  le 
plus  d'intensité;  généralement  on  ne  commence  à  l'observer  qu'en  juillet. 

»  La  Brunissure  n'attaque  que  les  feuilles;  les  premières  lésions  se 
présentent  sur  leur  face  supérieure,  comme  des  taches  irrégulièrement 


BIBLIOGRAPfflE  171 

carrées  ou  étoilées,  de  quelques  millimètres,  d'une  couleur  brun  clair, 
et  bien  délimitées  sur  leurs  bords;  elles  sont  groupées  entre  les  nervu- 
res. Ces  taches  s'agrandissent,  forment  peu  à  peu  de  larges  plaques 
brunes  qui  s'étendent  de  plus  en  plus,  et  bientôt  la  couleur  verte  nor- 
male des  feuilles  saines  n'existe  plus  qu'au  pourtour  du  limbe  et  le  long 
des  nervures;  la  teinte  brune  est  surtout  accusée  dans  la  région  du 
pétiole.  Ace  moment,  l'altération  de  la  face  supérieure  ne  se  manifeste 
par  aucune  lésion  sur  la  face  inférieure,  qui  paraît  encore  absolument 
saine. 

))  Aux  dernières  périodes  du  développement  de  la  maladie,  la  face 
supérieure  prend  une  teinte  foncée  brun  grisâtre  et  terne  ;  les  nervures 
jaunes  sont  marquées  de  brun  de  loin  en  loin,  signe  de  leur  altération 
partielle.  Le  limbe  présente  alors,  sur  les  deux  faces  et  entre  les  nervu- 
res, des  taches  d'un  brun  acajou,  comme  celles  qui  résultent  de  la 
brûlure.  Rien  ne  montre  extérieurement  quelle  peut  être  la  cause  de  la 
maladie.  L'arrêt  dans  le  développement  et  la  maturité  des  fruits, 
l'aspect  souffreteux  et  languissant  des  souches  sont  le  résultat  indirect 
de  l'altération  des  feuilles. 

»  Nos  recherches  nous  ont  permis  d'affirmer  et  de  préciser  la  nature 
parasitaire  delà  Brunissure. 

»  Le  parasite  de  la  Brunissure  est  un  champignon  Myxomycète 

nous  le  classons  provisoirement  dans  le  genre  Plasmodiophora,  sous 
le  nom  de  Plasmodiophora  Vitis. 

))  Comme  nous  l'avons  dit,  nous  avons  observé  la  Brunissure  sur 
des  vignes  traitées  aux  sels  de  'cuivre;  il  ne  faudrait  cependant  pas  en 
conclure  que  les  sels  de  cuivre  ne  seront  d'aucune  efTicacité  contre  elle. 
Il  est  certainement  impossible  de  détruire  le  parasite  quand  il  est 
dans  les  cellules  dont  il  digère  le  contenu,  mais  l'étude  du  développe- 
ment complet  du  Plasmodiophora  Vitis  que  nous  comptons  suivre 
pourra  amènera  préciser  le  traitement  préventif  de  la  Brunissure.  » 

Ch.  m. 


BIBLIOGRAPHIE 

Minéralogie  de  la  France  et  de  ses  colonies  ;  par 

M.  A.  Lacroix;  chez  Baudry  et  C'«,  éditeurs,  15,  rue  des 
Saint-Pères,  Paris. 

M.  A.  Lacroix,  préparateur  au  Collège  de  France,  bien  connu  de  nos 
lecteurs  pour  ses  beaux  et  nombreux  travaux  de  minéralogie,  vient  de 
livrer,  au  public  savant,  la  première  partie  du  Tome  1  de  sa  Minéralogie 
française.  L'ouvrage,  qui  doit  comprendre  deux  volumes,  sera  rapide- 


172  SOCIÉTÉ  DES   SCIENCES    NATURELLES  DE  l'oUEST 

ment  achevé.  La  Minéralogie  française,  mise  au  courant  des  plus  récen- 
tes découvertes,  donne  la  description  des  espèces  minérales  et  offre 
l'immense  avantage  d'énumérer  les  gisements  de  chacune  d'elles  dans 
les  différentes  régions  naturelles  de  la  France.  Le  Massif  armoricain  y 
est  largement  traité.  Nous  devons  ajouter  que  cet  ouvrage  est  indispen- 
sable à  toute  personne  qui  s'intéresse  à  la  minéralogie  de  la  France. 

L'Ile  de  Noirmoiitier,  péril  et  défense;  par  M.  A.  Char- 
rier-Fillon.  1  vol.  in-8  avec  9  cartes  coloriées  ;  chez  Clouzot, 
éditeur  à  Niort. 

Notre  collègue,  M.  A.  Charrier-Fillon,  vient  de  publier  un  important 
et  très  intéressant  travail  sur  l'île  de  Noirmoutier.  Cet  ouvrage  est 
divisé  en  trois  chapitres  :  le  premier  traite  des  mouvements  du  sol  ; 
le  second  de  la  reconstitution  de  l'ile  par  les  apports  de  sables  et 
argiles;  le  troisième  des  travaux  à  exécuter  pour  préserver  les  côtes 
contre  l'envahissement  de  la  mer.  De  belles  cartes  coloriées  nous  mon- 
trent ce  que  fut  l'île  de  Noirmoutier  à  travers  les  âges  et  ajoutent  à 
l'intérêt  que  l'on  éprouve  à  la  lecture  de  ce  travail  élégamment  écrit  et 
riche  de  faits. 

La  terre,  les  mers  et  les  continents  ;  par  M.  F.  Priem  ; 
chez  J.-B.  Baillière,  éditeur,  rue  Hautefeuille,  Paris. 

La  terre,  la  mer  et  les  continents  se  publie  en  22  séries.  L'ouvrage 
complet  formera  un  vol.  grand  in-8  de  720  pages,  illustré  de  720  figu- 
res. Il  paraît  une  série  tous  les  jeudis  depuis  le  6  octobre  1892.  — 
Chaque  série  :  0  fr.  30.  On  peut  souscrire  à  l'ouvrage  complet  qui  sera 
envoyé  franco  chaque  semaine  en  adressant  aux  Editeurs  un  mandat- 
poste  de  11  fr. 

Jusqu'ici  l'édition  française  des  Merveilles  de  la  nature  de  Brehm  ne 
comprenait  que  VHomme  et  les  Animaux,  le  présent  ouvrage  qui  en  est 
le  complément  étudie  la  Terre  et  les  Mers.  Dan.^  une  première  partie, 
M.  Priem  esquisse  l'histoire  de  la  géologie,  puis  il  considère  le  globe 
terrestre  dans  ses  rapports  avec  les  autres  astres  et  étudie  les  divers 
éléments  de  notre  planète  :  l'atmosphère,  les  terres  et  les  mers.  Il 
consacre  une  grande  partie  de  l'ouvrage  aux  changements  continuels  de 
l'atmosphère  terrestre  dus  aux  actions  de  la  mer,  des  eaux  courantes  et 
des  forces  souterraines.  Les  glaciers,  les  volcans,  les  tremblements  de 
terre  retiennent  longtemps  l'auteur,  qui  les  fait  connaître  en  détail. 

Le  livre  se  termine  par  une  esquisse  des  faunes  et  des  flores  qui  peu- 
plent la  Terre,  et  l'ouvrage  de  M.  Priem  se  relie  ainsi  aux  volumes 
déjà  publiés,  dont  il  est  le  complément  indispensable.  Ajoutons  que  les 
nombreuses  ligures  qui  ornent  ce  volume  de  la  Terre  en  font  un  vérita- 
ble livre  de  luxe. 


NOUVELLES 

Le  17  Octobre  dernier  M.  Bourgeois,  ministre  de  l'Instruction  publique, 
est  venu  inaugurer  le  Lycée  de  Nantes. 

Plusieurs  de  nos  collègues  ont  été  appelés  à  concourir  à  la  réception 
enthousiaste  que  notre  ville  a  faite  au  ministre  :  quelques  uns  ont  pris 
la  parole  à  cette  occasion  et  nous  croyons  que  nos  lecteurs  verront  avec 
plaisir  ces  allocutions  reproduites  dans  notre  Bulletin. 

A  l'Ecole  de  médecine,  notre  président,  M.  le  D'  Laënnec,  Directeur  de 
l'Ecole  de  plein  exercice  de  médecine  et  de  pharmacie,  s'est  exprimé 
ainsi  : 

«  Monsieur  le  Ministre, 

»  C'est  une  bonne  fortune  pour  l'Ecole,  c'est  un  grand  honneur  en 
même  temps  qu'un  grand  bonheur  pour  nous  de  vous  recevoir  aujour- 
d'hui, de  pouvoir  vous  montrer  les  ressources  sérieuses  pour  l'enseigne- 
ment de  la  médecine  qui  sont  à  notre  disposition  et  que  nous  devons, 
en  grande  partie,  aux  libéralités  de  la  Municipalité. 

»  Nous  espérons.  Monsieur  le  Ministre,  que,  lorsque  vous  aurez  visité 
nos  laboratoires,  et  surtout  le  laboratoire  principal  pour  l'instruction 
des  élèves,  je  veux  dire  le  vaste  et  bel  hôpital  auquel  nous  sommes  pour 
ainsi  dire  annexés  et  que  nos  excellents  et  précieux  auxiliaires.  Messieurs 
les  administrateurs  des  hôpitaux,  nous  ouvrent  aussi  largement  que  le 
leur  permettent  les  intérêts  sacrés  dont  il  ont  la  garde,  nous  espérons 
que  vous  trouverez  que  notre  Ecole  est  mûre  pour  sa  transformation  en 
Faculté. 

»  La  création  d'une  Faculté  de  médecine  à  Nantes,  outre  les  services 
qu'elle  pourrait  rendre  à  la  région,  aurait  encore  cet  avantage  de  prépa- 
rer l'avenir  et  de  faciliter  la  solution  d'une  question  qui  nous  est  si 
chère.  Monsieur  le  Ministre,  la  fondation,  sans  amendement,  d'une 
Université  bretonne,  avec  les  quatre  Facultés  obligatoires  dans  le  même 
ressort  académique  ;  cette  solution  sauvegarderait  tous  les  intérêts, 

»  Que  si  cependant.  Monsieur  le  Ministre,  vous  ne  croyez  pas  devoir 
faire  droit  immédiatement  aux  vœux  si  souvent  réitérés  de  la  munici- 
palité de  Nantes  et  du  Conseil  général  de  la  Loire-Inférieure,  et  si  une 
Faculté  de  Médecine  ne  peut  pas  nous  être  accordée  de  suite,  nous  vous 
prions  alors  de  faire  ajouter  à  la  loi  sur  l'exercice  de  la  médecine,  qui 
est  encore  en  délibération,  un  article  constituant  pour  ainsi  dire  l'état- 
civil  des  écoles  de  plein  exercice,  mal  définies  jusqu'ici,  et  qui  sont 
confondues  avec  les  écoles  préparatoires. 

«  Il  nous  paraîtrait  équitable,  en  effet,  d'étendre  leurs  privilèges 
proportionnellement  à  leur  budget,  qui  est  trois  fois  plus  élevé  que 
celui  des  écoles  préparatoires. 

»  Cet  article  additionnel  est  nécessaire,  si  l'on  veut  étendre  les  privi- 
lèges des  écoles  de  plein  exercice,  afin  que  le  Conseil  d'Etat  ne  s'oppose 


174  SOCIÉTÉ  DES   SCIENCES    NATURELLES  DE  L  OUEST 

pas  à  la  mesure  que  nous  sollicitons,  ainsi  qu'il  l'a  fait  en  1878,  où  il  a 
rejeté,  comme  contraire  à  la  législation  de  l'an  XI,  le  projet  de  décret 
adopté,  après  avis  favorable  du  comité  consultatif  et  du  Conseil  supé- 
rieur de  l'instruction  publique,  et  qui  nous  accordait  les  deux  premiers 
examens  de  doctorat  avec  un  jury  présidé  par  un  professeur  de  la 
Faculté. 

«  Nous  demandons.  Monsieur  le  Ministre,  le  privilège  de  faire  subir 
nous  mêmes  à  nos  élèves  les  quatre  premiers  examens  probatoires,  de 
manière  à  les  retenir  jusqu'au  cinquième  examen,  qui  est  véritable- 
ment l'examen  professionnel. 

»  Cette  mesure  libérale,  Monsieur  le  Ministre,  et  dont  nous  croyons 
être  dignes,  donnerait  un  contrôle  sérieux  à  tous  nos  cours  ;  elle  favori- 
serait les  déshérités  de  la  fortune  qui  trouvent  en  province  plus  de 
facilité  et  d'économie  pour  leurs  études  qu'à  Paris  ou  loin  de  leurs 
familles;  elle  nous  permettrait  d'utiliser  plus  complètement  les  res- 
sources qui  sont  à  notre  disposition  ;  elle  élèverait  certainement  le 
niveau,  déjà  très  satisfaisant,  de  l'enseignement  dans  notre  Ecole, 
pourvue  de  laboratoires  nouveaux  et  d'un  matériel  plus  complet.  » 

Au  Jardin  des  Plantes,  notre  secrétaire  M.  E.  Gadeceau,  chargé  par 
la  Municipalité  de  la  révision  de  l'étiquetage  scientifique  du  Jardin,  a 
souhaité  la  bienvenue  au  ministre  dans  les  termes  suivants  : 

«  Monsieur  le  Ministre, 

»  Notre  municipalité  nantaise  m'a  fait  l'honneur  de  me  confier  la 
mission  agréable  et  flatteuse  de  vous  souhaiter  la  bienvenue  au  seuil 
de  notre  Jardin  des  Plantes  et  de  vous  présenter  les  travailleurs  modes- 
tes préposés  à  son  entretien. 

»  Pardonnez-moi  si  j'ose  retenir  un  instant  vos  pas  à  l'entrée  de  cette 
belle  promenade  ;  son  double  caractère  scientifique  et  pittoresque  n'a 
pas  besoin  d'être  souligné  devant  vous,  mais  je  serais  impardonnable 
de  ne  pas  rappeler  ici  le  nom  de  son  habile  créateur. 

»  Le  docteur  Ecorchard  a  voulu  que  la  science  se  fît  en  ces  lieux 
quelque  peu  coquette,  imitant  en  cela  la  nature  elle-même  ;  il  a  su 
vaincre  la  difficulté  grande  de  grouper  les  arbres  d'après  leurs  affinités 
naturelles  tout  en  les  présentant  de  façon  à  faire  admirablement  valoir 
leur  caractère  décoratif  :  c'est  là  le  cachet  spécial  de  son  œuvre,  vous 
le  reconnaîtrez  dans  un  instant. 

»  Mais  la  méthode,  pour  être  dissimulée,  n'en  existe  pas  moins  et  ce 
bel  Arboretum  est  le  complément  inséparable  de  l'école  de  botanique 
proprement  dite,  où  les  espèces  ligneuses  ne  pourraient  trouver  place,  et 
qui,  de  son  côté,  renferme  environ  1,800  espèces  herbacées. 

»  Ces  richesses  ne  vous  suprendront  pas,  monsieur  le  ministre, 
lorsque  vous  vous  souviendrez  que  Nantes  a,  de  tout  temps,  compté 


NOUVELLES  175 

parmi  ses  enfants,  des  botanistes  de  mérite  et  des  horticulteurs  distin- 
gués. 

»  C'est  ici,  vous  le  savez,  que  fut  introduit  en  Europe,  pour  la' 
première  fois,  en  1732,  à  la  Maillardière,  ce  superbe  Magnolia  gran- 
diflora,  l'une  des  plus  belles  conquêtes  horticoles  ;  c'est  dans  nos  murs, 
que  se  sont  succédé  depuis  près  d'un  demi-siècle  les  quatre  éditions  de 
cette  Flore  de  POuest,  dont  la  cinquième  est  impatiemment  attendue  de 
son  vaillant  et  vénérable  auteur. 

«  L'ouvrage  de  M.  Lloyd,  véritable  modèle  des  flores  régionales,  est 
dans  toutes  les  mains,  et  vous  nous  permettrez,  j'en  suis  sur,  d'oser 
dire  en  terminant,  qu'il  suffirait  à  lui  seul,  à  mériter  à  notre  ville  de 
Nantes,  le  titre  de  Capitale  botanique  de  l'Ouest.  » 


Enfin,  devant  le  buste  en  bronze  du  docteur  Ecorchard,  fondateur  du 
Jardin  des  Plantes,  notre  collègue  M.  Ernest  Grouan,  Commissaire  des 
fêtes  de  la  Société  d'horticulture,  a  prononcé  les  paroles  suivantes  : 

«  Monsieur  le  Ministre, 

»  Il  y  a  quelques  instants,  au  moment  où  vous  entriez  dans  notre 
beau  Jardin  des  Plantes,  mon  excellent  ami,  M.  Gadeceau,  vous  faisait 
connaître  le  nom  de  l'habile  paysagiste  au  talent  duquel  il  est  dû  :  le 
regretté  docteur  Ecorchard. 

»  Avec  une  rare  énergie,  Ecorchard  a  su  mener  à  bien  cette  œuvre 
remarquable.  Il  a  dirigé  ce  jardin  jusqu'à  ses  derniers  jours,  et  sa  mé- 
moire est  restée  présente  à  tous  ceux  qui  l'ont  connu  et  apprécié.  Le 
résultat  de  cette  création  a  été  d'épurer  le  goût  des  horticulteurs  et  des 
amateurs  d'horticulture,  de  stimuler  l'amour  des  fleurs  et  de  donner 
une  impulsion  considérable  à  l'embellissement  des  propriétés  grandes 
et  petites. 

»  Désireux  de  perpétuer  la  mémoire  d'Ecorchard,  un  comité  s'est 
formé  pour  reproduire  par  le  bronze  les  traits  de  cet  homme  utile  et 
modeste.  L'œuvre  est  bientôt  achevée,  et  j'ai  l'honneur  et  le  plaisir,  à  la 
tête  du  comité  que  je  préside,  de  pouvoir,  monsieur  le  ministre,  vous 
en  offrir  la  primeur. 

»  Récemment,  répondant  à  la  demande  que  je  vous  adressais  de  vou- 
loir bien  , financièrement,  nous  venir  en  aide,  vous  m'avezfait  aviser,  par 
M.  le  préfet,  dont  M.  le  maire  m'a  transmis  la  lettre,  que  vous  étiez  dis- 
posé à  accueillir  favorablement  nos  vœux  et  que  vous  désigneriez  un 
délégué  de  votre  ministère  pour  examiner  le  monument.  Le  socle,  il  est 
vrai,  n'est  pas  encore  mis  en  place  (le  temps  nous  a  manqué)  ;  mais 
vous  pouvez  par  vous  même  juger  de  la  valeur  artistique  du  bronze, 
point  capital  des  monuments  de  ce  genre. 


176  SOCIÉTÉ  DES   SCIENCES  NATURELLES  DE  l'oUEST 

»  En  terminant,  permettez-moi,  monsieur  le  ministre,  de  vous  pré- 
senter M.  Ch.  Le  Bourg  le  sculpteur  distingué  qui  a  fait  revivre  les 
traits  d'Ecorchard,et  M.  Voruz,  le  fondeur  émérite  qui  a  coulé  le  bronze. 
Si  nous  avons  fourni  à  M.  le  Bourg,  par  nos  efforts  communs,  les  moyens 
financiers,  il  nous  a,  lui,  fourni  l'inappréciable  concours  de  son  talent 
d'artiste,  et,  de  cett3  façon,  c'est,  en  réalité,  lui  qui  va  doter  notre  ville  de 
cette  œuvre  de  reconnaissance,  comme  il  la  dotera  bientôt,  avec  le  même 
fondeur,  de  la  magnifique  statue  de  Guépin,  l'homme  de  cœur  et  de 
bien,  le  républicain  ardent  dont  tout  Nantes  garde  pieusement  le  souvenir. 

»  Certains  esprits  critiquent  systématiquement  l'érection  des  statues  ; 
nous,  nous  estimons  que  c'est  en  honorant  la  mémoire  des  hommes  qui 
se  sont  rendus  utiles  à  leurs  concitoyens,  que  l'on  encourage  et  prépare 
les  dévouements  de  l'avenir.  » 

Un  retard  imprévu  n'a  malheureusement  pas  permis  à  M.  Bourgeois 
de  visiter,  conformément  au  programme,  l'Ecole  des  Sciences  et  le 
Muséum  d'Histoire  naturelle. 

Nous  ne  saurions  terminer  ce  compte  rendu  rapide  de  la  visite  minis- 
térielle sans  enregistrer,  avec  une  joie  que  partageront  tous  nos  collègues, 
la  promesse  faite  par  M.  le  ministre  de  l'Instruction  publique  de  porter 
notre  cher  président,  M.  le  D'  Laënnec,  sur  la  liste  des  plus  prochaines 
promotions  dans  la  Légion  d'honneur. 


LISTE    DES    COLLABORATEURS 

CHARGÉS  DES  ANALYSES 

ZOOLOGIE  :        Mammifères.  —  P.  Maisonneuve  (P.  M.). 
Oiseaux.  —  L.  Bureau  (L.  B.). 
Reptiles  et  Batraciens.  —  P.  Maisonneuve  et  H.  et  T. 

PiEL  DE  GhURGHEVILLE  (P.  DE  G.). 

Poissons.  —  L.  Bureau. 

Insectes.  —  L'abbé  J.  Dominique  (J.  D.),  R.  Martin 

(R.  M.)  et  H.  et  T.  Piel  de  Ghurcheville. 
Invertébrés  ("Insectes  exceptés  J.  —  S.  Bonjour  (S.  B.), 

Ed.  Ghevreux  (E.  Gh.)  et  A.  Pizon  (A.  P.). 

BOTANIQUE  :      Phanérogames.  —  Em.  Gadeceau  (E.  G.). 

Rhizocarpées,  Fougères,  Lycopodiacées,   Equisétacées, 

Characêes.  —  Gh.  Ménier  (Gh.  M.). 
Mousses.  —  Em.  Bureau  (Em.  B.)  et  F.  Gamus  (F.  G.). 
Lichens.  —  A.  Viaud-Grand-Marais  (V.-G.-M.). 
Champignons,  Algues.  —  Gh.  Ménier. 

BOTANIQUE  FOSSILE  :  Ed.  Bureau  (Ed.  B.). 

GÉOLOGIE  :         L.  Bureau,  L.  Davy  (L.  D.),  et  Aug.  Dumas  (A.  Dum.). 

MINÉRALOGIE  :  Gh.  Baret  (G.  B.). 


TABLE     DES     MATIÈRES 

DU    DEUXIÈME   VOLUME 

DU  BULLETIN  DE  LA  SOCIÉTÉ  DES  SCIENCES  NATURELLES 
DE    L'OUEST    DE    LA.    FRANGE 

1  89Q 


Liste  des  membres  de  la  société V 

Extraits  des  procès-verbaux  des  séances XX 

I  -  ZOOLOGIE 

Beauregard  (H.).  —  La  Baleine  de  Porsmoguer,  PI.  vi 138 

Bureau  (L.).  —  Le  PufTin  cendré  sur  les  côtes  de  la  Loire-Infé- 
rieure, PI.  m 39 

—  Note  sur  la  reproduction  de  la  Mésange  huppée, 

Parus  cristatus,  dans  l'Ouest  de  la  France 143 

Camus  (F.).  —  Note  sur  la  présence  de  Geophilus  submarinus,  etc., 

sur  la  côte  de  Préfaille  (Loire-Inf") 21 

Dautzenberg  (Ph.).  —  Chama  Nicolloni,  avec  note  additionnelle 
sur  Dendrophyllia  cornigera  par  M.  G. 

DOLFUS 113 

Dominique  (l'Abbé  J.).—  Catalogue  des  Hémiptères  de  la  Loire-Inf"       81 

—  Notes  orthoptérologiques 146 

—  Notes  entomologiques 247 

Le  Beau.  —  Sur  un  nouveau  casier  à  Chevrettes  et  sur  l'éclosion 

artificielle  du  Homard 219 

Martin  (R.).  —  Sur  l'habitat  de  la  Couleuvre  verte  et  jaune 149 

Piel  de  Churcheville  (H.  et  Th.).  —  Note  sur  la  présence  du 
Tropidonote  à  collier,  var.  à  deux  raies,  dans  les 
environs  de  Nantes,  PI.  ii 34 

II  -  BOTANIQUE 

Gadeceau  (E.).  —  Notes  sur  quelques  Orchidées  de  la  Loire-Infé- 
rieure, PI.  1 1 

—  Promenades  botaniques  au  canal  maritime  de 

la  Basse-Loire,  avec  une  caxle- H 

—  Liste  des  plantes  oBsërv^es  à  l'île  Dumet,  près 

Piriac  (Loire-Inférieure),  le  3  août  1880 226 

MÉNiER  (Ch.).  —  Empoisonnement  par  les  Champignons,  PI.  iv  et  v.  65 
MÉNiER  (Ch.)  et  Camus  (F.).  —  Fragments  de  Lichénologie  bre- 
tonne    230 


178  SOCIÉTÉ  DES   SCIENCES  NATURELLES  DE  l'OUEST 

PicQUENARD  (Gh.)-  —  Herborisations  dans  le  sud  du  Finistère  ...        45 

—  Contributions  à  la  Flore  de  la  Bretagne 

Viaud-Grand-Marais  (A.).  —  Note  sur  les  Parmelia  et  les  Physcia 

de  l'Ouest 155 

—  Catalogue  des  Plantes  vasculaires  de  l'Ile  de  Noir- 

moutier,  avec  une  carte 161 

III  —  GÉOLOGIE  ET  MINÉRALOGIE 

Baret  (Ch.).  —  Note  pour  servir  à  la  minéralogie  de  la  Loire- 
Inférieure 131 

—  Note  pour  servir  à  la  minéralogie  de  la  Loire- 

Inférieure 151 

JouiTTEAu  (l'abbé).  —  Notes  pour  servir  à  la  minéralogie  de  Maine- 
et-Loire  

Extraits  et  Analyses 

I  -  ZOOLOGIE 

Baudoin  (M.).  —  Echouements  de  cétacés  sur  les  côtes  de  l'Atlan- 
tique       161 

Bouvier  (E.-L).  —  Quelques  caractères  anatomiques  de  VHyper- 

oodon  rostratus 12 

—  Les  Pagures  peuvent-ils  se  loger  dans  les  co- 

quilles senestres  ? 17 

Croissandeau  (J.).  —  Note  de  chasse  entomologique 88 

FouRNiER  (A.).  —  Variété  de  la  Couleuvre  d'Esculape 85 

Granger  (A.).  —  Espèces  du  genre  Hélix  peu  communes  en  France.  18 

GuiTEL  (F.).  —  Sur  les  mœurs  du  Gobius  minutus 15 

Héron-Royer.  —  A  propos  du  Triton  Blasiusi 16 

—                Notices  sur  les  mœurs  des  Batraciens 34 

Joseph-Lafosse  (P.).  —  Le  Lézard  vivipare  et  le  Lézard  des  mu- 
railles en  Normandie 86 

JouAN  (H.),  —  Apparition  des  Cétacés  sur  les  côtes  de  France 1 

—  Les  Hyperoodon  de  Goury 9 

Lacaze-Duthiers  (H,).  —  Note  sur  l'expérience  d'ostréiculture  qui 

se  poursuit  dans  le  vivier  du  labora- 
toire de  Roscolï 18 

Maisonneuve  (P.).  —  Nouvelles  recherches  sur  l'Anthonome  du 

poirier 37 

Martin  (R.)  et  Rollinat  (R.).  —  Catalogue  des  Reptiles,  Batraciens 

et  Poissons  du  département  de  l'Indre       81 

—  Sur  le  Calamoceras  Volxemi 87 

Morin.  —  Essai  sur  la  faunule  malacologique  de  la  Sarthe 40 

Oberthur  (C).  —  Etude  sur  la  variabilité  de  certains  Lépidoptères 

communs 86 


TABLE   DES,  MATIÈRES  179 

Paratre  (R.).  —  Collection  de  vertébrés  du  Musée  de  Château- 
roux  (Batraciens) 162 

—  Note  sur  un  têtard  monstrueux  de  Grenouille 

rousse 163 

Perrier  (Ed.)*  —  Sur  les  Stellérides  recueillis  dans  le  golfe  de 
Gascogne,  aux  Açores  et  à  Terre-Neuve,  pen- 
dant les  campagnes  scientifiques  du  yacht 
l'Hirondelle 88 

PoucHET  (G.)  et  Beauregard  (H.).  —  Nouvelle  liste  d'échouements 

de  grands  Cétacés  sur  la 
côte  française 12 

Richard  (J.)-  —  Recherches  sur  le  système  glandulaire  et  sur  le 
système  nerveux  des  Copépodes  libres  d'eau 
douce 38 

TopsENT  (E.).  —  Essai  sur  la  faune  des  Spongiaires  de  Roscofï . .        89 

II  —  BOTANIQUE 

Baudin  (AL).  —  Notes  sur  quelques  plantes  litigieuses  ou  inédites 

de  la  Vienne 107 

Contributions  à  l'Histoire  naturelle  de  la  Sarthe  (Botanique) 100 

Copineau.  —  Sur  VOphnjs  pseudo-speculum  DC 23 

Corbière  (L.).  —  Excursions  botaniques  aux  environs  de  Caren- 

tan  (Manche) 22 

—  Compte-rendu  des  excursions  botaniques  faites 

par  la  Société  linnéenne  de  Normandie  aux 
environs  de  Granville  et  aux  îles  Chausey. .        96 

FoucAUD  (J.)-  —  Note  sur  une  nouvelle  espèce  du  genre  Muscari.        19 

Gentil.  —  Inventaire  général  des  plantes  vasculaires  de  la  Sar- 
the, indigènes  ou  naturalisées  et  se  reproduisant 
spontanément 168 

GuiGNARD  (L.).  —  Observations  sur  l'appareil  mucifère  des  Lami- 

nariacées 168 

Hy  (l'abbé).  —  Sur  l'invasion  en  Anjou  du  Peridermium  (mala- 
die parasitaire  des  pins) 170 

Lande  (F.).  —  Plantes  nouvelles,  rares  ou   peu   communes  de 

l'Orne  récoltées  à  Autheuil  ou  aux  environs —        95 

Le  Grand  (A.).  —  Une  espèce  d'AlUum  nouvelle  pour  la  région 

occidentale  de  la  France 168 

Quelet  (D').  —  Quelques  espèces  critiques  ou   nouvelles  de  la 

flore  mycologique  de  France 169 

Reverchon  (D').  —  Catalogue  raisonné  des  Plantes  vasculaires  du 

département  de  la  Mayenne 60 

RiGAUD  (Ed.)  et  DouTEAu  iF.).  —  Contribution  à  la  flore  vendéenne.      167 

Société  botanique  des  Deux-Sèvres 102 

ViALA  et  Sauvageau  (C).  —  Sur  la  Brunissure,  maladie  de  la 

vigne,  causée  par  le  Plasmodio- 
phora  Vitis 170 


180  SOCIÉTÉ  DES   SCIENCES  NATURELLES  DE  l' OUEST 


III  -  GEOLOGIE  ET  MINERALOGIE 

Barrois  (Gh.).  —  Mémoire  sur  la  Faune  du  Grès  armoricain 69 

Bigot  (A.).  —  Esquisse  géologique  de  la  Basse-Normandie 110 

BizEr.  —  Considérations  géologiques  et  paléontologiques  sur  les 

terrains  des  environs  de  Bellême  et  de  Mamers 151 

—       Notice  à  l'appui  du  profil  géologique  d'Alençon  à  No- 

gent-le-Rotrou  et  à  Beaumont-les-Autels 156 

Desmazières.  —  Note  sur  les  grès  éocènes  de  la  rive  gauche  de 

la  Loire  (Maine-et-Loire) 158 

FiLHOL  (H.).  —  Note  sur  une  portion  de  mâchoire  de  Felis,  trouvée 

dans  la  caverne  du  Gros-Roc,  près  Saintes 160 

FouRNiER.  —  Ossements  d'animaux  quaternaires  trouvés  près  de 

Niort 160 

Lapparent  (A.  de).  —  Sur  la  chronologie  des  roches  éruptives  de 

Jersey 29 

—  Note  sur  le  cailloutis   de   Lamantins  de 

Gourbeville  (Manche) 159 

Lebesconte  (P.).  —  Les  Poudingues  rouges  de  Montfort 61 

Meunier  (St.).  —  Granit  noduleux 25 

—  Staurophyton  bagnolensis  ;  nouveau  fossile  des 

grès  armoricains  de  Bagnoles  (Orne) 32 

Michel  Lévy.  —  Sur  les  schistes  de  Saint-Lô  et  les  roches  qui 

les  séparent  du  grès  armoricain 149 

GElhert  (D.-P.).  —  Sur  le  Silurien  inférieur  dans  les  Goëvrons..        27 

—  Description  de  deux  crinoïdes  nouveaux  du 

dévonien  du  département  de  la  Manche. . .      150 

—  Sur  le  genre  Spyridiocrinus 74 

—  Sur  l'existence  des  Grès  à  Sabalites  andega- 

vensis  dans  le  dép.  de  la  Mayenne 77 

Rondeau  (l'abbé).  —  Etude  sur  le  terrain  dévonien  aux  environs 

d'Angers 63 

IV  —  SUJETS  DIVERS 

Lacaze-Duthiers  (H.).  —  Les  laboratoires  maritimes  de  Roscolï 

et  de  Banyuls  en  1891 77 

Letacq  (l'abbé).—  Notice  sur  les  travaux  scientifiques  de  Guettard 

aux  environs  d'Alençon  et  de  Laigle  (Orne).  33 

Maisonneuve  (D').  —  Création  et  évolution 78 

Bibliographie 171 

Nouvelles 173 

Liste  des  collaborateurs  chargés  des  analyses 176 

Date  de  publication  des  numéros  trimestriels 180 

Errata 180 

Extraits  des  Statuts  et  Règlement 181 

Date  de  publication  des  numéros  trimestriels 

N'I.  31  Mars  1892.  r  Partie:  p.      1-64,    pi.  I-III.  3°  Partie:  p.     1-32 pi.  I. 
N»2. 30Juin      »  »       p.   65-136,  pi.  IV- V.         »        p.  33-68. 

N-a.  30Sept.     »  »       p.  137-184,  pi.  VI.  »        p.  69-116. 

N»4. 31  Dec.      »  ))       p.  185-248,  »        p.  117-,  181 

Procès-Verbaux,  p.  xxxii,  ligne  15,  au  lieu  de  copulorum,    lisez  scopulorum. 

»  »        ligne  37,  »  carra,  »     crassa. 

1"  Partie,  p.  175,      ligne  28,  »  perfoliatum,      »     perforatura. 


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